La Russie vient donc de lancer un missile nucléaire chargé à blanc, et comme un vrai missile nucléaire, il avait plusieurs têtes comme on le voit sur cette
photo.
Toutes les ogives du missile balistique à moyenne portée Oreshnik ont atteint l’installation du complexe militaro-industriel de l’Ukraine à Dnipro
(anciennement Dnepropetrovsk). L’objectif de lancement a été atteint, a indiqué le ministère russe de la Défense.
«Le 21 novembre 2024,
en réponse à l’utilisation d’armes à longue portée américaines et britanniques sur des cibles sur le territoire de la Fédération de Russie, les forces armées ont lancé une frappe combinée
sur l’une des installations du complexe militaro-industriel de l’Ukraine à Dniepropetrovsk. Pour la première fois dans des conditions de combat, un missile balistique à moyenne portée
dans un équipement hypersonique non nucléaire «Oreshnik» a été utilisé avec succès dans une frappe. L’objectif de lancement a été atteint. Toutes les ogives ont atteint l’objectif de
destruction», a déclaré le département militaire russe.
AVERTISSEMENT PRE NUCLEAIRE EN UKRAINE OU BLIFF STRATEGIQUE ?
Beaucoup se méprennent sur le sens de la riposte russe aux tirs occidentaux. Moscou aurait pu ne pas répondre. Pourquoi Poutine l’a-t-il fait? Mon hypothèse, c’est que le message est destiné à
Donald Trump autant qu’à l’actuelle « administration » ou ce qu’il en reste. On assiste une fois de plus à une de ces sempiternelles poussées d’hystérie médiatiques qui semblent bien
jalonner cette guerre en l’Ukraine. Ainsi selon eux : « Biden
[ en pleine démence, il faut leur rappeler ] aurait autorisé le tir des missiles dans la profondeur … bla bla bla … le monde au bord de la guerre nucléaire … bla bla bla … le président
russe se terre de terreur … bla bla bla … ». D’ici deux jours on aura oublié, jusqu’à la prochaine. Ainsi va la guerre américaine en Ukraine … dans les médias mainstream ! En
revanche, les agités de Washington ont fourni à Poutine un prétexte idéal pour mettre les points sur les i vis-à-vis de Donald Trump.
Si jusqu’à récemment, on pouvait – encore – à l’efficacité de leur narrative d’apocalypse, telle n’est désormais plus le cas avec l’immense défaite qu’ils viennent de se voir brutalement infliger
à l’occasion des récentes élections américaines, et ce n’est qu’un début vu les premières conséquences.
Une simple et hilarante anecdote – caricaturalement française en plus – résume parfaitement cette défaite quand un journaliste – ou passant pour tel – tombe littéralement en syncope en
direct sur le plateau où il officiait…. En fait l’image de Patrick Cohen faisant un authentique malaise vagal date de 2015. Mais des observateurs malicieux de notre paysage médiatique ont
détourné la vidéo, comme si notre folliculaire bien-pensant s’était évanoui lorsque sont tombés les résultats annonçant la victoire de Trump, juste après qu’il eut péroré sur sa défaite.
C’est très drôle! Et elle nous pointe bien le fait que beaucoup de journalistes des médias mainstream, sur les deux rives de l’Atlantique, étaient au bord de l’évanouissement le 5 novembre au
soir.
Cette réaction cataleptique est éminemment intéressante en ce qu’elle est typique de ceux sur la tête desquels tombe – non pas le ciel, mais bien – la réalité dans toute sa brutalité après qu’ils
l’eussent si longtemps niée.
Elle est donc intéressante en ce qu’elle n’est que prémonitoire de ce qui arrivera forcément à tous ces faucons américains et leurs pantins européens quand la réalité s’imposera sur le
terrain ukrainien.
En attendant, quel est le fond de sauce de cette nouvelle hystérie ?
La guerre médiatique occidentale face à l’efficacité russe
Comme d’habitude, il s’agit d’une opération médiatique dont on ne sait plus vraiment si elle n’est que la tactique américaine à quoi se réduit cette guerre coté occidental ou une réaction
instinctive pour exorciser l’éminence d’une défaite inévitable ou les deux.
Cette tactique américaine – à un niveau si sommaire de réflexion, on doit exclure le terme de stratégie – consiste simplement à croire (wishfull thinking ) que la guerre se gagne par les
médias , et que par conséquent il faut alimenter ceux-ci en créant des incidents tactiquement mineurs mais immédiatement exploitables médiatiquement pour rassurer les foules et les faucons,
tout en laissant accroire qu’on défie l’autre par une provocation.
Il y a donc deux niveaux de « pensée magique » américaine : 1° – l’effet médiatique est plus important que l’effet réel sur le terrain, 2° que le Russe est censée penser la même
chose et par conséquent qu’il a peur de l’effet médiatique produit par les médias mainstream. Pour résumer, la guerre en fait n’est que dans les médias, le terrain pourtant de – l’affrontement –
ne servant plus que de studio de tournage, moyennant quoi simplement suffit-il d’alimenter ce studio en lui fournissant autant d’armement que nécessaire.
On admettra qu’une telle conception, pour surprenante qu’elle soit , n’en est pas moins originale. Aussi est-il nécessaire pour en juger de la pleine efficacité que de l’observer dans
d‘autres guerres américaines. Deux d’ailleurs suffiront amplement à cela.
La première est celle d’Afghanistan où malgré 20 ans de bombardement aveugles et de mensonges médiatiques à tous les étages, la grande Army s’est finalement enfuie la queue basse, à tel point
d’ailleurs que le tout nouveau président Trump a décidé d’en virer les généraux responsables dès qu’il sera aux affaires.
La seconde est celle contre les Houthis pour reprendre le contrôle de la mer Rouge. Dans celle-ci, c’est la grande Navy qui a jeté l’éponge d’elle-même après que les méchants Houthis aient
osé faire quelques trous dans la coque de ses bateaux imprudemment égarés sous l’empreinte de leurs missiles.
On ne peut alors que saluer cette constance américaine à persister à cultiver la perspective de victoire en Ukraine avec les médias mainstream, alors que tout cerveau normalement constitué sait
d’ores et déjà ce qu’il adviendra en Ukraine, sauf bien sûr les futurs « cataleptiques ».
Mais, on sent malgré tout et au terme de presque trois ans de guerre une certaine fébrilité parmi le personnel « infirmier » entourant le très grand président Biden.
Les limites des capacités militaires américaines exposées
En plus ce personnel vient lui aussi de subir de plein fouet le désaveu le plus flagrant de la part d’une opinion publique américaine manifestement et majoritairement excédée des pitreries
que ce personnel fait endossé à son président si docilement dément.
Et c’est de ce fait là précisément – autrement dit de l’effet Trump – que la fébrilité constatée se transforme bien en une peur réelle, aggravée de plus par une fin de partie annoncée pour le 21
janvier 2025, échéance au de là de laquelle le personnel infirmier en question pourrait se transformer en simples citoyens justiciables.
Comme le temps presse, il faut alors changer de tactique ce qui signifie en américain de faire exactement la même chose mais en encore plus fort. D’où le désormais hyper- médiatique :
Biden autorise le tir des missiles dans la profondeur … bla bla bla … le monde au bord de la guerre nucléaire à cause de Poutine … bla bla bla ».
Concrètement, sur le terrain il ne s’est rien passé de plus que la routine habituelle : quelques missiles Atacms ont été tirés – sans résultat – ainsi que quelques Storm Shadow aussi, mais
cette fois les Russes admettent quelques perte humaines* (* alors que les Américains les auraient tués, notons-le ) .
On note comme d’habitude que « mainstream » évoque ces tirs tout en omettant volontairement qu’au même moment les Russes en envoyaient 10 fois plus, et autrement plus destructeurs sur
le territoire ukrainien. Mais comme on l’a dit le terrain ne compte pas.
Portons alors un jugement sur l’efficacité militaire réelle car nous avons pour ce qui nous concerne et pour l’avoir aussi vécu la certitude inverse de celle des Américains : la guerre se
joue sur le terrain, pas dans les salons ni les studios. À bon entendeur …
Missiles russes et message clair : Un avertissement au-delà du théâtre ukrainien
UN tel jugement cependant fait appel à des connaissances dont très peu d’individus sont détenteurs, y compris chez les militaires, à savoir la culture missile et celle de la guerre des missiles
et en général des feux dans la profondeur.
Objectivement – qu’on nous croie ou pas, on s’en moque – ces tirs américains puent littéralement la trouille et non la provoc. Les Atacoms d’abord : tous ont été éliminés, ce qui est
conforme à ce qu’est ce « vieux fer à cheval » juste bon à émouvoir la ménagère démocrate de plus de 50 ans.
Le Storm Shadow est peut être plus récent mais pas plus performant, sauf qu’il doit être lancé à partir d’un aéronef. Et là on rentre dans les considérations très complexes des dispositifs de
détection et de défense anti-aérienne et dont on sait – toutes choses égales par ailleurs – que les Russes les maîtrisent supérieurement à ces Occidentaux qui veulent à tout prix la guerre mais
qui n’osent même pas risquer leur peau, seulement celle des Ukrainiens.
Moyennant quoi, la conclusion qui s’impose est que le tir de ces missiles à été calculé au minimum de risque humain acceptable – soit impérativement la vie du pilote de F-16 – , combiné à
l’exploitation maximale des avantages du missile à très basse altitude, de la configuration géographique et de l’équation du radar, aucun de ces missiles n’aurait pu aller au-delà de ce qui a été
obtenu. Or ceci correspond à la définition même de l’échec militaire objectif, comme un archer tirant au max des possibilités de son arc sans se faire hacher lui-même.
Donc, la « provoc » en question ne correspond qu’à la signature des capacités limites adverses et vouloir alors les franchir signifierait pour les Américains un engagement direct. Or
ils ne le veulent à aucun prix et les Européens aboyeurs n’en ont aucune capacité autre que verbale.
Pour résumer, il suffit simplement de plagier le titre d’un roman très connu : « À l’Est, rien de nouveau »
Sauf que, pour une fois le Russe n’a pas réagi comme d’habitude, c’est à dire par le mépris ce qu’il eût pu faire, et c’est lui en fait qui vient délibérément de perturber la routine de cette
guerre en tirant immédiatement un missile hors norme – du nom d’Oreshnik parait-il – , et dont le but manifeste est … d’affoler le Pentagone et consort, mais pas vraiment le crétin
médiatique de toutes les façons incurable.
Pour résumer simplement : on ne connaît pas le missile tiré par les Russes ou certains croient le connaître mais se trompent puisqu’on est au cœur même de la stratégie des moyens, quelque
chose que tout le monde ignore, militaires compris.
La sidération comme arme
La seule chose dont on puisse préjuger est la destruction effective qu’il a provoquée moins de 24 heures après le tir de Storm Shadow, et qui se trouve être une infrastructure industrielle
essentielle à l’effort de guerre ukrainien soutenu par l’Occident. Ainsi par exemple l‘arrogant patron allemand de Rheinmetal ne peut-il constater que la fin de ses efforts et la disparition par
effet de guerre ( métaphore ) de son personnel technique ingénument déployé en Ukraine et ce malgré la profondeur des installations visées. Ce qui confirme alors que les Américains
« jouent » mais pas les Russes – qui agissent en plus avec une lenteur calculée.
Le missile tiré semble être un IRMB ( type balistique nucléaire d’une portée de 5000 km ), Il est « Marvé » comme on dit dans le jargon militaire ( il largue plusieurs sous-munitions
elles mêmes auto-propulsées et à trajectoires indépendantes, idéal pour un traitement surfacique simultané ), et surtout hypervéloce ( vitesse évaluée à Mach 12, donc indétectable, inarrêtable et
n’ayant aucun besoin de charges classiques pour pénétrer profondément le sol ) et par conséquent il est sourd ( ce qui signifie qu’on entend pas les explosions ), etc …
Il ne serait que présomptueux de préjuger de l’intention russe au travers de l’emploi d’une telle arme, sauf d’envoyer un message clair à qui de droit, non sur les intentions mais les capacités (
en clair, l’Europe plierait immédiatement le cas échéant sous le coup d’un tel missile ), qu’il peut être déployé sur tout autre zone que le théâtre ukrainien ( suivez mon regard ). Bref,
Kiev qui pour l’instant est la ville la plus sécurisée d’Ukraine grâce aux Russes devient ainsi un objectif idéal avec tous ces centres de corruption jusqu’ici épargnés.
Pour résumer, la seule conclusion possible est que la réaction russe recherchait un effet de sidération, renforcé par la rapidité de sa mise en œuvre, non pas en direction des populations
maintenues dans l’ignorance, dont les Européens, ni de l’ex-président ukrainien qui n’a toujours eu qu’un rôle prévisible de figurant, ni du personnel infirmier évoqué plus haut mais de
ceux qui au contraire peuvent toucher celui-ci.
Poutine a envoyé un message aux Américains
Moyennant quoi, l’enjeu se situe donc au cœur même de l’étrange situation intérieure américaine.
L’élection de Trump s’est en fait jouée trop facilement et les démocrates, sidérés eux aussi, sont en incapacité de réagir. Donc « sauver les meubles » avant la mise en place de la
nouvelle administration ne repose plus sur ce que les médias alternatifs US appelle « l’administrateur Biden » et donc notre « personnel infirmier ». Que peut-il faire, étant
entendu qu’il ne s’agit pas vraiment de « lumières », sinon ce qu’il ont toujours fait, c’est à dire savonner la pente de leurs successeurs avec une nouvelle guerre par exemple, de
manière à ne leur laisser d’autre choix que de la poursuivre.
Sauf que rien ne dit que l’équipe Trump ne partage pas une même approche, au contraire. Par conséquent, le message s’adresse bien à elle, auquel cas, comme elle est déjà bloquée au Moyen-Orient,
elle peut ainsi mesurer également à quel point elle est d’emblée bloquée sur le dossier ukrainien avant même d’arriver aux affaires. Mais comme elle non plus n’est pas en mesure de le comprendre
pleinement, l’idée est donc de lui retirer toute capacité ou marge d’initiative. Par ailleurs la guerre en Ukraine n’ayant rien d’essentiel quant à la future configuration mondiale en cours
de construction, forcément le jeu russe se doublera le moment venu d’un jeu chinois coordonné.
Ce ne sont que des hypothèses certes, mais qui – on l’espère – situent bien le jeu réel en dehors et au dessus de celui, dépassé, que « Mainstream » prétend décrire.
Je ne pense pas qu’Emmanuel Macron ait les capacités intellectuelles de comprendre la stratégie hypersonique que
Vladimir Poutine a déployé dès mars 2022 en Ukraine. A son degré d’arrogance, on ne rattrape pas la double catastrophe d’une scolarité post-René Haby et d’un parcours SciencesPo-ENA sans
apprentissage du doute. Mais peut-être aura-t-il au moins un minimum d’instinct de survie ou, tout simplement, réellement peur. Suite
au jeu dangereux des Américains, des Britanniques et des Français, de^puis dimanche dernier, avec la perspective de frappes en Russie, le président russe a en effet déclaré tout à fait
officiellement que la France était désormais la cible des missiles hypersoniques russes. Vladimir Poutine a pris la parole jeudi 21 novembre pour expliquer les motifs et les modalités de
la frappe qui venait d’avoir lieu sur une usine de fabrication d’armement dans la région de Dniepropetrovsk. La Russie a testé sur le champ de bataille un nouveau missile hypersonique,
l’Orechnik, qui vole à Mach 10. Quand le président russe insiste sur le fait qui s’agissait d’un missile hypersonique non nucléaire, il n’y a rien pour étonner les lecteurs du Courrier
des Stratèges. Dès mars 2022 et l’utilisation des premiers missiles Kinjal par l’armée russe, nous avions insisté sur le fait que la Russie avait inventé un degré intermédiaire de la
dissuasion – hypersonique sur un mode non nucléaire. Malheureusement, ni l’Elysée ni la Maison-Blanche ne se sont abonnés au Courrier! Vladimir Poutine est donc obligé de dire les choses
lui-même, explicitement. Sur le mode « Ma stratégie hypersonique pour les nuls ». Nous donnons ici la traduction de l’intégralité de son
discours. C’est nous qui soulignons les passages les plus importants, en particulier celui qui vise explicitement Paris.
Déclaration du Président de la Fédération de Russie
Le 21 novembre 2024 - 20:10 - Le Kremlin, Moscou
Président de la Russie Vladimir Poutine: Je voudrais informer le personnel militaire des forces armées de la Fédération de Russie, les citoyens de notre pays, nos amis à travers le
monde, et ceux
qui persistent dans l’illusion qu’une défaite stratégique peut être infligée à la Russie, des événements qui se déroulent aujourd’hui dans la zone de l’opération militaire
spéciale, en particulier à la suite des attaques par des armes à longue portée occidentales contre notre territoire.
L’escalade du conflit en Ukraine, provoquée par l’Occident, se poursuit, les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN ayant déjà annoncé qu’ils autorisaient l’utilisation de leurs armes de
haute précision à longue portée pour des frappes à l’intérieur de la Fédération de Russie. Les experts savent bien, et la partie russe l’a souligné à plusieurs reprises, que l’utilisation
de telles armes n’est pas possible sans l’implication directe d’experts militaires des pays fabricants.
Le 19 novembre, six missiles balistiques tactiques ATACMS produits par les États-Unis et, le 21 novembre, au cours d’un assaut combiné de missiles impliquant des systèmes Storm Shadow
britanniques et des systèmes HIMARS produits par les États-Unis, ont attaqué des installations militaires à l’intérieur de la Fédération de Russie dans les régions de Briansk et de
Koursk. À partir de ce moment, comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises dans des communications antérieures, le conflit régional en Ukraine provoqué par l’Occident a
pris une dimension mondiale. Nos systèmes de défense aérienne ont réussi à contrer ces incursions, empêchant l’ennemi d’atteindre ses objectifs apparents.
L’incendie du dépôt de munitions de la région de Briansk, provoqué par des débris de missiles ATACMS, a été éteint sans faire de victimes ni de dégâts significatifs. Dans la région de
Koursk, l’attaque a visé l’un des postes de commandement de notre groupe Nord. Malheureusement, l’attaque et la bataille de défense aérienne qui a suivi ont fait des morts et des blessés
parmi les unités de sécurité du périmètre et le personnel de service. Cependant, le commandement et le personnel opérationnel du centre de contrôle n’ont subi aucune perte et
continuent à gérer efficacement les opérations de nos forces pour éliminer et repousser les unités ennemies hors de la région de Koursk.
Je tiens à souligner une fois de plus que l’utilisation par l’ennemi de telles armes ne peut pas affecter le déroulement des opérations de combat dans la zone d’opération militaire
spéciale. Nos
forces progressent avec succès sur l’ensemble de la ligne de contact et tous les objectifs que nous avons fixés seront atteints.
En réponse au déploiement d’armes à longue portée américaines et britanniques, les forces armées russes ont mené, le 21 novembre, une frappe combinée sur une installation du complexe
industriel de défense ukrainien. Sur le terrain, nous avons également testé
l’un des derniers systèmes de missiles russes à moyenne portée, en l’occurrence un missile balistique hypersonique non nucléaire que nos ingénieurs ont baptisé Oreshnik. Ces essais
ont été couronnés de succès et ont permis d’atteindre l’objectif visé par le lancement. Dans la ville de Dniepropetrovsk, en Ukraine, l’un des plus grands et des plus célèbres complexes
industriels de l’époque de l’Union soviétique, qui continue à produire des missiles et d’autres armements, a été touché.
Nous développons des missiles à portée intermédiaire et à courte portée en réponse aux plans américains de production et de déploiement de missiles à portée intermédiaire et à courte
portée en Europe et dans la région Asie-Pacifique. Nous pensons que les États-Unis ont commis une erreur en détruisant unilatéralement le traité FNI en 2019 sous un prétexte tiré par les
cheveux. Aujourd’hui, les
États-Unis ne se contentent pas de produire de tels équipements, mais, comme nous pouvons le constater, ils ont trouvé des moyens de déployer leurs systèmes de missiles avancés dans
différentes régions du monde, y compris en Europe, lors d’exercices d’entraînement pour leurs troupes. De plus, au cours de ces exercices, ils s’entraînent à les utiliser.
Pour rappel, la Russie s’est volontairement et unilatéralement engagée à ne pas déployer de missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée tant que des armes américaines de ce
type n’apparaîtront pas dans une région du monde.
Je répète que nous
procédons à des essais de combat du système de missiles Oreshnik en réponse aux actions agressives de l’OTAN à l’encontre de la Russie. Notre décision de poursuivre le
déploiement de missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée dépendra des actions des États-Unis et de leurs satellites.
Nous déterminerons les cibles lors des prochains essais de nos systèmes de missiles avancés en fonction des menaces qui pèsent sur la sécurité de la Fédération de Russie. Nous nous
considérons autorisés à utiliser nos armes contre les installations militaires des pays qui autorisent l’utilisation de leurs armes contre nos installations, et en cas d’escalade des
actions agressives, nous répondrons de manière décisive et en miroir. Je recommande aux élites dirigeantes des pays qui envisagent d’utiliser leurs contingents militaires contre la Russie
d’y réfléchir sérieusement.
Il va sans dire que lorsque
nous choisirons, si nécessaire et à titre de mesure de rétorsion, des cibles à frapper par des systèmes tels qu’Oreshnik sur le territoire ukrainien, nous suggérerons à l’avance aux
civils et aux citoyens de pays amis résidant dans ces régions de quitter les zones dangereuses. Nous le ferons pour des raisons humanitaires, ouvertement et publiquement, sans
craindre de contre-mesures de la part de l’ennemi, qui recevra également ces informations.
Pourquoi sans crainte ? Parce qu’il
n’existe aujourd’hui aucun moyen de contrer de telles armes. Les missiles attaquent les cibles à une vitesse de Mach 10, soit 2,5 à 3 kilomètres par seconde. Les systèmes de défense
aérienne actuellement disponibles dans le monde et les systèmes de défense antimissile que les Américains sont en train de créer en Europe ne peuvent pas intercepter ces missiles. C’est
impossible.
Je voudrais souligner une fois de plus que ce n’est pas la Russie, mais les États-Unis qui ont détruit le système de sécurité internationale et qui, en continuant à se battre, à
s’accrocher à leur hégémonie, poussent le monde entier dans un conflit mondial.
Nous avons toujours préféré et nous sommes prêts à résoudre tous les différends par des moyens pacifiques. Mais nous sommes également prêts à faire face à toute éventualité.
Si quelqu’un en doute encore, qu’il ne se trompe pas : Il y aura toujours une réponse.
Missile hypersonique russe : Stupéfaction dans la presse française
Le tir d’un missile hypersonique russe
«Orechnik» en Ukraine le 21 novembre a sidéré la presse française qui s’interroge sur les conséquences de l’usage d’un tel engin et oppose les versions de Washington et de
Moscou.
En lançant
un nouveau missile balistique hypersonique de moyenne portée dit «Orechnik», la Russie aura fait couler beaucoup d’encre. Certains journalistes évoquent de multiples hypothèses
sur cette arme nouvelle sur les réseaux sociaux quand les journaux s’inquiètent d’une «escalade» dans le conflit. Alors que les réactions politiques ont été presque inexistantes, la
presse, elle, parle beaucoup de cet évènement.
«Poutine a prononcé un
discours ce soir concernant ses projets militaires. On apprend l’existence d’un nouveau missile russe à moyenne portée : le «Orechnik», qui a frappé Dnipro dans la nuit».
Le journaliste très antirusse Cyrille
Amoursky s’est penché sur l’actualité militaire du conflit russo-ukrainien en disant égrener différentes «thèses» sur
l’usage de cette arme.
Le journaliste de la chaine LCI énumère
ensuite des déclarations ayant suivi ce tir et conclu en affirmant que «la Russie cherche à
nouveau l’escalade» et de réclamer : «l’aide à l’Ukraine
doit augmenter de façon crescendo».
Le discours martial du journaliste sur les réseaux sociaux ne reflète néanmoins pas l’ensemble de ce qui a pu être lu dans la presse française où se mêle
étonnement et interrogation sur le tir du 21 novembre.
Erreur ukrainienne, avertissement et
«surprise pour les Occidentaux»
Le journal de centre droit Le Figaro met lui dans la balance les versions russe et américaine : «Moscou évoque un
nouveau «missile de moyenne portée» russe, tandis que Washington le qualifie de «portée intermédiaire». Le journal dédramatise néanmoins en affirmant que la «perspective d’une
attaque russe de missile intercontinental contre l’Ukraine s’éloigne, un peu» faisant référence au fait qu’il s’agisse d’un missile de portée intermédiaire et non intercontinental
«contrairement à de
premières affirmations de l’armée de l’air ukrainienne». Le journal se penche ensuite sur les caractéristiques techniques du missile Orechnik.
Le journal Le
Monde, plutôt classé au centre gauche, voit dans ce tir «un avertissement de
Vladimir Poutine aux Occidentaux» et affirme que «Moscou n’avait pas,
officiellement, ce type d’arme dans son arsenal jusqu’à présent» évoquant par ailleurs «une première dans
l’histoire du nucléaire militaire» pour le tir de ce missile «conçu en principe
exclusivement pour transporter une tête nucléaire» et évoque «une surprise pour les
Occidentaux». Quant au journal libéral L’Opinion,
il s’en est tenu à rapporter les déclarations de Vladimir Poutine et d’insister sur la mise en garde du président russe : «nous avons toujours
été prêts, et nous le sommes toujours, à résoudre tous les problèmes par des moyens pacifiques (…) si quelqu’un en doute encore, c’est inutile. Il y aura toujours une
réponse».
De son côté, le journal communiste L’Humanité s’en
tient à des éléments factuels en évoquant par ailleurs la «ligne
belliciste» du gouvernement britannique mais aussi que «la France n’est pas
en reste». À gauche toujours mais côté atlantiste, le journal Libération panique.
Du côté des personnalités politiques presque aucun élu ou dirigeant de parti ne s’est exprimé à l’exception du souverainiste François
Asselineau de l’UPR qui a déclaré sur X : «la Russie avertit
ceux qui ricanent» rappelant à propos du missile évoqué, qu’«aucun système
anti-missile ne peut l’intercepter».
Il n’y a rien à voir ici. Juste une
démo hypersonique. Enfin, pas vraiment. L’Américain moyen n’est capable de comprendre le monde (d’une certaine manière) qu’à travers les films. Revenons donc à un classique : la séquence
d’ouverture d’«Apocalypse Now» de Coppola – le pendant de la guerre du Vietnam du «Cœur des ténèbres» de Joseph Conrad, qui se déroule au Congo.
Dans ce film, le capitaine Willard (Martin Sheen) est à peine capable de prononcer un soliloque d’ivrogne, seul dans sa chambre à Saigon. Il attend son
affectation : une mission spéciale jusqu’au cœur des ténèbres (représenté dans le film par l’incursion américaine illégale et le bombardement aveugle du Cambodge).
Willard, dans la V.O., murmure à peine : «Chaque minute que je
passe dans cette pièce, je m’affaiblis et Charlie devient plus fort». Charlie, dans la jungle, c’est ainsi que les GI américains désignaient les Viêt-congs.
De la «guerre américaine» – comme l’appellent les Vietnamiens – à la guerre par procuration menée par les États-Unis et l’OTAN en Ukraine, il n’y a qu’un
pas.
L’empire américain est désormais un capitaine ivre qui fait face à la jungle (réorganisée), comme l’a qualifié ce stupide Borrell espagnol, le «chef»
sortant de la politique étrangère de l’UE. Chaque minute que le capitaine passe dans son jardin décrépit – l’équivalent d’une chambre miteuse à Saigon – Charlie, dans la jungle, devient
plus fort.
Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que Charlie n’est plus le Viêt-cong. Charlie, c’est la Russie nucléaire et hypersonique.
Capitaine America a cru pouvoir intimider Charlie le Russe en donnant à l’Ukraine l’«autorisation», tout droit sortie de l’État profond, d’attaquer des
cibles à l’intérieur de la Fédération de Russie à l’aide d’ATACMS.
De telles attaques s’étaient déjà produites dans le passé sur les nouveaux territoires de la Russie. Néanmoins, deux nouvelles attaques ont été lancées
après l’«autorisation», contre Koursk et Briansk, l’une avec des ATACMS, l’autre avec des Storm Shadows.
Puis vint l’inévitable réponse russe. Qu’est-ce que c’était que ça ? De nouveaux missiles hypersoniques multiples ? Zeus ? Superman ?
Le vice-président du Conseil de sécurité, Dimitri «Débranché» Medvedev, n’a pas pu résister à un trolling
concis ; «C’est donc ce que
vous vouliez ? Eh bien, vous l’avez sacrément bien eu !»
Comme on pouvait s’y attendre, les rats de l’Occident collectif se sont précipités dans tous les sens après avoir assisté à ce qui a d’abord été interprété
comme une démonstration d’un «paquet d’ogives conventionnelles» RS-26.
Principales conclusions : Des armes occidentales à longue portée ont été utilisées contre la Russie, qui a riposté avec le nouveau système balistique
hypersonique à moyenne portée «Oreshnik» contre l’usine Yuzhmash à Dnipropetrovsk ; en outre, l’utilisation d’armes à longue portée par l’ennemi ne peut pas affecter le déroulement de
l’opération militaire spéciale (SMO).
Mais c’est le principal message pertinent que Poutine a relayé aux Américains, à l’OTAN et à l’Occident collectif :
«Nous procédons à des
essais de combat du système de missiles Oreshnik en réponse aux actions agressives des pays de l’OTAN contre la Russie.La question de la
poursuite du déploiement des missiles de moyenne et de plus courte portée sera décidée par nous, en fonction des actions des États-Unis et de leurs satellites.Les cibles à détruire
lors des nouveaux essais de nos systèmes de missiles les plus récents seront déterminées par nous en fonction des menaces qui pèsent sur la sécurité de la Fédération de
Russie.Nous nous considérons
autorisés à utiliser nos armes contre les installations militaires des pays qui autorisent l’utilisation de leurs armes contre nos installations.Et en cas d’escalade
des actions agressives, nous répondrons également de manière décisive et en miroir.Je recommande aux
élites dirigeantes des pays qui envisagent d’utiliser leurs contingents militaires contre la Russie d’y réfléchir à deux fois».
Monsieur, voulez-vous de la salade de
noisettes ?
L’interprétation initiale de cette action qui a de facto changé la donne était que la Russie avait lancé un seul missile mobile routier RS-26 Rubezh contre
l’usine de production de missiles Yuzhmash à Dniepropetrovsk, équipé de six ogives indépendantes, non
nucléaires (mes italiques), chacune déployant à son tour d’autres ogives (appelons cela 6×6 = 36).
Cela a changé en soi l’«essence» de la guerre en Ukraine, comme Poutine lui-même l’avait précédemment reconnu en ce qui concerne l’«autorisation»
des attaques
par ATACMS.
Le discours de Poutine a établi que la Russie utilisait en fait un tout nouveau missile de moyenne portée (1000 à 3000 km), l’Oreshnik («Noisette»). Même
les responsables américains ont admis qu’il s’agissait d’un système «expérimental», ce qui implique qu’ils en savaient quelque chose.
Poutine lui-même a également fait référence à des «essais de combat». Ce qui est établi au-delà de tout test, selon les propres termes de Poutine, c’est que
la «Noisette» peut être envoyé en cadeau à n’importe quelle cible dans l’ensemble de l’OTAN.
L’Oreshnik est un missile aussi redoutable que possible. Il peut atteindre le Royaume-Uni en 19 minutes seulement, Bruxelles en 14, Berlin en 11 et Varsovie
en 8 minutes. Et, bien sûr, se déplaçant à plus de Mach 10, il ne peut tout simplement pas être intercepté par l’arsenal collectif de l’Occident. Cela inclut les États-Unis.
Une puissance destructrice élevée est une évidence, déjà garantie par le facteur surprise : on ne sait ce qui nous frappe qu’une fois qu’on a été frappé
(peut-être). L’une des options possibles est qu’Oreshnik ait ciblé des ateliers souterrains secrets à Yuzhmash, où l’OTAN avait envoyé des équipements et des pièces pour des missiles
balistiques de courte portée (500 km à 1500 km).
Dans ses quatre livres et sur son blog, l’indispensable Andreï Martyanov a bien précisé que «la Russie dispose
d’une supériorité écrasante en matière d’escalade conventionnelle» par rapport à l’Hégémon. Alors, oui : ce test d’un IRCM (missile conventionnel) doté d’un MIRV (Multiple
Independent Reentry Vehicle) hypersonique n’est peut-être qu’une démonstration, un avant-goût de ce qui nous attend.
Martyanov : «L’OTAN n’a aucune
capacité d’arrêter les tirs à longue portée de la Russie». La «démonstration» s’accompagne également d’une nouvelle tentative de faire de la guerre une affaire relativement civile :
Moscou avertira les civils de l’imminence d’une frappe d’Oreshnik. Ceux qui ne partiront pas le feront à leurs risques et périls.
Comme l’a fait remarquer Martyanov, «il ne s’agit plus
seulement d’opération militaire spéciale». En effet, depuis un certain temps, nous avons dépassé le stade de l’opération militaire spéciale : il s’agit d’une guerre chaude entre
l’OTAN et la Russie. Aggravée par le fait que les élites dirigeantes de l’Hégémon sont congénitalement incapables d’arrêter l’escalade.
Même la démonstration
de l‘Oreshnik n’arrêtera
pas l’escalade. Un scénario plausible est que les services de renseignements militaires américains ont appris l’imminence d’un tir de missile balistique russe de moyenne portée et en ont
informé Kiev et l’OTAN. Moscou a alors averti les États-Unis 30 minutes avant la frappe (c’est la norme, pour éviter les malentendus nucléaires) ; les Américains l’ont non seulement
confirmé, mais ont souligné qu’il n’y avait aucun risque d’attaque nucléaire russe contre Kiev, ni aujourd’hui ni dans un avenir prévisible.
L’Oreshnik est en fait une démonstration tacite que la Russie n’a pas besoin de la puissance nucléaire pour résoudre quoi que ce soit sur le théâtre de
guerre ukrainien.
Partons donc du principe que l’escalade a été maîtrisée – pour l’instant. Pourtant, il reste encore près de deux mois d’une administration américaine
complètement dérangée au pouvoir. La démence congénitale de l’OTAN suggère que l’escalade se poursuivra. La différence est cependant stratosphérique : maintenant, ils ne savent pas si
l’Oreshnik en tendant sa carte de visite porte ou non une bombe nucléaire.
Malgré toute la démence intrinsèque de l’administration actuelle – sortante -, les Américains qui ne comprennent le monde qu’à travers des films ont
peut-être oublié que c’est Trump 1.0 qui a retiré les États-Unis du traité FNI en 2019. Si les États-Unis étaient restés, la Russie n’aurait pas pu développer et utiliser
l’Oreshnik.
Mais maintenant, c’est l’heure de la salade de noisettes, tout le monde ; un excellent moyen de réguler la pression artérielle.
Séance du président de la Russie avec
la direction du ministère de la Défense, des représentants du complexe d’industrie de défense et des développeurs de systèmes de missiles.
22 novembre 2024, 19 :50, Moscou, Kremlin
Vladimir Poutine : Chers amis et collègues.
Comme vous le savez, hier j’ai informé le personnel des Forces armées, les citoyens de Russie, nos alliés dans le monde entier, ainsi que ceux qui tentent
de nous faire chanter par la force, du tout nouveau système russien de missiles à portée intermédiaire. Il s’agit de notre, de votre complexe, que vous avez baptisé «Orechnik». Il s’agit
d’un missile balistique doté de capacités hypersoniques non nucléaires.
Comme vous et moi le savons grâce à l’analyse des données de contrôle objectif, l’épreuve a été un succès. Je vous en félicite. Et, comme cela a déjà été
dit, nous poursuivrons ces essais, y compris dans des conditions de combat, en fonction de la situation et de la nature des menaces que l’on élève à la sécurité de la Russie. D’autant
plus que nous disposons de tout un stock de ces articles, d’un stock de ces systèmes prêts à l’emploi.
Si je vous ai demandé d’organiser notre rencontre d’aujourd’hui, c’est presque dans le seul but de vous remercier, de vous dire merci pour les résultats de
votre travail. [Je parle de] vous et de tous les concepteurs du système «Orechnik», de tous les collectifs scientifiques, de production et de travail qui ont participé à sa création, j’ai
à l’esprit toute la coopération. Comme vous le savez, ce sont les concepteurs, les scientifiques, les ingénieurs et les ouvriers qui ont développé les technologies hypersoniques, calculé
la balistique, maîtrisé la production des matériaux les plus modernes, des systèmes de contrôle, de la microélectronique, etc.
Les résultats obtenus et la rapidité de développement du nouveau système engendrent en effet les sentiments de la fierté et de l’admiration et démontrent de
manière convaincante que l’école nationale d’ingénierie des fusées possède un énorme potentiel et est capable de résoudre les tâches les plus complexes pour garantir la sécurité et la
souveraineté de la Russie.
À cet égard, je voudrais souligner que le système «Orechnik» n’est pas une modernisation des anciens systèmes de l’ère soviétique. Même s’il est évident que
nous sommes tous issus des différents systèmes de l’Union soviétique, nous avons tous été élevés sur la base de ce qui a été fait par les générations précédentes et, dans une certaine
mesure, nous avons utilisé à un certain point leurs résultats. Mais ce système est avant tout le résultat de votre travail, un travail effectué à l’époque russienne, dans les conditions
de la nouvelle Russie. Il a été créé sur la base de développements modernes, à la pointe de la technologie.
Et je dois dire que dans les conditions actuelles, alors que nous sommes confrontés à des menaces et à des défis nouveaux et croissants, le travail sur de
tels systèmes d’armes revêt une portée particulière, voire vitale, pour notre pays.
Une fois de plus, je voudrais souligner que la solution aux tâches de l’opération militaire spéciale et l’avenir de la Russie aujourd’hui dépendent avant
tout de nos soldats et de nos officiers, du courage des combattants d’assaut et des artilleurs, des tankistes et des parachutistes, des sapeurs, des pilotes, des opérateurs de drones et
des troupes de débarquement, ainsi que du travail bien coordonné de toutes les branches des forces armées.
Nos unités sur la ligne de contact combatif opèrent aujourd’hui avec succès, compétence, courage et professionnalisme. Chaque jour, elles acquièrent de
l’expérience au combat et augmentent leur potentiel offensif. Je le répète : c’est du professionnalisme, du courage et de l’héroïsme de nos soldats et de nos officiers que dépend avant
tout l’accomplissement de toutes les tâches dans le cadre de l’opération militaire spéciale.
Mais en même temps, il est très important que les soldats du front et les citoyens en général sachent que nous disposons d’une base technologique colossale,
d’un solide arrière-pays industriel et scientifique pour protéger notre sécurité. Et le système d’armes qui a été testé hier est un garant fiable de plus de l’intégrité territoriale et de
la souveraineté de la Russie.
Comme nous le savons, comme vous le savez, personne d’autre au monde ne possède encore de telles armes. Oui, tôt ou tard, elles apparaîtront dans d’autres
pays phares, nous savons quel type de développement est en cours dans ces pays. Mais ce sera demain, ou dans un an ou deux. Tandis que nous, nous possédons ce système aujourd’hui. Et
c’est important.
Je voudrais souligner ici un autre aspect. Le système de missiles Orechnik n’est pas seulement une arme hypersonique efficace. En vertu de sa puissance de
frappe, en particulier lorsqu’il est utilisé en masse et en combinaison avec d’autres systèmes de précision à longue portée dont la Russie dispose également, les résultats de son
utilisation contre des cibles ennemies seront comparables, en termes d’effet et de puissance, à ceux des armes stratégiques. Bien qu’en fait le système Orechnik ne soit pas une arme
stratégique, il n’est en tout cas pas un missile balistique intercontinental et n’est pas un moyen de destruction massive, notamment parce qu’il s’agit également d’une arme de
précision.
Comme je l’ai déjà dit, j’ajoute qu’il n’existe aucun moyen de contrer un tel missile, aucun moyen de l’intercepter. Et je voudrais insister une fois de
plus sur le fait que nous continuerons à tester ce système tout à fait nouveau.
Il est nécessaire de mettre sur les rails sa production en série, convenons que la décision de produire en série ce système est prise. Oui, en fait, elle
est déjà pratiquement organisée.
Compte tenu de la force particulière de cette arme, de sa puissance, elle sera mise en service dans les Forces des missiles stratégiques.
Il est également important qu’en plus du système Orechnik, plusieurs systèmes similaires soient actuellement testés en Russie. En fonction des résultats des
tests, ces armes entreront également en production. En d’autres termes, nous disposons d’une gamme complète de systèmes à portée intermédiaire et à plus courte portée.
La situation militaro-politique actuelle dans le monde est largement déterminée par les résultats de la concurrence en matière de création de nouvelles
technologies, de systèmes d’armes, de développement économique. Mais, comme je l’ai dit à maintes reprises, l’importance décisive revient bien sûr aux gens, au courage de ceux qui se
battent au front, au talent et à la persévérance de ceux qui travaillent dans les usines et les bureaux d’études, dans les centres scientifiques et dans les entreprises de tous les
secteurs de l’économie. Et bien sûr, nous sommes fiers de ces gens, avec de tels gens, bien sûr, toutes les tâches de l’opération militaire spéciale, comme je l’ai dit, seront résolues.
Et la sécurité de la Russie en général sera assurée de manière fiable.
Une fois de plus, je voudrais vous remercier, vous et vos collègues, pour votre travail acharné, important et productif, pour les résultats élevés obtenus,
pour votre contribution au renforcement de la sécurité et de la capacité de défense de notre peuple, à la défense de notre Patrie au sens le plus large du terme.
Et je voudrais dire que les créateurs du système de missiles Orechnik, ceux qui ont conçu et organisé la production du tout nouveau complexe, seront
certainement proposés pour des décorations d’État.
Je vous en prie, Vassili Petrovitch, premier vice-président de la Commission militaro-industrielle.
V. Tonkochkourov
: Merci.
Cher Vladimir Vladimirovitch !
Le complexe a été créé, en effet, dans les plus brefs délais et entièrement sur la base de technologies russiennes. Les problèmes de substitution des
importations ont été résolus. La base de recherche et de production des entreprises du complexe de l’industrie de la défense permet d’organiser la production en série de ce type d’armes
dans les plus brefs délais.
Vladimir Vladimirovitch, je voudrais souligner que les réserves disponibles de la base scientifique et de production du complexe de l’industrie de la
défense pour la création de tout nouveaux, d’actuels modèles d’armes, d’équipements militaires et spéciaux ont permis de développer et de fournir aux troupes des armes modernes en temps
opportun et, dans les conditions d’une opération militaire spéciale, de prendre rapidement en compte la nécessité d’affiner les armes, les équipements militaires et spéciaux et de
développer de nouveaux modèles, ainsi que de les fournir aux troupes. Cela permet de maîtriser rapidement les nouveaux équipements et procédures d’utilisation des moyens de destruction et
de les utiliser directement au cours des opérations de combat.
Un vaste programme d’investissement est également mis en œuvre pour augmenter la capacité de production des organisations du complexe industriel de défense,
ce qui permettra d’accroître sensiblement la production d’armes et d’équipements particulièrement demandés. Le rythme de production et de livraison des armements permettra d’atteindre un
niveau d’équipement en armes modernes, équipements militaires et spéciaux de plus de 95% pour les Forces nucléaires stratégiques et de plus de 82% pour les Forces aérospatiales.
Je tiens à souligner qu’à l’heure actuelle, les entreprises du complexe industriel de défense prennent toutes les mesures nécessaires pour assurer
l’accomplissement des tâches du groupe de troupes dans la zone de l’opération militaire spéciale.
Le rapport est terminé.
V. Poutine
: Merci.
Youri Ivanovitch, s’il vous plaît.
Youri Borissov
: Vladimir Vladimirovitch, je tiens à vous informer que les entreprises de l’industrie des fusées et de l’espace impliquées dans le développement et la production
d’équipements de missiles de combat remplissent sans problème toutes les obligations qui leur incombent en vertu de l’ordre de défense de l’État. Le potentiel de conception, de
technologie, de production et, surtout, de personnel permet de créer des produits aux caractéristiques uniques qui, comme vous l’avez déjà constaté, n’ont pas d’équivalent dans le monde
entier.
En ce qui concerne les capacités de production, la pratique a prouvé que nous sommes en mesure de multiplier dans les plus brefs délais la production de
produits particulièrement demandés, notamment de produits de haute précision.
Si nécessaire, nous avons des réserves, nous pouvons augmenter la production.
V. Poutine
: Merci.
Commandant des Forces des missiles stratégiques, s’il vous plaît, Sergueï Viktorovitch.
S. Karakaïev : Camarade
Commandant en chef suprême !
Je voudrais noter qu’en application de votre décision de juillet 2023 dans le cadre des travaux de constructions expérimentales «Orechnik» la coopération
industrielle russienne a développé un système mobile terrestre de tir de missiles à portée intermédiaire.
Le 21 novembre 2024, le tout nouveau missile balistique à portée intermédiaire doté d’une ogive hypersonique non nucléaire a été testé dans des conditions
de combat. À la suite du lancement, un objet stratégique sur le territoire de l’Ukraine a été atteint. Le lancement s’est déroulé avec succès et les tâches ont été accomplies. Les
résultats du lancement ont confirmé la justesse de la conception et des solutions technologiques, ainsi que la faisabilité du système de missiles aux caractéristiques spécifiées.
Le tout nouveau système de missiles à portée intermédiaire «Orechnik» n’a pas d’équivalent dans le monde de par ses caractéristiques. L’attirail combatif du
missile lui permet de garantir le franchissement de tous les systèmes de défense antimissile d’aujourd’hui et de demain. Ce système de missiles doté d’unités hypersoniques peut frapper
avec une grande efficacité diverses cibles, qu’il s’agisse de cibles ponctuelles ou de surface, ainsi que des cibles hautement protégées.
En fonction des objectifs et de la portée de cette arme, elle peut atteindre des cibles sur tout le territoire de l’Europe, ce qui la distingue des autres
armes de précision à longue portée. Comme vous l’avez déjà dit, l’utilisation massive de ce type d’arme sera comparable à l’utilisation d’armes nucléaires.
Le développement du système de missiles «Orechnik» permettra d’étendre les capacités de combat des Forces des missiles stratégiques afin d’atteindre
différents types de cibles conformément aux tâches qui leur seront assignées, tant avec charge non nucléaire qu’avec la charge nucléaire. La haute disponibilité opérationnelle du complexe
permet de recibler tout objet désigné et de l’atteindre dans les plus brefs délais.
Compte tenu des résultats positifs du lancement effectué, il est jugé approprié de mettre le complexe en service, de continuer à l’utiliser en renforçant
ses caractéristiques et en affinant les compétences du personnel en matière de fonctionnement et d’utilisation.
Des messages ont été reçus de personnes résidant à Dnipro (Dnipropetrovsk) et dans ses environs, en Ukraine, décrivant ce qu’il s’est passé pendant et après
l’attaque ICBM russe.
Selon les messages, l’usine Yuzhmash a été attaquée. Il s’agissait d’un géant industriel, leader dans la production de fusées dans l’ex-URSS. Cette usine
fabriquait de nombreux missiles spatiaux et intercontinentaux pour l’URSS.
Selon les messages, l’usine Yuzhmash n’existe plus. À sa place, il ne reste plus qu’une montagne de poussière.
En plus des ateliers au rez-de-chaussée où étaient fabriqués les drones d’attaque et les moteurs de fusée, l’usine disposait de vastes ateliers
souterrains où
étaient assemblés des missiles à partir de composants occidentaux, qui étaient stockés puis étiquetés «Made in Ukraine». On dit qu’il y avait au moins 3 niveaux souterrains
sous le niveau du sol, chacun d’une hauteur de 6 mètres.
Aujourd’hui, tout cela a disparu, il ne reste plus qu’un tas de poussière et de gravats.
D’autres messages décrivent l’impact en affirmant qu’il «a été si fort que des
immeubles d’habitation situés à plusieurs kilomètres de la centrale se sont fissurés. Il n’y a désormais plus d’eau ni de chauffage dans toute la ville – toutes les canalisations
souterraines se sont fissurées et sont tombées en panne».
D’autres habitants ont déclaré que «l’explosion était
comme un tremblement de terre. Tout tremblait, les meubles tombaient dans les maisons, la vaisselle tombait des placards».
Enfin, les messages confirment que «les communications
dans les maisons sont également hors service».
Tout cela à partir d’un seul missile ICBM russe sans ogive nucléaire. Il s’agissait d’un missile purement conventionnel.
11 minutes de Berlin, 14 minutes de Bruxelles, 19 minutes de Londres : Le nouveau missile balistique hypersonique russe à moyenne portée montre ce qu’il peut
faire
L’édition de ce soir de l’émission d’information et d’analyse «Sixty Minutes»,
animée par Evgueni Popov, membre de la Douma, et son épouse Olga Skabeyeva, a été presque entièrement consacrée à la couverture du dernier missile hypersonique russe, l’«Oreshnik»
(noisetier), qui a une portée de plus de 5000 km, ce qui le place à la limite extérieure de la portée intermédiaire et à la limite inférieure des missiles balistiques intercontinentaux.
L’Oreshnik a été utilisé hier lors d’une frappe sans précédent sur des installations industrielles de la ville ukrainienne de Dnipro, une ville d’un million d’habitants, la quatrième plus
grande d’Ukraine et la capitale de l’oblast de Dniepropetrovsk.
Le programme comprenait les segments suivants :
• Une explication
détaillée des caractéristiques distinctives de l’Oreshnik, notamment sa vitesse et les raisons de son invulnérabilité à tous les systèmes de défense aérienne connus, son temps de vol vers
les principales capitales européennes, et plus encore. Lors de l’attaque d’hier, les six ogives MIRV étaient conventionnelles mais dévastatrices en raison de la force initiale liée à la
vitesse. Il a été noté que l’Oreshnik volait à Mach 10, c’est-à-dire à 12 000 km par heure, soit deux fois la vitesse des intercepteurs Patriot des États-Unis. Il est également très
maniable en vol, ce qui lui permet d’éviter à coup sûr tous les intercepteurs potentiels.
• Longs clips vidéo des
reportages des médias grand public américains et européens sur l’Oreshnik et l’attaque de Dnipro. Il convient de noter que ces reportages ont mis l’accent sur l’importance militaire de
cette nouvelle arme offensive russe pour la corrélation des forces sur le terrain en Ukraine, ce qui, comme le soulignent les Russes, n’était pas du tout l’objet de l’expérience
d’hier.
• De longs extraits
vidéo du discours de Vladimir Poutine à la nation annonçant l’attaque de missiles sur Dnipro et précisant que les États-Unis ont été automatiquement prévenus une demi-heure avant le
lancement du missile depuis Astrakhan grâce aux canaux d’information de prévention des attaques nucléaires mis en place dans le cadre des accords d’armement stratégique «New Start».
Poutine a surtout souligné que la Russie était prête à utiliser cette arme et d’autres armes de son arsenal contre les pays dont les missiles sont tirés sur le territoire de la
Fédération. En clair, il dit que les installations militaires des États-Unis et de la Grande-Bretagne pourraient être frappées par des missiles russes s’ils poursuivent les attaques
contre la Russie qu’ils ont menées dimanche et lundi derniers depuis le territoire ukrainien en utilisant leurs ATACMS et Storm Shadow.
En effet, dans son discours, Vladimir Poutine indique clairement que l’utilisation hier du missile Oreshnik contre Dnipro était une réponse directe aux
attaques américaines et britanniques. Il s’agissait d’un message sans équivoque de la ferme intention de répondre en miroir à tout ce que les puissances occidentales pourraient avoir
l’intention de faire à son pays. La destruction des installations de production militaire de l’Ukraine n’était qu’un effet secondaire utile, et non la raison principale.
Pour bien faire passer le message de la supériorité technologique absolue de la Russie, Poutine a souligné que, lors de ces attaques de représailles, la
Russie donnerait un préavis pour que les civils aient le temps de fuir. La Russie agit ainsi en sachant que ses adversaires n’ont aucune possibilité d’intercepter ce qu’elle leur
envoie.
Poutine a clairement indiqué que ce type de missile a été créé et est déployé en réponse à l’évolution de la stratégie des États-Unis, qui consiste à
intimider leurs adversaires au moyen de missiles à courte et moyenne portée installés et potentiellement tirés depuis des pays amis en Europe et ailleurs à la périphérie de la Fédération
de Russie, plutôt que d’utiliser leur triade nucléaire comme par le passé. Les États-Unis peuvent ainsi réduire à dix ou vingt minutes le temps de vol de leurs missiles nucléaires pour
atteindre les villes russes. Avec l’Oreshnik, la Russie a réduit de la même manière le temps de vol pour atteindre Londres, Berlin et Bruxelles.
Moscou attend de l’avertissement d’aujourd’hui, renforcé par l’attaque d’Oreshnik sur la ville de Dnepr, que la future administration Trump ne se soucie
guère des intérêts de l’Ukraine dans sa recherche d’une solution pour mettre fin à la guerre, et qu’elle soit plutôt attentive aux préoccupations et aux exigences de la Russie en matière
de sécurité.
Outre l’histoire d’Oreshnik, l’édition d’aujourd’hui de «Sixty Minutes»
était également lourde de rapports de guerre provenant des lignes de front dans le Donbass, montrant la destruction étendue des chars de l’OTAN, des véhicules blindés de transport de
troupes et des positions fortifiées de l’ennemi à l’aide de vidéos ukrainiennes capturées ainsi que de ce que les correspondants de guerre russes envoient. Ils ont montré le ministre de
la Défense Belousov disant que l’armée russe a maintenant détruit toutes les troupes d’élite de l’Ukraine, de sorte que Kiev sera tout à fait incapable d’organiser une contre-attaque sur
le terrain en 2025.
En résumé, les téléspectateurs russes d’aujourd’hui n’auraient pas eu besoin d’aller au cinéma pour voir des reconstitutions de batailles de la Seconde
Guerre mondiale ou d’autres conflits armés inventés par les producteurs de films. La télévision d’État ne servait que la guerre, la guerre et la guerre.
En réponse à l’autorisation de Biden de tirer des missiles US ATACMS sur le territoire russe et au tir de 6 missiles dans la région de Briansk, la Russie a
riposté, en guise de test en condition de combat et de nouvel avertissement, avec un nouveau missile ballistique
hypersonique de portée intermédiaire expérimental à tête multiple : Oreshnik, en frappant un complexe militaro-industriel ukrainien. Le test est une réussite
spectaculaire. Cette fois, le missile portait des charges conventionnelles, mais il existe aussi une option nucléaire… Aucune défense anti-aérienne au monde n’est aujourd’hui
capable de détruire un tel missile en vol…
Il est clair que ce genre de démonstration va booster les ventes de matériel de guerre russe.
Vladimir Poutine devrait en remercier l’Occident otanien. La Russie a montré qu’elle dispose non seulement de la meilleure défense aérienne au monde en détruisant
la quasi totalité des missiles ATACMS, SCALP ou STORM-SHADOW de l’OTAN tirés sur son territoire, mais qu’elle possède aussi des missiles qui sont les plus rapides et les plus invulnérables connus
à ce jour. J’avoue me délecter des délires médiatiques, politiques et militaires que l’on entend à ce sujet et qui nous sont délivrés chaque jour sur le grand théâtre de la propagande mondialiste
et otano-kiévienne.
Les pays membres de l’Occident otanien
représentés au G20 n’y font plus la Loi
La France et l’Allemagne ont tenté en vain de faire pression sur le président Lula à Rio pour «ukrainiser» le G20. Non seulement Zelensky n’y a pas été invité, mais
Lula a décidé de mettre un terme aux discussions et de publier le communiqué final un jour plus tôt que prévu pour éviter les discussions épineuses sur l’Ukraine :
En Ukraine, les avancées des forces russes se font chaque jour plus nombreuses et plus profondes. L’effondrement des forces ukrainienne se fera probablement avant
six mois, si Vladimir Poutine, qui en a les moyens, décide d’accélérer le rythme de son opération spéciale.
Pour la première fois, la Fédération
de Russie a utilisé ses forces de missiles stratégiques – et ce n’est que le début de l’escalade.
Le 21 novembre 2024 restera dans l’histoire militaire russe comme la date du premier véritable déploiement au combat des légendaires et redoutées Forces des
fusées stratégiques de la Fédération de Russie (RVSN).
Créée à l’époque soviétique, la RVSN est la branche indépendante des forces armées russes responsable de l’arsenal de missiles balistiques
intercontinentaux, littéralement les «troupes de l’apocalypse» – responsables d’une puissance de feu capable de provoquer une catastrophe mondiale. Bien entendu, la RVSN a été impliquée
dans toutes les grandes tensions nucléaires de la guerre froide, notamment la crise des missiles de Cuba et l’incident de Norvège. Bien qu’elle soit restée en alerte de combat élevée à
plusieurs reprises, aucun engagement militaire réel n’a eu lieu jusqu’à présent.
L’OTAN a toutefois dépassé toutes les attentes en matière d’escalade dans ses provocations contre la Russie et a réussi à transformer le conflit ukrainien
en la crise de sécurité la plus dangereuse de l’histoire. Après que la partie ukraino-occidentale ait ignoré les avertissements répétés de la Russie de cesser les frappes à longue portée
contre le territoire incontesté de la Fédération, Moscou n’a eu d’autre choix que de faire appel à ses troupes les plus redoutées et d’autoriser une opération sans précédent.
La cible choisie était une usine d’équipement militaire à Dniepropetrovsk. L’arme utilisée est un nouveau missile, jusqu’alors non testé en situation
réelle, surnommé «Oreshnik». Heureusement pour les Ukrainiens, aucune ogive nucléaire n’était attachée au missile, qui a fonctionné comme une arme conventionnelle malgré sa vitesse
surprenante et sa létalité élevée.
L’attaque de Dniepropetrovsk présente deux aspects principaux : d’une part, il s’agissait d’un test pour Moscou, qui a eu l’occasion pour la première fois
d’utiliser la technologie du missile Oreshnik dans une situation de combat réelle, confirmant ainsi son efficacité absolue. D’autre part, cette attaque constituait une sorte de «dernière
chance» pour l’ennemi, ainsi qu’un avertissement majeur pour l’Ukraine.
Moscou aurait pu répondre aux frappes ukrainiennes sur Briansk et Koursk avec des armes nucléaires, car une telle décision aurait été pleinement conforme
aux récentes réformes de la doctrine nucléaire russe. Cependant, une fois de plus, la clémence et le désir de désescalade ont prévalu dans les décisions du Kremlin, ce qui a conduit à un
avertissement à la fois à l’OTAN et à l’Ukraine avant la «solution finale».
Pour l’OTAN, le message est clair : il n’existe aucune technologie militaire capable d’arrêter les missiles balistiques intercontinentaux russes. Si la
décision de passer au nucléaire est prise, les cibles seront atteintes sans que l’Alliance atlantique et ses mandataires puissent faire quoi que ce soit pour l’empêcher.
Pour l’Ukraine, l’avertissement est encore plus profond : Moscou a clairement fait savoir que personne n’«aiderait» le régime néonazi. De toute évidence,
l’attaque russe a été remarquée à temps par les Américains. Il existe des milliers d’observateurs impliqués dans divers projets de surveillance dont la tâche spécifique est de voir de
telles manœuvres et de préparer une réponse à temps en cas de crise nucléaire. En d’autres termes, Washington a vu que l’attaque avait lieu et n’a rien fait.
Les États-Unis se sont peut-être abstenus de réagir par peur. Peut-être se sont-ils abstenus de réagir parce qu’ils supposaient que la cible serait
ukrainienne. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas eu de réaction. Washington n’a pas émis de plan d’urgence pour des représailles nucléaires, même sans confirmation, jusqu’à quelques minutes
après que les cibles aient été touchées, que les ogives russes contenaient ou non du matériel nucléaire. En d’autres termes, les États-Unis, confrontés à une dangereuse incertitude, ont
choisi de rester silencieux.
L’inaction américaine était le meilleur avertissement qui aurait pu être donné aux Ukrainiens. Les Américains ont clairement indiqué qu’ils ne feraient rien
pour protéger leur mandataire. Si la Russie lance des armes nucléaires contre l’Ukraine, Kiev devra en assumer seul les conséquences. Plus encore, il faut souligner que les Américains
n’avaient aucun moyen de prédire si les frappes russes viseraient l’OTAN ou non, c’est pourquoi l’absence d’opération de représailles immédiate a une signification encore plus profonde et
remet même en question la «défense collective» de l’alliance occidentale.
Ce serait formidable si les Ukrainiens avaient retenu la leçon et commencé à désamorcer la situation. Cependant, quelques heures après l’incident, Kiev a de
nouveau utilisé des missiles à longue portée, frappant cette fois Krasnodar, dans un nouvel acte d’escalade de la violence sans précédent. En d’autres termes, même s’ils savent qu’ils se
battront seuls et qu’ils subiront les conséquences d’une guerre nucléaire sans aucun soutien étranger, les Ukrainiens continuent de franchir les lignes rouges.
Il est difficile d’écrire sur ces sujets en période de fortes tensions, car tout peut changer à tout moment. Au moment où cette analyse sera publiée,
l’Ukraine pourrait être confrontée à des représailles qui rendraient obsolète tout ce que j’ai dit ici. Toutefois, quelles que soient les décisions futures du Kremlin, le 21 novembre
restera un jalon dans l’histoire militaire russe : les missiles balistiques intercontinentaux sont désormais sur le terrain et le RVSN est officiellement impliqué dans l’opération
militaire spéciale.
Il pourrait être intéressant pour les décideurs de Kiev de se rappeler la devise de la RVSN : «Après nous, le silence». Dès que ces forces seront autorisées
à utiliser tout leur potentiel, il n’y aura plus de bruit dans les rangs ennemis. Soit Kiev arrête ses attaques en profondeur, soit il sera bientôt trop tard.