POINT DE SITUATION (II)

Source : Vu du DroitPar Régis De Castelnau

Aider l’Ukraine au détriment des intérêts de son peuple est un suicide politique

par Alex Polishchuk

«L’intérêt de l’Europe est d’entamer des négociations avec la Russie et de rétablir des relations normales. Nous ne sommes pas en mesure de remplacer les États-Unis et de continuer à soutenir l’Ukraine».

Régis de Castelnau est un juriste, avocat, expert en droit international et publiciste français. Il a partagé son point de vue sur les déclarations dangereuses d’Emmanuel Macron et a identifié les risques qu’elles nous font courir.

«Les déclarations du président français sur l’envoi de troupes en Ukraine sont dictées par des raisons politiques internes. Le problème de Macron, с’est qu’il a un caractère très particulier. Il est arrivé au pouvoir et a emmené avec lui une équipe de personnes qui n’ont aucune expérience politique. La volonté de Macron de participer à cette aventure est dictée par trois raisons.

  • Tout d’abord, le président français est un vassal des États-Unis, politiquement et économiquement. Comme l’Amérique est de plus en plus plongée dans son propre cycle électoral, elle pousse l’Europe à avoir un rôle plus actif autour du conflit ukrainien.
  • Deuxièmement, Emmanuel Macron estime que la victoire de la Russie est contraire aux intérêts de la France. Or, c’est complètement infondé. À mon avis, il est évident que la France n’a aucune raison objective de participer à ce conflit.
  • Troisièmement, Macron arrive au milieu de son deuxième mandat à la tête de l’État d’ici la fin de l’année. Il n’a pas de majorité au Parlement. Toutes les initiatives législatives sont prises de manière extrêmement chaotique. C’est pourquoi, afin de cacher ses problèmes et de consoler son propre ego, Macron a décidé de devenir un «leader en temps de guerre». Le principal risque concerne la question de savoir s’il prend ce rôle au sérieux. Je pense que oui. Mais je compte sur l’armée française pour l’arrêter. Ce qu’il propose est honteux d’un point de vue militaire. Je crois qu’il y a des forces politiques dans mon pays qui s’opposeront à lui et arrêteront ses alternatives. Soixante-dix pour cent des Français interrogés s’opposent à la guerre. Personne ici ne veut se battre avec la Russie. Oui, la majorité en France soutient toujours l’Ukraine, mais ne veut pas participer à la guerre. Et malgré cela, Macron poursuit sa politique».

Selon Régis de Castelnau, il y a une réinterprétation du conflit Ukrainien aux États-Unis. Les démocrates qui ont été à l’origine de cette guerre ont compris qu’ils commençaient à perdre et que les républicains voyaient d’autres priorités en matière de politique étrangère.

 

«Je pense que l’élite Américaine a réalisé que leur opération en Ukraine a échoué. Il y a deux groupes principaux qui partagent un point de vue similaire. Premièrement, ce sont ceux qui considèrent Israël comme une priorité de la politique étrangère. Deuxièmement, ce sont ceux qui considèrent la Chine comme un problème plus urgent. À l’époque de Trump, cette position était la plus recherchée. Comme le disait Kissinger : «Être un ennemi des États-Unis est dangereux, être un ami des États-Unis est fatal». Les Ukrainiens malheureux ont décidé de devenir des «amis». Ainsi, les États-Unis veulent sortir d’un conflit qui ne se développe pas dans leur intérêt. L’autre question est de savoir si l’Amérique remplacera l’Europe. Je pense que l’UE n’a pas cette possibilité. Nous n’avons pas d’industrie militaire. Il y a peu d’industrie en Allemagne, mais elle souffre d’un «effet boomerang» après l’introduction de sanctions anti-russes».

Selon l’avocat français, la population de l’Union européenne n’est pas prête pour une guerre contre la Russie. Il est à noter que la plupart des États de l’UE ne se sont pas prononcés en faveur des initiatives des dirigeants français. Les intérêts de l’Europe sont de normaliser les relations avec Moscou et construire une architecture commune de la sécurité.

«Nos peuples ne veulent pas se battre et la plupart des pays n’ont pas soutenu Macron. La Commission Européenne ne l’a pas non plus soutenu. La France a un énorme déficit budgétaire. Dans ces conditions, aider l’Ukraine au détriment des intérêts de son peuple est un suicide politique. Nous n’avons pas les moyens de soutenir Kiev. L’intérêt de l’Europe est donc de négocier avec la Russie, de rétablir des relations normales avec elle, de prendre en compte les intérêts de Moscou dans le domaine de la sécurité nationale. Nous devons rétablir les liens économiques. La question est de savoir si la Russie elle-même le souhaite encore après s’être tournée vers l’est. D’une manière ou d’une autre, les conditions des futures négociations avec la Russie seront difficiles pour l’Europe».

source : Stratpol

L’OCCIDENT ET LES LIGNES ROUGES DE LA RUSSIE

L’Occident dirigé par les États-Unis avec l’OTAN son outil militaire en Europe est en train de perdre la guerre qu’il a entamée contre la Russie il y a maintenant 10 ans. Confronté à la perspective de la défaite qui se profile, dans un contexte international qui s’est considérablement accéléré, qui voit l’influence du « Sud global » s’accroître de jour en jour sur le plan économique et politique, l’Occident collectif cherche comment gérer cette séquence.

Cherchant à pousser la Russie à l’escalade, l’Amérique et ses petits valets multiplient des initiatives terroristes qui peuvent s’avérer dangereuses. Il y a eu évidemment l’attaque contre les populations civiles sur les plages de la péninsule de Crimée, pendant que des attentats terroristes massifs étaient commis au Daghestan.

La Russie a pointé immédiatement la responsabilité occidentale dans ces crimes. Au point que le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov a convoqué l’ambassadrice américaine pour lui notifier que la Russie considérait qu’elle n’était plus en paix avec les États-Unis.

La question qui se pose est de savoir si la stratégie russe a changé.

Nous vous proposons une analyse mesurée d’un expert russe sur cette situation, article publié sur RT avant l’attaque sur la Crimée. À cette occasion on notera que dès le début de l’intervention russe en février 2022, les Européens avaient immédiatement, et de façon illégale interdit les médias russes sur le territoire des pays de l’UE.

Une nouvelle rafale d’interdictions venait de frapper d’autres organes de presse. La Russie jusqu’à présent n’avait interdit aucun média occidental sur son territoire, et accepté des correspondants permanents en particulier pour les chaînes de télévision française. Elle a décidé de mettre fin à cette politique et a pris une série de mesures de rétorsion « miroir » pour interdire toute une série de médias occidentaux.

Avec l’invraisemblable culot qui caractérise le système Macron, Stéphane Séjourné le ridicule ministre français des Affaires étrangères s’est permis de pleurnicher en protestant toute honte bue, et sans rire, contre cette « violation de la liberté de la presse ». Fort heureusement ce pitre devrait bientôt disparaître.

Régis de Castelnau

 

 

La Russie redoute une attaque de l’OTAN. Voici les raisons.

Alors que ses proxys ukrainiens sont au bord de la défaite, le camp occidental s’enhardit de plus en plus. Où cette hubris va-t-elle nous mener ?

Par Igor Istomine, directeur du département d’analyse des problèmes internationaux à l’Institut d’État des relations internationales de Moscou (MGIMO).

La possibilité d’une guerre à l’échelle européenne est aujourd’hui plus proche que jamais, depuis le milieu du XXe siècle. Les analystes occidentaux discutent de divers scénarios d’un éventuel conflit, alors que les responsables politiques spéculent ouvertement sur sa probabilité, en évoquant même des horizons temporels précis. Dans son récent discours, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les actions entreprises par les gouvernements occidentaux nous avaient rapprochés du « point de non-retour ».

Au même moment, les débats en Russie sont dominés par la conviction que les États-Unis et leurs alliés se rendent compte des risques catastrophiques d’une confrontation militaire directe avec Moscou et que leur instinct de survie les empêchera par conséquent de s’y résoudre.

De tels jugements s’appuient sur l’hypothèse que l’Occident, malgré son caractère agressif et arrogant, est guidé dans sa politique par une analyse rationnelle des coûts et des avantages, basée sur le rapport de force actuel.

Cependant, l’expérience du passé ne nous incite pas à penser que les Occidentaux sont capables de maintenir un cap équilibré et calculé. Au cours des deux premières décennies du XXIe siècle, l’Occident s’est lancé à plusieurs reprises dans des aventures militaires dont il a péniblement trouvé une sortie par la suite. Il suffit de se rappeler ses interventions en Afghanistan, en Irak et en Libye. Il est vrai que dans ces trois cas, les risques étaient considérablement inférieurs à ceux que représente une éventuelle guerre contre la Russie. Mais les enchères, elles aussi, étaient beaucoup moins importantes. Le récent aveu du président américain Joe Biden s’est avéré être assez révélateur : « Si jamais nous abandonnons l’Ukraine, vous verrez la Pologne partir et vous verrez tous ces pays le long de la frontière de la Russie négocier par eux-mêmes ».

 Ainsi, la bonne vieille théorie des dominos est de retour dans l’esprit des stratèges occidentaux. La conscience dissonante de l’Occident, le ressentiment croissant des pays occidentaux envers la Russie est conforme à leur vision des conflits armés dans la logique de la guerre préventive. Au lieu de lier les affrontements interétatiques à un opportunisme agressif, ce modèle considère l’escalade comme le produit de la peur de l’avenir. Convaincus que leur situation s’aggravera au fil du temps, les États prennent des mesures de plus en plus imprudentes, y compris le recours à la force.

À travers l’histoire, les grandes guerres étaient généralement dues à cette logique préventive, c’est-à-dire au désir de frapper avant un affaiblissement attendu. Ainsi, la chute du blocus continental a poussé Napoléon à attaquer la Russie.

Les craintes de l’Allemagne par rapport aux perspectives de modernisation de l’armée russe ont provoqué la Première Guerre mondiale.

On observe une dynamique semblable dans la politique actuelle de l’Occident, qui a investi des ressources considérables dans la confrontation avec la Russie.

Le fait que Moscou n’accepte de perdre d’aucune manière mais au contraire atteint progressivement ses objectifs, ne peut que susciter la frustration des États-Unis et de leurs alliés.

Cela ne conduit pas à la réconciliation, mais à la recherche de mesures plus efficaces afin d’endiguer la Russie. Ayant échoué à détruire l’économie russe par des mesures restrictives et à imposer une défaite stratégique à Moscou par les mains de Kiev, l’Occident se rapproche encore davantage d’une confrontation militaire directe. Parallèlement, il tend de plus en plus à négliger les possibles conséquences d’un tel scénario. Comme des joueurs de casino, les États-Unis et leurs alliés font monter les enchères à chaque nouvelle partie.

L’aventurisme croissant se manifeste de manière flagrante dans les débats au sujet du déploiement de troupes occidentales en Ukraine. Qui plus est, ce ne sont plus seulement les mots de dirigeants hystériques en Europe occidentale, mais également ceux de généraux américains, réputés plus responsables, qui s’expriment à présent à ce sujet.

Exemple : Le Chef d’état-major des armées des États-Unis Charles Brown a déclaré que le déploiement des troupes de l’OTAN en Ukraine était inévitable.

La volonté occidentale de prendre des risques va de pair avec sa vision contradictoire, voire schizophrénique, de la Russie. Des personnalités publiques ne cessent d’affirmer que le potentiel de Moscou a été largement surestimé par le passé et que celui-ci a été encore plus affaibli par l’opération en Ukraine. Avec cela, comme s’ils ne se rendaient pas compte de la dissonance, l’Occident justifie le renforcement de ses forces armées sur le terrain par une menace russe accrue.

Un écrivain irlandais avait qualifié un jour cette manière de penser de « russophrénie ».

La même incohérence se manifeste aussi dans la représentation occidentale de la Russie comme un ogre expansionniste insatiable et désireux d’envahir ses voisins. Représentation doublée d’une croyance dans le fait que Moscou s’incline devant l’article 5 du Traité de Washington qui garantit que les membres de l’OTAN se prêteront mutuellement assistance en cas d’attaque contre l’un d’eux.

La Russie peinte en tigre de papier, acteur agressif mais faible, justifie de mener des escalades préventives visant à inverser les tendances d’une confrontation défavorables pour l’Occident. Celles-ci peuvent être menées également hors d’Ukraine.

L’idée de restreindre l’accès de Moscou à la mer Baltique, qui est régulièrement évoquée dans les discussions occidentales et ignore la réponse inévitable aux menaces pesant sur Kaliningrad, en est la preuve.

Quo vadis?  Jusqu’à présent, l’idée d’une attaque armée contre la Russie n’a pas été explicitement exprimée par les responsables occidentaux.

Actuellement, ils envisagent de faire monter les enchères dans l’espoir que Moscou n’osera répondre. Qui plus est, la thèse selon laquelle l’OTAN et ses États membres ne veulent pas d’un affrontement militaire direct ne cesse d’être répétée.

Ces assurances n’écartent pas deux types de dangers. Tout d’abord, en misant sur la fiabilité de la dissuasion nucléaire, l’Occident peut s’oublier jusqu’à organiser une provocation qui mettra Moscou devant la nécessité de protéger ses intérêts vitaux par tous les moyens disponibles.

C’est exactement ce que produiraient les menaces susmentionnées de fermer la mer Baltique.

Deuxièmement, la tendance qui s’est confirmée à accroitre l’aventurisme ouvre la perspective de nouveaux changements dans la politique des États-Unis et de leurs alliés. La logique de la confrontation tend à faire augmenter les enchères, notamment en raison de l’accumulation des coûts déjà engagés. En conséquence, les moyens disponibles commencent à dicter les objectifs poursuivis. La nature collective de l’Occident est un facteur supplémentaire de l’augmentation des risques de confrontation.

En Russie, il est d’usage de souligner le caractère inégal des relations au sein de l’OTAN du fait de la domination claire de Washington. Dans le même temps, c’est leur statut de vassaux qui accroît l’intérêt des États européens pour l’escalade. La perspective que Washington, préoccupé par la concurrence avec la Chine, perde son intérêt pour eux et se recentre sur les affaires asiatiques, suscite une horreur constante chez ses alliés transatlantiques. Cette horreur est incarnée par la figure de Donald Trump, mais dans les capitales européennes on craint que ce scénario ne se réalise indépendamment de la personnalité de tel ou tel dirigeant.

Les alliés des Américains croient que le temps joue contre eux.

En conséquence, la confrontation avec la Russie devient un instrument qui permet de justifier le maintien de l’attention de Washington sur l’agenda européen.

Le débat au Congrès américain sur le financement de Kiev au début de 2024 a déjà été une sonnette d’alarme qui a démontré que les États-Unis croulaient sous leurs propres affaires. Guidés par une logique d’anticipation, les membres européens de l’OTAN peuvent conclure que provoquer un affrontement maintenant, alors que les États-Unis restent impliqués dans le conflit en Ukraine et dans l’endiguement de la Russie, serait préférable, par opposition à la perspective de supporter seul le fardeau d’un affrontement avec Moscou à l’avenir, un scénario qu’ils n’excluent pas.

Il n’est pas surprenant que les propositions les plus irresponsables et les plus radicales, telles que l’envoi de troupes en Ukraine ou l’extension des garanties de l’OTAN sur le territoire contrôlé par Kiev, proviennent de responsables d’Europe occidentale. La dynamique interne en Occident encourage la course à qui sera le combattant le plus intransigeant avec la Russie.

Des plans à la pratique

Dans la pratique, les membres de l’OTAN se préparent activement à une confrontation militaire avec Moscou.

Le nouveau modèle des forces armées du bloc, approuvé lors du sommet de Madrid en 2022, et les plans régionaux élaborés sur sa base prévoient le déploiement d’un groupement important de 300 000 soldats en 30 jours, en plus des troupes déjà déployées aux frontières de la Russie. Ce plan se base sur le renforcement et la modernisation des contingents de pays d’Europe centrale et orientale.

La Pologne, qui revendique le statut de principal bastion de l’OTAN, dont la Bundeswehr jouissait dans la seconde moitié du XXe siècle, est particulièrement remarquable à cet égard. L’augmentation de ses effectifs à 300 000 soldats vise à faire de ses forces la plus grande armée terrestre du bloc parmi les États membres européens. Les membres de l’OTAN s’entrainent ouvertement à des scénarios de combat sur des théâtres d’opérations potentiels en Europe de l’Est et du Nord. Une grande attention est accordée aux leçons tirées du conflit armé en Ukraine. À cette fin, un centre spécial est en cours de création à Bydgoszcz, en Pologne, pour assurer un échange régulier d’expérience entre les militaires occidentaux et ukrainiens.

Pendant longtemps, les capacités limitées de l’industrie militaire ont été un maillon faible des efforts de l’Occident. Néanmoins, les membres de l’OTAN s’attachent de plus en plus à surmonter ce problème. Il serait imprudent de s’attendre à ce qu’au fil du temps ils ne parviennent à augmenter la production, y compris en renforçant les liens des entreprises européennes avec le complexe militaro-industriel américain.

En décrivant les résultats intermédiaires des efforts de l’Occident, les experts de l’influent Centre d’études stratégiques et internationales de Washington ont déduit dans un rapport récent que l’OTAN était prête pour de futures guerres. Cette conclusion s’est accompagnée d’une clarification selon laquelle le bloc devait encore travailler pour se préparer à une confrontation prolongée qui pourrait entraîner un affrontement avec la Russie.

De telles conclusions incohérentes de la part d’experts sont clairement dictées par l’opportunisme politique, à savoir le désir de confirmer la justesse de la voie choisie pour endiguer Moscou, mais en même temps la nécessité de mobiliser les États membres de l’OTAN pour redoubler d’efforts dans le domaine militaire. Elles font une nouvelle fois augmenter les enchères.

Trouver le juste milieu

Après analyse, la réponse à la question posée en titre a de fortes chances d’être positive. La Russie est face à la tâche difficile qui consiste à endiguer l’escalade, tandis que l’Occident ne prête quasiment pas attention aux signaux envoyés par Moscou. 

Les tentatives russes de faire comprendre la gravité de la situation sont soit balayées, soit interprétées comme des manifestations de l’agressivité de la Russie. Face à un tel endoctrinement, il y a un risque que la Russie bascule elle-même vers un excès similaire en essayant de forcer l’ennemi à renoncer à sa ligne aventureuse en recourant à des démonstrations encore plus dangereuses de sa détermination.

Jusqu’à présent, les autorités russes ont réussi à résister à cette tentation.

Certes, il est indispensable de répondre aux tentatives occidentales de faire monter les enchères. Dans le même temps, il est plus cohérent d’infliger des dommages aux États membres de l’OTAN eux-mêmes et non pas seulement à leurs proxys (l’accent devrait être mis sur les fameux «centres de décisions»).

À cet égard, les déclarations portant sur l’envoi possible d’armes à longue portée à des adversaires des États-Unis, ainsi que l’arrivée de navires de guerre russes à Cuba sont des pas logiques dans cette direction.

Peut-être que l’éventail des réponses devrait également comprendre la destruction des drones qui assurent des missions de reconnaissance pour le compte de l’Ukraine au-dessus de la mer Noire. Cela ouvrirait également la voie à l’interdiction totale de leur présence dans les eaux adjacentes.

La dissuasion russe pourrait s’accompagner d’exercices militaires conjoints dans la Baltique, la Méditerranée ou l’Atlantique Nord avec d’autres États considérés comme des adversaires de l’Occident. Les bénéfices attendus de la dissuasion doivent être pesés à la lumière de l’histoire, qui montre que la réaction à de telles actions est plus souvent de durcir la position de l’adversaire, au lieu de l’encourager à faire des concessions. Cela remet notamment en question la pertinence des propositions qu’on peut parfois entendre suggérant des frappes nucléaires à des fins de démonstration.

Ces actions auraient plus certainement l’effet contraire à celui escompté par leurs auteurs.

À savoir, de rapprocher plutôt que d’éloigner la confrontation militaire directe avec l’OTAN.

 

ARTICLE 16, QUAND MACRON SE VOIT EN CINCINNATUS

Macron n’a aucune limite. Mesurant après sa déroute électorale aux élections européennes transformées en référendum anti-Macron, et la pitoyable manœuvre de la dissolution qu’il reprend comme un boomerang dans la figure, le voilà qui se voit en dictateur romain.

Les médias bruissent d’une rumeur que l’Élysée fait circuler selon laquelle notre kéké national serait prêt à utiliser l’article 16 de la Constitution, en invoquant le chaos que ne manquerait pas de provoquer le nouveau désastre électoral qui l’attend le 7 juillet prochain.

Il y a également la question du « choix » du nouveau Premier ministre après le scrutin législatif, que l’on nous présente comme une « compétence discrétionnaire » du Président. La lecture de l’article 8 démontre que c’est simplement faux.

Le rapport de force politique tel qu’il est apparu le 9 juin est tel qu’il sera après le 7 juillet devrait normalement inciter Macron à cesser de faire le malin. Peut-être qu’enfin il pourrait y avoir quelques courageux au Parlement pour souhaiter utiliser l’article 68 de la Constitution.

Histoire de se rafraîchir les idées, petit examen de la portée de ces trois articles de notre loi fondamentale.

Introduction

I° Comprendre l’article 8 2:43

II° L’article 16 maintenant ! 14:00

III° L’article 58 et Macron en Haute Cour 33:38

JULIAN MACFARLANE ÉCRIT À VLADIMIR POUTINE

Dans cette accélération de l’histoire, poursuivre un travail critique sur un réel qui change à toute vitesse, participer à la réinformation pour s’opposer au déferlement de propagande du système médiatique, nécessite une mobilisation importante. Articles, vidéos, réseaux, tout cela demande un temps considérable. Aussi, vous l’avez sûrement remarqué, j’ai décidé de faire appel à des coopérations, des collaborations et de relayer les articles en général d’origine anglo-saxonne qui me semblent pertinents. Aujourd’hui, je fais appel un dissident canadien pour qui l’événement important de cette semaine est le discours de Vladimir Poutine à l’occasion duquel il a fait sa proposition de plan de paix. C’est beaucoup plus essentiel pour l’avenir du monde que la péripétie que connaît notre pays avec la nouvelle foucade du psychopathe de l’Élysée.

Je confirme quand même que je n’abandonne pas la plume. Je vais publier d’ici deux trois jours un article copieux pour répondre à la question : le parti socialiste a-t-il jamais été de gauche ? Cela me semble nécessaire face aux illusions compréhensibles que génère la création du « nouveau Front populaire », qui à mes yeux, est avant tout une reprise en main de la gauche par le PS. Avec ce que cela comporte de trahisons prévisibles.

Régis de Castelnau

Cher Vladimir Vladimirovitch

Je vous considère comme un ami – puisque nous partageons des intérêts similaires comme le judo, les arts martiaux, l’amour des animaux et d’autres choses comme ça. Nous apprécions tous les deux l’honnêteté.

Je sais que vous êtes occupé – alors je vous pardonne de ne pas écrire, appeler ou même publier des photos de votre petit-déjeuner sur Facebook pour moi comme mes autres amis le font – ou le feraient – si j ‘avais d’autres amis.

La plainte

Pourtant, je sens que je peux vous parler honnêtement – et vous adresser une petite plainte.

Comme vous le savez, je suis un écrivain vieillissant à Tokyo, un étranger dans un pays étranger – ou des pays étranges, dont le mien, le Canada.

Le monde m’a permis de vivre alors que beaucoup de mes amis, beaucoup de ceux que j’aime, sont partis. J’essaie donc d’utiliser le temps qu’il me reste pour faire quelque chose de significatif comme décrire une analyse. C’est la meilleure forme de souvenir.

Et surtout parce que ce que racontent les médias n’a aucun rapport avec la réalité.

Quelque chose est en train de se passer. Un événement.

Comme une personne gisant dans la rue. Personne ne sait ce qui s’est passé, surtout la police. Mais les journalistes demandent quand même un passant trouvé sur place un commentaire. Que s’est-il passé ? Il ne sait pas. Pourtant, il va laisser échapper quelque chose qui sera dûment publié : « La police dit… »

Le fait que cette « source » était un policier qui essayait juste de contrôler la foule avec ses smartphones, prenant des photos d’un corps sur l’asphalte, n’est pas mentionné.

Ce qui compte

La personne morte dans la rue avait une vie autrefois – une histoire. Dans un certain sens, nous sommes tous lui et il est tout nous. Il méritait mieux.

Un bon détective cherchera des indices, fera des déductions et analysera. Il ne peut pas simplement passer. Le danger pour l’un est le danger pour tous.

Perçois ce qui ne peut être vu à l’œil. (Miyamoto Musashi)

Pour vraiment « voir », vous devez utiliser plus que vos yeux.

Le monde perçu est le fondement toujours présupposé de toute rationalité, de toute valeur et de toute existence. (Maurice Merleau-Ponty)

Vous savez tout cela, bien sûr, grâce à votre formation aux arts martiaux.

Dans les arts martiaux, nous « voyons » avec tout notre corps, de manière holistique.

La « médecine légale », comme je l’appelle, est une question de perception, de voir ce qui s’est réellement passé, de travailler à partir d’indices reliant les points et autres.

Parfois, vous rendez les choses difficiles

En même temps, j’essaie de suivre les événements dans l’actualité.

Hier, les sanctions américaines ont fait la une des journaux – les États-Unis essayant apparemment d’encourager des alternatives à la domination financière américaine – ainsi que de stimuler l’intérêt croissant pour les BRICS et les nouvelles façons d’organiser les économies.

Conseil aux politiciens, ne jetez pas, n’essayez pas de voler la nourriture des gros animaux avec des dents et des griffes. Vous pourriez finir par être leur dessert.

Aujourd’hui, vous, Vladimir Vladimirovitch, avez annoncé un plan de paix pour l’Ukraine . Ce qu’on appelle « Istanbul Plus », en gros, une extension du plan que les Ukrainiens ont déjà accepté à Istanbul en mars 2022.

C’est assez simple. Tout d’abord l’Ukraine doit honorer l’indépendance du Donbass et de Lougansk et leurs décisions référendaires démocratiques, ainsi que les votes des oblasts de Kherson et de Zaporozhya, pour rejoindre la Fédération de Russie.

Elle doit revenir à une gouvernance démocratique. Les organisations politiques prônant la guerre nazie et les idéologies néonazies doivent être interdites et les droits ethniques des minorités protégés. L’Ukraine doit s’engager à ne jamais rejoindre l’OTAN. Et elle doit être neutre et dénucléarisée. Ainsi que renoncer à ses prétentions sur la Crimée.

La Russie propose un cessez-le-feu immédiat et un retrait pacifique et protégé des troupes ukrainiennes du Donbass et de Lougansk occupés et d’autres zones ethniquement dominées par la Russie. Les négociations peuvent alors commencer. Bien sûr siles Ukrainiens occidentauxpeuvent fournir quelqu’un pour négocier, qui aurait une sorte de légitimité, pouvant en ce moment être issue du Parlement ukrainien.

Il n’y a rien de vraiment nouveau dans cette proposition. Comme je l’ai dit, c’est Istanbul revisitée – avec un soupçon de Minsk – et une pincée de réalités actuelles sur le champ de bataille !

Mais pourquoi maintenant » ?

Pourquoi annoncez-vous cela maintenantalors que vous savez – et vous l’avez dit – que l’Occident et la dictature de Zelinski ne le permettront jamais ?

Bien sûr, la proposition sera rejetée et les troupes russes devront continuer à tuer des Ukrainiens, village par village.

Dans la guerre du Pacifique, la stratégie américaine était appelée « saut d’île en île » – sauter d’une île stratégique à l’autre, se rapprochant des îles principales de l’archipel japonais. Les Américains étranglaient lentement les Japonais – coupant les approvisionnements – afin que l’empereur se rende compte que la défaite était inévitable et capitule sans que les Américains aient à monter une invasion sanglante.

La stratégie russe est le « saut de village ».

Les Russes prennent un village à la fois dans le sud de l’Ukraine occupée, évitant les grandes villes dans la mesure du possible. Aussi, un village à la fois à l’est du Dniepr, ignorant jusqu’à présent les grandes villes comme Kharkov, Kiev et Dnipro, à l’exception des frappes aériennes sur les infrastructures militaires.

Ils peuvent traverser le Dniepr si nécessaire. « Si nécessaire » parce que, le temps qu’ils soient en mesure de frapper l’Ukraine occidentale proprement dite, les Ukrainiens manqueront d’approvisionnement, d’électricité et de volonté de se battre. Ils verront la croissance et le succès économique de la Russie et le déclin correspondant de l’Europe. Avec la Russie, ils ont un avenir. Avec l’Occident, seulement plus de misère.

Comme il n’y avait plus d’espoir, les Japonais ont capitulé sans condition. Les Ukrainiens pourraient bien faire de même.

Les Russes leur proposeront des référendums – en insistant sur un processus démocratique – et en interdisant les groupes extrémistes et antidémocratiques tels que les néonazis – qui tenteraient de subvertir le processus mais, à ce moment-là, auront de toute façon fui la plupart du temps, sachant qu’ils seront les bienvenus aux États-Unis et au Canada, après avoir détourné de grosses sommes d’argent de l’État ukrainien. Les riches « réfugiés » reçoivent toujours un accueil positif en Amérique.

La Russie pourrait proposer un référendum pour l’ensemble de l’Ukraine occidentale en une seule fois – mais il est plus probable qu’il y ait plusieurs référendums, oblast par oblast – en tenant compte des besoins démocratiques des régions occupées par des minorités, y compris les Hongrois et les Roumains et d’autres – sans parler des Galates eux-mêmes.

Comment pensez-vous qu’Odessa votera compte tenu des abus subis sous le contrôle néo-nazi, y compris le célèbre massacre d’Odessa et la répression qui a suivi ?

D’une manière ou d’une autre, le résultat sera une nouvelle Ukraine – une partie intégrante du monde russe.

L’Occident insistera bien sûr sur le fait que de tels référendums sont illégitimes – tout comme ils l’ont fait pour les référendums précédents – même s’ils étaient conformes au droit international. Vous êtes juristes, Vladimir Vladimirovitch, vous savez comment faire ce genre de choses. Ne faites pas attention, les Américains ne font pas la loi, ils pensent seulement qu’ils sont la loi.

Pour vous, le moment de ce « plan de paix » est parfait.

Il y a du timing dans tout. Le timing dans la stratégie ne peut être maîtrisé sans beaucoup de pratique. (Miyamoto Musashi)

Timing

Je comprends soudain pourquoi vous présentez cette proposition maintenantmême si elle n’est pas vraiment nouvelle et sera rejetée.

Les États-Unis sont engagés dans leur guerre contre la Russie – ils ont récemment signé un accord de sécurité de 10 ans avec Zelinski lors de la conférence du G7 en Italie – à laquelle il a assisté bien que l’Ukraine ne soit pas membre du G7. Et malgré la probabilité à peu près nulle, que cet accord de sécurité soit ratifié par le Congrès.

Cette action et tant d’autres indiquent que les États-Unis sont « coincés » à un point culminant, incapables de s’adapter à la nouvelle ère dans laquelle nous entrons maintenant, dans laquelle les civilisations financiarisées du modèle néolibéral et néocolonial européen/américain sont des anachronismes, des dinosaures mangeant tout avidement, inconscients de la catastrophe imminente. « Qu’est-ce que c’est que cet énorme morceau de roche qui se précipite vers la terre ». « Je ne sais pas, mais ces petits mammifères nouvellement évolués sont délicieux ».

Les mammifères ont survécu, ils nous ont donné naissance. Les dinosaures sont morts ou sont devenus des oiseaux ou Microsoft.

Votre proposition de paix a naturellement été programmée comme un message avant le prochain sommet de l’OTAN cet été. Cette OTAN tout à fait redondante est un anachronisme, formée pour se défendre contre la menace d’une URSS qui n’existe plus ! Et n’avait d’ailleurs jamais vraiment été une menace.

La Russie et la Chine s’imposent comme des acteurs rationnels – pas seulement rationnels mais fondés sur des principes. Dans un monde confronté au changement climatique, à la surpopulation, aux nouvelles maladies et à la diminution des ressources, chaque société doit avoir son mot à dire, et les différents points de vue doivent être représentés. Les progrès des transports et des technologies de l’information signifient que, même si nous sommes différents, nous sommes tous connectés et pour survivre, nous devons coopérer.

Aucun pays ne peut dominer comme les États-Unis cherchent à le faire. Aucun pays ne peut exercer ce que l’on appelle une gouvernance « extraterritoriale ».

Les États-Unis n’ont pas de principes, seulement des slogans. C’est irrationnel – narcissique ou psychopathe, au choix ! Comme les dinosaures, grands, encombrants, avec un appétit énorme, et pas de cerveau.

Joe Biden est le symbole parfait des États-Unis d’Amérique modernes. Un vieil homme qui n’a jamais appris grand-chose et ne se souvient de rien. Ni bon ni juste, et trébuchant dans la nuit.

Tout comme son pays !

 

 

RÉPONSE DE VLADIMIR VLADIMIROVITCH POUTINE À JULIAN MACFARLANE

 

 

 

Nous avons publié hier la lettre adressée par Julian Macfarlane à Vladimir Poutine. Le courrier portait sur le discours du chef de l’État russe devant l’administration des Affaires étrangères de son pays et la « proposition de paix » qu’il contenait. Poutine vient de répondre à Julian Macfarlane par un e-mail que nous publions également. Il contient des précisions permettant d’évaluer à leur juste valeur les rodomontades ineptes de Madame Meloni au sommet du G7.

Régis de Castelnau

Cher Julian.

Merci pour votre e-mail .

Vous n’y avez appelé « Cher Vlad ». Personne ici en Russie ne m’appelle « Vlad ». Votre commentateur Moscow Exile a raison lorsqu’il écrit :

« Vlad » n’est pas une forme amicale et diminutive de « Vladimir ». « Vlad » est un diminutif amical du nom Vladislav. Le nom « Vladimir » n’est jamais abrégé en « Vlad ». Les formes amicales de Vladimir sont Volodia et ses variantes avec des suffixes diminutifs : Volodka, Volodyenka ; Vova et ses suffixes diminutifs : Vovka, Vovochka ; Vovchik et Vovan. Les Russes me demandent souvent pourquoi les Américains appellent toujours Poutine « Vlad ». Outre le fait que « Vlad » ne signifie pas « Vladimir », à moins qu’il ne soit un ami proche et qu’il ne lui parle en privé, un Russe ne ferait jamais publiquement référence au chef de l’État russe en utilisant le diminutif de son nom, comme le font les Américains lorsqu’ils appellent leur président « Joe ».

Mais je sais que vous êtes occidental et que vous ne parlez pas russe – et j’ai l’habitude qu’on m’appelle Vlad’ en Occident. Mais puisque vous et moi sommes amis, appelez-moi « Volodia » – ou même Vovochka – mais en privé, s’il vous plaît.

Comme vous le savez puisque vous vivez au Japon, chaque culture a des règles différentes en matière de noms et elles sont importantes. Je sais que les Japonais vous appellent « Julian ». Je sais aussi qu’ils ne sont pas censés utiliser votre prénom, sauf si vous êtes des amis proches. Le respect exige qu’ils vous appellent « Macfarlane-san » et non « Julian », mais ils pensent que les étrangers veulent être appelés par leur prénom.

C’est l’un de mes principaux points politiques : e respect des différences de culture et de tradition. On dit que de nombreux Occidentaux ne pensent pas que de telles choses aient de l’importance. Mais le respect, même dans les petites choses, est la base de la société civile.

Pas seulement une proposition de paix

Je suis désolé que le moment choisi pour présenter ma « proposition de paix » ne vous ait pas permis d’écrire l’article spécial que vous avez prévu – mais mon discours ne portait pas uniquement sur l’Ukraine – même si c’est sur cela que l’Occident se concentre. Comme vous l’avez écrit quelque part, nous entrons dans une nouvelle ère sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Voilà ce que j’ai dit pour ma part dans ce discours :

« Le monde change rapidement. La politique mondiale, l’économie et la concurrence technologique ne seront plus jamais les mêmes qu’avant.

De plus en plus de pays s’efforcent de renforcer leur souveraineté, leur autosuffisance et leur identité nationale et culturelle. Les pays du Sud et de l’Est gagnent en importance, et le rôle de l’Afrique et de l’Amérique latine s’accroît….

Cette nouvelle réalité politique et économique sert désormais de fondement à l’ordre mondial multipolaire et multilatéral émergent, et il s’agit d’un processus inévitable. Il reflète la diversité culturelle et civilisationnelle qui fait intrinsèquement partie de l’humanité, malgré toutes les tentatives d’unification artificielle.

Ces changements profonds à l’échelle du système inspirent certainement optimisme et espoir, car l’établissement de la multipolarité et du multilatéralisme dans les affaires internationales, y compris le respect du droit international et une large représentation, permet de résoudre ensemble les problèmes les plus complexes pour le bénéfice commun et de construire relations mutuellement bénéfiques et coopération entre États souverains pour le bien-être et la sécurité des peuples.

Une telle vision de l’avenir correspond aux aspirations de la grande majorité des pays. Cela se reflète, entre autres, dans l’intérêt croissant porté au travail d’une association universelle telle que les BRICS, fondée sur une culture de dialogue fondé sur la confiance, l’égalité souveraine de ses membres et le respect mutuel. Cette année, sous la présidence russe, nous faciliterons l’inclusion harmonieuse des nouveaux membres des BRICS dans les organes de travail de l’association.

C’est le contexte – l’arrière-plan – de tant de choses qui se produisent dans le monde.

Conflit avec les États-Unis

Franchement, la question de l’avenir de l’Ukraine a déjà été tranchée : » le rejet immédiat de notre proposition, fait qu’elle n’a plus d’autre choix que de se rendre sans conditions. Mais ils ne se rendront pas tant que Zelinsky sera au pouvoir, ce qui signifie que les États-Unis resteront aux commandes. À la demande de ses maîtres Zelensky doit essayer de maintenir la guerre. Mais il ne le pourra pas. Il devra s’enfuir. Et ce sera juste une autre tache sur les pages de l’Histoire de l’Amérique.

Rappelons que Russie dispose désormais de 700 000 soldats en Ukraine.

Nous recevons 30 000 volontaires par mois, que nous récompensons après leur service avec des programmes éducatifs spéciaux afin de les orienter rapidement vers la fonction publique, en améliorant et en réformant l’administration de notre pays avec des personnes qui ont prouvé leur patriotisme et leur capacité d’adaptation.

Les États-Unis reçoivent désormais 37 000 recrues en un an pour leur armée,. Mais les emplois dans la fonction publique sont réservés à des personnes dont les parents ont les moyens de payer de « bonnes » universités ou de « bonnes » relations politiques. Ainsi, le nombre de jeunes hommes qui se retirent du marché du travail a considérablement augmenté.

Dans la nouvelle Russie qui se développe, le mérite doit compter plus que la connaissance des «bonnes» personnes. De plus en plus de jeunes hommes dans notre pays cherchent à contribuer, non seulement dans l’armée mais aussi dans l’industrie, les affaires et la fonction publique.

En Russie, avec notre diversité, nous mettons l’accent sur les valeurs culturelles et respectons les différences. C’est cela, ce qui signifie être russe.

D’ici 2025, nous aurons un million d’hommes sur le terrain en Ukraine. Des bénévoles pour la plupart.

Mais nous ne voulons pas dominer par la force des armes. Nous devons plutôt convaincre nos frères ukrainiens que nous ne sommes pas les monstres que les néonazis prétendent. Ce n’est pas nous qui les tuons, ce sont les monstres de Berlin, de Paris, de Londres et de Washington.

Je sais que vous comprenez cela – puisque vous avez dit essentiellement la même chose à plusieurs reprises – en soulignant comme je l’ai fait dans mon discours – que le véritable agresseur dans ce conflit n’est pas la Russie – mais les États-Unis d’Amérique. Une fois de plus, cela prouve qu’on ne peut pas lui faire confiance et qu’il ne cherche qu’à dominer.

La Russie est aujourd’hui l’une des économies à la croissance la plus rapide au monde – et chaque nouvelle attaque économique de l’Occident nous rend plus forts et meilleurs.

Perdre la guerre pourrait être la meilleure chose qui soit jamais arrivée à l’Ukraine, car elle pourra alors rejoindre l’Eurasie multiculturelle en développement rapide et qui a un brillant avenir. Ironiquement, la défaite de l’Ukraine pourrait aussi être bénéfique pour l’Europe, qui est de plus en plus vandalisée et spoliée par les financiers américains.

L’OTAN est un gaspillage d’hommes et d’argent qui serait beaucoup mieux employé pour relever les défis auxquels le monde dans son ensemble est confronté.

Capital et capitalisme

Dans votre article spécial, vous écrivez beaucoup sur le capital et le capitalisme.

Le capitalisme fonctionne mieux avec la concurrence et le libre marché – contraint là où cela est nécessaire par l’intérêt public et les objectifs nationaux, qui définissent sa conscience. La forme du capitalisme américain est cependant prédatrice et monopolistique. Il est psychopathique parce qu’il n’a d’autres valeurs que l’avarice, la cupidité et l’accumulation de richesses – aux dépens des autres, y compris des citoyens américains.

Il ne peut y avoir aucune sécurité lorsque règnent de telles formes aberrantes de capitalisme règnent.

« Une partie importante du système eurasien de sécurité et de développement doit, bien entendu, inclure les questions d’économie, de protection sociale, d’intégration et de coopération mutuellement bénéfique, en abordant des problèmes communs tels que la lutte contre la pauvreté, les inégalités, le climat, l’écologie et le développement de mécanismes pour répondre aux menaces de pandémie et aux crises de l’économie mondiale : Tout est important.

L’Occident, par ses actions, a non seulement miné la stabilité militaro-politique dans le monde, mais a également discrédité et affaibli les principales institutions du marché par des sanctions et des guerres commerciales. En utilisant le FMI et la Banque mondiale et en manipulant l’agenda climatique, il freine le développement du Sud global. Perdant dans la concurrence, même selon les règles que l’Occident lui-même a écrites, il a recours à des barrières prohibitives et à toutes sortes de protectionnisme. Aux États-Unis, ils ont pratiquement abandonné l’Organisation mondiale du commerce en tant que régulateur du commerce international. Ils ont tout bloqué. De plus, ils exercent une pression non seulement sur leurs concurrents mais aussi sur leurs satellites. Il suffit de voir comment ils « extraient désormais le jus » des économies européennes, qui sont au bord de la récession. »

Je sais que vous avez déjà écrit à ce sujet.

Les États-Unis sont en effet en train de « tirer le meilleur parti » – non seulement des économies européennes – mais de toutes les économies où ils disposent du levier conféré par la domination des institutions financières transnationales extraterritoriales américaines et britanniques.

Que faire du citron quand il n’y a plus de jus ?

Heureusement pour nous, les sanctions et l’animosité américaines ne peuvent affecter notre développement et notre croissance que pour les pousser vers de plus grands accomplissements.

Le monde a vu les récentes tentatives d’attaque financière contre l’économie russe se terminer par un échec. Que disent les Américains ? « Nous vaincrons ». Nous donnons l’exemple au monde.

« Il devient clair pour tous les pays, entreprises et fonds souverains que leurs actifs et réserves sont loin d’être sûrs, tant sur le plan juridique qu’économique. Et le prochain à être exproprié par les États-Unis et l’Occident pourrait être n’importe qui – ces fonds d’État étrangers pourraient en faire partie.

La méfiance à l’égard du système financier basé sur les monnaies de réserve occidentales s’accroît déjà. Il y a eu une sortie de fonds des titres et des titres de créance des États occidentaux, ainsi que de certaines banques européennes, qui, jusqu’à récemment, étaient considérées comme des lieux absolument fiables pour stocker des capitaux. Aujourd’hui, même l’or leur est retiré. Et ils ont raison de le faire.

Je crois que nous devons sérieusement intensifier la formation de mécanismes économiques étrangers bilatéraux et multilatéraux efficaces et sûrs, alternatifs à ceux contrôlés par l’Occident. Cela implique d’étendre les règlements en monnaies nationales, de créer des systèmes de paiement indépendants et de construire des chaînes de production et de distribution contournant les canaux bloqués ou compromis par l’Occident.

Bien entendu, les efforts visant à développer des corridors de transport internationaux en Eurasie – un continent dont le noyau géographique naturel est la Russie – doivent se poursuivre.

Je charge le ministère des Affaires étrangères de soutenir pleinement le développement d’accords internationaux dans tous ces domaines. Ils sont extrêmement importants pour renforcer la coopération économique entre notre pays et nos partenaires. Cela donnera également un nouvel élan à la construction d’un grand partenariat eurasien, qui pourra essentiellement devenir la base socio-économique d’un nouveau système de sécurité indivisible en Europe. »

L’Eurasie est vraiment un meilleur des mondes ! Et des choses étonnantes se produisent !

Il y a toujours une solution de contournement

Par exemple, Huawei en Chine a récemment vendu des produits électroniques à l’Argentine, acceptant le paiement en viande de bœuf, qu’ils pourront revendre en Chine. Les États-Unis veulent sanctionner les assurances des pétroliers russes afin d’empêcher leurs expéditions de pétrole vers la Chine et l’Inde. Les Chinois et l’Inde veulent du pétrole russe bon marché et ne vont pas coopérer. En 2022, nous disposions d’une « flotte fantôme » de 100 pétroliers. Depuis, nous en avons bien d’autres. Et nous développons des réseaux de transports alternatifs, maritimes et terrestres.

En revanche, les principaux assureurs et compagnies maritimes occidentaux ont subi de lourdes pertes à cause des attaques des Houthis, qui favorisent notre route beaucoup moins coûteuse vers le nord de l’Arctique.

Bien entendu, le dollar américain ne va pas disparaître. Pour que le monde multipolaire affirme son indépendance et se développe, le dollar n’a en quelque sorte aucune importance, tant que nous innovons dans nos propres mécanismes d’échange et de paiement – avec des roubles ou des yuans – ou de la viande de bœuf…

La guerre ?

Y aura-t-il une guerre nucléaire ?

Beaucoup de gens – surtout en Occident – en parlent comme du seul moyen pour l’Amérique de maintenir sa domination – même si ce serait un suicide pour les États-Unis puisque la Russie et la Chine ont la supériorité nucléaire. Ça ne va pas se produire.

Les Américains ont perdu la guerre du Vietnam parce que leur population ne voulait pas voir leurs fils mourir à cause de leurs ambitions impériales. Aujourd’hui, alors que la base industrielle américaine s’est affaiblie – et que sa culture est de plus en plus superficielle – le goût pour la guerre est encore moins grand. Si les Américains ne peuvent pas vaincre les paysans afghans, comment pourraient-ils gagner contre l’armée russe ?

Nous n’avons pas peur de nous battre. Les Américains n’ont plus les moyens de se battre.

Tous les empires sont territoriaux par nature. C’est pourquoi, lorsqu’ils déclinent, ils s’étendent au-delà des limites de tout contrôle. Ce sont donc les provinces qui passent en premier. Les États-Unis constituent un nouveau type d’empire – non seulement territorial mais extraterritorial – cherchant à imposer sa volonté au-delà de ses propres domaines. Ce genre de dépassement affaiblit encore davantage les États-Unis. Nous constatons un affaiblissement périphérique dans tous les domaines.

C’est la fin triste et laide de cet Empire, qui entraîne avec elle des hommes, des femmes et des enfants innocents.

J’ai essayé d’exposer tout cela de la manière la plus complète possible dans mon discours, car le seul antidote au poison du mensonge est la raison et la vérité.

Bon courage pour votre article spécial ! J’espère que mon discours vous sera utile.

Votre ami,

Volodia

CARTOUCHE DE VUDUDROIT : MACRON, TRUMP & AUTRES…

Les « cartouches » de VuDuDroit, c’est pour dire du mal des gens.

Cette fois-ci on parle de Macron avec le 6 juin, de Libé et de la presse française à propos de Trump, de ces journalistes qui ne voient aucun inconvénient à afficher leur suprémacisme, et de Bellamy le philosophe catholique amateur de génocide.

QUELQUES REGLEMENTS DE COMPTES POUR ACCOMPAGNER LE PRINTEMPS QUI VIENT ENFIN D’ARRIVER

•           Introduction

•           6 juin, la faute de Macron 3:54

•           Donald Trump envoyé au bagne ? 12:32

•           Woessner & autres suprémacistes tranquilles 30:21

•           L’imposture Bellamy 41:43

 

GUERRE MONDIALE : L’OCCIDENT OUBLIE LES LEÇONS DE BORODINO

J’aime bien Larry Johnson. Cet ancien agent de la CIA, longtemps chargé des problèmes de terrorisme a acquis une certaine audience depuis deux ans. En étant très critique sur le comportement de l’administration américaine dont il connaît bien les ressorts. Ne se payant pas de mots, il dispose également d’une culture militaire suffisante.

Continuant mon travail « de désinformation pro-russe » j’incite à garder son sang-froid face aux rodomontades du kéké de l’Élysée, et aux autorisations données aux ukrainiens par le patron américain d’utiliser les missiles fournis pour frapper la Russie « dans la profondeur ». On reviendra sur ce qu’implique cette « autorisation » en termes d’implication opérationnelle de l’OTAN. Mais en attendant écoutons Larry Johnson nous expliquer clairement que l’Occident n’a pas les moyens de faire la guerre à la Russie, pas plus qu’à la Chine d’ailleurs.

Régis de Castelnau

L’OCCIDENT OPTE POUR LA STRATÉGIE BORODINO EN UKRAINE ET EN CHINE

Je sais, l’Histoire ne se répète pas, mais elle rime parfois. Après avoir observé les récentes actions occidentales en Ukraine et écouté les menaces américaines de plus en plus belliqueuses dirigées contre la Chine, je constate d’étranges parallèles avec la bataille de Borodino.

Ah bon, en quoi la victoire française à la Pyrrhus dans la bataille épique contre les forces russes le 7 septembre 1812, près du village situé à l’ouest de Moscou, est-elle pertinente par rapport à la situation actuelle en Ukraine et en Chine ? Laissez-moi vous l’expliquer.

La bataille de Borodino a été l’apogée de la tentative imprudente de Napoléon de conquérir la Russie et a préparé le terrain pour sa défaite qui a suivi. Les pertes subies par les troupes françaises pour assurer leur « victoire » à Borodino les ont laissés décimés et incapables de terminer la guerre qu’ils avaient commencée. Napoléon et ses commandants se sont retranchés à Moscou pendant une courte période, mais ensuite, au début de l’hiver, ils ont réalisé qu’ils risquaient d’être anéantis s’ils restaient et ont choisi d’essayer de retourner en France. Ils ne disposaient pas la logistique nécessaire pour survivre dans une zone de conflit. La longue et meurtrière retraite de Moscou a marqué le point le plus bas de l’armée française dans cette campagne. Elle était entrée en Russie avec une armée de 600 000 hommes et en est sortie avec seulement 16 % des forces encore intactes. Perdre 500 000 soldats n’est pas une recette pour la victoire.

Nous voilà plus de 200 ans après cette débâcle et voilà les Français de retour sur le territoire russe (oui, la terre que nous appelons aujourd’hui l’Ukraine était territoire russe en 1812). On peut supposer que les Français ne sont plus très attachés à l’enseignement de l’Histoire. Ils se sont alliés à une armée ukrainienne condamnée et affrontent une fois de plus une armée russe plus nombreuse qui combat sur son propre territoire. Et qu’est-ce que les Français vont « apprendre » aux Ukrainiens ? Quelle expérience ont-ils dans la lutte interarmes contre un homologue technologique ? La réponse est : « AUCUN ! » La dernière fois que les Français ont pu revendiquer une sorte de victoire, c’était en novembre 1918, lorsque l’Allemagne s’est rendue aux alliés pour mettre fin à la Première Guerre mondiale.

Mais ce ne sont pas seulement les Français qui choisissent bêtement d’intensifier la guerre avec la Russie : les États-Unis et de nombreux pays de l’OTAN encouragent également ouvertement l’Ukraine à utiliser des missiles fournis par l’Occident pour frapper à l’intérieur de la Russie, ignorant l’avertissement de la Russie selon lequel il s’agit d’une ligne rouge. L’Occident a des difficultés d’apprentissage. Il a ignoré les avertissements de Vladimir Poutine au cours des 17 dernières années (ainsi que le câble du directeur de la CIA Bill Burns de 2008 alors qu’il était ambassadeur à Moscou) selon lesquels l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN constituait une ligne rouge pour la Russie. Le non-respect de cet avertissement a abouti à l’opération militaire spéciale de février 2022.

Poutine avertit désormais l’Occident que les frappes ukrainiennes en Russie constituent une autre ligne rouge qui se heurtera à une réponse militaire russe. C’est encore une fois du déjà vu, la majeure partie de l’Occident ignore l’avertissement de Poutine. Bien que les missiles fournis par l’Occident – à savoir Himars, ATACMS, Storm Shadows et Taurus – aient une portée limitée (le Taurus peut parcourir la plus grande distance, environ 300 milles), il s’agit toujours d’une violation flagrante de la souveraineté de la Russie. Je réitère ce que j’ai dit dans un article précédent : si la Russie fournissait au Mexique des missiles qui étaient ensuite utilisés pour frapper des cibles à l’intérieur des États-Unis, le peuple américain exigerait des représailles. Pourquoi diable les Américains se livrent-ils au fantasme selon lequel les Russes s’en fichent ? C’est une folie totale.

Lorsque des hommes comme Ted Postol, Stephen Bryen et Doug MacGregor expriment ouvertement leur inquiétude face à l’escalade rhétorique et physique de l’Occident contre la Russie, vous savez que vous êtes entré dans une zone d’énorme danger. Je connais ces trois hommes, et ils ne sont pas enclins à l’émotion ou aux prédictions farfelues. Pourtant, dans la situation actuelle, ils sont véritablement effrayés par ce qu’ils voient. Je partage leur peur.

La stratégie de Borodino ne se limite pas à l’Ukraine. Les États-Unis ont l’intention d’entrer en guerre contre la Chine. C’est aussi de la folie. Tout comme la profonde incursion de Napoléon en Russie a étiré ses lignes de communication (c’est-à-dire sa logistique) jusqu’à l’effondrement, les États-Unis parlent d’une confrontation militaire avec la Chine qu’ils ne peuvent pas soutenir.

L’échec de l’opération Prosperity Guardian en mer Rouge, qui n’a apparemment rien à voir avec la Chine, est en fait un précurseur de ce que les États-Unis rencontreraient s’ils entraient en guerre contre la Chine. Projeter de la puissance avec des navires de surface à l’ère des drones et des missiles hypersoniques est l’analogie du 21e siècle avec l’attaque d’une position de mitrailleuse avec une cavalerie à cheval. Je n’ignore pas la possibilité que les États-Unis, grâce à une combinaison de navires de surface, de sous-marins et de moyens aériens, puissent infliger de graves pertes aux Chinois. Mais les Chinois riposteront et, après une première poussée d’énergie, les États-Unis seront incapables de maintenir leurs forces dans le Pacifique, loin du continent américain.

La leçon de Borodino est qu’une guerre d’usure favorise la puissance la plus proche de ses lignes d’approvisionnement. C’est une leçon que l’Occident, et notamment l’Amérique, refuse d’apprendre. La classe politique dirigeante américaine – tant républicaine que démocrate – s’est trompée en croyant pouvoir imposer sa volonté au monde en recourant à la force. La diplomatie, dans leur monde imaginaire, est pour les chattes. Aucun candidat à la présidentielle ne prône la diplomatie plutôt que la force militaire. Les États-Unis et l’Europe trébuchent vers une guerre qui est entièrement évitable, mais refusent d’emprunter les voies de sortie qui pourraient désamorcer les conflits.

Une autre leçon de Borodino : même si l’armée de Napoléon a subi de terribles pertes, Napoléon a maintenu sa soif insatiable de conquête et a refusé de trouver un chemin vers la paix. C’est ce désir inassouvi qui l’a finalement conduit à Waterloo. La quête occidentale de domination de la Russie et de la Chine est susceptible de conduire à un Waterloo du XXIe siècle pour l’Amérique et l’Europe.

Oui, l’Histoire rime.

Comprendre l'ordonnance de la CIJ du 24/05/2024.

 

COMPRENDRE L’ORDONNANCE DE LA CIJ DU 24 MAI 2024

Regis de Castelnau & Benoit Girard

•           Présentation de l’ordonnance elle-même

•           Retour sur les statuts de la CIJ

•           Composition de la Cour : réponse aux commentaires racistes des soutiens à Israël

•           Présentation des motifs de la décision par la Cour

•           Le dispositif » c’est-à-dire la décision ayant des conséquences normatives

•          Conséquences et suites de cette ordonnance.

Ordonnance da la CIJ : https://www.icj-cij.org/sites/default…

Article de Benoit Girard : https://www.vududroit.com/2024/05/de-…

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GAZA , COMPRENDRE LA PROCEDURE DEVANT LA CPI

L’annonce par le procureur auprès de la Cour Pénale Internationale de l’ouverture des procédures concernant les dirigeants du Hamas pour ce qui s’est passé le 7 octobre, et certains dirigeants israéliens pour le massacre qu’ils organisent depuis à Gaza, a provoqué une forme de séisme politique en Occident. On a assisté à un festival de mauvaise foi, d’inculture et d’ignorance, jusqu’à l’obscénité. Avec le troisième personnage de l’État en France, en la personne du président du Sénat Gérard Larcher, revendiquant une immunité de principe contre toute poursuite pénale pour les dirigeants des « démocraties » reconnues comme telles par l’Empire.

Commentant la « sidération » de ces « démocraties » devant la procédure de la CPI et la mise en cause des dirigeants extrémistes israéliens, Benoît Girard a relevé : « L’Occident terminal est devenu le paradis des définitions circulaires. Ce n’est pas parce qu’elles sont des démocraties, c’est-à-dire attachées aux principes démocratiques, qu’elles sont sidérées. C’est parce qu’elles sont sidérées qu’elles sont des démocraties. »

Premier examen de la portée juridique judiciaire de la décision prise par le parquet de la CPI.

Nous reviendrons plus tard sur les conséquences politiques et juridiques de cette initiative.

Une fois de plus, ne pas confondre Cours International de Justice et Cour Pénale Internationale

Nature et portée de la décision prise par le procureur de la CPI

•            Ouverture de la procédure pénale

•            requête aux fins de délivrance des mandats d’arrêt

Conséquences juridiques du lancement de cette procédure

•            conséquences immédiates : émission des mandats et conséquences de ceux-ci

•            conséquences à plus long terme, poursuites devant la juridiction de jugement avec débat contradictoire

Conséquences politiques.

•            La situation politique en Israël

•            le débat sur le « génocide »

RAFAH : COUREZ, COUREZ DIT LE BOURREAU

 

Après que plus de la moitié de la population de Gaza ait trouvé refuge dans la ville frontalière de Rafah, Israël continue son horrible jeu. Des centaines de milliers de personnes sont forcées de fuir, une fois de plus. Nous publions ci-dessous un nouveau texte de Chris Hedge.

Les bourreaux volontaires d’Israël

« Courez, demandent les Israéliens, courez pour sauver votre vie.

Fuyez Rafah comme vous avez fui la ville de Gaza, comme vous avez couru depuis Jabalia, comme vous avez fui Deir al-Balah, comme vous avez fui Beit Hanoun, comme vous avez fui Bani Suheila, comme vous avez fui Khan Yunis.

Courez ou nous vous tuerons.

Nous larguerons des bombes anti-bunker d’une tonne sur vos campements de tentes. Nous vous aspergerons de balles à partir de nos drones équipés de mitrailleuses. Nous vous pilonnerons avec de l’artillerie et des chars. Nous vous abattrons avec des tireurs d’élite. Nous décimerons vos tentes, vos camps de réfugiés, vos villes et villages, vos maisons, vos écoles, vos hôpitaux et vos stations d’épuration. Nous ferons pleuvoir la mort du ciel.

Courez pour sauver vos vies.

Encore et encore et encore. Emballez les quelques affaires pathétiques qu’il vous reste. Couvertures. Quelques pots. Quelques vêtements. Nous ne nous soucions pas de savoir à quel point vous êtes épuisé, à quel point vous avez faim, à quel point vous êtes terrifié, à quel point vous êtes malade, à quel point vous êtes vieux ou à quel point vous êtes jeune.

Courir. Courir. Courir.

Et quand vous courez terrorisés dans une partie de Gaza, nous vous ferons faire demi-tour et courir vers une autre. Piégé dans un labyrinthe de mort. D’avant en arrière. De haut en bas. D’un côté à l’autre. Six. Sept. Huit fois. Nous jouons avec vous comme des souris dans un piège. Ensuite, nous vous expulserons pour que vous ne puissiez jamais revenir.

Ou nous vous tuerons.

Que le monde dénonce notre génocide. Qu’est-ce qu’on s’en soucie ? Les milliards d ‘aide militaire affluent sans contrôle de notre allié américain. Les avions de chasse. Les obus d’artillerie. Les chars. Les bombes. Une offre inépuisable. Nous tuons des enfants par milliers.  Nous tuons des femmes et des personnes âgées par milliers. Les malades et les blessés, sans médicaments ni hôpitaux, meurent. Nous empoisonnons l’eau. Nous avons coupé la nourriture. Nous vous faisons mourir de faim. Nous avons créé cet enfer. Nous sommes les maîtres. Loi et devoir. C’est un code de conduite. Il n’existe pas pour nous.

Mais d’abord, nous jouons avec vous. Nous vous humilions. Nous vous terrorisons. Nous nous délectons de votre peur. Nous sommes amusés par vos tentatives pathétiques de survivre. Vous n’êtes pas humain. Vous êtes des créatures. Des untermeschs. Nous nous délectons de notre notre soif de domination. Regardez nos publications sur les réseaux sociaux. Elles sont devenues virales. L’une montre des soldats souriants dans une maison palestinienne avec les propriétaires ligotés et les yeux bandés en arrière-plan. Nous pillons. Tapis. Cosmétiques. Motos. Joaillerie. Montres. De l’argent. Or. Antiquités. Nous rions de votre misère. Nous applaudissons votre mort. Nous célébrons notre religion, notre nation, notre identité, notre supériorité, en niant et en effaçant les vôtres.

La dépravation est morale. L’atrocité devient de l’héroïsme. Le génocide est la rédemption.

Jean Améry, qui a fait partie de la résistance belge pendant la Seconde Guerre mondiale et qui a été capturé et torturé par la Gestapo en 1943, définit le sadisme « comme la négation radicale de l’autre, la négation simultanée du principe social et du principe de réalité. Dans le monde des sadiques, la torture, la destruction et la mort triomphent : et un tel monde n’a clairement aucun espoir de survie ». Au contraire, il désire transcender le monde, atteindre la souveraineté totale en niant les autres êtres humains – qu’il considère comme représentant un type particulier d’enfer.

De retour à Tel Aviv, Jérusalem, Haïfa, Netanya, Ramat Gan, Petah Tikva, qui sommes-nous ? Lave-vaisselle et mécaniciens. Ouvriers d’usine, collecteurs d’impôts et chauffeurs de taxi. Les éboueurs et les employés de bureau. Mais à Gaza, nous sommes des demi-dieux. Nous pouvons tuer un Palestinien qui ne se déshabille pas, ne tombe pas à genoux, ne demande pas grâce, les mains liées derrière le dos. Nous pouvons le faire à des enfants dès l’âge de 12 ans et à des hommes dès l’âge de 70 ans.

Il n’y a pas de contraintes légales. Il n’y a pas de code moral. Il n’y a que le frisson enivrant d’exiger des formes de soumission de plus en plus grandes et des formes d’humiliation de plus en plus abjectes.

Nous pouvons nous sentir insignifiants en Israël, mais ici, à Gaza, nous sommes King Kong, un petit tyran sur un petit trône. Nous marchons à grands pas dans les décombres de Gaza, entourés par la puissance des armes industrielles, capables de pulvériser en un instant des immeubles d’habitation et des quartiers entiers, et nous disons, comme Vishnu, « maintenant je suis devenu la mort, le destructeur des mondes ».

Mais nous ne nous contentons pas de tuer. Nous voulons que les morts-vivants rendent hommage à notre divinité.

C’est le jeu qui se joue à Gaza. C’était le jeu joué pendant la sale guerre en Argentine lorsque la junte militaire a fait « disparaître » 30 000 de ses propres citoyens. Les « disparus » ont été soumis à la torture – qui ne peut pas qualifier de torture ce qui arrive aux Palestiniens à Gaza ? – et humiliés avant d’être assassinés. C’est le jeu qui s’est joué dans les centres de torture et les prisons clandestins du Salvador et de l’Irak. C’est ce qui a caractérisé la guerre en Bosnie dans les camps de concentration serbes.

Cette maladie qui écrase l’âme nous traverse comme un courant électrique. Il infecte tous les crimes à Gaza. Il infecte chaque mot qui sort de notre bouche. Nous, les vainqueurs, sommes glorieux. Les Palestiniens ne sont rien. Vermine. Ils seront oubliés.

Le journaliste israélien Yinon Magal dans l’émission « Hapatriotim » sur la chaîne israélienne Channel 14, a plaisanté en disant que la ligne rouge de Joe Biden était le meurtre de 30 000 Palestiniens. Le chanteur Kobi Peretz a demandé si c’était le nombre de morts pour une journée. Le public a éclaté en applaudissements et en rires.

Nous plaçons des boîtes de conserve ressemblant à des boîtes de conserve dans les décombres. Les Palestiniens affamés sont blessés ou tués lorsqu’ils les ouvrent. Nous diffusons des cris de femmes et des pleurs de bébés depuis des quadricoptères pour attirer les Palestiniens afin que nous puissions les abattre. Nous annonçons des points de distribution de nourriture et utilisons l’artillerie et les tireurs embusqués pour perpétrer des massacres.

Nous sommes l’orchestre de cette danse macabre.

Dans la nouvelle de Joseph Conrad « An Outpost of Progress », il parle de deux commerçants européens blancs, Carlier et Kayerts. Ils sont affectés à une station commerciale éloignée au Congo. La mission répandra la « civilisation » européenne en Afrique. Mais l’ennui et le manque de contraintes transforment rapidement les deux hommes en bêtes. Ils échangent des esclaves contre de l’ivoire. Ils se disputent à cause de la diminution des réserves de nourriture. Kayerts tire et tue son compagnon non armé Carlier.

« C’étaient deux individus parfaitement insignifiants et incapables », écrit Conrad à propos de Kayerts et Carlier : « dont l’existence n’est rendue possible que par la haute organisation des foules civilisées. Peu d’hommes se rendent compte que leur vie, l’essence même de leur caractère, leurs capacités et leurs audaces, ne sont que l’expression de leur croyance en la sécurité de leur environnement. Le courage, le sang-froid, la confiance ; les émotions et les principes ; toute grande pensée insignifiante n’appartient pas à l’individu, mais à la foule ; à la foule qui croit aveuglément à la force irrésistible de ses institutions et de ses mœurs, au pouvoir de sa police et de son opinion. Mais le contact avec la sauvagerie pure et absolue, avec la nature primitive et l’homme primitif, apporte un trouble soudain et profond dans le cœur. Au sentiment d’être seul de son espèce, à la perception claire de la solitude de ses pensées, de ses sensations, à la négation de l’habituel, qui est sans danger, s’ajoute l’affirmation de l’inhabituel, qui est dangereux ; une suggestion de choses vagues, incontrôlables et répugnantes, dont l’intrusion déconcertante excite l’imagination et met à l’épreuve les nerfs civilisés des insensés et des sages. »

Rafah est le prix au bout du chemin. Rafah est le grand champ de la mort où nous massacrerons les Palestiniens à une échelle jamais vue dans ce génocide. Regardez-nous. Ce sera une orgie de sang et de mort. Il sera de proportions bibliques. Personne ne nous arrêtera. Nous tuons dans un paroxysme d’excitation.

Nous sommes des dieux.

Conflit Mondial n°85 :

Poussée russe sur Kharkov

LE MASSACRE DE GAZA EST-IL UN « GÉNOCIDE » ?

Le débat sur la nature de l’intervention israélienne à Gaza fait rage. Les soutiens de l’État d’Israël gouverné par Nétanyahou qualifient le massacre qui se déroule à Gaza de « défense légitime ». Les soutiens de la cause palestinienne le qualifient du génocide.

Sur le plan de la communication cette question a une portée considérable. Et en Occident, gare à ceux qui soutiennent l’hypothèse du génocide. L’accusation « d’antisémitisme » fuse immédiatement, jusqu’à Alain Finkielkraut disant que « l’usage du mot de génocide est lui-même anti-juifs ».

Le problème, est que le Droit, international en l’occurrence, est saisi par ce qui se passe en Palestine. Intuitivement, beaucoup pensent que c’est la dimension quantitative du massacre qui importe, et qui permet de reconnaître à un événement sa dimension génocidaire.

Depuis l’adoption en 1948, de la convention sur le génocide, le problème se pose différemment. Le droit international a saisi le réel et défini les conditions qui devaient être remplies pour que l’on puisse utiliser le concept de « génocide ». Avec toutes les conséquences de droit qu’implique cette qualification. C’est ainsi que son inscription dans l’ordre juridique lui donne une portée pratique et opératoire.

Car le « génocide » est désormais une catégorie juridique. Qui existe au-delà des mots, par une qualification dont découlent des conséquences pratiques et opératoires. Depuis la Convention internationale de 1948, le génocide est un crime prévu et réprimé par les textes internationaux, approuvés et ratifiés par la quasi-totalité des états représentés à l’ONU. Les juridictions internationales que sont la CIJ et la CPI sont tenus de les appliquer. Et tous les états signataires d’en tenir compte.

IL Y A DONC UNE DÉFINITION JURIDIQUE DU GÉNOCIDE. Qui obéit à des critères, légaux, matériels et moraux.

C’est pour cela que ce qui se passe à Gaza (et en Cisjordanie) peut être qualifié DE GÉNOCIDE AU SENS DE LA CONVENTION DE 1948. Cette analyse est celle la majorité de la communauté internationale des juristes. Et également provisoirement par la CIJ et la CPI qui diligentent des procédures.

Comme d’habitude, la France, ou plutôt ses dirigeants politiques et son système médiatique se signalent par des positions marquées, d’abord par l’ignorance juridique, ensuite une partialité pro-israélienne qui ne se dément pas. Il n’est que de relever l’attitude des journalistes de plateau reprenant systématiquement les intervenants qui osent ainsi qualifier le massacre de Gaza.

C’est la raison pour laquelle cette question mérite d’être clarifiée pour permettre de savoir de quoi on parle. En faisant la différence entre qualification juridique ce que nous prenons la responsabilité d’effectuer, et la qualification judiciaire qui est celle qui résulte d’une décision juridictionnelle légitime et définitive. On peut d’ores et déjà s’interroger sur la régularité des procédures de la CPI qui se déroulent sous les menaces physiques lancées par des parlementaires américains…

Cour Internationale de Justice (CIJ) et Cour Pénale Internationale (CPI).

Avant de détailler la définition donnée du génocide par les textes internationaux, il faut se livrer à un petit préalable pour clarifier les missions respectives des deux juridictions internationales compétentes déjà saisies de ce problème.

On parle abondamment de ces deux institutions concernées par le conflit israélo-palestinien. Quels sont leurs rôles et leurs compétences respectives ?

La CIJ n’est pas une juridiction pénale, c’est l’institution des Nations Unies chargée de juger les litiges qui surviennent entre les états membres de l’ONU. Instituée en 1945 en même temps la création de l’ONU, ses justiciables sont les États. C’est dans ces conditions que l’État d’Afrique du Sud a intenté une procédure contre l’État d’Israël, considérant que ce dernier se livre à un génocide en Palestine. Et en demandant à la Cour de prononcer à son égard des injonctions et des sanctions. Par une ordonnance du 26 janvier dernier la Cour a constaté l’existence « d’un risque de génocide », et demandé en urgence à Israël de prendre les mesures pour éviter sa survenance.

La CPI, est quant à elle une juridiction pénale. Ses justiciables ne sont pas les états mais des personnes physiques qui peuvent être poursuivies et condamnées à des peines privatives de liberté. Pour accomplir cette mission elle dispose de prérogatives de violence légitime : arrestations, détentions, mandats d’arrêt etc. Son champ d’intervention est celui des infractions visées dans le « Statut de Rome », le traité qui l’a constituée. Parmi celles-ci se trouve le génocide défini par la convention de 1948, et les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre prévus par les conventions de Genève. La CPI a déjà eu une activité importante, et a dans la période récente, ouvert une procédure contre Vladimir Poutine pour des faits s’étant déroulés en Ukraine. Procédure qui a donné lieu à un mandat d’arrêt international contre le président russe. Saisi par plusieurs organisations représentatives, la CPI a commencé une enquête sur le conflit israélo-palestinien, et des rumeurs insistantes circulent sur la délivrance de mandats d’arrêts internationaux contre certains dirigeants israéliens.

Définition du génocide dans les conventions internationales de 1948 ?

L’article II de la convention définit ce qu’est le « génocide » en droit international :

« Dans la présente Convention, le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieuxcomme tel :

a) Meurtre de membres du groupe ;

b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;

c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;

d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;

e) Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe. »

La définition des cinq actes constitutifs de génocide est exhaustive. S’ensuit dans le corps du texte (article III) la liste des infractions rattachables à la qualification de génocide :

« Seront punis les actes suivants :

a) Le génocide ; b) L’entente en vue de commettre le génocide ; c) L’incitation directe et publique à commettre le génocide ; d) La tentative de génocide ; e) La complicité dans le génocide. »

La répression d’une infraction pénale, ce qu’est le crime de génocide, doit être impérativement précédée de la vérification des trois conditions classiques :

D’abord, l’élément légal, c’est-à-dire l’existence préalable d’un texte définissant l’infraction et sa répression. C’est le cas avec la convention de 1948.

Ensuite l’élément matériel, c’est-à-dire les actes décrits dans l’article II, la commission d’un seul d’entre suffisant pour emporter la qualification.

Enfin ce que l’on appelle l’élément moral c’est-à-dire l’intention criminelle. Pour le génocide, celle-ci se caractérise par : « l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux… »

La condition légale étant remplie, pour fonder judiciairement la qualification de génocide qui serait reprochée à Israël, il faut donc établir la commission d’actes définis par l’article II et l’intention génocidaire au sens de cet article.

Les actes constitutifs de l’élément matériel

À ce stade il convient d’apporter une clarification concernant l’attaque organisée et accomplie par le Hamas le 7 octobre 2023. Dans le débat furieux qui fait rage, les soutiens de l’État présente le 7 octobre comme la plus grande violence faite aux juifs depuis la deuxième guerre mondiale et l’opération militaire de Gaza comme purement défensive face à cette agression. À l’évidence, la qualification de génocide ne peut pas être retenue contre l’organisation palestinienne, en revanche les poursuites pour crime contre l’humanité et crimes de guerre peuvent parfaitement être entreprises par la CPI.

Un universitaire américain a considéré que pour la première fois dans l’Histoire, l’on assistait à un génocide en temps réel, filmé, documenté, rapporté à l’ensemble du monde : bombardements massifs de populations civiles, meurtres, attaques d’hôpitaux, ciblages et exécutions de personnels médicaux, ciblages et exécutions de journalistes, ciblages et exécutions de personnels humanitaires. Blocage du ravitaillement de zone de Gaza et organisation d’une famine. La plupart de ces accusations sont d’ores et déjà établies et documentées. Dans la Cisjordanie occupée, les exactions antérieures au 7 octobre se sont poursuivies et intensifiées. La population palestinienne étant soumise aux violences des colons fanatiques soutenus par l’armée israélienne.

Il ne serait pas sérieux de prétendre que les actes accomplis par les forces israéliennes ne relèvent pas de ceux qui sont listés dans l’article II de la convention de 1948. La condition concernant l’élément matériel est à l’évidence remplie.

Qu’en est-il de l’intention génocidaire ?

La caractérisation de l’élément intentionnel.

Comment aborder cette délicate question sans se référer au comportement, et aux déclarations multiples des dirigeants élus de l’État d’Israël qui révèlent l’intention génocidaire au sens de la convention de 1948.

Rappelons son libellé : « l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. »

Le mieux est de se référer à ces déclarations. Un travail pourtant très sommaire permet déjà de publier ce qui s’apparente à une litanie. Dont l’Afrique du Sud avait déjà utilisé une partie disponible au mois de décembre 2023 lors de l’introduction de sa procédure. Les choses ne se sont malheureusement pas calmées par la suite.

Avertissement : il s’agit d’un relevé d’éléments suffisamment trouvés dans la presse et sur les réseaux. Il y en a beaucoup d’autres. Les traductions automatiques ont pu déboucher dans certains cas sur des nuances, voire des erreurs. Cela ne remet pas en cause la caractérisation de l’intention génocidaire.

Benjamin Netanyahou premier ministre d’Israël : « Vous devez vous rappeler ce qu’Amalek vous a fait, dit notre Sainte Bible. Et nous nous en souvenons. » (« Maintenant, allez frapper Amalek, et détruisez entièrement tout ce qu’ils ont, et ne les épargnez pas ; mais tuez les hommes et les femmes, les nourrissons et les nourrissons, les bœufs et les moutons, les chameaux et les ânes ». Deutéronome 1 Samuel 15:3)

Isaac Herzog président de l’État d’Israël : «c’est toute une nation qui est responsable. Tous ces beaux discours sur les civils qui ne savaient rien, et qui n’était pas impliqué, ça n’existe pas… il n’y a pas de civilis innocent à Gaza. Mais nous sommes en guerre … et nous nous battrons jusqu’à leur briser la colonne vertébrale ».

Yoav Gallant ministre de la Défense, ancien officier général : « Nous ordonnons un siège complet à Gaza. Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de combustible. Tout est fermé. Nous combattons des animaux humains et nous agirons en conséquence »

Yoav Gallant ministre de la Défense, ancien officier général dans une allocution aux troupes israélienne : « j’ai levé toutes les limites… Vous avez vu contre quoi nous nous battons. Nous combattons des animaux humains… C’est contre ça que nous luttons… Gaza ne reviendra pas à ce qu’elle était avant. Nous détruirons tout. Si un jour ne suffit pas, cela prendra une semaine, cela prendra des semaines, voire des mois. Aucun endroit ne nous échappera »

Bezalel Smotrich, Ministre des Finances : « On ne peut pas faire le travail à moitié, Rafah, Deir al-Balah, Nuseirat – destruction totale. « Tu effaceras le souvenir d’Amalek de dessous le ciel. » Il n’y a pas de place pour eux sous le ciel. »

Israël Katz, Actuel Ministre israélien des Affaires étrangères : « L’ordre a été donné à toute la population civile de Gaza de partir immédiatement. Nous gagnerons. Ils ne recevront pas la moindre goutte d’eau ni la moindre batterie tant qu’ils seront de ce monde. »

Yitzhak Kroizer, député du parti d’extrême droite Otzma Yehudit : « la bande de Gaza doit être aplatie, et pour tous, il n’y a qu’une seule sentence, c’est la mort ».

Ghassan Alian, militaire qui dirige la coordination des activités gouvernementales de l’armée israélienne dans les territoires palestiniens (COGAT) : « Il n’y aura ni électricité ni eau (à Gaza), il n’y aura que de la destruction. Vous vouliez l’enfer, vous l’aurez »

Ariel Kallner, député du Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahou : « Pour l’instant, un seul objectif : la Nakba ! Une Nakba qui éclipsera la Nakba des 48. Nakba à Gaza et Nakba à tous ceux qui osent s’y joindre ! »

Amichai Eliyahu ministre israélien du Patrimoine : « Tout faire exploser et tout aplatir à Gaza est un régal pour les yeux.  Nous allons distribuer des parcelles à tous ceux qui se sont battus pour Gaza, et aux expulsés de Gush Katif ».

Amichay Eliyahu ministre israélien du Patrimoine : « le bombardement nucléaire de Gaza est une option, la population devrait « aller en Irlande ou dans les déserts »

Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne : « nous sommes en train d’envoyer plusieurs centaines de tonnes de bombes sur Gaza. L’accent est mis sur la destruction pas sur la précision ».

Gloria Eiland général en retraite et ancien dirigeant du conseil national de sécurité israélien : « de violentes épidémies à Gaza faciliteraient la victoire ».

 Ofer Rosenbaum, activiste israélien sur la principale chaîne de télévision sans que personne ne réagisse sur le plateau : « il faut oublier l’humanité, notre devoir est de les combattre comme si ce n’était pas des humains ».

Nissim Vaturi vice-président de la Knesset : « Gaza doit être brûlée ».

Etc., etc., etc., etc.

                                                         

   Conclusion

 

L’ensemble des faits constatés, commis par l’État d’Israël et éclairés par les intentions déclarées de ses dirigeants justifient la qualification qu’il s’agit d’une entreprise de génocide à l’encontre du peuple palestinien.

 

CONFLIT MONDIAL - VIDEO N° 84 

VIDEO N°83 AVEC HISTORY LEGENDS

LES ÉCLAIRAGES DE VUDUDROIT LE CONFLIT MONDIAL, VIDÉO N°83

Régis de Castelnau & Alexandre Robert

Alexandre Robert est l’auteur et animateur de la chaîne « HISTORY LEGENDS »     SOMMAIRE :

Introduction

  I)         Regard sur l’état de l’armée ukrainienne 15:55

II)        Réflexion sur tactiques et stratégies russes 40:00

III)      Analyse de la riposte iranienne 01:03:49

LIEN DE LA CAGNOTTE TIPEE : https://fr.tipeee.com/vu-du-droit-videos

CONFLIT MONDIAL- Vidéo n°82

par Régis de Castelnau - Général Jean Bernard-Pinatel - Le 16/04/2024

SOMMAIRE :

Préambule 1:09

I) La guerre en Ukraine 17:52

Grande offensive de printemps, ou pas ? Régler le problème ou poursuivre l’attrition ? Que penser des véritables objectifs russes ?

II) L’armée française aujourd’hui 55:43

 

La fin de la conscription. Une armée de projection. Des moyens insuffisants.

PROCHE-ORIENT : LA VÉRITÉ EST AUTORISÉE EN ISRAËL, MAIS INTERDITE EN FRANCE.

En France, il faut faire attention. La liberté d’expression, celle qui devrait être garantie par la Déclaration des Droits de l’Homme et donc par la Constitution, n’existe plus. Alors, le système Macron poursuit méthodiquement son objectif qui est de la détruire. Le pire c’est qu’il est assisté dans cette tâche par une magistrature, qu’elle soit judiciaire ou administrative, qui lui apporte son soutien avec zèle. Alors qu’elle devrait en être la garantie.

 On renverra aux articles régulièrement publiés sur ce site.

Dûment chapitrés pour ce faire par un Dupond Moretti militant acharné des atteintes aux libertés, les parquets ont lancé autour de 650 procédures contre ceux qui osaient s’opposer à la politique israélienne à Gaza en en pointant ses conséquences.

Critiquer le colonialisme israélien et le massacre des civils gazaouis, reconnaître au Hamas le statut de force de résistance à l’occupation c’est de « l’apologie du terrorisme », interdit ! Terrorisme 7 octobre.

Ils ont été suivis vaillamment par les juges du siège, intraitables dans leurs condamnations.

Parmi des centaines d’autres, on retiendra celle qui est tombée sur Mohamed Makni âgé de 73 ans, élu municipal d’Échirolles dans la banlieue de Grenoble, par ailleurs connu localement pour ses engagements pour la laïcité. Il a donc été poursuivi pour avoir qualifié des attaques du Hamas du 7 octobre « d’actes de résistance évidents ». Ce qui droit international ou pas, l’expression a été qualifiée par le juge : « d’un acte d’apologie du terrorisme évident » !

Sur la réalité de ce qu’il s’est passé le 7 octobre, les polémiques vont bon train, même et surtout en Israël. Qu’à cela ne tienne, le tribunal correctionnel, lui le sait. Probablement parce que c’est Meyer Habib qui leur a dit. Et en conséquence Dura lex, sed lex, force doit rester à la loi, Monsieur Makni a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, il sera donc fiché S et devra aviser les forces de police de tous ses changements de domicile…

Pour faire bon poids et courageusement, son parti (PS) l’a exclu pendant que le maire d’Échirolles (PCF) lui retirait sa délégation

L’impartialité en bandoulière, les mêmes parquetiers ont regardé ailleurs pendant que racisme décomplexé, et appels à l’extermination des Palestiniens, résonnaient sur les chaînes d’info de Cnews à I24. On aurait pu penser que cela méritait aussi un petit traitement judiciaire. Mauvaise pioche, là curieusement, il y a eu zéro procédure.

L’histoire d’Échirolles est terrible en ce qu’elle révèle le message humiliant envoyé à ces immigrés investis dans la vie de la cité et travaillant pour l’intégration. « Vous n’êtes pas et vous ne serez jamais des citoyens de plein exercice ».

À la lumière de cette jurisprudence, on peut imaginer que Tom Phillips, aurait été poursuivi s’il s’était exprimé en France. Le problème est que, ce diplomate britannique et ancien ambassadeur en Israël et au Royaume d’Arabie saoudite, très favorable à l’État d’Israël, a écrit le 9 avril dans le quotidien israélien Haaretz.

Et que Tom Phillips nous a-t-il dit ? Que le Hamas avait réussi à atteindre ses objectifs : « obtenir la libération du plus grand nombre possible de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, et s’affirmer à nouveau comme une force avec laquelle il faut compter [….] Il a survécu à l’assaut des forces de défense israéliennes bien plus longtemps que dans toute autre guerre menée par Israël affaiblissant de façon considérable le statut dissuasif tant vanté d’Israël. En bref, et avec des conséquences potentielles à long terme redoutables pour Israël, Tsahal ne semble plus invincible [….] Mais la victoire finale du Hamas réside en la vitesse fulgurante de la délégitimation d’Israël après le 7 octobre aux yeux de nombreuses personnes dans le monde ».

L’examen de la presse internationale, en particulier celle des États-Unis démontre que cette analyse est partagée, y compris et surtout en Israël.

Mais pas en France où à quelques exceptions près la presse système continue à se déshonorer. Sans parler bien sûr de la justice qui aurait poursuivi pour « apologie du terrorisme » quiconque se serait avisé de dire la même chose.

Cela explique, l’inquiétude, quand ce n’est pas la panique de ceux qui sans mesurer la dimension morale de la catastrophe, soutiennent Netanyahu quoi qu’il arrive.

Mais aussi, et c’est beaucoup plus respectable, l’angoisse de ces juifs attachés à Israël devant l’impasse dans laquelle les fanatiques du gouvernement israélien ont entraîné ce pays.

Ce néofascisme qui vient

Source : RzO International : Le 31/03/2024.

par Régis de Castelnau

Présidence Macron : Ce néofascisme qui vient

Le 10 avril prochain l’Assemblée nationale devrait adopter un nouveau texte répressif sur le «délit d’outrage en ligne» !

C’est quelque chose d’absolument monstrueux. Cela piétine la Déclaration des Droits de l’Homme et notamment son article 11 qui garantit la liberté d’expression. Cela viole les principes fondamentaux du Droit pénal qui exige la précision des incriminations. C’est radicalement inconstitutionnel et cela poursuit évidemment l’objectif de faire taire la parole qui s’exprime en dehors d’un système médiatique totalitaire verrouillé par le pouvoir macroniste et les oligarques qui le soutiennent.

Explications.

 

source : Vu du Droit

ANALYSE DE LA RÉSOLUTION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution exigeant un cessez le feu immédiat pendant le mois de ramadan à Gaza, demandant la libération, sans condition de tous les otages et exigeant le rétablissement de la fourniture des chargements humanitaires dans l’enclave pour éviter la famine. Quelques explications concernant la portée de cette résolution et la responsabilité de la France dans son application.

 

EMMANUEL MACRON APPREND À JOUER DU CLAIRON

Après les rodomontades, nous sommes passés à la pantalonnade. Notre kéké national a donc déclaré tout seul la guerre à la Russie. La diversion de politique intérieure était évidente au départ, mais il s’est pris au jeu, et toujours abîmé dans la contemplation de son nombril, il poursuit sa guignolade avec l’incontestable sommet que représente la grotesque photo de ses muscles photoshopés. L’armée des domestiques s’est mobilisée et les plateaux ont retenti de toutes les âneries ignorantes possibles de ceux qui oubliant l’Histoire veulent marcher sur Moscou. Jusqu’aux militaires d’active ou pas (coucou Schill, coucou Desportes), qui pathétiques se précipitent dans les médias en mode Déroulède

Pendant ce temps, les Russes ricanent en multipliant les provocations, quelques chihuahuas européens comme les pays baltes, jappent à l’unisson de la France, quant aux Américains, leur presse témoigne qu’ils s’en foutent complètement.

Au début de l’invasion russe, on nous avait vendu la thèse de l’erreur stratégique de la Russie qui allait ainsi renforcer à la fois l’OTAN et l’UE. Une fois encore, mauvaise pioche. Aucune de ces deux organisations ne joue un rôle dans le psychodrame théâtral qu’on nous sert. Pire, leurs faiblesses et leurs divisions sautent aux yeux et se reflètent dans le désarroi de leurs deux patrons, le navet Stoltenberg et la détestable et très corrompue Ursula.

Mais qu’importe, notre chihuahua à nous, comment qu’il est pas trop musclé, il apprend à jouer du clairon. Sa photographe officielle Soizig de la Moissonneuse-batteuse va rapidement nous sortir une photo.

« l’air est pur, la route est large, le clairon sonne la charge, et les zouaves s’en vont chantant… »

 

Emmanuel Macron en mode Chihuahua guerrier

par Régis de Castelnau

Qu’est-ce qui peut expliquer le virage belliciste de Emmanuel Macron amorcé à l’occasion de la conférence des 30 pays organisée le 26 février à Paris ? On l’avait alors vu prendre une initiative diplomatiquement assez ahurissante. Rappelons que cette conférence n’avait pas prévu à son agenda de parler de la présence de troupes européennes sur le théâtre d’opération ukrainien. Pas plus que cette question ne figurait sur le compte rendu et le procès-verbal qui sont établis dans ce genre de procédures. Cela n’avait pas empêché Emmanuel Macron qui comme on le sait entretient des rapports très élastiques avec les règles diplomatiques, d’affirmer dans une conférence de presse organisée pour présenter le compte rendu de la réunion, qu’il ne fallait pas exclure l’intervention de troupes de l’OTAN sur le territoire de l’Ukraine pour y affronter l’armée russe. Ce fut immédiatement un tollé dans les capitales des pays participants qui rappelèrent que cette éventualité n’avait pas été discutée, et qu’il n’en était pas question. Jusqu’à John Kirby, porte-parole de Joël Biden faisant remarquer, rigolard que «même Zelensky ne l’avait pas demandé».

De la péripétie à l’escalade

En France et dans toutes les chancelleries du monde, on se disait que cette nouvelle foucade d’un président erratique n’était qu’une péripétie diplomatique ridicule de plus, et que l’on allait retourner aux choses sérieuses. Dans un premier temps la presse système française prise par surprise fut bien embêtée ayant un peu de mal à trouver des soutiens crédibles. Alors on mobilisa quelques vieilles épaves du néo-conservatisme à la française comme Bernard Kouchner ou Serge July.

Le problème, c’est que Emmanuel Macron a insisté et emprunté la voie martiale avec une forme de déclaration de guerre à la Russie. En commençant par la signature en urgence de traités inconstitutionnels avec l’Ukraine et la Moldavie. Curiosités que ces engagements aux modalités absurdes qui présentent également la caractéristique d’être contraires au Traité de l’Atlantique Nord constitutif de l’OTAN, et au passage une violation de la Constitution moldave qui impose la neutralité à ce pays. Mais qu’à cela ne tienne si l’on commence à s’arrêter à ces détails juridiques, on ne va pas s’en sortir.

Rappelons en effet qu’en ce qui concerne la guerre en Ukraine, en matière de violation de ses engagements et de sa parole, la France a quand même un lourd passif. En 2014 avec l’UE elle parraine et se porte garante d’un accord entre le président (démocratiquement élu) et l’opposition qui occupe la place du Maïdan. Non seulement cet accord ne sera pas appliqué mais la France va appuyer le coup d’état qui va déposer Ianoukovitch. Ensuite il y aura les deux accords de Minsk garantis par la France dont François Hollande président en exercice a reconnu qu’il n’avait jamais été dans notre intention de les faire appliquer ! Ensuite Emmanuel Macron, en violation grossière de toutes les règles diplomatiques, a rendu publique une conversation avec Vladimir Poutine avant l’intervention russe dans laquelle il démontrait qu’il n’avait même pas lu les accords de Minsk. Enfin, la France a soutenu le projet de traité de paix proposé au printemps 2022 par Zelensky et accepté par les Russes. La France mettait une condition, c’était que l’armée russe évacue les environs de Kiev, ce qu’elle a fait. Une fois de plus la France a violé sa parole et soutenu la rupture du traité de paix organisée par les Britanniques. Ce rappel est important, d’abord parce qu’il démontre à quel point Emmanuel Macron est capable de mentir effrontément lorsqu’il inverse la responsabilité des violations commises par l’Occident. Mais également souligne son total mépris du droit international et du droit interne de notre pays.

Sous le regard stupéfait de la communauté internationale, pour cette fois Occident et sud global rassemblés, le président français a poursuivi son escalade belliciste. Il a monté une coalition baroque et brinquebalante avec les minuscules pays baltes, la Pologne, et la ganache qui sert de président à la République tchèque. Rappelons encore une fois ce que disait Karl Marx dans une lettre adressée à son ami Frédérich Engels : «dans l’Histoire, les Polonais ont toujours fait courageusement des choses stupides».

Les «élites» sur le pied de guerre

En France, après un moment de flottement le bloc élitaire s’est ressaisi. Tous les perroquets du discours présidentiel et de la russophobie sont montés à l’assaut. Emboîtant le pas de Emmanuel Macron, ce furent d’abord les ministricules dans un déferlement de propagande et de mensonges, nous expliquant que la Russie était un nain politique, économique et militaire, puis sans crainte de la contradiction, qu’ils allaient nous envahir, et que d’ailleurs c’était déjà le cas. Journalistes sans morale et faux experts ensuite, chacun y allant de ses mensonges et surtout de ses accusations contre les tièdes, ou pire ceux qui préfèrent la paix à la guerre, présentés comme autant de traîtres méritant le poteau. Mention particulière pour Thomas Legrand dont les prises de position nous permettent de revisiter notre histoire. On le trouve en mode Robert Brasillach dans «Je suis partout» dressant les listes de ceux qui ne veulent pas marcher à son pas. Il nous renvoie à la presse de 1914 excitant un Raoul Villain qui assassinera Jean-Jaurès pour son opposition à la Première Guerre mondiale qui venait. Opposition qualifiée de trahison par les prédécesseurs de Legrand. Et on l’a entendu sur le plateau de «C ce soir» annoncer, qu’il s’engagerait dans la nouvelle LVF destinée à aller casser du moujik à l’Est. Il n’est hélas pas le seul.

Cette agitation en dit long sur l’état de notre démocratie, et sur le caractère malfaisant de la présidence d’un Emmanuel Macron porté au pouvoir par une opération politique digne d’un coup d’État. À cela s’ajoute la situation dans laquelle ses inconséquences plongent notre malheureuse armée. Devenue croupion, dépourvue d’hommes en nombre suffisant, privée de matériel, ne disposant plus d’une industrie capable de l’alimenter, elle n’est désormais qu’une force marginale au plan international. Conduite par des hommes courageux et dévoués, dont le «chef» les oblige pourtant à suivre une stratégie de coups de menton, et d’aboiements de roquet. Et à s’humilier avec des déclarations qui font ricaner les «ennemis» qu’on leur a désignés. «Pour se prémunir d’agressions à son égard et défendre ses intérêts, l’armée française se prépare aux engagements les plus durs, le fait savoir et le démontre» a été contraint de déclarer le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de terre. C’est là encore hélas, une rodomontade. Mon général, personne n’a l’intention «d’engager» l’armée française à moins qu’elle décide d’aller combattre la Russie. Et là, avec 20 000 hommes «projetés» et une production nationale quotidienne d’obus de 140 par jour à partir de fin 2024, alors que les Russes en tirent 10 000, cela risquerait effectivement d’être assez «dur». En l’état l’armée française dispose de quatre jours de munitions ! Paraphrasant Joseph Staline posons la question : «Macron combien de divisions ?», La réponse est une ! Il serait peut-être opportun de redevenir sérieux.

Pour protéger et sanctuariser notre territoire national nous avons heureusement notre dissuasion nucléaire. Mais nos soldats, aussi courageux soient-ils, ne sont pas de la chair à canon pour défendre les intérêts des États-Unis.

Alors pourquoi Emmanuel Macron s’est-il lancé dans cette croisade imbécile ? Qui ne peut produire qu’une escalade dangereuse et contraire de toute évidence aux intérêts de notre pays.

Plusieurs explications ont été avancées pour tenter de trouver une explication. Chacune d’entre elles doit être étudiée en n’oubliant pas le rôle des traits de caractère très particuliers du locataire installé à l’Élysée par les grands intérêts qui dominent dans notre pays.

La catastrophe politique du salon de l’agriculture ?

Parler de catastrophe concernant la prestation présidentielle au salon de l’agriculture est un doux euphémisme. Inutile de revenir sur les détails des différentes séquences, mais personne ne va venir soutenir aujourd’hui qu’il s’agissait d’un grand succès pour le chef de l’État qui s’est au contraire trouvé humilié à plusieurs reprises. Incontestablement le tintamarre médiatique lié à sa prise de position le jour de la conférence internationale tenue à l’Élysée, a prestement effacé sa piètre performance politique face aux agriculteurs. Dont les actions ont été comme le démontrent les études, largement soutenues par l’opinion. Cependant, ce premier objectif de diversion fut atteint. Reste entière la question de la suite et du changement d’approche macronien du conflit. Le président passant brutalement d’une forme de nuance appelant à la nécessité de «ne pas humilier la Russie», à une surenchère va-t-en-guerre finalement assez bizarre. Puisque d’une certaine façon, il a brûlé ses vaisseaux et qu’un retour en arrière devient assez difficile, au moins dans l’immédiat.

La soudaine prise de conscience de la catastrophe ukrainienne ?

L’hebdomadaire Marianne s’est fait l’écho d’un soi-disant rapport des autorités militaires sur une situation plus qu’inquiétante de l’Ukraine dont l’armée risquerait l’effondrement. Cette hypothèse manque quand même un peu de sérieux, dans la mesure où, d’abord depuis le début de la guerre, on savait le déséquilibre du rapport de force entre la Russie et l’Ukraine. Déséquilibre démographique, industriel, économique et surtout militaire. Malgré l’aide massive de l’OTAN, et des pays occidentaux, sauf à être aveugle ou auto-intoxiqué, une victoire militaire de l’Ukraine repoussant l’invasion russe n’était pas envisageable. Même si le niveau des dirigeants politiques et militaires s’est considérablement abaissé depuis 30 ans, on peut espérer que tout le monde n’est pas aussi stupide que Bruno Le Maire. Par conséquent l’impossibilité d’une «victoire» ukrainienne était présente dans les têtes depuis longtemps. Le problème étant qu’une absence de victoire est mécaniquement une défaite. Demandez à Napoléon et à Hitler ce qu’ils en pensent. Que la proximité de l’inévitable défaite ukrainienne provoque la panique, c’est compréhensible. Car elle sera bien celle de tout l’Occident et de l’OTAN. Dans ce cas, quel intérêt que cette agitation solitaire de Macron qui ne changera rien et fait ricaner dans toutes les capitales ? Et ce ne sont pas les grotesques photos où il se déguise en Popeye musclé «désireux d’en découdre» qui vont contribuer à ce qu’on le prenne au sérieux.

Les États-Unis soucieux de se désengager ont repassé la patate chaude à l’Europe ?

C’est effectivement une vraie question, dans la mesure où en cette année électorale, les démocrates américains sont en difficulté pour poursuivre leur soutien financier à l’Ukraine. Comme le reste de leurs alliés, les États-Unis sont aussi au bout du rouleau en ce qui concerne l’aide matérielle. La presse ukrainienne elle-même reconnaît méchamment que les Abrams, soi-disant meilleurs chars du monde ne leur ont servi à rien. Quant aux F16 il faudra plusieurs années pour former des pilotes, des personnels au sol, et reconstruire des pistes pouvant accueillir cet avion fragile… On sait désormais que le premier mardi de novembre 2024 verra le match retour Biden/Trump, que ce dernier est favori, et qu’il est fermement décidé à abandonner l’Ukraine. Soumission aux ordres de l’oncle Sam, hubris habituelle de Emmanuel Macron, notre président a-t-il décidé d’enfourcher le fier destrier du chef de la croisade supplétive contre la Russie ?

Les jappements de Emmanuel Macron, signe d’une volonté de relancer son deuxième mandat ?

Le président de la République réélu confortablement en avril 2022 pour un deuxième mandat ne pourra pas se présenter à un troisième en 2027. Ce qui veut dire qu’à partir de la fin de l’année 2024, son autorité politique déjà faible, va s’amoindrir. Et les différentes forces vont s’organiser en dehors de lui pour le scrutin à venir. À cette situation déjà particulière s’ajoute la défaite de juin 2022 aux élections législatives. Le système mis en place en 2002 par Lionel Jospin de concomitance entre élections présidentielle et législatives avait créé une situation où le Parlement devenait un outil, pour la mise en œuvre par le président de son programme. Exit le pouvoir législatif et la séparation des pouvoirs. Mais cette fois-ci, une majorité relative et une opposition morcelée sont arrivées au Palais-Bourbon et ont installé une Assemblée nationale, outil malcommode sinon complètement inadapté à l’exercice macronien du pouvoir. Tous les projets de loi sont l’objet de manœuvres de contorsions, de magouilles désastreuses et d’un étalage de lâcheté politique qui exaspèrent l’opinion. Macron, pourtant soutenu par la presse la plus servile du monde est contraint, pour exister autrement que comme repoussoir, de lancer des opérations de pure communication. Mises en scène des remaniements ministériels chaotiques assurant la promotion aux postes essentiels de pitres improbables. Multiplication ridicule des cérémonies aux Invalides, entrées devenues quasiment hebdomadaires au Panthéon, farces institutionnelles comme l’inutile inscription de l’IVG dans la Constitution. Dès qu’il vient sur le terrain directement politique, confronté à une opinion qui massivement le déteste, il rencontre échec sur échec.

Cela étant, il est toujours le chef de l’exécutif. Mais quelles sont ses perspectives ? Il sera bientôt le perdant qui s’en va, dont les anciens amis politiques soucieux de leur place dans le nouveau pouvoir à venir, vont s’éloigner. Rappelons-nous Bill Clinton à la fin de son deuxième mandat. Pour les élections européennes, Renaissance, a mis à la tête de sa liste la malheureuse Valérie Hayer, nouvelle calamité politique, probablement pire que Nathalie Loiseau, qui avait pourtant mis la barre assez haut. Le parti du président va probablement subir un échec retentissant. Les jeux olympiques de Paris sur lesquels Macron compte manifestement beaucoup pour redorer son image, ne se présentent pas sous le meilleur jour, c’est le moins que l’on puisse dire. Quelles sont ses marges de manœuvre face à l’éventuelle catastrophe électorale de juin prochain ? Dissoudre l’Assemblée nationale serait courir le risque de se retrouver avec une majorité Rassemblement national. Puisque même s’ils sont à prendre avec beaucoup de précautions, les sondages donnent consistance à cette perspective. Trois ans de cohabitation avec Marine Le Pen ou Jordan Bardella à inaugurer les chrysanthèmes ? Sans la possibilité de refaire le coup de François Mitterrand en 1988 ou Jacques Chirac en 2002 parvenant à battre leur premier ministre de cohabitation. Dans le meilleur des cas, si cette dissolution ne débouchait pas sur une majorité RN, la nouvelle Assemblée nationale serait encore plus problématique que celle de juin 2022. Emmanuel Macron est dans la situation d’un géant institutionnel empêché. Et contrairement à ce que l’on entend, ce n’est pas la Ve République qui est à bout de souffle, c’est ce qu’elle est devenue à force de tripatouillages de sa Constitution, et avec l’arrivée au pouvoir par une opération s’apparentant à une forme de coup d’État, d’un personnage sorti de nulle part. Sans aucune expérience sociale ou économique et qui, à son incompétence politique a ajouté des traits de caractère et des comportements qui amènent à s’interroger sur sa solidité psychologique.

Pour se relancer politiquement, inscrire inutilement l’IVG dans la constitution, lancer un autre débat tout aussi inutile mais malheureusement dangereux sur le «droit à mourir», ce sont des choses faciles à faire. Et de toute façon dans sa masse, l’opinion publique s’en moque. Cela ne peut pas sortir Emmanuel Macron du marécage politique dans lequel il s’enfonce. C’est son problème.

En revanche cela devient le nôtre lorsqu’il décide seul, de partir en guerre contre la première puissance militaire du monde, sans en avoir les moyens, mais pour se viriliser en chef de guerre. Cela met notre pays en danger. Qui va devoir envoyer à la mort des hommes et des femmes qui ont fait le choix de le servir. Et voir la crise sociale et économique majeure que nous traversons, s’aggraver.

Pouvons-nous accepter que l’avenir de notre pays soit entre les mains d’un incompétent narcissique et instable ?

source : Vu du Droit

CONFLIT MONDIAL VIDEO N°79 "EMPECHEE"

Dès le début de l’opération militaire spéciale la France avait basculé dans un délire de propagande probablement le pire de l’Occident. Nous avions entrepris dès le printemps 2022 avec les moyens du bord un travail de ré information. D’abord avec Sylvain Ferreira qui a préféré par la suite abandonner ce combat. Pour l’information militaire, nous avons été rejoints par notre ami Hervé Carresse. Malheureusement, alors qu’un équilibre certes incertain pouvait être envisagé dans l’expression des points de vue grâce aux réseaux, les rodomontades bellicistes d’Emmanuel Macron ont redonné de la vigueur aux domestiques du système médiatique qui n’hésite plus désormais à criminaliser tous ceux qui expriment des réserves ou des désaccords avec la grossière propagande dont nos médias officiels subventionnés se sont faits les champions. Pour des raisons professionnelles Hervé Caresse a été contraint de mettre sa collaboration en stand-by. Pour ma part, je suis complètement déterminé à poursuivre ce combat qui m’apparaît nécessaire, car il est impossible de se résigner à ce que mon pays se déconsidère à ce point. Mais cet engagement nécessite votre soutien, car rien ne sera possible sans lui. Merci pour vos partages, vos pouces levés, vos commentaires, vos abonnements que ce soit à cette chaîne, au compte Twitter ou au blog Vu Du Droit. Pour le soutien matériel (toujours précieux) vous pouvez utiliser soit la cagnotte Tipee, ou si vous préférez une autre méthode merci de me contacter à l’e-mail suivant :

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LIEN DE LA CAGNOTTE TIPEE : https://fr.tipeee.com/vu-du-droit-videos

 

 

LIBÉRATION EN MODE « JE SUIS PARTOUT ».

 

On pensait que la liberté d’expression procédait de l’application de l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme. Qui prévoit que l’on peut dire ce que l’on veut, sauf si pour des raisons d’intérêt général la Loi a prévu certaines limitations. Et le contrôle de la violation de ces limitations ne peut se faire qu’a posteriori et par le juge.

On sait bien que la fausse « gauche » s’est prise de passion pour la censure. Et de haine pour Rosa Luxembourg disant « la liberté d’expression est d’abord celle de celui qui ne pense pas comme moi ». Mais voilà qu’elle change de braquet. Dans l’ambiance de maccarthysme furieux qui a saisi la presse système après les rodomontades guerrières du Kéké de l’Élysée, certains journaux sont passés en mode « Je suis partout ». Référence à l’organe de délation qui sévissait sous l’occupation. L’un de ceux qui l’animaient, Robert Brasillach a été fusillé à la libération.

Mais voilà qu’il a des successeurs ou plutôt des héritiers. L’un d’entre eux, qui sévit dans l’ultra subventionné Libération, vient de dresser une liste de ceux qui osent ne pas relayer le discours de la presse aux ordres. Ce sont des traîtres au service de la Russie ! Rappelons aux étourdis ou à ceux qui sont enfermés dans une grotte, qu’Emmanuel Macron a déclaré la guerre à ce pays parce que sinon ce sera le retour des sœurs zombres.

Au service de sa triste cause, Monsieur Thomas Legrand vient d’inventer un concept philosophique fulgurant : « LA VÉRITÉ JOURNALISTIQUEMENT ÉTABLIE ». Dont il est rigoureusement interdit de s’écarter, sous peine de dénonciation, d’appel à la vindicte, en attendant probablement la sanction pénale.

« La question n’est pas de savoir s’ils défendent les thèses du Kremlin mais s’ils n’offrent pas, par leur façon de traiter l’actualité hors de toute vérité journalistiquement établie, un réceptacle taillé sur mesure pour la stratégie d’influence russe. »

Pour l’avoir pratiquée pendant 50 ans, je connaissais « la vérité judiciaire », qui est une vérité particulière sur la base de laquelle le juge va prendre une décision à valeur normative en usant de la violence légitime que lui délègue l’État. Son élaboration nécessite une procédure strictement organisée autour d’un débat contradictoire.

Pour m’y être abondamment intéressé, je connais ce que l’on appelle « la vérité historique », et son caractère contingent et changeant, en fonction de la recherche du même nom. Comme l’indiquait le grand historien britannique Quentin Skinner : « jusqu’à présent, le destin universel des explications historiques et même scientifiques fut d’être dépassées. C’est sur ce point que je souhaite m’arrêter : la factualité devrait être distinguée de la vérité. »

En ces temps de questions climatiques et épidémiques à forts enjeux, il y a aussi la « vérité scientifique » qui procède de processus d’élaboration et d’identification ou la dernière des choses est de la considérer comme figée. Comme nous l’indique Skinner.

Enfin depuis les débuts de la civilisation humaine, les philosophes se disputent sans arrêt autour de la notion de vérité objective.

Monsieur Thomas Legrand balaye tout cela. Le réel, c’est ce que lui et ses amis folliculaires propagandistes appointés, définissent. Titulaires de la carte de presse, ils élaborent par conséquent « LA VÉRITÉ JOURNALISTIQUEMENT ÉTABLIE ». Et dressent les listes de ceux qui ne s’y réfèrent pas, en n’oubliant pas de rapprocher cette attitude d’une « trahison au service d’une puissance étrangère ». Dont on rappellera qu’il s’agit d’un crime prévu et réprimé par les articles 411-2 à 411-11 du Code pénal.

Alors tout le monde est prié de ne pas s’écarter de la « LA VÉRITÉ JOURNALISTIQUEMENT ÉTABLIE » de Thomas Legrand et de ses amis.

Les Russes n’ont plus de munitions et attaquent avec des pelles, c’est Pujadas qui l’a dit. Il a dit aussi qu’ils n’avaient plus de tanks et que c’est pour ça qu’ils récupéraient les carcasses de T34 qui ornent leurs monuments aux morts. Ils doivent démonter les machines à laver pour récupérer les puces pour leurs missiles. D’ailleurs ils n’ont plus de missiles. Leur flotte de mer Noire est anéantie (ça c’est Serge July de Libération qui l’a dit). Ils lancent des vagues d’assaut massives et ont perdu plus d’hommes que n’en compte leur armée. Leur économie s’effondre (oupsss ça c’est Nono le neuneu qui l’a dit et il n’est pas journaliste, donc ça vaut pas). L’armée russe c’est rien que des moujiks abrutis, démoralisés et épuisés. Donc une fois qu’ils auront bouffé les ukrainiens ils vont nous attaquer et débouler jusqu’à Brest c’est sûr (Brest Finistère, pas Brest Litovsk, faut pas confondre). Il n’y a pas de néonazis en Ukraine, d’ailleurs il n’y en a jamais eu, Bandera était un résistant antinazi. Etc. etc.

Depuis deux ans, complètement atterrés, nous avons dû assister sur les chaînes d’info et dans la presse de l’oligarchie, aux mensonges et aux délires russophobes de journalistes et d’experts en roue libre. Seules dans la presse système quelques voix ont essayé de garder l’équilibre, et de conserver leur probité. Pour le délateur de Libération c’est encore trop, tout à sa fureur belliciste il désigne les traîtres, les agents de Poutine qui ne respectent pas « LA VÉRITÉ JOURNALISTIQUEMENT ÉTABLIE ».

Alors on va lui rappeler ce que disait Roland Barthes : « le fascisme, ce n’est pas seulement d’empêcher de dire, mais c’est d’obliger à dire ».

Monsieur Thomas Legrand nous y emmène.

 

Les révélations fracassantes d’un général lui coûtent cher

Source : RzO International - Le 15/03/2024.

 

par Tocsin avec Régis de Castelnau

«Tout ça est ridicule, c’est du macronisme chimiquement pur, c’est une opération de politique intérieure. C’est une opération du Narcisse de l’Élysée qui veut se présenter comme un chef de guerre».

 

source : Tocsin

Conflit mondial - vidéo n°78

Notre vidéo hebdomadaire qui reviendra évidemment sur les rodomontades puériles de notre kéké national en mode chihuahua dont les jappements suraigus font ricaner le monde entier. Qui se demande interloqué, comment le peuple français peut-il accepter les quotidiennes humiliations que lui inflige ce personnage.

Cet homme sorti de nulle part a été porté au pouvoir par un coup d’état judiciaire dont les organisateurs devraient avoir à répondre devant la Nation. Il a méthodiquement détruit les institutions, les grands services publics, vendu à l’encan à ses maîtres américains les ressources du pays et voilà que ce psychopathe obsédé par son nombril se prend maintenant pour un chef de guerre !

Depuis le début Emmanuel Macron triche et ment en permanence. Aujourd’hui il s’invente un monde qui n’existe pas et bascule avec emphase dans le délire.

« Il conviendra de ne pas être lâche. (…) La guerre est revenue sur notre sol, des puissances devenues inarrêtables sont en train d’étendre la menace, de nous attaquer chaque jour davantage : il nous faudra être à la hauteur de l’Histoire et du courage qu’elle implique. »

Toute de boursouflure, cette tirade est ridiculement ubuesque. Une nouvelle fois, Macron nous humilie à la face du monde qui ricane devant notre pays abaissé, dirigé par un pareil tocard. La lecture de la presse internationale qui s’intéresse encore à ses foucades est de ce point de vue accablante.

Conflit mondial - vidéo n°77

Semaine chargée sur le front ukrainien avec la chute d’Avdivka. Qu’il faut plutôt qualifier de déroute puisque l’ordre officiel de retraite n’a été donné que pour masquer ce qui ressemblait à une débandade. Le fameux bataillon Azov qu’on avait envoyé pour colmater les brèches et gagner quelques jours pour permettre à Zelensky d’aller parader à la conférence de Munich. Les « vaillants » soldats Azov se sont simplement débandés et la garnison d’Avdivka a dû rendre la ville en laissant un grand nombre de tués, de prisonniers et en abandonnant ses blessés et tout son matériel. Pendant ce temps, sur le plan géostratégique et dans la guerre de communication le conflit continue de plus belle.

Emmanuel Macron, probablement sur ordre des États-Unis, se place en leader de la coalition européenne destinée à reprendre la guerre à son compte. À coup de promesses de milliards d’euros (que l’on n’a pas) et de livraison de matériels (inutiles ou que l’on n’a pas).

En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, celui-ci se poursuit dans l’attente de l’offensive de l’armée israélienne sur Rafah au début du ramadan. Nous poursuivons notre travail de ré information avec un large tour d’horizon des différents théâtres. La dernière semaine de février verra la mise en ligne d’une émission spéciale avec Alexandre Robert l’animateur du site History Legends. Nous aurons également un entretien avec l’historien Charles Onana à propos de la catastrophe humanitaire qui frappe la République Démocratique du Congo.

Restez fidèles au poste !

 

 

Les enfants morts de Gaza

 

Une leçon d’humanité donnée par Gidéon Lévy. Parce qu’en Israël il y a des Nétanyahou, des Smotrich, Ben Gvir, Galland, des Meyer Habib. Avec une population qui hélas soutient massivement l’horreur.

Mais en Israël il y a aussi des Gideon Lévy.

 

« Deux cent soixante noms de bébés dont l’âge était de 0. Des noms de bébés qui n’ont pas pu fêter leur premier anniversaire et qui ne fêteront jamais rien d’autre. Voici quelques-uns de leurs noms : Abdul Jawad Hussu, Abdul Khaleq Baba, Abdul Rahim Awad, Abdul Rauf al-Fara, Murad Abu Saifan, Nabil al-Eidi, Najwa Radwan, Nisreen al-Najar, Oday al-Sultan, Zayd al-Bahbani, Zeyn al-Jarusha, Zayne Shatat. Quels rêves leurs parents avaient-ils pour eux ? Puis il y a des centaines de noms d’enfants d’un ou deux ans, de bambins de trois ou quatre ans, d’enfants de cinq, six, sept ou huit ans, jusqu’aux jeunes qui avaient 17 ans lorsqu’ils sont morts. Des milliers de noms, l’un après l’autre, sur les 11 500 enfants tués par les forces de défense israéliennes à Gaza au cours des quatre derniers mois. La liste défile comme le générique de fin d’un long film, sur fond de musique de deuil. La chaîne Al-Jazeera a publié ce week-end la liste des noms dont elle a connaissance, soit la moitié des 11 500 enfants tués, selon le ministère de la Santé de Gaza. Un enfant tué toutes les 15 minutes, soit un enfant sur 100 à Gaza.

Autour d’eux, les enfants qui ont assisté à la mort de leurs proches, les parents qui ont enterré leurs bébés, les personnes qui ont extirpé leurs corps du feu et des décombres, des milliers d’enfants estropiés et des dizaines de milliers d’autres en état de choc permanent. Selon les chiffres de l’ONU, 10 000 enfants ont perdu leurs deux parents dans cette guerre où deux mères meurent toutes les heures. Aucune explication, aucune justification ou excuse ne pourra jamais couvrir cette horreur. Il serait préférable que la machine de propagande israélienne n’essaie même pas de le faire. Pas d’histoires du type « le Hamas est responsable de tout cela », ni d’excuses indiquant que le Hamas se cache parmi les civils.

Une horreur d’une telle ampleur n’a pas d’autre explication que l’existence d’une armée et d’un gouvernement dépourvus de toute limite fixée par la loi ou la morale. Pensez à ces bébés qui sont morts dans leur berceau et dans leur couche, à ces enfants qui ont tenté en vain de s’enfuir pour sauver leur vie. Fermez les yeux un instant et imaginez les 10 000 petits corps allongés les uns à côté des autres ; ouvrez-les et voyez les charniers, les salles d’urgence surchargées, les ambulances crachant de plus en plus d’enfants que l’on fait entrer en urgence, sans que l’on sache s’ils sont morts ou vivants. Cela se passe, même aujourd’hui, à un peu plus d’une heure de route de Tel-Aviv.

Cela se passe sans qu’il en soit fait état en Israël, sans qu’il y ait de débat public sur le déchaînement de violence qu’Israël s’est permis de mener à Gaza cette fois-ci, plus que jamais auparavant. Cela se passe également sans que personne en Israël ne réfléchisse à ce qui résultera de ce massacre, à ce qu’Israël pourrait en tirer et au prix qu’il devra payer pour cela. Ne nous dérangez pas, nous tuons des enfants. Les clichés sont éculés et pathétiques : « Ils ont commencé », « il n’y a pas d’autre choix », « que voulez-vous que nous fassions ? », « L’armée israélienne fait tout ce qu’elle peut pour éviter de tuer des innocents ». La vérité, c’est qu’Israël s’en moque, il ne s’y intéresse même pas. Après tout, les Palestiniens n’aiment pas leurs enfants, et de toute façon, ils n’auraient fait que grandir pour devenir des terroristes. Pendant ce temps, Israël efface des générations à Gaza et ses soldats tuent des enfants dans des proportions comparables à celles des guerres les plus cruelles.

Cela ne sera pas et ne pourra pas être oublié. Comment un peuple peut-il oublier ceux qui ont tué ses enfants de cette manière ? Comment les personnes de conscience du monde entier peuvent-elles rester silencieuses face à un tel massacre d’enfants ? Le fait qu’Israël ne délibère pas sur cette question en interne, sans larmes ni conscience, désirant seulement poursuivre cette guerre jusqu’à la « victoire finale », n’engage pas le monde. Le monde voit et est choqué. La vérité, c’est qu’il est impossible de rester silencieux. Même Israël, si absorbé par son chagrin et sa préoccupation pour le sort des otages, Israël, qui a lui-même subi des horreurs le 7 octobre, ne peut ignorer ce qui se passe à Gaza. Il faut sept minutes pour afficher la liste des milliers d’enfants morts, qui passe à la même vitesse que leurs vies misérables.

À la fin, il est impossible de rester silencieux ; ce sont sept minutes qui vous laissent pantois, bouleversés et profondément honteux. »

Gideon Levy  

Haaretz, 4 février2024

 

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