Mort de l’amiral Stepan Makarov, devant Port-Arthur, dans l’explosion de son navire sur une mine japonaise. Makarov s’engage à 14 ans, en 1863. Alternant pratique, étude et conception, il va exceller dans tous les domaines maritimes qu’il approche : combat (c’est un héros de la guerre russo-turque), tactique, océanographie (« l’échange des eaux par le Bosphore », l’historique circumnavigation du Vityaz), architecture navale (des travaux sur la flottabilité, l’invention du paillet Makaroff), armement (la première attaque à la torpille, l’obus perce-blindage), exploration polaire (et le premier brise-glace moderne)… Il est l’auteur de plus de 50 publications majeures.

DÉFENSE ET STRATÉGIE

Philippines/Chine :

Face à la présence, depuis janvier dernier, de près de 300 navires chinois autour de l’île philippine Thitu, située dans l’archipel des Spratleys et revendiquée par la Chine, le président des Philippines, Rodrigo Duterte, a adressé une mise en garde à Pékin, indiquant que les militaires pré-positionnés sur l’île pourraient aller jusqu’à une « mission-suicide » pour la défendre. Manille, qui avait opéré une ouverture vers la Chine depuis 2016, entend ainsi tracer une ligne rouge face à Pékin, tandis que les élections de mi-mandat auront lieu le 13 mai prochain (TheDiplomat).

Royaume-Uni/Bahreïn :

La frégate britannique HMS Montrose est arrivée jeudi 11 avril au Bahreïn, après un déploiement de six mois en océans Pacifique et Indien. Elle assurera une présence permanente de laRoyal Navy dans le Golfe en restant stationnée trois ans dans la base navale britannique récemment construite dans le royaume. Ouverte en avril 2018, cette base est la première implantation britannique dans la région depuis une cinquantaine d’années (RoyalNavy).

États-Unis/Méditerranée :

Le porte-avions USS Abraham Lincoln, de classe Nimitz, accompagné de son groupe aéronaval, est arrivé le 8 avril en Méditerranée, zone de responsabilité de la 6^e flotte américaine. Le groupe rejoindra ensuite le golfe Persique, puis entamera un déploiement dans l’océan Indien, la mer de Chine méridionale et l’océan Pacifique avant de rejoindre son nouveau port-base à San Diego (NavalToday).

INDUSTRIE DE DÉFENSE

Le 11 avril, l'US Navy a octroyé à Northrop Grumman un contrat d'achat pluriannuel pour l'acquisition de 24 avions E-2D Advanced Hawkeye sur cinq ans. Cette nouvelle génération est notamment équipée du radar AN/APY-9, produit par Lockheed Martin, qui constitue un saut technologique important (NavalNews). Deux jours plus tôt, l'US Navy avait passé commande auprès du même industriel pour l'acquisition de cinq kits de modernisation du ravitaillement en vol des Hawkeye. Ces systèmes, qui permettront notamment de prolonger le temps de vol et la distance d'intervention des appareils, devraient être opérationnels en 2020 (NavalNews).

Le Département d’État américain a autorisé, le 9 avril, la vente au Japon de 56 missiles anti-balistiques supersoniques SM-3 Block IB (incluant l'ensemble des éléments d'appui au programme). Fabriqué par Raytheon, cet intercepteur est conçu pour détruire des missiles balistiques à courte ou moyenne portée à mi-course. Version améliorée du SM-3, ce modèle est opérationnel pour l'US Navy depuis 2014 et fait partie intégrante du système anti-missile Aegis (Janes).

Le 8 avril, la Pologne a signé un accord avec le constructeur italien Leonardo pour l'achat d'hélicoptères multi-rôles AW101 Merlin. Il était initialement prévu que huit AW101 viennent remplacer les dix Mi-14 vieillissants de l'aviation navale polonaise, quantité momentanément ramenée à quatre pour des raisons budgétaires. Cet accord devrait notamment permettre àLeonardo de créer un centre de maintenance sur la base polonaise de Lodz (DefenceBlog).

La marine indonésienne a procédé au lancement, jeudi 11 avril, du sous-marin d’attaque conventionnel Alguro, troisième unité de la classe Nagapasa. Dérivé du type 209 allemand, ce bâtiment est le premier de sa classe à avoir été assemblé localement, au chantier naval PT PAL de Surabaya, dans le nord-est de l’île de Java (TheDiplomat).

MARINE MARCHANDE ET DOMAINE MARITIME

Du 9 au 10 avril, la Russie a accueilli la 5^e édition du Forum international de l'Arctique. À cette occasion, le président russe Vladimir Poutine a présenté un programme ambitieux pour le développement de la route du Nord : la flotte de l’Arctique russe sera notamment équipée de treize navires brise-glace, dont neuf à propulsion nucléaire (contre quatre actuellement) d'ici 2035. Pour rappel, la Russie est l’unique État à détenir et produire des brise-glace nucléaires, seuls navires capables de fendre trois mètres d’épaisseur de banquise (TheNewYorkTimes). Dans le même temps, un accord a été signé entre le Laboratoire des sciences et technologies maritimes de Qingdao (Chine) et l'Institut océanographique de l'Académie des sciences de Russie afin de créer un centre de recherche pour la protection de l'Arctique (Portnews).

La compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell a décidé de se retirer du projet Baltic LNG, à la suite de l’annonce par Gazprom d’une modification de la configuration de la coentreprise envisagée pour l’exploitation du gaz naturel liquéfié dans la région de Leningrad. Shell a néanmoins précisé que cette décision n’affectait pas son partenariat global avec la société russe, alors que les investissements européens en Russie sont limités par les sanctions occidentales (LUsineNouvelle).

L’ONG Shipbreaking Platform a rendu son premier rapport relatif au démantèlement des navires en 2019. Sur les 181 bâtiments démantelés durant le premier trimestre, 142 l’ont été en Asie du Sud, avec une baisse notable cependant au Pakistan. Ces chiffres sont les premiers élaborés depuis l’entrée en vigueur de la législation de l’Union européenne sur le démantèlement des navires, qui impose aux États membres d’avoir recours à des chantiers répondant à des critères sociaux et environnementaux exigeants pour le recyclage de leurs bateaux (GCaptain).

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