Lundi, le tribunal de l’Union européenne (UE) a
annoncé la tenue d’un nouveau procès pour examiner l’affaire des SMS privés envoyés par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen concernant l’achat des vaccins
contre le Covid-19. A ce jour Ursula von der Leyen refuse toujours de transmettre les SMS qu’elle a échangés avec le président de Pfizer, et puisque le président de Pfizer refuse de comparaître
en personne devant la commission COVID du parlement européen. L’attribution du contrat de 35 milliards d’euros
entre l’Union européenne et Pfizer pour son injection anti-Covid, impliquerait les relations personnelles entre la
Présidente de la Commission Ursula von der Leyen, son mari, et Albert Bourla, le PDG de Pfizer.
Le scandale des SMS échangés directement entre Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission et le PDG de Pfizer, probablement pour négocier hors procédure
le contrat historique sur les vaccins, est de nouveau au cœur des débats. Les SMS concernaient la négociation d’un contrat d’achat de 1,8 milliard de doses de vaccins Covid-19. A ce jour, la
Commission refuse de dévoiler le contenu de ces SMS. Ursula Von Der Leyer déclare qu’elle aurait « perdu » ses échanges de textos avec M.Bourla. Face à cette situation, le New
York Times a décidé de saisir en justice la Commission, pour obliger cette dernière à publier les SMS échangés entre la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et le PDG de
Pfizer.
Plainte de New York Times entendue le mois prochain
Dans une interview accordée au New York Times au mois d’avril 2021, la
présidente de la Commission européenne avait révélé qu’elle aurait échangé des textos avec le patron de Pfizer, Albert Bourla pendant un mois. Cependant, leur contenu précis reste inconnu du
public. L’absence de publication de ces SMS, malgré une demande officielle de liberté d’information, a conduit le journal à poursuivre la Commission européenne.
Le Tribunal de l’Union européenne, basé à Luxembourg, tiendra une audience publique le 15 novembre pour permettre aux deux parties de plaider leur cause. La
Commission européenne, par l’intermédiaire d’un porte-parole, a déclaré qu’elle était “préparée” pour cette audition. Toutefois, une décision finale n’est pas attendue avant plusieurs
mois.
La Commission européenne a justifié son refus de publier ces messages en soutenant que ceux-ci ne sont pas soumis aux règles de transparence publique de l’UE pour
les documents officiels. Cette position a été contestée par le médiateur de l’UE en 2022, qui a dénoncé une “mal administration” de la part de la Commission pour n’avoir pas identifié ces
messages comme des documents officiels.
Manque de transparence au coeur de l’affaire
Depuis le début de la pandémie, l’Union européenne a fait face à des critiques pour la gestion de la transparence autour des contrats de vaccins. Le choix de Pfizer
comme principal fournisseur a soulevé des questions sur les conditions exactes des négociations. De plus, la décision de garder confidentiels certains aspects de ces transactions a donné lieu à
plusieurs actions judiciaires en Belgique et au niveau de
l’UE.
Le refus de divulguer les SMS entre von der Leyen et Bourla alimente encore plus le débat sur le manque de transparence dans ces décisions d’achat. La Commission
européenne a continué à maintenir le silence sur l’existence même de ces messages, bien que von der Leyen les ait mentionnés dans une interview médiatique.
Selon Politico dans un article publié le
13 février, l’angle d’attaque du NYT est la suivante, la Commission européenne est légalement tenue de divulguer les informations relatives à cette transaction. Pour mémoire, le journaliste
Alexander Fanta du site d’informations netzpolitik.org, avait été le premier à
demander à accéder à ces messages. Mais la Commission a répondu que l’échange de textos n’était pas soumis à la réglementation sur la transparence des institutions européennes au mois de juin
2022.
L’incertitude règne sur la réélection de von der Leyen à la tête de la Commission européenne
L’élection d’Ursula von der Leyen pour un second mandat comme présidente de la Commission européenne n’est pas évidente et même dangereuse pour l’Europe,
estime Politico. Après
avoir été choisie pour un second mandat à la Commission, von der Leyen doit faire face à un vote serré au Parlement européen.
La nouvelle législature 2024-2029 débutera le 16 juillet. Ursula von der Leyen, qui a été ministre fédérale de l’Armée, du Travail et des Affaires
sociales, de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse et ministre des Affaires sociales, des Femmes, de la Famille et de la Santé de Basse-Saxe, avant de devenir
présidente de la Commission européenne, «fait face à un
vote serré au Parlement européen, dont même ses propres alliés du parti admettent qu’il sera plus difficile à réaliser», soulignePolitico.
Lorsque le Parlement de 720 députés se réunira à la mi-juillet, Ursula von der Leyen devra en convaincre un peu plus de la moitié, au moins 361, de voter pour elle au scrutin secret.
La coalition actuelle composée de socialistes, de libéraux et de son propre groupe de centre droit détient un peu moins de 400 de ces sièges. Certains analystes prévoient un taux de
défection d’environ 10%, ce qui la situerait aux alentours des 361 sièges.
«Lorsqu’elle était
ministre de la Défense, l’opposition allemande a publié un rapport d’enquête accablant sur sa responsabilité dans un scandale qui a coûté des dizaines de millions d’euros au ministère
qu’elle dirigeait avant de partir pour Bruxelles», rappelleRadio
France, évoquant «des dizaines de
millions d’euros qui ont été dilapidés sans contrôle pour payer des consultants, conseillers et autre sous-traitants privés qui cachaient souvent des liens de copinage, de connivence
entre hauts fonctionnaires et lobbyistes privés». «Les entreprises
privées de conseillers, dont McKinsey, ont plumé la Bundeswehr comme une oie de Noël», alors que l’armée allemande avait besoin d’être modernisée, écrivaitCapital en
2020. Selon les recherches du magazine financier, «l’entreprise
(McKinsey), où travaillaient également deux des enfants de Ursula von der Leyen, était impliquée dans beaucoup plus de projets avec la Bundeswehr que le département militaire ne
voulait bien le dire». «Ses deux
téléphones portables professionnels saisis pour les besoins de l’enquête avaient été consciencieusement expurgés de tout message avant d’être livrés à la commission»,
précise Radio
France.
Puis elle est
accusée d’avoir négocié directement par SMS avec Albert Bourla, le patron de Pfizer, un contrat de 1,8 milliard de doses de vaccin contre le Covid, durant la pandémie.
«Elle
aurait négocié un contrat d’achat de vaccins en dehors de toute règle commerciale européenne», continue Marianne. Là,
aussi, les SMS ont été effacés de ses téléphones. «Se refusant à les
dévoiler, Ursula von der Leyen porterait atteinte aux droits consacrés dans la constitution européenne. Dans le cas où elle les aurait supprimés, cela constituerait une
destruction de documents administratifs», martèle l’hebdomadaire.
Lors du vote pour choisir la personne au poste de président de la Commission européenne, «Giorgia Meloni
ainsi que Viktor Orban se sont abstenus», notePublic
Sénat. «Mise à l’écart
des négociations informelles qui précédaient le sommet, Giorgia Meloni a fustigé une éviction de l’Italie et de son parti. «La présidente du
conseil italien, dont le groupe au Parlement européen (ECR) est la troisième force politique avec 83 députés, s’est offusquée de ne pas obtenir l’un des trois postes clé»,
rapporte la chaîne de télévision du Sénat français : le poste de représentant de l’UE pour la politique étrangère ; le poste de chef de la diplomatie européenne; celui du président du
Conseil européen.
«Il est peu
probable que Ursula von der Leyen se protège et maintienne une coalition étroite pour obtenir les chiffres dont elle a besoin. Ensemble, son Parti populaire européen de centre-droit,
les socialistes et démocrates et le groupe libéral Renaissance disposent d’un peu moins de 400 sièges. Il s’agit d’une majorité inconfortablement étroite, d’autant plus que des pans
entiers de cette coalition – des Républicains français au Fianna Fáil irlandais – ont déjà déclaré qu’ils ne voteraient pas pour elle», avertit Politico.
«La stratégie la
plus risquée de toutes est de courtiser Giorgia Meloni et peut-être d’autres éléments du groupe des Conservateurs et Réformistes européens, qui occupent désormais la troisième place
au Parlement après avoir devancé Renaissance à cette place influente», analyse le média politique anglophone. Les socialistes et Renaissance ont fixé une ligne rouge : si ils
constatent que Ursula von der Leyen est en train de conclure un accord avec Giorgia Meloni, ils la débrancheront.
Si Ursula von der Leyen échoue au scrutin secret, même par un seul vote, le Conseil européen dispose d’un mois pour délibérer et proposer un candidat,
un résultat qui serait sans précédent et pourrait déclencher une crise politique de l’UE.
Si Ursula von der Leyen est nommée pour un autre mandat, elle pourra alors discuter avec les gouvernements nationaux sur leurs candidats individuels au
poste de Commissaire européen, même si les pays ont déjà commencé à se bousculer de manière informelle pour les noms et les portefeuilles qu’ils souhaitent.
Ursula von der Leyen s’est faite des ennemis au cours de son premier mandat à la tête de la Commission européenne. Pour réussir cette fois, Ursula von
der Leyen devra s’en tenir aux trois partis de centre-droit (Parti populaire, Sociaux-démocrates et Renaissance), se tourner également vers les Verts et élargir sa base pour inclure
une partie du groupe d’extrême droite, dont fait partie Giorgia Meloni.
La crise politique semble être inévitable pour l’UE. Ursula von der Leyen est menacée de ne pas pouvoir obtenir le nombre de voix nécessaires à sa
réélection. Ses implications dans des procédés illégaux au ministère fédéral allemand de la Défense et comme présidente de la Commission européenne, tout comme son soutien
incontiditionnel à l’Ukraine contre la Russie, ne la présentent pas au mieux de sa forme. Sa réélection ne pourra que provoquer l’instabilité politique de l’UE. Ursula von der Leyen
est – en somme – une femme politique finie.
Les enquêteurs du Parquet européen
(EPPO) se sont saisis de l’enquête sur Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, pour «ingérence dans les fonctions publiques, destruction de SMS, corruption et
conflit d’intérêts», selon des documents consultés par Politico.
Les principaux procureurs européens enquêtent sur des allégations d’actes criminels liés aux négociations sur les vaccins Covid-19 entre Ursula von der
Leyen, et le PDG de Pfizer, Albert Bourla, selon un porte-parole du parquet de Liège. La Commission européenne a jusqu’à présent refusé de révéler le contenu des SMS d’Ursula von der
Leyen avec le PDG de Pfizer, ni même de confirmer leur existence.
Actes criminels
«Les principaux
procureurs européens enquêtent sur des allégations d’actes criminels liés aux négociations sur les vaccins entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le
PDG de Pfizer, selon un porte-parole du parquet de Liège», annonce Politico. «Bien
que les procureurs du Parquet européen enquêtent sur des infractions pénales présumées, personne n’a encore été inculpé dans le cadre de cette affaire», est-il
stipulé.
Pfizergate
En avril 2023, France
Soir, à l’occasion d’un entretien avec Me Diane Protat, avocate au barreau de Paris et Frédéric Baldan faisait
savoir que «deux plaintes ont
été déposées visant la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, et ses liens avec Albert Bourla, président de l’entreprise Pfizer, principal distributeur en
Europe, des vaccins contre le Covid-19 (80% des vaccins fournis)». Un risque de corruption au sommet de l’UE avait été déjà soulevé avec l’affaire des SMS échangés en privé
pour négocier l’achat des vaccins par la Commission européenne. Cette institution a refusé de donner ces SMS en expliquant qu’ils étaient de nature privée et ne traitaient pas sur des
discussions professionnelles ou d’affaires. Me Diane Protat et Frédéric Baldan rapportaient que «ces échanges de
SMS révèleraient une relation intime qui, donc, ferait l’objet d’un conflit d’intérêt grave dans cette affaire». «On
lui [Ursula von der Leyen] a demandé de nous
mettre à disposition ces données, et une nouvelle fois, il y a eu disparition du téléphone. On voit là, un même modus operandi», pointaient-ils du doigt.
L’enquête avait, donc, été initialement ouverte par les autorités judiciaires belges de la ville de Liège début 2023 après une plainte pénale déposée
par le lobbyiste local Frédéric Baldan sur le prétendu échange de SMS entre von der Leyen et le patron de Pfizer, Albert Bourla, à l’approche du plus grand accord de vaccins de l’UE,
au plus fort de la pandémie de Covid-19, dans l’affaire surnommée «Pfizergate». Il a ensuite été rejoint par les gouvernements hongrois et polonais qui est en train de retirer sa
plainte après la victoire électorale du gouvernement pro-UE dirigé par Donald Tusk, selon Politico.
Le New York
Times, qui a révélé pour la première fois que l’échange avait eu lieu alors que les deux dirigeants discutaient des termes de l’accord, a
lancé une action en justice parallèle contre la Commission européenne après que celle-ci ait refusé de divulguer le contenu des messages suite à une demande d’accès aux
documents.
L’annonce selon laquelle le Parquet européen (EPPO) enquête actuellement sur cette affaire risque de mettre en lumière le rôle de la présidente de la
Commission dans le méga-accord sur les vaccins Covid-19. Politico rappelle
que «l’EPPO mène des
enquêtes paneuropéennes sur les crimes financiers et pourrait en théorie saisir des téléphones et d’autres documents pertinents dans les bureaux de la Commission ou dans d’autres pays
d’Europe, comme en Allemagne». Le Morgenpostavait
annoncé : «Selon le rapport
de la Cour des comptes européenne, Ursula von der Leyen a personnellement organisé le méga-accord portant sur jusqu’à 1,8 milliard de doses de vaccin Biontech pour 35 milliards
d’euros dans le cadre de négociations préliminaires confidentielles avec le chef de la société pharmaceutique américaine Pfizer, Albert Bourla, en printemps 2021. Selon les
inspecteurs, les règles n’ont pas été respectées».
Ces investigations et ces accusations de corruption sur le dossier sensible des vaccins Covid-19, qui touchent aussi la santé des
Européens, tombent
mal pour Ursula von der Leyen car elle a annoncé en février dernier sa candidature à sa réélection à la présidence de la Commission européenne.
«La Commission a,
jusqu’à présent, refusé de révéler le contenu des SMS, ni même de confirmer leur existence», continue Politico alors
que Ursula von der Leyen avait fait de la publicité pour inciter les Européens à se faire injecter. Le média anglophone souligne que «le contrat de
vaccination avec Pfizer a depuis été renégocié», et qu’«au moins 4
milliards d’euros de doses ont été jetées à la poubelle».
Les militants pour la transparence et certains opposants politiques ont cherché à faire pression sur la Commission européenne pour qu’elle discute de
cette affaire, mais Ursula von der Leyen a jusqu’à présent évité de l’aborder et refuser de répondre aux questions.
«En 2022, le
Parquet européen(EPPO) a annoncé qu’il étudiait plus généralement l’achat de vaccins dans l’UE, mais c’est la première fois que le Bureau du procureur général européen est
explicitement lié au Pfizergate», conclut Politico.
En décembre 2022, un scandale de
corruption éclate avec l’arrestation de Éva Kaïlí, soupçonnée d’avoir reçu des pots-de-vin du Qatar. La police belge a découvert plus de 100 000 € lors d’une perquisition de son
appartement. Kaili est connue pour son style de vie luxueux et les enquêtes se demandent comment elle a acquis certaines de ses propriétés immobilières haut de gamme.
En outre, deux autres députés européens, Marc Tarabella et Andrea Cozzolino, ont également été inculpés dans le scandale. Ils ont tous deux vu
leur immunité levée lors de l’enquête criminelle.
On craint que l’UE ne permette pas à l’enquête d’avancer en raison de la nature très médiatisée de l’enquête impliquant des députés libéraux. Il a été
affirmé que jusqu’à 100 députés européens pourraient être impliqués, avec des conséquences considérables pour les grands partis européens.
Le député européen Jacek Saryusz-Wolski affirme que «Fight Impunity»,
le nom de l’ONG dirigée par Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé italien et l’un des suspects, passe désormais pour malade.
«C’est un exemple
d’impunité à l’égard de la corruption dans laquelle ces personnes ont été impliquées», a-t-il déclaré. Il estime que la raison pour laquelle l’affaire est balayée sous le tapis est
que le scandale pourrait engloutir l’exécutif de l’UE et d’autres groupements politiques autres que les socialistes. Jacek Saryusz-Wolski a également révélé que les personnes impliquées
reprennent leurs fonctions parlementaires comme si de rien n’était, dont l’ancienne vice-présidente du Parlement européen Eva
Kaili, qui reprend son poste de députée européenne.
Eva Kaili fait également l’objet d’une enquête en Grèce pour blanchiment d’argent. Elle et sa famille sont soupçonnées d’avoir investi des revenus non
déclarés dans des propriétés. Si elle est reconnue coupable, il est probable que les tribunaux grecs prononceront une peine plus sévère que ceux de Belgique.
Ses avocats ont affirmé fin mai qu’elle pouvait reprendre ses fonctions parlementaires, à condition qu’elle ne quitte pas la Belgique. Kaili est
autorisé à assister à la prochaine session du Parlement européen à Strasbourg.
La justice belge a autorisé jeudi l'ancienne journaliste de 44 ans à retirer son bracelet électronique et l'a libérée de son assignation à résidence dans l'attente de son procès pour
corruption.
Publié le 26-05-2023 à 15h49
L'eurodéputée grecque Eva Kaili, impliquée dans le scandale du "Qatargate", prévoit de reprendre ses fonctions la semaine prochaine, suite à l'autorisation
de retirer son bracelet électronique jeudi, a déclaré vendredi son avocat.
"La semaine prochaine, elle sera au Parlement européen pour exercer ses fonctions", a affirmé l'avocat grec d'Eva Kaili, Michalis
Dimitrakopoulos, à la chaîne de télévision grecque Skaï.
Elle demandera également au Parlement de déterminer si sa surveillance, son arrestation et son incarcération ont violé ses droits en tant que députée
européenne, a ajouté Michalis Dimitrakopoulos.
Ancienne étoile montante du Parlement européen, Eva Kaili a été déchue de sa fonction de vice-présidente et exclue de son groupe au parlement des
Socialistes et Démocrates (S&D).
Arrêtée en décembre dans la capitale belge lors d'une vague de perquisitions, Mme Kaili avait été libérée de prison à la mi-avril, mais assignée à
résidence sous bracelet électronique. Elle nie toutes les accusations.
Un spectre hante l’Europe : Celui du crime organisé
L’adage dit que dans certains cas un dessin vaut mieux qu’un long discours.
En voici une bonne illustration qui permettra aux lecteurs de mieux comprendre les tenants et aboutissants du système dans lequel les mafieux qui nous
dirigent se gavent et participent à la curée sur notre dos contrairement à ce qu’ils nous serinent à longueurs d’ondes, rien de ce que nous voyons être mis en place par ces responsables
politiques, n’est dicté par le souci d’un mieux-être social pour l’ensemble de la population.
Au contraire, à travers ce système de népotisme, tout est dicté par un appât du gain personnel, insatiable, contre le bien-être du plus grand nombre.
Ce genre de document devrait pouvoir servir à de futures poursuites s’il est avéré que ces sinistres individus n’aient agi que dans leurs intérêts
particuliers au détriment du plus grand nombre (ce qui ne devrait pas être difficile à prouver si quelques cabinets d’avocats voulaient s’y atteler).
En 1998 Jean Ziegler (rapporteur spécial de l’ONU de 2000 à 2008 pour le droit à l’alimentation) écrivait :
« Un spectre hante
l’Europe : Celui du crime organisé » (« Les Seigneurs du
crime » – Ed. Points)
Après une nouvelle plainte déposée en Belgique contre Ursula von der Leyen pour « usurpation de fonctions et de titres », « destruction de documents publics
», « prise illégale d’intérêts » et « corruption », c’est désormais la justice qui va demander à la présidente de la Commission européenne de révéler le contenu des SMS qu’elle a échangés
avec le PDG de Pfizer, qu’elle refuse toujours de divulguer.
Les dernières informations sur cette affaire des SMS secrets, avec la députée européenne Michèle Rivasi (Les Verts), vice-présidente de la Commission
spéciale du Parlement européen sur le Covid-19. Entretien réalisé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.
Ursula Von der Leyen, présidente de la
Commission européenne, vient d’être traînée en justice par un puissant lobbyiste belge qui l’accuse d’avoir agi en dehors des Traités européens dans l’acquisition des contrats de vaccins
signés avec les laboratoires lors de la pandémie à Coronavirus.
Ursula von der Leyen n’est pas encore sortie de l’auberge. Alors que plusieurs élus européens exigent d’elle qu’elle s’explique sur les contrats de vaccins
signés avec le laboratoire Pfizer et estimés à plusieurs milliards d’euros, la présidente de la Commission européenne vient d’être visée par une nouvelle plainte déposée, cette fois-ci,
par un grand lobbyiste accrédité par l’Union européenne.
C’est en tout cas l’information que Lecourrier-du-soir.com a
apprise ce 16 avril du média Euractiv. En
effet, à en croire cette source, la plainte a été déposée par le puissant lobbyiste belge Frédéric Baidan, un poids lourd du lobby européen. Ce dernier dit avoir personnellement décidé de
poursuivre von der Leyen en justice car il estime que la présidente de la Commission européenne a ébranlé les finances publiques de son pays ainsi que la confiance publique dont
jouissaient jusque-là les institutions.
D’après les informations obtenues par Euractiv,
Frédéric Baidan a déposé sa plainte ce 5 avril à Liège. Dans sa plainte, le lobbyiste belge accuse von der Leyen d’avoir agi en dehors des Traités européens et d’avoir outrepassé son
mandat de présidente de la Commission européenne.
Il faut dire que cette information intervient moins d’un mois après la décision de l’UE de blanchir totalement la présidente de la Commission européenne. En
effet, d’après une info d’Euractiv publiée
ce 27 mars, Stella Kyriakides, commissaire européenne à la Santé, persiste et signe. Pour elle, la présidente de la Commission européenne n’est, en aucun cas, impliquée dans les
négociations ayant précédé la signature de contrats de vaccins estimés à plusieurs milliards d’euros.
« La présidente de la
Commission européenne n’a été impliquée dans aucune négociation concernant les contrats Covid. Je l’ai dit avant et je le redis une nouvelle fois », a martelé Stella Kyriakides.
Devant le Comité Spécial en charge du Covid, la commissaire européenne à la Santé joue la carte de la transparence.
« Il y a eu une équipe
qui s’est chargée de la négociation et un comité directeur », insiste-t-elle. Et elle ne s’arrête pas là. Face au Comité Spécial Covid, elle pointe du doigt la responsabilité
des États membres. « Les États membres ont
toujours eu la possibilité de rejeter un contrat (…). Ils étaient parfaitement au courant des conditions de ces contrats », révèle Stella.
Face au Comité Covid, Stella Kyriakides précise que tout a été fait pour que les députés soient informés des tenants et aboutissants des contrats signés
avec les labos. Cependant, elle reconnaît, tout de même, que les réponses fournies à ces derniers (les eurodéputés, ndlr) n’ont pas été satisfaisantes en raison des clauses de
confidentialité qui encadrent ces contrats.
J’ai interrogé la députée européenne Virginie Joron hier. Elle a dressé pour nous le bilan de la commission spéciale COVID à laquelle elle a participé. C’était l’occasion d’évoquer la troublante
opacité des institutions européennes sur les passations de marché, en particulier celle du vaccin Pfizer, qui porte sur des dizaines de milliards €. Alors que la Cour des Comptes européenne avait
officiellement établi la négociation irrégulière du marché entre Ursula von der Leyen et Albert Bourla (déjà soulignée par le New York Times), la commissaire chypriote à la santé, Stella
Kyriakides, a même soutenu que la Présidente de la Commission était étrangère à cette négociation…
On retiendra de cette interview qui dresse un bilan général de « l’opération COVID » vue de Bruxelles que les institutions communautaires mènent une
guerre rangée contre les principes affichés par l’Union européenne elle-même : refus de communiquer les éléments liés à un marché public, restriction à l’accès au marché libre et parfait du fait
de ce favoritisme, mépris des institutions pour le droit, mensonges officiels et menaces adressées aux « réseaux sociaux » qui démontent les narratifs officiels.
Dans la pratique, nous pouvons considérer que Virginie Joron a grandemant contribué à remporter une victoire dans la communication. Elle est parvenue, à force de
détermination et de rigueur, à contrer substantiellement le narratif officiel de façon crédible. Restent deux autres batailles à remporter pour gagner cette guerre de l’information qui fait rage
: obtenir un temps de parole équlibré dans l’ensemble de la sphère médiatique et surtout – c’est la mère de toutes les batailles – obliger la caste à faire la transparence sur ses pratiques, ses
stratégies, ses manoeuvres, pour instrumentaliser la crise du COVID.
Toutes les guerres comportent leur part d’indécision.
Virginie Joron décrit la corruption des institutions européennes
Il n’est désormais plus possible de ne pas connaître le Qatargate, le scandale de la corruption de certains parlementaires européens par le gouvernement qatarie. Mais cette affaire fait suite au
Pfizergate, scandale de la négociation du colossal contrat entre la Commission Européenne et Pfizer (plusieurs dizaines de milliards€) en dehors de toute procédure démocratique et transparente.
Dans ce dernier scandale, c’est la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen elle-même, qui est impliquée personnellement, puisqu’elle a choisi de conduire directement la négociation avec
Albert Bourla, patron de Pfizer, sans aucun contrôle et sans aucune transparence. Cette dérive grave a conduit la Commission a acheté 9 doses de vaccin par habitant à un prix unitaire exorbitant…
Sur tous ces points la députée européenne Virginie Joron nous explique le « dessous des cartes ». Une interview décapante qu’il faut absolument voir.
On retiendra de cette palpitante interview les révélations que Virginie Joron nous fait sur le fonctionnement interne du Parlement européen.
Ce sont en effet les très mal connus « conseillers politiques » des groupes, catégorie mystérieuse de polyglottes formés à l’influence politique, qui ont
l’initiative de matière de résolutions adoptées par le Parlement. Ces conseillers, attachés aux groupes parlementaires (qui sont multinationaux), constituent à la fois la cheville ouvrière et une
sorte de « passoire » pour la corruption. Ce n’est pas systématique, mais il semble bien que ce soit par eux que passent les tentations et les influences extérieures, parfois à l’insu
du groupe politique qui les emploie.
On retiendra de cet entretien que la commission COVID, qui est une commission spéciale, entend bien auditionner Ursula von der Leyen sur les conditions de
négociation du contrat Pfizer. C’est le dossier à suivre dans les prochaines semaines.
Le « scandale du Qatar » au Parlement européen n’est que la partie émergée d’un iceberg de corruption
Dans le scandale
de corruption qui frappe le cœur de la gouvernance de l’Union européenne, une vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili, a été déchue de ses responsabilités par le
Parlement européen, ses avoirs ont été gelés et elle a été inculpée après que la police a trouvé des « sacs d’argent liquide » à son domicile.
Une descente a également eu lieu au domicile d’un député européen belge, Marc Tarabella, vice-président de la délégation de l’UE pour les relations avec la
péninsule arabe. Les autorités belges ont effectué une autre visite sans préavis au domicile de l’assistant d’un autre député européen. En début de semaine, les autorités ont fouillé les bureaux
du Parlement européen comme s’il s’agissait d’une vulgaire scène
de crime, et auraient saisi des données. Jusqu’à présent, 1,5 million d’euros ont été saisis au domicile de particuliers. Le parquet fédéral belge accuse les quatre personnes arrêtées et
inculpées de « participation à une organisation
criminelle, blanchiment d’argent et corruption. » Il s’avère que les fonctionnaires présumés impliqués sont également accusés d’avoir fait pression pour que les voyageurs de l’UE et du
Qatar puissent voyager
sans visa entre les deux pays et pour blanchir le bilan du Qatar en matière de droits du travail.
Pour une institution comme l’Union européenne, qui prêche constamment aux autres pays de faire le ménage dans leurs affaires, on pourrait penser qu’elle aurait
elle-même mis en place des garde-fous solides pour empêcher ce genre de choses de se passer chez elle. Mais ce n’est pas le cas. « Les allégations sont extrêmement préoccupantes et très
sérieuses« , a déclaré Ursula
von der Leyen, présidente de la Commission européenne, d’un ton inhabituellement mesuré. Elle a proposé la création d’un organe d’éthique indépendant chargé d’établir des règles pour les
institutions de l’UE « où il existe des règles très
claires« , ajoutant que cela « constituerait
un grand pas en avant. » Vous voulez dire que cela n’existait pas déjà ? Et pourquoi donc ?
Ceux qui croient que les institutions démocratiques occidentales pratiquent ce qu’elles prêchent constamment pourraient être surpris d’apprendre que le manque de
freins et de contrepoids pour prévenir la corruption chez eux est en fait assez stupéfiant. Au début de l’année, par exemple, trois représentants du Congrès américain ont présenté une loi
bipartisane visant à combler les lacunes permettant le financement étranger de groupes de réflexion, de fonctionnaires et de participants aux élections. « À l’heure actuelle, les gouvernements étrangers sont en mesure de
financer secrètement des groupes de réflexion pour promouvoir leurs propres programmes, d’engager d’anciens fonctionnaires et officiers militaires pour faire pression en faveur de leurs intérêts
et de demander à leurs agents de collecter des millions de dollars pour des campagnes politiques« , a expliqué le
parrain du projet de loi, le député Jared Golden.
C’est presque comme si la corruption systémique est un secret de polichinelle qui bénéficie d’une omerta, car très peu de fonctionnaires semblent vouloir
reconnaître ou aborder le problème.
Lorsque Mme von der Leyen a eu l’occasion d’aborder la question avec la presse bruxelloise lundi, elle a fait obstruction aux journalistes, à leur grande
frustration, qu’ils n’ont pas hésité à exprimer sur Twitter.
Selon Politico, un journaliste a
même crié à
Mme von der Leyen au moment où elle partait : « Vous
n’avez pas répondu à une seule de nos questions. » Ce n’est pas exactement le genre de comportement auquel on pourrait s’attendre de la part d’une personne qui parle régulièrement de
tenir les autres dirigeants responsables pour leur corruption, leur manque de transparence et d’autres pratiques antidémocratiques.
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a dépeint le scandale comme quelque chose que subit l’UE, plutôt qu’un phénomène dont elle est directement
responsable ou dont elle doit répondre par ses pratiques systémiques au pire ou par son manque de garanties liées au lobbying au mieux. « Ne vous y trompez pas : le Parlement européen, chers collègues, est
attaqué. La démocratie européenne est attaquée. Et notre style de société, ouverte, démocratique et libre est attaquée« , a déclaré Metsola.
Les commentaires de Metsola font écho aux articles de la presse grand public nommant ce scandale « la corruption du Qatar » au sein de l’UE, mais
il faut considérer qu’il s’agit avant tout d’un problème de corruption au sein de l’Union européenne. En rejetant la faute sur le Qatar, l’UE se décharge de ses responsabilités et donne la fausse
impression que les problèmes commencent et se terminent avec un seul pays. Combien d’autres pays [ou de multinationales, NdT] peuvent aussi bénéficier
d' »accords de lobbying » similaires avec
des personnes occupant des postes de pouvoir politique et d’influence à Bruxelles ?
Transparency International suggère que ce genre de choses est en fait assez courant. « Il ne s’agit pas d’un incident isolé. Pendant plusieurs décennies, le
Parlement a laissé se développer une culture de l’impunité, en combinant des règles et des contrôles financiers laxistes et une absence totale de contrôle éthique
indépendant« , a
déclaré le directeur de l’ONG, Michiel van Hulten.
Un autre problème de ce fiasco pour l’UE est qu’il nuit à son message bien conçu qui met constamment l’accent sur deux points. Le premier est que l’Europe veut
faire croire aux gens qu’elle est vertueuse et juste. Ce scandale braque les projecteurs sur une question sale dans un coin sombre que personne n’évoque jamais, et finit par ternir son auréole,
qu’ils brandissent constamment. Le deuxième point que l’UE promeut toujours – et que tout cela entrave – est la façon dont la Russie serait responsable de toutes les blessures auto-infligées de
l’UE parce que l’UE est si innocente et infiniment compétente et digne de confiance, sans absolument aucun intérêt caché ou particulier.
La corruption dans l’UE semble être relative et peut être utilisée comme monnaie d’échange ou pour augmenter ou diminuer la pression. L’Union a récemment bloqué les
fonds destinés à la Hongrie sous prétexte que les institutions du pays sont si fragiles que l’argent pourrait servir à alimenter la corruption. Mais lorsque la Hongrie a accepté de lever son veto
à l’octroi de fonds supplémentaires à l’Ukraine, les fonds ont soudainement été débloqués et les craintes de corruption ont
disparu.
Si tout ceci n’est que la partie visible de l’iceberg en ce qui concerne les activités louches de l’UE, quelle est la taille réelle de l’iceberg ? Qui sera vraiment
intéressé à creuser davantage pour le découvrir ?
Rachel
Marsden
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Le Qatar est soupçonné d'avoir "acheté" plusiieurs personnalités
Cette si vertueuse Union Européenne qui ne cesse de donner des leçons à tous ses membres !
Si la présidente de la Commission se pose en gardienne des traités, qu'on lui rappelle ses propres actes. Il suffit de jeter un coup d'œil au contrat entre la
Commission et Pfizer/BioNTech pour le savoir : C'est là le véritable scandale politique !
Il y a quelques jours, Ursula
von der Leyen a déclaré au sujet du « Qatargate » : « Nous savons qu’elles (les accusations,
ndlr) suscitent une grande inquiétude au regard de la confiance que les gens ont dans nos institutions européennes. Nous avons besoin des normes les plus
élevées et nous avons besoin d’indépendance et d’intégrité sur ces normes les plus élevées ».
Mme von der Leyen estime qu’elle a donc lancé un processus pour garantir ces principes avec les autres institutions de
l’UE. « Je pense qu’il serait juste que nous mettions en place un comité d’éthique – nous avons un tel comité
d’éthique à la Commission européenne, ce ne doit pas être le même – mais il est important pour moi que nous ayons des règles claires, des normes claires avec
toutes les autres institutions européennes, que nous ayons tous les mêmes mécanismes de contrôle et que nous fixions ensemble ces normes élevées d’intégrité et
d’indépendance ».
Le précédent scandaleux du contrat entre Pfizer et la Commission Européenne
Chère Madame von der Leyen, qu’en est-il de vos propres actions ? Rappelons-nous le contrat entre la Commission et
Pfizer/BioNTech, que nous publions à nouveau ici.
Ce contrat est scandaleux
Jetons simplement un coup d’œil aux points I.12 (Indemnisation) et I.13 (Droit applicable) du contrat:
1) Ce contrat est totalement inhabituel dans ses conditions en ce qui concerne la clause de non-responsabilité en rapport avec
les groupes pharmaceutiques. Cela va à l’encontre de la
législation européenne en vigueur et est donc inhabituel (responsabilité du fait des produits, protection des consommateurs…).
2) Il s’agit d’un contrat à
charge de tiers, à charge des États membres. Cela présuppose d’une part que la Commission a reçu la délégation de compétence pour la conclusion d’un
tel contrat ou que les États membres ont également approuvé ce contrat après sa conclusion.
3) La Commission européenne oblige tous les Etats membres à conclure un tel contrat sur la base du droit civil belge (I.13)
Il s’agit ici – il faut le noter – d’un acte de gestion du secteur privé. La Commission conclut des contrats de droit civil avec
des entreprises pharmaceutiques.
Mme von der Leyen, sur quel élément de compétence du TUE et du TFUE l’UE ou la Commission fonde-t-elle son droit de conclure des
contrats d’économie privée pour les États membres ? Nous quittons ici le cadre du droit international public et du droit supranational et nous nous plaçons sur
la voie classique de « l’action des États en tant que sujets de droit souverains ». La condition pour que la Commission européenne représente chaque
État membre serait que chaque État membre autorise la Commission à négocier et à conclure de tels contrats pour les États membres !
Mme von der Leyen, de telles procurations existaient-elles ? Au moment de la négociation et de la conclusion ? Si ce n’est pas
le cas, ce contrat est nul et non avenu !
Si les États membres ont reconnu en second lieu ce traité comme base, il faudrait alors vérifier dans chaque pays si les organes
constitutionnels ont légalement conclu de tels contrats individuels. Nous devons toutefois partir du principe que ce problème de légitimité se posera dans la
plupart des États membres de l’UE. Nous devons partir du principe que nous avons affaire à une responsabilité de l’État, car il est évident qu’outre le droit
national respectif, le droit européen a également été violé.
Dans la pratique, le mal est fait et ne peut absolument pas être chiffré à l’heure actuelle. C’est pourquoi la Commission, en
collaboration avec les États membres, doit ériger un mur de silence et de dissimulation et continuer à lancer des manœuvres de diversion les unes après les
autres.
Madame von der Leyen, vous devriez toujours garder cela à l’esprit avant de jeter l’opprobre sur les autres !
Briefing : Qatargate, le point complet sur ce que vous devez savoir
Vous commencez les valises ce soir avant de rejoindre l'oncle Gontrand qui aime l'Europe et vote Macron, pour une semaine au chalet de Megève ? Vous devez regarder
le match de dimanche avec votre belle-mère qui adore Nathalie Loiseau et vous propose toujours une petite dose de Pfizer entre la bûche et la tisane ? Pour bien
préparer votre argumentaire sur le Qatargate et les méfaits toxiques de l'Union Européenne (vous savez, au moment perfide où vos invités vous glissent les petites
piques pour vous rappeler que le complotisme est une erreur), le Courrier vous propose un dernier briefing 2022 qui vous permettra d'être incollable sur le sujet.
On le redit, d’abord, l’affaire est pour l’instant essentiellement tournée autour de la désormais ex-vice-présidente socialiste
du Parlement européen Eva Kaili, de nationalité grecque, ancienne présentatrice du journal télévisé dans son pays. Vendredi dernier, l’intéressée a fait
l’objet d’une perquisition et d’une interpellation, avec mise en détention provisoire, par la justice belge.
Une affaire belge, et non européenne
C’est la première anomalie du dossier : cette affaire de corruption au plus haut niveau par le Qatar n’est pas lancée par le
Parquet européen, mais par le Parquet bruxellois. Nous
l’avons souligné cette semaine, cette situation est non seulement anormale, mais soulève la question de la subordination de l’Union à la justice du pays
qui en abrite les institutions. Imagine-t-on la justice américaine inquiéter des ambassadeurs à l’ONU ?
Toujours est-il que la justice belge, considérant que la procédure contre Eva Kaili était en flagrant délit, a ordonné sa mise
sous écrou, comme quatre autres prévenus dans ce dossier. Eva Kaili est traitée à la belge : elle ne sera présentée au juge que le 22 décembre pour évoquer son
maintien en détention provisoire, en raison d’un mouvement de grève dans la prison, qui a retardé sa comparution devant la Chambre du Conseil ce jeudi…
On peine à le croire… une grève dans une prison belge prive la vice-présidente du parlement européen d’une audience devant le
juge des libertés. Pour ceux qui s’inquiètent du sort de cette prisonnière au visage d’ange, elle aurait été transférée de la lugubre prison de Saint-Gilles, à
Bruxelles, vers la “prison-village” de Haren. C’est moins insupportable, pour la jeune maman d’une petite fille de 22 mois, qui charge désormais son compagnon
en clamant son innocence.
Tout vient d’une “BIM” de l’espionnage belge
Si, si, ça existe ! il y a des services d’espionnage en Belgique, appelés “la Sûreté de l’Etat”, et ce sont eux qui ont
mené une
opération spéciale appelée BIM. La presse belge en dit plus ce matin :
On parle d’écoutes téléphoniques, d’opérations d’infiltration. Selon les informations du Soir et du Knack, la Sûreté de
l’État a coopéré dans cette enquête avec cinq autres services de renseignements européens. Lesquels ? Les noms n’ont pas été cités. « Une étape
cruciale de l’enquête de renseignement a été une visite clandestine au domicile bruxellois de l’ancien député européen italien Pier Antonio Panzeri »,
écrit le Soir.
Lors de cette « visite », les agents de la Sûreté de l’État avaient observé « environ 700.000 euros en
liquide ». Ce qui permettait de penser qu’il y avait « suffisamment de preuves d’infractions pénales présumées » à l’encontre de Panzeri.
Après cette découverte, la Sûreté de l’État qui se refuse naturellement à tout commentaire s’est déchargée d’une partie du dossier qui a été déclassifiée
et transférée au parquet fédéral.
Cette remise de témoin a été réalisée le 12 juillet de cette année. C’est à partir de ce moment que l’enquête judiciaire a
pu débuter, avec les résultats que l’on connaît.
Pour ceux qui avaient un doute, certains députés ou anciens députés font donc l’objet d’enquêtes clandestines et sans contrôle
de la justice. Leur domicile est discrètement violé pour vérifier ce qu’il héberge… La classe, la vie démocratique européenne !
En tout cas, cela fait plusieurs mois que les services de police sont au courant de ces versements qui relèvent de la
corruption. Le lancement de l’affaire dix jours avant la finale de la Coupe du Monde est donc tout sauf anodin.
Quels sont les faits au fondement de l’enquête ?
Bref, tout part, on vient de le voir, d’une enquête menée par cinq services d’espionnage dès le printemps 2022 (nous mettons
notre main à couper que, dans la liste des 5, on trouve aussi la CIA et le Mossad, très agacés par l’alliance du Qatar avec l’Iran et la Syrie). Ces services
établissent la preuve matérielle que le Qatar verse de l’argent liquide à des députés européens, et à leur entourage, en échange de décisions ou de mesures
favorables.
Eva Kaili n’a « aucun rapport avec l’argent retrouvé à son domicile (…), elle ne connaissait pas l’existence de cet
argent », a-t-il assuré. Des sacs remplis de billets d’une valeur de 150.000 euros ont été découverts dans son appartement à Bruxelles, selon une
source judiciaire belge.
Le juriste, qui a dit s’être entretenu à plusieurs reprises au téléphone avec sa cliente en détention, a souligné que
« seul son compagnon », avec qui elle vivait, pouvait fournir « des réponses sur l’existence de cet argent ».
Le père de la responsable politique a pour sa part été surpris avec une valise contenant 750.000 € en liquide. Enfin,
600.000 € ont été saisis au domicile de Pier-Antonio Panzeri, un ancien eurodéputé socialiste italien désormais à la tête d’une ONG à
Bruxelles.
Pier-Antonio Panzeri est un ancien député qui a créé une ONG
appelée Fight Impunity. Cette ONG est soupçonnée d’avoir servi de relais aux intérêts qataris auprès de l’Union Européenne.
Dans la pratique, cette enquête qui cible le Qatar pour des raisons géopolitiques que nous avons effleurées (le Qatar penche du
mauvais côté de la balance au Moyen-Orient, et les USA entendent bien ramener leurs alliés dans le droit chemin par des sanctions exemplaires contre tous ceux
qui l’ont quitté) est une bombe à retardement, puisque Kaili et Panzeri ne sont probablement les seuls, en Europe, à profiter des bienfaits du Qatar, de son
argent, de ses cadeaux somptueux.
Qui sont les personnalités incriminées à ce stade ?
Pour l’instant, cinq personnes sont dans les filets de la justice belge, et deux autres sont inquiétées :
Eva Kaili, en détention provisoire, ancienne vice-présidente du parlement européen
Francesco Giorgi, le compagnon d’Eva Kaili, et père de leur fille de 22 mois. On sait très peu de choses sur cet homme à
cause de qui (nous allons y venir) l’enquête est désormais élargie au Maroc. Il est toujours en détention provisoire.
Marc Tarabella, eurodéputé socialiste belge. L’intéressé n’est pas en détention, mais il est suspecté d’avoir bénéficié de
pots-de-vin. Il est suspendu provisoirement par le groupe socialiste au parlement.
Nicolo Figa-Talamanca, lobbyiste dont on sait peu de choses à de stade. Il est directeur général de l’ONG No Peace Without
Justice, dédiée aux droits de l’Homme au Moyen-Orient. Il est libéré, mais sous bracelet électronique.
Pier-Antonio Panzeri, ancience eurodéputé, et fondateur de l’ONG Fight Impunity. C’est chez lui que les services secrets ont
vu d’importantes sommes d’argent en liquide, ce qui a lancé l’enquête
Luca Visentini, ancien secrétaire général de la Confédération Européenne des Syndicats (dont Laurent Berger, le patron de la
CFDT, est actuellement président…), et actuel secrétaire général de la Confédération Internationale des Syndicats, qui clame son innocence
Maria Arena, eurodéputée socialiste belge, proche de Tarabella, a vu son bureau perquisitionné par la police belge, pour
d’éventuels liens avec Panzeri
On notera que, parallèlement, Maria Spyraki, euro-députée grecque du parti Nouvelle Démocratie (centre droit), est visée par une
enquête de l’OLAF. A ce titre, le Parquet européen demande la levée de son immunité parlementaire. Cette demande n’est pas, à ce stade, expressément liée à
l’affaire qatarie, mais elle vise aussi Eva Kaili…
Qui sont les prochains sur la liste ?
Pour l’instant, le volet “public” de l’enquête n’en est qu’à ses débuts, et celle-ci promet un beau feuilletonnage à venir.
Francesco Giorgi, le concubin d’Eva Kaili et père de son enfant, semble avoir décidé de passer à table. Son jeune papa a déclaré vouloir revoir sa fille
rapidement… terrible levier d’aveux !
Or, il se trouve que le play-boy milanais, dont on sait très peu de choses, mais qualifié de “plus beau du Parlement européen”,
est considéré comme l’homme de main de Panzeri, l’ancien eurodéputé devenu fondateur d’ONG (dont la mère et la fille, qui vivent en Italie, sont aussi en
détention). C’est Giorgi qui saurait tout ou presque des dessous de cette affaire.
Grâce aux aveux de Giorgi, l’enquête devrait rapidement suivre plusieurs axes.
Sur cet axe, la complaisance de la sous-commission des Droits de l’Homme du Parlement européen vis-à-vis du Qatar devrait
éveiller l’attention. Elle implique au premier chef Maria Arena, eurodéputée belge, présidente de cette sous-commission et proche de Panzeri. L’assistante
parlementaire de Maria Arena est aussi… ancienne salariée de l’ONG bien-nommée de Panzeri Fight on Impunity. Cette circonstance a valu le placement du bureau
de l’eurodéputée sous scellé.
Il y a ensuite l’axe marocain. Panzeri, avec un sens consommé des affaires, semble aussi avoir fait affaire avec les Marocains,
désireux, semble-t-il, de protéger leurs positions au Sahara Occidental face aux ardeurs du parlement européen. Là encore, l’enquête devrait apporter quelques
surprises.
Il y a enfin les simples effets de contamination. Au sein du groupe socialiste au Parlement européen, l’influence du Qatar
risque d’éclabousser quelques personnalités qui aiment jouer les chevaliers blancs.
Pour la gauche, cette affaire est une vraie bombe à retardement ! Le nom de Bernard Cazeneuve apparaît dans l’ONG Fight on
Impunity. Les syndicats ne devraient pas être en reste, avec l’implication possible de Luca Visentini dans le dossier.
Bref, les choux gras ne font que commencer. Pour l’Union Européenne, le ver est dans le fruit, car l’opinion publique devrait se
délecter du spectacle donné par ces socialistes bien-pensants achetés pour nier les morts en cascade d’ouvriers immigrés sur les chantiers
qataris.
Ces anciens commissaires européens devenus mercenaires des lobbies
par Frédéric
Lemaire, Gildas Jossec - Le 13/12/2022..
Que font les commissaires européens une fois leur mandat terminé ? Ils sont de plus en plus nombreux à vendre leurs services – et leur
influence – aux multinationales et aux lobbies qui pullulent à Bruxelles. Et ce, sans quasiment aucun contrôle.
Visite des petits et grands conflits d’intérêt qui corrompent peu à peu l’exécutif européen.
Bruxelles, ce n’est pas nouveau, est la capitale mondiale du lobbying : la Commission européenne estime à 15 000 le nombre de lobbyistes qui arpentent
la ville, au service des 2800 grandes entreprises, agences spécialisées ou autres cabinets de « consulting » (à Washington, ils ne sont « que » 12 000). Plus
grave : Les anciens dirigeants européens sont de plus en plus nombreux, une fois leur mandat terminé, à se faire embaucher en tant que conseillers
pour des intérêts privés. Une façon très lucrative de monnayer son réseau et son expérience. Ce qui demeurait une pratique encore exceptionnelle il y a quelques années, semble
devenir la règle.
Des treize commissaires européens qui ont quitté la Commission en février 2010, six ont déjà rejoint le secteur privé ! Un « pantouflage »
massif… L’Irlandais Charlie McCreevy, ex-commissaire au Marché intérieur et Services, pointe désormais chez la compagnie aérienne Ryanair. Celle-ci le considère
probablement comme le conseiller idéal pour contrer les plaintes des autres compagnies aériennes européennes, échaudées par les financements publics dont profite leur concurrent
low-cost1.
Charlie McCreevy, qui a décidément du temps à revendre, aurait également rejoint le Conseil d’administration de la banque londonienne NBNK Investments PLC2 alors
qu’il était l’un des principaux responsables… de la régulation bancaire au sein de la première Commission Barroso (2004-2009). Régulation bancaire qui a été – comme chacun sait – d’une
redoutable efficacité.
Conseiller les banquiers
plutôt que les consommateurs
La Bulgare Meglena Kouneva, ex-commissaire à la protection des consommateurs et ex-députée centriste, a rejoint BNP Paribas. Vu les
pratiques des banques à l’égard de ces mêmes consommateurs (entente illégale, absence de transparence sur la nature des frais payés par les clients…), l’ancienne commissaire devrait très
vite se rendre indispensable. D’autant qu’à Bruxelles, elle a élaboré la « directive Crédit » sur les prêts à la consommation, supprimant
plusieurs protections pour les emprunteurs. BNP-Paribas justifie son choix par la récente « campagne de féminisation du personnel dirigeant de la banque et son orientation
de plus en plus internationale ». Le CV de commissaire européen de Meglena Kouneva n’est bien sûr pas entré en ligne de compte.
L’ancienne commissaire autrichienne Benita Ferrero-Waldner (conservatrice) vient d’emménager au Conseil de surveillance du
champion allemand de la réassurance, Munich Re. Coïncidence : en tant que commissaire, elle s’était impliquée en faveur du projet « Desertec », un plan d’approvisionnement
électrique de l’Europe par un réseau de centrales solaires en Afrique du Nord… dont Munich Re est l’un des acteurs principaux.
Un pantouflard de
première classe : Günter Verheugen
Mais le cas le plus emblématique est celui du social-démocrate allemand Günter Verheugen. Il est l’un des commissaires européens les
plus puissants de ces dix dernières années. En tant que vice-président et commissaire aux entreprises et à l’industrie (de 2004 à 2010), Günter Verheugen est critiqué pour son favoritisme
à l’égard des intérêts des grandes entreprises, aux dépens des préoccupations sociales et environnementales. Il vient de franchir une étape supplémentaire en créant, seulement deux mois
après la fin de son mandat, sa propre entreprise de relations publiques. Avec son ancienne collaboratrice et directrice de cabinet, Petra Erler, il fonde en avril un
cabinet de conseil en lobbying, « European Experience Company ».
La lecture du catalogue de l’agence de Verheugen laisse songeur. Officiellement, ses activités n’ont rien à voir avec le lobbying, comme
l’indique le
site de sa société. Pourtant, l’agence propose d’aider « les hauts dirigeants
des institutions publiques et privées et des entreprises » dans leurs actions de lobbying à destination de l’Union européenne, via des « séminaires intensifs
de management pour les institutions et les entreprises en coopération avec des experts des institutions européennes ». La « company » facture également ses
« recommandations
stratégiques dans le domaine de la politique de l’Union européenne et d’autres questions politiques » et vend un « soutien aux efforts
de relations publiques dans les affaires européennes (discours, événements médiatiques, publications) ». Une belle brochette de services qu’une députée européenne allemande,
Inge Gräßle (CDU), résume ainsi : « Toute personne ayant
de l’argent peut acheter l’accès de Verheugen aux institutions européenne ».
On nomme cela un mercenaire, non ?
Mensonge par
omission
Comment expliquer que les institutions européennes n’encadrent pas ce genre de transferts ? Normalement, les anciens commissaires sont censés informer
Bruxelles de leurs activités futures, afin de s’assurer que celles-ci ne soient pas source de conflit d’intérêt. Verheugen a omis de le faire. En avril, la Commission lui demande
explicitement de la mettre au courant des « différentes activités
qu’[il pouvait] envisager dans l’année ». Il y répond en envoyant des informations sur ses quatre nouveaux employeurs. À savoir : la Banque Royale d’Écosse (Royal Bank of
Scotland), l’agence de lobbying Fleischman-Hillard, l’organisation bancaire allemande BVR, et l’Union turque des chambres de commerce et des bourses (Turkish Union of Chambers and
Commodity Exchanges).
Le comité d’éthique de la Commission européenne3 s’est
donc penché sur le cas Verheugen. Sans surprise, il n’y trouve rien à redire. Précisons que ce comité n’a jamais fait preuve d’un grand zèle. Il accorde systématiquement des exemptions
aux anciens commissaires qui, officiellement, doivent pourtant observer une période d’un an avant de revêtir leur costume de lobbyistes. Les trois ex-collègues de Verheugen ont d’ailleurs
obtenu le feu vert du comité pour aller conseiller les secteurs qu’ils étaient censés encadrer à la Commission. Le fonctionnaire allemand est donc autorisé à exercer ses quelques
« extras »… Sans aucune mention de son « European Experience Compagny » d’où provient pourtant son
fax de réponse à la Commission.
Cyber action contre la
corruption
Le « code
de conduite des commissaires » ne mentionne même pas la notion de conflit d’intérêt. Le comité d’éthique est seulement chargé d’évaluer si la nouvelle activité est bien
« compatible avec le Traité de l’Union européenne ». Reste que Günter Verheugen a menti par omission en ne transmettant pas au comité d’éthique sa véritable nouvelle
fonction4.
Il ne risque cependant pas grand chose : Aucune sanction n’est prévue contre celles et ceux qui dérogent à la règle.
Le réseau associatif Alter-EU et
l’ONG Transparency
International demandent une révision de ce « code de conduite » pour préciser ce que l’on attend des commissaires et rendre plus transparent le travail du comité
d’éthique. Et proposent d’interdire pendant trois ans toute reconversion d’anciens commissaires dans le lobbying (aux États-Unis, cette interdiction est de deux ans pour les anciens
sénateurs et d’un an pour les membres du Congrès). Cette recommandation figure également dans une étude diligentée par le Parlement européen en 2008. C’est l’un des engagements pris par
José Manuel Barroso au début de son second mandat. « Le Président et
l’ensemble de la Commission sont parfaitement conscients de leurs responsabilités et promeuvent l’intérêt général au sein de l’Union européenne sans n’autoriser aucune pression extérieure
ou intérêt personnel afin d’exercer une influence indue sur le processus de prise de décision », assurait la Commission, en février 2010. On mesure aujourd’hui le degré de
sincérité de l’exécutif européen.
Le réseau Alter EU vient de lancer, ce 22 septembre, une cyber
action contre le laxisme de la Commission face à l’affaire Verheugen.
La police belge a mené une vaste opération pour enquêter sur les soupçons de corruption par le Qatar au Parlement européen. Vendredi 7 décembre, 16 perquisitions
ont eu lieu à Bruxelles et en Italie.
La vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili (photo), a été arrêtée en flagrant délit pour corruption et blanchiment d’argent. Son père également
avec une mallette d’argent liquide. Le total des différentes saisies atteint 600 000 euros. L’ancien parlementaire européen, l’Italien Antonio Panzeri, et son assistante parlementaire, la
Belge Marie Arena, ont également été placés en garde à vue.
Le groupe socialiste au Parlement européen a immédiatement exclu ces personnalités.
M. Panzeri est l’ancien président de la sous-commission des Droits de l’homme du Parlement européen. Il préside l’association belge Fight Impunity et est
membre du réseau Elie Wiesel Network des parlementaires pour la prévention des génocides et des atrocités de masse et contre la négation des génocides.
Cette opération de police intervient durant la Coupe du Monde de football au Qatar. Selon les enquêteurs, cette principauté conduit depuis plusieurs années une
diplomatie de la corruption. De nombreux ordinateurs et téléphones portables ont été saisis. Ils devraient livrer de nouvelles informations. Les conversations téléphoniques des assistants
parlementaires ont été écoutées depuis un an. Ce matériel devrait permettre de nombreux recoupements.
Le Parlement devait se réunir le 12 décembre à Strasbourg. Son ordre du jour comprend la libéralisation des visas pour les citoyens du Koweït et du Qatar. Il semble
que ce texte ne pourra pas être adopté.
“Ces 3.400 ONG, dont Davos et Soros, présentes à Bruxelles pour influencer la Commission Européenne”
Comment se fabrique concrètement l'influence des "lobbies" mondialistes sur l'Union Européenne, et tout spécialement sur la Commission Européenne ? J'ai
interviewé Thibault Kerlirzin, auteur d'une étude remarquée sur ce sujet.
Dans quelle mesure la Commission Européenne est-elle soumise à des fondations comme celle de Bill Gates ou de George Soros ? Thibault Kerlirzin a enquêté sur ce
sujet, et a produit, pour le groupe ID du Parlement européen, un document de référence intitulé “L’influence
des ONG dans le processus législatif européen“.
Sur le fond, Kerlirzin présente l’intérêt majeur de disséquer factuellement les moyens par lesquels l’idéologie mondialiste se diffuse au sein de la Commission
Européenne, et comment elle pollue la décision publique aujourd’hui.
Querelles de couple ou querelles de famille ?
Billet du lundi 13 novembre rédigé par Jean-Philippe Duranthon, membre fondateur et membre du Conseil d’administration de Geopragma.
Dans une interview qu’il a donnée le 17
octobre dernier Emmanuel Macron a déclaré : « Je crois dans la force du couple franco-allemand ». Il
s’agissait là d’un bel acte de foi puisque, quelques jours plus tard, il était obligé d’annuler le sommet franco-allemand, les deux partenaires craignant que la réunion n’aboutisse qu’à
envenimer leurs relations, les sujets de friction entre eux devenant chaque jour plus nombreux[1].
Toutefois, même si l’arrivée de la nouvelle équipe conduite par Olaf Scholz a indubitablement changé l’atmosphère des relations entre les deux pays, celles-ci ont rarement été idylliques.
Malgré accolades et embrassades, l’Allemagne n’a jamais montré un grand empressement à construire une industrie d’armement européenne dans laquelle elle n’aurait pas le premier rôle, y
compris dans les domaines d’excellence de la France ; elle est parvenue à faire transposer au niveau européen sa stratégie énergétique (l’energiewende) bien que celle-ci fasse fi des intérêts
français et des investissements déjà réalisés dans notre pays ; elle réclame depuis longtemps un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU ou le partage de celui que la France y détient.
L’avenir des querelles observées au sein du « couple » est à l’évidence important.
Mais les débats du soi-disant « couple » ne cachent-ils pas un malaise de la
« famille » européenne dans son ensemble
?
L’un des principaux objectifs de la construction européenne engagée après-guerre était de mettre fin aux conflits récurrents en Europe de l’Ouest ; dans cette perspective l’entente
franco-allemande était au cœur de la création de la CECA (1951) puis de la Communauté Economique Européenne et d’Euratom (1957). Mais les choses ont bien évolué depuis et, contrairement à ce
qui est souvent affirmé, les évènements récents ne favorisent pas l’affermissement des liens entre les pays membres de l’Union Européenne (UE – 1992) :
– L’intégration, à partir de 2004, des pays d’Europe centrale ou orientale auparavant sous domination soviétique a profondément modifié l’objectif et la logique de la construction européenne,
qui jusque-là plaçaient la dyade franco-allemande au cœur du projet. Elle a déplacé le centre de gravité de l’UE des pays méditerranéens, où l’influence française est historiquement et
culturellement forte, vers l’Europe centrale et du Nord, où l’influence allemande est historiquement, culturellement et industriellement forte. Elle a permis aux Etats-Unis de chercher à
opposer, comme l’a fait en 2003 Donald Rumsfeld, alors Secrétaire à la Défense, les nouveaux adhérents à la « vieille Europe ».
– L’entrée de la Grande Bretagne dans le processus européen en 1973 a substitué au dialogue initial des anciens ennemis un trilogue permettant de lisser la rivalité franco-allemande. Mais le
Brexit a replacé les deux protagonistes dans leur face à face initial sans qu’aucune autre puissance de même niveau soit désormais en mesure d’apaiser les tensions entre eux ; la
Commission en a naturellement profité pour jouer le conciliateur et donc renforcer son poids dans la régulation de l’Union. En outre, alors qu’on aurait pu espérer que le retrait des
Britanniques atténuerait l’influence américaine, il est vite apparu que les Américains ont aujourd’hui en Europe de nombreux relais au moins aussi convaincus et actifs que l’étaient les
Britanniques, à commencer par les Allemands eux-mêmes[2].
– L’épidémie de Covid et ses conséquences économiques ont donné un poids sensiblement accru aux organes européens intégrés, ce que l’actuelle crise énergétique prolonge et amplifie. La Banque
centrale européenne (BCE) a manié la planche à billets pour fournir aux Etats l’argent gratuit[3] leur
permettant de rendre la crise aussi indolore que possible sur le plan économique. Parallèlement, la Commission a convaincu de nombreux gouvernements que la résolution des crises rencontrées
ne nécessitait plus seulement l’harmonisation des politiques nationales mais leur mutualisation sous son égide ainsi qu’un fort accroissement des ressources communautaires.
– La guerre en Ukraine a renforcé ces tendances, la présidente de la Commission s’arrogeant des pouvoirs de leader de fait que les textes ne lui reconnaissent
nullement et les Etats membres acceptant que la mutualisation des politiques s’étende à de nouveaux domaines, la Défense et l’Energie en particulier. Elle a surtout créé une confusion quant à
la nature de l’Union européenne : dès lors que celle-ci s’aligne sur les positions américaines on ne voit plus bien pourquoi elle devrait disposer d’une politique de défense et d’une
industrie d’armement autonomes ; en d’autres termes et pour simplifier, l’OTAN est perçue comme le bras armé de l’UE et l’UE comme la déclinaison européenne de l’OTAN[4].
– Le rapprochement européen a clairement favorisé l’essor économique des pays membres et en particulier des membres récents. Toutefois, malgré l’ampleur des politiques communes et des
financements communautaires, les économies nationales peinent à converger. Alors que la situation économique de la France et de l’Allemagne étaient voisines il y a un quart de siècle, les
Allemands sont aujourd’hui 20 % plus riches que les Français (en PIB par tête), l’endettement de l’Allemagne est environ deux fois moindre que celui de la France et l’Allemagne a dégagé
chaque année un excédent de sa balance commerciale de 7 % dans le temps où la France creusait son déficit : le « couple » a donc clairement divergé économiquement. De
même, la crise énergétique frappe aujourd’hui très inégalement les pays membres et l’inflation varie du simple au double d’un pays à l’autre.
Ce rapide tour d’horizon conduit à trois constats :
– la position de l’Allemagne s’est considérablement renforcée par rapport à celle de la France : sur le plan économique à l’évidence mais aussi grâce à sa place centrale au sein de
l’Europe. La France détient toutefois deux atouts essentiels : sa force de frappe nucléaire et son siège au Conseil de Sécurité de l’ONU ;
– le « couple » franco-allemand n’a plus
le même poids au sein des institutions européennes et s’est dilué au sein d’une Europe institutionnelle donnant aux petits Etats quasiment le même poids qu’à ceux qui jouent un rôle majeur
dans la vie internationale. La Commission, quant à elle, saisit la moindre occasion pour renforcer son rôle en présentant l’unification des politiques sectorielles des Etats membres comme la
solution unique aux problèmes à résoudre ; sa présidente, dont le mandat est de cinq ans, se veut l’incarnation de l’Europe, davantage que le « président de l’UE » ou le président du Parlement
européen, dont les mandats sont deux fois plus courts, a fortiori que le président du Conseil européen qui
pour agir ne dispose que de six mois[5] ;
– malgré ou à cause de cela les ferments de dissentions entre Etats membres s’accroissent, même si les spreads de taux[6] ont
été jusqu’à présent contenus. Il est en effet de plus en plus difficile de concilier, d’une part l’élargissement de l’Union à des pays de plus en plus disparates politiquement et
économiquement, d’autre part l’unification des politiques sectorielles ; vouloir trouver une solution unique aux problèmes rencontrés dans un territoire aussi vaste et divers relève de
la gageure[7].
Dès lors on ne voit plus très bien quel est aujourd’hui le projet européen, quelle Europe il vise à construire. L’UE se réfère à des « valeurs » mais se garde bien de les nommer, de peur que
leurs fondements historiques, philosophiques ou religieux heurtent certains. Elle s’est transformée en un complexe mécanisme de redistributions financières entre Etats et entre acteurs
économiques. Elle est ainsi devenue une sorte d’ONU miniature, doublée d’un distributeur de billets destinés à ceux qui font allégeance à Bruxelles. Est-ce là ce que les promoteurs de l’idée
européenne ambitionnaient ? Est-ce là l’ « Europe souveraine » souhaitée par Emmanuel
Macron ?
Dans ce contexte, l’Allemagne joue à présent un jeu ambivalent. Le modèle économique sur lequel elle a fondé sa puissance et qui la plaçait sous la double dépendance de la Russie pour
l’énergie et de la Chine pour la puissance industrielle et les exportations, est désormais menacé. Mais elle dispose elle aussi d’une force de frappe, financière celle-ci, qui lui permet
d’intervenir massivement. Elle peut donc choisir, selon ses intérêts, de jouer la carte de l’Union ou celle de l’autonomie et semble désormais préférer de plus en plus souvent cette dernière
option. Cette attitude reflète une affirmation de puissance clairement exprimée en septembre par Christine Lambrecht, la ministre de la Défense : « La taille de l’Allemagne, sa situation géographique, sa puissance
économique, bref son poids, fait de nous une puissance de premier plan, qu’on le veuille ou non ». Olaf Scholz a donc pu affirmer en mai que « bientôt l’Allemagne aura la plus grande armée conventionnelle
d’Europe » et dégager à son profit une enveloppe de 100 Md€ ; annoncer sans s’être concerté avec ses alliés européens ni avec la Commission un plan de soutien à l’économie de
65 Md€, puis un autre en septembre de 200 Md€, mobilisant ainsi 8 % du PIB ; ou faire cavalier seul pour conclure des contrats d’approvisionnement en gaz remplaçant ceux qu’il avait
avec la Russie. Le « changement
d’époque » (Zeitenwende) annoncé par
Olaf Scholz au Bundestag après l’invasion de l’Ukraine par la Russie doit donc être compris comme un ambitieux repositionnement d’ensemble de l’Allemagne.
La France doit donc impérativement surveiller son « partenaire » pour éviter qu’il ne prenne trop
d’ascendant ; elle doit le faire d’autant plus scrupuleusement que, comme Bruno Le Maire l’a affirmé dans une récente interview, « nous n’avons jamais eu la même idée du couple
franco-allemand » : si l’on file la sempiternelle métaphore, l’un veut une relation englobante et exclusive, l’autre préfère l’amour libre. La France doit aussi prendre
conscience des dérèglements qui frappent l’ensemble de la « famille » européenne et de l’inadaptation des
institutions européennes à une Europe aux limites de plus en plus floues, prétendant concilier dilution des Etats forts et unification des politiques sectorielles.
Mais elle doit également s’inspirer de l’histoire allemande récente et
– en parallèle de ce que l’Allemagne a fait avec constance vis-à-vis de l’Europe centrale et du Nord, développer elle-même des liens privilégiés avec l’Europe méditerranéenne[8] ;
– comme l’Allemagne l’a fait il y a vingt ans, se décider enfin à assainir ses finances publiques pour améliorer sa productivité, mais aussi accepter de travailler davantage[9] ;
– comme l’Allemagne le fait aujourd’hui, consacrer davantage d’énergie à défendre ses propres intérêts plutôt qu’à faire des leçons de morale à la planète entière.
Jean-Philippe Duranthon
Membre fondateur et membre du Conseil d’administration de Geopragma
[1] Désaccord sur la régulation des prix de l’énergie, refus d’organiser un déplacement conjoint Scholz/Macron en Chine, préférence pour l’achat de matériels militaires américains
(F35 par exemple) plutôt que français, désaccords sur les projets communs de système de combat aérien SCAF et de char du futur MGCF, lancement d’un projet de bouclier antimissile fondé sur le
système Patriot américain et concurrent de celui que la France a engagé, etc.
[2] Annegret Kramp-Karrenbauer, alors ministre de la Défense, a ainsi déclaré en novembre 2020 que « les Etats-Unis d’Amérique ont été et restent le principal
allié en matière de politique de sécurité et de défense. Et ils le resteront dans un avenir proche. »
[3] On fait ici référence au quantitative
easing consistant, pour la BCE, à acheter des titres de dette publics ou privés.
[4] Lorsque la Finlande et la Suède auront intégré l’OTAN les seuls pays membres de l’UE qui ne seront pas membres de l’OTAN seront l’Autriche, Chypre, l’Irlande et Malte.
Inversement, les seuls pays européens membres de l’OTAN mais pas de l’UE seront l’Albanie, la Macédoine du Nord, le Monténégro (tous les trois candidats à l’UE), l’Islande, la Norvège et le
Royaume Uni, la caractère européen de la Turquie pouvant être discuté. L’Ukraine souhaite faire partie des deux structures.
[5] La fonction de président du Conseil européen est exercée par roulement par chaque pays membre pendant 6 mois.
[6] Ecarts entre les taux auxquels les pays peuvent se financer sur les marchés.
[7] A l’inverse et paradoxalement, la Commission propose de reconnaître, pour la révision du pacte de stabilité budgétaire, la possibilité pour chaque Etat membre de déterminer quasi
librement la façon d’atteindre les objectifs communs.
[8] Les semaines récentes montrent, s’agissant de l’Italie, l’ampleur du chemin à parcourir. Saluer la nomination du nouveau gouvernement italien issu des élections du 25 septembre
en déclarant, comme l’a fait la ministre des affaires européennes, Laurence Boone, que « nous serons très vigilants sur le respect des valeurs et des
règles de l’Etat de droit » n’est pas le meilleur moyen de créer un climat de confiance : dans d’autres pays des leaders peu recommandables fraichement élus ou réélus
dans des conditions bien moins démocratiques ont bénéficié d’accueils plus chaleureux. De même, et indépendamment de la nature des décisions de fond qui ont été prises, la façon dont a été
géré l’accueil de l’Ocean Viking et les
déclarations ministérielles faites à cette occasionne favorisent pas l’entente et la coopération entre les deux pays.
[9] Alors qu’en 2004 les Français et les Allemands avaient la même durée moyenne de travail effectif, soit 616 heures par an, les premiers ont depuis légèrement réduit cette
durée (610 heures) alors que les seconds augmentaient fortement la leur (704 heures).