Le vertige face à l’ampleur des fautes accumulées par les autorités
...par Alain Rodier, Xavier Raufer, Eric Verhaeghe - le 05/10/2019.
S'il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur les motivations de l'auteur de l'attaque au couteau à la préfecture de police, le profil du suspect,
converti à l'islam et semble-t-il signalé à sa hiérarchie pour radicalisation, pousse à envisager la thèse terroriste.
Atlantico :Un agent administratif de la préfecture de police de Paris a agressé au couteau plusieurs de ses collègues jeudi 3 octobre,
tuant quatre personnes avant d'être abattu par un fonctionnaire de police. Le parquet antiterroriste a été saisi de l'enquête. S'il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur les
motivations de l'auteur de l'attaque au couteau à la préfecture de police, le profil du suspect, converti à l'islam, pousse à envisager la thèse terroriste. Dans l'hypothèse où la piste de
l'attentat terroriste serait retenue, comment expliquer que les services de renseignement n'aient pas pu identifier les pistes d'un passage à l'acte ?
Xavier Raufer : Vanité des entreprises humaines... Tout débutait si bien: la meute média-antifa aux trousses d'Éric Zemmour... L'amorce d'un
dialogue détendu-convivial sur l'immigration lancé par l'Élysée. Soudain, le vrai monde anéantit tout cela avec fracas. Car si la moitié de ce qu'on lit sur la tuerie de la Préfecture de police
est vrai - nous y revenons - la sécurité de la France, la confiance des Français en leur État, seront gravement affectés. Le philosophe Clément Rosset édicta naguère que "la réalité est
insupportable, mais irrémédiable": nous y voilà.
Résumons : un individu depuis dix ans fasciné par l'islam... converti depuis deux ans peut-être... habilité au secret-défense... niché au cœur informatique du
service opérant le renseignement d'une capitale mondiale majeure... Aussi: on ne compte plus les missions ultra-sensibles récemment confiées à la DRPP, de par sa taille réduite, son étanchéité et
son esprit de corps. Les dégâts potentiels sont vertigineux.
Alain Rodier : Comme d'habitude dans ce type d'affaire, il convient de rester extrêmement prudent car les jours à venir
vont certainement apporter d'autres informations. Il n'empêche que le parquet national antiterroriste (PNAT) s'est saisi de l'affaire le 4 octobre après-midi. Les policiers
possèdent donc des informations nécessaires qui font suite aux perquisitions effectuées, à l'analyse de(s) ordinateur(s) et des téléphones du "suspect" (en termes juridiques,
c'est la qualification qui doit être retenue à l'égard de Monsieur Mickaël Harpon impliqué dans ces meurtres) et aux réponses données par son épouse actuellement en garde à vue (ce qui
est une mesure tout à fait normale au regard du Droit) et par des proches.
Cette affaire entre dans le cadre d'"assassinats et tentatives d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise
terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Ce sont ces deux dernières qualifications qui ont obligé le PNAT à se saisir de l'affaire qui, à l'évidence
ne dépend plus du droit commun. Il semble que l'autorité politique aurait souhaité qu'il en soit autrement mais la justice est indépendante en France. La deuxième qualification est
inquiétante car elle sous-entend qu'il n'était pas seul. Il est en particulier question d'au moins une connaissance qui l'accompagnait parfois à la prière.
Ce fonctionnaire né à Fort de France servait depuis 2003 comme adjoint administratif (agent de catégorie C) au sein du au service technique de la
Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP). Il n'avait jamais attiré défavorablement l'attention de sa hiérarchie quant à sa conduite. Il a certainement été
l'objet d'une enquête de sécurité au moment de son recrutement (en 2003) puis d'un suivi épisodique pour proroger ses habilitations au secret défense (tous les cinq ans).
Sa conversion à la religion musulmane ne constituait pas un acte délictueux et, jusqu'à plus ample informé, il ne fréquentait pas des lieux de culte salafistes
incubateurs d'activistes - même si fort heureusement, ils ne passent majoritairement pas à l'acte -. Non seulement dans son cas avec les éléments connus, il n'y avait pas matière à enquêter
plus avant, mais si cela avait été le cas, cela aurait pu être assimilé à du "harcèlement" et à de l'"islamophobie". La hiérarchie de l'administration - quelqu'elle soit - a très peur de se
retrouver dans cette position face aux influents intellectuels qui n'attendent que ce prétexte pour intervenir dans les medias dans le seul but d'affaiblir l'Etat.
Cela dit, l'enquête en cours aurait prouvé qu'il s'était converti en 2008 et pas il y a 18 mois comme cela avait été annoncé précédemment. Si ce fait est
confirmé, cela prouverait qu'il pratiquait la Taqiya (l'art de la dissimulation surtout en usage chez les chiites mais méthode reprise par les salafistes) à l'évidence pour cacher sa
conversion à son environnement.
De plus, il semble qu'il avait préparé son coup au dernier moment ayant acquis le couteau de cuisine en céramique qui a servi à ces assassinats
le matin même de son action. Son épouse aurait affirmé qu'il aurait proféré des propos incohérents la nuit précédant son passage à l'acte. Bien sûr, il convient de laisser l'enquête confirmer ou
infirmer ces premiers éléments pour en tirer plus de conclusions.
Connaît-on l'ampleur de la radicalisation au sein les services de l'Etat ? Comment peut-on lutter contre cette menace ?
Xavier Raufer : Quand vos chefs prônent le politiquement-correct ; quand cent stages vantent l'idéal du vivre-ensemble et l'horreur de la
discrimination ; quand toute blague déclenche la foudre ; s'inquiéter d'un collègue infirme et Antillais est ardu. Preuve, la réaction de l'État : le piteux Castaner bredouille que tout est
normal et une péronnelle de la présidence suggère d'éviter les amalgames. Quand ces réactions émanent du sommet d'un État fort pyramidal, sa base évite tout propos malsonnant - comment lui donner
tort ?
Second point majeur. On lit que l'assassin était "signalé" depuis 2015. mais signalé par qui ? Et vers qui ? En 2015, l'ambiance était électrique entre la direction
de la DGSI et celle de la DRPP, pour affaires touchant à la françafrique. Que s'est il alors passé - ou pas passé, plutôt ? Il serait judicieux d'aller y voir de près.
Dernier point : Macron a fondé la coordination du renseignement : bien. Or depuis, sous l'empire de la nécessité - protéger le président de ses "affaires"...
ambitions pseudo-savantes sans vrai contenu... la coordination semble oublier ses fondamentaux, dont celui-ci : coordonner est bien s'il s'agit d'un tout étanche et cohérent - ce n'est pas le
cas, on l'a vu.
Brutal résultat – le protocole de la médecine d'urgence vaut pour le renseignement : toujours envisager le pire. Nul catastrophisme, mais seul moyen de sauver
le patient. Et si M. H. était une taupe islamiste ? Qu'a-t-il transmis et à qui, des bases numériques de la DRPP ? Y a-t-il logé un logiciel-malveillant, cheminant ensuite - vers où ? On imagine
la réaction des services alliés. Au pire, tout ou partie de l'informatique de la DRPP est à revoir.
Alain Rodier : Les services de l'Etat sont à l'image de la nation. Les chiffres varient car les statistiques officielles restent interdites
mais il y aurait entre 7 et 10% de musulmans en France. Le chiffre devrait être logiquement le même au sein de l'administration. Cela dit, seule une infime partie des musulmans adhère aux thèses
extrémistes des salafistes-djihadistes qui puisent leur inspiration sur les sites spécialisés (que décidément la puissance publique a bien du mal à entraver).
En France, il existe aussi d'autres versions de l'islam sunnite qui ne prônent pas la violence comme le mouvement tablligh et les Frères musulmans. Le cas des
salafistes dits quiétistes pose question car c'est dans leurs rangs que les salafistes-djihadistes viennent recruter de nouveaux adeptes. Les activistes n'ont pas besoin d'être très nombreux pour
être dangereux. C'est d'ailleurs la caractéristique des mouvement terroristes : quelques activistes bien formés valent mieux que des gros bataillons facilement repérables.
Alors que l'on est focalisé sur les "revenants" de Syrie et d'Irak, ce type d'attaque interroge. La menace vient-elle davantage de vétérans du djihad ou des
radicalisés sur le sol français, notamment les convertis ?
Xavier Raufer : On l'ignore - même, on aggrave les choses. Un exemple inquiétant. Pour grappiller quelques sous, l'Intérieur externalise la
réparation de ses véhicules, camions de CRS, etc. Or dans leurs garages, les mécaniciens de la police voient ces sous-traitants chercher les véhicules à réparer. Parfois, des barbus portant au
front la zebiba, tache noire du prosterné en prière. Voilà à qui on confie les camions des CRS.
On détecte ainsi des sots trop voyants, mais de longue date, les durs des Frères musulmans et les salafistes disposent de fatwas leur permettant de se raser et
porter costume-cravate pour infiltrer les structures infidèles. Quand ils l'ont pu dans le monde musulman, ils ont infiltré les centres d'éducation : leurs recrues savent se planquer. En Turquie,
on voit le mal qu'a Erdogan à éradiquer la secte islamiste de Fetullah Gülen de l'administration et l'armée.
Alain Rodier : Il est vrai que pour le moment, ce ne sont pas les revenants qui représentent le menace principale en Occident en général et en
Europe en particulier. Daech n'est pas vaincu militairement mais a actuellement d'autres soucis comme relancer la guérilla sur le front syro-irakien, activer ses provinces extérieures comme en
Afrique - particulièrement au Sahel - , dans le Causasse et en Extrême-Orient.
Par contre, Daech continue à prodiguer sa propagande et à appeler ses adeptes au meurtre là où ils se trouvent. C'est sans doute ce qui explique cette dernière
opération meurtrière. Il va être affirmé que l'assassin était quelque part "dérangé mentalement" mais il convient de se poser la question suivante: un individu qui se livre à un acte terroriste
est-il mentalement sain d'esprit ? Il aurait aussi été insatisfait de sa position professionnelle qui n'évoluait pas mais cela ne peut pas expliquer grand chose. Il gardait son
libre arbitre. Le cas juridique du "suspect" est clos puisque l'action est éteinte avec sa mort.
Cela dit, il reste un gros problème. Daech possède un service de sécurité (Amniyat) dont une des missions est le renseignement. Ce mouvement semblait se renseigner
sur le passé des volontaires français qui le rejoignaient en Syrie. Quel rôle pourrait avoir joué le suspect dans ces enquêtes "de sécurité" (et autres) car sa position professionnelle au sein de
la DRPP pouvait lui permettre d'avoir accès à des fichiers informatique confidentiels ? En effet, il pourrait avoir été recruté comme source par Daech ce qui expliquerait pour
partie la Taqiya évoquée plus avant. A un moment, il a peut-être décidé de devenir un martyr de la "Cause", le but ultime de (presque) tous les
salafistes-djihadistes.
Si les informations les plus inquiétantes s'avèrent exactes, quelles pourraient être les conséquences dans l'opinion et pour le ministère de l'Intérieur
?
Xavier Raufer : Le péril État islamique - al-Qaïda recule. Ne pas baisser la garde, certes, mais la pression diminue. Quand on jette une
pierre dans un étang, des cercles concentriques se forment à partir du point d'impact. Nous en sommes aux cercles extérieurs. Plus espacés, moins visibles -mais dangereux car proches de nous,
voire actifs dans nos sociétés-mêmes.
Alain Rodier : Il est évident que cela va créer une inquiétude au sein de la population qui constate que même les organismes chargés de la
protéger peuvent être infiltrés par des mouvements terroristes. Tous les ministères vont se sentir concernés et vont devoir revoir les procédures de sécurité et les enquêtes
d'habilitation de leurs personnels. Cela va être très nuisible à l'ambiance interne qui risque de devenir suspicieuse.
Eric Verhaeghe : On sent bien que la énième répétition du même mode opératoire, à savoir une personnalité seule qui profite d'un effet de
surprise dans la vie quotidienne pour poignarder des quidam, ici ce sont des collègues de travail, mais d'autres fois ce sont des passants, des gens qui rentrent chez eux dans des transports en
commun, des jeunes femmes qui attendent un train dans une gare, des soldats en faction, un prêtre dans son église, c'est-à-dire n'importe qui ou tout le monde, tout cela use l'opinion publique et
donne le sentiment qu'un danger imminent s'est diffusé dans notre vie quotidienne et peut nous guetter n'importe où à n'importe quel moment. On sent bien que l'ambiance se tend, et qu'une
violence au quotidien se banalise. L'idée qu'à tout instant un attentat peut se produire sous nos yeux et qu'il faudra agir fait désormais partie du paysage.
A long terme, la notion de tension religieuse prend forme, malgré les nombreux appels au calme et malgré les dénis sur le "pas d'amalgame". La multiplication,
partout en Europe d'ailleurs, de ces épisodes fébriles où quelques personnes sont tuées au couteau, comme ça, simplement, dans un flash terroriste, lézarde progressivement la certitude que ces
attentats ne seraient pas de nature religieuse. Sur ce point, la stratégie des pouvoirs publics suivie en France comme en Allemagne, consistant à expliquer immédiatement après les faits qu'il
s'agit d'un acte perpétré par un déséquilibré et qui ne serait pas de nature religieuse devient une source ce méfiance.
Depuis jeudi, des responsables politiques de la majorité s'expriment sur le sujet. Au vue de leurs déclarations, n'y a-t-il pas eu une forme de déni de
réalité ? Quel est le risque politique pour le gouvernement ?
Eric Verhaeghe : Cette fois-ci, le déni est terrible. On a tous entendu Christophe Castaner et Sibeth Ndiaye expliquer que rien ne permettait
de présager l'action de cet informaticien habilité au secret défense et employé dans les services de renseignement. Mais le Parisien a révélé qu'il avait fait l'objet d'un signalement à sa
hiérarchie en 2015 pour dérive radicale. Il semble que la machine administrative n'en ait pas tenu compte. En termes de gestion publique, ce hiatus entre les propos du gouvernement et la réalité
est redoutable, parce qu'il donne à l'opinion publique le sentiment que la situation n'est pas sous contrôle.
Ce sentiment est apparu très nettement avec l'affaire Lubrizol. Alors qu'une usine Seveso seuil haut était en feu, provoquant nausées et vomissements dans la
population, le gouvernement est resté sourd et aveugle face aux évidences en expliquant que les fumées ne présentaient pas de toxicité inquiétante. La réaction incrédule de la population devrait
alerter les pouvoirs publics, d'autant que l'émission de dioxine est désormais attestée, ce qui dément les propos des ministres. La même semaine, le même sketch reprend. Alors qu'un fonctionnaire
de nos services de renseignement égorge l'un de ses collègues sur son lieu de travail, à savoir la Préfecture de police, ce qui n'est pas rien, deux ministres interviennent immédiatement pour
tenir des discours qui manquent singulièrement de prudence, et qui sont démentis dans la journée par la presse.
Le discrédit guette. Quand, sur deux affaires majeures en un laps de huit jours, des ministres sont pris en flagrant délit d'erreurs sur des faits et dans
l'appréciation de leur gravité, la conséquence est bien connue : ils perdent toute crédibilité, et c'est l'équipe entière d'Edouard Philippe qui est désormais menacée de
discrédit.
De formation militaire, financière et diplomatique, s'appuie sur une trentaine d'années d'investigations en sciences sociales et
relations internationales.
Seul Dieu le jugera, selon l'expression de son épouse qui a compris qu'en réussissant son départ il a évité le jugement des experts psychiatres qui dispense ses
coreligionnaires de jugement par un jury de cour d'assise. Intelligent et pratiquant consciencieux, il a choisi d'agir à la préfecture dont il savait ne devoir pas sortir vivant, car sa foi
professe que son Dieu ne juge pas sur les actes de toute une vie mais seulement des derniers instants, alors qu'une opération dans son immeuble, où ses voisins policiers sont désarmés, aurait pu
ne pas se terminer par son départ vers le paradis des septante vierges joyeuses, et donc se solder par un échec puisqu'en prison il y a peu d'infidèles à occire.
A la justice humaine il reste cependant l'épouse, complice vraisemblable de sa préméditation et en tout cas informée jeudi matin de l'imminence de son
action.
Il reste aussi les hauts fonctionnaires de police qui, jeudi après-midi, ont tenté d'intimider oralement les collègues du coupable principal pour les obliger à
mentir sur les nombreux indices de "radicalisation", et donc cacher les motifs et ainsi couvrir d'autres complices dont la justice devra déterminer s'il s'agit de l'épouse, du moufti, de
l'éditeur du livre d'inspiration et d'injonction...
Il reste évidemment les nombreux fonctionnaires qui ont caché ladite "radicalisation" afin de permettre à l'intéressé préméditateur de continuer à officier au
sein du coeur de l'appareil de sécurisation de la France, d'y jouir de l'habilitation idoine et d'y avoir accès aux informations sensibles sur la frange surveillée de l'activisme mahométan,
et finalement d'agir là jeudi. La justice devra déterminer qui, parmi ces personnes hautement au courant de ce type de risque, n'est coupable que de grave faute professionnelle ayant entraîné la
mort, et qui est coupable de complicité d'assassinat multiple dans ce cas spécifique, voire de trahison plus générale.
Il reste aussi le personnel politique non élu, ministre, porte-parole du gouvernement et autres dont les déclarations mensongères sur l'absence d'indice de
"radicalisation" de ce pratiquant qui avait approuvé la tuerie de Charlie-Hebdo et insultait ses collègues féminins, et sur l'absence de lien entre les actes et la religion de ce converti qui
s'était écrié Allah Akbar quelques heures avant d'appliquer les préceptes de son livre de chevet, s'apparentent à une couverture de cette idéologie meurtrière, avec un degré de complicité
générale, ou de culpabilité dans leurs fonctions, qu'il appartient à la justice de déterminer.
Seul Dieu le jugera, mais, indépendamment du gros travail de recrutement à la préfecture de police et au gouvernement après les indispensables inculpations et les
hypothétiques démissions, le pouvoir judiciaire français a de son côté du pain sur la planche.
Encore ce mensonge du terrorisme
...par Stratediplo - Le 06/10/2019.
Il semble nécessaire de rappeler une fois de plus que le terrorisme n'est pas un acteur ou une faction, ce n'est qu'une stratégie. Cette stratégie consistant à
frapper au hasard pour générer la terreur a été utilisée, par exemple, par les anarchistes il y a un peu plus d'un siècle, par les séparatistes (algériens, basques, corses...) il y a un
demi-siècle et par les Mahométans aujourd'hui (en France en tout cas). Et évidemment, comme on l'annonçait il y a trois ans (http://stratediplo.blogspot.com/2016/06/la-pire-erreur.html), la
défaite de l'ennemi lointain auquel le gouvernement français avait, en 2016, laborieusement mais mensongèrement attribué les attentats de 2015, n'a pas mis fin aux attentats d'inspiration
mahométane en France.
En réalité le gouvernement utilise systématiquement le mot "terrorisme" comme euphémisme pour djihad, une pratique à laquelle l'incitation a été
expressément autorisée par le ministre de l'Intérieur le 5 août 2014 ("ce n'est pas un délit de prôner le djihad"). Quand il déclare, pour des crimes parfois individuels et de peu de victimes,
que la piste terroriste est (ou n'est pas) écartée, il n'entend pas par là un motif de génération de terreur mais un motif idéologique, en l'occurrence mahométan, comme on le constate
aisément à l'étude contextuelle de chaque mention du mot "terrorisme" par le gouvernement. Or le terrorisme a été pratiqué en France, par diverses factions, depuis presque un siècle et demi, bien
avant l'introduction de l'islam.
De son côté l'islam pratique certes le terrorisme depuis sa naissance, la terreur étant son moyen principal de soumission des populations, et il n'a pas attendu
pour cela qu'on forge en français le néologisme "islamophobie" signifiant précisant terreur de l'islam. Mais le terrorisme n'est pas son seul mode d'expression et d'action, et en l'occurrence les
meurtres multiples de jeudi dernier ne relèvent aucunement du terrorisme. Non seulement ces meurtres ne susciteront pas la terreur, mais de plus ils n'ont pas été commis pour la susciter. Ce qui
terrorise les populations c'est la perspective que chacun et n'importe qui puisse être la prochaine victime puisque le terrorisme frappe, à dessein, aléatoirement. Hier la bombe au Milk Bar,
aujourd'hui un camion "déséquilibré" qui fonce sciemment dans la foule anonyme, c'est du terrorisme. Mais le même camion qui fonce sur le parvis d'une synagogue, plutôt que d'une église ou d'une
pagode, c'est déjà de l'intimidation discriminatoire qui effraie les Israélites mais n'affole ni les Chrétiens, ni les Bouddhistes et encore moins les athées sans lieu de culte.
En l'occurrence, le meurtre de plusieurs policiers dans une enceinte policière ne peut pas effrayer la population civile qui ne se sent pas visée, et le
perpétrateur qui était loin d'être un idiot le savait évidemment. Son mobile n'était donc pas terroriste. En confiant intentionnellement l'enquête à une cour juridictionnellement incompétente, à
savoir le parquet antiterroriste, l'Etat (le procureur) obtiendra, sauf erreur de terme, un non-lieu, puisqu'aucun attentat terroriste n'a été commis jeudi à la préfecture de police, ce que
tout magistrat techniquement compétent ne pourra que constater. Il y a eu meurtre, multiple et prémédité et dont il serait fort judicieux (sinon politiquement opportun) de révéler le mobile, mais
il n'y a pas eu d'attentat terroriste.
Le motif n'était pas non plus coercitif ou de chantage, comme dans le cas où une faction vise certaines emprises étatiques en exigeant leur retrait,
puisque cette action n'a été permise que par la complicité ou l'incompétence des services censés prévenir ce type d'action, et qu'il suffit d'un simple rappel à l'ordre (déterminé et
énergique) pour qu'une telle action soit impossible à l'avenir, donc cette opération n'avait aucune chance d'intimider l'Etat, ou d'influencer sa politique, et le perpétrateur le savait
aussi.
Le seul mobile était, et c'est de moins en moins exceptionnel en France, cultuel. La profession de foi clamée la nuit précédente suffisamment fort pour réveiller
les voisins en est la preuve. Le choix du lieu assurait aussi que ce serait un acte ultime, censé garantir le paradis, alors que s'il avait été commis dans la résidence policière (où les
policiers ne sont pas armés) au lieu de la préfecture il aurait pu ne pas être ultime, et donc être inutile puisqu'Allah ne juge pas toute la vie mais les derniers actes. L'échange de
messages télématiques avec l'épouse et complice confirme encore la finalité religieuse de ces actes. Enfin le choix de l'outil et de la méthode (égorgement), ainsi qu'à n'en pas douter la
prononciation de la formule bismillah sans laquelle le sacrifice rituel n'a pas la valeur rédemptrice escomptée, ne laissent aucun doute.
En l'absence de législation spécifique au sacrifice humain en France de tels actes relèvent simplement du droit criminel commun, au même titre que le meurtre
passionnel, l'exécution crapuleuse, l'assassinat raciste ou l'homicide fortuit non prémédité. Mais cela n'a rien à voir avec du terrorisme.
L’attaque islamiste contre la préfecture de police de Paris n’est plus un attentat mais un “délire mystique et suicidaire” !!!
..proposé par mon camarade Francis Palma - le 02/11/2019.
Bonjour les amis,
C'est terrible de "cauchemarder" éveillé mais impuissant à
faire bouger les lignes d'un champ d'affrontement dont le stade verbal est largement dépassé, et dont le prolongement "hors jeu" est le fait majeur des politiques, car les tenants de nos
destinées tiennent un langage semblable à la peinture de Rembrandt - ils parlent en CLAIR OBSCUR - mais sans le génie !
Tous les étages de la fusée gouvernementale cafouillent, et la combustion du lanceur ne permet pas de prévoir une trajectoire franche et
confirmée.
Par exemple, en commission les "duettistes" Santé et Justice ont été particulièrement mauvaises et ridicules, s'exprimant comme "étrangères" au sujet abordé
(PMA et GPA...), le "coup de pied de l'âne" venant de la Santé vers la Justice à propos de l'état civil des enfants nés d'une femme ou d'un homme transformé en femme chirurgicalement... Là, pour
moi, carrément, on a changé de monde !!!
En l’absence d’aveux (puisque le coupable a été abattu),
l’enquête, censéemettre en lumières les dysfonctionnements internes
au sein du ministère de l’intérieur,donne à
postériori raison aux médias dominants, au politiquement correct et à la lâcheté :
Bien que l’attaque au couteau évoque
toujours le geste d’un djihadiste, à ce jour aucun élément ne permet d’affirmer qu’il s’agissait d’un acte
terroriste, selon une source proche du dossier. C’est la conclusion à laquelle sont arrivés les différents services antiterroristes chargés de l’enquête judiciaire.
Une position également évoquée ce mardi par le directeur du Centre d’analyse du terrorisme, Jean-Charles Brisard :
Selon les conclusions de l’un des services
enquêteurs diligentés par le Parquet national antiterroriste (PNAT), l’attaque à l’arme blanche à la préfecture de police de Paris ne serait pas un
attentat (sources proches de l’enquête) (…)
L’audition de l’épouse de l’assaillant et
les différents éléments recueillis font dire aux enquêteurs que le passage à l’acte de Mickaël Harpon est d’abord lié
à “un délire mystique et suicidaire”, sur fond defrustration professionnelle,
aggravée par son handicap de surdité.
Sa radicalisation religieuse, ses relations avec une mouvance salafiste dans sa mosquée de Gonesse (Val-d’Oise), ne seraient pas le moteur principal dans la décision de frapper mortellement des collègues policiers. Selon les
informations de France Inter, aucun indice n’indique non plus que Mickaël Harpon aurait transmis des documents compromettant la sécurité de ses collègues. Les vidéos de Daech contenues sur la clé USB de travail saisie par les enquêteurs appartenaient en fait à des collègues policiers du
service.
Circulez, il n’y a plus rien à voir ! Noam Anouar, ancien de la DRPP (Direction du renseignement de la préfecture de police), affecté en Seine-Saint-Denis
pendant près de huit ans estime que cette version arrange tout le monde et en
particulier Christophe Castaner :
(…) Ce qui m’étonne de prime abord, c’est
cette nouveauté finalement que nous permet la science aujourd’hui, c’est l’expertise psychiatrique sur un mort a
posteriori.
On ne peut pas ne pas penser que c’est une version finale qui arrange tout le monde, mais ça n’occulte en rien la réalité des
fautes qui ont été commises.
C’est-à-dire en l’occurrence,
la non-réaction des autorités de la préfecture de police au signalement qui a été fait en
2015. Ce signalement a bel et bien eu lieu, même s’il n’a pas été matérialisé par un rapport, contrairement à ce que disent nos deux ministres. Également cette
histoire de fadettes, c’est-à-dire le numéro de Mickael Harpon qui apparaissait sur deux cibles de la DGSI. Ces deux éléments auraient dû conduire à la déshabilitation de Mickael Harpon
et on aurait peut-être pu