Dans ce texte conclu pour «une
durée de dix ans», la France s’engage à fournir en 2024 «jusqu’à trois milliards d’euros» d’aide militaire «supplémentaire» à Kiev. Emmanuel Macron a également annoncé qu’il se
rendrait en Ukraine «avant la mi-mars».
«Volodymyr
Zelensky est arrivé à Paris pour signer un accord de sécurité à l’Élysée avec Emmanuel Macron», a annoncéLe
Figaro.
«Je veux ici te [à
Volodymyr Zelensky] dire que notre engagement à vos côtés ne faiblira pas. C’est aussi le sens de l’accord bilatéral de sécurité que nous venons à l’instant de signer», a déclaré
le président français, Emmanuel Macron.
«Cet accord que
nous avons signé, il vient concrétiser un engagement que nous avions pris avec tous les pays du G7 au sommet de l’OTAN à Vilnius en juillet dernier. Il inscrit, non seulement, notre
soutien dans la durée mais aussi dans une démarche et une logique collective puisque le Royaume-Uni et l’Allemagne ont déjà conclu un accord comparable et qu’à terme tous les autres
pays du G7 et 25 autres pays feront de même alors que nous allons dans quelques jours entrer dans la 3ème année de cette guerre», a continué le président français.
«La France n’est
pas en guerre contre la Russie», a, cependant, martelé Emmanuel Macron.
«Je veux ici
redire que la France continuera de soutenir l’Ukraine dans la durée. C’est le sens, je le disais dès le début de mon propos de l’accord que nous avons conclu pour une durée de 10 ans
et qui restera valide tant que l’Ukraine n’aura pas rejoint l’OTAN. Dans le cadre de cet accord, la France s’est engagée à apporter jusqu’à 3 milliards d’euros d’aide militaire
supplémentaire pour l’Ukraine en 2024 après les 1,7 milliard d’euros de 2022 et les 2,1 milliards d’euros de 2023. C’était pour objectif de continuer de fournir à l’Ukraine les moyens
de défendre dans la durée sa souveraineté et son intégrité territoriale», poursuit-il.
«La France
s’engage aussi à poursuivre le soutien qu’elle apporte à l’Ukraine sur tous les plans en fourniture de matériel militaire, de coopération entre industries de défense avec le
développement de coproduction, de formation, du renseignement, de l’aide civil…, en aidant nos partenaires ukrainiens à se défendre. Nous investissons pour la sécurité de l’Europe, le
renforcement de la base industrielle technologique et de défense européenne. Tout cela représente déjà beaucoup mais nous sommes déterminés à faire encore davantage y compris en
bousculant les habitudes, le confort de certaines certitudes. Je souhaite, en particulier, que la France et l’Union européenne continuent de s’adapter au contexte nouveau qui est le
nôtre. Cela supposera un effort résolu de réarmement en termes de doctrine et de moyens. Il s’agit là d’un nouveau test pour l’Union européenne, mais l’issue de la guerre d’agression
de la Russie contre l’Ukraine sera décisive pour nos intérêts nos valeurs notre sécurité et notre modèle de société», a-t-il fait savoir.
À la question d’un journaliste concernant sa visite annulée en février en Ukraine, et quand il se rendra en Ukraine, Emmanuel Macron, a stipulé :
«À la
mi-mars dans votre pays aux côtés du président, du peuple ukrainien, donc, vous pouvez m’attendre dans les prochaines semaines à coup sûr».
«Il n’y aura pas
d’annonces particulières sur les armes», avait fait remarquer, Ulysse Gosset, le journaliste de BFMTV, avant
la conférence de presse, martelant que Volodymyr Zelensky vient«en
chef de guerre [habillé en kaki]», tout en insistant sur le fait que l’Ukraine ne peut pas intégrer l’OTAN.
«Il s’agit de la
troisième visite du chef de l’État ukrainien à Paris depuis le début de la guerre, après celle de février puis de mai 2023. L’occasion pour les deux dirigeants de discuter de la
situation sur le front, des besoins de l’Ukraine sur les plans militaire, économique et humanitaire ainsi que des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, auxquelles
la France apporte tout son soutien, a ajouté le communiqué. Si les détails de ces engagements de sécurité ne sont pas encore connus, ils pourront porter sur l’octroi d’équipements
militaires modernes, sur la formation de soldats ukrainiens ou encore sur le renforcement de l’industrie de défense ukrainienne», signaleLibération.
Plus tôt dans la journée, Observateur
Continental a rapporté que «l’Allemagne et
l’Ukraine ont signé un accord bilatéral de sécurité».
Observateur
Continental a, aussi, rappelé que «les États du G7
ont promis à l’Ukraine des engagements de sécurité à long terme en juillet 2023 en marge du sommet de l’OTAN à Vilnius», précisant : «En janvier, la
Grande-Bretagne est devenue le premier pays du G7 à signer un accord bilatéral correspondant avec Kiev».
ACCORD DE COOPÉRATION EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ ENTRE LA FRANCE ET L'UKRAINE
(texte intégral)
La France et l'Ukraine, ci-après dénommées individuellement et respectivement "le Participant français" et "le Participant
ukrainien" et conjointement "les Participants",
Réaffirmant leur solidarité face à l'agression armée de la Fédération de Russie contre l'Ukraine en violation du droit international, de la Charte des
Nations Unies, de l'Acte final d'Helsinki et de la Charte de Paris ;
Réaffirmant le droit inhérent de l'Ukraine à la légitime défense, conformément à l'article 51 de la Charte des Nations Unies ;
Reconnaissant que l'invasion à grande échelle, illégale et non provoquée de l'Ukraine par la Russie constitue une menace pour la paix et la sécurité
internationales et une violation flagrante du droit international, notamment de la Charte des Nations Unies ;
Réaffirmant leur attachement indéfectible à l'objectif stratégique d'une Ukraine libre, indépendante, démocratique et souveraine, dans ses frontières
internationalement reconnues à partir de 1991, capable de se défendre et de dissuader toute agression future ;
Reconnaissant l'importance des principes fondamentaux d'une paix juste et durable énoncés dans le plan de paix ukrainien, conforme au droit international
;
Réaffirmant leur profond attachement aux principes démocratiques, à l'État de droit, à la bonne gouvernance, au respect des libertés fondamentales et des
droits de l'Homme ;
Réaffirmant l'objectif de l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne et le fait que la sécurité de l'Ukraine fait partie intégrante de la sécurité de
l’Europe et de la région euro-atlantique ;
Rappelant les décisions historiques du Conseil européen du 23 juin 2022 et du 14 décembre 2023 d'accorder à l'Ukraine le statut de candidat et d'ouvrir des
négociations d'adhésion avec l'Ukraine, soulignant que l'élargissement est un investissement géostratégique dans la paix, la sécurité, la stabilité et la prospérité ;
Considérant la Déclaration commune de soutien à l'Ukraine adoptée à Vilnius le 12 juillet 2023 par les dirigeants du G7, que 25 pays ont depuis lors
approuvée à date du 16 février 2024 ;
Ont conjointement décidé de renforcer leur coopération bilatérale sur le long terme en matière de sécurité en poursuivant les mesures énoncées dans le présent
accord :
I. INTRODUCTION
Les Participants confirment qu'ils soutiennent la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans ses frontières internationalement
reconnues depuis 1991. Ils souhaitent réaffirmer le droit souverain de chaque État de choisir librement ses arrangements de sécurité.
Par cet accord, la France et l’Ukraine approfondiront leur coopération et leur partenariat, qui sont fondés sur leurs intérêts communs en faveur de la défense de
l'ordre international, de la paix et de la protection des droits de l'Homme et des libertés fondamentales.
Les Participants réaffirment que la sécurité de l'Ukraine fait partie intégrante de la sécurité euroatlantique et mondiale. La France confirme que la future
adhésion de l'Ukraine à l'OTAN constituerait une contribution utile à la paix et à la stabilité en Europe. Les Participants coordonneront et renforceront leurs efforts conjoints pour soutenir
l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.
Les principaux éléments des engagements de sécurité à long terme pris par la France à l'égard de l'Ukraine dans le cadre de cet accord sont les suivants :
- La fourniture d'une assistance globale à l'Ukraine pour la protection et le rétablissement de son intégrité territoriale dans ses
frontières internationalement reconnues, ainsi que pour le relèvement économique et la reconstruction ;
- La prévention, la dissuasion active et les mesures à prendre face à toute nouvelle agression de la part de la Fédération de Russie
;
- Le soutien à l'intégration de l'Ukraine dans les institutions européennes et euro-atlantiques, notamment en soutenant l'adhésion de
l'Ukraine à l'UE et l'interopérabilité avec l'OTAN.
II. COOPÉRATION DANS LE DOMAINE DE LA SÉCURITÉ
1. Coopération générale au renforcement de la sécurité de l'Ukraine
Le Participant français fournira une assistance militaire et civile pour permettre à l'Ukraine de défendre sa souveraineté, son indépendance et son intégrité
territoriale face à l'agression de la Fédération de Russie, de manière bilatérale par le biais d'accords, ainsi que par l'intermédiaire des institutions et organisations auxquelles elle est
partie.
Le Participant français contribuera à renforcer les capacités militaires, la résilience et la stabilité économique de l'Ukraine, afin de décourager toute agression
future.
Afin d'assurer plus efficacement la réalisation de cette coopération, le Participant ukrainien, avec l'aide du Participant français, maintiendra et développera de
manière continue et efficace sa capacité à résister à une agression armée.
2. Coopération en matière de communication stratégique et de lutte contre l'ingérence étrangère et la manipulation de l'information
Les Participants reconnaissent que la Fédération de Russie continue de manipuler l'information à l'appui de sa guerre contre l'Ukraine et s'efforceront de continuer
à soutenir mutuellement les efforts qu'ils déploient pour contrer l'ingérence numérique et la manipulation de l'information par la Russie ainsi que la propagande au niveau mondial.
Le Participant français aidera l'Ukraine à rejoindre les instruments collectifs de lutte contre l'ingérence étrangère et la manipulation de l'information.
Les Participants collaboreront pour améliorer les capacités de l'Ukraine à contrer l'ingérence étrangère et les manipulations de l'information, principalement la
propagande et les campagnes de désinformation russes, partageront leurs expériences et favoriseront l'élaboration de programmes communs d'enseignement et de formation pour les professionnels de
l'intégrité de l'information.
3. Coopération dans le domaine de la cybersécurité
Les Participants travailleront ensemble à permettre à l'Ukraine de détecter, dissuader et perturber toute agression cybernétique, tout cyber espionnage, notamment
en renforçant la résilience cybernétique et la protection des infrastructures essentielles contre les cyberattaques, tout en soutenant la modernisation et la réforme de l'architecture de sécurité
de l'Ukraine, et en fournissant une assistance technique internationale à l'Ukraine.
Les Participants travailleront ensemble à augmenter le coût de l'utilisation irresponsable des capacités cybernétiques par la Fédération de Russie et d'autres
acteurs étatiques et non étatiques hostiles contre les Participants. Ils renforceront également leur coopération opérationnelle dans la lutte contre la cybercriminalité.
Les Participants s'efforceront d'approfondir la coopération de l'Ukraine avec les structures de l'UE et de l'OTAN en matière de
cybersécurité.
4. Protection des infrastructures critiques
Le Participant français contribuera au développement des capacités de protection des infrastructures critiques de l'Ukraine, y
compris par des moyens militaires, en donnant la priorité, sans s'y limiter, aux capacités modernes de défense aérienne.
Les Participants envisageront des programmes conjoints d'enseignement et de formation pour les spécialistes de la protection des
infrastructures critiques.
Les Participants renforceront leur coopération dans le domaine de l'amélioration de la résilience et de la préparation des entités
gouvernementales et civiles, notamment par le partage d'informations, l'échange de bonnes pratiques et le retour d'expérience. Les Participants approfondiront également leur coopération sur
l'évaluation des vulnérabilités des chaînes d'approvisionnement vitales, la rétroingénierie des biens et services critiques, la constitution de stocks stratégiques, ainsi que les questions
logistiques correspondantes.
Le Participant français travaillera avec l'Ukraine à identifier des sources de financement afin de développer la protection et la
résilience des infrastructures critiques, y compris par le biais du Fonds de soutien aux infrastructures critiques et secteurs prioritaires de l’économie ukrainienne mis en place par le
Participant français pour l'Ukraine.
5. Coopération en matière de renseignement et de contre-espionnage
Les Participants poursuivront et s'efforceront d'approfondir leur coopération dans le domaine du renseignement et du
contre-espionnage conformément au cadre défini par les accords bilatéraux, sans préjudice de leurs intérêts nationaux et dans le respect de la législation de chaque Participant.
6. Coopération dans le domaine de la lutte contre la grande criminalité et la criminalité organisée
Les Participants prendront des mesures pour contrer les activités de la grande criminalité organisée (GCO), en particulier les
individus et les groupes qui tentent de s'infiltrer dans la société ukrainienne, qui ont une influence criminelle dans certaines régions, y compris celles qui sont temporairement occupées, et qui
sont activement utilisées comme outil de guerre hybride pour contrecarrer les processus de reconstruction et de réconciliation en Ukraine.
Afin de contrer les activités de la GCO, les Participants prendront des mesures pour :
- Mener des opérations conjointes pour détecter et supprimer la GCO ;
- Analyser la situation criminelle dans les pays et identifier les principaux risques liés à la GCO
- Identifier et tracer les dividendes et les instruments du crime organisé en vue d’en faciliter la saisie et, le cas échéant, la
confiscation ;
- créer des groupes de travail et des équipes d'enquête conjoints composés de procureurs et d'autres parties, en fonction des besoins
identifiés ;
- faciliter l'offre de formation et le partage des
meilleures pratiques.
Les mesures susmentionnées ne sont pas exhaustives et les Participants peuvent recourir à d'autres formes de coopération pour
atteindre leurs objectifs en matière de lutte contre la GCO.
III. COOPÉRATION EN CAS D'AGRESSION ARMÉE FUTURE
Toute invasion russe future violerait la Charte des Nations Unies et les principes fondamentaux du droit international, et porterait
gravement atteinte à la sécurité euro-atlantique, y compris celle de la France.
En cas de future agression armée russe contre l'Ukraine, à la demande de l'un ou l'autre des Participants, les Participants mèneront
des consultations dans les 24 heures pour déterminer les mesures nécessaires pour contrer ou dissuader l'agression.
Dans ces circonstances, et conformément à ses obligations légales et constitutionnelles, le
Participant français fournira à l'Ukraine une assistance rapide et soutenue en matière de sécurité, des équipements militaires modernes dans tous les domaines, selon les besoins, et une
assistance économique ; il imposera des coûts, économiques notamment, à la Russie et consultera l'Ukraine sur ses besoins dans le cadre de l'exercice de son droit à la légitime défense consacré
par l'article 51 de la Charte des Nations unies.
Afin de garantir la réponse collective la plus large et la plus efficace à toute agression future, les
Participants peuvent modifier ces dispositions afin de s'aligner sur tout mécanisme que l'Ukraine pourrait ultérieurement convenir avec ses autres partenaires internationaux, y compris les
Participants à la déclaration conjointe du 12 juillet 2023.
IV. COOPÉRATION DANS L'INDUSTRIE MILITAIRE ET DE DÉFENSE
7. Coopération militaire et de défense
Les Participants travailleront ensemble et avec d'autres partenaires de l'Ukraine à faire en sorte que
les forces de défense et de sécurité ukrainiennes soient en mesure de rétablir pleinement l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues depuis 1991, ainsi
que d'accroître la résilience de l'Ukraine de manière à ce qu'elle soit suffisante pour dissuader les agressions futures et s'en défendre. Il s'agira notamment, mais pas exclusivement, de
travailler ensemble pour que les institutions de sécurité militaires et non militaires de l'Ukraine soient en mesure de fonctionner efficacement selon les normes européennes et euro-atlantiques
et soient pleinement responsables devant le peuple, le parlement et le gouvernement ukrainiens.
Les Participants travailleront ensemble à la mise en place d'une force durable capable de défendre
l'Ukraine aujourd'hui et de dissuader l'agression russe à l'avenir, grâce à la fourniture continue d'une assistance en matière de sécurité et d'équipements militaires modernes dans les domaines
terrestre, aérien, maritime, spatial et cybernétique, en accordant la priorité, sans s'y limiter, à la défense aérienne, à l'artillerie, à la capacité de frappe de longue portée, aux véhicules
blindés, aux capacités de l'armée de l'air et à d'autres capacités essentielles.
Le Participant français, aux côtés d'autres partenaires internationaux, aidera l'Ukraine à renforcer
sa capacité de dissuasion et de défense contre les agresseurs extérieurs en développant de futures forces de défense armées modernes, de plus en plus interopérables avec l'OTAN et contribuant aux
forces de l'OTAN. Cela inclut le développement d'un secteur de défense moderne en Ukraine et d'une voie vers un avenir au sein de l'OTAN.
Le Participant français aidera l'Ukraine à préserver ses capacités qualitatives militaires et de
défense dans un contexte de transformation rapide, incertaine et difficile de la politique et de la sécurité régionales.
Dans le domaine militaire, sans préjudice de leur position dans le contexte de la guerre d'agression
de la Russie contre l'Ukraine, les Participants proposent d'établir une coopération permettant au Participant ukrainien de développer des capacités militaires complètes dans les domaines
suivants, qui ne sont pas exhaustifs :
1. Équipements militaires, y compris par le biais d'une coopération industrielle, en particulier dans
les domaines de l'artillerie et de la défense aérienne, mais aussi dans les domaines des véhicules blindés, de la sécurité maritime, du soutien médical militaire, des technologies de
l'information et du déminage ;
2. Formation des forces ukrainiennes de défense et de sécurité, à titre national et dans le cadre
européen, y compris le programme de formation des formateurs, la formation spécialisée dans des domaines tels que l'artillerie, la défense aérienne, les véhicules blindés, les forces aériennes et
la sécurité maritime, les nouvelles technologies et le déminage ;
3. Soutien initial et soutien au lancement de la maintenance par les fabricants, sur le terrain si
nécessaire ;
4. Soutien structurel à la réforme du secteur de la défense ;
5. Soutien aux initiatives de cyberdéfense et de résilience, y compris pour faire face aux menaces
hybrides ;
6. Assistance au système ukrainien de soutien médical pour le traitement et la réadaptation des
militaires ukrainiens ;
7. Soutien au développement des forces de défense et de sécurité ukrainiennes, y compris, mais sans
s'y limiter : conception des forces futures, évolution vers les concepts et les procédures opérationnelles de l'OTAN, formation du commandement et de l'état-major, exercices combinés, et
amélioration de la compatibilité et de l'interopérabilité avec les Alliés de l'OTAN ;
8. Soutien à la protection et à la défense des frontières, au génie et à la fortification, à la
surveillance, au suivi des mouvements de troupes ennemies, à la reconstruction des infrastructures frontalières après la guerre, au déminage et à l'élimination des munitions non explosées
;
Le Participant français soutiendra les plans et les structures de gouvernance des coalitions
capacitaires dans le cadre du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine, en jouant un rôle de premier plan dans les coalitions sur l'artillerie et la défense aérienne, et en participant aux
coalitions sur la force aérienne et la sécurité maritime, ainsi qu'à d'autres coalitions auxquelles le Participant français est susceptible de contribuer, à la fois pour fournir la force future
et pour apporter plus de cohérence à la fourniture de capacités dans la guerre en cours.
Le fonds bilatéral d'aide à la sécurité et à la défense de l'Ukraine, en bonne coordination avec la
Facilité européenne de paix, permettra de soutenir ces efforts de coopération dans les domaines concernés.
La France a fourni à l'Ukraine une aide militaire d'une valeur totale de 1,7 milliard d'euros en 2022
et de 2,1 milliards d’euros en 2023. En 2024, la France fournira jusqu’à 3 milliards d'euros de soutien supplémentaire.
Les Participants s'efforceront de faire en sorte que les capacités militaires de l'Ukraine soient d'un
niveau tel qu'en cas d'agression militaire extérieure contre la France, l'Ukraine soit en mesure de fournir une assistance militaire efficace. Les modalités, le format et la portée de cette
assistance seront déterminés par les Participants.
Le Participant français poursuivra son soutien à l’Ukraine pendant les dix ans que durera le présent
accord.
8. Coopération dans le domaine de l'industrie de la défense
Les Participants s'efforceront de coopérer dans le domaine de l'industrie de la défense et de la
sécurité, notamment dans le but de promouvoir la coopération entre leurs industries de défense et de renforcer la normalisation et l'interopérabilité de leurs équipements de défense. Les
Participants chercheront, dans la mesure du possible, à développer un partenariat industriel impliquant des entreprises de défense françaises et ukrainiennes et, dans la mesure du possible, libre
de toute restriction émanant de tiers.
Le Participant français contribuera au développement de la base industrielle de défense de l'Ukraine,
notamment par le biais d'investissements français, de la localisation de la production en Ukraine et de la production conjointe pour la fabrication d'armes et de munitions prioritaires. Les
Participants faciliteront la création de coentreprises, notamment pour l'entretien et la réparation d'armes et d'équipements militaires.
Le Participant français travaillera avec l'Ukraine pour identifier les sources de financement
nécessaires pour permettre le développement de la base industrielle de défense de l'Ukraine et pour encourager les investissements dans de nouvelles capacités.
Les Participants travailleront ensemble pour éliminer les goulets d'étranglement existants dans la
chaîne d'approvisionnement en matériel de défense qui empêchent la France et l'Ukraine de développer leurs capacités de fabrication d'armes et de munitions prioritaires. À cette fin, le
Participant français travaillera avec son industrie de défense et l'Ukraine pour renforcer la chaîne d'approvisionnement en matériaux critiques nécessaires à la fabrication de munitions et
d'autres armes prioritaires, en particulier les munitions de gros calibre.
Les Participants travailleront ensemble pour renforcer la protection des technologies transférées et
des droits de propriété intellectuelle. Les Participants favoriseront l'échange d'informations sur leurs efforts respectifs de recherche et de développement en matière de défense afin de mettre
en œuvre des projets et des programmes conjoints visant à développer de nouveaux armements et équipements. Dans cet objectif, le dialogue entre le ministère français des Armées et le ministère
ukrainien des Industries stratégiques sera renforcé. Le dialogue entre la Direction générale de l'armement et l'Agence d'acquisition de défense sera également renforcé, conformément à la lettre
d'intention signée entre les deux organisations lors de la visite du ministre français des Armées à Kiev en septembre 2023.
Le Participant français soutiendra les efforts de l'Ukraine pour intégrer son industrie de défense
dans les cadres de défense et de sécurité de l'OTAN et de l'UE.
V. COOPÉRATION DANS LE DOMAINE CIVIL
9. Assistance humanitaire
Le Participant français poursuivra son assistance humanitaire pour répondre aux besoins immédiats de
la population ukrainienne face à l'agression armée de la Fédération de Russie. Il contribuera également, aux côtés de ses partenaires, au relèvement économique, à la reconstruction et à la
modernisation de l'Ukraine, afin de restaurer et de renforcer sa stabilité économique, de réduire ses dépendances et vulnérabilités et de construire une base économique et industrielle plus
solide, innovante, durable et résiliente, notamment dans le cadre des négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
Le Participant français s'efforcera de poursuivre dans la durée le soutien en cours à l’Ukraine,
notamment dans les secteurs des transports, de l'énergie, de l'agriculture, de l'eau, du déminage humanitaire, des infrastructures critiques, du numérique, du logement et de la
santé.
Le Participant français utilisera les instruments économiques et financiers à sa disposition, en
coopération avec toutes les organisations internationales concernées et ses partenaires.
10. Soutien au programme de réformes de l'Ukraine
Le Participant français se félicite de la décision d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Ukraine
et salue les progrès substantiels accomplis par l'Ukraine pour atteindre les objectifs qui sous-tendent le processus d'adhésion.
Le Participant français se félicite de la décision d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Ukraine
et salue les progrès substantiels accomplis par l'Ukraine pour atteindre les objectifs qui sous-tendent le processus d'adhésion. Le Participant ukrainien s'efforcera de poursuivre son ambitieux
programme de réformes, en particulier dans le cadre de son processus d'adhésion à l'Union européenne, afin de satisfaire aux obligations requises pour l'adhésion à l'UE. Le Participant ukrainien
poursuivra ses réformes systémiques dans les secteurs de la défense et de la sécurité, notamment en ce qui concerne le contrôle civil des forces armées ainsi que l'efficacité et la transparence
des institutions et de l'industrie de défense de l'Ukraine. Il s'efforcera d'approfondir les réformes clés dans les domaines de la justice et de l'État de droit, de la lutte contre la corruption
et le blanchiment d'argent, de la modernisation de son appareil d'État, de la décentralisation, de la protection des droits des personnes appartenant à des minorités, de la transparence et de la
bonne gouvernance, tant dans le secteur économique que dans le secteur de la défense et de la sécurité. La mise en œuvre de ces réformes contribuera au renforcement de la démocratie, au respect
des droits de l'homme et des libertés fondamentales, à la modernisation et à la résilience de l'économie ukrainienne.
Le Participant français réaffirme son intention de soutenir pleinement l'objectif d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne. Dans
cette perspective, le Participant français apportera un soutien technique à la mise en œuvre des réformes nécessaires, notamment en matière d'État de droit, de réforme de la justice, de lutte
contre la corruption, de modernisation de l'appareil d'État, de décentralisation, de transparence et de contrôle civil dans le secteur de la défense, y compris le déminage. A cette fin, le
Participant français prévoit le déploiement d'experts techniques intégrés à l'administration ukrainienne.
11. Relèvement et reconstruction de l'Ukraine
Le Participant français s'efforcera de continuer à favoriser l'implication des entreprises privées, des collectivités locales et des
organisations non gouvernementales dans le processus de reconstruction, dans le prolongement des actions initiées lors de la Conférence pour la résilience et la reconstruction de l'Ukraine qui a
été organisée à Paris le 13 décembre 2022.
Les Participants reconnaissent la nécessité d'unir les efforts visant à protéger la population et les territoires de l'Ukraine des
conséquences négatives causées par les mines et les engins explosifs non détonés.
A cette fin, le Participant français utilisera les outils bilatéraux appropriés, en bonne coordination et en optimisant autant que
possible l'effet de levier avec les fonds européens et privés, y compris dans le cadre de la Facilité Ukraine de l'Union européenne qui vise à préparer l'Ukraine à une future adhésion à l'Union
en soutenant son processus d'adhésion.
Le Participant ukrainien poursuivra la mise en œuvre de toutes les réformes requises dans le cadre de son processus d'adhésion à
l'Union européenne et du plan ukrainien.
Le Participant français aidera l'Ukraine à planifier la réintégration des territoires temporairement occupés, à contribuer à la
stabilisation dans les domaines vitaux et à la réhabilitation socio-économique, en particulier dans les zones libérées, les zones de la ligne de front et les zones limitrophes de la Russie, à
promouvoir un relèvement social inclusif et à répondre aux besoins des plus vulnérables, y compris par des actions en faveur des femmes, des systèmes de protection sociale et des anciens
combattants.
12. Indemnisation des pertes, préjudices et dommages causés par l'agression russe
Les Participants réaffirment que la Fédération de Russie doit payer pour la reconstruction à long terme de l'Ukraine. Conformément au
système juridique français, les actifs souverains russes relevant de la juridiction de la France restent immobilisés jusqu'à ce que la Fédération de Russie ait payé pour les dommages qu'elle a
causés à l'Ukraine. Le Participant français, en collaboration avec ses partenaires, continuera à explorer toutes les voies légales compatibles avec les obligations contractuelles applicables et
conformes au droit européen et international, par lesquelles les avoirs russes pourraient être utilisés pour soutenir l'Ukraine.
En priorité, les Participants continueront à travailler ensemble, avec les États du G7 et d'autres, à la mise en place d'un mécanisme
d'indemnisation des dommages, pertes ou préjudices causés par l'agression de la Russie, comme le prévoit le statut du registre des dommages causés par l'agression de la Fédération de Russie
contre l'Ukraine, adopté par la résolution du Comité des ministres du Conseil de l'Europe CM/Res(2023)3. À cet égard, les Participants exploreront les options appropriées pour le financement d'un
mécanisme d'indemnisation afin de fournir une indemnisation rapide et adéquate aux victimes de l'agression.
13. Sanctions
Les Participants reconnaissent la valeur des sanctions pour restreindre l'accès de la Fédération de Russie et d'autres États
agresseurs au financement, aux biens, à la technologie et aux services qu'ils utilisent dans leur agression, pour réduire les sources de revenus de la Russie et pour dissuader de futures
agressions. Les Participants continueront d'œuvrer pour que le coût de l'agression de la Russie continue d'augmenter, notamment par le biais de sanctions et de contrôles des
exportations.
Alors que l'agression de la Fédération de Russie contre l'Ukraine se poursuit, le Participant français restera déterminé, dans le
cadre européen, à appliquer des sanctions sévères contre les secteurs de l'économie russe et ceux qui, dans la Fédération de Russie et à l'extérieur, soutiennent la guerre ou en tirent profit, ou
qui aident à contourner les sanctions dans les pays tiers. Le Participant français prendra également des mesures déterminées avec ses partenaires pour s'attaquer à toutes les formes de
contournement des sanctions et pour renforcer sa propre résilience contre les financements illicites et les individus liés au pouvoir russe.
Les Participants se fourniront mutuellement des informations appropriées et actualisées sur les motifs des sanctions et d'autres
informations pertinentes, dans le respect des obligations et des législations nationales en la matière.
14. Redevabilité
Les Participants réaffirment leur engagement à tenir la Fédération de Russie pour responsable des pertes ou des dommages causés à des
personnes et à des entités, ainsi qu'à l'État ukrainien, du fait des actes internationalement illicites qu'elle a commis en Ukraine ou contre l'Ukraine, y compris son agression en violation de la
Charte des Nations Unies.
Les Participants réaffirment qu'il ne doit pas y avoir d'impunité pour les crimes de guerre et autres atrocités et que la Fédération
de Russie doit en assumer la responsabilité juridique, notamment en réparant tout dommage causé par de tels actes, ce qui contribuera également à dissuader de futures agressions et à soutenir la
résilience de l'Ukraine.
Les Participants s'efforceront de demander des comptes aux responsables de crimes de guerre et d'autres crimes internationaux, commis
en Ukraine ou contre l'Ukraine dans le contexte de la guerre d'agression de la Russie, conformément au droit international, notamment en soutenant les travaux du bureau du procureur général de
l'Ukraine et de la Cour pénale internationale afin de garantir que les allégations de crimes de guerre fassent l'objet d'enquêtes complètes et équitables menées par des mécanismes juridiques
indépendants, efficaces et robustes.
Les Participants poursuivront leur engagement au sein du "Groupe sur les options pour la création d'un tribunal sur le crime
d'agression contre l'Ukraine".
VI. MISE EN ŒUVRE DE LA COOPÉRATION
Les Participants mettront en œuvre cette coopération conformément à leurs obligations internationales et nationales, ainsi qu'aux
engagements européens de la France.
Les Participants désigneront, si nécessaire, des organismes autorisés pour l'élaboration et la mise en œuvre d'accords bilatéraux
conformément aux domaines de coopération spécifiés dans le présent accord.
Les Participants s'informent mutuellement par la voie diplomatique des autorités compétentes chargées de la mise en œuvre du présent
accord.
Ces autorités mèneront des consultations afin de discuter, de prendre les décisions nécessaires et d'entreprendre les actions
requises dans le cadre du présent accord.
Les organes autorisés des Participants peuvent conclure des accords exécutifs et techniques sur des domaines spécifiques de
coopération dans le cadre de la mise en œuvre du présent accord.
VII. DÉLAI ET AUTRES DISPOSITIONS
Le présent accord est valable pour une durée de dix ans à compter de la date de sa
signature.
Conformément à la déclaration conjointe du G7 du 12 juillet 2023, les Participants entendent que le présent accord reste en vigueur
pendant que l'Ukraine poursuit son chemin vers une future adhésion à la communauté euro-atlantique.
Dans l’hypothèse où l'Ukraine deviendrait membre de l'OTAN avant la fin du présent accord, les
Participants décideront de son futur statut.
Le présent accord peut être résilié par l'un ou l'autre des Participants en notifiant par écrit à
l'autre Participant son intention de résilier l'accord. Le présent accord sera résilié six mois après la date de réception de cette notification.
Le présent accord peut être modifié et complété d'un commun accord entre les Participants, par
écrit.
Le présent accord prendra effet à la date de sa signature.
Signé à Paris le 16 février 2024, en double exemplaire, en langues française et
ukrainienne.
Alors que notre économie et notre défense sont dans un état de délabrement avancé, comment le Président de la République Française a-t-il pu élaborer et
signer un tel accord et, qui plus est,sans consultation ni débat devant le Parlement ?
NOUS voici donc officiellement "cobélligérant". Il ne reste plus qu'à envoyer nos soldats faire le coup de feu face à l'ours russe....ce qui ne
serait pas surprenant vu le battage médiatique actuel autour de la soi-disant "inévitable guerre avec la Russie" !
En Europe et en France, nous vivons aujourd'hui dans un "systême" qui n'a rien à envier à l'ex-URSS !
JMR
PS : A moins que, comme les accords de Minsk I & II, ce "papier" ait été signé pour ne pas être appliqué,.... ce
qui ne réhaussera pas le prestige de la France !!
En signant avec Zelensky, Macron met la France en danger
Emmanuel Macron, qui n’est guère avare de paroles, n’a pas daigné nous expliquer (peut-être pense-t-il que nous sommes des « mal-comprenant » ?) son évolution en regard de la
guerre en Ukraine. Partant d’une position qu’on pourrait qualifier de « timidement gaullienne » au début du conflit, justifiée par des « il
faut continuer à parler avec la Russie » ou bien « prenons
garde de ne pas humilier la Russie », il est arrivé aujourd’hui à « la
Russie de peut pas gagner ! » et « nous
devons tout faire pour faire gagner l’Ukraine ! ».
La parole de Monsieur Macron, président de la République Française, engage la France. Ses convictions personnelles doivent rester dans le domaine privé. Il a de
plus en plus tendance à oublier que nous avons toujours une Constitution qui reconnaît au peuple français une « pleine et entière souveraineté » et qu’il ne peut agir que dans le
respect de celle-ci.
Ce conflit ukrainien prend de plus en plus l’allure d’un « entre-soi » réservé à une classe dirigeante qui ne se donne même plus la peine de le
cacher.
C’est ainsi que nous avons découvert avec une certaine surprise qu’un accord allait être signé le
16 février entre la France et l’Ukraine.
Voici comment le présente le journal « Le capital » :
« Le soutien tricolore à l’Ukraine franchit une nouvelle
étape. Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky vont
signer vendredi à l’Élysée un accord
de sécurité entre leurs deux pays, a annoncé jeudi la présidence française. «Cet
accord fait suite aux engagements qui avaient été pris en format G7 en marge du sommet de l’OTAN à Vilnius en juillet 2023», a rappelé l’Élysée.
On reconnaît bien là le style lapidaire de nos technocrates en charge de la communication.
C’est la troisième fois que le président ukrainien vient à Paris, après les visites de février et mai 2023. Les Français le connaissent-ils bien ?
L’apparence et la réalité
A le voir déambuler vêtu de ce qui est devenu pour lui une sorte d’uniforme de combattant, destiné à donner de lui l’image d’un homme proche des troupes engagées
dans les combats, on pourrait penser que la chose essentielle pour lui est de préserver leur vie.
Dans son livre « Le
chaos ukrainien » (éditions Publishroom Factory), Nikola Mirkovic dresse de lui un portrait assez dissonant :
« Volodymyr
Zelensky, né en 1978 à Krivoï-Rov, est un comédien de profession.Dans la série culte « serviteur du peuple », Zelensky incarne un professeur devenu président d’Ukraine suite à
une vidéo où il critique l’oligarchie, que ses étudiants filment et qui devient virale. La série a connu un très grand succès à travers tout le pays et laissait présager de ce que Zelensky
pourrait être comme président. Les Ukrainiens ne croyant plus du tout en Porochenko, qui venait de sortir d’un nouveau scandale financier, se sont rués sur la candidature de l’acteur devenu
politicien. L’acteur a joué sur son charisme et sa cote de popularité pour s’imposer comme une alternative à l’oligarchie et la kleptocratie ambiante. Le comédien marque des points auprès
d’un électorat désabusé en promettant la paix en Ukraine, la possibilité d’organiser des référendums, l’arrêt du conflit armé dans le Donbass, la stabilité de la Privatbank (la plus grande
banque d’Ukraine), la réduction des taux d’intérêt à long terme, la hausse des salaires dans certains secteurs et la lutte contre le népotisme et l’oligarchie… Zelensky avait le beau
rôle : il paraissait comme ingénu en politique et pouvait promettre ce qu’il voulait. Il donnait aux Ukrainiens l’impression, comme dans sa série télévisée, d’être un honnête citoyen
préoccupé par le sort de son pays et qui voulait mettre une bonne dose de sincérité et de bonne volonté dans un appareil étatique corrompu par l’argent, le laxisme et la guerre. Le programme
était séduisant et a réellement apporté la bouffée d’air frais dont l’Ukraine avait besoin. Zelensky fut ainsi élu facilement au 2ème tour de la présidentielle avec 73,22 % des voix
contre 24,5 % pour l’ex-président Porochenko. Les résultats ont démontré le rejet complet des électeurs ukrainiens pour la politique mise en place après le coup d’État de Kiev de 2014. A
ces élections, il faut noter que les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk n’ont pas participé et que la pression sur les anti-Maïdan de toute l’Ukraine demeura très
forte ».
« Le
chaos ukrainien » (éditions Publishroom Factory), (page 144)
Et Nikola Mirkovic continue :
« Mais Zelensky, malgré son sourire facétieux et ses bons mots, n’était pas aussi ingénu que cela. Derrière Zelensky se trouvait en effet l’oligarque Igor Kolomoïsky qui a financé ses
séries télévisées et qui était l’ennemi juré de Petro Porochenko. Zelensky et Kolomoïsky sont éclaboussés par un scandale de blanchiment d’argent de PrivatBank qui porte sur plusieurs
dizaines de millions de dollars. Les compères se connaissent très bien. Zelensky n’est pas un clown ordinaire : il est un riche acteur avec des liens profonds avec une partie du système
oligarchique ukrainien qui s’est mis au service de l’oncle Sam. Une fois élu, Zelensky tint très peu de ses engagements électoraux et n’avança absolument pas sur les sujets les plus
importants, à savoir la fin de la guerre civile et l’amorce d’un renouveau économique. Zelensky, Yvan Bakanov (ami d’enfance du comédien, associé dans sa société de production audiovisuelle
et patron des services secrets ukrainiens SBU) et Serhii Shafir (proche conseiller de Zelensky) sont cités dans le scandale des Pandora Papers. Zelensky à une fortune estimée entre 20 et 30
millions de dollars, d’après Forbes US, ce qui est une somme importante pour un acteur ukrainien, même très bon. D’après l’OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project) Zelensky et
ses partenaires possèdent un réseau d’entreprises offshore dans les Iles Vierges britanniques, à Belize et à Chypre. Sherii Shafir fait partie du réseau et les deux compéres ont revu leur
organisation avant que Zelensky ne prenne le pouvoir en 2019 ».
« Le
chaos ukrainien » (éditions Publishroom Factory), (page 146)
Voici qui éclaire d’un jour nouveau ce personnage qui préside aujourd’hui aux destinées de l’Ukraine. Voici également qui met en évidence la malléabilité de
l’opinion publique lorsque des personnages dépourvus de la moindre éthique décident de s’emparer du pouvoir en influençant les gens qui finissent par confondre dans leur esprit la fiction d’une
série télévisée et la réalité. Et c’est ce même personnage qui va être reçu avec tous les honneurs dus à son rang au palais de l’Élysée pour y signer ce fameux « accord de sécurité »
entre l’Ukraine et la France. On nous parlait, dans les temps jadis, des « Républiques bananières » et de leur pseudo-démocratie. N’y aurait-il pas, pour reprendre une expression du
regretté Michel Audiart, comme un vague cousinage ?
Macron Zelensky, un accord bilatéral de 3 milliards qui reste flou
Macron a signé cet accord comme s’il représentait la Supra nation européenne, sans donner les principes ni le financement. Cette opacité
diplomatique se réfère aux engagements passés lors du dernier sommet de l’OTAN à Vilnius (Lituanie) en juillet 2023. Cette rencontre des pays du G7, a abouti à aider
financièrement et militairement l’Ukraine pour faire durer le conflit qui l’oppose à la Russie. Nous suspectons que ces accords profitent aux fonds de gestion d’actifs comme BlacRock,
qui ont quitté le marché climatique non rentable, pour engranger des profits plus rapides et plus sécurisés avec la guerre.
La stratégie de la guerre, du point de vue des militaires est devenue obsolète, puisque ce sont les marchands d’armes qui donnent les ordres à
Washington et à Bruxelles. Ces aides militaires sont en quelque sorte une subvention de l’économie de guerre qui ne profite pas à l’armée ukrainienne composée de mercenaires étrangers
et de conscrits sous entraînés, enrôlés de force sur le front de bataille.
Les anglais et les allemands ont été les premiers à signer ces accords avec Zelensky, avant qu’il ne se rende en France. L’agenda de Zelensky ressemble
à s’y méprendre à celui de son épouse qui fait ses emplettes dans les magasins de luxe de Paris et New York, dilapidant les impôts des citoyens des pays appartennant au G7. L’Élysée a
précisé que la France couvrirait le «soutien militaire dans la durée», ainsi que «le soutien
économique et en matière d’assistance civile, pour renforcer la stabilité économique et la résilience de l’Ukraine». L’Ukraine a besoin de 7 milliards de dollars
mensuelspour couvrir les frais de fonctionnement du pays et payer l’aide militaire. Sans l’intervention du FMI, ce pays, qui est en faillite, représente un risque de
défaut de paiement pour tous ceux qui le finance.
L’argent reçu et dépensé sans commune mesure, a attiré l’attention du chef de la CIA, William Burns, qui a rencontré secrètement Zelensky pour lui
demander de mieux gérer l’aide financière et éviter les débordements de détournement et de corruption en Ukraine. La CIA tente de lutter contre la corruption en Ukraine et de freiner
les détournement de l’aide américaine et européenne par Zelensky, qui semble incontrôlable et très gourmand de cet argent qui arrive dans les caisses de son pays.
Au-delà des accords de Vilnuis, Zelensky demande un accroissement de l’aide française et européenne puisque le congrès américain ne veut plus financer
cette guerre qui siphonne les impôts des américains et condamne le projet de sécurisation de la frontière américano-mexicaine. Les américains en ont plus qu’assez que l’état fédéral
finance un voyou qui donne des millions à son épouse pour les dépenser en bijoux ornées de diamants.
Dans ce contexte ubuesque, l’armée ukrainienne réclame toujours plus d’aide militaire en raison de la pénurie d’obus et de l’accroissement de la
productivité militaire russe. Les engagements d’aide militaire de l’Europe pour l’Ukraine, sont de l’ordre de 50 milliards d’euros. La commission européenne n’a pas tenu ses promesses
puisque la moitié des obus ne seront livrés qu’en mars 2024, le complexe militaro-industriel européen n’a pas la capacité de produire aussi vite que celui de la Russie.
Il faut donc se poser les bonnes
questions :
Comment l’Ukraine peut elle gagner cette guerre si les capacités de l’OTAN sont plus faibles que celles de Poutine ?
Pourquoi financer encore et encore ce pays qui n’a pas obtenu de victoire majeure sur le front ?
Pourquoi devons nous accepter de laisser Macron dilapider l’argent des français ?
L’industrie militaire et de la défense est un sujet controversé. Même si, pour des raisons morales compréhensibles, les actions du secteur de l’armement
sont un investissement à proscrire pour beaucoup, l’industrie est florissante, surtout en période de crise. En effet, les clients des entreprises d’armement sont presque exclusivement
des États, qui disposent généralement de budgets importants. En outre, les technologies des entreprises aérospatiales, militaires et de défense sont souvent utilisées dans l’aviation
civile et la navigation spatiale après leur introduction. (source Just
EFT) l’EFT qui se porte le mieux est celui de l’OTAN HANetf Future of Defence UCITS ETF avec +18,68% en six mois.
Les entreprises cotées en bourse et actives dans l’industrie militaire et de la défense peuvent être regroupées dans un indice d’actions et rendues
investissables par le biais d’un ETF.
La réponse semble claire, la guerre en Ukraine est un prétexte de détournement géant de nos impôts au profit des
fonds de gestion d’actifs qui gangrènent notre économie. Les ETF, Exchange Traded Funds ou fonds indiciels cotés en Bourse, sont déjà utilisés par les banques privées,
les caisses de pension et les organismes publics. Aujourd’hui, le capital investi dans les ETF au niveau mondial est de 7860 milliards de dollars.1
BlackRock est devenu le troisième investisseur à entrer dans la bataille des ETF de défense en Europe en 2024. Cette structure économique s’intègre dans
les plans du capitalisme inclusif et des critères ESG. Ces indices permettent aux pays de financer des lobbies de l’armement au détriment de leur
propre armée. L’OTAN, comme BlackRock, possède un fond d’investissement appelé Future of Defence UCITS ETF (NATO).2
L’OTAN regroupe 11 des 20 premières entreprises de défense. BlackRock regroupe sept des 10 premières entreprises, y compris des entreprises chinoises.
Vanguard suit aussi avec une préférence pour le marché chinois. La guerre du XXIe siècle n’est plus dans les stratégies des généraux, elle est dans la stratégie des marchés
spéculatifs.
La guerre en Ukraine a encore de beaux jours pour dilapider nos milliards dans les fonds spéculatifs de l’OTAN et de BlackRock. Cette guerre devait
durer longtemps selon l’expression de Macron, il n’a jamais été question de penser une seule fois à la victoire, il faut gagner, gagner, gagner, beaucoup d’argent en détournant nos
impôts dans des fonds spéculatifs avec la mise en scène des marionnettes du G7, qui ne sont que des VRP au costard bien taillé qui mentent avec la complicité des médias et qui
censurent les réalités du front ukrainien sur les réseaux sociaux pour financer des fonds spéculatifs qui vivent à nos crochets. L’accord
bilatéral de sécurité entre la France et l’Ukraine signé cette semaine n’est pas encore connu et ne figure pas dans l’agenda parlementaire de défense. Ce flou
législatif laisse penser que le président est seul à décider des dettes qu’il impose au français sans justifier et clarifier le
contenu de l’accord. La loi de programmation militaire pour 2024 a augmenté notre budget de défense avec des moyens limités sur les opérations extérieures après le retrait français de
certains pays africains.
Guerre contre la Russie : Macron présente l'Accord de sécurité avec l'Ukraine
Source : Russiepolitics - Par Karine Bechet-Golovko - Le 19/02/2024.
En même temps que l'Allemagne et suite à la Grande-Bretagne, la France vient de signer pour 10 ans un Accord de sécurité avec l'Ukraine, contournant ainsi la
nécessité de son entrée dans l'OTAN et mettant les Français, en rang avec les Allemands et les Britanniques, toujours plus près de la ligne de front. Les intérêts atlantistes valent bien une
petite guerre. Scholz et Borrel l'affirment, nous sommes en guerre, il faut en prendre conscience. En êtes-vous bien conscients, puisque c'est vous qui serez concernés, s'il faut aller
se battre en Ukraine contre la Russie pour sauver l'Atlantisme ?
La militarisation du discours est constante, qu'il s'agisse des militaires de plateau ou des dirigeants politiques : la Russie est l'ennemi, les pays
occidentaux sont tenus de faire la guerre en Ukraine. Or l'offensive atlantico-ukrainienne est objectivement un échec : on ne gagne pas une guerre traditionnelle par procuration. Il fait donc
préparer le stade suivant : l'implication des pays de l'OTAN en Ukraine et les pays européens doivent assurer l'intérim pendant que les Atlantistes reprennent la main aux Etats-Unis.
Ainsi, suite à la décision du G7 d'entrer dans des relations bilatérales avec l'Ukraine, afin de contourner les difficultés d'une entrée de l'Ukraine dans l'OTAN
par la grande porte, la Grande-Bretagne a montré l'exemple en janvier et a signé un accord de coopération militaire (voir notre texte ici). L'Ukraine est entrée par la cuisine, mais elle est entrée.
L'Allemagne et la France se sont docilement alignées et ont elles aussi signé un accord de sécurité, qui est en réalité une coopération militaire avec un pays en
guerre, comportant un engagement à le protéger, à l'armée et à s'impliquer sans limites a priori fixées.
Le texte français a été publié sur le site de l'Elysée, disponible ICI.
L'on apprend déjà, l'ampleur de l'aide financière française à l'Ukraine :
"La France a fourni à l'Ukraine une aide militaire d'une valeur totale de 1,7 milliard d'euros en 2022 et de 2,1 milliards d’euros en 2023. En 2024, la
France fournira jusqu’à
3 milliards d'euros de soutien supplémentaire."
De combien l'agriculture française a -t-elle besoin ? Et les hôpitaux pour pouvoir au minimum prendre les patients en charge ? Peu importe, ce Gouvernement ne
s'intéresse pas aux besoins des Français. Il a d'autres priorités. Il faut ramener l'Ukraine dans ses frontières de 1991, apprend-on dans le texte de l'Accord. Autrement dit, il faut annuler le
Maïdan, qui fut un échec avec la perte de la Crimée, du Donbass et le démembrement en cours de l'Ukraine. Une guerre pour nullifier une révolution, il fallait y penser
...
Certaines dispositions ont manifestement pour but de légaliser ce qui se passe déjà : fourniture d'armes, formation des militaires ukrainiens, coopération en
matière de cybersécurité, fourniture de renseignements, accompagnement médiatique et propagande, etc.
D'autres dispositions ressortent plus de la fantasmagorie, notamment en ce qui concerne les éternelles réformes de l'Etat et de la justice en Ukraine en vue de son
entrée dans le monde merveilleux de l'UE et de l'OTAN, le renforcement de l'état de droit, la lutte contre la corruption, le développement de l'industrie militaire en Ukraine.
En revanche, deux séries de dispositions mettent en danger la sécurité nationale du pays : L'engagement militaire sur le champ
de bataille et la saisie des actifs russes.
L'intégration de l'Ukraine dans l'OTAN bloque en raison de l'obligation de sécurité collective. Pourtant, les pays signant ces Accords avec l'Ukraine s'engagent
individuellement. Le titre III de l'Accord français commence ainsi :
"Toute invasion russe future violerait la Charte des Nations Unies et les principes fondamentaux du droit international, et porterait gravement atteinte à la
sécurité euro-atlantique, y compris celle de la France.
En cas de future agression armée russe contre l'Ukraine, à la demande de l'un ou l'autre des Participants, les Participants mèneront des consultations dans
les 24 heures pour déterminer les mesures nécessaires pour contrer ou dissuader l'agression."
La première question, évidente, concerne le caractère "futur" de l'agression, puisque la Russie est déjà caractérisée comme le pays commettant une agression en
Ukraine, par ce même document. Soit la Russie n'est pas un agresseur et de quoi parle-t-on, soit la Russie est déjà considérée comme un agresseur et le Gouvernement prépare la
guerre.
La seconde question concerne les moyens, qui seront mis en place, pour contrer ou dissuader ? Car, aucune limite n'est
fixée. D'autant plus que le titre se termine par cette disposition, ô combien dangereuse :
"Afin de garantir la réponse collective la plus large et la plus efficace à toute agression future, les Participants peuvent modifier ces dispositions afin de
s'aligner sur tout mécanisme que l'Ukraine pourrait ultérieurement convenir avec ses autres partenaires internationaux"
Autrement dit, la France, de son côté, va prévoir un certain nombre de mesures de réponse. Les autres pays aussi. In fine, la
France s'alignera sur le plus disant ... sans maîtriser donc le processus de décision.
Et l'absence de limites à l'engagement militaire de la France est prévue à plusieurs reprises, notamment dans le point 7 :
"Les Participants travailleront ensemble à la mise en place d'une force durable capable de défendre l'Ukraine aujourd'hui et de dissuader l'agression russe à
l'avenir, grâce à la fourniture continue d'une assistance en matière de sécurité et d'équipements militaires modernes dans les domaines terrestre, aérien, maritime, spatial et cybernétique, en
accordant la priorité, sans s'y limiter, à la défense aérienne, à l'artillerie, à la capacité de frappe de longue portée, aux
véhicules blindés, aux capacités de l'armée de l'air et à d'autres capacités essentielles."
Un point notamment mériterait une interprétation stricte et posée par le texte :
"Soutien à la protection et à la défense des frontières"
S'agit-il envoyer des hommes pour "protéger et défendre les frontières" ? Et de quelles frontières, le document parle-t-il ?
La France vient donc de signer un chèque en blanc. Sans consultation populaire. Sans consultation des instances de la
représentation populaire. Ce n'est pas que l'on ait une grande confiance en ces institutions pour pouvoir réellement défendre les intérêts de la France, alors que le discours
médiatique est totalement maîtrisé pour formater l'opinion publique et que l'opposition parlementaire est de pacotille, mais au moins les formes pourraient être respectées. Cela poserait les responsabilités ensuite. Quand les choses vont réellement déraper, puisque tout s'y prépare.
La seconde série de disposition mettant ouvertement en danger la sécurité nationale, même si différemment, est prévue au point 12 concernant l'indemnisation. Ce qui
est étrange est que, en général, la question de l'indemnisation est réglée par le vainqueur au moment de la reddition. Or, nous en sommes loin ...
"Les Participants réaffirment que la Fédération de Russie doit payer pour la reconstruction à long terme de l'Ukraine. Conformément au système juridique français,
les actifs souverains russes relevant de la juridiction de la France restent immobilisés jusqu'à ce que la Fédération de Russie ait payé pour les dommages qu'elle a causés à l'Ukraine. Le
Participant français, en collaboration avec ses partenaires, continuera à explorer toutes les voies légales compatibles avec les obligations contractuelles applicables et conformes au droit
européen et international, par lesquelles les avoirs russes pourraient être utilisés pour soutenir l'Ukraine.
En priorité, les Participants continueront à travailler ensemble, avec les États du G7 et d'autres, à la mise en place d'un mécanisme d'indemnisation des dommages,
pertes ou préjudices causés par l'agression de la Russie, comme le prévoit le statut du registre des dommages causés par l'agression de la Fédération de Russie contre l'Ukraine, adopté par la
résolution du Comité des ministres du Conseil de l'Europe CM/Res(2023)3. À cet égard, les Participants exploreront les options appropriées pour le financement d'un mécanisme d'indemnisation afin
de fournir une indemnisation rapide et adéquate aux victimes de l'agression".
Il semblerait que, bien au-delà de la reconstruction de l'Ukraine, il s'agit pour ces pays de trouver un financement à la guerre qu'ils s'engagent à mener
en Ukraine sur le long terme. Chacun comprend que l'Ukraine est insolvable, que son économie a été détruite définitivement en 2014 avec le Maïdan, que l'industrie est en grande partie
anéantie (soit elle a été abandonnée pour raison de post-industrialisme, soit elle a été bombardée quand elle est militaire). L'Ukraine, qui est amenée à disparaître et n'existera de toute
manière plus jamais comme elle l'aurait pu en 1991, ne remboursera jamais ses dettes colossales. Les pays occidentaux ne sont pas certains de la victoire, surtout avec l'avancée régulière de
l'armée russe. Il faut donc trouver un moyen de se payer avant. Mais ce moyen risque de leur coûter très cher.
Au-delà de ces considérations bien matérielles, la question qui revient toujours pour les Français est : Mais que doivent-ils
aller faire là-bas ? Quels intérêts défendre ?
C'est la politique menée par ce Gouvernement, qui met l'intérêt national en danger. Et cela devient de plus en plus évident, malgré la
propagande.
Publié par Karine Bechet-Golovko
Le texte de l’accord franco-ukrainien sur lequel les députés (ne) vont (pas) débattre
Mardi 12 mars, les députés vont débattre sur l’accord franco-ukrainien signé par Emmanuel Macron avec Vladimir Zelensky le 16 février 2024. Le président de la République est dans un déni de
démocratie: le texte dont il s’agit est bien plus qu’un accord. C’est un véritable traité! Il engage notre pays pour dix ans. Or le président, dans sa grande mansuétude, s’il accorde un vote sur
le soutien français à l’Ukraine, ne fait pas voter sur le traité lui-même. Une manipulation de plus, qui pourrait se retourner contre lui?
Nous donnons le texte entier de l’accord franco-ukrainien qui est le prétexte au débat parlementaire des 12 (Assemblée) et 13 mars (Sénat) ^prochains.
Plusieurs éléments sautent aux yeux:
+ la portée du texte, qui engage la France pour dix ans. Ce n’est pas un accord, c’est un traité.
+ l’insistance sur les frontières ukrainiennes de 1991. C”est-à-dire que la France se prive de toute possibilité de médiation puisqu’elle soutient la volonté
kiévienne de récupérer même la Crimée.
+ Le caractère général du soutien militaire apporté, qui peut entraîner notre pays dans la guerre.
+ les mesures de contrôle de l’information que le gouvernement français pourra se permettre au nom du combat contre les publications hostiles à l’Ukraine.
Un piège pour les parlementaires ou pour Emmanuel Macron
Dans le déni de démocratie qui est devenu chez lui une seconde nature, l’homme aux rouflaquettes croit
astucieux d’accorder un débat sur le soutien français à l’Ukraine. Mais le débat ne portera pas formellement sur l’accord; de toute façon, formellement, ce n’est pas un traité !
Le débat est piégé. Emmanuel Macron l’a accordé suite à l’émotion créée par ses propos sur l’envoi de troupes
en Ukraine. Si les députés et sénateurs accordent un soutien à la politique française vis-à-vis de l’Ukraine, ce “traité” qui ne dit pas son nom sera “ratifié”. C’est là le piège que le
président tend au Parlement.
En revanche, imaginons qu’il y ait un vote négatif, à l’Assemblée et au Sénat, l’accord sera par la même occasion désavoué.
Nos parlementaires auront-ils un peu de courage ?
La France remplace l’ex-Ukraine comme «proxy» des États-Unis
Attention : Ainsi
qu’indiqué dans son précédent article, Mendelssohn Moses n’ayant aucune formation en droit constitutionnel ou droit interne français, il espère des avis qualifiés.
Cependant et en se basant sur les seuls principes généraux, il se permettra ici de relever la farfouille, la mauvaise foi et l’étrangeté transparaissant
dans ce prétendu Accord de sécurité (ci-après, l’Accord), qui pour ses rédacteurs manifestement américanophones, se résume à une liste d’emplettes passée par
le complexe militaro-industriel US (MIC) à la Micronie. Tout parlementaire français ayant lu cet Accord aurait refusé de l’approuver, ce qui tend à prouver que rares
sont ceux qui l’ont lu. Après tout, il n’est question que
de mort d’homme.
Ainsi, vouée à la destruction à l’instar de l’ex-Ukraine, la France est désormais le «proxy» désignée à se sacrifier pour que Vive la MIC
éternellement.
*
Choisis pour ainsi dire au hasard, le
lecteur trouvera ci-dessous certaines des multiples et hasardeuses incohérences
du texte complet, que Mendelssohn invite à ouvrir simultanément sur l’écran ici :
Parallèlement, il recommande la lecture de l’article
de Claude Janvier sur le Fonds OTAN pour l’innovation (NIF) «premier fonds de
capital-risque multi souverain au monde», clef pour comprendre l’arrière-plan financier de ce qui suit.
Les citations de l’accord sont en
lettres romaines et les commentaires de Mendelssohn en italiques.
*
Avant tout, un petit moment d’hilarité ou transparaît toute la sincérité et le niveau intellectuel de l’Accord :
«Les Participants s’efforceront de
faire en sorte que les capacités militaires de l’Ukraine soient d’un niveau tel qu’en cas d’agression militaire
extérieure contre la France, l’Ukraine soit en mesure de fournir une assistance militaire efficace. Les modalités, le format et la portée de cette assistance seront
déterminés par les Participants».
Yessiree.
L’ex-Ukraine (500 000 soldats tués entre 2022 et 2024), située à 3000 km de distance, volera, grâce aux milliards du contribuable français, au secours d’une Micronie victime d’une
«agression militaire extérieure» (ça existe, des agressions militaires intérieures ? Un
Putsch ? We should be told).
*
En tout cas, en premier lieu et afin que chacun s’entende sur quoi on est censé s’entendre, les Traités (car il s’agit, de facto,
d’un Traité entre la Micronie et l’ex-Ukraine), commencent en général avec des définitions, pour
tout terme ou expression dont le sens n’est pas fixé par le droit international ou par la coutume diplomatique établie.
De l’Accord, je relève donc quelques-uns des nombreux termes et expressions pour lesquels aucune définition n’est proposée :
résilience : néologisme
issu de l’«anglais» US, et qui est un contre-sens en français, le verbe résilier signifiant «annuler, mettre fin à, rompre (un contrat).
Euro-atlantique : terme
non-défini et sans valeur juridique. Par ailleurs, l’Ukraine n’a aucun accès à l’Atlantique ; depuis mille ans, l’ex-Ukraine appartient à l’Orthodoxie chrétienne orientale, c’est
à dire tournant le dos à l’Atlantique.
«investissement
géostratégique» : terme inconnu en diplomatie, non défini, et sans valeur juridique.
*
Commencent les citations avec commentaire de Mendelssohn.
«La France et l’Ukraine, ci-après dénommées individuellement et respectivement «le Participant français» et «le Participant ukrainien» et conjointement
«les Participants», Réaffirmant leur solidarité face à l’agression armée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine en violation du droit international…»
Admettons qu’il s’agit d’une «agression armée». Que fait-on alors ?1
Dans le texte
officiel en référence, il est question d’un éventuel droit d’ingérence, tout en précisant que la responsabilité à protéger «requiert l’exploration de moyens
pacifiques, l’adoption d’une résolution du
Conseil de sécurité (donc sans qu’un veto ne soit posé), évitant ainsi la notion controversée d’ingérence.» Or, à aucun moment et en dépit des avertissements du
gouvernement de Russie ainsi que d’observateurs étrangers2 (OSCE),
la Micronie n’at-elle cherché à «explorer les moyens pacifiques». Aucune diplomatie n’a été engagée3,
l’appel de la Présidence russe de décembre 2021 a été ignoré par les «Participants» à l’accord, et la France a accepté sans sourciller le sabotage des négociations de mars 2022 en
Turquie4.
Donc, de quoi parle-t-on ?
«(…) Réaffirmant l’objectif de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et le fait que la sécurité de l’Ukraine fait partie intégrante de la sécurité
de l’Europe».
«partie intégrante de la
sécurité», expression
inconnue en diplomatie et sans valeur juridique. Il s’agit d’une affirmation d’opinion, l’ex-Ukraine n’ayant à aucun moment depuis 1918 fait partie d’une alliance militaire concernant
de près ou de loin l’Europe occidentale.
«et de la région
euro-atlantique» :Le terme
«euro-atlantique», non-défini naturellement mais sans doute censé englober un tiers de la planète terre, est un néologisme sans valeur juridique.
«Rappelant les décisions historiques du Conseil européen du 23 juin 2022 et du 14 décembre 2023 (…) d’ouvrir des négociations d’adhésion (à l’UE –
ndlr) avec l’Ukraine, soulignant que l’élargissement est un investissement
géostratégique dans la paix, la sécurité, la stabilité et la prospérité».
L’expression «investissement
géostratégique» est
inconnue en diplomatie. Il n’a aucune valeur juridique. Il s’agit d’une affirmation d’opinion.
*
I. Introduction
«Les Participants confirment qu’ils soutiennent la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières
internationalement reconnues depuis 1991».
«dans ses frontières
internationalement reconnues depuis 1991» :le Hic, c’est que
ces frontières de 1991 n’existent plus.
Depuis mars 2014
et le retour en Russie de la Crimée5,
le 27 septembre 2022 les régions de Zaporijia, Kherson, Lougansk, Donetsk se sont proclamées Novorossia, c’est à dire partie de la Russie suite également à des referenda au résultat
sans ambiguïté.6
Contrairement à
la légende «euro-atlantique», il ne s’agit nullement d’une annexion (Anschluss) unilatérale encore
moins d’une occupation, mais
d’une sécession en vertu
du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, juridiquement solide, et ce, que d’autres nations souhaitent ou non la reconnaître.
Reprendre ces
régions, qui en toute connaissance de cause et régulièrement ont fait sécession, dans l’objectif de les réintégrer de force à l’ex-Ukraine – à supposer que cela fût même faisable –
implique déclarer la guerre à
leurs habitants et à la Russie toute entière, et ensuite la faire, cette
guerre.
Soit l’Accord
annone des mots creux, soit les «Participants» signent un pacte de guerre mondiale.
*
«Les Participants réaffirment que la sécurité de l’Ukraine fait partie intégrante de la sécurité euro-atlantique et mondiale. La France confirme que la
future adhésion de l’Ukraine à l’OTAN constituerait une contribution utile à la paix et à
la stabilité en Europe. Les Participants coordonneront et renforceront leurs efforts conjoints pour soutenir l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN».
– La Russie ayant
déclaré à de multiples reprises son NYET7,
en quoi l’adhésion de l’ex-Ukraine à l’OTAN serait-ce une «contribution utile» à la
«paix» ? Par ailleurs, le terme «utile» n’est pas défini. Il n’a aucun valeur juridique.
Sauf à déclencher
une guerre mondiale, vraisemblablement l’objectif recherché en Micronie, ce point de vue n’est pas unanime même au sein de l’OTAN.8
*
«Les principaux éléments des engagements de sécurité à long terme pris par la France à l’égard de l’Ukraine dans le cadre de cet accord sont les
suivants» :
II. Coopération dans le domaine de la sécurité
1. Coopération générale au renforcement de la sécurité de l’Ukraine
«Le Participant français fournira une assistance militaire et civile pour permettre à l’Ukraine de défendre sa souveraineté, son indépendance et son
intégrité territoriale face à l’agression de la Fédération de Russie, de manière bilatérale par le biais d’accords, ainsi que par l’intermédiaire des
institutions et organisations auxquelles elle est partie».
«ainsi que par l’intermédiaire des
institutions et organisations auxquelles elle est partie». Fort
sympathiquement, la Micronie s’engage pour des tiers. Ont-ils été consultés ? Passons sur l’américologisme «auxquelles elle est partie» (fait
partie ? Partie prenante ? The Party avec Peter Sellers et Birdie Num-Num ?9)
«Le Participant français fournira une assistance
militaire»s’agissant
d’une guerre en
cours, la Micronie déclare t-elle de
facto la guerre à la Russie, puissance vingt fois supérieure ?
*
(…) 2. Coopération en matière de communication stratégique et de lutte contre l’ingérence étrangère et la manipulation de l’information
«Les Participants reconnaissent que la Fédération de Russie continue de manipuler l’information à l’appui de sa guerre contre l’Ukraine
et s’efforceront de continuer à
soutenir mutuellement les efforts qu’ils déploient pour contrer l’ingérence numérique et la manipulation de l’information par la Russie ainsi que la propagande au niveau
mondial.
«s’efforceront de continuer à
soutenir mutuellement les efforts» : trois verbes dans
une clause de cinq mots. Cela veut dire quoi au juste ?
manipulation de l’information /
ingérence numérique : termes non
définis.
ainsi que la propagande au niveau
mondial : la syntaxe
dissocie cette clause finale de «la Russie» ; il faut donc comprendre que la Micronie s’engage à combattre toute la
«propagande» d’où qu’elle vienne «au niveau mondial».
Imposante mission destinée à dévorer le PNB de la Fwonce !
«Le Participant français aidera l’Ukraine à rejoindre les instruments collectifs de
lutte contre l’ingérence étrangère et la manipulation de l’information».
«Les Participants collaboreront pour améliorer les capacités de l’Ukraine à contrer l’ingérence étrangère et les manipulations de l’information,
principalement la propagande et les campagnes de désinformation russes, partageront leurs expériences et favoriseront l’élaboration de programmes communs d’enseignement et de
formation pour
les professionnels de l’intégrité de l’information».
instruments collectifs de lutte
contre l’ingérence étrangère : instruments
collectifs de lutte – terme inconnu, sans valeur juridique. Et de quelle ingérence non-spécifiée peut-il s’agir, à part la Russie ? Les USA ? Le Royaume-Uni ? Dont
l’ingérence est avérée.
professionnels de l’intégrité de
l’information : terme non défini.
Aucune idée de quoi il s’agit. Sans valeur juridique.
*
3. Coopération dans le domaine de la cybersécurité
«Les Participants travailleront ensemble à permettre à l’Ukraine de détecter, dissuader et perturber toute agression cybernétique, tout cyber
espionnage, notamment en renforçant la résilience cybernétique
et la protection des infrastructures essentielles contre les cyberattaques, tout en soutenant la modernisation et la réforme de l’architecture de sécurité de l’Ukraine,
et en
fournissant une assistance technique internationale à l’Ukraine.
«en renforçant la résilience
cybernétique» : terme
incompréhensible, inconnu en français et inconnu en droit
«en fournissant une assistance
technique internationale à l’Ukraine» : la Micronie
s’engage encore et toujours pour des pays tiers. Ont-ils seulement été consultés ?
«Les Participants travailleront ensemble à augmenter le coût de l’utilisation
irresponsable des capacités cybernétiques par la Fédération de Russie et d’autres acteurs étatiques et non
étatiques hostiles contre les Participants».
«le coût de l’utilisation
irresponsable» : terme non
défini sans valeur juridique.
«Non-étatiques» : terme
non défini. S’agit-il de NGOs ? De particuliers ? De presse non-conforme ?
«hostiles» : terme
non défini. S’agissant d’un Accord à portée militaire le mot «hostile» doit être explicité. S’agit-il de votes (Hongrie?), d’actes (Byélorussie), d’une expression
d’opinion (Emmanuel Todd) ? We should be told !
«par la Fédération de Russie et
d’autres acteurs étatiques et non étatiques» : les rédacteurs de
ce document, sans doute des MICs américologues, voulaient dire «PAR d’autres acteurs étatiques». Quoiqu’il en soit, la phrase ne fait aucun sens.
*
«La fourniture d’une assistance globale à l’Ukraine pour la protection et le rétablissement de son intégrité territoriale dans ses frontières
internationalement reconnues, ainsi que pour le relèvement économique et la reconstruction ; la prévention, la dissuasion
active et les mesures à prendre face à toute nouvelle agression de
la part de la Fédération de Russie».
Le
terme «nouvelle» agression
n’est pas défini. Le terme «active» («dissuasion active») n’est
pas défini. Puisque la «dissuasion active» de trente pays contre la Russie s’est avérée être un échec patent, de quel prochain niveau «d’activité» serait-il
question ?
*
Sur la question de la co-belligérence, et selon la brève stratégique n°39 de la publication officielle IRSEM10 :
« (…) serait
de nature à faire entrer un État dans le conflit armé :
• tout engagement
militaire direct dans les hostilités de manière collective, c’est-à-dire à la suite d’une décision prise par les organes de l’État ;
• tout engagement
militaire indirect qui consisterait en une participation à la planification et à la supervision des opérations militaires d’un autre État ; ou
• la mise à
disposition de ses propres bases militaires pour permettre à des troupes étrangères de pénétrer sur le territoire de l’État en conflit (hypothèse du Bélarus), ou la mise à disposition
de ses bases aériennes pour permettre le décollage d’avions qui iraient bombarder des troupes se trouvant sur ce territoire, ou mettre en œuvre une zone d’exclusion aérienne, par
exemple».
Pour illustrer le paragraphe ci-dessus, voici une information (à vérifier) transmise par un lecteur de Réseau
International :
«En 2025, l’OTAN
renforcera le groupement tactique de défense collective (CDBG) de l’OTAN pour les opérations en Roumanie. Elles impliqueront jusqu’à 4000 soldats, principalement de l’armée
française, 37 chars Leclerc et des canons César. Les forces resteront stationnées en France jusqu’à ce qu’elles reçoivent l’ordre de se déployer sur le flanc Est. En mars
2022, l’alors ministre de la Défense Florence Parly, se rendait dans la base militaire roumaine de l’OTAN de Constanța (…) exhortant «l’Europe» à intensifier son effort de guerre. Ce
qui semble confirmer un plan de guerre longue date dans le secteur, confié à la France vassalisée. Objectif : sécuriser la Moldavie, menacer la Transnistrie et, si
possible, retarder la chute d’Odessa».
Sur les cartes
microniennes si aimablement fournies, on apprend que les malheureux États de l’ex-Pacte de Varsovie sont désormais qualifiés de «flanc Est» de l’OTAN.
«En réaction à
l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine, la France a lancé, sous court préavis, la mission AIGLE en Roumanie, confirmant son statut d’allié fiable, crédible et solidaire
au sein de l’Alliance. Elle est composée d’un Multinational Battlegroup dont la France est
nation-cadre, d’un système de défense sol-air MAMBA, d’un détachement du génie et d’un Elément de soutien national (ESN). Le bataillon dispose de capacités
fiables, coordonnées par un élément
préfigurateur d’un état-major de Brigade interarmes (BFCE). La mission AIGLE comporte également un Centre de management de la défense
dans la 3e dimension (CMD 3D) ainsi qu’un escadron de chars
Leclerc. L’ensemble de ces moyens interarmes contribue au renforcement de la posture dissuasive et défensive de l’OTAN sur le flanc Est».
Pour Mendelssohn,
la cobelligérence est avérée, But – Do Correct Me if I’m Wrong. Autrement dit, si tout ça, c’est pour amuser la galerie, je préfère encore Peter Sellers.12
*
Venons-en
maintenant au coeur du pacte ex-Ukraine-Micronie : une liste d’emplettes dictée par le MIC, le «congressional-military-industrial complex» et censée accessoirement attirer par
l’odeur du sang les industriels français de l’armement. Le verbiage autour, c’est du Fluff, de la crème Chantilly montée en neige sur l’arme à poing.
III. Coopération dans l’industrie militaire et de défense
1. Coopération militaire et de défense
«Les Participants travailleront ensemble et avec d’autres partenaires de l’Ukraine (non-spécifiées –
ndlr) à faire en sorte que les forces de défense et de sécurité ukrainiennes soient en mesure de rétablir pleinement l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses
frontières internationalement reconnues depuis 1991 (= la guerre avec
la Russie, ndlr) (…)Les Participants
travailleront ensemble à la mise en place d’une force durable (américanisme ;
terme non défini, ndlr) capable de défendre l’Ukraine aujourd’hui et de dissuader l’agression russe à l’avenir, grâce à la fourniture continue d’une
assistance en matière de sécurité et d’équipements militaires modernes dans les domaines terrestre, aérien, maritime, spatial et cybernétique, en accordant la priorité, sans s’y
limiter, à la défense aérienne, à l’artillerie, à la capacité de frappe de longue portée, aux véhicules blindés, aux capacités de l’armée de l’air et à d’autres capacités
essentielles.
«Le Participant français, aux côtés d’autres partenaires internationaux, aidera l’Ukraine à renforcer sa capacité de dissuasion et de défense contre les
agresseurs extérieurs (non-spécifiés ;
et si ce seraient des alliés de la France ? Ndlr) en développant de futures forces de défense armées modernes, de plus en plus interopérables
avec l’OTAN et contribuant aux forces de l’OTAN. Cela inclut le développement d’un secteur de défense moderne en Ukraine et d’une voie vers un avenir au sein de
l’OTAN»(= guerre avec la
Russie , ndlr).
«(…) les Participants proposent d’établir une coopération permettant au Participant ukrainien de développer des capacités militaires complètes dans les
domaines suivants,
«Équipements militaires, y compris par le biais d’une coopération industrielle, en particulier dans les domaines de l’artillerie et de la défense
aérienne, mais aussi dans les domaines des véhicules blindés, de la sécurité maritime, du soutien médical militaire, des technologies de l’information et du déminage ;
2. Formation des forces
ukrainiennes de défense et de sécurité
à titre national et dans le cadre européen, y compris le programme de formation des formateurs, la formation spécialisée dans des domaines tels
que l’artillerie, la défense aérienne,
les véhicules blindés, les forces aériennes et la sécurité maritime, les nouvelles technologies et le déminage ;
«Soutien au développement des forces de défense et de sécurité ukrainiennes, y compris, mais sans s’y limiter : conception des forces
futures, évolution vers les concepts et les
procédures opérationnelles de l’OTAN, formation du commandement et de l’état-major, exercices combinés, et amélioration de la compatibilité et de l’interopérabilité avec les Alliés de
l’OTAN» (= guerre avec la
Russie, ndlr)
3. Soutien à la protection et à la défense des frontières
au génie et à la fortification, à la surveillance, au suivi des mouvements de troupes ennemies (terme non
défini : la Micronie n’a pas, encore, déclaré la guerre à la Russie qui officiellement, n’est pas un «ennemi»), à la reconstruction des infrastructures frontalières après la
guerre (…)»
«Le Participant français soutiendra
les plans et les structures de gouvernance des coalitions capacitaires dans le cadre du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine, en jouant un rôle de premier plan dans les
coalitions sur l’artillerie et la défense aérienne, et en participant aux coalitions sur la force aérienne et la sécurité maritime, ainsi qu’à d’autres coalitions auxquelles le
Participant français est susceptible de contribuer, à la fois pour fournir la force future et pour apporter plus de cohérence à la fourniture de capacités dans la guerre en
cours».
«Le fonds bilatéral d’aide à la
sécurité et à la défense de l’Ukraine, en bonne coordination avec la Facilité européenne de paix, permettra de soutenir ces efforts de coopération dans les domaines
concernés».
«Le Participant français poursuivra son soutien à l’Ukraine pendant les dix ans que durera le présent accord». (Aucune clause de
réserve ou de sortie en cas du prévisible et sans doute brutal changement de gouvernement en ex-Ukraine n’est prévu. Ndlr)
4. Coopération dans le domaine de l’industrie de la défense
«Les Participants s’efforceront de coopérer dans le domaine de l’industrie de la défense et de la sécurité, notamment dans le but de
promouvoir la
coopération entre leurs industries de défense et de renforcer la normalisation et l’interopérabilité de leurs équipements de défense. Les Participants chercheront, dans la
mesure du possible, à développer un partenariat
industriel impliquant des entreprises de défense françaises et ukrainiennes et, dans la mesure du possible, libre de toute restriction émanant de tiers». (Hilarant !
Car seules les mauvaises langues diraient que les USA – Chut … ndlr)
«Le Participant français contribuera au développement de la base industrielle de défense de l’Ukraine, notamment par le biais d’investissements
français, de la
localisation de la production en Ukraine (quels patriotes,
ces Microniens ! ndlr) et de la production conjointe pour la
fabrication d’armes et de munitions prioritaires. Les Participants faciliteront la création de
coentreprises, notamment pour l’entretien et la réparation d’armes et d’équipements militaires». (L’ex-Ukraine
étant sous la botte US, l’industrie de l’armement français passe ainsi entre les mains des USA par ce biais. Excellent ! ndlr)
«Les Participants favoriseront l’échange d’informations sur leurs efforts respectifs de recherche et de développement en matière de défense afin de
mettre en œuvre des projets et des programmes conjoints visant à développer de nouveaux armements et
équipements. Dans cet objectif, le dialogue entre le ministère français des Armées et le ministère ukrainien des Industries stratégiques sera renforcé. Le dialogue entre
la Direction
générale de l’armement et l’Agence d’acquisition de défense sera également renforcé, conformément à la lettre d’intention signée entre les deux organisations lors de la
visite du ministre français des Armées à Kiev en septembre 2023». (Les secrets
seront bien gardés13.
La confiance règne. ndlr)
*
Que dit le peuple français sommé de mourir pour la «communauté euro-atlantique» ? Gaveston, minion d’Edouard II, leur répond :
As for the
multitude that are but sparkes, Rakt up in embers
of their povertie, Tanti : Ile fawne
first on the winde, That glaunceth at
my lips and flieth away. (Quant au bas
peuple, étincelles chétives que l’on ratisse
dans la braise de leur misère La foule !
Je préfère encore faire la courbette devant les vents qui soufflent sur
mes lèvres puis s’envolent).
Macron a fait tout un foin de l’accord bilatéral avec l’Ukraine, mais cet accord existe-t-il vraiment ? Non seulement, il a été signé par Macron en violation de la Constitution, ce
qui pose un sacré problème, mais il n’a été publié nulle part ailleurs que sur le site de l’Elysée. Bref, il n’a aucune existe juridique à ce stade, et toute contestation d’une mesure
prise en son nom peut donc s’appuyer sur le constat de son illégalité…
Mais l’accord bilatéral avec l’Ukraine existe-t-il vraiment ? Tout le monde en parle, et l’Assemblée Nationale et le Sénat l’ont approuvé… mais il n’a aucune
existence légale. Pour deux raisons.
Première raison : Les conditions de signature et de ratification de l’accord ne sont pas constitutionnelles. Jacques Myard, maire de
Maisons-Laffitte, l’a abondamment expliqué dans l’interview que nous reproduisons. La Constitution prévoit qu’un Président de la République négocie et ratifie les traitrés, certainement pas qu’il
les signe seul dans son coin. Qui plus est, s’agissant d’un traité impliquant des dépenses, il doit fair el’objet d’une ratification en bonne et due forme de la part du Parlement. Or le Président
n’a pas engagé la ratification du traité avec l’Ukraine, il a simplement organisé un débat sur une déclaration général à propos de ce traité.
Ce texte est donc nul et non avenu, en l’état !
Deuxième raison : Pour être applicable, un texte doit être publié au Journal Officiel. C’est cette publication qui donne une
valeur juridique aux actes de la République. Et, miracle ! le traité bilatéral n’a pas été publié officiellement. Il est bien proposé à la lecture sur le
site de l’Elysée, mais rien de plus ! concrètement, il n’a donc pas plus de valeur légale qu’un discours de Macron.
Face à ces vices majeurs, il va devenir indispensable que les citoyens se mobilisent pour obtenir le respect de la Constitution.
Accord
franco-ukrainien : Macron, Attal et Séjourné ont-ils sciemment violé la Constitution et désinformé le Parlement ? Un accord contesté jusque devant les Nations Unies à
raison
Le 16 février 2024, Emmanuel Macron et Volodimir Zelenski signaient en grande pompe un accord de coopération en matière de sécurité entre les
deux pays, comme il se fait de manière fréquente entre pays. Cependant, cet accord emporte plusieurs éléments critiques.
En premier lieu, il est signé avec un pays en guerre (avec la Russie), deuxièmement, il engage les finances de l’État dans la durée (sur 10 ans) et à la
somme de 3 milliards d’euros en 2024 alors que la France a déjà contribué à hauteur à un effort de 50 milliards à travers sa contribution à l’Union européenne (18,5%
des contributions en 2023).
L’article 12 de cet accord emporte avec lui des conséquences non négligeables puisque les deux pays déclarent, sans jugement préalable, que la Russie
doit payer : Les Participants réaffirment que la Fédération de Russie doit payer pour la reconstruction à long
terme de l'Ukraine. »
Quelques jours après sa signature, le président Macron déclarait être ouvert à tout et ne pas exclure d’envoyer des troupes françaises au sol en
Ukraine. Un acte qui pourrait être considéré comme de la belligérance. « Leur présence ne ferait pas franchir « le
seuil de belligérance » assure le ministre des Affaires étrangères (MAE).
Cet accord fait la une de tous les médias sans qu’aucun analyste ou journaliste ne pose la question de sa légitimité et s’il respecte la
Constitution.
Devant cette requête et la pression publique montante, le président de la République, par un communiqué en date du 29 février 2024, déclarerait vouloir
soumettre cet accord au Parlement sur fond de l’article 50-1 qui lui n’engage pas la responsabilité du
gouvernement puisque c’est une forme d’information aux Parlementaires. Le lendemain de l’annonce, le Conseil d’État bottera en touche en ne se saisissant pas de la demande
d’Alain Houpert et Nicolas Dupont-Aignan.
Cet accord respecte-t-il la Constitution et la souveraineté des français ?
Le Président et bien des membres du gouvernement ont déclaré la guerre à la désinformation. Ce qui est même rappelé dans un
tweet hier par le MAE Stéphane Séjourné, en personne. Intention louable.
Cependant, ce dernier a-t-il lui-même respecté la constitution avec cet accord franco-ukrainien, sur lequel, le Conseil d’Etat ne s’est pas prononcé
?
« Lorsque la réponse à la question de savoir si l'accord relève de la procédure prévue par l'art 53 soulève une difficulté, il appartient au MAE de
consulter le SGG ».
En conséquences, afin que l'accord franco-ukrainien et sa mise en place respectent la Constitution, il est clairement écrit que le MAE aurait dû consulter le SGG du premier ministre Gabriel
Attal, pour savoir si l'accord devait être soumis au Parlement pour approbation selon l'art. 53 de la Constitution.
Hier, le SGG a finalement répondu à France-Soir, après maintes relances, « n'avoir aucune trace de sollicitation » de la part du MAE.
Sans oublier que dans ce vaudeville qui se profile sous nos yeux, c’est pacsé deux qui aurait dû demander à pacsé un. Séjourné et Attal étaient pacsés
jusqu’à récemment. Un proche de Séjourné le décrivait « au fond du trou et profondément affecté suite à la rupture et
l’apparition de la photo de vacances d’Attal et Véran » avant d’ajouter « il fallait bien lui donner un maroquin
pour éviter qu’il ne parle ». Voilà le spectacle que donne la Macronie, une comédie del Arte. Un petit aparté sur la gestion des liens et conflits d'intérêts qui
permet d'illustrer ce triste spectacle : quand j'étais consultant chez McKinsey dans les années 90, dans une équipe, deux personnes qui avaient ou entraient dans une relation intime,
cela était considéré comme un potentiel lien d'intérêt à proscrire. Idem si nous avions un proche ou conjoint chez un client, car perçu comme pouvant être source d'interférences et de
pression en tous genres, d'autant plus quand il y a un lien de subordination. Alors comment peut-on laisser le MAE en lien de subordination directe avec le premier ministre et
s'assurer qu'à tous moments, ils agiront dans l'intérêt des français ?
Une information qui ne manquera pas d’intéresser le Conseil des Droits de l’Homme de
l’ONU
La saisine de l’ONU par Alain Houpert et Nicolas Dupont-Aignan est en cours. Le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU ne manquera pas de
s’intéresser à ce manquement délibéré : "la France respecte-t-elle la souveraineté de son peuple et ses droits fondamentaux quand il s'agit d'actes de
belligérance ?"
Hier, Stéphane Séjourné faisait une série de tweets au titre évocateur « anatomie d’une
manipulation ». Il invoquait que la polémique lancée autour de sa convocation de l’Ambassadeur d’Iran en France, tout dernièrement nommé (aux alentours du 16 mars
2024) après un vide de deux ans, serait sous l’influence d’une puissance étrangère. Et que ce serait donc une manipulation et désinformation, en réitérant qu’il était personnellement
engagé dans la lutte contre la désinformation.
Arroseur arrosé et hasard du calendrier. La réponse du SGG sur le non-respect de la constitution par le MAE arrive à point nommé, le jour même où ce
dernier donnait des leçons de désinformation !
Alors monsieur le Ministre, « Est-ce une marque de respect de l'information du Parlement et de
la souveraineté du peuple ? » que d’omettre de respecter la
Constitution quand ils’agit d’un accord de coopération avec un pays en guerre. Ou de la désinformation ?