En décembre dernier, dans la luxueuse résidence de Trump à Mar a – Lago, le président élu Donald Trump a laissé
entendre que le Premier ministre Trudeau devrait devenir gouverneur du 51ème État des États-Unis d’Amérique.
Il ne s’agissait pas d’une
plaisanterie. Le Canada décrit comme le 51ème État des États-Unis signifie l’annexion pure et simple du Canada.
Dans son discours d’investiture du 20 janvier, le président Trump a évoqué l’expulsion des immigrés clandestins à la frontière sud des États-Unis avec le
Mexique. Pas un mot n’a été prononcé concernant la frontière nord de l’Amérique avec le Canada.
Lettre de Jean-Chrétien, ancien
premier ministre du Canada. «À Donald Trump, d’un vieux bonhomme à un autre : Réveillez-vous !»
Quelques jours avant l’investiture de Donald Trump, l’ancien Premier ministre Jean Chrétien a envoyé
une lettre ouverte à Donald Trump dans laquelle il souligne «il s’agit d’insultes
totalement inacceptables et de menaces sans précédent contre notre souveraineté de la part de Donald Trump».
J’ai deux messages très clairs et simples.
À Donald Trump, d’un vieux bonhomme à un autre : réveillez-vous ! Qu’est-ce qui vous permet de penser que les Canadiens renonceraient un jour
au meilleur pays du monde – et ne vous y trompez pas, c’est ce que nous sommes – pour rejoindre les États-Unis ?
Je peux vous dire que les Canadiens tiennent à leur indépendance. Nous aimons notre pays. (…)
Nous avons aussi eu le courage de dire non à votre pays lorsqu’il a tenté de nous entraîner dans une guerre totalement injustifiée et déstabilisatrice
en Irak (mars 2003).
Mais on ne gagne pas un match de hockey en jouant seulement en défensive. (…)
Tous les dirigeants de notre pays se sont unis dans la détermination de défendre les intérêts canadiens. (…)
Il existe désormais une autre menace existentielle. Et nous devons une fois de plus réduire notre vulnérabilité. C’est le défi de cette génération de
dirigeants politiques. (…)
Et vous n’y parviendrez pas en utilisant les mêmes vieilles approches. Oui, dire aux Américains que nous sommes leurs meilleurs amis et leur plus proche
partenaire commercial est une bonne chose. Il en va de même pour le lobbying intense à Washington et dans les capitales des États, soulignant que les droits de douane nuiront
également à leur économie. En ce qui concerne les tarifs de rétorsion : lorsque vous êtes attaqué, vous devez vous défendre. (…)
Mais nous devons aussi jouer à l’attaque. Disons à Trump que nous avons nous aussi des problèmes de frontières avec les États-Unis. (…)
Nous voulons également protéger l’Arctique. Mais les États-Unis refusent de reconnaître le passage du Nord-Ouest qui traverse l’Arctique canadien comme
des eaux canadiennes et insistent sur le fait qu’il s’agit d’une voie navigable internationale. Nous avons besoin que les États-Unis reconnaissent le passage du Nord-Ouest comme étant
des eaux canadiennes.
La déclaration de Jean Chrétien concernant le passage du Nord-Ouest du Canada n’est que la pointe de l’iceberg.
La création du 51ème État est une
affaire de «déjà vu». Elle a été annoncée par Donald Rumsfeld en 2002
Suite à la création du US Northern Command, Commandement Nord des États-Unis, en avril 2002, le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld a
annoncé unilatéralement (sans consulter le gouvernement du Canada) que la juridiction territoriale du NORTHCOM (terre, mer, air) s’étendait du bassin des Caraïbes aux territoires
arctiques canadiens et au pôle Nord. Cela signifie que les États-Unis se sont donné le droit de déployer leurs forces
armées par voie aérienne, terrestre et maritime sur l’ensemble du territoire canadien, y compris sur ses voies navigables intérieures (voir les cartes ci-dessous).
«Le nouveau
commandement s’est vu confier la responsabilité de la zone continentale des États-Unis, du Canada, du Mexique, de certaines parties des Caraïbes et des eaux contiguës des océans
Atlantique et Pacifique, jusqu’à une distance de 500 miles au large des côtes nord-américaines.
Le mandat du NorthCom
est de «fournir une concentration nécessaire pour les défenses aérospatiales, terrestres et maritimes [continentales], et un soutien essentiel aux autorités civiles [de la nation] en cas
de besoin national»». (Relations Canada-États-Unis – Partenariat de défense – juillet 2003, Canadian American Strategic Review (CASR))
Le Commandement du Nord, annoncé par Donald Rumsfeld, relève de la compétence des États-Unis en ce qui concerne le déploiement de l’armée américaine (terre,
voies navigables, air) et englobe le Mexique, les États-Unis et le Canada, depuis les Caraïbes jusqu’au pôle Nord.
Le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld s’est vanté que le NORTHCOM – dont le commandement géographique s’étend à toute l’Amérique du Nord – «fait partie
de la plus grande transformation du plan de commandement unifié (UCP) depuis sa création en 1947». (Voir Journal Canada
Defense Forces)
Le mandat officiel du NORTHCOM était
le suivant :
«fournir une
orientation nécessaire pour les défenses aérospatiales, terrestres et maritimes [continentales], et un soutien essentiel aux autorités civiles [américaines] de la nation en cas de besoin
national». (Relations Canada-États-Unis – Partenariat de défense – juillet 2003, Canadian American Strategic Review (CASR))
Le Canada et le US Northern Command
(USNORTHCOM)
En décembre 2002, à la suite du refus de l'(ancien) premier ministre Jean Chrétien de
rejoindre le Commandement du Nord des États-Unis (NORTHCOM) – annoncé unilatéralement par l’administration Bush -, une autorité militaire binationale provisoire, le Groupe de
planification binational (GPB), a été mise en place.
L’adhésion du Canada au NORTHCOM aurait impliqué l’intégration des structures de commandement militaire du Canada avec celles des États-Unis. Cette option
avait été temporairement reportée par le gouvernement Chrétien, par la création du Groupe de planification binationale (GPB).
Le mandat officiel du GPB en 2002
était d’étendre la compétence du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) entre les États-Unis et le Canada afin de couvrir la mer, la terre et les «forces
civiles»,
«d’améliorer les
accords entre le Canada et les États-Unis pour se défendre contre les menaces principalement maritimes qui pèsent sur le continent et pour répondre aux attaques terrestres, si elles se
produisent».
Bien que cela n’ait jamais été reconnu
dans les documents officiels, le GPB a en fait été créé pour préparer la fusion du NORAD et du NORTHCOM, créant ainsi les conditions de facto pour que le Canada rejoigne le Commandement
Nord des États-Unis.
Le «Groupe», décrit comme une autorité militaire «indépendante», a été intégré dès le départ, en décembre 2002, dans les structures de commandement du NORAD
et du NORTHCOM, qui opèrent tous deux à partir du même quartier général, sur la base aérienne de Peterson, dans le Colorado. Dans la pratique, le «Groupe» a fonctionné sous la juridiction
de l’US Northern Command, qui est contrôlé par le ministère américain de la défense.
Jean Chrétien a brusquement démissionné en décembre 2003. Paul Martin, qui a dépeint
Jean Chrétien avec mépris, a pris le poste de Premier ministre, avec un engagement ferme en faveur du projet USNORTHCOM de l’administration Bush.
En décembre 2004, dans le cadre de la visite du président George W. Bush à Ottawa,
il a été convenu que le mandat du GPB serait prolongé jusqu’en mai 2006. Il était entendu que cette prolongation devait préparer le terrain pour l’«adhésion subordonnée» du Canada à
l’USNORTHCOM.
En mars 2006, deux mois avant la fin de son mandat, le GPB a publié un document du groupe de travail sur les questions de sécurité nord-américaine :
«Une approche
continentale de la défense et de la sécurité pourrait faciliter la connaissance du domaine maritime binational et une réponse combinée aux menaces potentielles, «qui transcende les
frontières canadiennes et américaines, les domaines, les départements et les agences de défense et de sécurité». (cité dans Homeland Defense watch, 20 juillet 2006).
Le rapport du groupe de travail du GPB préconise la mise en place d’une «mission maritime» pour le NORAD, y compris un système d’alerte maritime. Le rapport
a servi de modèle pour la renégociation du NORAD, qui a été mise en œuvre immédiatement après la publication du rapport.
Le 28 avril 2006, un accord négocié à
huis clos a été signé entre les États-Unis et le Canada.
Le renouvellement de l’accord NORAD a
été signé à Ottawa par l’ambassadeur américain et le ministre canadien de la défense Gordon O’Connor, sans débat préalable au Parlement canadien. La Chambre des communes a été autorisée à
entériner un fait accompli, un accord qui avait déjà été signé par les deux gouvernements.
«Une approche
continentale de la défense et de la sécurité pourrait faciliter la connaissance du domaine maritime binational et une réponse combinée aux menaces potentielles, «qui transcende les
frontières canadiennes et américaines, les domaines, les départements et les agences de défense et de sécurité», indique le rapport». (Homeland Defense Watch, 8 mai 2006)
Si le NORAD existe toujours en tant que tel, sa structure organisationnelle coïncide avec celle du NORTHCOM. Suite à l’accord du 28 avril 2006, dans la
pratique, le NORAD a été fusionné avec l’USNORTHCOM.
À l’exception d’un
général canadien symbolique, qui occupait le poste de commandant adjoint du NORAD, la direction du NORAD coïncidait avec celle du NORTHCOM. Ces deux autorités militaires sont
identiques dans leur structure, elles occupent les mêmes installations sur la base aérienne de Peterson dans le Colorado.
Le renouvellement de l’accord NORAD,
qui cède le contrôle des eaux territoriales canadiennes aux États-Unis, n’a fait l’objet d’aucune annonce officielle, et cette décision lourde de conséquences n’a pas été couverte par les
médias.
Le déploiement des troupes américaines
sur le sol canadien
Lors de la création du US Northern Command en avril 2002, le Canada a accepté le droit des États-Unis de déployer des troupes américaines sur le sol
canadien.
«Des troupes
américaines pourraient être déployées au Canada et des troupes canadiennes pourraient traverser la frontière pour se rendre aux États-Unis si le continent était attaqué par des
terroristes qui ne respectent pas les frontières, selon un accord annoncé par des responsables américains et canadiens». (Edmunton Sun, 11 septembre 2002)
Avec la création du GPB en décembre 2002, un «Plan d’assistance civile» binational a été établi. Ce dernier décrit les «conditions précises
de déploiement des troupes américaines au Canada, ou vice versa, à la suite d’une attaque terroriste ou d’une catastrophe naturelle». (cité dans Inside the Army, 5 septembre
2005).
La fin de la souveraineté
canadienne
En août 2006, le département d’État américain a confirmé qu’un nouvel accord NORAD était entré en vigueur, tout en soulignant que «la partie relative à
la connaissance du domaine maritime était d’une «durée indéterminée», bien que sujette à
un examen périodique». (US Federal News, 1er août 2006).
En mars 2007, la commission des forces armées du Sénat américain a confirmé que l’accord NORAD avait été officiellement renouvelé et qu’il incluait un
système d’alerte maritime. Au Canada, en revanche, le silence est assourdissant.
Au Canada, le renouvellement de l’accord NORAD est passé pratiquement inaperçu. Le gouvernement canadien de Stephen Harper n’a fait aucune déclaration
officielle. Il n’y a pas eu d’analyse ou de commentaire sur sa signification et ses implications pour la souveraineté territoriale canadienne. Les médias canadiens ont à peine parlé de
l’accord.
Opérant sous un emblème «nord-américain» (c’est-à-dire un commandement nord-américain), l’armée américaine aurait juridiction
sur le territoire canadien d’un océan à l’autre, s’étendant de la vallée du Saint-Laurent à l’archipel de la Reine Elizabeth dans l’Arctique canadien.
L’accord permettrait l’établissement
de bases militaires «nord-américaines» sur le territoire canadien. D’un point de vue économique, il intégrerait également le Nord canadien, avec ses vastes ressources en énergie et en
matières premières, à l’Alaska.
Installation navale de Nanasivik à
Resolute Bay
La décision prise par Ottawa en juillet 2007 d’établir une installation militaire à Resolute Bay, dans le passage du Nord-Ouest, n’avait pas pour but de
réaffirmer la «souveraineté canadienne». Bien au contraire. Elle a été établie en consultation avec Washington et le Commandement du Nord.
L’administration américaine a fermement soutenu la décision du gouvernement canadien. Cette dernière ne «réaffirme pas la souveraineté canadienne». Bien au
contraire. Il s’agit d’un moyen d’établir le contrôle
territorial des États-Unis sur l’ensemble de la région arctique du Canada, ses voies navigables internes, y compris le passage stratégique du Nord-Ouest, qui relève de facto de
la compétence de l’US Northern Command (NORTHCOM).
Le port en eau profonde de Nanisivik répond à un objectif stratégique et géopolitique tacite des États-Unis : La menace de la Russie et de la
Chine, principalement dans le domaine du «trafic commercial» :
Avec la signature d’un protocole d’accord [en novembre 2024], les États-Unis, le Canada et la Finlande avancent dans ce que les analystes militaires
considèrent comme une réponse tardive mais indispensable à la menace croissante de la Russie et de la Chine dans l’océan Arctique.
Alors que le recul de la calotte glaciaire ouvre progressivement la région au trafic commercial et à l’exploration minière, le pacte ICE est largement
motivé par des préoccupations concernant les capacités arctiques d’une Russie de plus en plus hostile et la présence de plus en plus importante de la Chine.Alors que le recul de la
calotte glaciaire ouvre progressivement la région au trafic commercial et à l’exploration minière, le pacte ICE est largement motivé par des préoccupations concernant les capacités
arctiques d’une Russie de plus en plus hostile et la présence de plus en plus importante de la Chine.
L’intention de Donald Trump d’«acheter le Groenland» est liée au projet de Nanisivik de contrôler les voies navigables stratégiques, à travers la baie de
Baffin et le passage du Nord-Ouest, qui, selon les termes du premier ministre Jean Chrétien,
appartiennent au Canada :
«Nous voulons aussi
protéger l’Arctique. Mais les États-Unis refusent de reconnaître le passage du Nord-Ouest, insistant sur le fait qu’il s’agit d’une voie navigable internationale».
Intégration ou annexion du Canada
?
Le Canada est adjacent au «centre de l’empire». Le contrôle territorial du Canada fait partie de l’agenda géopolitique et militaire des États-Unis. Il
convient de rappeler à cet égard que, tout au long de l’histoire, la «nation conquérante» s’est étendue au-delà de ses frontières immédiates, acquérant le contrôle de territoires contigus
et des droits maritimes. En ce qui concerne les États-Unis, ce concept de «territoires contigus» concerne le Canada, le Mexique et une partie des Caraïbes (voir l’USNORTHCOM ci-dessus,
qui comprend également Cuba et les Bahamas).
L’intégration militaire est intimement liée au processus d’intégration en cours dans les domaines du commerce, de la finance et de l’investissement. Il va
sans dire qu’une grande partie de l’économie canadienne est déjà entre les mains d’entreprises américaines. À leur tour, les intérêts des grandes entreprises au Canada tendent à coïncider
avec ceux des États-Unis.
Le Canada est déjà un protectorat économique de facto des États-Unis. L’ALENA n’a pas seulement ouvert de nouvelles voies à l’expansion des
entreprises américaines, il a également jeté les bases, sous le parapluie nord-américain existant, de l’intégration des structures de commandement militaire, de la sécurité publique, du
renseignement et de l’application de la loi après le 11-Septembre.
L’entrée du Canada dans le US Northern Command (USNORTHCOM) a été à peine couverte par les médias canadiens. L’USNORTHCOM a été présenté à l’opinion
publique comme faisant partie de la «coopération» canado-américaine, comme quelque chose qui était «dans l’intérêt national», qui «créera des emplois pour les Canadiens», et «rendra le
Canada plus sûr» (cela ressemble un peu à la «rhétorique de Trump»)
En fin de compte, ce qui est en jeu, c’est que sous la rhétorique, le Canada cessera de fonctionner en tant que nation
souveraine :
• Ses frontières seront
contrôlées par des fonctionnaires américains et des informations confidentielles sur les Canadiens seront partagées avec la Sécurité intérieure.
• Les troupes
américaines et les forces spéciales pourront entrer au Canada en vertu d’un accord binational.
• Les citoyens canadiens
pourront être arrêtés par des fonctionnaires américains agissant au nom de leurs homologues canadiens et vice versa.
Mais il y a quelque chose d’encore plus fondamental dans la définition et la compréhension de la position du Canada et des Canadiens en tant que
nation.
En approuvant l’«intégration» canado-américaine dans les domaines de la défense, de la sécurité intérieure, de la police et du renseignement, le Canada –
qui a refusé de faire la guerre à l’Irak en 2003 – est également devenu un membre à part entière de ce que George W. Bush a appelé la «Coalition des
volontaires», à savoir la participation directe, par le biais de structures de commandement militaire intégrées, au programme de guerre des États-Unis et de l’OTAN en
Ukraine, en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Asie de l’Est.
Le Canada n’a plus de politique étrangère indépendante.
Sous le commandement intégré des États-Unis en Amérique du Nord, le Canada a été obligé d’adhérer à la doctrine militaire préemptive de Washington, à sa
fausse «guerre mondiale contre le terrorisme» qui a servi de prétexte pour mener des guerres au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharienne.
Michel Chossudovsky
*
Jean Chrétien
Cet article est dédié au Premier ministre Jean Chrétien, que j’ai eu l’occasion de rencontrer dans le cadre d’une interview sur l’économie canadienne pour
le compte d’un programme éducatif de TV Ontario avec le soutien de l’Université d’Ottawa.
Il a reçu notre équipe dans son bureau de la Chambre des Communes, avec le sourire, l’hospitalité et un merveilleux sens de l’humour.
C’est un homme du peuple, engagé pour la paix et la justice sociale, qui défend les intérêts des Canadiens avec son cœur et son esprit.
Michel Chossudovsky, 23 janvier 2025
*
Censure
Une version antérieure, publiée pour la première fois en 2005 sous le titre «L’annexion du Canada
fait-elle partie de l’agenda militaire de Bush ?» (Is the Annexation of Canada part of Bush’s Military Agenda ?) par Michel Chossudovsky a été récompensée par le Project Censored
Award 2005 (Sonoma State University California).
Une version courte de l’article ci-dessus (2005) a été soumise au Toronto Star. Elle a été acceptée et confirmée pour publication trois fois consécutives
dans la section Opinion. Il n’a jamais été publié.