Les dirigeants français proposent aux
pays européens leur parapluie nucléaire en cas de réduction de la présence des troupes américaines. Mais, comme RT l’a découvert, il est peu probable que Paris puisse transférer même une
partie de son petit arsenal nucléaire, se limitant à une connexion «virtuelle» des alliés à son infrastructure.
La France possède plus de 290 ogives nucléaires actives, selon des données fournies par la Fédération des scientifiques américains (FAS). Ce nombre est
supérieur à celui du Royaume-Uni, mais deux fois inférieur à celui de la Chine (qui en a plus de 600), et plus de dix fois inférieur à celui des leaders en la matière : la Russie et les
États-Unis ont respectivement 5449 et 5277 ogives. Selon la FAS, une partie des ogives françaises est en état d’alerte.
«54 ogives sont
placées sur des missiles air-sol ASMPA d’une portée d’environ 300 km. Ces missiles peuvent être utilisés depuis les avions Mirage 2000N, mais il y en a peu, ils sont retirés du service
opérationnel. Maintenant, il est très probable que le principal transporteur de ces missiles sera le chasseur Rafale – un avion moderne comparable en capacité au Su-35S russe»,
explique à RT l’expert
militaire Dmitri Kornev.
Chasseur de l’armée
de l’air stratégique française
Le deuxième type de porteurs d’ogives nucléaires françaises sont les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins dotés de missiles balistiques
intercontinentaux M-51 d’une portée allant jusqu’à 9000 kilomètres.
«Ces missiles sont
placés sur des sous-marins de type Triomphant, il n’y en a que quatre. Ils sont en service à tour de rôle en mer. Les missiles M-51, chacun portant six ogives, et les ogives elles-mêmes
ont été modernisés, ils sont modernes, comparables à notre Boulava [missile balistique intercontinental – RT]», indique l’expert militaire.
Assemblage du
sous-marin nucléaire Triomphant au chantier naval de Cherbourg
La question de l’arsenal nucléaire français et britannique a été abordée constamment par les États-Unis et l’URSS. La France et la Grande-Bretagne étaient
signataires d’un accord final entre les grandes puissances visant à réduire les armements stratégiques, note Kornev. Selon lui, il est impossible de négliger l’existence de ces arsenaux
nucléaires :
«La question est de
savoir comment nous évaluons la menace de plusieurs centaines d’ogives nucléaires. Si l’on considère qu’une seule frappe massive n’est pas critique, un tel arsenal peut sembler
insignifiant par rapport aux forces nucléaires de la Russie ou des États-Unis. Mais même une seule ogive peut causer d’énormes dommages. Il pourrait s’agir de la mort de 15 millions de
personnes».
Selon l’expert, la France peut déléguer le pouvoir de décider de l’utilisation des armes nucléaires dans le cadre de l’OTAN. Mais le transfert physique des
ogives (par exemple en Allemagne ou en Pologne) est très peu probable. Cela violerait le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et provoquerait une réaction extrêmement
sévère de la part de la Russie.
Contrairement aux États-Unis, qui déploient des charges nucléaires tactiques en Europe, la France a toujours gardé le plein contrôle de son arsenal,
souligne Kornev.
La France possède principalement des missiles stratégiques portant des ogives de grande puissance de 100 à 300 kt, mais manque d’armes nucléaires tactiques
de faible puissance d’environ 15 kt (équivalent à la bombe larguée sur Hiroshima). Cela réduit considérablement la flexibilité de l’arsenal français et son influence, reconnaît
l’historien nucléaire français Yannick Pinquet.
Contrairement à la Grande-Bretagne, Paris est susceptible de développer et de produire indépendamment la plupart des composants clés des armes nucléaires et
de leurs vecteurs, remarque Dmitri Kornev. Selon lui, depuis la création du programme nucléaire dans les années 1950-1970, Paris voulait être totalement indépendant des États-Unis et des
autres alliés. Dans le même temps, l’expert n’exclut pas que des composants individuels, par exemple des micropuces, puissent provenir d’autres pays : «Des coopérations
franco-britanniques et franco-allemandes sont également possibles. À trois, ou à quatre. L’Italie les rejoint de temps en temps. C’est une pratique établie depuis les années 1960 et 1970.
Ils construisaient ensemble des avions, notamment l’avion militaire anglo-français SEPECAT Jaguar ou F-35, il s’agissait également d’un grand consortium. C’est plus profitable et plus
simple. Il est impossible de construire des avions tout seuls, c’est une certaine forme d’auto-illusion».
Centrale nucléaire de
Cattenom, Grand Est
Nucléaire peu
pacifique
L’année dernière, la France a annoncé le lancement du programme nucléaire Trident. En vertu d’un accord avec le ministère français des Armées, l’entreprise
publique Électricité de France (EDF) produira du tritium, un composant des armes nucléaires. À cette fin, il est prévu d’utiliser les capacités de la centrale nucléaire de Civaux située à
l’ouest du pays.
Il est prévu d’arrêter dans un premier temps les réacteurs de la centrale pour des raisons de maintenance. A l’été 2025, du lithium 6 (6Li) sera installé
dans les réservoirs des réacteurs pour irradiation, ce qui permettra de produire du tritium, un isotope radioactif de l’hydrogène.
Le lithium 6 est obtenu par le processus chimique de l’amalgamation. C’est une production sale car elle implique l’utilisation de mercure, comme l’a
expliqué à RT Igor
Ostretsov, expert en physique nucléaire et en énergie nucléaire et docteur en sciences techniques. Selon lui, tous les pays ayant fabriqué des bombes thermonucléaires ont de l’expérience
dans la production de lithium 6. La plus puissante de ces bombes a été testée par l’URSS en 1961. Elle a été surnommée la Tsar Bomba.
Une copie de la Tsar
Bomba présentée à l’exposition «70 ans de l’industrie nucléaire. Succès en
chaîne»
Les modules irradiés à la centrale nucléaire de Civaux seront transmis au commissariat à l’énergie atomique (CEA) qui utilisera le tritium pour l’industrie
de la défense. Le projet sera financé par les militaires. Ils seront également responsables du transport du lithium irradié.
Capacités perdues
Jusqu’en 2016, une grande partie des infrastructures nucléaires françaises appartenait à la multinationale Areva, dont la participation majoritaire était
contrôlée par l’État. Après sa faillite et l’annonce de son insolvabilité, les structures d’Areva ont été vendues à l’opérateur public EDF ou reformées dans l’entreprise Orano.
Comme l’indique Le Monde, 56 réacteurs, avec une consommation totale de 9 000 tonnes d’uranium par an, sont opérationnels en France. Ils produisent 70% de
l’électricité française.
L’industrie française de l’enrichissement n’est pas très avancée, 50-55% des capacités mondiales sont concentrées en Russie, affirme Igor Ostretsov :
«Tous les
pays se tournent naturellement vers la Russie pour l’enrichissement de l’uranium, y compris la France. Le principal fournisseur d’uranium enrichi dans le monde entier est la
Russie».
L’industrie nucléaire française est devenue très dépendante de Moscou, comme l’écrivait Le Monde en
novembre 2022, et le pays est prêt à «négocier de l’uranium
même avec un agenda anti-russe». Les entreprises françaises EDF et Orano envoient leur combustible nucléaire pour son retraitement à une usine de Rosatom à Seversk, région de Tomsk
(la seule usine de ce type au monde) pour le réutiliser, malgré les sanctions imposées à Moscou.
«Les affaires
nucléaires n’ont rien à voir avec la conjoncture politique», affirme Kornev.
Usine chimique
sibérienne à Seversk
Le refus de coopérer avec Rosatom «remet en question
l’avenir de l’industrie de transformation» française : le pays risque de perdre la possibilité de réutiliser l’uranium et sera confronté au problème des déchets nucléaires,
craint Le Monde. Fin
mars 2024, le journal a écrit que le gouvernement français envisageait de construire une usine de traitement d’uranium dans le pays. Auparavant, Orano n’avait pas envisagé de construire
d’usine «faute de
possibilités».
Le problème pour la France est que «la construction de
l’usine prendra une décennie». Entre-temps, il faudra stocker l’uranium usé quelque part.
Selon Igor Ostretsov, les pays occidentaux ont perdu la course au nucléaire face à l’URSS, puis à la Russie, en raison d’un choix erroné en faveur des
centrifugeuses géantes de 12 mètres, alors que l’URSS fabriquait des centrifugeuses de 1,5 mètre. Le prix élevé de l’uranium à la fin du XXe siècle a également joué un rôle. En
conséquence, la production est devenue peu rentable. C’est pourquoi l’accord Gore-Tchernomyrdine a été signé en 1993, et les États-Unis ont commencé à utiliser de l’uranium russe.
Dépendance envers les
colonies
Non seulement l’industrie nucléaire assure à la France une électricité bon marché au niveau national, mais elle rapporte également des milliards d’euros au
budget grâce à l’exportation d’électricité vers les autres pays de l’Union européenne. Le talon d’Achille de l’industrie nucléaire française est son manque de ressources. La France ne
possède pratiquement pas de réserves propres d’uranium. Ses principaux fournisseurs étaient les anciennes colonies françaises en Afrique de l’Ouest. Mais ces dernières années, Paris a
perdu le contrôle de ces ressources, reprises par la Chine, constate Igor Ostretsov.
Le Niger était l’une des principales sources d’uranium de la France, où son extraction se poursuit depuis 1971. Les anciennes colonies du Mali, du Gabon et
de la Centrafrique étaient également d’importants fournisseurs. Depuis 2013, la France a déployé ses troupes dans ces pays, justifiant cette mesure par la lutte contre les
rebelles.
Extraction d’uranium
au Niger
Par exemple, l’armée française a mené sept opérations militaires en Centrafrique, où l’entreprise française Areva possédait des mines d’uranium dans la
région de Bakouma. La dernière intervention de Paris dans ce pays a commencé en 2013 et s’est terminée en octobre 2016. Mais les forces armées françaises sont restées sur leur base
militaire à Bangui jusqu’à fin 2022, date à laquelle Paris a décidé de retirer du pays le contingent restant de 130 soldats.
Dans le cas du Mali, Paris a annoncé l’opération militaire Serval en 2013, avec l’intention d’arrêter l’avancée des islamistes. Vassili Filippov, chercheur
à l’Institut d’études africaines de l’Académie des sciences de Russie, attribue les objectifs de la présence militaire française au Sahel à une tentative de maintenir le contrôle sur les
gisements d’uranium :
«Plus les dépenses
pour les opérations militaires sont élevées, plus l’uranium africain est cher pour le nucléaire français, et moins il y a de sens à mener une campagne militaire coûteuse».
L’analyste militaire Darko Todorovsky partage cette opinion. Selon lui, Paris était intéressé par le contrôle de l’uranium au Sahel, en particulier au
Niger.
Les médias européens ont critiqué les opérations militaires françaises au Sahel. Ils ont accusé Paris de lancer une «guerre néocoloniale pour les ressources
en uranium de l’Afrique». Adam Elliott-Cooper, écrivain britannique et doctorant à l’Université d’Oxford, estime que Paris a jugé que les groupes armés menaçaient son contrôle sur les
ressources du Mali, dont les réserves prouvées d’uranium s’élèvent à 5200 tonnes.
La France et les États-Unis se sont alliés au Sahel, profitant des capacités du Commandement américain pour l’Afrique pour soutenir l’opération militaire.
Le Royaume-Uni a également fourni une assistance logistique, car il dépendait de la société française EDF, précise Monsieur Elliott-Cooper.
Début 2024, Paris a dû retirer l’ensemble de son contingent militaire du Niger à la demande du pays. La France a également perdu ses bases militaires au
Mali, au Burkina Faso et au Tchad. Par la suite, le Niger a rejeté le projet de la société française Orano, spécialisée dans le nucléaire, d’exploiter l’un des plus grands gisements
d’uranium au monde, celui d’Imouraren, dont les capacités de production sont estimées à 5000 tonnes d’uranium par an.
Cette décision a porté un coup sévère au système énergétique de la France et de l’Europe dans son ensemble. Selon l’agence européenne de l’énergie nucléaire
Euratom, près d’un quart de l’approvisionnement en uranium de l’UE en 2022 dépendait du Niger, septième producteur mondial de ce métal. Au moment de l’intervention militaire de Paris dans
les pays du Sahel, la dépendance de la France à l’égard de l’uranium nigérien était encore plus forte, atteignant 40%.
En 2023, les restrictions à l’exportation de l’uranium nigérien ont provoqué une hausse spectaculaire du prix de l’uranium et de sa transformation : son
prix a atteint un record historique. Dans ce contexte, Paris cherche à réorienter ses importations d’uranium vers les pays d’Asie centrale et intensifie les négociations.
En novembre 2023, le dirigeant de la société française Orano s’est entretenu avec le président de l’Ouzbékistan. Le président français Emmanuel Macron s’est
également rendu dans le pays en visite officielle. Selon Bloomberg,
l’objectif de ce voyage était de renforcer la sécurité énergétique de la France grâce à des livraisons d’uranium en provenance d’Asie centrale. Le montant des investissements éventuels a
été estimé à 500 millions de dollars.
Selon Igor Ostretsov, la France était l’un des champions mondiaux de l’industrie nucléaire en termes de nombre de réacteurs en service, mais elle connaît
aujourd’hui une grave pénurie de combustible, un problème qu’elle pourrait ne pas être en mesure de résoudre.
«Les Français se
démènent à travers le monde pour approvisionner leurs capacités», a conclu l’expert.
Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.
Dans son intervention télévisée du 5 mars, où il est apparu plus désireux que
jamais de revêtir l'uniforme de commandant en chef d'une armée européenne - ce n'est pas lui faire un procès d'intention, puisqu'il a reçu ensuite les chefs d'état-major européens à
Paris - M. Macron a confirmé sa volonté d'"ouvrir le débat stratégique" sur la protection de "nos alliés du continent européen".
Deux jours plus tard, sur France-Soir, le colonel Hogard, le colonel Corvez et l'amiral
Gaucherand dénonçaient l'idée d'"une dissuasion nucléaire européenne tranchant avec des décennies d'indépendance française sur le sujet".
Soulignant "le principe fondamental de la dissuasion nucléaire" - "arme
ultime de défense d'une nation dont la seule existence (...) doit dissuader un quelconque ennemi potentiel de l'attaquer de peur de représailles terribles, insupportables qu'elles
entraîneraient pour l'attaquant" - ces militaires mettent en avant deux propos du général de Gaulle : "c'est l'arme qui rend invulnérable et doit préserver la paix par la peur de
l'emploi", et "la force de frappe n'est pas faite pour frapper, mais pour ne pas être frappé".
Les trois signataires de cette prise de position de la plus haute importance
déplorent que "peu de responsables politiques ont assimilé ce concept au cours du temps, et notamment pas les dirigeants actuels". Ils affirment que "la dissuasion nucléaire est, par
essence, l'expression d'une volonté nationale et ne peut être partagée".
Parce que "brader notre dissuasion est inacceptable" et que "la dissuasion
nucléaire ne se partage pas", ils appellent "à marquer une opposition ferme et complète au projet évoqué par le président Macron".
Répondant à leur appel, c'est bien volontiers que je leur apporte ici mon
adhésion et mon soutien.
SI LA FRANCE DOIT FAIRE LA GUERRE, "IL FAUT QUE CE SOIT SA
GUERRE"
Très logiquement, et de divers côtés, il est fait référence au général de
Gaulle. Après avoir été le créateur du Commissariat à l'énergie atomique, il a été l'artisan de notre puissance militaire en adaptant la défense de la France à son époque, celle de la
"révolution de l'armement nucléaire" succédant à la "révolution du moteur combattant", ce sont ses mots.
À mon tour, je voudrais mettre à l'honneur sa pensée et son action sur ce
sujet capital.
Et, pour cela, je citerai en premier lieu l'allocution qu'il a prononcée à
l'École militaire le 3 novembre 1959. On peut y voir, dans le domaine de la défense, le pendant du discours de Bayeux du 16 juin 1946 en matière institutionnelle. Dans l'un et l'autre
cas, les principes fondateurs de son action sont posés en toute clarté, et définitivement.
De l'allocution à l'École militaire, on retient généralement les premiers
mots : "Il faut que la défense de la France soit française (...). Un pays comme la France, s'il lui arrive de faire la guerre, il faut que ce soit sa guerre. Il faut que son effort
soit son effort".
De Gaulle poursuit : "Naturellement, la défense française serait, le cas
échéant, conjuguée avec celle d'autres pays. Cela est dans la nature des choses. Mais il est indispensable qu'elle nous soit propre, que la France se défende par elle-même, pour
elle-même et à sa façon". Je souligne : "par elle-même", "pour elle-même".
En réalité, c'est une véritable doctrine qui est exposée par l'homme rappelé
au pouvoir dix-huit mois plus tôt pour mettre un terme à la guerre d'Algérie commencée en novembre 1954, remettre la France debout, lui restituer son indépendance afin de faire
entendre une voix libre, et au seul service de la paix, dans le concert des nations.
Le général de Gaulle définit la mission élevée du "commandement militaire,
qui doit avoir la responsabilité incomparable de (...) répondre du destin du pays". Il est catégorique : "S'il n'était plus qu'un élément dans une hiérarchie qui ne serait pas la
nôtre, c'en serait fait rapidement de son autorité, de sa dignité, de son prestige devant la nation".
De Gaulle condamne formellement "le système qu'on a appelé intégration". Il
"a vécu", dit-il. Et il s'en explique : "La conception d'une guerre et même celle d'une bataille dans lesquelles la France ne serait plus elle-même et n'agirait plus pour son compte
avec sa part bien à elle et suivant ce qu'elle veut, cette conception ne peut être admise".
Pour autant, il n'exclut pas que "notre défense, la mise sur pied de nos
moyens, la conception de la conduite de la guerre doivent être pour nous combinées avec ce qui est dans d'autres pays". Cela "va de soi". "Notre stratégie doit être conjuguée avec la
stratégie des autres. Sur les champs de bataille, il est infiniment probable que nous nous trouverions côte à côte avec des alliés. Mais que chacun ait sa part à lui
!"
"DONNER A LA FRANCE LES MOYENS DE SON INDÉPENDANCE, DE SA
SÉCURITÉ"
Nous sommes en 1959. La France n'est alors dotée que d'un armement
conventionnel.
De sa conception de la défense nationale, le nouveau chef de l'État tire une
"conséquence" : "Il faut évidemment, que nous sachions nous pourvoir, au cours des prochaines années (...), de ce qu'on est convenu d'appeler "une force de frappe" susceptible
de se déployer à tout moment et n'importe où". Et, "à la base de cette force sera un armement atomique - que nous le fabriquions ou que nous l'achetions - mais qui doit nous
appartenir. Et (...) il faut que cette force soit faite pour agir où que ce soit sur la terre".
En pratique, cette arme nucléaire sera "bâtie" par "la France seule, ou
quasiment seule, en tout cas sans connaissance des grands secrets scientifiques comme des petits secrets technologiques", expliquera Michel Debré. Dans une conférence de presse, le 23
juillet 1964, le général de Gaulle peut se féliciter que "la carrière de la dissuasion nous est donc désormais ouverte. Car le fait d'attaquer la France équivaudrait, pour qui que ce
soit, à subir lui-même des destructions épouvantables".
Quand bien même nous ne disposons pas de l'arsenal des Américains et des
Russes, il insiste sur ce fait majeur : "à partir d'une certaine capacité nucléaire" et "puisqu'un homme et un pays ne peuvent mourir qu'une fois, la dissuasion existe dès lors qu'on
a de quoi blesser à mort son éventuel agresseur, qu'on y est très résolu et que lui-même en est bien convaincu".
Au total, "notre effort atomique, à court, à moyen et à long terme" a pour
but de "donner à la France les moyens de sa sécurité et de son indépendance, par là même ceux de son action au profit de l'équilibre et de la paix dans le
monde".
De Gaulle le répétera dans une autre conférence de presse, le 28 octobre 1964
: "L'accession de la France à la puissance nucléaire en même temps qu'à l'indépendance en matière de défense nationale est pour elle, désormais, une garantie essentielle sans
précédent de sa sécurité propre".
"De sa sécurité propre". Voilà qui est bien clair ! Notre armement nucléaire
a été conçu pour assurer la défense de la France, et d'elle seule. On ne pouvait, du reste, pas s'attendre à autre chose quand on sait que le général de Gaulle avait combattu très
vigoureusement le projet d'armée dite européenne, sous la IVᵉ République.
Michel Debré le dira aussi : "Ne parlons pas à la légère de défense
européenne. La défense est d'abord nationale. Une nation, la France notamment, est toujours seule devant son destin". Ce qui "n'empêche pas les alliances".
Alors que l'Amérique a renoncé à être le gendarme du monde, la France n'a ni
la vocation, ni moins encore les moyens, de devenir le gendarme de l'Europe.
Les militaires qui sont intervenus dans le débat public, avec leur appel diffusé par France
Soir, ont mille fois raison. On ne joue pas avec la dissuasion nucléaire française.
À LIRE AUSSI
Image
Le
Président Macron se dit ouvert à une dissuasion nucléaire européenne tranchant avec des décennies d'indépendance française sur le sujet.
Partager la dissuasion nucléaire avec l’Allemagne, une idée qui aurait pu être gaullienne ?
On le sait, la question de la dissuasion nucléaire devient peu à peu centrale dans la reconstruction du système de sécurité en Europe. L’Allemagne demande à la France d’assurer une partie de sa
dissuasion nucléaire. Est-ce que cette idée, qui semble intéresser le président français, est conforme à la doctrine bâtie en son temps par le général De Gaulle ? Qu’aurait vraisemblablement fait
le général dans ces circonstances ?
Mais, sur le fond, comment se pose « techniquement » aujourd’hui le problème de la dissuasion nucléaire en France et en Europe, à un moment où Donald
Trump semble vouloir rompre le lien avec le Vieux Continent ?
Nous tentons ici de reprendre le fil de la pensée gaulienne pour reposer le problème actuel dans toutes ses dimensions.
Macron prêt à discuter du partage de notre dissuasion nucléaire : Jusqu’où ?
Source :
Bd. Voltaire - par F. Sirgant - Le 02/03/2025.
C'est une obsession de Macron : Priver la France et les Français du peu de souveraineté qui
leur reste.
« Pas ça, pas maintenant, pas lui ! », aurait-on envie de dire, stupéfait, en découvrant qu'avant même le clash Trump-Zelensky, Macron, en déplacement au Portugal,
vendredi, répondait favorablement au nouveau chancelier allemand en déclarant être prêt à ouvrir la « discussion très
profondément stratégique » sur une dissuasion française élargie à l'Europe. « La France a pleine autonomie en la
matière […] c’est-à-dire que nous ne dépendons pas d’un autre pour produire nos capacités nucléaires, pour en
disposer et pour les opérer par les airs et par la mer, ce qui est aussi une spécificité [française] », a-t-il souligné, ajoutant : « Cette capacité finalement souveraine, je suis prêt à en discuter si elle permet de bâtir une plus grande force européenne. » Et la
discussion commence dès ce dimanche à Londres...
Dilapider notre souveraineté nucléaire : Une obsession macroniste
Cette nouvelle initiative d'Emmanuel Macron, qui multiplie les coups de com' à l'international pour tenter de réexister, ne surprendra que ceux qui ont la mémoire
courte. Si le bonhomme a dit tout et son contraire sur bien des sujets, il est malheureusement d'une constance inquiétante sur celui-là… Georges Michel, dans son éditorial d'avril dernier
intitulé «Macron et l’arme nucléaire : le grand dilapidateur », dénonçait déjà la manœuvre, alors destinée à booster la liste
macroniste aux européennes. Mais, dès 2020, déjà, Macron avait évoqué la « dimension européenne » des intérêts vitaux
français lors de son discours sur la dissuasion à l’École militaire. Il avait même proposé à ses partenaires de « participer » à des exercices des forces de dissuasion. La proposition n'avait eu que peu d'écho chez des partenaires préférant le
parapluie otanien. C'était avant l'Ukraine et avant Trump. Macron a donc saisi la nouvelle donne pour relancer son projet… Rouvrir ce débat, toujours pour des raisons opportunistes et dans des
contextes troublés comme celui que nous vivons, n'est pas digne. Pourquoi est-ce particulièrement inopportun aujoud'hui, alors qu'on assiste à une véritable « recomposition du monde », pour reprendre les mots d'Arnaud Florac ?
Mais de quoi s'agit-il donc ? Sur quoi « le débat » naguère, « la discussion » aujourd'hui, vont-ils porter ? Sur la dimension européenne des « intérêts vitaux » de la France ? Jusqu'à quel pays,
quelle frontière ? Pologne ? Lettonie ? Roumanie ? Les discussions porteront-elles aussi sur le partage de la décision ? C'est Valérie Hayer, ex-candidate du camp présidentiel aux européennes et
actuelle présidente du groupe Renew (centristes) au Parlement européen, qui a été chargée de vendre le truc, sur France
Inter : « Les ennemis de l’Europe doivent savoir que nos partenaires, ceux qui partagent nos valeurs, bénéficient du
parapluie nucléaire français. » Nos partenaires ? Lesquels ? La discussion portera-t-elle aussi sur le prix demandé à nos partenaires bénéficiaires du « parapluie » ? Et on touche peut-être là du doigt la raison profonde - mais effrayante - de cette obsession macroniste : renflouer
une dette abyssale en vendant notre dissuasion ? L'idée, qui pourrait paraître saugrenue ou même complotiste, est pourtant corroborée par une intervention du jeune Macron, en 2010, au sein de la
Commission Attali, rapportée par Marc Endeweld dans son livre L'Emprise. La France sous influence : « Ce n'est pas très compliqué de trouver 4 milliards d'économies. La dissuasion nucléaire, ça sert à rien, les Allemands n'en ont
pas. » Le jeune roquet fut vertement recadré par Attali. Quinze ans après et 1.000 milliards de dettes en plus, on comprend que l'idée peut perdurer chez notre obscur conseiller de 2010
devenu Président, et que nos amis allemands, chancelier après chancelier, le travaillent au corps. La question « Jusqu'où
? », on le voit, est vertigineuse. Et elle n'est pas simplement géographique...
Pas maintenant !
Si, dans une pure logique macroniste et européiste, le moment de crise actuel peut s'apparenter à une divine surprise pour faire avancer le projet, il est au
contraire, à l'aune de la raison et du temps long, très inopportun. En effet, nous venons d'assister en direct au lâchage d'un allié, lâchage qui remet au premier plan la question de la solitude
d'une nation, de la souveraineté, de la nécessité de ne devoir dépendre que de soi. Est-ce donc vraiment le bon moment pour remettre en partie à nos « alliés » européens l'un des seuls pans de souveraineté qui nous reste ? Pour nous lier par des accords qui pourraient devenir
périlleux pour nous au gré des changements d'alliance et des « lâchages » comme celui auquel nous venons d'assister
?
Pas lui !
Ce qui effraie surtout, dans cette initiative, c'est qu'elle émane d'un président de la République usé, profondément affaibli électoralement, très impopulaire, qui
ne dispose plus de majorité parlementaire. Où pense-t-il puiser la légitimité, pour lancer une telle discussion ? Si Macron n'était pas très crédible, en 2020, aux yeux de ses partenaires et de
son peuple, il ne l'est guère davantage aujourd'hui, comme le fait remarquer Héloïse Fayet, chercheuse à l'IFRI interrogée par Le Figaro : « La confiance en Emmanuel Macron n’est pas élevée
et, de toute façon, il ne sera plus Président après 2027. » Depuis le Salon de l'agriculture, Marine Le Pen est venue remettre les pendules à l'heure et prononcer les mots que les
Français attendent de leur président de la République : « La dissuasion nucléaire française doit rester française. On ne doit
pas la partager. »
Macron veut-il céder la dissuasion nucléaire française à l’Europe ?
Étant en déplacement transatlantique, je vous livre, sans commentaire, le lien d’une émission sur un média alternatif dans laquelle je suis intervenu,
hier.
Une émission sur Brochu
TV du Québec : «Macron veut-il céder la dissuasion
nucléaire française à l’Europe? avec le Général Dominique Delawarde». Le titre ne reflète qu’une petite partie de l’émission dans laquelle nombre de sujets sont
abordés.
La dissuasion nucléaire française représente un ensemble large de moyens, de techniques, de savoir-faire et surtout d’hommes qui ont su mettre en œuvre
un outil respectant un cahier des charges évolutifs. Bravo à eux ! C’est le corps de la dissuasion nucléaire.
Cet outil est le produit d’une triple articulation :
Scientifique
Technologique à décomposer entre têtes / vecteurs / porteurs
Stratégique / politique /économique
La conquête scientifique de l’atome a commencé avec la création du CEA (Commissariat à l’Énergie atomique) à double vocation, militaire et civile, une
volonté du général de Gaulle.
Le triptyque, chercheurs / ingénieurs / stratèges, a fonctionné à merveille, jusqu’à aujourd’hui.
Les ingénieurs ont su construire un pont opératif entre la science fondamentale, et la planification politique/militaire. Il se décompose en trois
étages, tous hautement techniques et impactant fortement la géographie militaire par des infrastructures qui pourraient être considérées comme un quatrième étage à part entière, et
nécessaire à la mise en œuvre du tout. (Bases militaires (Albion / Ile longue /etc.)).
Les trois étages techniques peuvent se résumer ainsi :
Les têtes nucléaires
Les vecteurs nucléaires
Les porteurs
Les tableaux suivants démontrent la souplesse de la mise en œuvre de la stratégie de dissuasion. Les chercheurs ont réussi à maîtriser toutes les
capacités de l’atome dans sa déclinaison militaire. Ils ont également réussi à mettre en œuvre un panel complet d’armes, et les stratèges ont modulé cet ensemble en fonction de la
réalité géopolitique mondiale et des contraintes de coûts.
Un petit résumé : La recherche
L’Ingénierie
La Doctrine (quelques dates)
Le graphique suivant montre de manière synthétique la cohérence et l’évolution entre les trois éléments constitutifs d’une dissuasion nucléaire
réussie : La recherche fondamentale, la mise en place d’un outil opérationnel performant, et l’évolution doctrinale de l’arme.
La dissuasion nucléaire française, on le voit, est une construction complexe, évolutive, réactive, et extrêmement performante. Le rapport n°560 du
Senat, daté de mai 2017, faisait un point de situation précis.1
Cet ensemble musclé peut être comparé au corps sain. Mais l’outil sans une intelligence dans sa maîtrise risque la décrédibilisation, une
dévalorisation, et à terme une disqualification.
Prenons l’exemple de l’énergie atomique civile.
EDF/Framatome
Nous pourrions montrer de la même manière que pour le nucléaire militaire, le nucléaire civil a été un outil formidable au service du développement économique du pays. Il est le fruit
d’une planification volontaire de long terme et a su associer les décisions politiques aux réussites technologiques et industrielles jusqu’aux années 2000, voire 2010.
Et là, nos élus, épris du compromis politique, et ne faisant aucun effort de planification dépassant 5 ans ont déconstruit EDF pour en faire ce qu’elle est aujourd’hui ! Il
s’agit d’une démonstration sérieuse de ce qu’il pourrait advenir à notre dissuasion nucléaire.
Les auditions de Nicolat Hulot et Mr Arnaud Montebourg au Sénat les 28 février 2023 et 1er Mars 2023 sont édifiantes (en particulier à partir de 40’ et plus chez Montebourg). Ces
auditions n’ont, à ma connaissance, débouché sur rien, ni réprimande, ni correction, ni mise en examen, ni leçons apprises. Pour moi il y a trahison avérée et matière à poursuites.
Dans un nouveau monde ou la décision politique est décorrélée de la réalité, ou les scientifiques du GIEC ont audience magistrale dans les médias, les scientifiques et ingénieurs
d’EDF ne sont donc pas écoutés.
Il convient de faire le parallèle avec notre bel outil de défense et donc de vérifier quels seraient les gardes fous qui pourraient lui éviter un tel funeste avenir. Je n’en trouve
aucun d’autant que l’arme atomique est une prérogative de l’enfant roi.
Quelques contradictions
doctrinales
La dissuasion est définie par un certain nombre de concepts rappelés ou pas par chaque président, actuellement sous forme de discours. Cette imprécision
dans le rappel des grandes lignes de la dissuasion nucléaire amène à une vision floue de celle-ci. Il ne s’agit pas d’un flou quant au moment de la mise en œuvre de l’arme, mais d’un
flou qui peut déboucher sur une problématique doctrinale :
François Hollande dans son discours d’orientation limitait l’usage de l’arme nucléaire aux adversaires possédant déjà l’arme atomique. D’un autre
coté la dissuasion nucléaire s’applique à garantir notre souveraineté sur toutes nos terres et nos ZEE maritime. Quelle règle s’applique dans l’hypothèse d’une invasion de nos
iles Eparses par Madagascar ?
Macron ancre la dissuasion nucléaire dans un dispositif plus large. Il la met au service de l’OTAN et de l’UE. (A
Revue Nationale Stratégique .pdf). Et pourtant, rien ne nous interdit de penser que parmi les pays de l’OTAN, et même parmi les pays de l’EU, un ennemi puisse apparaitre
rapidement.
Les États-Unis pourraient ne plus être l’allié déclaré. Ils pourraient, en cas de Frexit et d’abandon de l’OTAN par la France, être agressif et
menaçant. Je ne vois pas pourquoi, de facto, ce pays est exclu de la liste des ennemis potentiels de la France. Les généraux et conseillers militaires ont depuis trop longtemps
une relation consanguine avec l’OTAN, une relation d’extrême proximité qui conduit par exemple Mme Thérèse Delpech à rédiger en 2013 une étude sur la dissuasion nucléaire avec la
très américaine RAND corporation… «La Dissuasion
nucléaire au XXIème siècle».
ll se pourrait que l’application de l’exterritorialité du $, ou l’obligation de respecter les embargos étasuniens, deviennent un jour inacceptable
pour l’économie française, ou pour une nouvelle classe de dirigeants patriotes.
Rien en retour ne nous garantit dans les faits du support otanien en cas d’agression de nos îles lointaines. Le partage de notre outil dissuasif est
donc unidirectionnel, donc généreux couteux et destructif en termes de crédibilité.
En conclusion, la dissuasion nucléaire est incontestablement opérationnelle. Cependant sa mise en œuvre, sa crédibilité, donc son efficacité, dépendent
de nombreux facteurs extérieurs à l’outil lui-même. Et nous allons voir que la gestion
de cette arme mérite une refonte en profondeur des acteurs de sa mise en œuvre.
À suivre…
Les opinions
exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur.
Treize fuseaux horaires couvrent la
France, plus que n’importe quel pays, même la Russie !
La France, en incluant les ZEE, est le
deuxième pays par sa superficie.
Pour exercer la fonction de garant de la force
nucléaire le président doit passer au crible les questions suivantes. C’est cette réflexion qui est lacunaire, fausse et empreinte de lâcheté.
Souveraineté incontestée.
Justificatifs économiques valorisant
l’actif.
Outils de défense.
Diplomatie.
La guerre n’est pas un jeu
d’enfant.
1 – Souveraineté incontestée
La carte ci-dessus répertorie
toutes les terres françaises ainsi que les ZEE + extensions.
Les risques de perte de souveraineté sont de trois natures différentes : Revendication explicite de nations voisines, réquisition par un pays hostile remettant
en cause le droit de primauté, risque encouru par les revendications indépendantistes pour certains territoires habités.
Le tableau ci-dessous reprend les territoires français dont la souveraineté est soit fragile, soit contestée devant les tribunaux, soit déjà bafouée.
Nous constatons donc dès aujourd’hui, une perte de souveraineté avérée sur nos mers et nos terres. Or la souveraineté doit s’imposer sur 100% du territoire. C’est
la ligne rouge déclarée de la dissuasion, nucléaire ou pas ! Cette négligence risque d’être incitative pour d’autres pays observateurs.
Il est avant tout le résultat d’une politique courtermisme qui consiste à laisser aux prochain gouvernement le soin de s’investir, ou pas, dans ce qui pourtant est
primordial : La définition du territoire sur lequel s’applique toute la dissuasion.
a- Vu du Droit
Digression :
L’autorité internationale des fonds marins (AIFM) a voté en 2010 un texte légiférant l’exploration des sulfures sulfures
polymétalliques dans les eaux internationales. Cette réglementation octroie aux pays demandeurs des droits d’exploitation des ressources minières des fonds marins, limités
géographiquement et dans le temps.
Ce nouvel intérêt pour les fonds marins démontre clairement la course à l’appropriation de toutes les ressources possibles partout (sauf en Antarctique pour
l’instant), course dictée davantage par des considérations politiques que par une logique économique. En effet, les cours des matières premières ne justifient pas un tel engouement.
La souveraineté d’une nation sur un territoire est garantie par la reconnaissance internationale de cette propriété, scellée par un «titre de propriété». Cette
garantie est-elle suffisante ? Est-elle éternelle ? Qui aujourd’hui dit le droit ?
Nous nous intéresserons à savoir qui dit le droit international, que dit le droit, et que vaut la loi dans notre contexte géopolitique actuel.
Qu’est-ce qui constitue une souveraineté ?
Quel est l’organisme habilité ? est-il universellement reconnu ?
Quelle est la logique juridique ?
Qui dit la loi ?
«Ainsi, nul ne conteste que
l’occupation effective constitue la condition pour la mise en œuvre de la règle permettant l’acquisition de la souveraineté sur un territoire sans maître».1
Les tracés des frontières ont été établit parfois il y a plusieurs centaines d’années. Les contentieux ont été réglés par des tiers dans des conditions parfois
inégales.
Les organismes qui disent le droit en la matière aujourd’hui sont :
Cour internationale de Justice. (CIJ : organe des Nations unies)
Tribunal International des Droits de la Mer. (TIDM)
CLPC (Commission des limites du plateau continental).
Les avis rendus sont non contraignants. Mais le monde multipolaire des BRICS propose de renforcer l’ONU et d’élargir et changer le mode de fonctionnement du Conseil
de Sécurité. On l’a vu la situation en matière de cour internationale n’a jamais été figée et l’évolution prévisible nous est défavorable.
Que dit la loi ?
La logique juridique s’appuie sur différents raisonnements. Tout dépend donc de la logique retenue :
Jurisprudence
Gradation de l’activité étatique
Continuité du contrôle étatique ou pas
Corpus ET animus (corpus et de
l’animus
possidendi)
Ex terra nullius ou pas
La notification, la présence d’une autorité suffisante et la délimitation plus ou moins précise de l’étendue de la possession
Le nombre de critères est tellement important qu’il est possible d’obtenir d’une cour tout et son contraire. Nous sentons bien que le rendu pourra avoir une
indéniable dimension politique.
b- Le contexte géopolitique
L’affrontement Occident / Sud Global se décline aussi sur le plan juridique. Les États-Unis ont trop souvent bafoués les lois internationales pour qu’elles soient
encore acceptées unanimement. Les exemples abondent.
Pour rester dans le domaine qui nous concerne, les Américains viennent de revendiquer des extensions massives de leur ZEE sans attendre un avis de la
CLPC !2 La
violence de la décision mine l’ensemble de l’édifice juridique qui intéresse particulièrement la France.
Une nouvelle logique humaniste commence à apparaitre : le droit des réfugiés climatiques et voir des réfugiés tout court à une terre d’accueil. La France, par
exemple, a su accueillir les réfugiés Hmong en Guyane en 1977. Aujourd’hui la communauté internationale pourrait nous inciter à reproduire, peut-être d’une manière indirecte, la même
expérience.
Les revendications post-coloniales émergent et des compensations commencent à être demandées aux anciens pays colonisateurs. La validité de ces demandes sont très
subjectives mais elles paraissent fondées aux populations en demande : revendications esclavagistes, pillages des ressources, atrocités commises par le colonisateur. Il faut donc conserver
cette dimension historique en mémoire pour mieux comprendre à quelles pressions nos diplomates pourront être soumis.
Le nouveau président argentin, Javier Milei, a relancé la revendication de l’Argentine sur les Malouines.3
La souveraineté de nos territoires n’étant pas toujours bien étayée juridiquement doit être présentée fermement comme irrévocable. Le territoire est un tout
inaliénable. Les tribunaux ou arbitrages ont rendu des avis défavorables dans les cas des iles Eparses et de Mayotte.
Dans un contexte juridique défavorable il est essentiel d’affirmer notre souveraineté par une présence accrue et avec l’outil adapté : la dissuasion
entière.
Cette dissuasion doit s’appuyer sur une population française informée et ayant pleinement connaissance de l’étendue de nos territoires.
Proposition d’actions :
Obligation faite aux médias d’un temps d’antenne minimum concernant nos DOM TOM.
Une action de sensibilisation devrait être menée auprès des français afin de les informer de l’existence de ses territoires. (par exemple en validant les TAAF
comme des départements sur les plaques d’immatriculation des véhicules)
La dissuasion n’a un sens que si elle s’applique à toutes les parties d’un tout : La France. Et donc en particulier à son maillon le plus faible.
En conclusion :
La Souveraineté vue du droit :
Fragile
– Des textes anciens.
– Des lois complexes aux interprétations variables à l’infini.
– Des juridictions peu favorables.
– Des lois et arbitrages de plus en plus contestés.
Position fragile de la France et qui donc doit
être renforcée urgement
2 – Valorisation des actifs
«Pour ce qui est de
l’établissement de la souveraineté territoriale, la présence physique sur le territoire ou le contrôle exercé sur celui-ci – élément objectif ou matériel – doit être accompagnée de l’élément
subjectif ; autrement dit, de l’intention d’agir en tant que souverain».4
Nous venons de voir que la possession d’un territoire s’entretien : c’est l’animus
La France a choisi pour nos terres non habitées la mise en valeur par l’écologie et la recherche afférente. C’est bien peu, C’est visiblement à minima ce que l’on
peut faire pour pas cher.
Il faut garder à l’esprit que les 5/6ème de la population mondiale ne range pas l’absolutisme écologique dans ses priorité, pire, elle considère que c’est là un
souci de pays riche, déconnecté du monde réel en rapide évolution.
Concernant nos territoires habités, le glacis de l’immobilisme et des rentes de situation à figé la situation. Nos DOM TOM ne sont pas rentables pour la métropole.
Il pourrait en être autrement. Je voudrais également faire remarquer que cette attitude paternaliste a été mise violement à mal en Afrique. Cette douloureuse expérience a démontré qu’il est temps
pour nos politiques de prendre action et donc ses responsabilités. Sinon les mêmes causes provoqueront les mêmes conséquences, mais sur le territoire français cette fois.
Il est pour le moins paradoxal que notre pays dont la balance commerciale est catastrophiquement négative ne pense pas, par exemple, à prospecter frénétiquement les
hydrocarbures.
La loi du 6 Septembre 2017 nous l’interdit. Et le gouvernement est même fier d’être le premier et sans doute le seul pays se tirant une balle dans ses réserves
naturelles.5
Il est pourtant prouvé que des réserves conséquentes existent au large de Guyane, dans le canal du Mozambique et au large de St Pierre et Miquelon. Il faut être
encore plus bête qu’un écologiste pour ne pas comprendre qu’en exploitant nous-même ses ressources nous pouvons en assurer une meilleure protection contre les pollutions. Souci, que d’autres
n’ont évidemment pas. Mais cette interdiction étrange nous est probablement dictée par celui qui n’a pas intérêt à voir un client s’affranchir de son pétrole, qui ne veut pas de nouvelle
concurrence : les États-Unis.
Il faut donc d’urgence revenir sur cette loi et au contraire investir dans ces recherches. En Guyane nous avons également au moins de l’or. En Nouvelle Calédonie du
nickel. Ne pas exploiter ces ressources, c’est d’une manière indirecte inviter des puissances économiques moins scrupuleuses à le faire. La Chine dans le canal du Mozambique en est un
exemple.6
Pour affirmer la souveraineté de la France sur ces îles il faut leur donner du relief. La dissuasion pour un morceau d’ile consacrée réserve intégrale n’est pas
sérieux. Il faut donner une valeur économique à ces iles et ainsi pouvoir justifier la protection de nos intérêts globaux (souverains et économiques)
L’accélération dans la course aux propriétés foncières est palpable : Arctique, iles Sparkley, Essequibo, etc…
Les Philippines se dépêchent de développer certaines de leurs iles face aux pressions chinoises.
La souveraineté doit donc s’appuyer sur le développement économique, tant pour justifier notre «animus» que pour valoriser des avoirs intangibles, et donc pouvoir
en justifier la fermeté de notre réponse en cas de violation.
La France possède 3 bases permanentes en zone subantarctique : Kerguelen Crozet et Amsterdam. La tâche des hivernants est, outre d’assurer une présence
physique sur les territoires, scientifique. Géophysique, Écologie, Géologie, station satellite.
Le développement de nos îles subantarctiques pou soutenir un tourisme haut de gamme, et encadré, comme celui très rémunérateur des gorilles au Rwanda par exemple.
Savez-vous qu’aucune de nos îles ne possède ni piste ni aérodrome ? La logistique dépend donc entièrement d’un bateau ravitailleur : Le Marion Dufresne.
L’île Clipperton pourrait abriter un port dans son lagon. Le projet détaillé SEDEIC a été abandonné…
Il en va de même pour Saint Paul, dans l’Océan Indien.
Dans un contexte économique défavorable il est
essentiel d’affirmer notre souveraineté par une présence économique sérieuse accrue et avec l’outil adapté : La dissuasion entière.
3 – Outils de défense
L’armée française au service des
Français ????
La dissuasion sous toutes ses formes sera d’autant importante que l’armée régulière s’affaiblit et se détourne de ses missions régaliennes. Macron propose la
doctrine de «l’épaulement» entre les différentes forces armées, nucléaire inclus. N’est-ce pas reconnaitre un affaissement ?
Se marier avec l’OTAN c’est transformer la France en cible pour des conflits qui n’ont aucun intérêt stratégique pour la France.
Schizophrénie : A servir tout le monde (OTAN, Afrique, Europe, mer Rouge) L’armée française ne sert personne et surtout pas les Français.
Immergée dans des milieux géographiques économiques et militaires les plus variés, la France, concentrée sur ses frontières, devrait présenter une doctrine unique
et forte, reproductible et affirmée. La négociation devient alors le problème de l’adversaire.
L’action militaire française est dès aujourd’hui nécessaire sur plusieurs fronts. Le gouvernement a-t-il donc capitulé face :
Aux orpailleurs en Guyane.
Aux pêcheurs illégaux dans les ZEE des iles Eparses.
A l’immigration illégale de Mayotte.
L’armée a pourtant toute légitimité à intervenir fermement pour rétablir notre souveraineté. Elle en aurait les moyens sans une dispersion dispendieuse dans
l’intérêt de puissances extérieures.
Enfin, la guerre est perdue en Ukraine. Macron refuse de l’accepter et agit de manière provocatrice.
Pourtant viendra bien le moment ou les négociations devront reprendre entre la France et la Russie, soit dans le cadre d’un accord de paix global, soit en
bilatéral. Et la Russie sera bien en droit de demander des compensations… Que peut offrir la France à la Russie ?
L’ouverture du conseil de sécurité à d’autres pays.
A minima, la possibilité d’une base militaire russe, aux iles Kerguelen. Cette idée fait sourire. Cependant les Russes connaissent bien nos iles pour y avoir
longtemps pêché voici 30 ans, et Moscou cherche à disposer de nouvelles bases autour de l’Afrique. Il est donc important pour ne pas mettre à risque nos territoires d’arrêter immédiatement
toute participation à cette guerre qui ne concerne ni la France, ni les Français.
Un rapport du sénat de 2012 éclairait la problématique du sous-engagement des forces françaises en outremer en faisant usage d’un bien joli mot :
«maritimisation»7.
Ce document mérite d’être exhumé et lu par nos ministres et décideurs.
Digression
Je me permets ici de poser une question saugrenue. Il est dans l’intérêt des français d’interroger les décisions du haut pouvoir car il nous a été démontré à de
nombreuses occasions qu’elles étaient souvent contre-productives et non fondées. Par exemple à la question : Quel est l’intérêt de la France en Ukraine, je n’ai trouvé aucune réponse
fondée, étayée et justifiant notre déclassement économique conséquent.
Une autre interrogation : Pourquoi préparer un 13ème embargo sur la Russie ?
Par conséquent, toute question est bonne à poser.
Donc ma question est de savoir pourquoi la France veut s’équiper d’un nouveau porte avion alors que :
Notre besoin opérationnel, comme nous l’avons vu précédemment serait mieux servi par une dizaine de FREMM patrouillant au plus près de nos terres.
Qu’un porte-avion, face aux missiles hypersoniques russe, iraniens et chinois, aujourd’hui, mais probablement bientôt, indonésien, algériens, brésiliens, n’a
aucune chance de survie. Pour preuve, les portes-avions américains en Méditerranée dans la crise israélienne se sont tenus à bonne distance des frontières iraniennes.
Le complexe militaro industriel trouvera surement à redire. Un porte-avion représente un intérêt économique majeur. Et avouons qu’en terme de dissuasion, un
porte avion, ça en jette.
Proposition
personnelle :
La France s’est dotée d’une armée de métier en rapport avec la technicité croissante des équipements militaires modernes.
La mise en place d’un SNU, en remplaçant du Service National que j’ai connu (en 1985) est effectivement nécessaire pour refonder une cohésion
nationale.
La guerre évolue rapidement vers l’usage de drones, en quantité importante, et cela au détriment de l’artillerie. Le champ opérationnel ouvert par les
drones est presque infini. En voici quelques exemples de déclinaison :
Cette variabilité couplée aux progrès permanent de l’électronique et de l’avionique nous invite à comprendre que cette complexité ira encore en augmentant et
l’évolution sera permanente et rapide.
De plus, la France en est un bon exemple, le champ opérationnel de ces nouvelles armes varie du tout au tout selon le contexte géographique (DOM TOM, montagne,
zone urbaine, mers lointaines, etc.) ou militaire.
Il est donc impossible de dessiner une architecture figée de nos besoins en drone. Cependant ces besoins existent et seront de plus en plus important.
Il convient donc de mettre en place non pas une architecture particulière d’une armée de drone, amis plutôt l’outil industriel qui
permettra de les produire en quantité, à la demande, et dans les configurations adaptées et dans des versions les plus récentes. Ces usines doivent donc être prêtes et les ouvriers nombreux
et bien formés. Il convient donc d’apprendre d’avantage l’usage de la machine-outil que celui du canon.
Cet apprentissage industriel peut être financé par les économies faites sur notre porte avion. Il convient de créer une industrie puissante maitrisant
l’ensemble des intrants en commençant par les matières premières, les ingénieurs, et les usines :
Les appelés sous les drapeaux se verront formés à l’un des métiers techniques de fabrication des drones (carbone, moteurs électrique, électronique,
avionique). Cette formation technique peut être vue comme une étape dans la course à la réindustrialisation de la France qu’un jour il nous faudra bien reprendre.
Cette manière de renouer doucement avec l’idée de patriotisme en adhérant à l’idée de production militaire contourne l’idée de combat en première
ligne.
Ces usines sont indispensables car par exemple la Russie produit actuellement 100 000 drones par mois !8. Il
y a donc un changement de paradigme : L’arme c’est l’usine ! L’armée c’est l’industrie !
Elles ne devront être, pour des raisons évidentes de sécurité, délocalisées. On peut très bien les imaginer dispersées en ateliers spécialisées un peu partout
sur le territoire national, facilitant si nécessaire la logistique pour les appelés SNU.
L’outil de production devient par lui-même une arme, bien d’avantage que les drones qui en seront issus. Un peu comme la Russie a surpris tout le monde en
redémarrant des usines militaires mises au sommeil depuis 30 ans.
Je propose donc clairement un Service National orienté vers la production et la réindustrialisation.
4 – Diplomatie
Les erreurs africaines :
Rarement échec n’a été plus criant. Du soft power de «la vie à la française» ne reste que l’indifférence voire même la haine de l’ancien colonisateur. De
l’économie, de l’industrie partagées, ne nous restera bientôt que les os à ronger. Des pays bien plus conquérant sachant éclairer l’avenir des pays africains d’une rose lumière, nous déplument,
nous éviscèrent. La concurrence est rude (Inde, Turquie, Russie, États-Unis, et surtout Chine)
Et les querelles franco-françaises n’aident pas. (Bolloré)
La France avait choisi l’immobilisme pour sans doute optimiser à court terme les rentes historiques dans nos prébendes africaines. Le résultat est sans appel :
Force est de constater que quatre des cinq pays les plus pauvres en termes de PIB par habitant sont francophones…
Il est temps de se faire oublier en Afrique, le temps nécessaire pour attendre le reflux de la vague d’espoir qu’apportent les BRICS. 10 ans à minima.
Les erreurs otaniennes (notre ennemi sont les USA).
Que fait-il dans cette galère ? L’ex-Yougoslavie ? La Libye ? L’Ukraine ? Où va-t-on ?
Les erreurs européennes. Perte d’indépendance. Double diplomatie dans le reste du monde.
Les erreurs onusiennes. Le choix de la France de s’aligner presque systématiquement sur les USA au conseil de sécurité discrédite définitivement la diplomatie
française. Le cout de grâce vient de la décision d’arrêter le financement de UNRWA, seule organisation en mesure d’aider la population palestinienne de Gaza. Un vrai désastre
diplomatique.9
Les erreurs globalistes en terme collusion avec WEF, Bilderberg, Mega Group.
La politique de la France dans l’indopacifique : Le document stratégique officiel en annexe montre bien le manque d’ambition portée par le gouvernement sur
le développement de nos territoires ultramarins.10
En conclusion, la diplodocumatie est morte. C’est l’occasion d’inventer un nouvel outil flexible, moins hautain, pragmatique, humain, et surtout sincère.
5 – La guerre n’est pas un jeu d’enfant
La complexité de la géopolitique de notre monde contemporain est telle qu’elle ne peut être appréhendée, comprise et analysée par un seul homme, dont les décisions
précédentes en matières économiques ont toutes conduit à des échecs puissants. Cet homme, qui encore le 30 janvier, propose à l’Europe de continuer à armer l’Ukraine puisque la Russie ne doit pas
gagner, cet homme commande l’arme atomique.11
Sa compréhension de la stratégie et de la doctrine de la dissuasion nucléaire s’appuie sur le réflexe de simplification dangereux lorsqu’il s’agit de
l’atome.
Macron a commis une bourde en déclarant que la France n’utiliserait pas l’arme atomique dans le cadre du conflit ukrainien.12
La vision pavlovienne de Macron de se voir en président de l’Europe conduit notre pays vers la chute libre.
Le 30 janvier, en déplacement en Suède, Macron a «rompu avec 60 ans de
souverainisme nucléaire». C’est pratiquement le dernier maillon fonctionnel de la République qui est attaqué.13
Que peut-il se passer dans la tête d’un homme sans famille, sans patrie, et sans ami ?
Le 24 mars 2015 le pilote Andréa Lubitz précipitait son avion sur les Alpes du Sud tuant avec lui 149 autres personnes. Coup de folie d’un homme au-dessus de tout
soupçon.
Les
opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur.
Macron en Suède : Vers une dissuasion nucléaire européenne ?
Source : Bd. Voltaire - par Arnaud Florac - Le 05/02/2024.
Les réseaux sociaux bruissent de réactions farouches, souvent appuyées sur des passages inexacts, à la suite du discours d’Emmanuel Macron en Suède. La
France insoumise elle-même, généralement peu encline à un gaullisme cocardier, embouche le clairon de la patrie en danger et s’alarme des propos présidentiels. Alors, de quoi est-il
précisément question ? Et Emmanuel Macron a-t-il trahi le pays dont le corps électoral lui a confié la garde pour dix ans au total ? Voyons.
Il faut d’abord revenir au verbatim avant de se faire une opinion. Sur le site officiel de l’Élysée, à 21’32", Emmanuel Macron est interrogé
par un journaliste dans les termes suivants : « Y
a-t-il un sentiment particulier en ce qui concerne la protection de l'UE ? Avez-vous le sentiment d'avoir une responsabilité particulière à cet égard ? » La question est osée, mais
flatte évidemment (est-ce voulu ou non ?) les instincts narcissiques de Jupiter, qui se sentirait volontiers une responsabilité particulière envers tout et n’importe quoi. Alors, en prime,
s’il s’agit de l’UE, dont on dit qu’il guigne la présidence après ses deux mandats, vous pensez bien...
Le Président français répond en anglais, avec un accent lamentable – l’accent de l’inspecteur Clouseau, selon Gaspard Proust - qui semble être légèrement fait
exprès, peut-être pour faire plus français. Ça doit être l’idée qu’il se fait de ces gros cons de Gaulois. Voici ce qu’il dit : «
Cela ne fait aucun doute. Pas pour provoquer une escalade, mais le fait que nous travaillions avec nos alliés, nos partenaires européens, afin de préserver ce que j'appellerais la liberté et la
souveraineté et les libertés fondamentales qui sont garanties par l'ordre juridique international. » Bon. Ça ne veut rien dire. Une introduction qu’on pourrait qualifier de réponse
d’attente.
Puis, Emmanuel Macron se fait plus précis : «
Oui, nous avons le sentiment d'avoir une responsabilité particulière. Par ailleurs, je l'ai dit à l'issue de mon discours et il y a de ça quelques années, je l'avais dit sans ambages : nos
intérêts vitaux, ce que nous définissons comme nos intérêts vitaux, sont en partie quintessentiellement européens, ce qui nous confère une responsabilité particulière en ce qui concerne ce que
nous possédons, et notre capacité de dissuasion pour dire les choses clairement. » En d’autres termes : notre capacité de dissuasion (nucléaire, tout le monde a compris) est dictée par
nos intérêts vitaux (jusque-là, c’est conforme à la doctrine française) et… une partie de ces intérêts sont européens. La France, selon Macron, aurait donc une responsabilité particulière
vis-à-vis de l’Europe dans la mise en œuvre de sa dissuasion au profit de celle-ci. Ce n’est pas dit aussi clairement, mais c’est ce que tout le monde entend, et c’est fait pour.
Une trahison ?
Emmanuel Macron a-t-il trahi l’esprit de la dissuasion nucléaire française ? Évidemment, puisque celle-ci a vocation à nous placer dans une position « à
part » vis-à-vis de ceux qui ne l’ont pas. Évidemment, encore, car la dissuasion nucléaire a pour vocation essentielle de sanctuariser le territoire du pays qui la détient. On n’attaque pas
frontalement un pays qui possède l’arme atomique. En première approche, donc, oui, Emmanuel Macron est un traître. Ça ne fait pas un pli.
Mais il y a plus grave. Si, si. La dissuasion nucléaire, en France et ailleurs, repose sur un mixte ambigu : une grande clarté des moyens de frappe, qui doivent
être foudroyants, couplée à un flou doctrinal imprévisible, qui ne définit pas explicitement de « ligne rouge » afin de laisser planer la menace de la manière la plus inquiétante possible. C’est
la vieille formule de l’amiral Labouérie : incertitude et foudroyance.
Ainsi, en laissant entendre que la dissuasion française a une responsabilité vis-à-vis de l’Europe, Macron se charge d’un fardeau que personne ne lui avait demandé
de prendre. Il affiche, par ailleurs, clairement des intentions stratégiques jusque-là non dites (et c’était très bien comme ça). Surtout, il assume une escalade rhétorique, un durcissement de la
« grammaire nucléaire », face à des ennemis qui connaissent bien le rapport de force et le manient bien mieux que nous. Comment compte-t-il sécuriser toute l’UE avec notre force de
frappe nucléaire ? Au nom de quels principes, avec quelle légitimité et grâce à quels outils ?
C’est pire qu’un traître : C’est un guignol.
Macron de plus en plus mégalomane : La dissuasion française pour toute l’Europe !
Macron met son pays en faillite; Il est incapable de défendre les intérêts français dans les aréopages internationaux mais il propose d’étendre la dissuasion nucléaire française à toute l’Europe
! Montrant par la même occasion son incompréhension des règles de la dissuasion.
Le touriste de la République ne cesse de faire des déclarations intempestives à l’occasion de ses déplacements à travers l’Europe et le monde. Dernière macronerie
en date:devant l’académie de défense suédoise le Président a confirmé q’il mettait la force nucléaire française a service de la défense de l’Europe.
Pour ceux qui veulent resituer l’échange (et l’avoir dans son intégralité, le site de l’Elysée a mis en ligne l’intégralité de l’intervention du président et les
questions qui ont suivi. L’échange sur la dissuasion française se situe entre 21’36” et 23’10
Lors de son déplacement en Suède, le président de la République a eu des mots extrêmement catégoriques au sujet du partage de la dissuasion nucléaire française. En affirmant que
« la France a la responsabilité de mettre sa capacité de dissuasion nucléaire à la disposition de l’Europe », il engage une rupture très nette avec la doctrine de
dissuasion française. Cette rupture avait certes déjà été évoquée par quelques éléments du discours prononcé à l’école de guerre en février 2020. Mais ici en présence de chefs d’Etat
à l’étranger, il s’agit d’une forme d’engagement de notre pays. Ainsi, une personne seule peut engager la France à prendre en charge la défense des intérêts vitaux de 27 Etats par
le recours à l’arme atomique ?
Qui déciderait ? Le président français seul ? Sur quels critères ? Les différends d’autres pays pourraient entraîner l’entrée en guerre nucléaire des Français ?
La dissuasion nucléaire n’est ni une rodomontade, ni une monnaie d’échange, ni un élément parmi d’autres dans les situations d’escalade guerrière.
Actuellement, elle est un engagement d’anéantissement contre quiconque viserait les intérêts vitaux de notre pays. Elle est donc absolument et directement liée à la souveraineté d’un
pays c’est-à-dire de son peuple et de ses seuls intérêts. Elle ne se partage donc pas.
Cette doctrine repose sur la nature de l’arme nucléaire. Etendue à la défense de 27 pays, la déclaration du président français est un acte de dissémination nucléaire non conforme aux
engagements de la France sur ce sujet. Déjà interpellée par le recours aux armes depuis l’espace, désormais en voie de militarisation complète, la dissuasion serait tout simplement vidée de
sens par un champ d’application impossible à assumer.
Ainsi, le président de la République commet-il une faute grave en prétendant pouvoir mettre la dissuasion nucléaire française à la disposition de l’Europe. Promettant plus qu’il ne
saurait tenir, il émousse la crédibilité de la dissuasion elle-même. En suggérant qu’il pourrait y avoir à l’avenir un « parapluie nucléaire » français pour étayer sa
stratégie de renforcement de l’alliance militaire entre membres de l’UE, il rompt avec la doctrine bien établie. Cela placerait la France dans une position aussi ambiguë que dangereuse. En
effet soit l’offre de « parapluie nucléaire » n’est pas sincère et finira par être perçue comme telle et nuira ; soit elle s’inscrit dans une logique d’escalade et contredit la
nature même de l’arme atomique, fondée sur la disproportion assumée de ses effets.
La France insoumise refuse solennellement ce choix. Elle appelle le président de la République à rectifier au plus vite ses propos afin de rétablir la doctrine de dissuasion nucléaire
française dans son intégrité.
Bastien Lachaud, député de la Seine-Saint-Denis
Aurélien Saintoul, député des Hauts-de-Seine
Responsables Défense de la France insoumise
lafranceinsomise.fr
Macron ne comprend rien à la dissuasion
En réalité le président français ne comprend rien à la dissuasion dont il est censé être le garant. En témoigne cette anecdote racontée par Marc Endeweld
dans L’Emprise sa
remarquable enquête sr la politique étrangère française de Sarkozy à Macron:
Dans le monde d’aujourd’hui les États-Unis ont un président sénile sans les moyens cognitifs d’assumer la dissuasion.Et la France est gouvernée par un zozo
incapable de comprendre de quoi il s’agit.
A la place des gouvernements européens on convoquerait poliment l’ambassadeur de France et on dirait : “Non merci!”
Macron veut partager notre arme nucléaire avec l’UE : Cela serait un suicide français !
Source : Riposte laïque - par J. Guillemain - Le 04/02/2024
Le pire de nos
présidents, le plus immature et le plus irresponsable de la Ve République, met la France en extrême danger en proposant de partager notre dissuasion nucléaire avec l’Europe.
En Suède, en plein délire, il a osé déclarer :
“La France a la responsabilité de mettre sa capacité de dissuasion nucléaire à la disposition de l’Europe”
On se souvient qu’au sein de la Commission Attali, le gamin Macron avait proposé de liquider notre arme nucléaire, au prétexte que cela ferait des économies et parce que le nucléaire ne servait à
rien, vu que les Allemands n’en ont pas !
C’est dire la lucidité et la maturité de l’artiste, qui est devenu aujourd’hui le chef des armées !
Il n’avait pas compris que c’est notre force nucléaire qui nous permettait d’être membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et de bénéficier du droit de veto. Cela s’appelle “la
souveraineté nationale” qui par définition ne se partage avec personne.
« Ce n’est pas très compliqué de trouver 4 milliards d’euros d’économies. La dissuasion nucléaire, ça ne sert à rien. Les Allemands n’en ont pas »
Attali, qui avait vu rouge :
« Tu ne te rends pas compte de ce que tu dis. Tu racontes n’importe quoi ! La force de dissuasion nous permet d’avoir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU ! Les Allemands n’en ont pas pour
des raisons particulières… La question essentielle est de celle de la souveraineté »
2- Irresponsabilité ensuite
La dissuasion nucléaire, que le peuple souverain finance depuis les années soixante, serait donc du domaine exclusif du chef de l’État, qui peut bouleverser la doctrine d’emploi de l’arme
atomique sans consulter qui que ce soit. C’est pire qu’au temps des rois, c’est
le retour à l’absolutisme.
L’arme nucléaire est le dernier vestige de l’héritage légué par le général de Gaulle, qui ne pouvait penser la France autrement que “grande
et souveraine”.
Notre malheureuse France est devenue avec Macron un sinistre cocktail d’autocratie, de despotisme, de dictature et de tyrannie. Il
ne respecte rien, ni le peuple, ni le Parlement.
Où s’arrêtera la folie de Macron ? Non seulement il a détruit ce qu’il nous restait de l’héritage des Trente Glorieuses, en torpillant l’industrie, l’agriculture, l’école, la santé et en plombant
durablement l’avenir des générations futures avec 3 000 milliards de dettes, mais il met la France en danger de mort, en considérant que la dissuasion nucléaire se partage comme un simple accord
commercial.
La France a-t-elle vocation à devenir le parapluie nucléaire des 27 ?
LFI a raison. Qui déciderait ? La Commission européenne ? Le président français seul ? Sur quels critères ? Les différends d’autres pays pourraient entraîner l’entrée en guerre nucléaire des
Français ?
Une aggravation majeure des tensions entre la Pologne et la Russie entraînant une riposte nucléaire tactique de Moscou engagerait-elle la France, au cas où l’Otan refuserait d’appliquer l’article
5 ?
En 2020, devant les officiers de l’École de guerre, celui qui se dit “patriote
européen” avait déjà déclaré :
« Soyons clairs : les intérêts vitaux de la France ont désormais une dimension européenne »
Autrement dit, la
souveraineté française, boussole essentielle du gaullisme, est devenue un vestige de l’ancien monde, qu’il faut détruire, comme les frontières, l’identité nationale ou le
patriotisme.
Qui arrêtera Macron dans sa folie destructrice de la nation ? N’y a-t-il donc aucune opposition pour sauver le dernier atout de la France gaullienne ? Dès lors qu’un chef d’État met le pays en
danger par une politique irresponsable, la Constitution autorise à engager une procédure de destitution.
A croire qu’il n’y a plus aucun gaulliste en France à part Pierre de Gaulle. Il est vrai que le RPR et LR se sont comportés en minables supplétifs de la gauche pour détruire le pays et dilapider
l’héritage du Général.
Et pas un seul chef militaire étoilé ne posera casquette ou képi. Il est vrai qu’à ce niveau, ils sont choisis parce qu’ils ont l’échine souple. Et quand on perçoit une prime
de responsabilité de 40 à 50 000 euros par an, cela ne pousse pas à la démission !
On ne joue pas avec la souveraineté nationale. Elle ne se partage pas. Celui
qui disait il y a douze ans que la dissuasion nucléaire ne servait à rien s’en sert aujourd’hui pour se poser en protecteur de l’Europe. C’est gravissime. Un tel chef d’État, aussi
imprévisible, est donc capable du pire.
D’ici 2027, il a encore largement le temps de nuire à notre France millénaire.
Jacques Guillemain
Crime de haute trahison : Macron offre la dissuasion nucléaire française à der Leyen
Avide d’honneurs, de reconnaissance, de pouvoir, Macron sort sa dernière arme pour obtenir…considération de ses pairs, reconnaissance et… présidence de l’UE sur
laquelle il louche depuis des lustres. C’était en Suède. Comme toujours, l’étranger est son terrain de manipulation préféré pour humilier la France et piétiner les Français.
“La France a la responsabilité de mettre sa capacité de dissuasion nucléaire à la disposition de l’Union européenne”.
Avec-vous bien lu ? Non seulement il offre cet héritage gaullien, notre souveraineté nationale, cette assurance d’indépendance, mais il l’offre aux plus tarés,
à l’UE de der Leyen, la va-t-en-guerre folle qui ne rêve que d’une guerre, fût-elle nucléaire, avec la Russie.
Oui, c’est une haute trahison, et, une fois de plus, le seul vrai politique que nous ayons en France, le seul vrai amoureux de la France et de ses valeurs, c’est Philippot, il a tout dit.
Il manquait cette trahison au palmarès de Macron-Ceaucescu, celui qui hait le peuple qui l’a élu. On pourrait ajouter “hélas”, mais ça fait 7 ans qu’on se lamente, qu’on accuse,
qu’on essaie de comprendre, en vain, parce que, in fine, on peut accuser les journaleux, à juste titre, les gauchos et autres mondialistes qui désinforment, à juste titre, tout le cirque autour
d’une prétendue extrême-droite qui mettrait en danger les valeurs… mondialistes, jamais, dans la vie de tous les jours, vous ne rencontrez d’électeur de Macron qui le reconnaisse ! C’est un peu
fort de café ! Je veux bien que mes lectures ne soient pas celles de monsieur tout le monde qui n’a qu’une envie, se distraire et faire semblant de s’informer en évitant tout ce qui pourrait
l’empêcher de dormir, c’est quand même un peu fort de café !
Pourtant, on aurait dû se méfier. Dès 2020, il mettait ses pas dans ceux des grands traîtres de l’histoire du monde.
Certes, en préambule, il avait rappelé cette évidence :
“Notre
force de dissuasion nucléaire demeure, en ultime recours, la clé de voûte de notre sécurité et la garantie de nos intérêts vitaux, a expliqué vendredi le président de la République à
l’occasion d’un discours très riche. Aujourd’hui
comme hier, elle garantit notre indépendance, notre liberté d’appréciation, de décision et d’action. Elle interdit à l’adversaire de miser sur le succès de l’escalade, de l’intimidation ou du
chantage”.
Mais, en même temps…
il a souhaité que se développe “un
dialogue stratégique” avec les “partenaires
européens qui y sont prêts sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective”. Pourquoi ? “Soyons
clairs : les intérêts vitaux de la France ont désormais une dimension européenne”
: “notre
indépendance de décision est pleinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens. Notre engagement pour leur sécurité et leur défense est l’expression
naturelle de notre solidarité toujours plus étroite”.
“La dissuasion nucléaire a joué un rôle fondamental dans la préservation de la paix et de la sécurité internationale, notamment en Europe. Je suis intimement
persuadé que notre stratégie de dissuasion conserve toutes ses vertus stabilisatrices, et demeure un atout particulièrement précieux dans le monde de compétition des puissances, de
désinhibition des comportements et d’érosion des normes qui aujourd’hui se dessine sous nos yeux”, a analysé Emmanuel Macron.
À l’époque, donc en 2020, il n’imaginait pas confier notre dissuasion nucléaire à l’OTAN
Pour Emmanuel Macron, la force de frappe ne se partage pas avec l’OTAN même si les forces nucléaires françaises contribuent “évidemment
de manière significative au renforcement global de la dissuasion de l’Alliance atlantique, aux côtés des forces britanniques et américaines”, comme l’a rappelé le Chef de l’État.
Mais “la
France ne participe pas aux mécanismes de planification nucléaire de l’Alliance et n’y participera pas plus à l’avenir”. En revanche, Emmanuel Macron a expliqué que la France “continuera
à nourrir la réflexion de niveau politique visant à renforcer la culture nucléaire de l’Alliance”.
4 ans après et une guerre entre Russie et OTAN par l’intermédiaire de l’Ukraine, qu’en est-il ?
Où ce fou mégalomane est-il capable de nous entraîner ?
Lors d'une visite d'État en Suède, le 30 janvier dernier, Emmanuel Macron a rompu avec
60 ans de souverainisme nucléaire : "La France a la responsabilité de mettre sa capacité de dissuasion nucléaire à la disposition de l'Union Européenne", a-t-il assuré fièrement.
Ce n'est plus un secret pour personne ; le président français mise beaucoup sur l'Europe. Serait-il capable pour cela d'en oublier la France ? Interrogé
devant l'académie de défense suédoise sur le recours à la dissuasion nucléaire pour protéger l'Union européenne, Emmanuel Macron n'a pas hésité : "Oui, définitivement !" Et de se
justifier : "Une partie de nos intérêts vitaux sont dans l'Union européenne et cela nous confère une responsabilité particulière".
Pour les gaullistes, ce n'est ni plus ni moins qu'une "haute trahison" : "C’est une rupture fondamentale avec la doctrine française. Avec le gaullisme.
L’arme nucléaire est intrinsèquement liée à notre souveraineté nationale. C’est de fait la transférer à l’UE : c’est dire qu’on l’utilisera possiblement demain en cas de guerre de la
Pologne ou de la Lettonie avec la Russie par exemple !", s'énerve Florian
Philippot sur Twitter (X).
Et le président lui-même en était convaincu : "Notre force de dissuasion nucléaire demeure, en ultime recours, la clé de voûte de notre sécurité et la
garantie de nos intérêts vitaux. Aujourd'hui comme hier, elle garantit notre indépendance, notre liberté d'appréciation, de décision et d'action. Elle interdit à l'adversaire de miser
sur le succès de l'escalade, de l'intimidation ou du chantage", assurait-il en 2020. Mais déjà, comme le rapportait La
Tribune, il prévoyait "un dialogue stratégique" sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans la sécurité de l'Europe. "Notre indépendance de décision est pleinement
compatible avec une solidarité inébranlable à l'égard de nos partenaires européens", avançait-il alors.
L'Union, c'est fait... Bientôt l'OTAN ? A priori, non. Si la France constitue de
facto une puissance alliée, Macron assurait en 2020 qu'elle "ne participe pas aux mécanismes de planification nucléaire de l'Alliance et n'y participera pas plus à
l'avenir". D'ailleurs, deux ans plus tard, il l'a peut-être crié un peu fort. En octobre 2022, alors que le conflit russo-ukrainien se poursuivait, il avait assuré à la télévision que
la France ne riposterait pas pour l'Ukraine si la Russie venait à attaquer avec l'arme nucléaire. "Une erreur stratégique" qui risquait de fragiliser le pays, selon plusieurs hauts
gradés militaires qui s'étaient alors confiés à FranceInfo.
De conflits, le monde ne manque pas. Advienne que pourra.
Le 30 janvier 2024, lors de sa visite d’État en Suède, Emmanuel Macron a prononcé un discours à l’université de la défense suédoise, suscitant des
inquiétudes. S’exprimant sur la situation en Ukraine, il a évoqué une disposition à tout mettre en œuvre pour soutenir la victoire de ce pays face à la Russie, allant jusqu’à évoquer
la mise à disposition de la puissance nucléaire française pour l’Europe.
Macron est en roue libre et ses déclarations ont immédiatement suscité des réactions, notamment de Marine Le Pen, dénonçant cette volonté
d’«européaniser» la puissance nucléaire française. De même, des critiques sont venues de La France Insoumise, soulignant que la dissuasion nucléaire ne devrait pas être utilisée
comme une monnaie d’échange dans les conflits.