PATRIMOINE

[EDITO] Rima Hassan veut que la France rende à l’Algérie ce qui lui appartient. Chiche

Source : Bd. Voltaire - Par Gabrielle Cluzel - Le 29/05/2024

Rima Hassan

Il est rare que Rima Hassan cite Le Figaro. C’est pourtant ce qu’elle a fait sur son compte X, rompant, soudain, avec son obsession monomaniaque (la Palestine, la Palestine, la Palestine). Elle ne parle pas pour autant d’Europe, dont la candidate LFI se moque comme de son premier keffieh, mais d’Algérie. Plus précisément de la liste de « biens à lui restituer » qu’Alger vient d’officiellement transmettre à Paris : « une liste ouverte de biens symboliques de l’Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises, proposés à la restitution à l’Algérie sous forme de gestes symboliques ».

 

Tout rendre, vraiment ?

Rima Hassan ne se contente pas de relayer l’information, elle commente : « Il est temps que la France rende tout ce qu’elle doit à l’Algérie… » Dans un autre post, elle précise : « À commencer par tous les crânes de combattants algériens qui se trouvent au musée de l’Homme. » Fine mouche, la guêpe : le caractère morbide de cette dernière phrase laisse imaginer des crimes abominables, un massacre, pourquoi pas un génocide, puisque le mot est à la mode ? Il s’agit, parmi les 18.000 crânes (de celui de Cro-Magnon à celui de Descartes) conservés au musée de l’Homme à des fins historiques et scientifiques, des 68 crânes de combattants algériens datant de la conquête coloniale, découverts en 2011, en fouillant les archives, par un historien algérien, Ali Farid Belkadi. Le 5 juillet 2020, lors du 58e anniversaire de l’indépendance, 24 de ces crânes de « chouhadas », ou supposés tels, restitués par la France ont été enterrés en grande pompe au cimetière d’El-Alia, à Alger. Et peu importe si nombre d'entre eux n'appartenaient pas du tout à des « héros algériens », avec notamment des voleurs emprisonnés, et même, c’est un comble, des supplétifs, trois fantassins algériens qui avaient servi dans l’armée française. Seul le récit compte.

Disons-le tout de go à Rima Hassan : inutile de tenter la carte « génocide », elle ne va pas être simple à faire valoir, même en ramant beaucoup, au vu de l’explosion démographique algérienne qui doit tout aux médecins coloniaux. Quant aux crânes et au respect dû aux morts, parlons-en : comme en témoignait, dans ces colonnes, il y a quelques mois, une représentante du Collectif de sauvegarde des cimetières d’Oranie (qui venait de se voir refuser un visa) : les cimetières autour d’Oran sont dévastés. Elle revoyait encore « son mari, désemparé, en 2004, dans le cimetière des marins de Mers el-Kébir, avec un crâne dans les mains. Il venait de le ramasser et ignorait dans quel caveau il fallait le remettre. »

Il faudrait que la France rende à l’Algérie ce qu’elle lui doit ? La perche tendue par Rima Hassan est trop belle, les internautes ont plein d'idées : « On va plutôt leur rendre les Algériens clandestins, fichés S, criminels et chômeurs longue durée », rétorque Marion Maréchal, tête de liste Reconquête aux européennes, sur X. De fait, si l’immigration est une richesse pour la France, selon le mantra bien connu, pas de raison d’en spolier plus longtemps l’Algérie.

 

Des anonymes demandent aussi s’ils peuvent venir récupérer les 220 hôpitaux, 50.000 km de route bitumée, 18.000 km de voie ferrée, 63 ports, 196 aérodromes, les centaines de barrages, les ponts, les centrales électriques, les milliers d’écoles, de dispensaires qui ont été laissés par la France en partant, selon le décompte de Bernard Lugan… ou, plus modestement, le contenu de l’appartement - vaisselle, mobilier…- voire l’appartement lui-même, laissés par tel grand-parent forcé de choisir, il y a 60 ans, en catastrophe, entre la valise et le cercueil.

 

Récit colonial fourre-tout et couteau suisse

Quant à Laure Lavalette, porte-parole du RN, elle interroge : « Rima Hassan a émigré en France à 9 ans. Scolarisée gratuitement à l’école de la République, elle est devenue française à 18 ans, juriste à 24 ans. Et si Rima Hassan se demandait comme rendre ce qu’elle doit à la France ? »

 

 

 

C’est, précisément, parce que Rima Hassan a grandi en France qu’elle en connaît les talons d’Achille. À « l’école de la République », puis à l’université, soumises toutes deux au magistère moral d’extrême gauche, elle a été biberonnée à la repentance. Elle a donc hybridé les deux combats afin de mieux acculturer la cause palestinienne en France, dans une équivalence à la cote mal taillée autour d’un récit colonial fourre-tout et couteau suisse. Ce n’est pas la première fois qu’elle évoque l’Algérie : le 8 mai, jour anniversaire de la victoire, elle déclarait déjà : « Ce que fait Israël à la Palestine n’est pas très différent de ce que la France faisait à l’Algérie. » Si, d’aventure, la communauté algérienne, si nombreuse en France, ne savait pas pourquoi elle devait soutenir les Gazaouis, c’est désormais clair. Rima Hassan est un élément puissant de déstabilisation nationale que la France a réchauffée dans son sein.

C’est à l’Algérie de rembourser ce qu’elle doit à la France et non le contraire…

Source : L'Afrique réelle - Bernard Lugan - Le 30/05/2024

Madame Rima Hassan, candidate LFI aux élections européennes, vient d’oser déclarer que « La France rende à l’Algérie ce qui lui appartient ». Or, si madame Rima Hassa avait un minimum de culture, pour ne pas parler de simple décence, elle devrait tout au contraire crier « Vive l’Algérie française », tant ce pays doit en effet tout à la France. Jusqu’à son nom qui lui fut donné par elle en 1839…

Au moment de l’indépendance de juillet 1962, tout ce qui existait en Algérie y avait en effet été construit par la France à partir du néant, dans un pays qui n’avait jamais existé puisqu’il était directement passé de la colonisation turque à la colonisation française. Ce fut en effet la France qui créa l’Algérie en lui donnant ses frontières. Des frontières qui, à l’Ouest, furent tracées en amputant territorialement le Maroc. Le Tidikelt, le Gourara, le Touat, Tindouf, Colomb Béchar etc…furent ainsi arrachés au Maroc pour être généreusement offerts à Algérie française dont l’Algérie algérienne est l’héritière directe. Une héritière qui, sans le moindre remords, a conservé le legs exorbitant fait par la France aux dépens du Maroc.

Une Algérie que la France ouvrit vers le Sud en lui offrant un Sahara qu’elle n’avait, et par définition, jamais possédé puisqu’elle n’avait jamais existé…Une réalité historique résumée en une phrase par le général de Gaulle : « (…) Depuis que le monde est monde, il n’y a jamais eu d’unité, ni, à plus forte raison, de souveraineté algérienne. Carthaginois, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes syriens, Arabes de Cordoue, Turcs, Français, ont tour à tour pénétré le pays sans qu’il y ait eu à aucun moment, sous aucune forme, un Etat algérien » (Charles de Gaulle, 16 septembre 1959, déclaration à la RTF).

Dans l’ancienne Régence turque d’Alger, l’ouest reconnaissait l’autorité spirituelle du sultan du Maroc. Ce dernier avait d’ailleurs un représentant, un khalifat, dans la région, l’un d’entre eux ayant été le propre père d’Abd el-Kader. Quant à l’Est, il était tourné vers Istanbul. Nulle part, la prière n’était donc dite au nom d’un chef « algérien » car, à l’époque, la « nation algérienne » n’existait pas puisqu’il s’agissait d’un «non concept».

Ferhat Abbas (1899-1985), l’ancien chef du GPRA écrivit lui-même en 1936 : « Si j’avais découvert la nation algérienne, je serais nationaliste (…) je ne mourrai pas pour la patrie algérienne parce que cette patrie n’existe pas. Je ne l’ai pas découverte. J’ai interrogé l’histoire, j’ai interrogé les morts et les vivants ; j’ai visité les cimetières : personne ne m’en a parlé… ».

En 1962, la France légua à sa « chère Algérie » selon la formule de Daniel Lefeuvre, un héritage composé de 54 000 kilomètres de routes et pistes (80 000 avec les pistes sahariennes), de 31 routes nationales dont près de 9000 kilomètres étaient goudronnés, de 4300 km de voies ferrées, de 4 ports équipés aux normes internationales, de 23 ports aménagés (dont 10 accessibles aux grands cargos et dont 5 qui pouvaient être desservis par des paquebots),  de 34 phares maritimes, d’une douzaine d’aérodromes principaux, de centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), de milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels, de 31 centrales hydroélectriques ou thermiques, d’une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., de milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités avec 800 000 enfants scolarisés dans 17 000 classes ( soit autant d’instituteurs, dont deux-tiers de Français), d’un hôpital universitaire de 2000 lits à Alger, de trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, de 14 hôpitaux spécialisés et de 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants.

Sans parler du pétrole découvert et mis en exploitation par des ingénieurs français. Ni même d’une agriculture florissante laissée en jachère après l’indépendance. A telle enseigne qu’aujourd’hui l’Algérie doit importer jusqu’à du concentré de tomate, des pois chiches et même de la semoule pour le couscous… Quant à sa seule exportation agricole, celle de ses succulentes dattes, elle ne sert même pas à compenser ses achats de yaourts fabriqués à l’étranger…

Or, tout ce qui existait en Algérie en 1962 avait été payé par les impôts des Français. En 1959, l’Algérie engloutissait ainsi 20% du budget de l’Etat français, soit davantage que les budgets additionnés de l’Education nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du Commerce ! 

Pour la France, le fardeau algérien était donc devenu impossible à porter car, en soulageant les misères, en soignant, en vaccinant et en faisant reculer la mortalité infantile, elle avait créé les conditions de la catastrophe comme l’a écrit René Sédillot en 1965 :

« (En Algérie), la colonisation française a poussé l’ingénuité – ou la maladresse- jusqu’à favoriser de son mieux les naissances : non seulement par le jeu des allocations familiales, mais aussi par la création d’établissements hospitaliers destinés à combattre la stérilité des femmes. Ainsi, les musulmanes, lorsqu’elles redoutaient d’être répudiées par leurs maris, faute de leur avoir donné des enfants, trouvaient en des centres d’accueil dotés des moyens les plus modernes tout le secours nécessaire pour accéder à la dignité maternelle ».

Chaque année à partir du lendemain du second conflit mondial, 250 000 naissances étaient ansi comptabilisées en Algérie, soit un accroissement de 2,5 à 3% de la population, d’où un doublement tous les 25 ans. Or, la France s’était elle-même condamnée à nourrir ces bouches nouvelles et à créer ensuite autant d’emplois puisqu’elle considérait l’Algérie comme une de ses provinces, au même titre que la Bretagne ou que l’Alsace...

En 1953, comme les recettes locales ne permettaient plus de faire face aux dépenses de fonctionnement, l’Algérie fut en faillite. Au mois d’août 1952, anticipant en quelque sorte la situation, le gouvernement d’Antoine Pinay (8 mars 1952-23 décembre 1952), demanda au parlement le vote de 200 milliards d’impôts nouveaux, tout en étant contraint de faire des choix budgétaires douloureux. Pour aider encore davantage l’Algérie il fallut alors faire patienter la Corrèze et le Cantal.

L’addition des chiffres donne le vertige : Durant les seuls 9 premiers mois de 1959 les investissements en Algérie atteignirent 103,7 milliards de crédit dont 71,5 milliards directement financés par le Trésor français. De 1950 à 1956 la seule industrie algérienne reçut, hors secteur minier, en moyenne 2 395 millions anciens francs annuellement. En 1959 et en 1960 cette somme atteignit en moyenne 5 390 millions (Lefeuvre, 2005). Entre 1959 et 1961, pour le seul plan de Constantine, les industries métropolitaines investirent 27,40 milliards d’anciens francs, gaz et pétrole non compris.

La France s’est donc ruinée en Algérie alors qu’elle n’y avait aucun intérêt économique réel. Qu’il s’agisse des minerais, du liège, de l’alpha, des vins, des agrumes etc., toutes les productions algériennes avaient des coûts supérieurs à ceux du marché international. Or, toujours généreuse, la France continua d’acheter à des cours largement supérieurs au marché des productions qu’elle avait déjà largement payées puisqu’elle n’avait jamais cessé de les subventionner !

Au bilan, l’Algérie a donc été placée sous « assistance respiratoire » par la France qui n’a cessé de l’alimenter artificiellement. Année après année, la France remplissait donc le « tonneau des Danaïdes », algérien, nourrissant les bouches nouvelles, bâtissant hôpitaux, écoles, routes, ponts et tentant de créer artificiellement des milliers d’emplois.

Non seulement la France n’a donc pas pillé l’Algérie, mais, plus encore, c’est elle qui serait fondée à lui « présenter la facture » …En effet, les demandes de Madame Rima Hassan ne valent pas davantage que celles faites au mois de janvier 2021 quand les médias officiels algériens exigèrent de la France un «dédommagement» pour le «pillage» du fer «algérien» qui, selon eux, aurait servi à fabriquer la Tour Eiffel !!!

Or, le minerai de fer ayant servi à édifier l’emblématique monument fut extrait de la mine de Lurdres en Lorraine, département de Meurthe-et-Moselle…Quant aux pièces métalliques composant la Tour, elles sont, comme ses visiteurs peuvent le constater, estampillées à la marque des aciéries de Pompey, également en Lorraine, là où elles furent fondues…
Au verbe et à l’idéologie, l’histoire oppose donc les faits. Des faits qui font l’objet de mon livre argumentaire Algérie, l’Histoire à l’endroit.




 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Table des matières
- Chapite I : L’Algérie est-elle Berbère ou Arabe ?
- Chapitre II : Comment des Berbères chrétiens sont-ils devenus des Arabes musulmans ?
- Chapitre III : Pourquoi Bougie et Tlemcen n’ont-elles pas créé l’Algérie alors que Fès et Marrakech a fondé le Maroc ?
- Chapitre IV : L’Algérie, Régence turque oubliée ou marche frontière de l’empire ottoman ?
- Chapitre V : Abd el-Kader, une résistance « nationale » ou arabe ? Mokrani, une résistance « nationale » ou berbère ?
- Chapitre VI : Que s’est-il passé à Sétif et à Guelma au mois de mai 1945 ? Sétif au-delà des mythes
- Chapitre VII : 1954-1962 : la « révolution unie », un mythe ? La revendication berbériste
- Chapitre VIII : Le FLN a-t-il militairement vaincu l’armée française ? La guerre d'Algérie ne s'est pas terminée le 19 mars 1962
- Chapitre IX : Le 17 octobre 1961 à Paris : un massacre imaginaire ?
- Chapitre X : La France a-t-elle pillé l’Algérie ?
 
 
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Restitutions : Et si le musée d’Alger nous rendait nos peintures ?

 

Capture d'écran © Samir Belhadji Youtube

Source : Bd. Voltaire - par Marie Delarue - Le 02/06/2024.

 

C’est l’une des polémiques de la semaine dernière. Au terme d’une cinquième réunion de la commission d’historiens français et algériens réunie pour plancher sur les « méfaits » de la colonisation française, l’Algérie a transmis une liste de biens qu’elle entend se voir restituer. Cela fait suite aux propos du président Tebboune qui déclarait, le 7 mai dernier : « Le dossier de la mémoire ne saurait faire l'objet de concessions ni de compromis, et restera au cœur de nos préoccupations jusqu'à son traitement objectif, audacieux et équitable envers la vérité historique. »

Le président algérien propose donc « une liste ouverte (sic) de biens historiques et symboliques de l'Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises, proposés à la restitution à l'Algérie sous forme de gestes symboliques »rapporte l’AFP. La France, il faut croire, aurait donc spolié l’Algérie de son patrimoine culturel. À bien y regarder, il semblerait, tout au contraire, que la France ait très largement pourvu son ancienne colonie en œuvres d’art, y compris en achetant, pour fournir les musées algériens, des œuvres françaises mais aussi... algériennes !

Un traitement équitable, vraiment ?

C’est la raison pour laquelle La Tribune de l’Art s’est invitée dans le débat. David Rykner écrit, sur X : « On "restitue" à l'Algérie ? Très bien. Alors, on doit récupérer toutes les œuvres qui ont été acquises grâce à la France pendant la colonisation, notamment les collections du musée des beaux-arts d'Alger. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. » Ce serait là, en effet, une mesure parfaitement objective, audacieuse et équitable envers la vérité historique que revendique M. Tebboune.

L’histoire du musée des beaux-arts d’Alger est on ne peut plus édifiante. Aujourd’hui l’un des plus grands musées d’Afrique, il a été ouvert en 1930. Y sont représentés les plus grands maîtres de la peinture hollandaise et française, les grands noms de l’impressionnisme, les grands sculpteurs comme Rodin, Bourdelle et Belmondo… 8.000 œuvres, pour une collection née « de la volonté des politiques à la fin du XIXe siècle, à l'époque de l’Algérie française », nous dit Wikipédia« Dans cette Alger européanisée, le musée des beaux-arts fonctionnait comme une institution où les personnes cultivées ne se sentaient point dépaysées, mais son ambiance soumise aux particularismes locaux permettait aussi de se détacher de la métropole. » Une raison à cela : le colonisateur n’avait pas oublié les artistes algériens emblématiques comme Baya, Yellès et Racim.

Rien ou presque depuis l’indépendance…

En avril 1962, au plus fort des attentats, 300 œuvres avaient été déménagées et déposées au Louvre. Elles furent restituées en 1969. À noter que ce sont bien les Français qui, depuis le début, se sont chargés d’acquérir le fonds du Musée national des beaux-arts d’Alger, l’enrichissant notamment des grands noms de la peinture orientaliste, si prisée au XIXe siècle. Pour preuve de l’implication de la métropole dans ce qui était alors un département, « preuve du caractère didactique et patriotique du musée », une section historique était constituée de dépôts du musée de Versailles.

C’est encore un Français, Jean de Maisonseul, conservateur du musée d’Alger jusqu’en 1970, qui se chargera de « remédier à la pauvreté du fonds d’art algérien ». Un fonds également enrichi par les cadeaux offerts par les États lors de l’accession de l’Algérie à l’indépendance. Et puis ? Et puis rien, ou presque, car « très peu d'achats d'œuvres ont été effectués après l'indépendance du pays », nous dit-on. C’est sans doute pour cela qu’on nous demande, une fois encore, de remplir les salles ? En échange, les musées français seront ravis de récupérer des toiles de Jongkind, Boudin, Picasso, Sisley, Monet, Morisot et Renoir, mais aussi Derain, Matisse et Vlaminck et bien d'autres (un petit tour sur le site du musée permet de mesurer l'étendue des collections)… puisque chacun reprend ses billes !

 

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