Les Etats-Unis ont
profité des élections présidentielles au Venezuela pour relancer une nouvelle tentative de déstabilisation de ce pays :
« Le président vénézuélien Nicolas
Maduro et son rival de l’opposition
Edmundo Gonzalez ont tous deux revendiqué leur victoire à l’élection présidentielle lundi matin, après un vote marqué par des accusations de tactiques sournoises et d’incidents isolés de
violence.
L’autorité électorale du pays a déclaré peu après minuit lundi
que Maduro avait remporté un troisième mandat avec 51% des voix, malgré de multiples sondages de sortie des urnes qui indiquaient une victoire de l’opposition.
L’autorité a déclaré que le candidat de l’opposition Gonzalez a
remporté 44% des voix, bien que l’opposition ait déclaré plus tôt qu’elle avait des “raisons de se réjouir” et demandé à ses partisans de continuer à surveiller le décompte des
voix.
La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado a déclaré que
Gonzalez avait remporté 70 % des voix et que de nombreux sondages indépendants de sortie des urnes et des décomptes rapides ont clairement montré sa victoire. “Le Venezuela a un nouveau
président élu et c’est Edmundo Gonzalez. Nous avons gagné et le monde entier le sait”, a-t-elle déclaré dans une déclaration commune avec Gonzalez. »
C’est le genre de
dispute post-électoral qui se passent de plus en plus souvent à une époque où les valeurs démocratiques sont de plus en plus remises en question, le vote électronique ne faisant rien pour
arranger la confiance des populations.
Mais, immédiatement, sans même attendre les résultats détaillés de ces élections, les Etats-Unis ont décidé de s’ingérer dans une affaire qui aurait dû rester
de l’ordre du domestique :
« Les États-Unis sont très
préoccupés par le fait que les résultats
annoncés par l’autorité électorale du Venezuela déclarant que le président Nicolas Maduro avait remporté un troisième mandat ne reflètent pas les votes du peuple, a déclaré lundi le
secrétaire d’État américain Antony Blinken.
Quelques minutes après que l’autorité a déclaré que Maduro avait remporté
l’élection présidentielle, Blinken a interrompu les remarques lors d’une réunion des nations de l’Indo-Pacifique pour aborder le développement.
“Nous avons vu l’annonce
il y a peu de temps par la commission électorale vénézuélienne. Nous sommes très préoccupés par le fait que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté ou les votes du peuple
vénézuélien“, a déclaré Blinken.
Blinken a déclaré lundi
que la communauté
internationale surveillait de près la situation et réagirait en conséquence. »
Toujours cette habitude des dirigeants étasuniens à prétendre parler au nom de « la communauté internationale ».
Imaginons 5 minutes qu’en 2020, au moment où Trump contestait la victoire de Biden, la Russie ou la Chine, se soit dit « préoccupée que le vote ne reflète pas la volonté des électeurs étasuniens » et estime que Biden a volé l’élection de
Trump. On peut imaginer la fureur légitime des étasuniens dans cette flagrante ingérence dans leurs affaires domestiques. Et pourtant eux se le permettent sans que cela ne les choque.
Pour calmer le jeu, le président mexicain fait remarquer qu’aucune preuve ne vient étayer une quelconque fraude, malgré ce qu’en dit Machado :
« Le président mexicain Andrés Manuel Lopez
Obrador a déclaré mercredi qu’il n’y
avait aucune preuve de fraude dans une élection que le président vénézuélien Nicolas Maduro prétend avoir remportée mais que l’opposition conteste et qui a déclenché des manifestations dans
tout le pays.
Lopez Obrador a
également réitéré son appel à la transparence et a appelé l’organisme électoral vénézuélien à montrer des preuves et à rendre public tous les décomptes des voix des élections de
dimanche.
“Je n’ai aucune preuve,
il n’y a aucune preuve dans le cas du Venezuela”, a déclaré le président lors de sa conférence de presse quotidienne, en réponse à une question sur une fraude potentielle dans les élections
vénézuéliennes. »
Les médias occidentaux se mettent alors à reporter sur les manifestations dans tout le pays :
« Alors que l’opposition revendique la
victoire, Nicolas Maduro a été officiellement
proclamé président du Venezuela ce lundi. Le président en a profité pour dénoncer une tentative d’imposer un « coup d’État fasciste et contre-révolutionnaire » au Venezuela, lors d’un
discours donné au Conseil national électoral lundi.
Les Vénézuéliens
attendent donc de savoir quelle sera la stratégie de l’opposition dans cet affrontement politique qui semble perdu d’avance mais n’ont pas attendu, en revanche, pour descendre dans la rue
pour dire non à ce nouveau mandat de M. Maduro. Plusieurs milliers de personnes se sont donc rassemblées dans des manifestations spontanées. Criant « Liberté! Liberté » à Petaré, des
centaines de personnes ont brulé des effigies de Nicolas Maduro alors qu’à Catya, les manifestants protestaient en présence de forces policières.
Des affrontements ont
notamment éclaté entre des manifestants et les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène contre les anti-Maduro. Équipés de matériel anti-émeute, les forces de l’ordre ont
avancé sur les manifestants qui jetaient des pierres dans le quartier de Chacao (centre-est de la capitale). »
Comme à chaque tentative de coup d’Etat contre le gouvernement vénézuélien, ce sont des manifestations se déroulant dans les quartier et villes bourgeoises du
Venezuela mais qui n’ont jamais eu de fortes répercutions sur la stabilité du régime socialiste vénézuélien. Cette fois sera-t-elle la bonne ? Les médias occidentaux
l’espèrent :
« En effet, constate La Nacion à Buenos
Aires, « depuis plus d’une décennie, rien ne
semble avoir fonctionné pour stopper la dérive dictatoriale de Maduro ou pour empêcher l’impéritie chaviste de ruiner complètement la vie quotidienne des Vénézuéliens. Ni les mobilisations de
rue, ni les confrontations politiques, ni les insurrections internes, ni les boycotts internationaux, ni les grèves du pétrole, ni les sanctions internationales. Maduro et le chavisme ont
survécu encore et encore, parfois au prix fort pour eux, et toujours chèrement payé pour les Vénézuéliens. Mais cette fois, pointe La Nacion, la manipulation des résultats est si flagrante
que même les alliés les plus fidèles de Maduro hésitent à reconnaître sa réélection. Un malaise qui menace de transformer l’isolement international du Venezuela en asphyxie. La contestation
régionale est aussi forte que celle des rues de Caracas à cette heure. Sera-t-elle assez puissante cette fois pour convaincre Maduro que son heure est passée ? ».
Face à la pression, Maduro s’en remet à la Cour Suprême :
« Le président vénézuélien Nicolás
Maduro a demandé mercredi à la Cour
suprême du Venezuela de procéder à un audit de l’élection présidentielle après que les dirigeants de l’opposition ont contesté sa victoire, suscitant les critiques des observateurs étrangers
qui ont déclaré que la Cour était trop proche du gouvernement pour produire un rapport indépendant.
Maduro a déclaré aux
journalistes que le parti au pouvoir était également prêt à montrer tous les procès-verbaux des élections de dimanche.
« Je me jette devant la
justice », a-t-il déclaré devant le siège du Tribunal suprême de justice dans la capitale, Caracas, ajoutant qu’il était « prêt à être convoqué, questionné, interrogé ».
Cour suprême dont l’indépendance est immédiatement remise en question par les médias :
« Cependant, la
Cour est étroitement liée à son gouvernement ; les juges de la Cour sont proposés par des fonctionnaires fédéraux et ratifiés par l’Assemblée nationale, dominée par des sympathisants de
Maduro. »
Permettant ainsi de rejeter le verdict s’il est en faveur du gouvernement vénézuélien.
Puis le Conseil électoral a officiellement déclaré le résultat de l’élection :
« Le président du Conseil électoral du
Venezuela a déclaré vendredi que près de
97% des votes lors des élections de dimanche dernier avaient désormais été comptabilisés et a réaffirmé ce qu’il a qualifié de victoire du président Nicolas Maduro avec un peu moins de
52%. »
Poussant le bouchon encore plus loin et plus vite, le gouvernement étasunien décide alors de déclarer unilatéralement son vainqueur :
« Les États-Unis ont
déclaré le candidat de l’opposition
vénézuélienne Edmundo González vainqueur de l’élection présidentielle du 28 juillet, qualifiant les résultats officiels en faveur du président Nicolás Maduro de « profondément erronés
».
Le secrétaire d’État
américain Antony Blinken a déclaré jeudi que « compte tenu des preuves accablantes, il est clair pour les États-Unis et pour le peuple vénézuélien qu’Edmundo González Urrutia a remporté le
plus de voix » et l’a félicité pour sa « campagne réussie ».
La déclaration de
Washington renforce la pression sur Maduro, qui a lancé cette semaine une répression des manifestations à l’échelle nationale contre sa réélection contestée. Le gouvernement de Maduro a
répondu en déclarant que Washington était « à l’avant-garde d’une tentative de coup d’État », répétant un récit que le président a utilisé toute
la semaine. »
Ce n’est pas que « un récit » mais une répétition de la tentative de
déstabilisation, en 2019, quand les gouvernements occidentaux avaient décidé de reconnaitre « Juan Guaido », un politicien vénézuélien qui s’était auto-proclamé président, comme le
président officiel du Venezuela, à la place de Maduro.
« Le 23 janvier 2019, Juan Guaidó s’autoproclame « président en exercice » du Venezuela et prête serment au cours d’une manifestation organisée à Caracas. Il obtient
immédiatement la reconnaissance des États-Unis, du Canada, du Brésil, de la Colombie et du Pérou. Après l’expiration d’un ultimatum lancé à Nicolás Maduro pour convoquer des élections libres,
plusieurs pays de l’Union européenne reconnaissent officiellement Juan Guaidó comme « chef de l’État par intérim ». D’autres pays, notamment la Chine, la Russie ou la Turquie, assurent leur
soutien à Nicolás Maduro après l’autoproclamation de Guaidó. »
Mais la farce n’aura pas duré très longtemps. En janvier 2023 :
« Le gouvernement
britannique a informé la Cour d’appel
qu’il avait changé sa position concernant la reconnaissance de Guaidó en tant que « président » par intérim, figure avec laquelle il s’est auto-défini depuis janvier 2019. »
Depuis que Hugo Chavez a installé un système politique socialiste au Venezuela, privant les compagnies pétrolières étasuniennes de l’exploitation des immenses richesses
pétrolières qu’abrite ce pays, ce gouvernement socialiste est devenu la bête noire des Etats-Unis. Des sanctions économiques ont été immédiatement mises en place pour l’empêcher de
commercialiser son pétrole, provoquant un effondrement de son économie et la misère dans le pays :
« Comme l’a récemment rapporté le
Washington Post, les sanctions sectorielles
américaines contre l’industrie pétrolière vénézuélienne ont contribué à l’une des plus graves contractions économiques jamais enregistrées en temps de paix, bien plus grave que la Grande
Dépression. En conséquence, plus de 7 millions de Vénézuéliens ont été contraints de fuir le pays, déclenchant la plus grande crise migratoire de l’hémisphère occidental. »
Pour ceux qui veulent plus de détails sur cette affaire je vous renvoie à la lecture de cet article en français :
« Mais ils [les médias
occidentaux] ne disent pas que six candidats de l’opposition de droite ont reconnu le
résultat donnant la victoire au président sortant Maduro. Car il n’y a pas que l’extrême droite dans l’opposition, précisons qu’il s’agit du candidat Daniel Ceballos du groupe « Arepa Digital
», de Benjamin Rausseo de la Confédération Nationale Démocratique, de José Brito du parti « Primero Venezuela » et de Javier Bertucci du parti « Esperanza por el Cambio ». Mais aussi Claudio
Fermin du parti « Soluciones para Venezuela » » et Luis Eduardo Martinez du parti « Accion Democratica ».
La Chine et la Russie, fidèles à leur politique de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, ont félicité Maduro pour sa réélection, une fois celle-ci officiellement
annoncée.
*********
L’accueil triomphal qu’il a reçu au Congrès étasunien a été interprété par Netanyahou comme un blanc-seing pour sa politique extrémiste au Moyen-Orient,
blanc-seing qu’il a immédiatement mis à profit en lançant des assassinats extrajudiciaires contre un dirigeant du Hezbollah en plein Beyrouth et un dirigeant du Hamas en plein
Téhéran :
« Les Gardiens de la
Révolution, l’armée idéologique de la
République islamique iranienne, ont affirmé mercredi 31 juillet que le chef politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait été tué à Téhéran avec l’un de ses gardes
du corps. Selon le mouvement islamiste, il aurait été assassiné par une frappe israélienne. »
Le dirigeant du Hamas, Ismael Haniyeh, était celui qui négociait un cessez-le-feu et la libération des otages du coté palestinien, montrant une fois de plus
qu’Israël n’a jamais voulu que ces négociations aboutissent.
« Vingt-quatre heures après le raid
israélien contre un immeuble résidentiel
de la banlieue sud de Beyrouth, des sources proches du Hezbollah ont annoncé ce mercredi après-midi la découverte sous les décombres du corps du haut commandant du parti, tué dans la frappe.
Le bilan des victimes s’élève désormais à six morts dont trois femmes, une fillette et un garçon et plus de 70 blessés. »
La Russie et la Chine ont dénoncé ces assassinats :
« “Nous condamnons
fermement l’assassinat du chef du bureau
politique du mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, à la suite d’une attaque à la roquette contre sa résidence à Téhéran”, a déclaré à la presse Andreï Nastasine, porte-parole adjoint
du ministère russe des Affaires étrangères.
“Il est évident que les
organisateurs de cet assassinat politique étaient conscients des conséquences dangereuses que cet acte entraînerait pour toute la région”.
La Russie a également
condamné l’attaque israélienne contre le Liban qui a tué le plus haut commandant du Hezbollah lors d’une frappe aérienne sur Beyrouth mardi. »
« “Nous suivons de près
l’affaire. La Chine s’oppose fermement à cet
acte d’assassinat et le condamne, et est profondément préoccupée par le fait que cet incident pourrait plonger la région dans une plus grande agitation. La Chine appelle à régler les conflits
régionaux par la négociation et le dialogue, ainsi qu’à un cessez-le-feu rapide, global et permanent à Gaza, et il ne devrait plus y avoir d’escalade du conflit et de confrontation”, a
déclaré mercredi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian. »
Mais, comme d’habitude, une résolution de l’ONU condamnant ces assassinats extra-judiciaires a été bloquée par le bloc occidental :
« Les États-Unis, le Royaume-Uni et la
France ont bloqué une déclaration
proposée par la Russie au Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) condamnant l’assassinat du chef du politburo du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran, a déclaré l’envoyé de l’Iran à l’ONU,
Amir Saeid Iravani, le 1er août. »
Netanyahou va finir par obtenir ce qu’il cherche depuis toujours, embraser complètement le Proche-Orient, par sa politique de la terre brulée, et embringuer les
Etats-Unis dans sa folie dévastatrice :
« L’armée américaine va
déployer des avions de chasse et des
navires de guerre supplémentaires au Moyen-Orient, a annoncé vendredi le Pentagone, alors que Washington cherche à renforcer ses défenses suite aux menaces de l’Iran et de ses alliés, le
Hamas et le Hezbollah.
Le secrétaire américain
à la Défense Lloyd Austin a approuvé l’envoi de croiseurs et de destroyers supplémentaires de la Marine – qui peuvent abattre des missiles balistiques – au Moyen-Orient et en Europe. Il
envoie également un escadron supplémentaire d’avions de chasse au Moyen-Orient.
“Austin a ordonné des
ajustements à la posture militaire américaine visant à améliorer la protection des forces américaines, à accroître le soutien à la défense d’Israël et à garantir que les États-Unis sont prêts
à répondre à diverses éventualités”, a déclaré le Pentagone dans un communiqué. »
D’autant plus que des députés à la solde du Complexe militaro-industriel, comme Graham, n’hésitent pas à verser de l’huile sur le feu israélien :
« Le sénateur américain Lindsey
Graham a présenté un projet de loi qui
autoriserait une action militaire contre l’Iran si le Hezbollah attaque Israël ou si Washington détermine que Téhéran est sur le point d’acquérir des armes nucléaires.
Présentée mercredi, la
première résolution du républicain de Caroline du Sud stipule que les États-Unis devraient reconnaître une attaque majeure du Hezbollah contre Israël comme une attaque de l’Iran et garder «
toutes les options sur la table, y compris la force militaire », selon le Jerusalem Post.
La deuxième résolution
autoriserait le président américain à « utiliser toute la force nécessaire et appropriée contre la République islamique d’Iran » s’il détermine que l’Iran « est en train de posséder une arme
nucléaire » ou « possède de l’uranium enrichi à un niveau de qualité militaire, possède une ogive nucléaire ou possède un vecteur capable de transporter une ogive nucléaire ».
Les deux résolutions ont
été envoyées jeudi à la commission des relations étrangères du Sénat. »
De plus, l’Iran déclare que son enquête montre une complicité étasunienne :
« Deux jours et demi après la mort d’Ismaïl
Haniyeh, les Gardiens de la révolution ont
publié un nouveau communiqué pour fournir de nouveaux détails sur l’opération. Selon le communiqué, l’opération a été menée par Israël avec le soutien des États-Unis.
Ensuite, ils affirment
que « d’après les enquêtes et investigations, cette opération terroriste a été menée en tirant un
projectile à courte portée avec une ogive d’environ 7 kilogrammes depuis l’extérieur du lieu d’hébergement des invités (provoquant) une forte explosion », utilisée pour frapper la chambre
d’Ismaïl Haniyeh dans sa résidence officielle, qui se trouve dans le nord de Téhéran. »
Seul Biden, un président en fin de carrière, a prétendu avoir haussé le ton contre Israël :
« Le président Biden a
déclaré avoir eu un appel très direct
avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et s’être dit préoccupé par l’escalade au Moyen-Orient.
Lors de l’appel de
jeudi, auquel la vice-présidente Harris a également participé, Biden a souligné la nécessité de conclure un accord de cessez-le-feu avec le Premier ministre.
« Je suis très préoccupé
par cela », a déclaré Biden lorsqu’on l’a interrogé sur l’escalade dans la région.
« J’ai eu une réunion
très directe avec le Premier ministre… très directe. Nous avons les bases d’un cessez-le-feu. Ils devraient agir sur ce point, et ils devraient agir sur ce point maintenant », a-t-il
ajouté alors qu’il se trouvait sur le tarmac de la base conjointe Andrews tard jeudi soir, où il rencontrait les Américains libérés de Russie. »
Peu de chances que « Bibi » ait été impressionné par le ton « très direct » de Biden.
Car l’Iran a évidemment juré de se venger :
« La situation au
Moyen-Orient est à nouveau au bord de ce que les experts décrivent comme un « conflit en escalade et instable », alors que l’Iran a promis une « punition sévère » à Israël, qu’il accuse
d’être responsable de l’assassinat du leader politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh.
Un grand nombre de
personnes se sont rassemblées à l’Université de Téhéran jeudi matin pour la cérémonie funéraire d’Ismaïl Haniyeh, a rapporté la chaîne de télévision publique iranienne Press TV. Le guide
suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a dirigé les prières funéraires pour Haniyeh, selon Press TV.
Dans une déclaration sur
son site officiel, le guide suprême iranien a déclaré que la vengeance était « notre devoir » et qu’Israël s’était « destiné une punition sévère » en tuant « un cher invité dans notre maison
», a rapporté AP. »
Cette vengeance sera-t-elle autant de sang froid que la dernière fois lorsqu’Israël avait bombardé l’ambassade d’Iran à Damas ? Rien n’est moins sûr, face
à la tactique de l’escalade qu’utilise Israël, même s’il est bien protégé par sa centaine de têtes nucléaires. A force de provocations, Israël atteindra bien un moment où l’Iran, considérant
qu’il n’a plus le choix, décidera de ne plus se donner de limites non plus dans ses ripostes :
« Les Etats-Unis et Israël poursuivent leurs préparatifs en vue d’une attaque iranienne majeure en représailles à l’assassinat des dirigeants du Hamas et du Hezbollah, a
rapporté samedi Axios, citant des sources. L’attaque devrait commencer lundi.
Selon deux responsables
américains anonymes, le général Michael Kurilla, chef du commandement central américain, est arrivé dans la région pour une visite planifiée qui devrait se concentrer sur les efforts visant à
mobiliser la même large coalition internationale et régionale qui a défendu Israël contre une précédente attaque iranienne majeure en avril. »
Les premières répercussions sur les activités civiles se font déjà sentir :
« United Airlines suspend ses vols
quotidiens vers Israël, à commencer par
le vol de mercredi soir de Newark à Tel Aviv, alors que les tensions au Moyen-Orient s’intensifient.
Delta Air Lines va
également annuler les vols entre New York (JFK) et Tel Aviv au moins jusqu’au 2 août.
La compagnie aérienne
italienne ITA Airways suspend ses vols à destination et en provenance de Tel Aviv « en raison des développements géopolitiques au Moyen-Orient et pour assurer la sécurité de ses passagers et
de ses équipages », a déclaré la compagnie aérienne dans un communiqué sur son site Internet. Les vols ont été suspendus jusqu’au 6 août, a-t-elle ajouté. »
« L’ambassade des États-Unis au
Liban a exhorté samedi 3 août ses
ressortissants à quitter le Liban en prenant « n’importe quel billet d’avion disponible ». Malgré les suspensions et annulations de vols vers Beyrouth, « des options de transport commercial
pour quitter le Liban restent disponibles », a indiqué l’ambassade dans un communiqué.
Le gouvernement
britannique a aussi appelé ses ressortissants à quitter « maintenant » le Liban « tant que des liaisons commerciales restent disponibles » face aux craintes croissantes d’une nouvelle
escalade militaire entre Israël et le Hezbollah libanais.
La Suède a, elle,
annoncé samedi la fermeture de son ambassade à Beyrouth après avoir conseillé à des milliers de ses citoyens de quitter le pays. »
« La France invite ses ressortissants, particulièrement ceux de passage, se trouvant au Liban à quitter « dès que possible » ce pays dans un « contexte sécuritaire très
volatile », peut-on lire dimanche 4 août sur le site de conseils aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères. Paris demandait déjà « instamment » à ses ressortissants de ne pas se
rendre au Liban. »
**********
Pendant que le monde occidental s’entête dans son attitude agressive face à la Russie et la Chine, l’Inde et la Chine, appliquant la « diplomatie
gagnant-gagnante », ont lancé des pourparlers pour résoudre un problème frontalier dans les hauteurs de l’Himalaya :
« Les récentes interactions entre la Chine
et l’Inde sont considérées comme
cruciales pour créer une dynamique positive en vue de résoudre les problèmes frontaliers et de stabiliser les relations bilatérales, ont déclaré des analystes, exhortant également la partie
indienne à intensifier ses efforts en collaboration avec la Chine pour améliorer davantage les relations bilatérales.
Au cours de la réunion
de mercredi, les deux parties ont convenu de mettre en œuvre activement les importantes ententes communes conclues lors de la récente réunion bilatérale entre les deux ministres des Affaires
étrangères, de se concentrer sur des questions spécifiques liées à la frontière sino-indienne, de répondre aux préoccupations légitimes de l’autre et de parvenir à une solution mutuellement
acceptable dans les meilleurs délais, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.
Les deux parties ont
également convenu de maintenir la communication par les canaux diplomatiques et militaires, de renforcer la mise en place de mécanismes de négociation, d’accélérer le processus de négociation
et de tourner une nouvelle page dans la situation frontalière dans les meilleurs délais afin de promouvoir le développement sain et régulier des relations sino-indiennes. Les deux parties ont
convenu de respecter strictement les accords déjà conclus et de continuer à maintenir la paix et la tranquillité dans les zones frontalières. »
Des discussions qui ne pourront que renforcer la cohésion du groupe des BRICS.
************
En Ukraine, l’armée russe continue sa tactique du grignotage :
« Les attaques russes accentuent la
pression sur la plaque tournante
logistique stratégique de Pokrovsk, a annoncé vendredi l’Ukraine, alors que des vagues de bombes guidées et d’infanterie ont permis à Moscou de réaliser certains des gains territoriaux les
plus importants depuis le printemps.
Les forces russes ont
progressé progressivement sur plusieurs fronts dans la région orientale de Donetsk, lançant des attaques particulièrement féroces près de Pokrovsk alors que les troupes de Kiev sont à bout de
souffle 29 mois après l’invasion à grande échelle de la Russie.
Les gains russes
d’environ 57 km2 (22 miles carrés) en l’espace d’une semaine sont les troisièmes plus importants enregistrés depuis avril après avoir enregistré des gains modestes en juin, a déclaré à
Reuters Pasi Paroinen, analyste du Black Bird Group. »
Les nouvelles lois de mobilisation forcée n’ayant pas l’air de changer la donne sur le terrain :
« La campagne de
l’Ukraine pour reconstituer ses troupes
fatiguées par la guerre s’intensifie et devrait permettre de combler les manques de personnel sur la ligne de front dans les semaines à venir, selon des responsables, des soldats et des
analystes militaires ukrainiens.
La campagne de
mobilisation n’a jusqu’à présent pas renforcé de manière significative les forces ukrainiennes sur le champ de bataille, disent ces personnes. De nombreux conscrits sont encore en train de
terminer le processus de formation de plusieurs semaines et n’ont pas encore atteint le front. Et certaines recrues qui sont arrivées ne sont pas physiquement aptes au combat, ont noté des
membres des unités ukrainiennes. »
D’autant plus que le nerf de la guerre ne suit plus non plus :
« Le président ukrainien Vladimir
Zelensky a signé un décret autorisant la
suspension des paiements de la dette extérieure du pays pendant deux mois à compter du 1er août et espère parvenir à un accord de restructuration avec les créanciers afin d’éviter un défaut
de paiement.
Le mois dernier,
l’Ukraine a annoncé un accord préliminaire avec un comité de ses principaux détenteurs d’obligations pour restructurer la dette internationale du pays, d’une valeur de près de 20 milliards de
dollars. La proposition prévoyait une décote nominale de 37 % sur les obligations internationales en circulation du pays, ce qui permettrait à Kiev d’économiser 11,4 milliards de dollars de
paiements au cours des trois prochaines années. L’Ukraine émettra en échange de nouvelles euro-obligations.
Kiev a obtenu un accord
préliminaire pour suspendre le remboursement de la dette en 2022 après l’escalade de son conflit avec la Russie. Le moratoire de paiement de deux ans sur les paiements a expiré le 1er
août. »
Alors cette guerre Ukraine-Russie se propage sur d’autres terrains :
« Le ministère des Affaires étrangères du Sénégal a condamné l’ambassade d’Ukraine pour avoir soutenu une attaque terroriste contre les forces gouvernementales et les
mercenaires russes au Mali le mois dernier. Le ministère a accusé Kiev de tenter de « déstabiliser » la nation « sœur » du Mali.
Des insurgés touaregs
ont attaqué un convoi de soldats maliens et de membres de la société militaire privée Wagner près de la frontière algérienne du Mali fin juillet, tuant des dizaines de personnes. Plus tôt
cette semaine, Andrey Yusov, porte-parole de l’agence de renseignement militaire ukrainienne GUR, a affirmé que ses agents avaient aidé les djihadistes à planifier l’attaque.
« Les rebelles ont reçu
toutes les informations nécessaires, et pas de simples détails, qui ont permis une opération militaire réussie contre les
criminels de guerre russes », a déclaré Yusov à la télévision ukrainienne. Yusov n’a pas dit si du personnel ukrainien avait participé à l’attaque, mais a juré qu’« il y en aura d’autres
».
Dans un communiqué
publié samedi, le ministère sénégalais des Affaires étrangères a indiqué qu’il « ne saurait accepter (…) des propos et des gestes visant à faire l’apologie du terrorisme, surtout lorsque ce
dernier vise à déstabiliser un pays, frère comme le Mali ».
Le Sénégal, qui
maintient une position de « neutralité constructive dans le conflit russo-ukrainien, ne saurait également tolérer aucune tentative de transfert sur son territoire de la propagande médiatique
en cours dans ce conflit », poursuit le ministère. »
« Le Mali a annoncé ce dimanche 4 août 2024 rompre ses relations diplomatiques avec l’Ukraine après qu’un haut responsable ukrainien a, selon Bamako, avoué «
l’implication » de Kiev dans une lourde défaite de l’armée malienne et du groupe paramilitaire russe Wagner fin juillet lors de combats avec les séparatistes et des jihadistes. Le
gouvernement de transition du Mali a décidé de la « rupture avec effet immédiat de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine », a déclaré le porte-parole du gouvernement, le colonel
Abdoulaye Maïga. »
Tout cela alors même que l’Ukraine cherche à rallier les pays africains dans son effort pour isoler la Russie :
« Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, se rendra cette semaine dans trois pays africains pour tenter de mobiliser des soutiens à la position de Kiev
dans sa guerre contre la Russie, a annoncé dimanche son ministère.
Kuleba, qui en est à sa
quatrième tournée diplomatique en Afrique au cours des deux dernières années, se rendra au Malawi, en Zambie et à l’île Maurice du 4 au 8 août, a indiqué le ministère dans un
communiqué.
“Toutes les réunions
porteront sur le développement des relations bilatérales fondées sur le respect et les intérêts mutuels. Parmi les sujets clés figurera la participation des États africains aux efforts
mondiaux visant à rétablir une paix juste pour l’Ukraine et le monde”, a-t-il indiqué. »
Une politique schizophrénique qui a peu de chance de porter fruits.
*************
Comme le laissait penser la pression médiatique, la nomination de Kamala Harris comme candidate démocrate aux présidentielles US ne fut qu’une simple
formalité :
« Kamala Harris est bien
partie pour devenir la première femme
noire et la première personne d’origine asiatique à mener un « ticket présidentiel » pour un parti majeur aux États-Unis. La vice-présidente a déjà reçu le soutien de plus de 2 350 délégués
démocrates sur les quelque 4 000 qui votent en ce moment et jusqu’à lundi dans le cadre d’un scrutin virtuel.
Une procédure qui est en
réalité une simple formalité, mais un pas de plus pour Kamala Harris dans sa course à la Maison-Blanche. « Je suis honorée d’être la candidate du Parti démocrate pour la présidentielle des
États-Unis. Le 5 novembre est dans 95 jours. Nous allons remporter cette élection ! », a affirmé Kamala Harris. Elle acceptera officiellement cette investiture après la clôture du scrutin
lundi, et la célébrera lors d’une grande soirée à la convention démocrate, prévue à Chicago, mi-août.
« Cela ne va pas être
facile, mais nous allons y arriver. Et en tant que votre future présidente, je sais que nous sommes à la hauteur pour cette bataille », a-t-elle lancé dans une intervention téléphonique
retransmise lors d’un événement de campagne. »
Immédiatement Trump a relevé le défi :
« Le Républicain Donald Trump a
déclaré vendredi qu’il avait convenu avec
Fox News de débattre le 4 septembre avec la vice-présidente et candidate à l’investiture du parti démocrate pour l’élection présidentielle américaine, Kamala Harris. « J’ai convenu avec Fox
News de débattre avec Kamala Harris le mercredi 4 septembre », a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social. Il n’était pas clair dans l’immédiat si sa rivale a accepté le
débat. »
Evidemment Harris n’est pas d’accord :
« La vice-présidente américaine Kamala Harris a décliné l’invitation de l’ancien président Donald Trump à participer à un débat télévisé sur Fox News le mois prochain,
insistant pour que le candidat républicain s’en tienne à une confrontation convenue précédemment sur ABC News.
Dans une déclaration
samedi, la campagne de Harris a accusé Trump d’avoir « pris peur et d’essayer de se retirer du débat qu’il avait déjà accepté ».
« Il doit arrêter de
jouer et se présenter au débat auquel il s’est déjà engagé », poursuit la déclaration. « La vice-présidente sera là d’une manière ou d’une autre pour profiter de l’occasion de s’adresser à un
public national aux heures de grande écoute. Nous sommes heureux de discuter d’autres débats après celui sur lequel les deux campagnes ont déjà convenu. »
Fox News est
généralement perçue comme plus favorable à Trump, tandis qu’ABC est perçue comme plus favorable à Harris. »
Le niveau du débat des présidentielles étasuniennes risque d’être au raz des pâquerettes.
Netanyahou, soupçonné
d’être un criminel de guerre par la Cour International de Justice, visiblement en train de commettre un génocide à Gaza pour toute personne n’étant pas aveuglée par l’idéologie sioniste, fut
non seulement invité par le Congrès étasunien mais eut droit, pour la 4eme fois depuis qu’il est 1er ministre
israélien, à l’accueil réservé aux héros de la nation :
« Après pas moins de 52
ovations qui ont interrompu son discours
d’une heure devant les deux chambres d’un Congrès clairsemé, déserté par un grand nombre d’élus démocrates, il est vrai que Netanyahu s’est offert une cure de popularité dont il est loin de
pouvoir jouir en Israël – où 70% de la population réclame son départ – défendant pêle-mêle « une guerre existentielle », prophétisant aussi « un choc des civilisations », élargissant au péril
de l’« axe de terreur iranien qui menace les États-Unis. »
Quasiment une ovation
toutes les minutes. On n’en attendrait pas moins d’un discours de Staline face au Parti communiste de l’URSS. Une telle vénération ne peut pas être naturelle au moment où le gouvernement
Netanyahou est en train de commettre l’injustifiable. La pression des lobbies sionistes sur ces députés en est la seule raison logique et montre son
extraordinaire puissance.
Cette puissance terrorisante est aussi très visible sur Twitter où les comptes de tous ceux qui compatissent au martyr qu’est en train de subir le peuple de Gaza sont traités de tous les noms, humiliés et
menacés par une armée de trolls travaillant pour le compte des intérêts sionistes.
C’est toujours le soutien du Congrès qui permet à Netanyahou de garantir le support inconditionnel des Etats-Unis à la politique extrémiste israélienne, quel
que soit le président en place :
« Ce n’est d’ailleurs
pas à l’invitation de la Maison Blanche
que Benyamin Netanyahu se rend à Washington, mais à celle des chefs parlementaires républicains et démocrates. Benyamin Netanyahu doit s’exprimer devant les élus du Congrès mercredi 24
juillet. Un exercice qu’il connaît bien puisque ce sera sa quatrième intervention du genre. La dernière en 2015 avait particulièrement irrité le président Barack Obama. Cette fois, Benyamin
Netanyahu débarque dans la capitale fédérale américaine à un moment particulier, deux jours après le désistement de Joe Biden dans la course à la Maison Blanche. »
Une politique que je qualifie d’extrémiste car comment qualifier autrement de telles décisions :
« Le Parlement israélien a
approuvé lundi un projet de loi qui
déclare l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) comme organisation terroriste et propose de rompre les relations avec
l’organisme.
Le vote contre l’Office
de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) est la dernière étape d’une offensive israélienne contre l’agence, que les dirigeants israéliens accusent de
collaborer avec le mouvement islamiste Hamas à Gaza.
Le projet de loi a été
approuvé en première lecture et sera renvoyé à la commission des affaires étrangères et de la défense pour une délibération plus approfondie, a déclaré le service d’information de la
Knesset.
La marraine du projet de
loi, Ioulia Malinovsky, a été citée comme décrivant l’UNRWA comme une “cinquième colonne en Israël”.
L’UNRWA fournit
l’éducation, la santé et l’aide à des millions de Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie. »
C’est la partie culturelle du génocide en cours. Le fait de s’attaquer aux enfants montre la face génocidaire du massacre à Gaza, empêcher la future génération
de palestiniens d’émerger. Par l’éducation, avec la destruction de toutes les écoles et universités de Gaza, mais aussi par le ciblage physique des enfants par les soldats
israéliens :
« L’UNWRA déplore le ciblage quasi
quotidien de ses écoles qui servent
pourtant de refuges pour des dizaines de milliers de civils et de nombreux enfants. À l’hôpital al-Aqsa, de nombreux enfants présentant des blessures faites par des schrapnels, des obus à
balles, sont pris en charge.
Sur un lit d’hôpital, le
jeune Abdelaziz, 9 ans, est étendu dans un état critique. L’enfant pourrait mourir à tout moment, selon le docteur Mohammad Tahir : « Il est brûlé à 60%. Il a de multiples blessures de
shrapnels, de petits bouts de métal sur la tête, les bras, les jambes… »
Pour ce chirurgien
pédiatrique de nationalité anglo-irakienne, la situation ces derniers jours est hors de contrôle : « Les écoles sont assaillies les unes après les autres, ainsi que les camps de réfugiés. Je
n’ai jamais vu autant de victimes depuis que je suis à Gaza. Cette dernière semaine, l’intensité des attaques est indescriptible. »
Comme le petit
Abdelaziz, nombre de ses patients présentent de multiples éclats de shrapnels dans le corps. Un signe de l’utilisation par l’armée israélienne de ces obus à fragmentations multiples qui, en
explosant, projettent des nuées de petites billes de métal : « J’ai vu d’innombrables cas d’enfants aux corps criblés de shrapnels. De la tête au pied. Ils ont les artères coupées, les nerfs
sectionnés. Celui qui utilise des explosifs contenant ce type de shrapnels à proximité d’enfants est prêt à causer un maximum de dégâts. Et c’est ce qu’on voit aujourd’hui. »
Les blessures causées
par ces munitions sont parfois invisibles à l’œil nu. Le métal perce la peau facilement, causant des dégâts importants à l’intérieur du corps, obligeant souvent les médecins à amputer. Selon
l’Unicef, rien que dans les trois premiers mois de la guerre à Gaza, « plus de 1 000 enfants ont été amputés d’une ou des deux jambes ». »
« « Toutes les zones
sinistrées que j’ai vues réunies – j’ai
fait 40 missions, en 30 ans, le 11 septembre, des tremblements de terre, tout cela réuni n’égale pas le niveau de carnage que j’ai vu contre les civils au cours de ma première semaine à
Gaza.
(Journaliste : et quand
vous dites civils, est-ce que c’est surtout des enfants ?)
Presque exclusivement
des enfants, je n’avais jamais vu ça auparavant. » »
Et bien cette horreur cela vient d’être applaudie par les représentants politiques d’un pays qui se qualifie pourtant de « défenseur des droits humanitaires »
:
« Benyamin Netanyahu a été longuement applaudi à son entrée dans le Congrès
américain par les élus républicains. « Pour que les forces de la civilisation triomphent », les deux
pays doivent « rester unis », a-t-il déclaré. Il s’est dit « confiant » sur l’aboutissement des efforts pour faire libérer les
otages détenus par le Hamas, considérant que ces efforts « peuvent être couronnés de succès »…»
Le massacreur d’enfants prétend donc représenter les « forces de la civilisation » (applaudissements) et se
dit « confiant » au sujet de la
libération des otages alors que nous voyons, et la population israélienne aussi, depuis des semaines que c’est toujours lui qui fait obstacle aux négociations quand elles risquent d’aboutir (après il n’aurait plus d’excuse pour massacrer Gaza).
« Nous ne nous
protégeons pas seulement nous-mêmes. Nos ennemis sont vos ennemis, notre combat est votre combat, et notre victoire sera votre victoire », a-t-il déclaré…(applaudissements) »
Zelensky dit la même chose lors de ses discours où il veut s’assurer que l’Occident continue à lui fournir des armes. Netanyahou sait bien que sans le soutien
occidental le projet sioniste d’occupation de la Palestine n’a aucun avenir.
« Lors de son discours, Benyamin Netanyahu s’est montré critique envers l’Iran,
qualifiant sa politique « d’axe de la terreur » qui « défie les États-Unis, Israël et nos amis arabes. Il ne s’agit pas d’un choc de
civilisations, mais d’un choc entre la barbarie
et la civilisation », a-t-il lancé. Les militants pro-Gaza ont, eux, été désignés d’« idiots utiles de l’Iran » par le Premier ministre, qui assure que Téhéran finance ces
manifestations. »
Puis viennent les élans messianiques opposant une « civilisation » (Judéo-chrétienne ??) à une
« barbarie » (palestinienne seulement ou
incluant aussi « nos amis arabes » ??)
Et, puisqu’on n’en est plus à un abberation près, il prétend que « l’Iran finance les manifestations des idiots utiles »
qui dénoncent la politique extrémiste israélienne.
Une vague allusion à « l’après Gaza » et pas un mot sur la proposition soutenue par le reste du monde, la fameuse « solution à deux
Etats » :
« Le Premier ministre
israélien Benjamin Netanyahu a vaguement
esquissé les grandes lignes d’un plan pour une Gaza « déradicalisée » d’après-guerre dans un discours au Congrès mercredi et a
évoqué une potentielle future alliance entre Israël et les alliés arabes de l’Amérique. »
Bref, c’est un discours totalement creux qui a reçu cet accueil triomphal, montrant le niveau d’hypocrisie et d’enfermement idéologique des politiciens
occidentaux qui, du coup, ne voient plus que ce soutien inconditionnel aux actes d’Israël achève définitivement, au niveau international, le peu de crédibilité qui restait à la « vertu
occidentale ».
Netanyahou était venu rendre visite au pays leader du bloc occidental pour s’assurer de deux choses.
Que les armes continuent d’affluer malgré les décisions de la cour de justice international :
« Les responsables
israéliens ont remis aux législateurs
américains une liste d’armes qu’ils souhaitent
voir livrées rapidement lors de la visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Washington, a rapporté jeudi Politico. L’administration du président Joe Biden nie qu’elle
retarde ces transferts d’armes.
La liste en question a
été remise aux législateurs et aux hauts responsables de l’administration Biden avant que Netanyahu ne s’adresse à une session conjointe du Congrès mercredi, ont indiqué des sources anonymes
au site d’information. Les sources de Politico ont déclaré qu’elle comprenait sept systèmes d’armes, qu’elles n’ont pas voulu nommer de peur de révéler les plans
d’Israël pour le champ de bataille.
Lors de son discours de
mercredi, Netanyahu a laissé entendre qu’il était frustré par le rythme des livraisons d’armes américaines. « Donnez-nous les outils plus rapidement et nous finirons le travail plus vite »,
a-t-il déclaré, ajoutant qu’Israël « ne se contentera de rien de moins » qu’une « victoire totale » sur le Hamas. »
Du soutien total à sa politique nihiliste de destruction de la Palestine. A ce niveau il pourra repartir fier de son succès, les 52 standing ovations valant tous les discours de
soutien au génocide en cours.
Pour s’assurer que ce soutien continue et que l’Iran soit considéré comme « le barbare », la propagande israélienne continue son
travail de sape cognitif :
« L’Iran a orchestré les
attaques de sabotage contre le réseau
ferroviaire à grande vitesse français, qui ont paralysé le trafic à l’approche des Jeux olympiques d’été de 2024 à Paris, a déclaré vendredi le ministre israélien des Affaires étrangères
Israel Katz.
« Le sabotage des
infrastructures ferroviaires à travers la France à l’approche des Jeux olympiques d’été de Paris 2024 a été planifié et exécuté sous l’influence de l’axe du mal et de l’islam radical de
l’Iran », a écrit Katz sur X (anciennement Twitter).
Katz a ajouté qu’il
avait averti le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourne que « sur la base des informations détenues par Israël, les Iraniens planifient des attaques terroristes contre la
délégation israélienne et tous les participants aux Jeux olympiques ».
« Des mesures
préventives renforcées doivent être prises pour contrecarrer leur complot », a-t-il écrit. »
« Une vidéo circulant sur les réseaux
sociaux prétendant montrer un militant du
Hamas en train de menacer la France à l’occasion des Jeux olympiques est très probablement un faux, largement relayé par des réseaux pro-russes. »
L’article oriente les pistes vers une culpabilité russe alors que ce genre de propagande ressemble bien plus à de la propagande israélienne, tout à fait capable
de faire croire que cela vient des russes.
Il va bien falloir qu’un jour les « analystes médiatiques » admettent que la Russie, la Chine aussi, ne perdent pas/plus leur temps à chercher à
influencer les populations occidentales. Pourquoi faire d’ailleurs ? Elles orientent plutôt leur travail d’influence vers le reste du monde, l’Afrique et l’Asie en particulier, là ou
elles voient que se trouve leur avenir.
Alors que le complexe politico/médiatique occidental a, lui, besoin de manipuler sa propre population contre la Russie et la Chine pour qu’elle soutienne les
guerres qu’il veut mener contre ces deux pays afin de garder son hégémonie internationale.
C’est pourquoi des articles de propagande de guerre continuent d’être régulièrement publiés pour diaboliser la Russie auprès des populations occidentales. En
voici le dernier exemple par RFI :
À quelques heures de la
cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, les autorités françaises s’inquiètent de la possibilité d’importantes actions
cyber visant les infrastructures numériques. Elles craignent également des manœuvres agressives dans
l’espace pouvant conduire aux brouillages des communications et de la télédiffusion. Dans le radar des autorités figure en bonne place la Russie qui a déjà dans le passé multiplié ce type
d’actions.
Imaginez un instant. 26 juillet 2024, 19h30, cérémonie d’ouverture des Jeux
olympiques. La parade navale s’élance sur la Seine, avec pour écrin les quais, Notre-Dame, le Pont-Neuf, un sublime panorama classé au patrimoine mondial de l’humanité. La planète entière
suit la retransmission, l’instant est magique. Quand soudain, des lignes grisées brouillent les téléviseurs du monde entier avant d’être immédiatement remplacées par des images n’ayant rien à
voir avec les JO. Un message de nature politique ou des images violentes sont alors diffusées en mondovision. Un cauchemar pour les organisateurs et la France, le pays
hôte. »
Que des craintes, des inquiétudes, des scènes imaginées, pas un seul fait concret. Pourquoi publier un tel article angoissant à la veille de l’inauguration des
jeux olympiques, si ce n’est pour créer l’image d’une Russie dangereuse, toujours prête à frapper.
L’article énonce ensuite une série de brouillages de chaines télé, mais uniquement ukrainiennes, en guise d’exemples. Il finit sur le programme militaire
spatial russe, comme si c’était le seul existant et dangereux, oubliant de mettre en balance que les Etats-Unis, l’Europe et la Chine développent eux aussi leur programme militaire
spatial.
Ainsi, dès qu’un membre du Hamas apparait dans une vidéo bidon, que des attaques sont lancées contre les infrastructures de la SNCF, que des « possibles interférences dans les élections » sont en
jeu et même des scénarios imaginaires comme nous venons de le voir…les médias et autres « experts parlant sous couvert de l’anonymat pour protéger
l’enquête » » orientent immédiatement les suspicions vers le diable du jour, la Russie.
Pour en revenir à l’idolâtrie surjouée envers Netanyahou et pendant que les politiques occidentaux donnent peureusement carte blanche à Israël pour continuer à
massacrer les palestiniens, la Chine fait de son côté un travail diplomatique pour renforcer les palestiniens dans leur résistance à la politique israélienne :
« Le Hamas a annoncé mardi 23 juillet avoir signé un accord d’« unité nationale
» avec d’autres organisations palestiniennes, dont son rival historique, le Fatah. Fait assez inédit, ce rapprochement a été acté sous l’égide de la Chine qui depuis plusieurs mois tentait de
trouver des compromis entre les différentes composantes de la scène politique palestinienne. Le texte signé à Pékin prévoit « un gouvernement intérimaire de réconciliation nationale », selon
le chef de la diplomatie chinoise. Une manière d’anticiper l’après-guerre alors que l’offensive israélienne se poursuit dans l’enclave palestinienne depuis près de 10 mois. »
Comme toujours quand il n’est pas d’accord, Israël réagit de façon émotionnelle :
« Sans surprise, Israël a réagi avec colère à cette annonce. Le chef de la
diplomatie, Israël Katz, a fustigé le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas pour avoir signé un tel accord avec ses ennemis du Hamas. « Le Hamas et le Fatah ont signé un accord en
Chine pour le contrôle conjoint de Gaza après la guerre. Au lieu de rejeter le terrorisme, Mahmoud Abbas étreint les meurtriers et les violeurs du Hamas, révélant ainsi son vrai visage », a
déclaré le ministre des Affaires étrangères, par voie de communiqué. « En réalité, cela n’arrivera pas car le Hamas sera écrasé et Abbas observera Gaza de loin », a-t-il assuré alors que le
conflit s’enlise dans l’enclave palestinienne. »
*****
Biden a finalement renoncé à un deuxième mandat, la pression étant trop forte. Les Etats-Unis vont donc continuer jusqu’à fin décembre avec un président dont
les facultés mentales sont très faibles. Maintenant tout le monde le sait et aucun média ne peut plus le nier.
Mais le plus incroyable est le fait que le bouton rouge de lancement d’une bombe nucléaire soit sous les doigts d’un vieillard ayant perdu ses facultés mentales
n’a l’air de choquer aucun des analystes médiatiques. Tout le monde a l’air de trouver cela normal et personne ne demande la démission d’un président déclaré sénile qui a une telle
responsabilité sous les doigts.
Par contre les médias ont tous entonné d’une même voix « Kamala Harris présidente » alors même que les primaires démocrates n’ont pas encore eu lieu. Il semble
que les médias grand public ayant déjà choisi Harris, c’est elle et personne d’autre qui confrontera Trump en novembre :
« La vice-présidente Kamala
Harris, qui a reçu le soutien de Joe Biden
après l’annonce dimanche de son retrait de la course à la Maison Blanche, pourrait écrire une nouvelle page de l’histoire américaine si elle était investie candidate démocrate. Immédiatement
après l’annonce du retrait de Joe Biden, les soutiens ont afflué pour l’actuelle vice-présidente. Kamala Harris assure d’ores et déjà « remporter l’investiture » démocrate et « battre Trump
». »
« La vice-présidente américaine Kamala
Harris a obtenu lundi le soutien d’une
majorité de délégués à la Convention nationale démocrate, ce qui lui permettra probablement de devenir la candidate du parti à l’élection présidentielle du mois prochain, selon plusieurs sources. »
« Selonplusieurs sources » dont aucune n’est citée, comme
toujours quand les médias veulent faire passer un message qui n’est pas soutenu par les faits. Le battage médiatique en soutien à sa candidature assurant la pression suffisante pour pousser
les délégués Démocrates a voté pour elle lors de la convention Démocrate du 7 aout :
« Le président du Comité national
démocrate, Jaime Harrison, a déclaré lundi que
le parti présenterait un candidat à la présidence d’ici le 7 août. Les délégués peuvent encore changer d’avis avant le 7 août, mais personne d’autre qu’Harris n’a reçu de vote dans le sondage
AP[la donnant vainqueur du caucus],
et seulement 57 délégués ont déclaré qu’ils étaient indécis. »
Elle a d’ailleurs commencé sa campagne tellement elle est sûre d’être la nominée Démocrate :
« Tout l’appareil de campagne de Joe
Biden est désormais estampillé Kamala
Harris. À l’appel du président en exercice, les dons ont battu leur record 2024 dès les heures qui ont suivi la grande annonce de dimanche soir. L’équipe Harris a par ailleurs commencé à
contacter par dizaines les délégués pour parvenir à la convention démocrate dans les meilleures conditions. L’optimisme est de mise : beaucoup espèrent que d’ici cette semaine, Mme Harris
sera propulsée. »
Le verdict médiatique étant prononcé c’est donc un duel Trump-Harris qui aura lieu en novembre.
*****
Le fusible a sauté dans la rocambolesque histoire de l’échec de la protection de Trump, permettant ainsi de bloquer toute enquête plus approfondie :
« La directrice des
services secrets américains, Kimberly Cheatle, a présenté sa démission suite à l’examen minutieux des failles de sécurité liées à la récente tentative d’assassinat de l’ancien président
Donald Trump, ont indiqué des sources à CNN.
Cette décision
intervient alors que les législateurs et un organisme de surveillance interne du gouvernement avancent dans les enquêtes sur la gestion par l’agence de la protection de Trump et sur la façon
dont un homme armé a failli tuer le candidat républicain à la présidentielle de 2024 lors d’un rassemblement en Pennsylvanie ce mois-ci.
Des appels bipartis ont
été lancés au Congrès pour la démission de Cheatle et des législateurs républicains ont fait pression pour la destituer. Les législateurs ont été particulièrement furieux après sa comparution
devant la commission de surveillance de la Chambre lundi, où elle n’a pas voulu répondre à de nombreuses questions de la
commission. »
Des non réponses qui empêchaient les députés de remonter plus haut dans la chaine des responsabilités :
« Au cours de cette audience
houleuse de quatre heures [au
Congrès étasunien], Cheatle n’a pas répondu aux
questions sur les raisons pour lesquelles Trump avait été autorisé à monter sur scène lors du rassemblement alors que le tireur, identifié par le FBI comme étant Thomas Matthew Crooks, 20
ans, avait été jugé suspect par les forces de l’ordre, et a défendu le nombre d’agents assignés à la protection de l’ancien président lors de l’événement de campagne.
Elle a cité à plusieurs
reprises l’enquête criminelle en cours du FBI
sur la tentative d’assassinat pour refuser de discuter des détails des actions du tireur qui ont conduit à l’attaque. »
Un FBI qui perd de plus en plus sa crédibilité auprès de ceux qui suivent ses actes de près :
« Selon le rapport de lanceurs
d’alerte soumis au Congrès, de nombreuses
agences de maintien de l’ordre publiques américaines refusent de partager des informations vitales avec le FBI, craignant que celui-ci ne soit devenu partisan et politisé.
Le rapport de 230 pages
a été rédigé par une alliance d’agents et
d’analystes retraités et en service actif, qui ont parlé à plus de 30 sources « indépendantes et hautement crédibles » à travers les États-Unis.
« Ils sont non seulement
réticents à travailler avec le FBI, mais auraient décidé de ne plus partager d’informations exploitables et substantielles sur les activités criminelles et autres activités liées au
renseignement » avec le FBI, car ils estiment qu’il « a fonctionné comme une agence fédérale partisane motivée par un agenda politique » ces dernières années, ont déclaré les auteurs du
rapport.
Le groupe a décrit une «
crise de confiance » dans les groupes de travail dirigés par le FBI et une « perte de confiance inquiétante » dans le Bureau dans son ensemble, alors même que le directeur Christopher Wray
témoignait devant le Congrès d’un « environnement de menace complexe » sans précédent dans sa carrière.
La plupart des sources
ont souligné la réponse du FBI à l’émeute du 6 janvier 2021 au Capitole américain et au raid d’août 2022 sur la résidence de l’ancien président Donald Trump en Floride, à
Mar-a-Lago.
L’une des sources a
décrit le comportement du FBI comme « celui d’un pays du tiers monde » et a soutenu qu’il « devrait être démantelé et son personnel poursuivi et condamné à de longues
peines de prison ». »
*****
Pour ceux qui doutent du concept « d’impérialisme étasunien », voici une info qui montre jusqu’où les décisions du gouvernement fédéral étasunien
peuvent s’étendre :
« Les États-Unis
ont accordé à l’Irak une nouvelle dérogation de quatre mois aux sanctions pour acheter de l’électricité iranienne, dont l’Iran ne peut accéder aux recettes que pour un commerce humanitaire
limité, a déclaré un porte-parole du département d’État à Al-Monitor.
Les États-Unis accordent
régulièrement des dérogations depuis 2018 afin que l’Irak puisse répondre à ses besoins énergétiques à court terme sans enfreindre les sanctions américaines. Washington maintient de lourdes
sanctions contre Téhéran et a encouragé Bagdad à réduire sa dépendance au gaz naturel et à l’électricité iraniens.
La dérogation de 120
jours, qui a été renouvelée le 11 juillet, intervient alors que les Irakiens souffrent de pannes de courant qui sont particulièrement fréquentes pendant les mois d’été étouffants, lorsque les
températures dépassent 50 degrés Celsius (120 degrés Fahrenheit) et que la demande de climatisation exerce une pression supplémentaire sur le réseau électrique délabré du pays. Le week-end
dernier, des manifestations contre les pénuries d’électricité ont éclaté dans les villes de Diwaniyah et Najaf, dans le centre de l’Irak.
« Depuis 2018, le
Département d’État a autorisé l’Irak à acheter de l’électricité iranienne pendant que l’Irak développe sa capacité de production nationale, poursuivant une pratique des administrations
précédentes », a déclaré un porte-parole du Département d’État dans un communiqué.
« Aux termes de la
dérogation sur l’électricité irakienne, aucun fonds iranien n’a été débloqué en faveur de l’Iran », a déclaré le porte-parole. « Les fonds sont détenus sur des comptes restreints et ne
peuvent être utilisés que pour le commerce humanitaire et d’autres transactions non sanctionnables. » »
La fourniture d’électricité aux irakiens dépend donc du bon vouloir de l’administration du pays qui a détruit ce pays. En d’autres termes, depuis que les
Etats-Unis ont détruit l’Irak, sous le faux prétexte d’armes de destruction massives, la souveraineté irakienne est toujours aux mains du gouvernement étasunien.
*****
Les médias grand public occidentaux ont tendance à dépeindre l’Ukraine comme un pays n’étant peuplé que de pro-européens ne voulant pas avoir de relations avec
la Russie. Comme toujours, la réalité est bien plus subtile que ce qu’ils veulent nous faire croire :
Seuls 40 % des personnes
interrogées ont déclaré s’identifier à l’Europe occidentale, selon un sondage réalisé par la Fondation pour les initiatives démocratiques et le Centre Razumkov d’études politiques et
économiques.
L’étude a révélé que
ceux qui se considèrent européens vivent principalement dans la partie occidentale de l’Ukraine et parlent la langue ukrainienne. Les plus jeunes ont également tendance à se sentir liés à
l’Europe.
Le sondage suggère
également que les Ukrainiens ont des réserves quant au partage de leur souveraineté si le pays rejoint un jour l’Union européenne. Près de 50 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles
n’accepteraient pas que les organes de l’UE déterminent la politique étrangère de l’Ukraine. Plus de 45 % ont déclaré qu’elles s’opposeraient également à ce que Bruxelles façonne la politique
de défense de Kiev. Environ 37 % des personnes interrogées soutiennent l’idée d’une influence de l’UE dans ces domaines.
La confiance envers les
États-Unis est encore plus faible chez les Ukrainiens, 37 % d’entre eux affirmant qu’ils préféreraient faire confiance à Washington. Près de la moitié des personnes interrogées (49 %) ont
déclaré faire confiance aux autorités ukrainiennes, et les sondeurs ont évoqué la « déception » du pays à l’égard des organes directeurs nationaux.
L’enquête a été menée
entre le 15 et le 20 juin auprès de 2 016 personnes âgées de 18 ans et plus dans toute l’Ukraine. »
Dans les pays baltes aussi :
« Moins de 20 % des
enseignants estoniens ont réussi les
tests de compétence linguistique en langue estonienne, en juin, rapporte le média Delfi. Les résultats pourraient déclencher une pénurie de professionnels à l’approche de la nouvelle année
scolaire, alors que l’État balte met en œuvre une répression contre les russophones.
Les autorités
estoniennes ont ordonné aux enseignants de se soumettre à une évaluation de leurs compétences linguistiques d’ici le 1er août. Dans le cadre du plan de transition vers l’enseignement en
langue estonienne adopté il y a deux ans, les enseignants souhaitant continuer à travailler en russe doivent maîtriser l’estonien au niveau B2 ou Vantage, tandis que ceux qui veulent
enseigner en estonien doivent obtenir un certificat de langue de niveau avancé (C1).
Delfi a précisé que sur
395 enseignants ayant passé l’examen de compétence linguistique de niveau B2 en juin, seuls 90, soit 22,7 %, l’ont réussi. Dans le même temps, le test C1 n’a été réussi que par 70 personnes,
soit 18 %. »
Sous la pression occidentale, les gouvernements de l’Ukraine et des pays baltes, aux mains de dirigeants pro-européens, cherchent à couper leur population de
toutes leurs racines russes. Mais on ne peut pas prétendre ainsi nier, à coups de décisions politiques autoritaires, des siècles d’histoire. Il serait de bon sens diplomatique que les petits
pays entretiennent de bonnes relations avec leur grand voisin plutôt que de prétendre pouvoir le défier. Et nous répétons encore, comme les accords de Minsk l’ont montré, que la
Russie n’aurait jamais envahi l’Ukraine si le gouvernement issu de coup d’Etat du Maidan n’avait pas décidé de s’en prendre aux populations russophones du Donbass.
Seule la propagande russophobe des médias grand public occidentaux prétend le contraire.
La tentative
d’assassinat de Trump a engendré un énorme brouillard médiatique, une hystérie à la hauteur de l’événement, chacun y allant de sa théorie plus ou moins étayée. Mais dans ce brouillard une
chose est certaine ; la défaillance des gardes du corps et des agences de renseignements, chargés de la protection de Trump en tant qu’ancien président et candidat électoral, soulève la
même question que la décadence dans laquelle tombe les Etats-Unis. Est-elle due à une soudaine incompétence ou est-elle préméditée ? :
« L’une des découvertes les plus
explosives de cette semaine a révélé que
les forces de l’ordre avaient identifié Crooks comme une personne suspicieuse lors du rassemblement de Butler, en Pennsylvanie, 62 minutes avant que le tireur ne tire plusieurs coups
de feu sur Trump.
Crooks, 20 ans,
originaire de Bethel Park, dans la banlieue de Pittsburgh, s’est rendu au rassemblement de Trump à environ 35 miles au nord avec une arme de type AR, a escaladé un bâtiment juste à
l’extérieur du périmètre de l’événement et a tiré plusieurs coups de feu sur Trump. Une balle a effleuré l’oreille de Trump, un spectateur a été tué par balle et deux autres ont été
blessés.
On sait désormais que
Crooks s’est rendu sur le site du rassemblement le 7 juillet pour repérer les lieux et qu’il s’y est également rendu le matin du rassemblement, ont déclaré Cheatle et le directeur du FBI,
Christopher Wray, lors d’une conférence téléphonique d’une demi-heure organisée mercredi à l’intention des sénateurs.
Crooks est ensuite
revenu et a été repéré par les autorités vers 17h10, avant que les forces de l’ordre ne le repèrent à l’aide d’un télémètre à 17h30, envoyant une alerte radio à un poste de
commandement.
Les forces de l’ordre
locales et les agents des services secrets ont ensuite tenté de localiser Crooks, mais il n’a pas été revu avant environ 17 h 52, lorsque le tireur a été vu sur le toit par un contre-tireur
de l’agence positionné sur les toits à proximité immédiate de la scène.
Dix minutes plus tard,
Trump est monté sur scène et a parlé pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que, vers 18 h 09, des personnes dans la foule qui avaient remarqué Crooks rampant sur le toit aient commencé à
essayer d’alerter les forces de l’ordre sur la présence du tireur, selon de nombreuses vidéos postées sur les réseaux sociaux.
Ce n’est que deux
minutes plus tard, à 18 h 11, que Crooks a tiré ses premiers coups de feu. Les services secrets ont riposté moins de 30 secondes plus tard et
l’ont tué.
Les législateurs
s’interrogent notamment sur les raisons pour lesquelles Trump a été autorisé à monter sur la scène du rassemblement après que les forces de l’ordre ont eu connaissance de la présence d’une
personne suspecte dans les environs.
Dans une scène
étonnante, un groupe de sénateurs du GOP, dont John Barrasso (Wyo.) – le troisième républicain de la chambre – Kevin Cramer (N.D.) et Marsha Blackburn (Tenn.) ont poursuivi la directrice du
Secret Service sur le sol de la Convention nationale républicaine mercredi. Les législateurs lui ont reproché bruyamment de refuser de répondre aux questions sur la tentative
d’assassinat, selon une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
Cramer a ensuite déclaré
à CNN que lui et d’autres législateurs voulaient savoir pourquoi Trump avait été autorisé à monter sur scène après la découverte de la menace potentielle lors du rassemblement.
Le Secret Service n’a pas encore révélé son processus de
réflexion et de décision quant à la
raison pour laquelle le rassemblement a été autorisé.
« Ce tireur a été
identifié comme un suspect, un personnage suspect une bonne heure avant la fusillade – il avait un télémètre, un sac à dos, puis ils l’ont perdu de vue et n’ont jamais vraiment fait de suivi
», a déclaré M. Barrasso lors d’une interview avec NBC News. « C’était une heure avant ». [le coup de feu, NdT]
Comment ne pas en déduire logiquement que les responsables du FBI, organisme sous la responsabilité du gouvernement Biden, ont donné des ordres pour laisser
faire ? Ou auraient même instigué toute l’histoire, un tel niveau d’incompétence étant difficile à croire.
C’est une hypothèse sur laquelle aucun média grand public n’a osé se pencher, comme toujours face à l’hypothèse d’une manipulation des pouvoirs en place. Au
contraire des médias citoyens qui, eux, osent le faire. Regardez la minutieuse enquête d’Idriss Aberkane sur le sujet.
Un des éléments de suspicion d’un coup monté par les services de renseignements est que le directeur du FBI, Christopher Wray, a déjà été impliqué dans les
nombreuses tentatives de manipulations des agences de renseignements contre Trump, en particulier le Russiagate :
« Le directeur du FBI, Christopher Wray, a déclaré jeudi que la Russie avait été «
très active » dans ses efforts pour influencer les élections américaines, l’objectif principal étant de « dénigrer » le candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden.
Témoignant devant le
Comité de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants, Wray a déclaré aux législateurs que la Russie intervenait principalement par « une influence étrangère malveillante dans le
but de nuire à la campagne de Biden » – faisant écho à l’évaluation publique de la communauté du renseignement sur les efforts d’ingérence de Moscou publiée le mois
dernier. »
« Le directeur du FBI, Chris Wray, a défendu le « vrai FBI » lors d’une audience
tumultueuse au Congrès mercredi, rejetant une litanie de griefs de Républicains en colère critiquant durement le bureau, menaçant de suspendre le financement de certaines opérations et
affirmant que le ministère de la Justice est injuste envers les Conservateurs, notamment Donald Trump.
Lors d’échanges
difficiles avec les Républicains du comité judiciaire de la Chambre, Wray a rejeté l’affirmation du GOP selon laquelle le bureau favorisait la famille Biden et a déclaré que l’idée selon
laquelle le bureau était impliqué dans l’attaque du 6 janvier 2021 contre le Capitole était « ridicule ». Faisant référence à ses propres antécédents, il a déclaré que l’idée selon laquelle
il nourrissait des préjugés contre les conservateurs était « insensée ». »
Alors, technique classique des services secrets, l’attention du public va être détournée vers d’autres coupables :
« Les États-Unis ont reçu ces dernières
semaines des renseignements sur un
complot iranien visant à assassiner l’ancien président Donald Trump, a déclaré mardi CNN, et un responsable américain a déclaré que les services secrets avaient partagé les
détails d’une menace accrue avec la campagne Trump.
La Maison Blanche a
refusé de commenter, mais a déclaré que rien n’indiquait que le tireur présumé de la tentative d’assassinat de Trump samedi avait des complices étrangers ou nationaux.
L’Iran a déclaré que les
accusations portées contre lui étaient “sans fondement et malveillantes”. »
Une affaire qui va attiser les tensions et angoisses que subit la population à l’approche de l’échéance électorale :
« Les Américains
craignent que leur pays ne devienne
incontrôlable à la suite d’une tentative d’assassinat contre Donald Trump, et ils craignent de plus en plus que les élections du 5 novembre ne déclenchent davantage de violence politique,
selon un sondage Reuters/Ipsos clôturé mardi.
80 % des électeurs – y
compris des proportions similaires de
Démocrates et de Républicains – ont déclaré qu’ils étaient d’accord avec l’affirmation selon laquelle « le pays échappe à tout contrôle ». Le sondage,
réalisé en ligne, a interrogé 1 202 adultes américains dans tout le pays, dont 992 électeurs inscrits. »
Penser que « le
pays échappe à tout contrôle » c’est penser qu’il n’y a plus de
capitaine à bord du bateau ou que le capitaine est trop vieux et fatigué pour exercer ses responsabilités. C’est en cela que ce dramatique événement, à la suite de son débat raté, va se
retourner contre Biden.
Par contre, être passé à un cheveu de la mort n’a pas empêché Trump de de continuer sa campagne et choisir son vice-président :
« Donald Trump a fait une entrée
triomphale lors de la première soirée de
la Convention nationale républicaine lundi, recevant une ovation bruyante de la part des fidèles du parti deux jours après que la balle d’un assassin potentiel lui ait effleuré l’oreille
droite.
Trump est entré dans le
Fiserv Forum dans le centre-ville de Milwaukee avec un épais bandage sur l’oreille tandis que la foule scandait “Combat ! Combat ! Combat” et brandissait leurs poings, une référence à sa
réaction dans les instants qui ont suivi sa blessure.
L’ancien président a
prononcé les mots “Merci” et s’est installé dans une loge avec certains de ses enfants et le sénateur américain J.D. Vance, le choix de Trump comme colistier annoncé plus tôt dans la
journée. »
Bien sûr, le choix de son vice-président donne des indices sur le futur programme de Trump. Les médias se sont donc penchés sur le sujet. 1er indice,
fin du soutien inconditionnel à l’Ukraine :
« « J’admire certainement les
Ukrainiens qui se battent contre la
Russie, mais je ne pense pas qu’il soit dans l’intérêt de l’Amérique de continuer à financer une guerre sans fin en Ukraine », a déclaré Vance en mai, dans un discours au Quincy Institute for
Un État responsable.
Fin avril, lorsque le
Sénat a approuvé une nouvelle aide militaire de 61 milliards de dollars à l’Ukraine, Vance a invoqué son expérience militaire pour réprimander ses collègues.
« J’ai servi mon pays
honorablement et j’ai vu quand je suis allé en Irak qu’on m’avait menti », a-t-il déclaré au Sénat, ajoutant que « les promesses de l’establishment de la politique étrangère de ce pays sont
une pure plaisanterie ».
L’insistance des
États-Unis à ne pas négocier avec la Russie est « absurde » et l’objectif de Vladimir Zelensky de restaurer les frontières ukrainiennes de 1991 est « du fantasme », a écrit Vance dans un
article d’opinion dans le New York Times. Il a exhorté Kiev à tenir bon jusqu’à ce qu’une sorte de paix puisse être négociée par Washington.
Vance a soutenu que les
calculs de la Maison Blanche sur l’Ukraine ne tiennent tout simplement pas la route. Le président Joe Biden « n’a pas réussi à articuler ne serait-ce que les faits fondamentaux » sur la
réalité sur le terrain, a écrit Vance, et l’administration Biden « n’a aucun plan viable pour que les Ukrainiens gagnent cette guerre ». »
2eme indice, négocier avec la Russie :
« Lors de la Conférence de
Munich sur la sécurité en février, Vance
a suggéré que l’Ukraine devrait négocier avec la Russie parce que les États-Unis et les autres alliés n’ont pas la capacité de la soutenir. L’Ukraine et l’OTAN ont écarté ce scénario, car
cela signifierait très probablement que Kiev devrait abandonner une partie de son territoire d’avant-guerre.
« Je pense qu’il est
raisonnable de parvenir à une paix négociée. Je pense que la Russie est incitée à venir à la table dès maintenant. Je pense que l’Ukraine, l’Europe et les États-Unis ont tout intérêt à
s’asseoir à la table des négociations », a-t-il déclaré lors de la conférence, ajoutant que le fait que Poutine « soit un méchant ne signifie pas que nous ne pouvons pas nous engager dans une
diplomatie de base ».
Mercredi, la Russie a
salué la position de Vance sur l’Ukraine. « Il (Vance) défend la paix, la cessation de l’aide. Nous ne pouvons que nous en féliciter car, en fait, il faut arrêter de doter l’Ukraine d’armes
et la guerre prendra fin », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse à l’ONU.
Lavrov a ajouté que la
Russie « sera prête à travailler avec tout dirigeant américain élu par le peuple américain » tant que ce dirigeant « sera prêt à un dialogue équitable et mutuellement respectueux
». »
3eme indice, tourner l’attention du gouvernement vers l’Est, c’est-à-dire la Chine et le Proche-Orient :
« Il a suggéré que les priorités stratégiques des États-Unis se situent
davantage en Asie et au Moyen-Orient.
“Il y a beaucoup de
méchants [(sic !) toujours cette vision simpliste étasunienne bons/méchants, NdT] partout dans le monde. Et je suis beaucoup plus intéressé par
certains problèmes de l’Asie de l’Est en ce moment que par ceux de l’Europe”, a-t-il déclaré lors de la conférence. »
« S’adressant lundi à Fox
News, Vance, qui s’est opposé au financement
américain pour la défense de l’Ukraine contre l’invasion russe, a déclaré que Trump donnerait la priorité à une fin négociée de cette crise afin que les États-Unis puissent se concentrer sur
le « vrai problème » qu’est la Chine.
“C’est la plus grande
menace pour notre pays et nous en sommes complètement distraits”, a déclaré Vance à propos de la Chine.
La perspective d’une
intensification des tensions commerciales sous une seconde administration Trump a durement frappé les marchés chinois au cours des deux derniers jours, certains analystes citant comme raison
le choix de Vance comme candidat à la vice-présidence.
Ses commentaires ont
également déclenché une réaction de la part de Pékin, qui cherche généralement à se distancier du discours politique entourant les campagnes présidentielles américaines.
“Nous sommes toujours
opposés à ce que les Etats-Unis fassent de la Chine un enjeu lors des élections”, a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lin Jian, aux journalistes à
Pékin.
Concernant la Chine,
Vance sera en bonne compagnie avec les dirigeants républicains du Congrès.
Le président de la
Chambre des représentants, Mike Johnson, a également qualifié le pays de principale menace étrangère pour les États-Unis et a déclaré que Pékin exploitait « tous les coins et recoins de nos
systèmes financiers et économiques ».
Vance a qualifié de «
désastre » l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce en 2001. »
On notera au passage que Mme Vance est d’origine indienne, ce qui devrait ôter toute tendance des médias à le traiter de raciste.
4eme indice. Carte blanche à Israël pour son génocide palestinien :
« Expliquant sa
philosophie dans un discours prononcé au
Quincy Institute en mai, Vance a déclaré : « Je soutiens Israël et sa guerre contre le Hamas… Si nous voulons soutenir Israël, comme je pense que nous devrions le faire, nous devons expliquer
pourquoi c’est dans notre meilleur intérêt », a poursuivi le sénateur républicain.
« Une grande partie de
la raison pour laquelle les Américains se soucient d’Israël est que nous sommes toujours le plus grand pays à majorité chrétienne au monde, ce qui signifie que la majorité des citoyens de ce
pays pensent que leur Sauveur – et je me
considère comme chrétien – est né, mort et ressuscité dans cette étroite petite bande de territoire de la Méditerranée. L’idée selon laquelle il y aura un jour une politique étrangère
américaine qui ne se souciera pas beaucoup de cette partie du monde est absurde », a déclaré Vance.
Il s’est prononcé avec
ardeur en faveur de l’octroi au gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de l’espace politique lui permettant de déterminer lui-même comment fonctionner, qu’il s’agisse de la
refonte judiciaire de l’année dernière ou de la poursuite de sa guerre contre le Hamas.
Vance a de nouveau
rejeté la politique de Biden à Gaza dans une interview accordée en mai à CNN, arguant que les États-Unis ne devraient pas dicter à Israël la manière dont il devrait lutter contre le groupe
terroriste du Hamas après le massacre de ce dernier le 7 octobre.
« Je pense que notre
attitude vis-à-vis des Israéliens devrait être la suivante : écoutez, nous ne sommes pas doués pour gérer les guerres au Moyen-Orient, les Israéliens sont nos alliés, laissez-les mener cette
guerre comme bon leur semble », a-t-il déclaré. »
Finalement, la seule réelle différence entre la politique étrangère du gouvernement Biden et celle d’un gouvernement Trump portera sur la relation des
Etats-Unis avec l’Ukraine et la Russie, si le gouvernement Trump arrive à l’appliquer. Pour le reste ce sera un simple ravalement de façade, une façade qui deviendra plus transparente,
matérialiste, moins hypocrite :
« Taïwan devrait payer les
États-Unis pour sa défense car ils ne
donnent rien au pays, a déclaré le candidat républicain à la présidentielle Donald Trump à Bloomberg Businessweek, envoyant les actions du fabricant taïwanais de puces TSMC (2330.TW) à la
baisse mercredi.
“Je connais très bien
les gens, je les respecte énormément. Ils ont pris environ 100 % de notre activité pour les puces. Je pense que Taiwan devrait nous payer pour sa défense”, a déclaré Trump dans une interview
du 25 juin publiée mardi.
“Vous savez, nous ne
sommes pas différents d’une compagnie d’assurance. Mais Taiwan ne nous donne rien.”
Les États-Unis sont le
principal soutien international et fournisseur d’armes de Taiwan, mais ils n’ont pas d’accord formel de défense, contrairement à ce que Washington a conclu avec la Corée du Sud et le Japon.
Les États-Unis sont toutefois tenus par la loi de fournir à Taiwan les moyens de se défendre. »
****
Pendant que le reste du monde détourne honteusement le regard, Israël continue sa guerre dont le but, maintenant avoué publiquement, est l’élimination totale de
la Palestine, économiquement, militairement et même sur le plan étatique. Economiquement d’abord :
« Le ministre ultranationaliste des
Finances israélien, Bezalel Smotrich, a
annoncé en mai qu’il retiendrait les recettes fiscales destinées à la Palestine. La décision a été prise en réponse à la reconnaissance par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège d’un État
palestinien.
Il a également menacé de
couper les banques palestiniennes de leurs homologues israéliennes. Il s’agit d’une mesure qui mettrait un terme à toutes les transactions financières étrangères et à l’importation de
nombreux biens essentiels dans les territoires palestiniens.
Ces développements
surviennent à un moment où l’Autorité palestinienne, l’organisme gouvernemental qui exerce un contrôle partiel sur la Cisjordanie occupée, est déjà aux prises avec une grave crise
financière.
Selon un rapport publié
fin mai par la Banque mondiale, la situation financière de l’Autorité palestinienne s’est « considérablement détériorée » au cours des trois mois précédents, laissant entrevoir la perspective
d’un « effondrement budgétaire imminent ».
L’économie palestinienne
est déjà aux prises avec le chômage et la pauvreté. Près d’un demi-million d’emplois ont été perdus en Cisjordanie et à Gaza au cours des neuf derniers mois. Et le 10 juillet, un groupe
d’experts indépendants des droits de l’homme mandatés par l’ONU a déclaré que la famine s’étendait dans toute la bande de Gaza. L’effondrement financier de l’Autorité palestinienne ne fera
qu’empirer les choses. »
Forçant l’UE à prendre le relais financier, « sous conditions » :
« La Commission
européenne a annoncé vendredi qu’elle fournirait à l’Autorité palestinienne une aide financière d’urgence de 400 millions d’euros (435,5 millions de dollars) au cours des deux prochains mois,
alors que l’UE craint que l’autorité Palestinienne ne s’effondre.
L’argent sera décaissé
sous forme de subventions et de prêts en trois versements entre juillet et septembre, sous réserve des progrès dans la mise en œuvre du programme de
réforme de l’Autorité palestinienne, a indiqué la Commission dans un communiqué.
Il avait auparavant
signé une lettre d’intention avec l’Autorité palestinienne définissant une stratégie pour remédier à sa situation budgétaire et fiscale. “Ensemble, nous jetons les bases de la stabilité économique et
politique en Cisjordanie“, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. »
Cette déclaration de von der Leyen est d’une hypocrisie ahurissante parce qu’elle sait ce qui se passe réellement.
Car au même moment le gouvernement israélien mettait en place son annexation de la Palestine par une politique du fait accompli. Prenant comme excuse la
probable condamnation de la politique israélienne en Palestine par la Cour de justice International :
« Le ministre israélien des
Finances, Bezalel Smotrich, a appelé le
Premier ministre à annexer la Cisjordanie occupée si la Cour internationale de Justice (CIJ) juge cette semaine que les colonies israéliennes sont illégales.
Smotrich a déclaré aux
journalistes que « personne ne déplacera le peuple d’Israël de sa terre », a-t-il déclaré lundi, selon le Times of Israel.
« J’appelle par la
présente le Premier ministre Benjamin Netanyahu – si la Cour internationale de Justice de La Haye décide que l’entreprise de colonisation est illégale – à y répondre par une décision
historique d’appliquer la souveraineté aux territoires de la patrie », a déclaré Smotrich.
Le ministre d’extrême
droite a également promis de « contrecarrer la création d’un État palestinien par des constructions massives, la réglementation des colonies, la construction de routes et d’autres mesures sur
le terrain » – toutes ces mesures sont illégales au regard du droit international. »
Pour montrer que ce n’est pas qu’un « ministre d’extrême droite » qui prône cette politique radicale mais la grande majorité des représentants du
peuple israélien :
« Avec le soutien
de Gantz, le Parlement israélien adopte une résolution s’opposant à la création d’un État palestinien
La déclaration déclare
que « un État palestinien constituerait une menace existentielle pour l’État d’Israël et ses citoyens ». Il a reçu le soutien de 68 membres de la Knesset, avec l’opposition de seulement 9
députés, tous issus de partis arabes.
La résolution, présentée
par le parti d’opposition de droite Nouvel Espoir-Droite unie, déclare que « la création d’un État palestinien au cœur de la Terre d’Israël constituerait une menace existentielle pour l’État
d’Israël et ses citoyens, perpétuerait le conflit israélo-palestinien et déstabiliserait la région. »
Le président du parti,
Gideon Sa’ar, a ajouté que « la décision de la résolution vise à exprimer l’opposition générale qui existe parmi le peuple [israélien] à la création d’un État palestinien, qui mettrait
en danger la sécurité et l’avenir d’Israël. [La résolution] signale à la communauté internationale que les pressions pour imposer un État palestinien à Israël sont vaines.
» »
Il est révélateur, mais pas surprenant, que pas un seul média occidental n’ait pondu le moindre article sur cette résolution du parlement israélien invalidant
définitivement la « solution à deux Etats ». Ce énième pied de nez israélien aux dirigeants occidentaux aurait été trop difficile à expliquer aux lecteurs sans mettre en évidence le
côté « hors la loi » du gouvernement israélien. Or critiquer Israël est devenu « antisémite » dans les pays occidentaux.
Le lendemain, la Cour de Justice internationale rendait son verdict :
La plus haute
juridiction de l’ONU a estimé vendredi 19 juillet que l’occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967 était « illégale », ajoutant qu’elle devait cesser « le plus rapidement
possible ».
L’avis rendu par la Cour
internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, n’est pas contraignant mais pourrait [on note au passage le conditionnel, NdT] accroître la pression juridique internationale croissante sur
Israël face à la guerre dans la bande de Gaza.
Selon le communiqué de
presse relatif à cet avis consultatif, la Cour conclut que « l’État d’Israël est dans l’obligation de mettre fin à sa présence illicite dans le territoire palestinien occupé dans les plus
brefs délais », « de cesser immédiatement toute nouvelle activité de colonisation, et d’évacuer tous les colons du territoire palestinien occupé » et « de réparer le préjudice causé à toutes
les personnes physiques ou morales concernées dans le territoire palestinien occupé ».
Ce que la Cour dit,
c’est qu’Israël viole le droit international en ayant annexé de facto le territoire palestinien occupé. »
Un verdict qui tombera dans les oreilles sourdes des dirigeants occidentaux et qui ne changera en rien la politique d’annexion de facto des territoires
palestiniens par Israël, ni le support militaire, économique et politique des pays occidentaux. Ce qui délégitimera encore un peu plus l’ONU aux yeux du monde entier et mettra encore plus en
évidence le deux poids deux mesures de « l’ordre international occidental ».
Un deux poids deux mesures visible aussi pendant les Jeux Olympiques où la Russie sera encore interdite de participation alors que ce ne sera pas le cas
d’Israël, malgré le verdict de la CIJ :
« Des centaines de
manifestants se sont rassemblés devant le
siège du Comité international olympique (CIO) à Lausanne, en Suisse, pour exiger qu’il soit interdit à Israël de participer aux Jeux olympiques de 2024 à Paris, dans un contexte d’attaque
génocidaire en cours contre Gaza.
Les manifestants ont
brandi une banderole disant : « Interdisons l’État génocidaire israélien aux Jeux olympiques », a rapporté l’agence de presse Anadolu.
Ils ont laissé des
empreintes de mains rouges sur l’entrée du bâtiment pour attirer l’attention sur les pertes civiles en territoire palestinien.
Les manifestants ont
souligné que le comité « n’avait mis que quelques jours » pour exclure la Russie et la Biélorussie des Jeux olympiques de 2022 en raison de la guerre en Ukraine, qui avait débuté le 24
février 2022. »
****
Il est de plus en plus visible que l’Allemagne va devenir le centre géographique de l’alliance occidentale contre la Russie. Nous avions déjà vu la semaine
dernière qu’elle avait annoncé être prête à laisser les Etats-Unis installer des missiles de moyenne portée sur son sol. Cette semaine l’OTAN annonce :
La ville de Wiesbaden,
dans le sud de l’Allemagne, connue pour ses spas et ses sources chaudes, servira désormais de site aux efforts de l’OTAN pour soutenir l’armée ukrainienne.
L’OTAN y a lancé un
nouveau centre de commandement chargé de planifier, coordonner et organiser la fourniture de l’assistance à la sécurité à l’Ukraine.
Le centre de
commandement, situé dans une ancienne base de l’armée américaine, coordonnera les dons de formation et d’équipement à l’Ukraine et sera organisé et dirigé par un général trois
étoiles.
Il s’agit de la pièce
maîtresse du plan d’assistance et de formation en matière de sécurité de l’OTAN pour l’Ukraine, annoncé la semaine dernière lors du sommet anniversaire des dirigeants de l’alliance à
Washington. La base comprendra environ 700 membres du personnel des pays alliés de l’OTAN et de partenaires sélectionnés.
L’OTAN affirme que le
centre de commandement en Allemagne renforcera son soutien à l’Ukraine mais ne fera pas de l’alliance une partie au conflit.
Un député ukrainien du
parti du président Volodymyr Zelensky, qui combat également dans l’armée, a déclaré que le centre était un signe extrêmement bienvenu. »
Quant à la Russie, elle a répondu à l’annonce de l’installations de missiles étasuniens en Allemagne :
« La Russie n’exclut pas de nouveaux déploiements de missiles nucléaires en réponse
au stationnement prévu par les États-Unis d’armes conventionnelles à longue portée en Allemagne, a déclaré jeudi le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Ryabkov.
L’agence de presse
Interfax a cité Ryabkov disant que la défense de la région russe de Kaliningrad, coincée entre la Pologne et la Lituanie, membres de l’OTAN, était une priorité particulière.
« Je n’exclus
aucune option », a déclaré l’agence aux journalistes à Moscou, interrogée sur les plans de déploiement américains. »
Cette flegmatique réponse montre que le gouvernement russe espère que l’élection de Trump relâchera la pression étasunienne contre elle. « On verra ce
qu’il en est en 2025 » semble-t-elle dire.
****
Il en est au parlement européen comme au parlement français, « plus cela change plus c’est la même chose ». Von der Leyen vient donc d’être adoubée à
l’unanimité à la présidence de la Commission européenne par le nouveau Parlement européen :
« Ursula von der Leyen a été
réélue présidente de la Commission
européenne jeudi lors d’un vote décisif qui a représenté le plus grand test de son héritage politique, forgé à travers une succession de crises qui ont ébranlé les fondations du
bloc.
À la suite d’un vote de
confirmation de sa nomination par le Parlement européen, la présidente sortante a obtenu 401 voix pour et 284 contre, une large majorité pour soutenir son deuxième mandat
de cinq ans.
Ce résultat confortable
est un soutien décisif à sa gestion et marque un revirement significatif par rapport à la dernière fois qu’elle a affronté l’hémicycle : en 2019, elle s’en était sortie avec une mince marge de seulement neuf
voix. »
Pourtant, la veille de ce succès, le Cour européenne de justice avait condamné son manque de transparence dans l’affaire des contrats signés avec
Pfizer :
« La présidente de
la Commission européenne a été critiquée par la cour de justice européenne dans son jugement sur la transparence dans l’affaire des vaccins, la veille d’un vote crucial pour son
avenir.
La candidature d’Ursula
von der Leyen à un second mandat à la tête de la Commission européenne a reçu un coup dur après qu’un haut tribunal de l’UE a jugé qu’elle n’avait pas été suffisamment transparente avec le
public sur les contrats de vaccins Covid-19.
Le Tribunal de l’Union
européenne s’est prononcé contre la décision de la Commission de caviarder une grande partie des contrats avant de les rendre disponibles.
La Commission n’a
accepté de donner qu’un accès partiel à certains contrats, arguant que certaines sections avaient été expurgées pour protéger des intérêts commerciaux ou pour des raisons de confidentialité.
Les députés verts ont ensuite poursuivi la Commission en justice pour ce refus.
Mercredi, le Tribunal a
partiellement fait droit au recours des députés et annulé la décision de la Commission d’expurger certaines parties des contrats.
Elle s’est opposée à la
décision de la Commission de dissimuler les dispositions sur l’indemnisation, arguant que la Commission n’avait pas réussi à prouver en quoi ces clauses porteraient atteinte aux intérêts
commerciaux des sociétés pharmaceutiques. »
L’opacité dans le travail et le dédain du contrôle parlementaire serait-il donc devenu un critère de professionnalisme au sein de l’establishment
européen ? Comme c’est aussi le cas pour le gouvernement Macron ?
Tout cela n’est pas très bon signe pour la santé politique de l’Europe car c’est dans l’opacité qui fleurit et se répand
la corruption.
Par Wayan – Le 15 juillet 2024 – Le Saker Francophone
La réunion de l’OTAN
de cette semaine ne fut qu’une répétition de celle de l’année précédente. Promesse d’intégrer l’Ukraine dans l’OTAN quand ce pays aura vaincu la Russie :
« « L’avenir de l’Ukraine réside dans
l’OTAN », ont déclaré les membres de
l’alliance dans leur communiqué. “Nous continuerons à le soutenir sur son chemin irréversible vers une pleine intégration euro-atlantique, y compris l’adhésion à l’OTAN.”
L’alliance a salué les réformes démocratiques, économiques et
sécuritaires nécessaires à l’adhésion de l’Ukraine et a déclaré qu’elle recevrait une invitation “lorsque les Alliés seront d’accord et que les conditions seront
remplies”.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a souligné que
l’Ukraine ne rejoindrait pas immédiatement les rangs de l’alliance. Mais il a
insisté sur le fait que cela devrait se produire après la fin de la guerre pour garantir que la Russie n’attaque plus jamais l’Ukraine. »
Or la Russie déclare depuis le coup d’Etat du Maidan que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est une ligne rouge pour elle. Elle ne peut donc comprendre ce message
de l’OTAN que comme une provocation la poussant à envahir toute l’Ukraine pour éviter que l’OTAN ne s’y installe. Mais envahir toute l’Ukraine est un piège dans lequel elle sait qu’elle ne
doit pas tomber car elle ferait face à une guérilla permanente, alimentée par l’OTAN dans l’ouest du pays, qui prendrait son énergie. Elle est donc stratégiquement coincée. Ce qui explique le
statu quo actuel sur le champ de bataille, la lente destruction des ressources humaines et économiques ukrainiennes étant la meilleure solution à long terme pour la Russie. Puisque les
extrémistes au pouvoir en Ukraine sont prêts à combattre jusqu’au dernier ukrainien, eux compris.
Alors, pour augmenter la pression, les Etats-Unis ont décidé d’installer des missiles à moyenne portée en Allemagne, plaçant Moscou à courte distance de ces
missiles, alors que la Russie n’a pas de missiles placés à courte distance de Washington :
« Les États-Unis commenceront à
déployer des missiles à plus longue
portée en Allemagne en 2026, ont annoncé mardi les deux pays lors d’une réunion de l’alliance de l’OTAN, une étape majeure visant à contrer ce que les alliés considèrent comme une menace
croissante que la Russie représente pour l’Europe.
Cette décision fera que
l’Allemagne hébergera les
armes étasuniennes les plus puissantes basées
sur le continent européen depuis la guerre froide, un avertissement clair adressé au président russe Vladimir Poutine.
Un communiqué
américano-allemand a déclaré que les « déploiements épisodiques » étaient en préparation pour le stationnement à plus long terme en Europe de capacités qui comprendraient le SM-6, le Tomahawk
et des armes hypersoniques à plus grande portée. »
Evidemment, et la Russie a prévenu, cela fera de l’Allemagne une des premières cibles de la Russie en cas de conflit généralisé :
« Dans un article publié jeudi sur
Telegram, Antonov [l’ambassadeur
russe à Washington, NdT] a dénoncé cette décision
comme « une grave erreur de Washington ». « De telles mesures extrêmement déstabilisatrices constituent une menace directe à la sécurité internationale et à la stabilité stratégique », a-t-il
déclaré.
L’envoyé a souligné que
le déploiement prévu « augmente les risques d’une course aux armements en matière de missiles », ajoutant que cela pourrait déclencher « une escalade incontrôlée dans un contexte de tensions
dangereusement croissantes entre la Russie et l’OTAN ».
Antonov a également
déclaré que la Russie avait toujours cherché à réduire les risques posés par les désaccords sur les capacités de missiles. “Au lieu du désir de paix dont la Russie a fait preuve à maintes
reprises, les Américains se sont engagés sur la voie dangereuse du militarisme”, a déclaré l’ambassadeur.
Il a souligné
que la tolérance de la Russie à l’égard des
atteintes à sa sécurité n’est « pas illimitée ». « L’Allemagne ne comprend-elle pas que l’émergence de moyens de missiles américains sur le sol allemand amènera ces installations à
se retrouver dans la ligne de mire de la Russie ? “Ce n’est pas du baratin, c’est la simple logique d’une personne normale”, a expliqué Antonov. »
Malgré cela le gouvernement allemand, dit « centriste », accueille bien cette décision étasunienne, seul les partis dits « extrémistes »
font remarquer qu’elle est dangereuse pour le pays :
Les conservateurs de
l’opposition, qui – compte tenu de l’impopularité de la coalition de centre-gauche de Scholz – pourraient être au pouvoir au moment du déploiement des missiles, ont également soutenu cette
décision.
L’AfD, qui s’oppose aux
livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine tout en luttant contre l’invasion russe, et est considérée par ses critiques comme trop amicale avec Moscou, affirment que cette
décision étasunienne relative au missile fait
de « l’Allemagne une cible ».
“Le chancelier Olaf
Scholz n’agit pas dans l’intérêt de l’Allemagne”, a déclaré le leader de l’AfD, Tino Chrupalla. “Il permet que les relations entre l’Allemagne et la Russie soient définitivement endommagées
et nous retombons dans le schéma du conflit Est-Ouest.”
Le parti de gauche Die
Linke a qualifié cette décision de “très problématique” qui pourrait lancer une nouvelle course aux armements sous le signe de la dissuasion. Sahra Wagenknecht, qui dirige un nouveau parti de
gauche également opposé à l’envoi d’armes en Ukraine, l’a qualifié de “très dangereuse”. »
Il est de plus en plus évident que, sous prétexte de la « protection », les Etats-Unis sont en train de transformer l’Europe en force proxy dans sa guerre
hybride contre la Russie. Le plus étonnant est la faible résistance des partis dits « centristes, modérés » contre cette tendance. Ils sont plus “va-t-en-guerre” que les partis dits «
extrémistes ». Comme nous le verrons plus loin en parlant du “voyage diplomatique pour la paix” d’Orban.
Autre décision prise au cours cette réunion annuelle de l’OTAN, son internationalisation. Cela ne date pas d’aujourd’hui, on se rappelle la Lybie et
l’Afghanistan. Mais aujourd’hui elle recule encore ses limites en se tournant vers l’Extrême Orient, avec la Chine en ligne de mire :
« Concernant les dossiers en
Indo-Pacifique, une réunion est prévue avec
des partenaires privilégiés mais qui ne sont pas membres de l’Otan : les représentants du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande seront là
pour souligner l’importance de la présence
occidentale dans la région.
Il ne s’agit pas de
faire adhérer ces pays, mais il s’agit plutôt de signaler que le regard des États-Unis reste également dirigé vers cette zone, où les ambitions et l’expansionnisme de la Chine représentent un
défi aussi important que ce qui se passe en Europe, le terrain habituel d’opération de l’Otan. »
Le Japon est le pays le plus enthousiaste à cette perspective :
« Dans des remarques écrites à
Reuters, le dirigeant japonais a déclaré que «
l’Ukraine d’aujourd’hui pourrait être l’Asie de l’Est demain », exhortant la communauté mondiale à ne pas accepter les tentatives de la Russie et de ses alliés de saboter l’ordre
international établi. Il a particulièrement souligné la coopération croissante de la Russie avec la Corée du Nord comme une source de préoccupation.
“Les sécurités de la
zone euro-atlantique et de l’Indo-Pacifique sont indissociables, et l’agression de la Russie contre l’Ukraine et sa coopération militaire approfondie avec la Corée du Nord le rappellent
clairement… Le Japon est déterminé à renforcer
sa coopération avec l’OTAN et ses partenaires“, a-t-il ajouté “. L’Occident a accusé à plusieurs reprises Pyongyang de fournir à la Russie des armes utilisées sur la ligne de front,
des affirmations que la Russie et la Corée du Nord ont démenties. »
Evidemment la Russie ne voit pas cette extension de l’OTAN d’un bon œil :
« Moscou a dénoncé ces
affirmations comme étant « totalement
absurdes » et a défendu ses liens avec ses partenaires asiatiques comme des relations internationales normales. Le président russe Vladimir Poutine a souligné le mois dernier que la
coopération du pays avec la Chine en particulier n’était « dirigée contre personne » mais constituait le « principal facteur de stabilisation sur la scène internationale » et était axée sur
les intérêts du peuple.
D’un autre côté, la
Russie a souvent critiqué les efforts occidentaux visant à accroître son influence mondiale, citant l’expansion de l’OTAN vers ses frontières et son intérêt pour l’Ukraine comme principales
raisons du lancement de son opération militaire en février 2022.
Lors de sa visite au
Vietnam le mois dernier, Poutine a également attiré l’attention sur l’attention croissante de l’OTAN sur la région Asie-Pacifique et sur les tentatives de « mettre en place un système de
blocs » dans la région, ce qu’il a qualifié de menace pour la sécurité de la Russie et de tous les pays asiatiques.
“L’OTAN s’y installe
déjà comme s’il s’agissait d’un lieu de résidence permanent… Nous sommes obligés de réagir à cela et nous le ferons”, a-t-il déclaré. »
Et la Chine non plus :
« La Déclaration du Sommet de Washington de
l’OTAN est remplie d’une mentalité de
guerre froide et d’une rhétorique belliqueuse, et les paragraphes relatifs à la Chine sont provocateurs avec des mensonges et des diffamations évidentes. La Chine rejette et déplore fermement
ces accusations et a déposé des contestations sérieuses auprès de l’OTAN, a déclaré jeudi un porte-parole de la mission chinoise auprès de l’UE.
Les remarques du
porte-parole interviennent après que l’OTAN a affirmé que la Chine était devenue un « catalyseur décisif » du conflit
russo-ukrainien et posait des « défis systémiques » à la sécurité euro-atlantique dans sa déclaration du sommet, a rapporté Reuters. La déclaration de mercredi contenait
également des accusations contre la Chine sur des questions cybernétiques, spatiales, nucléaires et autres.
Le porte-parole chinois
a réfuté les affirmations de l’OTAN, soulignant que la position de la Chine sur l’Ukraine est ouverte et honnête, et que chacun sait que la Chine n’est pas l’architecte de la crise
ukrainienne. La Chine vise à promouvoir les pourparlers de paix et à rechercher un règlement politique, et cette position est approuvée et saluée par la communauté mondiale dans son
ensemble.
La Chine est un pays qui
tient parole et ne fournit jamais d’armes mortelles à aucune des parties au conflit, et exerce un contrôle strict des exportations de biens à double usage, notamment les drones civils. Les
flux commerciaux normaux entre la Chine et la Russie ne ciblent aucun tiers et ne devraient pas non plus être soumis à des perturbations ou à des coercitions, a déclaré le
porte-parole.
“La crise ukrainienne
dure depuis si longtemps. Mais qui met de l’huile sur le feu ? Qui attise les flammes ? Et qui recherche des gains égoïstes ? La réponse est claire pour tout le monde. Nous exhortons l’OTAN à
écouter attentivement la communauté internationale et d’en tenir compte. Au lieu de faire des autres des boucs émissaires, l’OTAN devrait réfléchir sur elle-même, prendre des mesures
concrètes pour désamorcer la situation et résoudre le problème”, a noté le porte-parole. »
Cette réunion de l’OTAN aura donc marqué la volonté du Bloc Occidental de prolonger la nouvelle guerre froide contre la Russie et la Chine. Mais là encore entre
la volonté de contraindre ces deux pays et la capacité de le faire militairement et économiquement il y un fossé évident. Alors la provocation et la guerre hybride restent les techniques les
plus économes pour l’Occident.
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Cependant, le camp occidental, en particulier en Europe, n’est pas unanime à vouloir provoquer sans arrêt la Russie et la Chine. Certains préfèreraient la
coopération et des relations plus paisibles. C’est le cas d’Orban, le dirigeant hongrois qualifié « d’extrémiste » par les médias grand public. Il a donc profité que ce soit au tour de la
Hongrie de prendre la présidence tournante de l’Union Européenne pour aller officiellement exposer son point de vue à Poutine et à Xi Jinping.
Il a d’abord commencé par une visite à Zelensky pour prendre la température. Si les médias ont été discrets sur la réaction de Zelensky, l’UE a tout de suite
affiché son refus de la mission d’Orban :
« Plus tôt cette semaine, Orban s’est rendu à Kiev où il a exhorté le président ukrainien
Volodymyr Zelenskiy à envisager un cessez-le-feu pour accélérer la fin de la guerre avec la Russie.
“La présidence tournante
de l’UE n’a pas pour mandat de dialoguer avec la Russie au nom de l’UE”, a déclaré Charles Michel, président du Conseil des dirigeants de l’Union européenne, sur la plateforme de médias
sociaux X, en réaction à la visite d’Orban à Moscou.
“Aucune discussion sur
l’Ukraine ne peut avoir lieu sans l’Ukraine”, a-t-il ajouté. »
“Aucune discussion sur
l’Ukraine ne peut avoir lieu sans l’Ukraine” exhorte Michel alors qu’Orban est en pleine discussion avec Zelensky. Il semble plutôt qu’il ait voulu dire « Aucune discussion sur l’Ukraine ne peut avoir lieu sans l’aval
des Etats-Unis et de l’UE ».
Pas du tout arrêté par la rebuffade européenne, Orban rend une visite surprise à Poutine :
« Vendredi, le Premier ministre hongrois
Viktor Orban s’est entretenu avec le
président russe Vladimir Poutine sur un éventuel accord de paix en Ukraine, provoquant la colère de certains dirigeants de l’Union européenne
qui ont mis en garde contre l’apaisement de Moscou et ont déclaré qu’il ne parlait pas au nom de l’UE.
Il s’agissait de la
première rencontre d’un dirigeant européen avec Poutine à Moscou depuis avril 2022, deux mois après que Moscou a lancé son invasion à grande échelle de l’Ukraine, et la première d’Orban
depuis lors, bien que les deux se soient rencontrés ailleurs. »
« Un porte-parole de M.
Orban, Zoltan Kovacs, a déclaré que le
dirigeant hongrois était à Moscou « dans le cadre de sa mission de paix ». Orban a lancé de vagues appels à un cessez-le-feu et à des négociations directes entre Moscou et Kiev, une position
que les dirigeants des deux pays ont rejetée. Il n’a présenté publiquement aucun plan concret de règlement.
M Poutine et M. Orban se
sont réunis pendant plus de deux heures, mais rien n’indiquait que les pourparlers avaient eu pour effet d’influencer M. Poutine. Le dirigeant hongrois a semblé le reconnaître, déclarant
ensuite aux journalistes que les positions de Kiev et de Moscou « sont très éloignées ». »
Dans la foulée il s’est rendu en Chine, l’autre bête noire de l’Occident :
« Le Hongrois Orban s’entretient avec Xi lors d’une visite surprise à Pékin,
quelques jours après sa rencontre avec Poutine
Le Premier ministre
hongrois Viktor Orban a rencontré lundi le dirigeant chinois Xi Jinping à Pékin, quelques jours après une visite controversée à Moscou et une autre à Kiev que le dirigeant européen d’extrême droite a qualifiée
de « mission de paix ».
Orban, qui a été
largement critiqué en Occident pour son positionnement favorable à la Russie en pleine attaque de Moscou contre l’Ukraine, a publié une photo de son arrivée à un aéroport de Pékin avec la
légende « Mission de paix 3.0 » sur la plateforme de médias sociaux X.
Les entretiens entre les
deux dirigeants au Diaoyutai State Guesthouse à Pékin ont porté sur une « communication approfondie » sur la guerre en Ukraine, selon un communiqué publié par la chaîne de télévision publique
chinoise CCTV. »
Orban aura ponctué sa « mission de paix » par une lettre d’opinion écrite pendant son voyage, publiée par un magasine étasunien, Newsweek, qui n’aura
été ni reprise ni commentée par aucun média grand public européen :
« L’OTAN approche d’un moment
décisif. Il convient de rappeler que
l’alliance militaire la plus réussie de l’histoire du monde a commencé comme un projet de paix et que son succès futur dépend de
sa capacité à maintenir la paix. Mais
aujourd’hui, au lieu de la paix, l’ordre du jour est la poursuite de la guerre ; au lieu de se défendre, c’est l’offensive. Tout cela va à l’encontre des valeurs fondatrices de
l’OTAN. L’expérience historique de la Hongrie montre que de telles transformations ne mènent jamais dans la bonne direction. La tâche aujourd’hui devrait être de préserver l’alliance en tant
que projet de paix.
Lorsque nous devons
faire des déclarations sur l’OTAN, nous, Hongrois, nous trouvons dans une position particulière. Notre adhésion à l’OTAN était la première fois depuis plusieurs siècles que la Hongrie
rejoignait volontairement une alliance militaire. L’importance de notre adhésion ne devient claire qu’à la lumière de l’histoire de la Hongrie.
L’histoire de la Hongrie
au XXe siècle est aussi, malheureusement, une histoire de défaites dans les guerres. Notre expérience collective est celle de guerres menées périodiquement au sein de systèmes d’alliances
dont nous ne voulions pas initialement faire partie et qui ont été établis dans un esprit de conquête – ou du moins avec des objectifs explicitement militaristes. Même si nous avons cherché à
rester à l’écart des deux guerres mondiales et quelle que soit la véhémence avec laquelle nous avons essayé d’avertir les pays avec lesquels nous avons été contraints de conclure des
alliances, chaque occasion a entraîné une défaite qui a presque effacé la Hongrie de la surface de la Terre.
Même si le pire ne s’est
pas produit, nos pertes restent colossales. Ces guerres n’ont laissé à la Hongrie aucun contrôle sur son avenir. Après 1945, nous sommes devenus malgré nous une partie du bloc soviétique, et
donc également du Pacte de Varsovie : l’alliance militaire de ce qui était alors le bloc de l’Est. Les Hongrois ont protesté de toutes les fibres de leur être. Nous avons fait tout ce qui
était en notre pouvoir pour provoquer la chute du Pacte de Varsovie. En 1956, notre révolution a enfoncé le premier clou dans le cercueil du communisme ; et, alors que ce système était
finalement en train d’être renversé, notre Premier ministre de l’époque a été le premier dirigeant de l’ancien bloc de l’Est à déclarer (à Moscou !) que le Pacte de Varsovie devait être
dissous. Le reste appartient à l’histoire. L’alliance militaire qui nous avait été imposée s’est rompue presque immédiatement et, quelques jours seulement après cette fameuse réunion à
Moscou, le ministre hongrois des Affaires étrangères se trouvait à Bruxelles pour négocier le début de notre processus d’adhésion à l’OTAN.
Lorsque la nation
hongroise a rejoint l’OTAN, elle n’était plus membre volontaire d’une alliance militaire depuis longtemps – peut-être cinq cents ans. L’importance de cette circonstance ne peut être
surestimée. Outre notre désir naturel de nous libérer de la domination soviétique et de rejoindre l’Occident, un facteur particulier rendait l’OTAN attractive pour nous : nous rejoignions
enfin une alliance militaire qui s’engageait non pas à faire la guerre mais à maintenir la paix, et non à mener des offensives expansionnistes mais pour la défense de nous-mêmes et des
autres. Du point de vue hongrois, nous n’aurions pas pu espérer mieux… »
Le « mission de paix » d’Orban n’est évidemment pas arrivé à ses fins mais elle aura au moins montré que Poutine et Xi Jinping sont prêts à discuter
avec les européens, au contraire de ce que prétendent les médias grand public. Mais le rejet de cette initiative par les autres dirigeants européens aura montré autre chose, ces derniers ne
veulent pas entendre parler de discussions, et encore moins de bonnes relations, avec la Russie. Voici quelques déclarations, parmi beaucoup d’autres du même genre, de ces dirigeants :
« Le Premier
ministre suédois Ulf Kristersson : « Irresponsable et déloyal de la part du Premier ministre hongrois Viktor Orbán d’utiliser la présidence hongroise de l’UE pour visiter Moscou et le
président Poutine. Cela envoie un mauvais signal au monde extérieur et constitue une insulte à la lutte du peuple ukrainien pour sa liberté. Viktor Orbán est seul dans ce domaine. Il ne parle
pas au nom de l’Union européenne ni au nom des autres chefs d’État ou de gouvernement de l’UE. »
Le Premier
ministre tchèque Petr Fiala : « Viktor Orbán ne représente pas nos intérêts ni ceux de l’UE à Moscou. Il n’a pas non plus de mandat pour négocier en notre nom. La position tchèque est claire
: Poutine est l’agresseur, nous sommes aux côtés de l’Ukraine. »
La Première
ministre danoise Mette Frederiksen : « La visite du Premier ministre Orban à Moscou est profondément préoccupante. Orban ne parle pas au nom de l’UE. Il n’y a rien à dire tant que la Russie
continue d’attaquer l’Ukraine. » »
Ils iront même jusqu’à bouder la présidence hongroise pour montre leur refus de toute discussion de paix avec la Russie :
« La Suède et plusieurs autres pays de
l’Union européenne n’enverront pas de
ministres aux réunions gouvernementales liées à la présidence hongroise de l’UE ce mois-ci, en signe de protestation contre les entretiens de Victor Orban avec le président russe Vladimir
Poutine, a annoncé le gouvernement suédois.
“Les actions hongroises
pendant la présidence (de l’UE) sont néfastes et doivent avoir des conséquences. La Suède ne participera donc pas au niveau politique aux réunions gouvernementales informelles de juillet”, a
déclaré Jessika Roswall, ministre suédoise des Affaires européennes, dans une déclaration écrite à Reuters jeudi.
Roswall a déclaré que la
Suède, la Finlande, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne seraient représentées uniquement par des fonctionnaires et que d’autres pays membres de l’UE discutaient de mesures
similaires. La Hongrie assurera la présidence tournante de l’UE pendant six mois, jusqu’au 31 décembre. »
En voyant la haine de la Russie dans les réponses des dirigeants européens aux appels à la paix d’Orban, il est visible que la paix n’est pas une perspective
d’avenir pour le destin de l’Europe.
Le réflexe facile, conditionné par le système politico-médiatique, est d’en reporter la faute sur « l’expansionnisme de Poutine ». Mais, dans les
faits, sur quelles régions a porté l’expansionnisme russe ? Sur des petites régions russophones qui l’appelaient de leurs vœux, en Géorgie (l’Ossétie et l’Abkhazie), en Moldavie (la
Transnistrie) et en Ukraine (le Donbass et la Crimée). La Russie n’a jamais prétendu reprendre l’Empire soviétique comme le prétendent mensongèrement des analystes va-t-en-guerre occidentaux
payés par le Complexe militaro-industriel. Mais dépeindre la Russie comme le Grand méchant loup favorise tellement ses affaires.
Par contre, la Russie a toujours réagi à l’expansionnisme de l’OTAN, bien factuel celui-là, et s’étendant petit à petit jusqu’aux frontières russes, avec la
Finlande dernièrement, mettant en danger sa sécurité stratégique, l’Ukraine étant la dernière ligne rouge qu’il ne fallait pas franchir est qui, du coup, a été allègrement franchi par les
Etats-Unis en favorisant un coup d’Etat à Kiev pour installer au pouvoir la frange russophobe de la population occidentale de l’Ukraine. La tactique de la provocation.
Les dirigeants européens font semblant de ne pas comprendre l’importance pour la Russie d’assurer sa sécurité stratégique en ne laissant pas une entité
ouvertement anti-russe comme l’OTAN s’installer à ses frontières. Que feraient les Etats-Unis si la Russie ou la Chine installaient des bases militaires et des rampes de missiles à Cuba, au
Mexique ou au Canada. Ils réagiraient immédiatement pour empêcher une telle chose, avec raison. Alors qu’ils font la même chose contre la Russie, avec l’Ukraine et la Géorgie et contre la
Chine avec Taiwan, le Japon et les Philippines. Puis, lorsque ces pays menacent de se défendre, les Etats-Unis les accusent « d’agressivité » ou “d’expansionnisme”.
Cela fait partie du jeu, admettons, mais un jeu à somme nulle qui devrait, au 21eme siècle, être dépassé. Alors que la Chine et la Russie propose un avenir basé
sur la « win-win solution », qu’elles sont en train de mettre en place en Eurasie.
Mais qu’en retire l’Europe, si ce n’est la menace d’une destruction dans une guerre entre deux, ou trois, puissances nucléaires ? Pourtant nos dirigeants
en place, qualifiés de « centristes, modérés » par les médias, laissent faire cela, alors qu’ils sont assez éduqués pour en réaliser le risque. Pourquoi sont-ils prêts à sacrifier
l’intérêt de l’Europe pour satisfaire le gout hégémonique des Etats-Unis ?
Tant que, par pure mauvaise foi, les dirigeant européens ne reconnaitront pas ces faits et refuseront tous contacts pacifiques avec le gouvernement russe il est
évident que le destin de l’Europe se dirigera vers une énième guerre dévastatrice pour le continent. Aux détriments des populations qui, aveuglées par la propagande de guerre antirusse
qu’elles subissent, ne voient pas que le danger vient de l’attitude belliqueuse de leurs propres gouvernements et non pas d’une illusoire « Russie expansionniste ».
La façon dont la « mission de paix » d’Orban, aussi impossible fût-elle, a été accueillie par les dirigeants européens nous aura confirmé de manière
évidente cette attitude belliqueuse, dirigée d’abord contre la Russie puis maintenant contre la Chine.
La Chine, avec le recul géographique et politique qu’elle a vis-à-vis de l’Europe, voit très bien cette situation. Lisez cet article titré « l’Europe devrait prendre conscience du « Game of
thrones » [la lutte pour le pouvoir] étasunien dans la crise ukrainienne » :
« Dans l’esprit des
États-Unis et de certains pays européens, la Chine est devenue un « manipulateur » capable de contrôler le conflit russo-ukrainien en raison de ses relations avec la Russie. Certains pays
européens sont tombés dans le piège du discours américain, suivant aveuglément le discours selon lequel la Chine est « responsable » de la crise ukrainienne. Mais cela ne fera que conduire
l’Europe à s’enliser profondément dans le conflit et à la plonger dans une crise encore plus grave.
Le secrétaire d’État
américain Antony Blinken a affirmé que la Chine contribuait à alimenter « la plus grande menace à la sécurité… depuis la fin de la guerre froide » pour l’Europe et aidait la Russie à «
soutenir la guerre » en Ukraine. Les remarques de Blinken ont récemment trouvé un certain écho en Europe. Selon Bloomberg, certains responsables européens ont déclaré que « des sociétés
chinoises et russes développent un drone d’attaque similaire à un modèle iranien déployé en Ukraine », ce qui suggère que c’est « un signe que Pékin pourrait être sur le point de fournir le
type d’aide meurtrière contre lequel les responsables occidentaux ont mis en garde.” Alexander Stubb, le président finlandais, a même déclaré mardi dans une interview qu’un seul appel
téléphonique de Chine « résoudrait cette crise ».
Un tel battage
médiatique sur la « responsabilité » de la Chine dans la crise ukrainienne n’est qu’une astuce des États-Unis pour continuer à exacerber le conflit russo-ukrainien. Cependant, certains pays
européens non seulement n’ont aucune défense contre les intentions américaines, mais emboîtent le pas en rendant la rhétorique sensationnelle. Il est triste de voir qu’ils sont menés par le
bout du nez par les États-Unis et ne parviennent pas à reconnaître le véritable cerveau qui entraîne l’Europe dans un désastre provoqué par l’homme.
L’Europe semble avoir
oublié que la crise en Ukraine l’a déjà plongée dans le chaos. Une grande quantité de capitaux a quitté l’Europe et les coûts économiques de plus en plus élevés sont devenus insupportables.
Les fonds et les armes qu’ils ont fournis à l’Ukraine sous la pression des États-Unis n’ont fait qu’empirer la situation. L’Europe est impuissante, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, face
aux crises.
Compte tenu de la
vulnérabilité de ses propres mécanismes de sécurité, l’Europe est plongée dans une grande instabilité. « L’Europe se trouve désormais dans une position difficile à cause des États-Unis », a
déclaré au Global Times Gao Jian, directeur du Centre d’études britanniques à l’Université d’études internationales de Shanghai.
Cependant, les
États-Unis, tout en observant la situation tragique en Europe, ne font qu’exercer des pressions et inciter à la panique. La détérioration des conditions de sécurité pousse les pays européens
à augmenter leurs dépenses militaires, ce qui ne fait que permettre aux États-Unis d’en récolter encore plus de bénéfices.
Les États-Unis
s’emploient également à nuire aux intérêts et à l’image internationale de la Chine en dénigrant les relations sino-russes. “Aux yeux des États-Unis, lier la Chine à la Russie est un bon choix
pour nuire et réduire l’influence mondiale de la Chine. Il existe également un agenda caché visant à saper directement les relations Chine-UE”, a ajouté Gao.
Les États-Unis créent
des obstacles au développement des relations bilatérales entre la Chine et l’Europe, en présentant délibérément la Chine comme un soi-disant adversaire de l’idéologie occidentale. Elle tente
de créer une atmosphère négative en Occident, notamment parmi ses propres alliés, en exaltant la théorie selon laquelle la Chine est responsable de la crise en Ukraine, a déclaré Li Haidong,
professeur à l’Université chinoise des affaires étrangères. Il s’agit d’un projet typique et extrêmement faible qui sacrifie les intérêts des autres pays pour satisfaire l’extrême égoïsme des
États-Unis.
La cause profonde du
conflit russo-ukrainien réside aux États-Unis. Washington ne veut pas que le conflit s’arrête car les troubles peuvent donner au pays l’opportunité de maintenir son hégémonie. Les États-Unis
traitent la crise ukrainienne comme un « Game of thrones » et rejettent ensuite la faute sur la Chine.
La vérité est que la
Chine a répété à plusieurs reprises que ce n’était pas elle qui avait déclenché la crise ukrainienne, et qu’elle n’y était pas non plus partie ou participante. La Chine a toujours joué un
rôle actif dans la recherche d’une solution pacifique au conflit.
La seule façon d’apaiser les tensions est la communication et le
dialogue. Organiser des sommets pour
convaincre un seul camp ne fera qu’alimenter le feu du conflit. Suivre les États-Unis en qualifiant la Chine de « plus grande menace pour la sécurité » ne sauvera pas l’Europe de la crise.
L’Europe est déjà tombée dans le piège tendu par les États-Unis, et s’ils ne voient pas les marionnettistes derrière eux, ils ne feront que s’enfoncer encore plus profondément. La situation
difficile de l’Europe doit être résolue par elle-même. »
Pour finir ce chapitre sur le besoin de rétablir des relations sérieuses avec la Russie, voici la traduction en français d’une analyse faite par
un ancien analyste de la CIA spécialiste de la
Russie, intitulé justement « nous avons
besoin d’un débat rationnel sur la « menace russe » » :
« Comprendre les
intentions d’un adversaire potentiel est l’un des défis les plus importants et les plus difficiles à relever pour un homme d’État. Sous-estimer les intentions agressives d’un État peut
décourager les préparatifs défensifs adéquats nécessaires à la prévention d’une guerre, comme cela s’est produit dans le prélude à la Seconde Guerre mondiale. La surestimer peut engendrer un
cycle de mesures militaires de plus en plus menaçantes qui débouche sur un conflit qu’aucune des parties n’a souhaité, comme cela s’est produit pendant la période précédant la Première Guerre
mondiale.
Il est essentiel de
trouver le juste milieu entre ces deux pôles pour faire face aux intentions de la Russie à l’égard de l’OTAN, qui célèbre cette semaine son 75e anniversaire lors d’une réunion au sommet à
Washington. Il est particulièrement important de trouver un juste équilibre entre la dissuasion et la diplomatie, étant donné l’arsenal massif d’armes nucléaires de la Russie, qui rend les
enjeux de toute descente dans un conflit direct entre la Russie et l’OTAN potentiellement existentiels.
Mais à en juger par la
rhétorique de l’OTAN, aucun équilibre aussi délicat n’est nécessaire : le défi russe est considéré comme une reprise moderne de l’agression de l’Allemagne nazie, le principal danger auquel
l’alliance est confrontée étant la tentation d’apaisement, invitant ainsi la Russie à poursuivre sa conquête. D’où l’affirmation récente du président Biden selon laquelle si l’armée russe
n’est pas stoppée de manière décisive en Ukraine, elle « passera à la Pologne et à d’autres endroits ».
La Russie nourrit-elle
en fait des intentions de conquête militaire à l’encontre des États membres de l’OTAN ? Compte tenu de la prudence dont Poutine a fait preuve jusqu’à présent dans la guerre en Ukraine en
évitant d’attaquer directement les membres de l’OTAN, la réponse est probablement non….Lire la suite »
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En Afrique saharienne les cartes sont rebattues par une jeune génération qui cherchent à se sortir de l’influence occidentale :
« Lors du premier sommet des trois chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger
réunis à Niamey, quatre documents engageant leurs États ont été signés et adoptés : le traité portant création de l’AES [Association des Etats du Sahel, NdT] ; le règlement intérieur du collège des chefs d’État de
l’AES ; le communiqué final et une déclaration dite de Niamey.
Les dirigeants des trois
pays « ont décidé de franchir une étape supplémentaire vers une intégration plus poussée entre les États membres. À cet effet, ils ont adopté le traité instituant une confédération entre le
Burkina Faso, le Mali et le Niger dénommée Confédération des États du Sahel », ont-ils indiqué à l’issue de leur premier sommet dans la capitale nigérienne.
La déclaration de Niamey
acte également le retrait « irrévocable » de la Cédéao, ce qu’avait exprimé, quelques heures plus tôt, le général Tiani au cours de son discours.
Cet élan populaire
constitue le meilleur gage de construction d’une confédération de peuples et non un édifice bureaucratique. Nos peuples ont irrévocablement tourné le dos à la Cédéao.
Le sommet de Niamey a
accordé une place de choix à la libre-circulation des personnes et des biens au sein de la Confédération. En franchissant cette nouvelle étape, les chefs d’État de l’AES ont décidé de la mise
en place d’une force unifiée de l’AES et d’un plan dit trilatéral permanent pour les actions militaires. Sur le plan du développement économique et social, la Confédération de l’AES a décidé
de la création entre autres d’une banque d’investissement et la mise en place d’un fonds de stabilisation. »
Le lendemain avait lieu un sommet de la CEDEAO qui accusait le coup :
« La conférence a commencé par un long huis
clos qui a duré au moins deux heures. Les
chefs de l’État se sont enfermés. Cela arrive quelquefois, mais cela veut dire aussi, quand cela arrive dans ce genre de sommets, qu’il y a des sujets importants.
Le sujet important sur
la table était non seulement la confirmation du départ de la Cédéao des trois pays – le Mali le Niger et le Burkina Faso – mais surtout la décision de créer une confédération par ces trois
pays.
D’après nos
informations, ils ont eu la dent plutôt dure contre les putschistes du Mali, du Burkina et du Niger. Lors du huis clos, un chef d’État aurait déclaré par exemple : « Nous nous attendions à
cela. Nous avons pris les précautions. Il y avait deux options, les faire revenir par la négociation, ou assumer leur départ. Mais ils vont partir avec les conséquences ».
Le président sénégalais
Bassirou Diomaye Faye, dont c’était le premier sommet, a pris la parole lors du huis clos. Et d’après nos informations, il a parlé de risques de désintégration de l’organisation. Il a
également demandé de débarrasser la Cédéao de clichés qui l’accusent d’être à la solde de puissances étrangères, donc des propos souverainistes. Ensuite, il a demandé d’éviter les
manipulations de Constitutions.
Le président sénégalais
a accepté de se rendre chez les putschistes, mais s’il n’y a pas d’autres solutions, « on va acter la rupture, avec les conséquences ». »
Du succès de cette Confédération de l’AES dépendra la reprise en main par les pays africains francophones de leur propre souveraineté.
****
En Palestine, le carnage continue dans l’indifférence la plus complète du reste du monde :
« L’armée israélienne
poursuit ses attaques d’ampleur dans la
bande de Gaza. Alors que l’État hébreu a annoncé mercredi 10 juillet avoir mis un terme à sa vaste opération dans le quartier dévasté de Choujaïya, à Gaza-ville, les habitants affichent leur
désespoir face à ce quartier, réduit en champ de ruines »
Il faut dire que les personnes publiques qui osent critiquer ce carnage sont de plus en plus soumis à de l’intimidation officielle :
« Ce mardi 9 juillet, au
matin, le directeur de recherche émérite au
CNRS et spécialiste de l’Islam, François Burgat, était convoqué par la police « dans le cadre d’une procédure pour apologie du terrorisme » ouverte à son encontre, comme l’a annoncé Rafik
Chekkat, son avocat, sur X.
Dans le cadre de cette
répression scandaleuse, l’universitaire a été placé en garde-à-vue pendant plusieurs heures avant d’être libéré en fin d’après-midi.
Spécialiste du
Moyen-Orient et de l’islamisme, le politiste François Burgat est visé par une plainte de l’Organisation Juive Européenne (OJE), organisation soutenant l’État génocidaire Israélien et
promouvant la répression de ses opposants. Ces derniers mois, celle-ci est à l’initiative de dizaines de dépôts de plainte pour apologie du terrorisme contre des soutiens à la Palestine, à
l’image de Rima Hassan ou de Mathilde Panot. Fin juin, le chercheur, avait annoncé être poursuivi à son tour sur son compte X. »
Nous finirons cette revue de presse par cet entretien avec un professeur de français palestinien résidant à Gaza :
« Ziad Medoukh est professeur de
français dans les universités de Gaza,
poète et écrivain francophone. Depuis le 7 octobre, il a décidé de rester dans la ville de Gaza, malgré la guerre quotidienne et les bombardements à répétition. Les universités de la ville
ont été partiellement voire totalement détruites par l’armée israélienne. Depuis la nouvelle opération israélienne au nord de l’enclave, le professeur a pris la fuite vers les quartiers
ouest. Entretien.
RFI : Pouvez-vous
décrire le déroulé de ces derniers jours ?
Ziad Medoukh : Il y a
quelques jours, peut-être quatre, nous avons reçu des tracts depuis les airs, des appels et des messages sur nos téléphones, envoyés par l’armée d’occupation [israélienne]. Auparavant, ils
demandaient d’évacuer quartier par quartier, zone par zone. Mais cette fois-ci, à la surprise générale, ils ont demandé à la population de la ville de Gaza de quitter les lieux. Depuis jeudi,
les Israéliens se sont retirés des quartiers Est de la ville mais continuent leur opération dans le centre et dans le sud de la ville de Gaza. Notre seule échappatoire était vers l’ouest.
Comme moi, 90% de la population de la ville de Gaza a trouvé refuge sur la côte, dans les quartiers près de la mer. Environ 50 000 familles sont parties vers le centre de Gaza, mais la
majorité, près de 450 000 Palestiniens, sont concentrés dans l’ouest de la ville.
À quoi ressemble votre
quotidien ?
Depuis trois jours, on
vit l’horreur absolue. On a fui sous les bombes et la menace permanente des tirs. On est encerclés. Il y avait des snipers, des avions militaires qui cible des bâtiments et des
infrastructures, des chars qui tirent, postés à deux kilomètres d’ici. Le bourdonnement des drones est constant au-dessus de nos têtes, ils patrouillent 24h sur 24. Comme on est sur le
littoral, la marine israélienne bombarde la zone, surtout la nuit. Cela fait trois jours qu’on n’arrive pas à dormir. Moi je me trouve au rez-de-chaussée d’un bâtiment avec 120 personnes. Il
n’y a pas de nourriture. C’est la peur, l’angoisse, l’inquiétude pour toute le monde, notamment les enfants, les femmes et les personnes âgées. Cela nous rappelle les premiers jours de la
guerre, début octobre avec le début de l’offensive militaire israélienne. On a l’impression d’être retourné à la case départ.
Pourquoi les habitants
ont-ils en majorité refusé de partir ?
Ils ont refusé comme moi
de se déplacer vers le centre de la bande de Gaza, parce que là-bas, il y a des barrages militaires, il y a l’humiliation. Contrairement à ce que disent les Israéliens, nous sommes convaincus
qu’il y a aucun lieu sécurisé à Gaza. Selon des familles qui sont partis vers le centre de l’enclave, des habitants ont été assassinés au niveau des barrages de l’armée israélienne, il y a
des personnes qui ont été arrêtées. Personne n’est à l’abri et donc les gens préfèrent mourir chez eux. Toute la bande de Gaza est sous les bombes, la situation est horrible.
Alors qu’un nouveau
round de discussions a débuté entre le Hamas et Israël pour négocier une trêve dans les combats, comment comprenez-vous cette nouvelle opération israélienne à Gaza ?
Selon moi, l’objectif
numéro un des Israéliens, avec cette nouvelle agression, c’est d’écraser la volonté et le moral d’une population qui résiste, qui a décidé de rester, de ne pas partir de leurs maisons depuis
presque dix mois. L’armée israélienne est en train de se venger sur cette population. La cible numéro un, ce sont les civils, les enfants, les femmes, les personnes âgées. C’est rare qu’on
trouve des militants (du Hamas) parmi les morts. Israël détruit les écoles, les mosquées, les universités, les infrastructures civiles, les puits d’eau. La stratégie d’Israël est de mettre la
pression sur cette population civile qui a fait échouer le plan de Netanyahu et de son gouvernement d’extrême droite de chasser les Palestiniens de leur terre. Malgré la famine, malgré le
manque de tout, la pénurie d’eau, d’électricité, de médicaments, de nourriture, malgré les morts, les blessés, la destruction massive, les Palestiniens sont toujours là. Ils ne vivent pas.
Ils survivent. Ils attendent avec beaucoup de volonté, détermination, avec beaucoup d’espoir qu’il y aura un changement.
Avez-vous un espoir que
ces discussions aboutissent et que la guerre s’arrête ?
La population attend
avec beaucoup d’espoir les pourparlers au Caire, en Égypte, et à Doha au Qatar pour arriver un cessez-le-feu. Mais en attendant, nous vivons dans la peur, l’angoisse, l’inquiétude et surtout
le manque de tout, la pénurie d’eau et de nourriture. Les organisations humanitaires ne peuvent plus venir. Il n’y a plus de marchés, plus de centres médicaux. On habite des quartiers
dévastés, dans des immeubles au bord de l’effondrement. On n’a pas le choix, il n’y a pas de lieu sécurisé, il n’y a pas de place pour loger tout le monde. Nous sommes en train de supporter
l’insupportable. Nous attendons de voir comment la situation va évoluer : soit on arrive à un cessez-le-feu dans les jours qui viennent, soit l’armée israélienne continue la guerre, son
agression, ses bombardements terribles partout dans la bande de Gaza. »
Il est visible que le gouvernement Netanyahou a choisi la deuxième solution :
« Les pourparlers de
cessez-le-feu à Gaza ont été interrompus
après trois jours d’intenses négociations qui n’ont pas abouti à un résultat viable, ont déclaré samedi deux sources de sécurité égyptiennes, accusant Israël de ne pas avoir une véritable
intention de parvenir à un accord.
Selon les sources, la
délégation israélienne donnerait son accord sur plusieurs conditions en discussion, mais reviendrait ensuite avec des amendements ou introduire de nouvelles conditions qui risquaient de faire
sombrer les négociations.
Les sources ont indiqué
que les médiateurs considéraient les « contradictions, les retards dans les réponses et l’introduction de nouvelles conditions contraires à ce qui avait été convenu précédemment » comme des
signes que la partie israélienne ne considérait ces pourparlers que comme une formalité visant à influencer son opinion publique. »
Jusqu’à la destruction totale de Gaza, pendant que la police des gouvernements occidentaux met en garde à vue, pour antisémitisme, ceux qui dénoncent ce
massacre.
Cette semaine, les
futurs dirigeants de l’Union Européenne viennent d’être choisis :
« Les dirigeants européens se sont
entendus jeudi 27 juin pour accorder à
Ursula von der Leyen un deuxième mandat à la tête de la Commission européenne, dans le cadre d’une répartition des postes clés de l’UE. La Première ministre estonienne Kaja Kallas va prendre
la tête de la diplomatie européenne et l’ancien Premier ministre portugais Antonio Costa, la présidence du Conseil européen.
Ces trois noms étaient largement favoris, les jeux semblant faits
avant même le sommet de Bruxelles, suite à l’accord conclu mardi entre six dirigeants européens – dont le Français Emmanuel Macron et l’Allemand Olaf Scholz – appartenant à la « grande
coalition » droite/sociaux-démocrates/centristes, dans la foulée des élections européennes.
Giorgia Meloni et Viktor Orban ont été très clairs, ils n’ont pas
du tout apprécié être laissés de côté pour composer cet organigramme, rapporte notre envoyé spécial à Bruxelles, Julien Chavanne. Le Premier ministre nationaliste hongrois, Viktor Orban,
avait fustigé en arrivant au sommet un arrangement « honteux » : « Les électeurs européens ont été trompés. (La droite) a formé une coalition de mensonges avec la gauche et les libéraux »,
s’était-il emporté.
La cheffe du gouvernement italien ultraconservateur, Giorgia
Meloni, laissée à l’écart des négociations entre les trois groupes politiques, avait la veille à Rome dénoncé les agissements d’une «oligarchie ». Jeudi soir, elle s’est abstenue sur Ursula
von der Leyen et a voté contre Kaja Kallas et Antonio Costa, selon une source diplomatique.
Finalement, les dirigeants hongrois et italien n’ont pas joué le
bras de fer trop longtemps. De toute façon, la partie était perdue d’avance. Mais la suite va se jouer au Parlement européen mi-juillet et ça s’annonce plus compliqué. Ursula von der Leyen
aura besoin d’obtenir une majorité dans l’hémicycle et le soutien ou du moins la non-opposition de Giorgia Meloni pourrait être cruciale. Désormais à la tête du troisième groupe au Parlement,
Giorgia Meloni est bien décidée à peser plus que jamais à Bruxelles. »
Ces trois nominés ont un point commun, ils sont tous, directement ou indirectement, soupçonnés de corruption. Pour Van der Leyen, elle a été soupçonnée avant même
d’être à la tête de la commission, en 2019, quand elle était ministre de la défense allemande :
« Ursula von der Leyen
envisage une nouvelle carrière à la tête
de la Commission européenne à Bruxelles, mais le ministre allemand de la Défense a encore des questions à répondre dans son pays.
Une commission d’enquête
du parlement allemand – l’instrument le plus puissant que les législateurs puissent utiliser pour enquêter sur les méfaits du gouvernement – étudie comment des contrats lucratifs de son
ministère ont été attribués à des consultants extérieurs sans surveillance appropriée, et si un réseau de relations personnelles informelles a facilité ces accords.
Et les législateurs
chargés de l’affaire affirment que von der Leyen devra toujours faire face à ses questions même si elle est confirmée comme présidente de la Commission lors d’un vote au Parlement européen
mardi. »
Donc, en 2019 déjà, les dirigeants européens n’ont pas hésité à la nommer alors qu’elle était dans le cadre d’une enquête pour corruption. En 2024 rebelote
alors qu’une autre enquête est en cours contre elle, celle portant sur les contrats pour les « vaccins » anti-covid de Pfizer :
« Le Parquet européen a
ouvert une enquête sur les achats de
vaccins contre le coronavirus par l’UE, une annonce qui recentrera l’attention sur le rôle de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans cette affaire.
Le Parquet européen est
un organisme indépendant de l’UE chargé d’enquêter et de poursuivre les délits financiers, notamment la fraude, le blanchiment d’argent et la corruption. Dans son annonce de vendredi, le
Parquet européen n’a pas précisé qui faisait l’objet d’une enquête, ni quels contrats de vaccins de l’UE étaient sous surveillance.
Cependant, deux autres
agences de surveillance avaient déjà attiré l’attention sur un accord particulier impliquant des contacts de haut niveau entre les dirigeants de Pfizer et von der Leyen.
“Cette confirmation
exceptionnelle fait suite à l’intérêt extrêmement élevé du public. Aucun autre détail ne sera rendu public à ce stade”, a déclaré le Parquet européen dans son bref communiqué.
En janvier de cette
année, le médiateur de l’UE a accusé la Commission de mauvaise administration pour ne pas avoir recherché les SMS en réponse à une demande d’accès à l’information. Sans confirmer l’existence
de ces textes, la Commission a fait valoir dans sa réponse que “les documents éphémères et de courte durée ne sont pas conservés”. Il a indiqué que la recherche des messages texte n’avait
donné aucun résultat.
Puis, le mois dernier,
la Cour des comptes européenne a publié un rapport dans lequel elle déclarait que la Commission avait refusé de divulguer tout détail sur le rôle personnel de von der Leyen dans les
négociations concernant le contrat Pfizer.
L’organisme de
surveillance du budget a constaté que le chef de l’UE s’était écarté du manuel établi lors des précédentes négociations sur les vaccins en concluant personnellement un accord préliminaire
avec la multinationale étasunioenne, au lieu
de compter sur des équipes de négociation conjointes. Contrairement à tous les autres contrats, la Commission a refusé de fournir au tribunal tout document concernant les négociations
préliminaires pour cet accord spécifique. »
L’obstruction à l’enquête de la part de Von der Leyen est évidente mais cela ne gêne visiblement pas ceux qui viennent de la renommer.
Voyons maintenant Antonio Costa, ex premier ministre portugais. Cet article d’Euronews datant de novembre 2023, montre que c’est un cas qui devrait être encore
frais dans les esprits :
« Le ministère public a
annoncé mardi qu’il enquêtait sur Costa
et plusieurs membres de son cabinet pour des délits présumés de corruption active et passive et de trafic d’influence.
Le Premier ministre
portugais António Costa a annoncé sa démission après avoir été impliqué dans une vaste enquête pour corruption.
Le ministère public a
annoncé mardi dans un communiqué qu’il enquêtait sur Costa et plusieurs membres de son cabinet pour des délits présumés de prévarication, de corruption active et passive et de trafic
d’influence.
Costa, 62 ans, leader
socialiste du Portugal depuis 2015, a clamé son innocence mais a déclaré dans une allocution télévisée à l’échelle nationale que « dans ces circonstances, j’ai évidemment présenté ma
démission au président de la république ».
Une enquête, au cours de
laquelle plus de 40 sites ont été fouillés, porte sur les concessions minières de lithium dans les mines de Romano et Barroso, dans le nord du pays, ainsi que sur un projet d’usine de
production d’énergie hydrogène et un autre de construction d’un centre de données, tous deux à Sines.
Un juge d’instruction
avait émis des mandats d’arrêt contre Vítor Escaria, le chef de cabinet de Costa ; le maire de la ville de Sines ; et trois autres parce qu’ils représentaient un risque de fuite et pour
protéger les preuves, a indiqué le parquet dans un communiqué.
Costa semblait prêt à
rester au pouvoir pendant plusieurs années après que ses socialistes aient remporté une victoire écrasante aux élections de l’année dernière. Mais en décembre 2022, son ministre de
l’Infrastructure et du Logement a été contraint de démissionner suite au tollé suscité par le versement d’une indemnisation de 500 000 € à un membre du conseil d’administration de la
compagnie aérienne nationale TAP Air Portugal.
Au total, 10 hauts
fonctionnaires du gouvernement ont quitté leur emploi depuis que le parti de Costa a remporté les élections de 2022. »
Et Kaja Kallas, du temps où elle était premier ministre d’Estonie. Article de Politico datant d’aout 2023 donc tout frais aussi :
La Première ministre
Kaja Kallas fait l’objet de critiques croissantes après que les médias estoniens ont révélé les liens commerciaux de son mari avec la Russie, qui seront désormais discutés par une commission
parlementaire.
Le président estonien
Alar Karis a déclaré lundi que le scandale avait porté atteinte à la crédibilité de l’Estonie dans ses interactions avec ses alliés.
La semaine dernière, la
chaîne publique estonienne ERR a découvert que le mari de Kallas, Arvo Hallik, détenait une participation dans Stark Logistics, qui maintient ses opérations en Russie depuis le début de
l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en février dernier. Stark Logistics a continué à approvisionner une usine de conteneurs aérosols en Russie une à deux fois par semaine depuis le début
de l’assaut de Moscou, a admis Kristjan Kraag, PDG de Stark Logistics.
Depuis les révélations
de la semaine dernière, le mari de Kallas a annoncé qu’il vendrait sa participation dans l’entreprise et quitterait ses fonctions. Kallas a nié avoir eu connaissance des liens de l’entreprise
de son mari avec la Russie dans une interview accordée jeudi dernier à la chaîne publique estonienne ERR.
“J’ai déjà dit à
plusieurs reprises sur différentes chaînes que je suis vraiment désolé qu’une telle situation se soit produite et je m’excuse sincèrement auprès de tous ceux qui ont été offensés par cette
situation. Pourtant, mon point de vue n’a en aucun cas changé – toutes les relations avec la Russie doivent cesser. Et c’est ainsi », a déclaré Kallas.
Mardi, les commissions
anti-corruption et de contrôle budgétaire de l’État tiendront une réunion conjointe d’urgence pour discuter des allégations. Kallas a déclaré qu’elle ne se présenterait pas à la session
conjointe. “Lorsque les commissions compétentes m’inviteront, je suis toujours prête à donner des réponses”, a-t-elle déclaré lundi.
Le député conservateur
Valdor Seeder a condamné la réponse de Kallas, affirmant qu’elle avait refusé de comparaître devant plusieurs commissions et exigé qu’elle se présente au Parlement pour un
interrogatoire. »
Il semble donc que l’exécutif européen soit devenu un centre d’accueil des politiciens européens en difficulté judiciaire dans leur pays d’origine. N’y
aurait-il pas de politiciens propres et compétents pour occuper ces postes ? Bien sûr qu’il y en a. Pourquoi ne sont-ils pas sélectionnés et choisis est une bonne question à laquelle aucun
média grand public ayant les moyens de faire une telle enquête ne semble vouloir répondre. Alors proposons une possible réponse à leur place. Serait-ce parce que, trainant des
casseroles et n’ayant pas la conscience tranquille, ils sont plus facilement manipulables par les puissances financières ?
Mais il n’y a pas que l’exécutif européen qui soit gangréné, le législatif aussi. Article d’Euronews datant de décembre 2022 :
« Un vice-président du Parlement
européen et des membres du personnel d’un
député européen sont impliqués dans un scandale de corruption. Voici ce que nous savons jusqu’à présent.
Un scandale de
corruption a ébranlé le Parlement européen lorsque la police belge a arrêté un vice-président de l’institution et procédé à de multiples perquisitions au Parlement et dans des résidences
privées.
Au moins six individus
ont été arrêtés par la police belge à la suite d’une « enquête majeure » sur des faits de corruption, de blanchiment d’argent et d’organisation criminelle.
L’une d’entre elles est
Eva Kaili, une eurodéputée grecque qui, jusqu’à mardi, était l’un des 14 vice-présidents du Parlement européen.
Elle est soupçonnée de
faire du lobbying en faveur d’un pays du Golfe, identifié par les médias et certains députés européens comme étant le Qatar, pays hôte de la Coupe du monde de football de la FIFA
2022.
Le gouvernement qatari
nie toute implication et le parquet belge n’a pas confirmé le nom du pays.
Le bureau de Kaili au
Parlement a été mis sous scellés au cours de l’enquête, mais son avocat a déclaré à une chaîne de télévision grecque qu’elle était innocente et qu’elle n’avait pas accepté d’argent du
Qatar.
Elle aurait été arrêtée
malgré son immunité parlementaire, ce qui n’est possible que lorsqu’un député européen est “trouver en train de commettre un délit”, selon le site Internet du Parlement
européen. »
Du coté des Etats-Unis, ce n’est guère mieux. Le débat Trump-Biden a permis aux Démocrates de voir ce que tous ceux qui n’étaient pas enfermés dans leur
idéologie voyaient depuis son élection, Biden n’est pas en état mental de diriger un pays comme les Etats-Unis. Même les médias pro-démocrates sont maintenant obligés de le reconnaitre
:
« La prestation du président Joe
Biden lors du débat télévisé qui l’a
opposé à Donald Trump, le 27 juin dernier, aurait difficilement pu être pire. Des personnalités démocrates se demandent s’il est possible de trouver un moyen de le remplacer en tant que
candidat à l’élection de novembre. Le principal problème est qu’il a confortablement obtenu suffisamment de délégués pour remporter l’investiture de
son parti. Cela signifie qu’une seule personne peut changer qui sera le candidat démocrate face à Donald Trump : M. Biden lui-même. »
Cela soulève quelques questions légitimes qu’on n’entend pourtant pas posées dans les médias grand public : 1) Comment une personne sénile peut-elle
« obtenir suffisamment de délégués pour remporter
l’investiture de son parti » et surtout 2) qui dirige les Etats-Unis depuis que Biden n’est plus en état mental de le faire ? Une constatation évidente est que le pays continue
à fonctionner normalement avec un président sénile. C’est donc que les décisions sont prises ailleurs et que le président des Etats-Unis n’est qu’une marionnette faisant croire que c’est lui
qui les a prises. Il va maintenant être difficile de prétendre que c’est une « analyse complotiste », sauf à nier l’évidence comme beaucoup continueront à le faire.
***
L’Allemagne a envoyé son ministre de l’économie, et la Pologne son président, pour une visite en Chine dans l’espoir non déclaré de calmer les tensions
commerciales que la Commission Européenne a déclenché en disant vouloir augmenter les taxes douanières sur les véhicules électriques chinois, comme nous l’avons vu la semaine dernière.
« Pékin a averti
vendredi que l’escalade des frictions
avec l’Union européenne sur les importations de véhicules électriques pourrait déclencher une guerre commerciale, alors que le ministre allemand de l’Économie est arrivé dans la capitale
chinoise avec le problème droits de douane en tête
de son agenda.
Le voyage de trois jours
de Robert Habeck en Chine est le premier d’un haut responsable européen depuis que Bruxelles a proposé de lourdes taxes sur les importations de véhicules électriques fabriqués en Chine pour
lutter contre les subventions excessives. Cela a déclenché des contre-mesures de la part de la Chine et de sévères critiques de la part des dirigeants chinois.
“La partie européenne
continue d’intensifier les frictions commerciales et pourrait déclencher une ‘guerre commerciale'”, a déclaré un communiqué attribué au porte-parole du ministère chinois du Commerce. “La
responsabilité incombe entièrement à la partie européenne.”
Il a déclaré qu’avec son
enquête sur le dumping, la partie européenne avait « intimidé et contraint les entreprises chinoises, menacé d’appliquer des taux de droits de douane élevés et punitifs et exigé des
informations trop larges ».
La visite de Habeck a
été considérée comme une opportunité pour l’Allemagne, la plus grande économie d’Europe, d’expliquer aux responsables chinois la récente annonce tarifaire tout en atténuant le risque de
représailles de la Chine qui pourraient nuire aux entreprises allemandes.
La voix de l’Allemagne a
un poids particulier et ses principaux constructeurs automobiles se sont fermement opposés aux tarifs douaniers de l’UE. Berlin a appelé au dialogue tout en s’attendant à ce que la Chine
fasse des compromis. »
Mais, plutôt que d’assumer ses propres décisions, Habeck préfère les projeter sur la Russie :
« Les liens étroits entre la
Russie et la Chine ont conduit à une
détérioration des relations commerciales de Pékin avec les États membres de l’UE, a déclaré samedi le vice-chancelier allemand Robert Habeck aux journalistes lors d’une visite de trois jours
dans ce pays asiatique.
Le soutien de Pékin à
Moscou nuit aux liens commerciaux et économiques entre la Chine et le bloc, a déclaré Habeck, qui est également ministre allemand de l’économie et du climat. Il a ajouté que Pékin « ne peut
pas simplement adopter une position neutre, puis prendre parti contre les intérêts de sécurité de l’autre pays ».
Lors d’une réunion avec
son homologue chinois Zheng Shanjie samedi, le vice-chancelier a déclaré que les intérêts de sécurité de l’Allemagne et de l’UE étaient directement affectés par le conflit, mettant en garde
Pékin contre les conséquences économiques potentielles de sa coopération avec Moscou. “Notre relation, notre relation directe, a déjà été affectée négativement”, a déclaré Habeck selon
l’agence de presse allemande dpa. »
Reporter les conséquences de ses propres décisions sur les autres n’est pas un comportement intelligent.
Reuters, l’agence de presse étasunienne, en profite pour pousser l’Allemagne à compenser la perte du marché chinois en se tournant vers les
Etats-Unis :
« Le ministre de
l’Economie, Robert Habeck, soulignera la
détermination de l’Allemagne à poursuivre ses relations commerciales avec la Chine lors d’une visite qui débutera vendredi, mais les experts commerciaux affirment que les facteurs économiques
et politiques favorisent de plus en plus les relations américano-allemandes.
Déjà, les 60 milliards
d’euros de commerce entre l’Allemagne et la Chine au premier trimestre 2024 étaient inférieurs aux 63 milliards d’euros du volume total des échanges commerciaux entre les États-Unis et
l’Allemagne. Cela a mis fin à une tendance qui a positionné la Chine comme le premier partenaire commercial de l’Allemagne pendant huit années consécutives.
Les chiffres officiels
publiés vendredi soulignent ce changement : les exportations allemandes vers la Chine ont chuté de 14 % en mai par rapport à l’année dernière, tandis que les exportations vers les États-Unis
ont augmenté de 4,1 %.
Maximilian Butek,
directeur exécutif de la Chambre de commerce allemande en Chine orientale, a déclaré que les partenaires commerciaux allemands restaient pour le moment attachés à un marché chinois qui, selon
eux, connaîtrait une reprise de la demande dans les prochaines années.
“Cependant, si la
confiance dans le secteur privé et parmi les consommateurs chinois reste faible, il est possible que les Etats-Unis puissent s’imposer comme le principal partenaire commercial de
l’Allemagne”, a-t-il déclaré à propos d’une éventuelle consolidation du marché étasunien. »
Après avoir réussi à briser les relations entre la Russie et l’Europe, les Etats-Unis cherchent à faire de même avec les relations entre la Chine et
l’Europe.
La Chine voit bien que l’origine du problème est la Commission Européenne qui se soumet aux pressions étasuniennes :
« Après que l’UE a annoncé des
droits supplémentaires sur les véhicules
électriques (VE) chinois importés, Olof Gill, porte-parole de la Commission européenne pour le commerce, a déclaré aux médias que la Chine était libre d’engager une procédure contre l’UE par
l’intermédiaire de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), mais ” il n’est pas nécessaire de prendre des mesures de représailles. » Une telle logique est absurde.
L’UE brandit le bâton
tarifaire contre la Chine, mais demande à celle-ci de ne pas riposter. C’est aussi absurde que de conduire un véhicule en sens inverse et de demander de manière déraisonnable aux véhicules
environnants circulant dans le sens normal de ne pas entrer en collision avec lui.
Tout d’abord, il convient de noter quel parti pousse la Chine et
l’UE vers un conflit commercial dangereux. » De toute évidence, la réponse est l’UE.
Il y a quelques années,
bien que la position publique officielle de l’UE et de ses membres ait toujours été de s’opposer au « découplage », au protectionnisme et de soutenir la mondialisation et le multilatéralisme,
certaines personnes en Europe ont généralisé le concept de sécurité économique et ont intensifié une rhétorique « de déconnection » contre la Chine. D’autant plus que Washington poussant dans cette direction,
certains responsables de l’UE en sont venus à considérer la Chine comme un « concurrent économique » et un « rival
systémique ».
Pire encore, le fait que
certains hommes politiques européens considèrent la Chine comme un concurrent ou un rival, s’est reflétée dans la politique commerciale de l’UE. Depuis octobre 2023, l’UE a mis en œuvre un
total de 41 restrictions au commerce et aux investissements ciblant la Chine, dont 35 enquêtes et mesures de recours commerciaux contre des produits chinois, pour un montant total de 28,4
milliards de dollars. Les véhicules électriques en sont un exemple typique. Le récent battage médiatique autour de la « surcapacité » poussé par certains responsables de l’UE, une enquête
anti-subventions sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine et l’annonce de droits de douane supplémentaires sont autant d’actes malveillants visant à réduire
injustement les capacités des
concurrents. »
Pour montrer son mécontentement, la Chine a réservé un accueil plutôt froid au ministre allemand :
« Le vice-chancelier allemand Robert
Habeck, qui est également ministre allemand
des Affaires économiques et de l’action climatique, n’a pas réussi à obtenir une rencontre avec le Premier ministre chinois Li Qiang lors de son voyage de trois jours en Chine, sur fond de
différends économiques et de craintes d’une guerre commerciale.
Habeck a atterri
vendredi à Pékin, où il espérait rencontrer Li Qiang avant de se rendre à Shanghai samedi – mais il a été informé que le rendez-vous n’était « pas possible le matin avant le départ », a
rapporté Die Welt, ajoutant que Habeck n’avait « aucune idée » de la raison pour laquelle la réunion a été annulée.
Au lieu de cela, le
responsable allemand rencontrera « toute une série de collègues du cabinet », sa journée sera donc « suffisamment chargée », selon la publication. »
Les Etats-Unis et l’Europe qui poussaient depuis des dizaines d’années au « marché libre mondial » sont en train de renverser la vapeur et d’installer
une politique d’isolement à coup de sanctions et de barrières douanières.
Pour montrer que la coopération est une politique bien plus intelligente que l’isolement, le média chinois Global Times a écrit un article sur un projet réussi
de coopération franco-chinoise :
« La Chine a lancé
samedi avec succès le Space Variable Objects Monitor (SVOM), un satellite scientifique co-développé par la Chine et la France, sur son orbite prédéfinie, ce qui, selon les initiés de la
mission et les observateurs spatiaux dimanche, a marqué un exemple marquant de coopération dans l’espace entre un grand pays occidental et une puissance asiatique.
Ce satellite est
actuellement le satellite le plus puissant au monde pour l’observation complète multibande des sursauts gamma et jouera un rôle important dans les découvertes scientifiques dans le domaine de
l’astronomie spatiale, y compris la recherche sur les sursauts gamma (GRB), a indiqué la CNSA dans une déclaration fournie au Global Times.
Le projet SVOM est une
collaboration nouée en 2014 et la deuxième coopération satellitaire entre la Chine et la France, après le satellite océanographique sino-français lancé en orbite en 2018 et devenu
opérationnel.
Pour atteindre cet
objectif, des scientifiques et ingénieurs chinois ont développé une paire d’instruments pour le satellite. Il s’agit du moniteur de rayons gamma pour mesurer le spectre des émissions des GRB
et du télescope visible, qui recherchera la lumière émise dans les longueurs d’onde optiques immédiatement après un événement de sursaut gamma.
Parallèlement, la partie
française a fourni le télescope ECLAIR et le télescope à rayons X à microcanaux à bord du SVOM.
Le satellite est
également doté du système chinois de navigation par satellite BeiDou (BDS), capable d’utiliser les services de messages courts BDS ainsi que le réseau VHF français, de sorte que le SVOM
puisse transmettre un signal d’alerte à la station au sol dans les cinq minutes suivant il détecte un événement GRB, pour avertir les télescopes au sol à grande ouverture du monde entier
ainsi que d’autres satellites GRB tels que le SWIFT d’observer un tel événement, a appris le Global Times auprès des développeurs du projet.
La France possède une
riche expérience en astronomie spatiale, océanographique et en surveillance atmosphérique. Nous espérons approfondir notre coopération avec eux dans ces domaines et même dans l’exploration de
planètes en dehors du système solaire, a déclaré un membre de l’équipe.
Cette année marque le
60e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et la France. Au cours des 60 dernières années, la Chine et la France se sont engagées dans une coopération pratique dans le
domaine spatial, a indiqué la CNSA.
La mise en œuvre réussie
du projet sino-français SVOM constitue un excellent exemple de coopération approfondie dans le domaine aérospatial entre les deux pays, a indiqué la CNSA, tout en énumérant d’autres
coopérations marquantes réalisées ces dernières années, telles que le CFOSat lancé en 2018 et le projet français sur le détecteur à bord du Chang’e-6 chinois qui a atterri sur la face cachée
de la Lune en 2024. Une coopération spatiale d’un tel niveau entre l’Occident et la Chine est considérée comme “assez rare, d’autant plus que les États-Unis ont interdit toute collaboration
entre la NASA et Pékin en 2011”, a rapporté l’AFP. »
Je n’ai pas trouvé un seul média francophone parlant de ce lancement réussi. La coopération avec la Chine semble être un sujet honteux pour eux.
Puis ce fut au tour du président polonais de se rendre en Chine :
« Le président polonais Andrzej
Duda est arrivé samedi à Pékin, entamant
sa visite d’État en Chine, qui se déroule de samedi à mercredi. Les observateurs ont déclaré que cette visite contribue non seulement à renforcer les liens sino-polonais et à améliorer la
coopération économique entre les deux pays, mais qu’une coopération renforcée avec la Chine contribue également à
accroître l’influence de la Pologne au sein de l’UE.
À l’invitation du président chinois Xi
Jinping, Duda et son épouse Agata
Kornhauser-Duda sont venus samedi à Pékin. Ils ont été accueillis à l’aéroport de Pékin par le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Deng Li et d’autres personnes, a rapporté la
télévision centrale de Chine.
La Chine est prête à
travailler avec la Pologne pour profiter de cette visite comme une opportunité pour approfondir la confiance politique mutuelle, élargir les échanges et la coopération dans divers domaines,
mener conjointement une coopération de haute qualité dans le cadre de l’initiative « Nouvelles routes de la soie » et la coopération de la Chine avec les pays d’Europe centrale et
orientale a déclaré Li.
Le renforcement de la
coopération avec la Chine profite non seulement à l’économie polonaise, mais contribue également à accroître l’influence de la Pologne au sein
de l’UE, alors que Varsovie cherche à étendre son influence dans la région, a déclaré Cui. Il a noté que même si la Pologne et les États-Unis ont maintenu des contacts étroits ces
dernières années, la visite de Duda indique également que ce pays d’Europe de l’Est recherche une diplomatie équilibrée pour maintenir également des liens étroits avec la Chine.
Les experts chinois ont
également déclaré qu’avec Pékin et Bruxelles embourbés dans une relation compliquée et avec l’UE menaçant de mener une potentielle guerre commerciale contre la Chine, la Pologne peut jouer un rôle positif dans la négociation des
relations bilatérales entre la Chine et le bloc. »
Les médias européens ont, là encore, très peu parlé de cette visite en Chine.
L’France, la France, la Pologne ; il semble que la Chine essaie de contourner les barrières érigées par l’Union Européenne en s’adressant directement aux
nations européennes.
Mais tout n’est pas joué puisque des négociations commerciales ont repris entre l’UE et la Chine :
« La Chine et l’Union
européenne ont convenu d’entamer des
négociations sur le projet du bloc d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques fabriqués en Chine ; Pékin souhaite que les barrières soient supprimées,
selon le Global Times. Les négociations avant la date limite du 21 novembre pour finaliser les prélèvements soulignent les inquiétudes officielles quant à l’orientation future des relations
commerciales au sens large.
Ce problème menace
davantage un commerce d’une valeur de 18 000 milliards de dollars que simplement les constructeurs automobiles. Ces dernières pouvant contourner les tarifs douaniers en ouvrant des
usines dans des États membres amis de l’UE, notamment la Hongrie et la Pologne.
Pour la Chine, les
véhicules électriques ne sont que la pointe du problème. Ils constituent une source d’exportations en croissance rapide, mais avec 11,5 milliards de dollars l’année dernière, le secteur ne
représente que 2 % des exportations chinoises vers l’UE. Globalement, l’UE représentait 15 % des exportations chinoises en 2023 et constitue son deuxième marché d’exportation, selon les
données des douanes chinoises.
Cela nuirait à Pékin
d’ajouter une guerre commerciale à grande échelle avec l’UE à celle qui s’intensifie avec les États-Unis, même si la Chine prévient qu’elle prendra « toutes les mesures nécessaires » pour
sauvegarder ses intérêts. Le Premier ministre Li Qiang a averti mardi que « des actions régressives de découplage entraîneraient le monde dans une spirale destructrice ».»
***
Parallèlement à la guerre militaire que mène Israël sur le terrain, ce pays et les lobbys qui le soutiennent mènent une guerre politico-médiatique en Occident
pour que les populations et les gouvernements continuent à soutenir la folie israélienne qui ne se calme pas :
« Le ministre israélien des
Finances, Bezalel Smotrich, a parlé d’empêcher
la Cisjordanie occupée de devenir une partie d’un État palestinien indépendant, selon la fuite audio d’un discours qu’il a prononcé au début du mois.
Smotrich, un membre
éminent d’extrême droite du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré que la manière d’empêcher la création d’un État palestinien qui mettrait en danger l’État d’Israël était
de développer des colonies juives. « L’objectif est de changer l’ADN du système pour de très nombreuses années », a-t-il déclaré lors de l’assemblée.
La transcription et
l’audio du discours ont été fournis à CNN par l’ONG israélienne Peace Now, qui avait un représentant dans la salle pendant le discours.
Le bureau de Smotrich a
confirmé vendredi que le discours avait eu lieu. Dans un communiqué de presse plus tôt ce mois-ci, son bureau a déclaré que Smotrich participerait à un événement sur la colonisation juive –
et que l’objectif était de « prévenir la création d’un État terroriste au cœur de l’État d’Israël ».
Smotrich aurait déclaré
: « Après le 7 octobre, c’est un consensus dans la société israélienne. La solution consiste à développer les colonies et nous nous concentrons sur la mise en œuvre de vastes processus
structurels qui permettront à l’État d’Israël de développer des colonies de manière ordonnée.
Dans l’audio, Smotrich
affirme qu’un système civil distinct a été créé pour la Cisjordanie occupée, même si le ministère de la Défense continue de contrôler la zone.
« Nous avons créé un
système civil séparé, il y a un bureau au sein du ministère de la Défense. Il y a un ministre là-bas. “Il y a une administration là-bas, c’est comme un bureau, il y a un PDG pour
l’administration, il est accepté comme PDG d’un bureau gouvernemental, il y a tout un système au sein de l’administration”, a déclaré Smotrich.
Alors que de plus en
plus de pays réclament un État palestinien indépendant, Smotrich a parlé des pouvoirs de planification étendus du ministre et de l’administration et de la perspective de développer des
systèmes de transport en commun et routiers en Cisjordanie au cours des prochaines années pour y encourager la colonisation.
« C’est une révolution :
c’est ainsi que nous avons amené un million de personnes en Judée et Samarie », a déclaré Smotrich, utilisant le terme par lequel de nombreux Israéliens décrivent le territoire
occupé.
Dans son discours d’une
demi-heure, Smotrich a déclaré qu’il était capable de « convaincre le Premier ministre », Benjamin Netanyahu, de créer une administration civile en Cisjordanie.
“Je dirai un bon mot de
lui car, à son honneur, on dira que dès qu’il a compris l’événement, il était pleinement avec nous.” »
« Dans un communiqué publié
dimanche, le bureau du Premier ministre a
déclaré que toutes les propositions visant à renforcer les colonies dans ce qu’Israël appelle bibliquement la Judée et la Samarie seraient votées lors de la prochaine réunion du Cabinet de
sécurité.
Le communiqué indique
également qu’Israël examinerait les mesures à prendre contre l’Autorité palestinienne, à mesure qu’il prendrait des mesures contre Israël au sein des instances internationales.
Le ministre israélien
des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a déclaré en mai qu’Israël devrait approuver 10 000 colonies en Cisjordanie, établir une nouvelle colonie pour chaque pays reconnaissant un
État de Palestine et annuler les permis de voyage des responsables de l’Autorité palestinienne.
Il n’est pas clair si
l’une de ces idées radicales fait partie des propositions actuellement examinées en Israël. »
Voici un extrait du discours public de la ministre de l’égalité sociale israélienne qui confirme que le gouvernement actuel n’a aucune intention d’autoriser un gouvernement
palestinien. « Ce serait récompenser les terroristes », est là encore l’argument
utilisé pour justifier que toute la Palestine soit aux mains d’Israël.
Le ministre de la défense israélien est allé à Washington. Les Etats-Unis espéraient de bonnes nouvelles :
« Les responsables
américains espèrent mieux comprendre les plans de guerre d’Israël lors de leurs réunions cette semaine avec le ministre de la Défense du pays, arrivé à Washington alors que le fossé se creuse
entre l’administration Biden et le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Yoav Gallant est devenu
l’un des principaux interlocuteurs des conseillers de Biden alors que la guerre à Gaza se poursuit, et les responsables de l’administration espéraient que les pourparlers pourraient apporter
plus de clarté sur les plans d’Israël après les déclarations ambiguës de Netanyahu ce week-end sur la fin de la guerre. »
Et bien il a été clair, la folie guerrière va continuer :
« Le ministre israélien de la
Défense, Yoav Gallant, a exhorté le secrétaire
d’État américain Antony Blinken à soutenir le pays dans son conflit avec le Hezbollah au Liban voisin, affirmant que le monde surveillait les signes de tension dans les relations entre les
deux alliés.
L’armée israélienne a
déclaré la semaine dernière que la planification opérationnelle d’une offensive au Liban avait été approuvée, après des mois de tirs transfrontaliers entre les deux parties ont commencé à
s’intensifier. Les États-Unis s’efforcent d’empêcher une guerre à grande échelle avec le groupe militant soutenu par l’Iran, qui ouvrirait un deuxième front au conflit en cours avec le Hamas
à Gaza. »
Le massacre de Gaza a des répercutions majeures dans tout le monde occidental, on le voit bien en France ou le thème de l’antisémitisme est devenu un sujet central des élections législatives. En Allemagne aussi :
« Le nombre d’incidents
antisémites enregistrés en Allemagne a
augmenté de plus de 80 % en 2023, en particulier après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et la guerre qui a suivi à Gaza, selon un nouveau rapport de l’organisme de surveillance
RIAS.
L’Association fédérale
des départements de recherche et d’information sur l’antisémitisme, connue sous le nom de RIAS, est une ONG basée à Berlin et financée par l’État, créée en 2018 à la suite d’une recrudescence
des incidents antisémites.
L’étude RIAS, publiée
mardi, montre que plus de la moitié des 4 782 incidents antisémites enregistrés en 2023 étaient imputables à l’activisme anti-israélien. »
Il faut dire que cette hausse des chiffres est essentiellement due au fait que toute critique du massacre des palestiniens de Gaza est considérée comme un acte
antisémite (c’est ce qui est reproché à LFI qui est maintenant accusé d’être un parti antisémite).
Des policiers allemands effacent un « acte antisémite »
Donc pour que les pays occidentaux puissent faire admettre la folie sioniste à leur population, des mesures sont prises :
D’abord une intense campagne médiatico-politique pour que les populations confondent totalement critique du sionisme et antisémitisme :
« Israël finance
secrètement une campagne de propagande
massive visant à cibler le public américain, notamment en adoptant une législation visant à restreindre le droit des citoyens américains à la liberté d’expression lorsqu’ils critiquent Israël
et sa guerre en cours contre Gaza, a rapporté The Guardian le 24 juin.
Le journal britannique a
rapporté que 80 programmes étaient déjà en cours dans le cadre de la campagne de propagande massive connue sous le nom de « Voix d’Israël ».
Le programme est financé
et géré par le ministère israélien des Affaires de la diaspora, dirigé par le député Amichai Chikli.
Le programme a été conçu
pour mener ce qu’Israël appelle des « activités de manipulation de la conscience collective » ciblant le public américain et européen.
Voices of Israel fait
partie de la « dernière incarnation » d’une « opération parfois secrète » menée par le ministère israélien pour censurer les étudiants, les organisations de défense des droits de l’homme et
d’autres critiques d’Israël.
Connue auparavant sous
le nom de « Concert » et avant cela de « Kela Shlomo », la campagne a été le fer de lance des efforts visant à faire adopter des lois d’État dites « anti-BDS » qui pénalisent les Américains
qui s’engagent dans des boycotts ou d’autres manifestations non violentes contre Israël.
Voices of Israel
travaille par l’intermédiaire d’organisations à but non lucratif et d’autres entités qui, souvent, ne divulguent pas les informations sur les donateurs. D’octobre à mai, la campagne a dépensé
environ 8,6 millions de dollars pour cibler les citoyens américains avec de la propagande pro-israélienne. »
ON remarquera au passage que les « lois sur les influences étrangères » ne s’appliquent pas à l’influence israélienne qui n’est visiblement pas
considérée comme « étrangère » par les gouvernements des pays occidentaux.
Puis des mesures administratives :
« Les candidats à la citoyenneté
allemande devront affirmer explicitement
le droit d’Israël à exister en vertu d’une nouvelle loi sur la citoyenneté entrée en vigueur mardi.
La nouvelle loi a réduit
de huit à cinq ans le nombre d’années pendant lesquelles une personne doit avoir vécu en Allemagne pour obtenir un passeport. Cela permettra également aux migrants de première génération
d’acquérir une double nationalité.
Dans le cadre de ce
remaniement, de nouvelles questions ont été ajoutées au test de citoyenneté du pays, notamment sur le judaïsme et le droit d’Israël à exister.
« De nouvelles questions
de test ont été ajoutées sur les thèmes de l’antisémitisme, du droit de l’État d’Israël à exister et de la vie juive en Allemagne », a confirmé mardi le ministère allemand de
l’Intérieur.
“Nous l’avons également
dit clairement : quiconque ne partage pas nos valeurs ne peut pas obtenir de passeport allemand. Nous avons tracé ici une ligne rouge très claire et rendu la loi beaucoup plus stricte
qu’auparavant.”
Certaines parties du
test comprennent des questions sur la responsabilité historique de l’Allemagne envers le peuple juif à la suite des crimes de l’Allemagne nazie et sur la date de fondation de l’État
d’Israël. »
Aux Etats-Unis, c’est l’AIPAC, le lobby israélien, qui augmente considérablement ses financements pour faire battre tout politicien s’offusquant du massacre des
palestiniens :
« Le représentant de New
York, Jamaal Bowman, a perdu sa primaire
démocrate face au directeur du comté de Westchester, George Latimer, marquant la première défaite d’un membre du « Squad » [ le groupe Démocrate pro-minorité, NdT] de la Chambre des représentants.
Le résultat dans le 16e
district du Congrès de New York a également été une victoire pour les groupes pro-israéliens, qui ont soutenu Latimer avec des dépenses historiques pendant la campagne. Selon la société de
suivi des publicités AdImpact, la course a été la primaire la plus chère jamais enregistrée. »
« Ce consensus universel [le
soutien à Israël, NdT] a soutenu la stratégie de
l’Aipac aux États-Unis pendant des décennies. Ce n’est plus le cas. Avant 2018, aucun membre du Congrès ne pouvait vraisemblablement être considéré comme activement pro-palestinien, et cela
ne semblait pas devoir changer. Mais le barrage a éclaté et, à partir des élections d’Alexandria Ocasio-Cortez, d’Ilhan Omar et, en particulier, de Rashida Tlaib, il y a eu pour la première
fois des critiques d’Israël qui ont amené une perspective en dehors du consensus établi, et à gauche. Autrefois position marginale, le soutien à la Palestine et la critique d’Israël sont
désormais monnaie courante parmi le public américain. Il continuera d’exister au Congrès, quel que soit le montant des dépenses. Des millions d’Américains ont désormais entendu ce point de
vue et l’approuvent. L’ère du consensus total de l’Aipac est définitivement révolue.
Même si l’Aipac et ses
alliés, ou tout groupe politique disposant de 20 millions de dollars à dépenser pour une seule primaire au Congrès, peuvent éliminer presque n’importe quel adversaire, cela ne constitue pas
une stratégie durable. Bien que ce niveau de puissance financière puisse dissuader de nombreux hommes politiques de les contester dans un avenir proche, Israël constitue désormais une
question partisane et polarisante. L’effondrement du consensus bipartite et des limites discursives est une catastrophe pour la position d’Israël aux États-Unis à long terme. L’Aipac n’a
dépensé directement pour les élections qu’en 2021. Ce n’était pas nécessaire. La transition d’une position intouchable à une position farouchement polarisée qui nécessite des dépenses
massives et sans précédent devrait être une source d’inquiétude pour l’Aipac. Israël et la Palestine constituent désormais, pour la première fois, une question d’actualité dans la politique
américaine.
Ne vous y trompez pas,
la victoire de Latimer est importante pour l’Aipac et l’aile conservatrice du parti démocrate et préjudiciable aux efforts de cessez-le-feu à Gaza. Mais le fait même que l’Aipac doive
dépenser 100 millions de dollars pour les primaires démocrates dans une vaine tentative de faire taire ses critiques constitue un changement radical par rapport aux dernières décennies de la
politique américaine. La majeure partie de leur liste de succès est toujours là. Cette victoire fut, en fin de compte, une action d’arrière-garde réussie pour le lobby israélien. Le fait que
d’éminents défenseurs de la Palestine et que le discours pro-palestinien progresse vers l’acceptabilité publique aux États-Unis constitue une crise pour Israël, c’est pourquoi ses partisans
dépensent autant d’argent pour y mettre un terme. Il y aura bien d’autres batailles à venir. »
J’explique régulièrement dans cette revue de presse que cette folie sioniste ne peut qu’entrainer la destruction d’Israël. Cet article d’Ilian Pappe, un
historien israélien réputé, explique clairement pourquoi :
« L’assaut du Hamas
du 7 octobre peut être comparé à un tremblement de terre qui frappe un vieux bâtiment. Les fissures commençaient déjà à apparaître, mais elles sont maintenant visibles jusque dans les
fondations. Plus de 120 ans après sa création, le projet sioniste en Palestine – l’idée d’imposer un État juif dans un pays arabe, musulman et moyen-oriental – serait-il en train de
s’effondrer ? Historiquement, une pléthore de facteurs peut faire chavirer un État. Cela peut résulter d’attaques constantes de pays voisins ou d’une guerre civile chronique. Cela peut
découler de l’effondrement des institutions publiques, qui deviennent incapables de fournir des services aux citoyens. Souvent, il s’agit d’un lent processus de désintégration qui s’accélère
et qui, en peu de temps, fait s’écrouler des structures qui semblaient solides et inébranlables.
La difficulté consiste à
repérer les premiers indicateurs. Je soutiendrai ici que ceux-ci sont plus clairs que jamais dans le cas d’Israël. Nous sommes les témoins d’un processus historique – ou, plus exactement, des
prémices d’un processus – qui devrait culminer avec la chute du sionisme. Et si mon diagnostic est exact, nous entrons dans une conjoncture particulièrement dangereuse. En effet, une fois
qu’Israël aura pris conscience de l’ampleur de la crise, il déploiera une force féroce et désinhibée pour tenter de la
contenir, tout comme le régime d’apartheid sud-africain au cours de ses derniers jours…Lire la suite en français »
Voilà un des premiers signes de cet échec du projet sioniste :
« Plus d’un demi-million
d’Israéliens ont quitté l’entité sioniste
au cours des six premiers mois de la guerre en cours contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre et ne sont pas revenus, c’est ce qu’ont rapporté, le dimanche 23 juin, les médias
israéliens.
Citant des données de
l’Autorité de la Population et de l’Immigration (officielle), le site d’information « Zaman Israël » (privé) a déclaré « qu’environ 550 000 Israéliens ont quitté le pays au cours des six
premiers mois de la guerre et ne sont pas encore revenus ».
Le site indique que « ce
qui aurait pu être une évasion temporaire pour les Israéliens pendant la guerre, ou une difficulté technique pour y retourner, s’est désormais transformé en une tendance permanente (de
migration permanente) ».
***
La Russie a, pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, publiquement accusé les Etats-Unis d’être responsable de la mort de civils sur une
plage de Crimée :
« La Russie a déclaré
dimanche que les États-Unis étaient
responsables de l’attaque ukrainienne contre la péninsule de Crimée annexée par la Russie avec cinq missiles fournis par les États-Unis, qui ont tué quatre personnes, dont deux enfants, et en
ont blessé 151 autres.
Le ministère russe de la
Défense a déclaré que quatre des missiles du système de missiles tactiques de l’armée (ATACMS) livrés par les États-Unis, équipés d’ogives à fragmentation, avaient été abattus par des
systèmes de défense aérienne et que les munitions d’un cinquième avaient explosé en plein vol.
Les autorités russes en
Crimée ont déclaré que des fragments de missiles étaient tombés peu après midi près d’une plage au nord de la ville de Sébastopol, où les habitants étaient en vacances.
L’incident a suscité une
réaction furieuse parmi les personnalités publiques russes.
Le ministère de la
Défense a déclaré que des spécialistes étasuniens avaient établi les coordonnées de vol des missiles sur
la base d’informations provenant de satellites espions étasuniens, ce qui signifie que Washington en était directement
responsable.
“La responsabilité de
l’attaque délibérée de missiles contre les civils de Sébastopol incombe avant tout à Washington, qui a fourni ces armes à l’Ukraine, et au régime de Kiev, à partir du territoire duquel cette
frappe a été menée”, a indiqué le ministère. »
Deux jours plus tard le chef du Pentagone appelait le ministre de la défense russe :
« Le chef du Pentagone et celui de la défense russe se sont entretenus par
téléphone mardi dans le cadre d’une communication rare entre les deux puissances et dans un contexte de tensions croissantes après que Moscou a accusé Washington d’être responsable d’une
attaque meurtrière en Ukraine au cours du week-end.
Les deux parties ont
donné des versions très divergentes de la conversation – la première entre le secrétaire à la Défense Lloyd Austin et le nouveau ministre russe de la Défense Andrei Belousov, qui a remplacé
Sergei Shoigu en mai.
Austin a lancé l’appel, le premier de ce type depuis mars 2023, a déclaré aux
journalistes le porte-parole du Pentagone, le général de division de l’Air Force, Patrick Ryder.
Le ministère russe de la
Défense a déclaré que Belousov a averti Austin des dangers de la poursuite des opérations américaines de fournitures d’armes à l’Ukraine dans cette guerre qui dure depuis 28 mois. “A.R.
Belousov a souligné le danger d’une nouvelle escalade de la situation en continuant à fournir des armes américaines aux forces armées ukrainiennes”, a indiqué le ministère russe dans un
communiqué publié sur l’application de messagerie Telegram. »
On retrouve une fois de plus l’attitude schizophrénique des Etats-Unis consistant à provoquer d’un côté, pour que les tensions militaires soient favorables aux
ventes d’armes, et dialoguer de l’autre pour éviter que cela ne dégénère en guerre totale. Un jeu dangereux qui finira par mal tourner.
La première guerre
froide confrontait les deux grandes puissances nucléaires de l’époque, les Etats-Unis et l’URSS, avec l’Europe coincée et déchirée en plein milieu. Elle était géographiquement « atlantiste ».
La deuxième guerre froide s’annonce bien plus large géographiquement, englobant toute l’Asie.
C’est donc vers
l’Asie que la bataille médiatico-politique s’est déplacé cette semaine. Cela a commencé par la visite de Poutine en Corée du Nord :
« La Russie et la Corée du
Nord construiront ensemble l’architecture
de sécurité en Eurasie, contrecarreront les sanctions occidentales et établiront des systèmes de transactions indépendants, a déclaré le président russe Vladimir Poutine dans son article pour
le Rodong Sinmun de la Corée du Nord, publié sur le site Internet du Kremlin.
“Nous sommes prêts à travailler en étroite collaboration pour
apporter plus de démocratie et de stabilité aux relations internationales. Pour ce faire, nous développerons des mécanismes alternatifs de commerce et de règlement mutuel non contrôlés par
l’Occident, nous opposerons ensemble aux restrictions unilatérales illégitimes et façonnerons l’architecture d’égalité, de paix et de sécurité indivisible en Eurasie”, a-t-il
souligné. »
Pour Kim Un Jong c’est un soutien et un bol d’air inespéré, alors qu’il y a encore quelques années la Russie votait pour les condamnations de la Corée du Nord
par l’ONU.
« Le Conseil de sécurité des Nations
Unies a voté [en juin
2017] en faveur d’un élargissement des sanctions
contre la Corée du Nord par une décision unanime des 15 pays membres du Conseil. »
A l’époque c’était la Chine qui soutenait vaguement la Corée du Nord :
« Le processus de détermination des
sanctions [en juin 2017] a nécessité
de longues discussions entre les États-Unis et la Chine, le seul allié majeur de la Corée du Nord. Alors que les États-Unis ont exprimé leur confiance plus tôt ce mois-ci dans leur capacité à
convaincre la Chine d’imposer de nouvelles sanctions, vendredi marque leur première résolution commune concernant la Corée du Nord depuis l’entrée en fonction du président Trump. Reuters
rapporte que les sanctions de vendredi représentent la peine minimale qui aurait pu être imposée par l’ONU. Cela est probablement dû au fait que la Chine n’est pas disposée à envisager des
sanctions plus sévères contre la Corée du Nord, comme un embargo pétrolier ou une interdiction de la compagnie aérienne nord-coréenne Air Koryo, à moins que la Corée du Nord ne tente de
lancer un missile à longue portée ou de procéder à un autre essai nucléaire. »
Depuis les relations Est-Ouest se sont complètement envenimées et la dernière résolution contre la Corée du Nord, en mars 2024, a été bloquée par un véto
russe :
« Le veto de la Russie a mis fin à la surveillance, par les Nations Unies, des
sanctions contre la Corée du Nord à cause de son programme nucléaire, suscitant des accusations occidentales disant que Moscou cherche à éviter tout examen minutieux car elle aurait violé les
sanctions en achetant des armes à Pyongyang pour sa guerre en Ukraine.
Le revirement de la
Russie face à l’ONU reflète la manière dont l’animosité croissante de Moscou envers les États-Unis et leurs alliés occidentaux depuis le début de la guerre en Ukraine a rendu difficile
l’obtention d’un consensus, même sur les questions sur lesquelles il existait un accord de longue date. »
Après la Corée du Nord, Poutine s’est rendue au Vietnam, où il fut plutôt question d’économie :
« Selon le président russe Vladimir
Poutine, environ 60 % des transactions entre
la Russie et le Vietnam sont désormais effectuées dans les monnaies respectives des pays, sans tenir compte du dollar américain et de l’euro.
Le chef de l’Etat russe
a fait ces remarques dans un article publié mercredi sur le site Internet du Kremlin dans le journal officiel du Parti communiste vietnamien avant sa visite de deux jours dans ce pays d’Asie
du Sud-Est.
Poutine a noté que les
deux pays accordaient une attention particulière au renforcement des échanges commerciaux mutuels et à la promotion des investissements, en particulier dans le rouble russe et le dong
vietnamien.
“Ces transactions
représentaient plus de 40 % du commerce bilatéral l’année dernière et, au premier trimestre de cette année, leur part a atteint près de 60 %”, a déclaré le dirigeant russe, ajoutant que cela
s’inscrivait dans la tendance mondiale à l’élimination progressive de l’utilisation de « monnaies largement discréditées » dans le commerce et les investissements
internationaux. »
Mais le sujet de « l’architecture de sécurité eurasienne », abordé par
Poutine pendant sa visite en Corée du Nord, est remis sur le tapis :
« Le président russe Vladimir
Poutine a déclaré vouloir construire une
« architecture de sécurité fiable » dans la région Asie-Pacifique lors d’une visite d’État au Vietnam jeudi, dans le cadre d’un voyage en Asie considéré comme une démonstration de défi envers
l’Occident.
Un jour après avoir
signé un accord de défense mutuelle avec la Corée du Nord, Poutine a reçu une salve de 21 coups de canon lors d’une cérémonie militaire au Vietnam, a été embrassé par deux de ses dirigeants
communistes et généreusement félicité par l’un d’eux.
Poutine a contribué à «
la paix, la stabilité et le développement » dans le monde, a déclaré le président vietnamien.
La visite de Poutine a
suscité des critiques de la part des États-Unis et de leurs alliés, qui traitent le dirigeant russe comme un paria et ont protesté contre le fait qu’on ne devrait pas lui donner une tribune
pour défendre la guerre russe en Ukraine. »
Poutine est donc loin d’être « isolé » comme le disent et l’espèrent les analystes occidentaux. Il est même plutôt bien accueilli en Asie comme en
Afrique.
Au même moment la Chine se tournait vers la Corée du sud, proche alliée des Etats-Unis, pour la rassurer vis-à-vis de son voisin du Nord :
« La tenue d’un dialogue à une date
rapprochée faisait partie des accords
conclus entre la Chine et la Corée du Sud en marge de la réunion des dirigeants trilatéraux [Chine-Japon-Corée du sud] qui s’est tenue en mai, selon les médias.
Le dialogue est avant
tout un mécanisme bilatéral, mais « dans le contexte du conflit prolongé entre la Russie et l’Ukraine et de l’escalade des tensions dans la péninsule coréenne, la communication entre la Chine
et la Corée du Sud sur les questions de sécurité revêt en effet une importance au-delà du niveau bilatéral », a déclaré Da Zhigan, directeur de l’Institut d’études sur l’Asie du Nord-Est à
l’Académie provinciale des sciences sociales du Heilongjiang, au Global Times.
Da pense qu’une
communication et une coordination étroites entre la Chine et la Corée du Sud pourraient, dans une certaine mesure, compenser les bruits malveillants annonçant une confrontation entre camps et
une nouvelle guerre froide en Asie du Nord-Est. »
Le premier ministre chinois était en visite en Australie :
« Le Premier ministre
chinois Li Qiang a demandé mardi aux
entreprises chinoises et australiennes de continuer à approfondir leur coopération dans les domaines traditionnels et à élargir leur coopération dans de nouveaux domaines tels que
l’intelligence artificielle, la technologie quantique et les sciences de la vie, et a souligné l’importance de la coopération bilatérale dans la stabilisation des chaines industrielles et
d’approvisionnement, alors qu’il assistait à une table ronde des PDG à Perth, en Australie, pour terminer une visite à enjeux élevés dans le pays.
Le voyage de quatre
jours de Li en Australie, le premier d’un premier ministre chinois dans ce pays depuis sept ans, a été fructueux, car les deux parties ont rouvert diverses voies de dialogue, notamment dans
le domaine économique et commercial, et ont lancé de nouvelles initiatives pour stimuler les échanges bilatéraux, y compris les échanges entre les peuples, ouvrant la voie à une nouvelle
amélioration des relations bilatérales, ont noté les experts.
Alors que les milieux
d’affaires des deux pays jouent un rôle essentiel dans des relations bilatérales stables et qu’il existe un très fort désir de collaboration parmi les entreprises des deux pays, des efforts
continus sont nécessaires pour faciliter la coopération commerciale, ont déclaré les experts, exhortant la partie australienne à fournir un environnement équitable et non discriminatoire pour
les entreprises chinoises et éviter les perturbations extérieures. »
Les relations Chine-Australie s’était dégradées à cause de la pression des Etats-Unis pour que l’Australie entre dans l’AUKUS, le groupe militaire anglo-saxon
Australie-United Kingdom-Usa dirigé contre la Chine. Il semble que l’Australie ait, depuis, mis de l’eau dans son vin.
Il faut dire que la position de ce pays anglo-saxon, aux portes de l’Asie, le rend vulnérable à toute rétorsion économique de la part de la Chine et l’oblige à
des acrobaties diplomatiques pour maintenir un équilibre entre les USA et la Chine.
Après l’Australie Li a visité la Malaisie :
« Les relations
sino-malaisiennes sont à
l’avant-garde des relations entre les pays de la région et constituent une référence et un exemple, et la Chine espère profiter du 50e anniversaire de l’établissement des relations
diplomatiques comme une opportunité pour accélérer la construction d’une communauté sino-malaisienne avec un avenir commun, a déclaré le Premier ministre chinois Li Qiang lors de sa rencontre
mercredi avec le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, alors qu’il effectuait sa première visite officielle dans ce pays d’Asie du Sud-Est.
Les dirigeants ont
également convenu que la Chine et les pays concernés de l’ASEAN devraient gérer de manière indépendante et appropriée la question de la mer
de Chine méridionale, gérer les différends et les divergences, promouvoir le dialogue et la coopération et s’en tenir à l’orientation générale du règlement bilatéral, a rapporté
l’agence de presse Xinhua.
La visite de Li
intervient également alors que les tensions se sont récemment exacerbées en mer de Chine méridionale en raison des provocations continues des Philippines avec le soutien des États-Unis. En
tant que pays demandeur dans les différends en mer de Chine méridionale, la Malaisie s’efforce de gérer correctement la situation et de contrôler les différends, ont déclaré les experts,
notant que ce consensus, convenu par plusieurs autres pays de l’ASEAN et la Chine, est clair. »
Ce message est directement adressé aux Philippines, pays membre de l’ANASE comme la Malaisie, mais qui, sous la pression des Etats-Unis et depuis que le fils
Marcos a été élu, a choisi la voie de la confrontation avec la Chine, semblant prêt à suivre le destin d’une Ukraine asiatique en servant de proxy étasunien contre la Chine :
« Les Philippines ont accusé les
garde-côtes chinois d’avoir lancé un
« assaut
brutal » à l’arme
blanche lors d’un affrontement en mer de Chine méridionale plus tôt cette semaine, une escalade majeure dans un conflit latent qui
menace d’entraîner les États-Unis dans un autre conflit mondial.
Des images diffusées
jeudi par l’armée philippine montraient des officiers des garde-côtes chinois brandissant une hache et d’autres outils tranchants ou pointus vers des soldats
philippins et lacérant leur canot pneumatique, dans ce que Manille a qualifié « d’acte d’agression éhonté ».
Les Philippines et la
Chine se sont mutuellement reproché l’affrontement près du Second Thomas Shoal dans les îles Spratly contestées lundi, qui a eu lieu lors d’une mission philippine visant à réapprovisionner
ses soldats stationnés sur un navire de guerre échoué volontairement, un fait accompli qui pose les revendications territoriales de Manille sur cet atoll.
Cet incident est le
dernier d’une série d’affrontements de plus en plus tendus dans cette voie navigable riche en ressources et d’importance stratégique.
Mais les scènes
capturées dans les dernières images marquent un point d’inflexion dans les tensions qui couvent depuis longtemps, la Chine adoptant de nouvelles tactiques beaucoup plus ouvertement agressives
qui, selon les analystes, semblent calculées pour tester la façon dont les Philippines et leur principal allié en matière de défense – les États-Unis – répondront. »
Ces scènes “brutales” font partie de la stratégie médiatique du
couple USA-Philippines consistant à dramatiser des escarmouches pour montrer au reste du monde que c’est la Chine qui est l’agresseur, comme l’explique cet article de Reuters :
« Regroupés dans la salle de
crise présidentielle en février de
l’année dernière, de hauts responsables philippins étaient confrontés à un choix difficile.
Les responsables
militaires et du renseignement ont regardé les officiers des garde-côtes montrer des photos de ce que l’agence a qualifié de laser de qualité militaire que la Chine aurait pointé sur un
navire philippin dans des eaux contestées, quelques jours plus tôt.
Eduardo Ano, conseiller
à la sécurité nationale et président du groupe de travail sur la mer de Chine méridionale, a dû décider s’il devait divulguer les photos et risquer la colère de Pékin, ou s’abstenir face à
son voisin géant.
“Le public mérite de
savoir”, a déclaré le général à la retraite aux responsables. “Publiez les photographies.”
Cette réunion, jusqu’ici
non divulguée, a marqué un moment charnière, quand Manille a lancé une campagne médiatique pour mettre en lumière l’intensification du conflit territorial en mer de Chine méridionale, où
l’éperonnage de navires, l’utilisation de canons à eau et les protestations diplomatiques qui ont suivi ont suscité de vives tensions.
“C’était un tournant et
la naissance de la politique de transparence”, a déclaré à Reuters le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Jonathan Malaya, qui a assisté à la réunion et a raconté l’échange.
“L’objectif était, à terme, d’imposer de lourdes conséquences pour la réputation et l’image de marque de Pékin.”
Le président Ferdinand
Marcos Jr avait demandé aux responsables de « civiliser et d’internationaliser » le conflit, ce qu’ils ont obtenu en utilisant les garde-côtes et en intégrant régulièrement des journalistes
étrangers dans des missions. “Cela est devenu un élément important pour renforcer le soutien international aux Philippines, car notre public est également constitué de gouvernements
étrangers”, a-t-il ajouté.
La réunion de février
2023 a eu lieu quelques jours après que Marcos ait accordé aux États-Unis l’accès à quatre bases militaires supplémentaires aux Philippines, ravivant ainsi les liens de défense qui avaient
souffert sous son prédécesseur, Rodrigo Duterte.
“La Chine a peu
d’options d’escalade sans déclencher le traité de défense mutuelle entre les États-Unis et les Philippines et sans risquer une confrontation militaire entre les forces chinoises et
américaines”, a déclaré Ian Storey, chercheur en sécurité à l’Institut ISEAS Yusof Ishak de Singapour. »
Pendant que la Russie et la Chine sont en plein travail diplomatique pour consolider leurs relations avec le « Sud Global », le bloc occidental continue ses
actes d’harassement contre le couple Chine/Russie, sans réaliser que leur effet destructeur atteint plus l’image de marque de l’Occident auprès du « Grand Sud » que les économies russe et
chinoise. Autrement dit une stratégie auto-destructrice :
« Le Département d’État a
approuvé la vente à Taiwan de drones et
de missiles pour un montant estimé à 360 millions de dollars, a annoncé l’Agence de coopération en matière de défense et de sécurité du Pentagone.
Les États-Unis sont
tenus par la loi de fournir à Taiwan, revendiqué par la Chine, les moyens de se défendre malgré l’absence de relations diplomatiques formelles, ce qui suscite la colère constante de
Pékin.
La Chine a intensifié sa
pression militaire contre Taiwan, notamment en organisant des exercices de guerre autour de l’île le mois dernier après l’investiture de Lai Ching-te comme président.
La vente “contribuera à
améliorer la sécurité du destinataire et à maintenir la stabilité politique, l’équilibre militaire et le progrès économique dans la région”, a déclaré mardi l’agence du
Pentagone. »
« Le secrétaire général de
l’Otan, Jens Stoltenberg, a appelé lundi 17
juin à faire payer à la Chine le prix de son soutien à la Russie, tout en encourageant l’alliance militaire occidentale à fournir davantage d’armes à l’Ukraine. « Cela peut paraître comme
étant un paradoxe, mais le chemin vers la paix passe par plus d’armes à l’Ukraine », a déclaré le chef de l’Otan dans un discours devant le Wilson Center, un centre de réflexion à Washington.
« À un moment donné – et à moins que la Chine ne change de cap – les Alliés doivent imposer un coût », a-t-il affirmé en soulignant que Pékin « alimente le plus grand conflit armé en Europe
depuis la Seconde Guerre mondiale ». »
« L’UE a déclaré lundi, après qu’une délégation de l’UE s’est rendue au Tibet et a
rencontré des responsables chinois la semaine dernière, qu’elle était préoccupée par ce qu’elle a qualifié de “très grave” la situation des droits de l’homme en Chine, en particulier au
Xinjiang, au Tibet et à Hong Kong.
Cela inclut une
répression contre les défenseurs des droits humains, les avocats et les journalistes en Chine. L’UE a exhorté la Chine à enquêter sur toute violation des droits et a exprimé ses
préoccupations concernant les cas de détention illégale, de disparitions forcées, de torture et de mauvais traitements, a indiqué l’UE dans un communiqué.
En réponse, les
responsables chinois ont déclaré que l’UE devrait « cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine sous prétexte de droits de l’homme ».
Le porte-parole du
ministère des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré aux journalistes lors d’un point de presse que ” la Chine s’oppose fermement à la politisation de la question des droits de l’homme et
aux deux poids, deux mesures, et s’oppose à l’imposition de son propre modèle aux autres. Nous sommes opposés à… nous engager dans une diplomatie du microphone dans l’arène
multilatérale.” »
« Le Parlement suédois a
approuvé mardi 18 juin à une large
majorité un accord de défense avec les États-Unis, qui, selon ses opposants, ouvre la voie à un déploiement d’armes nucléaires [dirigés vers la Russie, NdT] et à l’installation de bases américaines permanentes en Suède.
266 des 349 députés ont voté en faveur de l’Accord de coopération de défense (DCA), signé par Stockholm et Washington en décembre, 37 votants contre et 46 étant absents. »
« La présidence belge du
Conseil de l’Union européenne annonce ce
jeudi 20 juin que les ambassadeurs des vingt-sept États membres de l’Union européenne (UE) ont approuvé le quatorzième paquet « substantiel » de sanctions contre la Russie depuis l’invasion
russe de l’Ukraine en février 2022.
« Ce paquet prévoit de
nouvelles mesures ciblées et renforce l’impact des sanctions existantes en resserrant les mailles du filet », a indiqué la présidence belge sur le réseau social X. Pour sa part, la présidente
de la Commission européenne, Ursula von der Leyen s’est félicitée sur X que « ce paquet de mesures fortes va empêcher encore davantage la Russie d’avoir accès aux technologies. Il privera
aussi la Russie de revenus supplémentaires dans le secteur de l’énergie ». »
« Un responsable
étasunien s’est rendu au Japon après
avoir rencontré le gouvernement néerlandais pour exhorter les alliés à restreindre davantage la capacité de la Chine à produire des semi-conducteurs de pointe, ont déclaré à Reuters deux
personnes proches du dossier.
Alan Estevez, le chef de
la politique d’exportation se rend dans les deux pays cette semaine dans le cadre des tentatives d’élargissement d’un accord de 2023 entre les trois pays visant à bloquer les équipements de
fabrication de puces qui pourraient aider la Chine à moderniser son armée.
Dans une réponse
mercredi, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine était opposée à ce que les États-Unis. “contraignent d’autres pays pour supprimer
l’industrie chinoise des semi-conducteurs”. “Ce comportement a sérieusement entravé le développement de l’industrie mondiale des semi-conducteurs et finira par se retourner contre son
auteur”, a déclaré Lin lors d’un point de presse à Pékin. »
« Le Japon a imposé des
sanctions à des entreprises basées en
Chine et dans plusieurs autres pays en raison de leur soutien présumé à la Russie dans le conflit ukrainien. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’un ensemble plus large de restrictions
visant des entités et des personnes en Russie et au Belarus considérées comme “directement impliquées” dans la situation autour de l’Ukraine.
Les sanctions dévoilées
vendredi par le ministère japonais des affaires étrangères sont les premières à viser des entreprises chinoises en raison de leur soutien présumé à Moscou. Les États-Unis et l’Union
européenne avaient déjà ciblé des entreprises basées en Chine en raison de leurs exportations présumées de biens à double usage susceptibles d’être utilisés par l’armée
russe. »
Les mesures de rétorsion de la Chine et de la Russie montrent qu’ils ne prennent pas ces provocations trop au sérieux, pour l’instant :
« Une frégate de la marine
russe et un sous-marin à propulsion
nucléaire ont fait escale mercredi dans le port de La Havane et Cuba a déclaré qu’ils ne représentaient aucune menace, mais cela a été largement considéré comme une démonstration de force
russe alors que les tensions augmentent à cause de la guerre en Ukraine.
Des curieux, des
pêcheurs et des policiers bordaient le boulevard du front de mer du Malecon sous un ciel gris pour accueillir les navires alors qu’ils passaient devant le château de Morro, vieux de 400 ans,
à l’entrée du port.
Cuba – un allié de
longue date de la Russie – a salué l’arrivée des navires avec des tirs de canon depuis le port, tandis que des diplomates russes brandissaient de petits drapeaux russes et prenaient des
selfies pendant que les navires passaient devant les forteresses historiques du port.
Les quatre navires
russes ont appareillé mercredi vers Cuba après avoir effectué un entraînement aux “armes de missiles de haute précision” dans l’océan Atlantique, a annoncé mercredi le ministère russe de la
Défense.
Cuba a déclaré la
semaine dernière que cette visite était une pratique courante pour les navires militaires des pays amis de La Havane. Le ministère des Affaires étrangères du gouvernement communiste a déclaré
que la flotte ne transportait aucune arme nucléaire, ce que les États-Unis ont confirmé. »
« La Chine a ouvert une
enquête antidumping sur la viande de porc
importée et ses sous-produits en provenance de l’Union européenne, une mesure qui semble principalement destinée à l’Espagne, aux Pays-Bas et au Danemark, en réponse aux restrictions imposées
à ses exportations de véhicules électriques.
Cette décision fait
suite à une plainte déposée le 6 juin par l’Association chinoise de l’élevage d’animaux au nom de l’industrie porcine nationale, a indiqué le ministère.
Suite à l’annonce du 12
juin par la Commission européenne selon laquelle elle imposerait des droits anti-subventions allant jusqu’à 38,1 % sur les voitures chinoises importées à partir de juillet, les entreprises
alimentaires mondiales sont en état d’alerte face aux mesures de rétorsion imposées par la Chine.
L’Espagne est le
principal fournisseur de viande de porc de la Chine et son groupe de producteurs de viande de porc, Interporc, a déclaré qu’il coopérerait pleinement à l’enquête menée par les autorités
chinoises. »
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Le journal israélien en langue anglaise Times of Israël vient de publier un article annonçant
une nouvelle qui avait déjà été publiée dans les jours qui ont suivi le 7 octobre mais qui n’avait été reprise que par les médias alternatifs, comme cette semaine aussi d’ailleurs, annonçant
que le gouvernement israélien avait été averti par ses services de renseignement d’une attaque imminente du Hamas. Comme le précise cet article l’avertissement était détaillé :
« Un document rédigé au sein de la
division Gaza de Tsahal moins de trois
semaines avant le 7 octobre avertissait que le Hamas s’entraînait en vue d’une invasion à grande échelle d’Israël au cours de laquelle des otages seraient pris en masse, a révélé lundi la
chaîne publique Kan.
Intitulé « Entraînement
détaillé aux raids de bout en bout », le document a été diffusé le 19 septembre et aurait été porté à l’attention d’au moins certains hauts responsables du renseignement, mais apparemment
ignoré. Kan n’a pas précisé qui a produit le document ni précisé qui aurait pu le voir.
Selon des informations
provenant de l’unité 8200 du renseignement militaire, le document estimait le nombre d’otages que le Hamas visait à atteindre entre 200 et 250, selon Kan, citant des sources de sécurité
anonymes. Lors du massacre du 7 octobre, 251 otages ont été pris et 1 200 personnes ont été tuées par des actes de brutalité.
Le document décrit une
série d’exercices menés par les forces d’élite du groupe terroriste palestinien, notamment des exercices en vue de raids sur des villes et des postes militaires israéliens, et une formation
sur la façon de retenir les soldats et les civils hébergés à l’intérieur de Gaza et dans quelles circonstances ils pourraient être tués.
“À 11 heures du matin,
plusieurs goupes ont été observés se rassemblant pour la prière et le déjeuner avant le début de la formation”, indique une partie du document. « A midi, du matériel et des armes sont
distribués aux combattants, après quoi a lieu un exercice d’état-major de la compagnie. A 14h00, les entraînements de raid commencent”.
Le document ajouterait
que les commandos du Hamas s’entraînaient également à infiltrer des avant-postes simulés des Forces de défense israéliennes, simulant des bases à la frontière de Gaza. Cet exercice a été mené
par quatre compagnies du groupe terroriste, chacune étant affectée à un avant-poste différent.
Le document détaille
également les zones à l’intérieur des bases que les commandos envisagent de cibler, notamment les salles de contrôle, les synagogues et les quartiers d’habitation, selon le reportage
télévisé.
Les commandos de la
force d’élite Nukhba du Hamas ont reçu pour instruction de ne pas laisser de documents derrière eux après avoir attaqué des bases, selon le mémo.
Le document a été porté
à l’attention de hauts responsables du renseignement, du moins au sein de la division de Gaza, ont déclaré à Kan les responsables de la sécurité anonymes. Le gouvernement et les hauts
responsables militaires ont affirmé qu’ils n’avaient pas été prévenus à l’époque d’une invasion imminente. »
De plus, l’armée israélienne est aussi accusée d’être à l’origine de nombreux morts du côté israélien et autres erreurs difficilement explicables pour une armée
réputée être très professionnelle :
« Selon le rapport, l’enquête révèle de nombreux cas d’erreurs de tirs amis
ayant entraîné des morts tragiques, des groupes de soldats des FDI trop hésitants pour affronter les envahisseurs du Hamas (alors que d’autres se sont précipités pour combattre sans avoir été
formellement appelés), des commandants supérieurs ordonnant à certains groupes de soldats de rester en réserve en deuxième ligne – alors qu’ils auraient dû aller au front, et ne sachant pas
comment gérer des questions complexes sur le champ de bataille concernant la prise d’otages à Be’eri. »
« Une équipe de
l’état-major des forces de défense
israéliennes a commencé à enquêter sur l’incident au cours duquel 12 otages détenus par des terroristes du Hamas ont été tués dans la maison de Pessi Cohen, dans le kibboutz Be’eri, le 7
octobre.
Yasmin Porat et Hadas
Dagan, les deux seules survivantes de l’incident, affirment que la maison a été bombardée par un char. Cela a fait naître des soupçons selon lesquels le général de brigade Barak Hiram, le
commandant de la 99e division de l’armée qui a mené les combats dans le kibboutz, a ordonné à une équipe de chars de tirer sur la maison de Cohen alors qu’il savait que des otages y étaient
retenus. »
Ces articles confirment les soupçons qui pèsent sur le gouvernement Netanyahou disant qu’il a laissé faire cette attaque pour pouvoir s’en servir comme excuse
pour la destruction de Gaza ; exactement ce qui est en train de se passer. L’insistance des médias/analystes à dire « oui, mais le 7 octobre…, condamnez-vous le 7 octobre ? »
montre bien que cette attaque est devenue l’excuse idéale pour justifier le génocide des gazaouis.
De plus, la republication de ces informations à un moment où le gouvernement Netanyahou est soumis à de fortes critiques de la part de l’armée et après ses
pieds de nez successifs à Biden ne doit rien au hasard. Mais la presse grand public, tant israélienne qu’occidentale, n’ayant toujours pas parlé de ces articles ils n’auront pas plus d’effet
que la première fois. Cela montre que le gouvernement Netannyahou continue d’avoir le plein support des oligarques possédant les médias, tant israéliens qu’occidentaux, pour continuer son
travail de destruction de la Palestine.
Mais la destruction de Gaza n’est pas aussi simple et rapide que, dans leur hubris, les extrémistes israéliens l’envisageaient. L’armée israélienne le dit
publiquement maintenant :
« Le porte-parole de
Tsahal, l’amiral Daniel Hagari a qualifié
mercredi d’inatteignable l’objectif de guerre d’Israël d’éradiquer le groupe terroriste du Hamas, semblant souligner les tensions entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les hauts
responsables de la défense à propos de sa gestion de la guerre à Gaza.
« Cette entreprise
visant à détruire le Hamas, à faire disparaître le Hamas, c’est simplement jeter du sable aux yeux du public », a déclaré Hagari à la Treizième chaîne dans une interview.
« Le Hamas est une idée,
le Hamas est un parti. C’est enraciné dans le cœur des gens : quiconque pense que nous pouvons éliminer le Hamas a tort », a-t-il poursuivi.
Hagari a également
averti que « si le gouvernement ne trouve pas d’alternative, [le Hamas] restera » dans la bande de Gaza.
En réponse, le bureau de
Netanyahu a déclaré dans un communiqué que le cabinet de sécurité « a défini comme l’un des objectifs de guerre la destruction des capacités militaires et de gouvernance du Hamas. Les Forces
de défense israéliennes doivent s’y engager bien entendu » »
C’est une évidence que nous mettons en avant régulièrement dans cette revue de presse. On ne combat pas une idéologie, un mouvement de résistance populaire, par
les armes. On ne fait que la renforcer en faisant ainsi.
Le gouvernement Netanyahou n’avait visiblement pas prévu non plus la capacité de résistance des soutiens extérieurs comme le Hezbollah et les houthis. Il est
donc coincé entre faire marche arrière et négocier avec les palestiniens, chose inconcevable pour lui ou une fuite en avant du style « si on coule, tout le monde coulera avec
nous ». :
« L’armée israélienne a
indiqué dans la soirée du mardi 18 juin
avoir approuvé des plans d’offensive au Liban sur fond d’intensification des affrontements transfrontaliers avec la milice du mouvement islamiste libanais Hezbollah. Dans le cadre d’une
“évaluation de la situation” menée mardi en présence du général de division Ori Gordin, commandant de la région militaire Nord et du chef de la direction des opérations, le général de
division Oded Basiuk, “des plans opérationnels pour une offensive au Liban ont été approuvés et validés”, indique l’armée dans un bref communiqué. »
« Le chef du Hezbollah
libanais Hassan Nasrallah a prévenu
mercredi 19 juin qu’« aucun lieu » en Israël ne serait épargné par les missiles de sa formation si les dirigeants israéliens mettaient à exécution leurs menaces d’attaquer le Liban. «
L’ennemi sait parfaitement que nous nous sommes préparés au pire […] Il sait qu’aucun lieu […] ne sera épargné par nos missiles » et il doit « nous attendre par la terre, par la mer et par
les airs », a-t-il averti dans un discours retransmis en direct à la télévision. Il a aussi menacé Chypre si l’île décidait d’ouvrir ses aéroports et ses bases à Israël en cas de guerre
contre son mouvement. « L’ouverture des aéroports et des bases chypriotes à l’ennemi israélien pour cibler le Liban signifierait que le gouvernement chypriote est partie prenante de la guerre
». »
« Le Hezbollah a diffusé ce
mardi des images de sites militaires,
commerciaux et résidentiels du nord d’Israël recueillies, selon lui, par un drone de reconnaissance. La diffusion de cette vidéo de 9 minutes 30 secondes intervient alors qu’un émissaire
américain, Amos Hochstein, a entamé une visite en Israël et au Liban pour éviter que les affrontements quotidiens qui durent depuis presque neuf mois se transforment en guerre
totale.
Les images de bonne
qualité diffusées par le Hezbollah montrent des sites stratégiques censés être secrets ou inconnus du grand public.
Dans les explications
qui accompagnent le déroulé des images vidéos, le parti de Hassan Nasrallah pointe différents bâtiments d’un complexe militaro-industriel appartenant à l’Autorité pour le développement de
l’armement, connue sous le nom de Rafael.
Le drone poursuit sa
course et survole des navires de guerre amarrés dans le port de Haïfa, des installations pétrochimiques, des réservoirs de pétrole et l’aéroport de cette ville située à 30 km de la frontière
libanaise, filmant au passage des plateformes du Dôme de fer ou des entrepôts d’assemblage de composants de missiles anti-aériens.
Dans ce travail de
communication, le Hezbollah veut montrer aux dirigeants politiques et militaires israéliens, mais aussi à l’opinion publique en Israël, qu’il dispose d’une longue liste de cibles potentielles
bien identifiées et répertoriées.
Cette vidéo a clairement
un but dissuasif à un moment où les craintes d’une guerre totale s’amplifient.
Sa diffusion intervient
alors que l’émissaire de Joe Biden, Amos Hochstein, a entamé une visite en Israël et au Liban pour éviter une escalade du conflit. »
Loin « d’éviter l’escalade du conflit » comme le prétend cet
article, l’émissaire de Joe Biden le provoque en apportant, une fois de plus, son plein soutien à la folie israélienne :
« Les États-Unis ont
indiqué qu’ils étaient disposés à
soutenir une offensive israélienne contre le Hezbollah au Liban, dans un contexte de frustration croissante face au fait que le groupe continue de lier une trêve avec Israël à un
cessez-le-feu plus large et insaisissable à Gaza.
Lors de ses réunions à
Beyrouth mardi, l’envoyé américain Amos Hochstein a lancé des avertissements « directs » aux responsables libanais selon lesquels Israël se prépare à lancer une offensive limitée contre le
Hezbollah et bénéficiera du soutien des États-Unis si une solution diplomatique n’est pas trouvée, a déclaré un haut responsable arabe à Middle East Eye. »
Netanyahou a-t-il oublié qu’en 2006, alors que le Hezbollah n’était pas encore si développé militairement, Israël n’a pas réussi à lui « imposer une défaite » ? Ce sera encore moins le cas en 2024.
Les Houthis aussi continuent leur lutte, plus indirectement que le Hezbollah mais suffisamment pour que l’économie israélienne et même occidentale en
souffre :
« Les Houthis se révèlent être des ennemis rusés et redoutables. Cinq mois après une
série de frappes aériennes de la coalition dirigée par les États-Unis visant à « perturber et dégrader » leurs capacités, les militants continuent de faire des ravages. Ils obligent
régulièrement la force opérationnelle dirigée par les États-Unis à intercepter leurs missiles, leurs bombardiers et leurs drones volants qui ont transformé les voies de navigation de la mer
Rouge et du golfe d’Aden en un couloir dangereux – et mortel.
Les Houthis ont frappé
plusieurs navires la semaine dernière, et les responsables américains affirment que ces attaques ne devraient pas prendre fin de si tôt, ce qui fait craindre que les États-Unis ne soient
coincés dans une impasse coûteuse et insoutenable.
A travers leur campagne,
les rebelles ont non seulement prouvé leur rôle en tant qu’atout formidable dans le réseau mandataire de l’Iran, mais ils ont également démontré qu’ils sont plus que capables de menacer à
nouveau la navigation commerciale à l’avenir. »
« Les militants houthis du Yémen auraient coulé un deuxième navire, le Tutor, dans
la mer Rouge, a annoncé mardi l’United Kingdom Maritime Trade Operations (UKMTO). »
« Les Houthis du Yémen ont
déclaré tôt dimanche qu’ils avaient mené
une opération militaire conjointe avec le groupe militant de la Résistance islamique en Irak, visant quatre navires dans le port de Haïfa, dans le nord d’Israël.
Le porte-parole
militaire des Houthis, Yahya Saree, a déclaré dans un communiqué télévisé que les deux groupes avaient lancé une attaque de drone contre deux cimentiers et deux cargos dans le port de Haïfa
samedi.
Il a déclaré que les
navires appartenaient à des compagnies qui “ont violé l’interdiction d’entrer dans les ports de la Palestine occupée”. »
Il va bien falloir que les gouvernements occidentaux acceptent que le temps où ils pouvaient renverser un gouvernement arabe facilement est terminé. L’axe de la
résistance est maintenant prêt à se défendre et est en train de le démontrer.
Cette semaine la « guerre des blocs »,
avec la réunion des ministres des affaires étrangères des BRICS d’un côté et la réunion des pays du G7 de l’autre est entré dans une nouvelle phase. Cette fois c’est indéniable, les gants
sont jetés et une deuxième « guerre froide » est lancée.
Dans le collimateur des pays du BRICS, l’hégémonie
du couple dollar/euro utilisé comme arme financière permettant de bloquer le commerce international des « pays ennemis » :
« La Chine sera un
pionnier en conduisant le monde vers un
système financier et monétaire nouveau et innovant, alors que les appels mondiaux à une refonte du système de Bretton Woods – en place depuis 80 ans – gagnent du terrain en raison de l’abus
de l’hégémonie du dollar par les États-Unis et sa politique irresponsable, ainsi qu’une économie mondiale fragmentée, ont déclaré des universitaires chinois et étrangers.
Le nouveau système financier devrait être basé sur un ensemble
diversifié de monnaies plutôt que sur une monnaie unique, ont-ils noté. Il s’agira d’un système ouvert et inclusif dans lequel les voix des économies de marché émergentes seront mieux
représentées, et il permettra aux pays de s’unir pour promouvoir la croissance économique mondiale et la stabilité financière.
Ces commentaires ont été faits lors du Forum financier mondial
Tsinghua PBCSF 2024 à Hangzhou, dans la province du Zhejiang (est de la Chine). L’événement de deux jours s’est terminé mardi. Cette année, le forum avait pour thème « 80 ans après Bretton
Woods : construire un système monétaire et financier international pour tous ». »
Le fameux système SWIFT, celui par lequel passait la majorité des paiement internationaux et dont la Russie a été exclue, aura bientôt un concurrent qui viendra casser son monopole :
« Moscou et Pékin
développent un système de règlement qui
pourra permettre de régler les transactions transfrontalières sans utiliser le système de messagerie financière occidentale SWIFT, a révélé le commissaire présidentiel russe aux droits des
entreprises, Boris Titov.
Abordant les résultats de la conférence internationale
« Russie et Chine : coopération dans une nouvelle ère » tenue à Moscou la semaine dernière, Titov a déclaré à TASS que les deux pays avaient accéléré leurs efforts pour s’éloigner de SWIFT et
commercer en utilisant leurs monnaies nationales respectives.
“De nombreuses banques régionales le remplacent déjà
(le SWIFT) par le système analogique chinois nommé CIPS”, a déclaré lundi le responsable, ajoutant que l’utilisation du système chinois pour les paiements en yuans continuerait de se
développer. »
Ce nouveau système a été officiellement annoncé par Poutine :
« Dans ce qui constitue un développement
historique, l’alliance économique des BRICS a officiellement annoncé le lancement d’un système de paiement indépendant. En effet, le président russe Vladimir Poutine a confirmé les travaux en
cours sur le projet lors de la conférence SPIEF 2024 qui se déroule dans le pays.
Poutine a révélé que l’alliance « travaille sur notre
propre système de paiement indépendant, libre de toute pression politique, abus et ingérence extérieure ». À l’inverse, les discussions sur l’intégration d’un système de paiement centré sur
les BRICS ont été au centre des préoccupations du bloc pendant une grande partie de l’année dernière. »
Puis confirmé lors de la réunion des ministres des affaires étrangère des pays BRICS qui s’est tenue cette semaine :
« Les ministres des Affaires
étrangères des BRICS se sont réunis à
Nijni Novgorod en Russie le 10 juin et ont tenu de nombreuses discussions, dont une importante sur l’utilisation accrue des monnaies locales dans les transactions commerciales et financières
entre les pays des BRICS.
Il s’agissait de la première réunion ministérielle
après l’expansion des BRICS en 2023, lorsque l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont rejoint le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud
en tant que membres à part entière des BRICS. »
Les monnaies numériques de banque centrale font aussi leur entrée sur le marché du commerce international et pourront esquiver non seulement le dollar mais aussi le pétrodollar :
« L’Arabie saoudite a
rejoint un essai transfrontalier de
monnaie numérique de la banque centrale dominé par la Chine, ce qui pourrait être une nouvelle étape vers une diminution du commerce mondial du pétrole en dollars américains.
Cette décision, annoncée mercredi par la Banque des
règlements internationaux, verra la banque centrale saoudienne devenir un « participant à part entière » du projet mBridge, une collaboration lancée en 2021 entre les banques centrales de
Chine, de Hong Kong, de Thaïlande et des Émirats arabes unis.
La BRI, une organisation centralisant les banques
centrales mondiales, qui supervise le projet, a également annoncé que mBridge avait atteint le stade du « produit minimum viable », ce qui signifie qu’il passera à la phase de type
professionnel.
Environ 135 pays et unions monétaires, représentant 98
% du PIB mondial, explorent les monnaies numériques des banques centrales, ou CBDC. Mais les nouvelles technologies qu’ils utilisent rendent les mouvements transfrontaliers à la fois
techniquement difficiles et politiquement sensibles. »
Ces projets de CDBC en sont déjà à un stade avancé dans le monde entier, sauf aux Etats-Unis qui se reposaient sur le dollar :
« Au total, 130 pays représentant 98 % de
l’économie mondiale explorent désormais
des versions numériques de leurs monnaies, dont près de la moitié en sont à des stades avancés de développement, de pilotage ou de lancement, selon une étude étroitement suivie.
L’étude publiée mercredi par le groupe de réflexion
américain Atlantic Council indique que des progrès significatifs au cours des six derniers mois signifient que tous les pays du G20, à l’exception de l’Argentine, se trouvent désormais dans
l’une de ces phases avancées.
Onze pays, dont un certain nombre dans les Caraïbes et
au Nigeria, ont déjà lancé des monnaies numériques de banque centrale (CBDC), comme on les appelle, tandis que les tests pilotes en Chine touchent désormais 260 millions de personnes et
couvrent 200 scénarios allant du commerce électronique aux paiements de relance gouvernementaux.
Deux autres grandes économies émergentes, l’Inde et le
Brésil, prévoient également de lancer des monnaies numériques l’année prochaine. La Banque centrale européenne est sur le point de lancer son projet pilote d’euro numérique avant un éventuel
lancement en 2028, tandis que plus de 20 autres pays prendront également des mesures significatives vers des projets pilotes cette année.
Aux États-Unis, cependant, les progrès en matière de
dollar numérique ne « progressent » que pour une version de gros (banque à banque), selon les recherches de l’Atlantic Council, alors que les travaux sur une version de détail destinée à être
utilisée par la population plus large ont « bloqué”.
Le président américain Joe Biden a ordonné aux
responsables gouvernementaux d’évaluer les risques et les avantages de la création d’un dollar numérique en mars 2022. »
Une des principales raisons pour lesquelles les pays du Sud ne veulent plus être dépendants du système financier international occidental est celle-ci :
« Faire rembourser par la Russie l’aide allouée à l’Ukraine. C’est la
philosophie de l’accord trouvé par les pays du G7 ce jeudi 13 juin en Italie. Ils prévoient d’utiliser les intérêts de l’argent détenu par la Russie dans les pays occidentaux, et gelé depuis
le début de la guerre, pour financer un méga-prêt de 50 milliards de dollars (46 milliards d’euros environ) pour l’Ukraine d’ici fin 2024. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en
2022, Moscou est en effet sous le coup de sévères sanctions économiques, notamment le gel des avoirs russes détenus à l’étranger. Une manière de faire pression sur la Russie. »
La Russie n’est pas le premier pays à s’être fait confisqué/volé ses avoirs placés en Occident. C’est déjà arrivé à l’Iran, au Venezuela, à l’Afghanistan, à l’Irak et la Lybie, petits pays
qui ne pouvaient rien y faire. Mais le couple Russie/Chine est assez puissant pour rétorquer.
D’autres projets/déclarations ont été mis en avant pendant cette réunion des pays BRICS :
« 1. Réforme globale de
l’ONU : Ils « soutiennent une réforme
globale de l’ONU, y compris de son Conseil de sécurité » en vue de la rendre plus démocratique et « d’augmenter la représentation des pays en développement parmi les membres du Conseil »
Réforme globale du système financier : Ils «
reconnaissent la nécessité d’une réforme globale de l’architecture financière mondiale pour renforcer la voix des pays en développement et leur représentation au sein des institutions
financières internationales ». De manière cruciale, ils ont également « souligné l’importance d’une utilisation accrue des monnaies locales dans les transactions commerciales et
financières entre les pays des BRICS ».
Dénonçant Israël et soutenant la création d’un État
palestinien : « Les ministres ont exprimé de sérieuses inquiétudes face au mépris flagrant et continu d’Israël du droit international, de la Charte des Nations Unies, des résolutions de
l’ONU et des ordonnances de la Cour. » Ils « soutiennent également l’adhésion à part entière de la Palestine aux Nations Unies » ainsi que « la création d’un État de Palestine souverain,
indépendant et viable, conforme aux frontières internationalement reconnues de juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale ».
Condamnant les « mesures coercitives unilatérales »
et le protectionnisme : ils n’ont pas nommé les États-Unis, mais cette section ne laisse aucun doute quant à savoir à qui ils faisaient référence : « [Les ministres] ont exprimé leur
inquiétude quant au recours à des mesures coercitives unilatérales, qui sont incompatibles avec les principes de la Charte des Nations Unies et produire des effets négatifs sur la
croissance économique, le commerce, l’énergie, la santé et la sécurité alimentaire, notamment dans le monde en développement. Dans le même ordre d’idées, ils “s’opposent également aux
mesures protectionnistes unilatérales, qui perturbent délibérément les chaînes mondiales d’approvisionnement et de production et faussent la concurrence”.»
Le statu quo géopolitique actuel est en train d’être totalement remis en question.
Joignant le geste à la parole, la Chine commence à se débarrasser de ses bons du trésor étasuniens :
« Alors que la guerre
commerciale entre les États-Unis et la
Chine s’intensifie, la Chine réduit ses avoirs en obligations américaines.
Les dernières données officielles sur les flux de
capitaux américains montrent que la réserve chinoise de bons du Trésor américain et d’obligations d’agences au premier trimestre de cette année a diminué d’environ 40 milliards de dollars et
10 milliards de dollars, respectivement, sur une base ajustée en fonction des valorisations.
La Chine est le plus grand détenteur de réserves de
change au monde, avec une réserve de 3 200 milliards de dollars au dernier décompte en avril. La répartition monétaire n’est pas publiquement connue, mais les experts estiment que pas plus de
60 % de cette répartition est en dollars. »
Mais il n’y a pas que le dollar qui perd son statut de monnaie de réserve internationale, l’euro aussi :
« La part de l’euro dans les
avoirs mondiaux en devises a chuté
l’année dernière, en raison des craintes que le projet d’utiliser les avoirs russes gelés pour financer l’Ukraine ne nuise davantage à l’attrait de la monnaie unique européenne.
D’autres pays ont réduit les avoirs en euros de leurs
réserves de banque centrale d’environ 100 milliards d’euros l’année dernière, soit une baisse de près de 5 pour cent, a annoncé la Banque centrale européenne dans un rapport publié mercredi.
L’euro est tombé à un plus bas de 3 ans à 20 % et en baisse par rapport à 25 %.
La BCE prévient que « militariser » les monnaies ne
fait que les rendre moins attrayantes et mettre en danger la capacité de l’UE à émettre de la dette à moindre coût. Les membres de l’UE détenant 13 800 milliards d’euros (14 700
milliards de dollars). Un demi % (50 points de base) représente près de 70 milliards d’euros de plus que les pays de l’UE dépenseraient en paiements d’intérêts en un an. »
Il faut bien comprendre que tous ces dollars/euros revenant dans leurs zones d’origines vont créer une augmentation de la masse monétaire et donc aggraver l’inflation que subissent déjà les
Etats-Unis et la zone euro.
Face à cette attaque en règle, les pays occidentaux utilisent les tactiques habituelles. Le déni médiatique d’abord. Peu de médias grand public occidentaux parlent des initiatives des BRICS,
des monnaies numériques, mais, par contre, ils vantent la solidité de leurs économies et de leurs monnaies fiduciaires :
« Quatre-vingts ans se sont
écoulés depuis la Conférence de Bretton
Woods, lorsque le dollar américain est devenu le pilier central de l’économie mondiale et de la gouvernance économique américaine. Et depuis huit décennies, nous assistons également à des
prédictions sur la disparition prochaine du dollar. Mais depuis le début, le débat sur l’avenir du dollar rate son but. La question n’est pas de savoir si un événement, une crise ou une
nouvelle technologie fera tomber le dollar de son piédestal. Il s’agit plutôt de la façon dont les concurrents, et même les partenaires des États-Unis, repoussent les limites du système
financier dans une économie mondiale où le dollar domine toujours mais où le consensus de l’après-guerre froide s’effondre. »
« Si l’économie des
États-Unis était un athlète, elle serait
actuellement au niveau de LeBron James. Si c’était une pop star, ce serait Taylor Swift. Il y a quatre ans, la pandémie a temporairement paralysé une grande partie de l’économie mondiale.
Depuis lors, les performances économiques américaines ont laissé d’autres pays dans la poussière et ont même battu certains de leurs propres records. Le taux de croissance est élevé, le taux
de chômage est à son plus bas historique, la richesse des ménages augmente et les salaires augmentent plus vite que les coûts, en particulier pour la classe ouvrière. Il existe de nombreuses
façons de définir une bonne économie. L’Amérique est en très bonne forme selon à peu près n’importe lequel d’entre eux. »
Pourtant :
« Le public américain ne ressent pas cela – une
dynamique que beaucoup de gens, dont moi, ont récemment tenté d’expliquer. Mais si, au lieu de demander ce que les gens pensent de l’économie, nous demandons comment elle fonctionne
objectivement, nous obtenons une réponse très différente. »
Même pas peur disent les médias à leur public. Dormez, tout va bien.
Pourtant les mesures prises par les Etats-Unis en tête, suivi par l’Europe, montrent au contraire des signes de grande fébrilité en augmentant les sanctions économico-financières qui,
pourtant, ce sont avérées contre productives puisque ce sont elles qui ont déclenché et accéléré les mesures de rejet du dollar et de l’euro :
« Les États-Unis ont
ajouté trois autres entreprises à une
liste qui interdit les importations en provenance d’entreprises prétendument impliquées dans le travail forcé des Ouïghours en Chine, selon un avis du gouvernement américain publié en ligne
mardi.
Les dernières cibles incluent le fabricant de
chaussures Dongguan Oasis Shoes Co, le fabricant d’aluminium électrolytique Xinjiang Shenhuo Coal and Electricity Co et le transformateur alimentaire Shandong Meijia Group Co, également connu
sous le nom de Rizhao Meijia Group, indique l’avis du Département américain de la sécurité intérieure (DHS). »
« Les États-Unis ont
dévoilé mercredi 12 juin une nouvelle
salve de sanctions visant à asphyxier l’effort de guerre russe en Ukraine. Juste avant le sommet du G7 où le sujet de nouvelles sanctions doit être discuté, Washington cherche à mettre aussi
la pression sur les institutions financières traitant avec l’économie russe.
Ces mesures, qui comprennent des sanctions touchant
plus de 300 entités, dont la Bourse de Moscou, ciblent « les voies d’approvisionnement restantes par lesquelles (la Russie) se procure des matériaux et des équipements à l’international, a
déclaré la secrétaire au Trésor Janet Yellen. Nous augmentons le risque pour les institutions financières qui traitent avec l’économie de guerre russe, éliminons les possibilités d’évasion et
diminuons la capacité de la Russie à bénéficier de l’accès aux technologies, équipements, logiciels et services informatiques étrangers », a-t-elle précisé dans un communiqué.
Ces sanctions prises par les départements d’État et du
Trésor concernent des entités situées en Russie et dans des pays comme la Chine, l’Afrique du Sud, la Turquie et les Émirats arabes unis. Parmi elles figurent la Bourse de Moscou et plusieurs
filiales. L’objectif est de rendre plus difficiles les transactions de plusieurs milliards de dollars. On retrouve également des entités impliquées dans trois projets de gaz naturel liquéfié.
En conséquence, la Bourse de Moscou a annoncé qu’elle allait suspendre les transactions en euros et en dollars sur son marché des changes. »
« La nouvelle a fait
l’effet d’une douche froide sur les
constructeurs automobiles chinois. Bruxelles a annoncé, mercredi 12 juin, jusqu’à 38,1% de droits de douane européens sur les importations de véhicules électriques chinois, taxées à partir du
4 juillet prochain. Ces montants, qui s’ajoutent aux 10% déjà existants, ont été rapidement dénoncés comme « purement protectionnistes » par Pékin.
Pour contrer l’offensive commerciale chinoise, l’Union
européenne a donc décidé de multiplier les taxes « anti-dumping », destinées à compenser la différence entre le prix des marchandises importées et celui des produits fabriqués sur le sol
européen. En général, « les droits de douane laissent un temps de respiration aux constructeurs européens qui font face à un coût de l’énergie et de main d’œuvre plus élevé », pointe Elvire
Fabry, chercheuse spécialisée en géopolitique du commerce pour l’Institut Jacques Delors.
De nombreux secteurs de la production chinoise se
retrouvent dans le viseur de l’Union européenne, qui a pendant longtemps hésité à sévir. Plusieurs enquêtes en cours scrutent les subventions aux équipements médicaux, le biodiesel, les
éoliennes ou encore le constructeur ferroviaire CRRC, géant chinois du rail. Au total, l’Union européenne mène pas moins de 31 enquêtes sur des soupçons de pratiques anticoncurrentielles,
dont 18 concernent la Chine.
Néanmoins, si elles témoignent d’une volonté politique
de protéger le marché européen, ces enquêtes aboutissent bien souvent à des droits de douane nettement inférieurs à ceux imposés par les États-Unis. Faisant fi des règles de l’Organisation
mondiale du commerce, le pays fixe des taxes douanières qui grimpent à 100% pour les véhicules électriques chinois, 50% pour les cellules photovoltaïques et les semi-conducteurs chinois, et
25% pour l’acier ou l’aluminium. »
« L’Occident doit montrer à
Moscou qu’il soutient « totalement »
l’Ukraine en sanctionnant tout ce qui est russe, a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron.
« Nous montrerons au [président russe Vladimir] Poutine
que nous sommes complètement derrière l’Ukraine : nous chasserons l’argent et le pétrole, nous arrêterons le gaz, nous arrêterons les navires, nous ferons tout ce que nous pouvons pour
arrêter la machine de guerre russe et montrer à Poutine la folie de ses actions », a déclaré Cameron au média italien.
Le Royaume-Uni « chasse » les entreprises qui font des
affaires avec la Russie « partout dans le monde », a-t-il déclaré. “Nous sanctionnerons les entreprises en Chine, en Turquie, au Kirghizistan et même en Israël, qui, selon nous, fournissent
du matériel à double usage” à la Russie, a-t-il ajouté. »
Les Etats-Unis n’hésitant pas à faire pression sur les « alliés » peu enthousiastes à se lancer dans cette guerre commerciale :
« Les dirigeants des banques
allemandes doivent se conformer davantage
aux sanctions contre la Russie et mettre fin à toute tentative visant à les contourner, a prévenu mardi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, lors d’une réunion avec des banquiers
à Francfort, selon Reuters.
Le responsable américain a souligné que la Russie ne
devait pas être autorisée à se procurer des « biens sensibles » pour l’aider dans ses opérations militaires en Ukraine, et a averti que Washington avait désormais le pouvoir d’imposer des
sanctions secondaires aux banques étrangères si elles étaient soupçonnées d’aider l’armée russe.
« J’exhorte toutes les institutions ici à prendre des
mesures de conformité renforcées et à se concentrer davantage sur les tentatives d’évasion russe », a déclaré Yellen, avertissant que ceux qui ne le feraient pas pourraient se voir empêcher
d’utiliser le dollar américain.
Plus tôt ce mois-ci, Reuters a également rapporté que
le Trésor américain avait menacé de couper l’accès de la banque autrichienne Raiffeisen Bank International (RBI) au système financier américain en raison de la poursuite de ses activités en
Russie.
Après cet avertissement, RBI a annoncé qu’elle ne
développerait plus ses activités en Russie, tandis qu’un porte-parole du groupe a déclaré qu’il avait « considérablement réduit » sa présence dans le pays pour atténuer les risques liés aux
sanctions.
La Banque centrale européenne a également fait pression
sur toutes les banques de la zone euro pour qu’elles accélèrent leur retrait de Russie sous peine de sanctions américaines – et leur a demandé de soumettre d’ici le mois prochain un « plan
d’action » détaillant la manière dont elles suspendront leurs opérations dans le pays. »
« L’envoyé américain à
Budapest a vivement critiqué mardi le
gouvernement hongrois pour ses relations politiques et commerciales étroites avec la Chine, qui “sont souvent assorties de conditions, et les intérêts sont souvent payés en termes de
souveraineté“.
Dans un discours prononcé devant les entreprises
américaines qui ont investi en Hongrie, à la Chambre de commerce américaine, l’ambassadeur David Pressman a critiqué la Hongrie pour avoir fait des affaires avec la Chine sur la base de
contrats non transparents « en proie à la corruption ».
Il a également critiqué le gouvernement nationaliste du
Premier ministre Viktor Orban pour avoir autorisé les travailleurs chinois à entrer en Hongrie et pour une coopération en matière de sécurité entre les deux pays qui autorise la présence de
policiers chinois en Hongrie.
Pressmann a déclaré que les États-Unis faisaient
également des affaires avec la Chine, mais « de manière transparente, sur la base de règles claires et dans le souci des intérêts de sécurité de nos alliés ». »
Il est étonnant de voir que d’un côté les Etats-Unis prétendent se soucier de la souveraineté de la Hongrie alors que de l’autre l’Union Européenne punit la Hongrie pour ses lois sur
« la protection de sa souveraineté » :
« La Commission européenne a
lancé une action en justice contre la
Hongrie pour sa récente promulgation de lois visant à « protéger la souveraineté nationale ».
L’exécutif de l’Union européenne a déclaré mercredi
avoir envoyé une mise en demeure à Budapest l’informant que la législation viole les valeurs démocratiques et les droits fondamentaux du bloc. Les opposants au régime autoritaire du Premier ministre Viktor Orban
affirment que les nouvelles lois menacent d’étouffer ses rivaux politiques, ainsi que les médias et la société civile critiques.
Le nationaliste Orban insiste sur le fait que la
législation, qui réprime le financement étranger des candidats politiques, ainsi que de tout organisme ou individu ayant une influence sur le discours public, est essentielle pour freiner
l’influence étrangère.
Le Bureau pour la défense de la souveraineté, récemment
créé et dirigé par un représentant nommé par le gouvernement, a le pouvoir d’enquêter sur les bénéficiaires de financements étrangers. Il peut exiger des informations publiques et privées de
la part de cibles, ainsi que des services de renseignement hongrois. »
On se rappelle que la France vient de voter une loi identique, au même moment que la Géorgie, sans que ni l’UE ni les médias n’en fassent le moindre commentaire. On voit bien qu’ils
différencient deux sortes de gouvernements : les « gouvernements autoritaires », comme la Hongrie, la Géorgie, la Russie, la Chine…c’est-à-dire ceux qui refusent de rentrer
dans le moule de l’ultra-libéralisme à l’américaine et non pas le droit de s’en protéger et « les démocraties libérales », dont la France fait partie, et qui ont le droit se
protéger des influences extérieures, sauf celles de la Commission européenne, des Etats-Unis et d’Israël bien sûr.
En parlant de souveraineté, le président du Congrès étasunien vient de déclarer haut et fort que :
« Le président de la
Chambre des représentants américains : «
nous ne plaçons aucun organisme international au-dessus de notre souveraineté »
« Un organisme international au-dessus de la
souveraineté » est la définition même du droit international.
C’est donc officiel : les États-Unis rejettent le
concept même de droit international. »
« Faites ce que je dis » sinon gare aux sanctions et autres pressions militaro-économiques « mais pas ce que je fais » puisque seul moi, le gendarme du monde, peut me le
permettre.
Mais revenons aux sanctions. La réunion du G7 a été l’occasion d’en remettre une autre couche :
« Les États-Unis ont
élargi mercredi leurs sanctions contre la
Russie alors que les dirigeants du G7 se préparent à se réunir en Italie pour un sommet dont les principales priorités seront de renforcer le soutien à l’Ukraine et de détruire la machine de
guerre russe.
Le plan de mercredi visait les entreprises chinoises
qui aident la Russie à poursuivre sa guerre en Ukraine et a fait monter les enjeux pour les institutions financières étrangères qui travaillent avec des entités russes sanctionnées.
Il a également ciblé l’infrastructure financière de la
Russie, dans le but de limiter les flux d’argent entrant et sortant de Russie. Peu après que les sanctions ont été rendues publiques, la Bourse de Moscou a annoncé qu’elle suspendrait les
transactions en dollars et en euros.
Les États-Unis ont sanctionné plus de 4 000 entreprises
et particuliers russes depuis le début de la guerre, dans le but d’étouffer le flux d’argent et d’armements vers Moscou, dont la puissance de feu supérieure lui a donné un avantage sur le
champ de bataille ces derniers mois. Néanmoins, de nouvelles entreprises apparaissent continuellement à mesure que la Russie tente de repenser ses chaînes d’approvisionnement.
« Nous devons être très honnêtes avec nous-mêmes :
Poutine est un adversaire très compétent, prêt à s’adapter et à trouver des collaborateurs volontaires », a déclaré Aaron Forsberg, directeur de la politique et de la mise en œuvre des
sanctions économiques au Département d’État, à l’Associated Press. »
C’est cela qui montre la fébrilité des pays occidentaux face aux BRICS. Les sanctions ne fonctionnent pas, au contraire elles renforcent la volonté des BRICS de les combattre, alors on en
remet une couche, espérant que ce qui n’a pas fonctionné jusque-là pas se mette miraculeusement à fonctionner. Cela montre qu’ils n’ont pas d’autres solutions en vue. Il y en a pourtant une,
proposée par la Chine et la Russie, la coopération au lieu de la lutte. Mais il semble que cela ne soit pas dans le programme mental des dirigeants occidentaux, peu enclins à partager le
gâteau :
« La Chine a enregistré une croissance de ses exportations plus élevée que prévu en
mai, de 11,2 % en RMB et de 7,6 % en dollars américains sur un an, ce qui indique que le pays est sur le point d’atteindre l’objectif de croissance de 5 % du gouvernement pour 2024.
L’intégralité de la croissance des exportations est
venue des pays du Sud, tandis que les exportations vers les marchés développés sont restées atones, à des niveaux bien inférieurs aux sommets précédents.
Le mythe occidental sur la « surcapacité » chinoise ne
fonctionne pas bien dans les pays du Sud, où la demande chinoise en infrastructures de télécommunications, en véhicules électriques à bas prix, en panneaux solaires et en acier est
croissante. Malgré quelques frictions mineures avec les clients des marchés en développement, par exemple l’industrie sidérurgique brésilienne, la Chine a trouvé un marché en expansion dans
les pays du Sud. »
« La Banque mondiale a
relevé ses prévisions de croissance pour
l’économie russe sur la base des chiffres révisés publiés mardi.
Selon les Perspectives économiques mondiales 2024, le
PIB de la Russie connaîtra une croissance de 2,9 % cette année et de 1,4 % en 2025. Il s’agit d’une révision à la hausse par rapport aux prévisions précédentes de croissance de 2,2 % et 1,1
%, respectivement.
La Banque mondiale a ajouté que l’économie russe avait
surperformé les attentes en 2023, avec une croissance atteignant 3,6 % l’année dernière, une forte augmentation par rapport à sa prévision de janvier de 2,6 % et à celle d’octobre de 1,6
%.
“Cette amélioration reflète en grande partie une
demande privée plus forte que prévu, soutenue par des prêts hypothécaires subventionnés, des mesures fiscales et un marché du travail tendu”, écrit l’institution, notant que l’augmentation
des dépenses militaires a également stimulé l’activité. »
***
Cette semaine s’est déroulé une véritable tragi-comédie politico-médiatique orchestrée par l’équipe Biden qui cherche à démontrer à son jeune électorat que les « principes humanitaires »
chers aux Démocrates ne sont pas à deux vitesses et s’appliquent aussi aux Palestiniens.
Cela a commencé par une déclaration de l’équipe Biden, que nous avions déjà noté la semaine dernière, annonçant que :
« Joe Biden appelle le
Hamas à accepter une offre israélienne de paix « globale » à Gaza. Le
président américain s’est exprimé depuis la Maison Blanche et a notamment déclaré qu’il ne fallait pas laisser passer cette occasion pour la paix. « Il est temps que cette guerre se termine
», a-t-il dit, présentant une feuille de route qui, selon lui, a été soumise au Hamas via le Qatar. Le mouvement islamiste a réagi, affirmant qu’il « considère positivement » ce qui a été
annoncé. »
La proposition est donc présentée comme si elle était « israélienne », c’est-à-dire proposée par le gouvernement israélien. La balle serait donc dans le camp du Hamas. Premier
mensonge. Selon le Times of Israel :
« L’accord de
cessez-le-feu proposé par Israël avec le
Hamas comprend un engagement à mettre fin à la guerre à Gaza avant même que tous les otages ne soient libérés, selon un reportage publié lundi, qui montrait ce qu’il considérait comme le
document complet et en citait des parties.
La Douzième chaîne a publié de nombreux détails sur ce
qu’elle considère comme la proposition israélienne du 27 mai, sans citer de sources ni préciser comment elle l’a obtenue.
Contrairement à ce qu’a insisté le Premier ministre
Benjamin Netanyahu, le document de quatre pages rapporté ne prévoit apparemment pas l’élimination du Hamas en tant que force dirigeante à Gaza, et inclut un engagement israélien à mettre fin
à la guerre avant même que tous les otages ne soient libérés. dit le rapport.
L’article 15 de la proposition, comme l’a montré la
Douzième chaîne, prévoit, dans la deuxième phase de l’accord, le « rétablissement d’un calme durable (cessation définitive des hostilités militaires) et son commencement avant l’échange
d’otages et de prisonniers… »
Immédiatement après la diffusion du
rapport, le bureau de Netanyahu l’a qualifié de
trompeur et a déclaré que l’affirmation selon laquelle Israël aurait accepté de mettre fin à la guerre avant d’avoir atteint ses objectifs était « un mensonge total ».»
Le gouvernement israélien n’est pas l’auteur de cette initiative. C’est donc l’équipe Biden qui en est l’auteur, mettant ainsi Netanyahou devant un fait accompli tout en pouvant rejeter la
faute sur le Hamas si l’accord n’est pas signé.
C’est d’ailleurs ainsi qu’à procéder Blinken lors de son voyage au Proche Orient pour pousser les pays arabes à soutenir cet accord :
« Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a
exhorté lundi le Hamas à accepter une proposition de cessez-le-feu présentée par Washington pour mettre fin à la guerre à Gaza.
Lors de son huitième voyage au Moyen-Orient depuis le
début de la guerre, le plus haut diplomate américain a appelé les pays de la région à faire pression sur le groupe militant palestinien pour qu’il approuve le projet. Les États-Unis ont déclaré qu’Israël l’avait accepté,
bien que les responsables israéliens ne l’aient pas officiellement annoncé.
“Mon message aux gouvernements de toute la région, aux
habitants de toute la région, est le suivant : si vous voulez un cessez-le-feu, faites pression sur le Hamas pour qu’il dise ‘oui'”, a déclaré Blinken aux journalistes au Caire. »
Le premier mensonge ayant été débusqué par le gouvernement israélien, Blinken passe à un deuxième en disant : « Les États-Unis ont déclaré qu’Israël l’avait accepté, bien que
les responsables israéliens ne l’aient pas officiellement annoncé ». Il pensait ainsi coincer Netanyahou mais c’était prendre ses désirs pour la réalité. La réponse de ce
dernier a été immédiate :
« “Nous sommes déterminés à obtenir une victoire totale”, a déclaré Netanyahu dans un
communiqué publié par son bureau, citant des propos qu’il a tenus dimanche aux proches des Israéliens tués à Gaza. Il a déclaré qu’il rejetterait une demande du Hamas de « s’engager à arrêter
la guerre sans atteindre nos objectifs d’élimination du Hamas ». »
Pour accentuer la pression sur Netanyahou, les Etats-Unis soumettent la proposition à l’ONU :
« Les membres du Conseil de
sécurité de l’ONU viennent d’adopter un
projet de résolution américaine soutenant ce plan de cessez-le-feu dans l’enclave. Le texte a recueilli 14 voix pour, la Russie, s’est abstenue. Le Hamas « salue » l’adoption du plan de trêve
par le Conseil de sécurité de l’ONU. »
Sautant sur l’occasion et voulant éviter que les Etats-Unis l’accusent d’avoir été la partie ayant fait échouer l’accord :
« Le Hamas a immédiatement
réagi. Le mouvement palestinien « salue
l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité […] et souhaite réaffirmer sa volonté de coopérer avec les frères médiateurs pour entamer des négociations indirectes concernant la mise en
œuvre de ces principes. » Le président palestinien Mahmoud Abbas salue également le vote du Conseil de sécurité de l’ONU sur le plan de trêve. »
Dans la foulée, l’ONU augmente la pression d’un cran :
« Une commission
d’enquête de l’ONU accuse directement les
autorités israéliennes d’avoir commis non seulement des « crimes de guerre », mais aussi des « crimes contre l’humanité » dans la guerre qu’elles mènent depuis le 7 octobre. Les Nations unies
ont condamné, à un nombre incalculable de reprises, la conduite des opérations à Gaza. Mais c’est la première fois qu’elles parlent de « crimes contre l’humanité ». »
Mais depuis quand Israël respecte les décisions des institutions internationales ?
« Israël s’est engagé à poursuivre son opération militaire à Gaza, affirmant
qu’il ne s’engagerait pas dans des négociations « dénuées de sens » avec le Hamas, peu après que le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé à une écrasante majorité un plan de
cessez-le-feu soutenu par les États-Unis et destiné à mettre fin aux huit conflits. mois de guerre.
La représentante d’Israël auprès de l’ONU, Reut Shapir
Ben-Naftaly, a souligné lundi lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU que son pays voulait « garantir que Gaza ne constitue pas une menace pour Israël à l’avenir ».
Le haut diplomate a déclaré que la guerre ne prendrait
pas fin tant que tous les otages n’auraient pas été restitués et que les capacités du Hamas auraient été « démantelées », accusant le groupe militant palestinien d’utiliser « des négociations
sans fin… comme un moyen de gagner du temps ». »
Commence alors un échange de patate chaude entre les deux parties :
« Israël déclare que le Hamas rejette les éléments clés du plan de cessez-le-feu
américain à Gaza
Le Hamas a officiellement répondu mardi à une
proposition de cessez-le-feu américaine pour la guerre vieille de huit mois dans la bande de Gaza, et Israël a déclaré que cette réponse équivalait à un
rejet tandis qu’un responsable du Hamas a déclaré que le groupe palestinien se contentait de réitérer des demandes de longue date non satisfaites par l’actuel plan.
Le responsable du Hamas, qui a refusé d’être identifié,
a déclaré à Reuters que la réponse réaffirmait sa position selon laquelle un cessez-le-feu doit conduire à une fin permanente des hostilités à Gaza, au retrait des forces israéliennes, à la
reconstruction de l’enclave palestinienne et à la libération des prisonniers palestiniens en Israël.
“Nous avons réitéré notre position précédente. Je pense
qu’il n’y a pas de grandes lacunes. La balle
est désormais dans le camp israélien.”
Les États-Unis ont déclaré qu’Israël acceptait leur proposition, mais Israël ne l’a pas
déclaré publiquement. Israël, qui a
poursuivi ses attaques dans le centre et le sud de Gaza, parmi les plus sanglantes de la guerre, a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne s’engagerait pas à mettre un terme à sa campagne à Gaza avant
l’élimination du Hamas.
Un responsable israélien a déclaré mardi que le pays
avait reçu la réponse du Hamas des médiateurs et que le Hamas “avait modifié tous les paramètres principaux et les plus significatifs”.
Le responsable israélien, qui s’est exprimé sous
couvert d’anonymat, a déclaré que le Hamas “a
rejeté la proposition de libération d’otages présentée par le président Biden“. »
Essai raté pour Biden qui continue pourtant à soutenir Israël en mettant la faute de cet échec sur le dos du Hamas :
« Le président Joe Biden a exprimé jeudi ses
doutes quant à la conclusion prochaine d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, déclarant aux journalistes que « le Hamas doit avancer ».
« Non », a répondu Biden lorsqu’on lui a demandé s’il
était convaincu qu’un accord de paix était imminent. Mais, a-t-il ajouté, « je n’ai pas perdu espoir ».
Le bref échange fait suite à une démonstration de
parachutisme lors du sommet du G7, où Biden a rencontré d’autres dirigeants mondiaux sur une série de questions de politique étrangère et économiques.
Biden a ensuite développé ses préoccupations, affirmant
que le « plus gros problème » était du côté du Hamas. »
Comment de bonnes décisions stratégiques peuvent-elles être prises quand on a une vision de la situation déformée par sa vision idéologique du monde ? Biden a publiquement déclaré, plusieurs fois, être un sioniste. Il en paye maintenant les conséquences.
Comme l’analyse cet article du Middle East Eye, cette idiote initiative prise par l’équipe Biden n’a fait que confirmer l’extrême faiblesse stratégique du gouvernement
Biden face au mini-Etat qu’est Israël, devant tous les autres pays du Moyen Orient. Un échec diplomatique tonitruant tant sur le plan de la politique extérieure que sur celui de la politique
intérieure.
« Il en faut beaucoup pour que les diplomates du
Moyen-Orient se mettent d’accord sur quoi que ce soit. Le comportement d’un homme au cours des huit derniers mois de la guerre à Gaza a cependant forgé un consensus rare au sein d’un tel
groupe : on ne peut pas faire confiance à Antony Blinken.
Les pouvoirs du secrétaire d’État américain pour
déformer la réalité ont fait sourciller même les
cyniques les plus expérimentés. C’est une plainte qui résonne de Doha à Amman, en passant par Le Caire, Tel-Aviv et Ankara.
Blinken est actuellement engagé dans ce que l’un de ses
prédécesseurs, James Baker, appelait « la diplomatie du chat mort ». L’élève de Baker, Aaron David Miller, a écrit sur X (anciennement Twitter) : « L’objectif n’est pas de parvenir à un
accord mais de faire en sorte qu’en cas d’échec, le chat mort soit devant la porte des autres. »
Le chat mort ou mourant du moment est un accord de
cessez-le-feu à Gaza. »
Et ce chat mort n’est ni devant la porte d’Israël ni celle du Hamas mais est resté devant celle de Biden.
Première conséquence de cet « esprit sioniste » :
« Entraînée en grande
partie par la désapprobation de la
position américaine sur la guerre à Gaza, l’image populaire des États-Unis à l’étranger s’est dégradée au cours de l’année écoulée, selon un nouveau sondage d’opinion publique dans 34 pays
publié mardi par le Pew Research Center.
L’enquête, la dernière d’une série annuelle remontant à
plus de deux décennies, révèle également que la confiance internationale dans la démocratie américaine a chuté. Une médiane de quatre personnes sur dix sur plus de 40 000 personnes
interrogées ont déclaré que la démocratie américaine était autrefois un bon modèle à suivre pour les autres pays, mais qu’elle ne l’est plus. Ce point de vue était le plus prononcé
dans les dix pays européens couverts par le
sondage. »
Pendant que Biden se débat avec ses manipulations politico-médiatiques, la situation continue de se dégrader sur le terrain :
« Nouveaux échanges de
tirs d’une ampleur inédite entre Israël
et le Hezbollah, un «civil» tué au Liban
La situation, déjà inquiétante, s’est dégradée sur le
front entre le Liban et Israël jeudi 13 juin. Deux jours après la mort de plusieurs membres du Hezbollah libanais dans un raid israélien, le mouvement pro-iranien et allié du Hamas a répliqué
en lançant une pluie de roquettes sur le territoire israélien en 48 heures. Face à la hausse continue et soutenue des hostilités, les différents acteurs s’inquiète d’un éventuel embrasement
général dans la région. »
Le Hezbollah faisant régulièrement savoir que dès qu’Israël se retirera de Gaza il cessera ses attaques.
***
Deux jours avant la « conférence pour la paix » organisée par Zelenski en suisse, non pas pour négocier une paix mais pour faire ce qu’il sait le mieux faire, de la comédie politique, Poutine
a mis sur la table ses propres conditions de négociation pour une paix immédiate :
« L’Ukraine doit retirer ses
troupes des nouvelles régions russes
avant que des négociations de paix significatives puissent commencer, a déclaré le président Vladimir Poutine.
« J’insiste sur l’ensemble du territoire de ces régions
tel que défini par leurs frontières administratives au moment où elles ont rejoint l’Ukraine [en août 1991] », a déclaré Poutine.
“Notre partie ordonnera un cessez-le-feu et entamera
les négociations dès que Kiev se déclarera prête à prendre cette décision et commencera le retrait effectif de ses troupes de ces régions, et nous informera également
formellement qu’elle n’envisage plus d’adhérer
à l’OTAN“, a déclaré le dirigeant russe.
« Nous comptons sur Kiev pour prendre une telle
décision sur le retrait, le statut neutre et le dialogue avec la Russie, dont dépend l’existence future de l’Ukraine, de manière indépendante, basée sur les réalités actuelles et guidée par
les véritables intérêts du peuple ukrainien et non pas en suivant les ordres occidentaux », a déclaré Poutine.
À ce stade, Moscou n’acceptera pas un conflit gelé, qui
permettrait aux États-Unis et à leurs alliés de réarmer et de reconstruire l’armée ukrainienne, a affirmé Poutine. La résolution complète de la question nécessitera que Kiev reconnaisse les
quatre nouvelles régions ainsi que la Crimée comme faisant partie de la Russie, a-t-il insisté.
« À l’avenir, toutes ces positions de principe
fondamentales devront être inscrites dans des accords internationaux fondamentaux. Naturellement, cela inclut la levée de toutes les sanctions occidentales contre la Russie », a déclaré
Poutine.
Accepter ces conditions permettra à toutes les
personnes impliquées de tourner la page et de reconstruire progressivement les relations endommagées, a déclaré le président. À terme, un système de sécurité paneuropéen qui fonctionnerait
pour toutes les nations du continent pourrait être créé, a ajouté Poutine, soulignant que Moscou cherchait ce résultat depuis des années. »
Evidemment Poutine sait très bien qu’une telle proposition sera refusée mais, de son côté, les choses sont claires et un refus sera pris comme une carte blanche à serrer encore plus l’étau
autour de l’Ukraine.
Pied de nez aux propositions de Poutine :
« L’accord bilatéral de
sécurité signé jeudi en marge du G7 entre
les Etats-Unis et l’Ukraine ouvre la voie à une intégration dans l’Otan, a déclaré le président Volodymyr Zelensky.
L’accord “stipule que les Etats-Unis soutiennent la
future intégration de l’Ukraine dans l’Otan et reconnaît que notre accord de sécurité ouvre la voie à l’intégration de l’Ukraine dans l’Otan”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse
conjointe avec Joe Biden à l’issue de la cérémonie de signature. »
Ce vieux sénateur étasunien a franchement expliqué pourquoi les Etats-Unis ne sont pas prêts à lâcher l’affaire :
« Le sénateur américain Lindsey
Graham, un Républicain résolument belliciste
qui aime les déclarations provocatrices, a provoqué une nouvelle émotion en prononçant à haute voix ce qui devait rester discret. Dans une récente interview accordée à l’émission « Face the
Nation » de CBS, Graham a soutenu que Washington ne devait pas permettre à la Russie de gagner la guerre en Ukraine en raison des riches gisements de minéraux critiques sur le territoire
ukrainien, qui valent entre 10 et 12 000 milliards de dollars, selon le sénateur.
En particulier, Graham a avancé trois affirmations :
premièrement, que le contrôle russe sur cette « mine d’or » enrichirait Moscou et lui permettrait de partager les minéraux extraits avec la Chine ; deuxièmement, l’Ukraine, si elle en
conserve le contrôle, pourrait devenir « le pays le plus riche de toute l’Europe » et « le meilleur partenaire commercial dont nous ayons jamais rêvé » ; et troisièmement, l’issue de la
guerre en Ukraine est donc une « très grosse affaire ». En effet, selon Graham, les enjeux sont si élevés que les États-Unis doivent aider Kiev à gagner « une guerre que nous ne pouvons pas
nous permettre de perdre ».
Voilà pour tous ceux qui parlent de la « souveraineté
», de la « démocratie » et de la « liberté » de Kiev. »
Alors la lente destruction de l’Ukraine va continuer. D’abord par ses infrastructures, c’est-à-dire son économie :
« La Russie a détruit ou pris plus de la moitié de la production d’électricité de
l’Ukraine, provoquant des pannes d’électricité à grande échelle dans tout le pays et exacerbant les craintes quant à l’avenir de l’approvisionnement énergétique des villes ukrainiennes et des
clients de l’UE.
Les attaques de missiles et de drones menées par Moscou
ces derniers mois se sont concentrées sur les centrales électriques ukrainiennes, obligeant les sociétés énergétiques à imposer des fermetures à l’échelle nationale tout en se démenant pour
réparer les dégâts et trouver des approvisionnements alternatifs.
Avant l’invasion à grande échelle de la Russie en 2022,
la production énergétique nationale de l’Ukraine était d’environ 55 gigawatts d’électricité, parmi les plus importantes d’Europe. Cette capacité de production d’électricité est actuellement
tombée en dessous de 20 GW, en raison des bombardements ou de l’occupation russe qui a mis ces centrales hors service, selon les responsables ukrainiens. »
« Le nombre d’Ukrainiens vivant dans la pauvreté a augmenté de 1,8 million depuis
2020, ce qui porte le total à environ 29 % de la population alors que l’invasion russe de 2022 continue de ravager l’économie du pays, a indiqué la Banque mondiale dans un rapport.
La situation serait bien pire si l’Ukraine n’avait pas
reçu un soutien budgétaire étranger substantiel pour payer les pensions de vieillesse et les salaires des enseignants, des médecins et autres, selon Arup Banerji, directeur régional de la
Banque mondiale pour l’Europe de l’Est. »
Et sur le terrain les troupes russes continuent leur lente avancée.
Par Wayan – Le 10 juin 2024 – Le Saker Francophone
Cette semaine encore
Israël s’est enfoncé un peu plus dans sa folie, se fichant totalement de la dégradation de son image auprès des peuples du monde, mêmes occidentaux. Même dans les médias français on perçoit de plus en plus un
embarras à défendre l’indéfendable ; le « massacre de Rafah », dans la foulée de l’interdiction de la CIJ, ayant été un point de bascule :
Cela arrive au moment où une prise de conscience médiatique est
perceptible. TF1 mercredi 29 mai après France 2 la veille ont ouvert leurs journaux de 20h sur l’indignation dans le monde, et notamment à Paris, que soulèvent les bombardements de déplacés à
Rafah. Il faut dire aussi que ce massacre a fait la Une du New York Times et qu’une image intitulée « All eyes on Rafah », générée à l’aide de l’intelligence artificielle, a été partagée plus
de 50 millions de fois sur Instagram.
Il y a sans doute un tournant dans l’opinion. Pourtant, rares
sont les journaux français qui, à l’instar du Monde ou de Libération, ont mis à la Une les souffrances des Palestiniens à Rafah ou pris position pour une reconnaissance par la France de la
Palestine. On le constate aussi à l’Assemblée où un documentaire sur les atrocités commises à Gaza du député apparenté LFI Aymeric Caron n’a réuni qu’une quinzaine de députés, quand celui
fourni par Israël sur les massacres du 7-Octobre en avait rassemblé 120. »
Mais bien plus que les médias ce sont les populations qui protestent face à cet horrible carnage, surtout les jeunes :
« Depuis
plusieurs mois, les manifestations en soutien
à la Palestine se multiplient partout en France. Chaque samedi, ils sont des milliers à Paris. Dans le cortège, il y a les habitués, mobilisés depuis des années, ceux qui manifestent depuis
la riposte israélienne après le 7 octobre, et ceux qui viennent la première fois, à force de voir les horreurs de la guerre sur les réseaux sociaux. »
« La
plupart des Allemands sont actuellement
contre les opérations militaires israéliennes permanentes à Gaza, a montré un sondage effectué par l’Institut Forsa. Au total, 61% des répondants ont déclaré qu’ils s’opposaient aux actions
de Jérusalem Ouest et que seulement un tiers d’entre eux y étaient toujours favorables, a révélé l’enquête menée la semaine dernière. L’opinion publique s’est apparemment déplacée vers son
opposé polaire depuis environ six mois, rapporte Stern. »
Alors que leurs gouvernements font tout leur possible pour réprimer cette légitime indignation :
«La
Chambre a adopté une législation mercredi
qui établirait une définition plus large de l’antisémitisme pour que le ministère de l’Éducation applique les lois anti-discrimination, la dernière réponse des législateurs à un mouvement de
protestation des étudiants à l’échelle nationale au cours de la guerre d’Israël-Hamas.
L’action sur le projet
de loi n’était que la dernière réponse du Congrès
face au mouvement de protestation qui a balayé les campus universitaires. Les républicains du Congrès ont dénoncé les manifestations et demandé à des mesures pour les arrêter, poussant les
responsables de l’université au centre du débat politique.
Si elle est adoptée par
le Sénat et signé, le projet de loi élargirait la définition juridique de l’antisémitisme pour inclure le « ciblage de l’État d’Israël, conçu comme une collectivité juive ». Les critiques
disent que cette décision aurait un effet effrayant sur la liberté d’expression sur les campus universitaires. »
Il est donc maintenant interdit de critiquer Israël aux Etats-Unis. Vous pouvez toujours critiquer les Etats-Unis, mais plus Israël. Cela concerne non seulement
les étudiants mais aussi les journalistes.
Répercussion immédiate de cette loi :
« Les
étudiants éditeurs de la Columbia Law Review disent qu’ils ont été pressés par le conseil
d’administration du Journal pour arrêter la publication d’un article académique rédigé par un avocat palestinien des droits de l’homme qui accuse Israël de commettre un génocide à Gaza et de
maintenir un régime d’apartheid.
Lorsque les éditeurs ont
refusé la demande et publié l’élément lundi matin, le conseil d’administration – composé de professeurs et d’anciens élèves de la faculté de droit de l’Université Columbia – a complètement
fermé le site Web. Il est resté hors ligne mardi soir, une page d’accueil statique informant les visiteurs que le domaine «est en cours d’entretien».
Cet épisode
vécu par l’une des revues juridiques les plus
anciennes et les plus prestigieuses du pays marque le dernier point d’achoppement dans un débat en cours sur le discours académique qui a profondément divisé les étudiants, le personnel et
les administrateurs des collèges depuis le début de la guerre d’Israël-Hamas. »
En France aussi :
« En
France, une femme est condamnée à une amende
pour avoir porté un keffiyeh, sous le prétexte, que cela signifiait qu’elle participait à une “manifestation illégale” (même si elle était seule dans cette “manifestation” …). Telle la “Police des
mœurs” iranienne, mais pour une religion qui sanctifie les actions d’Israël … »
On remarquera au passage la tendance des autorités et des médias à étiqueter toute personne dénonçant le carnage israélien comme étant
« pro-palestinien ». Ce qui est une déformation médiatique totale. Ce n’est pas parce que vous défendez une victime que vous êtes « pro-victime », vous êtes juste
« pro-justice ». Ceux qui dénonçaient l’apartheid sud-africain n’étaient pas considéré comme « pro-noir » mais « anti-apartheid ». Ceux qui dénoncent la
ségrégation dont sont encore victime les noirs américains sont condidérés comme « anti-ségrégationnisme » pas « pro-black american ». Par contre ceux qui dénoncent le
massacre/génocide des palestiniens sont considérés comme « pro-Palestinien ». On comprend bien que « anti-génocide » est un terme qui ne plairait pas du tout à Israël.
D’où cette manipulation médiatique.
Et, puisqu’il faut boire la coupe jusqu’à la lie :
« La
Chambre des représentants des États-Unis
dirigée par les républicains a adopté une législation qui imposerait des sanctions à la Cour pénale internationale pour la décision de son procureur de demander des mandats d’arrêt contre des
responsables israéliens liés à la guerre à Gaza.
Le vote était de 247 à
155, 42 démocrates rejoignant les républicains pour soutenir la mesure. Il n’y a pas eu de votes républicains “non”, bien que deux aient voté “présent”. »
Le poids de l’AIPAC (l’équivalent étasunien du CRIF) sur les députés Républicains du Congrès expliquant cela :
« Le
représentant Thomas Massie (R-KY) a
déclaré à Tucker Carlson que la commission des affaires publiques américano-israéliennes avait désigné des représentants assignés à chaque membre républicain du Congrès pour garantir que les
législateurs votent pour les projets de loi soutenus par Israël.
Apparaissant dans
l’édition de vendredi du Tucker Carlson Show, Massie a expliqué certaines des tactiques de l’AIPAC pour influencer les législateurs. Le membre du Congrès a déclaré à Carlson qu’il avait banni
l’AIPAC de son bureau après que le groupe ait fait pression contre sa réélection. Massie a déclaré que les tensions avaient commencé lorsqu’il avait refusé la demande du groupe d’écrire un
livre blanc sur Israël alors qu’il s’était présenté pour la première fois au Congrès.
« J’ai des Républicains
qui viennent me voir et me disent : « J’aimerais pouvoir voter avec vous aujourd’hui. Votre vote est le bon, mais je subirais trop de critiques chez moi », a déclaré Massie. « Et j’ai des
Républicains qui viennent me voir et me disent : « C’est mal ce que l’AIPAC vous fait. Laissez-moi parler à mon gars de l’AIPAC. À propos, tout le monde sauf moi aun gars del’AIPAC.
« Qu’est-ce que
cela signifie – un gars de l’AIPAC ? » a demandé Carlson, déclenchant cet échange :
MASSIE : C’est comme ta
baby-sitter. Votre baby-sitter AIPAC qui vous parle toujours au nom de l’AIPAC. Ils font probablement partie de votre circonscription, mais ils sont, vous le savez, fermement ancrés dans
l’AIPAC.
CARLSON : Et
chaque membre a quelque chose comme ça.
MASSIE : Chaque
Républicain – Je ne sais pas comment ça marche du
côté des Démocrates. Mais c’est comme ça que ça marche du côté républicain. Et quand ils viennent à Washington, tu vas déjeuner avec eux. Et ils ont votre numéro de portable et vous discutez
avec eux. Alors j’ai eu comme–
CARLSON : C’est absolument fou.
MASSIE : Quatre membres du Congrès ont
dit : « Je vais parler à mon représentant de l’AIPAC. » Et c’est clairement comme ça qu’on les appelle, mon gars de l’AIPAC. Je vais parler à mon gars de l’AIPAC et voir
si je peux les amener, vous savez, à annuler ces publicités.
CARLSON : Pourquoi n’ai-je jamais entendu
parlé de cela auparavant ?
MASSIE : Cela ne
profite à personne. Pourquoi voudraient-ils dire à leurs électeurs qu’ils ont essentiellement un système de jumelage avec quelqu’un qui représente un pays étranger ? Cela ne profite pas au
membre du Congrès que les gens sachent cela. Donc ils ne vont pas vous le dire. »
Tout cela éclaircit le soutien total des dirigeants occidentaux envers la folie de Netanyahou, mais comme il faut bien enjoliver la façade médiatique Biden
essaie encore la solution qui, il le sait très bien, ne marchera jamais ; négocier un cessez-le-feu :
« Joe
Biden appelle le Hamas à accepter une
offre israélienne de paix « globale » à Gaza. Le président américain s’est exprimé depuis la Maison Blanche et a notamment déclaré qu’il ne fallait pas laisser passer cette occasion pour la
paix. « Il est temps que cette guerre se termine », a-t-il dit, présentant une feuille de route qui, selon lui, a été soumise au Hamas via le Qatar. Le mouvement islamiste a réagi, affirmant
qu’il « considère positivement » ce qui a été annoncé. »
« Joe Biden appelle
le Hamas » alors qu’il sait très bien que ce sont les conditions israéliennes, libération totale des otages d’abord et éventuelles discussions ensuite, qui bloque tout cessez-le-feu
possible.
Un article d’opinion du Guardian le reconnait lui-même :
« Si
vous pensez que les informations selon
lesquelles Netanyahu rejettera la proposition [de Biden] sont bizarres, détrompez-vous. Après tout, il ne s’agit pas
tant du 1984 de George Orwell que du 2024 de Benjamin Netanyahu. Au moment où le dirigeant israélien a stipulé qu’Israël « se réserve le droit de reprendre la guerre », il était clair que la
« proposition à Israël » présentée par le
président américain, Joe Biden, vendredi dernier, pour mettre fin aux hostilités avec une libération d’otages en trois volets et un accord de cessez-le-feu, était mort née. Netanyahu ne se contentait pas d’apaiser sa coalition
d’extrême droite, mais revenait sur un accord qu’il n’avait jamais voulu dès le début. »
Pour bien montrer l’humeur israélienne à négocier :
« L’armée
de l’air et l’artillerie israéliennes ont
intensément bombardé samedi la ville de Rafah, quelques heures après l’annonce par le président américain Joe Biden d’une feuille de route d’Israël en vue d’un cessez-le-feu avec le Hamas
dans la bande de Gaza. »
« Une
frappe israélienne tôt jeudi sur une
école abritant les Palestiniens déplacés du centre de Gaza a tué plus de 30 personnes, dont 23 femmes et enfants, selon des responsables de la santé locaux. L’armée israélienne a déclaré que
les militants du Hamas opéraient depuis l’école. »
C’est devenu une excuse classique. Pour justifier le bombardement de dizaines de civils, l’armée israélienne dit que des membres du Hamas était au milieu. Qui
va allez vérifier ? Mais l’excuse n’empêche pas que cela reste un crime de guerre. Elle est plutôt destinée à calmer la mauvaise conscience de la population israélienne.
Pour enfoncer le clou dans le cercueil des négociations :
« Le
ministre israélien de la Défense a
déclaré dimanche qu’Israël n’accepterait pas que le Hamas continue à gouverner Gaza à tout stade du processus pour terminer la guerre et qu’il examinait des alternatives au groupe
islamiste.
“Alors que nous mettons
nos actions militaires importantes, l’établissement de la défense évalue simultanément une alternative gouvernante au Hamas”, a déclaré Yoav Gallant dans un communiqué.
“Nous isolerons les
zones (à Gaza), retirerons les agents du Hamas de ces zones et présenterons des forces qui permettront à un gouvernement alternatif de se former – une alternative qui menace le Hamas”, a
déclaré Gallant.
Il n’a pas développé les
alternatives possibles. »
Bien sûr, puisque la seule alternative qu’ils ont en tête est leur fantasme d’un gouvernement arabo/israélien comme le révélait leur « plan de
reconstruction de Gaza » que nous avons vu il y a quelques semaines.
Il n’y aura donc pas de cessez-le-feu puisque le Hamas se renforce mécaniquement à chaque bombardement israélien contre la population palestinienne. Biden
devrait le comprendre maintenant. A moins qu’il ne cherche qu’à gagner du temps auprès de ses électeurs.
Et c’est là que la situation va bloquer, car tant que le Hamas sera considéré comme une « organisation terroriste » Netanyahou pourra s’en servir
comme excuse pour bloquer toute fin à ce massacre en disant « on ne négocie pas avec les terroristes ».
Je rappelle ici que tant que Netanyahou sera considéré, par la population israélienne, comme le chef de guerre protégeant Israël des « terroristes du
Hamas », il restera à la tête du pays et sera protégé, par l’immunité que lui confère cette position, des quatre
procès pour corruption qui balancent au-dessus de sa tête telle une épée de Damoclès, sans parler de l’échec du 7 octobre. C’est extrêmement cynique mais qu’attendre d’autre d’un tel
personnage ?
Comme nous le disions la semaine dernière, cette folie collective qui pousse une grande partie du peuple israélien à soutenir celui qui les mène à leur perte
entraine le pays vers son auto-destruction. Et bien cette semaine, un éditorial du journal israélien Haaretz prédit la même chose :
« La
violence israélienne est en pleine
croissance. Si nous n’agissons pas, l’effondrement n’est qu’une question de temps
Il est impossible de
regarder les photos, laides et violentes, des manifestants lors du défilé de mercredi de la suprématie juive dans les rues de Jérusalem sans entendre l’avertissement du professeur Yeshayahu
Leibowitz résonner en arrière-plan. “La fierté nationale et l’euphorie qui ont suivi la guerre des Six Jours sont temporaires et nous feront passer d’un nationalisme fier et croissant à un
ultranationalisme extrême et messianique. La troisième étape sera la brutalité et la dernière étape sera la fin du sionisme”, a déclaré la clairvoyant philosophe. »
Nous allons maintenant mettre en évidence la façon biaisée dont le conflit est présenté par les médias grand public et analystes occidentaux, en faveur d’Israël
évidemment, en utilisant la terminologie « organisation terroriste » pour définir le Hamas. Terminologie que Netanyahou utilise à son tour pour bloquer toute possibilité de
cessez-le-feu.
Le mot terroriste est le « mot qui tue » médiatiquement. Ce n’est pas Israël qui l’a inventé, c’est un classique de toutes les guerres de libération. Pendant la
seconde guerre mondiale les forces d’occupation allemandes définissaient les résistants français comme des « terroristes ». Pendant les guerres d’indépendances coloniales les forces luttant
pour l’indépendance de leur pays étaient systématiquement étiquetées de terroristes…
Cet abus de langage repose sur le fait que les forces résistantes ne sont pas des armées régulières mais des civils se battant pour leur idéal de souveraineté.
Une armée régulière ne pouvant, par définition, pas être classée comme terroriste puisque sa mission est de tuer l’ennemi. Prenons comme exemple la guerre d’Algérie, le soldat de l’armée
française tuant un civil algérien n’était pas considéré comme terroriste alors que le résistant civil algérien tuant un militaire français était considéré comme terroriste.
Il faut aussi prendre en compte le fait que, pour des résistants, il est plus facile de s’attaquer à des civils qu’à une armée suréquipée tout en bénéficiant du
même résultat politique, la déstabilisation du gouvernement occupant, alors que quand une armée d’occupation s’attaque à la population occupée elle ne fait que renforcer sa haine et sa
détermination contre l’occupant. Une évidence à laquelle l’Etat israélien semble totalement aveugle.
Voyons maintenant la définition de « terrorisme » :
« Ensemble
d’actes de violence (attentats, prises
d’otages, etc.) commis par une organisation ou un individu pour créer un climat d’insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une
communauté, d’un pays, d’un système. »
Pourtant, parce que c’est une armée nationale, Tsahal ne sera jamais qualifié « d’organisation terroristes », ni Israël d’« Etat
terroriste », pas même par les Etats arabes. Alors que le Hamas, groupe armé de résistance d’un Etat non reconnu comme Etat, donc ne pouvant pas disposer d’armée régulière, a été, dès
ses premières actions guerrières réussies, considéré comme groupe terroriste par l’Occident. Permettant ainsi de le diaboliser et d’étiqueter chaque attaque contre Israël comme une
« attaque terroriste », les ripostes de Tsahal étant, elles, classifiées de « lutte contre le terrorisme ». On voit bien le déséquilibre médiatique.
Il en est de même pour les prisonniers. La centaine de personnes capturées pendant l’attaque du 7 octobre sont qualifiés « d’otages » alors que
les milliers
de palestiniens capturés dans les rues de la Cisjordanie occupée (donc hors de la juridiction israélienne), tous les jours depuis des dizaines d’années, sont qualifiés de
« prisonniers » même ceux qui y croupissent depuis des années, sans procès ni même accusations. Alors qu’il n’y a, dans les faits, aucune différence. Pourtant les médias occidentaux
parlent d’échanger des otages israéliens contre des prisonniers palestiniens, sans que cette évidente contradiction ne semble les gêner. Encore une manipulation sémantique.
Au quotidien, ce sont bien les israéliens qui font régner la terreur. Rien que cette semaine :
« Des
gangs de colons israéliens illégaux se
sont déchaînés dimanche à travers la Cisjordanie et la Jérusalem-Est, attaquant des athlètes palestiniens dans un stade de football, lançant des rochers dans des voitures près de Ramallah et
mettant le feu à des terres palestiniennes près du village de la Cisjordanie ouest de Duma.
Les joueurs et les
entraîneurs étaient au stade du quartier AT-TUR lorsque les Israéliens, sous la protection de la police, ont pris d’assaut les installations, a rapporté l’agence de presse
palestinienne. »
« Les
colons israéliens ont détruit ce matin de
vastes zones de champs de blé dans le village historique de Sebastia, situé au nord-ouest de l’occupation de Nablus, selon l’agence de presse du WAFA.
Le maire de Sebastia,
Mohammad Azim, a rapporté que les colons avaient endommagé 11 dunums (2,7 acres) de champs de blé appartenant à la résidente locale Jawad Yousef Ghazal en faisant brouter leurs moutons sur le terrain.
Il a souligné que ce
«colonialisme pastoral» est une nouvelle tactique utilisée par les colons israéliens, sous la protection des soldats israéliens, pour saisir plus de terres et déplacer les agriculteurs
palestiniens.
Azim a ajouté que la
ville a été exposée à des «attaques incroyables» depuis la création du gouvernement actuel en Israël. Il a averti qu’Israël est dans la dernière étape de saisir la ville de Sebastia avec ses
efforts de «judaïsation». »
“Les colons ont mis le
feu sur les terres agricoles à l’ouest du village plantées d’oliviers et de cultures de blé”, a déclaré l’agence de presse palestinienne WAFA citée.
Il a souligné que les
colons ont délibérément mis le feu sur les terres agricoles et ont empêché les résidents de les atteindre.
Les colons sionistes
avaient déjà brûlé le même terrain, et les forces ennemies sionistes ne permettaient pas aux équipes de défense civile de s’approcher pour l’éteindre à l’époque. »
« Les
forces d’occupation israéliennes ont
expulsé samedi les agriculteurs palestiniens de leurs terres et brûlé 100 dunams (24 acres) d’amande fertile, de raisins et d’olive à
Beit Ummar, près d’Hébron dans le sud de la Cisjordanie.
Selon des sources
locales, les forces d’occupation israéliennes ont expulsé les agriculteurs de leurs terres dans la ville de Beit Ummar, au nord d’Hébron, et ont provoqué l’incendie de grandes zones de leurs
terres plantées d’arbres, de raisins et d’amandes.
Le journaliste local
Mohammad Awad a déclaré que les forces d’occupation avaient expulsé les agriculteurs de leurs terres et tiré des bombes de gaz toxique et sonore, faisant éclater des incendies dans des
centaines de Dunams dans les régions de Khallet al-Kutla, Khirbet al-Qat et Wadi al-Wahadin , qui avait été planté d’olives, d’amandes et de raisins, en plus d’un certain nombre de serres,
outils et équipements agricoles. »
« Alors
qu’Israël continue de demander le retour
d’environ 125 otages pris par la milice palestinienne du Hamas le 7 octobre, des milliers de personnes ont été arrêtées en Cisjordanie par les forces israéliennes alors que leurs maisons ont été détruites.
La Société des
prisonniers palestiniens, un organisme à but non lucratif basé à Ramallah, a déclaré dimanche sur les réseaux sociaux qu’un enfant faisait partie de dix personnes arrêtées lors des raids
samedi, ce qui a fait passer le nombre de personnes arrêtées par Israël à 8 985.
“Ce nombre comprend ceux
qui ont été enlevés de leurs maisons,
arrêtés aux barrières militaires, ceux qui ont été forcés de se rendre
sous la pression et ceux qui ont été détenus en otage”, a déclaré l’organisme à but non lucratif dans son communiqué. »
Tous ces actes de violence israélienne ne sont jamais rapportés par les médias occidentaux mais quand un jeune palestinien excédé craque et s’attaque à des
israéliens, tous les médias occidentaux en parlent en qualifiant l’acte « d’attaque terroriste ».
Les analyste et médias occidentaux prétendent que le Hamas est une « organisation terroriste » comme si c’était une évidence universelle. Mais quels
sont les Etats le désignant ainsi ?
« Le
Hamas est considéré comme une
organisation terroriste par les États-Unis et plusieurs autres pays, car il a perpétré des attaques terroristes contre Israël
depuis le début des années 1990.
Le Hamas a été créé en
1987 lors de la première Intifada et le groupe a pris le contrôle de Gaza en 2007. Le 8 octobre 1997, environ 10 ans après sa création, le groupe terroriste a été désigné comme organisation
terroriste étrangère par le Département d’État américain. Le Hezbollah, un groupe terroriste né au Liban, a également été désigné groupe terroriste par les États-Unis.
Outre les États-Unis, le
Royaume-Uni, Israël, l’Australie, le Japon et l’Union européenne font partie des autres pays et blocs régionaux qui ont officiellement désigné le Hamas comme organisation terroriste. Les
dirigeants de ces pays se sont prononcés sur les récents événements survenus en Israël.
Le Premier ministre
britannique Rishi Sunak a déclaré : « Les gens qui soutiennent le Hamas sont entièrement responsables de cette effroyable attaque. Ce ne sont pas des militants. Ce ne sont pas des combattants de la
liberté. Ce sont des terroristes. » Sunak s’est joint à une veillée avec les communautés locales à la synagogue Finchley United à Londres. »
Cet article de Fox News est un condensé de ce que je viens d’expliquer. Le Hamas a été qualifié d’organisation terroriste par les Etats-Unis car il s’attaque à
Israël depuis qu’il a été constitué dans le but de combattre pour l’indépendance palestinienne. Suivi par les habituels pays du Bloc occidental. Les mêmes qui continuent de soutenir l’Etat
israélien malgré ses crimes contre l’humanité.
Le reste du monde, les pays des BRICS, l’ONU aussi, pas dupe de la manipulation sémantique, continuent de considérer le Hamas et le Hezbollah comme des groupes
de résistance armée.
Pourtant, en continuant de considérer le Hamas comme « organisation terroriste », les pays occidentaux soutiennent Israël dans son refus de trouver un
accord de paix et contribuent à la perpétuation de ce conflit quasi-centenaire. En conséquence de ce piège sémantique, ce ne sont pas les pays occidentaux qui pourront aider à apporter une
solution à ce conflit sans fin.
C’est pourquoi la Chine et
la Russie commencent, doucement mais surement, à prendre le relais diplomatique :
« La
Chine accueillera des pourparlers d’unité
palestinienne entre le groupe islamiste militant Hamas et ses rivaux du Fatah, les deux groupes et un diplomate basé à Pékin ont déclaré vendredi, une incursion chinoise notable dans la
diplomatie palestinienne au milieu de la guerre dans la bande de Gaza.
Les deux factions
rivales palestiniennes n’ont pas réussi à guérir leurs différends politiques depuis que les combattants du Hamas ont expulsé le Fatah de Gaza dans une courte guerre en 2007. Washington se
méfie des mesures pour concilier les deux groupes, car il soutient le Fatah mais a interdit le Hamas en tant que terroristes.
Un responsable du Fatah
a déclaré à Reuters qu’une délégation, dirigée par le haut fonctionnaire du groupe Azzam Al-Ahmed, était parti pour la Chine. Un responsable du Hamas a déclaré que l’équipe de la faction pour
les pourparlers, dirigée par le haut responsable du Hamas, Moussa Abu Marzouk, s’y rendait vendredi plus tard.
“Nous soutenons le
renforcement de l’autorité de l’autorité nationale palestinienne et soutenons toutes les factions palestiniennes dans la réconciliation et la solidarité croissante par le dialogue et la
consultation”, a déclaré vendredi le porte-parole du ministère des Affaires chinoises, Wang Wenbin lors d’un briefing régulier, sans confirmer la réunion. »
Première étape pour constituer un Etat palestinien digne de ce nom.
****
Dans la série « les procès contre Trump » dont nous avons déjà parlé, celui qui vient de prendre fin aura été le plus médiatisé par la presse
étasunienne.
Pendant les deux semaines qu’il aura duré, Trump fut obligé d’y assister en présence alors que la campagne électorale était en cours, sans avoir le droit d’en
parler publiquement, par ordre du juge. Pour ce procès il était accusé de :
« Falsifier
des dossiers commerciaux dans le cadre
d’un stratagème visant à influencer illégalement les élections de 2016 en versant discrètement de l’argent à une actrice porno qui affirmait que les deux avaient eu des relations
sexuelles. »
En clair, il aurait donné de l’argent (130.000$) à une actrice porno pour qu’elle ne révèle pas une relation sexuelle qu’ils auraient eu, en 2006, ce qui a pu,
selon le procureur, avoir un impact sur son élection en 2016. Voilà comment il aurait « illégalement influencé les élections » en se soumettant au chantage d’une
ex-actrice porno. Tout cela n’ayant rien d’illégal, l’accusation se base juridiquement sur le fait qu’il a « falsifié des dossiers commerciaux » en comptabilisant ces
130.000 $ comme « dépenses légales ». Voilà le crime, puisque procès criminel il y
a eu avec jurés et pas moins de 34 chefs d’accusation, un par document comptable. Comme le dit l’adage, plus c’est gros plus ça passe.
Penser que cette accusation et ce procès en criminel sont tirés par les cheveux n’est pas prendre la défense de Trump c’est constater l’évidence. C’est ce qui
s’est passé dans l’esprit de nombreux étasuniens :
« La
campagne de Donald Trump engrange près de
deux millions de dollars par heure. Des chiffres qui font rêver, mais qui sont bien réels comme l’annonce l’équipe de campagne de Donald Trump. Et cet engouement ne concerne pas seulement les
grandes fortunes du pays, mais aussi les américains lambdas puisqu’en un peu plus de 24 heures 34,8 millions de dollars en petite sommes ont été donnés, preuve s’il en fallait, de la défiance
des américains envers un système judiciaire que Donald Trump accuse d’être au service de la Maison Blanche. »
Voici ce qu’en pense l’accusé :
« C’est
une escroquerie, il s’agit d’un procès
truqué ! Ce procès était totalement inéquitable. Vous savez ce qui est arrivé à certains de nos témoins, qui ont été littéralement crucifiés, et certains qui ont vécu l’enfer à cause de ce
juge, qui a l’air d’un ange mais qui est en réalité un diable. Et quand nous voulions certaines choses, tout ce que nous demandions a été rejeté… En revanche, quand l’accusation voulait
quelque chose, elle obtenait tout ce qu’elle voulait. Nous voulions que le lieu du procès soit changé afin de pouvoir bénéficier d’un procès équitable. Nous ne l’avons pas obtenu. Nous
voulions que le juge soit changé, pour qu’il n’y ait pas de conflit d’intérêts, et il ne l’a pas fait. Personne n’a jamais rien vu de tel. »
Voici ce qu’en pense Elie Honig, analyste juridique étasunien :
“Le juge a donné de
l’argent… en violation flagrante d’une règle interdisant aux juges de New York de faire des dons politiques – à une opération politique pro-Biden et anti-Trump.”
Alvin Bragg s’est
vanté pendant la campagne électorale dans un comté majoritairement démocrate : « C’est un fait que j’ai poursuivi Trump plus de 100 fois. »
« Plus
important encore, les accusations portées par le procureur contre Trump repoussent les limites de la loi et de la procédure régulière. »
« Les accusations
portées contre Trump sont obscures et presque sans précédent. En fait, aucun procureur d’État – à New York, au Wyoming ou ailleurs – n’a jamais utilisé les lois électorales fédérales pour
un crime d’État direct ou sous-jacent, contre qui que ce soit, pour quoi que ce soit. Jamais.
Le procureur a
gonflé les délits au-delà du délai de prescription et les a « ramenés à la vie par électrochoc » en alléguant que la falsification des dossiers commerciaux avait été commise « dans
l’intention de commettre un autre crime ».
“Inexcusablement, le
procureur a refusé de préciser quels étaient réellement ces moyens illégaux – et le juge a refusé de le forcer à le faire – jusqu’aux plaidoiries finales. Autant pour l’obligation
constitutionnelle de notifier à l’accusé les accusations portées contre lui avant le procès.”
“À ces égards
essentiels, les accusations portées contre Trump ne sont pas seulement inhabituelles. Elles sont faites sur mesure, apparemment conçues individuellement pour l’ancien président et pour
personne d’autre.”
« Les employés du
Manhattan DA auraient appelé cela « l’affaire Zombie » en raison de diverses infirmités juridiques, y compris son étrange mécanisme d’accusation. Mais il serait mieux nommé l’affaire
Frankenstein, bricolée avec des éléments mal ajustés dans un cadre laid et maladroit. En un engin plus ou moins fonctionnel qui pourrait bien se retourner contre son
créateur.»
Quels sont les conséquences de ce procès :
« L’ancien
président risque jusqu’à quatre ans de
prison. Mais comme il n’a aucun antécédent judiciaire au pénal, qu’il s’agit d’un crime sans violence physique, et qu’il sera âgé de 78 ans lors du prononcé de la peine, Donald Trump devrait
plutôt être condamné à un sursis avec mise à l’épreuve ou à des travaux d’intérêt général, et éventuellement à une amende.
Mais il reste poursuivi
dans trois autres affaires :
Au niveau fédéral, à
Washington, où il est accusé d’avoir tenté de changer le résultat de la présidentielle de 2020.
Au niveau fédéral, en
Floride, pour avoir conservé des documents classifiés datant de sa présidence.
Au niveau de l’État en
Géorgie, où il est poursuivi pour ingérence électorale. »
Ce dernier cas en Géorgie étant
à l’arrêt depuis qu’il a été révélé que la juge et le procureur avait une « liaison amoureuse » et donc que le procès était rendu
caduque par ce « conflit d’intérêt ». Le
procureur ayant été destitué de l’affaire, il y a maintenant débat pour savoir si la juge est en droit de continuer à prendre ce procès en charge. Un vrai vaudeville juridique.
L’affaire « actrice porno » n’est pas finie puisque le verdict du juge ne sera rendu que le 11 juillet, laissant ainsi une bombe à retardement cliqueter pendant
la campagne électorale de Trump.
Encore une fois, soupçonner un acharnement judiciaire contre Trump de la part d’une administration qui se bat contre lui depuis qu’il a été élu en 2016 n’est
pas prendre sa défense, comme le disent ceux qui s’abreuvent à CNN, c’est relier les points entre eux et constater une évidence.
Cet acharnement politico-judiciaire contre lui montre, là encore, que la fameuse « démocratie étasunienne » continue sa lente mais inexorable
dégradation. Vers où ? Seule l’histoire proche nous le dira.
****
La tension Russie-Occident est encore monté d’un cran à la suite de la décision des principaux pays occidentaux de fournir à l’Ukraine des missiles à longue
portée lui permettant de toucher le sol russe.
« La
Russie envisage des mesures «
asymétriques » contre les sponsors de Kiev en raison de l’utilisation par l’Ukraine d’armes fournies par l’Occident contre son territoire, a déclaré le président russe Vladimir
Poutine.
Les remarques du
dirigeant russe ont été prononcées mercredi lors d’une réunion avec les chefs d’agences de presse internationales, en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg
(SPIEF).
« Nous n’avons aucune
illusion à cet égard », a ajouté Poutine, répétant ses commentaires antérieurs selon lesquels les troupes ukrainiennes pourraient appuyer sur la gâchette, mais les États-Unis et leurs alliés
fournissent les renseignements et les informations de ciblage.
La Russie réagira en
renforçant ses défenses aériennes et en détruisant ces missiles, a déclaré Poutine.
« Deuxièmement, si
quelqu’un estime qu’il est possible de fournir de telles armes dans la zone de guerre, de frapper notre territoire… pourquoi ne devrions-nous pas fournir des armes similaires aux
régions du monde où elles seront utilisées contre des sites sensibles de ces pays ? a ajouté le président russe. « Nous pouvons réagir de manière asymétrique. Nous y
réfléchirons ».
Si l’Occident continue
l’escalade, de telles actions « détruiront complètement les relations internationales et porteront atteinte à la sécurité internationale », a noté Poutine.
« Si nous constatons que
ces pays sont entraînés dans une guerre contre nous, et qu’il s’agit de leur participation directe à la guerre contre la Russie, alors nous nous réservons le droit d’agir de la même manière.
C’est la recette pour de très sérieux problèmes. »
Mais, comme d’habitude, les dirigeants occidentaux ne prennent pas les avertissements de Poutine au sérieux :
« Le
secrétaire général de l’OTAN, Jens
Stoltenberg, et le président finlandais Alexander Stubb ont assuré à leurs alliés que la Russie ne représente actuellement aucune menace militaire pour le bloc transatlantique.
“Nous ne voyons aucune
menace militaire imminente contre un allié de l’OTAN”, a déclaré Stoltenberg aux journalistes au palais présidentiel de la capitale. “La Russie est plus que préoccupée par la guerre contre
l’Ukraine”, a-t-il ajouté, soulignant que Moscou a redéployé une grande partie de ses forces traditionnellement déployées le long des frontières de l’OTAN vers les champs de bataille
d’Ukraine.
“Lorsque les combats
prendront fin en Ukraine, ils pourront reconstruire leurs forces”, a déclaré Stoltenberg. “Mais, encore une fois, cela ne signifie pas que nous voyons un danger d’attaque imminente contre un
allié de l’OTAN, car l’OTAN représente 50 pour cent de la puissance militaire mondiale. L’OTAN est l’alliance et la puissance militaire la plus forte au monde.”
“Cette idée selon
laquelle il y aurait une sorte de compte à rebours avant la prochaine guerre est fausse”, a ajouté Stoltenberg.
“L’idée selon laquelle
un pays comme la Russie pourrait attaquer ou intimider d’une manière ou d’une autre la plus grande alliance militaire du monde me semble tout simplement plutôt invraisemblable”, a déclaré
Stubb, qui a pris ses fonctions en mars, peu avant que la Finlande ne devienne le nouveau membre de l’OTAN. »
Macron qui se projette encore en « chef de guerre à la rescousse de l’Ukraine » promet :
« C’est
en direct de Caen que le président
français Emmanuel Macron a répondu aux questions d’Anne-Sophie Lapix de France 2 et Gilles Bouleau de TF1. Dans cet entretien accordé aux deux chaînes, le chef de l’État est revenu sur la
situation de la guerre en Ukraine.
« Aider l’Ukraine à
résister, c’est éviter la loi du plus fort », a-t-il souligné avant d’ajouter : « La France veut la paix et nous nous battons pour la paix. Mais la paix ne peut pas être la capitulation de
l’Ukraine. »
Il a esquissé les
premières étapes d’une nouvelle aide de la France à l’Ukraine. « Nous allons lancer un programme de formation et une cession d’avions Mirage 2000-5. » Ces formations auront lieu dès cet été
sur le sol français. Il a ajouté que « le souhait de la France est de former une brigade. Nous proposons de former et équiper 4 500 soldats ukrainiens. »
D’autres formations
pourront avoir lieu sur le sol ukrainien, bien qu’il n’y ait pas, pour l’instant, de formateurs français en Ukraine. « Le sol ukrainien est souverain. Il n’est pas question de former sur les
zones de combat », soulignant que les formations pourraient, par exemple, avoir lieu à l’ouest de l’Ukraine. »
Pendant que les
médias grand public orientent l’attention de la population européenne vers « le risque d’une victoire de l’extrême droite aux prochaines élections européennes » et celle de la
population étasunienne sur les procès contre Trump, les dirigeants occidentaux préparent la prochaine escalade contre la Russie pour « se protéger de la menace russe ». Ce qui revient à dire
que nous allons aiguillonner, ou plus exactement faire aiguillonner par l’Ukraine, l’ours russe pour mieux s’en protéger. La seule explication à cette attitude aberrante est qu’ils confondent
toujours, malgré 2 ans d’échecs, l’ours russe et Winny l’ourson :
« Les secrétaires généraux de
l’OTAN n’attaquent généralement pas la
politique du pays membre le plus grand et le plus important de l’alliance. Mais c’est exactement ce qu’a fait Jens Stoltenberg, dont les dix années à la tête du groupe touchent à leur fin.
Dans une interview accordée à The Economist le 24 mai, il a appelé les alliés de l’OTAN qui fournissent des armes à l’Ukraine à mettre fin à leur interdiction de les utiliser pour frapper des
cibles militaires en Russie. La cible claire, bien qu’anonyme, de M. Stoltenberg était la politique maintenue par Joe Biden, le président américain, consistant à contrôler ce que l’Ukraine
peut et ne peut pas attaquer avec des systèmes fournis par les États-Unis. »
Et dans la foulée, pour augmenter la pression sur Biden :
« L’Assemblée parlementaire de
l’OTAN a récemment défendu le droit de
l’Ukraine d’utiliser des armes fournies par l’Occident pour cibler des objectifs militaires sur le territoire russe, une décision soutenue par la majorité des législateurs de l’Assemblée et
renforcée par le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Cette déclaration intervient dans un contexte de pression accrue de la part des alliés occidentaux de l’Ukraine pour qu’ils
augmentent leur soutien alors que la Russie intensifie ses actions offensives. »
Les dirigeants européens sont entrés dans la danse :
Lors d’une visite à Kiev
le 3 mai, le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron a déclaré à Reuters que l’Ukraine pourrait utiliser les armes fournies par Londres pour frapper des cibles en Russie et
qu’il appartenait à Kiev de décider de le faire.
“L’Ukraine a ce droit”,
a-t-il déclaré. “Tout comme la Russie frappe à l’intérieur de l’Ukraine, vous pouvez tout à fait comprendre pourquoi l’Ukraine ressent le besoin de s’assurer qu’elle se défend.”
FRANCE ET
ALLEMAGNE
Le président français
Emmanuel Macron a déclaré mardi que l’Ukraine devrait être autorisée à frapper des sites militaires en Russie que Moscou utilisait pour attaquer l’Ukraine.
“Nous pensons que nous
devrions leur permettre de neutraliser les sites militaires à partir desquels des missiles sont tirés, les sites militaires à partir desquels l’Ukraine est attaquée”, a-t-il déclaré lors
d’une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz.
“(Mais) nous ne devrions
pas leur permettre de frapper d’autres cibles en Russie et des sites civils ou militaires en Russie…”
Interrogé à ce sujet,
Scholz a déclaré : “Je trouve étrange que certains affirment que (l’Ukraine) ne devrait pas être autorisée à se défendre et à prendre des mesures appropriées”.
« Le chancelier
allemand Olaf Scholz a clairement indiqué lundi qu’il restait réticent à envoyer des missiles de croisière à longue portée Taurus en Ukraine, soulignant le risque que son pays soit
directement impliqué dans la guerre. »
Sa réticence a disparu et la crainte d’une guerre européenne aussi. Quelle pression fut assez forte pour que lui, tout comme Macron, retournent leur veste et
prennent un si grand risque pour la sécurité de leur pays ?
Mais la pression est aussi forte à l’intérieur des Etats-Unis :
Nous vous écrivons en
notre qualité de membres de la Chambre des représentants des États-Unis pour vous faire part de notre soutien fort à plusieurs demandes urgentes de la part de nos collègues
ukrainiens :
(1) Autoriser
l’utilisation d’armes fournies par les États-Unis pour frapper des cibles stratégiques du Territoire russe dans certaines circonstances : nos alliés ukrainiens demandent l’autorisation
d’utiliser certaines armes fournies par les États-Unis pour mener des opérations sur des cibles stratégiques à l’intérieur du territoire russe et sous contrôle russe. Selon rapport de
Politico du 14 mai, la politique actuelle de l’administration Biden menotte l’Ukraine. »
Il est révélateur que des membres du Congrès étasunien soit obligés de se référer à un article de Politico pour évaluer la « politique de l’administration
Biden ».
Finalement c’est l’entourage proche de Biden qui va augmenter la pression, dans la même semaine, telle une attaque coordonnée contre le relent de sagesse d’un
vieil homme de 80 ans. Il va forcément céder :
« Le secrétaire d’État américain Antony
Blinken fait pression sur
l’administration du président Joe Biden pour qu’elle autorise l’Ukraine à attaquer des cibles situées au plus profond de la Russie avec des armes américaines, a rapporté jeudi le New York
Times, faisant référence à des responsables américains anonymes.
L’interdiction, selon la
Maison Blanche, a été imposée par crainte que si des armes américaines étaient utilisées à l’intérieur de ce que Washington reconnaît comme territoire russe, cela déclencherait une escalade
et potentiellement une Troisième Guerre mondiale. Blinken a plaidé en faveur de la suppression des restrictions après avoir effectué une visite « qui donne à réfléchir » à Kiev au début du
mois, a indiqué le journal, citant des sources internes. »
Pour mieux faire avaler la pilule et les peurs de la réaction russe :
« L’Ukraine a utilisé à plusieurs
reprises des armes occidentales contre
des cibles situées à l’intérieur de ce qu’elle reconnaît comme territoire russe, a affirmé l’Agence France Presse (AFP).
Certains hauts
responsables occidentaux ont exhorté les pays qui font don de munitions à longue portée à l’Ukraine à ne pas interdire leur utilisation au plus profond de la Russie, tandis que d’autres se
sont publiquement opposés à cette idée. Des restrictions contre de telles frappes ont notamment été imposées par les États-Unis, principal fournisseur d’armes de Kiev. Washington a déclaré
que l’interdiction visait à empêcher une escalade du conflit, et n’a donné aucune indication quant à sa levée.
Mardi, l’agence de
presse a cité plusieurs experts, qui estiment que les donateurs ne devraient pas s’inquiéter, car plusieurs autres lignes rouges russes auraient déjà été franchies sans conséquence.
“Des armes occidentales
ont déjà été utilisées à plusieurs reprises contre le territoire russe, plus récemment contre la ville méridionale de Krasnodar, ont indiqué plusieurs sources occidentales“, affirme le
rapport.
L’AFP n’a fourni aucun détail sur ces incidents ni sur les armes
impliquées. »
Exemple typique de manipulation des consciences par les agences de presse. « Plusieurs sources occidentales » non nommées.
« Aucun détail sur ces incidents ». Et, surtout, le sous-entendu
d’un tel article est que la Russie n’a jamais réagi, alors pourquoi réagirait-elle aujourd’hui ? Aucun risque, allons-y. Si c’est l’AFP qui le dit alors c’est que c’est vrai pense le
lecteur non averti.
Figue de barbarie sur le gâteau cramé, dans la même semaine, l’OTAN et l’Allemagne déclare qu’ils veulent bien que l’Ukraine tire sur la Russie mais pas qu’elle
se protège des inévitables tirs russes de riposte :
« L’OTAN n’a pas
l’intention d’utiliser ses défenses
aériennes pour protéger l’Ukraine, a insisté le secrétaire général du bloc militaire, Jens Stoltenberg. Son commentaire intervient quelques jours après que l’Ukrainien Vladimir Zelensky a
exhorté les États-Unis et leurs alliés à abattre les missiles russes. »
« Berlin considère que la
demande de Vladimir Zelensky d’un «
bouclier antimissile » de l’OTAN sur l’Ukraine va trop loin, a déclaré lundi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit.
S’adressant au New York
Times la semaine dernière, le dirigeant ukrainien a affirmé que l’OTAN devrait abattre les missiles russes depuis son propre territoire, comme les États-Unis et le Royaume-Uni l’ont fait avec
les missiles et drones iraniens pointés vers Israël.
« De notre point de vue,
cela signifierait une implication directe dans ce conflit. Et ce n’est pas un objectif que nous visons », a déclaré Hebestreit aux journalistes à Berlin. »
L’occident explique donc au gladiateur Zelensky, « tiens, voilà une épée. Mais pas de bouclier, cela pourrait fâcher tes adversaires. Allez, rentre dans l’arène
».
Voyant cela, Poutine a encore averti :
« Le président russe Vladimir
Poutine a mis en garde mardi contre de «
graves conséquences » si les pays occidentaux laissaient l’Ukraine utiliser leurs armes pour frapper le sol russe.
« Cette escalade
constante peut avoir de graves conséquences », a déclaré Poutine aux journalistes mardi en Ouzbékistan, selon plusieurs agences de presse.
« Si ces graves
conséquences se produisent en Europe, comment les États-Unis se comporteront-ils, compte tenu de notre parité dans le domaine des armes stratégiques ? Poutine a ajouté dans ses remarques aux
journalistes. « C’est difficile à dire : veulent-ils un conflit mondial ?
L’utilisation d’armes à
longue portée pour frapper la Russie s’appuierait sur les données des services de renseignement occidentaux, a déclaré Poutine, et suggérerait que le personnel militaire de l’OTAN serait
impliqué dans les attaques. Poutine a lancé un avertissement sévère contre une telle démarche.
“Les représentants des
pays membres de l’OTAN, en particulier en Europe, devraient être conscients de ce avec quoi ils jouent”, a déclaré Poutine. « Les pays dotés d’un petit territoire et d’une population dense »
doivent être particulièrement prudents, a prévenu Poutine. »
En particulier ce petit territoire qu’est l’Angleterre :
« La porte-parole du ministère
russe des Affaires étrangères, Maria
Zakharova, a déclaré jeudi que Moscou riposterait en frappant des cibles britanniques si des armes britanniques étaient utilisées par l’Ukraine pour frapper le territoire russe.
Zakharova a déclaré aux
journalistes que des cibles britanniques « sur le territoire ukrainien et au-delà de ses frontières » pourraient être touchées dans un tel scénario. »
Mais, certain de la supériorité occidentale contre la Russie, Stoltenberg balaye ces avertissements d’un revers de la manche :
« Le chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a rejeté vendredi les avertissements du
président russe Vladimir Poutine selon lesquels autoriser l’Ukraine à utiliser des armes occidentales pour frapper à l’intérieur du territoire russe pourrait conduire à une
escalade.
S’exprimant en marge
d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN à Prague, Stoltenberg a déclaré que l’alliance avait déjà entendu de tels avertissements à plusieurs reprises et que la légitime
défense n’était pas une escalade.
“Cela n’a rien de
nouveau. Depuis longtemps, chaque fois que les alliés de l’OTAN apportent un soutien à l’Ukraine, le président Poutine essaie de nous menacer de ne pas le faire”, a-t-il déclaré aux
journalistes. “Quant à l’escalade – eh bien, c’est la Russie qui a escaladé en envahissant un autre pays.” »
Finalement Biden a rapidement cédé aux pressions, mais « en secret » nous annonce Politico :
« Biden a secrètement donné à l’Ukraine la permission de frapper en Russie avec des armes
américaines. Il s’agit d’un revirement majeur qui aidera l’Ukraine à mieux défendre sa deuxième plus grande ville. »
Quand le président des Etats-Unis est obligé de prendre « en secret », de polichinelle, une décision qui peut
avoir des conséquences catastrophiques pour la sécurité des populations européennes on se demande vraiment quelle tangente est en train de prendre la politique du bloc occidental.
Quant aux dirigeants européens, les premiers concernés en cas de dérapage dans ce rapport de force avec la Russie, ils semblent prêts à risquer la sécurité de
leurs populations pour suivre des diktats venus, non pas de Biden comme on a pu le voir, mais de puissances qui cherchent vraiment à ce que la situation dégénère totalement en Europe. Le
complexe militaro-industriel étasunien ? Il en est le premier bénéficiaire, en augmentant ses ventes à l’Europe, mais aussi en tentant de détruire un pays qui est en train de
devenir un concurrent de taille par la puissance des armes qu’il fabrique, la Russie. Qui d’autre serait prêt à pousser le monde vers une troisième guerre mondiale ?
Poutine ! répondront mécaniquement ceux qui s’abreuvent à la propagande des médias grand public. Mais si Poutine voulait vraiment détruire l’Europe,
pourquoi ne le fait-il pas immédiatement. Un fou ne retient pas sa folie. Il en a largement les moyens avec les bombes, nucléaires ou pas, dans son arsenal. Et pourtant, même Kiev n’est
toujours pas détruite. Ce qui montre bien sa retenue. Non, Poutine ne veut pas de dérapage vers une guerre européenne, comme veut le faire croire la propagande médiatique mais, si on touche à
la Russie, alors… « graves
conséquences ».
Parmi les dirigeants européens fiers de mener le continent à la catastrophe, Macron aura l’honneur d’avoir été le premier à jeter des troupes dans le chaudron
ukrainien :
« Le premier groupe
d’instructeurs militaires français arrive
en Ukraine, a déclaré vendredi un homme politique ukrainien de premier plan, Alexeï Gontcharenko.
Sa déclaration
intervient quelques jours seulement après que le commandant en chef ukrainien Alexandre Syrsky a annoncé qu’il avait autorisé la présence de personnel français dans le pays.
« Mes sources m’ont
informé que le premier groupe d’instructeurs français est déjà en route pour l’Ukraine », a écrit Goncharenko, député ukrainien et délégué à l’Assemblée parlementaire du Conseil de
l’Europe, sur X (anciennement Twitter). »
Evidemment, pas un mot sur ce sujet dans la presse française. La population risquerait de protester.
Et pas un mot de paix non plus, si ce n’est cette nouvelle parodie de pourparlers en suisse, prise à l’initiative du vaincu et à laquelle le vainqueur n’est
même pas invité. Même Biden n’est plus emballé par un tel cirque :
« Le président ukrainien Volodymyr
Zelensky a exhorté Joe Biden à assister à
un prochain sommet de paix en Ukraine, en Suisse, affirmant que seul Vladimir Poutine l’« applaudirait » s’il ne se présentait pas.
Bien que
l’administration Biden ait été un fervent partisan de Kiev, des rapports suggèrent que le président Biden et la vice-présidente Kamala Harris devraient rater le sommet, ce qui serait un coup
dur pour M. Zelensky – même si une certaine
forme de présence de Washington est attendue. »
Pour finir sur ce chapitre, voici une analyse en français écrite par Caroline Galacteros :
« Nous ne
pratiquons plus seulement le somnambulisme. Nous sommes désormais des funambules. Nous nous hasardons en tutu sur une corde raide, sans barre d’équilibre ni filet. Le gouffre se creuse entre
deux parties du monde de plus en plus antagonistes dans leurs intérêts, leurs postures et leurs ambitions. En Europe, la sécurité est en lambeaux mais, à quelques semaines du scrutin
européen, en France du moins, on fait comme si de rien était. Pourtant, la situation en Ukraine se détériore de jour en jour. Les tendances identifiées voici plus d’un an se confirment chaque
jour d’avantage. Les forces ukrainiennes sont en mal criant d’hommes et de matériels, et le différentiel de puissance avec la Russie parait désormais irrattrapable. Tous les observateurs
civils et militaires sérieux le savent. Les Anglo-saxons ont commencé à l’avouer à mi-mots dès le printemps 2023. Mais cela n’a pas l’air de les conduire à la raison, et les Européens moins
encore.
Tout au contraire, nous
doublons, triplons la mise, comme investis d’une mission impossible mais sacrée. On nourrit l’escalade verbale, on verse des chaudrons d’huile bouillante sur le feu. « La Russie ne doit pas
gagner, sinon c’est l’Europe qui est en danger ». Voilà une pétition de principe parfaitement fausse, et en plus moralement indéfendable pour les « valeurs » européennes, car cela revient à
envoyer sans finalement de scrupules à la mort et en pure perte une jeunesse perdue pour une négociation inévitable que chaque jour perdu rendra in fine plus défavorable à leur pays. Mais on
n’en a cure. La suite de
l’analyse… »
***
La Géorgie continue de subir de fortes pressions de l’Occident pour empêcher qu’elle se protège de ces mêmes pressions. On se souvient que le parlement élu
démocratiquement de Géorgie a voté une loi imposant aux ONG et médias géorgiens financé à plus de 20% par de l’argent étranger de le déclarer officiellement. Une loi prise dans le but déclaré
d’empêcher que ce pays voisin de la Russie ne subisse le même sort que l’Ukraine. Les gouvernements occidentaux, dont la France, dénoncent cette loi comme « contraire aux valeurs démocratiques européennes ». Mais alors comment se fait-il que le
gouvernement français soit en train de faire voter exactement le même genre de loi :
Proposition de loi
visant à prévenir les ingérences étrangères en France
Procédure accélérée
engagée par le Gouvernement le 20 mars 2024
Texte n° 2150 de M.
Sacha HOULIÉ, Mme Constance LE GRIP et M. Thomas GASSILLOUD, déposé à l’Assemblée Nationale le 6 février 2024 »
Là encore, pas un média grand public français n’a relevé cette évidente contradiction. Loi contre les influences étrangères en France « bon pour la
démocratie européenne » mais en Géorgie, « contraire à la démocratie européenne » ?
Immédiatement, la présidente géorgienne a mis son véto contre cette loi, comme l’en autorise la loi géorgienne :
« La présidente
géorgienne Salomé Zourabichvili a annoncé
qu’elle avait opposé son veto à un projet de loi sur les agents étrangers, a rapporté samedi l’agence de presse officielle russe TASS.
Zourabichvili avait
déclaré précédemment qu’elle opposerait son veto au projet de loi, ce qui a déclenché des manifestations de rue, mais sa décision peut être annulée par un autre vote au Parlement, contrôlé
par le parti au pouvoir en Géorgie et ses alliés
“Aujourd’hui, j’ai
opposé mon veto à une loi russe. Cette loi est russe dans son essence et son esprit”, a-t-elle déclaré lors d’un point de presse. “Cela est contraire à notre Constitution et à toutes les
normes européennes, et représente donc un obstacle à notre voie européenne.”. »
Mais qui Salomé Zourabichvili ?
« Zourabichvili est né à
Paris, en France, dans une famille de réfugiés
politiques géorgiens. Elle a rejoint le service diplomatique français dans les années 1970 et, pendant trois décennies, a occupé divers postes diplomatiques de plus en plus élevés. De 2003 à
2004, elle a été ambassadrice de France en Géorgie. En 2004, d’un commun accord entre les présidents français et géorgien,[3] elle accepte la nationalité géorgienne et devient ministre des
Affaires étrangères de la Géorgie. Au cours de son mandat au ministère géorgien des Affaires étrangères (MAE), elle a négocié un traité qui a conduit au retrait des forces russes des parties
incontestées du continent géorgien. »
Précision qui ne sera, là non plus, donnée par aucun média grand public, tant cela met aussi en question la narrative officielle occidentale car elle permet de
comprendre pourquoi la présidente géorgienne a immédiatement opposé son véto à une loi permettant de protéger le pays des influences occidentales.
Il est évident que Zourabichvili, ancienne diplomate française, sait très bien que son pays de naissance est en train de voter la même loi au même moment. Mais
elle joue visiblement un double jeu, en faveur de l’UE et à l’encontre de la sécurité de la Géorgie.
C’est un exemple typique de « psyop », opérations psychologiques, dans laquelle les médias collaborent avec les gouvernements pour manipuler l’opinion
publique et atteindre des objectifs géopolitiques cachés au public. Dans ce cas précis, déstabiliser la Géorgie grâce à un agent étranger implanté au plus haut niveau de l’Etat géorgien pour
planter une autre aiguillon dans le dos de l’ours russe.
Pour ceux qui rétorqueraient « mais qu’en est-il des manifestants contre cette loi, elle a bien une opposition populaire ? ». Et bien en France
aussi mais évidemment les médias ne relaient pas cette information donc la population ne le sait pas, seule la presse alternative en parle :
« La proposition de loi « Prévenir les ingérences étrangères en France» , présentée
par le député Sacha Houlié avec le soutien du camp présidentiel, a été adoptée par l’Assemblée Nationale (27 mars) et le Sénat (22 mai) avec le soutien des partis Les Républicains et
Rassemblement national – alliés naturels du gouvernement pour les lois sécuritaires, mais ici, avec également le soutien du PS et d’EELV.
L’objectif affiché de
cette loi est de limiter les intrusions d’autres Etats via l’espionnage et les manipulations pour contraindre les intérêts géopolitiques de la France. Mais, alors que le gouvernement dispose
déjà de nombreux outils pour éviter ces intrusions, ce texte fraîchement adopté ne peut qu’inquiéter. En effet, ces dispositions pourraient avoir pour conséquence de soumettre des
associations d’intérêt public œuvrant pour l’intérêt collectif à des obligations de déclaration des subventions de fondations étrangères, renforçant ainsi les possibilités de contrôle
gouvernemental.
Par ailleurs, dans une
logique constante de solutionnisme technologique, le texte promeut l’extension d’une technique de renseignement dite de l’algorithme de détection ou « boîte noire de renseignement
».
Cette technique a été
instaurée par la loi renseignement de 2015 et nos organisations s’y étaient alors fermement opposées. Elle implique, en effet, la nécessaire surveillance de l’intégralité des éléments
techniques de toutes les communications de la population (qui contacte qui ? quand ? comment ? voire pourquoi ?), qu’elles soient téléphoniques ou sur internet, tout cela pour poursuivre
l’objectif de détecter automatiquement des profils effectuant un certain nombre d’actions déterminées comme étant « suspectes ». Ces profils seront ensuite ciblés et plus spécifiquement
suivis par des agents du renseignement. Cette technique agit donc à la manière d’un énorme « filet de pêche », jeté sur l’ensemble des personnes résidant en France, la largeur de maille étant
déterminée par le gouvernement.
En raison de son
caractère hautement liberticide, cette mesure avait été limitée à la stricte lutte contre le risque terroriste et instaurée de façon expérimentale pour quelques années avec des obligations
d’évaluation. Malgré des résultats qui semblent peu convaincants et des rapports d’évaluation manquants, cette technique a, depuis, été pérennisée et explicitement élargie à l’analyse des
adresses web des sites Internet.
Les boîtes noires comme
les autres techniques d’intrusion du renseignement offrent des possibilités terrifiantes, qu’elles soient prévues par la loi ou utilisées abusivement. Cette démultiplication des capacités de
surveillance participe à l’actuelle dérive autoritaire d’un pouvoir qui se crispe face aux contestations pourtant légitimes de sa politique antisociale et climaticide et devrait toutes et
tous nous inquiéter alors que les idées les plus réactionnaires et de contrôle des populations s’intensifient chaque jour un peu plus. »
Pour confirmer, s’il le fallait encore, que le bloc occidental est prêt à tout pour atteindre ses objectifs en Géorgie :
« Selon Blinken, la législation qui a déclenché des protestations massives, «
étoufferait l’exercice des libertés d’association et d’expression », stigmatiserait de nombreuses organisations et entraverait le travail des médias. Il a également déclaré que le projet de
loi « va à l’encontre de l’objectif déclaré de longue date de la Géorgie… d’intégration euro-atlantique et de partenariat stratégique avec les États-Unis ».
« En réponse à ces
actions, le Département d’État met en œuvre une nouvelle politique de restriction des visas pour la Géorgie qui s’appliquera aux personnes responsables ou complices de l’atteinte à la démocratie en Géorgie, ainsi qu’aux
membres de leur famille », a déclaré Blinken.
Il a ajouté que ceux qui
sont considérés comme portant atteinte à la
démocratie en Géorgie[C’est-à-dire les députées du parlement géorgien élus démocratiquement, NdT] « pourraient ne pas être éligibles aux visas américains » et se
voir interdire de voyager aux États-Unis, notant que les mêmes restrictions pourraient s’appliquer aux membres de la famille immédiate de ces personnes.
Le secrétaire d’État a
également annoncé « un examen complet de la coopération bilatérale entre les États-Unis et la Géorgie », tout en exprimant l’espoir que les responsables de Tbilissi finiront par abandonner le
projet de loi.
L’UE s’est également
prononcée contre la proposition, le Financial Times rapportant que certains membres du bloc ont insisté pour suspendre les voyages sans visa avec la Géorgie en raison de la controverse. Par
ailleurs, Foreign Policy a rapporté mardi que l’UE pourrait refuser la confirmation du statut de candidat de la Géorgie en octobre si le projet de loi n’est pas retiré. »
La réponse du gouvernement géorgien :
« Le parti au pouvoir en
Géorgie a accusé vendredi les Etats-Unis
de mener une politique de “menaces et de chantage” après que Washington a annoncé de nouvelles restrictions de visa concernant un projet de loi sur les “agents étrangers”.
Le parti au pouvoir, le
Rêve géorgien, a déclaré sur Facebook que les restrictions en matière de visa n’étaient “rien d’autre qu’une tentative grossière de restreindre l’indépendance et la souveraineté de la
Géorgie”. “Aucun chantage, quel qu’il soit, ne peut nous contraindre à aller à l’encontre de notre pays”, a-t-il déclaré.
Le chef de la faction
parlementaire du bloc au pouvoir a déclaré que la décision américaine était “une farce” et qu’elle menaçait de restreindre l’indépendance de la Géorgie. “L’indépendance du pays ne se vend pas
contre des visas”, a écrit Mamuka Mdinaradze sur Facebook. »
Dans la foulée le parlement a repoussé le véto de la présidente est définitivement adopté cette loi :
« Le parlement géorgien a annulé mardi le veto présidentiel sur la législation sur
les « agents étrangers » qui a alimenté les inquiétudes occidentales et déclenché des protestations massives depuis des semaines.
Le Parlement, contrôlé
par le parti au pouvoir Rêve géorgien, a rejeté le veto de la présidente Salomé Zurabichvili sur la législation qui, selon elle et d’autres critiques, restreindrait la liberté des médias et
entraverait les chances de la Géorgie d’adhérer à l’Union européenne. »
Les pressions vont-elles s’arrêter là ? Elles risquent au contraire de s’accentuer sur ce pays qui résiste pour que la propagande étrangère ne le divise
pas entre « pro-russes » et « pro-occidentaux » et que cela finisse en guerre civile, comme cela fut le cas à partir de 2014 en Ukraine, poussant finalement la Russie à
intervenir pour protéger la population « pro-russe ». La Géorgie a déjà connu ce genre de problèmes dans les années 90, après la dissolution de l’Union Soviétique, et ne veut pas
que cela recommence.
***
Il devient de plus en plus évident que l’objectif israélien est de détruire totalement Gaza d’une part et d’empêcher toute possibilité de création d’un état
palestinien d’autre part. Il n’y a que les dirigeants et les médias grand-publics pour faire semblant de ne pas voir l’évidence. 70% des infrastructures et habitation de Gaza avaient déjà été
détruites. Les 30% restant étant la ville de Rafah qui est en train d’être détruite à son tour, ce qui fera que l’enclave de Gaza sera complètement ravagée :
« Les bombardements
israéliens sont incessants sur Rafah.
Cette ville du sud de la bande de Gaza est devenue l’épicentre de la guerre, un million de personnes l’ont fuie depuis début mai et le lancement de l’offensive terrestre israélienne. C’est un
désastre humanitaire dans cette région qualifiée d’« enfer sur terre » par l’ONU. Tous les hôpitaux de Rafah ont fermé, assurent les Gazaouis. »
La frontière avec l’Egypte est tombée aux mains de l’armée israélienne isolant totalement Gaza du monde extérieur :
« Les autorités
égyptiennes ont protesté à plusieurs
reprises depuis l’incursion des blindés israéliens dans le corridor de Philadelphie, dont l’armée de l’État hébreu a annoncé avoir pris le contrôle mercredi 29 mai. Une zone tampon de 14
kilomètres de long à l’intérieur de la bande de Gaza, qui borde la frontière égyptienne, mais qui est démilitarisée conformément au traité de paix. L’Égypte accuse Israël de jouer avec le feu
en procédant à cette violation des accords et a déclaré se réserver « le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder la sécurité de son territoire ». »
Première conséquence de ce blocus total de Gaza :
« Les Nations Unies, qui ont mis en garde contre la famine à Gaza, ont déclaré
mercredi que le montant de l’aide humanitaire entrant dans l’enclave a diminué des deux tiers depuis qu’Israël a commencé ce mois-ci son opération militaire dans la région de Rafah, au sud de
l’enclave.
“La quantité de
nourriture et d’autres aides entrant à Gaza, déjà insuffisante pour répondre aux besoins croissants, a encore diminué depuis le 7 mai”, a déclaré le Bureau des Nations Unies pour la
coordination des affaires humanitaires (OCHA). »
Deuxième conséquence, il n’a y a plus de possibilité de soins médicaux importants dans l’enclave alors que les bombes pleuvent :
« Les enfants blessés de
Gaza se voient refuser toute aide
médicale alors que le terminal de Rafah est fermé.
La tante d’Ahmed Abu
Athab sanglote alors qu’elle implore le monde de faire sortir le garçon de Gaza pour des soins médicaux après qu’il ait été blessé par des tirs israéliens cette semaine et qu’il ait rejoint
la liste croissante des blessés coincés dans le territoire assiégé sans aide médicale.
Le garçon était allé à
la plage mardi pour se laver avec un groupe d’enfants et un missile est tombé alors qu’ils sortaient de l’eau, le touchant avec des éclats d’obus, a-t-elle expliqué. »
Le gouvernement israélien prévient que ce n’est pas fini :
« “Les combats à Gaza se
poursuivront pendant au moins sept mois
supplémentaires”, a déclaré le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre, Tzachi Hanegbi, à la radio publique israélienne Kan.
Les Forces de défense
israéliennes (FDI) ont déclaré mardi que leurs troupes opéraient de manière « très ciblée » contre les derniers bataillons du Hamas à Rafah, d’où plus d’un million de Palestiniens ont fui au
cours des trois dernières semaines.
Le gouvernement
américain a également déclaré qu’il ne pensait pas qu’« une opération terrestre majeure » était en cours, susceptible de déclencher un changement dans sa politique en matière d’aide militaire
à Israël.
Hanegbi
– considéré comme un proche confident du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu – a déclaré à Kan qu’il s’attendait à sept mois supplémentaires de conflit “afin de consolider nos
acquis et ce que nous définissons comme la destruction des capacités gouvernementales et militaires du Hamas et [Palestinien] Jihad islamique”. »
Tout cela grâce à la complicité active des dirigeants étasuniens :
« Des munitions fabriquées aux
États-Unis ont été utilisées dimanche
lors de la frappe meurtrière israélienne contre un camp de personnes déplacées à Rafah, selon une analyse de CNN d’une vidéo de la scène et un examen par des experts en armes
explosives. »
« Nikki Haley, ancienne candidate
républicaine à la présidentielle, a écrit
« Achevez-les ! » sur un obus d’artillerie israélien lors d’une récente visite en Israël, en pleine attaque sur Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts au cours des
huit derniers mois.
Une image de Haley
accroupie devant des palettes d’obus, écrivant avec un marqueur sur l’une d’elles, a été partagée sur les réseaux sociaux par Danny Danon, homme politique israélien et ancien ambassadeur aux
Nations Unies. Une deuxième image qu’il a partagée montrait le message signé de Haley : “Achevez-les – America EST DE TOUT CŒUR avec Israël, toujours.” »
Le message est on ne peut plus clair.
Et pour bien montrer que, malgré l’unanime condamnation du « Sud Global » et des instances juridiques internationales, le Bloc Occidental est
« de tout cœur » prêt à accompagner
Netanyahou dans son horrible projet, il est invité à venir le défendre auprès du public occidental. D’abord en France :
« Le chef du gouvernement
israélien a martelé ses arguments, ce
jeudi soir sur la chaîne de télévision française LCI, dépendant du groupe TF1. Aux yeux de Benyamin Netanyahu, côté palestinien à Gaza, « le nombre de pertes civiles relatives aux pertes de
combattants » constitue « le taux le plus bas qu’on a vu dans une guerre urbaine ». Selon lui, accuser l’armée israélienne de cibler des civils, ou de les affamer, relève de « calomnies
antisémites ».
Netanyahu était interrogé depuis Israël par le
journaliste Darius Rochebin. Un entretien enregistré au préalable et diffusé à 20h30, heure de Paris. Mais dès avant 19 heures, aux abords du siège du groupe, après l’annonce dans
l’après-midi de la diffusion de l’intervention du Premier ministre israélien, de premiers protestataires se sont mis à manifester leur indignation. Le rassemblement se poursuivait encore à 22
heures.»
Et bientôt aux Etats-Unis :
« Les dirigeants du
Sénat et de la Chambre des représentants
américains ont invité vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à s’adresser à une réunion conjointe du Congrès, une démonstration de soutien au milieu des divisions
partisanes concernant la campagne israélienne à Gaza.
La lettre invitant
Netanyahu a été signée par le président républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson, le chef de la majorité démocrate au Sénat Chuck Schumer, le chef républicain du Sénat Mitch
McConnell et le leader démocrate de la Chambre des représentants Hakeem Jeffries.
“Pour bâtir sur notre
relation durable et souligner la solidarité de l’Amérique avec Israël, nous vous invitons à partager la vision du gouvernement israélien pour défendre la démocratie, combattre le terrorisme
et établir une paix juste et durable dans la région”, indique la lettre. »
Pendant ce temps, les nouvelles montrant l’attitude mafieuse et génocidaire de l’Etat israélien continue de pleuvoir :
« Quatre sources ont
confirmé que Bensouda [une
procureure de la Cour Pénale Internationale chargée d’enquêter sur Israël. NdT] avait informé un petit groupe de hauts responsables de la CPI des
tentatives de Cohen [un fonctionnaire israélien, NdT] pour l’influencer, au milieu d’inquiétudes quant à la
nature de plus en plus persistante et menaçante de son comportement.
Trois de ces sources
étaient au courant des révélations formelles de Bensouda à la CPI sur cette affaire. Ils ont déclaré qu’elle avait révélé que Cohen avait fait pression sur elle à plusieurs reprises pour
qu’elle ne procède pas à une enquête criminelle dans l’affaire Palestine de la CPI.
Selon des témoignages
partagés avec des responsables de la CPI, il lui aurait dit : « Vous devriez nous aider et nous laisser prendre soin de vous. Vous
ne voulez pas vous lancer dans des activités qui pourraient compromettre votre sécurité ou celle de votre famille. »
Une personne informée
des activités de Cohen a déclaré qu’il avait utilisé des « tactiques méprisables » contre Bensouda dans le cadre d’une tentative finalement infructueuse de l’intimider et de l’influencer. Ils
ont comparé son comportement à du « harcèlement ».
Le Mossad s’est
également vivement intéressé aux membres de la famille de Bensouda et a obtenu des transcriptions d’enregistrements secrets de son mari, selon deux sources ayant une connaissance directe de
la situation. Les responsables israéliens ont ensuite tenté d’utiliser ces informations pour discréditer le procureur.
Les révélations sur
l’opération de Cohen font partie d’une enquête à venir menée par le Guardian, la publication israélo-palestinienne +972 Magazine et le journal en hébreu Local Call, révélant comment plusieurs
agences de renseignement israéliennes ont mené une « guerre » secrète contre la CPI pendant près d’une décennie. »
« RSF appelle le
procureur de la Cour pénale
internationale « à enquêter sur des crimes commis contre au moins neuf reporters palestiniens entre le 15 décembre 2023 et le 20 mai 2024 ». Selon elle, plus de 100 journalistes de Gaza ont
été tués par l’armée israélienne. Elle précise qu’il s’agit de sa troisième plainte sur la mort de journalistes à Gaza devant la CPI de La Haye, depuis celles des 31 octobre et du 22
décembre.
Sa plainte spécifique de
ce lundi fait état de « huit cas supplémentaires de journalistes palestiniens et d’un reporter blessé », tous « dans l’exercice de leurs fonctions ». L’ONG affirme avoir « des motifs
raisonnables de croire que certains de ces journalistes ont été victimes d’homicides intentionnels, les autres d’attaques intentionnelles contre des civils par l’armée israélienne
». »
“Depuis le début de la guerre à Gaza, ces images reviennent sans cesse : des Gazaouis arrêtés par l’armée israélienne, dénudés, les yeux bandés, agenouillés et les mains
liées dans le dos. Accusés d’appartenance au Hamas, ils sont notamment emprisonnés à Sdé Teiman, une base de l’armée israélienne dans le désert. Un médecin israélien, un lanceur d’alerte qui
y a travaillé, dénonce des traitements inhumains infligés aux détenus gazaouis.”
« DÈS LE MOIS DE
NOVEMBRE, des informations ont fait état de
médecins arrêtés et portés disparus dans le nord de Gaza. Selon l’Organisation mondiale de la santé, au moins 214 membres du personnel médical de Gaza ont été arrêtés par l’armée israélienne.
Début mai, la détention et les allégations de torture du personnel médical de Gaza ont fait la une des journaux lorsque les autorités israéliennes ont annoncé la mort d’Adnan Al-Bursh, un
chirurgien bien connu et chef du service orthopédique de l’hôpital Al-Shifa. Après avoir été placé en détention en décembre, les responsables ont déclaré qu’Al-Bursh était décédé en avril
alors qu’il se trouvait dans la prison d’Ofer, un centre de détention israélien en Cisjordanie occupée.
« Le cas du Dr
Adnan suscite de sérieuses inquiétudes quant à sa mort suite à la torture infligée par les autorités israéliennes. Sa mort exige une enquête internationale indépendante », a déclaré la
semaine dernière Tlaleng Mofokeng, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la santé. « Le meurtre et la détention de professionnels de santé ne constituent pas une méthode de
guerre légitime. Ils ont un rôle légitime et essentiel dans la prise en charge des malades et des blessés en période de conflit.
Al-Bursh est l’un des au
moins 493 travailleurs médicaux palestiniens tués à Gaza depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé. »
Qui peut encore croire de qu’Israël soit à Gaza pour « se battre contre le Hamas » ? A part les analystes de
plateaux TV et les dirigeants politiques en place.
***
Pendant que le monde occidental se débat dans des problèmes qu’il créé lui-même à cause de son incapacité à s’adapter à un monde en pleine évolution, l’Asie se
prépare, même entre pays antagonistes depuis longtemps :
« Le sommet annuel entre la Corée du Sud, le Japon et la Chine a eu lieu à Séoul ce
27 mai. Les Premiers ministres chinois et japonais et le président sud-coréen se sont entretenus, une première depuis 2019. De fortes tensions ont perturbé les relations entre les trois pays
ces dernières années, notamment du fait du rapprochement de la Corée du Sud et du Japon avec les États-Unis. Mais cette reprise du dialogue a tout de même pu déboucher sur une déclaration
commune.
Le fait que ce sommet se
soit déroulé, est déjà une information clé pour les trois voisins dont les relations se sont nettement dégradées ces dernières années, même une poignée de mains entre les leaders semblait
être une avancée. « Ce sommet est un nouveau départ », a promis le Premier ministre chinois Li Qiang, lors de la conférence de presse faisant suite à la rencontre.
Avec Fumio Kishida, le
Premier ministre japonais et Yoon Suk-yeol, le président sud-coréen, ils se sont concentrés sur les sujets où des coopérations semblaient possibles : l’économie, les échanges culturels, les
nouvelles technologies, le développement durable, la santé ou encore le vieillissement de la population. L’idée principale était de relancer les discussions trilatérales, notamment sur un
possible accord de libre-échange, et faire de nouveau de cette rencontre un rendez-vous régulier. Ce qui ressort de la déclaration commune, c’est une recherche de consensus sans avancée
majeure sur les dossiers importants. »
Le compte rendu chinois :
« La Chine, le Japon et la Corée du
Sud, en tant que pays voisins inchangeables,
sont interdépendants en termes de paix et de stabilité régionales, ainsi que de développement économique et de prospérité. Malgré les actions et les bruits continus menés par les États-Unis,
tels que le « découplage » de la Chine, la construction de « petites cours et de hautes clôtures » et la « réduction de la dépendance à l’égard de la Chine pour assurer la sécurité économique
», la Chine est le plus grand partenaire commercial du Japon et de la Corée du Sud, et le Japon et la Corée du Sud sont d’importants partenaires commerciaux de la Chine. Ce modèle de base
restera stable. La Chine, le Japon et la Corée du Sud ont revitalisé l’importante coopération existante dans le cadre de l’accord de libre-échange Chine-Japon-Corée du Sud, tout en
introduisant de nouvelles initiatives telles que le « Centre de coopération en matière d’innovation Chine-Japon-Corée du Sud » et le Centre de coopération en matière d’innovation
Chine-Japon-Corée du Sud. La capacité à activer la coopération existante et à générer de nouvelles initiatives découle de la logique inhérente à la demande interne. Cela reflète des besoins
de coopération traditionnels qui ont été validés depuis de nombreuses années et qui font preuve d’une forte résilience. Dans le même temps, les nouvelles initiatives démontrent des tendances
émergentes qui s’alignent et s’adaptent aux exigences futures de la coopération trilatérale. »
Les autres pays asiatiques accueillent positivement l’initiative. Voici le rapport du Jakarta Post :
Le sommet tripartite
entre la Corée du Sud, le Japon et la Chine mardi a été une grande victoire pour l’Asie du Nord-Est ainsi que pour ses voisins du Sud-Est, même si les trois dirigeants ont progressé dans
divers secteurs sans aborder les questions majeures. »
Pas du tout pour la paix dans la région, au même moment les Etats-Unis aiguillonnaient le dragon chinois :
« Une délégation de législateurs
américains dirigée par Michael McCaul,
président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, se rend à Taiwan cette semaine, a annoncé dimanche l’ambassade américaine de facto.
La délégation est à
Taiwan de dimanche à jeudi, a indiqué l’Institut américain de Taiwan dans un communiqué, un voyage qui intervient peu de temps après que la Chine a mis fin à deux jours d’exercices militaires
autour de l’île. »
Et, comme pour la Russie, il faut d’abord dénigrer l’ennemi auprès des populations occidentales pour justifier l’attitude agressive de leurs gouvernements.
C’est le rôle des médias :
Sans surprise, l’étude
révèle que la couverture de la Chine est systématiquement négative dans tous les grands médias, avec une « absence presque totale de couverture positive de la Chine dans les médias
britanniques ».
Et, chose intéressante,
alors que l’on entend souvent les médias se défendre en disant qu’ils critiquent « le gouvernement, pas le peuple », l’étude révèle que ce n’est pas du tout le cas : « c’est la Chine, pas
(seulement) le Parti communiste chinois, qui est présentée négativement dans les médias britanniques”.
Ils ont également
examiné si le fait d’avoir des journalistes basés en Chine rendait la couverture médiatique plus équilibrée et ont constaté qu’ils mettaient autant l’accent sur les aspects négatifs que leurs
collègues britanniques. Un exemple est celui des colonnes de Chaguan dans The Economist, écrites par David Rennie, basé à Pékin : leur analyse « a identifié une couverture négative dans 84 %
des colonnes de Chaguan, avec seulement quatre rapports (1,5 %) étant codés de neutre à positif, aucun n’étant clairement codé positif.”
Même le Financial Times,
souvent considéré comme le média le plus nuancé, s’est révélé incroyablement biaisé. L’étude a examiné 133 « grandes lectures » sur la Chine rédigées sur une période de 4 ans (2019-2022) et a
révélé que seulement 2 (1,5 %) avaient été positives contre 115 (86 %) négatives, et le reste neutre.
Comme le note l’étude,
cela « a des implications importantes pour la politique britannique à l’égard de la Chine » car « si la couverture médiatique est majoritairement négative, l’opinion publique est vouée
à être influencée de la même manière. Cela permet ainsi au gouvernement
britannique d’adopter une politique plus critique envers la Chine ».
En d’autres termes, ce
que nous examinons ici est ce que Chomsky appelle le « la fabrication du consentement ». Pensez-y la prochaine fois que vous serez tenté de penser que l’Occident a une « presse libre
»… »
« La fabrication du
consentement», un essai du linguiste étasunien Noam Chomsky datant de 1988, est un des premiers travaux d’analyses de la façon dont la presse occidentale façonne les esprits
des populations afin qu’elles consentent à des décisions qu’elles n’auraient pas acceptées si elles avaient été objectivement informées. En d’autres mots un des premiers livres analysant la
propagande médiatique occidentale moderne.
Et une des plus grandes réussites de la propagande occidentale est que, malgré des études comme celles de Chomsky ou celle du King’s College de Londres, la
majorité de la population occidentale pense toujours qu’il y a une propagande russe, une propagande chinoise, mais pas de propagande occidentale. D’où, comme le dit Bertrand, sa foi aveugle
en « la presse libre ».
La folie ne peut
mener qu’à l’échec et l’autodestruction, même pour un corps relativement résilient. La folie provoque un cercle vicieux dans lequel l’échec, au lieu d’être une source de remise en question,
provoque une réaction émotive qui augmente, en boucle, le niveau de folie ; ainsi de suite jusqu’à autodestruction, l’impossibilité de se remettre en question interdisant de rompre ce
cercle vicieux.
C’est ce qu’on peut
confirmer en observant le comportement du gouvernement israélien et d’une grande partie de la population israélienne contaminée, à cause la puissance du conformisme comme dans tous les pays,
par la folie de leur gouvernement.
Mais il n’y a pas que
la population israélienne qui soit contaminée, tous les sionistes occidentaux le sont aussi, en particulier aux Etats-Unis :
« S’exprimant dimanche sur l’émission Meet the Press de NBC, le républicain de
Caroline du Sud a semblé justifier l’offensive israélienne sur Rafah – contre laquelle le président Joe Biden a mis en garde le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu – et a qualifié
les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki en août 1945 de « bonne décision » pour les États-Unis.
« Pourquoi est-il
acceptable que l’Amérique largue deux bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki pour mettre fin à leur guerre contre les menaces existentielles ? Pourquoi était-ce acceptable de faire ça ?
Je pense que ça l’était ? » dit M. Graham. Il a ajouté : « À Israël, faites tout ce qu’il faut pour survivre en tant qu’État juif. Quoi que vous ayez à faire. »
« IL N’Y A RAISON AUCUNE de
croire que la presse soit à l’abri des
excès. Dans de récentes lettres, des élus ont réclamé des enquêtes pour terrorisme contre le New York Times, Reuters, CNN et Associated Press, en s’appuyant sur des allégations selon
lesquelles ces médias auraient acheté des photographies à des pigistes palestiniens qui couvraient les attentats du Hamas du 7 octobre.
Cette feinte indignation
trouve son origine dans une fausse accusation, émanant d’une organisation se faisant ironiquement appeler HonestReporting, selon laquelle ces photos prouvaient que les photographes qui les
avaient prises avaient connaissance à l’avance du massacre. Sinon, comment auraient-ils su où aller ?
HonestReporting a
ensuite estimé que les médias qui ont acheté les photos étaient peut-être également au courant – car, bien sûr, lorsqu’un géant international de l’information achète une photo à quelqu’un
figurant sur sa vaste liste de pigistes, il est raisonnable d’imputer les prétendus péchés du pigiste à tout le reste de la chaîne. »
Et personne n’est à l’abri de cette folie puisque même un intellectuel israélien de 70 ans, Ilian Pappe, en a subi les conséquences :
L’équipe de deux hommes
n’était ni injurieuse ni grossière, devrais-je dire, mais leurs questions étaient vraiment hors du commun !
Suis-je un partisan du
Hamas ? est-ce que je considère les actions israéliennes à Gaza comme un génocide ? quelle est la solution au “conflit” (sérieusement, c’est ce qu’ils ont demandé !)
Qui sont mes amis arabes
et musulmans en Amérique… depuis combien de temps je les connais, quel genre de relation j’ai avec eux.
Dans certains cas, je
les ai envoyés vers mes livres, et dans certains cas, j’ai répondu laconiquement par oui ou par non… (J’étais assez épuisé après 8 heures de vol, mais cela fait partie de l’idée).
Je sais que beaucoup
d’entre vous ont vécu une expérience bien pire, comme quand la France et l’Allemagne ont refusé l’entrée au recteur de l’université de Glasgow parce qu’il était Palestinien… Dieu sait ce qui
va se passer ensuite.
La bonne nouvelle est
que des actions comme celle-ci de la part des États-Unis ou des pays européens, prises sous la pression du lobby pro-israélien ou d’Israël lui-même, sentent la panique et le désespoir en réaction au fait qu’Israël
devienne très bientôt un État paria avec toutes les implications d’un tel statut. »
« L’administration Biden serait en train
d’aller de l’avant avec un plan visant à
envoyer à Israël des armes d’une valeur d’un milliard de dollars après que la Maison Blanche a brièvement suspendu l’envoi la semaine dernière en raison des inquiétudes concernant l’invasion
terrestre prévue de Rafah par Israël.
Le paquet d’armes, selon
le Wall Street Journal, comprendra 700 millions de dollars en munitions pour chars, 500 millions de dollars en véhicules tactiques et 60 millions de dollars en obus de
mortier. »
Le principal échec qui rend fou le gouvernement israélien est celui-ci :
« Après presque huit mois de guerre à
Gaza, le Hamas oppose toujours une farouche
résistance aux troupes israéliennes. Ses capacités militaires ont été lourdement affectées, mais le groupe armé palestinien est toujours en mesure de tirer des roquettes contre le territoire
israélien. L’armée de l’État hébreu affirme que les derniers combattants sont retranchés à Rafah. Sur le terrain, la réalité est bien différente.
Après 223 jours de
guerre, les combattants du Hamas sont toujours présents dans l’ensemble de la bande de Gaza. En janvier dernier, l’armée israélienne affirmait pourtant avoir démantelé le Hamas dans le nord
du territoire palestinien. « Objectif désormais : le centre, puis le sud de l’enclave », avait dit l’armée. Cinq mois plus tard, les combats font de nouveau rage à Jabaliya, dans le
nord. »
« Les médias américains ont
rapporté le 21 mai, citant les
estimations des services de renseignement, que seul un tiers environ des combattants de la branche armée du Hamas auraient été tués par Israël, tandis que la majorité du vaste réseau de
tunnels du groupe serait restée intacte.
“Bien que les
communications et les capacités militaires du Hamas aient été réduites, seuls 30 à 35 % de ses combattants – ceux qui faisaient partie du Hamas avant l’attaque du 7 octobre – ont été tués et
environ 65 % de ses tunnels sont toujours intacts”, a rapporté Politico mercredi, citant les services de renseignement américains.
Washington est “de plus
en plus préoccupé par le fait que le Hamas a pu recruter en temps de guerre – des milliers au cours des derniers mois”, ce qui lui a permis de “résister à des mois d’offensives israéliennes”,
selon une personne une personne bien informée des données du renseignement. »
Confit dans son complexe de supériorité, le gouvernement israélien pensait ne faire qu’une bouchée du Hamas. Le temps et l’expérience montre que cela était une
grave erreur d’appréciation.
Et, comme toujours en cas d’échec, les dissensions internes commencent à apparaitre :
« Les divisions au sein du gouvernement
israélien à propos de la guerre à Gaza
ont éclaté cette semaine, après que le ministre de la Défense a exigé une stratégie claire du Premier ministre Benjamin Netanyahu alors que les troupes retournaient combattre les combattants
du Hamas dans les zones où l’armée combattait il y a des mois.
Les commentaires du
ministre de la Défense Yoav Gallant, qui a déclaré qu’il n’accepterait pas la mise en place d’un gouvernement militaire dans l’enclave, reflètent un malaise croissant au sein de
l’establishment de la sécurité face au manque de direction de Netanyahu sur qui dirigera Gaza lorsque les combats cesseront.
Ils ont également mis en
évidence la profonde division entre les deux anciens généraux centristes de l’armée au sein du cabinet, Benny Gantz et Gadi Eizenkot, qui ont tous deux soutenu l’appel de Gallant, et les
partis religieux nationalistes d’extrême-droite, dirigés par le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Sécurité intérieure Itamar Ben- Gvir, qui ont condamné ces
commentaires.
“Ce n’est pas une façon
de mener une guerre”, a titré le tabloïd de droite Israel Today dans son édition de jeudi, sur une photo de Netanyahu et Gallant tournés dans des directions différentes. »
Un autre échec est la fin des pourparlers entre Israël et la Palestine. Mais est-ce vraiment perçu comme un échec par le gouvernement israélien ?
Apparemment pas :
« Samedi, le quotidien israélien
Haaretz, citant une source étrangère anonyme
proche des négociations, a également rapporté que les négociations « sont actuellement dans une impasse et qu’il n’y a aucun progrès ».
Mardi, le Premier
ministre du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, a révélé que ces dernières semaines avaient vu « une certaine dynamique prendre forme », mais que « malheureusement, les choses
n’ont pas évolué dans la bonne direction ».
« À l’heure actuelle,
nous sommes dans une quasi-impasse », a-t-il déclaré.
Cheikh Al Thani a noté
qu’« il y a un parti qui veut mettre fin à la guerre et ensuite parler des otages, et il y a un autre parti qui veut les otages et continuer la guerre ». Il y a peu d’espoir de progrès à
moins qu’Israël et le Hamas ne soient d’accord sur cette question fondamentale, a-t-il averti.
Le Premier ministre
qatari s’est également demandé si Israël cherchait de bonne foi à mettre fin aux hostilités. « Je ne pense pas qu’ils envisagent cela comme une option… même lorsque nous parlons d’un accord
et d’un éventuel cessez-le-feu », a-t-il déclaré. »
L’autre échec important, est la mise en accusation du pays par la justice internationale. D’abord la CIJ puis maintenant la CPI :
« « Sur la base des éléments de preuve
recueillis et examinés par mon bureau,
j’ai des motifs raisonnables de croire que Benyamin Netanyahu, le Premier ministre d’Israël, et Yoav Gallant, le ministre de la Défense d’Israël, portent la responsabilité pénale de crimes de
guerre et crimes contre humanité commis sur le territoire de l’État de Palestine (dans la bande de Gaza) à partir du 8 octobre 2023 au moins », a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège
à La Haye.
Parmi les crimes
présumés reprochés, il liste le fait « d’affamer délibérément des civils comme méthode de guerre », « de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile » ou encore «
l’homicide intentionnel ». Les juges indépendants de la CPI devront déterminer si les conditions sont réunies pour délivrer des mandats d’arrêt, précise Karim Khan. »
Dans la même semaine, la CIJ délivre un autre verdict contre Israël :
« Israël doit « arrêter immédiatement son
offensive militaire, et toute autre action
menée dans le gouvernorat de Rafah, qui serait susceptible d’infliger au groupe des Palestiniens de Gaza des conditions d’existence capables d’entraîner sa destruction physique ou partielle
», a déclaré la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye. Elle a également déclaré qu’Israël doit maintenir le passage de Rafah ouvert pour une aide « sans restriction » et
demande la « libération immédiate et inconditionnelle » des otages retenus à Gaza. »
Evidemment la rage israélienne n’a fait qu’empirer, ce pays montrant au monde entier qu’il n’entend pas se soumettre aux instances juridiques
internationales :
«Dans une déclaration lundi
soir, Netanyahu a qualifié la décision du
procureur de la CPI d’« absurde », affirmant qu’elle « porte atteinte au droit de chaque démocratie à se défendre ». Il a également insisté sur le fait que le tribunal n’a « aucune compétence
sur Israël ».
” L’abus de son autorité
par Khan transformera la CPI en une simple farce. Mais il fait autre chose. Il jette impitoyablement de l’huile sur les feux de l’antisémitisme qui fait rage à travers le monde. Grâce à cette
décision incendiaire, Khan prend sa place parmi les grands antisémites des temps modernes », a déclaré Netanyahu.
Le Premier ministre a
poursuivi en affirmant que les Forces de défense israéliennes (FDI) sont « l’armée la plus morale au monde » menant une « guerre juste sans précédent », selon la version hébraïque du
communiqué. »
« Les forces israéliennes ont intensifié
leurs frappes militaires sur Gaza
vendredi, ont déclaré des habitants et des médecins, avec des avions bombardant des cibles dans la ville de Rafah, dans le sud du pays, alors même que la plus haute juridiction de l’ONU a
ordonné à Israël d’y arrêter son offensive. »
Mais là encore la folie des sionistes étasuniens dépasse celle d’Israël, les rendant ouvertement complices des crimes de guerres israéliens aux yeux de la loi
internationale :
« Les républicains de la Chambre seraient
en train de travailler sur un projet de
loi visant à sanctionner la Cour pénale internationale, après que son principal procureur ait demandé l’arrestation des dirigeants israéliens et du Hamas en lien avec le conflit de
Gaza.
Le président de la
Chambre des représentants, Mike Johnson, un républicain de Louisiane, a qualifié la décision de la CPI de « honteuse » et « anarchique ».
“Si l’administration
Biden ne la conteste pas, la CPI pourrait créer et assumer un pouvoir sans précédent pour émettre des mandats d’arrêt contre des dirigeants politiques américains, des diplomates américains et
du personnel militaire américain”, a déclaré Johnson lundi, exigeant que la Maison Blanche “utilise tous les outils disponibles pour empêcher une telle abomination”.
Michael McCaul, le
républicain du Texas qui préside la commission des affaires étrangères de la Chambre, a déclaré lundi à Axios qu’un projet de loi visant à sanctionner le tribunal était déjà en cours
d’élaboration, sur la base du projet de loi de février 2023 présenté par le sénateur Tom Cotton, un républicain de l’Arkansas.
Cotton fait partie de la
douzaine de sénateurs qui ont écrit à Khan plus tôt ce mois-ci, rappelant au procureur de la CPI que les États-Unis ont une loi autorisant « tous les moyens nécessaires et appropriés » pour
défendre tout Américain – ou allié – recherché par la cour. La loi de 2002 a été ironiquement surnommée la « Loi d’invasion de La Haye ». »
« L’administration Biden est prête à
travailler avec le Congrès pour
éventuellement imposer des sanctions contre les responsables de la Cour pénale internationale suite à la demande du procureur de mandats d’arrêt contre les dirigeants israéliens dans le cadre
de la guerre à Gaza, a déclaré mardi le secrétaire d’État Antony Blinken.
Lors d’une audience de
la sous-commission sénatoriale des crédits, le sénateur républicain Lindsey Graham a déclaré à Blinken qu’il souhaitait voir les sanctions américaines renouvelées contre le tribunal en
réponse à la décision annoncée lundi par le procureur de la CPI, Karim Khan.
“Je veux agir, pas
seulement des mots”, a déclaré Graham à Blinken. “Soutiendrez-vous les efforts bipartisans visant à sanctionner la CPI, non seulement pour l’indignation contre Israël, mais aussi pour
protéger à l’avenir nos propres intérêts ?”
“Je serai heureux de
travailler avec vous là-dessus”, a répondu Blinken. »
Cette folie sioniste touche les deux bords politiques étasuniens :
« Les États-Unis devraient imposer des
sanctions aux responsables de la Cour
pénale internationale qui demandent un mandat d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré mardi l’un des principaux conseillers en politique étrangère du candidat
républicain à la présidentielle, Donald Trump, après avoir rencontré le dirigeant israélien.
Robert O’Brien, qui a
été le quatrième et dernier conseiller à la sécurité nationale de Trump, a fait ces commentaires dans une interview accordée à Reuters à Jérusalem après avoir rencontré Netanyahu et d’autres
responsables israéliens lors d’une visite de plusieurs jours chez l’allié américain.
O’Brien, qui a déclaré
que Trump sera informé des résultats du voyage, a discuté de ce qu’il a appelé la « décision irrationnelle » de la CPI d’émettre un mandat d’arrêt contre Netanyahu et le ministre de la
Défense Yoav Gallant, ainsi que trois dirigeants palestiniens du Hamas, lors de ses réunions avec les responsables israéliens.
“Nous pouvons
sanctionner les comptes bancaires, les voyages. Nous pouvons imposer des restrictions de visa à ces procureurs et juges corrompus. Nous pouvons faire preuve d’un véritable courage ici”, a
déclaré O’Brien à Reuters depuis Jérusalem. »
Et voilà pour l’indépendance des tribunaux internationaux. Les Etats-Unis se rendent-ils compte qu’ils agissent comme un mafieux menaçant ses juges, devant le
reste du monde, détruisant ainsi l’ordre international qu’ils avaient mis en place à la fin de la seconde guerre mondiale et leur stature internationale avec ? L’un des premiers
symptômes de la folie étant de perdre la conscience de soi, je ne pense pas qu’ils en soient conscients.
Par contre le reste du monde le voit très bien, comme le souligne Caitlin Johnstone :
« Les actions de la CPI et de la
CIJ ne sont utiles que dans la mesure où
elles aident à détromper les gens de la croyance que les puissances occidentales se soucient un iota du droit international, et dans la mesure où elles montrent clairement au monde entier
qu’Israël et ses puissants alliés occidentaux violent ouvertement les règles qu’ils prétendent respecter [et faire respecter, NdT]. C’est utile comme contre-récit au récit officiel sur ce qui
se passe en Palestine, mais ce n’est pas utile comme construction juridique ou comme moyen de mettre fin aux atrocités israéliennes en soi.
C’est pourquoi vous
voyez des responsables américains et israéliens en colère contre les actions de la CIJ et de la CPI. Ce n’est pas parce qu’ils craignent que les tribunaux soient en mesure d’appliquer les
décisions qu’ils rendent, c’est parce que cela affaiblit leur contrôle sur le récit. Ces décisions sont prises devant le monde entier et elles disent de très mauvaises choses sur ce qu’Israël
et ses alliés ont fait à Gaza. »
D’ailleurs, pour bien montrer leur totale et arrogante inconscience, les députés étasuniens font un pied de nez à la justice internationale en invitant
Netanyahou à venir s’exprimer devant le Congrès :
« Le leader républicain de la Chambre des
représentantsétasunienne a déclaré mardi
qu’il était sur le point d’inviter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à s’adresser aux législateurs, même si le leader démocrate du Sénat ne l’acceptait pas.
Le président de la
Chambre, Mike Johnson, a déclaré aux journalistes au Capitole qu’il avait donné jusqu’à mardi au leader de la majorité sénatoriale, Chuck Schumer, pour signer une lettre invitant Netanyahu à
prendre la parole lors d’une réunion conjointe.
“Sinon, nous allons
procéder et inviter Netanyahu juste à la Chambre”, a déclaré Johnson.
Schumer a confirmé qu’il
parlait à Johnson. “J’en discute actuellement avec le président de la Chambre et, comme je l’ai toujours dit, notre relation avec Israël est à toute épreuve. Elle transcende n’importe quel
premier ministre ou président”, a déclaré Schumer aux journalistes lors de sa conférence de presse hebdomadaire. »
Cette attitude arrogante de se croire au-dessus des lois met à mal le système international. Amnesty International, une ONG pourtant pro-occidentale,
avertit :
« Amnesty International a déclaré
mercredi que l’ordre de l’après-Seconde
Guerre mondiale était « au bord de l’effondrement », menacé par un conflit acharné sur plusieurs fronts jusqu’à l’essor rapide et non réglementé de l’intelligence
artificielle.
“Tout ce à quoi nous
avons assisté au cours des 12 derniers mois indique que le système international est au bord de l’effondrement”, a déclaré à l’AFP la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard, alors que
l’organisation publiait son rapport annuel sur “La situation des droits de l’homme dans le monde”.
« En particulier, au
cours des six derniers mois, les États-Unis ont protégé les autorités israéliennes contre tout examen minutieux des multiples violations commises à Gaza », a-t-elle déclaré.
“En utilisant leur veto
contre un cessez-le-feu indispensable, les Etats-Unis ont vidé le Conseil de sécurité (des Nations Unies) de son utilité.” »
L’une des conséquences du comportement israélien est de se mettre à dos la majeure partie de la communauté internationale. La liste des pays reconnaissant
l’Etat Palestinien et condamnant les actes israéliens s’allongeant de semaine en semaine :
«Le président colombien Gustavo
Petro a ordonné l’ouverture d’une
ambassade dans la ville palestinienne de Ramallah, a déclaré mercredi à la presse le ministre des Affaires étrangères Luis Gilberto Murillo.
“Le président Petro a
donné l’ordre d’ouvrir l’ambassade de Colombie à Ramallah, la représentation de la Colombie à Ramallah, c’est la prochaine étape que nous allons franchir”, a déclaré Murillo.
Murillo a ajouté qu’il
pensait que davantage de pays commenceraient bientôt à soutenir la reconnaissance d’un État palestinien devant les Nations Unies, efforts que la Colombie a déjà soutenus. »
Cette carte montre aussi que l’Occident est encore celui qui décide de la marche du système international puisque, malgré cette large unanimité pour la
reconnaissance d’un Etat palestinien, celui-ci n’existe pas encore en réalité.
Mais ce « bloc occidental » commence à se fissurer sous la pression du comportement fanatique d’Israël :
« L’Espagne, l’Irlande et la
Norvège ont annoncé ce mercredi 22 mai
leur décision coordonnée de reconnaître un État palestinien, dans l’espoir d’entraîner d’autres pays à faire de même, alors que la solution à deux États est « en danger », en pleine guerre à
Gaza. »
« La Pologne a déclaré
mercredi qu’elle soutenait une solution à
deux États à la crise au Moyen-Orient entre Israël et les Palestiniens, après que l’Irlande, l’Espagne et la Norvège ont annoncé qu’elles reconnaîtraient un État palestinien.
“Nous soutiendrons les
efforts du haut représentant de l’Union européenne et d’autres pays qui estiment qu’une solution stable et à long terme est nécessaire”, a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères
Radoslaw Sikorski.
“Et nous pensons qu’une
solution aussi stable et à long terme serait l’existence de deux Etats.”
La Pologne a reconnu la
proclamation d’un État palestinien indépendant en 1988, selon le site Internet du ministère. »
« Le gouvernement du chancelier
allemand Olaf Scholz a déclaré qu’il
coopérerait avec la Cour pénale internationale (CPI) si des mandats d’arrêt étaient émis contre des dirigeants israéliens pour crimes de guerre présumés contre les Palestiniens.
S’exprimant lors d’une
conférence de presse mercredi, il a été demandé au porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit si Berlin exécuterait un mandat d’arrêt de la CPI contre le Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu.
“Bien sûr, oui, nous
respectons la loi”, a-t-il répondu, cité par Die Welt. »
Seul le gouvernement Macron et son habituelle tactique du « en même temps » tergiverse :
« Les conditions pour que la France
reconnaisse officiellement la Palestine
en tant qu’État ne sont pas encore remplies, a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourne.
“Notre position est
claire : la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est pas un tabou pour la France”, a déclaré Sejourne, cité par l’AFP. Le ministre des Affaires étrangères a réitéré la position exprimée
pour la première fois par le président Emmanuel Macron en février.
“La France ne considère
pas que les conditions soient réunies jusqu’à présent pour que cette décision ait un réel impact” sur le processus politique dans la région, a ajouté Séjourne. Il n’a pas donné davantage de
détails. »
Comme je le disais en début de chapitre, les tentatives pour juguler la folie du gouvernement israélien ne le rend que plus fou encore :
« Des missiles israéliens ont frappé
mardi le service des urgences d’un
hôpital du nord de Gaza, ont indiqué des médecins, incitant le personnel médical, paniqué, à précipiter les patients sur des lits d’hôpital et des civières vers la rue jonchée de
décombres.
Une vidéo obtenue par
Reuters montrait des médecins en tenue bleue transportant des patients hors de l’enceinte de l’hôpital de Jabalia, criant de peur et regardant en arrière comme s’ils s’attendaient à de
nouvelles frappes.
“Le premier missile,
lorsqu’il a frappé, a touché l’entrée du service des urgences. Nous avons essayé d’entrer, puis un deuxième missile l’a touché, et le troisième a touché le bâtiment voisin”, a déclaré Hussam
Abu Safia, directeur de l’hôpital Kamal Adwan.
“Nous ne pouvons pas
retourner à l’intérieur. Nous n’aurions vraiment jamais imaginé qu’un jour le service des urgences serait touché. Le service des urgences offre un service aux enfants, aux personnes âgées et
aux personnes se trouvant à l’intérieur des services de l’hôpital.” »
« Les forces israéliennes se sont
enfoncées plus profondément dans Jabalia,
dans le nord de Gaza, mardi, frappant un hôpital et détruisant des zones résidentielles par des bombardements de chars et aériens, ont indiqué les habitants, tandis que les frappes aériennes
israéliennes ont tué au moins cinq personnes à Rafah, dans le sud.
Les attaques
israéliennes simultanées sur les frontières nord et sud de la bande de Gaza ce mois-ci ont provoqué un nouvel exode de centaines de milliers de personnes fuyant leurs foyers et ont fortement
limité le flux de l’aide, augmentant ainsi le risque de famine.
À Jabalia, un vaste camp
de réfugiés construit pour les civils déplacés il y a 75 ans, l’armée israélienne a utilisé des bulldozers pour détruire les magasins et les propriétés à proximité du marché
local, ont déclaré les habitants, lors d’une opération militaire qui a débuté il y a près de deux semaines. »
« Les chars israéliens ont avancé
mercredi aux abords d’un quartier très
fréquenté au cœur de Rafah, au cours de l’une des nuits de bombardements les plus intenses sur la ville du sud de Gaza depuis qu’Israël a lancé son offensive là-bas ce mois-ci.
L’assaut israélien
contre Rafah, à la limite sud de Gaza, a poussé des centaines de milliers de personnes à fuir vers ce qui était auparavant un refuge pour la moitié des 2,3 millions d’habitants de l’enclave.
Il a également coupé les principales voies d’accès à l’aide vers Gaza, suscitant des craintes internationales de pertes massives et de famine. »
« Les transporteurs palestiniens ont
déclaré mardi qu’ils craignaient pour la
sécurité des convois d’approvisionnement vers Gaza, un jour après que des manifestants israéliens ont détruit des camions transportant des marchandises à destination de l’enclave, qui est
confrontée à une grave crise alimentaire.
Des images diffusées sur
les réseaux sociaux montraient au moins un camion en feu tandis que d’autres images montraient des camions détruits et dépouillés de leurs chargements, jonchant la route près du point de
contrôle de Tarqumiya, à l’extérieur d’Hébron, en Cisjordanie occupée.
Waseem Al-Jabari, chef
de l’Association du commerce alimentaire d’Hébron, a déclaré que 70 camions de marchandises commerciales étaient programmés vers la bande de Gaza.
“Alors que les camions
étaient chargés de produits, les colons ont attaqué les camions et ont détruit les produits et incendié les camions”, a-t-il déclaré, affirmant que les soldats israéliens étaient restés
immobiles pendant l’attaque.
L’incident de lundi a
été revendiqué par un groupe se faisant appeler Ordre 9, qui a déclaré avoir agi pour empêcher les fournitures d’arriver au Hamas et accusant le gouvernement israélien de donner des « cadeaux
» au groupe islamiste. »
« L’agence de l’ONU chargée des réfugiés
palestiniens, l’Unrwa, a annoncé mardi 21 mai
suspendre ses distributions de nourriture à Rafah, ville du sud de la bande de Gaza, théâtre de combats entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas. « Suite à l’opération
militaire (israélienne) en cours dans l’est de Rafah », depuis le 7 mai, « le centre de distribution de l’Unrwa et l’entrepôt du PAM », le programme alimentaire mondial, « tous deux Situés à
Rafah, sont désormais inaccessibles », affirme l’agence sur X, et « les distributions de nourriture sont actuellement suspendues en raison du manque de fournitures et de l’insécurité » dans
la ville. »
« En tant qu’ancien officier
d’artillerie, quand je vois la fréquence et la
puissance des armements qui sont utilisés tous les jours pour bombarder. Il y a entre 100 et 500 frappes par jour sur la bande de Gaza. On rajoute les combats terrestres et maintenant la
catastrophe humanitaire. On peut dire qu’en moyenne, sur les 7 derniers mois, il y a entre 200 et 300 morts par jour. Et donc ça veut dire qu’on est entre 60 000 et 70 000 morts, et trois
fois plus de blessés.
Et là, on est sur la
fourchette basse du bilan qui est absolument catastrophique de l’offensive de Netanyahu. L’ONU reconnaît elle-même qu’il y a plus de 70% des infrastructures de la bande de Gaza qui ont été
détruites. Qui va aller chercher dans un immeuble effondré les cinq ou dix corps qui sont encore là ? Personne parce qu’il n’y a plus de bulldozer, il n’y a plus de camion, il n’y a plus
rien. Les seuls morts que l’on recense aujourd’hui, ce sont ceux qui sont apparents. Donc c’est simple aujourd’hui avec ces bilans-là, on est en train de regarder le sommet d’un iceberg et on
se dit «Ah bah ça va, il n’y a pas trop de glace », mais la glace, elle est dessous en fait, c’est ça qui se passe aujourd’hui. Le bilan sur la bande de Gaza, pour moi, il est proche de celui
d’Hiroshima. »
« La Maison Blanche a estimé mercredi 22
mai qu’Israël ne devait pas retenir des
fonds destinés aux Palestiniens en guise de représailles après que trois pays européens ont décidé de reconnaître l’État de Palestine. « Je pense que c’est une mauvaise décision stratégique
parce que retenir des fonds déstabilise la Cisjordanie, sape la quête de sécurité et de prospérité des Palestiniens, qui est dans l’intérêt d’Israël, et il ne faut pas retenir des fonds qui
permettent de fournir des biens et des services à des personnes innocentes », a dit le conseiller américain à la Sécurité nationale Jake Sullivan lors d’une conférence de
presse. »
Malgré tout cela, le gouvernement Biden a l’indécence de déclarer que :
« “Nous ne pensons pas
que ce qui se passe à Gaza soit un
génocide. Nous avons fermement rejeté cette proposition”, a déclaré Sullivan aux journalistes à la Maison Blanche. »
Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Pour finir cette litanie d’horreurs dans laquelle les fameux « droits de l’homme » et autres « valeurs humanitaires » occidentales, déjà
bien en haillons, se désintègrent complètement sous la pression sioniste :
« Dans une base
militaire qui sert désormais de centre de détention dans le désert israélien du Néguev, un Israélien travaillant dans cet établissement a pris deux photos d’une scène qui, selon lui, continue
de le hanter.
Des rangées d’hommes en
survêtement gris sont vus assis sur des matelas fins comme du papier, entourés de barbelés. Tous semblent avoir les yeux bandés, la tête penchée lourdement sous la lueur des
projecteurs.
Une odeur putride
remplit l’air et la pièce bourdonne des murmures des hommes, a déclaré à CNN l’Israélien qui se trouvait dans l’établissement. Interdits de se parler, les détenus marmonnaient pour
eux-mêmes.
« On nous a dit qu’ils
n’étaient pas autorisés à bouger. Ils devraient s’asseoir droit. Ils n’ont pas le droit de parler. Pas autorisé à regarder sous leur bandeau ».
Les gardes ont reçu pour
instruction de crier « uskot » – « tais-toi » en arabe – et de « sélectionner les personnes problématiques et de les punir », a ajouté la source.
CNN s’est entretenue
avec trois lanceurs d’alerte israéliens qui travaillaient dans le camp désertique de Sde Teiman, qui détient des Palestiniens détenus lors de l’invasion de Gaza par Israël. Tous se sont
exprimés au risque de répercussions juridiques et de représailles de la part de groupes soutenant la politique dure d’Israël à Gaza.
Ils dressent le portrait
d’un établissement où les médecins amputent les membres des prisonniers en raison de blessures causées par des menottes constamment en place ; de procédures médicales parfois réalisées par
des médecins sous-qualifiés, ce qui lui vaut la réputation d’être « un paradis pour les internes » ; et où l’air est empli de l’odeur des blessures négligées pourrissant.
Selon les récits,
l’établissement situé à environ 30 kilomètres de la frontière de Gaza est divisé en deux parties : des enclos où environ 70 détenus palestiniens de Gaza sont placés sous contrainte physique
extrême, et un hôpital de campagne où les détenus blessés sont attachés à leur lit, portant des couches et nourris avec des pailles.
« Ils les ont dépouillés
de tout ce qui ressemblait à des êtres humains », a déclaré un lanceur d’alerte, qui travaillait comme médecin à l’hôpital de campagne de l’établissement.
« (Les passages à tabac)
n’avaient pas pour but de recueillir des renseignements. Ils sont faits par vengeance », a déclaré un autre lanceur d’alerte. « C’est une punition pour ce qu’ils (les Palestiniens) ont fait
le 7 octobre et une punition pour leur comportement dans le camp. » »
***
On se souvient que lors de la rencontre entre Poutine et Xi Jinping, il y a deux semaines, les deux dirigeants avaient exprimé que la patience envers l’attitude
agressive des Etats-Unis avait atteint la limite. Il semble que ces derniers n’aient pas bien capté le message :
« Pékin « permetttant » à
Moscou « de garder le dessus »
dans le conflit ukrainien, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a affirmé que le bloc dirigé par les États-Unis doit être impliqué en Asie et pas seulement dans l’Atlantique
Nord.
“La guerre en Ukraine
démontre que la sécurité n’est pas régionale, la sécurité est mondiale”, a déclaré Stoltenberg. « Le principal pays qui permette à la Russie de mener sa guerre d’agression contre l’Ukraine en
Europe, est la Chine. »
Stoltenberg a poursuivi
en faisant valoir que la Chine est « de loin le plus grand partenaire commercial » de la Russie, fournissant à Moscou des « composants critiques » pour des missiles, des drones et d’autres
armes. Il a également accusé l’Iran de « fournir des drones » à la Russie et la Corée du Nord de « fournir des munitions et des armes ».
“L’Iran, la Corée du
Nord et la Chine, ils sont essentiels à la capacité de la Russie à lutter contre [l’amie européenne [et] voisine de l’OTAN”, a déclaré Stoltenberg, faisant référence à l’Ukraine. “Donc, cette
idée que nous pouvons séparer l’Asie de l’Europe
ne fonctionne plus.”
Les États-Unis avaient
poussé l’OTAN à étendre sa mission en Asie bien avant que le conflit Ukraine ne commence en février 2022. Washington semble également avoir été la source des affirmations selon lesquelles
Pékin, Téhéran et Pyongyang ont fourni des armes et des munitions à Moscou, sans offrir beaucoup de preuves pour étayer cela. »
« Les alliés de l’OTAN se
rapprochent de l’envoi de troupes en
Ukraine pour former les forces ukrainiennes, une décision qui serait un autre franchissement d’une ligne rouge assez floue et pourrait attirer les États-Unis et l’Europe plus directement dans
la guerre.
La pénurie de
main-d’œuvre de l’Ukraine a atteint un point critique, et sa position sur le champ de bataille ces dernières semaines s’est sérieusement aggravée alors que la Russie a accéléré ses progrès
pour profiter des retards dans les expéditions d’armes américaines. En conséquence, les responsables ukrainiens ont demandé à leurs homologues américains et de l’OTAN d’aider à former 150 000
nouvelles recrues plus près de la ligne de front pour un déploiement plus rapide.
Jusqu’à présent, les
États-Unis ont dit non, mais le général Charles Q. Brown Jr., le président des chefs d’état-major interarmées, a déclaré jeudi qu’un déploiement de formateurs de l’OTAN était inévitable.
“Nous allons finalement y arriver, au fil du temps”, a-t-il déclaré. »
Le principe avait été
acté le 8 mai dernier, mais cette fois, la décision est formellement validée : les avoirs russes gelés dans l’Union européenne vont être utilisés pour financer le réarmement de l’Ukraine. Les
ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept ont signé l’accord ce mardi 21 mai. »
Alors, autant la Russie que la Chine, ont eu des réactions montrant leur ras- le-bol :
L’armée russe a annoncé
ce mardi 21 mai avoir débuté des exercices militaires sur l’utilisation d’armes nucléaires tactiques, exercices ordonnés début mai par le président Vladimir Poutine. Cette démonstration est
présentée comme étant une « réponse » aux propos jugés « belliqueux » de « certains dirigeants occidentaux ». »
« La Chine a lancé jeudi des
manœuvres militaires autour de Taïwan,
une « punition sévère » selon elle, trois jours après le discours d’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te, qu’elle a considéré comme un « aveu d’indépendance ». »
« La Russie a placé un satellite en
orbite qui est probablement capable
d’attaquer les vaisseaux spatiaux américains, a affirmé le secrétaire de presse du Pentagone, le général Gen., Pat Ryder.
Le satellite a été lancé
par Moscou le 16 mai, a déclaré Ryder aux journalistes, lors d’un briefing mardi.
Selon les évaluations du
Pentagone, le satellite en question est « probablement une arme contre l’espace probablement capable d’attaquer d’autres satellites en orbite terrestre basse », a-t-il déclaré. Ses
caractéristiques ressemblent à celles des « charges utiles de contre-espace » déployées par la Russie en 2019 et 2022, a déclaré le porte-parole.
“La Russie a déployé
cette nouvelle arme de contre-espace dans la même orbite qu’un satellite du gouvernement américain”, a déclaré Ryder, ajoutant que le Pentagone surveillera le vaisseau spatial.
Le vice-ministre russe
des Affaires étrangères, Sergey Ryabkov, a rejeté les revendications du Pentagone comme étant une désinformation. “Je ne pense pas que nous devrions
répondre à chaque intox venant de Washington”, a-t-il déclaré aux journalistes.
Le programme spatial
russe se développe « en douceur » et comprend des « lancements de vaisseaux spatiaux à diverses fins, y compris ceux qui résolvent les problèmes de renforcement de nos capacités de défense »,
a déclaré le diplomate.
Cependant, il a réitéré
que Moscou « s’oppose constamment au déploiement d’armes de frappe en orbite basse. » Si les États-Unis voulaient vraiment réaliser la sécurité dans l’espace, “il aurait reconsidéré son
approche destructrice” et a accepté la proposition de la Russie “de développer un traité sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace”, a-t-il déclaré. »
« Il y a eu une forte
augmentation de la production d’armes et
de munitions en Russie depuis le déclenchement du conflit entre Moscou et Kiev en 2022, a déclaré le chef du conglomérat de défense Rostec.
Le conglomérat, qui a
été créé en 2007 sur les ordres du président Vladimir Poutine, comprend plus de 800 organisations de recherche et de production dans le secteur de la défense de la Russie.
“Par rapport à 2022, la
production et la rénovation des réservoirs de nos usines ont augmenté de trois fois et demie, et de véhicules légèrement blindés de trois fois”, a déclaré le chef de Rostec.
La fabrication de pièces
d’artillerie autopropulsées a décuplé, tandis que 14 fois plus de pistolets remorqués sont produits, et la production de plusieurs systèmes de lancement de roquettes (MLR) a
doublé.
La production des balles
de munitions pour les réservoirs et les véhicules de combat d’infanterie a augmenté de 900%, les obus d’artillerie de 600% et les munitions pour les MLR de 800%. Trois fois plus de roquettes
non guidées pour des systèmes lourds de lance-flammes sont produits, a déclaré Chemezov. »
« Le président russe Vladimir Poutine a
accordé à American Express Bank le droit
de « liquider volontairement » ses activités en Russie, selon un document publié mercredi sur le portail des actes juridiques.
Selon le document, la
décision intervient en conformément à un décret signé par Poutine en août 2022 concernant les mesures économiques spéciales dans les secteurs financiers et énergétiques dans le cadre des «
actions hostiles de certains États étrangers et organisations internationales ».
En octobre 2022, Poutine
a approuvé une liste de 45 établissements de crédit appartenant à l’étranger, notamment American Express, des transactions en actions ou en capital social qui ont été interdites sans
l’autorisation spéciale du président.
American Express a
annoncé en mars 2022 qu’il suspendait toutes les opérations en Russie et en Biélorussie à la lumière des sanctions occidentales concernant le conflit ukrainien. La décision faisait suite à
une décision similaire par les autres sociétés de paiement américains Visa et MasterCard.
Depuis lors, les cartes
Amex émises à l’échelle mondiale ne fonctionnent plus en Russie, tandis que les cartes publiées localement en Russie ne fonctionnent pas à l’extérieur du pays sur le réseau mondial américain
Express. »
« La politique de blocs
ressemblant à celle observée pendant la
guerre froide représente une menace sérieuse pour la sécurité mondiale, a averti le président chinois Xi Jinping. Il a déclaré que les conflits à Gaza et en Ukraine étaient des conséquences
d’une telle approche.
Xi a fait ces remarques
lors d’une réunion avec son homologue russe, Vladimir Poutine, à Pékin jeudi. C’était la première visite d’État de Poutine depuis qu’il a pris ses fonctions pour la cinquième fois
plus
S’exprimant lors d’une
conférence de presse, le président chinois a déclaré : « Dans le monde d’aujourd’hui, la mentalité de la guerre froide fait toujours rage. L’hégémonie unilatérale, la confrontation de blocs
et la politique de puissance constituent une menace directe pour le monde entier et la sécurité de tous les pays. »
Il a appelé à une fin «
immédiate » aux hostilités israélo-palestiniennes basées sur une solution à deux États. Il a également préconisé la résolution politique comme le meilleur résultat du conflit
ukrainien. »
Etant donné la faible probabilité que l’appel de Xi Xinping soit entendu, la « confrontation de blocs » ne peut que s’intensifier. La
question en suspens étant celle du point de rupture.
« “Pour le moment, l’ennemi a un succès tactique” dans la bataille
pour Volchansk, a déclaré l’état-major général des forces armées ukrainiennes dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux tôt lundi matin. Alors que les forces russes attaquent
Volchansk par l’est et Liptsi par le nord, « la situation opérationnelle reste difficile et évolue de manière dynamique en direction de Kharkov », ajoute le communiqué.
L’avancée de la Russie a contraint l’Ukraine à redéployer en
toute hâte ses forces du front du Donbass, a rapporté dimanche le New York Times. Le média américain a décrit ces troupes redéployées comme « fatiguées » et s’est entretenu avec un soldat qui
a déclaré que « lui et ses camarades n’avaient pas dormi depuis des jours et étaient sous le choc de la rapidité avec laquelle les Russes se déplaçaient ».
Dans un message sur Facebook, Denis Yaroslavsky, un commandant
ukrainien actif dans la région, s’est plaint que ses supérieurs n’avaient pas réussi à construire suffisamment de barrières défensives pour repousser les Russes et auraient détourné l’argent
destiné à leur construction.
« La première ligne de fortifications et de mines n’existait tout
simplement pas », écrit-il. « L’ennemi est entré librement dans la zone grise par la frontière. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il s’agissait soit d’un vol délibéré, soit d’un sabotage
délibéré. C’est de toute façon une trahison. »
« La nouvelle
offensive russe dans la région de Kharkov, dans l’est de l’Ukraine, pourrait contraindre le président Vladimir Zelensky à faire des sacrifices pour maintenir la ligne de front, estime le
correspondant en chef de la sécurité internationale de CNN.
L’armée russe a capturé
neuf villages depuis le lancement de son offensive vendredi, selon le ministère russe de la Défense. L’état-major ukrainien a reconnu que les Russes avaient eu un « succès tactique » et a
fait état de violents combats pour le contrôle de la ville frontalière de Volchansk.
Nick Paton Walsh de CNN
a offert lundi une évaluation plus sombre de la situation sur le champ de bataille, décrivant les progrès réalisés par les troupes russes comme « sans doute leur avancée la plus rapide depuis
les premiers jours de la guerre ».
“C’est un cauchemar pour
Kiev pour deux raisons : premièrement, ils ont libéré ce territoire des forces russes il y a 18 mois, mais ils n’ont clairement pas réussi à fortifier la zone suffisamment pour empêcher
Moscou de reculer avec la facilité avec laquelle ils ont été balayés”, » a expliqué le journaliste vétéran de Warzone.
« Et deuxièmement, la
Russie peut à nouveau immobiliser l’armée ukrainienne surchargée en exerçant une pression constante et écrasante sur Kharkiv, en imposant un lourd tribut à des bombardements bruts sur un
vaste centre urbain », a-t-il soutenu. Paton Walsh a ajouté que Zelensky est confronté à « de vilains choix quant à l’endroit où envoyer des ressources limitées et où finalement se
sacrifier ».
Poutine vient de déclarer que prendre Kharkov n’est pas l’objectif de l’opération :
« La Russie n’a pas
l’intention de s’emparer de la ville ukrainienne de Kharkov, proche de la frontière russe, a déclaré le président Vladimir Poutine. Les forces de Moscou ont réalisé des progrès notables dans
la région ces derniers jours.
S’adressant aux
journalistes de l’Institut de technologie de Harbin lors de sa visite de deux jours en Chine, Poutine a commenté les opérations russes dans la région de Kharkov, affirmant que Moscou obtenait
du succès sur le champ de bataille en agissant « strictement selon le plan ».
Interrogé sur les
objectifs de la Russie dans cette région, Poutine a souligné que l’Ukraine est responsable des récents combats dans la région, car elle « continue malheureusement de bombarder des quartiers
résidentiels dans les zones frontalières, y compris à Belgorod ».
« Des civils meurent
là-bas. Tout est limpide. Ils tirent directement sur le centre de la ville », a déclaré le président, rappelant qu’il avait publiquement averti Kiev que la Russie serait contrainte d’établir
un « cordon sanitaire » dans les zones sous contrôle de Kiev si les attaques se poursuivaient. »
Cette attaque a montré au monde entier non seulement l’état désastreux de l’armée ukrainienne mais aussi le niveau d’impréparation dû à la corruption endémique
à l’Ukraine. Cet article est tiré d’un journal ukrainien, l’Ukrainska Pravda, qui a pu le rédiger grâce à une fuite :
« Des centaines de
millions de hryvnias ont probablement été volés lors de la construction de fortifications dans la région
de Kharkiv, où la l’armée russe progresse
désormais activement. Des contrats de plusieurs millions de dollars pour la construction de fortifications, pour lesquels un total de 7 milliards de hryvnias ont été dépensés, ont été
transférés par l’OVA de Kharkiv à des sociétés écrans.
En particulier, le
Département du logement et des services communaux (ZhKG) et le complexe énergétique et énergétique de Kharkiv ont conclu des contrats directs pour la fourniture de bois pour les
fortifications avec des entreprises apparemment fictives.
Pour 270 millions de
dollars pour le bois, dont les informations sont classifiées, des contrats ont été conclus avec FOP Chaus I.O., LLC “Hertz Industry”, LLC “Satisbud”, LLC “ATT BUILD” et LLC “DEREVOOBROBNE
PIDPRIEMSTVO VOSHOD”.
Toutes ont commencé à
gagner des millions quelques mois après leur inscription au registre du commerce. Sous contrats directs et sans appel d’offres.
Il se trouve que le
département de l’OVA de Kharkiv chargé des achats de défense a choisi des sociétés anonymes et des entreprises privées nouvellement enregistrées. De plus, les propriétaires de ces entreprises
ne ressemblent pas à des hommes et des femmes d’affaires prospères – ils ont des dizaines de procès, du vol de whisky à la violence domestique contre leur mari et leur mère, certains d’entre
eux sont privés de leurs droits parentaux et ont fait l’objet de procédures légales pour non remboursement de prêts bancaires.
Autre détail intéressant
: il semblerait que ces bénéficiaires ne sachent même pas qu’ils sont millionnaires. Car ils continuent de travailler par équipes « dans les champs » et dans les usines.
Je répête : chez OVA, les contrats directs pour le bois de
fortification sont conclus avec des entreprises dont les « propriétaires » ne savent même pas qu’ils gagnent des millions. C’est pour cela que les informations militaires sont
classées. »
La pointe de l’iceberg dans un pays dont le niveau de corruption est bien connu, en particulier des dirigeants occidentaux :
« Cette histoire de détournement d’argent est la dernière d’une longue
série. Plus tôt cette semaine, la Pologne a annulé ses négociations commerciales avec Kiev après que le ministre ukrainien de l’Agriculture, Nikolaï Solsky, ait été accusé de s’être approprié
illégalement des terres domaniales d’une valeur de près de 7,4 millions de dollars. Quelques mois plus tôt, le service de sécurité ukrainien, le SBU, avait annoncé avoir découvert un
important stratagème de détournement de fonds dans le cadre duquel des responsables ukrainiens et des entrepreneurs privés avaient volé environ 40 millions de dollars destinés à l’achat
d’obus. »
Cette attaque met les dirigeants ukrainiens en état de panique :
« “La situation est
critique”, a déclaré le général Kyrylo Budanov, chef des services de renseignement militaires ukrainiens, lors d’un appel vidéo depuis un bunker à Kharkiv. “Chaque heure, la situation
s’empire.”
Son sombre constat
faisait écho à celui d’autres officiers ukrainiens ces derniers jours, selon lesquels les perspectives militaires du pays s’amenuisaient. En plus d’être en infériorité numérique, les
Ukrainiens sont confrontés à de graves pénuries d’armes, notamment de munitions d’artillerie, et des armes en provenance des États-Unis d’une valeur de 60,8 milliards de dollars – approuvées
il y a trois semaines après des mois d’impasse au Congrès – commencent à peine à arriver.
Comme la plupart des
responsables et experts militaires ukrainiens, le général Boudanov a déclaré qu’il pensait que les attaques russes dans le nord-est visaient à épuiser les réserves déjà maigres de soldats
ukrainiens et à les détourner des combats ailleurs.
C’est exactement ce qui
se passe actuellement, a-t-il reconnu. Il a déclaré que l’armée ukrainienne tentait de rediriger les troupes d’autres zones de la ligne de front pour renforcer ses défenses dans le nord-est,
mais qu’il était difficile de trouver du personnel.
“Toutes nos forces sont
soit ici, soit à Chasiv Yar”, a-t-il déclaré, faisant référence à un bastion ukrainien situé à environ 200 kilomètres plus au sud que les troupes russes ont attaqué ces dernières semaines. «
J’ai utilisé tout ce que nous avions. Malheureusement, nous n’avons personne d’autre dans la réserve. » »
La fameuse loi de mobilisation que Zelenski venait de signer va donc ouvrir une « chasse au conscrits » dont témoignent de nombreuses vidéos publiées
sur Twitter montrant des hommes kidnappés dans la rue, parfois défendus par leurs familles. En voici un exemple.
« Les clubs de
football de toute l’Ukraine refusent de se rendre dans la région de Transcarpatie pour assister à des matchs après que des recruteurs ont enlevé un joueur clé du FC Khust à la gare locale, a
déclaré le club dans un appel au soutien du public.
Nikolay Sirash se
trouvait mardi à la gare de Khust lorsque les forces de l’ordre l’ont arrêté, a indiqué le club dans un message sur Facebook. Sirash venait d’avoir 25 ans, mais les nouvelles règles
autorisant la mobilisation des hommes de moins de 27 ans ne sont pas encore entrées en vigueur, a noté le club.
“Nous n’avons aucun
contact avec le joueur à ce moment-là et son sort est inconnu”, a déclaré le FC Khust. »
Qui veut devenir de la chair à canon pour défendre un gouvernement qui les envoie à l’abattoir depuis deux ans au lieu de négocier avec la Russie ?
Car négociations il y aura forcément. Du coup, pour préparer les esprits de la population européenne à ces futurs négociations, Die Welt, un journal
allemand repris par Le Figaro, fait enfin un travail d’information en révélant ce que les médias alternatifs ont révélé il y a deux ans :
« Le document
secret qui aurait pu mettre fin à la guerre en Ukraine
Peu après l’invasion de
l’Ukraine par la Russie, des négociateurs des deux camps avaient rédigé un projet d’accord de paix. Un document de 17 pages que «Die Welt» a pu consulter en exclusivité. Même après plus de
deux ans de guerre, l’accord semble toujours avantageux à posteriori. »
Le titre désinforme en parlant de « document secret » alors qu’il n’a rien de secret puisque les médias alternatifs en ont parlé il y a deux ans. Mais
cela permet de faire croire au lecteur que les médias occidentaux viennent juste de l’apprendre et n’ont rien caché à leurs lecteurs pendant ces deux années.
La fin du résumé disant « l’accord semble toujours avantageux à posteriori » indique que les dirigeants occidentaux
seraient prêts à négocier sur la base de cet accord. La Russie ne sera évidemment plus d’accord et de nombreux dirigeants russes l’ont déjà annoncé.
Mais, comme en 2022, si France et Allemagne pourraient être prêtes à négocier, la Grande Bretagne annonce d’entrée qu’il n’en est pas question :
« La
Grande-Bretagne ne soutiendra aucune solution au conflit entre la Russie et l’Ukraine qui impliquerait ce qu’elle considère comme des concessions à Moscou, a déclaré mardi le secrétaire à la
Défense Grant Shapps à Times Radio.
Le Royaume-Uni figure
parmi les plus grands donateurs d’armes à Kiev. Ces dernières semaines, Londres a intensifié sa rhétorique en affirmant que les armes britanniques fournies à l’Ukraine pourraient être
utilisées pour des attaques au plus profond de la Russie. Moscou a récemment convoqué l’ambassadeur du Royaume-Uni à ce sujet et l’a mis en garde contre d’éventuelles représailles, notamment
des frappes ciblant « toutes les installations et équipements militaires britanniques » en Ukraine et au-delà.
Plus tôt mardi, Shapps a
confirmé que Kiev pourrait utiliser des armes fournies par les Britanniques pour frapper la péninsule russe de Crimée. Londres considère la région, qui a rejoint la Russie en 2014 à la suite
d’un référendum, comme faisant « partie intégrante de l’Ukraine », a déclaré le secrétaire à la Défense.
Interrogé par Times
Radio pour savoir si Londres envisagerait un accord entre Moscou et Kiev, Shapps a rejeté l’idée. Il a ajouté que le Royaume-Uni ne voit « aucun sens » à persuader ou à « armer fortement »
l’Ukraine pour qu’elle accepte des conditions de paix et « abandonne une partie de son territoire ». »
La Grande Bretagne, fidèle à son ancienne politique de créer la discorde sur le continent pour mieux affaiblir ses potentiels concurrents européens. Politique
d’ailleurs reprise par les Etats-Unis à l’échelle mondiale. Ce qui est étonnant est de voir que les dirigeants européens non seulement ne le voient pas mais y participent allègrement. Par
bêtise, conformisme ou corruption ?
« L’industrie de
défense de l’Union européenne est partiellement passée à une économie de guerre, a déclaré le commissaire européen chargé du marché intérieur, Thierry Breton.
Kiev pourrait être
confrontée à une « période dangereuse » cette année, car les politiciens occidentaux qui la soutiennent se tournent désormais vers les élections du Parlement européen du 6 au 9 juin et
l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, a expliqué Breton dans une interview accordée lundi à la chaîne française BFMTV.
La Russie pourrait bien
profiter de cette « incertitude » et « avancer » en première ligne, a-t-il déclaré. “C’est pour cette raison que nous, en Europe, avons décidé d’augmenter considérablement nos subventions en
termes d’armes et de munitions” à l’Ukraine, a souligné le commissaire.
« Désormais, le défi
consiste pour nous à passer à une économie de guerre dans tous les segments de l’industrie européenne de défense », a ajouté le commissaire. »
***
Nous avons abordé la semaine dernière le sujet des manifestations en Géorgie au sujet de la loi sur « les influences étrangères ». La loi a été
définitivement adoptée par le parlement, ce qui a été l’occasion de voir que « les influences et pressions étrangères » sont bien présentes en Géorgie, en particulier de la part des
pays occidentaux :
« L’Union européenne a
exhorté mercredi la Géorgie à retirer son
projet de loi très contesté sur les “agents étrangers”, affirmant que cette mesure freinerait les ambitions de la nation de rejoindre le bloc, alors que les protestations contre la
législation se poursuivent dans une crise politique continue. »
« “Je veux être clair : ce projet de loi voté au Parlement ne rapproche pas la
Géorgie de l’UE. Bien au contraire”, a déclaré Charles Michel, président du Conseil européen, à Euronews vendredi matin.
“Nous sommes déçus que
ce gouvernement ait pris une telle décision”, a-t-il ajouté.
En décembre, la Géorgie
a été déclarée candidate officielle à l’adhésion au bloc, répondant ainsi aux aspirations de longue date de l’ancienne république soviétique. La décision était “fondamentale”, estime Michel,
qui s’attend désormais à ce que Tbilissi envoie “plus de signaux positifs” à Bruxelles. »
« Les ministres des Affaires
étrangères de Lettonie, d’Estonie,
d’Islande et de Lituanie, en visite officielle de travail en Géorgie, se sont joints hier soir aux manifestants sur l’avenue Rustaveli pour protester contre la loi sur la « transparence de
l’influence étrangère ».
Les ministres des
Affaires étrangères se sont joints à la marche vers le Parlement.
L’apparition d’hommes
politiques européens sur l’avenue Rustaveli a été accueillie par des applaudissements.
Ils ont affirmé que, de
cette manière, ils voulaient montrer leur soutien et leur solidarité aux manifestants contre la « loi russe ».
Après les discours des
ministres des Affaires étrangères lors du rassemblement contre la loi « Sur la transparence de l’influence étrangère », les hymnes de la Géorgie et de l’Union européenne ont été
interprétés.
Les participants au
rassemblement scandaient : « Europe ». »
Imaginez cinq minutes la colère du gouvernement français si les ministres des affaires étrangères de l’Iran, du Mali et de Russie étaient venus haranguer les
manifestants contre la réforme des retraites, ou les Gilets Jaunes. Tout le monde aurait crié au scandale.
« La participation
d’hommes politiques des pays de l’OTAN aux rassemblements antigouvernementaux à Tbilissi constitue une mesure hostile visant à renverser le gouvernement géorgien, a déclaré le président du
Parlement Shalva Papuashvili.
“S’adresser à un
rassemblement de jeunes exaltés, dirigés par les partis d’opposition radicaux contre le gouvernement, et les qualifier de ‘nation entière’ est quelque chose que vous ne pourriez pas attendre
d’un ministre des Affaires étrangères d’un État membre de l’UE”, a déclaré Papuashvili dans un message. publié jeudi sur X (anciennement Twitter).
“Certains membres des
gouvernements de nos partenaires baltes se sont
laissés un peu trop emporter par leur propre rhétorique“, a-t-il ajouté.
Il a évoqué « l’argent
étranger irresponsable », qui, selon lui, circule librement dans le système politique géorgien, y compris dans les groupes radicaux, affirmant que la
nouvelle législation sur la transparence en matière d’influence étrangère est destinée à relever ce défi.
Papuashvili a laissé
entendre que ceux qui protestent contre la législation en sont affectés. « La participation de dignitaires étrangers à ces manifestations, au mépris flagrant de la souveraineté et des
pratiques diplomatiques de la Géorgie, au nom de la « démocratie et des droits de l’homme », relève au mieux de l’hypocrisie et au pire de la subversion », a-t-il conclu. »
Mais telles sont les « valeurs européennes » que ces ministres étrangers demandent au gouvernement géorgien de respecter et aux manifestants de
soutenir, le droit de s’ingérer dans les affaires de pays souverains, jusqu’à renverser les gouvernements en place. Les fameuses « révolutions de couleur ». C’est une réplique
exacte de ce qui s’est passé à Kiev en 2014. Et le but est le même, utiliser la division interne pour tourner ce pays contre la Russie.
« Les législateurs
géorgiens en sont venus aux mains au Parlement lundi alors que les législateurs du parti au pouvoir semblaient prêts à faire avancer un projet de loi controversé sur les « agents étrangers »
qui a été critiqué par les pays occidentaux et a déclenché des protestations dans le pays.
Des images diffusées à
la télévision géorgienne montraient Mamuka Mdinaradze, chef de la faction parlementaire du parti au pouvoir, le Rêve géorgien et l’une des forces motrices derrière le projet de loi, se
faisant frapper au visage par le député de l’opposition Aleko Elisashvili alors qu’il parlait debout au perchoir.
L’incident a provoqué
une bagarre plus large entre plusieurs législateurs, un événement occasionnel au sein du parlement géorgien, souvent bruyant. »
« En Géorgie, la
mobilisation se poursuit contre la loi sur « l’influence étrangère ». Cette dernière menace notamment les ONG financées par les pays
occidentaux, mais aussi les médias indépendants qui reçoivent des fonds de l’étranger. »
Donc la loi « menace » bien les ONG occidentales qui influencent la population géorgienne pour, comme en Ukraine, créé la division dans un pays frontière de la
Russie. Elle menace aussi les médias « indépendants », du gouvernement géorgien mais pas de « l’étranger » puisque c’est « l’étranger » qui les finance. En gros RFI et les pays occidentaux
demandent que la Géorgie les laisse influencer sa population à leur guise sinon :
« Si la démocratie est violée en Géorgie, les Etats-Unis
imposeront des sanctions personnelles aux dirigeants du pays, a déclaré le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires européennes et eurasiennes, James O’Brien, lors d’une conférence de
presse à Tbilissi.
Il a déclaré que si la
loi sur les agents étrangers était adoptée sans coordination avec les normes de l’UE et en cas de violence contre des manifestants pacifiques, les États-Unis imposeraient des
restrictions.
O’Brien a noté qu’il y
aurait des sanctions financières et des interdictions de voyager pour les responsables et leurs familles. »
On admirera au passage le « si la démocratie est violée » alors que la loi a été votée par un parlement élu
démocratiquement. On n’en est pas à une contradiction près pour « défendre les valeurs européennes ».
***
La guerre économique contre la Chine bat son plein. Au niveau médiatique, avec des articles de presse quotidiens parlant de « la chute de l’économie
chinoise », comme nous en avons déjà parlé ici. Puis sur le plan économique avec des séries de sanctions imposés par le gouvernement étasunien dans le but d’affaiblir l’économie
chinoise.
Mais quand on voit le peu d’effets des sanctions sur l’économie russe, pourtant bien plus petite que l’économie chinoise, on a de quoi douter de leur
efficacité. De plus, les sanctions prises pour empêcher la Chine d’importer des microprocesseurs n’ont fait qu’accélérer le développement de microprocesseurs chinois. Mais les décideurs
étasuniens préfèrent ne pas voir ces échecs et continuer sur la même voie. Pourquoi ?
Le 1er mai un article de CNN annonce une série de 300 sanctions prises contre des entités chinoises :
« Les États-Unis
ont imposé des sanctions à plus d’une douzaine d’entreprises en Chine et à Hong Kong pour leur soutien à la guerre russe en Ukraine, dans le cadre d’une tranche de près de 300 nouvelles
sanctions dévoilées mercredi.
Cette décision fait
suite aux avertissements répétés de hauts responsables américains, notamment la secrétaire au Trésor Janet Yellen et le secrétaire d’État Antony Blinken, aux hauts responsables chinois, les
invitant à sévir contre la fourniture par la Chine à la Russie d’articles à double usage que les États-Unis prétendent être utilisés pour renforcer son armée dans la guerre contre
l’Ukraine.
“Les près de 300 cibles
sanctionnées à la fois par le Trésor et le Département d’État comprennent des sanctions contre des dizaines d’acteurs qui ont permis à la Russie d’acquérir à l’étranger des technologies et
des équipements dont elle avait désespérément besoin”, a déclaré le Département du Trésor dans un communiqué de presse. »
Le 6 mai, un article du Global Times avertit que l’administration étasunienne étudie la possibilité des sanctionner l’industrie de fabrication navale chinoise :
« Un rapport publié
dimanche par le Financial Times, citant des experts du secteur, a déclaré que l’enquête américaine sur les secteurs maritime, logistique et de construction navale chinois, qui pourrait
conduire à l’imposition de droits de douane sur les navires de construction chinoise faisant escale dans les ports américains, pourrait aider les chantiers navals de Corée du Sud et du Japon,
mais cela ne fera probablement pas grand-chose pour stimuler les chantiers navals américains.
Les professionnels de la
construction navale et des industries maritimes peuvent facilement comprendre l’absurdité du fantasme américain de relancer ses chantiers navals assoupis en tentant de bloquer la Chine. Même
si les États-Unis faisaient perdre des commandes aux chantiers navals chinois en raison des taxes portuaires, cela ne profiterait pas à l’industrie de la construction navale américaine en
difficulté. Au lieu de cela, cela ne ferait qu’entraîner une hausse des coûts du commerce maritime pour les États-Unis.
Le fait que même les
armateurs américains hésitent à passer des commandes chez eux est une preuve suffisante du manque de compétitivité de l’industrie. Depuis près de 100 ans, une loi fédérale connue sous le nom de
Jones Act restreint le transport fluvial de marchandises entre les ports américains aux navires construits par des chantiers navals américains.
En conséquence,Selon Clarksons Research, les armateurs américains possèdent
environ 3 000 navires Jones Act, avec une moyenne d’âge de 23,7 ans, contre une moyenne mondiale de 12,7 ans. En raison des coûts élevés, les armateurs américains ont mis du temps à
moderniser leurs flottes, avec plus de la moitié des navires ayant plus de 25 ans, et 700 navires ayant même plus de 50 ans. »
« Les États-Unis
ont annoncé une interdiction des importations de coton provenant de 26 entreprises chinoises qui s’approvisionnent au Xinjiang, citant des allégations de travail forcé et de génocide de la
minorité ouïghoure, majoritairement musulmane, dans cette région.
Washington accuse depuis
longtemps Pékin de persécuter les Ouïghours, ce que la Chine nie comme étant un mensonge et une invention totale.
« Le ministère de la
Sécurité intérieure ne tolérera pas le travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement de notre pays », a déclaré jeudi le secrétaire du DHS, Alejandro Mayorkas, annonçant l’ajout de 26
entreprises chinoises à la liste noire sanctionnée en vertu de la loi ouïghoure sur la prévention du travail forcé (UFLPA).
L’annonce de jeudi est «
la plus grande extension ponctuelle jamais réalisée » de la liste noire de l’UFLPA et représente l’engagement à « promouvoir la responsabilisation pour le génocide et les crimes contre
l’humanité en cours contre les Ouïghours et d’autres groupes minoritaires religieux et ethniques » au Xinjiang, selon le DHS. »
On voit là à quoi servent les psyops étasuniennes, à servir de prétextes à ses politiques agressives. On remarquera au passage que le génocide des Gazaouis,
bien visible, n’entraine même pas une simple menace de sanctions. On se demande comment tant d’occidentaux peuvent encore croire en la « démocratie étasunienne ».
« Les voitures
électriques chinoises vont voir leurs taxes multipliées par quatre pour être importées aux États-Unis. Elles passent de 25 à 100%. Les tarifs douaniers des batteries, des semi-conducteurs et
des panneaux solaires vont quant à eux passer de 25 à 50%. Le gouvernement américain prévoit, également, d’imposer des surtaxes à l’importation, sur des minerais rares, pour l’industrie
automobile. Et sur certains produits médicaux, comme les seringues, les aiguilles, les respirateurs et les masques. »
« La chef du Trésor
américain, Janet Yellen, a averti vendredi lors d’une visite en Chine que les subventions accordées par Pékin à l’industrie pourraient constituer un risque pour la résilience économique
mondiale.
“Le soutien direct et
indirect du gouvernement conduit actuellement à une capacité de production qui dépasse largement la demande intérieure de la Chine, ainsi que ce que le marché mondial peut supporter”,
a-t-elle déclaré vendredi lors d’un rassemblement de la communauté des affaires américaine à Guangzhou. »
En deux mots, le gouvernement chinois aide, directement et indirectement, les énergies vertes alors que, selon les Etats-Unis, cela constitue de la concurrence
déloyale. Mais alors cela veut dire qu’eux-mêmes laissent libres les fameuses lois du marché et ne subventionnent pas puisqu’ils reprochent ê la Chine de le faire. Pourtant une loi nommé
« Inflation Reduction Act » prouve bien que le gouvernement étasunien lui aussi verse beaucoup d’argent pour développer les énergies vertes :
« La Loi sur la
réduction de l’inflation est la plus grande mesure législative fédérale jamais adoptée pour lutter contre le changement climatique.[83] Selon le CBO et le JCT, il investira 783 milliards de
dollars dans des provisions liées à la sécurité énergétique et au changement climatique.[7][8] Cela comprend 663 milliards de dollars d’incitations fiscales[8] et 27 milliards de dollars pour
une banque verte créée en modifiant le Clean Air Act.[84][85][47] Cependant, d’autres prévisions diffèrent des rapports du CBO et du JCT. Un rapport du Credit Suisse prévoit que les dépenses
climatiques totales prévues dans la loi s’élèveraient à 800 milliards de dollars,[64][65][86] Goldman Sachs prédit un total de 1,2 billion de dollars, le modèle budgétaire de Penn Wharton
prévoit 1,045 billion de dollars, et une analyse de la Brookings Institution trouve un cas central de 902 milliards de dollars.[87][63][88] »
Tant de duplicité laisse rêveur. Le gouvernement Biden pense-t-il vraiment que la Chine ne le voit pas ? Prend-il les chinois pour des idiots ? On dirait
bien.
« Les nouveaux
tarifs douaniers imposés par l’administration Biden sur les véhicules électriques chinois et d’autres secteurs stratégiques visent à protéger l’avenir de l’industrie manufacturière
américaine, mais ils accéléreront probablement le déplacement de la production chinoise vers le Mexique, le Vietnam et ailleurs pour les éviter.
Les responsables
américains et les experts commerciaux affirment que sans de gros efforts pour éliminer les produits chinois transbordés ou légèrement transformés en provenance du Mexique et d’autres pays, la
production excédentaire sous-évaluée de la Chine trouvera toujours son chemin vers les marchés américains. »
« Le ministère
chinois du Commerce a exhorté mardi les États-Unis à annuler immédiatement les droits de douane supplémentaires sur les produits chinois et s’est engagé à prendre des mesures résolues pour
défendre ses droits suite à l’annonce par les États-Unis d’augmenter les droits de douane sur les produits chinois, notamment les véhicules électriques (VE).
Le projet d’imposer des
droits de douane supplémentaires marquera une nouvelle escalade significative dans la campagne pluriannuelle et mal conçue de Washington visant à réprimer les industries chinoises émergentes
qui gagnent en importance à l’échelle mondiale, ont déclaré les experts, notant que cette décision politiquement motivée n’arrêtera pas la montée des industries chinoises
concernées, en raison de leur faible présence
sur le marché américain.»
Mais alors si la présence des VE chinois sur le marché étasunien n’est pas si importante (environ 10%), alors pourquoi de telles sanctions ?
En approfondissant le sujet on tombe sur un article de CNN qui nous indique que, une fois de plus, c’est l’Europe qui est dans le collimateur :
« “Je suis
déterminé à ce que l’avenir des véhicules électriques soit construit en Amérique par des travailleurs syndiqués”, a déclaré Biden mardi. Mais le véritable champ de bataille sur les véhicules
électriques pourrait se situer bien au-delà des côtes américaines : en Europe.
Les États-Unis achètent actuellement très peu de véhicules
électriques à la Chine. La situation est
très différente en Europe, qui constitue de loin le plus grand marché d’exportation pour les fabricants chinois de véhicules électriques. La mesure drastique de Washington exerce une pression
sur l’Union européenne pour qu’elle défende ses constructeurs automobiles, qui seront probablement confrontés à une concurrence encore plus féroce de la part des importations chinoises de
véhicules électriques si leurs prix sont pratiquement hors des États-Unis.
Joseph Webster,
chercheur principal à l’Atlantic Council, a déclaré que les derniers droits de douane américains sur les véhicules électriques et d’autres produits en provenance de Chine, y compris les
semi-conducteurs et les batteries, pourraient «
forcer la main de Bruxelles », dans la mesure où des droits de douane américains plus élevés pourraient détourner une grande partie du commerce vers l’Europe.
“Bruxelles devra agir
rapidement, soit en mettant en place ses propres tarifs douaniers, soit en acceptant un flot de produits fabriqués en Chine”, a-t-il ajouté dans des commentaires sur le site Internet du
groupe de réflexion. »
Une manière à peine détournée de forcer une Europe réticente à se découpler de la Chine.
Il est clair que les Etats-Unis mettent tous les moyens pour entrainer l’Europe dans sa tour d’ivoire. Après la Russie, en imposant un gouvernement russophobe
aux ukrainiens, c’est au tour de la Chine en la forçant à se couper du marché économique chinois. Que cela entraine une catastrophe économique en Europe, ils s’en fichent royalement.
Mais les plus grands fautifs dans cette affaire sont les dirigeants européens qui se laissent entrainer. Alors je répète ma question du 1er chapitre
: Par bêtise, lâcheté ou corruption ?
***
Pendant que les Etats-Unis mènent leur guerre économique contre la Chine, cette dernière prépare tranquillement le monde d’après avec la Russie. La visite de
Poutine en Chine a été l’occasion pour les deux dirigeants de présenter leur vision de ce « monde d’après » :
« Un ordre sans «
néocolonialisme ni hégémonisme » d’aucune sorte : « Tous les pays ont le droit de choisir indépendamment leurs modèles de développement et leurs systèmes politiques, économiques et sociaux en
fonction de leurs conditions nationales et de la volonté de leur peuple, de s’opposer à l’ingérence dans les affaires intérieures des pays souverains, s’opposent aux sanctions unilatérales et
à la « juridiction au bras long » sans fondement du droit international ni autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU, et s’opposent à l’établissement de lignes idéologiques. Les deux
parties ont souligné que le néocolonialisme et l’hégémonisme sont complètement contraires à la tendance de l’époque et ont appelé au dialogue égal, au développement de partenariats et à la
promotion des échanges et de l’apprentissage mutuel entre les civilisations.
2) Un ordre basé sur la
Charte des Nations Unies : « Les deux parties continueront à défendre fermement les acquis de la Seconde Guerre mondiale et l’ordre mondial d’après-guerre établi par la Charte des Nations
Unies » »
Et un renforcement de la coopération étroite qui soude la Russie et la Chine :
« Coopération
militaire : « [les deux parties] approfondiront davantage la confiance et la coopération militaires mutuelles, élargiront l’ampleur des activités de formation conjointes, organiseront
régulièrement des patrouilles maritimes et aériennes conjointes, renforceront la coordination et la coopération dans les cadres bilatéraux et multilatéraux et amélioreront continuellement la
capacité de répondre conjointement aux risques et aux défis.
– Davantage de commerce,
d’investissements mutuels et d’entraide en matière de développement économique : “élargir continuellement l’échelle du commerce bilatéral”, “améliorer continuellement le niveau de
coopération en matière d’investissement entre les deux pays” et “développer conjointement des industries avancées, renforcer la coopération technique et de production, y compris dans
l’industrie de l’aviation civile, l’industrie de la construction navale, l’industrie de la construction automobile, l’industrie de la fabrication d’équipements, l’industrie électronique,
l’industrie métallurgique, l’industrie minière du minerai de fer, l’industrie chimique et l’industrie forestière”
– Coopération
énergétique : « consolider la coopération stratégique dans le domaine énergétique entre la Chine et la Russie et parvenir à un développement de haut niveau, en garantissant la sécurité
économique et énergétique des deux pays. S’efforcer d’assurer la stabilité et la durabilité du marché international de l’énergie et de maintenir le stabilité et résilience de la chaîne
mondiale de l’industrie énergétique et de la chaîne d’approvisionnement. Egalement énergie nucléaire : « approfondir la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire civile sur la base
de l’expérience de projets réussis et en cours, notamment la fusion thermonucléaire, les réacteurs à neutrons rapides et les cycles fermés du combustible nucléaire »
– Promouvoir les
monnaies et les infrastructures financières de chacun : « Augmenter la proportion de monnaie locale dans le commerce bilatéral, le financement et d’autres activités économiques.
Améliorer l’infrastructure financière des deux pays, faciliter les canaux de règlement entre les entités commerciales des deux pays, renforcer la coopération réglementaire dans les secteurs
des banques et des assurances chinoises et russes, promouvoir le développement sain des banques et des institutions d’assurance établies dans les pays respectifs, encourager les
investissements bilatéraux et émettre des obligations sur les marchés financiers des pays respectifs conformément aux principes du marché “.
– Éducation approfondie
et coopération scientifique : “promouvoir l’expansion et l’amélioration de la qualité des programmes d’études mutuels à l’étranger, faire progresser l’enseignement du chinois en Russie
et de la langue russe en Chine, encourager les établissements d’enseignement à élargir les échanges, la coopération dans la gestion des écoles, mener des études de haut niveau “
– Coopération dans les
médias et formation de l’opinion publique : « Renforcer les échanges médiatiques entre les deux pays, promouvoir les visites mutuelles à différents niveaux, soutenir les dialogues
pragmatiques et professionnels, mener activement une coopération en matière de contenus de haute qualité, explorer en profondeur le potentiel de coopération des nouveaux médias et nouvelles
technologies dans le domaine des médias, rendre compte de manière objective et complète des événements mondiaux majeurs et diffuser des informations véridiques dans le domaine de l’opinion
publique internationale.
– Coopération au sein
des institutions mondiales : “approfondir la coopération bilatérale [à] l’Assemblée générale des Nations Unies et au Conseil de sécurité”, “soutenir le rôle de l’Organisation mondiale de la
santé”, “renforcer la coopération dans le cadre de l’OMC”, “coopération dans le cadre de l’OMC”. Organisation de coopération de Shanghai (OCS)”, “défendre l’esprit des BRICS, renforcer la
voix du mécanisme des BRICS dans les affaires et l’agenda internationaux”, etc. »
En démontant une nouvelle infox médiatique contre la Chine, Arnaud Bertrand nous donne un exemple de la façon dont fonctionne les psyops.
Des insinuations, fausses nouvelles ou autres fake news sont publiés en gros titres dans la presse
grand public puis sont, bien plus tard, récusées par une petite note en fin de journal que personne ne lit, quand elles sont récusées. Mais les autres journalistes continuent de propager
l’intox comme si elle était vraie, puisqu’elle est restée vraie dans l’esprit de la majorité des lecteurs. C’est le cas du « génocide ouighour », qui a suivi le « génocide
tibétain », qui sont des psyops avérées et reconnues par tous les esprits informés et non sinophobes.
« Ok, étant donné
que le journaliste @shashj, travaillant pour The Economist, a très courageusement décidé de
me bloquer dès qu’il l’a vu, je refais mon post avec une capture d’écran de son tweet à la place…
Ce que je disais, c’est
que cette histoire du FT dont il faisait la promotion (avec succès : plus d’un million de vues !) est un exemple PARFAIT du type de propagande anti-chinoise si courante dans les médias
anglo-saxons, et qui ne repose absolument sur rien de concret. C’est de la pure désinformation.
Tout semble basé sur un
livre intitulé « France-Chine, les liaisons dangereuses », d’Antoine Izambard, qui cite une note de 2018 des services de sécurité français faisant état d’une « augmentation des mariages »
entre militaires stationnés en Bretagne et étudiants chinois.
En outre, depuis lors,
aucun de ces étudiants/espions n’a été inculpé ou poursuivi – ce qui aurait sans doute été le cas s’il y avait effectivement eu des espions – et des sources locales à Brest ont démenti à
plusieurs reprises cette histoire. Par exemple ici dans cet article (https://lepoint.fr/societe/la-bretagne-nid-d-espions-chinois-04-07-2022-2481959_23.php#11)
vous avez Matthieu Gallou, président de l’Université de Bretagne occidentale (où ces étudiants/espions auraient étudié) rejetant les allégations d’intrusion chinoise dans l’armée française en
les qualifiant de « rumeurs et de fantasmes ».
Pourtant, ça fait
maintenant au moins 5 ans que l’histoire perdure… Et aujourd’hui tu as même le FT qui la recycle comme si c’était du tout neuf (tu peux lire l’article, il n’y a pas d’élément nouveau là,
c’est toujours la même vieille histoire bidon). Et les journalistes de The Economist aiment @shashj et partagent avec enthousiasme cette extraordinaire “dernière
nouvelle”
Par coïncidence, à la
veille de la visite de Xi en France… Un petit cadeau des Britanniques pour célébrer la visite, je suppose… »
Brest est un port
industriel pluvieux…qui héberge la Marine
française et ses sous-marins atomiques. Elle est aussi le lieu d’un nombre remarquable de mariages entre des étudiantes chinoises et des marins travaillant sur la base
navale.
« Pots de miel » et opérations d’influence : les espions chinois se tournent vers
l’Europe. »
Cet exemple, comme beaucoup d’autres nous montre que les propagateurs de « fake news » ne sont pas tant les « médias alternatifs » que les
médias grand public qui en font leur principal outil de manipulation des consciences.
Et le fait que le compte de Bertrand ait été bloqué par le journaliste de The Economist propageant cette infox montre bien qu’il
a touché une corde sensible.
Et comme les psyops marchent bien l’armée étasunienne recrutent des « créateurs de contenu » pour étendre ses activités de manipulation des consciences :
« Personnes sans
visage, mains invisibles : une nouvelle vidéo de l’armée [étasunienne] vise à attirer des recrues pour gérer des opérations psychologiques »
En fin d’article, des exemples sont donnés de psyops contre des Etats ennemis mais pas de psyops dirigées contre sa propre population, alors qu’elles abondent
pour que cette population soutienne les guerres permanentes que provoquent les Etats-Unis.
On a vu précédemment qu’Israël aussi cherchait à créer une armée de trolls à la suite du 7 octobre. Les guerres du 21eme siècle sont menées autant contre les
corps que contre les esprits.
La bataille souterraine, car censurée par les médias
grand public, contre le scandale que fut la « pandémie de coronavirus » et ses « vaccins » continue, lentement mais surement. Voici les dernières nouvelles de cette invisible bataille pour la
vérité :
L’Arabie Saoudite a financé une étude sur les injections ARNm :
« Plus d’un quart des participants à une étude
menée en Arabie saoudite ont fait état de complications cardiaques après avoir reçu des vaccins à ARNm Covid-19, et nombre d’entre eux ont dû être hospitalisés ou recevoir des soins
intensifs.
L’étude, dirigée par le microbiologiste et
immunologiste Muazzam M. Sheriff et ses collègues de l’Ibn Sina National College for Medical Studies et du King Faisal General Hospital, a révélé que 27,11 % des personnes interrogées ont
souffert de problèmes cardiaques après la vaccination par le Covid-19.
L’apparition des complications cardiaques a varié d’un
participant à l’autre, 14,55 % d’entre eux ayant présenté des symptômes dans le mois suivant la vaccination, tandis que d’autres ont fait état de problèmes survenus à 12 mois ou même plus tard. »
Cette caméra cachée d’une conversation avec des employés de Pfizer, enregistrée par un journaliste fin 2021, montre que Pfizer savait pour les effets
secondaires mais est passé outre car c’était l’occasion d’un test grandeur nature :
« Nous sommes dans une période étrange. Nous ne
savions même pas, lorsque nous avons commencé, je dis aux gens, nous n’avions aucune idée de ce à quoi ça allait ressembler. Les vaccins ARNm existent depuis 50 ans, mais ne sont jamais
arrivés aux essais cliniques. Parce que les vaccins ARNm sont connus pour avoir des effets secondaires. Moderna y travaille depuis 10 ans; ce n’est pas une nouvelle chose. Mais la raison pour
laquelle on n’est jamais arrivé aux essais cliniques, c’est à cause de tous ces effets secondaires. Pfizer et Moderna ont utilisé l’urgence et la pandémie pour, en quelque sorte, le faire
passer maintenant. »
Les dirigeant politiques savaient eux-aussi, comme le montre le cas suisse :
« Voici la première conclusion d’importance que
nous tirons d’un examen préliminaire des documents : Deux ans avant d’abolir le “certificat Covid” controversé, les responsables de l’OFSP savaient que les injections n’empêchent pas la
transmission, et que l’injection provoque des effets secondaires fréquents.
Dans le procès-verbal du 4 août 2021, et dans la
rubrique qui concerne le point presse de la veille, on lit :
Les nouvelles données en provenance des États-Unis,
selon lesquelles les personnes vaccinées sont également contagieuses en cas d’infection, ont également fait l’objet d’un débat. Dans de tels cas, elles sont aussi contagieuses que les
non-vaccinées, a déclaré Masserey [ndlr: Virginie Masserey Spicher, chef de section à l’OFSP de juillet 2007 à mars 2022].
Rappelons que le “certificat Covid” a été maintenu en
Suisse jusqu’en août 2023, soit deux ans après que l’Office fédéral de la santé publique ait compris que l’injection ne prévenait pas la transmission. »
« À l’issue d’une bataille judiciaire longue de
deux ans, le magazine allemand Multipolar a obtenu que l’Institut Robert Koch (RKI), l’agence allemande de santé publique, soit contraint de publier les procès-verbaux confidentiels des
réunions sur le Covid.
Ces documents, publiés la semaine dernière, prouvent
que les décideurs avaient été informés dès le début que le Covid était moins dangereux qu’une épidémie de grippe. Ils savaient aussi que la plupart des mesures seraient, au mieux, inutiles,
voire nuisibles. Il en va de même pour les injections, dont ils ont d’emblée su qu’elles étaient, au mieux, inefficaces. Et finalement, on apprend que toutes les mesures de contrainte
ont été ordonnées par les politiciens et les militaires, sans aucun débat scientifique, et contre des avis d’experts. »
Tout cela commence enfin à réveiller le grand public :
« Contrairement à d’autres fuites et révélations
allemandes passées, celles-ci ne passent pas inaperçues. La nouvelle a été traitée par presque tous les médias allemands et a forcé les responsables politiques à prendre position.
La publication de ces documents est en effet en train
de provoquer une onde de choc en Allemagne et a même conduit des partis de gauche, comme les Verts, à demander un réexamen complet de la politique Covid. D’autres partis, comme l’Alternative
pour l’Allemagne (AfD), vont jusqu’à réclamer une commission formelle d’enquête. »
« Le juge de district américain Matthew Kacsmaryk,
nommé par l’ancien président Donald Trump, a ordonné en janvier à l’agence de divulguer les entrées en texte libre d’une autre section de l’enquête dans laquelle les individus pouvaient
décrire leurs expériences. Le juge a rejeté les arguments du gouvernement selon lesquels le traitement des réponses et la suppression des informations sensibles exigeraient trop de
travail.
Les deux premières tranches, composées de 780 000
rapports provenant de quelque 523 000 personnes, comprennent des dizaines de rapports d’inflammation cardiaque, des centaines de rapports de paralysie faciale et des milliers de rapports
d’acouphènes….
Les 780 000 rapports ont été reçus peu de temps
après le déploiement des vaccins contre la COVID-19 et montrent que les personnes ont rencontré un large éventail de problèmes post-vaccination, notamment des inflammations cardiaques, des
fausses couches et des convulsions.
« Perte de conscience et convulsions immédiatement
après l’injection. Je suis allé aux urgences en ambulance », a rapporté une personne.
Les gens ont déposé les rapports auprès de V-safe, un
système de messagerie texte créé par le CDC pour surveiller les éventuels effets secondaires des vaccins COVID-19.
Le CDC, pendant des années, a refusé de rendre
publiques les données de V-safe, publiant à la place des études décrivant les rapports comme rassurants sur la sécurité des vaccins. Cependant, selon les données publiées en 2022 à la suite
d’un autre procès, près de 8 % des 10 millions d’utilisateurs ont eu besoin de soins médicaux ou de soins hospitaliers après la vaccination, et de nombreux autres ont déclaré avoir manqué
l’école, le travail ou d’autres activités normales. »
Voici le témoignage devant le sénat australien, sous-titré en français, d’un Pr Raoult australien.
Mais les organisations gouvernementales résistent à rendre leurs informations publiques, comme si elles avaient effectivement quelque chose à cacher :
« Le CDC publie un article sur la myocardite après
la vaccination contre le COVID, et CHAQUE MOT est expurgé. « 148pages. Le tout est expurgé. À quoi sert une étude s’il n’y a rien ?
Il y a évidemment quelque chose de très
accablant qu’ils essaient de cacher.
Dr. @P_McCulloughMD dit que nous assistons à une «
dissimulation active » d’une « débâcle colossale en matière de sécurité des produits de consommation ».
« Pfizer a enregistré 1 223 décès liés à son produit
dans les 90 jours suivant sa sortie. Les gens appelaient Pfizer en désespoir de cause, voyant les membres de leur famille mourir après avoir pris le vaccin. »
On se rappelle que la Commission européenne avait elle aussi complètement caviardé les informations qu’elle avait été obligée de divulguer. De même on attend toujours que Van Der Leyen rende
publiques les discussions par messages privés qu’elle a eu avec le PDG de Pfizer au moment de la négociation du contre UE-Pfizer.
D’ailleurs, pour être sûr que tout soit sous contrôle, ce sont les procureurs de l’UE qui ont repris
l’enquête sur Von Der Leyen :
« Les principaux procureurs européens enquêtent
sur des allégations d’actes criminels liés aux négociations sur les vaccins entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le PDG de Pfizer, selon un porte-parole
du parquet de Liège.
Les enquêteurs du Parquet européen (EPPO) ont succédé
ces derniers mois aux procureurs belges enquêtant sur von der Leyen pour “ingérence dans les fonctions publiques, destruction de SMS, corruption et conflit d’intérêts”, selon des documents
juridiques consultés par POLITICO et un porte-parole du parquet de Liège. Bien que les procureurs du Parquet européen enquêtent sur des infractions pénales présumées, personne n’a encore été
inculpé dans le cadre de cette affaire.
L’enquête avait été initialement ouverte par les
autorités judiciaires belges de la ville de Liège début 2023 après une plainte pénale déposée par le lobbyiste local Frédéric Baldan. Il a ensuite été rejoint par les gouvernements hongrois
et polonais – bien que ce dernier soit en train de retirer sa plainte après la victoire électorale d’un gouvernement pro-UE dirigé par Donald Tusk, a déclaré un porte-parole du gouvernement
polonais à POLITICO. »
Les mêmes autorités n’hésitent pas non plus à faire censurer les rapports trop accablants pour eux :
« Voici une histoire qui, dans un monde exempt de
corruption systémique forcenée, ne pourrait jamais vous être racontée. Il était une fois un groupe de scientifiques de tout premier plan dirigé par le Pr Peter McCullough (7) qui rédige un
article scientifique long et rugueux mais parfaitement étayé par des centaines d’articles publiés à travers le monde. Ce travail est proposé à une grande revue internationale, Cureus,
l’article est révisé par les pairs (peer reviewed) puis il est publié (*) mais il dérange tellement le complexe militaro-industriel américain que celui-ci somme Springer, l’éditeur, de
rétracter l’article. Évidemment sans la moindre raison valable, et Springer s’est immédiatement exécuté. Cette publication est sauvée ici d’un oubli programmé. Les vaccins anti-Covid à ARNm
ont provoqué des résultats catastrophiques « dans la vie réelle » et devraient tous être retirés du marché, il ne fallait pas le dire et voici pourquoi. Bonne lecture. »
On voit donc bien des compagnies pharmaceutiques profitant d’une épidémie grippale pour lancer un « vaccin » qui n’en est pas vraiment un, couvertes par des institutions
gouvernementales et les dirigeants en place quand les effets secondaires commencent à devenir trop visibles.
Enfin, phénomène collatéral dû aux produits ARNm ou pas, on commence à observerune augmentation anormale de la mortalité depuis 2022 :
« Si la pandémie du Covid-19 est officiellement
terminée, c’est loin d’être le cas des controverses autour de sa gestion (masques, confinements, campagnes de vaccination…). Dans plusieurs pays, on observe d’ailleurs une préoccupation
croissante au sujet de la surmortalité, toutes causes confondues, constatée dans les bases de données internationales depuis 2020 et qui ne disparaît pas.
Si les pics de mortalité liés aux vagues d’infection
par le coronavirus sont bien visibles sur les graphiques, il est plus difficile d’expliquer le fait que, au lieu du scénario classique d’une baisse importante de la mortalité après la
pandémie, la plupart des pays industrialisés connaissent toujours une surmortalité qui ne s’explique pas par le Covid-19 lui-même.
Officiellement rien à voir avec le vaccin, mais…
En décembre 2023, les décès dans l’UE dépassaient la
normale (basée sur la période 2016-2019) d’en moyenne +9,5%, mais avec de grandes disparités entre les pays (+19,3% en Allemagne, +10,6% en France, mais -7,4% en Bulgarie et -13,3% en
Roumanie).
Jusqu’à maintenant, les autorités publiques et les
médias ont exclu l’idée d’un lien possible avec les effets secondaires des vaccins, mais des développements récents au Royaume-Uni, en Australie et au Japon suggèrent que la situation
pourrait être en train d’évoluer… »
Ce phénomène s’observe particulièrement dans les pays occidentaux les plus vaccinés :
« Outre-Manche, un débat parlementaire télévisé a
eu lieu le 16 janvier sous l’impulsion de l’ancien député conservateur Andrew Bridgen, au sujet de la surmortalité au Royaume-Uni ; le 2 mars, le Telegraph a révélé que 21 membres de divers
partis politiques ont écrit à la Ministre de la santé Victoria Atkins pour demander la publication de données détaillées qui permettraient de déterminer si un lien de cause à effet existe ou
non entre les vaccins contre le Covid-19 et la surmortalité en Grande Bretagne…
Des débats analogues ont eu lieu en Australie, où le
Sénat a approuvé (31 votes contre 30) le 8 février la demande du Sénateur Ralph Babet d’ouvrir une enquête approfondie sur la surmortalité observée entre 2021 et 2023…
Au Japon, le budget du Ministère de la santé et du
travail rendu public au mois de février a drastiquement révisé sa provision pour la compensation des victimes des effets adverses des vaccins de 360 millions de yen à 39,77 milliards pour
2025. Quelques semaines auparavant, un groupe de chercheurs, dont les Prs Masanori Fukushima, Yasufumi Murakami et Masayasu Inoue, avait parlé lors d’une conférence de presse d’effets
secondaires « sans précéden t» liés aux injections. »
Pour finir, un film doublé en québécois expliquant comment les laboratoires pharmaceutiques ont détruit l’hydroxychloroquine pour pouvoir placer leur « vaccin ».
***
La semaine dernière nous avons parlé des manifestations étudiantes contre le génocide des palestiniens de Gaza. Cette semaine elles se sont encore élargies et ont fait la une des médias
occidentaux :
« À l’approche des élections européennes juin
prochain, cette mobilisation ne laisse pas indifférents les politiques. « Pour Raphaël Glucksmann, la tête de liste du parti socialiste », raconte le Monde, « qu’on fasse preuve de solidarité
à l’égard des Palestiniens, qu’on montre le rejet des crimes qui sont commis à Gaza, c’est naturel, c’est même digne et c’est noble. Après, est-ce qu’on est capable d’organiser le débat avec
ceux qui ne partagent pas ce point de vue ? Jusqu’ici, jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas le cas », conclut Raphaël Glucksmann.
Le président du CRIF, le Conseil représentatif des
institutions juives de France, Yonathan Arfi, estime, lui, que la mobilisation pro-palestinienne « prend en otage le campus entier (…) et fait peser un climat de terreur intellectuelle sur
les étudiants juifs». Enfin, le Figaro, se demande si après les campus américains, « la fièvre pro-palestinienne va gagner le pays ». « En ces temps de wokisme virulent », ajoute le quotidien
conservateur, « tous les clichés et préjugés sont permis pour opposer le pauvre et le riche, l’opprimé et l’oppresseur, l’Arabe et le Juif ». Le Figaro qui va encore plus loin, estimant que «
l’antisionisme qu’expriment les étudiants de Sciences Po n’est que le cache-sexe de l’antisémitisme ».
L’Orient le Jour se réjouit des manifestations aux
États-Unis et à Paris. Pour le quotidien francophone libanais, « le vent d’un printemps pro-palestinien semble souffler parmi les étudiants malgré » ajoute-t-il, « le prix à payer », que
regrette une universitaire libanaise de Columbia, pour laquelle les étudiants « ont été soumis à une répression massive de la part des autorités ». Quelles sont les revendications des
étudiants ? Elles sont résumées par une étudiante : « nous voulons que l’université ne traite plus avec des entreprises qui tirent profit de la guerre, de l’apartheid, du génocide, de
l’occupation israélienne en Palestine, nous voulons aussi une transparence totale vis-à-vis des investissements de l’université et une amnistie pour tous les étudiants et professeurs
licenciés en lien avec le mouvement de la libération de la Palestine ». « Mais », poursuit l’Orient le Jour, ces demandes « se font peu entendre, étouffées par la résonance accordée à
certains slogans antisémites entendus dans les manifestations. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des personnes criant “Brûle, Tel-Aviv”, ou “Rentrez en Pologne” ».
De son côté, Haaretz semble vouloir minimiser les
manifestations pro-palestiniennes. Pour le quotidien israélien, « C’est le printemps, le temps se réchauffe, les arbres fleurissent, qui ne veut pas être dehors à cette période de l’année ?
Ce n’est pas une coïncidence si, dans le froid glacial de décembre, alors que les présidentes de Harvard, l’université de Pennsylvanie et MIT étaient confrontées à des questions hostiles au
Congrès sur l’antisémitisme dans leurs écoles, aucun étudiant manifestant n’avait planté de tente sur le campus pour tenter de voler la vedette ». « Le printemps est toujours une excellente
saison pour les manifestations », conclut Haaretz.
Enfin, les manifestations pro-palestiniennes sont aussi
très présentes dans la presse américaine. Le Washington Post affirme ainsi que « la vie de nombreux étudiants a été bouleversée, depuis que les manifestations pro-palestiniennes se propagent
sur les campus universitaires ». Cela va de la jeune étudiante enthousiaste, qui déclare « n’avoir jamais vu de toute sa vie une telle démonstration de solidarité et d’entraide », à
l’étudiant juif originaire d’Israël, qui raconte qu’il s’est fait traiter de « nazi », « lorsqu’il a brandi le drapeau israélien ». »
Le conflit israélo-palestinien est donc bien en train de diviser les populations occidentales, entre ceux qui soutiennent Israël, quelque soient ses actes, et ceux qui dénoncent les actes de ce pays contre les
palestiniens :
« Le président de la Chambre des représentants,
Mike Johnson, a été noyé sous les huées de la foule lors d’un discours à l’Université de Columbia dans lequel il a condamné les manifestations étudiantes en cours contre la guerre à
Gaza.
Le campus de Columbia a été plongé dans des
manifestations étudiantes contre la guerre qui ont attiré l’attention nationale au milieu de rapports faisant état de discours antisémites ciblant les étudiants juifs.
Johnson a appelé la présidente de l’université, Nemat «
Minouche » Shafik, à démissionner si elle ne parvenait pas à rétablir l’ordre sur le campus et a déclaré qu’il exhorterait le président Joe Biden à prendre des mesures exécutives contre les
manifestants. »
Les gouvernements occidentaux étant tous pour un support inconditionnel d’Israël, les techniques classiques de contre-manifestation sont donc mises en place. La première étant de faire que
ces manifestations deviennent violentes :
« L’Université Northeastern a fait appel à la
police pour disperser une manifestation pro-palestinienne, affirmant que des insultes antisémites et des discours de haine étaient utilisés par les manifestants, mais des témoins affirment
que ce sont en réalité des contre-manifestants pro-israéliens qui criaient des slogans antisémites, et une vidéo le confirme. Les agitateurs pro-israéliens ont fait arrêter une centaine de
manifestants en se tenant près d’eux et en criant « Tuez les Juifs », mais eux-mêmes n’ont pas été arrêtés.
Celui qui a filmé cela est un sacré héros. Aujourd’hui, personne ne peut nier que cela s’est
produit.
« Pratiquement tous les incidents d’« antisémitisme » revendiqués sur les
campus américains impliquent un individu « pro-israélien » promouvant agressivement son point de vue et attisant souvent délibérément le conflit. Il n’y a AUCUNE preuve qu’une personne ait
été ciblée au seul motif qu’elle est juive. »
« Je suis professeur à l’UCLA. Pourquoi
l’administration n’a-t-elle pas mis fin aux violences flagrantes de la nuit dernière ?
L’université aurait dû anticiper le chaos de mardi
soir, mais le personnel de sécurité était introuvable
L’UCLA, prestigieuse université publique des
États-Unis, a vécu mardi l’une des nuits les plus sombres de ses 105 ans d’histoire. Au cours de mes 33 années de carrière à l’UCLA, je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi terrifiant se
produire.
Vers 23 heures, un groupe de contre-manifestants
masqués s’est dirigé vers le Royce Quad, au cœur du campus, et a commencé à attaquer le campement installé la semaine dernière par des manifestants opposés à la guerre à Gaza. Ils ont lancé
un pétard dans le campement, démoli les murs extérieurs, lancé des objets lourds sur les manifestants et provoqué des affrontements physiques directs. Les habitants du campement ont été
livrés à eux-mêmes face à une bande de voyous violents déterminés à infliger des dégâts.
L’incident a marqué une défaillance totale des systèmes
de l’université, de la ville de Los Angeles et de l’État de Californie.
Pendant trois heures, les contre-manifestants ont
attaqué le campement en toute impunité. L’UCLA dispose de sa propre force de police formée, et les administrateurs de l’UCLA avec lesquels j’ai parlé m’ont dit que la police de Los Angeles
avait été appelée sur le campus. Mais d’une manière ou d’une autre, il n’y avait aucune présence policière jusqu’aux petites heures du matin. »
Même un journal pro-système comme le New York Times en a fait un article :
« Un examen par le New York Times de plus de 100
vidéos d’affrontements à l’Université de Californie à Los Angeles a révélé que la violence a fluctué pendant près de cinq heures, la plupart du temps avec peu ou pas d’intervention de la
police. Les violences ont été provoquées par des dizaines de personnes que l’on voit dans des vidéos venir de l’extérieur du campus pour protester contre le campement.
Les vidéos montraient ces contre-manifestants attaquant
des étudiants dans le campement pro-palestinien pendant plusieurs heures, les frappant notamment avec des bâtons, utilisant des sprays chimiques et lançant des feux d’artifice comme armes.
Vendredi, aucune arrestation n’avait été effectuée en lien avec l’attaque. »
Ensuite il suffit aux autorités de dénoncer « la violence » :
« Le président Joe Biden s’est exprimé jeudi
depuis la Maison Blanche sur les manifestations universitaires qui se déroulent à travers le pays en lien avec la guerre entre Israël et le Hamas.
“Nous avons tous vu des images, et elles mettent à
l’épreuve deux principes américains fondamentaux”, a déclaré Biden depuis la salle Roosevelt. “Le premier est le droit à la liberté d’expression et celui pour les gens de se rassembler
pacifiquement et de faire entendre leur voix. Le deuxième est l’état de droit. Les deux doivent être respectés.”
“Alors laissez-moi être clair. Les manifestations
violentes ne sont pas protégées, les manifestations pacifiques le sont”, a déclaré Biden. »
Et, pour bien faire comprendre aux lobbys sionistes que les politiques sont prêts à tous les compromis pour défendre le droit d’Israël à coloniser la Palestine :
« La Chambre a approuvé mercredi un projet de loi
visant à réprimer l’antisémitisme sur les campus universitaires, une mesure qui a été adoptée alors que les manifestations pro-palestiniennes secouent les universités à travers le pays.
La chambre a approuvé la législation bipartite –
intitulée Antisemitism Awareness Act et présentée par le représentant Mike Lawler (RN.Y.) – par 320 voix contre 91, l’envoyant au Sénat pour examen. Vingt et un républicains et 70 démocrates
se sont opposés à cette mesure.
Le projet de loi obligerait le ministère de l’Éducation
à utiliser la définition pratique de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) lors de l’application des lois anti-discrimination.
Le groupe définit l’antisémitisme comme « une certaine
perception des Juifs, qui peut s’exprimer par de la haine envers les Juifs » et déclare que « les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme
sont dirigées contre des individus juifs ou non juifs et/ou leurs biens, contre les institutions de la communauté juive et installations religieuses. »
La loi étant assez vague pour réprimer toute critique contre Israël et les lobbys juifs, quelques soient les circonstances. Nul doute que ce pays prendra cela comme une nième carte blanche.
Voyons plus en détail ce qu’il en est :
« Nier le droit du peuple
juif à l’autodétermination, par exemple en déclarant que l’Etat israélien est un Etat raciste/apartheid
Appliquer un double standard en lui demandant d’avoir
un comportement que l’on n’attend pas, ou qu’on ne demande pas aux autres nations démocratiques.
Utiliser des symboles ou images associés à l’antisémitisme classique (par exemple en déclarant que les juifs ont tué Jésus) pour caractériser Israël ou les israéliens.
Comparer la politique actuelle
d’Israël à celle des nazis. »
Une telle loi est visiblement faite pour censurer toute critique des actes du gouvernement israélien, montrant une fois de plus jusqu’où le gouvernement étasunien est prêt à aller
pour protéger les exactions de ce pays.
Mais, dans la même semaine, Israël a montré qu’il pouvait aller encore plus loin. Cela a commencé par une info lâchée par un dirigeant israélien à NBC news :
« Israël est très préoccupé par le fait que la
Cour pénale internationale puisse émettre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et de hauts responsables militaires dès
cette semaine, a déclaré un responsable israélien à NBC News.
Israël travaille par la voie diplomatique pour tenter
d’empêcher l’émission de mandats d’arrêt, a déclaré lundi le responsable.
Interrogée sur les rapports des médias sur les mandats
d’arrêt, la CPI a déclaré à NBC News qu’elle « mène une enquête indépendante en cours sur la situation dans l’État de Palestine » et que « nous n’avons aucun autre commentaire à faire à ce
stade ».
Immédiatement Netanyahou a fait pression sur les Etats-Unis pour qu’ils réagissent :
« Au cours des dernières semaines, Israël a
déclaré aux États-Unis qu’il disposait d’informations suggérant que les responsables de l’Autorité palestinienne faisaient pression sur le procureur de la CPI pour qu’il émette des mandats
d’arrêt contre les dirigeants israéliens, ont déclaré deux responsables israéliens.
Des responsables américains et israéliens ont déclaré
qu’Israël avait déclaré à l’administration Biden que si des mandats d’arrêt étaient émis, il considérerait l’Autorité palestinienne comme responsable et riposterait par des mesures fortes qui
pourraient conduire à son effondrement.
Une mesure possible pourrait consister à geler le
transfert des recettes fiscales qu’Israël collecte pour le compte de l’Autorité palestinienne. Sans ces fonds, l’Autorité palestinienne serait en faillite.
Un haut responsable israélien a déclaré à Axios que la
menace de mandats d’arrêt de la CPI était réelle et a souligné que si un tel scénario se produisait, le cabinet israélien prendrait probablement une décision officielle pour punir l’Autorité
palestinienne, ce qui pourrait conduire à son effondrement. »
Pression à laquelle les députés étasuniens se sont soumis :
« Les législateurs Républicains et Démocrates ont
appelé à des représailles contre la Cour pénale internationale (CPI) si elle émettait des mandats d’arrêt contre de hauts responsables israéliens pour leur rôle dans des crimes de guerre
présumés contre les Palestiniens.
Les législateurs américains ont publié une déclaration
mettant en garde contre les « conséquences », en réponse aux informations des médias selon lesquelles le tribunal basé à La Haye émettrait des mandats d’arrêt contre le Premier ministre
Benjamin Netanyahu et d’autres responsables israéliens. Le représentant américain Brad Sherman (Démocrate de Californie) a exprimé son opposition à toute mesure de la CPI contre les
dirigeants de l’État juif.
« La CPI envisage apparemment des mandats d’arrêt
contre des dirigeants israéliens pour légitime défense », a déclaré le membre du Congrès qui compte 14 mandats. Sherman a fait valoir qu’une telle décision transformerait le tribunal en un «
tribunal kangourou », ajoutant : « Le président [Joe Biden] doit condamner cela, et je sais que le Congrès garantira les conséquences d’une décision aussi absurde. » »
« Le président Mike Johnson, R-La., appelle le
président Biden à utiliser l’influence des États-Unis sur la scène mondiale pour bloquer le projet de la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre des mandats d’arrêt contre de hauts
responsables israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Si cela s’avère vrai, les mandats d’arrêt seraient
“sans fondement et illégitimes” et constitueraient un coup porté à la sécurité nationale des États-Unis, a déclaré M. Johnson dans un communiqué passionné lundi.
“Si l’administration Biden ne la conteste pas, la CPI
pourrait créer et assumer un pouvoir sans précédent pour émettre des mandats d’arrêt contre des dirigeants politiques américains, des diplomates américains et du personnel militaire
américain, mettant ainsi en danger l’autorité souveraine de notre pays”, a déclaré l’orateur.
“Au lieu de cibler à tort Israël, la CPI devrait
poursuivre les accusations contre l’Iran et ses mandataires terroristes, y compris le Hamas, pour s’être livrés à d’horribles crimes de guerre. L’administration Biden doit immédiatement et
sans équivoque exiger que la CPI se retire et les États-Unis doivent utiliser tous les outils disponibles pour empêcher une telle abomination. »
Voyant cela Netanyahou en profite pour rajouter une couche :
« Si la Cour pénale internationale de La Haye
émettait des mandats d’arrêt contre des dirigeants politiques et militaires israéliens en raison de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, cela constituerait un « crime de haine
antisémite sans précédent », a déclaré mardi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« La possibilité qu’ils émettent des mandats d’arrêt
pour crimes de guerre contre des commandants de Tsahal et des dirigeants du gouvernement est un scandale d’ampleur historique », a déclaré le Premier ministre. « Quatre-vingts ans après
l’Holocauste, les organismes internationaux créés dans le but d’empêcher un nouvel Holocauste envisagent de refuser à l’État juif son droit à se défendre », a-t-il poursuivi.
« Israël attend des dirigeants du monde libre qu’ils
s’opposent fermement à cette mesure scandaleuse, une mesure qui nuira à l’autodéfense non seulement de l’État d’Israël, mais de toutes les démocraties », a déclaré Netanyahu. »
Alors les députés étasuniens vont accentuer leur pression sur les juges :
« Un groupe bipartisan de sénateurs a tenu
mercredi une réunion virtuelle avec de hauts responsables de la Cour pénale internationale pour exprimer leur inquiétude quant à d’éventuels mandats d’arrêt émis contre des dirigeants
israéliens à cause de la guerre à Gaza, selon trois sources présentes à la réunion ou informées…
Les législateurs républicains ont menacé d’adopter une
loi contre la CPI si elle allait de l’avant avec les mandats d’arrêt, auxquels l’administration Biden a déclaré s’opposer.
Des sources au courant de la réunion entre les
sénateurs et les hauts responsables de la CPI mercredi n’ont pas révélé l’identité des sénateurs ou des responsables de la CPI, affirmant que la réunion était confidentielle.
Une source proche de la réunion a déclaré que c’était
l’occasion pour les sénateurs d’exprimer leurs inquiétudes sur la manière dont l’enquête de la CPI concernant la guerre à Gaza est menée.
Le bureau du procureur de la CPI a déclaré : « La
confidentialité est un aspect crucial du travail du procureur. Par conséquent, nous ne discutons pas publiquement des détails liés aux activités et engagements du bureau. » ».
Nous verrons bien dans quelques temps si la justice internationale est réellement indépendante ou soumise aux diktats des dirigeants étasuniens. Pour l’instant les dirigeants étasuniens ont
montré qu’ils n’en respectaient pas l’indépendance puisqu’ils ont ouvertement menacé la CPI de mesures de rétorsion. Cela s’appelle un « délit d’entrave à la justice ».
Face aux pressions, la CPI a finalement publié un communiqué :
« Dans un communiqué, le bureau du procureur
demande que les tentatives pour « entraver, intimider ou influencer » les fonctionnaires de la Cour pénale internationale « cessent immédiatement ». « De telles menaces, même si elles
ne sont pas suivies d’effet, peuvent constituer une atteinte à l’administration de la justice » par la CPI, avertit-il. »
En attendant, Israël est mis à l’écart par un nombre croissant de pays :
« Le président colombien Gustavo Petro a annoncé mercredi que son
gouvernement romprait ses relations diplomatiques avec Israël à compter de jeudi, dans le cadre de la dernière escalade des tensions entre les pays à propos de la guerre entre Israël et le
Hamas.
Petro a encore une fois qualifié le siège de Gaza par
Israël de « génocide ». Il avait auparavant suspendu les achats d’armes à Israël et comparé les actions de ce pays à Gaza à celles de l’Allemagne nazie. »
« La Turquie a arrêté jeudi toutes ses exportations et importations vers
et depuis Israël, a annoncé le ministère turc du Commerce, citant “l’aggravation de la tragédie humanitaire” dans les territoires palestiniens.
“Les transactions d’exportation et d’importation liées
à Israël ont été interrompues, couvrant tous les produits”, a déclaré le ministère turc du Commerce dans un communiqué.
“La Turquie appliquera ces nouvelles mesures de manière
stricte et décisive jusqu’à ce que le gouvernement israélien autorise un flux ininterrompu et suffisant d’aide humanitaire vers Gaza.” »
***
Il y a quelques semaines, nous avions parlé des problèmes de Boeing, une société du CMI étasunien, de sa culture d’inculpabilité et qu’un des témoins à charge avait été retrouvé suicidé dans
une chambre d’hôtel, la veille de son audition.
Cet article de The Atlantic explique une des raisons des problèmes de Boeing, privilégier les bénéfices des actionnaires au dépend de l’expertise de la compagnie :
« Les deux scènes nous racontent l’histoire
particulière d’un constructeur d’avions qui, pendant 25 ans, s’est lentement mais très délibérément retiré du métier de constructeur d’avions. Pendant près de 40 ans, l’entreprise a construit
elle-même le fuselage du 737 dans la même usine qui a produit ses bombardiers B-29 et B-52. En 2005, elle a vendu cette installation à une société d’investissement privé, gardant le plus
facile et transférant les risques, les coûts d’investissement et les problèmes de main-d’œuvre à son « fournisseur ». Un déchargement, comme l’appelait Boeing.
Pendant ce temps, la queue, le train d’atterrissage, les commandes de vol et d’autres éléments essentiels étaient sous-traités à des usines du monde entier appartenant à d’autres et expédiés
à Boeing pour l’assemblage final, transformant l’entreprise qui a créé l’ère du Jet en quelque chose qui s’apparente à un ensemble glorifié de collage de kits de maquettes d’avions
préfabriqués. Les dernières erreurs de Boeing dramatisent de manière frappante un point souvent oublié dans les lamentations sur le déclin de l’industrie manufacturière américaine : lorsque
les forces économiques mondiales ont définitivement emporté certains fabricants américains, même ceux qui sont restés ont perdu tout intérêt à fabriquer des produits.
Les 30 dernières années pourraient bien rester dans les
mémoires comme un âge sombre pour l’industrie manufacturière américaine. Le déclin de Boeing illustre tout ce qui a mal tourné pour nous amener ici. Heureusement, il offre également une leçon
sur la façon de s’en sortir. »
La semaine dernière les dirigeants de cette société ont été auditionnés par le Sénat étasunien :
« Deux commissions sénatoriales examinant les
manquements à la sécurité chez Boeing ont révélé mercredi des allégations encore plus choquantes sur les problèmes du constructeur aéronautique et de nouvelles questions sur la capacité de la
Federal Aviation Administration à le superviser.
Mais les audiences n’ont donné lieu à aucune suggestion
de solutions rapides de la part des législateurs. La présidente du comité sénatorial chargé de superviser l’aviation affirme vouloir agir rapidement avec un nouveau projet de loi – mais faire
quoi que ce soit rapidement dans un Congrès embourbé dans les désaccords est un défi de taille.
Une audition comprenait des témoignages de lanceurs
d’alerte qui ont déclaré que les patrons de
Boeing les avaient menacés pour avoir attiré l’attention sur des pratiques de sécurité de mauvaise qualité, l’un d’entre eux affirmant que l’entreprise avait également cherché à
dissimuler des informations sur les failles.
L’ingénieur de Boeing, Sam Salehpour, a décrit une
culture d’entreprise qui privilégie la production avant la sécurité – ce qui, selon lui, inclut des pratiques telles que tenter d’assembler des pièces en sautant dessus, ce qu’il a appelé «
l’effet Tarzan ». Mais la partie de son témoignage qui a surpris les personnes présentes dans la salle était sa description de la façon dont, selon lui, ses superviseurs avaient réagi à ses
tentatives de signaler les problèmes. »
Le hasard penchant apparemment du coté de Boeing, un autre des lanceurs d’alerte vient de mourir
subitement pendant l’audition :
« Joshua Dean, un ancien employé de Spirit
AeroSystems qui a tiré la sonnette d’alarme sur le laxisme des normes dans la production du jet 737 MAX de Boeing, est décédé des suites d’une maladie grave et soudaine. En mars, un autre
lanceur d’alerte de Boeing avait été retrouvé mort dans le parking d’un hôtel, dans ce que les autorités ont provisoirement qualifié de suicide.
Les membres de la famille de Dean ont révélé que
l’ancien auditeur qualité chez Spirit AeroSystems est décédé mardi matin. Ses proches ont déclaré qu’il avait été hospitalisé il y a un peu plus de deux semaines pour des difficultés
respiratoires. Dean a été intubé, a développé une pneumonie et a contracté une infection à Staphylococcus résistant aux antibiotiques à propagation rapide.
L’homme de 45 ans, qui était en bonne santé et menait une vie saine, a été placé sous
assistance respiratoire.
En octobre 2022, Dean a déclaré avoir découvert un
grave défaut de fabrication dans la production d’un composant clé qui aide le 737 MAX de Boeing à maintenir une pression normale. Il a affirmé que la direction avait choisi d’ignorer ses
avertissements, après quoi il a déposé une plainte auprès de la FAA, alléguant « une faute grave et grave de la part de la haute direction de la qualité de la chaîne de production du 737
».
Spirit AeroSystems a licencié Dean en avril 2023,
l’accusant d’avoir raté une autre faille majeure. Le lanceur d’alerte a ensuite déposé une plainte auprès du ministère du Travail, affirmant que son licenciement était en représailles à ses
révélations. »
Car il est de notoriété publique que Boeing a des techniques de management assez mafieuses :
« La Federal Aviation Administration a déclaré
mardi qu’elle enquêtait sur les allégations d’un syndicat selon lesquelles Boeing (BA.N) aurait ouvert un nouvel onglet en représailles contre deux employés qui, en 2022, avaient insisté pour
que le constructeur aéronautique réévalue les travaux d’ingénierie antérieurs sur les 777 et 787.
La Society of Professional Engineering Employees in
Aerospace (SPEEA) a déclaré que les deux ingénieurs non identifiés étaient des représentants de la FAA, qui délègue une partie de son autorité de surveillance et de son processus de
certification aux travailleurs de Boeing.
Le syndicat a déposé la semaine dernière une plainte
pour pratique déloyale de travail auprès du Conseil national des relations du travail, affirmant que les deux ingénieurs avaient reçu des évaluations négatives identiques après
l’incident.
La FAA a noté mardi qu’elle avait renforcé en 2022 la
surveillance des constructeurs aéronautiques en protégeant les employés de l’industrie aéronautique qui exercent des fonctions d’agence contre l’ingérence de leurs employeurs. Un rapport du
Sénat de décembre 2021 a révélé que « le processus de certification de la FAA souffre d’une pression excessive sur les ingénieurs de ligne et le personnel de production ».
“Boeing peut dire au Congrès et aux médias tout ce
qu’il veut sur la manière dont les représailles sont strictement interdites”, a déclaré Rich Plunkett, directeur du développement stratégique de la SPEEA. “Mais notre syndicat lutte
régulièrement contre des cas de représailles et, dans ce cas précis, Boeing tente de cacher des informations qui pourraient faire la lumière sur ce qui s’est passé.” »
C’est même tout le système CMI, Pentagone et services secrets compris, qui utilise des méthodes mafieuses pour exercer son pouvoir et siphonner toujours plus d’argent :
« Les membres du Congrès votent systématiquement
en faveur des programmes de surveillance de masse parce qu’ils sont « terrifiés » à l’idée que les agences de renseignement installent de la « pornographie infantile » sur leurs ordinateurs
s’ils s’expriment, a affirmé le journaliste américain Tucker Carlson.
Carlson est apparu vendredi sur le podcast de Joe
Rogan, quelques heures avant que le Sénat américain ne vote le renouvellement de l’article 702 de la loi de 1978 sur la surveillance des renseignements étrangers (FISA). Apparemment créée
pour permettre aux agences de renseignement telles que le FBI et la CIA de surveiller les communications des étrangers, l’article 702 permet à ces agences d’accéder « indirectement » aux
données collectées auprès de millions de citoyens américains sans mandat.
Selon Carlson, un certain nombre de législateurs se
sont effectivement opposés à ce renouvellement, mais ne l’ont pas admis publiquement.
“Les gens ne disent pas cela parce qu’ils craignent
d’être punis”, a déclaré Carlson à Rogan. « Ils s’inquiètent à l’idée que quelqu’un mette du porno pour enfants sur leur ordinateur. Les membres du Congrès sont terrifiés par les agences de
renseignement. Je ne devine pas cela. Ils me l’ont dit, y compris les membres du comité [du renseignement], y compris les personnes qui dirigent le comité du renseignement. “Ils ont peur des
agences”, a-t-il déclaré, ajoutant : “Ce n’est pas compatible avec la démocratie”.
“Cela se joue devant tout le monde, et personne ne s’en
soucie et personne ne fait rien à ce sujet”, a poursuivi Carlson. « Je pense que la raison est qu’ils sont menacés. Et si vous regardez les présidents de comités qui ont permis que ces
conneries se produisent année après année… je les connais. Et ils ont tout à cacher. Je le sais pertinemment. »
Outre la menace supposée de pédopornographie implantée
subrepticement, Carlson a affirmé qu’il est « très courant » que les législateurs aient « un problème d’alcool ou une vie sexuelle étrange », que les agences pourraient facilement dénoncer si
ces politiciens refusent de faire ce qu’ils veulent.
Carlson n’est pas le premier conservateur influent à
affirmer que les élus sont victimes de chantage. En décembre dernier, le représentant républicain du Tennessee, Tim Burchett, a suggéré que ses collègues s’opposaient à une motion visant à
divulguer les noms des clients du pédophile notoire Jeffrey Epstein parce qu’ils auraient été impliqués dans des crimes sexuels.
Des forces anonymes à Washington utilisent « le vieux
pot de miel » pour faire chanter les politiciens et les forcer à « voter pour des trucs fous », avait-il déclaré à l’époque à l’animateur de podcast conservateur Benny Johnson.
Un an plus tôt, une vidéo nue du représentant Madison
Cawthorn avait été divulguée un mois après qu’il avait affirmé avoir été invité à des orgies alimentées par la drogue par des membres plus âgés du Congrès. Washington, avait-il déclaré à
l’époque, est en proie à la « perversion sexuelle ». »
***
Nous finirons par cette vidéo qui montre la période orwellienne dans laquelle se vautre l’Europe. Un député européen étiqueté « d’extrême droite » appelle symboliquement à la
paix en lâchant une colombe dans l’hémicycle du parlement européen pour se faire rabrouer par une députée étiquetée « écologiste » pour maltraitance des animaux, oubliant totalement
que la guerre est une extrême maltraitance des humains. Nous vivons donc une époque où ceux qui appellent à la paix sont donc classés « extrême » et ceux qui veulent la guerre sont classés « centristes ».
Inversion maligne qui n’a pas échappée à l’œil de lynx de Caitlin Johnstone :
« Je me souviens d’un tweet devenu viral en
novembre par un compte portant le pseudo @eyeballslicer : « Un libéral est quelqu’un qui s’oppose à toutes les guerres sauf la guerre actuelle et soutient tous les mouvements de défense des
droits civiques sauf celui en cours actuellement. »
Avez-vous déjà remarqué comment les maîtres d’image
chargés de normaliser notre statu quo dystopique utilisent le temps comme une arme psychologique ? Ils rejettent tout soutien à un changement révolutionnaire soit dans le passé, soit dans le
futur, tout en insistant sur le fait que les normes du statu quo doivent être maintenues dans le présent.
Une fois que vous remarquez cette tactique, vous la
voyez partout. Quand ils ne brandissent pas le poing contre les crimes du passé comme le Vietnam, l’Irak ou la ségrégation et n’applaudissent pas les luttes passées pour la justice sociale
comme le droit de vote des femmes ou les droits civiques des Noirs, ils prétendent que vous pourrez obtenir tous les changements révolutionnaires drastiques que vous souhaitez à l’avenir si
vous élisez simplement davantage de démocrates.
À maintes reprises, de différentes manières, le message
est transmis aux gens : « La révolution et le changement sont merveilleux, mais pas maintenant. Les sentiments révolutionnaires du passé ont fait de grandes choses que nous devrions tous
célébrer, et un jour dans le futur, nous connaîtrons à nouveau un changement révolutionnaire, mais pour le moment, nous devons continuer à soutenir la façon dont les choses sont, rester
immobiles et essayer très fort de ne pas ennuyer les gens puissants qui nous gouvernent.
C’est en fait assez impressionnant une fois qu’on le
remarque, car cette manipulation maligne nécessite une compréhension presque bouddhiste du temps et du moment présent. À un moment donné, les manipulateurs ont compris qu’il n’y a que l’ici
et maintenant et que le passé et le futur n’existent que dans notre mémoire et notre imagination. Vous pouvez donc donner au peuple toute la révolution qu’il souhaite, à condition de ne le
faire que dans le passé ou dans le futur. »
C’est effectivement une méthode que le « centriste » Macron aime à utiliser.
La fameuse loi,
finalement votée par le Congrès US, accordant des milliards à l’Ukraine, Israël et Taiwan contenait aussi trois amendements dont les médias occidentaux ont peu parlé :
« La Chambre des représentants américaine a adopté un projet de loi
autorisant le gouvernement à liquider les avoirs russes saisis et à transférer les bénéfices en Ukraine. Il comprend également des mesures obligeant la vente de TikTok par ses propriétaires
chinois et autorisant des sanctions plus strictes contre la Russie, la Chine et l’Iran. »
Cela fait un moment
que la presse relaie les débats autour d’une éventuelle saisie des avoirs russes qui ne sont, pour l’instant que « gelés ». La tentation est forte mais le retour de bâton risque
d’être dangereux pour le système financier occidental. Qui voudrait placer son capital dans une banque qui pourrait le réquisitionner à l’envie ? Le FMI lui-même met en garde contre une telle initiative :
« Toute mesure
visant à saisir les réserves gelées de la Russie doit avoir un soutien juridique afin d’éviter le risque de saper le système financier mondial, a déclaré Alfred Kammer, directeur du
département européen du FMI.
L’UE et d’autres pays du
G7 ont bloqué environ 300 milliards de dollars d’actifs appartenant à la banque centrale russe depuis le début du conflit ukrainien en 2022. Sur ce montant, 196,6 milliards d’euros (211
milliards de dollars) sont détenus par la chambre de compensation basée en Belgique. Euroclear. Depuis l’année dernière, ces fonds ont accumulé près de 4,4 milliards d’euros
d’intérêts.
“De notre côté, ce qui
est important c’est que, quelle que soit l’action entreprise, les implications du fonctionnement du système monétaire international soient prises en compte”, a-t-il déclaré.
Kammer a rappelé les
propos de la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, selon lesquels « il faut se méfier des conséquences imprévues » de telles actions.
« Et encore une fois, il
s’agit d’un système multilatéral fondé sur des règles et d’un système monétaire et financier international qui fonctionne bien, que nous devrions tous respecter, car il a apporté… la
prospérité au cours des dernières décennies », a déclaré Kammer. »
La majorité des fonds russes est donc placée en Europe, pas aux Etats-Unis. Mais l’Europe hésite encore car c’est la fiabilité du système financier européen qui
est en jeu. Les Etats-Unis forcent donc l’Europe en prenant l’initiative de le faire :
« Mais les
États-Unis veulent continuer à consulter leurs alliés mondiaux et agir ensemble, ce qui risque de ralentir le processus.
Le conseiller à la
sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré mercredi que cette question serait un sujet important lors de la réunion des dirigeants des pays du G7 en Italie en juin, ajoutant que « l’idéal
est que nous avancions tous ensemble ».
L’UE a donc fait dans la demi-mesure en concoctant un plan dans lequel seuls les intérêts financiers dégagés par les sommes bloquées sont confisqués :
« Alors que
l’UE tarde à confisquer les
actifs russes, elle travaille sur un plan visant à saisir les bénéfices générés par ces fonds afin de fournir des armes à l’Ukraine et d’augmenter ses capacités de production de
défense.
Cependant, selon
Politico, certains membres du bloc ont exprimé de sérieuses réserves quant à cette initiative. La Hongrie et la Slovaquie se sont opposées à l’idée d’envoyer des armes à l’Ukraine, tandis que
Malte et le Luxembourg seraient mécontents de ne pas avoir été consultés sur ce projet. »
Evidemment, la Russie ne l’entend pas de cette oreille :
« Moscou combattra
devant les tribunaux l’initiative illégale des États-Unis visant à saisir les avoirs russes, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
“Nous sommes très
sceptiques à ce sujet, car il s’agit essentiellement de la destruction de tous les fondements du système économique. Il s’agit d’un empiètement sur la propriété de l’État, sur les biens de
l’État et sur la propriété privée. Cela ne doit en aucun cas être perçu comme une action légale – Elle est illégale. Et par conséquent, cela fera l’objet
de représailles et de poursuites judiciaires”, a déclaré le responsable du Kremlin.
Peskov a souligné que le
procès sera “très complexe”, mais qu’il causera de graves dommages aux intérêts économiques américains si les autorités américaines approuvent finalement le projet de loi concernant les
actifs russes.
“Si de telles mesures
sont mises en œuvre, bien sûr, de nombreux investisseurs y réfléchiront à dix fois avant d’investir dans l’économie américaine ou d’y stocker leurs actifs”, a déclaré le responsable du
Kremlin.
Il a également attiré
l’attention sur les propos de la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, selon lesquels l’utilisation des bénéfices des actifs russes pourrait violer l’ordre juridique
international, qualifiant une telle évaluation d’éloquente. “C’est un précédent très dangereux”, a déclaré Peskov. »
« Un tribunal de
Saint-Pétersbourg a ordonné mercredi le gel des fonds détenus par le géant bancaire américain JPMorgan Chase en Russie. La décision a été rendue en faveur du deuxième prêteur du pays, VTB,
qui a intenté une action en justice pour tenter de récupérer 439,5 millions de dollars bloqués à l’étranger en raison des sanctions imposées par les États-Unis.
VTB a poursuivi JPMorgan
et ses filiales devant le tribunal d’arbitrage de Saint-Pétersbourg et de la région de Léningrad le 17 avril, selon les documents judiciaires publiés lundi. L’ordonnance visait les fonds des
comptes russes de JPMorgan et les « biens meubles et immeubles », y compris la participation de la banque dans une filiale russe.
Le différend porte sur
439,5 millions de dollars de fonds que VTB détenait sur un compte de JPMorgan aux États-Unis, qui ont été bloqués par Washington dans le cadre des sanctions liées à l’Ukraine en
2022.
Le tribunal a ordonné la
saisie de tous les fonds présents sur les comptes bancaires de JPMorgan en Russie, y compris les comptes de correspondants et ceux ouverts au nom d’une filiale. »
« Les dizaines de
milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, bloqués depuis longtemps, approuvés samedi par la Chambre donneront à son pays « une chance de victoire », a déclaré dimanche le président ukrainien
Volodymyr Zelenskyy.
“Je pense que ce soutien
renforcera réellement les forces armées ukrainiennes et que nous aurons une chance de victoire”, a déclaré Zelensky par l’intermédiaire d’un traducteur lors d’une interview sur “Meet the
Press” de NBC.
Malgré l’opposition
significative de certains conservateurs, la Chambre a voté samedi par 311 voix contre 112 pour approuver un projet de loi qui permettrait d’envoyer 60,8 milliards de dollars à l’Ukraine. Dont
plus de 23 milliards de dollars seraient utilisés pour reconstituer les armes et les stocks fournis par les États-Unis ; 13,8 milliards de dollars qui couvriraient les coûts des systèmes
d’armes avancés. »
Par contre, le ministre des affaires étrangères ukrainien semble beaucoup moins optimiste ; ou beaucoup plus réaliste ?
« Le ministre
ukrainien des Affaires étrangères, Dmitri Kuleba, a salué la décision du Sénat américain d’approuver un plan de financement de 61 milliards de dollars, mais a averti que cela ne suffirait pas
à faire une différence sur le champ de bataille.
« Alléluia », a déclaré
Kuleba au Guardian dans une interview exclusive mercredi.
“Aucun plan unique ne
peut arrêter les Russes”, a-t-il ajouté. “Ce qui arrêtera les Russes, c’est un front uni de toute l’Ukraine et de tous ses partenaires.” »
Même l’administration Biden n’est pas très enthousiaste :
« Malgré le temps
et le capital politique consacrés à l’aide de 60 milliards de dollars à l’Ukraine, certains responsables de l’administration Biden sont sceptiques quant au fait que l’Ukraine puisse gagner sa
guerre seule contre la Russie.
La Russie conserve un
avantage en termes de main-d’œuvre et d’armement, et il lui faudrait beaucoup de temps pour inverser des mois et des années de pertes territoriales. Les responsables américains posent
également des questions sur les tactiques et les priorités de l’Ukraine, en particulier après l’échec de la contre-offensive de Kiev, sapant le matériel et le moral des forces.
« L’objectif immédiat
est d’arrêter les pertes ukrainiennes et d’aider l’Ukraine à retrouver son élan et à inverser la tendance sur le champ de bataille. Après cela, l’objectif est d’aider l’Ukraine à commencer à
reconquérir son territoire », a déclaré l’un des responsables. « Auront-ils ce dont ils ont besoin pour gagner ? En fin de compte, oui. Mais ce n’est pas une garantie qu’ils le feront. Les
opérations militaires sont bien plus compliquées que cela.» »
Car obtenir plus d’armes et de munitions est une chose, encore faut-il des militaires de terrain pour s’en servir :
« Et le problème
principal se pose aujourd’hui plus que jamais : Parmi les nombreux problèmes désastreux qui affligent les Forces Armées Ukrainiennes, le problème de l’approvisionnement en armes
n’est même pas le plus important ; le plus important est le manque de main-d’œuvre utilisable.
Un général polonais a
désigné le principal problème de l’Ukraine sur la ligne de front :
« L’Ukraine est
confrontée à un grand défi, en premier lieu avoir des hommes pour combattre… Il manque 150 à 200 000 soldats au front. C’est un grand défi pour le gouvernement de Kiev », a déclaré à
l’antenne l’ancien commandant polonais, le général Waldemar Skrzypczak sur la radio FM RMF. »
D’où l’obligation pour Zelensky de signer cette fameuse « loi de mobilisation » qui trainait sur son bureau depuis des mois :
« Le président
Volodymyr Zelenskiy a promulgué mardi un projet de loi visant à réviser les règles de mobilisation de l’armée ukrainienne alors que Kiev tente de générer de nouveaux effectifs pour faire
tourner ses troupes
épuisées combattant les envahisseurs russes.
La loi oblige les hommes
ukrainiens âgés de 18 à 60 ans à mettre à jour leurs données personnelles auprès des autorités militaires, permettant ainsi aux bureaux de recrutement de voir plus facilement qui peut être
appelé dans une région donnée.
Les hommes en âge de
servir dans l’armée seront légalement tenus à tout moment de porter sur eux le document d’enregistrement qui leur a été remis par le bureau de conscription. Les agents chargés du recrutement
seront autorisés à demander à voir le document dans la rue.
La législation ne
fixe aucune limite de durée pour le service
militaire en temps de guerre, ce qui signifie que les soldats qui combattent depuis le début de l’invasion à grande échelle en février 2022 n’ont toujours aucune idée du moment où
ils seront démobilisés. Une version antérieure du projet de loi proposait de fixer un délai.
Pour bénéficier de
services consulaires, comme le renouvellement de passeports, les hommes ukrainiens se trouvant à l’étranger devront désormais présenter leurs documents
d’enregistrement militaire. »
Car beaucoup d’ukrainiens ont fui à l’étranger dès le début de la guerre :
« La Pologne est
prête à aider l’Ukraine à faire revenir ses citoyens masculins en âge de servir dans l’armée et à aider leur pays d’origine à combattre dans la guerre contre la Russie, a déclaré mercredi le
ministre de la Défense Wladyslaw Kosiniak-Kamysz.
Le gouvernement
ukrainien a annoncé mercredi des règles selon lesquelles les passeports des hommes en âge de servir dans l’armée ne peuvent être délivrés qu’à l’intérieur du pays et non dans les missions
diplomatiques étrangères.
“Je pense que de
nombreux Polonais sont indignés lorsqu’ils voient de jeunes Ukrainiens dans les hôtels et les cafés et qu’ils entendent combien d’efforts nous devons faire pour aider l’Ukraine”, a-t-il
déclaré, sans donner de détails sur la manière dont la Pologne aidera.
En janvier 2024, quelque
4,3 millions d’Ukrainiens vivaient dans les pays de l’Union européenne, dont environ 860 000 hommes adultes, selon les estimations de la base de données d’Eurostat. La Pologne a accordé un
statut de protection temporaire à 950 000 Ukrainiens, le deuxième plus grand nombre après l’Allemagne. »
C’est surtout cette partie de la loi qui sera la plus dévastatrice pour le moral des troupes : « La législation ne fixe aucune limite de durée pour le service
militaire en temps de guerre, ce qui signifie que les soldats qui combattent depuis le début de l’invasion à grande échelle en février 2022 n’ont toujours aucune idée du moment où ils seront
démobilisés. »
Pourtant, le moral des troupes est déjà au plus bas :
« De nombreux
soldats ukrainiens combattant sur les lignes de front finissent morts ou blessés, et dans ce dernier cas, ils pourraient devoir passer des semaines, voire des mois, dans des hôpitaux, des
centres de réadaptation et des services psychiatriques pour se remettre de leurs blessures. Une fois guéris, ils sont souvent renvoyés au front sans beaucoup de répit ni de temps pour être
guéris.
Un soldat nommé Artem
avec qui le Daily Beast s’est entretenu a déclaré qu’il pensait avoir eu jusqu’à 30 commotions cérébrales depuis le début de la guerre et qu’il venait tout juste de suivre un traitement de 21
jours dans un service psychiatrique de Kharkiv. Artem a déclaré que pendant des mois, ses blessures avaient été soignées en première ligne par des médecins militaires, qui lui ont dit de
continuer à se battre. Récemment, alors qu’il était en première ligne dans la région de Donetsk, il a déclaré avoir subi une crise psychotique et avoir été emmené dans le service
psychiatrique de Kharkiv.
« Je souffre de stress
post-traumatique depuis longtemps. J’y suis habitué », a déclaré Artem, ajoutant qu’à l’heure actuelle, sa brigade ne dispose pas de suffisamment d’armes pour repousser les avancées russes.
Il a déclaré qu’il espérait que l’aide américaine aiderait l’Ukraine et donnerait à des soldats comme lui et sa brigade suffisamment d’armes pour gagner la guerre, mais qu’il ne pensait pas
que cela représenterait grand-chose. Artem doit bientôt retourner au front et a déclaré qu’il essayait de trouver un moyen de ne pas y aller, il ne croyait plus pouvoir gérer mentalement les
combats. Il veut juste que la guerre soit finie.
Pendant qu’il parlait,
il s’est mis à pleurer et a déclaré que la seule chose qui le motive sur la ligne de front, ce sont ses camarades soldats. Lorsqu’on lui a demandé ce qu’il ressentait à l’idée de devoir
retourner au combat, Artem a répondu « Regardez-moi dans les yeux », tandis qu’ils se remplissaient de larmes, ajoutant que la nouvelle aide américaine « n’aiderait pas ».
« Je pense que la Russie
va gagner la guerre. Je ne veux pas y retourner”, a-t-il ajouté. »
« Pour l’essentiel,
Oleg a déclaré qu’il souhaitait simplement que la guerre se termine, mais il sait que si les soldats russes occupent Kharkiv et découvrent le grand nombre d’amis qu’il a qui se battent pour
l’Ukraine, il pourrait être tué. Il ne pense toutefois pas que les 61 milliards de dollars d’aide aideront l’Ukraine à gagner la guerre.
« Dans mon esprit, et
dans celui de tous mes amis, cet argent n’aide pas l’Ukraine », a-t-il déclaré. “Notre pays a trop de corruption”. “L’argent frais ne fera que prolonger la guerre, et les civils et les
militaires sont fatigués. Les gens veulent la paix et les négociations. Pas la poursuite du conflit”, a-t-il ajouté.
À Kharkiv, à 30 km de la
frontière russe, certains habitants sont mécontents de la reprise de l’aide américaine. Olena, une employée d’un café-restaurant local à Kharkiv, a déclaré au Daily Beast qu’elle envisageait
de quitter sa ville natale et de rencontrer son fils en Allemagne si les combats reprennent lors de la prochaine offensive russe attendue. Elle a déclaré qu’elle aimait l’Ukraine et qu’elle
espérait qu’elle gagnerait la guerre, mais elle pensait que la Russie pourrait bientôt contrôler l’ensemble du pays. « Gagnerons-nous la guerre si nous recevons ces armes ? »
se moqua-t-elle. “J’en doute beaucoup.” « Sans armes, ce serait un désastre », a-t-elle déclaré. “Mais surtout, c’est une goutte d’eau dans le seau.”
Un homme avec lequel le
Daily Beast s’est entretenu, Vladimir 45 ans, ouvrier du bâtiment à Kharkiv, a déclaré que les 61 milliards de dollars finiraient par bénéficier aux mauvaises personnes. « Uniquement pour les
politiciens, leurs poches. Ils achètent des maisons, des appartements et nous avons des amis qui sont en guerre », a-t-il déclaré. »
Voyant cela, la Russie en profite pour essayer de briser la ligne de front :
« Ces derniers
jours, la chaîne ukrainienne Deep State Telegram a fait état de progrès significatifs pour les attaquants russes dans la colonie d’Ocheretyne, à environ 16 kilomètres au nord-ouest
d’Avdiivka. Les troupes russes semblent y avoir réalisé ce que la chaîne a décrit comme une « percée » sur le front ukrainien.
Newsweek ne peut pas
vérifier ces informations de manière indépendante et a contacté par courrier électronique les ministères de la Défense russe et ukrainien pour demander des commentaires.
“La boîte de Pandore est
ouverte”, a écrit Deep State, alors que les forces russes “continuent de prendre pied” à Ocheretyne et à Novobakhmutivka, dans son sud immédiat. Deep State a également signalé de violents
combats dans les environs de Novokalynovo, Berdychi et Semenivka, et a mis à jour sa carte du champ de bataille en temps réel pour refléter les avancées les plus récentes.
Bien que les forces
ukrainiennes aient répondu aux offensives, « les forces ne sont pas égales », a écrit Deep State. Les Russes « sont plus nombreux que les Forces de défense en termes d’infanterie. Sans parler
des canons anti-aériens, de l’artillerie et de l’équipement ». »
Voyant l’inévitable défaite approcher, les dirigeants occidentaux commencent à revenir sur leur engagement à « ne pas envoyer de troupes en Ukraine » :
« Les États-Unis
envisagent d’envoyer des conseillers militaires supplémentaires à l’ambassade de Kiev, dernière démonstration de l’engagement américain envers l’Ukraine, alors que la Russie semble prendre de
l’ampleur dans le conflit qui dure depuis deux ans.
Les conseillers ne
joueraient pas un rôle de combat, mais conseilleraient et soutiendraient plutôt le gouvernement et l’armée ukrainiens, selon le porte-parole du Pentagone, le major-général Pat
Ryder. »
Et, bien sûr, le magazine étasunien Foreign Affairspropose que seules des troupes européennes soit envoyées en Ukraine :
« L’Europe – mais
pas l’OTAN – devrait envoyer des troupes en Ukraine. Pour freiner l’avancée de la Russie, Kiev a besoin de plus de renforts sur le terrain
Un tabou a été brisé en
Europe. Il y a seulement quelques mois, il aurait été inconcevable que les dirigeants européens proposent l’envoi de troupes européennes en Ukraine. Mais le 26 février, le président français
Emmanuel Macron a déclaré que le déploiement de forces européennes en Ukraine ne pouvait être « exclu ». Depuis, d’autres responsables européens ont rejoint le chœur ; le ministre finlandais
de la Défense et le ministre polonais des Affaires étrangères ont tous deux suggéré que les forces de leurs pays pourraient se retrouver en Ukraine. Ces commentaires, combinés au soutien
existant en faveur de telles mesures dans les États baltes, montrent qu’il existe un bloc croissant de pays ouverts à cette idée »
Et, puisqu’ils sont d’humeur guerrière, alors allons-y gaiement :
« La Pologne n’a
pas l’arme nucléaire, mais est prête à accueillir celle de ses alliés. Et cela pourrait être celle des Américains, selon le président polonais Andrzej Duda, en visite outre-Atlantique. Ce
sujet serait, selon le chef d’État polonais, en discussion avec son homologue américain Joe Biden.
La Pologne craint une
attaque russe, d’autant plus que le Kremlin a dit transférer des armes nucléaires en Biélorussie voisine, en mai 2023.
Mais cette initiative du
président polonais n’est pas forcément partagée par le Premier ministre Donald Tusk. Resté à Varsovie, il a déclaré avoir hâte de s’entretenir avec le président pour discuter de la question
des armes nucléaires de l’Otan. Il regrette le manque de coopération avec le chef de l’État, sur ce coup-là.
Pourtant, les sujets
défenses et sécurités étaient presque les seuls où la collaboration entre le président du parti Droit et justice et le Premier ministre de la nouvelle coalition pro-européenne fonctionnait
depuis le changement de gouvernement, il y a six mois. »
En conséquence, les économies européennes, déjà toutes largement endettées, vont passer à une « économie de guerre » :
« Dans les locaux
d’Eurenco, société détenue à 100% par l’État français, Macron a exprimé sa satisfaction devant la résurgence de cette entreprise de 900 salariés – dont 330 à Bergerac – au chiffre d’affaires
annuel de 190 millions d’euros, qui peinait à survivre dans son environnement décrépit, jusqu’au déclenchement de la guerre, avant de retrouver soudainement un rôle central dans la course
mondiale aux munitions. Un « beau symbole », selon le président français, qui devrait créer 250 emplois rien qu’à Bergerac d’ici 2025 – et autant dans le reste du groupe – grâce à la très
forte hausse des commandes internationales depuis mi-2023 : + 1,2 € milliard.
“Nous sommes à l’aube
d’un changement géopolitique durable (…) dans lequel l’industrie de défense jouera un rôle de plus en plus important”, a déclaré Macron, coiffé d’un casque de sécurité, derrière lui le
chantier d’agrandissement de l’usine qui avait été lancé en un temps record. “Il faut aller vite, il faut y aller fort, il faut y aller grand”, a-t-il ajouté, peu avant un déjeuner de travail
avec les grands patrons de l’industrie d’armement française, dont ceux de Dassault, de la Marine Group et Nexter, qui avaient également été invités sur le site. »
« « Sensiblement,
les pays européens, et notamment les plus pauvres, glissent dans l’économie de guerre » voici le titre de cet article du Monde qui, enfin, décrit la réalité de ce qu’il commence à se passer
en Europe.
Une économie de guerre,
ce n’est jamais, JAMAIS une économie prospère, une économie de guerre, c’est toujours, de l’inflation, des pénuries et beaucoup d’impôts pour « payer » et « financer » l’effort de
guerre.
Personne n’a demandé au
peuple si nous avions envie de payer le prix de la guerre en Ukraine et le prix de l’affrontement contre la Russie. Personne n’a donné mandat à la Commission de Bruxelles pour faire tonner la
grosse Bertha. »
Décidemment la mémoire collective des européens est celle d’un poisson rouge. Il y a 100 ans l’Europe avait encore la gueule de bois à cause de la 1ere, la 2eme
fut encore pire, et pourtant 75 ans plus tard ils ne parlent encore que de faire la guerre à la Russie. Les voix proposant le dialogue et la paix étant censurées ou insultées.
***
Alors même que les dirigeants occidentaux mettent le paquet pour aider l’Ukraine, ils reprochent à la Chine d’aider la Russie. Stoltenberg d’abord :
« Lors d’une visite
à Berlin, le chef de l’alliance militaire occidentale a déclaré que l’aide de Pékin était vitale pour l’effort de guerre de Moscou, car elle soutenait l’économie de guerre russe en partageant
des technologies haut de gamme comme les semi-conducteurs.
“L’année dernière, la
Russie a importé de Chine 90 % de ses produits microélectroniques, utilisés pour produire des missiles, des chars et des avions. La Chine s’efforce également de fournir à la Russie des
capacités satellitaires et des images améliorées”, a déclaré Stoltenberg.
“La Chine affirme
vouloir de bonnes relations avec l’Occident. Dans le même temps, Pékin continue d’alimenter le plus grand conflit armé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Ils ne peuvent pas gagner
sur deux tableaux”, a-t-il prévenu. »
« Blinken a déclaré
qu’il avait réitéré la position des États-Unis lors de discussions avec des responsables chinois vendredi. “De sérieuses inquiétudes” concernant la fourniture par la Chine de composants
d’armes à la Russie. “La Chine est le premier fournisseur de machines-outils, de microélectronique, de nitrocellulose – essentielle à la fabrication de munitions et de propulseurs pour fusées
– et d’autres articles à double usage que Moscou utilise pour renforcer sa base industrielle de défense”, a-t-il ajouté.
La Chine a également
fourni un port à un cargo russe sanctionné par les États-Unis qui transporterait des munitions nord-coréennes, a rapporté Reuters.
Blinken n’a pas répondu
à la question de savoir si les États-Unis seraient disposés à imposer des sanctions à la Chine en raison de son soutien à la Russie. »
Et bien cette vidéo montre qu’il a l’air bien disposé à « agir et prendre des mesures », c’est-à-dire ajouter
d’autres sanctions contre la Chine alors qu’il y en a déjà une centaine déjà appliquées, comme il l’annonce lui-même dans cette vidéo.
Voilà la réponse chinoise aux « sérieuses inquiétudes » étasuniennes :
« La Chine affirme
avoir le droit de commercer avec la Russie et accuse les États-Unis d’attiser les flammes en armant et en finançant l’Ukraine. “Il est extrêmement hypocrite et irresponsable de la part des
États-Unis de présenter un projet de loi d’aide à grande échelle à l’Ukraine tout en lançant des accusations sans fondement contre les échanges économiques et commerciaux normaux entre la
Chine et la Russie”, a déclaré mardi à Pékin le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Wang Wenbin. »
***
La loi sur l’aide financière à l’Ukraine, Israel et Taiwan comprenait aussi un amendement qui « comprend également des mesures obligeant la vente de TikTok par
ses propriétaires chinois », comme nous en avons déjà parlé dans une précédente revue de presse. Voici la réponse de Bytedance, la société possédant Tiktok :
« La société mère
de TikTok préfére qu’elle soit fermée aux États-Unis plutôt que de vendre ses algorithmes à un acheteur américain, a rapporté Reuters. »
« La législation
obligeant la société mère de TikTok à vendre la plateforme de partage de vidéos sous peine d’interdiction aux États-Unis a reçu l’approbation officielle du président Joe Biden mercredi. Mais
la nouvelle loi pourrait faire l’objet d’une bataille difficile devant les tribunaux.
Les critiques de
l’ultimatum « vendre ou être banni » affirment qu’il viole les droits des utilisateurs de TikTok au titre du premier amendement. Le propriétaire chinois de l’application, ByteDance, a déjà
promis de poursuivre en justice, qualifiant la mesure d’inconstitutionnelle.
Mais le succès d’une
contestation judiciaire n’est pas garanti. Les opposants à la loi, parmi lesquels figurent des organisations de défense comme l’American Civil Liberties Union, soutiennent que le gouvernement
est loin de justifier l’interdiction de TikTok, tandis que d’autres affirment que les allégations de sécurité nationale pourraient encore prévaloir. »
Pourtant, le bureau de campagne de Biden lui-même utilise Tiktok pour sa promotion :
« Lorsque le
président Joe Biden a montré son putting lors d’une pause dans sa campagne sur un terrain de golf public du Michigan le mois dernier, le moment a été capturé sur TikTok.
Forcé à l’intérieur par
une tempête de pluie, il a concouru avec Hurley « HJ » Coleman IV, 13 ans, pour réaliser des putts sur un tapis d’entraînement. La famille Coleman a publié une vidéo des débats sur
l’application – avec Biden effectuant un putt et l’adolescent frappant son propre coup en réponse, avec la légende : « J’ai dû prendre l’initiative. »
Les caméras de
télévision qui suivent habituellement le président étaient bloquées à l’extérieur.
« Il y a une hypocrisie
fondamentale de la part de l’administration Biden qui soutient l’interdiction de TikTok tout en utilisant TikTok à des fins de campagne », a déclaré Kahlil Greene, qui compte plus de 650 000
abonnés et est connu sur TikTok comme « l’historien de la génération Z ». « Je pense que cela illustre que lui et son équipe connaissent le pouvoir et la nécessité de
TikTok. »
Le bureau de campagne de
Biden défend son approche et rejette l’idée selon laquelle la politique de la Maison Blanche contredirait ses efforts politiques. « Nous serions idiots d’écarter tout endroit où les gens
obtiennent des informations sur le président », a déclaré Rob Flaherty, qui dirigeait le Bureau de la stratégie numérique de la Maison Blanche et est maintenant directeur adjoint de la
campagne de réélection de Biden. »
***
Un des dommages collatéraux du massacre des gazaouis par l’armée israélienne est la paix sociale dans les pays occidentaux. Le premier article sur le sujet que j’ai trouvé dans les médias grand public date du 8 avril :
« Columbia a annulé
les cours en présentiel, des dizaines de manifestants ont été arrêtés à l’université de New York et à Yale et les portes de Harvard Yard ont été fermées au public lundi alors que certaines
des universités américaines les plus prestigieuses cherchaient à désamorcer les tensions sur les campus liées à la guerre entre Israël et le Hamas.
Plus de 100 manifestants
pro-palestiniens qui campaient sur le green de Columbia ont été arrêtés la semaine dernière, et des campements similaires ont surgi dans les universités du pays alors que les écoles peinent à
déterminer où tracer la frontière entre permettre la liberté d’expression et maintenir des campus sûrs et inclusifs.
À l’Université de New
York, un campement organisé par des étudiants a accueilli des centaines de manifestants tout au long de la journée de lundi. L’école a déclaré avoir averti la foule de partir, puis appelé la
police après que la scène soit devenue désordonnée et l’université a déclaré avoir eu connaissance de rapports faisant état de « chants d’intimidation et de plusieurs incidents antisémites ».
Peu après 20h30, les agents ont commencé à procéder à des arrestations.
“C’est une répression
vraiment scandaleuse de la part de l’université que de permettre à la police d’arrêter des étudiants sur notre propre campus”, a déclaré Byul Yoon, étudiant en droit à l’université de New
York. « L’antisémitisme n’est jamais acceptable. Ce n’est absolument pas ce que nous défendons et c’est pourquoi il y a tant de camarades juifs ici avec nous aujourd’hui », a déclaré
Yoon. »
Car, comme nous l’avions déjà noté, une grande partie de la jeunesse juive occidentale ne soutient pas la politique extrémiste d’Israël, gênant ainsi la
propagande disant que ceux qui défendent les palestiniens sont antisémites.
Plus de deux semaines plus tard, malgré les nombreuses arrestations, les manifestations prennent encore de l’ampleur :
« Les
manifestations contre Israël ont rempli les rues de Brooklyn et se sont intensifiées dans les universités à travers les États-Unis, dont certaines incluaient des seders juifs de Pâque, alors
que les manifestants exigeaient la fin des pertes civiles à Gaza.
Les protestations
croissantes font suite aux arrestations massives de manifestants dans certaines universités de la côte Est ces derniers jours et témoignent d’un mécontentement croissant aux États-Unis,
l’allié historique le plus important d’Israël, face au déroulement de la guerre avec le Hamas.
Des manifestations
pro-palestiniennes suivent depuis des mois le président Joe Biden, un « sioniste » autoproclamé. Dans les universités, les manifestations se sont récemment étendues à des campements qui
attirent des étudiants et des professeurs de divers horizons, notamment de confessions juive et musulmane, qui organisent des cours, des prières interconfessionnelles et des spectacles
musicaux.
Le Council on
American-Islamic Relations a critiqué le recours à la force policière pour étouffer la dissidence, affirmant que cela portait atteinte à la liberté académique.
“Il en va de même pour
la diffamation et la mise en danger d’étudiants juifs, musulmans et palestiniens (…) sur la base de remarques suspectes et incendiaires faites par quelques individus masqués non identifiés à
l’extérieur du campus”, a déclaré Afaf Nasher, directeur exécutif du CAIR à New York, dans un communiqué. »
Toujours la même technique d’envoyer des provocateurs pour disqualifier les manifestants aux yeux de la population passive.
C’est une très mauvaise nouvelle pour l’avenir d’Israël, mais une bonne pour celui de la Palestine, car ces étudiants de la « ivy league » sont les
futurs dirigeants des Etats-Unis, dans une vingtaine d’années. Ils auront une telle mauvaise image d’Israël qu’il est peu probable que l’aide inconditionnelle des Etats-Unis à ce pays reste
inconditionnelle.
Suivant l’exemple des étudiants étasuniens, les étudiants européens manifestent eux aussi :
« Sit-in dans la
rue, occupation de locaux historiques et face à face tendu avec des manifestants pro-Israël : la mobilisation pro-palestinienne perturbait ce vendredi le bon fonctionnement de Sciences Po
Paris, qui a finalement été évacué dans la soirée. »
« La police berlinoise a commencé vendredi à évacuer un camp pro-palestinien
installé devant le parlement allemand par des militants exigeant que le gouvernement mette fin aux exportations d’armes vers Israël et mette fin à ce qu’ils considèrent comme la
criminalisation du mouvement de solidarité palestinien.
La police a démonté les
tentes, expulsé de force les manifestants et bloqué les environs pour empêcher d’autres d’arriver. »
Les tensions sociales et censures touchent aussi les politiques défendant la cause palestinienne :
« Yanis Varoufakis
: Mon intervention de Berlin sur la Palestine que la police allemande est venue interrompre
Lisez l’intervention que
je n’ai pas pu donner parce que la police allemande a fait irruption dans notre salle de Berlin pour disperser notre Congrès sur la Palestine (dans le style des années 30) avant que j’aie pu
prendre la parole devant l’auditoire.
Aujourd’hui, parce que
j’ai osé publier cette intervention, le ministre de l’Intérieur a promulgué une « Betätigungsverbot » contre moi, une interdiction de toute activité politique. Pas seulement l’interdiction de
visiter l’Allemagne, mais aussi de participer par Zoom. Jugez par vous-mêmes quelle sorte de société devient l’Allemagne quand sa police interdit les mots qui suivent :
Mes amis,
Mes félicitations et mes
remerciements du fond du coeur pour votre présence ici, malgré les menaces, malgré la police blindée à l’extérieur de la salle, malgré l’ensemble de la presse allemande, malgré l’État
allemand, malgré le système politique allemand qui vous diabolise parce que vous êtes ici.
« Pourquoi un Congrès
palestinien, M. Varoufakis ? » m’a demandé un journaliste allemand récemment. Parce que, comme l’a dit un jour Hanan Ashrawi : « Nous ne pouvons pas compter sur ceux qui sont réduits au
silence pour nous raconter leurs souffrances. »
Aujourd’hui, la raison
donnée par Ashrawi est devenue bien plus forte, malheureusement : parce que nous ne pouvons pas compter sur ceux qui sont réduits au silence et massacrés et affamés pour nous raconter les
massacres et la famine.
Mais il y a aussi une
autre raison : parce qu’un peuple fier, un peuple décent, le peuple d’Allemagne, est conduit sur une route périlleuse vers une société cruelle en se retrouvant associé à un autre génocide
exercé en son nom, avec sa complicité.
Je ne suis ni juif, ni
Palestinien. Mais je suis incroyablement fier d’être ici au milieu de juifs et de Palestiniens — de mêler ma voix pour la paix et les droits humains universels avec des voix juives pour la
paix et les droits humains universels – avec des voix palestiniennes pour la paix et les droits humains universels. Être ensemble, ici, aujourd’hui, est la preuve que la coexistence n’est pas
seulement possible — mais qu’elle est ici ! Déjà.
« Pourquoi pas un
Congrès juif, M. Varoufakis ? » m’a demandé le même journaliste allemand, en se croyant intelligent. Je me suis réjoui de sa question.
Parce que si un seul
juif est menacé, n’importe où, seulement parce qu’il ou elle est juif, je porterai l’étoile de David sur le revers de ma veste et j’offrirai ma solidarité — quel qu’en soit le prix, quoi
qu’il en coûte.
Donc, soyons clair : si
les juifs étaient attaqués, n’importe où dans le monde, je serais le premier à solliciter un Congrès juif dans lequel manifester notre solidarité.
Et de même, quand les
Palestiniens sont massacrés parce qu’ils sont Palestiniens — en vertu du dogme que s’il sont morts et Palestiniens, ils doivent avoir été … du Hamas — je porterai un keffiyeh et j’offrirai ma
solidarité, quel qu’en soit le prix, quoi qu’il en coûte.
Les droits humains
universels sont universels, sinon ils n’ont aucune signification. »
Une fois de plus, voilà où en est l’Europe, à censurer des paroles de paix et de bon sens.
En France aussi, le soutien gouvernemental au massacre des gazaouis est évident :
« Nouveau
rebondissement dans la bataille qui oppose La France insoumise et les institutions concernant les prises de parole sur les attaques du Hamas le 7 octobre en Israël et la situation à Gaza
depuis lors. Après les annulations en série des conférences dans les universités de Jean-Luc Mélenchon, ce sont des convocations judiciaires qui pleuvent désormais sur le parti politique Les
Insoumis. À son tour, la présidente du groupe parlementaire LFI à l’Assemblée nationale a été convoquée par la police pour « apologie du terrorisme ». »
« La défense civile
de Gaza continue son travail macabre. Depuis samedi 20 avril, la défense civile dit avoir exhumé et sorti de terre près de 300 corps parmi lesquels figureraient des personnes âgées, des
femmes et des blessés. Elle s’attend à en découvrir d’autres. Des centaines de personnes seraient portées disparues. Ces corps ont été trouvés dans l’enceinte de l’hôpital Nasser à Khan
Younès. Se trouvaient-ils là avant l’opération de l’armée israélienne où s’agit-il de victimes de cette opération ?
L’armée israélienne nie
être à l’origine de ces fosses communes et affirme n’avoir enterré aucun corps. Mais elle dit avoir « examiné » des cadavres déjà enterrés par leurs familles pour voir s’il y avait des otages
israéliens. Elle aurait ensuite remis les corps à leur place.
La défense civile de
Gaza parle, elle, de possibles exécutions. L’ONU fait état d’informations différentes. À Genève, la porte-parole du haut-commissaire de l’ONU pour les droits humains, se dit horrifiée par ces
informations. « Selon les rapports qui nous parviennent, les victimes ont été enterrées profondément dans le sol, recouvertes de déchets. Parmi elles, il y aurait des personnes âgées, des
femmes et des blessés. Tandis que d’autres auraient été trouvées les mains liées et dévêtues, ce qui implique évidemment de graves violations du droit international et du droit humanitaire.
Cela nécessite une enquête approfondie. On ne peut pas se contenter d’un énième rapport qui passe sous les radars, dans cette guerre horrible », a déclaré Ravina Shamdasani
Vu le climat d’impunité
qui prévaut, poursuit la porte-parole de l’ONU, « il faut lancer une enquête internationale indépendante ». »
Caitlin Johnstone en tire une conclusion évidente :
« Tous les cris
frénétiques suscités par les manifestations pro-palestiniennes dans les universités ces derniers jours montrent clairement que notre civilisation est si tordue et insensée qu’elle considère
que protester contre un génocide est bien pire que d’en commettre un. Ce qui est à peu près aussi arriéré qu’une société puisse l’être.
Sérieusement, essayez
d’imaginer une civilisation plus folle et plus à l’envers qu’une civilisation qui serait plus en colère contre les personnes qui protestent contre les atrocités génocidaires que contre ceux
qui les commettent. »
Et pourtant, la force de la propagande médiatique nous empêche de réaliser une telle évidence.
En parlant de propagande, la récente proposition du dirigeant du Hamas n’a quasiment pas été reprise par les médias occidentaux. La fin de l’extrait explique pourquoi :
« Un haut
responsable politique du Hamas a déclaré à Associated Press que le groupe militant islamique était prêt à accepter une trêve de cinq ans ou plus avec Israël et qu’il déposerait les armes et
se transformerait en parti politique si un État palestinien indépendant était établi dans le cadre de l’accord de 1967.
Les commentaires de
Khalil al-Hayya dans une interview mercredi sont intervenus dans un contexte d’impasse depuis des mois de pourparlers pour un cessez-le-feu à Gaza. La suggestion selon laquelle le Hamas
désarmerait semblait être une concession importante de la part du groupe militant officiellement engagé dans la destruction d’Israël.
Mais il est peu probable
qu’Israël envisage un tel scénario. Il s’est engagé à écraser le Hamas après les attaques meurtrières du 7 octobre qui ont déclenché la guerre, et ses dirigeants actuels sont catégoriquement opposés à la création
d’un État palestinien sur les terres capturées par Israël lors de la guerre au Moyen-Orient de 1967. »
Il aurait été plus honnête de la part de ce journaliste, mais plus risqué professionnellement, de dire « ses dirigeants actuels sont catégoriquement opposés à la création
d’un État palestinien » tout court, car les dirigeants actuels l’ont clairement exprimé en demandant aux Etats-Unis de mettre leur véto à la résolution de l’ONU votée la
semaine dernière.
Cette semaine, le Proche Orient continue de faire la
une de l’actualité, reléguant l’Ukraine et la Chine en arrière-plan.
D’abord avec la guerre de basse intensité entre
Israël et l’Iran. Netanyahou a promis de répondre aux bombardements iraniens mais, sous la pression étasunienne, y réfléchit à deux fois :
« Le principal message de l’administration Biden à
Israël suite à l’attaque aérienne de l’Iran se résume à ceci : arrêtez-vous et réfléchissez.
Les responsables américains s’attendent à ce qu’Israël
réponde d’une manière ou d’une autre aux frappes de samedi, mais, tant de manière publique que privée, ils prennent des mesures qui, espèrent-ils, convaincront Israël de choisir une réponse
limitée plutôt qu’une contre-attaque armée totale.
« Le président Biden a déclaré samedi au Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’un appel que les États-Unis ne soutiendraient aucune contre-attaque israélienne contre l’Iran, a déclaré à Axios un haut responsable de la Maison
Blanche. »
Les principaux pays européens aussi font pression :
« Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a
déclaré que « toutes les parties doivent faire preuve de retenue » pour éviter une spirale croissante de violence au Moyen-Orient. Le président français Emmanuel Macron a déclaré que Paris
tenterait de « convaincre Israël que nous ne devons pas répondre par l’escalade ».
« Le chef de l’armée israélienne a déclaré lundi
que son pays réagirait aux attaques de missiles et de drones lancées par l’Iran ce week-end, au milieu des appels à la retenue lancés par les alliés soucieux d’éviter une escalade du conflit
au Moyen-Orient.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a convoqué son
cabinet de guerre pour la deuxième fois en moins de 24 heures pour réfléchir à la manière de réagir à la toute première attaque directe de l’Iran contre Israël, a indiqué une source
gouvernementale.
Le chef d’état-major militaire israélien, Herzi Halevi,
a déclaré que le pays réagirait, mais n’a fourni aucun détail. “Ce lancement d’autant de missiles, de missiles de croisière et de drones sur le territoire israélien suscitera une réponse”,
a-t-il déclaré à la base aérienne de Nevatim, dans le sud d’Israël, qui a subi des dégâts lors de l’attaque de samedi soir. »
Pour mieux faire avaler la pilule, la contre-attaque iranienne est présentée comme un échec pour l’Iran :
« Un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré
que 99 % des drones et missiles lancés par l’Iran avaient été interceptés. »
« La diplomatie et la dissuasion ont échoué, mais
samedi soir, l’armée américaine est intervenue pour aider à protéger Israël contre l’attaque sans précédent de l’Iran. On attribue à une défense antimissile presque parfaite, à commencer par
les avions et les navires de guerre américains, la destruction de 170 drones, 30 missiles de croisière et 120 missiles balistiques. »
Oubliant le fait que l’Iran, ne voulant que contre attaquer sans déclencher une guerre totale, a volontairement limité les dégâts :
« Pratiquement personne, à l’exception des têtes
parlantes israéliennes, ne croit que l’Iran a lancé l’attaque avec l’objectif d’élargir la confrontation. Le fait que l’Iran ait constamment préparé la communauté internationale en déclarant
bruyamment ses intentions une semaine à l’avance et en promettant aux États-Unis que son attaque serait “sous contrôle” et menée de manière à “éviter l’escalade” confirme que l’Iran a fait
preuve d’une grande retenue dans ses frappes. Même les détracteurs arabes de l’Iran ont raillé les attaques comme un exercice impuissant de “théâtre” politique et militaire. »
L’agence de presse iranienne a publié un communiqué expliquant les motivations de cette attaque :
« Avant tout, l’attaque iranienne a été la
première confrontation directe entre la République islamique et le régime sioniste. C’est très important en termes de questions historiques. Des attaques efficaces au plus profond des
territoires occupés sont un rêve non réalisé des pays islamiques depuis 1967, devenu réalité grâce aux efforts du berceau de la résistance dans la région. Pour la première fois, des avions
iraniens ont attaqué les ennemis de la mosquée Al-Aqsa dans le ciel au-dessus de ce lieu saint.
Le deuxième point est que l’action militaire iranienne,
qui répondait à l’agression israélienne contre les locaux diplomatiques du pays à Damas, démontrait que la République islamique avait tenu sa promesse de punir l’agresseur.
L’attaque iranienne a eu lieu à un moment où le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu, en frappant la mission diplomatique iranienne, tentait d’échapper à la pression provoquée par la lourde défaite du régime à Gaza et d’attirer
l’attention d’une opinion publique sioniste fragmentée sur de fausses victoires. Mais la punition sévère infligée au régime sioniste a laissé le cabinet d’extrême droite de Netanyahu les
mains vides pour obtenir des résultats.
Le troisième point est que l’attaque de la République
islamique contre les positions israéliennes est la deuxième attaque stratégique contre le régime après l’opération palestinienne de tempête d’Al-Aqsa le 7 octobre. L’opération de tempête
d’Al-Aqsa a accru la popularité des groupes de résistance palestiniens. L’action militaire visant à montrer que la République islamique a tenu sa promesse contribuera également de manière
significative à accroître le soutien populaire à l’Iran dans la région. Cela s’ajoute au fait que l’opération de tempête d’Al-Aqsa et l’action militaire iranienne ont éliminé la fausse
grandeur et le prestige du régime sioniste.
Quatrièmement, l’opération du CGRI a été menée alors
que les médias mondiaux avaient rapporté plus tôt l’imminence de l’attaque. La préparation maximale du régime sioniste et le soutien politique, diplomatique, du renseignement et militaire des
États-Unis et d’autres alliés du régime ont donné naissance à la spéculation selon laquelle l’opération militaire iranienne serait désamorcée par les systèmes de défense du régime et de ses
alliés. Mais malgré l’espoir des sionistes de pouvoir contrer les armes iraniennes, de nombreuses images prouvent que les drones et les missiles iraniens ont réussi à atteindre des cibles
militaires prédéterminées et que les systèmes de défense des États-Unis et du Royaume-Uni ont échoué. L’ampleur, la précision et la planification stratégique de l’opération ont pris les
sionistes au dépourvu, choqués et surpris.
Cinquièmement, l’opération punitive de l’Iran vers les
territoires occupés a été menée dans deux vastes zones géographiques dans les deux régions (les points de lancement et les destinations), démontrant clairement la pleine disponibilité de
l’Iran à toutes les circonstances.
Sixièmement, la publication de l’annonce précoce du
CGRI concernant le début de l’opération hybride contre Israël, quelques heures avant que les missiles et les drones n’atteignent les territoires occupés, indique le niveau de préparation, de
confiance en soi et d’assurance de l’Iran.
Septièmement, l’utilisation récente de centaines de
missiles et de drones ainsi que l’intensité de l’opération punitive feront probablement comprendre aux autorités du régime sioniste que toute réaction ou réponse contre Téhéran peut ouvrir la
voie à des attaques encore plus dévastatrices de la part de l’Iran. »
Ce qui n’est pas dit dans ce communiqué est que cette attaque aura surtout permis à l’armée iranienne d’enregistrer des données au sujet des capacités de l’armée israélienne :
« Le directeur de la campagne d’Avaaz, Fadi Quran,
a indiqué sur X que “l’ampleur de l’attaque iranienne, la diversité des lieux qu’elle a ciblés et des armes qu’elle a utilisées ont forcé Israël à découvrir la majorité des technologies
antimissiles dont les États-Unis et l’Israël disposent dans la région”.
“Les Iraniens n’ont pas utilisé d’armes dont Israël
ignorait l’existence, ils en ont simplement utilisé beaucoup”, a ajouté M. Quran. “Mais il est probable que les Iraniens disposent désormais d’une carte presque complète de ce à quoi
ressemble le système de défense antimissile d’Israël, ainsi que des installations américaines en Jordanie et dans le Golfe.
Selon M. Quran, cela signifie que l’Iran peut désormais
“rétroconcevoir” les renseignements qu’il a recueillis, tandis qu’Israël et les États-Unis “devront revoir leur modèle actuel”, ce qui rend le coût du “succès” de l’arrêt de l’attaque très
élevé.
“Quiconque pense qu’il ne s’agit que d’un coup de
théâtre ne comprend pas comment les militaires évaluent la stratégie par rapport à la tactique”, a expliqué M. Quran, soulignant que la collecte de renseignements est un élément clé des
longues guerres d’usure, un modèle que l’Iran préfère à la guerre totale. »
Et puis, comme toujours, le nerf de la guerre entre dans la balance :
« Le système de défense aérienne israélien,
remarquablement performant, est également très coûteux, surtout si on le compare aux cibles qu’il cherche à abattre.
Par exemple, alors que chacune des roquettes Katyusha
de fabrication russe que le Hamas et le Hezbollah tirent régulièrement sur Israël coûte environ 300 dollars, chacun des missiles Tamir que le Dôme de fer utilise pour les intercepter coûte
entre 20 000 et 100 000 dollars, selon un rapport de l’Air Force. & Magazine des forces spatiales. Ajoutez à cela le fait que plusieurs missiles Tamir peuvent être tirés sur chaque
projectile entrant pour garantir le succès, et le coût de l’interception explose.
Institute for National Security Studies, a déclaré au
Wall Street Journal qu’Israël avait dépensé plus de 2,1 milliards de shekels israéliens (plus de 550 millions de dollars) pour repousser le barrage iranien au cours d’une seule nuit. Le site
d’information israélien Ynet News a estimé le coût au double, soit plus d’un milliard de dollars.
“Si nous parlons de missiles balistiques qui doivent
être abattus avec un système Arrow, de missiles de croisière qui doivent être abattus avec d’autres missiles et de drones, que nous abattons principalement avec des avions, alors additionnez
les coûts – 3,5 millions de dollars pour un missile Arrow, 1 million de dollars pour un David’s Sling, tels et tels coûts pour les avions… [nous obtenons] un ordre de grandeur de 4 à 5
milliards de shekels (plus de 1,3 milliard de dollars) », le général de brigade Reem Aminoach, ancien conseiller du chef d’état-major de Tsahal, a déclaré à Ynet News.
En revanche, les missiles balistiques iraniens coûtent
environ 100 000 dollars chacun, et les drones Shahed entre 20 000 et 50 000 dollars chacun, selon les rapports du Guardian. Les experts ont estimé le coût de l’attaque pour l’Iran entre 100
et 200 millions de dollars, soit peut-être cinq à dix fois moins que ce qu’Israël a dépensé pour la repousser. »
En attendant la contre-contre-attaque, Israël demande des sanctions contre l’Iran :
« Le ministre israélien des Affaires étrangères,
Israël Katz, a déclaré mardi qu’il avait contacté 32 pays et s’était entretenu avec de nombreux homologues, appelant chacun à « imposer des sanctions sur le projet de missile iranien et à
déclarer les Gardiens de la révolution une organisation terroriste, afin d’arrêter et d’affaiblir l’Iran ».
« Nous devons arrêter l’Iran maintenant, avant qu’il ne
soit trop tard », a déclaré le ministre des Affaires étrangères dans un message publié sur les réseaux sociaux.
Katz a ajouté qu’en plus de la réponse militaire aux
tirs de missiles et de drones par Téhéran, il « mène une offensive diplomatique contre l’Iran ». »
Demande immédiatement exécutée par les pays occidentaux :
« La Maison Blanche va imposer de nouvelles
sanctions à l’Iran, ciblant le programme de missiles et de drones de Téhéran, à la suite de l’attaque aérienne « sans précédent » du pays contre Israël, a annoncé mardi le conseiller à la
sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
Les sanctions, qui devraient entrer en vigueur « dans
les prochains jours », pénaliseront Téhéran pour son attaque contre Israël ce week-end.
Sullivan a déclaré que les nouvelles sanctions
cibleraient les « entités » soutenant le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) et le ministère iranien de la Défense.
« Ces nouvelles sanctions et autres mesures
continueront d’exercer une pression constante pour contenir et dégrader la capacité et l’efficacité militaires de l’Iran et faire face à l’ensemble de ses comportements problématiques », a
déclaré Sullivan. »
« L’Union européenne a décidé ce mercredi 17 avril d’imposer de nouvelles
sanctions contre l’Iran visant les producteurs de drones et de missiles, a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel. « Nous avons décidé d’imposer des sanctions contre l’Iran,
nous voulions envoyer un message clair » après l’attaque contre Israël, a-t-il déclaré à l’issue d’un sommet à Bruxelles rassemblant les dirigeants des 27 pays membres. »
Des sanctions inefficaces si ce n’est pour satisfaire Israël :
« Ces sanctions américaines et britanniques
s’ajoutent à une série d’autres sanctions occidentales, rappelle Heloïse Fayet, chercheuse au Centre des études de sécurité de l’Ifri. « L’Iran fait déjà l’objet de très nombreuses sanctions
du fait de son programme nucléaire – donc, imposées par les États-Unis – et également de sanctions au niveau européen sur ses exportations d’armement à la Russie. Parce que l’Iran vend des
drones à la Russie et potentiellement des missiles balistiques. C’est sous cette justification-là, que certaines entreprises et individus sont ciblés », contextualise-t-elle.
Ces sanctions n’ont pas démontré leur efficacité pour
l’heure, estime Heloïse Fayet. Elle constate « que les sanctions ne sont pas toujours très efficaces étant donné que l’Iran continue à enrichir de l’uranium, continue à fabriquer des missiles
balistiques, des drones et des missiles de croisière ». « Ça n’a pas de conséquences sur le gouvernement iranien, notamment les Gardiens de la Révolution, du fait d’un marché noir et d’un
d’une capacité à éviter les sanctions qui est très importante. Et évidemment, l’attaque du 13 avril de l’Iran sur Israël est le meilleur témoin pour montrer que les stratégies de pression
maximale (…) ne fonctionnent pas. »
Et, dans sa crise de « sanctionnite aigu », L’Union Européenne sanctionne le Hamas pour des motifs qui ont été publiquement démontrés comme mensongers, comme nous l’avons reporté les semaines précédentes :
« Ce vendredi 12 avril, le journal officiel de
l’Union européenne accuse, par exemple, les brigades al-Qassam d’avoir commis des viols, des assassinats de petites filles et des enlèvements ciblés de femmes et de jeunes filles dans les
kibboutz de Kfar Aza et Nahal Oz. Pour la force Noukhba, il s’agit des mêmes accusations, avec en outre des mutilations génitales et des mutilations de cadavres, ainsi que des viols de femmes
mineures à Kfar Aza et au festival musical Nova de Re’im.
Cette décision est prise dans le cadre du régime de
sanctions de l’Union européenne pour les Droits de l’homme, qui couvre en particulier les crimes contre l’humanité. Lors du dernier sommet européen, il a aussi été prévu des sanctions contre
les colons israéliens accusés de violences en Cisjordanie. Mais les Européens voulaient instaurer d’abord ces nouvelles
sanctions contre les mouvements terroristes palestiniens, afin de ne pas donner l’impression de les mettre sur le même pied. »
Sanctions inutiles et ne faisant que démontrer, une fois de plus, la complicité de l’Union Européenne dans les crimes israéliens contre les palestiniens car elle oublie de sanctionner les
nombreux crimes israéliens :
« Dans une lettre adressée au procureur général
israélien et aux ministres de la Défense et de la Santé, obtenue par Haaretz, le médecin a déclaré que les conditions de vie à l’hôpital de campagne de Sde Teiman compromettaient la santé des
détenus et violaient l’éthique médicale.
« Cette semaine encore, deux prisonniers ont été
amputés des jambes à cause de blessures liées aux menottes, ce qui est malheureusement un événement courant », a déclaré le médecin dans la lettre, selon le journal Haaretz de jeudi. Il a
écrit que des soins inappropriés dans le centre de détention ont entraîné « des complications et parfois même la mort du patient », ajoutant que « cela fait que nous tous – les équipes
médicales et vous, ceux qui sont en charge de nous dans les ministères de la Santé et de la Défense, complice de violation de la loi israélienne.
Haaretz a rapporté que le médecin a déclaré que « les
détenus sont nourris avec des pailles, défèquent dans des couches et sont constamment attachés, ce qui viole l’éthique médicale et la loi ».»
Autre preuve de la complicité occidentale avec l’apartheid israélien. Le 16 avril le Conseil de sécurité de l’ONU déclare :
« Un comité du Conseil de sécurité des Nations
Unies examinant la demande de l’Autorité palestinienne de devenir membre à part entière de l’ONU “n’a pas été en mesure de formuler une recommandation unanime” sur la question de savoir si
l’Autorité palestinienne satisfaisait aux critères, selon le rapport du comité consulté par Reuters mardi. »
Voyant le vote arriver, les Etats-Unis décident de faire pression :
« Reconnaissant que bloquer l’initiative
l’exposerait aux critiques à l’étranger de la part de ses partisans qui affirment qu’elle contribue à concrétiser la solution à deux États que les États-Unis prétendent soutenir,
l’administration Biden a discrètement tenté de convaincre le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de suspendre la candidature au Conseil de sécurité de l’ONU, a déclaré un
responsable palestinien au Times of Israel, confirmant les informations du site d’information Axios.
Abbas a cependant repoussé les efforts américains, dans
un contexte de frustration face à ce qu’il considère comme l’incapacité de Biden à faire suffisamment pression sur Israël et le refus de donner suite aux promesses de réouverture du consulat
américain à Jérusalem et de la mission diplomatique de l’OLP à Washington.
Conscients qu’Abbas ne tiendrait pas compte de son
appel, les États-Unis se sont efforcés de convaincre les autres pays du Conseil de sécurité de s’abstenir ou de s’opposer à la candidature de l’État palestinien, afin qu’ils ne soient pas
obligés d’utiliser leur veto, a déclaré le responsable palestinien. »
Pressions qui n’ont eu aucun effet puisque véto il y a eu :
« Les États-Unis ont opposé jeudi leur veto à une
résolution de l’ONU largement soutenue qui aurait ouvert la voie à l’adhésion à part entière de la Palestine à l’ONU, un objectif que les Palestiniens recherchent depuis longtemps et
qu’Israël s’efforce d’empêcher.
Le vote au Conseil de sécurité, composé de 15 membres,
a été de 12 voix pour, les États-Unis s’y sont opposés et deux abstentions, du Royaume-Uni et de la Suisse. Les alliés des États-Unis, la France, le Japon et la Corée du Sud, ont soutenu la
résolution.
Le fort soutien reçu par les Palestiniens reflète non
seulement le nombre croissant de pays reconnaissant leur État, mais aussi presque certainement le soutien mondial apporté aux Palestiniens confrontés à une crise humanitaire provoquée par la
guerre à Gaza, qui en est maintenant à son septième mois.
La résolution aurait recommandé que l’Assemblée
générale des Nations Unies, composée de 193 membres, où il n’y a pas de veto, approuve que la Palestine devienne le 194e membre des Nations Unies. 140 pays ont déjà reconnu la Palestine, son
admission aurait donc été approuvée, probablement par un nombre beaucoup plus élevé de pays. »
Pour tenter d’expliquer ce véto qui contredit les déclarations officielles, la mission des Etats-Unis auprès de l’ONU s’est fendue d’un communiqué tentant d’expliquer cette danse de St Guy :
« Depuis les attentats du 7 octobre, le président
Biden a clairement indiqué qu’une paix durable dans la région ne peut être réalisée que grâce à une solution à deux États, avec la sécurité d’Israël garantie. Il n’existe aucune autre voie
qui garantisse la sécurité et l’avenir d’Israël en tant qu’État juif démocratique.
Il n’existe aucune autre voie qui garantisse aux
Palestiniens de vivre en paix et dans la dignité dans leur propre État. Et il n’existe aucune autre voie menant à l’intégration régionale entre Israël et tous ses voisins arabes, y compris
l’Arabie saoudite.
Nous savons également depuis longtemps que des actions
prématurées ici à New York, même avec les meilleures intentions, ne permettront pas au peuple palestinien de devenir un État.
En tant que membres du Conseil de sécurité, nous avons
la responsabilité particulière de veiller à ce que nos actions favorisent la cause de la paix et de la sécurité internationales et soient conformes aux exigences de la Charte des Nations
Unies.
Comme le reflète le rapport du Comité d’admission, il
n’y avait pas unanimité parmi les membres du Comité quant à savoir si le candidat satisfaisait aux critères d’adhésion énoncés à l’article 4 de la Charte des Nations Unies. Par exemple, des
questions restent en suspens quant à savoir si le demandeur répond aux critères pour être considéré comme un État.
Nous appelons depuis longtemps l’Autorité palestinienne
à entreprendre les réformes nécessaires pour contribuer à établir les qualités nécessaires à la création d’un État et notons que le Hamas – une organisation terroriste – exerce actuellement
pouvoir et influence à Gaza, partie intégrante de l’État envisagé dans cette résolution.
Pour ces raisons, les États-Unis ont voté « non » à
cette résolution du Conseil de sécurité. »
En langage clair cela veut dire que les Etats-Unis considèrent positivement la création d’un Etat palestinien mais considèrent en même temps que les palestiniens ne sont pas capables de gérer
un Etat car beaucoup sont des terroristes. Un tantinet suprématiste/raciste comme explication.
Une explication qui laisse songeur et oriente plutôt vers une autre explication, beaucoup plus logique. Biden est tenu en laisse par l’AIPAC, le lobby israélien à Washington, et acquiesce à
toutes ses demandes, même celles qui font perdre la crédibilité des Etats-Unis.
Par contre, la Russie a décidé de pencher du côté palestinien :
« Le représentant permanent de la Russie auprès de
l’ONU, Vasily Nebenzia, a appelé les Nations Unies à envisager d’imposer des sanctions à Israël pour son non-respect des résolutions obligatoires adoptées par le Conseil de sécurité.
Il a souligné que la résolution 2728 du Conseil de
sécurité de l’ONU exigeait un cessez-le-feu à Gaza pendant le Ramadan, et que cela n’avait pas été mis en œuvre par Israël.
« Nous vous rappelons une fois de plus que le
non-respect des résolutions impératives du Conseil de sécurité doit entraîner des sanctions contre les contrevenants. Nous pensons que le Conseil devrait examiner cette question sans délai »,
a déclaré Nebenzia jeudi lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. »
La Russie est aussi sortie de la salle du Conseil de sécurité de l’ONU avant le discours du représentant israélien. Suivie par les représentants des pays arabes.
« Les chars israéliens ont réenvahi mardi
certaines parties du nord de la bande de Gaza qu’ils avaient quittées il y a des semaines, tandis que des avions militaires menaient des frappes aériennes sur Rafah, le dernier refuge des
Palestiniens dans le sud du territoire, tuant et blessant plusieurs personnes, ont indiqué des médecins et des habitants.
Les résidents ont signalé une panne d’Internet dans les
zones de Beit Hanoun et de Jabalia, au nord de Gaza. Les chars ont avancé dans Beit Hanoun et ont encerclé certaines écoles où des familles déplacées ont trouvé refuge, ont déclaré les
habitants et les médias du groupe militant palestinien Hamas.
“Les soldats de l’occupation ont ordonné à toutes les
familles se trouvant à l’intérieur des écoles et des maisons voisines où les chars avaient avancé d’évacuer. Les soldats ont arrêté de nombreux hommes”, a déclaré à Reuters un habitant du
nord de Gaza via une application de discussion. »
« Les forces israéliennes ont tué 14 Palestiniens lors d’un raid en Cisjordanie occupée samedi, tandis qu’un chauffeur d’ambulance a été tué alors qu’il allait chercher
des blessés lors d’une autre attaque menée par des colons juifs violents, ont indiqué les autorités palestiniennes. »
« Les engagements d’Israël visant à améliorer
l’accès à l’aide dans la bande de Gaza ont eu un impact limité, voire nul, a déclaré jeudi le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, alors qu’il appelait à des progrès
urgents, significatifs et mesurables pour éviter la famine.
“Pour éviter une famine imminente et de nouveaux décès
évitables dus à la maladie, nous avons besoin d’un bond en avant dans l’aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza. La nourriture est essentielle, tout comme l’eau potable, l’assainissement et
les soins de santé”, a déclaré António Guterres au Conseil de sécurité. »
Les populations occidentales continuent d’être divisées sur le sujet :
« Après les campus américains, c’est désormais au
tour des géants de la technologie d’être traversés par de vifs débats sur le conflit israélo-palestinien. La question suscite depuis quelques mois d’importantes contestations internes chez
Google et Amazon. Les remous au sein des deux entreprises ne sont pas nouveaux, mais la guerre à Gaza a remis en lumière la crainte de voir les technologies d’intelligence artificielle
développées par ces entreprises être utilisées à des fins militaires par Israël.
En 2021, le ministre des Finances israélien annonce la
signature avec Amazon et Google d’un contrat faramineux de 1,2 milliard de dollars en échange de l’installation de centres de données régionales en Israël, assorti de l’utilisation de ses
services d ‘intelligence d’artificielle et de sauvegarde dans le cloud.
À l’époque déjà, de nombreux employés émettent de vives
inquiétudes quant à ce contrat. Une première tribune signée par des employés de Google et Amazon avait été publiée par le Guardian en octobre 2021 pour dénoncer le « projet Nimbus » et la «
vente d’une technologie dangereuse à l’armée et au gouvernement israélien » qui pourrait permettre « une surveillance massive des Palestiniens et une collecte de données illégale », notamment
en matière de reconnaissance faciale.
Mais la pression est encore montée d’un crâne le 4 mars
dernier. Un jeune ingénieur de Google, portant un tee-shirt siglé du slogan « No Tech for Apartheid » a interrompu une conférence sur la tech israélienne se tenant à New York et sponsorisée
par le moteur de recherche en criant devant le public : « Je suis ingénieur logiciel chez Google et je refuse de créer une technologie qui alimente un génocide, l’apartheid ou la surveillance
». Le jeune homme de 23 ans est alors évacué manu militaire de la salle. Trois jours plus tard, il est convoqué par ses supérieurs et licencié par Google.
Eddie Hatfield est ainsi devenu le visage d’un
mouvement de protestation qui traverse Amazon et Google depuis la signature du « projet Nimbus » avec Israël, et prend de l’ampleur depuis le début de la guerre à Gaza. Près d’un millier
d’employés seraient rassemblés derrière « No Tech for Apartheid », dont au moins 200 chez Google, selon le Time. Ils se manifestent depuis plusieurs mois devant les locaux des deux géants du
net, et réclament la fin pure et simple de leurs activités avec Israël. »
Finalement, en fin de semaine, le duel irano-israélien s’est terminé en vaudeville. Le gouvernement iranien annonce avoir intercepté quelques drones près de l’aéroport d’Isfahan. Il estime même que ce n’est pas Israël qui a pu envoyer de tels drones de si loin. Dans la foulée, les médias étasuniens, pas le gouvernement, annoncent qu’Israël a lancé ses représailles et que, comme il n’y a pas eu de dégâts, l’Iran considère que l’affaire est close, il n’y aura donc plus de représailles.
Le gouvernement israélien n’a pas revendiqué avoir lancé ces drones, n’a fait aucun commentaire, le gouvernement étasunien non plus. Seuls les médias spéculent sur cette affaire avec comme message principal « le duel Iran-Israël est terminé, chacun compte ses pions ».
Alors est-ce un piège pour mieux attaquer l’Iran quand il aura baissé la garde ou est-ce une manipulation psychologique des Etats-Unis, avec l’aval tacite de l’Iran, pour empêcher que les
choses ne dégénèrent au Moyen Orient ?
« Washington a donné son feu vert aux plans
israéliens d’invasion de la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, en échange d’une limitation de la réponse israélienne à l’opération iranienne du week-end dernier, a rapporté Al-Araby
Al-Jadeed , “L’administration américaine a accepté le plan d’occupation de Rafah en échange de la non-réalisation d’une attaque à grande échelle contre l’Iran”, ont déclaré des sources
égyptiennes au média. »
On peut aussi penser que l’aide israélienne, bloquée au Congrès avec l’aide ukrainienne depuis des mois et qui vient soudainement de débloquer, faisait partie du marchandage avec Israël pour qu’il abandonne toute idée de vengeance :
« Avec un élan bipartisan rare, la Chambre a fait
avancer vendredi un programme d’aide étrangère de 95 milliards de dollars pour l’Ukraine, Israël, Taiwan et le soutien humanitaire, alors qu’une solide coalition de législateurs l’a aidée à
surmonter un obstacle procédural pour atteindre les votes finaux ce week-end. »
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Les sanctions semblent être devenues une sorte de réflexe pavlovien chez les dirigeants occidentaux qui les utilisent à tour de bras tout en sachant leur inefficacité. Un signe de
désespérance ?
« Les États-Unis vont réimposer des sanctions contre le secteur pétrolier du Venezuela car
le gouvernement du président Nicolas Maduro a poursuivi la « répression » de ses opposants, ont déclaré ce mercredi 17 avril des responsables américains. Caracas « a failli » à respecter ses
engagements en vue de la tenue en juillet d’une élection présidentielle équitable, ont dit ces hauts responsables américains. »
Quand ce ne sont pas des sanctions économiques ce sont des augmentations des droits de douane :
« Le président Joe Biden a appelé mercredi à des
tarifs douaniers américains nettement plus élevés sur les produits métalliques chinois dans le cadre d’un ensemble de politiques visant à plaire aux métallurgistes de l’État charnière de
Pennsylvanie, au risque de provoquer la colère de Pékin.
Alors qu’il faisait campagne pour sa réélection dans la
« Steel City » de Pittsburgh, les collaborateurs de Biden ont déclaré que le président américain proposait de porter à 25 % les droits de douane imposés par son prédécesseur Donald Trump sur
certains produits chinois en acier et en aluminium. »
L’importation de « produits métalliques » chinois est-il vraiment un grave problème pour l’économie étasunienne ?
« « Nos actions commerciales sont en réalité
stratégiques et équilibrées. Le président Biden n’imposera pas de tarifs douaniers inefficaces et généralisés qui augmenteraient les coûts et nuiraient à des centaines de milliers d’emplois
», a déclaré le responsable. « En fait, les
importations d’acier en provenance de Chine représentent environ 0,6 % de la demande totale d’acier aux États-Unis, c’est donc assez faible et nous ne voyons aucune répercussion
inflationniste. Mais il est important pour nous d’anticiper la nouvelle poussée des exportations chinoises et la pression continue sur les prix qui rend difficile la concurrence des
entreprises sidérurgiques américaines.»
Néanmoins, ce sont les consommateurs américains qui
paieront en fin de compte tous les droits de douane sur les importations, et non le pays exportateur – ce qui peut entraîner une augmentation des prix.
Le syndicat United Steelworkers, un syndicat clé
représentant les travailleurs de l’industrie sidérurgique, a soutenu la campagne de réélection de Biden le mois dernier. »
On voit dans cet exemple concret qu’un des gros problèmes des « démocraties libérales » est que de nombreuses décisions ne sont pas prises pour l’intérêt à long terme du pays mais
pour des raisons purement électoralistes. C’est une des causes de la perte de compétitivité des nations occidentales.
« Le président américain Joe Biden fait pression
pour que les droits de douane triplent sur l’acier et l’aluminium chinois, un nouveau signe que Washington – au mépris des règles multilatérales de l’OMC, des pressions inflationnistes
intérieures et de la stabilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale – cible les industries chinoises sous couvert d’un problème de « surcapacité ».
Il est possible que la hausse des droits de douane soit
imposée, estiment les observateurs, car Biden est pressé d’obtenir plus de soutien dans sa campagne présidentielle de la part des industries sidérurgiques, qui représentent un grand nombre
d’électeurs dans les États bascules, et comme une éventuelle augmentation des droits de douane pourrait également ouvrir la voie à des enquêtes plus continues sur les secteurs chinois, tels
que la construction navale et les véhicules à énergies nouvelles. »
*********************
Toujours cette attitude schizophrénique des Etats-Unis dans leur relations avec la Chine. D’un côté le ministre de la défense étasunien appelle son homologue chinois pour une conversation de courtoisie pendant qu’il organise des exercices militaires au large des côtes chinoises :
« Dans la soirée du 16 avril, le ministre chinois
de la Défense Dong Jun a eu un appel vidéo avec le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin à la demande de ce dernier. Il s’agit de la première communication entre les chefs de la
défense de la Chine et des États-Unis depuis novembre 2022, et représente le dernier développement dans la mise en œuvre du consensus important atteint par les dirigeants des deux pays.
L’appel a duré plus d’une heure et s’est concentré sur plusieurs questions majeures et sensibles entre les deux armées, notamment la question de Taiwan et la question de la mer de Chine
méridionale. Selon la réponse de la partie américaine, l’appel s’est relativement bien déroulé, les responsables du Pentagone déclarant qu’il s’agissait d’une « étape importante » pour
maintenir ouvertes les lignes de communication entre les deux puissances militaires. Mais ce n’est certainement pas la dernière étape : « il y en aura davantage ». »
De l’autre ils installent des lanceurs de missiles dirigés vers la Chine :
« La Chine s’oppose fermement au déploiement
américain de missiles balistiques à moyenne portée dans la région Asie-Pacifique et au renforcement du déploiement avancé aux portes de la Chine pour rechercher un avantage militaire
unilatéral, a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères en réponse à l’annonce par l’armée américaine du Pacifique du déploiement réussi d’une nouvelle capacité de missiles
balistiques à moyenne portée, une décision considérée par certains comme contribuant à renforcer la dissuasion contre la Chine.
L’armée américaine du Pacifique a annoncé lundi, heure
locale, sur son site Internet, qu’elle avait déployé son nouveau système de missiles à moyenne portée, également connu sous le nom de Typhon Weapons System, dans le nord de Luzon, aux
Philippines, dans le cadre des exercices bilatéraux annuels entre les Philippines et l’armée américaine du Pacifique, baptisée Salaknib, qui a débuté le 8 avril. »
Ceux qui suivent la géopolitique internationale depuis assez longtemps se souviendront que les gros problèmes avec la Russie ont commencé quand les Etats-Unis proposèrent d’installer des missiles en Pologne pour « contrer les missiles
iraniens » alors qu’ils étaient visiblement dirigés contre la Russie. La même tactique est aujourd’hui employée contre la Chine.
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Nous finirons avec un article d’économie nous expliquant pourquoi la fin de l’économie mondiale reposant sur le dollar est proche :
« Plusieurs analystes financiers ont remarqué
quelque chose d’étrange dernièrement ; un phénomène qui a débuté en 2022, mais qui s’accentue et s’aggrave rapidement. On veut parler du prix de l’or bien sûr – mais bien qu’il atteigne des
records historiques presque chaque semaine, il ne s’agit pas uniquement de sa valeur en dollars qui interpelle : il s’agit aussi et surtout de sa déconnexion par rapport aux taux d’intérêts
de référence, c’est-à-dire les taux obligataires américains à dix ans.
La raison pour laquelle prix de l’or et taux d’intérêts
devraient être corrélés est évidente : l’or ne rapporte aucun rendement ; on ne gagne aucun intérêt en stockant du métal. Au contraire, des obligations d’État rapportent un certain taux
annuel. Lorsque ce taux d’intérêt est inférieur à l’inflation (ou a fortiori négatif), alors l’or gagne en attractivité : c’est l’actif sûr par excellence, et même à 0% son rendement est
supérieur à un taux réel négatif. En revanche lorsque les taux d’intérêt montent, l’attractivité de l’or a tendance à diminuer, car les investisseurs préfèrent placer leur épargne de façon à
en extraire une rente, sous réserve que ce placement soit sûr et que la rente soit garantie.
Or ce principe qui a prévalu pendant si longtemps cesse
d’être vrai ; et cela reflète un bouleversement en cours de l’ordre financier international. Pour comprendre pourquoi, on doit faire quelques pas en arrière et rappeler l’histoire monétaire
récente. »
Nous avons vu la
semaine dernière qu’une des dernières violations des lois internationales par Israël a été le bombardement de l’ambassade iranienne à Damas, équivalent à un acte de guerre.
« L’Iran a déclaré
mardi qu’il se vengerait d’Israël pour une frappe aérienne qui a tué deux de ses généraux et cinq conseillers militaires dans l’enceinte de son ambassade à Damas, augmentant ainsi le risque
d’une nouvelle escalade du conflit au Moyen-Orient…Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a juré de se
venger : “Le régime sioniste sera puni par nos courageux hommes ». »
Puis, pour éviter que les membres syriens et irakiens de « l’axe de résistance » ne recommencent à s’en prendre aux soldats étasuniens basés en Irak
et en Syrie et que cela dégénère :
« Selon Axios
citant un responsable américain, Washington a déclaré à Téhéran qu’il « n’était pas impliqué » et n’avait aucune connaissance antérieure de la frappe israélienne. »
Dix jours après ce bombardement de l’ambassade, l’Iran n’a toujours pas riposté militairement, après une tentative bloquée de riposte diplomatique, que les médias occidentaux ont passé sous silence :
« La semaine
dernière, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France se sont opposés à un projet de déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU rédigé par la Russie qui aurait condamné
l’attaque.
“La Russie avait rédigé
un communiqué de presse condamnant l’attaque israélienne contre les locaux diplomatiques en Syrie, mais elle a été stoppée par l’insistance de nos collègues anglo-saxons”, a déclaré à la
presse l’ambassadeur de Moscou à l’ONU, Vasily Nebenzya.
“Cela illustre
clairement les doubles standards employés par la “troïka” occidentale et leur approche réelle, plutôt que déclarative, de la légalité et de l’ordre dans le contexte international”, a déclaré
l’ambassadeur adjoint de la Russie à l’ONU, Dmitri Polyanskiy, dans un message sur X. »
L’Iran est donc obligé de réagir militairement, sinon Israël considérera cela comme une carte blanche pour amplifier ses attaques contre ce pays :
« « Si le
Conseil de sécurité de l’ONU avait condamné l’acte d’agression répréhensible du régime sioniste contre nos locaux diplomatiques à Damas et avait ensuite traduit ses auteurs en justice,
l’impératif pour l’Iran de punir ce régime voyou aurait pu être évité », a déclaré la mission iranienne dans un communiqué médiatique.
L’Iran a promis de mener
une réponse « décisive » à l’attaque israélienne qui a tué sept membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), dont deux généraux, à Damas le 1er avril. »
Donc tout le monde est dans l’attente de la réponse iranienne. Seuls les Etats-Unis semblent avoir reçu un message conciliant de l’Iran :
« Les États-Unis
s’attendent à une attaque de l’Iran contre Israël, mais qui ne serait pas suffisamment importante pour entraîner Washington dans la guerre, a déclaré jeudi un responsable
américain.
La Maison Blanche a
déclaré plus tôt que Washington ne voulait pas de conflit, ouvrant ainsi la voie à une propagation au Moyen-Orient et que les États-Unis avaient déclaré à l’Iran qu’ils n’étaient pas
impliqués dans une frappe aérienne contre un haut commandant militaire iranien à Damas.
Des sources iraniennes
ont déclaré à Reuters que Téhéran avait signalé à Washington qu’il répondrait à l’attaque israélienne contre son ambassade syrienne de manière à éviter une escalade majeure et qu’il n’agirait
pas à la hâte, alors que Téhéran insiste sur ses exigences, notamment une trêve à Gaza. »
Il est donc visible que l’Iran est coincé entre la nécessité de répondre à cet acte de guerre israélien sans tomber dans le piège de Netanyahou qui cherche à
entrainer la région, et les Etats-Unis avec, dans une guerre dévastatrice. D’autant plus que les quelques centaines de bombes nucléaires que possède Israël ne sont pas oubliées par le
gouvernement iranien.
Un véritable bal diplomatique s’est donc déroulé cette semaine pour éviter tout embrasement :
« Hossein
Amir-Abdollahian et Annalena Baerbock ont eu un entretien téléphonique jeudi, au cours duquel le plus haut diplomate iranien a également critiqué l’Allemagne pour sa “neutralité” sur le
génocide israélien dans la bande de Gaza.
“Lorsque le régime
israélien viole complètement l’immunité des individus et des lieux diplomatiques en violation du droit international et des Conventions de Vienne, la légitime défense est une nécessité”, a
déclaré Amir-Abdollahian, selon un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères à Téhéran.
Le communiqué indique
que les deux ministres ont discuté des derniers développements dans la région et des relations bilatérales, soulignant la nécessité de maintenir la voie du dialogue.
“La politique étrangère
de la République islamique d’Iran vise toujours à éviter les tensions”, a déclaré Amir-Abdollahian. “Si une attaque de missile similaire avait eu lieu sur l’un des lieux diplomatiques de la
zone de guerre en Ukraine, la réaction des États-Unis et de l’Europe aurait-elle été la même ?” »
« La Russie, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont exhorté jeudi les pays du
Moyen-Orient à faire preuve de retenue et Israël a déclaré qu’il se préparait à “répondre à tous ses besoins en matière de sécurité” dans une région tendue par la menace iranienne de frapper
Israël.
La compagnie aérienne
allemande Lufthansa, l’une des deux seules compagnies occidentales à desservir Téhéran, a prolongé la suspension de ses vols vers la capitale iranienne et la Russie a mis en garde contre les
voyages au Moyen-Orient…
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a
déclaré jeudi qu’il avait clairement fait savoir à Amirabdollahian que l’Iran ne devait pas entraîner le Moyen-Orient dans un conflit plus large.
“Je suis profondément
préoccupé par le risque d’erreurs de calcul conduisant à de nouvelles violences”, a déclaré Cameron sur X.
Le porte-parole du
Département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré que le secrétaire d’État Antony Blinken avait appelé ses homologues, notamment les ministres des Affaires étrangères turc, chinois et
saoudien, « à préciser que l’escalade n’est dans l’intérêt de personne et que les pays devraient exhorter l’Iran à ne pas
escalader ». »
Commence alors à apparaitre la stratégie occidentale que l’on a déjà vu en jeu pour la Russie et la Chine, provoquer, provoquer, mais toujours indirectement,
jusqu’à ce que le pays provoqué riposte, permettant ainsi de l’accuser d’être celui qui est l’agresseur.
Il est visible que les pays occidentaux ne considèrent pas Israël comme étant responsable de cette montée des tensions mais l’Iran qui cherche pourtant à éviter
l’escalade, le disant publiquement, comme on l’a vu plus haut. Les Etats-Unis réitérant leur total soutien à Israël :
« Le président
américain Joe Biden a déclaré mercredi que l’Iran menaçait de lancer une « attaque significative en Israël » et qu’il avait déclaré à Netanyahu que « notre engagement en faveur de la sécurité
d’Israël contre ces menaces de l’Iran et de ses mandataires était à toute épreuve ».
Les États-Unis
s’attendent à une attaque de l’Iran contre Israël, mais qui ne serait pas suffisamment importante pour entraîner Washington dans la guerre, a déclaré jeudi un responsable
américain. »
Alors Israël Etat proxy des Etats-Unis dans une guerre, qui semble de plus en plus inévitable, au Moyen-Orient ou Netannyahou arrivant à faire entrer
directement les Etats-Unis dans cette guerre, en faisant ainsi son proxy ? la question reste en jeu.
Ce qui est sûr c’est que, quelques soient leurs motifs, les deux pays veulent cette guerre mais feront tout pour que ce soit l’Iran qui soit accusé de l’avoir
déclenché, comme pour le conflit russo-ukrainien, le conflit sino-taiwanais et le conflit Israël-Hamas.
Finalement, dans la nuit de samedi à dimanche, l’Iran à exercer ses représailles :
« Plus de 200
drones et missiles ont été lancé vers Israël samedi soir par les Gardiens de la révolution iranienne, le Hezbollah libanais et les Houthis au Yémen. Certains ont été intercepté par la défense
antiaérienne américaine positionnée au Moyen-Orient.
Des détonations et des
sirènes d’alerte ont commencé à retentir dans le ciel de Jérusalem vers 22h45 TU, ainsi que dans plusieurs régions d’Israël. »
Avec des tirs de missiles mais aussi avec la menace de fermer le détroit d’Ormuz :
« C’est la
télévision iranienne qui a confirmé cette information, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. Le navire, le MSC Aries, appartient à un milliardaire israélien. Il a été saisi
par la marine des Gardiens de la révolution. Le navire a été dirigé vers les eaux territoriales iraniennes.
Selon certains sites
spécialisés, cela fait partie de la réponse de Téhéran à l’attaque contre son consulat le 1ᵉʳ avril dernier qui a fait seize morts, dont deux hauts gradés des Gardiens de la révolution. Cela
montre que Téhéran est prêt à une escalade. »
L’Iran considère maintenant que « l’affaire est close » exprimant ainsi de nouveau qu’il ne veut pas que la situation dégénère :
« L’Iran a appelé
les États-Unis à « rester à l’écart » de l’opération lancée dans la nuit contre Israël, qui est sa « réponse » à la frappe contre son consulat à Damas. « Il s’agit d’un conflit entre l’Iran
et le régime voyou israélien, dont les États-Unis DOIVENT RESTER À L’ECART ! », déclare la mission iranienne à l’ONU dans un message posté sur X.
« Menée sur la base de
l’article 51 de la Charte des Nations Unies relatif à la légitime défense, l’action militaire de l’Iran était une réponse à l’agression du régime sioniste contre nos locaux diplomatiques à
Damas », explique-t-elle. « L’affaire peut être
considérée comme close. Toutefois, si le régime israélien commettait une nouvelle erreur, la réponse de l’Iran serait considérablement plus sévère », met en garde le message de la
mission auprès des Nations unies. »
Il y a peu de chance que Netanyahou l’entende ainsi.
Encore un signe évident de l’hypocrisie des dirigeants occidentaux, cette fois au sujet de la Palestine. Ils proclament haut et fort que « la solution à
deux Etats est la seule bonne solution » mais bloquent cette solution quand elle est en débat à l’ONU :
« Les membres du
Conseil de sécurité de l’ONU n’ont pas réussi, jeudi 11 avril, à se mettre d’accord concernant la demande d’adhésion pleine et entière des Palestiniens aux Nations unies (ONU), a annoncé
l’ambassadrice maltaise, qui préside le Conseil en avril. « Il n’y a pas eu de consensus » sur l’admission d’un État palestinien, a déclaré Vanessa Frazier à l’issue d’une réunion à
huis-clos. Mais cette absence de consensus n’empêche pas un État membre de soumettre la question à un vote du Conseil. »
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Cette semaine les Etats-Unis ont continué leur stratégie de harcèlement contre la Chine :
Cela a commencé par un article discret du Jakarta Post, publié le 5 avril :
« Les Philippines
organiseront des exercices navals conjoints avec les États-Unis, le Japon et l’Australie, ont indiqué jeudi à l’AFP deux sources diplomatiques, alors que les quatre pays approfondissent leurs
liens militaires pour contrer l’influence croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique. L’exercice aura lieu dimanche dans la mer de Chine méridionale contestée – que Pékin revendique
presque entièrement – quelques jours avant que le président américain Joe Biden ne tienne le premier sommet trilatéral avec les dirigeants des Philippines et du Japon. Les sources
diplomatiques ont parlé sous couvert d’anonymat car les exercices n’ont pas encore été officiellement annoncés. »
On y apprend donc que les Etats-Unis ont enrôlé le Japon, les Philippines et l’Australie pour organiser des exercices militaires à portée des côtes chinoises.
Et cela sans avoir prévenu quiconque puisque quelques jours avant qu’ils ne débutent, ces exercices n’avaient toujours pas été annoncés. On imagine facilement comment l’armée chinoise a pris
la chose.
On y apprend aussi que cette réunion militaire aura son équivalent politique dans les jours qui suivent, mettant au grand jour une coalition entre les
Etats-Unis, l’Australie, le Japon et les Philippines manifestement dirigée contre la Chine.
Le 6 avril, juste la veille du déclenchement de ces exercices, Reuters en parle :
« Les forces de
défense des États-Unis, du Japon, de l’Australie et des Philippines mèneront une « activité de coopération maritime » le 7 avril pour
soutenir une région Indo-Pacifique libre et
ouverte, ont annoncé samedi les pays, dans un contexte d’affirmation croissante de la Chine dans cette voie navigable.
Les exercices maritimes
d’une journée comprendront des activités de communication et des manœuvres d’officier de quart dans la zone économique exclusive (ZEE) de Manille, en mer de Chine méridionale, a déclaré aux
journalistes le porte-parole du ministère philippin de la Défense, Arsenio Andolong.
Le navire de combat
littoral USS Mobile, la frégate australienne HMAS Warramunga et le destroyer japonais JS Akebono rejoindront deux navires de guerre philippins, a déclaré Andolong.
“Ils iront du sud vers
le nord englobant la frontière entre les commandements ouest et nord”, a-t-il déclaré. »
La Chine a donc été obligé de réagir immédiatement :
« Le commandement
du théâtre sud de l’Armée chinoise Populaire de Libération (APL) a organisé dimanche une patrouille conjointe de combat naval et aérien dans la mer de Chine méridionale, a annoncé l’APL, le
même jour que les exercices conjoints auxquels ont participé les États-Unis, les Philippines, le Japon et L’Australie, qui, selon les analystes, était une mesure très provocatrice et
agressive contre la Chine dans un contexte de tensions croissantes entre Pékin et Manille.
Des experts chinois ont
déclaré dimanche que la patrouille de combat chinoise représentait une réponse du tac au tac aux exercices conjoints des États-Unis, des Philippines, du Japon et de l’Australie, illustrant la
ferme détermination de l’APL et sa forte capacité à sauvegarder la souveraineté territoriale et les droits et intérêts maritimes de la Chine. Cela montre que la Chine, tout en faisant preuve
d’une grande retenue sur la question de la mer de Chine méridionale, est également bien préparée à faire face à toute éventualité.
Ils ont également averti
que l’ingérence extérieure représentée par les États-Unis dans la mer de Chine méridionale est devenue « la plus grande menace à la sécurité et à la stabilité régionales », et que le calcul
des Philippines consistant à « inviter le loup dans la bergerie » n’est pas bien accueilli par les pays de la région et finira par se retourner contre lui. »
Suivi d’une déclaration du gouvernement chinois par l’entremise d’un éditorial du Global Times :
« Les quatre pays
ont affirmé dans leur déclaration commune que l’exercice visait à sauvegarder « l’État de droit qui est le fondement d’une région indo-pacifique pacifique et stable » et à défendre « la
liberté de navigation et de survol ». Cependant, c’est un mensonge total. Chaque année, plus de 100 000 navires et un tiers du commerce maritime transitent par la mer de Chine méridionale, et
aucun ne s’est jamais plaint du fait que la Chine « entrave la liberté de navigation dans la mer de Chine méridionale ». Au contraire, des pays extérieurs à cette région, comme les
États-Unis, ont fréquemment provoqué des tensions et montré leurs forces militaires en mer de Chine méridionale au fil des années, même sans changer d’excuses. Ce qu’ils veulent, ce n’est pas
la liberté de navigation, mais la liberté « d’agir de manière imprudente » et la liberté d’utiliser des tactiques de « découpe en salami » en mer de Chine méridionale. Ce type de « liberté »
ne fera que compromettre la paix et la stabilité régionales.
Par conséquent, il n’est
pas nécessaire que les parties concernées et les médias étrangers spéculent à chaque fois sur les cibles spécifiques des actions de l’APL [l’armée chinoise]. Les forces navales et aériennes ainsi que la flotte du Southern
Theatre Command sont en mesure de répondre à tout moment aux situations d’urgence. Qu’il s’agisse de patrouilles de routine ou de cette patrouille navale et aérienne conjointe, l’objectif des
actions de l’APL en mer de Chine méridionale a toujours été très clair, à savoir sauvegarder résolument la souveraineté, la sécurité et les droits maritimes nationaux, ainsi que maintenir
paix et stabilité en mer de Chine méridionale. Si les parties concernées entendent intensifier les tensions en mer de Chine méridionale et porter atteinte à l’intégrité territoriale et
souveraine de la Chine, elles deviendront alors la cible de l’APL. Ceci n’est pas ambigu et c’est le signal correct que les parties concernées devraient recevoir des actions de
l’APL. »
« On peut
s’attendre à davantage de patrouilles conjointes en mer de Chine méridionale après les exercices menés par les États-Unis, l’Australie, les Philippines et le Japon le week-end dernier, a
déclaré mardi le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, avant les sommets américains cette semaine avec les dirigeants japonais et philippin. »
Le premier ministre japonais, Kishida, s’est ensuite rendu à Washington :
« Kishida, en
difficulté chez lui, sera accueilli en grande
pompe aux États-Unis, avec des drapeaux japonais ornant déjà les lampadaires de Washington et un dîner étincelant à la Maison Blanche avec quelque 200 invités.
Jeudi, il deviendra le
deuxième dirigeant japonais à prendre la parole lors d’une réunion conjointe du Congrès après son prédécesseur assassiné, Shinzo Abe, qui avait prononcé un discours en 2015.
Les analystes politiques
affirment que cette visite est une chance pour Kishida d’améliorer sa popularité nationale avant la course à la direction du Parti libéral-démocrate au pouvoir en septembre.
Les États-Unis salueront
le Japon comme un allié régional et mondial vital et Kishida pourra se réjouir des réformes de défense qui ont éloigné le Japon de son pacifisme d’après-guerre.
Le porte-parole de la
sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré lundi aux journalistes que les trois pays avaient « des objectifs stratégiques, des intérêts et des préoccupations de plus en
plus convergents dans des zones comme la mer de Chine méridionale ».
“Nous allons chercher
des moyens de continuer à approfondir la collaboration avec nos partenaires les plus proches pour garantir un Indo-Pacifique libre, ouvert, prospère et sécurisé“, a déclaré Kirby.
C’est ensuite Marcos, le président philippin, qui s’est rendu à Washington pour les rejoindre :
« Jeudi, Biden
tient une réunion bilatérale avec le président philippin Ferdinand Marcos, qu’il avait déjà accueilli à Washington l’année dernière, avant que les deux ne
rejoignent Kishida pour un sommet trilatéral qui devrait se concentrer sur la lutte contre la pression chinoise sur les Philippines dans la mer de Chine méridionale contestée.
“Une coopération étroite
entre le Japon, les États-Unis et les Philippines est cruciale pour un ordre libre et ouvert fondé sur l’État de droit et pour la prospérité économique de la région”, a déclaré vendredi
Kishida. »
Pendant qu’une coalition USA/Australie/Japon/Philippines est en train de se créer, dont le but n’est pas tant de « garantir un Indo-Pacifique libre, ouvert, prospère et
sécurisé » que d’harasser la Chine, la relation sino-russe continue de de se renforcer :
« Alors que le
ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est arrivé lundi en Chine pour une visite officielle, de nombreux observateurs ont déclaré que le partenariat stratégique global
sino-russe serait encore renforcé malgré la pression américaine.
À l’invitation du
Ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, qui est également membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, le plus haut diplomate russe effectuera une
visite officielle en Chine de lundi à mardi, a annoncé le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning.
Mao a déclaré lundi lors
d’une conférence de presse de routine que les deux parties échangeraient leurs points de vue et coordonneraient leurs positions sur le développement des relations bilatérales, la coopération
dans différents domaines et les questions internationales d’intérêt commun, en marge du 75e anniversaire du début des relations diplomatiques avec la
Russie. »
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Le plus incroyable dans l’attitude des Etats-Unis est le fait qu’au lendemain d’exercices militaires agressivement tournés vers la Chine, ils envoient leur ministre de l’économie implorer le gouvernement chinois de « réduire sa capacité industrielle excédentaire ».
Toujours cette attitude schizophrénique :
« La secrétaire
américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré vendredi que les inquiétudes grandissaient quant aux conséquences économiques mondiales de la capacité manufacturière excédentaire de la Chine,
faisant de cette question le thème principal de quatre jours de réunions économiques avec des responsables chinois.
La Chine est trop grande
pour exporter sa croissance trop rapide et bénéficierait d’une réduction de sa capacité industrielle excédentaire qui exerce une pression sur les autres économies, a déclaré Mme Yellen devant
une quarantaine de représentants de la Chambre de commerce américaine à Guangzhou.
“La surcapacité n’est
pas un problème nouveau, mais elle s’est intensifiée et nous constatons l’émergence de risques dans de nouveaux secteurs”, a déclaré Yellen à Guangzhou, centre d’exportation du sud de la
Chine, où elle a rencontré le vice-premier ministre He Lifeng et le gouverneur de la province du Guangdong, Wang Weizhong.
Yellen et d’autres
responsables de l’administration Biden sont de plus en plus préoccupés par la surproduction chinoise de véhicules électriques, de panneaux solaires, de semi-conducteurs et d’autres biens qui
inondent les marchés mondiaux face à une baisse de la demande sur le marché intérieur chinois.
Elle a déclaré que cela
n’est pas sain pour la Chine et nuit aux producteurs d’autres pays, exhortant Pékin à abandonner les investissements dirigés par l’État et à revenir aux réformes axées sur le marché qui ont
alimenté la croissance au cours des dernières décennies. »
On se demande comment les responsables étasuniens envisagent même de faire une telle demande, réduire son économie, de plus à un pays qu’ils harcèlent
continuellement. Ont-ils conscience du ridicule d’une telle demande ? Comment espèrent-ils que la Chine y réponde positivement ?
« Les experts
chinois ont déclaré que le battage médiatique autour de la « surcapacité » et les restrictions imposées aux véhicules électriques chinois témoignent d’un état d’esprit protectionniste visant
à protéger les propres industries des États-Unis et de l’UE.
La soi-disant
surcapacité des véhicules électriques chinois est le reflet de l’intervention de l’UE contre les produits chinois et témoigne d’une attitude protectionniste commerciale, a déclaré lundi Cui
Hongjian, professeur à l’Académie de gouvernance régionale et mondiale de l’Université des études étrangères de Pékin.
“La surcapacité n’est
pas une excuse appropriée pour une protection commerciale, et la définition de ce qu’on appelle la surcapacité est très subjective et manque de données de marché”, a ajouté M.
Cui.
La production chinoise
de véhicules à énergies nouvelles ne connaît pas d’excédent de capacité, et l’une des raisons à cela est que l’offre de véhicules électriques chinois répond en grande partie à sa propre
demande intérieure, a déclaré lundi Wu Shuocheng, un analyste automobile chevronné, au Global Times.
En outre, le rythme
rapide de développement de l’industrie chinoise des véhicules électriques garantit qu’il existe une demande constante de nouveaux modèles et de nouvelles technologies, conduisant à
l’élimination progressive des anciens produits, et cet environnement de marché dynamique empêche l’apparition de surcapacités, a déclaré Wu.
Selon les données de
l’Association chinoise des constructeurs automobiles, en 2023, la production et les ventes de véhicules à énergies nouvelles (NEV) en Chine ont totalisé respectivement 9,587 millions et 9,495
millions d’unités. »
Arnaud Bertrand nous explique, chiffres à l’appui, ce qu’il en est :
« Il est
intéressant de réfléchir à ce que dit réellement Yellen lorsqu’elle demande à la Chine de remédier à sa « surcapacité industrielle », en particulier dans des domaines comme les panneaux
solaires ou les véhicules électriques.
Tout d’abord, qu’est-ce
que la « surcapacité industrielle » ? La définition officielle est « lorsque les capacités de production d’une industrie dépassent la demande pour ses produits, ce qui entraîne des
inefficacités et une rentabilité réduite ».
Quels sont les
indicateurs clés pour évaluer si un pays présente une « surcapacité industrielle » ? Il y a 3:
– Taux d’utilisation des
capacités : il s’agit du % de la capacité industrielle d’un pays réellement utilisé. Si vous n’en utilisez pas beaucoup, vous avez trop de capacité.
– Niveaux de stocks :
des niveaux élevés d’invendus peuvent indiquer que la production dépasse la demande, suggérant une surcapacité.
– Marges bénéficiaires :
la baisse des marges bénéficiaires dans les secteurs manufacturiers pourrait indiquer une surcapacité, car les entreprises pourraient réduire leurs prix pour stimuler les ventes.
Alors regardons le cas
de la Chine pour les trois.
Commençons par les taux
d’utilisation des capacités. Regardez les graphiques : il est clair qu’ils sont restés à peu près constants en Chine au cours des 10 dernières années, s’établissant actuellement à environ 76
%, ce qui est dans la même fourchette que les taux d’utilisation américains, à environ 78 %. Donc pas de problème là-bas.
Examinons maintenant les
niveaux de stocks. Au début de 2024, l’indice PMI des stocks de produits finis de la Chine s’élevait à environ 49
(https://en.macromicro.me/collections/25/cn-industry-relative/5728/china-pmi-new-order-and- stock-index) contre les États-Unis à 48 pour les stocks manufacturiers
(https://en.macromicro.me/collections/8/us-industry-relative/40/ism-inventory). Un indice supérieur à 50 est le signe d’une augmentation des niveaux de stocks : ce n’est le cas ici dans aucun
des deux pays, il n’y a donc aucun problème avec les niveaux de stocks.
Enfin, vérifions les
marges bénéficiaires. Les bénéfices industriels de la Chine ont augmenté de 10,2 % au cours des deux premiers mois de l’année
(https://bloomberg.com/news/articles/2024-03-27/china-s-industrial-profits-rise-in-sign-of-stabilizing -economy?embedded-checkout=true ), consolidant une séquence de gains depuis août de
l’année dernière. Donc pas de problème là non plus.
Alors ça donne quoi ?
Quelle que soit la manière dont on considère les choses, il n’y a tout simplement aucun signe de surcapacité industrielle en Chine.
En accusant la Chine de
« surcapacité industrielle », les États-Unis pourraient-ils vouloir dire que la Chine enfreint les règles de l’OMC en pratiquant le « dumping », c’est-à-dire la pratique selon laquelle les
entreprises exportent des produits à des prix inférieurs à ceux qu’elles pratiquent sur leur marché intérieur, ou inférieurs au coût de production ? Non, ce n’est pas ce que la Chine est
accusée de faire ici : malgré les prix très bas de ses véhicules électriques ou de ses panneaux solaires, les entreprises impliquées réalisent toujours des bénéfices (comme nous venons de le
voir, les bénéfices industriels augmentent à deux chiffres), et ils facturent des prix plus élevés à l’étranger que chez eux.
Non, le véritable
problème ici n’est en fait pas celui de la capacité industrielle mais celui de la compétitivité. Ce qui est clair, c’est que la compétitivité des entreprises chinoises est écrasante :
aujourd’hui, dans de nombreux secteurs – comme l’énergie solaire ou les véhicules électriques – les entreprises américaines ou européennes n’ont tout simplement aucun moyen de rivaliser avec
les entreprises chinoises. C’est là le vrai problème : Yellen et les dirigeants occidentaux ont peur que si les choses continuent, la Chine mange tout simplement le déjeuner de tout le
monde.
Contrairement à la
croyance populaire, cette compétitivité n’est pas due à la « main d’œuvre bon marché » chinoise. Tim Cook d’Apple a extrêmement bien expliqué cela
(https://inc.com/glenn-leibowitz/apple-ceo-tim-cook-this-is-number-1-reason-we-make-iphones-in- china-its-not-what-you-think.html) : « Il y a une confusion à propos de la Chine. La conception
populaire est que les entreprises viennent en Chine en raison du faible coût de la main d’œuvre. Je ne sais pas dans quelle partie de la Chine ils vont, mais la vérité est que la Chine a
cessé d’être le pays à faible coût de main-d’œuvre il y a de nombreuses années. Et ce n’est pas une raison pour venir en Chine du point de vue de l’offre. La raison en est la compétence, la
quantité de compétence présente dans un endroit et le type de compétence dont il s’agit. Il en attribue le mérite au système éducatif chinois : « J’accorde beaucoup de crédit au système
éducatif pour avoir continué à insister sur ce point, même lorsque d’autres mettaient moins l’accent sur la formation professionnelle […] La Chine a appelé cela dès le début. »
Avoir une grande
profondeur de compétences est une chose, mais il y a aussi le contrôle de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement puisque la Chine est le seul pays au monde à produire toutes les
catégories de marchandises classées par l’Organisation mondiale des douanes (OMD). Cela lui confère un avantage clé en termes de prix finaux : lorsque vous souhaitez construire quelque chose
en Chine, vous pouvez littéralement trouver toute la chaîne d’approvisionnement chez vous.
Les prix de l’énergie
sont une autre affaire : par exemple, l’Agence internationale de l’énergie souligne que « une électricité à faible coût est essentielle pour la compétitivité des principaux piliers de la
chaîne d’approvisionnement solaire photovoltaïque » (https://iea.org/reports/solar-pv- global-supply-chains/executive-summary) et « environ 80 % de l’électricité utilisée aujourd’hui dans la
production de polysilicium est consommée dans les provinces chinoises à un prix moyen de l’électricité d’environ 75 USD par mégawattheure (MWh) ». À titre de comparaison, en 2023, les prix de
l’énergie pour les clients industriels en Allemagne étaient en moyenne de 251,21 USD par mégawattheure (MWh)
(https://statista.com/statistics/1346782/electricity-prices-commercial-industrial-customers-germany/) : c’est un incroyable 234,94 % plus cher !
Enfin, la Chine est
devenue une puissance d’innovation. En 2023, elle a déposé à peu près autant de brevets que le reste du monde réuni
(https://brevettinews.it/en/patents/wipo-annual-report-2023-more-patent-applications-but-less-trademarks-and- design/ ) et on estime désormais qu’elle est à la tête de 37 des 44 technologies
critiques pour l’avenir (https://aspi.org.au/report/critical-technology-tracker ). Tout cela a également des implications en ce qui concerne les prix finaux de ses produits. Pour reprendre
l’exemple des panneaux solaires, l’AIE note que « l’innovation continue menée par la Chine a réduit de moitié l’intensité des émissions de la fabrication solaire photovoltaïque depuis 2011 »
(https://iea.org/reports/solar-pv-global-supply- chains/executive-summary ), ce qui signifie que non seulement la Chine a des prix de l’électricité brute immensément moins chers qu’en
Occident, mais qu’elle a innové de telle manière qu’elle utilise beaucoup moins d’électricité dans la production de ses panneaux solaires…
Ainsi, « la menace d’une
surcapacité industrielle de la Chine » est un mot à la mode qui signifie en réalité que la Chine est tout simplement trop compétitive, et en lui demandant de s’attaquer à ce problème, ce que
Yellen demande réellement à la Chine s’apparente à un sprinter demandant à Usain Bolt de courir mojns vite parce qu’il ne peut pas suivre.
Maintenant, je ne dis
pas que cette demande n’a aucun mérite. En fin de compte, il est compréhensible que lorsque vous voyez un concurrent gagner continuellement en force, vous deveniez très inquiet quant à votre
propre avenir et à celui de vos collaborateurs. Mais il faut le formuler de la bonne façon : le présenter comme si la Chine faisait quelque chose de mal avec une « surcapacité » délibérée
n’est qu’une caractérisation très injuste. La Chine a bien joué le jeu : comme l’explique Tim Cook, elle a investi avant tout dans sa population, dans son éducation. Ils ont également investi
beaucoup de temps dans l’innovation et ne se sont pas tiré une balle dans le pied en matière de prix de l’énergie comme l’a fait l’Europe, entre autres politiques. »
Comme le conclut Simplicius (dont je recommande la lecture du texte en entier), l’Occident ferait mieux d’analyser la raison de sa perte de compétitivité face à la Chine
que de lui faire des demandes ridicules :
« Les économies
américaines et européennes fondées sur le marché luttent pour survivre face au modèle économique alternatif “très efficace” de la Chine, a averti une des principales représentantes
américaines au commerce, selon Euractiv.
Katherine Tai a déclaré
lors d’une réunion d’information à Bruxelles jeudi que les politiques “non commerciales” de Pékin causeront de graves dommages économiques et politiques, à moins qu’elles ne soient combattues
par des “contre-mesures” appropriées. Les remarques de Mme Tai ont été faites alors que le Conseil du commerce et de la technologie (CCT) entre l’UE et les Etats-Unis a débuté à Louvain, en
Belgique.
“Je pense que le défi
que nous lance la Chine est la capacité de nos entreprises à survivre face à un système économique très efficace “, a déclaré M. Tai en réponse à une question d’Euractiv.
En bref : la Chine ne
joue pas franc jeu – elle privilégie son peuple et son économie à la spéculation financière, ce qui fait que ses entreprises sont plus compétitives que les nôtres !
Mais ce dont elle parle
vraiment touche à l’essence même de la différence entre les deux systèmes :
La responsable du
commerce a décrit la Chine comme un système “que nous avons décrit comme n’étant pas basé sur le marché, comme étant fondamentalement nourri différemment, contre lequel un système basé sur le
marché comme le nôtre aura du mal à rivaliser et à survivre”.
Ce sont des mots codés :
ce qu’elle entend par “basé sur le marché” est le capitalisme de libre marché, tandis que la Chine utilise davantage un système directif à planification centralisée, comme indiqué plus haut.
Rappelez-vous que j’ai récemment publié des plaintes de responsables occidentaux selon lesquelles leurs entreprises ne sont pas en mesure de concurrencer les fabricants de matériel de défense
russes en raison de l’efficacité “déloyale” de leur style de “planification centralisée”.
Là encore, ce qu’ils
veulent dire, c’est que le gouvernement chinois crée des directives qui font fi des “logiques de marché” et qui visent à améliorer directement la vie des citoyens ordinaires. En Occident,
rien de tel n’existe : toutes les décisions du marché ne reposent que sur les spéculations des sociétés financières, totalement détachées, et sont exclusivement prises par un petit groupe
d’élites financières et bancaires au sommet de la pyramide.
Vous voyez, les
États-Unis sont menacés parce qu’ils savent qu’ils ne pourront jamais rivaliser équitablement avec la Chine, car il faudrait étouffer ou contenir leur propre élite financière gloutonne – il
ne leur reste donc qu’une seule voie pour rester dans la course : le sabotage et la guerre.
C’est la véritable
raison pour laquelle les États-Unis cherchent désespérément à attiser une invasion chinoise de Taïwan par diverses provocations, y compris des livraisons d’armes. Tout comme les États-Unis
ont utilisé l’Ukraine comme bélier pour saigner et affaiblir économiquement la Russie, la déconnectant ainsi de l’Europe, ils espèrent utiliser Taïwan contre la Chine. Ils aimeraient fomenter
une guerre sanglante qui laisserait la Chine meurtrie et économiquement en retrait, afin de donner un peu d’air à l’économie américaine, en pleine déliquescence et assoiffée
d’argent.
Mais il est peu probable
que cela fonctionne – la Chine est trop sagace pour mordre à l’hameçon et tomber dans le piège. Elle attendra patiemment que les choses se passent, laissant les États-Unis se noyer dans leur
poison et leur trahison sans fin. »
Nous voyons se dérouler sous nos yeux le moment où le système politique chinois montre au monde entier qu’il est plus efficace économiquement que le système
occidental. Beaucoup d’occidentaux ne le savent pas encore et continueront de l’ignorer tant qu’il se réfèreront aveuglement à ce que leur disent leurs médias.
********************
Mais il n’y a pas qu’aux frontières chinoises que les Etats-Unis lancent des exercices militaires. Aux frontières russes aussi :
« Les troupes
américaines en Moldavie dans le cadre d’un Plan B pour l’Ukraine
La Moldavie pourrait
être considérée comme une zone de transit pour les forces américaines et de l’OTAN en cas de victoire russe et d’éclatement de l’Ukraine.
De gros problèmes
pourraient se préparer dans la petite Moldavie, qui commence à ressembler à une zone de transit pour l’Union européenne destinée à compenser une victoire russe qui arrive en Ukraine. Il n’est
pas clair si un tel plan, s’il était tenté, réussirait. Mais la Moldavie n’est pas le pays le plus stable au monde, avec une nation divisée entre éléments pro-européens et
pro-russes.
Les troupes américaines
sont désormais en Moldavie avec des Roumains, pour un exercice militaire appelé JCET 2024 (Joint Command Exchange Training). L’exercice a débuté le 1er avril et se poursuivra jusqu’au 19
avril.
Selon un communiqué du
ministère moldave de la Défense, « le but de l’exercice est la formation conjointe et l’échange d’expériences entre les forces spéciales moldaves, roumaines et américaines, ainsi que
l’augmentation du niveau d’interopérabilité entre les contingents participants. L’événement de cette année réunira également des représentants du Service de protection et de sécurité de
l’État [moldave] et des forces spéciales Pantera.
Ces exercices ne sont
pas nouveaux, mais ils revêtent aujourd’hui une nouvelle urgence en raison de l’évolution de la situation en Ukraine voisine.
Les États-Unis
parrainent ce qu’ils appellent le dialogue stratégique entre la Moldavie et les États-Unis à Chisinau, la capitale moldave.
Les États-Unis ont
débloqué près de 320 millions de dollars américains en nouvelle aide économique, sécuritaire et humanitaire pour aider la Moldavie. Cette aide comprend 30 millions de dollars d’appui
budgétaire non remboursable décaissés en décembre 2022 pour les achats d’électricité. »
Dans sa folie, le gouvernement ukrainien s’attaque à la centrale nucléaire de Zaporozhye pour la faire exploser :
« Plus tôt cette
semaine, la centrale nucléaire a perdu la connexion à sa seule ligne électrique de secours restante, une source clé d’électricité dont elle a besoin pour refroidir ses réacteurs, et l’équipe
de l’AIEA sur le terrain a rapporté avoir entendu « de nombreux tirs d’artillerie » à proximité de l’usine. Vendredi, la centrale nucléaire a écrit sur Telegram qu’elle avait récemment été
attaquée à plusieurs reprises par des drones ukrainiens.
La porte-parole du
ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a mis en garde Kiev vendredi contre de nouvelles attaques contre l’usine, soulignant qu’elles pourraient endommager les
infrastructures critiques et déstabiliser l’installation. Elle a également appelé l’AIEA à faire connaître au public les récentes attaques et leurs auteurs.
“Nous exhortons vivement
l’AIEA et ses dirigeants à utiliser activement les experts présents à la station pour enregistrer publiquement tous les cas d’attaques du côté ukrainien et indiquer clairement d’où vient
réellement la menace pour le fonctionnement sûr de cette installation”, a-t-elle déclaré dans une déclaration. »
L’IEAE a donc condamné ces attaques, sans condamner leur auteur :
« Le chef de
l’agence de surveillance atomique de l’ONU a condamné dimanche une frappe de drone sur l’un des six réacteurs nucléaires de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, sous contrôle russe, en
Ukraine, affirmant que de telles attaques « augmentent considérablement le risque d’un accident nucléaire majeur ».
Dans une déclaration sur
la plateforme de médias sociaux X, Rafael Mariano Grossi a confirmé qu’au moins trois coups directs contre les structures de confinement du réacteur principal de la ZNPP ont eu lieu. “Cela ne
peut pas arriver”, a-t-il déclaré.
La Russie a imputé
l’attaque à l’Ukraine, mais l’Agence internationale de l’énergie atomique de l’ONU n’a pas attribué cette responsabilité. Les responsables de Kyiv n’ont fait aucun commentaire dans
l’immédiat. »
L’impossibilité à atteindre leur objectif de déstabiliser la Russie les rend fous. Voilà maintenant que certains députés étasuniens accusent leurs collègues, ceux qui disent qu’il faut trouver une porte de sortie au conflit Russo-ukrainien ou ne plus s’en occuper, de propager la « propagande russe au cœur même du Congrès » :
« Le président de
la commission du renseignement de la Chambre des représentants, Mike Turner (Républicain de l’Ohio), a souligné la portée étendue de la propagande russe et a déclaré dimanche qu’elle avait
même infesté le Congrès américain.
Dans une
interview à « L’état de l’Union » de CNN avec
Jake Tapper, Turner a déclaré qu’il était d’accord avec le représentant Michael McCaul (Républicain du Texas), président de la commission des affaires étrangères de la Chambre, qui a pointé
du doigt les médias conservateurs et a déclaré : « La propagande russe a malheureusement fait son chemin aux États-Unis et a infecté une bonne partie de la base de mon parti. »
“Oh, c’est absolument
vrai”, a déclaré Turner à Tapper à propos des remarques de McCaul. « Nous voyons directement de la Russie des tentatives visant à masquer des communications qui sont des messages anti-Ukraine
et pro-russes, dont certains sont même prononcés à la Chambre. »
“Je veux dire, il y a
des membres du Congrès aujourd’hui qui disent encore à tort que ce conflit entre la Russie et l’Ukraine est au sujet de l’OTAN, ce qui n’est bien sûr pas le cas”, a déclaré Turner. « [Le
président russe] Vladimir Poutine a fait savoir très clairement, tant publiquement qu’à sa propre population, qu’il considérait qu’il s’agissait d’un conflit portant sur une revendication
beaucoup plus large de la Russie, sur l’Europe de l’Est, et incluant la revendication de l’ensemble du territoire ukrainien comme étant celui de la Russie. »
« Maintenant, dans la
mesure où cette propagande s’installe, il nous est plus difficile de réellement considérer cela comme une bataille entre l’autoritarisme et la démocratie, ce qui est bien ce dont il s’agit.
Le président chinois Xi [Jinping] et Vladimir Poutine eux-mêmes l’ont identifié comme tel », a déclaré Turner.
« Nous devons défendre
la démocratie. Nous devons nous assurer que nous savons que les régimes autoritaires ne s’arrêtent jamais lorsqu’ils déclenchent une agression. L’Ukraine a besoin de notre aide et de notre
assistance maintenant et c’est un moment très critique pour que le Congrès américain intensifie ses efforts et fournisse cette aide », a poursuivi Turner. »
Pendant ce temps, l’enquête russe sur l’attentat à Crocus continue :
« Une entreprise
ukrainienne liée à la famille Biden a été citée dans une enquête criminelle sur le financement du terrorisme, a annoncé mardi la commission d’enquête russe. Le conglomérat industriel Burisma
Holdings, qui employait Hunter Biden comme directeur hautement rémunéré dans les années 2010, fait partie de plusieurs entités répertoriées par les enquêteurs.
Jusqu’à présent, les
enquêteurs ont « établi que les fonds transitant par des organisations commerciales, notamment le conglomérat pétrolier et gazier Burisma Holdings, opérant en Ukraine, ont été utilisés ces
dernières années pour mener des attaques terroristes en Russie », a déclaré la porte-parole de la commission, Svetlana Petrenko. Des activités terroristes ont également eu lieu dans des pays
tiers, visant à « éliminer des personnalités politiques et publiques de premier plan, ainsi qu’à causer des dommages économiques », a-t-elle ajouté.
Les spécialistes du
comité travaillent « en coopération avec d’autres services de renseignement et de renseignement financier », a noté Petrenko. L’examen s’articule actuellement autour de « la vérification
des sources de revenus et des mouvements ultérieurs de fonds d’un montant de plusieurs millions de dollars américains » et de l’examen de l’implication potentielle de « individus
spécifiques parmi les responsables gouvernementaux, les personnes appartenant à des organisations civiques et commerciales des pays occidentaux » a déclaré la porte-parole.
Burisma est probablement
mieux connue au niveau international pour ses liens controversés avec l’actuelle première famille des États-Unis. Au printemps 2014, à la suite du coup d’État de Maidan à Kiev, soutenu par
les États-Unis, la société énergétique ukrainienne a embauché Hunter Biden et son partenaire commercial Devon Archer comme directeurs, offrant un salaire d’un million de dollars par
an.
Le père de Biden, Joe,
était à l’époque vice-président du président Barack Obama et supervisait la politique de Washington en Ukraine. Il s’est un jour vanté d’avoir fait licencier un procureur chargé de la
corruption – ce qui s’est produit juste après que le fonctionnaire a commencé à enquêter sur Burisma.
L’entreprise a également
proposé des paiements de protection au gouvernement de Kiev, selon l’ancien député ukrainien Andrey Derkach. Son co-fondateur Nikolay Zlochevsky a payé quelque « 800 millions de hryvnias
[plus de 21 millions de dollars] pour le financement du terrorisme » dans « diverses juridictions », a affirmé Derkach en janvier.
« Les dirigeants des
services de sécurité ukrainiens ne cachent pas qu’ils commettent des actes terroristes et des assassinats politiques contre des fonds extrabudgétaires », avait-il déclaré à l’époque. « Une
fois de plus : les partenaires de Biden dans le secteur de la corruption en Ukraine financent des actes terroristes, évitant ainsi toute responsabilité dans la corruption en Ukraine.
»
Derkach a affirmé qu’il
était courant que les propriétaires de grandes entreprises en Ukraine « fassent un don » à l’effort de guerre en échange d’une immunité contre les poursuites. Il a évoqué une affaire pénale
contre Zlochevsky concernant un pot-de-vin de 6 millions de dollars qui s’est terminée par le paiement par le propriétaire de Burisma d’une amende de 1 800 dollars. »
On sent, en lisant
les médias occidentaux, que la défaite de l’Ukraine commence à devenir une éventualité qui s’est finalement installée dans l’esprit des dirigeants :
Selon des officiers ukrainiens de haut rang, la situation
militaire est sombre et les généraux russes pourraient réussir partout où ils décideront de concentrer leur prochaine offensive. »
Du coup,
l’impopulaire loi de mobilisation qui trainait depuis des mois sur le bureau de Zelensky est signée :
« Le président
ukrainien, Volodymyr Zelensky, a signé mardi 2 avril un projet de loi prévoyant l’abaissement de l’âge de la mobilisation militaire de 27 à 25 ans, alors que les forces armées manquent
d’hommes pour faire face à l’invasion russe. Ce projet de loi, qui avait été voté il y a un an par les députés, entre en vigueur à partir de mercredi, a indiqué la Rada, le Parlement
ukrainien, sur son site internet. »
L’OTAN voyant que les promesses d’aide de ses membres sont peu suivies d’effet propose de prendre le relais :
« Le chef de
l’OTAN, Jens Stoltenberg, a proposé un programme d’aide militaire à l’Ukraine de 100 milliards d’euros sur cinq ans, qui donnerait à l’alliance occidentale un rôle plus direct dans le soutien
à Kiev, ont déclaré mardi cinq diplomates.
Selon ce plan, l’OTAN
reprendrait une partie du travail de coordination d’une coalition ad hoc dirigée par les États-Unis, connue sous le nom de groupe Ramstein – une mesure destinée en partie à se prémunir contre
toute réduction du soutien américain si Donald Trump revenait à la Maison Blanche, ont déclaré des diplomates. »
************
L’enquête du gouvernement russe sur l’attaque terroriste contre l’hôtel de ville de Crocus avance :
« “Les premiers
résultats de l’enquête confirment pleinement le caractère planifié des actions des terroristes, la préparation minutieuse et le soutien financier des organisateurs du crime. Grâce à la
collaboration avec les terroristes détenus, à l’analyse des appareils techniques saisis, à l’analyse des informations concernant des transactions financières, des preuves de leurs liens avec
les nationalistes ukrainiens ont été obtenues”, a déclaré la commission d’enquête russe sur Telegram.
Les terroristes ont reçu
d’Ukraine d’importantes sommes d’argent et de crypto-monnaie, ont ajouté les enquêteurs russes.
Les services spéciaux
russes ont accompli leur tâche en découvrant cette preuve, mais ils “refusent de nous entendre en Occident, les mécanismes mondiaux ne fonctionnent plus”, a déclaré Kirill
Kabano”.
« Les Américains peuvent
brandir une fiole vide et l’utiliser comme prétexte pour déclencher une guerre et détruire un État tout entier, comme ce fut le cas en Irak. Malheureusement, je ne suis pas du tout sûr que
nos preuves concernant les transferts de cryptomonnaies seront entendues. Mais pour les citoyens de nombreux pays, cela pourrait améliorer leur perception de la réalité “, a noté
l’expert.
Pour les habitants des
pays occidentaux dont les dirigeants restent déterminés à soutenir le régime de Kiev, il est grand temps de se confronter à la réalité de ce qui se passe réellement en Ukraine, estime
l’analyste. « Il est très important qu’ils commencent à comprendre tout ce qui se passe concernant l’Ukraine, y compris dans leur propre pays. Pour nous, il était clair dès le départ qui
était derrière cette attaque terroriste… Je pense qu’il est temps que le monde le comprenne aussi », a déclaré Kabanov. »
La Russie a donc pris les premières mesures légales qui s’imposent :
« Moscou a exigé
que l’Ukraine livre tous ceux qu’elle soupçonne de terrorisme dans le pays, y compris le patron de l’agence d’espionnage intérieure de Kiev, Vasily Malyuk, et qu’elle cesse immédiatement de
soutenir toute activité connexe entreprise par ces individus et groupes, a annoncé dimanche le ministère russe des Affaires étrangères.
Le ministère a déclaré
qu’il avait officiellement contacté Kiev au sujet des demandes formulées dans le cadre de la Convention internationale pour la répression
des attentats terroristes à l’explosif et de la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme adoptées par l’ONU. Les exigences incluent « l’arrestation
et l’extradition immédiates » de tous les suspects que Moscou a identifiés et liés aux récentes attaques terroristes contre la Russie.
L’attaque meurtrière
contre l’hôtel de ville de Crocus, qui “a choqué le monde entier, n’est de loin pas la première attaque terroriste subie par notre pays récemment”, a noté le ministère. “Les enquêtes menées
par les organes russes compétents indiquent que les traces de tous ces crimes mènent à l’Ukraine”, souligne-t-il. »
Le « patron de l’agence d’espionnage intérieure de Kiev,
Vasily Malyuk » fait partie de la
liste pour :
« être responsable
de l’explosion d’un pont en Crimée qui, selon la Russie, a tué cinq personnes en octobre 2022. Le communiqué qualifie l’explosion d’”attaque à la bombe barbare” parmi plusieurs
autres. »
La commission d’enquête compte bien la mener jusqu’au bout :
« La commission
d’enquête russe a lancé une enquête sur les allégations selon lesquelles l’Ukraine et ses soutiens occidentaux seraient impliqués dans des activités terroristes sur le sol russe. Cela fait
suite aux plaintes déposées par des députés et des personnalités publiques la semaine dernière.
Les forces de l’ordre
ont annoncé lundi qu’elles poursuivaient l’enquête procédurale après avoir examiné les accusations initiales. La plainte initiale, que le Comité a confirmé avoir reçue mercredi dernier,
identifiait les États-Unis et leurs alliés comme étant à l’origine d’une série d’attaques sur le sol russe. L’agence enquête sur « l’organisation, le financement et la conduite d’actes
terroristes » présumés par ces pays.
Nikolay Kharitonov du
Parti communiste, l’un des députés qui ont déposé la notification initiale, a insisté sur le fait que les pays occidentaux ont « bénéficié » de l’attaque terroriste contre l’hôtel de ville de
Crocus, près de Moscou, au début du mois. Les opposants géopolitiques de la Russie avaient tout à gagner de cette tragédie et comptaient « sur leur inaccessibilité et leur impunité
». »
Car si les Etats-Unis ne sont, pour l’instant, pas considérés comme des participants directs à l’attaque, ils sont soupçonnés de complicité :
« Dans un
communiqué de presse publié lundi, le SVR affirme avoir reçu des informations selon lesquelles des ONG et des médias affiliés aux États-Unis ont été chargés de « dissiper de la communauté
internationale tout soupçon sur l’implication de Vladimir Zelensky et de son entourage dans ce crime ».
Le service a suggéré que
la Maison Blanche craignait que la découverte d’une « trace de Kiev » dans l’attaque ne « mette en évidence la nature terroriste du régime ukrainien » et ne fasse dérailler les tentatives de
Washington d’accroître son soutien à l’Ukraine.
À titre d’exemple de ces
tentatives visant à dissimuler l’histoire, le SVR a affirmé que les agences américaines tentaient de convaincre les alliés et partenaires des États-Unis que la branche afghane de l’État
islamique, Vilayat Khorasan, était responsable de l’attaque.
Pour renforcer ce récit,
les États-Unis ont « bourré » le secteur de l’information d’histoires sur la façon dont la Russie a longtemps été la cible de terroristes islamistes qui cherchent à se venger de la guerre en
Tchétchénie au début des années 2000, du soutien de Moscou au président syrien Bashar Assad et pour avoir établi des liens avec les talibans en Afghanistan, a déclaré le SVR.
Le SVR a en outre
rapporté que les personnalités de l’opposition russe qui ont quitté le pays ont également reçu l’ordre de « souligner le caractère infondé » de l’utilisation présumée par Moscou de l’attaque
terroriste pour justifier son opération militaire en cours en Ukraine. »
Pour en être sûr, le bureau du procureur russe a demandé que certains pays occidentaux participent à l’enquête sur cette attaque terroriste, comme le demande les règlements internationaux sur le
terrorisme :
« Le bureau du
procureur général russe a envoyé des demandes officielles et des appels d’un groupe de députés aux États-Unis, à l’Allemagne, à la France et à Chypre, exigeant que ces pays enquêtent sur les
récentes attaques terroristes contre la Russie.
Cela fait suite aux
demandes de plusieurs députés de la Douma d’État d’ouvrir une enquête sur l’implication possible de personnes et d’organisations étrangères dans les attaques terroristes, ainsi que sur le
sabotage des gazoducs Nord Stream.
Le bureau du procureur
général a exprimé l’espoir que les autorités des quatre pays accèderont à la demande de Moscou et « rempliront les obligations qui leur sont assignées » en vertu de certaines conventions
internationales.
Il s’agit notamment de
la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme de 1999 et de la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l’explosif de
1997. »
« Les États-Unis
ont mené un effort coordonné visant à s’ingérer dans l’élection présidentielle russe de mars, ont déclaré les législateurs de Moscou dans un appel à l’ONU publié mercredi. Le document
condamne les actions de « l’Occident Collectif » et appelle les instances internationales et les parlements étrangers à dénoncer les tentatives présumées de perturber le vote.
La campagne a débuté des
mois avant les élections, selon l’appel rédigé par le Conseil de la Fédération de Russie, la chambre haute du parlement. Il souligne les déclarations faites par des responsables occidentaux
et les documents adoptés par des organismes occidentaux qui qualifiaient l’élection d’illégitime, avant même que le vote ait lieu.
Le document russe
mentionne spécifiquement une résolution adoptée par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) en octobre 2023 et des déclarations faites par la présidente du Parlement européen,
Roberta Metsola, en février 2024.
La résolution d’octobre
de l’APCE a qualifié la Russie de « dictature de facto » et a exhorté les États membres du Conseil de l’Europe « à reconnaître [le président] Vladimir Poutine comme illégitime », quel que
soit le résultat du vote, et à « cesser tout contact avec lui, à l’exception des relations humanitaires ».
En février, Metsola a
déclaré à la chaîne de télévision publique américaine RFE/RL que le Parlement européen « ne reconnaîtrait jamais » les résultats des élections russes de 2024.
Les tentatives
d’ingérence se sont poursuivies pendant les trois jours du vote, indique l’appel, ajoutant que les appels à des actions de protestation et à des actes carrément illégaux ont été diffusés «
depuis l’étranger ». Les appels publiés sur les réseaux sociaux « ont provoqué des violations flagrantes de la loi dans un certain nombre de régions russes », ajoute le
document. »
« La Russie et
l’OTAN sont désormais en “confrontation directe”, a déclaré le Kremlin alors que l’alliance dirigée par les États-Unis célébrait jeudi son 75e anniversaire.
Les vagues successives
d’élargissement de l’OTAN à l’Est sont une obsession du président Vladimir Poutine, entré en guerre en Ukraine il y a deux ans dans le but déclaré d’empêcher l’alliance de se rapprocher des
frontières russes. Au lieu de cela, la guerre a galvanisé l’OTAN, qui s’est à nouveau élargie avec l’adhésion de la Finlande et de la Suède.
Le porte-parole du
Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré aux journalistes : “En fait, les relations ont désormais glissé jusqu’au niveau d’une confrontation directe”.
L’OTAN était “déjà
impliquée dans le conflit entourant l’Ukraine (et) continue de se rapprocher de nos frontières et d’étendre son infrastructure militaire vers nos frontières”, a-t-il
déclaré. »
Pendant ce temps, les attaques terroristes continuent de plus belle :
« Un responsable de
l’occupation russe dans l’est de l’Ukraine, Valéri Tchaïka, est décédé, lundi 1er avril, lors de l’explosion d’une « voiture piégée » à Starobilsk, a indiqué le chef de l’administration
municipale prorusse. « Notre camarade est mort », a écrit Vladimir Tchernev sur Telegram, ajoutant qu’une enquête était en cours. Par le passé, des attentats à la voiture piégée imputés à
l’Ukraine ont visé à plusieurs reprises des responsables prorusses dans les régions ukrainiennes occupées, écrit l’AFP. »
*****************
Une fois de plus, l’argument russe est utilisé pour dénigrer ceux qui proposent le dialogue avec la Russie, cette fois ci en Europe :
« Une campagne
d’influence politique russe secoue l’Europe, alors que de hauts responsables ont averti que Moscou avait payé des membres du Parlement européen pour qu’ils s’immiscent dans les prochaines
élections européennes.
« Cela confirme ce que
nous soupçonnions : le Kremlin utilise des médias douteux se faisant passer pour des médias [et] utilise de l’argent pour acheter une influence secrète », a déclaré la vice-présidente de la
Commission européenne, Věra Jourová, à Brussels Playbook, qualifiant ces révélations de « très troublantes ».
Le scandale a éclaté
lorsque le gouvernement tchèque a sanctionné mercredi un site d’information appelé Voice of Europe, qui, selon Prague, faisait partie d’une opération d’influence pro-russe. Le Premier
ministre belge Alexander De Croo a déclaré jeudi que la Russie avait contacté des membres du Parlement européen (eurodéputés) et “les avait payés pour promouvoir la propagande
russe”. »
Donc un média inconnu diffusant de l’information « pro-russe » interview quelques députés européens qui, comme par hasard, sont affiliés à des partis
étiquetés « d’extrême droite » et donc partisan du dialogue avec la Russie, et qui sont maintenant accusés (sans preuves publiques) d’avoir reçu de l’argent pour ces interviews.
Bien sûr les députés incriminés nient cela :
« Mais ni l’UE, ni
la Pologne, ni la République tchèque, ni aucun autre gouvernement n’ont annoncé l’arrestation d’hommes politiques pour avoir accepté des pots-de-vin. De manière suspecte, le principal site
Internet « Voix de l’Europe », considéré par les services de renseignement comme le vecteur de diffusion de la désinformation russe, est marginal et peu connu.
« Nous ne savons même
pas ce qu’est la Voix de l’Europe », a déclaré à Public un porte-parole de l’ancien président tchèque Vaclav Klaus. « Nous avons dû vérifier que le président leur avait accordé une interview.
Le président n’a jamais été payé pour un entretien de sa vie. Nous avons accordé cette interview parce que le vice-président du Parlement flamand l’avait officiellement demandé dans le cadre
de sa visite à Prague. Sinon, nous ne l’aurions pas fourni. L’interview compte 500 vues sur YouTube.
Selon l’agence de
renseignement tchèque, connue sous le nom de BIS, Petr Bystroň, candidat au Parlement européen d’origine tchèque et issu du parti allemand AfD, est l’un des hommes politiques européens qui
ont reçu de l’argent de Voice of Europe. La BRI affirme que Bystroň a reçu l’argent lors d’une de ses visites en République tchèque à Prague.
Bystroň le nie
catégoriquement. “J’étais en République tchèque pour une conférence, mais l’accusation des services secrets est absurde”, a déclaré Bystroň dans une interview accordée à iDNES.cz le 29 mars.
“Je n’ai parlé qu’aux journalistes du site Internet.”
Un autre homme politique
tchèque, Cyril Svoboda, cité dans le projet, a déclaré : « Comment aurais-je pu savoir que cela constituerait une menace pour la sécurité ? Au moment où j’ai donné l’interview, ils ne
figuraient sur aucune liste. Je ne donnerais pas d’interview maintenant, mais ils ne figuraient sur aucune liste lorsque je l’ai donnée à Voice of Europe. »
Lorsqu’on lui a demandé
s’il était payé, Svoboda a répondu : « Non, personne ne m’a rien donné ».
Un député italien du
Parti populaire européen interrogé par Voice of Europe a déclaré qu’il n’avait jamais accepté ni reçu d’argent. “Bien sûr que non. Quelle est cette question ? il a dit à Politico. “Ça me fait
rire quand on me demande si j’ai reçu de l’argent de Russie… parce que je viens d’une famille très aisée.”
De plus, a-t-il noté : «
S’ils constituent une si grande menace, pourquoi le Parlement européen a-t-il laissé entrer ces journalistes de Voice of Europe ? Pourquoi ne les ont-ils pas vérifiés ?
Ni le Premier ministre
ni le ministre de la Sécurité intérieure n’ont répondu à une demande de commentaire public. Le site Web de Voice of Europe est également en panne.
Mais si les services de renseignement, les responsables de l’UE
et les médias avaient découvert des preuves d’activités criminelles, ils les auraient certainement produites, ainsi que les accusations portées contre les accusés. Au lieu de cela, la chose
la plus grave que les gouvernements aient faite a été d’inscrire un Ukrainien pro-russe sur une liste de sanctions. »
Donc encore une baudruche instiguée par les services de renseignements tchèques et complaisamment répandue par les médias qui va se dégonfler. Mais l’impact sur
les esprits conformistes, qui y verront encore « une menace russe contre nos démocraties », sera suffisant pour que les services tchèques la considèrent comme une victoire de plus
dans leur guerre de propagande contre la Russie.
Voici l’article de RFI qui parle de cette affaire.
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Cette semaine Israël a, par trois fois, ignoré allègrement les règles internationales. D’abord en bombardant une ambassade :
« Des avions
militaires israéliens présumés ont bombardé lundi l’ambassade d’Iran en Syrie dans une frappe qui, selon l’Iran, a tué sept de ses conseillers militaires, dont trois hauts commandants,
marquant une escalade majeure dans la guerre entre Israël et ses adversaires régionaux.
“Nous condamnons
fermement cette atroce attaque terroriste qui a visé le bâtiment du consulat iranien à Damas et tué un certain nombre d’innocents”, a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères Faisal
Mekdad, qui a été vu sur les lieux en compagnie du ministre syrien de l’Intérieur.
L’ambassadeur d’Iran en
Syrie a déclaré que la frappe avait touché un bâtiment consulaire dans l’enceinte de l’ambassade et que sa résidence se trouvait aux deux derniers étages.
Le Corps des Gardiens de
la révolution islamique iranien a déclaré dans un communiqué que sept conseillers militaires iraniens avaient été tués dans l’attaque, dont Mohammad Reza Zahedi, un haut commandant de la
Force Al-Qods, une branche d’élite d’espionnage étranger et paramilitaire. »
La réponse de l’Iran continuera-t-elle à être aussi mesurée qu’elle l’a été jusqu’à maintenant. C’est le débat entre analystes. Le premier message officiel de l’Iran l’est encore :
« Le Conseil
suprême de sécurité nationale iranien, un organe décisionnel clé, s’est réuni lundi soir et a décidé de la réponse « requise » à la frappe, a rapporté la télévision d’État iranienne. Il a
indiqué que la réunion était présidée par le président Ebrahim Raisi, mais n’a fourni aucun autre détail.
“Nous leur ferons
regretter ce crime et les actes similaires”, a déclaré le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les questions d’État en Iran.
Le Conseil de sécurité
nationale des États-Unis a déclaré que les États-Unis n’avaient joué aucun rôle dans l’attaque à Damas et qu’ils n’en étaient pas informés à l’avance. “Nous avons communiqué cela directement
à l’Iran”, a déclaré l’ambassadeur adjoint des États-Unis auprès des Nations Unies, Robert Wood, au Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant que les États-Unis “ne peuvent confirmer aucune
information sur cet événement” ».
Il semble qu’Israël ne désespère pas de transformer la région en chaudron bouillant pour obliger les Etats-Unis à attaquer l’Iran. On sait que cela fait
longtemps que Netanyahou essaye de le faire et à chaque fois, il monte la température d’un cran. S’il y arrive cela voudra dire que les Etats-Unis seront tombés au point de devenir la force
proxy d’un mini Etat, démontrant au reste du monde qui est la vraie puissance directrice dans le bloc occidental.
De son coté la Russie a condamné ce bombardement en le qualifiant « d’acte terroriste », un sujet sur lequel elle est particulièrement sensible en ce moment :
« Le chef du
Service des renseignements extérieurs russe (SVR), Sergueï Narychkine, a qualifié la frappe aérienne de lundi contre le consulat iranien dans la capitale syrienne d’attaque terroriste commise
par le gouvernement israélien.
S’adressant aux
journalistes après une réunion avec ses homologues biélorusses mardi, le chef des services de renseignement a condamné la frappe, qui aurait tué plusieurs diplomates iraniens ainsi que sept
officiers du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), dont deux généraux, Mohammad Reza Zahedi et Mohammad. Hadi Haji Rahimi.
Narychkine a décrit
l’attaque comme « une mesure odieuse et criminelle à l’égard de l’État souverain d’Iran et à l’égard de l’État souverain de Syrie, sur le territoire duquel cet acte terroriste a été commis
». »
Les relations entre la Russie et Israël se dégradent de plus en plus.
Israël a, pour la deuxième fois dans la même semaine, outrepassé les règles internationales en détruisant totalement le plus grand hôpital de Gaza, le transformant en un véritable charnier :
« Pendant deux
semaines, les forces et les chars israéliens ont assiégé l’hôpital al-Shifa à Gaza, où des milliers de civils palestiniens trouvaient refuge et recevaient des soins médicaux. A l’aide de
bombardements incessants, les forces israéliennes ont commis d’horribles massacres.
Après deux semaines de
carnage, les forces militaires et les chars israéliens se sont retirés lundi de l’enceinte de l’hôpital assiégé. Plus de quatre cents corps ont été découverts jusqu’à présent, dont la moitié
étaient des enfants et des femmes. Des centaines de personnes gisaient, blessées et présentant des difformités grotesques ; beaucoup d’autres restent portés disparus.
L’hôpital est en ruines,
les bâtiments principaux étant réduits à l’état de carcasses incendiées. L’armée israélienne a bombardé et incendié tous les bâtiments, y compris la morgue, les cours et les couloirs. Les
habitants ont décrit des scènes de « destruction totale » sur le site, affirmant que les troupes israéliennes y avaient « détruit tout sens de la vie ». Selon Ismail al-Thawabta, directeur du
bureau des médias de Gaza, « l’occupation a détruit et incendié tous les bâtiments à l’intérieur du complexe médical d’al-Shifa. Ils ont rasé les cours au bulldozer, enterrant des dizaines de
corps de martyrs dans les décombres, transformant l’endroit en un cimetière de masse. »
Après le raid, l’hôpital
ressemblait à un abattoir. Des centaines de corps gisaient éparpillés dans la terre, mutilés au point d’être méconnaissables. Des corps avec des têtes et des membres sectionnés ont été
découverts à l’intérieur de l’hôpital et dans ses environs. Des chirurgiens ont été ligotés et exécutés. Certains corps ont été enterrés sous les décombres, avec des parties dépassant du sol
; d’autres ont été écrasés et aplatis par des bulldozers, les mains et les jambes liées derrière le dos. »
Puis, 3eme fois dans la semaine, Israël a outrepassé les lois internationales en ciblant et tuant des volontaires, dont 6 occidentaux, travaillant pour une ONG
internationale à nourrir la population de Gaza. L’armée israélienne prétend que c’est une erreur mais le fait que trois voitures et leurs occupants, toutes portant visiblement les signes de
l’ONG et s’étant identifiées auprès de l’armée israélienne, ont été détruites permet d’en douter fortement. D’ailleurs le responsable de l’ONG n’y croit pas du tout :
« Le célèbre chef
Jose Andres a déclaré mercredi à Reuters dans une interview émouvante qu’une attaque israélienne qui a tué sept de ses travailleurs humanitaires à Gaza les avait ciblés “systématiquement,
voiture par voiture”.
S’exprimant par vidéo,
Andres a déclaré que le groupe caritatif World Central Kitchen (WCK) qu’il a fondé avait une communication claire avec l’armée israélienne, qui, selon lui, connaissait les mouvements de ses
travailleurs humanitaires.
“Ce n’était pas
simplement une situation de malchance où “oups”, nous avons largué la bombe au mauvais endroit”, a déclaré Andres. “C’était sur 1,5 ou 1,8 kilomètres, avec un convoi humanitaire très défini
qui avait des pancartes en haut, sur le toit, un logo très coloré dont nous sommes évidemment très fiers”, a-t-il déclaré. C’est « très clair qui nous sommes et ce que nous faisons
».
“Ils nous visaient dans
une zone sans conflit, dans une zone contrôlée par Tsahal. Ils savaient que c’étaient nos équipes qui circulaient sur cette route… avec trois voitures”, a-t-il déclaré.
Andres a déclaré qu’il
pourrait y avoir eu plus de trois frappes contre le convoi humanitaire. Il a rejeté les affirmations israéliennes et américaines selon lesquelles la frappe n’était pas délibérée. “Au départ,
je dirais catégoriquement non”, a répondu Andres lorsqu’on lui a demandé s’il acceptait cette explication. “Même si nous n’étions pas en coordination avec (les Forces de défense
israéliennes), aucun pays démocratique ni aucune armée n’a le droit de cibler les civils et les humanitaires”, a-t-il ajouté. »
Cette enquête sur l’utilisation de l’Intelligence Artificielle par l’armée israélienne pour cibler « les membres du Hamas » explique en partie ce massacre
indiscriminé :
« En 2021, un livre
intitulé « L’équipe homme-machine : comment créer une synergie entre l’intelligence humaine et artificielle qui révolutionnera notre monde » a été publié en anglais sous le nom de plume «
Brigadier General Y.S. » Dans ce document, l’auteur – un homme dont nous avons confirmé qu’il est l’actuel commandant de l’unité d’élite des renseignements israéliens 8200 – plaide en faveur
de la conception d’une machine spéciale capable de traiter rapidement d’énormes quantités de données pour générer des milliers de « cibles » potentielles pour l’armée. Une telle technologie,
écrit-il, résoudrait ce qu’il décrit comme « un goulot d’étranglement humain pour la localisation des nouvelles cibles et la prise de décision pour approuver les cibles ».
Il s’avère qu’une telle
machine existe réellement. Une nouvelle enquête menée par +972 Magazine et Local Call révèle que l’armée israélienne a développé un programme basé sur l’intelligence artificielle connu sous
le nom de « Lavander », dévoilé ici pour la première fois. Selon six officiers des renseignements israéliens, qui ont tous servi dans l’armée pendant la guerre actuelle dans la bande de Gaza
et ont été directement impliqués dans l’utilisation de l’IA pour générer des cibles d’assassinat, Lavander a joué un rôle central dans le bombardement sans précédent de Palestiniens, surtout
au début de la guerre. En fait, selon les sources, son influence sur les opérations militaires était telle qu’elles traitaient essentiellement les résultats de la machine IA « comme s’il
s’agissait d’une décision humaine ».
Formellement, le système
Lavender est conçu pour marquer tous les membres présumés des branches militaires du Hamas et du Jihad islamique palestinien (JIP), y compris ceux de bas rang, comme cibles potentielles de
bombardement. Les sources ont déclaré à +972 et Local Call que, pendant les premières semaines de la guerre, l’armée s’est presque entièrement appuyée sur Lavender, qui a surveillé jusqu’à 37
000 Palestiniens considérés comme des militants présumés – ainsi que leurs maisons – en vue d’éventuelles frappes aériennes.
Au début de la guerre,
l’armée a largement autorisé les officiers à adopter les listes de victimes de Lavender, sans aucune obligation de vérifier minutieusement pourquoi la machine avait fait ces choix ni
d’examiner les données brutes des renseignements sur lesquelles ils étaient basés. Une source a déclaré que le personnel humain ne servait souvent que de « tampon » pour les décisions de la
machine, ajoutant que, normalement, ils ne consacraient personnellement qu’environ « 20 secondes » à chaque cible avant d’autoriser un bombardement – juste pour s’assurer que la cible marquée
est un homme. Et ce, même si l’on sait que le système commet ce qui est considéré comme des « erreurs » dans environ 10 % des cas, et qu’il cible occasionnellement des individus qui n’ont
qu’un faible lien avec des groupes militants, voire aucun lien du tout.
De plus, l’armée israélienne a systématiquement attaqué les
individus ciblés alors qu’ils se trouvaient chez eux – généralement la nuit, alors que toute leur famille était présente – plutôt que pendant le déroulement d’une activité
militaire. Selon les sources, cela
s’explique par le fait que, du point de vue du renseignement, il était plus facile de localiser les individus dans leurs maisons privées. Des systèmes automatisés supplémentaires, dont un
appelé « Where is Daddy ? », également révélé ici pour la première fois, ont été utilisés spécifiquement pour traquer les individus ciblés lancer des bombardements lorsqu’ils pénétraient
dans les résidences de leurs familles. »
Cette enquête montre donc que l’argument fréquemment utilisé par l’armée israélienne disant que « le Hamas se cache derrière les civils » pour
justifier leur mort est un mensonge, comme le souligne Caitlin Johnstone :
« Le récit des «
boucliers humains », devenu si populaire dans l’apologie d’Israël, insiste sur le fait que la raison pour laquelle Tsahal tue autant de civils dans ses attaques sur Gaza est parce que le
Hamas s’entoure intentionnellement de non-combattants dans le but de rendre les Israéliens réticents à larguer des bombes sur eux. Mais comme Ryan Grim de The Intercept l’a récemment observé
sur Twitter, cette affirmation est solidement réfutée par la révélation selon laquelle Israël a intentionnellement attendu de cibler des membres présumés du Hamas alors qu’il savait qu’ils
seraient encerclés par des civils.
« L’argument d’Israël
selon lequel ils tuent tant de civils parce que le Hamas utilise des « boucliers humains » est détruit par la révélation selon laquelle Tsahal préfère attaquer ses « cibles » lorsqu’elles
sont chez elles avec leurs familles », a tweeté Grim. « Ce n’est pas le Hamas qui utilise des boucliers humains, c’est Israël qui chasse délibérément les familles. »
“Un bouclier humain
n’est un bouclier que si votre ennemi valorise la vie humaine et cherche à minimiser les morts civiles”, ajoute Grim. « Israël maximise délibérément le nombre de civils qu’il peut tuer en
attendant qu’une cible soit avec toute sa famille. Les Palestiniens ne sont pas des boucliers pour Israël, ils sont tous des cibles. »
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Ayant peu de recours face à Israël la Palestine tente d’acquérir son adhésion aux Nations Unis en tant qu’entité étatique, ce qui n’est toujours pas le cas à l’heure actuelle :
« Les Palestiniens
ont officiellement relancé mardi 2 avril la procédure pour devenir État membre à part entière de l’ONU, selon une lettre de leur ambassadeur à l’ONU vue par l’AFP.
Dans ce courrier adressé
au secrétaire général de l’ONU et transmis au Conseil de sécurité, Riyad Mansour annonce, « à la demande des dirigeants palestiniens », relancer cette requête datant de 2011 et appelle le
Conseil à l’examiner « en avril 2024 ». »
« Les pays
souhaitant rejoindre l’ONU présentent généralement une demande au secrétaire général de l’ONU, qui l’envoie au Conseil de sécurité, composé de 15 membres, pour évaluation et vote.
Mansour a envoyé mardi
une lettre au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, demandant un nouvel examen par le Conseil de sécurité de la demande palestinienne d’adhésion à part entière déposée en 2011.
Guterres a envoyé la lettre au Conseil de sécurité, a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Un comité du conseil
composé de 15 membres évalue d’abord une candidature pour voir si elle satisfait aux conditions d’adhésion à l’ONU. La demande peut alors être soit mise de côté, soit soumise à un vote formel
au Conseil de sécurité. L’approbation nécessite au moins neuf voix pour et aucun veto de la part des États-Unis, de la Russie, de la Chine, de la France ou de la Grande-Bretagne.
Si le conseil approuve
la demande d’adhésion, elle est ensuite soumise à l’Assemblée générale pour approbation. Une demande d’adhésion nécessite une majorité des deux tiers pour être approuvée par l’assemblée. Un
pays ne peut pas rejoindre les Nations Unies sans l’approbation du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.
En 2011, le comité du
Conseil de sécurité de l’ONU a évalué la candidature palestinienne pendant plusieurs semaines pour voir si elle satisfaisait aux exigences d’adhésion à l’ONU. Mais le comité n’a pas réussi à
parvenir à une position unanime et le Conseil de sécurité n’a jamais formellement voté une résolution sur l’adhésion palestinienne.
Les diplomates ont
déclaré que les Palestiniens ne disposaient pas du minimum de neuf voix nécessaires pour adopter une résolution. Même s’ils avaient obtenu suffisamment de soutien, les États-Unis avaient
déclaré qu’ils opposeraient leur veto à cette décision. »
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Pendant que le bloc occidental et la Russie sont dans l’affrontement, Israël en pleine folie, le « Grand sud » poursuit sa consolidation autour de la
Chine.
L’Indonésie vient d’élire son futur président, qui prendra les rênes du pays en octobre, Prabowo Subianto. Il reprendra la tradition établie par Jokowi,
l’actuel président, en consacrant son premier voyage à la Chine, puis au Japon. Tous les précédents présidents indonésiens allaient aux Etats-Unis, évitant plutôt la Chine.
Voici ce qu’en dit Global Times, le média anglophone officiel chinois :
« Les observateurs
chinois ont déclaré que la visite de Prabowo en Chine a attiré une large attention et que sa décision de se rendre en Chine peu après avoir remporté l’élection présidentielle indonésienne de
2024 le 20 mars revêt une grande importance, car cette visite est cruciale non seulement pour le développement des relations bilatérales au moins pour les cinq prochaines années, mais il injecte également de la positivité et de la
stabilité dans l’ensemble de la région de l’ASEAN.
La Chine envisage ses
relations avec l’Indonésie dans une perspective stratégique et à long terme et est disposée à approfondir la coopération stratégique globale avec l’Indonésie, a déclaré Xi.
Il a déclaré que la
Chine travaillerait avec l’Indonésie pour construire une communauté de destin sino-indonésienne ayant une influence régionale et mondiale, afin d’apporter davantage de bénéfices aux deux
peuples et de contribuer à la paix, à la stabilité et à la prospérité régionales et mondiales.
Prabowo a déclaré qu’il
soutenait le développement de relations plus étroites avec la Chine et qu’il poursuivrait la politique amicale du pays envers la Chine. »
« Personne ne
devrait sous-estimer l’importance de la visite du président élu Prabowo Subianto en Chine et au Japon cette semaine. Ses rencontres avec le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre
japonais Fumio Kishida démontrent son intention de maintenir une politique étrangère axée sur l’économie, mais également d’insuffler des perspectives de sécurité et de défense mondiales dans
un contexte de tension croissante entre la Chine et les États-Unis…
Nous pouvons également
nous attendre à ce que Prabowo se rende à Washington avant octobre pour réaffirmer la politique étrangère libre et active de l’Indonésie et envoyer un message clair selon lequel l’Indonésie
et la région ont toujours besoin d’une présence américaine. Sa rencontre avec Kishida, un fidèle allié de Biden dans la région, et son homologue japonais Minoru Kihara doit être considérée
comme un précurseur de cet exercice d’équilibre. »
Ce net basculement vers la Chine de la part des Etats de l’ANASE se reflète dans ce sondage fait auprès d’intellectuels de la région :
« Q32 Si l’ANASE
était contrainte de s’aligner sur l’un de ses rivaux stratégiques, lequel devrait-il choisir ?
Dans un changement
notable de sentiment, la Chine a connu une montée en popularité parmi les répondants de l’ANASE, passant de 38,9% l’an dernier à 50,5% cette année, prenant l’avance sur les Etats-Unis pour
devenir le choix d’alignement préféré dans la région. Cette tendance est particulièrement évidente parmi les répondants de Malaisie (75,1%), d’Indonésie (73,2%), du Laos (70,6 %), Brunei
(70,1 %) et Thaïlande (52,2 %). Notamment, L’Indonésie, le Laos et la Malaisie qui ont bénéficié en grande partie de l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » (BRI) et des relations
commerciales et d’investissement solides, ont été témoins d’une augmentation remarquable de plus de 20 points de pourcentage de leur préférence pour la Chine par rapport à 2023.
À l’inverse, les
États-Unis ont vu leur popularité baisser, passant de 61,1% l’année dernière à 49,5% cette année. Cependant, il bénéficie toujours du soutien majoritaire des Philippines (83,3 %), du Vietnam
(79,0 %), de Singapour (61,5 %), du Myanmar (57,7 %) et du Cambodge (55,0 %). Le soutien de ces pays a généralement diminué, à l’exception des Philippines, qui a connu une augmentation
notable de la confiance envers les États-Unis, passant de 78,8 % l’année dernière à un sommet historique de 83,3% cette année. »
Et dans les relations de plus en plus étroites entre la Chine et l’ANASE :
« Une vague de
visites en Chine peut être observée parmi les pays de l’ASEAN. Le président élu indonésien Prabowo Subianto a effectué sa première visite à l’étranger en Chine après avoir obtenu sa victoire
à l’élection présidentielle, et les deux parties sont convenues de promouvoir le développement global et de haute qualité des relations bilatérales. Viennent ensuite les visites séparées en
Chine du vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Laos Saleumxay Kommasith, du ministre des Affaires étrangères du Vietnam Bui Thanh Son et du ministre des Affaires
étrangères et de la Coopération du Timor-Leste Bendito dos Santos Freitas à partir de mardi jusqu’à vendredi. Il s’agit non seulement d’un véritable reflet du rapprochement des relations
entre la Chine et l’ANASE, mais aussi d’une pratique vivante des pays de la région aspirant à la paix et au développement.
Il y a soixante-dix ans,
la Chine et les pays d’Asie du Sud-Est mettaient en place les cinq principes de la coexistence pacifique, posant ainsi une base solide pour la paix, la stabilité et la prospérité économique
dans la région. Au cours des 70 dernières années, guidée par les cinq principes de coexistence pacifique, la Chine n’a cessé d’approfondir ses échanges politiques, sa coopération économique
et commerciale, ses échanges humanistes avec ces pays et de s’efforcer de construire conjointement l’Initiative la Ceinture et la Route (BRI) et une communauté d’avenir
partagé. »
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Pour finir, un petit retour vers le passé. D’abord avec cette vidéo, datée du 14 septembre 2022, pour nous rappeler les mensonges, ou les illusions, dans lesquels nos représentants cherchent à nous noyer :
« L’armée russe est obligée de récupérer les puces électroniques des machines à laver et des réfrigérateurs pour réparer son matériel, parce qu’elle n’a plus de semi-conducteurs. L’industrie
russe est en haillons » y déclare Von der Leyen, droite dans ses bottes.
Ensuite avec cette fuite révélée par Wikileaks qui montre que l’OTAN avait préparé, en 2010, un plan pour envahir la Russie :
« Le journal
britannique The Guardian a publié un télégramme reproduit par le site WikiLeaks, représentant cette fois un plan de l’OTAN visant une attaque massive contre la Russie. Le plan de guerre à
grande échelle contre les Russes prévoit le déplacement de neuf divisions militaires des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et de la Pologne. »
Cette semaine, l’attaque terroriste contre un
théâtre moscovite a fait la une des médias occidentaux et provoqué une bataille de plus dans la guerre de l’information entre la Russie et le bloc occidental.
Alors que les enquêteurs russes en étaient encore à
simplement déblayer les décombres, les dirigeants occidentaux ont accusé à l’unisson un obscur groupe islamiste, IS-K, tout en niant que l’Ukraine soit impliqué :
« L’Ukraine n’a “aucune implication” dans le
massacre de Moscou, a déclaré dimanche la Maison Blanche après que le président Poutine a suggéré un lien avec Kiev.
« L’EI est seul responsable de cette
attaque », a déclaré Adrienn Watson, conseillère à la sécurité de la Maison Blanche. “IS-K est en fait, de toute évidence, responsable de ce qui s’est passé”, a
reconnu la vice-présidente Kamala Harris dans une interview.
A Londres, le ministre britannique des Finances Jeremy
Hunt a déclaré que le gouvernement britannique avait “très peu confiance” dans les déclarations de la Russie, l’accusant d’essayer de “défendre” son assaut contre l’Ukraine. “Nous savons
maintenant qu’ils créent un écran de fumée de propagande pour défendre une invasion totalement perverse de l’Ukraine”, a-t-il déclaré. »
On notera au passage que la Russie n’avait pas besoin d’un attentat sur son propre sol pour « défendre son assaut contre l’Ukraine ».
« « Une fois encore on fait face à du mensonge, de la propagande, de la
désinformation », dénonce Charles Michel, [ le président du conseil européen] « on voit qu’il est apparemment impossible pour le Kremlin
[…] de ne pas tomber dans la tentation du mensonge en tentant de faire de l’escalade rhétorique, en accusant de manière saugrenue l’Ukraine. […] Ça
montre qu’on a raison comme Européens, avec de nombreux partenaires dans le monde, de défendre la démocratie, la liberté, la souveraineté de l’Ukraine », affirme-t-il. »
La Russie connait un attentat terroriste sur son sol… mais ferait de la désinformation à ce sujet… cela montre que l’on a raison de défendre la démocratie. La logique de Charles Michel est
surprenante et surtout le signe d’une forte dissonance cognitive.
Les médias occidentaux aussi savaient déjà qui en était l’auteur, un groupe inconnu du grand public :
« IS-K est l’abréviation de État
islamique-Khorasan – une filiale régionale du groupe État islamique, qui a été interdite comme organisation terroriste par les gouvernements du monde entier.
Elle se concentre sur l’Afghanistan, l’Iran et le
Pakistan ainsi que sur l’Asie centrale.
Le groupe s’est donné le nom de Khorasan car il faisait
partie d’un califat islamique historique s’étendant sur cette région.
L’IS-K existe depuis neuf ans, mais ces derniers mois,
il est devenu la branche la plus dangereuse du groupe État islamique, avec une longue portée et une réputation d’extrême brutalité et de cruauté.
Avec ce qui reste de la direction plus large du groupe
en Syrie et en Irak, l’IS-K aspire à un califat islamique pannational gouverné selon une interprétation ultra-stricte de la charia, la loi islamique.
En Afghanistan, il mène une insurrection sporadique
mais toujours meurtrière contre les dirigeants du pays, les talibans, auxquels il s’oppose pour des raisons idéologiques. »
En fin de cet article de la BBC, un
paragraphe plein de sous-entendus qui participe à cette guerre de l’information :
« Il reste un certain nombre de questions sans
réponse sur tout cet épisode.
Par exemple, pourquoi les assaillants ont-ils pu se
déplacer à leur guise autour du Crocus Hall sans aucun sentiment d’urgence apparent ?
Dans un pays où la police et les services spéciaux,
notamment le FSB, sont omniprésents, ces hommes armés se sont comportés comme s’ils savaient qu’ils n’allaient pas être interrompus par une équipe SWAT de la police.
Ensuite, il y a les armes – pas seulement des armes de
poing, mais des fusils d’assaut automatiques puissants et modernes. Comment ont-ils pu les acquérir et les introduire clandestinement dans la salle ?
Leur capture rapide est également surprenante.
Contrairement à de nombreux jihadistes armés
participant à un raid comme celui-ci, ces hommes ne portaient pas de gilet suicide ni de ceinture, à la manière de ceux qui préfèrent la mort à la capture.
Et pourtant, il n’a pas fallu longtemps aux autorités
russes – celles-là mêmes qui n’ont pas réussi à empêcher le pire complot terroriste depuis 20 ans de se dérouler sous leurs yeux – pour arrêter les suspects et les traduire en justice.
Tout cela incite certains analystes à spéculer sur une sorte de «
travail interne » du Kremlin, ou sur une « opération sous fausse bannière » visant à obtenir le soutien populaire à la guerre contre l’Ukraine.
Cependant, il n’existe aucune preuve tangible pour
étayer cette théorie et les services de renseignement américains ont confirmé que, selon eux, c’était État islamique qui était derrière cette horrible attaque. »
La Russie est carrément accusée d’avoir planifié un attentat terroriste sur son propre sol.
Ce général français ayant travaillé pour l’OTAN va encore plus loin en prétendant [vidéo en français] que « C’est une fable inventée par les russes ». On nage en
pleine théorie du complot.
Tout déclaration russe au sujet de cet attentat est considérée comme :
« “Mon oncle avait l’habitude de dire (…) que les
meilleurs vendeurs de fumier portent souvent leurs échantillons dans leur bouche”, a déclaré jeudi aux journalistes le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, John
Kirby.
« Les responsables russes semblent être d’assez bons
vendeurs de fumier », a déclaré Kirby, fustigeant ce qu’il a appelé la « propagande absurde » de la Russie. »
On constate donc que cet attentat, qui ne touche pourtant que la Russie, provoque une forte agitation nerveuse chez les dirigeants occidentaux.
Voyons maintenant comment IS-K a revendiqué cet attentat ?
« Dans un message publié sur Telegram, le groupe État islamique
a revendiqué l’attaque. Des combattants de l’EI « ont attaqué un grand rassemblement (…) dans les environs de la capitale russe Moscou », a affirmé le groupe sur l’un de ses comptes Telegram.
« Les combattants de l’État islamique […] se sont retirés sains et saufs », ajoute le message. »
Donc un simple message sur un réseau social suffit à convaincre immédiatement médias et dirigeants occidentaux que c’est bien cet obscur groupe afghan se battant contre les Talibans qui est
l’auteur de cet attentat. On les connait habituellement plus prudents face aux publications des médias sociaux et ses possibilités de manipulation.
Mais ils vont insister lourdement sur cette culpabilité alors même que les russes ont à peine commencé leur enquête :
« L’État islamique a revendiqué la responsabilité
du massacre et les responsables américains
affirment disposer de renseignements montrant qu’il a été perpétré par la branche afghane du réseau, l’État islamique du Khorasan. »
On a vu la semaine dernière la tendance des services de renseignements à politiser leur « renseignements », en particulier quand il s’agit d’Israël, de la Russie et de la Chine.
Pourtant les terroristes ont fait cela pour de l’argent, sans se revendiquer membres d’IS-K :
« L’un des suspects filmé lors de son
interrogatoire par les forces de l’ordre a affirmé avoir commis le crime « pour de l’argent ». L’homme a déclaré qu’on lui avait promis 500 000 roubles (5 418 dollars) et que la moitié de
cette somme avait été transférée sur sa carte de débit avant l’attaque.
L’auteur présumé a également déclaré qu’il avait «
écouté les sermons… d’un prédicateur » sur Telegram pendant un certain temps avant d’être approché par les cerveaux présumés de l’attaque de vendredi « il y a environ un mois ». Interrogé sur
ce qu’il avait fait à l’hôtel de ville de Crocus vendredi, l’homme a déclaré qu’il avait « abattu… des gens », ajoutant qu’il était simplement chargé de tuer des gens et que « peu importe »
qui il tuerait.
Aucun des suspects n’a explicitement prêté allégeance à
un groupe extrémiste lors de l’interrogatoire rendu public. »
Les Etats-Unis affirment aussi qu’ils avaient prévenu d’un acte terroriste :
« Il y a deux semaines, l’ambassade américaine en
Russie avait averti ses citoyens de menaces extrémistes contre « de grands rassemblements à Moscou, y compris des concerts ». Vladimir Poutine avait dénoncé, le 19 mars, des déclarations «
provocatrices » et « une volonté d’intimider et de déstabiliser notre société ».
« Les autorités russes ne savent rien de
l’incapacité présumée de Washington à partager des informations sur la menace d’un attentat terroriste à Moscou, a déclaré jeudi le porte-parole du président Vladimir Poutine, Dmitri Peskov,
lors d’un point de presse.
La déclaration de Peskov fait suite à un article du New
York Times qui, citant des sources anonymes, affirmait que les « relations conflictuelles » entre Washington et Moscou empêchaient les responsables américains de partager tous les
renseignements sur le complot terroriste.
Début mars, l’ambassade américaine à Moscou a averti
les citoyens américains vivant en Russie qu’une attaque était possible, tout en envoyant un message non public contenant un avertissement similaire aux responsables de la sécurité russe.
À la question de savoir si les autorités russes
savaient que les États-Unis n’avaient pas divulgué toutes les informations sur l’incident au préalable, Peskov a répondu « non, nous n’en sommes pas conscients » et a suggéré que les rapports
citant des sources non confirmées, comme dans le cas du New York Times, « doivent être traités avec beaucoup de prudence. » »
Les terroristes ont été capturés en train de fuir vers la frontière ukrainienne :
« Vladimir Poutine a promis de « punir » les
personnes responsables de cet attentat. Celui-ci a été revendiqué par le groupe État islamique, mais le maître du Kremlin n’y a pas fait allusion. Il a affirmé que « les quatre auteurs »
présumés de l’attaque avaient été arrêtés, parmi sept autres personnes, alors qu’« ils se dirigeaient vers l’Ukraine où, selon des données préliminaires, une ”fenêtre” avait été préparée pour
qu’ils franchissent la frontière ». S’il
n’accuse pas directement le pays voisin que son armée a envahi il y a un peu plus de deux ans, Vladimir Poutine souligne tout de même que c’est bien vers l’Ukraine que se
dirigeaient les suspects. »
Le gouvernement russe sait bien que les Etats-Unis ont utilisé les extrémistes musulmans en Afghanistan contre l’Union Soviétique, Al-Qaida, et en Syrie contre Bashar Al-Assad, Etat
Islamique. De plus, de nombreux islamistes d’EI ont débarqué en Ukraine depuis le début de la guerre :
« L’Ukraine est peut-être devenue une porte de
passage pratique pour les extrémistes violents cherchant à entrer dans l’UE sans se faire remarquer, a rapporté dimanche le journal autrichien Heute, citant des responsables de la sécurité.
Un « grand nombre » de terroristes présumés se sont rendus dans le bloc via le territoire ukrainien, indique le communiqué.
Le média a cité l’exemple de deux ressortissants
tadjiks et d’un Tchétchène arrêtés en Autriche et en Allemagne en décembre de l’année dernière, soupçonnés d’avoir planifié un attentat contre l’emblématique cathédrale Saint-Étienne de
Vienne. Les suspects auraient eu pour objectif d’attaquer la cathédrale le soir du Nouvel An, en utilisant des fusils d’assaut Kalachnikov et des explosifs, selon Heute.
Les procureurs autrichiens ont déclaré en décembre que
les suspects du complot de Vienne étaient « hautement radicalisés », partageaient des convictions « djihadistes » et feraient partie d’un réseau qui prévoyait des attentats à Cologne et à
Madrid fin 2023.
Il existe des « indications » selon
lesquelles des terroristes présumés « ont afflué en Europe de manière clandestine » depuis l’Ukraine, a indiqué le média. Notant qu’il n’y avait aucune confirmation officielle de cela, le
média a déclaré qu’il « se pourrait » que les auteurs de l’attaque de vendredi à Moscou « aient eu des liens avec des personnes partageant les mêmes idées et se trouvant sur le territoire
ukrainien ». »
Autre pavé dans la mare, le soi-disant « émir d’IS-K » a, selon sa fiche Wikipédia, travaillé pour des groupes soutenus par la CIA en Afghanistan :
« Le chef d’« ISIS-K » était un entrepreneur à
Bagram [la prison étasunienne en Irak, célèbre pour avoir été une centre de torture], puis a travaillé pour la sécurité du baron de la drogue Rashid
Dostum, un mandataire important de la CIA.
Il a ensuite travaillé pour Amrullah Saleh, chef du
NDS, littéralement le bras droit de la CIA en Afghanistan.
C’est juste là sur cette page Wikipédia »
Bien sûr, les russes voient bien toute cette excitation occidentale sur un attentat qui ne devrait pas tant les concerner puisqu’aucun de leurs ressortissants n’a été touché :
« “L’Occident essaie activement de convaincre tout
le monde que c’est l’œuvre d’EI et qu’il n’est plus nécessaire de soupçonner qui que ce soit, en particulier l’Ukraine”, a déclaré Lavrov à Izvestia. « Ils continuent d’insister sur le fait que Kiev
n’est pas à blâmer, au point de devenir obsessionnels. »
« Nous avons répété à plusieurs reprises que nous ne
tirerions aucune conclusion définitive tant que l’enquête ne serait pas terminée. L’enquête se poursuit sur les faits, de nouvelles circonstances sont révélées, mais nous n’avons tout
simplement pas le droit d’exclure des possibilités évidentes », a déclaré le ministre des Affaires étrangères.
Pendant ce temps, l’Occident est « suspect » en
essayant de persuader tout le monde que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’attaque, a déclaré Lavrov.
“Pas seulement publiquement, mais ils disent aussi lors
de contacts via nos missions diplomatiques : ‘Il n’est pas nécessaire de soupçonner l’Ukraine’, mais ils n’expliquent jamais pourquoi”, a-t-il ajouté. « Du point de vue de la logique,
répondant à la question « à qui profite le crime », nous ne pouvons pas exclure l’Ukraine. » »
« Les suspects de l’attaque terroriste de Moscou
la semaine dernière étaient liés à des nationalistes ukrainiens, a déclaré jeudi la commission d’enquête russe, citant des conclusions préliminaires. Les auteurs ont reçu « d’importantes
sommes d’argent » de l’Ukraine, ont indiqué les forces de l’ordre.
Les enquêteurs ont obtenu des « preuves étayées » selon
lesquelles les assaillants présumés ont reçu un financement de l’Ukraine sous forme de cryptomonnaie, qui a ensuite été utilisée pour préparer l’attaque terroriste, indique le
communiqué.
Les forces de l’ordre ont également identifié et arrêté
un autre suspect qui aurait été impliqué dans le financement de l’attaque, a indiqué la commission d’enquête, sans identifier l’individu.
Plus tôt, le chef du Service fédéral de sécurité (FSB),
Alexandre Bortnikov, avait déclaré aux journalistes que les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Ukraine pourraient être à
l’origine de l’attaque. Les Ukrainiens préparaient peut-être une « fenêtre » leur permettant de repasser la frontière, a déclaré le responsable. “D’un autre côté, ils devaient être
accueillis en héros”, a-t-il ajouté. »
De plus l’Ukraine avait déjà commis des attentats sur le sol russe. [Vidéo en français].
Là encore un épais brouillard de guerre. On devine que si le résultat de l’enquête russe accuse l’Ukraine alors l’ombre des services secrets étasunien/britannique planera aussi dessus, au
moins dans l’esprit du gouvernement russe, qui ne manquera pas de considérer cela comme un acte de guerre hybride de l’Occident contre la Russie. Quelle sera alors la réponse à cette
grave provocation ?
********************
Un autre événement de cette semaine marquera un tournant dans la géopolitique mondiale, même s’il ne fait pas la une des médias. La négation pur et simple par Israël et les Etats-Unis d’une
décision de l’ONU, rendant ainsi visible aux yeux du monde entier que ces deux pays se considèrent comme au-dessus des lois internationales et montrant une fois de plus que « l’ordre
international basé sur des règles » que prônent les Etats-Unis n’est qu’une hypocrite mascarade.
En début de semaine, l’ONU a enfin pu voter une résolution exigeant un cessez-le-feu et la libération des otages. Biden étant très en colère contre Netanyahou car il lui fait perdre des votes
pour l’élection de novembre, les Etats-Unis n’y ont pas opposé de véto comme d’habitude et se sont contentés de s’abstenir. En conséquence, la résolution a été voté à l’unanimité :
« Les relations entre le président Joe Biden et le
Premier ministre Benjamin Netanyahu ont atteint leur plus bas niveau lundi, les États-Unis ayant autorisé l’adoption d’une résolution de cessez-le-feu à Gaza aux Nations Unies et s’attirant
de vives réprimandes de la part du dirigeant israélien.
Netanyahu a brusquement annulé cette semaine la visite
à Washington d’une délégation de haut rang pour discuter de la menace d’offensive israélienne dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, après que les États-Unis se soient abstenus lors
d’un vote au Conseil de sécurité qui exigeait un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas et la libération de tous les otages détenus par les militants palestiniens. »
Israël tirait vraiment trop sur la corde et commençait à complètement s’isoler diplomatiquement :
« Les États-Unis ont été confrontés à un choix
difficile, d’autant plus que leur plus proche allié, le Royaume-Uni, n’était pas prêt à s’abstenir. David Cameron, le ministre des Affaires étrangères, ne pouvait plus cacher sa fureur face
aux tergiversations d’Israël sur l’approvisionnement en aide.
Alors, les États-Unis pourraient-ils bloquer pour la
quatrième fois un cessez-le-feu humanitaire, laissant les civils exposés à l’attaque promise par Israël sur Rafah ? Ou pourrait-il finalement reconnaître implicitement qu’en agissant
continuellement en tant qu’équipe de protection diplomatique d’Israël, cela ne lui a pas valu une grande influence sur la stratégie militaire ou politique de Benjamin Netanyahu ?
En fin de compte, les États-Unis ont reconnu que leurs
efforts pour s’emparer de l’agenda de l’ONU à Gaza avaient échoué, et ont plutôt reconnu l’état d’esprit général de l’ONU. Les applaudissements au Conseil de sécurité après l’adoption de la
résolution ont été un élan de soulagement, rappelant pour certains le moment où le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin avait prononcé son superbe discours contre
la guerre en Irak en 2003.
Israël a déjà senti le vent souffler parmi ses alliés
occidentaux, mais n’est pas d’humeur à arrêter les combats jusqu’à ce que le Hamas soit complètement écrasé. « Tous ces pays qui se détournent aujourd’hui d’Israël considéreront ce moment
comme une marque de honte », a déclaré la semaine dernière le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer. « Après toutes ces déclarations de soutien au peuple juif alors que
nous sommes victimes, vous nous abandonnez maintenant, à la dernière étape avant notre victoire contre une force terroriste génocidaire ? Honteux.”
Le sentiment d’abandon en Israël sera désormais aigu,
mais cela ne suffira peut-être pas à le dissuader de tester la détermination américaine en marchant seul. Quelle que soit la sympathie qu’Israël conserve, le vote constitue un moment
important dans la façon dont le monde perçoit sa conduite dans cette guerre.
Rien n’indique que Biden veuille utiliser le vote comme
tremplin pour une confrontation avec Netanyahu. Face aux virulentes accusations de trahison des Républicains et des Israéliens, l’administration Biden a plutôt tenté de minimiser l’importance
du vote, affirmant que l’abstention américaine ne représentait pas un changement de politique et soulignant que les références au cessez-le-feu et aux otages étaient contenues dans une seule
phrase. »
Non seulement les Etats-Unis vont « tenter de
minimiser l’importance du vote » mais ils vont aller jusqu’à déclarer unilatéralement qu’il est « non contraignant », c’est-à-dire qu’Israël n’est pas
obligé de s’y soumettre, retournant ainsi complètement le sens du vote :
« Après l’adoption de la résolution, les
responsables américains se sont donnés beaucoup de mal pour affirmer que la résolution n’était pas contraignante. Le porte-parole du Département d’État, Matthew Miller, a déclaré à plusieurs
reprises lors d’une conférence de presse que la résolution n’était pas contraignante, avant d’admettre que les détails techniques étaient du ressort des juristes internationaux.
De même, le porte-parole du Conseil de sécurité
nationale de la Maison Blanche, John Kirby, et l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, ont insisté séparément sur le fait que la résolution n’était pas contraignante.
L’ambassadeur chinois à l’ONU, Zhang Jun, a rétorqué
que de telles résolutions sont effectivement contraignantes. Le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq, a déclaré que les résolutions du Conseil de sécurité constituent le droit
international, « dans cette mesure, elles sont aussi contraignantes que le droit international. »
« Depuis le début, il est évident que Gaza était,
à bien des égards, un combat entre le droit international et « l’ordre fondé sur des règles » des États-Unis.
Tout cet épisode autour de la résolution de l’ONU en
est une parfaite illustration. Il n’y a aucun doute parmi les spécialistes du droit international sur le fait que les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU qui « exigent » certaines
actions sont contraignantes (bonne explication d’un juriste ici : https://verfassungsblog.de/why-todays-un-security-council- la
résolution-exigeant-un-cessez-le-feu-immédiat-est-juridiquement-contraignante/). En fait, les résolutions du Conseil SONT le droit international, l’article 25 de la Charte des Nations Unies
stipule clairement : « Les membres des Nations Unies conviennent d’accepter et d’exécuter les décisions du Conseil de sécurité conformément à la présente Charte. »
Pourtant, les États-Unis soutiennent maintenant que la
« règle » est en fait différente : « C’est une résolution non contraignante, donc elle n’a aucun impact sur Israël ».
Où est écrite cette règle selon laquelle, d’une manière
ou d’une autre, lorsque le Conseil de sécurité de l’ONU « exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois de Ramadan, respecté par toutes les parties, conduisant à un cessez-le-feu durable et
durable », cette règle n’est pas contraignante et « n’a aucun impact » sur la partie belligérante ? Nulle part, c’est là la beauté de l’ordre fondé sur des règles : les règles sont élaborées
sur le moment pour répondre aux intérêts des États-Unis et de leurs sbires, en fonction des circonstances.
Si la même résolution, avec exactement le même langage,
avait été adoptée pour un conflit que les États-Unis voulaient réellement mettre fin, il ne fait aucun doute qu’ils auraient soutenu exactement le contraire : qu’elle était contraignante et
que les hostilités devaient cesser immédiatement. Ce qui montre que parfois l’ordre fondé sur des règles s’aligne sur le droit international, quand c’est dans l’intérêt des États-Unis de le
faire. »
Quant à Israël, il déclare qu’il se fiche complètement des résolutions de l’ONU :
« Israël a réagi avec colère à la résolution,
affirmant qu’il n’avait pas l’intention de la respecter. Mardi, les attaques israéliennes sur Gaza se sont poursuivies.
L’ambassadeur israélien auprès des Nations Unies, Gilad
Erdan, a critiqué le Conseil de sécurité pour avoir adopté une mesure appelant à un cessez-le-feu « sans le conditionner à la libération des otages ». « Cela sape les efforts visant à obtenir
leur libération », a-t-il déclaré aux Nations Unies.
Le ministre des Affaires étrangères Israël Katz a quant
à lui déclaré sur X que son pays ne respecterait pas la résolution.
« L’État d’Israël ne cessera pas le feu », a déclaré
Katz. « Nous détruirons le Hamas et continuerons à nous battre jusqu’à ce que le dernier des otages rentre chez lui. » »
Pour augmenter la pression sur ce pays, la Cour Internationale de Justice en rajoute une couche :
« Israël doit augmenter d’urgence la capacité et
le nombre d’accès terrestres à Gaza, intiment les juges de la CIJ. Ils ordonnent la fourniture « sans restriction et à grande échelle » d’eau, de nourriture, d’abris, de vêtements, de
médicaments et de combustibles, rapporte notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas.
Les juges rappellent que selon l’ONU, pour permettre le
transport de l’aide humanitaire, il faudrait aussi suspendre les opérations militaires. Ils notent encore qu’une résolution a bien été adoptée par le Conseil de sécurité il y a trois jours,
même si elle n’est toujours pas exécutée. Les juges ordonnent donc, en substance, à Israël d’empêcher la famine en cours à Gaza. Une famine qui « s’installe », écrivent les magistrats dans
leur ordonnance de 16 pages. »
Israël se comporte ainsi comme un Etat hors la loi, un Etat voyou, soutenu par le pays qui prétend faire régner l’ordre international, le gendarme du monde. Les dirigeants de ces deux pays
ont-ils vraiment conscience que le monde entier observe leur aberrant comportement ?
« Le personnel de l’ONU travaillant avec les Palestiniens en Cisjordanie occupée a
été soumis à une campagne systématique d’obstruction et de harcèlement de la part de l’armée et des autorités israéliennes depuis le début du conflit à Gaza il y a cinq mois, selon des
documents internes de l’ONU obtenus par le Guardian.
Les documents font état de centaines d’incidents allant
du bandeau sur les yeux et passages à tabac du personnel de l’ONU aux points de contrôle à l’utilisation des installations de l’ONU par les troupes israéliennes comme positions de tir lors
des raids sur les camps de réfugiés dans lesquels des Palestiniens ont été tués.
Les documents ont été compilés par l’Unrwa, l’Office de
secours et de travaux des Nations Unies pour la Palestine, qui fournit des services essentiels aux Palestiniens dans les territoires occupés depuis des décennies. »
« Si aucun lien n’a été établi entre les civils détenus et le Hamas, ces
civils affirment avoir été « torturés » dans ce qui ressemble à un Guantanamo à l’israélienne. Bahaa Abu Rukba a 24 ans et il est secouriste au Croissant-Rouge palestinien à Gaza. En décembre
dernier, il est arrêté par l’armée israélienne dans le nord de l’enclave. Il passe vingt-et-un jours en détention.
« Je vous jure que j’ai l’impression d’avoir passé
vingt-et-un ans en prison, à cause de la torture. Je ne sais même pas où j’étais, sur une base militaire, je crois. Mais pas une fois, je n’ai vu la lumière du jour », raconte-t-il.
Durant sa détention, Bahaa enchaîne les interrogatoires
: « On passait jusqu’à 21 heures à genoux, chaque jour. Ils nous ont fait subir des choses inimaginables. Ils me disaient : “Tu es membre du Hamas !” Je répondais que je travaillais pour une
organisation humanitaire. Ils ne m’ont pas cru, et m’ont soumis à la torture. Ils me mettaient tout nu, pieds et poings liés. Ils me frappaient dans les parties intimes. Je vous passe les
détails, mais j’ai subi des traitements humiliants et dégradants. Il y avait même une soldate qui me giflait. »
Le jeune homme affirme qu’il a été torturé et qu’il a
été privé de sommeil et de nourriture. « Ils nous donnaient une boîte de thon pour cent détenus, un concombre et un peu de pain le soir. Même pas assez pour un oiseau. Ils nous ont dit : “On
n’est pas là pour vous nourrir, mais pour vous maintenir en vie, et continuer de vous torturer.” Ils nous ont menacés de nous amputer, ou encore de prélever nos organes. » »
« Israël a poursuivi vendredi ses bombardements aériens et terrestres sur la
bande de Gaza, tuant des dizaines de Palestiniens, alors que les combats faisaient rage autour du principal hôpital Al Shifa de la ville de Gaza, ont déclaré des responsables palestiniens et
l’armée israélienne.
Les responsables palestiniens de la santé ont déclaré
que deux frappes israéliennes sur la banlieue d’Al-Shejaia, dans l’est de la ville de Gaza, ont tué 17 personnes, tandis qu’une frappe aérienne israélienne sur une maison du camp de réfugiés
d’Al-Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, a tué huit personnes. »
« Israël a mené vendredi matin ses frappes les plus meurtrières depuis des
mois dans la province d’Alep, dans le nord de la Syrie, et a déclaré avoir tué un haut commandant du Hezbollah au Liban, intensifiant ainsi sa campagne contre les mandataires de l’Iran
parallèlement à sa guerre à Gaza.
Israël a intensifié ses frappes aériennes en Syrie
contre la milice libanaise du Hezbollah et le Corps des Gardiens de la révolution iraniens (CGRI) depuis l’attaque du Hamas, une faction palestinienne soutenue par l’Iran, contre Israël le 7
octobre. Ces derniers jours, ses pilotes ont repris leur entraînement régulier pour des « raids en profondeur » au Liban. »
« Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré vendredi 800
hectares en Cisjordanie occupée comme terres domaniales, dans une mesure qui facilitera l’utilisation du terrain pour la construction de colonies.
Cette annonce, faite le jour où le secrétaire d’État
américain Antony Blinken s’est rendu en Israël pour des entretiens avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a souligné la détermination du gouvernement à poursuivre la construction de
colonies en Cisjordanie, malgré l’opposition internationale croissante. »
« Comme l’a rapporté
Reuters mardi, le projet de loi de
crédits du Département d’État maintient l’interdiction du financement américain à l’UNRWA, la principale agence des Nations Unies pour les Palestiniens, pendant au moins un an. Il élimine
également le financement de la Commission d’enquête des Nations Unies contre Israël et finance intégralement l’engagement annuel des États-Unis en matière de sécurité de 3,3 milliards de
dollars pour Israël. »
Autre exemple de l’attitude “au-dessus des lois” des Etats-Unis. On se rappelle que le Niger avait prié l’armée étasunienne de se retirer du pays car elle n’était plus la bienvenue :
« Washington n’a pris aucune décision concernant
le retrait de ses forces du Niger, où le gouvernement militaire a mis fin à un accord de coopération d’une décennie avec les États-Unis, a déclaré jeudi le secrétaire de presse du Pentagone,
Pat Ryder, lors d’un point de presse.
“Aucune décision n’a été prise à ce stade concernant le
mouvement des forces américaines”, a déclaré Ryder aux journalistes.
Les autorités militaires du Niger, qui ont pris le
pouvoir à la suite d’un coup d’État en juillet, ont annoncé le 16 mars qu’elles annulaient un accord de coopération en matière de défense de 2012 qui avait permis à environ 1 000 soldats et
entrepreneurs civils américains d’opérer dans ce pays enclavé.
Dans une déclaration à la télévision nationale en mars,
le porte-parole du gouvernement, Amadou Abdramane, a dénoncé la présence des troupes américaines comme « illégale » car « elle n’a pas été démocratiquement approuvée et impose des conditions
défavorables au Niger ». »
De même les Etats-Unis imposent toujours illégalement ses troupes à la Syrie et à l’Irak, contrevenant encore au droit international.
On remarquera au passage que la Chine, que les médias occidentaux accusent régulièrement de « vouloir prendre la place des Etats-Unis comme leader
mondial » n’impose pas unilatéralement de sanctions contre un pays, ni son armée, comme le font les Etats-Unis contre tout pays ne voulant pas respecter son « ordre mondial
basé sur des règles ». Elle laisse l’ONU en décider, comme le veut le véritable droit international.
Voici une vidéo/enquête réalisée par la chaine Al-Jazeera sur l’attaque du Hamas du 7 octobre qui présente la version non israélienne et qui correspond totalement aux enquêtes
faites par des journalistes alternatifs, comme nous l’avons vu la semaine dernière. Elle est sous-titrée en français et à voir pour ceux qui veulent connaitre les détails de ce drame et les
mensonges sur lequel il repose.
Une vidéo qui montre indirectement à quel point cette version des évènements est censurée par les médias grand public occidentaux qui continuent à propager la version israélienne alors qu’ils
savent qu’elle est basée sur des mensonges depuis longtemps débusqués. En mots clairs, les médias grand public occidentaux se sont fait les relais volontaires de la propagande israélienne en
cachant la version alternative de l’événement.
*********************
Nous finirons par cette remarque de Glenn Diesen, un professeur norvégien spécialiste de la Russie, ce qui lui vaut beaucoup d’attaques verbales :
« J’ai toujours mis en garde mes étudiants en
RI : ne détestez pas vos adversaires, cela produit une mauvaise analyse !
– En lisant la couverture médiatique
ridicule/caricaturale des élections russes, j’ai le sentiment de notre propre chute. Incapables de vivre dans la réalité et incapables de nous mettre à la place de l’adversaire – comment
sommes-nous censés avoir une analyse et des politiques sensées ?
– L’instinct humain de se diviser en groupes du « nous
» vertueux contre « l’autre » maléfique dérive de la biologie évolutionniste – il crée la loyauté de groupe nécessaire à la sécurité contre les menaces étendues. Cependant, cela mine la
raison, la capacité d’évaluer la réalité objective et le besoin de voir le monde du point de vue de l’adversaire.
– Dans les années 1990, l’économie et la société russes
se sont effondrées, avec des conséquences terribles. La sécurité s’est également effondrée dans la mesure où l’expansion de l’OTAN signifiait l’annulation des accords pour une architecture de
sécurité européenne inclusive (Charte de Paris pour une nouvelle Europe / OSCE), et l’OTAN a pu bombarder la Yougoslavie, alliée de la Russie, en violation du droit international. Il était
courant en Occident de s’attendre à ce que la Russie partage le sort de l’Union soviétique et s’effondre.
– Aujourd’hui, la Russie est la plus grande économie
d’Europe (PPP), sa société s’est remise des désastreuses années 1990, sa puissance militaire est restaurée, de nouveaux partenaires internationaux ont été trouvés et la position politique
internationale de la Russie (en dehors de l’OTAN) s’est également rétablie alors que la Russie préside désormais le club BRICS+. Étant donné que ce n’était pas la voie suivie par la Russie
lorsque Poutine a pris la présidence, ne devrions-nous pas nous demander comment cela s’est produit ?
– Alors pourquoi n’est-il pas possible pour les hommes
politiques, les journalistes ou les universitaires de reconnaître l’une ou l’autre des grandes réalisations socio-économiques, sécuritaires et politiques de la Russie ? La réponse est simple
: toute reconnaissance des réalisations de la Russie au cours des 25 dernières années est considérée comme un « soutien » à Poutine, ce qui est décrédibilisé dans tout l’Occident. Les
arguments ne sont pas évalués selon qu’ils reflètent ou non la réalité, mais plutôt selon s’ils sont perçus comme exprimant un soutien ou une condamnation de la Russie – et vos déclarations
doivent refléter un soutien à « notre équipe ». Nous sommes obligés de priver les opposants de leur légitimité, ce qui limite ce dont nous sommes autorisés à discuter.
– Comment un journaliste occidental peut-il informer
son auditoire de l’immense popularité et de la victoire électorale de Poutine alors qu’il n’est pas autorisé à dire quoi que ce soit de positif sur le président russe ?
– Les gens se conforment au mantra du bien contre le
mal car il semble vertueux et patriotique de signaler qu’ils soutiennent le groupe interne et détestent le groupe externe. Mais comment pouvons-nous poursuivre nos intérêts quand nous nous
sommes livrés à l’illusion et avons banni la réalité de notre analyse ?
– J’ai tenté pendant deux ans d’expliquer pourquoi les
sanctions anti-russes échoueraient et pourquoi la Russie gagnerait la guerre, pour finalement me faire répondre que c’était de la propagande russe visant à saper le soutien aux sanctions et à
contester le récit d’une victoire ukrainienne imminente. Au diable la réalité !
– La démocratie russe présente de nombreux défauts. Par
exemple, les hommes et les cliques forts devraient être remplacés par des institutions fortes. Mais peut-on honnêtement affirmer que les médias occidentaux ne se sont pas détachés de la
réalité ? »
Je rajouterai juste que l’attitude occidentale face à la Russie est en train de renforcer le « nous » du coté russe, ce qui explique en grande partie le ralliement de la population derrière
la figure de chef de Poutine et son score aux dernières élections. Le revirement de Medvedev, considéré comme pro-occidental lorsqu’il était président et qui lance maintenant
des attaques verbales farouches contre l’Occident, en est un exemple significatif.
Par Wayan – Le 25 mars 2024 – Le Saker Francophone
La réélection de
Poutine en tant que président de la Russie a fait les titres horrifiés des médias grand public. Une telle victoire, avec un taux de participation à faire envie aux démocraties occidentales,
fut une gifle au visage des stratèges occidentaux qui cherchent sa chute depuis déjà bien longtemps. La propagande s’est alors déchainée :
« Il n’y a pas eu d’élections en Russie le week-end
dernier. Il n’y a pas eu de campagne. Il
n’y a pas eu de débat, ce qui n’est pas surprenant, car aucun sujet ne peut être débattu. Surtout, il n’y avait pas de vrais candidats, à l’exception d’un seul : le président russe, Vladimir
Poutine, celui qui vient d’entamer son cinquième mandat anticonstitutionnel.
Les Russes faisaient la
queue devant les bureaux de vote, mais il ne s’agissait pas réellement de bureaux de vote. Ils étaient des accessoires dans une pièce de théâtre politique élaborée, un exercice de plusieurs
mois de projection de pouvoir et de brutalité. »
Donc les russes faisaient la queue devant les bureaux de vote juste pour volontairement participer à la pièce de théâtre de Poutine. 70% des électeurs russes
sont donc des acteurs-figurants « idiots utiles » qui s’ignorent. Pas sympa pour la population russe.
« En tant qu’exercice démocratique, la victoire de Vladimir Poutine à
87 % aux élections de ce week-end était une
parodie, qui n’a de sens que comme un chapitre déterminant de l’histoire tragique des opportunités perdues et des destructions
causées par ses 24 années au pouvoir. Pourtant, juger une élection russe selon les normes de la démocratie libérale est aujourd’hui une dangereuse
complaisance.
La victoire de Poutine
doit être vue à travers les yeux du Kremlin, car l’histoire de la Russie n’est plus celle d’une transition capricieuse hors du communisme. Il a instauré un nouveau style d’autocratie,
pourtant familier à la Russie, qui – ce n’est pas la première fois – se définit contre l’Occident. En ces termes, la mascarade de ce week-end était une pièce de théâtre politique tout à fait
réussie qui fournira une toile de fond cruciale au retour de Poutine après les profondes humiliations militaires que l’armée russe, y compris
son commandant en chef, a subies en Ukraine il y a deux ans. »
Depuis que Poutine est au pouvoir ce ne serait donc qu’une « histoire tragique des opportunités perdues et des
destructions ». Pourtant 80% des 70% de participants l’ont réélu alors qu’ils auraient pu choisir l’un des 3 autres candidats, ne serait-ce qu’en vote de protestation. Encore une
fois la population russe est présentée comme des idiots que Poutine manipulerait de manière incroyable pour leur faire oublier ses « destructions, humiliations et défaites ».
Politico pense avoir trouvé la réponse à cette contradiction :
« Selon les
chiffres officiels – impossibles à vérifier de manière indépendante – plus de 70 % des électeurs éligibles ont participé, un chiffre plus élevé que lors de toutes les élections précédentes de
Poutine. Que ce nombre ait été décidé à l’avance ou non, des efforts monumentaux ont été déployés pour donner à ce vote simulé un air de légitimité. Pour gonfler le vote, des tirages au sort ont été
proposés par les autorités locales, des employés de l’État ont été sommés de se rendre aux bureaux de vote et une ville de Sibérie a même promis aux électeurs de prendre une photo avec une découpe en carton du commentateur
politique américain Tucker Carlson. »
Mais certains « analystes/propagandistes » vont encore plus loin en déclarant en titre que « Poutine a perdu les élections » :
« C’est donc une
erreur de conclure que la très forte performance électorale de Poutine renforce son pouvoir. Cela serait vrai si le vote était authentique. Mais puisque Poutine et ses acolytes
ont truqué les chiffres, il est
évident qu’ils l’ont fait pour créer l’illusion d’une popularité de masse pure.
En fait, Poutine est
tout sauf l’homme fort que son image proclame. Il est indécis lorsqu’il a besoin d’être décisif et décisif lorsqu’il a besoin d’être indécis. Il est sujet à d’énormes erreurs – la plus grave
étant d’envahir l’Ukraine et ainsi de la perdre et de renforcer l’OTAN. Son trône a été attaqué – par Eugène Prigojine, Alexeï Navalny et Boris Nadejdine, ainsi que par les élites russes
sceptiques quant à sa capacité à diriger le navire de l’État dans un temps aussi orageux.
Malgré ses
fanfaronnades, Poutine doit savoir qu’il n’est pas le maître de l’univers qu’il prétendait autrefois être. À
moins d’être complètement déconnecté de la réalité (ce qui est possible), il sait qu’il a engagé son pays sur la voie de la perdition. La guerre en Ukraine ne peut pas se terminer par une
victoire, car même si l’Ukraine perd sur le champ de bataille, la Russie aura perdu jusqu’à un million de soldats ; son armée et son économie auront été brisées ; et son occupation de
l’Ukraine sera durable, coûteuse et finalement inefficace. L’Ukraine est devenue pour lui un cas perdant-perdant. »
Bien sûr, cette litanie d’affirmations péremptoires n’est étayée par aucun lien internet ou références confirmant leur validité.
Bref, des affirmations outrageuses, des analyses émotionnelles ne se basant sur aucune référence, un modèle de propagande russophobe.
Par contre, si les résultats de cette élection n’ont pas satisfait les analystes russophobes, elle semble avoir satisfait la majorité de la population russe.
Le maire de la commune française de Marsan a fait parti des observateurs internationaux présents pour valider cette élection. Ecoutez ce qu’il en dit.
Finalement, comme l’a demandé un journaliste à Obama, au moment où ce dernier rentrait dans la résidence de Sunak à Londres, « pourquoi les Etats-Unis sont ils si obsédés par l’état de la
démocratie russe ? ». Derrière son habituel large sourire Obama lui a répondu « petit malin » en passant son chemin. (Je ne retrouve plus le lien de cette courte
vidéo)
Parallèlement au démontage de la démocratie russe, les médias occidentaux ont aussi accéléré leur dénonciation de la « propagande russe » :
« Pour Vladimir
Poutine, la victoire en Ukraine pourrait passer par la vallée du Rio Grande, au Texas.
Ces dernières semaines,
les médias d’État russes et les comptes en ligne liés au Kremlin ont diffusé et amplifié des contenus trompeurs et incendiaires sur l’immigration américaine et la sécurité des frontières. La
campagne semble conçue pour attiser l’indignation et la polarisation avant les élections de 2024 à la Maison Blanche, et les experts qui étudient la désinformation russe affirment que les
Américains peuvent s’attendre à davantage alors que Poutine cherche à affaiblir le soutien étasunien à l’Ukraine et à couper une aide vitale pour ce pays.
Dans les publications
sur les réseaux sociaux, les vidéos en ligne et les articles sur les sites Web, ces comptes dénaturent l’impact de l’immigration, mettent en lumière des histoires de crimes commis par des
immigrants et mettent en garde contre des conséquences désastreuses si les États-Unis ne sévissent pas à leur frontière avec le Mexique. Beaucoup sont trompeurs, remplis de données triées sur
le volet ou de rumeurs démystifiées. »
Je remarque au passage que cet article qui dénonce « les publications sur les réseaux sociaux, les vidéos en ligne et
les articles sur les sites Web » ne donne absolument aucun lien y renvoyant, ce qui est une faute journalistique. Nous devrons donc le croire sur parole. Moi qui navigue
quotidiennement sur ces publications je ne vois pas en quoi elles sont reliées à Poutine et la « propagande russe ». Il y a bien sur multitudes de comptes et d’analystes parlant de ce
sujet mais ils sont tous occidentaux. L’article ne démontre pas quel rapport ils ont avec Poutine sauf une fois ici en disant :
« Les images d’une
récente manifestation anti-immigration diffusée par le média russe RT, par exemple, ont été visionnées cette semaine par des milliers de personnes sur X, l’ancienne plateforme Twitter, et ont
suscité des réactions de colère de la part d’autres utilisateurs.
Le média russe Spoutnik
a publié cette semaine un article sur les appels croissants à la construction d’un mur frontalier entre les États-Unis et le Mexique, une priorité pour Trump, qui n’a pas réussi à la mener à
bien pendant son mandat de président. »
Donc deux articles, un de RT et l’autre de Sputnik, sans liens y renvoyant non plus mais croyons le quand même, qui, comme tout média, rapportent ce qui se
passe dans le monde sont de la « dangereuse
propagande russe ». D’autant plus que ni RT ni Sputnik ne sont accessibles au public occidental depuis leur censure.
Propagande russe qui, selon l’article, serait là pour interférer dans les élections pour aider Trump à prendre le pouvoir, reprenant ainsi tranquillement la manipulation médiatique du Russiagate qui prétendait que Trump est une marionnette de Poutine car celui-ci l’avait aidé à gagner les élections de 2016 :
« Les responsables
américains ont averti que la Russie pourrait chercher à s’immiscer dans les élections de dizaines de pays en 2024, alors que plus de 50 pays représentant la moitié de la population mondiale
devraient organiser des élections nationales. Même si la Russie a un intérêt stratégique dans l’issue de bon nombre d’entre eux – le Parlement européen, par exemple – peu d’entre eux offrent
l’opportunité et le prix que l’Amérique offre.
Pour la tentative de la
Russie de conquérir l’Ukraine, les enjeux des élections américaines de cette année ne pourraient pas être plus élevés. Le président Joe Biden s’est engagé à soutenir pleinement l’Ukraine. Les
Républicains y sont beaucoup moins favorables. Trump a ouvertement félicité Poutine et l’ancien président a suggéré qu’il encouragerait la Russie à attaquer les alliés américains de l’OTAN
s’ils ne payaient pas leur juste part pour l’alliance militaire. »
Vous verrez comment la possibilité d’une réélection de Trump va raviver ce narratif « Trump marionnette de Poutine ».
On sent, en filigrane de cette propagande, que les journalistes devront maintenant parler de 2 sortes de démocraties, la « démocratie autocrate », celle où les
électeurs sont des idiots qui sont manipulés pour voter pour un président qui ne suit pas « l’ordre international fondé sur des règles », comme on l’a vu pour Orban la semaine dernière ; et
la « démocratie libérale » celle où un petit nombre d’électeurs, qui ne se sentent absolument pas manipulés par les médias de leur pays, ne se rendent dans les bureaux de vote que pour
repousser les « candidats extrémistes », ceux désignés ainsi par des médias qui ne les manipulent pas, choisissant naturellement un président « centriste » qui, sans jamais le dire
ouvertement, prête allégeance à « l’ordre international basé sur des règles ».
En cas de victoire de Trump, les Etats-Unis deviendront, selon leurs propres médias, une « démocratie dirigée par un autocrate ».
Par contre, les dirigeants non-occidentaux ont tous félicité Poutine pour sa réélection sans émettre le moindre doute sur son caractère démocratique. Ils
doivent être, comme le peuple russe, des idiots que Poutine manipule de manière incroyable. Un vrai hypnotiseur ce Poutine.
Seul européen à avoir respecté la diplomatie internationale, Orban le fameux « autocrate premier ministre d’une démocratie » :
« Le Premier
ministre hongrois Viktor Orban a félicité le président russe Vladimir Poutine pour avoir remporté un cinquième mandat, devenant ainsi le seul dirigeant de l’UE à féliciter un tel succès.
Orban a déclaré que le « respect mutuel » entre Budapest et Moscou permet « des discussions importantes même dans des contextes géopolitiques difficiles ».
Après l’annonce des
résultats, Orban « a félicité [Poutine], soulignant que la coopération entre la Hongrie et la Russie, basée sur le respect mutuel, permet des discussions importantes même dans des contextes
géopolitiques difficiles », a écrit le porte-parole du gouvernement hongrois, Zoltan Kovacs, dans un communiqué sur X.
“Le Premier ministre
Orban a affirmé l’engagement de la Hongrie en faveur de la paix et sa volonté d’intensifier la coopération dans les secteurs non limités par le droit international, soulignant l’importance du
dialogue pour favoriser des relations pacifiques”, a ajouté Kovacs. »
Ce qui confirme la remarque de la semaine dernière ; Orban est qualifié d’autocrate par les médias occidentaux parce qu’il préfère dialoguer avec Poutine
plutôt que de lui faire la guerre.
******************
Un autre cas montrant au reste du monde la hargne du bloc occidental contre « la Russie de Poutine » est le fait qu’elle soit toujours mis au ban des jeux olympiques de 2024 :
« Les sportifs
russes et biélorusses ne pourront pas prendre part à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, ils pourront tout de même suivre la cérémonie, dit le CIO, qui ne précise pas
comment. Le CIO s’aligne ainsi sur la décision prise début mars par le Comité paralympique international (IPC) pour la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques, le 28 août, et exclut tout
comme l’IPC de prendre en compte les podiums des « athlètes individuels neutres » (AIN) dans son tableau des médailles. Pour la cérémonie de clôture, rien n’est tranché encore puisque ce ne
sont pas les équipes qui défilent, mais les athlètes de manière individuelle.
Le comité international
olympique a fait les comptes : 12 sportifs russes et 7 biélorusses se sont pour le moment qualifiés pour Paris 2024, mais ils pourraient être une soixantaine à obtenir leur ticket, à la fin
du processus de qualification. C’est très peu par rapport aux 434 athlètes russes et biélorusses des jeux de Tokyo, en 2021.
Les conditions de leur
participation sont connues : pas de soutien à la guerre, pas d’équipes, que des individuels, une bannière neutre. Un comité d’examen va valider chaque qualification russe et biélorusse, à
charge pour ses membres de veiller ensuite aux respects des règles pour chacun de ses athlètes pendant tous les jeux. En cas de violation du règlement – s’ils affichent un drapeau russe par
exemple – le comité pourra saisir la commission de discipline du CIO. »
Alors qu’Israël y participera pleinement malgré le carnage humanitaire qu’il fait à Gaza. Là encore un « deux poids deux mesures » que le monde entier
peut voir car ce n’est plus une guerre entre militaires comme en Ukraine mais un véritable génocide lent d’une population civile qu’est en train de commettre Israël :
« Les pénuries
alimentaires extrêmes dans certaines parties de la bande de Gaza ont déjà dépassé les niveaux de famine, et des morts massives sont désormais imminentes sans un cessez-le-feu immédiat et un
afflux de nourriture dans les zones isolées par les combats, a déclaré lundi l’Observatoire mondial de la faim.
La Classification
intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC), dont les évaluations sont utilisées par les agences des Nations Unies, a déclaré que 70 % de la population dans certaines parties du nord
de Gaza souffrait du niveau de pénurie alimentaire le plus grave, soit plus du triple du seuil de 20 % à prendre en compte pour la famine. »
Le Comité International Olympique (CIO) est donc visiblement politisé alors qu’il prétend le contraire, niant l’évidence.
Face à cela, la Russie a donc décidé d’organiser ses propres jeux sportifs. Et bien le CIO ose se plaindre que la Russie « politise le sport » :
« Le Comité
international olympique a durci le ton mardi envers la Russie, accusée de “politiser le sport” en lançant ses “Jeux de l’amitié” en septembre prochain, une nouvelle compétition concurrente
des JO qui prévoit aussi une édition hivernale. »
Un exemple typique d’inversion accusatoire.
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Les législateurs étasuniens sont en train de discuter pour bannir le média social Tik Tok du marché étasunien, à moins que sa société mère, Bytedance, ne la vende à une compagnie étasunienne. Bytedance étant une
compagnie chinoise, le prétexte à cette loi est que la Chine pourrait espionner et influencer le public occidental.
Cet argument sous-entend implicitement que c’est le cas avec les médias sociaux étasuniens qui sont répandus dans le monde entier. La vente obligatoire de Tik
tok permettra alors aux Etats-Unis de garder le monopole des réseaux sociaux et donc de l’espionnage et de l’influence cognitive dans le monde :
« Les efforts du
Congrès pour forcer la vente de TikTok ont gagné du terrain aujourd’hui alors que les sénateurs ont quitté une réunion d’information à huis clos avec des responsables de la sécurité nationale
et ont lancé des appels à des audiences sur la question.
Le 13 mars, la Chambre a
voté par 352 voix contre 65 en faveur d’un projet de loi qui obligerait le propriétaire chinois de TikTok, ByteDance, à vendre l’entreprise dans six mois, sous peine de voir l’application
populaire interdite aux États-Unis. »
Mais il y a un deuxième facteur qui n’est pas expressément utilisé dans le débat législatif :
« Les législateurs
républicains sont de plus en plus préoccupés par la vague de contenus anti-israéliens sur
TikTok pendant la guerre avec le Hamas – et ils renouvellent leurs efforts pour interdire l’application appartenant à la Chine, a appris The Post.
Bien que TikTok reste
très secret sur les algorithmes qui distribuent quotidiennement des millions de vidéos courtes sur l’application, il existe des signes révélateurs de la quantité disproportionnée de contenu
anti-israélien sur l’application par rapport aux vidéos favorisant les Palestiniens.
Par exemple, le premier
résultat de la recherche « se tenir aux côtés de la Palestine » a été vu près de 3 milliards de fois au 26 octobre, tandis que le premier résultat pour « se tenir aux côtés
d’Israël » a été vu un peu plus de 200 millions de fois, selon une analyse. C’est devenu viral sur X ».
« TikTok a
enregistré un chiffre d’affaires de 9,37 milliards de dollars au troisième trimestre 2023.
Cette croissance est
portée par plusieurs facteurs, notamment sa base d’utilisateurs croissante, notamment aux États-Unis, sa plateforme publicitaire innovante et son expansion sur de nouveaux
marchés.
TikTok avait déjà
enregistré un chiffre d’affaires de 9,401 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation littérale de 100 % par rapport à 2021. »
Autant de facteurs qui expliquent pourquoi les législateurs ont voté cette loi à une large majorité.
Mais il y a un problème, c’est que les internautes étasuniens sont les premiers au monde à utiliser Tik Tok :
« Avec 150 millions
d’utilisateurs, les États-Unis comptent le plus grand nombre d’utilisateurs de TikTok en 2023. Cela représente près de la moitié de la population du pays !
L’Indonésie arrive en
deuxième position avec 113 millions d’utilisateurs. »
Autant de futurs électeurs qui ne seront pas joyeux de voir ce réseau social censuré.
Oui, Pékin a la capacité
juridique de le faire et a déjà indiqué qu’il le ferait.
En août 2020, à la suite
d’une tentative de l’administration Trump de forcer la vente de TikTok, Pékin a révisé ses règles de contrôle des exportations pour couvrir une variété de technologies qu’il jugeait
sensibles, y compris une technologie qui semble similaire aux services de recommandation d’informations personnalisées de TikTok.
Quelques années plus
tard, début 2023, une porte-parole du ministère du Commerce a déclaré dans la première réponse directe du gouvernement à cette affaire que la Chine s’opposerait à toute vente forcée de
TikTok.
En effet, une vente ou
une cession de l’application impliquerait « l’exportation de technologie » et devait être approuvée par le gouvernement chinois, a déclaré Shu Yuting, la porte-parole.
Pékin n’a indiqué aucun
changement à cette position depuis lors. »
*********************
La semaine dernière nous relations les remarques de militaires français avertissant que l’armée française risquait fortement de perdre dans une confrontation
avec la Russie. Cette semaine le chef d’Etat major de l’armée de terre française indique, dans une tribune au Monde, que :
« Pierre Schill,
chef d’état-major : « L’armée de terre se tient prête »
A l’heure où les foyers
de crise se multiplient, la France, nation-cadre de l’OTAN, a des atouts majeurs. Outre la dissuasion nucléaire, elle dispose de forces entraînées et interopérables avec les armées alliées,
explique le général d’armée dans une tribune au « Monde ». »
Les émissions télés préparent aussi les français à une intervention sur le terrain ukrainien.
Ailleurs qu’en France, les signes montrant la volonté des dirigeants européens de se lancer dans une guerre contre la Russie commencent aussi à s’accumuler :
« En Suède, le
gouvernement estime qu’il n’a même plus à faire semblant de soutenir le mouvement pour la paix.
Les principales ONG
suédoises œuvrant pour la paix et le désarmement perdent leurs financements publics, au lendemain de l’adhésion de la Suède dans l’Otan. Le gouvernement de droite, soutenu par l’extrême
droite, met ainsi sous silence les critiques de ces organisations pacifistes centenaires, très respectées pour leur contribution au débat démocratique en Suède. »
« Il ne
s’agit plus tant de recruter de nouveaux soldats que de persuader les troupes existantes de ne pas démissionner.
Cette semaine, le
ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a présenté un plan de rétention des talents pour inciter les militaires à rester en uniforme.
Cela survient quelques
jours après qu’un rapport annuel soumis au Parlement allemand a montré qu’en 2023, quelque 1.537 soldats ont quitté la Bundeswehr, la réduisant à 181.514 effectifs.
“Ces conversations
existent désormais dans toutes les capitales, dans toutes les démocraties qui disposent d’armées professionnelles sans conscription”, a déclaré lundi Lecornu, mentionnant le Royaume-Uni et
les États-Unis.
“Lors des réunions de
l’OTAN, nous pouvons parler d’équipement, mais désormais nous parlons aussi du niveau de rétention”, a-t-il ajouté. »
La Russie prend au sérieux tous ces signes virils et déclare :
« L’opération
militaire russe en Ukraine s’est transformée en guerre à part entière après que l’Occident est devenu participant au conflit, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une
interview accordée aux médias nationaux publiée vendredi.
Moscou poursuivra son
objectif consistant à garantir que l’armée ukrainienne ne puisse pas constituer une menace pour les citoyens ou le territoire russes, a déclaré le porte-parole au journal Argumenti i Fakty,
soulignant que le pays compte désormais quatre nouveaux sujets fédéraux qui doivent être protégés et pleinement libérés des forces de Kiev.
Peskov a souligné que la
Russie ne peut pas permettre l’existence à ses frontières d’un État qui prétend publiquement s’emparer de la péninsule de Crimée ainsi que des nouveaux territoires russes, en faisant
référence aux républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et aux régions de Zaporojie et de Kherson.
“Nous sommes en guerre”,
a déclaré Peskov, expliquant que si le conflit a commencé comme une opération militaire spéciale, dès que “l’Occident collectif y a participé aux côtés de l’Ukraine, pour nous, cela est
devenu une guerre”. »
Par contre, pour des histoires de gros sous et d’élections présidentielles, les Etats Unis freinent des deux pieds :
« Les États-Unis
ont exhorté l’Ukraine à mettre fin aux attaques contre les infrastructures énergétiques russes, avertissant que les frappes de drones risquaient de faire grimper les prix mondiaux du pétrole
et de provoquer des représailles, selon trois personnes proches des discussions.
Les avertissements
répétés de Washington ont été adressés aux hauts responsables des services de sécurité de l’État ukrainiens, le SBU, et à sa direction du renseignement militaire, connue sous le nom de GUR,
ont déclaré ces sources au Financial Times.
Les deux unités de
renseignement n’ont cessé d’étendre leurs propres programmes de drones pour frapper des cibles russes sur terre, sur mer et dans les airs depuis le début de l’invasion à grande échelle du
Kremlin en février 2022.
Une personne a déclaré
que la Maison Blanche était de plus en plus frustrée par les attaques effrontées de drones ukrainiens qui ont frappé des raffineries de pétrole, des terminaux, des dépôts et des installations
de stockage dans l’ouest de la Russie, nuisant à sa capacité de production pétrolière.
La Russie reste l’un des
plus importants exportateurs d’énergie au monde malgré les sanctions occidentales contre son secteur pétrolier et gazier. Les prix du pétrole ont augmenté d’environ 15 % cette année, à 85
dollars le baril, faisant grimper les prix du carburant au moment même où le président américain Joe Biden entame sa campagne pour sa réélection.
Washington craint
également que si l’Ukraine continue de frapper les installations russes, dont beaucoup se trouvent à des centaines de kilomètres de la frontière, la Russie pourrait riposter en s’en
prenant aux infrastructures énergétiques dont dépend l’Occident. »
Nous terminerons par cet article de prospective intitulé « Va-t-on de la guerre indirecte à la guerre directe contre la
Russie ? » :
« Par Samir Saul –
Michel Seymour – Le 13 mars 2024
Les dernières semaines
du mois de février ont été fertiles en développements dans la guerre opposant les USA/OTAN et la Russie en Ukraine. Les dangers qui guettent le monde, et en particulier l’Europe, se
concrétisent et deviennent plus menaçants. Du méli-mélo d’événements disparates et désordonnés, il se dégage néanmoins des perspectives assez claires de collision directe entre l’OTAN et la
Russie, c’est-à-dire du passage de la guerre indirecte par procuration actuelle à la guerre directe menée par des soldats et des civils de l’OTAN contre des soldats et des civils russes. Les
deux côtés disposant d’armes nucléaires, la montée aux extrêmes, c’est-à-dire, leur utilisation contre les armées et les civils sort du domaine de la théorie et des doctrines militaires pour
entrer dans la sphère de l’application concrète. C’est à ce péril apocalyptique que sont confrontées dans les mois à venir les populations de nombreux pays. Cela exige une prise de
conscience, un positionnement et des actions en vue de prévenir une catastrophe annoncée. Essayons d’abord de comprendre les raisons pour l’inquiétude, la source du danger.
Les USA/OTAN ont perdu
en Ukraine
La guerre hybride,
indirecte, par procuration, organisée et menée par les USA/OTAN depuis 2014 contre la Russie en Ukraine est un échec patent et impossible à camoufler. Loin d’abattre la Russie comme prévu,
l’utilisation de l’Ukraine tel un proxy ou un instrument de combat a produit l’effet exactement contraire : le renforcement de la Russie, la destruction de l’Ukraine et la défaite des
USA/OTAN. Les forces russes vont de succès en succès sur les champs de bataille, les armes russes démontrent leur supériorité sur celles des USA/OTAN, et l’économie russe se porte si bien
qu’elle est maintenant la première d’Europe, tandis que les économies européennes s’embourbent sous l’effet boomerang des « sanctions » imposées à la Russie. Ce résultat n’a rien de
surprenant pour tout observateur le moindrement conscient du rapport de force ou des faits économiques et ne s’étant pas départi de ses facultés mentales.
Ce n’était pas le cas
des dirigeants des USA/OTAN, adeptes de l’impérialisme étatsunien mariné au néoconservatisme va-t-en guerre. Ivres de leur puissance, prenant leurs désirs pour des réalités, malades de
russophobie, ils ont fait passer leur appareil de propagande à la vitesse supérieure, se surpassant en récits sur la facilité d’une victoire contre la Russie. Les populations occidentales ont
été soumises à un déferlement sans précédent d’éructations délirantes de la part de leurs dirigeants politiques, médias, commentateurs de plateau et « experts » de service, tandis que toute
analyse ou réflexion était ignorée, proscrite, ostracisée ou stigmatisée sous des huées d’insultes et de calomnies. Et pour cause : les mensonges sont des châteaux de cartes qui s’effondrent
au contact de la réalité. Le but de la campagne d’hystérie collective était de décérébrer les opinions publiques et de leur faire accepter la folle aventure d’une guerre par procuration
contre la Russie. Auto-intoxiqués, hallucinés, les bellicistes occidentaux croyaient à un succès rapide mettant la Russie à genou. L’effondrement économique et une « révolution de couleur »
détruiraient l’État russe, ramenant la Russie à l’époque chaotique d’Eltsine, démembrant le vaste pays et livrant ses ressources au capital occidental. Un si bel exploit justifiait la
tromperie et la manipulation de leurs populations. Les néocons, convertis au postmodernisme, n’ont-ils pas tenté de créer leur réalité, convaincus que, au bout du compte, ce sont les « faits
alternatifs » et la perception qui importent ?
L’irruption du
réel
Non prévue était
l’ingérence de la réalité dans ce scénario abracadabrant. L’avancée des forces russes contre les forces de Kiev deux à trois fois plus nombreuses, les grandes batailles perdues à Marioupol en
mai 2022 et à Bakhmout en mai 2023, le sacrifice irresponsable d’hommes et de matériel par Kiev, le coût financier pour tenir à bout de bras l’Ukraine, n’ébranlèrent pas la foi des
commanditaires occidentaux du régime de Zelensky. Les « narratifs » enthousiastes et les rêveries optimistes s’enchaînèrent dans l’attente de la « contre-offensive » salvatrice qui, à l’aide
d’armes miracles occidentales, infligerait à la Russie la cuisante défaite militaire tant recherchée. C’était peine perdue. La grande manœuvre se conclut par une débâcle otano-kievienne,
mort-née dès son déclenchement en juin 2023. Les lignes russes n’ont même pas été entamées, bien que l’Ukraine avait envoyé à la mort ses meilleures troupes, récemment formées et armées à
cette fin par l’OTAN.
L’incrédulité,
l’incompréhension et le silence s’installèrent du côté des USA/OTAN. La fiction en technicolor venait de frapper le mur du réel. Après quelques tentatives de se bercer d’illusions (« C’est
l’impasse pour les deux côtés. On est à égalité. »), l’échec fut reconnu, mais toujours à contre-cœur. Les Occidentaux avaient vidé leurs arsenaux; ils sont maintenant à l’os et n’ont plus
rien à donner. Kiev a du mal à trouver de la nouvelle chair à canon : les jeunes sont kidnappés dans la rue pour être mis sous uniforme; les expatriés sont conviés à rentrer; les mercenaires
sont envoyés en première ligne; les groupes bandéristes sont utilisés pour boucher les trous dans les lignes. Les bailleurs de fonds se rendent compte du mauvais investissement. À la Chambre
des représentants étatsunienne, les élus rechignent à continuer le gaspillage des ressources de leur pays. Petit à petit, et malgré les dénis, le constat que l’Ukraine ne peut l’emporter
contre la Russie fait son chemin. C’était une évidence depuis le début mais pas pour les fauteurs de guerre carburant au fantasme de casser la Russie.
Les lendemains de
défaite
Les défaites sont
orphelines. Chaque responsable essaie de s’en dissocier, pointant du doigt quelqu’un d’autre. Les auto-justifications et les récriminations sont choses courantes. D’abord, les USA/OTAN
essaient de faire porter le chapeau à Zelensky, à sa mauvaise stratégie, à son entêtement, à sa dilapidation des ressources humaines et matérielles. Ses appels répétitifs pour davantage de
dons devenant lassants, on en vient même à évoquer la corruption qui gangrène son pays.
Tout cela est hypocrite
car les plans de guerre en Ukraine ont été élaborés de concert avec les USA/OTAN. Cela comprenait l’obsession du tout-à-l’offensive qui jeta des dizaines de milliers de soldats dans le «
hachoir à viande » russe dans l’espoir de tuer des Russes (saigner la Russie est bien le but des USA/OTAN), ainsi que la malheureuse « contre-offensive » elle-même. Le commandant en chef
Zaloujny tenta lui aussi de dégager sa responsabilité du désastre en prenant ses distances de Zelensky, tout en se mettant de l’avant comme solution de rechange. Cet épisode se termina par
son limogeage le 8 février 2024. Les Occidentaux n’étaient pas encore prêts à larguer Zelensky.
Sur le front militaire,
la situation se dégrada encore plus. Le 17 février, les Russes prirent la ville d’Avdiivka, un succès encore plus important que la prise de Bakhmout le 20 mai 2023. D’abord, l’opération fut
un petit chef-d’œuvre de l’art militaire, se concluant par une déroute de l’adversaire et sa fuite à pied, combattants bandéristes du groupe Azov en tête. Ensuite Avdiivka était l’un des
lieux les mieux fortifiés avec l’aide de l’OTAN depuis 2014, un promontoire d’où les forces de Kiev bombardaient les civils de Donetsk. L’issue de la guerre en Ukraine ne fait maintenant
aucun doute et la défaite de Kiev est inéluctable.
Continuer la
guerre malgré la défaite
Une guerre par
procuration est perdue lorsque le supplétif chargé de se battre pour les commanditaires n’arrive pas à l’emporter. Face à ce résultat, il y a quatre possibilités :
(i) continuer la guerre
indirecte;
(ii) accepter la défaite
(les États-Unis évacuent l’Afghanistan en 2021),
(iii) jeter les masques
et faire faire la guerre par les commanditaires eux-mêmes, soit la guerre directe et sans auxiliaires,
(iv) trouver d’autres
proxys pour poursuivre la guerre d’une façon ou d’une autre (en Syrie, les États-Unis remplacent les djihadistes vaincus par les Kurdes).
Les deux premières
possibilités sont peu susceptibles d’être retenues. Zelensky veut bien continuer la guerre par procuration mais les promesses d’armes occidentales ne peuvent se concrétiser car il n’y en a
plus (l’Ukraine n’a reçu que 30% des obus promis) et les sommes demandées pour tenir l’Ukraine sous perfusion sont de moins en moins trouvables dans les économies occidentales, anémiques et
au seuil de l’austérité. Dépenser des milliards pour une guerre en Ukraine frise l’indécence alors que les prix flambent, les agricultures sont dévastées par le déversement de produits
ukrainiens, les niveaux de vie s’affaissent, les budgets publics sont plombés de déficits et l’endettement national dépasse le PIB. Le grand « Sommet » convoqué par Macron à Paris le 16
février 2024 pour augmenter l’aide européenne à Kiev ne débouche sur rien. En janvier-février 2024, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France ont signé des traités bilatéraux d’aide et de
coopération militaire avec l’Ukraine pour 10 ans, mais nul ne sait s’ils pourront être suivis d’effet. Quant à l’option de l’acceptation de la défaite, elle est plus qu’improbable car la
guerre n’est pas menée en fonction de ce qui se passe en Ukraine mais pour abattre la Russie. Peu importe le sort de l’Ukraine, la mise hors de combat de la Russie doit se réaliser coûte que
coûte car il en va de la pérennité de l’impérialisme étatsunien. Macron ne fait que refléter ce besoin des États-Unis en insistant que la Russie ne doit pas sortir vainqueur.
Passer de la guerre par
procuration (perdue) à la guerre directe ?
Reste donc les formules
de la collision directe et du proxy de substitution. Les deux s’entrecroisent et sont au cœur de l’actualité de ces dernières deux
semaines. En 2024, l’alarmisme de mauvais aloi remplace l’exaltation ignare de 2022-2023. On se plaît à se faire peur : la Russie ne doit pas l’emporter en Ukraine car elle piafferait
d’impatience à envahir l’Europe; il faut arrêter les chars russes en Ukraine si l’on ne veut pas les voir défiler sur les Champs-Élysées. Un cas de bipolarité géopolitique.
Le 19 février, un
politicien français ultra-atlantiste en tout et pro-guerre contre la Russie appelle la France « à passer en mode économie de guerre ». Le 26 février, Macron fait sa déclaration n’excluant pas
l’envoi de troupes occidentales affronter la Russie. Comment l’interpréter ? Macron a l’habitude de gouverner par petites phrases lancées tantôt par ci, tantôt par là pour satisfaire tel
groupe ou tel courant, pour donner le change sur ce qu’il fait véritablement, ou pour détourner l’attention de ses difficultés à l’intérieur (tous les voyants économiques, sociaux et
politiques en France sont au rouge). En général, ce n’est que du vent ou un écran de fumée pour faire illusion.
Dans le cas qui nous
occupe, il y a aussi la volonté de la France de se distinguer dans les relations internationales, ce qui, en principe, est bienvenu. On se rappelle combien de Gaulle avait fait rayonner la
France. Mais n’est pas de Gaulle qui veut. On ne saurait prendre les vessies pour des lanternes. De Gaulle tenait un discours d’indépendance de la France contre les hégémonies; Macron fait de
la surenchère en faveur de l’alignement otanien de la France et pour l’hégémonie étatsunienne. Voulant les premiers rôles, il ne se distingue que par les rodomontades et le surcroît de
bellicisme par rapport à ses alliés. S’il joue au matamore pour impressionner la Russie, Poutine lui rappelle le 29 février l’existence des armes atomiques qui peuvent atteindre son pays.
Macron est immédiatement désavoué par les autres dirigeants occidentaux, y compris ceux des États-Unis. On lui fait remarquer que la France, généreuse en discours grandiloquents, a moins
donné à l’Ukraine que l’Allemagne ou la Grande-Bretagne. Toujours est-il que Macron met le sujet sur la table. Il le fait de concert avec Biden à qui il a parlé au préalable. À ce stade,
l’idée est de préparer les esprits. C’est le but recherché.
Un suicide
collectif
À court terme,
l’intervention militaire directe de quelque pays de l’OTAN que ce soit ou de toute l’OTAN n’est qu’une abstraction dans les conditions actuelles. L’OTAN n’a ni les troupes ni les armes pour
une guerre contre la Russie. Aucun pays de l’OTAN ne peut envoyer au combat plus que quelques milliers de soldats. Tous auraient à décréter le service militaire obligatoire et la
conscription, tout en se convertissant à l’économie de guerre. On imagine l’accueil que feraient les opinions publiques à ces mesures. Pour le moment, ils en sont (l’Allemagne en particulier)
à des programmes de réarmement et d’augmentations de leurs budgets militaires.
Durant les trois
décennies d’unilatéralisme et de suprématie étatsunienne (« la fin de l’histoire »), les Occidentaux avaient oublié les conflits de grande envergure pour se concentrer sur les guerres « sans
fin », conflits asymétriques quasi coloniaux de suppression de récalcitrants : pays plus faibles et forces irrégulières « en sandales ». Ils ont tout misé sur les proxys et les moyens high
tech, la guerre conventionnelle étant tombée en désuétude. Les armées nationales ont été remplacées par des armées de professionnels, beaucoup plus petites. Les forces militaires sont
devenues des corps expéditionnaires, des forces spéciales et des opérateurs à distance de systèmes d’armes, plutôt que des armées. Elles ont du mal à recruter et leurs effectifs sont
incomplets. Plusieurs pièces d’équipement sont hors service ou ne sont plus fabriquées, et les chaînes de production sont démantelées.
Aucun pays de l’OTAN n’a
l’expérience d’une guerre contre un adversaire de la taille de l’armée russe, un « pair ». Celle-ci est, en plus, la plus aguerrie au monde, autant en guerre high tech qu’en guerre
conventionnelle à grand déploiement d’effectifs. Sa taille est supérieure et elle est capable de croître fortement. Depuis la mobilisation de septembre 2022, pouvant aller jusqu’à 1,25
millions d’hommes, la Russie se prépare à un éventuel passage à la guerre directe par l’OTAN. Son armement conventionnel a fait les preuves de sa supériorité sur le champ de bataille en
Ukraine et son industrie militaire peut augmenter sa cadence de production. Elle n’aurait même pas besoin de son arsenal nucléaire, le premier au monde, pour repousser l’OTAN. Qu’à cela ne
tienne, le recours au nucléaire par les deux côtés serait une conséquence possible en cas d’affrontement. Si la guerre par procuration contre la Russie relève de l’aveuglement, la guerre
directe est assimilable à un suicide collectif.
Il n’empêche que ce qui
se dessine semble bien être une fusion des scénarios iii et iv : l’Europe serait préparée pour être le nouveau proxy et celui-ci
basculerait dans un affrontement direct avec la Russie.
Où logent les États-Unis
?
Chefs de la coalition
occidentale, maîtres d’œuvre de la stratégie de la guerre par procuration, les États-Unis auraient été les bénéficiaires de la défaite de la Russie. Leur hégémonie mondiale aurait été
confortée. Mais la guerre a été contre-productive et les États-Unis sont engoncés dans de redoutables problèmes domestiques. Que font les États-Unis quand une aventure extérieure tourne au
vinaigre ? Ils stoppent les pertes, rentrent chez eux et laissent en rase campagne les associés qu’ils ont utilisés se débrouiller seuls (Vietnam, Afghanistan). Tout indique qu’ils cherchent
en ce moment une porte de sortie de l’Ukraine, indépendamment de ce que ferait un Trump réélu. Les boutefeux de 2022-2023 sont désormais le soutien le moins sûr de Kiev.
Il faut rappeler que les
États-Unis ont deux ennemis : la Russie et la Chine, et qu’ils doivent les séparer pour les vaincre un à un. Pour les États-Unis, la Russie était considérée seulement comme un obstacle moins
important à surmonter rapidement pour passer à l’essentiel : un conflit avec la Chine. Après la défaite russe anticipée, les États-Unis déplaceraient leur attention vers la Chine,
laissant à l’Europe otanienne la responsabilité de poursuivre le combat contre la Russie pour la tenir éloignée de la Chine pendant l’affrontement américano-chinois. L’agitation en Europe
pour un passage à ce qui serait de facto la guerre directe et la création d’une « défense européenne » est en droite ligne de ce plan originel. Cela signifie que le rôle assigné à l’Europe
est d’être le proxy de substitution des États-Unis, suite à l’épuisement du proxy ukrainien. Dans l’éventualité du passage à la guerre directe contre la Russie, le territoire européen
prendrait la suite du territoire ukrainien. La guerre se déroulerait en Europe.
Les intentions
étatsuniennes sont lisibles dans le renvoi le 5 mars de Nuland, russophobe patentée, personnage de premier plan dans l’État et dans la sphère néoconservatrice. Événement significatif, il
marque enfin la sortie des chimères et la prise de conscience à Washington de la défaite en Ukraine ainsi que de toute la stratégie basée sur le proxy ukrainien dont Nuland est l’acteur
principal au moins depuis 2014. Fait inhabituel, la sanction est une reconnaissance spectaculaire de l’échec de la politique du pays. Le proxy ukrainien est irrécupérable. Les États-Unis ne
peuvent plus rester aussi « engagés » en Ukraine que ne le veut Nuland; sa présence est un inconvénient. Par ailleurs, ils en ont plein les bras en Palestine, au Proche-Orient et dans le Sud
où leur association avec Israël les discrédite dans leur quête d’appuis pour le maintien de leur hégémonie et d’un monde unipolaire. Fidèles à leur conduite après une aventure impériale
ratée, ils regardent ailleurs, vers la Chine, où ils espèrent plus de succès que contre la Russie. Il n’échappe à personne que le diplomate nommé au poste que convoitait Nuland est un
spécialiste de la Chine.
Que faire devant le
danger de guerre en Europe ?
Pour le moment, tous les
intervenants présents sur les plateaux de télévision français se sont penchés avec délectation sur la déclaration de Macron. Au-delà des Pour et des Contre, il y a l’enthousiasme qui
s’exprime, chacun se sentant investi d’une nouvelle mission, celle qui consiste à influer sur le cours stratégique des choses. Une reprise de pouvoir éventuelle de Trump et les distances que
ce candidat prend déjà à l’égard de l’OTAN permettent pour le moment de se bercer d’illusion sur la capacité de la France à assumer elle-même un certain leadership de remplacement. La France
qui a toujours rêvé de jouer un rôle politique dominant au sein de l’Union européenne, peut espérer l’espace d’un instant, être en mesure de jouer un rôle politique déterminant au sein de
l’OTAN. Les stratèges de plateaux peuvent de leur côté espérer prendre du galon et voir croître leur influence possible auprès de Macron.
Cet enthousiasme
français risque cependant d’être de courte durée, car il est une version dévoyée et pervertie de la politique envisagée par le général de Gaulle. Malgré les apparences, les propos
audacieux de Macron ne sont que l’expression d’un volontarisme belligérant qui convient parfaitement à Washington. C’est un peu comme si Macron était sorti de ses gonds en regardant
du coin de l’œil le Commander in chief américain. Malgré la rebuffade officielle venant de Washington, le président français a le feu vert étatsunien. Si jamais l’Europe s’engage directement
dans une confrontation guerrière avec Moscou sans que cela ne relève d’une initiative des États-Unis, le président américain quel qu’il soit, mais a fortiori si c’est Donald Trump, ne tardera
pas à prendre ses distances à l’égard de l’article 5. Les contrats signés, même avec des alliés, peuvent aisément être déchirés si les intérêts des États-Unis changent.
L’Europe serait alors Gros-Jean comme devant. Il est dans l’intérêt Américains de laisser l’Europe se charger elle-même de confronter la Russie. Cette indépendance politique nouvelle de
l’Europe par rapport à Washington, serait en réalité la reprise sous une nouvelle forme d’une dépendance ancienne : un new skin for the old ceremony. Un nouveau proxy européen, même perdant,
pourrait à tout le moins peut-être servir à enliser la Russie, ne serait-ce qu’en la forçant à mobiliser ses effectifs pour affronter l’Europe, pendant que les États-Unis se tourneraient vers
la Chine pour l’affronter avec leurs proxys régionaux (Taïwan, Corée du Sud, Japon, Philippines, Australie, Nouvelle Zélande). Qu’Européens et Russes s’affaiblissent mutuellement n’est que
bénéfice net pour l’impérialisme étatsunien.
Conclusion
Après l’Ukraine,
l’Europe est manifestement le prochain proxy des États-Unis pour la guerre contre la Russie. Les premiers concernés, les Européens, auraient intérêt à tirer le signal d’alarme au
plus vite, avant que la spirale guerrière ne les entraîne dans l’abîme. Il n’y a aucune garantie que la guerre directe contre la Russie, aujourd’hui fanfaronnade macronienne, ne se
transformera pas en sinistre réalité. La chair à canon ukrainienne serait relayée par la chair à canon européenne, les cobayes ukrainiens par les cobayes
européens.
Le combat idéologique
doit être mené simultanément sur deux fronts. Il faut mettre en évidence le caractère contradictoire des deux positions adoptées à l’égard des Russes. Ainsi que l’ont déjà remarqué Noam
Chomsky et bien d’autres, les leaders otaniens ont, d’une part, jusqu’ici minimisé les capacités de la Russie dans la guerre d’Ukraine, mais ils ont, d’autre part, en même temps ameuté
l’opinion publique face au danger d’une éventuelle invasion russe en territoire européen. Très faible sur le terrain ukrainien, la Russie serait tout de même assez forte pour avoir l’ambition
d’envahir l’Europe. Pour sortir de cette vision contradictoire, irrationnelle et manichéenne, il n’est peut-être plus nécessaire d’insister longuement sur les capacités russes qui ont été
déployées en Ukraine. Leur puissance militaire est visible à l’œil nu. La démonstration n’est plus à faire. Mais il reste à convaincre la population que la Russie n’a ni l’ambition ni le
besoin de conquérir de nouveaux territoires. Elle a déjà assez à faire sur son immense territoire national qu’elle doit gérer. Il serait temps aussi de se méfier un peu plus des États-Unis
qui cherchent à provoquer la Russie pour qu’elle pose des gestes défensifs que les leaders européens paranoïaques vont s’empresser d’interpréter en fonction de l’image qu’ils se font de ses
ambitions.
Il n’est pas
trop tôt pour toutes les organisations et personnes anti-guerre de se faire entendre et de s’unir pour alerter l’opinion publique européenne du danger de voir l’Europe ressembler à l’Ukraine,
voire quelque chose de bien plus grave si les armes nucléaires sont employées. Le « Non à la guerre » doit être retentissant et doit peindre les conséquences d’une belligérance européenne
dans les termes les plus explicites. Un mouvement fort ne laisserait pas les décideurs indifférents. L’interruption de cette marche infernale ne doit pas attendre le déclenchement des
hostilités, car il serait alors déjà trop tard. »
Par Wayan – le 18 mars 2024 – Le Saker Francophone
Pas de grandes
nouvelles cette semaine. Alors nous en profiterons pour reprendre certaines infos qui ne font pas les grands titres mais nous permettent de voir derrière le rideau du « spectacle de
relations publiques ».
Un article du
magazine grand public Marianne a fait beaucoup parler de lui dans le monde des analystes alternatifs anglophones car il lance, dès son intro, quelques pétards du genre :
« En n’excluant pas
d’envoyer des troupes en Ukraine, Emmanuel Macron a provoqué un tollé en Europe et écopé d’un désaveu américain. Plusieurs militaires français, interrogés par Marianne, disent, eux, être «
tombés de l’armoire ». « Il ne faut pas se leurrer, face aux Russes, on est une armée de majorettes ! », raille un haut gradé, persuadé que « l’envoi de troupes » françaises sur le front
ukrainien ne serait tout simplement « pas raisonnable ». »
Des constats que les analystes alternatifs anticipaient depuis bien longtemps, mais ils étaient traités alors de « pro-Poutine » :
« Premier constat :
une victoire militaire ukrainienne semble désormais impossible… Autre constatation, « les Russes ont aussi su gérer leur troupe de réserve, pour garantir l’endurance opérationnelle »….
Troisième constat : le risque de rupture russe [Que les russes rompent le front de résistance ukrainien] est réel… Est-ce cette situation stratégique nouvelle, où l’armée
russe semble en position de force face à une armée ukrainienne à bout de souffle, qui a conduit Emmanuel Macron, « en dynamique », comme il l’a glissé, à envisager des renforts de troupes ?
Une perspective réaliste face à la situation opérationnelle du moment, qualifiée de « critique » par des observateurs de terrain. « Mais ce qui peut paraître réaliste d’un strict point de vue
tactique peut se révéler irréaliste d’un point de vue stratégique et diplomatique », soupire un gradé français. »
Il semble que, après s’être enfoncé longtemps dans le brouillard de leurs illusions et de leur propre propagande, le retour à la réalité de terrain soit
difficile pour les dirigeants et analystes européens et les laisse dans l’affolement.
Le vrai message de cet article vient de l’armée qui cherche à prévenir Macron que partir en guerre contre la Russie serait un acte suicidaire. En espérant qu’il
l’ait bien entendu.
Il ne s’agit pas de « baisser la tête face à Poutine » comme l’argumentent certains. Il s’agit d’arrêter les conneries, de remettre les pieds sur
terre et de s’entendre avec le gouvernement russe pour établir un pacte de sécurité européen qui satisfasse à la fois la sécurité des européens et des russes, comme le demande Poutine depuis
2014, et comme il l’a redemandé pour la n-ième fois lors de son interview avec Carlson. L’Europe y gagnerait autant que la Russie. Hélas il semble que les penchants atlantistes des dirigeants
européens les rendent sourds d’oreille aux propositions raisonnables de Poutine.
CNN confirme cette
supériorité matérielle de la Russie face à l’Occident :
« La Russie semble
en passe de produire près de trois fois plus de munitions d’artillerie que les États-Unis et l’Europe, un avantage clé avant ce qui devrait être une nouvelle offensive russe en Ukraine plus
tard cette année.
La Russie produit
environ 250 000 munitions d’artillerie par mois, soit environ 3 millions par an, selon les estimations des services de renseignement de l’OTAN sur la production de défense russe
partagées avec CNN, ainsi que des sources proches des efforts occidentaux pour armer l’Ukraine. Collectivement, les États-Unis et l’Europe ont la capacité de produire seulement environ 1,2
million de munitions par an à envoyer à Kiev, a déclaré à CNN un haut responsable du renseignement européen ».
Un peu plus loin dans l’article, une petite ligne rapide, mais significative, pour expliquer les raisons de cette supériorité :
« Les responsables
américains et occidentaux insistent sur le fait que même si la Russie a réussi à relancer ses usines, en partie parce qu’elle a l’avantage d’être une économie dirigée sous le contrôle
d’un autocrate, les nations capitalistes occidentales finiront par rattraper leur retard et produire de meilleurs équipements.
« Si vous pouvez
réellement contrôler l’économie, alors vous pourrez probablement avancer un peu plus vite que les autres pays », a déclaré le lieutenant-général Steven Basham, commandant adjoint du
commandement américain en Europe, dans une interview à CNN la semaine dernière. Mais, a-t-il ajouté, « l’Occident disposera d’une puissance plus durable ».
Et oui, la « main invisible du marché » est surement efficace pour que certains engrangent de gros profits mais est un désavantage quand il s’agit de
travailler à l’intérêt national ou collectif. Les occidentaux sont en train d’en faire les frais, tant face à la Russie qu’à la Chine. Mais la suite de la phrase disant que « les nations capitalistes occidentales finiront par rattraper leur
retard et produire de meilleurs équipements » montre que la propagande médiatique fera tout pour cacher une telle évidence.
********************
Puisque l’on parle d’autocrate, je vous présente le nouvel « autocrate de la semaine », toujours selon
CNN :
« Trump fait
l’éloge du « fantastique » Viktor Orbán en accueillant l’autocrate hongrois à Mar-a-Lago pour une réunion
et un concert »
Donc, selon CNN, un président d’un pays démocratique européen, la Hongrie, est un autocrate. Moi qui croyais que ce qualificatif flou mais peu flatteur était
réservé aux non-occidentaux. Alors allons voir la définition d’autocrate dans le dictionnaire :
« Un autocrate est
un dirigeant qui détient un pouvoir absolu et illimité, sans être soumis à des restrictions légales ou démocratiques. Un autocrate peut être un monarque qui gouverne par droit divin, un chef
politique ou une personne tyrannique. Un autocrate est le seul détenteur de l’influence ou du pouvoir politique dans un système de gouvernement appelé autocratie »
Voyons maintenant le système politique hongrois :
« Le président de
la République, élu par l’Assemblée nationale tous les cinq ans, a un rôle essentiellement honorifique, bien qu’il soit aussi commandant en chef des armées et chargé de nommer le Premier
ministre.
Le Premier ministre est
élu à la majorité par les membres de l’Assemblée nationale sur recommandation du Président de la République.
Le Premier ministre
propose des candidats pour les postes de ministres au président qui les nomme au poste de ministre.
Pouvoir
législatif
Parlement de
Budapest.
Le parlement hongrois
est monocaméral. L’Assemblée nationale de Hongrie, qui compte 199 membres, est la plus haute autorité du pays. Entre la révision constitutionnelle du 23 octobre 1989 (effective aux élections
de 1990) et la réforme de 2011 (mise en place effectivement en 2014), l’Assemblée comptait 386 sièges. Elle initie les lois ou approuve celles soutenues par le Premier ministre.
Un parti doit recueillir
au moins 5 % des suffrages pour prétendre à une représentation à l’Assemblée nationale. Les élections législatives se tiennent tous les quatre ans (les dernières ont eu lieu en
2022).
Pouvoir
judiciaire
Une cour
constitutionnelle, composée de 15 membres, a le pouvoir de contester une loi pour inconstitutionnalité. (Cette institution n’a jamais été complètement remplie et ne compte aujourd’hui que
onze membres, ce qui la rend presque incompétente.)
Le président de la Cour
suprême et les systèmes pénal et civil qu’il représente, sont totalement indépendants du pouvoir exécutif. Le procureur général est également totalement indépendant du pouvoir législatif,
mais son statut est âprement débattu dans le pays. L’équivalent du médiateur de la République existe en Hongrie. Il y a plusieurs médiateurs qui protègent les droits civils, éducationnels et
écologiques, ainsi que les droits des minorités hors du circuit judiciaire classique. »
Il est donc évident que quand CNN traite le premier ministre hongrois, choisi par le président et adoubé par l’assemblée législative hongroise,
« d’autocrate » il ne fait pas de « l’information de qualité » mais de la totale propagande.
Mais pourquoi Orban est-il soudain méprisé ainsi par les journalistes de CNN. Bien sur il rencontre Trump, mais quand même. Non il a un plus gros défaut, il
prône une politique de paix vis-à-vis de la Russie. Il est totalement à contre-courant de l’esprit guerrier qui règne dans le reste de l’Europe et prône le dialogue avec Poutine. Alors, pour
CNN, il rejoint Poutine dans les rangs des méchants « autocrates ».
En d’autres mots, CNN, un média étasunien se prétendant progressiste, pousse, insidieusement et par des mots détournés, à ce que l’Europe entretienne de
mauvaises relations avec la Russie en dénigrant ceux qui préféreraient le dialogue.
Mais il n’y a pas que le média CNN qui déraille, le président des Etats-Unis lui-même est allé encore plus loin en traitant Orban
de « dictateur », sans pouvoir montrer
sur quoi se base ses affirmations. De la pure diffamation :
« Budapest a
protesté contre les remarques du président américain Joe Biden selon lesquelles le Premier ministre hongrois Viktor Orban cherchait à établir une « dictature ». La Hongrie ne tolérera pas ces
« mensonges », a déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto aux journalistes.
Biden a fait ces
commentaires vendredi dernier lors d’un arrêt de campagne en Pennsylvanie. Plus tôt dans la journée, Orban a rendu visite à Donald Trump, l’ancien président américain et rival présumé de
Biden lors des prochaines élections, dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride.
Orban « a déclaré
catégoriquement qu’il ne pense pas que la démocratie fonctionne, il recherche la dictature », a affirmé Biden dans son discours.
Mardi, Szijjarto a
déclaré aux journalistes qu’Orban n’avait jamais tenu des propos comparables à ces paroles. Il a également révélé que Budapest avait convoqué l’ambassadeur de Washington à ce
sujet.
« Nous avons demandé à
l’ambassadeur de nous montrer la citation, avec le lieu et la date, où le Premier ministre a dit ce que le président des États-Unis lui attribuait. De toute évidence, aucune déclaration de ce
type n’a été faite et nous n’avons donc pu recevoir aucune réponse substantielle », a déclaré le ministre des Affaires étrangères. Budapest n’est « pas obligé de tolérer de tels mensonges de
la part de qui que ce soit, même si cette personne se trouve être le président des États-Unis d’Amérique », a ajouté Szijjarto. »
On assiste à une nette perte du sens de la mesure diplomatique dans ce pays qui se présente pourtant comme une référence mondiale. Cette perte de sens est
visible dès les premiers échelons de la chaine de direction du pays, comme nous allons le voir dans le prochain chapitre.
******************
Alors que les experts des plateaux TV, les médias et dirigeants occidentaux distillent régulièrement la peur d’une « attaque russe » contre l’Europe
de l’est si l’Ukraine perdait face à la Russie, un document déclassifié du DNI, le Director of National Intelligence étasunien, écrit
noir sur blanc, en page 14 consacrée à la Russie :
« La
Russie ne veut certainement pas d’un conflit
militaire direct avec les forces américaines et de l’OTAN et poursuivra ses activités asymétriques en dessous de ce qu’il estime être le seuil d’un conflit à l’échelle
mondiale. »
Une information que les médias occidentaux continuent d’ignorer afin que la peur d’une attaque russe pousse les populations occidentales à soutenir la politique
agressive de leurs gouvernements face à la Russie.
L’introduction de ce rapport des RG, censé servir de base pour décider de la politique étrangère, donne un bon éclairage des motivations et des zones aveugles
du gouvernement étasunien. [Entre parenthèses mes commentaires] :
« Au cours de
l’année prochaine, les États-Unis seront confrontés à un ordre mondial de plus en plus fragile, mis à rude épreuve par une concurrencestratégique accélérée entre les grandes
puissances[il n’y a pas du tout de « concurrence stratégique » entre les grandes puissances que sont la Chine et la Russie mais une « coopération
stratégique » dont les Etats-Unis feraient bien de s’inspirer], des défis transnationaux plus intenses [qu’une
coopération entre grandes puissances pourraient résoudre plus facilement] et imprévisibles et de multiples conflits régionaux aux
implications considérables. Une Chine ambitieuse mais anxieuse, une Russie conflictuelle, certaines puissances régionales, comme
l’Iran, et des acteurs non étatiques plus compétents remettent également en question les règles établies de longue date du système international avec
la primauté des États-Unis en son sein[ce passage montre clairement que les Etats-Unis ne veulent pas « partager le pouvoir » mais rester les maitres du
« système international avec la primauté des Etats-Unis en son sein », d’où leur incapacité à envisager toute coopération]. Simultanément, les nouvelles technologies, les fragilités du
secteur de la santé publique, et les changements environnementaux sont plus fréquents, ont souvent un impact mondial et sont plus difficiles à prévoir.
Il suffit de regarder la
crise de Gaza, déclenchée par un groupe terroriste non étatique hautement compétent, Le HAMAS, alimenté en partie par un Iran ambitieux sur le plan régional, et exacerbé par les discours
encourageants de la Chine et de la Russie qui veulent affaiblir les États-Unis sur la scène mondiale – pour voir comment une crise régionale peut avoir des retombées considérables et
compliquer la coopération internationale sur d’autres problèmes urgents. [Qu’un rapport des services secrets étasuniens puisse écrire un paragraphe sur « la crise de
Gaza » sans dire un seul mot sur Israël et sa responsabilité dans cette « crise » montre leur aveuglement idéologique et explique en grande partie les erreurs à répétition de
la politique internationale des Etats-Unis.]
Le monde qui émergera de
cette période tumultueuse sera façonné par celui qui offrira les arguments les plus convaincants sur la façon dont le monde devrait être gouverné, comment les sociétés devraient être
organisés et quels systèmes sont les plus efficaces pour faire progresser la croissance économique et fournir des bénéfices pour un plus grand nombre de personnes, et par les pouvoirs – tant
étatiques que non étatiques – qui sont les plus compétents à agir pour trouver des solutions aux problèmes transnationaux et aux crises régionales. » [C’est certain. Pour
l’instant le monde occidental est en train de perdre cette bataille auprès des populations du « Sud global » et même auprès d’une partie croissante de sa propre population,
l’ultralibéralisme ayant le gros défaut de laisser de plus en plus de gens sur le trottoir.]
« La Chine a la
capacité de concurrencer directement les États-Unis et leurs alliés et de modifier la situation d’un ordre mondial fondé sur des règles, de manière à soutenir
le pouvoir et la forme de gouvernance de Pékin par rapport à celui des Etats-Unis. [Là encore vision compétitive plutôt que coopérative alors que la Chine propose régulièrement aux
autres pays, dont les Etats-Unis, leur « win-win » solution, la solution gagnant-gagnant]
Les graves défis
démographiques et économiques de la Chine pourraient en faire acteur mondial plus agressif et imprévisible. L’agression continue de la
Russie en Ukraine souligne qu’elle demeure une menace pour l’ordre international fondé sur des
règles. Les pouvoirs locaux et régionaux tentent également d’acquérir et d’exercer une influence, souvent aux dépens de leurs voisins et de l’ordre mondial lui-même. [Une vision
paranoïaque voyant des agressions et des menaces partout et nulle part des possibilités de trouver des terrains d’entente]
L’Iran
reste une menace régionale avec
des activités d’influence malveillante plus larges, et la Corée du Nord
étendra sa capacité en matière d’armes de destruction massive tout en étant un
acteur perturbateur sur la scène
régionale et mondiale. Souvent, les actions des Etats-Unis destinées à dissuader une agression étrangère ou une escalade sont interprétées par les adversaires comme renforçant leur propre
perception selon laquelle les États-Unis ont l’intention de les contenir ou de les affaiblir, et ces interprétations erronées peuvent compliquer la gestion des escalades et
les communications de crise. » [Cette dernière phrase est soit d’une hypocrisie soigneusement calculée, soit, plus grave, d’une incapacité à se projeter dans le regard de
l’autre, ce qui, pour des spécialistes du renseignement, montre une inaptitude totale à faire un tel travail. En d’autres mots les Etats-Unis sont incapables de se rendre compte, de prendre
conscience, qu’une grande partie des problèmes actuels viennent de leurs propres politiques de domination du système international. Il y a même refus conscient de reconnaitre une telle
attitude puisqu’elle est qualifiée « d’interprétation erronée ». On n’est pas sortis de
l’auberge.]
Pourtant,
Qui s’en
prend à l’Iran depuis que le Shah d’Iran a été destitué par une révolution populaire dans les années 70 ?
Qui a attaqué la Corée du Nord parce qu’elle était communiste, bombardant et
tuant un tiers de sa population dans les années 50 ?
Qui vient juste d’envoyer des
« troupes spéciales » à Taiwan et continue à financer l’armement de cette ile ?
A qui l’Irak doit-elle demander l’autorisation
pour pouvoir simplement payer sa facture d’électricité :
« Les États-Unis
ont renouvelé une dérogation de 120 jours autorisant l’Irak à payer sa facture d’électricité à l’Iran, a déclaré jeudi le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, lors
d’un point de presse.
Washington a commencé à
accorder des dérogations l’année dernière, soulignant que l’argent ne pouvait être utilisé que pour des « transactions non sanctionnables », comme l’achat de biens humanitaires comme de la
nourriture et des produits agricoles. »
Mais ce sont ces pays qui sont désignés comme agressifs, menaçants et malveillants et la « Communauté du renseignement » étasunien prétend ne pas
comprendre pourquoi ???
*******************
S’il y a bien une entité politico-économique qui profite de ces tensions permanentes, instigués par les politiques occidentales mais pourtant projetées sur
« l’ennemi » comme nous venons de le voir, c’est le Complexe
militaro-industriel :
« Les pays
européens ont presque doublé leurs importations d’armes au cours des cinq dernières années, le conflit en Ukraine étant le principal facteur à l’origine de cette augmentation, selon de
nouvelles données de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).
Le continent a importé
94 % d’armes de plus entre 2019 et 2023 qu’entre 2014 et 2018, selon un rapport du SIPRI publié lundi. Presque toutes les grandes puissances d’Europe occidentale ont augmenté leurs achats
d’armes au cours de cette période, la France augmentant ses importations de 112 %, l’Allemagne de 188 % et le Royaume-Uni de 41 %, selon les données.
Cependant, l’Ukraine a
augmenté ses importations de 6 633 %, devenant ainsi le premier importateur d’armes d’Europe et le quatrième au monde, derrière l’Inde, l’Arabie saoudite et le Qatar.
Dans l’ensemble, les
pays européens ont considérablement augmenté leurs dépenses de défense en réponse au conflit en Ukraine, à la fois pour financer les transferts d’armes vers Kiev et pour réarmer leurs propres
armées. Les membres de l’UE ont augmenté leurs dépenses militaires pour atteindre un montant record de 261 milliards de dollars en 2022, six États membres ayant mis en œuvre des hausses de
plus de 10 % en 2021. »
” L’Otan préconise,
à l’attention des pays européens membres de l’Alliance atlantique, d’allouer 2% de leur PIB à leur défense nationale. Ce week-end, une note de l’institut allemand Ifo a été relayée par le
Financial Times. Et elle montre que les Européens sont encore loin du compte.
Ce qu’il manque aux
membres européens de l’Otan pour atteindre l’objectif de dépense militaire fixé par l’organisation, ce sont 56 milliards d’euros, selon cette note. Parmi les plus mauvais élèves, on retrouve
l’Espagne, l’Italie, à qui il manque 11 milliards d’euros chacun, mais aussi la Belgique…
Pourtant, les dirigeants
se veulent plutôt optimistes. Le secrétaire général de l’Alliance atlantique a annoncé la semaine dernière que les deux tiers de ses membres allaient dépenser suffisamment cette
année. D’ici à 2026, les pays de la zone euro
doivent doubler leurs dépenses dans le secteur de la défense. ”
« Les exportations
d’armes vers l’Asie représentaient la plus grande part du monde – 37 % –, les alliés des États-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde, étant en tête de la frénésie d’achats.
Celles-ci étaient «
largement motivées par un facteur clé : l’inquiétude quant aux ambitions de la Chine », a déclaré Pieter Wezeman, chercheur principal au programme de transferts d’armes du SIPRI.
Le Japon, par exemple, a
multiplié par deux ses importations, commandant notamment 400 missiles à longue portée capables d’atteindre la Corée du Nord et la Chine.
Les alliés des
États-Unis, le Qatar, l’Égypte et l’Arabie saoudite, ont également dominé les achats au Moyen-Orient, qui représentaient 30 % des importations mondiales.
« Il ne s’agit pas
seulement de la peur de l’Iran. Il s’agit en réalité d’une guerre », a déclaré Wezeman à Al Jazeera. « Au cours des dix dernières années, l’Arabie saoudite a effectivement utilisé ces armes
dans le cadre d’opérations qu’elle mène elle-même, notamment au Yémen. En Arabie saoudite, cela est considéré comme une confrontation directe avec l’Iran par procuration.»
Les rivalités régionales
ont également joué un rôle.
Le Qatar, par exemple, a
quadruplé ses importations d’armes après que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont imposé un blocus au pays du Golfe en 2017, commandant des avions de combat aux États-Unis, en
France et au Royaume-Uni.
« Nous vivons dans un
monde en transition. C’est fluide et instable. L’ONU a un rôle décoratif. Il existe toute une classe de puissances révisionnistes », a déclaré à Al Jazeera
Konstantinos Filis, professeur d’histoire au Collège américain de Grèce.
« Les États amis de
l’Occident ne savent pas vraiment si la puissance américaine peut dissuader une attaque contre eux », a déclaré Filis. « Ils disent : « Si je ne me réarme pas, il n’y aura personne pour me
protéger, il n’y aura pas de mécanismes multilatéraux solides comme les années précédentes, donc je dois me préparer à une future attaque ». »
La France profitant largement du
bond de ce commerce meurtrier :
« Depuis 2019, la
France a vu ses ventes à l’international bondir de 47 %, quand la Russie voyait les siennes chuter de 53 %. C’est un sérieux revers pour les « Moscoureveurs » d’autant plus marquant
qu’il intervient dans une période de fortes tensions entre les deux pays.
Dans cette compétition,
les États-Unis restent de très loin les premiers exportateurs d’armes au monde, raflant à eux seuls 42 % du total des ventes. »
Ceci expliquant aussi en partie la soudaine humeur guerrière du président français.
C’est là aussi un des problèmes de l’ultralibéralisme. Quand ce sont les grosses entités économiques qui décident, grâce à la magie du lobbyisme, alors les
puissantes industries de l’armement vont forcément pousser les gouvernements à adopter une « politique de la tension » et leur rapport étroit avec le monde du renseignement explique
en partie les pathétiques rapports pondus par ces services.
Sans parler de leurs procédés mafieux
contre tous ceux venant dénoncer leurs magouilles :
« Le lanceur
d’alerte travaillant pour Boeing, John Barnett, a fait une sombre prédiction en disant qu’il risquait de mourir après avoir soulevé des préoccupations en matière de sécurité concernant le
géant des avions de ligne, disant prétendument à un ami de la famille : « Si quelque chose arrive, ce n’est pas un suicide. »
Barnett, 62 ans, a été
retrouvé mort dans sa camionnette dans le parking d’un hôtel de Charleston, en Caroline du Sud, le 9 mars – le jour même où il devait conclure son témoignage à huis clos dans
le cadre d’un procès intenté contre son ancien employeur.
Les autorités – qui
enquêtent toujours sur sa mort – ont initialement déclaré que Barnett était mort d’une blessure par balle « auto-infligée » à la tête, mais ses avocats, sa famille et ses amis ont depuis émis
des doutes quant à savoir si l’ancien ingénieur de contrôle qualité de Boeing avait réellement attenté à sa propre vie.
« Je sais qu’il ne s’est
pas suicidé. Il n’y a aucune probabilité », a déclaré à ABC une amie de la famille, identifié uniquement comme Jennifer.
L’amie a affirmé que
Barnett avait spéculé sur le fait qu’il pourrait finir par mourir après avoir commencé à parler publiquement des problèmes de sécurité liés à Boeing après sa retraite en 2017.
“Il n’était pas
préoccupé par sa sécurité parce que je le lui ai demandé”, a déclaré Jennifer au média. “J’ai dit : ‘Tu n’as pas peur ?’ Et il a répondu : ‘Non, je n’ai pas peur, mais si quelque chose
m’arrive, ce n’est pas un suicide.'”
“C’est pourquoi ils ont
fait passer cela pour un suicide”, a affirmé Jennifer dans l’interview.
Boeing n’a pas
immédiatement répondu à la demande de commentaires du Post sur les affirmations de l’amie. »
Boeing est une des plus importantes industries de l’armement étasunien.
La Chine voit
clairement qui est le réel bénéficiaire de cette stratégie de la tension :
« Afin d’obtenir
davantage de financement militaire, l’armée américaine a récemment mis en avant la « théorie de la menace militaire chinoise ». Par exemple, le commandant du Commandement de la défense
aérospatiale de l’Amérique du Nord a affirmé que des avions militaires chinois commenceraient à opérer à proximité de la zone d’identification de la défense aérienne des États-Unis dès cette
année, « non seulement des avions militaires, mais aussi des navires et même des sous-marins ». En outre, les analystes du Pentagone ont également exagéré l’avance de la Chine dans le domaine
des armes hypersoniques. En conséquence, le nouveau budget de la défense américain pour l’année à venir a augmenté les investissements dans les systèmes de défense antimissile et renforcé les
efforts de recherche et développement d’armes hypersoniques. En fait, depuis 2018, le Pentagone a investi plus de 12 milliards de dollars dans le développement de divers systèmes d’armes de
frappe hypersoniques terrestres, maritimes et aériennes.
Le nouveau budget de la
défense américain alloue également d’énormes fonds pour continuer à développer les technologies émergentes, à moderniser l’arsenal nucléaire et à renforcer la capacité de frappe de la «
triade nucléaire », y compris le développement et la construction du sous-marin lance-missiles balistiques de nouvelle génération de classe Columbia. le bombardier stratégique B-21 Raider et
la nouvelle génération de missiles balistiques intercontinentaux terrestres. Le monde peut voir clairement que le budget de défense américain de près de 900 milliards de dollars a pour
objectif majeur de prendre diverses mesures visant à renforcer les capacités militaires des États-Unis dans une compétition stratégique avec d’autres grandes puissances, en cherchant à
assurer une « sécurité absolue » pour les États-Unis en sapant la sécurité des autres pays, permettant ainsi aux États-Unis de dicter leurs conditions et de maintenir leur statut hégémonique
mondial.
Face à un monde en ébullition, les États-Unis devraient
abandonner la mentalité de guerre froide, mettre un terme à la confrontation militaire, à la confrontation de blocs et aux jeux géopolitiques, et travailler avec la communauté internationale
pour maintenir la paix et la sécurité mondiales, responsabilité qui incombe à une grande puissance. »
*******************
Toute cette gesticulation pour créer des tensions, auquel s’est rajouté le blocage de toute condamnation d’Israël à l’ONU, créent des dommages irréversibles à
la stature internationale des Etats-Unis sans que ceux-ci aient l’air d’en prendre conscience. Voici quelques déclarations venant d’Asie.
« Le ministre
chinois des Affaires étrangères Wang Yi a qualifié jeudi 7 mars la guerre menée par Israël à Gaza de « honte pour la civilisation » et a réitéré les appels de Pékin à un « cessez-le-feu
immédiat ».
“C’est une tragédie pour
l’humanité et une honte pour la civilisation qu’aujourd’hui, au 21e siècle, ce désastre humanitaire ne puisse être stoppé”, a déclaré Wang aux journalistes lors d’une conférence de
presse.
“Aucune raison ne peut
justifier la poursuite du conflit, et aucune excuse ne peut justifier d’être désespérément tué”, a déclaré Wang. “La communauté internationale doit agir de toute urgence, en faisant d’un
cessez-le-feu immédiat et de la cessation des hostilités une priorité absolue, et en assurant l’aide humanitaire une responsabilité morale urgente.” »
Cet éditorial du
Jakarta post, le journal pro-occidental en langue anglaise d’Indonésie :
« La façon dont
Israël a mené sa guerre à Gaza en ciblant et en tuant aveuglement des civils, y compris des femmes et des enfants, en assiégeant Gaza et en bloquant son approvisionnement alimentaire, ainsi
qu’en annihilant complètement ce qui était autrefois déjà une « prison à ciel ouvert devrait suffire à l’Indonésie pour reconsidérer son projet de renforcer ses liens avec l’État
juif.
En fait, l’attaque
massive contre Gaza devrait donner à tout le monde, à chaque nation, et pas seulement à l’Indonésie, une pause pour commencer à recalibrer ses liens avec Israël. La mort de plus de 30 000
civils à Gaza devrait être une raison suffisante pour exiger des comptes de la part des politiciens et des généraux militaires qui donnent le ton à Tel Aviv. Nous ne devrions pas récompenser
les mauvais comportements. »
« Le Premier
ministre malaisien Anwar Ibrahim a accusé les dirigeants occidentaux d’appliquer de manière sélective le droit international lorsqu’ils condamnent l’opération militaire russe en Ukraine, mais
ne défendent pas un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et Gaza.
S’adressant jeudi à
l’Université nationale australienne de Canberra, Anwar a déclaré que depuis six décennies, l’Occident donne « carte blanche » à Israël pour poursuivre son « déchaînement meurtrier contre les
Palestiniens ».
« Malheureusement, la
tragédie déchirante qui continue de se dérouler dans la bande de Gaza a mis à nu la nature égocentrique de l’ordre fondé sur des règles tant apprécié et tant vanté », a soutenu le Premier
ministre.
Les réponses différentes
et incohérentes de l’Occident face aux conflits Russie-Ukraine et Israël-Gaza « défient le raisonnement », a-t-il souligné. C’est une « course folle » de croire que d’autres pays, y compris
dans la région Indo-Pacifique, ne remarqueraient pas les incohérences dans l’application du droit international.
Anwar a également
exhorté l’Australie à rétablir le financement de l’agence humanitaire des Nations Unies, l’UNRWA, à Gaza. »
Dans la même semaine, Anwar en a profité pour dénoncer la
pression que subissent les Etats voisins de la Chine de la part des Etats-Unis :
« Le Premier
ministre malaisien s’est prononcé lundi en faveur des liens avec la Chine et s’est plaint des pressions présumées exercées par les États-Unis et leurs alliés sur les nations de la région pour
qu’elles prennent parti dans les rivalités stratégiques de l’Occident avec Pékin.
Les remarques du Premier
ministre Anwar Ibrahim ont eu lieu lors du sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est dans la ville australienne de Melbourne, où Anwar est l’un des neuf dirigeants asiatiques
présents à la réunion.
“À l’heure actuelle, la
Chine semble être le principal investisseur en Malaisie”, a déclaré Anwar, insistant sur le fait que les Malaisiens “n’ont pas de problème avec la Chine”.
“Nous sommes une nation
indépendante, nous sommes farouchement indépendants, nous ne voulons être dictés par aucune force”, a déclaré Anwar.
“Ainsi, même si nous
restons (…) un ami important des États-Unis, de l’Europe et ici en Australie, ils ne devraient pas nous empêcher d’être amicaux avec l’un de nos voisins importants, précisément la Chine”,
a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec l’Australie. Le Premier ministre Anthony Albanese, est un fidèle allié des États-Unis.
« S’ils ont des
problèmes avec la Chine, ils ne devraient pas nous les imposer. Nous n’avons pas de problème avec la Chine », a déclaré Anwar aux journalistes. »
En Afrique aussi ils en ont marre des pressions et
attitudes étasuniennes :
« Selon le
colonel-major Amadou Abdramane, l’accord de coopération serait « une simple note verbale », « unilatéralement imposée » par Washington. Le document contraindrait le Niger à payer les factures
liées aux taxes des avions américains, ce qui coûterait plusieurs milliards, selon le porte-parole. Niamey se plaint également de n’avoir aucune information sur les opérations américaines,
tout en ignorant leurs effectifs et matériels déployés.
Ainsi, le membre du
Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a jugé « illégale » la présence américaine sur le territoire nigérien. Cette décision fait suite à la visite, entre mardi 12 et jeudi
14 mars, d’une délégation américaine de haut niveau à Niamey. Une rencontre « sans respect des usages diplomatiques » et « imposée », selon Amadou Abdramane.
Les échanges auraient
porté sur la transition en cours et le choix des partenaires étrangers. D’après le colonel-major, les Américains auraient accusé Niamey d’avoir signé des accords secrets, que ce soit dans le
domaine militaire avec la Russie, ou sur l’uranium avec l’Iran. Le porte-parole a ainsi dénoncé une « attitude condescendante et la menace de représailles » des Américains. De quoi « saper
les relations » et « miner la confiance entre nos gouvernements », a-t-il dit. »
*****************
Même l’Ukraine, déçue par le lâchage en plein vol par les Etats-Unis, montre sa rancœur en démontant la propagande étasunienne dont elle avait pourtant bien
profité depuis 2014. Ceci par l’intermédiaire de Bodanov, le chef des services de renseignement ukrainiens.
Cela commence par
l’affaire Navalny, en mettant à mal le narratif occidental d’un empoisonnement par Poutine :
« Boudanov en marge
du Forum ukrainien de l’année 2024, tel que rapporté par hromadske :
“Je peux vous décevoir,
mais nous savons qu’il [Navalny] est
mort d’un caillot de sang. C’est plus ou moins confirmé. Ceci n’est pas tiré d’Internet, mais, malheureusement, il est mort de mort
naturelle.” »
« L’Iran a fourni à
la Russie un grand nombre de puissants missiles balistiques sol-sol, ont déclaré à Reuters six sources, approfondissant ainsi la coopération militaire entre les deux pays sanctionnés par les
États-Unis. »
« Kyrylo Budanov,
chef de la Direction du renseignement militaire ukrainien (HUR), a réfuté les affirmations selon lesquelles l’Iran aurait transféré des missiles à longue portée à la Russie, affirmant que ces
informations ne correspondent pas à la réalité.
« Ils (les missiles
iraniens) ne sont pas là. Tout cela ne correspond pas à la réalité », a déclaré Boudanov lors du forum ukrainien 2024, le 25 février.
Il a également noté que
les missiles fournis à la Russie par la Corée du Nord n’ont pas été largement utilisés par les forces d’occupation. « Bien que quelques missiles nord-coréens aient été utilisés », a-t-il
déclaré, « les affirmations d’une utilisation généralisée ne sont pas vraies ». »
Il est évident que ce n’est pas par la bouche des dirigeants ni des médias dit « de qualité » que nous saurons la réalité du terrain
géopolitique.
*********************
Haïti est de nouveau en crise. Lorsque les médias en parlent c’est pour stipendier les « gangs » de répandre l’anarchie dans les rues de Port au
Prince, se gardant comme souvent de replacer l’événement dans son contexte historique et le faisant ainsi surgir de nulle part. Cette technique empêche le lecteur de vraiment comprendre la
situation et permet de mieux le manipuler. On l’a vu pour l’Ukraine et pour Gaza. Cet article du
Guardian répare cette « erreur » :
« Pillée et
corrompue pendant 200 ans, Haïti était vouée à l’anarchie
Par Kenan Malik – Le 16
mars 2024 – The Guardian
En décembre 1914, l’USS
Machias jetait l’ancre à Port-au-Prince, en Haïti. Huit marines étasuniens en débarquaient pour aller à la Banque Nationale de la
République d’Haïti (BNRH), y prendre 500 000 $ d’or appartenant au gouvernement haïtien – 15 millions de dollars en argent d’aujourd’hui. Ils ont emballé cet or dans des caisses en bois pour
les rapporter au navire et de là à New York où il a été déposé dans les coffres de la banque d’investissement Hallgarten & Co.
La BNRH est la banque
centrale d’Haïti. Mais c’est aussi une société privée étrangère. Créée à l’origine en 1880 grâce à une concession accordée à une banque française, la pression américaine a attiré des
investisseurs américains. En 1920, la BNRH appartenait entièrement à la National City Bank américaine. C’était peut-être la banque centrale d’Haïti, mais le gouvernement haïtien était facturé
pour chaque transaction et les bénéfices époustouflants qui en sortaient s’envolaient vers Paris ou New York.
Les troubles politiques
en Haïti dans les années 1910 ont conduit Wall Street à exiger des mesures pour protéger ses investissements. Washington a obéi, y envoyant les marines. Un an plus tard, les marines
revinrent en force et y restèrent pendant 19 ans, dans le cadre d’une occupation souvent brutale. « J’ai contribué à faire d’Haïti… un endroit décent où les gars de la National City Bank
peuvent collecter des revenus », écrivait le major général Smedley Butler, un chef des forces américaines en Haïti, en 1935.
L’histoire presque
oubliée du vol de banque organisé par le Département d’État américain est un moment mineur mais éclairant dans l’histoire d’Haïti. La démission forcée la semaine dernière du Premier ministre
Ariel Henry, l’effondrement de la vie civile et la guerre des gangs dans les rues ont ramené Haïti à la une des journaux internationaux. Pour donner un sens aux
derniers événements, nous devons comprendre non seulement où se trouve Haïti aujourd’hui, mais aussi comment cela est arrivé.
L’histoire d’Haïti est
celle dans laquelle les classes dirigeantes du pays ont fait preuve d’un extraordinaire mépris envers les masses, même selon les normes du Sud global. C’est également un pays dans lequel les
puissances étrangères n’ont jamais reculé devant la répression et l’effusion de sang, ni devant le simple vol, pour atteindre leurs objectifs, parfois en alliance avec les élites locales,
parfois en opposition à elles. Haïti est aujourd’hui le pays le plus pauvre des Amériques et l’un des plus inégalitaires au monde.
La tragédie d’Haïti ne
réside pas seulement dans la dévastation causée à sa population, mais aussi dans le fait que, même si aujourd’hui elle est peut-être un symbole de corruption et d’anarchie, elle symbolisait
il y a 200 ans, voire était l’incarnation
vivante, du contraire : les possibilités d’émancipation humaine. Haïti est né en 1804 d’une révolution de 13 ans au cours de laquelle les esclaves de la colonie française de Saint-Domingue
ont démantelé leurs chaînes, vaincu successivement les armées de France, de Grande-Bretagne et d’Espagne et fondé une nouvelle nation.
Dans l’Haïti
indépendant, cependant, les nécessités d’un monde dirigé par des élites garantissaient que la nouvelle classe dirigeante
gouvernerait comme n’importe quelle élite, que ce soit en Haïti, en France ou en Amérique. Ses objectifs étant de maintenir le pouvoir, de réprimer la dissidence et d’imposer l’exploitation
du travail. Mais une classe dirigeante faible et divisée a fait en sorte que la vie politique haïtienne soit rythmée par une succession de coups d’État et d’insurrections. La répression des
mouvements démocratiques est devenue le fil conducteur de l’histoire de la nation.
Pendant ce temps, les
élites dirigeantes d’Europe et d’Amérique, craignant que l’exemple haïtien puisse enhardir d’autres luttant pour la liberté, ont cherché à isoler la nouvelle nation, refusant même pendant des
décennies de la reconnaître.
En 1825, la France
exigeait, comme prix de sa reconnaissance, des réparations de 150 millions de francs (l’équivalent, selon différentes estimations, entre 4 et 21 milliards de dollars aujourd’hui) pour
compenser la perte de biens, y compris de biens humains. Parallèlement à cette demande, elle a envoyé 14 navires de guerre.
La France obligeait les
esclaves et leurs descendants à payer leurs anciens maîtres pour s’être affranchis de la servitude. Bien que ce chiffre ait finalement été réduit à 90 millions de francs, il est resté bien
au-delà de la capacité de paiement d’Haïti, ce qui l’a obligé à contracter des emprunts auprès des banques françaises à des taux exorbitants, alourdissant ainsi le fardeau. En 1914, 80 % du
budget du gouvernement était consacré au remboursement de la dette. Année après année, l’argent qui aurait pu être dépensé pour les écoles ou les hôpitaux, l’industrie ou l’agriculture, dans
l’un des pays les plus pauvres du monde (même si, il faut l’admettre, une grande partie de cet argent aurait pu aussi aller dans les poches des oligarques haïtiens) a été détourné pour
remplir le trésor de l’une des nations les plus riches du monde.
Les nations occidentales
n’ont pas seulement appauvri Haïti, elles sont également intervenues constamment, soutenant les politiciens qui imposent la « stabilité », sapant ainsi ceux dont les exigences démocratiques
leur semblaient menaçantes. François Duvalier, ou « Papa Doc », est arrivé au pouvoir en 1957, un dictateur vicieux dont le règne s’est construit sur une violence féroce. Les dirigeants
américains ont hésité face à la brutalité de Duvalier, mais l’ont considéré comme un atout important contre le communisme, en particulier contre Cuba de Fidel Castro. Et c’est ainsi que
l’aide a afflué.
Jean-Bertrand Aristide,
un prêtre de gauche, bénéficiant d’un soutien massif parmi la classe ouvrière et les pauvres d’Haïti, a suscité une réponse différente. À deux reprises, en 1990 et 2001, des vagues de soutien
populaire ont propulsé Aristide à la présidence. Et à deux reprises, en 1991 et 2004, il a été renversé lors de coups d’État sanglants.
Après le premier coup
d’État, Aristide est revenu au pouvoir avec le soutien des États-Unis. Néanmoins, de nombreux putschistes étaient salariés de la CIA et l’agence ne cachait pas son hostilité envers lui. Une
décennie plus tard, l’opposition aux politiques économiques et sociales d’Aristide a conduit les Etats-Unis à le forcer à quitter ses fonctions (bien que Washington insiste de manière peu
plausible sur le fait qu’il n’ait joué aucun rôle dans la « démission » volontaire d’Aristide).
Aujourd’hui, l’État
haïtien existe à peine. Ses fonctions, de la police à la santé, de l’éducation aux services sociaux, ont été sous-traitées à ce que le chercheur Jake Johnston appelle « l’État aidant » – ONG,
organismes des Nations Unies, banques de développement, entreprises privées. Surtout depuis le tremblement de terre dévastateur de 2010, cet « État parallèle » est la source de puissance en
Haïti. Ariel Henry n’a pas été élu démocratiquement mais nommé par ce qu’on appelle le « groupe
central », un groupe d’ambassadeurs étrangers qui dirigent effectivement le pays.
Le résultat a été une
rupture complète entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés ; une rupture visible dans tout, depuis les gangs dans les rues jusqu’à la faim qui hante sa population.
« Nous sommes devenus
les sujets de notre propre histoire », affirmait Aristide en 1987 ; « nous refusons désormais d’être les objets de cette histoire. » Le drame, c’est que c’est le contraire qui s’est produit,
que le peuple haïtien reste exclu de la gouvernance de son pays. Tant que cela ne changera pas, Haïti ne changera pas. »
L’info de la semaine,
que vous ne verrez pas en une des médias grand public, est le début de la rupture du front ukrainien face aux avancées russes et la panique que cela déclenche chez les dirigeants occidentaux :
« La prise
d’Avdiivka par la Russie a été suivie par des gains continus de Moscou en Ukraine, alors que les inquiétudes grandissent quant au soutien des États-Unis aux forces de Kiev, qui, selon un
expert militaire, sont « à la fois sous-équipées et en manque d’hommes sur le front ».
Les forces russes ont
maintenu leur élan après le retrait de l’Ukraine, le 17 février, en partie imputé à une pénurie de munitions.
L’Institut pour l’étude
de la guerre a déclaré mardi que les forces russes exploitaient les opportunités tactiques ouvertes par la prise d’Avdiivka et tentaient de pénétrer le plus loin possible dans la zone
environnante avant que les forces ukrainiennes n’établissent des lignes défensives plus cohérentes.
La veille, le
porte-parole du groupe des forces ukrainiennes Tavriisk, Dmytro Lykhovyi, avait déclaré que ses troupes s’étaient retirées de Stepove, à environ huit milles au nord d’Avdiivka. Entre-temps,
des sources russes ont affirmé que Moscou avait pris Tonenke au sud et d’autres zones environnantes.
Les dernières cartes du
groupe de réflexion de Washington, DC, montrent mardi les avancées russes dans d’autres parties de l’oblast de Donetsk, notamment à l’ouest de Bakhmut, et dans l’est et le centre d’Ivanivske,
à proximité…
L’analyste militaire
Mike Kofman, chercheur principal au Carnegie Endowment, a déclaré au podcast War on the Rocks que l’Ukraine “n’a pas de bonnes lignes secondaires” et qu’elle était “assez en retard en matière
de retranchement sur le front”.
“Derrière Avdiivka,
l’Ukraine dispose de quelques défenses, mais ce n’est pas une ligne solide”, a déclaré Kofman le 24 février. “L’armée russe risque de s’essouffler, mais d’un autre côté, si elle est capable
de soutenir pleinement ces offensives, l’année prochaine, ils pourraient éventuellement trouver un terrain de plus en plus ouvert”, ce qui pourrait conduire vers une “pente potentiellement
glissante”. »
Cette mauvaise nouvelle est donc mise sous le tapis par les médias, mais certaines réactions des politiques occidentaux montrent qu’eux le savent et commencent
à être nerveux. Le secrétaire à la défense étasunien envisage finalement une victoire de la Russie en Ukraine et dramatise la situation :
« Le secrétaire
américain à la Défense, Lloyd Austin, a averti jeudi que l’OTAN serait entraînée dans la guerre si l’Ukraine était vaincue par les forces d’invasion russes.
“Nous savons que si
Poutine réussit ici, il ne s’arrêtera pas”, a déclaré Austin. “Il continuera à prendre des mesures plus agressives dans la région. Et d’autres dirigeants du monde entier, d’autres autocrates,
examineront cela et seront encouragés par le fait que cela s’est produit et que nous n’avons pas réussi à soutenir une démocratie.”
“Si vous êtes un État
balte, vous vous inquiétez vraiment de savoir si vous serez le prochain ou non”, a-t-il déclaré. “Ils connaissent Poutine, ils savent de quoi il est capable… Et franchement, si l’Ukraine
tombe, je crois vraiment que l’OTAN se battra contre la Russie.” »
Lavrov a immédiatement répondu à cette déclaration d’Austin :
« Lavrov a été
interrogé sur les propos d’Austin lors d’un entretien au Forum diplomatique d’Antalya en Turquie.
« Il a simplement fait
un lapsus freudien en révélant ce qu’ils [les États-Unis] avaient en tête », a déclaré le diplomate russe. « Ils disaient qu’ils ne pouvaient pas permettre à l’Ukraine de perdre, parce que la
Russie ne serait pas satisfaite et attaquerait ensuite les pays baltes, la Pologne et la Finlande. Il s’avère, selon les propos directs de M. Austin, que c’est exactement le contraire. Nous
n’avons pas et ne pouvons pas avoir de tels projets, mais les Américains oui. » »
Manquant toujours de flegme, c’est chez Macron que cette panique est la plus visible :
« L’envoi de
troupes occidentales au sol en Ukraine ne doit pas « être exclu » à l’avenir, a affirmé Emmanuel Macron, ce lundi 26 février, à l’issue d’une conférence internationale de soutien à l’Ukraine.
Il a estimé néanmoins qu’il n’y avait « pas de consensus » à ce stade pour cette hypothèse.
« Nous ferons tout ce
qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre », a expliqué le président français. Emmanuel Macron a aussi annoncé que les alliés des Ukrainiens allaient créer une coalition
pour livrer des missiles de moyenne et longue portée à l’Ukraine.
En ouverture de cette
conférence, le chef de l’État avait notamment déclaré : « La Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre, non seulement pour permettre à l’Ukraine de continuer d’exister, mais aussi pour
assurer la sécurité collective en Europe. » Un propos qu’il a aussi martelé à la fin de cette conférence. »
La réponse de la Russie à cette hypothèse fut rapide et claire :
« Un conflit direct
entre la Russie et l’OTAN deviendra probablement inévitable si les États membres du bloc militaire dirigé par les États-Unis envoient des troupes en Ukraine, a déclaré le porte-parole du
Kremlin, Dmitri Peskov. Il s’exprimait après que le président français Emmanuel Macron, dont le gouvernement a accueilli lundi une réunion très médiatisée des partisans de l’Ukraine, a
déclaré que les membres de l’UE « feraient tout ce qui est nécessaire pour empêcher la Russie de gagner » – y compris en déployant des forces sur le terrain pour soutenir Kiev.
Les opposants à la
proposition sont parvenus à une « évaluation sobre des risques potentiels » liés au déploiement des forces de l’OTAN en Ukraine, a déclaré mardi Peskov aux médias. Cela serait « absolument
contraire aux intérêts de ces nations » et de leurs peuples, a-t-il averti.
Interrogé sur la
probabilité d’un conflit direct avec l’OTAN si des troupes occidentales étaient envoyées en Ukraine, le porte-parole du Kremlin a répondu : « dans ce
cas, nous ne devons pas parler de probabilité, mais plutôt d’inévitabilité ».
Plus réaliste face au danger que représente une Russie en colère, les autres dirigeants européens ont tempéré :
« Le Premier
ministre slovaque Robert Fico, accusé par les critiques d’être trop proche de Moscou, a déclaré après la réunion qu’il existait une désunion sur cette question entre les dirigeants
européens.
“Il y a des pays qui
sont prêts à envoyer leurs propres soldats en Ukraine, il y a des pays qui disent jamais – la Slovaquie en fait partie – et il y a des pays qui disent que cette proposition devrait être prise
en considération”, a-t-il déclaré.
Le Premier ministre
suédois Ulf Kristersson, qui est sur le point d’adhérer à l’OTAN, a jeté un regard froid sur cette idée, affirmant que “ce n’est pas du tout envisageable pour le moment”.
Le chancelier allemand
Olaf Scholz a déclaré dans un message irrité sur X
: “Nous avons convenu hier à Paris que tout le monde devait faire davantage pour l’Ukraine. L’Ukraine a besoin d’armes, de munitions et de défense aérienne. Nous y travaillons. C’est clair :
il n’y aura pas de troupes des pays européens ou de l’OTAN sur le terrain.
Un responsable de
l’OTAN, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a souligné qu'”il n’y a aucun projet de troupes de combat de l’OTAN sur le terrain en Ukraine” malgré le “soutien militaire sans précédent” de
l’alliance.
“Lorsque nous parlons
d’envoyer des troupes, nous devons être très prudents car nous ne devons pas faire croire que nous sommes en guerre contre la Russie”, a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères
Antonio Tajani. “Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie”, a-t-il déclaré.
Mais le Royaume-Uni a
émis une réaction un peu plus circonspecte, le porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak affirmant qu’il n’était pas prévu de déployer des troupes « à grande échelle » en
Ukraine.
Il est entendu que les
troupes occidentales éventuellement envoyées en Ukraine n’auraient pas pour mandat de combattre les forces russes mais travailleraient sur les priorités exposées par Macron lors de sa
conférence de presse, notamment le déminage, la sécurisation des pays voisins comme la Moldavie et la lutte contre les cyberattaques.
“Nous ne parlons pas de
soldats en première ligne, au combat, mais d’activités spécifiques, loin du front”, a déclaré Rym Momtaz, chercheuse consultante à l’Institut international d’études stratégiques
(IISS). »
La présence de militaires de l’OTAN en Ukraine, sous l’étiquette « mercenaires », est pourtant un « secret de polichinelle » :
« Après le tollé
provoqué, Emmanuel Macron a assuré, jeudi 29 février, que chacun de ses mots était « pesé » et « mesuré ». Le fait que le chef de l’Etat prenne soin,
lundi 26 février, de préciser que les discussions concernaient seulement l’envoi de troupes « de manière officielle, assumée et endossée », a aussi implicitement levé le
voile sur la présence déjà effective de professionnels de divers services occidentaux sur le sol ukrainien.
Les allers et retours en
Ukraine de nombreux acteurs étatiques appartenant à la sphère des services de renseignement occidentaux, souvent avec un statut militaire, sont, depuis le début du conflit ukrainien, une
évidence inhérente à la conduite de la guerre, qu’il s’agisse de membres du personnel diplomatique sous couverture, de « conseillers » insérés au sein des états-majors ukrainiens ou
de forces spéciales de tous types. « L’action de ces services est par nature clandestine donc en dehors du droit de la guerre », rappelle Vincent Crouzet, ancien collaborateur de la
direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), reconverti dans l’écriture et le conseil.
La polémique a toutefois
libéré la parole sur ce que d’aucuns considèrent comme un « secret de Polichinelle ». « Tous les Etats alliés sont présents en Ukraine. Il ne s’agit pas d’unités de
combat, mais il y a par exemple des représentants de tous les services de renseignement », témoigne une source diplomatique ukrainienne, qui se félicite que le renforcement de la
présence militaire alliée dans son pays soit « dans l’air » depuis le mois de décembre. « S’il y a des livraisons d’armes, il doit y avoir des gens qui donnent des informations
pour utiliser les équipements sur place », observe-t-elle. »
L’enregistrement d’une conversation entre officiers allemands parlant «d’attaquer le pont de Crimée» vient justement d’être postée sur internet, par les services secrets russes ou la
dissidence interne allemande :
« Un fichier audio
source contenant ce qui serait une discussion sur une éventuelle opération allemande visant à bombarder le pont de Crimée en Russie a été mis en ligne.
L’audio de 38 minutes,
daté du 19 février, est l’enregistrement d’une conversation entre quatre officiers de l’armée de l’air allemande (Luftwaffe), dont son chef, le général Ingo Gerhartz, et le chef d’état-major
adjoint pour les opérations, le général de brigade Frank Graefe.
Les officiers
discutaient de l’envoi par l’Allemagne de 50 missiles à longue portée Taurus en Ukraine et pensaient que la Luftwaffe pourrait fournir aux Ukrainiens des informations de ciblage sans paraître
directement impliquée dans le conflit avec la Russie.
Ils ont également
souligné l’obsession des Ukrainiens de cibler le pont du détroit de Kertch, soulignant que son importance était avant tout politique plutôt que militaire. À un moment donné, Gerhartz a admis
que les missiles « ne changeront pas le cours de la guerre », tandis qu’un autre officier a exprimé des doutes sur le fait que même 20 tirs de Taurus ne pourraient réellement détruire le
pont.
La rédactrice en chef de
RT, Margarita Simonyan, a déclaré vendredi qu’elle avait obtenu le dossier auprès des responsables de la sécurité russe. Une transcription russe du fichier source a également été publiée plus
tôt dans la journée. »
Cette discussion a été déclarée authentique par le gouvernement allemand :
« Le ministère
allemand de la Défense a confirmé samedi l’authenticité de l’enregistrement d’une discussion confidentielle entre des officiers supérieurs de la Bundeswehr concernant la guerre en Ukraine,
divulgué par les médias d’État russes.
“Selon notre évaluation,
une conversation dans la division de l’armée de l’air a été interceptée. Nous ne sommes actuellement pas en mesure de dire avec certitude si des modifications ont été apportées à la version
enregistrée ou transcrite qui circule sur les réseaux sociaux”, a déclaré une porte-parole du ministère. »
Puis la bévue de Scholz, révélant involontairement la présence de militaires anglais et français en Ukraine pour manœuvrer les missiles à longue portée qui atteignent les
villes russes :
« Olaf Scholz a
déclaré lundi qu’il ne livrerait pas le Taurus, l’équivalent berlinois du Storm Shadow, car cela nécessiterait l’assistance de soldats sur le terrain, citant l’approche britannique et
française avec leurs propres systèmes. M. Scholz a fait valoir que suivre le Royaume-Uni ferait de l’Allemagne un « participant à la guerre ».
Ces commentaires ont été
considérés comme mettant en danger le personnel militaire et diplomatique britannique sur le terrain.
Tobias Ellwood, ancien
président du comité de défense de la Chambre des Communes, a déclaré : « Il s’agit d’un abus flagrant des renseignements, délibérément destiné à détourner l’attention de la réticence de
l’Allemagne à armer l’Ukraine de son propre système de missiles à longue portée. La Russie en profitera sans aucun doute pour gravir les échelons de l’escalier roulant.»
Scholz a
également été critiqué par les députés de l’opposition allemande.»
Enfin, cerise sur le gâteau, l’article du New York Times révélant que la CIA travaille en Ukraine à contrer la Russie depuis « une dizaine d’années » :
« Nichée dans une
forêt dense, la base militaire ukrainienne semble abandonnée et détruite, son centre de commandement n’est plus qu’une enveloppe brûlée, victime d’un barrage de missiles russes au début de la
guerre. Mais il s’agit là de la partie se trouvant au-dessus du sol.
Non loin de là, un
passage discret descend vers un bunker souterrain où des équipes de soldats ukrainiens traquent les satellites espions russes et écoutent les conversations entre les commandants russes. Sur
un écran, une ligne rouge suit l’itinéraire d’un drone explosif se faufilant à travers les défenses aériennes russes, d’un point situé dans le centre de l’Ukraine jusqu’à une cible située
dans la ville russe de Rostov.
Le bunker souterrain,
construit pour remplacer le centre de commandement détruit dans les mois qui ont suivi l’invasion russe, est un centre nerveux secret de l’armée ukrainienne. Il y a aussi un autre secret : La
base est presque entièrement financée, et en partie équipée, par la CIA.
“À cent dix pour cent“,
a déclaré le général Serhii Dvoretskiy, l’un des principaux responsables des services de renseignement, lors d’un entretien accordé à la base.
À l’aube de la troisième
année d’une guerre qui a fait des centaines de milliers de morts, le partenariat en matière de renseignement entre Washington et Kiev est l’un des piliers de la capacité de l’Ukraine à se
défendre. La C.I.A. et d’autres agences de renseignement américaines fournissent des renseignements pour les frappes de missiles ciblées, suivent les mouvements des troupes russes et aident à
soutenir les réseaux d’espionnage.
Mais ce partenariat n’a
pas été créé en temps de guerre et l’Ukraine n’en est pas le seul bénéficiaire.
Il a pris racine il y a
une dizaine d’années, se mettant en place par à-coups sous trois présidents américains très différents, poussé par des personnes clés qui ont souvent prisdes risques audacieux. Il a transformé l’Ukraine, dont les
agences de renseignement ont longtemps été considérées comme totalement compromises par la Russie, en l’un des principaux partenaires de Washington en matière de renseignement contre le
Kremlin aujourd’hui. »
Il est nettement visible que, dans l’esprits de la majorité des dirigeants occidentaux, l’Ukraine doit rester un proxy/rempart dans le combat qu’ils mènent
contre la Russie, car jamais un mot n’est dit au sujet d’éventuelles négociations de paix avec la Russie. Jusqu’à la destruction complète de l’Ukraine ? Et
ensuite ?Ce sont la Pologne, la Finlande ou les Pays Baltes qui serviront de proxy contre la Russie, comme le sous-entendait
Austin ?
Biden ne s’est pas directement exprimé sur le sujet mais les think-tanks étasuniens l’ont fait pour lui. Voici
ce qu’en dit le CEPA (Center for European policy analysis). Tout est déjà dans le titre « Il est temps d’envoyer des forces européennes en Ukraine » et dans la conclusion de
l’article :
« Toutefois, si
l’UE est déterminée à parvenir à une autonomie stratégique et à garantir que l’Ukraine reste libre et indépendante, il est alors dans son intérêt vital de garantir que la Russie ne batte pas
militairement l’Ukraine.
En fin de compte, l’UE a
l’opportunité de mettre un terme à l’accaparement des terres impériales en envoyant hardiment des forces défensives en Ukraine. Un tel déploiement putatif mettrait un terme aux discussions
actuelles sur le partage des charges, notamment à Washington. Il serait difficile pour les hommes politiques américains d’accuser les Européens de parasitisme si les forces européennes
étaient déployées dans une zone de combat.
De toute évidence, la
présence d’une force européenne en Ukraine comporte un risque, mais Poutine cherche à exploiter cette aversion au risque. L’UE ne peut pas se permettre de se laisser paralyser par la crainte
que ses militaires subissent des pertes. Il s’agirait uniquement d’une mission défensive visant à soutenir la souveraineté et la paix du continent européen. »
On voit bien ici que, dans l’esprit des stratèges étasuniens, si l’Ukraine échoue dans son rôle de déstabilisateur proxy contre la Russie, c’est toute
l’Europe qui doit prendre le relais de l’Ukraine. Les Etats-Unis restant en retrait à l’abri dans leurs terres lointaines.
Car il est de plus en plus évident que les Etats-Unis vont laisser l’Europe seule affronter le problème qu’ils ont déclenché en soutenant la révolution du Maidan en 2014 et les extrémistes qui ont pris
le pouvoir à cette occasion :
« Vers 2 heures du
matin mardi dernier, le sénateur républicain Ron Johnson du Wisconsin s’est présenté au Sénat et a expliqué pourquoi il s’opposait à l’envoi d’une aide supplémentaire pour aider l’Ukraine à
repousser l’invasion lancée en 2022 par le président russe Vladimir Poutine.
“Je n’aime pas cette
réalité”, a déclaré Johnson. “Vladimir Poutine est un méchant criminel de guerre.” Mais il a rapidement ajouté : « Vladimir Poutine ne perdra pas cette guerre. »
Cet argument – selon
lequel le président russe ne peut pas être arrêté, donc il ne sert à rien d’utiliser l’argent des contribuables américains contre lui – marque une nouvelle étape dans l’acceptation croissante
par le Parti républicain de l’expansionnisme russe à l’ère de Donald Trump.
Aujourd’hui,
l’ambivalence du Parti républicain à l’égard de la Russie a bloqué toute aide supplémentaire à l’Ukraine à un moment charnière de la guerre.
Le Sénat a adopté la
semaine dernière un programme d’aide étrangère comprenant 61 milliards de dollars pour l’Ukraine par 70 voix contre 29, mais Johnson était l’un des républicains majoritaires à voter contre le
projet de loi après leur combat de fin de soirée pour le bloquer. Dans la Chambre contrôlée par les Républicains, le président Mike Johnson a déclaré que sa chambre ne serait pas « précipitée
» pour adopter la mesure, même si l’armée ukrainienne met en garde contre une grave pénurie de munitions et d’artillerie.
De nombreux Républicains
sont ouvertement frustrés que leurs collègues ne voient pas les avantages
“Poutine est en train de
perdre”, a déclaré le sénateur républicain Thom Tillis de Caroline du Nord avant le discours de Johnson. “Ce n’est pas une impasse.” Le chef de la minorité sénatoriale, Mitch McConnell, du
Kentucky, était l’un des 22 sénateurs républicains à soutenir le vote, tandis que 26 s’y opposaient. »
Mais pour que l’Europe exécute pleinement son rôle de proxy étasunien dans la stratégie étasunienne de déstabilisation de la Russie, il faut encore
qu’elle en soit militairement à la hauteur. Le magazine étasunien spécialisé DefenseNews nous donne la recette :
« Comment l’Europe
peut construire sa défense tout en conservant le soutien américain
Deux ans après avoir
envahi à
nouveau(??) l’Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a accompli
deux choses pour l’OTAN. Premièrement, il a contribué à élargir et à revigorer l’alliance ; La Suède est sur le point de rejoindre l’OTAN. Deuxièmement, et c’est plus inquiétant, il a
accru la dépendance de l’Europe à l’égard des États-Unis. Ce problème requiert une attention urgente.
Face à une Russie
agressive, à une guerre d’usure en Ukraine et à l’incertitude quant à la fiabilité des États-Unis, les alliés européens, inquiets, accélèrent leurs dépenses de défense. Cette année, ils
doivent atteindre collectivement l’objectif de l’OTAN consistant à consacrer 2 % de leur produit intérieur brut à la défense. Et ils ont enregistré neuf années consécutives de croissance de
leurs budgets de défense.
Cependant, dépenser plus
ne signifie pas nécessairement dépenser bien. L’objectif de 2 % de l’OTAN est important en tant que mesure de référence, mais il est peu probable qu’il soit suffisant pour garantir que
l’Europe renforce ses défenses avant que la Russie ne reconstitue ses forces épuisées. Pour garantir que les ressources de défense sont dépensées à bon escient, des indicateurs de résultats
clairs sont nécessaires pour définir ce que devraient être les capacités militaires de l’Europe.
Alors que l’alliance
poursuit sa tâche la plus urgente – aider l’Ukraine à gagner – elle doit relever cet important défi à long terme qu’est le rééquilibrage de la défense transatlantique. Pour ce faire, il
faudra parvenir à la quadrature d’un triangle : Garantir la capacité de l’Europe à mieux se défendre contre la Russie et à gérer les crises le long de sa périphérie sud ; répondre aux
aspirations européennes à une plus grande autonomie stratégique ; et maintenir la confiance que les États-Unis peuvent respecter de manière adéquate leurs engagements dans la région de
l’Atlantique Nord et de l’Indo-Pacifique.
Nous avons appelé la
quadrature de ce triangle « parvenir à la responsabilité stratégique européenne ».
Le sommet du 75e
anniversaire de l’OTAN, cet été à Washington, offre l’occasion de concilier ces deux perspectives et de trouver un nouvel équilibre stratégique. Pour ce faire, les alliés européens devraient
se concentrer sur la réalisation de deux objectifs de capacité ou de production militaire le plus rapidement possible.
Premièrement, l’Europe
devrait développer ses capacités militaires conventionnelles à un niveau qui fournirait au moins la moitié de toutes les forces et capacités – y compris les outils stratégiques tels que le
transport stratégique, le ravitaillement en vol et le renseignement opérationnel – nécessaires pour dissuader et, le cas échéant, pour vaincre un agresseur de grande puissance.
Si un conflit éclatait
simultanément avec la Chine en Asie et avec la Russie en Europe, les États-Unis pourraient ne pas être en mesure de déployer des renforts adéquats en Europe. Les alliés européens doivent être
capables de prendre le relais.
Deuxièmement, les alliés
européens devraient développer des capacités leur permettant de mener des opérations de gestion de crise dans le voisinage de l’Europe sans la forte dépendance actuelle à l’égard des soutiens
américains. L’objectif de l’Union européenne de développer la capacité de générer une « force d’intervention » de 5 000 personnes qui pourraient se déployer au-delà des frontières de
l’UE est un début modeste mais utile. Il en faut bien davantage.
Atteindre ces deux
objectifs permettrait à l’Europe de devenir le premier intervenant face à la plupart des crises dans son voisinage, en agissant par l’intermédiaire de l’OTAN, de l’UE ou de coalitions ad hoc
de pays volontaires. Cela permettrait aux États-Unis de déplacer une partie de leurs forces et de leur orientation stratégique vers la région indo-pacifique sans réduction significative des
capacités nécessaires pour dissuader la Russie. »
L’objectif des dirigeants étasuniens, suivis aveuglément par les européens, est donc encore une fois clairement exprimé. L’Europe doit pouvoir s’occuper de déstabiliser la Russie pendant que les Etats-Unis s’occupent de la Chine. Jamais un mot sur des possibilités de coopération avec
ces deux pays.
*********
Une autre méthode envisagée depuis un moment par les dirigeants occidentaux pour déstabiliser la Russie serait de s’approprier les réserves monétaires et autre
capitaux russes investis en Occident et qui ont été « gelés » au moment de l’attaque contre l’Ukraine. Bien sur ce serait illégal au regard du droit international mais, de nos
jours, le droit international a tendance à être « fondés sur des règles » bien élastiques. Mais, comme pour les « bottes sur le terrain ukrainien », les dirigeants
occidentaux ne sont pas d’accord entre eux :
« Les États-Unis et
leurs alliés européens se disent déterminés à utiliser les avoirs russes gelés pour aider l’Ukraine – d’une manière ou d’une autre. Au Brésil, cette semaine, on se dispute sur la meilleure
façon de procéder sans se retrouver en danger juridique ou financier.
Les pays occidentaux ont
gelé environ 260 milliards d’euros (282 milliards de dollars) de titres et de liquidités, dont plus des deux tiers sont placés dans l’Union européenne. Ils conviennent tous que ces fonds
devraient rester interdits à la Russie, à moins que celle-ci ne s’engage à aider à la reconstruction de l’Ukraine. Mais ils ne s’entendent pas sur la question de savoir s’il est licite de
franchir le Rubicon en saisissant purement et simplement les actifs. Le défi consiste donc à extraire les fonds sans les épuiser… »
Car les fonds étant surtout placés en Europe, c’est mettre la confiance en « l’Euro, monnaie de réserve internationale » en péril :
« La France et l’Allemagne, ainsi que la Banque
centrale européenne, ont exprimé la plus grande prudence. Ils s’inquiètent des représailles russes visant les actifs européens dans ce pays, ainsi que de leur impact sur la stabilité
financière et sur le statut de l’euro en tant que monnaie de réserve, selon des sources proches du dossier. Le danger, avance-t-on, est qu’une décision aussi drastique créerait un précédent,
poussant d’autres pays à éviter de détenir leurs réserves en monnaies occidentales au cas où ils seraient un jour soumis à des sanctions similaires.
“Nous n’avons pas de base légale pour saisir les avoirs
russes maintenant”, a déclaré mercredi le ministre français des Finances Bruno Le Maire après une réunion des ministres des Finances du Groupe des Sept à Sao Paulo. “Nous devons travailler
davantage.” »
Là encore les Etats-Unis poussent l’Europe sous le wagon :
« WASHINGTON — La secrétaire au Trésor, Janet
Yellen, a apporté mardi son soutien public le plus ferme à l’idée de liquider environ 300 milliards de dollars d’actifs gelés de la Banque centrale russe et de les utiliser pour la
reconstruction à long terme de l’Ukraine.
“Il est nécessaire et urgent que notre coalition trouve
un moyen de libérer la valeur de ces actifs immobilisés pour soutenir la résistance continue de l’Ukraine et sa reconstruction à long terme”, a déclaré Yellen lors d’un discours à Sao Paulo,
au Brésil, où le Groupe des 20 ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales se réunissent cette semaine. »
Je crois qu’il existe de solides arguments juridiques,
économiques et moraux internationaux pour aller de l’avant. Ce serait une réponse décisive à la menace sans précédent que représente la Russie pour la stabilité mondiale”, a-t-elle
déclaré. »
« Le président Joe Biden pousse ses collègues
dirigeants du Groupe des Sept (G7) à progresser sur un plan visant à utiliser les avoirs russes gelés pour financer Kiev d’ici leur réunion en juin, a rapporté jeudi Bloomberg, citant des
personnes proches du dossier.
Alors que le Royaume-Uni et le Canada préconisent tous
deux la saisie des actifs souverains russes bloqués pour financer davantage l’armée ukrainienne et sa reconstruction, la France et l’Allemagne émettent toutes deux des réserves. »
Même certains européens sont prêts à se jeter d’eux-mêmes sous le wagon :
« Les avoirs russes qui restent gelés en Occident
devraient être confisqués en réponse au décès du militant de l’opposition et militant anti-corruption Alexeï Navalny, a déclaré le député allemand Norbert Rottgen.
Cet argent devrait être utilisé pour fournir davantage
d’armes à l’armée ukrainienne afin qu’elle puisse être utilisées dans le conflit avec la Russie, a suggéré Rottgen dans son discours devant le Bundestag mercredi.
La législation qui permettrait la confiscation
d’environ 300 milliards de dollars d’actifs détenus par la banque centrale russe, qui ont été bloqués par les États-Unis et l’UE après le déclenchement du conflit entre Moscou et Kiev en
février 2022, devrait être intitulée « Lois Navalny, ” il ajouta. »
Alors, en attendant de tout confisquer, l’Union européenne vote une loi pour s’accaparer les intérêts générés par ces avoir gelés :
« BRUXELLES, 12 février (Reuters) – L’UE a adopté
une loi visant à mettre de côté les bénéfices exceptionnels réalisés sur les actifs gelés de la banque centrale russe, a-t-elle annoncé lundi, constituant une première étape concrète vers
l’objectif du bloc d’utiliser cet argent pour financer la reconstruction de l’Ukraine.
L’UE et le Groupe des Sept (G7) ont gelé quelque 300
milliards d’euros (323 milliards de dollars) d’actifs de la banque centrale russe à la suite de l’invasion de l’Ukraine par Moscou. L’UE et le G7 débattent depuis plus d’un an si et comment
ces fonds peuvent être utilisés.
Les États-Unis ont lancé l’idée de confisquer purement
et simplement les avoirs, mais les responsables européens considèrent que cela est juridiquement trop risqué.
Les deux tiers de ces fonds se trouvent dans l’UE, la
majorité étant détenue par la chambre de compensation belge Euroclear. Jusqu’à présent, seuls les impôts sur les actifs en Belgique ont été affectés à un fonds dédié à l’Ukraine géré par le
gouvernement belge.
La loi adoptée lundi signifie que les dépositaires
centraux de titres (CSD), tels qu’Euroclear, n’auront pas le droit d’utiliser leurs bénéfices nets et devront séparer les revenus des actifs russes.
Elle s’applique aux institutions détenant plus d’un
million d’euros (1,1 million de dollars) d’actifs de la Banque centrale de Russie.
“La décision d’aujourd’hui, conforme à la position du
G7, clarifie (…) le statut juridique des revenus générés par les CSD en relation avec la détention d’actifs russes immobilisés et fixe des règles claires pour les entités qui les détiennent”,
a déclaré le Conseil de l’UE, un organe législatif qui regroupe les États membres. »
Observant cela de près la Chine prévient que la confiance, déjà bien érodée, envers les monnaies occidentales va encore se dégrader :
« Même si les détails juridiques de ces projets
restent flous, il est évident que peu importe à quel point l’Occident glorifie ou légitime ses tentatives de s’approprier les avoirs russes gelés, cela ne contribuera pas à résoudre le
problème russo-ukrainien. Certains hommes politiques occidentaux peuvent penser que la confiscation des avoirs russes pourrait être utilisée comme une démonstration de soutien à l’Ukraine et
comme une arme contre la Russie, mais ceux qui ont une réelle connaissance du système financier mondial sont conscients que cette mesure ne mènera qu’à un résultat désastreux. Cela ne
compliquera pas seulement les problèmes entre la Russie et l’Ukraine, mais entraînera également de graves conséquences pour le système financier international.
Par exemple, certains des avoirs gelés de la Russie en
Occident sont des obligations d’État. Si l’Occident devait s’emparer de ces actifs au nom de son soutien à l’Ukraine, cela nuirait à la crédibilité de son propre passif. Quelle que soit la
manière dont l’Occident justifie sa confiscation des actifs souverains de la Russie et légalise le processus en modifiant ses lois et réglementations, ce qui compte vraiment est la façon dont
les investisseurs et les pays qui achètent également la dette américaine et européenne perçoivent la question.
Si le cas russe les amène à prendre conscience que les
risques géopolitiques peuvent également entraîner des défauts de paiement de la dette souveraine des pays occidentaux, et que les interprétations et les changements des lois et
réglementations dans ce domaine échappent totalement à leur contrôle, la dette du Trésor, autrefois considérée comme une valeur refuge, pourrait ne plus être considérée comme sûre face aux
défis géopolitiques.
Un tel défaut pourrait avoir des conséquences sur
l’ordre financier mondial, dans la mesure où les pays extérieurs au camp occidental éviteraient d’utiliser le dollar et l’euro pour régler leurs échanges commerciaux et rejetteraient les
obligations d’État occidentales à moins qu’elles ne puissent être évitées.
Après tout, dans cet environnement international
complexe, personne ne saurait si ses actifs souverains seraient un jour saisis par l’Occident, une fois que l’Occident aura ouvert la boîte de Pandore de la confiscation. »
***********
A Gaza, c’est la famine qui prend le relais des bombes dans le génocide des gazaouis par l’armée israélienne :
« Six enfants sont morts de déshydratation et de
malnutrition dans des hôpitaux du nord de Gaza, a déclaré le ministère de la Santé du territoire palestinien assiégé, alors que la situation humanitaire catastrophique dans l’enclave assiégée
s’aggrave.
Deux enfants sont morts à l’hôpital al-Shifa de la
ville de Gaza, a indiqué mercredi le ministère. Plus tôt, il a rapporté que quatre enfants étaient morts à l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza, tandis que sept autres restaient dans
un état critique.
« Nous demandons aux agences internationales
d’intervenir immédiatement pour éviter une catastrophe humanitaire dans le nord de Gaza », a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé, Ashraf al-Qudra, dans un communiqué, alors que
les attaques israéliennes sur Gaza se poursuivent. »
L’armée israélienne pousse même l’infamie jusqu’à utiliser les rares camions transportant un peu de farine aux gazouis comme piège mortel :
« Plus d’une centaine de civils sont morts et au
moins 760 ont été blessés en se ruant sur des camions d’aide humanitaire, dans le nord de la bande de Gaza, alors qu’ils attendaient ces camions, ce jeudi 29 février, selon le ministère de la
Santé du Hamas, au pouvoir dans l’enclave palestinienne. « Le bilan du massacre de la rue al-Rashid à Gaza-ville s’élève désormais à 104 morts et 760 blessés », a déclaré dans un communiqué
le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qudra, révisant à la hausse un premier bilan hospitalier qui faisait état d’au moins 50 morts.
Pour expliquer ce qu’il s’est passé, le directeur des
urgences de l’hôpital al-Chifa, dans la ville de Gaza, Amjad Aliwa, ainsi que plusieurs témoins ont d’abord indiqué à l’AFP que des soldats israéliens avaient tiré sur « des milliers de
citoyens » qui se précipitaient vers des camions d’aide humanitaire dans un rond-point de l’ouest de la ville, alors que le territoire est au bord de la famine.
Des Palestiniens racontent en effet avoir été forcés
ces derniers jours à manger du fourrage animal ou à abattre des animaux de trait, pour se nourrir. Pour l’ONG israélienne B’Tselem, qui défend les Palestiniens, « si les habitants de Gaza
meurent de faim, c’est à cause de la crise humanitaire qu’Israël a intentionnellement créée. »
À Gaza, l’incident est baptisé le « massacre de la
farine ». Mohamed, un habitant du nord de Gaza, résume ce qu’il sait de cet événement tragique, au micro de notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa. « Je vous répète ce que m’ont
raconté des témoins oculaires : à l’aube, il y a eu une importante bousculade près d’une position de l’armée israélienne. Ensuite, plusieurs salves de tirs sont parties d’un char israélien en
direction de la foule. Il y a eu plein de morts, et des blessés. » »
« De son côté, selon l’armée israélienne, 30
camions d’aide sont entrés dans Gaza par le point de passage de Kerem Shalom tôt dans la matinée et se sont dirigés vers le nord, rapporte le média israélien Haaretz. En arrivant à la
jonction de la ville de Gaza, les camions ont été pris d’assaut par les habitants, ont affirmé les forces de défense israéliennes (IDF), ce qui a entraîné la mort de dizaines de personnes «
piétinées ». « Alors que le convoi est entré dans le nord, des milliers de personnes se sont précipitées sur les camions, ce qui a provoqué une bousculade dans laquelle des dizaines de
Gazaouis ont été blessés et tués, certains d’entre eux renversés par des camions », a indiqué un responsable de l’armée à l’AFP. »
« Le chef d’un hôpital de la ville de Gaza qui a
soigné certains Palestiniens blessés dans l’effusion de sang entourant un convoi humanitaire a déclaré vendredi que plus de 80 % avaient été touchés par des tirs, suggérant qu’il y avait eu
des tirs nourris de la part des troupes israéliennes.
Le Dr Mohammed Salha, directeur par intérim de
l’hôpital Al-Awda, a déclaré à l’Associated Press que sur les 176 blessés amenés à l’établissement, 142 avaient été blessés par balle et les 34 autres présentaient des blessures causées par
une bousculade. »
Malgré ces actes génocidaires de plus en plus indéniables, les gouvernements occidentaux continuent de censurer ceux qui prennent la défense des palestiniens, même si ce sont des
israéliens :
« Au moment de recevoir son prix, Yuval Abraham
monte sur scène avec son coréalisateur palestinien Basel Adra. Yuval Abraham prononce ce discours. « On se tient ici, devant vous. Avec Basel, nous avons le même âge. Je suis Israélien, Basel
est Palestinien. Dans deux jours, nous retournerons sur une terre où nous ne sommes pas égaux. Je vis sous un régime de loi civile. Basel vit sous un régime de loi militaire. Nous habitons à
une demi-heure l’un de l’autre, mais moi, j’ai le droit de vote et Basel ne l’a pas. Je suis libre de me déplacer comme je le veux sur cette terre, mais Basel, comme des millions de
Palestiniens, est enfermé en Cisjordanie occupée. Cette situation d’apartheid entre nous, cette injustice, doit cesser ».
Ce discours est qualifié d’ « antisémite », par la
télévision publique israélienne. Et à Berlin, là où il a été prononcé, les autorités allemandes le jugent « inacceptable ». Notamment le maire de Berlin. « L’antisémitisme n’a pas sa place à
Berlin, et cela vaut également pour la scène artistique. J’attends de la nouvelle direction de la Berlinale qu’elle veille à ce que de tels incidents ne se reproduisent plus », a réagi le
maire de Berlin, Kai Wegner.
Depuis, Yuval Abraham reçoit des menaces de mort. Il a
dû annuler son vol retour en Israël. Des militants de l’extrême droite israélienne se sont rendus à son domicile familial. Les membres de sa famille ont également été menacés et ont dû fuir
vers une autre ville israélienne. Malgré ces pressions, le jeune réalisateur reste droit dans ses bottes. Il dit « assumer chacun de ses propos ».
Il pointe l’irresponsabilité des médias israéliens. Et
l’instrumentalisation de ses propos par des politiciens allemands dont le but, selon lui, est « de faire taire toute critique à l’encontre d’Israël ». La porte-parole du gouvernement allemand
affirme « qu’il est inacceptable que l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre n’ait pas été mentionnée » lors du discours à la Berlinale. »
***************
La guerre en Ukraine a mis en évidence le décalage entre la capacité d’armement russe et occidentale, en faveur de la Russie. Les préjugés occidentaux décrivant une armée russe faible ont été
désintégrés par la réalité du terrain ukrainien. Du coup les dirigeants occidentaux parlent de recalibrer leurs « industries de la défense » alors qu’elles bénéficient déjà d’un
budget conséquent, en particulier aux Etats-Unis.
Nous terminerons donc par cette analyse du journal spécialisé étasunien Responsible Statecraft sur ce sujet :
«Biden veut mettre les États Unis sur le pied de guerre
permanent
La nouvelle « stratégie industrielle de défense » est
une aubaine pour les fabricants d’armes, pas tellement pour les Américains moyens
La Maison Blanche entraîne les États-Unis dans un
gouffre budgétaire dont ils ne pourront peut-être pas sortir.
L’administration Biden surdimensionne l’industrie de la
défense pour répondre aux obligations en matière d’armement à l’étranger au lieu de faire des compromis essentiels à tout budget efficace. Sa nouvelle stratégie industrielle de défense
nationale présente un plan visant à « catalyser le changement générationnel » de la base industrielle de défense et à « faire face au moment stratégique » – un moment dominé rhétoriquement
par la concurrence avec la Chine, mais ponctué par le soutien américain à la lutte de l’Ukraine contre la Russie et la campagne militaire israélienne à Gaza.
Au lieu de réévaluer sa stratégie maximaliste de
sécurité nationale, l’administration Biden l’accélère. Elle propose une génération d’investissements pour
développer une industrie de l’armement qui, globalement, ne parvient pas à respecter les normes de coût, de calendrier et de performance. Et si sa stratégie est une indication,
l’administration n’a aucune vision sur la manière de réduire à terme la capacité militaro-industrielle américaine.
À la fin de la guerre froide, le budget de la sécurité
nationale a diminué. Les Aspin, alors secrétaire à la Défense, et son adjoint William Perry ont convoqué les dirigeants de l’industrie pour encourager leur consolidation lors d’une réunion
qui est devenue plus tard connue sous le nom de « La Cène ». Les fabricants d’armes devaient unir leurs forces ou cesser leurs activités. Ils ont donc fini par réduire leurs effectifs de plus
de 50 maîtres d’œuvre à seulement cinq. Et tandis que les entrepreneurs devaient réduire leur capacité industrielle, une consolidation incontrôlée a créé le secteur de la défense
monopolistique que nous connaissons aujourd’hui – un secteur qui dépend fortement des contrats gouvernementaux et jouit d’une grande liberté pour fixer les prix.
Au cours des décennies qui ont suivi, les entrepreneurs
ont tiré parti de leur pouvoir économique croissant pour s’ouvrir les portes de Capitol Hill. Ils ont consolidé leur influence économique et politique pour parer à tout risque de futures
réductions de la sécurité nationale, quels que soient leurs résultats ou l’environnement géopolitique.
Développer la base militaro-industrielle au cours d’une
génération ne ferait que renforcer davantage le pouvoir des fabricants d’armes dans notre économie, approfondissant ainsi le fossé dans lequel les États-Unis se sont enfoncés pendant des
décennies en augmentant continuellement leurs dépenses de sécurité nationale – et en en distribuant environ la moitié aux sous-traitants. Les États-Unis dépensent plus pour la sécurité
nationale que les dix pays suivants réunis, dépassant la Chine de plus de 30 %.
Ironiquement, l’administration reconnaît dans sa
stratégie que « la sécurité économique et la sécurité nationale de l’Amérique se renforcent mutuellement », déclarant que « la force militaire de la nation dépend en partie de notre force
économique globale ». La stratégie indique en outre que l’optimisation des besoins de défense du pays nécessite généralement des compromis entre « le coût, la rapidité et l’échelle ». Il ne
mentionne pas la qualité de la production industrielle – sans doute le plus gros compromis que le gouvernement américain ait fait en matière d’approvisionnement militaire.
Prenons, par exemple, le bombardier B-2, l’avion de
combat F-35, le navire de combat Littoral, le V-22 Osprey et bien d’autres exemples d’échecs qui durent depuis des décennies. Plus récemment, le Government Accountability Office a signalé que
même si le nombre de grands programmes d’acquisition de défense a diminué, les coûts et les délais de livraison moyens ont augmenté.
Alors, que retire réellement l’armée de l’augmentation
des dépenses de sécurité nationale ? Moins pour plus : moins d’armes que ce qui était demandé, généralement en retard et au-delà du budget, et, la plupart du temps, dysfonctionnelles.
Les échecs d’acquisition sont l’une des principales raisons pour lesquelles le Congressional Budget Office prévoit que les dépenses d’exploitation et de maintenance dépasseront largement le
taux d’inflation au cours de la prochaine décennie – un problème budgétaire considérable pour une armée qui ne prévoit apparemment pas de réduire ni la structure de ses forces ni sa capacité
industrielle, plutôt l’inverse, en fait.
La nouvelle stratégie industrielle de défense nationale
de Biden indique spécifiquement que les États-Unis doivent « s’orienter de manière agressive vers des capacités innovantes de nouvelle génération tout en continuant à mettre à niveau et à
produire, en volumes importants, les systèmes d’armes conventionnelles déjà en service ». Ironiquement, l’armée a passé plus de deux décennies à développer le F-35, une technologie de
nouvelle génération pour laquelle le Pentagone n’a toujours pas donné le feu vert pour une production à pleine cadence.
Investir davantage d’argent dans une base industrielle
composée d’entreprises trop grandes pour faire faillite n’augmentera pas la quantité ou la qualité de sa production. Mais c’est exactement ce que préconise la stratégie. L’une des priorités
est « d’institutionnaliser la résilience de la chaîne d’approvisionnement ». Il s’agit d’un objectif important, mais le gouvernement propose au Pentagone de s’y attaquer, en partie en
investissant dans des « capacités de production inutilisées », ce que la stratégie définit comme « une capacité excédentaire qu’une entreprise ou une organisation maintient au-delà de ses
besoins de production actuels ».
Mais construire des usines vides n’est pas synonyme de
résilience de la chaîne d’approvisionnement. C’est gaspiller de l’argent dans des infrastructures inutiles, créant ainsi une motivation de profit pour inciter les fabricants d’armes à
fabriquer davantage d’armes. Et pour une industrie qui tire constamment la sonnette d’alarme sur la nécessité de « signaux de demande » cohérents de la part du Congrès, les projets du
Pentagone d’investir une génération d’argent des contribuables américains dans des « capacités de production inutilisées » ressemblent beaucoup à jeter par la fenêtre le principe de l’offre
et de la demande. Dans ce cas, les États-Unis pourraient tout aussi bien envisager de nationaliser l’industrie de la défense, qui manque déjà de concurrence et dépend presque entièrement du
gouvernement. Pourquoi ne pas éliminer la recherche du profit ? Ce n’est pas comme si gagner de l’argent poussait les entrepreneurs à produire des produits de qualité dans les délais ou dans
les limites du budget.
Outre la résilience de la chaîne d’approvisionnement,
une autre priorité définie dans cette stratégie est « l’acquisition flexible ». L’objectif affiché est de réduire les coûts et les délais de développement tout en augmentant l’évolutivité.
Dans la poursuite de cet objectif, l’administration propose « un processus d’exigences flexible » pour les contrats pluriannuels et l’expansion des contrats pluriannuels en général. Il estime
qu’à mesure que les priorités changent dans un « environnement de menace en évolution », les livrables des sous-traitants devraient également changer. Mais associer des exigences flexibles à
un nombre croissant de contrats pluriannuels conduit au désastre.
Avant que la Russie n’attaque l’Ukraine, les contrats
pluriannuels étaient relativement rares – limités aux gros avions et navires. Le Congressional Research Service note que les économies estimées sur ces programmes se situent historiquement
entre 5 et 10 %. Mais ce ne sont là que des estimations, et elles pourraient ne pas s’appliquer à d’autres munitions actuellement produites dans le cadre de contrats pluriannuels. Le rapport
confirme également que les économies réelles sont « difficiles à observer », en partie parce que le Pentagone ne suit pas l’évolution des coûts des contrats pluriannuels.
Ce n’est pas parce que les contrats pluriannuels sont
plus courants qu’ils sont moins chers. Et tandis que le Pentagone affirme que les contrats pluriannuels donnent aux sous-traitants le soi-disant signal de demande dont ils ont besoin pour
augmenter leur production, les sous-traitants ne dépensent généralement pas leur argent supplémentaire pour identifier des gains d’efficacité ou pour réaliser des investissements en capital
pour augmenter la production à moindre coût – et le Pentagone ne vérifie pas.
La stratégie propose également « une expansion
agressive de la capacité de production ». Il note qu’en temps de paix, l’acquisition d’armes tend à se concentrer sur « une plus grande efficacité, rentabilité, transparence et responsabilité
». Prenant garde de ne pas affirmer que les États-Unis sont en temps de guerre, la stratégie oppose la politique d’acquisition en temps de paix à « l’environnement de menace d’aujourd’hui »,
appelant à une « politique d’acquisition en période de crise » qui revitalise la base industrielle et déplace l’attention de l’efficience et de l’efficacité vers la garantie que les
entrepreneurs soient « mieux dotés en ressources ». Mais les entrepreneurs n’ont pas de problème de ressources, et la « politique d’acquisition en cas de crise » met les États-Unis sur un «
pied de guerre permanent ».
Les législateurs doivent remettre en question la
stratégie maximaliste de sécurité nationale de l’administration en remettant en question sa volonté d’étendre de manière aussi drastique la capacité militaro-industrielle. Il est essentiel
qu’ils le fassent, non seulement parce que les États-Unis sont limités dans ce qu’ils peuvent produire et fournir à d’autres pays, mais aussi parce que la cupidité de l’industrie de
l’armement est sans limites – et sans voies de sortie ni contraintes, le gouvernement américain pourrait découvrir dans 20 ou 30 ans qu’il est dans un fossé dont il ne peut plus sortir.
Deux semaines après
le verdict de la CIJ ordonnant à Israël d’arrêter immédiatement son attaque contre Gaza, ce pays continue de plus belle :
« Les forces spéciales israéliennes ont attaqué l’hôpital Nasser à
Gaza, le plus grand hôpital fonctionnel de l’enclave, après avoir assiégé l’établissement pendant des jours.
Israël a déclaré qu’il pensait que les corps des otages morts
étaient détenus à l’intérieur de l’hôpital. Le Hamas a nié ces affirmations, affirmant que le groupe n’avait « rien à faire » à l’hôpital.
Les forces israéliennes ont bombardé l’hôpital tôt jeudi, tuant
et blessant un « nombre indéterminé de personnes », selon Médecins sans frontières (MSF). Depuis l’attaque, un de leurs collègues est toujours porté disparu.
La nouvelle est
intervenue après que des médecins et des responsables médicaux du sud de Gaza ont déclaré que des tireurs d’élite israéliens avaient abattu un certain nombre de personnes alors qu’elles
tentaient de fuir l’hôpital Nasser. Un témoin oculaire de la fusillade, qui est chirurgien traumatologue à l’hôpital, a déclaré qu’au moins deux personnes avaient été tuées par des tireurs
embusqués mardi, et d’autres ont été blessées par balle. »
…
« Une zone tampon étroite entre l’Égypte et la bande de Gaza, le «corridor de
Philadelphie» fait l’objet d’une surveillance croissante alors qu’Israël prévoit une offensive militaire à grande échelle sur Rafah, la ville surpeuplée la plus au sud de Gaza, près de la
frontière. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré à plusieurs reprises l’intention de son pays de prendre le contrôle de cette bande de terre stratégique. Cela inquiète
l’Égypte, qui craint une rupture des accords de paix, vieux de plusieurs décennies, entre l’Égypte et Israël. »
« Le ministre des
Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a confirmé mardi soir qu’il bloquait le transfert de cargaisons de farine vers la bande de Gaza pour tenter de l’empêcher d’atteindre l’UNRWA, et
de là, le Hamas.
Le chef du parti
sioniste religieux a écrit sur X, anciennement Twitter, qu’il « se coordonnait avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour enquêter sur un mécanisme de distribution différent qui
n’inclurait pas l’aide au Hamas ». »
Même l’aide envoyé par les Etats-Unis est refusée, mettant Biden en mauvaise posture :
« Le ministre
israélien des Finances a bloqué une importante livraison américaine d’aide humanitaire destinée à nourrir les Palestiniens de la bande de Gaza, selon Axios, créant ainsi une confrontation
avec l’administration Biden, qui subit une pression croissante de la part des démocrates du Congrès pour augmenter le flux d’aide dans le territoire assiégé.
La nouvelle intervient
quelques jours seulement après que le président Joe Biden a publié un mémorandum dans lequel il s’engage à appliquer une disposition peu utilisée de la loi américaine qui interdit à
Washington d’apporter une assistance en matière de sécurité aux États qui bloquent l’aide humanitaire américaine. Le mémorandum s’inspire largement d’une proposition du sénateur Chris Van
Hollen (démocrate du Maryland) qui appelait à la mise en œuvre de la loi américaine restreignant l’aide militaire aux violateurs des droits de l’homme.
Biden se retrouve
désormais dans une impasse : il peut ignorer le mémo et mettre en colère ses alliés au Sénat ; couper l’aide militaire à Israël ; ou émettre une dérogation qui permettrait la poursuite des
expéditions tout en admettant que les actions israéliennes sont contraires à la loi américaine.
“La possibilité la plus
probable est que le président dise : ‘Oui, il y a eu une restriction, mais en raison de l’importance de soutenir Israël, nous allons y renoncer'”, a déclaré John Ramming Chappell, avocat et
chercheur au Centre pour les civils en conflit. Une dérogation, affirme Ramming Chappell, « nécessiterait d’être honnête sur le fait que le gouvernement israélien restreint l’acheminement de
l’aide humanitaire ».
Un tel aveu serait
embarrassant pour l’administration étant donné ses déclarations répétées selon lesquelles elle n’a pas vu d’allégations crédibles de crimes de guerre israéliens, un point de vue en
contradiction avec l’évaluation de toutes les principales organisations de défense des droits de l’homme et même des alliés des États-Unis. »
Pour essayer de cacher la misère, Israël n’hésite pas à utiliser mensonges et manipulations :
« Israël a admis
mardi avoir utilisé des images d’archives d’un camp de réfugiés moldaves dans une vidéo publiée sur X, vantant ses affirmations selon lesquelles il aurait fourni des dizaines de milliers de
tonnes d’aide humanitaire à Gaza pendant la guerre.
Le compte X officiel du
pays a supprimé la vidéo contenant la photo incriminée, qui, selon lui, avait été utilisée « à des fins d’illustration uniquement », et a promis de « garantir la transparence » dans les
visuels ultérieurs.
Le journaliste de la BBC
Shayan Sardarizadeh a dévoilé lundi le clip frauduleux, en publiant côte à côte des captures d’écran de la vidéo israélienne, qui affirmait que Jérusalem-Ouest avait envoyé « 23 000 tonnes de
tentes et d’équipements d’abris » à Gaza, et l’image originale sur le service de photos iStock .
La description de la
photo dit clairement : « Terrain aménagé sur le territoire de la Moldavie avec des tentes près de la frontière ukrainienne pour les réfugiés venant de la guerre en
Ukraine. »
Israël affirmait dans la
vidéo qu’il avait envoyé 11 000 camions d’aide à Gaza depuis qu’il a déclaré la guerre au Hamas en octobre, dont 140 000 tonnes de nourriture, 1 000 camions d’eau et 17 000 tonnes de
fournitures médicales, en plus du matériel d’abri prétendument envoyé. »
« Le partage par
Tsahal d’une vidéo de Yahya Sinwar dans les tunnels de Gaza n’était pas destiné au public israélien, mais il s’agissait d’une guerre psychologique destinée aux Gazaouis, à Sinwar et même à
Ismail Haniyeh.
Ce n’est pas une
coïncidence si l’émission du porte-parole de Tsahal mardi soir a été retardée ; il fallait l’approbation de plusieurs niveaux, jusqu’au Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le message diffusé
n’était pas critique pour nous, le public israélien, mais pour son public cible : les habitants de Gaza, Yahya Sinwar et même Ismail Haniyeh.
Le message véhiculé
était très clair, donc chaque mot prononcé par le porte-parole de Tsahal revêt une importance significative.
Commençons par les
Gazaouis – le porte-parole de Tsahal a déclaré que Sinwar s’enfuyait avec ses enfants et l’une de ses femmes, escortés par son frère.
Dans la vidéo tournée le
10 octobre au début de la guerre, on voit comment il s’est enfui avec sa famille.
L’armée israélienne
connaît l’importance d’un message simple, reproductible et émouvant. Porte-parole R.-Adm. Daniel Hagari a utilisé plusieurs verbes tels que « se dérober », « s’enfuir » et « escorté ». Cela leur a permis d’illustrer la passivité, l’impuissance
et la lâcheté de Sinwar. Le grand Yahya Sinwar, celui qui prend les décisions, le grand héros, s’enfuit dans les tunnels en tongs, comme un lâche. »
Et pour augmenter sa puissance dans cette « guerre psychologique », Israël s’arme en conséquence :
« Israël a acheté
un système d’influence de masse en ligne pour contrer l’antisémitisme et le déni des atrocités du Hamas.
Les organismes de
défense, de renseignement et civils ont réalisé peu après le 7 octobre qu’ils perdaient la bataille en ligne face à ce que des sources appellent la « machine de guerre psychologique et
informationnelle bien huilée » du Hamas. Ils ont donc discrètement acheté des outils numériques pour lutter contre la désinformation, malgré les craintes d’abus politiques
futurs. »
Les trolls pro-israéliens vont donc déferler sur internet.
Dans le cadre de sa guerre psychologique, on se souvient qu’Israël avait accusé l’UNRWA d’employer des membres du Hamas et que, sous la pression, l’agence les
avait renvoyés immédiatement et de nombreux pays occidentaux avaient arrêtés leurs financements. Et bien les Nations Unis attendent toujours les preuves de ces accusations de la part d’Israël :
« L’ONU réclame
aussi depuis plusieurs mois des preuves à Israël, et en particulier depuis trois semaines, quand le gouvernement de Benyamin Netanhayu a publiquement accusé douze salariés de l’Unrwa d’être
impliqués dans les attaques du 7 octobre. Elle n’en a pour l’instant obtenu aucune. »
Pour finir de démolir l’UNRWA dans sa « guerre psychologique », Israël a même prétendu que :
« Au cours du
week-end, l’armée israélienne a déclaré avoir découvert une « infrastructure électrique » et des rangées d’ordinateurs » sous le siège de l’Office de secours et de travaux des Nations
Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, dans la ville de Gaza.
Bien que les
journalistes aient été invités à visiter le site, que les responsables militaires israéliens ont décrit comme un « centre de renseignement du Hamas », Tsahal n’a pas fourni de preuve définitive que les militants du
Hamas avaient mené des opérations dans le tunnel, selon Associated Press.
Philippe Lazzarini, le
commissaire général de l’UNRWA, a déclaré samedi dans un post X que l’agence “ne savait pas ce qu’il y avait sous son siège à Gaza”.
Il a mentionné que
l’UNRWA avait eu connaissance des informations faisant état d’un tunnel sous le siège par les médias, affirmant que l’agence n’aurait pas été au courant des activités dans le complexe depuis
que son personnel l’avait quitté le 12 octobre. »
Accompagné de ce genre d’article de propagande dans les journaux israéliens :
« A noter que
l’UNRWA a « pris au sérieux les informations » selon lesquelles ses employés auraient été pris dans des actes de viol, de boucherie, d’incendies vifs et de décapitation le 7 octobre dans
l’enveloppe de Gaza.
Maintenant, posez-vous
deux questions :
De tels actes
constituent-ils un crime capital contre l’humanité ou,
De tels actes
relèvent-ils de pratiques de travail inappropriées ?
Ne souriez pas.
L’employeur, par les mesures prises, a critiqué les pratiques de travail inappropriées. L’UNRWA a licencié les travailleurs errants impliqués. Ils ont violé leurs conditions de travail et en
ont payé le prix.
Retenez votre colère.
Israël est d’accord. Revenez au rapport. Le reproche d’Israël est que l’UNRWA n’a pas traité le problème, « systématiquement mais plutôt au cas par cas et en privé ». Qu’est-ce que cela
signifie exactement ? Le sens clair du reproche d’Israël est que l’UNRWA n’est pas allé assez loin. Étant donné que des milliers de personnes de l’UNRWA travaillent ou combattent pour le
Hamas, ils devraient être traités de la même manière que la douzaine de « pommes pourries » et licenciés.
Membres du jury !
L’UNRWA n’a pas fait arrêter les « pommes pourries » sous l’accusation de meurtre. Non, il les a licenciés.
Pour autant que nous
sachions, ils ont reçu une tape sur les doigts, suivie d’une indemnité de licenciement.
Pourtant, personne,
Israël en particulier, n’a posé à Philippe Lazzarini la question à un million de dollars : « Vous avez payé un salaire mensuel à la douzaine de « pommes pourries ». Ils ont violé, massacré,
brûlé vif et décapité. Pourquoi l’UNRWA les a-t-il laissés partir ? Pourquoi ne les a-t-il pas fait arrêter ? »
On remarque que les accusations « Ils ont violé, massacré, brûlé vif et
décapité » sont encore et toujours utilisées alors qu’il a été démontré que la propagande israélienne les avait grandement exagérées (viols et décapitations),
voire inventées, et que l’armée israélienne était responsable d’une grande partie des brulés et des morts. D’ailleurs, comme on l’a vu plus haut, l’ONU attend toujours les preuves
concernant ces « atrocités » du Hamas.
Mais il n’y a pas qu’Israël à jouer un double jeu. Alors que, comme nous l’avons vu plus haut, Biden essaye d’envoyer une aide humanitaire à Gaza, le Congrès
étasunien vient de voter une loi pour donner de l’argent à l’Ukraine mais aussi à Israël, malgré la décision de la CIJ. Caché au milieu de cette loi, un amendement interdisant le financement de l’UNRWA :
« Le projet de loi
que le Sénat vient de voter par 66 voix contre 33 vise à interdire le financement de l’UNRWA
Et cela aussi
:
– fait une exception
autorisant les États-Unis à réserver davantage d’armes pour Israël et supprime l’obligation pour le président d’en informer le Congrès
– impose un contrôle
plus strict sur l’aide à Gaza
Bernie Sanders et Jeff
Merkley sont les seuls Démocrates à avoir voté non »
Et, dans les pays occidentaux, les critiques d’Israël continuent d’être censurés et mises au ban :
« Keir Starmer a
voulu éteindre l’incendie au plus vite, quitte à perdre deux sièges au Parlement. Le parti britannique a suspendu mardi soir l’ancien député et candidat aux prochaines législatives Graham
Jones en attendant l’issue d’une enquête pour des propos anti-Israël tenus lors d’une réunion à l’automne 2023. Il lui est notamment reproché d’avoir déclaré que les Britanniques qui
rejoignent l’armée israélienne devraient être « enfermés ».
Le parti a aussi retiré
l’investiture au candidat Azhar Ali en vue d’une élection partielle le 29 février. Lors de la même réunion, il avait soutenu qu’Israël avait délibérément permis au Hamas de l’attaquer sur son
sol le 7 octobre, afin de justifier ensuite une invasion de la bande de Gaza. Il avait présenté des excuses, mais a été désinvesti après l’émergence d’autres propos, où il accusait « les
médias et certaines personnes issues des quartiers juifs travaillant dans les médias » d’avoir agi en faveur de la suspension d’Andy McDonald, un ancien député pro-palestinien du
Labour. »
Voyant cela l’Afrique du sud relance une demande auprès de la CIJ :
« « Dans une
requête soumise au tribunal hier [lundi], le gouvernement sud-africain s’est déclaré gravement préoccupé par le fait que l’offensive militaire sans précédent contre Rafah, annoncée par l’État
d’Israël, a déjà conduit et entraînera de nouvelles attaques à grande échelle, des meurtres, préjudices et destructions », indique un communiqué publié par la présidence
sud-africaine.
« Cela constituerait une
violation grave et irréparable à la fois de la Convention sur le génocide et de l’ordonnance de la Cour du 26 janvier. »
Il n’y a eu aucun
commentaire immédiat de la part de la CIJ, basée à La Haye. »
La réponse d’Israël n’est pas vraiment surprenante :
« « Moralement
répugnant », répond Israël sur trois pages. Une réponse dont la tonalité n’est pas habituelle devant cette Cour de l’ONU.
L’État hébreu affirme,
sans réserve, respecter le droit international et assure l’avoir « démontré en paroles et en actes ». C’est ce qu’on peut lire dans la réponse remise par Israël à la Cour.
Deux semaines après la
première ordonnance des juges, Pretoria alerte de la situation à Rafah. Mais l’offensive militaire que dénonce l’Afrique du Sud sur le sud de l’enclave n’a pas eu lieu, dit Israël, qui voit
dans cette nouvelle demande la tentative cynique d’utiliser la Cour comme « une épée plutôt qu’un bouclier ».
Ce que veut l’Afrique du
Sud, c’est que la Cour gère la conduite des hostilités, écrivent encore les avocats d’Israël, qui affirment que les bataillons du Hamas restent la cible des opérations à
Rafah. »
La réponse de la CIJ est un peu plus surprenante :
« La Cour
internationale de Justice (CIJ), plus haute instance judiciaire des Nations unies, a rejeté vendredi la requête additionnelle de l’Afrique du Sud contre Israël, estimant que l’État hébreux
devait respecter les mesures déjà ordonnées. «Cette situation alarmante exige la mise en œuvre immédiate et effective des mesures conservatoires indiquées par la Cour dans son ordonnance du
26 janvier 2024, qui sont applicables à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris Rafah, et ne nécessitent pas l’indication de mesures additionnelles», a estimé la CIJ. »
Quant à la « solution à deux états » elle semble s’éloigner de plus en plus :
« Ce projet n’a pas
été officiellement annoncé, mais il suscite déjà de vives réactions. Les négociateurs tentent de gérer l’urgence tout en posant les bases du long terme. Leur priorité reste d’obtenir une
trêve et s’ils y réussissent, ils pourraient alors présenter un plan en vue de l’établissement d’un État palestinien.
Selon le Washington
Post, ce plan inclurait la mise en place d’un gouvernement intérimaire dans les territoires palestiniens, le démantèlement d’un certain nombre de colonies israéliennes ou encore la
reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale de cet État palestinien.
Des mesures
inenvisageables pour plusieurs membres du gouvernement israélien. Les ministres d’extrême-droite, Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, l’ont d’ores et déjà rejetés. Ce plan « dit en réalité
que les Palestiniens méritent une récompense pour le terrible massacre qu’ils ont commis », a réagi Bezalel Smotrich sur X. « Créer un État palestinien revient à créer un État du
Hamas » a pour sa part commenté Itamar Ben Gvir sur le même réseau social.
Un autre député, membre
du parti plus centriste de Benny Gantz qui a rejoint le cabinet de guerre après le 7 octobre, a, lui aussi, évoqué « un projet dangereux qui se dessine ». « Non seulement ce plan ne résoudra
pas le conflit, mais il le rendra insoluble » a jugé Gideon Sa’ar.
De son côté, le Premier
ministre n’a pas réagi à ces informations de presse. Mais Benyamin Netanayahu s’est déjà, à de nombreuses reprises, opposé à la création d’un État palestinien. Dimanche dernier, il déclarait
encore qu’Israël devait garder le contrôle sécuritaire de l’ensemble du territoire. »
« Le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu a récemment déclaré au secrétaire d’État Antony Blinken que toute reconnaissance américaine d’un État palestinien serait un « prix » pour les terroristes
du Hamas qui ont planifié le massacre du 7 octobre.
Netanyahu a fait ce
commentaire à Blinken lors de leur rencontre face-à-face la semaine dernière, a rapporté Axios jeudi. Le Premier ministre a déclaré à Blinken qu’une reconnaissance directe ou même indirecte «
serait une récompense pour ceux qui ont planifié et orchestré le massacre du 7 octobre ».
Le président Biden et
d’autres responsables américains ont déclaré à plusieurs reprises que la guerre d’Israël contre le Hamas devrait se terminer par une solution à deux États, ce qui implique que les États-Unis
reconnaîtraient un État palestinien.
Les États-Unis
pourraient potentiellement reconnaître indirectement un État palestinien en n’utilisant pas leur veto pour empêcher l’ONU de reconnaître pleinement les responsables palestiniens en tant
qu’État membre. »
Les Etats-Unis ont utilisé ce veto depuis toujours, vu l’incroyable force de la pression israélienne il y a peu de chance qu’ils changent d’avis.
L’affrontement avec le Hezbollah est encore monté d’un cran supplémentaire :
« Les frappes
aériennes israéliennes ont tué 10 civils libanais en une seule journée. Le Hezbollah a juré de riposter »
Et l’attitude israélienne ne peut qu’empirer puisque :
« Soixante et onze
pour cent des Israéliens pensent qu’Israël devrait mener une opération militaire à grande échelle contre le Liban pour dissuader le Hezbollah, selon un récent sondage.
L’enquête a été menée
par le journal israélien Maariv dans un contexte d’aggravation des violences transfrontalières entre l’armée israélienne et le puissant groupe militant du Hezbollah, soutenu par
l’Iran.
Au cours des quatre
derniers mois, depuis la recrudescence des tensions qui a suivi le début de la guerre israélienne contre Gaza le 7 octobre, les frappes israéliennes dans le sud du Liban ont tué plus de 250
personnes, dont 203 combattants du Hezbollah. »
Ceux qui pensent que si Netanyahou n’était plus au pouvoir la situation se calmerait devrait peut-être revoir leur point de vue. C’est tout le pays qui est pris
d’une dangereuse rage meurtrière.
************
Le rapport sur l’âge du capitaine Biden.
On se souvient que, au même moment que pour Trump, le FBI avait fouillé la maison de Biden et y avait trouvé des documents classifiés qui n’auraient pas dû être
là. Les médias, qui avait largement rabroué Trump pour avoir fait la même chose, se sont montré plus cléments envers Biden. Mais il fallait quand même une enquête officielle. Pour ne pas
avoir à charger Biden, le procureur chargé de l’enquête à trouvé comme excuse la mauvaise mémoire de Biden :
« Dans son rapport
rendu public ce jeudi 8 février, Robert Hur conclut que Joe Biden, 81 ans, a « sciemment gardé et divulgué des documents classifiés après sa vice-présidence alors qu’il était un simple
citoyen ». Mais il considère qu’« une inculpation ne se justifierait pas », estimant notamment qu’un jury accorderait le bénéfice du doute à « un homme âgé, sympathique, bien intentionné,
avec une mauvaise mémoire ».
Dans son rapport de 388
pages, Robert Hur évoque notamment son entretien de cinq heures avec Joe Biden au cours duquel il dit avoir constaté que « sa mémoire avait empiré ». « Il ne se souvenait plus quand il était
vice-président », ne sachant plus exactement en quelle année son mandat avait commencé ou s’était achevé, ni exactement l’année du décès de son fils aîné Beau, y affirme le procureur
spécial. »
Alors que c’était fait pour le protéger, Biden n’a pas vraiment aimé :
« Le président a
détesté la description faite par le procureur
spécial de lui comme un homme âgé qui était distrait lors des interviews lors de remarques programmées à la hâte à la Maison Blanche jeudi soir. Mais quelques minutes seulement après avoir
défendu sa mémoire et ses connaissances, Biden s’est mal exprimé et a qualifié le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi de « président du Mexique », un moment qui a mis à mal sa résistance
énergique au rapport. »
« Le problème, qui
s’accentue dangereusement depuis quelques mois, c’est que Joe Biden semble avoir une mémoire qui flanche de plus en plus. Une élocution parfois difficile, et surtout ce phénomène remarqué ces
derniers jours : le président américain se souvient de certains événements, mais confond les intervenants de manière troublante, comme s’il était resté figé entre les années 1980 et 2000.
C’est ainsi que, évoquant le sommet du G7 dans les Cornouailles en juin 2021, il se souvient d’une conversation avec… François Mitterrand, décédé en 1996… au lieu, bien sûr, d’Emmanuel
Macron.
Il remet ça quelques
jours plus tard, toujours à propos de ce sommet qui l’a marqué, dit-il, car les dirigeants européens exprimaient leurs inquiétudes sur l’état de la démocratie américaine après le mandat de
Donald Trump. Il parle cette fois d’une conversation qu’il a eue avec le chancelier allemand Helmut Kohl, mort en 2017, en lieu en place d’Angela Merkel, bien présente, elle, au sommet du
G7. »
Mieux que des mots, une vidéo qui montre l’extrême fatigue mentale de Biden. Il fait carrément pitié.
Ainsi sa faiblesse mentale devient de plus en plus évidente aux yeux de la population, alors qu’il veut pourtant se lancer dans un deuxième mandat et que les caciques du Parti Démocrate ne veulent pas d’autres candidats
que lui :
« Les sondages
montrent avec constance de profondes inquiétudes parmi les électeurs quant à l’âge de Biden. Un nouveau sondage NBC publié cette semaine a révélé qu’un total de 76 pour cent des électeurs
déclarent avoir des inquiétudes majeures (62 pour cent) ou modérées (14 pour cent) concernant le fait que Biden ne possède pas la santé mentale et physique nécessaire pour être président pour
un second mandat. Ce qui est peut-être le plus inquiétant pour le président, c’est que 81 % des indépendants et 54 % des démocrates déclarent avoir des inquiétudes majeures ou modérées quant
à l’aptitude de Biden à un second mandat. »
Un tapis rouge pour l’élection de Trump.
De plus, le fait qu’une personne un peu sénile puisse continuer d’être le président d’une grande puissance comme les Etats-Unis sans que cela ne soit un réel
problème, met en évidence le peu d’importance qu’un président peut avoir dans la vie politique de ce pays, malgré ce qu’en disent les médias. Dit autrement que ce soit Biden le sénile ou
Trump le furieux, ou même « Obama le prix nobel de la paix », qui soit président, cela n’a pas changé grand-chose aux directions politiques qu’ont pris les Etats-Unis. Guerres
incessantes, politique étrangère très agressive et politique intérieure ultralibérale. Mais alors, qui décide réellement dans « la plus grande démocratie au monde » ?
**********
L’économie du monde occidental continue de chuter, tous les pays étant touchés les uns après les autres, même le Japon :
« Le Japon est
tombé de manière inattendue dans une récession à la fin de l’année dernière, perdant son titre de troisième économie mondiale au profit de l’Allemagne et soulevant des doutes sur le moment où
la banque centrale commencera à abandonner sa politique monétaire ultra-accommodante qui dure depuis une décennie.
Certains analystes
mettent en garde contre une nouvelle contraction au cours du trimestre en cours, car la faiblesse de la demande en Chine, la faiblesse de la consommation et l’arrêt de la production dans une
unité de Toyota Motor Corp, laissent entrevoir un chemin difficile vers une reprise économique. »
Pourtant, miracle de la fameuse « économie financiarisée », sur la même page de Reuters cet article suivait :
« La moyenne de
l’action Nikkei japonaise a atteint jeudi son plus haut niveau en 34 ans, alors que les actions liées aux puces informatiques ont suivi les gains de leurs pairs de Wall Street au cours de la
nuit.
L’indice boursier de
référence se situe désormais à seulement 800 points, soit environ 2 %, en dessous de son plus haut historique de 1989, qui marquait l’apogée de ce que l’on appelle la « bulle économique » du
Japon. »
Cette apparente contradiction entre une économie en berne et une bourse florissante s’explique par cette phrase du premier article « soulevant des doutes sur le moment où la banque centrale
commencera à abandonner sa politique monétaire ultra-accommodante qui dure depuis une décennie ».
Depuis la crise bancaire de 2008, les banques centrales des pays du bloc occidental impriment de l’argent à tout va, caché sous le joli nom de
« quantitative easing ». Mais cet argent ne sert pas à relancer l’économie réelle ou la consommation des citoyens, il sert à faire monter artificiellement les cours de la bourse,
maintenant ainsi l’économie financière sous perfusion des banques centrales. Le Japon n’étant « pas prêt à abandonner sa politique monétaire ultra accommodante », la bourse du Japon a donc
fêté cela comme il se doit.
Pour résumer cela en quelques mots simples, les économies occidentales sont soutenues par une augmentation de la dette des banques centrales, dettes qui
atteignent une telle ampleur qu’elles ne seront pas remboursables, encore moins avec une économie réelle en berne.
« L’économie
britannique est tombée en récession au second semestre 2023, un contexte difficile à l’approche de l’élection prévue cette année du Premier ministre Rishi Sunak, qui a promis de stimuler la
croissance.
Le produit intérieur
brut (PIB) s’est contracté de 0,3% au cours des trois mois précédant décembre, après avoir diminué de 0,1% entre juillet et septembre, selon les données officielles.
La contraction du
quatrième trimestre a été plus importante que les estimations de tous les économistes dans un sondage Reuters, qui pointaient une baisse de 0,1%. »
Les semaines précédentes, nous avions déjà vu l’annonce de la récession allemande. En voilà une des conséquences :
« Un fabricant
allemand sur trois envisage de déplacer sa production vers d’autres pays en raison de difficultés économiques, soit le double du nombre enregistré en 2022, a rapporté samedi le journal Bild,
citant Siegfried Russwurm, président de la Fédération des industries allemandes (BDI).
Selon le rapport, parmi
les dernières entreprises envisageant de délocaliser figure le fabricant d’appareils électroménagers Miele, qui prévoit de supprimer 2 000 emplois en Allemagne et de déplacer 700 postes vers
son site en Pologne. Le fabricant de chauffage Viessmann a déjà transféré 3 000 emplois en Pologne.
Volkswagen a annoncé
l’année dernière qu’il construirait une nouvelle usine de batteries aux États-Unis, et BASF a annoncé son intention d’investir 10 milliards d’euros dans une usine pétrochimique en Chine, dans
un contexte de suppressions d’emplois à son siège social en Allemagne. Le fabricant français de tubes en acier Vallourec a arrêté sa production en Allemagne en septembre de l’année dernière,
tandis que le fabricant de pneumatiques Michelin et son rival américain Goodyear ont annoncé qu’ils fermeraient également leurs usines allemandes d’ici fin 2025. »
*********
En Ukraine, l’armée russe continue sa lente destruction de la ligne de front ukrainienne :
« L’Ukraine a
annoncé jeudi qu’elle retirait ses troupes de la ville industrielle d’Avdiivka pour occuper de meilleures positions défensives, ses forces perdant rapidement du terrain face à leur
ennemi.
Les troupes ukrainiennes
seraient sur le point d’être encerclées après que les forces russes ont rompu une ligne d’approvisionnement critique entre la ville et l’usine de coke et de produits chimiques d’Avdiivka, qui
pourrait être utilisée par les hommes de Kiev pour monter une position finale.
La troisième brigade
d’assaut séparée d’élite, l’une des unités combattantes les plus importantes d’Ukraine, a été déployée dans la région dans le but de stabiliser la situation.
Andrii Biletskyi,
commandant de la brigade, a déclaré : « Avdiivka, c’est l’enfer ».
Il a décrit la situation
comme « précaire et instable », les Russes déployant constamment de nouvelles troupes et ressources pour le combat. »
********
Nous terminerons par cette analyse d’Eric Dénécé, un spécialiste français de géopolitique, qui rappelle que le narratif officiel occidental au sujet de la guerre en Ukraine repose sur
« des postulats erronés, délibérément ou par méconnaissance » :
« Lorsqu’ils
considèrent la guerre d’Ukraine, la plupart des analystes[1] partent, me semble-t-il, de postulats erronés – délibérément ou par méconnaissance – que je crois instillés par les États-Unis et
l’Ukraine, et qu’il convient de signaler, car ils sont à l’origine d’une vision qui s’affirme de plus en plus fausse des origines et des réalités de ce conflit et donc de son issue
probable.
Il ne s’agit pas,
répétons-le une nouvelle fois, de défendre les positions de la Russie, mais de rappeler certains faits et de faire prendre conscience du narratif élaboré par les Américains pour justifier le
bien-fondé de cette guerre aussi horrible qu’inutile, et de la désinformation majeure dont nous sommes victimes en Europe, et en particulier en France, depuis maintenant deux
années.
QUATRE POSTULATS
(DÉLIBÉRÉMENT) ERRONÉS
LA RUSSIE VOULAIT
ENVAHIR L’UKRAINE.
Nous savons aujourd’hui
que le corps de bataille russe massé à la frontière ukrainienne début 2022 comptait entre 120 000 et 150 000 hommes selon les sources et que la première vague d’assaut ne comprenait que 60
000 hommes environ. Le simple bon sens voudrait que des analystes sérieux aient eu l’objectivité de reconnaitre qu’il s’agissait bien d’une opération miliaire « spéciale » – qu’ils étaient en
droit de dénoncer – au lieu d’abonder dans le sens de la propagande diffusée par Kiev, Londres, Washington et Varsovie s’attachant à faire croire à une invasion menaçant toute l’Europe
occidentale. Les effectifs russes engagés étaient clairement ceux d’une action limitée, donc notoirement insuffisants pour une opération d’ampleur contre un État de 603 000 km2 et de 43
millions d’habitants. Rappelons pour mémoire que lors de leur invasion de l’Irak – 438 000 km2, 27 millions d’habitants et des forces armées non soutenues par – en 2003[2], les Américains ont
engagé une armée de 150 000 hommes assistée de 45 000 Britanniques et de 70 000 Kurdes[3]. Ce premier postulat ne résiste donc pas à l’analyse militaire élémentaire.
LA RUSSIE DISPOSAIT
D’UNE ARMÉE PUISSANTE QUI AURAIT DÛ BALAYER LES UKRAINIENS EN QUELQUES SEMAINES. CELA N’A PAS EU LIEU, CE QUI RÉVÈLE SA MÉDIOCRITÉ ET CELLES DE SES CHEFS.
Les forces russes qui
ont attaqué l’Ukraine l’ont fait avec un rapport de forces très défavorable de 1 contre 3. Elles ne pouvaient donc submerger ni écraser l’armée ukrainienne, très supérieure en nombre. Leur
objectif était de la paralyser et de contraindre Kiev à la négociation.
De plus, on oublie ce
que de nombreux experts militaires observaient déjà pendant la Guerre froide et jusqu’au début des années 2000 : les forces soviétiques (malgré leur importance), étaient d’abord des forces
préparées pour la défense et non pour les opérations extérieures, à la différence des forces occidentales. Nous savons donc depuis longtemps que la logistique, surtout pour la projection de
forces, n’est pas leur point fort, ce qui a été confirmé par les observations de nombreux officiers s’étant rendus en Russie après la dissolution de l’URSS… et par les premières semaines de «
l’Opération militaire spéciale ».
Ces défauts, ne se sont
pas améliorés après la chute du mur de Berlin, tant l’armée russe a connu de coupes sombres, tant en matière de budget, de ressources humaines que d’unités. Il a fallu attendre le début des
années 2000 pour observer le début d’un redressement. Néanmoins, l’armée russe d’aujourd’hui n’est pas l’Armée rouge d’hier, bien qu’elle en soit l’héritière.
Aussi, nous nous
permettons de penser que cette surestimation de la force russe, largement relayée par les médias occidentaux, n’avait pour but que de glorifier la résistance ukrainienne et d’humilier Moscou,
dans le but possible de provoquer une fronde contre Poutine et son état-major.
LES FORCES RUSSES
VOULAIENT PRENDRE KIEV, MAIS ELLES ONT ÉCHOUÉ.
Autre ineptie. Seule une
fraction des forces de l’Opération militaire spéciale a été affectée à l’offensive visant la capitale ukrainienne, non dans le but de la conquérir, mais de fixer les forces de Kiev (manœuvre
opérative). Il est totalement délirant de croire que les Russes envisageaient de conquérir une agglomération couvrant 12 300 km² – au cœur d’une aire urbaine de28 900 km² –, regroupant au
total 4,6 millions d’âmes[4], et encore une fois face à des forces supérieures en nombre et installées sur un territoire qu’elles connaissaient parfaitement. Ceux qui savent les extrêmes
difficultés de la guerre urbaine n’ont cessé de dénoncer cette affirmation des Ukrainiens et de leurs mentors occidentaux comme totalement fantaisiste.
À titre de comparaison,
il convient de rappeler que pour son opération de nettoyage de la bande de Gaza (360 km2, 2,6 millions d’habitants), l’armée israélienne a engagé plus de 180 000 hommes, dispose d’un contrôle
du ciel total et d’une assistance américaine et britannique en matière de collecte de renseignements et de fourniture de munitions. Néanmoins, quatre mois après le début de son offensive,
Tsahal n’est toujours pas parvenu à en prendre le contrôle total alors même que les combattants du Hamas (20 000 hommes) ne sont pas des adversaires comparables à l’armée ukrainienne formée
par l’OTAN.
LA RÉSISTANCE
HÉROÏQUE DES FORCES UKRAINIENNES A SURPRIS LE MONDE COMME LA RUSSIE ET MONTRE LA SOLIDITÉ ET LA DÉTERMINATION DE CETTE NATION.
Cette affirmation nous
semble relever d’une sous-estimation délibérée de l’armée ukrainienne afin d’atteindre le but psychologique évoqué au point n°2 ci-dessus. Encore une fois, revenons-en aux chiffres. Début
2022, les forces armées ukrainiennes comptaient 250 000 hommes, soit les deuxièmes les plus importantes en volume en Europe orientale, après l’armée russe. Elles étaient de plus complétées
par les gardes-frontières (53 000 hommes), la nouvelle Garde nationale d’Ukraine (60 000) et les divers services de sécurité intérieure. Surtout, ces forces avaient bénéficié, depuis 2014
d’une assistance majeure de plusieurs pays de l’OTAN (États-Unis, Royaume-Uni, Canada), en matière de formation et de livraisons d’armes, et recevaient aussi de très nombreux renseignements
sur la Russie dont ces pays disposaient[5]. C’étaient donc des forces professionnelles, bien équipées et disposant, pour certaines d’entre elles, d’une expérience du combat pour avoir
participé depuis 2014, aux opérations militaires contre les régions autonomistes du Donbass. Rien à voir donc avec « la petite armée » ukrainienne que nous ont vendue l’OTAN et les
médias.
Ajoutons à cela que
l’armée ukrainienne avait établi, principalement autour du Donbass, de très solides positions défensives, qu’elle combattait sur un terrain qu’elle connaissait, qu’elle était trois fois plus
nombreuse que les forces d’attaque russes, et que si celles-ci avaient l’initiative, leur offensive était largement attendue.
Ces quatre postulats –
dont l’analyse rapide permet de mesurer qu’ils ne résistent pas aux faits – relèvent donc de la mauvaise foi, si ce n’est d’une désinformation délibérée, afin de fausser la perception du
conflit et de décrédibiliser l’adversaire russe, manœuvre en soi de bonne guerre.
À côté de ses fausses
affirmations, il convient également de se pencher sur d’autres faits, qui s’ils n’ont pas été déformés par le narratif otano-ukrainien, ont été passés sous silence, car ils contribuent
également à éclairer les réalités de ce conflit d’un jour nouveau.
LA NÉCESSAIRE RELECTURE
DES PREMIERS MOIS DU CONFLIT
Depuis 2014, les
Américains n’ont eu de cesse de soutenir l’Ukraine et de la pousser à reconquérir le Donbass et la Crimée – qui sont des terres russes – en encourageant son nationalisme et en l’armant,
poussant de ce fait les Russes dans leurs retranchements. Washington comme Kiev connaissaient pourtant les multiples avertissements qu’avait lancés Vladimir Poutine à partir de 2007 et
ses réactions face à l’avancée agressive de l’OTAN aux marges de la Russie (Géorgie 2008, Ukraine 2014). Américains et Ukrainiens se doutaient bien que les Russes ne resteraient pas sans
réagir – tout en espérant peut être le contraire… – et qu’il fallait alors les faire tomber dans un piège : les placer en position d’agresseurs et de violation du droit international. Ils
n’ont donc eu de cesse, depuis le milieu de l’année 2021, d’alerter l’opinion internationale sur la menace russe et le risque de guerre (qu’ils étaient en train de provoquer) dès qu’ils
ont observé que Moscou massait ses troupes à la frontière ukrainienne et s’y livrait à des exercices militaires.
Il est finalement
possible de considérer que les deux adversaires ont « bluffé » : les Américains et les Ukrainiens en pensant que les Russes ne réagiraient pas ; et Moscou estimant sans doute qu’en massant
ses forces à la frontière, Washington et Kiev renonceraient. Mais aucune de ces deux manœuvres n’a fonctionné et elles ont irrémédiablement conduit à la guerre.
Ukrainiens et
Américains savaient parfaitement qu’en lançant l’opération de reconquête du Donbass le 17 février 2022, Moscou interviendrait en soutien des populations russophones menacées. Leur
objectif était alors d’amener l’armée russe à buter sur les nombreuses fortifications érigées depuis 7 ans à dans le sud-est du pays et à leurs nombreux moyens antichars, afin de lui
infliger une défaite. Mais les Russes ne sont pas tombés dans ce piège.
Il n’est pas
imaginable que Washington et Kiev aient décidé cette provocation contre la Russie sans que l’armée ukrainienne soit prête à résister et ait pris des dispositions défensives solides.
Encore une fois, la – légitime – résistance ukrainienne n’est pas surprenante et s’est donc paradoxalement révélée moins performante que prévu, les Russes ayant pu fixer une partie des
forces autour de Kiev et occuper très rapidement plus de 30% du territoire.
Le retrait des
forces russes de la région de Kiev, fin mars 2022, n’est pas lié à un échec militaire – bien qu’elles y aient rencontré une farouche résistance ayant contrarié leur progression – mais à
une concession de Moscou dans le cadre des négociations d’Istanbul[6], comme l’a confirmé Poutine lors de son interview accordée à Tucker Carlson. Certains continuent de nier ce fait,
mais sans aucun argument, car les forces russes se sont retirées en bon ordre… avant que les Ukrainiens, sous l’influence de Boris Johnson, ne décident de mettre un terme à des
négociations en passe d’aboutir !
Tout cela ne veut
pas dire que les Russes n’aient pas commis d’erreurs. Il y a eu sans aucun doute de mauvaises estimations initiales de l’adversité, due à des rivalités entre services de renseignement.
Dans un article récent[7], Andrei Kozovoï, professeur à l’université de Lille, évoque le fait que seules trois personnes, en dehors de Poutine lui-même, auraient été au courant du
projet d’invasion décidé lors du Conseil de sécurité du 21 février : le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou ; le secrétaire du Conseil, Nikolaï Patrouchev ; et le directeur du
FSB, Alexandre Bortnikov. Les autres membres de cette instance – dont Sergeï Lavrov, ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Michoustine, Premier ministre et Sergueï Narychkine, le
chef du SVR – auraient été, eux, favorables à la poursuite du processus diplomatique.
Par ailleurs Andrei
Kozovoï rappelle justement que depuis l’arrivée de Poutine à la présidence en 2022, le FSB n’a cessé de prendre l’ascendant sur les autres services de renseignement, le SVR, mais aussi
le GRU (Direction du renseignement militaire). Le premier s’étant déconsidéré aux yeux de Poutine à la suite de l’arrestation, en 2010 aux États-Unis, d’une dizaine d’illégaux par le FBI ; le
second en raison du fiasco de l’empoisonnement de Skripal, à Londres, en 2018. Le FSB se serait de facto retrouvé en position de force dans l’élaboration du processus décisionnel, pesant
de tout son poids en faveur d’une intervention militaire en Ukraine.
La décision de lancer
l’opération militaire spéciale – certainement envisagée de longue date, mais non planifiée aussi en détail qu’elle aurait dû l’être – semble ainsi avoir été prise dans l’urgence. Une fois
celle-ci engagée, comme tous les militaires le savent, un plan d’opération ne résiste jamais à plus de trois jours de guerre et les forces russes ont été confrontées à une plus forte
adversité que ce qu’elles escomptaient, ce qui leur a coûté cher.
LE CINQUIÈME (NOUVEAU)
FAUX POSTULAT
IL EXISTE UN RÉEL
RISQUE DE GUERRE AVEC LA RUSSIE D’ICI 5 À 8 ANS ET LES OCCIDENTAUX DOIVENT S’Y PRÉPARER.
Depuis la fin de l’année
2023, en raison de l’échec de la contre-offensive ukrainienne et des difficultés d’approvisionnement en armes, un nouveau narratif est produit par l’OTAN : celui d’un risque de guerre avec la
Russie à l’horizon de 5 à 8 ans. Ainsi se succèdent les déclarations alarmistes des principaux responsables politiques et militaires des pays de l’OTAN, dans une campagne savamment
orchestrée.
– En décembre 2023, les
principaux collaborateurs du président Joe Biden déclarent au Congrès que si les parlementaires ne votent pas rapidement pas une aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, la Russie pourrait
gagner la guerre en quelques mois, voire quelques semaines. Mais les Républicains continuent à ce jour de s’opposer à une nouvelle aide de 61 milliards de dollars à Kiev.
– Puis, le 7 janvier, à
l’occasion de leur séminaire annuel sur la défense, des membres du gouvernement suédois et des haut-gradés de l’armée déclarent que le pays doit se préparer à une guerre avec la
Russie.
– Le 16 janvier, le
journal allemand Bild publie un document « confidentiel » de l’état-major allemand montrant que celui-ci envisage sérieusement une attaque russe et décrivant comment il se prépare à y faire
face.
– Le 21 janvier,
l’amiral néerlandais, Rob Bauer, président du Comité militaire de l’OTAN déclare que l’Alliance n’exclut pas une guerre avec la Russie : « Nous nous préparons à un conflit »
annonce-t-il.
– Le 21 janvier
toujours, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, met en garde contre le risque d’une guerre dans un entretien diffusé par la chaine télévisée ZDF, affirmant que « même si une
attaque russe ne paraît pas probablepour l’instant, nos experts s’attendent dans cinq à huit ans à une période au cours de laquelle cela pourrait être possible ».
– Le 24 janvier, le
général Sir Patrick Sanders, chef de la British Army estime, dans une interview au Guardian, que la société britannique doit se préparer à l’éventualité d’une guerre.
– Le 5 février, dans un
entretien paru dans le tabloïd Super Express, le ministre de la Défense polonais, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, déclare ne pas exclure une guerre imminente avec la Russie.
– Enfin, le 9 février
Le ministre danois de la Défense, Troels Lund Poulsen, affirme, dans une interview au quotidienJyllands-Posten, que la Russie est capable de passer rapidement à l’offensive et que le
Danemark doit être prêt à ce scénario.
Tous déclarent que face
à la menace, les budgets de défense et les achats d’armement doivent être augmentés sans attendre[8]. Évidemment, on ne s’interroge guère quant à savoir à qui profite cette manœuvre
politico-médiatique[9]
Or, indépendamment du
fait que Vladimir Poutine ait été très clair sur ce point lors de son interview avec Tucker Carlson[10], les réalités démographiques et militaires montrent que cette hypothèse est totalement
irréaliste et relève, une nouvelle fois, de la propagande, dans le but de maintenir à tout prix la cohésion de l’OTAN, qui commence à se fissurer, et surtout de faire peur aux opinions
publiques qui voient bien quelle vont être l’issue de la guerre et les conséquences économiques déplorables qu’elle a engendrées pour elles.
Population
Russie 145
millions d’habitants[11]
Union
européenne 449 millions (soit 3 fois la Russie)
Europe avec
Royaume-Uni et Norvège 521 millions (soit 3,5 fois la Russie)
États-Unis 333
millions (soit 2,2 fois la Russie)
OTAN
956 millions (soit 6,6 fois la Russie)
Budget de
défense[12]
Russie 86,4
milliards de dollars
États-Unis
877 milliards (soit 10 fois la Russie)
France +
Allemagne +
Royaume Uni 53,6 + 55,8 + 68,5 = 177,9 milliards (soit 2 fois la Russie)
OTAN 1
200 milliards d’euros (soit 14 fois la Russie)
Effectifs
militaires[13]
Russie 1 150
000 hommes[14]
Ukraine 650
000 hommes
Pays d’Europe de l’Est
membres de
l’OTAN[15] 1 200 000 hommes (soit l’équivalent de la Russie)
États-Unis 1 390
000 hommes
Union
européenne 1 800 000 hommes (soit 1,5 fois la Russie)
OTAN 3
370 000 hommes (soit 3 fois la Russie)
Les chiffres et les faits sont têtus et parlent d’eux-mêmes. Et
le décalage entre la réalité de terrain et le discours des Occidentaux et des Ukrainiens ne cesse de croître. Nous sommes donc en plein délire politique et en droit de nous demander si ceux
qui nous gouvernent – comme ceux qui commentent ce conflit – sont stupides, incompétents, achetés ou irrémédiablement gagnés à l’idéologie néoconservatrice américaine, car ils défendent
davantage les intérêts de Washington que ceux de leur propre pays[16] ! La question reste ouverte…
[1] Y compris
l’excellent Emmanuel Todd – dont le dernier ouvrage (La Défaite de l’Occident, Gallimard, Paris, 2024) est en tout point remarquable – qui s’égare parfois lorsqu’il aborde les questions
militaires.
[2] Opération lancée en
dépit de l’opposition très claire de l’ONU et illégale au regard du droit international.
[4] Cf.
https://www.populationdata.net/pays/ukraine/aires-urbaines. La ville de Kiev stricto sensu couvre 827 km2 et compte 3 millions d’habitants, une superficie et une population toujours
supérieures à Gaza.
[5] Eric Schmitt, Julian
Barnes & Helen Cooper, “Commando Network Coordinates Flow of Weapons in Ukraine, Officials Say”, New York Times, June 25, 2022. Greg Miller and Isabelle Khushudyan, “Ukrainian spies with
deep ties to CIA wage shadow war against Russia”, The Washington Post, October 23, 2023.
[6] Voir à ce sujet mon
éditorial n°62, « Quand le brouillard de la guerre commence à se dissiper », février 2023 (https://cf2r.org/editorial/quand-le-brouillard-de-la-guerre-commence-a-se-dissiper/).
[7] Andrei Kozovoï, «
Poutine ou l’intoxiqueur intoxiqué » Politique internationale, n°178, Hiver 2023. Cet article, qui apporte des éléments intéressants, se décrédibilise malheureusement par sa grossière
orientation anti-Poutine. L’auteur va jusqu’à attribuer la responsabilité de l’assassinat de Daria Dougina au FSB… alors que le SBU ukrainien l’a clairement revendiqué !
[8] Seule voix
discordante, le chef d’état-major des armées (CEMA) français, le général Thierry Burkhard a déclaré, le 22 janvier, lors d’une conférence à la Sorbonne, que « quelle que soit l’issue de la
guerre en Ukraine, la Russie a déjà subi une défaite stratégique. (…) L’armée de terre russe est dans un état critique. Elle ne constitue plus une menace pour l’OTAN »
(https://www.opex360.com/2024/01/24/pour-le-chef-de-la-british-army-la-societe-britannique-doit-se-preparer-a-leventualite-dune-guerre/).
[9] En 2023, les
exportations d’armes américaines ont augmenté de 56% par rapport à 2022 selon le département d’État américain. C’est essentiellement la guerre en Ukraine qui explique cet accroissement
record.
[10] Alors que Tucker
Carlson, lui demandait s’il pouvait « imaginer un scénario dans lequel vous envoyez des troupes russes en Pologne », Vladimir Poutine a répondu : « Seulement dans un cas de figure, si la
Pologne attaque la Russie. Nous n’avons pas d’intérêts en Pologne, en Lettonie ou ailleurs. Pourquoi ferions-nous cela ? Nous n’avons tout simplement aucun intérêt (…). Il n’en est pas
question », a-t-il ajouté.
[14] Il convient de
rappeler que la Russie ne peut concentrer toutes ses forces en Europe car elle doit assurer la sécurité de ses frontières et de son immense territoire.
[16] Pour les deux
derniers, nous proposons deux réponses que nous empruntons à Emmanuel Todd dans son dernier livre :
– « Si les citoyens
d’Europe, et notamment de France, ne savent pas où est l’argent de leurs dirigeants, la NSA, elle, le sait et sait que ces dirigeants le savent. En toute honnêteté, je ne puis vraiment dire
dans quelle mesure les données collectées par la NSA permettent de tenir les élites occidentales ; Je ne sais pas non plus jusqu’à quel degré cette institution peut réellement atteindre des
comptabilités privées, ni quelles sont ses capacités de stockage. Mais il suffit que les élites européennes croient en son pouvoir pour se montrer très prudentes dans leurs rapports avec le
maître américain » (op. cit., p. 189) ;
– « Notre problème
intellectuel, au fond, est que nous aimons l’Amérique. Les Etats-Unis ont été l’un des tombeurs du nazisme ; ils nous ont montré la voie à suivre pour atteindre la prospérité et la
décontraction. Pour accepter pleinement l’idée qu’aujourd’hui ils tracent celle qui mène à la pauvreté et à l’atomisation sociale, le concept de nihilisme est indispensable. » (op. cit., p.
244).
Caitlin Johnstone
est, elle aussi, stupéfaite face à l’attitude des Etats-Unis que nous qualifions régulièrement ici de « schizophrénique » :
« L’une des choses les plus étranges qui se produisent dans le
monde aujourd’hui est la façon dont les responsables américains continuent d’insister sur le fait qu’ils ne sont pas en guerre contre les groupes sur lesquels ils larguent des bombes au
Moyen-Orient et qu’ils ne cherchent pas à entrer en conflit avec les personnes qu’ils sont en train d’attaquer.
Peu après une nouvelle
série d’attaques massives contre des cibles Houthis au Yémen, le secrétaire de presse du Pentagone, Pat Ryder, a déclaré lundi aux journalistes que les États-Unis n’étaient pas en guerre
contre le groupe.
« Nous ne cherchons pas
une escalade avec les Houthis. Nous ne sommes pas en guerre contre les Houthis. Nous ne cherchons pas à entrer en guerre contre les Houthis », a déclaré Ryder.
La veille, le conseiller
à la sécurité nationale, Jake Sullivan, avait déclaré à l’émission State of the Union de CNN que « les États-Unis n’envisagent pas non plus une guerre plus large au Moyen-Orient », même s’il
a refusé d’exclure des attaques directes en Iran, et même si la guerre contre Gaza, soutenue par les États-Unis, s’est étendue aux campagnes de bombardements américains au Yémen, en Syrie et
en Irak.
Cela survient quelques
jours seulement après que le président Biden a publié une déclaration disant que « les États-Unis ne cherchent pas de conflit au Moyen-Orient ou ailleurs dans le monde », alors que les
États-Unis sont en train de larguer des bombes sur plusieurs pays du Moyen-Orient. »
C’est tellement
surréaliste. C’est comme si quelqu’un courait vers vous et vous lançait des coups de poing au visage tout en criant « JE NE SOUHAITE PAS ME BATTRE ! CE N’EST PAS UNE AGRESSION ! Ils portent
un masque souriant en plastique et prônent la paix du bout des lèvres tout en gérant la structure de pouvoir la plus agressive et meurtrière de cette planète. »
Et bien cette folie continue de plus belle cette semaine. Le 31 janvier Reuters annonçait :
« Le groupe armé
irakien Kataib Hezbollah, aligné sur l’Iran, a annoncé mardi la suspension de toutes ses opérations militaires contre les troupes américaines dans la région, dans une décision visant à éviter
« l’embarras » du gouvernement irakien, a indiqué le groupe.
“Alors que nous
annonçons la suspension des opérations militaires et de sécurité contre les forces d’occupation – afin d’éviter de mettre le gouvernement irakien dans l’embarras – nous continuerons à
défendre notre peuple à Gaza par d’autres moyens”, a déclaré le secrétaire général du Kataib Hezbollah, Abou Hussein al-Hamidawi. a déclaré dans un communiqué. »
Sous la pression du gouvernement irakien, lui-même sous la pression des Etats-Unis, un des groupes de résistance irakien accepte donc d’arrêter sa tactique de
harassement des troupes étasuniennes basées en Irak.
« Un commandant du
Kataib Hezbollah, un groupe armé en Irak soutenu par l’Iran et que le Pentagone accuse d’avoir attaqué ses troupes, a été tué mercredi lors d’une frappe américaine, a annoncé l’armée
américaine.
“Les forces
(américaines) ont mené une frappe unilatérale en Irak en réponse aux attaques contre des militaires américains, tuant un commandant du Kataib Hezbollah responsable de la planification directe
et de la participation aux attaques contre les forces américaines dans la région”, a indiqué l’armée dans un communiqué. Le commandant n’a pas été nommé.
Deux sources de
sécurité, s’exprimant sous couvert d’anonymat, ont déclaré que le commandant était Abou Baqir al-Saadi, tué dans une frappe de drone sur un véhicule dans l’est de Bagdad.
L’une des sources a
indiqué que trois personnes avaient été tuées et que le véhicule visé était utilisé par les Forces de mobilisation populaire (FMP) irakiennes, une agence de sécurité de l’État irakien composée de dizaines de
groupes armés, dont beaucoup sont proches de l’Iran. Les combattants et commandants du Kataib Hezbollah font partie des FMP. »
« C’est la première
fois qu’une frappe tue des soldats américains dans la région depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.
La Jordanie affirme que
l’attaque a eu lieu en Syrie et non en Jordanie.
Il y a eu d’autres
attaques contre des bases américaines dans la région, mais avant dimanche, il n’y avait aucun mort, selon l’armée américaine.
On ne sait pas clairement qui est derrière cette dernière
attaque. »
Quand on Google la question « qui est derrière ces attaques », Wikipedia répond :
« Le 28 janvier
2024, un drone d’attaque lancé par Résistance
islamique en Irak – une milice chiite soutenue par l’Iran – a frappé la tour 22, un avant-poste militaire américain à Rukban, dans le nord-est de la Jordanie. L’explosion a
entraîné la mort de trois soldats américains et en a blessé 47 autres.[3] »
Visiblement, les « milices soutenues par l’Iran » ou autres « Forces de mobilisation populaire » se rejoignent dans un but commun, chasser
l’occupant étasunien de la région. Et les Etats-Unis doivent affronter une entité difficile à identifier car, comme pour le Hamas, elle est composée de civils qui luttent pour défendre la
souveraineté de leur pays.
Mais alors quelle relation entre les « Forces de mobilisation populaires » (FMP) et le gouvernement irakien ? Quels sont ces groupes auxquels les
médias occidentaux attachent la sempiternelle phrase « Groupes soutenus par l’Iran ». Moon of Alabama nous l’explique :
« Les groupes FMP
irakiens ont été fondés par le gouvernement irakien et sont sous son contrôle. Certains d’entre eux sont chiites et peuvent avoir des affinités idéologiques avec l’Iran.
En 2014 et plus tard,
nombre de ces groupes, chiites ou non, ont reçu de l’Iran des équipements et des formations pour lutter contre Etat Islamique. Cette aide a été fournie à la demande du gouvernement
irakien.
Cela ne fait pas de ces
groupes un élément iranien ou quelque chose d’extérieur aux forces de sécurité irakiennes. Ils font partie intégrante de l’État irakien.
Les dépeindre comme des
groupes extérieurs “soutenus par l’Iran“, comparables aux forces d’occupation américaines indésirables en Irak, est un pur mensonge destiné à permettre des attaques contre ces groupes, même
lorsque ces attaques sont en fait des attaques contre les forces de sécurité de l’Irak et condamnées par le gouvernement irakien. »
« Les frappes
aériennes américaines contre 85 cibles en Irak et en Syrie vendredi et contre les positions des Houthis au Yémen samedi ont marqué « le début, et non la fin de notre réponse » à une attaque
de drone à la fin du mois dernier qui a tué trois soldats américains en Jordanie, a déclaré le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, à NBC. Le plus haut responsable de
l’administration Biden a également refusé d’exclure des frappes aériennes sur le sol iranien.
Pourtant, les frappes de
représailles sont vouées à l’échec, notamment parce que l’administration Biden ne semble pas saisir une
évidence: les différents groupes
militants, pour la plupart chiites, qui composent l’Axe de la Résistance sont loin d’être de simples mandataires iraniens qui opèrent au gré des caprices de l’Iran. Le soutien que
l’Iran apporte à ces groupes – généralement des armes et des conseils sur la manière de les utiliser – ne se traduit pas par le type de pouvoir et de contrôle que les sponsors exercent
généralement sur leurs mandataires. L’ambassadeur iranien auprès de l’ONU, Amir Saied Iravani, a récemment fait valoir ce point sur NBC, affirmant que même si l’Iran arme et finance ses
alliés (à l’exception des Houthis), « nous ne les dirigeons pas. Nous ne leur commandons pas. Nous avons une consultation commune les uns avec les autres. Iravani a décrit la relation de
l’Iran avec ces acteurs comme un « pacte de défense », la comparant à l’OTAN. »
Et les médias ont une grande part de responsabilité dans l’incapacité du gouvernement Biden et de la population a « ne pas saisir une évidence » :
« Les médias grand
public comme The Guardian, The New York Times et The Wall Street Journal ont autorisé la publication d’articles étonnamment racistes ces derniers jours. Tous parlent des habitants du
Moyen-Orient et de ceux d’origine moyen-orientale, pendant que l’empire occidental largue de plus en plus de bombes sur de plus en plus de pays du Moyen-Orient.
Lundi, le Guardian a
publié une caricature politique qui ne se distingue pas de la propagande nazie des années 1930, si ce n’est qu’elle représente un musulman au lieu d’un juif. Le dessin montre le dirigeant
iranien Ali Khamenei tenant les ficelles des marionnettes de soi-disant groupes mandataires iraniens au Moyen-Orient comme les Houthis, le Hezbollah et le Hamas, exactement de la même manière
que les nazis avaient l’habitude de dépeindre les Juifs comme des marionnettistes malfaisants manipulant les affaires mondiales.
Comparez
ceci :
à la propagande nazie
sur les Juifs manipulant les dirigeants du monde pendant la période précédant l’Holocauste :
… Le chroniqueur du New
York Times, Tom Friedman, qui n’a jamais été confronté à une guerre au Moyen-Orient sans être physiquement excité, a été autorisé, d’une manière ou d’une
autre, à publier un article intitulé « Comprendre le Moyen-Orient à travers le règne animal » qui compare les habitants du Moyen-Orient aux insectes et aux parasites.
Il n’y a bien sûr aucune
analyse significative dans l’article de Friedman ; il compare littéralement les pays qu’il aime à des animaux et les pays qu’il n’aime pas à des insectes dégueulasses. Le Hamas est une araignée. L’Iran
est une « guêpe parasitoïde », et le Liban, le Yémen, la Syrie et l’Irak sont les chenilles dans lesquelles elle pond ses œufs. Netanyahu est un lémurien, sautillant en fonction des exigences
politiques du moment, et les États-Unis ? Les gars, comprenez ceci : les États-Unis sont un lion. Roooarr ! »
On retrouve là encore à la fois les méthodes de diabolisation de l’ennemi pour justifier les attaques contre lui et le suprématisme occidental. Les
propagandistes occidentaux n’éprouvent même plus le besoin de faire dans la dentelle.
Pourtant l’Irak n’accuse pas l’Iran de déstabiliser la région mais bien les Etats-Unis :
« Des responsables
irakiens ont condamné jeudi la frappe de drone américaine survenue pendant la nuit à Bagdad, qui a tué un haut commandant de la milice soutenue par l’Iran, soupçonné d’avoir mené
l’attaque contre une base américaine en Jordanie, qui a tué trois soldats américains. Un porte-parole des forces armées irakiennes a qualifié cette frappe d'”assassinat flagrant” et a déclaré
qu’il s’agissait d’un exemple de l’influence déstabilisatrice des troupes américaines et alliées dans le pays. »
Quant à la guerre non déclarée Israël/Liban, elle continue de plus belle :
« Une frappe de
drone apparemment israélien jeudi dans le sud du Liban a visé deux membres du Hezbollah, dont un haut commandant du groupe terroriste libanais, à la suite d’attaques de missiles répétées qui
ont blessé trois soldats de Tsahal – dont un grièvement – et endommagé une maison près de la frontière.
Alors qu’une série
d’attaques transfrontalières tout au long de la journée maintenait les tensions à la frontière, le chef de l’armée de l’air israélienne a menacé que des centaines d’avions d’attaque
pourraient être envoyés au Liban à tout moment. »
A Gaza, non seulement l’horreur continue mais elle s’amplifie :
« Benjamin
Netanyahu indique que la guerre à Gaza pourrait s’intensifier et ordonne un plan d’évacuation pour Rafah
Un jour après que le
président Biden a qualifié la campagne militaire israélienne dans la bande de Gaza d’« exagérée », le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a clairement indiqué que la guerre était
susceptible de s’intensifier. Le dirigeant israélien a déclaré vendredi qu’il avait ordonné à ses forces de préparer un plan pour évacuer la population de Rafah avant une invasion israélienne
prévue de la ville du sud de Gaza.
Israël affirme que Rafah
est le dernier bastion du Hamas et qu’il doit envoyer des troupes pour mener à bien son plan de guerre contre le groupe militant islamique, qui, selon lui, y dispose encore de « quatre
bataillons ». Mais on estime que 1,5 million de Palestiniens se sont entassés dans la ville et ses environs après avoir fui les combats ailleurs à Gaza, alors que les Forces de défense
israéliennes les ont exhortés à y chercher refuge.
Netanyahu a déclaré
qu’une « opération massive » était nécessaire à Rafah. Il a déclaré avoir demandé aux responsables de la sécurité de présenter un « double plan » qui comprendrait l’évacuation des civils et
une opération militaire visant à « effondrer » les unités militantes restantes du Hamas. »
Rafah est collée à la frontière égyptienne, les gazaouis ne peuvent plus reculer, sauf à passer en Egypte. On se rappelle que l’un des plans dévoilés par le
gouvernement israélien au début de l’attaque contre Gaza était de déplacer les gazaouis vers le Sinaï égyptien. Tout le monde crie « au fou » mais le fou n’entend plus rien :
« L’annonce [de l’attaque contre Rafah] a semé la panique. Plus de la moitié des 2,3 millions
d’habitants de Gaza sont entassés à Rafah, qui borde l’Égypte. Beaucoup ont fui là-bas après avoir suivi les ordres d’évacuation israéliens qui couvrent désormais les deux tiers du territoire
après l’attaque du Hamas du 7 octobre qui a déclenché la guerre. On ne sait pas où ils pourraient aller ensuite.
Le ministre égyptien des
Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a déclaré que toute offensive terrestre israélienne sur Rafah aurait des « conséquences désastreuses » et a affirmé qu’Israël avait pour objectif de forcer
à terme les Palestiniens à quitter leurs terres. L’Égypte a averti que tout mouvement de Palestiniens vers l’Égypte menacerait le traité de paix vieux de quatre décennies entre Israël et
l’Égypte.
Un autre médiateur, le
Qatar, a également mis en garde contre un désastre, et l’Arabie saoudite a mis en garde contre des « répercussions très graves ». Il existe même des frictions croissantes entre Netanyahu et
les États-Unis, dont les responsables ont déclaré qu’une invasion de Rafah sans plan pour les civils conduirait à un désastre.
“Les habitants de Gaza
ne peuvent pas disparaître dans les airs”, a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock sur X, ajoutant qu’une offensive israélienne sur Rafah serait une
“catastrophe humanitaire en devenir“.
Une folie qui touche aussi une partie de la population :
« Plusieurs
milliers d’Israéliens manifestent actuellement à Jérusalem, exhortant le gouvernement à résister aux pressions de la communauté internationale pour un
cessez-le-feu et à poursuivre la guerre jusqu’à la défaite du Hamas.
De nombreux participants
brandissent des affiches avec des photos de soldats tombés au combat et le message selon lequel, par leur mort, ils ont voulu qu’Israël continue à remporter la victoire.
La manifestation semble
représenter un repoussoir par rapport aux manifestations plus importantes organisées ces dernières semaines qui faisait pression sur le gouvernement pour qu’il fasse les concessions
nécessaires pour obtenir un accord d’otages avant qu’il ne soit trop tard.
La manifestation de ce
soir vise à renforcer la position exprimée à plusieurs reprises par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a promis de poursuivre le combat jusqu’à la « victoire totale
». »
Il est de plus en plus évident que dans son esprit « victoire totale » veuille dire vider Gaza de ses habitants, crime contre l’humanité ou
pas.
Un autre indice démontrant cela est que quand le Hamas propose un traité de paix raisonnable :
« Le groupe
militant du Hamas a publié une contre-proposition visant à mettre fin définitivement au conflit à Gaza, a rapporté mercredi Reuters. Cette initiative est une réponse au plan de cessez-le-feu
publié la semaine dernière par les médiateurs égyptiens et qataris, soutenu par les États-Unis et Israël.
Un projet de plan du
Hamas consulté par l’agence de presse propose un cessez-le-feu en trois étapes de 135 jours qui aboutirait à une cessation des hostilités et à un retrait des forces israéliennes.
La première phase
verrait les militants du Hamas libérer les otages israéliens restants de Gaza en échange de 1 500 prisonniers palestiniens détenus en Israël, a rapporté Reuters. Les phases ultérieures
impliqueraient le début de la reconstruction du territoire dévasté de Gaza et un échange des restes des personnes tuées au cours de la guerre de quatre mois.
Il envisage
également un accord visant à mettre fin
définitivement au conflit d’ici la fin de la troisième phase de 45 jours. La trêve permettrait également la livraison de nourriture supplémentaire, de fournitures médicales et
d’autres formes d’aide aux 2,3 millions de Gazaouis, dont beaucoup ont été déplacés par la violence au milieu des avertissements d’une crise humanitaire qui s’aggrave. »
Netanyahou y oppose une fin de non-recevoir en criant à la victoire :
« Le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté un plan proposé par le Hamas pour mettre fin au conflit à Gaza, déclarant aux journalistes qu’« il n’y a pas d’autre solution que la victoire
absolue » sur les militants palestiniens.
Le texte du plan a été
divulgué à Reuters mardi et rejeté par Netanyahu dès le lendemain.
« Se soumettre
aux exigences délirantes du
Hamas, que nous venons d’entendre, non seulement n’apporterait pas la liberté des otages, mais cela ne ferait qu’inviter à un massacre supplémentaire ; cela provoquerait un désastre pour
Israël dont aucun citoyen israélien ne veut », a déclaré Netanyahu lors d’une conférence de presse. »
************
En Ukraine, une autre ville est sur le point de tomber, Avdiivka :
« Les troupes
russes progressent vers Avdiivka, posant une situation « critique » pour les forces de Kiev, ont averti les chaînes ukrainiennes Telegram, dans un contexte où cette ville de la
région de Donetsk pourrait être la première
colonie capturée par Moscou en huit mois.
En octobre dernier, la
Russie a lancé une offensive contre la colonie considérée comme une porte d’entrée vers la ville voisine de Donetsk occupée par la Russie et un élément essentiel dans l’objectif du Kremlin de
prendre le contrôle de toute la région du sud-est du Donbass.
La chaîne Telegram
Ukraine Fights a indiqué dimanche que “la situation dans la ville est devenue critique”, ajoutant que des avions d’attaque russes étaient entrés dans la ville par le nord-est et que les
troupes russes avaient contourné les formations de combat ukrainiennes et pris pied dans les bâtiments. »
Les tensions politiques en Ukraine augmentent. Zelensky a finalement virer son chef des armées :
« Le président
Volodymyr Zelensky a annoncé le limogeage du plus haut commandant ukrainien, le général Valerii Zaluzhnyi, dans le cadre du plus grand remaniement militaire depuis le début de l’invasion à
grande échelle de la Russie il y a près de deux ans.
La décision du président
fait suite aux tensions entre Zelensky et son chef militaire extrêmement populaire après l’échec
de la contre-offensive tant vantée de l’Ukraine, et alors que l’Ukraine est confrontée à une nouvelle attaque russe, à une pénurie de soldats et de munitions et à l’aide américaine bloquée au
Congrès.
Le remplaçant de
Zaluzhnyi sera Oleksandr Syrskyi, qui occupe depuis 2019 le poste de commandant des forces terrestres ukrainiennes. »
Le problème est que Sysrskyi est bien moins populaire dans les rangs :
« La question est
maintenant de savoir ce que Syrskyi, 58 ans, apporte à la guerre. Plus particulièrement, il a aidé à défendre Kiev contre les assauts russes et a orchestré une contre-offensive réussie à
Kharkiv.
Mais Syrskyi est
également connu pour avoir dirigé ses forces vers un hachoir à viande à Bakhmut, envoyant vague après vague des troupes pour faire face aux tirs russes. En fin de compte, les mercenaires du
groupe Wagner, soutenus par le Kremlin, ont capturé la ville.
Pour cette raison et
d’autres, Syrsky est profondément impopulaire auprès de la base ukrainienne.
« Très mauvaise décision
», a déclaré un capitaine militaire ukrainien au NatSec Daily. Le capitaine, comme d’autres, a bénéficié de l’anonymat pour éviter des représailles ou pour donner son opinion sans
fard.
Une autre personne
connaissant bien les opérations de Syrskyi a fait écho à ce point de vue. Il est peu probable que sa nomination ait un effet positif pour l’Ukraine, car Syrskyi est considéré par ceux qui
sont en première ligne comme un général sévère de type soviétique qui met ses hommes en danger sans pitié.
Cette personne a ajouté
que les troupes ukrainiennes ont donné à Syrsky un surnom horrible : « Boucher ». Le capitaine a confirmé que le surnom est resté, tout comme « Général200 » – qui signifie 200 morts
sur le champ de bataille. »
Voilà qui ne va pas remonter le moral d’une armée qui l’a déjà à zéro :
« L’armée
ukrainienne est confrontée à une pénurie critique d’infanterie, ce qui entraîne un épuisement et une baisse du moral sur la ligne de front, ont déclaré cette semaine des militaires sur le
terrain – une nouvelle dynamique périlleuse pour Kiev, près de deux ans après le début d’une guerre acharnée et sanglante avec la Russie.
Lors d’entretiens sur la
ligne de front ces derniers jours, près d’une douzaine de soldats et de commandants ont déclaré au Washington Post que le manque de personnel constituait actuellement leur problème le plus
critique, alors que la Russie a repris l’initiative offensive sur le champ de bataille et intensifie ses attaques.
Un commandant de
bataillon d’une brigade mécanisée combattant dans l’est de l’Ukraine a déclaré que son unité comptait actuellement moins de 40 soldats d’infanterie, des soldats déployés dans les tranchées de
première ligne qui retiennent les assauts russes. Un bataillon entièrement équipé en compterait plus de 200, a déclaré le commandant.
Un autre commandant d’un
bataillon d’infanterie d’une autre brigade a déclaré que son unité était également épuisée. »
Mais alors pourquoi un tel remaniement à ce moment :
« Le nouveau chef
militaire ukrainien a indiqué vendredi qu’il souhaitait créer un nouvel élan, affirmant que ses objectifs immédiats étaient d’améliorer la rotation des troupes sur les lignes de front et
d’exploiter la puissance des nouvelles technologies, à un moment où les forces de Kiev sont largement sur la défensive dans la guerre avec Russie.
“De nouvelles tâches
sont à l’ordre du jour”, a déclaré Syrskyi sur sa chaîne Telegram.
Il a également souligné
l’importance de « nouvelles solutions techniques et de la mise à l’échelle des expériences réussies, telles que l’utilisation de systèmes sans pilote et de moyens de guerre électronique
modernes ».
Bien qu’il ait fourni
peu de détails, ses remarques semblaient correspondre à l’objectif déclaré de Zelensky d’apporter un « renouveau » aux forces armées et d’adopter une nouvelle approche du
combat. »
Améliorer la rotation des troupes veut dire mobilisation générale et forcée, que le parlement ukrainien est en train de voter, c’est-à-dire envoyer encore plus de civils mal entrainés dans des « hachoirs à viande ». Cela ne fera que répéter les échecs de Bhakmut et
d’Avdiivka. Quant à exploiter la puissance des nouvelles technologies, commencer cela en pleine déroute me semble un peu tard. Bref, des objectifs totalement illusoires.
Moon of Alabama nous propose une autre explication à ce remaniement :
« Pourquoi Zelensky
aurait-il nommé un commandant que l’ensemble des forces armées détestent ?
En fait, il s’agit d’une
“caractéristique de conception” et non d’un bogue.
Rappelons que la raison
pour laquelle Zaluzhny a été renvoyé est qu’il était devenu trop puissant : il était trop aimé des troupes et de la population. Pourquoi ? L’une des raisons est probablement qu’il s’est battu
à plusieurs reprises pour les troupes. Au début de l’année 2023, des documents ont été divulgués montrant qu’il avait presque supplié Zelensky de retirer les troupes de Bakhmut, mais que le
narco-Fuhrer avait refusé, voulant qu’il s’agisse d’une défense symbolique de la ville – peut-être pris d’illusions romantiques genre Stalingrad.
Récemment, on a prétendu
que Zaluzhny avait également tenté d’obtenir le retrait total d’Avdeevka. Il ne semble pas qu’il aime gaspiller des hommes pour ce qu’il sait être des efforts infructueux. Syrsky, en
revanche, semble heureux de les réduire à néant.
Alors, est-ce que c’est
devenu évident ? Zelensky a besoin d’un commandant en chef qu’il peut contrôler, quelqu’un qui n’est pas universellement aimé par les troupes ; quelqu’un qui ne peut pas utiliser ces troupes
à un moment opportun pour “marcher sur Kiev” et évincer Zelensky de sa citadelle. Syrsky semble correspondre au rôle prototypique parfait : indéfectible, impopulaire, peu charismatique et,
surtout, non tenté par des ambitions politiques – le factotum servile idéal du régime de Zelensky. »
Il se pourrait bien que cette malheureuse initiative marque le début de la fin pour Zelensky.
*****************
Cette semaine Tucker Carlson s’est discrètement rendu à Moscou pour y faire une interview surprise de Poutine. Il l’a ensuite publié sur son profil X et a
atteint 190 millions de vus en trois jours. Un incroyable succès montrant une vraie soif d’information par le public. L’interview dure 2 heures et est disponible en version sous-titrée français ici. Poutine y présente sa version des événements.
Alors panique dans les médias/gouvernements occidentaux car Poutine risquait de fissurer la version occidentale des évènements en Ukraine en présentant la
sienne :
« L’interview de
Tucker Carlson avec le président russe Vladimir Poutine pourrait voir l’expert conservateur ciblé par les législateurs de l’Union européenne, ont déclaré à Newsweek des membres actuels et
anciens du Parlement européen.
Le travail de Carlson en
Russie pourrait mettre l’ancien animateur de Fox News dans une situation délicate avec l’UE, a déclaré à Newsweek Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge et actuel membre du Parlement
européen.
Le législateur – qui a
appelé l’UE à envisager d’imposer une « interdiction de voyager » à Carlson – a décrit Carlson comme « un porte-parole » de l’ancien président Donald Trump et de Poutine, ajoutant : « Comme
Poutine est un criminel de guerre et que l’UE sanctionne tous ceux qui l’aident dans ses efforts, il semble logique que le Service pour l’action extérieure examine également son
cas.”
Expliquant le motif de
son interview, Carlson a déclaré mardi dans une déclaration vidéo : “La plupart des Américains n’ont aucune idée de la raison pour laquelle Poutine a envahi l’Ukraine ni de quels sont ses
objectifs actuels. Nous ne sommes pas ici parce que nous aimons Vladimir Poutine. Nous ne vous encourageons pas à être d’accord avec ce que Poutine pourrait dire dans cette interview, mais
nous vous invitons à la regarder. Vous devriez en savoir le plus possible.” »
« Carlson a été
accusé de faire écho à la propagande russe et à la désinformation sur l’Ukraine en se demandant pourquoi les États-Unis devraient dépenser des milliards pour aider le pays à se
défendre.
Durant son séjour en
Russie, Carlson a déjà été accusé de propager des mensonges. Même le Kremlin a déclaré qu’il avait tort de prétendre qu’aucun autre journaliste occidental n’avait tenté d’interviewer Poutine.
Les responsables de Poutine ont déclaré qu’ils avaient simplement refusé tous les autres.
Carlson est déjà une
figure célèbre parmi les propagandistes pro-Kremlin en Russie, avec des extraits de ses émissions fréquemment diffusés à la télévision d’État. La BBC a noté que chacun de ses mouvements en
Russie avait été largement rapporté.
Bien que Carlson soit un
personnage diminué après avoir été l’animateur le mieux noté de Fox News, il dispose toujours d’un large public parmi les républicains que Poutine cherche à atteindre. »
Boris Johnson, celui qui avait empêché un traité de paix entre l’Ukraine et la Russie en avril 2022 comme le rappelle Poutine dans cette interview, est
particulièrement remonté contre Carlson :
« « Lorsque
Tucker Carlson est allé au Kremlin, il avait une fonction bien connue de l’histoire. Il devait être le larbin du tyran, le dictaphone du dictateur et un traître au journalisme », a écrit
Johnson dans un éditorial pour le Daily Mail vendredi.
“Dans son bonheur
flatteur, riant et bouche bée d’avoir un” scoop “, il a trahi ses téléspectateurs et auditeurs du monde entier”, a écrit Johnson. Utilisant l’argot britannique pour désigner les fesses,
Johnson a qualifié l’interview de « servilité suceuse de cul envers un tyran ».»
Pour ce général français, Poutine est même en train de gagner la « guerre des narratifs » grâce à cette interview.
Mais la panique s’est vite calmée, l’interview elle-même fut peu commentée, seuls les 190 millions de spectateurs auront eu l’occasion de voir l’autre face de
la médaille, sans les interférences de la propagande occidentale. Une autre face qui correspond grandement aux faits que présentent les médias alternatifs, non pas parce qu’ils sont « à
la botte de Poutine » comme veut le faire croire la propagande, mais parce que c’est le résultat de leur observation du terrain. Et, dans cette observation, le rôle de l’Occident n’est
effectivement guère reluisant.
****************
Puisque nous parlons de « guerre des narratifs », nous finirons par cet article de Johnstone qui, en se basant sur l’interview de Poutine, nous
explique les subtilités de la propagande occidentale pour imposer son narratif :
Dans la guerre de
propagande, il est très difficile de vaincre les États-Unis
Un moment peu
remarqué de la récente interview de Vladimir Poutine par Tucker Carlson fut quand Poutine a
laissé entendre que les puissances de l’OTAN étaient à l’origine du sabotage du pipeline Nord Stream, en 2022. Carlson a répondu en demandant pourquoi Poutine ne présenterait pas de preuves
de cela au monde, afin de « remporter une victoire dans la guerre de propagande ».
« Dans la guerre
de propagande, il est très difficile de vaincre les États-Unis, car les États-Unis contrôlent tous les médias du monde et de nombreux médias européens », a répondu Poutine, ajoutant
: «Les bénéficiaires ultimes des plus grands médias européens sont les institutions financières américaines. »
Je ne connais pas la
nature spécifique de ses insinuations à
propos du Nord Stream, mais Poutine a tout à fait raison quant à la force de la machine de propagande américaine. De tous les fronts sur lesquels on pourrait choisir de défier les États-Unis,
la propagande est sûrement le moins favorable. L’empire américain possède de loin la machine de propagande la plus sophistiquée et la plus efficace qui ait jamais existé, fonctionnant avec
une telle complexité que la plupart des gens ignorent même son existence.
Dans
un article de « fact-checking » intitulé « 5 mensonges et 1
vérité tirés de l’interview de Poutine avec Tucker Carlson », Politico Europe qualifie cette affirmation de mensonge, au motif que la Russie possède des médias publics alors que les
médias américains sont privés.
« Les plus grandes
sociétés de médias d’information sont privées et opèrent sans contrôle direct du gouvernement, contrairement au paysage médiatique contrôlé par l’État en Russie », écrit Sergueï Goryachko de
Politico. “La télévision d’État russe et les principales agences de presse sont la propriété du gouvernement, et le Kremlin contrôle les autres médias ou détruit ceux qui ne veulent pas
collaborer.”
Au bas de l’article se
trouve une ligne qui se lit comme suit : « Sergey Goryashko est hébergé à POLITICO dans le cadre du programme de résidence EU4FreeMedia financé par l’UE. »
EU4FreeMedia est
une opération de gestion narrative de l’Union européenne créée pour aider
à intégrer les « journalistes russes en exil » dans les principales publications européennes, c’est-à-dire pour fournir une amplification médiatique maximale aux expatriés russes qui ont une
dent contre le gouvernement actuel de Moscou. Il est géré avec la participation de Radio Free Europe/Radio Liberty, une opération
médiatique financée par le gouvernement américain sous l’égide des services de
propagande américains USAGM.
Je n’aurais vraiment pas
pu trouver une illustration plus parfaite de ce dont je parle ici que le gouvernement américain et ses laquais européens qui mènent un projet complexe et élaboré visant à orienter davantage
les médias européens contre la Fédération de Russie, ce qui se manifeste par un article de Politico qualifiant Poutine de menteur et affirmant que la propagande n’existe pas en
Occident.
Il existe une vieille
blague disant ceci :
Un Soviétique et un
Américain sont dans un avion, assis l’un à côté de l’autre.
« Pourquoi
volez-vous vers les États-Unis ? » demande l’Américain.
«Pour étudier la
propagande américaine», répond le Soviétique.
« Quelle propagande
américaine ? » demande l’Américain.
« et bien
voilà », répond le Soviétique.
En réalité, la nature de
l’empire centralisé américain lui permet de mener une campagne de propagande internationale massive et continue à travers des plateformes médiatiques qui sont pour la plupart privées. Un
réseau diversifié de facteurs alimente cette dynamique que j’ai détaillée dans mon article inhabituellement long intitulé « 15 raisons pour lesquelles les employés des médias de
masse agissent comme des propagandistes », mais l’essentiel est que quiconque est suffisamment riche pour contrôler une plate-forme médiatique grand public va avoir un intérêt direct à
préserver le statu quo sur lequel repose leur richesse, et ils coopéreront de diverses manières avec les structures de pouvoir de l’establishment à cette fin.
Le fait que ces médias
semblent indépendants mais fonctionnent comme des organes de propagande pour l’empire américain permet à leur propagande de s’implanter dans l’esprit des gens sans déclencher le moindre
réflexe de pensée critique ou de scepticisme, ce qui ne serait pas le cas si les gens savaient que ces médias étaient faits pour les nourrir de propagande. La propagande n’a vraiment de
pouvoir de persuasion que si vous ne savez pas que vous la subissez.
L’invisibilité de la
propagande américaine est encore renforcée par les méthodes subtiles par lesquelles elle est administrée, dont nous avons un
magnifique exemple avec la couverture des atrocités de masse en cours à Gaza, soutenues par les États-Unis.
Dans
un article intitulé « La couverture de la guerre à Gaza dans le New
York Times et d’autres grands journaux ont fortement favorisé Israël, selon une analyse », The Intercept rapporte qu’une analyse de 1 000 articles du New York Times, du Washington Post et du
Los Angeles Times sur la guerre d’Israël contre Gaza a révélé que les médias utilisaient systématiquement des choix de mots qui servaient les intérêts israéliens en matière
d’information.
« Des termes très
émouvants pour le meurtre de civils comme « massacre », « tuerie » et « horrible » étaient réservés presque exclusivement aux Israéliens qui ont été tués par des Palestiniens, plutôt que
l’inverse », rapportent Adam Johnson et Othman Ali de The Intercept. . « Le terme « massacre » a été utilisé par les rédacteurs et les journalistes pour décrire le meurtre d’Israéliens et de
Palestiniens dans un rapport de 60 contre 1, et « massacre » a été utilisé pour décrire le meurtre d’Israéliens et de Palestiniens dans un rapport de 125 contre deux. « Horrible » a été
utilisé pour décrire le meurtre d’Israéliens contre Palestiniens à 36 contre 4. »
C’est le genre de
manipulation qu’un consommateur d’information occasionnel ne remarque pas. À moins que vous ne soyez à l’affût des préjugés et que vous gardiez une trace des mots qui sont ou ne sont pas
utilisés et à quel endroit, vous ne remarquerez probablement pas l’absence de mots chargés d’émotion lorsque vous faites un reportage sur les Palestiniens tués par les Israéliens.
Ce type d’opinion se
manifeste de toutes sortes de manières, comme dans les gros titres d’aujourd’hui sur le meurtre par Tsahal d’une petite Palestinienne de six ans nommée Hind Rajab et de sa famille. Des
organes de propagande étasuniens
comme CNN, le New York Times et la BBC ont respectivement titré « Une fillette palestinienne de
cinq ans retrouvée morte après avoir été coincée dans une voiture sous le feu israélien », « Une fillette de 6 ans portée disparues ». « Une équipe de secours retrouvée morte à Gaza,
selon le groupe d’aide, » et « Hind Rajab, 6 ans, retrouvée morte à Gaza quelques jours après des appels téléphoniques à l’aide ». En revanche, Al Jazeera rapporte la même histoire avec le titre « Le corps d’une
fillette de 6 ans tuée dans des tirs israéliens « délibérés » retrouvé après 12 jours », et Middle East Eye titre « Hind Rajab : une jeune Palestinienne retrouvée
morte après avoir été coincée sous le feu israélien pendant des jours ».
Il est facile de
remarquer la différence lorsqu’ils sont placés les uns à côté des autres comme je viens de le faire, mais à moins que vous n’y prêtiez vraiment attention et que vous n’ayez une bonne idée de
ce qui se passe ici, vous risquez de manquer ce qui se passe. Si vous êtes comme la plupart des gens et ne lisez pas au-delà du titre, vous ne saurez jamais,
d’après les gros titres des médias impériaux, que l’enfant a été tuée par Israël, et vous ne saurez certainement rien de son appel téléphonique terrifié alors qu’elle était piégée par les
tirs des FDI et entourée des corps de ses proches décédés. Si vous regardez les médias traditionnels et leurs itérations en ligne renforcées par des
algorithmes pour obtenir des informations
sur le monde, vous aurez une journée de plus avec une perspective déformée de ce qui se passe à Gaza.
La presse occidentale
écrit constamment des titres comme celui-ci lorsqu’elle tente de minimiser l’impact de la mort d’une personne aux mains d’un parti avec lequel elle sympathise, en particulier en ce qui
concerne les Palestiniens. Le mois dernier, la BBC a publié un article intitulé « Un nombre record de civils blessés par des
explosions en 2023 », comme si des gens manipulaient mal des feux d’artifice ou quelque chose du genre au lieu d’être activement tués par les bombes israéliennes. La BBC a ensuite révisé son
titre atroce, mais l’a révisé dans la direction opposée, en remplaçant « Nombre record » par « Nombre élevé » pour minimiser encore davantage l’impact.
Comparez cela avec
les gros titres de la BBC lorsqu’elle parle des Ukrainiens tués par les
frappes aériennes russes – il y en a un récent intitulé « Guerre d’Ukraine : les frappes aériennes russes font cinq morts à Kiev et à Mykolaïv ».
Vous avez compris ? En
Ukraine, des gens meurent à cause des bombes parce que la Russie a lancé des frappes aériennes russes et les a tués de manière très russe, tandis qu’à Gaza, les gens sont blessés par des
explosions parce qu’ils se sont trop rapprochés d’un type de matériau explosif.
La semaine dernière, le
Washington Post publiait un article d’opinion intitulé « L’Amérique est-elle complice de la
guerre sanglante d’Israël à Gaza ? Mais cela a été considéré trop lourd par les rédacteurs du Post, qui
ont rebaptisé l’article « La guerre entre Israël et Gaza a-t-elle changé votre
sentiment d’être américain ? » pour empêcher les Américains de trop réfléchir à la guerre sanglante menée par Israël à Gaza et à la complicité de leur pays dans cette guerre.
Dans un article de mercredi intitulé « Biden essaie à nouveau avec les
Arabes américains du Michigan », Farah Stockman, membre du comité de rédaction du New York Times, a écrit une phrase absolument insensée : « L’attaque du Hamas
contre Israël le 7 octobre semble affecter les perspectives électorales de Biden. » Et le New York Times l’a imprimé.
Relisez cette ligne.
Elle dit que les Arabes américains rejettent Biden à cause de l’attaque du Hamas du 7 octobre, ce qui est
bien sûr absurde ; ils rejettent Biden parce qu’il soutient un génocide à Gaza. Elle a écrit cette ligne absurde parce que dans le New York Times, vous ne pouvez pas dire des phrases comme «
le génocide israélien à Gaza » ou « la facilitation des crimes contre l’humanité par le président », et vous ne serez pas embauché si vous êtes le genre de personne qui serait enclin à
l’écrire. Au lieu de cela, le titre prétend que,
pour une raison inexplicable, les Arabes américains sont simplement en colère contre Biden parce que le 7 octobre s’est produit.
Mais encore une fois,
ces petites manipulations passent inaperçues si vous n’y prêtez pas attention. Tel est l’éclat de la machine de propagande invisible de l’empire américain. C’est pourquoi il est très
difficile de gagner une guerre de propagande contre les États-Unis, c’est pourquoi les Occidentaux ont été si bien manipulés pour accepter un statu quo de guerres sans fin, d’écocide,
d’injustice et d’exploitation, et c’est pourquoi le monde est tel qu’il est actuellement.
La véritable nouvelle
de la semaine, c’est tout au moins ainsi qu’elle sera vue avec le recul du temps, est la désinvolture avec laquelle le verdict de la Cour de Justice Internationale a été prise par le monde
occidental. C’est bien pour cela que vous ne lirez cette nouvelle dans aucun média grand public occidental. Le monde occidental est en train de devenir un « hors la loi » devant le reste du
monde, sans même le réaliser vraiment, perdant ainsi encore plus de sa crédibilité.
« AU COURS DE LA
SEMAINE qui s’est écoulée depuis que la Cour internationale de Justice a statué que le gouvernement israélien commettait de manière plausible un génocide et lui a ordonné de prévenir
d’éventuels nouveaux actes de génocide, les forces israéliennes n’ont fait que continuer à commettre des atrocités contre les Palestiniens.
Fortes du soutien
constant des responsables américains, les forces israéliennes ont tué au moins 874 Palestiniens et blessé au moins 1 490 personnes à Gaza depuis la décision de la CIJ de la semaine dernière,
selon les chiffres du ministère palestinien de la Santé du samedi 27 janvier au vendredi 2 février, sans parler des autres actes de violence israélienne en Cisjordanie occupée et à
Jérusalem…
…Des clips vidéo et des
reportages de la semaine dernière soulignent l’horreur persistante. Une fosse commune contenant 30 corps menottés, les yeux bandés et exécutés a été retrouvée dans une école du nord de Gaza.
Une fillette de 6 ans à Gaza a vu les forces israéliennes tirer et tuer sa famille dans la voiture même dans laquelle elle se trouvait ; elle a apparemment survécu, mais on ignore désormais
où elle se trouve. Un soldat israélien s’est filmé dans la ville de Khan Younis, faisant écho à la rhétorique de Netanyahu sur le récit biblique d’Amalek, où Dieu ordonne le meurtre de toute
une société – des commentaires qui ont aidé les avocats sud-africains à démontrer l’intention génocidaire d’Israël. « Nous avons tué des dizaines de milliers d’Amalécites », y déclare le
soldat. “La morale est de comprendre que tout Arabe est un suspect.”
Lors d’un raid sur un
camp de réfugiés à Jérusalem occupée, les forces israéliennes ont enchaîné un Palestinien, l’ont forcé à enfiler une tenue militaire et l’ont utilisé comme bouclier humain, a rapporté Al
Jazeera.
Mardi, des soldats
israéliens habillés en personnel médical ont envahi un hôpital en Cisjordanie et ont exécuté trois Palestiniens en leur tirant « à bout portant » dans la tête. L’un d’eux était hospitalisé
depuis près de quatre mois après avoir été paralysé par des fragments de missile provenant d’un drone israélien. Les Palestiniens qui ont été libérés d’une prison israélienne jeudi ont
partagé des témoignages troublants d’humiliations à l’intérieur, leurs corps portant des traces de torture. Et dans un clip apparu cette semaine, on voit un soldat israélien forcer un bus
rempli de Palestiniens kidnappés à féliciter sa famille et à dire qu’ils seront les esclaves de sa famille.
En arrière-plan des
atrocités perpétrées à Gaza se trouve la misère plus large à laquelle est confrontée l’ensemble de la population. La BBC a noté que la plus grande préoccupation de l’UNICEF concerne « les 19
000 enfants qui sont orphelins ou qui se retrouvent seuls, sans adulte pour s’occuper d’eux ». CNN a rapporté que les Palestiniens mangent de l’herbe et boivent de l’eau polluée dans un
contexte de famine. Le Guardian a rapporté que 50 à 62 pour cent de tous les bâtiments de Gaza ont été endommagés ou détruits. »
…
« Israël
a ignoré la décision rendue la semaine dernière par le plus haut
tribunal de l’ONU en tuant des centaines de civils supplémentaires en quelques jours à Gaza, a déclaré mercredi le ministre sud-africain des Affaires étrangères, ajoutant que son pays avait
demandé pourquoi un mandat d’arrêt était émis contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’a pas été délivré dans une affaire déposée par l’Afrique du Sud auprès de la Cour
pénale internationale distincte.
La ministre des Affaires
étrangères Naledi Pandor a déclaré que l’Afrique du Sud « envisagerait de proposer d’autres mesures à la communauté mondiale » dans le but d’empêcher Israël de tuer des civils lors de sa
guerre à Gaza contre les militants du Hamas, mais n’est pas entrée dans les détails. »
Un courage que certains veulent faire payer à l’Afrique du sud :
« Le gouvernement
sud-africain a affirmé qu’il était confronté à des campagnes de déstabilisation menées par des agences de renseignement étrangères en guise de représailles pour avoir osé lancer une procédure
de génocide contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ).
La ministre de la
Sécurité du pays, Khumbudzo Ntshavheni, a déclaré que son agence avait été mise en état d’alerte pour faire face à l’ingérence étrangère, alors que le pays se prépare à organiser des
élections nationales plus tard cette année. « Il existe des campagnes internationales de désinformation qui visent à déstabiliser le pays », a-t-elle déclaré aux journalistes jeudi à
Pretoria. « En tant que cluster sécurité, nous sommes très concentrés sur ce travail. Nous surveillons et nous renforçons nos capacités. »
Le coup de poignard occidental dans le dos palestinien, et le signe indubitable de complicité dans ce crime, est la rupture du financement de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, comme nous l’avons déjà vu la semaine dernière. Mais ce n’est pas le seul indice de complicité :
« Depuis le début
de la guerre, les États-Unis ont ainsi livré plus de 10.000 tonnes de matériel militaire à Israël. L’Allemagne a multiplié par dix ses livraisons d’armes. Le magazine Der Spiegel vient en
outre de révéler que Berlin s’apprêtait à envoyer quelque 10.000 obus de 120 millimètres. Même la Belgique qui tente d’adopter une position plus mesurée dans le concert des nations
européennes a été prise la main dans le sac : 16.000 tonnes de poudre à munition exportées vers Israël. Quant à la France, mystère ! Si l’on sait que 15,3 millions d’euros d’armement ont été
vendus en 2022 selon les derniers chiffres officiels, le ministre des Armées se montre plus circonspect sur les livraisons depuis le début de la guerre. Fidèle à la doctrine du « en même
temps » de son patron Macron, Sébastien Lecornu indique que la France « n’exporte pas et n’exportait pas avant les événements dramatiques du 7 octobre de matériels létaux susceptibles d’être
employés contre des populations civiles dans la bande de Gaza ». Mais en même temps, Lecornu reconnaît que la France « exporte des équipements militaires à Israël afin de lui permettre
d’assurer sa défense, comme l’article 51 de la Charte des Nations unies lui en donne le droit. »
Comme feuille de vigne cachant son évidente complicité active, Biden a pris une décision :
« WASHINGTON (AP) —
Le président Joe Biden a publié jeudi un décret ciblant les colons israéliens de Cisjordanie qui ont été accusés d’avoir attaqué des Palestiniens et des militants pacifistes israéliens dans
le territoire occupé, imposant des sanctions financières et des interdictions de visa dans un premier temps contre quatre personnes.
Ces colons ont été
impliqués dans des actes de violence, ainsi que dans des menaces et des tentatives de destruction ou de saisie de biens palestiniens, selon l’ordre. Les sanctions visent à empêcher ces quatre
personnes d’utiliser le système financier américain et à empêcher les citoyens américains de traiter avec eux. Les responsables américains ont déclaré qu’ils évaluaient l’opportunité de punir
les autres personnes impliquées dans les attaques qui se sont intensifiées pendant la guerre entre Israël et le Hamas. »
Pas un des dirigeants israéliens ayant des discours extrémistes et cités dans le verdict de la CJI n’est visé, seulement quatre colons alors qu’ils sont
des centaines de milliers.
Pendant ce temps, la guerre qui ne dit pas son nom continue. Les représailles pour la mort de 3 soldats étasuniens, la semaine dernière, sont lancées :
« L’armée
américaine a riposté vendredi soir contre l’Iran et ses mandataires en Syrie et en Irak en représailles à une attaque de drone le week-end dernier qui a tué trois soldats de l’armée
américaine en Jordanie, a annoncé le Pentagone.
Les frappes ont commencé
à 16 heures ET – deux heures après la conclusion d’une cérémonie en l’honneur des trois soldats à la base aérienne de Dover dans le Delaware – et furent rapide. Les forces américaines qui ont
mené l’opération étaient revenues en sécurité 40 minutes après leur départ.
“De nombreux avions,
dont des bombardiers B-1 envoyés depuis les Etats-Unis, ont participé à cette opération, tirant plus de 125 munitions à guidage de précision en 30 minutes environ”, a déclaré à la presse le
porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.
L’opération visait la
Résistance islamique en Irak, un groupe de milices soutenues par Téhéran – dont le Kataib Hezbollah – qui a mené l’attaque meurtrière de dimanche.
Les États-Unis ont
également ciblé une branche du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) spécialisé dans le renseignement militaire et la guerre non conventionnelle. C’est la première fois que les
États-Unis entreprennent une action militaire directe contre les forces officielles de Téhéran depuis que les filiales iraniennes ont commencé à attaquer les troupes américaines en
novembre.
Au total, les forces
américaines ont frappé plus de 85 cibles dans sept installations en Irak et en Syrie, notamment des centres de commandement et de contrôle, des quartiers généraux, des centres de
renseignement, des installations de stockage de missiles et de drones, ainsi que des installations de logistique, de munitions et de chaîne d’approvisionnement. »
« L’Iran a menacé
mercredi de « répondre de manière décisive » à toute attaque américaine contre la République islamique après que le président Joe Biden ait lié Téhéran à l’assassinat de trois soldats
américains dans une base militaire en Jordanie. »
De son coté, Israël prévient que le Liban « c’est pour bientôt ».
« Les troupes
israéliennes « entreront très bientôt en action » près de la frontière nord du pays avec le Liban, a déclaré ce soir le ministre de la Défense Yoav Gallant, alors que les tensions augmentent
à cause de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.
Gallant a déclaré aux
troupes près de la frontière avec la bande de Gaza que d’autres étaient déployées dans le nord d’Israël.
« Ils entreront très
bientôt en action… afin que les forces dans le Nord soient renforcées », a déclaré Gallant. »
Alors les militaires étasuniens se préparent à venir à la rescousse.
« Une note au
personnel de l’US Air Force obtenue en janvier par The Intercept décrit les ordres militaires d’être « en attente de déploiement pour soutenir les troupes dans le cas d’une implication
terrestre des États-Unis dans la guerre contre le Hamas en Israël ». Selon un document personnel distinct, l’ordre de mise en attente concernait le personnel déployé l’année dernière en
Irak.
Bien que les documents
ne suggèrent pas qu’une implication militaire américaine dans la guerre soit imminente, le mémo de janvier est la dernière indication en date des préparatifs du Pentagone pour soutenir Israël
à la suite de l’attaque du Hamas du 7 octobre. Quelques jours après l’attaque, l’armée américaine aurait placé 2 000 soldats sur ordre de préparation au déploiement en vue d’un soutien
potentiel à Israël, mais en provenance des pays voisins – ordres qui ont été confirmés par un document d’achat obtenu par The Intercept. »
***************
En Ukraine le combat des chefs, qui couve depuis l’échec de la contre-offensive, prend une telle ampleur que les médias grand public sont obligés
d’en parler. Zelenski contre son chef des armées, Zaluzhny.
« Le populaire chef
de l’armée ukrainienne, Valery Zaluzhny, a été convoqué lundi à une réunion au bureau du président et lui a dit qu’il allait être limogé, ont déclaré à CNN deux sources proches du dossier,
après des semaines de spéculations croissantes sur les tensions entre Volodymyr Zelensky et son commandant en chef.
Aucune annonce
officielle n’a été faite, ce qui signifie que Zaluzhny était toujours en poste mercredi soir. Cependant, un décret présidentiel est attendu d’ici la fin de la semaine, a déclaré l’une des
sources à CNN, dans ce qui serait le plus grand remaniement militaire depuis le début de l’invasion russe à grande échelle il y a près de deux ans.
Les rumeurs de la
réunion et du limogeage de Zaluzhny ont explosé autour de Kiev lundi soir, ce qui a donné de la crédibilité à un fossé qui s’est largement ouvert entre le président et son commandant en chef
après l’échec de la contre-offensive ukrainienne l’année dernière.
Lundi, le porte-parole
présidentiel Serhiy Nykyforov a déclaré à CNN et à d’autres que les rumeurs sur le limogeage du chef de l’armée étaient fausses. Le ministère de la Défense a également publié un message sur
ses réseaux sociaux : « Chers journalistes, une réponse immédiate à tout le monde : non, ce n’est pas vrai ».
Et dans son discours
quotidien du soir de lundi, Zelensky lui-même n’a fait aucune référence à son chef de l’armée. »
Le brouillard de guerre recouvre le gouvernement de Kiev.
Un des noms mis en avant par la presse ukrainienne pour remplacer Zaluzhny est Bodanov, l’actuel chef des renseignements.
« Le général Kyrylo
Budanov, chef du renseignement militaire ukrainien (HUR), a parlé à CNN dans une interview exclusive. Malgré les inquiétudes du public concernant l’épuisement des troupes ukrainiennes, la
supériorité de la Russie en matière de production militaire nationale et l’absence de fin de match claire et prévue, il a continué à exprimer sa confiance habituelle dans une victoire complète de
l’Ukraine sur la Russie.
« L’établissement de la
justice – c’est ainsi que cela se terminera », a-t-il déclaré, ajoutant : « Les six prochains mois seront intéressants, cette période marquant la fin de l’avancée actuelle de la Russie sur
les lignes de front. »
Dans une interview
accordée à CNN, le chef du renseignement ukrainien a déclaré que les forces militaires de Kiev avaient l’intention d’intensifier la fréquence des frappes contre les infrastructures
russes. »
Un optimisme qui doit plaire à Zelenski, mais un optimisme complétement irréaliste qui promet un réveil encore plus difficile. Comme l’armée terrestre est
embourbée sur la ligne de front, Bodanov plaide pour la « tactique du moustique ». Piquer puis fuir, repiquer puis fuir, jusqu’à rendre la Russie dingue.
« Il existe un plan
« hypothétique » visant à augmenter le nombre de frappes ukrainiennes contre des infrastructures critiques et des installations militaires russes en Russie, a déclaré le chef du renseignement
militaire ukrainien, Kyrylo Budanov, dans une interview à CNN publiée le 31 janvier.
De multiples frappes de
drones sur des dépôts pétroliers en Russie ont été signalées en janvier, notamment dans les oblasts de Krasnodar, Briansk, Orel et Léningrad. Kiev ne commente souvent pas les attaques
présumées en Russie.
Boudanov n’a pas non
plus explicitement reconnu la responsabilité de l’Ukraine dans la récente vague de frappes en Russie, mais a déclaré qu’il était “tout à fait possible” que l’Ukraine soit
impliquée.
Il a ajouté qu’il existe
un plan “hypothétique” visant à augmenter le rythme de telles frappes, incluant potentiellement “toutes les principales infrastructures critiques et les infrastructures militaires de la
Fédération de Russie”.
Au-delà de l’impact sur
la capacité militaire et l’infrastructure industrielle de la Russie, les frappes exposent les civils russes à la réalité d’une guerre à grande échelle, a déclaré Boudanov.
Ils voient finalement
“la vraie image (de la guerre). Ils voient des dépôts pétroliers en feu, des bâtiments détruits dans des usines et des usines détruites, etc. Tout cela est bénéfique”. »
« Deux drones
d’attaque ukrainiens ont frappé samedi la plus grande raffinerie de pétrole du sud de la Russie, a déclaré à Reuters une source à Kiev, détaillant la dernière d’une série d’attaques à longue
portée contre des installations pétrolières russes.
Les autorités locales
russes ont déclaré plus tôt qu’un incendie avait été éteint à la raffinerie de Volgograd à la suite d’une attaque de drone. Le producteur de pétrole Lukoil (LKOH.MM), qui possède la
raffinerie, a déclaré plus tard que l’usine fonctionnait normalement. »
…..
« Le bilan des victimes d’une frappe de missile ukrainien sur la ville de Lisichansk dans la République populaire de Lougansk (RPL) en Russie s’est alourdi à 28
personnes, ont annoncé le chef par intérim de la région et les services d’urgence.
L’attaque contre une
boulangerie s’est produite samedi en pleine période de pointe, détruisant partiellement le bâtiment. Des sources du Comité d’enquête russe ont déclaré aux médias que le bombardement avait
probablement été effectué à l’aide d’un système de lancement de roquettes multiples HIMARS de fabrication américaine, fourni à Kiev par l’Occident.
“À la suite d’une frappe
menée par les nationalistes ukrainiens contre une boulangerie, 28 civils ont été tués, dont un enfant”, a écrit dimanche le chef par intérim de la LPR, Leonid Pasechnik, sur
Telegram.
Dix personnes ont été
sauvées des décombres, et « les médecins se battent actuellement pour sauver leur vie », a-t-il ajouté. »
Budanov ne précise pas ce qu’il prévoit de faire quand la Russie voudra écraser le moustique.
Parallèlement à cette « tactique du moustique », l’Ukraine cherche à renforcer sa défense :
« Alors que l’aide
américaine et européenne à l’Ukraine est désormais sérieusement menacée, l’administration Biden et les responsables européens détournent discrètement leur attention du soutien à l’objectif de
victoire totale de l’Ukraine sur la Russie pour améliorer sa position dans une éventuelle négociation visant à mettre fin à la guerre, selon un officiel de l’administration Biden et un
diplomate européen basé à Washington. Une telle négociation signifiera probablement céder certaines parties de l’Ukraine à la Russie.
La Maison Blanche et le
Pentagone insistent publiquement sur le fait qu’il n’y a pas de changement officiel dans la politique de l’administration – qu’ils soutiennent toujours l’objectif de l’Ukraine de forcer
l’armée russe à quitter complètement le pays. Mais avec les Ukrainiens eux-mêmes, les responsables américains et européens discutent actuellement du redéploiement des forces de Kiev, loin de
la contre-offensive largement ratée du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, vers une position défensive plus forte contre les forces russes à l’est, selon le responsable de
l’administration et le diplomate européen, discussions confirmées par un haut responsable de l’administration. Cet effort implique également le renforcement des systèmes de défense aérienne
et la construction de fortifications, d’obstructions avec des barbelés, d’obstacles antichar et de fossés le long de la frontière nord de l’Ukraine avec la Biélorussie, affirment ces
responsables. En outre, l’administration Biden s’efforce de ressusciter rapidement l’industrie de défense ukrainienne afin de fournir les armes dont le pays a désespérément besoin et que le
Congrès américain hésite à remplacer. »
Mais la situation domestique catastrophique de l’Ukraine rendra ce plan difficile :
« L’Ukraine a
désormais le taux de fécondité total le plus bas au monde, avec une moyenne de 0,7 enfant par femme en âge de procréer, a révélé au Times un groupe de réflexion financé par le gouvernement.
Ce manque d’enfants, aggravé par des morts violentes massives et l’exode de millions de réfugiés, a remis en question sa survie en tant que nation. Le tableau démographique semble sombre,
estiment les scientifiques.
“L’espérance de vie des
hommes est passée de 66-67 ans avant la guerre à 57-58 ans, selon les estimations de nos experts”, explique Ella Libanova, directrice de l’Institut de démographie et d’études sociales de
l’Académie nationale des sciences d’Ukraine. Seuls le Tchad (54 ans), le Nigeria (54 ans), le Lesotho (55 ans) et la République centrafricaine (55 ans) ont une espérance de vie
inférieure. »
Pour ceux qui pensent que le bloc occidental n’a rien à voir avec le conflit russo-ukrainien et que l’attaque contre l’Ukraine était « non
provoquée », comme le serine la propagande médiatique, voici un rapport de la Rand corporation, daté de 2019, qui leur ouvrira peut-être les yeux.
« Cette note résume
un rapport qui examine de manière approfondie les options non-violentes et coûteuses pour la Russie que les États-Unis et leurs alliés pourraient mettre en œuvre dans les domaines économique,
politique et militaire pour mettre à rude épreuve – étendre et déséquilibrer – l’économie et les forces armées russes ainsi que la position politique du régime dans son pays et à
l’étranger. »
S’ensuit une liste à la Prévert de mesures pour harasser la Russie. Voici le chapitre concernant les mesures géopolitiques :
« Mesures
géopolitiques coûteuses pour la Russie
Fournir une aide meurtrière à l’Ukraine exploiterait le plus
grand point de vulnérabilité extérieure de la Russie. Mais toute augmentation des armements militaires et des conseils américains à l’Ukraine devrait être soigneusement calibrée pour
augmenter les coûts pour la Russie du maintien de son engagement actuel sans provoquer un conflit beaucoup plus vaste dans lequel la Russie, en raison de sa proximité, aurait des avantages
significatifs.
Un soutien accru aux rebelles syriens pourrait mettre en péril d’autres priorités politiques
américaines, telles que la lutte contre le terrorisme islamique radical, et risquer de déstabiliser davantage la région toute entière. En outre, cette option pourrait même ne pas être
réalisable, compte tenu de la radicalisation, de la fragmentation et du déclin de l’opposition syrienne.
Promouvoir la libéralisation en
Biélorussie ne réussira probablement
pas et pourrait provoquer une réponse russe forte, qui entraînerait une détérioration générale de l’environnement de sécurité en Europe et un revers pour la politique américaine.
Il serait difficile
d’élargir les liens dans le Caucase du Sud – pour concurrencer économiquement la Russie – en raison de la géographie et de l’histoire.
Réduire l’influence russe en Asie
centrale serait très difficile et
pourrait s’avérer coûteux. Il est peu probable qu’un engagement accru étende beaucoup la Russie sur le plan économique et serait probablement disproportionnément coûteux pour les
États-Unis.
Renverser la
Transnistrie et expulser les troupes russes de la région porterait un coup au prestige russe, mais cela permettrait également à Moscou d’économiser de l’argent et imposerait très probablement
des coûts supplémentaires aux États-Unis et à leurs alliés. »
Ukraine, Syrie, Biélorussie, Asie Centrale, ces quatre tentatives de déstabilisation ont été appliquées, sans trop de réussite, comme en avertissait ce rapport,
mais ont été tentées malgré tout, montrant que ce « rapport » est plus une feuille de route qu’un rapport. Seule la Transnistrie n’a pas encore été tentée mais son nom apparait
régulièrement dans la bouche des dirigeants ukrainiens.
Parmi les « mesures économiques couteuses pour la Russie », voici un des
chapitres :
« Imposer des sanctions commerciales et financières plus
sévères risquera également de
dégrader l’économie russe, surtout si ces sanctions sont globales et multilatérales. Leur efficacité dépendra donc de la volonté des autres pays de se joindre à un tel processus. Mais les
sanctions entraînent des coûts et, selon leur gravité, des risques considérables. »
« Actifs russes
gelés : les Européens jettent les premiers jalons d’une confiscation
L’Union européenne est
parvenue à un accord sur la première étape d’un plan visant à affecter à « la reconstruction de l’Ukraine » les revenus générés par les avoirs russes gelés. Les Européens ont trouvé un
accord, le 29 janvier au soir, afin de confisquer au profit de l’aide à l’Ukraine les revenus générés par les avoirs russes gelés, a indiqué sur X (anciennement Twitter) la Belgique, qui
assure la présidence tournante du Conseil de l’UE.
Depuis plusieurs mois,
alors que l’aide des États-Unis à l’Ukraine s’essouffle, la Commission européenne lorgne sur la manne financière que représentent les fonds russes gelés au sein des 27 afin de financer son
propre soutien à Kiev. Près de 191 milliards d’euros d’avoirs de la Banque centrale de Russie, gelés par l’UE dans le cadre des sanctions contre Moscou, sont gérés par Euroclear Bank (EB), un
organisme international de dépôts de fonds basé en Belgique. Des avoirs qui, eux-mêmes, génèrent plusieurs milliards d’intérêts annuels. Selon l’accord auxquels sont parvenus les 27, ces
intérêts « seront comptabilisés séparément et ne seront pas versés sous forme de dividendes aux actionnaires jusqu’à ce que les pays de l’UE décident à l’unanimité de la mise en place d’une
“contribution financière au budget [de l’UE] qui sera collectée sur ces bénéfices nets pour soutenir l’Ukraine” », relate le Financial Times (FT), dans un article paru le 29 janvier. Si pour
l’heure la confiscation de cet argent au profit de l’Ukraine est exclue, précise l’AFP, elle fera l’objet d’une nouvelle proposition de la Commission. Ce « prélèvement », affirme le quotidien
financier britannique, qui cite alors un « projet de texte » européen, sera « conforme aux obligations contractuelles applicables, et conforme au droit [de l’UE] et international
». »
**************
Comme nous l’avons déjà vu, les médias grand public répètent inlassablement que l’économie chinoise va mal et que l’économie étasunienne ne va pas si mal,
même très bien récemment :
« Un
autre rapport sur l’emploi étonnamment
bon montre que l’économie
américaine est en plein essor »
Pourtant, le même jour un autre journal étasunien, plus spécialisé en économie, titrait :
« Pourquoi est-ce
si dur de trouver un emploi aux Etats-Unis en ce moment ? »
« L’économie
américaine est en plein essor. Alors pourquoi les entreprises technologiques licencient-elles du personnel ? Google, Amazon, Microsoft et bien d’autres ont licencié des milliers de
travailleurs en janvier, poursuivant ainsi une vague de licenciements qui a débuté en 2022. »
Le nouveau rapport sur
l’emploi est excellent. Mais n’allez peut-être par chercher un nouveau poste en ce moment. »
Une économie peut-elle être schizophrénique ou serait-ce plutôt la manière elle est présentée ?
La population non plus ne semble pas très d’accord avec l’optimisme des médias grand public et du gouvernement étasunien :
« Il existe une
énigme sur laquelle les économistes et les stratèges politiques réfléchissent depuis plus d’un an : l’économie est bonne, mais les Américains disent qu’elle est mauvaise.
Malgré toutes sortes de
nouvelles positives sur l’inflation (elle ralentit), le marché du travail (le meilleur depuis une génération) et les dépenses de consommation (toujours robustes !), les Américains ne semblent
pas pouvoir se débarrasser de leur désespoir, du moins lorsqu’ils répondent aux appels des sondeurs.
Dans un sondage CNN
publié mardi soir, 72 % de tous les Américains estiment que les choses vont mal dans le pays aujourd’hui, et 66 % estiment que l’économie sera « extrêmement importante » lorsqu’il s’agira de
décider pour qui voter l’année prochaine.
Mais seulement 2 % des
électeurs estiment que l’économie est excellente, selon un autre sondage du New York Times et du Siena College publié plus tôt cette semaine. »
Ce qui montre les limites de la propagande. Faire croire à un peuple qui voit son niveau de vie baisser de jour en jour que l’économie est en pleine forme n’est
pas si facile que cela ; un peuple qui, de plus, devient de plus en plus méfiant des manipulations auxquelles on le soumet.
****************
Plus haut nous avons vu le rapport de la Rand corporation prônant des techniques de harassement de la Russie qu’on peut observer sur le terrain. La Rand publie
des rapports équivalents sur la Chine :
« Ce volume
constitue une ressource importante pour quiconque souhaite acquérir une compréhension éclairée de la Chine, un concurrent stratégique majeur des États-Unis dans les domaines économique,
technologique, diplomatique et sécuritaire. Ces défis gagnent en ampleur et en complexité et ne montrent aucun signe d’atténuation. Les États-Unis auront pour défi de suivre le rythme d’un
concurrent aussi redoutable et ne peuvent espérer simplement dépenser plus que la Chine, comme ils ont pu le faire pendant la guerre froide. Pour protéger leurs intérêts et préserver leur
influence mondiale, les États-Unis auront besoin de stratégies efficaces, d’alliances solides, de concepts opérationnels innovants et de capacités militaires avancées. »
« Lorsque les
troupes américaines et australiennes ont pratiqué des débarquements amphibies, des combats terrestres et des opérations aériennes l’été dernier, elles ont fait la une des journaux sur
l’approfondissement de la coopération en matière de défense par les alliés pour contrer les ambitions militaires croissantes de la Chine.
Mais pour les
planificateurs de guerre américains se préparant à un conflit potentiel autour de Taïwan, les exercices très médiatisés Talisman Sabre avaient une valeur bien plus discrète : ils ont
contribué à créer de nouveaux stocks d’équipement militaire qui ont été laissés en Australie après la fin des exercices en août, ont déclaré des responsables américains à Reuters.
L’équipement de Talisman
Saber comprenait environ 330 véhicules et remorques ainsi que 130 conteneurs dans des entrepôts à Bandiana, dans le sud-est de l’Australie, selon l’armée. »
….
« Les pirates
informatiques chinois se concentrent sur les infrastructures pour « faire des ravages et causer des dommages réels aux citoyens et aux communautés américaines », a déclaré Christopher Wray,
directeur du Federal Bureau of Investigation, aux législateurs lors d’une audience à la Chambre des représentants des États-Unis mercredi.
Les remarques de Wray
interviennent quelques heures après que le FBI, en partenariat avec l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA) du Département américain de la sécurité intérieure, ait
identifié et désactivé « des centaines de routeurs » piratés par un groupe connu sous le nom de Volt Typhoon, qui, selon les agences de sécurité américaines, serait financé par
l’État chinois.
Il a ajouté que
l’opération faisait partie de la stratégie de Pékin visant à « trouver et se préparer à détruire ou à dégrader les infrastructures civiles critiques qui assurent notre sécurité et notre
prospérité ».
Voilà comment le FBI entretient à peu de frais l’image du grand méchant loup chinois. Quel intérêt aurait la Chine à vouloir « détruire les infrastructures civiles des Etats-Unis ».
Si la Chine voulait vraiment faire grand tort aux Etats-Unis, elle a un moyen radical et immédiat de le faire, sans faire de morts et dans le respect des règles internationales. Il lui suffit
de vendre rapidement ses 860.000 milliards de $ d’obligations gouvernementales étasuniennes, provoquant ainsi la faillite financière du gouvernement des Etats-Unis. Mais pourquoi provoquer la
faillite d’un bon client, ce serait stupide.
Voici d’ailleurs sa réponse aux accusations du FBI, dont la réputation de manipulateur n’est plus à faire :
« Cette année est
l’année de l’élection présidentielle américaine et les sujets négatifs concernant la Chine seront encore amplifiés et intensifiés. Cependant, outre les facteurs électoraux, les gens peuvent
voir d’un coup d’œil que les deux extrémités du « pôle d’équilibre » entre les États-Unis et la Chine se déplacent progressivement, l’extrémité rationnelle envers la Chine raccourcissant et
l’extrémité irrationnelle envers la Chine s’allongeant. Une manifestation majeure de ce phénomène est l’innovation et l’amélioration continues de la « théorie
de la menace chinoise », qui contamine l’atmosphère et l’environnement décisionnel à l’égard de la Chine, entraînant une politique américaine de plus en plus déséquilibrée à l’égard de la
Chine, au point même d’en perdre le contrôle. Cela représente un risque important pour les États-Unis, la région Asie-Pacifique et le monde.
Pourquoi les
responsables et hommes politiques américains comme Christopher Wray travaillent-ils si dur pour créer et diffuser la « théorie de la menace chinoise » ? Les raisons sont multiples. Par
exemple, les événements les plus fréquents se déroulent souvent au Congrès américain, à la fois parce que le Congrès est devenu un lieu de rassemblement pour les politiciens anti-chinois et
parce que le Congrès contrôle les cordons de la bourse. Utiliser la « menace chinoise » comme un stratagème est le meilleur moyen d’obtenir des financements. De plus, certains individus
projettent leur monde intérieur sur la Chine. Il y a aussi ceux qui ont développé une illusion à propos de la Chine, selon laquelle tout ce qui touche au mot « Chine » devient un « monstre
terrifiant » contre lequel il faut se prémunir. Cela est le résultat d’un manque extrême de confiance, d’anxiété et même d’illusion face au développement rapide de la
Chine. »
**************
Nous finirons sur un texte expliquant les tenants et aboutissants de la décision de la CIJ sur le génocide des palestiniens :
« Le droit
international a-t-il survécu ou la classe politique occidentale l’a-t-il tué ?
Craig Murray, 28 janvier
2024. En concluant à l’existence d’un dossier plausible contre Israël, la Cour internationale de Justice a traité avec mépris l’argument d’Israël selon lequel l’affaire devait être classée
car il exerçait son droit à la légitime défense.
Cet argument a constitué
plus de la moitié des plaidoiries d’Israël. Non seulement la Cour a conclu qu’il y avait un cas plausible de génocide, mais elle n’a mentionné la légitime défense qu’une seule fois dans sa
décision provisoire – seulement pour noter qu’Israël l’avait revendiquée (paragraphe 41) :
« […] étant donné que l’objet de mesures conservatoires est de sauvegarder les droits de chacune des parties, la Cour doit, dans la présente affaire,
prendre en considération et « concilier » les droits de l’Afrique du Sud et ceux d’Israël. Le défendeur souligne qu’il a la responsabilité de protéger ses citoyens, notamment ceux qui ont
été enlevés et pris en otages pendant l’attaque menée le 7 octobre 2023. En conséquence, il soutient que son droit à la légitime défense est un élément essentiel aux fins de toute
appréciation de la présente situation. »
Que la CIJ n’ait pas
affirmé le droit d’Israël à la légitime défense est peut-être le point le plus important de cette ordonnance provisoire. Contre toute attente, l’argument utilisé par tous les dirigeants
occidentaux n’a pas été évoqué par la CIJ.
Or, la CIJ n’a pas
répété qu’une puissance occupante n’a pas le droit de se défendre. Ce n’était pas nécessaire. Elle a simplement ignoré l’affirmation spécieuse d’Israël.
Elle a pu le faire parce
que ce qu’elle a répété va bien au-delà de toute affirmation plausible de légitime défense. Ce qui m’a le plus frappé dans la décision de la CIJ, c’est que l’ordonnance est allée beaucoup
plus loin dans le détail des preuves de génocide qu’il était nécessaire. Sa description est rigoureuse.
À cet égard, le
paragraphe 46 est crucial :
La Cour note que l’opération militaire conduite par Israël à la suite de l’attaque du 7 octobre 2023 a fait de très nombreux morts et blessés et
causé la destruction massive d’habitations, le déplacement forcé de l’écrasante majorité de la population et des dommages considérables aux infrastructures civiles. Même si les
chiffres relatifs à la bande de Gaza ne peuvent faire l’objet d’une vérification indépendante, des informations récentes font état de 25 700 Palestiniens tués, de plus de 63 000
autres blessés, de plus de 360 000 logements détruits ou partiellement endommagés et d’environ 1,7 million de personnes déplacées à l’intérieur de Gaza (voir Bureau de la
coordination des affaires humanitaires de l’Organisation des Nations Unies (OCHA), Hostilities in the Gaza Strip and Israel – reported impact, Day 109 (24 Jan. 2024)).
La raison pour laquelle
ce point est si important, c’est que la Cour ne dit pas que l’Afrique du Sud affirme cela. Elle dit que ce sont là les faits. Il s’agit d’une constatation de faits de la part de la Cour. Je
ne saurais trop insister sur l’importance de cette description par la Cour de la situation à Gaza.
La Cour poursuit en
détaillant les comptes rendus des Nations Unies sur la situation factuelle, citant longuement trois hauts fonctionnaires différents, dont Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’Office
de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) :
« 49. La Cour prend également note de la déclaration faite par le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), M. Philippe Lazzarini, le 13 janvier 2024 :
« Cela fait 100 jours que cette guerre dévastatrice a commencé, tuant et déplaçant les habitants de Gaza, à la suite des attaques effroyables que le Hamas
et d’autres groupes ont menées contre des habitants d’Israël. 100 jours de supplice et d’angoisse pour les otages et pour leurs familles.
Ces 100 derniers jours, le bombardement sans interruption de la bande de Gaza a provoqué le déplacement massif d’une population toujours sur le départ,
constamment déracinée et forcée de partir du jour au lendemain, pour se rendre dans des endroits qui sont tout aussi dangereux. C’est le plus grand déplacement du peuple palestinien
depuis 1948.
Cette guerre a touché plus de 2 millions de personnes, soit la totalité de la population de Gaza. Nombreux sont ceux qui en garderont toute la vie des
séquelles, tant physiques que psychologiques. L’écrasante majorité, notamment les enfants, est profondément traumatisée.
Les abris surpeuplés et insalubres de l’UNRWA sont devenus le “foyer” de plus de 1,4 million de personnes qui sont privées de tout, de nourriture comme de
produits d’hygiène, et de toute intimité. Les gens vivent dans des conditions inhumaines où les maladies se propagent, y compris chez les enfants. Ils vivent dans l’invivable, et la
famine s’approche inexorablement.
Le sort des enfants de Gaza est particulièrement déchirant. Une génération entière d’enfants est traumatisée et il lui faudra des années pour guérir. Des
milliers d’entre eux ont été tués, mutilés ou rendus orphelins. Des centaines de milliers n’ont plus accès à l’éducation. Leur avenir est menacé, et les conséquences seront profondes et
durables. » (UNRWA, « The Gaza Strip: 100 days of death, destruction and displacement », Statement by Philippe Lazzarini, Commissioner-General of UNRWA, 13 Jan. 2024.)
Le commissaire général de l’UNRWA a aussi affirmé que la crise à Gaza était « aggravée par la tenue de propos déshumanisants » (UNRWA, « The Gaza
Strip: 100 days of death, destruction and displacement », Statement by Philippe Lazzarini, Commissioner-General of UNRWA, 13 Jan. 2024). »
Bien sûr, cela explique
pourquoi la réponse immédiate à la décision de la CIJ a été une attaque coordonnée d’Israël et des puissances impérialistes contre l’UNRWA, conçue pour accélérer le génocide en stoppant
l’aide, pour fournir un contre-récit de propagande à l’arrêt de la CIJ et pour réduire la crédibilité des preuves apportées par l’UNRWA devant la Cour.
La Cour travaille en
étroite collaboration avec l’ONU et fait partie intégrante du système onusien. Elle entretient des relations particulièrement suivies avec l’Assemblée générale des Nations Unies – de
nombreuses affaires de la Cour se fondent sur des demandes de l’Assemblée générale des Nations Unies. Dans une quinzaine de jours, la Cour entamera ses audiences de fond sur la situation
juridique dans les territoires occupés de Palestine, à la demande de l’Assemblée générale des Nations Unies. L’ordonnance comporte cinq références spécifiques à l’AG des Nations
Unies.
La Cour a passé beaucoup
de temps à exposer les faits du génocide en cours dans la bande de Gaza. Elle n’avait pas besoin de le faire avec autant de détails, et bien trop peu d’attention a été accordée à cela. J’ai
également été surpris par la quantité de détails donnés par la Cour sur les preuves de l’intention génocidaire d’Israël.
Il est particulièrement
humiliant pour Israël que la Cour ait cité le chef de l’État, le président d’Israël lui-même, comme preuve évidente d’une intention génocidaire, ainsi que deux autres ministres du
gouvernement.
À cet égard, la Cour a pris note de plusieurs déclarations faites par de hauts responsables israéliens. Elle appelle l’attention, en particulier,
sur les exemples suivants.
Le 9 octobre 2023, M. Yoav Gallant, ministre israélien de la défense, a annoncé qu’il avait ordonné un « siège complet » de la ville de Gaza, qu’il
n’y aurait « pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de combustible » et que « tout [étai]t fermé ». Le jour suivant, M. Gallant a déclaré, dans son allocution aux
troupes israéliennes à la frontière de Gaza :
« J’ai levé toutes les limites… Vous avez vu contre quoi nous nous battons. Nous combattons des animaux humains. C’est l’État islamique de Gaza. C’est
contre ça que nous luttons… Gaza ne reviendra pas à ce qu’elle était avant. Il n’y aura pas de Hamas.
Nous détruirons tout. Si un jour ne suffit pas, cela prendra une semaine, cela prendra des semaines, voire des mois, aucun endroit ne nous échappera.
»
Le 12 octobre 2023, M. Isaac Herzog, président d’Israël, a déclaré, en parlant de Gaza :
« Nous agissons, opérons militairement selon les règles du droit international. Sans conteste. C’est toute une nation qui est responsable. Tous ces beaux
discours sur les civils qui ne savaient rien et qui n’étaient pas impliqués. Ça n’existe pas. Ils auraient pu se soulever. Ils auraient pu lutter contre ce régime maléfique qui a pris le
contrôle de Gaza par un coup d’État. Mais nous sommes en guerre. Nous sommes en guerre. Nous sommes en guerre. Nous défendons nos foyers. Nous protégeons nos foyers. C’est la vérité. Et
lorsqu’une nation protège son pays, elle se bat. Et nous nous battrons jusqu’à leur briser la colonne vertébrale. »
Le 13 octobre 2023, M. Israël Katz, alors ministre israélien de l’énergie et des infrastructures, a déclaré sur X (anciennement Twitter) :
« Nous combattrons l’organisation terroriste Hamas et nous la détruirons. L’ordre a été donné à toute la population civile de [G]aza de partir
immédiatement. Nous gagnerons. Ils ne recevront pas la moindre goutte d’eau ni la moindre batterie tant qu’ils seront de ce monde. » »
Là encore, ce n’est pas
la Cour qui dit que l’Afrique du Sud a allégué cela. Il s’agit d’une conclusion de fait de la Cour. La CIJ a déjà jugé que le déni d’Israël d’incitation au génocide n’est pas
recevable.
Gardez en tête que : dès
le lendemain de la déclaration génocidaire, comme l’a déterminé la Cour internationale de Justice, le président Herzog a été accueilli et s’est vu offrir un « soutien total » par Ursula von
der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Roberta Metsola, présidente du Parlement européen.
Si l’on considère en
détail ce que la Cour a conclu être les faits réels de l’affaire, en termes de morts, destructions et intention, je n’ai aucun doute sur le fait que la Cour a l’intention de déclarer Israël
coupable de génocide quand le fond de l’affaire sera portée devant elle.
Tous les arguments
d’Israël ont été écartés. Tous. Les efforts considérables déployés par Israël pour que l’affaire soit rejetée pour des raisons de procédure ont été balayés d’un revers de main. Il en va de
même pour l’argument de la légitime défense. Et dans ses conclusions sur les faits, la Cour a clairement démasqué les mensonges israéliens sur le fait d’éviter les pertes civiles, la
responsabilité du Hamas pour les dommages causés aux infrastructures et l’accès de l’aide humanitaire à Gaza.
La Cour considère que la population civile de la bande de Gaza demeure extrêmement vulnérable. Elle rappelle que l’opération militaire conduite par
Israël après le 7 octobre 2023 a notamment fait des dizaines de milliers de morts et de blessés et causé la destruction d’habitations, d’écoles, d’installations médicales et
d’autres infrastructures vitales, ainsi que des déplacements massifs de population (voir le paragraphe 46 ci-dessus). Elle note que cette opération est toujours en cours et que le
premier ministre d’Israël a annoncé, le 18 janvier 2024, que la guerre « durera[it] encore de longs mois ». Aujourd’hui, de nombreux Palestiniens de la bande de Gaza n’ont pas
accès aux denrées alimentaires de première nécessité, à l’eau potable, à l’électricité, aux médicaments essentiels ou au chauffage. »
Ce sont les faits tels
qu’ils se sont déroulés.
Ne vous laissez pas
troubler par l’absence du terme « cessez-le-feu » dans l’ordonnance de la Cour. Ce que la Cour a ordonné s’en rapproche beaucoup. Elle a explicitement ordonné à l’armée israélienne de cesser
de tuer des Palestiniens :
LA COUR,
Indique les mesures conservatoires suivantes :
1) Par quinze voix contre deux,
L’État d’Israël doit, conformément aux obligations lui incombant au titre de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, prendre
toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir la commission, à l’encontre des Palestiniens de Gaza, de tout acte entrant dans le champ d’application de l’article II de la convention, en
particulier les actes suivants :
a) meurtre de membres du groupe ;
b) atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
c) soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; et
d) mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;
POUR : Mme Donoghue, présidente ; M. Gevorgian, vice-président ; MM. Tomka, Abraham, Bennouna, Yusuf, M me Xue, MM. Bhandari, Robinson, Salam, Iwasawa,
Nolte, Mme Charlesworth, M. Brant, juges ; M. Moseneke, juge ad hoc ;
CONTRE : Mme Sebutinde, juge ; M. Barak, juge ad hoc ;
2) Par quinze voix contre deux,
L’État d’Israël doit veiller, avec effet immédiat, à ce que son armée ne commette aucun des actes visés au point 1 ci-dessus ;
POUR : Mme Donoghue, présidente ; M. Gevorgian, vice-président ; MM. Tomka, Abraham, Bennouna, Yusuf, M me Xue, MM. Bhandari, Robinson, Salam, Iwasawa,
Nolte, Mme Charlesworth, M. Brant, juges ; M. Moseneke, juge ad hoc ;
CONTRE : Mme Sebutinde, juge ; M. Barak, juge ad hoc ; »
C’est tout à fait clair.
Et même si j’admets qu’il s’agit d’une tautologie, en ce sens qu’elle ordonne à Israël d’obéir à une Convention qu’Israël est déjà tenu de respecter, il ne pourrait y avoir d’indication plus
claire que la Cour estime qu’actuellement Israël ne respecte pas cette convention.
Et maintenant, que se
passe-t-il ?
Eh bien, Israël a réagi
en tuant plus de 180 civils palestiniens depuis la décision de la Cour internationale de Justice. Si cela continue, l’Afrique du Sud pourrait retourner devant la Cour pour réclamer des
mesures plus urgentes avant même que le rapport mensuel commandé à Israël ne soit attendu. L’Algérie a annoncé qu’elle porterait l’ordonnance devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour
qu’elle l’applique.
Je doute que les
États-Unis opposent leur veto. L’ordonnance de la CIJ a suscité une réaction schizophrénique de la part d’Israël et de ses partisans. D’une part, la CIJ a été dénoncée comme antisémite.
D’autre part, le discours officiel a consisté (incroyablement) à affirmer qu’Israël avait en fait gagné l’affaire, tout en minimisant la couverture dans les médias grand public. Ceci a été
renforcé par l’attaque massive et coordonnée contre l’UNRWA qui a donné le change dans les gros titres médiatiques.
Il est difficile d’à la
fois prétendre qu’Israël a gagné d’une manière ou d’une autre, et chercher à bloquer l’application de l’ordonnance par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Je soupçonne que l’on
continuera à suivre cette double voie : prétendre qu’il n’y a pas de génocide et qu’Israël obéit à une ordonnance “inutile”, tout en attaquant et en ridiculisant la CIJ et l’ONU dans son
ensemble.
Quelle qu’ait été la
décision de la CIJ, Israël n’aurait de toute façon pas arrêté le génocide, c’est la simple vérité. La réaction immédiate des États-Unis et de leurs alliés à l’ordonnance a été d’essayer
d’accélérer le génocide en paralysant le travail d’aide humanitaire de l’ONU. J’avoue que je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi vicieux et flagrant.
La meule des dieux moud
lentement, mais elle n’en moud que plus finement. La CIJ ayant signalé l’existence d’un génocide potentiel avec tant de force, il pourrait bien incomber aux juges des différentes nations de
restreindre le soutien international au génocide. Comme je l’ai expliqué en détail, la Convention sur le génocide a été incorporée dans le droit britannique par la loi de 2001 sur la Cour
pénale internationale.
Il ne fait aucun doute
que les conseillers juridiques du FCDO (ndt : Bureau des Affaires étrangères et du Commonweatlh) auront publié des procès verbaux avertissant que les ministres risquent d’être personnellement
tenus responsables en droit britannique pour complicité dans le génocide, si les livraisons d’armes et autres coopérations militaires et de renseignement avec le génocide israélien se
poursuivent. Aux États-Unis, les audiences ont déjà commencé en Californie avec un procès pour complicité de génocide intenté contre Joe Biden.
Bien sûr, j’aimerais que
tout cela aille plus vite. Ce ne sera pas le cas. L’Assemblée générale peut suspendre Israël de l’ONU. Il y a d’autres actions utiles à entreprendre. Mais il s’agit d’un travail de longue
haleine, pas d’une solution miracle. Et des gens comme vous et moi continuent à jouer un rôle essentiel, comme tout un chacun, en exerçant le pouvoir du peuple pour arracher le contrôle à une
classe politique vicieuse de tueurs.
C’est une belle
victoire. Je suis heureux que cette voie pour laquelle j’ai plaidé et fait pression ait fonctionné et accru la pression sur les sionistes, et que mon jugement selon lequel la Cour
internationale de justice n’est pas seulement un outil de l’OTAN comme la Cour pénale internationale corrompue, ait été validé.
Cela ne change en rien
le sort des enfants tués et mutilés la nuit dernière ou de ceux qui mourront dans les prochains jours. Mais c’est une lueur d’espoir à l’horizon.
Article original en
anglais sur le blog de Craig Murray / Traduction Chris & Dine
L’auteur : Craig Murray
est un ancien ambassadeur britannique en Ouzbékistan. Il est connu pour avoir dénoncé des cas de tortures. Entre 2021 et 2022 il a été prisonnier politique durant quatre mois pour ses
activités de journalisme. Son compte X : @CraigMurrayOrg »
La nouvelle de la
semaine, dans le sens de ses potentielles répercutions géopolitiques, est la décision de la Cour Internationale de Justice d’ordonner à Israël de :
« Prendre
toutes les mesures en son pouvoir pour empêcher la commission de tous actes entrant dans le champ d’application de l’article II de la présente Convention, notamment
Garantir avec effet
immédiat que ses militaires ne commettent aucun des actes décrits au point 1 ci-dessus
Prendre toutes les
mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide à l’encontre des membres du groupe palestinien dans la bande de Gaza
Prendre des mesures
immédiates et efficaces pour permettre la fourniture d’urgence des services de base et de l’aide humanitaire nécessaires pour remédier aux conditions de vie défavorables auxquelles sont
confrontés les Palestiniens dans la bande de Gaza
Prendre des mesures
efficaces pour empêcher la destruction et assurer la préservation des preuves liées aux allégations d’actes relevant du champ d’application des articles II et III de la Convention pour la
prévention et la répression du crime de génocide contre des membres du groupe palestinien dans la bande de Gaza
Soumettre un rapport
à la Cour sur toutes les mesures prises pour donner effet à la présente ordonnance dans un délai d’un mois à compter de la date de la présente ordonnance.
Cet ordre marque la fin
de l’impunité d’Israël. C’est aussi la fin de l’impunité des partisans d’Israël. Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et d’autres peuvent désormais être accusés et punis pour
complicité de génocide (Article III de la Convention sur le génocide) s’ils ne s’abstiennent pas immédiatement de fournir à Israël les moyens (armes, munitions, argent) pour commettre
davantage de génocide. »
Cette nouvelle a été très peu commentée dans les médias grand public occidentaux afin de ne pas trop heurter l’image, déjà bien détériorée, d’Israël. Quand elle
a été commentée c’est plutôt pour dire qu’Israël respecte déjà ces injonctions ou pour retourner leur signification :
« Pendant 35
minutes, la Cour internationale de Justice a dénigré Israël, mais elle a ensuite surpris l’État juif en n’émettant aucun ordre pratique contre Tsahal.
Il n’y a eu aucun ordre
de cesser la guerre et il n’y a eu aucun ordre pour que Tsahal se retire de Gaza.
Le point pratique le
plus troublant de la décision pour Israël est la nécessité de faire rapport à la CIJ dans un mois, ce qui laisse la porte ouverte à une ordonnance plus sérieuse à ce moment-là.
Toutes les autres
mesures ordonnées par la CIJ sont des éléments avec lesquels Israël dit être d’accord en général : ne pas commettre de génocide, faciliter l’aide humanitaire, préserver les preuves pour les
enquêtes sur les crimes de guerre présumés et poursuivre les Israéliens qui se livrent à des incitations illégales contre les Palestiniens. »
Al Jazeera présente une autre vision de l’événement :
« L’apartheid
israélien et ses puissants soutiens commencent enfin à être confrontés à une certaine responsabilité pour leurs violations répétées et de longue date du droit international.
Maintenant que nous
avons entendu le jugement provisoire rendu par la Cour internationale de Justice (CIJ) dans l’affaire du génocide sud-africain contre Israël, nous pouvons affirmer avec confiance qu’un nouvel
ordre mondial est en train de se mettre en place. »
Malgré cette légèreté affichée par les médias, les dirigeant israéliens sont verts de rage :
« Les responsables
israéliens ont accusé la Cour internationale de justice de partialité antisémite et ont exprimé leur consternation que l’histoire sud-africaine alléguant que la guerre à Gaza équivalait à un
génocide n’ait pas été complètement rejetée, après que la cour a rendu une décision provisoire d’urgence.
Le Premier ministre
israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré en réponse que son pays était déterminé à respecter le droit international ainsi qu’à défendre son peuple. « La tentative ignoble de refuser à Israël
ce droit fondamental [à l’autodéfense] constitue une discrimination flagrante contre l’État juif et elle a été rejetée à juste titre », a-t-il déclaré dans un communiqué. « L’accusation de
génocide portée contre Israël est non seulement fausse, elle est scandaleuse, et les gens honnêtes du monde entier devraient la rejeter. »
Alors qu’Israël se
montre souvent dédaigneux à l’égard de l’ONU, alléguant que l’organisation internationale a un parti pris à son encontre, le pays a pris très au sérieux l’affaire de la CIJ, en envoyant une
solide équipe juridique à La Haye qui a fait valoir qu’il avait le droit de se défendre après l’attaque du Hamas du 7 octobre.
Itamar Ben-Gvir, le
ministre israélien de la Sécurité nationale d’extrême droite, a tweeté : « Ce tribunal ne recherche pas la justice mais plutôt la persécution du peuple juif. Les décisions qui mettent en
danger l’existence de l’État d’Israël ne doivent pas être écoutées. Et nous devons continuer à vaincre l’ennemi jusqu’à la victoire complète. La décision du tribunal antisémite de La Haye
prouve ce que l’on savait déjà : ce tribunal ne recherche pas la justice, mais plutôt la persécution du peuple juif. Ils sont restés silencieux pendant l’Holocauste et aujourd’hui, ils
perpétuent l’hypocrisie et vont encore plus loin », dit-il.
La CIJ, dans sa version
actuelle, a été fondée en 1945. »
On peut donc prédire avec une forte probabilité que cette décision de la CIJ ne va pas changer la politique israélienne de démolition complète de la bande de Gaza. :
« 21 soldats
israéliens tués pendant qu’ils plaçaient des explosifs pour une
démolition contrôlée. »
Sur Twitter, de nombreuses vidéos montrent les démolitions contrôlées d’universités, d’école, de mosquée…La stratégie est visiblement d’empêcher
toute vie normale de reprendre place à Gaza.
« Plus de 50 % des
bâtiments de Gaza endommagés ou détruits lors des bombardements israéliens »
Et les discours pour coloniser Gaza vont bon train :
« Des milliers de
participants se sont rassemblés dimanche à Jérusalem pour une conférence appelant à la réinstallation dans la bande de Gaza et au transfert de la population palestinienne qui y
vit.
Intitulée « Conférence
pour la victoire d’Israël – Les implantations apportent la sécurité : retour dans la bande de Gaza et dans le nord de la Samarie », la conférence comprenait des discours de nombreuses
personnalités publiques, notamment des membres de la Knesset et des ministres de l’actuel gouvernement de coalition, ainsi que des rabbins et des militants des implantations, des familles des
soldats combattant actuellement à Gaza et les chefs des conseils du sud.
Au cours de la
conférence, les participants ont reçu des détails sur les colonies juives, des cartes et les étapes de préparation, ainsi que des appels aux décideurs pour qu’ils reconnaissent qu’une
victoire de guerre ne peut être revendiquée que par la réinstallation des Juifs dans la bande de Gaza. »
Par contre, comme le précisait Moon of Alabama en début de cette revue de presse, la décision de la CIJ implique aussi que :
« C’est aussi la
fin de l’impunité des partisans d’Israël. Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et d’autres peuvent désormais être accusés et punis pour complicité de génocide (Article III de la
Convention sur le génocide) s’ils ne s’abstiennent pas immédiatement de fournir à Israël les moyens (armes, munitions, argent) pour commettre davantage de génocide. »
En parlant de complicité des pays occidentaux dans ce génocide :
« Six pays
européens ont suspendu samedi le financement de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), à la suite d’allégations selon lesquelles certains de ses employés auraient
été impliqués dans les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre.
La Grande-Bretagne,
l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Suisse et la Finlande se sont jointes samedi aux États-Unis, à l’Australie et au Canada pour suspendre le financement de l’agence humanitaire, une
source essentielle de soutien pour la population de Gaza, après les allégations d’Israël.
“Les Palestiniens de
Gaza n’avaient pas besoin de cette punition collective supplémentaire”, a déclaré Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, sur X. “Cela nous souille tous”. »
Il faut noter que les « allégations selon lesquelles certains de ses employés auraient
été impliqués dans les attaques du Hamas » ont été lancées par Israël.
Mais l’argument de la complicité touche beaucoup moins Biden que son éventuelle réélection :
« Joe Biden aurait
exhorté Benjamin Netanyahu à mettre fin à la guerre à Gaza avant les élections américaines, craignant de perdre les voix des jeunes Américains qui ne sont pas d’accord avec son soutien à
Israël.
Alors que M. Biden se
prépare à ce qui sera très probablement une revanche avec Donald Trump, une source de la Maison Blanche a déclaré à Axios, le site d’information américain, que Biden ne pouvait pas risquer
que le nombre croissant de morts palestiniens fasse la une des journaux.
Près des trois quarts
des électeurs âgés de 18 à 29 ans ont déclaré qu’ils n’étaient pas d’accord avec la façon dont Biden gérait le conflit, selon un sondage du New York Times/Siena College du mois
dernier. »
Car, effectivement, les sondages montrent que le massacre israélien à Gaza pourrait bien lui couter sa réélection :
« La moitié des
électeurs du président Biden en 2020 pensent que le gouvernement israélien commet un génocide des Palestiniens à Gaza, selon un sondage YouGov/The Economist publié jeudi.
Le sondage a également
révélé que 51 % des électeurs de Biden 2020 estiment que l’invasion terrestre de Gaza par le gouvernement israélien est « trop dure », et 58 % du même groupe pensent que le conflit est «
susceptible » d’entrainer une guerre plus vaste au Moyen-Orient. »
Quant à l’Europe, elle reste bien discrète sur le sujet et seuls quelques mouvements d’humeur de la part de ses dirigeants montrent leur agacement vis-à-vis du gouvernement Netanyahou
« Le plus haut
diplomate de l’UE accuse Israël de financer le Hamas
Josep Borrell fait une
déclaration explosive juste avant l’arrivée du ministre israélien des Affaires étrangères à Bruxelles lundi.
Le plus haut diplomate
de l’UE, Josep Borrell, a ouvertement accusé vendredi Israël d’avoir financé le groupe militant palestinien Hamas. »
Borrell sera-t-il traité de complotiste antisémite ?
Dans le reste du Moyen Orient, la situation continue à se dégrader :
« Trois soldats de
l’armée américaine ont été tués et plus de 30 militaires ont été blessés lors d’une attaque de drone pendant la nuit [de dimanche à lundi] contre un petit avant-poste américain en Jordanie, ont
déclaré des responsables américains à CNN.
« Nous y répondrons », a
déclaré dimanche le président Joe Biden lors d’un discours en Caroline du Sud. »
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Des infos de plus en plus fréquentes parlent de « saisir les avoirs russes, déjà gelés, en Occident » :
« Les États-Unis
ont proposé que des groupes de travail du G7 étudient les moyens de saisir 300 milliards de dollars d’actifs russes gelés, alors que les alliés s’empressent de convenir d’un plan à temps pour
le deuxième anniversaire de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par Moscou.
Même si aucune décision
n’a été prise et que la question reste vivement débattue dans les capitales européennes, l’accélération des travaux visant à confisquer les avoirs de Moscou au profit de l’Ukraine met en
évidence son importance croissante pour l’Occident.
Les États-Unis, soutenus
par le Royaume-Uni, le Japon et le Canada, ont proposé d’avancer dans les travaux préparatoires afin que les options soient prêtes pour une éventuelle réunion des dirigeants du G7 vers le 24
février, date de l’offensive de Vladimir Poutine sur Kiev en 2022. »
Le Congrès étasunien veut donc voter une loi le permettant :
« La commission
sénatoriale des relations étrangères a proposé mercredi une législation autorisant les États-Unis à saisir les avoirs russes gelés pour financer la reconstruction de l’Ukraine.
Les principaux
démocrates et républicains du panel étaient convaincus que les dirigeants du Sénat considéraient la législation, appelée loi REPO, comme une priorité à adopter dans un contexte d’impasse dans
les efforts visant à fournir une aide supplémentaire à l’Ukraine. »
Mais ce sera une fois de plus un non-respect des normes internationales :
« La loi REPO
concède implicitement ce problème en empruntant une voie différente : en inscrivant simplement le pouvoir de confisquer dans le droit national. De cette façon, cela prendrait un
raccourci à travers l’ensemble du système judiciaire américain tout en ignorant simplement le droit international.
Une telle démarche
soulèverait des questions géopolitiques. Une conséquence pratique serait de signaler à la Chine et à d’autres pays ayant des relations tendues avec les États-Unis que les actifs de leur
banque centrale seront ensuite confisqués – si, par exemple, la Chine attaquait Taïwan. Ils redoubleront donc d’efforts pour détenir des réserves dans des centres bancaires neutres et dans
des monnaies autres que le dollar et l’euro. À long terme, cela pourrait affaiblir la puissance américaine.
Le problème le plus
immédiat, cependant, est que l’adoption de lois ad hoc pour saisir les actifs souverains semblerait hypocrite aux yeux de la plupart des pays du monde. Depuis l’invasion de Poutine, les
États-Unis et leurs alliés occidentaux ont déclaré que l’Ukraine était en première ligne d’une lutte mondiale pour défendre « l’ordre international fondé sur des règles ». Mais des pays comme
l’Indonésie, l’Afrique du Sud et le Brésil n’y croient pas. Ils pensent que les États-Unis font ce qu’ils veulent et le justifient par la suite. En saisissant les actifs russes avec une
législation sur mesure, Washington alimenterait ce récit d’hypocrisie et aliénerait davantage le soi-disant Sud global. »
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La semaine dernière nous parlions de l’immigration clandestine comme source de tensions politiques internes à l’Europe. Et bien aux Etats-Unis ces mêmes sources
de tension vont jusqu’à provoquer des discours sécessionistes de la part de certains Etats :
« Les appels au
Texas pour qu’il déclare son indépendance des États-Unis se multiplient dans l’État du Lone Star après la décision de la Cour suprême lundi de se ranger du côté de l’administration Biden sur
un différend concernant la barrière frontalière.
Par 5 voix contre 4, une
majorité des juges de la Cour suprême a autorisé les fonctionnaires fédéraux à couper ou à retirer des parties d’une barrière en barbelés que le Texas avait érigée le long de la frontière
avec le Mexique pour empêcher les migrants de traverser son territoire. Les juges conservateurs Clarence Thomas, Samuel Alito, Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh étaient dissidents.
La décision du plus haut
tribunal a suscité la colère des Texans qui soutiennent les mesures prises par le gouverneur républicain Greg Abbott pour lutter contre l’immigration clandestine dans l’État, qui a vu un
afflux de personnes traverser la frontière en provenance du Mexique.
Des centaines de posts
sont apparus depuis lundi sur X, anciennement Twitter, sous le hashtag “Texit”, qui fait référence à la sécession du Texas des Etats-Unis.
“En tant que Texan, je
crois de tout cœur que la seule option viable pour le Texas est de voter sur #TEXIT”, a écrit une utilisatrice de X qui se considère comme une Texienne de 9e génération.
“Le gouvernement fédéral
a pratiquement déclaré la guerre au Texas. Nous ne continuerons pas à tolérer cette usurpation flagrante de la souveraineté du Texas et de son droit constitutionnel à la défense”, a-t-elle
poursuivi, ajoutant que l’État devrait invoquer son droit de “modifier, abolir ou réformer notre gouvernement comme nous le jugeons opportun, comme le garantit l’article 1, section 2, de la
Constitution du Texas.
Le Mouvement
nationaliste du Texas (TNM) a publié une déclaration condamnant la décision de la Cour suprême, estimant « que le gouvernement fédéral a, une fois de plus, fait échouer le Texas ». Le
mouvement exhorte désormais Abbott à « convoquer immédiatement une session extraordinaire pour explorer l’indépendance du Texas ».
Le représentant
républicain Clay Higgins de Louisiane a également condamné la décision de la Cour suprême, affirmant que « le gouvernement fédéral organise une guerre civile » et que « le Texas devrait tenir
bon ».
Cela reflète en partie
ce que le gouverneur du Texas a dit ces dernières années depuis le lancement de « l’opération Lone Star » en 2021, un effort de sécurité dirigé par l’État qui a ajouté des milliers de soldats
de l’État du Texas et de la Garde nationale le long de la frontière avec le Mexique. »
« Le représentant
Joaquin Castro (Démocrate-Texas) appelle le président Biden à prendre le contrôle de la Garde nationale du Texas si l’État défie une décision de la Cour suprême autorisant les agents de la
patrouille frontalière américaine à démonter les barrières frontalières.
« Le gouverneur Greg
Abbott utilise la Garde nationale du Texas pour faire obstruction et créer le chaos à la frontière. Si Abbott défie la décision d’hier de la Cour suprême, @POTUS doit maintenant établir le
contrôle fédéral exclusif de la Garde nationale du Texas », a écrit Castro dans un article publié mardi sur X, la plateforme anciennement connue sous le nom de Twitter.
Abbott a déclaré
mercredi dans un communiqué que Biden avait « ignoré la demande du Texas de s’acquitter de ses fonctions constitutionnelles » et que le Texas avait déclaré une invasion, qui invoquerait «
l’autorité constitutionnelle du Texas pour se défendre et se protéger ».
« Cette autorité
constitue la loi suprême du pays et remplace toute loi fédérale contraire. La Garde nationale du Texas, le ministère de la Sécurité publique du Texas et d’autres membres du personnel du Texas
agissent en vertu de cette autorité, ainsi que de la loi de l’État, pour sécuriser la frontière du Texas », a-t-il déclaré. »
« Cette semaine,
les gouverneurs républicains de tout le pays ont intensifié leur conflit avec l’administration Biden au sujet de la frontière sud en invoquant la même théorie juridique que celle utilisée par
les États esclavagistes pour justifier la sécession avant la guerre civile. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, rejoint par 25 autres gouverneurs républicains, affirme désormais que
l’administration Biden a violé le « pacte » du gouvernement fédéral avec les États – une abdication qui justifie l’usurpation par l’État de l’autorité fédérale à la frontière. Ce langage
embrasse la conception de la Confédération selon laquelle la Constitution est un simple pacte duquel les États peuvent se retirer s’ils estiment qu’il a été rompu. C’est une rhétorique
dangereuse qui transcende les démagogies partisanes. Et comme auparavant, il est utilisé pour légitimer à la fois l’annulation et la déshumanisation.
Considérez la toute
première ligne d’une déclaration publiée par Abbott mercredi et qui a ensuite été soutenue par les autres Républicains, qui déclare : « Le gouvernement fédéral a rompu le pacte entre les
États-Unis et les États ». Ce langage est étonnamment similaire à la toute première ligne des ordonnances de sécession adoptées par les États esclavagistes lorsqu’ils prétendaient quitter
l’union. »
« Au moins 25
gouverneurs républicains ont déclaré leur soutien à Abbott, dont le gouverneur de Virginie Glenn Youngkin, le gouverneur de l’Alabama Kay Ivey et le gouverneur de l’Oklahoma Kevin Stitt, le
dernier d’entre eux flirtant avec l’idée de dire à la Garde nationale de l’Oklahoma de défier les ordres du gouvernement fédéral.
De nombreux gouverneurs
républicains ont envoyé des troupes au Texas au cours des derniers mois pour aider Abbott dans ce qu’il appelle son « opération Lone Star ». Mais jeudi, Stitt est passé à un niveau supérieur
lorsqu’il a été interrogé par Steve Doocy de Fox News.
« Avez-vous réfléchi à
cela ? Si vous envoyez votre Garde nationale de l’Oklahoma là-bas, et qu’un tas d’autres États les envoient là-bas, tout ce que Joe Biden a à faire est de les fédéraliser tous. La prochaine
chose que vous savez, c’est qu’ils font essentiellement un travail de soutien à la patrouille frontalière, qui est là-bas en ce moment juste pour essayer de gérer l’invasion des migrants.
Votre Garde nationale pourrait travailler pour Joe Biden », a théorisé Doocy.
Mais Stitt n’a pas
hésité, remettant plutôt en question l’allégeance ultime de l’armée.
« J’ai été à la
frontière, j’ai parlé aux agents frontaliers. Même les agents frontaliers eux-mêmes se grattent la tête, mais ce sont de bons Américains et ils essaient d’obéir à leur patron – mais ils ne
sont pas non plus d’accord avec cette politique », a commencé Stitt.
« Bien sûr, les soldats
de la Garde nationale sont des Texans, des Oklahomans et des Tennessee. Ce ne sont que des Américains et ils n’aiment pas ce qui se passe. Donc, vous placeriez vraiment nos soldats dans une
situation très difficile pour protéger leurs États contre les décès dus au fentanyl, les immigrants illégaux et les terroristes, dans de nombreux cas, juste pour apaiser une administration
qui a un agenda politique », a poursuivi le gouverneur de l’Oklahoma, ignorant complètement le fait qu’il appartiendrait entièrement aux États de mettre ou non leur Garde nationale dans une
situation aussi précaire. “C’est la seule explication possible”, a-t-il ajouté. »
Pendant que les Républicains se rebellent contre le gouvernement Biden, Trump renforce sa nomination aux primaires :
« Donald Trump a
remporté mardi la présidentielle républicaine du New Hampshire, se rapprochant d’une revanche en novembre avec le président démocrate Joe Biden, alors même que son seul rival restant,
l’ancienne ambassadrice de l’ONU Nikki Haley, a promis de continuer la course.
Avec 57 % des suffrages
attendus, selon Edison Research, Trump détenait une confortable avance de 54,4 % contre 43,6 %.
Haley avait espéré que
l’important groupe d’électeurs indépendants de l’État du Nord-Est la mènerait à une victoire surprise qui pourrait desserrer l’emprise de fer de Trump sur le Parti républicain.
Au lieu de cela, Trump
est devenu le premier Républicain à remporter des votes compétitifs dans l’Iowa – où il a gagné avec une marge record il y a huit jours – et dans le New Hampshire depuis 1976, lorsque les
deux États ont consolidé leur statut de premiers concours de nomination. »
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Les médias occidentaux nous dépeignent Xi Jinping comme un autocrate centralisant tous les pouvoirs entre ses mains. Arnaud Bertrand nous résume la conférence de :
« Keyu Jin est
professeur d’économie à la LSE (London School of Economics) et siège au conseil d’administration de sociétés comme le Crédit Suisse. Elle est également la fille de Jin Liqun, ancien
vice-ministre des Finances de la Chine. Elle est donc une rare universitaire basée en Occident (peut-être même la seule) qui ait réellement un aperçu du système chinois de
l’intérieur. »
Qui explique que, contrairement aux assertions des médias :
« Essentiellement,
ce qu’elle explique est que l’une des principales raisons pour lesquelles la Chine a connu un tel succès économique est sa nature décentralisée, qui crée deux boucles de concurrence qui
s’aggravent mutuellement, par opposition à une boucle en Occident.
Qu’est-ce que cela
signifie ? Eh bien, contrairement à la croyance populaire qui imagine la Chine comme une économie centralisée où presque tout est décidé à Pékin, l’inverse est en réalité vrai : la Chine est
en réalité l’un des pays les plus décentralisés au monde. Pour illustrer cela, un indicateur qui m’a toujours étonné est le fait qu’en Chine, les gouvernements locaux (provinces, villes,
villages, etc.) contrôlent 85 % des dépenses du pays. En moyenne, ce même chiffre pour les pays de l’OCDE est de 33 % (puisque 64 % des dépenses sont contrôlées au niveau fédéral/national
contre 15 % en Chine). Aux États-Unis par exemple, qui sont déjà plus décentralisés que la plupart des pays étant donné qu’il s’agit d’une fédération d’États, seulement 45 % des dépenses du
pays sont effectuées au niveau des États et au niveau local : près de deux fois moins qu’en Chine !
Comme l’explique Keyu
Jin, cela a pour conséquence que les provinces et les grandes municipalités chinoises disposent d’un immense degré d’autonomie dans la manière dont elles gèrent leur économie respective et se
font une concurrence féroce. C’est la première boucle. Et puis, bien sûr, la deuxième boucle est que les entreprises se font concurrence sur le marché.
En conséquence, ce qui
évolue constamment en Chine, ce ne sont pas seulement les entreprises elles-mêmes mais l’environnement dans lequel elles évoluent : vous avez constamment telle ou telle province qui mène une
nouvelle politique qui s’avère très efficace, lui faisant gagner un avantage par rapport à d’autres localités, initiative qui est alors copié par d’autres localités. Cela rend l’environnement
économique incroyablement dynamique car il permet à l’État d’évoluer en harmonie avec l’économie, au lieu de la ralentir comme c’est souvent le cas dans d’autres pays.
Alors, quel est le rôle
du gouvernement central dans tout cela ? Selon Keyu Jin, le rôle clé consiste à fixer des objectifs généraux ainsi qu’à assurer la gestion et la promotion personnelles. Et c’est ce qui fait
fonctionner tout le système, car c’est là que réside l’incitation des localités à se faire concurrence : parce que les responsables locaux savent que s’ils font un meilleur travail que leurs
pairs, ils sont en bonne voie d’être promus par le gouvernement central. Dans « China Inc », le gouvernement central est le conseil d’administration et les ressources humaines, présidant une
armée de PDG locaux dotés d’immenses degrés d’autonomie sur leurs propres « entreprises ».
Keyu Jin donne l’exemple
de l’industrie solaire. Il y a eu à un moment donné (vers 2005) une directive du gouvernement central visant à développer l’industrie solaire. Le graphique qu’elle partage dans son discours
est incroyable : en quelques années, des entreprises spécialisées dans le solaire ainsi que des brevets liés à la recherche sur
la technologie solaire sont apparus littéralement partout en Chine. Avec le résultat que nous connaissons tous aujourd’hui : la Chine domine aujourd’hui complètement l’industrie et la
technologie solaires (selon l’Agence internationale de l’énergie, la part de la Chine dans toutes les étapes de fabrication des panneaux solaires dépasse 80 %).
Comme elle l’explique,
cela rend le système chinois quelque peu paradoxal car il est à la fois incroyablement décentralisé mais aussi incroyablement efficace pour mobiliser le pays autour d’objectifs décidés au
niveau central. Elle va même jusqu’à comparer cette efficacité au fait que le pays est dans un état constant de « mobilisation en temps de guerre ». Une comparaison intéressante serait si
tous les pays d’Amérique du Nord, de l’UE et d’Afrique du Nord (soit à peu près la population de la Chine) étaient tous unis sous une direction commune décidant des objectifs communs et du
cheminement de carrière de tous les fonctionnaires en fonction de la manière dont ils atteignent ces objectifs dans leurs régions respectives.
Nous voyons ce système
être mobilisé aujourd’hui dans toute sa puissance sur les semi-conducteurs de pointe à cause des sanctions américaines, et c’est pourquoi ces
sanctions s’avéreront sans doute si contre productives : une fois que la machine chinoise de « mobilisation en temps de guerre » a un objectif – et vous pouvez être sûr que cet objectif est
hautement prioritaire – le combat est essentiellement terminé, vous pouvez le considérer comme terminé. Une fois que des centaines de milliers de docteurs, d’entreprises et de fonctionnaires
sont en même temps en compétition et travaillent sous le même toit de « China Inc » pour faire bouger les choses, cela finira par se faire. Si vous voulez que la Chine NE développe PAS une
technologie, la toute dernière chose à faire
est de lui faire mobiliser toute la puissance de sa machine. Avec les sanctions, les États-Unis ont effectivement dit à la Chine : « s’il vous plaît, nous vous en supplions, consacrez votre
formidable pouvoir de mobilisation économique à devenir une puissance dans le domaine des semi-conducteurs le plus rapidement possible »
Une autre particularité
du système que Keyu Jin souligne – et je terminerai là-dessus – est que ce système permet également à la Chine « d’attribuer les pertes à certains groupes de personnes, groupes d’intérêt et
secteurs » afin de « mettre en œuvre des changements au niveau du système ». », ce qui, selon elle, est « très difficile à faire pour d’autres gouvernements ayant plus de contraintes
politiques ». Par exemple, nous voyons cela se produire en temps réel dans le secteur immobilier : la Chine a reconnu l’existence d’une bulle immobilière et Xi a publié sa directive « les
maisons sont destinées à l’habitation, pas à la spéculation ». Depuis, nous assistons à un dégonflement machiné de la bulle, garantissant dans la mesure du possible que les pertes soient
supportées par les promoteurs immobiliers et les spéculateurs, et pas trop par la société dans son ensemble. C’est en partie la raison pour laquelle la Chine n’a jamais connu de récession
dans l’ère moderne : elle procède à des démolitions contrôlées lorsque cela est nécessaire, mais essaie de s’assurer qu’elle ne souffre pas de crises massives comme celles dont nous avons été
témoins à plusieurs reprises aux États-Unis par exemple.
Bien entendu, aucun
système n’est parfait. Les faiblesses du système chinois incluent par exemple le protectionnisme local : les autorités locales sont incitées de manière perverse à protéger leurs entreprises
locales afin de leur donner un avantage par rapport aux entreprises d’autres provinces, ce qui se fait finalement au détriment de tout le monde. Une autre faiblesse est la corruption, un
problème séculaire en Chine, où les responsables locaux – qui sont extrêmement puissants en raison de la nature du système – décideront que l’obtention d’une promotion n’est pas une
incitation suffisante et tenteront de tirer profit de leur position de pouvoir. Réprimer ce phénomène est également une mission clé du gouvernement central et bien sûr l’une des initiatives
majeures de Xi depuis son arrivée au pouvoir.
Enfin, une autre
faiblesse évidente est évidemment que tout repose en fin de compte sur la sagesse des raisons pour lesquelles le système est mobilisé, sur la sagesse des objectifs plus larges émanant du
gouvernement central. S’ils sont mal pensés, c’est effectivement tout un pays qui travaille vers de mauvais objectifs… À ce sujet, on nous dit souvent que ce problème ne se produit pas dans
les pays où les objectifs de l’économie sont déterminés de manière plus organique par les « forces invisibles du marché », mais si vous y réfléchissez, cela revient à dire que la « main invisible du marché » équivaut en fait à «
ce qui est bon pour les actionnaires » et ce qui est bon pour les actionnaires n’est pas toujours un indicateur parfait de ce qui est bon pour la société, c’est le moins qu’on puisse dire…
Par exemple, il est absolument insensé que nous ayons eu 2 ou 3 générations en Occident où les meilleurs et les plus brillants sont allés travailler pour le secteur financier afin de
concevoir des projets toujours plus alambiqués pour gagner de l’argent à partir de rien, tout simplement parce que c’est incroyablement rentable de le faire. Quiconque regarde cela de manière
rationnelle peut voir que ce n’est pas exactement la meilleure utilisation de nos précieuses ressources humaines en tant que société… Donc tout bien considéré, si je devais choisir, je
préférerais de loin que nos grands objectifs sociétaux soient fixés par les êtres humains plutôt que par le concept théorique selon lequel « ce qui rapporte le plus d’argent mérite le plus
d’attention ». Et il s’avère que le système chinois s’en sort plutôt bien face au capitalisme : les êtres humains ne sont évidemment pas trop mauvais pour décider sur quoi ils devraient
travailler s’ils sont réfléchis et stratégiques à ce sujet. »
Ce que fait Arnaud Bertrand sur X (Twitter) est un exemple de « journalisme citoyen » et X est le lieu où ces journalistes citoyens peuvent
s’exprimer. Bien sûr, il y en a de plus ou moins bon, à chacun de choisir ceux qu’il veut suivre. Mais depuis que la censure a été allégée par Musk, X est devenu le lieu de travail des
journalistes citoyen. En voici un autre exemple :
« Au cours des 111
derniers jours, depuis le 7 octobre, Israël a constamment nié avoir pris pour cible des civils. Eh bien, dans cette vidéo, je vais vous montrer que dans l’histoire de son occupation, Israël
cible non seulement activement les civils, mais également les enfants.
Plus important encore,
j’explique pourquoi ils le font.
Nous avons tous été
collectivement contraints d’observer l’essentiel du terrorisme d’État absolu et sans limites perpétré par Israël, protégé par le parrainage de la grande majorité des pays du Nord, de leurs
gouvernements et de leurs médias. Les politiques israéliennes institutionnalisées qui impliquent le meurtre, la mutilation, l’enlèvement, la maltraitance, l’emprisonnement et le viol des
enfants n’ont pas encore été portées au premier plan de la conscience occidentale.
J’espère que cette vidéo
aidera à créer cette conscience. »
La vidéo est en anglais mais avec des sous titres qui permettent de suivre facilement l’intéressante enquête de cette journaliste.
Evidemment, ce « journalisme citoyen » permet de briser le narratif que les médias grand public et les gouvernements s’efforcent d’imposer dans la
tête de la population, alors il faut dénigrer celui qui permet un tel affront, Elon Musk :
« La déclaration
d’Elon Musk entre en contradiction avec ses actes.Et pas seulement parce que Musk est l’auteur d’un tweet, en
novembre, approuvant un discours ouvertement complotiste et antisémite. Pas seulement parce que le nombre de messages contre les Juifs a doublé sur X depuis qu’il en a pris le contrôle, ce
qui a d’ailleurs valu au réseau la désertion de grands annonceurs. Non, si Musk ne peut pas se prévaloir d’un rôle de vigie contre la barbarie, c’est parce qu’il refuse de mettre un frein au
déversement de la haine en ligne. Rappelons qu’il a n’a pas souscrit aux règles sur l’information de l’Union européenne, ce qui a déclenché une enquête de Bruxelles, et qu’il a joué un rôle
crucial dans la prolifération de fausses nouvelles pendant le conflit Israël-Hamas. »
Et en ce moment, il s’agit essentiellement de protéger le narratif israélien qui prétend faire accepter à une population réticente que le massacre en cours à
Gaza est une réponse normale face à l’attaque du Hamas, le 7 octobre dernier. Or une enquête citoyenne comme la précédente démolit ce narratif israélien.
Il s’agit aussi de protéger le narratif officiel disant que « la Russie de Poutine est un danger pour l’Europe » qui est souvent battu en brèche sur X et autres médias alternatifs :
« « La guerre
en Ukraine sera terminée dans trois mois », dixit la ministre allemande des Affaires étrangères sur X, l’ex-Twitter. Le compte est presque parfait. La photo habituelle est utilisée, le nombre
d’abonnés est également exact. Mais le message qui remettait en cause le soutien de l’Allemagne à Kiev n’était pas complètement parfait.
Dans un coin, on pouvait reconnaître un signe en cyrillique. On
l’aura compris : le faux compte et les fausses informations ont leur source en Russie. Les services du ministère des Affaires étrangères ont
comptabilisé pas moins de 50 000 comptes et plus d’un million de messages en un mois. Objectif : faire croire que Berlin ne soutien plus l’Ukraine ou au contraire que ce soutien se fait au
détriment des Allemands.
La campagne veut surfer
sur le mécontentement dans la population avec de fausses informations. Les partages et les commentaires doivent contribuer à multiplier l’écho de ces publications. Berlin a partagé ces
informations avec les services spécialisés de l’Union européenne (UE). L’origine de ces messages est claire : ils viennent de
Russie et sont en partie complètement automatisés. « La désinformation est devenue une menace globale », a déclaré, dans la foulée, un porte-parole du ministère des Affaires
étrangères. »
Cette info veut nous faire croire que les services secrets russes sont assez stupides pour laisser « dans un coin un signe en cyrillique » et ne pas
cacher « l’origine des messages » alors que c’est à la portée de n’importe quel informaticien. Cette « info » est plutôt là pour faire passer ce message dans l’esprit des
lecteurs : « La Russie et X sont dangereux pour vos esprits si facilement manipulables alors il faut que nous, médias et gouvernement, nous vous en protégions ».
Pourtant, le haut dirigeant de l’OTAN, Stoltenberg lui-même, le redit :
« L’OTAN ne voit
aucune menace de la part de la Russie envers aucun de ses membres, a déclaré mardi le secrétaire général du bloc dirigé par les États-Unis, Jens Stoltenberg, aux journalistes lors d’une
conférence de presse à Bruxelles. Ses commentaires interviennent alors que plusieurs pays, dont l’Allemagne et les États baltes, ont fait part de leurs inquiétudes quant à une éventuelle
attaque russe.
Répondant aux questions
des journalistes suite à la signature de nouveaux investissements majeurs dans la production de munitions d’artillerie, Stoltenberg a déclaré : « Nous ne voyons aucune menace directe ou
imminente contre un allié de l’OTAN. »
En même temps, il a
souligné que le bloc « surveille de près ce que fait la Russie » et a accru sa « vigilance et sa présence dans la partie orientale de l’alliance », afin de prévenir toute attaque contre les
pays alliés. »
Mais les médias et certains dirigeants veulent absolument nous faire croire le contraire.
Nous commencerons par
une nouvelle qui a été très peu commentée par les médias grand public, l’écrasante victoire de Trump sur ses collègues du Parti Républicain au premier vote des primaires républicaines, dans l’Iowa :
« La marge de
victoire de l’ancien président Donald Trump lors des caucus de l’Iowa lundi a battu le précédent record pour les candidats républicains à la présidentielle, soulignant le large soutien qu’il
a attiré lors de la première élection du processus de nomination de 2024.
Trump a obtenu le
soutien de 51 % des membres du caucus de l’Iowa, une victoire de 30 points sur le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, arrivé en deuxième position avec 21 % de soutien. L’ancienne
ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, Nikki Haley, a remporté 19 % pour se classer troisième.
Depuis l’avènement du
processus primaire moderne en 1972, le précédent record de marge de victoire dans une course compétitive du Parti républicain dans l’Iowa était établi par le sénateur Bob Dole, qui
avait battu le poids lourd évangélique Pat Robertson de 13 points lors des caucus de 1988. Dole a remporté 37,4 % des résultats du sondage, contre 24,6 % pour Robertson et George H.W. Bush
est de 18,6 %….
Trump reste clairement
le favori parmi la base républicaine à l’échelle nationale. Un sondage CBS News/YouGov réalisé la semaine dernière auprès des électeurs probables des primaires du GOP dans tout le pays a
révélé que 69 % soutiendraient Trump si l’élection avait lieu aujourd’hui, contre 14 % pour DeSantis et 12 % pour Haley. Et le soutien à Trump parmi les électeurs probables des primaires
républicaines à l’échelle nationale n’a fait que croître ces derniers mois. »
Comme de nombreux analystes alternatifs le prédisaient, l’acharnement de l’Etat profond étasunien contre Trump n’a fait que le renforcer auprès des Républicains
en faisant de lui un « martyr de la cause ».
Face à cette défaite écrasante, DeSantis abandonne la course en donnant son soutien à Trump, enlevant tout espoir de succès à Haley, qui est la candidate de l’Etat Profond pour le Parti républicain.
Il ne restera plus à cet Etat profond que d’abattre politiquement Trump en l’empêchant légalement de participer à l’élection présidentielle. Osera-t-il aller jusqu’au bout d’un tel geste ? Les risques sont énormes après l’indéniable
démonstration de son fort soutien populaire :
« Parallèlement, la
Cour suprême des États-Unis entendra le 8 février les arguments des deux parties après un recours de l’ex-président Trump sur une décision de la justice du Colorado le déclarant inéligible en
raison de son rôle lors de l’assaut du Capitole par ses partisans le 6 janvier 2021. Mais ce recours étant suspensif, son nom figurera bien sur les bulletins de vote au Colorado et ailleurs,
jusqu’à ce que la plus haute juridiction statue, à une date indéterminée. »
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La semaine dernière nous parlions de la propagande médiatique anglo-saxonne disant que Poutine allait attaquer l’Europe en montrant un article écrit par un
analyste étasunien. Cette semaine, cette propagande s’est étendue à toute l’Europe. Commençons par l’Allemagne :
« La Bundeswehr se
prépare à une attaque de Poutine
BILD connaît le scénario
++ Des dizaines de milliers de soldats allemands seraient mobilisés
Dans un scénario
d’exercice de la Bundeswehr, la Russie commence déjà dans quelques semaines à se préparer à une guerre contre l’OTAN. En décembre, il y aura “de nombreux morts”.
C’est ce qui ressort
d’un document secret. Selon ce document, une éventuelle escalade entre l’OTAN et la Russie pourrait avoir lieu dès ce mois de février. Il s’agit d’un scénario d’exercice qui esquisse pas à
pas, mois après mois, comment le dictateur russe Vladimir Poutine agirait et comment l’OTAN devrait se défendre.
Dans ce scénario de la
Bundeswehr, l’escalade commence déjà dans quelques semaines. Des dizaines de milliers de soldats allemands devraient être envoyés en mission peu après. »
Puis la Suède :
« La
suède est avertie de se « préparer à la guerre ». Le ministre de la défense civile dit aux citoyens de « se bouger » et de
se préparer à la fin des 210 ans de paix alors que le pays espère rejoindre l’OTAN à cause des tensions russes. »
« Le ministre
britannique de la Défense, Grant Shapps, a prédit un conflit mondial entre l’Occident et la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord d’ici cinq ans. Shapps a appelé les alliés de la
Grande-Bretagne à augmenter leurs dépenses militaires en réponse à cette soi-disant « menace existentielle ».
Dans son premier
discours en tant que chef de la défense lundi, Shapps a décrit le Royaume-Uni comme une puissance militaire mondiale de premier plan, citant le budget de défense record de 50 milliards de
livres sterling (63 milliards de dollars) du pays, ses récentes frappes aériennes contre les forces houthies au Yémen et l’annonce, par le Premier ministre Rishi Sunak, d’un programme d’aide
militaire de 2,5 milliards de livres sterling (3,2 milliards de dollars) à l’Ukraine la semaine dernière.
« Dans cinq ans, nous
pourrions être confrontés à plusieurs théâtres [de conflit], notamment la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord », a-t-il déclaré. « Demandez-vous, en regardant les conflits actuels à
travers le monde, est-il plus probable que ce nombre augmente ou diminue ? Je suppose que nous connaissons tous la réponse. Il est probable que cela va croître, donc 2024 doit marquer un
point d’inflexion. »
Il faut bien remettre dans le contexte cette nouvelle manipulation politico-médiatique. Le gouvernement Biden voudrait bien que les européens prennent sur leur
dos tout le fardeau ukrainien et qu’ils continuent à jouer la stratégie de la tension contre la Russie et ses soutiens car c’est bon pour les affaires du CMI si l’Europe est obligée de
s’armer jusqu’aux dents et cela permet au gouvernement étasunien de se concentrer sur la région indo-pacifique.
Alors il faut affoler la population pour qu’elle accepte les sacrifices nécessaires pour se protéger de « l’agression russe ».
Pour marquer encore plus les esprits, c’est finalement tout l’OTAN qui prépare les exercices militaires les plus importants qu’elle ait jamais organisé :
« Avec 90 000
hommes, l’exercice « défenseur inébranlable » est un record en termes de nombre de soldats déployés, selon le président des chefs d’états-majors des pays de l’Otan. Ces grandes manœuvres vont
durer plusieurs mois et impliquer 1100 véhicules de combat, 80 avions et 50 navires. Depuis 1988, en pleine guerre froide, aucun exercice allié n’avait atteint une ampleur
comparable.
D’ailleurs, c’est très
précisément de cela qu’il s’agit, même si le nom de la Russie n’est pas expressément mentionné puisque l’exercice défenseur inébranlable va concerner l’ensemble du continent avec aussi
l’envoi de soldats américains et canadiens pour faire face « à un ennemi de taille comparable ». »
« Au cours de deux
jours de pourparlers à Bruxelles, les hauts responsables de l’OTAN devraient détailler les plans de ce qui devrait être le plus grand exercice militaire en Europe depuis la guerre froide,
plus tard cette année. Ces jeux de guerre se veulent une nouvelle démonstration de force de la part de l’OTAN et de son engagement à défendre toutes les nations alliées contre les
attaques.
« Nous avons besoin que
les acteurs publics et privés changent de mentalité pour passer d’une époque où tout était planifiable, prévisible, contrôlable et axé sur l’efficacité à une époque où tout peut arriver à
tout moment. Une époque dans laquelle nous devons nous attendre à l’inattendu », a- déclaré Bauer, un haut dirigeant de l’OTAN, en ouvrant la réunion.
« Afin d’être pleinement
efficaces, même à l’avenir, nous avons besoin d’une transformation militaire de l’OTAN », a ajouté Bauer.
« Cette
guerre [en Ukraine] n’a jamais constitué
une menace réelle à la sécurité de la Russie, venant de l’Ukraine ou de l’OTAN », a ajouté Bauer. « Dans cette guerre, la Russie craint quelque chose de bien plus
puissant que n’importe quelle arme physique sur terre : la démocratie. Si les Ukrainiens peuvent jouir de droits démocratiques, les Russes en auront bientôt aussi
envie. »
La dernière phrase est typique de la propagande occidentale qui diffuse la croyance que la Russie ne serait pas démocratique alors que les pays de l’OTAN le
sont. Ni en Russie, ni en Europe, ni aux Etats-Unis la soi-disant « démocratie » n’est idéale, puisqu’elle est essentiellement représentative, récupérée par les forces financières
et la manipulation médiatique. Mais prétendre que la Russie n’est pas démocratique est de la désinformation divulguée dans le but de dépeindre la Russie comme un pays paria, donc dangereux et contre lequel il est normal de se battre.
« La campagne
électorale dans les médias russes en vue de l’élection présidentielle de mars débutera le mois prochain et se poursuivra jusqu’à la date à laquelle les électeurs se rendront aux urnes, a
annoncé mercredi la Commission électorale centrale (CEC) russe.
Les candidats seront
autorisés à diffuser des publicités de campagne sur les chaînes de télévision et de radio publiques à partir du 17 février, les dernières émissions devant être diffusées avant minuit le 15
mars, date du début du vote. La CEC a également précisé des périodes pendant lesquelles les candidats pourront diffuser gratuitement leurs publicités de campagne.
Selon les règles, chaque
média d’État doit réserver une heure de son temps d’antenne en semaine à des fins de campagne, tandis que le quota pour les médias régionaux est de 30 minutes.
L’élection
présidentielle elle-même se tiendra entre le 15 et le 17 mars, et l’inauguration est prévue début mai. Il n’y aura pas d’interdiction de diffusion des médias à la veille du vote, cette exigence ayant été supprimée par le
président Vladimir Poutine en 2021.
Jusqu’à présent, la CEC
n’a enregistré que trois candidats : le député du Nouveau parti populaire Vladislav Davankov, le chef du Parti libéral-démocrate Leonid Slutsky et le député du Parti communiste Nikolaï
Kharitonov.
Le président sortant
Vladimir Poutine, qui se présente comme indépendant, a rassemblé 2,5 millions de signatures, dépassant largement le seuil requis. Cependant, ceux-ci doivent encore être vérifiés par les
responsables électoraux. »
Quant à la « démocratie ukrainienne » qu’il faudrait défendre, elle ne parait pas vraiment en bonne état :
« En Ukraine, des
journalistes d’investigation victimes de tentatives d’intimidation
En Ukraine, plusieurs
journalistes d’investigation ont subi ces derniers jours des tentatives d’intimidation de la part d’inconnus. Tous ces journalistes ont en commun de travailler sur des dossiers sensibles liés
à la corruption…
Yuri Nikolov et Denys
Bihus se sont montrés pour l’instant prudents sur l’origine de ces tentatives d’intimidation. Mais ils dénoncent le silence pesant de l’entourage du président Volodymyr Zelensky, laissant
entendre que des conseillers du bureau de la présidence sur lesquels ils enquêtent pourraient être liés à ces pratiques qui rappellent un temps que les Ukrainiens pensaient avoir
oublié. »
Là encore, la dernière phrase laisse à penser que depuis que l’Ukraine a un gouvernement pro-européen les choses se sont amélioré. Elle serait plus
« démocratique ». Absolument pas, c’est même le contraire. Partis d’oppositions bannis, opposants emprisonnés ou assassinés, journaux interdits, journalistes intimidés, la liste est
longue.
De même pour « la seule démocratie du Moyen-Orient », Israël :
« L’improbable
accusation d’intention de commettre une trahison a conduit Meir Baruchin, un professeur d’histoire et d’éducation civique aux cheveux gris et à la voix douce, dans l’aile d’isolement de la
célèbre prison du « complexe russe » de Jérusalem début novembre.
Les preuves rassemblées
par la police qui l’a menotté, puis s’est rendu à son appartement et l’a saccagé sous ses yeux, étaient une série de publications sur Facebook qu’il avait publiées, pleurant les civils tués à
Gaza, critiquant l’armée israélienne et mettant en garde contre les guerres de vengeance…
En Israël, des
journalistes chevronnés, des intellectuels et des militants des droits affirment qu’il y a peu d’espace public pour la dissidence sur la guerre à Gaza, même trois mois après le début d’une
offensive qui a tué 23 000 Palestiniens et dont on ne voit pas la fin. « Ne vous y trompez pas : Baruchin a été utilisé comme un outil politique pour envoyer un message politique. Le motif de
son arrestation était la dissuasion – faire taire toute critique ou toute allusion à une protestation contre la politique israélienne », a déclaré le journal Haaretz dans un
éditorial. »
Quant à la « démocratie française » et sa fameuse « liberté d’expression à la Charlie », elle vaut bien elle aussi la « démocratie » russe, ukrainienne, israélienne…
« Fin décembre
2023, au cœur de la guerre d’extermination menée par Israël contre la bande de Gaza, et sans que j’en sois notifié d’aucune manière (vive l’Etat de droit), le site www.lecridespeuples.fr a
cessé d’être accessible en France. Lorsqu’on tente d’y accéder, en fonction de l’appareil utilisé et/ou du navigateur, soit on tombe sur une page d’erreur, soit on tombe sur cette annonce
: »
Je connais bien ce site qui existe depuis longtemps. Aucune apologie du terrorisme, juste des articles critiques envers Israël et des traductions de dirigeants
de « l’Axe de la résistance » comme Nasrallah, le dirigeant du Hezbollah. Le dernier d’une longue série de censure de site d’infos indépendants français.
Quant à la « démocratie allemande », elle parle publiquement d’interdire un parti dont le soutien populaire est en pleine expansion :
« Alors que le
groupe d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne continue de prendre de l’ampleur – et que son radicalisme devient de plus en plus prononcé – un nombre croissant de politiciens
traditionnels se demandent si la meilleure façon d’arrêter le parti est d’essayer de l’interdire.
Le débat a véritablement
démarré après que Saskia Esken, co-chef du parti social-démocrate (SPD) au pouvoir, s’est prononcée plus tôt ce mois-ci en faveur d’une discussion sur une interdiction – ne serait-ce que,
comme elle l’a dit, pour « secouer les électeurs » de leur complaisance.
Depuis lors, des
politiciens de tous bords politiques se sont demandé si un effort juridique visant à interdire l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), bien que possible en vertu de la loi allemande, serait
tactiquement intelligent ou ne ferait qu’alimenter davantage la montée du parti. »
Il semble que le « radicalisme devient de plus en plus
prononcé » d’AfD soit dû à leur tendance à vouloir lutter contre l’immigration illégale car, au contraire, ils demandent que l’Allemagne cesse son soutien au gouvernement
Zelensky alors que celui-ci est largement soutenu par les Bandéristes, pro-nazis, eux ouvertement d’extrême droite.
Une immigration clandestine qui prend de l’ampleur dans toute l’Europe et réveille des peurs ancestrales dans un continent qui a connu moults « invasions barbares » dans son histoire, en
tous cas telle qu’on nous l’enseignait à l’école, et qui résonnent encore dans l’inconscient collectif, spécialement en ces temps d’économie chancelante.
On voit cette tendance dans toute l’Europe mais elle est classée « d’extrême droite » par les médias c’est-à-dire que cette préoccupation d’une partie
grandissante de la population est traitée de manière méprisante par « l’intelligentsia » européenne. Là encore est-ce vraiment « démocratique » que de traiter une
préoccupation importante d’une grande partie de la population comme étant « mauvaise », au point même d’arriver à bannir un parti s’en préoccupant. Non seulement ce n’est pas
démocratique mais cela me parait même une grave erreur politique qui ne fait qu’alimenter les réels populismes, ceux qui attirent les arrivistes politiques.
D’ailleurs, en Grande Bretagne le débat fait rage au sujet des immigrants clandestins sans que les médias traitent Rishi Sunak de dangereux extrême droite à bannir. Alors, deux poids deux
mesures ?
« Après deux jours
sous haute tension au palais de Westminster avec débats houleux, tractations à huis clos et démissions retentissantes, les dissidents sont revenus dans le rang. Le texte prévoyant la
délocalisation du système de demande d’asile au Rwanda a été approuvé en troisième lecture à la Chambre des Communes avec 320 votes pour et 276 contre.
Un soulagement pour
Rishi Sunak. Largement devancé dans les sondages par les travaillistes en ce début d’année électorale, le Premier ministre a mis tout son poids dans la balance pour faire aboutir ce projet
censé montrer sa fermeté sur une préoccupation majeure de sa base, mais qui aura exposé à vif les divisions de sa majorité, les modérés redoutant une atteinte au droit international et les
plus à droite voulant aller plus loin. »
Aux Etats-Unis, on observe la même attitude bloquée au sujet de l’immigration clandestine. Le gouvernement Biden est en pleine dispute avec le Texas sur ce
sujet. Les Démocrates sont même prêts à abandonner les financements à l’Ukraine pour ne pas que les Républicains puissent réguler l’immigration clandestine avec leur mur à la frontière. C’est
d’ailleurs l’un des sujets qui permet à Trump de rassembler un tel soutien populaire, avec l’arrêt des interventions militaires à l’étranger.
On observe une sorte de comportement totalement hypocrite de la part des élites dirigeantes occidentales. On veut de l’immigration, mais illégale, et on bloque les voix de l’immigration légale. Il semble que les pouvoirs en place veulent de
l’immigration, mais qu’elle reste clandestine. Un souhait difficilement explicable sauf à soupçonner que le clandestin est plus facilement corvéable.
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Le feu au Moyen-Orient continue de s’embraser, doucement mais surement. Cette région est entrée dans une phase « guerre qui ne dit pas (encore) son
nom » :
« Les Gardiens de
la Révolution iraniens ont annoncé tôt ce mardi avoir lancé plusieurs salves de missiles
balistiques sur des cibles « terroristes » en Irak et en Syrie, tuant au moins « quatre civils » au Kurdistan irakien selon les autorités locales de la région autonome. »
« Le CGRI
iranien affirme qu’une frappe de missile a visé le « quartier général
d’espionnage » du Mossad au Kurdistan irakien »
« Des militaires
américains blessés lors de la dernière attaque par des militants contre une base en
Irak »
« Le secrétaire
général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré dimanche que son groupe était prêt à mener une « guerre
sans restriction » avec Israël en plein échange de tirs transfrontaliers entre les deux parties. »
« Le chef de
Tsahal affirme que la probabilité d’une guerre au Liban dans les mois à
venir est « plus élevée qu’avant »
« Les rebelles
Houthis ont tiré lundi un missile qui a frappé un navire américain au large
des côtes du Yémen, dans le golfe d’Aden, moins d’un jour après avoir lancé un missile de croisière antinavire vers un destroyer américain dans la mer Rouge. »
« Les
Etats-Unis ont tiré leur sixième salve de missiles sur les Houthis »
« Le président
iranien a déclaré qu’une frappe aérienne sur la capitale syrienne, qui a tué
cinq hauts responsables des forces de sécurité iraniennes, ne « resterait pas sans réponse ». »
Quant à Gaza dont les israéliens venaient de déclarer la zone nord « libérée du Hamas » :
« Plus de 50
roquettes ont été tirées depuis Gaza vers la ville méridionale de Netivot mardi matin, avec au moins un impact à l’intérieur de la ville méridionale dans le cadre du plus grand tir de barrage
de roquettes provenant de la bande depuis plusieurs semaines.
Ces tirs de roquettes
sont intervenus alors que les Palestiniens rapportaient que les chars israéliens revenaient en force dans certaines parties du nord de la bande de Gaza qu’ils avaient quittées la semaine
dernière. »
Et comme Netanyahou vient de le répéter haut et fort :
« Les États-Unis
ont fait pression en faveur d’une solution à deux États plus tôt cette semaine à Davos, le secrétaire d’État américain Antony Blinken affirmant que la voie d’Israël vers une « véritable
sécurité » passait par la formation d’un État palestinien.
Le Premier ministre
israélien a rejeté cette idée jeudi, affirmant qu’« Israël doit maintenir un contrôle de sécurité sur tout le territoire à l’ouest du Jourdain », pour garantir qu’aucune « terreur ne soit
dirigée contre » le peuple israélien.
« Nous ne nous
contenterons pas d’une victoire absolue… Cela entre en contradiction avec l’idée de souveraineté [palestinienne]. Que pouvons-nous faire ?” » a déclaré Netanyahu lors d’un point de presse à
Tel Aviv. « J’ai expliqué cette vérité à nos amis américains et j’ai mis un frein à la tentative de nous contraindre à une réalité qui mettrait en danger l’État
d’Israël. » »
La situation au Moyen Orient ne peut donc qu’empirer. Alors les « amis américains » vont-ils continuer malgré cela à soutenir inconditionnellement Israël ?
C’est fort possible.
« La « grande
majorité » des 400 000 Gazaouis décrits par les agences de l’ONU comme risquant de mourir de faim « sont en réalité dans la famine, pas seulement en danger de famine », a déclaré Martin
Griffiths, secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence à CNN. Christiane Amanpour.
« Cela constitue un
aspect extraordinaire et totalement indésirable de la guerre à Gaza », a-t-il déclaré. « Cela a amené la famine à une vitesse incroyable en première ligne. »
Quant à l’Ukraine, l’opinion occidentale sur le sujet est résumée par cet article, publié sur le site du Carnegie endowment for international peace, dont le titre dit tout : « La guerre en Ukraine est devenu un sujet accessoire pour
l’Occident » :
« La guerre semble
de plus en plus lointaine et étrangère, tout en devenant une affaire de routine. Les manifestations en faveur de l’Ukraine sont de moins en moins visibles et les drapeaux ukrainiens sont de
moins en moins exposés : à certains endroits, ils sont désormais dépassés en nombre par les drapeaux palestiniens. Le conflit Israël-Gaza a dispersé le pouvoir des alliés de Kiev et détourné
l’attention mondiale de l’Ukraine, brisant ainsi le consensus pro-Ukraine.
À mesure que la
perception de la guerre a évolué, l’image du président ukrainien Volodymyr Zelensky a également évolué. Jusqu’à récemment, il était presque impossible d’imaginer un article critiquant
Zelensky, dont le visage faisait la une des plus grands magazines et journaux du monde.
Ce culte du héros a
suscité la fureur du Kremlin, où les responsables aimeraient imaginer que ce sont eux qui entreront dans l’histoire comme des héros classiques à une époque non héroïque. Pourtant, grâce à
leurs actions en Ukraine, c’est l’adversaire méprisé de la Russie qui semble assumer ce rôle. Comparés à Zelensky dans sa tenue kaki emblématique, les responsables russes posant en tenue
militaire ressemblaient à des touristes ou à des fans de cosplay de second ordre. Alors qu’ils semblaient jouer la comédie, Zelensky était devenu le chouchou du monde.
Cependant, à mesure que
la guerre en Ukraine est de plus en plus considérée comme une petite guerre périphérique, la vision du monde sur Zelensky a également changé. Il est toujours un héros, juste un héros lointain
: le héros de quelqu’un d’autre. »
Le gouvernement étasunien n’ayant plus vraiment d’espoir que l’Ukraine soit un vrai danger pour la Russie, ce serait plutôt le contraire, alors « adieu
Zelenski et bon courage pour la suite. Va voir les européens de ma part ».
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La Chine annonce déjà ses statistiques économiques pour l’année 2023 :
« Le Bureau
national chinois des statistiques a publié mercredi une série de données clés sur l’économie chinoise pour l’année 2023. Parmi elles, la plus intéressante est la croissance annuelle du PIB de
5,2 %, ce qui est supérieur à l’objectif attendu. Une fois de plus, la trajectoire réelle de l’économie chinoise se démarque de certaines opinions pessimistes, critiques et même théories
d’effondrement, démontrant une résilience et un potentiel solides. Selon des estimations basées sur les prévisions de la Banque mondiale concernant les taux de croissance des principales
économies en 2023, la croissance économique de la Chine est environ 1,5 fois supérieure à celle des États-Unis et environ 16,5 fois supérieure à celle de la zone euro. La contribution de la
Chine à la croissance économique mondiale est supérieure à celle combinée des Amériques, de l’Europe et du Japon, ce qui en fait un moteur majeur de la croissance économique
mondiale.
D’après les rapports et
commentaires de divers médias nationaux et internationaux, il est évident que ce chiffre est généralement conforme aux, voire dépasse, les attentes du marché. Pour être honnête, la reprise de
l’économie chinoise en 2023 ne s’est pas déroulée sans heurts. L’impact de « l’effet cicatrice » de la pandémie sur l’économie a été plus important que prévu, le secteur immobilier étant
toujours atone. Dans le même temps, la faiblesse de la reprise économique mondiale a exercé une pression sur la croissance du commerce, et les effets d’entraînement de mesures telles que la
hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale et l’appréciation du dollar américain ne doivent pas être sous-estimés. Le public, à des degrés divers, a ressenti les impacts de ces défis
nationaux et externes dans ses perceptions au niveau micro au cours de l’année écoulée. »
Pour placer un rideau de fumée devant ces bonnes nouvelles économiques chinoises, la propagande médiatique occidentale se déchaine :
« La veille de
l’examen de la fonction publique chinoise, Melody Zhang arpentait anxieusement le couloir de son dortoir, répétant ses réponses. Ce n’est qu’en revenant dans sa chambre qu’elle réalisa
qu’elle avait pleuré tout le temps.
Zhang espérait commencer
une carrière dans la propagande d’État après plus de 100 candidatures infructueuses dans l’industrie des médias. Avec un nombre record de 2,6 millions de personnes postulant pour 39 600
emplois gouvernementaux dans un contexte de crise du chômage des jeunes, elle n’a pas réussi à s’en sortir.
“Nous sommes nés à la
mauvaise époque”, a déclaré ce diplômé de 24 ans de l’université Renmin de Chine.
“En période de
ralentissement économique, personne ne se soucie plus de ses rêves et de ses ambitions. La recherche interminable d’un emploi est une torture.”
Une crise de confiance
dans l’économie dissuade les consommateurs de dépenser et les entreprises d’embaucher et d’investir, dans ce qui pourrait devenir un mécanisme auto-alimenté qui érode le potentiel économique
à long terme de la Chine.
La Chine a connu une
croissance de 5,2 % l’année dernière, soit plus que la plupart des grandes économies. Mais pour les diplômés au chômage, les propriétaires qui se sentent plus pauvres car leurs appartements
perdent de la valeur et les travailleurs qui gagnent moins que l’année précédente, la deuxième économie mondiale a l’impression de se contracter. »
Voici donc quelques titres, parmi beaucoup d’autres du même genre, faits pour donner l’impression que l’économie chinoise est en mauvaise posture alors qu’elle
fait partie de celles qui s’en sont les mieux sorties dans le contexte d’une économie mondiale peu performante.
Alors que quand les médias et élites économiques parlent de l’économie des Etats-Unis c’est sur le ton « ce n’est pas si mauvais que cela » :
« David Solomon, le
nouveau PDG de Goldman Sachs (GS.N), s’attend à ce que l’économie américaine évite un ralentissement important cette année, mais a averti que l’inflation pourrait rester plus tenace que prévu
et peser sur la croissance.
“Cela a été plus
constructif que ce à quoi nous nous attendions”, a déclaré Solomon à Reuters mercredi dans une interview. “Je pense toujours qu’il existe un risque, en particulier en ce qui concerne le
travail, l’alimentation et l’essence, que l’inflation soit plus forte que ce que les gens pensent.”
L’inflation des prix à
la consommation aux États-Unis sur 12 mois a atteint 3,4 % en décembre, contre 3,1 % le mois précédent. Mais si l’on exclut la volatilité des prix des produits alimentaires et de l’énergie,
le rythme de hausse des prix est tombé de 4 % à 3,9 %, ce qui témoigne d’une modération continue des pressions sous-jacentes sur les prix.
Il y a un an, les
acteurs du marché craignaient que la campagne agressive de la Fed visant à augmenter les coûts d’emprunt ne déclenche un ralentissement économique, mais les consommateurs et les entreprises
sont restés résilients et le marché du travail a résisté.
“Je pensais qu’il y
avait de fortes chances que l’économie connaisse un véritable ralentissement, mais nous avons eu un atterrissage beaucoup plus doux”, a déclaré Solomon. »
D’ailleurs le gouvernement chinois voit parfaitement ce qu’il appelle une « guerre cognitive », c’est-à-dire une guerre pour gagner non pas du terrain mais des esprits :
« Lancer une «
guerre cognitive » contre la Chine a été un moyen important pour les forces occidentales anti-chinoises
d’attaquer et de discréditer le pays en 2023. Certains hommes politiques et médias occidentaux ont publiquement terni l’image de la Chine en propageant des récits incluant « la théorie de
l’effondrement de l’économie chinoise » dans leurs discours, une tentative d’inciter et de provoquer le mécontentement à l’égard de la Chine.
Lorsque l’économie
chinoise a traversé une période difficile en juin et juillet, avec des indicateurs économiques majeurs tombés en deçà des attentes, un chœur de voix poussant la théorie de « l’effondrement de
la Chine » à travers les médias occidentaux a atteint un ton frénétique, produisant certains des propos les plus sensationnels et les plus absurdes pour alimenter leur guerre cognitive contre
la Chine.
Un certain nombre de
mensonges sont apparus dans plusieurs publications journalistiques occidentales très réputées, mobilisant quatre techniques fréquemment utilisées lorsqu’il s’agit de diffamer et de
discréditer l’économie chinoise. Les analystes chinois déclarent que ces reportages irresponsables sont démentis par les faits et rejetés par un public perspicace. »
Pour finir sur le sujet de la propagande anti-chinoise, ce texte d’Arnaud Bertrand, ce français vivant en Chine. Le fait de vivre à l’extérieur du monde
occidental, tout en le connaissant bien pour y avoir été éduqué, permet d’adopter une vision extérieure plus objective sur lui :
« Cela peut
paraître anodin et sans conséquence, mais c’est en réalité très important.
L’envoyé palestinien
auprès des Nations Unies a qualifié la Chine de « véritable ami prêt à faire tout ce qu’il peut pour aider le peuple palestinien » et a déclaré : « Nous connaissons très bien la position de
la Chine. C’est une position de principe. Nous travaillons en très étroite collaboration avec eux dans ce domaine. ” Le Conseil de sécurité des Nations Unies soutient tous les efforts et
toutes les résolutions appelant à un cessez-le-feu immédiat et à la fourniture d’une aide humanitaire. “
En quoi est-ce important
? Parce que cela signe essentiellement l’arrêt de mort d’un effort de longue date des États-Unis visant à retourner le monde musulman contre la Chine, en essayant de répandre la fausse idée
selon laquelle la Chine était anti-musulmane. Le résultat – qui, quand on y pense, est en fait assez hilarant – est qu’ils ont réussi à croire en leur propre propagande, sans que le monde
musulman y croie !
Vous vous retrouvez donc
dans une situation assez ironique où les pays occidentaux se trompent complètement sur la réalité – croyant que la Chine est une sorte d’ennemi de l’Islam – et sur la réalité des pays
musulmans, illustrée par ce que disent les Palestiniens, disant “non, en fait, la Chine est un peu notre meilleure amie ! »
Et il ne s’agit pas
seulement des Palestiniens. Nous savons que la Chine s’est rapprochée à la fois de l’Arabie saoudite et de l’Iran, raison pour laquelle ils ont récemment réussi à négocier une détente
historique entre les deux pays. Et vous pouvez trouver des dizaines de déclarations pro-chinoises de la part de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) – qui rassemble tous les États
musulmans du monde – comme celle-ci où elle « salue les efforts de la République populaire de Chine pour prendre soin de ses citoyens musulmans » :
https://oic-oci.org/docdown/?docID=4447&refID=1250
En fin de compte, tout
cela vient de l’orgueil et de la conviction exprimée à l’époque par le chef de cabinet adjoint de George Bush, Karl Rove, selon laquelle en tant qu’empire, les États-Unis pourraient créer
leur propre réalité : « Nous sommes un empire maintenant, et quand nous agissons, nous créons notre propre réalité” est la citation exacte
(https://en.wikiquote.org/wiki/Karl_Rove#:~:text=%22That’s%20not%20the%20way%20the,how%20things%20will% 20tri%20out). Ils pensaient qu’après avoir tué des millions de musulmans pendant la
guerre contre le terrorisme (« au moins 4,5 à 4,7 millions » selon le projet Costs of War de l’Université Brown : https://watson.brown.edu/costsofwar/), ils pourraient d’une manière ou d’une
autre faire que la Chine soit perçue comme le grand méchant anti-musulman du monde. Et eux-mêmes en ont été convaincus : demandez à n’importe qui dans la rue en Europe ou aux Etats-Unis si la
Chine ou son propre pays est plus anti-musulman et on vous répondra invariablement que c’est la Chine… D’autant plus insensé aujourd’hui que les Etats-Unis sont en train de soutenir un énième
massacre de musulmans à Gaza…
Mais le fait est que
cette « création de notre propre réalité » ne fonctionne de plus en plus que sur eux-mêmes et le résultat est que l’Occident est de plus en plus déconnecté du reste de la réalité mondiale, à
son détriment. L’Occident, de plus en plus, est dans la matrice alors que le reste du monde a longtemps mangé la pilule rouge.
Et je sais que tout cela
est incroyablement difficile à entendre pour quelqu’un qui n’a jamais été exposé qu’à la matrice de « création de notre propre réalité ». Je peux déjà anticiper les réponses « mais les
Ouïghours » à ce post. Mais que cela vous plaise ou non, ce ne sont que des faits : la Chine entretient des relations incroyablement bonnes avec le monde musulman et les États-Unis – ainsi
que l’Occident dans son ensemble – sont ceux qui sont perçus comme ils voulaient décrire la Chine. Personne ne crie « mort à la Chine » dans le monde musulman…
Quant aux Ouïghours,
j’ai écrit à de nombreuses reprises sur ce sujet : ce qui s’est passé au Xinjiang n’était PAS un effort contre l’islam mais un effort contre le séparatisme. L’islam a une très longue histoire
en Chine, bien antérieure aux Ouïghours : elle remonte au VIIe siècle – moins de vingt ans après la mort de Mahomet – faisant de la Chine l’un des pays au monde ayant la plus ancienne
tradition islamique. Les Ouïghours sont originaires de Mongolie/Sibérie méridionale et ont migré vers le Xinjiang entre le IXe et le XIe siècle… alors que le Xinjiang faisait déjà partie de
la Chine sous les dynasties Han et Tang des siècles auparavant. Et lorsque les Ouïghours sont arrivés en Chine ils ont suivi le manichéisme, le tengrisme et le bouddhisme, ils ne se sont
convertis à l’islam que plus tard, progressivement jusqu’au XVe siècle.
Les Ouïghours sont loin
d’être les seuls musulmans en Chine, le pays compte 10 minorités ethniques officiellement musulmanes, sur 56 au total. Et pas seulement au Xinjiang, on rencontre des communautés musulmanes
presque partout en Chine. Et quand on regarde les faits, la Chine est bien plus accommodante envers l’Islam que la plupart des pays occidentaux. Par exemple, selon la loi, toutes les
universités du pays doivent avoir des cantines Halal (qui sont d’ailleurs très bien pour y avoir mangé) et il n’est pas permis de manquer de respect à la religion (comme brûler le Coran,
dessiner des caricatures du prophète , etc.). La Chine compte également un total de 40 000 mosquées, dont 24 400 au Xinjiang, soit une moyenne d’une mosquée pour 530 musulmans, ce qui est
supérieur au nombre d’églises par chrétien en Angleterre.
Il est tout à fait vrai
que pendant quelques années – cela s’est considérablement atténué maintenant – le Xinjiang a eu des mesures de sécurité relativement extrêmes, que l’on peut parfaitement critiquer. Cela
faisait suite à des dizaines d’attentats terroristes à travers le pays perpétrés par un groupe séparatiste ouïghour extrémiste appelé ETIM, une branche du Parti islamique du Turkestan, fondé
au Pakistan, qui ont tué des milliers de personnes. Le groupe est reconnu comme organisation terroriste par presque tous les pays musulmans. La Chine a réagi en envoyant de nombreuses
personnes – celles soupçonnées d’appartenir à ce groupe ou d’avoir des sympathies pour lui – dans des établissements que le gouvernement a appelés « centres d’enseignement et de formation
professionnels », où le concept était qu’au lieu d’envoyer ces individus en prison, le gouvernement leur enseignerait des compétences pratiques pour les réintégrer dans la société et associer
cela à une bonne dose d’éducation civique/patriotique. Le Xinjiang disposait également d’une surveillance intense, de commissariats de police placés toutes les quelques centaines de mètres ou de mesures telles
que l’obligation d’enregistrer chaque couteau que l’on possédait auprès de la police. Cependant, ces mesures sévères ont été couplées à d’énormes efforts de réduction de la pauvreté dans la
région – la pauvreté étant toujours une cause profonde de dissidence – ainsi qu’à un énorme effort visant à transformer le Xinjiang en une destination touristique majeure en Chine. Et
surtout, à aucun moment la Chine n’a eu recours à la diabolisation ou à l’altération des musulmans comme les États-Unis l’ont fait par exemple après le 11 septembre : au contraire, il y a eu
une énorme campagne de relations publiques en Chine pour améliorer l’image du Xinjiang et des Ouïghours, ce qui a comme résultat que cette région est perçue de manière bien plus positive dans le pays qu’il
y a 10 ans.
Tout cela a été institué
vers 2017 et quelques années plus tard : tout le monde – même les plus grands détracteurs de la Chine (les plus honnêtes intellectuellement) – s’accorde à dire que ces établissements de «
formation professionnelle » sont désormais quasiment tous fermés, que les mesures de sécurité ont désormais été considérablement réduites et que le Xinjiang est désormais la première
destination touristique de Chine, accueillant le nombre fou de 265,44 millions de visites touristiques en 2023. Il est donc juste de dire qu’ils ne sont pas du tout dans une mauvaise
situation. Cela a été récemment admis par deux des plus célèbres spécialistes allemands de la Chine qui ont visité le Xinjiang :
https://nzz.ch/meinung/xinjiang-china-kampf-gegen-terrorismus-und-separatismus-ld.1753509 ou ce rapport du Berliner Zeitung d’un journaliste ayant visité la province en octobre :
https://berliner-zeitung.de/wirtschaft-verantwortung/in-china-liegt-das-neue-zentrum-des-welthandels-ein-reisebericht-aus-xinjiang-li .437120
Je ne veux pas donner
l’impression que la Chine est parfaite, elle ne l’est absolument pas, aucun pays ne l’est. D’une part, il n’y a pas de fumée sans feu et si de nombreux Ouïghours ont été tentés par le
séparatisme et avaient de la sympathie pour l’ETIM, c’est sans doute parce qu’ils pensaient avoir affaire à une mauvaise affaire. Et encore une fois, vous pouvez parfaitement critiquer la
façon dont la Chine a répondu à tout cela, même si je crois personnellement qu’elle surpasse de loin (pas même comparable, en réalité) la façon dont les États-Unis ont traité des problèmes
similaires dans l’Afghanistan voisin : en bombardant simplement tout le monde et en consolidant ainsi la détermination de la population à se ranger du côté des talibans. Le Xinjiang se
retrouve désormais avec un PIB par habitant supérieur à celui de la plupart des pays asiatiques – supérieur à celui de la Thaïlande par exemple – et le PIB par habitant de l’Afghanistan est
inférieur de moitié à celui de la Corée du Nord !
Mais vous ne pouvez pas
vivre dans une réalité alternative – dans la matrice – où la Chine serait cet État anti-musulman qui « s’est opposé aux Ouïghours simplement parce qu’ils sont musulmans », parce que ce n’est
tout simplement pas vrai du tout. Et si vous croyez cela, c’est en fait vous-même que vous blessez, car cela signifie que vous ne comprenez pas le monde dans lequel vous vivez, et que vous
prenez donc des décisions basées sur la « création de notre propre réalité » par l’empire américain, qui est en fait un déni de réalité. »
Grosse grogne chez
les agriculteurs européens mais les médias en parlent peu. En 2022, ce sont les agriculteurs hollandais qui avaient défié leur gouvernement. Cela fait un moment que chez les agriculteurs français, on renverse les panneaux à l’entrée des villages. Manifestations symboliques de leur mécontentement car monter sur la capitale n’a jamais changé les choses si ce n’est se prendre des coups de
matraque. Maintenant, c’est au tour des agriculteurs allemands. Alors pourquoi les agriculteurs européens sont-ils mécontents ? :
« L’Allemagne est
le dernier pays européen en proie à une vague de protestations turbulentes des agriculteurs. Au cours d’une semaine d’action dans tout le pays qui devrait durer jusqu’à vendredi, le secteur
agricole s’oppose aux propositions de réduction des subventions aux carburants utilisés dans l’agriculture.
Des convois composés de
milliers de tracteurs et de camions ont semé le chaos dans les déplacements et isolé plusieurs villes ces derniers jours. La production dans l’usine Volkswagen d’Emden, dans le nord du pays,
s’est même arrêtée. La semaine dernière, le ministre de l’Economie, Robert Habeck, a été bloqué par des manifestants en colère alors qu’il tentait de débarquer d’un ferry pendant des vacances
en famille.
Des manifestations
similaires, marquées dans certains cas par la violence et par des empiètements flagrants sur la sphère privée des hommes politiques, ont parfois provoqué d’énormes fermetures aux Pays-Bas ces
dernières années.
Visant les mesures
prévues pour lutter contre la pollution chronique à l’azote, le mouvement de protestation a même donné naissance à un nouveau parti politique en 2019, le Mouvement agraire-populiste Paysan
Citoyen (BBB).
En Belgique, en Espagne
et en France, les agriculteurs sont également descendus dans la rue pour exprimer leur mécontentement face aux effets des réformes environnementales prévues et aux coûts élevés. La Pologne et
d’autres États d’Europe de l’Est ont connu des répercussions similaires, bien que celles-ci soient largement liées à l’importation de céréales ukrainiennes bon marché dans l’UE.
Jan Douwe van der Ploeg,
sociologue agraire et ancien professeur à l’université de Wageningen aux Pays-Bas, voit des points communs importants dans bon nombre de ces cas : la défense du statu quo.
Les préoccupations
concernent souvent “le droit de continuer à utiliser les subventions acquises au cours de l’histoire [ou] de continuer à utiliser des énergies fossiles ou des pesticides. Ce sont tous des
expressions très claires de l’agriculture industrialisée”, a-t-il déclaré à DW…
Néanmoins, avec la
flambée des prix des engrais et des carburants en Europe après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les agriculteurs ont déclaré qu’ils ressentaient des difficultés dans toute l’Europe,
malgré des prix alimentaires beaucoup plus élevés dans les rayons des supermarchés.
Selon Anne-Kathrin
Meister, de la Fédération de la jeunesse rurale allemande (BDL), les rendements agricoles ne peuvent tout simplement pas suivre l’augmentation des coûts.
“Si l’on compare
uniquement l’augmentation des prix des machines, des pesticides et des engrais, le rendement n’a jamais augmenté dans la même mesure”, a déclaré Meister, qui a grandi en passant du temps dans
la ferme de ses grands-parents, dans le nord de la Bavière, à la DW par téléphone depuis Berlin. »
Deutche Well donne d’autres explications sur les raisons de cette grogne :
« Les
manifestations « vont bien au-delà [de la suppression] des allègements fiscaux sur le diesel agricole et les véhicules
», selon Karsten Hansen de l’Association allemande des producteurs laitiers (BDM). L’annonce de la réduction des subventions n’a été que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase,
estime-t-il.
Si l’agriculture
allemande semble florissante à première vue, le tableau est plus nuancé à y regarder de plus près. Les bénéfices varient considérablement selon le type d’entreprise agricole, la région ou la
taille de l’exploitation.
Depuis plus d’une
décennie, le nombre d’exploitations agricoles en Allemagne diminue de plus de 1 % par an. La plupart sont de petites exploitations. Le nombre de grandes exploitations agricoles
augmente.
Alors que le
gouvernement allemand cherche à combler un trou de 17 milliards d’euros (18,6 milliards de dollars) dans son budget 2024, de nombreux agriculteurs ont le sentiment qu’on attend d’eux qu’ils
assument une charge disproportionnée.
L’association des
agriculteurs allemands est catégorique sur le fait que le gouvernement devrait revenir sur son projet de supprimer toutes les subventions au diesel d’ici 2026. S’exprimant en marge d’une
réunion de l’Union chrétienne-sociale allemande de centre-droit en Bavière, le président de DBV, Joachim Rukwied, a déclaré que sinon cela signifierait une mort lente pour l’agriculture
allemande. »
Cette semaine en Allemagne donc, de fortes perturbations dues aux manifestations des agriculteurs :
« Les autorités,
rapporte l’AFP, ont signalé de fortes perturbations du trafic en matinée dans presque toutes les régions allemandes, du Bade-Wurtemberg et la Bavière au sud, en passant par le Land le plus
peuplé d’Allemagne, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie jusqu’au nord du pays. Des embouteillages de camions ont également été observés à la frontière entre l’Allemagne, la Pologne, la République
tchèque et la France. De bruyants convois de tracteurs sont notamment entrés dans les métropoles de Munich au sud, Hambourg, Brème, au nord, ou Cologne à l’ouest, paralysant en partie le
trafic.
À Berlin, selon la
police, plus de 500 engins agricoles ont pris position au cœur de la capitale, près de la porte de Brandebourg, qui jouxte le Bundestag. En quelques semaines, la colère des agriculteurs s’est
radicalisée, constate le politologue Felix Anderl de l’université de Marbourg (Hesse) : « Il y a des acteurs comme la Fédération des agriculteurs qui organisent des manifestations déjà très
imposantes. Mais il y a aussi d’autres acteurs comme la Confrérie des agriculteurs, qui suivent leur propre agenda. C’est un mouvement avec différentes mouvances, mais ils sont en tout cas
très ouverts sur la droite, d’après ce que j’observe. Et puis il y a des acteurs d’extrême droite, qui utilisent ce mouvement de protestation dans leur propre intérêt. »
Ce lundi matin, la
presse redoute de nouveaux débordements, après l’agression, jeudi 4 janvier, du ministre de l’Économie, Robert Habeck (membre de l’Alliance 90/Les Verts), par un groupe d’agriculteurs montés
sur leurs tracteurs dans le nord de l’Allemagne. Les enquêteurs sont, entre-temps, convaincus que des individus proches de l’extrême droite, des milieux identitaires, « antivax » et autres
climato-sceptiques se sont mêlés au mouvement. Et qu’eux aussi veulent tenir le pavé à Berlin cette semaine. Le ministre des Finances, Christian Lindner (FDP), a jugé « disproportionnées »
les protestations d’un secteur qu’il juge par ailleurs déjà « hautement subventionné ».
Aux perturbations
causées par les agriculteurs vont s’ajouter, mercredi 10 janvier, trois jours de grève nationale des transports ferroviaires à l’appel d’un syndicat de cheminots qui juge insuffisantes les
propositions de l’opérateur public Deutsche Bahn sur les salaires et les horaires de travail. »
Comme ces manifestations prennent de l’ampleur et qu’il devient impossible aux médias de ne pas en parler, alors la manipulation médiatique prend le relais et associe grogne des agriculteurs et « extrême-droite » :
« Les autorités
allemandes craignent des infiltrations de l’extrême droite dans la mobilisation sociale
Ce lundi, des
agriculteurs allemands en colère contre des réductions d’avantages fiscaux pour leur profession ont bloqué de nombreuses routes à travers le pays, donnant le coup d’envoi d’une série de
grèves et mobilisations redoutées par le gouvernement d’Olaf Scholz. Il s’agit là d’un mouvement social qui doit se poursuivre jusqu’à lundi prochain. Une grogne qui fait peur aux autorités
qui craignent que ce mouvement ne soit infiltré par des extrémistes d’extrême droite.
« Des appels nourris aux
fantasmes de coup d’État circulent, affirmeRobert Habeck, ministre allemand de l’Économie. « Des groupes extrémistes se forment et des symboles nationalistes sont ouvertement affichés.
Il devient clair que quelque chose a dérapé ces dernières années, qui a repoussé les limites de la protestation démocratique légitime et de la liberté d’expression, de sorte que l’innommable
semble désormais légitimé. L’association des agriculteurs insiste sur le fait qu’elle souhaite manifester pacifiquement et sans violence. Cependant, l’expérience de la dernière manifestation
montre que cela n’est pas du goût de tout le monde. Lorsque des potences sont accrochées aux tracteurs, lorsque des convois de tracteurs se dirigent vers des maisons privées, une limite est
franchie. » »
La version anglaise d’El Pais, un journal espagnol, relaie aussi ce genre d’infos :
« La crainte d’une
radicalisation des protestations se répand au sein de la classe politique et des forces de sécurité. Le président fédéral Frank-Walter Steinmeier a déclaré qu’une ligne dangereuse avait été
franchie : « Voir un ministre intimidé par une foule agressive lors d’un voyage privé et devoir fuir par se mettre en sécurité a choqué de nombreuses personnes dans notre pays. Moi aussi.
Nous ne devrions pas l’accepter », a-t-il déclaré. Habeck lui-même a mis en garde ce lundi dans un message vidéo contre le danger d’infiltration par des groupes radicaux. “Des appels
circulent avec des fantasmes putschistes, des groupes extrémistes se forment et des symboles ethnico-nationalistes sont ouvertement affichés”, a-t-il dénoncé. »
Finalement la grogne des agriculteurs ne serait-il pas le premier symptôme d’une économie qui chancelle de plus en plus, malgré les déclarations optimistes des ministres de l’économie européens :
« L’économie
mondiale, qui était censée rebondir après la pandémie, montre des signes de maladie persistante. Les récentes Perspectives économiques mondiales de la Banque mondiale dressent un tableau
sombre du ralentissement de la croissance, marquant ce qu’elle appelle une « étape misérable » : non seulement une économie mondiale qui croît plus lentement qu’avant la pandémie, mais on
s’attend à ce qu’elle croisse au rythme le plus lent depuis trois décennies : 2,4 % cette année, avec, espérons-le, une légère amélioration en 2025. Pire, l’investissement devrait augmenter
de 3,7 % par an, soit à peine la moitié de la moyenne de la dernière décennie, ce qui risque de bloquer une croissance lente.
Alors que presque
partout les pays sont touchés, la performance mondiale est considérablement plombée par les économies avancées, avec une croissance attendue juste au-dessus de 1 %. Même cette performance est
flattée par les États-Unis, dont la croissance est estimée à 2,5% l’année dernière et qui devrait ralentir à 1,6% cette année – même si cette performance est accompagnée d’un gros astérisque
par l’investissement du pays. Ce rebond a été alimenté par une énorme frénésie d’emprunts qui a récemment porté la dette nationale du pays au-delà de 34 000 milliards de dollars.
Cependant, le véritable
malade de l’économie mondiale à l’heure actuelle, c’est l’Europe. À l’exception de l’Europe de l’Est, le continent a à peine connu une croissance l’année dernière et l’industrie
manufacturière européenne est désormais en récession. Selon les estimations du FMI, six des dix économies les moins performantes au monde l’an dernier se trouvaient dans cette
région. »
*************
Au Moyen-Orient, les choses continuent de s’envenimer. La dernière montée en tension est le bombardement du Yémen par les Etats-Unis, au moment même où Blinken tentait d’empêcher le Moyen Orient de s’embraser. Encore un signe de schizophrénie du gouvernement
étasunien :
« Les États-Unis et
la Grande-Bretagne ont lancé jeudi des frappes contre plus d’une douzaine de cibles liées aux Houthis au Yémen – quelques jours seulement après que les rebelles soutenus par l’Iran ont mené
leur « plus grande attaque » à ce jour contre des navires de transport dans la mer Rouge, a annoncé le président Biden.
Ces frappes de
représailles marquent la première fois que des attaques ciblent des militants houthis depuis qu’ils ont commencé à lancer leurs attaques dans la mer Rouge l’année dernière et les premières
frappes déployées par les États-Unis contre les Houthis au Yémen depuis 2016.
« Ces frappes sont une
réponse directe aux attaques sans précédent des Houthis contre des navires maritimes internationaux en mer Rouge – y compris l’utilisation de missiles balistiques antinavires pour la première
fois dans l’histoire », a déclaré Biden dans un communiqué publié par la Maison Blanche.
« Ces attaques ont mis
en danger le personnel américain, les marins civils et nos partenaires, mis en péril le commerce et menacé la liberté de navigation. »
L’Australie, Bahreïn, le
Canada et les Pays-Bas ont offert leur soutien aux frappes américano-britanniques, a ajouté Biden. »
Attaque du Yémen qui s’est faite sans l’autorisation du Congrès, mais ce dernier laissera faire :
« Alors qu’un
certain nombre de Républicains ont critiqué l’opération – parmi lesquels le représentant de tendance libertaire Thomas Massie – plusieurs membres du propre parti de Biden ont également
critiqué la décision.
La représentante
démocrate du Michigan, Rashida Tlaib, a fait valoir que Biden n’avait pas l’autorité nécessaire pour approuver l’action militaire, affirmant qu’il « violait l’article I de la Constitution »
et que les Américains étaient « fatigués d’une guerre sans fin ».
D’autres Démocrates,
dont Ro Khanna, Val Hoyle et Mark Pocan, ont présenté un argument similaire, Khanna écrivant un long article sur X (anciennement Twitter) affirmant que Biden « doit se présenter au Congrès
avant de lancer une frappe contre les Houthis au Yémen et nous impliquer dans un autre conflit au Moyen-Orient. C’est l’article premier de la Constitution. Je défendrai cela, que la Maison
Blanche soit démocrate ou républicaine », a-t-il ajouté.
Le sénateur républicain
Mike Lee s’est ensuite prononcé sur les frappes en déclarant : « Je suis totalement d’accord avec [Ro Khanna]. La Constitution compte, quelle que soit l’affiliation à un
parti. »
« Une grande partie
de la capacité offensive des Houthis reste intacte après les frappes aériennes menées par les États-Unis
Les frappes ont porté
atteinte à la capacité du groupe à mener des attaques complexes de missiles et de drones, ont déclaré des responsables américains, mais l’identification des cibles s’est avérée être un
défi. »
Comme le fait remarquer une analyse de Bloomberg, les Etats-Unis sont pris dans leur propre piège au Moyen-Orient :
« Il y a au moins
deux points de vue que l’on peut adopter sur la décision américaine, rejointe par la Grande-Bretagne, de frapper des cibles Houthis au Yémen vendredi matin. Même si elles sont totalement
contradictoires, les deux seraient correctes.
La première est que
c’était inévitable. Tant sur le plan politique que pour conserver une dissuasion crédible contre de nouvelles actions hostiles de l’Iran et de ses mandataires, ne rien faire n’était tout
simplement pas une option pour le président Joe Biden. Le deuxième point de vue, et sans doute la raison pour laquelle il a d’abord hésité, est qu’il y a peu de chances de succès et un risque
mesurable d’escalade.
Si les objectifs
stratégiques des États-Unis sont de restaurer la libre circulation des échanges commerciaux à travers la mer Rouge, d’empêcher la guerre entre le Hamas et Israël à Gaza de déclencher une
conflagration régionale et de contrecarrer les efforts iraniens visant à stopper la normalisation d’Israël vers un Moyen-Orient stable et prospère, alors le feu et le soufre de ce matin
risquent de se révéler contre-productifs.
En fait, on ne peut
s’empêcher de penser que les États-Unis, comme Israël après le 7 octobre, dansent sur un air qui a été écrit pour eux par une milice voyous dans un quasi-État en faillite qui n’a pas
grand-chose à perdre. »
Je dis « leur
propre piège » car il suffirait que les Etats-Unis obligent Israël à arrêter le carnage à Gaza pour que les choses se calment et ils en ont les moyens (ne plus livrer de munitions,
couper les financements, ne plus soutenir à l’ONU…) mais ils s’empêchent de le faire, préférant se retrouver embourber dans un conflit général au Moyen Orient. Toujours le même comportement
autodestructeur, une caractéristique majeure du monde occidental du XXIeme siècle.
La tournée Blinken au Moyen-Orient, cette semaine, n’était donc que « de la poudre aux yeux ». D’abord un vague agrément avec les « pays arabes » :
« Selon le
porte-parole de Blinken, Matt Miller, les pays arabes sont prêts à s’associer aux États-Unis pour trouver des solutions à court et à long terme pour les Palestiniens de Gaza, mais seulement
si Israël est disposé à les rejoindre.
“Nous avons voyagé dans
neuf pays et rencontré les dirigeants de chacun d’entre eux, et avons pu conclure des accords avec tous ces partenaires arabes, ainsi qu’avec la Turquie, disant qu’ils étaient prêts à avoir
ces conversations, ils étaient prêts à se coordonner avec les États-Unis et ils étaient prêts à prendre de réelles mesures pour améliorer la vie du peuple palestinien à Gaza et à examiner
comment reconstruire Gaza et établir une gouvernance dirigée par les Palestiniens à Gaza », a déclaré Miller à Andrea Mitchell de MSNBC vendredi.
« Mais ils n’étaient
disposés à le faire que s’ils avaient un partenaire de l’autre côté en Israël et si Israël était prêt à prendre des mesures concrètes et réelles pour établir un État palestinien indépendant
», a poursuivi Miller. »
Or il est évident maintenant qu’Israël ne veut pas d’Etat palestinien.
Puis des rumeurs de désaccord avec Abbas, le chef de l’Autorité palestinienne :
« Le président
palestinien a reçu Blinken mercredi au siège présidentiel de la ville de Ramallah.
Citant des sources
anonymes, la chaîne de télévision a déclaré que les responsables palestiniens avaient demandé à Blinken de faire pression sur Israël pour qu’il débloque les fonds fiscaux
palestiniens.
Les responsables ont
déclaré à Blinken : « Si vous ne pouvez pas débloquer les fonds, comment pourrez-vous faire pression sur Israël pour parvenir à la paix et à un État palestinien ? »
Blinken aurait renouvelé
son appel à une réforme de l’Autorité palestinienne et de ses services de sécurité.
Les Palestiniens ont
répondu en disant : « Vous devriez vous réformer et réformer votre politique à l’égard de la question palestinienne. » »
Car c’est Israël qui récolte les taxes douanières en Palestine et les redistribue à l’Autorité palestinienne selon son bon vouloir.
Il a fini sa tournée en déclarant qu’Israël doit accepter de travailler avec l’Autorité Palestinienne :
« Blinken a visité
ces derniers jours les voisins arabes d’Israël pour discuter des plans concernant la future gouvernance de Gaza et l’intégration au Moyen-Orient. Il est actuellement en Israël pour des
entretiens avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son cabinet de guerre, formé après les attaques du 7 octobre perpétrées par des militants palestiniens du Hamas qui, selon Israël,
ont tué 1 200 personnes.
Blinken a déclaré lundi
en Arabie Saoudite que les États de la région souhaitaient une intégration avec Israël – un objectif majeur pour Netanyahu, qui souhaite améliorer les liens économiques à travers le
Moyen-Orient. Mais cette normalisation des relations nécessiterait une « voie pratique » vers un futur État palestinien, a déclaré Blinken.
Lors de la conférence de
presse de mardi à Tel Aviv, Blinken a refusé de décrire la manière dont Netanyahu et son cabinet ont répondu à son appel en faveur d’un État palestinien, mais a déclaré qu’Israël devrait
prendre « des décisions difficiles, faire des choix difficiles » pour profiter de l’opportunité offerte par l’intégration régionale.
Quatre États arabes ont
officialisé leurs liens avec Israël dans le cadre de pactes connus sous le nom d’accords d’Abraham : les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc. Les négociations américaines
visant à parvenir à un accord normalisant les relations entre Israël et l’Arabie saoudite ont été interrompues lorsque le conflit à Gaza a éclaté en octobre.
Blinken a déclaré
qu’Israël devait soutenir les dirigeants palestiniens « qui sont prêts à diriger leur peuple vivant côte à côte en paix avec Israël », une référence apparente à l’Autorité palestinienne (AP),
qui exerce une autonomie limitée en Cisjordanie occupée.
“Et Israël doit cesser
de prendre des mesures qui compromettent la capacité des Palestiniens à se gouverner efficacement”, a ajouté Blinken, critiquant l’impunité pour les violences commises par les colons juifs
extrémistes en Cisjordanie, ainsi que pour l’expansion des colonies, les démolitions et les expulsions. »
Dernier exemple en date des actions de l’armée israélienne en Cisjordanie :
« Des images de
vidéosurveillance de Beit Rima, en Cisjordanie, semblent montrer l’armée israélienne tirant sur trois Palestiniens, en blessant deux et en tuant un, sans provocation. Les images de l’incident
montraient un Palestinien abattu se tenant sur une place centrale. Deux autres hommes se précipitent à son secours avant d’être également abattus. La fusillade mortelle dans le village la
semaine dernière est le dernier d’une série d’incidents au cours desquels les soldats ont semblé tirer sans provocation, une tendance qui, selon les Palestiniens, s’est aggravée depuis le
déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza il y a trois mois. »
Plus discret médiatiquement, Borell faisait une visite de deux jours au Liban :
« La mission sera
l’occasion de discuter de tous les aspects de la situation à Gaza et aux alentours, y compris son impact sur la région, en particulier la situation à la frontière israélo-libanaise, ainsi que
l’importance d’éviter une escalade régionale et de maintenir le flux de troupes. l’aide humanitaire aux civils, que l’Union européenne a quadruplée pour atteindre 100 millions
d’euros.
La haute représentante
soulignera à nouveau la nécessité de faire progresser les efforts diplomatiques avec les dirigeants régionaux en vue de créer les conditions nécessaires à une paix juste et durable entre
Israël, la Palestine et dans la région. »
Pendant que Blinken et Borell faisait de leur mieux pour empêcher que le Moyen-Orient ne s’enflamme, Israël continuait comme si de rien n’était :
« Une frappe
aérienne israélienne a tué lundi un commandant d’élite du Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date d’un échange croissant de frappes de l’autre côté de la frontière qui ont fait
craindre une nouvelle guerre au Moyen-Orient, alors même que les combats à Gaza font payer un lourd tribut aux civils.
L’attaque contre un SUV
a tué un commandant d’une unité secrète du Hezbollah qui opère le long de la frontière, selon un responsable de la sécurité libanais qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, conformément à
la réglementation. Le commandant, Wissam al-Tawil, était un vétéran de la force libanaise soutenue par l’Iran qui a participé à l’enlèvement transfrontalier de deux soldats israéliens en 2006
qui a déclenché la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah, a déclaré un responsable du groupe. »
« Israël et le
Hezbollah se sont rapprochés mardi d’une guerre à grande échelle, alors que le groupe militant libanais soutenu par l’Iran a lancé des drones explosifs sur une base de commandement
israélienne clé, déclarant que l’attaque faisait partie de sa réponse aux récents assassinats israéliens de haut niveau au Liban.
Le Hezbollah a annoncé
avoir lancé « un certain nombre de drones d’attaque explosifs » sur la base de commandement militaire du nord d’Israël à Safed, la première fois qu’il cible le site.
Alors que les sirènes
des raids aériens retentissaient dans le nord d’Israël mardi, des avions, des drones et de l’artillerie israéliens ont frappé plusieurs cibles dans le sud du Liban, y compris une frappe sur
une voiture lors des funérailles d’un haut commandant de la force d’élite Radwan du groupe qui avait été tué la veille. »
Pourtant, même les services secrets étasuniens le disent :
« Une évaluation
secrète de la Defense Intelligence Agency (DIA) à Washington a révélé que les forces israéliennes auraient « du mal à réussir » dans une guerre sur deux fronts contre le Hamas à Gaza et le
Hezbollah au Liban, a rapporté dimanche le Washington Post.
Alors que le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis d’apporter un « changement fondamental » à la situation sécuritaire le long de la frontière libanaise, des responsables américains l’ont mis en
garde en privé contre l’ouverture d’un deuxième front, a rapporté le Washington Post.
« Si tel était le cas,
une nouvelle évaluation secrète de l’Agence de renseignement de la défense (DIA) a révélé qu’il serait difficile pour les Forces de défense israéliennes (FDI) de réussir parce que leurs
moyens et ressources militaires seraient trop dispersés compte tenu du conflit en cours. Gaza », citant deux responsables anonymes et un rapport classifié de la DIA. »
« Les législateurs
israéliens le disent haut et fort : migration massive depuis Gaza et réinstallation des Juifs
Lors d’une réunion du
caucus, les législateurs israéliens de droite ont donné des conseils tels que « dans le nord de la bande de Gaza, nous devons d’abord conquérir, annexer et détruire toutes les maisons ».
Chaque fois que quelqu’un mentionnait la recolonisation de Gaza, de vifs applaudissements éclataient »
Et puis, clou sur le cercueil, l’accueil de Blinken par Nethanyahou :
« Signe possible de
discorde lors de la rencontre du Premier ministre Benjamin Netanyahu avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken plus tôt dans la journée, le bureau du Premier ministre n’a pas publié
de compte rendu de la réunion, comme il le fait habituellement.
Il a refusé également
d’envoyer les comptes rendus de la réunion de Blinken avec le cabinet de guerre. »
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En ce moment, les médias parlent régulièrement de « frappes russes sur les villes ukrainiennes », sans expliquer le pourquoi du comment. De Defensa
nous explique ce qu’il en est :
« Nous avons eu
désormais trois très puissantes attaques de missiles en trois semaines, avec des résultats absolument dévastateurs. Nous pouvons dire sans la moindre équivoque qu’ils ont créé un choc
terrible dans l’ensemble du système de l’OTAN parce que l’Ukraine avait été équipée [ces derniers mois] avec au moins un tiers de toutes les capacités de défense aérienne de l’OTAN, –
missiles et centres de commandement, de repérage, de guidages, y compris les radars les plus avancés dont certains venus d’Israël, – installés à Kiev et dans toute l’Ukraine et
remplaçant l’ancien système hérité de l’ère soviétique en service jusqu’au printemps 2023 et qui a été anéanti par les Russes dans les mois suivants.
» Tout cela été remplacé
par l’Ouest à l’automne 2023 par les systèmes les plus avancés de l’OTAN, et mis complètement à genoux par les trois dernières attaques russes. Ce point a été confirmé de tous côtés, avec une
documentation importante, avec des photos… Ce système a donc été pénétré, complètement maîtrisé sinon anéanti, avec des dommages colossaux, et cela grâce aux missiles
‘Kinzhal’… »
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Régulièrement, nous observons des signes de schizophrénie chez le gouvernement étasunien. Or un récent événement nous en donne une des causes. Une très mauvaise communication au sein du gouvernement :
« Le Pentagone n’a
pas informé le président Joe Biden et d’autres hauts responsables de l’hospitalisation du secrétaire à la Défense Lloyd Austin pendant trois jours, ont déclaré trois responsables
américains.
Le conseiller à la
sécurité nationale, Jake Sullivan, et d’autres hauts collaborateurs de la Maison Blanche n’étaient pas au courant de l’hospitalisation d’Austin le 1er janvier jusqu’à ce que le ministère de
la Défense leur envoie un message le 4 janvier, ont déclaré deux autres responsables américains. Sullivan a informé Biden peu de temps après la notification du DOD jeudi.
Les responsables ont
déclaré qu’il était hautement improbable qu’Austin ait informé Biden en privé avant le briefing de Sullivan. « Si Jake ne le savait pas, le président ne le saurait pas », a déclaré l’un
d’eux. « Qui lui aurait parlé de l’état d’Austin si ce n’était Jake ? Et si quelqu’un l’avait dit au président, Jake aurait été son premier appel.
Tous les responsables et
autres personnes qui ont parlé de cette histoire ont bénéficié de l’anonymat pour discuter d’une question sensible. »
Cela veut dire qu’en pleine période de tension militaire au Moyen-Orient, le ministre de la défense s’absente plusieurs jours sans que le reste du gouvernement
ne soit au courant.
Réaction de Biden après une telle nonchalance de la part de son ministre :
« “Le président a
une confiance totale dans le secrétaire Austin”, a déclaré le responsable. Un porte-parole du Conseil de sécurité nationale a fait écho à ce sentiment, notant que Biden « attend avec
impatience que [Austin] revienne au Pentagone ».
Voici une capture d’écran du site web d’une des plus grandes compagnies d’armement étasuniennes ou l’actuel ministre de la défense, celui dont parle l’article
ci-dessus, est désigné comme faisant partie du conseil d’administration :
« Lloyd Austin est
un membre du conseil d’administration de Raytheon Technologies. Il y apporte son expertise gouvernementale, son expérience dans les affaires internationales. Il en est membre depuis
2016. »
Ceci expliquant surement cela.
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En Europe la paranoïa envers la Russie continue d’être poussée par les médias anglais et étasunien. En témoigne cet article d’un commentateur politique
étasunien :
« L’armée
britannique va devenir la première ligne de défense européenne si Vladimir Poutine envahit. »
Des milliers de troupes
seront en alerte pour se déplier en « quelques jours » alors que le Royaume Uni prend le commandement de la « force de réaction très rapide » à partir du 1er janvier. »
Les Etats-Unis étant bloqués par le Congrès dans leur aide à l’Ukraine c’est naturellement la Grande Bretagne qui reprend le flambeau :
« Ce n’est pas
encore la guerre de Crimée, façon 19ᵉ siècle, avec le Royaume-Uni confrontant l’Empire russe, mais la signature vendredi à Kiev d’un accord bilatéral de coopération en matière de sécurité,
entre Londres et Kiev, représente « un événement historique, sans exagération », selon les mots de Ihor Jovka, un proche conseiller de Volodymyr Zelensky.
« Cela signifie d’abord
plus de sécurité, des armes antichars, des missiles, des centaines de milliers de nouveaux obus d’artillerie et la formation de milliers de soldats ukrainiens », a déclaré Rishi Sunak, qui a
reçu une standing ovation au Parlement ukrainien, après y avoir déployé le drapeau de l’Union Jack, signé par tous les membres de son cabinet.
C’est la première fois
qu’un pays signe avec l’Ukraine un tel accord réciproque de sécurité : le texte garantit qu’en cas d’agression extérieure, ou bien aggravation de la situation actuelle, la Grande-Bretagne
s’engage à coordonner une réponse d’urgence dans les 24 heures. Une réponse qui passera le cas échéant par une livraison immédiate et automatique d’équipements militaires, aussi bien sur
terre, sur mer que dans les airs, sans demande préalable.
Il n’en a pas fallu plus
à Dmitri Medvedev, le vice-président du Conseil de sécurité russe, pour déclarer que tout déploiement de troupes britanniques en Ukraine serait considéré comme une déclaration de guerre entre
Londres et Moscou. »
Dans cette vidéo où David Cameron réitère son soutien à long terme à l’Ukraine, on voit bien son incompréhension devant le fait que la Russie résiste encore alors qu’elle a
tout l’OTAN contre elle :
« Notre objectif
est qu’avec nos alliés nous allons clairement montrer à Poutine qu’il ne peut pas nous éviter, que l’on n’est prêts à supporter l’Ukraine jusqu’en 24, 25, 26.
Nous sommes préparés à
accorder ce support car c’est absolument le challenge de notre génération.
Je ne veux pas rentrer
dans les chiffres, au niveau munitions et tout le reste mais vous savez, il suffit d’additionner le PIB des pays de la coalition et l’on dépasse la Russie de 1 à 25, il ne devrait donc pas
être impossible pour nous d’être suffisamment industrialisé. »
Un discours de technocrate qui n’a toujours pas pris les leçons du Vietnam, de l’Afghanistan, du Yémen, et bien d’autres échecs militaires occidentaux et qui,
surtout, ne réalise pas qu’une des causes majeures de ce problème [l’approvisionnement en armes et munitions] est que les Etats européens ne peuvent plus réquisitionner les entreprises pour
cause de guerre, ultralibéralisme oblige, alors que c’est ce qu’a fait la Russie. Mais une telle évidence est tellement en dehors de leur champ idéologique qu’ils ne peuvent même pas y
penser.
Le magazine spécialisé étasunien Defense News est du même avis :
« La stratégie
industrielle du Pentagone décrit le problème, pas la solution
De grands changements
sont nécessaires pour résoudre les problèmes liés à la base industrielle de défense et à la chaîne d’approvisionnement des États-Unis.
Le ministère de la
Défense a publié jeudi ce qu’il a qualifié de première stratégie industrielle de défense nationale en son genre. Comme la plupart des stratégies de ce type, celle-ci ne parvient pas à fournir
un regard sans crainte sur les causes profondes et les actions spécifiques nécessaires à une amélioration rapide, mesurable et durable. Mais ces pages contiennent des lueurs d’espoir et des
graines pour les plans de mise en œuvre les plus importants. »
Mais, évidemment, la solution proposée par le magazine n’est, elle aussi, pas la solution :
« Ces échecs
mettent également en évidence les décalages entre la politique, la programmation et la budgétisation au sein du ministère de la Défense et l’incapacité du budget à soutenir les stratégies de
sécurité nationale et de défense désormais dangereusement dépassées.
Pendant trop longtemps,
le ministère de la Défense a essayé de prétendre qu’il pouvait continuer à faire ce qu’il faisait et à le faire dans le cadre de budgets qu’il savait trop faibles. Pour
combler ces lacunes, elle a tenté de prétendre qu’elle pouvait réduire ses forces dès maintenant en échange d’une augmentation de ses capacités plus tard, tout en continuant à atteindre ses
objectifs stratégiques. Nous pouvons clairement voir que ces compromis ne fonctionnent pas. Pas pour la force. Pas pour la mission. Et pas pour l’industrie ou la nation. »
Le Pentagone bénéficie déjà d’un budget supérieur à celui de tous les ministères de la défense du reste du monde réunis. L’augmenter encore n’est donc surement pas la solution. Sauf
pour les entreprises du CMI qui bénéficient de cette gabegie.
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Pour finir, une autre vidéo, de Zelensky à l’époque où il était amuseur public à la TV ukrainienne, montre comment le comportement d’un individu est, comme le montre la
célèbre expérience dite de « la prison de Stanford » dont je vous avais déjà parlé, surtout le résultat de sa place dans la société. :
« Je vous le
promet, l’année prochaine je reprends la Crimée. Bien sûr, je suis le premier à ne pas y croire, (rires du public) mais en tant que président, je suis obligé de vous donner confiance, la foi
en l’avenir, bla bla bla et tous ces genres d’absurdités ».
Une caricature de ce qu’il est, maintenant que c’est lui le président.
Par Wayan – le 8 janvier 2024 – Le Saker Francophone
En désespoir de
cause, les ukrainiens cherchent à créer des « coups victorieux » mais ils n’ont aucun effet sur l’équilibre de cette guerre. Couler un navire militaire russe en plein port Criméen, tirer des missiles sur les civils de Donetsk, en tirer d’autres sur le centre de la ville russe la plus proche des frontières ukrainiennes, Belgorod. Telle est la nouvelle stratégie ukrainienne :
« Les défenses
aériennes russes ont abattu vendredi des dizaines de drones ukrainiens en Crimée occupée et dans le sud de la Russie, ont indiqué des responsables, alors que Kiev poursuivait sa stratégie
visant à cibler la péninsule annexée par Moscou et à exporter cette guerre bien au-delà des frontières ukrainiennes.
Les sirènes des raids
aériens ont retenti à Sébastopol, la plus grande ville de Crimée, et la circulation a été suspendue pour la deuxième journée consécutive sur un pont reliant la péninsule, dont Moscou s’est
emparée illégalement il y a dix ans, à la région méridionale russe de Krasnodar. La travée constitue un lien d’approvisionnement crucial pour l’effort de guerre de la Russie.
Un missile antinavire
ukrainien Neptune a également été détruit au-dessus de la partie nord-ouest de la mer Noire, a indiqué le ministère. »
Ces coups médiatiques, bien plus que stratégiques, ont par contre un effet collatéral grave pour ce pays, celui d’énerver copieusement les russes, les
dirigeants et la population, et de leur donner des envies d’accélérer la défaite totale de l’Ukraine. Medvedev, un ancien président russe, en parle ouvertement :
« La Russie ne
devrait pas permettre une résurgence de l’idéologie qui a conduit à la Seconde Guerre mondiale, a déclaré l’ancien président
Vaincre le néofascisme
une fois pour toutes devrait être le « principal objectif » de la Russie pour l’année à venir, a déclaré dimanche l’ancien président Dmitri Medvedev dans son discours du Nouvel An. Le peuple
russe a déjà fait preuve d’une « force d’esprit, d’une volonté de victoire et d’un altruisme » sans précédent au cours de l’année écoulée, a-t-il ajouté.
Les « cœurs et les
esprits » de la nation vont aux soldats en première ligne, a déclaré Medvedev, exprimant sa sincère gratitude à « tous ceux qui défendent notre grande patrie ». Cette année a nécessité « une
résilience et une cohésion particulières, de la détermination et de la puissance », ainsi qu’un « véritable patriotisme » de la part du peuple russe, a-t-il ajouté.
L’année à venir devrait
voir la « défaite ultime » du néo-fascisme, une idéologie que « les ennemis de la Russie tentent de raviver » des décennies après qu’elle ait reçu un coup puissant pendant la Seconde Guerre
mondiale, a déclaré l’ancien président. »
Il y a dix ans, quand il était président russe, Medvedev faisait partie de l’aile dite « pro-occidentale » au sein de l’appareil politique russe. Depuis 2014, il a complètement changé d’avis, au point même
d’avoir des rages de « mari trompé » vis-à-vis du monde occidental.
Loin de la gesticulation médiatique, l’armée russe continue de grignoter du terrain :
« Selon l’Institute
for the Study of War (ISW), un groupe de réflexion américain, les forces militaires du président russe Vladimir Poutine ont réalisé des avancées confirmées jeudi dans deux zones situées le
long des lignes de front en Ukraine.
Cette évaluation
intervient alors que l’armée ukrainienne a attaqué des positions russes en Crimée au cours des premières heures de la journée de jeudi. Le centre de communication stratégique des forces
armées ukrainiennes (StratCom) a indiqué que les forces de Kiev avaient frappé un poste de commandement russe près de Sébastopol, tandis que le commandant de l’armée de l’air ukrainienne, le
général de corps d’armée Mykola Oleshchuk, a indiqué que les cibles visées par les frappes de son pays étaient les emplacements des chefs militaires russes dans la péninsule.
Le ministère russe de la
défense a quant à lui affirmé que ses forces avaient contrecarré l’assaut ukrainien en Crimée. Dans son évaluation de jeudi, l’ISW a déclaré que si les rapports sur l’action en Crimée étaient
contradictoires, la Russie avait confirmé ses gains dans d’autres régions d’Ukraine. »
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Les dirigeants israéliens continuent de parler ouvertement d’une nouvelle Nakba. Les dirigeants occidentaux se sont contentés d’un « ce n’est pas bien de toujours dire les choses ouvertement, alors arrêtez ce genre de discours » qui ne fut évidemment suivi d’aucun effet sur
le terrain, le nettoyage ethnique y continuant de plus belle, tant à Gaza qu’en Cisjordanie :
« Au moins six
personnes ont été tuées dans une frappe aérienne israélienne contre une maison de Rafah, dans le sud de Gaza, dans la nuit. Des centaines de milliers de Palestiniens se sont entassés à Rafah,
l’une des zones où Israël a demandé à la population de chercher refuge. Mais les forces israéliennes continuent de frapper toutes les parties du territoire assiégé.
Le ministre israélien de
la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que plusieurs milliers de combattants du Hamas restaient dans le nord de Gaza, où des quartiers entiers ont été réduits en ruines. De violents combats sont
également en cours dans le centre de Gaza et dans la ville méridionale de Khan Younis, où les responsables israéliens affirment que la structure militaire du Hamas est encore largement
intacte.
Pendant ce temps, le
chef humanitaire des Nations Unies affirme que Gaza est devenue « inhabitable » et qu’« un désastre de santé publique est en train de se produire ».
Cette « nouvelle Nakba » ne sont plus des paroles en l’air lancées sous l’effet de la colère mais des plans qui se concrétisent froidement :
« Zman Yisrael,
site partenaire en hébreu du Times of Israel, rapporte que des responsables israéliens ont eu des pourparlers clandestins avec la nation africaine du Congo et plusieurs autres pour
l’acceptation potentielle d’émigrants de Gaza.
« Le Congo sera disposé
à accueillir des migrants et nous sommes en pourparlers avec d’autres », a déclaré à Shalom Yerushalmi une source haut placée au sein du cabinet de sécurité.
Yerushalmi cite les
propos tenus hier par la ministre des renseignements Gila Gamliel à la Knesset : « À la fin de la guerre, le régime du Hamas s’effondrera, il n’y aura pas d’autorités municipales, la
population civile sera entièrement dépendante de l’aide humanitaire. Il n’y aura pas de travail et 60 % des terres agricoles de Gaza deviendront des zones tampons de
sécurité. »
« Israël envisage
de remplacer définitivement tous les travailleurs palestiniens par des travailleurs étrangers, dans le cadre d’une initiative majeure et ambitieuse visant à débarrasser le pays d’une menace
sécuritaire perçue, rapporte la chaîne publique Kan.
Des milliers d’ouvriers
du bâtiment et de l’agriculture de Cisjordanie se sont vu interdire d’entrer en Israël pour travailler depuis l’invasion massive et l’attaque du Hamas du 7 octobre. Le Hamas aurait recueilli
une partie de ses renseignements pour l’attaque auprès des Gazaouis qui avaient des permis de travail en Israël.
Pour éviter une
éventuelle répétition en Cisjordanie, Kan affirme que le gouvernement n’a pas l’intention de permettre aux travailleurs palestiniens de revenir après la guerre en cours. »
Des initiatives que ne rapportent pas les médias occidentaux qui préfèrent cacher l’ampleur du désastre israélien aux populations :
« Les deux
principaux partenaires d’extrême droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont approuvé lundi la reconstruction des colonies dans la bande de Gaza et l’encouragement de «
l’émigration volontaire » des
Palestiniens, tandis que le député d’opposition belliciste Avigdor Liberman a appelé Israël à réoccuper le sud du Liban.
S’exprimant lors des
réunions des factions respectives de leurs partis à la Knesset, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et le ministre des Finances Bezalel Smotrich ont présenté la migration des
civils palestiniens comme une solution au conflit de longue durée et comme une condition préalable pour assurer la stabilité nécessaire pour permettre aux résidents de du sud d’Israël à
rentrer chez eux.
La guerre présente une «
opportunité de se concentrer sur l’encouragement à la migration des habitants de Gaza », a déclaré Ben Gvir aux journalistes et aux membres de son parti d’extrême droite Otzma Yehudit,
qualifiant une telle politique de « solution correcte, juste, morale et humaine ». »
Et l’armée israélienne semble d’accord avec ces politiciens :
« Israël continuera
de mener la guerre à Gaza tout au long de 2024, a déclaré dimanche le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, dans un communiqué. Décrivant un changement
stratégique vers ce qu’il appelle la gestion « intelligente » des troupes de Tsahal, Hagari a révélé que cinq brigades de réservistes avaient été retirées des combats, soi-disant pour
revigorer l’économie israélienne alors que le pays s’installe dans un conflit prolongé.
“Les objectifs de la
guerre nécessitent de longs combats et nous sommes préparés en conséquence”, a-t-il déclaré, expliquant que le renvoi des réservistes chez eux “apportera un soulagement considérable à
l’économie et leur permettra de reprendre des forces pour les opérations l’année prochaine, et les combats continueront et nous en aurons besoin.
La prédiction du
porte-parole de Tsahal faisait suite à des commentaires similaires du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui avait averti lors d’une conférence de presse samedi que « de nombreux mois » de
combats étaient encore à venir. »
Comment imaginer que les Gazaouis puissent vivre aux milieux de décombres, sans nourriture et soins, avec la peur perpétuelle au ventre, pendant encore
« de nombreux mois » ? C’est
impossible et les dirigeants israéliens comptent là-dessus pour que les Gazaouis soient obligés de fuir leur terre.
Parallèlement à cette folie domestique, il est de plus en plus visible que le gouvernement israélien cherche à enflammer les choses dans tout le
Moyen-Orient.
1 er jet de pétrole, un haut officier iranien, en plein Damas :
« Razi Mousavi,
conseiller principal du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), est tombé en martyr lundi lors d’une frappe aérienne israélienne sur
Damas, en Syrie.
Mutaz al-Qurashi,
écrivain et chercheur yéménite, a déclaré au correspondant d’Iran Press à Damas que les hauts commandants de la résistance ont joué un rôle important dans le renforcement de l’Axe de la
Résistance et dans sa confrontation avec les ennemis israéliens et américains.
Il a souligné que
l’idéologie et le chemin des martyrs de la résistance, dont le général Razi Moussavi, se poursuivraient jusqu’à la libération de la Palestine. »
. 2eme jet de pétrole, un haut dirigeant du Hamas, en plein Beyrouth :
« Le chef adjoint
du Bureau politique du mouvement Hamas, Saleh al-Arouri, a été martyrisé mardi soir à la suite d’une attaque visant la banlieue sud de Beyrouth.
L’Agence nationale de
presse libanaise a rapporté qu’« un drone israélien a visé un bureau du mouvement Hamas à Msharafieh » tandis que « des ambulances atteignaient la zone pour transporter les
blessés ».
Le correspondant d’Al
Mayadeen a rapporté qu’un drone israélien a visé le bâtiment avec trois missiles, entraînant le martyre de six personnes. »
3eme jet un attentat à l’explosif, causant deux cents morts, en pleine célébration de l’assassinat, par le gouvernement Trump, d’un haut commandant de l’armée
iranienne, Soleimani, considéré comme un héros par la majorité des iraniens. C’est la provocation des provocations :
« Au moins 84
personnes ont été tuées et 284 blessées, dont beaucoup dans un état grave, dans deux explosions survenues mercredi 3 janvier à Kerman (sud-est), où se déroulait une cérémonie en mémoire de
l’ancien chef de la force al-Qods, Qassem Souleimani. Une double explosion qualifiée d’ « attaque terroriste » par la télévision iranienne. Téhéran décrète, ce jeudi 4 janvier, une journée de
deuil. »
Nous verrons si c’est l’allumette qui enflammera les deux premiers jets de pétrole. Un attentat revendiqué, sur la messagerie Telegram, par Etat Islamique et nié par le gouvernement israélien. Mais le gouvernement iranien ne l’entend évidemment pas de cette
oreille.
Bien sûr, les menaces de vengeances pleuvent mais sans, pour l’instant, avoir pris forme concrète :
« Le Hezbollah ne «
restera pas silencieux » après l’assassinat du numéro deux du Hamas
L’armée israélienne se
prépare mercredi 3 janvier à « tout scénario » au lendemain d’une frappe dans la banlieue de Beyrouth, au Liban, fatale au numéro 2 du mouvement islamiste palestinien Hamas et ravivant les
craintes d’une extension du conflit actuel dans la bande de Gaza. Une attaque condamnée par le chef du Hezbollah dans un discours très attendu ce mercredi. »
Et, au cas où le gouvernement israélien penserait que la peur les retient, il précise bien que :
« Hassan Nasrallah,
chef de la milice chiite Hezbollah, a déclaré mercredi que son groupe ne craignait pas une confrontation avec Israël et que toute attaque contre le Liban susciterait une réponse écrasante.
Ses commentaires interviennent après l’assassinat du responsable du Hamas, Saleh al-Arouri, à Beyrouth.
Le Hezbollah a qualifié
la frappe de drone qui a tué al-Arouri de « grave assaut contre le Liban » et a juré qu’elle ne se déroulerait pas « sans réponse et sans punition ». Israël n’a pas officiellement assumé la
responsabilité de l’attaque.
Dans son discours,
Nasrallah n’a pas annoncé d’attaques de vengeance, mais a déclaré que le meurtre d’al-Arouri était un acte « dangereux » qui devait être vengé.
« Si l’ennemi envisage
de faire la guerre au Liban, alors nos combats seront sans plafond, sans limites, sans règles. Et ils savent ce que je veux dire », a déclaré Nasrallah. « Nous n’avons pas peur de la guerre.
Nous n’en avons pas peur. Nous n’hésiterons pas. » »
Des menaces qui sont pris de hauts par de nombreux dirigeants et médias anglo-saxons :
« L’Iran ne veut
pas que la guerre s’élargisse car le régime sait qu’il ne peut pas la gagner
Les attentats à la bombe
en Iran et l’assassinat d’un dirigeant du Hamas au Liban ont exacerbé les craintes d’une escalade du conflit au Moyen-Orient par l’Iran. Mais le régime sait que s’opposer à la puissance
militaire américaine lui coûterait cher. »
« Washington continuera à soutenir activement Israël et cherchera à créer un
scénario « cauchemardesque » pour les dirigeants iraniens, a déclaré jeudi le sénateur américain Lindsey Graham au Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de sa visite à Tel
Aviv.
Jeudi, Graham a déclaré
à Netanyahu que les législateurs américains et l’administration du président Joe Biden « feraient tout ce qui était en leur pouvoir pour concrétiser le pire cauchemar de l’Iran », ajoutant
que les États-Unis « feraient tout ce qu’ils peuvent » pour soutenir Israël. Il a soutenu que Jérusalem-Ouest devrait s’efforcer de se réconcilier avec les nations arabes, qualifiant un tel
résultat de « cauchemar pour l’ayatollah ». Il a également décrit l’établissement de liens entre Israël et le monde arabe comme « un ingrédient absolument essentiel pour un Moyen-Orient
meilleur et plus stable, pour un Israël sûr et sécurisé et pour un peuple palestinien prospère ».
Le sénateur a également
déclaré qu’il était personnellement « désormais plus dévoué à apporter la stabilité à votre pays et à cette région ». Netanyahu a répondu en exprimant sa gratitude à Graham et en s’engageant
à poursuivre la campagne de guerre d’Israël à Gaza.
« Nous sommes absolument
déterminés à atteindre nos objectifs de guerre », a déclaré Netanyahu à Graham, ajoutant que Jérusalem-Ouest « appliquerait une puissance maximale avec une précision maximale partout où cela
est nécessaire ». »
Il y a visiblement un groupe qui cherche à mettre le feu au Moyen-Orient, et Netanyahou est leur leader/marionnette. Il est déjà en train de mettre son pays à
feu.
Cela fait longtemps que les néoconservateurs veulent entrainer les Etats-Unis dans une guerre contre l’Iran. Ils doivent penser que c’est le moment ou jamais :
« Dans une
interview accordée à Fox News, le républicain de Caroline du Sud a affirmé que Téhéran était à la fois responsable des attaques contre les bases américaines en Irak et en Syrie et du
harcèlement des cargos liés à Israël dans la mer Rouge.
« Cela fait maintenant
six mois que je dis : frappez l’Iran », a déclaré Graham. « Ils ont des champs de pétrole à ciel ouvert, ils ont le quartier général des Gardiens de la révolution que l’on peut voir depuis
l’espace. Faites-les disparaître de la carte. »
Mais ces va-t-en-guerres font l’erreur de sous-estimer, comme d’habitude, le support dont bénéficie l’Iran, en particulier de la Russie et de la Chine.
Bien sûr, cette stratégie de la tension finit par se répercuter sur l’ensemble de l’appareil gouvernemental israélien. CNN en donne quelques détails :
« Des divisions au
sein du gouvernement israélien sont apparues publiquement vendredi alors que les membres du cabinet se disputaient sur les plans pour l’avenir d’après-guerre de Gaza et sur la manière de
gérer les enquêtes sur les failles de sécurité autour des attaques du Hamas du 7 octobre.
Ces tirs publics isolés
ont fait suite à ce qu’une source a décrit comme une « bagarre » lors d’une réunion du cabinet de sécurité jeudi. Le ministre d’extrême droite des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré qu’il
y avait eu une « discussion houleuse », tandis que l’ancien ministre de la Défense Benny Gantz a déclaré qu’une « attaque politiquement motivée » avait été lancée.
Ces développements
illustrent les lignes de fracture qui émergent au sein de la coalition gouvernementale du Premier ministre Benjamin Netanyahu après trois mois de guerre avec le Hamas. Si le gouvernement
s’effondre, Israël sera probablement confronté à de nouvelles élections que Netanyahu devrait perdre.
Le ministre de la
Défense Yoav Gallant a présenté des plans pour la prochaine phase de la guerre à Gaza et a fourni des détails sur ce qui pourrait suivre dans un document de trois pages intitulé « Le jour
d’après ».
Il a décrit une «
nouvelle approche de combat » avec un accent soutenu sur le ciblage des dirigeants du Hamas dans les parties sud de la bande de Gaza. Dans le nord de Gaza, il a déclaré que la campagne des
Forces de défense israéliennes (FDI) comprendrait « des raids, la destruction de tunnels terroristes, des activités aériennes et terrestres et des opérations spéciales ».
Après la guerre, l’armée
israélienne conserverait « sa liberté d’action opérationnelle dans la bande de Gaza » et Israël continuerait à « procéder à l’inspection des marchandises entrant » sur le
territoire.
Gallant, membre du parti
de centre-droit Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré qu’une fois les objectifs de la guerre atteints, il n’y aurait « plus de présence civile israélienne dans la bande de
Gaza », semblant exclure le rétablissement de colonies israéliennes à Gaza, qu’Israël avait supprimées unilatéralement en 2005.
Le ministre de la
Défense a également dévoilé le concept d’une force opérationnelle multinationale dirigée par les États-Unis et chargée de « la réhabilitation de la bande de Gaza ».
Mais le plan du ministre
fournit peu de détails sur la future gouvernance de l’enclave, indiquant simplement que « l’entité palestinienne contrôlant le territoire » « s’appuierait sur les capacités » des « acteurs
locaux non hostiles » déjà présents à Gaza.
Le projet a suscité de
vives discussions, selon une source. Après une pause dans la réunion, a indiqué la source, la ministre des Transports Miri Regev est passée à l’attaque. “Après la pause, Miri Regev est
revenue et a lancé cette dispute qui a fuité”, a déclaré le responsable, qui a demandé à rester anonyme.
Gantz, qui a rejoint le
gouvernement après le 7 octobre, a déclaré : « Ce qui s’est passé hier était une attaque politiquement motivée en pleine guerre. J’ai participé à de nombreuses réunions du cabinet – une telle
conduite n’a jamais eu lieu et ne doit pas se produire.
Il n’a pas précisé qui
avait lancé l’attaque, mais il a critiqué Netanyahou. « Le cabinet aurait dû discuter des processus stratégiques qui affecteront la poursuite de la campagne et notre sécurité à l’avenir. Cela
ne s’est pas produit, et le Premier ministre en est responsable », a déclaré Gantz, exhortant Netanyahu à choisir entre l’unité et la sécurité d’un côté et la politique de
l’autre.
Le parti Likoud de
Netanyahu s’en est ensuite pris à Gantz. “Pendant une guerre, lorsque le peuple est uni, Gantz est censé agir de manière responsable et cesser de chercher des excuses pour rompre sa promesse
de rester dans le gouvernement d’unité jusqu’à la fin de la guerre”, a-t-il déclaré dans un communiqué.
Gantz est largement
considéré comme un successeur probable de Netanyahu lorsque des élections seront déclenchées. »
Alors Blinken revient pour une grande tournée dans la région pour tenter d’éteindre ces feux démarrés par les israéliens :
« Dans l’espoir
d’éviter une expansion régionale de la guerre que l’État hébreu mène à Gaza, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken embarque jeudi 4 janvier pour une nouvelle tournée au
Moyen-Orient, avec des visites prévues en Israël, en Cisjordanie occupée, mais également dans cinq pays arabes de la région. »
Et pour bien montrer que le gouvernement étasunien ne fait pas réellement de son mieux pour « éviter que le Moyen-Orient ne s’enflamme totalement » sous les coups de boutoir israélien :
« L’armée
américaine a lancé jeudi une frappe de représailles à Bagdad qui a tué un chef de milice qu’elle accuse d’être responsable des récentes attaques contre le personnel américain, a annoncé le
Pentagone, une décision condamnée par le gouvernement irakien.
La frappe américaine a
eu lieu vers 09h00 GMT et visait Mushtaq Jawad Kazim al Jawari, a indiqué le Pentagone, ajoutant qu’il était un dirigeant du Harakat al Nujaba impliqué dans la planification et la réalisation
d’attaques contre le personnel américain. »
Signes de schizophrénie gouvernementale ou de simple panique au sein du gouvernement Biden ?
« Le Premier
ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani a déclaré vendredi qu’il établirait un dialogue pour discuter du retrait de la présence militaire américaine dans son pays après qu’une frappe
américaine a tué jeudi un chef de milice irakien à Bagdad.
Dans un discours,
al-Sudani a déclaré que l’accord en vertu duquel les troupes américaines sont basées en Irak stipule l’égalité de souveraineté des deux pays, ce qui a été violé par la frappe
américaine.
“Nous avons souligné à
plusieurs reprises qu’en cas de violation ou de transgression par une partie irakienne, ou si la loi irakienne est violée, le gouvernement irakien est la seule partie qui a le droit de donner
suite au bien-fondé de ces violations”, a-t-il ajouté. » a déclaré Soudani dans des remarques partagées par son bureau.
“Nous affirmons notre
position ferme et de principe visant à mettre fin à l’existence de la coalition internationale une fois que les justifications de son existence auront pris fin”, a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a
déclaré qu’il était en train d’établir un dialogue bilatéral avec les États-Unis pour discuter du retrait de quelque 2 500 soldats américains installés dans son pays.
« Il s’agit d’un
engagement sur lequel le gouvernement ne reculera pas et ne négligera rien qui puisse parfaire la souveraineté nationale sur la terre, le ciel et les eaux de l’Irak », a-t-il
déclaré. »
Parallèlement à ces attaques ciblées et répétitives, une campagne de démonisation de l’Iran commence dans les médias occidentaux. La future cible doit toujours être démonisée aux yeux de la population :
« Le 7 octobre,
l’Iran est allé trop loin. Le soutien du CGRI et la planification de l’attaque odieuse du Hamas contre des civils israéliens ont maintenant plongé la bande de Gaza dans une guerre totale.
Mardi, des éléments de cette guerre se sont étendus au Liban lorsqu’Israël a mené une frappe qui aurait tué Saleh al-Arouri, un haut responsable du Hamas.
Près de 1 200 Israéliens
sont morts – et les troupes américaines en Irak et en Syrie ont été attaquées à 118 reprises par des milices soutenues par l’Iran. Khamenei est engagé dans une guerre par procuration avec les
États-Unis, et elle va sans doute bien plus loin que cela, étant donné l’alignement croissant de Téhéran sur Moscou face à la guerre chancelante du président russe Vladimir
Poutine en Ukraine.
Cependant, le jour du jugement pour l’Iran approche. La
décision d’Israël de cibler al-Arouri au Liban, où il s’était enfui après l’incursion israélienne à Gaza, était probablement conçue comme un signal d’alarme cinétique lancé par Jérusalem à
Khamenei et à Hassan Nasrallah, le chef religieux chiite du Hezbollah.
En août dernier,
Nasrallah a déclaré : « Tout assassinat sur le sol libanais contre un Libanais, un Syrien, un Iranien ou un Palestinien entraînera une réponse décisive. Nous ne tolérerons pas cela et nous ne
permettrons pas au Liban de devenir un nouveau champ de bataille pour Israël. » Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son cabinet de guerre viennent de le bluffer.
La nouvelle unité
israélienne, connue sous le nom de Nili, acronyme hébreu signifiant « L’éternité d’Israël ne mentira pas », est désormais opérationnelle. Jérusalem a clairement indiqué que quiconque a aidé
et encouragé les attaques du 7 octobre contre Israël ne sera en sécurité nulle part. Cela inclut non seulement Mohammed Deif, Yahya Sinwar, Ismail Haniyeh, Moussa Abu Marzouk et d’autres
hauts responsables militaires et politiques du Hamas, mais aussi leurs sponsors.
Le Moyen-Orient se
trouve désormais à un point d’inflexion. Pendant des décennies, l’Iran a survécu en tant que régime terroriste en jouant sur les intérêts
régionaux et en profitant de la politique intérieure américaine. D’abord pour contenir l’Irak de Saddam Hussein, puis plus tard pour illustrer pourquoi les néoconservateurs étaient impatients
d’entraîner les États-Unis dans une autre « guerre éternelle ». »
L’Iran est le méchant « régime terroriste » qui soutient les méchants « terroristes palestiniens, libanais, irakiens et houthis ». Mais le
jour du jugement arrive. Croyez le bien.
************
Une tentative de destitution de Biden par les Républicains d’un côté, une tentative d’empêcher Trump de gagner les prochaines élections de l’autre. Cette
dernière tentative pourrait bien parvenir à ses fins car Trump n’a pas que l’individu nommé Biden, ou le Parti Démocrate, face à lui mais ce que l’on appelle l’Etat profond.
Cette notion d’Etat profond étant un concept assez souple qui s’adapte aux structures politiques du pays. Ce peut être l’entité militaire dans certains cas, un
groupe d’individus puissants dans d’autres cas. Pour les Etats-Unis de 2020, l’Etat profond est un groupe réunissant (momentanément) le Parti Démocrate, les élites financières privées et
leurs médias, les Complexe militaro-industriel et les services de renseignement qui en font partie. C’est donc un groupe extrêmement puissant réunis par le profit financier qu’en retire ses
membres. Leur seul problème est que leur intérêt personnel diverge de plus en plus des celui de la population et que celle-ci commence à, petit à petit, réaliser le problème.
Telle est l’arrière scène du combat Trump/Biden. Biden représentant les intérêts de l’Etat profond étasunien qui défend corps et bien sa candidature, allant
même jusqu’à empêcher une relève Démocrate. Trump et son énorme soutien populaire représentant cette partie de la population qui se sent négligée par les caciques de Washington. Les mêmes qui
manifestaient au Capitole, le 6 janvier 2021.
Bien sûr cela ne fait pas de Trump un héros, car l’authenticité de son amour pour le peuple peut être sérieusement mis en doute, mais son courage, face au Moby
Dick qu’est l’Etat profond, est indéniable. Et ses millions de supporters étasuniens le savent et comptent sur ce courage pour que les choses changent.
Ce combat montre avant tout que le fossé entre les élites et la population s’élargit, comme en Europe, au fur et à mesure que ces pays entrent en phase de
récession, tant au niveau économique, politique que moral.
Le système judiciaire, dont de nombreuses élites sont des membres, plus ou moins consciemment, de l’Etat Profond car elles suivent ce qui leur est dit dans les
médias, que « Trump est un danger pour la démocratie », s’en prend donc au danger désigné :
« Aux États-Unis,
après le Colorado il y a quelques jours, Donald Trump vient d’être déclaré inéligible dans le Maine. Le 50e président ne pourra pas se présenter aux primaires républicaines dans cet état du
Nord-Est du pays, sauf si la justice en décide autrement. D’autres États pourraient prendre la même décision. »
D’un côté il y a une accusation, sans trop de fondements juridiques, mais de nombreux fondements politiques, de « danger pour la démocratie » et de
l’autre une intervention des systèmes judiciaires pour empêcher un ex-président de se représenter. Factuellement, il est évident que le « danger pour la démocratie » vient plus de
la politisation des systèmes judiciaires que d’un ex-président qui a fait beaucoup plus preuve de son amateurisme d’homme d’Etat que de sa réelle dangerosité pour la démocratie. Il n’a jamais
prétendu vouloir s’en prendre aux institutions démocratiques, mais à l’Etat profond oui. C’est ce qu’il veut dire quand il prétend qu’il va « nettoyer le marécage de Washington ». Et c’est cela qui
en fait un danger pour ce dernier.
Car il est vrai que les méthodes employées par l’Etat Profond pour harasser Trump et ses supporters sont elles-mêmes à la limite de la légalité :
« L’avocat spécial
chargé de poursuivre le candidat républicain à la présidence, Donald Trump, dans ses efforts présumés pour renverser l’élection de 2020, a ordonné à X (anciennement Twitter) de lui remettre
des informations sur les comptes de tous les utilisateurs qui ont interagi avec l’ancien président, selon un mandat de perquisition lourdement expurgé publié lundi par le ministère américain
de la Justice.
Le mandat demande
“toutes les informations de l’onglet “Connexion” ou “Notifications” pour le compte [de Trump], y compris toutes les listes d’utilisateurs de Twitter qui ont favorisé ou retweeté des tweets
publiés par le compte, ainsi que tous les tweets qui incluent le nom d’utilisateur associé au compte (c’est-à-dire les “mentions” ou les “réponses”)”. Cela s’ajoute à l’historique de
recherche de M. Trump, à ses messages directs, à la liste de tous les utilisateurs qu’il a “suivis, unfollowed, muted, unmuted, blocked, or unblocked” et au “contenu de tous les tweets créés,
rédigés, favorisés/likes ou retweetés” par le président de l’époque entre octobre 2020 et janvier 2021.
Même les informations
publicitaires, les préférences de sujets, les communications avec le personnel d’assistance de X et les données qui ont été supprimées mais qui restent disponibles pour la plateforme doivent
être remises au procureur, selon le document.
“Il n’y a aucune
justification bénigne ou raisonnable à cette demande”, a opiné Steve Friend, lanceur d’alerte du FBI, dans un post sur X mardi. De nombreux partisans de Trump se sont rendus sur X pour
exprimer leur mépris à l’égard de l’ordonnance, dénonçant Smith comme un “ennemi du peuple” et appelant le Congrès à le défaire de son enquête. »
De quoi faire une liste de « citoyens dangereux » digne de celle de la Gestapo.
Même certains Démocrates, ceux ayant pris un peu de recul, font remarquer en quoi cette attaque contre Trump est un grand danger pour le pays :
« L’ancien
conseiller d’Obama, David Axelrod, a averti vendredi qu’une décision de justice excluant l’ancien président Donald Trump du scrutin primaire “déchirerait le pays”.
“J’ai de très, très
fortes réserves sur tout cela”, a déclaré vendredi Axelrod sur CNN. “Je pense que cela déchirerait le pays s’il était effectivement empêché de se présenter parce que des dizaines de millions
de personnes veulent voter pour lui.”
“Je pense que si vous
voulez battre Donald Trump, vous devrez probablement le faire aux urnes”, a-t-il poursuivi.
L’ancien conseiller
politique a fait valoir que la décision du Maine de retirer le candidat républicain du scrutin primaire de l’État s’inscrivait dans le récit de Trump selon lequel le Parti démocrate ne « le
poursuit » qu’en raison de sa candidature à la présidentielle.
“Une grande partie de la
motivation de la candidature [de Trump] était une stratégie de défense juridique”, a déclaré Axelrod. “Il voulait mettre en place une construction… qui dit qu’ils s’en prennent à lui parce
qu’il se présente à la présidence, et qu’ils essaient de l’empêcher d’être président.” »
C’est tellement une évidence avec un tel acharnement judiciaire. Et Trump sait habilement retourner cet acharnement à son avantage.
« L’ancien
gouverneur du New Jersey et candidat à la présidentielle de 2024, Chris Christie, a accusé les Démocrates d’avoir contribué à faire de Donald Trump un « martyr », citant la décision des
responsables du Maine d’exclure l’ex-président du scrutin primaire de l’État.
S’adressant à CNN
vendredi, Christie a lancé des attaques contre ses collègues prétendants au GOP, en distinguant à la fois Nikki Haley et Trump, mais a ensuite critiqué la décision du Maine de mettre l’ancien
leader sur la liste noire des bulletins de vote – le deuxième État à le faire après le Colorado.
La suppression de Trump
du scrutin d’État « fait de lui un martyr », a déclaré Christie. « Vous savez, il est très doué pour jouer « Pauvre de moi, pauvre de moi ». Le pauvre milliardaire new-yorkais qui dépense
l’argent des autres pour payer ses frais juridiques. »
Car si les analystes alternatifs savent depuis plusieurs années que Biden a utilisé son influence de Vice-président pour gagner de l’argent, on sait maintenant
que Trump a fait de même. « Les députés le font bien, alors pourquoi pas les présidents n’est-ce-pas ? » doivent se dire les esprits déjà touchés par la corruption morale
générale.
« Les entreprises
de Donald Trump ont récolté au moins 7,8 millions de dollars auprès de 20 gouvernements étrangers tout au long de sa présidence, selon de nouveaux documents publiés jeudi par les démocrates
de la Chambre des représentants, selon le New York Times. Les transactions à l’étranger, décrites dans un rapport de 156 pages intitulé « Maison Blanche à vendre » produit par les démocrates
du comité de surveillance de la Chambre, fournissent des preuves tangibles de l’engagement de l’ancien président dans le genre de conduite dont les républicains de la Chambre accusent le
président Joe Biden alors qu’ils tentent de construire. Une procédure de mise en accusation contre lui malgré leur enquête sur ses relations présumées qui n’a fourni aucune
preuve. »
Que les deux principaux outsiders de cette campagne présidentielle étasunienne soit aussi corrompu l’un que l’autre dit tout de l’état de corruption de la soi-disant « plus grande démocratie au monde ».
C’est finalement la Cour Suprême qui va décider du destin politique de Trump et, par la même occasion, de celui des Etats-Unis :
« La Cour suprême a
déclaré vendredi qu’elle déciderait si l’ancien président Donald Trump pouvait être exclu du scrutin en raison de ses efforts pour annuler sa défaite électorale de 2020, insérant ainsi la
Cour dans la campagne présidentielle de 2024.
Les juges ont reconnu la
nécessité de prendre une décision rapidement, alors que les électeurs commenceront bientôt à voter pour les primaires présidentielles à travers le pays. Le tribunal a accepté d’examiner
l’appel de Trump concernant la décision du Colorado découlant de son rôle dans les événements qui ont culminé avec l’attaque du 6 janvier 2021 contre le Capitole américain.
Soulignant l’urgence,
les débats auront lieu le 8 février, pendant ce qui est normalement une pause hivernale de près d’un mois pour les juges. Ce délai d’urgence pourrait permettre au tribunal de rendre une
décision avant le Super Tuesday du 5 mars, lorsque le plus grand nombre de délégués seront à gagner en une seule journée, y compris dans le Colorado. »
Tous ces nombreux articles médiatiques dénonçant Trump alors que, au même moment, les déboires de Biden au Congrès pour ses trafics d’influence sont balayés sous le tapis montre bien que le système médiatique, tout comme le système judiciaire, n’est
pas neutre et entend bien pousser la population à voter Biden, et personne d’autre. Voilà où en est le « système démocratique » étasunien.
Mais que les européens ne se leurrent pas, c’est la même chose chez eux.
« Au moins 215
millions de doses de vaccins COVID-19 achetées par les pays de l’UE au plus fort de la pandémie ont depuis été jetées, pour un coût estimé à 4 milliards d’euros pour le contribuable, révèle
une analyse de POLITICO. Et il s’agit très certainement d’une sous-estimation…
Il n’est pas facile de
savoir combien de vaccins ont été jetés. Les gouvernements, dont celui de la France, deuxième pays le plus peuplé de l’Union européenne, sont réticents à révéler l’ampleur du
gaspillage. »
On attend toujours que Van Der Leyen dévoile les nombreux messages échangés directement avec le président de Pfizer et le conflit d’intérêt avec son mari. Elle refuse de le faire ; aurait-elle quelque chose à cacher ; et aucune instance judiciaire ne l’y oblige.
Le fameux devoir de transparence, un devoir indispensable à la garantie d’une saine démocratie, est de plus en plus négligé par nos dirigeants, sans qu’ils en
aient à subir de conséquences. Encore un autre signe du déclin démocratique des pays occidentaux.
Nous terminerons sur cette réflexion de Johnstone car c’est la propagande médiatique qui permet à cette corruption de s’infiltrer dans le système politique sans
que la population en soit vraiment consciente :
« L’idée la plus
fausse concernant la propagande est qu’il s’agit de quelque chose qui arrive à d’autres personnes et qui concerne d’autres pays. Les Occidentaux aiment se considérer comme des personnes
libres d’esprit dont la vision du monde est formée par les faits et la vérité, ce qui les oppose à des pays comme la Corée du Nord et la Chine, où les populations sont considérées comme
soumises à une propagande visant à renforcer le conformisme. Ils pensent que si la propagande existe en Occident, elle vient de pays comme la Russie qui essaient de corrompre nos esprits et
d’affaiblir notre confiance dans nos institutions, ou que si la propagande est d’origine nationale, elle n’affecte que les personnes appartenant à d’autres partis politiques.
En réalité, l’esprit
occidental typique a mariné dans la propagande nationale tout au long de sa vie, et sa vision du monde a été fabriquée pour lui par de puissants manipulateurs qui profitent de sa conformité
intellectuelle avec leurs intérêts. L’endoctrinement dans la vision du monde occidentale dominante a commencé à l’école et se poursuit à l’âge adulte avec l’aide des médias dominants tels que
CNN et le Washington Post.
Si nous voulons un jour
avoir une civilisation saine, nous allons devoir nous réveiller du coma induit par la propagande dans lequel nous avons été placés afin de commencer à pousser contre les murs de la cage que
nous avons été endoctrinés toute notre vie à ignorer et commencer à utiliser le pouvoir de notre nombre pour forcer un réel changement dans les systèmes qui gouvernent notre monde.
Heureusement, les atrocités commises à Gaza ont rapidement réveillé les gens, parce qu’il s’avère qu’il y a des limites à la propagande sur le meurtre de milliers d’enfants.
Plus les gens prennent
conscience que notre civilisation est construite sur la tromperie et qu’une grande partie de ce qu’on nous dit sur le monde est un mensonge, plus nous nous rapprochons d’une société fondée
sur la vérité, où quelque chose comme le massacre de Gaza ne pourrait pas se produire. »
Et que ceux qui doute de la propagande occidentale lisent le dernier message de Julien Assange, toujours emprisonné sans procès dans une prison de haute
sécurité anglaise pour avoir démonté la propagande de guerre étasunienne pendant la guerre d’Irak.
Les dirigeants
ukrainiens parlent d’une nouvelle mobilisation, massive, pour continuer à se battre contre la Russie au lieu d’entamer des négociations de paix :
« L’Ukraine annonce envoyer des avis de mobilisation par
smartphone. Un mécanisme de mobilisation amélioré affectera même les Ukrainiens qui ont quitté le pays en raison du conflit avec la Russie, a noté Umerov, affirmant que les
révisions étaient une question d’égalité et
de justice. Le ministère évalue actuellement les « catégories » de personnes dont il a réellement besoin, parmi lesquelles tous les hommes ukrainiens âgés de 25 à 60 ans…
Le ministre a également été interrogé sur la proposition,
prétendument lancée par l’armée, de mobiliser 450 000 à 500 000 hommes supplémentaires, révélée pour la première fois par le président Vladimir Zelensky lors de sa récente séance de
questions-réponses. Zelensky a affirmé avoir rejeté la proposition, exigeant une meilleure justification de la décision de l’armée. Oumerov n’a pas précisé si cette demande avait
effectivement été formulée, déclarant seulement qu’une législation sur le sujet était effectivement en préparation et que les détails devraient être rendus publics dans les “prochains
jours”.
Les remarques d’Umerov surviennent alors que l’on craint que Kiev
n’intensifie encore sa campagne de conscription forcée dans le but apparent de compenser les lourdes pertes subies lors de sa contre-offensive tant médiatisée mais finalement désastreuse
contre les Russes. La conscription est devenue de plus en plus violente en Ukraine, avec de nombreuses vidéos circulant en ligne montrant des agents de recrutement armés agressant des
citoyens dans les rues, poursuivant des recrues potentielles et même se bagarrant avec elles.
Samedi, Nazariy Kishak, officier militaire ukrainien et ancien
conseiller municipal, a affirmé que le pays était sur le point d’ériger des barrages routiers autour des villes et entre les régions dans le but d’arrêter les réfractaires. “Les gars en
première ligne doivent être remplacés. La jeunesse dorée, les enfants de parents prétentieux, les blogueurs, tous ceux qui se font prendre – iront dans l’infanterie”, a affirmé
Kishak. »
« Alors que l’armée
ukrainienne fait face à un nombre croissant de morts et à une impasse sur le champ de bataille, les recruteurs de l’armée sont devenus de plus en plus agressifs dans leurs efforts pour
reconstituer les rangs, enlevant dans certains cas des hommes en pleine rue et les emmenant vers des centres de recrutement en recourant à l’intimidation, voire à la force
physique.
Des recruteurs ont
confisqué des passeports, retiré des gens de leur emploi et, dans au moins un cas, tenté d’envoyer une personne handicapée mentale suivre une formation militaire, selon des avocats, des
militants et des hommes ukrainiens qui ont été soumis à ces tactiques coercitives. Des vidéos de soldats poussant des gens dans des voitures et retenant des hommes contre leur gré dans des
centres de recrutement apparaissent de plus en plus fréquemment sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux.
Ces tactiques sévères
visent non seulement les réfractaires, mais aussi les hommes qui seraient normalement exemptés du service – un signe des défis considérables auxquels l’armée ukrainienne est confrontée pour
maintenir ses effectifs dans une guerre qui fait de nombreuses victimes et contre un ennemi beaucoup plus important. »
*********
Pourtant, par médias interposés, le gouvernement étasunien pousse l’Ukraine aux négociations. Le titre de cet article du New York Times le dit clairement : « l’Ukraine n’a pas besoin de tout son territoire pour vaincre
Poutine ». Politico en rajoute une couche :
« L’aide américaine
et européenne à l’Ukraine étant désormais gravement menacée, l’administration Biden et les responsables européens sont en train de changer discrètement leur fusil d’épaule. Selon un
responsable de l’administration Biden et un diplomate européen en poste à Washington, ils ne soutiennent plus l’objectif de l’Ukraine de remporter une victoire totale sur la Russie, mais
cherchent plutôt à améliorer sa position dans le cadre d’une éventuelle négociation visant à mettre fin à la guerre. Une telle négociation impliquerait probablement la cession de
certaines parties de l’Ukraine à la Russie.
La Maison Blanche et le
Pentagone insistent publiquement sur le fait qu’il n’y a pas de changement officiel dans la politique de l’administration et qu’ils soutiennent toujours l’objectif de l’Ukraine de forcer
l’armée russe à quitter complètement le pays. Mais avec les Ukrainiens eux-mêmes, les responsables américains et européens discutent actuellement du redéploiement des forces de Kiev qui, loin
de la contre-offensive du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy qui a échoué pour l’essentiel, se retrouveraient dans une position défensive plus forte face aux forces russes à l’est, selon
le responsable de l’administration et le diplomate européen, ce qui a été confirmé par un haut responsable de l’administration. Cet effort a également consisté à renforcer les systèmes de
défense aérienne et à construire des fortifications, des obstacles en fil de fer barbelé, des obstacles antichars et des fossés le long de la frontière nord de l’Ukraine avec la Biélorussie,
selon ces responsables. En outre, l’administration Biden s’attache à ressusciter rapidement l’industrie de défense ukrainienne afin de fournir les armes dont l’Ukraine a désespérément besoin
et que le Congrès américain rechigne à remplacer. »
Mais les extrémistes nationalistes qui ont pris le pouvoir en Ukraine en 2014, avec l’aide du gouvernement étasunien de l’époque, n’admettrons pas si facilement
une défaite qui entérinerait la fin de l’Ukraine d’avant 2014. C’est pourquoi ils mobilisent à tour de bras. La mort (des autres) plutôt que la défaite. Telle est l’état d’esprit des adeptes
de Bandera (Le héros des nationalistes ukrainiens).
************
Cette fois c’est un ambassadeur ukrainien qui explique que les discussions de paix à Istanbul, avril 2022, auxquelles il participait, était bien parties et que Poutine voulait vraiment qu’elles aboutissent, jusqu’à
ce que Zelenksy les interrompe brutalement :
« L’ambassadeur
ukrainien Chalyi, qui a participé aux pourparlers de paix avec la Russie au printemps 2022, déclare que “nous avons conclu” le “communiqué d’Istanbul” et que “nous étions très près en… avril
de mettre fin à notre guerre par un règlement pacifique” et que Poutine “a fait tout son possible pour conclure un accord avec l’Ukraine”. Il ajoute que c’est “la décision personnelle de
Poutine d’accepter le texte de ce communiqué”.
Ce cadre d’accord de
paix pour mettre fin à la guerre a également été confirmé par le chef de la délégation ukrainienne, des responsables proches de Zelensky, l’ancien Premier ministre israélien, l’ancien
chancelier allemand, Poutine, le ministre turc des Affaires étrangères, d’anciens responsables américains et Arestovych. Les cinq premiers ont déclaré que l’accord était bloqué par les
États-Unis et le Royaume-Uni. »
Encore un indice montrant que Poutine ne cherchait pas la guerre contre l’Ukraine, qu’il y a été forcé mais qu’il voulait conclure une paix le plus rapidement
possible, ce que la Grande Bretagne et les Etats-Unis ont empêché. Cela montre non seulement que les anglo-saxons sont les principaux responsables de ce qui arrive à l’Ukraine mais aussi que
Poutine n’a aucune envie de partir en guerre contre l’Europe après avoir vaincu l’Ukraine. A moins, là encore, que les Etats-Unis ne l’y force en utilisant non plus seulement l’Ukraine mais
tout l’OTAN pour le provoquer.
« Les États-Unis
devraient cesser d’essayer d’étendre unilatéralement leur plateau continental, en particulier dans l’Arctique, a déclaré Rick Steiner, zoologiste à l’université de l’Alaska, dans une
interview publiée mercredi par RIA Novosti.
Ses commentaires font
suite à la publication officielle, la semaine dernière, par l’administration du président américain Joe Biden, de cartes détaillant l’extension du plateau continental américain dans la mer
Arctique, l’Atlantique, la mer de Béring, l’océan Pacifique, deux sections du golfe du Mexique et à proximité des îles Mariannes.
Le département d’État
américain a insisté sur le fait que les nouvelles frontières proposées par Washington ne créeront pas de conflits territoriaux avec la Russie, mais qu’elles devront être réglées avec le
Canada et le Japon.
Toutefois, M. Steiner a
affirmé que les États-Unis “marchent sur des œufs” en formulant des revendications unilatérales dans l’Arctique, étant donné qu’ils n’ont pas ratifié la Convention des Nations unies sur le
droit de la mer (UNCLOS).
Au lieu de faire la
course aux ressources dans la région polaire, le zoologiste a insisté sur le fait que tous les pays devraient s’unir pour “protéger pleinement et à jamais l’océan Arctique” et retirer leurs
prétentions à un plateau continental élargi.
Le refus de Washington
de ratifier la CNUDM signifie également qu’il n’y a pratiquement aucune chance que les nouvelles frontières proposées soient un jour reconnues au niveau international, a déclaré à la RIA Chas
Freeman, diplomate américain chevronné et ancien secrétaire adjoint à la défense pour les affaires de sécurité internationale.
“Même si les Américains
n’étaient pas impliqués dans une guerre par procuration avec la Russie et dans une guerre économique avec la Chine, il serait pratiquement impossible de les amener à accepter ces actions
unilatérales”, a déclaré l’ancien diplomate. Il a également affirmé qu’il était “difficile de comprendre” comment les revendications américaines d’un plateau élargi dans l’Arctique étaient
cohérentes avec les objections formulées à l’encontre de revendications similaires émanant de pays tels que la Chine.
Moscou, quant à elle, a
condamné les revendications unilatérales de Washington en les qualifiant d'”inacceptables”. Le chef de la commission de la Douma d’État sur l’Arctique, Nikolay Kharitonov, a averti que les
tentatives des États-Unis d’étendre leur territoire pourraient accroître les tensions dans l’Arctique. »
Evidemment la presse étasunienne publie des articles faisant croire que ce sont la Russie et la Chine qui ont des visées expansionnistes sur l’Arctique.
Tel cet article publié par CNN, avec un titre fait pour déclencher une peur de la Russie et de la Chine en même temps : « Alors que la glace de l’arctique fond, une menace russo-chinoise
se profile » :
« Lors d’un sommet
entre Poutine et le dirigeant chinois Xi Jinping en mars, les deux pays ont convenu de se concentrer sur l’Arctique, semblant ainsi ouvrir un nouveau front contre l’Occident. Selon certaines
estimations, la Chine a investi 90 milliards de dollars dans la région.
Moscou et Pékin
travaillent ensemble à la construction d’une “route de la soie polaire”, avec des objectifs économiques, géopolitiques et militaires. La Chine élabore subtilement un argument pour devenir un
acteur dans la région, en se déclarant “État proche de l’Arctique”.
L’OTAN trouve tout cela
inquiétant, selon l’amiral Bauer, car “alors que les intentions de la Russie dans l’Arctique sont devenues claires ces dernières années”, celles de la Chine “restent opaques”.
Entre-temps, Moscou a
décrié l’expansion de l’OTAN vers l’est. Aujourd’hui, l’adhésion de la Finlande, et peut-être de la Suède, à l’alliance laisserait la Russie la seule nation arctique en dehors de
l’OTAN.
Si, comme certains le
prétendent, la Russie a réussi à tromper ses voisins de l’Arctique, son invasion de l’Ukraine leur a ouvert les yeux. “Il est peut-être difficile de comprendre à quel point la paix a été
profonde en Norvège”, a déclaré Anne Marie Aanerud, vice-ministre norvégienne de la défense. “Nous avions littéralement l’impression que rien ne pouvait mal tourner depuis des
générations.
Aujourd’hui, l’Arctique
norvégien n’est pas seulement l’endroit où l’on peut observer des groupes de baleines à la recherche de harengs dans les fjords aux eaux glacées. Les forces militaires de l’OTAN s’y rendent
également fréquemment, en réponse aux manœuvres de provocation de la présence militaire massive de la Russie.
En septembre, les
habitants de Tromsø ont vu un sous-marin de la marine française émerger de leurs eaux. Quelques jours plus tard, un sous-marin américain a également été accueilli ici. »
Korybko explique en quoi l’article de CNN est un article de propagande :
« Frida Ghitis, de
CNN, a publié jeudi un article alarmiste intitulé “La fonte des glaces de l’Arctique fait planer une nouvelle menace avec la Russie et la Chine”. Elle laisse entendre que la Russie a dupé
l’Occident en cachant ses plans prétendument secrets de militarisation de l’Arctique, avant d’abandonner cette mascarade après l’adhésion de la Finlande à l’OTAN au début de l’année. La
chroniqueuse de CNN spécialisée dans les affaires mondiales tente ensuite d’impliquer la Chine dans sa théorie du complot en suggérant que les deux pays sont de mèche contre l’OTAN.
L’ensemble de l’article sert à mettre en avant le front arctique de la nouvelle guerre froide.
Il arrive au moment où
le conflit ukrainien commence enfin à se terminer, où la crise de la conscription dans ce pays s’aggrave et où le puissant groupe de réflexion Atlantic Council vient d’appeler Zelensky à
former un “gouvernement d’unité nationale” afin de gérer la colère croissante de l’opinion publique contre les autorités, provoquée par tout cela. Comme nous l’avions prédit le mois
dernier dans cet article qui expliquait comment “la Finlande est déterminée à se positionner comme un État de l’OTAN en première ligne face à la Russie”, l’Occident ouvre le front arctique à
mesure que le front ukrainien se referme.
Afin d’accélérer au
maximum les événements, la Finlande et les États-Unis ont récemment signé un accord de sécurité qui donnera à ces derniers un accès illimité à 15 bases de ce pays nordique, dont celle des
gardes-frontières à Ivalo, située juste à la frontière russe. Mme Ghitis n’a toutefois pas mentionné ce dernier développement dans son article, qui a donc délibérément décontextualisé les
remarques faites la semaine dernière par le président Poutine, selon lesquelles des problèmes bilatéraux sont à prévoir dans l’avenir, alors qu’il n’y en a pas eu pendant des
décennies.
En ce qui concerne la
dimension chinoise de son récit alarmiste, elle reste volontairement vague sur ce que la République populaire est censée préparer, mais laisse néanmoins entendre qu’il s’agira probablement de
quelque chose d’ignoble en collusion avec la Russie. Elle ne tient pas compte du dégel sino-américain qui s’est amorcé après la rencontre de leurs dirigeants à San Francisco le mois dernier,
ni du rôle géoéconomique émergent de l’Arctique, qui facilite le commerce eurasien de manière mutuellement bénéfique pour les deux moitiés du supercontinent.
Si Mme Ghitis avait
inclus ces faits dans son article, son public aurait eu une impression tout à fait différente des plans potentiels de la Chine, mais il est au contraire induit en erreur en pensant que les
supposées intentions secrètes de Moscou de militariser l’Arctique ont peut-être été faites après avoir conclu un accord avec Pékin. L’effet combiné de ses manipulations narratives est que le
public occidental ciblé approuvera probablement la militarisation de cette région par le nouveau bloc de guerre froide sous de faux prétextes d’autodéfense.
C’est là que réside
l’objectif de cette provocation de guerre de l’information, puisqu’elle vise à faciliter ces plans de manière à ce qu’ils apparaissent comme une réaction à la Russie et non comme quelque
chose que l’Occident préparait depuis un certain temps. Si Mme Ghitis était convaincue que les faits étaient vraiment du côté de ce bloc, elle n’aurait pas omis certains des éléments les plus
importants dans ce contexte, ce qui prouve que ses intentions sont malhonnêtes et que l’Occident veut cacher la vérité sur ce nouveau front de la guerre froide. »
Comme l’Occident l’a fait pour la guerre en Ukraine. Rappelons-nous les aveux de Merkel et Hollande disant que les accords de Minsk n’était fait que pour
aveugler la Russie pendant que l’Ukraine se préparait militairement.
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Il n’y a pas que Gaza qui soit la cible des attaques de l’armée israélienne, la Cisjordanie aussi. Tsahal a même pillé l’argent d’agents de change palestiniens :
« Les forces
israéliennes ont lancé leurs raids les plus intenses à ce jour sur des villes de Cisjordanie occupée, poursuivant ainsi l’une des plus grandes incursions dans le territoire depuis le début de
la guerre d’Israël contre Gaza en octobre.
Au moins une personne a
été tuée après que les troupes israéliennes ont lancé un assaut coordonné pendant la nuit sur dix villes, dont Hébron, Halhul, Naplouse, Jénine, Tulkarem, el-Bireh, Jéricho et notamment le
centre de Ramallah, qui est le siège administratif de l’Autorité palestinienne.
Les raids, qui se sont
poursuivis jusqu’à l’aube jeudi, ont visé des bureaux de change palestiniens.
L’Autorité monétaire
palestinienne a déclaré que les forces israéliennes avaient perquisitionné à l’aube les sièges de six sociétés de change sous son contrôle en Cisjordanie occupée.
“Les Israéliens ont
arrêté un certain nombre de propriétaires de ces sociétés et ont saisi des sommes d’argent dans leurs coffres-forts, après les avoir fait exploser”, a déclaré l’Autorité monétaire
palestinienne dans un communiqué, ajoutant qu’elle considérait cette attaque comme “un acte qui viole toutes les normes, lois, chartes et accords internationaux, et qui vise à saper la
confiance dans le secteur bancaire palestinien”.
Selon Khan, trois des
magasins perquisitionnés se trouvaient à Ramallah.
“Les Israéliens
affirment que les mouvements de résistance se sont servis des bourses d’échange pour financer leurs activités.
“Au total, ils ont saisi
environ 2,5 millions de dollars lors de ces perquisitions. »
On entendait des points de vue contradictoire sur « l’après-guerre de Gaza ». Et bien les dirigeants israéliens viennent de donner la réponse :
« Bezalel Smotrich
a déclaré dans un entretien télévisé qu’après le démantèlement du Hamas, Israël devrait prendre le contrôle civil de Gaza. « Nous devons discuter de colonies dans la bande de Gaza », a-t-il
ajouté, comme le rapporte le journal Haaretz. Selon le ministre, Israël doit encourager les habitants de l’enclave à partir volontairement : « Nous devons les aider à partir et trouver des
pays qui accepteront de les accueillir, cela devrait être l’effort national. Nous serons obligés de gouverner là-bas pendant une longue période, car fuir la terreur encourage la terreur »,
estime-t-il.
20h10 : La zone
frontalière entre Gaza et l’Égypte « doit être entre nos mains », assure Benyamin Netanyahu
Le Premier ministre
israélien a déclaré en conférence de presse que la zone frontalière entre Gaza et l’Égypte, actuellement sous contrôle du Caire, devrait être sous contrôle israélien. Cette zone « doit être
entre nos mains », a-t-il lancé. Il faut que le passage « soit fermé » à ses yeux. « Il est clair que tout autre arrangement ne garantirait pas la démilitarisation que nous recherchons »,
ajoute M. Netanyahu. »
Vider Gaza de sa population palestinienne est y installer des colons israéliens. C’est proclamé haut et fort mais gageons que les dirigeants occidentaux feront
tous semblant de n’avoir rien entendu et continuerons à jouer les choqués lorsque quelqu’un leur dira qu’Israël procède à un nettoyage ethnique en Palestine. « Ne soyez pas
antisémites » répondront-ils doucereusement en continuant à fournir des munitions à Israël :
« L’administration
du président américain Joe Biden a une nouvelle fois contourné le Congrès pour autoriser une vente d’armes en urgence à Israël, qui n’a fait qu’intensifier et élargir ses attaques contre la
bande de Gaza en dépit de l’indignation croissante de la communauté internationale.
Le secrétaire d’État
américain Antony Blinken a déclaré au Congrès qu’il avait pris une deuxième décision d’urgence en moins d’un mois, portant sur la vente d’équipements à Israël pour un montant de 147,5
millions de dollars, a indiqué le département d’État vendredi. »
D’ailleurs l’accusation « d’antisémite » fait partie de ces phrases agressives mais trompeuses, du genre « complotiste », car de nombreux juifs sont
contre ce qu’Israël est en train de faire, mais comme le dit ce tweet : « Voici ce que
les médias grand public ne veulent pas que vous
voyiez. Des juifs exigeant un cessez-le-feu. ».
Ce compte aussi, avec ses 225.000 followers, qui dans un tweet du 24 décembre déclare :
« Israël n’est pas
l’État des Juifs.
Les Juifs sont aux côtés
du peuple palestinien. Nous prions pour que l’État palestinien soit libéré de l’occupation. Tout le monde doit maintenant savoir que les sionistes ne sont pas des juifs et qu’Israël ne parle
pas au nom des juifs. »
**************
Pendant que le nettoyage ethnique est en cours à Gaza, propagande et censure continuent de plus belle pour cacher la misère. De Castelnau, un avocat à la
cour, montre comment des appels au meurtre de masse lancés par une franco-israélienne ne sont même pas repris par le journaliste alors que défendre simplement la cause palestinienne entraine des comptes sociaux
bloqués pour « apologie du terrorisme » :
« Tiens je vais
vous raconter une histoire. Un vieux militant de 86 ans avait écrit sur un fil Facebook que l’attaque du Hamas avait remis la question palestinienne au centre. Convocation au commissariat,
garde à vue, menace de poursuites par le procureur pour apologie du terrorisme. Et proposition d’un plaider coupable assortie d’une peine d’amende. Que le malheureux affolé et humilié a été
contraint d’accepter. Force doit rester à la loi n’est-ce pas ?
Concernant les horreurs
que l’on entend sur I24 toute la sainte journée, aucun de vos collègues ne bougera, ils sont trop lâches. Quand à l’Arcom, soyez sérieux. »
« L’historien Ilan
Pappé est censuré par sa maison d’édition, les éditions Fayard, rachetée par Bolloré l’année dernière. Le livre de l’auteur (juif) sur le nettoyage ethnique de la Palestine à été retiré du
catalogue. »
Or on sait que refaire l’histoire à sa manière est une caractéristique des entités totalitaires.
Et que ceux qui pensent encore que les Etats-Unis défendent « la seule démocratie au Moyen Orient » lisent cet article du Time :
« On estime à 10
000 le nombre d’enfants palestiniens qui ont été placés en détention militaire au cours des 20 dernières années, Save the Children notant qu’ils sont “les seuls enfants au monde à être
systématiquement poursuivis devant des tribunaux militaires”. Au 20 novembre, les forces israéliennes avaient arrêté jusqu’à 880 enfants palestiniens cette année, une pratique rendue possible
par les lois militaires draconiennes d’Israël.
Des dizaines de
Palestiniens libérés lors d’un échange de prisonniers entre Israël et le Hamas en 2011 ont été arrêtés à nouveau en 2014 et leurs peines ont été rétablies. Brad Parker, avocat et conseiller
politique principal à Defense for Children International-Palestine, explique à TIME qu’il est fort probable que des enfants précédemment emprisonnés soient à nouveau arrêtés. DCIP est une
organisation indépendante qui fournit aux enfants palestiniens détenus une assistance juridique.
Selon Brad Parker,
qu’ils soient inclus ou non dans l’échange, de nombreux enfants sont confrontés à la menace d’une nouvelle arrestation parce qu’ils sont désignés comme des délinquants antérieurs avec des
peines avec sursis, une liberté de mouvement restreinte et des chances réduites de se voir accorder des permis de voyager.
“Ce n’est pas une
situation où il y a un quelconque recours”, dit Parker. “Pour les autorités israéliennes, il s’agit d’un cadeau qui peut être annulé. C’est ce que nous avons constaté par le
passé.
Les groupes de défense
des droits de l’homme critiquent depuis longtemps le fonctionnement du droit militaire israélien, un cadre juridique qui s’applique de manière sélective aux Palestiniens vivant dans les
territoires occupés, tandis que les colons israéliens jouissent de droits accrus en vertu du droit civil. Save the Children a rapporté que 86 % des enfants sont battus lors de leur détention
en Israël, tandis que 69 % sont fouillés à nu et 42 % sont blessés lors de leur arrestation.
“En vertu du droit
militaire israélien, le fait de lancer des pierres et des objets constitue une infraction spécifique”, explique M. Parker, qui précise qu’il s’agit de l’accusation la plus fréquente. Il
ajoute que cette législation permet aux autorités israéliennes de détenir et de poursuivre toute personne âgée de plus de 12 ans devant le tribunal militaire.
“Cela n’a pas
grand-chose à voir avec le fait que des enfants aient jeté des pierres ou non, mais bien plus avec le fait de cibler des enfants et des villages spécifiques pour faciliter l’objectif ultime
de l’occupation, à savoir le contrôle d’une population civile”, ajoute M. Parker.
De nombreux enfants
palestiniens sont arrêtés lors de raids nocturnes et certains sont placés en détention administrative, sans procès ni peine. L’association Lawyers for Palestinian Human Rights (avocats pour
les droits de l’homme palestiniens) affirme que ces pratiques soulèvent “une myriade de graves préoccupations en matière de droits de l’homme”.
“Il s’agit notamment de
la fréquence des arrestations nocturnes traumatisantes contre des enfants dans leur maison familiale ; des enfants qui sont douloureusement attachés par les mains, qui ont les yeux bandés,
qui sont transférés en détention sur le plancher d’un véhicule militaire, et qui sont soumis à des abus physiques et verbaux par des soldats israéliens”, explique Tareq Shrourou, directeur et
avocat principal de LPHR, à TIME. Il ajoute que ces violations systématiques sont contraires aux conventions des Nations unies sur les droits de l’enfant, ratifiées par Israël en
1991.
L’exemple le plus grave
est celui d’Ahmad Manasra, qui avait 13 ans lorsqu’il a été arrêté pour avoir poignardé deux citoyens israéliens à Jérusalem-Est occupée en 2015. Les tribunaux israéliens ont estimé que
Manasra n’avait pas participé aux coups de couteau, selon Amnesty International, mais il purge depuis une peine de neuf ans et demi pour tentative de meurtre. Le cousin d’Ahmad, Hassan, âgé
de 15 ans, a été abattu sur les lieux.
Au moment de son
arrestation, Manasra a été renversé par une voiture et saignait de ses blessures lorsque les policiers l’ont interrogé en l’absence de ses parents ou de son avocat. Les vidéos de
l’interrogatoire pénible de Manasra ont fait l’objet d’une attention virale depuis le début de l’échange de prisonniers en novembre, et de nombreuses personnes ont demandé qu’il fasse partie
des personnes libérées.
Depuis, Manasra a
développé une schizophrénie et des problèmes de santé mentale, ainsi qu’une baisse de la vue due au fait qu’il est maintenu dans une petite cellule d’isolement 23 heures par jour. Bien que
Parker, de la DCIP, affirme que Manasra est un cas extrême, il maintient que les mauvais traitements infligés aux enfants détenus sont fréquents et bien documentés.
Une autre préoccupation
est le taux de condamnation disproportionné de plus de 99 % du tribunal militaire, que Shrourou attribue aux aveux “obtenus sous la contrainte” pendant l’interrogatoire. Ce n’est qu’après
l’interrogatoire – sans parent, ni avocat, ni enregistrement audiovisuel officiel – que l’enfant a accès à un avocat par des moyens privés ou par l’intermédiaire d’organisations caritatives
telles que la DCIP.
“Tous les enfants
plaident coupables parce que c’est le moyen le plus rapide de les faire sortir du cadre de la détention provisoire. Ce n’est pas un tribunal qui s’intéresse à la justice”, déclare Parker.
“S’ils contestent une accusation, ils risquent d’être détenus indéfiniment jusqu’à la fin de la procédure judiciaire. »
Ou comment éduquer les enfants palestiniens à devenir de futurs impitoyables résistants. Car comme dit l’autre « Gaza est le seul endroit au monde où des milliers d’enfants sont
piégés sous les décombres et où aucune coalition internationale ne planifie une opération de sauvetage. »
******************
La Chine à décider de montrer son mécontentement en ralentissant l’exportation de produits à double usage (militaire et civil) vers Israël :
« Les usines
israéliennes de haute technologie ont des difficultés à importer des composants de Chine depuis le début de l’agression israélienne sur la bande de Gaza le 7 octobre, a rapporté dimanche le
site d’information israélien Ynet.
Selon le site, les
usines israéliennes d’électronique et de haute technologie situées en Palestine occupée ont eu des difficultés à importer des équipements à double usage fabriqués en Chine, en raison des
formulaires et de la paperasserie.
Les équipements à double
usage comprennent tout produit pouvant être utilisé à la fois à des fins civiles et militaires, un terme avec lequel les autorités israéliennes sont extrêmement familières. En fait, les
autorités israéliennes ont inclus des milliers de produits dans leur liste de produits à double usage sanctionnés, qui ne sont pas autorisés à entrer dans la bande de Gaza, comme le
béton.
Paradoxalement, les
importateurs israéliens se plaignent de devoir remplir des formulaires obligatoires lorsqu’ils achètent des produits chinois. Selon Ynet, des documents mal remplis ont entraîné des retards
dans les livraisons.
Il est intéressant de
noter qu’aucun nouveau formulaire ou document n’a été introduit par les autorités ou les entreprises chinoises, mais que les organismes concernés ne font qu’appliquer des réglementations qui
étaient auparavant ignorées. »
***************
Il n’y a pas qu’en Israël que « le poisson pourrit par la tête ». En France aussi, même si c’est de manière moins brutale. Voici un signe qui ne trompe pas du niveau de corruption des dirigeants actuels :
« France:
l’agrément de l’ONG anticorruption Anticor non renouvelé
« C’est un cadeau de
Noël pour les corrupteurs », a cinglé l’avocat d’Anticor, Me Vincent Brengarth, jugeant cette décision « scandaleuse ». « Cette décision ne nous surprend pas malheureusement car nous sommes
bien conscients que nos actions contre la corruption agacent profondément le gouvernement », a expliqué Elise Van Beneden, présidente du bureau de l’ONG.
L’agrément permet depuis
2015 à Anticor d’agir en justice dans les affaires de corruption présumée, notamment en cas d’inaction du parquet. Son précédent agrément avait été annulé par la justice administrative et la
ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, à qui la tâche de le renouveler ou non a été dévolue in extremis dans un décret du 24 décembre, avait jusqu’à mardi minuit pour le faire.
Cette non-réponse équivaut à une « décision implicite de refus », selon la source au ministère soulignant que l’association pouvait la contester.
Créée en 2002, l’ONG est
impliquée dans plus de 160 procédures. Parmi les procédures les plus connues, il y a l’attribution du Mondial de football au Qatar, l’enquête pour prise illégale d’intérêts visant le
secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, ou encore celle contre le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, devant la Cour de justice de la République.
Anticor a porté plainte,
ces dernières années, dans plusieurs affaires dans lesquelles sont directement impliqués plusieurs hauts responsables de l’État. Le refus de renouvellement d’agrément décidé ce jour aura des
conséquences sur les procédures pénales lancées ou relancées par Anticor. Certaines procédures – principalement locales –, dans lesquelles elle a porté plainte avec constitution de partie
civile, pourraient être en partie annulées. »
*********************
Pour finir nous méditerons sur la puissance des médias officiels avec ce tweet d’Elon Musk :
« Extrait d’une
conférence étonnante de Michael Crichton :
“Les médias jouissent
d’une crédibilité totalement imméritée. Vous en avez tous fait l’expérience, AVEC ce que j’appelle l’effet d’amnésie de Murray Gell-Mann. (Je l’appelle ainsi parce que j’en ai discuté un jour
avec Murray Gell-Mann).
En bref, l’effet
d’amnésie de Gell-Mann est le suivant. Vous ouvrez le journal sur un article concernant un sujet que vous connaissez bien. Dans le cas de Murray, la physique. Dans le mien, le show-business.
Vous lisez l’article et constatez que le journaliste n’a absolument aucune compréhension des faits ou des problèmes. Souvent, l’article est tellement faux qu’il présente l’histoire à
l’envers, en inversant la cause et l’effet. C’est ce que j’appelle l’effet “rues humides qui provoquent la pluie”. Les journaux en sont pleins.
Quoi qu’il en soit, vous
lisez avec exaspération ou amusement les multiples erreurs de cet article, puis vous tournez la page vers les affaires nationales ou internationales, et vous lisez comme si le reste du
journal était, d’une manière ou d’une autre, plus précis sur la Palestine que les balivernes que vous venez de lire. Après avoir tourné la page, vous avez oublié les conclusions que vous aviez tiré de la lecture du précédent article.
C’est l’effet d’amnésie
Gell-Mann. J’aimerais souligner que cet effet n’existe pas dans d’autres domaines de la vie. Dans la vie ordinaire, si quelqu’un exagère ou ment constamment, vous ne tenez plus compte de ce
qu’il dit.
Au tribunal, il existe
la doctrine juridique “falsus in uno, falsus in omnibus”, qui signifie “faux en partie, faux partout”. Mais lorsqu’il s’agit des médias, nous croyons, contre toute évidence, qu’il vaut
probablement la peine de lire les autres parties du journal”. »
Cette « amnésie de Murray Gell-Mann » est un effet du conformisme que l’on observe aussi vis-à-vis des politiciens. L’esprit humain a tendance à
directement oublier, voire nier, tour ce qui dérange sa structure mentale, sa vision du monde. Pour un conformiste, le pouvoir en place (les politiciens, les médias, les instances
administratives…) peut faire des erreurs mais ne peut pas être profondément malsain. Donc, toute info dérangeant cette vision du monde est oubliée/niée. Ainsi il est visible, avec le grand
nombre de casseroles que tirent le gouvernement Macron, que celui-ci est loin d’être honnête, l’info au sujet d’Anticor le montrant une fois de plus. Mais demain tout cela sera oublié par la
majorité de la population qui continuera à dire que « il faut faire confiance à nos politiques et les respecter ». Les politiciens le savent et jouent là-dessus sans
vergogne.
Comme exemple de ce phénomène, voici un extrait de l’interview d’une députée Macroniste qui, pour empêcher le journaliste de la contredire est capable de répéter trois fois, haut et fort, ce mensonge évident :
« l’Etat n’a jamais laissé tomber l’hôpital
public ». Elle sait que cela ne l’empêchera pas d’être réélue, grâce à l’amnésie de Murray Gell-Mann. Sinon elle ne mentirait pas si effrontément.
Face au dégout, pour
les plus sensibles, ou au dédain auquel fait face le gouvernement israélien et, par association d’idée, le pays tout entier, il semble que le Mossad ait décidé d’intensifier sa propagande et
sa pression. Les manifs, discours et rassemblement en défense des palestiniens sont de plus en plus réprimés en Europe. Les médias de plus en plus complices ou discrets concernant ce qui se passe à Gaza.
« L’amplification
par les médias de la version israélienne du 7 octobre continue de donner vie à la thèse israélienne selon laquelle il est moralement justifié de détruire Gaza pour éliminer le
Hamas.
La BBC et d’autres
médias ne cessent de revenir sur les crimes commis par le Hamas ce jour-là, mais ne font pas état des preuves de plus en plus nombreuses qu’Israël a bien tué des citoyens de son propre
pays.
Depuis l’attentat du 7
octobre perpétré par le Hamas, il ne s’est pratiquement pas passé un jour sans que les médias occidentaux ne reviennent sur ces événements, le plus souvent pour révéler ce qu’ils prétendent
être de nouveaux détails sur les atrocités stupéfiantes commises par le groupe palestinien.
Ces révélations ont
permis d’entretenir l’indignation de l’opinion publique occidentale et de maintenir les militants de la solidarité palestinienne sous pression. »
Cette propagande fonctionne bien sur la population israélienne :
« Des citoyens
israéliens ont déclaré mercredi que l’armée ne devait pas faire marche arrière dans son offensive incessante pour écraser le Hamas, malgré l’appel au cessez-le-feu lancé par l’Assemblée
générale de l’ONU, l’allongement de la liste des victimes parmi les troupes et l’augmentation du nombre de morts palestiniens à Gaza.
Les sondages réalisés
ces dernières semaines montrent un soutien massif à la guerre, malgré l’augmentation du coût humain. Six Israéliens qui ont parlé à Reuters mercredi ont déclaré que ce n’était pas le moment
de faire marche arrière, même si la sympathie mondiale s’estompe, comme en témoigne la résolution de l’ONU de mardi.
“Le sentiment de la
population est qu’il s’agit d’une menace pour l’existence même d’Israël”, a déclaré Mme Hermann, de l’Institut israélien de la démocratie, qui réalise régulièrement des sondages d’opinion sur
la guerre. Elle a ajouté que les gens étaient préparés à ce que d’autres soldats meurent. »
Un exemple de cette propagande, tiré du magazine Newsweek :
« En tant que juif
israélien ayant aidé des civils palestiniens pendant mes cinq années de service dans les forces de défense israéliennes, je n’aimerais rien de plus que de voir nos deux peuples vivre côte à
côte dans la paix. Les Palestiniens innocents méritent toutes les libertés et la réalisation de leurs aspirations nationales. Malheureusement, la seule chose qui se trouve entre nous et un
cessez-le-feu est le Hamas, une organisation terroriste dont la raison d’être est d’éliminer Israël et de tuer des Juifs.
Pour cette seule raison,
les appels au cessez-le-feu ne constituent ni un engagement en faveur des droits de l’homme ni un effort pour préserver la vie. Il s’agit plutôt d’une demande adressée aux Juifs de ne pas se
défendre contre un génocide.
Prétendre que ce n’est
pas le cas, c’est non seulement ignorer la réalité sur le terrain, mais aussi faire preuve d’un profond antisémitisme et nier purement et simplement le lien autochtone et les droits nationaux
que les Juifs ont à l’égard d’Israël. »
Toujours cette même inversion accusatoire qui permet de transformer l’agresseur en l’agressé.
Mis à part Twitter, les médias sociaux participent à la censure.
« Meta, le géant
des médias sociaux qui exploite Facebook, Instagram et WhatsApp, censure systématiquement les contenus pro-palestiniens dans le cadre du conflit actuel entre Israël et le Hamas, a affirmé
Human Rights Watch (HRW).
Dans un rapport publié
mercredi, le groupe a allégué que la société dirigée par Mark Zuckerberg a supprimé ou supprimé de grandes quantités de messages pro-palestiniens pour diverses raisons. Celles-ci comprennent
une “dépendance excessive” à l’égard des outils de modération de contenu automatisés et ce qu’il appelle une “influence gouvernementale indue”.
“La censure par Meta des
contenus en faveur de la Palestine ajoute l’insulte à l’injure à un moment où des atrocités indicibles et la répression étouffent déjà l’expression des Palestiniens”, a noté Deborah Brown,
directrice adjointe par intérim de HRW pour la technologie et les droits de l’homme, dans le rapport.
“Les médias sociaux sont
une plateforme essentielle qui permet aux gens de témoigner et de dénoncer les abus, alors que la censure de Meta contribue à effacer les souffrances des Palestiniens”, a déclaré Deborah
Brown. »
Les journalistes de terrain sont dans le collimateur d’Israël :
« Le Comité pour la
protection des journalistes a accusé l’armée israélienne de s’en prendre aux journalistes et à leurs familles à Gaza, alors que le nombre de morts parmi les professionnels des médias est le
plus élevé de tous les conflits récents.
Le CPJ, basé à New York,
a déclaré qu’au moins 68 journalistes et autres professionnels des médias avaient été tués à Gaza, en Israël et dans le sud du Liban depuis l’attaque transfrontalière du Hamas le 7 octobre et
l’assaut israélien qui s’en est suivi.
“Plus de journalistes
ont été tués au cours des dix premières semaines de la guerre entre Israël et Gaza qu’il n’y en a jamais eu dans un seul pays au cours d’une année entière”, a déclaré le CPJ.
“Le CPJ est
particulièrement préoccupé par le fait que l’armée israélienne semble cibler les journalistes et leurs familles. Dans au moins un cas, un journaliste a
été tué alors qu’il portait manifestement des insignes de presse dans un endroit où il n’y avait pas de combats. Dans au moins deux autres cas, les journalistes ont déclaré avoir reçu des
menaces de la part de fonctionnaires israéliens et d’officiers des Forces de défense israéliennes avant que les membres de leur famille ne soient tués. »
« Wael dénonce les
crimes de guerre d’Israël depuis 70 jours. Pour cela, Israël a pris sa famille pour cible, tuant sa femme, son fils, sa fille et son petit-fils.
N’ayant plus de maison
ni de famille, Wael a refusé de se laisser briser par Israël et est retourné travailler le lendemain.
Israël a continué à
essayer de faire taire Wael et l’a visé avec une attaque de drone de précision. L’attaque a tué son collègue journaliste d’Al Jazeera, Samer Abudaqa, et a blessé Wael. »
De véritables méthodes mafieuses sont utilisées par le gouvernement et l’armée israélienne sans qu’aucun média occidental ne les denonce.
Du coté palestinien, le soutien au Hamas se poursuit, mettant à mal la stratégie israélienne disant que les palestiniens, en ayant marre de se faire bombarder,
manifesterait contre le Hamas :
« 42 % des
personnes interrogées à Gaza et 44 % en Cisjordanie ont déclaré soutenir le Hamas ; 88 %, dans l’ensemble, souhaitaient la démission d’Abbas ; et l’homme politique le plus populaire s’est
révélé être Marwan Barghouti, un prisonnier [politique] dans une prison israélienne. »
Quant à la victoire israélienne, elle ressemble de plus en plus à la « victoire ukrainienne » que les médias occidentaux ont longtemps claironnée. Et
ce petit passage, tiré d’une conférence de presse commune entre les ministres de la défense étasunienne et israélienne, vaut toutes les grandes explications. Regardez la gêne
du ministre israélien pour répondre à la question du journaliste “diriez-vous qu’Israël est sur le chemin d’une victoire stratégique à Gaza ? ». Le ministre étasunien est obligé de voler à
son secours.
Pourtant Netanyahou reste bloqué sur des objectifs totalement irréalistes :
« Le Premier
ministre Benjamin Netanyahu a énoncé trois “conditions préalables à la paix” dans une tribune publiée ce soir dans le Wall Street Journal.
Il s’agit de “détruire
le Hamas, démilitariser Gaza et déradicaliser l’ensemble de la société palestinienne”.
Il est à noter que
l’article ne mentionne pas les nombreux otages toujours détenus par des terroristes à Gaza, et ne cite pas leur retour comme condition préalable. »
Et ouvre un quatrième front (Gaza, Liban, Houtis) en s’attaquant directement à l’Iran :
« Une frappe
aérienne israélienne à l’extérieur de la capitale syrienne, Damas, a tué lundi un conseiller principal des Gardiens de la révolution iraniens, selon trois sources de sécurité et les médias
d’État iraniens.
Les sources ont déclaré
à Reuters que le conseiller, connu sous le nom de Sayyed Razi Mousavi, était responsable de la coordination de l’alliance militaire entre la Syrie et l’Iran.
“Je ne commenterai pas
les rapports étrangers, qu’il s’agisse de ceux-ci ou d’autres au Moyen-Orient”, a déclaré le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, en réponse à la question d’un journaliste
lors d’une conférence de presse nocturne. “L’armée israélienne a évidemment pour mission de protéger les intérêts d’Israël en matière de sécurité. »
*************
Maintenant que l’Occident est obligé de reconnaitre que ses tentatives de mettre la Russie à genoux en utilisant l’Ukraine est un échec, il semble qu’un nouveau
plan soit en train de se mettre en place. Une attaque par le nord.
« Les États-Unis
espèrent se retirer d’Ukraine et éviter la défaite en laissant derrière eux un « conflit gelé » vers lequel ils seront libres de revenir plus tard au moment de leur choix, mais en attendant,
ils considèrent de plus en plus l’Arctique comme le nouveau théâtre d’un piège. L’adhésion de la Finlande à l’OTAN (et de la Suède à venir) signifie que le travail inachevé de l’adhésion de
l’Ukraine, que la Russie a contrecarré, peut être réalisé par d’autres moyens.
Après avoir rencontré
Biden à la Maison Blanche mardi dernier, le président ukrainien Vladimir Zelensky s’est rendu à Oslo le 13 octobre pour une visite fatidique visant à forger le partenariat de son pays dans
les projets de l’OTAN visant à contrer la Russie dans l’Arctique. A Oslo, Zelensky a participé à un sommet des cinq pays nordiques pour discuter des « questions de coopération dans le domaine
de la défense et de la sécurité ». Le sommet s’est déroulé dans le contexte de la conclusion d’accords entre les États-Unis, la Finlande et la Suède sur l’utilisation de leurs infrastructures
militaires par le Pentagone.
Le tableau d’ensemble
est que les États-Unis encouragent les pays nordiques à amener l’Ukraine à participer au renforcement des frontières arctiques de l’OTAN. On peut se demander quelle est « le bonus » qu’une
armée décrépite comme celle de l’Ukraine peut apporter à l’OTAN. C’est là que se déroule l’histoire. En termes simples, même si l’Ukraine n’a pas d’accès direct à l’Arctique, elle peut
potentiellement apporter une capacité impressionnante pour entreprendre des activités subversives sur le territoire russe dans le cadre d’une guerre hybride contre la Russie.
Par une étrange
coïncidence, le Pentagone a récemment préparé le système satellite Starlink pour une utilisation dans l’Arctique, le même qui a été utilisé par l’armée ukrainienne pour organiser des attaques
contre le pont de Crimée, la flotte russe de la mer Noire et des ressources stratégiques sur le territoire russe. L’accord des États-Unis avec la Finlande et la Suède donnerait au Pentagone
l’accès à une série de bases navales et aériennes et d’aérodromes ainsi qu’à des terrains d’entraînement et d’essais le long de la frontière russe.
Plusieurs centaines de
milliers de citoyens ukrainiens sont actuellement domiciliés dans les pays nordiques ouverts au recrutement pour « une armée entière de saboteurs comme celle que l’Allemagne a rassemblée
pendant la guerre entre la Finlande et l’URSS en 1939-1940 sur les îles du lac Ladoga », comme l’a récemment déclaré un expert militaire russe à Nezavissimaïa Gazeta.
Le chef de la marine
russe, l’amiral Nikolaï Evmenov, a également souligné récemment que « le renforcement de la présence militaire des forces armées unies de l’OTAN dans l’Arctique est déjà un fait établi, ce
qui indique la transition du bloc vers des actions pratiques visant à former des instruments de force militaire pour dissuader la Russie dans la région. » En fait, la flotte russe du Nord
forme une brigade maritime chargée de lutter contre les saboteurs afin d’assurer la sécurité de la nouvelle route maritime du Nord et des infrastructures militaires et industrielles côtières
de l’Arctique. »
« Deux formations
territoriales stratégiques, les districts militaires de Moscou et de Leningrad, doivent être rétablies au sein des forces armées russes, a déclaré le ministre de la défense, Sergey Shoigu,
lors de la dernière réunion du conseil d’administration du ministère de la défense de cette année, à laquelle participait le président russe, Vladimir Poutine, ce mercredi.
“Compte tenu des projets
de l’OTAN visant à renforcer son potentiel militaire près des frontières russes et à élargir l’Alliance de l’Atlantique Nord en admettant la Finlande et la Suède, deux formations
territoriales stratégiques multiservices, les districts militaires de Moscou et de Leningrad, doivent être créées”, a déclaré Shoigu….
Poutine a soutenu les
propositions du chef de la défense. Il a assuré que les forces armées russes se développeraient “calmement, rythmiquement, sans précipitation et avec persévérance” et que le pays ne
répéterait pas les erreurs du passé. “Nous ne nous engagerons pas dans la militarisation du pays et de l’économie”, a-t-il souligné. »
Tout cela alors que l’OTAN vient de montrer son incapacité à tenir une vraie guerre contre la Russie. Ce texte publié sur Asia
Times est une liste à la Prévert de faits montrant en quoi c’est le cas :
« …La petite armée
allemande manque de nouvelles recrues. À l’instar des États-Unis, l’Allemagne dispose d’une force de volontaires, mais la situation se dégrade à tel point que le gouvernement allemand
envisage un système de conscription.
Le gouvernement allemand
actuel perdant déjà rapidement son soutien politique, tenter de faire voter un système de conscription par le Bundestag, le parlement allemand, serait un suicide politique. Boris Pistorius,
ministre allemand de la défense, comprend le problème mais n’a pas de solution susceptible d’obtenir un soutien populaire… Mais, selon le ministre allemand de la défense, M. Pistorius, “nous
n’avons pas d’armée capable de défendre le pays contre une offensive militaire, une guerre d’agression brutale”. La contradiction est évidente…
L’armée britannique pose
également un gros problème. Le Defense and Security Monitor rapporte que “Longtemps considérées comme une armée de classe mondiale, les forces armées britanniques sont maintenant coincées
dans une ornière de recrutement, avec des réductions de personnel planifiées qui doivent encore être mises en œuvre dans le cadre du Defense Command Paper (document de commandement de la
défense) dévoilé en 2021. Il existe des problèmes importants et persistants concernant les logements militaires délabrés, les munitions épuisées et les programmes d’approvisionnement mal
exécutés.”
Sky News, comme le
rapporte The Defense Post, “a souligné l’ampleur du problème auquel sont confrontées les forces armées britanniques. Les militaires manqueraient de munitions au bout de quelques jours en cas
de conflit armé. Le pays n’aurait pas non plus la capacité de défendre son espace aérien compte tenu de la puissance et des capacités croissantes des missiles et des drones
d’aujourd’hui…
On parle peu de l’armée
française. Nous savons que les équipements français n’ont pas fait bonne figure face aux Russes dans la guerre d’Ukraine. Son CAESAR (Camion Équipé d’un Système d’Artillerie) a été une grande
déception sur le champ de bataille, il est sujet à des pannes et a été la cible des drones russes Lancet.
La France en a envoyé 18
en Ukraine, soit 25 % de l’ensemble de la flotte de ces systèmes de canons mobiles de 155 mm. Selon les rapports, la production de nouveaux systèmes prend des années.
De même, le véhicule de
combat d’infanterie AMX-10C RC de la France s’est révélé être un piège mortel pour les opérateurs ukrainiens, qui considèrent que son “blindage fin” est inadéquat pour une utilisation en
première ligne. Présenté comme un “destructeur de chars”, c’est souvent lui qui est détruit. En ce qui concerne les chars, après la mauvaise expérience avec l’AMX et les chars allemands
Leopard, la France a décidé de ne pas envoyer ses chars Leclerc à l’Ukraine…
L’armée américaine est
également confrontée à une crise du recrutement. Non seulement elle a du mal à remplir les rangs, mais elle a également du mal à former des sous-officiers compétents. Les sous-officiers sont
le cœur et l’âme de l’armée américaine, ce sont eux qui font fonctionner l’armée…
Au-delà des déficits en
effectifs et en fournitures, les armées de l’OTAN manquent d’expérience au combat, bien que de nombreux “conseillers” soient présents en Ukraine pour soutenir l’armée ukrainienne. Les
conseillers ne peuvent jamais reproduire l’expérience des troupes de première ligne, de sorte que la courbe d’apprentissage peut être utile pour renforcer les connaissances tactiques et
opérationnelles, mais pas pour la conduite de la guerre elle-même. »
Quel est donc cette folie qui pousse l’Occident à titiller l’ours russe alors qu’il a le pantalon sur les chevilles ? Un désir de mort inconscient ? Un besoin
inconscient d’accélérer sa fin ? Ou tout simplement la pression corruptrice de l’industrie de l’armement ?
« Le pape François
a profité lundi de son discours de Noël annuel pour promouvoir la paix au Moyen-Orient, tout en fustigeant les fabricants d’armes et leurs « instruments de mort » qui contribuent à alimenter
de tels conflits. »
Quant à la Russie, elle n’a aucune intention belliqueuse contre l’Europe. Ceux qui suivent sérieusement les déclarations officielles russes le voient bien. Des
mensonges ? La Russie est le plus grand pays au monde en superficie, riche de toutes les ressources naturelles, dont le pétrole. Quel besoin aurait-elle d’envahir l’Europe et de s’engluer
dans une guérilla contre les résistances locales, comme en Afghanistan ? Elle n’a pas envahi l’Ukraine entièrement alors pourquoi le reste de l’Europe ? Pourquoi et surtout comment ? Il faut
que les occidentaux arrêtent de voir la Russie, ou Poutine, comme un pays idiot et agressif. Il est vrai que la propagande médiatique n’aide pas à cela, au contraire elle le favorise.
***************
Une info à peine évoquée dans la presse française et même étasunienne, comparé aux problèmes judiciaires de Trump :
« Le Congrès
américain ouvre formellement une enquête en destitution de Biden
Le Congrès américain a
approuvé mercredi l’ouverture formelle d’une enquête en destitution de Joe Biden, motivée par les affaires controversées du fils du président à l’étranger, mais jugée complètement infondée
par les Démocrates »
Voici un résumé non médiatiquement correct de l’affaire Biden. Suivant cette affaire depuis son début, je confirme que ce qu’il explique, sans donner de détails, est
vrai.
Le combat des chefs fait rage aux Etats-Unis et tous les coups sont permis :
« La Cour suprême
du Colorado, divisée, a déclaré mardi l’ancien président Donald Trump inéligible à la Maison Blanche en vertu de la clause d’insurrection de la Constitution américaine et l’a retiré du
scrutin des primaires présidentielles de l’État, préparant une confrontation probable devant la plus haute juridiction du pays pour décider si le favori à l’investiture du GOP peut rester
dans la course.
La décision d’une cour
dont les juges ont tous été nommés par des gouverneurs démocrates marque la première fois dans l’histoire que l’article 3 du 14e amendement a été utilisé pour disqualifier un candidat à la
présidence. »
L’affaire n’est pas finie et va se trancher devant la Cour Suprême. Même un journal pro-Démocrate comme Slate le dit :
« Donald Trump est
un candidat à la présidence étonnamment dangereux. C’est un menteur pathologique, avec des instincts autoritaires évidents. S’il était élu pour un second mandat, les dommages qu’il causerait
aux institutions de notre république seraient profonds. Sa réélection serait pire que n’importe quel événement politique de l’histoire des États-Unis, à l’exception de la décision de la
Caroline du Sud de déclencher la guerre de Sécession.
Ce fait a motivé de
nombreux avocats et professeurs de droit dignes de ce nom à chercher des moyens de s’assurer que Trump ne soit pas élu. Mardi, la Cour suprême du Colorado a redonné espoir à ces juristes en
déclarant que l’article 3 du 14e amendement interdisait à Donald Trump de participer au scrutin dans le Colorado. Cette décision parviendra certainement à la Cour suprême des États-Unis dans
les plus brefs délais. Et si cette juridiction
veut préserver son intégrité, elle doit, à l’unanimité, rejeter le jugement de la Cour suprême du Colorado. Car la section 3 du 14e amendement ne s’applique pas à Donald
Trump. »
« Le sondage de
l’université Monmouth publié lundi montre que la cote d’approbation de Joe Biden a chuté de dix points de pourcentage au cours des cinq derniers mois et qu’elle est à son niveau le plus bas
depuis qu’il a prêté serment en tant que président. Le pourcentage d’adultes américains qui désapprouvent son action a plus que doublé depuis son entrée en fonction en janvier 2021, pour
atteindre 61 %.
Les derniers résultats
des sondages interviennent à un moment où Joe Biden est en train de se laisser distancer par l’ancien président Donald Trump dans sa tentative de réélection en 2024, alors que les électeurs
sont de plus en plus préoccupés par l’inflation et la crise de l’immigration clandestine. Seulement 31 % des Américains pensent que Joe Biden accorde suffisamment d’attention aux problèmes
les plus urgents, contre 65 % qui disent qu’il n’en fait pas assez, selon l’enquête de Monmouth.
Seuls 26 % des adultes
américains approuvent la politique d’immigration de M. Biden, tandis que 28 % pensent qu’il gère l’inflation de manière adéquate. Interrogés sur l’état de leurs finances, 44 % des répondants
ont déclaré être en difficulté, soit le double du pourcentage enregistré pendant la présidence de M. Trump. Seuls 12 % ont déclaré que leur situation financière s’améliorait.
Le directeur des
sondages de Monmouth, Patrick Murray, a fait remarquer que M. Biden vantait l’amélioration des statistiques économiques sous son mandat alors que la plupart des Américains souffraient encore
de l’inflation post-pandémique.
“Il y a un danger
politique à faire passer un message qui dit aux gens que leur vision de leur propre situation est erronée”, déclare M. Murray. »
***************
Résultat de nombreux facteurs, dont le plus évident est l’augmentation des prix de l’énergie depuis les sanctions prises contre son plus grand fournisseur
d’énergie qu’était la Russie, l’économie européenne est en récession officielle. C’est Bloomberg qui l’annonce :
« La zone euro va
connaître sa première récession depuis la pandémie, avec une contraction de l’économie pour le deuxième trimestre consécutif au cours des derniers mois de l’année, selon un sondage
d’analystes réalisé par Bloomberg. »
***************
Arnaud Bertrand est un français installé depuis longtemps en Chine et marié à une chinoise. Sur Twitter, il essaye de démonter l’océan de préjugés concernant ce
pays, préjugés entretenus par la propagande médiatique occidentale.
Voici un de ces derniers tweets :
« Article très
important de Graham Allison – le légendaire professeur de Harvard qui a inventé le “piège de Thucydide” – dans lequel il dénonce “la diabolisation actuelle de la Chine”.
Il se dit “convaincu que
la diabolisation actuelle de la Chine sème la confusion plus qu’elle ne clarifie”, car il en résulte que “les Américains ne comprennent pas notre concurrent tel qu’il est”.
Il donne comme
illustration de cet effort de diabolisation le récent article tout à fait ridicule – et anonyme ! – Politico
(https://politico.eu/article/chinas-paranoid-purge-xi-jinping-li-keqiang-qin-gang-li-shangfu/) qui prétend que “la purge de Xi en Chine est une purge à la Staline”, qui est rempli de
faussetés démontrables et d’affabulations alarmistes (dont certaines sont énumérées par Allison dans son fil de discussion).
J’ai moi-même écrit des
dizaines de fois sur ce sujet : il existe un fossé absolument IMMENSE entre la Chine décrite dans les médias et la réalité, à tel point que la plupart des gens en dehors de la Chine n’ont
pratiquement aucune compréhension du pays. La Chine qu’ils ont en tête est un mirage qui ne ressemble pratiquement pas à la réalité.
Pourquoi ? Pourquoi
voit-on systématiquement des articles comme celui de Politico sur la Chine ? Pourquoi, sur Twitter, des comptes qui colportent systématiquement des fausses nouvelles sur la Chine ? comme
Serpentza et Laowhy86 sur Youtube ?
Je pense que c’est en
grande partie lié à la nature humaine : nous avons besoin d’un “mauvais endroit” pour nous rassurer sur le fait que nous vivons dans un “bon endroit”. Nous sommes donc naturellement attirés
par les histoires qui le confirment. Et comme les gens ne connaissent pas la Chine, ils n’ont pas de bagage intellectuel qui leur permette de comprendre qu’on leur raconte n’importe quoi. Et
si vous ajoutez à cela un préjugé raciste – le fameux “péril jaune” – il est encore plus facile pour les gens de croire les choses les plus folles.
En outre, il faut le
dire, il existe toute une industrie de personnes payées pour écrire des choses négatives sur la Chine. Il y a les organisations anticommunistes (comme la “Victims of Communism Memorial
Foundation”), les groupes de réflexion financés par le département d’État américain et l’industrie de l’armement (comme ASPI), les divers mouvements séparatistes et dissidents financés par
Washington pour tenter de déstabiliser la Chine, les organisations de défense des “droits de l’homme” qui ont été tellement militarisées qu’elles portent en fait atteinte aux droits de
l’homme, et ainsi de suite. Et tout leur contenu – chacun dans son propre but – participe à ce grand effort de diabolisation.
Mais je pense que c’est
aussi beaucoup plus profond que cela. Pendant des milliers d’années, le prosélytisme – l’idée que nous avons des valeurs et des croyances tellement supérieures que nous devons convertir les
autres à celles-ci – a été à la base de notre culture. Nous sommes programmés pour détester absolument la différence, au point de devoir l’effacer. On nous fait croire que nous “célébrons la
différence”, mais nous ne célébrons que les différences très artificielles au sein de nos sociétés, les différences entre des personnes qui adhèrent essentiellement à des croyances et à des
valeurs communes. Dès que nous sommes confrontés à une différence réelle et significative – qui, dans le cas de la Chine, est extrêmement profonde – nous la trouvons absolument
intolérable.
Ce qui, soit dit en
passant, est tout à fait propre à notre culture : à ma connaissance, aucune culture en Asie ne pense de la sorte, par exemple. En fait, l’idée même qu’un étranger puisse être converti en
Chinois, Japonais ou Vietnamien n’est même pas compréhensible dans ces pays. Pour eux, les étrangers ne sont ni inférieurs ni supérieurs, mais ils sont différents, et c’est bien ainsi… il
n’est pas nécessaire de faire le tour du monde pour essayer de les convertir à l’adoption du “socialisme aux caractéristiques chinoises” ou à la célébration de la fête de la lune. Pour nous,
c’est tout à fait inacceptable : si quelqu’un n’adhère pas à notre ensemble de croyances et de valeurs à un moment donné (avant c’était le christianisme, aujourd’hui c’est le libéralisme), il
EST inférieur, considéré comme “opprimé” et ayant besoin d’être “libéré”…
Tout cela ne nous a pas
fait grand mal lorsque nous étions supérieurs technologiquement et économiquement parce que nous pouvions nous permettre de ne pas comprendre les autres. En fait, c’était même utile : cela
fournissait une base idéologique à notre assujettissement du reste du monde. Nous ne l’avons pas fait pour les exploiter dans notre intérêt égoïste ou pour nous approprier leurs ressources,
mais pour les “libérer”…
Mais aujourd’hui, comme
le souligne à juste titre Allison, ce type de pensée nuit activement à l’Occident. Nous ne pouvons plus soumettre des pays comme la Chine, ils sont devenus nos pairs à tous égards :
technologiquement, économiquement, militairement, etc. Pour coexister et rivaliser, il est donc vital que nous les “comprenions tels qu’ils sont”, pour reprendre la formule d’Allison. Car
c’est bien le cas : des centaines de milliers d’étudiants chinois partent étudier en Occident chaque année depuis des décennies, alors que les États-Unis estiment qu’il n’y a actuellement que
211 étudiants américains en Chine (https://scmp.com/news/china/article/3241168/number-americans-studying-mainland-china-falls-sharply-chinese-students-still-flock-us), ce qui est insensé !
Cela confère à la Chine un immense avantage concurrentiel : elle connaît parfaitement l’Occident, alors que nous ne connaissons pas du tout la Chine.
Très concrètement, cela
signifie qu’à chaque fois que nous prenons une décision en rapport avec la Chine, celle-ci risque d’être totalement inappropriée, car fondée sur une notion miraculeuse de la Chine et prise
par des personnes qui ne comprennent tout simplement pas le pays. Les exemples abondent : les récentes sanctions sur les semi-conducteurs en sont un bon exemple. Conçues dans le but
d’étouffer le développement technologique de la Chine, elles ont eu pour effet de lui donner un élan sans précédent.
Ce passage à l’humilité,
à l’acceptation de l’autre et de sa différence, à l’arrêt de le vilipender et de le diaboliser, mais à la recherche de sa compréhension, sera extrêmement difficile. Franchement, je pense que
tout cela est tellement ancré que nous en sommes incapables. Mais c’est pourtant absolument vital, car si nous persévérons, nous nous isolerons et finirons par nous
détruire. »
Une fois n’est pas
coutume, nous commencerons cette revue de presse par l’éditorial du Monde du 9 décembre. Le Monde est un journal qui est habituellement du côté du politiquement correct, du statu-quo et des va-t-en-guerre car il reçoit
plusieurs millions d’euros de subventions gouvernementales chaque année. Mais devant le carnage exécuté par Israël, les barrières de l’auto-censure ont fini par céder :
« Ce carnage sans
précédent est d’autant moins justifiable que les résultats obtenus jusqu’à présent sont encore bien loin de l’objectif affiché, surtout s’agissant d’une milice régulièrement décimée sans que
l’armée israélienne ne soit pour autant jamais parvenue à la réduire durablement au silence.
Ce carnage est d’autant
plus insupportable que deux mois après le début de cette campagne militaire, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, reste incapable d’expliquer ce que fera Israël une fois qu’il
aura décidé de mettre fin aux combats pour que Gaza puisse panser ses plaies et pour que le Hamas ne renaisse pas de ses cendres.
Qu’Israël se perde dans
cette guerre n’est, hélas, pas une surprise tant elle est le reflet de sa dérive. L’Etat hébreu se déchirait déjà avant le 7 octobre à propos du socle de son contrat social : la
place du droit, sous les assauts d’un courant ultranationaliste et messianique qui le ronge depuis plus d’un demi-siècle. Que les Etats-Unis ne le protègent pas contre lui-même est une faute
morale dont ils ne pourront pas s’épargner les effets dévastateurs. »
On notera qu’habituellement les articles du Monde sont payants mais celui-là est en accès public.
« Lors d’une
conférence de presse à Genève, le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Philippe Lazzarini,
a décrit comment l’opération terrestre d’Israël à Gaza a poussé plus d’un million de réfugiés vers le sud, dans la ville de Rafah.
“Rafah est l’épicentre
du déplacement”, a déclaré M. Lazzarini. “Un entrepôt [des Nations unies] transformé en abri abrite 30 000 personnes. Les plus chanceux ont réussi à pénétrer dans nos locaux. Les autres n’ont
absolument nulle part où aller. Ils vivent en plein air, dans le froid, dans la boue et sous la pluie. Partout où l’on regarde, les abris de fortune s’accumulent. Partout, les gens sont
désespérés, affamés et terrifiés”. »
Et Israël semble même prêt à sacrifier les otages détenus par la Hamas pour détruire totalement la bande de Gaza :
« Israël a annulé
le voyage prévu au Qatar du chef de son service de renseignement extérieur pour relancer les discussions sur un éventuel deuxième accord de libération d’otages, a confirmé à CNN une source au
fait des négociations.
La chaîne israélienne
Channel 13 a d’abord rapporté mercredi que le cabinet de guerre israélien, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avait annulé le voyage et que les hauts fonctionnaires israéliens
ne se rendraient pas au Qatar pour relancer les négociations. »
Le carnage ne cessant pas, l’assemblée générale des Nations Unis a finalement voté une résolution ne faisant qu’un simple appel à un cessez-le-feu, sans aucune
condamnation. Qui pourrait voter pour qu’une telle situation dure ? Et bien 10 pays l’on fait : Israël évidemment mais aussi les Etats-Unis. Plus surprenant, l’Autriche, la Tchéquie, le
Paraguay et le Guatemala, puis des archipels du pacifique et autres petits pays dépendant complètement de la manne étasunienne. La Hollande, la Grande Bretagne, l’Allemagne et l’Ukraine se
sont courageusement abstenus. La France fait parti des 153 pays qui ont voté pour que ce carnage cesse immédiatement.
Réaction de l’envoyé israélien aux Etats-Unis a la suite de ce vote :
« L’envoyé spécial
d’Israël, Gilad Erdan, s’est insurgé contre les appels au cessez-le-feu, qualifiant l’ONU de “tache morale” sur l’humanité.
“Pourquoi ne pas
demander des comptes aux violeurs et aux assassins d’enfants ? a-t-il demandé dans un discours avant le vote. “Le temps est venu de mettre le blâme là où il doit être : sur les épaules des
monstres du Hamas. »
Les analystes les plus objectifs, c’est-à-dire les moins idéologisés, disent qu’Israël ne peut pas gagner sa guerre contre la Palestine :
« Il ne peut y
avoir de solution militaire à la guerre de Gaza. Les États-Unis doivent reconnaître que ce conflit ne prendra jamais fin tant que le peuple palestinien ne bénéficiera pas de la justice et de
la liberté. Pendant 75 ans, les gouvernements de l’Occident collectif ont ignoré la souffrance du peuple palestinien, ils n’ont jamais été des pacificateurs objectifs. La violence engendre la
violence et la haine engendre la haine, il n’est pas possible d’assassiner simplement les Palestiniens pour les soumettre. Même si le groupe Hamas était vaincu, d’autres groupes apparaîtront
pour se venger de ceux qui sont tombés et lutteront à l’avenir pour la création d’un État. Si la communauté internationale s’unissait, ce cycle pourrait être brisé, mais il faudrait un peu de
courage. ».
Il est pourtant évident qu’Israël ne veut pas d’un Etat palestinien à ses côtés, même si ses dirigeants ne peuvent l’annoncer ouvertement. Par contre,
l’ambassadrice israélienne au Royaume Uni l’a confirmé publiquement :
« L’ambassadrice
d’Israël au Royaume-Uni, Tzipi Hotovely, rejette explicitement l’idée d’un État palestinien, reprenant ainsi les messages du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui, ces dernières semaines,
s’est heurté à l’administration Biden en excluant l’idée d’un retour de l’Autorité palestinienne à la tête de la bande de Gaza après la guerre.
Dans une interview
accordée à Sky News, Mme Hotovely est interrogée à plusieurs reprises sur la possibilité d’inclure un État palestinien dans un scénario de paix avec Israël.
“La réponse est
absolument non”, déclare Mme Hotovely, qui a longtemps été membre du Likoud, le parti de M. Netanyahou, avant que celui-ci ne la nomme ambassadrice.
“Je pense qu’il est
temps que le monde réalise que le paradigme d’Oslo a échoué le 7 octobre et que nous devons en construire un nouveau”, déclare l’ambassadrice, reprenant la même rhétorique que celle employée
par Netanyahou quelques jours plus tôt.
“La raison pour laquelle
les accords d’Oslo ont échoué est que les Palestiniens n’ont jamais voulu d’un État à côté d’Israël. Ils veulent un État qui s’étende de la rivière à la mer”,
ajoute-t-elle. »
Toujours la tactique du « c’est à cause de l’autre ».
Les réelles intentions du gouvernement israélien sont bien visibles aux yeux des pays voisins :
« Le ministre
jordanien des affaires étrangères a déclaré qu’Israël ne pouvait pas remporter de victoire militaire à
Gaza et qu’il avait déjà subi une défaite stratégique en s’aliénant l’ensemble de la région.
S’exprimant dimanche
lors du Forum de Doha – un rassemblement annuel de diplomates dans la capitale qatarie – Ayman Safadi a déclaré que l’objectif de l’opération israélienne contre le Hamas était d’évincer la
population palestinienne plutôt que de vaincre le groupe militant.
La destruction de Gaza au cours des deux derniers mois “témoigne
d’une politique israélienne qui semble déterminée à expulser les habitants” de l’enclave, a-t-il déclaré, ajoutant que de hauts responsables israéliens,
dont le ministre de la sécurité nationale Itamar Ben-Gvir et le ministre des finances Bezalel Smotrich, ont fait preuve d’une grande franchise à l’égard de cette intention.
“En clair, Israël défie
tout le monde : ses alliés, le droit international et les Nations unies”, a-t-il déclaré. “Israël a engendré une quantité de haine qui hantera cette région et qui définira les générations
futures. Cela nuit à son peuple autant qu’à tous les habitants de la région”.
C’est une guerre
qu’Israël ne peut pas gagner. Israël a déjà subi une défaite stratégique. »
« Les dissensions
entre les États-Unis et Israël ont éclaté au grand jour mardi, lorsque le président Joe Biden a averti qu’Israël perdait le soutien de la communauté internationale pour sa campagne contre le
Hamas et que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a publiquement rejeté les plans américains pour l’après-guerre dans la bande de Gaza.
Ces divergences, qui
avaient jusqu’à présent été contenues en coulisses, reflètent les différences croissantes entre les deux alliés indéfectibles, alors que le nombre de victimes civiles s’alourdit dans la bande
de Gaza.
S’adressant à des
donateurs démocrates à Washington, M. Biden a critiqué la ligne dure du gouvernement israélien et a déclaré que M. Netanyahu devait modifier son approche.
“Je pense qu’il doit
changer, et avec ce gouvernement, ce gouvernement israélien lui rend la tâche très difficile”, a déclaré M. Biden, qualifiant le gouvernement de M. Netanyahu de “gouvernement le plus
conservateur de l’histoire d’Israël”.
Il a averti que le
soutien à la campagne militaire du pays s’affaiblissait en raison des bombardements intensifs sur Gaza et a ajouté que le gouvernement israélien “ne veut pas d’une solution à deux
États”.»
Pourtant l’affaire est très loin d’être faite. La bataille militaire est si rude que l’armée israélienne est obligée de mentir sur le niveau de ses pertes.
C’est un journal israélien, Haaretz, qui l’annonce :
« Les FDI font état
de 1 593 blessés depuis le 7 octobre, mais les données des hôpitaux montrent que les chiffres sont beaucoup plus élevés.
Contrairement aux
conflits et aux guerres passés, l’armée israélienne n’a pas publié de rapports sur les soldats blessés et leur état de santé. L’armée n’a commencé à publier ces informations qu’après que Haaretz a rapporté
qu’elle refusait de le faire…
En ce
dimanche [10 décembre], le nombre de
soldats tombés au combat dans cette guerre qu’Israël a baptisée “épée de fer” s’élève à 425. »
Si le nombre de blessés est largement dévalué, il est très probable que le nombre de morts l’est aussi.
« L’état-major [israélien] est assez satisfait de l’évolution des combats – malgré les
pertes – mais rien n’indique que le Hamas soit sur le point de s’effondrer. »
Face à ses difficultés militaires, l’armée israélienne utilise donc la propagande pour présenter des « victoires » à la population israélienne et mondiale. Mais ces victoires sentent le préfabriqué. Là encore Haaretz est
obligé de le reconnaitre :
« Depuis quelques
jours, l’armée diffuse presque quotidiennement des images de Palestiniens se rendant dans le nord de la bande de Gaza. Mais les personnes montrées les mains en l’air ou en garde à vue ne sont
pas nécessairement des membres du Hamas. Il semble que la plupart soient des civils pris au piège de la situation. »
Car, en dehors d’Israël, la supercherie n’a pas tenu longtemps. Après la longue série de mensonges de la propagande israélienne, sur lesquelles même Libération
a fait un article,
« C’est une vidéo
choc partagée sur les réseaux sociaux, depuis quelques jours. Des Gazaouis arrêtés par l’armée israélienne, et contraints de se déshabiller. Un triomphe ? Le Hamas est défait, et ce sont les
images de la victoire israélienne à Gaza ? Pas si sûr… Encore une fois, la guerre passe par la communication, car il s’avère qu’une partie de ces Palestiniens humiliés, sont en réalité de
simples civils, sans aucun lien avec le Hamas. Ils ont d’ailleurs été relâchés et ils témoignent. »
Et ce mensonge explique en partie pourquoi une armée régulière ne peut pas vaincre un
mouvement insurrectionnel car il est extrêmement difficile de discerner qui est un combattant et qui est un civil, la plupart de ceux étant assez courageux pour combattre étant les deux, des
civils qui deviennent combattants pour chasser l’intrusion étrangère.
Tant qu’Israël utilisera les moyens militaires et la ségrégation raciale pour imposer son « Etat juif » en plein monde arabe, il n’aura pas de
« victoire » possible. Tant que les élites en place considèreront les palestiniens comme « des terroristes » il n’y aura pas de discussions, donc de paix,
possibles :
Ainsi le gouvernement semble vouloir continuer encore longtemps son carnage et aller jusqu’au bout. Même un journal israélien l’annonce de manière indirecte :
« La totalité de
l’année 2024 sera probablement en “mode guerre” contre le Hamas, selon Tsahal. Les responsables militaires affirment que l’avancée lente et prudente contre le Hamas à Gaza nécessitera
plusieurs mois pour démanteler complètement les capacités de l’organisation. »
Cette folie furieuse qui envahit la conscience collective israélienne n’a pas l’air de vouloir se calmer.
Pourtant, il n’y a pas que la résistance palestinienne qui va donner du fil à retordre à Israël, le Hezbollah et les Houtis aussi. Mais là encore, la folie du gouvernement israélien lui fait penser qu’une guerre sur trois fronts ne sera pas un problème pour le pays :
« À la frontière
libanaise, les affrontements entre le Hezbollah et Israël franchissent un nouveau cap
La violence à la
frontière libano-israélienne, où s’affrontent le Hezbollah et l’armée israélienne depuis le 8 octobre, a atteint un nouveau palier ce dimanche 10 décembre. Les échanges de tirs sur un front
d’une centaine de kilomètres ont fait au moins deux blessés civils au Liban et deux militaires en Israël. Ce qui porte à 17 le nombre de soldats israéliens blessés en 48
heures. »
« Le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu aurait déclaré au président Biden que son pays agirait militairement
contre le mouvement houthi du Yémen si les États-Unis ne le faisaient pas, selon un rapport de la publication israélienne N12News.
Le groupe allié à l’Iran
harcèle les forces israéliennes et américaines au Moyen-Orient depuis le début de la guerre d’Israël contre le Hamas.
N12News a publié sur X
samedi que Tzachi Hanegbi, le chef d’état-major de la sécurité nationale israélienne, a déclaré aux journalistes Amit Segal et Ben Caspit son intention de répondre au groupe qui a attaqué et
saisi plusieurs navires liés à Israël en mer Rouge et dans le détroit de Bab al-Mandab, une voie maritime par laquelle une grande partie du pétrole mondial est expédiée. »
« La menace des
Houthis en mer Rouge, véritable casse-tête pour les Occidentaux », comme l’annonce RFI
Le problème des houthis est plus « un casse-tête pour les occidentaux » que le Hezbollah ou les
autres groupes de résistance car ils menacent un point létal pour l’économie mondial, le passage Golfe d’Aden, Mer Rouge, Canal de Suez qui est un corridor essentiel pour le commerce mondial.
Ils pourraient donc mettre l’économie mondiale à mal si les Etats-Unis s’attaquaient à eux. Or, l’éventuelle réélection de Biden est soumise à une économie qui ne s’enfoncerait pas
trop :
« Biden, qui avait
commencé l’année avec un taux d’approbation de 45 %, a vu ses chiffres s’éroder encore davantage. Dans les sondages réalisés entre mars et début novembre, environ 4 personnes sur 10
l’approuvaient. Dans le dernier sondage, son taux d’approbation s’élève à 37 %, avec 63 % de désapprobation, un recul qui lui vaut son plus mauvais score depuis son entrée en fonction, d’un
point de pourcentage. »
Les houthis sont donc surtout un casse-tête pour le gouvernement Biden.
Cette semaine c’est CNN qui remet sur le tapis l’histoire du Hamas financé par le Qatar avec la bénédiction de Netanyahou. Un sacré retour de manivelle :
« Depuis l’attaque
du Hamas contre Israël le 7 octobre, le Qatar, État du Golfe, est sous le feu des critiques des responsables israéliens, des politiciens américains et des médias pour avoir envoyé des
centaines de millions de dollars d’aide à Gaza, gouvernée par le groupe militant palestinien.
Mais tout cela s’est
fait avec la bénédiction d’Israël.
Lors d’une série
d’entretiens avec des acteurs israéliens clés, menés en collaboration avec l’organisation israélienne de journalisme d’investigation Shomrim, CNN a appris que le Premier ministre Benjamin
Netanyahu avait poursuivi le versement d’argent au Hamas, malgré les inquiétudes exprimées au sein de son propre gouvernement. »
La Qatar, un riche petit pays au centre de bien des magouilles :
« Les dossiers du
Qatargate.
Des centaines de
documents divulgués révèlent l’ampleur du scandale de corruption touchant l’U.E.
Les documents issus de
l’enquête du Parlement européen sur la corruption font état de plus de 300 tentatives présumées de manipulation de la démocratie européenne. »
L’article parle du Qatar mais aussi de la Mauritanie et du Maroc ayant versé de l’argent pour influencer le parlement européen.
Mais c’est le genre d’article « arbre qui cache la forêt » car si des petits pays peuvent le faire, il est évident que d’autres comme les Etats-Unis,
Israël, peut-être même la Russie et la Chine, et bien d’autres ne doivent pas s’en priver.
Ce qu’il faut retenir de cet article n’est pas tant la malignité du Qatar, but dans lequel un tel article a visiblement été écrit, que le niveau de
corruptibilité du parlement européen qui n’est pas même évoqué dans cet article.
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Il faudrait peut-être qu’Israël tire la leçon de l’expérience ukrainienne. La propagande disant que la Russie était au bord de la défaite depuis qu’elle s’était
attaquée à l’Ukraine n’a absolument pas empêché la défaite militaire de cette dernière. Défaite que tous les observateurs objectifs de la situation anticipaient depuis le début. Le Financial
Times, un journal qui a pourtant largement contribué à propager la propagande ukrainienne, est obligé maintenant de reconnaitre que :
« Pendant plus de
650 jours consécutifs, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a prononcé au moins une allocution vidéo à la nation, faisant l’éloge de ses troupes, célébrant les avancées sur les lignes
de front et réaffirmant sa détermination face à l’agression russe.
Le message est toujours
“nous allons de l’avant”, dans le but de maintenir l’optimisme à l’intérieur et à l’extérieur du pays, selon trois personnes familières avec la stratégie de communication. Cette politique est
appliquée à tous les niveaux de l’État, depuis les ministères et les administrations locales jusqu’aux commandants militaires, et comprend une censure stricte des mauvaises nouvelles telles
que le nombre de victimes ukrainiennes ou les frappes russes réussies.
Toutefois, l’Ukraine
ayant obtenu peu de résultats militaires cette année et le soutien occidental s’affaiblissant, la stratégie de communication crée un fossé entre l’administration présidentielle et les
dirigeants militaires, selon des responsables des forces armées, d’anciens collaborateurs de la présidence et des stratèges en communication.
“Nous devons faire
preuve de plus de réalisme […] et nous devons être aussi courageux que nous l’étions le 24 février [2022]”, a déclaré une personne liée à la stratégie de communication présidentielle, en
référence au jour où la Russie a commencé son invasion à grande échelle de l’Ukraine.
Ses rivaux politiques
ont commencé à critiquer ouvertement M. Zelenskyy, le maire de Kiev, Vitali Klitschko, accusant récemment le président d’autoritarisme et le comparant même au dirigeant russe Vladimir
Poutine.
Dans le même temps, les
chefs militaires ont fait valoir que l’écart entre le message officiel et la situation sur le terrain n’est plus convaincant et ne motive donc ni les Ukrainiens ni les partenaires occidentaux
du pays. »
Biden lui-même ne semble plus convaincu du support occidental à l’Ukraine :
« Biden a déclaré
que les États-Unis soutiendront l’Ukraine “aussi longtemps que nous le pourrons” dans le contexte de l’impasse au Congrès, alors qu’avant il disait “aussi longtemps qu’il le
faudra”. ».
Poutine a tenu une longue conférence de presse dans laquelle il a donné quelques indications sur ce que la Russie planifie dans sa guerre contre l’Ukraine :
« Il a réaffirmé
que les objectifs de Moscou en Ukraine – “dé-nazification, dé-militarisation et statut de neutralité” de l’Ukraine – restaient inchangés. Il avait énoncé ces objectifs vaguement définis le
jour où il a envoyé les troupes en février 2022.
Il a réaffirmé qu’une grande partie de l’Ukraine actuelle, y
compris le port d’Odessa sur la mer Noire et d’autres zones côtières, appartenait historiquement à la Russie et avait été cédée par le fondateur de l’Union soviétique, Vladimir
Lénine.
Alors que Moscou avait
accepté la nouvelle réalité après l’effondrement de l’URSS en 1991, Poutine a déclaré qu’il était contraint de réagir à ce qu’il a décrit comme une tentative de l’Occident de faire de
l’Ukraine un outil pour défier et menacer la Russie.
“Les Russes et les
Ukrainiens forment un seul peuple, et ce qui se passe actuellement est une énorme tragédie, une guerre civile entre des frères qui se sont retrouvés dans des camps opposés”, a-t-il
ajouté. »
Il semble donc que, lorsque l’armée ukrainienne se sera totalement effondrée, l’armée russe pousse jusqu’à Odessa et reprenne le contrôle des régions
russophones d’Ukraine.
Une hypothèse que confirme à demi-mots un député russe :
« La Russie prépare
une offensive majeure contre les forces ukrainiennes, qui sera accompagnée d’un assaut de missiles à grande échelle sur les infrastructures critiques du pays, selon le lieutenant-général
Andrey Gurulev, qui siège à la commission de la défense du parlement russe.
“Les zones de percée
sont identifiées dans les documents de référence. Nos commandants les connaissent bien et savent comment les appliquer. La question de savoir où elles se produiront exactement est une autre
question. Il est certain que nous n’annoncerons rien. Personne ne doit savoir à quoi cela va ressembler. Le moment venu, nous verrons tout”, a-t-il souligné.
Dans le même temps,
l’armée russe prépare une “opération aérienne stratégique” majeure dans le but de “supprimer complètement les systèmes de défense aérienne [ukrainiens], d’obtenir la supériorité aérienne,
d’isoler les zones de combat et de détruire les infrastructures critiques à grande échelle, avec l’effondrement complet de l’économie et des fonctions vitales de l’Ukraine”, a déclaré le
député. »
Aveugle aux faits de terrain, la propagande continue de plus belle mais cette fois ce sont les services de renseignements étasuniens qui en sont la source :
« Selon un rapport
déclassifié des services de renseignement américains, la guerre en Ukraine a coûté à la Russie 315 000 soldats morts et blessés, soit près de 90 % des effectifs dont elle disposait au début
du conflit, a déclaré mardi une source au fait de ce rapport.
Le rapport estime
également que les pertes de Moscou en personnel et en véhicules blindés au profit de l’armée ukrainienne ont retardé de 18 ans la modernisation militaire de la Russie, a déclaré la
source. »
« Les services de
renseignement américains évaluent à 315 000 le nombre de soldats russes blessés ou tués depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, a indiqué à l’AFP une source parlementaire
américaine mardi 12 décembre. Ce chiffre est cité dans un document, déclassifié et transmis au Congrès, qui estime également que la Russie a perdu 2.200 chars sur les 3.500 qu’elle possédait
avant le début de la guerre. »
Des chiffres énormes qui paraissent plus proches des pertes ukrainiennes que russes. Les derniers chiffres fiables datent de mai 2023, période où les militaires
russes étaient planqués derrière leurs triples lignes de défense et tiraient sans arrêt sur les militaires ukrainiens à l’attaque :
« Mediazona, en
collaboration avec Meduza et Dmitry Kobak, chercheur en surmortalité et maître de conférences en apprentissage automatique à l’université de Tübingen, a mis au point une méthode pour estimer
le nombre de victimes russes en temps de guerre, en s’appuyant uniquement sur les dossiers accessibles au public du Registre national des successions et sur les données du Service fédéral des
statistiques de l’État (Rosstat).
D’après nos calculs, à
la fin du mois de mai 2023, environ 47 000 hommes russes âgés de moins de 50 ans sont morts à la guerre. Pour être tout à fait précis, nous pouvons affirmer avec une probabilité de 95 % que
le nombre réel de victimes se situe entre 40 000 et 55 000. Cette estimation ne tient pas compte des pertes de la République populaire de Donetsk (RPD) et de la République populaire de
Louhansk (RPL). »
Mediazona est un media russe d’opposition à Poutine donc peu enclin à sous évaluer les pertes russes.
Wikipedia donne un chiffre plus élevé, datant du mois de novembre, mais encore bien loin des 350.000 :
« Ainsi, la BBC a
déclaré que le nombre réel de morts des forces russes, en ne comptant que les militaires et les contractants russes (c’est-à-dire en excluant les milices de la RPD/RPL), s’élevait à plus de
72 650 au début du mois de novembre 2023 “selon l’estimation la plus prudente”[74]. »
On pourra noter que cette fausse information a été lancée par les RG étasuniens au moment de la visite de Zelenski à Washington. Il est probable que ce soit pour tenter de persuader le Congrès de continuer à subventionner l’Ukraine, puisque la Russie est,
soi-disant, à bout d’hommes et de chars. Mais la tentative s’est heurter à un mur.
Les RG ont l’habitude de monter des campagnes de manipulation mais on pourrait penser qu’elles sont plutôt dirigées vers les adversaires et ennemis étrangers.
Or celle-ci est dirigée vers les membres du Congrès, les représentants du peuple. Cette analyse est à rapprocher des efforts du FBI pour protéger les exactions de Hunter Biden des enquêtes
menées par le Congrès. C’est une pratique de plus en plus courante de leur part de lancer des fausses informations dans la presse, qui les republie sans « fact-checking » quand elles viennent des RG. Il y a
visiblement, aux Etats-Unis, un dévoiement des services secrets.
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Après la France c’est le contingent des Nations-Unis qui quitte le Mali :
« BAMAKO, Mali (AP)
– Les Nations Unies ont mis fin lundi à leur mission de maintien de la paix au Mali, qui durait depuis dix ans, suite à la demande du gouvernement qui estimait que la force était inadaptée
pour répondre à l’extrémisme violent croissant dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
“Le terrain malien était
vaste et difficile”, a déclaré le commandant de la force de 13 000 hommes, le général de division Mamadou Gaye, lors de la cérémonie de clôture à Bamako, la capitale.
L’action des Nations
unies au Mali a été la mission de maintien de la paix la plus meurtrière au monde, avec plus de 300 membres du personnel tués. »
Le temps dira si ces pays s’en sortiront finalement mieux tout seul. Peut-être bien car ils ont déjà compris que « l’union fait la force » :
« Le Burkina Faso a
dévoilé au mois de février 2023 ses projets de constituer une confédération avec le Mali voisin, dont le président Traore a esquissé les contours au cours d’une interview exclusive accordée à
Sputnik fin juillet. Ces deux pays, accompagnés par leur voisin commun, le Niger, ont ensuite formé l’Alliance sahélienne à la mi-septembre, presque trois mois après le coup d’État qui s’est
produit au Niger. Cette plateforme a établi les fondations permettant d’intégrer le Niger au projet de confédération burkinabé-malienne, selon la déclaration conjointe formulée par leurs
ministres des affaires étrangères. »
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Pour ceux qui veulent encore un peu de lecture enrichissante, je finirai cette revue de presse par un texte datant de 2008 qui vous fera bien comprendre que la
guerre Israel-Hamas (Palestine) n’a pas commencé brutalement le 7 octobre 2023 comme veut le faire croire la peropagande sioniste.
Comprendre ce qu’est le
Hamas, par William Sieghart
Le poste de police de
Gaza se trouvait parmi les premières cibles visées par Israël. Plusieurs dizaines de policiers, réunis pour une cérémonie de remise de diplômes, sont morts ce jour-là. William Sieghart,
spécialiste de la résolution des conflits, alors en mission à Gaza, avait rencontré ces hommes une semaine plus tôt. « Etaient-ils de « dangereux miliciens armés du Hamas » ? Non, c’étaient
des officiers de police non armés, agents de la fonction publique, qui ont été tué non pas dans un « camp d’entraînement de militants », mais dans [un] poste de police. » Pour Sieghart, ni
Israël ni l’occident ne comprennent ce qu’est véritablement le Hamas, et comment il a pu rassembler 42% des électeurs. C’est l’échec du Fatah à obtenir un Etat Palestinien qui a fait le
succès de cette organisation. Son intransigeance, juge-t-il, nait d’une volonté de ne pas se laisser piéger comme le fut le mouvement d’Arafat, qui n’a pas su faire respecter les promesses
faites à Oslo en échange de la reconnaissance d’Israël. Sieghart conclut pourtant sur une note optimiste. Il est toujours possible de dénouer une crise, rappelle-t-il, à condition d’accepter
de s’asseoir sans préalable autour d’une table.
Par William Sieghart,
The Times, 31 décembre 2008
La semaine dernière,
j’étais dans la bande de Gaza. Durant mon séjour, j’ai rencontré un groupe d’une vingtaine d’officiers de police qui suivaient un cours sur la gestion des conflits. Ils étaient impatients de
savoir si les étrangers se sentaient plus en sécurité depuis que le Hamas a pris le pouvoir. C’était le cas, en effet, et nous le leur avons dit. Sans aucun doute les 18 derniers mois ont vu
s’établir un calme relatif dans les rues de Gaza : plus d’hommes armés dans les rues, plus d’enlèvements. Ils ont souri avec une grande fierté et nous ont dit au revoir.
Moins d’une semaine plus
tard, tous ces hommes étaient morts, tués par une roquette israélienne lors d’une cérémonie de remise des diplômes. Etaient-ils de « dangereux miliciens armés du Hamas » ? Non, c’étaient des
officiers de police non armés, agents de la fonction publique, qui ont été tué non pas dans un « camp d’entraînement de militants », mais dans le même poste de police, situé au le milieu de
la ville de Gaza, qui avait été utilisé par les Britanniques, les Israéliens et le Fatah lorsqu’ils régnaient sur Gaza.
Cette distinction est
cruciale, car tandis que les scènes horribles dans la bande de Gaza et Israël parlent d’elles-mêmes sur nos écrans de télévision, se déroule une guerre des mots qui obscurcit notre
compréhension de la réalité sur le terrain.
Qu’est donc que le
Hamas, ce mouvement que Ehud Barak, le Ministre israélien de la défense, voudrait faire disparaître, comme s’il s’agissait d’un virus ? Pourquoi a-t-il remporté les élections palestiniennes
et pourquoi permet-il que des roquettes soient tirées contre Israël ? L’histoire du Hamas au cours des trois dernières années révèle la façon dont la mécompréhension de ce mouvement islamiste
par les gouvernements israéliens, américain et britannique nous a conduit à la situation brutale et désespérée où nous sommes maintenant.
L’histoire commence il
de cela près de trois ans, lorsque le Parti du Changement et de la Réforme – le parti politique du Hamas – a remporté de façon inattendue les premières élections libres et équitables dans le
monde arabe, sur un programme promettant de mettre fin à la corruption endémique et un amélioration dans les services publics, quasi-inexistants, à Gaza et en Cisjordanie. Contre une
opposition divisée, ce parti ostensiblement d’inspiration religieuse a pourtant gagné les élections avec 42% des voix dans une communauté où les laïques sont prédominants.
Les Palestiniens n’ont
pas voté pour le Hamas parce qu’il était engagé à la destruction de l’État d’Israël ou parce qu’il avait été responsable de vagues d’attentats suicides tuant des citoyens israéliens. Ils ont
voté pour le Hamas parce qu’ils pensaient que le Fatah, le parti du gouvernement battu, avait failli. En dépit du renoncement à la violence et de la reconnaissance de l’État d’Israël, le
Fatah n’a pas obtenu un Etat palestinien. Il est crucial de savoir cela pour comprendre la posture « réjectionniste » du Hamas. Il ne reconnaîtra pas Israël et ne renoncera pas au droit de
résister avant qu’il ne soit assuré de l’engagement de la communauté internationale à une solution juste au problème palestinien.
Durant les cinq ans où
j’ai visité Gaza et la Cisjordanie, j’ai rencontré des centaines de responsables politiques et de partisans du Hamas. Aucun d’entre eux n’a revendiqué l’objectif d’une islamisation de la
société palestinienne, dans le style des talibans. Le Hamas compte beaucoup trop d’électeurs laïques pour ce faire. La population continue d’écouter de la musique pop, de regarder la
télévision et les femmes choisissent de porter ou non le voile.
Les dirigeants
politiques du Hamas sont probablement parmi les plus hautement qualifiés dans le monde. Il bénéficie de la présence dans ses rangs de plus de 500 diplômés d’un doctorat, la plupart
appartiennent à la classe moyenne – médecins, dentistes, scientifiques et ingénieurs. La plupart de ses dirigeants ont été formés dans nos universités et ne ressentent aucune haine de nature
idéologique à l’égard de l’Occident. Ce mouvement est né en réponse à une revendication, et se voue réparer l’injustice faite à son peuple. Il a en permanence proposé que soit instauré un
cessez-le-feu de 10 ans afin de disposer d’un temps de répit pour résoudre un conflit qui dure depuis plus de 60 ans.
La réponse de Bush et
Blair à la victoire du Hamas, en 2006, donne la clé de l’horreur d’aujourd’hui. Au lieu d’accepter le gouvernement démocratiquement élu, ils ont financé une tentative pour le faire tomber par
la force, en formant et en armant des groupes de combattants du Fatah à renverser militairement le Hamas et imposer un nouveau gouvernement non élu aux Palestiniens. En outre, 45 députés du
Hamas sont toujours détenus dans les prisons israéliennes.
Il y a six mois, le
Gouvernement israélien a accepté un cessez-le-feu avec le Hamas négocié par l’Egypte. En contrepartie du cessez-le-feu, Israël a accepté d’ouvrir les points de passage et de permettre une
libre circulation des fournitures essentielles dans et hors de la bande de Gaza. Les tirs de roquettes ont cessé mais les points de passage n’ont jamais été entièrement ouverts, et la
population de Gaza a commencé à mourir de faim. La paix n’a pas été récompensée par cet embargo traumatisant.
Quand les Occidentaux se
demandent ce qui peut se passer dans la tête des dirigeants du Hamas lorsqu’ils donnent l’ordre ou permettent que des roquettes soient tirées sur Israël, ils ne parviennent pas à comprendre
la position des Palestiniens. Il y a deux mois, les forces armées israéliennes ont rompu le cessez-le-feu en entrant dans la bande de Gaza, débutant un nouveau cycle de violences. Pour les
Palestiniens, chaque salve de roquettes est une réponse aux attaques israéliennes. Pour les israéliens, c’est l’inverse.
Mais quelle est la
signification des déclarations de M. Barak lorsqu’il parle de détruire le Hamas ? Est-ce que cela veut dire tuer les 42% des Palestiniens qui ont voté pour lui ? Est-ce que cela veut dire
réoccuper la bande de Gaza, dont Israël s’était retiré si péniblement il y a trois ans ? Ou est-ce que cela signifie séparer de façon permanente les Palestiniens de la bande de Gaza et de la
Cisjordanie, politiquement et géographiquement ? Et pour ceux dont l’obsession est la sécurité israélienne, quelle sera la menace posée par les 750 000 jeunes qui grandissent dans la bande de
Gaza avec une haine implacable de ceux qui les affament et les bombardent ?
On dit que ce conflit
est impossible à résoudre. En fait, c’est très simple. L’élite des 1000 personnes qui dirigent Israël – les hommes politiques, les généraux et les membres de l’appareil de sécurité – et
l’élite des islamistes palestiniens ne se sont jamais rencontrées. Une paix véritable nécessitera que ces deux groupes s’assoient ensemble autour d’une table sans conditions préalables. Mais
les événements de ces derniers jours semblent avoir rendu cette perspective plus improbable que jamais. Tel est le défi pour la nouvelle administration à Washington et ses alliés
européens.
William Sieghart est le
président de Forward Thinking, une agence de résolution des conflits
Une semaine de
bombardements supplémentaire sur la population affamée et terrorisée de Gaza. Je vous épargne donc les misérables tentatives de relations publiques de la part d’Israël pour dire « c’est pas de ma faute, c’est à cause de l’autre » et vous laisse avec ce texte documenté qui résume bien l’horrible hypocrisie
de cette affaire :
L’histoire officielle du 7 octobre
Par Caitlin Johnstone –
Le 7 décembre 2023 – Son blog
L’histoire officielle
est que le 7 octobre 2023, des milliers de méchants terroristes du Hamas sont sortis de leur prison fortifiée et ont tué environ 1 200 Israéliens tout simplement parce qu’ils voulaient tuer
des Juifs par simple méchanceté. Le gouvernement israélien n’avait rien fait
pour provoquer cette attaque, et rien d’important ne s’était jamais produit avant cette date.
L’attaque a été aussi
peu défendue que possible ; les forces de défense israéliennes ont mis neuf heuresà réagir alors que, des mois à l’avance, elles avaient été largement prévenues de l’imminence d’une
attaque, tant par leurs propres services de renseignement que par les services de
renseignement égyptiens. Aucune tentative n’a été faite pour prévenir le festival de
musique Nova de l’imminence d’une attaque, alors que les forces de sécurité israéliennes savaient depuis la
veille qu’une attaque allait avoir lieu,
ce qui a entraîné des centaines de morts et la capture d’otages. L’attaque a rencontré si peu de résistance que le Hamas lui-même a été surpris par le nombre d’Israéliens qu’il a pu capturer et tuer,
surprise due peut-être au fait qu’il avait passé deux ans à s’entraîner en plein
air, à moins d’un kilomètre de la frontière,
en vue d’une attaque aérienne, maritime et terrestre utilisant des parapentes motorisés, des drones et des bateaux à moteur. Tout cela est parfaitement normal et n’a absolument rien de
suspect [pour les analystes des médias grand
public].
Le fait que 100 % des 1
200 morts israéliens du 7 octobre soient attribués au Hamas, alors que les médias israéliens et les témoins oculaires affirment que les forces de défense israéliennes
ont tiré sans discernement sur des zones peuplées d’Israéliens, n’a rien de suspect non plus. Les corps brûlés que vous voyez
sur les photos de la dévastation du 7 octobre ont été brûlés avec une certitude absolue par le Hamas, bien que le gouvernement israélien ait reconnu qu’il avait précédemment identifié à tort des centaines de
combattants du Hamas morts comme étant israéliens parce qu’ils avaient été si gravement brûlés par les tirs des forces de défense israéliennes que leurs corps étaient
méconnaissables.
(L’histoire officielle
du 7 octobre comprenait également des récits de bébés décapités, de bébés cuits dans des fours et de bébés arrachés à l’utérus de mères enceintes, et vous étiez traité de négationniste de l’Holocauste par haine des Juifs si vous en
doutiez, mais ces récits ont depuis été retirés et ne font plus partie de l’histoire officielle, de sorte
que la croyance en ces récits est désormais facultative).
L’assassinat de 1 200
Israéliens est si diabolique et si grave que cela justifie le meurtre de plus de 16 000 Palestiniens à Gaza, dont plus de 7 000 enfants. Il est probable qu’il y
en aura encore beaucoup plus, car les vies israéliennes valent beaucoup, beaucoup plus que les vies palestiniennes. Seul un nazi raciste peut croire que les vies palestiniennes
comptent.
De toute façon, Israël
n’est pas à blâmer pour les meurtres commis à Gaza, car c’est la faute du Hamas qui utilise les civils comme boucliers humains. Il est antisémite de se demander comment Israël a pu tuer
autant de boucliers humains tout en tuant étonnamment peu de combattants du Hamas et en
n’infligeant aucun dommage significatif aux dirigeants du Hamas dans le
processus.
Maintenant que 1,7
million de Gazaouis ont été déplacés et qu’ils sont poussés vers la frontière égyptienne, il est
tout à fait normal de voir des programmes officiels proposés par des fonctionnaires israéliens et des leaders d’opinion visant à “réduire” la population de Gaza et à la relocaliser dans d’autres
pays. Seul un partisan diabolique du terrorisme appelle cela un nettoyage ethnique ; il faut plutôt y voir des vacances permanentes [à l’étranger].
Si vous remettez en
question une partie de cette histoire officielle, vous êtes un monstre diabolique qui hait les Juifs, qui soutient le terrorisme et qui souhaite que Hitler ait gagné. Pour la peine, vous
devez être censuré, renvoyé de votre travail, expulsé du campus universitaire et mis au ban de la bonne société, parce que vous soutenez le génocide et que vous voulez que de bonnes personnes
meurent.
Cela vous donne-t-il
l’impression d’être dingue ? C’est une bonne
chose. Cela signifie que cela marche. Cela signifie que l’histoire officielle prend racine dans votre esprit. Vous n’avez plus qu’à la laisser fleurir et s’épanouir en vous. Arrêtez de lutter.
Détendez-vous. Plus vous lutterez, plus vous vous ferez du mal. Laissez votre esprit se vider et obéir. Ce sera terminé avant même que tu t’en rendes compte.
Caitlin Johnstone »
Pour en rajouter au texte très cynique mais pourtant si réaliste de Johnstone :
« L’assassinat d’un
journaliste de Reuters est une frappe israélienne “apparemment délibérée”, selon l’organisation
Human Rights Watch a
constaté que le journaliste tué et ses six collègues [journalistes eux aussi] ne se trouvaient pas à proximité des combats actifs dans le
sud du Liban et qu’ils étaient clairement visibles pour les forces israéliennes. »
Cette folie ne fait qu’attiser les haines des populations de la région contre Israël. Et les attaques contre les bases étasuniennes s’intensifient : « Environ
sept obus de mortier ont atterri dans l’enceinte de l’ambassade américaine à Bagdad lors d’une attaque tôt vendredi, a déclaré un responsable militaire américain à Reuters, dans ce qui semble
être l’attaque la plus importante de ce type, de mémoire récente. Les forces américaines en Irak et en Syrie ont également été visées par des roquettes et des drones au moins cinq fois
vendredi : trois fois sur des bases séparées en Syrie, et deux fois sur la base aérienne d’Ain al-Asad à l’ouest de Bagdad, a déclaré un autre responsable de la défense
américaine. »
Quant aux pays occidentaux ils votent des
lois « contre l’antisémitisme » qui servent de barrières légales pour empêcher toute critique d’Israël :
« La Chambre des
représentants a adopté mardi une résolution, dirigée par les Républicains, condamnant l’antisémitisme aux États-Unis et dans le monde.
Un certain nombre de
Démocrates se sont toutefois inquiétés du fait que la formulation de la résolution du GOP est trop large et qu’elle définirait de fait toute critique du gouvernement israélien ou de ses
politiques comme de l’antisémitisme. Le vote a été de 311 voix contre 14. »
Et si les lois ne suffisent pas, la pression sociale du « politiquement correct » s’en charge :
« La présidente de
l’université de Pennsylvanie, Liz Magill, a démissionné samedi après l’indignation générale suscitée par son témoignage au Congrès sur l’antisémitisme.
L’annonce est intervenue
après plusieurs jours de pressions intenses exercées par les anciens étudiants de l’université de Pennsylvanie et les élus, à la suite du témoignage bâclé de Mme Magill au Capitole en début
de semaine. Après avoir refusé, tout comme les présidents de Harvard et du MIT, de condamner sans équivoque les appels au génocide des Juifs, Mme Magill aurait été confrontée à
la probabilité que le conseil d’administration de l’école la licencie dès dimanche. »
On remarquera au passage l’incroyable inversion des faits en accusant une personne de ne pas condamner « le génocide des juifs » au moment même d’un
massacre de masse de palestiniens par la « nation juive ».
Sous le poids de cette pression le gouvernement étasunien continue son soutien inconditionnel à ce massacre :
« Les États-Unis
ont opposé vendredi leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies demandant un cessez-le-feu humanitaire immédiat dans la guerre entre Israël et le groupe
militant palestinien Hamas à Gaza, isolant diplomatiquement Washington alors qu’il protège son allié.
Treize autres membres
ont voté en faveur d’un bref projet de résolution, présenté par les Émirats arabes unis, tandis que la Grande-Bretagne s’est abstenue. Le vote a eu lieu après que le secrétaire général de
l’ONU, Antonio Guterres, a fait un geste rare mercredi pour avertir officiellement les 15 membres du Conseil de la menace mondiale que représente cette guerre qui dure depuis deux
mois. »
L’argument principal de ceux qui soutiennent ce carnage, et ils sont nombreux sur Twitter et dans le monde politique, est « le Hamas n’avait qu’à pas attaquer. La punition est sévère mais c’est de leur faute ». Mais cet argument de
mauvaise foi est un mensonge par déformation de la réalité. Comme pour la guerre en Ukraine, que les dirigeants et médias occidentaux ont fait commencer en mars 2022 par l’attaque russe
contre l’Ukraine alors qu’elle avait commencé en 2014 par le coup d’Etat du Maidan quand les Bandéristes russophobes ukrainiens ont réussi leur coup d’Etat grâce au soutien des Etats-Unis, le
narratif israélien fait commencer cette attaque contre Gaza le 7 octobre 2023, alors que l’histoire commence 75 ans avant, quand les sionistes se sont emparés des premières terres
palestiniennes en chassant leurs habitants.
Cela montre la manière dont l’esprit humain, poussé par son instinct grégaire et son besoin d’appartenance à un groupe peut perdre toute objectivité, bons sens
et mesure, jusqu’à son humanité, pour défendre le groupe auquel il s’identifie. Même meurtrier, mon groupe reste du côté du bien. S’il est devenu meurtrier c’est la faute de l’autre. Si
Israël agit de telle manière contre les palestiniens c’est parce qu’il ne se laissent pas coloniser docilement, ils résistent, nous sommes donc bien obligés d’utiliser de telles méthodes
puisque, depuis 75 ans, ils ne veulent pas comprendre. Et, pour contrer l’accusation de colonialisme, Israël utilise l’argument d’un acte de propriété soi-disant divin (Dieu aurait donc une
activité de notaire à l’occasion ???) inscrit dans un livre datant de plus de 2000 ans. Ces ridicules arguments suffisent pourtant à empêcher tout sentiment de culpabilité de s’implanter
dans leur esprit.
L’esprit humain a une capacité à déformer la réalité pour que celle-ci s’adapte à son idéologie, ses croyances, qui ne finit pas de me surprendre.
******
Son soutien à Israël ainsi que les affaires troubles avec son fils coutent politiquement cher à Biden qui voit sa cote de popularité décliner alors que les élections approchent :
« Biden, qui avait
commencé l’année avec un taux d’approbation de 45 %, a vu ses chiffres s’éroder encore davantage. Dans les sondages réalisés entre mars et début novembre, environ 4 personnes sur 10
l’approuvaient. Dans le dernier sondage, son taux d’approbation s’élève à 37 %, avec 63 % de désapprobation, un recul qui lui vaut son plus mauvais score depuis son entrée en fonction, d’un
point de pourcentage. Ce chiffre reste supérieur de quelques points au taux d’approbation le plus bas de l’ancien président Donald Trump (34 %), atteint en 2021, peu après l’attentat du 6
janvier contre le Capitole. M. Trump est actuellement le favori pour l’investiture républicaine de l’année prochaine, afin d’affronter M. Biden. »
Pourtant le Parti Démocrate continue à promouvoir Biden comme étant son meilleur cheval, malgré son âge et sa popularité déclinante, alors que Trump, malgré ses problèmes judiciaires, garde un fort soutien
populaire :
« Le président
américain Joe Biden a affirmé qu’il y avait des dizaines de démocrates capables de battre Donald Trump lors de l’élection présidentielle de 2024, mais il a insisté sur le fait qu’il devait
être celui qui le ferait.
Certaines sections du
parti démocrate et les médias considèrent déjà Joe Biden comme le candidat par défaut pour l’élection présidentielle de l’année prochaine. La branche du parti en Floride a refusé d’inscrire
d’autres noms sur le bulletin de vote des primaires, tandis que le Comité national démocrate (DNC) a refusé d’organiser des débats avec d’autres candidats.
Mercredi, les médias ont
demandé à Joe Biden s’il pensait qu’il y avait des collègues démocrates capables de battre Donald Trump. “Probablement 50 d’entre eux”, a répondu le président, refusant de donner des noms.
“Je ne suis pas le seul, mais c’est moi qui le vaincrai”. »
Le texte suivant relève cet étrange paradoxe et propose une explication :
Je ne compte plus le
nombre d’articles disant que la réélection de Donald Trump en 2024 représenterait la fin de la démocratie en Amérique. Que Trump instaurerait le fascisme, qu’il persécuterait et poursuivrait
ses ennemis politiques, qu’il rassemblerait dix millions d’immigrés sans papiers et les expulserait, qu’il mettrait fin à l’Obamacare et détruirait le peu de progrès réalisés par les
Démocrates en matière de protection de l’environnement. Et il annoncerait alors qu’il devient dictateur à vie.
Pourtant, si la
réélection de Trump représentait vraiment un coup mortel pour l’Amérique, pourquoi le Comité Démocrate insiste-t-il tant sur le fait que le ticket impopulaire
Biden/Harris est le meilleur et le seul moyen d’empêcher Trump de gagner ?
Prenons l’exemple de Joe
Biden. S’il est réélu en 2024, il aura 82 ans et devra siéger jusqu’à l’âge de 86 ans. Joe Biden n’est pas un homme dans la fleur de l’âge, ni physiquement ni mentalement. Il n’inspire pas le
vote des jeunes et n’est pas très attrayant pour les indépendants. Son soutien indéfectible à Israël, les chèques en blanc qu’il a émis, quel que soit le nombre d’innocents assassinés par
Israël, ont contribué à faire chuter sa cote dans les sondages. Les Arabes-Américains, les Afro-Américains et d’autres groupes de votants s’intéressent davantage à Trump ou à des candidats
tiers comme RFK Jr.
Biden est-il vraiment le
meilleur candidat pour empêcher Trump de gagner en 2024 ?
Prenons l’exemple de sa
vice-présidente, Kamala Harris. C’est une candidate qui polarise l’opinion et qui a un taux d’approbation fortement négatif. Elle n’est pas très compétente sur le plan politique. Elle
n’inspire pas confiance en tant que successeur de Biden, la femme qui est à deux doigts de devenir présidente. Mme Harris est-elle vraiment la meilleure candidate à la vice-présidence pour
empêcher Trump de gagner en 2024 ?
Le paradoxe est évident
: Trump, me dit-on, représente le fascisme. La corruption. Le nihilisme. La fin de tout ce qui est noble et sacré. Pourtant, le ticket de rêve des Démocrates pour éviter un désastre total
est, une fois de plus, Biden/Harris.
Si les responsables du
Parti démocrate craignaient vraiment que Trump soit sur le point de les enfermer en prison dès le premier jour de son investiture, je suppose qu’ils feraient un peu plus d’efforts pour
trouver des candidats plus vigoureux et plus convaincants que le couple Biden/Harris. Étant donné que le Comité Démocrate décourage activement des rivaux de se présenter contre
Biden lors des primaires démocrates, malgré l’impopularité croissante de Biden et son déclin mental et physique continu, je dois conclure que les Démocrates ne craignent pas tant une victoire
de Trump.
La priorité numéro un du
Comité Démocrate est de s’assurer qu’aucun challenger progressiste de
renom ne soit autorisé à se présenter en 2024. Il semble que cette mission ait été accomplie. La deuxième priorité est de s’assurer que “rien ne changera fondamentalement” pour les élites du
parti et les propriétaires et donateurs américains. Cet objectif est assuré, que Biden gagne ou perde. Si Biden gagne, le statu quo prévaudra. S’il perd et que Trump gagne, les Démocrates se
présenteront une fois de plus comme les sauveurs de la démocratie contre le dictateur Trump, en récoltant les fonds nécessaires pour contrecarrer les excès habituels de la rhétorique de Trump
et des Républicains de la droite dure qui ont leurs propres comptes à régler.
Le paradoxe consistant à
présenter des candidats faibles (Biden/Harris) contre la prétendue menace existentielle de Trump 2.0 est ainsi résolu. Les Démocrates puissants ne craignent pas Trump ; ils ne s’inquiètent
pas d’être rassemblés et envoyés au goulag. Ce qu’ils craignent vraiment, ce sont les progressistes au sein de leur propre parti et la possibilité qu’un candidat tiers convaincant comme RFK
Jr. érode leur pouvoir.
Encore une fois, si les
polémistes Démocrates croyaient vraiment que la réélection de Trump serait une catastrophe d’ampleur historique – la chute de l’Amérique et de la liberté et son remplacement par l’Amerika et
la tyrannie – ne devraient-ils pas mettre en avant les meilleurs, les plus dynamiques, les plus populaires, les plus vigoureux et les plus charismatiques, pour défier Trump en 2024
?
Il me semble que oui. Et
dans ce cas, ce ne serait surement pas le couple Biden/Harris. »
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La défaite de l’Ukraine est en train de petit à petit s’installer dans l’esprit des médias et dirigeants occidentaux et ukrainiens, sans parler de la population :
« Le chef de
cabinet du président Vladimir Zelensky a admis qu’il y avait un “grand risque” que l’Ukraine perde le
conflit qui l’oppose à la Russie si le Congrès américain n’approuvait pas un financement plus important pour soutenir Kiev. »
Car, aux Etats-Unis, la dernière loi de financement de l’Ukraine n’a pas été votée.
« Les alliés de
l’Ukraine ont considérablement réduit leurs promesses de nouvelle aide au pays, qui sont tombées à leur niveau le plus bas depuis le début de la guerre, a montré jeudi le suivi de l’aide à
l’Ukraine de l’Institut Kiel, basé en Allemagne.
“La dynamique du soutien
à l’Ukraine a ralenti”, a déclaré l’Institut Kiel, ajoutant que la nouvelle aide militaire, financière et humanitaire promise à l’Ukraine entre août et octobre 2023 a chuté de près de 90 % par rapport à la même
période en 2022, atteignant son niveau le plus bas depuis le début de la guerre en février 2022.
Aux États-Unis, les
Républicains du Sénat ont bloqué l’octroi de fonds supplémentaires à l’Ukraine en raison d’une querelle avec les démocrates au sujet de la sécurité des frontières américaines.
“Si les Républicains du
Sénat ne prennent pas très vite au sérieux un paquet de mesures de sécurité nationale, Vladimir Poutine va traverser l’Ukraine et l’Europe“, a déclaré le chef de la majorité
sénatoriale, Chuck Schumer, après le vote sur l’avancement de la mesure, par 49 voix contre 51, soit moins que les 60 voix nécessaires pour faire avancer le dossier. »
On reconnait dans la dernière phrase de cet extrait l’argument classique, utilisé depuis le début de cette guerre, disant que « la Russie veut envahir et s’accaparer de toute
l’Europe ». Un argument démenti par tous ceux qui suivent objectivement la Russie de près. Un argument qui n’est utilisé que pour faire peur aux populations afin qu’elles
soutiennent les mesures agressives prises contre ce pays. Stoltenberg, le dirigeant de l’OTAN, reconnait lui-même que la Russie n’est pas un danger pour l’Europe :
« Stoltenberg était
en visite en Macédoine du Nord, une ancienne république yougoslave qui a rejoint l’OTAN en 2019. Lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Dimitar Kovacevski, il a
été interrogé sur la récente affirmation du président ukrainien Vladimir Zelensky selon laquelle la Russie avait des plans pour déstabiliser les Balkans.
“Nous ne voyons pas de
menace militaire imminente de la part de la Russie à l’encontre d’un allié ou d’une région de l’OTAN”, a répondu l’homme politique norvégien. “Mais bien sûr, nous restons vigilants. Nous
suivons de près ce que fait la Russie et nous restons unis”.
Il a fait remarquer que
l’OTAN avait des troupes dans la région dans le cadre de la mission KFOR au Kosovo, un quartier général en Bosnie-Herzégovine et un bureau en Serbie, et qu’elle était “prête à se renforcer
rapidement et à faire ce qui est nécessaire pour défendre et protéger chaque allié contre n’importe quelle menace. Mais, encore une fois, nous ne voyons aucune menace militaire imminente
contre un allié de l’OTAN”. »
Cette défaite commence à créer des dissensions parmi les dirigeants ukrainiens qui se rejettent la faute :
« En Ukraine, une
surprenante polémique a commencé à agiter le monde politique, après des mois d’unité nationale, depuis l’invasion russe de février 2022. Ces derniers jours, deux députés du parti de Volodymyr
Zelensky, Serviteur du Peuple, ont ouvertement critiqué le commandement en chef de l’armée ukrainienne, lui reprochant son manque de planification stratégique. L’affaire a fait grand bruit à
Kiev, alors que le général Valery Zaloujny reste la personnalité la plus populaire parmi les Ukrainiens. Y aurait-il des dissensions entre la direction civile du pays et son commandement
militaire ? »
La balle est toujours dans le camp russe qui n’a pas l’air pressé de prendre l’initiative et continue de laisser la situation se dégrader d’elle-même.
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L’incroyable folie collective qu’a été la crise Covid a réveillé quelques esprits sur le poids maléfique des industries pharmaceutiques sur la société.
Des chercheurs bénévoles se substituent donc à la complicité des Etats et continuent leurs enquêtes indépendantes :
« le livre
intitulé‘Le management fantôme de la
médecine. Les mains invisibles de Big Pharma’, du professeur canadien Sergio Sismondo, professeur de philosophie des sciences à Queen’s University (Kingston, Canada), vient d’être traduit en
français. Une mine de renseignements minutieux qui est en accès libre en ligne :
Selon ce livre, le
système médical est profondément corrompu sans que les acteurs du système ne s’en aperçoivent. De sorte qu’ils deviennent eux-mêmes le ver dans le fruit.
Comme ce fut déjà le cas
pour innocenter l’industrie du tabac, on utilise des rédacteurs fantômes. Des employés des pharmas rédigent des articles qui seront ensuite signés – contre indemnités généreuses – par des
chercheurs, des professeurs ou même des organismes de recherche sous contrat (ORC), des associations de patients, des leaders d’opinion.
C’est ainsi qu’on
fabrique une certitude scientifique : une littérature garantissant la sécurité et l’efficacité des produits aboutit aux revues scientifiques, aux organes de santé publique et aux cabinets des
médecins. Elle est ensuite ultra-médiatisée. »
Une autre enquête journalistique détaille les pratiques d’espionnages menées par cette industrie :
« Dirigée par un
ancien agent du FBI, l’équipe de “lutte contre la désinformation” du fabricant du vaccin Moderna surveille tout ce qui se dit sur internet, de l’information dans les médias aux contenus des
sites de jeux en ligne. L’enquête menée par deux journalistes américains montre comment l’industrie Pharma a développé ses propres agences de renseignement. Objectif : censurer les discours
antivax et manipuler l’opinion publique avec l’aide de l’intelligence artificielle.
Les “dossiers Twitter”,
les procès contre l’administration Biden et d’autres enquêtes ont révélé la collusion entre le gouvernement américain et les médias pour contrôler les informations sur la santé, les fraudes
électorales ou la politique étrangère. Une nouvelle enquête met à présent en lumière la stratégie de l’industrie
pharmaceutique dans les coulisses de ce nouveau paysage médiatique, partant de l’exemple de Moderna.
Les journalistes
d’investigation Lee Fang et Jack Poulson ont découvert que l’industrie pharmaceutique sponsorise une organisation nommée Public Good Projects (PGP), dont l’objectif est de supprimer les voix
dissidentes sur les politiques sanitaires…
Lee Fang et Jack Poulson
ont indiqué que Moderna ne se préoccupait pas de la véracité des affirmations contenues dans les messages qu’elle avait signalés, mais uniquement de leurs effets.
“Aucun des rapports que
nous avons vus ne tente de contester les affirmations faites”, écrivent-ils. En réalité, les propos sont automatiquement considérés comme de la “désinformation”, dès qu’ils encouragent les
critiques à l’égard des vaccins. »
Face à ce phénomène certains Etats résistent. L’Etat du Texas poursuit Pfizer en justice :
« Le procureur
général du Texas, Ken Paxton, a intenté jeudi une action en justice contre le géant pharmaceutique Pfizer, alléguant que l’entreprise a fait de fausses déclarations sur l’efficacité de son
vaccin Covid-19 et qu’elle a cherché à supprimer le débat public sur les échecs du produit.
L’action en justice fait
suite à une enquête de six mois, menée par Paxton, sur des recherches présumées de gain de fonction menées par Pfizer et d’autres concepteurs du vaccin Covid-19, à savoir Moderna et Johnson
& Johnson.
“Pfizer s’est livré à
des actes et à des pratiques faux, trompeurs et mensongers en faisant des déclarations non étayées concernant son vaccin Covid-19, en violation de la loi texane sur les pratiques commerciales
trompeuses”, a déclaré M. Paxton dans un communiqué, affirmant que la société avait réalisé des milliards de dollars de bénéfices de manière illicite.
Paxton a spécifiquement
contesté l’affirmation de Pfizer selon laquelle son vaccin était efficace à 95 % contre le nouveau coronavirus, arguant qu’il s’agissait d’une astuce statistique appelée “réduction du risque
relatif”, dont la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a admis qu’elle pouvait induire les consommateurs en erreur en présentant un traitement comme plus efficace qu’il ne l’est
en réalité. Les données des essais cliniques ont montré que la piqûre ne réduisait en fait la probabilité de contracter le Covid-19 que de 0,85 %, selon l’action en justice.
Selon la plainte, la
pandémie “s’est aggravée” après que la majorité des Américains ont été vaccinés contre la maladie, soulignant que “les rapports officiels du gouvernement ont montré que dans certains endroits
au moins, un pourcentage plus élevé de personnes vaccinées mouraient du Covid-19 que de personnes non vaccinées”. »
D’autres Etats se font complices actifs en emprisonnant les lanceurs d’alerte :
« Barry Young, un
statisticien qui a lancé l’alerte sur les lots mortels de Pfizer en Nouvelle-Zélande, a été arrêté lors d’un raid policier à son domicile, dimanche dernier. Employé au ministère de la santé,
il avait révélé l’existence de lots mortels du vaccin Pfizer dans une interview explosive à sa compatriote Liz Gunn. Données à l’appui, l’expert avait affirmé “qu’il n’y a aucune chance
que ce vaccin ne soit pas mortel”. Conscient de la gravité de ses déclarations, l’homme qui risque sept ans de prison, a déclaré agir par devoir de conscience.
En tant que statisticien
employé par le ministère de la santé, Barry Young avait participé à l’élaboration d’un système de rétributions dans lequel les vaccinateurs recevaient une prime pour chaque dose administrée.
L’analyse des bases de données sur la vaccination faisait donc partie de ses tâches. Dès le début de la vaccination, il avait observé certaines anomalies, notamment le fait que de nombreuses
personnes mouraient dans la semaine suivant l’injection. La comparaison entre différentes bases de données lui avait permis de vérifier que l’augmentation du nombre de morts n’était pas
attribuée au Covid. En revanche, à mesure que la vaccination progressait, il semblait bien se dégager une corrélation entre des pics de mortalité et les différentes campagnes de vaccination
de la population. »
On voit là encore les effets de l’ultralibéralisme, dénommée « démocratie libérale » par les médias étasuniens, qui permet que des grosses
entreprises, dont la taille des budgets atteint ceux de nations, ont des moyens qui permettent de pervertir les principes et institutions démocratiques de façon à ce que la notion
« d’intérêt public » disparaisse au profit « d’intérêts privés ». L’Etat qui devrait faire rempart pour protéger l’intérêt public trahit son mandat de protection du peuple
et, par la magie du lobbyisme/corruption, devient complice plus ou moins passif de ces manipulations.
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Une info qui a été mise sous le tapis par les médias français et RFI en particulier :
« La Mauritanie et
le Tchad ont ouvert la voie à une dissolution de l’alliance G5 Sahel créée en 2014 pour faire face au jihadisme et aux autres défis de la sous-région, après le retrait des trois autres
membres, Mali, Burkina Faso et Niger.
La Mauritanie et le
Tchad “prennent acte et respectent la décision souveraine” de retrait du Burkina Faso et du Niger après l’annonce antérieure de celui du Mali, disent les deux pays.
Ils “(mettront) en œuvre
toutes les mesures nécessaires conformément aux dispositions de la Convention portant création du G5 Sahel notamment en son article 20”, disent-ils dans un communiqué publié mercredi matin
par l’Agence mauritanienne d’information, et également transmis à l’AFP par le gouvernement tchadien.
L’article 20 de la
Convention dit que “le G5 Sahel peut être dissous à la demande d’au moins trois Etats membres”. »
Un G5 qui avait été installé sous l’influence de la France. Au même rythme que les Etats-Unis perdent leur influence sur le reste du monde, la France perd
celle qu’elle avait en Afrique francophone. Comme les années 1950/60 ont marqué la fin du colonialisme, les années 2020 marquent la fin du « néocolonialisme ».
Voici comment
le « Hamas »se forme et se régénère de générations en générations. Israël s’interdit de comprendre cette évidence et se prépare ainsi un destin difficile :
« Dans la ville de Jénine, en Cisjordanie occupée,
Madleen Sabbagh, enceinte de sept mois, craint que des années de violence ne se répercutent sur les générations suivantes, son mari ayant été l’un des derniers à être
tué.
Enceinte de sept mois, assise à une fenêtre donnant sur le
camp de réfugiés de Jénine densément peuplé, Madleen Sabbagh explique qu’elle a cessé de manger après que son mari a été tué d’une balle dans le cœur au début du
mois.
Selon la famille, Mohammed Sabbagh, 30 ans, se tenait aux
côtés de son frère à cette même fenêtre lors d’un raid des forces israéliennes, lorsqu’il a été touché par un tireur embusqué.
Le couple avait déjà trois enfants et Mme Sabbagh, âgée de 24
ans, a déclaré : “En tant que mère, je suis certainement inquiète je me préoccupe de leur sécurité. Ce sont mes enfants et je suis leur mère. Mais maintenant, je suis une mère et un père
pour eux”.
La famille tient un salon de beauté qui, en des temps plus
heureux, accueillait des réceptions de mariage, mais les fenêtres sont désormais parsemées d’impacts de balles.
Des centaines de Palestiniens, dont des militants, des
passants et des enfants, ont été tués cette année lors de raids israéliens à Jénine, longtemps considérée comme un foyer de militantisme. »
Comment penser
que ces centaines de gamins dont les parents ont été assassinés par l’armée ou les colons israéliens puissent ne pas former le futur « Hamas », avec des combattants dont la haine
de l’ennemi sera un puissant carburant.
Car pendant que la « pause humanitaire » épargne Gaza, pour l’instant, le reste de la Palestine n’en bénéficie pas :
« Quatre
Palestiniens, dont un garçon de 8 ans et un homme de 15 ans, ainsi que deux commandants militants de haut rang, ont été tués mercredi par les forces israéliennes dans la ville de Jénine,
en Cisjordanie occupée, a déclaré l’agence de presse officielle palestinienne WAFA.
“Les deux enfants,
Adam Samer Al-Ghoul (8 ans) et Basil Suleiman Abu Al-Wafa (15 ans), ont été abattus par les forces d’occupation dans la ville de Jénine”, a déclaré le ministère palestinien de la
santé. »
« “Les Israéliens ont libéré 117 Palestiniens au cours des
trois derniers jours et, dans le même temps, ils ont arrêté 116 nouveaux prisonniers palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée. »
Des « prisonniers » qui ressemblent pourtant plus à des otages. C’est CNN qui le dit :
« Comme Shahin,
la majorité des personnes libérées jusqu’à présent – 128 sur 180 – étaient détenues et n’avaient pas été inculpées, n’avaient pas été jugées et n’avaient pas eu la possibilité de se
défendre. Certains affirment qu’ils n’ont même pas été informés des raisons de leur détention.
Certains
Palestiniens ont été détenus dans le cadre d’un système de justice militaire obscur qui permet théoriquement à Israël de détenir des personnes pour des périodes indéterminées sans procès
ni inculpation.
Depuis qu’il s’est
emparé de la Cisjordanie en 1967, Israël a mis en place deux systèmes judiciaires distincts en Cisjordanie. Les Palestiniens qui y vivent relèvent de la juridiction du système judiciaire
militaire israélien, où les juges et les procureurs sont des soldats israéliens en uniforme. Les colons juifs, quant à eux, sont soumis à des tribunaux civils. »
Et pourtant certaines personnes mal renseignées ou de parti-pris s’offusquent quand on dit que l’apartheid sévit en Israël.
Netanyahou annonce que le carnage va continuer. Il va donc ne faire que renforcer le « Hamas » dans l’esprit de la population palestinienne :
« Le Premier
ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé mercredi que la guerre visant à détruire le groupe terroriste Hamas reprendra dès que le processus en cours pour obtenir la libération des otages
détenus dans la bande de Gaza aura pris fin.
Les deux autres
membres du cabinet de guerre, les ministres de la défense Yoav Gallant et Benny Gantz, ainsi que le chef d’état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi, se sont fait l’écho de sa volonté
de poursuivre le combat, en déclarant qu’ils étaient prêts à faire progresser immédiatement la campagne militaire. »
Et le programme est salé : « Eiland, qui ne va pas bien et a même écrit un livre sur sa
souffrance, a une idée : Les épidémies à Gaza sont bonnes pour Israël. « Après tout, de graves épidémies, dans le sud de la bande de Gaza nous rapprocheront de la victoire et réduiront le
nombre de blessures parmi les soldats de l’armée israélienne » a-t-il écrit cette semaine dans Yedioth Ahronoth. Il suffit d’attendre que les filles des leaders du Hamas contractent la
plaie et c’est gagné. »
Ils savent très bien que leurs paroles et leurs actes ne font que renforcer la haine des palestiniens envers eux. Ne serait-ce parce qu’ils cherchent
finalement, en faire de potentiels terroristes qu’ils auront ainsi l’excuse de pouvoir tuer « pour se défendre du terrorisme palestinien ». La parfaite excuse à un génocide,
exactement comme cela est en train de se dérouler sous nos yeux.
Ce qui expliquerait aussi le manque de réaction du gouvernement Netanyahou alors qu’il avait été averti d’une action imminente de la résistance palestinienne. Même le journal israélien Haaretz lui-même en parle :
« Au cours des
mois précédant le 7 octobre, un sous-officier du renseignement militaire israélien a lancé trois avertissements selon lesquels le Hamas préparait une attaque contre les communautés
israéliennes proches de la frontière de Gaza, mais ses propos ont été balayés d’un revers de main »
Tout cela avec l’hypocrite bénédiction du gouvernement Biden à continuer ce massacre :
« Les
États-Unis exhortent Israël à réduire la zone de combat et à préciser où les civils palestiniens peuvent se mettre à l’abri lors d’une opération israélienne dans le sud de la bande de
Gaza, ont indiqué des responsables américains mercredi, afin d’éviter que ne se répète le bilan massif des attaques israéliennes dans le nord de la bande de Gaza.
Les responsables
américains, depuis le président Joe Biden jusqu’au département d’État et au Pentagone, demandent à Israël d’adopter une approche plus prudente si l’armée israélienne étend son offensive
au sud de la bande de Gaza. »
« Les
États-Unis envoient à Israël des bombes anti-bunker de 2 000 livres pour la
guerre de Gaza. Après avoir envoyé ces bombes massives et des obus d’artillerie, les États-Unis exhortent également Israël à limiter les pertes civiles ».
L’offensive a donc repris en ce vendredi 1er décembre
et Israël a immédiatement recommencé ses bombardements indiscriminés sur Gaza. Les médias occidentaux qui faisaient leur une de la trêve et de l’échange de prisonniers restent discrets
sur la reprise des bombardements : RFI se contente d’une phrase laconique qui renvoi Israël et le Hamas dos à dos : « L’armée israélienne a repris vendredi ses frappes dans la
bande de Gaza accusant le Hamas d’avoir violé la pause en vigueur depuis une semaine. Israël et Hamas se rejetaient ce vendredi 1er décembre la responsabilité de la reprise des
combats. »
CNN et autres journaux étasuniens restent aussi laconiques devant le carnage qui reprend.
L’image « droits humanitaires » et autres paravents occidentaux, déjà bien dégradés, va donc tomber carrément en lambeaux aux yeux du reste du
monde, sans parler des tensions domestiques que cela provoque. Car Israël est bien un problème occidental puisqu’il a été créé grâce au soutien étasunien, et peuplé de juifs venant
essentiellement d’Europe.
Les gouvernements occidentaux voient bien ce que cela va leur coûter mais sont prêts à sacrifier ce qui leur reste de dignité pour laisser Netanyahou
arriver à son but, vider Gaza de sa population. La pression est immense. Un exemple parmi tant d’autres est le cas d’Elon Musk :
« Elon Musk,
qui a été critiqué pour avoir soutenu une théorie du complot antisémite et des accusations plus larges de haine florissante sur sa plateforme de médias sociaux X, s’est rendu en Israël,
où il a visité un kibboutz attaqué par des militants du Hamas et s’est entretenu avec de hauts dirigeants.
Le milliardaire a
rencontré le président israélien Isaac Herzog, qui l’a réprimandé pour le contenu de la plateforme anciennement connue sous le nom de Twitter, et a rejoint le Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu pour une visite du kibboutz de Kfar Azza, un village rural que les militants du Hamas ont pris d’assaut le 7 octobre. un assaut meurtrier qui a déclenché la
guerre.
« C’était choquant
de voir la scène du massacre », a déclaré Musk lors d’une conversation avec Netanyahu diffusée sur X. Il s’est dit troublé par la vidéo et les photos que le Premier ministre lui a
montrées des meurtres de civils, y compris d’enfants.
Ils ont largement
parlé du conflit, des protestations qu’il a suscitées, du Moyen-Orient et bien plus encore, mais n’ont pas abordé l’antisémitisme en ligne. Netanyahu, qui a appelé à faire reculer cette
haine lors d’une réunion avec Musk en septembre, a déclaré qu’il espérait que le milliardaire s’impliquerait dans la construction d’un avenir meilleur. Musk a répondu : « J’aimerais
aider. »
« La haine des Juifs
affecte le comportement des gens dans de nombreux endroits du monde, et vous avez un rôle énorme à jouer à cet égard », a déclaré Herzog à Musk.
Le propriétaire de X
a répondu que la journée avait été « difficile sur le plan émotionnel » après la tournée et que « nous devons faire tout ce qui est nécessaire pour mettre fin à la haine », selon le
bureau de Herzog.
Faisant référence aux
militants du Hamas, Musk a déclaré : «C’est incroyable ce que les humains peuvent faire s’ils sont nourris de mensonges depuis qu’ils sont enfants. Ils penseront que tuer des innocents est
une bonne chose, ce qui montre à quel point la propagande peut affecter l’esprit des gens.
Le porte-parole du
gouvernement israélien, Eylon Levy, a refusé de dire si Musk avait été invité dans le pays ou s’il était venu seul. X, anciennement connu sous le nom de Twitter, n’a pas répondu à une demande
de commentaire.
Israël a également réglé
une dispute avec Musk au sujet de sa société Internet par satellite Starlink, Starlink acceptant d’opérer à Gaza uniquement avec l’approbation du gouvernement.
Les deux s’étaient déjà
affrontés en ligne après que Musk avait promis que Starlink prendrait en charge la connectivité avec des groupes humanitaires internationalement reconnus à Gaza, ce qui a suscité une
réprimande de Karhi, qui a déclaré qu’Israël le combattrait parce que le Hamas utiliserait le service pour des activités militantes. »
Musk qui a résisté aux pressions de son propre gouvernement et d’une grande partie de l’establishment occidental au moment de son rachat de Twitter pour qu’il
n’y ait plus de censure, vient de baisser la tête face au gouvernement israélien.
« Un haut
responsable du Hamas a invité mardi le milliardaire américain Elon Musk à se rendre dans la bande de Gaza palestinienne pour constater l’ampleur des destructions causées par les bombardements
israéliens.
“Nous l’invitons à se
rendre à Gaza pour constater l’ampleur des massacres et des destructions commis contre la population de Gaza, dans le respect des normes d’objectivité et de crédibilité”, a déclaré Osama
Hamdan, haut responsable du Hamas, lors d’une conférence de presse à Beyrouth. »
Musk n’a pas répondu à cette invitation. De toute façon il n’aurait pas pu rentrer à Gaza.
Mais la pression sur lui continue au moyen du retrait des publicités ou d’articles d’opinion. En voilà un exemple pris sur CNN :
« Elon Musk tente
de faire amende honorable, ou du moins de limiter les dégâts, après avoir approuvé un message antisémite sur sa plateforme X, anciennement Twitter. Cependant, Elon Musk ne présente pas
d’excuses appropriées et ne fait pas grand-chose pour remédier à ses propres actes ignobles répétés ou au sectarisme qui a envahi X depuis qu’il en a pris la direction.
Cette semaine, il s’est
rendu en Israël, un pays en proie à une guerre sanglante, pour prouver, comme il l’a dit, que “les actes sont plus éloquents que les mots”.
Malheureusement pour
Musk, ses actes comme ses paroles sont odieux. »
Tous les médias sont soumis aux mêmes pressions :
« « Le 15 novembre
dernier, l’un des porte-parole de l’armée israélienne, Olivier Rafowicz, était l’invité du journal quotidien « 64’, Le Monde en français » sur TV5MONDE, pour parler de l’opération militaire
israélienne dans la bande de Gaza et plus particulièrement de celle menée contre l’hôpital Al-Shifa. A la fin de l’entretien mené par le présentateur de cette édition, Mohamed Kaci, les
règles journalistiques, applicables à toute interview, n’ont pas été respectées.
Ce qui a conduit à
donner l’impression, dans la dernière question, que les modalités d’intervention de l’armée israélienne étaient équivalentes à la stratégie du Hamas, organisation considérée comme terroriste
par de nombreux Etats.
Par ailleurs,
l’entretien ne s’est pas terminé selon les normes en vigueur de maîtrise de l’antenne mais de façon trop abrupte. Ce que la direction de l’information de TV5MONDE regrette
profondément.
Plus attentive que
jamais depuis le 7 octobre à donner une information factuelle et équilibrée de la situation, sans céder à l’émotion ni aux pressions, tout en donnant la parole à toutes les parties, la
direction de l’information de TV5MONDE redouble encore de vigilance sur ses antennes et ses supports numériques et prendra toutes les mesures nécessaires pour s’en assurer dans un contexte de
grande tension. »
Voici l’interview en question. Ce journaliste est une exception, dûment réprimandée, car il est visible que les présentateurs télé ont un biais pro-israélien, plus ou moins
forcé, car ils savent intuitivement que la qualité de leur carrière en dépend. La fameuse question/réflexion préambule « mais condamnez-vous les attaques terroristes du
Hamas ? » dont on n’entend jamais l’équivalent « condamnez-vous la colonisation des territoires palestiniens par Israël/ l’apartheid qui sévit en
Israël ? » montre de quel côté penche la fameuse « neutralité médiatique ». Et le journaliste qui tient à sa carrière le sait intuitivement.
En Israël même, la censure médiatique est telle que : « Ce mal s’est développé à partir du terreau du mépris incroyable
et de l’indifférence pathologique en Israël sur ce qu’il se passe maintenant à Gaza. Des journalistes étrangers qui viennent ici n’en croient pas leurs yeux : La souffrance de Gaza n’existe
pas ; Israël n’a pas tué des milliers d’enfants ni expulsé un million de personnes de leurs maisons. Le sacrifice de Gaza est totalement occulté, disparu non seulement du discours public mais
même des actualités quotidiennes. Pour la télévision israélienne, la seule dans le monde, nous n’avons pas tué d’enfants. Selon les médias israéliens, les forces de défense israéliennes n’ont
pas commis le moindre petit crime de guerre. »
Ce pouvoir de pression du gouvernement Netanyahou sur les pays occidentaux ne date pas d’aujourd’hui. Je me rappelle d’un cas frappant, datant de 2015, où pour obtenir l’aval des Etats Unis dans son combat contre l’Iran, alors qu’Obama n’était pas d’accord, Netanyahou s’est invité au Congrès
étasunien où il a prononcé un discours pendant lequel il a reçu pas moins de 26 standing ovations, montrant ainsi à Obama et au reste
du monde qui était le chef ici :
« Le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti les États-Unis mardi qu’ils négociaient un mauvais accord avec l’Iran qui pourrait déclencher un “cauchemar nucléaire”, s’attirant les foudres
du président Barack Obama et révélant un fossé de plus en plus profond entre les États-Unis et Israël. Les deux hommes ont délivré des messages contradictoires à quelques heures
d’intervalle.
Lors d’une apparition
boycottée par des dizaines de collègues démocrates de M. Obama, M. Netanyahu a déclaré que les dirigeants iraniens étaient “plus radicaux que jamais” et qu’on ne pouvait pas leur faire
confiance, et que l’accord en cours d’élaboration par les États-Unis et d’autres puissances mondiales ne bloquerait pas le chemin de l’Iran vers une bombe “mais lui ouvrirait la voie vers une
bombe”.
Son discours, qui critiquait point par point la stratégie de M.
Obama, a suscité 26 ovations dans l’hémicycle contrôlé par les républicains.
Obama a
déclaré que le premier ministre n’avait pas proposé d'”alternatives viables” au cours actuel des négociations.
Le discours de M. Netanyahu a mis fin à une tempête diplomatique
déclenchée par son acceptation, en janvier, d’une invitation républicaine qui contournait la Maison-Blanche. De nombreux démocrates [seulement 60 sur les
132 députés Démocrates, NdT] ont considéré qu’il s’agissait d’un affront au
président. »
Là encore, en 2023, on voit bien que Biden, Macron, Sanchez et bien d’autres dirigeants occidentaux ne sont pas d’accord avec la violence de Netanyahou mais
qu’ils ne peuvent pas l’exprimer trop directement. On se rappelle quand, il y a deux semaines, Macron avait osé dénoncer à mots couverts la massacre de Gaza et
que Netanyahou et Herzog l’avait remis en place en osant dire qu’il avait fait une « faute morale ». Depuis on entend plus Macron sur le sujet.
Le magazine étasunien Responsible Statecraft se pose aussi la question, « Pourquoi laissons-nous Israël et l’Ukraine avoir le dernier mot
sur nos décisions ? » :
« Certains
dirigeants israéliens ont répondu à cette approche, mais Benjamin Netanyahu n’a jamais été l’un d’entre eux. Le commentaire de Bill Clinton après sa première rencontre avec Netanyahou en 1996
– “Qui est la putain de superpuissance ici ?” – reflète le jugement réfléchi de Bibi selon lequel il peut susciter une opposition intérieure aux États-Unis qui annulera toute menace de la
part d’un président américain.
Aujourd’hui, 66 % des
Américains souhaitent un cessez-le-feu, selon un sondage, mais moins de 5 % des membres de la Chambre des représentants sont de cet avis ; Bibi sait donc peut-être de quoi il parle. L’AIPAC
est occupé à lancer des attaques contre les quelques membres courageux du Congrès qui ont critiqué Israël et appelé à un cessez-le-feu. »
Quant à la Russie et la Chine, elles se contentent d’exprimer diplomatiquement leur désapprobation sans vraiment faire pression autre que verbale ; bien
contentes que la pression diplomatico/militaire étasunienne qu’elles subissent se relâche pour se concentrer sur le Moyen Orient et que les Etats-Unis s’y embourbent tous seuls.
« Depuis les
attaques terroristes surprises contre Israël le 7 octobre, le ministère de la défense a ordonné l’envoi au Moyen-Orient d’un groupe d’attaque supplémentaire composé d’un porte-avions, de
défenses aériennes, d’avions de chasse et de centaines de soldats, afin d’éviter que le conflit ne dégénère en une guerre régionale.
Le problème : Les
dysfonctionnements du Congrès font que le Pentagone n’a pas d’argent pour financer ce renforcement. »
Ce constat ne peut mener qu’à la conclusion logique que la politique génocidaire du gouvernement Netanyahou va continuer jusqu’à terme
où jusqu’à ce que « l’axe de résistance », c’est-à-dire le Hezbollah/Houtis/Iran/et la résistance irakienne et syrienne, soit obligés d’intervenir. Ce sera alors un embrasement
général de toute la région dont la conséquence première sera une envolée du prix du pétrole ayant des répercussions économiques sur le monde entier et des dizaines de milliers de morts
supplémentaires.
« Sur le front dans
le sud et l’est du pays, les soldats ukrainiens vont entamer un nouvel hiver dans les tranchées. Les températures glaciales, la neige, l’humidité, entre autres, rendent les manœuvres et les
opérations militaires plus délicates. Elles mettent les hommes et le matériel à rude épreuve. L’absence de feuilles sur les arbres, sur un terrain le plus souvent plat, rend les véhicules et
les chars assez faciles à repérer par l’activité des drones.
Mais dans l’immédiat,
c’est surtout la boue qui complique les choses. Les sols n’étant pas suffisamment gelés, les champs et les chemins deviennent impraticables pour bon nombre de véhicules qui ne peuvent pas
rejoindre leurs positions de tir ou qui s’embourbent en tentant d’échapper au feu ennemi. »
L’article de RFI ne dit pas un mot de l’imminence de la chute de la ville d’Avdeevka où, comme à Bakhmut cet automne, les combats sont très rudes. C’est de cette ville que l’armée ukrainienne bombardait quotidiennement
les civils de Donetsk, c’est pourquoi sa prise est importante pour le côté russe :
« Après la prise de
la zone industrielle de Promka, le prochain objectif de l’armée russe sera la prise des carrières et des fermes de Vinogradniki, d’où elle pourra surveiller les mouvements ukrainiens dans la
zone forestière. La pénétration dans la zone urbaine continuera d’être réduite en prenant de nouvelles parties de l’avenue Yasynovatskyi, d’où elle pourra établir un contrôle de feu sur la
partie inférieure qui divise la ville. Simultanément, les troupes russes s’empareront de la zone forestière en atteignant l’arrière des défenses ukrainiennes le long de la H-20 afin d’obtenir
un contrôle solide sur la station de filtration de Donetsk. Cependant, comme indiqué précédemment, l’avancée russe sera difficile en raison du grand nombre de défenses dans cette zone
forestière et un effondrement des forces n’est pas attendu tant que le front nord ne progresse pas.
Un analyste a déclaré
qu’Avdeevka tomberait probablement de la même manière que Bakhmut, c’est-à-dire non pas en fermant complètement son chaudron, mais plutôt pas à pas, bâtiment par bâtiment, en combattant dans
la ville. »
Cette fois c’est un haut fonctionnaire ukrainien qui le confirme, Boris Johnson a bien fait pression sur Zelenski pour qu’il abandonne le traité de paix qu’il était en train de négocier avec la Russie en avril 2022 :
« Nous savons déjà
que l’Ukraine, au début du mois d’avril 2022, avait refusé de faire la paix avec la Russie. Nous le savons grâce aux dires de l’ancien premier ministre israélien Naftali Bennet, de l’ancien
ministre turc des affaires étrangères, de l’ancien chancelier allemand Gerhard Schroeder, ainsi qu’aux informations en provenance d’Ukraine.
Mais ce n’est que
maintenant que nous entendons la même histoire de la part d’un fonctionnaire ukrainien : »
Petit à petit la certitude occidentale que la Russie est militairement inférieure est en train de se fracasser sur le mur de la réalité. Le journal The
Economist en relate l’expérience :
« The Economist’
cite également deux experts de RUSI qui leur ont déclaré que “les systèmes de guerre électronique russes ont une portée de 10 km et peuvent prendre le contrôle du drone, tout en acquérant les
coordonnées du lieu depuis où il est piloté, avec une précision d’un mètre, pour être transmis à une batterie d’artillerie”. Chacun des 10 000 pilotes-guideurs de drones ukrainiens mentionnés
dans la situation décrite risque donc d’être tué peu de temps après avoir lancé son appareil sur le champ de bataille.
L’hebdomadaire conclut
son article en citant un expert américain qui a confirmé que son pays avait restreint l’exportation de ses équipements de guerre électronique vers l’Ukraine, pour éviter qu’ils ne tombent
d’une façon ou l’autre (récupération directe ou prise de contrôle) entre les mains des Russes. Un autre expert d’un groupe de réflexion allemand a déclaré catégoriquement que “les capacités
de l’OTAN pourraient ne pas être aussi bonnes que celles de la Russie” et a émis l’hypothèse que la Russie pourrait transmettre à la Chine “les fréquences et les techniques de saut de canal
utilisées” par de tels équipements.
Pour ces raisons,
l’Occident est réticent à renforcer les capacités de guerre électronique de l’Ukraine, ce qui interdit à ce pays de contrecarrer les actions défensives de guerre électronique russes autant
que l’emploi de ses propres armes et systèmes du domaine (drones notamment). Dans ces conditions déséquilibrées, il n’existe aucun moyen réaliste pour l’Ukraine de récupérer davantage de
territoire, et elle risque de perdre encore plus à mesure que le conflit se prolonge. Il n’est donc pas étonnant que l’Occident veuille le geler. »
******
Pendant que les États-Unis voient leur image se dégrader à cause de leur support inconditionnel à Israël, la Russie continue de polir la sienne :
« Un cargo
transportant 25 000 tonnes de blé humanitaire en provenance de Russie arrivera en Somalie dans les prochains jours, a rapporté l’agence de presse de ce pays d’Afrique de l’Est,
SONNA.
Moscou s’est engagé à
fournir une aide alimentaire aux pays africains dans le cadre d’un accord annoncé par le président Vladimir Poutine lors du sommet Russie-Afrique qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg en
juillet.
Au début du mois, le
ministre russe de l’agriculture, Dmitry Patrushev, a déclaré que deux cargaisons de céréales gratuites étaient parties pour le Burkina Faso et la Somalie et qu’elles arriveraient dans ces
deux pays au début du mois prochain.
D’autres cargaisons à
destination de l’Érythrée, du Zimbabwe, du Mali et de la République centrafricaine devraient arriver d’ici la fin de l’année. Selon M. Patrushev, jusqu’à 200 000 tonnes de céréales seront
livrées à ces six pays africains confrontés à
l’insécurité alimentaire. »
Et la Chine aussi. Selon les mots du président kényan :
« « La réalité
est que la Chine n’est pas notre principal détenteur de dette. Nous sommes en mesure de négocier pour nous-mêmes ce que nous pensons être équilibré et juste pour le peuple kenyan. Nous ne
croyons pas qu’il faille profiter de qui que ce soit et nous ne permettons pas aux autres de profiter de nous. Nous savons ce que nous voulons et nous choisissons nos amis et les personnes
avec lesquelles nous travaillons. Nous avons une relation solide, pratique et mutuellement bénéfique avec la Chine… Comme je l’ai souvent affirmé, avec d’autres, le discours sur le
« piège de la dette » est en fait une insulte à l’intelligence des pays visés et est perçu comme tel par ces derniers. Il est donc incroyablement contre-productif : conçu dans
le but de donner une mauvaise image de la Chine aux yeux de ces pays, il aboutit à ce que ceux qui colportent le mythe soient perçus comme offensifs et condescendants. »
*******
L’idéologie ultralibéraliste qui domine en Europe, grâce à la propagande médiatique, continue de dégrader les services publics avec l’excuse « il n’y a
plus d’argent en caisse » alors que des dizaines de milliards viennent d’être gaspillés pour coincer la Russie dans le piège ukrainien. Il semble que cette excuse ne soit qu’une feuille
de vigne pour une privatisation totale des services publics afin que les profits tombent dans des poches privées plutôt que public. Là encore la propagande est telle que la population ne voit
pas le problème arriver, l’admet avec défaitisme ou, pire, le soutient en reportant la faute sur l’hôpital. La Grande Bretagne a toujours été la vitrine européenne de cette idéologie :
« Un homme victime
d’une crise cardiaque a attendu 18 minutes avant que son appel aux services de secours soit pris en charge. Quand l’ambulance est arrivée, il était mort.
Plus globalement, depuis
le mois de septembre, 10 000 personnes patientent 18 mois pour un traitement. Parmi les services les plus touchés, ceux de la psychiatrie et de l’obstétrique.
C’est une catastrophe,
déplore une association de patients. Et ces exemples viennent d’une base de données remplie par le personnel des hôpitaux.
Le gouvernement
conservateur de Rishi Sunak refuse d’apporter une aide financière et il impose même un objectif pour cette fin d’année : Atteindre l’équilibre financier. »
C’est-à-dire restreindre encore plus les services publics.
« La
Grande-Bretagne dépense plus que n’importe quel autre pays de l’Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE) pour financer les inégalités structurelles en faveur des riches, selon les dernières recherches de l’organisation caritative britannique
Equality Trust.
Selon le rapport
intitulé Cost of Inequality, la Grande-Bretagne dépense 106,2 milliards de livres sterling (133,8 milliards de dollars) par an pour subventionner les inégalités de revenu, de richesse et de
pouvoir par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE. Par rapport aux cinq pays les plus égalitaires, l’inégalité coûte au Royaume-Uni 128,4 milliards de livres (161,8 milliards de dollars)
par an en termes de dommages causés à l’économie, aux communautés et aux individus, révèle le rapport.
“L’inégalité a rendu le
Royaume-Uni plus malsain, plus malheureux et plus dangereux que ses pairs plus égalitaires”, a déclaré Priya Sahni-Nicholas, codirectrice exécutive du Trust. “Elle cause également d’énormes
dégâts à notre économie : Nous avons des vies professionnelles plus courtes et plus saines, des systèmes éducatifs plus médiocres, plus de criminalité et des sociétés moins
heureuses”.
Selon l’étude, les 1 %
de Britanniques les plus riches constituent le groupe le plus protégé d’Europe, car ils paient moins d’impôts que les riches de n’importe quel grand pays européen. Les chercheurs ont noté que
l’inégalité n’est pas seulement une question d’économie, mais plutôt une culture qui divise et rend la mobilité sociale impossible.
Le Royaume-Uni était
l’un des pays riches les plus égalitaires dans les années 1970. Aujourd’hui, il est le deuxième pays le plus inégalitaire, après les États-Unis, ont noté les experts. »
Supporté par les médias aux mains des oligarques français, le même phénomène arrive à grand pas en France, y est même déjà
installé.
Par Wayan – Le 13 novembre 2023 – Le Saker Francophone
Le conflit
israélo-palestinien
Cette semaine l’armée
israélienne est entré dans Gaza pour essayer « d’éradiquer le Hamas ». Bien sûr, aucun reporter n’étant présent, la propagande de guerre est totale :
« Les forces terrestres israéliennes combattent les combattants du
Hamas à l’intérieur de la plus grande ville de Gaza, a déclaré Israël mardi. Cette avancée marque une nouvelle étape importante dans ce conflit vieux d’un mois, et les dirigeants du Hamas
prévoient de contrôler la sécurité de l’enclave après la guerre.
L’avancée dans la ville de Gaza garantit que le nombre de morts, déjà
impressionnant, augmentera encore, tandis que les commentaires du Premier ministre Benjamin Netanyahu sur le contrôle de la sécurité de Gaza pour “une période indéfinie” indiquent la fin
incertaine d’une guerre qui, selon Israël, sera longue et difficile.
Les troupes terrestres israéliennes combattent les militants
palestiniens à l’intérieur de Gaza depuis plus d’une semaine, coupant le territoire en deux et encerclant la ville de Gaza. Le porte-parole en chef de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari, a
déclaré que les forces terrestres israéliennes “se trouvent actuellement dans une opération terrestre dans les profondeurs de la ville de Gaza et exercent une forte pression sur le
Hamas”.
Le porte-parole du Hamas, Ghazi Hamad, s’exprimant mardi depuis
Beyrouth, a nié que les forces israéliennes réalisaient des gains militaires significatifs ou qu’elles avaient progressé dans les profondeurs de la ville de Gaza.
“Ils ne disent jamais la vérité au peuple”, a déclaré Hamad. Il a
ajouté que de nombreux soldats israéliens avaient été tués lundi et que “de nombreux chars avaient été détruits”.
“Les Palestiniens se battent, se battent et se battent contre Israël
jusqu’à ce que nous mettions fin à l’occupation”, a déclaré Hamad, qui a quitté Gaza quelques jours avant l’incursion du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre, qui a déclenché la
guerre.
Associated Press n’a pas pu vérifier de manière indépendante les
affirmations des deux parties. »
Il semble que, comme pour le cas de l’Ukraine, l’après-guerre et surtout la possibilité d’un échec de l’opération ne soit même
pas envisagée clairement :
« Israël a promis de
chasser le Hamas du pouvoir et d’écraser ses capacités militaires, mais ni Israël ni son principal allié, les États-Unis, n’ont dit ce qu’il adviendrait ensuite.
Netanyahu a
déclaré à ABC News que Gaza devrait être gouvernée par “ceux qui ne veulent pas continuer sur la voie du Hamas”, sans donner plus de détails.
“Je pense qu’Israël aura,
pour une période indéterminée, la responsabilité globale de la sécurité, car nous avons vu ce qui se passe lorsque nous ne l’avons pas. Lorsque nous n’avons pas cette responsabilité en matière de
sécurité, nous assistons à l’éruption de la terreur du Hamas à une échelle que nous ne pouvions pas imaginer”, a-t-il déclaré.
Netanyahu
n’a pas précisé la forme que prendrait ce contrôle de la sécurité. La Maison Blanche a réaffirmé mardi que le président Joe Biden n’était pas favorable à une réoccupation israélienne de la bande
de Gaza après la guerre.
“Nous pensons qu’il est
nécessaire d’avoir un ensemble de conversations saines sur ce à quoi ressemble la bande de Gaza après le conflit et sur ce à quoi ressemble la gouvernance”, a déclaré le porte-parole du Conseil
de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, ajoutant qu’il laissait à M. Netanyahu le soin de préciser ce qu’il entendait par “indéfini”.
Les responsables israéliens
affirment que l’offensive contre le Hamas durera un certain temps et reconnaissent qu’ils n’ont pas encore formulé de plan concret pour l’après-guerre. Le ministre de la défense a déclaré
qu’Israël ne cherchait pas à réoccuper la bande de Gaza à long terme, mais qu’il prévoyait une longue phase de combats de faible intensité contre des “poches de résistance”. D’autres responsables
ont évoqué la création d’une zone tampon qui éloignerait les Palestiniens de la frontière israélienne. »
On se souvient du discours de Nasrallah, le chef religieux du Hezbollah, la semaine dernière, disant que c’est l’attitude d’Israël qui fera que ce conflit dégénère ou non. Et bien la réponse
ne s’est pas faite attendre. Dès le lendemain une frappe de missile israélien a ciblé la voiture d’un journaliste libanais, sur le sol libanais, tuant sa
sœur et ses trois petites filles :
« La situation s’est
gravement dégradée à la frontière libano-israélienne, dimanche 5 novembre. Quatre civils – trois enfants et une femme – ont été tués. Il s’agit de la sœur et des trois petites filles du
journaliste Samir Ayoub. Le journaliste, qui voyageait dans une autre voiture, a été blessé. Quatre ambulanciers ont également été blessés dans des attaques séparées de drones
israéliens…
Sachant cela, analystes et
observateurs s’interrogent à Beyrouth sur les raisons qui ont poussé l’armée israélienne à attaquer des cibles civiles au Liban, en violation des règles d’engagement tacites en vigueur entre les
deux belligérants. Certains experts pensent que les Israéliens veulent imposer de nouvelles règles d’engagement face à la guerre d’usure à laquelle se livre le Hezbollah, qui attaque
quotidiennement des positions de l’armée israéliennes le long de la frontière.
D’autres analystes apportent
une explication militaire : Les Israéliens veulent paralyser la circulation des véhicules sur les routes proches de la frontière, pour entraver le mouvement des combattants du Hezbollah dans
cette zone. »
Le fait que les auteurs de cet article n’envisagent pas l’hypothèse qui est évidemment dans la tête de tous les libanais et palestiniens, « une provocation
de la part d’Israël pour montrer qu’il n’accorde aucun crédit aux paroles de Nasrallah », montre les limites psychologiques que s’imposent les journalistes occidentaux.
De plus, cette provocation israélienne montre qu’Israël se pense militairement plus fort que le Hezbollah et « l’axe de résistance » proche-oriental.
Encore ce même complexe de supériorité occidental qui, malgré les cas de plus en plus fréquent d’échec, perdure dans les mentalités des dirigeants.
Ce qui a provoqué une riposte du Hezbollah :
« Le mouvement de
résistance libanais Hezbollah a annoncé avoir frappé plusieurs cibles dans le nord des territoires occupés en soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza qui subissent une guerre israélienne
implacable.
Le groupe a fait cette
annonce dans des déclarations distinctes jeudi, a rapporté la chaîne de télévision libanaise al-Mayadeen.
“Dans la première opération,
les combattants de la résistance ont pris pour cible deux chars Merkava dans la base israélienne de Metulla à l’aide de missiles guidés, confirmant que les équipages des chars ont été tués ou
blessés au cours de l’opération”, a indiqué le rapport.
“Dans l’autre opération, une
force d’infanterie israélienne dans la ville libanaise occupée de Tarbikha a été attaquée, confirmant également des frappes directes”, a ajouté le rapport. »
Pendant ce temps, pour montrer leur force et décourager les attaques, les Etats-Unis continuent de déployer leur armada :
« La marine américaine
a envoyé un sous-marin à missiles guidés au Moyen-Orient.
L’affectation a été révélée
par l’armée dans un communiqué publié dimanche en fin de journée. Cette révélation inhabituelle concernant l’emplacement du navire, qui peut lancer des missiles nucléaires, suggère une
démonstration de force destinée à tenter de contenir les tensions régionales dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas. »
Mais cela n’empêche en rien cette guerre de basse intensité de continuer :
« Toujours dans la
région, le gouvernement houthi du Yémen a abattu mercredi un drone de surveillance américain MQ-9 qui volait dans l’espace aérien international au-dessus de la mer Rouge. Cette attaque fait suite
à un épisode survenu le mois dernier, au cours duquel un destroyer américain avait abattu plusieurs missiles balistiques et drones lancés par le groupe soutenu par l’Iran en direction
d’Israël. »
« Les États-Unis ont
effectué une frappe aérienne sur un entrepôt d’armes dans l’est de la Syrie utilisé par les milices soutenues par l’Iran, en représailles à un nombre croissant d’attaques contre les bases
abritant les troupes américaines dans la région au cours des dernières semaines, a déclaré le Pentagone.
Lors de la frappe de
mercredi, deux chasseurs américains F-15 ont largué plusieurs bombes sur une installation de stockage d’armes près de Maysulun à Deir el-Zour, connue pour être utilisée par les Gardiens de la
révolution iraniens, ont indiqué des responsables américains.
“Le président n’a pas de
priorité plus importante que la sécurité du personnel américain, et il a ordonné l’action d’aujourd’hui pour montrer clairement que les États-Unis se défendront, défendront leur personnel et
leurs intérêts”, a déclaré le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, dans un communiqué. »
« Ces attaques en Irak
et en Syrie – menées pour la plupart à l’aide de petits drones et de roquettes – ont blessé des dizaines de militaires américains, mais les États-Unis ont choisi pour la plupart d’éviter les
représailles contre les coupables. Selon les experts en sécurité du Moyen-Orient, c’est parce que Washington marche sur une corde raide, équilibrant ses propres intérêts stratégiques dans la
région en évitant l’escalade tout en reconnaissant que ses ennemis font de même, essayant de les provoquer intentionnellement sans aller trop loin.
Les décideurs américains
“examinent leurs objectifs stratégiques dans la région et comprennent que les adversaires essaient de nous en éloigner ou de les faire échouer, notamment en nous attirant dans ces conflits
secondaires”, a déclaré Jonathan Lord, ancien analyste politique et militaire au Pentagone, à Insider.
Les attaques contre les
forces américaines par des groupes soutenus par l’Iran dans la région ne sont pas un phénomène nouveau. Des échanges meurtriers ont lieu depuis des décennies en raison du désir de longue date de
l’Iran d’expulser les États-Unis du Moyen-Orient. Entre l’investiture du président Joe Biden en janvier 2021 et avril 2023, les forces mandataires iraniennes ont mené 83 attaques à elles seules,
a déclaré un porte-parole du Commandement central américain (CENTCOM) à Insider. Mais les attaques sont désormais plus fréquentes.
Un porte-parole du Pentagone
a déclaré mardi que depuis le 17 octobre, les forces américaines stationnées en Irak et en Syrie avaient fait l’objet de 40 attaques au total. Des analyses indépendantes réalisées par divers
groupes de réflexion, dont l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient et l’Institut pour l’étude de la guerre, estiment que ce chiffre est légèrement supérieur à celui révélé
publiquement par l’administration Biden, car ils utilisent des méthodes de collecte de données plus exhaustives. »
« «En raison de
l’intensité croissante de la guerre sur les habitants civils de Gaza, l’expansion du champ de la guerre est devenue inévitable», a estimé ce 10 novembre le ministre iranien des affaires
étrangères Hossein Amir-Abdollahian lors d’un entretien téléphonique avec son homologue qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani. »
Parallèlement au déploiement de force, les Etats-Unis ont continué leur intense activité diplomatique dans la région en envoyant Blinken qui a, cette semaine, fait
le tour de la région. Pour simplement gagner du temps et donner le change ou avec un réel espoir d’aboutir ? Mais aboutir à quoi si les réelles décisions sont entre les mains
d’Israël.
« Antony Blinken aura
pourtant mis les bouchées doubles et même triples au cours de cette tournée menée au pas de charge : rencontre avec Benyamin Netanyahu à Tel-Aviv, avec Mahmoud Abbas à Ramallah, puis en Jordanie
avec le roi Abdallah et les ministres des Affaires étrangères de l’Égypte, de l’Arabie saoudite, du Qatar, et des Émirats arabes unis… Sans oublier une étape surprise à Bagdad et une autre à
Chypre ! Des visites et des rencontres à un rythme effréné avec un objectif : tenter d’apaiser la colère des pays arabes et celle de la Turquie, tout en maintenant le soutien militaire et
politique à Israël. Un travail d’équilibriste et une équation quasiment impossible à résoudre tant le fossé s’est approfondi depuis le 7 octobre, entre Washington et les pays de la
région…
Or, malgré une inflexion du
discours américain sur le conflit, Antony Blinken n’aura pas réussi à réduire cette fracture au cours de cette tournée diplomatique. Certes, Washington parle davantage désormais des civils et de
la situation humanitaire à Gaza, et le chef de la diplomatie américaine a déclaré à chacune de ses étapes et à chacun de ses interlocuteurs que les États-Unis mettaient tout en œuvre pour faire
parvenir l’aide humanitaire aux Gazaouis, et qu’ils étaient favorables à la mise en place de pauses humanitaires. Mais, Washington refuse toujours de demander un cessez-le-feu, reprenant les
arguments d’Israël – pour qui un cessez-le-feu permettrait au Hamas de se renforcer. Et c’est ce point qui ulcère les pays arabes et la Turquie qui réclament sans relâche la mise en place d’un
cessez-le-feu. »
Beaucoup d’analystes parlent d’une diplomatie paravent car les Etats-Unis demandent publiquement à Israël d’arrêter ses bombardements de civils mais soutiennent ce
pays à l’ONU et, surtout, continuent à lui envoyer d’urgence l’argent et le genre de bombes nécessaires à cette guerre :
« Les États-Unis
prévoient de transférer à Israël des bombes de précision d’une valeur de 320 millions de dollars, dans le cadre de la guerre génocidaire menée sans relâche par le régime contre la bande de Gaza
assiégée.
Le Wall Street Journal a
révélé l’information dans un rapport publié lundi, citant une source familière avec le plan.
Le rapport indique que
l’administration du président américain Joe Biden a informé le Congrès du transfert prévu des assemblages de bombes de la famille Spice Gliding par le biais d’une notification officielle envoyée
aux dirigeants du Congrès le 31 octobre.
Les “Spice Family Gliding
Bomb Assemblies” constituent un type spécial d’armes guidées avec précision, qui sont tirées par des avions de guerre. »
Les médias aussi participent à cette diplomatie paravent en présentant un gouvernement Biden impuissant face au gouvernement israélien :
« Depuis dix jours,
l’administration Biden exhorte le Premier ministre Benjamin Netanyahu à autoriser des “pauses humanitaires” dans les bombardements sur Gaza, espérant que les 3,8 milliards de dollars par an
d’aide américaine à la sécurité auraient suffisamment d’influence sur les tactiques du dirigeant israélien.
Ce n’est pas le cas. Lors
d’un appel téléphonique lundi, Netanyahou a rejeté la demande de Biden d’intensifier les efforts pour éviter les pertes civiles. Et il a poursuivi ce qu’il a appelé “une puissante vengeance” pour les attaques du 7 octobre, en utilisant d’énormes bombes pour détruire le réseau de tunnels du Hamas, même si elles
détruisent également des quartiers entiers de Gaza. »
L’impuissance déclarée de Biden n’empêche pourtant pas que :
« Washington est le
plus grand soutien militaire d’Israël, et la Maison Blanche a demandé au Congrès une aide supplémentaire de 14 milliards de dollars pour Israël à la suite des attaques du Hamas. Les responsables
et conseillers de l’administration affirment que les leviers dont disposent théoriquement les États-Unis sur Israël, comme conditionner l’aide militaire à une campagne militaire plus ciblée, ne
sont pas viables, en partie parce qu’ils seraient politiquement impopulaires dans n’importe quelle administration et en partie parce que, disent les collaborateurs, Biden lui-même a un
attachement personnel à Israël. »
Le genre mari cocu qui continue à gâter sa femme de cadeaux ??
Pourtant ses subalternes eux-mêmes essaient de lui faire comprendre que ce n’est pas la bonne méthode pour regagner sa crédibilité :
« Les employés du
Département d’Etat ont émis une critique cinglante de la gestion de la guerre Israël-Hamas par l’administration Biden dans un mémo dissident obtenu par POLITICO, arguant que, entre autres choses,
les Etats-Unis devraient être prêts à critiquer publiquement les Israéliens.
Le message suggère une perte
de confiance croissante des diplomates américains dans l’approche du président Joe Biden face à la crise du Moyen-Orient. Il reflète les sentiments de nombreux diplomates américains, en
particulier aux échelons intermédiaires et inférieurs, selon des conversations avec plusieurs membres du personnel du ministère et d’autres rapports. Si ces désaccords internes s’intensifient, il
pourrait être plus difficile pour l’administration Biden d’élaborer une politique à l’égard de la région.
Le mémo contient deux
demandes essentielles : que les États-Unis soutiennent un cessez-le-feu et qu’ils équilibrent leurs messages privés et publics à l’égard d’Israël, notamment en émettant des critiques sur les
tactiques militaires israéliennes et le traitement des Palestiniens que les États-Unis préfèrent généralement garder secrètes.
L’écart entre les messages privés et publics des
Etats-Unis “contribue à la perception
par le public régional que les Etats-Unis sont un acteur partial et malhonnête, ce qui au mieux ne fait pas avancer, et, au pire, nuit aux intérêts des Etats-Unis dans le monde entier »,
indique le document.
« Nous devons critiquer
publiquement les violations par Israël des normes internationales telles que le fait de ne pas limiter les opérations offensives à des cibles militaires légitimes », indique également le
message. « Lorsqu’Israël soutient la violence des colons et les saisies illégales de terres ou fait un usage excessif de la force contre les Palestiniens, nous devons faire savoir
publiquement que cela va à l’encontre de nos valeurs américaines afin qu’Israël n’agisse pas en toute impunité. »
Pendant que Biden est prêt à sacrifier ce qui reste de crédibilité aux Etats-Unis pour défendre les atrocités d’Israël, beaucoup de juifs, connus et anonymes,
montrent publiquement qu’ils sont contre l’attitude du gouvernement israélien, par des déclarations pour les plus connus ou des manifestations pour les anonymes. Ils font partie de ces gens pour
qui la morale et l’éthique passent avant le sentiment d’appartenance social et peuvent donc critiquer sans problème leurs représentants lorsque c’est nécessaire. Evidemment, ne pouvant être
traités d’antisémites, ces gens sont traités de traîtres par ceux qui restent coincés dans une vision sectaire, style eux/nous, des événements. Mais cela ne les empêche pas de garder leurs
principes moraux avant tout, comme l’explique l’israélien Ilan Pappe :
« Il est difficile de
maintenir sa boussole morale lorsque la société à laquelle on appartient – dirigeants et médias confondus – prend le dessus et attend de vous que vous partagiez avec elle la même fureur vertueuse
avec laquelle elle a réagi aux événements de samedi dernier, le 7 octobre.
Il n’y a qu’une seule façon
de résister à la tentation de se joindre à eux : si vous avez compris, à un moment de votre vie – même en tant que citoyen juif d’Israël – la nature coloniale du sionisme et si vous avez été
horrifié par ses politiques à l’encontre du peuple autochtone de Palestine.
Si vous avez pris conscience
de cela, vous ne vacillerez pas, même si les messages empoisonnés décrivent les Palestiniens comme des animaux ou des “animaux humains” [Yoav Gallant, ministre de la Défense]. Ces mêmes personnes
insistent pour décrire ce qui s’est passé samedi dernier comme un “Holocauste”, abusant ainsi de la mémoire d’une grande tragédie. Ces sentiments sont véhiculés, jour et nuit, par les médias et
les hommes politiques israéliens.
C’est ce sens moral qui m’a
conduit, ainsi que d’autres membres de notre société, à soutenir le peuple palestinien par tous les moyens possibles ; et qui nous permet, en même temps, d’admirer le courage des combattants
palestiniens qui se sont emparés d’une douzaine de bases militaires, surmontant l’armée la plus puissante du Moyen-Orient. »
« Des centaines de
juifs américains et de leurs alliés ont été arrêtés au Capitole mercredi lors d’une manifestation demandant aux membres du Congrès de faire pression sur Israël pour obtenir un cessez-le-feu
immédiat à Gaza, où près de 3 500 Palestiniens ont été tués en 12 jours de bombardements israéliens incessants.
Des milliers de manifestants
menés par des membres de Jewish Voice for Peace (JVP), IfNotNow, Jews for Racial and Economic Justice (JFREJ) et d’autres groupes se sont rassemblés sur le terrain du Capitole et à l’intérieur du
bâtiment, où des centaines de personnes ont participé à un sit-in.
Les slogans qu’ils ont
scandés – notamment « pas en notre nom » et « cessez le feu maintenant » – ont résonné comme un tonnerre sous la rotonde du Capitole, tandis qu’à d’autres moments, ils
frappaient dans leurs mains et chantaient en hébreu avec une détermination solennelle. »
Les arrestations ne les ont pas empêchés de continuer à manifester. Le 6 novembre :
« Vêtus de tee-shirts
noirs frappés des slogans « des juifs demandent un cessez-le-feu maintenant » ou « pas en notre nom », quelques centaines de jeunes ont déployé le 6 novembre des banderoles « le monde entier
regarde » et « les Palestiniens devraient être libres » au pied du socle de l’emblématique monument symbole de New York.
« Les fameux mots de notre
ancêtre juive [la poétesse américaine du XIXe siècle] Emma Lazarus gravés sur ce monument nous obligent à agir pour soutenir les Palestiniens de Gaza qui aspirent à vivre libres », a déclaré dans
un communiqué Jay Saper de l’organisation Jewish Voice for Peace (JVP). Un communiqué du groupe Institute for Middle East Understanding (Imeu) exige « la fin du bombardement génocidaire par
Israël de civils palestiniens à Gaza ».
« Tant que la population de
Gaza crie, nous devons hurler plus fort, quelles que soient les tentatives pour nous réduire au silence », s’est exclamée la photographe américaine Nancy Goldin, également en présence d’élus
locaux de New York, dont une partie est très ancrée à gauche. »
«« Mariam Abu Daqqa est
une grande personnalité palestinienne, connue et respectée pour ses engagements. Dans l’environnement difficile de la bande de Gaza [en guerre depuis le 7 octobre], elle est une infatigable
combattante des droits des femmes et un soutien indéfectible aux prisonnières politiques palestiniennes. »
Dans un communiqué publié le
lundi 16 octobre, l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) a protesté avec la plus grande vigueur contre l’arrêté d’expulsion pris par le ministre de l’Intérieur français contre Mariam
Abu Daqqa.
Honteux. Engagé dans un
soutien aveugle au gouvernement d’extrême-droite israélien, la France a ce matin procédé à l’arrestation de la résistante palestinienne Mariam Abu Daqqa. Elle est menacée d’expulsion. Je demande
sa libération immédiate et renouvelle mon soutien aux… pic.twitter.com/v4WcG9bxrU
— Thomas Portes
(@Portes_Thomas) October 16, 2023
Cette militante du Front
populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation classée « terroriste » par l’Union européenne (UE), est arrivée en France en septembre pour une tournée de conférences dans plus de
quinze villes, à l’invitation d’un collectif marseillais et de plusieurs associations, dont l’AFPS.
Elle a été arrêtée lundi
matin aux alentours de 6 h 30 à Marseille, alors qu’elle se rendait à la gare ou elle devait prendre un train pour Toulouse, sa prochaine étape.
D’après Régine Fiorani,
membre du collectif Palestine en résistance, citée dans le quotidien La Provence, la militante était hébergée à Marseille chez Pierre Stambul,
porte-parole de l’Union juive française pour la paix (UJFP). « L’arrestation a eu lieu à 500 mètres du domicile de Pierre Stambul. Tous les deux ont été arrêtés par la police de l’air et des
frontières. »»
Puis l’historien Ilan Pappe, déjà cité ci-dessus :
« Jusqu’au 7 octobre,
Israël avait fait pression pour que la définition de l’antisémitisme soit élargie afin d’inclure la critique de l’État israélien et la remise en question du fondement moral du sionisme.
Désormais, la mise en contexte et l’historicisation de ce qui se passe pourraient également déclencher une accusation d’antisémitisme.
La déshistoricisation de ces
événements aide Israël et les pouvoirs occidentaux à poursuivre des politiques qu’ils préféraient [autant que possible] éviter par le passé pour des raisons éthiques, tactiques ou
stratégiques.
Ainsi, l’attaque du 7 octobre est exploitée par Israël comme prétexte
pour poursuivre des politiques génocidaires dans la bande de Gaza.
C’est aussi un prétexte pour
les États-Unis d’essayer de réaffirmer leur présence au Moyen-Orient. Et c’est un prétexte pour certains pays européens de violer et de restreindre les libertés démocratiques au nom d’une
nouvelle « guerre contre le terrorisme ».
Mais ce qui se passe
actuellement en Israël-Palestine s’inscrit dans plusieurs contextes historiques que l’on ne peut ignorer. »
Gideon Levy, éditorialiste du journal israélien Haaretz qui nous explique que « La société israélienne s’est enfermée derrière des boucliers, des
murs, non seulement physiques mais aussi mentaux. Je vais simplement énoncer les trois principes (Israël peuple élu, la victimisation des Israéliens, la déshumanisation des Palestiniens) qui nous
permettent, à nous Israéliens, de vivre avec cette brutale réalité : ».
Enfin, parce que l’union fait la force, c’est un groupe d’intellectuels juifs qui dénoncent par lettre interposée, lettre que « les rédacteurs d’un grand magazine étaient prêts à publier, mais
leurs avocats leur ont déconseillé de le faire. ». Alors comme elle ne sera pas publier non plus dans la presse grand public, un magasine alternatif comme Le Grand Soir s’y est
mis :
« Nous sommes des
écrivains, des artistes et des militants juifs qui souhaitent désavouer l’idée largement répandue selon laquelle toute critique d’Israël est intrinsèquement antisémite. Israël et ses défenseurs
ont longtemps utilisé cette tactique rhétorique pour protéger Israël de toute responsabilité, conférer de la dignité à l’investissement de plusieurs milliards de dollars des États-Unis dans
l’armée israélienne, occulter la réalité mortelle de l’occupation et nier la souveraineté palestinienne. Aujourd’hui, ce bâillon insidieux de la liberté d’expression est utilisé pour justifier
les bombardements militaires israéliens en cours sur Gaza et pour faire taire les critiques de la communauté internationale.
Nous condamnons les récentes
attaques contre des civils israéliens et palestiniens et déplorons ces pertes de vies humaines. Dans notre douleur, nous sommes horrifiés de voir la lutte contre l’antisémitisme utilisée comme
prétexte à des crimes de guerre avec une intention génocidaire déclarée. »
La première avec le premier ministre de l’entité palestinienne car le point de vue palestinien est rarement entendu dans les médias, ces derniers favorisant
largement le point de vue israélien :
Comme toujours en cas d’échec, la dissension interne apparaît quand chacun rejette la faute de l’échec sur l’autre. C’est ce qui commence à se passer en Ukraine
:
« Les enjeux augmentent
à mesure que la situation interne de l’Ukraine connaît des bouleversements majeurs, les factions opposées s’affrontant désormais ouvertement pour le pouvoir d’une manière de plus en plus
meurtrière.
Le bras droit personnel de
Zaluzhny a été tué par une grenade qui lui a été livrée comme cadeau d’anniversaire. Les explications officielles tentent de minimiser cet événement en le qualifiant d'”accident” innocent. Il est
surprenant de voir combien de crédules sont tombés dans le panneau. Il n’y a pas de “coïncidences” dans le grand jeu de la politique de puissance, en particulier lorsqu’il s’agit d’un État aussi
corrompu et d’une classe politique aussi insidieuse que celle de l’Ukraine.
Le timing est beaucoup trop
suspect. Tout d’abord, Zaluzhny publie un article très “troublant” et apparemment non approuvé pour The Economist, ce qui amène Zelensky à le contredire immédiatement. Ensuite, Zelensky lui-même
prend plusieurs mesures importantes, comme un virage à 180 degrés et l’annulation des élections, signalant ainsi clairement à ses “partenaires occidentaux” qu’il est probablement en train de
devenir un voyou.
Mais revenons un instant en
arrière. Zelensky a été extrêmement “déçu” par ses partenaires occidentaux, si vous vous souvenez bien. Cela remonte au sommet de l’OTAN de Vilnius, où il est apparu comme un mendiant, a été
réprimandé par ses propres alliés pour avoir été “trop excessif” dans ses exigences, et est reparti les mains vides sans qu’aucune des grandes promesses n’ait été tenue, y compris la plus
importante de toutes : l’adhésion directe à l’OTAN.
Aujourd’hui, des rumeurs de
plus en plus nombreuses font état de frictions importantes entre Zelensky et l’état-major, faisant écho aux intrigues de Bakhmut. Zaluzhny voulait se retirer d’Avdeevka, considérant cette
boucherie comme une perte inutile de soldats.
Mais rappelons que Zaluzhny
ne peut voir les choses que d’un point de vue militaire : Noir et blanc, perspective A ou B de la logique militaire : Cette boucherie extermine nos troupes, nous devons donc nous
retirer.
Le travail de Zelensky
consiste à avoir une vue d’ensemble, à gérer la perception, à veiller à la santé de l’opinion publique nationale et, plus important encore, à celle des pays alliés. Il sait que le retrait
d’Avdeevka porterait le coup de grâce à la crédibilité de l’Ukraine quant à sa capacité à vaincre la Russie. Il sait que l’aide se tarirait et que les alliés le débrancheraient, ce qui l’oblige à
employer la manière forte.
Zaluzhny a contourné son
patron et a lancé son propre appel sournois à l’Occident avec son article – certains croyant qu’il s’agissait d’un appel à l’aide secret, destiné à exposer la gravité de la situation, que
Zelensky lui-même protège soigneusement. C’est ce qui a rendu Zelensky furieux.
Les rumeurs indiquant que
Zaluzhny était l’un des candidats présidentiels potentiels les plus soutenus et les plus populaires, en dehors de Zelensky lui-même, on pense que Zelensky avait besoin d’envoyer un message fort
pour ramener Zaluzhny dans le droit chemin. L’assassinat de son assistant personnel a été le moment de la “tête de cheval dans le lit”, pour ceux qui ont vu Le Parrain. »
« Le président
Volodymyr Zelenskiy a appelé les Ukrainiens à rester unis, quelques jours après l’apparition d’un désaccord entre son bureau et le commandant en chef du pays, alors que la guerre avec la Russie
se poursuit.
Le dirigeant ukrainien, qui
a également déclaré que ce n’était pas le bon moment pour organiser des élections en temps de guerre dans un discours prononcé lundi en fin de journée, a exhorté les Ukrainiens à renforcer le
pays et à ne pas se laisser entraîner dans des querelles intestines dangereuses qui pourraient mettre en péril l’effort de guerre.
“Aujourd’hui, tout le monde
doit penser à défendre notre pays. Nous devons nous ressaisir, éviter de nous disperser et de nous diviser en querelles ou autres priorités”, a-t-il déclaré. “S’il n’y a pas de victoire, il n’y
aura pas de pays. Notre victoire est possible.
L’appel de M. Zelenskiy est
intervenu après que des tensions ont éclaté au grand jour, ce week-end, entre le cabinet du président et son général en chef, Valery Zaluzhnyi, qui a comparé l’état du champ de bataille avec la
Russie à une impasse de la Première Guerre mondiale.
Quelques jours plus tard, M.
Zelenskiy a rejeté l’idée d’une quelconque impasse dans la guerre, tandis que son conseiller pour les affaires étrangères a déclaré que les remarques de M. Zaluzhnyi sur la guerre à The Economist
avaient été “très étranges” et qu’elles pourraient faire le jeu de la Russie.
L’idée d’une impasse sur le
champ de bataille est très sensible à Kiev, qui a déclaré à plusieurs reprises qu’elle s’opposait à toute négociation avec le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, dont les troupes doivent d’abord
être retirées de son territoire.
Dans une autre rupture
apparente de la communication, M. Zelenskiy a remplacé vendredi le chef de ses forces d’opérations spéciales, qui a déclaré n’avoir appris son licenciement que par les médias et que M. Zaluzhnyi,
son chef, avait également été tenu dans l’ignorance. »
Ensuite, pour bien assoir son pouvoir, Zelenski annonce :
« Les élections, qui
devaient se tenir ce mois-ci, ont été reportées indéfiniment en raison de l’instauration de la loi martiale en février 2022. Les lois ukrainiennes interdisent de voter ou de faire campagne
pendant l’état d’urgence.
“Nous devons décider que
l’heure de la défense, de la bataille, dont dépend le sort de l’État et du peuple, a sonné”, a déclaré M. Zelensky dans son discours quotidien. “Je pense que l’heure n’est pas aux élections, mais
à l’unité de l’Ukraine, a-t-il ajouté.
Le ministre ukrainien des
affaires étrangères, Dmitry Kuleba, a déclaré la semaine dernière que M. Zelensky “réfléchissait” à la possibilité d’organiser une élection présidentielle en 2024. M. Kuleba a fait remarquer
qu’un tel scrutin serait difficile à organiser, étant donné que des millions d’Ukrainiens sont absents du pays en raison du conflit avec la Russie et que des centaines de milliers d’autres
combattent sur le front. »
Et là nous rentrons dans la farce politique la plus totale lorsque le lendemain de cette annonce de Zelenski :
« Dans une déclaration,
la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié ce jour de “jour historique car aujourd’hui la Commission recommande au Conseil [de l’UE] d’ouvrir les négociations
d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie”.
Mme von der Leyen a affirmé
que Kiev avait entrepris de “profondes réformes” dans son pays, même en plein conflit avec Moscou. Elle a également déclaré que l’Ukraine avait déjà franchi “bien plus de 90 % des étapes nécessaires” à l’adhésion définies par
l’Union l’année dernière.
“Sur cette base, nous avons
recommandé aujourd’hui au Conseil d’ouvrir des négociations d’adhésion. Nous recommandons également que le Conseil adopte un cadre de négociation une fois que l’Ukraine aura mené à bien les
réformes en cours”, a ajouté Mme von der Leyen. »
En attendant cette adhésion, les services secrets ukrainiens continuent leurs assassinats :
« Mikhaïl Filiponenko,
législateur pro-russe et ex-milicien dans l’est de l’Ukraine occupée, s’est approché d’une voiture devant sa maison mercredi matin… et a été rapidement réduit en miettes, ont rapporté les médias
russes.
Les services de
renseignement militaire ukrainiens ont immédiatement revendiqué l’assassinat.
“Oui, c’était notre
opération”, a déclaré Andriy Cherniak, représentant de la Direction du renseignement militaire de l’Ukraine, également connue sous le nom de GUR, à POLITICO lors d’une conversation téléphonique à
propos de l’attentat à la voiture piégée. »
« Danilov sur le
journal télévisé national commun 24/7, cité par Ukrinform : “Nous remportons actuellement un grand succès sur le front de la Crimée. Nous continuons à nous concentrer sur ce qui se passe sur la
terre ferme. Mais lorsqu’il s’agit de la destruction de la Fédération de Russie, de la destruction de ses actifs en Crimée et de la destruction de la flotte de la mer Noire, il s’agit d’énormes
succès pour notre pays”.
Danilov
s’est dit persuadé qu’il y aurait d’autres bonnes nouvelles à venir concernant la destruction des envahisseurs russes et de leurs ressources sur le front de la Crimée. »
De plus en plus de citoyens prennent conscience qu’un des gros problèmes géopolitiques actuels est la mainmise du CMI sur le gouvernement étasunien. Certains
activistes ont donc décidé d’établir un tribunal populaire pour juger ces « marchands de mort ». Un geste essentiellement symbolique mais qui aura peut-être le bénéfice de faire prendre
conscience du problème à plus de gens :
« L’objectif de ce
“tribunal” est d’attirer l’attention sur la domination écrasante de l’Amérique sur le commerce mondial des armes mortelles et sur le coût que nous payons tous lorsque “les armes nous
appartiennent”. Comment les États-Unis en sont-ils venus à embrasser ce commerce mortel, au point de se vanter de leur domination du marché comme d’un signe de la santé et de la forme de
l’Amérique ? Comment en sommes-nous arrivés à faire rimer arsenaux et démocratie ? Et n’est-il pas grand temps de dénoncer ce commerce de la mort, comme l’a fait le Sénat américain dans les
années 1930 avec la commission Nye ? »
« Rejoignez-nous le
dimanche 12 novembre 2023 à 20h00 (EST) pour la séance d’ouverture en direct du Tribunal des crimes de guerre des marchands de mort qui tiendra les fabricants d’armes américains responsables des
crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
World BEYOND War sera l’hôte
de cette séance d’ouverture du Tribunal populaire. Vous pouvez vous inscrire ci-dessous.
Une fois la séance
d’ouverture terminée, l’intégralité du Tribunal sera diffusée via des liens vidéo au cours de semaines consécutives, examinant les crimes de guerre en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Somalie,
à Gaza et au Yémen.
Le rôle du lobbying, des
groupes de réflexion, de la “porte tournante” et d’autres moyens par lesquels ces capitalistes prédateurs s’enrichissent par la guerre seront explorés.
Les témoins seront Cornel
West, Richard Falk, le colonel Lawrence Wilkerson, Norman Solomon, John Pilger, Jeremy Kuzmarov, Christian Sorensen, William Astore, Aisha Jumaan, Matt Aikens, Marie Dennis, Kelly Denton-Borhaug,
et bien d’autres encore.
Les juges du Tribunal
délibéreront sur les preuves présentées et rendront un verdict à l’issue de tous les témoignages. »
Note du Saker
Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé
de cette revue de presse, ou son lien.
La troisième semaine
de boucherie continue sans qu’une quelconque lumière apparaisse au bout du tunnel pour les gazaouis. Nul doute que cette période sera une tache supplémentaire sur la conscience collective de
l’humanité, qui en compte déjà beaucoup.
En voyant les discours publics tenus par certains diplomates israéliens et leurs soutiens occidentaux, on voit bien que cette folie n’est pas près de
s’éteindre car elle les consume totalement. Ce qui n’est pas un bon signe pour l’avenir du pays, la folie n’étant jamais bonne conseillère.
Commençons par
l’ancien ambassadeur israélien en Italie :
« Je voudrais dire que nous, en Israël, au moins la population, ne
sommes pas intéressés par tous ces discours rationnels palestiniens. Pour nous il n’y a qu’un objectif : Détruire Gaza, détruire ce diable absolu… »
« Interrogé lors d’une interview avec Radio Kol Berama sur
l’opportunité de larguer une bombe atomique sur l’enclave, le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu a déclaré que « c’est l’une des possibilités ».
Au cours de l’entretien,
Eliyahu s’oppose également à l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza. Il a expliqué que « nous ne donnerions pas d’aide humanitaire aux nazis » et ajoute qu’
« il n’y a pas de civils non impliqués dans la
bande de Gaza ».
Il est favorable à la
reprise du territoire de la bande de Gaza et au rétablissement des implantations qui s’y trouvaient. Interrogé sur le sort de la population palestinienne, il estime qu’ils « peuvent aller en
Irlande ou dans le désert, les monstres de Gaza devraient trouver une solution par eux-mêmes ».
Il affirme que le nord
de la bande de Gaza n’a pas le droit d’exister, et que toute personne brandissant un drapeau palestinien ou du Hamas « ne devrait pas continuer à vivre sur la surface de la terre
». »
On remarquera de nouveau l’amalgame Hamas=Gaza. Dans leur esprit, détruire le Hamas veut dire détruire Gaza, comme le sous-entendait déjà Netanyahou la semaine
dernière.
« L’ambassadeur
d’Israël aux Nations Unies voulait un symbole fort. Il a décidé d’arborer l’étoile jaune, celles que les Juifs étaient contraints de porter pendant la Seconde Guerre mondiale. Et cela jusqu’à
l’adoption par le Conseil de Sécurité de l’organisation d’une résolution condamnant le massacre perpétré par le groupe terroriste Hamas le samedi 7 octobre. « Certains d’entre vous ont oublié
pourquoi cette organisation a été créée après la Shoah », s’est écrié Gilad Erdan. « Alors je vais vous le rappeler. À partir de ce jour, à chaque fois que vous me regarderez, vous vous
rappellerez ce que cela signifie de rester silencieux face au mal. » »
« S’adressant à
CNN, on a demandé à Lindsey Graham, député de Caroline du Sud : « Existe-t-il un seuil pour vous, et pensez-vous qu’il devrait y en avoir un pour le gouvernement des États-Unis, dans lequel
les États-Unis diraient : « Attendons une seconde en termes de victimes civiles ?’
Graham a répondu : «
Non. Si quelqu’un nous demandait après la Seconde Guerre mondiale : « Y a-t-il une limite, que feriez-vous pour vous assurer que le Japon et l’Allemagne ne conquièrent pas le monde ? Y a-t-il
une limite à ce qu’Israël devrait imposer à ceux qui tentent de massacrer les Juifs ?’
“La réponse est non. Il
n’y a pas de limites.”
Graham a déclaré
qu’Israël devrait « être intelligent » et « essayer de limiter les pertes civiles du mieux que nous pouvons ». Déployons l’aide humanitaire dans les zones qui protègent les innocents. Je suis
tout à fait pour ça. »
Sans parler des « analystes de plateaux TV » français qui en sont à argumenter sur le fait que : « tuer aléatoirement des enfants à coup de bombes ne peut être comparé à tuer des enfants froidement à coup de fusil. Le premier est
humain, l’autre non ». Oui, tel est le niveau hallucinant du « débat » public actuel sur ce sujet :
Pour rehausser le débat, une intéressante interview par RFI d’un ancien soldat israélien qui, loin des plateaux télé, a vécu directement cette
tragédie :
« RFI : Comment
votre perception des actions de l’armée israélienne – et du gouvernement – a-t-elle changé ?
Benzi Sanders : Avant
mon déploiement dans la bande de Gaza en 2014, j’ai passé huit mois en Cisjordanie. Rien que cette expérience m’a ouvert les yeux. Avant, je ne comprenais pas vraiment, je me disais que
Tsahal défendait Israël contre une armée qui l’envahissait, arrêtait des attaques terroristes, alors qu’en réalité, ma routine, c’était de faire de l’occupation. On participait à l’extension
des colonies et on jetait les Palestiniens hors de chez eux, non pas parce qu’ils représentaient un risque sécuritaire, mais parce qu’on pensait, idéologiquement, que toute cette terre était
la nôtre.
Puis, il y a eu une
escalade militaire dans le sud et nous avons été déployés à Gaza. Lorsque mon unité d’infanterie est entrée dans le premier village de Gaza, en juillet 2014, la nuit entière n’a été
qu’explosions, artillerie et frappes aériennes. Le ciel nocturne était illuminé. Nous avons nettoyé les maisons en envoyant des grenades par les fenêtres, en faisant exploser les portes et en
tirant des balles dans les pièces pour éviter les embuscades et les pièges. On nous avait dit que les civils palestiniens avaient fui, ce qui était plus ou moins vrai, mais pas entièrement.
Je m’en suis rendu compte lorsque je me suis penché sur le cadavre d’une vieille femme palestinienne dont le visage avait été mutilé par des éclats d’obus. Elle gisait sur le sol en sable
d’une cabane, dans une mare de sang. Une autre unité a trouvé une famille entière qui était restée sur place. C’est ce que j’ai vécu la dernière fois que les troupes israéliennes ont pénétré
à grande échelle dans la bande de Gaza, lorsque mon unité de forces spéciales a été l’une des premières à y entrer.
RFI : Qu’avez-vous
retiré de cette expérience ?
Cette expérience intense
de perdre des soldats, des camarades de mon unité et voir la destruction et la perte de vies palestiniennes, tous ces sacrifices, cette mort et cette destruction que j’ai vécus n’ont en fait
servi à rien en l’espace de quelques années. Le Hamas est devenu encore plus fort. Ce que cela m’a appris, c’est que si vous voulez combattre le terrorisme, il faut créer de l’espoir et il
faut créer une alternative pour les Palestiniens. Lorsque les Palestiniens n’ont plus d’espoir, ils se tournent vers le terrorisme. »
Il est à noter que la folie qui touche les politiciens israéliens et les analystes de plateaux rémunérés épargne les médias comme RFI qui essaye d’être le moins
biaisé possible sur ce sujet. Une remarque que s’est faite aussi Arnaud Bertrand sur Twitter :
« J’ai remarqué
quelque chose d’intéressant.
Tout d’abord, j’ai été
sincèrement surpris de constater qu’un grand nombre de médias occidentaux, d’organisations multilatérales et d’ONG semblent faire preuve d’une honnêteté plutôt rafraîchissante quant à ce qui
se passe réellement dans la bande de Gaza.
La BBC a été étonnamment
impartiale jusqu’à présent, le FT a publié de nombreux articles appelant à un cessez-le-feu, tout comme le Washinton Post, et nous avons même Piers Morgan (Piers Morgan !) qui écrit
maintenant des tweets quotidiens pour dénoncer le massacre en cours. Je ne parle même pas des divers organes de l’ONU, de l’OMS, de la Croix-Rouge, etc. qui crient tous leur indignation face
au mépris flagrant d’Israël pour la vie humaine.
C’est tout à fait
nouveau. Il y a eu très peu de périodes dans l’histoire avec une telle déconnexion entre la politique étrangère officielle et les médias, à l’exception peut-être de la fin de la guerre du
Vietnam ; mais cela était vraiment limité à l’Amérique et c’était après des années de guerre épuisante. En revanche, cette déconnexion s’est produite presque partout dans le monde et a
commencé immédiatement.
Bien sûr, les suspects
habituels continuent de se livrer à une propagande éhontée, mais dans l’ensemble, l'”environnement narratif” est sans commune mesure avec, par exemple, la manière dont la guerre en Ukraine a
été couverte, où il était pratiquement impossible de trouver une seule source médiatique couvrant les choses de manière un tant soit peu équitable. Peut-être s’agit-il en fait d’une leçon
tirée par les médias de cette dernière expérience, qui sait ? »
Il semble que le Comité International Olympique fasse exception à cette retenue et montre au monde entier son biais politique alors que, en tant
qu’association sportive internationale, elle devrait s’efforcer de rester politiquement neutre :
« La position du
Comité international olympique selon laquelle les athlètes israéliens ne sont pas responsables des actions de leur gouvernement est “scandaleuse” étant donné l’interdiction générale du CIO à
l’égard de la Russie pour ces mêmes raisons, a déclaré jeudi le ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey Lavrov.
“Le CIO s’est totalement
discrédité”, a déclaré M. Lavrov à la presse, accusant l’instance de “démontrer son activisme politique à maintes reprises”.
“Tout ce qui correspond
aux intérêts de l’Occident, principalement des États-Unis, est soutenu par ces derniers, qui cherchent des formules pour que cela fonctionne”, a ajouté le ministre russe des affaires
étrangères.
Mercredi, l’agence
allemande DPA a publié une déclaration d’un porte-parole du CIO avertissant les participants aux prochains Jeux olympiques de Paris de ne pas adopter de “comportement discriminatoire” à
l’égard des athlètes israéliens.
“Le CIO est attaché au concept de responsabilité individuelle et
les athlètes ne peuvent être tenus responsables des actions de leurs gouvernements”, a déclaré le porte-parole, ajoutant que si quelque chose de
ce genre se produit, le CIO “veillera à ce que des mesures rapides soient prises, comme lors des Jeux olympiques de Tokyo 2020.”
Lors des Jeux de Tokyo,
le judoka algérien Fethi Nourine s’est retiré de la compétition pour éviter un éventuel match avec l’Israélien Tohar Butbul. Nourine et son entraîneur ont tous deux été sanctionnés par le CIO
d’une interdiction de 10 ans. »
Car les pressions, autant morales que politiques, sont énormes, de part et d’autre :
« Tout a commencé
avec une petite phrase : « Les crimes de guerre sont des crimes de guerre, même lorsqu’ils sont commis par des alliés, et devraient être dénoncés pour ce qu’ils sont. » Pour
cette critique du 13 octobre à peine voilée de la riposte israélienne, Paddy Cosgrave a dû présenter ses excuses : il a reconnu avoir manqué de compassion et il a condamné l’attaque du
Hamas.
« Malheureusement, mes
commentaires personnels sont devenus une distraction de l’évènement », a expliqué l’Irlandais Paddy Cosgrave dans un bref communiqué. « Je présente de nouveau mes excuses sincères pour toute
souffrance que j’ai pu provoquer », a ajouté le cofondateur de la grand-messe de la tech créée en 2009 à Dublin mais qui se tient à Lisbonne depuis 2016. « Le Web Summit va nommer un nouveau
directeur général dans les plus brefs délais » et l’édition de cette année « se déroulera comme prévu », a indiqué un porte-parole de l’organisation.
Mais c’était déjà trop
tard : Les géants californiens Google, Meta ou Intel ont très vite annoncé qu’ils allaient boycotter l’événement. Une décision suivie par les principaux sponsors et intervenants de ce grand
rendez-vous du numérique. Conséquence : Paddy Cosgrave a décidé de démissionner pour tenter de sauver l’événement. »
« Tout a commencé
lors d’une interview de Keir Starmer après l’attaque du Hamas, où il laissait entendre qu’Israël a le droit de couper l’eau et l’électricité à Gaza. Les critiques n’ont pas tardé, obligeant
l’intéressé à répondre. « Mes propos ont été mal interprétés », a rétorqué le chef des travaillistes, dont la ligne est qu’Israël a le droit de se défendre. Keir Starmer a aussi déclaré que
l’aide apportée à Gaza était insuffisante. Il souhaite des pauses dans le conflit afin de permettre aux humanitaires de faire leur travail.
Pas suffisant pour 20
conseillers municipaux qui viennent de démissionner du parti. Pour l’une d’entre elles, Amna Abdullatif, de Manchester, Keir Starmer et d’autres travaillistes tiennent des propos « horribles
» et approuvent « un crime de guerre ». Une trentaine de députés demandent à leur chef d’appeler à un cessez-le-feu immédiat. Tout comme 150 conseillers travaillistes, ils ont écrit une
lettre à leur leader.
Keir Starmer, bien placé
selon les sondages pour devenir le prochain Premier ministre du Royaume-Uni, maintient sa position. La même que celle du gouvernement conservateur, au nom de l’unité dans des circonstances
aussi graves. »
« Le député
conservateur Paul Bristow, qui était jusqu’à lundi après-midi le secrétaire d’État à la technologie de Michelle Donelan, a rompu les rangs avec le premier ministre pour demander un
cessez-le-feu, tout en mettant en garde contre la “punition collective” infligée à la population de Gaza “pour les crimes du Hamas”.
Dans une lettre envoyée
à Sunak la semaine dernière, Bristow avait exhorté le premier ministre à demander un “cessez-le-feu permanent” afin de “sauver des vies et de permettre à l’aide humanitaire de continuer à
parvenir aux personnes qui en ont le plus besoin”. La lettre a été rapportée par le journal Daily Telegraph lundi.
“Paul Bristow a été prié
de quitter son poste au sein du gouvernement à la suite de commentaires qui n’étaient pas compatibles avec les principes de la responsabilité collective”, a déclaré un porte-parole de Downing
Street lundi après-midi.
Bristow
est le premier membre du gouvernement ou du parti travailliste de l’opposition à être renvoyé pour s’être écarté de la ligne de conduite de ses dirigeants respectifs sur le
conflit.»
« Un responsable du
Département d’État américain a démissionné suite à la décision de Washington d’augmenter l’aide militaire à Israël, affirmant que la guerre à Gaza soutenue par les États-Unis entraînerait
davantage de souffrances tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens.
Josh Paul, directeur du
Bureau des affaires politico-militaires du Département d’État, a écrit dans une note publiée en ligne mercredi que l’administration du président Joe Biden répétait les mêmes erreurs que
Washington commet depuis des décennies.
« La réponse qu’Israël
est en train de prendre, et avec elle le soutien américain à la fois à cette réponse et au statu quo de l’occupation, ne fera que conduire à des souffrances encore plus profondes tant pour le
peuple israélien que pour le peuple palestinien », a-t-il écrit.
“Je crains que nous ne
répétions les mêmes erreurs que nous avons commises au cours des dernières décennies, et je refuse d’en faire partie plus longtemps”, a-t-il déclaré, ajoutant que le “soutien aveugle d’un
côté” de l’administration Biden conduisait à des décisions politiques qui étaient « myopes, destructeurs, injustes et contradictoires avec les valeurs mêmes que nous épousons publiquement
».
«Je savais que cela
n’était pas sans complexité morale et sans compromis moraux, et je me suis fait la promesse de rester aussi longtemps que je sentirais que le mal que je pourrais faire pourrait être compensé
par le bien que je pourrais faire», a écrit Paul qui était impliqué dans les transferts d’armes aux alliés des États-Unis depuis plus de 11 ans.
« Je pars aujourd’hui
parce que je crois que dans notre démarche actuelle en ce qui concerne la fourniture continue – voire élargie et accélérée – d’armes meurtrières à Israël, j’ai atteint la fin de ce marché »,
a-t-il déclaré. »
« Le directeur du
bureau new-yorkais du haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a quitté son poste, protestant contre le fait que l’ONU “manque” à son devoir d’empêcher ce qu’il qualifie de génocide
des civils palestiniens à Gaza sous les bombardements israéliens et citant les États-Unis, le Royaume-Uni et une grande partie de l’Europe comme «totalement complices de cet horrible assaut
».
Mokhiber, qui a
démissionné après avoir atteint l’âge de la retraite, a écrit: « Une fois de plus, nous voyons un génocide se dérouler sous nos yeux et l’organisation que nous servons semble impuissante à
l’arrêter. »
Il a déclaré que l’ONU
n’avait pas réussi à empêcher les génocides antérieurs contre les Tutsis au Rwanda, les musulmans en Bosnie, les Yézidis au Kurdistan irakien et les Rohingyas au Myanmar et a écrit : «
Haut-Commissaire, nous échouons encore.
« Le massacre général
actuel du peuple palestinien, enraciné dans une idéologie coloniale ethno-nationaliste, dans la continuité de décennies de persécution et d’épuration systématiques, entièrement fondées sur
son statut d’Arabe… ne laisse aucun doute. »
Mokhiber a ajouté : « Il
s’agit d’un cas d’école de génocide » et a déclaré que les États-Unis, le Royaume-Uni et une grande partie de l’Europe non seulement « refusent de respecter leurs obligations conventionnelles
» en vertu des Conventions de Genève, mais qu’ils arment également l’assaut d’Israël et lui fournissent une couverture politique et diplomatique. »
Pourtant, c’est Netanyahou lui-même qui l’annonce, cette sanglante tragédie va continuer :
« Netanyahu a
déclaré qu’Israël « faisait tout son possible » pour ne pas tuer de civils lors de ses attaques contre Gaza. Il a également déclaré que « même les guerres les plus justes entraînent des
pertes civiles involontaires ».
Netanyahu a conclu son
discours en disant : « La Bible dit qu’il y a un temps pour la paix et un temps pour la guerre.
« L’heure est à la
guerre, une guerre pour un avenir commun. Aujourd’hui, nous traçons une ligne entre les forces de la civilisation et les forces de la barbarie.
“Il est temps pour
chacun de décider où il se situe. Israël se dressera contre les forces de la barbarie jusqu’à la victoire. J’espère et je prie pour que les nations civilisées du monde entier soutiennent ce
combat. Parce que le combat d’Israël est votre combat. Parce que si le Hamas et l’axe du mal iranien gagnent, vous serez leur prochaine cible. C’est pourquoi la victoire d’Israël sera votre
victoire.”
Netanyahu a également
été interrogé sur les informations selon lesquelles son soutien parmi le peuple israélien aurait considérablement diminué depuis que l’attaque du Hamas a pris par surprise les services de
renseignement du pays.
Lorsqu’on lui a demandé
s’il démissionnerait, le dirigeant israélien a répondu : « La seule chose que j’ai l’intention de faire démissionner, c’est le Hamas. Nous allons le jeter dans les poubelles de
l’histoire.
“C’est mon objectif.
C’est ma responsabilité. C’est ce que je conduis le pays à faire. C’est ma responsabilité maintenant. Et c’est quelque chose qui, à mon avis, unit le pays tout entier.” »
Je remarque au passage que Zelenski utilisait le même genre d’argument pour attirer le soutien des pays occidentaux : « J’espère et je prie pour que les nations civilisées du monde
entier soutiennent ce combat. Parce que le combat d’Israël [de l’Ukraine] est votre combat. Parce que si le Hamas [la
Russie] et l’axe du mal iranien gagnent, vous
serez leur prochaine cible. C’est pourquoi la victoire d’Israël sera votre victoire ».
Finalement, l’armée israélienne a pénétré Gaza :
« L’armée
israélienne étend ses opérations dans la bande de Gaza, mais a évité de qualifier cela d’« invasion terrestre » malgré l’envoi de chars sur le territoire. C’est intentionnel, disent les
analystes en sécurité.
Samedi a marqué le début
de la « deuxième étape » de la guerre d’Israël contre le Hamas, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ayant averti que le combat serait « long et difficile », dans un contexte de
risques croissants d’un conflit plus large au Moyen-Orient.
L’une des principales
raisons de l’ambiguïté de ce qui semble être des opérations terrestres de moindre envergure, plutôt qu’un assaut terrestre à grande échelle, est la nécessité de se débarrasser de l’ennemi,
estiment les analystes.
“Ils semblent vouloir
laisser le Hamas deviner s’il s’agit vraiment de cela ou s’il s’agit simplement d’une opération de frappe courte et précise”, a déclaré à CNBC un ancien officier du renseignement de l’armée
britannique, qui s’est exprimé anonymement en raison de restrictions professionnelles. »
Une autre explication serait que, face aux injonctions de ses alliés occidentaux de ne pas le faire, Israël préfère ne pas trop en parler.
« “C’est notre
deuxième guerre d’indépendance. Nous allons sauver notre pays”, a-t-il déclaré [Netanyahou].
Mais Daniel Hagari,
porte-parole militaire, a ensuite présenté l’opération de manière plus modeste aux journalistes, déclarant que les Forces de défense israéliennes allaient “augmenter progressivement leur
activité terrestre dans la bande de Gaza et l’ampleur de leurs forces”.
Cette formulation
prudente dément les rapports faisant état de violents combats menés par des unités relativement petites des FDI qui ont pénétré dans la bande de Gaza, avec l’appui de chars, d’hélicoptères et
de frappes aériennes. Bien qu’intenses, ces courses ne constituent pas une invasion massive que les FDI se sont positionnées pour lancer et indiquent que la guerre pourrait être menée par des
engagements plus petits et ciblés plutôt que par une poussée massive à travers l’enclave densément peuplée. »
« Au début, le
drone survole un quartier de Beit Hanoun, qui n’est plus qu’un champ de ruines froissées dans le désert aride du nord de la bande de Gaza, suite aux frappes aériennes israéliennes
répétées.
Les images terrifiantes,
filmées par l’engin du Hamas lui-même, montrent comment il change de focalisation de manière robotisée pour trouver sa cible et se concentrer sur elle. Une bombe noire, munie d’une queue
orange vif pour la guider, reste suspendue dans les airs pendant quelques secondes, puis tombe.
Le plan grand angle se
resserre pour révéler l’impact de l’explosif, à quelques mètres d’une douzaine de soldats d’une unité d’infanterie israélienne au repos. La plupart d’entre eux se lèvent d’un bond,
s’éparpillent dans la fumée et courent à travers le terrain vague. D’autres semblent rester au sol, sans que l’on sache dans quel état ils sont.
Les images, diffusées
par la branche militaire du Hamas sur les réseaux sociaux, n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante, mais elles montrent que le groupe terroriste adopte des tactiques largement
répandues dans la guerre en Ukraine, où l’utilisation de drones commerciaux remodelés pour attaquer l’ennemi est devenue courante sur les lignes de front des champs de
bataille. »
« Les chars et les
troupes israéliennes ont rencontré une résistance féroce de la part des combattants du Hamas qui utilisent des mortiers et les tunnels pour repousser l’invasion terrestre de la ville de Gaza
par Tel Aviv après près de quatre semaines de bombardements.
Les combattants du Hamas
et de son allié le Jihad islamique sortaient des tunnels pour tirer sur les chars, puis disparaissaient à nouveau dans le réseau, selon des habitants et des vidéos des deux groupes montrées
jeudi, dans des opérations de type guérilla contre les troupes israéliennes.
“Ils n’ont jamais cessé
de bombarder la ville de Gaza toute la nuit, la maison n’a jamais cessé de trembler”, a déclaré à Reuters un habitant anonyme. “Mais au matin, nous avons découvert que les forces israéliennes
étaient toujours à l’extérieur de la ville, dans la périphérie, ce qui signifie que la résistance est plus forte qu’ils ne le pensaient.
Des commandants
militaires ont déclaré que les troupes israéliennes étaient “aux portes de la ville de Gaza”. Herzi Halevi, chef de l’état-major général de l’armée israélienne, a déclaré que les troupes
israéliennes se battaient dans une zone urbaine dense et complexe, qui exigeait des combats professionnels.
“Il s’agit certainement
d’un terrain plus richement parsemé que par le passé en champs de mines et en pièges. Le Hamas a appris et s’est bien préparé”, a déclaré le général de brigade Iddo Mizrahi, chef du génie
militaire israélien.
L’armée israélienne a
déclaré que des combattants palestiniens avaient tué le commandant de bataillon d’une brigade blindée à Gaza. Le lieutenant-colonel Salman Habaka est devenu le 18e soldat tué à Gaza en deux
jours de violents combats.
Il est le soldat
israélien le plus gradé à avoir été tué depuis que l’invasion terrestre s’est intensifiée mardi. »
On se souvient que le Hezbollah était parmi ceux qui menaçaient Israël en cas d’invasion de Gaza :
« Les escarmouches
entre Israël et le Hezbollah ont été principalement limitées en termes de portée et de géographie au cours des trois premières semaines des combats frontaliers, ciblant essentiellement des
zones isolées et des installations militaires proches de la frontière.
Mais ces derniers jours,
les deux camps ont élargi la portée de leurs opérations, dépassant la distance de 2 à 4 km de la frontière qu’ils avaient précédemment observée.
Ali Hashem, d’Al
Jazeera, a déclaré lundi qu’Israël visait désormais des villes situées à quelque 16 km de profondeur dans le sud du Liban, tandis que le Hezbollah et les groupes armés qu’il soutient
frappaient des cibles situées à 14 km de profondeur. Il a ajouté qu’un immeuble résidentiel avait également été touché en Israël. »
« Dans un contexte
de montée des tensions au Sud-Liban, les combattants du Hezbollah ont adressé le 1er novembre un message de soutien aux forces du mouvement islamiste gazaoui.
Publiée sur le site du
parti chiite Al-Manar, une lettre des « Moudjahidines de la Résistance islamique au Liban » a été envoyée aux « courageux Moudjahidines de la Résistance de la bande de Gaza et de toute la
Palestine occupée », les combattants du Hezbollah promettant de prendre les armes « pour soutenir Al-Aqsa ». « Notre doigt est sur la gâchette, à vos côtés, nous combattrons l’ennemi de Dieu
en soutien à al-Aqsa », préviennent-ils. « Soyez certains que vos martyrs et nos martyrs sont sur la voie d’al-Qods [Jérusalem], jusqu’au jour de la conquête claire », poursuivent-ils dans
leur lettre. »
Dans son dernier discours, Nasrallah, le chef religieux du Hezbollah laisse planer le doute quant à ses intentions :
« Le chef du
Hezbollah, Hasan Nasrallah, a appelé vendredi à un cessez-le-feu à Gaza tout en s’abstenant d’annoncer un conflit plus large avec Israël, ce qui a soulagé le Liban où beaucoup craignaient la
perspective d’une guerre.
Lors d’une allocution
télévisée en direct vendredi, Nasrallah a affirmé que l’attaque du 7 octobre du Hamas contre le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre actuelle, avait été menée à l’insu du Hezbollah ou de
l’Iran.
Le chef du parti
politique et groupe armé chiite soutenu par l’Iran a également déclaré que toutes les options étaient envisageables pour une intensification avec Israël si la crise à Gaza s’aggravait, dans
ce qui constituait ses premiers commentaires sur la guerre. Nasrallah a rejeté la responsabilité du carnage actuel à Gaza, où plus de 9 000 Palestiniens ont été tués, sur les
États-Unis.
“On craint une escalade
ou que le front [libanais] ne débouche sur une guerre plus large”, a déclaré M. Nasrallah. “C’est possible et l’ennemi doit garder cela à l’esprit. »
Mais il n’y a pas que le Hezbollah pour défendre les palestiniens :
« Les Houthis du
Yémen se sont immiscés dans la guerre entre Israël et le Hamas qui fait rage à plus de 1 000 kilomètres de leur siège à Sanaa, déclarant mardi avoir tiré des drones et des missiles sur Israël
dans des attaques qui mettent en évidence les risques régionaux du conflit.
Faisant partie d’un “axe
de la résistance” soutenu par l’Iran, les Houthis se sont ralliés aux Palestiniens depuis que le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre, ouvrant ainsi un nouveau front pour un mouvement qui fait
la guerre depuis huit ans à une coalition dirigée par l’Arabie saoudite dans le Golfe.
Le porte-parole
militaire des Houthis, Yahya Saree, a déclaré dans un communiqué télévisé que le groupe avait lancé un “grand nombre” de missiles balistiques et de drones en direction d’Israël, et qu’il y
aurait d’autres attaques de ce type à venir “pour aider les Palestiniens à remporter la victoire”. »
« Le
Parlement algérien a officiellement autorisé le président Abdelmadjid Tebboune à entrer dans le conflit pour soutenir Gaza, avec un vote unanime de 100/100.
Cette décision
intervient en réponse à l’escalade des massacres israéliens contre la population palestinienne dans la bande de Gaza assiégée.
L’Algérie devient la
deuxième nation arabe à déclarer son soutien officiel à la Palestine et à s’opposer à Israël. »
« Des milices
soutenues par l’Iran ont attaqué quatre bases américaines en Irak et en Syrie en l’espace de 24 heures, a rapporté Al-Mayadeen dimanche. Ces attaques ont eu lieu après que les forces
américaines ont lancé des frappes aériennes contre des cibles iraniennes dans les deux pays.
La Résistance islamique
en Irak a annoncé dimanche qu’elle avait pris pour cible la base d’al-Shaddadi dans l’est de la Syrie samedi avec deux drones, et qu’elle avait lancé des roquettes sur une autre base
américaine dans le champ pétrolifère d’al-Omar près de Deir ez-Zor, a rapporté la chaîne d’information libanaise Al-Mayadeen.
La frappe sur la base
d’al-Omar a déclenché des explosions secondaires à l’intérieur de l’installation, ont indiqué les sources d’Al-Mayadeen. Les sources de la chaîne ont également indiqué que des missiles
avaient été tirés sur une base américaine à Kharab al-Jir, dans le nord-est de la Syrie.
En Irak, la Résistance
islamique a déclaré que ses combattants avaient attaqué la base américaine d’al-Tanf, près des frontières syrienne et jordanienne.
La Résistance islamique
en Irak est un terme générique pour les milices liées à l’Iran et au Hezbollah qui opèrent dans le pays. L’un de ces groupes, les Brigades du Hezbollah irakien, a déclaré à Al-Mayadeen que
les attaques étaient une réponse au soutien américain à la campagne aérienne et terrestre d’Israël contre Gaza. »
Pourtant la Maison Blanche n’a pas l’air de prendre au sérieux ces menaces d’extension du conflit :
« Les services de
renseignement américains estiment actuellement que l’Iran et ses mandataires cherchent à éviter la guerre avec Israël.
La communauté du
renseignement américain estime – pour l’instant – que l’Iran et ses mandataires calibrent leur réponse à l’intervention militaire israélienne à Gaza de manière à éviter un conflit direct avec
Israël ou les États-Unis, tout en imposant des coûts à leurs adversaires.
Mais les États-Unis sont
également très conscients du fait que l’Iran ne contrôle pas parfaitement l’ensemble de ses mandataires, en particulier le Hezbollah libanais, le plus important et le plus compétent des
différents groupes. Le Hezbollah est un allié du Hamas, le groupe qui a attaqué Israël le 7 octobre, et se positionne depuis longtemps comme combattant contre Israël. Les autorités
américaines craignent que la politique interne du groupe n’incite le Hezbollah à exacerber les tensions qui couvent.
Les États-Unis n’ont pas
toujours une visibilité parfaite des communications entre l’Iran et ses différents mandataires, selon des sources familières avec les services de renseignement américains dans la
région. »
Non seulement le manque de visibilité mais les innombrables myopies et erreurs d’analyses des services de renseignements étasuniens, le dernier en date a propos
de la faiblesse de la Russie. Sans parler des services israéliens qui, rappelons-le, ont favorisé la montée en puissance du Hamas et se prennent un sérieux retour de bâton. Comme les Etats-Unis avec Al-Qaida en Afghanistan et ISIS en
Syrie :
« 2015- Avi Primor,
ancien ambassadeur d’Israël en UE et en Allemagne à l’époque de l’administration d’Yitzhak Rabin, s’exprime sur le Hamas.
Primor: “Le Hamas c’est le gouvernement israélien. C’est nous qui avons créé le Hamas afin de créer un poids contre le Fatah à l’époque”. »
« Alors que la
guerre entre Israël et le Hamas fait rage, le rôle de l’Iran reste une question centrale. Si Téhéran se sent sans doute conforté dans son modèle de campagne armée contre Israël, il ne
cherchera probablement pas l’escalade en affrontant militairement Israël et les États-Unis. Les responsables iraniens semblent plutôt considérer la guerre comme une occasion de rehausser
l’image de Téhéran dans le monde islamique et dans le Sud en général. »
Là encore, c’est prendre ses désirs pour la réalité. Nettoyer ethniquement Gaza sans entraîner le Moyen Orient, et le reste du monde, dans une spirale
infernale. C’est le pari d’Israël et il compte bien entraîner ses alliés occidentaux dans une telle aventure.
Car, sans une intervention extérieure forte, il apparaît maintenant évident qu’Israël compte aller jusqu’au bout de son projet de « détruire Gaza » comme l’on
dit publiquement Netanyahou et l’ambassadeur en Italie plus haut, puis grignoter toute la Cisjordanie comme cela se fait déjà en ce moment. Pas sûr du tout que les pays voisins laissent faire une telle ignominie.
L’Ukraine
Commençons par un rappel. En avril 2022, deux mois après le début de cette guerre, un accord de cessez-le-feu était négocié et quasiment conclu entre
l’Ukraine et la Russie. Puis Boris Johnson s’est déplacé à Kiev pour rendre visite à Zelenski. Le lendemain, ce dernier rompait les négociations et la guerre repartait de plus
belle.
Plusieurs personnes ont déjà témoigné de cette histoire. Une autre vient de rajouter son témoignage :
« La quatrième
source est nouvelle. Dans une récente interview accordée au quotidien allemand Berliner Zeitung, l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder confirme les deux parties du récit de Poutine.
Pour la première fois, Schröder a donné un compte rendu détaillé de son rôle dans les pourparlers d’Istanbul, bien que, comme Nicolai Petro me l’a fait remarquer, il l’ait déjà laissé
entendre par le passé. Schröder a déclaré qu’à la demande de l’Ukraine, il a joué un rôle central de médiateur dans les pourparlers. Avec Rustem Umyerov, Schröder devait “transmettre un
message à Poutine”.
Umyerov est l’actuel
ministre de la défense de l’Ukraine. À l’époque, en mars 2022, il jouait un rôle clé dans les négociations. Schröder déclare avoir “eu deux conversations avec Umyerov, puis une conversation
en tête-à-tête avec Poutine et enfin avec l’envoyé de Poutine”.
Selon Schröder,
l’Ukraine “n’adhérerait pas à l’OTAN”, accepterait des garanties de sécurité “de compromis”, a déclaré qu’elle “réintroduirait le russe dans le Donbass” et “était prête à parler de la
Crimée”.
“Mais en fin de compte,
il ne s’est rien passé”, a déclaré Schröder. “J’ai l’impression qu’il ne pouvait rien se passer parce que tout le reste était déjà décidé : Il ne pouvait rien se passer parce que tout le
reste était décidé à Washington”. Comme les sources russes et turques, Schröder rapporte que “les Ukrainiens n’ont pas accepté la paix parce qu’ils n’en avaient pas le droit. Ils devaient
d’abord interroger les Américains sur tout ce dont ils avaient discuté.” »
En bon capitaine du Complexe militaro industriel, Johnson aura été récompensé de son travail :
« L’ancien Premier
ministre britannique Boris Johnson a été engagé par le Center for European Policy Analysis (CEPA), un groupe de réflexion de Washington DC connu pour être financé par le gouvernement américain, l’OTAN et les entreprises
militaires occidentales.
Boris Johnson sera
membre de l’International Leadership Council du CEPA, décrit comme un “groupe consultatif de haut niveau”, a annoncé le groupe de réflexion cette semaine.
Selon la directrice de
CEPA, Alina Polyakova, “l’engagement de M. Johnson en faveur de la victoire de l’Ukraine” fait de lui un “ajout inestimable à ce groupe distingué de leaders d’opinion”, à ce qu’elle décrit
comme un “moment charnière pour l’alliance transatlantique”.
Johnson a lui-même
publié une déclaration à ce sujet, qualifiant le “lien transatlantique” de plus important que jamais, “non seulement pour la liberté et l’indépendance de l’Ukraine, mais aussi pour la liberté
dans le monde entier”. »
«Les plus grandes entreprises militaires et de défense
occidentales ont vu leurs revenus grimper en flèche en raison des commandes liées au conflit ukrainien, comme l’ont révélé les résultats du troisième trimestre publiés cette semaine.
Cette hausse des revenus est attribuée à la forte augmentation des dépenses militaires des pays occidentaux afin de fournir des armes à l’Ukraine et de réarmer leurs propres
armées.
Les entreprises
américaines Lockheed Martin, General Dynamics et RTX (anciennement Raytheon Technologies Corp) ont toutes publié des résultats supérieurs aux prévisions au cours de la semaine dernière et ont
indiqué qu’elles s’attendaient à des revenus encore plus élevés au cours des prochains trimestres.
Lockheed Martin a
déclaré que ses résultats du troisième trimestre “étaient conformes ou supérieurs à nos attentes dans tous les domaines” et que le carnet de commandes restait “solide à 156 milliards de
dollars, les commandes nationales et internationales ayant été nombreuses”. Le bénéfice net de l’entreprise pour les neuf derniers mois s’est élevé à environ 5 milliards de dollars, contre
3,8 milliards de dollars pour la même période de l’année dernière.
La branche systèmes de
combat de General Dynamics a vu ses revenus grimper de près de 25 % au troisième trimestre par rapport à la même période en 2022. L’unité fabrique les véhicules blindés, les chars et
l’artillerie qui sont envoyés en Ukraine. »
Cette semaine, un article du Time a fait parler de lui car il fait un portrait sans concessions de Zelenski, reconnaissant implicitement la défaite de l’Ukraine et donnant ainsi le
ton a un changement d’attitude de la presse envers l’ex « héros ». Andrew Korybko nous en fait un résumé :
« La dernière
couverture du Time Magazine sur Zelensky a attiré l’attention sur une série de vérités “politiquement gênantes” concernant la guerre par procuration de l’OTAN contre la Russie par
l’intermédiaire de l’Ukraine. Intitulé “Personne ne croit en notre victoire autant que moi.”, il contient de nombreux témoignages de ses plus proches collaborateurs et de ses
principaux conseillers, sous couvert d’anonymat, qui contredisent totalement les récits conventionnels. Voici les principaux éléments à retenir et les extraits correspondants, qui seront
ensuite brièvement analysés.
* Zelensky est
devenu physiquement épuisé après 20 mois passés à quémander de l’aide en permanence.
* Il a ajouté que
l’Occident était lui aussi épuisé et avait commencé à se désintéresser du “spectacle” ukrainien
* Zelensky “se sent
trahi par ses alliés occidentaux”, qu’il soupçonne de ne plus vouloir sa victoire.
* Ses proches
s’inquiètent du fait qu’il soit “noyé dans ses illusions” et qu’il ait développé un complexe “messianique”.
* Il refuse donc
toujours d’envisager un cessez-le-feu, bien qu’il s’agisse d’un scénario pragmatique.
* Son discours alarmiste
sur la troisième guerre mondiale, qui peut être considéré comme un signe de psychose, n’a pas réussi à rétablir l’attention de l’Occident.
* Le dernier voyage de
Zelensky aux États-Unis a été, comme on pouvait s’y attendre, un échec et il devient toxique de le fréquenter.
* Il a candidement admis
que le conflit ne se poursuivait que grâce à l’aide américaine.
* Les Ukrainiens
pourraient se retourner contre Zelensky si d’autres coupures d’électricité se produisent comme prévu.
* Au moins un général de
haut rang pourrait bientôt être licencié pour détourner l’attention de l’échec de la contre-offensive.
* Certaines troupes ont
commencé à refuser les ordres de Zelensky d’avancer parce qu’elles manquent d’armes et d’hommes.
* Des recrues plus âgées
et en moins bonne santé ont remplacé les jeunes après que ces derniers aient été éliminés au fil des mois.
* Les mesures de
conscription forcée sont devenues de plus en plus fréquentes.
* L’action
anti-corruption performative de Zelensky n’a fait qu’aggraver la crise du recrutement en Ukraine.
* Les États-Unis
subordonneraient l’octroi d’une aide supplémentaire au respect par Kiev de conditions strictes en matière de lutte contre la corruption.
* Néanmoins, aucun
progrès n’a été réalisé et la corruption continue de ronger l’État.
* Zelensky tente de
faire passer les critiques liées à la corruption pour un jeu intéressé de certains alliés.
* Un fonctionnaire
prétendument corrompu a affirmé que capituler face à de telles pressions pourrait conduire à un changement de régime.
* Zelensky admet que la
dernière guerre entre Israël et le Hamas détourne l’attention de sa cause.»
L’Ukraine est donc bien au bout du rouleau, au point que la presse grand public est obligé d’en parler :
« Un responsable
ukrainien a déclaré que l’armée ukrainienne souffrait d’une pénurie de soldats qui entravait sa capacité à utiliser les armes fournies par l’Occident, selon le magazine Time.
Depuis le début de la
guerre, plusieurs responsables ukrainiens ont attribué leurs difficultés à repousser l’invasion russe à la lenteur des livraisons effectuées par leurs alliés.
Toutefois, dans le
rapport du Time, une source anonyme identifiée comme un proche collaborateur du président Volodymyr Zelenskyy a mis en évidence un problème différent.
“Nous n’avons
plus les hommes pour les utiliser”, a-t-il déclaré en référence aux armes occidentales. »
Ceux qui pourraient encore être enrôlés pour pallier à cette pénurie de soldats préférant fuir :
« Le service
national des gardes-frontières ukrainien a empêché plus de 2 000 fonctionnaires de quitter l’Ukraine depuis la publication, en janvier 2023, d’un décret leur interdisant de quitter le pays
sans raison valable. »
Tous les problèmes ukrainiens dont les analystes alternatifs parlent depuis un moment sont en train d’être admis par les dirigeants et les médias grand public
occidentaux. Du coup des annonces de pourparlers de paix commencent à apparaître :
« Des responsables
américains et européens ont commencé à discuter discrètement avec le gouvernement ukrainien de ce que pourraient impliquer d’éventuelles négociations de paix avec la Russie pour mettre fin à
la guerre, selon un haut fonctionnaire américain actuel et un ancien haut fonctionnaire américain au fait de ces discussions.
Les conversations ont
porté sur les grandes lignes de ce que l’Ukraine pourrait devoir abandonner pour parvenir à un accord, ont déclaré les fonctionnaires. Certaines de ces discussions, qualifiées de délicates,
ont eu lieu le mois dernier lors d’une réunion de représentants de plus de 50 pays soutenant l’Ukraine, y compris des membres de l’OTAN, connue sous le nom de Groupe de contact pour la
défense de l’Ukraine, ont indiqué les responsables.
Les discussions sont une
reconnaissance de la dynamique militaire sur le terrain en Ukraine et de la dynamique politique aux États-Unis et en Europe, ont déclaré les responsables.
Elles ont débuté alors
que les responsables américains et européens s’inquiètent de l’impasse dans laquelle se trouve la guerre et de la possibilité de continuer à fournir de l’aide à l’Ukraine. Les responsables de
l’administration Biden s’inquiètent également du fait que l’Ukraine manque de forces, alors que la Russie dispose d’une réserve apparemment inépuisable. L’Ukraine a également du mal à
recruter et a récemment été le théâtre de protestations publiques concernant certaines exigences du président Volodymyr Zelenskyy en matière de conscription à durée
indéterminée. »
« Les hauts
fonctionnaires ukrainiens anonymes qui ont déclaré au magazine Time qu’ils ne partageaient pas la vision du président Vladimir Zelensky d’une victoire militaire sur la Russie doivent être
identifiés et évincés, a déclaré mardi aux médias locaux le secrétaire du conseil de sécurité nationale, Aleksey Danilov.
Danilov a exprimé son
indignation face à l’article du Time, publié lundi, affirmant qu’il faisait le jeu de la Russie. Le fait que l’hebdomadaire ait accordé l’anonymat à certaines de ses sources – une pratique
normale qui permet aux fonctionnaires de discuter franchement des problèmes – “soulève de nombreuses questions”, selon lui.
“Si vous ne croyez pas
que notre pays peut remporter la victoire, vous n’avez pas le droit d’être près de notre président”, a déclaré M. Danilov.
Il a suggéré que les
sources anonymes avaient causé du tort à l’Ukraine avant d’ajouter : “Je pense que nos agences de sécurité devraient répondre à la question de savoir qui sont ces personnes
anonymes”. »
« Le président
ukrainien Volodymyr Zelenskyy ne pense pas que la situation sur le front en Ukraine soit une impasse et a déclaré que l’Ukraine ne négocierait pas avec la Russie.
Citation de Zelenskyy :
“Il ne s’agit pas d’une impasse. La Russie contrôle le ciel. Nous protégeons nos troupes. Personne [en Ukraine] ne veut jeter notre peuple [dans la bataille] comme le fait la Russie […].
Comment pouvons-nous surmonter cette situation ? Avec les F-16, nous devons attendre que nos hommes soient formés et qu’ils reviennent. Lorsqu’il y aura une défense aérienne sur le front, nos
soldats avanceront en déployant l’équipement dont ils disposent.” »
En conséquence, la propagande ukrainienne en direction de sa population, pour cacher cette catastrophe et continuer la guerre, tourne à plein régime. Par
exemple cet autre article du magazine ukrainien Ukrainska Pravda qui parle de succès de l’armée
ukrainienne sur le front :
« L’état-major
général des forces armées a indiqué que les forces ukrainiennes progressent sur les fronts de Melitopol et de Bakhmut, infligeant des pertes aux Russes et les épuisant.
Les forces de défense
continuent de mener une opération offensive sur le front de Melitopol, des actions offensives (assaut) sur le front de Bakhmut, infligeant aux forces d’occupation des pertes en hommes et en
matériel, et épuisant l’ennemi sur l’ensemble de la ligne de front.
Au cours de la journée,
l’armée de l’air des forces armées ukrainiennes a mené trois attaques contre des groupes de personnel, d’armes et d’équipements militaires de l’ennemi. »
Mais la propagande du gouvernement anglais est du même niveau :
« Les pertes
d’équipement subies par la Russie au cours des dernières semaines ont été si importantes qu’il est probable qu’elle doive maintenant faire avancer ses soldats à pied pour tenter de s’emparer
de la ville d’Avdiivka, dans l’est de l’Ukraine, a déclaré le ministère britannique de la défense lors d’une séance d’information sur le renseignement, samedi. »
Face à cette catastrophe ukrainienne qui se déroule sous sa présidence, Biden utilise, encore et encore, les mêmes armes déficientes, les sanctions
économiques :
« Les États-Unis
ont imposé jeudi de nouvelles sanctions radicales contre Moscou en raison de la guerre en Ukraine, ciblant les futures capacités énergétiques de la Russie, l’évasion des sanctions et un drone
suicide qui a constitué une menace pour les troupes et l’équipement ukrainiens, entre autres, dans le cadre de sanctions visant des centaines de personnes et d’entités.
Les dernières mesures en
date visent une entité majeure impliquée dans le développement, l’exploitation et la propriété d’un projet de grande envergure en Sibérie, connu sous le nom d’Arctic-2 LNG, a indiqué le
département d’État dans un communiqué. Ce projet devrait permettre d’acheminer du gaz naturel réfrigéré, connu sous le nom de gaz naturel liquéfié, vers les marchés
mondiaux. »
Malgré l’échec annoncé, Biden cherche encore des sous pour alimenter les caisses du Complexe Militaro Industriel :
« La Maison Blanche
a discrètement incité les législateurs des deux partis à vendre les efforts de guerre à l’étranger comme la source d’un boom économique potentiel dans le pays.
Des collaborateurs ont
distribué des documents de travail aux Démocrates et aux Républicains qui ont soutenu les efforts continus de financement de la résistance ukrainienne, afin qu’ils fassent valoir que ces
efforts sont bénéfiques pour l’emploi aux États-Unis, selon cinq collaborateurs de la Maison-Blanche et des législateurs au fait de ces efforts et ayant obtenu l’anonymat pour pouvoir
s’exprimer en toute liberté.
La Maison-Blanche tente
d’invoquer le patriotisme pour convaincre les Républicains récalcitrants non seulement d’aider Kiev, mais aussi d’adopter un important train de mesures comprenant également des fonds pour
Israël.
“Alors que nous
reconstituons nos stocks d’armes, nous nous associons à l’industrie de la défense américaine pour augmenter notre capacité et répondre aux besoins des Etats-Unis et de nos alliés, aujourd’hui
et à l’avenir”, selon une copie des points de discussion obtenue par POLITICO.
“Cette demande
supplémentaire investit plus de 50 milliards de
dollars dans la base industrielle de défense américaine – garantissant que notre armée continue d’être la force de combat la plus prête, la plus capable et la mieux équipée que
le monde ait jamais vue – et développe les lignes de production, renforçant l’économie américaine et créant de nouveaux emplois américains”, peut-on lire dans le document. »
Une initiative présidentielle qui permettra que « le bénéfice net de Lockheed Martin pour les neuf derniers mois
s’est élevé à environ 5 milliards de dollars, contre 3,8 milliards de dollars pour la même période de l’année dernière », et augmentera encore en 2023.
Cette mainmise du CMI sur le gouvernement étasunien est un problème que la Chine commence à dénoncer publiquement :
« La quasi-totalité
de l’aide bilatérale américaine à Israël a jusqu’à présent pris la forme d’une assistance militaire, certains observateurs notant que l’aide est en fait une subvention à l’industrie militaire
américaine.
À ce jour, Israël a
acheté 50 F-35 Joint Strike Fighters dans le cadre de trois contrats distincts, financés par l’aide américaine, et en a reçu 36 au total. Pour l’année fiscale 2023, le Congrès américain a
autorisé 520 millions de dollars pour les programmes de défense conjoints États-Unis-Israël (dont 500 millions de dollars pour la défense antimissile).
Selon la BBC, 1,6
milliard de dollars d’aide militaire américaine à Israël depuis 2011 ont été consacrés au système Dôme de fer à courte portée contre les roquettes, les mortiers et l’artillerie (portée
d’interception de 2,5 à 43 miles). Développé par la société israélienne Rafael Advanced Defense Systems et produit à l’origine en Israël, le système a été testé pour la première fois en
2011.
En tant que pion
américain au Moyen-Orient, Israël sert les intérêts géographiques et l’industrie de la défense des États-Unis. Les décennies de partenariat spécial entre les deux pays s’inscrivent dans un
contexte historique connu du monde entier, a déclaré Li Weijian.
Néanmoins, les
États-Unis ont continué à soutenir Israël tout en évitant la question de la création d’un État palestinien. “Une telle partialité est tout à fait déraisonnable”, a déclaré M. Li.
“Le conflit
israélo-palestinien ne sera jamais résolu sans une solution à la question de l’État palestinien. C’est le droit de la Palestine de fonder un État, et les États-Unis ne devraient pas s’en
mêler”.
Mais l’objectif des
États-Unis n’est peut-être jamais de contribuer à la résolution d’un conflit, non seulement le conflit israélo-palestinien, mais aussi tous les autres conflits dans le monde, comme celui
entre la Russie et l’Ukraine.
La réponse des
États-Unis aux conflits est toujours d’intensifier la violence au lieu d’encourager la paix. En effet, la guerre entraîne des pertes et des souffrances pour la plupart des pays et des régions
du monde, mais les États-Unis sont l’un des rares à pouvoir exploiter le conflit pour en tirer des profits malsains.
Il suffit de jeter un
coup d’œil sur les performances des valeurs de défense américaines cette semaine. La hausse de près de 9 % de l’action Lockheed Martin lundi a été la plus importante pour le plus grand
entrepreneur de défense américain lors d’une journée sans bénéfices depuis mars 2020. Les actions de Northrop Grumman ont également connu leur meilleure journée depuis 2020.
Lors d’une récente
conférence téléphonique sur les résultats, les dirigeants du géant américain de la défense Lockheed Martin ont souligné que les conflits en Israël et en Ukraine étaient “des facteurs
potentiels d’augmentation des revenus dans les années à venir”, selon un article de CNN daté du 18 octobre.
La politique de soutien
militaire des États-Unis à Israël, ainsi qu’à d’autres pays ou régions, se fonde toujours sur des considérations réalistes et vise à répondre aux besoins stratégiques globaux des États-Unis,
soulignent les experts.
Au lieu de contribuer au maintien de la paix dans le monde, les États-Unis ont continué à alimenter l’escalade et la poursuite de divers conflits afin d’enrichir leur
complexe militaro-industriel, au détriment de la vie des gens. Mais l’approche qui consiste à compter sur les guerres pour obtenir suffisamment de commandes est dangereuse pour le
monde. Le monde ne peut pas se permettre de les laisser continuer à tirer profit des malheurs d’autres pays et régions, notent les experts. »
Note du Saker
Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un
copié/collé de cette revue de presse, ou son lien.
Nous vivons une époque
hallucinante où tous les artifices « droitdel’hommistes » du monde occidental sont en train de voler en éclat devant le reste du monde. Le roi/gendarme étasunien est de plus en plus nu mais ni
lui ni ses courtisans européens ne s’en aperçoivent. Pourtant certains diplomates occidentaux préviennent mais il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre :
« Le Financial Times a
rapporté mercredi que “la précipitation de l’Occident à soutenir Israël érode le soutien des pays en développement à l’Ukraine”, citant des diplomates et des fonctionnaires qui ont attiré
l’attention sur la façon dont le double standard de leur bloc à l’égard de ces deux conflits l’a discrédité dans le Sud global. Ils ont évalué avec précision que cette position hypocrite a coûté
à leur camp tous les gains réalisés au cours des 20 derniers mois en gagnant des cœurs et des esprits au sein de la majorité mondiale dans le monde en développement.
Même l’observateur le moins
attentif des affaires étrangères sait aujourd’hui que des alliés occidentaux comme Israël sont autorisés à violer en toute
impunité la dimension humanitaire du soi-disant “ordre fondé sur des règles” de ce bloc, tandis que ceux de ses rivaux comme la Russie qui sont seulement accusés de le faire risquent de subir
leur courroux en guise de réponse. Contrairement à la réaction de l’Occident à l’opération spéciale de la Russie, pas un seul responsable politique ne parle d’imposer des sanctions à
Israël ou d’armer le Hamas pour qu’il mène une guerre par procuration contre lui à Gaza.
La politique de deux poids
deux mesures de ce bloc est imputable à ses stratèges, qui ont conclu que leur camp avait plus à gagner sur le plan géopolitique en soutenant Israël et l’Ukraine, même au prix de leur propre
discrédit. Malgré de sérieux désaccords avec Netanyahou, l’Occident considère toujours Israël comme son “porte-avions insubmersible” en Asie occidentale, qu’il faut soutenir à tout prix, tandis
que l’Ukraine est considérée comme sa plate-forme nationale pour contenir puis balkaniser la Russie.
Ces intérêts tangibles
priment dans leurs calculs politiques sur l’optique et la rhétorique liées à l'”ordre fondé sur des règles”, dont le concept n’est rien d’autre qu’un moyen de manipuler les perceptions populaires
quant à la justesse de leurs causes géopolitiques susmentionnées. Les “règles” ne sont appliquées arbitrairement que lorsque les stratèges estiment qu’il est dans l’intérêt de l’Occident de le
faire, tandis que les violations de leurs alliés sont toujours expliquées d’une manière ou d’une autre. »
Les Etats-Unis, avec le support inconditionnel de tous les autres pays du bloc occidental, laisse Netanyahou faire un véritable massacre de civils à Gaza sans la
moindre condamnation de ses actes. N’importe quel autre dirigeant serait immédiatement conspué, diabolisé, traîné devant la Cour Pénale International (ce qui montre en passant que celle-ci n’est
pas neutre, comme devrait l’être une cour de justice), traité en pariah…Mais pas le dirigeant israélien. Il bénéficie d’une immunité TOTALE fasse au génocide qu’il est en train d’entreprendre,
car c’est en train d’en devenir un, les israéliens ne le cachant même plus car ils utilisent maintenant l’attaque du Hamas pour le justifier :
« Alors que les regards
sont braqués sur la Bande de Gaza, les attaques de colons israéliens contre les Palestiniens de Cisjordanie se multiplient. Une stratégie de déplacement qui s’accélère de façon quasiment
invisible depuis l’attaque du Hamas. »
« Ailleurs en
Cisjordanie, les colons ont attaqué des communautés bédouines, entraînant le déplacement de plusieurs centaines de Palestiniens, rapportent nos envoyés spéciaux en Cisjordanie, Nicolas Bénita et
Guilhem Delteil.
Au sol, des panneaux
solaires brisés, des chaises renversées, des appareils électro-ménagers cassés. Les bâtiments – déjà très précaires – ont été tout ou partiellement détruits. La communauté bédouine de Wadi Siq,
qui abritait 240 personnes et 2 500 têtes de bétail, a été attaquée par des colons le 12 octobre dernier. Des « terroristes » dit Guy Hirschfeld, le fondateur de l’organisation Regardons
l’occupation dans les yeux : « Les terroristes sont venus à vingt ou plus avec des voitures et la plupart des Palestiniens se sont enfuis et depuis ils ont même peur de venir récupérer leurs
affaires. »
Et l’histoire de Wadi Siq
n’est pas unique, souligne Guy Hirschfeld : « Les terroristes, les colons, tirent bénéfice de la guerre pour nettoyer les zones rurales de Cisjordanie des non-juifs. »
Plus à l’est, au fond de la
vallée du Jourdain, la communauté de Marajaat, elle, est toujours sur ses terres. Mais elle fait l’objet d’un harcèlement quotidien, explique Alia Mlihat, une des habitantes : « Nous sommes
assiégés et terrifiés, car depuis le début de la guerre, les colons ont commencé à porter des uniformes militaires et à avoir des armes. Ils entrent dans le village. Ils terrorisent les enfants
et les femmes. Nous sommes assiégés par eux. Nos vies sont difficiles, très difficiles. »
Intimidation de colons qui
passent au milieu de la communauté, intrusion dans leur domicile et les menaces d’emprisonnement : fatigués et effrayés, les habitants de Marajaat demandent une intervention de la communauté
internationale. »
Un génocide qui se fera loin du regard médiatique :
« Dix-huit jours après
l’attaque du Hamas, la bande de Gaza reste complètement inaccessible, mardi 24 octobre, y compris à la presse. Aucun journaliste n’a pu sortir ni accéder à l’enclave palestinienne. L’information
sur place est relayée par les correspondants locaux, pris eux aussi en tenailles entre les bombardements et le blocus israélien.
“Un manque de couverture
médiatique de Gaza … dû à l’assassinat de plus de 12 journalistes, aux bombardements, et à la coupure d’électricité et d’Internet. Cependant, nous essayons toujours de résister et de poursuivre
la couverture afin que le monde puisse voir les crimes israéliens à Gaza “, écrivait le 17 octobre le photojournaliste Roshdi Sarraj sur le réseau social X, avant d’être tué à son tour, dans une
frappe israélienne, à son domicile, dans le quartier de Tel Al Hawa, à Gaza City. Sa femme et sa fille, âgée d’un an, ont été blessées dans ce bombardement.
Sa mort, le 22 octobre, fait
grimper le nombre des journalistes victimes de cette guerre à 23 morts, dont 19 Palestiniens tués à Gaza, selon le dernier bilan du Comité de protection des journalistes (CPJ), basé à New
York. »
« Voici un résumé
rapide et typique de la situation désastreuse à Gaza, tiré de CNN ce matin :
« Les États-Unis cherchent à retarder une offensive terrestre israélienne à Gaza, alors que des appels sont lancés pour libérer davantage d’otages détenus par le Hamas et permettre
l’acheminement de l’aide dans l’enclave assiégée. Un haut responsable israélien a déclaré à CNN qu’il n’y aurait “pas de cessez-le-feu” à Gaza, mais il a souligné que des efforts étaient en cours
pour libérer “le plus rapidement possible” les quelque 200 otages détenus dans la région. Toutefois, a-t-il ajouté, “les efforts humanitaires ne doivent pas avoir d’impact sur la mission de
démantèlement du Hamas”. Plus de 4 600 personnes ont été tuées à Gaza depuis le 7 octobre et plus de 14 200 autres ont été blessées, selon le ministère de la santé.
Les conditions sur le terrain à Gaza continuent de se détériorer alors qu’Israël bombarde la bande de Gaza de façon répétée avec des frappes aériennes. »
Remplacer “offensive
terrestre israélienne” par “attaque militaire massive”. Notez la mention des otages détenus par le Hamas, mais aucune mention des otages/prisonniers détenus par Israël. “Enclave
assiégée” – une prison à ciel ouvert ou un camp de concentration soumis à des bombardements constants serait plus révélateur. “Démanteler le Hamas” : l’objectif des FDI est
la destruction totale du Hamas, la mort de civils étant imputée au Hamas parce qu'”ils” utiliseraient des boucliers humains, c’est-à-dire que le gouvernement et l’armée israéliens ne sont jamais
à blâmer.
Notez la forme passive :
4600 personnes “ont été tuées à Gaza” – mais qui les a tuées ? Qui en a blessé 14 200 autres ? Avec des armes fournies par quels pays ?
Les conditions à Gaza
continuent de “se détériorer” : Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Manque de nourriture, d’eau, d’électricité, personnes mourant dans les hôpitaux par manque de fournitures,
personnes hurlant à l’agonie par manque d’anesthésie, etc. Et pourquoi se “détériorent-ils” ? Ce n’est pas seulement à cause des frappes aériennes d’Israël. La décision du gouvernement israélien
d’interrompre l’approvisionnement de Gaza en nourriture, en carburant, en électricité et en eau crée des conditions propices à la mort et à la maladie à grande échelle.
Caitlin Johnstone a formulé
une excellente critique sur la manière dont la presse occidentale rend compte des bombardements israéliens. Les bombardements massifs sont considérés comme une très mauvaise tempête de grêle
qu’il faut endurer et sur laquelle les humains n’ont aucun contrôle. »
Alors, non pas pour vous montrer des horreurs mais pour « réhumaniser » les victimes de l’assaut contre Gaza et montrer ce qu’est ce génocide, voici
quelques vidéos puisées sur Twitter :
« Au moins 2 000
enfants ont été tués à Gaza au cours des 17 derniers jours, et 27 autres en Cisjordanie, avec des frappes aériennes constantes réduisant des milliers de bâtiments dans la bande de Gaza à des tas
de décombres fumants. Vingt-sept autres enfants ont été tués en Israël, selon les médias israéliens.
Des milliers de maisons et
des dizaines de terrains de jeux, d’écoles, d’hôpitaux, d’églises et de mosquées ont été endommagés ou détruits à Gaza, et au moins 4 600 enfants ont été blessés, selon le ministère de la Santé –
certains avec d’atroces brûlures, des membres perdus et d’autres blessures horribles causées par les explosions, sans pouvoir recevoir les soins adéquats. Les dégâts causés aux infrastructures de
santé et le manque de matériel médical obligent les médecins à faire des choix impossibles, comme pratiquer des interventions chirurgicales dans les hôpitaux, souvent sans anesthésie, et entraver
leur capacité à soigner des patients souffrant de blessures graves. »
« À Gaza, les camions
chargés d’aide humanitaire arrivent au compte-gouttes. Seulement 2% des denrées alimentaires habituellement livrées dans l’enclave palestinienne ont pu entrer depuis le début du siège, selon
l’association Oxfam. Le blocus est quasi-total, et la famine est utilisée comme une « arme de guerre » par Israël, dénonce Louis-Nicolas Jandeaux, responsable de campagne et de plaidoyer
humanitaire à l’ONG Oxfam. »
« “Salut les gars, je
suis toujours vivante”. C’est ainsi que Bisan Owda, 25 ans, lance la plupart de ses directs sur Instagram. Mais après seize jours de bombardements israéliens, la réalisatrice a confié à ses 665
000 abonnés : “ma plus grande peur, ce n’est pas de mourir, ma plus grande peur, c’est de rester en vie.” »
« Mercredi 25 octobre,
le journaliste était en direct à l’antenne quand il a appris que sa femme et deux de ses enfants ont été tués dans un bombardement. Alors qu’il commentait des images, sa voix s’est interrompue et
après un moment de flottement, les présentateurs en studio à Doha ont pris le relais.
Le correspondant de la
chaîne est réapparu à l’écran quelques minutes plus tard, anéanti par la douleur, alors qu’il pénétrait dans l’hôpital où avaient été portés les corps de ses proches. Le public arabe n’oubliera pas de sitôt ces images, où
il se penche, encore vêtu de son gilet pare-balles estampillé presse, sur la dépouille de son fils Mahmoud, un adolescent enveloppé dans un linceul blanc, et serre dans ses bras sa fillette
morte, Sham. Un autre de ses enfants, qui a survécu, a subi une intervention chirurgicale d’urgence. »
Ces images risquent d’être les dernières, permettant à Israël d’agir à l’abri des regards médiatiques :
« Une société de
télécommunications palestinienne a déclaré que “les précédents bombardements intensifs ont entraîné la destruction de toutes les voies de communication restantes reliant Gaza au monde
extérieur”. »
Alors comment Israël peut-il bénéficier d’une telle immunité ? C’est une question auquel les historiens du futur devront répondre, quand les têtes se seront
calmées. Y répondre maintenant ne ferait que les échauffer encore plus.
Car, comme l’annonce fièrement le gouvernement israélien, ceci n’est que le début :
« Le Premier ministre
israélien Benjamin Netanyahu a déclaré mardi à un groupe de soldats israéliens que les frappes qu’Israël a lancées sur Gaza lundi étaient les plus dures à ce jour.
“Nous frappons nos ennemis
avec une force considérable”, a déclaré M. Netanyahu, selon son bureau. “Hier, lors de nos attaques à Gaza, nous avons porté à l’ennemi le coup le plus dur qu’il ait subi en une
seule journée.
Mardi, le ministère
palestinien de la santé a déclaré que 704 Palestiniens avaient été tués lors des frappes israéliennes de lundi à mardi, ce qui constitue le bilan le plus lourd en 24 heures depuis le début de
l’offensive.
Netanyahu a affirmé que les
frappes avaient tué “plusieurs dizaines de terroristes, peut-être beaucoup plus que cela, et en ce moment même, nous découvrons l’étendue exacte des dégâts”. »
On voit bien dans cette déclaration de Netanyahou que « l’ennemi » est la population de Gaza, Hamas ou pas. Et donc que la cible visée est bien la
population Gazaouite dans son ensemble.
On peut d’ailleurs se poser cette question. Qu’est ce qui différencie un « membre du Hamas » d’un jeune palestinien qui, par l’oppression et la privation
de liberté continuelle que fait subir Israël à sa communauté, ne peut que ressentir de la haine contre ce pays ? Que l’un ait le courage de se battre et l’autre non ? Quel humain
pourrait supporter un tel apartheid sans vouloir s’en libérer ?
Un autre discours de Netanyahou, à la télé, s’adressant à la population du pays :
« Israël fait partie des forces de la “liberté et du progrès” et de la
lumière, tandis que le Hamas appartient à “l’axe du mal”, a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un
discours prononcé mercredi.
“Notre guerre contre le
Hamas est un test pour toute l’humanité. C’est un combat entre l’axe du mal Iran-Hezbollah-Hamas et les forces de la liberté et du progrès”, a déclaré Netanyahu dans un discours télévisé. “Nous
sommes le peuple de la lumière, ils sont le peuple des ténèbres. La lumière triomphera des ténèbres”.
Israël recrute des
dirigeants du monde entier pour soutenir la poursuite de la campagne, car “notre guerre contre le Hamas est aussi leur guerre”, a ajouté Netanyahu.
Il a qualifié l’incursion du
groupe palestinien du 7 octobre de “jour sombre de notre histoire”, qui fera l’objet d’une “enquête approfondie”, mais seulement après la guerre. En attendant, Netanyahu a affirmé que son travail
consistait à mener Israël “à une victoire écrasante sur nos ennemis”.
Selon le Premier ministre,
les deux objectifs d’Israël sont d'”éliminer le Hamas en détruisant ses capacités militaires et de gouvernement” et de faire tout ce qui est en son pouvoir pour libérer les otages pris le 7
octobre.
“Tous les terroristes du
Hamas sont des morts en sursis – en surface, sous terre, en dehors de Gaza”, a déclaré M. Netanyahou. “Nous faisons pleuvoir le feu de l’enfer sur le Hamas. Nous avons déjà éliminé des milliers
de terroristes, et ce n’est que le début. »
On reconnait le style de discours messianique que les gouvernements étasuniens, de Bush à Biden, emploient régulièrement. Cette croyance profonde d’être dans
« le camp du bien » alors que l’autre est « l’axe diabolique » est le reflet d’un état d’esprit suprémaciste qui permet de se sentir naturellement supérieur à l’autre. C’est
ce complexe de supériorité qui permet aux dirigeants israéliens de traiter les palestiniens « d’animaux humains », et de les traiter comme tel, sans que les dirigeants étasuniens, ni européens,
ne crient au racisme, montrant qu’ils comprennent intimement ce principe. Tout cela sans ressentir la moindre culpabilité puisque ce ne sont que « des animaux ». Le boucher ressent-il
de la culpabilité face à la vache qu’il va tuer ?
Voyons un exemple concret des comportements induits par ce complexe de supériorité.
Face à cette boucherie, Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a un réflexe humain et va oser légèrement et indirectement critiquer Israël :
« « Je suis
profondément inquiet concernant les claires violations du droit international humanitaire que nous voyons à Gaza. Soyons clairs : aucune partie à un conflit armé n’est au-dessus du
droit humanitaire international », a déclaré le 24 octobre le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres au Conseil de sécurité, sans mentionner Israël. « Pour apaiser cette
souffrance immense, faciliter la distribution de l’aide de façon plus sûre, et faciliter la libération des otages, je répète mon appel à un cessez-le-feu humanitaire
immédiat », a-t-il lancé devant les ministres et diplomates de dizaines de pays réunis au siège de l’ONU. »
La réaction d’Israël, par la voix de son ambassadeur à l’ONU, fut immédiate et hors de proportion :
« Le discours choquant
du secrétaire général de l’ONU lors de la réunion du Conseil de sécurité, alors que des roquettes sont tirées sur l’ensemble d’Israël, a prouvé de manière irréfutable que le Secrétaire général
est complètement déconnecté de la réalité de notre région et qu’il considère le massacre commis par les terroristes nazis du Hamas d’une manière déformée et immorale.
Sa déclaration selon
laquelle “les attaques du Hamas ne se sont pas produites dans le vide” exprime une compréhension du terrorisme et du meurtre. C’est vraiment insondable. Il est vraiment triste que le chef d’une
organisation née après l’Holocauste ait des opinions aussi horribles. Une tragédie !…
Un secrétaire général de l’ONU qui fait preuve de compréhension à
l’égard de la campagne de massacre d’enfants, de femmes et de personnes âgées, n’est pas apte à diriger l’ONU.
Je lui demande de
démissionner immédiatement.
Il n’y a aucune justification ni aucun intérêt à parler à ceux qui
montrent de la compassion pour les atrocités les plus terribles commises contre les citoyens d’Israël et le peuple juif. Il n’y a tout simplement pas de mots. »
Mais les mots n’ont pas suffi. Les actes ont rapidement suivi :
« Le torchon brule
entre Israël et les Nations unies. « En raison de ses remarques, nous refuserons de délivrer des visas aux représentants de l’ONU », a déclaré à la radio militaire israélienne l’ambassadeur de
l’Etat hébreu auprès de l’ONU, Gilad Erdan, selon des propos rapportés ce 25 octobre par The Times of Israël. « Nous avons déjà refusé un visa au secrétaire général adjoint aux affaires
humanitaires, Martin Griffiths », a ajouté le diplomate, avant d’affirmer que le moment était venu « de leur donner une leçon ». »
Avertissement : Si nous n’obtenons pas de carburant de toute urgence, nous serons obligés d’arrêter nos opérations dans la#GazaStrip à partir de demain soir.
L’AGENCE DE L’ONU déclare que son opération à #Gaza prendra fin demain “si nous n’obtenons pas de carburant”.
—
[Réponse des] Forces de défense israéliennes @IDF
Ces réservoirs de carburant se trouvent à l’intérieur de Gaza.
Ils contiennent plus de 500 000 litres de carburant.
On se rappellera au passage que les diverses résolutions visant Israël ont rarement été respecté par ce pays, sans pour autant que cela en fasse un pariah
international :
« En 2022 seulement,
Israël a battu tous les records en faisant l’objet de 15 résolutions de l’ONU, alors que seulement six concernaient la Russie, et ce, malgré la guerre entre cette dernière et l’Ukraine qui a
commencé la même année. »
La nouvelle qui vient d’être votée subira le même sort :
« L’Assemblée générale
des Nations unies a adopté à une écrasante majorité une résolution appelant à la mise en œuvre d’une “trêve humanitaire” immédiate dans la bande de Gaza, qui subit depuis trois semaines une
guerre implacable et dévastatrice de la part du régime israélien.
Vendredi, l’Assemblée a voté
en faveur de la résolution rédigée par les États arabes, avec 120 voix pour, 45 abstentions et 14 votes négatifs, dont ceux d’Israël et des
États-Unis.
Elle a adopté “un appel à
une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue menant à une cessation des hostilités”. »
Mais, comme pour le reste du monde occidental, cette attitude de se sentir au-dessus des règles et des autres est de moins en moins accepté par le reste du monde.
Israël garde ses vieilles habitudes dominatrices et ne voit pas le vent tourner :
« « Nous considérons
comme inacceptables les tentatives de nous accuser de soutenir le terrorisme, faussant et détournant ainsi nos positions de principe et mettant en doute le travail déterminé de notre pays pour
résoudre les problèmes humanitaires de premier ordre », pouvait-on lire dans un communiqué publié ce 27 octobre sur le site de l’ambassade de Russie en Israël. « La position de la
Russie est cohérente et inchangée » ajoute le document, et de poursuivre : « nous condamnons fermement les méthodes terroristes, que sont le meurtre de civils et la prise en otage de femmes, de
vieillards et d’enfants, qui doivent être libérés ». « Les contacts et les actions de la Russie dans la région du Moyen-Orient et au sein des organisations internationales visent en premier lieu
à la libération immédiate des otages retenus dans la bande de Gaza ainsi qu’à l’évacuation des citoyens russes et d’autres nationalités de ces territoires », assure encore la diplomatie
russe.
Le communiqué réagissait à
une déclaration de la diplomatie israélienne la veille, qui qualifiait de « démarche obscène qui apporte un soutien au terrorisme et donne une légitimité aux atrocités des terroristes du Hamas »
la venue à Moscou d’une délégation du Hamas. »
« “Nous disons que ça
suffit”, a-t-il déclaré [l’émir du Qatar]. « Il est intenable qu’Israël reçoive un feu vert inconditionnel et un permis gratuit de tuer, et il n’est pas non plus tenable de continuer à ignorer la
réalité de l’occupation, du siège et de la colonisation. »
L’émir a ensuite condamné la
violence contre des civils innocents des deux côtés, mais a également reproché à la communauté internationale de « faire deux poids, deux mesures » et « d’agir comme si la vie des enfants
palestiniens ne valait pas la peine d’être prise en compte, comme s’ils étaient sans visage ou sans nom ». »
Rappelons ici que le Qatar est un allié de Washington qui abrite une importante base américaine et accueille aussi un bureau du Hamas et son chef en
exil, Ismaïl Haniyeh. Il joue un rôle clé dans les tractations pour la libération d’otages aux mains du Hamas.
« Les ambassadeurs des
pays soutenant Israël devraient quitter la Libye “immédiatement” et un embargo sur les livraisons de pétrole et de gaz devrait être imposé si les “massacres” à Gaza se poursuivent, a déclaré le
parlement libyen dans un communiqué mercredi.
Le parlement a condamné la
“campagne de génocide menée par les gangs sionistes” contre Gaza, qui vise à “tuer le peuple palestinien et à éradiquer son droit légitime à la résistance et à la construction d’un État
indépendant”. »
« « Israël
transforme Gaza en un perpétuel enfer sur terre. Le traumatisme hantera des générations entières », a lancé le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi au nom des 22 pays du groupe
arabe. « Le droit à l’autodéfense n’est pas un permis de tuer dans l’impunité, une punition collective n’est pas de l’autodéfense, c’est un crime de guerre », a-t-il déclaré.
« Pour arrêter cette
folie, vous avez une chance de faire quelque chose, d’envoyer un signal important. Choisissez la justice, pas la vengeance », a lancé l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour devant les 193 États
membres de l’ONU. « Ne ratez pas cette chance. Des vies en dépendent et toute vie est sacrée. S’il vous plaît, sauvez des vies, sauvez des vies, sauvez des vies. Votez pour notre projet de
résolution », a-t-il plaidé, la voix serrée par l’émotion.
Alors que le Conseil de
sécurité a exposé ses divisions en rejetant en moins de deux semaines quatre résolutions sur la guerre entre Israël et le Hamas, les pays arabes espèrent que l’Assemblée générale, où les rapports
de force sont différents et où aucun pays n’a de droit de véto, puissent prendre position, même si ses résolutions ne sont pas contraignantes.
La Jordanie a fait circuler
un projet de résolution encore en discussion, qui devrait être soumis au vote vendredi. Le texte, vu par l’AFP, est largement centré sur la situation humanitaire, appelant à un « cessez-le-feu
immédiat » et un accès humanitaire « sans entrave » à la bande de Gaza. Il réclame également « à toutes les parties » de « protéger les civils », mais il ne mentionne pas les attaques du
Hamas.
« Ceux qui ont rédigé la
résolution disent se préoccupés de la paix, mais les meurtriers dépravés qui ont commencé cette guerre ne sont même pas mentionnés », a fustigé l’ambassadeur israélien Gilad Erdan. « Cette
résolution est une insulte à votre intelligence, et sa place est dans les poubelles de l’Histoire », a-t-il déclaré.
Le ministre des Affaires
étrangères iranien a, lui aussi, tenté de convaincre la communauté internationale de se prononcer pour un cessez-le-feu humanitaire à Gaza. Mais à la tribune, Hossein Amur Abdollahian a en fait
surtout répondu à Antony Blinken, qui trois jours plus tôt avait adressé un message d’avertissement à Téhéran depuis le Conseil de sécurité. Le chef de la diplomatie américaine avait prévenu que
Washington serait prêt à parer toute attaque contre son personnel au Moyen-Orient.
« Les États-Unis devraient
cesser de soutenir le génocide à Gaza et en Palestine. Je dis franchement aux hommes d’État américains qui gèrent actuellement le génocide en Palestine, que nous ne souhaitons pas l’extension de
la guerre dans la région. Mais si le génocide à Gaza continue, iIs ne seront pas épargnés par cet embrasement. C’est notre maison et l’Asie occidentale est notre région. Nous ne faisons aucun
compromis avec aucun pays. Et nous n’avons aucune réserve en ce qui concerne notre sécurité. Le génocide à Gaza doit cesser immédiatement. Le déplacement forcé de la population de Gaza doit
cesser immédiatement. »
« L’Indonésie reste
ferme dans son appel au cessez-le-feu dans la bande de Gaza, actuellement assiégée et bloquée par Israël, alors que la réponse internationale est contrecarrée par une “morale très sélective” de
l’Occident. L’incapacité du monde à produire un texte négocié, et encore moins à proposer une action collective après près de trois semaines de violences sanglantes dans le territoire
palestinien, est le reflet d’un manque collectif d’humanité face à des divergences politiques profondes, a affirmé la ministre des affaires étrangères Retno LP Marsudi lors d’une allocution
devant le Conseil de sécurité des Nations unies. »
Espérons que le monde occidental prendra aux sérieux ces avertissements mais la réponse d’Israël montre déjà que ce ne sera pas le cas.
Pendant ce temps la situation dégénère lentement mais surement sur le terrain, alors même que l’invasion de Gaza n’a pas encore commencé :
« L’incursion terrestre
d’Israël à Gaza pourrait prendre jusqu’à trois mois, mais entraînera la destruction définitive du Hamas, a déclaré le ministre israélien des Affaires militaires Yoav Gallant aux membres de
l’armée de l’air.
« Cela doit être la dernière
manœuvre [au sol] à Gaza, pour la simple raison qu’après il n’y aura plus de Hamas », a déclaré Gallant au quartier général de l’armée de l’air à Tel Aviv dans des propos repris par plusieurs
médias israéliens. “Cela prendra un mois, deux mois, trois, mais au final, il n’y aura plus de Hamas.” »
« La colère dans la
région est réelle et menace les dirigeants arabes “modérés“, dont la marge de manœuvre est désormais limitée.
Les points chauds se
multiplient donc, tout comme les attaques contre les déploiements américains dans la région. Certains à Washington prétendent percevoir une main iranienne et espèrent élargir la possibilité d’une
guerre contre l’Iran.
…
Si Israël entre dans Gaza
(et Israël pourrait décider qu’il n’a pas d’autre choix que de lancer une opération terrestre, compte tenu de la dynamique politique intérieure et de l’opinion publique), il est probable que le
Hezbollah sera progressivement entrainé dans l’histoire, laissant les États-Unis devant l’option binaire de voir Israël vaincu ou de lancer une guerre majeure dans laquelle tous les points chauds
se fonderaient “en un seul“.
En un sens, le conflit
israélo-islamique ne peut être résolu que de cette manière cinétique. Tous les efforts déployés depuis 1947 n’ont fait que creuser le fossé. La réalité de la nécessité de la guerre est en train
de pénétrer en profondeur la conscience du monde arabe et islamique. »
« Le secrétaire général
du Hezbollah Hassan Nasrallah a reçu le chef adjoint du bureau politique du mouvement Hamas, Cheikh Saleh Al-Arouri et le secrétaire général du Jihad islamique, Ziad al-Nakhala. Les trois
responsables ont notamment évoqué l’importance d’une coordination contre Israël.
Alors que les combats font
rage à Gaza et à la frontière israélo-libanaise, le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah a reçu le chef adjoint du bureau politique du mouvement Hamas, Cheikh Saleh Al-Arouri et le secrétaire
général du Jihad islamique, Ziad al-Nakhala, a rapporté le site officiel du Hezbollah Al-Manar ce 25 octobre, sans toutefois préciser le lieu ni la date du rendez-vous. Les trois responsables ont
évoqué le déroulement des opérations en cours « pour mettre fin à l’agression perfide et brutale contre nos peuples opprimés » et l’importance de se coordonner, toujours selon la même
source. »
« Le chef de la
diplomatie iranienne s’est entretenu, lors de deux appels séparés avec des cadres du Hamas et du Jihad islamique palestinien, a fait savoir le ministère iranien des Affaires étrangères ce 23
octobre. Hossein Amir Abdollahian a appelé dans la soirée du 22 octobre le chef du bureau politique du Hamas Ismaël Haniyeh pour évoquer la situation à Gaza et l’informer « des dernières
mesures diplomatiques et actions de l’Iran sur la scène internationale pour soutenir le peuple palestinien et dénoncer les crimes de guerre du régime sioniste », a rapporté la même source. Le
chef du mouvement islamiste gazaoui a pour sa part remercié l’Iran pour son soutien à la cause palestinienne, qualifiant la diplomatie iranienne, selon la même source, de « diplomatie islamique
dynamique visant à clarifier la vérité ». Ismaël Haniyeh a par ailleurs estimé que les bombardements israéliens sur Gaza montraient « l’incapacité du régime à faire face à la lutte courageuse de
la résistance ». »
« Depuis le 17 octobre,
les troupes américaines ont été visées par des drones et des roquettes au moins dix fois en Irak et trois fois en Syrie, selon des responsables du Pentagone. Washington a accusé les milices
soutenues par l’Iran, mais a admis qu’il n’y avait aucune preuve permettant d’accuser les dirigeants de Téhéran d’avoir ordonné ces attaques.
Vingt soldats américains ont
été “légèrement blessés” lorsque deux drones d’attaque ont pris pour cible la base militaire d’Al-Tanf, dans le sud de la Syrie, le 18 octobre, a déclaré le commandement central américain à NBC
News, confirmant pour la première fois les pertes américaines.
Quatre autres membres du
personnel américain ont été blessés lors de deux attaques de drones contre les forces américaines déployées sur la base d’Al-Asad, dans l’ouest de l’Irak. À une autre occasion, sur la même base,
un contractant civil américain est mort d’un “épisode cardiaque” alors qu’il se mettait à l’abri d’une attaque de drone présumée qui n’a jamais eu lieu.
Au total, entre le 17 et le
24 octobre, les forces de la coalition dirigée par les États-Unis ont été attaquées au moins 13 fois “par un mélange de drones d’attaque et de roquettes”, a déclaré le secrétaire de presse, le
général de brigade Pat Ryder, aux journalistes du Pentagone mardi, ajoutant que le CENTCOM doit encore fournir une “liste complète” des attaques et des victimes qui en résultent pour le
public.
Lorsqu’on lui a demandé si
le Pentagone pensait que l’Iran était responsable de ces attaques, le porte-parole a affirmé que nous “savons que les groupes qui mènent ces attaques sont soutenus par le Corps des gardiens de la
révolution islamique et le régime iranien”. »
« Les États-Unis ont
mené deux frappes aériennes contre des milices soutenues par l’Iran dans l’est de la Syrie jeudi soir, en réponse à une série d’attaques contre les forces américaines ce mois-ci.
“Ces frappes sont une
réponse directe à une série d’attaques contre le personnel américain en Irak et en Syrie qui ont commencé le 17 octobre”, a déclaré un haut responsable de la défense à la presse.
Bien que les sites aient été
utilisés par des milices locales, le responsable a déclaré qu’ils étaient financés et équipés par l’Iran.
“Soyons clairs, l’Iran est
responsable” des attaques contre les forces américaines, a déclaré le responsable.
Les F-16 américains ont
frappé les deux sites près d’Abu Kamal, dont l’un était une zone de stockage d’armes et l’autre une zone de stockage de munitions, selon un responsable militaire.
On ne sait pas encore si des
Iraniens étaient présents sur les sites, ont déclaré les deux responsables, qui ont parlé sous le couvert de l’anonymat pour évoquer le sujet. »
« Une forte explosion a
été entendue tôt vendredi sur une base militaire américaine dans la province syrienne orientale de Dayr al-Zawr, à la suite de frappes américaines sur deux sites militaires dans la
région.
Citant des sources, la
chaîne d’information libanaise Al-Mayadeen a fait état de l’explosion sur la base qui abrite les troupes américaines dans le champ gazier de Conoco.
Sabereen News, une chaîne
d’information de Telegram associée aux Unités de mobilisation populaire irakiennes qui luttent contre le terrorisme, a également fait état d’une attaque à la roquette contre la base.
Des informations font
également état d’une attaque de drone contre les forces militaires américaines autour de l’aéroport d’Erbil, dans le nord de l’Irak. »
Les premières gouttes de l’orage qui s’annonce. Le département d’Etat étasunien les voit aussi tomber :
« Le département d’État
a recommandé vendredi aux citoyens américains se trouvant au Liban d’évacuer le pays tant que des vols sont disponibles, en raison d’une “situation sécuritaire imprévisible” dans le cadre de
l’escalade du conflit régional.
“Vous devriez avoir un plan
d’action pour les situations de crise qui ne dépend pas de l’aide du gouvernement américain”, peut-on lire dans le communiqué. “Le meilleur moment pour quitter un pays est avant la crise, si cela
est possible. »
La guerre en Israël a encore plus poussé celle en Ukraine dans les oubliettes médiatiques, d’autant plus que, sur le champ de bataille, aucune initiative
d’envergure n’a été prise par l’Ukraine ou la Russie. Pourtant, si l’on en croit les analystes qui suivent encore de près l’affaire, la Russie continue de grignoter du terrain, doucement mais
surement, entre autres à Avdeevka :
« Nous commençons par
une reconnaissance majeure par l’Ukraine que la Russie a capturé des positions importantes à Avdeevka, en particulier autour du terril et de la zone de la voie ferrée de Stepove. Oui, il s’agit
des mêmes positions dont il est question depuis une semaine, mais je pense qu’elles ont fait l’objet d’un va-et-vient dans une “zone grise” que personne ne contrôlait vraiment. Aujourd’hui, la
Russie aurait établi un contrôle ferme sur ces positions, à partir desquelles d’autres expansions pourront être réalisées, après quelques consolidations…
Aujourd’hui, tous les
regards sont tournés vers le front de Kherson – les comptes ukrainiens font de leur mieux pour amplifier la propagande dans cette région afin de détourner l’attention de la calamité qui
s’installe lentement à Avdeevka. Ils continuent à faire croire à d’importantes captures des Forces Armées Ukrainiennes (FAU), alors qu’il ne s’agit en fait que d’une ou deux douzaines de chair à
canon qui continuent à se faufiler dans les premiers bâtiments d’une colonie, avant d’être détruits par des bombardements d’artillerie massifs….
La dernière chose à
mentionner est un développement intéressant sur le front nord. Au milieu des nouvelles avancées russes dans le secteur de Kharkov, de nouvelles rumeurs font état de l’ouverture potentielle d’un
deuxième front majeur.
Tout d’abord, les comptes
des FAU confirment que la Russie a capturé de nouvelles terres dans la direction de Kupyansk : »
Un article payant du Washington Post a fait parler de lui cette semaine car il montre que :
« Depuis 2015, la CIA
américaine a dépensé des dizaines de millions de dollars pour renforcer les services de renseignement ukrainiens. Les deux organisations travaillent en étroite collaboration, mais la CIA tente
actuellement de se distancier de certaines opérations d’élimination menées par Kiev.
Source : Washington Post :
The Washington Post, à partir d’entretiens avec plus de deux douzaines de responsables actuels et anciens des services de renseignement et de sécurité ukrainiens, américains et
européens.
Citation : “Les missions ont
impliqué des équipes d’élite d’agents ukrainiens qui ont été formées, entraînées et équipées en partenariat étroit avec la CIA, selon des responsables ukrainiens et américains actuels et anciens.
Depuis 2015, la CIA a dépensé des dizaines de millions de dollars pour transformer les services soviétiques ukrainiens en alliés puissants contre Moscou. L’agence a fourni à l’Ukraine des
systèmes de surveillance avancés, formé des recrues sur des sites en Ukraine et aux États-Unis, construit de nouveaux quartiers généraux pour les départements de l’agence de renseignement
militaire ukrainienne et partagé des renseignements à une échelle qui aurait été inimaginable avant que la Russie n’annexe illégalement la Crimée et ne fomente une guerre séparatiste dans l’est
de l’Ukraine. La CIA maintient une présence significative à Kiev, selon des responsables.” »
et donne une preuve de plus du fait que les Etats-Unis utilisent bien l’Ukraine comme proxy contre la Russie et que la réaction russe n’était pas « non
provoquée » comme le répétait à l’envie les médias occidentaux.
Evidemment, RT en fait un long article détaillé :
« Dans une
enquête-fleuve, le Washington Post met en lumière le rôle prépondérant de l’agence de Langley dans la refonte des services ukrainiens. Un travail de près de dix ans, qui a donné au SBU et au GUR
les moyens de mener ses opérations clandestines jusqu’en Russie, notamment des assassinats ciblés. « Nos services en sont bien conscients depuis déjà longtemps », a déclaré ce 24 octobre à la
presse Dmitri Peskov, interrogé sur un article publié la veille dans le Washington Post. « Nos services secrets ont parlé à plusieurs reprises des informations dont nous disposons qui indiquent
une supervision étroite des services de renseignement ukrainiens par les services secrets américains et même britanniques », a notamment déclaré le porte-parole du Kremlin. Dans le papier dont il
est question, titrant sur la « guerre fantôme contre la Russie » menée par des « espions ukrainiens étroitement liés à la CIA », le média américain raconte comment l’agence de Langley a repris en
main le Service de sécurité d’Ukraine (SBU) ainsi que le renseignement militaire ukrainien (GUR) : «
Depuis 2015, la CIA a
dépensé des dizaines de millions de dollars pour transformer les services ukrainiens formés par les Soviétiques en de puissants alliés contre Moscou », assure notamment le Post. Un rôle, des
Etats-Unis en Ukraine, qui ne s’est pas limité à des financements et à des fournitures d’équipements. La CIA aurait notamment procédé à l’entraînement des agents du SBU. « Les sites de formation
étaient situés à l’extérieur de Kiev, où les recrues triées sur le volet étaient instruites par le personnel de la CIA », relate le Post dans son récit « basé sur des entretiens avec plus de deux
douzaines de responsables du renseignement et de la sécurité ukrainiens, américains et occidentaux, actuels et anciens ». Perçu comme « trop gros pour être réformé », ajoute le journal, « la CIA
a travaillé avec le SBU pour créer une direction entièrement nouvelle » et « prosaïquement surnommée la “Cinquième Direction” ».
Une sixième aurait été
créée, depuis, « pour travailler avec l’agence d’espionnage britannique MI6 », précise le média américain. Selon ce dernier, l’approche de la CIA aurait été « bien plus ambitieuse » concernant le
GUR. Le « GUR était notre petit bébé. Nous leur avons donné du nouvel équipement et une formation », relate au Post un ancien responsable du renseignement américain ayant travaillé en Ukraine. «
A partir de 2015, la CIA s’est lancée dans une transformation si vaste du GUR qu’en quelques années, “nous l’avions en quelque sorte reconstruit à partir de zéro” », rapporte encore le média. La
CIA aurait également « financé de nouveaux bâtiments » du GUR, de crainte que leurs installations « soient probablement compromises par les renseignements russes ». Grâce à ces nouvelles
installations, les Ukrainiens auraient pu intercepter quotidiennement plusieurs centaines de milliers de communications russes, assure un ancien responsable du GUR. « Il y avait tellement
d’informations que nous ne pouvions pas les gérer nous-mêmes », relate-t-il au Post, précisant que ces données étaient alors « transmises à Washington » afin d’être « examinées par les analystes
de la CIA et de la NSA ».
Mais la montée en gamme des
services ukrainiens, sous la houlette des Etats-Unis, ne s’est pas limitée au seul renseignement. L’encadrement par la CIA des recrues visait notamment à « former des unités “capables d’opérer
derrière les lignes de front et de travailler en tant que groupes secrets” », explique le Post, citant un responsable ukrainien. En plus du matériel de communication sécurisé et d’écoute, la CIA
a notamment fourni au SBU « des déguisements et des uniformes séparatistes permettant aux agents de se glisser plus facilement dans les villes occupées ». Des agents ukrainiens qui ont notamment
effectué des « missions de sabotage » ainsi que de « capture ».
Ces missions clandestines,
là encore, ne se sont pas limitées aux territoires que Kiev revendique. Le Washington Post revient ainsi sur les attaques de drones menées par le GUR contre Moscou, dont le Kremlin, ou encore des
projets plus « ambitieux » du SBU comme les deux attentats menés contre le pont de Crimée en octobre 2022 et juillet 2023. La première attaque fut menée grâce à un camion piégé, tuant trois
personnes, dont le chauffeur dépeint dans l’article comme un « complice involontaire ». La seconde attaque fut menée « en utilisant des drones navals développés dans le cadre d’une opération top
secrète impliquant la CIA et d’autres services de renseignement occidentaux » relate le Post. Cette attaque ukrainienne avait tué un couple d’automobilistes, qui traversait le pont, et blessé
leur petite fille.
A ces victimes collatérales
s’ajoutent celles des assassinats ciblés. Parmi celles évoquées dans l’article du Post : Stanislav Rzhitsky, un ancien commandant de sous-marin, abattu durant son footing à Krasnodar, Vladlen
Tatarsky, un célèbre blogueur tué dans un attentat à la bombe dans un café de Saint-Pétersbourg ou encore la journaliste Daria Douguina, elle aussi tuée par une bombe placée sous sa voiture, en
août 2022. Détail fourni par les journalistes américains : la bombe qui a tué la jeune femme de 29 ans aurait passé la frontière russe dans un compartiment secret aménagé dans une caisse à chat.
Une « opération orchestrée par le SBU », confirment-ils. Citant leurs multiples sources, les auteurs précisent qu’« aucune opération majeure du SBU ou du GUR ne se déroulerait sans l’autorisation
– tacite ou autre – de Zelensky ». Du côté du SBU, précise-t-on au Washington Post, les cibles sont considérées comme « tout à fait légales ». L’Ukraine « fait tout pour garantir qu’un châtiment
équitable “rattrapera” tous les traîtres, criminels de guerre et collaborateurs », aurait lancé à de hauts responsables de la CIA le directeur de l’agence ukrainienne, Vasyl Malyuk, lors d’un
déplacement aux Etats-Unis. « Les responsables de la CIA ont exprimé des objections après certaines opérations, ont indiqué des responsables, mais l’agence n’a pas retiré son soutien », ajoutent
les auteurs de l’article, précisant que « les deux parties cherchaient à maintenir une distance prudente entre la CIA et les opérations meurtrières menées par ses partenaires à
Kiev ».
Et ces assassinats continuent régulièrement. Le dernier date du 27 octobre :
« La tentative
d’assassinat apparente contre l’ancien député ukrainien Oleg Tsaryov a été planifiée et orchestrée par les services de sécurité ukrainiens du SBU, a déclaré une source de l’agence à NV le 27
octobre.
“Il figurait depuis
longtemps sur la liste des traîtres qui devaient répondre de leurs crimes”, a précisé notre source.
« Tsaryov est une cible tout
à fait légitime. Il ne s’agit pas simplement d’un fanatique du “monde russe”, mais d’un homme venu personnellement avec des chars russes pour prendre Kiev.»
Dans le même temps, aucun
détail de l’opération n’a été divulgué.
Tsaryov serait dans un état
critique après avoir reçu deux balles et pourrait mourir à l’hôpital. »
Note du Saker
Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé
de cette revue de presse, ou son lien.
Revue de presse alternative du 23 octobre 2023
Par Wayan – Le 23 octobre 2023 – Le Saker Francophone
Le conflit
Israélo-Palestinien
Grosse agitation
diplomatique cette semaine au Moyen-Orient. Biden lui-même a fait le déplacement jusqu’en Israël, ce qui donne une idée des enjeux pour les Etats-Unis. Voyons plus en détail ce bal diplomatique
et ses résultats effectifs.
Commençons par la
Chine :
« À l’invitation du
gouvernement égyptien, Zhai Jun, envoyé spécial du gouvernement chinois sur la question du Moyen-Orient, participera à un sommet sur la question palestinienne qui se tiendra au Caire, selon le
ministère chinois des Affaires étrangères vendredi. Le sommet réunira des dirigeants mondiaux, dont le président palestinien, le roi de Jordanie et le secrétaire général des Nations unies,
Antonio Guterres, pour discuter de l’escalade de la guerre, a rapporté Reuters. Zhai est arrivé à Doha et s’est entretenu avec le vice-ministre russe des affaires étrangères et représentant
présidentiel spécial pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Mikhail Bogdanov, et le ministre d’État du Qatar au ministère des affaires étrangères, Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al-Khulaifi,
jeudi.
La Chine cherche à
promouvoir la désescalade du conflit israélo-palestinien et à reprendre les pourparlers de paix et le cessez-le-feu, a déclaré l’envoyé spécial, appelant toutes les parties concernées à maintenir
le calme et à faire preuve de retenue, et à éviter une nouvelle détérioration, voire une perte de contrôle de la situation.
Lors de sa rencontre avec le
ministre Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al-Khulaifi à Doha, Zhai a déclaré que le Qatar exerçait une influence significative sur la question palestinienne et que la Chine était disposée à
poursuivre les discussions et la coordination avec le Qatar afin de jouer un rôle constructif dans l’apaisement de la situation tendue actuelle.
Al-Khulaifi a déclaré que le
Qatar participait activement aux efforts de médiation diplomatique visant à désamorcer la situation, qu’il appréciait le rôle et l’influence de la Chine et qu’il était prêt à renforcer la
communication afin d’œuvrer à un règlement rapide, juste et raisonnable de la question palestinienne. »
Puis Poutine qui, dès le lendemain de l’attaque du Hamas, rappelait diplomatiquement « le droit d’Israël à se défendre…mais » :
« Israël a
“certainement” le droit de se défendre contre la brutalité du Hamas, a déclaré le président russe Vladimir Poutine. Selon lui, seule une coexistence pacifique avec un État palestinien, comme le
proposent les Nations unies, peut résoudre le conflit à long terme.
Le dirigeant russe a réitéré
l’inquiétude de Moscou face à l’escalade de la violence au Moyen-Orient, soulignant que des milliers de civils israéliens et palestiniens ont été tués ou blessés depuis samedi dernier, lorsque le
Hamas a lancé une incursion surprise à partir de Gaza.
Israël a subi “une attaque
d’une brutalité sans précédent, et il a certainement le droit de se défendre, d’assurer son existence pacifique”, a déclaré le dirigeant russe.
Poutine a réaffirmé sa
position selon laquelle la crise actuelle est due à l’échec de la politique étrangère des États-Unis. “Les Américains, soutenus par leurs satellites européens, ont tenté de monopoliser le
règlement de la question du Moyen-Orient, sans se soucier de trouver un compromis acceptable pour les deux parties.”
“La ligne unilatérale
adoptée par les États-Unis pendant de nombreuses années a poussé la situation dans une impasse”, a ajouté Poutine, notant que les “activités de colonisation” d’Israël ont contribué à perturber le
processus de paix. »
Puis, voyant la tendance négative que prenaient les événements en cours a décroché son téléphone :
« Le président russe
Vladimir Poutine s’est entretenu lundi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président palestinien Mahmoud Abbas et plusieurs autres dirigeants régionaux, proposant une
désescalade des hostilités.
Lors de son entretien avec
Netanyahu, Poutine a exprimé ses sincères condoléances aux familles et aux amis des Israéliens décédés et a souligné qu’il condamnait fermement “toute action qui victimise la population civile, y
compris les femmes et les enfants”, selon le compte rendu de l’entretien établi par le Kremlin.
La Russie est prête à aider
à mettre fin à la confrontation israélo-palestinienne et à “parvenir à un règlement pacifique par des moyens politiques et diplomatiques”, a ajouté le Kremlin.
Poutine a également informé
le Premier ministre israélien des mesures prises par la Russie pour “aider à normaliser la situation, empêcher une nouvelle escalade de la violence et prévenir une catastrophe humanitaire dans la
bande de Gaza”, notamment les points clés de ses appels précédents avec le président palestinien et les dirigeants de l’Égypte, de l’Iran et de la Syrie.
Plus tôt dans la journée, le
dirigeant russe avait téléphoné à Abbas, au président iranien Ebrahim Raisi, au président syrien Bachar Assad et au président égyptien Abdel Fattah el-Sisi.
Au cours de leurs
conversations, selon le Kremlin, “une extrême préoccupation a été exprimée au sujet de l’escalade à grande échelle des hostilités, accompagnée d’une augmentation catastrophique du nombre de
victimes civiles et d’une crise humanitaire de plus en plus grave dans la bande de Gaza”.
Abbas, Assad, Raisi et
El-Sisi ont tous exprimé leur “vive inquiétude quant à la probabilité que le conflit dégénère en une guerre régionale”. Tous sont unanimes sur la nécessité urgente d’un cessez-le-feu humanitaire,
afin de fournir de l’aide à tous ceux qui en ont besoin.
La Russie veut “arrêter les
hostilités dès que possible et stabiliser la situation”, a déclaré Poutine à ses collègues, révélant que Moscou avait envoyé un projet de résolution “équilibré et non politisé” au Conseil de
sécurité de l’ONU, demandant une “trêve humanitaire immédiate”.
Le “consensus général” entre
Poutine et les dirigeants de la Palestine, de l’Iran, de la Syrie et de l’Égypte est que “l’escalade sans précédent” actuelle est due à la “stagnation à long terme” du processus de paix au
Moyen-Orient. Le dirigeant russe a proposé que le processus reprenne, en vue d’une solution équitable et à long terme consistant à créer “un État palestinien indépendant coexistant dans la paix
et la sécurité avec Israël”. »
Mais le projet de résolution russe a été rejeté par l’Occident :
« Les travaux du
Conseil de sécurité des Nations unies sont entravés par les intérêts occidentaux, a affirmé mardi le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vassily Nebenzia. Il a tenu ces
propos après que le Conseil a rejeté le projet de résolution de la Russie sur le conflit israélo-gazaoui.
La résolution condamnait
tous les actes de terrorisme, ainsi que toutes les violences contre les civils, et appelait à un cessez-le-feu immédiat entre Israël et les groupes armés palestiniens. Elle insistait également
sur la libération de tous les otages.
Le document n’a pas obtenu
les neuf voix nécessaires à son adoption. Il a été soutenu par la Russie, la Chine, les Émirats arabes unis et le Mozambique, tandis que les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et le Japon
ont voté contre et que six pays se sont abstenus.
“Nous regrettons que le
Conseil de sécurité des Nations unies soit une fois de plus devenu l’otage des aspirations des pays occidentaux. C’est la seule raison pour laquelle il n’a pas été en mesure d’envoyer un message
collectif clair et fort visant à désamorcer la situation”, a déclaré Nebenzia après le vote, estimant qu’il s’agissait de “la plus grande flambée de violence au Moyen-Orient au cours des
dernières décennies”.
Nebenzia a déclaré que le
monde entier attendait que le Conseil de sécurité prenne des mesures pour mettre fin à l’effusion de sang, mais que les délégations occidentales avaient “mis fin à ces attentes”.
Le diplomate a également
noté que pratiquement aucun des pays qui s’étaient opposés à la résolution russe n’avait formulé d'”objections fondamentales motivées”, à l’exception d’une délégation qui, selon lui, n’a pas fait
de “commentaires substantiels”.
La représentante permanente
des États-Unis auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a expliqué que Washington avait choisi de voter contre la résolution rédigée par la Russie parce qu’elle ne contenait pas de condamnation
explicite du Hamas.
Avant le vote, Nebenzia a
expliqué que le projet ne mentionnait pas le Hamas parce qu’il se concentrait principalement sur la composante humanitaire du conflit. »
Un autre texte déposé par le Brésil, condamnant cette fois les « attaques terroristes odieuses » du Hamas, a quand même été rejeté par les Etats-Unis :
« Les États-Unis ont
mis leur veto alors que 12 membres du Conseil tenaient absolument à condamner les attaques du Hamas, condamner les violences et les hostilités contre tous les civils, réclamer la libération des
otages aussi et le passage de l’aide humanitaire. Mais voilà, les États-Unis de Joe Biden les ont empêchés de le faire.
La majorité du Conseil, qui
pensait que Washington serait de leur côté, a été surprise. D’abord parce que cela correspond aux valeurs qu’elle défend habituellement. Et le texte répondait aux demandes
américaines.
Le texte de la résolution
condamnait le Hamas en toutes lettres et non pas uniquement des actes terroristes, et il réclamait aussi des clauses humanitaires pour permettre à l’aide d’atteindre les Gazaouis et aux agences
humanitaires de l’ONU de travailler.
C’était moins fort qu’un
cessez-le-feu humanitaire qui dérangeait Israël, mais pour les États-Unis, il manquait un élément essentiel à cette déclaration, le rappel du « droit d’Israël à se défendre ». Et surtout, ils ne
voulaient pas que ce vote intervienne en plein voyage de Joe Biden au Proche-Orient. Une occasion manquée pour le Conseil de sécurité, qui aura certainement des répercussions sur les dynamiques
du Conseil à long terme.
Sur les 15 États membres du
Conseil, 12 ont voté pour ce texte porté par le Brésil et condamnant les « attaques terroristes odieuses » du Hamas. Deux se sont abstenus, dont la Russie, mais les États-Unis, un des cinq
membres permanents, ayant voté contre, cela a suffi à rejeter toute résolution. »
Il semble bien qu’Israël ne veuille pas d’un cessez-le-feu en l’état actuel des choses et que les Etats-Unis le soutiennent dans ce sens.
Les Etats-Unis aussi participent activement à cette valse diplomatique. Blinken s’est d’abord lancé dans une série de visite aux pays arabes. Mais l’accueil fut des
plus froids, voire irrespectueux, envers lui, montrant le degré de dégradation de la diplomatie étasunienne au Moyen Orient :
« A Riyad, le souverain
saoudien a fait attendre Blinken plusieurs heures pour une réunion qui devait avoir lieu dans la soirée mais à laquelle le prince héritier ne s’est présenté que le lendemain matin.
Une fois la réunion
commencée, M. Mohammed a “insisté” sur la nécessité d’arrêter les opérations militaires “qui ont coûté la vie à des innocents” – une référence à l’offensive israélienne – et de lever le “siège de
Gaza” qui a privé le territoire palestinien d’eau, d’électricité et de carburant, selon le résumé saoudien de la réunion…
L’engagement des États-Unis
envers l’Égypte s’est heurté à encore plus d’obstacles.
Samedi, des responsables
américains ont annoncé avoir conclu un accord avec le Caire pour une ouverture temporaire de la frontière de Rafah, entre Gaza et l’Égypte, aux citoyens américains cherchant à fuir la violence et
les bombardements israéliens. Cette annonce a poussé un grand nombre d’Américains palestiniens à Gaza, estimés à 500 à 600, à se précipiter vers la frontière, mais aucun n’a pu entrer en Égypte,
au milieu de remarques contradictoires entre les responsables américains et égyptiens sur les raisons pour lesquelles la frontière ne rouvrirait pas. »
Il a finalement fini sa tournée en Israël pour préparer celle de Biden :
« Le secrétaire d’État
américain Antony Blinken reviendra en Israël lundi pour discuter « de la voie à suivre » après plusieurs jours de navette diplomatique entre les États arabes, qui, selon lui, partagent la
détermination américaine de garantir que le conflit entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas ne déborde pas dans la région.
Le plus haut diplomate
américain est arrivé jeudi en Israël – alors que le pays prépare une offensive terrestre dans la bande de Gaza en représailles à une attaque meurtrière du Hamas contre des civils – et s’est
également rendu au Qatar, en Jordanie, à Bahreïn, aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite et en Égypte.
Le conflit a suscité
l’inquiétude de la communauté internationale car il pourrait déclencher une guerre régionale plus large, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amirabdollahian ayant averti dimanche
que “les mains de toutes les parties de la région sont sur la gâchette”.
“Il y a une détermination
dans tous les pays où je suis allé, pour s’assurer que ce conflit ne se propage pas”, a déclaré Blinken aux journalistes alors qu’il s’apprêtait à quitter le Caire. “Ils utilisent leur propre
influence, leurs propres relations, pour essayer de s’assurer que cela n’arrive pas.” »
Soutenir Israël dans sa vengeance contre le peuple palestinien tout en « s’assurant que le conflit ne se propage pas » est une
position d’équilibriste peu réaliste, d’autant plus aux vues de l’accueil reçu dans les pays soutenant la Palestine.
Biden s’en apercevra lui-même quand sa visite programmée en Jordanie est annulée par la Jordanie :
« Le président
américain Joe Biden a entamé mercredi 18 octobre une visite de solidarité en Israël, lors de laquelle il a assuré qu’il travaillerait avec Israël pour éviter “davantage de tragédie” aux civils,
au douzième jour d’une guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza ayant fait des milliers de morts.
Le démocrate de 80 ans, en
annonçant son déplacement, faisait un pari immense : celui d’arriver à se présenter à la fois comme le garant de la sécurité d’Israël, comme le meilleur espoir des civils palestiniens, et comme
un rempart face aux risques d’escalade régionale.
Mais cette quête d’équilibre
a volé en éclats avant même son départ. En cause, le bombardement mardi de l’hôpital Ahli Arab, dans le centre de Gaza, qui a fait entre 200 et 500 morts selon les autorités.
Ce nouveau drame a conduit
la Jordanie à annuler le sommet d’urgence auquel devait participer Joe Biden avec le roi Abdallah II, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le dirigeant de l’Autorité palestinienne
Mahmoud Abbas.
Selon Matthieu Mabin,
correspondant de France 24 à Washington, “si le président américain ne trouve pas d’autre interlocuteur que le Premier ministre israélien une fois arrivé à Tel Aviv, sa présence ne fera que
mettre en exergue la fin du dialogue avec les acteurs arabes de la région. Précisément ce que les États-Unis voulaient éviter.” »
Pourquoi un tel enfermement des pays occidentaux dans leur défense d’Israel ? Jonathan Cook, un journaliste anglais spécialiste du Proche-Orient nous expose
son analyse :
« Il y a plus de dix
ans, Israël a commencé à comprendre que d’assiéger Gaza pouvait être à son avantage. Il a commencé à transformer la minuscule enclave côtière du statut de charge lourde à porter en un
portefeuille de valeur dans le jeu commercial de la politique de puissance internationale.
Le premier avantage pour
Israël et ses alliés occidentaux est plus discuté que le second.
La minuscule bande de terre
qui longe la côte orientale de la Méditerranée a été transformée en un mélange de terrain d’essai et de vitrine.
Israël a pu utiliser Gaza
pour développer toutes sortes de nouvelles technologies et stratégies associées aux industries de la sécurité intérieure en plein essor dans tout l’Occident, alors que les responsables de ces
pays s’inquiètent de plus en plus de l’agitation intérieure qui touche leur pays, parfois appelée populisme.
Le siège des 2,3 millions de
Palestiniens de Gaza, imposé par Israël en 2007 à la suite de l’élection du Hamas à la tête de l’enclave, a permis toutes sortes d’expériences.
Comment contenir au mieux la
population ? Quelles restrictions peuvent être imposées à leur régime alimentaire et à leur mode de vie ? Comment recruter à distance des réseaux d’informateurs et de collaborateurs ? Quel effet
l’enfermement de la population et les bombardements répétés ont-ils eu sur les relations sociales et politiques ?
Enfin, comment maintenir les
habitants de Gaza dans la soumission et empêcher un soulèvement ?
Les réponses à ces questions
ont été mises à la disposition des alliés occidentaux sur le portail commercial d’Israël. Les produits disponibles comprennent des systèmes d’interception de roquettes, des capteurs
électroniques, des systèmes de surveillance, des drones, des systèmes de reconnaissance faciale, des tours de tir automatisées, et bien plus encore. Tous ont été testés en situation réelle à Gaza.
La réputation d’Israël a été
sérieusement ébranlée par le fait que les Palestiniens ont réussi à contourner cette infrastructure de confinement le week-end dernier – au moins pour quelques jours – avec un bulldozer rouillé,
quelques deltaplanes et le sentiment de n’avoir rien à perdre.
C’est en partie pour cette
raison qu’Israël doit maintenant retourner à Gaza avec des troupes au sol pour montrer qu’il a encore les moyens d’écraser les Palestiniens.
Punition collective
Ce qui nous amène à la
deuxième raison de l’utilité de Gaza.
De plus en plus inquiétés
par les signes d’agitation populaire dans leur pays, les États occidentaux ont commencé à réfléchir plus attentivement à la manière de contourner les restrictions que leur impose le droit
international.
Ce terme fait référence à un
ensemble de lois formalisées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les deux camps traitaient les civils se trouvant de l’autre côté des lignes de combat comme de simples pions sur
un échiquier.
L’objectif des rédacteurs du
droit international était de rendre inadmissible la répétition des atrocités nazies en Europe, ainsi que d’autres crimes tels que les bombardements par la Grande-Bretagne de villes allemandes
comme Dresde ou le largage par les États-Unis de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.
L’un des fondements du droit
international – au cœur des conventions de Genève – est l’interdiction des punitions collectives, c’est-à-dire des représailles contre la population civile de l’ennemi, pour lui faire payer le
prix des actes de ses dirigeants et de ses armées.
De toute évidence, Gaza
constitue la violation la plus flagrante de cette interdiction. Même en période “calme”, ses habitants – dont un million d’enfants – sont privés des libertés les plus élémentaires, telles que le droit de
circuler, l’accès à des soins de santé appropriés parce que les médicaments et le matériel ne peuvent être acheminés, l’accès à l’eau potable et l’utilisation de l’électricité pendant une grande
partie de la journée parce qu’Israël ne cesse de bombarder la centrale électrique de Gaza.
Israël n’a jamais caché
qu’il punissait les habitants de Gaza parce qu’ils sont dirigés par le Hamas, qui rejette le droit d’Israël d’avoir dépossédé les Palestiniens de leur patrie en 1948 et de les avoir emprisonnés
dans des ghettos surpeuplés comme Gaza.
Ce qu’Israël fait à Gaza est
la définition même de la punition collective. C’est un crime de guerre : 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 52 semaines par an, depuis 16 ans.
Et pourtant, personne dans
la soi-disant communauté internationale ne semble le remarquer.
Les règles de la guerre
réécrites
Mais la situation juridique
la plus délicate – pour Israël et l’Occident – est celle où Israël bombarde Gaza, comme il le fait actuellement, ou envoie des soldats, comme il le fera bientôt.
Le Premier ministre
israélien Benjamin Netanyahu a mis en évidence le problème lorsqu’il a dit aux habitants de Gaza : “Partez maintenant”. Mais, comme lui et les dirigeants occidentaux le savent, les habitants de
Gaza n’ont nulle part où aller, nulle part où échapper aux bombes. Toute attaque israélienne est donc, par définition, dirigée contre la population civile. C’est l’équivalent moderne des
bombardements de Dresde.
Israël élabore des
stratégies pour surmonter cette difficulté depuis son premier grand bombardement de Gaza fin 2008, après l’instauration du siège.
Une unité du bureau du
procureur général a été chargée de trouver des moyens de réécrire les règles de la guerre en
faveur d’Israël.
À l’époque, cette unité
craignait qu’Israël ne soit critiqué pour avoir fait exploser une cérémonie de remise de diplômes de police à Gaza, tuant de nombreux jeunes cadets. En droit international, les policiers sont des
civils, et non des soldats, et ne constituent donc pas une cible légitime. Les juristes israéliens s’inquiétaient également du fait qu’Israël avait détruit des bureaux gouvernementaux,
l’infrastructure de l’administration civile de Gaza.
Les inquiétudes d’Israël
semblent aujourd’hui désuètes, ce qui montre à quel point le pays a déjà changé de cap en matière de droit international. Depuis un certain temps, toute personne liée au Hamas, même de manière
indirecte, est considérée comme une cible légitime, non seulement par Israël, mais aussi par tous les gouvernements occidentaux.
Les responsables occidentaux
ont rejoint Israël en traitant le Hamas comme une simple organisation terroriste, ignorant qu’il s’agit également d’un gouvernement dont les membres accomplissent des tâches banales, comme
veiller à ce que les poubelles soient ramassées et à ce que les écoles restent ouvertes.
Ou encore, comme l’a déclaré
Orna Ben-Naftali, doyenne de la faculté de droit, au journal Haaretz en 2009 : “Une situation est créée dans laquelle la majorité des hommes adultes de Gaza et la majorité des bâtiments peuvent
être traités comme des cibles légitimes. La loi a en fait été remise en question”.
À l’époque, David Reisner,
qui avait dirigé l’unité, a expliqué la philosophie d’Israël à Haaretz : “Ce à quoi nous assistons aujourd’hui est une révision du droit international. Si vous faites quelque chose pendant
suffisamment longtemps, le monde l’acceptera. L’ensemble du droit international repose désormais sur l’idée qu’un acte interdit aujourd’hui devient autorisé s’il est exécuté par un nombre
suffisant de pays.”
L’ingérence d’Israël dans la
modification du droit international remonte à plusieurs décennies.
Se référant à l’attaque
israélienne contre le tout jeune réacteur nucléaire irakien en 1981, un acte de guerre condamné par le Conseil de sécurité des Nations unies, Reisner a déclaré : “L’atmosphère était qu’Israël
avait commis un crime contre l’humanité. Aujourd’hui, tout le monde dit qu’il s’agit d’une légitime défense préventive. Le droit international progresse au fil des violations”.
Il a ajouté que son équipe
s’était rendue quatre fois aux États-Unis en 2001 pour persuader les responsables américains de l’interprétation de plus en plus souple du droit international par Israël en ce qui concerne
l’assujettissement des Palestiniens.
“Sans ces quatre voyages aux
États-Unis, je ne suis pas sûr que nous aurions pu développer la thèse de la guerre contre le terrorisme à l’échelle actuelle”, a-t-il déclaré.
Ces redéfinitions des règles
de la guerre se sont avérées précieuses lorsque les États-Unis ont choisi d’envahir et d’occuper l’Afghanistan et l’Irak.
“Animaux
humains”
Ces dernières années, Israël
a continué à “faire évoluer” le droit international. Il a introduit le concept d'”avertissement préalable”, en annonçant parfois quelques minutes à l’avance la destruction d’un bâtiment ou d’un
quartier. Les civils vulnérables qui se trouvent encore dans la zone, comme les personnes âgées, les enfants et les handicapés, sont alors considérés comme des cibles légitimes s’ils n’ont pas
quitté les lieux à temps.
Les autorités israéliennes
profitent de l’assaut actuel contre Gaza pour modifier encore les règles.
L’article de Haaretz de 2009
fait référence à Yoav Gallant, qui était alors le commandant militaire en charge de Gaza, et qui a été décrit comme un “homme sauvage” par des représentants de la loi. Il était décrit comme un
“homme sauvage”, un “cow-boy” qui n’avait pas le temps de s’occuper des subtilités juridiques.
Gallant est aujourd’hui
ministre de la défense et responsable de l’instauration, cette semaine, d’un “siège complet” de Gaza : “Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant – tout est fermé”.
Dans un langage qui brouille toute distinction entre le Hamas et les civils de
Gaza, il a décrit les Palestiniens comme des “animaux humains”.
La punition collective entre
alors dans un tout autre domaine. En termes de droit international, elle frôle le territoire du génocide, tant sur le plan rhétorique que sur le fond.
Mais la donne a tellement
changé que même des hommes politiques occidentaux centristes encouragent Israël – souvent sans même appeler à la “retenue” ou à la “proportionnalité”, les termes vagues qu’ils utilisent
habituellement pour masquer leur soutien à la violation de la loi.
Écoutez Keir Starmer, le
chef de l’opposition travailliste et l’homme qui est presque certain d’être le prochain premier ministre britannique. Cette semaine, il a soutenu le “siège complet” de Gaza, un crime contre l’humanité, en le
reformulant comme le “droit d’Israël à se défendre”.
Starmer n’a pas manqué de
saisir les implications juridiques des actions d’Israël, même s’il semble personnellement immunisé contre les implications morales. Il a reçu une formation d’avocat spécialisé dans les droits de
l’homme.
Son approche semble même
déconcerter des journalistes qui ne sont pas connus pour leur sympathie à l’égard de la cause palestinienne. Interrogé par Kay Burley, de Sky News, qui lui demandait s’il avait de la
sympathie pour les civils de Gaza traités comme des “animaux humains”, Starmer n’a pas trouvé la moindre chose à dire pour les soutenir.
Au lieu de cela, il a opté
pour une tromperie pure et simple : accuser le Hamas de saboter un “processus de paix” qu’Israël a enterré il y a des années, tant sur le plan pratique que déclaratif.
Confirmant que le parti
travailliste approuve désormais les crimes de guerre commis par Israël, son procureur général fictif, Emily Thornberry, s’en tient au même scénario. Lors de l’émission Newsnight de la BBC, elle
a éludé la question de savoir si le fait de couper l’électricité et
l’approvisionnement de Gaza était conforme au droit international.
Ce n’est pas une coïncidence
si la position de Starmer contraste autant avec celle de son prédécesseur, Jeremy Corbyn. Ce dernier a été chassé du pouvoir par une campagne soutenue de diffamation antisémite fomentée par les
plus fervents partisans d’Israël au Royaume-Uni.
Starmer n’ose pas être vu du
mauvais côté sur ce sujet. Et c’est exactement le résultat que les responsables israéliens voulaient et attendaient.
Drapeau israélien sur le
numéro 10
Starmer est loin d’être le
seul. Grant Shapps, le ministre britannique de la défense, a également exprimé un soutien sans faille à la politique israélienne consistant à
affamer deux millions de Palestiniens à Gaza.
Rishi Sunak, le premier
ministre britannique, a apposé le drapeau israélien sur la façade de sa résidence officielle, le 10 Downing Street, apparemment sans se soucier de donner une forme visuelle à ce qui serait
normalement considéré comme un trope antisémite, à savoir qu’Israël contrôle la politique étrangère du Royaume-Uni.
Starmer, ne voulant pas être
en reste, a demandé que l’arche du stade de Wembley soit ornée des couleurs du drapeau israélien.
Quelle que soit l’ampleur de
ce soutien collectif à Israël, présenté comme un acte de solidarité après le massacre de civils israéliens par le Hamas le week-end dernier, le sous-texte est évident : La Grande-Bretagne
soutient Israël au moment où il entame sa campagne de représailles pour crimes de guerre à Gaza.
C’est également
l’objectif du conseil donné par la ministre de l’intérieur Suella Braverman à la
police de traiter comme des actes criminels le fait d’agiter des drapeaux palestiniens et de chanter pour la libération de la Palestine lors des manifestations de soutien à la bande de
Gaza.
Les médias jouent leur rôle,
comme toujours. Une équipe de télévision de Channel 4 a poursuivi Corbyn dans les rues de Londres cette semaine, exigeant qu’il
“condamne” le Hamas. Ils ont insinué, par la formulation de ces demandes, que tout ce qui était au-delà – comme les préoccupations supplémentaires de Corbyn pour le bien-être des civils de Gaza –
confirmait l’antisémitisme de l’ancien dirigeant travailliste.
L’implication claire des
politiciens et des médias de l’establishment est que tout soutien aux droits des Palestiniens, toute contestation du “droit incontestable” d’Israël à commettre des crimes de guerre, équivaut à de
l’antisémitisme.
L’hypocrisie de
l’Europe
Cette double approche, qui
consiste à encourager les politiques israéliennes génocidaires à l’égard de Gaza tout en étouffant toute dissidence ou en la qualifiant d’antisémitisme, ne se limite pas au
Royaume-Uni.
Dans toute l’Europe, de la
porte de Brandebourg à Berlin à la tour Eiffel à Paris en passant par le parlement bulgare, des bâtiments officiels ont été illuminés avec le drapeau israélien.
La plus haute responsable
européenne, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s’est réjouie de voir le drapeau israélien étouffer le Parlement européen
cette semaine.
Elle a déclaré à plusieurs
reprises que “l’Europe est aux côtés d’Israël”, alors même que les crimes de guerre israéliens commencent à s’accumuler.
L’armée de l’air israélienne
s’est vantée jeudi d’avoir largué quelque 6 000 bombes sur Gaza. Dans le
même temps, des groupes de défense des droits de l’homme ont signalé qu’Israël tirait sur Gaza du phosphore blanc, une arme chimique incendiaire, qui
constitue un crime de guerre lorsqu’elle est utilisée dans des zones urbaines. Defence for Children International a indiqué que plus de 500 enfants palestiniens avaient été tués jusqu’à présent
par les bombes israéliennes.
C’est à Francesca Albanese,
rapporteur spécial des Nations unies sur les territoires occupés, qu’il revient de souligner que Mme Von Der Leyen applique les principes du droit
international de manière tout à fait incohérente.
Il y a presque exactement un
an, la présidente de la Commission européenne avait dénoncé les frappes russes sur les infrastructures civiles en Ukraine comme des crimes de guerre. “Priver des hommes, des femmes et des enfants
d’eau, d’électricité et de chauffage à l’approche de l’hiver, ce sont des actes de pure terreur”, écrivait-elle. “Et nous devons les qualifier comme tels”.
Mme Albanese a fait
remarquer que Mme Von der Leyen n’avait rien dit d’équivalent au sujet des attaques israéliennes, encore plus graves, contre les infrastructures palestiniennes.
L’envoi de troupes
lourdes
Pendant ce temps, la France
a déjà commencé à disperser et à interdire les manifestations contre le bombardement de Gaza. Son ministre de la justice s’est fait l’écho de Braverman en suggérant que la solidarité avec les
Palestiniens risquait d’offenser les communautés juives et devait être traitée comme un “discours de haine”.
Naturellement, Washington
apporte un soutien sans faille à Israël, quelle que soit la décision qu’il prendra à l’égard de Gaza, comme l’a clairement indiqué le secrétaire d’État Anthony Blinken lors de sa visite cette
semaine.
Le président Joe Biden a
promis des armes et des fonds, et a envoyé l’équivalent militaire des “gros bras” pour s’assurer que personne ne dérange Israël pendant qu’il commet ces crimes de guerre. Un porte-avions a été
dépêché dans la région pour garantir que les voisins d’Israël restent tranquilles lors du lancement de l’invasion terrestre.
Même les responsables dont
le rôle principal est de promouvoir le droit international, comme Antonio Gutteres, secrétaire général des Nations unies, ont commencé à s’adapter à l’évolution de la situation.
Comme la plupart des
responsables occidentaux, il a mis l’accent sur les “besoins humanitaires” de Gaza en évitant de parler des
règles de la guerre qu’Israël est tenu de respecter.
C’est là le succès d’Israël.
Le langage du droit international qui devrait s’appliquer à Gaza – des règles et des normes qu’Israël doit respecter – a cédé la place, au mieux, aux principes de l’humanitarisme : des actes de
charité internationale pour panser les souffrances de ceux dont les droits sont systématiquement bafoués et dont les vies sont anéanties.
Les responsables occidentaux
sont plus que satisfaits de la direction prise. Non seulement dans l’intérêt d’Israël, mais aussi dans le leur. Car un jour, leurs propres populations pourraient leur poser autant de problèmes
que les Palestiniens de Gaza en posent aujourd’hui à Israël.
Soutenir le droit d’Israël à
se défendre est, pour eux, une sorte d’investissement. »
Pourtant Israël est bien parti pour détruire Gaza :
« L’avertissement
d’Israël selon lequel sa guerre aérienne contre la bande de Gaza a abandonné la précision au profit de la « destruction » est un signe inquiétant que les pertes civiles dans les semaines à venir
pourraient être très graves.
Le contre-amiral Daniel
Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, a déclaré que « l’accent est mis sur les dégâts et non sur la précision », tandis qu’un responsable israélien anonyme a déclaré aux médias locaux que
Gaza serait réduite à une « ville de tentes » d’ici la fin. de la campagne.
« Nous ne nous arrêtons pas
; au contraire, nous nous dirigeons vers une multiplication des attaques. La priorité absolue de ces attaques est d’éliminer les hauts responsables [du Hamas] », a également déclaré le
contre-amiral Hagari. »
« Des appels à une
trêve entre Israël et le Hamas palestinien pour permettre l’entrée de l’aide à Gaza ont été lancés au « Sommet pour la paix » ce samedi 21 octobre en Égypte, auquel ont participé 31 pays et trois
organisations internationales.
Après deux semaines de
guerre, « il faut agir maintenant pour mettre fin au cauchemar », a lancé à l’ouverture du sommet du Caire Antonio Guterres, alors que près de 4 400 Palestiniens ont été tués dans les
bombardements de représailles israéliens à Gaza sous contrôle du Hamas, selon le ministère de la Santé local. Gaza a « besoin d’un acheminement massif d’aide », a ajouté le secrétaire général de
l’ONU, alors que seuls 20 camions y sont entrés samedi depuis le poste-frontière de Rafah, entre Gaza et l’Égypte. Pour l’ONU, il faudrait au moins 100 camions par jour pour les 2,4 millions de
Gazaouis privés de tout.
Le roi Abdallah II de
Jordanie a réclamé « un cessez-le-feu immédiat », tandis que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé que « l’unique solution à la question palestinienne est la justice », soulignant
le « droit » des Palestiniens « à établir leur État ». Il faut, a ajouté le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, « la fin de l’occupation des Territoires palestiniens par Israël
et la solution à deux États », israélien et palestinien.
Le président américain Joe
Biden a dit mercredi à Tel-Aviv que cette guerre renforçait sa « détermination » pour une solution à deux États. « Nous ne partirons pas », a répété trois fois Mahmoud Abbas alors que Le Caire et
Amman sont vent debout contre l’ordre israélien d’évacuer les Palestiniens du nord de la bande de Gaza vers le sud du territoire, frontalier de l’Égypte. Ils y voient un pas vers « un déplacement
forcé » des Palestiniens vers le Sinaï égyptien qui équivaudrait selon M. Abbas à « une deuxième Nakba » (catastrophe, en arabe), en référence aux 760 000 Palestiniens poussés à l’exil après la
création d’Israël en 1948.
La ministre française des
Affaires étrangères, Catherine Colonna, a concédé une erreur : « Collectivement, nous n’avons plus fait suffisamment attention à la centralité de la question palestinienne ». Selon elle, ce
sommet était une première étape, un moment pour délivrer des messages de paix. La concrétisation d’un cessez-le-feu à Gaza est encore loin, note correspondante au Caire, Léonie
Lebrun.
Au-delà des appels partagés
pour l’entrée de l’aide aux Palestiniens de la bande de Gaza, soumise à un siège israélien, les représentants des pays occidentaux et arabes n’ont d’ailleurs pas pu s’entendre sur un communiqué
final, ont indiqué des diplomates arabes à l’AFP. Les négociations ont achoppé sur deux points, selon eux : d’une part, « les pays occidentaux voulaient une condamnation claire du Hamas », dont
l’attaque le 7 octobre contre Israël a déclenché une guerre ayant fait 1 400 morts dans ce pays. De l’autre, ils réclamaient « un appel à la libération des otages », quelque 200 personnes
enlevées durant l’attaque par le Hamas.
Les pays arabes ont refusé
d’inscrire ces points et le sommet s’est soldé par un communiqué de la présidence égyptienne dénonçant « une scène internationale qui a révélé ces dernières décennies son incapacité à trouver une
solution juste et durable à la question palestinienne ». Le ministère israélien des Affaires étrangères a jugé « regrettable que même face à ces atrocités, certains trouvent difficile de
condamner le terrorisme ». « Israël fera ce qu’il a à faire et attend de la communauté internationale qu’elle reconnaisse la justesse de son combat », a-t-il ajouté. »
En tous cas, cet événement géopolitique cantonnera définitivement Israël dans le camp occidental alors qu’il essayait jusqu’à maintenant de trouver un équilibre
entre les deux.
La preuve en est que les Etats-Unis offrent un soutien financier et militaire total à Israël, alors même que ses finances ont déjà été mises à mal par le
financement de l’Ukraine :
« Le président Joe
Biden envisage une demande supplémentaire d’environ 100 milliards de dollars qui inclurait une aide à la défense pour Israël et l’Ukraine, ainsi qu’un financement pour la sécurité des frontières
et une aide aux pays de l’Indo-Pacifique, y compris Taïwan, selon des personnes connaissant bien le dossier. »
Pour la ministre des finances étasunienne, c’est faisable :
« Janet Yellen a
déclaré à Sky News que les États-Unis pouvaient “certainement” se permettre de soutenir des guerres sur deux fronts, alors que le conflit entre Israël et le Hamas menace la stabilité au
Moyen-Orient et que les États-Unis continuent de soutenir la lutte de l’Ukraine contre la Russie.
S’adressant en exclusivité à
Wilfred Frost avant une réunion des ministres des finances au Luxembourg, la secrétaire d’État américaine au Trésor a déclaré que l’économie et les finances publiques étaient en bon état pour
garantir le soutien des intérêts américains à l’étranger. »
Mais, là encore, face aux belles paroles illusoires, revenons-en aux faits :
« En août 2023, la
dette publique des États-Unis s’élevait à environ 32.910 milliards de dollars, soit environ deux mille milliards de plus qu’un an plus tôt, alors qu’elle était d’environ 30.940 milliards de
dollars. Le plafond de la dette publique américaine est devenu l’une des questions politiques les plus importantes aux États-Unis ces dernières années, le débat sur la manière de le gérer
provoquant des troubles politiques entre Démocrates et Républicains. »
Il semble que le sentiment d’invincibilité occidental touche aussi le domaine économique. Mais pas seulement :
« Ce qui se cache
derrière le déferlement actuel de la résistance violente palestinienne est précisément enraciné dans une compréhension inverse de celle que l’on a dans les cercles de Washington.
La «réalité» inverse est
que, au cours de la dernière décennie, Israël s’est éloigné de plus en plus des fondations sur lesquelles une paix régionale durable aurait pu être construite. De manière perverse, Israël a
évolué dans la direction opposée, détruisant les piliers sur lesquels un rapprochement régional aurait pu être possible.
Au cours de la dernière
décennie, Netanyahou a fait basculer l’électorat israélien à droite, en faisant de l’Iran le phantasme par lequel il effraie le public. (Il n’en a pas toujours été ainsi : Après la révolution
iranienne de 1979, Israël s’était allié à l’Iran, contre le «voisinage proche» arabe).
Netanyahou a également
transmis à son électorat le «message» selon lequel, grâce au «succès» des accords d’Abraham, le monde ne se soucie plus du tout des Palestiniens. Qu’ils sont «des nouvelles d’hier».
Cette performance a empêché
le monde occidental de comprendre pleinement ce que les ministres radicaux du gouvernement de Netanyahou ont planifié :
L’un des principaux
engagements des ministres de Netanyahou est de construire le (troisième) temple juif sur le mont du Temple, où se trouve actuellement la mosquée al-Aqsa. En clair, cela implique un engagement à
démolir al-Aqsa et à construire un Temple juif à sa place.
Le deuxième engagement clé
est de fonder Israël sur la «Terre d’Israël» biblique. Comme l’a clairement indiqué le ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir, les Palestiniens de Cisjordanie seraient confrontés à un choix
: partir ou vivre sous l’emprise d’un État juif suprématiste.
La troisième consiste à
instituer la loi juive (Halakha) en lieu et place de la loi laïque. Cela priverait les non-juifs d’Israël de leur statut juridique.
Ensemble, la judaïsation
d’Al-Aqsa, la fondation de l’État sur la «Terre d’Israël» biblique et la fin de la loi fondamentale laïque, la Palestine et le peuple palestinien sont tout simplement effacés. Il y a trois
semaines, Netanyahou a brandi une carte d’Israël lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations unies : Gaza et les territoires palestiniens n’y figurent pas du tout. Ils sont effacés.
La situation est aussi existentielle que cela.
Tels sont les enjeux qui
sous-tendent en fin de compte la provocation extrême des forces militaires du Hamas à l’égard d’Israël. Elle vise à briser le paradigme (il ne s’agit pas d’un appel à un quelconque retour au
cadre d’Oslo).
Toutefois, en réagissant de
manière excessive, Netanyahou et son équipe risquent de «faire tomber le toit» de l’ensemble du projet occidental. Biden ne semble pas voir le danger qui se cache dans son propre langage
exagérément enragé, comparant le Hamas à ISIS et approuvant une réponse «rapide, décisive et écrasante» de la part de Netanyahou. Biden a déclaré qu’il était convaincu qu’Israël avait non
seulement le droit, mais le «devoir» de riposter, ajoutant que «les États-Unis soutiennent Israël».
Biden pourrait obtenir plus
que ce qu’il cherche : Une tragédie sous la forme d’un châtiment total infligé aux Palestiniens de Gaza. Netanyahou, piégé par la dynamique de sa propre peur et de sa vulnérabilité, joue le rôle
de Dionysos, le Dieu de l’excès. Et Biden l’encourage.
Tout comme l’équipe Biden a
exposé les États-Unis et l’OTAN à l’humiliation en Ukraine, l’équipe Biden semble incapable d’imaginer ce qui pourrait découler de l’humiliation d’Israël, par sa vengeance à Gaza. L’Ukraine a
entraîné de graves conséquences financières pour l’Europe. En Israël, sa structure militaire et de renseignement vient d’imploser. Imaginez que la structure politique devienne elle aussi
dysfonctionnelle.
Lorsque l’Occident considère
la situation d’un point de vue purement statique et instrumental (c’est-à-dire que Tsahal est beaucoup plus puissant que le Hamas et que, par conséquent, le Hamas est destiné à être détruit –
«C’est une question d’ingénierie») – si «vous» adoptez ce point de vue, peut-être posez-vous la question de manière erronée.
La question à poser est
plutôt une question dynamique : Comment cette dramaturgie va-t-elle se dérouler dans le temps ? De quelle manière la guerre putative d’Israël à Gaza pourrait-elle progressivement façonner les
calculs du Hezbollah, de la Syrie et de la sphère musulmane – et ouvrir des opportunités politiques qui n’étaient pas disponibles jusqu’à présent. »
Pendant que les yeux du monde entier sont rivés sur Gaza, les colons israéliens en profitent pour grignoter encore un peu plus de terrain en Cisjordanie, ne faisant
ainsi qu’aggraver le problème :
« Les soldats et les
colons israéliens ont tué 51 Palestiniens en Cisjordanie depuis samedi, selon le ministère palestinien de la santé à Ramallah. Au moins deux villages, Al-Qanub et Wadi Al-Sik, ont été entièrement
dépeuplés à la suite des violences commises par les colons israéliens.
Un Palestinien d’At-Tuwani,
un village de la région de Masafer Yatta dans les collines du sud d’Hébron, est dans un état critique après qu’un colon, accompagné d’un soldat israélien, a envahi la communauté vendredi et lui a
tiré dessus à bout portant. L’attaque a été documentée par le groupe israélien de défense des droits de l’homme B’Tselem.
Les soldats israéliens
établissent de nouveaux points de contrôle pour bloquer les déplacements des villageois palestiniens. Jeudi soir, près de Yabrud, au nord-est de Ramallah, des soldats ont tiré sur un véhicule
transportant une famille palestinienne, selon des membres de la famille. Randa Abdullah Abdul Aziz Ajaj, 37 ans, a été tuée et son fils, Ismail Ajaj, a été touché au pied et à l’épaule. Son mari
et un autre enfant se trouvaient également dans le véhicule mais n’ont pas été blessés. Un porte-parole de l’IDF a déclaré que les soldats avaient ouvert le feu parce que la voiture “roulait
sauvagement” et que les soldats se sentaient menacés.
Dans toute la Cisjordanie,
les habitants palestiniens constatent une présence accrue de colons armés autour de leurs villages, un plus grand nombre de barrages militaires et un renforcement des restrictions de circulation.
“En ce moment, nous vivons en état de siège. La plupart des villages de Cisjordanie sont enfermés dans des monticules de terre et il est impossible d’en sortir”, a déclaré un habitant du village
de Qaryut. “Il y a des colons partout. Chaque fois que nous nous approchons d’une maison proche d’une colonie, ils nous tirent dessus. Ils profitent de la situation sécuritaire à Gaza pour se
venger en Cisjordanie. Car personne ne s’intéresse à la Cisjordanie aujourd’hui”. »
« Des voix s’élèvent
déjà pour réclamer le départ de Netanyahou. Ne serait-ce que pour son parrainage à long terme du Hamas, pour faire contrepoids aux Palestiniens du Fatah, plus laïques. S’il n’est plus premier
ministre, les tribunaux se saisiront des trois affaires de corruption, actuellement en suspens, contre lui. Il finira probablement en prison.
Une autre raison du succès
du Hamas est le fait que trois des quatre bataillons d’infanterie, comptant chacun 800 soldats, qui gardent habituellement la bande de Gaza, ont été déplacés en Cisjordanie pour protéger les
colons sionistes d’extrême droite lors d’une fête religieuse. Cela a permis au Hamas de franchir facilement la clôture. »
Même le Département d’Etat étasunien se divise sur le sujet :
« La crise au
Proche-Orient provoque un vent de fronde au sein du département d’État américain, l’équivalent en France du ministère des Affaires étrangères, secoué par l’approche diplomatique de Joe Biden.
Fait rarissime, plusieurs diplomates de haut rang dénoncent un positionnement trop va-t-en-guerre au mépris de la vie des populations civiles. Ceux-ci viennent de pousser Antony Blinken, le chef
de la diplomatie américaine, à se fendre d’une lettre ouverte dans laquelle il reconnaît l’énorme pression qui pèse sur les diplomates américains. »
Au niveau international, la fracture qui sépare le bloc occidental de la Russie, de la Chine et de l’Afrique s’étend maintenant au monde musulman :
« Si la guerre en
Ukraine a révélé les lignes de fractures qui traversent la communauté internationale, les derniers épisodes du conflit israélo-palestinien ont fini de les élargir, en particulier avec les
puissances émergentes d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.
Et cette crise au
Moyen-Orient ne déchire pas seulement le Nord et le Sud. Elle irrite également certains alliés européens de Washington qui ont travaillé sans relâche depuis l’invasion russe de l’Ukraine pour
construire un consensus autour du respect du droit international et des droits humains. »
Pendant ce temps, Israël a l’air de peser le pour et le contre, coincé dans une situation difficile. Le ministre de la défense vient de déclarer que :
« Israël se lavera les
mains de Gaza une fois qu’il aura achevé son opération militaire terrestre et vaincu le Hamas, a déclaré le ministre de la défense Yoav Gallant. Le Financial Times, citant un fonctionnaire
israélien anonyme, a rapporté que la nouvelle approche signifie que les habitants de Gaza ne seront pas autorisés à entrer en Israël ou à y travailler.
S’adressant vendredi à la
commission des affaires étrangères et de la défense du Parlement israélien, M. Gallant a déclaré aux législateurs qu’Israël n’aurait plus “la responsabilité de la vie quotidienne dans la bande de
Gaza” une fois les hostilités terminées.
Selon le ministre,
l’opération militaire israélienne se déroulera en trois phases, la première étant un bombardement aérien intensif, qui est déjà en cours. Elle comprendra également des manœuvres au sol “dans le
but de détruire les agents et d’endommager les infrastructures afin de vaincre et de détruire le Hamas”. La deuxième phase verra des combats de moindre intensité dans l’enclave, visant à éliminer
les “poches de résistance”, selon M. Gallant. L’action militaire se terminera par la “création d’un nouveau régime de sécurité” à Gaza.
Le Financial Times a cité un
responsable israélien anonyme qui a déclaré qu'”Israël ne fera pas partie de la solution pour donner du travail [aux Gazaouis]”.
“Nous avons débranché le
cordon ombilical”, a-t-il ajouté. »
En gros, Gaza restera une prison à ciel ouvert mais dans laquelle il ne sera plus distribué d’eau et de nourriture. La recette pour une énième sanglante mutinerie.
Il semble que les dirigeants israéliens perdent eux aussi le sens de la mesure et de la réalité et ne veuillent tirer aucune leçon des événements. Ce qui ne présage rien de bon pour l’issue d’un
problème qui dure depuis 80 ans mais que le nouveau monde multipolaire parait décidé à résoudre une bonne fois pour toute. Mais il semble que leur aveuglement idéologique empêche les dirigeants
israéliens de le voir.
La Chine et la Russie étendent leur soft
power
Pendant que le bloc occidental se débat avec son image en chute libre à l’international, la Russie et la Chine continuent leur offensive de charme :
« Des centres
d’enseignement russe ont été ouverts au Nigeria, en Côte d’Ivoire et en République démocratique du Congo (RDC). Ces centres permettront aux étudiants locaux d’étudier le russe et d’en apprendre
davantage sur la culture du pays.
L’université d’État russe de
l’éducation a inauguré mercredi son centre d’éducation ouverte en russe et d’enseignement de la langue russe à l’université de Lagos, au Nigeria.
La cérémonie s’est déroulée
en présence du vice-recteur de l’université d’État russe de l’éducation, Dmitry Kulikov, et de la direction de la faculté des lettres de l’université de Lagos.
Les professeurs de russe ont
tenu un cours ouvert au cours duquel ils ont présenté aux étudiants la culture russe, leur ont fourni des aides à l’étude et leur ont offert des souvenirs de Russie.
Plus de 50 pays, dont 28 en
Afrique, font actuellement partie du projet à grande échelle du ministère russe de l’éducation visant à établir un réseau de centres d’éducation ouverte. »
« Au premier jour du
troisième Forum des “Nouvelles routes de la soie” pour la coopération internationale, plus de 1 200 représentants de plus de 80 pays et régions ont entrepris ce que certains décrivent comme un
voyage de “chasse aux opportunités”, cherchant à établir de nouveaux réseaux d’affaires dans le cadre de l’initiative des “Nouvelles Routes de la soie” – la plus grande plateforme de coopération
internationale au monde – pour injecter de la certitude dans leurs entreprises dans un monde incertain et apporter des contributions conjointes à la reprise de l’économie mondiale.
Plus de 300 représentants
chinois et étrangers ont signé des accords lors de la conférence des PDG des Routes de la soie de cette année, mardi, a appris le Global Times. Les accords, qui couvrent l’intelligence
artificielle, la biomédecine, l’agriculture moderne, ainsi que les services financiers, ont atteint un record en termes de nombre d’accords et de valeur des contrats. »
« Le président chinois
Xi Jinping a annoncé mercredi [à l’occasion du 3eme forum des Nouvelles routes de la soie, NdT] huit mesures majeures que la Chine prendra pour soutenir la coopération de haute qualité des
“Nouvelles routes de la soie“…
Huitièmement, la Chine
renforcera la construction institutionnelle pour la coopération internationale dans le cadre de la Route de la soie.
La Chine travaillera avec
les pays partenaires de la Route de la soie pour renforcer la construction de plateformes de coopération multilatérale couvrant l’énergie, la fiscalité, la finance, le développement vert, la
réduction des catastrophes, la lutte contre la corruption, les groupes de réflexion, les médias, la culture et d’autres domaines, a indiqué Xi.
La Chine continuera
d’accueillir de tels forums et d’en établir un secrétariat, a-t-il déclaré. »
« Pékin va injecter
plus de 100 milliards de dollars de nouveaux financements dans les Nouvelles routes de la soie, a annoncé ce 18 octobre le président chinois Xi Jinping lors d’un sommet à Pékin marquant le
dixième anniversaire de ce vaste projet d’infrastructures. Les principaux financeurs des Nouvelles routes de la soie, la Banque de développement de Chine et la Banque d’import-export de Chine
(Eximbank), vont injecter près de 100 milliards de dollars de prêts supplémentaires au projet, a déclaré ce 18 octobre le président chinois Xi Jinping, lors de la cérémonie d’ouverture du
troisième forum international des «Nouvelles routes de la soie».
«La Banque de développement
de Chine et la Banque d’import-export de Chine créeront chacune une ligne de financement de 350 milliards de yuans RMB [47,8 milliards de dollars]», a détaillé le dirigeant chinois. Par ailleurs,
«le Fonds de la Route de la soie procédera à une augmentation de capital de 80 milliards de yuans RMB [11 milliards de dollars]», a-t-il poursuivi. Au-delà des investisseurs étatiques, Xi Jinping
a également annoncé que la conférence des entrepreneurs, qui s’est tenue en marge du présent forum, avait «donné lieu à la conclusion d’accords sur des projets d’un montant total de 97,2
milliards de dollars». »
On remarquera au passage que la somme de 100 milliards de $ correspond à ce que Biden veut investir en Ukraine, à Taiwan et en Israël pour soutenir les tensions
guerrières dans ces zones, comme nous l’avons vu plus haut. Chacun ses priorités.
« Le président kenyan
William Ruto a annoncé mardi que 11 entreprises chinoises allaient investir plus de 160 millions de dollars dans la Konza Medical City, une initiative gouvernementale en matière de soins de santé
visant à fournir une couverture sanitaire universelle dans tout le pays africain.
“Je suis ravi pour les 11
entreprises qui ont lancé la Konza Medical City, leur véhicule d’investissement spécial de 161,7 millions de dollars, qui arrive au Kenya à temps pour profiter de la couverture sanitaire
universelle, ainsi que pour Zhende Medical Co. qui conclut un accord pour investir 125 millions de dollars dans la ville de Tatu”, a-t-il déclaré.
Ruto a fait
cette annonce en s’adressant à la table ronde des investisseurs Kenya-Chine à Pékin, en marge du troisième Forum des Nouvelles routes de la soie pour la coopération
internationale. »
« Trente et une
entreprises privées et entreprises d’État (SOE) d’Indonésie ont signé des accords d’une valeur totale de 13,7 milliards de dollars avec des entreprises chinoises lundi lors du Forum des affaires
Indonésie-Chine à Pékin, a déclaré le ministre des SOE, Erick Thohir. “Nous voulons être un pays industriel qui fait partie des chaînes d’approvisionnement mondiales”, a déclaré Erick à Pékin,
dans une vidéo YouTube publiée lundi. Cette somme ne représente qu’une partie des transactions potentielles totalisant environ 29 milliards de dollars, a-t-il précisé, ajoutant que neuf des 31
entreprises étaient des entreprises d’État, dont la compagnie d’électricité PLN et l’Indonesia Battery Corporation. »
Note du Saker
Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé
de cette revue de presse, ou son lien.
Par Wayan – Le 16 octobre 2023 – Le Saker Francophone
Le conflit
israélo-palestinien
Comme si l’enchaînement
de crises qui touchent le monde actuel n’était pas suffisant, une des plus anciennes et amères a tout à coup repris de l’ampleur, le conflit israélo-palestinien.
C’est une crise ou le
biais d’appartenance (le fait de s’identifier à un des côtés, ce qui nous fait perdre tout objectivité), la mauvaise foi politique, la censure médiatico-gouvernementale, la propagande de guerre
et la crainte d’être traité d’antisémite sont réunis pour faire de cette crise une caricature de notre époque.
Je ne vais pas
m’aventurer dans la liste sans fin des pours et des contres pour une affaire qui est plus âgées que moi et qui continue de diviser même des pays qui ne devraient pas se sentir directement
concernés, comme la France. Sur cette affaire chacun à son biais d’appartenance et s’y accroche comme l’huitre à son rocher. Sujet explosif s’il en est.
Pourtant les faits sont
clairs. Un peuple exproprié de sa terre natale par un autre qui utilise des préceptes datant de 2000 ans comme justificatif pour sa colonisation. Un peuple armé jusqu’au dent, ayant même des
bombes nucléaires, face à un autre n’ayant pas d’armée, juste des « groupes de terroristes », pour tenter de se défendre. Un peuple soutenu par « la communauté
internationale », c’est-à-dire le bloc occidental, face à un autre qui semble bien isolé. Une impossibilité organique de pouvoir s’entendre et vivre ensemble quand une des parties en conflit
s’affirme ouvertement « nation juive » dans laquelle seuls les juifs peuvent obtenir la nationalité….
Nous nous bornerons donc
à présenter les faits et observer les positions de différents pays face à ce nouvel accès de fièvre.
La première chose qui saute aux yeux de l’observateur est que le bloc occidental n’essaye même plus de prendre une attitude de neutralité, comme il avait tendance à
faire auparavant sur ce sujet. Le monde occidental fait maintenant bloc autour d’Israël, quelques soient les circonstances :
« Les États-Unis
envoient leur porte-avions le plus récent et le plus avancé, ainsi qu’un groupe d’intervention complet, pour soutenir Israël à la suite d’une attaque terroriste qui a tué des centaines de
civils.
Le USS Gerald R. Ford et ses
plus de 4 000 marins ont été déployés pour la première fois l’année dernière. Décrit par les responsables de la marine américaine comme “le plus grand et le plus redoutable des navires de guerre
américains”, il est doté d’un pont d’envol redessiné qui lui permet de générer 30 % de vols supplémentaires par rapport à n’importe quel autre porte-avions américain.
Le Ford sera accompagné d’un
croiseur à missiles guidés et de cinq destroyers à missiles guidés.
En outre, Austin a indiqué
que les États-Unis prenaient des mesures pour renforcer les escadrons de chasseurs F-35, F-15, F-16 et A-10 de l’armée de l’air américaine au Moyen-Orient.
Il a ajouté que les
États-Unis allaient fournir à l’armée israélienne des équipements, des ressources et des munitions supplémentaires, qui devraient arriver dans les prochains jours, ce que M. Austin a réaffirmé au
ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, lors d’un appel téléphonique dimanche, selon le Pentagone.
“Le renforcement de notre
dispositif de forces conjointes, en plus du soutien matériel que nous fournirons rapidement à Israël, souligne le soutien indéfectible des États-Unis aux forces de défense israéliennes et au
peuple israélien”, a déclaré M. Austin dans le communiqué. »
« Dans un communiqué
commun publié lundi 9 octobre en fin de soirée, l’Allemagne, les États-Unis, la France, l’Italie et le Royaume-Uni indiquent qu’ils « soutiendront les efforts d’Israël pour se défendre » après
l’offensive meurtrière menée par le Hamas samedi. Ces cinq puissances condamnent « sans ambiguïté possible le Hamas et ses actes terroristes révoltants ».
Je remarque au passage que les pays occidentaux soutiennent tous « le droit d’Israël à se défendre » mais que pas un mot n’est
dit sur « le droit des palestiniens à se
défendre », sous entendant que ce sont toujours les palestiniens les agresseurs et les israéliens les victimes. Une totale inversion des faits.
Il y aura même rétorsion contre le peuple palestinien de la part de l’Union Européenne :
« La Commission
européenne a déclaré lundi qu’elle réexaminait l’ensemble de son aide au développement en faveur des Palestiniens, d’une valeur de 691 millions d’euros (729 millions de dollars), et qu’elle
suspendait immédiatement tous les paiements à la suite de l’attaque du Hamas contre Israël.
“L’ampleur de la terreur et
de la brutalité contre Israël et son peuple marque un tournant”, a déclaré Oliver Varhelyi, commissaire européen chargé du voisinage et de l’élargissement, dans un message publié sur les réseaux
sociaux. “On ne peut pas continuer à faire comme si de rien n’était. »
Pourtant un journal israélien, Harrezt, est bien obligé de le reconnaître :
« Terrorisés par les
colons, les bergers palestiniens de Cisjordanie sont contraints de quitter les villages où ils vivent depuis des décennies. La semaine dernière, c’était au tour d’Al-Baqa’a »
« Les principaux
ministres israéliens assistent à la démolition de maisons bédouines ; Ben-Gvir : C’est un “devoir sacré”.
C’est la première fois que
des ministres viennent applaudir ceux qui détruisent une maison et laissent ses habitants sans solution de rechange”, déclare un militant bédouin israélien. « C’est une chose
cruelle » »
« Un ministre israélien
d’extrême droite prépare le terrain pour doubler la population de colons en Cisjordanie
Le ministre israélien des
finances, Bezalel Smotrich, a demandé que l’on se prépare à l’installation de 500 000 colons supplémentaires en Cisjordanie en modernisant l’infrastructure des colonies et des avant-postes
illégaux. »
Pourtant, dans une répétition du cas de l’Ukraine, les dirigeants occidentaux parlent tous de l’attaque « non provoquée » du Hamas contre Israël :
« Nous voyons la classe
politique/médiatique occidentale bêler à nouveau le mot “non provoqué” à l’unisson, cette fois-ci en référence à la vaste opération sur plusieurs fronts lancée par le Hamas contre Israël samedi
matin, qui aurait tué des centaines d’Israéliens.
“Les États-Unis condamnent
sans équivoque les attaques non
provoquées des terroristes du Hamas contre les civils israéliens”, peut-on lire dans un communiqué de la Maison Blanche.
“La perte de vies humaines
en Israël à la suite de l’attaque violente, calculée et non provoquée du Hamas est déchirante”, déclare Hakeem
Jeffries, chef de la minorité de la Chambre des représentants.
“L’attaque
terroriste non
provoquée d’aujourd’hui et les meurtres de citoyens israéliens innocents sont un rappel brutal de la brutalité du Hamas et des extrémistes soutenus par l’Iran”, déclare Jim Jordan,
membre du Congrès et candidat à la présidence de la Chambre des représentants.
“Cette attaque
ignominieuse, non provoquée et
barbare contre Israël doit faire l’objet d’une condamnation mondiale et d’un soutien sans équivoque au droit à l’autodéfense de l’État juif”, a tweeté le candidat à l’élection présidentielle
Robert F. Kennedy Jr.
Il s’agit d’une
“attaque non provoquée contre des
civils” : Le lieutenant-général Keith Kellogg”, peut-on lire dans une récente dépêche de Fox News.
“L’agression non provoquée par les terroristes du Hamas”, peut-on
lire dans un tweet de l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo….
Je pourrais citer beaucoup,
beaucoup d’autres exemples, mais je pense que c’est suffisant pour comprendre ce que j’essaie de dire. N’est-il pas étrange de voir le même choix de mots étrangement spécifiques inséré encore et
encore à propos du même événement dans les déclarations des politiciens et des experts, quelle que soit leur affiliation politique ? Lorsque vous les mettez tous ensemble, cela commence à sembler
très suspect, comme quelqu’un qui se réfère toujours à sa voiture comme “ma voiture, que je n’ai pas volée”, ou qui présente toujours son épouse comme “ma femme, que je ne bats pas”.
Il est clair maintenant que
chaque fois que vous voyez le mot “non provoqué” être répété avec force et de manière uniforme par l’ensemble de la classe politique/médiatique, ce dont ils parlent a certainement été massivement
provoqué.
Nous avons vu exactement la
même chose lorsque la Russie a envahi l’Ukraine ; dès le début, la politique et les médias occidentaux ont été saturés du mot “non provoqué”, bombardant le public occidental avec ce message
encore et encore, malgré le fait évident et indéniable que la guerre en Ukraine a été très certainement provoquée.
Comme l’a dit Noam Chomsky
l’année dernière, “Bien sûr, elle a été provoquée. Sinon, ils ne parleraient pas sans cesse d’une invasion non provoquée”.
Il en va de même pour la
dernière offensive du Hamas. Il y a toutes sortes d’arguments que l’on peut légitimement avancer à son sujet, mais il y en a un que l’on ne peut absolument pas défendre, c’est qu’elle n’a pas été
provoquée. Comme l’a dit l’écrivain et humoriste palestino-américain Amer Zahr sur Twitter, “75 ans de nettoyage ethnique. 15 ans de blocus. Confiscation des terres palestiniennes. Pogroms dans
les villes palestiniennes. Profanation des sites sacrés palestiniens. Raids quotidiens dans les maisons palestiniennes. L’humiliation constante de tout un peuple. Rien de ce qui se passe
aujourd’hui n’est ‘non provoqué'”.»
Les Etats-Unis sont même prêts à fermer les yeux face au massacre en cours à Gaza :
« Alors qu’Israël
intensifie ses attaques contre Gaza, le Département d’Etat décourage les diplomates travaillant sur les questions du Moyen-Orient de faire des déclarations publiques suggérant que les Etats-Unis
souhaitent moins de violence, selon des courriels internes consultés par le HuffPost.
Dans des messages diffusés
vendredi, le personnel du département d’État a écrit que les hauts fonctionnaires ne veulent pas que les documents destinés à la presse contiennent trois expressions spécifiques :
“désescalade/cessez-le-feu”, “fin de la violence/effusion de sang” et “rétablissement du calme”.
Cette révélation constitue
un signal fort de la réticence de l’administration Biden à inciter Israël à la retenue, alors que ce proche partenaire des États-Unis étend l’offensive qu’il a lancée après que le Hamas – qui
dirige Gaza – a attaqué des communautés israéliennes le 7 octobre.
Les courriels ont été
envoyés quelques heures après qu’Israël a demandé à plus de 1,1 million d’habitants du nord de la bande de Gaza de quitter leurs maisons et leurs abris en prévision d’une invasion terrestre de la
région. Jeudi, les Nations unies ont déclaré qu’Israël avait donné aux habitants de Gaza un délai de 24 heures pour se rendre dans le sud de la bande de Gaza, et ont averti qu’il serait
“impossible qu’un tel mouvement ait lieu sans conséquences humanitaires dévastatrices”. »
Du côté israélien, c’est la surprise d’un pays qui se croyait en toute sécurité derrière son « dôme de fer » :
« Ce samedi 7 octobre,
la plus puissante armée du Moyen-Orient a été prise de court et mise en échec. Ses avions de guerre ont été cloués au sol. Elle a mis des heures à réagir : une débâcle totale. Les commandos du
Hamas se sont infiltrés en territoire israélien avec une facilité déconcertante, sans presque aucune résistance en face.
Des bases de l’armée
israélienne ont été conquises en rien de temps. Des soldats ont été capturés, abattus. Des civils et des militaires israéliens ont été enlevés et envoyés à Gaza. Il s’agit à la fois d’un échec
militaire pour Israël et d’un échec cuisant pour ses services de renseignements.
Si l’armée israélienne a
donc tardé à réagir, elle écrase pourtant désormais Gaza sous les bombes. Le message d’Israël est clair : « vous nous terrorisez, on vous terrorise ». L’armée israélienne a ciblé, comme en 2021
lors de la précédente grande guerre à Gaza, les tours d’habitation. Officiellement parce qu’elles abritent des positions du Hamas. Mais la réalité derrière cette stratégie est la volonté de
frapper fort, de marquer les esprits, de traumatiser et de couper l’envie de recommencer aux Palestiniens.
Encore une fois, l’État
hébreu se lance dans la politique du « tout sécuritaire ». Une stratégie pourtant défaillante, aussi vieille que l’occupation et qui dure depuis 56 ans. Répression, colonisation, attaques de
colons, des centaines de Palestiniens tués chaque année, des détentions arbitraires, la profanation de lieux saints musulmans et chrétiens… La violence appelle la violence. Malheureusement, les
civils innocents israéliens et palestiniens en payent le prix. »
La dangereuse mais classique déshumanisation de l’ennemi est en cours :
« Le ministre israélien
de la Défense Yoav Gallant a ordonné ce 9 octobre un « siège complet » de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, au troisième jour de l’offensive surprise et massive lancée par le mouvement
islamiste palestinien. « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé », a-t-il déclaré dans un message vidéo en hébreu. « Nous combattons des animaux humains et nous agissons en
conséquence », a ajouté le ministre. »
Pour justifier la féroce répression que subissent les civils palestiniens, comme le fait remarquer l’œil de lynx de Caitlin Johnstone :
« Il est intéressant de
constater que la semaine dernière, Israël n’avait aucune idée des activités du Hamas, alors que cette semaine, il connaît toutes les mosquées, les écoles et les hôpitaux dans lesquels le Hamas se
cache.
Lorsque vous vivez dans un
empire du mensonge, on vous demande de croire beaucoup de choses très stupides. La chose la plus stupide que l’on nous demande de croire cette semaine est que les services de renseignement
israéliens sont à la fois si incompétents que l’attaque du Hamas de samedi les a pris complètement par surprise, mais en même temps si compétents que tous les bâtiments qu’ils détruisent avec
leur campagne de bombardements incessants sur Gaza sont dirigés uniquement vers le Hamas.
L’expression “cibles du
Hamas” a fait le tour des médias ces derniers jours en référence aux attaques en cours sur Gaza, qui ont tué à ce jour plus de 1 500 Palestiniens, dont un tiers d’enfants.
“Israël mène des frappes à
grande échelle sur des cibles du Hamas”, titre CNN.
Israël mène des “frappes à
grande échelle” sur des cibles du Hamas”, lit-on dans le titre d’une séquence d’ABC News.
“Israël affirme avoir largué
6 000 bombes contre des cibles du Hamas”, lit-on dans un article du Washington Post.
Israël doit avoir une très
bonne visibilité de la bande de Gaza pour savoir que chacune de ces 6 000 bombes visait des “cibles du Hamas” et pas seulement des bâtiments civils.
Où était cette vision 20/20
lorsque le Hamas préparait une attaque à l’aide de parapentes motorisés, de drones et de bateaux à moteur dans une bande de terre fermée de la taille de Philadelphie ? Comment les services de
renseignement israéliens n’ont-ils pas détecté les préparatifs de cette attaque, alors même que les services de renseignement égyptiens les avaient prévenus de son imminence ? Comment ont-ils
échoué de manière si spectaculaire que même le Hamas aurait été surpris par l’ampleur du succès de son opération ? Est-il vraiment raisonnable de croire qu’ils étaient aveugles comme des taupes
aux activités du Hamas la semaine dernière, mais qu’ils ont l’œil de l’aigle cette semaine ? »
Doutes d’autant plus valides que c’est le gouvernement israélien lui-même qui a financé le Hamas. Même RFI est maintenant obligé de reconnaitre ce qui est pourtant
encore désigné comme une « hypothèse complotiste » :
« Dans le même temps,
le Hamas, organisation islamiste créée en 1987 et opposée aux accords d’Oslo qui devaient garantir la reconnaissance d’Israël par un futur État palestinien, voit son influence s’étoffer
grâce à la bienveillance des gouvernements Sharon
puis Netanyahu, tandis que Fatah et OLP sont peu à peu affaiblis et décrédibilisés. « Nous avons permis l’émergence d’un monstre : le Hamas a été nourri à
l’instar du Golem de la tradition juive, qui se retourne aujourd’hui contre nous », se désole David Ben Ishay, co-fondateur du collectif des Démocrates modérés. Les valises remplies de billets qatariens à destination du Hamas via
Israël remontent aujourd’hui à la surface. « Le mouvement continuait à exister mais il a perdu de son ampleur après l’échec d’Oslo et les intifadas : le message de paix passait plus
difficilement dans la société israélienne », rappelle Alain Ronzenkier. »
Dans un article qui montre le peu d’espoir pour une paix entre Israël et la Palestine :
« Quel camp pour la
paix ?
Qu’il est loin le temps où
le mot renvoyait à un horizon atteignable grâce à un large désir social et politique : les manifestations géantes de plusieurs centaines de milliers de personnes dans les années 1970 et 1980 –
comme celles rassemblées en 1978 à l’appel de plus de 378 officiers pour conclure la paix avec l’Égypte ; la naissance en 1992 du Meretz, parti historique de la gauche laïque et traduction
politique du mouvement social pacifiste, qui entre à la Knesset ; la poignée de main Rabin-Arafat – bon gré, mal gré – devant la Maison Blanche l’année suivante. Et c’est d’ailleurs lors d’un
rassemblement géant de La Paix maintenant (Shalom Arshav), mouvement de référence historique, que l’assassinat d’Yitzak Rabin en novembre 1995, par un extrémiste juif, vient briser la dynamique
diplomatique. Si les espoirs ne meurent pas avec le prix Nobel de la paix, la seconde intifada (2000-2005) scelle la fin du processus d’Oslo. »
Sans surprise, l’Iran soutient la cause palestinienne :
« L’Iran estime que
l’opération de grande envergure lancée par les groupes de résistance palestiniens contre Israël est une réponse naturelle et légitime aux crimes commis par le régime contre le peuple palestinien
au cours des derniers mois.
Le ministre iranien des
affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a fait cette remarque lors d’un appel téléphonique avec le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, lundi, au
troisième jour de l’opération “Tempête al-Aqsa”, la plus grande opération militaire contre Israël depuis des décennies.
Amir-Abdollahian a dénoncé l’inaction de l’Occident
face aux “crimes systématiques” du régime israélien contre les Palestiniens, déclarant : “Si l’Europe et l’Occident avaient mis fin aux crimes du [Premier ministre israélien Benjamin] Netanyahou
sans [appliquer leur] politique de deux poids, deux mesures, peut-être que la Palestine ne serait pas témoin de cette situation aujourd’hui”.
Le haut diplomate iranien a
également exhorté la communauté internationale à faire de son mieux pour soutenir les droits du peuple palestinien.
Pour sa part, M. Borrell a
déclaré que l’UE avait critiqué le comportement de M. Netanyahu, ajoutant toutefois qu’il était nécessaire de penser à promouvoir la paix dans la conjoncture actuelle. »
Quant à la Russie et la Chine qui assume leur nouveau statut de puissances mondiales, elles sont sur ce sujet aussi sur la même longueur d’onde, la fameuse
« solution à deux Etats » :
« La Russie et la Chine
ont plaidé en faveur d’un véritable processus de paix au Proche-Orient lors d’une session d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU organisée dimanche pour discuter des récentes attaques du
groupe militant palestinien Hamas contre Israël, les pires que le pays ait connues depuis des décennies.
“Mon message est le suivant
: Il est important d’arrêter immédiatement les combats, de conclure un cessez-le-feu et d’entamer des négociations sérieuses, qui sont au point mort depuis
des décennies“, a déclaré à la presse Vassily Nebenzia, représentant permanent de la Russie auprès de l’organisation internationale.
Nebenzia a
souligné que la Russie condamnait toutes les attaques contre les civils. L’ambassadeur chinois Zhang Jun a exprimé une position similaire avant la réunion, exhortant le monde à “revenir à la solution des deux États“.
Le Conseil de sécurité n’a
toutefois pas produit de déclaration commune sur la question en raison de désaccords entre ses membres. »
« La décision
unilatérale des États-Unis d’envoyer des armes et des navires de guerre à Israël après l’attaque du Hamas “alimentera davantage la tension et provoquera une crise humanitaire plus grave”, ont
déclaré des observateurs chinois. En outre, la réaction maladroite de Washington à l’attaque surprise reflète également l’échec de ses politiques au Moyen-Orient, résultat de ses volte-face et de
son indécision, ont commenté les observateurs.
Répétant leur tactique
d’attiser les flammes comme ils le font dans la crise russo-ukrainienne, les États-Unis font également pression sur d’autres pays, dont la Chine, pour qu’ils condamnent le
Hamas. »
« Zhai Jun, envoyé
spécial du gouvernement chinois sur la question du Moyen-Orient, a eu un entretien téléphonique mardi avec un responsable du ministère égyptien des Affaires étrangères. Zhai a déclaré que la
solution fondamentale du conflit israélo-palestinien réside dans la mise en œuvre de la solution des deux États, et que la
Chine est prête à promouvoir un cessez-le-feu immédiat et la cessation de la violence, et à fournir un soutien humanitaire au peuple palestinien.
Zhai a souligné que le cycle
du conflit israélo-palestinien se poursuivait et que le nœud du problème résidait dans l’incapacité à résoudre la question palestinienne de manière équitable. “La solution fondamentale réside
dans la mise en œuvre de la solution des deux
États, et la communauté internationale devrait faire des efforts pratiques avec le plus grand sens de l’urgence pour la promouvoir. »
Le problème est que la « solution à deux Etats », le gouvernement israélien n’en
veut pas. L’objectif affiché de
Netanyahou est l’annexation progressive de toute la Palestine.
Ce que nous pouvons donc observer à cet instant « t » est que, parallèlement au fait que l’OTAN, armée occidentale parée de toutes les puissances dans l’imaginaire
collectif mondial, s’est retrouvée nue face à l’échec de sa confrontation indirecte contre la Russie, il risque d’arriver la même chose à Tsahal, la puissante armée israélienne, si le conflit
dégénère et qu’elle se retrouve confrontée aux groupes armés des nations arabes environnantes sans pouvoir avoir le dessus. Cela sera un coup de plus à l’image de la puissance occidentale dans la
conscience collective mondiale :
« L’attaque-surprise du
Hamas contre Israël a pris tout le monde de cours et montré d’énormes négligences du renseignement israélien si réputé et si vanté. Cette grossière faiblesse stratégique d’Israël, un bastion
occidental au Moyen-Orient, est après la faiblesse occidentale en Ukraine une indication de plus de ce que les capacités de force des Occidentaux, dépassées et inadaptées, sont un simulacre de
plus. Cette crise, la nième reprise du même drame, confirme l’effondrement de l’hégémonie de l’Ouest-tardif. »
Les prochaines semaines nous dirons ce qu’il en est vraiment.
Ukraine
Alors que les regards se sont tous tournés vers le Proche-Orient, la Russie en profite pour lancer l’attaque en Ukraine :
« Les militaires russes
ont lancé de petites attaques sur l’ensemble de la ligne de front. Un effort majeur est tenté près d’Avdeevka qui, hier, a été bombardée lourdement :
Le titre est le suivant :
“L’armée russe a porté un coup d’une puissance inédite aux Forces armées ukrainiennes (FAU)“. Il s’agit du bombardement aérien d’Avdeevka, ville ukrainienne lourdement fortifiée située à 14
kilomètres de la ville de Donetsk, centre urbain de plus d’un million d’habitants et capitale de l’oblast (région) du Donbass. La ville de Donetsk était frappée quotidiennement par des missiles
et des obus d’artillerie lancés depuis Avdeevka depuis la période précédant l’opération militaire spéciale, et avec une intensité de plus en plus grande pendant l’opération militaire spéciale.
Des images vidéo de maisons et d’immeubles détruits ont été diffusées dans les journaux télévisés russes du soir, en même temps que les chiffres des pertes et les témoignages des
victimes. »
D’un côté il y a les cris de guerre et de l’autre les besoins du commerce. Il semble que le Canada sache bien manier les deux :
« Au jeu de quelle
capitale occidentale sanctionne le mieux la Russie, toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne. Si du côté de Paris, notamment, on a enjoint, dès le mois de mars 2022, les
firmes françaises « de respecter les sanctions », et donc in fine d’abandonner leurs actifs en Russie, les autorités canadiennes se montreraient plus coulantes, à en croire Le Devoir. Dans une
publication datée du 3 octobre, le quotidien québécois révèle que les autorités canadiennes auraient délivré depuis mars 2022 « plus d’une dizaine de permis spéciaux » à des entreprises
nationales afin de contourner leur propre régime de sanctions contre Moscou. »
Le magazine étasunien FAIR, Fairness and Accuracy In Reporting, propose un compte rendu de
la couverture médiatique étasunienne au sujet de l’Ukraine, confirmant les observations de nos revues de presse en donnant de nombreux exemples :
« Il est clair depuis
un certain temps que les médias corporatifs américains ont explicitement pris parti pour la guerre en Ukraine. Ce rôle consiste notamment à supprimer l’histoire pertinente des événements qui ont
conduit à la guerre (FAIR.org, 3/4/22), à attaquer les personnes qui évoquent cette histoire en les qualifiant de “théoriciens du complot” (FAIR.org, 5/18/22), à accepter les déclarations
officielles du gouvernement pour argent comptant (FAIR.org, 12/2/22) et à promouvoir une image exagérément rose du conflit afin de remonter le moral de la population.
Pendant la majeure partie de
la guerre, la couverture américaine a été aussi pro-ukrainienne que les médias ukrainiens, désormais jugulés sous le gouvernement Zelenskyy (FAIR.org, 5/9/23). Des prédictions catastrophiques
sont apparues sporadiquement, mais ont été noyées dans une couverture tambour battant décrivant une armée ukrainienne sur le point de remporter la victoire et une armée russe incompétente et sur
le point de s’effondrer. »
La semaine dernière, nous observions que les Etats-Unis n’avaient pas fait un geste envers la France pour qu’elle reste au Niger, pensant pouvoir prendre le relais
sur place pour mieux empêcher la Russie de s’y installer. Il semble que leur espoir d’une entente avec le nouveau gouvernement nigérien était vain, d’où ce soudain retournement de
situation :
« Washington qualifie
la prise de pouvoir des militaires au Niger de coup d’État et coupe son aide
Les États-Unis ont
formellement qualifié mardi 10 octobre la prise de pouvoir des militaires au Niger cet été de coup d’État et annoncé en conséquence la suppression de quelque 500 millions de dollars d’aide
économique. »
Thierry Meyssan nous propose son analyse des raisons de la perte d’influence de la France en Afrique :
« Face à la vague de
changements de régimes en Afrique francophone, les médias français sont stupéfaits. Ils ne parviennent pas à expliquer le rejet de la France.
Les anciennes rengaines sur
l’exploitation coloniale ne sont pas convaincantes. Par exemple, on note que Paris exploite l’uranium du Niger, non pas au prix du marché, mais à un autre ridiculement bas. Cependant, les
putschistes n’ont jamais évoqué cet argument. Ils parlent de tout à fait autre chose. Les accusations de manipulation russe ne sont pas plus crédibles. D’abord parce que la Russie ne semble pas
se tenir derrière les putschistes du Mali, de la Guinée, du Burkina-Faso, du Niger ou du Gabon, mais surtout parce que le mal est de loin antérieur à leur arrivée. La Russie n’est arrivée en
Afrique qu’après sa victoire en Syrie, en 2016, alors que le problème date au moins de 2010, si ce n’est de 2001.
Comme toujours, ce qui rend
la situation illisible, c’est d’oublier ses origines….
Un sanctuaire de camps
militaires d’Al-Qaïda a été formé entre les villes de Ghat (près de la frontière algérienne) et de Sabbah (proche du Niger) dans le désert du Fezzan, au Sud de la Libye. Selon le très sérieux
Canard enchaîné, ces académies du jihadisme ont été organisées par les services secrets britanniques et français.
Il y a trois ans, le 8
octobre 2021, le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, donnait une interview à RIA Novosti [5] qui a été largement reprise et commentée dans toute la région, mais pas en France où
personne ne la connaît, sauf nos lecteurs.
Selon Yaou Sangaré Bakar,
ministre nigérien des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur, qui l’a écrit au Conseil de sécurité (Ref. S/2023/636), le mois dernier, des agents français ont
libéré des terroristes qui étaient prisonniers. Ils ont été regroupés dans une vallée du village de Fitili (28 km nord-ouest de Yatakala) où une réunion de planification s’est tenue dans
l’objectif d’attaquer des positions militaires dans la zone des trois frontières. Des chefs terroristes, au nombre de seize, ont été appréhendés dans trois opérations dont deux en territoire
nigérien et une en territoire malien. »
Des informations confirmées par le gouvernement algérien :
« « Le terrorisme est
devenu la menace numéro un pour la paix et la sécurité en Afrique. Les développements récents ont clairement démontré que, si cette menace a considérablement diminué dans d’autres parties du
monde, elle a augmenté de façon exponentielle sur notre continent, en particulier dans la région du Sahel », a déclaré M. Attaf dans une allocution prononcée lors d’une réunion ministérielle de
l’Union africaine (UA) pour débattre des menaces terroristes accrues auxquelles sont confrontés les pays et les peuples du continent africain, ces derniers temps.
« Tirant les leçons de son
expérience amère mais réussie dans la lutte contre ce fléau, l’Algérie est fermement convaincue qu’une approche à deux volets est indispensable pour lutter à la fois contre les manifestations du
terrorisme et ses causes profondes dans la région du Sahel et au-delà », a-t-il souligné.
« Face à une menace en
constante évolution, nous avons certainement besoin d’une nouvelle approche, d’un nouvel engagement et d’une action audacieuse. Le statu quo n’est plus une option, ni une position confortable »,
a-t-il encore dit.
À cet égard, « l’Algérie a
appelé à la tenue d’une conférence internationale sur le développement au Sahel ainsi qu’à la création d’un nouveau modèle d’opérations de paix mieux adapté aux contextes de lutte contre le
terrorisme », a rappelé M. Attaf.
Le Sahel, épicentre mondial
du fléau du terrorisme
Par ailleurs, M. Attaf a
tenu à préciser que la région du Sahel, qui est confrontée à des défis de développement complexes, étant l’une des plus pauvres du monde, était récemment devenue comme un « arc de feu » qui
s’étend de la mer Rouge à l’océan Atlantique. Une zone qui abrite actuellement la plus forte concentration de conflits armés et de situations de crise qui continuent à infliger des souffrances
insupportables aux populations civiles.
Cette région « est devenue
la plus touchée et l’épicentre mondial du fléau du terrorisme. En 2022 seulement, elle a enregistré plus de 43% des décès dus au terrorisme dans le monde », a-t-il enchaîné.
Il a aussi souligné que les
pays et les peuples de la région du Sahel « sont confrontés à des groupes terroristes qui sont considérés comme parmi les plus dynamiques et les plus meurtriers au monde, des groupes lourdement
armés et équipés d’armes sophistiquées, des groupes qui ont étendu leur contrôle sur de vastes zones géographiques où ils agissent comme les autorités locales de facto, et des groupes armés
capables de déployer des stratégies militaires incroyablement habiles ».
« Pour faire court, en
Algérie, nous avons cessé d’utiliser l’appellation de +groupes terroristes+ pour décrire ce qui pourrait être qualifié avec exactitude et réalisme +d’armées terroristes+ », a-t-il fait
savoir. »
Bien sur cette information est donnée par le chef du Service russe des renseignements extérieurs et publiée sur Sputnik News, mais elle vient renforcer ce que
dénonce de nombreux dirigeants africains :
« Ces derniers temps,
l’Afrique attire une attention particulière des États-Unis et de leurs alliés […]. Nous disposons d’informations fiables selon lesquelles les services de renseignement occidentaux travaillent
déjà avec des groupes terroristes locaux, les orientant à mener des attaques terroristes et des actes de sabotage contre des infrastructures au Mali et en République centrafricaine”, a indiqué
M.Narychkine, lors de la 53e édition du Conseil des chefs des services secrets des pays de la Communauté des États indépendants (CEI), qui s’est tenue à Bakou du 10 au 12
octobre. »
L’Afrique en a assez d’être ainsi malmenée par les grandes puissances. Le chef d’Etat guinéen a profité de la dernière assemblée générale de l’ONU pour le dire, au
nom des pays africains :
« Le chef de l’État
guinéen, plusieurs fois applaudi, a dénoncé un modèle de gouvernance selon lui « imposé » par l’Occident. Un modèle occidental qu’il estime être un échec sur le continent. « L’Afrique souffre
d’un modèle de gouvernance qui nous a été imposé, un modèle certes bon et efficace pour l’Occident, qui l’a conçu au fil de son histoire, mais qui a du mal à passer et à s’adapter à notre réalité
», a-t-il déclaré devant l’Assemblée générale. « Hélas, j’aimerais dire que la greffe n’a pas pris. »
Le leader de la junte a
également dénoncé les « catégorisations » dans lesquelles les autres nations veulent cantonner les États africains. « Nous ne sommes ni pro, ni anti-Américains, ni pro, ni anti-Chinois, ni pro,
ni anti-Français, ni pro, ni anti-Russes. Nous ne sommes tout simplement pro-Africains, c’est tout. Nous mettre sous la coupe de telle ou telle puissance est une insulte à une population de plus
d’un milliard d’Africains, a-t-il martelé, dont environ 70% des jeunes totalement décomplexés. Des jeunes ouverts sur le monde et décidés à prendre en main leur destin. »
Il semble que la Russie a bien capté le message et n’utilise que son « soft power » dans ses relations avec ce continent :
« Le Burkina Faso et la
Russie continuent de resserrer leurs liens : un accord a été signé ce 13 octobre pour la construction d’une centrale nucléaire par Moscou dans ce pays sahélien où moins d’un quart de la
population a accès à l’électricité…
Le document « vient
concrétiser le souhait du président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, exprimé en juillet dernier lors du sommet Russie-Afrique au cours d’un entretien avec son homologue russe
Vladimir Poutine », détaille le gouvernement burkinabè. »
La semaine dernière, par pure coïncidence, trois grandes puissances mondiales, Etats-Unis, Chine et Russie, ont exposé leur vision géopolitique du monde futur au
cours de différents discours. Il est intéressant de les comparer. Commençons par la vision étasunienne exposé lors d’un discours de Blinken, tel que nous le rapporte Alastair Crooke :
« La semaine dernière,
le secrétaire d’État Blinken, dans un discours prononcé à l’université Johns Hopkins, a déclaré sans ambages :
« Ce à quoi nous sommes
confrontés n’est pas un test de l’ordre de l’après-guerre froide. Les pays et les citoyens perdent confiance dans l’ordre économique international – leur confiance est ébranlée par des failles
systémiques… Plus ces disparités persistent, plus elles alimentent la méfiance et la désillusion des gens, qui ont le sentiment que le système ne leur donne pas une chance équitable
».
Jusqu’ici, tout va bien,
mais il poursuit :
« Une ère s’achève, une
nouvelle commence… Nous devons agir, et agir de manière décisive… Nous devons faire avancer l’histoire. Nous devons mettre la main sur le gouvernail de l’histoire, parce que… »
« Aucune nation au monde n’a
une plus grande capacité à mobiliser les autres autour d’une cause commune. Parce que nos efforts continus … nous permettent de corriger nos défauts et de renouveler notre démocratie de
l’intérieur. Et parce que notre vision de l’avenir – un monde ouvert, libre, prospère et sûr – n’est pas seulement celle de l’Amérique, mais l’aspiration durable des peuples de toutes les nations
et de tous les continents ».
La « nouvelle ère »
ressemble donc à l’« ancienne » bien connue : Notre « vision libérale » occidentale et sa doctrine économique sont celles de tous, partout dans le monde – affirme Blinken.
Mais le défi de la «
nouvelle ère » est le suivant,
« Nos concurrents [la Russie
et la Chine] ont une vision fondamentalement différente… Le contraste entre ces deux visions ne pourrait être plus clair. Et les enjeux de la compétition à laquelle nous sommes confrontés ne
pourraient être plus élevés – pour le monde et pour le peuple américain ».
C’est pourquoi nous – Team
America – nous efforçons « d’aligner nos amis d’une nouvelle manière afin que nous puissions répondre aux trois tests déterminants de cette ère émergente : une concurrence stratégique féroce et
durable ; des menaces existentielles pour les vies et les moyens de subsistance partout dans le monde – et le besoin urgent de rééquilibrer notre avenir technologique et notre avenir économique,
de sorte que l’interdépendance soit une source de force – et non de vulnérabilité ». (Interdépendance ? … hmm)
« Nous y parvenons grâce à
ce que j’aime appeler la géométrie variable diplomatique. Nous avons aligné des dizaines de pays pour imposer à la Russie un ensemble sans précédent de sanctions, de contrôles des exportations et
d’autres coûts économiques ».
Ahh — la guerre froide est
donc terminée ? Et qu’est-ce qui va la remplacer ? Et bien, une nouvelle guerre froide à « géométrie variable ». Manifestement, le message émanant des sommets des BRICS et du G20 n’est pas
passé.
Le message qui a résonné
comme un clair coup de cloche lors de ces sommets était que le non-Occident collectif s’était rallié à la demande urgente d’une réforme radicale du système mondial. Ils veulent un changement dans
l’architecture économique mondiale ; ils contestent ses structures (c’est-à-dire les systèmes de vote qui se cachent derrière ces structures institutionnelles telles que l’OMC, la Banque mondiale
et le FMI) – et surtout ils s’opposent à l’hégémonie militarisée du dollar.
La demande – exprimée
clairement – est d’avoir un siège à la table d’honneur. Point à la ligne.
À cette demande, la réponse
de Blinken est celle d’un défi pur et simple : la géométrie variable :
« Nous rassemblons une
coalition adaptée. Nous transformons le G7 en comité directeur pour les démocraties les plus avancées du monde, en combinant nos forces politiques et économiques… Nous portons les relations
bilatérales critiques, [en particulier] avec l’Union européenne, à un nouveau niveau. Nous utilisons ce pouvoir pour façonner notre avenir technologique et économique… ».
En clair, la géométrie
variable de la nouvelle guerre froide contre la Chine et la Russie revient à poursuivre la guerre financière armée :
« Nous avons aligné des
dizaines de pays pour imposer à la Russie un ensemble sans précédent de sanctions, de contrôles des exportations et d’autres coûts économiques. Nous avons coordonné le G7, l’Union européenne et
des dizaines d’autres pays pour soutenir l’économie ukrainienne et reconstruire son réseau énergétique. Voilà à quoi ressemble la géométrie variable ».
Les nouveaux outils de la
guerre froide, tels que définis dans le discours de Blinken, sont tout d’abord la « narration » (notre vision est la vision du monde), une économie militarisée, une nouvelle capacité de prêt pour
le FMI contrôlé par les États-Unis et une « ceinture » protectrice qui empêche les hauts responsables de la technologie occidentale de trouver une porte de sortie vers la Chine.
Ce qui est clair, c’est que
les strates dirigeantes de Washington sont convaincues de la primauté de l’endiguement de la Chine. Fin du débat. »
Passons maintenant au discours de Poutine pendant la réunion du Club Valdai :
« … Dans le
Concept de politique étrangère russienne adopté cette année, notre pays est caractérisé comme un État-civilisation singulier. Cette formulation reflète de manière précise et succincte la façon
dont nous comprenons non seulement notre propre développement, mais aussi les principes fondamentaux de l’ordre mondial, dont nous espérons la victoire.
Selon nous, la civilisation
est un phénomène aux multiples facettes. Bien entendu, cela est interprété de différentes manières. Il y avait entre autres une interprétation ouvertement coloniale : il existe un certain « monde
civilisé » qui sert de modèle aux autres, chacun doit suivre ces normes, ces modèles, et ceux qui ne sont pas d’accord seront poussés vers la «civilisation» avec le bâton d’un maître «éclairé».
Ces temps, comme je viens de le dire, sont révolus et notre compréhension de la civilisation est complètement différente.
Premièrement, il existe de
nombreuses civilisations, et aucune d’elles n’est meilleure ou pire qu’une autre. Elles ont des droits égaux en tant qu’interprètes des aspirations de leurs cultures et traditions, de leurs
peuples. Pour chacun de nous, c’est différent. Pour moi, par exemple, ce sont les aspirations de notre peuple, mon peuple, dont j’ai eu la chance de faire partie.
Des penseurs éminents du
monde entier, adeptes de l’approche civilisationnelle, ont réfléchi et continuent de réfléchir sur le concept de «civilisation». Il s’agit d’un phénomène à plusieurs composantes. Sans plonger
dans les profondeurs philosophiques – ce n’est probablement ni le lieu ni le moment pour un tel raisonnement – essayons de le décrire par rapport à aujourd’hui, j’essaierai de le faire en
détail.
Les principales qualités
d’un État-civilisation sont la diversité et l’autosuffisance. Voici les deux composants principaux, à mon avis. Le monde moderne est étranger à toute unification ; chaque État et chaque société
veut développer de manière indépendante sa propre voie de développement. Il s’appuie sur la culture et les traditions, renforcées par la géographie, l’expérience historique, tant ancienne que
moderne, et les valeurs du peuple. Il s’agit d’une synthèse complexe au cours de laquelle émerge une communauté civilisationnelle unique. Son hétérogénéité et sa diversité sont la clé de la
durabilité et du développement.
Au fil des âges, la Russie
s’est formée comme un pays composé de différentes cultures, religions et nationalités. La civilisation russienne ne peut être réduite à un dénominateur commun, mais elle ne peut pas non plus être
divisée, car elle n’existe que dans son intégrité, dans sa richesse spirituelle et culturelle. Maintenir la forte unité d’un tel État n’est pas une tâche facile….
Qu’est-ce qui est très
important à ajouter ici ? Un système étatique véritablement efficace et durable ne peut être imposé de l’extérieur. Elle se développe naturellement à partir des racines civilisationnelles des
pays et des peuples, et la Russie, à cet égard, est un exemple de la manière dont cela se produit dans la vie, dans la pratique.
Le soutien civilisationnel
est une condition nécessaire au succès dans le monde moderne, dans un monde chaotique, malheureusement dangereux et qui a perdu ses lignes directrices. De plus en plus d’États arrivent exactement
à cette conclusion, conscients de leurs propres intérêts et besoins, de leurs opportunités et de leurs limites, de leur identité et de leur degré d’interconnexion avec le monde
extérieur.
Je suis convaincu que
l’humanité n’évolue pas vers une fragmentation en segments concurrents, ni vers une nouvelle confrontation de blocs, quelles qu’en soient les motivations, ni vers l’universalisme sans âme d’une
nouvelle mondialisation – mais, au contraire, le monde est sur la voie d’une une synergie d’États-civilisations, de grands espaces, de communautés prenant conscience d’être justement
telles.
En même temps, la
civilisation n’est pas une structure universelle, une seule pour tous – cela n’arrive pas. Chacune d’elles est différente des autres, chacune est culturellement autonome, puisant ses principes
idéologiques et ses valeurs dans sa propre histoire et ses propres traditions. Le respect de soi découle bien sûr du respect des autres, mais le respect de la part des autres y est aussi supposé.
De sorte qu’une civilisation n’impose rien à personne, mais elle ne laisse personne non plus imposer quoi que ce soit à elle-même. Si chacun adhère exactement à cette règle, cela garantira une
coexistence harmonieuse et une interaction créative de tous les acteurs des relations internationales.
Bien entendu, défendre son
choix civilisationnel est une énorme responsabilité. Il s’agit de répondre aux attaques extérieures, d’établir des relations étroites et constructives avec d’autres communautés civilisées et,
plus important encore, de maintenir la stabilité et l’harmonie internes. Après tout, nous constatons tous que l’environnement international actuel, comme je l’ai déjà dit, est malheureusement à
la fois instable et assez agressif….
Primo. Nous voulons vivre
dans un monde ouvert et interconnecté dans lequel personne ne tentera jamais d’ériger des barrières artificielles à la communication, à la créativité et à la prospérité des individus. Il devrait
y avoir un environnement sans barrières – c’est ce vers quoi nous devons tendre.
Secundo. Nous voulons que la
diversité du monde ne soit pas seulement préservée, mais qu’elle soit le fondement du développement universel. Il devrait être interdit d’imposer à un pays ou à un peuple la façon dont ils
devraient vivre, l’idée qu’ils devraient avoir d’eux-mêmes. Seule une véritable diversité culturelle et civilisationnelle garantira le bien-être des peuples et l’équilibre des
intérêts.
Tertio. Nous tenons pour une
représentativité maximale. Personne n’a le droit et ne peut gouverner le monde à la place des autres ou au nom des autres. Le monde de demain est un monde de décisions collectives prises aux
niveaux où elles sont les plus efficaces et par les participants réellement capables d’apporter une contribution significative à la résolution d’un problème spécifique. Pas une seule personne ne
décide pour tout le monde, et tout le monde ne décide même pas de tout, mais ceux qui sont directement concernés par telle ou telle question s’accordent sur quoi et comment faire.
Quarto. Nous tenons pour une
sécurité universelle et une paix durable, fondées sur le respect des intérêts de chacun, des grands États aux petits pays. L’essentiel est de libérer les relations internationales de l’approche
de bloc, de l’héritage de l’ère coloniale et de la guerre froide. Nous parlons depuis des décennies de l’indivisibilité de la sécurité, du fait qu’il est impossible d’assurer la sécurité des uns
au détriment de celle des autres. En effet, l’harmonie dans ce domaine est réalisable. Il suffit de mettre de côté l’orgueil, l’arrogance et d’arrêter de considérer les autres comme des
partenaires de seconde zone, des parias ou des sauvages.
Quinto. Nous tenons pour la
justice pour tous. L’ère de l’exploitation de qui que ce soit, je l’ai déjà dit à deux reprises, est tombée dans le domaine du passé. Les pays et les peuples sont clairement conscients de leurs
intérêts et de leurs capacités et sont prêts à compter sur eux-mêmes, ce qui accroît leur force. Tout le monde devrait avoir accès aux avantages du développement moderne, et les tentatives de le
limiter à un pays ou à un peuple donné devraient être considérées comme un acte d’agression, et toc.
Sexto. Nous tenons pour
l’égalité en droit, pour la différence de potentiel entre les différents pays. C’est un facteur absolument objectif. Mais non moins objectif est le fait que personne n’est plus prêt à obéir, à
faire dépendre ses intérêts et ses besoins de qui que ce soit, et surtout des plus riches et des plus puissants.
Il ne s’agit pas seulement
de l’état naturel de la communauté internationale, mais de la quintessence de toute l’expérience historique de l’humanité.
Ce sont ces principes
auxquels nous souhaitons nous-mêmes adhérer et auxquels nous invitons tous nos amis et collègues à adhérer. »
Quant au gouvernement chinois, il a publié un document officiel intitulé « Une communauté mondiale d’avenir partagé : Propositions et actions de
la Chine » dans lequel il expose sa vision. Un document présenté par Global Times :
« Construire une
communauté mondiale d’avenir partagé, c’est rechercher l’ouverture, l’inclusion, le bénéfice mutuel, l’équité et la justice, indique le livre blanc. L’objectif n’est pas de remplacer un système
ou une civilisation par un autre. Il s’agit plutôt de pays ayant des systèmes sociaux, des idéologies et des histoires différents, des droits partagés et des responsabilités partagées dans les
affaires mondiales.
La vision d’une communauté
mondiale à l’avenir partagé se situe du bon côté de l’histoire et du progrès humain. Elle introduit une nouvelle approche des relations internationales, fournit de nouvelles idées pour la
gouvernance mondiale, ouvre de nouvelles perspectives pour les échanges internationaux et dessine un nouveau projet pour un monde meilleur, selon le livre blanc.
Cette vision importante
transcende les mentalités dépassées telles que le jeu à somme nulle, la politique de puissance et les confrontations de la guerre froide. Elle est devenue l’objectif global de la diplomatie
chinoise à l’égard des principaux pays dans la nouvelle ère, ainsi qu’une grande bannière qui guide la tendance de l’époque et la direction du progrès humain.
Le concept d’une communauté
mondiale d’avenir partagé est profondément enraciné dans l’héritage culturel profond de la Chine et dans son expérience unique de la modernisation. Il perpétue les traditions diplomatiques de la
Chine et s’inspire des réalisations exceptionnelles de toutes les autres civilisations, selon le livre blanc. Elle témoigne également des traditions historiques ancestrales de la Chine, des
caractéristiques propres à son époque et d’un grand nombre de valeurs humanistes.
Le livre blanc indique
également la direction et le plan à suivre pour construire une communauté mondiale à l’avenir commun, y compris la poursuite d’un nouveau type de mondialisation économique dans lequel les pays
doivent poursuivre une politique d’ouverture et s’opposer explicitement au protectionnisme, à l’érection de clôtures et de barrières, aux sanctions unilatérales et aux tactiques de pression
maximale, afin de relier les économies et de construire conjointement une économie mondiale ouverte.
Certains pays cherchent à se
dissocier de la Chine, en s’enfermant dans de “petites cours et de hautes clôtures”, ce qui, en fin de compte, ne fera que se retourner contre eux, selon le livre blanc. Par ailleurs, certains
exagèrent la nécessité de “réduire la dépendance” et de “diminuer les risques”, ce qui revient à créer de nouveaux risques.
L’orientation et le plan
prévoient également de suivre un plan de développement pacifique, d’encourager un nouveau type de relations internationales, de pratiquer un véritable multilatéralisme et de promouvoir les
valeurs communes de l’humanité.
Au cours de la dernière
décennie, la Chine a apporté sa contribution à la construction d’une communauté mondiale à l’avenir commun avec une conviction ferme et des actions solides.
Par exemple, d’ici juillet
2023, plus de trois quarts des pays du monde et plus de 30 organisations internationales auront signé des accords de coopération avec la Chine sur la Ceinture et la Route. La BRI est née en
Chine, mais les opportunités et les réalisations qu’elle crée appartiennent au monde entier. Il s’agit d’une initiative de coopération économique, et non d’alliances géopolitiques ou militaires,
et d’un processus ouvert et inclusif qui ne vise ni n’exclut aucune partie, précise le livre blanc. »
Derrière toutes ces grandes paroles apparait le combat pour les consciences, individuelles et collectives, auquel se livrent ces grandes civilisations qui seront,
de facto, par leur taille, les leaders du monde global.
Ce qui est sûr est que le monopole technico-économique qu’avait la civilisation occidentale va petit à petit disparaitre et qu’elle se retrouvera confrontée à
d’autres espaces civilisationnels, chinois, russe, arabe, africain, malais…qui demanderont leur part du gâteau.
Alors, compétition ou collaboration entre tous ces Etats-civilisations ? Nous verrons bientôt les actes au-delà des grands mots.
A lundi prochain.
Note du Saker Francophone : N’oubliez pas de
participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé de cette revue de presse, ou son
lien.
Revue de presse alternative du 9 octobre 2023
Source : The Saker francophone - Par Wayan – Le 9 octobre 2023 – Le Saker Francophone
Quelles perspectives pour la guerre en
Ukraine ?
Telle est la grande
question que tout le monde se pose en cette période crépusculaire où la seule certitude est que la tant attendue « contre-offensive ukrainienne » s’est avérée un fiasco complet pour
l’Ukraine. Et maintenant, quel est le fameux « plan B » ?
Bhadrakumar nous dresse
le tableau d’ensemble :
« La guerre terrestre
en Ukraine est arrivée à son terme, une nouvelle phase commence. Même les partisans inconditionnels de l’Ukraine dans les médias occidentaux et les groupes de réflexion admettent qu’une victoire
militaire sur la Russie est impossible et qu’une libération du territoire sous contrôle russe est bien au-delà des capacités de Kiev.
D’où l’ingéniosité de
l’administration Biden qui a exploré le plan B en conseillant à Kiev d’être réaliste quant à la perte de territoires et de rechercher pragmatiquement le dialogue avec Moscou. Tel est le message
amer que le secrétaire d’État américain Antony Blinken a récemment transmis en personne à Kiev.
Mais la réaction caustique
du président Zelensky dans une interview accordée au magazine The Economist est révélatrice. Il a répliqué que les dirigeants occidentaux continuaient à tenir de beaux discours, s’engageant à
soutenir l’Ukraine “aussi longtemps qu’il le faudra” (le mantra de Biden), mais lui, Zelensky, a détecté un changement d’humeur chez certains de ses partenaires : “J’ai cette intuition, je lis,
j’entends et je vois dans leurs yeux [lorsqu’ils disent] “nous serons toujours avec vous”. Mais je vois qu’il ou elle n’est pas là, pas avec nous“. Il est certain que Zelensky lit bien le langage
corporel, car en l’absence d’un succès militaire écrasant à brève échéance, le soutien de l’Occident à l’Ukraine est limité dans le temps.
Zelensky sait qu’il sera
difficile de maintenir le soutien occidental. Il espère cependant que l’Union européenne, à défaut des Américains, continuera au moins à fournir de l’aide et qu’elle ouvrira des négociations sur
le processus d’adhésion de l’Ukraine, peut-être même lors de son sommet de décembre. Mais il a également brandi la menace voilée d’une menace terroriste pour l’Europe, avertissant que ce ne
serait pas une “bonne histoire” pour l’Europe si elle devait “pousser ce peuple [d’Ukraine] dans ses derniers retranchements“. Jusqu’à présent, ces menaces inquiétantes ont été atténuées, émanant
d’activistes de bas rang de la frange fasciste de Bandera.
Mais l’Europe a aussi ses
limites. Les stocks d’armes occidentaux sont épuisés et l’Ukraine est un puits sans fond. Plus important encore, il n’est pas certain que la poursuite des livraisons fasse la moindre différence
dans une guerre par procuration qui ne peut être gagnée. En outre, les économies européennes sont dans le marasme, la récession en Allemagne pourrait se transformer en dépression, avec les
conséquences profondes de la “désindustrialisation“. »
Du coté ukrainien pas de plan B autre que « tout reprendre jusqu’à la Crimée ». On se souviendra que dès octobre 2022, le gouvernement Zelenski s’était
déjà interdit toute négociation avec Poutine :
« Le président
ukrainien Volodymyr Zelensky a signé un décret excluant formellement la possibilité de négociations avec son homologue russe Vladimir Poutine.
Le décret confirme
“l’impossibilité de mener des négociations avec le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine”, selon le site web de la présidence ukrainienne. »
Ou alors devenir partie prenante du CMI en devenant, comme Israël, un grand producteur d’armes, et les bakchichs qui vont avec :
« Dans une salle de
conférence d’un hôtel de Kiev, à la fin de la semaine dernière, les dirigeants ukrainiens se sont réunis avec des centaines de responsables de l’industrie de la défense et de décideurs politiques
de pays alliés. Le message était clair : l’Ukraine est ouverte aux affaires.
Malgré le spectre des tirs
de missiles russes sur la capitale ukrainienne, le Forum international des industries de défense ressemblait étrangement aux conférences qui se tiennent chaque année à Washington et à Londres.
Mais les enjeux étaient différents, car l’Ukraine voit ses partisans à court d’armes à envoyer, tandis que d’autres se montrent de plus en plus réticents à l’idée d’engager davantage d’argent
dans le conflit.
Avec l’offensive de charme
dirigée vers les fabricants d’armes du monde entier, le pays tente effectivement de prendre les choses en main.
“C’est une question de
survie”, a déclaré Pavel Verkhniatskyi, associé directeur de COSA Intelligence Solutions à Kiev, car l’Ukraine ne peut pas compter longtemps sur les dons de partenaires dont le soutien peut être
interrompu par une seule élection.
Le président ukrainien
Volodymyr Zelenskyy a donné le coup d’envoi de l’événement en déclarant que des accords de coproduction étaient “déjà en cours de négociation avec nos partenaires” et qu’il avait prévu des fonds dans le budget national pour aider à financer
ces collaborations. L’ancien PDG de Google, Eric Schmidt, a également pris la parole, tout comme le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
Deux entreprises de défense
européennes ont déjà fait savoir qu’elles étaient prêtes à investir. Rheinmetall, un géant allemand de l’armement, a déclaré qu’il travaillerait avec l’entreprise publique ukrainienne d’armement,
Ukroboronprom, pour construire des chars et des véhicules blindés. L’entreprise britannique BAE a également annoncé qu’elle ouvrait un bureau à Kiev et qu’elle envisageait de fabriquer des canons
de 105 mm en Ukraine. »
Du côté de l’OTAN, c’est la prise de conscience de son impuissance face à la Russie :
« La Grande-Bretagne
n’a plus d’équipements de défense à donner à l’Ukraine et d’autres pays devraient intervenir et assumer une plus grande part du fardeau, a déclaré un haut responsable
militaire…. »
« Le Pentagone avertit
le Congrès qu’il manque d’argent pour remplacer les armes que les Etats-Unis ont envoyées en Ukraine et qu’il a déjà été contraint de ralentir le réapprovisionnement de certaines troupes, selon
une lettre envoyée aux leaders du Congrès.
Cette lettre, obtenue par
Associated Press, exhorte le Congrès à réapprovisionner les fonds destinés à l’Ukraine. Le Congrès a évité une fermeture du gouvernement en adoptant une loi de financement à court terme au cours
du week-end, mais la mesure a supprimé toute aide à l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie.
Le contrôleur du Pentagone,
Michael McCord, a déclaré aux leaders de la Chambre et du Sénat qu’il restait 1,6 milliard de dollars sur les 25,9 milliards de dollars prévus par le Congrès pour reconstituer les stocks
militaires américains destinés à l’Ukraine. »
« La réunion
extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Kiev n’a pas permis de débloquer un programme d’assistance militaire de 500 millions d’euros pour l’Ukraine.
La Hongrie a maintenu son
veto sur l’aide depuis le mois de mai et n’a pas bougé malgré les appels répétés de Josep Borrell, le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, qui a tenté de jouer un rôle de
médiateur dans le conflit bilatéral afin de maintenir un front uni. »
« Dans toute guerre,
les besoins en munitions et en armes de remplacement sont énormes. La guerre en Ukraine a vidé les arsenaux et les stocks de l’OTAN destinés à d’autres éventualités. Un an après le début de la
guerre en Ukraine, les États-Unis et leurs alliés ont commencé à passer des contrats avec des entreprises de défense peu scrupuleuses pour qu’elles fabriquent davantage de munitions et d’armes
intelligentes. Mais des problèmes se sont immédiatement posés. De nombreuses installations de production avaient fermé depuis longtemps et il fallait en créer de nouvelles. Les chaînes
d’approvisionnement devaient être renouvelées, mais pour les armes plus anciennes, elles risquaient de ne plus exister. Trouver des travailleurs et des ingénieurs expérimentés est également
devenu un défi, car il n’y a plus beaucoup de volontaires pour des emplois contractuels à court terme. Enfin, un grand nombre de pièces et de matériaux dépendent des approvisionnements en
provenance de Chine, comme l’a expliqué le président de Raytheon. Récemment, les Chinois ont commencé à restreindre les livraisons de produits électroniques et autres (y compris les terres rares)
aux États-Unis et à l’Europe. Ces mêmes problèmes se poseraient à l’OTAN en cas de guerre générale, sauf qu’une bonne partie de la production européenne d’armements pourrait être interrompue par
des attaques ennemies.
Ce qui est évident, c’est
que les stocks de l’OTAN sont insuffisants pour l’Ukraine et totalement inadéquats pour la sécurité de l’OTAN, ce qui soulève la question de savoir pourquoi les États-Unis et l’OTAN étaient prêts
à puiser dans leurs stocks déjà dérisoires pour l’Ukraine, sachant que cela laissait l’OTAN nue en Europe et affaiblissait considérablement les défenses avancées des États-Unis dans le
Pacifique.
Aucun membre du gouvernement
ne veut parler de cette imprudence, ou s’il le fait, il dit que tout va bien. C’est absurde. On ne peut pas gaspiller 100 milliards de dollars d’armes et de munitions et considérer que tout va
bien.
Si la guerre en Ukraine se
terminait demain, les États-Unis et l’OTAN seraient-ils vraiment prêts à maintenir des niveaux élevés de dépenses de défense, à reconstituer les stocks et à moderniser les armes ? Les États-Unis
seraient-ils prêts à modifier leur système d’approvisionnement, à accepter des armes étrangères lorsqu’elles sont facilement disponibles et de meilleure qualité, et à commencer à appliquer des
mesures économiques raisonnables à leurs achats de défense ?
L’un des résultats de la
guerre en Ukraine est la preuve que l’OTAN n’est même pas prête à défendre ses propres territoires. Cela conduira-t-il inévitablement à un changement d’approche majeur dans la politique et la
stratégie européennes ? Alors que l’Ukraine continue de s’affaiblir et que l’aventure en Ukraine prend fin, les attitudes sont appelées à changer. Les dirigeants actuels de l’Europe et des
États-Unis s’effaceront. Quelle sera la prochaine étape ?
Cet extrait de LCI montre à quel point les journalistes eux-mêmes sont pris par la propagande médiatique qu’ils diffusent. Regardez la réaction du journaliste de
LCI quand il apprend, de la bouche d’un général de l’OTAN, que l’organisation est à court d’armes, alors que c’est une info que la presse alternative diffuse depuis plusieurs mois déjà :
Il semble donc que la balle soit maintenant dans le camp de la Russie :
« Ainsi, à moins que
les États-Unis ne cèdent, la Russie n’a d’autre choix que de poursuivre la guerre jusqu’à ce que l’Ukraine soit prostrée ou que la Russie ait précipité un changement de régime à Kiev. La Russie
doit s’emparer de l’Ukraine, que ce soit sur le plan politique ou pratique. Ce résultat devient encore plus important si les États-Unis envoient des ATACMS. La Russie aura besoin d’une zone
tampon encore plus large (300 km contre 77 km pour les HIMARS envoyés précédemment) pour empêcher leur utilisation contre le territoire russe.
Cependant, une perte
indéniable de l’Ukraine, quelle que soit la grossière maquilleuse des porte-parole des États-Unis et de l’UE, va, comme Alastair Crooke l’a décrit en long et en large dans une récente émission de
Duran, ébranler les petits membres de l’OTAN, qui douteront qu’ils puissent compter sur l’OTAN pour venir à leur rescousse. Il se peut que l’OTAN soit toujours adaptée à son objectif en tant
qu’alliance défensive. Toutefois, le fait que les Etats-Unis et les membres de l’OTAN aient envoyé toute une série de “wunderwaffen” à grand renfort de publicité, qui n’ont pratiquement rien fait
pour contrecarrer les opérations russes, et dont certains ont été détruits de manière impressionnante, comme les chars Leopard 2 et Challenger, et que l’Occident ne réagisse pas par un effort du
type Spoutnik pour amener la puissance de feu occidentale au niveau de celle des Russes, signifie qu’il y a de bonnes raisons de douter de la résistance du bouclier de l’OTAN s’il était mis à
l’épreuve.
Cependant, Crooke a expliqué
dans un article connexe que les États-Unis (ou les faucons pensent qu’ils le font) s’orientent vers un conflit long et de faible intensité, ce qui est cohérent avec les remarques de Blinken
ci-dessus. Mais cet espoir américano-ukrainien ne tient pas compte du fait que la guerre va généralement dans le sens de la Russie, l’Ukraine continuant à lancer des hommes et du matériel contre
les positions russes, et la Russie ne s’engageant que dans des avancées relativement mineures à Kupiansk et dans ses environs pour produire encore plus de la même chose. La Russie voulait
affaiblir l’Ukraine et elle a obtenu ce résultat. Et la Russie peut augmenter l’intensité quand cela l’arrange, et elle le fera.
Compte tenu de
l’affaiblissement de la position de l’Ukraine et de la nécessité trop évidente pour l’administration Biden de ne pas subir de défaite visible en Ukraine, on pourrait penser que le moment optimal
se situerait entre mars et octobre 2024. Mais le revers de la médaille est que lorsque la Russie aura enfin brisé la dernière ligne de défense ukrainienne dans le Donbass, il ne restera plus
beaucoup de positions défendables à l’ouest de Lougansk jusqu’au Dniepr 2 .
En d’autres termes, le
changement de régime est le moyen de parvenir à une fin. Et les régimes faibles se trouvent tous à l’Ouest. »
D’autant plus qu’en Russie même, la patience atteint ses limites :
« Il s’agit de savoir
si Poutine, – car c’est de la Russie dont il est question, – voudra et pourra résister encore bien longtemps aux pressions de sa bureaucratie et des milieux de sécurité nationale et de
communication, notamment depuis l’opération ukrainienne contre Sébastopol. Ainsi en est-il de l’intervention, rapportée par Paul Craig Robert relayé par Larry Johnson, de Margarita Simonyan, qui
dirige un des principaux groupes médiatiques nationaux, qui est généralement du côté des élites modérées presque-libérales, et qui ne l’est plus du tout.
« Les médias russes s’en
prennent maintenant à la direction suprême, exigeant qu’elle cesse d’encourager les provocations sans fin par son inaction.
» La rédactrice en chef de
la chaîne de télévision publique russe RT, de l’agence de presse Rossiya Segodnya et de l’agence de presse Sputnik, Margarita Simonyan, estime qu’après l’attaque d’aujourd’hui à Sébastopol, la
Russie devrait cesser de fermer les yeux sur l’implication directe de l’Occident dans le conflit militaire, en se limitant aux avertissements et mises en garde habituels.
“Il est temps de lancer un
ultimatum sous sa forme la plus sévère, non seulement à Kiev, mais aussi à ses protecteurs au sein de l’OTAN”, a-t-elle déclaré. » »
« La Russie se prépare
à un long conflit : dans le projet de budget fédéral pour 2024, les dépenses de défense passeront à 6% du PIB
Lors d’une réunion du
gouvernement de la Fédération de Russie, le Premier ministre Mikhail Mishustin a rendu compte de l’achèvement de la préparation du projet de budget fédéral pour 2024 (et la période de
planification 2025-2026), qui sera présenté à la Douma d’État le 1er octobre.
Les dépenses de défense
atteindront 10,8 billions de roubles et représenteront 6% du PIB du pays au lieu de 3,9% cette année.
Les dépenses secrètes
atteindront également 11,1 billions de roubles, soit presque le double de la valeur de l’année dernière. »
Augmentation récente qui montre bien que la Russie n’avait, jusqu’à maintenant, aucune ambition guerrière pour « rétablir son empire » comme le
claironnaient les va-t-en-guerres, mais qu’elle se prépare maintenant à une grande guerre contre l’OTAN, puisque cette dernière ne veut toujours pas négocier de pacte de sécurité.
Le gouvernement ukrainien semble accepter un tel avenir :
« Le conflit entre la
Russie et l’Ukraine pourrait se poursuivre pendant plus d’une décennie, a déclaré Aleksey Arestovich, ancien conseiller du président Vladimir Zelensky, prédisant que les deux voisins ne
résoudront probablement pas leurs différends dans un avenir proche.
“Cela durera jusqu’en 2035,
c’est certain”, a-t-il déclaré dans une interview publiée le 17 septembre sur sa chaîne YouTube. Selon Arestovich, la Russie est “à la recherche d’une nouvelle forme d’empire”, qui ne verra
jamais le jour sans l’Ukraine.
L’ancien conseiller
présidentiel a ensuite confirmé ses prévisions, affirmant que “la phase aiguë de l’impasse se poursuivra jusqu’en 2035”. Toutefois, il a affirmé que l’impasse ne devait pas nécessairement être
militaire. Les deux parties pourraient parvenir à un cessez-le-feu ou mettre fin aux hostilités, mais le conflit se poursuivrait alors “sur les fronts de la diplomatie, du renseignement, de
l’économie et de l’information”.
L’Ukraine doit s’habituer à
vivre dans une situation de menace militaire constante et maintenir un “état d’alerte avancé”, a déclaré Arestovich, suggérant que Kiev suive l’exemple d’Israël si elle veut s’adapter à de telles
circonstances. “Une guerre peut éclater ou un incident frontalier peut se produire à tout moment, même après la fin des combats.
Arestovich a également
rappelé qu’il avait fait cette prévision pour la première fois en avril 2022, deux mois seulement après le début du conflit. Ses propos ont choqué les gens à l’époque, a-t-il ajouté.
Mardi, Bloomberg a rapporté
que sept des principales économies développées du monde, connues sous le nom de G7, estiment que le conflit entre la Russie et l’Ukraine pourrait durer encore six ou sept ans. Le calendrier a été
allongé en raison de l’absence apparente de progrès dans la contre-offensive de l’Ukraine, a rapporté l’agence de presse, citant plusieurs responsables. »
Si l’Europe de l’Ouest semble effectivement « bien à l’ouest » sur ce sujet, la Pologne elle aussi se prépare :
« Le vice-premier
ministre polonais Jarosław Kaczyński a déclaré à un groupe de fabricants d’armes que Varsovie disposera de la force terrestre la plus puissante d’Europe d’ici deux ans grâce à une série d’achats
d’armes. Varsovie estime que l’augmentation des dépenses militaires à 3 % du PIB et l’élargissement de son armée à 300 000 personnes rendront l’armée polonaise si puissante qu’elle ne pourra pas
être contestée. »
Car si une « longue guerre » s’installait entre l’Europe et la Russie, là encore l’heureux gagnant serait le Complexe militaro-industriel. Alors, sauf
coup de poker russe, il semble que c’est la direction vers laquelle nous nous dirigeons :
« Dans un article
récent intitulé “Les USA et leurs alliés s’attendent à ce que la guerre en Ukraine dure plusieurs années“, Bloomberg rapporte que la structure de pouvoir centralisée des États-Unis s’attend à
soutenir son conflit par procuration contre la Russie pendant très longtemps, potentiellement jusque dans les années 2030.
Bloomberg rapporte
:
Les États-Unis et leurs
alliés du Groupe des Sept s’attendent désormais à ce que la guerre en Ukraine se prolonge pendant des années et intègrent cette possibilité dans leur planification militaire et
financière.
Un haut fonctionnaire d’un
pays européen du G7 a déclaré que la guerre pourrait durer encore six ou sept ans et que les alliés doivent prévoir des moyens financiers pour continuer à soutenir Kiev pendant un conflit aussi
long.
C’est beaucoup plus long que
ce que de nombreux responsables avaient prévu au début de l’année, mais la lenteur des progrès de la contre-offensive ukrainienne au cours des derniers mois a tempéré les attentes.
Dans une récente interview
accordée à CNN, le président sortant de l’état-major interarmées, Mark Milley, a déclaré que la réalisation de l’objectif officiel de Kiev, à savoir la reconquête de l’ensemble du territoire
ukrainien, allait nécessiter “des efforts très importants sur une période de temps considérable“.
“Je peux vous dire qu’il
faudra beaucoup de temps pour éjecter militairement les quelque 200 000 soldats russes de l’Ukraine occupée par la Russie“, a ajouté M. Milley. “La barre est très haute. Il faudra beaucoup de
temps pour y parvenir“.
Dans une récente interview
accordée au journal allemand Berliner Morgenpost, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a également insisté sur le fait que cette guerre allait durer très longtemps.
“La plupart des guerres
durent plus longtemps que prévu lorsqu’elles commencent. Nous devons donc nous préparer à une longue guerre en Ukraine“, a déclaré Stoltenberg.
“Nous souhaitons tous une
paix rapide“, a ajouté Stoltenberg. “Mais en même temps, nous devons être conscients de la situation : Si le président Zelensky et les Ukrainiens abandonnent le combat, leur pays n’existera plus.
Si le président Poutine et la Russie déposaient leurs armes, nous aurions la paix. Le moyen le plus simple de mettre fin à cette guerre serait que Poutine retire ses troupes“.
Les dirigeants de l’empire
et leurs apologistes ne cessent de répéter que le seul obstacle à la paix en Ukraine est le refus de la Russie de partir. Cette affirmation ne tient évidemment pas compte des nombreuses
agressions occidentales largement documentées qui ont provoqué l’invasion de la Russie, un fait que Stoltenberg lui-même a admis au début du mois.
Exiger que la Russie mette
fin à ses agressions sans que l’Occident n’accepte de mettre fin à ses propres agressions qui ont conduit à ce conflit, c’est simplement exiger que la Russie se couche et se soumette à la
domination de l’empire occidental. Ce n’est pas un appel à la paix, c’est un appel à la victoire totale de Washington et de ses alliés.
Stoltenberg a renforcé son
argument selon lequel cette guerre durera des années en affirmant que l’Ukraine deviendra membre de l’OTAN à la fin de la guerre, ce qui revient à dire à Moscou que si l’adhésion de l’Ukraine à
l’OTAN lui paraît toujours inacceptable, elle doit soit annexer entièrement l’Ukraine à la Fédération de Russie, soit continuer à faire la guerre pour l’éternité.
“L’Ukraine deviendra membre
de l’OTAN – tous les alliés l’ont dit clairement“, a déclaré Stoltenberg, ajoutant que l’Ukraine aura besoin de la protection de l’OTAN à la fin de la guerre, faute de quoi “l’histoire pourrait
se répéter“.
Les médias occidentaux
transmettent le même message. Le célèbre torchon de propagande de l’empire The Economist a publié un nouvel article intitulé “L’Ukraine est confrontée à une longue guerre. Un changement de cap
s’impose“, où l’on voit un drapeau ukrainien sur lequel sont inscrits les mots “TIME FOR A RETHINK” [Il est temps de réenvisager les choses]. Si vous ne saviez rien de The Economist, vous
pourriez penser à première vue qu’il s’agit d’un article visant à repenser l’approche consistant à soutenir un conflit par procuration sans fin – surtout après que les premiers paragraphes
reconnaissent que “le plan ne fonctionne pas” et que “l’Ukraine a libéré moins de 0,25 % du territoire que la Russie occupait en juin“.
Vous auriez tort. Ce que The
Economist veut dire, c’est que nous devrions cesser de penser qu’il s’agit d’une guerre qui peut être gagnée en temps voulu, mais plutôt d’une guerre qui se poursuivra dans un avenir prévisible
:
L’Ukraine et ses partisans
occidentaux commencent à réaliser qu’il s’agira d’une guerre d’usure. Le président Volodymyr Zelensky s’est rendu à Washington cette semaine pour des entretiens. “Je dois être prêt pour une
longue guerre“, a-t-il déclaré à The Economist. Malheureusement, l’Ukraine n’est pas encore prête, pas plus que ses partenaires occidentaux. Tous deux sont encore obnubilés par la
contre-offensive. Ils doivent repenser la stratégie militaire de l’Ukraine et la manière dont son économie est gérée. Au lieu de chercher à “gagner” puis à reconstruire, l’objectif devrait être
de s’assurer que l’Ukraine a la capacité de mener une longue guerre – et de prospérer malgré cela.
Ainsi, les gestionnaires de
l’empire occidental et les médias qui fixent l’ordre du jour font savoir aussi clairement que possible que l’empire centralisé des États-Unis se retrouve dans une nouvelle guerre sans fin, une
autre “guerre d’usure” caractérisée par des destructions et des souffrances insondables sans stratégie de sortie, qui verse une fois de plus de vastes fortunes dans les coffres du complexe
militaro-industriel. La seule différence est que cette fois-ci, la menace d’un anéantissement nucléaire vient s’y ajouter. »
Et la porte-parole de la Maison Blanche de prévenir Poutine :
« “Si Poutine pense
qu’il peut tenir plus longtemps que nous, il a tort”, a déclaré la secrétaire de presse Karine Jean-Pierre, ajoutant qu’il existait une large coalition occidentale soutenant l’Ukraine contre
l’invasion du président russe Vladimir Poutine. »
Il ne doit pas en dormir de la nuit le pauvre. Sérieusement, il semble que pas un dirigeant occidental n’envisage le fait que la Russie puisse prendre l’initiative
de démanteler complétement ce qu’il reste de l’Ukraine et ne laisser que le croupion occidental à l’Europe pour qu’elle se démerde avec. Que pourrait faire l’Occident dans un tel cas. Juste
maudire Poutine, pour changer.
Une fois de plus, personne n’aura demandé son avis aux populations concernées. Alors, pour leur faire passer la pilule amère d’une telle guerre, rien d’autre qu’un
grand verre de propagande pour bien nous rappeler que « c’est la faute aux autres ».
Un tir de barrage de
propagande
Nous commencerons par la plus caricaturale de la semaine. Deux mots d’abord pour expliquer le contexte de cette vidéo. Le parlement canadien reçoit Zelenski et
veut, comme d’habitude, en faire un spectacle. Il fait venir un vieil ukrainien de 98 ans ayant combattu les russes dans sa jeunesse comme symbole de la lutte héroïque des ukrainiens contre les
russes. Quand il est introduit, tous les parlementaires se lèvent d’un seul homme et lui font une « standing ovation ». Pourquoi pas. Mais il s’avère que dans leur empressement, ou leur
ignorance de l’histoire, cet héroïque ukrainien combattait les russes au sein d’une des armées nazies la plus féroce, la 14eme division de la Waffen SS, qui n’a pas tué que des russes mais aussi
quantité de juifs et de polonais.
Enorme bévue à un moment où les médias cherchent à cacher au maximum les tendances nazis du gouvernement ukrainien en place. Trudeau obligé de présenter ses plus
plates excuses. En voici la vidéo, sous-titrée en français :
Ce qui est donc remarquable dans cette vidéo est la manière dont il passe de ses excuses à son injonction de « lutte contre la désinformation russe »
alors qu’il n’y a aucun rapport entre les deux. Mais cela montre que, comme chez beaucoup de dirigeant occidentaux, l’argument de la désinformation russe est devenu un réflexe lorsqu’ils
subissent un échec ou ne savent plus comment expliquer un fait. Nous allons montrer quelques exemples parmi tant d’autres de cette constatation.
Ce phénomène a été initié par Hillary Clinton quand elle a accusé Poutine et Trump d’avoir comploté pour lui faire perdre les élections présidentielles de 2016.
Accusation soutenue par un dossier concocté par une officine britannique et soutenu du bout des lèvres par les dirigeants du FBI mais qui s’est finalement avéré être un montage. Evidemment
les médias ont glissé sous le tapis la fin de cette histoire mais elle avait de toute façon fait déjà des dégâts dans l’esprit des électeurs Démocrates qui se sont mis à considérer Poutine comme
un réel danger pour leur démocratie. Cette affaire nommé « Russiagate » par les médias étasuniens a fait grand bruit là-bas mais a peu été rapporté par les médias européens. Ce montage
est pourtant resté la base de l’accusation sans preuves, autre que ce dossier monté de toutes pièces, que « Poutine est un danger pour nos démocraties ».
Pour plus de détail sur ce Russiagate, voyez notre recueil
d’articles sur Trump.
Depuis, cette habitude de blâmer la Russie dès qu’un problème survient est devenue une sorte de réflexe chez nos dirigeants, comme vient de le faire Trudeau. Nous
aurons l’occasion d’y revenir.
***
Passons maintenant à cette vidéo de propagande qui tourne cette semaine aux Etats-Unis, une vraie cette fois avec son lot de « fake News », lancée par la
frange Républicaine qui veut convaincre ses membres de continuer à soutenir le financement de l’Ukraine. Elle n’est pas sous-titrée mais courte donc nous allons la traduire
progressivement :
« Quand l’Amérique arme
l’Ukraine, nous obtenons beaucoup, pour pas grand-chose », il n’explique pas pourquoi, peut-être parce qu’il ne serait pas « droit de l’hommisme » d’expliquer que ceux qui
s’enrichissent en armant l’Ukraine sont les vendeurs d’armes du CMI. Il espère simplement être cru sur parole. Donc armer l’Ukraine est bon pour l’Amérique. Sous-entendu on s’en fout nous aussi
des ukrainiens, même s’ils meurent en masse, tant que c’est bon pour l’Amérique. Car l’argument des Républicains opposés au financement infini de l’Ukraine est de dire que cela coute beaucoup
pour un peuple dont il se fiche.
Ensuite, une courte phrase subliminale pour bien enfoncer cela dans les têtes : « Poutine est un ennemi de l’Amérique ». Affirmation
complètement infondée et fausse. Ceux qui veulent savoir pourquoi peuvent lire nos recueils de textes sur Poutine et
le rapport USA-Russie.
On notera au passage que l’utilisation de phrases subliminales au milieu d’un texte portant sur un autre sujet est une technique classique d’hypnose.
« Nous avons utilisé 5%
de notre budget de défense pour armer l’Ukraine », écrit cette fois en gros caractères pour être consciemment perçu. 5% ce n’est pas grand-chose, mais 5% du budget de défense étasunien
cela fait combien en valeur absolu ? Cela fait 40 milliards de dollars, si le chiffre de 5% est exact car comment croire une info quand la précédente est déjà un mensonge. Mais considérons
qu’elle est exacte. 40 milliards sur un an, c’est 110 millions par jour. Présenté comme cela à un peuple qui voit ses conditions de vie se dégrader de jours en jours, serait beaucoup moins
convaincant.
Toujours écrit en gros caractères, « et avec cela ils ont détruit 50% de l’armée de Poutine ».
Alors là encore un énorme mensonge. Ceux qui nous lisent régulièrement le savent déjà. Je remarque au passage le terme de « l’armée de Poutine » et non pas « l’armée russe »,
sous entendant que c’est Poutine qui dirige tout en Russie. Message autant de mauvaise foi que de dire que Biden dirige l’armée étasunienne et dirige tout aux Etats-Unis. Mais message largement
répandu par toute la presse occidentale.
« Et nous réalisons
tout cela en envoyant des armes déjà en stock, aucun militaire. Plus nous affaiblissons Poutine, plus nous affaiblissons son plus proche allié, la Chine. L’Amérique a besoin de rester forte face
à ses ennemis, c’est pourquoi les Républicains doivent continuer à donner leur support à l’Ukraine »
Ces dernières phrases font apparaitre une stratégie dont le but n’est pas tant de sauver l’Ukraine, car ce ne serait faisable qu’en frappant fort, en envoyant des
troupes armées jusqu’aux dents, comme en 1944. Mais non, l’objectif est d’affaiblir Poutine et, par la même occasion, le deuxième « ennemi », la Chine. Mais sans jamais y aller
directement, ils veulent juste vendre des armes et gêner des compétiteurs, alors il faut continuer à supporter l’Ukraine, et Taiwan aussi, pour que ce soit eux qui aillent au massacre à la place
de « nos troupes ».
Voilà un message de propagande qui, paradoxalement, dit clairement les choses.
***
Petit à petit on voit apparaître une autre technique dans la « guerre pour les esprits ». Étiqueter de « répandant de la fausse information », souvent accolé à «
pro-russe » et « extrême-droite » tout opposant politique critiquant vraiment le système ultralibéral à tendance mafieuse en place. Cet article de France24 en est une nouvelle
démonstration :
« Selon Peter Jancarik,
cofondateur de Konspiratori.sk, une plateforme luttant contre la désinformation en Slovaquie et en République tchèque, les premiers diffuseurs de ces fausses informations ne sont ni les
influenceurs, ni les les trolls russes ou les sites
conspirationnistes,mais bel et bien les
hommes politiques slovaques eux-mêmes.
“La plus grande victoire de
ces sites Internet qui propagent de fausses informations n’est pas d’avoir une plus grande audience mais de voir leurs discours portés par des politiciens dans la sphère publique”, analyse
l’expert. “Pour de nombreux hommes politiques slovaques,
la désinformation est devenue un outil de communication à part entière.”
À commencer par l’ancien
Premier ministre Robert Fico, populiste aux
penchants pro-russes et favori des sondages, dont les vidéos font partie des plus populaires en Slovaquie sur Facebook, mais aussi sur YouTube et Telegram.
“Robert Fico manipule la
désinformation à un tel degré que même les plus
intelligents, les plus cultivés et les mieux formés des Slovaques ont du mal à la décrypter“, affirme Alain Soubigou, maître de conférences en histoire de l’Europe centrale contemporaine
à la Sorbonne.
Avant même le vote, Robert
Fico et l’eurodéputé Milan Uhrík, leader du parti d’extrême droite Republika, avaient également mis en garde les électeurs contre une éventuelle fraude électorale, sans fournir aucune preuve de
leurs affirmations, une stratégie utilisée par Donald Trump avant l’élection américaine de 2020. »
La fin de ce passage renvoie au Russiagate dont nous avons parlé plus haut qui, même si cela a finalement été prouvé être une manipulation du Parti Démocrate contre
Trump, continue à être considéré comme étant vrai par ce journaliste français. Mais passons avec l’excuse de l’igorance.
Alors quelle est cette désinformation sortant de la bouche de ces opposants tchéques :
« Robert Fico a
récemment déclaré que la guerre en Ukraine avait commencé en 2014 avec des “fascistes” ukrainiens tuant des civils russes, reprenant mot pour mot le narratif de Moscou.
Andrej Danko, président du
Parti national slovaque (SNS) a, quant à lui, déclaré en juillet que les territoires occupés par la Russie n’étaient pas “historiquement ukrainiens”. »
Ce sont pourtant des faits établis que nous avons régulièrement exposé dans notre site et d’autres, non pas pour « soutenir Poutine » mais pour rétablir
un minimum la réalité du terrain face à la propagande médiatique de guerre menée par les médias occidentaux. C’est bien pour cela que ces sites sont traités de complotistes répandant des
mensonges. Cela ne nous touche guère mais pour un homme politique voulant le faire à un plus grand niveau c’est très risqué pour sa carrière. Tel est le cas de François Asselinau en
France.
Finalement, face au manque de preuves matérielles et intangibles de manipulations par « les trolls russes ou les sites conspirationnistes », les
médias relèvent maintenant directement dans la bouche des opposants politiques les signes de « désinformation ». Les déclarations officielles de Poutine et de Xi Jinping étant considéré
comme de la propagande et non pas de la communication politique, pourquoi ne pas considérer les critiques des vrais opposants comme de la désinformation pro-russe ? C’est visiblement ce qui
est en train de se passer en Tchéquie, selon cet article de France 24 classé, sans rire, dans la rubrique spéciale « Infox en stock ». Cet article montre surtout comment l’excuse de la
« propagande russe » va maintenant servir de plus en plus à s’attaquer cyniquement aux opposants politiques indésirables par le système en place. En particulier ceux qui s’opposent à la
continuité de cette gabegie en Ukraine :
« Le New York Times a
publié un nouveau communiqué de presse de la CIA déguisé en information, cette fois-ci dans le but d’attiser la paranoïa à l’égard de quiconque critique la guerre par procuration menée par les
États-Unis en Ukraine.
L’article est intitulé “La
prochaine cible de Poutine : le support américain pour l’Ukraine, selon des officiels”. Son auteur, Julian E. Barnes, a écrit tant d’articles du New York Times dont les titres se terminent par
les mots “selon des officiels” que nous pouvons supposer sans risque que la principale raison pour laquelle il continue à travailler pour ce journal est que les dirigeants de l’empire au sein du
gouvernement américain l’ont désigné comme quelqu’un en qui on peut avoir confiance pour imprimer ce qu’ils veulent voir imprimé. Cette désignation ferait de lui un fournisseur fiable de “scoops”
(lire : régurgitations d’affirmations gouvernementales non prouvées) pour le New York Times.
“Les responsables américains
se disent convaincus que Poutine a l’intention d’essayer de mettre fin au soutien des États-Unis et de l’Europe à l’Ukraine en utilisant ses agences d’espionnage pour faire de la propagande en
faveur des partis politiques pro-russes et en alimentant les théories du complot avec les nouvelles technologies”, écrit Barnes.
Bien entendu, le rapport
n’est pas plus précis que cela, et les “officiels américains” cités par Barnes font valoir leurs affirmations non prouvées sous le couvert de l’anonymat le plus complet.
“Les responsables américains
ont parlé à la condition que leur nom ne soit pas divulgué afin de pouvoir discuter de renseignements sensibles”, écrit Barnes.
Il s’agit de l’une des
tentatives les plus pathétiques de propagande de guerre par procuration à ce jour. Si vous critiquez le rôle des États-Unis dans le déclenchement de la guerre en Ukraine, c’est que vous êtes
tombé sous le charme de la “désinformation” et des “théories du complot” du tout-puissant Poutine. https://t.co/83OlgOUAQd
– Aaron Maté (@aaronjmate) 3
octobre 2023
La seule source citée dans
l’article est un vétéran de la CIA nommé Beth Sanner, qui affirme que “la Russie n’abandonnera pas ses campagnes de désinformation”, mais ajoute que “nous ne savons pas à quoi cela va
ressembler”.
Et c’est là tout l’article.
Poutine va utiliser ses agences d’espionnage pour promouvoir des partis politiques et des messages qui soutiennent la fin de la pratique consistant à déverser des milliards de dollars d’armes en
Ukraine, mais personne ne sait à quoi cela ressemblera exactement, de sorte que nous devons tous nous méfier de tous ceux qui ne pensent pas que c’est une bonne idée de perpétuer une guerre
horrible avec des conséquences qui pourraient mettre fin au monde, parce qu’ils pourraient faire partie d’une opération d’influence russe non spécifiée.
CNN a publié un rapport
similaire il y a quelques semaines, dans lequel le public était averti que le FSB russe s’efforçait de transformer les Occidentaux en porte-parole de la propagande russe en utilisant des méthodes
si sournoises et subtiles que ces Occidentaux ne se rendraient même pas compte de ce qui se passe. Là encore, les détails étaient extrêmement vagues et la seule réponse évidente aux informations
fournies est que tout le monde devienne vraiment paranoïaque à l’égard de quiconque dit quoi que ce soit qui ne soutienne pas la politique étrangère actuelle des États-Unis à l’égard de la
Russie. »
Une variante pour décrédibiliser un personnage trop critique est de le traiter « d’idiot utile du Kremlin ». Cette semaine ce fut le cas de Tucker Carlson
« l’histrion médiatique » aux Etats-Unis mais, et c’est cela qui dérange le plus les gardiens du système en place, est le journaliste étasunien qui a, de loin, le plus grand nombre
d’auditeurs. Mais ne serait-ce justement parce que ses critiques résonnent bien aux oreilles des auditeurs ?
Cette semaine France 24 s’est fendu d’un article dont le titre va droit au but : « L’ex-star de Fox News Tucker Carlson, un levier de choix pour la
propagande russe »
« Si Tucker Carlson
n’existait pas, il faudrait probablement que la propagande russe l’invente. Car il n’y pas de vraie alternative dans le paysage médiatique américain, assurent les experts interrogés par France
24. Certes, d’autres commentateurs conservateurs américains expriment une certaine sympathie pour la Russie de Vladimir Poutine. Mais ils sont soit trop extrémistes pour pouvoir être
présentés comme représentatifs par les médias russes, à l’instar d’un Alex Jones, roi des complotistes les plus délirants, soit trop discrets dans leur soutien à Moscou pour être vraiment utiles,
à l’instar d’autres commentateurs de Fox News tels que l’éditorialiste Greg Gutfeld.
Tucker Carlson “a été le
premier à adopter cette rhétorique et c’est lui qui assume le plus ouvertement cette posture aux États-Unis”, affirme Jeff Hawn.
Pour certains observateurs,
Tucker Carlson fait à ce point le jeu de la propagande russe qu’ils le perçoivent comme la version du XXIe siècle de “l’idiot utile” du KGB. Une
référence aux individus qui, à l’époque de la Guerre froide, servaient les intérêts russes sans s’en rendre compte. Reste encore à déterminer à quel point l’ex-star de Fox News en a
conscience ou pas.. »
« L’indice le plus
révélateur de cette nouvelle orthodoxie est peut-être la prolifération de l’expression “idiots utiles de Poutine“. Une recherche sur Google donne 321 000 résultats. L’histoire des “idiots utiles”
– qui implique une vision cynique de la politique, dans laquelle la bonne foi et la naïveté sont exploitées – est éclairante. Comme l’écrivait William Safire dans un article du New York Times
Magazine en 1987 : “Il semble que cette expression de Lénine, autrefois appliquée aux libéraux, soit utilisée par les anticommunistes contre les petits-enfants idéologiques de ces libéraux, ou
contre quiconque n’est pas suffisamment anticommuniste aux yeux de l’utilisateur de l’expression“. Mais les recherches de Safire n’ont pas permis de trouver l’expression dans les écrits et les
discours de Lénine. Le cynisme de l’expression a donc été utilisé contre ses premiers formulateurs supposés.
L’utilisation de
l’expression s’est estompée avec la fin de la guerre froide qui l’avait engendrée (“guerre froide” est un terme inventé par Walter Lippmann). Mais en 2008, elle a été réinventée sous le titre
“Putin’s Useful Idiots” dans Foreign Policy. Pour paraphraser Safire, il suffisait d’être insuffisamment anti-Poutine aux yeux de certains pour qu’ils utilisent cette expression. Il convient,
bien entendu, de se rappeler le contexte. Au début des années 2000, Poutine demandait à devenir membre de l’OTAN (comme Foreign Policy l’a rappelé à ses lecteurs l’année dernière dans l’article
“Quand Poutine aimait l’OTAN“). Mais en 2008, les choses ont changé : la question n’était plus de savoir si la Russie devait être acceptée, mais comment accorder à l’Ukraine et à la Géorgie
l’accès à l’OTAN pour contrer la Russie (c’était aussi l’année de la guerre entre la Russie et la Géorgie à propos de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie). L’expression “les idiots utiles de
Poutine” est réapparue dans un article du New York Times en 2014, l’année où le président ukrainien élu Viktor Ianoukovitch a été détrôné. L’usage s’est progressivement intensifié, les vannes
s’ouvrant finalement après l’invasion russe de l’Ukraine. Depuis lors, le terme a fait la une (pour donner une idée) de The Atlantic, The Spectator, Politico et The Economist. »
Mais quand le personnage ciblé est suffisamment inconnu pour pouvoir se passer de propagande et aller directement à la censure sans crainte de retombée négatives,
les gardiens de la bonne parole libre et démocratique n’hésitent pas :
« Depuis trois ans
qu’elle publie des textes sur sa vie d’enfant au milieu de la guerre du Donbass, Faina Savenkova a souvent fait face à l’indifférence des institutions internationales et occidentales, qui vantent
tant les principes de la démocratie et des droits de l’homme. Mais désormais l’indifférence a laissé la place à des mesures plus radicales contre tous ceux qui oseraient lui donner la parole.
Tant en Ukraine qu’en Occident, il semble que les autorités ont peur de ce qu’une adolescente de 14 ans peut dire sur leurs crimes respectifs, allant jusqu’aux menaces et à la censure, tant
contre Faina Savenkova, que contre tous ceux qui essayent de l’aider à briser le blocus informationnel du Donbass.
Comme nos lecteurs réguliers
le savent, Faina Savenkova est listée sur le site néo-nazi ukrainien Mirotvorets (sorte de Gestapo numérique 2.0) depuis qu’elle a 12 ans. Ce site recense les « ennemis de l’Ukraine », et est en
fait une liste de personnes à éliminer. D’ailleurs je rappelle qu’en 2016, ce site avait lancé un contrat sur la tête du journaliste britannique Graham Phillips, et que plusieurs personnes
listées ont été assassinées après la publication de leurs données personnelles (comme Oles Bouzina, Daria Douguina, Vladlen Tatarski, et bien d’autres), après quoi ils sont marqués sur
Mirotvorets comme « liquidés ». Avec tout cela, difficile de prétendre que ce site ne serait pas une « kill-list » (liste de personnes à tuer), comme le font les trolls et les soutiens
indéfectibles à l’Ukraine.
Ce qui a valu à Faina
Savenkova de finir sur un tel site ? Simplement le fait d’avoir dit la vérité, à savoir que l’armée ukrainienne bombarde délibérément les civils du Donbass depuis 2014, faisant de nombreux morts,
y compris parmi les enfants, et qu’elle a appelé à la fin de la guerre. Voilà ce qui justifie auprès des néo-nazis ukrainiens qui gèrent ce site de publier les données personnelles d’une enfant
de 12 ans, l’exposant ainsi aux menaces et aux tentatives d’assassinat ! Je tiens d’ailleurs à souligner qu’elle n’est pas la seule et que plus de 300 enfants sont listés sur Mirotvorets, en
violation du droit national et international. Situation inadmissible qui n’a pas l’air d’affoler plus que ça l’ONU et l’UNICEF.
Mais là où cela prend des
proportions délirantes, c’est lorsque la menace que représente le fait d’être listé sur Mirotvorets, est étendue à toute personne interagissant avec Faina Savenkova. Ainsi l’écrivain et éditeur
Guy Boulianne, le journaliste britannique Johnny Miller et Mira Terada ont été ajoutés à la liste des « ennemis de l’Ukraine » du site Mirotvorets juste après avoir fait une interview avec Faina
Savenkova ! Il faut croire que l’Ukraine a une peur bleue de ce que peut dire cette adolescente pour en venir à menacer toute personne lui donnant la parole !
Et quand les menaces ne
suffisent pas à faire taire, l’Ukraine peut compter sur le soutien de l’Occident pour utiliser une autre arme : la censure. Ainsi, les interviews de Faina Savenkova avec Mike Jones et Lori
Spencer de Maverick News, ont valu à ces derniers de perdre purement et simplement leur chaîne Youtube.
La dernière victime en date
de cette censure est le journaliste italien Vincenzo Lorusso, qui a lui aussi perdu sa chaîne Youtube, pour y avoir simplement publié l’appel de Faina Savenkova au maire de Milan concernant
l’exposition de photos dédiée au régiment néo-nazi ukrainien Azov ! »
La liste d’articles montrant la propagande médiatique occidentale contre la Russie et la Chine est si longue qu’il faut que je me limite au nombre de pages de cette
revue de presse. Nous finirons donc par un article à charge de RFI contre la Chine. Là encore une caricature :
Le titre d’abord
« Les tensions en mer
de Chine méridionale ne cessent de s’accroître »
Effectivement, c’est un fait. La tension monte entre les Etats-Unis et la Chine au sujet de Taiwan et la Mer de Chine. Mais l’article réussira l’exploit de ne pas
dire un mot sur l’attitude des Etats-Unis dans cette situation.
« La Chine, le Vietnam,
les Philippines, la Malaisie, Brunei et Taïwan revendiquent des parties de la mer de Chine méridionale, où transitent chaque année, selon les estimations, 3,37 milliards de dollars, soit 21 % du
commerce mondial.
La Chine se montre de plus
en plus revendicatrice dans la région : « Cette partie de l’océan Pacifique est extrêmement riche en ressources naturelles diverses : pétrole, gaz, nourriture et tant d’autres choses », souligne
Mats Engman, ancien haut gradé de la marine suédoise, expert à l’institut du développement et la sécurité.
La Chine n’est pas reconnue par ses voisins comme étant « de plus en plus revendicatrice dans la région ».
D’abord la Chine fait partie intégrante de « la région » et les pays de l’ANASE le prennent comme un fait accompli, d’autant plus que, tout en exprimant ses intérêts nationaux, elle a
établi une politique de bon voisinage avec eux, qu’ils reconnaissent volontiers.
Bien sûr il y a anicroches, marchandages et rapport de force, comme dans tout rapport de voisinage, les pays européens ont leur lot et savent ce que c’est, mais
prétendre qu’elle est de plus en plus revendicatrice est une opinion bien peu factuelle.
Alors oui, les quelques bases militaires construites récemment sur les iles Spartly, en Mer de Chine, est l’argument pour montrer ces tendances agressives. Mais là
encore il faudrait un peu plus de bonne foi pour être pris au sérieux. Prétendre qu’un pays de la taille de la Chine en plein développement économique et diplomatique international, développe
aussi son assise militaire en construisant des infrastructures aux portes de sa région, fait preuve « d’esprit revendicateur et d’agressivité » tient plus de la
propagande de mauvaise foi que de l’information éclairé pour le lecteur de RFI qui, comme la majorité n’ont de connaissance de la Chine que ce que leur journaux veulent bien leur rapporter, ne
peuvent pas rétablir d’eux même les choses.
« C’est aussi une voie
maritime très importante qui traverse cette région. Si vous étendez votre contrôle à cette partie de l’océan, vous pouvez également contrôler des lignes de communication vitales pour la paix et
la sécurité et pour le commerce international. »
Pour le commerce international concernant l’Asie, mais pas celui entre L’Europe, l’Amérique et l’Afrique par exemple, donc pas de danger pour ces régions-là. La
première à pâtir d’un blocage de la Mer de Chine et, surtout, du Détroit de Malacca, serait justement la Chine elle-même, dont une bonne partie de l’économie est basée sur l’export maritime vers
l’Europe, l’Asie du sud et le Moyen Orient. Elle est donc la première à ne pas vouloir de blocage et donc à chercher à protéger militairement cette zone vitale pour elle.
« Mats Engman poursuit
en expliquant qu’il y a aussi la volonté d’isoler davantage Taïwan en essayant de réduire le nombre de pays qui entretiennent actuellement des relations diplomatiques avec cet archipel, tenter de
persuader certains pays de changer leur reconnaissance diplomatique de Taipei : « Il y a ensuite les aspects militaires et stratégiques : en étendant son contrôle aux eaux profondes, récifs et
îles artificiels, la Chine peut alors créer des infrastructures militaires, déployer des forces. Le rayon d’action de l’armée chinoise s’étend et, de ce fait, rend beaucoup plus difficile et dangereux pour les forces américaines
d’opérer dans cette zone. » »
Finalement si, l’article parle des Etats-Unis mais pour les présenter comme des forces devant « opérer dans cette zone ». Mais pour y faire quoi à
des milliers de km de leurs côtes ? Défendre Taiwan, les ilots de la Mer de Chine ? Le nombre de dossier émanant du Pentagone lui-même, nous en avons présenté dans les précédentes revues de
presse, déclarant que les Etats-Unis n’ont pas la puissance militaire pour protéger Taiwan d’une hypothétique invasion chinoise, montre que cet argument est bidon.
« Pour lui, l’un des
risques que cette conquête de l’espace maritime fait courir, c’est une possible fragmentation de l’Asean, car d’un côté se trouve un groupe de nations qui sont politiquement et économiquement
dépendantes de la Chine, et de l’autre, un autre groupe de nations qui, de la même manière, sont tournées vers l’Occident et les États-Unis. L’Asean dans son ensemble s’efforce vraiment de
s’affirmer en tant qu’organisation indépendante dans le contexte actuel de tensions entre les États-Unis et la Chine. Il s’agit, selon l’expert, d’y trouver son équilibre. »
La première et la deuxième phrase de ce paragraphe sont en totale opposition sans que cela ne semble déranger le journaliste. Cette « conquête » d’une mer
sur laquelle flottent les navigateurs chinois depuis des centaines d’années, risque d’entrainer une « fragmentation de l’ASEAN », affirmation sortie de nulle
part dont on ne trouve aucune trace dans les médias indonésiens, thaïlandais, malaisiens…. Ce qui est montré par la deuxième phrase disant que l’ASEAN « s’efforce vraiment de s’affirmer en tant qu’organisation indépendante
dans le contexte actuel de tensions entre les États-Unis et la Chine » comme le groupe l’a bien montré il y a quelques semaines pendant sa réunion à Jakarta. Les membres de l’ASEAN
respectent la Chine pour ce qu’elle est, la grande puissance régionale de facto, et la Chine respecte la souveraineté des pays de l’ASEAN car elle ne tient pas à entretenir le chaos à ses portes.
Donc aucun signe ni volonté de fragmentation si ce n’est dans l’esprit peu objectif de Mats Engman.
« Pékin s’est laissée
séduire par son propre conte de fées, pensant que ces eaux, l’espace aérien et les fonds marins ont toujours été chinois et qu’ils ont été volés à la Chine par ses voisins d’Asie du Sud-Est au
cours de la période que la Chine qualifie de “siècle d’humiliation”. »
Pas du tout. Les pêcheurs du sud-est asiatiques, chinois et autres, naviguent et se croisent depuis des centenaires sur ces eaux et le fameux « siècle
d’humiliation » n’a rien à voir avec eux. C’est la période où les nations européennes, la Grande Bretagne à leur tête, ont essayé de dépecer la Chine, en la droguant d’opium pour casser sa
résistance, sans que cette dernière puisse réagir et a donc perdu les fameuses « guerres de l’Opium ». D’où l’humiliation ressentie et le peu d’envie, qu’un siècle et demi plus tard,
cela recommence.
Je remarque d’ailleurs que dans ce genre d’articles de propagande de guerre, beaucoup « d’experts » lancent des affirmations péremptoires sans jamais
donner d’explication ni de sources de référence pour soutenir leurs assomptions. Alors que la presse alternative authentique le fait, justement pour être prise au sérieuse. Il semble que la
presse grand public s’estime au-dessus de ce devoir journalistique de base. Evidemment le public s’en aperçoit de plus en plus :
« Il est surprenant que
le New York Times ait jugé bon de publier un tel article, car il est truffé de déformations, d’exagérations et de
spéculations. Il ne fait aucun doute que les activités militaires de la Chine à l’étranger méritent d’être examinées de près, en particulier lorsqu’elles se déroulent dans des zones
sensibles. Mais un tel examen exige une analyse minutieuse des faits réels, avec des distinctions claires entre les plans proposés, les entreprises réelles, les objectifs commerciaux par rapport
aux objectifs militaires (et de sécurité non militaire), et les avantages militaires probables pour la Chine qui pourraient résulter d’un lieu ou d’une opération particulière.
Au lieu de respecter ces
exigences, Singleton joue avec les éléments de preuve, mettant subtilement des réserves dans ses déclarations avec des mots comme « pourrait, peut, peut-être, suggère, soupçonne », etc.
Néanmoins, presque toutes les « présences » commerciales, scientifiques ou sécuritaires de la Chine à l’étranger, qu’elles soient possibles, actuelles ou émergentes, sont présentées comme faisant
partie d’une stratégie délibérée, coordonnée et centrée sur l’armée, visant à « remodeler le paysage militaire mondial » en faveur de Pékin et, partant, à menacer les
États-Unis. »
Macron aura donc lâché le premier dans son rapport de force contre le Niger, montrant là encore sa faible capacitée d’anticipation des événements :
« Le président français
Emmanuel Macron a annoncé ce dimanche soir sur TF1 et France 2 le retour « dans les prochaines heures » de l’ambassadeur français à Niamey, et le départ des troupes françaises d’ici la fin de
l’année. »
Il faut dire qu’il s’est retrouvé tout seul face aux africains. Ni le reste de l’Europe et encore moins les Etats-Unis ne l’auront soutenu. Il semble même que les
Etats-Unis aient tenté de lui faire un bébé dans le dos :
« À New York, en marge
de l’Assemblée générale de l’ONU, les États-Unis ont tenté de convaincre les pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) d’assouplir leur position à l’égard des
putschistes du Niger. C’était ce vendredi matin à l’occasion d’une rencontre organisée par le secrétaire d’État américain Antony Blinken. »
Andrew Korybko nous donne son analyse de ce deuxième coup de poignard étasunien en deux ans :
« Les États-Unis ont
trahi la France en Afrique de l’Ouest après avoir conclu un accord secret au Niger, presque deux ans jour pour jour, après avoir trahi ce même pays en Asie-Pacifique après avoir conclu un accord
secret avec l’Australie et le Royaume-Uni pour créer l’AUKUS. »
Note du Saker
Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé
de cette revue de presse, ou son lien.
Revue de presse alternative du 25 septembre 2023
Par Wayan – Le 25 septembre 2023 – Le Saker Francophone
Attaques hybrides contre la
Russie
Au moment même où la
Russie est en train de prendre la main dans le conflit en Ukraine, des points chauds commencent à s’enflammer dans le Caucase et au proche Orient, une zone sensible pour la Russie.
Premier point chaud. Un
regain de tension dans la guerre Arménie-Azerbaidjan. Un ancien front de guerre hybride en train de se rallumer.
Deuxième point chaud. Le
retour des manifestations anti gouvernementales et des attaques terroristes en Syrie.
Troisième point chaud. En
Géorgie ou menaces de coup d’Etat et propagande anti-russe se font entendre.
Observons de plus près
ces points chauds :
« L’Azerbaïdjan affirme
avoir lancé une opération militaire dans la région séparatiste du Haut-Karabakh. Le territoire est reconnu internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan, mais de vastes zones sont
contrôlées par les Arméniens de souche depuis trois décennies.
L’Azerbaïdjan et l’Arménie
se sont livrés une guerre sanglante pour le territoire à la fin des années 1980 et au début des années 1990, et cela a été le déclencheur de nouvelles violences dans les années qui ont suivi. La
dernière escalade majeure du conflit a eu lieu en 2020, lorsque des milliers de personnes auraient été tuées au cours de six semaines de combats acharnés.
Un cessez-le-feu et le déploiement de soldats de maintien de la paix
russes ont alors mis un terme aux
combats, mais les tensions s’étaient intensifiées depuis des mois avant la dernière opération militaire.
Les craintes de nouvelles
violences sont apparues lorsque l’Azerbaïdjan a mis en place un blocus efficace d’une route vitale vers l’enclave en décembre 2022.
Le corridor de Lachin est la
seule route qui relie la République d’Arménie aux quelque 120 000 Arméniens de souche du Haut-Karabakh.
Il s’agit d’une artère clé
pour l’approvisionnement, et les habitants du Haut-Karabakh ont signalé de graves pénuries de produits alimentaires de base et de médicaments ces derniers mois.
L’Azerbaïdjan a accusé
l’Arménie d’utiliser la route pour acheminer des fournitures militaires, ce que l’Arménie a démenti.
Les observateurs ont signalé
un renforcement des troupes azerbaïdjanaises pendant le blocus, ce qui a été démenti à Bakou.
Le maintien de ces liaisons
de transport ouvertes, en particulier le couloir de Latchine, reposait largement sur la présence de soldats de maintien de la paix
russes déployés dans la région depuis 2020.
Et l’attention et les
ressources militaires de Moscou ont été détournées par son invasion de l’Ukraine. Le Premier ministre arménien a déclaré récemment que la Russie « quittait spontanément la région
». »
On a donc une zone où un cessez-le-feu qui a été établi par la Russie et garanti par la présence de soldats russes est en train de voler en éclat.
Or cela se passe, comme par hasard, pendant des exercices militaires conjoints avec les Etats-Unis :
« L’Arménie a lancé
lundi [11 septembre] un exercice militaire
conjoint avec les États-Unis, une décision qui a provoqué la colère du principal allié de la nation du Caucase, la Russie.
Les jeux de guerre « Eagle
Partner » se dérouleront jusqu’au 20 septembre et impliqueront 175 Arméniens et 85 soldats. Ils reflètent les efforts du Premier ministre arménien Nikol Pashinyan pour forger des liens plus
étroits avec les États-Unis et d’autres alliés occidentaux dans un contexte de tensions latentes avec l’Azerbaïdjan voisin.
Le ministère arménien de la
Défense a déclaré que les exercices visent à accroître l’interopérabilité des unités participant aux missions internationales de maintien de la paix et à échanger des compétences
tactiques.
Moscou a réagi avec
consternation. Vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur arménien pour qu’il dépose une protestation formelle contre les exercices et autres mesures prises par
l’Arménie, qu’il a qualifiés d’« hostiles ».
La Russie est le principal
partenaire économique et allié de l’Arménie depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. L’Arménie, enclavée, abrite une base militaire russe et fait partie de l’alliance de sécurité des
ex-pays soviétiques dirigée par Moscou, l’Organisation du Traité de sécurité collective.
Mais Pashinyan est devenu de
plus en plus critique à l’égard du rôle de Moscou, soulignant son échec à contribuer à la levée du blocus du Haut-Karabakh, une région séparatiste de l’Azerbaïdjan à population arménienne et
arguant que l’Arménie doit se tourner vers l’Occident pour l’aider à assurer sa sécurité. »
« Le ministère russe
des affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur d’Arménie à Moscou vendredi pour protester vigoureusement contre les récentes actions du gouvernement d’Erevan à l’encontre de son allié
conventionnel, notamment l’organisation d’exercices militaires conjoints avec les États-Unis et l’envoi de l’épouse du premier ministre en Ukraine.
“Les dirigeants arméniens
ont pris une série de mesures inamicales ces derniers jours, notamment le lancement du processus de ratification du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, le voyage de l’épouse du
premier ministre, Anna Hakobyan, à Kiev pour apporter une aide humanitaire au régime nazi, et l’organisation d’exercices militaires sur le territoire arménien avec la participation des
États-Unis”, a déclaré le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.
L’ambassadeur Vagharshak
Harutyunyan a été convoqué au ministère pour recevoir une note de protestation concernant ces actions, ainsi que les déclarations “offensantes” du président du parlement arménien Alan Simonyan à
l’encontre du ministère et de sa porte-parole Maria Zakharova.
Moscou a également fait part
de ses préoccupations concernant les arrestations, le 7 septembre, du journaliste de Sputnik Armenia Ashot Gevorkian et du blogueur Mikhail Badalyan. Les deux hommes ont été arrêtés dans une
province frontalière de l’Azerbaïdjan, soupçonnés de trafic d’armes, un jour après que Mikhail Badalyan eut critiqué le gouvernement arménien dans une émission de radio. »
Mais pour l’Iran aussi, autre pays dans la ligne de mire des Etats-Unis :
« Des comptes de médias
sociaux favorables à la vision du monde de l’Iran ont spéculé à l’envie que la République islamique pourrait intervenir militairement contre l’Azerbaïdjan en soutien à l’Arménie si un nouveau
conflit éclatait. Ces bruits de sabre se sont heureusement calmés après que le ministre des affaires étrangères, Abdollahian, se soit entretenu lundi avec son homologue azerbaïdjanais et ait reçu
de lui l’assurance que Bakou n’envisageait pas d’attaquer l’Arménie. Deux jours plus tard, il s’est entretenu avec le plus haut diplomate arménien et lui a fait part de son mécontentement à
l’égard des exercices conjoints de ce pays avec les États-Unis.
Les chances que l’Iran soit
entraîné dans un nouveau conflit à propos du Karabakh ont donc diminué, et cela ne pouvait pas mieux tomber puisque les relations russo-arméniennes continuent de se dégrader. Erevan a confirmé
qu’elle ratifierait le Statut de Rome, ce qui obligera légalement les autorités à arrêter le président Poutine s’il se rend sur place, bien que l’Arménie reste nominalement membre de l’OTSC
dirigée par la Russie. Pashinyan a ensuite lâché deux bombes dans une interview accordée à Politico et publiée mercredi.
La plupart des titres des
médias internationaux se sont concentrés sur son affirmation selon laquelle l’Arménie ne considère plus la Russie comme un garant fiable de sa sécurité, mais ce qu’il a dit sur la façon dont
“l’UE et les États-Unis nous soutiennent également en ce qui concerne l’agenda des réformes démocratiques” était tout aussi important. Ces déclarations laissent présager un divorce imminent entre
ces deux alliés officiels, puisque l’Arménie s’éloigne ouvertement de la Russie pour se tourner vers l’Occident en matière de sécurité et de gouvernance.
Il n’est donc pas surprenant
que la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, ait déclaré lors d’une conférence de presse tenue le jour même de la publication de l’interview que “de plus en
plus de questions se posent” au sujet des dernières mesures prises par l’Arménie. Elle répondait spécifiquement aux projets de ratification du Statut de Rome par l’Arménie, mais a ajouté qu’”il
ne s’agit pas simplement d’un geste isolé qui, comme la partie arménienne l’a clairement compris, soulèverait des questions de notre part, mais d’une série de gestes liés entre eux“.
Le lendemain, le président
de la commission des affaires internationales de la Douma d’État, Leonid Slutsky, déclarait :
“Aujourd’hui, Washington est
prêt à “aider” Erevan, rêvant apparemment de créer un nouveau point chaud anti-russe dans le Caucase du Sud. Mais tous ses plans visant à affaiblir la Russie s’effondrent sous nos yeux. Voilà ce
qu’il faut retenir ! Le “parrainage” de l’autre côté de l’océan n’a profité à aucun pays dans le monde, n’apportant que misère et chagrin, sang et destruction. Et c’est exactement ce à quoi
conduisent le “partenariat” et l’”aide au développement” à l’américaine”.
Ces mots forts montrent à
quel point la Russie est contrariée par le virage pro-occidental de l’Arménie. »
Le 19 septembre, au jour de clôture des exercices conjoints USA-Arménie, l’Azerbaïdjan répondait aux provocations :
« L’attaque semble de
grande ampleur, et ne semble pas ressembler en tant que telle à une opération antiterroriste, selon le correspondant de RFI dans la région, Régis Genté. Elle est pourtant bien nommée
ainsi.
L’armée azerbaïdjanaise a
déclaré en soirée avoir pris plus de 60 positions de combat des forces séparatistes arméniennes. Elles « sont désormais sous le contrôle de nos forces armées », a confié un porte-parole du
ministère de la Défense, Anar Eyvazov, en conférence de presse.
Les combats continuaient en
soirée sur la ligne de front, relate notre correspondante à Erevan, Taline Oundjian. Des rafales d’armes légères ont été entendues dans la capitale de la région sécessionniste du Haut-Karabakh,
mais aussi de l’artillerie lourde.
« Les forces armées
azerbaïdjanaises recourent à des tirs d’artillerie et de roquettes, à des drones d’attaque, à l’aviation de combat », a dénoncé l’armée séparatiste sur le réseau social X. »
Et, pour encore plus énerver l’ancien allié russe, un ambassadeur arménien appelle les Occidentaux à l’aide :
« Selon nos
informations, Bakou envisage une ouverture à sens unique du corridor de Lachin afin de repousser les Arméniens du Haut-Karabakh hors du territoire sans possibilité de retour. Il s’agit d’une
politique classique de nettoyage ethnique : d’abord, ils tirent, tuent, capturent les gens sans cesse, les affament pendant longtemps, puis ouvrent la voie à la sortie uniquement pour que les
gens contraints par ces conditions inhumaines quittent le Haut-Karabakh sans possibilité de revenir. Cela doit être stoppé par une intervention internationale. Mettez fin au blocus du corridor de
Lachin », a ajouté Marukyan, s’adressant au
président américain Joe Biden, au secrétaire d’État américain Antony Blinken, au président français Emmanuel Macron, à la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, au
président du Conseil européen Charles Michel et au haut représentant de l’UE des Affaires étrangères et de la politique de sécurité Josep Borrell. »
« Le secrétaire d’État
américain Antony Blinken a appelé à “une cessation immédiate des hostilités” de la part de l’Azerbaïdjan contre la province du Haut-Karabakh, peuplée d’Arméniens. L’opération azerbaïdjanaise a
été condamnée par l’Union européenne, les États-Unis et la Russie.
“Les actions militaires
inacceptables de l’Azerbaïdjan risquent d’aggraver la situation humanitaire dans le Haut-Karabakh”, a déclaré Blinken dans un communiqué publié mardi sur X (anciennement Twitter). “Nous appelons
à une cessation immédiate des hostilités et à un dialogue direct. »
Voilà donc la première épine dans le pied russe, la plus douloureuse pour l’instant.
Épine qui sera vite enlevée car dès le lendemain :
« Les séparatistes
arméniens du Haut-Karabakh ont annoncé déposer les armes, ce mercredi 20 septembre, dans le cadre d’un cessez-le-feu avec l’armée azerbaïdjanaise. Ils négocieront dès jeudi la réintégration de
cette région disputée à l’Azerbaïdjan, selon un
accord trouvé après une médiation des forces russes de maintien de la paix. La supériorité militaire de l’armée azerbaïdjanaise a fait la différence. »
Ces malheureuses initiatives semblent maintenant se retourner contre son instigateur :
« Des milliers de
manifestants se sont rassemblés mercredi dans la capitale arménienne pour dénoncer l’incapacité du gouvernement arménien à soutenir les séparatistes arméniens au Karabkh, après que la région
séparatiste ait été contrainte à une capitulation humiliante par l’Azerbaïdjan.
Les manifestants se sont
rassemblés sur la place de la République, au cœur d’Erevan. Beaucoup ont exigé la démission du Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, qui a présidé à la défaite face à l’Azerbaïdjan lors de
la guerre de 2020, et maintenant à l’effondrement final des autorités arméniennes du Karabakh.»
Cela fait un moment que des articles à charge contre le gouvernement syrien sont publiés dans les médias, indiquant ainsi la pression médiatique qui précédent
généralement des pressions beaucoup plus matérielles :
Puis des affrontements ont commencé entre les Kurdes et les arabes dans la zone encore sous contrôle des Etats-Unis, par kurdes interposés :
« Pour la 8e journée
consécutive, les combats font rage dans l’est de la Syrie entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les Kurdes et les tribus arabes. Vingt personnes ont été tuées ce mardi,
selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, portant à 90 le nombre de morts dans ces combats entre alliés.
Les combats se concentrent
autour de la localité de Zeiban, sur la rive gauche de l’Euphrate, fief du chef tribal Ibrahim al-Hafl, considéré par les Forces démocratiques syriennes comme l’instigateur de la rébellion des
tribus arabes. Et ils sont très intenses. La chaîne panarabe al-Mayadeen, proche de Damas, indique que les FDS ont violemment bombardé Zeibane à l’aide de drones armés et d’obus de
mortier.
Même si elles disposent
d’une puissance de feu de loin supérieure à celle des combattants tribaux, les forces dominées par les kurdes avancent lentement. Les tribus arabes, qui ont décrété une mobilisation générale,
opposent une forte résistance. »
Là encore, toujours par hasard, une délégation étasunienne venait mettre son grain de sel dans une plaie encore ouverte :
« Le ministère syrien
des Affaires étrangères a dénoncé vendredi 8 septembre la récente entrée « non autorisée » d’une délégation américaine dirigée par le secrétaire d’Etat adjoint Ethan Goldrich dans le nord-est de
son territoire.
Dans un communiqué rédigé en
termes fermes, le ministère a déclaré que le gouvernement syrien « condamne catégoriquement » cette visite qu’il a qualifiée de « violation flagrante » de la souveraineté du pays ainsi que du
droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies concernant la Syrie.
Il a rejeté les déclarations
de la délégation américaine selon lesquelles sa visite visait à résoudre les problèmes rencontrés par les habitants de la province syrienne de Deir Ezzor, dans l’est du pays,
et à lutter contre les ingérences
étrangères, qualifiant ces déclarations de « mensonge flagrant ».
Le ministère a ensuite
affirmé que l’ingérence flagrante de Washington dans les affaires intérieures syriennes, ainsi que son soutien massif apporté à divers groupes terroristes et milices
séparatistes, ne faisaient que souligner « le rôle destructeur joué par les Etats-Unis en Syrie ».
Selon un communiqué
américain, M. Goldrich et un officier militaire américain ont rencontré le 3 septembre les FDS, les autorités kurdes et les chefs tribaux de Deir Ezzor, dans le nord-est de la Syrie. Des combats
ont éclaté entre les milices kurdes et les milices de ces tribus depuis le dimanche 28 aout dans cette province. »
« Un convoi appartenant
à la coalition dirigée par les États-Unis aurait transféré du matériel militaire, des munitions et du carburant des bases américaines en Irak vers la Syrie voisine.
Citant des sources anonymes,
la chaîne d’information libanaise al-Mayadeen a rapporté que le convoi était entré dans l’est de la Syrie par le poste frontière de Faysh Khabur, dans la région semi-autonome du Kurdistan
irakien, dans la nuit de lundi à mardi.
Le mois dernier, le
Pentagone a envoyé un convoi vers les bases situées dans la province de Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie, en passant par le poste-frontière Al-Waleed entre l’Irak et la Syrie.
Composé d’une cinquantaine
de véhicules, le convoi a atteint les bases américaines du champ de gaz naturel de Koniko et du champ pétrolier d’al-Omer le 14 août.
Le Pentagone affirme que le
déploiement de ses forces et de ses équipements en Syrie vise à empêcher que les champs pétroliers ne tombent entre les mains des terroristes
de Daesh.
Damas, en revanche,
maintient que ce déploiement est destiné à piller les ressources naturelles du pays arabe. »
On retrouve là encore l’excuse de « la protection contre les terroristes » pour justifier la présence de militaires occidentaux sur un sol
étranger.
Tous ces éléments font penser que des tentatives sont lancées pour déstabiliser plus encore la Syrie et mettre en danger Bachar El Assad, qui est toujours sous
la protection de la Russie :
« Dans son interview à
Redacted, Mme Beeley a déclaré : “Ce que nous voyons essentiellement, c’est une résurgence du récit de 2011 sur les manifestations pacifiques dans le sud, le désir de renverser Bachar al-Assad.
Les fonctionnaires de l’ONU appellent à la résolution 2254, qui est en fait un changement de régime et une ingérence politique dans le processus politique en Syrie”. La résolution à laquelle elle
fait référence, adoptée en 2015, appelait notamment à la tenue d'”élections libres et équitables” sous la supervision de l’ONU en Syrie dans un délai de 18 mois.
En 2016, j’ai interviewé le
Dr Bouthaina Shaaban, conseillère politique et médiatique d’Assad. Lorsqu’elle a souligné que l’Occident attisait le terrorisme en Syrie, au lieu de le combattre, elle a évoqué les résolutions
2254 et 2253 du Conseil de sécurité de l’ONU, moins mentionnées, qui prévoient de mettre fin au terrorisme en Syrie et de poursuivre ceux qui soutiennent, facilitent ou participent au financement
direct ou indirect des activités menées par ISIS, Al-Qaïda et les groupes qui leur sont associés.
Shaaban a déclaré : “Vous
voulez mettre en œuvre 2254 ? Mettez d’abord en œuvre le 2253, et ensuite il sera très facile de mettre en œuvre le 2254. C’est le double langage de l’Occident : ils s’adressent à leur public en
disant qu’ils ont une position contre le terrorisme et qu’ils veulent le combattre, alors qu’en réalité ils facilitent le terrorisme et ne mentionnent même pas une résolution du Conseil de
sécurité au titre du 7e chapitre qui a été adoptée 24 heures avant la résolution 2254.” »
« Devant une telle
scène et vu la possibilité que les États-Unis d’Amérique ravivent le feu en Syrie afin de se redéployer dans la région via des États tampons composés d’éléments tribaux et kurdes, il n’est pas
inutile de préciser les alignements des diverses tribus et de certains groupes impliqués dans le projet américano-sioniste visant à diviser la Syrie et l’Irak, puis à établir une large
confédération incluant la Jordanie, la province d’Al-Anbar en Irak et Jabal al-Arab en Syrie. D’où la liste des alignements suivants : »
Et voilà pour la deuxième épine dans le pied russe.
***
Observons maintenant la troisième :
« Tbilissi a accusé ce
18 septembre un haut responsable ukrainien de préparer un coup d’Etat pour renverser le gouvernement de ce pays du Caucase, au moment où les relations avec Kiev se tendent.
Le service géorgien de
sécurité nationale a accusé Guéorgui Lortkipanidzé, chef-adjoint du contre-espionnage militaire ukrainien et ancien vice-ministre géorgien de l’Intérieur, de «comploter» pour «renverser le
gouvernement de façon violente» avec la complicité d’un Etat étranger. La sécurité nationale géorgienne a aussi nommé, parmi les complices, des Géorgiens combattant les troupes russes en Ukraine,
un ancien garde du corps de l’ex-président incarcéré Mikheïl Saakachvili, qui a par le passé occupé des fonctions officielles en Ukraine.
Certaines de ces personnes «
suivent un entraînement près de la frontière entre l’Ukraine et la Pologne », a-t-elle assuré. La tension monte entre Kiev et Tbilissi. En juillet, Kiev avait de son côté convoqué l’ambassadeur
géorgien, accusant Tbilissi de « torturer » en prison Mikheïl Saakachvili, également citoyen ukrainien et conseiller du président Volodymyr Zelensky. »
La Géorgie, comme l’Ukraine et la Moldavie, a des régions peuplées majoritairement de Russes qui veulent rejoindre la Russie et ont des tendances sécessionnistes.
Ce qui créé des tensions régulières avec ces pays, suivant que leur gouvernement penchera plutôt côté russe ou plutôt coté occidental. L’actuel gouvernement géorgien tient à conserver de bonnes
relations avec la Russie. En remettre un qui pencherait plutôt coté occidental ferait l’affaire des Etats-Unis pour planter une troisième épine dans le pied russe. D’où une tentative de coup
d’Etat. Peu de chances qu’elle réussisse maintenant qu’elle a été mise à nue.
Ces trois exemples montrent que, parallèlement à la guerre chaude en Ukraine, une guerre hybride est lancée contre la Russie pour attaquer ses arrières et disperser
son attention.
Terminons ce chapitre par l’analyse qu’en fait Bhadrakumar :
« La perspective d’une
présence occidentale à long terme dans les régions de la Caspienne et de l’Asie centrale, via la mer Noire et le Caucase, constitue un défi majeur pour la diplomatie russe. Le paradoxe est que,
si l’Occident n’a pas réussi à vaincre la Russie dans la guerre d’Ukraine, il prend l’ascendant sur l'”étranger proche” de la Russie dans un arc d’encerclement.
Il reste à voir dans quelle
mesure la Chine est prête à s’allier à la Russie dans cette contestation géopolitique. Les États-Unis et l’Union européenne choisissent avec tact de ne pas contester directement les intérêts
chinois. En fait, la Chine pourrait même avoir besoin du corridor de transport transcaspien proposé par les États-Unis – la route de la soie du Kazakhstan. »
La guerre froide
USA-Chine/Russie
Cela faisait un moment que la Chine parlait de rétorsion face aux provocations étasuniennes sans que l’on en voit venir une seule. Et bien voilà la première, du
moins celle visible au grand public :
« Le ministère chinois
des affaires étrangères a annoncé vendredi que la société américaine Lockheed Martin avait participé directement, en tant que principal contractant, aux ventes d’armes américaines à l’île de
Taïwan le 24 août, et que la société Northrop Grumman avait participé à de nombreuses reprises aux ventes d’armes américaines à l’île de Taïwan.
Récemment, les États-Unis
ont fourni à l’île de Taïwan des armes de pointe sous la forme de ventes d’armes, d’aide militaire et de prêts. En réponse, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Mao Ning,
a déclaré que le gouvernement américain, sans tenir compte de la forte opposition de la Chine, a insisté pour fournir des armes à l’île de Taïwan, ce qui viole gravement le principe d’une seule
Chine et les dispositions des trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, et porte gravement atteinte au droit international et aux normes fondamentales des relations internationales. Elle
porte gravement atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la Chine en matière de sécurité et s’engage dans la voie erronée et dangereuse de l’armement de l’île, a fait remarquer M.
Mao.
Les sanctions imposées par
la Chine à ces deux entreprises peuvent ne pas avoir d’impact significatif sur elles en surface ou directement. Toutefois, si l’on se projette dans l’avenir et que l’on considère les entreprises
affiliées à ces sociétés, elles auront un impact significatif sur leurs activités en Chine, ont souligné les experts.
La Chine encourage toutes
les entreprises américaines et occidentales à faire des affaires en Chine. Toutefois, si une entreprise représente une menace pour la sécurité nationale de la Chine ou crée des problèmes à cet
égard, la Chine n’acceptera pas que ces entreprises gagnent de l’argent sur le dos des Chinois tout en imposant des contraintes à la Chine, a déclaré vendredi au Global Times Song Zhongping,
commentateur à la télévision et expert de la question taïwanaise. »
Au moment où les entreprises d’armement occidentale se rendent compte du mal qu’elles ont à approvisionner l’Ukraine face à la Russie, cela ne va pas aider les
choses. Et la Chine en est consciente :
« Un haut responsable
militaire de l’OTAN a averti samedi qu’une hausse
spectaculaire du prix des munitions signifiait que l’augmentation des dépenses de défense des alliés ne se traduisait pas automatiquement par une plus grande sécurité et a appelé à
davantage d’investissements privés dans les entreprises de défense.
“Les prix des équipements et
des munitions sont en train de grimper en flèche. Actuellement, nous payons de plus en plus cher pour exactement la même chose”, a déclaré l’amiral néerlandais Rob Bauer, président du comité
militaire de l’OTAN, à l’issue d’une réunion des chefs d’état-major de la défense de l’Alliance à Oslo.
“Cela signifie que nous ne
pouvons pas nous assurer que l’augmentation des dépenses de défense se traduise effectivement par une plus grande sécurité.
L’OTAN fait pression pour
que la production de défense augmente afin de répondre à la demande d’armes et d’équipements qui a explosé depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les alliés ne se contentant pas
d’approvisionner Kiev à la hâte, mais constituant également leurs propres stocks. »
Il semble que, comme les pétrolières et les alimentaires, les industries de l’armement utilisent aussi l’excuse de l’inflation pour grossir leurs marges. Ce qui
doit bien faire sourire la Russie.
Par contre, en Russie, l’inflation n’a pas l’air d’être un problème pour s’armer. Le New York Times lui-même est obligé de le reconnaître
:
« La Russie a surmonté
les sanctions et augmenté sa production de missiles – NY Times
La production de missiles de
Moscou dépasse désormais les niveaux d’avant-guerre, selon des responsables, ce qui rendra l’Ukraine particulièrement vulnérable l’hiver prochain.
En raison des sanctions, les
responsables américains estiment que la Russie a été contrainte de ralentir considérablement sa production de missiles et d’autres armes au début de la guerre, en février 2022, pendant au moins
six mois. Mais à la fin de l’année 2022, la production militaro-industrielle de Moscou a commencé à reprendre de la vitesse, reconnaissent aujourd’hui des responsables américains qui ont parlé
sous le couvert de l’anonymat pour divulguer cette évaluation délicate.
…
Avant la guerre, a déclaré
un haut responsable occidental de la défense, la Russie pouvait fabriquer 100 chars par an ; aujourd’hui, elle en produit 200.
Les responsables occidentaux
estiment également que la Russie est en passe de fabriquer deux millions d’obus d’artillerie par an, soit le double de la quantité que les services de renseignement occidentaux
avaient initialement estimée que la Russie pouvait fabriquer avant la guerre.
Grâce à cette
impulsion, la Russie produit désormais plus de
munitions que les États-Unis et l’Europe réunis. Kusti Salm, haut fonctionnaire du ministère estonien de la défense, estime que la production actuelle de munitions de la Russie est sept
fois supérieure à celle de l’Occident.
Les coûts de production de
la Russie sont également bien inférieurs à ceux de l’Occident, en partie parce que Moscou sacrifie la sécurité et la qualité dans ses efforts pour fabriquer des armes à moindre coût, a déclaré M.
Salm. Par exemple, la fabrication d’un obus d’artillerie de 155 millimètres coûte à un pays occidental entre 5 000 et 6 000 dollars, alors qu’il en coûte à la Russie environ 600 dollars pour
produire un obus d’artillerie comparable de 152 millimètres. »
« Le groupe russe
Rostec a accéléré la production de missiles hypersoniques Kinzhal (Dagger), a révélé le directeur industriel du conglomérat de défense, Bekhan Ozdoev. Il a ajouté que la quantité d’autres types
de matériel militaire et de munitions produites a également augmenté de façon spectaculaire.
Mardi, Interfax a cité M.
Ozdoev, qui a déclaré que les chiffres concernant
certaines munitions avaient été multipliés par dix. Il a noté que “entre autres, la production de missiles pour les systèmes ‘Kinzhal’, ‘Iskander’ et ‘Pantsir’, de bombes aériennes,
d’obus d’artillerie et de chars d’assaut est en train d’augmenter”.
Selon M. Ozdoev, les
fabricants russes de matériel de défense produisent de plus en plus de chars, de véhicules blindés et de systèmes de fusées à lancement multiple. Le directeur a ajouté qu’il était également prévu
d’augmenter la production de drones militaires et que des travaux étaient en cours pour développer des munitions d’artillerie guidées.
En juillet, le directeur
général adjoint de Rostec, Vladimir Artyakov, a déclaré que l’entreprise publique était “passée sérieusement à la production en série” de missiles Kinzhal, qui était auparavant limitée par la
nécessité “d’achever complètement la recherche et le développement”.
“Ainsi, tout ce que le
ministère de la défense nous demande, nous le faisons avec qualité et nous livrons les quantités requises”, avait déclaré M. Artyakov à l’époque. »
Il faut noter que les missiles ‘Kinzhal’, ‘Iskander’ et ‘Pantsir’ sont les fameux missiles
hypersoniques impossibles à intercepter par les défenses anti-missiles occidentales.
Alors que le dernier essai de missile hypersonique étasunien s’est, une fois de plus, terminé par un échec :
« Le missile
hypersonique ARRW de l’US Air Force « en péril » après l’échec du dernier test
Le secrétaire de l’US Air
Force, Frank Kendall, a laissé entendre que le programme d’arme à réponse rapide à lancement aérien (ARRW) AGM-183A était menacé suite à l’échec de son dernier essai.
Kendall a révélé lors d’une
audience de la défense plus tôt cette semaine qu’un test de l’arme hypersonique le 13 mars avait échoué.
Il a en outre noté que
l’effort ARRW « a eu un peu de mal » dans son programme de tests, ce qui a affecté la décision d’inclure ou non l’initiative dans le budget 2025. »
Sans parler des déboires de « l’avion du futur », le F35, qui s’avère une catastrophe sans fin qui dure depuis plus de 10 ans et survit malgré tout, autre
signe montrant la terrible inefficacité/corruption qui gangrène le Complexe Militaro Industriel étasunien :
https://www.dedefensa.org/article/lecture-de-detente-les-merdes-du-f-35 Ce dernier article montre qu’en 2023 « les merdes du F35 » continuent de plus belle sans que cela
empêche les « alliés » des Etats Unis de l’acheter au « prix d’ami » de 80 millions de dollars pièce, sans parler des coûts d’entretien qui s’avère faramineux. Mais quand on aime, on ne compte
pas…
L’Europe
Alors que les chances de l’Ukraine s’amenuisent face à la Russie, il semble que la Pologne veuille prendre la place de proxy étasunien face à la Russie. Alors,
bravade ou paranoïa ?
« Le vice-premier
ministre polonais Jarosław Kaczyński a déclaré à un groupe de fabricants d’armes que Varsovie disposera de la force terrestre la plus puissante d’Europe d’ici deux ans grâce à une série d’achats
d’armes. Varsovie estime que l’augmentation des dépenses militaires à 3 % du PIB et l’élargissement de son armée à 300 000 personnes rendront l’armée polonaise si puissante qu’elle ne pourra pas
être contestée.
Kaczyński a adressé une
lettre au salon international de l’industrie de la défense qui se tient en Pologne cette semaine. “Dans deux ans, nous aurons l’armée de terre la plus puissante d’Europe“, a-t-il déclaré. “Le
ministre polonais de la défense a souligné que la force de l’armée ne réside pas seulement, et pas principalement, dans sa taille, mais aussi dans son équipement, sa modernité et son
innovation.” »
« La sécurité de la
Pologne est garantie par plus de 10 000 soldats américains stationnés sur son territoire, a déclaré Mark Brzezinski, ambassadeur de Washington à Varsovie, ajoutant que les efforts conjoints pour
soutenir l’Ukraine ont renforcé les liens entre les deux pays.
L’envoyé a fait l’éloge de
l’état actuel des relations américano-polonaises dans une interview accordée au journal Rzeczpospolita et publiée vendredi. Son père, feu Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale
des États-Unis, était connu pour être un faucon anti-russe et un fervent défenseur de l’endiguement antisoviétique.
“Je crois que jamais
auparavant dans notre histoire la Pologne et l’Amérique n’ont été aussi liées… Notre cause commune est de soutenir le peuple ukrainien“, a
déclaré l’ambassadeur Brzezinski.
Il a révélé que plus de 10
000 soldats américains sont actuellement stationnés en Pologne. “Ce n’est pas une coïncidence. Main dans la main avec les soldats polonais, nous exécutons le mandat du président [américain] Joe
Biden : chaque pouce du territoire de l’OTAN – y compris la Pologne, bien sûr – est sûr et protégé”, a noté M. Brzezinski, louant la décision de Varsovie de rejoindre le bloc militaire dirigé par
les États-Unis en 1997.
Les États-Unis et la Pologne
“coopèrent militairement aussi étroitement que des alliés peuvent le faire”, Varsovie recevant de son allié des équipements de défense haut de gamme, notamment des chars M1 Abrams, des
hélicoptères Apache, des chasseurs F-35 et des lanceurs de missiles HIMARS, a-t-il ajouté. »
D’autant plus qu’à cause d’une histoire de céréales, la tension monte fortement entre les amies Pologne et Ukraine. Cela a commencé quand l’UE a mis fin, le 15
septembre, à son interdiction sur les céréales ukrainiennes qui inondaient à bas prix le marché européen.
« La Commission
européenne a levé les interdictions temporaires sur les céréales ukrainiennes après que Kiev a accepté de renforcer le contrôle sur ses exportations agricoles.
Mais cette mesure n’a pas
convaincu la Pologne et la Hongrie, qui ont rapidement annoncé qu’elles imposeraient unilatéralement leurs propres interdictions à l’échelle nationale, un scénario très chaotique que Bruxelles
voulait éviter à tout prix.
“Nous prolongerons cette
interdiction malgré leur désaccord, malgré le désaccord de la Commission européenne”, a déclaré vendredi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki lors d’un rassemblement. “Nous le ferons
parce que c’est dans l’intérêt des agriculteurs polonais.”
Peu de temps après, Waldemar
Buda, le ministre polonais du Développement économique, a déclaré qu’il avait signé un nouveau « règlement national » pour maintenir l’embargo commercial en place. »
Avec sa finesse diplomatique habituelle, le gouvernement Zelenski réplique en poursuivant ces pays rebelles à l’OMC :
« L’Ukraine a intenté
une action en justice contre la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie pour leur interdiction unilatérale des exportations de céréales, qu’elle considère comme une « violation de leurs obligations
internationales ».
“Il est fondamentalement
important pour nous de prouver que certains États membres ne peuvent pas interdire l’importation de produits ukrainiens. C’est pourquoi nous intentons des poursuites contre eux”, a déclaré Ioulia
Svyrydenko, première vice-Première ministre ukrainienne, dans un communiqué.
“Dans le même temps, nous
espérons que ces pays lèveront leurs restrictions et que nous n’aurons pas à régler l’affaire devant les tribunaux avant longtemps. Nous avons besoin de solidarité avec eux et de protection des
intérêts des agriculteurs.”
Svyrydenko a déclaré que les
commerçants ukrainiens souffraient déjà de coûts de transport supplémentaires et de difficultés à honorer les contrats étrangers. “Les actions unilatérales des États membres de l’UE dans le
domaine commercial sont inacceptables”, ajoute le communiqué. »
Prenant elle aussi un ton vindicatif, la Pologne déclare que :
« La Pologne a annoncé
mercredi qu’elle cesserait de fournir des armes à l’Ukraine, dans un contexte de différend croissant entre les deux pays concernant l’interdiction temporaire des importations de céréales
ukrainiennes.
“Nous ne transférons plus
d’armes vers l’Ukraine parce que nous armons désormais la Pologne”, a déclaré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sur les réseaux sociaux.
La Pologne est depuis
longtemps l’un des plus fervents soutiens de l’Ukraine depuis l’invasion de son voisin par Moscou, aux côtés de plusieurs pays de l’ancien bloc de l’Est qui craignent d’être les prochains si la
guerre expansionniste du président russe Vladimir Poutine réussit.
Aujourd’hui, Kiev et
Varsovie sont à couteaux tirés. »
Après s’être mis une partie des pays du « Grand Sud » à dos à force d’attirer l’attention sur lui en jouant les victimes, Zelenski commence maintenant à
énerver même ceux qui le soutenaient.
Un peu de systémique
Un beau texte de Caitlin Johnstone qui relate l’expérience de tout observateur sociopolitique qui cherche à aller jusqu’au bout des choses :
« Qui sont donc les
moteurs de l’empire ? On s’enfonce alors dans d’autres terriers de lapin. Vous découvrez des agences gouvernementales secrètes avec des anciens fonctionnaires qui ne partent pas avec le
gouvernement officiel élu sortant, mais qui restent, aidant à faire tourner les rouages de l’empire indépendamment de la personne que les électeurs élisent pour servir de façade de l’opération.
Vous découvrez un système de portes tournantes dans lequel les mêmes gestionnaires de l’empire occupent tour à tour des postes au sein du gouvernement officiel élu, travaillant dans des groupes
de réflexion, des conseils consultatifs du complexe militaro-industriel et des médias de masse lorsque leur parti n’est pas au pouvoir, puis revenant à leur poste lorsque leur tour est venu. Vous
découvrez des ploutocrates qui utilisent leur immense richesse pour influencer la politique gouvernementale par le biais de dons de campagne, de groupes de réflexion influents, du contrôle des
médias et du lobbying d’entreprise, qui opèrent souvent avec – et profitent de – un nombre considérable de chevauchements avec les agences gouvernementales. Vous découvrez des organisations et
des institutions au sein desquelles les riches et les puissants se rassemblent et se coordonnent pour faire avancer leurs programmes, souvent dans le plus grand secret.
Mais dans toutes ces
recherches et découvertes, on ne trouve toujours pas l’homme qui est caché derrière le rideau. Vous vous rendez compte que n’importe laquelle des personnes que vous avez observées pourrait mourir
demain et que la machine impériale continuerait à fonctionner de manière ininterrompue. Il pourrait y avoir une révolution violente géante et ces gens pourraient être guillotinés par milliers, et
à moins que des changements radicaux ne soient apportés aux systèmes qui les ont fait naître, quelqu’un d’autre prendrait leur place.
C’est ainsi que l’on commence à faire des recherches sur les
systèmes. »
Et l’on comprend que la sociopolitique n’est pas qu’une histoire de consciences individuelles dirigeant la conscience collective [d’individus dirigeant le groupe]
comme on le croit tous par préjugé mais une histoire de conscience collective qui s’empare de consciences individuelles pour vivre sa destinée de conscience collective, créer et perpétuer son
Histoire, voire sa légende.
A lundi prochain.
Note du Saker
Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé
de cette revue de presse, ou son lien.
Revue de presse alternative du 11 septembre 2023
Par Wayan – Le 11 septembre 2023 – Le Saker Francophone
Forte activité
diplomatique internationale cette semaine avec deux réunions géopolitiques ; le sommet de l’ANASE en cours de semaine et la réunion du G20 ce week-end.
Le G20
Cette réunion du G20 fut
surtout le révélateur des tensions internationale en cours. Ni Poutine ni Xi Jinping n’y ont assisté en personne, donnant l’impression qu’ils considèrent cette réunion comme n’étant plus aussi
importante qu’auparavant :
« La réunion d’une
famille “dysfonctionnelle” : voilà comment le patron de l’ONU a décrit, vendredi 8 septembre, le sommet du G20, qui cherchera des compromis en matière d’économie et de climat, mais qui reste
profondément divisé sur la guerre en Ukraine.
La plupart des chefs d’État
et de gouvernement sont arrivés vendredi à New Delhi pour participer à une réunion de deux jours, samedi et dimanche.
Celle-ci se tiendra sans le
président russe Vladimir Poutine et sans son homologue chinois Xi Jinping, dont l’absence pose la question de la pertinence de ce grand raout diplomatique.
Joe Biden, qui compte bien
occuper l’espace laissé vacant par ses grands rivaux, a commencé vendredi par une réunion bilatérale avec Narendra Modi.
Jeudi, Narendra Modi a
réitéré son souhait d’élargir le bloc en G21 avec “l’inclusion de l’Union africaine en tant que membre permanent”. Un projet qui, c’est chose rare au G20, semble plus ou moins faire
consensus. »
« L’Union africaine a
obtenu le statut de membre permanent du Groupe des 20 plus grandes économies mondiales, a déclaré samedi le Premier ministre indien Narendra Modi, ajoutant ainsi un élan à sa volonté de donner
une plus grande voix aux pays du Sud en tant qu’hôte du sommet annuel de cette année.
Modi a annoncé cette
adhésion lors de son discours d’ouverture du sommet du G20 du week-end. Les divisions mondiales croissantes et l’absence d’acteurs clés menacent de rendre difficile la recherche d’un consensus
sur les questions les plus épineuses.
L’ajout de l’UA au G20 a
toutefois suscité un large soutien, ce qui en ferait le deuxième bloc régional à devenir membre permanent après l’Union européenne. »
Comme les années précédentes la guerre en Ukraine a encore été le sujet d’âpres négociations. Une vague déclaration en est quand même sortie :
« Sur la guerre russe
en Ukraine, le gros point de friction sur lequel les Indiens voulaient à tout prix arracher l’accord des Russes, le texte adopté n’est pas la réplique de celui du précédent G20 qui s’est tenu à
Bali, mais plutôt un ensemble d’éléments de langage, une voie médiane où la condamnation directe du conflit a disparu.
Ces éléments de langage
reprennent l’esprit de la résolution des Nations unies condamnant l’agression de la Russie contre l’Ukraine. Tous les membres rappellent ainsi leurs positions prises à l’ONU, ainsi que
l’obligation de respecter l’intégrité territoriale, et celle de ne pas utiliser la menace d’attaque nucléaire contre un autre. Ce qui, pour les pays occidentaux, permet de dénoncer implicitement
les abus de la Russie et d’empêcher de légitimer son agression.
Un paragraphe a été rajouté
dans cette partie, qui évoque les terribles souffrances et les effets néfastes causés par tous les conflits dans le monde entier. Un point important pour les pays du Sud, qui cherchent à rappeler
que la guerre en Ukraine n’est qu’un des nombreux conflits que connait le monde.
L’Ukraine a réagi à ce
texte, critiquant le contenu, qui dénonce l’emploi de la force mais sans mentionner la Russie. « L’Ukraine est reconnaissante envers les partenaires qui ont essayé d’inclure une formulation forte
dans le texte. En même temps, en ce qui concerne l’agression de la Russie contre l’Ukraine, le G20 n’a pas de quoi être fier », a réagi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à
Kiev, Oleg Nikolenko. »
Le changement climatique non plus n’a pas fait l’unanimité :
« Si le G20 a soutenu
pour la première fois un triplement des énergies renouvelables d’ici 2030, le forum intergouvernemental a échoué à appeler à une sortie des énergies fossiles, samedi. Cause essentielle de la
crise climatique de plus en plus sévère, cette question était au cœur des négociations internationales à New Delhi, et devrait culminer en décembre prochain lors de la COP28 à
Dubaï. »
« Les analystes chinois
ont souligné que le G20 a été créé pour faire face aux crises économiques mondiales et pour discuter des actions collectives visant à résoudre les problèmes économiques et à stimuler le
développement économique mondial, mais aujourd’hui, malheureusement, en raison du consensus décroissant et des divergences croissantes entre les grandes puissances depuis l’éclatement de la crise
ukrainienne et l’endiguement total des États-Unis contre la Chine, il devient de plus en plus une plate-forme de querelles, et le mécanisme multilatéral autrefois productif et constructif est
confronté au risque d’être détourné par un petit nombre de pays.
Le G20 reste une plateforme
importante pour la coopération internationale dans la gestion des défis mondiaux, et avec les contributions croissantes des pays en développement comme la Chine, l’Inde et les pays africains, les
voix au sein du G20 deviennent plus diversifiées, et ne sont plus dominées uniquement par les perspectives occidentales. Par conséquent, les États-Unis tentent de reprendre le contrôle du
mécanisme multilatéral et de l’utiliser pour servir leur stratégie de concurrence entre grandes puissances, mais la communauté internationale n’accueillera pas favorablement cette tentative,
selon les experts. »
Cette semaine s’est tenue le sommet annuel de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, à Jakarta, où des dirigeants de grands pays étaient invités, la Chine,
l’Inde, les Etats-Unis, le Japon, la Russie et la Corée du sud. On remarquera l’absence totale de l’Europe, montrant de facto qu’elle est de moins en moins considérée comme une « grande puissance » :
« Objectif : paix.
L’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) tient à Jakarta plusieurs sommets successifs avec la Chine, le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis, offrant ainsi l’occasion
aux grandes puissances de faire
pression sur le bloc de 10 pays….
Un des objectifs déclarés par le président indonésien est de ne pas se faire piéger dans un conflit Etats Unis-Chine :
« Le président
indonésien Joko Widodo a déclaré à ses collègues dirigeants du bloc régional de 10 membres que l’ASEAN « s’est mis d’accord pour ne pas servir de proxy » pour aucune puissance, et a déclaré que «
nous devons devenir capitaines de notre propre navire pour parvenir à la paix ». »
« Lors de l’ouverture
du sommet de l’ANASE de cette année, mardi, dans la capitale du pays, le président Joko “Jokowi” Widodo a affirmé que le bloc régional des dix nations restait uni malgré les différences d’opinion
ou l’instabilité interne des États membres liées aux récentes questions géopolitiques. »
Les « grandes puissance » ont profité de l’occasion pour asseoir leur soft power. L’inde d’abord :
« Le 7 septembre 2023,
le Premier ministre Narendra Modi a participé au 20e sommet ASEAN-Inde à Jakarta et a qualifié le sommet de pilier central de la politique indienne Act East.
Partageant ses remarques
lors de l’événement, le Premier ministre Modi a déclaré : « L’Inde soutient les perspectives de l’ASEAN sur l’Indo-Pacifique. Alors que notre partenariat entre dans sa quatrième décennie, l’ASEAN
occupe une place de premier plan dans l’initiative indo-pacifique de l’Inde.
Modi a
déclaré que l’ASEAN est l’épicentre de la croissance car elle joue un rôle crucial dans le développement mondial. “Des progrès constants ont été réalisés dans notre coopération mutuelle malgré
l’atmosphère d’incertitude mondiale”, a-t-il ajouté.»
« Le premier ministre
chinois Li Qiang a déclaré mercredi lors du 26e sommet Chine-ANASE à Jakarta, en Indonésie, que tant que la Chine et les pays de l’ANASE resteront sur la bonne voie, quelles que soient les
tempêtes, leur coopération sera plus ferme que jamais et ils pourront aller de l’avant contre vents et marées. Les analystes ont déclaré que les liens Chine-ANASE restent étroits et continueront
à se développer pour résister aux impacts de toute ingérence extérieure qui tente de provoquer des tensions et des conflits.
Li a déclaré que la
coopération entre la Chine et l’ANASE avait beaucoup progressé grâce à leur compréhension aiguë des difficultés rencontrées. “La Chine et les pays de l’ANASE se sont engagés dans la poursuite
inébranlable de la paix avec une forte aspiration au développement, et tous deux prennent des mesures concrètes pour sauvegarder la stabilité régionale”, a-t-il déclaré lors du sommet, a rapporté
mercredi l’agence de presse Xinhua.
Le premier ministre chinois
a également déclaré que la Chine et les pays de l’ANASE avaient géré correctement les désaccords en cherchant un terrain d’entente tout en mettant de côté les divergences par le biais du dialogue
et de la consultation.
“Les deux parties ont
approfondi la coopération pratique dans les domaines traditionnels et non traditionnels de la sécurité, et ont défendu les cinq principes de la coexistence pacifique et l’objectif du TAC (Traité
d’amitié et de coopération en Asie du Sud-Est)”, a fait remarquer M. Li. »
Les Etats Unis, par la voix de Kamala Harris, s’en sont pris au Myanmar, qui est sous régime militaire depuis le coup d’Etat contre San Suu Kyi :
« Une chaise portant le
drapeau du Myanmar est restée vide pendant que la vice-présidente Kamala Harris s’entretenait avec les dirigeants de l’Asie du Sud-Est lors du sommet États-Unis-ASEAN (Association des nations de
l’Asie du Sud-Est) à Djakarta, organisé par l’Indonésie, qui assure la présidence sortante.
“Les États-Unis continueront
à faire pression sur le régime pour qu’il mette fin à l’horrible violence, qu’il libère toutes les personnes injustement détenues et qu’il rétablisse le Myanmar sur la voie d’une démocratie
inclusive”, a déclaré Mme Harris lors de l’ouverture du sommet.
“Nous continuerons à
soutenir le consensus en cinq points de l’ANASE”, a-t-elle ajouté, faisant référence aux exigences formulées par le groupe en 2021 concernant la crise déclenchée par le coup d’État militaire de
février 2021, qui comprennent l’arrêt immédiat de la violence et un dialogue constructif facilité par l’ANASE. »
En fin de sommet, France 24 a publié un article mettant en évidence les dissensions entre grandes puissances qui sont apparues pleinement pendant ce sommet :
« Un sommet sous
tensions. La vice-présidente américaine, Kamala Harris, le Premier ministre chinois, Li Qiang, et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, ont participé, jeudi 7 septembre, au sommet de
l’Asie de l’Est, lors duquel le dirigeant indonésien, leur hôte, a mis en garde contre les rivalités croissantes entre puissances.
La réunion de 18 pays
organisée dans la capitale indonésienne Jakarta a mis autour de la même table les hauts responsables de Washington et Pékin, un jour après que le Premier ministre chinois a averti que les grandes
puissances devaient contenir leurs différends pour éviter une “nouvelle guerre froide”.
Les échanges entre les
responsables des deux plus grandes économies mondiales étaient scrutés dans un contexte de tensions sur des questions allant de Taïwan aux relations avec Moscou en passant par la rivalité dans le
Pacifique, quelques jours avant le sommet du G20 à New Delhi.
“Je demande (…) aux
leaders du sommet de l’Asie de l’Est de faire (de cette rencontre) un forum pour renforcer la coopération et non pour aiguiser les rivalités”, a déclaré le président indonésien Joko
Widodo. »
Mais derrière tous ces grands discours diplomatiques, le processus de dédollarisation du commerce mondial a fait un nouveau pas en avant :
« Les banques centrales
d’Indonésie, de Thaïlande et de Malaisie ont profité de la réunion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales de l’ANASE (AFMGM) qui s’est tenue le mois dernier à Jakarta
pour annoncer l’élargissement des accords sur les monnaies locales. L’objectif n’est pas seulement de régler les importations et les exportations ou les investissements en monnaie locale, mais
aussi de permettre aux voyageurs de bénéficier de produits financiers transfrontaliers et de systèmes de paiement numérique unifiés. Bien qu’il s’agisse d’accords bilatéraux plutôt que d’un
projet à l’échelle de l’ANASE, ils soutiennent le programme d’intégration financière de l’ANASE. La réduction de la dépendance à l’égard du dollar américain comme moyen d’échange soutient
également l’objectif de centralité de l’ANASE et l’autonomie stratégique des États membres de l’ANASE. »
Moon of Alabama nous propose une intéressante analyse qui met en évidence le rôle des Etats-Unis dans les mouvement politiques que secouent l’Afrique :
« Les États-Unis ont
utilisé leur formation d’officiers africains pour trouver et former subtilement des personnes avec lesquelles ils pouvaient travailler. Un nombre étonnant de ces officiers ont ensuite été
impliqués dans des coups d’État qui se sont souvent révélés anti-français et pro-américains :
« Depuis 2008, des officiers formés par les États-Unis ont tenté au moins neuf coups d’État et en ont réussi au moins huit dans cinq pays d’Afrique de l’Ouest seulement : Trois fois au
Burkina Faso, trois fois au Mali et une fois en Guinée, en Mauritanie et en Gambie.
La formation et le soutien des États-Unis à la région passent par le département d’État et le Commandement pour l’Afrique, une branche du département de la défense, en charge des opérations
militaires sur le continent. »
Depuis la rédaction de cet
article, le Niger a suivi :
« Le général de brigade Moussa Barmou, commandant des forces d’opérations spéciales nigériennes formées par les Américains, était tout sourire lorsqu’il a embrassé un général américain de
haut rang qui visitait la base de drones du pays, financée par Washington et d’une valeur de 100 millions de dollars, en juin dernier.
Six semaines plus tard, Barmou a contribué à renverser le président démocratiquement élu du Niger.
Pour les officiers militaires et les diplomates américains, cette histoire est devenue trop familière et profondément frustrante.
Le Niger est l’un des nombreux pays d’Afrique de l’Ouest où des officiers formés par l’armée américaine ont pris le contrôle depuis 2021, notamment le Burkina Faso, la Guinée et le Mali. Certains
chefs de coup d’État ont entretenu des relations étroites avec leurs formateurs américains, dont le mentorat comprenait des leçons sur la sauvegarde de la démocratie et des droits de l’homme
ainsi que sur les tactiques militaires. »
Ohh – s’il vous plaît,
épargnez-moi les larmes de crocodile sur la “sauvegarde de la démocratie”. Elles sont vraiment exagérées. Les États-Unis disposent d’une grande base militaire au Niger et c’est tout ce qui
compte, ainsi que l’influence qu’ils exercent.
Après le coup d’État, le
contingent militaire français au Niger et son ambassadeur ont été priés de partir, tandis que la grande base de drones américaine devrait rester.
S’agit-il d’un mauvais
résultat pour les États-Unis ou du résultat d’un plan ?
Les États-Unis ont des
intérêts stratégiques en Afrique et, comme l’écrit Michael Shurkin, ancien analyste de la RAND et de la CIA et membre du Conseil atlantique, ils veulent que la France se retire :
« J’ai salué les efforts de
la France pour aider les pays du Sahel – notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger – à se défendre contre les insurrections djihadistes affiliées à Al-Qaïda ou à l’État
islamique.
Et pourtant, la seule conclusion raisonnable à tirer aujourd’hui est que la France devrait fermer ses bases et partir.
Le problème, comme l’ont montré les récents événements au Niger, est que tout ce que fait la France, en bien ou en mal, provoque une réaction allergique de la part de populations depuis longtemps
conditionnées à se méfier des motivations françaises et à envisager le pire.
Que ce sentiment anti-français soit juste ou non n’a rien à voir avec le sujet. Les liens avec la France sont désormais devenus un baiser de la mort pour les gouvernements africains – un
phénomène démontré par le sort du président du Niger, Mohamed Bazoum. »
Mais bon… Qui a créé
Al-Qaïda et État islamique ? Qui les a déplacés de l’Asie occidentale vers l’Afrique ?
Oui, la France a conservé
certaines de ses mauvaises habitudes et influences coloniales et certains la détestent vraiment pour cela. Mais qui, par sa propagande, les a poussés dans cette direction ?
Le plan est évident. La
France doit être poussée vers la sortie pour que les États-Unis puissent entrer :
« En attendant, la menace
de voir la Russie combler le vide est exagérée et ne devrait pas justifier la poursuite de l’engagement [de la France]. En effet, une partie de l’attrait de la Russie réside dans le fait que de
nombreux Africains la considèrent comme une sorte d’anti-France. Et moins la France vivra “de ses rentes” dans l’imaginaire populaire, moins l’attrait symbolique de la Russie sera
grand.
L’attrait de la Russie tient également au fait que certains gouvernements africains, dont celui du Mali, sont frustrés par la réticence de la France à les aider dans une stratégie qui consiste
trop souvent à cibler certaines communautés ethniques – surtout les Fulanis, mais aussi les Arabes et les Touaregs. Et si c’est pour cela qu’ils veulent de l’aide, la France et les autres
puissances occidentales ont raison de refuser.
Le fait que les États-Unis et d’autres partenaires européens comme l’Allemagne ne provoquent pas la même réaction leur offre une ouverture, un moyen de contribuer à combler le vide pour maintenir
la Russie à l’écart et aider les États africains à se défendre. Mais pour cela, ils devront se montrer attentifs et faire preuve d’une plus grande créativité que celle dont ils ont fait preuve
jusqu’à présent.
Cela signifie également que la France devra leur faire confiance au sujet de son ancien empire. C’était encore une pierre d’achoppement dans les années 1990, mais aujourd’hui, Paris est
prête.
Elle n’a d’ailleurs pas le choix. »
Pauvre France. On lui dit de
partir et de laisser les États-Unis s’emparer de ses anciennes colonies. Elle n’a pas le choix. »
Voici l’article de la Revue Conflit auquel Moa fait référence :
« Ce qui est en jeu
n’est donc pas simplement la présence de la France au Sahel ou en Afrique. C’est son maintien en tant que puissance globale souveraine ou sa réduction à une puissance périphérique « betteravisée
» en Europe. Par extension, la nature même des relations entre les grandes démocraties en dépend : formeront-elle un bloc rigide, impérial, derrière les États-Unis ou seront-elles capables de
constituer une alliance souple dans un cadre multilatéral, bien plus à même de défendre leurs intérêts et leurs valeurs ?
Sans doute l’Amérique et les
Européens ont-ils besoin d’une voix pour leur rappeler les dangers respectifs de leur hubris ou de leur faiblesse. Incontestablement, le monde a besoin de puissances moyennes autonomes comme la
France pour trouver de nouveaux équilibres, donner leur place aux nations émergentes, appuyer sans les étouffer les États les plus fragiles et éviter les logiques de confrontations directes entre
blocs. »
Luis Martinez, directeur de recherche au Centre de recherches internationales Sciences Po, le dit lui-même dans cette franche remise en question de la
politique française en Afrique :
« En Afrique, nous
avons été incapable de changer notre discours, notre narratif et puis d’être beaucoup plus modeste, compréhensif. Nous avons été extrêmement isolés, arrogants, lointains, très peu dans la
communication avec les populations et on a aussi rejeté les observation et diagnostics effectués par les chercheurs africains. Dès qu’ils avaient un regard critique on les taxait de
pro-russes… »
« Dès qu’ils avaient un
regard critique on les taxait de pro-russes ». Il semble que cette réaction est devenue un réflexe social bien pratique pour éviter toute remise en question de notre système de
fonctionnement politique, à tous les niveaux.
Comme on pouvait s’y attendre, les attaques contre la population et l’armée s’accentuent :
« Les forces armées du
Burkina Faso ont annoncé avoir neutralisé, du 7 août au 1er septembre 2023, au moins 65 « terroristes » au cours d’actions dans plusieurs provinces. Suite à cette opération conduite par le 7e
bataillon d’intervention rapide, les populations qui avaient été déguerpies ont pu rejoindre leurs villages, toujours selon l’armée. Au cours des combats, cinq blessés dont deux volontaires pour
la défense de la partie ont été enregistrés au sein des forces armées burkinabé. »
On remarquera que, pour une raison que la rédaction de RFI n’explique pas, le mot terroriste a été placé entre guillemets.
« Dix-sept militaires
et 36 supplétifs de l’armée du Burkina Faso ont été tués lors d’une attaque de jihadistes présumés dans la région du Nord, a annoncé mardi 5 septembre l’état-major dans un communiqué.
“Cinquante-trois
combattants”, précisément “dix-sept militaires et trente-six VDP (Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils de l’armée) ont perdu la vie” lundi, indique-t-il.
Plusieurs assaillants
“neutralisés”
L’unité attaquée était
déployée à Koumbri, dans la province du Yatenga, pour “permettre la réinstallation” de populations “qui ont quitté la zone depuis plus de deux ans”, chassées par les jihadistes,
explique-t-il. »
De son coté, France 24 utilise le terme « djihadiste présumé ».
« Un camp de l’armée
malienne a été visé par une attaque suicide à Gao vendredi 8 septembre, au lendemain d’une double attaque imputée aux jihadistes qui a tué au moins 64 civils et soldats dans le Nord, où la
tension monte de jour en jour.
L’armée a parlé dans un bref
message sur les réseaux sociaux d’une attaque “complexe” dans la zone aéroportuaire, ce qui signifie qu’elle a impliqué différents moyens. Elle n’a pas fourni de bilan….
Le Nord est en proie à une
lutte qui va s’intensifiant pour le territoire entre une multitude d’acteurs : groupes jihadistes contre armée malienne, groupes jihadistes entre eux, groupes armés touaregs contre jihadistes, et
groupes touaregs face à armée malienne.
La région de Tombouctou est
soumise depuis août à un blocus imposé par le GSIM. De vastes étendues sont passées sous le contrôle de l’organisation État islamique dans la région de Gao.
C’est du Nord, avec les
insurrections indépendantiste et salafiste de 2012, qu’est partie la tourmente dans laquelle le Mali est toujours plongé et qui a gagné le Burkina Faso et le Niger voisins, faisant des milliers
de morts. Les indépendantistes ont signé en 2015 un accord de paix avec l’État malien tandis que les jihadistes continuaient le combat. Mais les hostilités n’ont jamais paru si proches de
reprendre entre Touareg et armée….
Une reconfiguration
sécuritaire a lieu dans le Nord après le départ de la force antijihadiste française en 2022 et celui, en cours, de la mission de l’ONU (Minusma), toutes deux poussées vers la sortie par la junte
qui a pris le pouvoir par la force en 2020. La CMA n’accepte pas que la Minusma remette les clés de ses camps aux autorités maliennes dans une zone dont elle revendique le contrôle.
La junte fait du
rétablissement de la souveraineté l’un de ses mantras. Elle s’est tournée militairement et politiquement vers la Russie. Mais différents experts estiment que la situation s’est encore
dégradée sous sa direction. »
Malgré ces attaques régulières, la partie activiste de la population nigérienne ne veut plus de la présence de l’armée française :
« Des dizaines de
milliers de manifestants ont convergé vers le rond-point Escadrille, devant une base militaire nigérienne de la capitale du Niger, Niamey, où sont stationnés des soldats français.
Majoritairement jeunes, les
manifestants ont brandi des pancartes et crié des slogans hostiles à la France et à son armée, exigeant le départ « immédiat » et « sans condition » des militaires français. »
La raison en est donnée plus bas dans l’article :
« Les soldats français
sont environ 1 500 dans le pays. Et ils étaient, avant le coup d’État, engagés aux côtés des forces nigériennes contre les jihadistes d’al-Qaïda et du groupe État islamique.
Mais cet engagement, les
militaires du CNSP n’en veulent plus. Les nouvelles autorités de fait accusent même la France, à présent, de soutenir les groupes terroristes.
Pour autant, Paris maintient
jusqu’ici une position de fermeté. »
Une position de fermeté qui commence à se fissurer :
« Lundi, le Premier
ministre nigérien nommé par les militaires au pouvoir, Ali Mahaman Lamine Zeine, a affirmé que des “échanges” avaient lieu pour obtenir un départ des soldats français. Les “échanges qui sont en
cours devraient permettre très rapidement” leur retrait, avait-il déclaré au cours d’une conférence de presse. Ali Mahaman Lamine Zeine a toutefois assuré que son gouvernement espérait “si
possible maintenir une coopération avec un pays avec qui on a partagé énormément de choses”. »
« L’armée américaine se
prépare à réduire de près de moitié sa présence au Niger dans les prochaines semaines, alors que les troupes quittent la capitale Niamey à cause de manifestations généralisées, selon deux
responsables du ministère de la Défense ayant une connaissance directe de cette décision.
Le ministère de la Défense a
récemment commencé à repositionner un certain nombre de forces de l’aéroport de Niamey vers une deuxième base plus petite à Agadez, à environ 500 milles de là, a déclaré jeudi la porte-parole du
Pentagone, Sabrina Singh, aux journalistes. En conséquence, le nombre total de soldats au Niger pourrait passer de 1 200 avant le coup d’État du 26 juillet à quelque part « juste au milieu » de
500 à 1 000 dans les prochaines semaines, a déclaré l’un des responsables du ministère de la Défense, qui, comme d’autres interviewés pour cette histoire a obtenu l’anonymat pour discuter de
projets sensibles. »
Au mois d’octobre 2022, les Etats-Unis lançaient une nouvelle bataille contre la Chine dans la guerre commerciale qu’ils mènent pour empêcher ce pays de leur
prendre la place de première puissance économique mondiale. Cet article du New York Times traduit par Les Crises présente les enjeux de cette bataille :
« Ces dernières années,
les puces de semi-conducteurs sont devenues un élément central du travail du bureau. Les puces sont l’élément vital de l’économie moderne et le cerveau de tous les appareils et systèmes
électroniques, depuis les iPhones jusqu’aux grille-pain, depuis les centres de données jusqu’aux cartes de crédit. Une nouvelle voiture peut comporter plus d’un millier de puces, chacune gérant
une facette différente du fonctionnement du véhicule. Les semi-conducteurs sont également la force motrice des innovations qui sont sur le point de révolutionner la vie au cours du siècle
prochain, comme l’informatique quantique et l’intelligence artificielle. Le logiciel ChatGPT d’OpenAI, par exemple, aurait été développé sur 10 000 des puces les plus avancées actuellement
disponibles.
Par le biais des contrôles à
l’exportation du 7 octobre, le gouvernement américain a annoncé son intention de restreindre les capacités de la Chine à produire, voire à acheter, les puces haut de gamme. La logique de cette
mesure est simple : ces puces, ainsi que les superordinateurs et les systèmes d’intelligence artificielle qu’elles alimentent, permettent la production de nouvelles armes et d’outils de
surveillance. Toutefois, la portée et la finalité de ces mesures auraient difficilement pu être plus radicales, puisqu’elles visaient une cible bien plus large que le système de sécurité de
l’État chinois. « Il est essentiel de comprendre que les États-Unis voulaient avoir un impact sur l’industrie chinoise de l’intelligence artificielle », explique Gregory C. Allen, directeur du
Wadhwani Center for AI and Advanced Technologies au Center for Strategic and International Studies à Washington. « Le secteur des semi-conducteurs est notre moyen pour parvenir à cet objectif.
»
Bien qu’elles se présentent
sous la forme discrète d’une mise à jour des règles d’exportation, les mesures de contrôles du 7 octobre visent essentiellement à éradiquer, de fond en comble, tout l’ensemble de l’écosystème
chinois des technologies de pointe. « La nouvelle politique incarnée par le 7 octobre est la suivante : non seulement nous n’allons pas permettre à la Chine de progresser davantage sur le plan
technologique, mais nous allons activement inverser l’état actuel des choses », explique Allen. Ce que C. J. Muse, analyste confirmé en matière de semi-conducteurs chez Evercore ISI, exprime de
la façon suivante : « Si vous m’aviez parlé de ces règles il y a cinq ans, je vous aurais dit qu’il s’agissait d’une déclaration de guerre – il aurait fallu que nous soyons en guerre.
»
Si les mesures de contrôle
sont efficaces, cela pourrait pénaliser la Chine pendant une génération entière. Si elles échouent, elles pourraient se retourner contre les États Unis de manière spectaculaire, précipitant
l’avenir même que ces derniers tentent désespérément d’éviter. Le résultat déterminera probablement les rivalités entre les États-Unis et la Chine, tout comme l’avenir de l’ordre mondial, et ce,
pour les décennies à venir. « Deux dates de 2022 resteront dans l’histoire, explique Allen. La première est le 24 février, lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, et la seconde est le 7
octobre. » »
Quelque temps plus tard il semble que « Si elles échouent, elles pourraient se retourner contre les États
Unis de manière spectaculaire, précipitant l’avenir même que ces derniers tentent désespérément d’éviter » :
« Il y a trois ans, les
États-Unis ont interdit aux entreprises nationales et étrangères de fournir des puces 5G à Huawei. Une étape importante dans le remplacement des importations a donc été franchie hier lorsque
Huawei a annoncé un tout nouveau téléphone 5G équipé de puces fabriquées en Chine :
« Le Huawei Mate 60 Pro
a été silencieusement lancé en Chine. Le successeur du Huawei Mate 50 Pro de l’année dernière apporte plusieurs améliorations majeures, notamment la prise en charge des appels par satellite et un
écran LTPO AMOLED. L’appareil est équipé d’un écran AMOLED de 6,82 pouces avec un taux de rafraîchissement adaptatif allant de 1 Hz à 120 Hz et un taux d’échantillonnage tactile de 300
Hz. »
Les États-Unis ont fait
pression pour stopper les livraisons de puces 5G à Huawei. Cela a conduit à une campagne de développement de substituts chinois. Huawei a également développé un processeur graphique aussi rapide
que le GPU A100 de Nvidia, utilisé pour le calcul haute performance et le développement de l’IA. L’authenticité de la nouvelle puce 5G utilisée par le téléphone a été confirmée.
Les 300 milliards de dollars
d’importations de puces par la Chine ont diminué car le pays développe rapidement des substituts nationaux. »
Comme d’habitude le gouvernement étasunien utilise la technique du « puisque cela ne marche pas remettons en encore une couche :
« Au moment où la
secrétaire américaine au commerce, Gina Raimondo, rentre de Chine, son ministère émet de nouvelles restrictions sur les livraisons de puces électroniques :
« Les États-Unis ont élargi les restrictions sur l’exportation de puces
d’intelligence artificielle de haute performance par Nvidia et Advanced Micro Devices (AMD), les étendant à d’autres régions que la Chine, y compris certains pays du Moyen-Orient, sur fond
d’inquiétudes croissantes quant à l’accès de Pékin à des ressources critiques en matière d’IA.
Reuters a rapporté jeudi
qu’un dossier réglementaire de Nvidia indiquait que ses puces A100 et H100 de pointe, qui accélèrent l’apprentissage automatique sur des applications d’IA telles que ChatGPT, avaient été placées
sur une liste “d’interdiction d’exportation“. »
L’objectif est d’empêcher
les “fuites” de puces de pays comme les Émirats arabes unis ou l’Arabie saoudite vers la Russie et la Chine. Mais, comme je l’ai noté hier, la Chine fabrique déjà des puces d’une capacité
équivalente »
Là encore, les dirigeants étasuniens sont restés bloqués sur une vision du monde complètement dépassé car ils n’acceptent que difficilement la perte de leur
suprématie technologique :
« L’industrie chinoise
s’est développée en copiant les modèles d’autres producteurs. Mais il n’a fallu que quelques années pour qu’elle commence à produire de meilleurs ou de nouveaux produits pour de nouveaux marchés.
Historiquement, ce phénomène n’est pas nouveau. Le développement industriel de l’Allemagne s’est fait en copiant les processus de fabrication et les produits britanniques. Quelques années plus
tard, les produits industriels allemands pouvaient concurrencer les produits britanniques et les Britanniques ont commencé à copier la technologie allemande.
En 2018, la Chine a fait la
démonstration de grands essaims de drones coordonnés capables de dessiner des images animées dans le ciel.
Le Pentagone veut maintenant
répliquer ces capacités. »
Nous avions déjà parlé de l’attitude ambivalente des Etats-Unis qui, d’un côté, envoient des hauts fonctionnaires en Chine pour discuter et de l’autre ne cessent de
provoquer ce pays. Moa nous propose une explication de Patrick Lawrence sur cette attitude :
« Le régime Biden gagne
du temps pour remilitariser l’extrémité occidentale du Pacifique.
Les seules personnes censées
comprendre le contraire sont les Américains, qui ne sont pas censés regarder Washington provoquer et poursuivre une deuxième guerre froide. Les Américains sont censés regarder les fonctionnaires
américains – raisonnables, constructifs, bien intentionnés – faire tous les efforts possibles pour parler aux Chinois malgré leur réticence obstinée à coopérer.
Voici mon point de vue
révisé sur la cavalcade Blinken-Yellen-Kerry-Raimondo à travers le Pacifique. Ces gens ne sont pas des imbéciles. Ils sont délibérément malveillants et, il va sans dire, rendent le monde encore
plus dangereux qu’il ne l’est déjà. »
Et pour cela ils n’hésitent pas à manipuler les déclarations officielles, comme celles faites à la suite de la rencontre entre les ministères de la défense
indonésien et étasunien :
« Ils [les
ministres de la défense indonésien et étasunien] partagent le point de vue selon lequel les revendications maritimes
expansives de la République populaire de Chine (RPC) dans la mer de Chine méridionale sont incompatibles avec le droit international tel qu’il ressort de la Convention des Nations unies sur le
droit de la mer. »
Le ministère indonésien a donc dû se fendre d’une déclaration pour pallier à ce mensonge :
« Le ministre de la
défense Prabowo Subianto a confirmé qu’il n’y avait pas eu de déclaration commune avec le ministère américain de la défense lorsqu’il a rencontré le ministre américain de la défense Lloyd Austin
la semaine dernière. Prabowo a déclaré que l’Indonésie est en principe amie de tous les pays et qu’elle adhère à une politique étrangère libre et active.
“La position de l’Indonésie
est très claire. Nous sommes non-alignés, nous sommes amis avec tous les pays. Je pense que c’est ce qui compte“, a déclaré M. Prabowo après avoir remis des vélos électriques à l’armée et à la
police au ministère de la défense, jeudi (31/8). »
Ce sont, de la part des Etats-Unis, plus des signes de panique que d’un grand esprit stratégique. Ce n’est pas avec de telles méthodes qu’ils garderont leur
première place dans la diplomatie mondiale.
Global Times exprime le fond de la pensée chinoise sur ce sujet :
« La surprise de
certaines élites américaines [face à cette percée chinoise] s’explique par le fait qu’elles sont généralement convaincues que la
Chine ne peut pas fabriquer seule des puces haut de gamme. Selon Kevin Klyman, chercheur en politique technologique à l’université de Harvard, les États-Unis ont fait de leur mieux pour saper
l’industrie chinoise des semi-conducteurs en prenant une mesure sans précédent et en lançant une frappe chirurgicale sur cette industrie. Il a également déclaré que “le fait que les Pays-Bas et
le Japon se soient ralliés aux contrôles américains à l’exportation a été un succès extraordinaire qui dépasse les rêves les plus fous de quiconque”. Pour certains politiciens de Washington dont
la mentalité à l’égard de la Chine est extrêmement déformée, cela suffit à les submerger.
Nous conseillons à certains
Américains de déconstruire et de reconstruire leur conception du développement technique et de l’innovation de la Chine, en plus de démonter les smartphones. Ces dernières années, Huawei, mais
aussi de nombreuses autres entreprises chinoises, ont fait des progrès considérables dans des domaines où les États-Unis ont fait pression pour interdire la Chine, tels que l’aérospatiale,
l’énergie photovoltaïque et l’énergie. La Chine a fait d’énormes progrès dans ces domaines et a apporté davantage de dividendes technologiques au monde. Ainsi, nous établissons des liens plus
étroits avec la communauté internationale. Il est raisonnable de dire que la tendance de la Chine à l’autosuffisance technologique de haut niveau et à l’auto-renforcement est irréversible. Comme
l’ont dit de nombreux net-citoyens chinois, ceux qui ne peut pas nous tuer finira par nous renforcer.
Certains médias américains
se sont livrés à une “auto-réflexion” sur le lancement par Huawei d’une nouvelle série de téléphones, affirmant que “la puce de Huawei montre que les restrictions américaines sont poreuses, mais
pas inutiles”. Ce genre de réflexion revient à essayer de construire un barrage au milieu de vagues impétueuses, sans se demander si l’eau peut être arrêtée. En fin de compte, ils s’apercevront
qu’ils ont dépensé beaucoup d’efforts pour construire une île dans laquelle ils se piègent eux-mêmes. Malheureusement, nous n’avons pas vu Washington réfléchir en profondeur aux raisons de
l’échec de ses restrictions et de ses suppressions et à la question de savoir si certaines mesures politiques étaient erronées, et nous n’avons pas non plus vu les ajustements correspondants être
effectués. »
Autre reflet de ce complexe de supériorité face à la Chine, depuis quelques semaines la presse étasunienne publie des articles sur la mauvaise santé de l’économie
chinoise. En voici deux exemples
Est-ce vraiment la réalité ou simplement prendre ses désirs pour la réalité ?
D’autres instituts étasuniens semblent bien plus objectifs dans leur analyse :
« Un nouveau consensus
s’est dégagé parmi de nombreux économistes, journalistes et autres analystes concernant le ralentissement actuel de l’économie chinoise. Leur argument est que les trébuchements de la Chine au
printemps 2023 laissent présager un problème à long terme bien plus grave découlant d’une politique imparfaite, insulaire et contrôlée par le Parti communiste en réponse au COVID et à ses
conséquences, avec des conséquences probablement néfastes pour l’économie mondiale.
Cette évaluation largement
répandue est probablement prématurée et, au moins en partie, peut-être tout simplement fausse.
Il ne fait aucun doute que
la Chine est confrontée à de nombreux défis structurels et autres : une productivité en baisse, une main-d’œuvre en diminution, des restrictions sur le transfert de technologie imposées par les
États-Unis et d’autres pays, une bulle immobilière en cours de correction, un chômage élevé parmi les jeunes travailleurs et un leadership qui semble donner la priorité au contrôle du parti et à
la sécurité nationale plutôt qu’à la croissance économique. Ces défis signifient que la croissance chinoise ne reviendra pas au rythme fulgurant de 1980-2010, lorsque la croissance annuelle
moyenne était proche de 10 pour cent.
Mais une lecture attentive
de la situation actuelle ne permet pas de conclure que la croissance chinoise est désormais en proie à une grave spirale descendante cyclique qui persistera pendant plusieurs
années. »
Moa décortique un article du New York Times sur ce sujet :
« Le New York Times et
d’autres médias occidentaux mènent une campagne sur le thème de la morosité de l’économie sous le gouvernement Xi.
Le dernier article en date
est le suivant :
La douleur économique de la Chine est un test de l’obsession de Xi pour le contrôle
L’affirmation principale est
la suivante :
« Les consommateurs sont moroses. Les
investissements privés sont léthargiques. Une grande société immobilière est au bord de l’effondrement. Les gouvernements locaux sont confrontés à une dette écrasante. Le chômage des jeunes
continue d’augmenter. Les revers économiques érodent l’image de commandement impérieux de Xi et apparaissent comme le défi le plus soutenu et le plus épineux pour son programme en plus de dix ans
de pouvoir. » »
« Peu de gens en Chine
– des hauts responsables politiques aux gens de la rue – nieraient le fait que l’économie chinoise est confrontée à des difficultés. Dès mars 2022, dans le rapport sur le travail du gouvernement
publié pendant les deux sessions du pays, les responsables chinois ont reconnu ce qu’ils ont appelé les “triples pressions” sur l’économie chinoise : la contraction de la demande, la perturbation
de l’offre et l’affaiblissement du sentiment. C’est d’ailleurs cette évaluation qui a guidé la politique économique de la Chine depuis la publication du rapport. Une série de mesures de soutien
ont été récemment annoncées pour relever ces défis précis.
Et pourtant, il y a eu ce
qui semble être une campagne concertée de la part de fonctionnaires et de médias occidentaux, en particulier ceux des États-Unis, pour raviver la théorie bien connue de “l’effondrement de la
Chine”…
Au fil des ans, l’économie
chinoise a dû faire face à ces prédictions désastreuses et à un tsunami de fausses informations – voire de désinformation – sur sa résilience de la part des politiciens et des experts
occidentaux, mais elle a en fait prospéré en dépit de ces questions. Toutefois, cette mentalité vicieuse qui consiste à se réjouir du malheur des autres a un impact réel et négatif sur la lente
reprise de l’économie mondiale après la pandémie de COVID-19. Dans un contexte de ralentissement économique mondial et de dégradation générale du paysage géoéconomique, le monde a plus que jamais
besoin d’attentes stables et de confiance. Comme le dit une expression chinoise très répandue, “la confiance, c’est de l’or”. Lorsque les consommateurs ont confiance en l’avenir, ils sont plus à
l’aise pour dépenser, ce qui est bon pour le développement économique. Lorsque les investisseurs sont confiants, ils augmentent leurs investissements et embauchent davantage, ce qui est également
favorable au développement économique. Les points de vue biaisés, cyniques et toxiques des médias occidentaux sur l’économie chinoise – ou sur l’économie mondiale dans son ensemble d’ailleurs –
ne contribuent pas à renforcer la confiance sur la base d’une analyse objective de la situation de l’économie chinoise.
Oui, l’économie chinoise
ralentit. Oui, l’économie chinoise est confrontée à des défis et à des risques importants. Mais au cours des quatre dernières années, l’économie chinoise a connu l’une des croissances les plus
rapides de toutes les grandes économies. Malgré des mesures plus audacieuses et plus strictes contre le COVID-19, l’économie chinoise est passée de 91,9 billions de yuans (12,6 billions de
dollars) en 2018 à 121 billions de yuans en 2022, soit une croissance beaucoup plus rapide que celle des États-Unis au cours de la même période et que celle de la zone euro. Dans ses dernières
perspectives économiques mondiales publiées en juillet, le FMI prévoit que la Chine connaîtra une croissance de 5,2 % cette année, contre 1,6 % pour les États-Unis et 0,8 % pour la zone euro, et
que la Chine contribuera à hauteur de 34,9 % à la croissance économique mondiale en 2023. »
Après vérification, les chiffres donnés par la Chine sont exacts et même un peu sous-estimés :
« L’économie chinoise a
progressé de 6,3 % sur un an au deuxième trimestre 2023, affichant une croissance plus rapide que les 4,5 % enregistrés au premier trimestre, mais en deçà des estimations du marché de 7,3
%. »
Par pudeur, on évitera de comparer à la croissance du PIB des pays occidentaux.
L’Ukraine
Signe que des changement importants de politique sont en cours en Ukraine, Blinken s’est déplacé à Kiev pour « rassurer les ukrainiens quant au soutien des Etats
Unis » :
« Blinken, premier haut
fonctionnaire américain à se rendre à Kiev depuis le début de la contre-offensive début juin, a annoncé un nouveau programme d’aide à la guerre d’une valeur de plus d’un milliard de dollars,
notamment pour soutenir les défenses aériennes de l’Ukraine.
“Dans la contre-offensive en
cours, les progrès se sont accélérés au cours des dernières semaines. Cette nouvelle aide contribuera à les maintenir et à renforcer la dynamique”, a déclaré M. Blinken lors d’une conférence de
presse avec le ministre ukrainien des affaires étrangères, M. Dmytro Kuleba.Blinken avait auparavant qualifié ces progrès
d’importants et de “très, très encourageants”.»
L’enthousiasme étasunien à soutenir l’Ukraine va jusqu’à lui fournir, après les bombes à sous-munitions, des munitions à l’uranium appauvri :
« L’administration
Biden va pour la première fois envoyer à l’Ukraine des munitions perforantes controversées contenant de l’uranium appauvri, selon un document vu par Reuters et confirmé séparément par deux
responsables américains.
Ces munitions, qui
pourraient aider à détruire les chars russes, font partie d’un nouveau programme d’aide militaire à l’Ukraine qui devrait être dévoilé la semaine prochaine. Les munitions peuvent être tirées à
partir de chars américains Abrams qui, selon une personne au fait du dossier, devraient être livrés à l’Ukraine dans les semaines à venir. »
Quant à diriger le reste du monde vers une troisième guerre mondiale cela ne dérange ni les dirigeants ukrainiens ni les dirigeants étasuniens qui considèrent
qu’elle a déjà commencé :
« Le chef du Conseil
national de sécurité et de défense de l’Ukraine a affirmé qu’une troisième guerre mondiale était déjà en cours, le conflit entre Moscou et Kiev attirant des pays bien au-delà de la
région.
S’exprimant lors du Forum
sur la sécurité de Kiev mardi, Aleksey Danilov a affirmé que l’OTAN avait besoin de l’Ukraine en tant que membre, car les turbulences mondiales sont appelées à se poursuivre. “Nous allons
renforcer l’alliance”, a-t-il insisté.
“Si quelqu’un pense que la
troisième guerre mondiale n’a pas commencé, il se trompe lourdement. Elle a déjà commencé. Elle était en cours dans une période hybride depuis un certain temps et elle est maintenant entrée dans
une phase active”, a-t-il déclaré.
Assis sur scène aux côtés de
l’ancien directeur de la CIA, le général David Petraeus, M. Danilov a déclaré que “si quelqu’un pense qu’il [le conflit en Ukraine] s’agit d’un règlement de comptes entre Kiev et Moscou, c’est
une erreur. Les choses sont bien plus compliquées.
Petraeus a également
souligné l’ampleur du conflit entre la Russie et l’Ukraine, en déclarant : “Je n’ai jamais rien vu de tel que le conflit entre la Russie et l’Ukraine : Je n’ai rien vu de tel depuis la Seconde
Guerre mondiale”, a-t-il déclaré.
“Les Russes ne sont pas
particulièrement impressionnants en termes de connaissances ou de performances sur le champ de bataille, mais ils ont créé un système de défense assez exceptionnel, et il est assez difficile de
le percer”, a-t-il affirmé. »
Au contraire, l’ambassadeur expérimenté qu’est Bhadrakumar perçoit des signes de dégel dans les relations USA-Russie :
« Tout observateur
expérimenté de la politique russe sait qu’il est préférable d’évaluer l’état du tango russo-américain à partir d’intrigues secondaires, souvent obscures et inaperçues, loin de l’amphithéâtre où
les gladiateurs croisent le fer. C’est pourquoi il convient d’explorer deux pistes concernant la crise ukrainienne.
La première est la rencontre
entre le ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, et son homologue indien, S. Jaishankar, à Jakarta, en marge du sommet de l’Asie de l’Est, et la seconde est l’arrivée inopinée du
secrétaire d’État américain, Antony Blinken, à Kiev. Ces deux événements se sont produits mercredi. Le trafic cryptographique entre Jakarta, Kiev, Moscou et Washington a dû être très intense au
cours des dernières 48 heures. »
Dans la rubrique « signes de la décadence du monde occidental » voici, après le travail des enfants, celui de la semaine, le retour de la faim au
ventre :
« Une personne sur sept
au Royaume-Uni a souffert de la faim l’année dernière parce qu’elle n’avait pas assez d’argent, selon un rapport publié mercredi par l’organisation caritative Trussell Trust, qui s’occupe des
banques alimentaires.
Ce rapport, qui fait état de
11,3 millions de personnes, soit plus du double de la population de l’Écosse, met en cause un système de sécurité sociale dysfonctionnel, ainsi qu’une crise du coût de la vie qui ne montre guère
de signes d’apaisement.
La Grande-Bretagne est la
sixième économie mondiale, mais ses citoyens subissent depuis plus d’un an la pression d’une inflation élevée qui a dépassé la croissance des salaires pour la quasi-totalité des
travailleurs. »
« Les comptes sont dans
le rouge. Aussi, les Restos du cœur ont annoncé qu’ils allaient être contraints de réduire le nombre de bénéficiaires de leurs distributions alimentaires, cet hiver. Le président de
l’association, Patrice Douret, estimait à 150 000 le nombre de personnes concernées.
Il faut tout de suite
préciser que depuis début 2023, l’association a déjà accueilli 1,3 million de personnes. Soit 200 000 de plus que sur l’ensemble de l’année 2022. Elle n’arrive plus à faire face à l’ampleur des
besoins. Les Restos du cœur disent avoir besoin de 35 millions d’euros pour terminer leur exercice à l’équilibre.
Pour résumer, le budget que
l’association consacre aux achats alimentaires a doublé ces derniers mois. Parallèlement, la demande d’aide alimentaire est en forte hausse. Plusieurs associations lancent l’alerte. À l’instar
d’Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.
« Il y a une montée en
charge, dit-elle. Et cette montée en charge ne se réduit pas. Et elle concerne maintenant des personnes qui travaillent. Y compris des couples qui travaillent. Et qui ont des toutes petites
rémunérations. » »
Note du Saker
Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un
copié/collé de cette revue de presse, ou son lien.
Revue de presse alternative du 4 septembre 2023
Par Wayan – Le 4 septembre 2023 – Le Saker Francophone
Cette semaine nous allons
montrer que la source profonde des problèmes géopolitiques actuels vient du fait que les pays occidentaux s’accrochent à leur prestige passé et refusent d’admettre que le reste du monde est
en train de les rattraper et demande qu’ils changent de rapport avec eux. Rapport d’égal à égal et non plus de domination. Plus d’interférence dans les affaires intérieures des autres pays etc…
Mais il semble que les vrais dirigeants des pays occidentaux, c’est-à-dire les fonds de pensions, les multinationales et le Complexe militaro industriel, que je regroupe dans le terme « les
puissances financières », ne l’entendent pas de cette oreille et ne veulent pas abandonner l’ancien système dans lequel le monde occidental décidait de la marche du monde global. Pour cela
ils empêchent tout dirigeant occidental prônant un tel changement de relation, en particulier aux Etats-Unis, d’accéder au pouvoir.
Mais commençons par
l’exemple de la relation de la France avec ses anciennes colonies africaines.
La relation
France-Afrique
Le discours de Macron montre que la France s’accroche au vieux système de la « Françafrique », malgré ses dénégations. Le gouvernement
français prétend avoir
abandonner son paternalisme néocolonial mais ses actes montrent le contraire. On le voit bien avec la crise au Niger. Tout ce qu’il obtiendra c’est que le pays va se tourner vers la Russie et la
Chine pour survivre économiquement et militairement. Mais observons les faits.
Cela commence par une demande du Niger :
« Le régime militaire a
demandé le départ de Sylvain Itté, lui donnant 48 heures pour quitter le pays, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères du gouvernement mis en place par les
putschistes.
“La France a pris
connaissance de la demande des putschistes”, a indiqué en réponse le ministère des Affaires étrangères à l’AFP. “Les putschistes n’ont pas autorité pour faire cette demande, l’agrément de
l’ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues”, a-t-il expliqué.
Face “au refus de l’ambassadeur de France à Niamey de répondre à
l’invitation” du ministère “pour un entretien” vendredi “et d’autres agissements du gouvernement français contraires aux intérêts du Niger”, les autorités “ont décidé de retirer leur
agrément à M. Sylvain Itté et de lui demander de quitter le territoire nigérien sous quarante-huit heures”, indique le communiqué des putschistes. »
On remarquera au passage que l’ambassadeur de France a refusé une invitation au ministère des affaires étrangères nigériens, montrant ainsi que la France a décidé
de s’ingérer complètement dans la politique nigérienne en refusant tout contact avec le nouveau gouvernement. La France continue donc à vouloir dicter sa volonté à ce pays. Mais ce n’est, dit
Macron, ni du paternalisme ni du néocolonialisme, c’est de la protection de la démocratie. Cette excuse ne marche pourtant plus aux yeux du peuple africain car on ne compte plus les fois où la
France a soutenu un gouvernement pourtant issu d’un coup d’Etat dans les pays d’Afrique.
« Le président français
Emmanuel Macron a réfuté ce lundi 28 tout « paternalisme » mais aussi toute « faiblesse » de la France en Afrique, alors que le Sahel fait face à une « épidémie de putschs », dernièrement au
Niger. « Ni paternalisme, ni la faiblesse parce que sinon on n’est plus nulle part », a-t-il dit devant les
ambassadeurs de France réunis à l’Élysée, en appelant aussi les pays du Sahel à avoir une « politique responsable » en la matière.
« La faiblesse que d’aucuns
ont montrée à l’égard des putschs précédents a nourri des vocations régionales », a-t-il déploré. »
Mais le gouvernement nigérien lui aussi est prêt à « réfuter toute faiblesse » :
« Selon cette lettre du
ministère des Affaires étrangères datée de mardi, l’ambassadeur Sylvain Itté “ne jouit plus de privilèges et immunités attachés à son statut de membre du personnel diplomatique de l’ambassade de
France”.
Ses “cartes diplomatiques et
visas” ainsi que ceux des membres de sa famille “sont annulés”, précise la lettre, ajoutant que les services de police nigériens “sont instruits afin de procéder à l’expulsion” de Sylvain
Itté. »
Réponse de la France par l’intermédiaire de l’armée :
« Jeudi, le
porte-parole de l’état-major français, le colonel Pierre Gaudillière, a prévenu que “les forces militaires françaises sont prêtes à répondre à tout regain de tension qui porterait atteinte aux
emprises militaires et diplomatiques françaises au Niger” et que “des dispositions ont été prises pour protéger ces emprises”. »
Ces décisions du gouvernement français sont faites pour le bien de la France diront certains. Est-ce bien sûr ? Car il est de plus en plus évident que les
peuples africains ne veulent plus de l’ancien système « paternaliste » et vouloir le maintenir à tout prix est complètement contre-productif. En se mettant le Niger à dos la France
risque surtout de perdre une de ses sources d’approvisionnement en uranium. En restant ouverte aux négociations, elle la garderait. Elle payerait son uranium peut-être un peu plus cher mais une
plus équitable répartition des richesses est un processus inévitable, demandé par les africains.
Et puis voilà qu’un énième coup d’Etat, au Gabon cette fois et encore largement soutenu par la population, vient montrer que les peuples africains aussi veulent la
fin de l’ancien système, un mélange de néocolonialisme et de corruption des élites locales :
« Les résultats de
l’élection présidentielle étaient à peine proclamés dans la nuit du 29 au 30 août, avec la victoire d’Ali Bongo réélu pour un troisième mandat, que des militaires sont apparus à la télévision,
sur la chaîne Gabon 24 abritée au sein même de la présidence. Ils ont annoncé la dissolution de “toutes les institutions de la République” en raison de “la grave crise institutionnelle,
politique, économique et sociale” que traverse le pays.
Dès les premières heures de
la journée, des milliers de Gabonais sont descendus dans les rues dans plusieurs villes pour faire part de leur joie et célébrer les militaires. »
La génération montante en a ras le bol et les militaires le sentent. Reste à voir maintenant la bonne foi des militaires :
« Je suis pleine
d’espoir. Il y a un énorme sentiment de trop-plein au Gabon, et pas que ces dernières années. C’est toute ma vie qui a été dans ce pays sans liberté, où on ne voyait aucun progrès, il n’y avait
que des mensonges et de la corruption. Je ne peux pas dire que j’ai confiance dans ce nouveau pouvoir, on ne peut pas être sûrs de son impartialité, mais malgré l’incertitude il y a un vrai
sentiment de libération…
Le ressenti c’est que
l’armée s’oppose à reconnaître la victoire d’Albert Ondo Ossa. Bien sûr, la première chose qu’on voulait c’est de ne plus jamais voir le nom de Bongo associé à la présidence de la République,
mais au final on se pose la question : des alliés d’Ali Bongo sont restés, c’est un de ses gardes, les plus proches gardes, qui a les rênes du pouvoir maintenant…Est-ce que ça sera accepté par la
population ? Je ne fais pas confiance à l’armée pour rendre le pouvoir aux civils. On entend parler d’une transition de deux ans, peut-être plus, ce n’est pas bon signe. »
Pendant que Macron confond diplomatie et « faiblesse », la Chine continue d’étendre son soft power sur
le continent :
« Le président algérien
Abdelmadjid Tebboune, a annoncé au début du mois, un important programme de réalisation de lignes ferroviaires dans le cadre d’un partenariat algéro-chinois.
Il s’agit de réaliser 6 000
kilomètres de lignes ferroviaires du Nord au Sud et d’Est en Ouest, afin de de mettre en place un maillage du territoire national.
Karim Allam,
économiste algérien estime que “le développement de 6 000 kilomètres de voies ferrées permettra à l’Algérie de connaître une croissance économique phénoménale.” »
« Le président chinois
Xi Jinping et le président béninois en visite [en Chine], Patrice Athanase Guillaume Talon, ont conjointement annoncé l’établissement d’un partenariat stratégique entre les deux pays vendredi à
Beijing et ont assisté à la signature d’une série de documents de coopération sur l’initiative “la nouvelle Route de la soie”, le développement vert, l’économie numérique, les produits agricoles
et la santé publique. »
Cette interview de Védrine et De Villepin montre que, là encore, ceux qui n’ont plus de carrière à protéger s’expriment plus librement et confirment qu’il est
nécessaire que la France change sa relation avec les pays du sud et l’Afrique en particulier :
On notera au passage que Védrine a la mémoire très sélective quand il insiste sur le fait que « la France n’est intervenue en Afrique qu’à la demande des
gouvernements en place ». Kadhafi n’avait jamais demandé à la France d’intervenir en Lybie. Mais l’esprit humain est ainsi fait, il oublie facilement ce qui ne cadre pas avec sa vision
des choses.
Pour la même raison, les leçons de la période coloniale ont été oubliées par les européens. Si, à l’époque, les gouvernements coloniaux avaient concédé aux
revendications légitimes d’accession à la vie politique du pays par les indigènes, l’inévitable décolonisation se serait faite en douceur, sans morts et sans rancunes. Mais les colons ne
voulaient pas abandonner leur ancien système non plus. Du coup, la plupart ont tout perdu.
La relation
Occident-Russie/Chine
En Ukraine, ce sont les Etats-Unis et l’Europe qui s’accrochent désespérément à un vieux système. Celui du confinement de la Russie de peur qu’elle devienne, par sa
taille et sa population, la puissance dominante en Europe. Pourtant, comme pour la Chine, rien dans son histoire ne vient justifier une telle peur.
Par contre l’histoire montre que la Russie fut souvent attaquée mais jamais vaincue. Leçon de l’histoire oubliée là encore. En 2023 la Russie ne se laisse toujours
pas abattre économiquement, les sanctions n’ont pas marché, ni militairement, alors le recours aux mensonges s’accentue. :
« La contre-offensive
ukrainienne a percé la première ligne de défense russe, a déclaré le général Mark Milley.
L’Ukraine est en train de
percer des défenses complexes et de faire des progrès soutenus, a déclaré le général en chef.
Le général Milley a déclaré
que la progression était “sanglante, longue et lente”, mais que cela n’était pas inhabituel en temps de guerre. »
MoA nous explique le niveau de mensonges et ce qu’il signifie :
« David Ignatius, le
correspondant de presse de la CIA, a transmis le dernier message de la Maison Blanche sur l’Ukraine. Celle-ci continue de faire pression pour que l’on se batte jusqu’au dernier Ukrainien
:
Alors que les responsables
de l’administration Biden évaluent la lenteur des progrès de l’Ukraine dans la contre-offensive de cet été, ils discutent franchement avec Kiev de ce qu’ils considèrent comme les “leçons à en
tirer“. Pour l’administration, l’essentiel est que cette guerre se poursuivra probablement l’année prochaine et que les États-Unis et leurs alliés doivent continuer à aider l’Ukraine à aller de
l’avant. »
Il semble que les dirigeants européens soient en accord avec l’administration Biden :
« Les nations de l’UE
devraient former plus de troupes ukrainiennes qu’elles ne le font actuellement, a déclaré mercredi le plus haut diplomate de l’Union, Josep Borrell, à l’issue d’une réunion informelle de ses
ministres de la défense. Le fonctionnaire a appelé à la formation de 10 000 conscrits ukrainiens supplémentaires d’ici la fin de l’année. »
Borrell devrait pourtant savoir que des civils entraînés à la hâte ne sont que de la chair à canon.
« L’Allemagne prévoit
de concentrer ses efforts sur la fourniture aux forces ukrainiennes de pièces d’artillerie, de munitions et de systèmes de défense aérienne, a déclaré mercredi le chancelier Olaf Scholz à l’issue
d’une réunion à huis clos du gouvernement. Berlin souhaite que les armes envoyées à Kiev soient “immédiatement efficaces”, a-t-il déclaré, ajoutant que la plupart des Allemands sont censés
soutenir la politique “soigneusement pesée” du gouvernement à l’égard de l’Ukraine. »
Mensonges conscients ou déni inconscient de la réalité de la part de ces élites ? Ce « fils de la nouvelle révolution américaine », un ancien agent
de la CIA, est dubitatif :
« Les généraux à la
retraite suivants, Stan McChrystal (retraité de l’armée américaine), Phillip Breedlove (retraité de l’US Air Force), Ben Hodges (retraité de l’armée américaine) et David Petaeus (retraité de
l’armée américaine) apparaissent sur les chaînes d’information du câble pour offrir leur «sage» analyse de la guerre en Ukraine et ils ont tous une chose en commun : ils se trompent à un degré
stupéfiant. Je suis choqué par leur incapacité à analyser objectivement la situation. Au lieu de cela, ils répètent les mêmes mèmes de propagande – les troupes russes sont mal dirigées ; les
troupes russes sont des conscrits et sont mal entraînées ; les troupes russes ont un moral déplorable ; l’armée russe est fragile et se brisera sous la pression ; et la Russie est en train de
perdre.
Il ne s’agit pas d’hommes
sans éducation et ils ont fait preuve d’un certain degré de compétence lorsqu’ils se sont vu confier le commandement de forces importantes. Alors pourquoi se trompent-ils si systématiquement sur
des faits fondamentaux ?…
Que se passe-t-il ?
Sommes-nous en train d’assister à une débâcle fondée sur la pensée de groupe ou ces généraux sont-ils les otages de leurs maîtres économiques ? En d’autres termes, ils mentent pour être
payés. »
Les dirigeants occidentaux s’accrochent au vieux système dans lequel la Russie et la Chine doivent être des ennemis. Il leur est impossible d’envisager des
relations apaisées de coopération avec ces deux pays qu’ils s’entêtent à considérer comme des menaces pour leur hégémonie :
« Le “comportement
agressif” de la Chine en mer de Chine méridionale, y compris l’utilisation de canons à eau par ses garde-côtes contre un navire philippin, doit être contesté et contrôlé, a déclaré dimanche le
commandant de la septième flotte de la marine américaine.
Le vice-amiral Karl Thomas a
assuré les Philippines du soutien des États-Unis face aux “défis communs” dans la région : “Mes forces sont ici pour une bonne raison.
La Septième Flotte, dont le
siège est au Japon, est la plus importante des flottes déployées à l’avant de la marine américaine. Elle exploite jusqu’à 70 navires, compte environ 150 aéronefs et plus de 27 000
marins. »
Ce n’est pas la Chine qui place une telle armada proche des cotes étasuniennes mais c’est elle qui a un « comportement agressif ». C’est une incroyable inversion des
faits pour perpétuer le « mythe de l’ennemi ».
Quant à l’exemple utilisé par ce vice-amiral disant « y compris l’utilisation de canons à eau par ses garde-côtes contre un
navire philippin », voici l’exemple du terrible comportement agressif chinois auquel il fait référence, qui avait fait la une des journaux étasuniens il y a quelques semaines
:
« L’administration du
président américain Joe Biden a approuvé un transfert militaire à Taïwan dans le cadre du programme de financement militaire à l’étranger (Foreign Military Financing, ou FMF), un programme normalement utilisé pour les États souverains,
selon une notification envoyée au Congrès.
La notification, dont
Reuters a pris connaissance mercredi, informe les commissions du Congrès de l’intention du département d’État d’engager jusqu’à 80 millions de dollars de fonds FMF en faveur de
Taïwan. »
« “Taïwan est déjà un
pays indépendant, sous le nom de République de Chine”, indique le rapport de la commission [parlementaire britannique]. “Taïwan possède toutes les qualités requises pour devenir un État,
notamment une population permanente, un territoire défini, un gouvernement et la capacité d’établir des relations avec d’autres États ; il ne lui manque qu’une plus grande reconnaissance
internationale.
Selon la présidente de la
commission, Alicia Kearns, du parti conservateur au pouvoir, c’est la première fois qu’un rapport du parlement britannique fait une telle déclaration. “Nous reconnaissons la position de la Chine,
mais nous, en tant que [commission des affaires étrangères], ne l’acceptons pas”, a déclaré Mme Kearns à POLITICO. “Il est impératif que le ministre des affaires étrangères défende fermement et
vocalement Taïwan et qu’il dise clairement que nous soutiendrons le droit de Taïwan à l’autodétermination. »
Et quand la Chine aura une réaction de mauvaise humeur face à ces incessantes provocations, les médias vont dire : « la Chine a un comportement agressif », « la Chine est un danger pour la sécurité mondiale »….
Exactement comme ils ont fait avec la Russie.
Moa nous transmet l’analyse d’un occidental spécialiste de la Chine qui tente d’expliquer l’intérêt pour les Etats-Unis d’envoyer des hauts fonctionnaires en visite
en Chine pour discuter coopération d’un côté et de la provoquer à tour de bras de l’autre :
« Je ne pense pas que
Blinken, Yellen et consorts avaient l’intention de les persuader du contraire au cours de ces voyages. Ce n’était qu’une intention de façade.
Leur véritable objectif
était d’ordre théâtral, et les Américains étaient leur véritable public : Ils devaient s’assurer que les Américains ne comprennent pas les efforts de Gina Raimondo pour frapper les Chinois, bien
en dessous de leur ceinture, pour ce qu’ils sont : les tentatives d’une nation non compétitive de gêner une puissance économique montante.
…
Le régime Biden gagne du
temps pour remilitariser l’extrémité occidentale du Pacifique.
Les seules personnes censées
comprendre le contraire sont les Américains, qui ne sont pas censés regarder Washington provoquer et poursuivre une deuxième guerre froide. Les Américains sont censés regarder les fonctionnaires
américains – raisonnables, constructifs, bien intentionnés – faire tous les efforts possibles pour parler aux Chinois malgré leur réticence obstinée à coopérer. »
En Syrie aussi, les Etats-Unis s’accrochent à leur ancien système de domination du Moyen Orient, une vaste zone pétrolière, en refusant de quitter un pays alors que
le gouvernement en place refuse leur présence :
« Le général Mark
Milley, président de l’état-major interarmées américain, a déclaré à la télévision jordanienne le 24 août que les forces américaines qui occupent illégalement des champs pétroliers dans le
nord-est de la Syrie y resteront dans un avenir prévisible pour “combattre ISIS”.
“L’idéologie n’est pas
encore morte, et certains terroristes d’ISIS errent encore dans les déserts de Syrie et un peu en Irak, ce qui représente une menace”, a déclaré Milley à la chaîne de télévision jordanienne
Al-Mamlaka.
“Il y a encore des
combattants en petits groupes en Syrie et en Irak (…) et si nous devions nous retirer soudainement, ces forces pourraient se reconstruire. La situation est donc bien meilleure qu’elle ne l’était.
Mais elle nécessite toujours un certain niveau d’engagement. Nous disposons donc d’un nombre modeste de forces en Syrie et en Irak”, a-t-il ajouté.
Le chef de l’armée
américaine a également déclaré que la décision de quitter la Syrie incombait au président Joe Biden.
“Je ne peux pas imaginer que
les États-Unis se retirent un jour de [l’Asie occidentale]. Je pense que nous resterons engagés pour de nombreuses années et décennies à venir”, a-t-il souligné. »
Pourtant, comme le montre cet article d’un journal étasunien, le Los Angeles Time daté de 2016, les Etats-Unis n’ont jamais vraiment su contre qui et avec qui
combattre/financer en Syrie. L’important à l’époque était que ces milices renversent Bachar El Assad, l’important maintenant est de garder une présence militaire au cœur du pays :
« Les milices syriennes
armées par différents éléments de la machine de guerre américaine ont commencé à s’affronter dans les plaines entre la ville assiégée d’Alep et la frontière turque, soulignant le peu de contrôle
que les officiers de renseignement et les planificateurs militaires américains ont sur les groupes qu’ils ont financés et entraînés dans cette guerre
civile acharnée qui dure depuis cinq ans.
Les combats se sont
intensifiés au cours des deux derniers mois, les
unités armées par la CIA et celles armées par le Pentagone se tirant dessus à plusieurs reprises tout en manœuvrant dans un territoire contesté à la périphérie nord d’Alep, ont
confirmé des responsables américains et des chefs rebelles.
À la mi-février, une milice
armée par la CIA appelée Fursan al Haq, ou Chevaliers de la droiture, a été chassée de la ville de Marea, à environ 30 km au nord d’Alep, par les Forces démocratiques syriennes soutenues par le
Pentagone, qui arrivaient des zones contrôlées par les Kurdes à l’est. »
Comme pour la France en Afrique, les Etats-Unis utilisent l’argument du terrorisme pour justifier leur présence en Syrie. Pourtant, ni le gouvernement syrien ni le
gouvernement irakien n’ont demandé au gouvernement étasunien de les protéger des terroristes. D’autant plus que sans financement ces « terroristes » ne terroriseraient plus beaucoup, ni
longtemps.
L’argument occidental disant : « sans nous le terrorisme prospère. Sans nous vous serez attaqués, avec nous vous serez protégés » est une méthode
bien connue des siciliens.
Pourtant cette attitude impérialiste coute énormément aux contribuables :
« Au 29 août 2022 cette
dette totale US se monte à 102 015 milliards de dollars soit 372% du PIB US, 97% du PIB mondial, 35 fois le PIB français…1
Elle a donc augmenté de près
de 10 000 milliards de dollars en 1 an (depuis mon dernier point de situation du 17 août 2022), beaucoup plus rapidement que les trois années précédentes ou l’augmentation annuelle n’était que de
6000 milliards de dollars par an…)
Sur ce montant considérable,
la dette fédérale, celle de l’État US, dont on parle le plus souvent en géopolitique, n’est que de 32 817 milliards de $, en augmentation de 2163 milliards en 1 an, soit 121,8% du PIB US, le 29
août 2023. Elle n’était que de 22 356 milliards de $ (105,5% du PIB) en juin 2019.
Elle continue de croître au
rythme de 5,6 milliards de dollars par jour (moyenne sur les 12 derniers mois). On réalise sur ce seul chiffre que les soutiens militaires et financiers US à l’Ukraine ne peuvent se faire que par
un accroissement continu et significatif de la dette, ce qui a conduit l’agence de notation Fitch à dégrader la note de l’économie US, après l’agence Standard and Poors qui l’avait déjà fait en
2011 et l’agence chinoise Dagong qui l’avait fait en 2018.2
Cette dette fédérale
est, pour 76,9%, détenue par les Américains
eux-mêmes (fonds de pensions, épargne des citoyens, compagnies d’assurance, institutions financières privées ou étatiques). La question n’est plus de savoir si ce système de
fonctionnement de l’économie US fondé sur un océan de dettes va s’effondrer, mais quand »
En gros cela veut dire que les industries du Complexe militaro industriel et autres profiteurs de guerre sont financés par une dette acquise auprès
« des américains eux-mêmes », une dette
qu’ils n’ont visiblement aucune intention de rembourser vu son augmentation incessante. Il est évident qu’une telle politique ne peut qu’entrainer des troubles intérieurs et des velléités de
changement de la part du peuple, comme nous allons le voir dans le prochain chapitre.
Les élections
étasuniennes
Finalement, derrière le « bloc occidental », ce sont les puissances financières étasuniennes dirigeantes qui s’accrochent au vieux monde, alors que les
populations sont bien plus prêtes au changement. Ce qui se passe aux Etats Unis pour les futures élections présidentielles le montre bien.
Les puissances financières qui dirigent les médias ont recours autant à la censure qu’à la propagande pour empêcher une partie grandissante du peuple de choisir
ceux qui pourraient les amener vers un nouveau système, un système dans lequel les Etats-Unis n’interfèrent plus sur les autres pays, ne dépensent plus inconsidérément pour garder sa main mise
sur le reste du monde mais dépense pour garder son peuple et son infrastructure à des niveaux de pays développés.
Quant à ceux qui pensent que le déclin des pays occidentaux est une illusion, c’est peut-être qu’ils restent enfermer dans leur tour d’ivoire. Les signes factuels
montrant cette décadence sont nombreux mais ignorés par les médias grand public. En voilà un pour cette semaine :
« Mais nous ferions
mieux de nous y habituer dans la mesure où le travail des enfants fait un retour en force. Un nombre impressionnant de législateurs déploient des efforts concertés pour affaiblir ou abroger les
lois qui ont longtemps empêché (ou du moins sérieusement inhibé) la possibilité d’exploiter les enfants.
Prenez une grande
respiration et réfléchissez à ce point : le nombre d’enfants au travail aux États-Unis a augmenté de 37 % entre 2015 et 2022. Au cours des deux dernières années, 14 États ont présenté ou adopté
des lois annulant les réglementations qui régissaient le temps de travail des enfants, réduisaient les restrictions sur les travaux dangereux et légalisaient les salaires minimums pour les
jeunes. »
Nous allons observer maintenant la censure et la propagande faite pour oblitérer ou démoniser les trois candidats qui veulent faire sortir les Etats-Unis de cet
ancien système. Tout est fait pour orienter le choix du peuple vers les candidats qui soutiennent l’ancien système et le détourner de ceux qui prônent, sincèrement ou pas, un changement
systémique.
Les cas de Kennedy, de Ramaswamy et de Trump le montrent bien. Le premier se déclare Démocrate, les deux autres Républicains. Malgré leurs étiquettes politiques et
leurs personnalités bien différentes ils ont une chose en commun ; vouloir prendre les choses en main pour sortir le pays de l’ancien système dans lequel il est en train de s’enliser. C’est
justement ce point commun qui déplait aux puissances financières et c’est pourquoi les médias les traitent de la même manière, quelques soit leur étiquette et personnalité politique, la censure
d’abord puis la diabolisation.
Là encore je tiens à préciser que je ne défends par la politique prônée par ces candidats, je n’y ai aucun intérêt personnel vivant loin de tout cela, je mets juste
en relief le traitement médiatique, et judiciaire pour Trump, qu’ils subissent. Un traitement qui n’est pas un signe de saine démocratie, pour parler gentiment.
Commençons par le cas le moins connu car le plus récent, Vivek Ramaswamy :
« Vivek Ganapathy
Ramaswamy, né le 9 août 1985, est un homme d’affaires américain et candidat politique. Il a fondé Roivant Sciences, une société pharmaceutique, en 2014. En février 2023, Ramaswamy a déclaré sa
candidature à l’investiture du Parti républicain à l’élection présidentielle américaine de 2024.
Ramaswamy a commencé sa
campagne en affirmant que les États-Unis sont au milieu d’une crise d’identité nationale précipitée par ce qu’il appelle « de nouvelles religions laïques comme le COVID-isme, le climatisme et
l’idéologie du genre ». Il critique également les initiatives environnementales, sociales et de gouvernance d’entreprise (ESG). En août 2023, Forbes estimait la valeur nette de Ramaswamy à plus
de 950 millions de dollars ; sa richesse provient des entreprises biotechnologiques et financières. »
C’est le premier débat des primaires Républicaines qui a fait connaitre ce petit jeune :
« Le Washington Post,
FiveThirtyEight et Ipsos ont réalisé un sondage avant et après le débat d’hier soir auprès d’électeurs potentiels des primaires républicaines et des caucus, y compris ceux qui ont regardé le
débat.
Ils ont estimé que le
gouverneur de Floride, Ron DeSantis, était le plus performant mercredi soir, 29 % des électeurs républicains qui ont regardé le débat estimant qu’il s’était le mieux comporté. Il a été presque
égalé par Vivek Ramaswamy, un ancien cadre de l’industrie pharmaceutique, qui a obtenu 26 % des voix. Ces résultats peuvent surprendre, car M. DeSantis s’est généralement tenu à l’écart de la
mêlée lors d’un débat houleux, alors que M. Ramaswamy a reçu et distribué de nombreux coups de griffe. »
Qu’un inconnu sorte en deuxième position aux premières primaires est un signe que son discours a plu au public. Quel est donc ce discours ? Peu de média en
parlent vraiment alors qu’il s’est bien placé aux primaires. C’est déjà un signe de censure. Mais NPR, le média public étasunien a quand même pondu un article :
« Un Trump plus jeune
et plus extrême
Les positions controversées
de M. Ramaswamy consistent notamment à qualifier le changement climatique de canular, à dire qu’il réduirait le financement à l’Ukraine, à soulever des questions sur l’implication potentielle du
gouvernement dans les attentats du 11 septembre et à vouloir relever l’âge du droit de vote à 25 ans – une proposition qui a été repoussée même par son propre personnel.
“Dieu est réel. Il y a deux
sexes”, a-t-il déclaré dans une partie de son discours de clôture. “Les combustibles fossiles sont indispensables à la prospérité humaine. Le racisme inversé est du racisme. Une frontière ouverte
n’est pas une frontière”.
Ramaswamy
s’est positionné comme le prochain Donald Trump de son parti, bien que plus jeune et plus à droite. Il défend également M. Trump, le qualifiant de “meilleur président du XXIe siècle” et
promettant que, en tant que président, il le gracierait s’il était condamné. Il a également appelé les autres candidats à faire de même.»
« Vous avez peut-être
remarqué que Vivek Ramaswamy est la saveur politique du moment, grâce à sa performance super-caféinée lors du débat politique du parti républicain du 23 août.
En interrompant constamment
ses collègues candidats à la présidence avec une
série d’imbécillités arrogantes, Ramaswamy a attiré l’attention des classes politiques bavardes.
Depuis le débat, il a
décroché des interviews sur « Meet the Press » de NBC, CNN et Fox News, où il a généralement redoublé d’opinions spectaculairement ignorantes sur le 11 septembre, le 6 janvier, le réchauffement
climatique et la politique israélienne.
Le programme sur le
changement climatique est un canular… La réalité est que plus de gens meurent à cause de mauvaises politiques en matière de changement climatique qu’à cause du changement climatique
réel.
Vivek
Ramaswamy propose des non-faits
stupides
Mais il y a un aspect plus
fascinant dans l’apothéose soudaine de Ramaswamy dans le firmament politique. Dans sa quête pour conquérir la position de grand ignorant dans la course présidentielle encore naissante, il a
complètement écarté l’ancien titulaire de ce
fauteuil, Robert F. Kennedy Jr.
Vous vous souvenez de RFK
Jr., n’est-ce pas ? Il est le descendant d’une grande famille démocrate libérale qui a pris la coloration d’un républicain anti-science pour défier, putativement, le président Biden à
l’investiture démocrate pour 2024.
Kennedy et Ramaswamy
partagent quelques techniques rhétoriques. La première consiste à renverser un intervieweur avec un déferlement d’affirmations et d’affirmations si accablantes que son interlocuteur a peu de
possibilités de dire un mot, et encore moins de contrer ses faussetés en rassemblant minutieusement les faits. »
Le reste de la presse ne parle de lui que pour évoquer une anecdote sans intérêt avec Eminem :
« Après avoir
interprété “Lose Yourself” d’Eminem à la foire de l’Iowa, le candidat républicain à la présidence, Vivek Ramaswamy, a été prié par le vrai Slim Shady d’arrêter.
À la demande d’Eminem, BMI,
une organisation de gestion des droits d’exécution, a informé la campagne de Ramaswamy qu’elle n’accorderait plus de licence pour l’utilisation de la musique du rappeur dans le cadre de la
campagne. Dans une lettre adressée à la campagne le 23 août, BMI déclare avoir “reçu une communication de Marshall B. Mathers, III, professionnellement connu sous le nom d’Eminem, s’opposant à
l’utilisation par la campagne de Vivek Ramaswamy des compositions musicales d’Eminem”, selon une copie de la lettre obtenue par CNN. »
L’article de CNN finit quand même sur un paragraphe évoquant sa campagne présidentielle, sans rien dire de son étonnant résultat aux primaires :
« À 38 ans, M.
Ramaswamy est le plus jeune candidat à la présidence et il s’est appuyé sur sa jeunesse pour faire valoir qu’il peut s’adresser à un groupe d’électeurs plus jeunes et plus diversifiés que ses
rivaux républicains.
“Je pense être le seul
candidat capable de remporter une victoire à la Reagan, comme en 1980, avec une coalition multiethnique et de classe ouvrière, en particulier avec des personnes qui ne sont pas seulement plus
âgées, mais aussi des personnes plus jeunes que nous intégrerons à notre parti”, a déclaré M. Ramaswamy à la presse après un événement de campagne à Indianola, dans l’Iowa, vendredi
dernier. »
Ramaswamy détruit donc allègrement toutes les barrières du politiquement correct. Le réflexe, voulu par les médias, est donc de le balayer d’un revers de la main en
pensant « encore un hurluberlu ». Si vous voulez, mais alors comment expliquer que cet inconnu ait soulevé l’enthousiasme des électeurs Républicains pendant le débat. En prétendant
qu’un quart de ces électeurs, des gens qui se soucient de politique puisqu’ils ont assisté au débat, sont aussi des hurluberlus. Un peu prétentieux comme explication. Elle revient à dire que les
quelques 50% de la population votant pour Trump, puisque Ramaswamy « c’est du Trump en plus extrême », sont aussi des
hurluberlus. Une explication peu raisonnable et certainement pas réaliste.
Je vous propose l’explication alternative. Ramaswamy a convaincu le public avec des arguments non politiquement correct mais logiquement expliqués, qui tiennent la
route et ont donc convaincu. C’est juste la manière dont les médias présentent ses arguments qui le fait passer pour un huluberlu :
« On peut entendre
Vivek (plus facile, son prénom, et si amical) sur des dizaines de vidéos tant il a été la vedette du débat, et d’ailleurs sélectionné comme tel par un échantillon-type de la chaîne de ‘The Hill’,
– gagnant du débat pour huit personnes sur quinze, devant DeSantis avec 4 sur 15. Son abattage est absolument fabuleux, une marée inarrêtable de 38 ans d’âge, d’une famille richissime venue de
l’Inde et installée aux USA dans les années 1960. Vivek lui-même a fait des affaires pour son compte, dans la High-Tech, avec beaucoup de réussite.
Son populisme conservateur,
voire traditionnaliste, est dévastateur. Vivek a conservé beaucoup de ces traits qu’on retrouve chez les Indiens, à la fois un bon usage de la modernité, à la fois une prise en compte des valeurs
des forces populistes.
Il ne s’agit pas ici de
s’attacher à la personne elle-même mais de considérer qu’il s’effectue aux USA un surgissement de personnalités à très fortes influences, effectives ou potentielles, défiant le Système dans
toutes ses exigences. »
The American Conservative lui a ouvert ses pages. Il a pu ainsi s’exprimer directement, sans que ses dires soient transformés. Soudain l’huluberlu
disparait :
« La doctrine de
Washington est une bonne source d’inspiration pour commencer. J’éloignerai notre nation des folies sanglantes du néoconservatisme et
de l’internationalisme libéral à l’étranger pour l’orienter vers une stratégie de défense affirmée de notre patrie. Nous ne serons plus l’Uncle Sucker. Plutôt que de dépenser des milliards pour projeter notre puissance
dans des vides mondiaux où nos alliés ne dépensent pas pour la maintenir eux-mêmes, nous remettrons l’Amérique au premier plan – comme George Washington l’a préconisé – en nous
recalibrant et en tenant compte de nos véritables intérêts…
Ma campagne vise
essentiellement à rétablir l’identité nationale américaine. Au terme de mes deux mandats, les Américains auront repris leur pays aux élites non élues. Nous connaîtrons à nouveau, à juste titre,
la fierté nationale. Mieux les Américains comprendront leur identité nationale, mieux le monde nous comprendra aussi. Je serai honnête avec nos partenaires à l’étranger comme je le serai avec nos
propres citoyens : le travail du gouvernement américain consiste exclusivement à représenter les intérêts des Américains. J’affirme en outre que mieux nous, Américains, comprendrons notre
identité nationale, mieux le monde comprendra notre identité internationale. Nous recherchons toujours la paix, le commerce et l’amitié avec toutes
les nations. Nous restons attachés à notre propre souveraineté, au-dessus de toutes les illusions internationalistes qui promettent le paradis sur terre, même si nous continuons à
rechercher la paix, le commerce et l’amitié avec d’autres nations. Nous sommes une seule nation sous l’égide de Dieu, conscients de la déchéance de notre monde, résignés à l’aborder avec
réalisme, mais animés par la certitude que notre liberté et notre prospérité peuvent faire naître dans le cœur des peuples étrangers l’espoir de ce qui est possible lorsque la plus grande nation
fondée sur la liberté est en fait la version la plus forte d’elle-même à l’intérieur de ses frontières. »
Et le politicien raisonnable qui apparait alors nous permet de comprendre pourquoi le Complexe militaro industriel et les puissances financières qui s’appuient
dessus ont décidé de le faire passer pour un hurluberlu.
Parallèlement, les puissances financières ont tendance à favoriser les Démocrates, dont les idées sont bien plus politiquement correctes, et même à tricher pour les
favoriser :
« Les chercheurs de MRC
Free Speech America ont recherché sur Google les “sites web de la campagne présidentielle”, mais le moteur de recherche n’a pas affiché un seul candidat républicain sur sa première page de
résultats, la veille du premier débat des primaires présidentielles du parti républicain, mercredi. Le site web de la campagne du président Joe Biden, bien sûr, est apparu comme deuxième résultat
de recherche, de même que le site web de la campagne de l’opposante démocrate Marianne Williamson, qui est apparu comme cinquième résultat. »
Ou à coincer financièrement les journalistes un peu trop indépendants et qui sortent du politiquement correct, en particulier quand il s’agit de l’Ukraine et
d’Israël :
« Gofundme a gelé pour
une durée indéterminée les dons à The Grayzone “en raison de préoccupations externes”. Les actions de la société font suite à une campagne de répression contre notre personnel par les
gouvernements britannique et ukrainien. »
Quant à Trump, son interview par Tucker Carlson sur Twitter, aux mêmes heures que le débat de la primaire, a attiré plus de spectateurs que le débat :
« Le premier débat des
primaires présidentielles républicaines américaines pour l’élection de 2024 a été regardé sur Fox News mercredi soir par 11,1 millions de personnes, selon l’agence de notation Nielsen, bien loin
du record établi en 2015.
1,7 million de personnes
supplémentaires ont regardé le débat en prime time sur Fox Business Network, selon Fox, ce qui porte l’audience totale à 12,8 millions de personnes. »
« Sur l’interview de
Carlson publiée sur X, le nombre de vues affichait 236 millions de vues au moment de la publication, depuis la mise en ligne de la vidéo il y a 21 heures.
Cependant, la mesure sur X
n’indique pas le nombre de vues que la vidéo de Carlson a réellement reçu.
Mashable peut affirmer qu’au
moment de la publication de cet article, jeudi soir, l’interview de Carlson sur Trump a été visionnée 14,8 millions de fois sur X. »
Comme la méthode de l’acharnement judiciaire n’a pas l’air de lui porter tort, une nouvelle affaire lui tombe sur le dos, selon la fameuse méthode « si cela ne
marche pas, rajoutons en une autre dose » :
« Pour la procureure
générale de l’État de New York Letitia James, qui est la représentante locale du ministère de la Justice, les preuves sont accablantes. Dans des documents qu’elle a transmis au juge de la Cour
suprême locale, elle estime que Donald Trump a manipulé pendant dix ans l’évaluation des actifs de ses sociétés.
Le magnat de l’immobilier
l’aurait fait tantôt à la hausse ou à la baisse, selon ses besoins du moment : échapper à l’impôt ou obtenir des prêts avantageux. »
Plus bas dans l’article il est quand même succinctement précisé :
« Letitia James va
demander à ce que l’ancien président et trois de ses enfants ne puissent plus gérer l’organisation Trump et qu’ils écopent d’une amende de 250 millions de dollars. « Face à ces preuves
irréfutables, la cour n’a pas besoin d’un procès pour déterminer que les accusés ont considérablement gonflé la valeur de leurs actifs », estiment les services de la
magistrate, qui est une élue du Parti
démocrate, dans un document judiciaire. »
« Donald Trump aurait
trouvé un moyen de tirer profit de sa récente arrestation. Selon POLITICO, un porte-parole représentant sa candidature à l’élection présidentielle de 2024 a déclaré avoir généré 7,1 millions de
dollars grâce à sa désormais célèbre photo d’identité judiciaire, prise après s’être rendu aux autorités à la prison du comté de Fulton jeudi dernier (24 août). Sur ce montant, 4,18 millions de
dollars auraient été collectés pour la seule journée de samedi (26 août). »
Sa popularité reste incontestable malgré/grâce à l’acharnement judiciaire qu’il subit. Et dire que c’est parce que ses électeurs (environ 50% des votants
étasuniens) sont des abrutis d’extrême droite comme lui, c’est s’enfermer là aussi dans un déni de réalité peu raisonnable. Non il a un tel soutien car, en bon commerçant, il sait dire à ses
clients ce qu’ils veulent entendre : « laissons tomber l’impérialisme étasunien, rentrons à la maison et occupons-nous de redresser le pays », programme qu’il résume par son fameux
slogan « Make America great again ». Ce qui n’est pas du tout un programme d’extrême droite comme le prétendent les journaux pour le diaboliser mais un programme, comme celui de
Ramaswamy, qui fait écho dans l’esprit d’un nombre croissant d’électeurs étasuniens. Par contre ce programme déplait aux puissances financières.
Même ce désir populaire de changement qui est derrière le succès d’un Kennedy, d’un Ramaswamy ou d’un Trump est la cible de campagnes de dénigrement médiatique. Une
chanson pop étasunienne chanté par un amateur en a fait les frais au point que France 24 s’est fendu d’un article sur le sujet. Encore un bel exemple de manipulation des consciences :
« “Rich men north of
Richmond” : Le nouvel hymne de l’extrême
droite américaine
La chanson “Rich men north
of Richmond” est entrée, lundi, directement en première place des hits américains du classement Billboard. Un succès qui semble sorti de nulle part, tant son auteur, Oliver Anthony était inconnu
jusqu’à présent. Mais il reflète l’irruption de la
guerre idéologique dans le domaine du divertissement. »
Donc une chanson d’amateur devient « le nouvel hymne de l’extrême droite ». Mais pourquoi
donc ? :
« Sa complainte
country à la gloire des “petites gens” oppressées
par le grand méchant gouvernement au nord de Richmond (à Washington) est apparue directement en première place du célèbre classement Billboard des 100 singles du moment. C’est la
première fois en 75 ans d’histoire de ce top 100 qu’un “artiste” sans antécédent musical, sans contrat avec un studio et sans promotion d’aucune sorte sur les radios généralistes réussit cet
exploit, a confirmé le site de Billboard. »
Donc quand on chante « la gloire des petites gens oppressés par le gouvernement » et que l’on a du succès on est « d’extrême droite » ?
Brassens, Moustaki, Ferrat et bien d’autres seraient morts de rire s’ils pouvaient entendre un tel non-sens. Mais France 24 reste sérieux dans ses bottes.
« Si son succès a un
petit air de victoire de David contre le Goliath de l’industrie musicale, c’est un David poussé par les hordes de fans de Donald Trump.
Oliver Anthony se plaint de
ces “richards” qui veulent “tout contrôler”, de ces “bons” emplois de l’Amérique profonde qui ne rapportent plus rien et des taxes qui n’en finissent pas de s’accumuler. Le chanteur saupoudre le
tout de références au mouvement conspirationniste
QAnon et à ses thèses farfelues dépeignant l’élite politique comme des dangereux pédophiles. »
Là encore les médias tournent un phénomène de ras-le-bol populaire en un groupe de farfelus (pour changer d’hurluberlus) conspirationnistes et, bien sûr, d’extrême
droite.
D’ailleurs les paroles de cette chanson données en exemple le prouvent tout à fait :
« J’ai vendu mon
âme
Travailler toute la
journée
Des heures
supplémentaires
Pour un salaire de
merde
Pour que je puisse m’asseoir
ici
Et gâcher ma vie
Rentrer à la
maison
Et noyer mes
problèmes
C’est une putain de
honte
Ce que le monde est
devenu
Pour les gens comme
moi
Et les gens comme
vous… »
C’est sûr ce n’est pas du Brel, niveau poésie, mais y voir de l’extrême droite complotiste tourne carrément à l’hallucination.
Quand même l’auteur de l’article finit par dénicher un lien « sérieux » avec l’extrême droite :
« Et, dans le cas de
“Rich men north of Richmond”, le New York Times a repéré que la chanson a connu un nombre record de téléchargements payants sur iTunes, suggérant que des internautes d’extrême droite ont sorti
leur portefeuille pour placer leur “nouvel hymne” en top du Billboard 100. Ces seuls téléchargements ont rapporté plus de 80 000 dollars à Oliver Anthony. »
Donc le fait que des milliers de jeunes ou moins jeunes qui se sont retrouvés dans les paroles de cette chanson l’ont téléchargé « suggère » qu’ils sont
d’extrême droite. Le niveau de « journalisme » du New York Times est hallucinant.
Quant à la conclusion elle reste au même niveau de … :
« Les succès du
chanteur Oliver Anthony et du film “Sound of freedom” permettent aussi à l’extrême droite de “démocratiser leurs théories du
complot”, souligne le Washington Post. “Rich men north of Richmond” représente, à cet égard, le cheval de Troie par excellence de ce mouvement politique. “Son message général peut
plaire à un public plus large”, souligne Adam Behr. En effet, il est surtout question de critiquer des élites politiques déconnectées des réalités du terrain… et l’extrême droite n’a pas le
monopole de ce discours. Mais Oliver Anthony y
ajoute en filigrane ses théories du complot qui peuvent ainsi faire leur petit bonhomme de chemin. »
En conclusion donc, se « plaindre des richards qui veulent tout contrôler » sont des
idées qui pourrait faire « leur petit bonhomme de
chemin » dans l’esprit de la population. C’est pourquoi elles sont dangereuses et il est nécessaire de les diaboliser en les traitant « d’extrême droite ». France 24 et les
autres médias grand public sont là pour cela, comme le montre un tel article.
A lundi prochain.
Note du Saker Francophone :N’oubliez
pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé de cette revue de presse, ou son
lien.
Par Wayan – Le 28 août 2023 – Le Saker Francophone
Le sommet des BRICS
Qui fut l’événement
géopolitique de cette semaine.
Il a déjà fait parler de
lui il y a quelques semaines quand l’Afrique du Sud, un pays signataire de la charte de la Cour Pénal Internationale, s’est vue notifier par cette même cour son obligation d’arrêter Poutine s’il
débarquait sur le sol sud-africain pour participer au sommet des BRICS :
« Alors que le
président sud-africain refuse toujours de s’exprimer clairement sur le sujet, des documents rendus publics par la justice ont parlé pour lui. Étant signataire du Statut de Rome, l’Afrique du Sud
serait dans l’obligation d’arrêter le chef du Kremlin s’il venait à se présenter sur son sol lors du sommet des BRICS.
Mais selon Cyril Ramaphosa,
« la Russie a clairement indiqué qu’arrêter son président en exercice serait une déclaration de guerre. Et il ne serait pas cohérent, avec notre Constitution, de nous risquer à entrer en guerre »
avec elle. Le chef de l’État sud-africain répondait dans ces documents à une requête du principal parti d’opposition du pays, qui tente de s’assurer que la justice suivra son cours si Vladimir
Poutine se présente en personne. »
« L’Afrique du Sud a
rendu furieux de nombreux pays, dont les États-Unis, lorsqu’elle a accueilli et participé à des exercices navals avec la Russie et la Chine en février, coïncidant avec le premier anniversaire de
l’invasion de l’Ukraine.
En mai, l’ambassadeur
américain en Afrique du Sud, Reuben Brigety, a accusé le pays d’« armer » la Russie, le qualifiant de « fondamentalement inacceptable ». »
« Après plusieurs mois
de spéculation sur la venue ou non de Vladimir Poutine à Johannesburg, pour le sommet annuel des BRICS prévu fin août, le Kremlin a annoncé ce 19 juillet que le président russe participerait par
visioconférence. Vladimir Poutine a décidé de participer au sommet des BRICS par visioconférence, ce sera une participation à part entière, a déclaré ce 19 juillet Dmitri Peskov à l’agence RIA
Novosti. »
Pour ceux qui veulent plus de détails sur l’affaire, DeDefensa en a fait un résumé :
« Finalement, la
solution retenue satisfait l’Afrique du Sud : Poutine parlant en téléconférence, Lavrov menant la délégation russe. Il s’agit d’un canard boiteux bien entendu, où les Sud-Africains sont
satisfaits d’avoir “sauvé” le sommet et les Occidentaux de l’avoir “compromis” par le sauvetage lui-même.
Certains commentateurs sont
sévères, sinon très sévères. C’est le cas d’Andrew Korybko, qui juge que l’épisode a montré que l’association des BRICS n’est nullement une garantie d’exercice d’une pleine souveraineté
(anti-occidentaliste) comme certains le croient et l’affirment. Il ne soupçonne nullement l’Afrique du Sud d’avoir manœuvré pour contrecarrer la venue de Poutine, mais de s’être montrée très
maladroite dans l’exercice, aggravant les conditions de communication de cette affaire, la rendant très difficile à gérer, empêchant qu’elle se règle en secret »
Puis, une série d’articles ont cherché à semer la discorde entre les 5 membres du groupe sur un sujet qui doit fâcher les dirigeants occidentaux, l’élargissement
des BRICS :
« L’Inde et le Brésil
s’opposent à une tentative chinoise d’élargir rapidement le groupe BRICS de marchés émergents pour accroître son influence politique et contrer les États-Unis, ont déclaré des responsables connaissant le sujet.
Les pays ont soulevé des
objections lors des pourparlers préparatoires d’un sommet à Johannesburg le mois prochain où le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud discuteront de l’élargissement potentiel du
groupe pour inclure l’Indonésie et l’Arabie saoudite. La Chine a fait pression à plusieurs reprises pour une expansion lors de ces réunions, ont déclaré les responsables, qui ont demandé à ne pas être
identifiés car les discussions sont privées. »
« La Chine envisage de
faire pression pour que le bloc des BRICS devienne un rival à part entière du G7 lors de son prochain sommet en Afrique du Sud, a rapporté le Financial Times dimanche.
Selon des sources anonymes, Pékin se serait “heurté” à l’Inde au
sujet de la perspective d’élargir la composition du groupe dans la période précédant l’événement, qui devrait avoir lieu à Johannesburg entre le 22 et le 24 août.
Le journal note qu’il n’y a
pas d’accord entre Pékin et New Delhi sur la question de savoir si les BRICS – qui comprennent actuellement le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud – devraient être un club
économique non aligné ou une force politique qui défie ouvertement l’Occident.
“Si nous élargissons les
BRICS pour qu’ils représentent une part du PIB mondial similaire à celle du G7, notre voix collective dans le monde deviendra plus forte”, a déclaré un fonctionnaire chinois anonyme au Financial
Times. »
« Le ministère chinois
des affaires étrangères a confirmé son intérêt pour un élargissement rapide, déclarant dans un communiqué que Pékin “soutient les progrès réalisés dans l’élargissement du nombre de membres et
souhaite que d’autres partenaires partageant les mêmes idées rejoignent la “famille BRICS” à une date rapprochée”.
La Russie a déclaré que
l’élargissement figurerait en bonne place à l’ordre du jour du prochain sommet des BRICS. Le président Vladimir Poutine n’y participera pas, car il fait l’objet d’un mandat d’arrêt
international.
Le ministère indien des
affaires étrangères n’a pas répondu à une demande de commentaire. Un représentant du gouvernement a déclaré à Reuters : “L’Inde émet des réserves quant à l’élargissement… Si cela doit se faire,
cela doit se faire par consensus”.
L’Afrique du Sud, premier
bénéficiaire de l’élargissement des BRICS en 2010, soutient désormais l’inclusion de nouveaux membres, bien que le président sud-africain Cyril Ramaphosa ait déclaré que la formule
d’élargissement nécessitait “un examen plus approfondi et une meilleure compréhension”.
Le gouvernement brésilien
soutiendra que tout élargissement devrait être progressif, maintenir l’équilibre régional et conserver les rôles prééminents des cinq membres permanents, ont déclaré à Reuters les sources à Brasilia. »
Quand une série articles simultanées se réfèrent tous à des sources anonymes, c’est un signe que ce n’est plus de l’info mais de la propagande.
Rapidement les dirigeant des pays concernés ont démenti ces « infos » :
« Le président
brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a déclaré mercredi qu’il soutenait le fait que davantage de pays rejoignent le groupe BRICS des grands pays en développement, qui comprend actuellement le
Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. »
« L’Inde a démenti
jeudi qu’elle s’inquiétait de l’expansion proposée par les BRICS, une affirmation qui avait été rapportée en début de semaine par Reuters. Le Brésil s’est également prononcé en faveur de
l’élargissement du bloc, réfutant ainsi le même rapport de l’agence de presse, qui qualifiait le pays de “principal obstacle” à la croissance du bloc. »
Bhadrakumar, un diplomate indien, nous propose son analyse de cette manip :
« Les propos du
ministre sud-africain des affaires étrangères, Naledi Pandor, à propos de l’article de Reuters sont tout à fait pertinents. Pandor a déclaré : “J’ai parlé à plusieurs collègues au sein du
gouvernement et à l’extérieur, et tout le monde a été stupéfait par cette rumeur. Je pense que quelqu’un qui essaie de gâcher notre sommet crée toutes sortes d’histoires qui suggèrent qu’il ne
sera pas couronné de succès. Le premier ministre indien n’a jamais dit qu’il ne participerait pas au sommet. Je suis en contact permanent avec le ministre des affaires étrangères Jaishankar. Il
n’a jamais dit cela. Nos sherpas sont en contact et ils ne l’ont jamais dit. Nous avons donc tous essayé de chercher l’aiguille dans la botte de foin qui est à l’origine de cette
rumeur“.
Il n’y a pas si longtemps,
l’Occident se moquait des BRICS comme d’un papillon inefficace battant des ailes dans le vide d’un ordre mondial dominé par le G7. Mais l’”effet papillon” se fait sentir aujourd’hui dans la
refonte de l’ordre mondial.
En termes simples, le flot
torrentiel d’événements survenus l’année dernière autour de l’Ukraine a fait remonter à la surface la lutte existentielle de la Russie contre les États-Unis, ce qui a déclenché un changement
tectonique dans le paysage international, dont l’un des aspects transformateurs est la montée du Sud global et son rôle de plus en plus important dans la politique
internationale. »
Puis, à l’approche du sommet, les pays concernés ont commencé à exposer leurs attentes et l’élargissement du groupe sera bien au programme :
« Le président
sud-africain est revenu sur l’un des principaux dossiers qui sera à l’ordre du jour de ce 15e sommet des Brics, à savoir la question de l’élargissement du groupe, avec une possible ouverture à
d’autres pays : « Plus de vingt pays du monde entier ont formellement postulé pour rejoindre les Brics. Et l’Afrique du Sud soutient l’augmentation du nombre de membres. Une version élargie
pourra représenter un groupe plus divers de nations, qui ont différents systèmes politiques, et qui partagent un désir commun d’établir un ordre mondial plus équilibré. » »
« C’est par leurs noms
que le président chinois a énuméré les six nouveaux entrants, dont l’adhésion prendra effet à compter du 1er janvier 2024 : « Argentine, Égypte, Éthiopie, Arabie saoudite, Émirats arabes unies et
Iran ». Une expansion sur laquelle le « club des cinq », qui pèse un quart de la richesse et 42% de la population mondiale, a dû se mettre d’accord. »
On remarquera que l’article de RFI reprend les arguments de dissension entre membres des BRICS alors qu’ils ont été démentis tant par le Brésil que par l’Inde,
entretenant ainsi la désinformation sur une dissension entre pays des BRICS :
« La Chine, qui
représente 70% du PIB du groupe, a fait pencher la balance en faveur d’une accélération d’un processus sur lequel l’Inde avait demandé un « consensus » préalable, et auquel le Brésil s’était
montré plutôt réticent. »
Et présente la Chine comme si elle était le leader du groupe :
« Cet élargissement, la
presse d’État chinoise en parle autant que s’il s’agissait d’un départ de mission spatiale dans le pays, car il traduit le poids de la diplomatie chinoise au sein du groupe. Les six nouveaux
membres des Brics sont en effet des proches de Pékin, qui font partie du groupe d’amitié de l’initiative de développement globale et de sa principale composante, le Global South (Sud global),
lancé par Xi Jinping à l’ONU en 2021. La Chine entend faire de ces « Brics+ » un concurrent du G7, ce qui est encore loin d’être le cas. À Pretoria, les pays du groupe ont rappelé leur position
de « non alignés ». »
De son coté, Xi Jinping parle d’unité et de coopération entre les membres :
« Le président chinois
Xi Jinping a déclaré lors de la réunion d’information que l’expansion des BRICS était historique et constituait un nouveau point de départ pour la coopération entre les membres du groupe. Elle
démontre la détermination des pays des BRICS à s’unir et à coopérer avec d’autres pays en développement, répond aux attentes de la communauté internationale et sert les intérêts communs des
marchés émergents et des pays en développement.
L’expansion insufflera
également une nouvelle vitalité au mécanisme de coopération des BRICS, et renforcera davantage les forces pour la paix et le développement dans le monde, a déclaré M. Xi, notant que tant que les
pays des BRICS s’unissent, beaucoup de choses peuvent être accomplies dans la coopération des BRICS, et un avenir prometteur attend les pays des BRICS. »
Quant à une éventuelle monnaie commune pour se libérer du commerce en dollar, elle n’est pas à l’ordre du jour :
« Les rumeurs selon
lesquelles le groupe des puissances émergentes des BRICS devraient établir leur propre monnaie pour réduire leur dépendance à l’égard du dollar ne sont pas sérieusement envisagées et ne l’ont
jamais été, a déclaré le ministre des Finances de l’Afrique du Sud.
“Personne n’a abordé la
question d’une monnaie des BRICS, pas même lors de réunions informelles”, a déclaré Enoch Godongwana dans une interview en marge du sommet annuel du bloc à Johannesburg jeudi. “La création d’une
monnaie commune suppose la création d’une banque centrale, ce qui suppose une perte d’indépendance en matière de politique monétaire, et je pense qu’aucun pays n’est prêt à
cela.” »
Ce ne sont pas les pays du sud de l’UE qui vont le contredire.
Après les grands projets et discours, retour à la réalité. Pour l’instant deux obstacles se profilent face aux BRICS : 1. La réaction du monde occidental et
l’attitude à adopter face à cette réaction. 2. La relation entre deux des piliers fondateurs, la Chine et l’Inde.
Voyons quelques points de vue sur ce sujet. D’abord celui d’un indien, l’ancien ambassadeur Bhadrakumar :
« Ne vous y trompez pas
: toute l’expérience d’institutions fortes et de gouvernance mondiale se trouve être l’expérience de l’Occident sur la base de valeurs communes et d’intérêts partagés. Ironiquement, cela explique
aussi leur « mentalité de bloc ». Les BRICS, au contraire, manquent d’une telle cohésion et de la capacité de définir l’agenda mondial, ce que le G7 fait depuis des décennies. C’est pourquoi un
pays comme l’Inde attendra toujours des BRICS, en tant que communauté, qu’ils visent non pas à détruire l’ordre mondial existant, mais à l’améliorer. L’Inde ne veut pas l’effondrement de la
globalisation, des institutions et du droit international. En d’autres termes, l’Inde préfère créer, dans le cadre de l’ordre existant, des règles, des normes et des modes de coopération qui
permettraient de préserver ses avantages et d’éliminer ses défauts.
Pour l’Inde, c’est à la fois
une question de tactique et de stratégie. L’ordre fondé sur des règles qui prévaut donne à l’Inde un sentiment de sécurité et renforce la multipolarité en Asie. On croit à tort que l’Inde subit
des pressions pour suivre le mouvement des États-Unis. Cela aurait pu être le cas auparavant, mais l’Inde d’aujourd’hui, sous la direction actuelle en particulier, élargit consciemment ses
relations avec les États-Unis, dans un sens qu’elle considère comme étant dans son propre intérêt national. Il s’agit du résultat logique de la trajectoire politique indienne depuis les années
1990 et bénéficie d’un « consensus bipartisan » entre le parti au pouvoir et le principal parti d’opposition. C’est même devenu une tendance à long terme qui semble déjà irréversible.
Plusieurs facteurs entrent
en jeu ici et l’un des principaux est, paradoxalement, la montée phénoménale de la Chine, le partenaire indien dans le cadre des BRICS, qui suscite des sentiments alarmistes dans le pays. Le
partenariat avec les États-Unis est l’un des rares moyens par lesquels l’Inde espère aborder le paradigme de sécurité. Cela dit, les partenaires BRICS de l’Inde peuvent et doivent faire confiance
à l’Inde pour continuer à mener une politique étrangère indépendante fondée sur ses intérêts nationaux. Il n’y a aucune raison de douter que l’Inde a confiance dans l’influence décisive des BRICS
dans l’élaboration des principaux aspects de l’agenda mondial qui rendront le monde plus juste et plus stable. »
« Les événements des
dix-huit derniers mois, depuis le début de l’opération spéciale russe, ont convaincu l’Occident que la transition systémique mondiale vers la multipolarité est irréversible, ce qui explique
pourquoi il est désormais disposé à envisager des réformes de ses modèles hégémoniques. Le chancelier allemand Olaf Scholz, l’ancienne directrice pour l’Europe et la Russie au Conseil national de
sécurité des États-Unis Fiona Hill et le président des affaires mondiales de Goldman Sachs Jared Cohen l’ont tous suggéré le même jour à la mi-mai.
Ils estiment que l’Occident
doit s’engager avec le Sud sur un pied d’égalité, ce qui nécessite de réduire certaines de ses pratiques d’exploitation les plus flagrantes afin de ne pas perdre davantage de cœurs et d’esprits
au profit de l’Entente entre la Chine et la Russie. À cette fin, ils sont positivement enclins à accepter des changements graduels du système financier mondial tels que ceux que les responsables
des BRICS ont confirmé avoir à l’esprit, mais ils répondront résolument à tout développement révolutionnaire qui risquerait d’accélérer radicalement cette transition.
En d’autres termes, les
BRICS veulent “jouer la carte de la sécurité” parce que tous leurs membres, à l’exception de la Russie, entretiennent des relations d’interdépendance économique et financière complexes avec
l’Occident, qui ne devrait pas réagir de manière excessive à leurs réformes au coup par coup puisque leurs propres décideurs politiques les considèrent désormais comme inévitables. Parmi ces
quatre membres, deux écoles de pensée prédominent, représentées par la Chine et l’Inde, dont les différences de vision respectives ont été expliquées en détail ici.
En bref, la Chine veut
accélérer l’internationalisation du yuan et intégrer les BRICS dans l’initiative “Belt & Road” (BRI), tandis que l’Inde veut donner la priorité aux monnaies nationales et maintenir les BRICS
officiellement séparés de la BRI. Tous deux s’accordent à dire que les changements apportés au système financier mondial doivent être progressifs, afin d’éviter de provoquer une réaction
excessive mutuellement préjudiciable de la part de l’Occident, avec lequel tous ces pays, à l’exception de la Russie, entretiennent des relations d’interdépendance complexes. »
Mais, pour De Defensa, leurs analyses oublient un aspect principal du problème, l’attitude que l’Occident, en pleine crise existentielle, décidera d’adopter face à
cet élargissement :
« Tout de même, les
BRICS, notamment l’Inde et le Brésil, – auxquels il nous faut revenir, – ne sont certainement pas, et de loin, à ce niveau de bassesse et d’ignominieuse bêtise qui a saisi la Grande Nation comme
une lèpre venue des bas-fonds de la bourgeoisie fardée et maquillée. Mais eux aussi se font d’incroyables illusions sur l’avenir d’un lien, – quel qu’il soit d’ailleurs, – avec les USA en cours
de désintégration. C’est de ce point de vue que je ma place pour dire : ne tracez pas de plans sur la comète pour l’avenir des BRICS, dans ce sens, selon cette stratégie, non plutôt celle-là,
etc.
La seule vertu des BRICS est
qu’ils existent et que tout le monde se précipite. Ainsi est plantée une borne fondamentale qui témoigne, par sa seule existence, de l’effondrement du reste. L’Utilité des BRICS commence là et,
en attendant, s’arrête là, – quoique, je l’avoue, et dans tous les cas de figure de simulacre, une entente entre le monde américaniste-occidentaliste et les BRICS pour réformer l’actuel système,
est plus qu’une illusion, mais une fantasy de simulacre absolument grotesque quoiqu’hollywoodienne, – ou bien parce qu’hollywoodienne. On ne coopère pas avec les USA, on se soumet, – enfin, tout
cela au passé puisque, revenant à nos moutons, nous actons, et les BRICS avec nous, de l’effondrement du monstre. »
Blakenship prend le cas concret de l’Argentine, un des nouveaux membres, pour donner un exemple du genre de difficultés que peut rencontrer un groupe aussi étendu
que les BRICS :
« Il convient également
de souligner que l’Argentine est confrontée à une élection présidentielle difficile en octobre de cette année. L’économiste d’extrême droite Javier Milei a remporté une élection primaire
stupéfiante et affrontera le candidat de centre-gauche Massa, choquant les marchés et la société polie. Il a promis de rompre les relations commerciales avec la Chine et de réorienter l’Argentine
vers le “monde civilisé“, ou “l’Occident“, comme il l’a dit, et de mettre en œuvre une politique économique radicale axée sur le marché, semblable à celle de l’ancien dictateur chilien, Augusto
Pinochet. Milei s’est également entretenu la semaine dernière avec des fonctionnaires du FMI, leur assurant qu’il était leur homme.
Enfin, nous savons que les
BRICS ont officiellement invité six nouveaux membres, dont l’Argentine. Leur adhésion devrait être finalisée à partir de janvier 2024. Mais si Milei remporte l’élection présidentielle dans
l’intervalle, il est presque certain que son pays sera soudainement retiré du bloc. Cela porterait préjudice à tous les membres du groupe et nuirait irrévocablement à l’image des BRICS. Pour le
centre-gauche argentin, l’alignement sur l’Occident est une situation indésirable. Ils considèrent qu’il s’agit d’une décision imprudente, car la dette du FMI imposée au pays par Washington et
leur ancien président, Mauricio Macri, sont essentiellement à l’origine des malheurs actuels de l’Argentine. »
Le poids du politiquement correct sur la
pensée collective
La semaine dernière nous expliquions que les points de vue sont contrôlés par l’emprise d’un « politiquement correct », décidé et claironné par les
médias, sur leurs lecteurs, auditeurs et spectateurs. C’est ce « politiquement correct » qui établit les lignes rouges à ne pas franchir dans l’argumentation socio-politique sous peine
de rejet social. En langage psychologique ce « politiquement correct est appelé « pression sociale ». Elle touche tous ceux qui participent à la vie sociale, à tous les niveaux.
Elle s’exerce autant au cours d’un diner entre amis que dans le débat politique public. Les médias, en gérant cette « pression sociale » influence directement la conscience collective
et détermine ce qu’il est correct de dire et ce qui ne l’est pas.
Nous allons revenir sur un fait divers, vaguement abordé la semaine dernière, pour donner un exemple du poids et des conséquences de ce « politiquement
correct ».
Nicolas Sarkozy, surement parce qu’il est en fin de carrière et n’a plus d’ambition politique à défendre, a osé briser ce politiquement correct au cours
d’une interview au Figaro. Un entretien à accès payant, pas du tout commenté par le reste de la presse française mais qui a, bien sûr, attiré RT :
« Malgré les nombreux
désaccords qu’il relève entre les deux pays, Nicolas Sarkozy a estimé que la France et la Russie doivent trouver un terrain d’entente. « Nous avons besoin d’eux et ils ont besoin de nous »,
plaide-t-il. Jugeant que « Poutine a eu tort » d’intervenir en Ukraine, Nicolas Sarkozy poursuit toutefois : « Une fois que l’on a dit cela, il faut avancer et trouver une voie de sortie. » « La
Russie est voisine de l’Europe et le restera », insiste-t-il.
Revenant sur la posture
adoptée par Emmanuel Macron sur le dossier ukrainien, Nicolas Sarkozy juge qu’il a été dans une bonne démarche mais qu’en raison de la pression des pays de l’Est et des Américains, il n’a pas pu
maintenir le cap. Il prône « une solution acceptable » avec des compromis, sinon « cette poudrière pourrait avoir des conséquences redoutables ». Un retour de la Crimée dans le giron ukrainien
est « illusoire », selon Sarkozy Lorsque Le Figaro l’interroge sur le jusqu’au-boutisme de cette guerre, Nicolas Sarkozy se questionne : « S’agit-il de récupérer le Donbass ? De reprendre la
Crimée ? Ou bien d’aller jusqu’à Moscou ? » Au sujet de la péninsule de Crimée, il admet que la « majorité de la population s’est toujours sentie russe ». « Je pense que tout retour en arrière
est illusoire », ajoute-t-il. Pour ce qui est des autres régions disputées entre Kiev et Moscou, l’ancien président français propose, en cas de conflit gelé et de non victoire d’un camp sur
l’autre sur le terrain, « des référendums strictement encadrés par la communauté internationale ». L’Ukraine doit rester « un pays neutre » ».
Si l’entretien lui-même n’a guère été commenté par les médias, les réactions qu’il a provoquées l’ont été. Une interview qui a déclenché « une tempête au cœur de l’été » selon France
24 :
« Les répliques n’ont
pas tardé. Julien Bayou a ouvert le feu jeudi matin : “Un ancien président ne devrait pas dire ça”, a estimé le député écologiste sur LCI, fustigeant une interview “lunaire” et
“choquante”.
Nicolas Sarkozy commet “une
faute terrible”, mais “on le comprend mieux quand
on sait qu’il est acheté par les Russes“, a-t-il ajouté, évoquant les liens entre Nicolas Sarkozy et une société d’assurance russe.
Un contrat à trois millions
d’euros, objet depuis 2021 d’une enquête du parquet national financier pour “trafic d’influence” et “blanchiment de crime ou délit”. Une preuve de plus de “l’emprise des élites par la Russie”
selon Julien Bayou, au même titre que les activités dans le pétrole de François Fillon et l’emprunt bancaire de Marine Le Pen.
Dans la majorité également,
l’eurodéputée (Renew) Nathalie Loiseau a déploré sur X (ex-Twitter) “la dépendance d’une partie de la classe politique européenne aux vues
de Vladimir Poutine“, tandis que son collègue belge Guy Verhofstadt se demande s’il faut “rire ou pleurer” des déclarations de Nicolas Sarkozy, emblématiques des “erreurs tragiques”
vis-à-vis d’une Russie devenue “un État
terroriste“.
“Logique criminelle“
L’analyse de Nicolas Sarkozy
“illustre puissamment la confusion des élites françaises sur la Russie et affaiblit encore une fois la voix de notre nation en Europe. Pathétique”, a déploré l’eurodéputé Raphaël Glucksmann,
allié du Parti socialiste…
Le pouvoir ukrainien n’en
attend pas moins, rejetant toute velléité de référendum et blâmant la “logique criminelle” de Nicolas Sarkozy, qui “justifie la
guerre d’agression” du Kremlin, ce qui équivaut à une “complicité directe“, selon Mykhailo Podolyak, conseiller du
président Volodymyr Zelensky. »
On se rappelle que l’adjoint de Stoltenberg, le chef de l’OTAN, avait été obligé de faire marche arrière quand il avait suggéré de trouver un compromis sur la fin
de la guerre en échange de la Crimée et Stoltenberg lui-même, tout puissant qu’il est du haut de l’OTAN, s’était excusé.
On voit ainsi clairement qu’une des lignes rouges du « politiquement correct » est « on ne discute pas avec Poutine, on ne l’envisage même
pas », « soit il capitule en rendant la Crimée soit on continue à le bouder et le considérer comme un criminel ». Sur un sujet comme l’Ukraine, et bien d’autres, il n’y a plus de
débat d’opinion possible. Toute personne franchissant la ligne rouge est traitée de tous les noms, toute discussion sérieuse sur le sujet traitée de « capitulation devant Poutine », la Russie elle-même
« d’Etat terroriste », une ambiance
collective hystérique qui empêche d’envisager d’autres portes de sortie que la « capitulation de la Russie et le retour de la Crimée dans le giron de
l’Ukraine ». Une porte de sortie totalement illusoire et inatteignable. Or les illusions n’ont jamais accouché de bonnes stratégies. Ce qui veut dire que les élites politiques française
et européennes n’ont tout simplement aucun plan de sortie pour le bourbier ukrainien et que toute discussion réaliste sur un plan de sortie franchit directement les lignes du « politiquement
correct » et est interdite. Cela serait donc aux Etats-Unis d’en trouver une, mais là-bas aussi le politiquement correct est très fort et la prochaine campagne électorale empêchera Biden de
« parlementer avec Poutine ».
Sans parler de l’Ukraine elle-même où le principal conseiller de Zelenski parle comme un hystérique, reflet de l’état d’esprit actuel du gouvernement
Zelenski :
« “La fantastique logique criminelle de l’ancien président français Nicolas
Sarkozy, dans laquelle il justifie les
guerres expansionnistes de la Russie, expose une fois de plus l’une des raisons fondamentales de la guerre d’aujourd’hui. L’encouragement par les dirigeants des pays occidentaux des
projets criminels de Poutine de s’emparer de terres étrangères en 2008 et en particulier en 2014 a contribué au début d’une agression à grande échelle en Europe et au massacre d’Ukrainiens”, a
écrit jeudi Mykhailo Podolyak sur Twitter.
“L’encouragement de Sarkozy
est une complicité directe dans un crime de longue date. Les criminels ne peuvent pas être encouragés avec des phrases comme “la terre en échange de la paix”. Il n’y a pas de “nouveaux
territoires de la Russie”, il n’y a pas de droit de la Russie à des référendums, il n’y a pas de particularités culturelles ou linguistiques. On ne peut pas commercer avec des territoires
étrangers parce que vous craignez quelqu’un ou parce que vous vous associez à des criminels “, a déclaré Podolyak.
Il a souligné que “la Crimée
et le Donbass sont incontestablement des territoires ukrainiens. Et par conséquent, la seule façon d’arrêter véritablement la guerre est de rétablir le droit international sur ces territoires. Ce
qui ne signifie qu’une chose : la Russie doit
perdre“.
“Moins de provocations,
moins de déclarations contradictoires, moins d’incitations au crime. On ne peut pas répéter ‘l’expérience Sarkozy’ en 2023, où il a sciemment participé à un complot criminel visant
à annexer des territoires ukrainiens par la Russie, suivi de l’organisation d’un génocide massif et d’une guerre“, a-t-il ajouté. »
La logique veut donc que ce sera la Russie qui décidera de quand cette guerre prendra fin et à quelles conditions, puisque personne d’autre ne veut en parler. Si
les occidentaux ne l’acceptent pas ce sera leurs problèmes. Ou alors ils devront attaquer pour que « la Russie perde ». Mais ce serait un acte de folie car cette année à bien montrer le
sous équipement militaire de l’Occident face à la Russie. Pour la troisième fois en cent ans, cela n’aboutira qu’à une énième destruction de l’Europe. Les européens ont-ils un si fort instinct
suicidaire ?
Mais ce simple constat d’une évidente logique est interdit de médias grand public, à cause du « politiquement correct », qui nous impose de considérer la
Russie comme « un Etat terroriste » (on
remarque au passage que de proférer une telle absurdité ne choque pas France 24, un média politiquement correct). Par contre dire comme Sarkozy « il faut avancer et trouver une voie de sortie », est
très mal vu alors que c’est une simple évidence. Le « politiquement correct » actuel est donc la voie royale vers la catastrophe. Mais il est bien sur « politiquement
incorrect » de le dire. Sauf sur les médias alternatifs étiquetés « complotistes pro-Poutine » par ce même « politiquement correct ».
Et, comme nous le disions aussi la semaine dernière, ce sont les puissances financières qui, au travers des médias et des « experts » qui s’y expriment,
déterminent ce qui est politiquement correct et ce qui ne l’est pas. Or ces puissances financières bénéficient largement de la tension militaire en Europe :
« Les 50 principaux
groupes de réflexion américains reçoivent plus d’un milliard de dollars du gouvernement et des entrepreneurs de la défense
Le complexe
militaro-industriel finance des groupes de réflexion américains soi-disant neutres à hauteur de plus d’un milliard de dollars par an.
Les 50 meilleurs groupes de
réflexion d’Amérique, classés par le Go To Think Tank Index de l’Université de Pennsylvanie, ont reçu plus d’un milliard de dollars du gouvernement américain et d’entreprises de défense. Les
principaux bénéficiaires de ce financement étaient la RAND Corporation, le Center for a New American Security et la New America Foundation, selon l’analyse du Center for International
Policy.
Les dons à ces groupes de
réflexion provenaient de 68 sources différentes du gouvernement américain et des entrepreneurs de la défense, représentant au moins 600 dons distincts. Les cinq principaux donateurs de la défense
aux groupes de réflexion américains étaient Northrop Grumman, Raytheon, Boeing, Lockheed Martina et Air Bus. »
« Aux États-Unis, les
groupes de réflexion sont une ressource incontournable pour les médias à la recherche d’avis d’experts sur des questions urgentes de politique publique. Mais les groupes de réflexion ont souvent
des positions bien arrêtées ; un nombre croissant de recherches a montré que leurs bailleurs de fonds peuvent influencer leur analyse et leurs commentaires. Cette influence peut inclure la censure – à la fois l’autocensure et
la censure plus directe des travaux défavorables au bailleur de fonds – et des accords de rémunération pure et simple avec les bailleurs de fonds. Le résultat est un environnement où les intérêts
des bailleurs de fonds les plus généreux peuvent dominer les débats politiques des groupes de réflexion.
L’un de ces débats concerne
le niveau approprié d’implication militaire américaine dans l’invasion russe de l’Ukraine. Depuis la décision illégale et désastreuse de Vladimir Poutine de lancer une invasion à grande échelle
de l’Ukraine, les États-Unis ont approuvé des dépenses militaires d’environ 48,7 milliards de dollars. Malgré le risque très réel que l’escalade puisse conduire à une implication militaire
directe des États-Unis dans la guerre, rares sont ceux qui pensent ces groupes de réflexion ont examiné de manière critique ce montant record d’assistance militaire américaine. »
Korybko perçoit pourtant un début de changement dans cette pression sociale qui, face à la dure réalité, ne peut que s’incliner :
« Au cours des 18
derniers mois, on a expliqué aux Occidentaux à quel point les Ukrainiens étaient intrépides et optimistes, afin de convaincre les premiers de continuer à soutenir la décision de leurs dirigeants
de financer les seconds, mais aujourd’hui, les médias dominants leur disent tout le contraire. Le Washington Post a écrit au début du mois que “la lenteur de la contre-offensive assombrit
l’humeur en Ukraine“, suivi par The Economist qui
a déclaré que “la lenteur de la contre-offensive ukrainienne
aigrit l’humeur du public“.
Ces quatre mises à jour
majeures ont été partagées au cours de la période de 10 jours qui s’est écoulée entre ces deux articles :
L’impression que l’on retire
de tout cela est qu’une nouvelle campagne d’information a commencé.
Comme nous l’expliquions
dans cette récente analyse sur la façon dont “Une vicieuse partie de blâme se met en place
après l’échec prévisible de la contre-offensive“,
tout le monde se pointe maintenant du doigt, par désespoir, pour éviter d’assumer sa propre responsabilité dans ce désastre spectaculaire, ce qui a déclenché cette dernière tendance des médias.
L’Occidental est désormais soit très confus s’il est un partisan inconditionnel de Kiev, soit justifié s’il s’est opposé au financement de la guerre par procuration menée par l’OTAN et la Russie
en Ukraine…
Il s’agit d’une “opération
de déprogrammation” visant à inverser l’effet que la propagande pro-ukrainienne/guerre et anti-paix/russe a eu sur les masses occidentales. L’objectif est de les conditionner à accepter le
scénario des pourparlers de paix et le cessez-le-feu qui en résulterait s’ils étaient couronnés de succès. »
Selon Korybko, les médias commencent donc à inverser la pression sociale pour que ce qui était considéré auparavant comme tabou, parler de négociations de paix avec
Poutine, devienne admis et considéré comme nécessaire. S’ils en ont décidé ainsi, j’ai peu de doutes qu’ils arriveront à leur faim.
L’information médiatique n’est pas faite pour informer mais pour maintenir l’esprit de ceux qui s’y abreuve dans un consensus social favorable aux puissances
financières. Car si une guerre d’attrition contre la Russie était favorable à leurs intérêts économiques, une guerre générale ne le serait pas. Sauf pour effacer des dettes qui commencent à
devenir irremboursables…
L’Ukraine
Comme nous l’avons montré dans le chapitre précédent le politiquement correct empêche, pour l’instant, toute pensée pragmatique au sujet de l’Ukraine et maintient
les dirigeants, ukrainiens et occidentaux, dans de dangereuses illusions. Commençons par ce que pense Joseph Borell de la Russie :
« La Russie est un «
nain économique » et est analogue à « une station-service dont le propriétaire possède une bombe atomique ».
C’est ce qu’a déclaré dans
une interview à El Pais le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell. Selon lui, la Russie n’est pas à la hauteur de la Chine, qui est un « véritable acteur géopolitique
». »
Après sa remarque disant « l’Europe est
un jardin entouré d’une jungle », on connaissait sa vision caricaturale du monde, ce qui n’est pas de bonne augure pour un des plus haut diplomate de l’Union Européenne. Mais sa vision
de la Russie est une illusion dangereuse car il fera partie des partisans d’une attaque directe contre la Russie, quand l’Ukraine sera définitivement vaincue. Sa remarque souligne d’ailleurs que
sans la « bombe atomique » ce serait peut-être déjà fait.
Bien sur la Russie a répondu à une telle calomnie :
« Voir un nain à la
place d’un ours : Le regard biaisé des fonctionnaires occidentaux sur la Russie
Les 18 mois écoulés ont
prouvé l’impossibilité de supprimer la Russie des marchés mondiaux, quelles que soient les déclarations faites dans différentes tribunes politiques. Ce n’est que dans un miroir déformant que l’on
peut prendre un ours pour un nain et négliger le poids de la Russie dans l’économie mondiale.
Mais on peut supposer que la
vraie raison, c’est que les fonctionnaires européens sont contrariés par leur propre amateurisme et par leurs erreurs stratégiques qui coûtent extrêmement cher à l’économie européenne et les
rendent, avec leurs politiques, de moins en moins populaires auprès des citoyens de leurs pays.
Ne pas appeler un chat un
chat n’est pas nouveau. Les tentatives de s’en prendre à la Russie de cette manière ne sont pas rares. Les sanctions illégitimes en sont un bon exemple. Plus encore, les fonctionnaires européens
mettent en doute l’importance de la Russie dans l’économie mondiale. Il est significatif que les faits disent tout le contraire. Malgré des restrictions illégales, l’économie russe affiche
d’excellents résultats. Selon la Banque mondiale, elle est passée à la cinquième place en termes de produit intérieur brut (PIB) compte tenu de la parité de pouvoir d’achat (place occupée par
l’Allemagne auparavant). La production de biens et de services s’accélère avec succès. Selon les résultats de l’année dernière, la Russie a produit des biens et des services pour 2 300 milliards
de dollars, ce qui correspond à la huitième place dans le classement de la Banque mondiale.
Contrairement aux prévisions
les plus ambitieuses, le PIB russe est en hausse pour le quatrième mois consécutif. Selon les données de l’Institut de la Banque de développement de Russie, le PIB du pays a augmenté de 5,7% par
rapport à la même période de l’année dernière et de 5,6% par rapport au mois précédent. Globalement, la croissance du PIB pour le premier semestre de l’année a été de 1,6% par rapport à la
période allant de janvier à juin 2022.
Ces faits sont-ils connus de
Monsieur Borrell ? Le chef de la diplomatie européenne lit-il la presse financière ? Par exemple, le Wall Street Journal affirme sans équivoque que les pays occidentaux, dans leur envie de mettre
l’économie russe à genoux, ont essuyé une défaite. La Russie résout efficacement les défis de l’importation, de l’exportation, de la réorientation des canaux commerciaux et logistiques. Elle est
numéro un mondial dans les exportations de céréales. De plus, pour les pays les plus nécessiteux, la Russie organise des livraisons gratuites. En outre, elle figure de façon constante parmi les
trois principaux pays fournisseurs de pétrole et de gaz. Comme l’expérience des restrictions illégales l’a démontré, il est tout simplement irréaliste de supprimer la Russie des chaînes mondiales
d’approvisionnement de produits de base, compte tenu de son rôle et de son importance. »
D’autres se réconfortent comme il peuvent avec leurs illusions :
« Pendant ce temps,
pour les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN, ces 18 mois de guerre ont été une aubaine stratégique, à un coût relativement faible (mis à part pour les Ukrainiens). L’antagoniste le plus
téméraire de l’Occident a été secoué. L’OTAN s’est beaucoup renforcée avec l’arrivée de la Suède et de la Finlande. L’Allemagne s’est sevrée de la dépendance à l’énergie russe et, à bien des
égards, a retrouvé son sens des valeurs. Les querelles de l’OTAN font la une des journaux, mais dans l’ensemble, cet été a été triomphal pour l’alliance. »
« Les défenses
antimines désespérées de la Russie
pourraient se retourner contre elle
Parmi tous les obstacles
auxquels est confrontée la contre-offensive acharnée de l’Ukraine, les mines antipersonnel et antivéhicule russes sont parmi les plus redoutables. Les routes d’attaque probables ont été jonchées
d’un nombre incalculable d’explosifs, attendant d’être activés par l’avancée des véhicules ou des troupes ukrainiennes…
Mais une défense minée du
front sud pourrait également limiter les troupes russes. Pour atteindre les objectifs de guerre déclarés à plusieurs reprises par le Kremlin, les unités russes devront à nouveau embarquer à
partir de la ligne dite Surovikin, qui s’étend à travers le sud de l’Ukraine, du Dniepr à Donetsk. Les champs de mines, en particulier ceux posés à la hâte et au hasard, pourraient
être une complication sérieuse.
“Les Russes ont tellement
miné le sud qu’ils ne peuvent pas non plus avancer”, a déclaré à Newsweek Mark Voyger, ancien conseiller spécial pour les affaires russes et eurasiennes du commandant de l’armée américaine en
Europe, le général Ben Hodges. “Leurs forces vont se retrouver dans ces mêmes champs de mines qu’ils ont posés si lourdement, si massivement à travers le sud.”…
“Dans le sud, ils sont à peu
près coincés dans cette ligne de contact”, a-t-il ajouté. “Si vous voulez faire preuve d’initiative et de prouesses tactiques et de manœuvres, ce sera probablement à l’est. Je ne pense pas qu’ils aient été très responsables en cartographiant
toutes les mines qu’ils ont posé.” »
On retrouve ici l’illusion/propagande classique, à la Borell, d’une Russie incapable, faible, avec des militaires incompétents. Pour toute personne qui n’est pas
aveuglée par la propagande anti russe c’est évidemment faux, une illusion. Elle le montre tous les jours sur le terrain et en Russie même. Un de ces signes est que l’Occident ne peut pas suivre
la production russe de munitions :
« L’effort déployé par
l’administration Biden pour fournir à l’Ukraine les armes essentielles à son succès militaire contre la Russie a donné lieu à une accélération prometteuse de la production d’armes, y compris
l’artillerie standard de l’OTAN, dont la production devrait bientôt atteindre le double de celle des États-Unis d’avant-guerre, soit 14 000 par mois.
Les enjeux de l’effort
américain visant à bouleverser un système d’acquisition de défense sclérosé sont particulièrement élevés alors que Kiev tente de récupérer des territoires sous contrôle russe dans le cadre d’une
contre-offensive lente dont le sort, selon les responsables américains, dépend désormais de la capacité de l’Occident à satisfaire l’étonnante demande de l’Ukraine en munitions
d’artillerie.
Mais les experts du secteur mettent en garde contre les défis majeurs
que représente le maintien d’une production élevée d’armes et d’équipements nécessaires non seulement pour aider l’Ukraine mais aussi pour assurer la sécurité des États-Unis dans d’éventuels
conflits avec la Russie ou la Chine. Il
s’agit notamment de surmonter la pénurie d’intrants clés, notamment le TNT, et de maintenir une capacité accrue dans un contexte de fluctuation des budgets et d’incertitude quant aux besoins
militaires futurs. »
Ce qui montre bien que Borell, le plus haut diplomate de l’UE, est dans l’illusion en pensant que, sans la bombe atomique, la Russie serait déjà vaincue.
Et bien sûr, l’illusionniste numéro un de cette tragédie :
« Lors d’un discours au
parlement danois, Zelensky s’est déclaré lundi convaincu que la Russie perdrait la guerre. “Je suis sûr que nous gagnerons parce que la vérité est de notre côté”, a-t-il déclaré.
“L’essentiel est ce que nous
prouvons par notre victoire, par notre coopération… Ensemble, nous prouvons que la vie est une valeur, que les gens comptent. La liberté compte, l’Europe compte”, a
déclaré le président ukrainien dans son discours.
Le porte-parole de l’armée
de l’air ukrainienne, Yuriy Ihnat, a également déclaré que cette livraison [des F16 promis par le Danemark] établirait leur supériorité dans les airs, ce qui est essentiel
pour un « succès au sol ». »
Pourtant, comme le notait Korybko, dans ce tourbillon d’illusions et de bonne parole, quelques articles sont bien obligés de parler de la réelle situation sur le
terrain :
« L’Ukraine semble être
à court d’options dans une contre-offensive que les responsables avaient initialement présentée comme une opération cruciale de Kiev pour reprendre un territoire important aux forces d’occupation
russes cette année.
Après plus de deux mois de
combat, la contre-offensive montre des signes d’essoufflement. Les avancées de Kiev restent limitées à une poignée de villages, les troupes russes avancent dans le nord et un projet de formation
de pilotes ukrainiens sur des F-16 de fabrication américaine est retardé.
L’incapacité de l’Ukraine à
démontrer un succès décisif sur le champ de bataille alimente les craintes que le conflit ne devienne une impasse et que le soutien international ne s’érode. Un nouveau rapport classifié des
renseignements américains prédit que la contre-offensive ne parviendra pas à atteindre Melitopol, une ville clé du sud-est du pays, cette année.
Pendant ce temps, l’opinion
publique ukrainienne, fatiguée par la guerre, attend avec impatience que les dirigeants de Kiev obtiennent la victoire et, à Washington, les appels à réduire l’aide à l’Ukraine devraient être
amplifiés à l’approche de l’élection présidentielle américaine de 2024. »
Réalités de terrain que d’autres articles, prétendant le contraire, vont continuer à noyer dans le brouillard de guerre :
« L’Ukraine a déclaré
que ses forces avaient repris le village d’Urozhaine aux troupes russes, donnant un coup de pouce important au président Volodymyr Zelensky plus de deux mois après le début de la contre-offensive
de ses troupes.
Le village de l’oblast de
Donetsk fait partie d’un groupe de petites agglomérations rurales que l’Ukraine a déclarées libérées depuis le début de l’effort visant à reconquérir le territoire occupé vers le 4
juin.
“Urozhaine a été libérée”,
tel est le message succinct sur Telegram de la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Maliar, qui a ajouté : “Nos défenseurs sont retranchés à la périphérie”….
“C’est une reconquête
importante mais en termes très relatifs”, a déclaré Nicolò Fasola, chercheur à l’Université de Bologne en Italie, dont les travaux se concentrent sur les stratégies militaires de la Russie,
soulignant que la population d’avant-guerre n’était que d’environ 1 000 habitants.
“Il s’agit d’une victoire de
propagande et d’information pour l’Ukraine dans la mesure où cela peut fournir à l’Occident un résultat tangible, en disant : ‘Nous allons bien, continuez à nous soutenir'”, a-t-il déclaré à
Newsweek. »
En fin de semaine dernière la CEDEAO a, dans un sursaut de fierté, bandé ses muscles :
« L’opération
militaire, à écouter le chef d’état-major du Ghana, est désormais décidée. Il affirme par exemple que les États membres vont mettre en place « une mission de soutien à la stabilisation ». « Nous
allons accomplir notre tâche dans un chronogramme raisonnable », a-t-il ajouté, rapporte François Hume-Ferkatadji.
Dans la même veine, le
commissaire chargé des affaires publiques de la Cédéao, Abdel Fatau Musah, a déclaré que « les vaillantes forces de l’Afrique de l’Ouest sont prêtes à répondre à l’appel du devoir » contre «
l’inflexibilité des militaires au pouvoir ». Il explique que la force en attente a déjà assez d’hommes pour une opération, qu’elle possède des ressources propres, que le soutien financier des
pays occidentaux n’est pas obligatoire, même si cette « aide serait bienvenue ». »
Tout en précisant qu’aucune date n’avait été fixée pour cette « opération militaire » dont le but affiché est de « rétablir la démocratie au
Niger ».
Pourtant, au même moment au Sénégal, pays faisant partie de la CEDEAO et prêt à « rétablir la démocratie » au Niger :
« L’opposant politique
sénégalais Ousmane Sonko a été radié des listes du fichier électoral, a-t-on appris de source officielle, ce mercredi 16 août. Cette radiation, contestée par son camp, pourrait empêcher M. Sonko
d’être éligible, et donc d’être candidat à l’élection présidentielle de février 2024.
La presse sénégalaise
parlait d’une radiation du fichier électoral de l’opposant politique Ousmane Sonko depuis plusieurs jours, et nous avons appris, ce mercredi, qu’une notification lui a bien été adressée suite à
sa condamnation à deux ans de prison ferme le 1er juin pour « corruption de la jeunesse », dans l’affaire où une employée d’un salon de massage l’accusait de viols.
Selon les autorités,
puisqu’il a été jugé par contumace, c’est-à-dire en son absence, la condamnation de M. Sonko est définitive, et donc son éligibilité saute. »
« Sénégal : toujours
hospitalisé, l’opposant Ousmane Sonko a repris connaissance
Il avait été admis en
réanimation dans la nuit du 16 au 17 août 2023 selon ses avocats et les autorités pénitentiaires. En grève de la faim depuis son incarcération le 31 juillet, il était déjà hospitalisé à Dakar
depuis le 6 août et se trouvait dans un état de santé alarmant, selon ses proches. »
Quant à l’actuel président du Nigéria, autre pays de la CEDEAO poussant à une action militaire contre le Niger, cette enquête montre qu’il n’est pas vraiment non
plus un parangon de démocratie :
« Avant de mener la
charge pour une intervention, le président de la CEDEAO [et président du Niger], Bola Tinubu, a passé des années à blanchir des millions pour des
trafiquants d’héroïne à Chicago, et a depuis été pris dans de nombreux scandales de corruption…
L’un des hommes les plus
riches du Nigeria, l’origine de la fortune de ce président entaché de scandales n’est pas claire.
Des documents examinés par
The Grayzone révèlent que Tinubu est un asset américain de longue date qui a été désigné comme complice d’une vaste opération de trafic de drogue au cours de laquelle il a blanchi des millions
pour le compte d’un parent trafiquant d’héroïne. »
En voyant ces exemples de « démocratie ouest-africaine », on peut comprendre que le peuple du Niger ne soit guère emballé à ce qu’on la lui impose
militairement. D’ailleurs quand on voit les résultats de la « démocratie imposée militairement » par les Etats-Unis, en Afghanistan, en Irak, en Lybie ou en Syrie, on comprend encore
mieux son manque flagrant d’enthousiasme.
Mais il le paye cher :
« Le poste frontière de
Malanville, dans le nord du Bénin, est l’un des plus fréquentés d’Afrique de l’Ouest. Des camions transportant de la nourriture, de l’aide humanitaire et des matériaux industriels circulent
habituellement librement vers le Niger voisin, l’un des pays les plus pauvres du monde.
Aujourd’hui, il est à
l’arrêt.
Une file de milliers de
camions s’étire sur 25 km depuis les rives boueuses du fleuve Niger qui marque la frontière. Les chauffeurs bloqués pendant des semaines suspendent leurs vêtements entre les camions. Loin des
gardes-frontières, les petits commerçants empilent des marchandises sur des bateaux en bois pour traverser le fleuve battu par les pluies.
Cette situation est l’un des
signes les plus évidents de l’impact des sanctions imposées par le bloc régional de la CEDEAO au Niger après le coup d’État militaire du 26 juillet.
Le blocus vise à faire
pression sur la junte pour qu’elle rétablisse le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Ce faisant, il a fait grimper le prix des denrées alimentaires à l’intérieur du Niger, entravé
l’industrie et menacé d’une pénurie de fournitures médicales, selon les agences d’aide, les fonctionnaires et les habitants. »
Note du Saker
Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé
de cette revue de presse, ou son lien.
Par Wayan – Le 21 aout 2023 – Le Saker Francophone
Etats-Unis
Rien de moins qu’une
quatrième inculpation pour Trump. Sa collection augmente ainsi que les doutes sur un acharnement judiciaire dirigé contre lui.
Pour cette inculpation là
encore, le « crime » est tendancieux puisqu’il porte sur sa contestation de la façon dont les bulletins de vote ont été comptés.
Il est officiellement
accusé :
« D’avoir tenté
d’inverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020 dans l’État américain de Géorgie, en faisant notamment pression sur des responsables du scrutin ».
A l’origine de cette accusation :
« On se souvient
notamment de l’appel téléphonique dans lequel Donald Trump demandait au secrétaire de cet État, un républicain, de « lui trouver les 11 780 votes » qui lui manquaient pour remporter les seize
grands électeurs de Géorgie. C’est cet échange téléphonique enregistré et rendu public qui avait poussé la procureure Fani Willis à ouvrir une enquête. ».
Donc l’accusation repose sur un coup de fil où un Trump en colère prétend qu’il manque 11 780 votes.
Mais la procureure frappe encore plus fort :
« Elle espère
aujourd’hui pouvoir recourir à une loi locale utilisée généralement contre le crime organisé et prévoyant jusqu’à 20 ans de
prison. « Chaque individu inculpé dans cette affaire est accusé d’avoir violé la loi de Géorgie sur la délinquance en bande organisée, et cela, en participant à une initiative criminelle
dans le comté de Fulton et ailleurs. Cette initiative avait pour objectif illégal de permettre à Donald Trump de garder le pouvoir et de s’emparer du mandat présidentiel commençant le 20 janvier
2021. » dit-elle »
Et plus vite :
« La procureure, qui
enquête depuis 2021 sur cette affaire, a affirmé vouloir un procès dans cette affaire « dans les six mois ». »
C’est-à-dire en pleine primaire républicaine. Un parfait cadeau pour ses opposants à la primaire. Pour un esprit que la propagande médiatique n’a pas rendu
foncièrement anti-Trump, il est difficile de ne y voir un acharnement judiciaire.
« Reste, pour les juges américains, à fixer les dates des deux derniers
procès d’envergure qui pourraient envoyer Donald Trump en prison. Et c’est un casse-tête logistique qu’ils n’avaient jamais rencontré
jusqu’à présent : D’un côté, il faut juger le candidat avant qu’il ne puisse profiter de ses potentiels futurs pouvoirs présidentiels ; et de l’autre, laisser le candidat faire campagne pour
respecter le processus démocratique américain.
Un des arguments de défense
est tout trouvé pour Donald Trump et ses partisans : Le calendrier judiciaire viserait volontairement à nuire à son calendrier politique.
Car pour la troisième
affaire dans laquelle il a été inculpé cette année, la date du procès sera fixée fin août. Il y est accusé d’avoir voulu saboter le processus électoral de 2020 et la victoire de Joe Biden, et
avoir poussé à l’assaut du Capitole en janvier 2021. S’agissant d’un procès fédéral, il pourrait passer avant les trois autres procès qui l’attendent : Jack Smith, l’avocat qui supervise le
dossier, a proposé la date du 2 janvier 2024 pour l’ouverture du procès, soit deux semaines avant le premier caucus.
La procureure Fani Willis
qui porte l’affaire la plus récente, concernant la Géorgie, voudrait de son côté que le procès s’ouvre d’ici six mois. Il aurait donc lieu en février 2024 au plus tard, soit en pleines
primaires. »
Le vrai problème dans cette histoire n’est pas tant le cas Trump, car entre loups on se bat à mort, mais l’utilisation du ministère de la justice pour prendre
l’avantage sur un opposant politique qui a le soutien d’une bonne moitié de la population, créant ainsi une méfiance généralisée de cette population envers les institutions et la tant vantée
« démocratie américaine ». Or une institution, comme un gouvernement, ne tient que par la légitimité populaire qu’elle inspire. Sinon plus personne ne la respecte. Ainsi, pour les très
nombreux partisans de Trump, les institutions gouvernementales perdent leur légitimité ce qui est un très mauvais signe pour la nécessaire cohésion d’un pays qui a déjà connu une guerre de
sécession :
« C’est pourquoi le
ministère de la justice jouit aujourd’hui d’une moins grande confiance de la part du public que sous son prédécesseur, Bill Barr. Pendant le mandat de ce dernier, Pew a constaté que 54 % du
public avait une opinion favorable du ministère et 70 % une opinion favorable du FBI. Sous le mandat de M. Garland, la cote de popularité du ministère est tombée à 49 % en
mars, avant les nombreux échecs récents.
La cote de popularité du FBI a chuté de 18 points pour atteindre 52 %.
L’absence de leadership de
M. Garland a compromis des affaires clés. Un sondage Harvard-Harris réalisé cet été a montré que 55 % du public considère l’inculpation de Trump comme “politiquement
motivée” et que 56 % pensent qu’il s’agit d’une ingérence électorale. »
Et ces 56% voient aussi que le même ministère de la justice ferme les yeux sur les problèmes de Biden père et fils qui continuent pourtant de s’accumuler et sont
parfaitement documentés :
« Vous trouverez
ci-dessous un résumé de la troisième note sur les dossiers bancaires. Le mémorandum complet est disponible ici.
Le personnel de la
commission publie les paiements effectués par la Russie, le Kazakhstan et l’Ukraine pendant la vice-présidence de Joe Biden : La Commission a maintenant identifié plus de 20 millions de dollars
de paiements provenant de sources étrangères à la famille Biden et à ses associés.
Hunter Biden et Devon Archer
ont utilisé des entités de Rosemont Seneca pour faire entrer des millions de dollars provenant d’oligarques d’Europe et d’Asie : En utilisant des comptes nominalement liés à Devon Archer
(mais utilisant la marque familière “Rosemont Seneca”), Hunter Biden a reçu des paiements progressifs provenant de sources étrangères, en essayant de cacher la source et l’importance des
paiements.
En février 2014, un
oligarque russe a envoyé 3,5 millions de dollars à une société écran associée à Hunter Biden et Devon Archer : La milliardaire russe Yelena Baturina a transféré 3,5 millions de dollars à Rosemont
Seneca Thornton, une société écran. Environ 1 million de dollars a été transféré à Devon Archer, et le reste a servi à alimenter un nouveau compte de la société, Rosemont Seneca Bohai, que Devon
Archer et Hunter Biden ont utilisé pour recevoir d’autres virements étrangers.
Au printemps 2014, un
oligarque ukrainien a placé Archer et Biden au conseil d’administration de Burisma et a accepté de leur verser un million de dollars chacun par an : Le secrétaire général de Burisma Holdings
(Burisma), Vadym Pozharsky, travaillait pour le compte de l’oligarque ukrainien et propriétaire de Burisma, Mykola Zlochevsky. Hunter Biden a d’abord été engagé par Burisma en tant que conseiller
juridique de l’entreprise, et Pozharsky et Zlochevsky ont rencontré Hunter Biden lors d’une conférence au lac de Côme, en Italie, où ils ont décidé que Hunter Biden travaillerait au sein du
conseil d’administration de Devon Archer. Le vice-président de l’époque, Joe Biden, s’est rendu en Ukraine peu après les premiers versements. Les paiements effectués par Burisma pour Devon Archer
et Hunter Biden ont été virés à Rosemont Seneca Bohai. Les paiements ont été transmis par tranches sur les différents comptes bancaires de Hunter Biden.
En avril 2014, un oligarque
kazakh a viré le prix exact de la voiture de sport de Biden sur un compte bancaire utilisé par Archer et Biden : En février 2014, Hunter Biden a rencontré Kenes Rakishev dans un hôtel de
Washington. Rakishev travaillait en étroite collaboration avec le premier ministre du Kazakhstan, Karim Massimov. En avril, Rakishev, un oligarque kazakh, a viré 142 300 dollars à Rosemont Seneca
Bohai. Le lendemain, Rosemont Seneca Bohai a effectué un paiement de 142 300 dollars pour une voiture de sport destinée à Hunter Biden. Archer et Biden ont ensuite organisé la visite de
cadres de Burisma au Kazakhstan en juin 2014 pour évaluer un accord tripartite entre Burisma, une société d’État chinoise et le gouvernement du Kazakhstan.
Hunter Biden a reçu des
millions de dollars en paiements de la part de Yelena Baturina, de Burisma et de Kenes Rakishev. Le vice-président Biden a dîné avec eux au printemps 2014 et 2015 à Washington. »
Une histoire habituellement censurée par les médias mais RFI s’est quand même senti obligée de pondre un article sur Hunter Biden qui est une caricature de
mésinformation :
« Une décision dans l’intérêt général. C’est ainsi que Merrick Garland a annoncé que David Weiss, le
procureur chargé d’enquêter sur Hunter Biden, serait désormais élevé au rang de procureur spécial. Une nomination qui donne à ce dernier plus de liberté et d’indépendance par rapport au
département de la Justice. »
Alors que cette nomination est, comme l’explique MoA, faite pour empêcher le Congrès d’enquêter sur cette enquête laissant ainsi « plus de liberté et d’indépendance au département de la
Justice. ». Pas du tout dans « l’intérêt
général ».
« L’annonce de Merrick
Garland vise probablement à faire taire les critiques et les accusations des Républicains qui estiment que Hunter Biden bénéficie d’un traitement de faveur. »
Ce ne sont donc que des « accusations des Républicains », sous-entendu basé sur aucun
fait, alors qu’ils en regorgent comme on l’a vu plus haut.
« Le fils de Joe Biden
multiplie les problèmes avec la justice. »
Hunter Biden n’accumule pas les actes de trafic d’influence en utilisant le nom et la complicité de son père mais « les problèmes avec la justice ».
Il est accusé de
fraude fiscale et de possession illégale d’armes à feu. ».
Comme prévu ces petites accusations de fraude fiscale et d’armes à feu sont utilisé par les médias pour noyer les gros poissons.
Des affaires dans
lesquelles ses avocats étaient parvenus à un accord avec le procureur Weiss. Hunter Biden acceptait de plaider coupable pour fraude fiscale pour éviter des poursuites plus graves dans ses autres
affaires.Mais cet accord avait échoué à la
dernière minute, il y a deux semaines, laissant désormais la voie ouverte à un procès. »
La manipulation que la juge chargée du dossier a dénoncée, comme nous l’avons vu la semaine dernière, est présentée comme « un accord ayant échoué à la dernière minute » sans donner
la moindre explication au lecteur qui ne saura jamais pourquoi.
« Pour le moment, la
Maison Blanche refuse de commenter ce dernier rebondissement. »
Si vous sortez de cette lecture en pensant, « pauvre Biden, il a un fils que se conduit en enfant gâté et lui cause bien des soucis », c’est normal, cet
article a été fait dans ce but-là. Et quand Trump utilisera le cas Hunter pendant la campagne, la pensée, « quel enfoiré, s’en prendre aux enfants pour attaquer le
père » sera aussi normale, elle aura été induite par un tel article.
En observant un tel parti pris, les supporters de Trump ont le réflexe d’accuser Biden d’être derrière ces manigances pour assurer sa réélection. Mais ils se fixent
sur le doigt qui montre la lune car il est évident que ce n’est pas Biden lui-même qui a une telle emprise sur le ministère de la justice tant pour l’attaque contre Trump que pour sa propre
protection. Les hauts fonctionnaires prendraient trop de risques pour leur carrière. Il faudrait aussi qu’il ait une emprise équivalente sur les grands médias pour qu’ils étouffent ainsi les
problèmes de son fils. Non, Biden n’est pas omnipotent sur le système politique étasunien pour réussir un tel exploit, d’autant plus que son âge réduit son énergie et ses capacités mentales pour
le faire. C’est donc une personne ou une entité placée au-dessus de Biden, qui contrôle à la fois la bureaucratie et les médias, qui le protège tout en cherchant à démolir Trump.
Or aucun individu n’a un tel pouvoir aux Etats-Unis, ce serait donc une entité, un groupe d’individus. Mais quelle entité aurait un pouvoir supérieur au président.
Officiellement aucune. Ni le Congrès, ni le Pentagone, ni la CIA. Alors comment expliquer que Biden puisse tout se permettre sans conséquences et Trump non.
Et bien la grande différence entre les deux vient du traitement médiatique. Imaginons 5 minutes que le rapport du Congrès ci-dessus était, comme il devrait
théoriquement l’être, repris par tous les grands médias étasuniens et occidentaux, comme c’est le cas pour Trump. La corruption de Biden père et fils étalée au grand jour. Pas d’articles de RFI
pour minimiser l’affaire. Immédiatement il y aurait appel à des procédures d’impeachment et, face à une justice digne de ce nom, de grandes chances d’aboutir à la destitution de Biden. Ce sont
donc les médias le premier rempart de Biden. Or les médias sont tenus par les puissances financières du pays. De plus, tout homme politique sait que sa carrière dépend du jugement que les médias
vont porter sur lui et qu’il est donc dans son intérêt qu’ils en disent du bien. Les médias font et défont les carrières politiques. On l’a bien vu en France à la veille de l’élection
présidentiel de 2018. La façon dont les médias ont démonté Fillon, l’outsider de l’élection, et promu Macron qui, alors qu’il était à peine connu, lui a permis de remporter largement la
présidence.
Mais, et le rapport du Congrès le montre, la bureaucratie aussi fait rempart à Biden. On pourrait dire que c’est parce que Biden est leur président, donc leur chef
et qu’elle lui obéit. Pourtant quand Trump était président, la bureaucratie du FBI s’est liguée contre lui et a donc obéit à d’autres ordres. Des ordres venant d’où ? Et bien là aussi des
puissances financières qui, grâce au système dit des « chaises tournantes », font qu’un haut fonctionnaire trouvera toujours une très bonne place dans une société privée s’il a favorisé les
intérêts du monde économique pendant sa carrière de fonctionnaire.
Bien sur ces fonctionnaires ne prennent que très rarement des ordres directs, ils les prennent indirectement en lisant les médias grand public dit sérieux, le New
York Times, le Washington Post, CNN, Bloomberg, le Monde et Libé pour les francophones, qui sont les porte-voix du monde de la finance…C’est en lisant ces journaux qu’ils savent, comme tout le
monde, déchiffrer où sont leurs intérêts personnels. C’est aussi pour cela que, à la retraite et loin des pressions médiatiques, ils deviennent « sans crainte de bousculer le politiquement
correct ». Le fameux « politiquement correct » qui, tout comme « l’opinion publique », sont là pour indiquer la bonne façon de penser et ne sont déterminés que
par les médias et leurs « experts ».
Ainsi quand, en 2015, Trump est tombé comme un cheveu sur la soupe politique washingtonienne, les grands médias s’en sont d’abord moqué, le traitant de clown
n’ayant aucune chance, puis, ses chances augmentant, ont commencé à le diaboliser. C’est ainsi que toute personne soucieuse de sa carrière ou de son image sociale a été poussé à dire tout le mal
qu’il pensait de Trump. A la suite de son improbable élection, quand les médias ont commencé à lancer des accusations, reconnues maintenant comme mensongères, de collusion entre Trump et Poutine,
deux grand diables médiatiques, tous les fonctionnaires, intellectuels ou journaliste soucieux de leur carrière ont su quelle direction prendre. La mayonnaise était prête à être battue et elle a
bien prise.
Au prix de la légitimité des institutions du pays qui auront perdu de leur crédibilité. Mais le monde de la finance internationale montre depuis longtemps qu’elle
n’a que faire de la légitimité des institutions d’un pays. Au contraire, moins un pays a d’institutions pouvant le protéger de leur prédation économique plus elles peuvent y faire de bons
profits.
Deux institutions financières géantes font parler d’elles depuis quelques années, à cause de leur dangereux gigantisme, Blackrock et Vanguard :
« BlackRock (BLK
+0,30%) et Vanguard sont les deux plus grands gestionnaires d’investissement au monde. Respectivement, ils ont terminé 2017 avec 6 290 milliards de dollars et 4 940 milliards de dollars d’actifs
sous gestion. Au cours des huit dernières années, BlackRock a connu une croissance de 8 % tandis que Vanguard a connu une croissance d’environ 15 %, selon Pensions &
Investments. »
Par comparaison, le PNB français pour 2021 était de 2 958 milliards pour 2021.
« Comme on pouvait s’y
attendre, la guerre de la Russie en Ukraine a alimenté la croissance internationale des produits de défense, les pays cherchant à protéger leurs frontières et celles de l’OTAN, ainsi qu’à
soutenir leurs alliés. La sécurité est désormais au cœur des discussions politiques dans le monde entier, et les gouvernements ont réagi en allouant plusieurs centaines de milliards de dollars à
l’achat d’équipements et de fournitures pour lutter contre cette menace. Bien que certains législateurs s’interrogent sur le coût, la majorité d’entre eux comprennent que la fourniture d’armes et
de matériel aux forces ukrainiennes est une option préférable à l’envoi de troupes américaines et de l’OTAN directement sur le terrain.
En réponse à l’attention
accrue portée au secteur et au projet de budget de la défense des États-Unis pour l’exercice 2024, qui s’élève à 842 milliards de dollars (sans compter les dépenses supplémentaires liées à la
guerre et l’aide à l’Ukraine), les investisseurs ont augmenté le nombre d’actions de défense cotées en bourse qu’ils détiennent dans leurs portefeuilles.
Les 54 sociétés cotées en
bourse aux États-Unis qui composent l’indice de défense SPADE représentent aujourd’hui une capitalisation boursière totale de 1 250 milliards de dollars. Les fonds d’investissement ont vu leurs
actifs sous gestion augmenter de manière significative au cours des 18 derniers mois, l’Invesco Aerospace and Defense ETF (NYSE : PPA) ayant triplé pour atteindre près de 2 milliards de
dollars. »
« La société danoise de
soins de santé Novo Nordisk a vu ses actions monter en flèche cette semaine, poussant sa valeur marchande au-dessus du PIB du Danemark,
selon les données commerciales…
Suite à la hausse des cours
boursiers, la capitalisation boursière de la société a bondi de plus de 60 milliards de dollars pour atteindre environ 423 milliards de dollars, soit plus que la taille de l’ensemble de
l’économie nationale du Danemark. Le PIB du pays s’élevait à 390,68 milliards de dollars fin 2022.
Le rallye a également
propulsé Novo Nordisk au deuxième rang des plus grandes entreprises de l’UE en termes de valeur après le conglomérat français de produits de luxe LVMH, qui vaut 442 milliards de
dollars. »
A côté, les fortunes individuelles font pâle figure :
« La fortune de Bernard
Arnault, la personne la plus riche du monde, a dépassé les 200 milliards de dollars pour la première fois alors que les actions de son empire français du luxe LVMH ont atteint un niveau
record.
L’homme de 74 ans n’est
devenu que la troisième personne de l’histoire à amasser une fortune estimée au-dessus du seuil de 200 milliards de dollars (160 milliards de livres sterling). Elon Musk de Tesla et Jeff Bezos
d’Amazon ont déjà franchi le cap avant que leur fortune ne recule alors que les cours des actions des entreprises technologiques chutaient. »
Ce qui n’empêche pas Arnault d’être considéré comme un « faiseur de roi » en France :
« Qui dirige vraiment la France ? Bernard Arnault ou Emmanuel
Macron ? La question vous a sûrement traversé l’esprit alors que vous observiez de loin le luxe flamboyant d’une boutique LVMH, ou quand on vous rabâche pour la 100e fois que le magnat
du luxe a triplé sa fortune depuis 6 ans. D’un côté on a donc le président des riches et de l’autre, l’homme le plus riche de France. Et si le premier n’était finalement que la marionnette
du second. Et s’il tirait les ficelles en coulisses ? Ce sont les interrogations qui nous viennent après avoir lu la dernière enquête du journal le Monde sur l’influence dévorante de Bernard
Arnault. »
« « LVMH, un Etat
dans l’Etat ». Le milliardaire a cultivé des relations avec tous les présidents depuis son entrée dans le monde des affaires, il y a plus de quarante ans. Son carnet d’adresses, sans égal au sein
du pouvoir, lui assure un rayonnement discret mais efficace. »
Ces quelques articles pour rappeler que les « démocraties occidentales » sont historiquement des oligarchies, c’est-à-dire des systèmes politiques non
pas « fait par et pour le peuple » mais des systèmes politiques fait « par et pour la bourgeoisie financière».
Je ne dis pas cela pour m’en plaindre, étant moi-même un « petit bourgeois », mais pour rétablir une erreur sémantique qui prête à confusion dans de
nombreux esprits. Les « démocraties » occidentales n’en sont pas. Ce sont des oligarchies, des ploutocraties ou ceux qui ont le réel pouvoir de décision politique sont ceux qui ont le
pouvoir financier, mais pas du tout le peuple comme les médias aiment tant à le faire croire. Et un de leur moyen privilégié de gouvernance douce est justement ce pouvoir médiatique qui permet de
donner le la aux autres institutions politiques, en toute discrétion « démocratiquement correcte ».
Ce n’est plus le cas en Russie depuis que Poutine a remis aux pas les oligarques russes ayant fait fortune grâce aux privatisations de l’industrie soviétique à
l’époque d’Eltsine et ce n’est pas le cas en Chine où Jack Ma, le richissime fondateur d’Ali Baba, a immédiatement été remis à sa place par le gouvernement chinois quand il a voulu se mêler de politique. Ce n’est pas le cas à Cuba et au Venezuela, pays à système socialiste prononcé. Ce n’est pas le cas en Iran, pays où le système politique place les
valeurs religieuses avant les valeurs financières. On observe donc que les fameux « ennemis de l’Amérique » ont, malgré leurs énormes différences, un point commun, ils empêchent
tout système dit « ultralibéral », c’est-à-dire ploutocratique, de s’implanter chez eux.
Pour bien comprendre ce qui se passe dans le monde il faut bien voir que le profond combat sociopolitique actuel est un combat entre un système basé sur la règle «
l’argent et la finance avant tout » contre un système basé sur la règle « la souveraineté du peuple avant tout ». Ceux qui suivent la première règle sont
étiquetés « experts » ou « démocrates » par les médias, ceux qui suivent la deuxième règle sont étiquetés « populistes », « complotiste », « autocrates » et autres noms d’oiseaux par les mêmes
médias. C’est donc, à cause des médias, un combat de David contre Goliath.
Aux prochaines élections étasuniennes il y aura deux « populistes » à se présenter, Trump et Kennedy junior, les deux « hommes à abattre » pour
les médias.
La meute médiatique commence à se déchainer contre Kennedy :
« La semaine dernière,
le New York Times a publié un article intitulé “5 erreurs notoires que Robert F. Kennedy Jr. a promu“, ainsi qu’un article de Paul Krugman qui commence par “Robert F. Kennedy Jr. est un allumé”
et un article d’opinion intitulé “les points de vue pro-vaccins sont en train de gagner. Ne craignez pas les sceptiques“, qui s’ouvre sur un coup de poignard à l’encontre de Kennedy. La semaine
précédente, Gail Collins avait publié un article à charge classique. La semaine précédente, Farhad Manjoo avait publié un autre article expliquant que personne ne devrait débattre des vaccins
avec Kennedy.
Ces articles sont parfois
présentés comme des articles d’opinion, parfois comme des articles d’actualité, en dépit d’un langage manifestement biaisé et d’un éditorialisme flagrant, et tous sont orientés contre Kennedy
d’une manière ou d’une autre. Le New York Times n’aime manifestement pas RFK Jr et ne cache pas qu’il s’efforce de faire en sorte que son lectorat aussi.
C’est à peu près ce à quoi
nous pouvons nous attendre de la part des médias américains jusqu’à ce que Kennedy ait perdu sa course à la présidence ou que sa réputation ait été tellement détruite auprès de l’électorat qu’il
puisse être ignoré en toute sécurité. Le message sera martelé, martelé et martelé jusqu’à ce que l’effet de vérité illusoire amène les lecteurs à confondre la répétition avec la vérité, et la
campagne de Kennedy s’éteindra. »
Pour les francophones, France 24 donne le ton dans un article récent :
« Issu de l’une des
dynasties les plus célèbres des États-Unis, Robert F. Kennedy Jr est candidat aux primaires démocrates en vue de l’élection présidentielle de 2024. Défenseur de longue date de l’environnement, le
neveu de JFK est critiqué pour ses propos antisémites et sa reprise de thèses conspirationnistes et antivax. Portrait d’un personnage hautement controversé…
Ce qu’il désire
indéniablement, martèle le média, “c’est l’attention du public”. Un pari réussi puisque RFK est devenu en quelques mois une figure incontournable de la couverture médiatique américaine – même si
cette couverture est largement due à l’enchaînement de polémiques et à son profil extrêmement controversé. »
Une telle agressivité médiatique montre surtout la crainte qu’il inspire à l’Establishment.
Puis, comme pour Trump, la bureaucratie suit le mot d’ordre médiatique et rejette ce « populiste » :
« Aussi incroyable que
cela puisse paraître, Robert F. Kennedy Jr, le neveu de l’ancien président John F. Kennedy et le fils de Robert Kennedy sénior, tous deux victimes d’assassinats politiques, ne parvient pas à
obtenir les services de sécurité rapprochée dont bénéficie normalement tout candidat à la Maison Blanche. Il ne s’agit pas d’un ‘petit détail’, mais d’une affaire qui a pris une tournure à la
fois scandaleuse et rocambolesque.
Après avoir déposé sa
candidature officielle le 4 avril dernier, il était normal que Kennedy fasse appel aux services du gouvernement pour renforcer sa sécurité personnelle. Habituellement, elle se met rapidement en
place, or Kennedy est le seul candidat à qui une sécurité renforcée a été refusée. »
Nous aurons l’occasion d’en reparler durant la campagne présidentielle étasunienne qui s’annonce rocambolesque.
Niger
Le recours à la force pour rétablir Bazoum au pouvoir semble s’éloigner :
« Plus les jours
passent, plus l’état de fait qui prévaut à Niamey, depuis la prise du pouvoir par les militaires, le 26 juillet, semble s’imposer et plus le doute s’immisce dans l’esprit de leurs
adversaires. Alors que la junte menée par le général Tiani ne fléchit ni devant les sanctions économiques et financières imposées par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest
(Cedeao), ni devant les menaces d’un recours à la force agitées par les pays de la région, les divisions se creusent entre les pays africains sur l’attitude à adopter. Une réunion
« tendue », « interminable », « de plus de dix heures », selon plusieurs diplomates présents, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA),
l’organe chargé de statuer sur les questions de règlement des conflits, en a été le révélateur.
D’après plusieurs sources,
lors de cette rencontre, qui s’est tenue lundi 14 août, le CPS a décidé de rejeter l’usage de la force face à la junte nigérienne. Cette position devait être officialisée par un communiqué
officiel mercredi. Dans le même temps, le CPS a choisi de suspendre temporairement le Niger de toutes les activités de l’UA. »
La raison a prévalu :
« « Tout en rappelant
notre politique de tolérance zéro face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement, nous avons choisi de ne pas soutenir une intervention militaire au Niger, parce qu’elle pourrait
déboucher sur un bain de sang et causer plus de dégâts qu’il n’en existe actuellement », confie un diplomate de l’UA. »
« Le président russe
Vladimir Poutine et le dirigeant malien Assimi Goïta ont discuté mardi de la crise au Niger, a annoncé le Kremlin, et prôné un règlement pacifique dans ce pays, théâtre d’un coup d’Etat fin
juillet.
Au cours de cet entretien
téléphonique, qui a eu lieu “à l’initiative malienne”, MM. Poutine et Goïta ont “souligné l’importance de régler la situation autour de la République du Niger uniquement par des moyens pacifiques
politico-diplomatiques”, a précisé la présidence russe dans un communiqué. »
Pourtant, un autre combat, celui contre les jihadistes, ne fait que commencer pour le nouveau gouvernement nigérien :
« Le 9 août, cinq
soldats de la garde nationale avaient été tués et quatre blessés lors d’une attaque de leur position à Bourkou Bourkou, près de la localité minière de Samira, également dans la zone des «trois
frontières», avait annoncé le régime militaire au pouvoir depuis le renversement du président Mohamed Bazoum le 26 juillet. »
« Le Conseil national
de sauvegarde de la patrie alerte sur des « évènements d’une extrême gravité » au Niger. La junte annonce qu’une position de la garde nationale nigérienne a été visée par une attaque dans la
matinée de ce mercredi 9 août 2023.
« Ce jour, aux environs de
6h 30 du matin, la position de la garde nationale du Niger de Bourkou Bourkou, 30 kilomètres du site aurifère de Samira, a fait l’objet d’une attaque », apprend la junte dans un communiqué lu par
son porte-parole, le Colonel Amadou Abdramane.
La France
accusée
Les militaires qui ont
renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023 accusent les forces françaises présentes au Niger d’être responsables de cette attaque. Les militaires français, accuse la junte, auraient
fait libérer des chefs terroristes prisonniers.
Au nombre de seize selon le
CNSP, les chefs terroristes qui auraient été ainsi libérés « ont été regroupés dans une vallée du village de Fitili, 28 kilomètres nord-ouest de Yatakala, où une réunion de planification s’est
tenue dans l’objectif d’attaquer des positions militaires dans la zone des trois frontières ».
Outre la libération supposée
de chefs terroristes interpellés lors de diverses opérations au Niger et au Mali, les forces françaises auraient fait décoller de Ndjamena, un avion militaire qui, une fois dans l’espace aérien
nigérien, aurait coupé tout contact avec le contrôle aérien pendant plusieurs heures.
Pour le CNSP, ces actes des
forces armées françaises s’inscrivent dans un « plan de déstabilisation » du Niger. Lequel plan qui aurait été déjà mis en œuvre au Mali et au Burkina Faso. »
« Mardi [15 aout] en
début d’après-midi, “un détachement des Forces armées nigériennes (FAN) en mouvement entre Boni et Torodi a été victime d’une embuscade terroriste aux abords de la localité de Koutougou”, selon
un communiqué du ministère publié tard mardi soir.
“Le bilan provisoire” est de
17 soldats tués et de 20 blessés dont six graves, “tous évacués à Niamey”, ajoute-t-il, en précisant qu’une “opération de ratissage est toujours en cours”.
L’armée affirme que du côté
des assaillants, “deux colonnes de plus d’une cinquantaine de motos chacune” ont été “détruites, soit plus d’une centaine de terroristes neutralisés au cours de leur repli”. »
Et pour bien prévenir le Niger de ce qui l’attend, Le Monde, repris par RFI, annonce la couleur :
« Selon les données de
l’ONG Acled, les attaques jihadistes ont considérablement augmenté au Mali depuis l’arrivée de Wagner : au moins 688 civils tués en 2022 par le groupe État islamique, huit fois plus que sur la
moyenne des quatre années qui ont précédé l’arrivée de Wagner. Le Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), lié à al-Qaïda, a fait au moins 590 victimes civiles en 2022 : 3,5 fois plus
que sur la moyenne 2018-2021.
À l’origine de cette «
inefficacité », selon le journal Le Monde, « des moyens aériens bien inférieurs à ceux de l’armée française et un ancrage géographique limité » : entre janvier 2022 et juin 2023, 72% des
opérations de Wagner ont été menées dans les régions de Ségou et Mopti, dans le centre du Mali. Mais Wagner est quasiment absent d’autres zones d’activité jihadiste, par exemple dans la région de
Ménaka, dans le nord-est du Mali, où l’État islamique a commis des massacres de masse. »
Ce sont des signes de la guerre par procuration que se livrent l’Occident d’un côté, en utilisant les jihadistes, la Russie et la Chine de l’autre, en soutenant les
militaires, sur le terrain africain. Mais ces derniers ont un avantage, les populations les soutiennent car elles n’ont pas de passé colonialistes.
L’Ukraine
L’impossibilité d’une victoire ukrainienne commence à pénétrer l’esprit des dirigeants occidentaux. Ils envisagent donc des portes de sortie. L’adjoint de Rasmussen
lance le premier pavé dans la mare :
« Le chef d’état-major
de l’OTAN, Stian Jenssen, suggère que l’Ukraine pourrait devenir membre de l’OTAN en échange de la cession de certains territoires à la Russie, et que cela pourrait permettre la fin de la guerre
en Ukraine. »
La réponse du conseiller présidentiel ukrainien ne s’est pas fait attendre :
« Échanger du
territoire contre un parapluie de l’OTAN ? C’est ridicule », a écrit Podoliak sur X, anciennement Twitter, mardi. « Si Poutine ne subit pas une défaite écrasante, le régime politique en
Russie ne change pas et les criminels de guerre ne sont pas punis, la guerre reviendra certainement avec l’appétit de la Russie pour en prendre plus. »
« L’OTAN maintient que
c’est à l’Ukraine elle-même de fixer les conditions d’éventuelles négociations de paix avec la Russie, et ce au moment opportun. Le chef d’état-major Stian Jenssen nuance maintenant sa
déclaration sur la cession de territoires à la Russie en échange de l’adhésion à l’OTAN. »
Malgré cette bravade de façade, le dilemme atteint le cœur du gouvernement ukrainien :
« L’absence de progrès
a intensifié le débat stratégique au plus haut niveau du gouvernement ukrainien, ont déclaré à Newsweek des sources au fait des discussions, opposant certains membres du bureau du président au
commandement militaire.
Certains membres du premier
groupe veulent consolider les succès limités de Kiev et se préparer à une offensive russe attendue pour l’automne et l’hiver. Les responsables militaires ukrainiens considèrent les critiques
comme de l’impatience fondée sur un malentendu.
“Il existe incontestablement
des divergences entre les dirigeants ukrainiens au sujet de la stratégie militaire”, a déclaré une source proche du gouvernement ukrainien, qui a parlé à Newsweek sous le couvert de l’anonymat
car elle n’était pas autorisée à s’exprimer publiquement.
“Du côté militaire,
Zaluzhnyi et d’autres – mais il est évident que c’est lui qui commande – veulent continuer à aller de l’avant. Du côté politique, on se demande si c’est le plus judicieux à l’heure actuelle. Ou
est-il plus judicieux de consolider, dans la mesure du possible, certaines zones et d’alléger la pression sur les lignes d’approvisionnement et les stocks ?” »
Mais il a finalement choisi de tenter le tout pour le tout :
« Les forces d’assaut
aérien ukrainiennes ont enfin déployé leur unité la plus puissante. La 82e brigade d’assaut aérien, forte de 2 000 personnes et composée de véhicules de combat Marder et Stryker et de chars
Challenger 2, est entrée en action autour de Robotyne, dans l’oblast de Zaporizhzhia, dans le sud de l’Ukraine, apparemment au cours des derniers jours.
Ce déploiement est à la fois une bonne et une mauvaise
nouvelle pour la contre-offensive tant
attendue de Kiev, qui a débuté par une série d’assauts coordonnés dans le sud et l’est de l’Ukraine à partir du 4 juin.
La 82e brigade et son unité
d’assaut aérien sœur, la 46e brigade, faisaient partie des dernières grandes unités que l’état-major ukrainien gardait en réserve. En envoyant enfin ces formations au combat, les Ukrainiens
pouvaient accroître considérablement leur puissance de feu sur l’un des principaux axes de la contre-offensive, celui qui s’étend sur 80 km entre Robotyne, occupée par les Russes, et Melitopol,
occupée par les Russes, juste au nord de la côte de la mer Noire.
Mais aucune brigade ne peut
se battre éternellement. Lorsque les 46e et 82e brigades se retireront pour se reposer, se réinitialiser et se réparer, il se peut qu’il n’y ait pas de nouvelles brigades aussi puissantes pour
les remplacer. La contre-offensive pourrait perdre de son élan.
Il ne s’agit pas d’un
problème nouveau, ni d’un problème propre à l’axe Robotyne. Le corps des marines ukrainiens, qui a concentré ses efforts sur la vallée de la rivière Mokri Yaly, à 80 km à l’est, a déployé ses
quatre brigades de première ligne en même temps sur un secteur de 10 km de large. »
Pourtant, si l’on en croit ce que racontent les soldats venant du front, il semble évident que cet ultime déploiement va tourner à la mauvaise
nouvelle :
« ABC News s’est
entretenu avec deux anciens soldats américains engagés dans une division des forces spéciales de l’armée ukrainienne et qui ont tous les deux été blessés lors d’une opération dans l’est de
l’Ukraine il y a deux semaines.
Les deux soldats sont
actuellement hospitalisés à Kiev, mais ils espèrent être transférés en Allemagne pour y être opérés cette semaine afin de retirer les éclats d’obus de leur corps. Les deux hommes ont expliqué que
leur équipe avait pour mission de prendre le contrôle d’un village situé à la périphérie de la ville de Donetsk, qui est occupé par une milice contrôlée par la Russie depuis 2014.
L’un des hommes, un ancien
soldat américain originaire du Texas qui se fait appeler “Tango”, a déclaré que son unité composée de “dizaines” d’hommes a subi “85 % de pertes” et que deux de leurs camarades ont été tués
lorsque l’équipe est tombée dans une embuscade alors qu’elle avançait dans le territoire occupé par les Russes. Quarante pour cent des membres de l’unité ont été si gravement blessés qu’ils sont
devenus “inefficaces au combat”.
L’autre vétéran de l’armée
américaine, qui se fait appeler “Goldfish”, a déclaré qu’il était immédiatement évident qu’ils étaient confrontés à une “résistance très organisée” de la part des troupes
russes. “C’est sans aucun doute une force très
professionnelle que nous avons affrontée”, a déclaré ce vétéran de l’armée américaine originaire de l’Alaska. Il s’est entretenu avec ABC News dans sa chambre d’hôpital à Kiev, qu’il partage avec
trois autres soldats ukrainiens blessés.
Un homme occidental, avec
des années d’expérience militaire, qui est également sous contrat avec l’armée ukrainienne, a déclaré qu’il avait été gravement blessé lors de la première phase de la contre-offensive en juin.
S’adressant à ABC News sous le couvert de l’anonymat, le soldat a déclaré que les opérations offensives auxquelles il avait participé étaient désorganisées, critiquant certaines décisions
tactiques. “Nous avons perdu trois Léopards (chars avancés de fabrication allemande) en un jour parce qu’on leur a simplement dit d’avancer dans un champ de mines”, a-t-il déclaré. Il a ajouté
que les soldats ukrainiens nouvellement mobilisés semblaient souvent manquer de l’entraînement nécessaire pour mener des opérations offensives complexes sur le champ de bataille.
Le soldat, qui a rejoint
l’armée ukrainienne il y a plus d’un an, a déclaré que des dizaines d’hommes de son bataillon avaient été impliqués dans des opérations offensives depuis le début du mois de juin et qu’environ 80
% d’entre eux avaient été blessés. Il a toutefois ajouté qu’il n’y avait pas eu de morts.
Il a affirmé que les
équipements militaires occidentaux, tels que les véhicules de combat d’infanterie Bradley fournis par les États-Unis, n’étaient pas utilisés à leur plein potentiel parce que certains soldats
ukrainiens n’avaient pas la formation ou l’expérience nécessaires. “Il semble qu’ils (les soldats ukrainiens) aient appris à les utiliser mais pas à les employer (efficacement) d’un point de vue
tactique (sur le champ de bataille)”, a-t-il déclaré. »
Quant à la façon dont va évoluer cette guerre, elle dépendra, selon cette pragmatique analyse, de l’OTAN :
« Je pense que le
scénario le plus probable est un désaccord majeur entre Zelensky et ses commandants militaires sur la question de savoir s’il faut poursuivre la guerre. Le fait que les Ukrainiens aient envie de
se battre ne remplace pas la fourniture des armes nécessaires et, plus important encore, des troupes entraînées à utiliser ces armes. À l’heure actuelle, l’Ukraine ne dispose d’aucune voie viable
pour soutenir des opérations militaires sans le soutien garanti de l’OTAN.
Le joker dans ces
calculs est donc l’OTAN. Dans le pire des cas, les États-Unis ou d’autres membres de l’OTAN décident d’intervenir en envoyant leurs propres troupes en Ukraine. Cela marquera la fin de
l’”opération militaire spéciale” et le début d’une véritable guerre entre l’OTAN et la Russie. »
La semaine dernière j’ai fini mon chapitre sur le Pakistan en disant que « les Etats-Unis allaient contrôler la politique pakistanaise jusqu’à
l’année prochaine ». Et bien voilà le premier indice, qui ne s’est pas fait attendre, confirmant cette assertion :
« Le News International
a cité dimanche des sources anonymes selon lesquelles le Pakistan a suspendu ses importations de pétrole brut russe sous prétexte qu’il n’est pas possible de le raffiner malgré son prix inférieur
en raison de la moindre quantité de pétrole produite par rapport au pétrole brut de ses concurrents. Le problème de cette explication est que ces différences de raffinage étaient connues depuis
longtemps, mais que le but de l’importation de brut russe était de l’obtenir à un prix plus bas et de réduire la dépendance vis-à-vis des royaumes du Golfe.
L’ancien ministre du
pétrole, Musadik Malik, qui, selon le rapport susmentionné, a insisté en vain pour que les entreprises de son pays importent davantage de brut russe, envisageait auparavant que Moscou fournisse
plus d’un tiers des besoins de son pays. Néanmoins, il convient également de mentionner qu’il aurait déclaré la semaine dernière à l’Assemblée nationale que le Pakistan prévoyait de se retirer
officiellement de l’accord sur le gazoduc conclu il y a dix ans avec l’Iran, sous la pression des sanctions américaines, malgré le potentiel prometteur de ce projet.
Le précédent est donc établi
pour suspecter que les sanctions américaines pourraient également avoir joué un rôle dans la décision du Pakistan, signalée peu après, de suspendre également ses importations de pétrole brut
russe. Dans l’ensemble, l’impression est que le régime qui a été mis en place après l’éviction scandaleuse de l’ancien Premier ministre Imran Khan (IK) en avril 2022 a décidé de détruire tout
espoir de sécurité énergétique et la souveraineté qu’elle implique en guise de “cadeau d’adieu” au moment de la dissolution du parlement. »
Et les attaques contre le projet des Nouvelles routes de la soie reprennent :
« Les observateurs
chinois ont critiqué lundi la diffamation malveillante et la déformation des faits par les médias américains qui ont mis en avant les soi-disant sentiments de l’opposition locale contre le
Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), un projet phare de l’Initiative des Nouvelles routes de la soie proposée par la Chine, dans leur couverture de l’attaque terroriste de dimanche contre
un convoi d’ingénieurs chinois travaillant sur un projet au port de Gwadar, et ils ont noté que les actions extrêmes des militants terroristes ne représentent pas la volonté de la population
locale.
Le convoi de travailleurs
chinois a été pris en embuscade par des bombes et des coups de feu alors qu’il se rendait de l’aéroport au port à 9 h 17 dimanche, heure locale, selon un communiqué publié dimanche par le
consulat général de Chine à Karachi.
Le porte-parole du ministère
chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré lundi que la Chine condamnait fermement cet acte terroriste et demandait aux autorités pakistanaises de traduire les auteurs en justice et
de prendre des mesures pour assurer la sécurité des ressortissants chinois. »
La Chine s’interroge sur les objectifs étasuniens pour se lancer dans « une nouvelle Guerre froide » :
« Alors que les
tambours de la “nouvelle guerre froide” se font de plus en plus fréquents et que l’odeur de la poudre à canon est de plus en plus suffocante, des personnalités de la Maison Blanche, dont le
président Biden, ont souligné à diverses occasions que les Etats-Unis “ne recherchent pas une “nouvelle guerre froide””, que “les Etats-Unis doivent rejeter le néo-colonialisme” et que
“Washington devrait tirer les leçons de la guerre froide et que l’ancienne construction de blocs de la guerre froide n’est pas cohérente”. Cela a créé une scène étrange où il n’y a pas seulement
un écart, mais même une contradiction entre les actions et les déclarations des États-Unis, ainsi qu’entre l’auto-évaluation des États-Unis et les impressions réelles du monde extérieur à leur
égard. Cette question va au-delà de l’hypocrisie américaine ou du manque de conscience de soi ; elle recèle un risque sous-jacent important.
Il existe au moins deux
possibilités. La première est que les États-Unis savent qu’ils sont engagés dans une “nouvelle guerre froide” et sont parfaitement conscients que les peuples du monde entier, y compris les
Américains, s’opposent fermement à cette “nouvelle guerre froide” et s’en inquiètent profondément. En d’autres termes, les États-Unis réalisent qu’il s’agit d’une entreprise extrêmement risquée
et ne l’admettront donc jamais. Au lieu de cela, ils pourraient qualifier leurs actions d’un nouveau terme pour tromper le monde.
Le deuxième scénario est que
les États-Unis déclenchent effectivement une “nouvelle guerre froide”, mais sans vraiment réaliser qu’ils s’engagent dans une “nouvelle guerre froide”. Ce scénario aura des conséquences plus
graves que le premier, car non seulement les États-Unis refuseront de réfléchir et de changer de cap, mais l’auto-hypnose renforcera leur “pulsion morale”. Afin de réveiller les États-Unis de
leur sommeil feint ou réel, la communauté internationale doit renforcer sa résistance et ses critiques à l’encontre de l’initiation par les États-Unis d’une “nouvelle guerre froide” et prendre
des mesures. »
Le rétablissement des liens entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, deux pays voulant participer aux BRICS, fait deux pas de plus :
« L’Arabie saoudite a
rouvert son ambassade en Iran ces derniers jours, après plus de sept ans de rupture entre les deux puissances rivales du Moyen-Orient, a annoncé mercredi 9 août l’agence officielle iranienne
Irna.
Cette réouverture fait suite
au rapprochement entre les deux pays, scellé dans le cadre d’un accord inattendu conclu le 10 mars par l’entremise de la Chine, en vue d’une reprise de leurs relations. »
« Le ministre iranien
des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, est arrivé jeudi à Riyad pour son premier déplacement officiel en Arabie saoudite depuis le rétablissement des liens diplomatiques entre les
deux pays, a annoncé un média d’État iranien. »
Dubaï n’exige plus le paiement de son pétrole en dollars :
« L’Inde et les Émirats
arabes unis ont commencé à régler leurs échanges énergétiques en roupies et en dirhams dans le cadre du “Local Currency Settlement” (LCS), la première transaction de ce type ayant eu lieu lundi
pour l’achat de pétrole.
Selon un communiqué publié
par l’ambassade de l’Inde aux Émirats arabes unis, l’Indian Oil Corporation a effectué un paiement en roupies à l’Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) pour l’achat d’un million de barils de
pétrole brut au pays du Moyen-Orient. Cette transaction fait suite à celle effectuée en juillet, qui concernait la vente de 25 kg d’or d’un exportateur des Émirats arabes unis à un acheteur
indien pour environ 128 millions de roupies (1,5 million de dollars).
Le mécanisme LCS fait partie
du protocole d’accord historique qui a été signé le 15 juillet lors de la visite d’une journée du premier ministre indien Narendra Modi aux Émirats arabes unis. Les deux parties avaient alors
également convenu de relier leurs systèmes de paiement instantané. »
Note du Saker
Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un
copié/collé de cette revue de presse, ou son lien.
Il semble, pour
l’instant, que la menace d’attaque militaire lancée la semaine dernière par la Cédéao ne fut qu’une tentative d’intimidation ratée. Car tous les pays de la région auraient trop à perdre dans une
telle attaque.
Mais il est possible que
la rétorsion se fasse par le biais d’attaques terroristes intensifiées, comme le pense Andrew korybko :
« La semaine dernière,
les médias occidentaux ont affirmé que les attaques terroristes avaient diminué au Niger pendant cette période, alors qu’elles avaient augmenté au Mali et au Burkina Faso, mais la révélation
susmentionnée et tout ce qu’elle implique suggèrent qu’il se passait quelque chose d’infâme dans les coulisses. Il se pourrait très bien que les États-Unis et la France lui aient demandé de faire
la paix avec les terroristes afin qu’ils puissent utiliser le Niger comme base pour déstabiliser les juntes militaires patriotiques du Mali et du Burkina Faso.
Cela expliquerait la baisse
des attaques terroristes au Niger alors qu’elles se sont multipliées dans ces deux pays voisins au cours de la même période. Ceux-là mêmes que Bazoum qualifie de criminels de guerre barbares
n’auraient aucune raison de s’en prendre à son régime s’il s’était allié à eux à la demande de ses protecteurs occidentaux pour les aider à se développer au Mali et au Burkina Faso. Les
États-Unis et la France pourraient avoir accepté ce marché faustien dans le cadre de leur guerre par procuration contre la Russie en Afrique, qui a été expliquée ici, ici et
ici. »
C’est ici le moment d’aborder une thèse qui circule dans de nombreux pays africains et moyen orientaux subissant le terrorisme et que Korybko prend comme
hypothèse dans son analyse : les services secrets occidentaux se servent régulièrement des jihadistes, qui ne sont autres que des mercenaires musulmans, pour déstabiliser les gouvernements
récalcitrants ou considérés ennemis.
Bien sûr, cette thèse provoque immédiatement des réactions indignées des gouvernements et est directement étiquetée « théorie du complot » par les médias,
ce qui permet de la balayer d’un revers de la main et de continuer à penser confortablement « une démocratie occidentale ne ferait jamais une telle chose ». Une pensée confortable pour
un esprit occidental mais une pensée bien naïve. Ayons donc ici le courage d’examiner un peu plus une telle thèse.
Les premiers faits documentés de l’utilisation du phénomène jihadiste par les Etats-Unis remontent aux années 80 quand les services secrets
étasuniens utilisent le groupe encore inconnu qu’est Al Qaida pour attaquer le gouvernement afghan, d’obédience communiste, et entrainer l’URSS dans le bourbier afghan.
C’est Brezinski lui-même qui, 20 ans plus tard, le confesse dans une interview :
« Q : Robert
Gates, ancien directeur de la CIA, raconte dans ses mémoires (From the Shadows), que le renseignement américain a commencé à aider les moudjahiddins en
Afghanistan six mois avant l’intervention soviétique. Vous étiez à cette époque le conseiller à la Sécurité nationale du Président Carter. Est-il exact que vous avez joué un rôle dans
cette affaire ?
Brzezinski : En effet. Selon
la version officielle, l’aide de la CIA aux
moudjahiddin a commencé au cours de l’année 1980, autrement dit, après que les Soviétiques eurent envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979. Mais en réalité, et le secret a été bien
gardé jusqu’à présent [l’interview date de janvier 1998, NdT], c’était tout l’inverse : c’est le 3 juillet 1979 que le Président Carter a signé la première directive pour une aide secrète aux
opposants du régime pro-soviétique de Kaboul. Et c’est ce jour-là que j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquai qu’à mon avis cette aide allait provoquer une intervention
militaire soviétique. »
Puis l’aide aux jihadistes s’est poursuivi pour infliger une défaite aux armées soviétiques venues à la rescousse du président afghan. Wikipedia lui-même a une
page, non traduite en français, dédiée à cette affaire :
« Dans un article de
2004 intitulé “Al-Qaeda’s origins and links”, la BBC écrit que “[d]urant la guerre antisoviétique, Ben Laden et ses combattants ont reçu des fonds américains et saoudiens. Certains analystes
pensent que Ben Laden lui-même a reçu une formation à la sécurité de la part de la CIA[4].
Dans un article paru dans
The Guardian, Robin Cook, ministre britannique des affaires étrangères de 1997 à 2001, a déclaré que :
Ben Laden était cependant le
produit d’une monumentale erreur de calcul de la part des agences de sécurité occidentales. Tout au long des années 80, il a été armé par la CIA et financé par
les Saoudiens pour mener le djihad contre l’occupation russe de l’Afghanistan. Al-Qaida, littéralement “la base de données”, était à l’origine le fichier informatique des milliers
de moudjahidines recrutés et entraînés avec l’aide de la CIA pour vaincre les Russes[5].
Selon le journaliste Ahmed
Rashid, en 1986, Ben Laden “a aidé à construire le complexe de tunnels de Khost, que la CIA finançait comme un important dépôt d’armes, un centre d’entraînement et un centre médical pour les
moudjahidines”[6] Bien que Ben Laden ait affirmé ailleurs que “les [Américains] n’ont pas eu de rôle notable”[7] et “mentent quand ils disent qu’ils ont coopéré avec nous” pendant la guerre
soviéto-afghane[8], Ben Laden lui-même a déclaré lors d’une interview en 1995 que “les Américains n’ont pas joué de rôle dans la guerre soviéto-afghane”[9] :
Pour contrer ces Russes
athées, les Saoudiens m’ont choisi comme représentant en Afghanistan, […] je me suis installé au Pakistan dans la région frontalière afghane. J’y ai reçu des volontaires venus du Royaume saoudien
et de tous les pays arabes et musulmans. J’ai établi mon premier camp où ces volontaires ont été formés par des officiers pakistanais et américains. Les armes étaient fournies par les Américains,
l’argent par les Saoudiens[6][9].
Dans The New Jackals, le
journaliste britannique Simon Reeve, citant une “source de renseignement pakistanaise de haut rang et un ancien responsable de la CIA”, écrit que “[les agents américains] ont armé les hommes [de
Ben Laden] en leur permettant de payer des armes de base à des prix défiant toute concurrence” et que “des émissaires américains se seraient rendus au Pakistan pour y rencontrer des dirigeants
moudjahidin…”. [Un ancien responsable de la CIA] suggère même que les émissaires américains ont rencontré directement Ben Laden et que c’est Ben Laden, agissant sur les conseils de ses amis des
services de renseignements saoudiens, qui a suggéré pour la première fois que les moudjahidines reçoivent des Stingers”[10].
Avant la formation
d’Al-Qaïda en 1988, Ben Laden (entre autres) dirigeait une organisation précurseur connue sous le nom de Maktab al-Khidamat (MAK). Le journaliste d’investigation Joseph Trento écrira, en citant
un “ancien officier de la CIA qui a effectivement rédigé ces rapports”, que “l’argent de la CIA était en fait acheminé vers le MAK, puisqu’il recrutait de jeunes hommes musulmans pour qu’ils
rejoignent le djihad en Afghanistan”[11]. “De même, Michael Moran, de NBC, affirme que “le MAK a été nourri par les services de sécurité de l’État pakistanais, l’agence Inter-Services
Intelligence, ou ISI, principal canal de la CIA pour mener la guerre secrète contre l’occupation moscovite”[12].
Michael Springmann,
fonctionnaire consulaire au consulat américain de Djeddah, en Arabie saoudite, de 1987 à 1989, déclarera avoir délivré plus d’une centaine de visas à des candidats non qualifiés sous la pression
de ses supérieurs au département d’État, affirmant avoir appris que les visas étaient destinés à des militants recrutés par la CIA et Ben Laden à des fins d’entraînement
[13][14]. »
Ces détails donnés par des personnes directement impliqués montrent bien que ce n’est pas une « théorie du complot », comme le proclament médias et
dirigeants. Pour ceux qui veulent aller plus en profondeur, cet article détaille l’historique d’Al Qaida :
« Cette série en trois
parties sur « L’anatomie impériale d’Al-Qaïda » examine les origines historiques géopolitiques et la nature de ce que nous appelons aujourd’hui al-Qaïda, qui est en fait un réseau de
renseignement anglo-américain d’actifs terroristes utilisés pour faire avancer les États-Unis et les objectifs impériaux de l’OTAN dans diverses régions du monde.
La première partie examine
les origines du réseau de renseignement connu sous le nom de Safari Club, qui a financé et organisé un conglomérat international de terroristes, le rôle de la CIA dans le commerce mondial de la
drogue, l’émergence des talibans et les origines d’Al-Qaïda. »
Je rappelle aux non anglophones que le traducteur DeepL fait un bon travail de traduction.
Un autre fait documenté est l’aide au groupe terroriste iranien MEK dans sa lutte contre le gouvernement iranien. Au début il était considéré comme « groupe
terroriste » par le département d’Etat étasunien lui-même :
« Les partisans du MEK
affirment que le groupe a été interdit par l’administration Clinton dans le but d’apaiser le gouvernement iranien. Le département d’État américain, qui décide des groupes à inclure dans la liste
des organisations terroristes désignées, met en avant une histoire longue et sanglante.
Le MEK a mené une campagne
de bombardements en Iran contre le régime du Shah dans les années 1970. Les cibles étaient parfois américaines, notamment le bureau d’information des États-Unis, Pepsi Cola, PanAm et General
Motors. Le groupe dénonçait régulièrement le sionisme et “l’Israël raciste” et appelait à “tuer l’Amérique”.
En 1992, un rapport du
département d’État a identifié le MEK comme responsable de l’assassinat de six Américains en Iran dans les années 1970. Il s’agissait de trois officiers militaires et de trois hommes travaillant
pour Rockwell International, un conglomérat spécialisé dans l’aérospatiale et l’armement, qui ont été assassinés en représailles à l’arrestation de membres du MEK pour le meurtre des officiers
militaires américains.
Le MEK a soutenu avec
enthousiasme la prise de l’ambassade américaine à Téhéran à la suite de la révolution iranienne. Il a qualifié la libération des otages américains de “capitulation”.
Après s’être brouillé avec
les nouveaux dirigeants iraniens, dirigés par l’ayatollah Khomeini, le MEK a lancé une campagne d’attentats à la bombe contre le gouvernement islamique. En 1981, il a attaqué le siège du parti de
la République islamique, tuant 74 hauts fonctionnaires, dont le chef du parti, et 27 membres du parlement. Quelques mois plus tard, il a fait exploser une bombe lors d’une réunion du conseil
national de sécurité de l’Iran, tuant le président et le premier ministre de l’Iran.
Le département d’État a
décrit le MEK comme ayant semé la terreur dans tout le pays au cours des années suivantes et comme étant à l’origine de “violentes attaques en Iran dont les victimes sont des civils”.
“Depuis 1981, les [MEK] ont
revendiqué le meurtre de milliers d’Iraniens qu’ils décrivent comme des agents du régime”, indique le rapport.
Les attentats à la bombe se
sont poursuivis dans les années 1990, notamment sur la tombe de Khomeini et contre des raffineries de pétrole. »
Puis, soudainement, ce groupe est passé du statut de terroriste à celui d’allié des Etats Unis contre le gouvernement iranien
« Voici comment le MEK
iranien est passé de la liste des organisations terroristes américaines aux salles du Congrès
Décrit par ses détracteurs
comme une “secte”, le groupe d’opposition iranien est désormais salué par de hauts responsables américains comme une alternative au gouvernement iranien….
Une fois sorti d’Irak, le
MEK a commencé à se réinstaller en Albanie en 2013. Un an plus tôt, l’ancienne secrétaire d’État américaine Hillary Clinton avait retiré le groupe de la liste noire des organisations terroristes
du département d’État – 15 ans après son inscription initiale -, permettant ainsi à ses membres de travailler ouvertement aux États-Unis.
Lors du débat sur la
légalisation du MEK aux États-Unis, Elizabeth Rubin, collaboratrice du New York Magazine, a prévenu à l’avance que le groupe pourrait utiliser son nouveau statut pour entraîner Washington dans
une guerre contre Téhéran.
“Si le groupe est retiré de
la liste des organisations terroristes, il pourra librement faire pression sur le gouvernement américain sous le couvert d’un mouvement démocratique iranien”, écrivait-elle en 2011, comparant
cette situation à l’influence exercée par les exilés irakiens sur la décision des États-Unis d’envahir l’Irak.
“L’histoire récente a montré que les États-Unis finissent souvent par
soutenir à tort et à travers non seulement les mauvais groupes d’exilés au Moyen-Orient, mais aussi les moins pertinents.” »
« Le passé sordide du
MEK montre clairement pourquoi les seuls amis qui
lui restent sont les nations occidentales et leurs alliés qui recherchent un changement de régime à Téhéran. Le groupe était heureux de jouer ce rôle et de soutenir cette cause en
échange de protection et de ressources.
Le MEK est rapidement devenu
un outil pour toutes les entités anti-iraniennes qui cherchent à renverser le gouvernement de Téhéran, y compris Israël, qui se coordonne régulièrement avec le MEK et utilise l’organisation comme
une sorte de blanchisseur de renseignements pour divulguer des informations au public sans les créditer. L’exemple le plus marquant de cette relation a été la diffusion d’informations par le MEK
qui prétendaient prouver que l’Iran développait une technologie d’armement nucléaire. Bien que ces allégations se soient révélées fausses, ce qui les a rendues encore plus infâmes, c’est que ces
informations auraient été communiquées au MEK par le Mossad.
Le MEK est également
soupçonné d’être à l’origine de l’assassinat de scientifiques nucléaires civils iraniens, pour lequel il a été formé par le Mossad, au cours d’une période où le groupe était abrité dans le camp
militaire américain d’Achraf en Irak et aurait été autorisé à poursuivre des activités terroristes secrètes en Iran.
Le MEK a également continué
à soutenir d’autres projets israéliens. En Syrie, le MEK a diffusé des “renseignements” sur la lutte pour Alep et d’autres zones de conflit dans le pays. Le groupe, qui était auparavant condamné
par les politiciens américains des deux bords, est soudainement devenu la coqueluche de l’establishment néoconservateur, rencontrant tout le monde, de Newt Gingrich à Rudy Giuliani, et
accueillant une délégation sénatoriale qui s’est déplacée pour rencontrer les membres du groupe vivant en Albanie. »
Une des techniques de blanchiment du MEK est de dire qu’il n’organise plus d’attentat terroriste. Pourtant l’Iran en subit encore régulièrement, mais cette fois ce
serait Etat Islamique qui les organise :
« Au moins 15 personnes
ont été tuées et 40 autres ont été blessées mercredi lors d’une “attaque terroriste” au sanctuaire de Shahcheragh dans la ville de Shiraz, dans le sud de l’Iran, selon les médias d’État et les
autorités iraniennes.
Deux enfants figurent parmi
les victimes, selon la chaîne publique Press TV.
Les forces de sécurité
iraniennes ont arrêté deux des attaquants présumés, et une chasse à l’homme est en cours pour capturer un troisième, selon les médias d’État.
Le groupe terroriste ISIS a revendiqué
l’attaque, publiant une déclaration par
l’intermédiaire de son agence de presse affiliée Amaq, selon laquelle l’un de ses membres a “ciblé des groupes d’infidèles sunnites à l’intérieur du sanctuaire avec sa mitrailleuse, causant la
mort de dizaines d’entre eux”.
L’agence de presse Nour, qui
est affiliée au principal organe de sécurité iranien, a déclaré que les suspects étaient des ressortissants étrangers. »
Justement, il y a de nombreux indices concordants montrant que, dans sa tentative de renverser Bachar Al Assad, une alliance occident/pays arabes a créé le groupe
Etat Islamique/ISIS qui est apparu un peu avant que la guerre contre la Syrie soit lancée, dans des Toyotas toutes neuves, des uniformes tous frais et armés jusqu’aux dents, tout cela financé par
qui ?
« La Maison Blanche a pris la décision d’aider les rebelles armés en
Syrie malgré les avertissements des
services de renseignements prévoyant l’avènement du groupe État islamique.
Dans le dernier épisode
d’Head to Head sur Al Jazeera, l’ancien directeur de la Defense Intelligence Agency (DIA), Michael Flynn, confirme au journaliste Medhi Hasan qu’il a non seulement bien étudié le rapport de la
DIA prédisant que l’Occident soutenait l’idée d’un
État islamique en Syrie lorsque ce dossier lui fut soumis en 2012, mais prétend même que le sponsoring de djihadistes radicaux (qui deviendront EI et Nusra)
par la Maison Blanche pour contrer le régime syrien fut une décision délibérée. »
« L’ancien président
afghan Hamid Karzaï a qualifié mercredi le groupe terroriste État islamique d’« outil » des États-Unis et a rejeté les critiques à l’encontre de la Russie pour ses liens avec les talibans et ses
efforts pour engager le groupe militant dans des pourparlers de paix.
« Même si les États-Unis ont
largué la bombe sur l’Afghanistan, cela n’a pas éliminé Daesh », a déclaré Karzaï, faisant référence à l’attaque faite avec la « mère de toutes les bombes [MOAB] », la semaine dernière contre
État islamique.
« Je considère Daech comme
leur outil », a déclaré Karzaï à l’agence de presse afghane VOA dans une interview exclusive à Kaboul, en utilisant l’acronyme arabe pour IS. « Je ne fais aucune différence entre Daech et
l’Amérique. »
« La vérité troublante
est que moi et la plupart des soldats professionnels de l’armée post-11 septembre n’ont presque jamais combattu l’ennemi qui avait attaqué les États-Unis en premier lieu : al-Qaïda. Les troupes
américaines ont passé une grande partie de ces deux dernières décennies à lutter contre des fermiers afghans, des milices tribales africaines, des islamistes arabes locaux et diverses franchises
d’État islamique − le véritable monstre de Frankenstein de la guerre mondiale contre le terrorisme.
Je raconte cette triste
histoire dans un but précis : avertir. Pour mettre en garde contre les interventions à courte vue ou le fait de travailler avec négligence par le biais des mandataires régionaux.
L’ami commode d’aujourd’hui
est trop souvent l’ennemi juré de demain.
Pour ceux qui veulent aller plus en profondeur sur ce sujet, voici d’autres textes en français compilés ici et ici
Il existe donc suffisamment d’indices pour au moins garder un doute raisonnable sur la possibilité que de tels tactiques de guerre hybride soient aussi utilisées en
Afrique, par la France et les Etats-Unis, contre les gouvernements récalcitrants et considérer l’analyse de Korybko comme très probable :
« Au lieu de combattre
les mêmes terroristes “dont la barbarie a dépassé toutes les limites” et qu’il a accusés de “commettre de véritables crimes de guerre“, Bazoum a fini par accueillir certains de ces mêmes
criminels de guerre barbares au palais présidentiel, ce qui fut un crachas au visage de chacune des victimes de ces terroristes. L’influent Financial Times britannique l’a même félicité pour
cette politique et a cité des responsables occidentaux qui pensaient la même chose dans son article de juillet intitulé “Niger : le rempart de l’Occident contre les djihadistes et l’influence
russe en Afrique“.
L’article est payant mais
peut être lu ici pour ceux qui sont intéressés. L’intérêt d’attirer l’attention sur cet article est de montrer que l’Occident a malhonnêtement présenté sa capitulation face aux terroristes comme
une victoire antiterroriste, ce qui discrédite son dernier discours selon lequel son retour au pouvoir est nécessaire pour éviter que la région ne tombe sous le coup de cette menace. En outre,
cela suggère également que cela a été fait avec l’approbation des Américains et des Français, ce qui signifie que leurs missions militaires officielles “antiterroristes” sur place n’étaient rien
d’autre qu’une ruse. »
C’est le gouvernement malien issu du dernier coup d’Etat qui a d’abord lancé de telles accusations contre la France :
« Lors d’une initiative
historique, le gouvernement malien a écrit une lettre de protestation aux Nations unies accusant la France de fournir du renseignement aux groupes terroristes au Mali dans le cadre d’une
tentative de renversement de la junte actuelle. Les médias français réfutent unanimement ces accusations mais ont-ils une quelconque crédibilité ? Un coup d’œil rapide à l’implication de la
France dans la région depuis plus de dix ans va démontrer que les accusations du Mali sont convaincantes et hautement crédibles. »
« Les représentants de
la France et du Mali se sont lancés des piques lors du Conseil de sécurité des Nations unies, Bamako demandant en vain depuis des mois une réunion spéciale de l’Onu en accusant la France de
soutenir les terroristes, ce que Paris réfute.
La réunion ordinaire du
Conseil de sécurité de l’Onu qui s’est tenue à New York le 18 octobre a tourné en clash diplomatique entre la France et le Mali. Les relations entre ces deux pays sont au plus bas depuis plus
d’un an. »
Enfin, cette semaine, les putschistes nigériens ont lancé des accusations similaires :
« Dans un communiqué,
le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), accuse la France, de « planifier un désordre sécuritaire » dans le but « de discréditer le CNSP et créer une rupture avec le peuple
nigérien ».
Les putchistes donnent ainsi
l’exemple de « 16 terroristes prisonniers libérés de façon unilatérale par la France ». Selon la junte, ils se seraient ensuite retrouvés pour préparer des attaques dans la zone des trois
frontières. »
« Les “forces
françaises ont fait décoller” mercredi de N’Djamena, au Tchad, “un avion militaire” à “6H01 locales”, indique un communiqué du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a pris
le pouvoir au Niger, ajoutant: “Cet aéronef a volontairement coupé tout contact avec le contrôle aérien à l’entrée de notre espace de 6H39 à 11H15 locales”.
Dans le même communiqué, le
CNSP accuse Paris d’avoir “d’une facon unilatérale libéré des terroristes prisonniers”, le mot “terroriste” désignant des jihadistes armés.
Après leur libération, ces
jihadistes ont participé à “une réunion de planification” d’une attaque “de positions militaires dans la zone des trois frontières” entre Niger, Burkina Faso et Mali, dans l’ouest nigérien,
ajoute le CNSP.
Sans faire de lien direct
avec cette “libération” de jihadistes prisonniers, il annonce dans le même communiqué que, mercredi matin, “la position de la garde nationale de Boukou”, dans la zone des trois frontières, “a
fait l’objet d’une attaque dont “le bilan n’est pas encore établi”.
“Nous assistons à un
véritable plan de déstabilisation de notre pays”, affirme le CNSP, dont le but est de le “discréditer” et de “créer une rupture avec le peuple qui le soutient, de créer un sentiment d’insécurité
généralisée”.
En conséquence, il est
demandé aux Forces de défense et de sécurité (FDS) de “relever leur niveau d’alerte sur l’ensemble du territoire” et “au peuple de rester mobilisé et vigilant”. »
« Des « accusations
infondées » fermement démenties par la France. Dans un communiqué commun, les ministères des Affaires étrangères et de la Défense français expliquent que les militaires positionnés au Niger le
sont pour lutter contre les groupes terroristes. Et ils rappellent que cela s’est fait au péril de la vie de plusieurs soldats français. »
Nous verrons bien si le Niger est soumis à une vague terroriste dans les semaines qui viennent.
Il faut quand même préciser ici que le phénomène jihadiste existe bien en tant que tel. Des jeunes musulmans au ban de la société sont manipulés ou rémunérés, par
d’autres musulmans plus âgés, pour leur faire croire qu’ils trouveront l’espoir dans le jihad. Le terrorisme islamique existe bel et bien.
Ce que les indices ci-dessus montrent est que ce phénomène est récupéré par certains gouvernements comme un outil pour déstabiliser des pays dans leur ligne de
mire. De plus, l’évident retour de bâton de ces manipulations, c’est-à-dire des attentats terroristes sur leur sol même, comme en France par exemple, ne les empêche pas du tout de continuer à
pratiquer ce dangereux double jeu.
Le Golfe Persique
« Plus de 3 000 soldats
américains sont arrivés en mer Rouge à bord de deux navires de guerre, dans le cadre d’un nouveau déploiement visant à dissuader l’Iran de s’emparer de pétroliers, a annoncé lundi 7 août la
marine américaine. »
« Selon l’armée
américaine, l’Iran a saisi ou tenté de s’emparer de près de 20 navires battant pavillon international dans la région ces deux dernières années. Ces derniers mois, il y a eu plusieurs incidents
dans le golfe Persique entre la marine des Gardiens de la révolution et des navires américains. »
Il semble que le trafic en tout genre soit important dans le secteur :
« « Le corps des
Gardiens de la révolution islamique a saisi par la force un navire marchand probablement impliqué dans des activités de contrebande et transitant par le Golfe (…) dans les eaux internationales »,
a indiqué dans un communiqué la 5ᵉ flotte
américaine, basée à Bahreïn. »
L’Iran dit qu’elle ne fait que son devoir de police régionale, dans une région qui attire la piraterie. Il est à noter qu’aucun des pays riverains du Golfe Persique
ne s’en plaint. Ils sont au contraire en train de renouer des relations de bon voisinage avec l’Iran, comme nous l’avons vu il y a quelques semaines.
Voici la version de Press TV, le media iranien anglophone :
« Cette décision a été
prise après que la marine américaine a accusé l’Iran d’avoir “attaqué, saisi ou tenté de saisir” près de 20 navires marchands battant pavillon international dans la région au cours des deux
dernières années.
Toutefois, malgré les
affirmations de Washington, la marine du Corps des gardiens de la révolution islamique a déjoué ces dernières années plusieurs attaques contre des pétroliers iraniens et étrangers dans la région
stratégique du golfe Persique et dans d’autres zones de haute mer.
La marine du CGRI a
également confisqué plus de 50 millions de litres de carburant de contrebande, principalement du diesel, au cours de diverses missions l’année dernière.
L’Iran considère les navires
militaires américains qui rôdent dans les eaux du golfe Persique comme une menace pour sa sécurité et une source de tension et d’instabilité dans la région.
Abolfazl Shekarchi,
porte-parole des forces armées iraniennes, a déclaré samedi que la sécurité du golfe Persique, de la mer d’Oman et de l’océan Indien n’avait rien à voir avec les États-Unis. »
On en revient toujours au fait que les Etats Unis ne peuvent se défaire de leur attitude auto proclamée de « gendarmes du monde ».
Le Pakistan
Mais il n’y a pas que dans le Golfe Persique que cette attitude se fait sentir. Au moment où le Pakistan est en pleine lutte politique fratricide :
« Le gouvernement
pakistanais et le parlement ont été dissous mercredi 9 août, a annoncé la présidence, avant des élections qui selon les autorités pourraient n’être organisées que l’an prochain. Dans l’attente, un gouvernement intérimaire, dirigé par des
technocrates, sera chargé de superviser le scrutin qui devrait se tenir sans l’homme politique le plus populaire du pays, Imran Khan.
Le pays connaît des remous
politiques depuis que l’ex-Premier ministre Imran Khan a été écarté du pouvoir en avril 2022. Dernier événement en date : la condamnation pour corruption samedi du septuagénaire et son
emprisonnement, après des mois de répression à l’encontre de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI). »
Le média The
Intercept publie un document fuité par un militaire pakistanais anonyme qui révèle les pressions étasuniennes à la base de ces remous politiques :
« LE DÉPARTEMENT D’ÉTAT
DES ÉTATS-UNIS a encouragé le gouvernement pakistanais, lors d’une réunion tenue le 7 mars 2022, à démettre Imran Khan de ses fonctions de premier ministre en raison de sa neutralité face à
l’invasion de l’Ukraine par la Russie, selon un document classifié du gouvernement pakistanais obtenu par The Intercept.
Cette réunion, qui s’est
tenue entre l’ambassadeur du Pakistan aux États-Unis et deux fonctionnaires du département d’État, a fait l’objet d’un examen minutieux, de controverses et de spéculations au Pakistan au cours de
l’année et demie écoulée, les partisans d’Imran Khan et ses opposants militaires et civils s’étant disputé le pouvoir. La lutte politique s’est intensifiée le 5 août lorsque Khan a été condamné à
trois ans de prison pour corruption et placé en détention pour la deuxième fois depuis son éviction. Les défenseurs de Khan rejettent les accusations comme étant sans fondement. La condamnation
empêche également Khan, l’homme politique le plus populaire du Pakistan, de se présenter aux élections prévues au Pakistan dans le courant de l’année.
Un mois après la réunion
avec des responsables américains décrite dans le document du gouvernement pakistanais qui a fait l’objet d’une fuite, un vote de défiance a été organisé au Parlement, ce qui a conduit à
l’éviction de Khan du pouvoir. Ce vote aurait été organisé avec le soutien de la puissante armée pakistanaise. Depuis lors, Khan et ses partisans se sont engagés dans une lutte avec l’armée et
ses alliés civils, qui, selon Khan, ont organisé sa destitution à la demande des États-Unis.
Le texte du câble
pakistanais, rédigé par l’ambassadeur à l’issue de la réunion et transmis au Pakistan, n’a jamais été publié auparavant. Ce câble, connu en interne sous le nom de “cypher”, révèle à la fois les
carottes et les bâtons que le département d’État a déployés dans sa campagne contre Khan, promettant des relations plus chaleureuses si Khan était démis de ses fonctions, et l’isolement s’il ne
l’était pas.
Le document, qualifié de
“secret”, comprend un compte rendu de la réunion entre des fonctionnaires du département d’État, notamment le secrétaire d’État adjoint chargé du bureau des affaires de l’Asie centrale et du Sud,
Donald Lu, et Asad Majeed Khan, qui était à l’époque l’ambassadeur du Pakistan aux États-Unis.
Le document a été fourni à
The Intercept par une source anonyme de l’armée pakistanaise qui a déclaré n’avoir aucun lien avec Imran Khan ou le parti de ce dernier. The Intercept publie ci-dessous le corps du câble, en
corrigeant les fautes de frappe mineures dans le texte, car ces détails peuvent être utilisés pour filigraner les documents et suivre leur diffusion. »
Je rappelle aux non anglophones que le traducteur DeepL fait un bon travail de traduction.
L’armée pakistanaise et l’armée étasunienne entretiennent des liens étroits depuis longtemps, en particulier pendant la guerre d’Afghanistan ou le Pakistan servait
de base logistique arrière pour le ravitaillement de l’armée étasunienne en Afghanistan.
Par contre, pour des raisons économiques, le gouvernement civil pakistanais a aussi accepté d’héberger un important couloir logistique de la Nouvelle route de la
soie chinoise. Evidemment les chinois travaillant sur ce projet ont dû subir les attaques terroristes d’Etat Islamique :
« Poussée par la
revendication d’État islamique prétendant avoir tué deux enseignants chinois enlevés, le Pakistan renforce la sécurité autour des citoyens chinois qui affluent dans le pays pour cause de
construction de la nouvelle Route de la soie chinoise.
La Chine a souvent exhorté
le Pakistan à améliorer sa sécurité après avoir engagé environ 57 milliards de dollars US pour construire des centrales électriques, des chemins de fer et des routes qui traverseront l’Himalaya
pour relier l’ouest de la Chine au port pakistanais de Gwadar, sur la mer d’Arabie. »
Car ce projet chinois ne plait pas aux Etats Unis :
« Les États-Unis
cooptent l’Inde comme un partenaire à part entière, dans une stratégie de rééquilibrage qui évidemment oppose l’Inde à la Chine et au Pakistan. Les Américains comptent que l’Inde se joigne à leur
effort pour perturber le corridor économique Chine-Pakistan (CPEC) et contrecarrer la stratégie de la Chine et de la Russie pour créer un bloc économique eurasien.
La guerre en Afghanistan
devient le parfait alibi pour renforcer la présence militaire américaine dans la région, le but du jeu étant d’intimider le Pakistan et de briser son axe avec la Chine. Cette poussée de la
politique américaine correspond aussi aux intérêts de l’Inde. »
Et là encore, les Etats Unis utilisent, comme en Iran et en Syrie, des extrémistes venant de régions séparatistes, le Baloutchistan en l’occurrence, pour lancer des
attaques terroristes dont le but est de déstabiliser le gouvernement récalcitrant :
« L’ambassade
pakistanaise à Moscou a organisé le 23 mars une célébration de la fête du Pakistan qui a vu la participation du Dr. Jumma Khan Marri pour la première fois depuis sa défection du mouvement
séparatiste baloutche le mois précédent, où il a soulevé d’importantes questions sur le soutien que ces groupes reçoivent de l’étranger alors qu’il parlait avec les médias. L’homme qui fut un
partisan engagé de ce mouvement au point d’avoir lui-même conçu le drapeau séparatiste encore utilisé aujourd’hui, n’a ménagé aucun effort pour attirer l’attention sur les vérités suivantes, «
politiquement incommodes ».
Comment se fait-il que des
terroristes comme Brahamdagh Bugti, Hyrbyair Marri et Mehran Marri soient autorisés à diriger leurs organisations, BRA, BLA et UBA, depuis le Royaume-Uni et la Suisse ? Pourquoi les médias
internationaux sont-ils si calmes au sujet de ces soi-disant leaders baloutches qui mènent des activités terroristes au Pakistan tout en jouissant d’une vie luxueuse en Europe ?
Le patriote pakistanais
faisait allusion à la présence de ces trois séparatistes-terroristes baloutches en Europe malgré une approche soi-disant de « zéro-tolérance » du continent à l’égard du terrorisme, qui n’a jamais
été qu’un slogan creux mais dont on prouve sans aucun doute aujourd’hui qu’il n’est qu’un mensonge. Brahmdagh Bugti, le jeune fondateur et leader du « parti républicain baloutche », avait
auparavant demandé l’asile politique en Suisse mais sa demande avait été refusée en raison de ses liens avec « des incidents de terrorisme, de violence et des activités militantes
». »
« La plupart des médias
internationaux mentionnent l’attentat de samedi qui a touché l’hôtel Pearl Continental de Gwadar comme ayant été mené par des « hommes armés » ou des « militants », alors qu’il s’agit bel et bien
de terroristes ; la BBC signale qu’ils ont choisi leur cible pour tuer des investisseurs chinois et d’autres nationalités.
On assiste ici de nouveau à
une pratique du « deux poids, deux mesures » où les attentats terroristes « politiquement corrects » se voient qualifiés en « fusillades » ou en « actes militants », et les actions de résistance
« non politiquement correctes » sont dénommées « terrorisme ».
Plusieurs terroristes ont
essayé de débarquer dans l’hôtel Pearl Continental, dans le port de Gwadar, terminus du Couloir économique Chine-Pakistan (CPEC) samedi après-midi, mais une tragédie de grande ampleur a
heureusement pu être évitée, les services de sécurité ayant réussi à évacuer presque tous les clients. La BBC indique que l’« Armée de Libération du Baloutchistan » (ALB) a revendiqué la
responsabilité de l’attentat, et cité l’organisation décrivant sa volonté de « cibler les investisseurs chinois et d’autres pays ». L’incident constitue un acte de terrorisme patent, à l’image
des attaques très dévastatrices qui ont été menées le mois dernier contre plusieurs hôtels et églises au Sri Lanka, mais les médias internationaux font usage de leur « deux poids, deux mesures »
habituel : la plupart d’entre eux décrivent les assaillants comme des « hommes en arme » ou des « militants », et ne les nomment pas pour ce qu’ils sont de fait : des terroristes.
La raison en est simple :
cet attentat terroriste est « politiquement utile » aux USA et à l’Inde, du fait qu’il s’en est pris à des civils chinois et à des infrastructures dans le cadre de la Guerre hybride contre le
CPEC ; et les deux pays alliés s’appliquent ensemble à appliquer une pression impressionnante sur l’espace médiatique mondial. L’objectif de l’attentat est évident : enrayer les investissements
et les visites de la part d’investisseurs étrangers dans ce port, qui tient une place géostratégique très importante dans l’État pivot mondial qu’est devenu le Pakistan. »
« Un tribunal
pakistanais a condamné le chef de l’opposition Imran Khan à trois ans de prison pour des allégations de corruption, menaçant de retirer l’ancien Premier ministre populaire du pays de la politique
avant les élections nationales prévues plus tard cette année. »
Et, comme le disait l’article de France24 en début de chapitre : « Le gouvernement pakistanais et le parlement ont été dissous mercredi
9 août, a annoncé la présidence, avant des élections qui selon les autorités pourraient n’être organisées que l’an prochain ». Ce sont donc les Etats Unis, par l’intermédiaire de
l’armée pakistanaise, qui vont décider de la politique étrangère pakistanaise jusqu’à au moins l’an prochain.
***
Après le Golfe Persique et le Pakistan, passons donc à ce petit pays tellement inconnu, le Kyrghyzstan, qu’il a fallu que je m’y prenne à deux fois pour l’écrire
correctement :
« Cette semaine, le
sénateur américain Bob Menendez (D-N.J.), président de la commission sénatoriale des affaires étrangères, a envoyé une lettre au président de la République kirghize concernant les allégations
selon lesquelles le Kirghizstan aurait aidé la Russie, ou ses mandataires, à échapper aux sanctions internationales imposées en réponse à l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie. Le
président a souligné que ces allégations ont été formulées dans un contexte de recul démocratique généralisé et a exhorté le président Japarov à prendre des mesures pour inverser la
tendance.
“Depuis le début de la
guerre, le Kirghizstan a considérablement développé ses activités d’import-export avec la Russie. Dans le même temps, l’absence d’application de la part de votre gouvernement ou, pire, la
facilitation complice du commerce avec la Russie de produits impliquant des sanctions, tels que les drones, les pièces d’avion, les accessoires d’armes et les circuits, permet apparemment à la
Russie d’échapper aux sanctions internationales”, a écrit le président. “Je demande instamment à votre gouvernement d’enquêter immédiatement sur ces graves allégations d’évasion des sanctions et
de mettre en place des processus plus fiables et plus robustes pour empêcher le flux illicite de marchandises à travers votre territoire.
“En outre, je crains que
l’incapacité du Kirghizistan à respecter les sanctions internationales contre la Russie ne soit qu’un symptôme de son recul démocratique continu et de ses violations généralisées des droits de
l’homme”, a poursuivi le président. “Votre gouvernement a affaibli les institutions, violé à plusieurs reprises les droits des journalistes et des médias indépendants, harcelé les défenseurs des
droits de l’homme et imposé des restrictions aux acteurs de la société civile. Autrefois phare de la démocratie en Asie centrale, la République
kirghize s’est engagée sur la voie dangereuse de l’autocratie. Je vous demande instamment de lever toutes les restrictions imposées aux médias indépendants et aux journalistes, de
libérer les défenseurs des droits de l’homme emprisonnés et d’abroger les mesures restreignant les libertés fondamentales telles que la liberté d’association. »
Histoire de bien mettre en valeur aux yeux du reste de la planète le double standard de « l’ordre basé sur des règles » étasunien, un convoi conjoint de
navires militaires russes et chinois ont décidé d’exercer leur « liberté de navigation » au large des cotes de l’Alaska, reprenant l’argument de l’US Navy quand elle navigue dans le
détroit entre l’ile Taiwan et la Chine continentale :
« Onze navires russes
et chinois ont navigué près des îles Aléoutiennes, selon des responsables américains. Les navires, qui n’ont pas pénétré dans les eaux territoriales américaines et sont partis depuis, ont été
suivis par quatre destroyers américains et des avions P-8 Poseidon.
“C’est une première
historique“, a déclaré Brent Sadler, chargé de recherche à la Heritage Foundation et capitaine de la marine à la retraite. “Compte tenu du contexte de la guerre en Ukraine et des tensions autour
de Taïwan, cette action est extrêmement
provocatrice.” »
« La troisième
patrouille navale conjointe de la Chine et de la Russie, qui aurait atteint les eaux internationales près de l’Alaska la semaine dernière, a touché les nerfs des médias américains, qui ont
qualifié ce voyage de “hautement provocateur”, ignorant le fait que les États-Unis envoient constamment des navires et des avions de guerre aux portes de la Chine pour des exercices militaires et
de reconnaissance rapprochée dans le cadre de la soi-disant liberté de navigation. »
Et la traduction française d’un article d’un analyste étasunien sur la relation Chine-USA et les effets de la propagande anti-chinoise sur les esprits :
« Attirer la Chine dans
un bourbier taïwanais est la première phase d’une stratégie d’endiguement plus large visant à préserver la première place des États-Unis dans l’ordre mondial tout en empêchant la Chine de devenir
l’économie dominante de la région. Le plan comprend notamment des éléments économiques, cybernétiques et informationnels conçus pour fonctionner de concert avec le volet militaire. Dans son
ensemble, la stratégie représente le meilleur effort de Washington pour revenir à l’âge d’or de l’ordre mondial unipolaire, lorsque les États-Unis fixaient l’ordre du jour mondial et que les
États-Unis n’avaient pas de rival… »
Et cet autre article qui montre l’aspect biaisé de la propagande médiatique anti-chinoise :
« Ce dernier point est
la critique la plus évidente du rapport Pew. L’agence a interrogé des adultes dans 24 pays ; il y a 193 États membres des Nations unies, ce qui indique qu’il n’y a pas de tendance mondiale
sérieuse basée uniquement sur sa méthodologie. Il y a également un fort biais de sélection en faveur des pays à hauts revenus et des alliés américains. Toutefois, certains pays à revenus moyens
et plus pauvres ont été interrogés et les données révèlent ce que beaucoup savent être vrai : le Sud global a une opinion largement favorable de la Chine.
Par exemple, l’enquête Pew a
révélé que des pays comme le Kenya (72 %), le Nigeria (80 %) et le Mexique (57 %) ont une opinion favorable de la Chine, l’Inde étant l’exception qui a une opinion plus négative de la Chine.
Étant donné que les pays les plus pauvres sont les bénéficiaires de la coopération bilatérale avec la Chine, notamment dans le cadre de l’initiative des Nouvelles routes de la soie menée par
Pékin, il est naturel qu’ils aient une meilleure opinion de Pékin. Pew, cependant, n’a pour la plupart pas sélectionné de pays ayant une coopération stratégique de haut niveau avec
Pékin. »
On parle beaucoup de la « guerre des puces » électroniques entre les Etats-Unis et la Chine mais peu de la « guerre des câbles » internet. Cet
article explique ce qu’il en est et où nous même une telle « guerre » :
« Près de 1,4 million
de kilomètres de fibres à enveloppe métallique sillonnent les océans du monde entier, acheminant le trafic internet de manière fluide dans le monde entier. La fourniture et l’installation de ces
câbles sont dominées par des entreprises françaises, américaines et japonaises.
Le gouvernement chinois a
commencé à pénétrer avec succès le marché mondial, mais les administrations américaines successives ont depuis lors réussi à exclure la Chine de vastes pans de ce marché. Cela s’expliquerait
semble-t-il par des craintes d’espionnage et des inquiétudes quant à ce que Pékin pourrait faire pour perturber les actifs stratégiques exploités par des entreprises chinoises en cas de
conflit.
Bien qu’elles soient
régulièrement exclues des projets internationaux de câbles sous-marins impliquant des investissements américains, les entreprises chinoises se sont adaptées en construisant des câbles
internationaux au profit de la Chine et d’un grand nombre de ses alliés.
Cette situation fait
craindre une scission dangereuse entre les propriétaires et les gestionnaires de l’infrastructure qui sous-tend le web mondial. »
Partant de ce constat de création de blocs, cet analyste italien analyse la contradiction mondialisation/démondialisation qui scindent la société marchande
occidentale qui, jusqu’à récemment, était celle qui poussait à la mondialisation :
« En synthèse, le cadre
offert par les faits décrits ci-dessus démontre que l’affrontement géopolitique et stratégique avec la Russie et surtout avec la Chine se caractérise par une contradiction à l’intérieur des USA
(mais aussi de l’UE) qui se creuse de plus en plus : contradiction entre les forces politiques mais aussi économiques tendant à produire la fragmentation du marché mondial, autrement dit la
dé-mondialisation, et les forces politiques et économiques qui tentent de défendre l’unité du marché mondial, autrement dit la mondialisation. Pour le moment il semble que ces forces
s’équilibrent. »
La « presse système », comme la nomme De Defensa, est bien embarrassée pour annoncer à ses lecteurs que, malgré tout ce qu’elle prétendait depuis le début
de cette guerre, les russes ne sont finalement pas vaincus, ce serait même le contraire :
« On commence par un
article de CNN (du 8 août) qui a eu beaucoup d’échos. Plein de précautions de langage, de phrases farcies de conditionnels, de verbes et d’expressions tels que “sembler” et “il se pourrait que”,
il présente “sobrement” le naufrage des dernières illusions du simulacre que fut le conflit en Ukraine aux origines de l’affrontement, – lorsqu’il n’était pas insensé ni obscène, vous vous en
rappelez, de prévoir que l’armée ukrainienne irait jusqu’aux murs de Moscou, à la poursuite d’une armée russe débandée, incompétente, armée de pétoires et de guenilles d’un autre
temps.
Dedefensa fait référence à la presse étasunienne mais cet article de RFI lui aussi montre un net changement de ton :
« Après plus de deux
mois de contre-offensive ukrainienne et à l’heure où des Occidentaux sous couvert d’anonymat commencent à faire part de leurs doutes, pour la Russie, le verdict est déjà tombé : il n’est plus
possible pour Kiev de renverser le cours des événements. Aujourd’hui, l’armée russe s’enorgueillit de ses atouts qui lui ont permis de tenir le choc, en particulier les drones. »
Maintenant que l’armée ukrainienne est bien affaiblie, la Russie en profite pour lancer l’offensive :
« Dans le nord-est,
autour de Kupyansk, les Russes ont lancé leur propre offensive qui a mis les Ukrainiens en fuite. L’Ukraine a ordonné l’évacuation de la zone :
Une évacuation obligatoire a
été ordonnée pour la ville ukrainienne de Kupyansk et ses environs, alors que la Russie intensifie le pilonnage de la région de Kharkiv, au nord-est de l’Ukraine, et a affirmé, jeudi, avoir
capturé des positions ukrainiennes près de la ville.
Mais Kupyansk est une ville
peuplée de russes et les habitants refusent de la quitter.
La campagne russe s’accélère
lentement. Comme le rapporte le site ukrainien Strana.news (traduction automatique) :
En Ukraine aussi, on
enregistre que de Kupyansk à Bakhmut, la Russie a augmenté le nombre d’attaques. »
Ce rapport du Oakland institue explique en partie pourquoi l’Occident ne veut absolument pas que la Russie reprenne la main en Ukraine :
« Les plus grands
propriétaires terriens [en Ukraine] sont un mélange d’oligarques et de divers intérêts étrangers – principalement européens et nord-américains, y compris un fonds d’investissement privé basé aux
États-Unis et le fonds souverain d’Arabie Saoudite. À l’exception d’une seule, les dix plus grandes sociétés foncières sont enregistrées à l’étranger, principalement dans des paradis fiscaux tels
que Chypre ou le Luxembourg. Même lorsqu’elles sont dirigées et encore largement contrôlées par un oligarque fondateur, un certain nombre d’entreprises sont entrées en bourse et des banques et
des fonds d’investissement occidentaux contrôlent désormais une part importante de leurs actions…
La plupart de ces
entreprises sont fortement endettées auprès d’institutions financières occidentales, en particulier la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque européenne
d’investissement (BEI) et la Société financière internationale (SFI) – la branche de la Banque mondiale consacrée au secteur privé. Ensemble, ces institutions ont été les principaux bailleurs de
fonds des entreprises agroalimentaires ukrainiennes, avec près de 1,7 milliards de dollars US à seulement six des plus grandes entreprises foncières ukrainiennes au cours des dernières
années…
Ce financement international
profite directement aux oligarques, dont plusieurs sont accusés de fraude et de corruption, ainsi qu’aux fonds étrangers et aux entreprises associées en tant qu’actionnaires ou créanciers.
Pendant ce temps, les agriculteurs ukrainiens ont dû travailler avec des terres et des financements limités, et nombre d’entre eux sont aujourd’hui au bord de la pauvreté. Les données montrent
que ces agriculteurs ne reçoivent pratiquement aucun soutien, comparé aux agro-industries et aux oligarques. 4 Le Fonds de garantie partielle de crédit mis en place par la Banque mondiale pour
soutenir les petits agriculteurs ne s’élève qu’à 5,4 millions de dollars, une somme négligeable comparée aux milliards de dollars alloués aux grandes entreprises
agroalimentaires.5 »
Mais, racontent les médias et nos dirigeants, le monde occidental s’est lancé dans la bataille pour « sauver la démocratie ukrainienne »
Note du Saker
Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé
de cette revue de presse, ou son lien.
Cette semaine, de
nouvelles poursuites judiciaires ont été lancé contre Trump, prenant la forme d’un acharnement judiciaire, une forme de combat typique aux Etats-Unis quand deux personnes ou sociétés, assez
riches pour en couvrir les frais, veulent en découdre.
Il est difficile de
parler du cas Trump sans déclencher une réaction réflexe du genre « Mais tu défends Trump, tu es pro-Trump ». Réaction induite par les médias qui l’ont diabolisé, comme ils ont diabolisé Poutine,
comme ils diabolisent tous ceux qui sont considérés comme « l’ennemi ». Mais la comparaison entre les deux personnages s’arrête là.
Effectivement Trump est
un opportuniste démagogue qui, comme tous les bons businessmen sentent où est le filon et l’exploite au maximum. Mais n’est-ce pas là une caractéristique de tous les politiciens à succès ?
Effectivement Trump est une caricature du cow-boy américain avec son langage ordurier et ses manières peu raffinées, choquant les bourgeois de Washington. Ceci clairement dit il faut bien
comprendre que les explications qui vont suivre ne sont pas là pour défendre ni le personnage ni ses convictions politiques, qui ne sont pas des plus pures, mais pour montrer comment, par son
refus de suivre les règles du système politique étasunien, il l’a dit publiquement en prétendant « nettoyer le marécage de Washington », il est devenu la
cible d’un combat acharné pour le détruire. Alors que, comme nous le verrons dans le chapitre suivant, Biden, qui a nombreuses casseroles aux fesses et est visiblement trop vieux pour un tel
poste est protégé par le même système politique étasunien, car il travaille à sa continuité. C’est cela qui est intéressant à observer, comment le « système politique étasunien » réagit
lorsque quelqu’un se met en travers de son chemin et le provoque, comme Trump l’a fait.
Alors qu’est donc ce « système politique étasunien ». Et bien, comme nous l’avons déjà évoqué et nous y reviendrons, c’est le système qui s’est mis en
place, après la deuxième guerre mondiale dont les Etats-Unis sont sortis grand vainqueur, avec l’URSS. Ce système a pour règles 1) les Etats-Unis sont la nation exceptionnelle, la « cité
brillante sur la colline » comme ils disent,
qui doit guider le reste du monde sur le chemin du progrès et de la démocratie, pour la version publique et consciente dans la psyché collective étasunienne 2) moins publique est la puissance
militaire qui repose sur le Complexe Militaro Industriel 3) la puissance économique qui repose sur la maîtrise technologique et le dollar comme monnaie internationale tout cela faisant que les
Etats-Unis sont la capitale de l’Empire mondial du néolibéralisme, doctrine voulant que ce sont les « marchés », c’est-à-dire le monde de la finance et des multinationales, qui décident de la
géopolitique mondiale. Le centre de ce système est le groupe humain que l’on qualifie « d’establishment washingtonien », sortis de l’Ivy league, passant par le formatage de l’un deux seuls partis
autorisés, Républicains ou Démocrates, apparence d’alternance démocratique oblige. Les individus formant ce groupe humain qu’est « l’Establishment » ayant tellement bien assimilé les règles non
officielles du système qu’ils ne font plus qu’un avec elles.
Quant aux politiciens, fonctionnaires, ou journalistes de rang inférieur, ils perpétuent ce système car ils ont compris que s’ils veulent faire une ambitieuse
carrière, ils doivent eux aussi intégrer ces règles systémiques, sinon ils n’ont aucune chance d’ascension sociale et d’enrichissement personnel. Les médias grand public se chargeant de remettre
dans le droit chemin, à coup d’articles critiques/bâton ou laudateurs/carotte, ceux qui auraient des idées un peu trop divergentes. C’est ainsi que ce système se maintient sans coercition
visible, par la promesse non dite d’une bonne carrière et de la bonne rémunération qui va avec.
En cela on voit que Trump et son « Make America Great Again » est en réalité un parfait pion du système et que son « nettoyage du marécage de Washington » n’est
qu’un argument populiste pour rallier la population qui attribue la baisse de son niveau de vie à la corruption, autant morale que financière, de « l’élite de Washington ». Mais, comme il
menaçait aussi directement l’Establishment en place, tous les médias ont automatiquement utilisé la technique du bâton contre lui. Malgré cela, Trump a habilement su retourner à son avantage
cette technique pour engranger les voix des exclus du système.
je répète donc ici que démontrer, comme nous allons le faire plus loin, la manière dont cette élite a pris au premier degré les menaces de Trump n’est pas défendre
Trump mais démontrer les méthodes absolument non
démocratiques qu’utilisent ces élites qui se proclament pourtant vertueuses et démocratiques, droit de l’hommismes, écologistes, libres et honnêtes…alors qu’elles sont tout
l’inverse, comme le démontre le cas de Biden, de Jeffrey
Eipsten, des guerres à tout va, des sanctions qui détruisent des pays entiers…
Dit autrement, le système washingtonien fait subir à Trump, ce qu’il a fait subir à Saddam Hussein, Kadhafi, Bachar al Hassan, Poutine, montrant sa rage à détruire
tous ceux qui ne veulent pas lui prêter allégeance, tel un parrain mafieux sicilien. La mafia elle-même étant un système social bien particulier, soit dit en passant.
Cette rage contre Trump date de son élection car, à ce moment-là c’était Hillary Clinton le choix du système. Elle était mise en valeur par tous les médias
occidentaux, présenté d’entrée comme la future présidente. Puis Trump est arrivé comme un cheveu sur la soupe, et malgré toutes les tentatives des médias pour le détruire, a quand même gagné les
élections car il avait compris quelque chose : plus les médias système le diabolisaient, plus les exclus du système l’adoraient. En 2016, ils étaient déjà assez nombreux et motivés pour le
faire élire.
Mais, loin de s’avouer démocratiquement battu, la rage de « l’Establishment washingtonien » s’est déchaîné contre lui. D’abord avec le Russiagate, où il fut carrément accusé de collusion avec Poutine
pour gagner cette élection, puis deux tentatives d’impeachment ratées, et surtout une diabolisation médiatique
qui l’empêchèrent, de justesse, d’être réélu. Mais, comme les machines à voter électroniques invérifiables génèrent de fortes suspicions de triche et que le système étasunien avait montré qu’il
était prêt à tout pour qu’il ne soit pas réélu, évidemment ses nombreux électeurs ont été très sensibles aux accusations de triche contre lui. Pour lui porter un dernier coup, des agents du FBI
ont manipulé une partie de ses supporters manifestant leur colère devant le Capitole pour les faire pénétrer dans l’enceinte du Capitole afin de faire croire que Trump avait provoqué une
insurrection contre les institutions et que ses partisans étaient tous des extrémistes.
Voilà le résumé de l’affaire Trump, que j’ai suivi depuis son apparition intempestive dans la vie politique étasunienne et que j’ai compilé sur le Saker
Francophone. Ceux qui seraient curieux de connaitre les détails de cette histoire pourront s’y référer.
Mais, comme Trump est aussi entêté que le système contre lequel il prétend se battre, est qu’il continue à être l’homme politique en course rassemblant le plus
grand nombre de supporters aux Etats-Unis, il insiste malgré tout pour se présenter aux prochaines élections.
Alors, ils ont lâché la meute de chiens contre lui, à la manière bien étasunienne, à coup de procès dévastateurs en temps, en finance et en image. Tout
fonctionnaire, juge ou journaliste qui a de l’ambition sait donc qu’il doit participer à cette meute contre lui, à coup d’obstruction, de condamnation ou d’article assassin. Et ils ne manquent
ceux qui veulent le mordre, jusqu’à ce que mort politique s’ensuive. Le duel final est donc lancé et, logiquement, il y a peu de chance que l’animal chassé survive à la meute lancée contre lui.
Mais Trump a déjà surpris alors je n’irai pas jusqu’à y parier ma chemise. N’oublions pas que sa stratégie réside en « plus le système m’attaque, plus je rassemble les exclus du système autour de
moi ».
La première attaque repose sur une classique histoire de cul :
« Mme Daniels affirme
que M. Trump et elle ont eu des relations sexuelles et qu’elle a accepté 130 000 dollars (104 000 livres sterling) de son ancien avocat avant l’élection de 2016 en échange de son silence sur la
rencontre. L’avocat, Michael Cohen, a par la suite été emprisonné pour de multiples accusations.
Depuis que les allégations
ont fait surface en 2018, l’ancien président a nié toute implication sexuelle avec Mme Daniels.
Mme Daniels, de son vrai nom
Stephanie Clifford, a déclaré dans des entretiens avec les médias qu’elle avait rencontré M. Trump lors d’un tournoi de golf de bienfaisance en juillet 2006.
Elle affirme que le couple a
eu une relation sexuelle dans la chambre d’hôtel de M. Trump au lac Tahoe, une station balnéaire située entre la Californie et le Nevada. À l’époque, un avocat de M. Trump avait nié ces faits
avec “véhémence”.
“Il ne semblait pas inquiet
à ce sujet. Il était plutôt arrogant”, a-t-elle déclaré en réponse à la question d’un intervieweur qui lui demandait si M. Trump lui avait demandé de garder le silence sur leur prétendue nuit
ensemble. »
La deuxième sur le fait qu’il a gardé des dossiers classifiés à son domicile :
« Donald Trump de
nouveau inculpé, mais cette fois par la justice fédérale. Et c’est une première pour un ancien président aux Etats-Unis : une inculpation pour 7 chefs d’accusation dans l’affaire des documents
classifiés retrouvés par le FBI à son domicile de Mar-a-Lago en Floride dont rétention illégale de secrets d’État, entrave à la justice et fausses déclarations. »
Le fait que Biden ait fait la même chose n’aura pourtant pas la moindre conséquence pour lui :
« Une nouvelle
perquisition effectuée par le ministère américain de la Justice au domicile de Joe Biden à Wilmington, dans le Delaware, a permis de trouver six nouveaux éléments, dont des documents portant des
marques de classification, a indiqué un avocat du président dans un communiqué publié samedi soir.
Selon son avocat, Bob Bauer,
certains des documents classifiés et des “matériaux environnants” datent du mandat de M. Biden au Sénat, où il a représenté le Delaware de 1973 à 2009. D’autres documents datent de son mandat de
vice-président au sein de l’administration Obama, de 2009 à 2017, a précisé M. Bauer.
Les enquêteurs du ministère
de la justice ont coordonné la perquisition avec les avocats de M. Biden à l’avance, a déclaré M. Bauer, et les avocats personnels du président et ceux de la Maison Blanche étaient présents à ce
moment-là.
D’autres documents
gouvernementaux classifiés ont été découverts ce mois-ci dans la résidence de M. Biden à Wilmington, et en novembre dans un bureau privé qu’il occupait dans un groupe de réflexion de Washington
DC après avoir mis fin à son mandat de vice-président au sein de l’administration Obama en 2017. »
Finalement le procès est accéléré, par rapport aux critères de temps habituels, pour se placer en plein moment de la future primaire Républicaine et gâcher toutes
ses chances de la remporter :
Et si ces deux procès ne suffisaient pas, un troisième, bien plus grave l’attend, pour tentative de conspiration contre le gouvernement, l’accusant d’être à la source de l’intrusion de ses supporters dans le Capitole, alors que c’est
une manipulation du FBI :
« Cette fois, il s’agit
de l’enquête sur son rôle dans l’assaut du Capitole par ses partisans le 6 janvier 2021. Dans cette affaire, Donald Trump risque une inculpation pour sédition : la commission d’enquête de la
Chambre des représentants sur l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021 a publié son rapport final en décembre 2022. Après avoir recommandé l’inculpation de Donald Trump par le ministère de la
Justice, elle accuse l’ancien président de « conspiration en plusieurs volets » et recommande de l’empêcher de se représenter à une
élection. »
L’Etat profond ne lésine pas sur les moyens pour avoir la peau de Trump :
« Au cours des quatre
premiers mois de son mandat, qui a débuté en novembre, l’enquête de M. Smith a entraîné des dépenses de 9,2 millions de dollars. Ce montant comprend 1,9 million de dollars pour payer le service
des marshals américains afin de protéger M. Smith, sa famille et d’autres enquêteurs qui ont fait l’objet de menaces après que l’ancien président et ses alliés les ont montrés du doigt sur les
médias sociaux.
À ce rythme, l’avocat
spécial est en passe de dépenser environ 25 millions de dollars par an. »
« Comment
expliquez-vous cette stratégie de l’ex-président candidat ?
Il veut à chaque fois
utiliser le moindre nouvel élément dans l’enquête du procureur spécial Smith pour en faire un argument auprès de ses électeurs et surtout de ses donateurs, pour dire « aidez-moi puisqu’ils
veulent ma peau ». Le « ils » désignant l’État fédéral et le procureur Smith. Donc clairement, c’est une stratégie politique. Crier au loup en quelque sorte, puisque là, il n’y a même pas encore
d’inculpation, il s’agit d’une simple lettre l’invitant à venir déposer auprès du grand jury. Mais ça lui permet évidemment, derrière, de lancer des invitations aux dons. On voit bien depuis six
mois que ça fonctionne très bien, qu’à chaque nouvelle péripétie judiciaire, il y a une hausse de ces donations politiques. Il faut aussi rappeler qu’une partie des dons qu’il reçoit sont en
quelque sorte détournées par Donald Trump pour financer ses frais de justice et ses frais juridiques. J’allais dire qu’il joue là, complètement, sur les deux tableaux. »
« Trump est donc
confronté à plusieurs inculpations et il s’est engagé dans une course “contre la montre”, pour parvenir à empêcher les procès avant l’élection de novembre 2024, et selon son plan, sa propre
réélection, – et cela, tout en faisant de ces inculpations que la majorité du public juge comme une attaque politique contre lui l’argument essentiel et unique de sa campagne. Turley a largement
expliqué cette façon en observant que ce qui semble une “folie” de Trump d’aller au-devant des inculpations devient en fait une stratégie de campagne inédite et peut-être
irrésistible. »
Au moment même où le système étasunien s’acharne contre Trump avec des arguments bien faibles car il n’a rien trouvé de plus convaincant malgré que le FBI ait mis
le paquet contre lui, les preuves de corruption de Joe Biden, son fils Hunter et d’autres membres de sa famille ayant utilisé sa position de Vice-président d’Obama pour engranger quelques gros
pos de vin n’arrivent pas à franchir la barrière médiatique le protégeant. Il y a des faits bien plus graves que ceux lancés contre Trump pour lancer un impeachment contre Biden, pourtant rien ne
bouge, il est toujours en place, intouchable. Cette protection montre que ce ne sont plus la constitution et la justice qui règlent et équilibrent les choses dans le système politique étasunien
mais un « Establishment » qui défend ses pions, contre vent et marées. Cela montre que le président qui est, soi-disant, élu et protégé par le peuple étasunien, sa police et son armée est en fait
choisi et protégé par « l’Establishment de Washington » et que les Etats Unis ne sont qu’une démocratie de façade. Ce qui ne les empêchent pas de vouloir donner des leçons de démocratie au reste
du monde.
Cela commence par une affaire de corruption à 10 millions de dollars :
« Le formulaire publié
jeudi et daté du 30 juin 2020 confirme l’existence de l’allégation concernant les enregistrements audio. Il indique que l’informateur du FBI a déclaré que Mykola Zlochevsky, le fondateur de la
société énergétique ukrainienne Burisma, a dit qu’il avait “17 enregistrements” impliquant les Biden ; deux des enregistrements incluaient Joe Biden, et les 15 enregistrements restants incluaient
Hunter Biden.
La source du FBI “a réitéré
que, selon Zlochevsky, ces enregistrements prouvent que Zlochevsky a été contraint de payer les Biden pour s’assurer que le procureur général de l’Ukraine Viktor Shokin soit renvoyé” en 2016,
indique le formulaire.
Le formulaire a également
confirmé l’existence de l’allégation plus large de la source du FBI selon laquelle Zlochevsky a payé Joe et Hunter Biden chacun 5 millions de dollars en
échange de l’utilisation par le vice-président de l’époque, Joe Biden, de son autorité pour renvoyer Shokin, qui enquêtait sur Burisma, avec lequel le plus jeune Biden occupait un poste lucratif
au sein du conseil d’administration.
Le formulaire a également
révélé l’existence présumée de messages textuels.
Zlochevsky a répondu [à la
source du FBI] qu’il avait de nombreux SMS et “enregistrements” montrant qu’il avait été contraint d’effectuer ces paiements”, indique le formulaire, suggérant que les Biden l’avaient “forcé” à
les payer.
Zlochevsky a déclaré qu’il
possédait deux “documents (que [l’informateur] a compris comme étant des relevés de virement, des relevés bancaires, etc.), qui prouvent qu’un ou plusieurs paiements ont été effectués aux Biden,
vraisemblablement en échange du licenciement de Shokin”, a ajouté le formulaire. »
Mais il n’y a pas qu’avec l’Ukraine que la famille Biden a créé des liens douteux :
« Un rapport d’un
cabinet de recherche asiatique soulève des questions inquiétantes sur les liens financiers entre la Chine et Hunter Biden.
Débutant juste avant
l’accession de Joe Biden à la vice-présidence, Hunter Biden se rendait à Pékin pour y rencontrer des institutions financières chinoises et des personnalités politiques qui allaient devenir ses
investisseurs. Finalisé en 2013, le partenariat d’investissement comprenait de l’argent du gouvernement chinois, de la sécurité sociale et des grandes banques d’État – un véritable who’s who de
la finance d’État chinoise. »
Ces histoires sont connues depuis 2020 mais la censure médiatique a empêché la population d’être au courant et permis son élection :
« Le 15 octobre, le New
York Post publiait un article sur Hunter Biden basé sur les données d’un ordinateur portable que le fils de Joe Biden avait abandonné dans un atelier de réparation. La famille Biden n’a pas
contesté l’authenticité de l’ordinateur portable ou des données qu’il contient. Outre le matériel pornographique contenu dans l’ordinateur portable, il y avait des milliers de courriels qui
décrivaient des transactions louches avec une grande compagnie énergétique chinoise (aujourd’hui disparue), la CEFC.
Twitter, Facebook et
d’autres médias comme The Intercept ont essayé d’empêcher la diffusion de l’article. Ils prétendaient que l’information était “piratée” ou non prouvée, ce qui est faux. La censure a
inévitablement rendu cette histoire plus visible et a augmenté le nombre de personnes qui en ont eu connaissance.
Une semaine après la
publication de l’article dans le NY Post, Tony Bobulinski, un ancien associé de Hunter Biden, a rendu publiques de nouvelles allégations à son encontre : »
Le tout récent résultat de l’enquête du Comité judiciaire du Congrès montre que c’est le FBI lui-même qui a protégé Biden, en 2020 en pleine élection
présidentielle, en imposant aux médias sociaux de censurer l’affaire :
« Dans les heures qui
ont suivi la publication de l’article du Post, Twitter a bloqué le partage de l’article, tandis que Facebook l’a désamplifié, réduisant considérablement sa diffusion et sa prévalence dans les
fils d’actualité des utilisateurs. Comme l’a expliqué le tribunal fédéral dans l’affaire Missouri v. Biden dans des termes accablants, les actions du FBI ont empêché des millions d’Américains
d’avoir une vision claire d’une question importante pour l’élection présidentielle de 2020 :
Le fait que le FBI n’ait pas
alerté les entreprises de médias sociaux que l’ordinateur portable de Hunter Biden était bien réel et qu’il ne s’agissait pas d’une simple désinformation russe est particulièrement troublant. Le
FBI était en possession de l’ordinateur portable depuis décembre 2019 et avait averti les entreprises de médias sociaux qu’elles devaient s’attendre à une opération de “hack and dump” par les
Russes avant l’élection de 2020. Même après que Facebook a spécifiquement demandé si l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden était une désinformation russe, Dehmlow du FBI a refusé de
commenter, ce qui a entraîné la suppression de l’histoire par les sociétés de médias sociaux. En conséquence, des millions de citoyens américains n’ont pas entendu parler de cette histoire avant
l’élection du 3 novembre 2020.
Avant l’élection
présidentielle du 3 novembre 2020, le FBI n’a jamais officiellement révélé que l’ordinateur portable était “réel” et en sa possession. Comme l’a déclaré M. Dehmlow à la commission, si l’histoire
de Hunter Biden avait été le produit d’une véritable campagne de désinformation russe, la FITF aurait été pleinement autorisée à avertir les entreprises de l’existence d’une telle campagne :
“Mais s’il y a une opération d’influence étrangère malveillante et que nous avons des détails spécifiques sur la façon dont ces acteurs propagent des opérations d’information, des opérations
d’influence sur des plateformes, c’est quelque chose dont nous pourrions partager les détails spécifiques. Au lieu de cela, le refus des responsables du FBI – ceux-là même qui savaient que
l’ordinateur portable était réel – de vérifier l’authenticité de l’ordinateur portable a permis une censure généralisée d’un article par ailleurs exact. »
Cette enquête on ne peut plus officielle montre que les services de renseignements ont bien conspiré pour influencer les résultats de l’élection présidentielle
étasunienne, en favorisant Biden tout en s’attaquant à Trump.
Cet autre rapport du comité d’enquête du Congrès montre le niveau de politisation du FBI :
« Les témoignages des
employés de base du FBI constituent un élément essentiel de ce contrôle. Grâce aux récits de ces courageux et dévoués agents chargés de l’application de la loi, le Congrès peut mieux comprendre
et, en fin de compte, s’attaquer aux graves problèmes qui affectent les hauts responsables du FBI. Il ressort clairement de ces révélations, et en particulier du rapport du conseiller spécial
John Durham, que le FBI est devenu une arme politique. »
Et pourtant, malgré le coté officiel de ces révélations, puisqu’elles sont cautionnées par le Congrès lui-même, aucune agence de presse ni aucun grand média comme
le New York Times, le Washington Post, CNN, n’ont publié le moindre article sur ce sujet. On remarque aussi que si France24 et RFI n’ont pas loupé un article sur les démêlés judiciaires de Trump,
pas un mot sur les problèmes de Biden.
Cette histoire démontre une fois de plus que ce qu’on appelle « l’Etat profond étasunien » est une coalition entre l’Establishment, la bureaucratie et les
grands médias de Washington. C’est elle qui manipule les élections pour mettre en place le président qu’elle a choisi, c’est donc elle qui décide de la politique du président pour le pays. C’est
elle qui est le centre du « Système politique étasunien »
Craignant quand même que l’affaire ne fuite un peu trop, cet « Etat profond » a donc allumé un contre feu. Ainsi Hunter Biden va simplement passer au
tribunal pour fraude fiscale et détention illégale d’armes à feu, des délits bien mineurs aux Etats-Unis. Cette nouvelle-là est quand même parvenue aux oreilles de France 24. On ne pourra ainsi
pas dire que la justice n’est pas la même pour tous dans une démocratie comme les Etats-Unis :
« Hunter Biden, 53 ans,
fils du président américain Joe Biden, a reconnu avoir fraudé le fisc et avoir acquis une arme à feu lorsqu’il était toxicomane, deux délits fédéraux.
Hunter Biden est passé aux
aveux. Le fils du président américain Joe Biden et cible récurrente de l’opposition républicaine, a reconnu sa
culpabilité dans deux affaires fédérales le concernant, a fait savoir mardi 20 juin le procureur en charge du dossier. »
Pourtant, même cette affaire qui était faite pour détourner l’attention du public sent elle-même le roussi. MoA nous explique de quoi il retourne :
« Hier, Maryellen
Noreika, juge du district du Delaware, a rejeté un accord négocié entre l’avocat de Hunter Biden, Chris Clark, et l’équipe de procureurs du ministère de la Justice de Joe Biden.
Hunter Biden est accusé de
deux délits fiscaux et de malversations dans une affaire d’armes à feu.
L’accord a été construit
d’une manière inhabituelle qui aurait donné à Hunter Biden l’immunité pour de futures inculpations l’accusant de ne pas s’être enregistré en tant qu’agent de l’étranger en vertu de la loi
FARA. »
Une magouille juridique tellement compliquée que le citoyen moyen n’y comprend rien. Là encore seuls quelques journaux étasuniens de seconde zone en parlent et
expliquent :
« Le conglomérat
énergétique chinois, qui était lié au Parti communiste chinois, a versé à Hunter Biden 6 millions de dollars pour des services de conseil et des travaux juridiques en 2017 et 2018. En échange de
ses services, Biden a déniché pour CEFC China Energy des contrats commerciaux qui, selon lui, contribueraient aux “bénéfices pour nos deux grands pays”. À l’époque, CEFC China Energy développait
des projets d’infrastructure pour l’initiative controversée Belt and Road de Pékin.
Le ministère de la Justice
considère CEFC China Energy comme un mandant étranger aux fins de la loi sur l’enregistrement des agents étrangers (Foreign Agents Registration Act), conformément à l’inculpation récente de Gal
Luft, cadre d’un groupe de réflexion israélo-américain. Selon les procureurs, CEFC a payé Luft pour qu’il produise des articles d’opinion qui vantaient les politiques du gouvernement chinois,
notamment l’initiative “Nouvelles routes de la soie”.
Le cas de Luft a attiré une
attention particulière parce qu’il aurait dit au FBI en 2019 que CEFC China Energy avait payé Hunter Biden pour l’aider à découvrir si le gouvernement américain enquêtait sur
l’entreprise. »
C’est pour cette affaire, et d’autres expliquées dans l’article, qu’Hunter Biden aurait dû se déclarer « agent travaillant pour l’étranger », selon la loi
FARA, mais qu’il ne l’a pas fait.
La question reste jusqu’à quand ces affaires pourront être étouffées. Jusqu’aux prochaines élections de 2024 ?
Ukraine
A la suite du refus de l’OTAN face aux demandes d’adhésion de l’Ukraine à Vilnius, d’autre indices montrent que, à cause de son échec sur le plan militaire, ce pays
va passer au second plan des préoccupations politiques de l’Occident.
Premier indice. Le chapitre spécial Guerre en Ukraine sur France 24 et RFI vient d’être clôturé pour faire place aux JO de 2024 et au coup d’Etat
au Niger, comme c’est aussi le cas dans d’autres
médias anglo-saxons. La synchronicité de cette mesure est remarquable. C’est le signe que la défaite militaire imminente de l’Ukraine doit être cachée à la population, après tant
d’annonces de victoires ukrainiennes. [Ce lundi un chapitre nommé « Guerre en Ukraine » est réapparu sur France 24, parlant d’escrime et du sommet Russie-Afrique ???]
L’histoire des F16 est un autre indice du lâchage occidental. Mais c’est aussi un autre exemple du total manque de souveraineté de l’Europe face aux Etats-Unis,
cette fois dans le domaine militaire. Observons cette histoire de plus près.
En mai 2023, après moultes hésitations, Biden se décide finalement à accepter l’envoi de F16 en Ukraine :
« La décision du
président Joe Biden d’autoriser les alliés à former les forces ukrainiennes au maniement des avions de combat F-16 – et éventuellement de fournir les avions eux-mêmes – a semblé être un
changement de position brutal, mais elle a en fait été prise après des mois de débats internes et de discussions discrètes avec les alliés.
Biden a
annoncé la semaine dernière, lors du sommet du Groupe des Sept à Hiroshima, au Japon, que les États-Unis rejoindraient la coalition des F-16. Ce feu vert est intervenu après que le président
Volodymyr Zelenskyy a passé des mois à presser l’Occident de fournir à ses forces des avions de combat de fabrication américaine, alors qu’il tente de repousser l’invasion de la Russie, qui dure
depuis 15 mois.»
« La formation ne
devrait pas avoir lieu aux États-Unis, a précisé le responsable, et se déroulera probablement entièrement en Europe. Toutefois, le personnel américain participera à la formation aux côtés des
alliés et des partenaires en Europe. La formation devrait durer plusieurs mois et le fonctionnaire a déclaré qu’il espérait qu’elle commencerait “dans les semaines à
venir”. »
Cette affaire a dévoilé au public que les pays européens ne pouvaient pas disposer de leurs F16 comme ils le voulaient :
« CNN a rapporté jeudi
que l’administration Biden avait signalé aux alliés européens ces dernières semaines que les Etats-Unis les autoriseraient à exporter des avions de combat F-16 vers l’Ukraine, selon des sources
familières avec les discussions, alors que la Maison Blanche subit une pression croissante de la part des membres du Congrès et des alliés pour aider l’Ukraine à se procurer ces avions dans un
contexte d’intensification des attaques aériennes de la part de la Russie.
Une poignée de pays
européens disposent d’une réserve de F-16 fabriqués aux États-Unis, notamment les Pays-Bas, qui ont fait part de leur volonté d’en exporter certains vers l’Ukraine. Mais les États-Unis devraient approuver ce transfert de tiers en
raison du caractère sensible de la technologie américaine de ces avions.»
Plus rien ne filtre sur cette affaire jusqu’en en juillet quand un nouvel article de CNN nous apprend que les pays européens doivent aussi avoir l’autorisation du
gouvernement étasunien pour simplement entraîner les pilotes :
« Les Etats-Unis autoriseront les pays européens à former les
Ukrainiens sur les avions de combat F-16, a confirmé dimanche un haut responsable de l’administration
Biden, une aubaine potentielle pour les efforts de l’Ukraine visant à contrer la supériorité aérienne de la Russie.
“Le président a donné son
feu vert et nous autoriserons, soutiendrons, faciliterons et fournirons en fait les outils nécessaires pour que les Ukrainiens commencent à être formés sur des F-16, dès que les Européens seront
prêts”, a déclaré le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan à Jake Tapper sur CNN lors de l’émission “State of the Union”.
Sullivan a
noté dimanche que les alliés européens ont déclaré qu’ils avaient besoin de plusieurs semaines pour préparer les capacités d’entraînement et que les États-Unis respecteraient le calendrier qu’ils
auraient fixé.
“Les États-Unis ne seront
pas à l’origine du blocage de l’entraînement des F-16”, a-t-il déclaré. »
Puis une série d’article révèle que l’enthousiasme du mois de mai pour les F16 s’est sérieusement refroidie. C’est le Pentagone lui-même qui lance la douche
froide :
« Les conditions du
champ de bataille en Ukraine ne sont actuellement “pas idéales” pour l’emploi d’avions de combat F-16, a déclaré le 13 juillet le lieutenant-général Douglas Sims, directeur des opérations de
l’état-major interarmées.
“Les conditions actuelles
pour l’emploi des F-16 ne sont probablement pas – elles ne sont probablement pas idéales”, a déclaré le général lors d’un point de presse.
“Je veux dire que les Russes
possèdent encore une certaine capacité de défense aérienne. Ils ont une capacité aérienne. Et le nombre de F-16 qui seraient fournis n’est peut-être pas parfait pour ce qui se passe
actuellement”, a-t-il précisé.
Sims a
toutefois ajouté que la situation évoluait au fil du temps et que cela dicterait la manière dont les avions de combat seraient utilisés à l’avenir.»
Bien sûr, l’administration Biden se veut encore optimiste face aux médias :
« Le conseiller à la
sécurité nationale des États-Unis a déclaré que l’administration agirait “aussi vite que possible” pour fournir des avions de combat F-16 à l’Ukraine. Un porte-parole de la Maison Blanche a
déclaré que les avions seraient dans le ciel ukrainien “vers la fin de l’année”.
Mais jusqu’à présent, les
partenaires occidentaux ne se sont même pas encore mis d’accord sur un plan de formation des pilotes ukrainiens au pilotage des avions promis, selon trois responsables américains au fait des
discussions. Le Danemark et les Pays-Bas sont à la tête d’une coalition de 11 pays pour soutenir la formation, mais jusqu’à présent aucun pays ne s’est engagé publiquement à fournir des avions
pour le programme. »
Mais le Kyiv Independent est beaucoup moins optimiste :
« Les partenaires
occidentaux ne se sont pas encore mis d’accord sur un plan visant à former les pilotes ukrainiens au pilotage des avions de chasse F-16, selon un article de Politico publié le 25 juillet, qui
cite des responsables américains.
Jusqu’à présent, aucun pays
de la coalition occidentale d’avions de combat ne s’est engagé publiquement à fournir des appareils pour soutenir la formation et aucune décision finale n’a été prise concernant les plans du
programme, malgré les espoirs de le voir démarrer cet été. »
Moon of Alabama nous propose une explication de cette froideur étasunienne à fournir des F16 à l’Ukraine :
« Lockheed-Martin, qui construit et vend encore des F-16 à divers pays,
n’est manifestement pas heureux que les marchés apprennent bientôt que les F-16 n’ont aucune chance contre les avions de chasse et les défenses aériennes russes
modernes.
Leur destruction prochaine fera retentir le cri “Achetez russe” dans
le monde entier et plusieurs pays envisageront probablement de changer de fournisseur et le feront. »
Donc pas d’OTAN ni de F16 pour sauver l’Ukraine. Mais vu la défaite imminente des forces ukrainiennes, il y a de grandes chances que, de toutes façons, aucun F16
n’arrivera en Ukraine :
« Il semble que les
forces armées ukrainiennes aient passé un mauvais moment.
Hier, elles ont mené une
nouvelle attaque de reconnaissance vers Robotyne, au sud d’Orkiv. Cela leur a coûté deux chars. Ce matin, elles ont lancé une attaque beaucoup plus importante à laquelle ont participé au moins
trois bataillons motorisés avec des chars. Ils ont réussi à atteindre l’extrémité nord-est de Robotyne, mais ne sont pas entrés dans la ville.
Selon le ministère russe de
la défense, l’attaque a coûté à l’armée ukrainienne 22 chars, 10 véhicules de combat d’infanterie Bradley et un véhicule de combat blindé. Plusieurs de ces pertes ont été confirmées par des
vidéos de drones prises dans la région.
Plus de 100 Ukrainiens ont
été tués ou blessés au cours de cette seule attaque. Les forces ukrainiennes battent en retraite. »
Face à ce tournant dans l’histoire de l’Ukraine, certains analystes commencent à envisager comment les choses peuvent évoluer.
Bhadrakumar envisage ce qui se passera quand la défaite militaire de l’Ukraine sera devenu un fait indéniable par les gouvernements occidentaux :
« Les réunions
consécutives de Poutine à Moscou et à Saint-Pétersbourg éclairent la pensée russe quant à trois éléments clés de la fin de la partie en Ukraine.
- Premièrement, la Russie
n’a pas l’intention de conquérir le territoire de l’Ukraine occidentale, mais elle insistera pour avoir son mot à dire sur la manière dont les nouvelles frontières du pays et le futur régime se
présenteront et agiront, ce qui signifie qu’un État antirusse ne sera pas autorisé.
- Deuxièmement, le plan de
l’administration Biden visant à arracher la victoire et éviter la défaite est voué à l’échec, car la Russie n’hésitera pas à contrer toute tentative des États-Unis et de l’OTAN d’utiliser le
territoire ukrainien comme tremplin pour mener une nouvelle guerre par procuration, ce qui signifie que l’absorption de l’Ukraine “en pièces détachées” dans l’OTAN restera un
fantasme.
- Troisièmement, et c’est le
plus important, l’armée russe aguerrie, soutenue par une puissante industrie de défense et une économie robuste, n’hésitera pas à affronter les pays membres de l’OTAN limitrophes de l’Ukraine
s’ils empiètent sur les intérêts fondamentaux de la Russie, ce qui signifie que les intérêts fondamentaux de la Russie ne seront pas pris en otage par l’article 5 de la Charte de
l’OTAN. »
Moa se penche sur les garanties de sécurité données à l’Ukraine pour qu’une telle guerre ne puisse pas se reproduire. Nous avions vu la semaine dernière que les
Etats Unis n’envisageait pas d’inclure l’Ukraine dans l’OTAN mais de lui donner des garanties de sécurité équivalentes à celles d’Israël :
«La puissance de la Russie fait que même une tentative de garantie de
sécurité pour l’Ukraine à la manière d’Israël serait trop coûteuse pour les États-Unis et donc tout simplement impossible.
Il
n’y a qu’un seul pays au monde qui puisse garantir la paix en Ukraine et la sécurité de ses frontières. Ce pays, c’est la Russie !
Mais toute garantie de ce
type sera évidemment assortie de conditions. Soit l’Ukraine les accepte soit elle ne sera jamais à l’abri d’une ingérence extérieure.
C’est tout simplement une
réalité avec laquelle l’Ukraine a dû et devra encore vivre. »
« « Les Russes
veulent une restructuration du système politique ukrainien, quelque chose qui est complètement au-delà de ce qui fut négocié en mars 2022 à Istanboul !… Mais
Medvedev parle aussi de la nécessité d’une modification complète de la structure de sécurité en Europe, c’est-à-dire de l’OTAN, de son but, de sa raison d’être, etc… »
Bref ! Medvedev parle de la nécessité de la suppression de l’OTAN
telle qu’elle existe comme condition d’établir une structure de sécurité acceptable en Europe ; et ce dernier point étant, pour les Russes, une condition nécessaire voire non-négociable de la fin
de la guerre en Ukraine et du rétablissement de la paix. »
« Dans le document qui
a marqué l’indépendance de l’Ukraine par rapport à l’Union soviétique, “il est écrit noir sur blanc que l’Ukraine est un État neutre”, a rappelé M. Poutine aux dirigeants africains en visite,
lors de la partie publique de leur réunion à Saint-Pétersbourg. Le président faisait référence à la déclaration de 1990 proclamant l’Ukraine soviétique comme un État souverain qui s’efforcerait
de devenir “un pays neutre en permanence”.
“C’est d’une importance
fondamentale. Les raisons pour lesquelles l’Occident a commencé à entraîner l’Ukraine dans l’OTAN ne sont pas très claires pour nous. Mais cela a créé, à notre avis, une menace fondamentale pour
notre sécurité”, a ajouté M. Poutine.
Nous ne pouvons pas accepter
que les infrastructures militaires d’un bloc qui nous est de facto hostile avancent vers nos frontières. »
Et, pour être sûr d’être pris au sérieux par l’OTAN :
« La Russie est
“toujours prête à faire face à n’importe quel scénario”, a déclaré samedi le président Vladimir Poutine à des journalistes, commentant une éventuelle confrontation directe entre les armées russe
et celles de l’OTAN. Le président répondait à une question sur les récentes quasi-collisions entre des avions russes et américains en Syrie.
“Personne ne souhaite cela”,
a ajouté le président, en rappelant les lignes de prévention des conflits existantes, qui permettent aux officiers russes et américains de se parler directement de “toute situation de crise”. Le
fait que ces lignes fonctionnent toujours montre qu’aucune des parties n’est intéressée par un conflit, a-t-il ajouté. “Si quelqu’un le souhaite – et ce n’est pas nous – nous sommes prêts”, a
ajouté Poutine. »
Le rapport de force Russie-OTAN est maintenant bien établi, l’Ukraine ne servant plus de prétextes. Le problème étant que les dirigeants de l’OTAN continuent à se
persuader que la Russie est faible.
Le sommet Russie
Afrique
Cette semaine, s’est tenu le sommet Russie-Afrique à St Petersbourg, interrompu pendant 3 ans pour cause de Covid. Un sommet dont les médias occidentaux ont parlé,
comme nous le verrons plus loin, alors qu’ils boudent régulièrement ceux des BRICS.
La base de ce sommet fut un
rapport du Club Valdai, le principal think-tank russe, rapport coécrit par des intellectuels
russes et africains. Celui-ci fait un audit de l’état des relations russo-africaines :
« Depuis le dernier
sommet, les principaux défis africains ont été définis : il s’agit de leur sécurité alimentaire et énergétique, de la création d’un système de fourniture d’énergie par les Etats, de répondre au
vide technologique et à l’absence d’infrastructures, mais aussi à la croissance ininterrompue de la population, qui entraîne un excès de main-d’œuvre et du chômage. Pour les intervenants, pas de
doute néanmoins : la Russie peut compter sur un avantage majeur. En effet, à travers l’histoire, ses intérêts n’ont été en contradiction avec ceux d’aucun pays africain. Dans un contexte de
concurrence exacerbée avec d’autres puissances dans la région, la Russie ne cherche pas à supplanter les autres acteurs mais à apporter à l’Afrique sa « valeur ajoutée » par les projets qu’elle
propose. A la différence de la « Françafrique » qui impliquait selon le rapport un certain paternalisme et des relations de dépendance, l’émergence des BRICS a favorisé de nouveaux types de
coopération plus égalitaires : ainsi sont apparues la « Chinafrique » et l’« Indafrique ». Dans ce même esprit, la Russie souhaite désormais développer la « Russafrique ». »
Pour montrer l’importance que la Russie donne à l’Afrique, Poutine s’est fendu d’une lettre, traduite en français sur le site du Kremlin, dans laquelle il explique
les raisons du refus de la Russie de prolonger l’Initiative de la Mer Noire et explique ce qui lie les deux régions :
« Je tiens
particulièrement à souligner notre collaboration traditionnellement étroite sur la scène internationale, la protection ferme et cohérente des intérêts des pays africains sur les forums
internationaux de la part de l’URSS et ensuite de la Russie. Nous avons toujours strictement respecté le principe de ” solution africaine aux problèmes africains ” et été solidaires avec les
Africains dans leur lutte pour l’autodétermination, la justice et la défense de leurs droits légitimes. Nous n’avons jamais tenté d’imposer à nos partenaires nos propres idées sur leur structure
interne, les formes et les méthodes de gestion, les objectifs du développement et les voies pour les atteindre. Notre respect de la souveraineté des États africains, de leurs traditions et
valeurs, de leur désir de définir eux-mêmes leur destin et de bâtir librement les relations avec leurs partenaires reste inchangé.
Nous apprécions sincèrement
le capital d’amitié et de coopération accumulé de bonne foi, les traditions de confiance et de soutien mutuel, établis entre le Russie et les pays d’Afrique. Ce qui nous rapproche, c’est
l’aspiration commune à la création d’un système de relations basé sur la priorité du droit international, la prise en compte des intérêts nationaux, l’indivisibilité de la sécurité, la
reconnaissance du rôle central de coordination de l’Organisation des Nations Unies….
Malgré les sanctions, la
Russie continuera à œuvrer énergiquement pour organiser les livraisons des céréales, des aliments, des engrais en Afrique, sans s’y limiter. Nous apprécions beaucoup toute la palette des
relations économiques avec l’Afrique et nous continuerons son développement dynamique, aussi bien avec des États individuels qu’avec les associations régionales d’intégration et, bien sûr, avec
l’Union africaine. Nous saluons l’orientation stratégique de cette organisation vers l’intégration économique ultérieure et l’établissement de la zone de libre-échange continentale africaine.
Nous sommes prêts à établir des relations pratiques et mutuellement avantageuses, y compris dans le cadre de l’Union économique eurasiatique. Nous sommes également disposés à intensifier la
coopération avec les autres associations régionales du continent. Tout en poursuivant les traditions établies, nous prévoyons de continuer à aider à former les cadres nationaux pour les États
africains. À présent, près de 35 000 étudiants du continent font leurs études dans notre pays, dont plus de 6 000 grâce aux bourses russes. Chaque année nous augmentons le nombre de bourses
octroyées, favorisons la formation commerciale et les liens interuniversitaires devenus fréquents ces derniers temps. Il est dans notre intérêt commun d’atteindre un nouveau niveau, un niveau
plus élevé dans la coopération humanitaire, dans le domaine de la culture, du sport, des médias. Je saisis cette occasion pour inviter nos jeunes amis africains à venir en mars 2024 en Russie, à
Sotchi, au Festival mondial de la jeunesse. Ce forum international de grande envergure rassemblera plus de 20 000 représentants de plus de 180 pays pour un dialogue ouvert amical informel, libre
de barrières idéologiques et politiques, des préjugés raciaux et religieux, réunissant la jeune génération autour des idées d’un monde durable et stable, de la prospérité et de la
création. »
« “La Russie soutient
l’aspiration des États africains à la stabilité et au progrès social et économique. Il est important que notre coopération avec l’Afrique ait atteint un nouveau niveau ces dernières années”,
a-t-il déclaré, ajoutant que Moscou a l’intention de développer davantage le commerce et l’investissement et d’aider à lutter contre la pauvreté, à former du personnel et à assurer la sécurité
alimentaire.
Et, bien sûr, nous
continuerons à aider nos partenaires africains par tous les moyens possibles à renforcer leur souveraineté nationale et culturelle [et] à participer plus activement à la résolution des problèmes
régionaux et mondiaux.
Le président russe a ajouté
que l’Afrique “s’affirme de plus en plus comme l’un des pôles du monde multipolaire émergent” et qu’il est certain que le forum “donnera un élan supplémentaire” à la coopération à long terme
entre le continent et Moscou. »
Il est visible que la Russie lance sa grande offensive diplomatique envers l’Afrique, qui est décidément le nouveau centre d’attraction des grandes puissances. La
différence avec la Chine ou l’Inde étant que la Russie n’a pas besoin des matières premières africaines, en ayant déjà suffisamment sur son sol.
Pour mieux faire digérer la cessation de l’Initiative de la Mer Noire :
« La Russie a augmenté
ses livraisons de produits alimentaires à l’Afrique malgré les sanctions occidentales qui pèsent sur les exportations du pays, a déclaré le président Vladimir Poutine lors du sommet
Russie-Afrique qui s’est tenu vendredi.
Selon Poutine, l’Afrique a
reçu 11,5 millions de tonnes de céréales russes l’année dernière et a déjà reçu près de 10 millions de tonnes en 2023.
Jeudi, le président russe a
offert gratuitement des céréales à six pays africains, précisant que les livraisons seraient prêtes dans les mois à venir. Le Burkina Faso, le Zimbabwe, le Mali, la Somalie, la République
centrafricaine et l’Érythrée recevront chacun entre 25 000 et 50 000 tonnes de céréales, selon Poutine. Moscou couvrira également les frais de livraison des cargaisons, a-t-il
ajouté. »
« Le gouvernement russe
a annulé plus de 20 milliards de dollars de dettes historiques des pays africains, a déclaré vendredi le président Vladimir Poutine lors d’une session plénière du forum Russie-Afrique à
Saint-Pétersbourg.
Il a ajouté que Moscou
allouerait également davantage de fonds pour contribuer au développement du continent.
“Le montant total de la
dette des pays africains annulée par la Russie s’élève à 23 milliards de dollars et 90 millions de dollars supplémentaires seront alloués aux mêmes fins”, a déclaré M. Poutine, en référence aux
liens commerciaux et financiers historiques entre Moscou et l’Afrique. »
C’est ce qu’on appelle mettre le paquet. Nous verrons bientôt si Poutine sait tenir parole.
Le sommet s’est terminé par une déclaration commune :
« Une déclaration
commune a été adoptée à l’issue de cette rencontre, prévoyant une coopération accrue dans les domaines de l’approvisionnement alimentaire, l’énergie et l’aide au développement. Elle appelle à «
créer un ordre mondial multipolaire plus juste, équilibré et durable, s’opposant fermement à toute forme de confrontation internationale sur le continent africain », selon le texte publié sur le
site du Kremlin.
Le texte prévoit aussi que
Moscou aidera les pays africains à « obtenir réparation pour les dégâts économiques et humanitaires causés par les politiques coloniales » occidentales, y compris « la restitution des biens
culturels » pillés.
Le président russe a annoncé
que le sommet Russie-Afrique se tiendra désormais tous les trois ans et un « mécanisme de partenariat et de dialogue » sera créé pour les « questions de sécurité », y compris pour la lutte contre
le terrorisme, la sécurité alimentaire et le changement climatique.
« Il est également question
de passer systématiquement aux monnaies nationales, y compris le rouble, dans les règlements financiers des transactions commerciales » entre la Russie et l’Afrique, a ajouté Vladimir
Poutine. »
Pour l’anecdote, le sommet a été aussi l’occasion d’observer les lignes de fracture en Afrique même :
« Le président de la
transition au Burkina Faso s’est adressé frontalement à la vingtaine de chefs d’État et de gouvernement réunis autour de Vladimir Poutine : « Je m’en vais m’excuser auprès des anciens que je
pourrais vexer dans mes propos à venir. Les questions que nos générations se posent sont les suivantes : il s’agit de comprendre comment, avec tant de richesses sur notre sol, l’Afrique est
aujourd’hui le continent le plus pauvre. Et comment se fait-il que nos chefs d’État traversent le monde à mendier ? Il faut que nous, chefs d’État africains, arrêtions de nous comporter en
marionnettes qui dansent à chaque fois que les impérialistes tirent sur les ficelles. »
Des propos que le président
sénégalais n’a pas laissé passer. Macky Sall a répondu au capitaine Traoré, dès le début de son intervention : « Pour répondre à notre jeune frère, notre cadet : les chefs d’État ne sont pas
venus ici pour mendier. Nous n’allons pas ailleurs pour tendre la main. Nous travaillons pour un partenariat d’égale dignité entre les peuples. C’est le même discours qu’on tient à Dakar, ici à
Saint-Pétersbourg, ou à Washington. Et ce combat transcende les générations. » »
Comme on pouvait s’y attendre, les Etats occidentaux et l’Ukraine ne voient pas d’un bon œil cette parade diplomatique russe envers l’Afrique.
Ils ont d’abord fait parvenir un message aux dirigeants africains invités. Selon le porte-parole du Kremlin :
« Pour Dmitri Peskov,
il ne fait aucun doute que les Occidentaux ont tout mis en œuvre pour saboter le sommet Russie-Afrique. « La quasi-totalité des États africains ont été soumis à une pression sans précédent de la
part des États-Unis. D’autres missions occidentales tentent également de participer à ces efforts pour empêcher ce sommet d’avoir lieu, pour empêcher ces États africains d’être représentés à ce
sommet », affirme-t-il. »
Pression confirmée indirectement par le président de la RDC qui explique qu’il ne se rendra pas à ce sommet, mais que cette décision n’est pas due aux
pressions :
« La présidence assure
aussi qu’il n’y a pas eu de pression internationale. « Les Américains et les Britanniques ont peut-être fait passer le message pour dire que ce n’était pas une bonne idée, mais ça n’a vraiment
pas joué » dans la décision, affirme un diplomate. »
Puis une série d’articles médiatiques ont exprimé la pensée occidentale vis-à-vis de ce sommet. Ils dénoncent d’abord la faiblesse économique de la Russie :
« Après avoir bloqué
les exportations de céréales de l’Ukraine, Moscou tentera de se présenter comme l’ami de l’Afrique lors du sommet. Mais certains dirigeants africains considèrent la suspension de l’accord sur les
céréales comme “un coup de poignard dans le dos”….
Le précédent sommet
Russie-Afrique à Sotchi en 2019 poursuivait un plan ambitieux visant à doubler le volume des échanges et à accroître les investissements russes sur le continent. Cependant, les promesses de
Sotchi ne se sont pas concrétisées et les espoirs des dirigeants africains à la recherche d’opportunités d’investissement ont été déçus.
Au cours des dernières
années, le volume des échanges entre la Russie et l’Afrique est resté stable autour de 15 à 20 milliards de dollars (13 à 18 milliards d’euros). Selon les analystes, les volumes commerciaux
relativement faibles font de Moscou un partenaire économique moins attractif pour les pays africains, en particulier par rapport à la Chine et aux pays occidentaux. Les investissements russes en
Afrique sont également faibles, représentant environ 1 % des investissements directs étrangers. »
Puis insistent sur deux autres sujets, l’accord sur les céréales et la compagnie Wagner :
« Les dirigeants
africains se tourneront vers le président russe Vladimir Poutine pour des promesses concrètes sur l’approvisionnement en céréales lors d’un sommet commençant jeudi, certains étant également
susceptibles de rechercher des éclaircissements et des assurances sur l’avenir des mercenaires wagnériens sur le continent. »
Enfin, ils perçoivent une certaine désaffection de la part des africains :
« Le président russe
Vladimir Poutine rencontrera jeudi des dirigeants africains à Saint-Pétersbourg dans une pièce de théâtre diplomatique conçue pour dépeindre la Russie comme une grande puissance avec de nombreux
amis mondiaux, malgré sa guerre déstabilisatrice en Ukraine.
Mais seuls 16 chefs d’État
africains seront présents – moins de la moitié des 43 qui sont venus au premier sommet Russie-Afrique en 2019, selon l’assistant présidentiel Iouri Ouchakov, une déception frappante pour le
Kremlin malgré une vague d’efforts diplomatiques en Afrique et un signe de consternation dans les nations africaines face à une guerre qui a fait grimper les prix des denrées alimentaires et du
carburant, blessant les populations vulnérables. Dix autres États africains envoient des premiers ministres, a déclaré Ouchakov. »
« Poutine a honte car
que peu de dirigeants africains se présentent à son sommet sur la Russie »
RFI et France 24 avait anticipé cette bataille médiatique autour du sommet Russie-Afrique et, la semaine précédant le sommet, ont publié toute une série d’article
sur « l’influence russe en Afrique » :
Et oui, la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis n’ont plus le monopole de « l’influence sur l’Afrique ». Et, à en croire le volet « 5/5 – Des influenceurs
francophones très actifs », l’influence française a laissé quelques traces assez amères dans certains esprits africains.
A lundi prochain.
Note du Saker
Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé
de cette revue de presse, ou son lien.
Comme de nouveaux
lecteurs de cette revue de presse arrivent régulièrement, les mêmes réflexes cognitifs apparaissent. Le plus fréquent est « Pourquoi cette ligne éditoriale anti-Occident » ou
« on dirait de la propagande
anti-occidentale/russe ». Je vais donc re-répondre à cette inquiétude. Que les anciens lecteurs qui savent déjà pourquoi sautent ce paragraphe, ou le relise pour se rafraîchir la
mémoire.
Je parle de
« réflexes cognitifs » parce que cela est
vraiment le cas, pas pour sortir les grands mots. Je dis réflexes, car ses fondements sont subconscients comme tous les réflexes, cognitifs car ils sont introduits subrepticement dans votre
mental, votre esprit, par la propagande médiatique que vous subissez quotidiennement, comme nous le montrons régulièrement dans cette revue de presse.
Cette propagande instille, insidieusement et petit à petit, par sa répétition quotidienne, des idées, des pensées, dans votre esprit qui ressortirons
automatiquement lorsque vous vous retrouvez dans certaines situations. Par exemple, la répétition quotidienne du mantra « l’attaque non provoquée de l’Ukraine par la Russie ».
Personnellement vous ne suivez pas assez la géopolitique mondiale pour savoir si cette affirmation de « non provoquée » est vraie ou fausse mais, comme vous la
lisez dans chaque article sur l’Ukraine, vous finissez par, subconsciemment, la prendre pour une vérité. Comme disait Goebbels, « un mensonge répété mille fois devient une vérité » et même
une vérité tellement profonde que quiconque viendra la remettre en question créera une réaction émotionnelle en vous, la même que quand quelqu’un vous ment effrontément en face à face. Donc quand
quelqu’un vous dit que la Russie a été poussée, obligée, à attaquer l’Ukraine vous avez le réflexe de penser « c’est un menteur/manipulateur/prorusse qui raconte n’importe
quoi » et de couper court à la discussion car « cela ne sert à rien de discuter avec un menteur ». Sans ce
réflexe cognitif vous auriez plutôt la réaction de dire « Ha bon, et de quelle manière la Russie a été poussée à attaquer
l’Ukraine ? ». Mais le réflexe cognitif instillé par la propagande médiatique vous empêche d’avoir cette réaction équilibrée et donc vous enferme dans la propagande que vous
subissez.
Et bien c’est cette réaction émotionnelle et son idée conjointe de « propagande anti-occidentale » que vous ressentez lorsque
vous lisez cette revue de presse. Car elle remet en question des opinions qui ont été ancrés en vous par la propagande médiatique et que vous avez assimilé au point d’en faire des idées
personnelles, alors que vous n’avez jamais vraiment enquêté sur le sujet, juste avalé et cru sur parole ce que vous disaient les médias. Et le premier mensonge inséré dans votre esprit par les
médias occidentaux est que « il n’existe pas de
propagande médiatique dans les pays démocratiques car la presse est libre et pluraliste ». Donc quand cette revue de presse vous démontre le contraire vous avez une réaction
émotionnelle qui entraîne la pensée automatique « Oh
mais c’est de la propagande anti-occidentale… et la propagande russe/chinoise ?…». Alors je vous réponds, loin de moi l’idée que les médias russes ou chinois ne fassent pas de propagande
mais, ne lisant ni le russe ni le chinois, ni vous ni moi, nous ne pouvons pas la subir et devrions laisser aux chinois et aux russes le travail de la dénoncer et nous concentrer sur celle que
nous subissons, la propagande occidentale. Tout simplement pour moins subir son emprise manipulatoire subconsciente et pouvoir mieux comprendre la réalité qu’elle cherche à modifier ou cacher, en
bref rester des citoyens éclairés.
C’est justement l’objet de cette revue de presse dite « alternative », vous présentez d’autres points de vue qui ne
sont jamais présentés dans la presse grand public, pour vous permettre de mieux comprendre certains sujets d’actualité qui sont soumis à une forte propagande médiatique, ou alors carrément
négligé par les médias pour les sujets qui fâchent, une propagande par omission. Vous l’aurez compris, la guerre en Ukraine est un terrain de propagande intense cachant la guerre hybride de
l’Occident contre la Russie, mais bien d’autres sujets le sont aussi.
Donc vos réactions sont normales, elles ont même été instillés pour vous empêcher d’accéder aux autres points de vue. Les étiquettes comme « propagande russe/chinoise », « complotisme », « extrême droite/gauche » qui sont appliqués sur tous les
avis vraiment dissidents
sont là pour cela, discréditer tout autre point de vue qui pourrait vous faire prendre conscience de la propagande dans laquelle vous baignez, sans le réaliser. Mais ne vous laissez pas bloquer
par ces réflexes. Continuez à lire cette revue de presse, tranquillement, en faisant appel à votre conscience, votre capacité de raisonnement, votre esprit critique pour continuer à élargir votre
conscience et votre maîtrise de la géopolitique mondiale. Petit à petit, comme pour tous les vieux réflexes inutiles, ils disparaîtront d’eux-mêmes.
***
Alors, pour étayer mes propos, commençons par démonter la psyop [Psychological operation] de cette semaine, une psyop étant une opération de propagande à grande
échelle :
L’initiative de la Mer
Noire
Nous commencerons cette revue de presse par l’affaire dite de « l’initiative de la Mer Noire », « Black Sea grain deal » dans les médias anglophones. Nous
allons expliquer cette histoire en détail car elle montre comment l’Occident l’a utilisé au mieux dans le cadre de sa guerre hybride contre la Russie. Cet accord/initiative date de juillet 2022
et a été négocié par l’intermédiaire d’Erdogan :
« L’initiative
céréalière de la mer Noire est un accord signé par la Russie, l’Ukraine, la Turquie et les Nations unies pour permettre l’exportation des céréales ukrainiennes malgré la guerre en
Ukraine.
L’accord a été signé le 22
juillet 2022 à Istanbul puis prolongé à deux reprises. En juillet 2023, après un an d’application, l’accord a permis d’exporter environ 33 millions de tonnes de céréales et autres produits
agricoles. »
Cet accord, qui est signé et supervisé par les Nations Unis, a deux volets, un favorable à l’Ukraine, l’autre à la Russie. Le premier permet à l’Ukraine d’exporter
ces céréales par bateaux en traversant la Mer Noire en toute sécurité et le deuxième permet à la Russie d’exporter ses engrais en promettant, juste pour ses produits là, de lever les sanctions
qui pénalisent ses banques en les empêchant d’être payés en dollars :
« Deux groupes de
travail des Nations unies ont été créés parallèlement aux pourparlers : l’un, dirigé par Martin Griffiths, responsable des affaires humanitaires des Nations unies et chef du Bureau de la
coordination des affaires humanitaires, s’est penché sur l’acheminement des céréales ukrainiennes par la mer Noire ; l’autre, dirigé par Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la CNUCED,
organisme des Nations unies chargé du commerce et du développement, s’est penché sur la facilitation des exportations de denrées alimentaires et d’engrais russes. »
Ces deux volets ont été promus médiatiquement en disant qu’ils allaient permettre aux pays pauvres de pouvoir continuer à se nourrir, malgré la guerre, en achetant
à la fois les céréales ukrainiennes et les engrais et céréales russes, la Russie étant un des principaux fournisseurs d’engrais au monde :
« Les 6 plus grands
exportateurs d’engrais en 2022 étaient la Russie, le Canada, la Chine continentale, les États-Unis d’Amérique, le Maroc puis l’Arabie saoudite. Collectivement, ces principaux fournisseurs ont
représenté plus de la moitié (51,6 %) des engrais exportés dans le monde en 2022, contre 52,6 % en 2021. »
Neuf mois après la signature de l’accord, en mars 2023, la Russie a commencé à faire remarquer que les termes de l’Accord n’étaient pas respectés :
« L'”accord sur les
céréales” de la mer Noire conclu en août dernier ne fonctionne pas comme prévu, car les céréales en provenance d’Ukraine ne sont pas acheminées vers les pays d’Afrique et d’Asie qui en ont
besoin et l’Occident continue de
bloquer toutes les exportations de denrées alimentaires et d’engrais russes, a annoncé jeudi le ministère russe des affaires étrangères…
Huit mois plus tard, seule
la première partie de l’accord a été mise en œuvre, et ce “loin des objectifs humanitaires déclarés”, selon le ministère. Depuis le 1er août de l’année dernière, l’Ukraine a exporté plus de 23
millions de tonnes de céréales, dont 70 % étaient destinées à l’alimentation animale. Sur ce total, 47 % sont destinés à l’UE et 34 % aux “pays à revenu moyen supérieur”, selon Moscou, alors que
seulement 2,6 % sont actuellement destinés aux pays qui ont le plus besoin de nourriture.
Dans le même temps, des
progrès “proches de zéro” ont été réalisés dans le déblocage des livraisons de céréales ou d’engrais russes, dont d’autres pays ont cruellement besoin. Kiev continue de bloquer le pipeline
d’ammoniac Togliatti-Odessa “pour des raisons purement politiques”, ce qui entraîne une pénurie de 2,5 millions de tonnes de matières premières qui pourraient produire 7 millions de tonnes
d’engrais et nourrir 200 millions de personnes, selon le ministère.
Les États-Unis et leurs
alliés ont déclaré que leurs sanctions ne concernaient pas les denrées alimentaires et les engrais russes, mais ils ont interdit à tous les navires russes d’accoster dans leurs ports
ou d’accéder aux services d’assurance et de courtage, imposant ainsi un blocus total à la navigation commerciale, dans les faits, sinon dans les mots.
“Il est temps d’arrêter de
jouer la carte de l’alimentation. La plus grande partie des céréales en provenance d’Ukraine est destinée à l’Union européenne en tant que fourrage à des prix de dumping, et non aux pays les plus
pauvres”, note le ministère. “Les exportations agricoles russes sont entravées de manière flagrante, même si les Européens et les Américains, habitués aux mensonges, tentent de convaincre tout le
monde du contraire.
À titre d’exemple, le
ministère a indiqué que 262 000 tonnes d’engrais russes étaient bloquées dans les ports des Pays-Bas et des États baltes depuis des mois. Moscou a offert ces engrais aux pays africains à titre
gracieux, mais seule une cargaison de 20 000 tonnes, destinée au Malawi, a réussi à partir jusqu’à présent. »
En mai, toujours pas de progrès mais Erdogan réussit à persuader la Russie d’attendre encore deux mois pour que les choses s’améliorent. L’accord est prolongé
jusqu’au 17 juillet :
« Mercredi, le
président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé la prolongation de l’accord sur les céréales de la mer Noire pour deux mois supplémentaires. Moscou a ensuite confirmé cette
prolongation.
L’accord sur les céréales a
été prolongé jusqu’au 17 juillet inclus, sans aucune modification, a déclaré le ministère russe des affaires étrangères. Si tous les problèmes liés à l’accord ne sont pas résolus dans les deux
mois, l’accord sera résilié après le 17 juillet, a précisé le ministère.
Le ministère russe des
Affaires étrangères a confirmé la prolongation de l’accord sur les céréales pour une durée de deux mois. Il a indiqué “cinq” tâches systémiques “qui doivent être résolues dans le cadre de la mise
en œuvre du mémorandum Russie-ONU et pour lesquelles il n’y a pas eu de progrès”, à savoir la reconnexion de la Banque agricole russe à SWIFT, la fourniture de pièces détachées, le déblocage de
la logistique de transport et de l’assurance, la réouverture du pipeline d’ammoniac “Togliatti-Odessa” et le “déblocage” des actifs des sociétés russes. »
Mais rien ne bouge. Aucun des cinq points précédents n’est mise en place, alors, un mois avant l’expiration du 17 juillet la Russie annonce :
« La Russie se retirera
de l’accord qui permet l’exportation des céréales ukrainiennes via la mer Noire le 18 juillet, a annoncé le vice-ministre des affaires étrangères Sergey Vershinin.
Toutefois, un nouveau cycle de consultations avec les Nations unies sur la
sauvegarde de l’accord, initialement négocié par les Nations unies et la Turquie, n’est pas à exclure, a déclaré M. Vershinin à l’agence de presse RIA Novosti mardi.
La Russie reste en contact
avec l’organisation mondiale sur cette question, mais “nous allons faire ce que nous avons dit. Nous nous préparons à ce que le 18 juillet devienne la date à laquelle les accords qui ne sont pas
respectés prendront fin”, a-t-il ajouté.
Au cours des discussions qui
ont eu lieu au début du mois, “l’ONU a essentiellement
reconnu qu’elle “ne pouvait rien faire” pour fournir ce qui avait été promis à Moscou dans le cadre de l’accord, a déclaré le vice-ministre des affaires étrangères, ajoutant qu’il
s’agissait d’une situation “triste”. »
« L’accord facilité par
les Nations unies, officiellement connu sous le nom d’Initiative de la mer Noire, n’a pas atteint ses objectifs initiaux, qui étaient d’acheminer les céréales vers les pays pauvres, a déclaré le
ministère. Au lieu de cela, il est devenu un programme “purement commercial” qui achemine des produits vers des pays riches, alors que les exportations de denrées alimentaires et d’engrais russes
restent bloquées.
L’accord sur les céréales
devant expirer à la fin du mois, l’Occident collectif, l’Ukraine et même les Nations unies ont intensifié leurs “activités de propagande” sur la question, a déclaré le ministère dans un
communiqué.
“Les arguments se résument à
affirmer que, sans le maïs fourrager ukrainien, le monde mourra de faim, alors que les sanctions unilatérales illégales imposées par l’Occident à la Russie ne s’appliquent pas à la nourriture et
aux engrais”, a indiqué le ministère.
En réalité, l’accord sur les
céréales est devenu un mécanisme “purement commercial” permettant d’exporter des produits ukrainiens vers des pays “bien nourris” plutôt que vers des pays souffrant d’insécurité alimentaire, a
poursuivi le ministère. Quelque 81 % des produits expédiés par l’Ukraine dans le cadre de l’accord au cours de l’année écoulée ont abouti dans des pays “à revenu élevé ou moyen supérieur”, a
indiqué le ministère, ajoutant que les pays les plus pauvres du monde, notamment l’Éthiopie, le Yémen, l’Afghanistan, le Soudan et la Somalie, ne représentaient que 2,6 % des produits
exportés.
Par ailleurs, la situation
concernant le blocage des exportations de produits alimentaires et d’engrais russes “continue de se dégrader”, a indiqué le ministère. Les cinq objectifs “systémiques” prévus par le mémorandum
Russie-ONU n’ont toujours pas été atteints. »
Pourtant des pays comme le Mexique seraient intéressés pour acheter des engrais russes sans être obligés de passer, pour éviter les sanctions, par des
intermédiaires qui ne font qu’en faire monter le cout :
« Le Mexique étudie les
moyens d’accroître le commerce bilatéral avec la Russie, a déclaré l’ambassadeur en Russie, Eduardo Villegas Megias, dans une interview publiée samedi par RIA Novosti.
Selon le diplomate, le
Mexique souhaite augmenter les importations d’engrais russes, qu’il reçoit principalement par l’intermédiaire de pays tiers. “C’est une condition nécessaire au développement de l’agriculture. Le
gouvernement consacre des sommes considérables aux engrais.
“L’exportation de ce produit depuis la Russie se faisait auparavant par
le biais de certains intermédiaires, des entrepreneurs privés… mais le gouvernement mexicain souhaite envisager l’achat de grandes quantités d’engrais pour l’agriculture avec le soutien
des autorités russes”, a déclaré M. Megias, ajoutant que son pays était également intéressé par l’augmentation des importations d’acier russe pour le développement du secteur manufacturier
mexicain. »
Au dernier moment, le 13 juillet, l’ONU, signataire garante de l’accord, fait une proposition à Poutine, alors qu’un mois auparavant elle déclarait qu’elle
« ne pouvait rien faire » :
« Le secrétaire général
des Nations unies, Antonio Guterres, a proposé au président russe Vladimir Poutine que Moscou accepte de prolonger l’accord sur le transport des céréales en échange d’un accès partiel au système de paiement international
SWIFT, a rapporté Reuters mercredi, citant ses sources.
La Russie souhaitait que sa
banque agricole, Rosselkhozbank, soit reconnectée à SWIFT, mais un porte-parole de l’UE a déclaré en mai que la levée des restrictions
imposées aux banques du pays n’était pas à l’ordre
du jour.
Les exportations russes de
denrées alimentaires et d’engrais ne sont pas soumises aux sanctions occidentales. Moscou a toutefois souligné que les restrictions imposées aux paiements, à la logistique et à
l’assurance constituaient en fait un obstacle aux expéditions.
Pour remédier à cette
situation, l’UE envisage désormais de
connecter une filiale de Rosselkhozbank à SWIFT afin de permettre spécifiquement les transactions de céréales et d’engrais, selon Reuters.
Selon les sources de
l’agence, M. Guterres a suggéré au président Poutine que Moscou prolonge de plusieurs mois l’accord sur les céréales de la mer Noire, afin de donner à Bruxelles le temps de connecter la filiale de
Rosselkhozbank à SWIFT.»
Alors que l’ONU et l’UE n’ont pas fait un geste depuis un an, au dernier moment ils « envisagent » de se pencher sur le cas. Evidemment, la
réponse de Poutine est des plus circonspects :
« La Russie envisage de
suspendre sa participation à l’accord sur les céréales facilité par les Nations unies jusqu’à ce que ses exportations de denrées alimentaires et d’engrais soient débloquées, a déclaré jeudi le
président Vladimir Poutine. Aucune des promesses faites à Moscou dans le cadre de l’accord n’a encore été tenue, a-t-il déclaré, ajoutant que l’accord n’était qu’une “affaire à sens
unique”.
“Laissons-les d’abord tenir cette promesse, puis nous reviendrons
immédiatement à l’accord“, a déclaré Poutine.
Moscou pourrait ne plus
vouloir prolonger l’accord dans l’espoir que les pays occidentaux et les Nations unies remplissent leur part du marché, a déclaré le président. “Nous pouvons suspendre notre participation à cet
accord”, a-t-il déclaré, ajoutant que “tout le monde nous dit une fois de plus que toutes les promesses faites seront tenues”.
Selon Poutine, aucun de ces
objectifs n’a été atteint. “Rien – et je tiens à le souligner – n’a été fait. C’était un jeu unilatéral depuis le début. Pas un seul objectif lié aux intérêts de la Fédération de Russie n’a été
atteint”, a-t-il déclaré, ajoutant que Moscou avait à plusieurs reprises prolongé l’accord de bonne foi malgré ce fait. »
Alors, plutôt que de tenir cette promesse, Von der Leyen lance la première attaque diplomatique en disant que si Poutine ne renouvelle pas l’accord alors la
« sécurité alimentaire mondiale » est en
jeu, en évitant bien sûr de dire que le non renouvellement de cet accord est dû au fait que le second volet de cet accord n’a pas été respecté par l’Occident :
« « La balle est dans
le camp du président Poutine », a pour sa part estimée le 13 juillet Ursula von der Leyen, faisant mine d’ignorer la cause du problème. « La Russie a une responsabilité de prolonger l’accord ou
alors l’insécurité alimentaire mondiale en sera la
conséquence », a poursuivi la présidente de la Commission européenne lors d’une conférence de presse au côté du secrétaire général de l’ONU, Antonio
Guterres. »
On notera que Guterres, qui se tient au coté de Von Der Leyen, ne fait rien pour redresser le tir, mettant ainsi la neutralité de l’ONU en question, alors que
l’organisation est un des signataires garantissant l’accord.
Moon of Alabama fait un résumé de l’histoire :
« Il s’est également
avéré que le flux de céréales en provenance de l’Ukraine n’a pas été distribué aux personnes souffrant de la faim :
Une enquête récente menée
par le média autrichien eXXpress indique toutefois que ce n’est pas le cas. Près de la moitié des exportations ukrainiennes de blé et de maïs vers l’Union européenne ont fini par nourrir les
porcs espagnols qui produisent le célèbre jambon.
Selon eXXpress, seuls 15 %
des exportations ont abouti dans les pays menacés par la famine, dont 167 000 tonnes en Éthiopie et 65 000 tonnes au Soudan. L’Espagne, quant à elle, a reçu 2,9 millions de tonnes de blé et de
maïs en provenance d’Ukraine. »
« Le total des
exportations de céréales ukrainiennes vers les huit pays “les moins avancés“, dont sept sont également des “pays à faible revenu“, s’élevait à seulement 1 896 077 tonnes métriques, soit 6,8 % du
total. À titre de comparaison, l’Espagne, un “pays développé” à “revenu élevé“, a importé un total de 5 980 657 tonnes de céréales d’Ukraine, soit 19,4 % du total.
Les 116 millions d’habitants
de l’Éthiopie, un pays “en développement” à “faible revenu“, ont reçu un total de 282 760 tonnes, tandis que les 17,8 millions d’habitants des Pays-Bas, un pays “développé” à “revenu élevé“, ont
acheté 1 920 649 tonnes d’aliments pour porcs, principalement à base de maïs. »
L’argument de la sécurité alimentaire utilisé par Von Der Leyen, ainsi que tous les médias et dirigeants occidentaux, ne tient donc pas la route. C’est juste un
argument pour diaboliser la Russie.
D’autant plus qu’une bonne partie passe par les routes européennes et y reste :
« Il est également
beaucoup moins nécessaire d’exporter des céréales d’Ukraine par voie maritime. Une partie de ses exportations de céréales est désormais acheminée par voie terrestre et fluviale vers la Roumanie
et, de là, vers le reste du monde. »
Déstabilisant ainsi le marché céréalier européen, sans que Von Der Leyen ne fasse le moindre geste :
« Le mécontentement des
agriculteurs polonais grandit face à l’afflux de blé et de maïs d’Ukraine : ces céréales avaient vocation à être exportées sur les marchés mondiaux,
maisla plupart se sont entassées en
Pologne, participant à une baisse généralisée des prix. Le ministre s’était fendu d’une lettre à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, réclamant notamment la
réintroduction de droits de douane pour les produits agricoles ukrainiens. Ces derniers entrent en effet sur le sol de l’Union en passant par la frontière polonaise. “Étant donné qu’il apparaît
clair que les revendications des fermiers ne seront
pas entendues par la Commission européenne, j’ai pris la décision de démissionner de mon poste de ministre de l’Agriculture et du Développement rural”, a annoncé Henryk Kowalczyk dans un
communiqué. »
Cela n’empêche pourtant pas Von Der Leyen d’accuser Poutine d’être la cause de « l’insécurité alimentaire ».
Le 17 juillet donc, surprise dans les médias occidentaux, dont RFI :
« « L’accord de la
mer Noire s’est de facto terminé aujourd’hui », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ajoutant que « dès que la partie [des accords] concernant la Russie sera
satisfaite, la Russie reviendra immédiatement à l’accord sur les céréales ».
Voyons maintenant comment RFI présente l’affaire :
« Cet accord, conclu en
juillet 2022 par la Russie et l’Ukraine après médiation de l’ONU et de la Turquie, est destiné à éviter une crise alimentaire mondiale en permettant les
exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire en toute sécurité malgré le conflit en Ukraine. »
On a vu que cet argument utilisé par Von Der Leyen et repris en chœur par tous les médias occidentaux, dont RFI et l’ONU, est faux car une très petite partie des
céréales ukrainiens atteint les pays en « insécurité
alimentaire », la plus grande partie restant en Europe, au point de déstabiliser le marché céréalier européen.
« La Russie juge
notamment que ses propres exportations de céréales
et d’engrais sont entravées, même si elles ne sont pas directement visées par les sanctions
occidentales prises en réaction à l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022 »
RFI ne précise pas que cela faisait partie de l’accord et présente cela comme une réaction émotive et sans fondement de la part de la Russie puisque les céréales
russes ne font pas l’objet de sanctions directes, mais indirectes car la Russie ne peut pas se faire payer facilement par un pays décidant, ou étant obligé, de respecter les sanctions
occidentales. Pour accentuer l’image d’un gouvernement émotif, donc peu raisonnable et d’autant plus dangereux, l’article ajoute :
« Les déclarations de
Dmitri Peskov interviennent quelques heures après une attaque ukrainienne par drone naval qui a touché le crucial pont reliant la Russie à la péninsule annexée de Crimée, et tué deux
civils. »
Celui qui suit l’affaire de près sait très bien que cela n’a rien à voir mais le lecteur de RFI ne le sait pas et aura donc tendance à retenir un tel lien.
Pour garder un minimum de qualité journalistique, le paragraphe se finit ainsi :
« Le porte-parole du
Kremlin a toutefois assuré que la
décision de non-reconduction de l’accord et l’attaque n’étaient pas « liés », expliquant qu’« avant même cette attaque, c’était la position du président Poutine ». »
Mais qui va croire le porte-parole de Kremlin dans une population à qui l’on rabâche depuis des mois de se méfier de « la propagande du Kremlin ».
« La Russie,
qui traînait des pieds depuis de
longs mois lorsqu’on évoquait le renouvellement de cet accord, a donc mis sa menace à exécution. Moscou renvoie la balle dans le camp
de ce qu’on appelle, en Russie, « l’Occident collectif » : pour les Russes, c’est à lui qu’il revient désormais d’autoriser le transit des navires de grains et d’engrais russes dans
les ports, de permettre d’assurer les cargaisons ou encore de rebrancher au système interbancaire Swift Rosselkohzbank, la banque agricole de Russie. »
L’article fait passer le non-respect d’un accord signé il y a un an, sous la garantie de l’ONU, pour un caprice de la part de la Russie. Le fait que
« l’Occident collectif » n’a pas fait le moindre geste pour que cet accord soit perpétué est carrément balayé sous le tapis de la propagande de guerre.
Cerise sur le Bortsoky, la partie signataire n’ayant pas fait le début d’un effort pour respecter son engagement accuse rageusement celle ayant totalement respecté
les siens :
« Les Occidentaux ont
également réagit, mais avec fermeté. L’ONU a affirmé que des centaines de millions de personnes dans le monde « vont payer le prix » de la décision russe : « Des centaines de millions de
personnes font face à la faim et les consommateurs sont confrontés à une crise mondiale du coût de la vie. Ils vont payer le prix », a dénoncé lundi le secrétaire général de l’ONU Antonio
Guterres, estimant que la décision russe « portera un coup aux personnes dans le besoin partout dans le monde ».
« Je condamne
fermement la décision cynique de la Russie de mettre fin à l’initiative céréalière de la mer Noire, malgré les efforts des Nations unies et de la
Turquie. L’UE s’efforce de garantir la
sécurité alimentaire des populations vulnérables de la planète », a tweeté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. »
Clou dans le cercueil diplomatique :
« L’ambassadrice
américaine à l’ONU a dénoncé lundi un « acte de
cruauté » de Moscou. « La Russie joue
à des jeux politiques, et de vrais gens vont souffrir », a déclaré Linda Thomas-Greenfield à la presse, accusant la Russie de « prendre l’humanité en otage ».
C’est ce que l’on appelle se faire tailler un costard.
Mais l’objectif principal de cette manipulation est atteint pour l’Occident, le gouvernement russe, c’est-à-dire Poutine, va encore passer pour une entité soumise
aux réactions émotionnelles donc peu raisonnable, « cruelle », « prenant l’humanité en otage »… Il est donc normal de
chercher à destituer quelque chose d’aussi malfaisant. Une campagne de propagande d’autant plus nécessaire que la Russie est de plus en plus visiblement en train de mettre l’Ukraine en difficulté
sur le terrain militaire.
Moon of Alabama a fait sa petite enquête pour voir si le cours du blé est si élevé qu’il risque de provoquer une « insécurité alimentaire » :
« Il y a ensuite le
monde réel dans lequel le blé est produit et commercialisé à l’échelle internationale :
Le pic de l’été 2022 a été provoqué par la guerre en Ukraine et
n’était pas naturel. Depuis lors, les prix ont évolué avec les hauts et les bas habituels vers un niveau plutôt normal. Lorsque l’accord sur les céréales de la mer Noire a pris fin, ils sont
restés dans la normale. »
Voilà donc un exemple typique de guerre hybride, une guerre dans laquelle la psychologie des foules, la propagande, les coups fourrés, tous les coups d’ailleurs,
sont permis pour déstabiliser non seulement l’adversaire mais aussi et surtout sa propre population afin qu’elle continue à supporter des guerres qu’elle détesterait naturellement. Les médias et
les services secrets sont en première ligne de cette forme de guerre hybride.
Mais attention aux retours de bâton car, pour l’instant c’est l’image de l’Occident qui se dégrade aux yeux du monde entier. Le 19 juillet, Reuters fait une annonce qui ne sera reprise par aucun
média :
« L’Union européenne
modifiera ses sanctions contre Moscou mercredi en autorisant le dégel de certains fonds de grandes banques russes qui pourraient être nécessaires pour réduire les goulets d’étranglement dans le
commerce mondial des denrées alimentaires et des engrais, selon un projet de document.
Cette décision intervient alors que les dirigeants africains ont
critiqué l’impact négatif des sanctions sur le commerce, qui pourraient avoir exacerbé les pénuries principalement causées
par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et son blocage des ports de la mer Noire.
En vertu du nouveau
règlement, qui devrait être adopté par les envoyés de l’UE mercredi, les pays de l’UE pourront débloquer les ressources économiques précédemment bloquées appartenant aux principaux prêteurs
russes VTB (VTBR.MM), Sovcombank, Novikombank, Otkritie FC Bank, VEB, Promsvyazbank et Bank Rossiya, selon le document.
Dans le cadre des sanctions
révisées, l’UE prévoit également de faciliter les exportations de denrées alimentaires à partir des ports russes, que les commerçants avaient cessé de desservir après les sanctions de l’UE, bien
que les mesures exemptent explicitement les exportations de denrées alimentaires, a déclaré un fonctionnaire.
L’UE a jusqu’à présent nié que ses sanctions affectaient le commerce
alimentaire. »
Retour de bâton pour l’Ukraine aussi qui subit la colère russe face à cette manipulation :
« La Russie a lancé
d’intenses attaques de drones et de missiles dans la nuit de mercredi à jeudi, endommageant des infrastructures portuaires essentielles dans le sud de l’Ukraine, notamment des terminaux
céréaliers et pétroliers, et blessant au moins 12 personnes, selon des responsables. »
A la suite du Sommet de Vilnius qui n’a rien apporté de décisif à l’Ukraine, comme elle l’espérait, la guerre militaire est bloquée, la partie russe continuant sa
tactique d’attrition des forces ukrainiennes, à l’abri derrière leurs tranchées et leur supériorité balistique.
Par contre, la guerre de propagande fait rage de plus belle. Nous commencerons par cet article de Newsweek datant du 9 juin 2023, au début de la
« contre-offensive ukrainienne » :
« Les forces armées
ukrainiennes affirment que les troupes russes
perdent rapidement le contrôle des zones occupées, alors que les unités de Kiev lancent une offensive majeure, attendue depuis longtemps, avec l’aide de nouveaux systèmes d’armes de
l’OTAN, notamment des chars de combat principaux. »
Tous les journaux occidentaux ont repris en cœur cette propagande ukrainienne.
un mois et demi plus tard, cet article du Wall Street Journal explique que :
« Lorsque l’Ukraine a
lancé sa grande contre-offensive au printemps, les responsables militaires occidentaux savaient que Kiev ne disposait pas de l’entraînement ou des armes nécessaires pour déloger les forces
russes, qu’il s’agisse d’obus ou d’avions de guerre. Ils espéraient toutefois que le courage et l’ingéniosité des Ukrainiens l’emporteraient.
Ce n’est pas le cas. Des champs de mines profonds et mortels, des fortifications
étendues et la puissance aérienne russe se sont combinés pour bloquer en grande partie les avancées significatives des troupes ukrainiennes. Au lieu de cela, la campagne risque de s’enfoncer dans
une impasse, avec le risque d’épuiser les vies humaines et le matériel sans que l’on assiste à un changement majeur de dynamique. »
Ce retour de la réalité n’empêche pourtant pas les responsables étasuniens de continuer à propager des fausses nouvelles, les fameuses « fake News », que
même l’Ukraine n’ose plus propager :
« L’Ukraine aurait
franchi une étape importante dans ses tentatives de reconquête des terres occupées parles forces d’invasion russes, a déclaré dimanche le secrétaire d’État
américain Antony Blinken.
S’adressant dimanche à
Fareed Zakaria de CNN, Blinken a affirmé que toutes les ambitions de la Russie pour l’invasion “ont échoué il y a longtemps” et a indiqué qu’environ la moitié des territoires occupés avaient été repris par
l’Ukraine, tout en soulignant également que la contre-offensive du pays n’en était qu’à ses débuts.
“En ce qui concerne les
objectifs de la Russie et de Poutine, ils ont déjà échoué”, a déclaré Blinken. “Ils ont déjà perdu. L’objectif était d’effacer l’Ukraine de
la carte, d’éliminer son indépendance, sa souveraineté, de l’incorporer à la Russie. Cela a échoué il y a longtemps”.
Il poursuit : “Aujourd’hui,
l’Ukraine se bat pour récupérer une plus grande partie des terres que la Russie lui a confisquées. Elle a déjà repris environ 50 % de ce qui avait été saisi
initialement. Aujourd’hui, elle mène une lutte acharnée pour en récupérer davantage. La contre-offensive n’en est qu’à ses débuts. C’est difficile”. »
Après sa débâcle en Afghanistan, il semble que Biden veuille absolument cacher au peuple étasunien sa future débâcle en Ukraine.
L’ANASE
Comme l’Afrique, l’Asie du sud-est est (re)devenue un terrain de compétition entre les grandes puissances. Voulant éviter de retomber dans un piège dont les
vietnamiens, les cambodgiens, les laossiens, les philippins et même les indonésiens, tous des pays de l’ANASE, se souviennent fraîchement et amèrement, cette région affiche une volonté politique
de neutralité vis-à-vis des grandes puissances.
« L’ANASE ne doit pas
devenir le mandataire d’une quelconque puissance, a déclaré le président indonésien Joko Widodo aux ministres des affaires étrangères de la région réunis à Jakarta pour la 56e réunion des
ministres des affaires étrangères de l’ANASE et d’autres réunions connexes vendredi.
“L’ANASE ne peut pas être
une zone de concurrence, elle ne peut pas être le mandataire d’un pays, et le droit international doit être respecté de manière cohérente”, a-t-il déclaré.
La ministre indonésienne des
affaires étrangères, Retno Marsudi, a également souligné que la région Asie-Pacifique ne devait pas devenir un champ de bataille. Elle a fait ces remarques en s’adressant à la 13e réunion des
ministres des affaires étrangères du sommet de l’Asie de l’Est à Jakarta, vendredi, avant que le pays ne termine une série de réunions ministérielles de l’ANASE.
Widodo a souligné que
l’ANASE a le potentiel pour devenir le centre de la croissance, à la fois en raison de la jeunesse de sa population et de l’abondance de ses ressources naturelles.
Nous, les pays de l’ANASE,
les pays en développement, avons besoin de compréhension, de sagesse et de soutien, tant de la part des pays développés que des pays amis, pour abandonner l’approche “zéro” et adopter une
approche “gagnant-gagnant””, a-t-il déclaré. »
Cette politique a été bien visible au cours de la réunion des ministres des affaires étrangères des pays de l’ANASE qui s’est tenue à Jakarta, vendredi 14 juillet.
Ainsi, Blinken, Lavrov et Wang Yi, leur homologue chinois, ont tous été invités et s’y sont rendus.
« Les plus hauts
diplomates américains et chinois tiendront leur deuxième réunion en l’espace de quelques mois jeudi à Jakarta, cherchant à gérer les tensions qui risquent de s’enflammer à nouveau à la suite
d’allégations de piratage informatique par la Chine. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et Wang Yi, le plus haut responsable de la politique étrangère chinoise, se rencontreront en
marge des discussions de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) dans la capitale indonésienne, selon le calendrier rendu public par le département d’État. La réunion a lieu bien
que Microsoft ait déclaré deux jours plus tôt que des pirates chinois s’étaient introduits dans les comptes de courrier électronique du gouvernement américain, y compris ceux du département
d’État. »
« Mercredi après-midi,
M. Lavrov a participé à un dialogue tripartite avec le haut diplomate chinois Wang Yi et la ministre indonésienne des affaires étrangères Retno Marsudi. La réunion, qui s’est principalement
déroulée à huis clos, a duré environ une heure. Peu après le départ de Wang Yi, Lavrov et Retno se sont rendus dans une autre salle pour une réunion bilatérale. Le dialogue entre l’Indonésie et
la Russie a duré environ 20 minutes. »
L’Indonésie ayant postulé pour devenir membre des BRICS, le sujet a dû être discuté au cours de la réunion entre Marsudi, Lavrov et Yi.
Les médias de l’Hexagone se sont désintéressés du sujet. Le seul article trouvé vient du Figaro qui se concentre sur les problèmes avec la Birmanie,
pays faisant aussi parti de l’ANASE, et la « menace
chinoise » :
« Les ministres des
Affaires étrangères de l’ANASE sont réunis mardi 11 juillet en Indonésie pour des discussions dominées par la crise en Birmanie, sur fond de divisions entre ses membres sur l’opportunité de
réengager le dialogue avec la junte birmane.
La rencontre de deux jours
de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE) sera suivie par des rencontres avec Pékin, Washington et d’autres puissances, au cours desquelles le secrétaire d’État américain Antony
Blinken cherchera à tempérer les assurances chinoises en mer de Chine méridionale.
L’ANASE reste divisée sur
les tentatives diplomatiques à adopter pour résoudre la crise birmane…
Washington et les membres de
l’ANASE vont chercher à « repousser » les actions de Pékin dans la très disputée mer de Chine méridionale, a déclaré samedi 8 juillet à la presse Daniel Kritenbrink, le haut diplomate américain
pour l’Asie de l’Est. »
Le 10 juillet nous parlions du futur sommet Union Européenne-Etats d’Amérique Latine et des Caraïbes :
« Les chefs d’État et
de gouvernement de 33 membres de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) devraient se rendre à Bruxelles les 17 et 18 juillet prochains pour un sommet avec leurs
homologues de l’Union européenne.
En amont de ce sommet
historique, les pays de la CELAC ont envoyé une contre-proposition de 21 pages au projet de texte que les États membres de l’UE leur avaient envoyé le mois dernier, datée du 4 juillet et
consultée par EURACTIV.
Le texte initial de la
déclaration proposé par l’UE comprenait plusieurs paragraphes sur le soutien à l’Ukraine, faisant référence aux résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU, ont déclaré trois personnes au fait
de la question.
« Le texte sur l’Ukraine
était très équilibré », a affirmé un diplomate européen à EURACTIV. « Il n’y a rien de spécial dans ce que nous leur avons envoyé », a ajouté un second diplomate de l’UE.
Toutefois, les États
d’Amérique latine « ont supprimé tout ce qui concernait l’Ukraine », a déploré un troisième diplomate de l’Union après avoir vu la contre-proposition…
La participation du
président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui avait initialement reçu une invitation à participer au sommet de la part de l’Espagne, a été annulée après un refus des dirigeants latino-américains.
Cette invitation a constitué un point de discorde supplémentaire avant le sommet conjoint. »
« Les dirigeants des
pays de l’Union européenne se sont réunis, lundi 17 juillet, avec leurs homologues d’Amérique latine et des Caraïbes pour deux jours à Bruxelles afin de se rapprocher malgré des divergences
notamment sur la guerre en Ukraine.
“Nous avons besoin de nos
amis proches à nos côtés en ces périodes d’incertitudes”, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en accueillant le président brésilien Luiz Inácio Lula da
Silva avant le début du sommet réunissant une cinquantaine de dirigeants.
Ursula von der Leyen a
annoncé que les Européens allaient investir 45 milliards d’euros dans l’économie de la région latino-américaine, dans le cadre de la stratégie “Global Gateway”, réponse européenne au programme
chinois des “Nouvelles routes de la soie”.
Il s’agit du troisième
sommet entre l’UE et la Communauté d’États latino-américains et des Caraïbes (CELAC). Le dernier remonte à 2015, et les deux parties essaient de rattraper le temps perdu. Mais le rapprochement
n’est pas sans difficultés.
Des désaccords sont apparus
dès le début des négociations sur une déclaration commune, notamment en raison de la volonté des Européens de mentionner la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine. Les discussions sur ce
texte se poursuivaient lundi soir. »
« Une « profonde
préoccupation » plutôt qu’une ferme condamnation de la guerre russe en Ukraine. C’est tout ce que les 27 auront pu obtenir des 32 États signataires de cette déclaration de clôture. Le Nicaragua,
proche de Moscou, n’a pas donné sa signature. Mais la Celac et l’UE ont généralement dépassé leurs clivages pour mettre en avant une feuille de route commune. »
Suivant leur origine, les médias ont eu un point de vue totalement différent sur ce sommet. Pour le média du pays qui préside le CELAC, l’archipel de St Vincent, ce
sont les accords économiques qui importent, pas un mot sur l’Ukraine :
« La série de réunions
a débuté par une table ronde commerciale UE-ALC le lundi matin, au cours de laquelle la présidente von der Leyen a présenté le programme d’investissement de la passerelle mondiale UE-ALC (GGIA).
Il comprend plus de 135 projets visant à faire de la transition verte et numérique équitable une réalité des deux côtés de l’Atlantique et s’articule autour de quatre piliers : une transition
verte équitable, une transformation numérique inclusive, le développement humain et la résilience en matière de santé et les vaccins.
À cette occasion, le
président a annoncé que Team Europe s’engageait à verser plus de 45 milliards d’euros pour soutenir le partenariat renforcé avec l’Amérique latine et les Caraïbes jusqu’en 2027. Le sommet a
encore renforcé le partenariat entre l’UE et les pays de la CELAC sur des priorités communes, telles que les transitions numérique et verte, la lutte contre le changement climatique et la perte
de biodiversité, la santé, la sécurité alimentaire, les migrations, la sécurité et la gouvernance ou la lutte contre la criminalité transnationale.
Au cours du sommet, l’UE a
renforcé sa coopération énergétique avec l’Argentine et l’Uruguay en signant deux protocoles d’accord. Le premier définit les principaux domaines de coopération, notamment les énergies
renouvelables, l’hydrogène et la réduction des émissions de méthane, et souligne la nécessité d’assurer une transition énergétique socialement juste. Le second met l’accent sur les énergies
renouvelables, l’efficacité énergétique et l’hydrogène renouvelable en tant que domaines de coopération essentiels, l’UE et l’Uruguay s’efforçant d’atteindre la neutralité climatique d’ici à
2050.
Dans le cadre de la
stratégie “Global Gateway” de l’UE, la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Banco Santander ont signé, lors du sommet UE-CELAC, un prêt de 300 millions d’euros pour soutenir
l’installation d’une série de petites centrales solaires photovoltaïques d’autoconsommation au Brésil. De même, la BEI a annoncé l’octroi d’un prêt de 200 millions d’euros à la Banco del Estado
de Chile pour financer de nouvelles maisons répondant à des normes d’efficacité énergétique plus strictes, ainsi qu’un prêt de 100 millions d’euros pour soutenir l’industrie de l’hydrogène
renouvelable en plein essor au Chili.
L’UE a également signé un
protocole d’accord avec le Chili pour établir un partenariat sur les chaînes de valeur des matières premières durables, qui contribuera à la sécurité de l’approvisionnement de l’Europe tout en
créant des emplois et de la croissance au Chili. »
Les médias étasuniens, qui ne doivent pas voir d’un bon œil l’Europe empiéter dans leur « pré carré », y ont vu une « grande anxiété » et des « divisions » :
« Le dernier jour d’un
sommet entre les dirigeants de l’Union européenne et de l’Amérique latine, qui devait être une rencontre amoureuse, a été marqué par une grande anxiété, qui s’est transformée en fracas diplomatique à cause de la guerre en
Ukraine.
Les ambassadeurs ont
travaillé une bonne partie de la nuit et jusqu’à mardi matin pour trouver un texte, même le plus fade, condamnant la Russie pour son invasion de l’Ukraine. Les discussions ont achoppé sur les
réserves de certains pays d’Amérique centrale et du Sud comme Cuba, le Venezuela et le Nicaragua, a déclaré un fonctionnaire de l’UE.
Ce sommet tant attendu, huit
ans après le précédent, s’est transformé en une impasse sur la question de savoir qui serait le premier à se prononcer sur un sujet sur lequel la grande majorité des 60 pays présents s’étaient
déjà mis d’accord lors de plusieurs votes aux Nations unies et dans d’autres institutions internationales.
Alors que l’Union européenne
(27 États) souhaitait que le sommet soit axé sur de nouvelles initiatives économiques et une coopération plus étroite afin de contrer l’influence croissante de la Chine dans la région, plusieurs
dirigeants de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (33 États) ont mis sur la table des récriminations vieilles de plusieurs siècles concernant le colonialisme et
l’esclavagisme.
“La majeure partie de
l’Europe a été, et est toujours, le bénéficiaire déséquilibré d’une relation dans laquelle notre Amérique latine et nos Caraïbes ont été et sont inégalement attelées”, a déclaré Ralph Gonsalves,
premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, qui assure la présidence de la CELAC. »
« Les divisions au
sujet de la guerre en Ukraine sont à l’origine d’une fracture lors du sommet UE-Latas qui était censé être une rencontre amoureuse. »
La semaine dernière nous parlions de cette étasunienne choisit par la Commission européenne pour réguler l’activité des GAFAM en Europe :
Fiona Scott Morton, une
économiste américaine qui était un
haut fonctionnaire antitrust sous le mandat de l’ancien président Barack Obama, a été nommée économiste en chef de la concurrence à la Commission européenne, a annoncé l’organe exécutif de l’UE
mardi.
Elle jouera un rôle clé dans
les enquêtes menées par l’autorité européenne de la concurrence sur Alphabet (GOOGL.O) Google, Apple (AAPL.O), Meta Platforms (META.O) et Microsoft (MSFT.O), ainsi que sur des fusions très
médiatisées telles que l’acquisition d’iRobot (IRBT.O) par Amazon (AMZN.O) et l’accord Figma d’Adobe (ADBE.O).
Sa nomination à l’unité
d’élite antitrust de la Commission européenne a suscité des critiques avant même d’être annoncée.
Et bien les critiques ont continué cette semaine contre ce loup dans la bergerie. D’abord venant du Parlement européen :
« Devant le parlement
européen, Margrethe Vestager n’est pas venue plaider pour Fiona Scott-Morton. Même si elle s’est pliée au jeu des questions parlementaires pendant plus d’une heure, la commissaire à la
Concurrence est simplement venue dire que son choix
était définitif.
Les députés européens tirent
la sonnette d’alarme devant les conflits d’intérêts possibles dans des dossiers où Fiona Scott-Morton a eu à travailler pour ou contre Microsoft, Apple, Amazon, Broadcom, Pfizer ou
Google.
Mais Margrethe Vestager leur
oppose une fin de non-recevoir. « Ce serait
vraiment aller trop loin si le Parlement avait son mot à dire dans chaque évaluation de conflit d’intérêts pour chaque personne qui arrive à la Commission ou la quitte. J’espère
vraiment qu’on a eu votre confiance pour le travail accompli jusqu’ici », a commenté Margrethe Vestager. »
« Le président français
Emmanuel Macron a critiqué mardi la décision de la responsable antitrust de l’UE, Margrethe Vestager, d’embaucher une économiste américaine plutôt qu’une européenne pour superviser la Big Tech,
ajoutant que son travail antérieur pourrait conduire à des conflits d’intérêts. »
Face à tant de résistance Scott-Morton a finalement préféré renoncer à ce poste :
« “Fiona Scott Morton
m’a informée de sa décision de ne pas accepter le poste d’économiste en chef à la concurrence. Je l’accepte avec regret”, a déclaré Margrethe Vestager sur Twitter. »
Mais la souveraineté numérique de l’Europe est encore très loin :
« L’Europe a-t-elle
laissé passer l’occasion de mettre fin à l’accès disproportionné des agences de renseignement américaines à nos données
personnelles ? La réponse est clairement « oui » pour Max Schrems, le juriste autrichien à l’origine des invalidations des accords transatlantiques de transferts de données vers les
États-Unis. »
Conséquences des sanctions étasuniennes, le processus de dédollarisation du commerce international continue. Cette semaine c’est l’Inde qui prend les
initiatives :
« L’Indonésie et l’Inde
envisagent de régler leurs transactions bilatérales en monnaie locale et de relier leurs systèmes de paiement rapide afin de stimuler les transferts de fonds transfrontaliers, selon un haut
fonctionnaire du gouvernement indien.
La ministre indienne des
finances, Nirmala Sitharaman, et son homologue indonésien, Sri Mulyani Indrawati, ont discuté de ces propositions avant les réunions du groupe des vingt pays en Inde, a déclaré le fonctionnaire
qui a demandé à ne pas être identifié car les plans ne sont pas publics. Les pourparlers sont avancés et une annonce pourrait être faite une fois que les fonctionnaires auront rempli les
formalités, a ajouté le fonctionnaire. »
« Afin de stimuler le
commerce et les investissements bilatéraux, le Premier ministre Narendra Modi, qui se trouve aujourd’hui à Abou Dhabi pour s’entretenir avec le président des Émirats arabes unis, le cheikh
Mohamed ben Zayed Al Nahyan, a annoncé que l’Inde et les Émirats arabes unis avaient convenu de commencer le règlement commercial en monnaies locales. Le Premier ministre Modi a déclaré qu’il
espérait que le commerce bilatéral entre les deux pays dépasserait bientôt la barre des 100 milliards de dollars, alors qu’il s’élève actuellement à 85 milliards de dollars. »
Et pour finir dans ce registre, une vidéo toujours parfaitement documentée, de Marc Touati qui nous explique où en sont les prospectives mondiales :
« Ce sont les deux
événements économiques majeurs qui ont marqué la planète ces derniers jours. D’une part, la publication des enquêtes des directeurs d’achat qui détaillent les perspectives de croissance pour le
monde et chacun des principaux pays qui le composent.
D’autre part, l’annonce par
les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) de la création prochaine d’une monnaie d’échange concurrente du dollar et adossée à l’or. »
Note du Saker Francophone : N’oubliez pas de
participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé de cette revue de presse, ou son
lien.
Par Wayan – Le 17 juillet 2023 – Le Saker Francophone
Le sommet de l’OTAN à
Vilnius
L’événement géopolitique
de la semaine fut le sommet de l’OTAN qui s’est tenu durant deux jours en Lituanie, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière russe. Commençons donc par le communiqué officiel [en
français] de l’OTAN, publié dès le premier jour. Un long texte de 90 paragraphes d’un style très bureaucratique dont nous reprendrons ici les éléments marquants :
« …Nous nous réjouissons à la perspective d’avoir, à l’occasion de ce
sommet, des échanges fructueux avec les chefs d’État et de gouvernement de l’Australie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de la République de Corée… »
C’est la deuxième année
que des représentants de pays de la zone Pacifique sont invités au sommet de l’OTAN, confirmant ainsi que l’OTAN est en train de devenir le bras armé de tout le « bloc occidental » et
non plus seulement de « l’union transatlantique ». Evidemment, la Chine voit cela d’un mauvais œil, comme nous le verrons plus loin.
« La Russie
porte l’entière responsabilité de la guerre
d’agression, illégale et injustifiable, qu’elle mène contre l’Ukraine, guerre qui ne fait suite à aucune provocation et nuit
gravement à la sécurité euro-atlantique et internationale, et pour laquelle elle devra pleinement répondre de ses actes. Nous continuons
de condamner avec la plus grande fermeté le fait que la Russie viole, de manière flagrante, le droit international, la Charte des Nations Unies ainsi que les engagements qu’elle a pris et les
principes auxquels elle a souscrit dans le cadre de l’OSCE. Nous ne reconnaissons pas et ne reconnaîtrons jamais les annexions,
illégales et illégitimes, auxquelles la Russie a procédé, y compris celle de la Crimée. »
S’enfermant dans le narratif mensonger [nous démontrerons plus loin ce qualificatif de mensonger] disant que l’attaque russe contre l’Ukraine « ne fait suite à aucune provocation », ce chapitre conclut
que « nous ne reconnaissons pas l’annexion de la
Crimée ».
La base militaire de Sébastopol, en Crimée, qui fut construite dans les années 1770, a toujours été russe, elle est d’une importance stratégique capitale pour la Russie car c’est son seul port
militaire en eau chaude. Il est donc impensable pour le gouvernement russe, quel qu’il soit, de l’abandonner et qu’elle tombe sous contrôle de l’OTAN. Et, bien sûr, cette dernière le sait très bien. Donc, une telle déclaration
ne fera que mener la relation Russie-OTAN, dans une impasse complète et pousser la Russie à l’extrême dans cette guerre qu’elle estime comme vitale à sa survie. Que cette estimation soit exagérée
ou pas, une telle déclaration par l’OTAN ne fait que lui confirmer cette impression. On peut être sûr que la Russie ne cèdera la Crimée que si elle est vaincue. Et pourtant l’OTAN insiste
lourdement sur ce sujet, comme pour bloquer tout négociation de paix possible.
« Nous soulignons que
la paix ne saurait être établie sans un retrait total et inconditionnel de la Russie. Nous avons demandé
instamment à la Russie de s’engager de manière constructive dans des négociations sincères avec l’Ukraine, mais elle ne s’est à aucun moment montrée sincèrement prête à travailler à une paix
juste et durable. »
« Nous soutenons
pleinement l’Ukraine dans son droit de choisir ses propres arrangements de sécurité. L’avenir de l’Ukraine est dans l’OTAN. Nous réaffirmons
l’engagement que nous avons pris en 2008 au sommet de Bucarest, à savoir que l’Ukraine deviendrait membre de l’OTAN, et aujourd’hui, nous reconnaissons que le pays a déjà suffisamment avancé sur
la voie de l’intégration euro-atlantique pleine et entière pour qu’un plan d’action pour l’adhésion ne soit plus une nécessité. »
Nous avons vu dans nos précédentes revues de presse, et nous le reverrons ici plus loin, que l’une des lignes blanches de la Russie était l’adhésion de
l’Ukraine à l’OTAN, qu’elle considère aussi comme un danger pour sa sécurité nationale. Là encore ce paragraphe empêche tout négociation future autour d’une garantie de sécurité commune entre
l’Europe et la Russie :
« Nous soutenons
pleinement l’Ukraine dans son droit de choisir ses propres arrangements de sécurité. L’avenir de l’Ukraine est dans l’OTAN. Nous réaffirmons
l’engagement que nous avons pris en 2008 au sommet de Bucarest, à savoir que l’Ukraine deviendrait membre de l’OTAN, et aujourd’hui, nous reconnaissons que le pays a déjà suffisamment avancé sur
la voie de l’intégration euro-atlantique pleine et entière pour qu’un plan d’action pour l’adhésion ne soit plus une nécessité. ».
Il faut préciser ici que ce n’est pas « l’Ukraine » qui veut rentrer dans l’OTAN, c’est le gouvernement Zelensky qui a pourtant été élu sur des promesse
de paix avec la Russie, promesses aussitôt oubliées dès son élection.
« Conformément à la
Charte de partenariat spécifique de 1997 entre l’OTAN et l’Ukraine et à la déclaration de 2009 venant en complément de cette charte, les Alliés continueront d’aider l’Ukraine à progresser sur la
voie de l’interopérabilité ainsi que dans les réformes supplémentaires requises sur le plan démocratique et dans le secteur de la sécurité, et de suivre l’avancement de ces travaux. Les ministres
des Affaires étrangères des pays de l’OTAN évalueront régulièrement les progrès accomplis dans le cadre du programme national annuel adapté. L’Alliance aidera l’Ukraine à mettre en œuvre ces
réformes et à avancer sur le chemin de sa future adhésion. Nous serons en mesure d’adresser à l’Ukraine une invitation à
rejoindre l’Alliance lorsque les Alliés l’auront décidé et que les conditions seront réunies. »
C’est cette simple phrase, mise en caractère gras, qui provoquera la grosse déception de Zelenski qui envisageait une rapide adhésion à l’OTAN afin que l’article 5
de la charte de l’OTAN [si un pays est attaqué tous les autres viennent à sa défense] puisse la sauver d’une inévitable défaite face à la Russie. Mais non, l’OTAN ne veut pas entrer en guerre
directe contre la Russie. Par procuration, oui, directe, non. Nous verrons plus bas que l’une des conditions qui doit être réunie, dictée par Biden, est la fin de la guerre contre la
Russie.
Puis le communiqué passe à la Chine :
« La République
populaire de Chine (RPC) affiche des ambitions et mène des politiques coercitives qui sont contraires à nos intérêts, à notre sécurité et à nos valeurs. Elle recourt à une large panoplie d’outils
politiques, économiques et militaires pour renforcer sa présence dans le monde et projeter sa puissance.
Parallèlement, elle entretient le flou quant à sa stratégie, à ses intentions et au renforcement de son dispositif militaire. Ses opérations hybrides ou cyber malveillantes, sa rhétorique hostile
et ses activités de désinformation prennent les
Alliés pour cible et portent atteinte à la sécurité de l’Alliance. La RPC cherche à exercer une mainmise sur des
secteurs technologiques et industriels clés, des infrastructures d’importance critique et des matériaux et chaînes d’approvisionnement stratégiques. Elle utilise le levier économique pour créer
des dépendances stratégiques et accroître son influence. Elle s’emploie à saper l’ordre international fondé sur des règles, notamment
pour ce qui concerne les domaines spatial, cyber et maritime. »
C’est là que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord devient l’Organisation du Traité du Monde Entier. L’OTAN devient ainsi le représentant militaire d’un
bloc occidental, nommés Alliés ou Alliance dans ce communiqué, qui doit défendre « nos intérêts, notre sécurité et nos valeurs », et parle au
nom de ce « nous », entraînant ainsi la France et l’Allemagne dans ce « nous » qui considère la Chine comme « portant atteinte à la sécurité de l’Alliance », alors que
ces deux pays et bien d’autres, en tant qu’Etat souverains indépendants, ne voient pas la Chine ainsi et désireraient plutôt conserver de bonnes relations avec elle. Ce chapitre confirme ainsi
que la Chine, ainsi que l’alliance informelle Chine/Russie, est bien dans la ligne de mire des « alliés ».
« Le renforcement du partenariat stratégique entre la RPC et la
Russie, ainsi que leurs tentatives, se
conjuguant entre elles, qui visent à déstabiliser l’ordre international fondé sur des règles, vont à l’encontre de nos valeurs et de nos
intérêts. »
Evidemment, tout cela passe par une augmentation des dépenses militaires.
« Nous affirmons que,
dans bien des cas, il faudra consacrer plus de 2 % du PIB aux dépenses de défense pour parvenir à remédier aux insuffisances actuelles et à satisfaire les besoins que fait apparaître, dans tous
les domaines, la montée de la contestation de
l’ordre de sécurité. »
Après la théorie passons maintenant à la pratique, le sommet de Vilnius, qui s’est tenu sous le thème de « la forte unité de l’OTAN face à la menace russe
».
Chaque membre a voulu arriver à ce sommet avec un petit cadeau surprise. Le plus gros cadeau fut celui d’Erdogan annonçant qu’il ne bloquait plus l’entrée de la
Suède dans l’OTAN.
« “Je suis heureux
d’annoncer que le président Erdogan a accepté de transmettre le protocole d’adhésion de la Suède” au Parlement turc “dès que possible et de travailler avec l’assemblée pour
garantir une ratification”, a déclaré le responsable à l’issue d’une rencontre avec le dirigeant turc et le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, à la veille d’un sommet de l’Otan à
Vilnius.
“Nous faisons un grand pas
vers la ratification formelle de l’adhésion de la Suède à l’Otan. C’est un bon jour pour la Suède”, a déclaré Ulf Kristersson, se disant “très heureux” de l’accord annoncé par le secrétaire
général de l’Otan.
“Finaliser l’adhésion de la
Suède à l’Otan est une étape historique qui bénéficie à la sécurité de tous les alliés de l’Otan en cette période critique. Elle nous rend tous plus forts et plus en sécurité”, a salué Jens
Stoltenberg lors d’une conférence de presse. »
Comme toujours en politique, le cadeau n’était pas totalement désintéressé :
« Le président turc
Recep Tayyip Erdogan a posé une nouvelle condition à l’entrée de la Suède dans l’Otan : que les 27 ouvrent “la voie à l’adhésion de la Turquie à l’UE”. Une rencontre est prévue avec le Premier
ministre suédois à Vilnius pour d’ultimes tractations. Olaf Scholz a estimé que les deux sujets n’étaient pas “liés”. »
Mais il n’y a pas que l’UE dans les conditions d’Erdogan :
« L’administration du
président américain Joe Biden a accepté de poursuivre la vente controversée d’avions de combat F-16 à la Turquie, quelques heures seulement après qu’Ankara a cessé de faire obstruction à
l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
Le conseiller à la sécurité
nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a confirmé la décision mardi, en déclarant que M. Biden travaillerait avec le Congrès pour finaliser le contrat d’armement.
“Il n’a posé aucune réserve
ou condition”, a déclaré M. Sullivan à la presse lors du sommet de l’OTAN à Vilnius, en Lituanie. “Il a l’intention de procéder à ce transfert en consultation avec le Congrès. »
Mais comme avec tous les politiciens, entre les promesses et leur réalisation un large fossé se creuse. Deux jours plus tard, questionné par un journaliste Erdogan
tempérait :
« Le parlement turc
ratifiera l’adhésion de la Suède à l’OTAN « dès que possible » mais pas avant le mois d’octobre au mieux, a indiqué ce mercredi le président Recep Tayyip Erdogan. « Il y a un congé parlementaire
de deux mois (et) il y a beaucoup d’accords internationaux à examiner, beaucoup de propositions législatives qui doivent être discutées par ordre d’importance », a souligné le chef de l’État
turc, répondant à une question de journaliste sur l’éventualité du mois d’octobre. « Mais nous avons l’intention d’en finir aussitôt que possible », a-t-il assuré en marge du sommet de l’Alliance
atlantique à Vilnius. »
« La plus haute
juridiction suédoise a bloqué, le 13 juillet, deux extraditions réclamées par Ankara. La décision de la Cour suprême tombe seulement trois jours après l’annonce par le président Recep Tayyip
Erdogan de son accord pour que le Parlement turc ratifie l’adhésion suédoise. »
On peut déduire de ces quelques articles que, si d’ici octobre, l’UE n’a pas fait de gros efforts envers la Turquie, le parlement turc pourrait bien trainer les
pieds pour cette ratification.
La position extrêmement stratégique de la Turquie, grand pays aux portes de l’Europe, contrôlant l’accès à la mer Noire donne à son président un pouvoir de
négociation que beaucoup d’autres n’ont pas, autant vis-à-vis de l’Occident que de la Russie. Il en use si adroitement que la Turquie est le seul pays de l’OTAN avec lequel la Russie garde un bon
rapport. Il n’oublie pas non plus qu’il a pu, grâce aux informations des services de renseignements russes, déjouer la tentative de coup d’Etat militaire de 2016, montée avec l’aide de la CIA.
Les autres cadeaux furent surtout des cadeaux de consolation à Zelenski qui fut tant déçu par le peu d’enthousiasme de l’OTAN à venir à sa rescousse :
« Le président français
Emmanuel Macron a annoncé mardi 11 juillet, au premier jour du sommet de l’Otan, que la France allait livrer des missiles longue portée Scalp à l’Ukraine. Après Londres, Paris à son tour cède des
armements sensibles qui vont doter les forces ukrainiennes d’une capacité de frappe de profondeur. »
Il faut noter que ces missiles permettront à l’Ukraine de frapper la Crimée ou le territoire russe.
« Berlin va livrer pour
près de 700 millions d’euros d’armes supplémentaires à l’Ukraine. C’est ce qu’on a appris de sources gouvernementales allemandes, mardi, au premier jour du sommet de l’Otan, à Vilnius.
Deuxième contributeur en matière d’aide militaire pour l’Ukraine après les USA, l’Allemagne avait déjà annoncé le 13 mai dernier, à la veille d’une visite du président Volodymyr Zelensky, des
livraisons d’armes pour 2,7 milliards d’euros. »
Mais ces onéreux cadeaux n’ont pas réussi à adoucir la terrible déception de Zelenski face à cette nouvelle :
« En route pour
Vilnius, Zelensky a déclaré qu’il avait “reçu des signaux indiquant que certaines formulations étaient discutées sans l’Ukraine”, notant que “les formulations concernent l’invitation à devenir
membre de l’OTAN, et non l’adhésion de l’Ukraine”.
“Il est sans précédent et absurde qu’un calendrier ne soit fixé
ni pour l’invitation ni pour l’adhésion de l’Ukraine. Dans le même temps, des termes vagues concernant des ‘conditions’ sont ajoutés
même pour l’invitation de l’Ukraine”, a tweeté le président.
L’Ukraine a déposé une
demande d’adhésion accélérée à l’OTAN en septembre 2022, soit six mois après le début de l’invasion russe.
Tout en reconnaissant
que le pays ne peut pas entrer dans l’alliance
avant la fin de la guerre, Kiev a demandé à plusieurs reprises une invitation ou un “signal clair” sur l’adhésion de la part des alliés lors du sommet de Vilnius. »
« Le président
ukrainien est arrivé à Vilnius, la capitale lituanienne, pour y participer au sommet de l’Otan, consacré notamment à la volonté de Kiev de rejoindre l’Alliance.
“Il a atterri”, a indiqué
son porte-parole Serguiï Nykyforov. Plus tôt dans la journée, Volodymyr Zelensky a dénoncé “l’indécision” et “la faiblesse” de l’Otan, dont les hésitations sur l’adhésion de l’Ukraine
encouragent, selon lui, la “terreur” russe contre son pays. »
Une de ces fameuses « vagues conditions » a été énoncée par Stoltenberg lors d’une conférence de presse, par inadvertance ? :
« Enfin, la tâche la
plus urgente, et tous les Alliés sont d’accord sur ce point, est que nous resterons aux côtés de l’Ukraine. Nous lui apporterons notre soutien aussi longtemps qu’il le faudra. Car si l’Ukraine ne gagne pas cette guerre, la question de l’adhésion
ne pourra plus être discutée. C’est la raison pour laquelle les Alliés se mobilisent et fournissent des dons, un soutien militaire, d’une manière sans précédent. » https://www.nato.int/cps/en/natohq/opinions_216939.htm
Une des raisons pour laquelle l’OTAN ne veut pas de confrontation directe avec la Russie a été avoué, par inadvertance cette fois c’est sûr, par Biden :
« Le président Biden a
accordé une récente interview dans laquelle il a déclaré que les États-Unis manquaient de munitions d’artillerie de 155
mm, ce qui a suscité l’indignation et des questions de compétence de la part des conservateurs sur les médias sociaux.
Au cours de cette interview,
diffusée dimanche matin, M. Biden a défendu l’envoi par son administration d’armes à sous-munitions à l’Ukraine dans le cadre d’une “période de transition” jusqu’à ce que d’autres munitions
soient produites.
“Il s’agit d’une guerre liée
aux munitions. Ils sont à court de munitions et nous en manquons”, a déclaré M. Biden à Fareed Zakaria, de CNN. “Ce que j’ai finalement fait, c’est suivre la recommandation du ministère de la
Défense, non pas de manière permanente, mais pour permettre cette période de transition pendant que nous obtenons plus d’armes 155, ces obus, pour les Ukrainiens.”
Les réactions sur les
réseaux sociaux sont allées de la confusion à l’indignation, les experts et les experts conservateurs se demandant pourquoi M. Biden annonçait la pénurie de munitions aux États-Unis au cours
d’une interview télévisée nationale qui serait vue par des adversaires.
“J’aime bien quand le
président des États-Unis va sur CNN pour dire à tout le monde que nous manquons de munitions”, a fait remarquer l’analyste politique Logan Dobson.
“Joe Biden diffuse au monde
entier que les États-Unis manquent d’obus de 155 mm”, a tweeté le communicateur conservateur Steve Guest. “Un abruti. Joe Biden ne se soucie-t-il pas que nos adversaires chinois l’écoutent ?”.»
Pour un pays ayant le plus gros budget militaire au monde, ce rapide manque de munitions est assez curieux.
Mais il n’y a pas que les Etats Unis qui sont à cours de munitions :
« Les stocks d’armes
britanniques sont “dangereusement bas”.
La Grande-Bretagne doit
remplacer de toute urgence les munitions qui ont été épuisées par l’Ukraine, avertit l’ancien chef de l’OTAN, Lord Robertson, de Port Ellen »
Pour que Zelenski avale plus facilement la pilule, le gouvernement lituanien lui avait organisé une petite sauterie :
« Mardi soir, Zelensky
a prononcé un discours sur la place Lukiskes à Vilnius – à quelques kilomètres du sommet – où il a été présenté à une foule immense par le président lituanien Gitanas Nauseda.
S’exprimant devant des
milliers de personnes sur une scène ornée du bleu et du jaune du drapeau ukrainien – sous une immense pancarte indiquant “#UkraineNATO33” – Zelensky a déclaré qu’il participait au sommet pour
obtenir “l’assurance totale” des membres de l’OTAN de la décision que l’Ukraine “mérite”, alors qu’il continue à faire pression sur l’alliance pour qu’elle fournisse des éclaircissements sur la
date à laquelle son pays pourra rejoindre ses rangs.
“L’OTAN assurera la sécurité
de l’Ukraine. L’Ukraine rendra l’OTAN plus forte”, a-t-il déclaré.
La Lituanie a été le premier
pays à quitter l’Union soviétique en mars 1990. De
nombreux Lituaniens conservent une haine viscérale à l’égard des Russeset ont accueilli Zelensky comme une
rockstar. »
La grande déception de Zelenski fut mal prise par certains et montre que derrière la façade de soutien, la fatigue s’installe :
« Le ministre
britannique de la défense, Ben Wallace, a déclaré mercredi qu’il avait averti l’Ukraine que ses alliés internationaux n’étaient pas “Amazon” et que Kiev devait montrer sa gratitude pour les dons
d’armes afin de persuader les politiciens occidentaux de donner davantage.
Wallace a prévenu que
l’Ukraine devait persuader les législateurs américains et les “politiciens sceptiques d’autres pays que cela en valait la peine” et que “que cela nous plaise ou non, les gens veulent voir de la
gratitude”.
Wallace s’exprimait en marge
du sommet de l’OTAN en Lituanie, en réponse à une question d’un journaliste sur les plaintes du président ukrainien Volodymyr Zelenskiy selon lesquelles Kiev n’avait pas reçu de calendrier pour
rejoindre l’alliance.
Wallace a rappelé qu’il
s’était rendu l’année dernière en Ukraine, où on lui avait présenté une liste d’armes à acheter.
“Vous savez, nous ne sommes
pas Amazon”, a-t-il déclaré, faisant référence au géant américain de la technologie et de la vente au détail. “Je leur ai dit cela l’année dernière, lorsque j’ai fait 11 heures de route pour
recevoir une liste. »
« Jake Sullivan, le
conseiller américain à la sécurité nationale, a affirmé que “le peuple américain mérite un certain degré de gratitude”, en réponse à une question tranchante d’un activiste ukrainien qui demandait
si Joe Biden refusait l’adhésion à l’OTAN parce qu’il avait “peur que la Russie perde, peur que l’Ukraine gagne”. »
Le deuxième jour, pour calmer la déception ukrainienne, les pays du G7 ont pris un engagement :
« Au deuxième jour du
sommet de l’Otan dans la capitale lituanienne Vilnius et près de 18 mois après le début de l’invasion russe, les membres du G7 (États-Unis, Royaume-Uni, France, Canada, Allemagne, Italie, Japon)
ont présenté un plan pour la sécurité de l’Ukraine. Il s’agit de l’aider à faire face à l’offensive russe actuelle et de dissuader la Russie de toute « future attaque armée » contre son
voisin…
« L’avenir de l’Ukraine est
dans l’Otan », a assuré le président américain Joe Biden. Mais, en attendant, « nous allons aider (les Ukrainiens) à bâtir de fortes capacités défensives sur terre, sur mer et dans les airs »,
a-t-il dit, avant de louer le courage de ce pays, un exemple « pour le monde entier ».
La déclaration du G7
constitue un cadre en vue de la conclusion ultérieure d’accords bilatéraux entre ses États membres et Kiev détaillant les armes qu’ils fourniront. Huit autres pays se sont joints à cette
initiative : l’Espagne, les Pays-Bas, le Portugal, l’Islande, la Norvège, le Danemark, la Pologne et la République tchèque.
« Nous devons nous
assurer que, quand la guerre se terminera,
il y ait des mécanismes crédibles en place pour la sécurité de l’Ukraine afin que l’histoire ne se répète pas », a aussi fait valoir le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, avant la
première réunion du « Conseil Ukraine-Otan » avec Volodymyr Zelensky. « Aujourd’hui, nous nous rencontrons en tant qu’égaux et j’attends avec impatience le jour où nous nous rencontrerons en tant
qu’alliés », a poursuivi le Norvégien, qui vient d’être reconduit pour un an à la tête de cette organisation…
Les États-Unis, qui sont la
première puissance militaire, s’inquiètent d’être entraînés dans un possible conflit nucléaire avec la Russie. Volodymyr Zelensky a eu des entretiens bilatéraux avec plusieurs dirigeants, dont
Joe Biden, qui plaide pour un modèle similaire à
celui conclu avec Israël, en vertu duquel Washington s’est engagé à fournir une aide militaire substantielle dans la durée.»
La carotte et le bâton furent donc suffisant pour que Zelenski s’efforce de sourire :
« “Le résultat du
sommet des dirigeants à Vilnius est un succès très attendu et significatif pour l’Ukraine. Je suis reconnaissant à tous les dirigeants de tous les pays de l’OTAN
pour leur soutien très concret et sans précédent“, a déclaré M. Zelenskiy, aux côtés de M. Biden, de Rishi Sunak et d’autres dirigeants du G7.
Interrogé plus tard sur les
commentaires de Wallace, le président ukrainien a répondu : “Je pense que nous avons toujours été très proches de l’OTAN : “Il a demandé à son ministre de la défense, Oleksii Reznikov, qui se
trouvait dans l’assistance, de téléphoner d’urgence
à son homologue britannique pour le remercier à nouveau de son soutien. »
« “Une chose que
Zelenskiy comprend maintenant, c’est que le fait qu’il soit ou non dans l’OTAN n’a pas d’importance, tant qu’il a les nouveaux engagements qui ont été pris lors du sommet, a déclaré M. Biden à la
presse. “Il ne se préoccupe pas de cela maintenant.
Malgré la bonne volonté affichée, les responsables américains ont
lutté en privé avec leurs homologues à Vilnius pour parvenir à un consensus sur l’orientation de la guerre, sur la manière d’y mettre un
terme et sur les garanties à donner à l’Ukraine quant à son avenir au sein de l’alliance militaire atlantique, selon quatre diplomates de l’OTAN ayant participé à ces
conversations. »
En final de ce sommet dont l’Ukraine attendait un sauvetage face à l’échec de sa contre-offensive, elle reste seule face la Russie avec comme seule perspective en
vue « que cette guerre finisse avant toute
intégration dans le bloc occidental ».
N’ayant pas les moyens de la gagner militairement, il ne lui reste plus qu’à trouver un accord de paix avec la Russie. Evidemment c’est la Russie, le vainqueur, qui
déterminera les conditions de la paix. Des conditions qu’elle a déjà énoncées : 1. La Crimée et les territoires sécessionnistes restent dans son giron 2. Pas d’intégration dans l’OTAN,
l’Ukraine doit rester neutre. Conditions que Zelenski ne pourra pas accepter car les nationalistes ukrainiens qui forment son entourage ne l’accepteront pas.
La situation est donc gelée. Mais apparemment, l’OTAN compte profiter de cette situation gelée pour armer l’Ukraine jusqu’aux dents est en faire une place forte aux
portes de la Russie. C’est la comparaison avec Israël qu’a faite Biden. Israël place forte occidentale en région arabe, Ukraine place forte aux portes de la Russie. Chose que la Russie ne
laissera jamais faire. La balle est donc maintenant dans son camp. Et sa réaction risque d’être violente, violence que les médias qualifieront bien sûr de « non provoquée ».
***
Mais, comme on l’a vu dans le communiqué officiel, la Russie n’est pas la seule inquiétude qui anime l’OTAN, la Chine aussi qui « affiche des ambitions et mène des politiques coercitives qui sont
contraires à nos intérêts, à notre sécurité et à nos valeurs ». D’où l’invitation pour la deuxième année consécutive de pays de la zone asiatique faisant partis du bloc occidental,
l’Australie, la Nouvelle Zélande, le Japon et la Corée du sud, venant renforcer une autre organisation, totalement anglo-saxonne cette fois, l’AUKUS (Australie, United Kingdom, United States) dont l’objectif est aussi de contrer la Chine.
Evidemment cette agressivité militaire ne plait pas à la Chine qui va l’exprimer médiatiquement :
« Le jour même où la
Lituanie a annoncé sa stratégie indo-pacifique, le Royaume-Uni et la Pologne ont signé la déclaration conjointe du partenariat stratégique 2030, qui s’immisce également dans la question de
Taïwan. Divers signes indiquent que les pays membres de l’OTAN coordonnent davantage leurs positions sur la question de Taïwan, tentant de former un modèle d’encerclement contre la Chine dans
l’opinion publique internationale. Nous devons observer de près le type de consensus qui se dégagera du sommet de Vilnius sur les questions liées à la Chine et les plans spécifiques qui seront
élaborés. »
« Au sommet de Vilnius,
nous avons vu l’OTAN devenir plus ambitieuse et plus agressive. Puisque l’OTAN se montre arrogante, nous devons l’avertir sévèrement sur deux points : Premièrement, l’OTAN doit réfréner sa propre
impulsion d’expansion au lieu d’y céder, se positionner correctement et ne jamais dépasser les limites ; deuxièmement, l’OTAN doit respecter les préoccupations légitimes en matière de sécurité et
les intérêts des principaux pays de la région, au lieu de les offenser et de les provoquer. Dans le cas contraire, les conséquences seront désastreuses. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine
est une leçon. Si l’OTAN ne se retient pas et aggrave même ses actions, des conséquences plus graves s’ensuivront.
Pour dire les choses plus
directement, l’OTAN doit rapidement retirer la main noire qu’elle a étendue sur la région Asie-Pacifique, et elle ne doit même pas songer à y placer la moitié de son corps à l’avenir. À
l’exception de certains pays comme le Japon, qui agissent pour de sombres motifs égoïstes au lieu de considérer les intérêts généraux de l’Asie, la majorité des pays d’Asie non seulement
n’accueillent pas favorablement l’OTAN, mais la considèrent comme un terrible monstre qu’il faut éviter à tout prix. En effet, l’OTAN ne fait qu’apporter à l’Asie des risques de sécurité, des
menaces de guerre et des problèmes de développement.
L’ancien premier ministre
australien Paul Keating a récemment publié une déclaration critiquant sans réserve l’OTAN et son secrétaire général Jens Stoltenberg. Il a mis le doigt sur le problème en déclarant : “Les
Européens se battent entre eux depuis près de 300 ans, et nous ont donné deux guerres mondiales au cours des cent dernières années. Exporter ce poison malveillant vers l’Asie reviendrait à ce que
l’Asie accueille la peste sur son sol”. Il a également qualifié Stoltenberg, qui exagère la menace chinoise, d'”imbécile suprême” qui “se comporte davantage comme un agent américain que comme un
leader et un porte-parole de la sécurité européenne”.
Keating est un homme
politique visionnaire et perspicace. Nous sommes tout à fait d’accord avec sa déclaration. Personne n’a critiqué l’OTAN avec autant de précision et d’acuité que Keating. Ses propos reflètent un
consensus parmi les pays asiatiques. L’alliance militaire transatlantique, qui n’a cessé de s’étendre et de perturber la situation sécuritaire en Europe depuis la guerre froide, étend désormais
son emprise sur la région Asie-Pacifique. Ses arrière-pensées sont bien connues de la communauté internationale. En incitant à la division et à la haine, en créant des affrontements entre groupes
et en provoquant le chaos en Europe, ils cherchent maintenant à perturber la paix dans la région Asie-Pacifique. Avec la majorité des pays de la région Asie-Pacifique, nous nous y opposons
fermement. »
Quant à la réaction de la première concernée par ce sommet de l’OTAN, la Russie, elle fut peu émotionnelle mais directe :
« Les États-Unis et
leurs alliés s’en prennent à la Russie et à la Chine en raison de leurs relations étroites, a déclaré le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en citant le communiqué final du
sommet de l’OTAN qui s’est tenu cette semaine en Lituanie.
Le document de l’OTAN
indique que “l’approfondissement du partenariat stratégique entre [la Chine] et la Russie et leurs tentatives, qui se renforcent mutuellement, de saper l’ordre international fondé sur des règles
vont à l’encontre de nos valeurs et de nos intérêts”.
Jeudi, lors d’un voyage en
Indonésie, Lavrov a déclaré : “Apparemment, nous ne sommes même plus autorisés à avoir des relations [avec la Chine], ou du moins c’est ce qu’ils souhaitent”. Le diplomate a fait remarquer que
les États-Unis avaient pourtant auparavant qualifiées la Russie et la Chine de “rivales”.
La déclaration de l’OTAN
justifie en outre les efforts de la Russie pour s’opposer aux “formes modernes de colonialisme” et prôner des relations internationales fondées sur le respect, a insisté Lavrov.
“Les membres de l’OTAN ne
sont manifestement pas préparés à cette approche. La folie des grandeurs s’exprime dans toutes les actions des dirigeants de l’OTAN, ainsi que dans celles des États membres, pour parler
franchement. Tout le monde le voit bien”, a déclaré le ministre russe.
Lavrov a accusé l’Occident
de tenter de préserver son hégémonie et de la faire passer pour un “ordre fondé sur des règles”, mais a prédit que la multipolarité finirait par l’emporter.
Il a également affirmé que
l’appétit de l’OTAN pour étendre son influence à l’échelle mondiale entraînait une déstabilisation en dehors de la région de l’Atlantique Nord. “Ils ont déjà prévu de construire l’infrastructure
militaire de l’OTAN dans la région [Asie-Pacifique], y compris dans les pays qui ont été invités au sommet de Vilnius… Je veux dire l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, la Corée du Sud”, a
déclaré le ministre.
Canberra a violé son propre
engagement à maintenir le Pacifique exempt d’armes nucléaires en acceptant d’accueillir des “éléments d’infrastructure” liés aux armes nucléaires dans le cadre de l’accord AUKUS, a fait valoir
Lavrov. Tokyo et Séoul “ont fait savoir qu’ils ne s’opposeraient pas à l’installation d’armes nucléaires américaines ou à l’obtention de certaines de leurs propres armes”, a-t-il
ajouté. »
« “L’Occident collectif
dirigé par les États-Unis n’est pas disposé à accepter la formation d’un monde multipolaire et entend défendre son hégémonie par tous les moyens disponibles, y compris militaires”, a déclaré le
ministère [Lavrov] dans un communiqué.
Ce que l’Occident appelle
“l’ordre fondé sur des règles” n’est rien d’autre qu’une “licence qu’ils se sont octroyée pour violer le droit international” et n’a rien à voir avec l’ONU, que l’OTAN invoque pourtant
fréquemment, selon Moscou.
“Les résultats de l’OTAN
sont bien connus : instabilité croissante, destruction de pays, terrorisme rampant, crimes de guerre commis en toute impunité, sang civil, y compris d’enfants, et flux incessant de réfugiés”, a
déclaré le ministère russe des affaires étrangères.
Le bloc est maintenant
déterminé à “OTANiser” l’Ukraine, à traiter le pays comme une ressource non indispensable dans une guerre hybride contre la Russie, à fournir à Kiev des armes à longue portée afin de prolonger le
conflit aussi longtemps que possible, a ajouté le ministère. Pendant ce temps, le complexe militaro-industriel américain “se frotte joyeusement les mains” à la perspective de vendre à ses alliés
européens des armes de remplacement détruites en Ukraine, à des prix exorbitants.
Le ministère a déclaré que
l’alliance occidentale s’efforçait de “piéger” la Géorgie, la Bosnie-Herzégovine et la Moldavie, qu’elle cherchait à transformer l’Arctique en “zone de confrontation” et à s’étendre au-delà de
l’Atlantique Nord au Moyen-Orient, à l’Afrique du Nord et à l’Asie-Pacifique, dans la perspective d’une “OTAN mondiale”.
“Washington et ses alliés
tentent d’imposer leurs propres règles et de drainer les ressources selon leurs schémas néocoloniaux éprouvés”, a déclaré le ministère russe des affaires étrangères.
Le ministère a déclaré que
la Russie répondrait aux menaces “de manière opportune et appropriée, en utilisant tous les moyens et toutes les méthodes à notre disposition”, conclut le communiqué. »
Pour ceux qui veulent des détails sur l’historique de l’OTAN et les raisons de son expansion vers les frontières de la Russie, RFI vous en propose un :
« La question de la
domination des États-Unis sur les autres pays de l’Otan se pose dès la signature du traité de l’Atlantique Nord. À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, vainqueurs et vaincus ont besoin des
Américains pour éloigner tout risque de nouveau conflit mondial. À la fin de la Guerre froide, les pays membres de l’Otan décident de préserver l’Alliance, appuyés en cela par les États-Unis qui
souhaitent rester une puissance européenne. Les anciens pays du Pacte de Varsovie (alliance militaire groupant les pays d’Europe de l’Est avec l’URSS) vivent toujours dans la crainte de Moscou.
Entre 1999 et 2009, douze pays, anciens alliés de l’Union soviétique, entrent dans l’Otan. Petit à petit, les Américains vont utiliser l’Otan pour accroître leur influence dans le monde. Dans son
livre Le Grand Échiquier paru en 1997, Zbigniew Brzezinski, l’ancien conseiller diplomatique du président américain Jimmy Carter, souligne l’utilisation qui est faite de l’Otan par les Américains
et leurs arrière-pensées : « Les États-Unis s’emploient à détacher de l’empire russe ce qu’on dénomme aujourd’hui à Moscou “l’étranger proche”, c’est-à-dire les États qui autour de la Fédération
de Russie constituaient l’Union soviétique. ».
Le site Dedefensa a publié un mémo, datant de 2008, écrit par William Burns, actuel dirigeant de la CIA et ambassadeur en Russie à l’époque de la rédaction du mémo.
Dans son rapport, dont je vous conseille fortement la lecture, Burns prévient déjà que la politique d’expansion de l’OTAN créé de sérieux questionnements en Russie et qu’elle est
dangereuse car pourrait finir par provoquer une intervention russe :
« Les aspirations de
l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN ne touchent pas seulement un nerf à vif en Russie, elles suscitent de vives inquiétudes quant aux conséquences pour la stabilité de la région. Non seulement la
Russie perçoit un encerclement et des efforts visant à saper l’influence de la Russie dans la région, mais elle craint également des conséquences imprévisibles et incontrôlées qui pourraient
affecter gravement les intérêts de la Russie en matière de sécurité. Les experts nous disent que la Russie est particulièrement préoccupée par les fortes divisions en Ukraine sur l’adhésion
à l’OTAN, avec une grande partie de la communauté ethnique russe opposée à l’adhésion à l’OTAN. Cela pourrait conduire à une scission majeure, accompagnée de
violences ou, au pire, d’une guerre civile. Dans cette éventualité, la Russie devrait décider d’intervenir ou non, une démarche à laquelle elle ne veut pas être
confrontée. »
Il faut donc garder à l’esprit que la sempiternelle assertion faite par les gouvernements et médias occidentaux et répétée dans le communiqué de l’OTAN ci-dessus
disant « La Russie porte l’entière responsabilité de la guerre d’agression,
illégale et injustifiable, qu’elle mène contre l’Ukraine, guerre qui ne fait suite à aucune provocation et nuit
gravement à la sécurité euro-atlantique et internationale » est un mensonge qui permet de diaboliser la Russie auprès des populations occidentales pour que celles-ci pensent qu’une
paix honnête avec un tel pays n’est pas possible. Une excellente propagande de guerre, du point de vue des marchands d’armements.
On notera au passage que ce sont les Etats Unis, et pas l’Europe, qui ont poussé les nationalistes ukrainiens à lancer le coup d’Etat du Maidan, avec Victoria
Nuland, chargé d’affaires européennes d’Obama à l’époque, en guise de catalyseur [article en anglais, utilisez DeepL pour traduire]. C’est ce coup d’Etat qui a déclenché la guerre civile déjà envisagé dans la dernière phrase de l’extrait ci-dessus, écrit 6 ans avant le Maidan. Les
Etats Unis ont donc sciemment poussé la Russie à « faire une démarche à laquelle elle ne voulait pas être
confrontée ». C’est pourquoi elle a mis 8 ans, après le coup d’Etat du Maidan, avant d’intervenir en Ukraine, espérant pendant ces 8 ans que les accords de Minsk pourraient lui éviter
cela. Hélas, d’après les aveux même de Merkel, puis de Hollande et Porochenko, les accords de Minsk n’était qu’une autre entourloupe.
En bref, il est donc important pour les populations occidentales de savoir et de reconnaitre que cette guerre hybride Occident/Russie est basée sur une totale
manipulation des faits et de leurs récits médiatiques. Il est important de prendre conscience de la propagande de guerre auxquelles sont soumis les populations occidentales. Seule une telle prise
de conscience pourrait éviter un désastre militaire total.
L’autre problème de cette propagande de guerre est qu’elle empêche toute négociation de paix, car elle obligerait à un retour aux réalités du terrain. Alastair
Crooke, ancien diplomate anglais au Moyen Orient qui connait bien ce sujet, nous explique en quoi une négociation Russie-Ukraine-Etats Unis serait difficile. Le titre annonce la couleur,
« le cauchemar du négociateur » :
« Cela semble si simple
– commencer à parler. Mais du point de vue d’un éventuel médiateur américain, la tâche est tout autre.
Le public occidental n’a pas
été conditionné à s’attendre à la possibilité de voir émerger une Russie plus forte. Au contraire, il a enduré des “experts” occidentaux qui se sont moqués de l’armée russe, ont dénigré les
dirigeants russes en les qualifiant d’incompétents et ont vu défiler sur leurs écrans de télévision les “horreurs” de l’“invasion” russe.
Le moins que l’on puisse
dire, c’est qu’il s’agit d’un environnement extrêmement défavorable pour tout interlocuteur qui voudrait s’y “aventurer”. Kissinger (il y a un an à Davos) a été “grillé” lorsqu’il a timidement
suggéré que l’Ukraine devrait peut-être céder des territoires à la Russie. »
Et si les négociations de paix sont bloquées cela arrange bien ceux qui profite de cette guerre pour se faire beaucoup d’argent. Lisez ce discours d’un journaliste
étasunien fait devant le Conseil de sécurité des
Nations Unis pour bien comprendre ce point :
« Comme un soldat
ukrainien s’en est plaint ce mois-ci à Vice News, nous ne savons pas quels sont les “plans de Zelensky, mais cela ressemble à l’extermination de sa propre population – la population prête au
combat et en âge de travailler. C’est tout“.
En effet, les cimetières
militaires en Ukraine s’étendent presque aussi rapidement que les McMansions de Virginie du Nord et les propriétés en bord de mer des cadres de Lockheed Martin, Raytheon et autres entrepreneurs
du Beltway qui bénéficient du deuxième plus haut niveau de dépenses militaires depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ce sont les vrais gagnants
de la guerre par procuration en Ukraine. Pas les Ukrainiens ou les Américains moyens. Ni les Russes, ni même les Européens de l’Ouest.
Les gagnants sont des gens
comme le secrétaire d’État Tony Blinken, qui a passé son temps entre les administrations Obama et Biden à lancer une société de conseil appelée WestExec advisors, qui a obtenu des contrats
gouvernementaux lucratifs pour des sociétés de renseignement et l’industrie de l’armement. Parmi les anciens partenaires de Blinken au sein de WestExec advisors, on trouve la directrice du
renseignement national Avril Haines, le directeur adjoint de la CIA David Cohen, l’ancienne attachée de presse de la Maison Blanche Jen Psaki et près d’une douzaine de membres actuels et anciens
de l’équipe de sécurité nationale de Biden. »
Pour ceux qui doutent de la mainmise, non expressément formulée mais bien présente, des Etats Unis sur les autres pays occidentaux [d’où l’expression d’Empire]
voici quelques indices supplémentaires tirés de l’actu de la semaine :
« Fiona Scott Morton,
une économiste américaine qui était
un haut fonctionnaire antitrust sous le mandat de l’ancien président Barack Obama, a été nommée économiste en chef de la concurrence à la Commission européenne, a annoncé l’organe exécutif de
l’UE mardi.
Mme Scott Morton, âgée de 56
ans, prendra ses fonctions le 1er septembre, lorsque l’actuel économiste en chef, Pierre Regibeau, partira à la retraite. Scott Morton sera à la fois le premier ressortissant américain et la
première femme nommée à ce poste.
Elle jouera un rôle clé dans
les enquêtes menées par l’autorité européenne de la concurrence sur Alphabet (GOOGL.O) Google, Apple (AAPL.O), Meta Platforms (META.O) et Microsoft (MSFT.O), ainsi que sur des fusions très
médiatisées telles que l’acquisition d’iRobot (IRBT.O) par Amazon (AMZN.O) et l’accord Figma d’Adobe (ADBE.O).
Sa nomination à l’unité
d’élite antitrust de la Commission européenne a suscité des critiques avant même d’être annoncée.
En mai, Balanced Economy
Project, Corporate Europe Observatory, European Digital SME Alliance, Irish Council for Civil Liberties, LobbyControl et Open Markets Institute (Europe), dans une lettre commune, ont fait part de
leurs inquiétudes à Margrethe Vestager, chef de l’unité antitrust de l’UE.
Ils soulignent les conflits
d’intérêts possibles et les opinions de Scott Morton sur la lutte contre les concentrations excessives de pouvoir économique. »
Autre version des faits par un journal européen spécialisé dans l’électronique se présentant ainsi « L’alliance européenne DIGITAL SME Alliance est le plus grand réseau
de petites et moyennes entreprises (PME) du secteur des TIC en Europe, représentant plus de 45 000 PME numériques dans l’ensemble de l’UE. » :
« En outre, le
professeur Scott Morton a été critiqué pour avoir publié des opinions sans révéler ses liens avec des entreprises du secteur des grandes technologies. Scott Morton a par exemple publié un article
dans le Washington Post, intitulé “Why Breaking Up Big Tech Probably Won’t Work”, dans lequel elle n’a pas révélé son travail de consultante. Cela pose des problèmes de transparence et de manque
d’objectivité si elle est nommée économiste en chef de la concurrence.
DIGITAL SME souligne
également que le professeur Scott Morton a défendu la doctrine de la “norme de bien-être du consommateur”, qui donne la priorité à la baisse des prix pour les consommateurs et ignore les effets
structurels de la concentration du pouvoir de marché pour les petites entreprises. Cela va à l’encontre de la nouvelle approche de la Commission visant à créer de nouveaux outils et de nouvelles
approches et à lutter contre la concentration du pouvoir économique, comme cela est reflété dans la loi sur les marchés numériques.
En résumé, nous demandons
instamment à la Commission européenne de ne pas nommer le professeur Scott Morton au poste d’économiste en chef de la concurrence. Sa nomination entraîne d’importants conflits d’intérêts au cœur
des efforts de l’UE en matière de concurrence, tandis que ses opinions pourraient conduire à des désaccords entre les autorités réglementaires et à l’incertitude pour les parties prenantes et les
petites entreprises. »
La Commission européenne est restée sourde à ces mises en garde et a donc appointé une étasunienne ayant des liens avérés avec les GAFAM pour réguler l’activité des
GAFAM en Europe. On se demande comment un tel loup a pu entrer dans la bergerie sans une pression énorme sur la Commission, qui a évidemment cédé.
Selon cet article de Politico, seule la France a réagi à cette nomination :
« Jeudi, pas moins de
trois ministres français ont exprimé leur inquiétude quant à la décision de la commissaire Margrethe Vestager de nommer Fiona Scott Morton, une ancienne économiste antitrust du ministère
américain de la Justice, au poste d’économiste en chef de la Commission. La ministre de l’Europe, Catherine Colonna, a mené la charge en tweetant son “étonnement” face à cette nomination et en
exhortant la Commission à “reconsidérer sa décision”, comme le rapportent mes collègues Giovanna Faggionato et Aoife White.
Le ministre du Numérique,
Jean-Noël Barrot, s’est emporté, déclarant que la nomination “soulevait des questions légitimes”, tandis que Laurence Boone, secrétaire d’État chargée des affaires européennes, a déclaré à
Playbook qu’elle avait appelé Mme Vestager plus tôt dans la journée de jeudi pour lui faire part de son point de vue. “Nous sommes surpris et préoccupés par cette décision”, a-t-elle écrit. “Nous
allons entamer un dialogue avec la Commission pour nous assurer que ce type de décision est conforme à nos ambitions européennes…
Contexte : Il n’est pas
difficile de comprendre pourquoi Paris est en colère. La France est le principal moteur du concept d'”autonomie
stratégique”, ou d’une plus grande indépendance vis-à-vis des rivaux commerciaux (y compris les États-Unis), ainsi que le principal partisan d’une approche plus descendante de la
politique industrielle dans l’ensemble de l’Union. L’idée qu’un économiste américain puisse influencer la manière dont l’UE examine les géants de la technologie et définit sa politique
industrielle ne pouvait que provoquer un déclic…
Un splendide isolement :
Pour l’instant du moins, les autres puissances de l’UE restent muettes quant à cette nomination. Un diplomate allemand s’est refusé à tout commentaire. Deux autres diplomates de l’UE ont exprimé
leur “surprise”, comme l’ont fait des fonctionnaires de la Commission à mes collègues en début de semaine. Mais seuls les Français s’expriment. »
Voyons maintenant un autre indice. L’activité extrajudiciaire étasunienne en Europe :
« Le département du
Trésor a imposé mardi des sanctions à un haut responsable de la sécurité serbe pour ses “actes de corruption et de déstabilisation” qui ont conduit au soutien et à l’assistance des “activités
malveillantes” de la Russie.
Le département a déclaré
dans un communiqué qu’Aleksandar Vulin, directeur de l’agence de renseignement de la Serbie, “a utilisé ses fonctions publiques pour soutenir la Russie, en facilitant les activités malveillantes
de la Russie qui dégradent la sécurité et la stabilité des Balkans occidentaux et en fournissant à la Russie une plate-forme pour renforcer son influence dans la région”.
Vulin est
devenu le nouveau chef des services d’espionnage de l’État des Balkans en décembre, après avoir été ministre de l’intérieur et de la défense. En tant que ministre de l’intérieur, M. Vulin s’est
rendu à Moscou en août, après avoir refusé de se joindre à l’Occident pour sanctionner la Russie. »
« Commentant les
sanctions américaines imposées au chef de l’Agence serbe d’information sur la sécurité (BIA), Aleksandar Vulin, le président Aleksandar Vucic a déclaré qu’il n’était pas sanctionné pour des
activités criminelles mais pour ses liens étroits avec la Russie.
“Je n’ai pas remarqué que de
la cocaïne avait été trouvée dans le bureau de M. Vulin, mais à la Maison Blanche”, a déclaré M. Vucic, faisant référence aux informations publiées la semaine dernière selon lesquelles de la
cocaïne avait été trouvée dans l’aile ouest du siège de la présidence américaine.
“Les sanctions n’ont pas été
imposées à Vulin pour des raisons criminelles, mais en raison de ses relations avec la Fédération de Russie”, a ajouté Vucic, annonçant qu’il en parlerait plus en détail. »
On voit ici clairement que les Etats Unis s’arroge le droit d’imposer des sanctions, pour des « allégations de corruption » sans preuves ni jugements, à
un haut fonctionnaire d’un pays européen pour ses idées qui ne satisfont pas les Etats Unis. Mais le plus embarrassant est l’absence de réaction de l’Union européenne pour cet acte qui défie
pourtant une des lois internationales de base, la présomption d’innocence tant qu’il n’y a pas eu condamnation judiciaire.
***
La remarque précédente du président serbe disant « Je n’ai pas remarqué que de la cocaïne avait été trouvée dans le
bureau de M. Vulin, mais à la Maison Blanche” » fait référence à un fait divers assez significatif de la semaine précédente :
« Les services secrets
ont trouvé de la cocaïne à la Maison Blanche, selon des sources de l’AP »
« La conclusion d’une
enquête de 11 jours des services secrets, qui n’a pas permis de déterminer quel membre du personnel de la Maison Blanche ou quel visiteur avait laissé de la cocaïne dans l’aile ouest, ressemble à
un blanchiment, ont déclaré jeudi d’anciens enquêteurs fédéraux au quotidien The Post.
“Il s’agit d’une
dissimulation. Comment peuvent-ils dire qu’ils n’ont aucune piste ?”, a déclaré un ancien agent. “Il s’agit d’une zone restreinte et ils ont un registre, il n’est pas nécessaire d’être Columbo
pour savoir qui était là.
“Supposons qu’il s’agisse
d’anthrax ou d’une bombe”, s’emporte la même personne. “Auraient-ils la même réponse ?”
“Nous sommes en présence
d’un conte de fées”, a déclaré un autre ancien agent fédéral. “Ils ont identifié des centaines de personnes qui se trouvaient au Capitole le 6 janvier après une enquête approfondie, mais ils ne
savent pas qui a laissé quelque chose dans une pièce de 8 x 10 à la Maison-Blanche.
Le Secret Service a conclu
son enquête jeudi sans identifier de suspect, citant “un manque de preuves physiques” après que les tests médico-légaux du FBI n’aient pas donné d’empreintes digitales et pas assez de preuves
ADN. »
Tout cela alors que le Congrès est en train d’enquêter sur le fait que le FBI cache la vie dissolue et corrompue du fils de Biden, un cocaïnomane notoire.
Cela a évidemment attiré les sarcasmes de la Chine qui vient d’être accusée par le gouvernement Biden de faciliter la prolifération des drogues aux Etats Unis, comme nous l’avons vu la semaine précédente :
« La présence de
drogues à la Maison Blanche illustre parfaitement l’incapacité des États-Unis, pays infesté de drogues, à gérer efficacement les substances illégales. Outre l’embarras qu’il suscite, le sourire
mystérieux de Biden [au moment où un journaliste lui pose une question à ce sujet] prouve probablement qu’il est résigné face à l’épidémie de drogue qui
sévit dans son pays. Avec des substances illégales infiltrées à la Maison Blanche et des présidents américains qui donnent l’exemple en tant que consommateurs de drogue, on peut se demander si
les États-Unis parviendront un jour à éradiquer véritablement la crise de la drogue.
Dans un contexte
d’intensification des tensions bipartites aux États-Unis, la cocaïne de la Maison Blanche a naturellement suscité un débat animé entre les deux partis dans la sphère de l’opinion publique
américaine. Cependant, plutôt que de se pencher sur les causes sous-jacentes, la discussion tend à se focaliser sur le blâme de la partie adverse. Lorsqu’il s’agit de questions liées à la drogue,
certains hommes politiques américains ont tendance à désigner d’autres pays comme boucs émissaires, détournant ainsi l’attention nationale des lacunes de leur propre pays en matière de contrôle
des drogues en créant une “menace extérieure” artificielle. »
Cette semaine le président indien Modi est en France pour lier des relations fructueuses entre les deux pays :
« L’Inde a donné son
accord de principe, jeudi 13 juillet, pour l’achat à la France de 26 avions de chasse Rafale, en version Marine pour porte-avions, et de trois sous-marins Scorpène, à l’occasion d’un déplacement
du Premier ministre indien à Paris, invité d’honneur de la fête nationale du 14-Juillet.
Le Conseil d’acquisition de
la défense indien a approuvé ces propositions d’achat, a déclaré le ministère indien de la Défense dans un communiqué, précisant que le prix et d’autres conditions devaient encore être négociés
avec le gouvernement français.
“Je me réjouis de pouvoir
renforcer la coopération entre l’Inde et la France au cours de cette visite”, a tweeté le Premier ministre Narendra Modi après avoir été accueilli sur tapis rouge à sa descente d’avion à la
mi-journée par son homologue française Élisabeth Borne. Le chef de gouvernement doit prendre la parole jeudi soir devant la communauté indienne de France et assistera vendredi au défilé
militaire, auquel participera un fort contingent indien, dont trois Rafale. »
« Le Parlement de
Strasbourg, en France, a appelé les autorités indiennes à mettre en place des mesures pour mettre fin à la violence ethnique et religieuse et pour “protéger toutes les minorités
religieuses”…
“Le Parlement réitère son
appel à l’intégration des droits de l’homme dans tous les domaines du partenariat entre l’UE et l’Inde, y compris dans le commerce”, indique le communiqué de presse.
“Les députés plaident
également pour le renforcement du dialogue UE-Inde sur les droits de l’homme et encouragent l’UE et ses États membres à soulever systématiquement et publiquement les préoccupations en matière de
droits de l’homme, notamment sur la liberté d’expression, la religion et le rétrécissement de l’espace de la société civile, avec la partie indienne au plus haut niveau”, a ajouté le communiqué
de presse. »
« L’Inde a qualifié une
résolution adoptée par le Parlement européen sur la situation à Manipur de reflet de sa “mentalité coloniale”.
Le porte-parole du ministère
des affaires extérieures, Arindam Bagchi, a déclaré qu’une telle ingérence dans les affaires intérieures de l’Inde était “inacceptable”. “Une telle ingérence dans les affaires intérieures de
l’Inde est inacceptable et reflète une mentalité coloniale”, a ajouté M. Bagchi.
Le porte-parole a déclaré
que les autorités indiennes à tous les niveaux, y compris le pouvoir judiciaire, étaient conscientes de la situation au Manipur et prenaient des mesures pour maintenir la paix et l’harmonie,
ainsi que l’ordre public.
“Le Parlement européen
serait bien avisé d’utiliser son temps de manière plus productive sur ses questions internes”, a-t-il déclaré en répondant aux questions des médias sur la résolution. »
On remarquera que le ministre des affaires étrangères indien s’est abstenu de toute allusion aux violences qui émaillent régulièrement les manifestations en
France.
Plutôt que de juger il serait peut-être plus productif de comprendre. Cet article explique ce qui se passe dans cette région de l’Inde
« La récente vague de
violence ethnique au Manipur a éclaté à la suite d’une directive de la Haute Cour du Manipur demandant au gouvernement de l’État d’envisager d’accorder le statut de tribu répertoriée (ST) à la
communauté Meitei.
Cette reconnaissance
offrirait des garanties constitutionnelles et élargirait l’accès de la communauté Meitei à divers avantages, notamment à des sièges gouvernementaux réservés.
Les pétitionnaires ont fait
valoir que cette communauté avait déjà bénéficié du statut de ST avant la fusion du Manipur avec l’Union indienne et qu’elle demandait donc le rétablissement de ce statut.
Les Kukis et les Nagas se
sont fortement opposés à la demande des Meitei.
Le 4 mai, face à l’escalade
de la violence, le pouvoir central a invoqué l’article 355 de la Constitution, qui l’habilite à prendre les mesures nécessaires pour protéger l’État contre les agressions extérieures ou les
troubles intérieurs.
Les affrontements ethniques
actuels au Manipur opposent deux communautés ethniques qui cherchent à établir leur suprématie sur l’autre. »
Note du Saker Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la
propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé de cette revue de presse, ou son lien.
La guerre en
Ukraine
La Russie et les Etats
Unis ayant rompu tous liens entre eux, il ne reste que les médias pour faire passer les messages. Cette semaine, la CIA a donc envoyé quelques « officiels parlant sous anonymat » et
experts du renseignement pour dire au magazine Newsweek que :
« “Ne sous-estimez pas
la priorité de l’administration Biden, qui est de maintenir les Américains hors de danger et de rassurer la Russie sur le fait qu’elle n’a pas besoin d’escalade”, déclare l’officier supérieur du
renseignement. “La CIA est-elle présente sur le terrain en Ukraine ? demande-t-il de manière rhétorique. “Oui, mais ce n’est pas non plus une activité malveillante”…
Les experts du renseignement
disent que cette guerre est unique en ce sens que les États-Unis sont alignés sur l’Ukraine, mais que les deux pays ne sont pas alliés. Et bien que les États-Unis aident l’Ukraine contre la Russie, ils ne
sont pas formellement en guerre contre ce pays. Ainsi, une grande partie de ce que Washington fait pour aider l’Ukraine est gardée secrète – et une grande partie de ce qui relève
normalement du domaine de l’armée américaine est menée par l’Agence. Tout ce qui est fait, y compris le travail à l’intérieur même de l’Ukraine, doit respecter les limites établies par
Biden.
“C’est un exercice
d’équilibre délicat – la CIA étant très active dans la guerre tout en ne contredisant pas l’engagement central de l’administration Biden, à savoir qu’il n’y a pas de bottes américaines sur le
terrain“, déclare un deuxième haut responsable du renseignement qui a obtenu l’anonymat pour parler avec Newsweek.
Pour la CIA, son rôle majeur
dans la guerre en Ukraine lui a remonté le moral après sa relation aigrelette entre l’ancien président Donald Trump. Le deuxième responsable affirme que même si certains membres de l’Agence
veulent parler plus ouvertement de cette importance renouvelée, cela ne se produira probablement pas. “L’entreprise CIA craint que trop de bravade à propos de son rôle ne
provoque Poutine“, a déclaré le responsable du renseignement…
Cet article est donc présenté comme un insistant message d’apaisement disant que, malgré l’échec de l’Ukraine, « nous ne voulons pas entrer en guerre directe contre
vous ». Mais cela pourrait être aussi un piège pour que la Russie pense qu’il n’y a pas de danger de la part des Etats Unis et baisse la garde. Un vrai jeu de dupes :
« C’est en partie la
raison pour laquelle la CIA tient également à se
distancer de tout ce qui suggère une attaque directe contre la Russie et un rôle dans les combats réels, ce que Kiev a fait à plusieurs reprises, depuis le sabotage du gazoduc Nord
Stream et du pont du détroit de Kertch jusqu’aux attaques de drones et aux opérations spéciales qui traversent la frontière. Ces attaques semblent contraires aux promesses de Zelensky selon
lesquelles l’Ukraine n’entreprendrait pas d’actions susceptibles d’étendre la portée de la guerre…
“À mon humble avis, la CIA
ne comprend pas la nature de l’État ukrainien et les factions extrémistes qui y existent“, a déclaré le
fonctionnaire polonais, qui a demandé l’anonymat pour pouvoir parler franchement.
En réponse, le haut
responsable du renseignement de défense américain a souligné l’équilibre délicat que l’Agence doit maintenir dans ses nombreux rôles, en déclarant : “J’hésite à dire que la CIA a échoué. Mais le
responsable a ajouté que les attaques de sabotage et les combats transfrontaliers créaient une toute nouvelle complication et que la poursuite des sabotage ukrainien “pourrait avoir des conséquences
désastreuses”. »
Il semble que le reste du message s’adresse aussi à Kiev l’avertissant que si l’Ukraine menait des attaques directes contre la Russie, les Etats Unis s’en
désolidariseraient. En particulier toute attaque contre la centrale nucléaire de Zaporojie, comme nous le verrons plus loin.
En réponse, Zelensky s’est justifié :
« Kiev ne garde « aucun
secret » vis-à-vis de la Central Intelligence Agency (CIA) américaine, a admis le président Vladimir Zelensky. Il a fait ces remarques dans une interview exclusive avec CNN, diffusée lundi,
exprimant sa “surprise” que sa récente rencontre avec le patron de la CIA, William Burns, ait été sous les projecteurs des médias.
« Ma communication avec le
chef de la CIA devrait toujours se faire dans les coulisses. Nous discutons de choses importantes – ce dont l’Ukraine a besoin et comment l’Ukraine est prête à agir », a déclaré
Zelensky.
Kiev reste en étroite
coopération avec l’agence d’espionnage américaine, a admis Zelensky, ajoutant que le pays n’a pratiquement aucun secret pour la CIA. Les agences d’espionnage ukrainiennes entretiennent des
contacts avec la CIA, a-t-il ajouté, sans préciser les agences en question. »
Cette mise en garde médiatique se fait dans le contexte d’un nouvel épisode de brouillard de guerre, « l’attaque contre la centrale nucléaire de
Zaporojie ».
L’échec de sa contre-offensive oblige l’Ukraine à revoir ses plans :
« La “destruction
maximale” du personnel et du matériel militaires russes est maintenant “la tâche numéro un” de l’Ukraine, a déclaré le chef de la sécurité nationale du pays, Aleksey Danilov.
“À ce stade des hostilités
actives, les forces de défense ukrainiennes accomplissent la tâche numéro un : la destruction maximale des effectifs, des équipements, des dépôts de carburant, des véhicules militaires, des
postes de commandement, de l’artillerie et des forces de défense aérienne de l’armée russe”, a déclaré M. Danilov dans un message sur Twitter mardi, affirmant que les “derniers jours ont été
particulièrement fructueux”.
“Désormais, la guerre de
destruction est égale à la guerre des kilomètres. Plus de destructions signifie plus de libérations”, a-t-il ajouté. »
« La ville de Makeevka,
dans la République populaire de Donetsk (RPD), a fait l’objet d’intenses bombardements mardi, selon le chef par intérim de la région, Denis Pushilin. Les forces ukrainiennes auraient pris pour
cible des quartiers résidentiels, endommageant plusieurs maisons, ainsi qu’une école et un hôpital.
Au moins une personne a été
tuée et plusieurs dizaines d’autres blessées, dont deux jeunes enfants, selon les données préliminaires communiquées par M. Pushilin. “Tard dans la soirée, l’ennemi a mené des frappes violentes
sur des zones résidentielles et sur le complexe hospitalier dans le district de Chervonogvardeysky à Makeevka”, a écrit le responsable sur Telegram.
Le nombre de victimes a
ensuite été revu à la hausse, passant à 41, car d’autres personnes ont cherché à se faire soigner pour diverses blessures. Les victimes reçoivent des soins médicaux, même si plusieurs
établissements de santé ont été endommagés, ont ajouté les responsables.
La capitale régionale de la
RPD a également été la cible de tirs mardi, avec au moins deux personnes tuées et plusieurs blessées en début d’après-midi, selon le maire de Donetsk, Aleksey Kulemzin. Au total, les forces
ukrainiennes ont attaqué la ville et ses banlieues à deux douzaines de reprises mardi, tirant quelque 166 obus d’artillerie de 155 mm fournis par les pays occidentaux, selon le
responsable. »
Puis, par la voix de l’un de ces fonctionnaires à l’énergie atomique, la Russie prévient que :
« L’Ukraine pourrait
lancer une attaque de grande envergure contre la centrale nucléaire de Zaporojie (ZNPP) au cours de la nuit, a averti un haut responsable de l’industrie de l’énergie atomique russe mardi en fin
de journée. Kiev pourrait également frapper la centrale avec un missile rempli de déchets radioactifs, a-t-il ajouté.
L’avertissement a été lancé
par Renat Karchaa, un haut responsable de Rosenergoatom, une filiale de Rosatom, le géant public russe de l’énergie atomique. Le fonctionnaire a cité des données de renseignement reçues par
l’industrie. »
« Une éventuelle
tentative ukrainienne de sabotage de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, située dans la région russe de Zaporozhye, pourrait avoir des conséquences “catastrophiques”, a déclaré le
porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La situation autour de la
plus grande centrale nucléaire d’Europe, qui est sous contrôle russe depuis mars 2022, reste “tendue”, a déclaré Peskov aux journalistes mercredi.
“Il y a vraiment une forte
menace de sabotage par le régime de Kiev, un sabotage qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques”, a averti Peskov. »
Evidemment, de son côté l’Ukraine accuse la Russie :
« Le président
ukrainien Volodymyr Zelenskiy a averti samedi qu’une “menace sérieuse” subsistait dans la centrale nucléaire de Zaporizhzhia occupée par la Russie et a déclaré que la Russie était “techniquement
prête” à provoquer une explosion localisée dans l’installation.
Zelensky a cité les
renseignements ukrainiens comme source de ses informations.
“Il y a une menace sérieuse
parce que la Russie est techniquement prête à provoquer une explosion locale à la station, ce qui pourrait conduire à une libération (radiative)”, a déclaré Zelensky lors d’une conférence de
presse aux côtés du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
Il n’a donné aucun autre
détail. Les services de renseignement militaires ukrainiens ont précédemment déclaré que les troupes russes avaient miné l’usine. »
Pourtant l’Agence Internationale à l’Energie Atomique, qui a du personnel chargé de surveiller cette centrale située sur la ligne de front mais sous contrôle russe,
déclare :
« Les experts de l’AIEA
“ont ces derniers jours et ces dernières semaines inspecté des parties de l’installation – y compris certaines sections du périmètre du grand bassin de refroidissement – et ont également effectué
des visites régulières sur le site, jusqu’à présent sans observer aucune indication visible de mines ou d’explosifs”, dit un communiqué de l’AIEA.
“Les experts de l’AIEA ont
demandé un accès supplémentaire nécessaire pour confirmer l’absence de mines ou d’explosifs. En particulier, l’accès aux toits des réacteurs 3 et 4 est essentiel, ainsi que l’accès à des parties
des salles des machines et à certaines parties du système de refroidissement de l’usine. »
Ensuite, pour bien enfoncer le clou, deux sénateurs étasuniens de tendance néoconservatrice, un Républicain et un Démocrate, déposent une résolution bipartisane disant :
« Dans une résolution
déposée plus tôt ce mois-ci, le sénateur du Connecticut a cherché à déclarer que toute attaque de la Russie qui causerait des “dommages importants” par
des retombées radioactives dans les pays voisins de l’OTAN serait considérée comme une attaque contre l’alliance elle-même, déclenchant une réponse des États-Unis.
L’avertissement a été
considéré comme une réponse aux alarmes déclenchées par les Ukrainiens selon lesquelles l’armée russe prévoyait de saboter une centrale nucléaire à Zaporizhzhia, près du site d’un barrage qui a
explosé plus tôt cette année. »
Ainsi tout est prêt pour que, en cas d’attaque contre cette centrale, le conflit dégénère. Heureusement, au jour de publication de cette revue de presse, toujours
aucune explosion n’a frappé cette centrale.
Christelle Néant, une journaliste française qui couvre le Donbass depuis 2014, le début de la guerre civile ukrainienne, nous fait son rapport de terrain sur cette
affaire :
Vendredi, à court de munitions à envoyer à l’Ukraine, Biden annonçait que :
« Les
États-Unis vont fournir des armes à sous-munitions à l’Ukraine, a indiqué vendredi 7 juillet la Maison-Blanche, franchissant un seuil important dans le type d’armements offerts à Kiev
pour se défendre contre la Russie. Ces armes sont interdites par plus de 120 pays à cause de leur impact mortel sur la population civile. La décision est donc controversée. Elle intervient au
moment où les alliés s’inquiètent de la lenteur de la contre-offensive ukrainienne contre la Russie. »
Récemment, au cours d’un habituel « compte rendu à la presse », la porte-parole de la Maison Blanche affirmait pourtant :
« Q : Merci, Jen. Des
rapports font état de l’utilisation par les Russes de bombes à fragmentation et de bombes à vide illégales. Si c’est vrai, quelle est la prochaine étape pour cette administration ? Y a-t-il une
ligne rouge à ne pas franchir pour tolérer des actes de violence illégaux et potentiellement constitutifs de crimes de guerre à l’encontre de civils ?
MME. PSAKI : C’est – ce
serait le cas. Je n’ai aucune confirmation à ce sujet. Nous avons vu les rapports. Si c’était vrai, il s’agirait potentiellement d’un crime de
guerre. »
« L’UE débloque 500
millions d’euros pour augmenter sa production de munitions pour l’Ukraine.
Le Parlement Européen et les
États membres sont parvenus à un accord pour accélérer la production de munitions, au sein de l’Union européenne. Avec cet accord, l’Union européenne dispose maintenant de l’outil qui devrait lui
permettre à la fois de reconstituer ses stocks de munitions, tout en continuant à armer l’Ukraine. »
Il semble que, dans l’esprit des dirigeants occidentaux, cette guerre est faite pour durer et qu’ils doivent s’y investir encore plus. Sous le sourire du CMI
étasunien :
« Les entreprises de
défense américaines sont susceptibles de recevoir jusqu’à la moitié du fonds de modernisation militaire de Berlin de 100 milliards d’euros (109 milliards de dollars), a averti la PDG d’un
fabricant allemand de pièces de chars d’assaut. Elle a également accusé le gouvernement du pays de manquer de vision stratégique pour l’industrie nationale.
“Je ne crois pas qu’il
restera beaucoup d’argent pour l’industrie allemande”, a déclaré Susanne Wiegand, du groupe Renk, à des journalistes, à Munich lundi. “L’Allemagne n’a pas de boussole politique pour l’industrie
de la défense.
Le fonds de modernisation
allemand a été finalisé en mai de l’année dernière après de longues négociations au sein de la coalition au pouvoir. Le chancelier Olaf Scholz a décrit l’injection de fonds comme une réponse sans
précédent aux défis modernes et a promis qu’elle aiderait son pays à contribuer à la sécurité européenne à un niveau approprié pour la plus grande économie de l’Union. L’Allemagne a toujours
consacré moins de 2 % de son PIB à la défense, ne satisfaisant pas au critère recommandé par l’OTAN à ses États membres. »
Pendant ce temps, le « reste du monde » commence à fatiguer de l’insistance avec laquelle l’Occident veut lui imposer son différend avec la
Russie :
« Les chefs d’État et
de gouvernement de 33 membres de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) devraient se rendre à Bruxelles les 17 et 18 juillet prochains pour un sommet avec leurs
homologues de l’Union européenne.
En amont de ce sommet
historique, les pays de la CELAC ont envoyé une contre-proposition de 21 pages au projet de texte que les États membres de l’UE leur avaient envoyé le mois dernier, datée du 4 juillet et
consultée par EURACTIV.
Le texte initial de la
déclaration proposé par l’UE comprenait plusieurs paragraphes sur le soutien à l’Ukraine, faisant référence aux résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU, ont déclaré trois personnes au fait
de la question.
« Le texte sur l’Ukraine
était très équilibré », a affirmé un diplomate européen à EURACTIV. « Il n’y a rien de spécial dans ce que nous leur avons envoyé », a ajouté un second diplomate de l’UE.
Toutefois, les États
d’Amérique latine « ont supprimé tout ce qui concernait l’Ukraine », a déploré un troisième diplomate de l’Union après avoir vu la contre-proposition…
La participation du
président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui avait initialement reçu une invitation à participer au sommet de la part de l’Espagne, a été annulée après un refus des dirigeants latino-américains.
Cette invitation a constitué un point de discorde supplémentaire avant le sommet conjoint. »
Face à la pression occidentale qui ne faiblit pas, la Chine se prépare à la rétorsion en adaptant son cadre juridique :
« La Chine a adopté une
nouvelle loi sur les relations extérieures qui renforce la base juridique du gouvernement en matière de “contre-mesures” contre les menaces potentielles pour sa sécurité économique, afin de faire
face aux problèmes rencontrés par la Russie dans le cadre des sanctions occidentales. Le Congrès national du peuple a approuvé cette loi mercredi 28 juin.
Les médias occidentaux ont
fait preuve d’une certaine confusion quant à la signification de cette loi. Dans cet article, nous fournissons une traduction en anglais, des liens vers l’original chinois et discutons des points
saillants des six chapitres contenus dans cette nouvelle loi. Elle doit entrer en vigueur le 1er juillet 2023. »
« Nouvel épisode de
cette rivalité technologique entre Pékin et Washington, la Chine a annoncé ce lundi l’imposition à compter du mois prochain de nouvelles restrictions sur les exportations de deux métaux rares
essentiels dans la production de puces électroniques.
Il s’agit du gallium et du
germanium, deux noms qui ne vous disent sans doute rien, pourtant ces métaux rares se trouvent dans notre quotidien dans les fibres optiques, les LED, les cellules photovoltaïques, les
thermomètres, ou encore l’imagerie médicale… Des semi-conducteurs, essentiels au fonctionnement de nombreux appareils électroniques, mais qui seront désormais de plus en plus difficiles à
obtenir. La Chine qui est le principal producteur de gallium et de germanium va conditionner leur exportation à l’obtention d’une licence, le destinataire final et l’objet de leur utilisation
devront également être précisés. »
« L’administration
Biden se prépare à restreindre l’accès des entreprises chinoises aux services américains d’informatique en nuage, a rapporté mardi le Wall Street Journal, citant des personnes au fait de la
situation.
La nouvelle règle, si elle
est adoptée, exigerait probablement que les fournisseurs américains de services d’informatique en nuage tels qu’Amazon (AMZN.O) et Microsoft (MSFT.O) demandent l’autorisation du gouvernement
américain avant de fournir à des clients chinois des services d’informatique en nuage qui utilisent des puces d’intelligence artificielle avancées, a indiqué le journal. »
« La Chine a annulé un
voyage du responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, prévu la semaine prochaine, a déclaré mardi un porte-parole de l’UE.
Aucune raison n’a été donnée
pour cette annulation, qui intervient alors que l’Europe cherche à réduire les risques créés par ses relations économiques étroites avec la Chine, que Bruxelles a qualifiée de “concurrent
économique et de rival systémique”. »
La fin de l’article de Reuters laisse entendre les raisons de cette rebuffade :
« Borrell devait se
rendre à Pékin le 10 juillet pour rencontrer son homologue chinois et discuter de “questions stratégiques”, notamment des droits de l’homme et de la guerre en Ukraine, a déclaré
dimanche l’ambassadeur de l’UE en Chine.
Dans un discours préparé
pour être prononcé à Pékin en avril, M. Borrell a déclaré que l’UE ne pouvait pas faire confiance à la Chine si elle ne cherchait pas à
instaurer la paix en Ukraine. »
Par la voie du Global Times, la Chine dit que cette mesure n’est qu’un avertissement, espérant qu’il sera entendu par l’Occident avant que la situation ne
dégénère plus :
« Les États-Unis ont
fait appel à leurs alliés pour intensifier la guerre des puces et la répression de la haute technologie contre la Chine, sans tenir compte des dommages potentiels que ce rideau de fer
technologique pourrait causer aux chaînes d’approvisionnement et industrielles mondiales. La question est maintenant de savoir combien de temps Washington pourra ignorer l’avertissement
concernant les conséquences lorsque la Chine commencera à prendre des mesures légitimes et raisonnables pour sauvegarder sa sécurité et ses intérêts nationaux…
Alors que les États-Unis
font pression sur leurs alliés pour qu’ils coopèrent à l’interdiction de vente des puces contre la Chine, l’action de la Chine pourrait cette fois être plutot pris comme un avertissement,
montrant que la Chine ne se laissera pas passivement évincer de la chaîne d’approvisionnement mondiale en semi-conducteurs. Il y a quelques jours, le gouvernement néerlandais a annoncé de
nouvelles restrictions sur les exportations de certains équipements de semi-conducteurs, indiquant qu’ASML, la plus grande entreprise technologique d’Europe, devra demander des licences
d’exportation pour les produits utilisés dans la fabrication de micropuces. »
Le 30 juin, le Conseil européen publiait un papier sur la Chine. Voici quelques extraits qui montrent bien l’état d’esprit de l’UE envers la Chine :
« Le Conseil européen a
poursuivi son débat stratégique sur les relations de l’UE avec la Chine et a réaffirmé l’approche stratégique multiforme de l’UE à l’égard de la Chine, dans le cadre de laquelle ce pays est dans
le même temps un partenaire, un concurrent et un
rival systémique »
C’est une introduction un tantinet schizophrénique
« L’UE…encourage la Chine à mener une action plus ambitieuse en
ce qui concerne le changement climatique et la biodiversité, la préparation en matière de santé et de pandémies, la sécurité alimentaire, la réduction des risques de catastrophe, l’allègement de
la dette, ainsi que l’aide humanitaire. »
Là encore l’UE se pose en donneur de leçon et ferait bien de regarder la poutre qu’elle a dans l’œil sur tous ces sujets.
« En tant que membre
permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, la Chine a une responsabilité spéciale dans la défense de l’ordre international fondé sur des règles, de la charte des Nations unies et du
droit international. Par conséquent, le Conseil européen appelle la Chine à faire pression sur la Russie pour qu’elle mette un terme
à sa guerre d’agression et retire immédiatement, complètement et sans condition ses troupes d’Ukraine. »
La Chine pourrait comprendre ce passage si l’UE avait fait pression sur les Etats-Unis pour qu’ils mettent fin à leurs précédentes guerres d’agression. Cela n’a non
seulement pas été le cas mais l’OTAN a de plus été complice dans ces guerres d’agression. Elle n’est donc pas en mesure de faire un tel appel à la Chine.
« L’Union européenne
est préoccupée par la montée des tensions dans le détroit de Taïwan. Le Conseil européen s’oppose à toute tentative unilatérale de modifier le statu quo par la force ou la coercition. Il
réaffirme la “politique d’une Chine unique” suivie de façon constante par l’UE. »
Tel qu’exprimé, ce passage est si ambigu que l’on se demande si l’UE pense à la Chine ou aux Etats Unis. Mais non, elle s’adresse bien à la Chine. Qui provoque la
montée des tensions dans le détroit de Taiwan si ce n’est les USA en y envoyant ses navires de guerre, ses hauts dignitaires diplomatiques et en armant Taiwan ? Qui tente de modifier le
statu quo ? Tout cela pour terminer par la reconnaissance de « la Chine unique » après avoir envoyé hommes politiques et armes à une province « reconnue comme chinoise »
mais sans l’aval de Pékin.
Et bien sûr l’habituel couplet final :
« L’UE…réaffirme ses
préoccupations quant au travail forcé, au traitement des défenseurs des droits de l’homme et des personnes appartenant à des minorités, à la situation au Tibet et au Xinjiang, ainsi qu’au respect
des engagements pris antérieurement par la Chine en ce qui concerne Hong Kong. »
On comprend mieux pourquoi Beijing ne tient pas à recevoir Borell. Elle sait déjà que cela ne servira à rien.
Cet article d’un journal étasunien détaillant un rapport du Council on Foreign Relations, un influent Think tank étasunien, arrive aux mêmes conclusions :
« Compte tenu du nombre
de ses membres et de sa direction prestigieuse, le Council on Foreign Relations (CFR) est généralement considéré comme le principal groupe de réflexion en matière de politique étrangère aux
États-Unis, reflétant les opinions judicieuses et dominantes de l’establishment américain en matière de politique étrangère.
Il est donc remarquable et
potentiellement dangereux que le CFR vienne de publier une évaluation de la politique américaine à l’égard de Taïwan qui reflète largement le point de vue des va-t-en-guerre de Washington sur une
série de questions, notamment la valeur stratégique de Taïwan pour les États-Unis et les objectifs de Xi Jinping et du Parti communiste chinois (PCC). Si ce point de vue très contesté est
interprété par l’ensemble des décideurs politiques comme un consensus d’experts, les États-Unis risquent de poursuivre l’escalade
avec la Chine en direction d’un conflit grave.
Le rapport est censé
s’appuyer sur les opinions d’un groupe de travail composé d’un large éventail d’experts sur les relations entre les États-Unis et la Chine et entre les États-Unis et Taïwan. Toutefois, la majeure
partie de l’étude ignore ou minimise bon nombre des positions plus équilibrées défendues par ceux qui participent actuellement au débat sur la politique de Taïwan. En conséquence, cinq des 17
membres de la task force ont émis des avis défavorables au rapport, citant des problèmes fondamentaux liés à la nature de ses arguments et de ses recommandations (deux autres membres de la task
force ont émis un avis défavorable dans un sens plus optimiste).
Le rapport commence sur une
note prometteuse, faisant preuve d’une grande perspicacité dans la dynamique d’escalade qui a émergé de l’effondrement des relations entre les États-Unis et la Chine :
« S’opposant aux
mesures prises par les États-Unis concernant les relations avec Taïwan, la Chine a accusé les États-Unis d’avoir une “fausse” politique d’une seule Chine. Les États-Unis affirment que leurs
actions sont conformes à leur politique d’une seule Chine et constituent une réponse nécessaire à la coercition accrue de la Chine à l’égard de Taïwan. Cette discorde a créé une dynamique
d’action-réaction dans laquelle la Chine exerce des pressions sur Taïwan, ce qui incite les États-Unis à prendre des mesures pour démontrer leur soutien à Taïwan, ce qui a pour effet d’accroître
les pressions chinoises sur l’île. »
À partir de là, on peut
s’attendre à une exploration des actions déstabilisatrices de toutes les parties. En ce qui concerne les recommandations politiques, on s’intéresserait aux méthodes de réassurance mutuelle que
chaque acteur devrait poursuivre, ainsi qu’aux lignes rouges que chacun devrait éviter. Plus important encore, on pourrait espérer une discussion sur la manière dont les États-Unis et la Chine
pourraient redonner une base solide à leur relation plus large – la condition préalable étant que chaque partie fasse confiance aux assurances de l’autre quant au respect du statu quo qui a
assuré la sécurité de Taïwan pendant plus de quarante ans.
Au lieu de cela, les moyens de pression chinois sont examinés en
détail, tandis que ceux des États-Unis et de Taïwan sont laissés de côté, ce qui donne l’impression d’une agression unilatérale plutôt que d’une insécurité alimentée par les deux
parties. Bien que le rapport soutienne
rhétoriquement la politique d’une seule Chine et appelle judicieusement les États-Unis à éviter les gestes symboliques à l’égard de la souveraineté taïwanaise, toutes les autres suggestions
visent à renforcer la capacité de Taïwan et des États-Unis à résister à l’influence chinoise. Nombre de ces idées sont judicieuses, mais elles ne peuvent réussir à dissuader l’agression chinoise
que si elles sont accompagnées d’initiatives positives solides. Dans le climat actuel, un programme de “dissuasion” déséquilibré
pousse la spirale de l’escalade vers le conflit.
Le problème le plus grave du
rapport, qui influence toutes les autres évaluations, est peut-être sa représentation de Taïwan comme un lieu stratégique vital qui doit être maintenu à l’abri de l’influence chinoise afin
de préserver la puissance militaire des États-Unis
dans la région Asie-Pacifique.
Citant à plusieurs reprises
le témoignage au Congrès d’un seul fonctionnaire de la défense américaine (dont les remarques n’ont pas été reprises par la suite par l’administration Biden), le rapport affirme que Taïwan est
vital pour les États-Unis en raison de sa “position géographique au centre de la première chaîne d’îles… de son rôle en tant que centre mondial de fabrication de semi-conducteurs… [et] de sa
volonté de travailler avec les États-Unis en tant que partenaire de confiance sur les questions transnationales”. Selon les auteurs, le sort de Taïwan “déterminera en grande partie la capacité de
l’armée américaine à opérer dans la région”.
Pourtant, la valeur
stratégique de Taïwan pour la position militaire globale des États-Unis en Asie est un point débattu par de nombreux analystes et universitaires, souvent sans conclusions décisives. Si le
contrôle de Taïwan par la Chine aurait sans aucun doute des effets contraignants considérables sur la capacité opérationnelle des États-Unis en Asie, il est très douteux qu’il ait des effets
aussi importants et déterminants sur la projection de la puissance régionale des États-Unis que l’affirme le rapport.
Plus important encore, en
définissant Taïwan comme un atout stratégique essentiel pour les États-Unis, le rapport renie la politique d’une seule Chine, qui stipule que les États-Unis accepteront toute résolution de la
question de Taïwan (y compris l’unification) si elle est obtenue de manière pacifique et sans coercition.
Bien qu’il présente la
question de Taïwan comme un problème de concurrence stratégique entre les États-Unis et la Chine et qu’il fasse de nombreuses suggestions pour que Washington maintienne une position avantageuse
par rapport à Pékin, le rapport recommande ironiquement que les États-Unis maintiennent la politique d’une seule Chine et rassurent Pékin sur le fait que Washington ne cherche pas à séparer
Taïwan de la Chine de façon permanente.
Pour ce faire, il suffit
apparemment de répéter le mantra selon lequel Washington maintient sa politique d’une seule Chine tout en évitant les “gestes symboliques (tels que le voyage de l’ancienne présidente de la
Chambre des représentants, Nancy Pelosi, à Taïwan en 2022) susceptibles d’entraîner une réaction brutale de la part de la RPC et de faire craindre à Pékin que Washington ne s’éloigne de sa
politique d’une seule Chine”. En d’autres termes, la Chine devrait nous croire sur parole. On ne voit pas comment des actions aussi modestes pourraient convaincre Pékin que Washington reste
ouvert à une unification pacifique, alors que les États-Unis mettent en œuvre des politiques fondées principalement sur un argument stratégique visant à empêcher la Chine de s’emparer de
Taïwan.
Une deuxième affirmation
très problématique du rapport est la notion selon laquelle Xi Jinping deviendra probablement de plus en plus agressif à l’égard de Taïwan, et emploiera peut-être la force, afin de “rallier le
soutien au PCC et à son règne personnel”, en particulier si l’économie chinoise continue de ralentir.
Bien que le rapport ne
fournisse aucune preuve concrète et admette à juste titre que cette description de l’état d’esprit de Xi est purement spéculative, il utilise néanmoins cette affirmation comme un élément
important de son argumentation en faveur d’un doublement de toutes les formes de dissuasion, tout en négligeant une réassurance crédible. Compte tenu de son analyse unilatérale et militarisée, le
rapport recommande aux États-Unis de placer leur base industrielle de défense “sur un pied de guerre”.
L’accompagnement logique de
l’importance accordée par le rapport à la dissuasion par rapport à la réassurance crédible est l’idée que les États-Unis devraient remplacer leur politique de longue date d’ambiguïté stratégique
à l’égard d’une intervention militaire américaine dans un conflit avec Taïwan par une politique de clarté stratégique garantissant une telle intervention. Le groupe de travail a examiné le choix
entre l’ambiguïté et la clarté, mais n’est pas parvenu à un consensus. Le rapport soutient néanmoins la clarté stratégique sur le fond en recommandant que les affirmations répétées du président
Biden selon lesquelles les États-Unis interviendraient militairement dans tout conflit deviennent “la nouvelle base de référence de la politique déclaratoire des États-Unis”.
Dans l’ensemble, au lieu
d’apporter un soutien à une approche plus crédible et plus équilibrée de la question de Taiwan, le rapport du CFR ne fera que renforcer l’approche de nombreux analystes de la défense à Washington,
centrée sur la dissuasion militaire et sur la réassurance. Ce faisant, il ignore ou minimise les contre-arguments d’autres personnes, dont certaines faisaient partie du groupe de
travail. Ses recommandations engageraient les
États-Unis dans une course aux armements illimitée et de plus en plus intense avec la Chine au sujet de Taïwan. Une telle approche unilatérale renforcerait la suspicion et la méfiance des Chinois
à l’égard des motivations des États-Unis, augmentant ainsi la probabilité d’une crise grave ou d’un conflit avec Pékin et mettant le peuple taïwanais en grand danger. »
On retrouve la même stratégie que les Etats Unis ont eu envers la Russie depuis la chute de l’URSS. Prétendre à la Russie que l’OTAN, qui a été spécialement créée
pour contrer l’URSS, n’est pas un danger pour elle tout en se rapprochant de ses frontières. Promettre son intégration au continent européen tout en démonisant son dirigeant.
Dans le cas de la Chine, c’est prétendre suivre la « politique d’une seule Chine » tout en agissant avec Taiwan comme si elle était une ile indépendante. Vouloir
conserver des relations commerciales avec la Chine tout en lui imposant des sanctions.
A quoi joue le monde occidental en voulant défier ces deux pays ?
Cette intéressante analyse historique [en français] donne des réponses et explique en partie l’attitude ambigüe des Etats Unis envers la Chine :
« Pourquoi les
États-Unis tentent-ils de donner l’impression de faire de la diplomatie alors qu’ils sabotent délibérément toute amélioration des relations américano-chinoises ?
Avant de répondre à cette
question, il est important de comprendre à quel point la politique américaine d’endiguement de la Chine est ancienne et à quel point il est peu probable que nous assistions aujourd’hui à une
tentative sérieuse de la modifier. »
Vendredi, Janet Yellen, la ministre des finances étasunienne arrivait pour sa visite à Pékin. Voici les commentaires du Global Times :
« Le Premier ministre
chinois Li Qiang a rencontré la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen à Pékin vendredi, exhortant les Etats-Unis à maintenir une attitude “rationnelle et pragmatique” et à travailler avec
la Chine pour remettre les relations bilatérales sur la bonne voie dès que possible, tout en notant également que les relations Chine-Etats-Unis peuvent voir des “arcs-en-ciel” après une période
de “vent et de pluie”.
Mme Yellen est à Pékin pour
un voyage de quatre jours, son premier en tant que secrétaire au Trésor américain, dans le cadre de ce que les responsables américains appellent un effort pour accroître la communication avec
leurs homologues chinois dans un contexte de tensions dans les relations bilatérales. Lors de la réunion de vendredi, Mme Yellen a déclaré que les États-Unis souhaitaient “une concurrence
économique saine” et “davantage de communication et d’échanges”.
L’augmentation des
interactions entre les responsables chinois et américains est un signal positif pour le monde, qui a grand besoin de discussions et de coopération entre les deux plus grandes économies du monde
face à des défis de plus en plus importants. Toutefois, malgré les récentes discussions, les liens entre la Chine et les États-Unis resteront probablement à leur point le plus bas depuis des
décennies et Washington doit rester fidèle à ses paroles afin de stabiliser les relations, ont noté des experts chinois. »
« Lors de son audition
de confirmation au début de 2021, la secrétaire au Trésor Janet L. Yellen a adopté un ton dur à l’égard de la Chine, la décrivant comme le concurrent stratégique le plus important des États-Unis
et s’engageant à lutter contre ses “pratiques abusives, déloyales et illégales” qui, selon elle, nuisent aux entreprises et aux travailleurs des Etats-Unis.
Depuis lors, Mme Yellen est
devenue une voix de la modération dans l’administration Biden, embrassant le manteau du pragmatisme économique alors que l’économie mondiale fait face à l’inflation et à une croissance atone. Le
secrétaire au Trésor a exprimé des objections au bilan de la Chine en matière de droits de l’homme, a appelé à diversifier les chaînes d’approvisionnement américaines et a reconnu que la
protection de la sécurité nationale est primordiale.
Mais elle a également été la
plus éminente partisane de l’administration du maintien des liens économiques avec la Chine, plaidant contre les tarifs douaniers, appelant à la prudence sur les nouvelles restrictions à
l’investissement en Chine et, plus récemment, avertissant que le découplage des deux économies serait “désastreux”.
Mme Yellen naviguera dans
ces intérêts conflictuels en temps réel lors d’une visite de quatre jours en Chine. Le voyage, son premier dans le pays en tant que secrétaire au Trésor, représente le test de diplomatie
économique le plus difficile de Mme Yellen à ce jour alors qu’elle tente d’apaiser des années de méfiance entre les États-Unis et la Chine. »
Le communiqué de presse de Reuters, qui sera repris par les petits journaux :
« La secrétaire
américaine au Trésor, Janet Yellen, a appelé vendredi à des réformes du marché en Chine et a critiqué ses récentes actions sévères contre les entreprises américaines et le contrôle des
exportations de minerais, tandis que le Premier ministre chinois l’a appelée à “rencontrer la Chine à mi-chemin” et à remettre les relations bilatérales sur les rails.
Yellen a rencontré le
Premier ministre Li Qiang vendredi lors d’une visite à Pékin visant à réparer les relations économiques américano-chinoises, mais a clairement indiqué dans ses remarques publiques que Washington
et ses alliés occidentaux continueront de riposter à ce qu’elle a appelé les “pratiques économiques déloyales” de la Chine.
Malgré les discussions sur
le découplage économique entre les États-Unis et la Chine, des données récentes montrent que les deux plus grandes économies du monde restent profondément liées, le commerce bilatéral ayant
atteint un record de 690 milliards de dollars l’année dernière.
“Nous recherchons une
concurrence économique saine qui n’est pas celle du gagnant-gagnant mais qui, avec un ensemble de règles équitables, peut profiter aux deux pays au fil du temps”, a déclaré Yellen au Premier
ministre chinois Li Qiang lors d’une réunion vendredi que le Trésor a qualifié de “franc et constructif.” »
Enfin, pour bien souligner la différence d’approche diplomatique des deux parties, nous finirons par un deuxième article du Global Times :
« La nature des
relations économiques et commerciales entre la Chine et les États-Unis est mutuellement bénéfique et gagnant-gagnant. Il n’y aura pas de gagnant dans une guerre commerciale ou un “découplage”.
Nous espérons que la partie américaine pourra créer un environnement sain pour le développement des relations économiques et commerciales entre la Chine et les États-Unis et promouvoir la
coopération gagnant-gagnant par des actions concrètes, selon une déclaration publiée sur le site web de l’agence gouvernementale.
“La déclaration reflète le
fait que la partie chinoise espère non seulement gérer les différences entre les deux pays, mais aussi améliorer les relations bilatérales”, a déclaré Li Yong, chercheur principal à l’Association
chinoise du commerce international, au Global Times vendredi.
Il s’agit également d’une
réponse aux principes unilatéraux des États-Unis qui empoisonnent les relations économiques et commerciales avec la Chine, ainsi qu’à la politique étrangère à double visage des États-Unis à
l’égard de la Chine, a ajouté M. Li, faisant référence au discours de Mme Yellen en avril qui mettait l’accent sur la soi-disant sécurité nationale des États-Unis, ainsi qu’à la répression
croissante des États-Unis à l’égard du secteur chinois des puces électroniques.
“Zhou Mi, directeur adjoint
de l’Institut d’études américaines et océaniennes de l’Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique, qui dépend du ministère du commerce, a déclaré vendredi au
Global Times que la Chine et les États-Unis avaient des intérêts mutuels importants en matière de développement économique et que les deux parties devraient renforcer leur
coopération. »
Cet article nous explique pourquoi il sera compliqué pour les entreprises occidentales de se « découpler » de la Chine :
« Dans le cadre de nos
recherches sur la compétitivité mondiale, nous avons eu l’occasion d’examiner des données confidentielles provenant de certaines entreprises manufacturières. Ces données indiquent que même si les
coûts de main-d’œuvre associés à la production sont nettement inférieurs sur d’autres marchés, tels que le Bangladesh, il en va de même pour la productivité.
La main-d’œuvre chinoise est
à la fois plus chère et plus productive que celle des autres économies émergentes d’Asie. Ces deux facteurs doivent être pris en compte dans la décision de délocaliser la production hors de
Chine. Mais ce n’est qu’une partie de l’histoire… »
Le sommet de
l’Organisation de Coopération de Shangaï
L’OCS est :
« Succédant au « groupe
de Shanghai », elle est instituée en 2001 par la Chine, la Russie et quatre États d’Asie centrale, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. Elle s’élargit à l’Inde et au
Pakistan en 2016, puis à l’Iran en 2021.
L’OCS vise d’abord à
répondre aux bouleversements géopolitiques en Asie centrale, consécutifs à l’effondrement de l’URSS en 1991 et à l’instabilité que cela entraîne dans la région. Le groupe de Shanghai puis
l’Organisation institutionnalisent peu à peu une coopération visant à assurer la sécurité collective de ses adhérents face aux menaces « du terrorisme, de l’extrémisme et du séparatisme ». La
Chine et la Russie sont au centre de cette entente et formalisent par son biais une forme de rapprochement géostratégique qui dépasse le cadre régional. »
Là encore les médias occidentaux renient leur devoir d’information en boudant complètement ce sommet qui est pourtant important pour comprendre l’équilibre
géopolitique mondial. Il semblerait que les médias occidentaux veulent laisser leurs lecteurs aveugles à ce qui se passe en dehors du monde occidental.
Dans un discours prononcé à ce sommet, Xi Jinping a déclaré :
« La Chine propose à
l’OCS d’intensifier le règlement en monnaie locale
entre les États membres, d’étendre la coopération en matière de monnaie numérique souveraine et de promouvoir la création d’une banque de développement de l’OCS. La Chine est prête à
partager les opportunités de marché et l’expérience de développement, et à mettre en œuvre le programme de renforcement des capacités pour autonomiser les jeunes agriculteurs professionnels. La
Chine mettra en œuvre des programmes de formation aux technologies numériques en collaboration avec le centre de coopération Chine-OSC sur les données massives (Big Data Cooperation Center) et
accueillera un forum national de l’OCS sur le développement écologique. »
Au même sommet, Poutine confirmait que la Chine et la Russie montraient déjà l’exemple pour les règlements en monnaie locale :
« La coopération
commerciale et économique entre la Russie et la Chine se développe, plus de 80 % des règlements entre les deux nations étant actuellement effectués en roubles et en yuans, a révélé le président
Vladimir Poutine. »
Un pas de plus vers la dédollarisation du commerce international.
Russia Today nous donne un résumé de ce sommet :
« Les dirigeants de
l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), accueillis virtuellement par l’Inde mardi, ont publié une déclaration commune adoptant la Déclaration de New Delhi, a annoncé le ministre indien
des Affaires étrangères Vinay Mohan Kwatra. La déclaration reflète les efforts concertés de lutte contre la radicalisation, la coopération en matière de transformation numérique entre les membres
et un consensus sur dix résolutions visant à renforcer la coopération dans la région eurasienne.
Le document souligne
l’importance de renforcer les efforts coordonnés de la communauté internationale “pour contrer les activités des groupes terroristes, séparatistes et extrémistes“, en accordant une attention
particulière à “la prévention de la propagation de l’intolérance religieuse, du nationalisme agressif, de la discrimination ethnique et raciale, de la xénophobie, des idéologies fascistes et du
chauvinisme“. »
Puis explique dans cet article pourquoi il est important pour la Russie de travailler sur la coordination de cette région :
« Au cours du premier
semestre 2023, l’Union européenne et les États-Unis se sont montrés très actifs en Asie centrale, considérée par certains comme le “bas ventre” de la Russie. De nombreux politiciens et diplomates
d’Europe occidentale et des États-Unis ont fréquenté la région et ont tenté de rallier les anciennes républiques soviétiques du Kazakhstan, du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan, du Kirghizistan et du
Turkménistan à leur cause dans le conflit qui les oppose à Moscou.
L’Occident veut convaincre
ces États de soutenir les sanctions contre la Russie et de bloquer les importations parallèles vers le pays. Il a promis des compensations pour les pertes financières. En outre, les dirigeantes
d’Europe occidentales considèrent le Kazakhstan comme une source de ressources naturelles qui pourrait potentiellement remplacer Moscou.
Avec toute cette attention
récente, l’Asie centrale prend de plus en plus conscience de son importance politique. Mais cela l’amènera-t-il à rompre ses liens avec la Russie, comme l’espère l’Occident ? »
Mais l’analyste indien Bhadrakumar explique que son pays, tiraillé entre l’Occident et l’Orient, a du mal à respecter l’entente :
« Le discours
d’ouverture du Premier ministre Narendra Modi à l’événement de l’OCS n’a pas réussi à convaincre, et encore moins à stimuler les autres pays membres – en particulier la Russie et la Chine qui ont
inventé “l’esprit de Shanghai” il y a près de trois décennies, qui est devenu cinq ans plus tard, en 2001, la ligne directrice de la coopération au sein de l’OCS.
Le plus triste, c’est que
Modi semble ignorer l’esprit de Shanghai, bien que son gouvernement ait fortuitement récolté l’initiative de politique étrangère du précédent gouvernement Manmohan Singh visant à obtenir
l’adhésion de l’Inde à l’OCS. Les discours de Modi sur les plateformes multilatérales ont désormais acquis un caractère automatique : ils visent le Pakistan et la Chine par le biais
d’insinuations. Ils enthousiasment les lobbies antimusulmans et sinophobes en Inde, mais ne sont d’aucune utilité pour le collectif de l’OCS. »
Comme nous l’avons vu, les médias occidentaux donnent à leurs lecteurs une vision déformée, carrément caricaturale, du monde non occidental, les empêchant ainsi de
connaitre les grands changements géopolitiques actuels.
Cette propagande médiatique a de malheureuses conséquences. Cette analyse de l’ancien ambassadeur anglais Alastair Crooke, nous explique que le drame de l’Occident
est son incapacité à voir que le monde change et que, par conséquent, il reste bloqué dans ses préjugés :
« La tragédie qui
frappe l’Occident aujourd’hui consiste, d’une part, en l’impossibilité pure et simple pour lui de continuer à faire ce qu’il a fait – qui n’a d’égale que son impossibilité à faire autre
chose.
Pourquoi en est-il ainsi ?
Parce que les conditions qui ont donné naissance à l’âge d’or qui a créé la “génération confortable” ne sont plus réunies : des crédits à taux zéro, une inflation nulle, des médias de connivence
et une énergie bon marché qui “subventionnent” une base manufacturière de plus en plus réduite et sclérosée (du moins en Europe).
Ces décennies ont été
l’éphémère “moment au soleil” de l’Occident. Mais ce moment est révolu. La “périphérie” peut se débrouiller seule, merci ! Elle s’en sort bien – plutôt mieux, en fait, que le centre impérial ces
jours-ci. »
Quelques intellectuels occidentaux commencent tout juste à prendre conscience de ce problème. Voici par exemple un discours qui vient d’être donné par une ancienne
fonctionnaire au US National Security Council pendant une conférence à l’International Defense and Security Council, en Estonie :
« Depuis 1991, les
États-Unis semblent être la seule superpuissance mondiale. Mais aujourd’hui, après une période troublée de deux décennies, marquée par des interventions militaires menées par les Américains et un
engagement direct dans des guerres régionales, la guerre en Ukraine met en évidence le déclin des États-Unis eux-mêmes. Ce déclin est relatif sur le plan économique et militaire, mais grave en
termes d’autorité morale. Malheureusement, comme l’avait prévu Oussama ben Laden, les réactions et les actions des États-Unis ont érodé leur position depuis les attaques terroristes dévastatrices
du 11 septembre. La “fatigue envers l’Amérique” et la désillusion quant à son rôle d’hégémon mondial sont largement répandues. Cela vaut également pour les États-Unis eux-mêmes, comme en
témoignent les débats au Congrès, dans les médias et dans les groupes de réflexion. Pour certains, les États-Unis sont un acteur international imparfait qui doit s’occuper de ses propres
problèmes intérieurs. Pour d’autres, les États-Unis sont une nouvelle forme d’État impérial qui ignore les préoccupations des autres et qui pèse de tout son poids militaire…
Dans ce qu’il est convenu
d’appeler le “Sud global” et ce que j’appelle vaguement le “Reste du monde“, les États-Unis ne sont pas perçus comme un État vertueux. Les perceptions de l’orgueil démesuré et de l’hypocrisie des
États-Unis sont largement répandues. La confiance dans le(s) système(s) international(aux) que les États-Unis ont contribué à inventer et qu’ils ont présidé depuis la Seconde Guerre mondiale a
disparu depuis longtemps. Les élites et les populations de nombre de ces pays estiment que ce système leur a été imposé à un moment de faiblesse, alors qu’ils venaient à peine d’assurer leur
indépendance. Même si les élites et les populations ont généralement bénéficié de la pax Americana, elles estiment que les États-Unis et leur bloc de pays de l’Occident collectif en ont bénéficié
bien davantage. Pour eux, cette guerre vise à protéger les avantages et l’hégémonie de l’Occident, et non à défendre l’Ukraine…
La résistance des pays du
Sud aux appels à la solidarité des États-Unis et de l’Europe sur l’Ukraine est une rébellion ouverte. Il s’agit d’une mutinerie contre ce qu’ils considèrent comme
l’Occident collectif qui domine le discours international et rejette ses problèmes sur tous les autres, tout en écartant leurs priorités en matière de compensation du changement climatique, de
développement économique et d’allègement de la dette. Les autres se sentent constamment marginalisés dans les affaires mondiales. En fait, pourquoi les qualifier (comme je le fais dans ce
discours) de “Sud global“, alors qu’on les appelait auparavant Tiers monde ou Monde en développement ? Pourquoi sont-ils même le “reste” du monde ? En fait, ils sont le monde, représentant 6,5
milliards de personnes. Notre terminologie pue le colonialisme… »
Le fait que cette analyste emploie les mots de « rébellion » et de « mutinerie » montre que la pensée « le reste du monde est aux
ordres des Etats Unis » est profondément ancré dans sa vision subconsciente du monde, comme elle l’est aussi dans l’inconscient collectif occidental et même de celui des « pays du
Sud » qui, sous l’influence de l’extraordinaire « soft power » médiatique américain, avaient eux aussi intégré ce genre de vision subconsciente de l’ordre mondial.
C’est cela qui est en train de changer, par l’action de résistance de la Russie et de la Chine qui entrainent le « reste du monde » dans leur sillage.
C’est contre cela que les élites occidentales veulent lutter, comme le montre la suite du texte précédent. Mais l’histoire ne fait jamais de marche arrière. Il serait donc plus judicieux que le
monde occidental accepte et participe à ce changement de paradigme géopolitique plutôt que d’y résister. Encore faut-il que la population soit consciente de cette évolution du « reste du
monde ». La propagande médiatique occidentale fait de son mieux pour que cela ne soit pas le cas.
Cette propagande est préparée au plus haut niveau, au Pentagone, comme nous l’explique cette enquête :
« Ken Klippenstein,
journaliste d’investigation à The Intercept, a révélé comment le Pentagone a très discrètement lancé en mars une nouvelle division interne, baptisée “Bureau de gestion de l’influence et de la
perception“.
Son existence n’est pas
strictement secrète, bien qu’il n’y ait eu aucune annonce officielle de son lancement, et encore moins d’explication de la part des responsables du ministère de la défense quant à sa raison
d’être ou à son mode de fonctionnement. Son budget reste également un mystère, mais il s’élèverait à plusieurs millions d’euros. »
Comme le constate Caitlin Johnstone, cette propagande arrive à nous faire considérer comme normal l’illogisme, le deux poids deux mesures, de la politique des Etats
Unis, sans même que nous en soyons conscients :
« “L’éventualité
d’installations chinoises importantes à Cuba constitue une menace pour l’Amérique“, écrit Bolton, qui estime que de telles activités “pourraient bien camoufler des armes offensives, des systèmes
de tir ou d’autres capacités menaçantes“. “Par exemple, les missiles de croisière hypersoniques, plus difficiles à détecter, à suivre et à détruire que les missiles balistiques, sont des
candidats naturels à l’installation à Cuba, une perspective que nous ne pouvons tolérer, tout comme de nombreux autres risques, tels qu’une base de sous-marins chinois“, ajoute-t-il.
Autant d’arguments que la
Russie et la Chine pourraient faire valoir, pratiquement mots pour mots, sur la manière dont les États-Unis menacent leurs intérêts en matière de sécurité en installant des machines de guerre
dans leur environnement immédiat….
Exiger que la Russie et la
Chine tolèrent de la part des États-Unis un comportement que les États-Unis ne toléreraient jamais de la part de la Russie ou de la Chine, c’est simplement exiger que le monde se soumette à
l’empire américain. Ceux qui affirment que la Russie aurait dû tolérer que l’Ukraine devienne un membre de l’OTAN ou que la Chine devrait accepter l’encerclement militaire des États-Unis, au nom
de la liberté et de la démocratie, ne font en réalité qu’affirmer que les États-Unis devraient être autorisés à régner sans partage sur chaque centimètre carré de la planète. »
Par Wayan – Le 3 juillet 2023 – Le Saker Francophone
La saga
Prigojine
Le monde médiatique vient
d’être soulevé par une énorme vague de « brouillard de guerre », ces épisodes de guerre hybride où les deux camps se battent à coup de désinformation pour mieux aveugler l’autre, ou
s’aveugler eux-mêmes par la même occasion. La saga de la « rébellion de Prigojine » en deviendra surement un exemple académique.
Autant les médias grand
public que les médias alternatifs ont donc été pris dans cette vague où les faits sont triturés pour convenir à l’hypothèse de chacun. Nous commencerons par les médias grand public pour constater
que, comme d’habitude, la richesse d’opinion est juste assez superficielle pour cacher le fait qu’ils chantent la même musique : « Poutine a été très affaibli par ce coup dur
envers son autorité » :
« Opinion : Que
s’est-il passé en Russie – et que se passera-t-il ensuite ? Nos chroniqueurs s’expriment sur le sujet
David Von Drehle : Même les
coups d’État ratés ont des conséquences
Poutine n’avait
manifestement pas plus confiance que Prigojine dans l’issue de l’affrontement. Plutôt que de tester la loyauté et la force des forces gouvernementales pour écraser le soulèvement, le dirigeant
russe a saisi la première issue qui s’offrait à lui – un signe de faiblesse qui pourrait inviter à une autre tentative. … La mauvaise nouvelle : Une Russie affaiblie a des dirigeants affaiblis et
est en train d’échapper à tout contrôle. Poutine a conduit son pays au désastre et il n’y a personne en vue pour le sauver.
Max Boot : Prigojine a rendu
la faiblesse de Poutine évidente pour tout le monde
La révolte de Prigojine et
de ses mercenaires du groupe Wagner a sapé la légitimité de Poutine. Il reste à déterminer si les dommages sont fatals. … Même si Prigojine disparaît, le mécontentement qu’il a révélé restera un
talon d’Achille pour Poutine.
David Ignatius : Après avoir
esquivé la balle, Poutine devra montrer qu’il contrôle la situation
Les vulnérabilités de
Poutine ont été clairement mises en évidence le week-end dernier, mais il en va de même pour ses étonnantes capacités de survie. Il s’est introduit dans le complot de Prigojine et l’a arrêté. …
Poutine devra montrer qu’il est aux commandes maintenant, après cette expérience de mort imminente. C’est la mauvaise nouvelle pour l’Ukraine et la Russie. »
Une vraie aubaine pour les dirigeants et médias occidentaux qui n’ont vu dans ce brouillard que ce qu’ils avaient envie d’y voir : « Poutine est au bord du
précipice et la Russie va y tomber avec lui ».
Par contre, dans la presse alternative les hypothèses cherchant à donner un sens à cette histoire sont bien plus nombreuses et variées. Je vous en livre
quelques-unes écrites ou traduites en français mais cette liste est loin d’être exhaustive :
« Contrairement aux
commentaires de la presse occidentale, Evgueni Prigojine n’a jamais tenté de coup d’État contre Vladimir Poutine. Il a voulu le faire chanter afin de conserver les privilèges exorbitants qu’il a
accumulés depuis la création de sa société militaire privée. Puis il s’est rendu à la raison et a réintégré son poste. »
« Mais dans ce déluge
d’hypothèse, une n’a pas été étudiée et pourtant, selon ma logique, elle correspond le mieux aux faits observés, à la dinguerie du scénario et aux intentions des scénaristes : Et si cette
soudaine et intempestive « rébellion armée » n’était qu’une psyop menée par le gouvernement russe avec en tête d’affiche le couple d’acteurs Poutine/Prigojine. »
« En fin de compte, les
commentateurs néolibéraux et les partisans du plan russe n’ont qu’une vision insatisfaisante des événements. Prigojine n’est ni le signe avant-coureur d’un changement de régime, ni une pièce du
jeu d’échecs quadridimensionnel de Poutine. Il s’agit simplement d’un homme mercurien et sauvagement irresponsable qui a vu que sa société militaire privée allait lui être retirée et qui a décidé
de faire des efforts extrêmes et criminels pour l’en empêcher. C’est un joueur de cartes qui n’a rien en main et qui a décidé de bluffer pour se sortir d’un mauvais pas – jusqu’à ce que son bluff
soit suivi. »
Et même le coup de gueule d’un russe francophone face à ce déluge d’hypothèses :
« J’accuse pourtant une
très grande partie de ceux qui soutiennent la Russie, d’être de stupides complotistes au sujet de la rébellion de Wagner ! Je n’ai jamais lu autant de débilités en si peu de temps, y compris dans
le groupe de discussion de ma chaine Télégram (A tel point que j’envisage de bloquer les commentaires, c’est dire…) Alors je ne vais pas me faire d’amis, mais comme je n’en ai pas besoin je vais
remettre les choses à leur place !
Prigozhin (et les emmerdeurs
qui me disent qu’il faut écrire Prigojine peuvent aller se faire voir !) n’a passé aucun “accord préalable” avec qui que ce soit avant de lancer son opération. Ni avec le gouvernement Russe, ni
avec la CIA, ni avec les extra-terrestres, ni avec le diable ! »
De toutes façons nous ne saurons jamais vraiment les tenants et aboutissements de cette curieuse affaire et les zones d’ombre resteront dans l’ombre car des
bizarreries subsistent. En voilà trois prises au passage :
« L’enquête criminelle
sur la mutinerie de la société militaire privée Wagner a été abandonnée, a annoncé le Service fédéral de sécurité (FSB) de Russie. Le président russe Vladimir Poutine avait précédemment promis
l’immunité aux participants à l’insurrection, dirigée par le chef de Wagner, Evgeny Prigozhin.
L’enquête du FSB “a
déterminé que le 24 juin, les participants ont cessé leurs actions visant à commettre le crime”, a rapporté son service de presse mardi. “Compte tenu de ce fait et d’autres circonstances
pertinentes, l’organe d’enquête a pris la décision, le 27 juin, d’arrêter l’enquête criminelle…
Le dirigeant russe a offert
aux troupes Wagner la possibilité de signer des contrats avec le ministère de la défense ou l’une des forces de l’ordre du pays pour continuer à servir leur pays. Ils peuvent également prendre
leur retraite sans encourir de sanction, a précisé M. Poutine.
Ceux qui ne souhaitent pas
opter pour l’une ou l’autre option sont libres d’aller en Biélorussie avec Prigozhin, a promis M. Poutine, réaffirmant que son gouvernement n’a pas l’intention de poursuivre le chef de la
mutinerie ni les troupes qui lui sont fidèles. »
Voilà donc une compagnie de mercenaires à l’origine d’un coup d’Etat qui, la poussière n’étant pas encore retombée, est directement graciée, toute enquête arrêtée,
alors même que le FSB, l’agence des services secrets russe, qui a officiellement été incapable d’empêcher une telle histoire, devrait être particulièrement remontée contre elle. La magnanimité de
Poutine est extraordinaire.
Mais les bizarreries ne s’arrêtent pas là. Après avoir été graciée elle est autorisée, autant par le gouvernement russe que biélorusse, à installer ses quartiers en
Biélorussie. Evidemment c’est un mouvement qui inquiète beaucoup les européens :
« Les pays d’Europe de
l’Est membres de l’OTAN ont averti mardi qu’un déplacement des troupes mercenaires russes de Wagner en Biélorussie créerait une plus grande instabilité régionale, mais le secrétaire général de
l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré que l’alliance était prête à se défendre contre n’importe quelle menace.
“Si Wagner déploie ses
tueurs en série au Belarus, tous les pays voisins seront confrontés à un risque d’instabilité encore plus grand”, a déclaré le président lituanien Gitanas Nauseda à l’issue d’une réunion à La
Haye avec M. Stoltenberg et les chefs de gouvernement de six autres alliés de l’OTAN.
“Il s’agit d’une situation
très grave et très préoccupante, et nous devons prendre des décisions très fermes. Cela nécessite une réponse très, très ferme de l’OTAN”, a ajouté le président polonais Andrzej Duda.
Le patron de Wagner, Evgueni
Prigojine, est arrivé au Belarus mardi dans le cadre d’un accord négocié par le président Alexandre Loukachenko, qui a mis fin à la mutinerie des mercenaires en Russie samedi.
Le président russe Vladimir
Poutine a déclaré que les combattants de Wagner auraient la possibilité de s’installer au Belarus. »
Cerise sur le gâteau, non seulement Wagner est autorisée à s’installer en Biélorussie mais aussi à continuer à pouvoir représenter le bras armé de la Russie en
Afrique. Incroyable mais vrai.
« Le ministre russe des
Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé lundi, que le groupe paramilitaire “Wagner” poursuivra son activité dans certains pays africains, malgré la rébellion menée, vendredi soir, par le
chef du groupe, Evgueni Prigojine.
Dans une interview accordée
à Russia Today TV, Lavrov a déclaré que les forces de Wagner continueront d’opérer en République centrafricaine et au Mali. »
Décidément, les informations autour de cette affaire montrent qu’elle ne suit pas une logique ordinaire, et bien malin celui qui aura le dernier mot. Si ce n’est un
vrai brouillard de guerre russe pour aveugler l’adversaire.
Cachées momentanément par ce brouillard, l’Ukraine continue d’enchaîner les pertes catastrophiques sans guère avancer sur le terrain. Le titre de cet article du
magazine américain Forbes l’annonce directement : « 25
chars et véhicules de combat disparus en un clin d’œil : La défaite ukrainienne près de Mala Tokmachka a été pire que prévue »
Comme le conclut l’analyste militaire allemand de Moon of Alabama :
« L’Occident est
actuellement incapable de produire autant de munitions que l’Ukraine veut en tirer. Et si les États-Unis ont encore quelques chars de combat Bradleys et Abrams dans leurs réserves, les dépôts de
“toutes les armes” dans les autres pays de l’OTAN sont déjà vides. Il n’y a plus de chars, de véhicules blindés ou d’obusiers qui puissent être donnés.
Il n’y a aucune chance que
l’Ukraine gagne ce combat ou même qu’elle s’en tienne à ses positions actuelles. C’était facile à prévoir. Ceux qui ont poussé l’Ukraine à agir ainsi devraient être condamnés pour le massacre
meurtrier qu’ils ont causé.
L’Ukraine doit faire la paix
avec la Russie. Oui, cela s’accompagnera de conditions qui ne seront pas faciles à avaler. Mais il n’y a pas d’autre issue.
Poursuivre le combat, avec
des pertes croissantes en hommes et en terrain, n’est pas une alternative viable. »
Dépités par la résilience de l’économie russe aux sanctions économiques occidentales, les médias grand public compensent en prédisant à tour de bras « la chute
de l’économie russe » :
« Alors que la guerre
se poursuit dans sa deuxième année et que les sanctions occidentales sont plus dures, les recettes publiques de la Russie sont comprimées et son économie est passée à une trajectoire de
croissance plus faible, probablement à long terme.
Les principales exportations
du pays, le gaz et le pétrole, ont perdu d’importants clients. Les finances publiques sont tendues. Le rouble est en baisse de plus de 20% depuis novembre face au dollar. La main-d’œuvre a
diminué car les jeunes sont envoyés au front ou fuient le pays par crainte d’être enrôlés. L’incertitude a freiné les investissements des entreprises.
“L’économie russe entre dans
une régression à long terme”, a prédit Alexandra Prokopenko, une ancienne responsable de la Banque centrale russe qui a quitté le pays peu après l’invasion. »
Il faut dire que les pays occidentaux ont mis le paquet pour blesser à mort l’économie russe :
« Dans le but de punir
la Russie pour son agression, les pays occidentaux ont utilisé leur emprise sur le système financier mondial, dévoilant plus de 11 300 sanctions depuis l’invasion et gelant quelque 300 milliards
de dollars des réserves de change du pays. Dans le même temps, plus de 1 000 entreprises, allant de BP (BP) à McDonald’s (MCD) et Starbucks (SBUX), ont abandonné ou réduit leurs opérations dans
le pays, invoquant l’opposition à la guerre et les nouveaux défis logistiques. »
On se souvient que, en mars 2022, Bruno Le Maire ne donnait pas cher du pays :
« “On en voit déjà les
effets [des sanctions économiques]. Le trésor de
guerre de Poutine est déjà réduit à presque rien. Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe”, déclare le ministre. »
« Alors que de nombreux
analystes et observateurs s’attendaient à ce que l’économie russe s’effondre sous le poids de la guerre en Ukraine et d’un déluge de sanctions occidentales, le pays est en fait apparu étonnamment
résistant en 2022.
Le chef de la Banque
centrale de Russie a déclaré en décembre que le PIB russe ne se contracterait que de 3 % en 2022, tandis que le président Vladimir Poutine prévoyait une baisse de 2,5 %.
“L’économie russe a survécu
à 2022”, a déclaré l’économiste Janis Kluge de l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité (SWP) au Moscow Times.
“Mais nous ne pouvons pas
encore dire qu’il a survécu aux sanctions car elles sont toujours en cours.”
Des économistes comme Kluge
avertissent que, derrière les statistiques de fin d’année apparemment positives, il y a de nombreux signes de temps plus sombres à venir.
Et même les chiffres du PIB
ne sont pas aussi roses qu’ils pourraient le paraître. »
« Le PIB de la Russie a
baissé en 2022, mais pas autant que prévu. En février, le Fonds monétaire international a déclaré qu’il s’attendait à ce que les chiffres définitifs indiquent une légère baisse de 2 % du PIB en
2022, suivie d’une hausse de 0,3 % en 2023 avant un rebond à près de 2 % en 2024, envoyant ainsi le message que l’économie de 145 millions d’habitants est robuste et capable de faire face aux
coûts supplémentaires de la guerre. »
« Les sanctions
occidentales n’ont pas miné le potentiel économique de la Russie au point que le Kremlin perde la capacité de financer sa guerre en Ukraine. Les événements de 2022 ont confirmé que l’économie
russe est résiliente et que le Kremlin est en mesure d’atténuer tout effet déstabilisateur que le ralentissement économique pourrait avoir sur le front politique.
La durabilité de l’économie
russe est déterminée par sa place dans la division mondiale du travail : elle se situe au tout début des chaînes technologiques en tant que fournisseur de ressources naturelles.
Comme l’économie mondiale ne
peut croître sans augmenter sa consommation de ressources naturelles, la demande de matières premières russes est maintenue. Cela a, dans une large mesure, protégé l’économie russe de l’impact
des sanctions.
En 2021, la Russie a fourni
17,5 % du pétrole vendu sur le marché mondial, 47 % du palladium, 16,7 % du nickel, 13 % de l’aluminium (hors Chine) et près d’un quart des engrais potassiques.
Hypothétiquement, l’économie
mondiale pourrait renoncer aux matières premières russes, mais seulement au prix de hausses de prix et potentiellement d’années de récession, ce qui n’est pas dans l’intérêt des politiciens
occidentaux.
La tentative des États-Unis
de fermer l’accès de l’aluminium russe au marché mondial en 2018 a entraîné un bond instantané du prix de ce métal de 20 %, ce qui a contraint la Maison Blanche à abandonner les plans
annoncés. »
« Les États-Unis
entreront dans un ralentissement au quatrième trimestre, suivi d’une “année de contraction et d’une récession européenne en 2024”, selon HSBC Asset Management.
Dans ses perspectives de
milieu d’année, le gestionnaire d’actifs du géant bancaire britannique a déclaré que les avertissements de récession “clignotent au rouge” pour de nombreuses économies, tandis que les politiques
budgétaires et monétaires ne sont pas synchronisées avec les marchés boursiers et obligataires.
Joseph Little, stratège en
chef mondial chez HSBC Asset Management, a déclaré que si certaines parties de l’économie sont restées résilientes jusqu’à présent, l’équilibre des risques “indique un risque de récession élevé
maintenant”, l’Europe étant en retard sur les États-Unis mais la trajectoire macroéconomique généralement “alignée”. ”
“Nous sommes déjà dans une
légère récession des bénéfices, et les défauts de paiement des entreprises ont également commencé à augmenter”, a déclaré Little dans le rapport consulté par CNBC. »
« L’économie allemande
se contractera plus que prévu cette année, car l’inflation galopante pèse sur la consommation privée, a déclaré l’institut Ifo mercredi lors de la présentation de ses prévisions.
“L’économie allemande ne
sortira que très lentement de la récession”, a déclaré Timo Wollmershaeuser, responsable des prévisions économiques de l’Ifo.
Le produit intérieur brut
allemand devrait baisser de 0,4 % cette année, soit plus que les 0,1 % prévus par l’institut Ifo en mars. »
« Les fonds d’actions
européens viennent de subir une 16ème semaine consécutive de retrait des investissements, en portant le montant total à 27 milliards de dollars depuis le début de l’année, ont indiqué les
stratèges de Bank of America Corp. dans une note vendredi, citant les données d’EPFR Global. Au cours de la seule semaine écoulée, l’Europe a enregistré les retraits les plus importantes parmi
les grandes régions, avec un exode de 4,6 milliards de dollars…
“L’exposition à la
technologie stimule à nouveau les flux d’actions régionales, au profit des actions américaines et du dollar”, a écrit Emmanuel Cau, stratège chez Barclays Plc, dans une note publiée cette
semaine, soulignant que l’Europe était la seule grande région à avoir enregistré des retraits de capitaux en juin. “En revanche, les investisseurs américains ont commencé à vendre des actions
européennes pour la première fois cette année, l’affaiblissement des données d’activité entraînant des sorties plus importantes de la région. »
« Une personne sur sept
au Royaume-Uni a souffert de la faim l’année dernière parce qu’elle n’avait pas assez d’argent, selon un rapport publié mercredi par l’organisation caritative Trussell Trust, qui s’occupe des
banques alimentaires.
Ce rapport, qui fait état de
11,3 millions de personnes, soit plus du double de la population de l’Écosse, met en cause un système de sécurité sociale dysfonctionnel, ainsi qu’une crise du coût de la vie qui ne montre guère
de signes d’apaisement.
La Grande-Bretagne est la
sixième économie mondiale, mais ses citoyens subissent depuis plus d’un an la pression d’une inflation élevée qui a dépassé la croissance des salaires pour la quasi-totalité des
travailleurs.
Les prévisionnistes du
gouvernement estiment que les ménages britanniques subissent la plus forte baisse de niveau de vie en deux ans depuis que des données comparables ont été enregistrées dans les années
1950. »
Comme quoi, quand on parle économie mondiale, il faut toujours relativiser les chiffres en les comparant à la tendance générale avant d’affirmer tout verdict.
Revenons à la Russie et les prévisions de l’IMF pour ce pays en 2023 :
« Après s’être
contracté de 2,1 % l’an dernier, le FMI prévoit désormais une croissance de 0,7 % de l’économie russe cette année, en hausse de 0,4 % par rapport à une précédente prévision de
janvier.
L’économie russe devrait
ensuite croître de 1,3 % en 2024, en baisse de 0,8 % par rapport aux prévisions précédentes.
Le FMI a relevé ses
prévisions pour 2023 après avoir conclu que la Russie avait “été capable de maintenir un certain élan dans l’économie en prenant, par exemple, des mesures budgétaires très fortes” en 2022 et
2023, a déclaré Gourinchas.
“À la fin de l’année
dernière, une grande partie de ces dépenses budgétaires était également liée aux dépenses militaires”, a déclaré à la presse Petya Koeva Brooks, directrice adjointe du FMI au département de la
recherche. “Mais plus largement, je pense que la Russie a utilisé l’espace budgétaire dont elle dispose pour également soutenir l’économie”, a-t-elle déclaré.
Le FMI s’attend à ce que le
déficit budgétaire de la Russie atteigne 6,2 % du PIB cette année, selon un porte-parole. Ce serait presque trois fois la taille du déficit budgétaire de l’an dernier.
L’excédent du compte courant
de la Russie devrait également chuter à 3,6% du PIB cette année, contre 10,3% un an plus tôt, en raison de termes de l’échange beaucoup plus faibles, de volumes d’énergie plus faibles et d’une
reprise des importations, a déclaré le porte-parole. »
Par comparaison le déficit budgétaire de la France, qui n’est pas en guerre, était de 4,7% en 2022, celui des Etats Unis de 5,5%. Quant à l’excédent du compte
courant français il est négatif, à -2% du PIB pour 2022, et celui des Etats Unis à -3,6%.
On voit donc, chiffres à l’appui, que les « analystes » des médias grand public voyant ou prédisant une « une économie russe entraînant le gouvernement Poutine dans
sa chute » sont loins des faits et plus proches de la propagande de guerre.
Jacques Sapir, un économiste français, nous explique pourquoi de telles erreurs de prévisions quant à l’économie russe :
« Les prévisionnistes,
tant en Occident qu’en Russie, ont produit des prédictions souvent catastrophiques sur ce que deviendrait l’économie russe d’ici la fin de 2022. Néanmoins, rien de dramatique ne s’est produit.
Cette situation nous rappelle alors un autre échec majeur des prévisions en 1998-1999 à la suite du krach financier russe.
Dans cet article, nous
essaierons de comprendre pourquoi de tels échecs de prévision se sont produits, pouvaient-ils être évités et pourrions-nous établir des prévisions plus précises sur l’économie russe pour les
temps à venir. »
Enfin, pour les curieux qui veulent connaitre tous les chiffres de l’économie russe, voici un rapport [en anglais mais vous pourrez le traduire en
utilisant DeepL]
intitulé « l’économie de guerre a adouci l’effet des sanctions », écrit par un Think tank polonais :
Comme nous l’avions vu la semaine dernière en parlant de la si médiatiquement discrète visite du Premier Li Qiang en Europe, la poussée occidentale, menée par les
Etats-Unis et l’Union Européenne, pour un « de-risking »
avec la Chine n’est pas en accord avec l’intérêt général de nations telles que la France et l’Allemagne qui, lors de cette visite, ont passé des accords commerciaux avec la Chine :
« Ils ont appelé à
“de-risker” – une politique que Mme von der Leyen, qui assiste au sommet [le dernier sommet du G7 qui s’est tenu au Japon], a défendue. Il s’agit d’une version plus modérée de l’idée
américaine de “découplage” de la Chine, où ils parleraient plus durement en diplomatie, diversifieraient les sources commerciales et protégeraient le commerce et la technologie…
Le G7 prévoit également de
renforcer les chaînes d’approvisionnement pour des biens importants tels que les minéraux et les semi-conducteurs, et de renforcer l’infrastructure numérique pour empêcher le piratage et le vol
de technologie.
Mais le plus gros bâton
qu’ils prévoient d’utiliser est le contrôle multilatéral des exportations. Cela signifie travailler ensemble pour s’assurer que leurs technologies, en particulier celles utilisées dans l’armée et
le renseignement, ne se retrouvent pas entre les mains d'”acteurs malveillants”.
Les États-Unis le font déjà
avec leur interdiction d’exporter des puces et de la technologie des puces vers la Chine, à laquelle le Japon et les Pays-Bas ont adhéré. Le G7 indique clairement que ces efforts non seulement se
poursuivraient, mais s’intensifieraient, malgré les protestations de Pékin.
Ils ont également déclaré
qu’ils continueraient à sévir contre les “transferts inappropriés” de technologies partagées par le biais d’activités de recherche. Les États-Unis et de nombreux autres pays se sont inquiétés de
l’espionnage industriel et ont emprisonné des personnes accusées d’avoir volé des secrets technologiques pour la Chine.
Dans le même temps, les
dirigeants du G7 ont clairement indiqué qu’ils ne voulaient pas totalement couper le cordon. »
Pendant que l’Union Européenne installe ses plans de « de-risking », l’Allemagne et la France plaide pour conserver de bonnes relations avec ce pays si
important économiquement :
« Alors que la Chine
s’affirme de plus en plus dans la poursuite de ses intérêts économiques et géopolitiques à l’étranger, les tensions américano-chinoises augmentent, ce qui conduit de nombreux alliés américains
traditionnels à envisager de suivre l’exemple de Washington dans la poursuite d’un « découplage » économique avec la Chine. Leur stratégie vise à réduire la dépendance économique vis-à-vis de la
Chine grâce à des contrôles étendus des exportations et à des chaînes d’approvisionnement réorganisées.
Pourtant, en Europe
occidentale, la France et l’Allemagne montrent une réticence à rejoindre leurs alliés dans le découplage de la Chine. Les récents commentaires du président français Emmanuel Macron selon lesquels
l’Europe ne devrait pas se laisser “prendre dans des crises qui ne sont pas les nôtres” le démontrent.
Les exportations vers la
Chine représentaient 7,4 % des exportations totales de l’Allemagne et 4,21 % de celles de la France en 2019, ces chiffres ayant augmenté au cours des trois dernières années pour atteindre des
niveaux records. Compte tenu de la classe moyenne croissante de la Chine, le pays présente un énorme marché de consommation potentiel dans les années à venir. »
« BRUXELLES – La
Commission européenne a présenté mardi une stratégie de “réduction des risques” conçue pour développer une économie résiliente moins dépendante de la Chine dans les technologies critiques, alors
que les États membres de l’Union européenne restent divisés sur la manière d’aborder les relations avec Pékin.
La proposition de la CE –
l’organe exécutif de l’Union européenne – vise à renforcer le contrôle des investissements étrangers directs, à exercer des contrôles à l’exportation pour parer à la “coercition économique” et à
faire face aux risques dans les industries qui ont des applications militaires telles que l’informatique quantique, les semi-conducteurs avancés et intelligence artificielle. Bien que la
stratégie ne mentionne pas la Chine par son nom, son langage reflète les critiques fréquemment adressées à Pékin par l’Europe, les États-Unis et d’autres…
Mais certains signes
montrent que les États membres de l’UE ne sont pas unis dans leur vision de la Chine. Berlin accueille actuellement le Premier ministre chinois Li Qiang, qui s’est entretenu mardi avec le
chancelier allemand Olaf Scholz. Le dirigeant allemand a été cité par Reuters comme disant “un dialogue direct, des entretiens personnels, une vraie discussion” avec la Chine était important,
tandis que Li a déclaré que Pékin espérait porter les relations bilatérales “à un nouveau niveau”. »
« Le président français
Emmanuel Macron a de nouveau lancé un appel public à la construction d’une Europe autonome, dans une tentative persistante de secouer les chaînes de l’Europe et de prouver qu’elle n’est le vassal
d’aucune superpuissance…
Macron a
fait ces remarques lors d’une longue interview avec Fareed Zakaria, de CNN, publiée dimanche, dans laquelle il a également souligné qu’un programme mondial était impossible sans la coopération
entre les États-Unis et la Chine. “Nous avons besoin de coopération, en particulier entre la Chine et les États-Unis”, a déclaré M. Macron à CNN. Au niveau mondial, la priorité absolue est de
s’attaquer aux crises existantes et de lutter contre les inégalités, la pauvreté et le changement climatique, selon le dirigeant français.
Il a également souligné son
espoir de construire une bonne relation et de promouvoir la coopération avec la Chine. »
« La PDG du groupe
technologique allemand Merck KGaA (MRCG.DE) a déclaré que le démantèlement des liens commerciaux avec la Chine aurait un coût économique élevé et qu’elle misait sur le dialogue pour apaiser les
tensions entre Pékin et les puissances occidentales…
“Quand j’entends des
politiciens dire qu’il faut découpler, je ne pense pas que ce soit faisable… il faudra 20 ans pour découpler, et pour quoi faire ?” dit-elle. “Nous risquons un monde global qui a apporté le
bien-être, plus d’innovation, plus de collaboration.”
Merck a déclaré que ses
racines en Chine remontent à près de 90 ans. L’année dernière, le pays représentait 3,2 milliards d’euros (3,4 milliards de dollars) sur 22,2 milliards d’euros de ventes de groupe, avec des
produits comprenant des équipements de bioréacteur ainsi que des produits chimiques pour la fabrication de puces électroniques et d’écrans plats. »
Bien sur la Chine aussi, grande bénéficiaire de la mondialisation, ne voit pas ce « de-risking » d’un bon œil et l’a fait savoir pendant le Forum de
Davos d’été :
« Le Premier ministre
de la Chine Li Qiang a déploré mardi 27 juin dans un discours les appels occidentaux à réduire les dépendances vis-à-vis de son pays, y voyant une “fausse proposition” dans un monde aux économies
entremêlées…
“En Occident, certaines
personnes montent en épingle le principe selon lequel il faudrait réduire la dépendance, éradiquer les risques”, a déclaré le Premier ministre chinois lors de l’ouverture du Forum économique
mondial à Tianjin (nord de la Chine).
“Ces deux concepts, c’est
une fausse proposition, car avec le développement de la mondialisation économique, l’économie mondiale est devenue une communauté où tout le monde est entremêlé”, a-t-il souligné, prononçant le
mot de “coopération” à d’innombrables reprises.
“Les économies des pays sont
imbriquées, interdépendantes, prospèrent mutuellement et se développent ensemble. C’est fondamentalement une bonne chose, pas une mauvaise chose !” »
Pendant que Bruxelles et Washington s’orientent vers ce « découplage », le reste du monde n’a aucune intention de couper ses relations commerciales avec
la Chine :
« Craig Polkinghorne,
banquier principal à la Standard Bank, basée en Afrique du Sud, a déclaré au Global Times mardi en marge du forum que la Chine est un partenaire commercial très important pour presque tous les
pays africains, et que si la croissance de la Chine change, cela aura un impact important sur l’Afrique, donc “nous souhaiterions que la croissance chinoise soit aussi élevée que
possible”.
“Nous chercherions également
à voir où le commerce actuel peut être augmenté, car je pense que trouver des moyens d’accroître le commerce est plus important que de se concentrer sur les chiffres de la croissance”, selon M.
Polkinghorne.
En raison de l’expansion
continue de l’économie chinoise au fil des ans, la contribution de la Chine à l’économie mondiale ne sera pas inférieure à 30 % cette année si le PIB atteint l’objectif visé, a déclaré l’expert
Li, notant que le statut du pays en tant que principal partenaire commercial avec 140 pays dans le monde garantit le dynamisme de l’économie mondiale.
L’activité économique la
plus dynamique est attendue en Asie, la réouverture de la Chine devant entraîner un rebond significatif pour le pays et soutenir l’activité sur l’ensemble du continent, selon le rapport du WEF
publié en mai.
Le forum de Davos se déroule
dans un tourbillon d’événements diplomatiques avec les visites des premiers ministres de quatre pays, dont la Barbade, la Nouvelle-Zélande, la Mongolie et le Viêt Nam, et les accords conclus pour
approfondir la coopération dans de multiples secteurs, dont un entre la Chine et la Nouvelle-Zélande pour tirer parti de leur accord de libre-échange amélioré.
“Le marché chinois est
incroyablement dynamique et revêt une importance stratégique pour nous”, a déclaré Peter McBride, président du géant laitier néo-zélandais Fonterra, au Global Times.
L’Arabie saoudite aurait
également envoyé une importante délégation comprenant six ministres et vice-ministres au Davos d’été, alors que la coopération bilatérale s’est approfondie. »
« La troisième
exposition économique et commerciale Chine-Afrique a débuté jeudi à Changsha, capitale de la province centrale du Hunan. L’exposition accueille davantage de produits “Made in Africa” en Chine et
vise à renforcer les liens commerciaux entre les deux parties.
Sur le thème “Développement
commun pour un avenir partagé”, l’événement de quatre jours accueillera des représentants de 53 pays africains et de nombreuses organisations internationales.
Le nombre d’exposants a
atteint 1 500, soit une augmentation de 70 % par rapport à l’exposition précédente. Une myriade de produits africains sera exposée, des roses kenyanes à l’essence égyptienne, car les commerçants
de ces pays profitent de l’exposition pour explorer le vaste marché chinois. »
Parallèlement à ce découplage, la politique du chaud et du froid pratiquée par les Etats-Unis envers la Chine, pourtant un des plus gros acheteurs de bons du trésor
américain finançant ainsi sa monstrueuse dette, continue et agace. La prochaine visite planifiée de la ministre des finances étasunienne est l’occasion d’exprimer cet agacement, par média
interposé :
« Après la visite
longtemps retardée du secrétaire d’État américain Antony Blinken à Pékin la semaine dernière, qui a rouvert la voie à des échanges de haut niveau entre les États-Unis et la Chine, la secrétaire
américaine au Trésor Janet Yellen aurait prévu de se rendre en Chine en juillet, les milieux d’affaires estimant que l’engagement économique officiel est sur le point de prendre le devant de la
scène dans le contexte de relations bilatérales détériorées, principalement dues à la perception erronée de Washington.
Ce voyage devrait être
motivé par les questions relatives au plafond de la dette américaine, mais certains experts chinois ont averti mardi que s’il existe encore une fenêtre d’opportunité pour réparer les relations
entre les États-Unis et la Chine, elle ne sera pas ouverte longtemps, et que Washington doit donc prendre des mesures sincères plutôt que de créer de nouveaux problèmes. »
« Le jour même où l’on
apprenait que Mme Yellen pourrait se rendre en Chine, une autre information paraissait selon laquelle l’administration Biden préparait un décret visant à contrôler les investissements en
capital-risque et en capital-investissement en Chine et dans d’autres pays que le gouvernement américain considère comme des adversaires, ce qui signifie que les gestionnaires de fonds privés
américains qui sont restés investis dans le secteur technologique chinois pourraient bientôt être confrontés à de nouvelles restrictions, comme l’a rapporté le Wall Street Journal ce
mardi.
Au cours des derniers mois,
le gouvernement américain a lancé à plusieurs reprises des ballons d’essai dans différents médias, montrant son intérêt et son enthousiasme à s’engager dans une communication de haut niveau avec
la Chine. Selon un rapport de CNN publié en mai, l’administration Biden envisageait d’organiser une série de visites à Pékin de hauts fonctionnaires dans les mois à venir, dans le cadre d’un
effort visant à renouer le dialogue avec la Chine sur des questions de fond.
Il se peut que cela se vende
bien dans l’arène politique américaine. Mais pour la Chine, notre objectif n’a jamais été de savoir quels hauts fonctionnaires américains viendraient en Chine pour dire des choses agréables ou
nouvelles sur les relations sino-américaines, mais plutôt de savoir si les États-Unis ont la sincérité et la politique
spécifique pour réellement améliorer et stabiliser les relations avec la Chine.En fait, plus il y aura de visites de politiciens américains qui
s’attacheront à montrer une sincérité hypocrite au lieu d’améliorer les relations bilatérales, plus la confiance mutuelle se heurtera à des difficultés.
Le porte-parole du ministère
chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré lors d’une conférence de presse en mai : “Ce qui compte, c’est que les États-Unis ne peuvent pas continuer à soulever la question de la
communication d’un côté, tout en continuant à réprimer et à contenir la Chine de l’autre. Les États-Unis ne peuvent pas dire une chose et en faire une
autre“.»
Car parallèlement à ces visites de politesse de hauts fonctionnaires étasuniens, les Etats-Unis continuent de prendre des décisions provocatrices envers ce pays.
Nous en donnerons ici les deux plus récents exemples.
Le premier est la décision de sanctionner des laboratoires pharmaceutiques chinois qui vendent des produits et matériels qui seraient utilisés par des labos
clandestins mexicains pour produire une drogue qui fait des ravages, le Fentanyl :
« En 2021, plus de deux
fois plus de personnes sont mortes d’overdoses de méthamphétamine qu’en 2019, selon les données publiées ce mois-ci par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies. Près d’un
tiers des décès par overdose cette année-là – plus de 31 000 – concernaient cette drogue [le Fentanyl]. Les données préliminaires suggèrent que 2022 a été une année encore
plus meurtrière.
Les décès liés à la cocaïne
sont également en hausse, avec un bond de 24 % en 2020 et 2021, selon les données des CDC.
Les experts affirment que la
propagation du fentanyl rend la consommation de drogues plus dangereuse dans l’ensemble. »
Mais le phénomène ne date pas d’hier comme le montre ce texte publié en 2017 :
« La crise de la
dépendance aux opiacés est une réalité aux États-Unis. En 2015, plus d’Américains sont morts d’overdose de drogue, que de violence armée. Selon le Washington Post : « Les décès dûs aux opioïdes
ont continué à augmenter en 2015, dépassant les 30 000 pour la première fois dans l’histoire récente […] Cela représente une augmentation de près de 5 000 décès par rapport aux chiffres de 2014.
» Les décès impliquant de puissants opiacés synthétiques, comme le Fentanyl, ont augmenté de 75% entre 2014 et 2015.
Qui est responsable de la
crise ? Presque tous les experts conviennent que
les racines de la crise remontent aux années 1990, lorsque les sociétés pharmaceutiques américaines ont commencé à pousser à la vente de médicaments antidouleur et à encourager les médecins à les
prescrire, espérant ainsi augmenter leurs profits. Le Centre américain pour le contrôle des maladies demande maintenant aux médecins états-uniens de réduire l’utilisation des analgésiques, car
leur prescription systématique au cours des dernières décennies a alimenté la crise…
Le problème de la
sur-prescription d’analgésiques a été encore aggravé par l’invasion de l’Afghanistan par l’OTAN en 2002, qui a entraîné un énorme boom de la production de pavot dans le pays. Les champs de pavot
d’Afghanistan inondent maintenant le marché mondial, abaissant le prix de l’héroïne à des planchers jamais atteints.
Évidemment, certaines voix
dans les médias américains à but lucratif ont choisi de ne pas blâmer les puissantes compagnies pharmaceutiques, qui
promeuvent ces produits dans l’unique but d’augmenter leurs profits ou d’accuser les opérations américaines en Afghanistan pour cette épidémie d’overdose qui détruit tant de vies
américaines. Ces médias ont, à la place, trouvé un
bouc émissaire commode, la République populaire de Chine. »
Là encore, attitude schizophrénique, Blinken veut discuter de ce problème avec la Chine, qui avait déjà pris des mesures, pendant que son administration applique
immédiatement des sanctions :
« La Chine a exprimé
son “fort mécontentement” contre les sanctions prises contre les entreprises et les individus accusés d’avoir contribué à alimenter la crise du fentanyl aux États-Unis.
Les commentaires sont
intervenus quelques jours seulement après que le secrétaire d’État Antony Blinken a déclaré que les deux pays avaient convenu d’explorer un groupe de travail pour
endiguer le flux de produits chimiques pouvant être utilisés pour fabriquer la drogue au Mexique.
Avant 2019, la Chine était
considérée comme la principale source de fentanyl illicite entrant aux États-Unis avant que Pékin n’impose des contrôles d’exportation plus stricts à la demande
de Washington.
Depuis lors, bien que la
capacité de production finale se soit largement déplacée vers des pays comme le Mexique, les États-Unis ont déclaré que la Chine restait la principale source d’ingrédients clés et a ciblé ceux
qu’ils accusent d’être impliqués dans leur approvisionnement.
Pékin a toujours fermement
nié toute implication et a déclaré qu’il s’agissait d’un problème “intérieur” pour les États-Unis. »
« Les États-Unis ont
sanctionné mardi plus d’une douzaine d’entreprises chinoises et mexicaines, les accusant d’expédier ou de vendre du matériel qui fabrique des pilules contrefaites, alors qu’ils sévissent contre
les importations de fentanyl illégal qui alimente l’épidémie mortelle d’opioïdes aux États-Unis.
Les sanctions visaient sept
entités et six personnes basées en Chine, ainsi qu’une entité et trois personnes basées au Mexique, selon un communiqué du département du Trésor américain publié mardi.
Ces cibles sont directement
ou indirectement impliquées dans la vente de
presses à comprimés et d’autres équipements utilisés pour imprimer des marques commerciales contrefaites sur des pilules produites illicitement, souvent mélangées avec du fentanyl, qui
sont fréquemment destinées aux marchés américains, a indiqué le département. »
« Le 23 juin, le
ministère américain de la justice a engagé des poursuites pénales contre quatre entreprises chinoises de fabrication de produits chimiques et huit personnes “accusées de trafic illégal de
produits chimiques utilisés pour fabriquer du fentanyl”. Il s’agit d’un événement marquant dans la mesure où les États-Unis ont mis l’accent sur la question du fentanyl et “joué la carte du
fentanyl” depuis un certain temps. Des sanctions
déraisonnables contre les agences chinoises responsables de la lutte contre la drogue, au dénigrement et à la sanction illégale des entreprises chinoises, en passant par l’opération
d’infiltration malveillante et les accusations criminelles de cette fois-ci, les actes unilatéraux des États-Unis consistant à se défausser de leur responsabilité et à blâmer des facteurs
externes pour des maladies internes, ainsi que leur recours à une juridiction de longue haleine, sont de plus en plus perçus comme n’ayant pas de fondement.
Certains médias américains
ont également affirmé que les États-Unis “s’approvisionnent en produits chimiques précurseurs du fentanyl en Chine”, tentant ainsi de coller l’étiquette de “trafiquant de drogue” à la
Chine, alors que ce pays mène la répression la plus sévère au monde en matière de drogues. Ce genre de battage médiatique est sinistre, mais aussi très amateur. Les “précurseurs du
fentanyl” mentionnés par les États-Unis sont en fait des produits chimiques qui peuvent être impliqués dans la production de fentanyl, mais il s’agit de produits ordinaires qui ne sont pas
contrôlés par les conventions internationales sur les drogues et la législation chinoise, et les produits précédemment sanctionnés par les États-Unis comprennent même des moules médicaux
ordinaires tels que des machines de remplissage de gélules. C’est comme si, lorsqu’il y a une fusillade de masse aux États-Unis, on blâmerait les pays qui exportent de l’acier au lieu d’en
chercher la cause profonde. Le fait de sanctionner les entreprises qui exportent de l’acier signifie-t-il qu’il n’y aura plus de fusillades aux États-Unis ?
En ce qui concerne plus
particulièrement la question du fentanyl, l’indulgence générale du gouvernement américain à l’égard des délits liés à la drogue, la prescription excessive de médicaments psychiatriques par les
groupes médicaux et l’absence de contrôle aux frontières et de capacités de surveillance et de repérage au niveau national sont autant de facteurs qui contribuent à la prolifération
des drogues en Amérique. Telles sont les véritables causes sous-jacentes de la toxicomanie aux États-Unis. Cependant, de l’administration Obama à l’administration Trump et maintenant à
l’administration Biden, elles n’ont pas fait face à ce problème ou n’ont pas été en mesure de le résoudre correctement. Elles ferment les yeux sur la circulation et le réseau commercial du
fentanyl et d’autres drogues dans le pays. Au lieu de cela, ils veulent rejeter la responsabilité sur la Chine pour donner à leurs concitoyens une explication irresponsable.
Il faut dire que si la
“maladie américaine” de la toxicomanie est difficile à guérir, il existe des solutions. Ce dont Washington a besoin de toute urgence, c’est d’une approche sur plusieurs fronts, axée sur la
répression des réseaux nationaux de trafic de drogue et la recherche de solutions par le biais d’une coopération
internationale multilatérale. »
Et l’application de sanctions sans discussions préalables est le contraire de « la recherche d’une coopération internationale
multilatérale ».
Un autre exemple de l’attitude schizophrénique envers la Chine :
« Le département d’État
américain a approuvé la vente potentielle de munitions et de soutien logistique à Taïwan dans le cadre de deux transactions distinctes d’une valeur maximale de 440 millions de dollars, a déclaré
le Pentagone jeudi. »
« Les États-Unis ont
accepté de vendre pour 1,1 milliard de dollars (955 millions de livres sterling) d’armement à Taïwan, provoquant la colère de la Chine.
L’accord proposé comprend un
système de radar pour suivre les frappes entrantes et des missiles anti-navires et anti-aériens. »
Il y a une semaine, Blinken était en Chine et promettait à Xi Jinping lui-même que le gouvernement étasunien allait respecter la politique dite « d’une seule
Chine » et maintenant son administration va livrer pour un demi-milliard d’armes à Taiwan. Ce qui ne peut être considéré que comme une énième provocation par la Chine.
Alors serait-ce la fameuse technique américaine du « good cop – bad cop » [bon flic – mauvais flic] pour faire parler les suspects. Si c’est le cas cela
ne fait que démontrer que les Etats-Unis persistent à se prendre pour les « gendarmes du monde », alors que plus personne, en dehors du bloc occidental, n’en veut. Ou alors l’équipe
Biden/Blinken n’a plus aucune emprise sur sa propre administration, comme cela était déjà visible avec Trump qui ne contrôlait pas non plus son administration. Mais alors, y-a-t-il un pilote dans
l’avion USA ; si oui, lequel ? Celui qui profite le plus de ces ventes d’armes, le Complexe militaro-industriel ?
Le Monde
occidental
La semaine dernière je disais : « Plusieurs signes montrent que le système occidental, dont la dernière
version est incarnée par les Etats-Unis/CMI, approche de sa fin lui aussi. Les peuples resteront mais seront animés par un autre ensemble de règles qui formeront un nouveau système, espérons le
moins violent et dominateur. »
L’un de ces signes est le fossé qui se creusent entre le peuple et ses dirigeants, montrant que le « système démocratique » à l’occidental, qui fonctionnait bien
jusqu’à maintenant, est de moins en moins adapté à notre époque et a besoin de réformes. Le seul problème étant que les dirigeants ne veulent absolument pas de ces réformes. Voici une pédagogique
vidéo qui explique bien le fond du problème et ses éventuelles solutions :
« Lorsque la National
Election Study a commencé à poser des questions sur la confiance dans le gouvernement en 1958, environ les trois quarts des Américains faisaient confiance au gouvernement fédéral pour faire la
bonne chose presque toujours ou la plupart du temps. La confiance dans le gouvernement a commencé à s’éroder au cours des années 1960, au milieu de l’escalade de la guerre du Vietnam, et le
déclin s’est poursuivi dans les années 1970 avec le scandale du Watergate et l’aggravation des luttes économiques. La confiance dans le gouvernement s’est redressée au milieu des années 1980
avant de retomber au milieu des années 1990. Mais à mesure que l’économie progressait à la fin des années 1990, la confiance dans le gouvernement augmentait également. La confiance du public a
atteint son plus haut niveau en trois décennies peu après les attentats terroristes du 11 septembre, mais a décliné rapidement par la suite. Depuis 2007, les parts disant qu’ils peuvent toujours
ou la plupart du temps faire confiance au gouvernement n’ont pas dépassé les 30 %.
Aujourd’hui, 29 % des
démocrates et des indépendants à tendance démocrate déclarent faire confiance au gouvernement à peu près toujours ou la plupart du temps, contre 9 % des républicains et des personnes à
tendance républicaine. Les démocrates rapportent un peu moins de confiance dans le gouvernement fédéral aujourd’hui qu’il y a un an ; il n’y a pas eu de changement dans l’opinion des
républicains. »
« Des centaines de
milliers de personnes ont à nouveau protesté le 1er mai en France contre la réforme controversée des retraites menée par le gouvernement et des violences ont éclaté entre la police et les
manifestants. La popularité du chef de l’État est en baisse et la confiance des Français dans leur gouvernement est l’une des plus faibles en Europe, comme le montre notre carte basée sur les
données de l’Eurobaromètre.
Seuls 23 % des personnes
interrogées en France en début d’année (janvier/février 2023) ont déclaré faire confiance à leur gouvernement. Seulement quatre pays dans l’UE présentent un niveau de confiance égal ou inférieur
: la Croatie (23 %), la Roumanie (21 %), la Bulgarie (19 %) et la Slovaquie en dernière position (14 %). »
Pour le cas français, les émeutes qui secouent actuellement la France, le phénomène Gilets Jaunes, l’utilisation abusive du 49/3 par le gouvernement sont des
symptômes de ce fossé qui se creuse de mois en mois, car ils n’ont visiblement pas de plans pour le combler. Mais en cherchent-ils vraiment ?
Les émeutes actuelles exposent aussi, au reste du monde, la condescendance et le complexe de supériorité des gouvernements et des médias occidentaux. On se souvient
des émeutes en Iran ou de celles de Hong Kong pendant lesquels gouvernements et médias occidentaux soutenaient les émeutiers et critiquaient la violence des gouvernements de ces pays respectifs,
pour finalement faire exactement la même chose quand cela se passe dans leurs pays. Où sont passées les leçons de morale ?
De son côté, Press TV, le media anglophone iranien a pris un ton très neutre et factuel pour parler des émeutes actuelles :
« Le président français
Emmanuel Macron a reporté une visite d’État en Allemagne afin de rester à Paris pour faire face aux massives manifestations liées à l’assassinat par la police d’un adolescent arabo-français,
Nahel M, alors que les membres de la famille enterrent le défunt. »
Mais au moment des manifs contre la réforme des retraites, moins dramatiques, le ton était plus sarcastique :
« Le porte-parole du
ministère iranien des Affaires étrangères a appelé les autorités françaises à répondre aux demandes des centaines de milliers de manifestants, pour la plupart pacifiques, qui ont défilé dans tout
le pays contre la réforme des retraites du président Emmanuel Macron, plutôt que d’attiser les troubles dans les autres
pays. »
Quant au Global Times, le seul commentaire est lié au fait que :
« Un bus transportant
41 touristes chinois a été attaqué par un groupe d’émeutiers vêtus de noir à Marseille, alors que la violence persiste en France depuis quelques jours.
Une vidéo publiée vendredi
sur les réseaux sociaux chinois montre un pare-brise brisé et un touriste à bord du bus affirmant que les émeutiers vêtus de noir ont tenté de monter à bord du bus et d’en faire sortir les
passagers. »
Note du Saker
Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un
copié/collé de cette revue de presse, ou son lien internet.
Je vous propose ici cette
« revue de presse alternative » que j’envoie par courriel depuis quelques mois à des amis ouvert d’esprit mais n’ayant pas le temps, ni même l’occasion, de suivre les « médias
alternatifs » et s’abreuvant, par habitude et réflexe, à la presse grand public. Elle est destinée à des lecteurs que les médias grand public rendent craintifs face aux « théories
complotistes », des lecteurs qui demandent des références et un maximum de sources officielles pour se rassurer.
Vous avez surement des
gens dans votre entourage qui correspondent à cette description. Vous pourriez donc, tous les lundis, au moment de sa parution, copier/coller cette revue de presse et leur envoyer par courriel,
ou simplement le lien, et participer au nécessaire réveil des esprits endormis par les médias grand public.
L’Ukraine
La propagande ukrainienne, complaisamment relayée par les médias occidentaux, fait de son mieux pour cacher l’échec de la
« contre-offensive » :
« Le président
Volodymyr Zelenskiy a félicité les défenses aériennes ukrainiennes pour avoir abattu plus de 30 drones et a déclaré avec défi que les forces ukrainiennes détruisaient les forces russes sur les
deux principaux théâtres du conflit, l’est et le sud.
Le commandant des forces
terrestres et le vice-ministre de la défense ont fait état de succès dans la contre-offensive dans les deux régions. »
Mais les fuites et autres explications turlupinées sont devenues inévitables car il devient de plus en plus difficile de nier la réalité. Commençons avec cet
article de RFI :
« La Russie a toujours
le dessus dans les airs. C’est un avantage capital. D’après les renseignements britanniques, les hélicoptères de combat russes sont d’une efficacité redoutable. Ils partent de la base arrière de
Berdyansk, sur la mer d’Azov et ils tirent à distance. Des missiles de longue portée qui font très mal aux colonnes ukrainiennes.
En théorie, l’assaut des
tanks ukrainiens devrait être encadré, protégé par des batteries anti-aériennes. Mais le président ukrainien Volodymyr Zelensky le martèle depuis des mois : « Nous n’avons pas assez de matériel
».
Et si les Russes continuent
de bombarder les grandes villes comme Kiev, c’est aussi pour forcer l’Ukraine à maintenir ces systèmes de défense loin de la ligne de front.
En parallèle, la
contre-offensive bute sur les fortifications érigées par les troupes de Moscou : les dents de dragon, des blocs de béton anti-chars, les tranchées, les champs de mines… Difficile de progresser
sans lourdes pertes humaines.
En quinze jours, l’armée
ukrainienne n’a reconquis que 100 kilomètres carrés et serait, selon les services estoniens, sur le point de faire une pause d’au moins plusieurs jours afin de se réorganiser. »
« “Il y a clairement eu
un échec des médias occidentaux dans la manière de présenter la contre-offensive et ses objectifs avant qu’elle ne démarre”, assure Glen Grant, un analyste senior à la Baltic Security Foundation
et spécialiste des questions militaires russes. L’accent mis ces derniers mois sur les livraisons de matériels modernes à Kiev a “pu entraîner des attentes un peu trop élevées de succès rapides
de l’armée ukrainienne”, confirme Sim Tack, un analyste militaire pour Forces Analysis, une société de surveillance des conflits. »
Continuons avec cet article d’un journal britannique, The Telegraph :
« L’OTAN doit se
préparer à la perspective que la contre-offensive ukrainienne ne remporte pas de succès majeur. En effet, jusqu’à présent, Kiev n’a obtenu que des gains limités. Mais ceux qui s’attendaient à une
percée fulgurante allaient toujours être déçus. Il ne s’agit pas de panzers allemands contre la cavalerie polonaise, ni de choc et de stupeur américains contre des forces irakiennes démoralisées
dans des chars vétustes et sans couverture aérienne.
Nous assistons plutôt à un
type de guerre plus proche de l’attrition, avec des forces d’attaque qui se heurtent à des défenses lourdement fortifiées.»
Comme souvent la politique du « cela ne marche pas, remettons-en une dose » est appliquée. Envoyons donc encore plus d’armes :
« Le risque est que des
personnalités comme Emmanuel Macron et Olaf Scholz renouvellent leur lobbying pour pousser Kiev à conclure un traité de paix avant la fin de l’année. Une telle hésitation en Europe compromettrait
la position de Joe Biden au Congrès, avec toutes les chances que les républicains de la Chambre des représentants tentent de contrecarrer l’octroi d’un financement supplémentaire à
l’Ukraine. Mais ce serait exactement la mauvaise
réponse. Si l’offensive s’essouffle, l’Occident devra se pencher sérieusement sur la question de savoir comment développer la capacité offensive de l’Ukraine. »
« Dans ses premières
phases, la contre-offensive de l’Ukraine a peu de succès et les forces russes font preuve de plus de compétence que ne le prévoyaient les évaluations occidentales, ont déclaré à CNN deux
responsables occidentaux et un haut responsable militaire américain.
La contre-offensive “ne
répond aux attentes sur aucun front”, a déclaré l’un des responsables.
Selon les évaluations
occidentales, les lignes de défense russes se sont avérées bien fortifiées, ce qui rend difficile pour les forces ukrainiennes de les franchir. En outre, les forces russes ont réussi à enliser
les blindés ukrainiens avec des attaques de missiles et des mines et ont déployé plus efficacement leur puissance aérienne. Les forces ukrainiennes se révèlent “vulnérables” aux champs de mines
et les forces russes “compétentes” dans leur défense, a déclaré l’un des responsables occidentaux. »
Car, comme l’explique le New York Times cela coûte cher en arme :
« L’Ukraine a payé des
centaines de millions de dollars à des entrepreneurs pour des armes qui n’ont pas été livrées, et certaines des armes données par ses alliés, qui ont fait l’objet d’une grande publicité, étaient
tellement décrépites qu’elles ont été jugées aptes à être cannibalisées pour en tirer des pièces détachées.
Des documents du
gouvernement ukrainien montrent qu’à la fin de l’année dernière, Kiev avait versé aux fournisseurs d’armes plus de 800 millions de dollars depuis l’invasion russe en février 2022 pour des
contrats qui n’ont pas été exécutés, en tout ou en partie. »
« Le président russe
Vladimir Poutine a laissé entendre que les forces armées ukrainiennes étaient considérablement limitées par les effectifs, après avoir reçu une estimation selon laquelle Kiev avait perdu plus de
13 000 soldats depuis le lancement de sa contre-offensive au début du mois.
“Du matériel militaire
supplémentaire peut certainement être livré, mais la réserve de mobilisation n’est pas illimitée. Et il semble que les alliés occidentaux de l’Ukraine soient effectivement prêts à mener la guerre
jusqu’au dernier Ukrainien”, a déclaré Poutine lors d’une réunion du Conseil de sécurité russe jeudi. »
Perdant sur le terrain, il reste le champ de bataille de la communication :
« L’Ukraine a de
nouvelles preuves que la Russie prépare une attaque “terroriste” contre la centrale électrique de Zaporizhzhia qui entraînera une fuite radioactive, a averti le président Volodymyr
Zelensky.
Le Kremlin a rejeté
l’allégation comme “un autre mensonge” et a déclaré qu’une équipe d’inspecteurs nucléaires des Nations Unies avait visité l’usine et avait tout évalué…
“Les services de
renseignement ont reçu des informations selon lesquelles la Russie envisageait le scénario d’un acte terroriste à la centrale nucléaire de Zaporizhzhia – un acte terroriste avec fuite de
radiations”, a-t-il déclaré. « Les radiations n’ont pas de frontières nationales. C’est la direction du vent qui décidera de qui sera frappé », a-t-il ajouté. “Le monde a été averti, donc le monde peut et doit
agir.“ »
L’Agence International pour l’Energie Atomique, dont les inspecteurs sont sur place en ce moment, réfute cette « info » :
« Rafael Mariano
Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a démenti mardi les affirmations du gouvernement ukrainien selon lesquelles le bassin de refroidissement de la
centrale nucléaire de Zaporozhye (ZNPP) aurait été piégé à l’aide d’explosifs.
“L’AIEA a connaissance
d’informations selon lesquelles des explosifs auraient été placées près du bassin de refroidissement. Aucun explosif n’a été observé sur le site lors de la visite du directeur général, y compris
dans le bassin de refroidissement”, a déclaré M. Grossi dans un rapport sur la situation de la plus grande centrale nucléaire d’Europe…
Ce rapport fait suite aux
affirmations du président ukrainien Vladimir Zelensky et de son assistant Mikhail Podoliak selon lesquelles la Russie aurait préparé une “attaque terroriste” contre l’installation qu’elle
contrôle depuis mars 2022 »
Pourtant l’échec de cette contre-offensive était prévisible pour tous ceux qui restaient lucide face à cette guerre. Cet article [en anglais, utilisez DeepL pour le traduire et le lire entièrement] très détaillé et documenté d’Asia Times, publié 15 jours avant le début de la contre-offensive, en fait la
démonstration et conclut par :
« La ligne de conduite
la plus prudente serait d’encourager les négociations avec les Russes. Ce ne sera pas facile, car les Russes n’accepteront probablement pas de statu quo ou de cessez-le-feu, et exigeront
probablement la levée des sanctions américaines et européennes.
Néanmoins, si
l’administration Biden ne change pas de cap, elle continuera à jouer à la roulette russe avec un barillet plein. »
Déçu par l’échec ukrainien, Biden fait volte-face et déclare soudainement :
« Le président Joe
Biden a déclaré samedi [le 17 juin] que son
administration ne “faciliterait pas” l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, ajoutant que ce pays déchiré par la guerre devait respecter les mêmes normes que les autres États membres.
Interrogé lors d’une réunion
à Philadelphie sur la possibilité de faciliter l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance transatlantique – probablement en référence au plan d’action pour l’adhésion, un obstacle majeur aux efforts de
l’Ukraine – M. Biden a déclaré : “Non : “Parce qu’ils doivent respecter les mêmes normes. Nous n’allons donc pas leur faciliter la tâche”.
La semaine dernière, Biden
déclaré pourtant qu’il était “ouvert” à une dérogation pour l’Ukraine, qui a lancé cette semaine une contre-attaque dans le cadre de la guerre d’agression menée par la Russie.
Biden a ajouté que les
États-Unis avaient “déjà beaucoup fait” pour s’assurer que l’Ukraine ait “la capacité de se coordonner militairement”. »
« “Lors du sommet de
Vilnius [en juillet prochain] et dans le
cadre des préparatifs du sommet, nous ne discutons pas d’une invitation formelle”, a-t-il déclaré aux journalistes après avoir rencontré M. Scholz. Il a toutefois ajouté que les dirigeants
discuteraient de la manière de rapprocher l’Ukraine de l’OTAN. »
Alors que pas plus tard que le 1er juin
il disait :
« Le chef de l’OTAN,
Jens Stoltenberg, a déclaré jeudi à Oslo que “la porte de l’OTAN est ouverte” pour que l’Ukraine rejoigne l’alliance, et que la Russie n’a pas “de droit de veto contre l’élargissement de
l’OTAN”.
Stoltenberg a fait ces
commentaires lors d’une réunion informelle de l’OTAN tenue dans la capitale norvégienne. »
Et que, le 15 juin, deux fonctionnaires de la Maison Blanche déclarait à Politico :
« Le président Joe
Biden est “ouvert” à la suppression d’un obstacle majeur à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN après la guerre, même si le plan ne précise pas quand Kiev rejoindra l’alliance. »
Zelensky doit fulminer dans son coin mais que peut-il faire d’autre ? L’ex comique de télévision aura été autant piégé que la Russie dans cette affaire.
Du coup, dur retour à la réalité :
« Le président
Volodymyr Zelensky a reconnu que les progrès sur le champ de bataille étaient “plus lents que souhaités”, quelques semaines après le début de l’offensive militaire ukrainienne visant à
reconquérir les zones occupées par la Russie.
“Certaines personnes croient
qu’il s’agit d’un film hollywoodien et s’attendent à des résultats immédiats. Ce n’est pas le cas”, a-t-il déclaré à la BBC. “Ce qui est en jeu, c’est la vie des gens”.
Zelensky a déclaré que la
poussée militaire n’était pas facile à mettre en œuvre parce que les forces russes avaient miné 200 000 km² du territoire ukrainien. “Quoi que certains veuillent, y compris les tentatives de
pression, avec tout le respect que je leur dois, nous avancerons sur le champ de bataille de la manière que nous jugerons la meilleure”, a ajouté Zelensky. »
Bien sûr, ce lâchage en beauté est immédiatement compensé par la promesse de plus d’argent, alors que les Etats européens sont deja endettés jusqu’au cou :
« La Commission
européenne a proposé mardi 20 juin aux États membres d’approuver un paquet d’aide de 50 milliards d’euros pour soutenir l’Ukraine jusqu’en 2027, dans le cadre d’une rallonge du budget pluriannuel
de l’UE. »
« Le Premier ministre
britannique, Rishi Sunak, a annoncé la garantie de 3 milliards de dollars de prêts bancaires pour l’Ukraine. La reconstruction est estimée à 400 milliards sur dix ans.
De leur côté, les États-Unis
vont fournir 1,3 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) d’aide supplémentaire pour soutenir l’économie ukrainienne, en particulier ses infrastructures essentielles, a indiqué ce mercredi le
secrétaire d’État Antony Blinken lors de la conférence. « Tant que la Russie continuera de détruire, nous serons là pour aider l’Ukraine à reconstruire : reconstruire les vies, reconstruire son
pays, reconstruire son avenir », a déclaré Antony Blinken. »
Là encore on s’aperçoit que c’est l’UE qui va prendre en charge le plus gros effort pour l’Ukraine, les Etats-Unis restant loin derrière :
« Les pays de l’Union
européenne vont former 30 000 soldats ukrainiens en 2023, a annoncé mardi le ministère ukrainien de la Défense, au moment où son armée a lancé une contre-offensive visant à libérer les
territoires occupés par la Russie. « En 2023, dans le cadre de la mission d’assistance militaire de l’UE à l’Ukraine, il est prévu de former 30 000 militaires des forces armées ukrainiennes, dont
des soldats des forces de défense territoriale », a indiqué le ministère dans un communiqué publié sur Telegram.
« L’objectif stratégique est
de renforcer les capacités des forces armées ukrainiennes pour la conduite efficace des opérations, la protection de la souveraineté et la restauration de l’intégrité territoriale de l’Ukraine,
[ainsi que] la protection des civils », a-t-il poursuivi. »
Serait-ce pour cela que Biden ne veut plus de l’Ukraine dans l’OTAN, car en cas d’escalade militaire les Etats-Unis seraient forcément impliqués alors qu’on voit
bien depuis quelques temps qu’ils repassent la patate chaude à l’Europe. Or il semble que c’est le Royaume uni qui veuille attraper la patate brulante à ce sujet en laissant l’Ukraine utiliser
ses missiles longue portée pour toucher la Crimée :
« L’Ukraine aurait
l’intention d’attaquer la Crimée occupée avec des Himars et des missiles britanniques Storm Shadow, a affirmé la Russie dans une mise en garde adressée à Kiev et à l’Occident.
Sergei Shoigu, le ministre
russe de la défense, a déclaré que la Russie riposterait si l’Ukraine commençait à frapper le territoire que Vladimir Poutine a annexé en 2014
“L’utilisation de ces
missiles en dehors de la zone de notre opération militaire spéciale signifierait que les États-Unis et la Grande-Bretagne seraient totalement entraînés dans le conflit et entraînerait des frappes
immédiates sur les centres de décision en Ukraine”, a averti M. Shoigu. »
Enfin, on ne peut pas finir ce chapitre sur l’Ukraine sans dire un mot du mélodrame de la semaine, la « rébellion armée » de Prigojine, le sulfureux patron de la compagnie russe de mercenaires, Wagner.
Pour faire court, car cette affaire est beaucoup moins importante que le buzz médiatique qu’elle a déclenché, je pense que tout cela n’est qu’une opération
psychologique (les fameuses psyops) jouée par la partie russe pour pousser les ukrainiens, qui commencent à flancher dans leur contre-offensive, à la continuer et donc à essuyer encore plus de
pertes, humaine et matérielles. Voici deux vidéos twitter qui montrent que l’ensemble tient plus du mauvais scénario que d’une réalité factuelle.
La première est la « prise par Prigojine du quartier général de l’armée russe à Rostov sur le Don ».
Je pense que c’est la première fois dans l’histoire qu’une caserne militaire a été prise aussi facilement. Pas une balle ni la moindre bagarre ni même de tentative
d’arrestation de Prigojine alors que « le régime d’opération antiterroriste » venait d’être instauré.
La deuxième montre l’atmosphère de kermesse, certes un peu virile, il faut quand même un peu de décor, de Rostov sur le don au moment de « sa prise d’assaut
par les troupes de Wagner ».
Sans parler du final digne d’un mauvais roman de série noir où Lukashenko, le président biélorusse « fidèle ami de Poutine », arrive en sauveur, convainc Prigojine
d’arrêter sa « marche pour la justice » vers Moscou et lui offre sa protection en Biélorussie. Dans la foulée, Poutine, très magnanime alors qu’il venait juste de les accuser de « haute trahison
», pardonne Prigojine et tous les mercenaires de Wagner car « il se sont bien battus à Bhakmut. ». Un vrai « happy end » à l’américaine.
“Le porte-parole Dmitry Peskov a révélé que M. Prigozhin, un magnat de Saint-Pétersbourg qui a fait fortune dans la restauration, “se rendra en Biélorussie”. Il n’a
pas précisé ce que l’homme d’affaires ferait dans cet État d’Europe de l’Est.
Il a ajouté que les combattants de Wagner ne seraient pas poursuivis, compte tenu de leurs efforts sur les lignes de front du conflit ukrainien. M. Peskov a
expliqué que l’équipe du président Vladimir Poutine “a toujours respecté leurs exploits”.”
Mais cette « faiblesse russe » à donné des ailes aux ukrainiens, comme nous l’annonce RFI :
« Il est fort à parier
que les Ukrainiens vont profiter de cette période de flottement pour avancer les pions. Et d’ailleurs, la vice-ministre de la Défense ukrainienne, Hanna Maliar, a annoncé en début de soirée un
début de contre-offensive à grande échelle vers les localités d’Orikhovo-Vassylivka, Bakhmout, Bohdanivka, Iaguidné, Klichtchiïvka, Kourdioumivka. Il semble que l’armée ukrainienne soit en train
de pousser sur plusieurs axes à l’Est et au sud du pays, samedi. »
Exactement comme à Bhakmut il y a quelques semaines avec les mêmes acteurs, Prigojine dans le rôle du méchant et Shoigu/Poutine dans le rôle des victimes, la psyop
russe a bien fonctionné et a relancé la volonté d’attaque des ukrainiens qui reviennent allègrement se fracasser sur les défenses russes.
La Relation
Chine-Monde occidental
Achevant sa visite en Chine, Blinken a, au dernier moment, été reçu par Xi Jinping lui-même :
« La rencontre au Grand
Hall du Peuple était attendue et considérée comme un élément clé de la réussite du voyage, mais aucune des deux parties n’a confirmé qu’elle aurait lieu jusqu’à ce qu’un fonctionnaire du
département d’État l’annonce une heure avant le début de la rencontre. »
Il est probable que Xi Jinping voulait s’assurer du bon état d’esprit de Blinken avant toute rencontre. Il ne fut pas déçu :
« S’adressant aux
journalistes à l’ambassade des États-Unis à Pékin après sa rencontre avec le dirigeant chinois, Blinken a déclaré qu’il avait insisté, au cours de ses deux jours d’entretiens avec de hauts
fonctionnaires chinois, sur le fait qu’un engagement direct et une communication soutenue au plus haut niveau étaient le meilleur moyen de gérer les différences de manière responsable et de
veiller à ce que la concurrence ne dégénère pas en conflit.
“J’ai entendu la même chose
de la part de mes homologues chinois”, a déclaré Blinken. “Nous sommes tous deux d’accord sur la nécessité de stabiliser nos relations…
Debout à côté du dirigeant
chinois, Blinken a déclaré que le président Biden l’avait envoyé à Pékin “parce qu’il pense que les États-Unis et la Chine ont l’obligation et la responsabilité de gérer leurs relations. Les
États-Unis s’engagent à le faire. C’est dans l’intérêt des États-Unis, dans l’intérêt de la Chine et dans l’intérêt du monde…»
Et le plus important pour le gouvernement chinois :
« Blinken, s’exprimant
à l’issue de ses réunions, a souligné l’engagement des États-Unis en faveur du statu quo à Taïwan, réitérant la position officielle de Washington selon laquelle les États-Unis ne soutiennent pas
l’indépendance de Taïwan. »
Du coté des médias chinois, le ton est plus circonspect :
« Le monde a besoin
d’une relation globalement stable entre la Chine et les États-Unis. Le fait que les deux pays puissent trouver la bonne façon de s’entendre aura une incidence sur l’avenir et le destin de
l’humanité, a déclaré Xi à Blinken au cours de la réunion. Les intérêts communs des deux pays doivent être valorisés, et leurs succès respectifs constituent une opportunité et non une menace l’un
pour l’autre, a déclaré le dirigeant chinois.
Les deux pays devraient agir
avec un sens des responsabilités vis-à-vis de l’histoire, des peuples et du monde, et gérer correctement les relations entre la Chine et les États-Unis, a déclaré Xi.
Le président Xi a souligné
que la concurrence entre les grands pays ne représentait pas la tendance de l’époque, et qu’elle ne pouvait pas non plus résoudre les problèmes de l’Amérique ni les défis auxquels le monde est
confronté. La Chine respecte les intérêts des États-Unis et ne cherche pas à les défier ou à les supplanter. De même, les États-Unis doivent respecter la Chine et ne pas porter atteinte aux
droits et intérêts légitimes de la Chine, a déclaré Xi…
La Chine a également fait
part de ses attentes à l’égard des États-Unis, espérant que ces derniers gèreront les relations sino-américaines avec une attitude rationnelle et pragmatique et traduiront les déclarations
positives du président américain Joe Biden en actions visant à stabiliser les liens bilatéraux, a noté M. Wu… »
Dans la foulée de cette visite cordiale et pour bien être sûr que les relations Chine-USA ne se réchauffent pas comme le voudrait l’administration
Biden, tous les médias occidentaux se sont emparés d’une remarque pleine de préjugés faite par Biden au cours d’un cocktail de donateurs du Parti démocrate :
« Faisant référence à
un épisode récent au cours duquel les États-Unis ont détruit un ballon chinois qui selon eux espionnait leur territoire, Joe Biden a assuré que “la raison pour laquelle [le président chinois]
s’est tellement énervé quand j’ai abattu ce ballon plein de matériel d’espionnage est qu’il ne savait pas que [cet engin] se trouvait là”.
“C’est très embarrassant
pour les dictateurs quand ils ne savent pas ce qui s’est passé” a-t-il poursuivi, ajoutant : “Lorsque [le ballon] a été abattu [Xi Jinping] s’est trouvé très embarrassé et il a même démenti que
[l’aéronef] se trouvait là”. “Et d’ailleurs, je vous le promets, ne vous faites pas de souci à propos de la Chine. […] La Chine a de vraies difficultés économiques”, a encore dit le démocrate de
80 ans, en campagne pour sa réélection. »
Le plus frappant dans cette histoire est le fait que cette banale remarque fasse le buzz dans les médias occidentaux alors que son contenu n’est que le reflet des
préjugés de la majorité de la population occidentale vis-à-vis du gouvernement chinois et n’a donc rien d’extraordinaire en elle-même. Si ce n’est pour récréer une tension entre les deux pays. Ce
qui n’a pas manqué :
« La porte-parole du
ministère chinois des affaires étrangères, Mao Ning, a qualifié ces remarques d'”extrêmement absurdes” et d'”irresponsables” et a déclaré qu’elles violaient gravement les faits, le protocole
diplomatique et la dignité politique de la Chine.
“Il s’agit d’une provocation
politique publique”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse régulière. »
On notera au passage que le plus haut dirigeant étasunien a une opinion totalement déformée de la Chine et que baser la politique d’un pays comme les Etats-Unis sur des opinions qui ne sont pas le reflet de la réalité du terrain n’est pas le signe d’une
saine politique. Que les médias cherchent à diaboliser l’ennemi pour acquérir le soutien de sa population dans la lutte contre cet ennemi est une chose mais que les dirigeants se laissent prendre
à cette propagande en est une autre, et pas une bonne.
***
Parallèlement se tenait la visite du premier ministre Li en Europe. Contrairement à la visite de Blinken, elle fut totalement ignorée par les médias occidentaux mis
à part le minimum syndical d’une dépêche de l’AFP dont le ton et la teneur est on ne peut plus explicite :
« Le chancelier Olaf
Scholz accueille le premier ministre Li Qiang pour des entretiens mardi, dans le but de rééquilibrer la coopération entre l’Allemagne et la Chine après que Berlin a qualifié Pékin de “rival
systémique”.
Mais contrairement aux
précédentes visites de dignitaires chinois, au cours desquelles des dirigeants allemands pragmatiques et désireux de développer leurs relations commerciales avec le géant asiatique leur ont
déroulé le tapis rouge, le voyage de M. Li intervient au moment où l’Allemagne s’empresse de diversifier ses partenaires commerciaux.
Échaudée par sa dépendance
au gaz russe et par les perturbations de sa chaîne d’approvisionnement pendant la pandémie, l’Allemagne redouble d’efforts pour se “désengager” de la
Chine.
Lors de sa rencontre avec le
président allemand Frank-Walter Steinmeier lundi, M. Li a déclaré que la Chine était prête à travailler avec l’Allemagne pour contribuer à “la stabilité et à la prospérité mondiales”.
Toutefois, lorsqu’il
s’entretiendra avec M. Scholz, la première
stratégie de sécurité nationale de l’Allemagne, publiée il y a quelques jours, donnera le ton. Ce document accuse catégoriquement la Chine d’agir contre les intérêts
allemands, de mettre la sécurité
internationale “sous une pression croissante” et de ne pas respecter les droits de l’homme.
Mais il souligne également
la nécessité d’obtenir la coopération de Pékin sur des questions mondiales telles que la lutte contre le changement climatique…
Les discussions de mardi
entre les deux gouvernements constituent “un test de
résistance pour savoir si un véritable partenariat entre Berlin et Pékin est encore possible“, a déclaré à l’AFP Thorsten Benner, directeur du Global Public Policy Institute.
“La question est de savoir
si l’Allemagne continue à jouer le jeu en prétendant qu’il y a un large accord avec Pékin… ou si elle choisit une nouvelle voie en parlant franchement et en limitant la déclaration finale aux
domaines où il y a une véritable voie vers la coopération”, a-t-il ajouté. »
Même le Deutch Welle, le média allemand en langue étrangère, a été avare sur le sujet avec un seul article, en anglais mais pas en français ni aucune autre langue
proposée, dont le titre est très proche de celui de la dépêche de l’AFP :
« Chine et Allemagne :
a balancing act [un exercice d’équilibriste]
La dernière série de
consultations gouvernementales de haut niveau à Berlin était amicale sur le ton mais dure [tough] sur le fond. L’Allemagne a besoin de la Chine, mais veut aussi
minimiser sa dépendance. »
Puis s’empresse de rajouter :
« Au moins en termes de
taille des délégations, ces consultations intergouvernementales n’étaient pas différentes de celles que le gouvernement allemand a menées ces derniers mois avec l’Inde et le Japon, avec l’Espagne
et les Pays-Bas. Mais c’est là que finissent les
similitudes.
Les relations entre Berlin
et Pékin se sont détériorées ces
dernières années. Qu’il s’agisse de “l’amitié sans limites” de Pékin avec Moscou malgré l’invasion russe de l’Ukraine, des tensions croissantes dans le détroit de Taïwan ou de la répression de la
minorité ouïghoure en Chine, les désaccords se
multiplient. Et ils ont été encore intensifiés par la rivalité géopolitique entre la Chine et les États-Unis. »
Le ton est radicalement différent dans la presse chinoise :
« À son arrivée, M. Li
a déclaré que ces dernières années, les relations entre la Chine et l’Allemagne ont connu des progrès constants et que la coopération bilatérale a été
continuellement approfondie et élargie, avec de nouvelles réalisations dans des domaines tels que l’économie et le commerce, les technologies, les échanges entre les peuples et les
échanges culturels, ainsi que le développement vert.
La Chine est prête à
s’engager dans des échanges francs et approfondis avec l’Allemagne sur la base des principes du respect mutuel, de la recherche d’un terrain d’entente tout en réservant les différences, et de la
réalisation d’avantages mutuels et de résultats gagnant-gagnant, afin d’explorer davantage le potentiel de coopération, de gérer correctement les différences et d’enrichir leur partenariat
stratégique global, a déclaré Li.
Li a
rencontré le président allemand Frank-Walter Steinmeier au palais présidentiel lundi, et a déclaré que la Chine attache toujours une grande importance aux relations Chine-Allemagne, et que sa
visite en Allemagne et la coprésidence de la septième consultation intergouvernementale Chine-Allemagne avec le chancelier allemand Olaf Scholz visent à mettre en œuvre le consensus atteint par
les deux chefs d’État, à renforcer continuellement
la confiance et à dissiper les doutes, à explorer de nouvelles possibilités de coopération bilatérale, à enrichir la connotation du partenariat stratégique global Chine-Allemagne, et à contribuer
au développement des deux pays et à la reprise économique mondiale.
Notant qu’il n’y a pas de
conflit d’intérêts fondamental entre la Chine et l’Allemagne et que les deux pays disposent d’une base solide pour la coopération et d’une forte dynamique de développement, Li a déclaré que la
Chine était confiante dans les perspectives de coopération bilatérale.
Pour sa part, Steinmeier a
demandé à Li de transmettre ses sincères salutations au président Xi. Il a déclaré que l’Allemagne était disposée à être un partenaire de confiance de la
Chine pour préserver conjointement la libéralisation du commerce et relever des défis tels que le changement climatique.
Il a ajouté que l’Allemagne
s’opposait au découplage et à toute forme de confrontation entre les camps, et qu’elle était disposée à renforcer la communication avec la Chine afin de déployer des efforts conjoints pour
promouvoir la paix et le développement dans le monde. »
Il est clair que les médias occidentaux ne veulent pas d’une coopération Chine/Europe, au point de censurer l’information à ce sujet ; que les dirigeants
allemands affichent quand même une façade conciliante même si la récente publication de sa « Stratégie de sécurité nationale » présente la Chine comme étant tout à la fois « un partenaire, un adversaire et un rival
systémique » ; que la Chine propose, comme d’habitude, sa « coopération gagnant gagnante ». Des interlocuteurs pas vraiment sur la même longueur d’onde.
Ce décalage s’explique peut-être par le fait que ces visites diplomatiques se font au moment où l’Union européenne explique sa nouvelle politique de « de-risking »
pour ne pas être trop dépendante des importations, en particulier chinoises. Cette institution qui était le fer de lance de la « mondialisation économique » est en train de faire marche arrière
:
« La Commission
européenne a présenté mardi une stratégie de “réduction des risques” conçue pour développer une économie résiliente moins dépendante de la Chine dans les technologies critiques, alors que les
États membres de l’Union européenne restent divisés sur la manière d’aborder les relations avec Pékin.
La proposition de la CE –
l’organe exécutif de l’Union européenne – vise à renforcer le contrôle des investissements étrangers directs, à exercer des contrôles à l’exportation pour parer à la “coercition économique” et à
faire face aux risques dans les industries qui ont des applications militaires telles que l’informatique quantique, les semi-conducteurs avancés et intelligence artificielle. Bien que la
stratégie ne mentionne pas la Chine par son nom, son langage reflète les critiques fréquemment adressées à Pékin par l’Europe, les États-Unis et d’autres…
Mais certains signes
montrent que les États membres de l’UE ne sont pas unis dans leur vision de la Chine.
Berlin accueille
actuellement le Premier ministre chinois Li Qiang, qui s’est entretenu mardi avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Le dirigeant allemand a été cité par Reuters comme disant “un dialogue
direct, des entretiens personnels, une vraie discussion” avec la Chine était importants, tandis que Li a déclaré que Pékin espérait porter les relations bilatérales “à un nouveau
niveau”. »
Puis Li Qiang a continué son voyage européen par deux jours en France, a rencontré Borne puis participé au « Sommet de Paris ». Je n’ai pas trouvé un seul média français pour annoncer la
nouvelle. Seule la version française du média chinois Peopledaily propose quelques articles sur cette visite :
« La Chine et la France
devraient maintenir conjointement la sécurité et la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales, renforcer la coopération en matière d’innovation et favoriser un
environnement commercial sain, a déclaré mercredi à Paris le Premier ministre chinois Li Qiang.
Il a présenté cette
proposition en trois points sur la coopération sino-française lors d’un discours prononcé à l’occasion d’un dîner avec les milieux d’affaires chinois et français à Paris. Le ministre français de
l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, et plus de 100 représentants des milieux d’affaires des deux pays ont participé à l’événement. »
« La Chine est prête à
travailler avec la France pour faire progresser le développement équilibré du commerce bilatéral, élargir l’accès au marché dans les deux sens et rechercher de plus grands bénéfices mutuels, a
déclaré jeudi à Paris le Premier ministre chinois Li Qiang, lors d’une rencontre avec son homologue française Elisabeth Borne…
La Première ministre
française a noté que les deux parties devaient bien travailler ensemble pour assurer le succès du Dialogue stratégique France-Chine, du Dialogue économique et financier de haut niveau et du
Dialogue de haut niveau sur les échanges entre les peuples. Elle a ajouté que le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques franco-chinoises, l’Année de la culture et du
tourisme Chine-France ainsi que les Jeux olympiques de Paris 2024 seraient autant d’opportunités de renforcer les échanges culturels et entre les peuples.
La France souhaite
participer au développement de qualité de la Chine, apprécie les signaux positifs que la Chine envoie en permanence pour élargir l’ouverture, et ne prendra pas de mesures discriminatoires à
l’encontre des entreprises chinoises, a dit Elisabeth Borne.
La partie française est
également disposée à approfondir la coopération avec la Chine dans divers domaines, tels que le commerce bilatéral, l’investissement, l’aviation, l’agro-alimentaire, le développement vert et les
soins médicaux et de santé, et à faire face ensemble aux défis mondiaux tels que le changement climatique, a dit Mme Borne, ajoutant que la France accueillait favorablement les investissements
des entreprises chinoises, et que l’UE maintiendrait son autonomie stratégique et ne soutiendrait pas le découplage ou la rupture des chaînes d’approvisionnement et industrielles.
A l’issue de leurs
entretiens, Mme Borne et M. Li ont assisté à la signature d’une série de documents de coopération bilatérale dans des domaines tels que l’aviation, la recherche spatiale et l’énergie
nucléaire. »
Les dirigeants européens seraient-ils obligés de cacher leur relation avec la Chine aux médias ou les médias censurent-ils toute relation positive entre l’Europe et
la Chine. La question reste ouverte.
La
Russie
Pendant que le stock d’armes de l’Occident se vide en Ukraine, la Russie continue de se préparer en cas de guerre à plus grande échelle :
« Le renforcement des
forces armées est l’une des principales priorités de la Russie, a déclaré le président Vladimir Poutine lors d’une réunion avec les diplômés de l’académie militaire à Moscou mercredi. L’armée du
pays évoluera sur la base de “l’expérience inestimable” fournie par l’opération militaire en cours en Ukraine, ainsi que des défis modernes auxquels la Russie est confrontée, a-t-il
ajouté.
La triade nucléaire russe
restera au centre des préoccupations, a confirmé Poutine, ajoutant qu’elle demeure “une garantie essentielle de la sécurité militaire de la Russie et de la stabilité mondiale”. Près de la moitié
des unités de missiles stratégiques terrestres russes ont déjà été équipées de missiles Yars ultramodernes, qui comptent parmi les missiles balistiques intercontinentaux nucléaires les plus
modernes de la Russie, a révélé Poutine.
Les troupes continuent
également de recevoir les planeurs hypersoniques Avangard, a déclaré le président. Ces systèmes sont montés sur des missiles balistiques intercontinentaux basés sur des silos. L’armée recevra
également des missiles antinavires hypersoniques Zircon, qui seront utilisés par la marine, ainsi que des missiles hypersoniques Kinzhal lancés par avion. De nouveaux missiles balistiques
intercontinentaux lourds Sarmat sont également sur le point d’entrer en service, a ajouté Poutine.
La modernisation ne se
limitera pas aux seules armes nucléaires, a expliqué le président. Les blindés lourds, les systèmes de défense aérienne et la production de drones seront également améliorés. “Nous avons encore
beaucoup à faire pour améliorer la qualité de toutes les composantes de nos forces armées”, a déclaré M. Poutine, ajoutant que la Russie “met tout en œuvre pour réaliser ces projets”.
Les industries de défense
russes, en particulier, devraient “stimuler la production de masse” de drones et de “systèmes de frappe robotisés” qui ont “démontré de bons résultats au combat”, a déclaré le président. Selon
Poutine, chaque unité militaire russe, jusqu’à la section, devrait être équipée de ces systèmes.
Ces propos interviennent un
jour après que le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que Moscou était potentiellement prête à un conflit avec l’OTAN si le bloc militaire décidait d’attaquer la
Russie. “Qu’ils se battent, nous sommes prêts à le faire”, a-t-il déclaré.
Poutine a décrit le conflit
en Ukraine comme une guerre hybride entre la Russie et “l’ensemble de la machine militaire occidentale”. »
« Tous les nouveaux
navires de la marine russe, de la classe des frégates et des corvettes, seront équipés de missiles hypersoniques Zircon, a annoncé jeudi l’amiral en chef Nikolay Yevmenov. Il n’a toutefois pas
révélé le nombre exact de navires de guerre qui devraient recevoir cet armement.
Les missiles Zircon ont été
mis en service au début de cette année. Ces projectiles sont réputés être beaucoup plus rapides que tous les missiles antinavires russes précédemment développés et que ceux utilisés par les pays
de l’OTAN. »
Comme on a pu le voir avec les récentes déclarations suivis de voltefaces du gouvernement étasunien, tant pour l’Ukraine que pour la Chine, le cœur du CMI [le
Complexe Militaro Industriel] balance. Avec sa verve habituelle, DeDefensa nous livre son constat :
« Le Pentagone ne cesse
de s’agiter et de faire donner ses correspondants fidèles dans la presseSystème : pour lui, le vrai danger c’est la Chine et toute l’attention portée à l’Ukraine est mauvaise conseillère. • Mais
il existe au département d’État et sous l’oreiller de Biden un clan fidèle à Mister Zelensky de très forte influence. • Que faire, alors que le Pentagone ne serait même pas sûr du tout de battre
la Chine si la chose se présentait ? • La réponse est simple : puisqu’on ne peut ni affronter ni battre la Chine, attaquons la Chine et la Russie en même temps. »
La semaine dernière nous avons vu que les médias bloquaient tout texte appelant à la paix, sous la pression du CMI. Aujourd’hui, regardez cette vidéo [en anglais,
sous-titrée en anglais] de Jeffrey Sachs, un économiste étasunien renommé, [En 2004 et 2005, Sachs a été nommé l’une des 100 personnes les plus
influentes au monde par Time. Il a également été nommé l’une des “500 personnes les plus influentes dans le domaine de la politique étrangère” par les World Affairs Councils of America.] qui
confirme ce fait :
Joseph Chung, professeur à l’université de Québec, vient de publier un article expliquant l’influence du CMI sur les Etats-Unis et le monde :
« La guerre perpétuelle
des États-Unis, qui se chiffre en milliards de dollars, a privé des millions d’Étasuniens de revenus décents, de logements adéquats, d’aliments nécessaires, de soins de santé indispensables, de
sécurité dans la rue, d’infrastructures fiables, d’éducation essentielle et d’autres biens et services nécessaires à une vie décente. »
Et le problème ne date pas d’aujourd’hui. La différence c’est qu’aujourd’hui, grâce à internet, beaucoup plus de gens en prennent conscience. Dans son discours
d’adieu du 17 janvier 1961, le président étasunien Dwight Eisenhower avertissait déjà du danger potentiel posé par le CMI :
« La conjonction d’un
immense établissement militaire et d’une vaste industrie de l’armement est une nouveauté dans l’expérience américaine. L’influence totale – économique, politique et même spirituelle – se fait
sentir dans chaque ville, chaque état, chaque bureau du gouvernement fédéral. Nous reconnaissons la nécessité impérieuse de ce développement. Cependant, nous ne devons pas perdre de vue ses
graves implications. Notre labeur, nos ressources et nos moyens de subsistance sont en jeu, de même que la structure même de notre société. Dans les conseils de gouvernement, nous devons nous
prémunir contre l’acquisition d’une influence injustifiée, recherchée ou non, par le complexe militaro-industriel. Le potentiel de montée en puissance désastreuse d’un pouvoir mal placé existe et
persistera.
Nous ne devons jamais
laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés ou nos processus démocratiques. Nous ne devons rien tenir pour acquis. Seule une citoyenneté vigilante et bien informée peut obliger l’énorme
machine industrielle et militaire de la défense à s’adapter à nos méthodes et objectifs pacifiques, afin que la sécurité et la liberté puissent prospérer ensemble. »
Pour finir sur ce sujet voici un article du Monde Diplomatique expliquant l’emprise du CMI sur les médias :
« L’entreprise General
Electric (GE) est l’un des principaux fournisseurs de l’armée américaine. Cette compagnie a produit les pièces de rechange de presque tous les systèmes d’armes utilisés par les Etats-Unis durant
la guerre du Golfe : le missile Patriot, le missile Tomahawk, le bombardier invisible F 117 A Stealth, le bombardier B-52, l’avion-radar AWACS, le satellite espion Navstar, etc.
Pourtant, la majorité des
téléspectateurs américains ignoraient que, chaque fois qu’un commentateur de la chaîne National Broadcasting Corporation (NBC) s’extasiait devant les performances de ces armes sophistiquées, il
ne faisait que louer la compagnie qui lui versait son salaire. En effet, NBC, l’un des trois grands réseaux commerciaux de télévision — avec CBS et ABC — est la propriété de General
Electric. »
Si personne ne doute d’une « propagande russe » ou chinoise, beaucoup doutent d’une « propagande occidentale » car ils se disent que d’une il la
verrait et que de l’autre les journalistes occidentaux n’accepteraient pas une telle « propagande » et la révéleraient au public. Caitlin Jonhstone nous explique pourquoi ce n’est pas
le cas
« L’existence de cette
partialité extrême [des médias] est évidente
et indiscutable pour quiconque y prête attention, mais le pourquoi et le comment sont plus difficiles à percevoir. L’uniformité est si complète et si cohérente que lorsque les gens commencent à
remarquer ces schémas, il est courant qu’ils supposent que les médias doivent être contrôlés par une petite autorité centralisée, à l’instar des médias d’État des gouvernements plus ouvertement
autoritaires. Mais si l’on cherche à comprendre pourquoi les médias agissent comme ils le font, ce n’est pas vraiment ce que l’on constate.
Il s’agit plutôt d’un réseau
beaucoup plus vaste et beaucoup moins centralisé de facteurs qui font pencher la balance de la couverture médiatique à l’avantage de l’empire américain et des forces qui en bénéficient. Certains
de ces facteurs sont en effet de nature conspiratoire et se produisent en secret, mais la plupart d’entre eux sont essentiellement exposés au grand jour. »
Dans un deuxième article elle nous explique comment la propagande fonctionne et manipule notre esprit sans que nous en soyons conscients :
« Nier que ces
manipulations à grande échelle ont un effet sur vous est aussi absurde que de nier que la publicité – une industrie de près de mille milliards de dollars – a un effet sur vous. Il s’agit
simplement d’un fait gênant : même si nous aimons nous considérer comme des agents souverains libres de penser et à l’abri de toute influence extérieure, l’esprit humain est tout à fait
piratable. Les manipulateurs le savent, et la science de la propagande moderne, qui progresse depuis plus d’un siècle, le comprend avec une lucidité aiguë. »
Dans un troisième article elle explique l’erreur commise par les « complotistes » :
« De nombreuses
personnes qui se méfient des structures du pouvoir en place pensent que notre monde est microgéré par une cabale obscure d’élites, “Eux”, dont les plans sinistres dictent tous les événements
majeurs de notre monde, mais les choses ne fonctionnent pas vraiment comme ça. Il y a bien sûr des complots entre les puissants, mais la plupart des choses horribles que nous voyons sont
plutôt le résultat d’une confluence aveugle de
forces qui se renforcent mutuellement, comme le capitalisme, la poussée de l’empire américain vers l’hégémonie unipolaire, les profits de guerre et la politique partisane.
Il serait probablement
préférable pour nous que le monde soit réellement contrôlé de près par une petite cabale d’élites au lieu d’être conduit aveuglément par une convergence d’intérêts de pouvoir irréfléchis, car au
moins une telle cabale ne mettrait pas sa propre vie en danger en poussant à l’impasse nucléaire et à la destruction de l’environnement comme une bande d’idiots. »
Elle explique que les problèmes de la société ne sont pas tant la cause d’êtres humains complotant entre eux pour devenir les « maîtres du monde » que des systèmes
[des forces aveugles] dont le seul but est de s’auto
alimenter, en homme et en argent, pour se perpétuer, survivre.
Le CMI est donc un système, composé de sous-système dont les intérêts convergent (les compagnies d’armements, le Pentagone, la CIA, la NSA, les fond de placements),
dont l’objectif prioritaire est de se perpétuer, au dépend de la paix dans le monde, au dépend de la santé financière de la population, au dépend de l’image de marque du pays et même, comme le
souligne Jonhstone, malgré l’impasse nucléaire, car un système n’a pas de conscience morale…Seule sa survie compte et, telle une bête acculée, sa mort imminente ne la rend que plus
furieuse.
La question maintenant est « comment les employés de ces systèmes, qui eux ont une conscience morale, continuent de l’alimenter ? ». La réponse tient dans une
fameuse expérimentation psychologique des années 70, « la prison de Stanford » qui montre que toute personne participant à un système s’y identifie au point de perdre ses références antérieures et celle de Milgram qui montre comment, soumis à une autorité, on perd facilement sa conscience morale. L’Allemagne Nazie est un des nombreux exemples de ces phénomènes. En résumé tout
individu faisant partie d’un système intègre inconsciemment les valeurs de ce système, sinon
il en est rejeté ou le fuit. En l’intégrant un travail inconscient de réécriture des faits se fait qui lui permet de garder l’estime de lui-même et sa conscience morale. Par exemple, c’est en
déshumanisant son ennemi qu’un soldat peut le tuer sans problème moral. L’expérience de Milgram montre qu’en rejetant simplement la responsabilité de son acte sur une autorité supérieure, on peut
facilement faire du mal à quelqu’un. Aux procès de Nuremberg, l’excuse classique était « je n’ai fait qu’obéir aux ordres ». Les exemples abondent montrant ce phénomène mais, comme il est
inconscient, on se dit que “avant c’était comme cela, mais plus au 21eme siecle”. Réaction qui ne fait que démontrer la facilité avec laquelle un esprit se donne des excuses et y croit, comme je
viens de vous l’expliquer.
Ceci dit, aucun système n’est immortel et, malgré son instinct de survie, quand son moment est historiquement venu il doit disparaître, en se faisant détruire ou en
se suicidant. Le système soviétique s’est suicidé sous les auspices de son dirigeant, Gorbatchev. Plusieurs signes montrent que le système occidental dont la dernière version est incarnée par les
Etats-Unis/CMI approche de sa fin lui aussi. Les peuples resteront mais seront animés par un autre ensemble de règles qui formeront un nouveau système, espérons le moins violent et
dominateur.
Covid 19 et injections
ARNm
Après avoir été longtemps considéré comme une théorie complotiste, les effets secondaires de l’injection de produits ARNm anti-Covid font, plus de deux ans après
les premiers cas, leur première apparition dans un journal télévisé. On notera que la victime d’effets secondaires interviewée se sent obligé de préciser « je ne suis ni antivax ni
complotiste mais… » avant de pouvoir s’exprimer tant le tabou social sur ce sujet est encore fort.
Par Wayan – Le 19 juin 2023 – Le Saker Francophone
Bonjour chers lecteurs et
amis du Saker Francophone.
Je vous propose ici cette
« revue de presse alternative » que j’envoie par courriel depuis quelques mois à des amis ouverts d’esprit mais n’ayant pas le temps, ni même l’occasion, de suivre les « médias alternatifs » et
s’abreuvant, par habitude et réflexe, à la presse grand public.
Elle est destinée à des
lecteurs que les médias grand public rendent craintifs face aux « théories complotistes », des lecteurs qui demandent des références et un maximum de sources officielles pour se
rassurer. Elle évite l’émotionnel et s’efforce de garder une logique bien cartésienne pour ne pas effrayer des esprits à qui on a inculqué la peur de la « fake news ». Le but ultime de
cette revue de presse est de démontrer au lecteur suffisamment curieux que la vision « alternative » de l’actualité internationale peut lui apporter une bien meilleure compréhension de
l’état actuel du monde.
Vous avez surement des
gens dans votre entourage qui correspondent à cette description. Vous pourriez donc, tous les lundis, au moment de sa parution, copiez/collez cette revue de presse et leur envoyer par courriel,
ou simplement le lien, et participez au nécessaire réveil des esprits endormis par les médias grand public.
Course vers le
précipice ?
Ceux qui suivent cette revue de presse depuis un moment doivent réaliser maintenant que le conflit Russie-Ukraine n’est qu’une bataille d’avant-garde dans une
bataille plus profonde entre l’Occident d’un côté et le couple Russie/Chine de l’autre, le premier voulant garder son hégémonie politico-économique, les deux autres voulant changer le statu-quo
géopolitique pour prendre leur place naturelle de grande puissance mondiale. Le gros problème dans cette situation étant que les protagonistes sont tous des puissances nucléaires dont l’arsenal
combiné à largement la puissance nécessaire à une destruction quasi-totale de l’humanité.
Ne voyant toujours pas d’aboutissement décisif dans la guerre en Ukraine, d’un côté comme de l’autre, les esprits commencent à s’échauffer et les menaces, de moins
en moins tacites, fusent.
Commençons par cet article du Washington Post, daté du 1er juin,
expliquant que la faiblesse apparente de Poutine face au respect de ses « lignes blanches » pousse Biden à jouer avec le feu :
« Malgré les
avertissements apocalyptiques du dirigeant russe, les États-Unis ont progressivement accepté d’élargir l’arsenal ukrainien avec des missiles Javelin et Stinger, des lance-roquettes HIMARS, des
systèmes avancés de défense antimissile, des drones, des hélicoptères, des chars M1 Abrams et, bientôt, des avions de combat de quatrième génération.
Selon les responsables
américains, l’une des principales raisons pour ne pas prendre au sérieux les menaces de Poutine est une dynamique qui s’est maintenue depuis les premiers jours de la guerre : le président russe
n’a pas tenu ses promesses de punir l’Occident pour avoir fourni des armes à l’Ukraine. Son bluff a donné aux dirigeants américains et européens une certaine confiance dans le fait qu’ils peuvent
continuer à le faire sans conséquences graves ; mais jusqu’à quel point reste l’une des incertitudes les plus dangereuses du conflit.
“La Russie a repoussé ses
lignes blanches tant de fois en disant que certaines choses seraient inacceptables et en ne faisant rien quand elles se produisent”, a déclaré Maxim Samorukov, un expert russe au Carnegie
Endowment for International Peace. « Le problème est que nous ne connaissons pas la véritable ligne blanche. C’est dans la tête d’une personne, et ça peut changer d’un jour à
l’autre. »
Le 9 juin l’American Enterprise Institute, un Think tank prétendant œuvrer à la création d’un « monde plus libre et plus sûr » propose de livrer des armes
nucléaires tactiques à l’Ukraine pour repousser un Poutine qu’ils imaginent « désespéré et erratique » :
« Poutine est désespéré
et erratique. La destruction du barrage de Kakhovka est un avertissement que Poutine ne respecte aucune ligne blanche. Avec la contre-offensive ukrainienne en cours, la menace que la Russie
puisse utiliser des armes nucléaires tactiques est de plus en plus probable….
Ce que Biden devrait plutôt
faire, c’est dire clairement à la Russie que toute utilisation d’armes nucléaires de toute taille contre l’Ukraine conduira à la fourniture par les États-Unis des mêmes types d’armes nucléaires à
l’Ukraine sans aucun contrôle sur où et comment l’Ukraine pourrait les utiliser. La mafia de la non-prolifération pourrait hurler
d’indignation, mais l’Occident doit orienter sa politique nucléaire vers la réalité, et non vers un vœu pieux ou la façade vide d’un régime de traités auquel les États révisionnistes ne se
soumettent plus. »
Le 9 juin, Poutine déclare que des armes nucléaires tactiques (à portée intermédiaire) seront déployées en Biélorussie en juillet :
« Le président
biélorusse a affiché sa détermination à défendre le territoire biélorusse en cas d’attaque. Il se dit même prêt à recourir aux armements nucléaires tactiques que la Russie positionnera chez son
allié au cours du mois de juillet. « Que Dieu m’épargne d’avoir à prendre la décision d’employer cette arme à notre époque. Mais si nous étions attaqués, je n’aurais aucune hésitation », a
déclaré le 13 juin le président biélorusse lors d’un déplacement dans la région de Minsk. « Pourquoi cela [les armes nucléaires tactiques russes] est-il nécessaire ? Pour qu’aucune ordure
ne foule de son pied le sol biélorusse, » a précisé Alexandre Loukachenko. Des propos rapportés par l’agence de presse nationale BelTA. »
La réaction occidentale à cette nouvelle est étrangement placide :
« L’OTAN ne voit aucun
signe indiquant que la Russie a changé sa posture nucléaire, a déclaré jeudi le chef de l’alliance militaire, après que le président Alexandre Loukachenko a affirmé que la Biélorussie avait déjà
reçu des armes nucléaires tactiques de Moscou.
« Nous surveillons bien sûr
de près ce que fait la Russie. Jusqu’à présent, nous n’avons vu aucun changement dans la posture nucléaire qui nécessite des changements dans notre posture », a déclaré Stoltenberg aux
journalistes avant de présider une réunion des ministres de la Défense de l’OTAN au siège de l’alliance à Bruxelles. »
« Rien n’indique que la
Russie se prépare à utiliser des armes nucléaires et les États-Unis ne voient aucune raison d’ajuster leur propre posture nucléaire, a déclaré vendredi le secrétaire d’État Antony Blinken aux
journalistes. »
Puis le 13 juin, l’International Campaign to Abolish Nuclear Weapons fait une déclaration à l’ONU qui explique une telle réaction :
« Les États-Unis ont
déployé environ 150 obus nucléaires sur des bases aériennes en Europe sans aucune déclaration officielle.
Cela a été rapporté par
Alicia Sanders-Sacre, coordinatrice des politiques et de la recherche de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), lors d’un briefing de l’Association des
correspondants aux Nations Unies (ACANU).
Sanders-Zacre a déclaré que
des armes nucléaires américaines se trouvaient secrètement sur des bases aériennes en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Turquie et en Italie.
“Des experts indépendants
estiment qu’il y a environ 150 ogives dans les bases aériennes américaines de ces pays”, a-t-elle déclaré.
Le 12 juin, l’ICAN a publié
un rapport sur les dépenses des pays en armes nucléaires. Selon le rapport, l’année dernière, la plus grande somme d’argent pour les armes nucléaires a été dépensée par les États-Unis – 43,7
milliards de dollars, la Russie a dépensé 9,6 milliards de dollars et la Chine 11,7 milliards de dollars. Au total, 82,9 milliards de dollars ont été dépensés pour les armes nucléaires dans le
monde. »
Evidemment de telles déclarations excitent le camp adverse. Le 14 juin, dans les pages de RT, un intellectuel proche du pouvoir russe, le professeur Sergey
Karaganov, président honoraire du Conseil de la politique étrangère et de défense de la Russie, propose que :
« La crédibilité de la
dissuasion nucléaire doit être restaurée en abaissant le seuil acceptable d’utilisation des armes atomiques et en progressant prudemment mais rapidement sur l’échelle de la dissuasion-escalade.
Les premières mesures ont déjà été prises par le biais de déclarations du président et d’autres dirigeants, en commençant à déployer des armes nucléaires et leurs vecteurs au Belarus et en
augmentant l’efficacité au combat des forces de dissuasion stratégiques. Il y a pas mal de marches sur cette échelle. J’en compte environ deux douzaines. On pourrait même aller jusqu’à avertir
nos compatriotes et toutes les personnes de bonne volonté de la nécessité de quitter leur domicile au cas où il serait à proximité des cibles d’éventuelles frappes nucléaires dans les pays qui
soutiennent directement le régime de Kiev. L’ennemi doit savoir que nous sommes prêts à lancer une frappe de représailles préventive en réponse à son agression actuelle et passée, afin d’éviter
de sombrer dans une guerre thermonucléaire mondiale. »
Korybko, petit analyste en bas de l’échelle, lui répond que cela risquerait plus de les enrager que de leur faire peur :
« Le deuxième argument
contre la proposition de Karaganov est qu’il est irréaliste de prédire que seul un président américain fou réagirait à une attaque de la Russie contre “un groupe de cibles dans un certain nombre
de pays (de l’OTAN), et encore moins avec des armes nucléaires. Les puissantes bureaucraties militaire, diplomatique et du renseignement des États-Unis (“l’État profond“) les forceraient à réagir
de la sorte, de peur que l’absence de réaction n’enhardisse la Chine, l’Iran et la Corée du Nord à promouvoir militairement leurs propres intérêts aux dépens des États-Unis, peut-être même
simultanément. »
Puis cet article de RT recensant les analystes russes en désaccord avec la proposition de Karaganov :
« Utiliser l’arme
nucléaire pour sauver le monde, c’est comme utiliser une guillotine pour soigner un mal de tête : Des experts russes répondent à l’appel à une frappe nucléaire »
Finalement, pour calmer le jeu, la porte-parole du Ministère des affaires étrangères russe a été obligé de faire une déclaration :
« La Russie ne pourrait
potentiellement recourir aux armes nucléaires que si son existence même était mise en danger, a déclaré jeudi la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
S’exprimant en marge du
Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), auquel participent des délégués de plus de 100 pays, Zakharova a réitéré que Moscou considère ses armes nucléaires comme une mesure
défensive de dernier recours.
“Les politiques de
dissuasion nucléaire de la Russie sont de nature purement défensive, et l’utilisation hypothétique d’armes nucléaires est clairement limitée à des circonstances extraordinaires”, a déclaré
Zakharova.
Elle a expliqué que ceux-ci
pourraient inclure une attaque contre la Russie ou ses alliés impliquant des armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive, ou “une agression conventionnelle qui menace l’existence
même de l’État”.
“Ce point fondamental reste
inchangé”, a-t-elle souligné. »
Après une semaine de « contre-offensive » on constate que l’armée ukrainienne fait du sur place et en est réduit à transformer la prise de quelques
hameaux vides en « victoires » :
« L’Ukraine a annoncé
la reconquête de trois villages dans la région orientale de Donetsk, les premiers gains territoriaux obtenus à la suite des “actions de contre-offensive” évoquées la veille par le président
Volodymyr Zelensky.
La vice-ministre ukrainienne
de la Défense, Ganna Maliar, a annoncé qu’une troisième petite localité, Makarivka, proche de Blagodatné, était tombée aux mains des troupes de Kiev. »
Comme d’habitude, la version de Moon of Alabama est beaucoup moins optimiste mais toujours bien documentée :
« Au cours du printemps
et de l’été 2022, les forces russes ont détruit l’armée ukrainienne régulière d’avant-guerre. Elle a été remplacée par du matériel de l’ère soviétique provenant d’États d’Europe de l’Est et des
conscrits ukrainiens. En début d’année, cette seconde armée a également été détruite.
Nous assistons actuellement
à la démilitarisation de la troisième armée ukrainienne. » [celle montée avec des équipements de l’OTAN et des militaires rapidement formés].
En attendant les fameux F-16 promis, les Etats-Unis vont encore envoyer tanks et munitions pour alimenter le champ de bataille :
« Les États-Unis vont
fournir jusqu’à 325 millions de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, a déclaré un responsable américain de la défense à VOA.
Le paquet devrait inclure
des véhicules blindés Stryker et Bradley qui peuvent remplacer ceux endommagés et détruits dans la contre-offensive ukrainienne actuellement en cours, selon deux responsables de la Défense, qui
ont parlé à VOA sous couvert d’anonymat avant la sortie prévue du paquet mardi.
Les responsables ont déclaré
que la dernière aide comprend également des munitions pour les systèmes nationaux avancés de missiles sol-air (NASAMS), ainsi que davantage de roquettes pour les systèmes ukrainiens de roquettes
d’artillerie à haute mobilité (HIMARS). »
« Le commissaire
européen au Marché intérieur, Thierry Breton a notamment en charge le secteur de la défense et l’aide militaire à l’Ukraine. Auprès du « Parisien », il affirme la volonté de l’Union européenne «
d’accélérer les volumes et les cadences de production » de munitions et d’armes et confirme « qu’un million de munitions de gros calibre » devra être fourni « dans les douze mois qui viennent ».
Il précise par ailleurs que la « trajectoire d’intégration accélérée » de l’Ukraine à l’UE, « tout en respectant les différentes étapes », lui « semble irréversible ».
Pour impressionner l’ennemi russe, l’OTAN a organisé en Europe, à partir de l’Allemagne, « le plus important exercice militaire des forces aériennes jamais
réalisé » :
« L’Organisation du
traité de l’Atlantique nord (Otan) entame, lundi 12 juin, son plus important exercice de manœuvres aériennes, coordonné par l’Allemagne et destiné à montrer l’unité de ses membres face aux
menaces potentielles, de la Russie
notamment. L’exercice “Air Defender 23” va se dérouler jusqu’au 23 juin et réunira quelque 250 avions militaires de 25 pays membres et partenaires de l’Otan, dont le Japon et la Suède,
pays candidat à l’adhésion à l’Alliance.
Jusqu’à 10 000 personnes
participeront à ces exercices destinés à renforcer l’interopérabilité et la protection contre les drones et missiles de croisière en cas d’attaque contre des villes, aéroports ou ports situés sur
le territoire de l’Otan. L’exercice comprendra une formation opérationnelle et tactique, principalement en Allemagne, mais aussi en République tchèque, en Estonie et en
Lettonie. »
On notera au passage la présence du Japon dans cet exercice, confirmant ainsi l’extension de l’OTAN vers la zone pacifique que voudrait les Etats-Unis, et tant pis si Macron n’est pas emballé par cette idée.
L’Europe, qui finalement se retrouve au cœur de ce conflit OTAN-Russie, est prise dans un piège dont elle ne sait pas comment se défaire. L’ancien ambassadeur
anglais, Alastair Crooke, propose comme solution un simple retour à une vision réaliste des choses :
« L’Union européenne
s’est surinvestie dans le projet de guerre ukrainien et dans sa romance avec Zelensky. Au début de l’année, le discours occidental (et européen) était que l’offensive post-hivernale de l’Ukraine
allait “briser” la Russie et donner un “coup de grâce” à la guerre. Les titres des médias dominants racontaient régulièrement l’histoire d’une Russie à bout de souffle. Aujourd’hui, cependant, le
message de l’establishment a fait un virage à 180°. La Russie n’est pas “à bout de souffle” …
Deux médias anglo-américains
très establishment au Royaume-Uni (dans lesquels les messages de l’establishment américain font souvent surface) ont finalement admis – avec amertume – que “les sanctions contre la Russie ont
échoué“. Le Telegraph se lamente : elles “sont une plaisanterie” ; “la Russie était censée être déjà à terre”.
Tardivement, l’Europe se
rend compte que les offensives ukrainiennes ne seront pas décisives, contrairement à ce que l’on pensait quelques semaines auparavant… »
Après la pression médiatique lancée par des « fonctionnaires anonymes » disant que la Chine comptait installer une base d’espionnage à Cuba, comme nous
l’avons vu la semaine dernière, voilà de nouveau un « officier de haut niveau des renseignements anonyme » annonçant en exclusivité au média The Messenger que :
« Le gouvernement
américain prépare des plans d’évacuation pour les citoyens américains vivant à Taïwan, ont indiqué trois sources à The Messenger.
Les préparatifs sont en
cours depuis au moins six mois et “ils se sont intensifiés au cours des deux derniers mois environ”, a déclaré un haut responsable du renseignement américain qui a parlé sous le couvert de
l’anonymat parce qu’il n’était pas autorisé à discuter de ces préparatifs.
Le responsable a déclaré
qu’un “niveau de tension accru” avait motivé les préparatifs. “Vous ne lirez rien dans les journaux”, a-t-il déclaré à The Messenger. “Les militaires se renforcent. La Chine s’aligne sur la
Russie à propos de l’Ukraine”. »
Evidemment, la réaction de la Chine ne se fait pas attendre :
« Le plan d’évacuation
des citoyens américains sur l’île de Taïwan montre que les États-Unis ont calculé qu’ils abandonneraient l’île à tout moment après l’avoir transformée en “champ de mines” et en “dépôt de
munitions” par des provocations continues et des ventes d’armes, a déclaré lundi Zhu Fenglian, porte-parole du bureau des affaires taïwanaises du Conseil des affaires d’État. »
Malgré cela, la visite de Blinken en Chine est maintenue, annoncée officiellement tant par les Etats- Unis que par la Chine.
Mais un article de Reuters douche d’avance toute attente trop optimiste :
« Les États-Unis ont
minimisé mercredi les attentes de toute percée pendant le premier voyage d’un secrétaire d’État américain en Chine en cinq ans, après un appel tendu avec le ministre chinois des Affaires
étrangères avant la visite d’Antony Blinken à Pékin, la semaine prochaine.
Le ministre chinois des
Affaires étrangères Qin Gang a exhorté les États-Unis à cesser de se mêler de leurs affaires et de nuire à leur sécurité lors d’un appel avec Blinken mercredi, et a déclaré qu’ils devraient
respecter les préoccupations fondamentales de la Chine pour arrêter le déclin des relations entre les deux superpuissances, a déclaré le ministère chinois des Affaires
étrangères. »
Voici comment CNN nous expose une première rencontre, ce dimanche, entre Blinken et le ministre des affaires étrangères chinois :
« Premier secrétaire
d’État américain à se rendre en Chine en cinq ans, Blinken a tenu dimanche plus de 7 heures et demie d’entretiens « francs » et « constructifs » avec le ministre chinois des Affaires étrangères
Qin Gang, bien qu’ils n’aient pas semblé faire de progrès concrets sur des différends comme Taiwan, le commerce, les droits de l’homme et le fentanyl.
Tous deux ont exprimé le
désir de stabiliser les liens malgré ce qu’un responsable américain a qualifié de “profonds” différends, et ont convenu que Qin se rendrait à Washington pour poursuivre la conversation, bien
qu’aucune date n’ait été annoncée.
Blinken doit rencontrer
lundi le plus haut diplomate chinois, Wang Yi, mais tous les regards seront rivés sur sa rencontre avec le président chinois Xi Jinping, un engagement qui, selon des sources proches du dossier,
était attendu mais n’a pas encore été confirmé par le Département d’État. »
Voici la version du Global Times, le média chinois en langue anglaise :
« Le secrétaire d’État
américain Antony Blinken est arrivé à Pékin le 18 juin pour entamer sa visite de deux jours en Chine. Dans l’après-midi du 18 juin, le conseiller d’État et ministre des affaires étrangères
chinois, Qin Gang, a rencontré Blinken et a eu un long entretien franc, approfondi et constructif sur les relations globales entre la Chine et les États-Unis et sur d’autres questions
importantes. Les deux parties sont parvenues à plusieurs consensus, notamment la mise en œuvre conjointe du consensus important atteint par les chefs d’État des deux pays à Bali, le maintien
d’échanges de haut niveau et la poursuite de consultations approfondies sur les principes directeurs des relations sino-américaines. »
« Le premier ministre
chinois Li Qiang a entamé dimanche un voyage de cinq jours en Allemagne et en France, deux grandes puissances européennes et principaux membres de l’UE. Le même jour, le secrétaire d’État
américain Antony Blinken est arrivé à Pékin pour une visite attendue de longue date par les États-Unis.
Il s’agit du premier voyage
à l’étranger de Li depuis son entrée en fonction en mars en tant que premier ministre chinois. Les experts estiment que cela montre que la Chine attache une grande importance aux relations
bilatérales avec les deux pays européens et aux liens stratégiques entre la Chine et l’Union européenne. »
Une rapide recherche sur Google nous montre qu’en dehors d’un article de Reuters, aucun média occidental ne parle de cette visite. :
« Li dirigera la
délégation chinoise pour les consultations intergouvernementales avec l’Allemagne prévues le 20 juin et participera à un sommet pour un nouveau pacte financier mondial qui se tiendra à Paris les
22 et 23 juin.
La Chine est le principal
partenaire commercial de l’Allemagne, mais dans un signe de tensions diplomatiques plus larges, Berlin a déclaré que Pékin était une menace
croissante. »
Même des médias francophones publics et européens, orientés vers l’international, comme France 24 et RFI parlent abondamment de la visite de Blinken en Chine sans
dire un mot de la visite de Li en Europe, alors que Blinken et Li sont au même niveau diplomatique. Une censure par omission assez révélatrice.
Serbie/Kosovo
La tension entre serbes et kosovars s’est encore accentuée cette semaine :
« Les tensions entre
Belgrade et Pristina sont de nouveau montées en flèche mercredi 14 juin après l’arrestation par la Serbie de trois policiers kosovars, les autorités kosovares qualifiant l’incident d’enlèvement
et interdisant aux véhicules serbes de franchir la frontière.
Ce nouvel accès de fièvre
entre les deux anciens ennemis survient après des semaines de tensions, durant lesquelles trente soldats de la Kfor, la force emmenée par l’Otan au Kosovo, ont été blessés en mai lors de heurts
avec des manifestants serbes. »
L’Afrique du sud, pays des BRICS le plus facilement déstabilisable, qui va héberger le prochain sommet des BRICS, auquel Poutine devrait participer et qui refuse de
livrer ce dernier à la Cour Internationale de Justice, est dans la ligne de mire des Etats-Unis. C’est RT qui annonce la nouvelle en premier :
« L’Afrique du Sud est
consciente qu’elle est sur le point d’être punie par les États-Unis pour sa position non alignée dans le conflit russo-ukrainien, a déclaré à RT Govan Whittles, un journaliste sud-africain
chevronné.
Whittles a déclaré que
Pretoria avait pris au sérieux un avertissement de Stanlib Asset Management selon lequel le pays pourrait perdre jusqu’à 32,4 milliards de dollars de revenus d’exportation en raison de sa
position non alignée sur le conflit ukrainien, “principalement parce qu’il fait suite à un avertissement similaire de la Banque de réserve sud-africaine. » concernant les impacts
secondaires. »
CBS News confirme l’info en précisant la forme que prend cette « punition » :
« Une poignée de
législateurs américains des deux parties ont envoyé une lettre au secrétaire d’État Anthony Blinken, au conseiller à la sécurité nationale Jacob Sullivan et à l’envoyée commerciale américaine
Katherine Tai appelant à ce que l’Afrique du Sud soit punie pour son soutien perçu à la Russie en pleine guerre en cours en Ukraine.
La lettre du 9 juin, obtenue
par CBS News et rapportée pour la première fois par le New York Times, affirme qu’en dépit de sa position neutre déclarée sur la guerre en Ukraine, le gouvernement sud-africain a renforcé ses
relations avec Moscou depuis que le président Vladimir Poutine a lancé l’offensive à grande échelle de la Russie, obligeant, selon les législateurs, les États-Unis à agir.
La lettre, signée par le
sénateur Chris Coons (D) et le sénateur républicain Jim Risch, tous deux membres de la commission sénatoriale des relations étrangères, et approuvée par des membres des deux partis de la
commission des affaires étrangères de la Chambre, indique qu’ils sont “sérieusement préoccupés par le fait qu’accueillir le Forum AGOA 2023 en Afrique du Sud servirait d’approbation” du “soutien
du pays à la Russie et de la possible violation des lois américaines sur les sanctions”.
Les législateurs affirment
que les actions récentes de l’Afrique du Sud remettent en question l’éligibilité du pays à bénéficier de l’AGOA, qui accorde un accès en franchise de droits au marché américain aux marchandises
de certains pays d’Afrique subsaharienne, dont l’Afrique du Sud. L’AGOA stipule que les pays bénéficiaires ne doivent pas s’engager dans des activités qui compromettent la sécurité nationale ou
les objectifs de politique étrangère des États-Unis.
L’Afrique du Sud, la plus
grande économie du continent, a exporté pour environ 3 milliards de dollars de marchandises via l’AGOA vers les États-Unis en 2022. »
Méthode habituelle pour un pays dans la ligne de mire, des infox commencent à circuler dans les médias grand public pour salir l’image du pays. Voici une dépêche de
l’AFP daté du 13 juin 2023 :
« L’Afrique du Sud n’a
jamais été touchée par les attentats islamistes. Sa démocratie vieille de trois décennies est solide et son système financier est respecté.
Pourtant, les
experts affirment que la nation la plus industrialisée du continent est désormais un centre névralgique du financement djihadiste en
Afrique.
“L’Afrique du Sud est un
terrain de chasse ouvert”, a déclaré à l’AFP Jasmine Opperman, spécialiste de la lutte contre le terrorisme basée à Pretoria.
Les financiers islamistes
collectent de l’argent dans le pays et le transfèrent “entre les mains du terrorisme”, a-t-elle déclaré, ajoutant qu’il était internationalement reconnu “que nous sommes désormais une plaque
tournante”.
C’est un acte d’accusation
sévère pour un pays qui, mis à part les alertes étranges émises par l’ambassade des États-Unis, s’enregistre à peine sur le radar des activités extrémistes dans le monde.
Pourtant, l’évaluation
d’Opperman est largement partagée par
les analystes à travers l’Afrique, l’Europe et les États-Unis. »
« Le personnel de
sécurité du président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et un groupe de presse en route vers l’Ukraine n’ont pas été autorisés à débarquer vendredi à l’aéroport Chopin de Varsovie en Pologne, ont
indiqué des sources officielles.
Les services de protection
présidentiels et des journalistes sud-africains devaient accompagner le président Ramaphosa en Ukraine puis en Russie dans le cadre de la mission africaine de maintien de la paix de sept nations
en plus de l’Afrique du Sud : Comores, Zambie, Sénégal, Égypte, Congo et Ouganda.
Les autorités polonaises ont
empêché la délégation sud-africaine de descendre de l’avion au motif que le personnel de sécurité du président n’avait pas les autorisations nécessaires pour introduire des armes dans le
pays.
Selon Pieter du Toit,
journaliste à bord de l’avion, les autorités polonaises ont finalement autorisé la délégation à quitter l’avion après plus de 24 heures sur le tarmac de Varsovie. »
Il faut noter que les autres délégations africaines se rendant à Kiev n’ont pas eu à subir ce genre de désagrément
L’Iran a
construit son propre missile hypersonique
Tout comme pour la Corée du Nord, la pression internationale que subit l’Iran, et l’exemple de ce qu’on subit l’Irak, la Lybie et la Syrie, déclenchent un réflexe
de protection qui pousse ces pays à se doter d’armes qui les mettent à l’abri d’une invasion trop facile :
« Le président iranien
Ebrahim Raisi a assisté à une cérémonie de dévoilement du nouveau missile hypersonique « Fattah » (littéralement, « Conquérant ») de fabrication iranienne à Téhéran, au cours de laquelle il a
déclaré :
« Aujourd’hui, nous avons le
sentiment que la puissance de dissuasion a été formée.»
Il a ajouté : « Cette
puissance est un point d’ancrage pour une sécurité et une paix durables pour les pays de la région. »
« Nous construisons des
missiles pour ne pas subir d’agression de la part de nos ennemis, et pour que nos ennemis ne puissent même pas penser à un acte d’agression contre la République islamique », a déclaré M. Raisi,
après les avertissements répétés d’Israël, qui se réserve le droit d’une attaque préventive sur le programme nucléaire présumé de l’Iran. « La puissance militaire, de défense et de missiles de
l’Iran crée une dissuasion, bien sûr, elle crée une dissuasion non seulement contre l’invasion mais aussi contre l’idée d’une invasion. »
Elijah Magnier, analyste spécialiste du Moyen Orient, voit l’aide de la Russie dans une avancée technologique aussi rapide :
« Dans une tournure
imprévisible des événements, la Russie a asséné un coup calculé aux États-Unis et à Israël en armant l’Iran de missiles hypersoniques avancés, faisant de ce pays un instrument de choix. Les
implications de cette manœuvre stratégique sont considérables et pourraient modifier l’équilibre des forces dans la région instable du Moyen-Orient. »
La mise en accusation d’un ancien président avec un très fort soutien populaire (bien supérieur à celui de Biden) pour des histoires de paperasserie est surtout le
reflet des tensions politiques extrêmes qui déchirent ce pays. Et Trump compte bien utiliser ces tensions et cet acharnement médiatico/judiciaire contre lui, qui lui avaient tant servis pour sa
première élection, pour se faire réélire. :
« « Mais une fois de
plus, la campagne est centrée sur Trump. Finalement, il pourrait y avoir une méthode dans cette folie, puisque Trump cherche à faire juger cette affaire par le public.
» En effet, le jury ultime
dans cette affaire pourrait s’avérer être le peuple américain. Les élections de 2024 pourraient devenir un référendum sur cette affaire. Je soutiens depuis longtemps que les présidents peuvent se
gracier eux-mêmes, et Trump pourrait bien utiliser sa photo d’identité judiciaire comme affiche de campagne. »
Turley prend alors un ton
grave, pour conclure son hypothèse. Il n’est pas question de se laisser emporter par la loufoquerie d’un tel bouffon. Il est question plus simplement de constater que cette loufoquerie contient
ce qu’il faut de tragédie (tragédie-bouffe), car, en vérité, Trump mettra en jeu sa liberté, c’est-à-dire, à son âge, rien d’autre que sa vie, à jouer avec une accusation qui est sanctionnée par
de très lourdes peines (10-20 ans de prison). Qu’importe : il a le peuple avec lui ! Personnage bouffe jusqu’au bout, après tout digne de la crise d’ivresse et d’effondrement qui emporte
l’Amérique.
« Les sondages montrent que
la majorité des Américains ont de sérieux doutes quant à l’indépendance et à l’intégrité du FBI. De nombreux électeurs sont sceptiques face à une nouvelle allégation criminelle juste avant une
élection présidentielle.
» Trump fait maintenant face
aux accusations criminelles les plus graves de sa carrière. S’il obtient gain de cause et que Trump n’est pas gracié par lui-même ou par l’un de ses concurrents républicains (ou même par un Joe
Biden magnanime), il pourrait s’agir d’une menace mortelle. À 76 ans, il est peu probable que Trump survive à un séjour en prison, même si les peines maximales prévues par ces chefs d’accusation
ne lui sont pas imposées.
» Il se rendra mardi, mais
ce ne sera que le début d’un combat existentiel pour lui. »
Le dernier sondage en date montre que cette analyse est exacte :
« Un nouveau sondage a
montré que l’ancien président Donald Trump détient une avance considérable sur le président démocrate Joe Biden dans un match hypothétique pour l’élection présidentielle de 2024, malgré la
récente inculpation fédérale du favori républicain liée à sa gestion de documents classifiés. Le nouveau sondage a été réalisé dans la semaine après que Trump a été inculpé par un grand
jury. »
Pendant ce temps-là, et toujours loin du buzz médiatique, on apprend, au sénat étasunien, qu’en plus d’un témoignage de confiance, des enregistrements audios
viennent confirmer l’histoire de corruption à 5 millions de $ de Joe et Hunter Biden :
« Le sénateur
républicain de l’Iowa, Chuck Grassley, a révélé lundi lors d’un discours explosif au Sénat américain que l’exécutif de Burisma derrière un prétendu scandale concernant Biden aurait conservé 15
enregistrements audio de conversations entre lui et Hunter Biden et deux enregistrements de conversations entre lui et puis le vice-président Joe Biden en tant que “police
d’assurance”.
Selon Grassley, les
révélations sont une référence expurgée dans le formulaire FD-1023. Ce formulaire, que le FBI a tenté de cacher au comité de surveillance de la Chambre, résume les allégations d’une source
humaine confidentielle “hautement crédible” selon lesquelles le vice-président de l’époque, Joe Biden, s’est livré à un stratagème de corruption criminelle de 5 millions de dollars avec un
ressortissant étranger en échange d’une influence sur la politique américaine. les décisions. »
Il devient quand même de plus en plus difficile pour les médias grand public de cacher cette affaire sous le tapis. Un journal anglais grand public a donc pris le
risque d’en faire un article, qui ne fut bien sûr relayé par aucun grand média étasunien :
« Cet informateur a
affirmé que Zlochevsky avait versé 5 millions de dollars à chaque Biden pour mettre fin à une enquête en cours du procureur général ukrainien de l’époque, Viktor Shokin.
Une source proche de
l’enquête républicaine a confirmé au DailyMail le contenu du document du FBI que les membres ont consulté à huis clos dans le cadre d’un SCIF (Sensitive Compartmented Information
Facility).
Les procureurs ukrainiens
avaient ouvert une enquête sur Burisma – une société dans laquelle Hunter a siégé au conseil d’administration pendant cinq ans – pour des allégations de blanchiment d’argent, d’évasion fiscale et
de corruption en 2012.
Selon ces documents, les 5
millions de dollars versés étaient un “pot-de-vin” payé par Zlochevsky pour que Shokin soit licencié, ce qui a mis fin à l’enquête. »
Face à l’extraordinaire succès populaire des shows Twitter de Carlson, son premier de la semaine dernière ayant finalement récolté 115 millions de
« viewers », et le fait que ces déclarations soient de nature « subversives/complotistes/alternatives », Fox News, son ancien employeur qui vient de le virer, lui intime
d’arrêter :
« L’avocat de Tucker
Carlson a déclaré qu’il “ne sera réduit au silence par personne” après qu’il a été rapporté que Fox News avait envoyé à l’animateur une lettre lui demandant de cesser et de s’abstenir de
présenter sa nouvelle émission sur Twitter.
“En insistant sur sa
décision de programmation la plus catastrophique de l’histoire de l’industrie de l’information par câble, Fox exige maintenant que Tucker Carlson se taise jusqu’aux élections de 2024”, a déclaré
l’avocat Harmeet Dhillon à Axios, qui a d’abord rapporté la lettre de Fox.
“Tucker ne sera réduit au
silence par personne … Il est une voix singulièrement importante sur les questions d’intérêt public dans notre pays, et le restera.”
Axios a déclaré que cette
lettre “ne pas publier”, est envoyée car Fox continuerait de payer Carlson, dont le contrat court jusqu’à la fin de l’année prochaine. D’autres médias ont confirmé la lettre.
Les avocats de Carlson ont
déclaré que Fox cherchait à nier le droit à la liberté d’expression de son premier amendement. »
La semaine dernière nous parlions de l’influence du CMI, le Complexe militaro-industriel, sur la politique du monde occidental. Le fameux « Etat
Profond étasunien » est cette association entre l’industrie de l’armement et les fonctionnaires de la sécurité (Pentagone et agences de renseignements) qui manipulent les institutions au
mieux de ses intérêts financiers et systémiques.
Comme nous l’explique Glenn Diesen, un des relais de cette influence est le « Think Tank » ou la « société de conseil », par exemple Mc Kinsey
qui a l’influence que l’on sait sur le gouvernement Macron et l’Union Européenne :
« Aux États-Unis, les
groupes de réflexion ont acquis une influence considérable sur les décideurs politiques et le public. Ils fournissent aux hommes politiques des rapports de recherche et des analyses sur lesquels
ils fondent leurs décisions. Les groupes de réflexion servent également de salle d’attente pour les politiciens qui ne font plus partie du gouvernement, dans un système de portes tournantes, ce
qui permet aux groupes de placer leurs propres “fellows” aux postes les plus élevés de Washington. Les groupes de réflexion fournissent également des analyses pour les auditions du Congrès et
dominent dans les médias en tant que source d’opinions d’experts. Ils sont donc devenus un centre important du pouvoir politique.
Alors que le pouvoir des
groupes de réflexion ne cesse de croître, la question se pose de savoir qui les finance et pourquoi. Aux États-Unis, les groupes de réflexion libéraux et conservateurs
sont, dans leur grande majorité, financés par l’industrie de l’armement. Ce phénomène est lié à la puissance du complexe militaro-industriel américain. Par conséquent, même avec
l’extrême polarisation politique à Washington, il
existe un soutien bipartisan fiable à la guerre en tant que solution à la plupart des problèmes, car l’industrie mise sur les deux partis politiques. L’option de démilitarisation de la
politique étrangère américaine et de réduction du budget militaire échappe donc de plus en plus au contrôle démocratique. Le président Dwight Eisenhower avait mis en garde contre l’influence
envahissante du “complexe militaro-industriel” lors de son discours d’adieu en janvier 1961. Eisenhower a d’abord utilisé l’expression “complexe militaro-industriel-congressionnel”, mais l’a
révisée pour éviter de faire honte au Congrès et de le provoquer.
Plusieurs enquêtes menées
par le New York Times ont révélé que l’industrie des groupes de réflexion s’est considérablement développée au cours des dernières décennies et a corrompu la politique grâce à un modèle
commercial qui vend l’accès et l’influence. Matthew Rojansky, directeur du Wilson Center, a tiré la sonnette d’alarme en avertissant que les think tanks « sont devenus des groupes de pression, ou
même des lobbyistes, sous un autre nom », simplement en fonction des forces du marché, étant donné que « les partis politiques veulent des propagandistes loyaux, et non pas des universitaires
tatillons et équivoques. Et les donateurs potentiels veulent des tireurs d’élite chevronnés pour tirer leurs balles politiques sur la bonne cible au bon moment ». Les groupes de réflexion sont
ensuite devenus un symptôme de l’hypercapitalisme, dans lequel tous les aspects de la société sont devenus un appendice du marché. Aujourd’hui, même l’influence politique est régulée de cette
manière et les groupes de réflexion en sont une composante importante.
Ces groupes de réflexion
financés par l’armée ont également fait une entrée remarquée dans l’UE, où les ONG dépendent traditionnellement davantage du financement gouvernemental que leurs homologues américains.
Toutefois, l’industrie de l’armement a fait des percées en raison de l’importance croissante des questions de sécurité et des questions militaires en Europe. Pendant les années du Russiagate, les groupes de réflexion affiliés à
l’OTAN ont renforcé leur influence dans l’UE sous prétexte de contrer l’ingérence russe. M. Daly a souligné l’ironie de l’autorité accordée aux « groupes de réflexion atlantistes et de
l’OTAN, qui font du lobbying pour des intérêts qui profitent des conflits, est une ironie amère pour un comité destiné à enquêter sur les ingérences étrangères dans les processus démocratiques de
l’Union européenne et à y remédier ».
Voici, cette semaine, un exemple des conséquences de la pression du CMI sur les médias pour empêcher tout appel à la paix, car la paix est contraire à leurs
intérêts financiers et carriéristes :
« Le 16 mai dernier, le
New York Times a publié une pleine page de
publicité signée par 15 experts américains de la sécurité nationale au sujet de la guerre en Ukraine. Intitulée « Les États-Unis devraient être une force pour la paix dans le monde.
» Elle a été rédigée par le Eisenhower Media Network. »
C’est-à-dire que pour qu’un article signé par 15 experts en sécurité nationale puisse être publié dans le New York Times, ces experts doivent fouiller au fond de
leur poche et payer le journal (environ 150.000$). J’imagine qu’ils ont dû d’abord le proposer simplement pour publication et que devant le refus du journal, ils ont été obligés de payer pour y avoir accès.
Encore un exemple nous montrant que la pluralité de la presse n’est plus qu’un simple préjugé meublant nos esprits dépassés par la situation.
« La déclaration
qualifie la guerre de « désastre absolu » et exhorte le président Joe Biden et le Congrès à « mettre fin rapidement à la guerre par la diplomatie, compte tenu notamment des dangers d’une escalade
militaire qui pourrait devenir incontrôlable. »
Cet appel à la diplomatie
lancé par d’anciens initiés sages et expérimentés – diplomates, officiers militaires et fonctionnaires civils américains – aurait été une intervention bienvenue au cours de n’importe lequel des
442 jours qu’a duré cette guerre…
Les experts qui ont signé la
déclaration du New York Times ont rappelé qu’en 1997, 50 experts américains de haut niveau en politique étrangère avaient averti le président Bill Clinton que l’élargissement de l’OTAN était une
« erreur politique de proportions historiques » et que, malheureusement, Clinton avait choisi d’ignorer cet avertissement. Biden, qui poursuit aujourd’hui sa propre erreur politique aux
proportions historiques en prolongeant cette guerre, ferait bien de suivre les conseils des experts politiques actuels en aidant à forger un règlement diplomatique et en faisant des États-Unis
une force pour la paix dans le monde. »
Mais tant que le CMI tiendra le pays et ses institutions dans sa main d’acier, cette dernière phrase restera un vœu pieux.
***
Moon of Alabama met en lumière une autre technique de manipulation des consciences, utilisée par ceux qui veulent que la guerre en Ukraine se perpétue,
l’astroturfing :
« L’astroturfing est
une pratique qui consiste à dissimuler les sponsors d’un message ou d’une organisation (politique, publicitaire, religieuse ou de relations publiques, par exemple) pour faire croire qu’il
provient de participants de base qui les soutiennent. Il s’agit d’une pratique visant à donner de la crédibilité aux déclarations ou aux organisations en dissimulant des informations sur les
bailleurs de fonds de la source. »
Etrange à première vue, voilà que les médias grand public, dont France 24, se fendent d’un article reconnaissant le niveau d’espionnage de la société civile,
espionnage normalement interdit par la constitution, dénoncé par des lanceurs d’alerte comme Snowden et Assange qui le payent chèrement, et qui pourtant continue allègrement :
« Un rapport de la
Direction américaine du renseignement national, rendu public lundi, reconnaît l’importance pour les espions américains des informations vendues par des marchands de données. Des ressources qui
permettent d’établir un réseau de surveillance des Américains très intrusif. Peut-être même trop pour les espions eux-mêmes. »
Ha oui, les « marchands de données » sont devenus l’alibi total à l’espionnage de l’individu lambda.
« Les espions
américains croulent sous les
informations personnelles sur les Américains. Telle est la conclusion d’un rapport remis fin janvier à Avril Haines, directrice du renseignement national, et qui vient d’être
déclassifié.
Ce document d’une
cinquantaine de pages détaille le très vaste réseau de surveillance que les agences américaines de renseignement ont pu mettre en place grâce aux informations mises en vente par les marchands de
données. »
On déclassifie rapidement un document qui permet de rendre légal la surveillance généralisée de la population puisque ce sont les « marchands de données »
qui le font. Plus de non-respect de la constitution par les renseignements qui pourront maintenant justifier leur surveillance sans mandat d’un juge.
On entend souvent l’argument disant « je ne crains pas l’espionnage généralisé car je n’ai rien à cacher », considérant ainsi que ce n’est pas un danger
pour la société. C’est oublier trop vite pourquoi nos ancêtres ont jugé bon d’installer des gardes fous dans la constitution. Parce que dès qu’une institution obtient trop de pouvoir, elle va
rapidement en abuser, d’où contre-pouvoir et gardes fous indispensables, sinon c’est le totalitarisme qui s’installe automatiquement. Et là, il sera trop tard pour réagir.
Covid 19 et injections
ARNm
Encore des procès en perspective, en Allemagne cette fois, intenté contre les labos ayant produit les injections ARNm anti-Covid :
« Ce procès pourrait
bien être le premier d’une longue série, à en croire les cabinets d’avocats qui représentent la plaignante, Rogert & Ulbrich, de Düsseldorf, et Cäsar-Preller, installé à Wiesbaden. Ils
affirment avoir plusieurs centaines de leurs clients qui souffrent des conséquences de la vaccination anti-Covid, des cas qu’ils comptent porter devant les tribunaux allemands. Les trois quarts
des injections administrées aux Allemands étant fabriqués par BioNTech, cette firme sera en première ligne dans ce bras de fer judiciaire à venir. »
De nouvelles recherches réellement indépendantes, c’est-à-dire non menées par les labos pharmaceutiques, montrent que :
« …Les injections
répétées de vaccins COVID-19 affaiblissent le système immunitaire et pourraient exposer les personnes qui les ont reçues à des pathologies dangereuses comme le cancer.
Des doses répétées de
vaccins COVID-19 Pfizer ou Moderna font monter les niveaux des anticorps IgG4, qui peuvent produire un effet protecteur. Mais les chercheurs affirment dans leur article qu’un faisceau d’éléments
de plus en plus fourni indique que les “taux anormalement élevés” de cette sous-classe de l’hémoglobine expose en fait davantage le système immunitaire à la protéine spike COVID-19 présente dans
les vaccins. »
Le Pr P.E. Alexander, du Brownstone Institute a fait une recension d’études scientifiques et en a trouvé 167 montrant l’inutilité, voir même le coté néfaste, des
masques sur le contrôle et la transmission de virus.
« Le Dr Alexander est
titulaire d’un doctorat en médecine, avec une expérience en épidémiologie et en enseignement de l’épidémiologie clinique. Il a été professeur adjoint à l’Université McMaster en médecine fondée
sur des données probantes et en méthodes de recherche ; il a été conseiller en synthèse de données probantes sur la pandémie de COVID auprès du centre OMS-PAHO à Washington, DC (2020) ainsi que
conseiller principal en matière de politique sur la pandémie de COVID au sein des Health and Human Services (HHS) à Washington, DC….
Il n’est pas déraisonnable
de conclure que les masques chirurgicaux et les masques en tissu, utilisés comme ils le sont actuellement (sans autres formes de dispositif de protection individuelle), n’ont aucun impact sur le
contrôle de la transmission du virus Covid-19. Les données disponibles suggèrent que les masques faciaux peuvent être réellement nocifs. L’ensemble des données probantes indique que les masques
faciaux sont largement inefficaces. »
Ce texte d’un analyste italien nous fait prendre conscience de l’importance d’une information équilibrée pour une saine démocratie :
« À l’ère de la
mondialisation, une information correcte revêt une importance vitale car elle nous permet de connaître les dynamiques politiques, géopolitiques, sociales et culturelles qui affectent notre
société et nous relient au monde entier, un monde qui semble toutefois avoir annulé les identités, le respect et la protection des pays individuels : chaque pays est contraint de s’adapter aux
processus de cette mondialisation sans tenir compte de ses intérêts, de ses besoins et de ses potentialités. Il s’agit d’une réalité amplifiée dans laquelle un pays individuel a d’énormes
difficultés à s’intégrer, aussi et surtout parce que ses citoyens sont privés des informations qui pourraient garantir la possibilité d’évaluer les choix politiques les plus avantageux pour
eux-mêmes et pour la nation dans son ensemble. Je dirais que le principe de base de la démocratie réside précisément là, dans la capacité d’un peuple non seulement de pouvoir choisir mais de
savoir choisir, c’est-à-dire de connaître les faits avec leurs implications conséquentes pour la compréhension réelle des propositions qui nous sont progressivement offertes par la politique, la
politique qui devra ensuite nous représenter au Parlement et dans le gouvernement du pays.
Une bonne information de
base et le désir de participer à une politique active peuvent donner au peuple les outils indispensables pour contrôler le travail de son gouvernement, mettant ainsi pleinement en œuvre ce que
l’on appelle le “pouvoir de commandement”, une prérogative fondamentale pour être considéré comme un peuple libre et autodéterminé. Dans cette perspective, l’importance d’une information
correcte, pilier irremplaçable d’une conscience collective saine et responsable, apparaît fondamentale. »
Et c’est justement la raison pour laquelle les médias grand public ont été pris en otage par les puissances militaro-financières.
Autre exemple de la manipulation des consciences, par une ONG comme Reporter sans frontières, cette fois :
« Dans le dernier
classement mondial de la liberté de la presse 2023, publié le 3 mai dernier par Reporters sans frontières (RSF), l’Ukraine effectue un bond prodigieux de 27 places, passant de la 106e à la 79e
position sur 180 pays étudiés. « Malgré la désorganisation des rédactions et les difficultés liées à la couverture d’un pays en guerre, ainsi que des restrictions de reportage, en général
proportionnées à la situation, les journalistes bénéficient d’une plus grande liberté, explique l’association. La guerre et l’esprit d’union nationale ont réduit l’emprise des oligarques sur les
médias et les pressions dues aux clivages. »
Ce conte de fées a étonné
l’organisation américaine Fairness and Accuracy in Reporting (FAIR). L’observatoire critique des médias rappelle (1) que, le 29 décembre dernier, le président Volodymyr Zelensky a signé une
nouvelle loi qui, sous toute autre latitude, aurait épouvanté RSF et fait dévisser le pays au classement. Le texte octroie en effet au Conseil national de télévision et de radiodiffusion —
l’organe de régulation des médias ukrainien — le pouvoir de sanctionner d’amende, de fermer, de révoquer les licences sans jugement ou de bloquer n’importe quel titre, antenne, média social ou
plate-forme. Or les autorités contrôlent étroitement ce conseil puisque M. Zelensky en nomme quatre des huit membres et le Parlement quatre autres. »