L’entêtement d’Alpha Condé à se représenter à un troisième
mandat et à se déclarer élu après une élection non-crédible en octobre 2020 a favorisé un changement brutal de régime. Les putschistes qui ont perpétré le coup d’Etat du 5 septembre 2021 se sont
engouffrés dans la brèche ouverte par le président guinéen. Ce postulat de départ posé, il n’est pas illégitime de s’interroger sur les véritables raisons de ce coup de force et sur le rôle de
certains Etats. Qui pourrait avoir eu quelques intérêts à agir dans un pays où les ressources minières sont éminemment stratégiques et détenues majoritairement par la Russie et la Chine qui s’est
taillé la part du lion au cours des deux mandats d’Alpha Condé ?
Colonel Doumbouya devant l'ambassade des Etats-Unis à Conakry en 2018
Une opération commando très professionnelle…
Le magazine Jeune Afrique a détaillé par le menu les événements du 5 septembre. Le Groupement des Forces spéciales guinéennes, avec à leur tête le colonel Mamadi
Doumbouya, aurait arrêté Alpha Condé au saut du lit. Ce groupe serait intervenu vers 8 heures du matin et se serait affronté avec la garde présidentielle, faisant une vingtaine de morts dans les
rangs des soldats loyalistes. Hormis les militaires décédés, tout le reste du récit de Jeune Afrique est une fable. Un témoignage très précis d’un membre de la garde présidentielle, présent au
palais cette nuit-là, relate une histoire fort différente (1). Selon lui, les forces spéciales se sont infiltrées à l’intérieur de Sekoutouraya par les étages supérieurs entre 2h et 4 h du
matin. Personne ne les a vu arriver, aucune présence, aucun mouvement n’a été détecté sur les écrans de surveillance et les affrontements ont eu lieu à l’extérieur du palais vers 8h. Selon un
expert en sécurité, cette version est parfaitement crédible : « C'est un coup avec infiltration préalable. Les renforts, avertis, tombent dans la nasse croyant secourir les
assiégés. Mais la place est déjà investie et tenue. Classique et efficace. »
Les Etats-Unis sur la sellette
Joli coup donc avec une question à la clé : les forces spéciales guinéennes ont-elles agi seules ? L’interrogation est d’autant plus pertinente que
ce groupe est accompagné et formé par des Français et des Israéliens. En prime, le New York Times confirme que depuis la mi-juillet, le commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom) avait
détaché une dizaine de Bérets verts auprès de Mamadi Doumbouya et de ses troupes (2).
La déclaration du consul n'a pas éteint l'incendie, obligeant l'Africom à se justifier : « Le gouvernement et l'armée américains ne sont en aucun
cas impliqués dans cette apparente prise de contrôle militaire. » Au Pentagone, le malaise est palpable et les justifications maladroites s’enchaînent, un porte-parole d’Africom, Kelly
Cahalan, a déclaré : « Dimanche, une fois que les Bérets verts ont réalisé qu'un coup d'État était en cours, ils se sont rendus directement à l'ambassade des États-Unis à
Conakry », en faisant un détour pour accompagner le convoi des putschistes ?
Le silence édifiant de Paris et Tel Aviv
L’embarras de Washington est d’autant plus grand que Mamadi Doumbouya n’est pas un inconnu de leurs services. Il a, comme beaucoup d’autres officiers des armées
nationales africaines, participé à l’exercice militaire Fintlock à Ouagadougou en 2019 (3). En 2018, il posait fièrement devant l’ambassade US à Conakry. Mais les Etats-Unis ne sont pas les
seuls à être dans une posture délicate.
Agé de 41 ans, le colonel est un ancien soldat de la légion étrangère et possède la double nationalité franco-guinéenne. Par ailleurs, son épouse est toujours
commandante dans la gendarmerie française. Ceci explique peut-être le silence observé par le Quai d’Orsay et l’Elysée. Depuis le 5 septembre, seul un communiqué condamnant du bout de la plume le
coup d’Etat a été publié. Ce service minimum détonne après les propos outragés prononcés lors du « coup dans le coup » de mai 2021 à Bamako.
Israël est resté silencieux, il n’empêche que ce pays est aussi sur la sellette. Après 49 ans de rupture des relations diplomatiques, suite à la guerre des Six
Jours (1967), Alpha Condé et Benjamin Netanyahu ont restauré les liens entre leurs deux Etats en 2016. Puis, comme ils le font dans de nombreux pays d’Afrique, les Israéliens ont obtenu la
formation et l’accompagnement des forces spéciales et des grandes oreilles de Conakry, un marché qu’ils dominent sur le continent, comme l’a montré l’affaire Pegasus. De deux choses l’une, ou du
haut de leurs deux postes d’observation, les experts israéliens n’ont rien vu venir et leur réputation en prend un sérieux coup, ou, au mieux, ils ont fermé les yeux et c’est la confiance des
chefs d’Etat envers leurs services qui est remise en question. En tout état de cause, dans le landerneau, « l’affaire guinéenne » laissera des traces.
Au silence d’Israël et au mutisme de la France se sont ajoutées les condamnations molles de la Cedeao, de l’Union africaine, des Nations Unies. Quant aux
Etats-Unis, en exhortant les autorités militaires à « continuer » de respecter leur responsabilité en matière de protection des citoyens et des biens américains en Guinée, ils
ont en quelque sorte acté le coup d’Etat (4). Si tous ont appelé à la libération immédiate d’Alpha Condé, en revanche, aucun n’a demandé le retour du président au pouvoir. Etonnant, car
contrairement à Ibrahim Boubacar Keïta lors du putsch d’août 2020, le président guinéen n’a pas démissionné. Cette manière d’agir sonne comme un aveu et montre que tous ont, dès les premières
heures, entériné le changement.
Chine, Russie, Turquie, entre agacement et inquiétudes
Les réactions ont été très différentes du côté de Pékin, Moscou ou Ankara. D’ordinaire adepte d’une diplomatie feutrée, le porte-parole des Affaires étrangères
chinoises, Wand Wenbin, n’a pas caché son agacement lors d’un point presse le 7 septembre. Si sa déclaration reste très diplomatique, elle tranche avec les habituelles réserves de Pékin :
« Nous suivons de
près la situation en Guinée. La Chine s’oppose au coup d’Etat et appelle à la libération immédiate du président Alpha Condé ». Un proche des milieux d’affaires guinéens constate sur
place que les Chinois sont très nerveux « ils risquent gros, les plus gros barrages ce sont eux, la bauxite c’est eux, le fer et l’or ce sont encore eux… » De fait, Pékin est
le principal partenaire économique de Conakry.
Conscient du danger concernant leurs activités dans le pays, le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a déclaré dans un communiqué « nous espérons que
les intérêts commerciaux de nos entrepreneurs et de nos entreprises ne seront pas affectés et seront garantis » (5). Signe de l’inquiétude, dès le mercredi 7 septembre, l’ambassadeur
russe en Guinée a rencontré Mamadi Doumbouya (6). Le groupe Rusal est très présent en Guinée où il exploite les mines de bauxite de Friguia, Dian-Dian et Kindia.
Les Présidents Erdogan et Condé étant très liés, Ankara (qui aussi de nombreux intérêts commerciaux dans le pays) n’a pas tardé à dénoncé vigoureusement le
coup « La Turquie se tient contre les tentatives de remplacer illégalement des gouvernements élus » (7)
Les marchés des matières premières se sont montrés eux aussi très nerveux. En une semaine, le cours de la bauxite s’est envolé et a pris près de 30%, la Guinée
disposant du quart des réserves mondiales de ce minerai, dont est extrait l’aluminium (8).
« Le nouvel homme fort de la Guinée »
Que va faire celui qui a très vite, dès les premières heures du coup, hérité dans les médias du titre du « nouvel homme fort de la Guinée »,
entérinant ainsi le coup de force et sa place de futur président de la transition ? Moins de 24 h après le putsch, il a tenu à rassurer les investisseurs. « Il est demandé aux
compagnies minières de poursuivre leurs activités. (…) Le comité rassure les partenaires qu’il respectera toutes ses obligations liées aux conventions minières et rappelle son engagement à
favoriser les investissements étrangers dans notre pays » (9). Les promesses n’engagent que ceux qui les croient...
Pour rappel, peu après son arrivée au pouvoir en 2010, Alpha Condé, conseillé alors par le milliardaire Georges Soros, avait réécrit le code minier et rebattu les
cartes des concessions (10). Le bras de fer homérique entre Beny Steinmetz, sa société BSGR, et la Guinée a duré des années, avec des procédures à n’en plus finir. Selon la Lettre du
Continent du 10 septembre, malgré la médiation de l’ancien président Nicolas Sarkozy, tout n’est pas encore complètement soldé (11).
Par conséquent, fatalement, il y aura des changements. Mamadi Doumbouya et son équipe font courir la rumeur selon laquelle ils souhaitent rester cinq années au
pouvoir. Une manière de placer la barre haut afin sans doute d’obtenir une durée de trois ans, sachant que dans la riche histoire des coups d’Etat en Afrique de l’Ouest, la Cedeao n’a jamais
accordé aux putschistes un délai de plus de deux ans. C’est toutefois plus de temps qu’il n’en faut pour bouleverser la donne et nous éclairer sur ce nouvel épisode de la guerre froide 2.0.
Mais d’ores et déjà, ce coup d’Etat sonne comme un avertissement aux présidents illégitimes, aux abonnés aux mandats multiples, gardez-vous de sortir des
clous…
L’accession d’un homme à la tête d’un pays,
que ce soit par les urnes ou par la force, est toujours suivie d’une période d’exaltation. De l’euphorie d’avoir réussi un beau coup à l’hubris il n’y a qu’un pas, d’autant plus facile à franchir
que les louanges du nouveau chef sont chantées par tous les « à-plat-ventristes » et les professionnels du retournement de veste. Cependant, conquérir le pouvoir est un exercice, gouverner
en est un autre ; certains ayant brillamment réussi la première partie ont lamentablement échoué la seconde. Le colonel Mamadi Doumbouya, devenu Président de la Transition en Guinée à la suite du
coup d’Etat du 5 septembre 2021 aurait d’ores et déjà intérêt à se draper dans un manteau d’humilité, la suite ne sera pas un long fleuve tranquille…
Les nouvelles autorités guinéennes pensent jouer sur du velours. D’une part, ce pays battant sa propre monnaie, la Cedeao ne peut pas l’asphyxier financièrement en
fermant les agences de la BCEAO, comme elle l’avait fait au Mali après le coup d’Etat d’août 2020. D’autre part, l’organisation est très impopulaire de par ses prises de positions à géométrie
variable et sa défense des chefs d’Etats.
Pour autant, quel que soit son discrédit, la Cedeao garde des capacités de nuisances car ses décisions seront suivies par : l’Union européenne, les USA et tous
les bailleurs de fonds : Banque Africaine de Développement (BAD), Banque Mondiale, FMI, AFD.
En outre, la Cedeao, déjà humiliée par la recrudescence des coups d’Etats en Afrique, ne peut se permettre d’apparaître impuissante. Par conséquent, elle tentera de
peser de tout son poids. Or, tout le monde, organisation sous-régionale comme CNRD aurait intérêt à trouver un terrain d’entente. Il en va du sort des Guinéens.
Les urgences
Pour des raisons financières mais également par manque de ressources humaines, tous les projets en cours en Guinée sont dans les mains des bailleurs de
fonds.
Si certains des grands programmes opérés par les Chinois, peu sensibles aux sanctions occidentales continueront, en revanche, les Occidentaux risquent fort de geler
leurs coopérations.
Selon un expert guinéen, les caisses de l’Etat ont été fortement sollicitées pendant les deux élections organisées en 2020 (référendum et présidentielle)
contribuant à vider les caisses de l’Etat, la balance des paiements courants est déficitaire, ce qui justifie les différents accords conclus avec le FMI dans le cadre des facilitées élargies de
crédits pour faire face au défaut de paiement en devise. Pour l’année 2021 les besoins pourraient atteindre 100 millions de dollars. Des négociations étaient en cours avec la Banque Mondiale et
le FMI, si celles-ci s’arrêtent, la monnaie pourrait être dévaluée avec toutes les conséquences délétères que cela implique notamment sur le coût de la vie pour les populations.
Les routes en Guinée sont dans un état catastrophique, en 2020, il y avait
seulement 5% de voies bitumées dans tout le pays. 1000 km de routes et voiries ont été lancés l’an dernier, notamment les routes reliant Conakry au Mali (financement chinois) et à la
Sierra Léone (financement BAD) ainsi que la voirie de Conakry. Un arrêt des travaux pendant un temps trop long, notamment pendant la prochaine saison des pluies, rendrait ces routes impraticables
et pénaliserait Bamako dont une grande partie des approvisionnements dépendent du port guinéen.
Autre urgence, l’électricité, grâce aux barrages de Kaleta et Souapiti, la Guinée est en surproduction d’énergie. Cependant, il n’existe pas de réseaux d’évacuation
et le pays reste, avec le Niger, un de ceux où le pourcentage de ruraux ayant accès à l’électricité est l’un des plus faibles au monde. Trois grands projets reliant la Côte d’Ivoire et la Guinée
via le Libéria et la Sierra Leone, un autre reliant le Sénégal et la Guinée via la Gambie et la Guinée Bissau et un autre reliant la Guinée et le Mali sous financement européen et de la BAD
devaient permettre à la Guinée de vendre de l’énergie à ses voisins d’ici 2022. Ces programmes risquent d’être compromis. Néanmoins l'Etat sera tout de même dans l’obligation de
rembourser les emprunts pour la réalisation des barrages et de subventionner à hauteur de 50% la consommation de l’énergie. Autant de factures qui risquent de replonger la Guinée dans l’obscurité
après avoir goûté la lumière sous Alpha Condé.
La corruption, l’autre grand défi
Mamadi Doumbouya a demandé à la presse de dénoncer la corruption, c’est un autre grand chantier explosif auquel s’attaque le CNRD. Déjà plusieurs anciens dirigeants
de l’ancienne équipe sont dans le collimateur.
Avant sa chute, Alpha Condé avait fait réaliser un audit des finances publiques. Le résultat avait été édifiant : 2/3 des recettes étaient détournées. Ce qui
avait conduit l’ancien chef de l’Etat à informatiser le trésor ainsi que la passation des marchés publics. Cette réforme du système s’opérait encore sous l’égide de la BAD, de la Banque Mondiale
et de l’AFD et avait pour objectif affiché de doubler les recettes publiques d’ici 2022.
Il va sans dire que cette restructuration n’a pas fait que des heureux en ôtant le pain de la bouche d’un certain nombre d’apparatchik. Serait-ce la raison
pour laquelle Mamadi Doumbouya a bénéficié de la complicité de certains proches d’Alpha Condé ? Si le CNRD persiste dans cette opération mains propres et se décide à balayer une maison
gangrénée par la corruption, ses amis d’aujourd’hui pourraient bien devenir ses ennemis de demain, un coup d’Etat est si vite arrivé...
Lors de sa prise de pouvoir, Mamadi Doumbouya a cité feu le dirigeant ghanéen, Jerry Rawlings, peut-être devrait-il se rappeler aussi cette sentence de Fidel
Castro : « Sans le pouvoir, les idéaux ne peuvent être réalisés, avec le pouvoir ils survivent rarement ».
Le Golfe de Guinée, zone stratégique pour la France
Ce jeudi 4 novembre, le point presse hebdomadaire du ministère des Armées s'est concentré sur la
zone du Golfe de Guinée et l'action des forces françaises dans cette région ; avec l'intervention du vice-amiral d'escadre Olivier Lebas, préfet maritime de l'Atlantique
(PREMAR).
Près de 80 000 ressortissants français (et environ 400 000 Européens) vivent dans le Golfe de Guinée (GoG – Gulf of Guinea). Situé à l’ouest du continent africain, cet espace maritime est crucial pour nos approvisionnements stratégiques
: 12% du pétrole importé en France (10 à 12% pour l’Union européenne) transite par cette zone.
Au plan militaire, la France y est présente avec deux entités qui sont des interfaces logistiques essentielles pour nos
opérations au Sahel :
Les Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) regroupent près de 950 militaires. Créées le 1er janvier 2015, elles constituent l’une
des deux bases opérationnelles avancées en Afrique. Elles ont un statut de force de présence et assurent, à ce titre, un relais opérationnel sur une
zone d’intérêt stratégique ;
Les Eléments français au Sénégal (EFS) rassemblent environ 400 personnes, militaires et civils. « Pôle opérationnel de
coopération » à vocation régionale, les EFS ont pour principales missions d’assurer la défense et la sécurité des ressortissants français, d’appuyer les
déploiements opérationnels dans la région et de contribuer à la coopération militaire régionale. Les EFS disposent par ailleurs de la capacité
d’accueillir, de soutenir voire de commander une force interarmées projetée.
Le GoG fait l'objet de diverses menaces. La piraterie en constitue la principale avec pas moins de 114 actes de piraterie ou
brigandage et 142 kidnappings. Au nord des pays côtiers, le danger terroriste est également très sérieux. Depuis 2020, il s’est traduit par de multiples
attaques dans la région de Kafolo en Côte d’Ivoire. Cette zone est enfin menacée par des facteurs de risques tels que la pêche illicite, la raréfaction de la
ressource halieutique, l’augmentation des trafics illicites (drogues et armes) et l’instabilité politique endémique. Depuis 1990, la Marine nationale (MN) assure une présence quasi permanente dans le GoG au travers de l'opération Corymbe. Mais l’action militaire de la France se déploie sur de nombreux autres registres.
Avec ses partenaires africains, la France soutient l’architecture de sécurité maritime de Yaoundé et son opérationnalisation
à travers les exercices multinationaux African NEMO (trois à quatre exercices navals régionaux par an
organisés par la MN au profit des Etats riverains) et Grand African NEMO (exercice annuel de plus grande
envergure, son édition 2021 est actuellement en cours et s'achèvera le 8 novembre au large du Congo). Depuis 2015, la France organise également un symposium annuel des chefs d’état-major des marines du GoG (il se tiendra les 8
et 9 novembre au Congo cette année) afin de permettre aux marines régionales de partager leurs retours d’expérience et bonnes pratiques. La France soutient
enfin les écoles de différents Etats riverains comme l’Institut de sécurité maritime interrégional à Abidjan (Côte d’Ivoire), l’École nationale à vocation
régionale de Tica (Guinée équatoriale). Avec la République de Côte d’Ivoire, la France a même créé l’Académie Internationale de lutte contre le terrorisme
(AILCT). Inaugurée le 10 juin 2021, l’AILCT a pour but de contribuer au développement des capacités de lutte antiterroriste de tous les acteurs ;
Conjointement avec le UKMTO (United Kingdom Maritime Trade
Operations) britannique, le MICA Center français (Maritime Information Cooperation & Awareness
Center, centre français d'analyse et d'évaluation de la situation sécuritaire maritime) met en œuvre depuis 2016 un mécanisme de reporting et d’alertes, le MDAT-GoG, au profit des navires marchands qui le désirent ;
Avec ses partenaires de l’Union européenne (UE), la France participe au processus des « Présences maritimes coordonnées ». Ce mécanisme permet de coordonner les moyens navals et les actions de coopération
des Etats-membres de l’UE dans le Golfe de Guinée. Elle est également membre d’un groupe de travail lancé en 2020 par le Danemark dans le cadre de
l’Initiative européenne d’intervention (IEI). Ce groupe a pour vocation de faciliter la coordination opérationnelle entre les pays européens impliqués dans
la région en dehors du cadre de la Politique de défense et de sécurité commune (PSDC) ;
Enfin, la France contribue aux travaux de la communauté internationale au sein du G7++ Friends of the Gulf of Guinea (G7++FoGG). Ce forum international assure la coordination des initiatives internationales
dans la région du golfe de Guinée. Composé d’une vingtaine de membres, dont l’UE, auxquels s’ajoutent les 19 Etats riverains, il est co-présidé chaque
année par un membre du G7 et un pays du GoG. La France a pris en charge la co-présidence du G7++FoGG en 2019 aux côtés du Ghana. Elle a initié une
feuille de route commune avec les deux présidences suivantes, assurées en 2020 par les Etats-Unis et le Gabon et en 2021 par le Royaume-Uni et le
Sénégal.