L’opération de libération des otages enlevés à la frontière du Bénin et du Burkina Faso a pris une dimension évidemment symbolique. Elle a opposé deux France.
Il y a celle de la tradition puissante de notre pays, un pays guerrier, où l’honneur et la bravoure guidaient les comportements, où l’accomplissement du devoir s’accompagnait de panache ! Et
puis, il y a l’autre France, celle des petits comptes et des menus plaisirs, celle où l’on s’offre une vie facile à partir d’une profession paisible et monotone, traversée de voyages qui
donnent l’illusion de l’aventure, sans penser le moins du monde à la nation et à son avenir, celle de l’Homo festivus décrit par Muray.
Que la première ait toujours vécu à côté de la seconde en la protégeant, non sans parfois en recevoir mépris et sourires narquois, n’est pas une nouveauté.
Simplement, c’est le tableau qui impressionne : deux membres de la première France sont morts pour permettre à deux représentants de la seconde de reprendre leur petite vie. Ils n’ont pas
tiré les premiers pour préserver les otages.
La France, la première, est toujours capable d’héroïsme et d’action victorieuse, et l’efficacité de son armée, malgré des moyens limités et des missions de plus
en plus nombreuses, vient encore de s’afficher. Mais on ne peut que constater l’indécence du bilan : deux militaires de haute valeur, expérimentés, malgré leur relative jeunesse, formés par
des années d’entraînement d’un niveau exceptionnel, ont vu leurs destins brisés, ont laissé des familles endeuillées pour sauver deux touristes qui n’avaient rien à faire à la frontière du
Bénin et du Burkina Faso, ce pays confronté au terrorisme islamiste depuis début 2016. Ils voulaient des photos. Ils en ont : celles des deux soldats d’élite morts pour les sauver. Leur
retour dans un avion de la République, leur accueil officiel par le Président et deux ministres étaient tout-à-fait déplacés. On peut imaginer que M. Macron n’a pas voulu se priver de la page
de pub prévue lors d’une opération précipitée, on espère, par autre chose que le calendrier. Ces deux personnes étaient en Afrique pour des raisons privées et ludiques : il ne s’agissait ni
de médecins, ni de journalistes, ni d’employés d’une entreprise travaillant en Afrique. Une fois libres, on aurait dû les conduire à l’aéroport et leur faire acheter leur billet de retour
!
C’est encore M. Macron – lequel a évité le service militaire – qui va, avec ses intonations théâtrales habituelles, prononcer un éloge funèbre aux Invalides.
Tout cela sonne faux. On aimerait que les hommes qui décident du destin des autres aient, dans leur vie, montré qu’ils étaient à la hauteur des sacrifices qu’ils réclament des autres.
Lorsqu’un gouvernant prend une décision qui engage des vies, on voudrait être sûr qu’il pense à l’intérêt supérieur du pays plus qu’à l’effet sur l’opinion. Il est vrai que les militaires, et
notamment ceux des troupes d’élite, ont un idéal qui les porte à considérer le risque mortel comme un devoir. Pour autant, personne n’a le droit de gaspiller ces consciences rares et
précieuses. Elles sont au service du pays, de son peuple, et non à la merci de calculs politiciens. Le terrorisme islamiste s’est répandu dans tout le Sahel en raison de la politique
tortueuse menée par notre pays en Libye. 28 soldats français sont morts au Mali voisin dont l’instabilité est toujours perceptible, favorisée par les trafics en tous genres depuis la Libye.
Il ne fallait pas que les otages passent la frontière malienne ? Un pays où l’armée française est présente ! 90 militaires français ont été tués en Afghanistan, dans un tout autre secteur
d’opérations, sans que la sécurité ait été rétablie dans ce pays où l’on craint le retour des talibans au pouvoir !
Et lorsque nos soldats regagnent la France, ils voient celle-ci telle qu’elle devient : une France qui se décompose en communautés, d’une part grâce à une
immigration accueillie les bras ouverts et les yeux fermés, d’autre part par un repli sur soi narcissique, où disparaît le patriotisme indispensable à la survie d’un pays. Ce patriotisme est
la flamme qui animait Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, et qui animera toujours leurs compagnons d’armes.
Au lendemain du rapatriement des deux otages, un officier d’active réagit pour Boulevard Voltaire.
Quelle a été votre réaction en découvrant la nouvelle de la libération des otages au prix de deux vies françaises ?
La libération des deux otages au Burkina Faso nous rappelle, s’il le fallait, que notre outil militaire est performant et adapté aux menaces actuelles. Cette
libération nous rappelle ensuite que cette performance a un prix et que chaque jour, des vies françaises sont en jeu. Quotidiennement, des militaires risquent leur vie pour combattre des groupes
terroristes et sécuriser des zones qu’ils déstabilisent.
Aussi le traitement médiatique réservé aux deux officiers mariniers tombés au combat, soulignant leur professionnalisme et leur courage, est bienvenu.
Enfin le récit du déroulement de l’opération et le bilan de celle-ci, en terme de pertes ennemies et d’otages libérés, démontrent une excellente efficacité et
réactivité de l’outil militaire du point de vue de l’acquisition du renseignement, de son exploitation et de l’exécution de l’opération finale qui permet la libération des otages. À ce titre, il
convient de rendre hommage, non seulement aux deux militaires qui sont tombés au combat, mais également à tous ceux, qui depuis l’enlèvement, ne comptaient pas leurs nuits pour que l’opération de
libération soit un succès malgré nos pertes.
La situation géopolitique aurait dû les dissuader d’entamer ce safari ?
Malgré l’engouement médiatique autour de cette libération et le soulagement bien légitime des proches des otages libérés, une ombre à ce tableau a néanmoins été
soulignée par le ministre des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, qui rappelle les risques pris par les deux individus.
Il n’est en effet pas anodin de se rendre en Afrique de l’Ouest ou des groupes armés terroristes sévissent depuis des années. Beaucoup de médias indiquent que le
Bénin était jusque là épargné par les troubles que connaissent certains pays de la région. Il n’est en revanche pas dit que le ministère des Affaires étrangères avait classé le pays comme zone à
risque pour les touristes. Le parc de Pendjari, dans lequel ont été enlevés les deux otages et où leur guide a été exécuté se situe à la frontière du Burkina Faso, dans une région où l’on sait
que des groupes armes terroristes évoluent. Et plus globalement, la partie nord du Bénin possède des frontières avec trois Etats connus pour abriter des mouvements jihadistes (Nigeria, Niger et
Burkina Faso), et c’est précisément le long de ces frontières que ces groupes agissent. Il était donc parfaitement possible de savoir que la zone était risquée pour
les occidentaux, et en particulier pour des touristes français, dont le pays se bat contre ces groupes armés terroristes.
Les risques pris par les deux Français juste avant l’enlèvement étaient donc vraiment inconsidérés et irresponsables ?
Lorsqu’une prise d’otage à lieu, la question de la responsabilité des otages et des risques qu’ils ont pris est régulièrement posée. À cet égard, cette libération
n’est pas sans rappeler celle de Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, enlevés en Afghanistan en 2009. Ces deux journalistes s’étaient aventurés dans des zones à risque et avaient été enlevés
par des talibans. Leur recherche et leur libération avait coûté la vie à plusieurs militaires, coûté plusieurs millions d’euros et une débauche d’énergie des
autorités françaises.
Il faut rappeler que pour chaque otage enlevé, plusieurs centaines d’hommes travaillent dans des bureaux ou sur le terrain pour récolter du renseignement, le
recouper et monter des opérations. Ce processus peut coûter des vies humaines comme ce fut le cas le 10 mai.
Tous ces moyens affectés à la libération d’otages sont autant de moyens dont sont privées les forces sur place pour mener la “guerre quotidienne” que les militaires
français gèrent depuis des années dans le cadre de l’opération Barkhane.
Aussi il faut rappeler que certaines destinations dans le monde et en particulier au Sahel sont dangereuses et appellent à la responsabilité des touristes. Si une
polémique naissante dit que le quai d’Orsay n’avait pas prévenu de la dangerosité du Bénin pour les occidentaux, il reste évident que se rendre dans une réserve
située à la frontière d’un pays où la France est engagée militairement (Niger) n’est pas sans risque.
Il est donc à souhaiter qu’à l’avenir les touristes et humanitaires ne prennent pas de risques inconsidérés afin de ne pas donner les moyens à nos ennemis
de mener le jeu, et de monopoliser des moyens militaires précieux.
Participons à la cagnotte en hommage à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello
Organisée par "Le politique" - https://lepolitique.fr/2019/05/12/participons-a-la-cagnotte-en-hommage-a-cedric-de-pierrepont-et-alain-bertoncello/?utm_source=sendinblue&utm_campaign=Le_Politique__12052019&utm_medium=email
Le Politique invite tous ses lecteurs et ses soutiens à participer à la cagnotteLeetchi organisée à l’initiative du Commando Hubert Saint Mandrier et en hommage aux maîtres
Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello « morts pour la France » pour libérer quatre otages dans la nuit du 9 au 10 mai 2019 au Burkina Faso. Ladite cagnotte ouverte
pour encore 13 jours a déjà collecté 25.337 euros et porte la mention « pour les compagnes et familles de nos frères d’armes, morts
au combat, pour la plus noble des causes. »
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Participons à la cagnotte en hommage à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello
Le Politique invite tous ses lecteurs et ses soutiens à participer à la cagnotte Leetchi organisée à l’initiative du Commando Hubert Saint
Mandrier et en hommage aux maîtres Cédric de Pierrepont et...
...mais tout semble ne pas être aussi simple qu'il n'y parait...Si l'on en croit le site "Strategika
51"
JMR
L’opération de libération d’otages au Burkina Faso confirme l’émergence de groupes armés extrêmement dangereux au Sahel
Stratégika 51 - Le 10/05/2019.
L’opération fort complexe menée par des forces spéciales françaises avec l’appui du Commandment unifié des opérations spéciales du Pentagone et la logistique de
l’Africom, le commandement militaire Afrique, dans le nord du Burkina Faso, a permis de libérer quatre otages mais confirme de facon définitive l’extrême dangerosité des groupes armés écumant
certaines régions du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
Cette opération qui a eu lieu dans la nuit du jeudi au vendredi 10 mai 2019 ne s’est pas déroulée comme prévu mais a permis la libération de deux otages français
enlevés le 01 mai 2019 au Bénin ainsi qu’une sud-coréenne et une américaine.
Le gouvernement français a reconnu officiellement la mort au combat de deux commandos marine lors de cette opération. C’étaient des hommes expérimentés qui avaient
le respect de leurs pairs au sein de la petite communauté des forces spéciales, toutes armes confondues.
MT Cédric de Pierrepont et MT Alain Bertoncello, morts au combat le 10 mai 2019 au Burkina Faso. Crédit photo : Marine Nationale
Le guide béninois des deux touristes français kidnappés au Bénin a été retrouvé assassiné il y a quelques jours.
L’opération avait mobilisé les moyens de l’opération Berkhane, l’appui et la coopération active des Armées et des services de renseignement du Bénin, du Burkina
Faso, du Niger et du Mali, la logistique de l’Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique ainsi que le très mystérieux commandement unifié des opérations spéciales US. Selon
certaines informations, l’opération se serait soldée par une dizaine de morts dont au moins quatre ravisseurs, deux militaires français et un nombre indéterminé de militaires africains.
Cette opération confirme ce que les américains savaient depuis 2017 et plus précisément depuis la très sanglante embuscade de Tongo Tongo au Niger durant laquelle
des forces spéciales US, des bérets verts (Green Berets), ont été taillées en pièces à coups de fusils mitrailleurs RPK par des éléments d’un groupe armé soupçonnées d’être celui de Abou Walid
Al-Sahraoui : que non seulement les groupes armés écumant un corridor liant cinq pays du Sahel ont acquis une redoutable capacité au combat au sol, qu’aucune force armée locale n’est en mesure
d’affronter mais que ces groupes sont capables d’infliger des pertes aux troupes d’élite de l’OTAN avant de disparaître dans la nature. C’est la raison pour laquelle le Pentagone ne veut plus
déployer de forces spéciales au Sahel et confie cette mission à des pays alliés comme la France, l’Allemagne, le Canada ou les Pays-Bas.
Les quatre bérets verts US officiellement tombés lors de l’embuscade de Tongo Tongo le 04 octobre 2017. De gauche à droite : US Special Forces SGTS. Jeremiah
Johnson, Bryan Black, Dustin Wright, La David Johnson. (Reuters)
D’où le recours de plus en plus intensif à des drones d’attaque de grande endurance vu la nature particulière des conditions climatiques au Sahel. Une tâche très
rude vu l’immensité du territoire et l’impossibilité à établir des bases de données cibles.
Les groupes armés actifs au Sahel sont issus de la criminalité transfrontalière et du narco-trafic même si certains groupes sont spécialisés dans la contrebande.
Certaines bandes regroupant des éléments étrangers et locaux se réclament de l’islamisme radical international et se sont multipliés et grandement renforcés depuis l’intervention militaire
française au Mali. Cette dernière a pu maintenir un semblant de pouvoir central à Bamako tout en tentant de récupérer les mouvements séparatistes mais a fragilisé l’ensemble des États du Sahel,
lesquels ne contrôlent plus une grande partie de leurs territoires. Cette tâche grise s’étend désormais à des pays réputés stables en Afrique de l’Ouest.
Du Nouveau Sur L’opération Militaire Américano-Française Au Burkina Faso
Stratégika - Le 11/05/2019.
L’opération militaire américano-française du 10 mai 2019 au nord du Bukina Faso ne visait pas à libérer les deux otages français kidnappés neuf jours auparavant au
Bénin mais à récupérer deux agents de la CIA ayant un statut prioritaire. L’opération aurait très mal tournée. Paris a reconnu la mort de deux Commando marine et quatre présumés ravisseurs. Selon
des informations émanant de professionnels, il s’agit d’un bilan très partiel, établi selon les règles de diffusion de l’information militaire relatives aux pertes au combat adoptés par les
unités militaires US en Irak entre 2004 et 2009.
2. Le groupe armé qui a été visé est totalement inconnu et fait plus étrange, aucun groupe terroriste activant au Sahel n’a commenté ou revendiqué le rapt de quatre
ressortissants étrangers ou l’opération militaire du 10 mai.
3. Le jour même de l’opération, les individus armés ont pu s’extraire du lieu de l’attaque en tuant une douzaine de militaires d’un pays africain qui assuraient le
bouclage de la zone.
4. Le ministère français de la défense a annoncé la mort de quatre présumés ravisseurs mais selon des sources locales il s’agit de civils vivant à proximité de
l’objectif. Aucun chef opérationnel ou membre du groupe armé n’ont été capturés ou neutralisés.
5. Les commandos marine français ont essuyé dés le début de l’opération des tirs nourris de Kalashnikov RPK dévastateurs. Il a fallu l’intervention d’hélicoptères
d’attaque Tigre et des hélicoptères de combat relevant d’une unité d’élite héliportée américaine pour les désengager. Du matériel et des armes ont du être abandonnés sur les lieux.
5. Nos sources tiennent à souligner que cette opération est l’un des premiers engagements massifs des forces conjointes américano-françaises au Burkina Faso.
Two female CIA assets, a U.S and South Korean nationals were kidnapped in a Sahel Country and not a single Government or media reported the information.
They were freed on 10 May 2019 during a joint U.S-French Special Operation in Northern Burkina Faso. The raid was spearheaded by French Navy Special Forces, mainly the Hubert Commando. Besides
the two women, two other hostages were freed amidst the fierst firefight. They were kidnapped in Benin on 1 May 2019. The French Government aknowledged the death of two battle-hardened
commandos in the operation.
Mainstream media are keeping an absolute silence about the two women.
Nos deux commandos seraient donc mort dans une opération qui dépasse largement le cadre de ce que nous présente la
presse.
Nos Forces Spéciales, seules au Monde, en mesure de réaliser avec succès une telle opération, mais grâce à la logistique
américaine.
Seraient-elles intervenues sous commandement américain...?
Au bilan, plus de pertes qu'annoncé par les médias...et une belle tentative de récupération politique à quelques semaines de la
prochaine échéance électorale...! JMR
Pour terminer : HONNEURS à nos deux frères d'arme.
À Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello
...par Jean-Noël Bévérini
Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello,
Vous qui avez choisi la mer comme berceau
C’est la terre d’Afrique qui vous a emportés
Et ce sable blanchi dans son aridité
Devient rouge de sang, du sang de nos marins,
Du sang de nos soldats qui meurent comme grains
Aux vendanges sanglantes des héros inconnus.
France, laisseras-tu longtemps tes soldats méconnus ?
France
Ces hommes, morts pour Toi, combien de temps encore
Tes journaux et tes ondes qui parlent et parlent fort
De tes publicités, de tes futilités
Balaieront-ils le poids de la réalité :
Des hommes sont couchés, tous dans la fleur de l’âge
Et Tu vis sans que rien ne change au paysage !
On dirait que ces morts ne sont pas de ton sang.
Sont-ils donc morts trop loin pour être tes enfants ?
France
Demande simplement à tes bons citoyens
Demain, quand ils iront pour acheter leur pain
De pointer sur la carte le Burkina Faso.
Je crains qu’il va falloir bien se lever très tôt.
Tes marins, tes soldats y trouvent leur tombeau
Mais qu’importe les lieux où meurent tes héros.
France
Enfin, consolons-nous ; là- haut en béret vert
Capitaine Kieffer et Augustin Hubert
Eux, vous ont salués et, pour l’éternité
Vos deux noms sont gravés, loin des futilités.
À Marseille, le 11 mai 2019
Jean noël BEVERINI
Commissaire en chef (H) de la marine, membre de l'ANACLE
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Mary (mardi, 14 mai 2019 20:40)
Attention La cagnotte est une arnaque