(B2) L’opération phare de la France au Mali, Barkhane, et son pendant européen la task
force Takuba se terminent en queue de poisson. Ce n’est pas une débandade militaire. Mais c’est une défaite politique inestimable. Et un gâchis formidable. L’arrogance, le
côté donneur de leçons — même justifié sur le plan des valeurs —, ne sont plus supportés en Afrique. Les Européens, et surtout les Français, vont devoir changer de
logiciel.
Le départ des militaires français du Mali est dû, selon les dires officiels, au refus de la transition démocratique des Maliens. Mais c’est la décision de
la junte militaire de bloquer le renouvellement des effectifs de Takuba, de limiter certains mouvements aériens (drones, avions…) qui est le déclencheur de la décision prise par l’Élysée.
Pas l’arrivée de la junte. Sinon c’était à l’été 2020, au plus tard, qu’il fallait prendre cette décision de partir.
Savoir partirà
temps
Ce départ est tout d’abord l’illustration d’un défaut de certaines opérations militaires : le refus de passer à la stratégie de sortie. En Afghanistan hier,
au Mali aujourd’hui, il y a toujours une excellente raison pour rester. Ce n’est pas que la stratégie de sortie n’a pas été réfléchie ; elle n’a pas été mise en œuvre. L’erreur n’est donc
pas de partir maintenant, mais de ne pas avoir décidé de partir avant (1). La tête haute. De son propre gré.
Une certaine ambiguïté
Depuis le coup d’État au Mali, surtout le deuxième en août 2020, et la condamnation intensive de celui-ci par le pouvoir français, il y avait une réelle
ambiguïté. Comment rester dans un pays dont on estime le gouvernement dirigé par des militaires « non légitime » et « illégal » ? Comment continuer à coopérer de façon politique et
militaire avec une armée dont on estime les Chefs justiciables de la prison ? La situation n’était ni politiquement ni éthiquement tenable.
Un zeste d’arrogance
Les Maliens, malgré tous leurs défauts, sont un peuple “gentil” (NB : c’est-à-dire non agressifs avec leurs voisins). Ils sont surtout fiers, à juste
raison, de leur histoire, de leur passé, celui d’avoir été des premiers empires d’Afrique, unifié, alors que le Royaume de France devait composer avec des duchés et comtés tout puissants.
Il n’était donc pas nécessaire de les insulter publiquement comme l’ont fait, tour à tour, le gouvernement français, Emmanuel Macron, en tête, secondé par la ministre des Armées, Florence
Parly, et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Ces propos, même justifiables sur le fond, ne se disent pas entre États qui se respectent. Ils ont fait beaucoup de mal
sur place. Outre l’idéologie, la politique, il y a comme une blessure, personnelle, chez certains responsables politiques maliens, francophiles. (Lire : Nous avons le droit de faire nos choix de sécurité – Entretien avec Abdoulaye Diop). Un peu plus d’humilité ne nuit jamais à la puissance.
Un double standard évident
D’autant que la France, comme les Européens, ont beaucoup moins diserts sur d’autres zones. Sur le plan de l’éthique démocratique dans le monde, la France
et les Européens ont, en effet, une attitude contrastée. On tolère largement un régime autoritaire, semi-militaire en Égypte, en Arabie saoudite (qui mène une guerre sanglante au Yémen),
aux Émirats arabes unis (à qui on déroule le tapis rouge). On murmure à peine quand un fils succède à son père au Tchad, au mépris des règles constitutionnelles (ce qui s’appelle en
termes juridiques un « coup d’État »). Mais on mène une offensive violente verbalement quand cela se passe à Bamako. L’argument du double standard (souvent évoqué à tort) trouve là un
fondement objectif.
Quelques leçons à retenir
Le départ des militaires français n’est pas un simple fait conjoncturel. Il pourrait laisser certaines traces.
Un signal
politique puissant
Ce repli sous la pression est la pire chose qui pouvait arriver à l’armée française et à la volonté française de puissance. C’est un signal politique
puissant, désastreux. C’est la première fois depuis l’Algérie et l’indépendance, que les troupes françaises sont obligées de partir car un gouvernement local les met à la porte. On peut
dire : c’est à cause de Wagner, du coup d’état, etc. Mais chacun gardera en mémoire que les Maliens ont réussi, sans tirer un seul coup de fusil, à faire partir une des armées les plus
puissantes au monde. La symbolique n’est pas mince.
Un mouvement de fond
Ce qui se passe au Mali n’est pas unique. Cela ressemble à un mouvement de fond plus large. Partout en Afrique, surgit une revendication de souveraineté,
d’assurer son propre contrôle de sécurité, d’indépendance. Cela se passe en Centrafrique (3), en Libye, en Somalie… (4). L’Union africaine, elle-même, ne veut plus se voir imposer des
déclarations clés en main, comme dans le passé, où les Européens mettent ce qui les intéressent (la lutte contre l’immigration par exemple), alors que la priorité pour les Africains est
ailleurs, dans la liberté de circulation, le contrôle de leurs ressources naturelles, des investissements. (5).
Une semi-échec militaire
Certes l’opération d’origine, Serval, déclenchée en 2013, a été un succès : repousser les rebelles venus du Nord sur leur réduit. Mais l’opération suivante,
Barkhane, se termine par un sentiment beaucoup plus mitigé. Sans réussite. Elle n’a pas réussi à vaincre les rebelles, terroristes et djihadistes. Au contraire. Tel un hydre qui renaît
sans cesse, plus les Français « neutralisent » (terme poli pour dire « tuer ») de rebelles et terroristes, plus ils suscitent l’hostilité et des recrutements. Leur nombre est estimé au
même chiffre qu’en 2013. Et la vague du terrorisme s’est étendue aujourd’hui sur une zone beaucoup plus vaste, du Nord vers le Centre du Mali, et jusqu’aux pays voisins (Bénin, Togo,
Niger…). On peut donc parler d’un semi-échec militaire (6).
Comment mener une opération réellement anti-terroriste
Une réflexion doit naître sur la façon de mener des opérations anti-terroristes à l’étranger. Est-il nécessaire d’avoir une empreinte militaire aussi
importante (5000 hommes) ? Une opération, plus légère, avec des moyens plus adaptés, davantage d’enquêteurs, policiers et gendarmes, aux côtés de leurs homologues maliens ne serait-elle
pas finalement plus efficace, plus acceptée car plus discrète ? N’y a-t-il pas un moment où il faut savoir s’engager dans une ‘négociation’ avec certains groupes, plutôt que de marteler :
« on ne négocie pas avec des terroristes » ?
La fin d’une époque expéditionnaire ?
La fin de Barkhane en 2022 — à l’image de la clôture de l’opération de l’OTAN en Afghanistan en 2021 — signe peut-être la fin d’une époque. Elle met un
terme à des interventions occidentales qui s’enkystent dans le paysage national, sous prétexte de lutte anti-terroriste, et dont on ne connait plus vraiment ni la temporalité ni
l’objectif recherché. Elle pourrait aussi avoir des répercussions au niveau européen. Quand la France sollicitera ses alliés pour l’aider dans une opération nationale, ceux-ci y
réfléchiront peut-être à deux fois, en demandant des garanties plus solides. Elle pourrait aussi remettre en cause la façon de mener des opérations en coalition, et non pas dans le cadre
d’une organisation. Elle est donc loin d’être anodine.
L’Allemagne qui est le premier partenaire économique de la région (devant la France) a eu un comportement beaucoup plus équilibré, et sûrement moins
outrancier.
Les soldats français morts au Mali ne sont pas morts “pour rien” comme le disent certains. Ils ont durant ces années réussi à maitriser le risque sur le
pays.
Révisé le 18.2 sur la forme (tournures de phrase) et le dernier paragraphe de conclusion. + Précision sur la notion de peuple “gentil” et deux mots
d’histoire sur le Mali.
ORDRE DU JOUR DU CEMA
MINISTÈRE DES ARMÉES
_______________
É T A T - M A J O R D E S A R M É E S
ordre du jour n° 12
=oOo=
du général d’armée Thierry Burkhard
Chef d’état-major des armées
Officiers, sous-officiers et officiers mariniers, soldats, marins, aviateurs, d’active et de réserve,
personnel civil des armées,
Le président de la République a annoncé ce jour sa décision de retirer la force Barkhane
du territoire malien.
Depuis 2013, à la demande des autorités maliennes, les armées françaises sont engagées
au Mali pour lutter contre le terrorisme.
Durant ces neuf années, nous avons payé le prix du sang pour accomplir notre mission.
59 militaires français sont morts au Sahel, dont 52 au Mali. Je m’incline devant leur mémoire.
Nous ne les oublierons pas. Je salue nos camarades qui ont été blessés dans leur chair, dans
leur âme. Enfin, mes pensées vont aux familles endeuillées et meurtries par la mort ou
la blessure d’un être cher.
À tous, je veux dire que le sacrifice de nos camarades, morts dans l’exécution de la mission,
n’a pas été inutile, que nos efforts n’ont pas été vains. Durant ces neuf années, les armées
françaises ont rempli les missions qui leur ont été confiées. Le Mali ne s’est pas effondré,
il n’est pas devenu un sanctuaire du terrorisme international.
Pour cela, nous avons combattu en première ligne Al Qaïda, Daech et leurs affidés, ne laissant
aucun répit aux groupes armés terroristes. Depuis les airs et au sol, nous avons frappé
les zones refuges, neutralisé de nombreux chefs et démantelé des réseaux, patrouillant sans
relâche dans des conditions souvent extrêmes et parmi les populations les plus exposées
à la menace. De manière directe ou indirecte, c’est l’ensemble des armées, directions
et services qui ont contribué à cet effort hors norme qui nous a permis de remporter ces succès
opérationnels.
Avec nos alliés, en particulier européens et américains, avec nos partenaires africains,
en particulier sahéliens, et avec l’appui de la communauté et des organisations internationales,
nous avons œuvré dès 2013 pour reconstruire et consolider les forces armées maliennes,
qui étaient en grande difficulté face aux groupes armés terroristes.
Progressivement, nous avons renforcé notre partenariat de combat au profit des FAMa.
Avec ces militaires maliens qui, chaque jour sur le terrain, font la preuve de leur courage et
de leur engagement, nous avons tissé des liens de confiance et de respect mutuels, de ces liens
qui naissent des combats menés côte à côte et du sang versé ensemble.
Les FAMa et la force Barkhane, et en son sein la force Takuba, ont obtenu des succès militaires
remarquables et reconnus. Depuis janvier 2020 et le sommet de Pau, les armées
et leurs partenaires ont empêché l’État Islamique au Grand Sahara, affilié à Daech,
de constituer un califat territorial qui aurait menacé tout le Sahel. Nous avons aussi permis
de mettre fin aux attaques de grande ampleur, qui s’étaient soldées par la mort
de très nombreux soldats maliens et nigériens fin 2019 et début 2020.
Parce que la solution face au terrorisme n’est pas, et ne sera jamais, seulement militaire,
la force Barkhane a systématiquement encouragé et appuyé le retour de l’État malien dans
le Nord. L’administration est revenue à Tombouctou et à Gao. Plus important encore,
en améliorant la sécurité dans nos zones de responsabilité, nous avons permis aux populations
de bénéficier de l’aide au développement et de l’action des organisations humanitaires.
Le moment est pourtant venu de quitter le Mali. Au cours des derniers mois, sans paraître tenir
compte des efforts consentis par la communauté internationale, la junte qui gouverne à Bamako
a méthodiquement créé les conditions qui l’ont conduite dans une impasse. Arrivée au pouvoir
par deux coups d’État successifs, elle a fait le choix d’une fuite en avant.
Les conditions nécessaires à la poursuite de l’engagement militaire français aux côtés des
FAMa, face aux groupes armés terroristes, ne sont plus réunies. Le président de la République
en a tiré les conséquences. Tout en réaffirmant la volonté de la France de participer à la lutte
contre le terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest, il a décidé de poursuivre
la réarticulation de notre dispositif entamé en juillet 2021, en ordonnant le retrait de la force
Barkhane du Mali.
Avec cette réarticulation, les critiques ne manqueront pas, les remises en cause non plus.
Certains voudront certainement dresser un parallèle avec le retrait américain d’Afghanistan
l’an dernier, parleront de défaite, de déroute même. Rien ne serait plus inexact. Nous
ne quittons pas le Mali sous la pression des groupes armés terroristes et nos capacités
militaires comme notre détermination à combattre le terrorisme dans la région sont intactes.
Le Sahel n’est pas condamné à vivre sous le joug du terrorisme et de la violence. Avec
nos alliés européens et américains, nous allons poursuivre le combat aux côtés de
nos partenaires africains, pour préserver la sécurité de la France et de l’Europe. Nous aiderons
les pays qui le souhaitent, en appuyant leurs armées dans leur montée en puissance et dans
la prise à leur compte de la lutte contre le terrorisme. Nous aurons également le souci
permanent de préserver notre liberté d’action, gage de notre capacité à nous adapter
rapidement aux évolutions de la situation.
Soyons fiers de tout ce que nous avons accompli, dans des conditions toujours difficiles
et exigeantes. Nous n’avons jamais failli, et nous n’avons jamais renoncé face aux groupes
armés terroristes.
Je sais pouvoir compter sur votre professionnalisme et votre engagement pour continuer
à remplir les missions qui nous sont confiées, aux côtés de nos alliés et de nos partenaires.
Avec les moyens logistiques dont dispose la force Barkhane, il faudrait non pas six mois, comme l’a annoncé le président Macron, mais entre 12 et 18 mois pour boucler ce retrait, selon trois sources militaires françaises.
Le retrait militaire français du Mali annoncé jeudi par Paris pose un défi logistique titanesque aux armées dans un contexte sécuritaire dégradé, dont le délai de
«quatre à six mois» fixé par le président Emmanuel Macron semble irréaliste. «Nous allons progressivement fermer, dans un exercice qui va prendre 4 à 6 mois, les bases au Mali «, soit Gao, Ménaka
et Gossi, a déclaré jeudi le chef de l’état. Actuellement, quelque 2.400 militaires français sont déployés au Mali, sur un total de 4.600 dans la bande saharo-sahélienne.
Le désengagement de ces hommes, des matériels déployés, dont des centaines de véhicules blindés, et le démantèlement des bases représente quelque 6.000 containers.
Quitter ce pays, où la France est engagée dans la lutte antiterroriste depuis 2013, implique «une manoeuvre complète que nous allons mener à notre rythme de manière coordonnée avec Sahéliens et
Européens», a commenté jeudi le porte-parole de l’état-major, le colonel Pascal Ianni, évoquant lui aussi un délai «d’environ six mois».
Mais cet immense chantier logistique, qui mobilise depuis des semaines le Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), va s’opérer dans un contexte
sécuritaire et politique hautement inflammable, dans un pays dirigé par une junte hostile à la France et en proie à de tenaces violences terroristes. «Il va surtout s’agir de se coordonner avec
les forces armées maliennes sur les mouvements et actions durant toute cette phase de réarticulation», pendant laquelle «nous allons continuer nos actions contre les groupes terroristes», qui
chercheront des opportunités d’actions, a souligné le haut gradé. Et le facteur climatique va compliquer l’opération avec le début de la saison des pluies en avril-mai au Mali, propre à
transformer le paysage semi-désertique du nord-est du pays en désert de boue collante.
Dans ces conditions, et avec les moyens logistiques dont dispose la force Barkhane, il faudrait non pas six mois, mais entre 12 et 18 mois pour boucler ce retrait,
selon trois sources militaires françaises. Les armées ont déjà connu un tour de chauffe au Mali avec le récent départ de leurs trois emprises les plus au nord du pays: Kidal, Tessalit et
Tombouctou. Cette manoeuvre s’est étalée de fin août à décembre et a mobilisé 400 logisticiens envoyés en renfort, pour acheminer par voie aérienne et terrestre les matériels vers la base
militaire de Gao, qui constitue la plus grosse emprise française au Mali, transformée en «hub» logistique.
Ces trois bases, qui hébergeaient moins de 500 soldats au total, ont représenté un volume de 500 containers. Les équipements destinés à retourner en France ont été
acheminés vers les ports d’Abidjan en Côte d’Ivoire, Cotonou au Bénin et Douala au Cameroun. Reste le problème de l’acheminement par voie terrestre vers ces ports. Courant novembre, un convoi
militaire français reliant Abidjan à Gao a été arrêté par les barrages d’une foule en colère, au Burkina Faso puis au Niger, alors que le sentiment anti français gagne du terrain dans la
région.»Ils avaient des pancartes +à bas la France+, ils nous jetaient des pierres», témoignait à Gao en décembre le commandant du convoi, le capitaine François-Xavier. De fait, le transport
aérien pourrait être privilégié pour atténuer ces risques. Or si la France dispose désormais en propre d’avions de transport stratégique (A400M, A330 MRTT), sa flotte risque de ne pas suffire,
exigeant d’envisager le recours à des affréteurs privés qui pourraient considérablement saler la facture de ce déménagement voulu rapide par l’Elysée.
Il faudra enfin trancher la délicate question de la rétrocession des emprises françaises aux forces maliennes. Une démarche compliquée, à l’heure d’un divorce
consommé entre Paris et Bamako et du déploiement dans le pays des mercenaires du groupe russe Wagner, violemment dénoncé jeudi par Emmanuel Macron malgré les dénégations de la junte
malienne.
Disons-le tout de suite, la France n’a aucune chance de gagner une telle guerre, mais les anglo-américains pourraient avoir un intérêt majeur à
pousser la France dans un tel bourbier, comme ce fut le cas en Indochine jusqu’en 1954, avec l’épilogue de Diên Biên Phu de triste mémoire. Avec un Macron agent du monde
anglo-américain, comme le sont la plupart des dirigeants européens constituant la pègre mondialiste, il ne fait aucun doute que le chef des armées françaises appliquera à la lettre les
ordres qui lui seront dictés, sans tenir aucun compte des capacités militaires du pays, ni même des réalités historiques. Parmi ces réalités historiques, il en existe une qui n’est jamais
explicitement évoquée dans les écoles ou les livres d’Histoire : la France n’a jamais gagné une guerre, ni même une bataille, en Afrique sans l’aide d’Africains (tirailleurs, spahis,
goumiers, etc.).
Comme tous les empires de l’Histoire humaine, la France avait su se servir, ou créer, des forces locales pour maintenir sa suprématie. Malheureusement pour
elle, aujourd’hui, il ne lui est plus si aisé d’utiliser une quelconque aide locale autrement qu’à travers quelques rares dirigeants tenus en laisse parce qu’ils trainent d’énormes
casseroles derrière eux. Cela veut donc dire que, en cas de guerre contre le Mali, la France ne pourra pas compter sur ses supplétifs africains du G5 pour l’aider. Elle ne pourra
réellement compter que sur la logistique Otano-étasunienne et une certaine aide européenne, qui n’est d’ailleurs pas garantie. Quelle qu’elle soit, cette aide sera loin d’être suffisante,
surtout si le Mali est soutenu par la Russie, la Chine, avec, derrière elle, les espoirs de tous les peuples du continent africain et, plus généralement, de la majeure partie du monde non
occidental.
Qu’on ne s’y trompe pas : le libellé de la plainte du Mali contre les actions de la France sur son territoire s’apparente à un ultimatum. Les autorités
maliennes ont explicitement spécifié qu’elles se donnaient le droit de réagir de manière adéquate à toute future action non autorisée de la France sur et dans le territoire malien. Cela
signifie que les FAMA (forces armées maliennes) ont l’intention d’abattre tout drone ou avion français qui s’aventurerait à survoler son territoire. L’un des principaux objectifs de la
plainte malienne au Conseil de sécurité de L’ONU est de valider cette nouvelle réalité.
Or, que fera la France, en cas d’avion abattu ? Elle se sentira obligée de répondre pour punir l’outrecuidant petit pays qui a osé lui abattre un de ses
fleurons. L’orgueil l’y poussera et, si ça ne suffit pas, ses meilleurs amis anglo-américains, qui ne lui veulent que du bien, l’y encourageront très fortement en lui
assurant leur total soutien, soutien qui se transformera, bien évidemment, en lâchage complet (« en plein vol ») dès les premiers revers, comme l’attestent toutes les guerres ou campagnes
du passé dans lesquelles les anglo-saxons étaient impliqués.
Commentaires: 1
#1
patrick tiso(mercredi, 16 mars 2022 14:45)
Une vidéo proposée par le site profession gendarme " Best of news Afrique " géopolitique nous montre une réalité différente que celle de Burkhard du 25 février 2022 sur RFI France 24, par rapport à
l'Afrique, en parlant de la Russie, il dit qu'elle attaque l'Ukraine et cherche à la soumettre à sa volonté, mais il me semble que cet opportuniste était en Serbie, lorsque l'Otan à attaqué celle-ci
pour la soumettre à sa volonté.
patrick tiso (mercredi, 16 mars 2022 14:45)
Une vidéo proposée par le site profession gendarme " Best of news Afrique " géopolitique nous montre une réalité différente que celle de Burkhard du 25 février 2022 sur RFI France 24, par rapport à l'Afrique, en parlant de la Russie, il dit qu'elle attaque l'Ukraine et cherche à la soumettre à sa volonté, mais il me semble que cet opportuniste était en Serbie, lorsque l'Otan à attaqué celle-ci pour la soumettre à sa volonté.