À première vue, l’idée
que SARS-CoV-2, le virus qui provoque la Covid19, se serait échappé d’un laboratoire chinois apparaît comme robuste.
Après tout, la première
apparition du virus s’est produite aux abords de l’Institut de Virologie de Wuhan (IVW), un laboratoire de premier plan qui se trouvait précisément mener des recherches sur des virus de ce
type.
Et outre ce point, il
apparaît désormais clairement que le virus n’était pas d’origine naturelle.
Les autorités chinoises
ont confirmé n’avoir trouvé aucun réservoir d’animaux — par lesquels une contagion naturelle serait forcément passée — ni sur
le marché de produits frais de Huanan, à Wuhan, ni ailleurs, et ce n’est pas faute d’avoir déployé de
grands moyens pour en trouver.
Le virus était également déjà
bien adapté à l’humain, dès les premiers cas enregistrés, sans le moindre signe de
diversité génétique que l’on aurait dû détecter sur ces cas si une adaptation naturelle à l’hôte s’était produite.
En outre, le virus présente un niveau de contagion inhabituellement élevé, ce qui découle du fait qu’entre
autres choses, il dispose d’un site de clivage de
la protéine furine. On n’avait jamais observé cette caractéristique sur les autres virus de la famille SARS jusqu’ici, mais il se trouve que les scientifiques travaillant en
laboratoire ajoutent
souvent ce trait à leurs souches pour en augmenter le caractère infectieux.
Il s’agit donc clairement d’un virus fabriqué en laboratoire, et il a fait son apparition dans une ville où se trouve implanté un laboratoire de premier ordre
travaillant sur des virus de ce type. La conclusion semble évidente : le virus aura fuité du laboratoire, comme cela arrive de temps à autre.
Cette théorie présente cependant un défaut de taille : aucun élément concret ne vient l’étayer. Plus de trois années après l’apparition du virus, on ne dispose
d’aucune preuve solide établissant que le virus se serait échappé de l’IVW.
On n’a ainsi pas de preuve que l’IVW disposait d’échantillons du virus SARS-CoV-2, ni qu’il aurait mené des expérimentations pouvant amener à sa création.
Le virus le plus proche du SARS-CoV-2 est (ou était à l’époque) le RaTG13. On sait que l’IVW disposait de ce virus là, car l’institut en a lui-même fait
mention dans
son premier article en date du 23 janvier 2020, qui énonce que l’institut dispose d’un échantillon de ce virus, et réalise une comparaison entre les génomes des deux virus.
Chose importante, dans aucun article publié, on ne trouve l’information selon laquelle l’IVW aurait manipulé le RaTG13. Et personne, pas même au sein de la
communauté des renseignements étasuniens, n’a affirmé disposer de preuves que des chercheurs auraient manipulé ce virus dans ce laboratoire.
En 2015, un article était
paru, qui impliquait les chercheurs de l’IVW, et qui détaillait l’addition d’un site de clivage de la protéine furine à un virus de type SARS. Cependant, cette manipulation avait été réalisée
aux États-Unis, et le virus (SL-SHC014-MA15)
était très différent du SARS-CoV-2 — 5000 nucléotides divergeaient, soit 15% environ.
On ne dispose donc d’aucune preuve directe selon laquelle l’IVW travaillait sur SARS-CoV-2, ou sur un virus précurseur de celui-ci. Quelles sont donc les fondations
sur lesquelles les partisans de la thèse d’une fuite depuis un laboratoire établissent leur théorie ? Ils s’appuient en grande partie sur le comportement supposément significatif du Dr. Shi
Zhengli, un chercheur disposant d’un poste élevé au sein de l’IVW.
Par exemple, Matt Ridley et Alina Chan dénoncent comme
très suspect le fait que Shi n’ait pas, début 2020, énoncé le lien entre RaTG13 et une grave pneumonie qui avait affecté dix mineurs de la mine de Mojiang en 2013. Mais il est possible
que cela ait constitué une simple négligence. Après tout, Shi et son équipe n’avaient pas traîné pour publié le génome du RaTG13 ainsi que celui de SARS-CoV-2, et avaient attiré l’attention sur
leurs ressemblances, dès
le 23 janvier 2020. Au vu des contraintes posées par un État chinois dont on connaît la rigueur en terme de maintien des secrets, aucun
signe ne permet d’affirmer qu’ils auraient essayé de dissimuler quoi que ce soit au sujet de RaTG13 ou de SARS-CoV-2.
On
affirme également que Shi, en découvrant l’apparition du virus, aurait eu pour première réaction, le 30 décembre 2019, « de modifier les bases de données informatiques de l’IVW sur
les nouveaux coronavirus utilisés par les virologistes au niveau mondial, afin de compliquer la remontée d’information au sujet des coronavirus dont elle dispose dans son
établissement. » Cela semble faire référence à la
modification de « mots
clés » dans la base de données de l’IVW le 30 décembre, ou précédemment. Les raisons de ces modifications restent obscures, mais il faut noter que la base de donnée était à
cette période déjà inaccessible au public depuis des mois. Quelle que soit l’explication à ces modifications, le fait est que peu après, Shi a fait paraître un article établissant la proximité
entre SARS-CoV-2 et un virus détenu dans son laboratoire, si bien qu’ici encore, elle ne semble pas avoir essayé de dissimuler quoi que ce fût.
L’IVW avait déconnecté sa base de données virologique du réseau le 12 septembre 2019. Les Chinois ont ensuite affirmé que cette action avait fait suite à
des tentatives
de piratage — qui, si elles sont avérées, soulèvent la question de qui s’employait à pirater ces données, et à quelles fins. Dans le rapport de 2022 sur les origines du Covid
produit par
le Sénat des États-Unis, les États-Unis affirment que le débranchement de la base de données était lié à quelque inspection politique — qui serait elle-même reliée à une tentative de
piratage. Quoi qu’il en soit, cela s’est produit plusieurs mois avant la pandémie, et il n’existe aucune preuve que les Chinois aurait agi ainsi parce qu’ils savaient qu’un virus s’était échappé,
ou auraient disposé d’une information s’en approchant.
De fait, aucune preuve n’indique que les Chinois aient eu la moindre connaissance de l’épidémie avant le mois de décembre 2019. Les renseignements
étasuniens ont
affirmé ne pas disposer de preuve que les Chinois en avaient connaissance auparavant, et la manière dont les Chinois ont agi converge avec cette idée.
Car si les autorités chinoises avaient eu connaissance d’une fuite d’un virus fabriqué et hautement infectieux hors de leur laboratoire, pourquoi auraient-ils passé
des semaines, au mois de janvier, à ne pas adopter de contre-mesures, tout en enquêtant sur le degré de propagation du virus entre humains ?
Et pourquoi Shi Zhengli, si elle savait avoir créé le virus dans son laboratoire en partant de RaTG13, aurait-elle publié le génome du virus ainsi que celui du
RaTG13, et indiqué ne disposer d’aucune preuve de recombinaison dans SARS-CoV-2 (c’est-à-dire, aucune indication du fait qu’il avait été produit naturellement par une mutation entre RaTG13 et un
autre virus hébergés par un hôte commun) ?
On a affirmé que l’IVW a été fermé deux semaines durant le mois d’octobre, et que cela aurait été l’occasion de la fuite. Cependant, cette affirmation n’est fondée
que sur
une analyse privée, non publiée, d’utilisations de téléphones mobiles, qui n’a jamais été confirmée. Le rapport du Sénat sur les origines de la Covid-19 n’en fait aucune mention.
Le
rapport du Sénat a établi une liste de ce qu’il considère comme des preuves de problèmes de sûreté au sein de l’IVW. Mais les détails sont vagues et le rapport établit clairement que
toutes les informations qu’il contient relevaient déjà du domaine public.
Chose importante, un chercheur occidental, le Dr. Danielle Anderson, a affirmé avoir travaillé au sein de l’IVW durant
la période en question, jusqu’au mois de novembre 2019, et n’avoir été témoin d’aucun problème majeur, ni d’aucune intervention d’importance impliquant la sûreté du laboratoire, ou une
possible fuite d’un virus.
On peut donc résumer comme suit le problème que présente la théorie de la fuite du virus hors du laboratoire : il n’existe aucune preuve que l’IVW travaillait sur
SARS-CoV-2 ou sur un précurseur à ce virus, et il est clair que l’attitude des Chinois en décembre 2019 et janvier 2020 n’a pas du tout été celle qu’ils auraient adoptée s’ils avaient déjà eu
connaissance du fait qu’un virus fabriqué et très contagieux s’était échappé de leur laboratoire. Dénoncer comme suspecte l’attitude du Dr. Shi Zhengli au cours des premières semaines produit un
retour de flamme, car il est clair qu’elle a rapidement publié le
génome du virus, ainsi que celui de RaTG13, et a clairement indiqué les similarités entre les deux virus, et souligné le fait qu’il est peu probable que le nouveau virus ait pu émerger
naturellement d’une mutation du virus déjà connu.
Je ne peux pas affirmer avec certitude que la théorie est fausse. Peut-être que les chercheurs de l’IVW menaient vraiment ces expériences, et que pour une raison ou
une autre ils n’en auront fait mention nulle part. Et peut-être que l’on peut trouver des raisons plausibles pour lesquelles ils auraient fait semblant de ne pas savoir que le virus se répandait
à l’extérieur après une fuite, ainsi que des raisons qui auraient fait qu’ils aient décidé de jouer la transparence sur la relation de proximité entre le virus et la souche dont ils disposaient,
et sur la preuve que le premier ne constituait pas une mutation naturelle du second.
Mais je ne crois à rien de tout cela.
Alors, d’où provenait ce virus fabriqué, et pourquoi a-t-il fait sa première apparition à Wuhan ?
Comme je l’ai écrit par
le passé, un indice majeur peut résider dans le fait que de nombreuses sources de renseignements étasuniennes ont
affirmé avoir suivi le déclenchement de l’épidémie en Chine dès
le mois de novembre 2019, et ce en dépit du fait que la Chine n’avait pas conscience de ce déclenchement à cette période (les renseignements étasuniens l’ont affirmé eux-mêmes),
et en dépit du fait qu’aucun
signal détectable de ce déclenchement n’existait.
Cela ajoute encore des éléments discréditant la théorie d’une fuite du virus hors de l’IVW, et plaide pour l’hypothèse selon laquelle les Chinois n’avaient rien à
voir avec le virus fabriqué. Il devient de plus en plus difficile de ne pas conclure que les responsables du virus étaient les mêmes que ceux qui
en connaissaient déjà l’existence.
Will
Jones
Traduit par José Martí, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
« La question de l'origine du SARS-CoV-2 se pose sérieusement »
...par Yaroslav Pigenet (pour le journal du CNRS) le 28/10/2020.
Près d'un an après que l'on a identifié le coronavirus SARS-CoV-2, les chercheurs n'ont toujours pas déterminé comment il a pu se transmettre à l'espèce humaine. Le
virologue Étienne Decroly fait le point sur les différentes hypothèses, dont celle de l’échappement accidentel d’un laboratoire.
Tandis qu’on assiste à une course de vitesse pour la mise au point de vaccins ou
de traitements, pourquoi est-il si important de connaître la généalogie du virus qui provoque la pandémie de Covid-19 ? Étienne Decroly1 : SARS-CoV-2, qui a rapidement été identifié comme le virus à l’origine de la Covid-19 est, après le SARS-CoV en 2002 et
le MERS-CoV en 2012, le troisième coronavirus humain responsable d’un syndrome respiratoire sévère à avoir émergé au cours des vingt dernières années. On connaît désormais bien cette
famille de virus qui circulent principalement chez les chauves-souris, et dont le transfert
zoonotique provoque épisodiquement des épidémies chez l’humain. Il est donc crucial de comprendre comment ce virus a passé la barrière d'espèce et est devenu hautement
transmissible d’homme à homme. L’étude des mécanismes d’évolution et des processus moléculaires impliqués dans l’émergence de ce virus pandémique est essentielle afin de mieux nous prémunir
des émergences potentielles de ces virus, et pour élaborer des stratégies thérapeutiques et vaccinales.
Dès les premières semaines de la pandémie, alors qu’on ne savait encore pas
grand-chose du virus, sa probable origine animale a très vite été pointée. Pourquoi a-t-on d’emblée privilégié cette piste, et a-t-elle été confirmée depuis ? É. D. L’origine zoonotique des coronavirus, qui infectent près de 500 espèces de
chauves-souris, était déjà bien documentée à partir des émergences précédentes. Dans la nature, des populations de chauves-souris partagent les mêmes grottes, et différentes souches virales
peuvent alors infecter simultanément le même animal, ce qui favorise les recombinaisons génétiques entre virus et leur évolution. Certaines souches sont parfois aptes à franchir la barrière
d’espèce.
Groupe de chauves-souris dans une grotte de Birmanie. Près de 500 espèces de chauves-souris sont infectées par les coronavirus.
En comparant les séquences génomiques d’échantillons viraux de différents malades infectés par SARS-CoV-2, on a observé un taux d’identité de 99,98 %, ce
qui montrait que cette souche virale avait émergé très récemment chez l’humain. On a par ailleurs rapidement découvert que ce génome était à 96 % identique à celui d’un virus de
chauve-souris (RaTG13) collecté en 2013 à partir de fèces de l’animal et dont les séquences ne sont connues que depuis le mois de mars 2020. Nous avons par ailleurs remarqué qu’une
séquence de ce génome était totalement identique à un fragment de 370 nucléotides séquencé dès 2016 à partir d’échantillons collectés en 2013 dans une mine de la province du
Yunnan, où trois mineurs avaient succombé à une pneumonie sévère.
SARS-CoV-2 ne descend pas de souches humaines connues et n’a acquis que récemment la
capacité de sortir de son réservoir animal naturel.
En outre, en analysant les séquences des autres coronavirus humains connus, on ne relève que
79 % d’identité génétique entre SARS-CoV-1 et SARS-CoV-2, et seulement 50 % en ce qui concerne MERS-CoV. Pour faire bref, le SARS-CoV-2 est génétiquement plus proche de
souches virales qui ne se transmettaient jusqu’alors qu’entre chauves-souris. Il ne descend pas de souches humaines connues et n’a acquis que récemment la capacité de sortir de son
réservoir animal naturel qui est probablement la chauve-souris.
S’il est établi que la Covid-19 nous vient de la chauve-souris, pourquoi son
origine reste-elle l’objet de controverses ? É. D. Aucune épidémie liée à la
transmission directe de la chauve-souris à l’homme n’ayant été démontrée à ce jour, on pense que la transmission à l’humain doit plutôt s’effectuer via une espèce hôte intermédiaire dans laquelle les virus
peuvent évoluer puis être sélectionnés vers des formes susceptibles d’infecter des cellules humaines. Afin d’identifier cette espèce intermédiaire, on examine habituellement les relations
phylogénétiques entre le nouveau virus et ceux provenant d’espèces animales vivant près de la région d'émergence ; c’est cette méthode qui a permis d’établir que la civette a été
probablement l’hôte intermédiaire du SARS-CoV au début des années 2000, et le dromadaire celui du MERS-CoV dix ans plus tard. La découverte dans le génome de coronavirus infectant des
pangolins d’une courte séquence génétique codant pour le domaine de reconnaissance du récepteur ACE-2, apparenté à celle qui permet à SARS-CoV-2 de pénétrer les cellules humaines, a un temps
fait penser qu’on tenait un possible hôte intermédiaire, mais le restant de son génome est trop distant du SARS-CoV-2 pour être un ancêtre direct.
Une civette vendue sur le marché de Wuhan en 2003. Cette espèce a probablement été l’hôte intermédiaire du SARS-CoV émergé au début des années
2000.
SARS-CoV-2 aurait ainsi pu résulter de recombinaisons multiples entre différents CoV circulant chez le pangolin et la chauve-souris, ce qui aurait conduit à une
adaptation ayant rendu possible la transmission du virus à l’humain. La pandémie de Covid-19 proviendrait secondairement du contact avec l'hôte intermédiaire, éventuellement vendu sur le
marché de Wuhan. Cette hypothèse pose cependant de nombreux problèmes. Tout d’abord à cause de la géographie : les échantillons viraux de chauves-souris ont été recueillis dans le
Yunnan, à près de 1 500 km du Wuhan où a éclaté la pandémie. Ensuite pour une raison écologique : chauves-souris et pangolins évoluent dans des écosystèmes différents et on se
demande à quelle occasion leurs virus auraient pu se recombiner. Et surtout, on note que le taux d’identité entre les séquences de SARS-CoV-2 et celles issues du pangolin n’atteint que
90,3 %, ce qui est bien inférieur aux taux habituellement observés entre les souches infectant l’humain et celles infectant l’hôte intermédiaire. Par exemple, le génome du SARS-CoV et
celui de la souche de civette dont il descendait partagent 99 % d’identité.
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette séquence de reconnaissance du récepteur
cellulaire et le mécanisme d’entrée du virus dans les cellules ? É. D. Il faut pour cela revenir aux caractéristiques biologiques des coronavirus. Leur génome
contient un gène S codant pour la protéine Spike, qui entre dans la composition de l’enveloppe du virus et donne aux coronavirus leur forme typique de couronne. La protéine Spike joue un
rôle fondamental dans la capacité d’infection du virus car elle contient un domaine, appelé RBD, qui a pour caractéristique de se lier spécifiquement à certains récepteurs (ACE2) situés
à la surface des cellules infectables : c’est l’établissement de cette liaison qui favorise ensuite la pénétration du virus dans la cellule. L’affinité du domaine RBD pour les
récepteurs ACE2 d’une espèce donnée est un facteur déterminant de la capacité d’infection du virus de cette espèce. Chez l’humain, ce récepteur est largement exprimé et on le retrouve
par exemple à la surface des cellules pulmonaires ou intestinales.
Visualisation d'un virion SARS-CoV-2 en train d'infecter une cellule en se liant à son récepteur ACE2 (en jaune)
A. Dommer, L. Casalino, Z.Gaieb, E. P. Barros, R. Amaro/ Amaro Lab - UC San Diego
C’est en analysant les bases de données de coronavirus qu’il a été possible d’identifier que la séquence génétique codant pour le domaine RBD
du SARS-CoV-2 était très proche de celle du coronavirus infectant le pangolin. Cette observation suggère que la protéine Spike du CoV infectant le pangolin a une bonne affinité pour le
récepteur ACE2 humain, ce qui aurait pu permettre au virus de pangolin d’infecter plus efficacement les cellules humaines que le virus de chauves-souris. Toutefois, pour les raisons déjà
évoquées, une majorité de chercheurs estiment désormais que le pangolin n’a probablement pas joué de rôle dans l’émergence de SARS-CoV2. L’hypothèse actuellement privilégiée est qu’il
s’agit plutôt d’une évolution convergente et indépendante du domaine RBD dans les deux lignées virales.
Y a-t-il des indices pointant vers d’autres candidats au rôle d’hôte
intermédiaire ? É. D. Dans les zoonoses, les hôtes intermédiaires se retrouvent généralement parmi les animaux
d’élevage ou sauvages en contact avec les populations. Or, en dépit des recherches de virus dans les espèces animales vendues sur le marché de Wuhan, aucun virus intermédiaire
entre RaTG13 et le SARS-CoV-2 n’a pu être identifié à ce jour. Tant que ce virus intermédiaire n’aura pas été identifié et son génome séquencé, la question de l’origine de
SARS-CoV-2 restera non résolue. Car en l’absence d'éléments probants concernant le dernier intermédiaire animal avant la contamination humaine, certains auteurs suggèrent que ce virus
pourrait avoir franchi la barrière d’espèce à la suite d'un accident de laboratoire ou être d’origine synthétique.
Pangolin à longue queue (Manis tetradactyla) roulé en boule dans les mains d'un braconnier.
Vous pensez que le SARS-CoV-2 est sorti d’un laboratoire ? É. D. On ne peut éliminer cette hypothèse, dans la mesure où le SARS-CoV qui a émergé
en 2003 est sorti au moins quatre fois de laboratoires lors d’expérimentations. Par ailleurs, il faut savoir que les coronavirus étaient largement étudiés dans les laboratoires proches
de la zone d’émergence du SARS-CoV-2 qui désiraient entre autres comprendre les mécanismes de franchissement de la barrière d’espèce. Toutefois, pour l’instant, les analyses fondées sur la
phylogénie des génomes complets de virus ne permettent pas de conclure définitivement quant à l’origine évolutive du SARS-CoV-2.
On dispose de trois grands types de scénarii pour expliquer comment SARS-CoV-2 a acquis son potentiel épidémique. Premièrement, il s'agit d'une zoonose. La
Covid-19 est due au franchissement récent de la barrière d’espèce par le coronavirus. Dans ce cas, on doit retrouver un virus plus proche que RaTG13 dans une espèce domestique ou
d’élevage. Pour rappel, ce n’est toujours pas le cas. Deuxième scénario, il pourrait également s’agir d’un coronavirus différent de SARS-CoV ou de MERS-CoV, qui se serait adapté à l’humain il y a
déjà plusieurs années, qui aurait circulé jusqu’ici à bas bruit, et qu’une mutation récente aurait rendu plus transmissible d’homme à homme. Pour étayer ce cas de figure, il faudrait pouvoir
analyser les échantillons viraux de personnes décédées de pneumonies atypiques dans la zone d’émergence avant le début de la pandémie. Enfin, il reste la possibilité que SARS-CoV-2 descende d’un virus de chauves-souris isolé par les scientifiques lors des collectes de virus et qui se
serait adapté à d’autres espèces au cours d’études sur des modèles animaux en laboratoire ; laboratoire dont il se serait ensuite échappé accidentellement.
Cette dernière hypothèse ne risque-t-elle pas de conforter les discours
complotistes sur la pandémie de Covid-19 ? É. D. Étudier l’origine de SARS-CoV-2 est une démarche scientifique qui ne peut être assimilée
à une thèse complotiste. De plus, j’insiste sur le fait que, tant qu’on n’aura pas trouvé l’hôte intermédiaire, cette hypothèse d’un échappement accidentel ne peut être écartée par la
communauté scientifique.
À ce jour, les études scientifiques n’ont apporté aucun élément définitif qui démontrerait cette hypothèse ; il n’en demeure pas moins que des
analyses plus approfondies sont nécessaires pour trancher. La question de l’origine naturelle ou synthétique du SARS-CoV-2 ne doit pas dépendre d’un agenda politique ou de logiques de
communication. Elle mérite d’être examinée à la lumière des données scientifiques à notre
disposition.
L’étude des mécanismes d’évolution impliqués dans l’émergence de ce virus est essentielle pour élaborer des stratégies thérapeutiques et vaccinales.
Nos hypothèses doivent également tenir compte de ce qu’il est actuellement possible de réaliser dans les laboratoires de virologie ; et du fait que dans
certains laboratoires, la manipulation du génome de virus potentiellement pathogènes est une pratique courante, notamment pour étudier les mécanismes de franchissement de la barrière
d’espèces.
Justement, de nombreux sites complotistes se réfèrent aux affirmations de Luc
Montagnier qui explique que SARS-CoV-2 serait une chimère virale créée dans un laboratoire chinois entre un coronavirus et le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Cette théorie est-elle
sérieuse ? E. D. Elle n’est en tout cas plus considérée comme
telle par les spécialistes, qui en ont réfuté les principales conclusions. Néanmoins, elle part d’une observation tout à fait sérieuse et importante pour la compréhension du mécanisme
d’infection de SARS-CoV-2 : Il a été découvert que le gène codant la protéine Spike contient quatre insertions de courtes séquences que l’on ne retrouve pas chez les CoV humains les plus
proches génétiquement. Ces insertions confèrent probablement des propriétés remarquables à la protéine Spike de SARS-CoV-2. Des études structurales indiquent que les trois premières
insertions sont localisées sur des domaines exposés de la protéine S et jouent donc probablement un rôle dans l’échappement du virus au système immunitaire de l’hôte.
La quatrième insertion est plus récente et fait apparaître un site sensible aux furines, des enzymes protéases produites par les cellules de l’hôte. Il est
aujourd’hui clairement démontré que le clivage de Spike par les furines induit un changement de conformation favorisant la reconnaissance du récepteur cellulaire ACE2. S’interrogeant sur
l’origine de ces insertions, des chercheurs ont affirmé dans une prépublication qu’au niveau de ces séquences, la protéine Spike de SARS-CoV-2 présenterait des similarités troublantes avec
des séquences de fragments du virus VIH-1. Très critiqué pour ses faiblesses méthodologiques et ses erreurs d’interprétation, l’article a été retiré du site bioRxiv.
Visualisations de la protéine Spike (S) du SARS-CoV-2 recouverte de glycoprotéines (à droite) ou "nue" (à gauche).
Cette hypothèse serait donc restée anecdotique si, en avril 2020, Luc Montagnier, prix Nobel de médecine pour ses travaux sur le VIH, ne l’avait
relancée en proclamant que ces insertions ne résulteraient pas d’une recombinaison naturelle ou d’un accident, mais d’un vrai travail de génétique, effectué intentionnellement,
vraisemblablement dans le cadre de recherches visant à développer des vaccins contre le VIH. Ces affirmations ont une nouvelle fois été réfutées par des analyses biostatistiques qui ont
montré que les séquences similaires entre VIH et SARS-CoV-2 étaient trop courtes (10 à 20 nucléotides sur un génome qui en compte 30 000) et que cette ressemblance était
vraisemblablement fortuite.
Cependant, devant la difficulté à comprendre l’origine de ce virus, nous avons conduit des analyses phylogénétiques en collaboration avec des bio-informaticiens
et des phylogénéticiens. Leurs résultats montrent que trois des quatre insertions que l’on observe chez le SARS-CoV-2 se retrouvent chacune dans des souches plus anciennes de
coronavirus. Notre étude indique de façon certaine que ces séquences sont apparues indépendamment, à différents moments de l’histoire évolutive du virus. Ces données invalident l’hypothèse
d’une insertion récente et intentionnelle de ces quatre séquences par un laboratoire.
Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, lors d'une conférence de presse en 2017, à Paris. Les spécialistes ont réfuté la théorie qu'il a
formulée au printemps dernier sur l'origine du virus.
Reste la 4e insertion qui fait apparaître un site de
protéolyse furine chez le SARS-CoV-2 absente dans le reste de la famille des SARS-CoV. On ne peut donc pas exclure que cette insertion résulte d’expériences visant à permettre à un virus
animal de passer la barrière d’espèce vers l’humain dans la mesure où il est bien connu que ce type d’insertion joue un rôle clé dans la propagation de nombreux virus dans l’espèce
humaine.
Comment sortir de cette incertitude ? É. D. Le génome de SARS-CoV-2 est un puzzle combinatoire et les mécanismes de recombinaison des
virus animaux ayant permis une telle émergence demeurent énigmatiques. Pour comprendre sa genèse, il est donc nécessaire d’intensifier la collecte d’échantillons chez des espèces sauvages ou
domestiques. L’éventuelle découverte de virus animaux présentant une très forte similarité avec SARS-CoV-2 fournirait un élément décisif pour valider son origine naturelle. Par ailleurs, des
analyses bio-informatiques plus poussées pourraient permettre de révéler des traces éventuelles de manipulation génétique, ce qui plaiderait à l’inverse pour une origine expérimentale.
Représentation schématique d'une partie du génome du SARS-CoV-2
Tammy C. T. Lan et al., bioRxiv; S. Rouskin/Boston University
Quoi qu’il en soit, que ce virus soit ou non d’origine naturelle, le fait même que la question puisse désormais être sérieusement posée nous contraint à une
réflexion critique sur les outils et les méthodes de reconstruction de virus actuellement à l’œuvre dans les laboratoires de recherche, et sur leur usage potentiel dans des expériences de
« gain de fonction ».
Mais ces outils ne sont-ils pas justement les seuls capables de nous permettre de
comprendre et combattre les virus et les épidémies qu’ils entraînent ? É. D. Certes, mais il faut bien comprendre qu’en quelques années, les paradigmes de la
recherche sur les virus ont radicalement changé. Aujourd’hui, obtenir ou faire synthétiser une séquence génétique est à la portée de n’importe quel laboratoire : on peut en moins d’un
mois construire de toutes pièces un virus fonctionnel à partir des séquences disponibles dans les bases de données. De plus, des outils de manipulation du génome rapides, bon marché et
faciles à utiliser ont été développés. Ces outils permettent de faire des avancées spectaculaires, mais ils démultiplient aussi les risques et la gravité potentielle d’un éventuel accident,
notamment lors d’expériences de « gain de fonction » sur des virus à potentiel pandémique.
Même s’il s’avère que la pandémie de Covid-19 est finalement le résultat d’une zoonose « classique », plusieurs incidents ayant conduit à des sorties
accidentelles de virus depuis des laboratoires ont été documentés ces dernières années. Un des cas les plus connus concerne le virus Marburg, issu d’une contamination par des singes sauvages.
La pandémie grippale de 1977 en est un autre exemple. Des études génétiques récentes suggèrent qu’elle aurait résulté de la sortie de laboratoire d’une souche virale collectée dans les
années 1950. Et plus récemment, plusieurs sorties accidentelles de SARS-CoV étudiés dans des laboratoires ont été rapportées dans la littérature, même si elles n’ont heureusement donné
lieu à aucune épidémie importante.
Salle du laboratoire de recherche biologique P4 de Wuhan.
Les normes internationales imposent que la recherche, l’isolement et la culture de virus à potentiel pandémique, incluant les virus respiratoires, soient
réalisés dans des conditions expérimentales sécurisées, avec une traçabilité irréprochable pour éviter toute transmission zoonotique. Toutefois, des accidents peuvent toujours se produire et
il est important de se questionner sur la dangerosité potentielle des expérimentations notamment quand elles visent un gain de fonction ou d’infectiosité.
Prônez-vous un moratoire ou une interdiction de ces
recherches ? É. D. Je ne prône pas une interdiction pure et simple ; il ne s’agit pas de stériliser la
recherche, mais de questionner plus strictement le rapport bénéfice/risque. Une conférence devrait peut-être être organisée pour évaluer la nécessité d’un moratoire ou d’une réglementation
internationale plus adapté ?
Tant qu’on n’aura pas trouvé l’hôte intermédiaire, l'hypothèse d’un échappement accidentel ne pourra être écartée par la communauté scientifique.
Au vu des risques infectieux que les techniques d’étude des virus nous font aujourd’hui
courir, la société civile et la communauté scientifique doivent au plus vite s’interroger sur la pratique d’expériences de gain de fonction et d'adaptation artificielle de souches
virales dans des hôtes animaux intermédiaires. En 2015, conscientes de ce problème, les agences fédérales américaines avaient gelé le financement de toute nouvelle
étude impliquant ce type d’expériences. Ce moratoire a pris fin en 2017. Ces pratiques à haut risque devraient, à mon sens, être repensées et encadrées au niveau international
par des comités d’éthiques.
Enfin, les chercheurs de ces domaines doivent également mieux prendre en compte leur propre responsabilité dès lors qu’ils ont conscience des dangers éventuels
que peuvent générer leurs travaux. Des stratégies expérimentales alternatives existent souvent pour atteindre les objectifs tout en limitant fortement les risques expérimentaux.
N’est-ce pas déjà le cas ? É. D. En théorie, oui. Dans la réalité, on est souvent loin du compte, notamment car nous, les
scientifiques, sommes insuffisamment formés sur ces questions. Et parce que le climat de compétition qui baigne le monde de la recherche engendre de l’expérimentation rapide et tous azimuts,
sans réflexion approfondie sur ces questions d’éthique ou la dangerosité potentielle de leurs travaux.
Dans mes cours consacrés à l’ingénierie virale, j’ai l’habitude de présenter à des étudiants de Master cet exercice théorique : je leur demande d’imaginer
un procédé procurant au virus VIH la capacité d’infecter n’importe quelle cellule de l’organisme (pas seulement les lymphocytes). Ces étudiants sont brillants, et la plupart sont en
mesure de me proposer des méthodes efficaces, conduisant à la construction de virus chimériques potentiellement dangereux. Je donne ce cours depuis une dizaine d’années et les étudiants
s’attachent exclusivement à l’efficacité de la méthode sans s’interroger une seconde sur les conséquences potentielles de leurs mises en œuvre.
L’objectif pédagogique que je poursuis est de les sensibiliser à ces problématiques et de leur montrer qu’on peut dans bien des cas construire des systèmes
expérimentaux tout aussi efficaces et permettant de mieux contrôler les risques biologiques. il faut intervenir dès la formation, en formant les futurs biologistes à toujours questionner le
risque et la pertinence sociétale de leurs travaux, aussi novateurs soient-ils. ♦
1.Directeur de
recherche au CNRS au laboratoire Architecture et fonctions des macromolécules biologiques (CNRS/Aix-Marseille Université), membre de la Société française de virologie.
Origine du Sars-cov-2
...par Alexandra Henrion-Claude - Le 06/11/2020.
Le débat sur l’origine du virus reste plus que jamais ouvert : « Cette séquence (ndlr : présente dans le sars-cov2) découpable par le furine au milieu de protéines membranaires virales (ndlr : S1
et S2) a déjà fait l’objet d’un brevet.
Là, cette séquence est idéalement située comme suggéré dans ce brevet », Alexandra Henrion-Caude, généticiennne. (interview du 29 octobre)
Le Covid-19 est la maladie résultant de l’infection par le virus SARS-CoV-2.
D’où vient le virus SARS-CoV-2 ? Est-il naturel ?
Cette hypothèse n’a pas été vérifiée car, depuis l’émergence du SARS-CoV-2, les scientifiques n’ont toujours pas trouvé le chaînon manquant, c’est-à-dire
l’espèce hôte intermédiaire entre la chauve-souris (identifiée comme le réservoir ancestral du virus) et l’espèce humaine1.
Puisqu’il n’y a pas de preuve que le SARS-CoV-2 soit naturel, on peut se demander : le SARS-CoV-2 a-t-il été fabriqué ?
Peut-on créer un virus ?
La
technique de synthèse de gène
Jacques van Helden, bio informaticien, auteur d’une étude intitulée « Retrouver les
origines du SARS-CoV-2 dans les phylogénies de coronavirus », étude à laquelle il a participé avec cinq autres scientifiques dont Étienne Decroly, virologue spécialiste des
virus émergents, dit dans une vidéo pédagogique de l’Université populaire de Marseille, du 12 octobre 2020 (youtube.com/13cQTG5lhLk),
à partir de la minute 7:50 : « Étienne [Decroly, virologue] nous a expliqué […] qu’aujourd’hui, avec les techniques de biologie synthétique, si on dispose d’une séquence biologique
complète, on peut très facilement envoyer la séquence, c’est-à-dire la succession des lettres qui est dans un fichier d’ordinateur, on peut envoyer ça à une compagnie qui fait de la
synthèse d’ADN ou d’ARN et obtenir le génome, le vrai génome d’un virus qui peut ensuite être activé, infecter des cellules et injecter dans les cellules et faire des vrais virus qui ont
la capacité de se transmettre tout seuls. Et, Étienne [Decroly, virologue] vous a dit que dans le cas du SARS-CoV-2, c’est l’une des premières choses qui a été faite. En un mois, il y a
des laboratoires qui, sur base de la séquence qui avait été publiée dans les journaux et que l’on trouve dans les bases de données, ont re-généré un vrai virus. […] Dans ce contexte, la
question se pose, est-il [le SARS-CoV2] d’origine naturelle ou artificielle ? »
En bref, « aujourd’hui, obtenir ou faire synthétiser une séquence génétique [de virus] est à la portée de n’importe quel laboratoire », dit le virologue
Étienne Decroly, directeur de recherche au CNRS au laboratoire Architecture et Fonctions des Macromolécules biologiques (CNRS/Aix-Marseille Université) et membre de la Société française
de Virologie.2
Y a-t-il d’autres méthodes permettant de fabriquer un virus ?
La
technologie de l’ADN recombinant
Jacques van Helden explique3 qu’une
autre méthode permet de fabriquer un virus telle la technologie de l’ADN recombinant, qui existe depuis les années 1970. Pour comprendre d’une manière générale cette technologie de l’ADN
recombinant, il est utile de savoir qu’une enzyme de restriction est une protéine capable de couper un fragment d’ADN au niveau d’une séquence de nucléotides caractéristiques, séquence
appelée site de restriction.4
Jacques van Helden, à partir de la minute 50:20[3],
dit :
« Les enzymes de restriction sont utilisées […] comme ciseaux moléculaires, si je puis utiliser une métaphore. Les ciseaux moléculaires c’est ce que les
biologistes moléculaires utilisent pour découper l’ADN et le recoller et pour mettre ensemble des morceaux d’ADN qui, d’habitude, ne sont pas ensemble. Donc, c’est un outil extrêmement
puissant qui a donné naissance à ce qu’on appelle aujourd’hui les biotechnologies. Toutes les biotechnologies sont basées sur le fait que l’on fait de l’ADN recombinant sauf que l’on
recombine à façon, en laboratoire, en utilisant des enzymes de restriction. […] Chaque enzyme de restriction reconnaît une séquence particulière. » Cette « chirurgie génétique »,
contrairement aux techniques de biologie synthétique, peut laisser des sortes de « cicatrices » au niveau des « sites de restriction ».
Comme le SARS-CoV-2 est un virus enveloppé à ARN, pourquoi utiliser la technologie de l’ADN recombinant puisqu’il s’agit d’ARN (et pas d’ADN) dans le
SARS-CoV-2 ? Est-ce qu’une technologie de l’ADN recombinant peut modifier un ARN de virus à ARN ? Un enseignant-chercheur de l’Université de Grenoble Alpes qui préfère rester anonyme et
dont j’ai vérifié les compétences (on l’appellera « le scientifique anonyme grenoblois ») répond : « Oui, les technologies d’ADN recombinant peuvent être utilisées pour « produire un
virus à ARN », mais pas en une seule étape. Cependant, à l’heure de la synthèse de gène, il est plus rapide de passer par une telle synthèse ».5
Des méthodes plus récentes que la technologie de l’ADN recombinant pourraient-elles aussi permettre de fabriquer un virus ?
CRISPR-Cas9 et
CRISPR-Cas13 ?
La Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna, deux généticiennes, ont mis au point une technologie appelée Crispr-Cas9 correspondant
à des « ciseaux génétiques » capables de modifier des gènes.
E. Charpentier est microbiologiste, généticienne, biochimiste française et directrice de l’Institut Max-Planck d’infectiologie, à Berlin. Lors d’une
conférence à l’Académie des Sciences le 22 mars 2016, elle a dit : Crispr-Cas9 « apporte une technologie révolutionnaire dans l’édition du génome. Et c’est donc cette technologie qui
permet […] une chirurgie précise de gène dans virtuellement pratiquement toute cellule et organisme qui peut être modifié, éthiquement parlant »6,7.
Cette innovation « permet de cibler une zone spécifique de l’ADN, de la couper et d’y insérer une autre séquence génétique. » Elle « étend les possibilités de retouche génétique à
l’infini », s’enthousiasme le journal du CNRS[6].
« C’est un outil extraordinaire, confirme […] Pascale Cossart, professeure à l’Institut Pasteur ». « La méthode est rapide, il [l’outil] est extrêmement précis »8,9.
« Grâce aux « ciseaux génétiques » Crispr-Cas9, il est désormais possible de changer le code de la vie en quelques semaines ».[9]
Pour honorer cette invention Crispr-Cas9, le prix Nobel de chimie 2020 a été attribué à E. Charpentier et J. Doudna, le 7 octobre 2020. L’enthousiasme pour
ce prix Nobel s’est largement exprimé dans les médias mainstream sans jamais (pour ce que j’ai pu lire et entendre) se demander si cette invention aurait permis la fabrication du
SARS-CoV-2, ou si Crispr-Cas9 ouvrait une boîte de Pandore pour l’humanité ? Modifier des gènes ! Faire du « copier coller » avec des gènes aurait pu inviter à un peu plus de réflexion
éthique médiatique. Il est vrai que cette technologie devrait, entre autres, aussi, permettre de « guérir des maladies génétiques ».10
Les « ciseaux génétiques » Crispr-Cas9 pourraient-ils permettre de créer un virus ?
Dans l’émission « Crispr-Cas9 : la grande menace de la génétique » de France
Culture en 2017, il est écrit : « Les conseillers scientifiques de Barack Obama envisagent ouvertement l’utilisation de Crispr-Cas9 pour créer un virus d’un genre nouveau,
mortel pour l’homme ». De ce que je comprends, ces conseillers envisageaient non pas de créer un tel virus, mais ils envisageaient qu’un tel virus puisse être créé par d’autres pays à des
fins malveillantes.11,12
Donc, en se basant sur tout ce qui précède, tout laisse penser que, oui, la méthode Crispr-Cas9, si elle est utilisée à mauvais escient, pourrait permettre
de fabriquer un virus et que ce virus fabriqué pourrait être dangereux, voire mortel !
Alors apparaissent des coïncidences historiques.
– E. Charpentier fait sa conférence à l’Académie des Sciences le 22 mars 2016.
– Trois mois plus tard, elle participe à la réunion Bilderberg en juin 2016, lors de laquelle l’un des thèmes était « innovation technologique ». Ce groupe
nommé Bilderberg réunit chaque année, en secret, des personnes ayant des postes-clefs des pouvoirs, de la politique, de l’économie, de la défense militaire et de la connaissance.13
– Le SARS-CoV-2 perturbe le monde principalement en 2020.
– E. Charpentier obtient le prix Nobel en 2020, année du Covid-19.
Se pourrait-il que Madame Emmanuelle Charpentier ait été consultée lors de la réunion secrète Bilderberg 2016, afin de connaître la faisabilité de la
fabrication d’un virus ?
Ce n’est qu’une hypothèse sans grand fondement, il est vrai, puisque les discussions abordées lors de cette réunion, restent secrètes et les membres
Bilderberg restent muets concernant leurs activités secrètes.[13]
Le SARS-CoV-2, s’il a été fabriqué, peut-il être issu de la technologie Crispr-Cas9 ?
La technologie CRISPR-Cas9, permettant de modifier l’ADN, devrait permettre la fabrication d’un virus à ADN. Or, il se trouve que le SARS-CoV-2 est un virus
enveloppé à ARN. Une autre technologie CRISPR permet de modifier l’ARN, c’est CRISPR-Cas13. La technologie CRISPR-Cas13 pourrait-elle permettre la fabrication d’un virus à ARN, comme le
SARS-CoV-2? Le scientifique anonyme grenoblois répond que la technologie CRISPR-Cas13 pourrait probablement être utilisée pour « produire un virus à ARN », « mais les attentes concernant
cette technologie très prometteuse sont avant tout de pouvoir développer de nouvelles approches thérapeutiques pour le traitement de maladies génétiques ».[5]
Le virus SARS-CoV-2 a-t-il été fabriqué ?
À partir de la prochaine partie de cet article, nous porterons un regard sur différents points de vue scientifiques traitant de cette question.
Puisqu’il n’y a pas de preuve que le SARS-CoV-2 soit naturel, on peut se demander :
Le SARS-CoV-2 a-t-il été fabriqué ?
Dans la partie précédente, il a été expliqué qu’il existe plusieurs technologies qui pourraient permettre de fabriquer un tel virus. Il peut être
technologiquement possible de le faire, notamment avec les techniques de synthèse de gène.
Le SARS-CoV-2 pourrait-il donc avoir été fabriqué ?
Le 17 avril 2020, sur Cnews, le Pr Luc
Montagnier, prix Nobel de médecine a ouvert médiatiquement le sujet. Il a dit, à propos du SARS-CoV-2 : « Nous en sommes arrivés à la conclusion qu’il y a eu une manipulation sur ce
virus. Une partie, je ne dis pas le total. Il y a un modèle qui est le virus classique, mais auquel on a ajouté par-dessus des séquences du VIH ».1
Un généticien n’abonde pas dans le sens du Pr Luc Montagnier. C’est Christian Vélot, qui est aussi président du Conseil scientifique du Comité de Recherche
et d’Information indépendantes sur le Génie génétique (CRIIGEN). Dans un texte du 8 octobre 2020, il explique que les ressemblances génétiques sur lesquelles Pr Montagnier base ses
arguments scientifiques « sont courantes » dans la mesure où ces séquences génétiques communes au génome du VIH sont très courtes et sont également retrouvées dans d’autres génomes de
pathogènes. Pour autant, il n’exclut pas « l’hypothèse d’une manipulation humaine » et penche pour une origine « inconnue » du SARS-CoV-2.2
Depuis, le Pr Luc Montagnier, bien que vilipendé, a réitéré son point de vue le 17 décembre 2020, dans une interview. Selon lui, le SARS-CoV-2 est un virus
de synthèse et « il y a aussi de la malaria » à l’intérieur (minute 4:48). En bref, le SARS-CoV-2, selon lui, est de fabrication humaine. [1]
Y a-t-il d’autres scientifiques pensant que le SARS-CoV-2 a été fabriqué ?
Dans la partie suivante de cet article (la troisième), nous verrons le point de vue de Li-Meng Yan, une virologue chinoise, dont les publications et
entretiens de 2020 allèguent que le SRAS-CoV-2 pourrait avoir été fabriqué dans un laboratoire du gouvernement chinois.
criigen.org/coro-sida-virus-vraiment :
« De telles ressemblances génétiques sont courantes, y compris entre organismes appartenant à des règnes différents (animal, végétal, bactérien, champignons, …) dès lors qu’elles
concernent des gènes impliqués dans des fonctions très répandues dans le monde du vivant. Et le Nobel Montagnier ne peut s’étonner de l’existence de telles ressemblances au point de
s’empresser d’en déduire qu’il s’agit forcément de manipulations humaines. Ou alors, on donne vraiment le Nobel à n’importe qui… »
Regard
sur le point de vue de la virologue, Li-Meng Yan
Puisqu’il n’y a pas de preuve que le SARS-CoV-2 soit naturel, on peut se demander : le SARS-CoV-2 a-t-il été fabriqué ?
Dans les parties précédentes, il a été expliqué qu’il existe plusieurs technologies qui pourraient permettre de fabriquer un tel virus. Il peut être
technologiquement possible de le faire, notamment avec les techniques de synthèse de gène. Nous avons également vu précédemment que le Pr Luc Montagnier pense que le SARS-CoV-2 provient
d’un virus classique, auquel auraient été ajoutées des séquences du VIH et de la malaria. Christian Vélot, généticien et président du Conseil scientifique du Comité de Recherche et
d’Information indépendantes sur le Génie génétique ne souscrit pas à l’avis du Pr Montagnier concernant l’ajout de séquences génétiques de VIH au SARS-CoV-2 car ces séquences sont de
courte distance et peuvent être retrouvées dans d’autres génomes de pathogènes.
Que dit Li-Meng Yan, une virologue chinoise, dont les publications et entretiens de 2020 allèguent que le SRAS-CoV-2 pourrait avoir été fabriqué
dans un laboratoire du gouvernement chinois ?1
Dans sa publication du 14 septembre 2020 intitulée « Des caractéristiques
inhabituelles du génome du SRAS-CoV-2 suggèrent une modification sophistiquée en laboratoire plutôt qu’une évolution naturelle et une délimitation de sa voie de synthèse
probable »2,
elle écrit :
« La théorie alternative que nous suggérons est que le virus pourrait avoir été créé en utilisant le(s) coronavirus de chauve-souris ZC45/ZXC21 comme
épine dorsale et/ou comme modèle. La protéine Spike […] aurait dû être manipulée artificiellement, […]. Ceci est confirmé par la découverte d’un site […] de restriction […]. Un site de
clivage inhabituel de la furine a pu être introduit et inséré à la jonction S1/S2 de la protéine Spike, ce qui contribue à l’augmentation de la virulence et de la pathogénicité du virus
».
Ici, un site de restriction serait, selon elle, l’élément pouvant confirmer une manipulation artificielle du SARS-CoV-2.
D’autres sites de restriction ont été détectés dans le SARS-CoV-2 par Li-Meng Yan, explique Jacques van Helden, bio-informaticien dans une vidéo du 12
octobre 2020 (lire texte minute 1:08:08).3
Qu’est-ce
qu’un site de restriction ?
Un site de restriction est une courte séquence d’ADN reconnue spécifiquement par une enzyme de restriction puis coupée par cette même enzyme spécifique (une
enzyme de restriction)4,5.
« Un site de restriction présent dans un génome, alors qu’il ne l’est pas dans les génomes d’espèces très proches, pourrait constituer une « cicatrice de l’ingénierie moléculaire »,
c’est-à-dire la trace d’ une « opération génétique » (addition de séquence d’ADN par exemple), qui a été effectuée à cet endroit du génome ».6
Le fait qu’il y ait de tels sites de restriction dans le génome du SARS-CoV-2 est-il la preuve qu’il y ait eu une manipulation humaine ?
Jacques van Helden explique que d’un point de vue statistique, la présence d’un site de restriction n’est pas vraiment significative et ne démontre pas une
fabrication humaine. Et, selon lui, même si on ne trouvait pas de site de restriction, ceci ne signifierait pas qu’il n’y a pas eu d’ingénierie puisqu’on peut facilement construire un
génome grâce à la biologie synthétique (technique de synthèse de gène), et donc sans avoir recours à des enzymes de restriction. Ceci dit, la non-significativité statistique n’exclut pas
non plus la possibilité que des chercheurs aient utilisé ces sites pour faire des recombinaisons génétiques.[3]
Un autre argument en défaveur de l’hypothèse Li-Meng Yan, mentionné par Jacques van Helden, est que ces sites de restriction sont également retrouvés dans
le génome de nombreux virus naturels de chauve-souris et de pangolins. (lire texte à la minute 1:08:24)[3]
Li-Meng Yan, dans une seconde pré-publication, amène d’autres éléments que je n’ai pas approfondis.7
Dans la lignée des travaux de Li-Meng Yan, Alexandra Henrion-Caude, généticienne et ancienne directrice de recherche à l’INSERM, fait une observation du SARS-CoV-2 l’amenant à penser que
l’hypothèse d’une fabrication humaine en laboratoire du SARS-CoV-2 est hautement concevable. C’est ce que nous verrons dans la quatrième partie de cet article.
Regard sur le point de vue
de la généticienne, Alexandra Henrion-Caude
Puisqu’il n’y a pas de preuve que le SARS-CoV-2 soit naturel, on peut se demander :
Le SARS-CoV-2 a-t-il été fabriqué ?
Dans les parties précédentes, il a été expliqué qu’il existe plusieurs technologies qui pourraient permettre de fabriquer un tel virus. Il est
technologiquement possible de le faire, notamment avec les techniques de synthèse de gène. Pr Luc Montagnier pense que le SARS-CoV-2 provient d’un virus classique, auquel auraient été
ajoutées des séquences du VIH et de la malaria. Christian Vélot, généticien et président du Conseil scientifique du Comité de Recherche et d’Information indépendantes sur le Génie
génétique ne souscrit pas à l’avis du Pr Montagnier concernant l’ajout de séquences génétiques de VIH au SARS-CoV-2 car ces séquences sont de courte distance et peuvent être retrouvées
dans d’autres génomes de pathogènes. La virologue Li-Meng Yan pense que le SARS-CoV-2 pourrait avoir été créé car son génome contient plusieurs sites de restriction. Son point de vue est
contrebalancé par celui du bio-informaticien Jacques van Helden, qui n’y voit là aucune preuve car ces sites sont également retrouvés dans le génome de nombreux virus naturels de
chauve-souris et de pangolins.
Dans la lignée des travaux de Li-Meng Yan, Alexandra Henrion-Caude, généticienne et ancienne directrice de recherche à l’INSERM, fait une observation du
SARS-CoV-2 l’amenant à penser que l’hypothèse d’une fabrication humaine en laboratoire du SARS-CoV-2 est hautement concevable. C’est très technique. Voici ce qu’elle dit en octobre 2020,
dans une vidéo de Nexus :
« La séquence du SARS-CoV-2 présentait une originalité hors du commun par rapport aux autres coronavirus. Dans ce virus, ce virus a un certain nombre
d’informations pour pouvoir infecter les cellules. Une de ces informations c’est ce qu’on appelle la protéine S. C’est d’ailleurs sur cette protéine que toutes les stratégies vaccinales
sont générées. La protéine S est l’une des informations du génome de ce virus et elle est constituée de deux éléments S1 et S2. Dans tous les coronavirus S1 et S2 sont juxtaposés. Et,
dans ce coronavirus SARS-CoV-2, [ces deux éléments] sont écartés par l’insertion d’une séquence qui a pour originalité de conférer aux cellules humaines, la possibilité d’être infectées
par ce virus. C’est ce qu’on appelle […] le gain de fonction. Qu’une telle information gain de fonction arrive dans le virus, pile au niveau de la jonction S1, S2 ». « Ça mérite de se
poser des questions ». « L’hypothèse [d’une fabrication humaine du SARS-CoV-2 ?] est tout à fait plausible, elle ne peut pas être écartée ».1
Elle ajoute, le 29 octobre 2020, dans une autre vidéo de Nexus :
« Ce principe même de mettre une séquence clivable [insérée entre S1 et S2] que l’on peut couper par de la furine au milieu de protéines membranaires
virales n’est pas naturel. Pourquoi je le sais ? C’est parce qu’elle a fait l’objet d’un brevet. On ne brevète pas les choses qui sont naturelles. On brevète à partir du moment où il y a
un peu d’ingénierie humaine, un peu de réflexion. Le brevet 7,223,390 B22 rapporte
très exactement ce concept d’apporter cette petite séquence ». Cette séquence insérée entre S1 et S2 donne l’avantage au SARS-CoV-2 « de se propager davantage chez l’homme, plus que
chez les animaux ».3
En très bref, selon Alexandra Henrion-Caude, il y aurait une insertion dans le virus SARS-CoV-2 qui a été apporté par manipulation génétique.
Cette séquence insérée entre S1 et S2 donne-t-elle l’avantage au SARS-CoV-2 « de se propager davantage chez l’homme, plus que chez les animaux » comme
le dit A. Henrion-Caude ?
Étienne Decroly, virologue et spécialiste des relations structure-fonction des protéines de coronavirus, pense que le site furine inséré entre S1 et S2 est
très probablement la cause de la transmission du Covid-19 de l’homme à l’homme. Il dit, dans une récente vidéo de l’IHU4,
à partir de la minute 46:00 : « Ce site furine depuis le début de l’épidémie n’a pas été modifié […], ce qui suggère que la furine joue un rôle prépondérant dans la pathogenèse et la
capacité de se transmettre d’homme à homme de ce virus ». Pour approfondir, lire la note de bas de page numéro 5.5
Cette séquence insérée entre S1 et S2 du SARS-CoV-2 présente-t-elle une « originalité hors du commun par rapport aux autres coronavirus », comme le dit
Alexandra Henrion-Caude ?
Dans l’étude intitulée « The spike
glycoprotein of the new coronavirus 2019-nCoV contains a furin-like cleavage site absent in CoV of the same clade »6,
il est écrit : « Malgré une grande similitude avec la séquence du génome du CoV, du SRAS et des CoV de type SRAS, nous avons identifié un site de clivage particulier de type furine dans
la protéine Spike du 2019-nCoV, qui fait défaut aux autres CoV de type SRAS ».
Avec cet article est bien évoquée l’originalité du site de clivage du SARS-CoV-2 par rapport aux autres coronavirus de type SRAS. Cet article souligne donc
la singularité de SARS-CoV-2 par rapport aux coronavirus de type SRAS. Pour autant, cet article ne généralise pas cette originalité à l’ensemble des coronavirus. Actuellement, sont connus
4 genres et une quarantaine d’espèces de coronavirus.7
Cette séquence avec un site furine inséré entre S1 et S2 se retrouve-t-elle dans d’autres coronavirus ?
Étienne Decroly explique dans la vidéo de l’IHU susmentionnée [4],
à partir de la minute 33:40, que ce type de séquence d’un site furine inséré entre S1 et S2 est retrouvé naturellement chez le coronavirus MERS-CoV, ou des coronavirus plus faiblement
pathogènes comme le virus OC43. Aussi, contrairement à ce que dit A. Henrion-Caude, cette séquence ne semble pas la preuve que le coronavirus ait été fabriqué puisqu’on la retrouve dans
d’autres coronavirus.
Est-ce que le brevet 7,223,390 B2 intitulé « Insertion of furine
protéase cleavage sites in membrane proteins and use there of », [2] mentionné
par Alexandra Henrion-Caude suffit à conclure que la « séquence clivable [insérée entre S1 et S2], c’est-à-dire que l’on peut couper par de la furine » n’est pas naturelle ?
Quelle est la date de ce brevet ?
La date de priorité, c’est-à dire « la date de dépôt de la toute première demande de brevet portant sur une invention donnée », est le 11 novembre 2004 aux
États-Unis.
De quoi parle ce brevet ?
Un enseignant-chercheur de l’Université de Grenoble Alpes qui préfère rester anonyme et dont j’ai vérifié les compétences (on l’appellera « le scientifique
anonyme grenoblois ») répond :
« Il consiste à proposer l’insertion d’un site reconnu par la furine […] afin d’aider à la production de protéines candidats vaccinaux qui sont très
difficiles à produire ». Ainsi, ces protéines peuvent être produites en « plus grosses quantités » et avec un « prix de revient moins important »8.
Pour approfondir, lire la note de bas de page numéro 9.9
Cette insertion d’un site reconnu par la furine était-elle déjà produite avant le brevet 7,223,390 B2 mentionné ci-dessus ?
Le scientifique anonyme grenoblois répond : « Le principe d’un brevet, c’est justement de proposer quelque chose de nouveau. Donc, si le brevet a été
accepté, c’est que le principe d’insérer cette petite séquence de reconnaissance et clivage par la furine n’avait encore jamais été proposé comme méthode pour optimiser la production
d’antigènes membranaires conformés ».10
Peut-on dire, à partir de ce brevet, que parce qu’il est scientifiquement possible de fabriquer cette insertion, elle a été insérée artificiellement par
l’Homme dans le Covid-19 ? N’est-ce pas conclure trop rapidement ?
Le scientifique anonyme grenoblois conclut sur ce brevet :
« Ce brevet présente […] une méthode générale, applicable à la production des parties extracellulaires, antigéniques de nombreuses protéines membranaires,
afin de mieux les étudier et de les produire plus facilement, mais il ne propose pas d’appliquer cette méthode spécifiquement aux protéines des Coronavirus. Néanmoins, on ne peut pas
exclure que la méthode proposée par ce brevet puisse avoir été à la base de l’insertion du site furine entre S1 et S2 ».[9]
La démonstration de Mme A. Henrion-Caude présente un biais.
Oui, le site de clivage de la furine a certainement rendu le SARS-CoV-2 plus transmissible d’homme à homme.
Mais ce n’est pas une spécificité de ce virus là puisque la même propriété est retrouvée dans des virus apparentés au SARS-CoV-2 (MERS-CoV et OC43). C’est
en cela que le raisonnement de Mme A. Henrion-Caude est un raccourci, si on se base sur ce qu’explique E. Decroly et le scientifique anonyme grenoblois. La démonstration de Mme A.
Henrion-Caude ne peut être une preuve indiscutable que le Covid-19 a été fabriqué.
En rapport avec le point de vue de Mme Henrion-Caude, il y a un fait qui ne peut pas être considéré comme une preuve mais qui est remarquable. « Ce genre
d’expérience [de gain de fonction] se faisait classiquement dans le laboratoire de Wuhan » dit E. Decroly, à partir de la minute 1:08:5911.
Plus loin, il ajoute : « Ils ont pris des sites furine qui n’étaient pas présents dans des virus de chauve-souris, ils les ont incorporés dans des coronavirus de chauve-souris pour rendre
ces virus pathogènes […] et pour leur permettre de franchir la barrière d’espèces ».[11]
Un autre point de vue tonitruant sur l’origine du Covid-19 a fait grand éclat dans les médias. C’est celui du Pr Jean-Bernard Fourtillan, pharmacologue et
ancien professeur des universités. Que peut-on penser de son point de vue selon lequel le Covid-19 aurait été fabriqué par l’Institut Pasteur ? C’est ce que nous verrons dans la cinquième
partie de cet article.
patentimages.storage.googleapis.com :
« Le site de clivage de la protéase furine est inséré entre les domaines d’une glycoprotéine membranaire. Après clivage par la furine dans le réseau transgénique, la protéine se
sépare en un domaine individuel sans membrane qui conserve sa conformation native. Ce protocole peut être utilisé pour produire des domaines membranaires protégés du virus pour
l’analyse structurelle et pour les essais de vaccins ».
Mail de l’enseignant-chercheur de l’Université de Grenoble Alpes, le 20 février 2021 Extrait : « À la suite de la reconnaissance de la protéine S par le récepteur membranaire de la cellule humaine, le site de clivage par la furine permet
l’activation de la protéine S par l’action de la furine ou une autre protéase de la membrane de la cellule hôte, ce qui induit la fusion du virus avec la cellule hôte. Si le site de
clivage par la furine confère un avantage au virus, c’est-à-dire qu’il lui permet de se transmettre plus facilement d’homme à homme, alors cette mutation apparue par hasard, sera
préservée dans le génome du virus. C’est un processus évolutif normal ».
Mail de l’enseignant-chercheur de l’Université de Grenoble Alpes, le 12 février 2021
Mail de l’enseignant-chercheur de l’Université de Grenoble Alpes, le 20 février 2021 Extrait : « Il consiste à proposer l’insertion d’un site reconnu par la furine […] afin d’aider à la production de protéines candidats vaccinaux qui
sont très difficiles à produire parce que ce sont des protéines membranaires et avec une structure tridimensionnelle particulière. Ainsi, l’introduction de ce site dans la protéine, à
la bordure de la partie de la protéine qui est insérée dans la membrane, permet de récupérer la partie extracellulaire, naturellement conformée et antigénique de façon beaucoup plus
facile ». Ces protéines peuvent être produites en « plus grosses quantités » et avec un « prix de revient moins important ».
Mail de l’enseignant-chercheur de l’Université de Grenoble Alpes, le 16 février 2021
Que peut-on penser du
point de vue du Pr Fourtillan selon lequel le SARS-CoV-2 aurait été fabriqué par l’Institut Pasteur ?
Puisqu’il n’y a pas de preuve que le SARS-CoV-2 soit naturel, on peut se demander :
Le SARS-CoV-2 a-t-il été fabriqué ?
Dans les parties précédentes, il a été expliqué qu’il existe plusieurs technologies qui pourraient permettre de fabriquer un tel virus. Il est
technologiquement possible de le faire, notamment avec les techniques de synthèse de gènes. Pr Luc Montagnier pense que le Covid-19 provient d’un virus classique, auquel auraient
été ajoutées, des séquences du VIH et de la malaria. Christian Vélot, généticien et président du Conseil scientifique du Comité de Recherche et d’Information indépendantes sur le Génie
génétique ne souscrit pas à l’avis du Pr Montagnier concernant l’ajout de séquences génétiques de VIH au SARS-CoV-2 car ces séquences sont de courte distance et peuvent être retrouvées
dans d’autres génomes de pathogènes. Pour autant, il n’exclut pas « l’hypothèse d’une manipulation humaine » du SARS-CoV-2 et pense que son origine est « inconnue. » La
virologue Li-Meng Yan pense que le SARS-CoV-2 pourrait avoir été créé car il y a des sites de restriction. Son point de vue est contrebalancé par celui du bio-informaticien Jacques van
Helden, qui n’y voit là aucune preuve car ces sites sont également retrouvés dans le génome de nombreux virus naturels de chauve-souris et de pangolins. La généticienne Alexandra
Henrion-Caude pense qu’il y a une insertion (site furine) dans la protéine Spike du SARS-CoV-2 qui ne peut pas être naturelle car elle présente « une originalité hors du commun par
rapport aux autres coronavirus », et parce que le principe de l’introduction d’un site furine dans la séquence d’une protéine membranaire a été breveté. Sa démonstration comporte un
biais, si on se base sur ce qu’explique le virologue E. Decroly, à savoir que d’autres coronavirus tels le MERS-CoV, ou le virus OC43 possèdent aussi cette insertion.
Un point de vue tonitruant sur l’origine du Covid-19 a fait grand éclat dans les médias. C’est celui du Pr Jean-Bernard Fourtillan, pharmacologue et ancien
Professeur des Universités.
Qu’a-t-il
dit ?
En novembre 2020, il intervient dans le film « Hold-up »,
en déclarant que l’Institut Pasteur a fabriqué le virus SARS-CoV-2.
« Ils ont pris le virus de l’épidémie du SRAS [syndrome respiratoire aigu sévère] […] et ils ont inséré la séquence d’ADN de la malaria et puis ils ont
inséré donc 157 fragments d’ADN et de protéines. Ce qui a donné SARS-CoV-1. […] Ensuite, en 2011, ils ont pris un brevet […] de Sars-CoV-1, ils sont passés à SARS-CoV-2. C’est exactement
la même chose. […] Il n’y a pas eu de manipulation puisque c’est la même chose. C’est une continuation du brevet de 2003 ».1
Il étaie son propos sur le site internet verite-covid19.fr en
se basant sur un brevet intitulé « Nouvelle souche de coronavirus associé au SRAS et ses applications » déposé en Europe par l’Institut Pasteur en 2004
Ces 3 brevets ont la même date de priorité (2 décembre 2003), à savoir « la date de dépôt de la toute première demande de brevet portant sur une
invention donnée »2.
Il est aussi écrit dans ces 3 brevets que l’invention est issue d’un prélèvement répertorié sous le « n°031589 », « prélevé à Hanoï (Vietnam) ».
En revanche, ces 3 brevets ont des dates différentes 2004, 2010 et 2013. Ils font partie d’une famille de brevets.
Que conclure du fait que ces 3 brevets
aient la même date de priorité, la même référence « n°031589 » mais des dates différentes ?
« Ce sont différentes étapes et différentes demandes faites l’une aux États-Unis et l’autre en Europe dans l’obtention du brevet, tout simplement », dit
Christophe Noisette d’Inf’OGM qui s’intéresse aux brevets.3
À ce stade, il est nécessaire de poser un certain nombre de questions au Pr Fourtillan pour avoir des explications plus précises concernant ses affirmations
et son accusation car sur son site internet et dans les vidéos que j’ai visionnées, il n’y a aucune démonstration détaillée des éléments du brevet de 2004 l’amenant à ses conclusions. Je
l’ai donc contacté à plusieurs reprises mais je n’ai obtenu aucune réponse. Je lui ai demandé entre autres : « À quel alinéa (merci de préciser son numéro) et quelle page du brevet
intitulé “Nouvelle souche de coronavirus associé au SRAS et ses applications” déposé en Europe par l’Institut Pasteur en 2004, voyez-vous écrit ou expliqué qu’il y a la “séquence d’ADN de
la malaria” ? » « Et concernant votre fragment de phrase “ils ont inséré donc 157 fragments d’ADN et de protéines”, pouvez-vous donner un seul exemple de ces insertions en précisant le
numéro de l’alinéa et la page de votre exemple ? »[3]
Bien que Pr Fourtillan n’ait pas répondu, continuons cette enquête.
Comment est-il possible qu’un
coronavirus SARS-CoV ait été breveté en 2007 et 2013 alors que le SRAS (maladie dûe au SARS-CoV-1) a disparu en 2003 ?
« Il avait été extrait avant, sans doute. Je n’ai pas la réponse à cette question. La demande de brevet prend beaucoup de temps. Donc, le décalage de
date ne me paraît pas, en soi, un problème », écrit Christophe Noisette.4
Est-il possible de breveter un
coronavirus ?
« Oui, les virus et micro-organismes sont brevetables dans l’Union européenne car ils sont assimilés au produit d’un procédé microbiologique », écrit
Christophe Noisette[4] en
s’appuyant sur le texte juridique ci-dessous de l’Office européen des Brevets :
« En outre, le produit obtenu par un procédé microbiologique peut être breveté en tant que tel, […] la multiplication du micro-organisme elle-même
représente un procédé microbiologique. Par conséquent, le micro-organisme peut être protégé en tant que tel puisqu’il est un produit obtenu par un procédé microbiologique […]. Le terme
« micro-organisme » recouvre les bactéries et d’autres organismes généralement unicellulaires, invisibles à l’œil nu, qui peuvent être multipliés et manipulés en laboratoire
[…], y compris les virus ».5
Sur le site de l’Office européen des brevets est aussi écrit :
« Les scientifiques et les chercheurs dans le domaine médical qui cherchent à développer un nouveau test de diagnostic, un traitement ou un vaccin peuvent
isoler du matériel biologique tel qu’un virus, et demander la protection par brevet de celui-ci et de son utilisation dans la prévention, le diagnostic ou la guérison d’une maladie
».6
Justin Firrell, attaché de presse principal de l’Office européen des Brevets résume : « Le droit européen des
brevets permet la protection par brevet de la matière biologique telle que les virus et les bactéries », sous certaines conditions que l’on verra plus loin.7
Un
certain nombre de phrases dans ce brevet peuvent, quand on n’en connaît pas la teneur, laisser penser que le coronavirus de ce brevet a été fabriqué. Quelles sont ces phrases ?
Dans le brevet 2004 à propos du coronavirus, dont parle Pr Fourtillan, est écrit : « la présente invention ». (ex : alinéa [0020])
Cela
veut-il dire que le coronavirus de ce brevet a été inventé ?
L’explication se trouve dans l’article 3.2 de la directive européenne 98/44 sur la brevetabilité qui stipule « une
matière biologique isolée de son environnement naturel ou produite à l’aide d’un procédé technique peut être l’objet d’une invention, même
lorsqu’elle préexistait à l’état naturel ».8
Donc, une invention brevetée peut être une matière biologique naturelle telle un virus. C’est contre-intuitif par rapport à l’acceptation commune du mot
invention. Pour autant, pour que l’invention (le virus) puisse devenir un brevet, il y a une condition nécessaire supplémentaire.
Un virus
isolé, seul, peut-il être breveté ?
Non. Sur le site de l’Office européen des Brevets est écrit : « Pour être brevetable, le virus isolé (ou
son génome ou des parties de celui-ci) doit, en plus d’être nouveau (c’est-à-dire non reconnu comme ayant existé
auparavant), apporter une solution inventive à un problème technique, comme la mise au point d’un kit de diagnostic pour détecter une infection
ou la production d’un vaccin pour protéger contre l’infection ».9
Poursuivons notre recherche.
Un autre alinéa du brevet de 2004 interpelle :
« [0062] Les Inventeurs décrivent également un acide nucléique comportant un gène synthétique permettant une expression optimisée de la protéine S dans des cellules eucaryotes, caractérisé en ce qu’il possède la séquence SEQ ID NO :
140 ».
La
mention de ce « gène synthétique » serait-elle la preuve que ce coronavirus du brevet de 2004 ait été fabriqué ?
Un enseignant-chercheur de l’Université Grenoble Alpes, qui préfère rester anonyme et dont j’ai vérifié les compétences (on l’appellera « le scientifique
anonyme grenoblois ») répond :
« La notion de « gène synthétique » est tout à fait courante dans ce genre de travail […] Ça ne veut pas dire que le virus a été
« créé ». Ici, il s’agit de faire exprimer la protéine S dans des cellules eucaryotes, afin d’en disposer en grande quantité et pouvoir l’utiliser ensuite dans des tests de
diagnostic par exemple ».10
En bref, ce type de gène est « classique » pour ce genre de recherche et ne veut pas dire que le virus a été fabriqué.[9]
D’autres alinéas énigmatiques de ce brevet peuvent inquiéter. Ainsi, dans l’alinéa 68 est écrit :
« Les Inventeurs décrivent également un virus rougeole recombinant codant pour un polypeptide de la
famille de la protéine S, telle que définie ci-dessus ».
Que vient
faire la « rougeole » dans ce brevet ?
Le scientifique anonyme grenoblois explique qu’ici le virus de la rougeole est l’un « des vecteurs vaccinaux » « utilisés par l’Institut Pasteur. »[10] En
effet, sur le site de l’Institut Pasteur, il est mentionné que le virus de la rougeole est utilisé comme vecteur, par exemple, dans sa recherche d’un vaccin contre l’infection par le
SARS-CoV-2.11
La
question centrale se présente : le coronavirus du brevet de 2004 est-il naturel ou fabriqué ?
Dans le brevet de 2004 est écrit : « [0020] La présente invention a donc pour objet, une souche isolée ou purifiée de coronavirus humain associé au syndrome
respiratoire aigu sévère », et plus loin « [0029] les termes « isolé ou purifié » signifient modifié « par la main de l’homme » à partir de l’état naturel ; autrement dit si un
objet existe dans la nature, il est dit isolé ou purifié s’il a été modifié ou extrait de son environnement naturel ou les deux ».
A priori, cela veut dire que l’invention du brevet de 2004 peut être soit un coronavirus naturel sorti de
son environnement naturel, soit un coronavirus modifié sorti de son environnement naturel.
La phrase [0021] du brevet de 2004 tend à faire penser que ce coronavirus est naturel : « Cette souche de coronavirus est issue du prélèvement de lavage
broncho-alvéolaire d’un patient atteint de SRAS, répertorié sous le n°031589 et effectué à l’hôpital français de Hanoï (Vietnam) ».
Étant
donné qu’il est très difficile de comprendre ce brevet à cause du vocabulaire juridique et scientifique spécifique, demandons à des spécialistes : le coronavirus du brevet de 2004 est-il
naturel ou fabriqué ?
Professeur Bernard La Scola, médecin microbiologiste, virologue et directeur du laboratoire P3 à l’IHU Méditerranée Infection de Marseille répond : « Il
s’agit d’un variant du SARS-CoV-1, la souche de l’épidémie du début des années 2000, variant de la souche originelle que les personnes qui ont déposé le brevet espéraient sans doute
ensuite utiliser pour des applications brevetables, diagnostic, vaccin, etc… C’est un peu comme le variant anglais vis à vis du SARS-CoV-2 origine ».12
Le scientifique anonyme grenoblois écrit :
« Ce brevet de l’Institut Pasteur décrit une souche de Coronavirus isolée à Hanoï (Vietnam) suite à l’épidémie de pneumonies atypiques répertoriées en Asie
du Sud-Est en 2003 (foyer initial en Chine) ».
« Le brevet décrit le génome de ce Coronavirus ; en quoi ce génome est similaire aux génomes de Coronavirus déjà identifiés alors ; ainsi que ses
spécificités ».
« Le brevet décrit également tous les outils moléculaires qui ont été construits afin de pouvoir mettre au point :
des kits de diagnostic de cette infection,
des vecteurs vaccinaux (utilisant notamment des vecteurs adénovirus et virus de la rougeole) ».[10]
En effet, dans ce brevet, il est souvent question de diagnostic et de vaccin, dès l’alinéa [0001].13
Le scientifique anonyme grenoblois continue son explication :
« Ce brevet est donc le résultat d’un très gros travail qui a nécessité la construction de nombreux outils moléculaires « classiques » mais qui,
si on n’est pas initié aux termes de biologie moléculaire et d’ingénierie des protéines, peuvent faire peur : on y parle de fusion de gènes, de gène synthétique, d’expression de protéines
dans des cellules de mammifères, etc. Tout cet arsenal d’outils moléculaires montre que l’Institut Pasteur a entrepris une étude très importante pour rechercher les meilleures solutions
diagnostiques et vaccinales, avec les données scientifiques dont ils avaient connaissance à l’époque ».
« Par contre, ce brevet ne décrit en aucune manière, la « manipulation génétique » du génome de ce coronavirus qui viserait à le rendre plus
contagieux et/ou plus virulent, bien au contraire !
En résumé, le brevet décrit tous les éléments moléculaires qui ont été construits ainsi que toutes les études qui ont été réalisées pour développer des
solutions diagnostiques et vaccinales ».[10]
Pourquoi le Pr Fourtillan n’a pas fait (pour ce que j’ai pu lire ou regarder) une démonstration des éléments du brevet de 2004 l’amenant à ses conclusions
plutôt que de mettre en cause l’Institut Pasteur sans amener de preuves détaillées et compréhensibles par les personnes désireuses de comprendre son point de vue avec précision ?
Dans la partie suivante, la sixième, nous nous demanderons : est-il possible que le SARS-CoV-2 ne soit ni naturel, ni fabriqué ?
*
« C’est une idée qui peut faire rire,
mais la seule façon de lutter contre la peste [une épidémie],
2 mails du 3 février 2021 envoyés au Pr Fourtillan à son adresse contact@verite-covid19.fr.
Suite à l’envoi de ce mail, j’ai reçu un message comme quoi le message n’avait pas pu être délivré à son destinataire.
– mails du 3, 8 et 10 février 2021 envoyé au Pr Fourtillan à son adresse fondsjosefa@gmail.com,
pour lequel je n’ai pas eu de réponse.
– mails du 3, 8 et 10 février 2021 envoyé au Pr Fourtillan à son adresse contact@valentonine.fr,
pour lequel je n’ai pas eu de réponse.
– Sur tous les sites mentionnant une adresse mail où joindre Pr Fourtillan, je n’ai trouvé aucun numéro de téléphone le concernant : verite-covid19.fr ; fonds-josefa.org/contact ; valentonine.fr/fr-fr/contact
– Les questions que j’ai posées par mails au Pr Fourtillan sont :
« Vous dîtes : « Ils ont pris le virus de l’épidémie du SRAS […] et ils ont inséré la séquence d’ADN de la malaria et puis ils ont inséré donc 157 fragments d’ADN et de protéines
».
À quel alinéa (merci de préciser son numéro) et quelle page du brevet intitulé « Nouvelle souche de coronavirus associé au SRAS et ses applications » déposé en Europe par
l’Institut Pasteur en 2004, voyez-vous écrit ou expliqué qu’il y a la « séquence d’ADN de la malaria » ? – leparisien.fr/l-institut-pasteur-va-porter-plainte-contre-le-realisateur-de-hold-up
Concernant votre fragment de phrase « ils ont inséré donc 157 fragments d’ADN et de protéines », pouvez-vous donner un seul exemple de ces insertions en précisant le numéro de
l’alinéa et la page de votre exemple ? »
« Acceptez-vous de répondre aux questions que je vous ai envoyées le 3 février 2021 ? Si oui, quand pourrez-vous me répondre ? »
« Comme je ne sais pas si vous acceptez de répondre à mes questions, pour mon organisation je préfère vous informer que j’attendrai votre retour par mail jusqu’au 14 février 2021
inclus. Je pourrai attendre davantage si vous me donnez une date de réponse qui n’est pas trop loin dans le temps ».
Mails de Christophe Noisette d’Inf’OGM du 18 janvier 2020 et 25 janvier 2021
Point numéro 7 intitulé « Can viruses such as the coronavirus be patented ? », ce qui signifie « Les virus tels que le coronavirus peuvent-ils être brevetés ? »
Mail de Justin Firrell, attaché de presse principal de l’Office européen des Brevets, le 28 janvier 2021
Mail de l’enseignant-chercheur de l’Université de Grenoble Alpes, le 2 février 2021 : « La notion de « gène synthétique » est tout à fait courante dans ce genre de
travail : afin d’optimiser l’expression d’un gène X (ici le gène codant pour la protéine S) provenant d’un organisme Y (ici le Coronavirus) dans un système cellulaire Z (ici des
cellules eucaryotes), on est souvent obligé d’adapter la séquence génétique (= modifier quelques codons) au système d’expression afin que la séquence génétique soit reconnue par la
machinerie cellulaire, transcrite et traduite correctement.
Ce gène « adapté » au système d’expression choisi est maintenant couramment créé de façon synthétique.
C’est très classique.
Ça ne veut pas dire que le virus a été « créé ». Ici, il s’agit de faire exprimer la protéine S dans des cellules eucaryotes, afin d’en disposer en grande quantité et
pouvoir l’utiliser ensuite dans des tests de diagnostic par exemple ».
Mail de l’enseignant-chercheur de l’Université de Grenoble Alpes, le 1 et 2 février 2021
« [0001] La présente invention est relative à une nouvelle souche de coronavirus associé au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), issue d’un prélèvement répertorié sous le
n°031589 et prélevé à Hanoï (Vietnam), à des molécules d’acide nucléique issues de son génome, aux protéines et peptides codés par lesdites molécules d’acide nucléique ainsi qu’à
leurs applications, notamment en tant que réactifs de diagnostic et/ou comme vaccin ».liquez
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Le SARS-CoV-2 pourrait-il être le
résultat d’une sélection in vitro de mutations naturelles aléatoires ?
Puisqu’il n’y a pas de preuve que le SARS-CoV-2 soit naturel, on peut se demander :
le SARS-CoV-2 a-t-il été fabriqué ?
Dans les parties précédentes, il a été expliqué qu’il existe plusieurs technologies qui pourraient permettre de fabriquer un tel virus. Il est
technologiquement possible de le faire, notamment avec les techniques de synthèse de gène. Nous avons vu que l’hypothèse d’une fabrication humaine du SARS-CoV-2 est soutenue par plusieurs
scientifiques tels que le Pr Luc Montagnier, la généticienne Alexandra Henrion-Caude, ou la virologue Li-Meng Yan.
Y a-t-il une troisième hypothèse possible : le SARS-CoV-2 pourrait-il être ni naturel, ni fabriqué ?
Oui, expliquent Karl et Dan Sirotkin dans leur étude intitulée « Le SRAS-CoV-2 pourrait-il être apparu par un passage en série dans un hôte animal ou
une culture cellulaire ? »1
De quoi s’agit-il ?
Cette troisième hypothèse postule que le SARS-CoV-2 pourrait être le résultat d’une sélection par l’être humain de mutations naturelles aléatoires lors de
cultures cellulaires in vitro.
Jacques van Helden, bio informaticien, décrit cela d’une manière pédagogique, à partir de la minute 55:03 :2
« Si on a des virus de chauve-souris et qu’on les cultive activement sur des cellules humaines, on va sélectionner toutes les mutations qui favorisent la
croissance, la multiplication et la transmission d’un virus dans des cellules humaines ».
Les laboratoires « cultivent d’abord sur des cellules et puis ils font un test pour voir si, sur de vraies souris, […] le virus est infectieux ou pas
».
« La nature va faire son œuvre ; plus précisément la nature aidée par le bras de la sélection artificielle ».
Les frères Sirotkin soulignent que ce « passage en série imite un saut zoonotique naturel »[1].
Ce qui fait dire à Jacques van Helden : « Quand on travaille comme ça, les taux de mutations sont plus rapides que dans la nature, donc la différence de 40 à 70 ans [d’évolution d’un
virus] dans la nature pourrait passer à quelques années dans des conditions actives de sélection de virus qui poussent sur l’humain ».[2]
Ce « passage répété du virus dans des cellules d’une autre espèce que la chauve-souris, et notamment des cellules humaines »3 fait
déjà partie des recherches scientifiques.[1]
Pour quelles raisons de telles recherches sont-elles menées en laboratoire ?
Ces pratiques « sont nécessaires pour des recherches de gain de fonction, étudier la pathogénicité de ces virus [afin d’anticiper un passage possible à
l’homme d’un virus] ou tout simplement, pour amplifier [mutiplier] le virus ». En effet, jusqu’à il y a quelques années, comme les scientifiques ne disposaient pas de cultures de cellules
de chauve-souris, les virus étaient amplifiés (multipliés) dans des cellules de souris ou des cellules humaines in vitro. Pour approfondir, lire la note de bas de page 4.4
Cette technique de passages en série a-t-elle été utilisée avec des coronavirus de chauves-souris dans des cellules humaines ?
C’est très probable puisque les frères Sirotkin écrivent : « La recherche par gain de fonction sur les coronavirus transmis par les chauves-souris se
poursuit depuis près de dix ans partout, de l’Université de Caroline du Nord à l’Institut de virologie de Wuhan, qui est soutenu par des installations connexes telles que le Centre de
Contrôle et de Prévention des Maladies de Wuhan ainsi que l’Université de Wuhan ».
En somme, il est possible, in vitro, d’adapter des coronavirus de chauves-souris pour infecter des cellules humaines et une hypothèse est que le SARS-CoV-2
pourrait être le résultat d’une sélection in vitro de mutations naturelles aléatoires.
Dans la dernière partie, nous conclurons cet article.
« Covid-19
: approches scientifiques et enjeux sociétaux #2. Origines de SARS-CoV-2 », Jacques van Helden Jacques van Helden, bio informaticien, dit, à partir de la minute 55:03 : « Une autre possibilité serait que ce virus résulte de passages successifs d’une espèce à l’autre. On peut le faire en culture cellulaire, par exemple.
Alors pourquoi ça ferait une différence ? Quand on cultive des virus sur des cellules, si on a un virus de chauve-souris, et qu’on essaye de le cultiver sur des cellules humaines, par
exemple, le virus va pas bien pousser car il va pas bien passer dans les cellules humaines ; mais il mute à chaque fois qu’il se réplique. Et donc, en mutant, il y a certaines
mutations qui vont faire qu’il va commencer à pouvoir entrer dans les cellules humaines. On les cultive sur des milieux cellulaires puis on réessaye jusqu’à ce que ça marche et puis
finalement on va sélectionner les quelques mutants qui ont la capacité d’entrer dans la cellule qu’on veut. Et dès le moment où ils entrent dans la cellule humaine, ils vont peut-être
avoir une efficacité modérée pour se reproduire dans les cellules humaines et pour passer d’une cellule humaine à l’autre ; mais la nature va faire son œuvre plus précisément la
nature aidée par le bras de la sélection artificielle. Les mécanismes de l’évolution naturelle c’est que les mutations sont aléatoires et […] occasionnellement, une mutation va faire
un changement de fonction. Par exemple, la protéine va permettre de s’attaquer à un nouvel hôte et ces mutations […] vont faire l’objet d’une sélection positive. Quand on est dans un
laboratoire la différence c’est qu’on favorise la sélection de mutation qui correspondent à l’effet qu’on recherche. Si on a des virus de chauve-souris et qu’on les cultivent
activement sur des cellules humaines, on va sélectionner toutes les mutations qui favorisent la croissance, la multiplication et la transmission d’un virus dans des cellules humaines.
Alors le fait que virus pousse sur des cellules humaines ne veut pas dire qu’il soit nécessairement infectieux car entre la cellule et l’animal il y a encore une étape supplémentaire
; mais ces laboratoires font aussi des expériences où ils cultivent d’abord sur des cellules et puis ils font un test pour voir si sur de vrais souris le virus est infectieux ou pas
».
Mail de l’enseignant-chercheur de l’Université de Grenoble Alpes, les 10 et 11 mars 2021
Mail de l’enseignant-chercheur de l’Université de Grenoble Alpes, le 14 mars 2021 Extraits : Les passages répétés du virus dans des cellules d’une autre espèce que la chauve-souris, et notamment des cellules humaines sont «
nécessaires pour des recherches de gain de fonction, étudier la pathogénicité de ces virus, ou tout simplement, pour amplifier le virus afin d’en purifier certains de ses composants
(son matériel génétique par exemple) puisque ce virus ne peut pas être multiplié en dehors de cellules ». « Il faut aussi noter que la culture de cellules épithéliales de poumon de chauve-souris in vitro est possible mais probablement moins courante dans les
laboratoires que la culture de cellules humaines. Une lignée de cellules épithéliales de poumon de chauve-souris (Tb 1 Lu, ATCC® CCL-88™) est en effet disponible à l’achat dans le
catalogue de l’American Type Culture Collection (ATCC) ».
Partie 7 - Conclusion - Par Candice Vacle - Le 27/03/2021.
Dans les parties précédentes, il a été expliqué qu’il existe plusieurs technologies qui pourraient permettre de fabriquer le SARS-CoV-2. Il est
technologiquement possible de le faire, notamment à l’aide de la technique de synthèse de gène. Nous avons vu que l’hypothèse d’une fabrication humaine du SARS-CoV-2 est soutenue par
plusieurs scientifiques tels que le Pr Luc Montagnier, la généticienne Alexandra Henrion-Caude, ou la virologue Li-Meng Yan. Néanmoins, nous avons vu aussi que des alternatives à cette
hypothèse existent.
Y a-t-il une recherche scientifique qui répond à la question: le virus SARS-CoV-2 donnant la maladie Covid-19 a t-il été fabriqué ?
Cinq scientifiques, dont le virologue E. Decroly ont cherché à comprendre l’origine du SARS-CoV-2, grâce à des études phylogénétiques (c’est-à-dire l’étude
des liens existant entre espèces apparentées)1,
l’analyse des séquences génétiques et les relations entre la structure et la fonction des protéines de coronavirus. Dans leur étude intitulée « Retrouver les origines du SARS-CoV-2 dans
les phylogénies de coronavirus »2,
ils concluent :
« Sur base des données actuelles […], il est actuellement difficile de statuer à propos de l’émergence du SARS-CoV-2 et de déterminer s’il est le fruit
d’une transmission zoonotique naturelle ou d’une fuite accidentelle à partir de souches expérimentales ».
« À ce stade, […] tout ce qu’on observe pourrait s’expliquer soit par une origine naturelle, soit par un travail de laboratoire », dit3 Jacques
van Helden, bio informaticien et co-auteur de cette étude.
Comment ce « travail de laboratoire » aurait-il pu se retrouver hors du laboratoire à contaminer tant de personnes ?
Par une volonté intentionnelle ?
Tant que cette hypothèse n’est pas infirmée, la question restera ouverte.
Par accident ?
Il arrive que des échappements de laboratoire se produisent. Tel fut le cas, par exemple, de la variole entre 1972 et 1999 et de la poliomyélite en 1992.
Avec le SARS-CoV-1, en 2003 et 2004, il y a eu 4 accidents répertoriés de laboratoires localisés à Taiwan, Singapour, Pékin et Hong Kong. (lire le graphique à la minute 1:14:32.4,5
Se pourrait-il qu’à l’avenir, on puisse répondre à la question : le virus SARS-CoV-2 donnant la maladie Covid-19 a-t-il été fabriqué ?
« Le séquençage des génomes viraux des isolats6 prélevés
à travers le monde et la comparaison de ces séquences devrait permettre de mieux comprendre l’évolution de ces virus, et donc l’origine de ce SARS-CoV-2 ».7
Persister à chercher à découvrir l’origine du SARS-CoV-2, cela a-t-il un intérêt ?
« Quelle que soit son origine, l’étude des mécanismes d’évolution et des processus moléculaires impliqués dans l’émergence de ce virus pandémique est et
restera essentielle afin d’élaborer des stratégies préventives, thérapeutiques et l’adaptation des souches vaccinales », écrivent les cinq scientifiques de l’étude mentionnée
ci-dessus[2].
Sans compter, que l’on est très nombreux sur la planète à souhaiter comprendre d’où vient ce virus qui perturbe l’humanité.
Pour finir, trois points sont certains.
Un : les techniques actuelles pourraient potentiellement permettre la fabrication du SARS-CoV-2.
Deux: les résultats d’expériences de gain de fonction effectuées avec des coronavirus de chauves-souris dans des cultures de cellules humaines in vitro
pourraient représenter, s’ils sont utilisés à mauvais escient, ou s’il y a eu une faille en matière de sécurité (échappement hors du laboratoire d’un virus adapté aux cellules humaines),
un réel danger pour l’humanité.[7]
Trois: cependant, à ce stade, la transmission naturelle à l’homme d’une souche de coronavirus adaptée à un animal est aussi probable.[2]
Le SARS-CoV-2 devrait-il être l’occasion d’un débat sociétal sur la déontologie et le bénéfice risque de ces pratiques scientifiques telles les expériences
de gain de fonction ?
Je remercie l’enseignant-chercheur anonyme de l’Université de Grenoble Alpes pour sa relecture.
Mille fois plus grave que le désastre nucléaire de Tchernobyl - Le 11/07/2022.
Par Ron Unz − Le 11 juillet 2022 − Source Unz Review
Il arrive qu’un seul événement joue un rôle central dans
l’effondrement d’un empire en cours de dislocation.
Tel a été le cas du
désastre de Tchernobyl de 1986. Le processus de fusion nucléaire accidentelle, et l’explosion d’un des réacteurs nucléaires les plus avancés de l’URSS ont libéré un nuage de radiation à grande
échelle sur l’Europe. La catastrophe a été considérée comme une preuve dévastatrice de la terrible décrépitude du système soviétique, et est devenue l’une des affaires les plus considérables des
dernières décennies du XXème siècle.
De fait, dans un écrit produit en 2006 à l’occasion du vingtième anniversaire de Tchernobyl, Michael Gorbatchev a même suggéré que le désastre « fut possiblement la véritable raison de l’effondrement de
l’Union soviétique. »
Probablement le communisme soviétique aurait-il chu en l’absence de cet événement, mais Tchernobyl a sans doute grandement accéléré le processus, et les quelques
années qui ont suivi ont vu la chute du Mur de Berlin, l’exode des pays d’Europe de l’Est hors du Pacte de Varsovie, et peu après, la désintégration de l’Union soviétique elle-même.
Pourtant, quoique Tchernobyl se soit classée comme le pire désastre nucléaire de l’histoire, et quoique ses conséquences politiques aient été
immenses, l’important article Wikipédia, qui compte 33 000 mots dans sa version anglaise, révèle que les statistiques associées à cet accident étaient loin d’être accablantes. Deux
ingénieurs sont morts lors de l’explosion initiale, et deux autres ont été grièvement brûlés. 134 autres membres du personnel ont été hospitalisés pour un syndrome de radiation aigu, et parmi eux
28 sont morts dans les mois qui ont suivi, ainsi que 14 autres sur plus d’une décennie.
Des études ultérieures ont suggéré que l’augmentation des radiations sur l’Union soviétique et sur les États qui lui ont succédé a fini par produire plus de 4000
décès, auxquels s’ajoutent les 16 000 morts supplémentaires sur toute l’Europe au cours des décennies qui ont suivi. Mais en prenant en compte le fait que toutes causes confondues, le nombre
de décès annuel sur cette vaste région géographique était établi à environ 8 millions de morts par an, une augmentation annuelle d’un millier de personnes environ représentait un changement
imperceptible.
Qui plus est, hormis les quelques millions de personnes qui vivaient aux abords du désastre, le seul impact sur la vie des gens normaux a été la crainte de
radiations, générée par les médias. De fait, si le désastre de Tchernobyl et les radiations qui s’en sont suivies n’avaient pas été largement relayés par la presse, fort peu de gens dans le monde
n’en auraient même jamais eu conscience.
Il en va tout autrement lorsque l’on considère l’impact global de l’épidémie de Covid qui a commencé à Wuhan, en Chine, à la fin 2019. Selon les meilleures estimations produites par l’Organisation Mondiale de la Santé, quelques quinze millions de personnes sont déjà mortes en conséquence de cette épidémie, soit
directement à cause du virus, soit en raison de ses effets indirects, et the Economist a estimé qu’avec les « décès excédentaires » on peut
être plus proche des vingt millions. En outre, la vie quotidienne de plusieurs milliards de personnes dans le monde entier a été très fortement perturbée, à la fois à cause de la
maladie elle-même, et en raison des mesures de santé publique sans précédent qui ont été prises pour la contrôler. Des transformations économiques colossales, et des changements dans les flux
commerciaux mondiaux se sont également produits.
Tchernobyl s’est classé parmi les événements les plus importants de la fin du XXème siècle, mais ces statistiques comparées suggèrent que l’épidémie globale de
Covid a engendré un impact social destructeur d’un ordre de grandeur mille fois plus important.
Peut-être bien que ce gigantesque désastre, encore en cours, n’a été qu’une calamité naturelle produite par la mutation ou la recombinaison naturelle d’un virus
animal déjà existant. Si des millions de personnes mourraient par suite d’importants tremblements de terre ou d’éruptions volcaniques, les conséquences politiques resteraient mineures. Mais il
existe des éléments très probants indiquant qu’en cette occurrence, la main de l’homme a été responsable de ce virus.
À la fin 2021, le Wall
Street Journal a consacré une pleine page à la discussion et à la critique de plusieurs ouvrages récents analysant les origines de l’épidémie de Covid, tous ces ouvrages affirmant haut et fort que
le virus est sorti d’un laboratoire. J’ai assez vite répondu par un article de mon cru, pour discuter à la fois ces ouvrages et le résumé qui en a été produit.
L’ensemble de ces auteurs pointaient du doigt l’Institut de Virologie de Wuhan comme source probable du virus, affirmant que celui-ci s’en est échappé par accident
et s’est répandu dans la ville voisine, puis dans le monde entier, un scénario comportant d’immenses implications politiques. Comme je l’ai écrit :
L’un des ouvrages discutés a été écrit par Jasper Becker, un journaliste britannique qui a passé 18 années comme correspondant à Pékin, et le dernier paragraphe
de l’article du Wall Street
Journal le cite suggérant que si les Chinois reconnaissaient cette responsabilité, le régime en place pourrait chuter :
La honte nationale pourrait sonner le glas du joug de soixante-dix années du Parti Communiste chinois. Cela engendrerait un séisme politique dont
l’épicentre se trouverait en Chine, mais qui se propagerait dans le monde entier.
Cependant, comme je l’ai expliqué, l’auteur et celui qui l’a commenté semblent très mal informés au sujet d’éléments importants de l’histoire du XXème siècle
:
Le critique note que Becker revient sur l’histoire passée pour suggérer que l’on ne peut pas faire confiance dans les dénégations avancées par les Chinois,
soulignant que durant la guerre de Corée, les Communistes chinois avaient lancé une offensive de propagande majeure, affirmant faussement que l’armée étasunienne avait fait usage
d’« armes
microbiennes » interdites pour attaquer l’armée chinoise :
Il s’agit de l’une des raisons pour lesquelles les agences de renseignements occidentales vont probablement douter ou au moins remettre en question les
thèses officielles au sujet des origines du virus et du rôle joué par l’Institut de Virologie de Wuhan… Car les gouvernements chinois et soviétique avaient propagé un récit complètement
faux évoquant une guerre biologique lancée par leurs ennemis contre des civils, tout en menant en secret leur propres programmes d’armes microbiennes.
Becker et le critique affirment tous deux raisonnablement que si l’on détecte qu’un gouvernement a menti par le passé au sujet de la guerre biologique, alors ce
que ce gouvernement affirme dans le présent au sujet de l’épidémie de Covid n’est pas digne de confiance.
Je suis convaincu que la plupart des lecteurs ont simplement hoché la tête en apprenant tous ces éléments, et il y a quelques mois encore, j’en aurais fait
autant. Mais il y a plusieurs mois, j’ai soigneusement étudié l’histoire de la guerre biologique étasunienne, et j’ai découvert que le récit que j’avais tranquillement accepté de la part de
nos médias est l’exact opposé de la réalité historique. Sur la base de documents gouvernementaux déclassifiés et d’autres sources conventionnelles, les preuves sont en réalité écrasantes que
les Chinois disaient bien la vérité durant la guerre de Corée, alors que c’étaient nos propres dénégations qui étaient inexactes. Les États-Unis ont bel et bien fait usage d’armes biologiques
durant ce conflit.
Je n’ai aucun doute quant au fait que Becker se soit montré tout à fait sincère, et que ce qu’il affirme sur cette question historique spécifique résulte
simplement de son acceptation du récit médiatique conventionnel, et ne relève pas de la tromperie délibérée. Mais si nous employons à présent ses propres valeurs, dès lors que nous
reconnaissons que la Chine a dit la vérité par le passé, alors que les États-Unis ont non seulement fait usage d’armes biologiques interdites mais ont aussi menti à ce propos, ces faits
perturbants doivent éclairer notre analyse au sujet de l’épidémie de Covid.
Peut-être que le Covid est un virus naturel, et peut-être qu’il est sorti par accident d’un laboratoire situé à Wuhan. Mais il existe également une troisième
possibilité logique : qu’il ait été volontairement répandu dans l’une des plus grandes villes de Chine dans le cadre d’une attaque de guerre biologique préparée. L’épidémie de Covid s’est
produite au plus haut du conflit international en cours entre la Chine et les États-Unis si bien que les éléments de notre propre gouvernement hostile peuvent constituer des suspects
évidents. Aucune de ces trois ouvrages ne semble reconnaître l’existence de cette possibilité hypothétique, même pour simplement la repousser : voici un énorme trou noir qui résulte
peut-être, ou peut-être pas, des contraintes propres à l’industrie de publication des États-Unis.
Au moment où sont parus ces livres et cet article de critique, la possibilité que le virus du Covid trouve ses origines aux États-Unis était restée absolument
impossible à mentionner dans les médias occidentaux, mais au cours des quelques semaines passées, la situation a subitement changé.
Le professeur Jeffrey Sachs, de l’Université de Columbia, se classe comme pilier de l’establishment dominant et a occupé le poste de président de
l’influente commission sur le Covid instituée par le Lancet, un journal médical de premier plan. Au mois de mai, il
est sorti de son silence, et a co-signé un article dans la prestigieuse revue Proceedings of the American Academy of Sciences, affirmant que
le virus était clairement artificiel, et appelant à une enquête indépendante au sujet de sa possible origine étasunienne.
L’énorme bombe politique lâchée par Sachs est restée presque totalement ignorée de nos médias occidentaux timorés. Cependant, au mois de juin, il a réitéré des
remarques semblables lors d’une conférence en Espagne, et un clip concentrant ses propos est devenu viral sur Twitter au début du mois de juillet : il a été retweeté à ce jour 11000 fois, et a
accumulé presque un million de vues.
WowProf. Jeffrey Sachs:
« J’ai présidé pendant 2 ans la commission du Lancet sur le Covid. Je suis convaincu que ce virus est sorti d’un laboratoire de biotechnologie étasunienne
[…] Nous n’en avons pas la preuve, mais nous disposons de suffisamment d’éléments. [Pourtant] aucune enquête n’est menée, ni aux États-Unis, ni ailleurs ». pic.twitter.com/IYvSJnlv1q
Dans un article paru la semaine passée, j’ai avancé que le pot aux roses était bel et bien dévoilé, et le Daily Mail britannique m’a donné raison, en publiant un
article qui a enfin brisé l’embargo médiatique :
Le Daily
Mail s’est spécialisé il y a longtemps pour couvrir les sujets considérés comme trop « chauds » par le reste des médias dominants. En
résultante, il a réalisé l’exploit de se positionner en deuxième rang des audiences, derrière la vénérable BBC, avec plus du double du trafic du Washington Post et cinq fois celui du Wall Street Journal. Le récit explosif sur les révélations de
Sach a rapidement accumulé des milliers de partages et 1800 commentaires.
Qui plus est, un article précédent du Daily Mail, remontant au mois de février, avait discuté de
nouvelles preuves scientifiques établissant qu’un composant central du virus du Covid provenait d’une séquence précédemment développée et brevetée des années plus tôt par Moderna, une entreprise
de biotech étasunienne de premier-plan. Quoiqu’il n’existe aucun élément permettant d’avancer que Moderna ait en soi des connexions directes avec le Covid, ce point semble établir que le virus
était bel et bien artificiel, et suggérait en outre une origine aux États-Unis.
Ainsi, grâce à Sachs, un débat public est désormais lancé pour savoir si le Covid est ou non sorti d’un laboratoire étasunien. Mais les deux premières flambées
épidémiques se sont produites en Chine et en Iran, frappant les deux pays du monde les plus exposés à l’hostilité des États-Unis, ce qui serait sans doute très improbable si le virus s’était
répandu par accident.
Le sous-texte absolument impossible à évoquer de la discussion en cours est la possibilité évidente que le virus du Covid ait été créé dans un laboratoire aux
États-Unis, puis volontairement déployé contre la Chine et l’Iran exactement comme l’avait dénoncé l’Iran à l’époque, pour ensuite fuiter et dévaster les États-Unis et le reste de l’Occident.
Au cours des deux dernières années, j’ai été pratiquement seul à soutenir cette hypothèse controversée, qui s’est vue presque totalement exclue des médias dominants
et alternatifs. Ma longue suite d’article est consultable sur mon site unz.com et a été concentrée en un livre électronique téléchargeable gratuitement, déjà téléchargé plus de 11000 fois :
En 1986, les médias occidentaux qui dominaient le monde se sont assurés que le désastre de Tchernobyl en vint à symboliser l’incompétence et la malhonnêteté
soviétiques, et ont utilisé cet incident pour infliger un coup terrible et peut-être fatal à l’Empire soviétique vacillant. Mais de nos jours, l’Occident continue de dominer les médias mondiaux,
si bien que l’Empire étasunien n’a eu à souffrir d’aucune conséquence grave de son rôle probable dans le désastre du Covid pourtant bien plus conséquent. Cependant, les choses sont peut-être en
train de changer.
Google et Facebook sont les principaux gardiens de l’internet mondial, et quelques jours après la publication de mon premier article sur les origines du Covid, au mois d’avril 2020, ils avaient censuré notre site web et avaient déréférencé toutes nos pages, réduisant fortement notre capacité à répandre nos informations. De même, la division Youtube de
Google est la plateforme vidéo dominante au niveau mondial, et apparemment elle relègue à l’obscurité les vidéos discutant du Covid qui s’écartent trop du récit standard.
Mais la censure politique de plus en plus stricte pratiquée par Youtube sur de nombreux sujets a créé une ouverture pour des plateformes vidéo concurrentes,
et selon un article du New York
Times paru au mois de mars, Rumble est devenu le principal concurrent, surtout pour attirer les conservateurs et les soutiens de Trump exclus par les sévères restrictions pratiquées
par Youtube. Après que la grande chaîne russe RT a été interdite par Youtube, elle a également basculé sur Rumble.
Le trafic géré par Rumble reste marginal par rapport à celui de Youtube, la plateforme dominante continuant d’attirer environ cent fois plus de visites mensuelles.
Mais le refus par Rumble de supprimer les contenus controversés en fait l’un des meilleurs choix pour qui défie le dogme de l’establishment, et je suis très satisfait de mes propres
résultats. Juste avant l’éclatement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine au mois de février, j’ai produit plusieurs interviews vidéos sur mon analyse du Covid avec des petits podcasteurs, et
ceux-ci ont été vus plus de 600 000 fois sur Rumble, dont plus de 100 000 fois rien qu’au cours des dix derniers jours.
En outre, deux de mes interviews vidéo ont désormais dépassé les 200 000 vues chacune, des totaux qui semblent se classer parmi les plus populaires sur cette
plateforme.
Après que Youtube l’a banni, Alex Jones se concentre désormais sur Rumble, où il dispose de 127 000 abonnés, mais si vous classez ses vidéos par nombre de vues, aucune n’a dépassé les 70 000 vues. Si vous cherchez « Tucker Carlson » une dizaine de ses vidéos
dépassent les 300 000, mais l’écrasante majorité est bien en dessous des 100 000. Et hormis son flux vidéo continu, la chaîne RT sur Rumble n’a produit que quatre vidéos dépassant les 100 000 vues, et une écrasante majorité de vues plus proche des 10k.
Si mes interviews avec de petits podcasteurs ont désormais accumulé davantage de vue sur Rumble que 98% des vidéos montrant Alex Jones, Tucker Carlson ou RT, cela
suggère l’énorme audience potentielle que pourrait produire une discussion candide sur les vraies causes probables d’un désastre global sans doute mille fois plus grave que celui de
Tchernobyl.
Les États-Unis ont tout fait pour
accuser la Chine d’être à l’origine de la propagation du virus Covid.
Le 14 juin dernier, le professeur Jeffrey Sachs, économiste et enseignant à l’Université de Columbia à New York et par ailleurs conseiller de l’ONU pour les
objectifs de développement durable, a été invité au Gate Center en Espagne par l’ancien chef du gouvernement espagnol José Luis Rodríguez Zapatero, qui en est le président du conseil
consultatif, pour participer à un débat consacré à l’état des objectifs de développement durable dans le monde après la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Le professeur Sachs,
qui a été nommé à deux reprises l’une des 100 personnes les plus influentes au monde par le magazine Time, a aussi présidé pendant deux ans la Commission Covid-19 pour la célèbre revue
médicale The Lancet, commission mise en place au début de la pandémie pour aider les gouvernements et apporter des réponses à la pandémie. Voici sa déclaration dès le début de son
intervention :
« Nous sommes dans le pétrin, c’est un gâchis. J’ai présidé la commission sur le Covid du Lancet pendant deux ans et je suis convaincu qu’il est sorti
de la biotechnologie d’un laboratoire américain et pas de la nature. Donc, c’est une erreur de la biotechnologie à mon avis et non un accident naturel. Nous ne le savons
pas avec certitude, mais il y a suffisamment de preuves qui devraient être examinées. Or, il n’y a aucune enquête ni aux États-Unis ni ailleurs. Et je pense que pour de vraies raisons,
ils ne veulent pas trop regarder sous le tapis »1.
Un mois avant, soit le 19 mai 2022, les professeurs Jeffrey Sachs et Neil Harrison se sont associés pour lancer un appel au sein du journal Proceedings of
the National Academy of Sciences, demandant une enquête indépendante sur l’origine du virus SARS-CoV-2, arguant qu’« il existe de nombreuses informations importantes qui peuvent être
glanées auprès d’institutions de recherche basées aux États-Unis, informations qui ne sont pas encore mises à disposition pour un examen indépendant, transparent et scientifique. Les
données disponibles aux États-Unis incluraient explicitement, mais sans s’y limiter, les séquences virales recueillies et conservées dans le cadre du projet Predict et d’autres programmes
financés, ainsi que les données de séquençage et les cahiers de laboratoire des laboratoires américains ».
Ce qui ne manque pas de nous mettre la puce à l’oreille concernant ce « projet Predict ».
Nous avons découvert qu’il s’agit d’un programme de l’USAID (!) qui finance une équipe de 400 scientifiques chargés de mener une recherche pour estimer la
probabilité d’une transmission de 887 virus entre les animaux et les humains. Ça promet ! Et donc, deux scientifiques influents s’associent pour réclamer une enquête indépendante
concernant l’origine du virus SARS-CoV-2, ce fameux Covid qui a fait de nombreuses victimes à travers le monde et qui continue à nous empoisonner la vie, sans parler des répercussions
économiques suite aux confinements, des dégâts au niveau psychologique, des effets secondaires des vaccins, et de tous les soignants éjectés de leur travail sans indemnités pour refus de
se faire vacciner.
Bref, pour un pavé dans la mare, c’en est un, et un fameux. Mais pas un mot dans les médias de masse occidentaux ; pourtant, la nouvelle est
d’importance.
Comment ? Aurait-on accusé à tort la Chine dont l’Institut de virologie de Wuhan avait été déclaré responsable d’une fuite du virus SARS-CoV-2
?
La Chine a même été accusée d’avoir utilisée ce virus comme arme biologique. Ron Unz, dans sa revue The Unz Revue, détaille longuement l’origine de ces
assertions et il apparaît que les «journalistes » des médias mainstream tels que le New York Times et le Wall Street Journal, qui avaient consacré de longs articles à accuser la Chine
d’avoir utilisé le Covid comme arme biologique, étaient les mêmes qui, vingt ans plus tôt, avaient participé à promouvoir les fameux ADM (armes de destruction massive) de Saddam Hussein.
Mais des scientifiques étrangers très réputés, comme la virologue australienne Danielle Anderson ou encore le virologue allemand Christian Drosten, tous deux ayant travaillé à Wuhan à
cette période, ont apporté leur témoignage pour démentir ces mensonges et réfutent catégoriquement qu’une fuite intentionnelle ou non ait pu y avoir lieu. Les deux experts sont très
dubitatifs quant au fait que le Covid ait pu être le produit de recherches scientifiques innocentes et bien qu’ils privilégient tous deux la théorie du virus naturel, ils semblent considérer comme possible et même probable la création et la diffusion délibérée d’une arme biologique mortelle. Rappelons-nous que
la pandémie a commencé fin 2019 – début 2020 à Wuhan avant de se propager dans le monde. Wuhan étant l’une des plus grandes villes de Chine et une plaque tournante du transport, cela en
faisait le lieu idéal pour disséminer un virus, surtout juste avant les vacances du Nouvel An lunaire, au moment où des centaines de millions de Chinois voyagent dans leurs
familles.
Et si l’empire avait décidé de contrer l’essor de la Chine qui menace l’hégémonie américaine en utilisant l’arme biologique ? Bien entendu, le fait de
suggérer la possibilité d’attaques biologiques préméditées vous condamne immédiatement à figurer sur la liste des «complotistes ». Mais comme nous le développons tout au long de cet
article, la guerre biologique n’est pas une nouveauté. Et pourquoi faire des recherches longues, coûteuses, secrètes, et surtout financées par l’armée, si ce n’est pas
dans l’intention d’utiliser le fruit de ces recherches à des fins militaires ?
Un petit rappel historique s’impose donc pour éclaircir tout cela. Les États-Unis ont eu recours à plusieurs reprises aux armes chimiques et
bactériologiques, notamment pendant la guerre de Corée avec le largage par avion de bombes bactériennes constituées de mouches, puces et autres insectes contaminés, et avec
l’empoisonnement de l’eau, selon des documents de la CIA déclassifiés.
Souvenons-nous aussi de l’agent orange répandu au Vietnam, Laos, Cambodge et dans la zone démilitarisée séparant les deux Corées, et qui a provoqué des
cancers et des malformations parmi les populations. Au total, 80 millions de litres de produits chimiques ont été déversés par
l’armée américaine, dont 61% d’agent orange.
Selon le gouvernement vietnamien, trois millions de personnes ont été malades à cause de l’agent orange, et toutes la faune et la flore ont aussi été
impactées pour de nombreuses années.
Bien avant cela, les colons européens envahissant l’Amérique ont utilisé la guerre bactériologique avec la propagation intentionnelle de la variole contre
les populations autochtones qui n’avaient aucune immunité contre cette maladie. Et plus près de nous, n’oublions pas les bombes à l’uranium appauvri sur les populations yougoslaves,
irakiennes et autres qui ont provoqué des cancers et des malformations.
Les États-Unis ont également utilisé des armes biologiques contre Cuba et l’Allemagne de l’Est. Sans parler des bombes nucléaires larguées par les
États-Unis sur Hiroshima et Nagasaki et qui ont à jamais marqué l’histoire de l’humanité. Mais rien n’arrête l’empire qui s’en prend même à sa propre population, puisque dans les années
1980, le United States Army Medical Research Institute of Infectious Diseases a dispersé des moustiques Aedes aegypti vecteurs de la dengue, du chikungunya et du virus Zika dans l’Etat de
Géorgie.
On sait par ailleurs que les États-Unis ont toujours protégé les pires crapules de la planète. Leurs liens avec les néonazis en Ukraine ne représentent rien
de nouveau, ni leurs liens avec Al-Qaïda, Daech, Isis et autres terroristes islamistes en Afghanistan, en Syrie, en Libye et en Irak. On sait que beaucoup de scientifiques et hauts gradés
nazis qui avaient ravagé l’Europe au cours de la Seconde Guerre mondiale ont été protégés par les États-Unis, et certains d’entre eux ont même dirigé l’OTAN. Mais cela ne s’arrête pas là.
Ainsi, l’histoire sordide de l’Unité japonaise 731 dirigée par le général Shirō Ishii mérite d’être racontée sommairement. Il s’avère que les Chinois ont été ciblés dès 1932 par des
attaques chimiques et biologiques commises par cette unité japonaise et dont les expérimentations bactériologiques étaient pratiquées au Mandchoukouo (Mandchourie), au nord-est de la
Chine, alors sous contrôle de l’empire du Japon.
Sous prétexte de faire des recherches sur les maladies, l’Unité 731 effectuait des expérimentations sur des cobayes humains, prisonniers politiques mais
aussi des civils chinois, coréens et russes, dont des femmes et des enfants. Beaucoup ont subi des vivisections sans anesthésie et autres sévices qui démontrent que la cruauté n’a aucune
limite chez certains individus, surtout quand ils agissent sous couvert de la « science ». Ces malheureuses victimes étaient appelées « maruta », mot japonais signifiant « bûche » ou «
billot », ce qui les déshumanisait totalement, et ont aussi servi pour des recherches sur la peste, le typhus et le choléra, en vue d’utiliser ces maladies comme armes bactériologiques.
Entre 1937 et 1945, des dizaines de milliers de Chinois sont morts de la peste bubonique, du choléra, de l’anthrax, de la tuberculose, de la typhoïde et d’autres virus. Le nombre de morts
chinois tués par les armes bactériologiques utilisées par l’armée japonaise est estimé à 208 000, dont 187 000 civils. Plus de 10 000 hommes, femmes et enfants sont morts dans des
conditions difficilement imaginables et particulièrement atroces dans les laboratoires de ces criminels. Or, Shirō Ishii n’a jamais été jugé ni
condamné pour ses crimes contre l’humanité parce qu’il a été protégé par les États-Unis en échange des résultats de ses expérimentations. Aucun des membres de l’Unité n’a
été poursuivi devant le Tribunal de Tokyo et, cerise sur le gâteau, ils ont tous reçu une allocation à vie de l’armée américaine.
Josef Mengele, médecin nazi bien connu ayant pratiqué le même genre d’expérimentations sur des cobayes humains, a été arrêté par l’armée américaine à la fin
de la guerre et n’a pas été non plus poursuivi pour crimes de guerre. Il a pu se réfugier en Amérique du Sud sans avoir été jugé pour ses nombreux crimes.
Revenons-en au présent. En 2018, la grippe aviaire avait balayé la Chine, éliminant une grande partie de l’industrie avicole chinoise, et en 2019,
l’épidémie virale de grippe porcine avait dévasté les élevages porcins chinois, détruisant 40% de la principale source nationale de viande. Et donc, pendant trois années successives, la
Chine a été fortement touchée par de nouvelles maladies virales, le Covid étant la seule maladie mortelle pour l’homme. Fait interpellant, peu de temps avant le début de l’épidémie de
coronavirus à Wuhan, la ville avait accueilli 300 officiers militaires américains venus participer aux Jeux mondiaux
militaires.
Dès le début de l’épidémie, Radio Free Asia, organe de propagande états-unien créé par la CIA et financé par le Congrès, a lancé une offensive contre la
Chine, affirmant que l’épidémie était due à une fuite du laboratoire de Wuhan qui travaillait en secret sur une arme biologique illégale. Presqu’immédiatement, début 2020, et avant
d’atteindre les autres pays, les élites politiques iraniennes ont été gravement infectées et beaucoup de responsables officiels sont morts. C’est ce qui a poussé l’Iran à accuser les
États-Unis d’avoir lancé une attaque de guerre biologique contre leur pays et contre la Chine en utilisant le virus du Covid.
Or, à cette époque, Robert Peter Kadlec, médecin et officier de carrière dans l’armée de l’air amériaine, était le secrétaire adjoint à la santé et aux
services sociaux (préparation et intervention), au Cabinet de Donald Trump à la Maison-Blanche. Il a occupé cette fonction jusqu’en janvier 2021, ce qui a fait de lui l’un des
gestionnaires majeurs de la pandémie de Covid-19 aux États-Unis. De 2007 à 2009, il avait été directeur de la bio défense à la Maison-Blanche et assistant spécial du président George W.
Bush pour la politique de bio défense. Ce personnage trouble cumulait les conflits d’intérêt vu ses nombreux liens avec l’industrie pharmaceutique alors qu’il était en poste au
gouvernement. Voici un extrait édifiant tiré de ses propos en 1998 : « Une arme biologique est la seule arme de destruction massive qui a une
utilité dans tout le spectre des conflits. L’utilisation d’armes biologiques sous le couvert d’une maladie endémique ou naturelle offre à un attaquant la possibilité d’un déni plausible.
Dans ce contexte, les armes biologiques offrent de plus grandes possibilités d’utilisation que les armes nucléaires. La dissémination délibérée d’agents d’armes biologiques peut être
démentie par des maladies et des événements naturels… Le potentiel de la guerre biologique à créer des pertes économiques importantes et une instabilité politique subséquente avec un déni
plausible dépasse toute autre arme connue »2.
Et ils remettent le couvert avec un nouveau virus qui nous vient d’on ne sait où. Ainsi, ce 23 juillet, l’OMS a déclenché son plus haut niveau d’alerte face
à l’épidémie de variole du singe qui se propage, le risque dans le monde étant relativement modéré à part en Europe où il est élevé. 17 000 personnes auraient déjà été
contaminées dans 74 pays, cette maladie touchant essentiellement des hommes homosexuels. Vendredi, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a déclaré avoir approuvé l’utilisation d’un
vaccin contre la variole humaine pour étendre son utilisation contre la propagation de la variole du singe. Ce vaccin est déjà utilisé à cette fin dans plusieurs pays, dont la France.
Rappelons qu’en novembre dernier Bill Gates avait évoqué la possibilité d’une épidémie de variole et d’éventuelles attaques
bioterroristes au cours d’une interview dans le bureau de Londres de Policy Exchange, un think tank britannique. Voici ce qu’il disait : « Que se passerait-il si un bioterroriste apportait la variole dans dix aéroports ? Comment le monde réagirait-il ? »3.
Bill Gates serait-il complotiste ?
Nous avons interviewé des scientifiques américains réputés qui ont eu le mérite de dénoncer les dérives de la science, tels que le Dr Stuart A. Newman,
professeur de biologie cellulaire et d’anatomie, qui est membre fondateur du Conseil pour une génétique responsable à Cambridge, Massachusetts, et qui a tiré la sonnette d’alarme sur les
manipulations réalisées dans les domaines de la génétique et de la biotechnologie, et aussi le Dr Colin Ross, qui a fait tout un travail d’analyse basé sur les projets Artichoke,
Bluebird, MK-Ultra, MK-Search, MK-Naomi concoctés par la CIA et qui visaient à effectuer diverses expérimentations sur des cobayes humains, le projet Bluebird, par
exemple, consistant à utiliser le LSD comme arme chimique. À titre d’exemple, la commune française de Pont-Saint-Esprit, dans le Gard, a connu une série d’intoxications
alimentaires en août 1951 qui ont ravagé sa population, conduisant une cinquantaine de ses habitants dans des hôpitaux psychiatriques, 250 personnes étant atteintes de symptômes plus ou
moins graves ou durables, et 7 personnes étant mortes. Diverses enquêtes avaient été menées qui avaient abouti à incriminer l’ergotisme, une maladie transmise par un champignon présent
dans les céréales et qui aurait infecté le pain de cette commune. Mais d’après des documents déclassifiés et le témoignage d’anciens chercheurs de la CIA
à Fort Detrick (centre biomédical militaire américain installé au Maryland, fortement soupçonné d’être à l’origine du Covid et qui travaille sur la
variole de singe) et dont nous avons déjà parlé dans un précédent article, la ville du Gard a subi une pulvérisation aérienne à base de LSD, et les habitants de
Pont-Saint-Esprit, comme des milliers d’Américains et autres nationalités, ont servi de cobayes pour tester la dissémination à grande échelle de cette drogue, dans le cadre du projet
MK-Naomi. La CIA a aussi utilisé le LSD dans des expérimentations illégales sur des sujets humains au Canada et aux États-Unis pour son projet MK-Ultra, comme par exemple en effectuant
des tests d’aérosols de LSD dans le métro de New York en novembre 1950. À titre anecdotique, la CIA a même envisagé d’introduire du LSD dans la nourriture de Fidel Castro afin de
provoquer chez lui un comportement irrationnel qui le couvrirait de ridicule, démarche désespérée de l’agence de renseignement américaine parmi les 638 tentatives d’assassinat à
l’encontre de Fidel Castro qui est mort dans son lit à l’âge de 90 ans !
Donc, on le voit, les États-Unis investissent depuis longtemps dans des programmes de recherche en matière d’armes biologiques et nous avons déjà parlé des
biolabs en Ukraine financés par le Pentagone et dans certains desquels Hunter Biden, le fils junkie du président Biden, est impliqué via les investissements que sa société Rosemont Seneca
Technology Partners a réalisés auprès de Metabiota qui prétend œuvrer pour « la santé publique » dans les laboratoires ukrainiens. Voici ce que nous savons d’après les rapports publiés
par le ministère de la Défense russe : Des expériences ont été menées entre 2019 et 2021 par des scientifiques américains du laboratoire de Merefa dans la région de Kharkov. Ces employés
testaient des médicaments biologiques potentiellement dangereux sur des patients de l’hôpital psychiatrique de Kharkov. L’un des organisateurs de cette activité illégale était une
citoyenne américaine du nom de Linda Oporto Al-Haroun. Les personnes atteintes de troubles mentaux ont été sélectionnées pour les expériences en fonction de leur âge, de leur nationalité
et de leur statut immunitaire. En janvier 2022, le laboratoire de Merefa a été fermé et tout l’équipement et les préparations ont été déplacés vers l’ouest de l’Ukraine.
On apprend également que la DTRA (Defense Threat Reduction Agency) a utilisé un agent tuberculeux pour infecter la population du district de Slavianoserbsk
dans la République populaire de Lougansk, dans le Donbass. À propos du Lougansk, les forces russes ont annoncé avoir découvert deux autres biolabs non répertoriés à Rubejnoe et
Severodonetsk. Les employés se sont sauvés précipitamment devant l’avancée de l’armée russe et n’ont pas eu le temps d’emporter, ni de détruire leur matériel. Des enquêtes y sont menées
actuellement pour savoir quelles recherches y étaient pratiquées. En outre, les soldats ukrainiens prisonniers sont examinés par des médecins et leur état de santé indique qu’ils
ont servi de cobayes pendant des années.
Nous savons aussi que la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), le bureau de haute technologie du Pentagone, mène des recherches en Ukraine,
notamment sur les insectes, dans le but de transformer ces insectes en « cyborgs » pour qu’ils modifient génétiquement des plantes afin d’augmenter leur rendement, mais on peut craindre
également que ces insectes pourraient être destinés à stériliser les cultures des pays ennemis et y provoquer des famines.
La plaque tournante de distribution des subventions pour la recherche intéressant le Pentagone, y compris les armes chimiques, est le STCU (Centre
des sciences et technologies d’Ukraine) qui, officiellement, n’a aucun rapport avec le Pentagone. Selon ses statuts, le STCU est une organisation intergouvernementale
internationale vouée à la non-prolifération des armes nucléaires, biologiques et chimiques et des technologies connexes, tel que défini par un accord daté du 25 octobre 1993 entre les
gouvernements de l’Ukraine, du Canada, des États-Unis et de la Suède. Son siège est établi à Kiev et possède des bureaux régionaux à Bakou (Azerbaïdjan), Chisinau (Moldavie), Tbilissi
(Géorgie), ainsi qu’à Kharkov et Leopolis (Ukraine). Ces dernières années, Washington a dépensé plus de 350 millions de dollars pour des projets STCU. Les clients et
sponsors américains du Centre des sciences et technologies d’Ukraine (STCU) sont le département d’État et le département de la Défense. Le financement est également
fourni par l’Environmental Protection Agency, les départements américains de l’Agriculture, de la Santé et de l’Énergie. Des documents reçus par le ministère russe de la Défense
confirment les liens du STCU avec le département militaire américain qui a approuvé la coopération du STCU avec le principal entrepreneur du Pentagone, Black & Veach, une grande
société d’ingénierie établie au Kansas qui travaille avec le STCU sur les recherches militaro-biologiques en Ukraine.
Il est intéressant de noter que les États-Unis ont conservé dans leur législation nationale des normes qui autorisent la recherche dans le
domaine des armes biologiques. En vertu de la Federal Unity and Cohesion Against Terrorism Act des États-Unis, la recherche sur les armes biologiques est autorisée avec l’approbation du
gouvernement américain et les participants à ces recherches ne sont pas pénalement responsables de la mise au point de telles armes.
Ainsi, l’administration américaine privilégie le droit interne sur le droit international dans ce domaine et la recherche la plus controversée sur le plan
éthique est menée en dehors des juridictions nationales. Pour ceux qui ne sont pas convaincus du danger constitué par ces recherches menées en Ukraine, Kiev a envoyé une demande à la
société de fabrication des drones Bayraktar concernant la possibilité d’équiper les drones d’un équipement aérosol. Le 9 mars, trois drones équipés
de conteneurs de 30 litres et d’équipements de pulvérisation ont été détectés par des unités de reconnaissance russes dans la région de Kherson. Et déjà en janvier 2022,
l’Ukraine aurait acheté plus de 50 dispositifs de ce type auprès d’organisations intermédiaires qui pourraient être utilisés pour propager des produits chimiques toxiques.
Rien n’arrête l’empire. Il est au-dessus des lois et de l’éthique. Et il n’a jamais été aussi dangereux qu’aujourd’hui
parce qu’il est menacé. Il a voulu s’attaquer à la grande Russie. Mal lui en a pris. Il a signé son arrêt de mort en voulant soumettre la Russie. Or, celle-ci a beaucoup souffert tout au
long de son histoire mais elle s’est à chaque fois redressée. Et elle a appris à être forte. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que l’empire disparaisse dans les poubelles de
l’Histoire pour faire place à un monde où chacun aura sa place, dans le respect du droit international.
Mais en attendant, restons vigilants. La variole du singe arrive…
Dans le roman de
science-fiction Lord of Light écrit en 1967
par Roger Zelazny, des humains habitant une lointaine planète ont fait usage de dispositifs technologiques pour s’établir comme les dieux du panthéon hindou, chacun présentant des aspects et des
attributs distincts. Mara est le Dieu de l’Illusion, capable de remodeler la perception du monde dans l’esprit de tous ceux qui l’environnent. Ce type de pouvoir est puissant, mais pas
invincible, dans la mesure où la réalité physique reste intangible, et Mara se fait tuer au cours du tout premier chapitre.
Il me semble que cette histoire constitue une métaphore opportune sur les forces qui sont celles des États-Unis dans le monde contemporain. Les États-Unis sont
absolument dominants dans la distribution d’information et de propagande, y compris avec les réseaux électroniques et sociaux, et peuvent facilement persuader la plus grande partie du monde d’adopter pour vérité nos illusions fabriquées. Mais
ils ne peuvent modifier la réalité sous-jacente, ce qui est passible de porter à des conséquences désastreuses en fin de compte.
La Russie est en possession d’un arsenal nucléaire égal à celui des États-Unis, et ses armes supersoniques révolutionnaires lui confèrent une supériorité
considérable en matière de systèmes de frappes. Le lieutenant-général Igor Kirillov occupe le poste de dirigeant des Forces de Défense de radiation, chimiques et biologiques pour la Russie, et il
a tenu il y a une quinzaine de jours une réunion publique au cours de laquelle il a suggéré que des éléments du gouvernement étasunien s’étaient sans doute rendus responsables d’avoir libérée l’épidémie
mondiale de Covid.
J’ai fait mention de ces accusations explosives dans un éditorial, mais elles semblent être restées presque totalement ignorées des médias étasuniens [occidentaux, NdT] et même des médias alternatifs. Au lieu
de cela, la seule réponse significative de la part des États-Unis a été de suspendre le compte officiel du ministère russe des affaires étrangères après que celui-ci a diffusé les remarques énoncées par ce haut général russe.
Le ministre russe de la défense dévoile de nouvelles données sur les activités militaires et
biologiques des États-Unis et de leurs alliés en Ukraine et dans d’autres lieux, sur la base de nouvelles informations.
Nous envisageons la possibilité que l’#USAID soit impliquée dans l’émergence du #COVID19
Une fois de plus, hormis un éditorial produit par moi-même, la censure que Twitter a subitement imposée à l’encontre du gouvernement russe après ces accusations est passée presque complètement
inaperçue, tant dans les médias dominants étasuniens que dans les médias alternatifs.
Les déclarations majeures produites par de hauts-dirigeants militaires russes font sans doute l’objet d’une couverture médiatique importante dans les médias
intérieurs de la Russie, si bien qu’il est raisonnable de penser qu’une fraction substantielle de la population russe a adopté l’opinion selon laquelle le virus du Covid, qui a tué plus de 15
millions de gens dans le monde, peut avoir été un produit étasunien, conçu et diffusé par l’appareil de sécurité national étasunien. Mais un embargo médiatique quasiment absolu — s’étendant
jusqu’aux médias alternatifs — a fait en sorte que ces notions restent totalement étrangères à l’opinion publique étasunienne [et occidentale, NdT]. Apparemment, nos éditeurs suivent le
principe : « Ce que je ne sais pas ne peut pas me
faire de mal. »
Au cours des deux dernières années, j’ai été frappé de manière répétée par le refus absolu de pratiquement tous les journalistes occidentaux, qu’ils travaillent
pour des médias dominants ou alternatifs, à remarquer les très forts éléments plaidant pour la culpabilité des États-Unis dans l’épidémie de Covid, éléments que j’ai présentés dans une longue suite d’articles dont le premier remonte au mois d’avril 2020.
Au début du mois d’août 2022, j’ai envoyé cette note de plainte à un membre de l’établissement de l’élite des États-Unis, avec lequel j’entretiens depuis longtemps
des relations amicales :
…la situation toute entière défie l’entendement.
Pour l’exercice, supposons que je ne me trompe pas, et qu’il existe au moins de bonnes probabilités pour que le
retour de flamme d’une attaque biologique interdite ait désormais tué un million d’Étasuniens.
Pouvez-vous trouver une chose dans toute l’histoire du monde, et a fortiori dans l’histoire des États-Unis,
comparable à cela ? Comme je l’ai expliqué dans l’un de mes récents articles, la présente affaire constitue un désastre sans doute mille fois plus grave pour le monde que celui de
Tchernobyl.
Et il est proprement incroyable qu’absolument personne ne soit prêt à en parler. Nul ne subit la menace du NKVD de
Staline d’envoi au Goulag s’il parle. Comprenons-nous, c’est une chose de craindre de se faire fusiller, mais c’en est une autre pour qui a uniquement peur de faire l’objet de critiques sur
Twitter…
Je suis dans l’incapacité de comprendre pourquoi absolument personne n’est prêt à prendre position publiquement à ce
sujet. Après que tous les faits ont été rendus publics il y a plus d’un an, j’avais supposé que le barrage allait céder d’une semaine à l’autre.
Voici sa réponse :
C’est tout à fait stupéfiant.
Depuis le tout début de l’épidémie, nos organes de propagande et de médias, qu’ils soient dominants ou alternatifs, ont réussi à tenir à l’écart l’opinion publique
étasunienne d’informations cruciales pouvant leur permettre de comprendre correctement ce qui s’était produit dans leurs vies. Comme je l’ai indiqué dans mon article original du mois d’avril 2020 :
Au fur et à mesure que le coronavirus s’est mis peu à peu à se répandre au-delà des frontières propres à la Chine, un autre développement s’est produit, qui a
considérablement fait croître mes soupçons. La plupart de ces premiers cas se sont produits exactement à l’endroit où l’on pouvait s’y attendre, au sein des pays d’Asie de l’Est jouxtant la
Chine. Mais à la fin du mois de février, l’Iran était devenu le second épicentre de l’épidémie globale. Chose plus surprenante encore, les élites politiques de ce pays ont été frappées particulièrement fort, avec
pas moins de 10% de l’ensemble du parlement iranien bientôt infecté, et au moins une dizaine de dirigeants et d’hommes politiques qui sont morts de la maladie, dont certains étaient plutôt âgés. De fait, les activistes néoconservateurs s’étaient réjouis sur Twitter de voir leurs ennemis jurés iraniens tomber comme des mouches.
Examinons les implications portées par ces faits. Dans le monde entier, les seules élites politiques à avoir pour
l’instant eu à subir des pertes humaines significatives ont été celles de l’Iran, et elles sont mortes très tôt, avant que la flambée épidémique se soit même manifestée ailleurs dans le
monde, hormis en Chine. Aussi, nous voyons les États-Unis assassiner le commandant militaire en chef de l’Iran le 2 janvier, puis, quelques semaines plus tard, de vastes portions de l’élite
dirigeante iranienne s’est fait infecter par un nouveau virus mystérieux et mortel, qui en a tué un grand nombre. Est-ce qu’une personne dotée de raison peut véritablement considérer ces
faits comme une pure coïncidence ?
Dans un article paru par la suite, j’avais souligné le fait que les hauts-dirigeants iraniens avaient absolument remarqué ces faits évidents à l’époque :
Au début du mois de mars 2020, le général iranien supervisant la défense de son pays en matière de guerre biologique avait déjà commencé à suggérer que le Covid était une arme biologique occidentale dirigée contre son pays et contre la Chine, et quelques jours après, l’agence de presse iranienne semi-officielle
FARS avait cité le commandant militaire en chef des Gardiens de la Révolution :
Aujourd’hui, le pays est engagé dans une bataille biologique. Nous l’emporterons dans la lutte contre ce virus, qui pourrait être le produit d’une [attaque]
biologique étasunienne, d’abord diffusé en Chine, puis dans le reste du monde… Les États-Unis devraient savoir que s’ils ont agi ainsi, le virus va revenir vers eux.
Peu de temps après, le dirigeant suprême iranien, Ali Khamenei, avait adopté la même position publique, et l’ancien président populiste Mahmoud Ahmadinejad s’était particulièrement manifesté
sur Twitter plusieurs mois durant, allant jusqu’à diriger ses accusations formelles à destination d’Antonio Guterres, secrétaire-général de l’ONU. Un seul de ses nombreux Tweets donnait lieu
à des milliers de Retweets et de Likes.
La radio et la télévision iraniennes et leur service de presse international avaient diffusé ces récits de manière répétée, en les étayant par des interviews
favorables tenues avec l’ancien premier ministre de la Malaisie. Mais la domination écrasante des États-Unis sur les médias globaux en langue anglaise avait assuré que l’ensemble de cette
controverse internationale majeure ne m’était jamais parvenue aux oreilles à l’époque où elle s’est produite.
Le blocus empêchant ces accusations iraniennes de parvenir au monde anglophone avait été d’autant plus facilité par
le contrôle des États-Unis sur les infrastructures de base de l’Internet. Un mois plus tôt à peine, la chaîne PressTV de l’Iran en Angleterre avait été supprimée par YouTube, après que sa chaîne globale principale l’avait déjà été. Plus récemment, le gouvernement étasunien a décidé de l’action sans précédent consistant
à saisir le nom de domaine internet de PressTV, ce qui a totalement éliminé tout accès à ce site internet.
On m’a dit que ce type de théories mettant en cause une responsabilité des États-Unis sont devenues endémiques sur les réseaux sociaux chinois, et l’an dernier, la
deuxième agence de presse chinoise a résumé brièvement mes propres points de vue sur son site internet.
De même, Sputnik
News, un organe de presse dominant en Russie, comptant 20 millions de visites par mois, a récemment publié une brève interview de moi-même au sujet des origines probables du Covid. À peu près dans le même temps, une chaîne de télévision iranienne de premier-plan m’a interviewé
pendant cinq heures en préparation d’une série qu’elle va diffuser dans un avenir proche.
Les dirigeants et la population de Russie, d’Iran et de Chine semblaient de plus en plus au fait de ces faits importants et du scénario controversé qu’ils
suggèrent, si bien qu’il m’est difficile de comprendre comment les intérêts nationaux étasuniens légitimes peuvent être défendus en maintenant ces mêmes informations à l’écart du peuple
étasunien. Pourtant, ce climat persistant de censure quasiment absolue est maintenu non seulement par nos médias dominants, mais également pas la quasi-intégralité de nos journalistes et organes
de presse alternatifs. Même lorsque les personnages étasuniens de la plus haute stature et crédibilité publiques ont rompu leur silence, leurs affirmations ont été ignorées par la quasi-totalité
du paysage médiatique alternatif.
Le professeur Jeffrey Sachs, de l’université de Columbia, est l’universitaire de très haut rang étasunien qui a tenu le rôle de président de la commission Covid
établie par le Lancet, un journal médical de premier plan. Au mois de mai, il a figuré parmi les auteurs d’un important article au sein du prestigieux journal PNAS, affirmant que le virus avait
sans doute été produit en laboratoire, et appelant à une enquête indépendante afin d’établir ses véritables origines.
Cette déclaration explosive, qui aurait dû faire la une du New York Times, a été au contraire ignorée par pratiquement tous
les organes de presse, dominants ou alternatifs.
Le mois suivant, il a répété son opinion en s’exprimant devant un petit groupe de réflexion réuni en Espagne, et un petit clip compilant ses remarques est devenu
très viral en se faisant retweeter à plus de 11 000 reprises, ce qui lui a attiré plus d’un million de vues.
WowProf. Jeffrey Sachs :
« J’ai présidé la commission du Lancet
sur le Covid pendant 2 ans. Je suis tout à fait convaincu que ce virus est sorti d’un laboratoire de biotechnologie étasunien. […] Nous n’en avons pas la preuve, mais de nombreux éléments
l’indiquent. [Pourtant,] cela ne fait l’objet d’aucune enquête, ni aux États-Unis, ni ailleurs. »pic.twitter.com/IYvSJnlv1q
À l’exception d’un article paru dans le London Daily Mail,
cette nouvelle bombe est restée de nouveau totalement ignorée de tous nos médias, à la fois dans la presse dominante et dans la presse alternative.
Enfin, au début de ce mois d’août 2022, il a donné une interview longue et remarquablement sincère pour Current Affairs, une petite publication alternative, au sein de
laquelle il s’est centré sur les éléments probants qu’il a constatés et qui indiquent une dissimulation des origines possibles du Covid par des personnes associées au gouvernement étasunien
:
Une fois de plus, quasiment aucun journaliste alternatif n’a rapporté ces allégations stupéfiantes prononcées par la personnalité universitaire qui était la mieux
placée pour les annoncer.
Lorsque j’ai porté cette interview récente à l’attention de plusieurs personnalités éminentes établies que je connais personnellement, il l’ont trouvée absolument
stupéfiante. Mais apparemment, presque tous les journalistes des États-Unis [de l’Occident, NdT] pensent qu’il en va autrement, si bien
que son impact sur le débat public a été quasiment nul.
La semaine dernière, j’ai publié un récit du scandale McCain/Prisonnier de Guerre mis au jour par Sydney
Schanberg. En dépit de la réputation au-dessus de tout soupçon de ce journaliste et de la montagne d’éléments qu’il a accumulés, ses découvertes sont restées totalement ignorées de l’ensemble des
médias, y compris du Times, journal dont il
fut l’un des principaux rédacteurs en chef. Cette notion selon laquelle une affaire serait trop grosse ou trop dangereuse pour être reprise par les médias s’applique visiblement aux origines de
l’épidémie du Covid.
En outre, les stratégies employées pour faire disparaître les remises en cause des dogmes établis se sont faites de plus en plus sophistiquées et de plus en plus
efficaces. Il y a quelques semaines, j’ai discuté de cette possibilité par suite du procès d’Alex Jones, et j’ai suggéré que des techniques d’« infiltration cognitive » ont pu être déployées
contre des organisations et des activistes alternatifs, ce qui les a égaré vers des fausses pistes, dissipé leur énergie, et a gravement porté atteinte à leur crédibilité publique :
J’ai émis l’hypothèse que la montée énorme et subite de mouvement antivax aux États-Unis pourrait constituer un exemple de ce phénomène. Il y a un an ou deux, les
problèmes vaccinaux étaient presque invisibles, mais après la montée de questions au sujet des véritables origines du virus du Covid, la controverse sur la vaccination est devenue le centre
absolu de la vie publique aux États-Unis, dominant totalement les pensées de la plupart des personnes désireuses de remettre en cause l’orthodoxie sur n’importe quel autre sujet.
Je soupçonne que le résultat en a été que le temps et les énergies se sont consacrées mille fois plus à débattre de l’efficacité des vaccins contre le Covid qu’à
enquêter sur les véritables origines de la maladie qui les a rendus nécessaires. Et les personnes et organisations qui profèrent leur crainte que Bill Gates soit l’architecte d’un complot
diabolique en vue d’exterminer la plus grande partie de la race humaine ne risquent guère d’être pris au sérieux sur d’autres sujets par des journalistes ou universitaires fiables.
Une ou deux années difficiles, pétries de confinements, ont amené tant d’Étasuniens a entretenir l’isolement social qui permet naturellement aux idées les plus
fantastiques de s’implanter dans l’esprit des plus craintifs. Un tel environnement aurait été idéal pour la promotion, en utilisant internet, de fadaises invalidantes promues par des opérateurs
de propagande bien organisés.
Aussi, depuis le début de l’année 2020, la probable réalité d’un événement d’une importance historique considérable — la diffusion interdite d’une arme biologique
militaire qui a tué des millions de gens dans le monde — a été supprimée aux États-Unis et dans le reste de l’Occident. Par le passé, d’autres événements dramatiques, tels que l’assassinat de JFK
ou les attentats du 11 septembre avaient rapidement provoqué des mouvements d’activisme citoyen à grande échelle, remettant en cause le récit officiel bancal, mais il n’existe à ce stade
aucun « Mouvement pour la vérité sur le
Covid » de cette nature.
En dépit de cette situation déplorable, des signes d’espoir existent ; quelques braises pourraient finir par s’enflammer pour de bon.
Tout d’abord, la couverture croissante du sujet par les médias russes, iraniens et chinois peut contribuer à percer le mur de silence établi par les organes de
presse occidentaux, d’autant plus que ces derniers se sont gravement discrédités avec leur couverture extrêmement biaisée du conflit en Ukraine et de la confrontation au sujet de Taïwan. À tout
le moins, des journalistes alternatifs peuvent enfin trouver le courage de se mettre à enquêter sérieusement sur les origines du Covid.
En outre, Jeffrey Sachs, une personnalité extrêmement respectable du firmament bien établi du Covid, semble désormais prêt à briser la conspiration du silence et à
évoquer les sujets qui ont été dissimulés pendant plus de deux ans. Quoique les organes médiatiques aient scrupuleusement évité de publier ses déclarations, sa stature publique évoque la
possibilité que ces chiens de garde puissent être contournés.
Dans le même temps, les faits continuent d’exister. J’ai récemment relu mon article originel du mois d’avril 2020, qui avait évoqué ces sujets pour la première fois, et bien que deux années se soient écoulées, je n’ai guère trouvé d’éléments que je
pourrais désirer modifier aujourd’hui.
Quelques jours à peine après sa parution, notre magazine en ligne s’était vu totalement banni de Facebook, et l’ensemble de nos pages avaient été déréférencées par
Google. Mais si ces actions brutales parvinrent bien à enrayer la propagation virale de cet article, elles ont également souligné l’importance potentielle des points que j’établissais.
Au cours des deux années qui ont suivi, j’ai beaucoup travaillé à étendre ces premiers travaux, au travers d’une longue série d’articles, couvrant totalement le
sujet. Si on les prend comme un ensemble, ces articles ont désormais été lus plus d’un demi-million de fois, et l’ensemble est désormais disponible sous forme d’un eBook librement téléchargeable,
également disponible sur amazon au format papier.
La montée du nombre de vues sur mes présentations vidéos fait encore plus chaud au cœur. Au mois de février 2022, juste avant que le début de la guerre en Ukraine
détournât toute attention ailleurs, j’avais été interviewé plusieurs fois par de petits podcasters, et ces vidéos ont attiré un nombre de vues considérable. Pour un total d’environ quatre heures
de discussion, elles ont désormais cumulé plus d’un million de vues sur Rumble, dont plus de la moitié au cours des quelques semaines récentes. Contourner les chiens de garde médiatiques est une
étape cruciale pour percer le voile d’ignorance posé par les dieux de l’illusion occidentaux, et percevoir la réalité de notre désastre global.
LinkBookmark▲▼Kevin Barrett, FFWN • 16 février 2022 • 15m