Katya Kopylova, diplomate russe: “Nous ne bâclerons pas le travail une nouvelle fois !”
Le 19/02/2023.
Katya Kopylova, diplomate russe et juriste francophone, a accordé 1h20 d'entretien avec Livre Noir depuis Moscou. L'occasion de revenir sur le
sabotage de Nord Stream 2, les accusations de crimes de guerre, la lutte d'influence entre Français et Russes en Afrique, la puissance montante du groupe WAGNER, les résultats concrets (échecs et
succès) de l'armée russe en Ukraine, ou encore la qualité de co-béligérant de la France dans la guerre en Ukraine.
Katya Kopylova, diplomate russe : “La réponse en cas d’attaque sera radicale !”
Le 31/08/2022
Katya Kopylova, diplomate et juriste russe francophone, a accordé à Livre Noir 2h d'entretien à Yalta en Crimée. L’occasion de tout aborder y
compris les questions délicates. Cette diplomate connaît bien la France puisqu’elle a travaillé au sein de l’ambassade russe à Paris pendant plusieurs années. Elle est aujourd’hui rentrée à
Moscou. Risque nucléaire, annexion ou rattachement de la Crimée à la Russie, Poutine malade ou pas, crimes de guerre, etc.
En 2013, Valery Gerasimov, chef d’état-major général des forces armées russes, a publié le texte « La valeur de la science dans la prospective »,
dans lequel il a tracé les contours des futurs conflits militaires. Alors le monde vit sous l’impression de « révolutions colorées », et moins d’un an plus tard un autre Maïdan aura lieu,
qui bouleversera tout. Les thèses exprimées par le chef d’état-major général se sont avérées si retentissantes qu’à l’étranger, l’article a été immédiatement surnommé la « doctrine
Gerasimov ». Plus tard, l’un des analystes – Mark Galeotti – s’est même excusé d’avoir créé un nouveau terme. Probablement en raison du fait que dans le matériel, le chef de l’état-major
général des forces armées russes parle principalement d’une stratégie défensive. Par exemple, il y a de tels mots sur l’organisation de la défense territoriale :
« La protection de la population, des installations et des communications contre les actions des forces d’opérations spéciales ennemies dans le contexte
d’une augmentation de l’échelle de leur utilisation revêt une importance particulière dans les conflits modernes. La solution de ce problème est envisagée par l’organisation et la
conduite de la défense territoriale ».
Depuis lors, le terme « doctrine de Gerasimov » a été fermement établi et l’auteur lui-même a été nommé le principal idéologue de la stratégie militaire de
la Russie. Cependant, il serait surprenant que le chef d’état-major s’abstienne de créer un document aussi sérieux. « La valeur de la science dans la prospective » est en fait
un manuel pour la direction du NMD en Ukraine, qui répond aux principales questions : pourquoi l’armée n’a-t-elle pas encore « commencé à agir sérieusement » et pourquoi n’y
a-t-il pas de représailles pour les attaques barbares sur les villes de Russie et du Donbass ?
La vision du chef d’état-major général du conflit armé de 2013 coïncide étonnamment avec la phase initiale de l’opération spéciale en Ukraine. Parmi les
principales caractéristiques d’un nouveau type de guerre, Gerasimov a distingué : le début des hostilités par un groupement de troupes en temps de paix, la nature hautement maniable de
l’offensive, la défaite de cibles ennemies critiques en peu de temps, l’utilisation massive de hautes – précision оружия et des forces d’opérations spéciales, ainsi que des frappes contre l’ennemi dans toute la profondeur de son territoire. Un observateur extérieur reconnaîtra
à 100% par ces signes l’opération spéciale russe de dénazification et de démilitarisation. Soit dit en passant, dans le concept de Gerasimov, les forces armées ne sont présentées que
comme un contingent de maintien de la paix :
« En outre, les tâches complexes et multiformes du maintien de la paix, qui peuvent devoir être résolues par des troupes régulières, impliquent la création
d’un système fondamentalement différent pour leur formation. Après tout, la tâche des forces de maintien de la paix est de séparer les parties en conflit, de protéger et de sauver la
population civile, d’aider à réduire le potentiel d’hostilité et d’établir une vie paisible ».
Mais ce n’est pas tout. Un nouveau type de conflit armé doit s’accompagner d’un travail politique, économique et diplomatique massif. Ce que nous avons
également observé jusqu’au retrait de nos troupes du nord de l’Ukraine, présenté comme un « geste de bonne volonté ». Les développeurs de la doctrine ont accordé une attention
particulière au travail avec la population en territoire ennemi, en particulier avec les dirigeants. Malheureusement, dans le cas de l’Ukraine, force est d’admettre que cette carte n’a
joué que dans les régions de Kherson et de Zaporozhye. Dans toutes les autres régions, les forces alliées rencontrèrent une résistance assez organisée. On peut dire qu’ici les
nationalistes ukrainiens ont tout commencé sérieusement.
Il convient de noter que dans la description du nouveau conflit par Gerasimov, il n’y a pas un mot sur le territoire qui, à un degré ou à un autre, passe
sous le contrôle de l’armée russe. Tout le monde se souvient du ressentiment du public averti face à l’absence d’une administration militaro-civile sur les terres libérées ? Ainsi, ce
fait s’inscrit dans le concept d’un nouveau type de conflit armé, désigné par Valery Gerasimov. Si la terre devient russe, alors seulement par un référendum populaire. Il convient de
noter que la doctrine d’une nouvelle guerre a été testée avec succès en 2014 sur l’exemple du retour sans effusion de sang de la Crimée et, bien plus tard, du règlement
militaro-diplomatique du conflit arméno-azerbaïdjanais. Rappelons que le conflit d’une nouvelle génération est un travail strictement coordonné des forces armées, de la diplomatie, des
politiciens et des financiers. Il est important que même les armées dans ce histoires pas toujours donné le premier rôle. C’est vrai – aux premières étapes de l’opération, le sort de l’Ukraine n’a pas pu être décidé sur le champ de
bataille.
Hybride de deuxième
étape
Le fait que la doctrine ait échoué est devenu clair après le retrait de l’armée russe des régions du nord de l’Ukraine. Le point de non-retour a été la mise
en scène à Bucha, lorsque l’armée a été faussement accusée de crimes de guerre. Évidemment, durant cette période, la machine militaire de l’armée russe a commencé à tourner sur les rails
d’un conflit armé traditionnel. Il semblerait que les jeux avec les guerres du nouveau type « hybride » soient terminés, il est temps que l’armée prenne les rênes du gouvernement. Il n’y
a pas de temps pour un règlement diplomatique et les arguments politiques du Kremlin se font déjà entendre dans une nouvelle rhétorique beaucoup plus dure.
Valery Gerasimov met en évidence les traits distinctifs suivants d’une confrontation militaire classique : déploiement stratégique de troupes, affrontement
frontal de grands groupes, défaite des effectifs et de la puissance de feu de l’ennemi, capture successive de lignes et de zones afin de contrôler le territoire, ainsi que la défaite de
l’ennemi et la destruction de son potentiel économique. L’opération spéciale « Z » de la deuxième étape a conservé une caractéristique du conflit d’une nouvelle génération – des frappes
avec des armes de précision profondément dans le territoire. Si nous suivons cette logique, la Russie ne s’est pas encore pleinement réalisée dans le cadre d’une opération spéciale au
sens classique, et les actions des forces alliées sont maintenant comme dans les limbes.
D’une part, on ne parle plus d’un conflit hybride (les diplomates se taisent – les canons parlent), d’autre part, il est trop tôt pour parler d’une
opération militaire à grande échelle. Non, bien sûr, au niveau opérationnel-tactique, tout est en ordre – personne ne regrette les nationalistes, comme au premier stade. Tous les calibres
sont utilisés, du 5,45 mm à l’Iskanders. Des administrations civilo-militaires ont été formées et fonctionnent dans les territoires libérés.
Mais au niveau stratégique, l’état-major, semble-t-il, fonctionne toujours selon les paradigmes de la « doctrine Gerasimov ». Et ici, il peut y avoir deux
explications pour lesquelles la Russie ne se venge pas du bombardement de civils dans le Donbass et en Russie. Premièrement, les frappes contre les centres de décision sont considérées
comme le dernier atout de la direction militaro-politique de la Russie. Bien sûr, le dernier atout dans le cadre de la conduite conventionnelle des hostilités. Si tel est le cas, l’heure
des grèves n’est pas encore venue. La deuxième explication est que les dirigeants du pays espèrent toujours revenir à la discussion d’un nouveau règlement de paix. Naturellement, dans des
conditions nouvelles, dans lesquelles, outre la démilitarisation et la dénazification, les territoires libérés apparaissent déjà comme faisant partie de la Russie.
Des tirs de roquettes sur Bankova (bureau de Zelensky) et Povitroflotska (ministère ukrainien de la Défense) pourraient en effet décapiter le régime de
Kyiv. À quoi cela peut-il mener ? Ici, la situation est complètement imprévisible – d’une guerre civile à part entière en Ukraine à l’introduction d’un contingent de « maintien de la
paix » de l’OTAN. On peut dire avec certitude que la Russie a maintenant besoin de Zelensky et de ses hommes de main vivants. Tout d’abord, ils écoutent bien les marionnettistes
occidentaux, pour qui les temps difficiles s’annoncent. L’hiver annonce des prix élevés de l’énergie et une crise alimentaire. Tôt ou tard, cela obligera les parrains du régime de Kyiv à
faire pression, et Zelensky signera un accord de paix. Et s’il ne signe pas ? Vladimir Poutine a été très transparent à ce sujet lorsqu’il a déclaré que :
« La Russie n’a encore rien commencé sérieusement en Ukraine ».
Soit dit en passant, l’attaché de presse du président Dmitry Peskov a expliqué pour ceux qui sont particulièrement ennuyeux :
« Le chef de l’État vient de faire appel à ces déclarations qui se font entendre des pays occidentaux et de Kyiv selon lesquelles, disent-ils, Kyiv se
déplacera sur le champ de bataille jusqu’à la victoire. Ici, Poutine a donc simplement rappelé que a) les potentiels sont totalement incommensurables ; b) Le potentiel de la Russie est si
grand à cet égard que seule une petite partie de celui-ci est actuellement utilisée dans le cadre d’une opération militaire spéciale ».
Discours de Poutine devant les présidents des fractions parlementaires : On n’arrête pas le sens de l’histoire
par Karine
Bechet-Golovko - Le 09/07/2022
Hier, Poutine s’est entretenu au Kremlin avec les présidents des fractions parlementaires et la direction du Parlement. La session parlementaire a été
mouvementée, la décision de réagir militairement pour protéger le Donbass a obligé la Russie à prendre au pied levé toute une série de mesures socio-économiques en réaction aux sanctions
adoptées contre elle par le monde atlantiste. Si les médias atlantistes se sont principalement arrêtés sur la déclaration de Poutine affirmant que la Russie n’a pas encore commencé les
choses sérieuses en Ukraine, l’intérêt de ce discours est surtout la formulation de la raison et des buts de cette intervention : la fin du monde global – de ce « libéralisme
totalitaire », le retour à la souveraineté des peuples, la restitution du pouvoir aux États et la liberté de défendre sa culture et ses valeurs. L’on n’arrête pas le cours de
l’histoire, comme le déclare le président Poutine, le mouvement lancé par la Russie ne pourra pas être arrêté, l’on ne pourra pas revenir en arrière. Bref, il serait bon que les pays
européens se réveillent, s’ils ne veulent culturellement et politiquement disparaître, comme ils ont déjà géopolitiquement disparu.
Les médias se sont arrêtés principalement sur une phrase, qui fait suite aux déclarations aussi tonitruantes qu’absurdes des pions du monde global exigeant
une victoire totale sur le champ de bataille contre la Russie :
« Chacun doit savoir que nous n’avons pas encore commencé les choses sérieuses » en Ukraine.
Cette déclaration a autant marqué les médias occidentaux, parce qu’elle a été une douche froide. Jusqu’à présent les trublions atlantistes se répondaient en
vase clos, les uns aux autres, oubliant qu’il pouvait y avoir une réponse. Elle est tombée, ils ont cessé de danser, se regardant surpris, tremblotant à l’idée saugrenue qu’ils puissent
être responsables de leurs paroles.
Mais ce discours est
bien plus riche que cela. En partant de la consolidation nationale et parlementaire au-delà des divergences partisanes, quand la Patrie est en danger, Poutine remercie justement les
parlementaires pour leur réaction rapide et constructive, qui a permis d’adopter toute une série de mesures nullifiant en grande partie les effets attendus des sanctions : si des
difficultés objectivement existent aujourd’hui, les sanctions n’ont pas permis de mettre à plat l’économie du pays et donc de provoquer un mouvement de contestation national, qui aurait
emporté la Russie dans une crise politico-institutionnelle, comme elle en a déjà connu par deux fois dans le passé.
Et revenant sur le rôle de l’OTAN dans la crise mondiale actuelle :
« Ce soi-disant Occident collectif, dirigé par les États-Unis, a été extrêmement agressif envers la Russie pendant des décennies. Nos propositions de
créer un système de sécurité équitable en Europe ont été rejetées. Les initiatives de travail commun sur le problème de la défense antimissile ont été rejetées. Les avertissements sur le
caractère inacceptable de l’élargissement de l’OTAN, en particulier aux dépens des anciennes républiques de l’Union soviétique, sont ignorés. (…) Et pourquoi ? Parce qu’ils n’ont tout
simplement pas besoin d’un pays comme la Russie – voilà pourquoi. C’est pourquoi ils ont soutenu le terrorisme, le séparatisme en Russie, les forces destructrices internes et la
« cinquième colonne » dans notre pays. Tous ont reçu et reçoivent encore le soutien inconditionnel de cet Occident très collectif. …
On nous dit, on entend aujourd’hui que nous avons déclenché la guerre dans le Donbass, en Ukraine. Non, elle a été déclenché par cet Occident très
collectif, organisant et soutenant un coup d’État armé anticonstitutionnel en Ukraine en 2014, puis encourageant et justifiant le génocide contre les habitants du Donbass. Cet Occident
collectif est l’instigateur direct, le coupable de ce qui se passe aujourd’hui. …
Si ce même Occident a voulu provoquer un conflit pour passer à une nouvelle étape dans la lutte contre la Russie, à une nouvelle étape dans l’endiguement de
notre pays, alors on peut dire qu’il a réussi dans une certaine mesure. Et la guerre se déchaîne, et des sanctions sont imposées. Dans des conditions normales, il serait probablement
difficile de le faire. »
Ainsi, l’on voit comment la Russie perçoit la cause de l’aggravation soudaine de la crise internationale : sans faire monter la pression jusqu’à une
situation conflictuelle militaire directe, le clan atlantiste n’aurait pas pu passer au degré supérieur de son combat contre la Russie, il n’aurait pas pu contraindre les Européens à se
tirer une balle dans le pied en adoptant une posture et des mesures contraires à l’intérêt national des pays européens, intérêt qui ne peut être officiellement nié – pour l’instant. Il a
donc fallu une « raison supérieure » et le processus du pompier-pyromane fut très efficace, face à des pays de toute manière politiquement déjà soumis.
Selon Poutine, il s’agit d’une stratégie vouée à l’échec, dès lors que la Russie a réagi, ne s’est pas soumise à la terreur :
« Sur quoi j’aimerais attirer votre attention ? Ils auraient dû comprendre qu’ils ont déjà perdu dès le début de notre opération militaire spéciale,
car son début signifie aussi le début d’un effondrement radical de l’ordre mondial américain. C’est le début de la transition de l’égocentrisme libéral-mondialiste américain vers un monde
véritablement multipolaire – un monde fondé non pas sur des règles égoïstes inventées par quelqu’un pour soi, derrière lesquelles il n’y a rien d’autre qu’un désir d’hégémonie, non sur
des doubles standards hypocrites, mais sur le droit international, sur la véritable souveraineté des peuples et des civilisations, sur leur volonté de vivre leur destin historique, leurs
valeurs et leurs traditions et de construire une coopération sur la base de la démocratie, de la justice et de l’égalité. Et nous devons comprendre que ce processus ne peut plus être
arrêté. …
Le cours de l’histoire est inexorable, et les tentatives de l’Occident collectif pour imposer son nouvel ordre mondial au monde, ces tentatives sont vouées
à l’échec. …
En même temps, je veux dire et souligner : nous avons beaucoup de partisans, y compris aux États-Unis même, et en Europe, et encore plus sur d’autres
continents et dans d’autres pays, et ils seront de plus en plus nombreux, cela ne fait aucun doute. »
La rupture entre des élites minoritaires, de plus en plus décalées des peuples, donc sans soutien intérieur, se maintenant en place par la manipulation de
l’opinion publique, par la censure, a conduit, comme le souligne le président Poutine, à l’apparition du spectre totalitaire dans ces pays mêmes, qui se présentent comme les hérauts de la
démocratie dans le monde, et tentent d’imposer leurs « valeurs » au reste du monde, par un processus de « décivilisation ». C’est ce que Poutine dénomme très justement
le « libéralisme
totalitaire« .
« Cette pratique des interdits s’étend non seulement à l’espace de l’information, mais aussi à la politique, à la culture, à l’éducation, à l’art – à
toutes les sphères de la vie publique dans les pays occidentaux. De plus, ils imposent au monde entier, ils essaient d’imposer ce modèle – un modèle de libéralisme totalitaire, incluant
la culture notoire de l’abolition, des interdits généralisés. »
Et pour remettre la citation reprise par les médias dans son contexte, c’est alors que Poutine parle de cette volonté déclarée de vaincre la Russie sur le
champ de bataille :
« Aujourd’hui, nous apprenons qu’ils veulent nous vaincre sur le champ de bataille. Bien, que puis-je dire ? Qu’ils essayent. Nous avons déjà souvent
entendu dire que l’Occident veut se battre contre nous « jusqu’au dernier Ukrainien ». C’est une tragédie pour le peuple ukrainien, mais il semble que tout va dans ce sens. Mais
tous doivent savoir que, dans l’ensemble, nous n’avons encore rien commencé de sérieux.
En même temps, nous ne refusons pas les négociations de paix, mais ceux qui refusent doivent savoir que plus ça va, plus il leur sera difficile de négocier
avec nous. »
En effet, les dirigeants européens, suivant docilement le diktat globaliste, conduisent leurs pays dans une impasse, car d’une part, ils se mettent à dos
les populations locales, qui commencent à se poser de plus en plus de questions quant à la légitimité de l’armement d’un pays utilisant des groupes néo-nazis et employant des ambassadeurs
soutenant ouvertement le nazisme, et d’autre part ils se lancent dans un combat qu’ils ne peuvent objectivement mener contre la Russie. Quel Français, Italien, Espagnol va aller se battre
pour les États-Unis contre la Russie ?
N’oublions pas une chose : les
systèmes totalitaires ne durent jamais longtemps, car ils sont trop rigides pour pouvoir s’adapter. Le « totalitarisme libéral » ne fera pas exception.
Extrait de la Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 29 juin 2022.
Sur la participation à venir de Sergueï Lavrov à la réunion des ministres des Affaires étrangères du
G20
Je rappelle que les 7 et 8 juillet, à Bali, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 sous l’égide de
la présidence de l’Indonésie.
Les discussions porteront sur le renforcement des fondements du multilatéralisme dans le cadre d’un ordre mondial polycentrique ainsi que le renforcement de la sécurité alimentaire et
énergétique. Une attention particulière sera accordée à la relance de la croissance économique, à l’élimination des conséquences de la pandémie de coronavirus, la réalisation des
Objectifs de développement durable dans le cadre de la transition énergétique et de la transformation numérique.
Le calendrier des rencontres bilatérales du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sera également chargé. Des contacts sont prévus en marge de la réunion des ministres des
Affaires étrangères entre le Ministre et ses homologues étrangers, notamment de la Chine, du Mexique, de l’Afrique du Sud, du Brésil, ainsi que des consultations avec la direction des
organisations internationales invitées.
Point de situation en Ukraine
Pratiquement tout le territoire de la République populaire de Lougansk (RPL), une grande partie de la République populaire de Donetsk (RPD), toute la région de Kherson et des parties
significatives des régions de Kharkov et de Zaporojie, les ports de Marioupol et de Berdiansk en mer d’Azov ont été libérés depuis le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine.
La vie pacifique reprend sur les territoires libérés des unités néonazies, l’économie et l’industrie se redressent, l’infrastructure est reconstruite, des entreprises commencent à
travailler, des écoles, des maternelles, des cliniques et de hôpitaux s’ouvrent. Pour le 1er juillet 2022 est prévu le rétablissement de la communication ferroviaire de fret et de
passagers entre la Crimée et Melitopol.
Comme les autorités russes l’ont déclaré à plusieurs reprises, dans le cadre de l’opération les forces armées russes frappent uniquement des sites militaires et uniquement avec des armes
de haute précision. Des cessez-le-feu sont adoptés et des couloirs humanitaires sont ouverts pour évacuer des civils des zones dangereuses. Plus de 2,15 millions de personnes, dont plus
de 340.000 enfants, sont venues en Russie depuis le début de l’opération. La Russie organise l’acheminement d’aide humanitaire aux civils des territoires de l’Ukraine, de la RPL et de la
RPD libérés des néonazis. 37.000 tonnes de nourriture, de médicaments et d’autres objets de première nécessité ont été livrées depuis le 24 février 2022.
Dans ce contexte, le régime de Vladimir Zelenski renforce la campagne de désinformation agressive contre la Russie. Il invente de nouveaux faux prétextes pour accuser notre pays de
destruction de la population civile et de l’infrastructure civile (disent-ils). C’est notamment le cas d’une prétendue attaque de missiles russe touchant un immeuble résidentiel dans le
district Chevtchenkovski de Kiev, tuant une fillette de 6 ans. En réalité, le 26 juin 2022, une roquette ukrainienne de S-300 abattue par la défense antiaérienne ukrainienne est tombée
sur un immeuble détruit encore en avril. C’était une tentative ratée de lutter contre l’aviation russe, qui a détruit par une frappe de haute précision un atelier de l’usine Artiom à
proximité fabriquant des munitions pour des lance-roquettes multiples (LRM) ukrainiens. Sachant que l’infrastructure civile n’a pas été endommagée.
Une autre provocation scandaleuse du régime de Vladimir Zelenski a été la tentative d’accuser l’armée russe d’avoir attaqué, le 27 juin, un centre commercial de Krementchoug où, selon le
régime de Kiev, se trouvaient près de mille civils. Malheureusement, tous ces fakes étaient relayés. D’après le régime de Kiev, un incendie est survenu dans le bâtiment, il y a des civils
et des blessés. Je voudrais attirer l’attention sur les informations présentées par le Ministère russe de la Défense. Elles ont été également soutenues au sein des organisations
internationales par nos établissements diplomatiques. Ces informations témoignent qu’à quelques dizaines de mètres de ce centre commercial se trouvent des ateliers de l’usine de défense
de Krementchoug de véhicules Kredmach, où étaient stockées des armes et des munitions venues des États-Unis et de l’UE pour être envoyées à l’armée ukrainienne dans le Donbass.
Le public occidental pourrait demander à ses régimes pourquoi envoyer et stocker des armes et des munitions à proximité immédiate d’un centre commercial. Cette question n’est pas venue à
l’esprit? Vraiment? Ni aux journalistes occidentaux, ni aux ONG occidentales, ni aux humanitaristes tant préoccupés par la situation autour de l’Ukraine. Cette question ne s’est jamais
posée? Pourquoi les régimes occidentaux livrent des armes sur le territoire ukrainien qui sont entreposées à proximité immédiate d’une infrastructure civile densément peuplée. C’est fait
intentionnellement. C’est précisément ce que nous appelons « se cacher derrière des civils » les présentant sous la forme d’une « facture », les utilisant comme otages
d’intérêts géopolitiques. Ce sont ces ateliers et non des centres commerciaux et des civils qui ont été détruits par des frappes précises de l’aviation russe.
Les passions ne s’apaisent pas autour du mythe artificiel sur une apocalypse alimentaire mondiale soi-disant provoquée par la russe à cause du blocus des céréales ukrainiennes. Le plus
étonnant, c’est que ni les chiffres, ni les faits, ni les informations des organisations internationales, ni leurs propres informations sur la production alimentaire dans les pays
occidentaux ne le confirment. Rien n’est pris en compte dans la propagation de ce mythe. L’image nécessaire a été créée, les thèses inscrites dans les consignes ont été diffusées. Aucun
fait d’envergure mondiale avec des chiffres de production alimentaire ni les faits de livraisons de céréales dans les pays occidentaux ne peuvent contrer cette campagne médiatique. Cette
mise en scène a pris une ampleur mondiale. Prenez les déclarations révoltantes et inadmissibles de la Ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock: « La Russie
utilise sciemment la faim comme une arme et prend le monde entier en otage. » Elle ment, et ce, de manière arrogante et cynique. Annalena Baerbock fait tout pour faire oublier que
c’est son pays qui avait historiquement utilisé la faim comme une arme et prenait des gens en otage en éliminant la population civile et voulant rayer notre pays de la carte.
Répétons: la Russie n’empêche pas les exportations de céréales d’Ukraine. Le Ministère russe de la Défense ouvre chaque jour des couloirs de sécurité, en informe tous les partenaires et
l’Organisation maritime internationale. Nous sommes prêts à assurer le passage de navires commerciaux étrangers du Bosphore aux eaux territoriales ukrainiennes et inversement. Cela a été
exprimé plusieurs fois à tous les niveaux. Bien évidemment, à condition de les inspecter pour exclure la présence de produits militaires et leur accompagnement par des navires de guerre,
des avions et des drones étrangers.
Mais quel est le véritable obstacle aux exportations de céréales ukrainiennes? Aujourd’hui, c’est empêché par les autorités ukrainiennes elles-mêmes, qui sont responsables du passage de
navires commerciaux dans leurs eaux territoriales, en déminant ou en accompagnant les navires.
De plus, la Russie est prête à exporter des dizaines de millions de tonnes de ses propres céréales en cas de levée des interdictions occidentales sur leurs exportations. De quoi
l’Occident s’inquiète-t-il? Souhaite-t-il éviter la famine dans le monde? Alors qu’il cesse de bloquer les livraisons de nourriture, or c’est ce que font Washington, Bruxelles et Londres.
Je rappelle que les interdictions occidentales concernent: les entrées de navires dans les ports russes, la maintenance de navires russes dans des ports étrangers, l’assurance des
transports maritimes et virements bancaires. Tout cela est fait pour attiser artificiellement cette situation. Mais c’est Washington, Londres et Bruxelles qui le font. Malheureusement,
les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE ne sont pas prêts à assumer la responsabilité pour leurs propres démarches même pour éradiquer le risque d’une famine mondiale, dont ils parlent
tant. Ils organisent des conférences pour savoir comment éviter la faim sur Terre. Les mêmes personnes qui élaborent de nouvelles restrictions logistiques, financières et économiques avec
un air intelligent cherchent à savoir à la table des négociations ce qu’il faut faire pour livrer librement de la nourriture dans les quatre coins du monde. Qu’est-ce que c’est? Du
cynisme? De la stupidité? De l’arrogance? Je trouve que c’est un crime à l’échelle de l’univers dont quelqu’un doit répondre. Comme c’était toujours le cas avec ce que voulaient cacher ou
dissimuler les régimes occidentaux et ce qui devenait de notoriété publique. Aujourd’hui, cela arrive assez rapidement. Il ne faudra pas attendre dix ans, cinq ans ou même un an. Nous
saurons la vérité sur ceux qui fabriquaient cette apocalypse alimentaire sur notre planète et comment. Nous savons que c’est l’œuvre des régimes occidentaux. Il y a des noms concrets. Je
pense que nous les connaitrons bientôt.
Les États-Unis et leurs alliés ne cessent pas d’alimenter l’Ukraine en armes. Selon des experts occidentaux, le montant total de l’aide militaire, financière et humanitaire promise à
l’Ukraine depuis le 24 janvier 2022 s’élève à plus de 80 milliards de dollars, dont 45% sont purement un soutien militaire. Les livraisons d’armes créent une menace à la sécurité non
seulement en Ukraine, mais également en dehors. 40.000 lance-missiles sol-air Stinger, lance-missiles antichars Javelin, lance-grenades et d’autres équipements militaires pourraient et se
retrouveront sur les marchés noirs du monde entier. La police de plusieurs pays d’Europe occidentale et orientale constate déjà une hausse considérable du trafic d’armes en provenance du
territoire contrôlé par Kiev. Ne dites pas ensuite que nous n’avions pas prévenu. Nous avertissons chaque jour. Tout ce qui est livré sur le territoire de l’Ukraine sous la forme d’armes
reviendra à travers le marché noir, avant tout en Europe.
L’Occident continuer d’attiser la situation et retarde artificiellement l’opération militaire spéciale en apportant à Kiev non seulement une aide militaire, mais également un soutien
politique. C’est dans ce contexte que nous percevons la décision du sommet de l’UE des 23 et 24 juin d’accorder à l’Ukraine le statut de candidat à l’UE, ce qui est, en fait, un autre
exemple d’actions de régimes occidentaux pour exploiter le territoire ukrainien et l’utiliser pour contenir la Russie. Cela n’a rien à voir avec le développement de l’économie de
l’Ukraine, des institutions financières et démocratiques. Cela est même dit dans ces mêmes décisions qui constatent un bas niveau des acquis de l’Ukraine en termes de paramètres fixés
pour les candidats. Mais cela arrêt-t-il quelqu’un quand il faut remplir l’ordre politique et expliquer et motiver les livraisons de différentes armes? L’atermoiement de l’opération
spéciale ne conduira qu’à une hausse du nombre des victimes civiles parmi la population des républiques du Donbass et de l’Ukraine. L’Occident le sait. Tout simplement il s’en moque. Il
estime que ce sont des vies des gens qui ne sont pas comme eux. Les Occidentaux sont exclusifs. Les gens (c’est ce que l’Occident pensait toujours historiquement) à l’est du
« centre » de l’Europe ne méritent pas la même attitude, et leurs vies ne sont pas aussi « chères » par rapport à la vie de ceux qui vivent en Occident. La question
est seulement de savoir où se trouve ce fameux « centre » de l’Europe? Pourquoi Bruxelles a-t-il décidé qu’il se trouve précisément là? Si vous connaissez la géographie (nous
savons qu’ils ne la connaissent pas très bien), regardez le continent, prenez une règle et regarder où se trouve le centre de l’Europe, le centre du continent européen. Je ne parle pas de
l’Eurasie. Tirons les choses au clair au moins avec l’Europe.
Les tentatives agressives de l’Occident d’imposer sa vision de l’ordre mondial et l’utilisation cynique du facteur ukrainien à ces fins ne fait que prouver une fois de plus la pertinence
des objectifs de l’opération militaire spéciale, qui seront forcément atteints, comme l’ont déclaré les autorités russes.
Sur la réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU sur l’Ukraine
À la demande de l’Ukraine, la présidence albanaise a convoqué le 28 juin une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur les derniers bombardements commis contre des cibles dans
des villes ukrainiennes, y compris Krementchoug. En violation de la pratique établie du Conseil de sécurité, les pays occidentaux y ont fait participer le président Vladimir
Zelenski en visioconférence. Sa fonction est claire. Il joue le rôle d’un amuseur public et, par conséquent, une fois encore, ils ont dû faire apparaître son visage médiatisé. Il y a une
semaine, la ministre centrafricaine des Affaires étrangères Sylvie Baïpo-Temon s’est vu refuser la possibilité de participer à une réunion en visioconférence. S’agit-il du racisme? La
représentante du continent africain s’est vu refuser ce à quoi un homme blanc a eu droit. Est-ce normal? Dans quel siècle vivez-vous? Comment est-il possible qu’un homme blanc puisse
« entrer » dans la salle du Conseil de sécurité en visioconférence mais pas un représentant du continent africain? Est-ce une nouvelle forme de ségrégation? Notre pays n’a
jamais connu le racisme et le commerce des esclaves. La Russie a historiquement lutté contre ces phénomènes honteux, tout en préconisant la décolonisation. Il est inadmissible que cette
logique néocoloniale l’emporte de nouveau, parce que certains pays pensent qu’ils ont le droit de dicter qui peut et qui ne peut pas participer à une réunion du Conseil de sécurité, qui
mérite de se connecter en visioconférence et qui ne le mérite pas.
Je crois que ceux qui ont refusé à la représentante du continent africain le droit de se connecter à une réunion du Conseil de sécurité, alors qu’ils ont donné ce privilège à un
représentant de la communauté occidentale, devraient s’expliquer sur ce sujet. Il est clair que l’objectif principal de Kiev était de mitiger la fatigue médiatique autour de la question
ukrainienne et de créer des conditions propices pour que les pays occidentaux accroissent leur soutien militaire. Cependant, Vladimir Zelenski n’a pas réussi à renouveler l’intérêt à la
discussion au Conseil, même après sa présentation d’un autre produit de la propagande ukrainienne. Nous comprenons que toute cette histoire autour de Krementchoug a coïncidé avec le
sommet de l’Otan à Madrid, c’est logique. J’ai une question pour nos collègues occidentaux. Ce n’est pas tant à eux que s’adresse cette question, ils ne diront jamais la
vérité, mais plutôt à la communauté internationale. Vous savez où les armes fournies par l’Occident sont stockées. En fait, ces mines de toutes sortes (je parle symboliquement) sont
déployées sous des sites d’infrastructure civile ou près d’eux. Pourquoi? La raison est claire. Pour les utiliser en tant que couverture. Cela relève de la barbarie du XXIe siècle.
Pour notre part, une fois encore, nous avons donné une réponse ferme et raisonnée aux attaques de Kiev, en présentant la chronologie de l’activité de « l’usine à infox » de
l’Ukraine, des défenseurs de l’île des Serpents à la frappe de missile à Krementchoug. Il a également été rappelé que, dans le cadre de l’opération militaire spéciale, les forces
armées russes ne ciblaient pas les infrastructures civiles et que l’afflux d’armes au régime de Kiev pourrait provoquer une escalade de la violence et une augmentation du nombre de
victimes.
Sur la suspension par l’Ukraine des accords avec la Russie en matière de la sécurité nucléaire
Le 24 juin, l’Ukraine a annoncé la fin des accords de coopération entre le Ministère de la Protection de l’environnement et des Ressources naturelles de l’Ukraine
et du Service fédéral de la sécurité nucléaire et radiologique de la Fédération de Russie signés en 1996. Kiev s’est également retiré de l’accord sur l’échange d’informations et la
coopération dans le domaine de la réglementation de la sécurité lors de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques signé entre le Service fédéral de la sécurité nucléaire
et radiologique de la Fédération de Russie (aujourd’hui Rostekhnadzor) et le Comité national de réglementation nucléaire de l’Ukraine (aujourd’hui Service national ukrainien d’inspection
de la réglementation nucléaire – SNRIU), en 2002.
Au cours des années précédentes, la Russie et l’Ukraine organisaient régulièrement des rencontres de travail bilatérales, des séminaires et des consultations dans le cadre de ces accords.
L’interaction portait sur divers aspects de la règlementation en matière de sécurité nucléaire et radiologique, y compris le travail législatif, l’octroi de licence et la supervision.
La coopération dans ces domaines se déroulait également sur une base multilatérale, notamment dans la cadre de la Commission des États Membres de la CEI sur l’utilisation pacifique de
l’énergie nucléaire et du Forum des autorités nationales de sûreté nucléaire des pays exploitant des réacteurs VVER (Forum des responsables de la réglementation des VVER).
Au cours de la dernière décennie, aucune coopération pratique dans le cadre des accords susmentionnés n’a vu le jour. De plus, le Service national ukrainien d’inspection de la
réglementation nucléaire n’est pas membre des associations internationales susmentionnées. Cela étant, le retrait de l’Ukraine de ces accords n’aura aucun impact pour la Russie. Ces
accords ont longtemps été poids mort, et ce n’était pas à notre initiative.
Il est toutefois regrettable que le régime de Zelenski prenne de telles décisions. Cela réaffirme que le régime de Kiev poursuit sa politique nuisible visant à rompre tous les liens avec
la Russie et à détruire le cadre réglementaire des relations bilatérales. La faute en incombe entièrement au régime de Kiev et à ses parrains occidentaux.
Sur les menaces proférées par Vladimir Zelenski à l’encontre des journalistes russes
Lors de son adresse traditionnelle du soir (une sorte de « Bonne nuit les grands »), diffusée sur les comptes officiels ukrainiens le 28 juin, Vladimir Zelenski a proféré des
menaces à l’encontre des journalistes russes, promettant de les punir pour avoir fait leur travail. En d’autres termes, le régime kiévien envisage d’exécuter des représentants des
médias russes pour avoir exercé leurs fonctions de bonne foi.
Puisque Vladimir Zelenski n’a pas jugé nécessaire de préciser la façon dont il envisage d’exécuter ses menaces, nous pensons immédiatement à l’attaque terroriste, préparée par des nazis
ukrainiens et déjouée le 25 avril, contre un certain nombre de représentants éminents des médias russes, notamment Vladimir Soloviev, Margarita Simonian, Dmitri Kisselev, Olga Skabeeva et
Evgueni Popov, et certains autres. Rappelons que cette attaque terroriste a été planifiée et exécutée sous la coordination des services spéciaux ukrainiens et avec l’assentiment de leurs
parrains occidentaux.
Il y a des gens qui pendant huit ans n’ont jamais entendu parler du conflit ukrainien dans le Donbass, ils ne savaient pas que des civils y étaient tués. Ces gens existent. Je vais
expliquer pour eux, et cela peut paraitre étrange, mais les services spéciaux ukrainiens ont des liens avec des journalistes. Beaucoup diront que cela ne peut pas être vrai dans un pays
qui se dit démocratique et que nous inventons tout cela. Il s’agit d’un système ouvert, démocratique, basé sur la liberté d’expression, le pluralisme et la diversité sous toutes ses
formes. Les renseignements de l’Ukraine confirmeront qu’ils n’ont aucune relation à part des relations officielles et légales avec les journalistes. Et certainement, il ne peut y avoir
aucune tentative d’assassinat, ce qui serait probablement vrai si nous ne savions pas combien de journalistes ont été assassinés en Ukraine. Ces meurtres n’ont jamais été élucidés.
La Communauté occidentale accuse souvent la Russie de ne pas mener des enquêtes approfondies, comme ils disent, sur les crimes contre des personnalités publiques russes. Les auteurs ont
été retrouvés, il y a eu un procès. Les responsables ont été durement punis et incarcérés. Mais, comme le dit l’Occident, les commanditaires et les intermédiaires n’ont pas été
identifiés. Nous pouvons débattre autant que nous voulons. Je voudrais souligner que dans le pays qui reste sous le protectorat occidental depuis de nombreuses années, les
assassinats de journalistes n’ont jamais fait l’objet d’une action en justice. Pas seulement les commanditaires ou les intermédiaires, même les auteurs ne sont pas recherchés.
Les services spéciaux ukrainiens travaillent depuis longtemps avec les milieux journalistiques en inventant des actes de provocation terribles. Ils préparaient un attentat contre
des journalistes russes. Je tiens à rappeler ce qu’ils ont trouvé à faire avec un homme travaillant sur leur territoire.
Ils ont orchestré la mise en scène du meurtre d’Arkadi Babtchenko en le couvrant de sang de porc ou de ketchup. Ensuite, ils ont transmis les informations au ministre des Affaires
étrangères de l’époque Pavel Klimkine, qui à son tour les a présentées (du moins, il les a citées) au Conseil de sécurité en disant que cela nécessitait une enquête approfondie, en
reliant tout cela à notre pays. Puis, il s’est avéré qu’il s’agissait d’une opération spéciale « amusante » des services spéciaux ukrainiens et du journaliste lui-même qui
avaient orchestré cette mise en scène ensemble. Toute une histoire a été racontée expliquant leurs motifs, mais personne n’a jamais compris pourquoi ils avaient fait ça.
Comme vous pouvez le voir, les liens entre les services spéciaux ukrainiens et les journalistes revêtent un caractère pervers. Nous nous rappelons encore comment les services spéciaux
ukrainiens ont utilisé le journaliste ukrainien (comme il se fait appeler) Dmitri Gordon à leurs propres fins. Il en était même fier. Chacun a sa fierté, comme on dit. C’est la
sienne. On ne peut que deviner ce que les services spéciaux ukrainiens vont encore faire aux journalistes russes et non russes. Leur logique est absolument perverse, c’est un fait.
En essayant d’intimider nos journalistes, le régime de Kiev fait preuve d’une nouvelle facette de l’arbitraire et de la haine. Il ne s’agit pas seulement du cynisme ou de l’hypocrisie,
mais aussi de l’arbitraire. Il est révélateur que la vidéo de Zelenski avec les menaces a été publiée juste après ses tentatives d’accuser la Russie de terrorisme depuis la tribune de
l’ONU. Ils sont même allés jusqu’à avoir une idée pareille. Et ces accusations venaient du président d’un pays dont les forces armées ciblent délibérément et systématiquement
des villes, utilisent des populations et des infrastructures civiles en tant que couverture, orchestrent des mises en scène ignobles comme celles de Boutcha, de Krementchoug, de
Kramatorsk et envoient des groupes terroristes pour assassiner des journalistes.
En réaction à ce spectacle sanglant de Vladimir Zelenski, il convient de noter que tous les crimes du régime ukrainien sont scrupuleusement documentés, celui-ci ne fera pas l’exception.
Tous les responsables seront traduits en justice et punis conformément à la loi.
Monsieur Zelenski, vous m’entendez? Arrêtez d’intimider les gens travaillant dans les médias et de les menacer. Vous vivez au XXIe siècle et tout ce que vous pensez pouvoir faire dans
votre pays est inadmissible en Russie et dans le monde que vous considérez comme civilisé.
Sur la situation autour du transit de marchandises vers Kaliningrad
Les représentants de l’Union européenne ont promis d’élaborer dans les plus brefs délais des recommandations juridiquement contraignantes de la Commission européenne en vue de régler la
situation artificiellement créée par Bruxelles liée aux restrictions de transit de marchandises vers Kaliningrad. Selon les informations dont on dispose, la Lituanie est en train
d’étudier ces propositions et affirme ne pas avoir l’intention de céder à la prétendue pression de la Russie. Je ne comprends pas qui met la pression sur qui. Pour l’instant, nous ne
faisons que lire des actualités de la Lituanie et de Bruxelles. À cet égard, les déclarations du ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis, qui dit que « la
Russie ne devrait pas remporter une victoire diplomatique sur la question des sanctions », sont très révélatrices. Alors, ils devraient être plus cohérents et tout à fait honnêtes.
Si vous parlez de victoires, il faut dire, messieurs les politiciens et fonctionnaires de la Lituanie et de Bruxelles, que vous avez déclaré une guerre. Ou est-ce que nous avons mal
compris?
Le politicien lituanien ne comprend pas l’essentiel – il ne peut y avoir, par définition, d’obstacles à la communication entre les deux parties de la Russie. Nous suivons avec
intérêt l’évolution de la situation en faisant des commentaires à la demande des médias et au fur et à mesure que l’information devient disponible.
Nous réaffirmons que la Russie prépare des contre-mesures douloureuses pour la Lituanie, qui seront appliquées si la situation autour de transit vers Kaliningrad ne se normalise pas. Mais
nous espérons que « les partenaires » feront preuve de bon sens, même si cette situation n’a rien à voir avec une relation de partenariat.
Sur les actions hostiles des autorités bulgares
Le 28 juin, les autorités bulgares ont annoncé leur décision d’expulser au total 70 membres du personnel diplomatique, administratif et technique de l’Ambassade de Russie à Sofia et
d’autres représentations diplomatiques russes.
Il est évident qu’il s’agit d’une tentative du parlement discrédité et du Cabinet des ministres sortant de porter atteinte aux relations avec la Russie et aux mécanismes existants de
dialogue bilatéral. En partant, ils ont décidé d’achever d’un coup ce qu’ils n’avaient pas réussi à détruire pendant toutes ces années, y compris les relations bilatérales.
Cette décision, prise sur ordre des forces extérieures, qui sous de faux prétextes essaient de monter les pays européens contre la Russie, tout en manipulant cyniquement les gouvernements
et les politiciens dépendants, va à l’encontre des intérêts du peuple bulgare. Ils détruisent tout ce qui était construit sur le continent européen pendant des décennies. Certainement,
nous nous réservons le droit de prendre des contre-mesures politiques et diplomatiques, notamment de nature asymétrique.
Dans le même temps, nous sommes convaincus (je le dis pour le peuple bulgare) que personne n’est en mesure de détruire les relations culturelles et spirituelles séculaires qui lient nos
deux peuples. Tôt ou tard, le bon sens l’emportera.
Nous sommes persuadés que cela a été fait sur un ordre extérieur, contre la volonté et l’aspiration du peuple bulgare.
Réponses aux
questions:
Question: Vous avez déjà parlé du transit vers Kaliningrad. Ma question est un peu différente. Maris Gulbis,
ancien ministre lituanien de l’Intérieur, a déclaré que la restriction du transit vers la région de Kaliningrad était un « signal à Moscou » que l’UE et l’Otan sont prêtes à la
« prendre ». Comment commenteriez-vous cette déclaration provocatrice?
Réponse: Il me semble que certains hommes d’État russes ont déjà fait un commentaire, et
d’ailleurs très juste, là-dessus. À mon avis, une telle déclaration revêt un caractère malsain. Je suis sûre qu’il s’agit d’une provocation.
Ils peuvent ne pas comprendre l’ampleur de leurs actions, mais on a toujours appelé cette activité « provocation ». C’est une carte de visite de la mentalité occidentale. Je ne
pense pas pouvoir trouver une période historique qui ne serait pas marquée par des provocations des régimes occidentaux. Les exemples ne manquent pas même dans l’histoire récente, où
tout ce qui s’est passé dans le monde était lié aux activités provocatrices de l’Occident, cela est très caractéristique d’eux pour différentes raisons que je ne détaillerai pas ici,
parce que cela va prendre beaucoup de temps. Mais encore une fois, je tiens à souligner que la provocation fait partie depuis longtemps de la politique des régimes occidentaux.
Question: L’Ukraine et l’image du président russe sont devenus des symboles du sommet du G7. Cela étant, la
Russie est présentée comme le principal adversaire, voire l’ennemi de l’Occident. Le sommet de l’Otan va réaffirmer cette image de la Russie. Quelle réponse la Russie peut-elle donner en
termes de nos définitions sur « qui est qui »?
Réponse: Un évènement avec la participation de la Russie n’a jamais fait et ne fera jamais des
représentants des régimes occidentaux des symboles. Lorsque nous participons en tant que pays à divers évènements, comme des conférences, des conseils des ministres des Affaires
étrangères, nous avons des choses à faire. J’ai vu comment ce groupe du G7 a commencé, c’était de la guignolerie, je ne connais pas d’autre façon de le dire.
Nous ne pouvons qu’essayer de deviner ce qu’ils faisaient derrière les portes closes. Comme vous l’avez peut-être remarqué, ces images ont été également relayées sur internet. Ils
discutaient de graves problèmes de sécurité énergétique non pas à la table des négociations, mais en se promenant lors des séances de photo. Que se passait-il derrière les
portes closes? Ils ont publié une déclaration contenant les propositions que je n’aurais pas pensé possibles il y a encore une semaine, telles qu’un appel à la Chine pour
influencer la Russie. Les régimes libéraux occidentaux ont reconnu leur propre impuissance.
On pourrait appeler cela de la frivolité, mais le monde vit un moment difficile, pour ne pas dire plus, ce qui a été provoqué principalement par eux, leurs machinations autour de
l’Ukraine, leur irresponsabilité politique et les provocations. À cela se sont ajoutées des livraisons d’armes et des mesures unilatérales de pression et de chantage économique contre le
monde entier. Ils auraient quand même pu réfléchir avant, mais apparemment с’est tout dont ils sont capables.
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères
Une nouvelle gaffe de
l’Occident, faite cette fois pendant la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, a été portée à l’attention des médias aujourd’hui lors du point de presse hebdomadaire de Maria Zakharova. La première partie détaille la gaffe et le placement délibéré d’armes et de lance-missiles à côté/au milieu de structures
civiles par l’OTAN/Kiev. La deuxième partie explique la soit-disant crise alimentaire mondiale :
Le 28 juin de cette année, une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU a été convoquée par la présidence albanaise, à la demande de Kiev, en rapport
avec les frappes de missiles effectuées ces derniers jours sur des installations dans plusieurs villes d’Ukraine, dont la ville de Kremenchuk.
Les pays occidentaux, en violation de la pratique établie du Conseil de sécurité, ont fait pression pour que le président de l’Ukraine, V.A. Zelensky,
participe à l’événement par liaison vidéo. Son rôle est clair. Il doit faire son show, donc son visage hypnotisé doit apparaître. Pourtant, il y a une semaine, la possibilité de participer au
même genre de réunion, par liaison vidéo, a été refusée au ministre des Affaires étrangères de la République centrafricaine, S. Baipo-Temon. Serait-ce du racisme ? C’est-à-dire qu’on refuse à
un représentant du continent africain ce qui est le droit d’une personne blanche ? C’est bien cela ? Dans quel siècle vivez-vous ? Comment se fait-il qu’une personne blanche puisse
« entrer » dans la salle du Conseil de sécurité de l’ONU par liaison vidéo, mais pas un représentant du continent africain. S’agit-il d’une nouvelle forme de ségrégation ? Il n’y a
jamais eu de racisme ni de traite des esclaves dans notre pays.
Notre pays a historiquement combattu ces phénomènes honteux dans le monde en prônant activement le processus de décolonisation. Il est inacceptable que
cette logique néocoloniale domine encore, parce qu’une « poignée » de pays pense qu’elle peut dire aux gens qui peut participer à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU et qui
ne le peut pas ; qui mérite d’être connecté par liaison vidéo et qui ne le mérite pas. Je pense que ceux qui n’ont pas permis au représentant du continent africain de participer à la réunion
du Conseil de sécurité de l’ONU devraient s’expliquer sur cette question, et pourquoi un représentant de la « communauté occidentale » a eu cette possibilité et ce privilège.
De toute évidence, la tâche principale de Kiev était de surmonter la « fatigue » qui règne autour des problèmes ukrainiens et de créer un
contexte favorable à l’augmentation de l’ampleur du soutien militaire des États occidentaux. Cependant, V.A. Zelensky n’a pas réussi à atteindre ses objectifs et à élever le « degré de
discussion » au sein du Conseil, même après la présentation d’un autre produit de l’agit-propagande ukrainienne. Nous comprenons bien que toute cette histoire autour de Kremenchuk est
clairement programmée pour coïncider avec le sommet de l’OTAN à Madrid. C’est très clair. Notre question s’adresse aux régimes occidentaux. En fait, pas tant à eux, ils ne diront jamais la
vérité, mais à la société occidentale en premier lieu. Vous comprenez où sont stockées les armes fournies par le régime occidental. Dans l’ensemble, ces « mines » occidentales de
toutes sortes (je le dis symboliquement) sont posées sous de l’infrastructure civile ou dans son voisinage immédiat. Pourquoi ? Le but est clair : s’en servir comme couverture. « la même
barbarie du XXIe siècle ».
De notre côté, nous avons une nouvelle fois adressé une rebuffade décisive et argumentée aux attaques de Kiev, en fournissant une
« chronologie » des activités, de la « fausse usine » ukrainienne aux « défenseurs ukrainiens » de l’île des Serpents, en terminant par le « tir de
missile » sur la ville de Kremenchuk. Nous rappelons également que dans le cadre de l’opération militaire spéciale, les forces armées russes ne frappent pas de cibles civiles, et que le
fait d’arroser le régime de Kiev d’armes ne peut qu’entraîner une nouvelle augmentation de la violence et des victimes.
Les Occidentaux ne seront jamais informés par leurs médias des doubles standards de leurs représentants au Conseil de sécurité des Nations unies. Le fait que le
représentant militaire de l’empire américain soit un Afro-Américain rend l’affaire encore plus douloureuse pour tous les peuples de couleur précédemment colonisés. Et oui, un showman, une
référence à la description de Lavrov d’hier. Quant à la fausse « crise alimentaire », elle n’existe qu’en raison des
sanctions illégales qui sont malheureusement respectées par les nations alors qu’elles devraient être rejetées :
Les passions continuent autour du mythe artificiellement créé d’une apocalypse alimentaire mondiale, prétendument provoquée par la Russie en raison du blocus
des céréales ukrainiennes. Le plus surprenant est que ni les chiffres, ni les faits, ni les données des organisations internationales, ni leurs propres données sur la production alimentaire
des pays occidentaux, ne le confirment. Rien n’est pris en compte lors de la reproduction de ce mythe. Le « tableau » est dressé, les thèses consignées dans les manuels sont
envoyées. Pas un seul fait de nature globale, avec les chiffres de la production alimentaire, ni les faits d’approvisionnement en céréales des pays occidentaux ne peuvent interrompre cette
campagne de désinformation. Cette mise en scène a acquis une dimension mondiale.
Voici les déclarations scandaleuses et inacceptables de la ministre allemande des Affaires étrangères, Anna Berbok, qui a dit : « La Russie utilise très consciemment la faim
comme une arme de guerre et prend le monde entier en otage. » Non seulement elle ment, mais elle ment effrontément et cyniquement. A. Berbok fait tout pour faire oublier que c’est
son pays qui, historiquement, a utilisé la faim comme une arme et pris des gens en otage, détruisant la population civile et voulant effacer notre pays de la surface de la terre.
Répétons-le une fois de plus : La Russie n’empêche pas l’exportation de céréales depuis le territoire de l’Ukraine. Le ministère russe de la Défense ouvre
chaque jour des couloirs sécurisés, en informe tous les partenaires et l’Organisation maritime internationale. Nous sommes prêts à assurer le passage des navires marchands étrangers du
Bosphore vers les eaux territoriales ukrainiennes et inversement. Cela a été dit à plusieurs reprises à tous les niveaux. Bien sûr, à condition qu’ils soient inspectés pour vérifier l’absence
de produits militaires et empêcher leur escorte par des navires de guerre, des avions et des drones étrangers.
Qu’est-ce qui empêche réellement l’exportation de céréales ukrainiennes ? Ce sont aujourd’hui les autorités ukrainiennes elles-mêmes qui l’entravent, car
elles sont chargées d’assurer la sécurité du passage des navires marchands dans ses eaux territoriales en les déminant ou en les escortant en toute sécurité.
En outre, la Russie est prête à exporter des dizaines de millions de tonnes de ses propres céréales si les interdictions occidentales sont levées pour
leur exportation. De quoi l’Occident s’inquiète-t-il ? Du fait qu’il n’y ait pas de famine dans le monde ? Alors arrêtez de bloquer l’approvisionnement en nourriture, ce que font Washington,
Bruxelles et Londres. Je vous rappelle que les interdictions occidentales concernent : les escales de navires dans les ports russes, l’entretien des navires russes dans les ports étrangers,
l’assurance du transport maritime et les transferts bancaires. Tout a été fait pour aggraver artificiellement la situation.
Mais cela est fait par Washington, Londres et Bruxelles. Malheureusement, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE ne sont pas prêts à assumer la
responsabilité de leurs propres actes, même pour éliminer le risque de faim dans le monde, dont ils parlent tant. Des conférences sont organisées sur la manière d’éviter la faim sur la
planète Terre. Les mêmes personnes qui élaborent de nouvelles mesures restrictives de nature logistique, financière et économique discutent intelligemment à la table des négociations de ce
qu’il convient de faire pour que la nourriture soit librement acheminée vers toutes les parties de notre planète. De quoi s’agit-il ? De cynisme ? De stupidité ? D’insolence ?
Il me semble qu’il s’agit plutôt d’un crime de nature universelle, dont quelqu’un doit certainement être responsable. Comme cela a toujours été le cas
avec ce que les régimes occidentaux ont voulu cacher ou voiler et ce qui est devenu l’état de l’opinion publique. Maintenant, cela se passe très vite. Il n’y aura pas besoin d’attendre dix,
cinq ans, ou même un an. Nous apprendrons la vérité sur qui et comment cette apocalypse alimentaire de notre planète a été fabriquée. Nous savons que c’est l’œuvre des régimes occidentaux. Il
y a des noms précis. Je pense que nous les découvrirons bientôt.
Il semble probable que la Russie réunira son propre tribunal international pour poursuivre ces criminels et leurs complices, car ce qui est
à la base de la « rébellion de
Poutine », c’est la nécessité de rétablir le droit international et de l’utiliser pour tenir les contrevenants responsables, ce qui a été à peine fait à Nuremberg et pas du tout par
l’Occident pour les crimes du Japon. Oui, je pense qu’il y aura un Grand Tribunal, et je ne pense pas que les Russes bluffent lorsqu’ils parlent de sa nécessité.
Posté par karlof1 dans la section commentaire du blog
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Vladimir Poutine fait le point sur l’opération en Ukraine et l’élargissement de l’OTAN
Je vous en prie, vous pouvez poser vos questions. Comment avez-vous trouvé la ville d’Achgabat ? Le temps est chaud, par contre. Mais la ville s’est complètement transformée ces dernières années,
avec une nouvelle architecture. C’est très beau. […]
Question : Le thème principal du sommet du G7 en Allemagne était de punir la Russie autant que
possible. Des blagues ont également été faites sur, je m’excuse, votre torse nu. Tout le monde s’y est mis, y compris le Premier ministre du Canada, qui a suggéré de laisser tomber les vestes
pour être plus cool que Poutine. Ici, au sommet de la mer Caspienne, avez-vous par hasard discuté de quelque chose de ce genre ?
Boris Johnson a également
déclaré que si le président russe était une femme, il n’y aurait pas de guerre. Que pensez-vous de cela ?
Vladimir Poutine : Je ne sais pas à quel point ils voulaient se dénuder, s’ils ne voulaient enlever que
le haut ou aussi le bas. Mais je pense que cela aurait été de toute manière un spectacle dégoûtant. Je voudrais citer Pouchkine ici. Je me trompe peut-être dans les détails, mais il a dit quelque
chose comme « On peut être une personne sensée et penser à la beauté de ses ongles ». Alors bien sûr, je suis d’accord avec cela : tout doit être équilibré chez une personne, le corps et l’âme
doivent être soignés. Pour y parvenir, il faut s’abstenir de trop boire et d’autres mauvaises habitudes. Il est important de faire de l’exercice et de rester en forme.
Les collègues que vous avez mentionnés, je les connais tous personnellement. Ce n’est pas la meilleure période dans notre relation, c’est clair. Néanmoins, ce sont tous des leaders, ce qui
signifie qu’ils ont un fort caractère. Si seulement ils s’y mettent, ils peuvent réussir, bien sûr. Mais cela demande des efforts. Le simple fait qu’ils parlent d’une bonne hygiène de vie est une
bonne chose et je les en félicite.
Passons maintenant à la deuxième partie de la question. [Johnson a déclaré que l’invasion de l’Ukraine était à cause de la masculinité toxique de Poutine…et que ça ne serait jamais arrivé avec
une femme à la tête de la Russie.] Je ne veux pas m’étendre sur ce qui aurait pu se passer, je veux simplement vous rappeler les événements de l’histoire récente, lorsque Margaret Thatcher a pris
la décision de lancer une opération militaire contre l’Argentine pour les Malouines. C’est une femme qui a décidé de lancer une opération militaire. Où sont les îles Malouines et où est la
Grande-Bretagne ? Cette décision n’a été dictée par rien d’autre que des ambitions impériales et le but était de réaffirmer le statut impérial du pays.
Par conséquent, je pense que, en tout état de cause, ce n’est pas vraiment un bon coup de gueule de la part du Premier ministre du Royaume-Uni face aux événements actuels.
Question : Le sommet de l’OTAN a commencé par une rhétorique belliqueuse. La Russie a été déclarée «
menace directe » pour la sécurité de l’Alliance. Stoltenberg a admis que l’OTAN se préparait à la confrontation avec la Russie depuis 2014. Le Premier ministre belge a déclaré que l’Ukraine
devait gagner et qu’elle devait le faire sur le front, ce qui aurait été coordonné avec les autorités ukrainiennes.
Comment évaluez-vous ces
déclarations ? Et comment devrions-nous les considérer ?
Vladimir Poutine : Nous devons les considérer comme des faits. En ce qui concerne leurs préparatifs pour
certaines actions contre nous depuis 2014, cette information n’est pas nouvelle pour nous. Elle explique nos actions décisives pour protéger nos intérêts. Ils sont depuis longtemps à la recherche
d’un ennemi extérieur, d’une menace qui rallierait leurs alliés. Je fais surtout référence aux États-Unis.
L’Iran n’est pas adapté à ce rôle. La Russie est bien mieux. Ils voient en nous une chance de rallier leurs alliés dans une nouvelle période historique. Il n’y a là rien de nouveau pour nous.
C’est une nouvelle preuve de ce que nous disons depuis le début : l’OTAN est une relique du passé, de l’époque de la guerre froide. Ils ont toujours répondu que l’OTAN avait changé, qu’elle était
devenue une alliance plus politique, mais en même temps ils cherchaient une occasion de lui donner une nouvelle vie en tant qu’organisation militaire. Eh bien, c’est exactement ce qu’ils font
maintenant. Il n’y a rien de nouveau pour nous dans tout cela.
Question : Qu’en est-il de la victoire de l’Ukraine ?
Vladimir Poutine : En ce qui concerne la victoire de l’Ukraine [à laquelle l’Occident proclame œuvrer de
toutes ses forces], nous en sommes également conscients. L’Ukraine a mené des discussions avec nous, parfois mieux qu’à d’autres moments. Nous avons fait certains arrangements à un moment donné,
mais plus tard, pardonnez-moi l’expression, ils les ont jetés aux orties. Les appels lancés à l’Ukraine pour qu’elle poursuive les combats et abandonne toute négociation ultérieure réaffirment
notre supposition selon laquelle l’Occident uni et l’OTAN ne se soucient pas de l’Ukraine ou des intérêts du peuple ukrainien, et que leur objectif est de protéger leurs propres intérêts. En
d’autres termes, l’OTAN et les membres dirigeants de l’alliance utilisent l’Ukraine et le peuple ukrainien pour renforcer leurs positions et leur rôle dans le monde, non pas pour réaffirmer leur
leadership mais leur hégémonisme au sens direct du terme, leurs ambitions impériales. C’est ce qu’ils veulent. Ce qu’ils ont toujours dit à propos de leur exceptionnalisme, l’idée qu’ils ont
essayé d’imprimer à la communauté internationale que ceux qui ne sont pas avec eux sont contre eux : tout cela sont des manifestations de la même politique. Ce n’est pas nouveau pour nous.
Question : Vladimir Vladimirovich, la Turquie a abandonné ses convictions sur la question de
l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. Cette décision aura-t-elle un effet sur les relations Russie-Turquie ? Que va faire la Russie maintenant, surtout à la lumière de la déclaration
de Stoltenberg selon laquelle vous vouliez moins d’OTAN aux frontières de la Russie mais avez obtenu le contraire : plus d’OTAN.
Vladimir Poutine : Je suis conscient de cette prémisse, qui est fausse et n’a aucun rapport avec la
réalité. Notre position a toujours été, comme je l’ai déjà dit au cours de cette conversation aujourd’hui, que l’OTAN est une relique de la guerre froide et qu’elle n’est utilisée que comme un
instrument de la politique étrangère américaine destiné à maintenir ses États clients sous contrôle. C’est sa seule mission. Nous leur avons donné cette possibilité, je le comprends. Ils
utilisent ces arguments de manière énergique et assez efficace pour rallier leurs soi-disant alliés. C’est le premier point.
D’autre part, en ce qui concerne la Suède et la Finlande, nous n’avons pas de problèmes avec ces pays comme nous en avons, malheureusement, avec l’Ukraine. Nous n’avons pas de problèmes ou de
différends territoriaux avec eux. Il n’y a rien qui puisse inspirer notre préoccupation concernant l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN. Si elles le veulent, elles peuvent le faire.
Toutefois, ces pays doivent savoir qu’ils n’étaient pas confrontés à des menaces auparavant, mais que si des contingents et des infrastructures militaires sont déployés sur leur territoire à
présent, nous devrons prendre des mesures similaires et créer pour eux les mêmes menaces que celles qui sont créées pour nous. C’est évident. Ne le comprennent-ils pas ? Tout allait bien entre
nous avant, mais maintenant il y aura des tensions, c’est évident.
Quant à l’hypothèse selon laquelle nous luttions contre l’OTAN qui s’approchait de nous par l’intermédiaire de l’Ukraine, mais que nous avons maintenant affaire à la Suède et à la Finlande, elle
n’a aucune substance, car l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN n’a rien à voir avec l’adhésion potentielle de l’Ukraine. Ce sont deux choses très différentes. Ils le savent très
bien, mais ils défendent cette idée pour montrer que la Russie a reçu davantage de ce qu’elle ne voulait pas avoir. Non, c’est totalement différent, et nous en sommes conscients. Et ils en sont
conscients. Ils essaient de substituer ces notions, de montrer que la Russie n’a pas atteint ses objectifs. Mais cela ne nous trompera pas.
Si la Suède et la Finlande veulent rejoindre l’OTAN, qu’elles le fassent. Vous savez, il y a des blagues grossières sur le fait de se mêler de choses peu recommandables. C’est leur affaire.
Qu’ils marchent dans ce qu’ils veulent. Mais l’Ukraine est une affaire totalement différente. Ils ont transformé l’Ukraine en un pays anti-Russie, une tête de pont pour essayer de remuer la
Russie elle-même. Ils ont commencé à combattre la culture russe et la langue russe, ils ont commencé à persécuter ceux qui se considéraient comme faisant partie du monde russe. Il n’y a rien de
tel en Finlande ou en Suède ; la situation est complètement différente. Si ces pays veulent rejoindre [le bloc], ils sont libres de le faire.
Question : Aujourd’hui, Lev Leshchenko a déclaré qu’il était prêt à interpréter une chanson sur les
héros de l’opération spéciale. Ilya Reznik a déjà écrit les paroles. L’autre jour, je suis revenu de Lougansk où le chef de la République populaire de Lougansk, Pasechnik, a proposé de faire un
film. Il a présenté son idée à Vladimir Mashkov qui s’en est immédiatement inspiré. Nous nous souvenons du rôle que l’art soviétique a joué pendant la Grande Guerre patriotique. Que pensez-vous
de ces idées et propositions ?
Vladimir Poutine : C’est une bonne idée. Vous voyez, les gars qui accomplissent leur devoir de combat
là-bas, qui se battent, qui risquent leur vie, certains perdent même leur vie, ils se sacrifient pour les objectifs de cette opération militaire. Ils protègent la population du Donbass, les
intérêts de la Russie et la sécurité de notre pays. N’en sommes-nous pas conscients ? Je l’ai déjà dit à maintes reprises : si une tête de pont anti-Russie est établie à nos frontières, nous
serons constamment sous cette menace, sous cette épée de Damoclès. Ces hommes accomplissent donc une mission cruciale pour assurer la sécurité de la Russie et, bien sûr, ils méritent d’être
connus et de faire parler d’eux dans tout le pays. Non seulement je soutiens de telles idées (c’est la première fois que j’en entends parler), mais je pense que nous devrions écrire des chansons
et des poèmes et construire des monuments à la mémoire de ces héros.
Question : Monsieur le Président, les objectifs de l’opération spéciale ont-ils changé depuis son
lancement ? Quel est l’objectif actuel ? Savez-vous quand tout cela va se terminer ?
Vladimir Poutine : Rien n’a changé, bien sûr. J’en ai parlé tôt le matin du 24 février. J’en ai parlé
directement et publiquement pour que le pays tout entier et le monde entier l’entendent. Je n’ai rien à ajouter. Rien n’a changé. À l’époque également, plusieurs jours après le début de
l’opération, j’ai dit que la tactique pourrait être différente, celle proposée par le ministère de la Défense et l’état-major général, en ce qui concerne les endroits où les troupes doivent se
déplacer et les cibles à atteindre, ce qui doit être réalisé lorsque plusieurs groupes sont entrés en Ukraine centrale et ce qui doit être réalisé dans le Donbass. Le régime de Kiev s’était
préparé à cela depuis longtemps, depuis 2014. Par conséquent, nous devions prendre certaines mesures pour les distraire.
Oui, je suis le commandant en chef suprême, mais je ne suis pas diplômé de l’Académie militaire de l’état-major général. Je fais confiance aux professionnels. Ils font ce qu’ils jugent nécessaire
pour atteindre l’objectif global. J’ai formulé l’objectif global, qui est de libérer le Donbass, de protéger sa population et de créer les conditions qui garantiront la sécurité de la Russie
elle-même. C’est tout. Nous travaillons de manière calme et régulière. Comme vous pouvez le constater, nos forces progressent et atteignent les objectifs qui ont été fixés pour cette période
particulière de l’engagement. Nous procédons selon le plan.
Nous ne parlons pas d’échéances. Je n’en parle jamais, parce que c’est la vie, c’est la réalité. Il serait erroné de faire entrer les choses dans un cadre quelconque, car, comme je l’ai déjà dit,
il s’agit de l’intensité du combat, qui est directement liée aux pertes possibles. Et nous devons penser avant tout à sauver la vie de nos gars.
Question : Puis-je vous poser une question sur l’attaque terroriste, enfin, pas une attaque mais
l’explosion du centre commercial de Kremenchug en Ukraine ? Il y a différentes versions.
Vladimir Poutine : Il n’y a pas eu d’attaque terroriste ni d’explosion.
J’étais ici au Turkménistan, donc je ne connais pas les détails. Ce que je sais, et ce que nous avons souligné à de nombreuses reprises et nous avons montré les images, y compris celles des
drones, c’est que les armes, les MLRS, les canons d’artillerie et les armes lourdes sont déployés dans les quartiers résidentiels et dans d’autres endroits. Nous ne tirons pas sur des champs
vides. Nous tirons généralement sur des cibles qui ont été identifiées.
Je suis sûr que c’est ce qui s’est passé dans ce cas également. Ils cachent le matériel, en particulier le matériel livré par l’Occident, dans des hangars, sur des marchés en plein air, dans des
usines et dans les magasins où ce matériel est réparé ou ajusté après une longue période de transport depuis des pays étrangers.
L’armée russe ne frappe pas les installations civiles. Elle n’en a pas besoin. Nous avons la possibilité d’identifier les cibles, et nous disposons d’armes modernes de précision à longue distance
pour les attaquer. Bien sûr, je découvrirai les détails à mon retour à Moscou.
Le récit « les glorieux Ukrainiens sont en train de gagner » a maintenant presque officiellement disparu (même
le NYT a changé d’avis) et plus personne de sensé ne débite ces absurdités. La réalité est que les Ukrainiens perdent, en moyenne, environ un bataillon par
jour, et c’est pourquoi ils envoient maintenant des civils à peine formés à l’Est : la plupart des unités de combat ukrainiennes (souvent très bien formées et courageuses) sont même
mortes, prisonnières, portées disparues ou dans des « chaudrons » (réels ou sous la puissance de feu) sans aucune chance de s’échapper.
Il est maintenant indéniable que ce qui a commencé comme une opération militaire spéciale (SMO) s’est transformé en une guerre ouverte et à grande échelle entre
l’Occident consolidé (alias l’Empire anglo-sioniste) et la Russie : l’Empire a maintenant « frappé » la Russie avec tout ce qu’il avait à part une attaque militaire directe.
L’armée ukrainienne (forte de plus de 200 000 hommes à l’origine), sans doute la plus puissante force militaire de l’OTAN (qui est par ailleurs principalement composée de
petites « armées de parade » complètement épuisées !), surtout avec le soutien total de l’Occident (renseignements, armes, argent, politique, etc. etc.) est en train d’être
« démilitarisée » et « dénazifiée » par une force militaire russe largement supérieure (mais pas en taille : La Russie n’a utilisé qu’une
fraction de sa pleine puissance militaire).
L’issue de cette affaire ne fait aucun doute.
Cette réalité a été pleinement acceptée par la société russe, qui soutient désormais le Kremlin (à plus de 80%), lequel n’a pas caché qu’il était désormais engagé
dans une guerre existentielle contre l’Occident. C’est le cas depuis au moins 2013, mais maintenant les ratios originaux (environ 80% d’information, 15% d’économie et 5% de militaire) sont passés
à ce que j’appellerais une « guerre totale par procuration ».
Les fous purs et durs de l’Occident (les néoconservateurs américains, le Royaume-Uni, la Pologne et les 3 États baltes) s’efforcent de déclencher une guerre totale
entre l’OTAN et la Russie et, jusqu’à présent, les eurolemmings veules les ont laissés fixer l’ordre du jour, aussi suicidaire que cela puisse être pour l’UE et l’OTAN. Franchement, mon dégoût
pour l’Europe occidentale est total – je n’ai jamais eu d’illusions sur les « nouveaux » Européens – et tout ce que je peux dire, c’est qu’ils se méritent tous amplement ce qui leur arrive. Tout
ce que je peux dire, c’est ceci : continuez à agir comme des nazis et vous serez dénazifiés. C’est vraiment aussi simple que cela.
Les dirigeants de l’Empire savent qu’ils ont perdu une fois de plus, et ils se réfugient dans leurs mécanismes habituels d’adaptation : l’auto-gratification
idéologique et le déni profond, profond. Alors que l’UE commet un suicide économique, politique et social pur et simple, l’administration Biden est devenue « full
woke », comme l’a fait l’Amérique corporative (c’est-à-dire les États-Unis, bien sûr, et non le continent américain) : les soi-disant « minorités » sont maintenant enfoncées
dans la gorge collective du peuple américain, quelle que soit la taille ou l’étrangeté desdites « minorités ». Cela est particulièrement frappant dans le type de publicités que les
sociétés américaines produisent désormais à l’unanimité. Je pense, par exemple, aux femmes noires morbidement obèses en couches (!!!) prenant des « poses de ballerine » que
YouTube montre désormais régulièrement. En regardant ces publicités, on pourrait croire que les Noirs aux États-Unis occupent tous les postes d’autorité et de prestige, que la plupart des femmes
américaines sont lesbiennes et que des millions d’enfants américains (et même des nourrissons !) ont besoin de changer de sexe de toute urgence (regardez l’excellent documentaire « What
is a Woman ? » pour voir à quel point tout cela est devenu insensé). Quand je vois cette folie collective, je ne peux m’empêcher de me demander si l’Amérique n’essaie pas délibérément
d’énerver la grande majorité des Américains et de déclencher une sorte de crise interne majeure et violente.
Entre-temps, les Russes adoptent de nouvelles lois contre la propagande
de l’homosexualité : alors que, par le passé, cette propagande n’était interdite que si elle s’adressait aux enfants, elle est désormais étendue à l’ensemble de la population russe. Pour
clarifier les choses : La Russie n’interdit pas les homosexuels et leurs pratiques sexuelles, aussi pathologiques soient-elles, restent totalement légales. Mais ce que la Russie fait, c’est
refuser de considérer l’homosexualité comme une « variation normale et naturelle de la sexualité humaine » (Wikipedia).
En d’autres termes, les Russes considèrent toujours l’homosexualité comme un trouble psychologique qui peut mériter la compassion, mais pas l’affirmation (et encore moins l’encouragement).
Puisque l’« inclusion » et la « positivité » sont désormais des « valeurs » occidentales clés, c’est également un message de la Russie :
gardez vos woke-freaks et leur idéologie pour vous, nous ne voulons rien de tout cela !
En attendant, les Eurokrainiens prévoient maintenant d’interdire
et de détruire plus de 100 000 000 d’exemplaires de livres en langue russe. Hitler serait fier. Les Eurolemmings n’ont rien à en dire. Vous savez, le truc
« #cancelRussia » (qui désigne à la fois les Russes eux-mêmes et la culture russe sous toutes ses formes) et tous ces trucs du genre « c’est bien quand on le
fait » ou quand on parle de nos « dictateurs ».
Le Blitzkrieg économique occidental contre la Russie a totalement échoué et la plaisanterie en Russie est que si McCain a dit un jour que « la Russie est
une station-service déguisée en pays » avec mépris, « Biden » dit maintenant la même chose, mais avec une profonde envie.
Je pourrais continuer encore et encore, mais l’essentiel est là : l’Occident a déclaré une guerre totale à la Russie (et, de facto, à toute la zone B) et la Russie
l’a accepté. Depuis plus d’une décennie, l’Occident s’efforce de réveiller et de provoquer le proverbial ours russe et ces efforts ont finalement porté leurs fruits : l’ours est maintenant sorti,
et il est très, très en colère. Pour clarifier, je ne fais pas allusion aux anciens intégrationnistes atlantiques comme Medvedev, qui fait maintenant son « coming out » en
tant que partisan d’une ligne dure souverainiste eurasienne (il se prépare clairement pour une future élection présidentielle et dit toutes les « bonnes choses »), mais au peuple
russe, qui est maintenant dans ce que j’appelle en mode « Seconde Guerre mondiale » totale (« Lève-toi,
immense pays » et tout ça). À droite, le genre d’images qui circulent actuellement sur l’internet russe et qui expriment la conscience que l’Europe n’a jamais été vraiment dénazifiée, du
moins pas dans les pays occupés par les États-Unis.
La Russie est à présent déterminée à terminer ce vilain travail, une fois pour toutes. Vous voulez « annuler la Russie » ? Dans vos rêves
seulement, mais la Russie peut, et va, « annuler le nazisme » une fois pour toutes. 1000 ans de cette merde, ça suffit !
Depuis les premières croisades jusqu’à l’invasion de l’URSS par l’Europe unie sous le commandement d’Hitler, l’Occident a toujours eu une sorte d’idéologie pour
justifier ses guerres d’agression impérialiste. Ce qui est intéressant, c’est qu’aujourd’hui, au lieu de justifier ses actes d’agression au nom d’une religion ou d’une idéologie prétendument
universelle, les élites occidentales (et, hélas, une grande partie de sa population) ont enfin montré leur vrai visage, qui est le suivant :
Un racisme anti-russe virulent dans sa forme la plus pure (là encore, Hitler serait fier).
Un satanisme pur et ouvert sous l’étiquette de l’idéologie « Woke » (la dernière idéologie occidentale, semble-t-il), axé sur la destruction
de la famille et, en particulier, des enfants (les satanistes savent qu’ils ne peuvent rien faire contre le Créateur de tous, c’est pourquoi ils essaient d’exprimer leur haine et leur
vengeance contre Ses créatures, en particulier les enfants).
La haine ouverte et même « en pleine figure » envers tous ceux qui s’opposent à cet agenda (comme le révolutionnaire français Louis Antoine
de Saint-Just a déclaré : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté »).
La vérité est que le véritable Occident, celui qui est né du Moyen-Âge (et *non*
des civilisations romaine ou grecque !) a toujours été dirigé par des voyous cyniques et malfaisants. Dans le passé, ces voyous ont toujours dissimulé leur véritable vision du monde et
leur programme sous toutes sortes de prétextes pieux, maintenant sa seule « idéologie » restante est la haine pure et le wokisme (la même chose, en fait).
Je soutiens qu’il est impossible de prédire ce qui va se passer dans les mois et les années à venir – il y a simplement trop de variables qui peuvent affecter
dramatiquement notre avenir. Ce qui a commencé comme une opération militaire spéciale (par opposition à une opération d’armes combinées) s’est maintenant transformé en ce que l’on pourrait
appeler la troisième ou même la quatrième guerre mondiale (selon vos définitions). Cette guerre durera plusieurs années, à moins, bien sûr, que les néoconservateurs et les fous qui leur sont
associés au sein de l’UE n’arrivent à leurs fins et ne déclenchent un conflit nucléaire : dans ce dernier cas, elle sera courte et définitive.
Pour l’instant, l’accent est mis sur le Donbass et le sud de l’Ukraine, mais nous devons comprendre deux choses à ce sujet :
Les Ukronazis et leurs patrons de l’OTAN ont déjà perdu cette guerre depuis longtemps, et tout ce que font l’Occident et ses marionnettes nazies à Kiev, c’est
essayer de prolonger cette guerre ingagnable aussi longtemps que possible pour faire tuer ou mutiler un maximum d’Ukrainiens, détruire le plus possible l’Ukraine et faire « payer le
prix fort » à la Russie pour sa victoire (tout à fait inévitable) sur le champ de bataille. Quel paradoxe !
Les « agresseurs » russes font tout leur possible pour sauver le plus grand nombre possible d’Ukrainiens (même au prix de leur propre vie !)
ainsi que ce qui reste de l’infrastructure ukrainienne après 30 ans d’« indépendance », tandis que les « défenseurs » et même
les « alliés » occidentaux de l’Ukraine veulent en faire un paysage lunaire désolé couvert de cadavres.
Ce n’est pas une guerre à propos de l’Ukraine, du moins plus maintenant, c’est maintenant une guerre pour l’avenir du continent européen et même le futur ordre
international. Comme je l’ai déjà dit à de nombreuses reprises, les Russes ont pleinement l’intention de dénazifier au moins l’ensemble du continent européen, de préférence par des moyens
économiques et politiques, mais aussi, si nécessaire, par des moyens militaires. Pourquoi ? Parce que l’Occident n’a laissé à la Russie aucun autre choix. Pour la Russie et, je dirais, pour
l’ensemble de la zone B, le choix est à la fois dur et simple : la souveraineté véritable et totale (économique, bien sûr, mais aussi culturelle, spirituelle et civilisationnelle) ou
l’asservissement.
En d’autres termes, ce n’est pas une guerre que la Russie peut se permettre de perdre et le peuple russe le sait.
La dernière fois, la Russie a perdu environ 27 millions de personnes, tandis que la Chine en a perdu environ 35 millions. Soit un total de 62 millions de personnes,
dont environ deux tiers de civils. Gardez ces chiffres à l’esprit lorsque vous observez la modernisation rapide et assez radicale des forces armées russes et chinoises (entre parenthèses, les
Chinois ont également « compris » et soutiennent pleinement la Russie, tout comme les dirigeants chinois, même s’ils essaient de faire profil bas pour le moment et de laisser
la Russie porter le fardeau d’être en première ligne de cette guerre : en d’autres termes, les Chinois gagnent du temps, dont ils ont franchement besoin pour atteindre la parité, voire mieux,
avec les États-Unis et leurs protectorats en Asie, comme Taïwan, le Japon, la République de Corée ou l’Australie. Les Russes le comprennent également, car ils se sont eux-mêmes trouvés dans une
position similaire entre 2000 et 2018. Mais ils savent que le dragon chinois devra se « réveiller » complètement, plus tôt que tard.
Oui, je sais, la plupart des gens en Occident ne le savent pas, ou s’en moquent, mais l’important, maintenant, n’est pas ce que les gens en Occident ne savent pas,
mais plutôt ce que les peuples de Russie et de Chine savent et comprennent très bien. Seul un fou furieux douterait ou ne tiendrait pas compte de la détermination qui réside au plus profond de
l’âme des peuples russe et chinois à ne plus jamais permettre à l’Occident de les subjuguer. Jamaisvia (…)
Ce qui précède ne commence même pas à couvrir tous les développements étonnants qui ont eu lieu au cours des derniers mois. Non seulement il y a eu des changements
vraiment énormes à l’intérieur de la Russie (et ils ne font que s’accélérer), mais aussi en Amérique latine, en Afrique et au Moyen-Orient. Et je reviendrai sur tous ces sujets dans un mois
environ, lorsque je reviendrai à la rédaction de blogs à plein temps. D’ailleurs, dans un mois environ, bon nombre des choses que j’ai mentionnées ci-dessus deviendront encore plus évidentes pour
tous, et plutôt que d’essayer d’établir un « fait X », nous pourrons en discuter et l’analyser, sa réalité étant déjà bien établie.