La Russie vient donc de lancer un missile nucléaire chargé à blanc, et comme un vrai missile nucléaire, il avait plusieurs têtes comme on le voit sur cette
photo.
Toutes les ogives du missile balistique à moyenne portée Oreshnik ont atteint l’installation du complexe militaro-industriel de l’Ukraine à Dnipro
(anciennement Dnepropetrovsk). L’objectif de lancement a été atteint, a indiqué le ministère russe de la Défense.
«Le 21 novembre 2024,
en réponse à l’utilisation d’armes à longue portée américaines et britanniques sur des cibles sur le territoire de la Fédération de Russie, les forces armées ont lancé une frappe combinée
sur l’une des installations du complexe militaro-industriel de l’Ukraine à Dniepropetrovsk. Pour la première fois dans des conditions de combat, un missile balistique à moyenne portée
dans un équipement hypersonique non nucléaire «Oreshnik» a été utilisé avec succès dans une frappe. L’objectif de lancement a été atteint. Toutes les ogives ont atteint l’objectif de
destruction», a déclaré le département militaire russe.
AVERTISSEMENT PRE NUCLEAIRE EN UKRAINE OU BLIFF STRATEGIQUE ?
Beaucoup se méprennent sur le sens de la riposte russe aux tirs occidentaux. Moscou aurait pu ne pas répondre. Pourquoi Poutine l’a-t-il fait? Mon hypothèse, c’est que le message est destiné à
Donald Trump autant qu’à l’actuelle « administration » ou ce qu’il en reste. On assiste une fois de plus à une de ces sempiternelles poussées d’hystérie médiatiques qui semblent bien
jalonner cette guerre en l’Ukraine. Ainsi selon eux : « Biden
[ en pleine démence, il faut leur rappeler ] aurait autorisé le tir des missiles dans la profondeur … bla bla bla … le monde au bord de la guerre nucléaire … bla bla bla … le président
russe se terre de terreur … bla bla bla … ». D’ici deux jours on aura oublié, jusqu’à la prochaine. Ainsi va la guerre américaine en Ukraine … dans les médias mainstream ! En
revanche, les agités de Washington ont fourni à Poutine un prétexte idéal pour mettre les points sur les i vis-à-vis de Donald Trump.
Si jusqu’à récemment, on pouvait – encore – à l’efficacité de leur narrative d’apocalypse, telle n’est désormais plus le cas avec l’immense défaite qu’ils viennent de se voir brutalement infliger
à l’occasion des récentes élections américaines, et ce n’est qu’un début vu les premières conséquences.
Une simple et hilarante anecdote – caricaturalement française en plus – résume parfaitement cette défaite quand un journaliste – ou passant pour tel – tombe littéralement en syncope en
direct sur le plateau où il officiait…. En fait l’image de Patrick Cohen faisant un authentique malaise vagal date de 2015. Mais des observateurs malicieux de notre paysage médiatique ont
détourné la vidéo, comme si notre folliculaire bien-pensant s’était évanoui lorsque sont tombés les résultats annonçant la victoire de Trump, juste après qu’il eut péroré sur sa défaite.
C’est très drôle! Et elle nous pointe bien le fait que beaucoup de journalistes des médias mainstream, sur les deux rives de l’Atlantique, étaient au bord de l’évanouissement le 5 novembre au
soir.
Cette réaction cataleptique est éminemment intéressante en ce qu’elle est typique de ceux sur la tête desquels tombe – non pas le ciel, mais bien – la réalité dans toute sa brutalité après qu’ils
l’eussent si longtemps niée.
Elle est donc intéressante en ce qu’elle n’est que prémonitoire de ce qui arrivera forcément à tous ces faucons américains et leurs pantins européens quand la réalité s’imposera sur le
terrain ukrainien.
En attendant, quel est le fond de sauce de cette nouvelle hystérie ?
La guerre médiatique occidentale face à l’efficacité russe
Comme d’habitude, il s’agit d’une opération médiatique dont on ne sait plus vraiment si elle n’est que la tactique américaine à quoi se réduit cette guerre coté occidental ou une réaction
instinctive pour exorciser l’éminence d’une défaite inévitable ou les deux.
Cette tactique américaine – à un niveau si sommaire de réflexion, on doit exclure le terme de stratégie – consiste simplement à croire (wishfull thinking ) que la guerre se gagne par les
médias , et que par conséquent il faut alimenter ceux-ci en créant des incidents tactiquement mineurs mais immédiatement exploitables médiatiquement pour rassurer les foules et les faucons,
tout en laissant accroire qu’on défie l’autre par une provocation.
Il y a donc deux niveaux de « pensée magique » américaine : 1° – l’effet médiatique est plus important que l’effet réel sur le terrain, 2° que le Russe est censée penser la même
chose et par conséquent qu’il a peur de l’effet médiatique produit par les médias mainstream. Pour résumer, la guerre en fait n’est que dans les médias, le terrain pourtant de – l’affrontement –
ne servant plus que de studio de tournage, moyennant quoi simplement suffit-il d’alimenter ce studio en lui fournissant autant d’armement que nécessaire.
On admettra qu’une telle conception, pour surprenante qu’elle soit , n’en est pas moins originale. Aussi est-il nécessaire pour en juger de la pleine efficacité que de l’observer dans
d‘autres guerres américaines. Deux d’ailleurs suffiront amplement à cela.
La première est celle d’Afghanistan où malgré 20 ans de bombardement aveugles et de mensonges médiatiques à tous les étages, la grande Army s’est finalement enfuie la queue basse, à tel point
d’ailleurs que le tout nouveau président Trump a décidé d’en virer les généraux responsables dès qu’il sera aux affaires.
La seconde est celle contre les Houthis pour reprendre le contrôle de la mer Rouge. Dans celle-ci, c’est la grande Navy qui a jeté l’éponge d’elle-même après que les méchants Houthis aient
osé faire quelques trous dans la coque de ses bateaux imprudemment égarés sous l’empreinte de leurs missiles.
On ne peut alors que saluer cette constance américaine à persister à cultiver la perspective de victoire en Ukraine avec les médias mainstream, alors que tout cerveau normalement constitué sait
d’ores et déjà ce qu’il adviendra en Ukraine, sauf bien sûr les futurs « cataleptiques ».
Mais, on sent malgré tout et au terme de presque trois ans de guerre une certaine fébrilité parmi le personnel « infirmier » entourant le très grand président Biden.
Les limites des capacités militaires américaines exposées
En plus ce personnel vient lui aussi de subir de plein fouet le désaveu le plus flagrant de la part d’une opinion publique américaine manifestement et majoritairement excédée des pitreries
que ce personnel fait endossé à son président si docilement dément.
Et c’est de ce fait là précisément – autrement dit de l’effet Trump – que la fébrilité constatée se transforme bien en une peur réelle, aggravée de plus par une fin de partie annoncée pour le 21
janvier 2025, échéance au de là de laquelle le personnel infirmier en question pourrait se transformer en simples citoyens justiciables.
Comme le temps presse, il faut alors changer de tactique ce qui signifie en américain de faire exactement la même chose mais en encore plus fort. D’où le désormais hyper- médiatique :
Biden autorise le tir des missiles dans la profondeur … bla bla bla … le monde au bord de la guerre nucléaire à cause de Poutine … bla bla bla ».
Concrètement, sur le terrain il ne s’est rien passé de plus que la routine habituelle : quelques missiles Atacms ont été tirés – sans résultat – ainsi que quelques Storm Shadow aussi, mais
cette fois les Russes admettent quelques perte humaines* (* alors que les Américains les auraient tués, notons-le ) .
On note comme d’habitude que « mainstream » évoque ces tirs tout en omettant volontairement qu’au même moment les Russes en envoyaient 10 fois plus, et autrement plus destructeurs sur
le territoire ukrainien. Mais comme on l’a dit le terrain ne compte pas.
Portons alors un jugement sur l’efficacité militaire réelle car nous avons pour ce qui nous concerne et pour l’avoir aussi vécu la certitude inverse de celle des Américains : la guerre se
joue sur le terrain, pas dans les salons ni les studios. À bon entendeur …
Missiles russes et message clair : Un avertissement au-delà du théâtre ukrainien
UN tel jugement cependant fait appel à des connaissances dont très peu d’individus sont détenteurs, y compris chez les militaires, à savoir la culture missile et celle de la guerre des missiles
et en général des feux dans la profondeur.
Objectivement – qu’on nous croie ou pas, on s’en moque – ces tirs américains puent littéralement la trouille et non la provoc. Les Atacoms d’abord : tous ont été éliminés, ce qui est
conforme à ce qu’est ce « vieux fer à cheval » juste bon à émouvoir la ménagère démocrate de plus de 50 ans.
Le Storm Shadow est peut être plus récent mais pas plus performant, sauf qu’il doit être lancé à partir d’un aéronef. Et là on rentre dans les considérations très complexes des dispositifs de
détection et de défense anti-aérienne et dont on sait – toutes choses égales par ailleurs – que les Russes les maîtrisent supérieurement à ces Occidentaux qui veulent à tout prix la guerre mais
qui n’osent même pas risquer leur peau, seulement celle des Ukrainiens.
Moyennant quoi, la conclusion qui s’impose est que le tir de ces missiles à été calculé au minimum de risque humain acceptable – soit impérativement la vie du pilote de F-16 – , combiné à
l’exploitation maximale des avantages du missile à très basse altitude, de la configuration géographique et de l’équation du radar, aucun de ces missiles n’aurait pu aller au-delà de ce qui a été
obtenu. Or ceci correspond à la définition même de l’échec militaire objectif, comme un archer tirant au max des possibilités de son arc sans se faire hacher lui-même.
Donc, la « provoc » en question ne correspond qu’à la signature des capacités limites adverses et vouloir alors les franchir signifierait pour les Américains un engagement direct. Or
ils ne le veulent à aucun prix et les Européens aboyeurs n’en ont aucune capacité autre que verbale.
Pour résumer, il suffit simplement de plagier le titre d’un roman très connu : « À l’Est, rien de nouveau »
Sauf que, pour une fois le Russe n’a pas réagi comme d’habitude, c’est à dire par le mépris ce qu’il eût pu faire, et c’est lui en fait qui vient délibérément de perturber la routine de cette
guerre en tirant immédiatement un missile hors norme – du nom d’Oreshnik parait-il – , et dont le but manifeste est … d’affoler le Pentagone et consort, mais pas vraiment le crétin
médiatique de toutes les façons incurable.
Pour résumer simplement : on ne connaît pas le missile tiré par les Russes ou certains croient le connaître mais se trompent puisqu’on est au cœur même de la stratégie des moyens, quelque
chose que tout le monde ignore, militaires compris.
La sidération comme arme
La seule chose dont on puisse préjuger est la destruction effective qu’il a provoquée moins de 24 heures après le tir de Storm Shadow, et qui se trouve être une infrastructure industrielle
essentielle à l’effort de guerre ukrainien soutenu par l’Occident. Ainsi par exemple l‘arrogant patron allemand de Rheinmetal ne peut-il constater que la fin de ses efforts et la disparition par
effet de guerre ( métaphore ) de son personnel technique ingénument déployé en Ukraine et ce malgré la profondeur des installations visées. Ce qui confirme alors que les Américains
« jouent » mais pas les Russes – qui agissent en plus avec une lenteur calculée.
Le missile tiré semble être un IRMB ( type balistique nucléaire d’une portée de 5000 km ), Il est « Marvé » comme on dit dans le jargon militaire ( il largue plusieurs sous-munitions
elles mêmes auto-propulsées et à trajectoires indépendantes, idéal pour un traitement surfacique simultané ), et surtout hypervéloce ( vitesse évaluée à Mach 12, donc indétectable, inarrêtable et
n’ayant aucun besoin de charges classiques pour pénétrer profondément le sol ) et par conséquent il est sourd ( ce qui signifie qu’on entend pas les explosions ), etc …
Il ne serait que présomptueux de préjuger de l’intention russe au travers de l’emploi d’une telle arme, sauf d’envoyer un message clair à qui de droit, non sur les intentions mais les capacités (
en clair, l’Europe plierait immédiatement le cas échéant sous le coup d’un tel missile ), qu’il peut être déployé sur tout autre zone que le théâtre ukrainien ( suivez mon regard ). Bref,
Kiev qui pour l’instant est la ville la plus sécurisée d’Ukraine grâce aux Russes devient ainsi un objectif idéal avec tous ces centres de corruption jusqu’ici épargnés.
Pour résumer, la seule conclusion possible est que la réaction russe recherchait un effet de sidération, renforcé par la rapidité de sa mise en œuvre, non pas en direction des populations
maintenues dans l’ignorance, dont les Européens, ni de l’ex-président ukrainien qui n’a toujours eu qu’un rôle prévisible de figurant, ni du personnel infirmier évoqué plus haut mais de
ceux qui au contraire peuvent toucher celui-ci.
Poutine a envoyé un message aux Américains
Moyennant quoi, l’enjeu se situe donc au cœur même de l’étrange situation intérieure américaine.
L’élection de Trump s’est en fait jouée trop facilement et les démocrates, sidérés eux aussi, sont en incapacité de réagir. Donc « sauver les meubles » avant la mise en place de la
nouvelle administration ne repose plus sur ce que les médias alternatifs US appelle « l’administrateur Biden » et donc notre « personnel infirmier ». Que peut-il faire, étant
entendu qu’il ne s’agit pas vraiment de « lumières », sinon ce qu’il ont toujours fait, c’est à dire savonner la pente de leurs successeurs avec une nouvelle guerre par exemple, de
manière à ne leur laisser d’autre choix que de la poursuivre.
Sauf que rien ne dit que l’équipe Trump ne partage pas une même approche, au contraire. Par conséquent, le message s’adresse bien à elle, auquel cas, comme elle est déjà bloquée au Moyen-Orient,
elle peut ainsi mesurer également à quel point elle est d’emblée bloquée sur le dossier ukrainien avant même d’arriver aux affaires. Mais comme elle non plus n’est pas en mesure de le comprendre
pleinement, l’idée est donc de lui retirer toute capacité ou marge d’initiative. Par ailleurs la guerre en Ukraine n’ayant rien d’essentiel quant à la future configuration mondiale en cours
de construction, forcément le jeu russe se doublera le moment venu d’un jeu chinois coordonné.
Ce ne sont que des hypothèses certes, mais qui – on l’espère – situent bien le jeu réel en dehors et au dessus de celui, dépassé, que « Mainstream » prétend décrire.
Je ne pense pas qu’Emmanuel Macron ait les capacités intellectuelles de comprendre la stratégie hypersonique que
Vladimir Poutine a déployé dès mars 2022 en Ukraine. A son degré d’arrogance, on ne rattrape pas la double catastrophe d’une scolarité post-René Haby et d’un parcours SciencesPo-ENA sans
apprentissage du doute. Mais peut-être aura-t-il au moins un minimum d’instinct de survie ou, tout simplement, réellement peur. Suite
au jeu dangereux des Américains, des Britanniques et des Français, de^puis dimanche dernier, avec la perspective de frappes en Russie, le président russe a en effet déclaré tout à fait
officiellement que la France était désormais la cible des missiles hypersoniques russes. Vladimir Poutine a pris la parole jeudi 21 novembre pour expliquer les motifs et les modalités de
la frappe qui venait d’avoir lieu sur une usine de fabrication d’armement dans la région de Dniepropetrovsk. La Russie a testé sur le champ de bataille un nouveau missile hypersonique,
l’Orechnik, qui vole à Mach 10. Quand le président russe insiste sur le fait qui s’agissait d’un missile hypersonique non nucléaire, il n’y a rien pour étonner les lecteurs du Courrier
des Stratèges. Dès mars 2022 et l’utilisation des premiers missiles Kinjal par l’armée russe, nous avions insisté sur le fait que la Russie avait inventé un degré intermédiaire de la
dissuasion – hypersonique sur un mode non nucléaire. Malheureusement, ni l’Elysée ni la Maison-Blanche ne se sont abonnés au Courrier! Vladimir Poutine est donc obligé de dire les choses
lui-même, explicitement. Sur le mode « Ma stratégie hypersonique pour les nuls ». Nous donnons ici la traduction de l’intégralité de son
discours. C’est nous qui soulignons les passages les plus importants, en particulier celui qui vise explicitement Paris.
Déclaration du Président de la Fédération de Russie
Le 21 novembre 2024 - 20:10 - Le Kremlin, Moscou
Président de la Russie Vladimir Poutine: Je voudrais informer le personnel militaire des forces armées de la Fédération de Russie, les citoyens de notre pays, nos amis à travers le
monde, et ceux
qui persistent dans l’illusion qu’une défaite stratégique peut être infligée à la Russie, des événements qui se déroulent aujourd’hui dans la zone de l’opération militaire
spéciale, en particulier à la suite des attaques par des armes à longue portée occidentales contre notre territoire.
L’escalade du conflit en Ukraine, provoquée par l’Occident, se poursuit, les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN ayant déjà annoncé qu’ils autorisaient l’utilisation de leurs armes de
haute précision à longue portée pour des frappes à l’intérieur de la Fédération de Russie. Les experts savent bien, et la partie russe l’a souligné à plusieurs reprises, que l’utilisation
de telles armes n’est pas possible sans l’implication directe d’experts militaires des pays fabricants.
Le 19 novembre, six missiles balistiques tactiques ATACMS produits par les États-Unis et, le 21 novembre, au cours d’un assaut combiné de missiles impliquant des systèmes Storm Shadow
britanniques et des systèmes HIMARS produits par les États-Unis, ont attaqué des installations militaires à l’intérieur de la Fédération de Russie dans les régions de Briansk et de
Koursk. À partir de ce moment, comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises dans des communications antérieures, le conflit régional en Ukraine provoqué par l’Occident a
pris une dimension mondiale. Nos systèmes de défense aérienne ont réussi à contrer ces incursions, empêchant l’ennemi d’atteindre ses objectifs apparents.
L’incendie du dépôt de munitions de la région de Briansk, provoqué par des débris de missiles ATACMS, a été éteint sans faire de victimes ni de dégâts significatifs. Dans la région de
Koursk, l’attaque a visé l’un des postes de commandement de notre groupe Nord. Malheureusement, l’attaque et la bataille de défense aérienne qui a suivi ont fait des morts et des blessés
parmi les unités de sécurité du périmètre et le personnel de service. Cependant, le commandement et le personnel opérationnel du centre de contrôle n’ont subi aucune perte et
continuent à gérer efficacement les opérations de nos forces pour éliminer et repousser les unités ennemies hors de la région de Koursk.
Je tiens à souligner une fois de plus que l’utilisation par l’ennemi de telles armes ne peut pas affecter le déroulement des opérations de combat dans la zone d’opération militaire
spéciale. Nos
forces progressent avec succès sur l’ensemble de la ligne de contact et tous les objectifs que nous avons fixés seront atteints.
En réponse au déploiement d’armes à longue portée américaines et britanniques, les forces armées russes ont mené, le 21 novembre, une frappe combinée sur une installation du complexe
industriel de défense ukrainien. Sur le terrain, nous avons également testé
l’un des derniers systèmes de missiles russes à moyenne portée, en l’occurrence un missile balistique hypersonique non nucléaire que nos ingénieurs ont baptisé Oreshnik. Ces essais
ont été couronnés de succès et ont permis d’atteindre l’objectif visé par le lancement. Dans la ville de Dniepropetrovsk, en Ukraine, l’un des plus grands et des plus célèbres complexes
industriels de l’époque de l’Union soviétique, qui continue à produire des missiles et d’autres armements, a été touché.
Nous développons des missiles à portée intermédiaire et à courte portée en réponse aux plans américains de production et de déploiement de missiles à portée intermédiaire et à courte
portée en Europe et dans la région Asie-Pacifique. Nous pensons que les États-Unis ont commis une erreur en détruisant unilatéralement le traité FNI en 2019 sous un prétexte tiré par les
cheveux. Aujourd’hui, les
États-Unis ne se contentent pas de produire de tels équipements, mais, comme nous pouvons le constater, ils ont trouvé des moyens de déployer leurs systèmes de missiles avancés dans
différentes régions du monde, y compris en Europe, lors d’exercices d’entraînement pour leurs troupes. De plus, au cours de ces exercices, ils s’entraînent à les utiliser.
Pour rappel, la Russie s’est volontairement et unilatéralement engagée à ne pas déployer de missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée tant que des armes américaines de ce
type n’apparaîtront pas dans une région du monde.
Je répète que nous
procédons à des essais de combat du système de missiles Oreshnik en réponse aux actions agressives de l’OTAN à l’encontre de la Russie. Notre décision de poursuivre le
déploiement de missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée dépendra des actions des États-Unis et de leurs satellites.
Nous déterminerons les cibles lors des prochains essais de nos systèmes de missiles avancés en fonction des menaces qui pèsent sur la sécurité de la Fédération de Russie. Nous nous
considérons autorisés à utiliser nos armes contre les installations militaires des pays qui autorisent l’utilisation de leurs armes contre nos installations, et en cas d’escalade des
actions agressives, nous répondrons de manière décisive et en miroir. Je recommande aux élites dirigeantes des pays qui envisagent d’utiliser leurs contingents militaires contre la Russie
d’y réfléchir sérieusement.
Il va sans dire que lorsque
nous choisirons, si nécessaire et à titre de mesure de rétorsion, des cibles à frapper par des systèmes tels qu’Oreshnik sur le territoire ukrainien, nous suggérerons à l’avance aux
civils et aux citoyens de pays amis résidant dans ces régions de quitter les zones dangereuses. Nous le ferons pour des raisons humanitaires, ouvertement et publiquement, sans
craindre de contre-mesures de la part de l’ennemi, qui recevra également ces informations.
Pourquoi sans crainte ? Parce qu’il
n’existe aujourd’hui aucun moyen de contrer de telles armes. Les missiles attaquent les cibles à une vitesse de Mach 10, soit 2,5 à 3 kilomètres par seconde. Les systèmes de défense
aérienne actuellement disponibles dans le monde et les systèmes de défense antimissile que les Américains sont en train de créer en Europe ne peuvent pas intercepter ces missiles. C’est
impossible.
Je voudrais souligner une fois de plus que ce n’est pas la Russie, mais les États-Unis qui ont détruit le système de sécurité internationale et qui, en continuant à se battre, à
s’accrocher à leur hégémonie, poussent le monde entier dans un conflit mondial.
Nous avons toujours préféré et nous sommes prêts à résoudre tous les différends par des moyens pacifiques. Mais nous sommes également prêts à faire face à toute éventualité.
Si quelqu’un en doute encore, qu’il ne se trompe pas : Il y aura toujours une réponse.
Missile hypersonique russe : Stupéfaction dans la presse française
Le tir d’un missile hypersonique russe
«Orechnik» en Ukraine le 21 novembre a sidéré la presse française qui s’interroge sur les conséquences de l’usage d’un tel engin et oppose les versions de Washington et de
Moscou.
En lançant
un nouveau missile balistique hypersonique de moyenne portée dit «Orechnik», la Russie aura fait couler beaucoup d’encre. Certains journalistes évoquent de multiples hypothèses
sur cette arme nouvelle sur les réseaux sociaux quand les journaux s’inquiètent d’une «escalade» dans le conflit. Alors que les réactions politiques ont été presque inexistantes, la
presse, elle, parle beaucoup de cet évènement.
«Poutine a prononcé un
discours ce soir concernant ses projets militaires. On apprend l’existence d’un nouveau missile russe à moyenne portée : le «Orechnik», qui a frappé Dnipro dans la nuit».
Le journaliste très antirusse Cyrille
Amoursky s’est penché sur l’actualité militaire du conflit russo-ukrainien en disant égrener différentes «thèses» sur
l’usage de cette arme.
Le journaliste de la chaine LCI énumère
ensuite des déclarations ayant suivi ce tir et conclu en affirmant que «la Russie cherche à
nouveau l’escalade» et de réclamer : «l’aide à l’Ukraine
doit augmenter de façon crescendo».
Le discours martial du journaliste sur les réseaux sociaux ne reflète néanmoins pas l’ensemble de ce qui a pu être lu dans la presse française où se mêle
étonnement et interrogation sur le tir du 21 novembre.
Erreur ukrainienne, avertissement et
«surprise pour les Occidentaux»
Le journal de centre droit Le Figaro met lui dans la balance les versions russe et américaine : «Moscou évoque un
nouveau «missile de moyenne portée» russe, tandis que Washington le qualifie de «portée intermédiaire». Le journal dédramatise néanmoins en affirmant que la «perspective d’une
attaque russe de missile intercontinental contre l’Ukraine s’éloigne, un peu» faisant référence au fait qu’il s’agisse d’un missile de portée intermédiaire et non intercontinental
«contrairement à de
premières affirmations de l’armée de l’air ukrainienne». Le journal se penche ensuite sur les caractéristiques techniques du missile Orechnik.
Le journal Le
Monde, plutôt classé au centre gauche, voit dans ce tir «un avertissement de
Vladimir Poutine aux Occidentaux» et affirme que «Moscou n’avait pas,
officiellement, ce type d’arme dans son arsenal jusqu’à présent» évoquant par ailleurs «une première dans
l’histoire du nucléaire militaire» pour le tir de ce missile «conçu en principe
exclusivement pour transporter une tête nucléaire» et évoque «une surprise pour les
Occidentaux». Quant au journal libéral L’Opinion,
il s’en est tenu à rapporter les déclarations de Vladimir Poutine et d’insister sur la mise en garde du président russe : «nous avons toujours
été prêts, et nous le sommes toujours, à résoudre tous les problèmes par des moyens pacifiques (…) si quelqu’un en doute encore, c’est inutile. Il y aura toujours une
réponse».
De son côté, le journal communiste L’Humanité s’en
tient à des éléments factuels en évoquant par ailleurs la «ligne
belliciste» du gouvernement britannique mais aussi que «la France n’est pas
en reste». À gauche toujours mais côté atlantiste, le journal Libération panique.
Du côté des personnalités politiques presque aucun élu ou dirigeant de parti ne s’est exprimé à l’exception du souverainiste François
Asselineau de l’UPR qui a déclaré sur X : «la Russie avertit
ceux qui ricanent» rappelant à propos du missile évoqué, qu’«aucun système
anti-missile ne peut l’intercepter».
Il n’y a rien à voir ici. Juste une
démo hypersonique. Enfin, pas vraiment. L’Américain moyen n’est capable de comprendre le monde (d’une certaine manière) qu’à travers les films. Revenons donc à un classique : la séquence
d’ouverture d’«Apocalypse Now» de Coppola – le pendant de la guerre du Vietnam du «Cœur des ténèbres» de Joseph Conrad, qui se déroule au Congo.
Dans ce film, le capitaine Willard (Martin Sheen) est à peine capable de prononcer un soliloque d’ivrogne, seul dans sa chambre à Saigon. Il attend son
affectation : une mission spéciale jusqu’au cœur des ténèbres (représenté dans le film par l’incursion américaine illégale et le bombardement aveugle du Cambodge).
Willard, dans la V.O., murmure à peine : «Chaque minute que je
passe dans cette pièce, je m’affaiblis et Charlie devient plus fort». Charlie, dans la jungle, c’est ainsi que les GI américains désignaient les Viêt-congs.
De la «guerre américaine» – comme l’appellent les Vietnamiens – à la guerre par procuration menée par les États-Unis et l’OTAN en Ukraine, il n’y a qu’un
pas.
L’empire américain est désormais un capitaine ivre qui fait face à la jungle (réorganisée), comme l’a qualifié ce stupide Borrell espagnol, le «chef»
sortant de la politique étrangère de l’UE. Chaque minute que le capitaine passe dans son jardin décrépit – l’équivalent d’une chambre miteuse à Saigon – Charlie, dans la jungle, devient
plus fort.
Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que Charlie n’est plus le Viêt-cong. Charlie, c’est la Russie nucléaire et hypersonique.
Capitaine America a cru pouvoir intimider Charlie le Russe en donnant à l’Ukraine l’«autorisation», tout droit sortie de l’État profond, d’attaquer des
cibles à l’intérieur de la Fédération de Russie à l’aide d’ATACMS.
De telles attaques s’étaient déjà produites dans le passé sur les nouveaux territoires de la Russie. Néanmoins, deux nouvelles attaques ont été lancées
après l’«autorisation», contre Koursk et Briansk, l’une avec des ATACMS, l’autre avec des Storm Shadows.
Puis vint l’inévitable réponse russe. Qu’est-ce que c’était que ça ? De nouveaux missiles hypersoniques multiples ? Zeus ? Superman ?
Le vice-président du Conseil de sécurité, Dimitri «Débranché» Medvedev, n’a pas pu résister à un trolling
concis ; «C’est donc ce que
vous vouliez ? Eh bien, vous l’avez sacrément bien eu !»
Comme on pouvait s’y attendre, les rats de l’Occident collectif se sont précipités dans tous les sens après avoir assisté à ce qui a d’abord été interprété
comme une démonstration d’un «paquet d’ogives conventionnelles» RS-26.
Principales conclusions : Des armes occidentales à longue portée ont été utilisées contre la Russie, qui a riposté avec le nouveau système balistique
hypersonique à moyenne portée «Oreshnik» contre l’usine Yuzhmash à Dnipropetrovsk ; en outre, l’utilisation d’armes à longue portée par l’ennemi ne peut pas affecter le déroulement de
l’opération militaire spéciale (SMO).
Mais c’est le principal message pertinent que Poutine a relayé aux Américains, à l’OTAN et à l’Occident collectif :
«Nous procédons à des
essais de combat du système de missiles Oreshnik en réponse aux actions agressives des pays de l’OTAN contre la Russie.La question de la
poursuite du déploiement des missiles de moyenne et de plus courte portée sera décidée par nous, en fonction des actions des États-Unis et de leurs satellites.Les cibles à détruire
lors des nouveaux essais de nos systèmes de missiles les plus récents seront déterminées par nous en fonction des menaces qui pèsent sur la sécurité de la Fédération de
Russie.Nous nous considérons
autorisés à utiliser nos armes contre les installations militaires des pays qui autorisent l’utilisation de leurs armes contre nos installations.Et en cas d’escalade
des actions agressives, nous répondrons également de manière décisive et en miroir.Je recommande aux
élites dirigeantes des pays qui envisagent d’utiliser leurs contingents militaires contre la Russie d’y réfléchir à deux fois».
Monsieur, voulez-vous de la salade de
noisettes ?
L’interprétation initiale de cette action qui a de facto changé la donne était que la Russie avait lancé un seul missile mobile routier RS-26 Rubezh contre
l’usine de production de missiles Yuzhmash à Dniepropetrovsk, équipé de six ogives indépendantes, non
nucléaires (mes italiques), chacune déployant à son tour d’autres ogives (appelons cela 6×6 = 36).
Cela a changé en soi l’«essence» de la guerre en Ukraine, comme Poutine lui-même l’avait précédemment reconnu en ce qui concerne l’«autorisation»
des attaques
par ATACMS.
Le discours de Poutine a établi que la Russie utilisait en fait un tout nouveau missile de moyenne portée (1000 à 3000 km), l’Oreshnik («Noisette»). Même
les responsables américains ont admis qu’il s’agissait d’un système «expérimental», ce qui implique qu’ils en savaient quelque chose.
Poutine lui-même a également fait référence à des «essais de combat». Ce qui est établi au-delà de tout test, selon les propres termes de Poutine, c’est que
la «Noisette» peut être envoyé en cadeau à n’importe quelle cible dans l’ensemble de l’OTAN.
L’Oreshnik est un missile aussi redoutable que possible. Il peut atteindre le Royaume-Uni en 19 minutes seulement, Bruxelles en 14, Berlin en 11 et Varsovie
en 8 minutes. Et, bien sûr, se déplaçant à plus de Mach 10, il ne peut tout simplement pas être intercepté par l’arsenal collectif de l’Occident. Cela inclut les États-Unis.
Une puissance destructrice élevée est une évidence, déjà garantie par le facteur surprise : on ne sait ce qui nous frappe qu’une fois qu’on a été frappé
(peut-être). L’une des options possibles est qu’Oreshnik ait ciblé des ateliers souterrains secrets à Yuzhmash, où l’OTAN avait envoyé des équipements et des pièces pour des missiles
balistiques de courte portée (500 km à 1500 km).
Dans ses quatre livres et sur son blog, l’indispensable Andreï Martyanov a bien précisé que «la Russie dispose
d’une supériorité écrasante en matière d’escalade conventionnelle» par rapport à l’Hégémon. Alors, oui : ce test d’un IRCM (missile conventionnel) doté d’un MIRV (Multiple
Independent Reentry Vehicle) hypersonique n’est peut-être qu’une démonstration, un avant-goût de ce qui nous attend.
Martyanov : «L’OTAN n’a aucune
capacité d’arrêter les tirs à longue portée de la Russie». La «démonstration» s’accompagne également d’une nouvelle tentative de faire de la guerre une affaire relativement civile :
Moscou avertira les civils de l’imminence d’une frappe d’Oreshnik. Ceux qui ne partiront pas le feront à leurs risques et périls.
Comme l’a fait remarquer Martyanov, «il ne s’agit plus
seulement d’opération militaire spéciale». En effet, depuis un certain temps, nous avons dépassé le stade de l’opération militaire spéciale : il s’agit d’une guerre chaude entre
l’OTAN et la Russie. Aggravée par le fait que les élites dirigeantes de l’Hégémon sont congénitalement incapables d’arrêter l’escalade.
Même la démonstration
de l‘Oreshnik n’arrêtera
pas l’escalade. Un scénario plausible est que les services de renseignements militaires américains ont appris l’imminence d’un tir de missile balistique russe de moyenne portée et en ont
informé Kiev et l’OTAN. Moscou a alors averti les États-Unis 30 minutes avant la frappe (c’est la norme, pour éviter les malentendus nucléaires) ; les Américains l’ont non seulement
confirmé, mais ont souligné qu’il n’y avait aucun risque d’attaque nucléaire russe contre Kiev, ni aujourd’hui ni dans un avenir prévisible.
L’Oreshnik est en fait une démonstration tacite que la Russie n’a pas besoin de la puissance nucléaire pour résoudre quoi que ce soit sur le théâtre de
guerre ukrainien.
Partons donc du principe que l’escalade a été maîtrisée – pour l’instant. Pourtant, il reste encore près de deux mois d’une administration américaine
complètement dérangée au pouvoir. La démence congénitale de l’OTAN suggère que l’escalade se poursuivra. La différence est cependant stratosphérique : maintenant, ils ne savent pas si
l’Oreshnik en tendant sa carte de visite porte ou non une bombe nucléaire.
Malgré toute la démence intrinsèque de l’administration actuelle – sortante -, les Américains qui ne comprennent le monde qu’à travers des films ont
peut-être oublié que c’est Trump 1.0 qui a retiré les États-Unis du traité FNI en 2019. Si les États-Unis étaient restés, la Russie n’aurait pas pu développer et utiliser
l’Oreshnik.
Mais maintenant, c’est l’heure de la salade de noisettes, tout le monde ; un excellent moyen de réguler la pression artérielle.
Séance du président de la Russie avec
la direction du ministère de la Défense, des représentants du complexe d’industrie de défense et des développeurs de systèmes de missiles.
22 novembre 2024, 19 :50, Moscou, Kremlin
Vladimir Poutine : Chers amis et collègues.
Comme vous le savez, hier j’ai informé le personnel des Forces armées, les citoyens de Russie, nos alliés dans le monde entier, ainsi que ceux qui tentent
de nous faire chanter par la force, du tout nouveau système russien de missiles à portée intermédiaire. Il s’agit de notre, de votre complexe, que vous avez baptisé «Orechnik». Il s’agit
d’un missile balistique doté de capacités hypersoniques non nucléaires.
Comme vous et moi le savons grâce à l’analyse des données de contrôle objectif, l’épreuve a été un succès. Je vous en félicite. Et, comme cela a déjà été
dit, nous poursuivrons ces essais, y compris dans des conditions de combat, en fonction de la situation et de la nature des menaces que l’on élève à la sécurité de la Russie. D’autant
plus que nous disposons de tout un stock de ces articles, d’un stock de ces systèmes prêts à l’emploi.
Si je vous ai demandé d’organiser notre rencontre d’aujourd’hui, c’est presque dans le seul but de vous remercier, de vous dire merci pour les résultats de
votre travail. [Je parle de] vous et de tous les concepteurs du système «Orechnik», de tous les collectifs scientifiques, de production et de travail qui ont participé à sa création, j’ai
à l’esprit toute la coopération. Comme vous le savez, ce sont les concepteurs, les scientifiques, les ingénieurs et les ouvriers qui ont développé les technologies hypersoniques, calculé
la balistique, maîtrisé la production des matériaux les plus modernes, des systèmes de contrôle, de la microélectronique, etc.
Les résultats obtenus et la rapidité de développement du nouveau système engendrent en effet les sentiments de la fierté et de l’admiration et démontrent de
manière convaincante que l’école nationale d’ingénierie des fusées possède un énorme potentiel et est capable de résoudre les tâches les plus complexes pour garantir la sécurité et la
souveraineté de la Russie.
À cet égard, je voudrais souligner que le système «Orechnik» n’est pas une modernisation des anciens systèmes de l’ère soviétique. Même s’il est évident que
nous sommes tous issus des différents systèmes de l’Union soviétique, nous avons tous été élevés sur la base de ce qui a été fait par les générations précédentes et, dans une certaine
mesure, nous avons utilisé à un certain point leurs résultats. Mais ce système est avant tout le résultat de votre travail, un travail effectué à l’époque russienne, dans les conditions
de la nouvelle Russie. Il a été créé sur la base de développements modernes, à la pointe de la technologie.
Et je dois dire que dans les conditions actuelles, alors que nous sommes confrontés à des menaces et à des défis nouveaux et croissants, le travail sur de
tels systèmes d’armes revêt une portée particulière, voire vitale, pour notre pays.
Une fois de plus, je voudrais souligner que la solution aux tâches de l’opération militaire spéciale et l’avenir de la Russie aujourd’hui dépendent avant
tout de nos soldats et de nos officiers, du courage des combattants d’assaut et des artilleurs, des tankistes et des parachutistes, des sapeurs, des pilotes, des opérateurs de drones et
des troupes de débarquement, ainsi que du travail bien coordonné de toutes les branches des forces armées.
Nos unités sur la ligne de contact combatif opèrent aujourd’hui avec succès, compétence, courage et professionnalisme. Chaque jour, elles acquièrent de
l’expérience au combat et augmentent leur potentiel offensif. Je le répète : c’est du professionnalisme, du courage et de l’héroïsme de nos soldats et de nos officiers que dépend avant
tout l’accomplissement de toutes les tâches dans le cadre de l’opération militaire spéciale.
Mais en même temps, il est très important que les soldats du front et les citoyens en général sachent que nous disposons d’une base technologique colossale,
d’un solide arrière-pays industriel et scientifique pour protéger notre sécurité. Et le système d’armes qui a été testé hier est un garant fiable de plus de l’intégrité territoriale et de
la souveraineté de la Russie.
Comme nous le savons, comme vous le savez, personne d’autre au monde ne possède encore de telles armes. Oui, tôt ou tard, elles apparaîtront dans d’autres
pays phares, nous savons quel type de développement est en cours dans ces pays. Mais ce sera demain, ou dans un an ou deux. Tandis que nous, nous possédons ce système aujourd’hui. Et
c’est important.
Je voudrais souligner ici un autre aspect. Le système de missiles Orechnik n’est pas seulement une arme hypersonique efficace. En vertu de sa puissance de
frappe, en particulier lorsqu’il est utilisé en masse et en combinaison avec d’autres systèmes de précision à longue portée dont la Russie dispose également, les résultats de son
utilisation contre des cibles ennemies seront comparables, en termes d’effet et de puissance, à ceux des armes stratégiques. Bien qu’en fait le système Orechnik ne soit pas une arme
stratégique, il n’est en tout cas pas un missile balistique intercontinental et n’est pas un moyen de destruction massive, notamment parce qu’il s’agit également d’une arme de
précision.
Comme je l’ai déjà dit, j’ajoute qu’il n’existe aucun moyen de contrer un tel missile, aucun moyen de l’intercepter. Et je voudrais insister une fois de
plus sur le fait que nous continuerons à tester ce système tout à fait nouveau.
Il est nécessaire de mettre sur les rails sa production en série, convenons que la décision de produire en série ce système est prise. Oui, en fait, elle
est déjà pratiquement organisée.
Compte tenu de la force particulière de cette arme, de sa puissance, elle sera mise en service dans les Forces des missiles stratégiques.
Il est également important qu’en plus du système Orechnik, plusieurs systèmes similaires soient actuellement testés en Russie. En fonction des résultats des
tests, ces armes entreront également en production. En d’autres termes, nous disposons d’une gamme complète de systèmes à portée intermédiaire et à plus courte portée.
La situation militaro-politique actuelle dans le monde est largement déterminée par les résultats de la concurrence en matière de création de nouvelles
technologies, de systèmes d’armes, de développement économique. Mais, comme je l’ai dit à maintes reprises, l’importance décisive revient bien sûr aux gens, au courage de ceux qui se
battent au front, au talent et à la persévérance de ceux qui travaillent dans les usines et les bureaux d’études, dans les centres scientifiques et dans les entreprises de tous les
secteurs de l’économie. Et bien sûr, nous sommes fiers de ces gens, avec de tels gens, bien sûr, toutes les tâches de l’opération militaire spéciale, comme je l’ai dit, seront résolues.
Et la sécurité de la Russie en général sera assurée de manière fiable.
Une fois de plus, je voudrais vous remercier, vous et vos collègues, pour votre travail acharné, important et productif, pour les résultats élevés obtenus,
pour votre contribution au renforcement de la sécurité et de la capacité de défense de notre peuple, à la défense de notre Patrie au sens le plus large du terme.
Et je voudrais dire que les créateurs du système de missiles Orechnik, ceux qui ont conçu et organisé la production du tout nouveau complexe, seront
certainement proposés pour des décorations d’État.
Je vous en prie, Vassili Petrovitch, premier vice-président de la Commission militaro-industrielle.
V. Tonkochkourov
: Merci.
Cher Vladimir Vladimirovitch !
Le complexe a été créé, en effet, dans les plus brefs délais et entièrement sur la base de technologies russiennes. Les problèmes de substitution des
importations ont été résolus. La base de recherche et de production des entreprises du complexe de l’industrie de la défense permet d’organiser la production en série de ce type d’armes
dans les plus brefs délais.
Vladimir Vladimirovitch, je voudrais souligner que les réserves disponibles de la base scientifique et de production du complexe de l’industrie de la
défense pour la création de tout nouveaux, d’actuels modèles d’armes, d’équipements militaires et spéciaux ont permis de développer et de fournir aux troupes des armes modernes en temps
opportun et, dans les conditions d’une opération militaire spéciale, de prendre rapidement en compte la nécessité d’affiner les armes, les équipements militaires et spéciaux et de
développer de nouveaux modèles, ainsi que de les fournir aux troupes. Cela permet de maîtriser rapidement les nouveaux équipements et procédures d’utilisation des moyens de destruction et
de les utiliser directement au cours des opérations de combat.
Un vaste programme d’investissement est également mis en œuvre pour augmenter la capacité de production des organisations du complexe industriel de défense,
ce qui permettra d’accroître sensiblement la production d’armes et d’équipements particulièrement demandés. Le rythme de production et de livraison des armements permettra d’atteindre un
niveau d’équipement en armes modernes, équipements militaires et spéciaux de plus de 95% pour les Forces nucléaires stratégiques et de plus de 82% pour les Forces aérospatiales.
Je tiens à souligner qu’à l’heure actuelle, les entreprises du complexe industriel de défense prennent toutes les mesures nécessaires pour assurer
l’accomplissement des tâches du groupe de troupes dans la zone de l’opération militaire spéciale.
Le rapport est terminé.
V. Poutine
: Merci.
Youri Ivanovitch, s’il vous plaît.
Youri Borissov
: Vladimir Vladimirovitch, je tiens à vous informer que les entreprises de l’industrie des fusées et de l’espace impliquées dans le développement et la production
d’équipements de missiles de combat remplissent sans problème toutes les obligations qui leur incombent en vertu de l’ordre de défense de l’État. Le potentiel de conception, de
technologie, de production et, surtout, de personnel permet de créer des produits aux caractéristiques uniques qui, comme vous l’avez déjà constaté, n’ont pas d’équivalent dans le monde
entier.
En ce qui concerne les capacités de production, la pratique a prouvé que nous sommes en mesure de multiplier dans les plus brefs délais la production de
produits particulièrement demandés, notamment de produits de haute précision.
Si nécessaire, nous avons des réserves, nous pouvons augmenter la production.
V. Poutine
: Merci.
Commandant des Forces des missiles stratégiques, s’il vous plaît, Sergueï Viktorovitch.
S. Karakaïev : Camarade
Commandant en chef suprême !
Je voudrais noter qu’en application de votre décision de juillet 2023 dans le cadre des travaux de constructions expérimentales «Orechnik» la coopération
industrielle russienne a développé un système mobile terrestre de tir de missiles à portée intermédiaire.
Le 21 novembre 2024, le tout nouveau missile balistique à portée intermédiaire doté d’une ogive hypersonique non nucléaire a été testé dans des conditions
de combat. À la suite du lancement, un objet stratégique sur le territoire de l’Ukraine a été atteint. Le lancement s’est déroulé avec succès et les tâches ont été accomplies. Les
résultats du lancement ont confirmé la justesse de la conception et des solutions technologiques, ainsi que la faisabilité du système de missiles aux caractéristiques spécifiées.
Le tout nouveau système de missiles à portée intermédiaire «Orechnik» n’a pas d’équivalent dans le monde de par ses caractéristiques. L’attirail combatif du
missile lui permet de garantir le franchissement de tous les systèmes de défense antimissile d’aujourd’hui et de demain. Ce système de missiles doté d’unités hypersoniques peut frapper
avec une grande efficacité diverses cibles, qu’il s’agisse de cibles ponctuelles ou de surface, ainsi que des cibles hautement protégées.
En fonction des objectifs et de la portée de cette arme, elle peut atteindre des cibles sur tout le territoire de l’Europe, ce qui la distingue des autres
armes de précision à longue portée. Comme vous l’avez déjà dit, l’utilisation massive de ce type d’arme sera comparable à l’utilisation d’armes nucléaires.
Le développement du système de missiles «Orechnik» permettra d’étendre les capacités de combat des Forces des missiles stratégiques afin d’atteindre
différents types de cibles conformément aux tâches qui leur seront assignées, tant avec charge non nucléaire qu’avec la charge nucléaire. La haute disponibilité opérationnelle du complexe
permet de recibler tout objet désigné et de l’atteindre dans les plus brefs délais.
Compte tenu des résultats positifs du lancement effectué, il est jugé approprié de mettre le complexe en service, de continuer à l’utiliser en renforçant
ses caractéristiques et en affinant les compétences du personnel en matière de fonctionnement et d’utilisation.
Des messages ont été reçus de personnes résidant à Dnipro (Dnipropetrovsk) et dans ses environs, en Ukraine, décrivant ce qu’il s’est passé pendant et après
l’attaque ICBM russe.
Selon les messages, l’usine Yuzhmash a été attaquée. Il s’agissait d’un géant industriel, leader dans la production de fusées dans l’ex-URSS. Cette usine
fabriquait de nombreux missiles spatiaux et intercontinentaux pour l’URSS.
Selon les messages, l’usine Yuzhmash n’existe plus. À sa place, il ne reste plus qu’une montagne de poussière.
En plus des ateliers au rez-de-chaussée où étaient fabriqués les drones d’attaque et les moteurs de fusée, l’usine disposait de vastes ateliers
souterrains où
étaient assemblés des missiles à partir de composants occidentaux, qui étaient stockés puis étiquetés «Made in Ukraine». On dit qu’il y avait au moins 3 niveaux souterrains
sous le niveau du sol, chacun d’une hauteur de 6 mètres.
Aujourd’hui, tout cela a disparu, il ne reste plus qu’un tas de poussière et de gravats.
D’autres messages décrivent l’impact en affirmant qu’il «a été si fort que des
immeubles d’habitation situés à plusieurs kilomètres de la centrale se sont fissurés. Il n’y a désormais plus d’eau ni de chauffage dans toute la ville – toutes les canalisations
souterraines se sont fissurées et sont tombées en panne».
D’autres habitants ont déclaré que «l’explosion était
comme un tremblement de terre. Tout tremblait, les meubles tombaient dans les maisons, la vaisselle tombait des placards».
Enfin, les messages confirment que «les communications
dans les maisons sont également hors service».
Tout cela à partir d’un seul missile ICBM russe sans ogive nucléaire. Il s’agissait d’un missile purement conventionnel.
11 minutes de Berlin, 14 minutes de Bruxelles, 19 minutes de Londres : Le nouveau missile balistique hypersonique russe à moyenne portée montre ce qu’il peut
faire
L’édition de ce soir de l’émission d’information et d’analyse «Sixty Minutes»,
animée par Evgueni Popov, membre de la Douma, et son épouse Olga Skabeyeva, a été presque entièrement consacrée à la couverture du dernier missile hypersonique russe, l’«Oreshnik»
(noisetier), qui a une portée de plus de 5000 km, ce qui le place à la limite extérieure de la portée intermédiaire et à la limite inférieure des missiles balistiques intercontinentaux.
L’Oreshnik a été utilisé hier lors d’une frappe sans précédent sur des installations industrielles de la ville ukrainienne de Dnipro, une ville d’un million d’habitants, la quatrième plus
grande d’Ukraine et la capitale de l’oblast de Dniepropetrovsk.
Le programme comprenait les segments suivants :
• Une explication
détaillée des caractéristiques distinctives de l’Oreshnik, notamment sa vitesse et les raisons de son invulnérabilité à tous les systèmes de défense aérienne connus, son temps de vol vers
les principales capitales européennes, et plus encore. Lors de l’attaque d’hier, les six ogives MIRV étaient conventionnelles mais dévastatrices en raison de la force initiale liée à la
vitesse. Il a été noté que l’Oreshnik volait à Mach 10, c’est-à-dire à 12 000 km par heure, soit deux fois la vitesse des intercepteurs Patriot des États-Unis. Il est également très
maniable en vol, ce qui lui permet d’éviter à coup sûr tous les intercepteurs potentiels.
• Longs clips vidéo des
reportages des médias grand public américains et européens sur l’Oreshnik et l’attaque de Dnipro. Il convient de noter que ces reportages ont mis l’accent sur l’importance militaire de
cette nouvelle arme offensive russe pour la corrélation des forces sur le terrain en Ukraine, ce qui, comme le soulignent les Russes, n’était pas du tout l’objet de l’expérience
d’hier.
• De longs extraits
vidéo du discours de Vladimir Poutine à la nation annonçant l’attaque de missiles sur Dnipro et précisant que les États-Unis ont été automatiquement prévenus une demi-heure avant le
lancement du missile depuis Astrakhan grâce aux canaux d’information de prévention des attaques nucléaires mis en place dans le cadre des accords d’armement stratégique «New Start».
Poutine a surtout souligné que la Russie était prête à utiliser cette arme et d’autres armes de son arsenal contre les pays dont les missiles sont tirés sur le territoire de la
Fédération. En clair, il dit que les installations militaires des États-Unis et de la Grande-Bretagne pourraient être frappées par des missiles russes s’ils poursuivent les attaques
contre la Russie qu’ils ont menées dimanche et lundi derniers depuis le territoire ukrainien en utilisant leurs ATACMS et Storm Shadow.
En effet, dans son discours, Vladimir Poutine indique clairement que l’utilisation hier du missile Oreshnik contre Dnipro était une réponse directe aux
attaques américaines et britanniques. Il s’agissait d’un message sans équivoque de la ferme intention de répondre en miroir à tout ce que les puissances occidentales pourraient avoir
l’intention de faire à son pays. La destruction des installations de production militaire de l’Ukraine n’était qu’un effet secondaire utile, et non la raison principale.
Pour bien faire passer le message de la supériorité technologique absolue de la Russie, Poutine a souligné que, lors de ces attaques de représailles, la
Russie donnerait un préavis pour que les civils aient le temps de fuir. La Russie agit ainsi en sachant que ses adversaires n’ont aucune possibilité d’intercepter ce qu’elle leur
envoie.
Poutine a clairement indiqué que ce type de missile a été créé et est déployé en réponse à l’évolution de la stratégie des États-Unis, qui consiste à
intimider leurs adversaires au moyen de missiles à courte et moyenne portée installés et potentiellement tirés depuis des pays amis en Europe et ailleurs à la périphérie de la Fédération
de Russie, plutôt que d’utiliser leur triade nucléaire comme par le passé. Les États-Unis peuvent ainsi réduire à dix ou vingt minutes le temps de vol de leurs missiles nucléaires pour
atteindre les villes russes. Avec l’Oreshnik, la Russie a réduit de la même manière le temps de vol pour atteindre Londres, Berlin et Bruxelles.
Moscou attend de l’avertissement d’aujourd’hui, renforcé par l’attaque d’Oreshnik sur la ville de Dnepr, que la future administration Trump ne se soucie
guère des intérêts de l’Ukraine dans sa recherche d’une solution pour mettre fin à la guerre, et qu’elle soit plutôt attentive aux préoccupations et aux exigences de la Russie en matière
de sécurité.
Outre l’histoire d’Oreshnik, l’édition d’aujourd’hui de «Sixty Minutes»
était également lourde de rapports de guerre provenant des lignes de front dans le Donbass, montrant la destruction étendue des chars de l’OTAN, des véhicules blindés de transport de
troupes et des positions fortifiées de l’ennemi à l’aide de vidéos ukrainiennes capturées ainsi que de ce que les correspondants de guerre russes envoient. Ils ont montré le ministre de
la Défense Belousov disant que l’armée russe a maintenant détruit toutes les troupes d’élite de l’Ukraine, de sorte que Kiev sera tout à fait incapable d’organiser une contre-attaque sur
le terrain en 2025.
En résumé, les téléspectateurs russes d’aujourd’hui n’auraient pas eu besoin d’aller au cinéma pour voir des reconstitutions de batailles de la Seconde
Guerre mondiale ou d’autres conflits armés inventés par les producteurs de films. La télévision d’État ne servait que la guerre, la guerre et la guerre.
En réponse à l’autorisation de Biden de tirer des missiles US ATACMS sur le territoire russe et au tir de 6 missiles dans la région de Briansk, la Russie a
riposté, en guise de test en condition de combat et de nouvel avertissement, avec un nouveau missile ballistique
hypersonique de portée intermédiaire expérimental à tête multiple : Oreshnik, en frappant un complexe militaro-industriel ukrainien. Le test est une réussite
spectaculaire. Cette fois, le missile portait des charges conventionnelles, mais il existe aussi une option nucléaire… Aucune défense anti-aérienne au monde n’est aujourd’hui
capable de détruire un tel missile en vol…
Il est clair que ce genre de démonstration va booster les ventes de matériel de guerre russe.
Vladimir Poutine devrait en remercier l’Occident otanien. La Russie a montré qu’elle dispose non seulement de la meilleure défense aérienne au monde en détruisant
la quasi totalité des missiles ATACMS, SCALP ou STORM-SHADOW de l’OTAN tirés sur son territoire, mais qu’elle possède aussi des missiles qui sont les plus rapides et les plus invulnérables connus
à ce jour. J’avoue me délecter des délires médiatiques, politiques et militaires que l’on entend à ce sujet et qui nous sont délivrés chaque jour sur le grand théâtre de la propagande mondialiste
et otano-kiévienne.
Les pays membres de l’Occident otanien
représentés au G20 n’y font plus la Loi
La France et l’Allemagne ont tenté en vain de faire pression sur le président Lula à Rio pour «ukrainiser» le G20. Non seulement Zelensky n’y a pas été invité, mais
Lula a décidé de mettre un terme aux discussions et de publier le communiqué final un jour plus tôt que prévu pour éviter les discussions épineuses sur l’Ukraine :
En Ukraine, les avancées des forces russes se font chaque jour plus nombreuses et plus profondes. L’effondrement des forces ukrainienne se fera probablement avant
six mois, si Vladimir Poutine, qui en a les moyens, décide d’accélérer le rythme de son opération spéciale.
Pour la première fois, la Fédération
de Russie a utilisé ses forces de missiles stratégiques – et ce n’est que le début de l’escalade.
Le 21 novembre 2024 restera dans l’histoire militaire russe comme la date du premier véritable déploiement au combat des légendaires et redoutées Forces des
fusées stratégiques de la Fédération de Russie (RVSN).
Créée à l’époque soviétique, la RVSN est la branche indépendante des forces armées russes responsable de l’arsenal de missiles balistiques
intercontinentaux, littéralement les «troupes de l’apocalypse» – responsables d’une puissance de feu capable de provoquer une catastrophe mondiale. Bien entendu, la RVSN a été impliquée
dans toutes les grandes tensions nucléaires de la guerre froide, notamment la crise des missiles de Cuba et l’incident de Norvège. Bien qu’elle soit restée en alerte de combat élevée à
plusieurs reprises, aucun engagement militaire réel n’a eu lieu jusqu’à présent.
L’OTAN a toutefois dépassé toutes les attentes en matière d’escalade dans ses provocations contre la Russie et a réussi à transformer le conflit ukrainien
en la crise de sécurité la plus dangereuse de l’histoire. Après que la partie ukraino-occidentale ait ignoré les avertissements répétés de la Russie de cesser les frappes à longue portée
contre le territoire incontesté de la Fédération, Moscou n’a eu d’autre choix que de faire appel à ses troupes les plus redoutées et d’autoriser une opération sans précédent.
La cible choisie était une usine d’équipement militaire à Dniepropetrovsk. L’arme utilisée est un nouveau missile, jusqu’alors non testé en situation
réelle, surnommé «Oreshnik». Heureusement pour les Ukrainiens, aucune ogive nucléaire n’était attachée au missile, qui a fonctionné comme une arme conventionnelle malgré sa vitesse
surprenante et sa létalité élevée.
L’attaque de Dniepropetrovsk présente deux aspects principaux : d’une part, il s’agissait d’un test pour Moscou, qui a eu l’occasion pour la première fois
d’utiliser la technologie du missile Oreshnik dans une situation de combat réelle, confirmant ainsi son efficacité absolue. D’autre part, cette attaque constituait une sorte de «dernière
chance» pour l’ennemi, ainsi qu’un avertissement majeur pour l’Ukraine.
Moscou aurait pu répondre aux frappes ukrainiennes sur Briansk et Koursk avec des armes nucléaires, car une telle décision aurait été pleinement conforme
aux récentes réformes de la doctrine nucléaire russe. Cependant, une fois de plus, la clémence et le désir de désescalade ont prévalu dans les décisions du Kremlin, ce qui a conduit à un
avertissement à la fois à l’OTAN et à l’Ukraine avant la «solution finale».
Pour l’OTAN, le message est clair : il n’existe aucune technologie militaire capable d’arrêter les missiles balistiques intercontinentaux russes. Si la
décision de passer au nucléaire est prise, les cibles seront atteintes sans que l’Alliance atlantique et ses mandataires puissent faire quoi que ce soit pour l’empêcher.
Pour l’Ukraine, l’avertissement est encore plus profond : Moscou a clairement fait savoir que personne n’«aiderait» le régime néonazi. De toute évidence,
l’attaque russe a été remarquée à temps par les Américains. Il existe des milliers d’observateurs impliqués dans divers projets de surveillance dont la tâche spécifique est de voir de
telles manœuvres et de préparer une réponse à temps en cas de crise nucléaire. En d’autres termes, Washington a vu que l’attaque avait lieu et n’a rien fait.
Les États-Unis se sont peut-être abstenus de réagir par peur. Peut-être se sont-ils abstenus de réagir parce qu’ils supposaient que la cible serait
ukrainienne. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas eu de réaction. Washington n’a pas émis de plan d’urgence pour des représailles nucléaires, même sans confirmation, jusqu’à quelques minutes
après que les cibles aient été touchées, que les ogives russes contenaient ou non du matériel nucléaire. En d’autres termes, les États-Unis, confrontés à une dangereuse incertitude, ont
choisi de rester silencieux.
L’inaction américaine était le meilleur avertissement qui aurait pu être donné aux Ukrainiens. Les Américains ont clairement indiqué qu’ils ne feraient rien
pour protéger leur mandataire. Si la Russie lance des armes nucléaires contre l’Ukraine, Kiev devra en assumer seul les conséquences. Plus encore, il faut souligner que les Américains
n’avaient aucun moyen de prédire si les frappes russes viseraient l’OTAN ou non, c’est pourquoi l’absence d’opération de représailles immédiate a une signification encore plus profonde et
remet même en question la «défense collective» de l’alliance occidentale.
Ce serait formidable si les Ukrainiens avaient retenu la leçon et commencé à désamorcer la situation. Cependant, quelques heures après l’incident, Kiev a de
nouveau utilisé des missiles à longue portée, frappant cette fois Krasnodar, dans un nouvel acte d’escalade de la violence sans précédent. En d’autres termes, même s’ils savent qu’ils se
battront seuls et qu’ils subiront les conséquences d’une guerre nucléaire sans aucun soutien étranger, les Ukrainiens continuent de franchir les lignes rouges.
Il est difficile d’écrire sur ces sujets en période de fortes tensions, car tout peut changer à tout moment. Au moment où cette analyse sera publiée,
l’Ukraine pourrait être confrontée à des représailles qui rendraient obsolète tout ce que j’ai dit ici. Toutefois, quelles que soient les décisions futures du Kremlin, le 21 novembre
restera un jalon dans l’histoire militaire russe : les missiles balistiques intercontinentaux sont désormais sur le terrain et le RVSN est officiellement impliqué dans l’opération
militaire spéciale.
Il pourrait être intéressant pour les décideurs de Kiev de se rappeler la devise de la RVSN : «Après nous, le silence». Dès que ces forces seront autorisées
à utiliser tout leur potentiel, il n’y aura plus de bruit dans les rangs ennemis. Soit Kiev arrête ses attaques en profondeur, soit il sera bientôt trop tard.
L’axe otano-occidental de la minorité
planétaire et des nostalgiques de l’unipolarité se voit désormais imposé de connaître un autre niveau de l’équilibre de la terreur. Ayant refusé un ordre mondial contemporain inclusif et
poussant chaque fois un peu plus vers l’escalade totale, cette option était devenue la seule plausible.
Le choc est évident du côté des régimes otano-occidentaux et consorts suite à l’utilisation à succès du missile balistique hypersonique russe à charge non
nucléaire à portée intermédiaire baptisé Orechnik dans le cadre de l’opération militaire spéciale et avec un message orienté beaucoup plus à destination des dits régimes, que de leur
marionnette basée à Kiev. Il serait d’ailleurs certainement possible à dire qu’il y a désormais un temps d’avant Orechnik et un temps d’après.
À cet égard, il faudrait faire mention de nombre de points. Premièrement et depuis le test à succès grandeur nature du missile balistique de moyenne portée
dans une configuration hypersonique non nucléaire Orechnik, tous les mythes de la prétendue supériorité technologique occidentale, notamment dans le volet
militaro-technique, se sont définitivement effondrés.
- En effet, l’ennemi reste totalement impuissant face à cette autre merveille de technologie militaire russe. En d’autres termes, le système anti-missile
étasunien Patriot, dont le coût à l’unité représente pas moins d’un milliard de dollars (coût sans missiles, juste d’une batterie), de même que tous les autres systèmes occidentaux, ne
servent de-facto strictement à rien face à Orechnik.
- Deuxièmement et c’est aussi un point très important, comme l’a confirmé le président russe Vladimir Poutine, il ne s’agit pas d’un résultat de travaux de
recherches soviétiques, mais bel et bien du savoir-faire intellectuel de la Russie contemporaine post-soviétique.
- Troisièmement, l’utilisation à succès de cette très belle surprise venue de Russie, est que cela détruit en quelque sorte ce que les régimes
otano-occidentaux avaient activement recherché dans le cadre de l’escalade maximale en cours.
Effectivement, l’option d’une frappe de riposte nucléaire de la Russie à l’encontre des multiples tentatives occidentales à pousser la Russie à la faute,
était beaucoup plus dans l’intérêt précisément de l’Occident que de l’État russe. À savoir pouvoir utiliser une éventuelle frappe de riposte nucléaire russe dans un objectif purement
propagandiste en direction de tous les pays du Sud global, en d’autres termes la majorité mondiale, comme quoi la Russie aussi aurait utilisé l’arme de destruction massive nucléaire,
sachant que de toute l’histoire de l’humanité le seul acteur à l’avoir fait reste le régime washingtonien.
Désormais, il est devenu clair qu’avec la technologie que possède la Russie, il est largement possible, en cas de besoin, à porter des coups extrêmement
sensibles à l’encontre des ennemis de l’ordre multipolaire international, sans avoir besoin forcément à utiliser une charge nucléaire. L’effet sera néanmoins très dévastateur. D’autant
plus, encore une fois, que l’espace de la minorité planétaire ne possède aucun «antidote» jusqu’à présent face à cette technologie. Quant à la Russie, Orechnik est loin d’être le seul
système ultrasophistiqué dont dispose l’État russe.
Par ailleurs et ce rapport de force ne concerne évidemment pas uniquement le volet purement militaire. C’est un processus réellement global, qui englobe
tous les secteurs clés de développement de l’humanité. À ce titre, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, l’une des très rares voix assez pragmatiques de l’espace européiste et
otanesque, l’a affirmé il y a quelques jours de
manière explicite. À savoir que les 500 ans de domination civilisationnelle de l’Occident sont désormais terminés et que le futur appartient effectivement à l’Eurasie, y compris dans
le cadre économique.
En affirmant également que s’il est bien sûr difficile pour les Occidentaux à pouvoir renoncer au sentiment de supériorité auquel ils sont habitués, selon
lequel ils sont prétendument «les plus intelligents, les plus beaux, les plus développés et les plus riches», mais qu’il faudra s’y faire. Il s’agit là d’une simple constatation de la
réalité mondiale contemporaine du leader hongrois, rien de plus.
Quant aux représentants des nations non-occidentales, étant justement l’évidente majorité mondiale, ainsi que de tous les partisans de l’ordre mondial
multipolaire contemporain, il faudrait très certainement rajouter que les sentiments régnant au sein de la minorité planétaire occidentale sont largement insignifiants pour la majorité
globale de l’humanité et l’ère de la multipolarité. Le petit espace nommé Occident a effectivement et totalement raté la chance qui lui avait été donné à maintes reprises à pouvoir faire
partie de ce monde multipolaire, sur une base inclusive. Et dans cette réalité la seule chose qui intéresse les partisans du monde multipolaire, est que les régimes otano-occidentaux, de
même que leurs valets, apprennent une bonne fois pour toute à faire profil bas. À travers y compris l’imposition du concept de la terreur ? Oui, puisque c’était devenue la seule option
plausible. Point.
En 1940, la France était encore une vrai puissance avec « la première armée du monde », capable de fabriquer des vrais Gamelin, capables eux mêmes de fabriquer de vrais désastres, tout
en proclamant : « j’ai
tout prévu, nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts, ils ont les canons sans le beurre et nous avons le beurre et les canons .. » . On a vu la suite…
Rien appris, rien compris : Aujourd’hui, avec son armée échantillonnaire et branlante, la France fabrique encore des Gamelin mais seulement
des Gamelin de plateau à peine capable de crier à leur tour dans un micro «
même pas peur des Russes », ce qui nécessairement aboutira au même désastre avec seulement un millions de prisonniers en moins….C’est ça le véritable progrès.
Le missile Oreshnik et son impact stratégique
Tout ça pour en arriver où ? Sur le fait que la démonstration russe du missile Oreshnik – sur l’air de « casse noisette », l’opéra de Tchaïkovsky –
est absolument sans équivoque. Un désastre certain attend non plus la France seule mais l’Occident combiné dans son ensemble. Mais la grande différence avec 1940 c’est qu’il n’est désormais
plus question de stratégie et encore moins de géopolitique, ce n’est plus question que narcissisme pur et dur :
– le narcissisme du pouvoir américain d’abord qui – en tant que maître du monde incontesté et incontestable - ne peut interpréter la moindre concession à la Russie
que comme une insupportable défaite existentielle,
– mais le narcissisme aussi des dirigeants vassaux engerbés dans leur syndicat otanien parce que c’était la condition sine
qua non pour qu’ils fussent placés à un tel niveau de pouvoir,
– un narcissisme qui ne peut en fait régner que sur des populations suffisamment dépouillées de leur bon sens pour ne pas voir qu’elles marchent au supplice (là
c’est Berlioz). .
Par conséquent, tout ce qu’il peut alors advenir ne ressort absolument plus de la réflexion pure mais désormais de la simple psychiatrie. Autrement dit il s’agit
désormais d’une guerre entre les fous et les encore sains d’esprits, sur la base des moyens que l’histoire leur a respectivement laissés.
Un choc technologique et psychologique pour l’Occident
L’ancienne objectivité dans l’analyse des situations vient de nous dire que :
– Six sous-munitions de métal pur et auto-guidées ont atteint chacune leur objectif quasi simultanément à la vitesse de mach 12 : Elles se sont enfoncées profondément dans le sol pour y déclencher – sans bruit audible au dessus du sol – une destruction équivalent pour
chacune à leur masse multipliée par leur vitesse au carré ( + qu’énorme ), ce qui a provoqué au sens littéral du terme la pulvérisation des trois étages sous-terrains de six mètres de
hauteur chacun et où se trouvaient des ateliers d’assemblage de missiles ainsi que de réparation de chars de l’Allemand Rheinmetall, qu’il n’y a strictement aucun rescapé, que tout s’est éteint
dans la ville …, que la zone a immédiatement été décrétée interdite et fermée, que des équipes européennes et américaines ont été dépêchées d’urgence sur place pour essayer d’y comprendre quelque
chose …
– la première interprétation alors de l’existence d’un tel armement est qu’il est d’une portée au moins égale à 5000 kilomètres, qu’il ne lui faut
qu’une poignée de minutes pour atteindre n’importe quelle cible, qu’il est totalement ininterceptable outre qu’il est probablement indétectable au radar, que les Occidentaux n’ont donc rien pour
le contrer, et enfin qu’il est tout particulièrement prédestiné à détruire n’importe quel bunker existant, aussi bien celui de l’ex—président ukrainien que celui de n’importe quel dirigeant
occidental, que celui de n’importe quel état-major occidental, et encore plus facilement ceux où croient pouvoir se cacher tous ces milliardaires globalistes qui ne sont pas pour rien dans
le merdier ambiant.
– donc qu’au bilan, dans cette guerre moderne il n’existe plus aucun refuge souterrain qui ne puisse devenir une fosse commune – et ce de l’aveu même du
maire de Kiev !
Mais ce qu’elle nous dit aussi est que :
– En face tout a été en œuvre médiatiquement pour nier la réalité de cette arme – ce qui n’est en fait que normal compte tenu de l’impératif
ambiant de propagande qui veut que l’arrière – donc les populations et notamment l’ukrainienne ne craquent pas.
Donc jusque là on reste dans la norme des sains d’esprit, tout au moins pourrait-on le croire.
Entre calculs politiques et folie des dirigeants
Mais l’examen plus approfondi des réactions nous indique en fait exactement l’inverse :
– voici par exemple la réaction d’un des pires faucons américains, Lindsay Graham telle que rapportée :
« Lindsey
Graham a souligné que l’Ukraine est le pays le plus riche d’Europe en minéraux rares, dont, selon ses estimations, elle possède entre 2 et 7 000 milliards de dollars. C’est pourquoi les
États-Unis, selon Graham, devraient aider l’Ukraine dans le conflit avec la Russie. L’Ukraine est prête à conclure un accord avec nous, pas avec la Russie, il est donc dans notre intérêt
de garantir que la Russie ne s’y implante pas. L’Ukraine est véritablement le « grenier » du monde. 50 % de la nourriture en Afrique vient d’Ukraine. Nous pouvons gagner de l’argent et entretenir des relations économiques avec l’Ukraine, ce qui nous sera très utile. Donald Trump veut donc un
accord pour récupérer notre argent afin que nous puissions nous enrichir en minéraux rares. C’est un bon accord pour l’Ukraine et
pour nous »
, a déclaré le sénateur. Auparavant, une proposition visant à développer les ressources minérales figurait dans le « plan de victoire » de Zelensky » . Donc il
n’a rien appris ni rien compris.
– voici une des réactions de la France :
« MBDA
(Matra BAE Dynamics Aérospatiale) a lancé de grands travaux d’extension de son site de Selles-Saint-Denis qui vont durer six ans dans le seul établissement français de MBDA dédié à
l’assemblage final des missiles utilisés aussi bien par l’armée française que par ses alliés de l’OTAN, c’est par exemple ici que sont notamment assemblés les missiles Scalp fournis à
l’Ukraine. Une infrastructure pour 400 employés, et surtout un bâtiment logistique de 13.000 m2 seront construits. Ceci permettra « une augmentation des cadences » de production
notamment pour faire face aux besoins ukrainiens ».
Il s’agit donc pour elle de construire par devers elle une future cible pour Oreshnik où autre jouet du même « Kalibr
».
– Mais on note aussi la dernière gamelinade révélatrice du ministre des affaires étrangères de ce pays en quasi faillite, affirmant qu’il ne doit y avoir
aucune limite à soutenir l’Ukraine .
– De toutes parts, les néo-cons déchaînés réclament qu’on donne à l’Ukraine des armes nucléaires ( lesquels et
sur la base de quelle expertise ukrainienne, on se demande mais bon bon … )
– Les médias anglais, encore pire que les autres, se déchaînent pour réclamer la guerre, l’un d’entre eux allant jusqu’à faire le morbide décompte de la
population ukrainienne encore disponible pour le « hachoir à viande » et il en a trouvé 3,9 millions. La guerre peut donc durer encore des années en toute théorie avant que le
réservoir de confort de cette guerre occidentale par procuration ne s’épuise. À défaut d’être cohérent, on retient d’un tel discours le cynisme absolu des Occidentaux.
Tout cela bien sûr relève du bruit médiatique ambiant, mais qu’en partie seulement parce qu’il révèle en fait les deux éléments de posture les plus
déterminants quant à la suite des évènements :
– d’une part la peur est bien présente dans le camp occidental et brutalement bien plus qu’avant ; cette peur n’est en effet pas nouvelle et elle fait
partie aussi du problème en ce sens que – par exemple – il est absolument hors de question pour l’armée US d’affronter directement le Russe – hors fournir des propres armes à ses ennemis – , ce
qui signifie par conséquent que seule la CIA peut poursuivre ( donc diriger ) directement cette guerre parce qu’elle agit en mode clandestin et probablement allume-t-elle des contre-feux comme en
Géorgie.
– d’autre part, ne sont réellement significatifs que les propos de Graham, le reste n’étant que rodomontades. Ce qui alors signifie sans surprise que jamais
– ô grand jamais – l’insatiable souris US ne renoncera à une seule parcelle de son fromage et ce quelles qu’en soient les difficultés. Mais aussi qu’il est d’abord guidé par son aveuglement qui
détruit sa résilience
Crise ultime du monfe occidental et échec des élites
Ces deux postures étant au plan de la raison strictement incompatibles, c’est désormais l’analyse psychiatrique qui prévaut sur le reste, et celle-ci nous dit
alors :
– Que Trump ou pas Trump mais surtout s’il y a Trump, la situation actuelle concernant les menaces de guerre, au mieux reste inchangée et plus vraisemblablement ne
peut qu’empirer, au simple motif que le narcissisme du personnage est encore plus exacerbé – parce que étonnamment doublé aussi d’égocentrisme -, non par rapport à celui du cerveau musclé qui
réside encore dans la Maison Blanche et qui n’en a plus du fait de son dérangement mental manifeste, mais bien par rapport à celui du personnel infirmier non-élu qui l’entoure et décide à sa
place, en se croyant exonéré de toute responsabilité historique.
– Donc, qu’il ne nous reste plus qu’à attendre de voir comment vont s’agiter de plus en plus les fous de guerre, et d’examiner ensuite et s’il est encore possible,
comment la dentelle missilière russe – agissant alors tel des piqûres d’acupuncture – pourra traiter le malade occidental dont on a parfaitement compris que le missile est le
seul langage qu’il puisse encore comprendre.
Si on réinterprète les évènements en cours à l’aune de la longue durée historique, s’imposent alors certains constats :
– le premier est qu’une telle situation n’a rien de nouveau,
– le second est qu’il s’agit d’une sorte de chasse du plus haut niveau dans laquelle, d’une part la proie géopolitique est l’Occident combiné qui s’est
de lui-même auto-désigné comme tel en se créant des ennemis plus forts que lui, d’autre part qu’il s’est auto-acculé dans une souricière sans issue, et qu’enfin il n’a
biologiquement plus de réflexe de survie ce qui l’amène au suicide telle la marine japonaise avec ses kamikazes en 1945.
Si Lénine était là, il dirait alors, et à juste titre, que la situation actuelle n’est que la crise ultime du capitalisme devenu impérialisme, cette force cynique
qui veut les bénéfice de la guerre, qui sait la fomenter mais qui ne veut pas en endosser les conséquences. Or c’est précisément là où se situe la crise véritable : Le système centré sur
Washington s’est beaucoup trop dévoilé pour faire croire qu’il n’y est pour rien quand tous les pouvoirs qu’il manipule ne sont plus que, trop visiblement, des marionnettes, et que par conséquent
seule la destruction de l’origine du mal – donc de lui- est acceptable pour le reste du monde.
Oreshnik est donc une médication qui n’a pas vocation à guérir le patient mais à révéler sa maladie dans toute sa splendeur.
Oreshnik : Le nouveau cauchemar de l’OTAN rend-il les militaires français raisonnables ?
En réponse à l’autorisation de Washington, qui a levé les restrictions imposées à l’Ukraine concernant l’utilisation de missiles américains ATACMS pour
frapper le territoire russe, et au tir de 6 missiles sur les régions de Briansk et de Koursk, la Russie a riposté. Une riposte en conditions de combat et sous forme d’un avertissement,
avec un nouveau missile balistique hypersonique de portée intermédiaire expérimental à tête multiple : Oreshnik.
En guise de test, Oreshnik a frappé un complexe militaro-industriel ukrainien, l’usine Yuzhmash à Dnepropetrovsk, qui produit des technologies de fusées
depuis l’époque soviétique. Une réussite spectaculaire car si l’on en croit nos sources, des bâtiments touchés il ne reste que… poussière.
Cette fois, le missile portait des charges conventionnelles, mais il existe aussi une option nucléaire… Or, malgré ce que les journalistes, soi-disant
spécialistes du sujet proclament dans toute la presse européenne, aucune défense anti-aérienne au monde n’est aujourd’hui capable de détruire un tel missile en vol…
Face aux attaques des forces conjointes de l’OTAN sur son territoire, la Russie a largement démontré une fois encore, qu’elle dispose non seulement de la
meilleure défense aérienne au monde en détruisant la quasi-totalité des missiles ATACMS, Scalp ou Storm-Shadow qui lui sont envoyés ; mais avec Oreshnik, qu’elle possède aussi les
missiles les plus rapides et les plus invulnérables connus à ce jour.
Depuis des années, LCI, BFM
TV et consorts invitent sur leur plateau des charlatans comme le colonel Michel Goya ou le Général Michel Yakovleff qui affirment… que Macron est un génie, que Poutine est
moribond, que l’armée russe est écrasée, que Trump serait la réincarnation d’Hitler, que Zelensky est un martyr, etc. Des hallucinations médiatico-politico-militaires frisant la
schizophrénie, scandées à l’envi sur le grand théâtre de la propagande mondialiste otano-kievienne.
Face à ces délires il n’aura fallu qu’un seul coup au but, d’un unique missile pour que, dans un sursaut de lucidité, les militaires – du moins français –
semblent retrouver un semblant de raison :
- Général Bruno Baratz, à la tête du
commandement du combat futur : «Le monde a basculé
dans l’incertitude, le monde d’avant a disparu».
- Général Pierre Schill, chef
d’état-major de l’armée de terre : «Le monde que nous
avions façonné après la fin de la guerre froide «vacille». L’instabilité du contexte pousse à la gravité, et l’armée doit se tenir prête à tous les scénarios. Qui sait quel sera notre
rôle demain dans des garanties de sécurité offerte à l’Ukraine ?» Le général veut encore croire qu’une aggravation des crises n’est pas inéluctable. «Nous sommes capables
de modifier le cours des événements».
- Général François
Chauvancy – Le tir du missile balistique russe est-il un coup de bluff ou un réel danger ? «La question est «et
on fait quoi» ? Nous découvrons depuis trois ans que la guerre est possible en Europe. Nous le savions mais jusqu’à présent ça ne nous intéressait pas. Tout a été fait pour que la guerre
n’arrive jamais, y compris par le droit international qui devait résoudre toutes les situations. (…) Est-ce qu’on aura le temps de faire face ? On ne se prépare pas à une menace du jour
au lendemain. Il faut des années de préparation et fera-t-on ce qu’il faut pour que nous ayons ces années pour s’y préparer, or si on ne veut pas la guerre il faut s’y préparer. Est-ce
que nos sociétés sont prêtes à faire les sacrifices nécessaires ? Accepterions-nous que demain il y ait la guerre ? Nous avons un travail à faire dans ce but sur un temps très long : 5,
10, 15 ans. Ce type de missile hypersonique c’est la réponse russe qui montre que la Russie est capable de frapper très précisément avec ce type de matériel un site parfaitement
identifié. Ce qui veut dire que le renseignement marche aussi du côté russe. Deuxième point : ce missile était chargé de têtes conventionnelles, pour moi c’est un ultime avertissement
conventionnel et non pas un ultime avertissement nucléaire comme nous voulons bien le dire dans notre doctrine. Le tir de ce missile n’est pas gratuit. Avec ce missile Poutine nous met en
garde en nous disant qu’il peut désormais frapper sur le continent Européen, en Ukraine en particulier, et ça ne fait que prolonger la nouvelle doctrine nucléaire russe signée la 19
novembre. Le 1000ème jour de la guerre ce qui est symbolique. Il nous dit ainsi «je vous dis ce que je vais faire, je l’écris et je le signe et je vous envoie ce missile pour vous montrer
que nous avons la capacité de frapper l’Europe et pas forcément les États-Unis».
Pour l’instant
Poutine n’a jamais montré qu’il bluffait. C’est ça le problème».
- Général Jean-Paul Paloméros, ex
commandant suprême de l’OTAN : «Les européens sont
exsangues sauf à se démunir nous-mêmes. Les Américains sont bloqués ils ne fournissent plus. La catastrophe est tombée beaucoup plus tôt qu’on l’attendait. Vous croyez vraiment que le
jour où Poutine va faire tirer un missile nucléaire il va avertir ? Il ne va avertir personne, ça n’a aucun sens. Si on devait vraiment en arriver là il n’y aurait aucun avertissement
spécifique».
Seuls les journalistes des plateaux TV, qui essaient en des tentatives aussi vaines que malencontreuses d’expliquer que «non» ce missile n’est pas
invulnérable, croient encore à leurs mensonges. Affirmant du matin au soir tout et son contraire sans que le paradoxe ne semble les déranger.
L’OTAN de 2024 est devenue une addition de faiblesses, de forces armées nationales sous dimensionnées, sous entraînées, sous équipées, sous
financées, plus ou moins bien organisées et dirigées du fait de nomination de généraux – tout au moins pour la France mais nous pouvons supposer la même chose des USA et de l’UE – qui
doivent leur carrière non pas à leurs compétences propres mais à l’état en place. Des forces armées qui de surcroît sont dispersées désormais sur plusieurs fronts tant pour la sécurité
intérieure qu’en des engagements extérieurs dont l’Ukraine, le Proche-Orient, le Moyen-Orient et la mer de Chine.
On voit mal ce qui pourrait améliorer la situation à court terme, surtout avec l’élection de Donald Trump aux USA et le déclin actuel plus qu’évident des
économies occidentales. Et ce même en considérant que l’État profond américain permette à Donald Trump de mener son plan à bien car ne l’oublions pas, en Amérique comme dans l’UE c’est
l’argent qui donne le ton, et la récente visite du fils Soros à l’Élysée, venu sans nul doute donner ses ordres à ses obligés n’augure rien de bon pour l’avenir de la
paix. Mais ce qui est rassurant dans toute cette gabegie c’est que plus cette guerre perdure, plus les économies occidentales s’effondrent, et plus les peuples se rebellent
contre une guerre qui ne les a jamais concernés.
Alors certes, la coalition franco-britannique parle d’envoyer des militaires nationaux sur le théâtre ukrainien. Comme si ce secret de polichinelle était
une nouveauté ! Il y a bien longtemps que les «spécialistes» des missiliers occidentaux servent sur le terrain ukrainien sous fausse bannière. Comment en effet préprogrammer un
missile Storm, Shadow ou Scalp lorsque l’on n’a pas la formation nécessaire à cet effet ? Quant à envoyer des troupes européennes en Ukraine sous la forme de régiments privés, là encore
il s’agit d’une lapalissade digne de «Trois jours avant sa mort il était encore vivant». Mais il est vrai que l’UE n’en est plus à ça près.
Plus les jours passent, plus Vladimir Poutine doit boire du petit lait à voir l’Occident otanien s’effondrer sur lui-même. Une belle revanche sur
1990…
Jusqu’à présent, presque personne en
Occident ne comprend pleinement le système d’arme Oreshnik que vient de démontrer la Russie. Chapeau à Ted Postol, Scott Ritter et Brian Berletic, les trois seules personnes que j’ai
trouvées jusqu’à présent qui comprennent parfaitement cela. J’ai fait le calcul de l’énergie cinétique des sous-munitions (en utilisant des estimations de masse), et j’ai étudié ce qui
est connu publiquement à propos de ces armes jusqu’à présent.
Ma conclusion ? L’OTAN est finie. L’Occident n’a aucune idée de ce qui vient de les frapper. Le système d’arme Oreshnik de la Russie est un échec et mat
pour l’OTAN et les États-Unis. Tous les porte-avions américains peuvent être détruits en quelques minutes. Toutes les bases militaires américaines, tous les bunkers souterrains, tous les
sites de lancement d’ICBM, les chantiers navals, etc., peuvent être détruits avec de l’énergie cinétique NON NUCLÉAIRE via l’Oreshnik. Il n’existe aucun traité
actif (à ma connaissance) interdisant ce système d’arme, et il ne détruit pas les infrastructures environnantes ni les masses de civils.
C’est une arme chirurgicale dévastatrice et imparable qui fait tomber du ciel des éclairs métalliques comme le marteau de Thor ou les comètes de Dieu.
Personne n’a de défense contre elle, et la portée de ces armes, une fois montées sur des propulseurs intercontinentaux, est mondiale. L’Occident doit maintenant soit reculer, soit passer
au nucléaire. Ils choisiront probablement de passer au nucléaire par désespoir, soyez prévenus. La Russie vient de changer le cours de la guerre et d’atteindre la domination
mondiale.
PERSONNE dans la presse occidentale n’en a la moindre idée. Ils sont trop stupides, trop woke ou trop arrogants pour se rendre compte de ce qui vient
de se passer. C’est comme jouer aux échecs avec Poutine et penser que vous pourriez être compétitif, puis soudainement la reine de Poutine déclenche un lance-flammes sur l’échiquier et
fait griller toutes vos pièces, les mettant à feu. Vous pensiez que vous jouiez aux «échecs», mais Poutine jouait à un autre jeu appelé «lance-flammes». C’est une affaire aussi
importante.
Hier, la télévision d’État russe expliquait à son public national à quel point les dirigeants occidentaux avaient été impressionnés par la première
utilisation du missile hypersonique russe à portée intermédiaire, l’Oreshnik (noisetier), qui est encore «expérimental». Ils ont montré à l’écran le désarroi total de Zelensky qui ne
savait pas comment réagir, si ce n’est en suppliant publiquement Washington de lui envoyer de nouveaux systèmes antiaériens pour mieux protéger sa patrie. Bien entendu, toutes les
défenses américaines et occidentales sont inutiles face à l’invincible missile russe.
Dans l’émission «The Great Game»,
le présentateur et les panélistes n’étaient pas certains que l’attaque russe contre une installation militaire dans la région de Dniepropetrovsk la semaine dernière à l’aide d’Oreshnik
ait été pleinement comprise par le collectif Biden, même si le Pentagone a certainement été impressionné.
Pour leur part, mes pairs des médias alternatifs occidentaux se sont exprimés sur l’Oreshnik et semblent s’accorder sur le fait qu’il représente une
nouvelle entrée dans l’arsenal de missiles russes qui n’a pas d’équivalent en Occident. Mais je n’ai pas entendu exactement pourquoi il s’agit d’un développement si nouveau et, comme
certains l’ont dit, d’un «changement de la donne». Abordons ces questions ici et maintenant.
*
Le président Poutine a consacré une grande partie de son discours sur l’état de la nation du 1er mars 2018 à présenter au public russe et au monde entier
les différents systèmes d’armes de pointe que la Russie développait depuis que le président Bush Jr s’était retiré du traité ABM en 2002 et que les États-Unis semblaient avoir fait de la
capacité de première frappe sur la Russie leur objectif de sécurité nationale.
Les propos de Poutine sur les missiles hypersoniques, sur les missiles faisant le tour du globe et frappant les États-Unis depuis le pôle Sud, rendant ainsi
inutiles les réseaux de radars américains orientés vers le Nord, ainsi que d’autres Wunderwaffen, ont été rejetés par de nombreux observateurs occidentaux à l’époque comme n’étant que du
bluff. Comment la Russie, techniquement arriérée, pourrait-elle devancer les États-Unis en matière d’armes stratégiques, avec un budget militaire dix fois inférieur à celui des États-Unis
? En outre, le discours de Poutine ayant été prononcé dans les dernières semaines précédant une élection présidentielle, de nombreux experts occidentaux ont considéré qu’il ne s’agissait
que d’une hyperbole préélectorale prononcée par un président en exercice cherchant à se faire réélire.
Ce qui s’est passé il y a une semaine, c’est la première démonstration devant le public mondial que les missiles hypersoniques russes sont une réalité et
que leur force destructrice, basée uniquement sur la physique de la masse multipliée par la vitesse, est comparable à celle de certaines ogives nucléaires tactiques.
De nombreuses têtes parlantes occidentales nous ont dit que l’Oreshnik était le premier du genre.
C’est faux ! L’Oreshnik est une variante à portée intermédiaire basée sur des principes opérationnels qui ont déjà été incorporés dans des ICBM que la
Russie a produits et mis en service actif en 2018. Je pense au Sarmat, dont le nez contient peut-être une douzaine de missiles hypersoniques Avangard, dont chacun peut cibler
individuellement. Les Avangard embarqués suivent une trajectoire de vol plané et atteignent une vitesse de 20 fois la vitesse du son (Mach) avant de frapper leurs cibles avec des ogives
conventionnelles ou, plus typiquement, nucléaires.
Remarque : Tout le monde parle de l’Oreshnik comme d’un engin à «portée intermédiaire», ce qui est loin d’être le cas. Sa portée serait de 5500 km, ce qui
correspond à la limite extérieure des missiles intermédiaires et à la limite inférieure des missiles balistiques intercontinentaux.
Mais la portée n’est pas la caractéristique distinctive de l’Oreshnik, tout comme la vitesse hypersonique (dans ce cas, 10 Mach) n’est pas sa
caractéristique distinctive. C’est le carburant et les lanceurs qui sont les caractéristiques distinctives de l’Oreshnik.
Le Sarmat est un missile à carburant liquide qui est lancé à partir de silos terrestres. Ces silos sont renforcés de manière à les protéger même contre un
impact direct d’une arme nucléaire, mais leur emplacement est certainement connu de l’adversaire. L’Oreshnik, en revanche, est une fusée à combustible solide lancée à partir de lanceurs
mobiles qui peuvent être déplacés et dissimulés sous un camouflage en fonction des besoins. Sa destruction éventuelle lors d’une première frappe préventive par un adversaire est donc
beaucoup plus problématique.
Dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine, même sans explosifs à bord, l’Oreshnik a la force d’impact nécessaire pour détruire tout ce qui se
trouve sous lui jusqu’à une profondeur de 200 mètres. Cela signifie que les bunkers utilisés à Kiev et ailleurs en Ukraine par les officiers américains et de l’OTAN qui
coordonnent les opérations militaires, ainsi que les bunkers qui protègent actuellement Zelensky et ses confédérés criminels de guerre, sont entièrement vulnérables à une attaque russe au
moment choisi par Moscou.
En ce qui concerne l’Europe occidentale, le délai d’alerte généralement cité entre le lancement de l’Oreshnik en Russie continentale et l’impact à Berlin
est de 11 minutes. Toutefois, s’il est lancé depuis l’enclave russe de Kaliningrad, le temps de vol est réduit à environ 4 minutes. Cela a certainement
troublé Scholz et son petit groupe de guerriers en herbe en Allemagne. Tôt ou tard, les partisans de la guerre froide de Paris et de Bruxelles comprendront la même arithmétique. Aucun
d’entre eux ne saura ce qui l’a frappé si les Russes passent à l’offensive et attaquent l’Europe avec l’Oreshnik en réponse aux diverses provocations qui ne manqueront pas d’être
échafaudées lors des réunions de l’OTAN cette semaine.
Enfin, regardons le calendrier.
L’administration Biden a usé de la torsion de bras pour que Scholz & Company accepte le positionnement de missiles de croisière américains Tomahawk à
portée intermédiaire et à armement nucléaire sur le sol allemand, en vue d’une éventuelle utilisation contre la Russie dans ce qui pourrait être une attaque décapitante. La livraison est
prévue pour 2026, dans deux ans.
Mais nous vivons en 2024 et la réponse russe aux futurs Tomahawk est ici et maintenant, prête à être tirée contre les pays de l’OTAN s’ils
poursuivent leurs plans insensés d’attaquer la Russie ou d’envoyer des armes nucléaires à Kiev, ce qui serait également en cours de discussion.
Voilà, en quelques mots, ce qu’est l’avènement de l’Oreshknik (noisetier).
Décrire un système d’armes comme changeant la donne sur le champ de bataille est toujours sujet à moquerie. De nombreux systèmes d’armes livrés à l’Ukraine
ont été qualifiés de changeurs de donne, mais n’ont rien changé à l’issue de la guerre.
Alors pourquoi ai-je
qualifié le nouveau missile russe Oreshnik de «changeur de donne» ?
Il y a plusieurs raisons à cela.
Tout d’abord, le missile, avec ses 36 têtes cinétiques, est une réponse inattendue à l’abolition par les États-Unis du traité sur les forces nucléaires à
portée intermédiaire (FNI). Les États-Unis espéraient que le stationnement de missiles nucléaires en Europe leur donnerait un avantage sur la Russie. L’Oreshnik réfute cet
avantage SANS avoir recours à la force nucléaire.
Toute tentative des États-Unis de faire pression sur la Russie pour qu’elle cède aux États-Unis ou qu’elle se dote d’armes nucléaires a été anéantie.
C’est en Ukraine que ce phénomène est le plus visible. Au cours des deux années et plus de guerre, les États-Unis ont utilisé une stratégie consistant à
«faire bouillir la grenouille» contre la Russie. Ils ont fait monter la température en augmentant lentement la portée et la létalité des armes qu’ils ont fournies à l’Ukraine. À chaque
fois, la livraison de chars, d’HIMARS, d’ATACMS, l’autorisation donnée à l’Ukraine d’utiliser ces armes sur le territoire russe, ont été déclarées comme un franchissement des lignes
rouges imaginaires de la Russie. Chacune de ces étapes a été accompagnée d’une propagande affirmant que la Russie envisageait une réponse nucléaire.
L’objectif était de pousser la Russie dans une situation où elle pourrait soit faire des concessions sur l’Ukraine, soit utiliser des armes nucléaires. Les
États-Unis étaient convaincus que la Russie s’abstiendrait de recourir à cette dernière solution, car elle se retrouverait alors dans la position d’un paria international. En utilisant
l’arme nucléaire, elle perdrait le soutien de ses alliés en Chine et au-delà. Elle risquerait également une guerre nucléaire totale.
Cette stratégie aurait probablement fonctionné si la Russie n’avait pas trouvé une réponse asymétrique. Elle dispose désormais d’armes non nucléaires
(l’Oreshnik ne sera pas le seul) qui lui permettent d’appliquer l’équivalent de frappes nucléaires sans les effets secondaires néfastes de l’utilisation d’une arme nucléaire.
La Russie a annoncé que les futurs déploiements d’Oreshnik seraient placés sous le commandement de ses forces stratégiques qui, jusqu’à présent, n’étaient
que nucléaires. Il s’agit là d’un signe clair que ces nouvelles armes sont considérées comme ayant des effets stratégiques similaires.
Le concept cinétique de la charge utile de l’Oreshnik n’est pas nouveau. La masse multipliée par la vitesse est la quantité d’énergie destructrice que ces
armes peuvent délivrer (Correction d’un commentaire pour mon écriture négligée :
La force est égale à la moitié de la masse multipliée par la vitesse au carré. F
= 1/2 m * v^2). Le fait d’être hypersonique et d’atteindre les cibles à une vitesse de Mach 10 permet même à de petits pénétrateurs sans explosifs d’avoir des effets très puissants,
semblables à ceux d’une bombe.
Au début des années 1980, l’initiative de défense stratégique du président Reagan comprenait plusieurs tentatives d’introduction d’armes cinétiques. Les
«Tiges
de Dieu» (et plus tard les «Cailloux brillants») étaient conçues comme des fléchettes cinétiques à lancer à partir de satellites pour frapper les missiles ICBM soviétiques :
«Un système décrit
dans le rapport de 2003 de l’armée de l’air des États-Unis intitulé «Hypervelocity Rod Bundles» est constitué de tiges de tungstène de 6,1 m de long et de 0,30 m de diamètre, contrôlées
par satellite et dotées d’une capacité de frappe globale, avec des vitesses d’impact de Mach 10.
La bombe contiendrait
naturellement une grande énergie cinétique car elle se déplace à des vitesses orbitales, soit environ 8 kilomètres par seconde (Mach 24) en orbite et 3 kilomètres par seconde (Mach 8,8)
au moment de l’impact. En rentrant dans l’atmosphère terrestre, le barreau perdrait la majeure partie de sa vitesse, mais l’énergie restante causerait des dégâts considérables. Certains
systèmes ont une puissance équivalente à celle d’une petite bombe nucléaire tactique. Ces systèmes sont considérés comme des destructeurs de bunkers».
Il n’en a rien été. Les pénétrateurs envisagés étaient trop grands et trop lourds pour être positionnés dans l’espace. La taille gigantesque des
pénétrateurs était nécessaire parce qu’ils auraient brûlé pendant le vol hypersonique dans l’atmosphère.
Les pénétrateurs utilisés par l’Oreshnik sont beaucoup plus petits.
La Russie semble avoir résolu certains problèmes physiques généraux liés aux objets volant à une vitesse hypersonique. En mars 2018, le président russe
Vladimir Poutine a
annoncé l’introduction de plusieurs nouvelles armes conçues pour pénétrer les défenses antimissiles américaines. L’une d’entre elles est le véhicule de vol plané hypersonique
connu aujourd’hui sous le nom d’Avangard :
«L’utilisation de
nouveaux matériaux composites a permis au planeur de croisière d’effectuer un vol guidé sur une longue distance
pratiquement dans des conditions de formation de plasma. Il vole vers sa cible comme une météorite, comme une boule de feu. La température à sa surface atteint 1600 à 2000 degrés
Celsius, mais le bloc de croisière est guidé de manière fiable. … Nous sommes bien conscients qu’un certain nombre d’autres pays développent des armes avancées dotées de nouvelles propriétés
physiques. Nous avons toutes les raisons de penser que nous avons également une longueur
d’avance dans ce domaine, en tout cas dans les domaines les plus importants.
Depuis lors, j’ai
cherché quelles «nouvelles propriétés physiques» ou quels principes les scientifiques russes auraient pu découvrir pour résoudre les problèmes du voyage hypersonique guidé dans une
enveloppe de plasma. Je n’ai rien trouvé jusqu’à présent. Mais le fait que l’Oreshnik utilise des projectiles guidés relativement petits à une vitesse hypersonique fait qu’il est probable
que les nouvelles propriétés physiques ou les nouveaux principes découverts par les Russes ont également été appliqués à cette arme».
Tant que ces découvertes scientifiques fondamentales ne seront pas connues de l’Occident, celui-ci n’aura aucune chance de fabriquer des armes capables
d’égaler les caractéristiques de l’Oreshnik et de l’Avanguard.
Jusqu’à présent, l’Oreshnik est une arme non nucléaire dont la portée est limitée (5000 kilomètres). Mais rien n’empêche en principe la Russie d’équiper un
missile ICBM de capacités non nucléaires similaires. Cela permettrait à la Russie d’effectuer des frappes non nucléaires sur le territoire américain ou, plus probablement,
sur des bases étrangères et des porte-avions américains.
Mais ces faits, et leurs conséquences, n’ont pas encore pénétré l’esprit des décideurs occidentaux.
Même après la frappe de l’Oreshnik, les États-Unis ont continué à piquer la Russie en guidant l’Ukraine pour qu’elle tire des missiles ATAMAC contre des
cibles en Russie. Hier, le ministère russe de la Défense a annoncé, de manière inhabituelle, que deux attaques de ce type avaient
eu lieu :
«Le 23 novembre,
l’ennemi a tiré cinq missiles opérationnels-tactiques ATACMS de fabrication américaine sur une position d’un bataillon antiaérien S-400 près de Lotarevka (37 kilomètres au nord-ouest de
Koursk).
Au cours d’un combat
surface-air, l’équipage d’un AAMG Pantsir protégeant le bataillon a détruit trois missiles ATACMS, et deux ont atteint leur cible. (…)
Le 25 novembre, le
régime de Kiev a effectué une nouvelle frappe avec huit missiles opérationnels-tactiques ATACMS sur l’aérodrome de Kursk-Vostochny (près de Khalino). Sept missiles ont été abattus par les
systèmes SAM S-400 et AAMG Pantsir, un missile a atteint la cible assignée».
D’un point de vue militaire, ces frappes ne sont pas pertinentes. Mais elles démontrent que les États-Unis essaient toujours de «faire bouillir la
grenouille», même après qu’elle se soit échappée du récipient. Selon Poutine, la Russie dispose de plusieurs missiles Oreshnik et d’armes similaires prêts à être lancés.
Les cibles potentielles de ces missiles sont évidentes :
«La base américaine de
défense antimissile en Pologne est depuis longtemps considérée comme une cible prioritaire pour une neutralisation potentielle par les forces armées russes, a déclaré la porte-parole du
ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, lors d’une réunion d’information.
«Compte tenu du
niveau de menace que représentent ces installations militaires occidentales, la base de défense antimissile en Pologne figure depuis longtemps parmi les cibles prioritaires pour une
neutralisation potentielle. Si nécessaire, cette neutralisation peut être réalisée à l’aide d’une large gamme d’armes de pointe», a déclaré la diplomate».
La Russie a
fermé l’espace aérien au-dessus du polygone de tir de Kapustin Yar jusqu’au 30 novembre. Kapustin Yar est le polygone de tir d’essai d’où l’Oreshnik a été tiré.
Comme il n’existe aucune défense possible contre les armes de type Oreshnik, la Russie pourrait annoncer une frappe sur la base de Redzikow, en Pologne,
contrôlée par les États-Unis, quelques jours ou quelques heures avant qu’elle n’ait lieu. Comme la frappe serait annoncée, de type conventionnel, et qu’elle ne ferait que peu ou pas de
victimes, il semble peu probable que l’OTAN applique l’article 5 et réplique avec force.
Il s’agirait alors d’un moment où l’ébullition de la grenouille recommencerait, mais cette fois-ci, les États-Unis seraient la grenouille à l’intérieur du
récipient. La Russie, en frappant les bases américaines en Europe par des moyens conventionnels, augmenterait la température jour après jour.
Les États-Unis oseraient-ils passer à l’arme nucléaire ou se retireraient-ils de leurs plans pour vaincre la Russie ?
Le 21 novembre 2024, la
Russie a testé son nouveau système de missiles à portée intermédiaire, baptisé « Oreshnik » par ses concepteurs. Elle en avait le droit
depuis que Donald Trump s’est retiré unilatéralement du traité sur les missiles antibalistiques (ABM), mais n’avait pas fait usage de ce droit jusqu’à présent. La position de la Russie était
qu’elle ne violerait pas le traité ABM tant que les États-Unis ne le feraient pas, ce que ces derniers ont fait récemment en installant leur Aegis Ashore en Pologne, qui est un système de défense
aérienne et, en tant que tel, totalement obsolète et inutile, mais qui peut également tirer des missiles de croisière Tomahawk offensifs.
Les médias occidentaux ont rapporté la frappe d’Oreshnik comme une attaque contre la ville de Dnipro, qui est en fait Dniepropetrovsk. Elle a été fondée en 1776 sur
ordre du prince Potemkine et devait devenir la troisième capitale méridionale de l’Empire russe, après Saint-Pétersbourg et Moscou. Initialement nommée Yekaterinoslav, en l’honneur de la Grande
Catherine, elle a été rebaptisée Dniepropetrovsk par les bolcheviks en 1926. La frappe d’Oreshnik n’a pas touché cette ville. C’était une infox.
La frappe d’Oreshnik concernait une usine de la taille d’une ville, appelée Yuzhmash, située près de la ville de Dniepropetrovsk. L’usine était si grande qu’elle
disposait de son propre système de transport. Elle fabriquait des ICBMs à l’époque soviétique. À son apogée, elle en produisait 100 par an, soit un tous les trois jours. Sous la direction de
l’Ukraine, l’usine a dépéri et, bien que certaines sociétés de défense américaines se soient intéressées à elle et y aient même investi des fonds, ceux-ci ont probablement été volés, comme tout
ce qui se passe en Ukraine ces jours-ci.
L’Oreshnik est un nouveau système, développé au cours des dernières années et testé pour la première fois lors de cette frappe sur Yuzhmash, qu’il a réduit en
miettes et même pulvérisé. L’Oreshnik est une fusée non nucléaire à combustible solide dotée de six véhicules de rentrée hypersoniques. Lors de la rentrée, les six projectiles manœuvrent
violemment et accélèrent jusqu’à Mach 10, ce qui les rend impossibles à intercepter, quelle que soit la technologie existante ou envisagée. Très précise, elle a une force de frappe équivalente à
son poids en TNT et la concentre sur une petite zone. Son rayon d’action comprend toute l’Europe, y compris le Royaume-Uni, et, s’il est lancé depuis l’Extrême-Orient russe, le Japon, la Corée du
Sud et la majeure partie de l’Alaska.
Il s’agissait du premier essai du système et le fait qu’ils aient utilisé une cible réelle au lieu d’une cible d’essai montre le niveau de confiance de ses
concepteurs. Il s’agit également du premier d’une série de systèmes de ce type en préparation, avec des caractéristiques techniques différentes. L’objectif est évidemment de pouvoir effectuer des
frappes stratégiques en utilisant des moyens non nucléaires et avec une portée mondiale, et de le faire avec la certitude totale qu’aucun système de défense aérienne ne pourra les
affecter de quelque manière que ce soit.
L’utilisation d’Oreshnik a coïncidé avec l’utilisation de missiles ATACMS et Storm Shadow contre le territoire russe. Il est important de noter que, bien que lancés
depuis le territoire ukrainien, ces systèmes doivent être opérés par du personnel de l’OTAN, ce qui implique que les États-Unis et le Royaume-Uni sont désormais en guerre contre la
Russie. Pour ne rien arranger, les administrations Biden et Starmer ont donné l’autorisation d’utiliser ces missiles contre le «territoire russe », bien que ce qu’elles entendent
par « territoire russe » diffère de ce que
définit la constitution russe : Selon ces puissances de l’OTAN, Lougansk, Donetsk, Zaporozhye, Kherson et la Crimée ne sont pas des territoires russes, mais Koursk et Belgorod le sont. Il s’agit
toutefois d’une distinction sans différence.
Les attaques de missiles autorisées par Biden et Starmer ont été presque sans conséquence, car les systèmes de défense aérienne russes peuvent les abattre assez
facilement, et c’est ce qu’ils font. Ainsi, en termes d’objectifs militaires, qu’ils soient tactiques ou stratégiques, ces fusées ne sont qu’une perte de temps et d’argent.
Toutefois, elles constituent un casus belli utile du point de vue russe, donnant à la Russie un droit légal de riposte qui ne sera pas considéré
comme un acte d’agression non provoquée par la majorité mondiale (qui se trouve être du côté de la Russie et souhaite que la Russie gagne).
Il semble que la Russie ait désormais tout ce qu’elle peut désirer :
Tout ce qui reste de l’ancienne Ukraine comme champ de tir pour tester ses nouveaux systèmes de fusées hypersoniques
Une arme contre laquelle l’OTAN ne peut rien faire et qui peut atteindre toute l’Europe, y compris le Royaume-Uni, ainsi que l’Alaska, où les États-Unis
disposent de nombreux moyens militaires.
Un casus belli sous la forme d’attaques de missiles ATACMS et Storm Shadow sur le territoire russe internationalement reconnu, qui lui donne le droit légal de
contre-attaquer
Un moyen de poursuivre ses objectifs tactiques et stratégiques sans escalade nucléaire, puisque l’Oreshnik est une arme conventionnelle.
La Russie n’a en réalité qu’un seul objectif stratégique : Mettre les États-Unis et l’OTAN hors d’état de nuire afin qu’ils ne puissent plus constituer une
menace pour la sécurité de la Fédération de Russie et de ses alliés. L’Oreshnik peut-il être utilisé pour neutraliser les États-Unis, et quel serait le moyen le plus efficace d’y parvenir
?
Note du Saker Francophone
Depuis quelques temps, des
gens indélicats retraduisent “mal” en anglais nos propres traductions sans l’autorisation de l’auteur qui vit de ses publications. Dmitry Orlov nous faisait l’amitié depuis toutes ses années de
nous laisser publier les traductions françaises de ses articles, même ceux payant pour les anglophones. Dans ces nouvelles conditions, en accord avec l’auteur, on vous propose la 1ere partie de
l’article ici. Vous pouvez lire la suite en français derrière ce lien en vous abonnant au site Boosty de Dmitry Orlov.
Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de
l’effondrement des sociétés ou des civilisations.
Le 21 novembre 2024, suite à des tirs de missiles américains et britanniques sur le territoire russe, Moscou a fait pour la première fois la démonstration du potentiel d’un missile hypersonique à
têtes multiples, l’Orechnik (« Noisette »). Le gouvernement ukrainien avait immédiatement bouclé le site visé, dans la région de Dniepropetrovsk (Dnipro) : L’usine d’armement en partie
souterraine de Yuzmash . Des résistants au régime de Zelensky sont allés prendre clandestinement des clichés du site après la frappe. Et ils ont diffusé une de leurs photos.
Pour commencer, je conseille de prendre connaissance de la vidéo ci-dessus. Même si regarder une vidéo en anglais n’est pas votre activité préférée, l’auteur est
très pédagogue, donne beaucoup de cartes et de graphiques. Il s’agit, du point de vue occidental, d’une découverte, pas à pas, de la rupture technologique introduite par les Russes dans l’art de
la guerre, le 21 novembre 2024.
Une réserve, peut-être, à faire, l’auteur réfléchit à partir d’une trajectoire de missile balistique. Il suggère bien à un moment que l’Orechnik a suivi une
trajectoire plus horizontale qu’une trajectoire balistique classique mais voici une autre analyse, qui va plus loin :
Un missile inarrêtable?
Il s’agit d’un extrait d’un article de Gordon Duff qui ne
devrait plus laisser aucune illusion à un observateur occidental :
Dans le monde de la guerre moderne, le missile Oreshnik est une énigme inquiétante, une aberration technologique qui défie les paradigmes conventionnels de la conception des missiles.
Développé comme un dérivé du redoutable missile balistique russe Bulava lancé par sous-marin, l’Oreshnik a donné du fil à retordre aux planificateurs occidentaux de la défense pour
concilier ses capacités peu orthodoxes avec les stratégies d’interception existantes. Contrairement aux missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) traditionnels qui s’élèvent au-delà
de l’atmosphère avant de déverser de multiples ogives à des vitesses hypersoniques, l’Oreshnik se fraie un chemin à travers l’atmosphère elle-même, défiant audacieusement les normes
balistiques.
Cette distinction n’est pas une note de bas de page technique. Il s’agit d’un changement de niveau d’extinction dans le calcul stratégique. En maintenant son vol atmosphérique, l’Oreshnik
contourne les vulnérabilités de l’interception à haute altitude et se soumet aux forces aérodynamiques qui rendent inefficaces les systèmes de défense américains actuels. Il s’agit d’un
missile né non pas dans un manuel, mais sur le théâtre de l’apocalypse.
Le mythe de la défense antimissile
Pendant des décennies, les États-Unis ont investi des milliards de dollars dans des systèmes de défense antimissile, principalement le THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) et le
SM-6 (Standard Missile-6) basé sur le système Aegis. Ces systèmes ont été conçus pour intercepter les arcs balistiques, les trajectoires prévisibles et les points d’entrée fixes – des
concepts que l’Oreshnik traite avec mépris.
Le SM-6, présenté comme l’arme miracle polyvalente du Pentagone, est fondamentalement mal équipé pour faire face aux manœuvres atmosphériques de l’Oreshnik. Conçu pour intercepter les
missiles de croisière, les avions et les ogives balistiques traditionnelles en phase de descente terminale, le SM-6 se retrouve dans l’ombre lorsqu’il est confronté à un véhicule
hypersonique orientable protégé par des champs de plasma. Dans des conditions atmosphériques épaisses, la portée du SM-6 s’effondre, la consommation de carburant monte en flèche et les
systèmes de guidage faiblissent. Même en supposant un verrouillage théorique, la trajectoire erratique et la vitesse fulgurante de l’Oreshnik rendent son interception non seulement
improbable, mais risible.
Le THAAD ne fait pas mieux. Conçu pour intercepter des missiles en dehors de l’atmosphère ou pendant la descente finale, le THAAD est intrinsèquement aveugle aux trajectoires de vol
hypersoniques à basse altitude. Son véhicule de destruction cinétique manque d’agilité pour s’adapter aux mouvements imprévisibles de l’Oreshnik. Les planificateurs de la défense
pourraient tout aussi bien déployer des filets et des lance-pierres.
Plasma, gravité et sorcellerie cinétique
Les rapports suggèrent que l’Oreshnik utilise des technologies de champ de plasma générées par le potentiel cinétique, fournissant non seulement un bouclier contre la détection radar,
mais aussi une anomalie gravitationnelle qui perturbe les systèmes de suivi. Bien que ces affirmations puissent ressembler aux rêves enfiévrés d’auteurs de science-fiction, la physique
n’a rien de spéculatif. Les gaines de plasma formées par les vitesses hypersoniques sont des brouilleurs de radar bien connus, et les expériences de manipulation électromagnétique pour la
distorsion des ondes gravitationnelles ne relèvent pas de la science-fiction.
La capacité de l’Oreshnik à exploiter ces principes en fait bien plus qu’une arme : C’est une énigme stratégique. Qu’il soit équipé de pénétrateurs cinétiques ou d’ogives nucléaires (et
ne prétendons pas que cette dernière option n’est pas envisageable), ce missile ne se contente pas d’esquiver les défenses, il les rend inutiles.
Une photo de l’impact
Pour étayer le dossier, nous disposons à présent d’une photo de l’un des cratères
laissés par l’une des six séries de charges du missile.
L’Ukraine s’est montrée impitoyable dans la censure de toute photo ou vidéo du lieu de l’attaque. Elle a arrêté toute personne essayant de prendre des photos ou des vidéos, et a saisi
tout équipement susceptible de contenir de telles images.
Tout cela s’arrête maintenant.
Les partisans de Dniepropetrovsk ont publié cette photo d’un homme se tenant au fond d’un cratère sur le site où se trouvait auparavant l’usine militaire soviétique de Yuzhmash. C’est
l’usine qui a été touchée par le missile russe Oreshnik. UN missile.
Le missile hypersonique russe Oreshnik a
vaporisé les structures de surface et a pénétré à une profondeur de plusieurs étages sous terre, détruisant le complexe de tunnels situé sous l’usine.
Le système de missiles «Oreshnik» : les capacités hypersoniques inégalées de Moscou. Implications de la dissuasion non nucléaire de la
Russie
Après que les forces de missiles stratégiques de l’armée russe (RVSN) ont utilisé le dernier missile «Oreshnik» à Dniepropetrovsk le 21 novembre, le
monde a été choqué, avec des nouvelles allant de l’alarmisme de la «fin du monde» au ridicule.
Certains grands médias allemands ont eu recours à ce dernier, Julian Roepcke (plus connu sous le
nom de Jihadi Julian), l’un des «experts militaires» les plus éminents du Bild, un tabloïd allemand, affirmant que le missile «ne transportait
probablement aucune charge explosive et n’a pas causé de dommages significatifs».
Le rapport de
Roepcke, publié le 23 novembre, indique que le lancement était «une action de
propagande et politique plutôt que militaire», car il n’y avait «ni charge nucléaire
ni explosifs à l’intérieur». L’auteur allemand insiste sur le fait que «c’est la raison pour
laquelle les dégâts étaient si insignifiants».
Comme de nombreux analystes l’ont déjà suggéré (moi y compris, à la fois l’année dernière et en avril), Roepcke pense également que le
missile est très probablement basé sur le RS-26 «Rubezh» (bien que cela reste à confirmer). Cependant, il a pensé à tort que «l’Oreshnik ne
contenait pas d’explosifs ni d’ogive et aurait été équipé d’un substitut de la même taille et du même poids pour simuler l’apparence d’une ogive nucléaire».
Selon Sputnik
FYI (qui n’a pas encore été confirmé par des sources occidentales fiables) :
Bien que cela soit vrai pour les essais de missiles réguliers, le lancement de l’«Oreshnik» était tout sauf cela. À savoir, le RVSN a utilisé 36
pénétrateurs cinétiques avancés pour frapper des cibles lourdement fortifiées, y compris celles profondément souterraines. Ainsi, il est tout à fait clair que le mépris pratiquement
immédiat de Roepcke pour les capacités de l’«Oreshnik» était une erreur de calcul imprudente, c’est le moins qu’on puisse dire.
Le président Vladimir Poutine lui-même a déclaré que le missile était effectivement inarrêtable, mais cela aussi a été accueilli avec mépris et même
ridicule. Pour une raison inexplicable, ni la machine de propagande dominante ni ses patrons dans la direction politique occidentale ne semblent être en mesure d’apprendre de leurs
erreurs. À savoir, lorsque le président Poutine dit quelque chose, il faut le prendre très au sérieux.
Par exemple, en 2004, deux
ans seulement après que les États-Unis ont annoncé leur retrait unilatéral du traité ABM (missiles antibalistiques), il a publiquement
promis que la Russie reprendrait le développement d’armes hypersoniques commencé pendant la (première) guerre froide. Cependant, personne n’a écouté, car l’OTAN était
convaincue que le géant eurasien était «fini».
Deux ans seulement après ce discours, Moscou a introduit le système de missiles «Iskander-M», ainsi
que son missile hypersonique 9M723. Depuis lors, l’armée russe a acquis au moins une douzaine de types de ces armes, ce qui lui a permis de bénéficier d’un avantage qui se mesure en
décennies. En 2019, j’ai
soutenu que le Kremlin avait au moins 20 ans d’avance sur ses adversaires de l’OTAN, y compris les États-Unis. Cela s’est avéré non seulement vrai, mais on peut même
affirmer que l’«Oreshnik» a permis à cet avantage de croître davantage. Aujourd’hui, contrairement à Roepcke, il semble que l’armée allemande comprenne à quel point elle
est surclassée, en particulier par de telles armes. À savoir, le propre journal de
Roepcke, Bild, n’est pas
d’accord avec son rapport précédemment mentionné sur l’«Oreshnik». Tout d’abord, le média a déploré que la Russie ait déployé le missile en Biélorussie.
Selon le
rapport, un document interne récemment divulgué a montré que le ministère fédéral des Affaires étrangères a averti que «l’Allemagne n’est pas
suffisamment protégée contre ce danger mortel». Il est intéressant de noter que le
document postule également que «la protection
actuelle fournie par les systèmes «Patriot» n’est pas suffisante» et que «le gouvernement
fédéral veut maintenant combler l’écart».Le rapport souligne
également que les taux d’interception sont quasi nuls et que le système ABM/SAM (missile sol-air) de fabrication américaine, très surmédiatisé, «fonderait ses
performances sur la pure chance» lorsqu’il s’agirait d’intercepter des missiles russes (en particulier quelque chose comme l’«Oreshnik»). Le Bild a
également ajouté que Berlin
achèterait le système ABM israélien «Arrow» pour «aider à renforcer la
défense de l’Allemagne contre les nouveaux types de missiles».
Une batterie de
missiles Patriot des États-Unis tirant lors d’un exercice à Fort
Bliss, au Texas.
Les intercepteurs
THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) sont lancés lors d’un test
d’interception
Il est assez intéressant que les Allemands aient ouvertement dit que le «Patriot» ne peut pas intercepter efficacement les armes hypersoniques. En
effet, depuis près de trois ans, le régime de Kiev affirme que ses forces «abattent» régulièrement des missiles hypersoniques russes. J’ai soutenu à maintes reprises que de
telles affirmations ne sont que de la propagande de guerre. En termes simples, les chiffres derrière tout cela ne s’additionnent pas. Ce fait est soutenu par d’autres experts de
renommée mondiale, y compris des officiers supérieurs de l’armée. En effet, le capitaine de groupe à la retraite Uttam Kumar Devnath de l’armée de l’air indienne a récemment déclaré
que «le système de
missiles russes «Oreshnik» est au-delà des capacités d’interception des systèmes de défense occidentaux tels que le «Patriot» et le THAAD (Terminal High Altitude Area
Defense)».
L’Oreshnik, décrit comme un missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (IRBM), est censé se déplacer à des vitesses supérieures à Mach 10, ce
qui le rend, selon Devnath, «trop rapide pour le
ciblage radar. Cette vitesse,
associée à sa maniabilité, le rend imperméable à l’interception par les
technologies de défense antimissile occidentales actuelles»,a rapporté l’aile de
recherche de défense indienne, citant le capitaine de groupe Devnath et ajoutant : «La vitesse de
l’Oreshnik et sa capacité à modifier sa trajectoire sont les principales raisons pour lesquelles des systèmes comme le Patriot, conçus pour contrer les menaces balistiques, ne
parviendraient pas à l’engager efficacement». Devnath a souligné la conception du missile, suggérant qu’il exploite les technologies furtives et les principes de vol hypersonique
pour échapper à la détection et à l’interception.
Le président Poutine a
déjà publiquement appelé l’OTAN à choisir n’importe quelle cible, à déployer ses systèmes SAM/ABM pour la défendre et a promis que l’armée russe la neutraliserait de toute
façon. Une telle confiance témoigne des capacités hypersoniques inégalées de Moscou. De toute évidence, l’Occident politique n’accepterait jamais une telle proposition,
ce qui en dit long sur la véracité des affirmations selon lesquelles les défenses antimissiles de l’OTAN sont censées capables d’«abattre» les armes hypersoniques russes. Il convient
également de noter que la vitesse généralement citée de Mach 10 pour l’Oreshnik est assez trompeuse, car le missile sur lequel il était basé, à savoir le RS-26 «Rubezh», peut en fait
voler à des vitesses comprises entre Mach 20 et Mach 25 (7-8,5 km/s ou 25 000-30 000 km/h).
L’Oreshnik n’est pas seulement un atout majeur pour la Russie, mais aussi pour l’ensemble du monde multipolaire, car il offre un avantage
considérable en matière de dissuasion stratégique non nucléaire. Bien que certainement doté d’une capacité nucléaire, l’Oreshnik est armé d’une charge utile
conventionnelle MIRV/MaRV/HGV composée de 36 pénétrateurs cinétiques avancés (six dans chacune des six ogives).
Associé à sa vitesse et à sa
maniabilité, cela en fait l’arme conventionnelle la plus puissante jamais conçue. Cette combinaison est ce qui rend les armes hypersoniques effectivement impossibles à
suivre et à intercepter. À savoir, contrairement aux missiles balistiques traditionnels qui volent sur une trajectoire prévisible, les armes hypersoniques manœuvrent, rendant
l’interception basée sur les calculs des ordinateurs balistiques complètement inutile et nulle.
Les missiles hypersoniques russes Oreshnik, équipés de plusieurs ogives nucléaires, sont capables de toucher des cibles avec une grande précision, leur
permettant de désactiver les porte-avions. Le magazine américain faisant autorité The National
Interest écrit à ce sujet. La publication note que les navires de ce type constituent une cible facile pour l’IRBM russe.
«Lorsque le missile
russe Oreshnik a frappé l’usine Yuzhmash à Dnepropetrovsk, les larmes ont coulé des yeux des anges gardiens des porte-avions du monde entier», souligne The National
Interest.
L’auteur du document ajoute que le MRBM russe est une sorte de fusil de chasse hypersonique.
Évaluant à cet égard la faisabilité future de l’existence de porte-avions, la publication note que les coûts de leur production sont trop élevés par rapport
aux missiles russes.
Selon les Américains, la Fédération de Russie devrait consacrer un peu plus de 40 millions de dollars à la production d’un seul Oreshnik, tandis que la
production d’un seul porte-avions de la classe Nimitz coûte au budget américain de 6,2 à 11,2 milliards de dollars.
«Même si vous dépensez
jusqu’à 50 missiles pour détruire un porte-avions, leur coût sera nettement inférieur au prix du navire».
Dans le même temps, la publication admet qu’un seul Oreshnik MRBM suffira à détruire un porte-avions américain.
Certaines choses sont évidentes. Il s’agissait d’un missile à portée intermédiaire, et il peut donc atteindre n’importe quelle partie de l’Europe depuis la
Russie occidentale, et certaines parties des États-Unis s’il est tiré au-dessus du Pacifique. Il transporte une charge conventionnelle avec apparemment six ensembles d’ogives multiples,
ce qui permet de déployer trente-six armes distinctes depuis une haute altitude. Ces armes semblent être des projectiles à énergie cinétique qui frappent le sol très violemment – dix fois
la vitesse du son a été annoncé – détruisant ainsi leurs cibles par l’énergie cinétique et la très haute température induite. C’est tout ce que je vais en dire, car c’est tout ce que nous
savons avec certitude, au moment de la rédaction de cet article, et je pense que tous les détails auront beaucoup moins d’importance en termes politiques que le tableau général.
Portée, précision, effet d’une arme
«projetée»
Alors, toute arme qui n’implique pas de contact physique avec l’ennemi, d’un arc et d’une flèche jusqu’à un missile balistique, peut être décrite comme une
arme à «projectile», et une telle arme a trois caractéristiques : La portée, la précision et l’effet. Comme vous pouvez l’imaginer, ces éléments sont interdépendants. Une
flèche qui a atteint la limite de sa portée, une charge explosive trop petite ou une bombe puissante larguée de manière imprécise seront toutes moins efficaces qu’elles ne pourraient
l’être. Mais commençons par la portée.
Il est clair que si vous pouvez attaquer l’ennemi à une distance plus grande que celle à laquelle il peut vous attaquer, vous avez un avantage sur le champ
de bataille. Si vous pouvez attaquer les zones arrière de l’ennemi, y compris ses dépôts de munitions et ses zones de rassemblement, et qu’il ne peut pas riposter, vous avez un avantage
encore plus grand. Et si vous pouvez attaquer la capitale, les usines et les centres de commandement de l’ennemi, sans être vous-même vulnérable, alors vous avez un avantage très
important. Ainsi, dans la guerre actuelle, les Ukrainiens ont pu lancer quelques attaques de drones sur Moscou, mais ni eux ni l’Occident ne disposent d’armes qui pourraient atteindre
Moscou de manière fiable et en nombre suffisant depuis le territoire ukrainien en déjouant les défenses russes, alors que les Russes peuvent frapper Kiev à peu près quand ils le
désirent.
Puissances navales et puissances
terrestres : Deux conceptions de l’attaque
Comme je l’ai indiqué, le projectile doit évidemment aller aussi loin que se trouve sa cible. Dans le cas des armes à longue portée, cela signifie non
seulement être physiquement capable de parcourir la distance, mais aussi survivre à toutes les mesures défensives qui pourraient être employées. Nous rencontrons ici le premier point
critique concernant les nouvelles technologies russes, mais aussi la stratégie russe traditionnelle et la façon dont elle diffère de celle de l’Occident.
La stratégie occidentale depuis la Première Guerre mondiale a été d’utiliser des avions pilotés pour mener des attaques contre l’ennemi. (L’Union soviétique
n’a jamais joué qu’avec le bombardement stratégique.) Les principaux partisans en étaient les Britanniques et les Américains, essentiellement des puissances navales, protégées par les
océans contre les attaques directes, et donc habituées à mener des guerres à distance. L’Union soviétique, avec ses vastes frontières et une tradition de guerre terrestre, voyait la
puissance aérienne principalement comme un moyen d’influencer directement le combat au sol. S’appuyant sur son intérêt historique pour l’artillerie et exploitant la technologie et les
personnels allemands capturés, l’Union soviétique, puis la Russie, ont consacré beaucoup d’efforts au développement de missiles de toutes sortes, à la fois pour frapper des cibles à
longue distance et pour se défendre contre les attaques aériennes et les missiles.
L’Occident, dans l’ensemble, n’a pas fait de même. Pour des raisons historiques et politiques, il a privilégié l’utilisation d’avions pilotés et a accordé
beaucoup moins d’attention aux missiles. La conception occidentale de l’utilisation de la puissance aérienne pendant la guerre froide (et elle n’a pas fondamentalement changé) consistait
à percer une brèche dans les défenses soviétiques à l’aide d’armes de suppression de défense (y compris celles qui ciblent les radars) afin que les avions d’attaque puissent attaquer les
aérodromes et autres cibles prioritaires à l’arrière. Cela supposait, bien sûr, de pouvoir contrôler l’espace aérien, au moins suffisamment pour que les avions d’attaque puissent passer
et pour certains, au moins, revenir. Mais depuis longtemps, les avions d’attaque sont de plus en plus chers et complexes, et sont achetés en plus petit nombre, alors que les missiles
antiaériens restent d’un ordre de grandeur moins chers et nécessitent beaucoup moins de maintenance et de formation. Bien qu’il soit théoriquement possible pour les avions occidentaux de
tenter de percer les défenses aériennes russes et de bombarder des cibles à l’intérieur du pays, les pertes seraient probablement si énormes qu’on peut se demander si
cela en vaut la peine, surtout compte tenu de la puissance destructrice limitée des armes que la plupart des avions occidentaux embarquent aujourd’hui.
En se concentrant sur les missiles, alors que l’Occident s’est concentré sur les avions, la Russie s’est dotée de la capacité de frapper n’importe où en
Europe, tout en étant largement à l’abri de toutes représailles significatives. Mais qu’en est-il de ces missiles ? Ne peuvent-ils pas être arrêtés ? Nous en arrivons ici à une
distinction très importante entre une capacité théorique et une capacité utile. Nous entendons souvent raconter que des missiles russes sont «abattus» par l’Ukraine, mais pour la plupart,
il s’agit soit de drones (y compris de drones leurres destinés à attirer les tirs), soit de missiles de croisière relativement lents. Abattre un missile se déplaçant à plusieurs fois la
vitesse du son sur une trajectoire balistique est extrêmement difficile : C’est comme tirer une balle avec une autre balle. Étant donné la vitesse à laquelle la plupart des missiles
russes se déplacent, même en détecter un et tenter de l’engager est un défi, et hormis quelques tirs chanceux, les Ukrainiens semblent avoir échoué.
L’Occident n’a pas de défense
antimissile crédible
L’Occident dispose d’une capacité limitée en matière de défense antimissile balistique de zone d’opération, conçue pour intercepter les missiles à courte et
moyenne portée près de leurs cibles : Des noms comme Patriot, Terminal High-Altitude Air Defence (THAAD) et Aegis sont familiers dans les médias occidentaux. Depuis vingt-cinq ans, les
États-Unis développent également le système de défense à mi-course basé au sol, conçu, comme son nom l’indique, pour cibler les missiles en phase de mi-course, hors de l’atmosphère
terrestre.
Le premier système a un bilan mitigé, y compris en Ukraine, et pourrait être relativement facilement submergé simplement par la quantité et par des
leurres.
Le second n’a jamais été conçu que pour avoir une capacité contre les missiles lancés accidentellement, ou en petit nombre par la Corée du Nord ou
l’Iran.
La capacité réelle, même dans ce scénario limité, est très discutable. La situation est aggravée par la capacité apparente
des nouvelles armes conventionnelles russes à larguer des sous-munitions qui peuvent, dans certains cas, manœuvrer de manière indépendante. On peut supposer que la Russie va bientôt
déployer des missiles balistiques conventionnels en nombre suffisant, avec des aides à la pénétration suffisantes et des têtes manœuvrables indépendamment, de sorte que les défenses
occidentales existantes seront largement inefficaces.
En fin de compte, c’est une question de volume, comme cela a toujours été le cas. Les trois composantes que sont la portée, la précision et l’effet sont
interdépendantes, plus l’effet d’une seule mission est important, plus vous êtes proche d’atteindre votre objectif. Aux premiers jours des bombardements pilotés, alors que l’essentiel des
connaissances sur les effets des armes étaient hypothétiques, un seul raid d’une «flotte aérienne» était considéré comme suffisant pour détruire une grande ville : C’était supposé être la
façon dont la prochaine guerre commencerait. Le niveau de destruction envisagé était similaire à celui que nous associons aujourd’hui aux armes nucléaires. Ainsi, si la flotte aérienne
ennemie pénétrait vos défenses, même avec des pertes considérables, et bombardait la cible, la guerre pouvait être terminée immédiatement. C’est pourquoi l’homme politique britannique
Stanley Baldwin a soutenu lors d’un débat parlementaire en 1932 que «les bombardiers
parviendraient toujours à passer», car il n’était tout simplement pas possible de faire décoller la défense assez rapidement pour trouver et détruire les bombardiers avant qu’ils ne
larguent leurs bombes, ce qui mettrait fin à la guerre en «cinq minutes». D’où son puissant plaidoyer en faveur du désarmement.
Les remarques de Baldwin ont été moquées pour une raison ou une autre, mais il avait bien sûr raison en 1932. Les avions de chasse étaient à peine plus
rapides que les bombardiers et étaient moins armés, et le radar (la principale raison de la victoire britannique dans la bataille d’Angleterre) ne serait pas disponible avant quelques
années. Même à cette époque, le contrôle au sol des avions de chasse était encore loin d’être assuré. Lorsque les Britanniques eux-mêmes commencèrent à bombarder les villes allemandes, il
devint vite évident qu’il n’y aurait pas de résultats rapides et que la lutte serait essentiellement d’usure. Les défenses aériennes allemandes détruisirent en moyenne seulement 3% des
avions attaquants (ce qui signifiait que mathématiquement, peu d’équipages allaient terminer une tournée de 30 missions), mais les raids individuels de la Royal Air Force furent loin
d’être les coups de grâce décisifs espérés.
La précision
Après la portée vient la précision, et on pourrait raisonnablement s’attendre à ce que, plus la portée augmente, plus la précision devient un problème plus
important. La précision est importante pour les armes explosives (et les armes nucléaires aussi), car la puissance d’une explosion conventionnelle ou nucléaire est transmise dans toutes
les directions et diminue donc très rapidement avec la distance. La raison pour laquelle les ogives nucléaires d’aujourd’hui ont une puissance bien inférieure à celle des monstres des
années 1950 et 1960 (le RD-220 soviétique avait une puissance d’au moins 50 mégatonnes) est qu’elles sont beaucoup plus précises et qu’elles sont larguées par des missiles plutôt que par
des avions. La précision est évidemment essentielle pour les armes à énergie cinétique, car elles sont inutiles à moins de frapper directement : Une quasi-collision n’est pas une bonne
chose, comme l’a démontré la tentative d’assassinat de Donald Trump.
La précision à longue portée a toujours été un problème, mais pour garder le fil de la discussion, nous allons nous concentrer sur les armes larguées par
voie aérienne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le simple fait de trouver des cibles s’est avéré beaucoup plus difficile que prévu. Les équipages de bombardiers de la RAF
s’entraînaient en temps de paix en suivant des itinéraires de jour entre des coordonnées connues, pour économiser de l’argent. Trouver des cibles inconnues à distance, même de jour, s’est
avéré beaucoup plus difficile, même si personne ne tirait sur vous. Vous le comprendrez si vous avez déjà eu un siège côté hublot dans un avion survolant une ville que vous connaissez :
D’en haut, il est très difficile de savoir où vous êtes, même si vous connaissez bien la ville. La nuit et en cas de black-out, bien sûr, le problème était bien plus important : Un
rapport d’août 1941 indiquait une erreur moyenne de cinq miles par rapport à la cible assignée, de sorte que de nombreuses bombes tombaient beaucoup trop loin. D’énormes efforts ont été
déployés pour améliorer la précision des attaques aériennes après 1945.
La précision des missiles ou de leurs sous-munitions est généralement calculée en termes d’erreur circulaire probable, ou CEP. Dans le langage courant (en
évitant ici des définitions plus sophistiquées), nous pouvons dire que le CEP est le rayon d’un cercle dans lequel la moitié des projectiles tomberont. Ainsi, un CEP de 100 mètres
signifie que la moitié des projectiles atterriront dans un cercle de 200 mètres de diamètre. En revanche, un CEP de 200 mètres signifie que la moitié des projectiles tomberont dans un
cercle de 400 mètres de diamètre, et ainsi de suite. On estime que le premier missile balistique, le A-4 ou V-2 allemand, avait un CEP d’environ 4 à 5 km, ce qui signifie qu’il ne pouvait
être lancé que dans la direction générale de Londres (ou plus tard d’Anvers) dans l’espoir d’au moins toucher quelque chose. En revanche, certaines des armes utilisées par la Russie en
Ukraine, comme le Kinzhal, auraient un CEP de seulement 10 à 20 mètres, ce qui a rendu leur utilisation contre de petites cibles praticable à longue distance. Une précision améliorée
signifie également qu’il faut utiliser moins d’armes pour obtenir un effet donné, ce qui permet d’atteindre un plus grand nombre de cibles.
Et l’effet attendu
Enfin, même le projectile le plus précis capable d’atteindre la cible doit également avoir l’effet souhaité, ce qui n’est parfois pas possible. Ainsi, avant
l’invention des armes à feu, les blindages de cavalerie étaient devenus pratiquement résistants aux flèches grâce à une conception astucieuse et à l’utilisation de nouveaux matériaux. De
même, en 1940, le blindage allemand, relativement peu protégé, était encore suffisamment bon pour résister aux tentatives françaises et britanniques de le détruire, et il fallut plusieurs
années avant que des armes antichars portables capables de produire l’effet souhaité ne soient développées.
Il existe deux types d’effets fondamentaux des armes. L’un consiste à provoquer une explosion chimique ou nucléaire, l’autre consiste à provoquer des dégâts
grâce à l’énergie de l’impact d’un projectile, concentrée (comme dans le cas de la flèche) dans la plus petite zone possible. Les développements récents des missiles russes incluent les
deux types d’effets, en fonction de l’utilisation envisagée. Leurs caractéristiques communes semblent être que les missiles se déplacent à très grande vitesse, ce qui les rend difficiles
à intercepter et réduit le délai d’alerte, qu’ils peuvent manœuvrer en vol, que certains d’entre eux ont une très grande portée et que tous sont réputés très précis. En général, leurs
performances semblent supérieures à celles des armes occidentales comparables, là où elles existent. Je vais laisser de côté une masse de discussions techniques pour lesquelles je ne suis
pas qualifié, et me concentrer uniquement sur un point, qui a une importance politique fondamentale. Il est désormais clair que les Russes, forts de leur longue maîtrise des technologies
de missiles et d’artillerie, ont développé une série de capabilités qui leur permettent, ou leur permettront bientôt, de lancer des missiles avec une grande précision, sur de très longues
distances, et d’infliger des dégâts à une cible qui n’auraient pu être obtenus par le passé que par une attaque conventionnelle massive ou par des armes nucléaires tactiques. Cette
affirmation mérite d’être un peu éclaircie.
Au moment où nous mettons sous presse, de nombreux doutes et incertitudes subsistent quant aux performances de certaines de ces armes, sans parler de leurs
développements ultérieurs potentiels. On peut passer des heures, par exemple, à lire des arguments techniques sur les caractéristiques du missile Oreshnik utilisé récemment en Ukraine, la
nature exacte de sa charge utile et ses effets. Mais ce qui ne fait aucun doute, c’est que la Russie est désormais capable de produire, en nombre utile, des armes que l’Occident n’a pas,
et n’aura probablement jamais, et contre lesquelles il n’existe actuellement aucune défense efficace. Ces armes sont capables de viser directement les installations occidentales ; il
s’agit d’un point important – j’y reviendrai plus loin – que les politiciens et les experts occidentaux semblent vouloir à tout prix ignorer. On peut supposer que les
Russes continueront à développer ces armes et que, si certaines capacités leur échappent actuellement, elles pourraient bien être développées bientôt. Pour les raisons que je développerai
plus loin, il est peu probable que l’Occident puisse suivre leur exemple.
L’impact stratégique
Ensuite, nous ne nous intéressons pas ici au champ de bataille (où les missiles russes ont, bien entendu, également joué un rôle important) mais au niveau
opérationnel/stratégique de la guerre : Les quartiers généraux nationaux, les dépôts et les installations de stockage, les bases aériennes, les ports et les havres, et bien sûr
toute l’infrastructure du gouvernement et de prise de décision, ainsi que les communications stratégiques. Pour la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis, cela inclut
également la chaîne de déclenchement nucléaire. Ces installations sont généralement situées à bonne distance du champ de bataille et, dans certains cas, peuvent être physiquement
protégées contre les attaques, ou dotées d’une défense aérienne, ou les deux.
Historiquement, ces cibles ont presque toujours été attaquées par des avions pilotés, lançant souvent des missiles de différents types, pour éviter de
s’approcher trop près de la cible. Mais ces cibles sont très difficiles à détruire, ou même à mettre hors service pendant de longues périodes. Les bases aériennes, les ports et les havres
sont des cibles vastes et souvent dispersées, couvrant potentiellement des dizaines de kilomètres carrés. Inversement, un quartier général peut être petit et construit sous terre avec
protection, et sa position par rapport aux repères de surface peut ne pas être évidente. De nombreux bâtiments gouvernementaux se trouvent dans les centres-villes et sont difficiles à
attaquer sans conséquences politiquement risquées pour la population civile.
Pendant la guerre froide, on supposait que la Grande-Bretagne, en tant que base arrière majeure de l’OTAN, serait attaquée par des avions soviétiques avec
des munitions conventionnelles, du moins dans les premiers stades d’une guerre. Les avions soviétiques n’essaieraient pas de traverser le front central, mais arriveraient au-dessus de la
mer du Nord pour lancer leurs armes contre des cibles sur le continent et contre des ports sur la côte européenne. Une grande partie des efforts de la Royal Air Force a été consacrée à
essayer de contrer cette menace, à la fois pour vaincre les chasseurs qui les accompagnaient et pour détruire les bombardiers avant qu’ils ne puissent larguer leurs armes. La génération
actuelle de chasseurs européens – le Typhoon et le Rafale – a été conçue, dans les dernières années de la guerre froide, avec cette mission principale. Même si des cibles
opérationnelles/stratégiques en Europe occidentale seraient sans doute encore touchées en cas de guerre avec la Russie, il est assez clair que les Russes utiliseraient des missiles
partout où cela serait possible, ce qui laisse à l’Occident un problème et une structure de force aérienne obsolète si les Russes ne veulent pas «jouer» au combat aérien.
L’alternative était bien sûr l’utilisation d’armes nucléaires tactiques, ce que les deux camps avaient accepté. L’OTAN espérait que l’utilisation de telles
armes, une fois que les forces du Pacte de Varsovie auraient franchi une certaine ligne, constituerait un choc qui amènerait un règlement négocié, même si à l’époque beaucoup d’entre nous
pensaient que ce n’était qu’une belle illusion. Quoi qu’il en soit, comme il n’y avait aucune chance d’égaler la taille et la puissance des forces du Pacte de Varsovie, les armes
nucléaires tactiques se sont imposées d’elles-mêmes sur le champ de bataille. Mais elles étaient également reconnues comme le seul moyen fiable de détruire complètement une base aérienne,
par exemple. Les armes conventionnelles pouvaient endommager les pistes et empêcher les avions de voler pendant un certain temps, mais mettre une base aérienne hors service de manière
permanente était extrêmement difficile et coûteux avec des armes conventionnelles : ainsi, le système JP233 nécessitait qu’un avion vole directement sur toute la longueur d’une piste en
dispersant des sous-munitions sur son passage.
Les missiles seraient donc un moyen évident d’attaquer de telles cibles, mais si vous avez déjà été sur une base aérienne, vous savez qu’il s’agit en grande
partie d’espace vide et qu’atteindre quelque chose d’important exige une grande précision. L’avènement de missiles extrêmement précis avec des ogives pouvant être ciblées indépendamment
signifie qu’il pourrait être possible de frapper directement non seulement les pistes, mais surtout la salle des opérations de la station, les ateliers de maintenance, les dépôts de
munitions, etc. Si les Russes ne disposent pas actuellement de cette capacité, nous pouvons supposer qu’ils y travaillent. Enfin, l’utilisation de projectiles à énergie cinétique à très
haute vitesse pourrait produire un résultat global comparable à l’utilisation d’une arme nucléaire tactique, bien que le type et le schéma des dégâts seraient très différents. Ce point
doit être souligné, car on a beaucoup discuté de ce que la puissance explosive de la charge utile de l’Oreshnik équivaut en termes conventionnels et nucléaires. Mais cela n’a pas
d’importance, au-delà d’un certain point : Ce qui compte, c’est la précision avec laquelle des cibles spécifiques peuvent être détruites. Trente-six projectiles, même avec une
puissance relativement faible, pourraient détruire une base aérienne aussi complètement qu’une arme nucléaire de vingt kilotonnes.
Changement de
paradigme
La Russie a donc maintenant, ou aura bientôt, la capacité de lancer des attaques dévastatrices et précises contre les infrastructures militaires et civiles
occidentales. L’Occident ne sera pas en mesure de se défendre de manière satisfaisante contre plus d’une fraction de ces attaques et il est peu probable qu’il soit en mesure de développer
lui-même des armes comparables. Il ne sera pas non plus en mesure de riposter efficacement envers des cibles russes avec tout autre type d’arme conventionnelle.
Quelles sont donc les conséquences probables ?
Nous pouvons ici revenir sur quelques exemples historiques. J’ai déjà mentionné la peur du bombardier piloté dans les années 1930. Les classes politiques
britanniques et françaises étaient hantées, non seulement par le spectacle d’une attaque aérienne dévastatrice, mais aussi par la peur de la dégradation sociale et de la violence qui
s’ensuivrait. Ces craintes ont eu une conséquence politique tangible : La pression pour le désarmement et le désir de résoudre les problèmes de l’Europe par des moyens pacifiques, qui ont
caractérisé la politique britannique et française dans les années 1930. Mais une fois que la guerre sembla, sinon certaine, du moins probable, elle provoqua également un réarmement
massif. En Grande-Bretagne, qui craignait davantage une attaque aérienne qu’une invasion terrestre, la Royal Air Force fut massivement agrandie, deux cents nouveaux escadrons furent
formés et de nombreuses nouvelles bases aériennes furent construites. Le Royal Observer Corps, une organisation civile à temps partiel fondée en réponse aux raids allemands de la Première
Guerre mondiale, fut massivement développé et un nouveau service d’alerte contre les raids aériens fut créé.
Dans les années 1970, l’Union soviétique modernisa ses forces nucléaires de portée intermédiaire et commença à déployer en nombre le missile nucléaire
mobile RSD-10 (appelé SS-20 en Occident). Sa portée signifiait qu’il pouvait menacer n’importe quelle partie de l’Europe, mais pas les États-Unis. Cela raviva immédiatement les craintes
traditionnelles en Europe selon lesquelles, en cas de crise, l’Union soviétique pourrait utiliser sa supériorité militaire pour intimider l’Europe et que les États-Unis abandonneraient
leurs alliés européens plutôt que de risquer une guerre apocalyptique. Le chancelier allemand Schmidt fut le premier à exprimer ces craintes en 1977 et, après les réticences initiales des
États-Unis, il fut convenu d’envisager de baser des armes américaines comparables en Europe, tout en cherchant simultanément à négocier l’abolition de cette catégorie d’armes. À partir de
1983, des missiles américains furent déployés en Europe, non sans une forte opposition politique, mais, après quelques années de négociations infructueuses et de récriminations mutuelles,
le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire fut signé en décembre 1987 et cette catégorie d’armes fut abolie.
Contrairement à ces cas-là, l’Occident est aujourd’hui pratiquement incapable de répondre aux développements des missiles russes, et contrairement à ces
cas-là, les classes dirigeantes occidentales ne semblent même pas avoir commencé à comprendre la nature du problème. S’il est vrai que la menace aérienne de l’Allemagne a été exagérée
(certains diraient que la menace des missiles de l’Union soviétique l’a été également), les conséquences du déploiement russe de missiles conventionnels à longue portée, extrêmement
précis, sont pour l’instant ignorées. Essentiellement, l’esprit stratégique occidental, habitué depuis longtemps à occuper une position dominante et croyant toujours que
l’Occident est supérieur en tout, ne peut tout simplement pas comprendre ce qui est susceptible de se produire, et refuse même de le faire.
Quelles sont donc ces conséquences ?
Les Russes acquièrent progressivement la capacité de détruire l’appareil gouvernemental, le système de commandement militaire, les infrastructures
essentielles de transport et d’énergie, les infrastructures civiles, les principales concentrations de puissance militaire et les quartiers généraux des services de renseignement de
n’importe quel pays européen. À Londres, par exemple, deux missiles de type Oreshnik pourraient détruire simultanément le bureau du Premier ministre, le ministère de la Défense, le
ministère des Affaires étrangères, le Cabinet Office, le ministère de l’Intérieur et le siège du Service de sécurité et du Service secret. Le fait que certaines parties de ces
installations soient souterraines ne constituerait évidemment pas une protection. Des sites extérieurs à Londres, comme le Permanent Joint Headquarters et le GCHQ, pourraient également
être visés. Cependant, si les cibles les plus évidentes d’un tel missile seraient en Europe, la Russie fera sûrement tout ce qu’elle peut pour intégrer ce genre d’ogive à l’un de ses
systèmes à plus longue portée capable d’infliger le même traitement à Washington.
Scenarios stratégiques
Examinons trois scénarios possibles.
D’abord, nous serions, au moins en théorie, dans le monde des «premières frappes» et des «frappes de décapitation», dont on parlait beaucoup pendant la
guerre froide, mais cette fois avec des armes conventionnelles plutôt que nucléaires. Bien que ces scénarios n’aient jamais été vraiment pris au sérieux par les décideurs politiques, il y
a eu une discussion théorique, très médiatisée, sur la possibilité que les États-Unis ou l’Union soviétique lancent une frappe nucléaire surprise contre les armes nucléaires de l’autre
camp (une frappe de «contre-force» dans le jargon) et détruisent toutes ou au moins la grande majorité d’entre elles, afin de maintenir les représailles dans des limites «acceptables».
Cette idée était souvent combinée avec l’idée de «décapitation», qui signifiait généralement cibler directement les systèmes de prise de décision du pays dans une attaque surprise,
peut-être en conjonction avec ses forces nucléaires. Dans la pratique, les préparatifs d’une attaque «surprise» auraient été impossibles à dissimuler, car le gouvernement attaquant aurait
dû se mettre lui-même sur le pied de guerre. De même, les États-Unis ou l’Union soviétique auraient eu suffisamment de missiles balistiques lancés par sous-marin pour dévaster leur
attaquant, et peu de dirigeants nationaux auraient été assez fous pour risquer leur pays en supposant qu’une frappe de représailles n’arriverait pas, dans la pratique.
Mais la question qui se pose évidemment maintenant est de savoir si une attaque surprise conventionnelle de ce type pourrait être lancée et le serait par la
Russie. Techniquement, la réponse est probablement oui : Pas maintenant, nécessairement, et pas contre les États-Unis dans un avenir proche, mais avec suffisamment de
temps, des missiles et des ogives, probablement oui. Sur le plan opérationnel, la réponse est «peut-être».
Il serait peut-être possible de dissimuler les préparatifs d’une attaque limitée aux États-Unis, à la Grande-Bretagne et à la France, en tant que pays dotés
d’armes nucléaires, mais même cela serait risqué. Mais deux questions se posent évidemment : Est-ce que cela serait utile politiquement et stratégiquement, et est-il nécessaire que
l’attaque soit une surprise de toute façon ?
Il est difficile de comprendre l’intérêt d’une telle attaque, ou les avantages qu’elle pourrait apporter, à moins que les Russes ne croient sincèrement
qu’ils doivent eux-mêmes se prémunir d’une attaque d’une telle sorte. En l’absence d’une telle crainte, je dirais que la menace d’une telle action est un outil bien plus utile que
son utilisation, qui aura certainement des conséquences imprévisibles et probablement dangereuses. Et même si une attaque surprise pourrait être plus efficace, peu d’États
occidentaux ont de toute façon des plans pour des mesures de protection en temps de guerre, de sorte qu’ils ne pourraient pas faire grand-chose en pratique pour atténuer le coup, et de
toute façon rien d’efficace pour riposter.
Une deuxième possibilité est que les Russes acquièrent cette capacité afin de prendre des nations en otage sur des questions spécifiques. Une application
évidente ici est l’insistance russe (comme le reflète leur projet de traité de décembre 2021) pour que les forces stationnées soient retirées des pays de l’OTAN qui ont rejoint l’OTAN en
1997 ou plus tard. Il serait parfaitement possible pour les Russes d’annoncer qu’ils détruiraient tel ou tel aérodrome ou telle ou telle base militaire dans tel pays si cela n’était pas
fait, et il serait évidemment impossible de les empêcher de mettre leur menace à exécution. Une seule démonstration suffirait probablement. Cela dit, la politique de cette tactique serait
délicate et difficile à expliquer aux alliés de la Russie et au Sud global en général. De toute évidence, une fois que la Russie aura utilisé cette tactique contre un
pays, elle pourrait l’utiliser contre n’importe quel pays, ce qui pourrait provoquer quelques irritations à Pékin et à New Delhi. Plus important encore, cela va à l’encontre de la
nouvelle vision des relations internationales à laquelle la Russie prétend souscrire, et de la direction qu’elle souhaite clairement voir prendre par les BRICS. Même si cela pourrait être
acceptable politiquement un jour, si cela était directement lié à la guerre en Ukraine, il est probable que les Russes préféreront une forme de pression plus subtile.
L’intimidation comme stratégie de
co-habitation
Ce qui nous amène à la troisième possibilité, que je considère de loin comme la plus probable : L’intimidation tacite. Certains
États européens pourraient décider, après réflexion, que mettre tous leurs œufs dans le panier de l’OTAN n’est pas si sage et qu’il serait raisonnable d’essayer de réparer les relations
avec la Russie. Cela ne signifie pas nécessairement qu’ils quitteront l’OTAN ou refuseront de participer à une quelconque initiative militaire européenne, mais qu’ils deviendront
progressivement plus conciliants, moins agressifs envers la Russie, moins désireux d’accueillir des armées étrangères sur leur sol. Après tout, que peut leur offrir l’OTAN
?
- Elle ne peut pas empêcher l’arrivée des missiles et elle ne peut pas riposter de la même manière.
- Elle ne peut pas attaquer la Russie avec des armes conventionnelles et personne ne croit qu’elle va déclencher une guerre nucléaire.
- Tout ce que l’adhésion à l’OTAN, les garnisons étrangères et une politique étrangère agressive font, c’est faire du pays une cible plus
intéressante.
La Russie considère l’OTAN comme une menace depuis longtemps et serait heureuse de la voir affaiblie. Elle ne souhaite pas nécessairement une fin officielle
de l’alliance, car cela pourrait produire de l’instabilité à ses frontières, mais une OTAN plus «gentille» plus «douce» et plus respectueuse qui ne soit pas une menace. Il est difficile
pour les Américains et les Européens de l’Ouest de comprendre ce que l’on ressent à vivre aux côtés d’un voisin militairement puissant et d’agir avec la discrétion qui en découle, point
sur lequel je reviendrai dans un instant. Mais les petits pays d’Europe de l’Est connaissent très bien cette situation et sauront quoi faire.
Il faut toutefois émettre quelques réserves. Tout ceci ne change pas nécessairement tout, du moins pas à court terme. C’est plutôt le signe que les choses
évoluent progressivement. Ces capacités n’arrivent pas du jour au lendemain et nous ne connaissons pas encore toute leur ampleur, ni la manière dont les Russes entendent les utiliser. Ne
nous emballons donc pas trop, même si je pense que la direction que prennent les choses est claire.
En outre, beaucoup dépendra du comportement de l’Occident lui-même.
L’Occident pourrait bien évidemment décider de lancer son propre programme de développement d’armes similaires. Pour les raisons évoquées ci-dessus,
l’Occident n’a jamais fait de la technologie des missiles une priorité et il semble probable que les Russes aient en outre fait des progrès dans la technologie des matériaux que
l’Occident devrait d’abord rattraper. Même dans ce cas, il y a un certain nombre de problèmes. Le plus évident est qu’un tel projet devrait être financé et géré à l’échelle
multinationale. Cela a été un cauchemar dans le passé et il est facile d’imaginer qu’il faudrait passer des années à régler les questions de partage des tâches. Il faudrait probablement
des systèmes séparés pour les États-Unis et l’Europe, avec des structures de financement et de gestion différentes. Surtout, il faudrait beaucoup d’années pour élaborer un concept
opérationnel et encore plus d’années pour mettre au point de nouvelles structures de forces et une infrastructure de soutien. Il faudrait créer des branches des forces armées ou les
agrandir massivement, et créer de nouveaux établissements de formation, en partie pour enseigner à un niveau très avancé. Il faudrait former des scientifiques, des ingénieurs et des
instructeurs qui n’existent pas actuellement. Il faudrait créer des capacités qui n’existent pas actuellement dans l’industrie de défense occidentale. Il faudrait une sorte de structure
de commandement internationale et un mécanisme de prise de décisions opérationnelles. Et bien plus encore, bien sûr.
L’Occident pourrait également essayer de lancer un programme de défense contre de telles armes. Dans ce domaine, l’OTAN a déjà enregistré un quart de siècle
de progrès sporadiques qui ne sont pas de bon augure pour l’avenir. On retrouverait les mêmes problèmes de gestion, techniques et organisationnels, avec en plus un problème d’échelle,
puisqu’il faudrait défendre chaque actif de valeur dans 30 pays et relier l’ensemble du système d’alerte et de réaction. Mais ici aussi, il pourrait y avoir un problème fondamental pour
le défenseur. Il n’est pas certain que la défense contre des systèmes tels que ceux que déploieront les Russes soit possible, même en principe, compte tenu du temps d’alerte disponible,
de la vitesse des missiles et de la difficulté même de la mission. Mais avec l’ajout d’aides à la pénétration, de leurres et de la multiplicité de missiles, la tâche pourrait
effectivement s’avérer impossible dans la pratique.
Et enfin, une telle tâche irait à l’encontre de toute la philosophie occidentale de l’acquisition d’armes. On a tendance à considérer que ce sont des
entreprises avides qui conçoivent des équipements dans le seul but de faire du profit, mais ce n’est pas tout. Avec un nombre toujours plus restreint de plateformes devant effectuer de
plus en plus de tâches différentes, sans cesse renouvelées et devant rester en service pendant des générations, la tendance à la «sur-technologie» est irrésistible, et les armes
sont de plus en plus complexes et ambitieuses, et souvent ne fonctionnent pas très bien dans la pratique. L’Occident est structurellement incapable de fabriquer le grand
nombre de systèmes «suffisamment bons» qu’un projet comme celui-ci nécessiterait.
Le réalisme comme seule
option
Quel est donc notre sort, au bout du compte ? Avec une vulnérabilité qui ne peut être réparée face à une capacité que l’Occident ne peut pas copier. Alors,
quel sera le politicien courageux qui dira à son Parlement que «les missiles passeront toujours» ? Je ne m’attends pas à une grande précipitation. Au contraire, il y aura
des projets élaborés et coûteux qui promettent beaucoup et ne mènent à rien, des affirmations selon lesquelles l’Occident «ne se laissera pas intimider» et surtout déconnexion
complète de la réalité. Le problème avec le processus d’intimidation est que la victime doit en admettre la réalité, et la plus grande difficulté de toutes, je le crains, est
peut-être que les dirigeants occidentaux sont incapables de comprendre quand ils sont gravement désavantagés, et d’agir de manière sensée.
L’infériorité technologique croissante de l’Occident politique est un fait bien connu, en particulier dans le développement d’armes avancées telles que
les missiles hypersoniques. Ce domaine de la science militaire d’une importance cruciale est extrêmement complexe et l’investissement en argent seul ne suffit tout simplement pas. Les
États-Unis ont dépensé des centaines de milliards de dollars dans des programmes d’armes hypersoniques au cours des 30 à 35 dernières années, mais en vain. Il y a eu ce qui
semblait être une percée au début des
années 2010, mais cela s’est également avéré être une
impasse.
À la fin de cette décennie, Washington DC a presque abandonné complètement, mais le bond technologique massif réalisé par la Russie et la Chine a forcé le
Pentagone à réévaluer son rejet initial des armes hypersoniques comme «rien de spécial». En effet, alors que Moscou a démontré son utilité, d’abord en Syrie en 2017, puis en Ukraine
occupée par l’OTAN après début 2022, l’armée américaine tente désormais frénétiquement de rattraper son retard.
Il est amusant de constater que de nombreux Américains ne peuvent accepter le simple fait que leur technologie soit inférieure, et recourent donc à divers
mécanismes d’adaptation. C’est notamment le cas du président Donald Trump, qui a récemment déclaré à Sean
Hannity que la Russie avait «volé» les plans des armes hypersoniques des États-Unis pendant l’administration Obama, puis les avait «utilisés» pour construire les siennes. Il
convient de noter que c’est au moins la troisième fois que Trump fait de telles déclarations publiques. En mai 2020, il avait également déclaré que le Pentagone travaillait sur un
«missile extraordinaire capable de voler 17 fois plus vite que tout autre missile existant à l’heure actuelle». Fin octobre 2023, il a réitéré la même
accusation lors d’un rassemblement dans le New Hampshire. Trump alternait souvent entre les affirmations selon lesquelles Moscou avait «volé les plans» ou que l’administration
Obama les avait «donnés». Dans les deux cas, Trump fait preuve d’une compréhension extrêmement limitée de la haute technologie.
Cela se reflète peut-être mieux dans l’utilisation de sa terminologie telle que «super-duper rockets», une expression familière de Trump qui fait référence
aux armes hypersoniques. Dans les trois cas, y compris la dernière interview avec Hannity, les déclarations de Trump ne faisaient probablement référence qu’à un seul des nombreux
programmes américains ayant échoué, en particulier l’AGM-183A de
Lockheed Martin, un missile lancé par avion transportant un véhicule planeur hypersonique (HGV). Surnommé ARRW (Air-Launched Rapid Response Weapon), le missile était censé être le
point d’entrée des États-Unis dans le très exclusif «club hypersonique». L’effort ARRW était un plan (trop)
ambitieux pour faire passer les États-Unis devant des rivaux proches de leurs pairs tels que la Russie et la Chine. Tout d’abord, il est important de comprendre que
les HGV ne peuvent pas
être strictement définis comme des missiles, car ils ne sont pas motorisés et nécessitent un véhicule de lancement, un véritable missile qui les propulse à des vitesses
hypersoniques.
L’ARRW AGM-183A a connu un processus de recherche et développement plutôt difficile, ne pouvant dépasser la barre des Mach-5, qui est le strict minimum
requis pour qu’une arme soit considérée comme hypersonique. La vitesse maximale prévue pour l’arme a été modifiée plusieurs fois, allant de Mach-5 à Mach-20, mais au moment du discours de
Trump, elle était annoncée comme étant de Mach-17. Cependant, la définition «17 fois plus rapide que la vitesse du son» ne signifiait probablement pas grand-chose pour Trump, alors il l’a
simplement simplifiée et a déclaré à la presse qu’elle était «17 fois plus rapide
que tout autre missile existant à l’heure actuelle». Lockheed Martin
prévoyait que l’arme serait capable d’atteindre des vitesses supérieures à Mach-20, mais ses équipes de recherche et développement ont rencontré de sérieux
problèmes pour atteindre cet objectif. Le problème concernait principalement l’incapacité de l’ARRW à supporter la chaleur extrême générée pendant le vol hypersonique, entraînant la
destruction de sa microélectronique hautement sensible.
Après plus d’une demi-décennie de tests, l’AGM-183A a à peine pu atteindre Mach-5 avant d’être incinéré par la chaleur extrême. Après au moins une
demi-douzaine d’échecs consécutifs (admis publiquement) lors des tests, le Congrès américain a menacé de réduire le financement du projet. Lockheed Martin a même eu recours à la tromperie
pour tenter de conserver le financement, mais cela a été découvert et le programme a été abandonné. Cependant, la situation était si mauvaise qu’elle a forcé le Pentagone à essayer
de recycler le programme, car il était le plus proche d’atteindre le statut opérationnel, d’autant plus que l’arme hypersonique à longue portée (LRHW) de l’armée et de la marine
américaines fait toujours face à l’incertitude, l’armée américaine continuant de cacher les résultats des tests les plus récents. Pendant ce temps, la Russie et la Chine ont non
seulement adopté plusieurs armes hypersoniques il y a des années (ou des décennies dans le cas de la première), mais ont en fait plusieurs générations d’avance sur les États-Unis. Par
exemple, avec le missile hypersonique à lanceur aérien «Kinzhal» capable de voler à
une vitesse de Mach 12 transporté par des intercepteurs MiG-31K/I modifiés et des bombardiers à longue portée Tu-22M3, le HGV «Avangard» capable de
voler à une vitesse de Mach 28 déployé sur divers ICBM et le missile de croisière hypersonique à statoréacteur «Zircon» capable de voler à
une vitesse de Mach 9 déployé sur des navires de guerre (sous-marins et navires de surface) et bientôt sur des plates-formes terrestres, Moscou a des décennies d’avance sur les
États-Unis, tant en termes de déploiement que de capacités d’armement. En outre, Moscou a utilisé ces armes contre les cibles de grande valeur des néonazis et de l’OTAN en Ukraine.
L’armée russe n’est pas seulement la seule force armée au monde à déployer largement des missiles hypersoniques, mais elle est également la seule à les avoir introduits dans tous les
domaines (aérien, terrestre, maritime), y compris sur des armes stratégiques telles que l’«Oreshnik» récemment
dévoilé, qui constitue un saut technologique significatif pour l’ensemble du monde multipolaire.
Cependant, cela n’empêche toujours pas la machine de propagande occidentale d’essayer de dénigrer ces armes, y compris l’«Oreshnik», que The
Economist a récemment rejeté comme «pas une menace sérieuse», citant «des scientifiques ukrainiens qui ont étudié l’épave». Il semble que l’Economist n’ait jamais reçu
le mémo de l’Allemagne, qui s’est d’abord moquée du missile russe, pour ensuite se plaindre d’être sans défense contre lui. Moscou a utilisé ses armes hypersoniques contre le régime
de Kiev et ses maîtres de l’OTAN, ce qui a entraîné des centaines (voire des milliers à ce stade) de victimes pour le cartel de racket le plus vil du monde. Les pertes
ont été si lourdes que même le commandement de l’OTAN a dû admettre publiquement qu’il devait se préparer à des pertes extrêmement élevées dans une guerre avec la Russie. Cependant,
si les soldats professionnels prennent cela très au sérieux, la propagande et les politiciens sont une toute autre histoire.