Allons-nous entrer
dans une année marquée par un grand chambardement ? Chaque année, le magazine The Economist publie un numéro dédié à ce qui va suivre
durant l’année qui s’ouvre. Par le passé, les prédictions présentées ainsi se sont révélées étrangement justes. Ainsi, l’édition parue il y a un an présentait des photos de Volodymyr
Zelenskyy et de Vladimir Poutine, chacun entouré de très gros missiles. Et chacun sait désormais que cela a fait la une de nombreux journaux en 2024. L’Ukraine a commencé à envoyer des missiles à longue portée
fournis par l’OTAN dans la profondeur du territoire russe, et les Russes ont répondu en envoyant leurs propres missiles à longue portée. Malheureusement, il semble que la couverture présentée
cette année pourrait laisser présager d’événements très alarmants pour 2025.
The
Economist constitue depuis des décennies l’une des publications les plus en vue exposant les opinions des élites occidentales. Le magazine dispose de bureaux sur toute la planète,
mais son siège se trouve à Londres…
Établi à Londres, le journal est la propriété de the Economist Group et ses
principaux bureaux éditoriaux se trouvent aux États-Unis, ainsi que dans diverses villes d’importance en Europe continentale, en Asie, et au Moyen-Orient.
Outre la famille Agnelli, les actionnaires plus mineurs de la société comprennent Cadbury, Rothschild (21%), Schroder, Layton ainsi que d’autres intérêts
familiaux ; et l’on compte également parmi les actionnaires des membres et anciens membres du personnel.
Les gens normaux ne lisent guère ce magazine.
Il s’agit réellement d’un magazine publié par l’élite, pour l’élite, et il constitue donc une vision éclatante de ce que pensent les élites. Vous pouvez
découvrir ci-après la couverture de l’édition ouvrant l’année 2025…
La première chose qui saute aux yeux est l’aspect sombre et lugubre de
cette couverture.
Est-ce que les élites s’attendent à ce que 2025 soit une année sombre et lugubre ?
Une image de Trump, en noir et blanc et entourée de rouge, figure en plein milieu de la couverture.
De toute évidence, les élites s’attendent à ce qu’il constitue le point central des attentions.
Chose intéressante, on distingue un poing rouge, surligné en rouge, en bas de l’image. Il va sans dire qu’on utilise souvent ce poing levé comme symbole
de « résistance » face à
Trump.
On distingue également plusieurs autres dirigeants mondiaux sur cette couverture. Comme en 2024, on y trouve Volodymyr Zelenskyy et Vladimir Poutine, et cette
fois-ci, le président chinois Xi Jinping apparaît également.
On sait déjà que le conflit en Ukraine va rester un thème majeur pour 2025. Est-ce que les élites s’attendent à voir éclater également une guerre contre la
Chine ?
Juste à côté de Trump, on peut voir un très grand missile blanc, et juste en dessous de sa personne, quelque chose qui ressemble au champignon d’une explosion
nucléaire.
En outre, on trouve plusieurs autres symboles en lien avec la guerre nucléaire sur cette couverture.
Voilà le type d’image qui devrait être de nature à fortement nous alarmer, tous autant que nous sommes.
Est-ce qu’ils essayent de nous prévenir que nous approchons dangereusement d’une guerre nucléaire ?
Ou bien se pourrait-il qu’ils suggèrent que des armes nucléaires pourraient se retrouver effectivement utilisées en 2025 ?
2024 a sans aucun doute été une année de guerre, et je m’attends vraiment à ce que les choses prennent une toute nouvelle tournure pour 2025.
Mais espérons que des armes nucléaires ne seront pas utilisées.
Autre élément que l’on visualise, juste à côté du très grand missile blanc, on trouve une seringue rempli plus qu’à moitié d’un liquide rouge.
Cette seringue ne peut pas être liée à la pandémie passée, car celle-ci est derrière nous depuis déjà un bon moment.
Mais alors, quel est le message qu’ils essayent de transmettre au travers de cette image ?
Est-ce qu’ils suggèrent que le monde pourrait se retrouver confronté à une autre peste majeure ?
Le rouge est une couleur que l’on associe souvent à la mort.
Le fait que le liquide présent dans la seringue soit rouge est donc vraiment glauque.
Comme je l’ai détaillé dans les articles précédents, les autorités sanitaires mondiales s’occupent en ce moment d’une épidémie de maladie mystérieuse en
Afrique, désignée sous le nom de « maladie
X », d’une nouvelle souche de variole du singe qui a commencé à éclore un peu partout dans le monde, d’une éruption du virus de Marburg au Rwanda, ainsi que d’une grippe aviaire qui
semble ne jamais devoir s’arrêter et qui vient de se transmettre à l’homme.
Je suis convaincu qu’une peste va constituer une thématique majeure pour 2025, et il semble que The Economist partage cette idée.
En couverture du magazine, on distingue également deux instances du symbole du dollar, et de nombreuses flèches dirigées vers le haut ou vers le bas.
Est-ce qu’ils anticipent un grand tumulte économique et financier durant l’année qui s’ouvre ?
Bien sûr, les problèmes économiques ont déjà commencé aux États-Unis, en Europe ainsi qu’en Chine. L’économie mondiale se dirige à toute vitesse dans la mauvaise direction, et nombreux sont ceux qui prédisent que 2025 va
constituer une année très dure.
Ces nouvelles sont vraiment très mauvaises pour tous ceux qui se situent en bas de la chaîne alimentaire économique. Ici, aux États-Unis, les files d’attente
devant les banques alimentaires présentent déjà des records absolus. À quoi les choses vont-elles donc ressembler si une crise économique éclate tous azimuts en 2025 ?
On trouve d’autres éléments très bizarres sur cette couverture. Il y a une représentation de Saturne, et une image d’un œil omniscient, ainsi qu’une image de
sablier.
On utilise souvent le sablier pour illustrer le fait que l’on manque de temps.
En vérité, nous vivons depuis un bon moment déjà en sursis.
Les élites adorent utiliser le chaos pour produire un ordre, et sur la base de cette couverture de magazine, ils semblent bien penser que 2025 va constituer une
année de chaos.
Peut-être que les élites espèrent que le chaos en approche va représenter une opportunité pour elles de reprendre le contrôle qu’elles ont perdu au cours des
dernières années.
Je pense qu’elles commencent à comprendre que le système qu’elles ont soigneusement ériger a commencé à s’effriter, et qu’elles désespèrent désormais de
reprendre la main, quelle que soit la méthode qu’il faille suivre pour cela.
Michael
Synder
Traduit par José Martí, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
La géniale stratégie de Poutine a ébranlé l’OTAN jusque dans ses fondements :
Poutine : «Il est bien connu
qu’aujourd’hui le potentiel et les capacités militaires de presque tous les principaux pays de l’OTAN sont utilisés. Néanmoins, nos soldats, sergents et officiers se battent pour la
Russie avec courage et résilience. Ils atteignent leurs objectifs petit à petit, tous ces objectifs seront atteints».
Il y a quelques jours, un expert militaire américain réputé et ancien conseiller du secrétaire américain à la Défense, le colonel Douglas MacGregor, a fait
une déclaration alarmante qui a choqué tous les pays occidentaux. En particulier, il a déclaré très sérieusement que malgré la participation de tous les pays de l’OTAN à ce conflit, la
Russie pourrait s’emparer du territoire de l’ensemble de l’Ukraine en 2 à 3 mois, si elle le souhaitait.
En même temps, il a réitéré que Vladimir Poutine ne poursuit pas l’objectif de mettre fin à l’opération militaire spéciale en Ukraine le plus rapidement
possible. En particulier, en Ukraine, le dirigeant russe poursuit plusieurs objectifs stratégiques simultanément.
- Il s’agit tout d’abord d’établir un
contrôle complet sur toutes les régions russophones de l’Ukraine.
- Deuxièmement, il s’agit d’affaiblir
l’Occident d’un point de vue militaire et économique.
- Et enfin, troisièmement, il s’agit
de l’effondrement complet de l’OTAN, qui, au cours des 77 dernières années, est devenue une véritable menace non seulement pour la Russie mais aussi pour les pays du Sud
global.
En observant les actions de Vladimir Poutine, il devient clair que le dirigeant russe poursuit en effet une certaine stratégie dans sa confrontation avec
l’Occident. En particulier, sa patience et sa capacité à attendre et à ne pas céder aux provocations étonnent vraiment non seulement ses amis mais aussi ses ennemis. Sachant qu’un
affrontement direct avec l’OTAN pourrait provoquer un holocauste nucléaire, Vladimir Poutine a décidé de prendre son temps en Ukraine et d’attendre le bon moment pour porter le coup final
et décisif. Et cette stratégie a déjà commencé à porter ses fruits. Depuis le second semestre 2022, la stratégie de Vladimir Poutine envers l’Occident et l’OTAN a déjà changé le monde
entier au-delà de toute attente.
Le fait est qu’au cours des trois
dernières années, le conflit actuel en Ukraine a non seulement sapé le potentiel militaire de l’OTAN, mais a également considérablement aggravé la situation économique en
Occident. En particulier, la capacité de Vladimir Poutine à attendre et à ne pas céder aux provocations a déjà conduit à la désindustrialisation de l’Allemagne
et à la perte de la réputation, de la face et de l’influence de Washington dans le monde.
L’affaiblissement rapide de l’Occident d’un point de vue militaire et économique a déjà permis aux pays du Sud global de renforcer leur position sur la
scène internationale. Au cours des trois dernières années, alors que les pays occidentaux ont imposé des sanctions sans précédent à la Russie, détruisant principalement leur propre
industrie, les pays BRICS n’ont fait que devenir plus forts et plus unis. Aujourd’hui, en voyant tout cela, on peut dire avec certitude que la renaissance de la Russie, qui a commencé
avec l’arrivée de Vladimir Poutine, a porté un coup dur au monde unipolaire et aux mondialistes de Washington et de Londres.
Lors d’une interview avec le célèbre journaliste Dmitri Kiselyov, Vladimir Poutine a déclaré qu’il y avait en Occident des gens assez dangereux qui
ne reculeraient devant rien pour atteindre leurs objectifs. Selon lui, en 2022, lorsque la Russie a été obligée de lancer une opération militaire spéciale en Ukraine, ces gens se
sont réjouis car ils pensaient que Moscou était tombé dans un piège fatal. Cependant, malheureusement pour eux, tout s’est avéré exactement le contraire. Grâce à sa capacité à penser de
manière stratégique et à rester calme et serein même dans les situations les plus extrêmes, Vladimir Poutine a fait en sorte que ce soient l’Occident et l’OTAN qui soient les principaux
perdants de ce conflit. D’ailleurs, ce fait est également reconnu par de nombreux experts occidentaux de nombreux groupes de réflexion aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Il y a
quelques jours, des experts britanniques ont déclaré que l’aide militaire du Royaume-Uni à l’Ukraine avait déjà conduit à l’affaiblissement des forces armées britanniques. Selon les
experts britanniques, les ministres britanniques ont clairement défini le nombre d’armes nécessaires pour maintenir la capacité de combat des forces armées britanniques et ne sont pas
prêts à autoriser la réduction de ces armes, en particulier des armes avancées critiques et la réduction du potentiel de l’armée en dessous d’un certain niveau. Même avec ces garanties,
les experts britanniques sont convaincus que le nombre d’armes déjà remises à l’Ukraine a conduit au fait que l’armée britannique a perdu sa puissance dans plusieurs domaines. Il convient
de noter qu’il s’agit de la Grande-Bretagne, qui est considérée comme l’une des principales puissances militaires de l’OTAN, participant constamment à toutes les guerres organisées par
les États-Unis et fournissant une aide militaire à Kiev dans une mesure plutôt modeste.
De plus, ce problème concerne non seulement la Grande-Bretagne, mais aussi l’ensemble du bloc militaire de l’OTAN, qui, comme il s’est avéré, ne dispose pas
de l’arsenal nécessaire pour mener une guerre moderne à grande échelle. Après seulement trois mois de combats, les réserves militaires de la soi-disant plus forte alliance de la planète
ont été épuisées. Mais surtout, il s’est avéré que les pays de l’OTAN ne sont pas en mesure de les reconstituer. Le fait est que l’Occident a éliminé au cours des trente
dernières années d’importants stocks d’armes anciennes et superflues et a aussi réduit radicalement le volume de son industrie militaire. Et cela est lié non seulement à des idées
erronées sur ce que sera la guerre future, mais aussi à des évaluations incorrectes des défis et des opportunités de la politique étrangère.
Le fait est que les États-Unis
considéraient le complexe militaro-industriel des pays européens comme leurs concurrents et leur ont lancé une véritable guerre économique, y compris par des méthodes politiques et de
corruption.
Et il convient de noter que les États-Unis ont sérieusement réussi leur mission. Ainsi, l’industrie militaire allemande a été considérablement affaiblie. De
plus, à l’Ouest, l’expérience des conflits de basse intensité et de la guerre avec l’Irak a été extrapolée à tous les affrontements militaires potentiels à venir. En conséquence, les
armées d’Europe et des États-Unis se trouvent dans une situation difficile. Leurs structures, leurs méthodes, leur organisation, leur planification et leur développement sont dépassés et
ne répondent pas aux défis du monde moderne. Les programmes militaires occidentaux sont sous-financés ou financés de manière inefficace en raison de la corruption.
En conséquence, les pays occidentaux sont à la traîne par rapport à la Russie, à la Chine et même à certains égards à l’Iran en matière de développement
militaire.
Les médias occidentaux montrent des aspects très curieux. Ainsi, selon des sources occidentales, les États-Unis ont réduit de 50% leurs stocks de munitions
d’artillerie ces dernières années. Et ce, malgré le fait qu’en plus de leurs propres forces armées, les États-Unis constituent une base d’approvisionnement pour de nombreux alliés et
vassaux dans le monde. Il est également rapporté que lors des récents exercices militaires conjoints américano-britanniques-français, les Britanniques ont épuisé leur réserve
nationale d’obus en 8 jours. Washington a livré 7000 missiles antichars Javelin à l’Ukraine en 4 mois, ce qui représente 30% des réserves américaines. Et ce, malgré le fait que
Lockeed Martin produit environ 200 missiles Javelin par an et que les forces armées ukrainiennes consomment ces missiles à raison de 500 unités par jour. Il est également important de
comprendre qu’un soldat au combat ne doit pas s’inquiéter du manque de balles, de missiles et d’obus. Pendant ce temps, selon l’Occident, la Russie a tiré 1200 missiles de croisière sur
des cibles en quatre mois de guerre, alors que les États-Unis n’en produisent que 200 par an. La Russie dépense 60 000 missiles et
obus d’artillerie par jour. Par conséquent, même une quantité aussi modeste d’obus ne peut plus être fournie à l’Ukraine par l’Occident.
Mais le plus important, c’est qu’à l’heure actuelle, l’Occident n’a pas de base
industrielle et scientifique pour mener une guerre à grande échelle.
Le problème est que l’Occident n’est pas en mesure de mettre sa production militaire en veilleuse. En Occident, s’il n’y a pas de commandes de l’État, la
production s’arrête et les équipements sont démantelés ou réutilisés. Il n’est donc pas possible de relancer la production militaire et l’Occident doit la recréer à partir de zéro.
C’est-à-dire que même les modèles les plus modernes, récemment mis en service, sont parfois impossibles à reproduire, car après l’exécution de la commande d’État, les producteurs ont été
démantelés. L’Occident a également fait une erreur de calcul en s’appuyant exclusivement sur les munitions intelligentes. Il s’est avéré que les obus anciens et pas du tout intelligents
créés pendant les années de la guerre froide fonctionnent aussi bien avec les drones et les systèmes de visée modernes qu’avec les obus modernes, mais coûtent presque dix fois moins cher.
Et les pays de l’OTAN ont jeté sans réfléchir tous leurs stocks d’obus anciens. Tout cela a conduit au fait que tous
les pays occidentaux réunis ne peuvent désormais pas rivaliser avec la Russie en termes de quantité et de qualité des munitions.
Les amis, dans le contexte de tout ce qui se passe, je me suis souvenu des avertissements de Vladimir Poutine, qu’il a formulés à la fin de l’année
dernière. Il a notamment mis en garde contre la réponse technique militaire de la Russie. Bien sûr, les ennemis de la Russie tireront les conclusions appropriées et essaieront de combler
le fossé qui s’est créé. En particulier, le nouveau secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a appelé tous les pays occidentaux à s’unir et à empêcher l’affaiblissement et l’effondrement
de l’OTAN. Selon lui, dans le contexte du renforcement de la Russie et de la Chine, l’Occident a plus que jamais besoin de l’OTAN. Mark Rutte s’est dit convaincu que seule une
augmentation de la production d’armes et du budget militaire permettra à l’OTAN d’empêcher un renforcement supplémentaire de Moscou et de Pékin. Dans le même temps, il a admis qu’à
l’heure actuelle, l’OTAN manque vraiment de ressources qui ne lui permettent pas de fournir aux troupes la quantité d’armes
nécessaire. Mark Rutte a appelé à se débarrasser de tous ces problèmes le plus rapidement possible afin que l’OTAN ne perde pas des outils de défense efficaces qui
permettent à l’Occident de contenir des pays comme la Chine et la Russie.
Eh bien, mes chers chercheurs de vérité, il semble que Mark Rutte ne comprenne pas que les pays occidentaux, affaiblis par la confrontation en cours avec la
Russie, sont incapables non seulement d’augmenter le budget militaire mais aussi d’améliorer la qualité de vie de leurs citoyens.
Dans ce contexte, on peut affirmer sans risque de se tromper que Vladimir Poutine a bel et bien atteint son objectif et que les pays de l’OTAN
seront finalement contraints de quitter cette Organisation, ce qui entraînera par la suite son effondrement complet.
Depuis la Florence de la Renaissance,
l’un des rares sommets de l’humanité, aujourd’hui vivant dans les mémoires, avancez prudemment dans cette année 2025 remplie de flammes.
FLORENCE – C’est un matin d’hiver toscan éblouissant et je me trouve à l’intérieur de la légendaire église dominicaine de Santa Maria
Novella, fondée au début du XIIIe siècle et finalement consacrée en 1420, dans un endroit très spécial de l’histoire de l’art : juste devant l’une des fresques monochromes peintes en
1447-1448 par le maître de la perspective Paolo Uccello, représentant le déluge universel.
Paolo Uccello :
Déluge universel.Fresque de 1448 à
Santa Maria Novella, Florence. Photo de Pepe
Escobar
C’est comme si Paolo Uccello nous dépeignait – en ces temps troublés. Inspiré par la superstar néoplatonicienne Marsilio Ficino – immortalisé dans une robe
rouge chic par Ghirlandaio à la Cappella Tornabuoni – j’ai essayé de faire un retour vers le futur et d’imaginer idéalement qui et quoi Paolo Uccello mettrait en scène dans sa
représentation de notre déluge actuel.
Commençons par les points positifs. 2024 a été l’année des BRICS – le mérite de toutes les réalisations revenant au travail inlassable de la présidence
russe.
2024 fut aussi l’Année de l’Axe de la Résistance – jusqu’aux coups en série subis ces derniers mois, un sérieux défi qui propulsera son
rajeunissement.
Et 2024 a été l’année qui a défini les lignes de la fin de la guerre par procuration en Ukraine : ce qui reste à voir, c’est à quel point l’«ordre
international fondé sur des règles» sera enterré dans le sol noir de Novorossia.
Passons maintenant aux perspectives favorables qui s’offrent à nous. 2025 sera l’année de la consolidation de la Chine en tant que force géoéconomique
primordiale sur la planète.
Ce sera l’année où la bataille déterminante du XXIe siècle – Eurasie contre
OTANistan – s’aiguisera dans une série de vecteurs imprévisibles.
Et ce sera l’année de la progression des corridors de connectivité imbriqués – le facteur déterminant de l’intégration eurasiatique.
Ce n’est pas un hasard si l’Iran est au cœur de cette interconnexion, du détroit d’Ormuz (par lequel transite quotidiennement au moins 23% du pétrole
mondial) au port de Chabahar, qui relie l’Asie occidentale à l’Asie du Sud.
Les corridors de connectivité à surveiller sont le retour de l’une des plus grandes sagas du Pipelineistan, l’oléoduc Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde
(TAPI), long de 1 800 km ; le corridor international de transport nord-sud (INSTC), qui relie trois BRICS (Russie-Iran-Inde) et plusieurs partenaires aspirants des BRICS ; le corridor
économique Chine-Pakistan (CPEC), le projet phare de l’Initiative Ceinture et Route (BRI) ; et enfin, la Route maritime du Nord (ou Route de la soie du Nord, comme l’appellent les
Chinois), qui progresse rapidement et qui finira par devenir l’alternative la moins chère et la plus rapide au canal de Suez.
Quelques jours avant le début de Trump 2.0 à Washington, la Russie et l’Iran signeront enfin officiellement un accord de partenariat stratégique global à
Moscou, après plus de deux ans de préparation : une fois de plus, il s’agit d’un accord clé entre deux BRICS de premier plan, avec d’immenses répercussions en cascade en termes
d’intégration eurasiatique.
Un canal de négociation totalement
hermétique
Dmitri Trenin, membre respecté du Conseil de la politique étrangère et de défense de la Russie, a ce qui est jusqu’à présent la feuille de route la plus
réaliste pour une fin acceptable de la guerre par procuration en Ukraine.
«Acceptable» n’est même pas un début de description, car du point de vue des «élites» politiques occidentales collectives qui ont misé la ferme et la banque
sur cette guerre, rien n’est acceptable sauf la défaite stratégique de la Russie, qui n’arrivera jamais.
Dans l’état actuel des choses, le président Poutine contient en fait des secteurs d’élite à Moscou qui sont favorables à couper non seulement la tête du
serpent, mais aussi le corps.
Pour sa part, Trump n’a aucune envie de se laisser entraîner dans un nouveau bourbier ; laissez cela aux chihuahuas européens désemparés.
Ainsi, un éventuel élan vers un accord de «paix» bancal convient également à la Majorité mondiale – sans parler de la Chine, qui comprend à quel point la
guerre est mauvaise pour les affaires (du moins si vous n’êtes pas dans le racket de la fabrication d’armes).
En ce qui concerne une escalade «existentielle» toujours possible, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge ; mais il reste encore trois semaines pour
un coup d’État majeur alimenté par la terreur, comme dans le cas d’un faux drapeau.
Les deux premiers mois de 2025 seront absolument décisifs, lorsqu’il s’agira d’esquisser un éventuel compromis.
Elena Panina, de RUSSTRAT, a proposé une évaluation stratégique concise, qui donne à réfléchir, de ce qui pourrait se produire.
Ce dont Trump a essentiellement envie, comme d’un hamburger McDonald’s de mauvaise qualité, c’est d’avoir l’air du mâle alpha ultime. La stratégie de
négociation tactique de Poutine ne sera donc pas axée sur l’affaiblissement du rôle de dur à cuire de Trump. Le problème est de savoir comment y parvenir sans saper le pouvoir de pop star
de Trump – et sans ajouter davantage de combustible au bûcher belliciste de l’OTANistan.
Poutine détient un éventail d’atouts près de sa poitrine – liés à l’Europe, aux Britanniques, à la Chine, à l’Ukraine elle-même et au Sud mondial dans son
ensemble.
La détermination des sphères d’influence fera partie d’un éventuel accord. L’important est qu’aucun détail spécifique ne soit divulgué et qu’il reste
imperméable aux renseignements occidentaux.
Cela signifie, comme le note Panina, que Trump a besoin d’un canal de négociation complètement scellé avec Poutine, que même le MI6 ne peut pas
percer.
Un défi de taille, car les silos privilégiés sio-cons à travers l’État profond sont étourdis par les dernières victoires psycho-pathologiques de l’Ancien
Testament au Liban et en Syrie, et par la façon dont elles ont affaibli Téhéran. Cela ne signifie pas pour autant que le lien Iran-Russie-Chine-BRICS est menacé.
La dynamique est en place ; il faut
agir avec prudence
Poutine et le Conseil de sécurité devraient être prêts à mettre en œuvre un jeu diplomatique assez complexe, étape par étape, car ils savent que le tiercé
des démocrates, des Britanniques et de Bankova vaincus et suprêmement en colère exercera une pression maximale sur Trump et le transformera en «ennemi des États-Unis» ou une autre
foutaise du même acabit.
Moscou n’acceptera ni trêve ni gel : Seulement une vraie solution.
Si cela ne fonctionne pas, la guerre se poursuivra sur le champ de bataille, et Moscou n’a aucun problème avec cela – ou avec une plus grande escalade.
L’humiliation finale de l’Empire du Chaos sera alors totale.
Entre-temps, la Guerre froide 2.0 entre la Chine et les États-Unis progressera davantage sur la sphère pop que sur le fond. Les analystes chinois les plus
pointus savent que la véritable compétition ne porte pas sur l’idéologie – comme dans la guerre froide originelle – mais sur la technologie, de l’IA à la mise à niveau des chaînes
d’approvisionnement sans faille.
En outre, Trump 2.0, du moins en principe, n’a pas du tout intérêt à déclencher une guerre par procuration – à la manière de l’Ukraine – contre la Chine à
Taïwan et en mer de Chine méridionale. La Chine dispose de bien plus de ressources géoéconomiques que la Russie.
Il n’est donc pas vraiment surprenant que Trump lance l’idée d’un G2 entre les États-Unis et la Chine. Le blob de l’État profond y verra la peste ultime –
et la combattra jusqu’à la mort. Ce qui est déjà certain, c’est qu’en supposant que cette idée se concrétise, les caniches européens se retrouveront noyés dans un marais
sale.
Eh bien, des «élites « politiques qui nomment des spécimens décérébrés comme la Méduse von der Lying et la folle à lier estonienne comme hauts représentants
de l’UE, qui déclenchent une guerre contre leur plus important fournisseur d’énergie, qui soutiennent pleinement un génocide diffusé en continu sur toute la planète, qui sont obsédés par
l’éradication de la culture qui les a définis et qui, au mieux, n’accordent qu’un intérêt de pure forme à la démocratie et à la liberté d’expression, ces «élites» méritent effectivement
de se vautrer dans la crasse.
En ce qui concerne la tragédie syrienne, le fait est que Poutine sait qui est le véritable ennemi ; certainement pas une bande de mercenaires
djihado-salafistes coupeurs de têtes. Et le sultan d’Ankara n’est pas non plus l’ennemi ; du point de vue de Moscou, malgré tous ses grands rêves de remplacer «Asie centrale» par
«Turkestan» dans les manuels scolaires turcs, il est un acteur géoéconomique et même géopolitique mineur.
Pour paraphraser l’inestimable Michael Hudson – peut-être notre Marsilio Ficino habillé par Paolo Uccello en écrivain dans une robe rouge chic – c’est comme
si, dans cette conjoncture pré-déluge, les élites américaines disaient : «La seule solution est la guerre totale contre la Russie et la Chine» ; la Russie dit :
«Nous espérons qu’il y aura la paix en Ukraine et au Moyen-Orient» ; et la Chine dit : «Nous voulons la paix, pas la guerre».
Cela pourrait ne pas suffire pour parvenir à un compromis, quel qu’il soit. La dynamique est donc lancée : La classe dirigeante américaine continuera
d’imposer des situations de chaos tandis que la Russie, la Chine et les BRICS continueront de tester dans le «laboratoire des BRICS» des modèles de dédollarisation, des structures
alternatives au FMI et à la Banque mondiale et, à terme, une alternative à l’OTAN.
D’un côté, l’anarchie et la Guerre contre le Terrorisme ; de l’autre, un réalisme froid et coordonné. Soyez prêts à tout. Depuis la
Florence de la Renaissance, l’un des rares sommets de l’humanité, aujourd’hui vivant dans les mémoires, avancez prudemment dans cette année 2025 remplie de flammes.
L’un des thèmes couramment abordé ici est la lente restructuration mondiale qui se produit avec la résurgence des mouvements de
droite/conservateurs/traditionalistes et l’effondrement du globalisme néolibéral.
Un autre thème
courant est le phénomène de portes tournantes, que j’ai même couvert dans le tout dernier article, dans la cohorte globaliste qui voit le recyclage constant des mêmes figures de proue
dévouées de « l’establishment » entre
une myriade de positions bureaucratiques non élues au sein des structures de pouvoir des super-États globalistes. Quand on y pense vraiment, c’est incroyable de voir à quel point les
marionnettistes font simplement alterner leurs vieux factotums rassis d’une position à l’autre au moment où la marionnette commence à s’user. Une fois qu’ils ont atteint un niveau toxique
irréversible de mécontentement public, ils sont simplement expédiés vers un nouveau poste ou une sinécure, étant déplacés dans l’échiquier comme des pièces d’échecs – des pions dans ce
cas [voire des fous, NdT].
Nous avons vu Mario Draghi passer du poste de président de la Banque Centrale européenne (BCE) à celui de Premier Ministre italien ; plus récemment, Kaja
Kallas, du poste de Premier Ministre d’Estonie, à celui de lieutenant de von der Leyen en tant que Vice-président de la Commission européenne ; aujourd’hui, l’ancien Premier Ministre
norvégien Jens Stoltenberg, qui avait été transféré au poste de Secrétaire général de l’OTAN, a de nouveau été recyclé par ses supérieurs à un poste de direction du groupe de Bilderberg
:
Le groupe Bilderberg s’adapte au monde moderne – et au retour de Trump. Autrefois la cible des théories du complot ce groupe influent montre son changement
en nommant l’ancien dirigeant de l’OTAN en tant que co-président.
La société la plus secrète au monde nomme un nouveau dirigeant au moment où la deuxième présidence de Trump déclenche des changements sismiques dans l’ordre
global.
Le plus sinistre à propos de cette nomination est l’implication, donnée dans les articles ci-dessus, que Stoltenberg a été sollicité spécifiquement pour son
« expertise » et son leadership sur la
situation Ukraine-Russie, ce qui pourrait indiquer le principal domaine d’intérêt sur lequel la cabale Bilderberger se concentrera dans les années à venir :
Maintenant, un changement de pouvoir majeur est en cours alors que Stoltenberg, qui a assisté à son premier sommet Bilderberg en 2002, a été sollicité pour
son expertise en stratégie transatlantique.
Cela survient alors que Trump, dont les attaques fréquentes contre l’OTAN ont suscité l’indignation en Europe, accède une fois de plus au bureau ovale. Le
président élu a été catégorique sur le fait qu’il ne dépenserait plus des milliards d’argent des contribuables américains pour financer les guerres d’autres pays.
En bref : le clan voit la solidarité européenne s’effriter, les puissances européennes étant désormais embourbées dans des crises après crise politique, Hier,
j’ai présenté la montée, dans les sondages, d’Alice Weidel, dirigeante de l’AfD, en nouveau challenger de Scholz pour le poste de chancelier. Aujourd’hui, le parti de Nigel Farage a dépassé
le Parti conservateur pour se placer en deuxième place dans l’échelle politique du Royaume-Uni:
Le parti politique britannique réformiste de droite en Grande-Bretagne, dirigé par Nigel Farage, est désormais officiellement le deuxième plus grand parti
du Royaume-Uni en nombre de membres, avec environ 132 000 membres.
Le Parti conservateur de centre-droit compte actuellement 131 000 membres et est en baisse, tandis que le Parti travailliste de centre-gauche au pouvoir
reste le plus important, avec plus de 366 000 membres.
« Un moment historique ». Le « parti de la réforme » de Farage est maintenant plus grand que celui des conservateurs, pourtant vieux de plusieurs
siècles.
Les élites dirigeantes sont en crise et Stoltenberg, malgré son manque évident d’intelligence, d’esprit ou de grâce sociale de quelque nature que ce soit, a
apparemment été jugé suffisamment fanatiquement dévoué à la cause pour le qualifier pour ce rôle administratif de premier plan, peut-être comme une sorte de meneur de troupeau.
L’article du DailyMailfait une mention intéressante de
l’importance de l’Ukraine pour le groupe Bilderberg, étant donné d’autres membres notables :
Alex Karp, PDG de [Palantir], qui siège également au comité directeur du Bilderberg, a récemment souligné l’impact de Palantir, déclarant que la société était « responsable de la majeure partie du
ciblage pour les missiles en Ukraine. »
Ce lien direct avec la guerre moderne illustre comment l’empire technologique de Thiel s’aligne sur les intérêts du Bilderberg en matière de sécurité et
d’investissement militaire.
Le mandat de
[Stoltenberg] à la tête de l’OTAN a été dominé par le conflit Russo-ukrainien et l’expansion croissante de l’OTAN, ce qui en fait un choix naturel pour diriger les discussions de
Bilderberg sur la défense transatlantique.
Il y a quelques mois, le FT rapportait comment les entreprises mondiales de
défense bénéficiaient de la plus forte augmentation de leurs profits “depuis la Guerre froide” :
Les groupes globalistes de défense embauchent à une cadence jamais vue depuis des dizaines d’années à cause de commande records
La demande de travailleurs par l’industrie de la défense en Occident atteint le niveau de la Guerre froide. Selon le Financial Times, les dépenses
militaires mondiales ont atteint un record de 2 443 milliards de dollars.
Trois des plus grands entrepreneurs américains, Lockheed Martin, Northrop Grumman et General Dynamics, ont près de 6 000 offres d’emploi à pourvoir, tandis
que 10 entreprises interrogées cherchent à augmenter leurs postes de près de 37 000 employés au total, soit près de 10% de leur effectif.
Cela ajoute un contexte fascinant à l’histoire du groupe Bilderberg, en particulier compte tenu de la mention dans l’article du PDG de Palantir, Alex Karp, et
de Peter Thiel, tous deux étant haut placés dans le groupe Bilderberg. Maintenant, avec l’embauche de Stoltenberg, nous pouvons à nouveau discerner certains contours de cette structure de
l’État profond globaliste : il se compose de gros bonnets liés à l’armée et au renseignement, présidant des syndicats secrets auxquels participent tous les plus grands dirigeants économiques
et politiques du monde. Comme vous pouvez facilement l’imaginer, les tambours de guerre sont battus frénétiquement et des « menaces graves » sont mises en scène pour que l’argent
continue de couler à flots dans un cycle sans fin pour le complexe financier-militaro-industriel.
Cependant, l’influence croissant de Thiel à Bilderberg signale aussi une convergence entre la l’innovation technologique et la stratégie militaire. Son
entreprise de robotique, Anduril, et Palantir ont toutes les deux capitalisé sur la course mondiale aux armements, reflétant leurs liens durables à la défense et aux renseignements.
L’alignement idéologique de Thiel avec Trump et ses contributions technologiques à la défense offre un point de vue moderne sur l’éthique fondatrice de Bilderberg, fondre l’influence de
l’élite et la stratégie géopolitique.
Le leadership de Stoltenberg, associé à l’influence démesurée de Thiel, indique un groupe Bilderberg de plus en plus étroitement lié à l’innovation
militaire et à la stratégie politique.
Le Guardian note
que Stoltenberg prendra également la présidence de l’influente Conférence de Munich sur la sécurité. Il est rejoint au sommet par “un autre vétéran du Bilderberg” Mark Rutte ; une autre
marionnette recyclée qui était l’ancien Premier ministre néerlandais : “Cela marque une concentration de contrôle au sommet de l’alliance
atlantique à un moment critique.”
Fait intéressant, Fareed Zakaria de CNN a également été nommé au comité directeur du
Bilderberg, soulignant à nouveau le lien entre le pouvoir militaire, industriel et médiatique concentré dans des cabales secrètes pour diriger les événements mondiaux :
Mais l’arrivée de Stoltenberg pourrait aussi signaler un changement radical : il s’agit d’une nomination de grande envergure qui fait suite à la récente
élection de l’intervieweur de CNN Fareed Zakaria au comité directeur du groupe, signalant peut-être une sortie de l’ombre pour ce groupe habituellement peu porté à la publicité.
Syrie-Turquie-Israël
Au fur et à mesure que la refonte de la Syrie prend forme, les opinions continuent de couvrir toute la gamme en ce qui concerne qui en profite exactement le
plus et qui est aux commandes. Le Russe Lavrov lui-même a récemment fait remarquer qu’Israël en était le principal bénéficiaire, beaucoup étant d’accord avec cet angle.
Mais je continue de prétendre qu’il ne s’agit que d’un phénomène de courte durée. Le gagnant ultime est la renaissance de l’Empire ottoman.
Jolani se rapproche de plus en plus des hauts responsables turcs. La dernière fois, il a rencontré le chef du MIT, la principale agence de renseignement turque.
Cette fois, Jolani a accueilli le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, qui a été également directeur du MIT. Jolani a conduit lui-même Fidan dans tout Damas, et ils ont admiré
la vue, sirotant un café ensemble du haut du mont Qasioun, qui surplombe la capitale:
Aujourd’hui, une ressortissante syro-turque a été nommée première femme haut fonctionnaire du nouveau gouvernement de Jolani :
La première haut fonctionnaire femme du nouveau gouvernement syrien est une bi citoyenne turco-syrienne, Ayse Eldib, qui va diriger le bureau des affaires
féminines. Pour ceux qui pensaient que HTS ne mettrait pas de femmes en position de pouvoir, cette décision devrait les faire changer d’avis.
Et cela intervient alors que des informations indiquent que la Turquie établira sa présence dans les académies militaires d’Alep et de Damas :
La Turquie enverra des conseillers militaires pour former la nouvelle armée syrienne dans les académies d’Alep et de Damas, écrit le média
turque ClashReport, citant ses
sources.
Il est également fait mention du possible déploiement d’une unité de l’armée turque à Homs pour former des opérateurs de défense aérienne pour les nouvelles
autorités syriennes.
Comme si cela ne suffisait pas, le fils d’Erdogan, Bilal, a été vu dans une vidéo appelant à un grand rassemblement pro-palestinien sur le pont de Galata à
Istanbul pour le 1er janvier, tout comme ils l’avaient fait pour le Nouvel An dernier, d’où la séquence vidéo est extraite. Mais le grand changement réside dans leur rassemblement sous la
bannière d’un nouveau slogan intéressant :
« Hier Sainte-Sophie, aujourd’hui la mosquée des Omeyyades (Damas), demain Al-Aqsa (Jérusalem).”
Cela semble être l’affiche officielle de l’événement, avec le slogan même imprimé dessus:
Comme on peut le voir, une ferveur nationaliste s’installe lentement pour la reconquête de Jérusalem. Israël est maintenant embarrassé avec un membre de
l’OTAN sérieusement armé et notoirement tenace qui vise une reconquête moderne de ses anciens dominions. Au train où vont les choses, la Turquie pourrait bientôt contrôler par procuration
pratiquement tout ce qui se passe en Syrie, et Israël fera face à son plus grand défi, installé directement à sa porte.
Revue de presse : Les Etats-Unis et Israël cherchent à ralentir les gains de la Turquie pendant que Moscou et Téhéran renforcent leurs liens.
A cause de soutien des États-Unis à Israël, je peux prévoir que la Turquie sera obligée de nouer des liens plus étroits avec la Russie et peut-être l’Iran comme
appuis, afin d’encercler Israël et de le maintenir sous pression. La Russie va signer un grand partenariat stratégique global avec l’Iran, le 17 janvier, tout comme elle l’a fait récemment
avec la Corée du Nord:
L’accord de partenariat russo-iranien sera signé le 17 janvier – l’ambassadeur. Ce partenariat stratégique global va marquer un pas significatif en avant
dans le développement des relations entre la Russie et l’Iran, qui se renforcent rapidement.
La Russie et l’Iran pourraient signer un nouvel accord de partenariat stratégique avant l’investiture de Trump, – Newsweek
Selon la publication, le nouvel accord entre Téhéran et Moscou indique une tentative des deux pays de « joindre leurs forces » à
cause de leur « isolement sur la scène
mondiale« . »
Newsweek note que l’accord
avec l’Iran est en préparation depuis de nombreuses années. Fin octobre, le ministre russe des Affaires étrangères, S. Lavrov, a déclaré que l’accord serait prêt à être signé dans un
proche avenir et « formalise l’engagement des parties à une
coopération étroite en matière de défense, une interaction dans l’intérêt de la paix et de la sécurité régionales et mondiales. »
Le nouvel accord
bilatéral devrait remplacer l’ancien accord stratégique vieux de 20 ans, signé entre les deux pays en 2001 et prolongé en 2020. Il contiendra des promesses de coopération dans les
domaines de l’énergie, de la fabrication, des transports et de l’agriculture. – RVvoïnkor
Le président Pezeshkian se rendra à Moscou pour le signer personnellement à cette date.
Israël se démène maintenant pour affaiblir l’Iran autant que possible, frappant brutalement le Yémen ces derniers jours tout en priant Trump de donner sa
bénédiction pour frapper les installations nucléaires iraniennes à son arrivée. Mais je crois qu’Israël se concentre sur le mauvais adversaire et a en fait échangé un ennemi contre un autre
ennemi beaucoup plus puissant.
Je l’ai déjà dit et je le redis, attention au nationalisme turc. Ils sont la prochaine Russie. Une épreuve de force est quasi inévitable. Durant les
dernières années, la Turquie a utilisé son armée en Syrie, en Irak, en Libye et en Arménie. Nous ne devrions pas tolérer leur agression.
Ukraine
Hier, la Russie a déclenché une nouvelle série de frappes sur les infrastructures énergétiques, atteignant avec succès une myriade de cibles selon les rapports
:
Des frappes de missiles contre le système électrique ukrainien ont touché trois centrales hydroélectriques sur le Dniepr : à Dneprodzerzhinsk, Svetlovodsk
et Kanev.
En outre, des frappes ont été enregistrées dans plusieurs centrales thermiques : Prydneprovskaya, Ladyzhinskaya et Burshtynskaya. De plus, les forces
aérospatiales russes ont lancé une attaque de missiles contre la centrale thermique de Slavianskaya dans la région occupée de Kramatorsk.
Selon certains rapports, les frappes visaient cette fois spécifiquement les infrastructures de chauffage et d’eau:
Aujourd’hui, l’attaque n’était pas seulement dirigée contre l’énergie, mais aussi contre « le chauffage, l’eau et le
gaz« . Il y a des blessés :
▪ Kharkov. Attaque balistique massive. Plus de 13 explosions. Le chauffage et l’eau ont disparu dans la ville. Il y a de la lumière.
▪ Dnipro. Attaque de masse avec des missiles de croisière. Environ 12 explosions. Il y a des dommages à l’infrastructure.
▪ Krementchoug. Plus de 5 explosions.
▪ Crooked Horn. Explosions.
▪ Burchtyne. Environ 8 explosions. La lumière a disparu.
Le dernier diagnostic du NYT sur les problèmes énergétiques de l’Ukraine dresse
un sombre tableau :
Comment l’Ukraine va-t-elle garder ses lumières allumées cet hiver ? Le réseau électrique ukrainien a été si dégradé par les attaques russes que les
fonctionnaires cherchent de nouvelles solutions pour éviter une crise, comme louer des centrales électriques flottantes et récupérer des centrales d’occasion dans la région.
L’Ukraine a jusqu’à présent résisté aux effets de trois frappes majeures russes au cours du dernier mois en coupant l’éclairage public et en imposant des
arrêts intermittents pour alléger la pression sur le réseau électrique. Mais deux années d’attaques contre les centrales électriques
et les sous-stations ont laissé le réseau énergétique du pays au bord de l’effondrement, selon des experts.
Avec des pannes de courant qui devraient durer 18 heures par jour, l’Occident compte sur des mesures désespérées pour sauver l’Ukraine, selon l’article :
Cela a contraint les autorités ukrainiennes à recourir à des mesures non conventionnelles pour tenter d’éviter une crise énergétique. Elles importent une
centrale électrique lituanienne vieillissante en Ukraine pour récupérer des pièces pour le réseau endommagé ; Elles ont loué et déplacé des centrales électriques flottantes de Turquie ;
et ont même demandé une présence de l’ONU dans des sous-stations critiques, dans l’espoir de dissuader les attaques russes.
Utiliser le personnel de l’ONU comme boucliers humains ? Eh bien, quelle idée idiote !
Le directeur ukrainien du Centre de recherche sur l’énergie a déclaré que les pannes de courant dureraient probablement 2-3 ans, en supposant que la Russie ne fasse plus de dégâts entre temps.
—
Quelques derniers éléments :
Un reportage français choquant à voir absolument sur l’opération ukrainienne à Koursk. Ils interviewent l’un des officiers participants, qui raconte les détails
graveleux et nihilistes à propos de la bonne marche de l’opération de Zelensky (vidéo de LCI en français) :
Considérant qu’il s’agit d’un rapport pro-occidental, on ne peut que se demander comment quelqu’un peut continuer à croire les chiffres des pertes
ukrainiennes.
Ensuite, Loukachenko humilie avec humour l’arménien Pachinian pour ne pas avoir assisté en personne à la réunion de l’UEE (Union économique eurasienne) à Minsk
:
Enfin, un nouveau sondage montre que toute la population européenne a radicalement modifié son soutien aux maximalistes pro-ukrainiens, la majorité se tournant
désormais vers des personnes qui souhaitent la fin de la guerre, même si cela signifie des pertes territoriales pour l’Ukraine :
Le désir de soutenir l’Ukraine jusqu’à ce qu’il gagne a chuté dans tous les pays sondés. En rouge : Je soutiens l’Ukraine jusqu’à ce que la Russie se
retire, même si la guerre doit durer plus longtemps. En bleu : j’encourage les négociations pour terminer ce conflit, même si la Russie garde le contrôle sur une partie de
l’Ukraine.
Simplicius
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Le Royaume Uni suit docilement Biden dans la spirale infernale de l'Ukraine
Kiev utilise désormais des missiles britanniques Storm Shadow pour attaquer la Russie. Cette « stratégie anti-Trump » manque cruellement de
perspicacité.
Le Royaume-Uni a apparemment donné son feu vert à Kiev pour utiliser ses missiles Storm Shadow afin d’attaquer la Russie. Bien que le gouvernement britannique n’ait
pas fait de commentaires publics, l’armée ukrainienne a utilisé les missiles pour frapper la Russie pour la première fois mercredi.
Conformément à la plupart des « décisions » militaires britanniques, ses actions de mercredi ont suivi l’approbation par l’administration Biden de permettre à
l’Ukraine d’utiliser ses propres missiles ATACMS à longue portée de la même manière.
Le gouvernement britannique semble avoir oublié que dans deux mois, l’administration Biden ne sera plus en fonction et que la Maison Blanche de Trump pourrait ne
pas voir d’un bon œil ce que certains de ses futurs membres considèrent comme un soutien britannique à une tentative préemptive de Biden de faire échouer l’agenda de paix de Trump en
Ukraine.
Du point de vue des intérêts sécuritaires de la Grande-Bretagne (qui ne semblent pas jouer un rôle dans la réflexion de l’establishment britannique sur l’Ukraine),
les citoyens britanniques n’ont plus qu’à espérer qu’après janvier, le gouvernement russe n’exerce pas de représailles contre le Royaume-Uni – car s’il le fait, ils risquent de ne pas recevoir
beaucoup de sympathie de la part de Washington.
L’argument officiel de la décision concernant les ATACMS et les Storm Shadow est de placer l’Ukraine dans une position plus forte avant que Trump n’entame des
pourparlers de paix. La Russie semble certainement d’essayer de gagner le plus de territoire possible avant le début de ces pourparlers, et les forces armées ukrainiennes risquent fort de
s’effondrer.
Il s’agit d’un pari dangereux, car les missiles (qui sont guidés vers leurs cibles par du personnel américain) risquent d’exaspérer la Russie sans apporter d’aide
réellement cruciale à l’Ukraine. C’est particulièrement dangereux pour le Royaume-Uni, car si Poutine se sent obligé de tenir ses promesses de riposter sans attaquer les intérêts américains et
sans s’aliéner Trump, il pourrait bien estimer que le Royaume-Uni constitue une cible sûre – c’est au moins un pari basé sur des calculs rationnels.
Ce n’est pas exactement ce que disent le gouvernement et l’establishment de la sécurité britannique. À l’instar de certains gouvernements d’Europe de l’Est et de
voix politiques influentes en Europe occidentale, le gouvernement britannique parle encore d’aider l’Ukraine à « gagner » – et non à parvenir à un meilleur compromis.
À l’instar de l’administration Biden, le langage britannique et de l’OTAN sur « l’irréversibilité » de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et la nécessité pour la
Russie de quitter le territoire ukrainien qu’elle a occupé suggèrent une opposition à tout règlement de paix concevable que Trump pourrait chercher à atteindre. Si le Royaume-Uni est perçu par
Trump comme sabotant délibérément son programme de paix, cela nuira considérablement aux relations américano-britanniques et placera la Grande-Bretagne dans une position extrêmement
exposée.
Une telle interprétation par Trump est susceptible d’être encouragée par les discussions à Washington, Londres et dans les capitales européennes sur l’aide à
l’Ukraine « à la sauce Trump », et par les suggestions des analystes européens selon lesquelles l’Europe doit et peut soutenir l’Ukraine dans la poursuite de la lutte même si l’administration
Trump retire le soutien des États-Unis.
Lors d’une réunion à Varsovie cette semaine, les ministres européens des Affaires étrangères se sont engagés (sans donner de détails) à augmenter l’aide à
l’Ukraine. En outre – dans des termes qui, s’ils étaient pris au sérieux, rendraient la paix impossible – ils ont déclaré :
« (que) nous restons résolument en faveur d’une paix juste et durable pour l’Ukraine, fondée sur la Charte des Nations unies, en réaffirmant que la paix ne peut
être négociée qu’avec l’Ukraine, avec ses partenaires européens, américains et du G7 à ses côtés, et en veillant à ce que l’agresseur supporte les conséquences, y compris financières, de ses
actes illégaux qui violent les règles énoncées dans la Charte des Nations unies. »
C’est de la folie. Il est même peu probable que l’Europe soit en mesure de maintenir longtemps les niveaux actuels d’aide économique à l’Ukraine. Partout en Europe,
les budgets sont soumis à de fortes pressions, ce qui donne lieu à d’âpres luttes politiques. Le gouvernement de coalition allemand vient de s’effondrer en raison d’une lutte entre ses partis
constitutifs sur la manière de payer simultanément l’aide à l’Ukraine, le réarmement allemand, la régénération industrielle allemande et la protection sociale.
Berlin avait déjà annoncé des réductions radicales de son aide bilatérale à l’Ukraine. Pour que l’Union européenne prenne en charge la totalité du fardeau de l’aide
européenne existante – sans parler de remplacer celle des États-Unis – il faudrait presque certainement que l’UE accepte de contrôler la dette collective européenne, par le biais d’une vaste
émission « d’euro-obligations de défense. »
Toutefois, les éléments dominants de l’Union chrétienne-démocrate allemande (CDU), qui semble certaine d’être le partenaire dominant d’une nouvelle coalition après
les élections prévues en février, s’y opposeraient probablement. Leur opposition ne tient pas seulement à leurs propres convictions, mais aussi à la crainte qu’un tel abandon de la souveraineté
économique de l’Allemagne ne suscite la colère de nombreux Allemands et ne renforce fortement le soutien aux partis d’opposition populistes de droite et de gauche.
Quant à l’idée que l’Europe remplace les États-Unis en termes de soutien militaire à l’Ukraine, elle semble absurde. Dans des domaines critiques tels que les
systèmes de défense aérienne, les industries militaires européennes sont loin d’être capables d’assurer la défense de leur propre pays, et encore moins de fournir ce dont l’Ukraine a
besoin.
Au début de l’année, les gouvernements européens ont rejeté l’appel lancé par l’Ukraine pour obtenir davantage d’armes de défense aérienne. Ces pénuries s’étendent
à tous les domaines. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la décision du gouvernement britannique concernant les Storm Shadows est intervenue en même temps que l’annonce de nouvelles coupes
sombres dans les forces armées britanniques, y compris dans ses derniers navires d’assaut amphibies et dans une grande partie de ses hélicoptères de transport.
L’Europe peut bien sûr acheter aux États-Unis, mais seulement si Washington est capable de fournir des systèmes à l’Ukraine et à Israël, et d’approvisionner
correctement ses propres forces en vue d’une éventuelle guerre avec la Chine. Est-il probable qu’une administration Trump, irritée par le rejet ukrainien et européen d’un accord de paix, donne la
priorité aux armes pour l’Ukraine, même si ce sont les Européens qui les paient ?
L’état totalement confus de la pensée britannique et européenne concernant les réalités militaires du conflit ukrainien, et le rôle de l’Europe est en grande partie
dû à la pitoyable ignorance des questions militaires de la part des politiciens – et donc des gouvernements – qui, à de rares exceptions près, n’ont jamais servi dans l’armée eux-mêmes, ni pris
la peine d’étudier les questions militaires, ni consacré d’études sérieuses à un pays étranger.
Cela les rend complètement dépendants des conseils de leurs institutions étrangères et de sécurité. Et depuis des décennies maintenant, ces institutions ont
externalisé à Washington non seulement la responsabilité de leur sécurité nationale, mais aussi la réflexion à ce sujet.
Si vous demandez à la plupart des membres des groupes de réflexion européens de définir les intérêts spécifiquement britanniques, français ou danois dans la guerre
d’Ukraine, ils ne sont pas seulement incapables de répondre, ils considèrent clairement que la question même est en quelque sorte illégitime et déloyale vis-à-vis de « l’ordre fondé sur des
règles » imposé par les États-Unis.
Mais l’Amérique à laquelle ces Européens sont loyaux est l’ancien establishment des affaires étrangères et de la sécurité des États-Unis – pas l’Amérique de Trump,
qu’ils ne comprennent pas et qu’ils détestent et craignent profondément (tout comme ils le font pour leurs propres oppositions populistes). En effet, il y a encore quelques mois, la grande
majorité des politiciens et des experts européens refusaient tout simplement de croire que Trump puisse remporter les élections.
Aujourd’hui, nombre d’entre eux ont perdu la tête et tournent en rond. D’autres, comme les Polonais et les Baltes, ont la tête bien vissée, mais à l’envers.
Quant au gouvernement britannique et aux services de sécurité, ils ressemblent, depuis les élections américaines, à leur prédécesseur, le roi Charles Ier, qui,
selon la légende, a continué à parler pendant une demi-heure après qu’on lui eut coupé la tête. Peut-être qu’avec le temps, ils pourront se faire pousser une nouvelle tête. Mais en attendant,
pour les personnes qui se trouvent dans cette situation embarrassante, une période d’inaction silencieuse semblerait être la voie la plus sage à adopter.
*
Anatol Lieven est directeur du programme Eurasie au Quincy Institute for Responsible Statecraft. Il était auparavant professeur à l’université de Georgetown au
Qatar et au département des études sur la guerre du King’s College de Londres.
Les opinions exprimées par les auteurs sur Responsible Statecraft ne reflètent pas nécessairement celles du Quincy Institute ou de ses associés.
Dans le monde multipolaire
d’aujourd’hui, notre pays joue l’un des rôles principaux. Et il est précisément important, en ce moment décisif pour l’humanité, de consolider une bonne fois pour toutes les priorités
dans les affaires internationales. Le continent africain est résolument l’une de nos principales priorités.
En cette fin d’année 2024, il importe non seulement de faire le bilan de l’année écoulée, une année difficile, mais aussi très significative pour l’ère de
la multipolarité, mais également à consolider définitivement les priorités en matière de politique étrangère pour tous les partisans du monde multipolaire, et particulièrement pour notre
pays la Russie. Bien entendu, l’un des axes clés de cette orientation est représenté par les relations stratégiques russo-africaines.
En Afrique, la Russie doit poursuivre
l’offensive
Les événements récents ont confirmé la nécessité d’une certaine radicalisation des approches pour les principaux partisans de l’ordre mondial multipolaire,
en mettant clairement l’accent sur les alliés et partenaires qui partagent des valeurs communes. Cela s’applique
notamment au maintien de la ligne d’alliance militaire avec ceux qui, comme nous, n’ont pas peur et ne doutent pas. Les rivaux, de-facto et tout simplement les ennemis du monde
multipolaire, en la personne des représentants de la minorité planétaire otano-occidentale, ne reculeront pas et chercheront à saisir toute possibilité à pouvoir prendre leur
revanche.
Il ne sert à rien de compter sur des semi-partenaires qui cherchent à s’asseoir sur plusieurs chaises, à l’exception des domaines d’interaction qui nous
sont bénéfiques. Cela signifie que les initiatives de notre pays qui sont déjà d’actualité avec la Biélorussie et la RPDC doivent, bien entendu, s’étendre et se
renforcer à tous les États d’Eurasie, d’Afrique et d’Amérique latine qui sont prêts à cela.
En ce qui concerne plus particulièrement le continent africain, aujourd’hui et plus que jamais il est essentiel à comprendre que les intérêts de la Russie
et de la Chine, ainsi que ceux de nos principaux alliés sur le continent, sont dans la ligne de mire. Tant de la part des régimes otano-occidentaux que de leurs dernières marionnettes,
sans oublier les sous-traitants. Les pays de l’Alliance-Confédération des États du Sahel (AES), le
comprennent parfaitement également.
Il est encourageant de constater que, contrairement au Moyen-Orient, où il reste encore facile pour la minorité planétaire et ses sous-traitants à pouvoir
acheter et manipuler les représentants de la société civile et de la jeunesse, en Afrique à cet égard se trouvent
suffisamment de forces prêtes à y résister activement. Bien sûr, en Afrique aussi, il y a ceux qui sont prêts à trahir et à se vendre. Soit dit en passant, c’est ce que
l’Occident exploitait depuis bien longtemps et dans une certaine mesure continue encore. Mais contrairement au passé, une partie très active de la société civile et de la jeunesse s’y
oppose. Avec beaucoup de succès.
Cela est d’ailleurs confirmé par les multiples tentatives infructueuses opérées par les Occidentaux dans l’objectif de perpétrer des coups d’État au Mali,
au Burkina Faso et au Niger, le tout avec l’implication d’importants moyens financiers. Tout comme les tentatives répétées d’acheter des médias panafricains réellement indépendants ou des
organisations de la société civile, directement par les intérêts occidentaux ou par l’intermédiaire de sous-traitants, qui ont également échoué. Et ce malgré le fait que les sommes
proposées étaient également conséquentes. À cet égard, il est désormais nécessaire non seulement de poursuivre à contrer avec succès les ennemis et rivaux du monde
multipolaire, mais
aussi d’entamer de nouvelles étapes offensives. Sur tous les fronts.
La nouvelle étape dans les relations
russo-africaines
À cet effet, il existe un autre facteur encourageant. Après les événements
en Syrie, où il y a eu une trahison interne massive avec l’implication de nombre d’acteurs externes, les calculs des ennemis de la Russie et de l’ordre mondial contemporain, ne se
sont pas réalisés comme prévu. Beaucoup d’entre eux s’attendaient dans un premier temps à nous ouvrir un nouveau front militaire intense, ce qui n’a pas abouti, et après cela leurs
espoirs étaient placés dans le fait que nous commencerions à quitter complètement la Syrie, en direction de la Russie.
Et au final ? Selon de nombreux rapports d’ennemis et de rivaux, la Russie renforce en ce moment sa présence en Libye, notamment dans l’Est du pays, en
soutien à l’Armée nationale libyenne se trouvant sous le commandement du maréchal Khalifa Haftar. Provoquant déjà une certaine crise d’hystérie au sein de nombre de régimes, étasunien,
britannique, qatari, turc, italien et même kiévien. Et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, à travers cela la Russie renforce encore plus sa présence militaire, tant en Libye que sur l’ensemble du continent africain. Le tout au niveau
du flanc sud de l’OTAN. De plus, cela a un lien direct avec les
intérêts des alliés de la Russie dans la région du Sahel, du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Aussi, et dans le cas de la Libye elle-même, au moment où l’Armée nationale
libyenne est en position de force et contrôle la majeure partie du pays. Avec en perspectives la possibilité d’envisager un retour à l’unité du pays.
Ce qui est également fort intéressant, c’est qu’au-delà de l’important contingent militaire russe supplémentaire arrivé dans l’Est libyen, il y a eu
également l’arrivée d’un certain nombre de représentants du corps des officiers syriens, en particulier ceux de l’armée de l’air. Les mêmes Forces aériennes syriennes qui, malgré la
trahison de nombre de leurs compatriotes au sol, avaient continué à frapper les cibles terroristes aux côtés des Forces aérospatiales russes. Aussi, il est fort positif d’observer
l’entraînement actif des militaires de l’Armée nationale
libyenne à l’utilisation des drones FPV en s’appuyant sur l’exemple de l’expérience russe dans le cadre de l’Opération militaire spéciale.
Il y a aussi bien sûr le côté symbolique de la question. L’unité de la Libye avait été détruite par l’OTAN avec l’implication de nombre d’autres régimes, et
le leader du pays et l’un des principaux symboles des valeurs panafricaines, le colonel Mouammar Kadhafi, avait été tué de la manière la plus barbare qui soit. Le retour à l’unité
libyenne revêtira donc une très grande importance non
seulement pour la Libye elle-même, mais aussi pour l’ensemble du continent africain. A cet égard, Mouammar Kadhafi avait toujours cru beaucoup plus à l’unité africaine
qu’arabe.
Bien sûr, il n’y a pas encore d’unité sur le continent africain dans son intégralité, en raison justement de la présence d’un petit nombre de régimes
ouvertement pro-occidentaux et de certains sous-traitants. Néanmoins, il est plus que possible pour les partisans des valeurs panafricaines et du monde multipolaire à pouvoir remporter de
nouvelles victoires. L’essentiel étant de rester vigilants et de poursuivre
l’offensive. Une offensive active. En fin de compte, l’énorme travail accompli par notre pays en Afrique depuis les dernières années continuera à porter ses fruits et succès.
Tout en restant une priorité qui continuera à se
consolider. Et la meilleure surprise désagréable pour nos ennemis serait le maintien de nos bases militaires en Syrie, avec le déploiement de nouvelles en Libye, en Erythrée, et
à terme au Soudan.
L’Occident, qui a une ambition
hégémonique mondiale, voit la Russie comme une menace en raison de sa propre présence physique dans le Heartland.
En temps de guerre et avec la menace d’un conflit nucléaire, il est important de réfléchir à l’avenir des pays impliqués dans les principaux conflits
géopolitiques. La propagande occidentale tente souvent de renforcer un récit suggérant que la Russie pourrait être détruite, mais la réalité géopolitique est très différente. De nombreux
Occidentaux pensent que, dans un scénario de guerre nucléaire, la Russie serait vulnérable, mais ce point de vue ne tient pas compte de la résilience unique du pays, de sa vaste étendue
territoriale et des facteurs historiques et culturels qui soutiennent sa capacité à survivre. Dans un éventuel scénario «post-apocalyptique», même une guerre nucléaire à grande échelle ne
suffirait pas à détruire la Russie de manière irréversible. La complexité de la géographie de la Russie, son autosuffisance et l’esprit de résistance de sa population garantissent sa
survie, quelle que soit la gravité de la destruction.
Il est évident que ce type de scénario n’est pas celui d’une simple confrontation militaire, où la puissance de feu conventionnelle des deux parties serait
utilisée pour remporter la victoire. Dans une guerre nucléaire mondiale, il est certain que tout le monde «perdrait». Cependant, la Russie, en raison de ses caractéristiques
géographiques, historiques et culturelles, resterait un pays viable, quel que soit le sort réservé à ses grandes villes, qui seraient les cibles des missiles occidentaux. Même si
l’Occident parvenait à détruire les grands centres urbains et les infrastructures essentielles de la Russie, le pays conserverait une vaste base de survie physique, de l’Oural à
l’Extrême-Orient, et de l’Arctique au lac Baïkal. En d’autres termes, la Russie, malgré toute destruction que l’Occident pourrait causer, continuerait d’être le plus grand pays du monde,
avec des ressources suffisantes pour assurer l’autosuffisance et la continuité à long terme de la nation.
La Russie a l’avantage de disposer d’un vaste territoire, ce qui la rend presque insensible à une destruction totale. Alors que l’Europe occidentale, avec
sa petite taille et sa forte densité de population, n’a pratiquement pas de zones inhabitées où elle pourrait survivre à un conflit nucléaire, et que les États-Unis ne bénéficient que de
l’isolement relatif de l’Alaska, la Russie possède un territoire étendu et riche. Ce territoire, qui abrite encore une partie de sa population dans des régions éloignées des grands
centres urbains, permettrait une récupération importante après une catastrophe mondiale. Cette vaste région, avec ses abondantes ressources naturelles, permettrait à la Russie non
seulement de survivre immédiatement, mais aussi d’avoir la capacité de se reconstruire physiquement pour l’avenir.
Il est essentiel de comprendre que la mentalité russe, très différente de la mentalité occidentale, est profondément enracinée dans l’expérience historique
du pays, en particulier en ce qui concerne les événements militaires majeurs, tels que la récente et tragique Seconde Guerre mondiale. La Russie a réussi à résister à l’un des plus grands
massacres de l’histoire et, même dans des conditions extrêmes, à reconstruire sa capacité de production en délocalisant l’industrie lourde en Sibérie et en développant les infrastructures
essentielles pour soutenir la lutte contre le nazisme. Cette expérience de dépassement d’une adversité extrême reflète non seulement la résilience de son peuple, mais aussi une structure
capable de récupérer la force productive du pays en temps de crise.
Cette réalité est souvent ignorée par les analystes occidentaux, qui ont tendance à considérer la population mondiale comme un groupe homogène et unifié,
sans tenir compte des particularités de chaque société. La résistance russe ne réside pas seulement dans sa capacité à mobiliser des ressources ou des technologies, mais aussi dans un
héritage de survie et d’adaptation. La culture russe, fortement liée au christianisme orthodoxe et à l’héritage soviétique de la planification collective, constitue une base solide pour
la préservation du pays. Au lieu d’un système individualiste, comme en Occident, où des élites multimillionnaires construisent des bunkers nucléaires inaccessibles au peuple, la Russie
dispose d’infrastructures publiques conçues pour assurer la survie de sa population, comme le système de métro de Moscou, qui pourrait fonctionner comme un bunker collectif dans
l’éventualité d’une catastrophe atomique.
La géographie unique de la Russie, tant sur le plan physique que social, offre au pays une véritable «formule de survie». Alors que l’Occident se concentre
sur les questions militaires et diplomatiques pour affaiblir le pays, le territoire russe pose d’immenses défis à toute tentative de désintégration. La vaste étendue territoriale, la
diversité des ethnies et des peuples et les zones géographiques séparées qui composent le pays rendent toute tentative de division plus difficile qu’il n’y paraît à première vue. Ce n’est
pas une coïncidence si l’objectif stratégique de l’Occident a été, en fait, de déstabiliser ou de fragmenter la Russie – un effort qui remonte à l’époque de l’Empire britannique, au siège
nazi pendant la Seconde Guerre mondiale et, plus récemment, à l’expansion de l’OTAN et de ses alliés.
Cette fragmentation n’est pas nouvelle ; elle s’inscrit dans le cadre d’un effort continu des puissances occidentales pour limiter l’influence de la Russie
et empêcher le pays de reprendre le contrôle total de la région du Heartland, comme l’a décrit le géographe britannique Halford Mackinder. L’idée centrale de Mackinder en géopolitique est
que le contrôle du Heartland, la vaste région eurasienne, est crucial pour la domination mondiale. L’Occident a toujours considéré la Russie, avec sa position stratégique dans le
Heartland, comme une menace pour son hégémonie. Que ce soit avec les Britanniques, les Nazis ou l’OTAN, l’Occident a toujours essayé d’encercler, d’affaiblir et finalement de fragmenter
la Russie pour l’empêcher de devenir une puissance autosuffisante et un leader dans sa région.
Ces dernières années, en particulier après l’expansion de l’OTAN vers l’est et l’intervention occidentale dans plusieurs anciennes républiques soviétiques,
les efforts visant à déstabiliser la Russie se sont intensifiés. La stratégie de l’Occident semble claire : affaiblir la Russie à l’intérieur, fomenter des mouvements séparatistes (comme
dans le Caucase) et soutenir les régimes étrangers qui s’opposent au Kremlin, tout en militarisant les frontières des pays voisins, comme l’Ukraine, afin d’empêcher la Russie de récupérer
son influence régionale. Mais ces efforts ont échoué en ne comprenant pas la nature de la Russie, qui n’est pas un État-nation fragile ou vulnérable, mais un pays qui, tout au long de
l’histoire, a fait preuve d’une impressionnante capacité d’adaptation et de survie.
En d’autres termes, l’Occident, qui a une ambition hégémonique mondiale, voit la Russie comme une menace en raison de sa propre présence physique dans le
Heartland. Dans un monde où la géopolitique est façonnée par la répartition du pouvoir, il est essentiel pour l’Occident de contrôler la Russie ou de la maintenir fragmentée. Cependant,
la survie de la Russie, avec son immense géographie, ses ressources et sa résilience culturelle, représente un défi constant à toute tentative de domination mondiale par
l’Occident.
Par conséquent, la Russie ne peut pas être «détruite» de manière simple. Sa survie, même dans un scénario de guerre nucléaire ou de destruction massive, est
garantie par une série de facteurs géographiques, historiques et culturels qui en font un pays exceptionnellement résistant. Cela montre clairement à quel point les mesures prises par
l’OTAN dans le conflit ukrainien sont irresponsables, en particulier la récente autorisation d’attaques à longue portée contre le territoire reconnu de la Russie. L’Occident semble parier
sur un jeu qui pourrait rapidement déboucher sur une confrontation nucléaire, mais, contrairement aux Russes qui disposent d’une vaste géographie, les pays occidentaux ne semblent pas
prêts à relever le défi atomique.
Je propose aux lecteurs la lecture (ou relecture) d’un de mes articles qui me semble particulièrement pertinent et digne d’intérêt dans le contexte
actuel.
Au regard des évènements qui se déroulent au Moyen-Orient, j’ai éprouvé la sensation de déjà-vu et vécu. En le relisant, il apparaît remarquablement
récent si l’on excluait les dates et les noms mentionnés. Il a en fait été publié le 6 décembre 2012 ; il y a
donc 14
ans. On y trouve notamment «l’agression contre Gaza», «les combattants du Hamas et leurs affiliés», «les assassinats de femmes et d’enfants Palestiniens par Israël», «les
attaques de missiles contre les colonies et Tel-Aviv», «les provocations visant la Syrie», «les actions des terroristes soi-disant ‘rebelles’» , «la félonie ou l’inaction des
arabo-monarchies»… Il présente un aperçu presque complet des événements en cours avec les faits, gestes, qualificatifs, alliances et trahisons que les médias rapportent et analysent
aujourd’hui. Il ne manquait que l’effondrement du gouvernement syrien, marqué par le départ soudain de Bachar al-Assad, en moins d’une semaine et sans combat, après 13 ans de
lutte.
Amar Djerrad
*
article
publié en décembre 2012
Par cette agression sanglante et
incessante, sur Gaza, contre les Palestiniens, un peuple spolié de sa terre par un «Israël» factice encrassé par une idéologie colonialiste et fasciste que soutient par allégeance et
ressemblance un Occident à histoire jalonnée de contradictions, surtout de déshumanisation, on doit retenir la résurgence sinon la persistance des idéologies extrémises et nihilistes
entraînant de récurrentes ruptures d’équilibres qui se manifestent par des souffrances et des incertitudes.
Ce qui se déroule dans le monde arabe, avec cette tempête controuvée baptisée «Printemps arabe», ne saurait être dissociée des crises économiques cycliques
du Grand capital et de ses conséquences sociales, politiques et institutionnelles. La solution de ce Capital, pour surmonter ses crises, a toujours été, au travers de son évolution
historique, de conquérir encore plus d’espaces économiques par la force des armes, sinon par des artifices de plus en plus subtils. Ainsi, il est passé de l’esclavagisme au colonialisme,
puis au néo-colonialisme pour aboutir au chemin inverse dans une tentative de recolonisation et Dieu seul connait la suite. Comme le monde a changé grâce à la Science et la Technologie,
leurs stratégies, leurs tactiques, leurs moyens et leurs procédés ont également changés, mais pour les mêmes buts et les mêmes objectifs issus d’idéaux, qui eux n’ont pas changés, même
dissimulés dans de grossiers sophismes.
Dans ce jeu de partage et de domination du monde on a imposé un «État» factice, un corps étranger, là où les richesses pétrolières sont abondantes, presque
simultanément avec la création d’ «États arabes» liges sous forme d’oligarchies héréditaires où la puissance de l’argent est prépondérante ; de grandes ploutocraties rigides et féroces :
un État d’Israël ? sans foi ni loi jouant le rôle de gendarme du Moyen-Orient et des Émirats/roitelets ? liges dévoués à leurs protecteurs qui leur assurent la pérennité de leurs
dynasties.
Depuis les accords secrets de Sykes-Picot de 1916 et la Déclaration Balfour de 1917 qui aboutit à la partition de la Palestine en «deux États juif et arabe»
en 1947 – le monde, en particulier le Moyen-Orient, n’a cessé de connaitre l’instabilité. L’ensemble des peuples arabes et musulmans refusent à ce jour cette injustice, d’inspiration
opportuniste sioniste, décidée dans le sillage du démantèlement de l’empire ottoman suite à sa capitulation.
La question palestinienne reste, depuis, la pomme de discorde entre un monde occidental, pro-israélien et prosioniste, à histoire sulfureuse jalonnée
d’immoralité, qui ne s’est pas guéri de ses velléités colonialistes et un monde anticolonialiste et anti-impérialiste, dont les arabes, qui refusent cette hégémonie inhumaine contraire à
la morale et à la raison. «Les splendeurs et les
horreurs de demain résident dans les décisions ou éclairées ou malavisées d’aujourd’hui». (Yves Breton)
L’Organisation de la Conférence islamique (OCI), crée en 1969, devenue «de la coopération» en juin 2011 (certainement pour accabler la Syrie qu’elle suspend
d’ailleurs 1 mois et demi après) avec 57 États membres regroupant plus de 2,5 milliards des musulmans à travers le monde (dont un des buts est de «soutenir la lutte du
peuple palestinien et l’aider à retrouver ses droits et à obtenir, par la diplomatie, les territoires revendiqués comme leurs») avec aussi sa soixantaine Conférences islamiques au
Sommet et sa quarantaine de Conseil des Ministres des ministres des AE, ainsi que la Ligue dite des «États arabes», créée en 1945 regroupant 22 États arabes (dont l’objectif est
«d’unifier
la «nation arabe», de défendre les intérêts des États membres, de faire face à toute ingérence des puissances dans la région») avec sa trentaine de sommets, dont 12 en «urgence»
concernant la Palestine, n’ont toujours pas réglé le problème de colonisation de la Palestine. 60 années de tergiversations pour aboutir à l’effet inverse avec plus de colonies, plus de
morts, plus d’instabilité, plus de divisions, plus de domination. L’Occident «des lumières» qui a imposé la «liberté» et «l’égalité» ne veut pas voir chez les autres peuples les mêmes
injustices qu’il a subi. Il y trouve, par contre, un prétexte pour plus d’iniquité et de supériorité. Nietzsche y voyait déjà, dans «Le Déclin de
l’Occident» une décadence par une crise d’une civilisation malade. «On veut la liberté
aussi longtemps qu’on n’a pas la puissance ; mais si on a la puissance, on veut la suprématie» affirme-t-il.
Les Arabes qui voulaient l’Union pour imposer «une force de
proposition et d’impulsion» se sont avérés, avec le temps, profondément divisés, incapables d’une quelconque initiative, même de paix. Plus grave, ils se servent désormais de leurs
propres «Organisations» pour nuire à leurs membres au profit de ceux qu’ils prétendent combattre! La limite de la perversion. Deux visions politiques antinomiques s’affrontent. L’une
«pro-occidentale» que mène l’axe monarchique, l’autre plus «indépendantiste» que mène l’axe républicain. D’où leur putréfaction et leur neutralisation.
Dès-lors, la question palestinienne ne saurait, désormais, être réglée par les arabes. Il devient impossible, voire dangereux pour eux, qu’ils prennent en
charge le problème de colonisation de la Palestine ; du moins dans leur configuration politique actuelle basée sur la félonie. Seuls les Palestiniens, unis, sont à mêmes de trouver la
solution à leurs tourments selon leurs intérêts exclusifs. Se voir dicter les choses par certains États arabes, spéculateurs, opportunistes et corrompus, pour de l’argent, est une
tactique perdante qui mène à la faillite. La preuve, 60 ans déjà sans arriver à un semblant de paix ! Même le projet d’une reconnaissance pourtant «partielle» s’était vu «torpiller» par
des actions d’apparences pour la «cause», mais qui en fait va dans le sens d’une dilution de la Palestine et de son peuple, du moins d’envoyer la «question» aux calendes grecs en
attendant, peut-être, le fait accompli, c’est-à-dire quand tout sera fini.
Plusieurs régimes arabes vivent et se maintiennent grâce à ce statuquo sur la Palestine. Ils useront de tous les artifices, dont financiers et
politico-socio-religieux, pour que leur problème ne se règle pas. Bien plus, ils s’emploient à neutraliser tous les États arabes et autres de l’axe de la résistance au sionisme en leur
fomentant des «révolutions» dites «printemps arabe» sur des principes aux antipodes des fondements de leur régime ! Les pétromonarchies du Golfe, en particulier l’Arabie saoudite et le
Qatar sont la cause des désespoirs du monde arabe, de leur impuissance pour leur félonie, leur corruption et leur illégitimité.
La puissance d’un pays se constate plus par la faiblesse de l’adversaire. C’est le cas d’Israël, une entité de 7 millions d’habitants (avec une PIB de 245
milliards de dollars), face à un monde arabe composé de 24 pays regroupant 400 millions de personnes (avec une PIB de 2,4 billions de dollars) ! Un «monde arabe» – factice car plein de
contradictions, d’adversités et de disparités – inconciliable. Un simple exemple économique : le PIB de l’Arabie Saoudite est de 560 Milliards de dollars (2011), Mauritanie 4 milliards.
Le Qatari jongle avec un PIB par tête de 76 000 dollars pendant que le palestinien se débat avec 1000 dollars et sans perspective.
Il est étrange d’observer que, subitement, un «printemps arabe» se déclenche presque simultanément, en l’espace de moins de 2 ans dans plusieurs pays
arabes. Les «vraies» révoltes, pour dégager les régimes vassaux à l’occident, vite confisquées ou contenues, ont été accompagnées des révoltes «fabriquées» dans les États à régimes
hostiles à Israël et à l’hégémonie occidentale créant ainsi, avec l’accaparement des médias lourds du monde, la plus grande diversion, confusion et manipulation ! Les pétromonarchies du
Golfe ont été les pourvoyeuses de fonds, de chair à canons et les guides dans l’endoctrinement, par la religion, pour imposer l’idéologie rétrograde wahabo-salafiste. La Palestine n’est,
pour eux, rien d’autre qu’un faire-valoir, un paravent qui assure la pérennité de leur dynastie.
La dernière agression contre Gaza en est un des exemples, sinon l’exemple le plus significatif qui montre, le vrai visage, la putréfaction de ce «monde
arabe». Les occidentaux soutiendront encore et toujours Israël tant qu’il est utile aux dictatures arabes qui s’en servent pour détourner l’attention de leur peuple dans le sens qu’ils le
souhaitent, tant que le tourment des Palestiniens leur reste imputable à cause de leur division et ce, quelle que soit la justesse de leur cause et quelle que soit aussi la barbarie des
israéliens. Les 3 morts israéliens comptent plus que la centaine de morts et le millier de blessés palestiniens. Pendant que l’on assassine des enfants, que l’on tue des femmes, la presse
française titre «Israël tire sur des
bureaux du Hamas». Quelle déchéance ! À chaque fois qu’il y a poussé de violence par Israël cela se termine par 1, 2, 3 morts Israéliens contre des centaines de morts palestiniens et
c’est toujours ces derniers qui sont fautifs avec cet occident dépravé ! De quel côté et la terreur et le terroriste ? Ils n’oseront pas dire la vérité de crainte des lobbies
sionistes.
Sitôt que les Israéliens se trouvent en difficultés ou embourbés par leurs provocations, ils demandent vite à leurs protégés occidentaux, en particulier les
États-Unis, le Royaume uni, la France, l’Allemagne, de les sortir. Mais les choses ont évolué en pire puisque ce sont maintenant les arabes – par lâcheté, déshonneur, indignité et absence
de solidarité – qui sont chargés maintenant de mettre fin aux risques d’enlisement des sionistes d’Israël. Surtout après qu’ils ont eu la surprise d’une riposte par missiles sur leurs
colonies, jusqu’à Tel-Aviv, créant la panique générale ! Une équation nouvelle s’impose donc.
Des informations, rapportées par Al
Manar font état que c’est Israël qui aurait demandé au félon Qatari de charger le frère musulman Morsi de faire pression sur son équivalent le Hamas pour une trêve. Mais lors de
la visite du ministre Qandil les différents groupes de la résistance palestinienne auraient refusé. Ceci montre que le Hamas n’est pas le seul sur la scène. En assassinant un leader
militaire d’importance (Al Djaabari) qui fera escalader les choses vers un conflit armé – dont ils ont programmé qu’il aboutirait à l’anéantissement, à jamais, de la cause palestinienne ?
les stratèges sionistes en ont eu pour leur frais ! C’est les habitants israéliens aussi, dont Netanyahou lui-même, qui passent la nuit dans les abris ; c’est les bâtiments officiels qui
sont touchés par les missiles, c’est un F16 qui se fait abattre et les pilotes disparus, par une résistance pourtant sous embargo, même alimentaire, depuis une décennie.
Ce seraient donc nos bienfaisants pourvoyeurs de fonds et de logistiques, pour les rebelles qui détruisent la Syrie, qui se seraient précipités au Caire
pour faire pression sur Hamas afin d’arrêter les tirs de missiles et ce, selon certains analystes, pour éviter des déclarations qui offusqueraient leur maitre d’une part et pour donner à
leur ami israélien une carte favorable à sa campagne électorale d’autre part notamment l’acceptation par le Hamas d’une trêve «sans conditions» qui «craindrait une opération terrestre
après l’anéantissement de ses bases de lancement de missiles».
Si une dizaine de simples missiles «fadjr 5» ont créé l’affolement en Israël que dire si des centaines de ces redoutables missiles iraniens, de haute
technologie, s’abattent sur les israéliens ?
Incontestablement, le «Dôme de fer» n’est plus désormais qu’une imposture, qu’un «couscoussier» et l’entité sioniste sera dorénavant à la portée de tous les
missiles de la résistance ; un colosse aux pieds d’argile. Et dire que ces bandits sionistes veulent attaquer ce pays qui peut en faire une bouchée y compris les roitelets du golfe
!
Même si la réaction limitée de la résistance palestinienne ne peut ébranler un régime fasciste surarmé que soutien tout l’occident, il demeure que les
sionistes ont été surpris par la réaction farouche qui a mis à néant la fable de leur invincibilité. D’où cette diversion par la «fausse victoire du Hamas». Passons !
En fait, ce qui a été obtenu de l’accord du Caire est d’abord un droit basique inaliénable qui ne devrait pas constituer un élément de négociation. Où est
donc cette victoire quand vous obtenez le droit de manger, de boire etc. après vous en avoir privé par un embargo illégal et inhumain ? C’est une des tactiques ignobles des sionistes qui
n’ont d’humain que l’apparence. Ils trompent le monde en montrant qu’ils sont vertueux alors qu’ils ne font que restituer, par la pression, un droit. Comme si on vous autorisait de mettre
un pantalon après vous avoir mis nu ! Un commentateur éclairé compare cet «accord» du Caire à cette histoire de Jeha (personnage légendaire de contes et anecdotes populaires au Maghreb) :
A chaque assemblée des gens d’un douar, un villageois ne cesse de perturber les débats avec ses sempiternelles lamentations sur ses conditions de vie en particulier l’exiguïté de son
gourbi. Il avait âne, un bouc, 2 chèvres et 2 moutons. Jeha connu pour sa sagesse et ses capacités à résoudre les problèmes intervient en lui promettant de résoudre son problème en 5
jours à condition qu’il respecte à la lettre ses recommandations. La 1ère du 1er jour est qu’il doit mettre, dans son gourbi, tous ses animaux. Le paysan s’exécuta. Le lendemain il s’en
plaint pour avoir vécu un «enfer» surtout à cause de l’âne. Jeha l’autorise au 2ème jour de sortir l’âne. Le lendemain il s’en plaint de l’odeur du bouc, mais il est «mieux qu’hier».
Jeha le débarrasse du Bouc. Le 3ème jour il déclare «commencer à
respirer» et ce jusqu’à le débarrasser de tous les animaux. Au dernier jour le paysan annonce, avec soulagement, avoir «passé la nuit la plus
paisible de ma vie» ! Conclusion du commentateur : «croire qu’une réunion
de 2 jours entre les représentants des spoliateurs sionistes et des hypocrites puissent apporter un rayon de lumière aux palestiniens est une vue de l’esprit».
Au-delà du gain politique et stratégique, les Palestiniens savent mieux que quiconque qu’ils n’ont encore rien obtenu de leurs droits fondamentaux légitimes
qui leur terre, leur droit au retour. Le combat demeure entier face à la réalité et les leçons à tirer après chaque action et épreuve.
La réalité et que les Palestiniens pouvaient régler leur problème avec Israël si leurs congénères arabes, du golfe en particulier, avaient cette volonté. La
même volonté et promptitude qui a permis, par leur «Ligue», de se réunir plusieurs fois en quelques mois, dont 2 fois en 24 heures, pour décider d’une série de sanctions contre la Syrie
pour faire tomber son régime qui se trouve être le nœud gordien politiques des sionistes sur la Palestine avec l’Iran et le Hezbollah. Contre Israël, il suffit de se réunir une seule fois
prendre des mesures radicales, comme menacer l’occident par l’arme du pétrole (proposition de l’Irak), pour voir, par enchantement, le problème réglé définitivement ! Ce n’est pas dans
leurs intérêts «stratégiques».
Serait bien naïf celui qui attend des organisations dites «arabes» ou «islamiques» une quelconque prise de position contre Israël et ceux qui les
soutiennent tant que des États perfides œuvrent pour leurs intérêts personnels ; qui pour accaparer le pouvoir (les frères musulmans), qui pour perpétuer leur dynastie (les ploutocraties
du golfe) qui, tel un Cheval de Troie, rêve en «Otanien», de devenir le nouvel Ottoman des arabes !
Tous sont d’accord avec ce projet «Nouveau Moyen-Orient» américano-sioniste qui devait ôter toute puissance aux arabes en les pulvérisant en petit États sur
des bases religieuses, sectaires et ethniques pour en faire des peuplades amorphes et obéissantes. La Palestine étant la question nodale qui unie, il fallait donc anéantir toute forme de
résistance à son sujet.
Il faut comprendre la visite, autorisée par Israël, du cheikh qatari plus comme une tentative alléchante de corrompre la résistance armée, en espèce et en
nature, pour l’emmener à abandonner le combat de leurs ascendants qu’un acte de bienfaisance visant à soutenir une cause et à rebâtir une ville martyr. N’est-il pas bizarre que c’est au
lendemain de cette visite qu’Israël assassine un important responsable de la résistance, «récalcitrant» ?
La leçon est que rien ne vaut la lutte armée contre un colonisateur en comptant sur ses propres forces, unies, avec les aides d’amis sûrs. C’est pénible,
coûteux, long, mais l’issue est certaine. Les exemples dans le monde ne manquent pas. Il reste, cependant, ces deux pétromonarchies perfides qui constituent l’obstacle majeurs des
arabo-musulmans qu’il faudra, par tous les moyens réduire, car ne cessant pas d’affaiblir la large coalition antisioniste en la simplifiant à une coalition «sunnite» inopérante pour
enterrer, définitivement, la lutte d’un peuple pour un État viable.
Des palestiniens, victimes permanentes des exactions d’un «Israël» – englué dans les contradictions d’une idéologie colonialiste et fasciste – avec la
bénédiction de l’Occident et de certains états arabes sans que l’on reconnaisse leur droit à se défendre, les voilà défier par eux-mêmes et par les armes leur bourreau en mettant à nu,
irrémédiablement, sa vulnérabilité. Pour le faire, ils n’avaient pas eu besoin de l’aval de la «Ligue Arabe» ou de son soutien. Ils avaient compté sur leurs propres forces soutenues par
leurs amis non arabes. Il ne reste donc aux arabes, encore fidèles, aux musulmans sensés et aux pays épris de paix et de liberté qu’à accabler ces scélérats pour les neutraliser, à
jamais, avec leur funeste idéologie.
Il faut croire que le sionisme est arrivé au point nodal de son évolution historique dont il est impératif d’exploiter la situation pour en faire un moment
de rupture. Le monde est assez convaincu qu’il est face à un gouvernement israélien hypocrite, paranoïaque et usurpateur que pilotent des bandits sans origines et sans vertus, sous
tutelle de lobbies influents dotés de moyens redoutables et immoraux.
L’offensive doit être engagée, à notre avis, sur trois directions : économique, politique, médiatique.
1. Lier les intérêts économiques des Américano-sionistes et de certains pays européens au règlement définitif et juste du problème palestinien. Lier toute
adversité par des conséquences économiques. L’arme la plus décisive est celle du pétrole/gaz qui a donné ses preuves par le passé.
2. L’action politique doit passer par la refondation des institutions arabes, les regroupements régionaux d’intérêts communs en intégrant sans attendre
l’Iran, l’offensive diplomatique doit viser la réorganisation des instances et organisations internationales qui se caractérisent par leur partialité tout en améliorer les politiques
intérieures afin d’enlever tout prétexte sur la question des droits de l’homme.
3. L’action médiatique et fondamentale pour contrer leur propagande. Elle doit se faire en anglais, espagnol, français et viser à démystifier le sionisme en
dévoilant son vrai visage, c’est-à-dire une idéologie coloniale inhumaine qui ne survie que par l’agression et le mensonge. Elle doit toucher les opinions occidentales qui influent sur
les décisions politiques.
Toute chose a ses limites. Les limites de l’adversité et du chantage des États sont leurs intérêts qui peuvent être compromis par les excès de celui qu’ils
sont censés protéger.
La Palestine vient d’être admise à l’ONU, comme État observateur non-membre, avec 138 voix pour, 9 voix contre et 41 abstentions (dont 4 pays africains).
Une autre victoire d’importance. Un cauchemar pour les sionistes d’Israël et d’Amérique. Quelques jours avant, il était inimaginable que des missiles palestiniens s’abattent aux portes de
Tel-Aviv, montrant que désormais aucune ville ne sera à l’abri en cas d’agression. La Syrie, le Hezbollah et l’Iran (ainsi que d’autres) restent, en le réaffirmant à toutes les occasions,
leurs soutiens puissants et inconditionnels. Les États du golfe, surtout les pétromonarchies Saoudiennes et du Qatar restent les seuls États à l’origine du malheur arabe, par leur
félonie, qui empêche toute évolution et émancipation. Les délégués du Qatar et de l’Arabie Saoudite qui ont montré leur «indignation» devant les crimes de l’armée israélienne lors de la
dernière réunion des ministres des Affaires étrangères de la «Ligue arabe» est de la pure comédie. C’est lors de la réunion du 13 novembre 2012 au Caire que le Ministre des AE Tunisien,
et non moins gendre de Ghannouchi, réplique à son homologue algérien ainsi – alors qu’il s’adressait au Ministre Qatari auquel il demandait des «solutions concrètes
dans le soutien à Gaza» – comme un ignorant et un «brosseur» : «En cinquante ans,
qu’a-t-elle donc fait l’Algérie pour la cause palestinienne ?». Mal lui en prit, il a reçu la foudroyante réponse suivante : «À ceux qui
s’interrogent où était l’Algérie, je répondrai que nous n’avions pas à renvoyer un ambassadeur sioniste qui ne rêve même pas de mettre les pieds chez nous. Devons-nous par exemple cesser
d’exporter notre gaz à l’État sioniste ? Devons-nous expulser les bases américaines et celles de l’OTAN de nos territoires dont nous avons juré qu’ils n’y mettront jamais les pieds ?
Dites-nous ce que nous devons faire, partir au djihad contre Israël ? C’est ce qu’il y a de plus facile pour un Algérien libre, mais garantissez nous votre non trahison, assurez-nous que
vous ne nous poignarderiez pas dans le dos comme à chaque fois… garantissez nous l’ouverture de vos frontières et nous… Nous avons été éduqué dans la haine du sionisme et vous avez été
éduqué dans la trahison».
La levée complète du blocus sur Gaza est une exigence non négociable et indiscutable ! Qu’est-ce que c’est ce monde qui ferme les yeux sur une immoralité et
une illégalité imposée par un ramassis des voyous, colonialistes, sans origines et mercenaires, sur un peuple chez lui, qui ne fait que défendre sa terre et sa dignité ? Sinon, il faut
dissoudre toutes ces institutions dites «internationales» en se retirant au plus vite, car complice d’une idéologie qui sème le désordre et la désolation là où elles s’y introduisent
!
Il appartient, impérativement, au Monde de l’équité et de la liberté de riposter pour extirper, sans appréhensions, cet «abcès purulent», de la planète, que
condamnent la raison et l’histoire. Ils l’avaient fait pour les systèmes et idéologies qui visent la domination et l’avilissement de l’homme, pourquoi pas pour le sionisme qu’il faut en
urgence mettre au rebut de l’Histoire !
Mentalité belliciste euro-américaine dévoilée ! Pourquoi ils craignent les BRICS
Écoutez cette critique épique de l’obsession de l’Occident collectif pour la «dissuasion» et ce que cette idéologie agressive signifie réellement.
Aujourd’hui, j’accueille un panel avec 3 collègues d’Afrique et d’Eurasie pour discuter de l’addiction de l’Occident à ce qu’ils appellent la «dissuasion» mais qui, à maintes reprises, a
pris la forme d’agression, d’attaques et d’opérations de changement de régime. Pourquoi l’Occident ne peut-il pas surmonter son amour mortel pour la belligérance ?
Pour en discuter, je suis accompagné du Dr. Aghogho Apkome, professeur à l’Université de Zululand en Afrique du Sud, du Dr. Jan Oberg, chercheur en paix à
la Fondation Transnationale pour la Paix et la Recherche sur l’Avenir en Suède, et du Dr. John Pang, chercheur principal à l’Académie de Perak, un groupe de réflexion en Malaisie.
C’est à peu près la situation sur le terrain aujourd’hui. La majorité de la masse terrestre de la Syrie est contrôlée par cinq groupes : Al-Qaïda (HTS), les
Kurdes (FDS), les FDI (Israël), les Turcs et les restes de l’armée syrienne (AAS). Bien entendu, la situation étant extrêmement fluctuante, une partie du territoire est susceptible de
changer de mains dans un avenir proche, à mesure que les groupes rivaux s’affrontent entre eux. Mais voici ce qui ne changera pas : Aucun gouvernement capable de mettre en place un État
syrien unifié, contigu et viable, doté d’une administration centrale, n’émergera. Cela n’arrivera pas. Les différentes armées sont trop puissantes pour qu’un seul groupe puisse écraser
les autres et rétablir un gouvernement qui gouverne l’ensemble du territoire syrien précédemment contrôlé.
Pourquoi cela est-il important ?
Parce que nous devons reconnaître qu’Israël a accompli ce qu’il cherchait depuis le début : il a non seulement recruté des alliés pour l’aider à renverser
Assad, mais il a également anéanti l’État syrien. La Syrie a disparu, elle n’existe plus. Et c’est l’objectif d’Israël depuis plus de 40 ans.
Nous ne devrions donc pas considérer les événements de la semaine dernière comme aléatoires ou spontanés, car ce n’est ni l’un ni l’autre. Tout ce qui s’est
passé s’aligne étroitement sur un plan stratégique produit par un intellectuel sioniste (Oded Yinon) il y a plus de quarante ans et qui – selon le biographe Israël Shahak – a concocté
«un plan précis et
détaillé (…) pour le Moyen-Orient qui est basé sur la division de toute la région en petits États et sur la dissolution de tous les États arabes existants». Point
final.
C’est ici que les lecteurs doivent s’arrêter un instant et se demander honnêtement si cela explique avec précision les combats et les troubles incessants
auxquels nous assistons au Moyen-Orient depuis vingt ans.
La réponse est : oui. L’Irak, la Libye, le Liban, la Syrie, etc. Il ne s’agit pas de simples pays, mais
de points à l’ordre du jour de la liste de contrôle sioniste pour la domination régionale. Cessez donc de penser que les guerres ont quelque chose à voir avec Assad, le pétrole,
les oléoducs, le Hamas ou même la sécurité d’Israël. Car ce n’est pas le cas. Il s’agit de guerres visant à établir
l’hégémonie israélienne sur le Moyen-Orient. Examinons le document lui-même, intitulé «Une stratégie pour
Israël dans les années 80», rédigé par Oded Yinon :
«Le monde arabe
musulman est construit comme un château de cartes temporaire assemblé par des étrangers sans que les souhaits et les désirs des habitants aient été pris en compte. (…) chaque État arabe musulman est
aujourd’hui confronté à une destruction sociale ethnique de l’intérieur, et dans certains d’entre eux, une guerre civile fait déjà rage. Tous les États arabes à l’est d’Israël
sont déchirés, morcelés et en proie à des conflits (…) Ce tableau
des minorités
ethniques nationales, qui s’étend du Maroc à l’Inde et de la Somalie à la Turquie, indique l’absence de stabilité et la
dégénérescence rapide de toute la région. Si l’on ajoute ce tableau à celui de l’économie, on voit que toute la région est construite comme un château de cartes, incapable
de résister à ses graves problèmes».1
Ainsi, dans les premiers paragraphes, l’auteur identifie les vulnérabilités des sociétés actuelles qui peuvent être exploitées pour l’avantage stratégique
d’Israël. L’accent est mis, bien entendu, sur les «minorités ethniques» qui peuvent être incitées à exacerber les divisions existantes au sein de la société afin d’affaiblir le corps
politique dans son ensemble, ce qui conduirait à un changement de régime. Voici le point essentiel :
«Le front occidental
est en fait moins compliqué que le front oriental. La dissolution totale du Liban en cinq provinces sert de précurseur à l’ensemble du monde arabe. (…) La dissolution de la Syrie et de
l’Irak en régions ethniquement ou religieusement uniques, comme le Liban, est l’objectif principal d’Israël sur le front oriental à long terme, tandis que la dissolution de la
puissance militaire de ces États est l’objectif principal à court terme. La Syrie se désagrégera, conformément à
sa structure ethnique et religieuse, en plusieurs États, comme dans le Liban actuel, de sorte qu’il y aura un État alaouite chiite le long de la côte, un État sunnite à Damas,
hostile à son voisin du nord, et les Druzes qui créeront un État, peut-être même dans notre Golan, et certainement dans le Hauran et dans le nord de la Jordanie. Cet état de fait sera la
garantie de la paix et de la sécurité dans la région à long terme, et cet objectif est déjà à notre portée aujourd’hui».[1]
Je répète : «Cet état de fait sera
la garantie de la paix et de la sécurité dans la région à long terme». En d’autres termes, l’incitation à la violence ethnique et religieuse contre d’autres groupes au
sein de la société est la stratégie opérationnelle pour parvenir à une domination régionale. Pour assurer la sécurité d’Israël, il faut encourager les Arabes à s’entretuer.
Est-ce bien clair ?
En ce qui concerne les Palestiniens, il y a cette petite pépite :
«Une coexistence et
une paix véritables ne régneront sur la terre que lorsque les Arabes comprendront que sans la domination juive entre le Jourdain et la mer, ils n’auront ni existence ni sécurité. Une
nation propre et la sécurité ne seront possibles qu’en Jordanie».[1]
Gardez à l’esprit que ce texte a été écrit en 1982, ce qui signifie que les politiciens du parti de Netanyahou n’ont jamais eu l’intention d’échanger des
terres contre la paix ou de remplir leurs obligations en vertu de la résolution 242 des États-Unis d’évacuer les territoires occupés. Il s’agissait toujours d’une ruse visant à confondre
les crédules aux États-Unis.
L’économiste Jeffrey Sachs a confirmé une grande partie de ce que nous avons dit ici. Il a récemment fait preuve d’une grande franchise dans un certain
nombre d’interviews sur YouTube, où il a rejeté la responsabilité de toutes les guerres récentes au Moyen-Orient sur Benjamin Netanyahou. Voici ce qu’a dit Sachs dans un article récent
de Consortium
News :
La chute de la Syrie cette semaine
est le point culminant de la campagne israélo-américaine contre la Syrie qui remonte à 1996 avec l’arrivée de Netanyahou au poste de Premier ministre. La guerre
israélo-américaine contre la Syrie s’est intensifiée en 2011 et 2012, lorsque l’ancien président américain Barack Obama a chargé secrètement la CIA de renverser le gouvernement syrien
dans le cadre de l’opération Timber Sycamore. (…)
La chute de la Syrie a été rapide en raison de plus d’une décennie de sanctions économiques écrasantes, du fardeau de la guerre, de la saisie par les
États-Unis du pétrole syrien (…) et, plus immédiatement, des attaques d’Israël contre le Hezbollah. (…) L’ambition de Netanyahou de
transformer la région par la guerre, qui remonte à près de trois décennies, se déroule sous nos yeux. (…)
La longue histoire de la campagne
israélienne visant à renverser le gouvernement syrien n’est pas très bien comprise, alors que le dossier documentaire est clair. (…)
La guerre d’Israël contre la Syrie a commencé avec les néoconservateurs américains et israéliens en 1996, qui ont élaboré une stratégie de «rupture
nette» pour le Moyen-Orient à l’intention de Netanyahou lorsqu’il est arrivé au pouvoir. (…) Le cœur de la stratégie de «rupture
nette» appelait Israël (et les États-Unis) à rejeter la «terre contre la paix», l’idée selon laquelle Israël se retirerait des territoires palestiniens occupés en échange de la paix.
(…)
La stratégie de Netanyahou a été
intégrée à la politique étrangère des États-Unis.L’élimination de la Syrie a
toujours été un élément clé du plan, comme l’a confirmé le général Wesley Clark après le 11 septembre 2001. (Le rôle du lobby israélien est expliqué en détail dans le
nouveau livre d’Ilan Pappé, «Lobbying for
Zionism on Both Sides of the Atlantic»). (…)
À ce jour, les États-Unis ont mené
ou parrainé des guerres contre l’Irak (invasion en 2003), le Liban (financement et armement d’Israël par les États-Unis), la Libye (bombardements de l’OTAN en 2011), la Syrie
(opération de la CIA au cours des années 2010), le Soudan (soutien aux rebelles pour faire éclater le Soudan en 2011) et la Somalie (soutien à l’invasion de l’Éthiopie en
2006).
Une éventuelle guerre des États-Unis contre l’Iran, ardemment souhaitée par Israël, est toujours en suspens. (…) Les États-Unis et Israël se
félicitent d’avoir réussi à anéantir un autre adversaire d’Israël et défenseur de la cause palestinienne, Netanyahou revendiquant «le mérite d’avoir lancé le processus
historique». (…)
L’ingérence américaine, à la
demande de l’Israël de Netanyahou, a laissé le Moyen-Orient en ruines, avec plus d’un million de morts et des guerres ouvertes faisant rage en Libye, au Soudan, en Somalie, au Liban,
en Syrie et en Palestine, et avec l’Iran au bord d’un arsenal nucléaire, poussé contre ses propres inclinations à cette éventualité».2
Ce sont les guerres d’Israël, et elles
sont menées pour poursuivre les intérêts israéliens et non les intérêts américains. L’armée américaine (et la classe politique) a été détournée par les manœuvres de
lobbyistes qui savent comment actionner les leviers du pouvoir pour atteindre leurs propres objectifs. Leur taux de réussite est éloquent. Une grande partie du Moyen-Orient est en ruines,
ce qui était prévu dès le départ.
Mais maintenant vient la partie la plus difficile, car rien n’a vraiment été résolu en Syrie. Oui, Assad est parti et, oui, l’État syrien s’est désintégré.
Mais combien de temps faudra-t-il avant que la Turquie ne combatte les Kurdes soutenus par les États-Unis dans l’Est, ou avant que les intérêts israéliens et turcs ne s’affrontent dans le
centre ou le sud de la Syrie, ou avant que le HTS ne se révèle être l’organisation terroriste peu fiable que l’on sait et refuse de suivre les ordres de Washington et de Tel-Aviv ? Alors,
oui, les envahisseurs peuvent se féliciter cette semaine «d’un travail bien fait», mais la conflagration syrienne n’est pas encore terminée, loin s’en faut.
Un événement important s’est produit la semaine dernière, qui donne une idée de ce qui se passera à l’avenir dans ce pays meurtri, même si la déclaration a
été minimisée par la plupart des médias. Mercredi, des responsables de Hayat Tahrir-al Cham (HTS) ont annoncé que Mohammed al-Bachir avait été nommé
Premier ministre par intérim de la Syrie. Al-Bachir, qui dirigeait la province d’Idlib, a été choisi pour diriger un cabinet restreint dont la tâche sera de veiller à ce que
les agences gouvernementales, les banques et les services publics continuent de fonctionner sans interruption. Plus important encore, al-Bachir, qui parle anglais, est
probablement le technocrate désigné par Washington pour lancer la vente des actifs et des entreprises d’État du pays, de ses ressources naturelles et de tout ce qui a de la
valeur.Si
l’on en juge par l’expérience passée, il supervisera probablement une forte réduction des dépenses publiques, ainsi que des coupes sombres dans l’éducation, la sécurité publique et les
soins de santé.Il cherchera également à obtenir du
FMI des prêts considérables pour la reconstruction, qui seront détournés vers des comptes étrangers pour sa famille et ses amis, laissant les Syriens ordinaires avec un océan d’encre
rouge qu’ils ne pourront jamais espérer rembourser. Cela vous rappelle quelque chose ?
Malheureusement, les débuts de Bachir ne se sont pas déroulés aussi bien que prévu. Voici le récit de NBC
News :
«Lorsque le nouveau
premier ministre intérimaire de la Syrie, Mohammad al-Bachir, a présidé une réunion du cabinet à Damas mardi, le drapeau de l’opposition soudainement victorieuse du pays était suspendu
derrière lui. À
côté de ce drapeau, cependant, se trouvait une deuxième bannière, très prisée des combattants islamistes sunnites de la région, sur laquelle figuraient les grandes lettres arabes de la
Shahada, une déclaration de foi islamique.
Alors qu’une nouvelle
Syrie émerge rapidement des ruines du régime Assad, le monde entier est à l’affût d’indices de ce à quoi elle pourrait ressembler – et ce second drapeau inquiète ceux qui
espèrent un avenir de modération et de tolérance. (…)
Le HTS est interdit
en tant qu’organisation terroriste aux États-Uniset ailleurs et est issu d’une branche
d’Al-Qaïda. Son chef, Abu Mohammad al-Joulani, a déclaré il
y a dix ans qu’il n’y aurait pas de place pour les minorités religieuses dans la Syrie islamiste dont il rêvait. Il a également laissé entendre qu’il pourrait apporter le
terrorisme à l’Occident si celui-ci ne se retirait pas des guerres du Moyen-Orient.
Plus récemment,
cependant, Joulani, qui utilise désormais son vrai nom, Ahmad al-Sharaa, s’est en quelque sorte refait une beauté, en se taillant la
barbe, en revêtant un treillis vert occidentalisé et en prônant la tolérance à l’égard de la myriade de croyances syriennes. Néanmoins, de nombreux observateurs réservent leur jugement
jusqu’à ce que ces mots deviennent des actions. (…)
Le fait de voir les
couloirs du pouvoir syrien accueillir un drapeau «indiquant des tendances islamistes-salafistes» a «mis les gens en alerte», a déclaré Sukkar.
Bien qu’il ne pense pas que le déploiement de l’emblème ait été une décision «judicieuse», il considère qu’il reflète davantage les origines des rebelles à Idlib que quoi que ce soit
d’autre….
La crainte classique
des observateurs occidentaux de la politique étrangère était qu’Assad soit renversé mais remplacé par quelque chose qui n’est pas beaucoup mieux : un groupe terroriste extrémiste.
(…)
L’affichage du
drapeau dans une image censée représenter le nouveau gouvernement de transition de la Syrie montre que le HTS et Joulani sont toujours «profondément ancrés dans leur idéologie et leur
vision du monde salafiste et sunnite» . (…)
Le groupe faisant
désormais entendre des voix plus modérées et se trouvant dans une position d’influence considérable, les États-Unis envisagent de retirer à HTS
son statut de groupe terroriste, ont déclaré à NBC News deux responsables de l’administration actuelle et un ancien haut fonctionnaire américain. Washington surveillera de près
les actions du groupe militant depuis son nouveau poste d’observation politique».3
Mohammed
al-Bachir avant et après son lifting occidental
Voyons si j’ai bien compris : L’administration Biden remplace Assad par une organisation terroriste, mais elle est soudain surprise lorsqu’elle découvre que
le groupe est dirigé par des terroristes. Est-ce bien cela ?
En effet. Comme vous pouvez le constater, rien de tout cela ne résout la crise fondamentale créée par le retrait d’Assad. Au contraire, les principaux
partisans du changement de régime – la Turquie, les États-Unis et Israël – ont simplement transformé la Syrie en un champ de bataille encore plus vaste où leurs propres intérêts
divergents se manifesteront bientôt sous la forme d’un combat mortel.
Combien de temps s’écoulera-t-il avant que la Turquie n’entre en conflit avec Israël ou les États-Unis ? Combien de temps avant qu’une guerre
sectaire n’engloutisse le pays ?
Pas longtemps, je le parierais. Et pour ceux qui pensaient que le renversement du «méchant dictateur» apporterait la paix et la sécurité. Ils
feraient bien d’y réfléchir à deux fois.
Bachar al-Assad a fui
la Syrie vers Moscou, où il a semble-t-il obtenu l’asile de la part de la Russie. Les affiliés d’Al-Qaïda qui l’ont chassé ont déclaré
la victoire des«moudjahidines» à
Damas. Biden et Netanyahou se
sont publiquement attribué le mérite d’avoir contribué au changement de régime, et bien sûr, Erdogan, en Turquie, doit lui aussi en être félicité.
Et pourtant, dans le discours occidental dominant, un certain tabou persiste lorsqu’il s’agit d’évoquer une opération de changement de régime soutenue par
les États-Unis et leurs alliés. Nous sommes tous censés faire semblant de croire qu’il s’agit d’un soulèvement 100% naturel, mené uniquement et exclusivement par le peuple de Syrie,
malgré des années
et des années de preuves du contraire. c’est ce que nous sommes censés prétendre, même après avoir observé l’alliance de pouvoir américaine écraser la Syrie via une guerre par
procuration, les sanctions générant
la famine, les campagnes
de bombardement incessantes et une occupation militaire explicitement conçue pour couper
la Syrie du pétrole et du blé afin d’empêcher sa reconstruction après la guerre
civile soutenue par l’Occident.
Les gens se fâchent en entendant cela, mais c’est vrai. Les grands événements mondiaux ne se produisent pas sans intervention des grandes puissances
mondiales, qui ont tout intérêt à ce qu’ils aboutissent. Si cette affirmation vous met mal à l’aise, sachez qu’il s’agit d’une dissonance cognitive. C’est ce que l’on ressent lorsqu’on a
tort.
Peut-être que cela vous gêne de voir l’implication de l’alliance de pouvoir américaine en Syrie, et peut-être que vous préféreriez croire à une bande
d’héroïques combattants de la liberté ayant vaillamment renversé un sinistre dictateur tout seuls, comme dans un film hollywoodien. Mais la vie réelle ne s’aligne pas vos préférences.
Dans la vraie vie, l’empire mondial centralisé autour des États-Unis sera toujours profondément impliqué dans de tels événements.
Vous serez peut-être enclins à croire que je «réfute l’action des
Syriens» et que c’est le pire des péchés. Mais rien de tout cela ne va à l’encontre des actions menées par les Syriens. De toute évidence, de nombreux Syriens voulaient le départ
d’Assad, et de toute évidence, beaucoup ont leurs propres raisons de le combattre, sans lien avec l’empire américain. Il n’y a pas de contradiction entre cette évidence, et la réalité
bien documentée qui montre que la structure de pouvoir centralisée par les États-Unis s’est trouvée dans les coulisses syriennes dès
le début des violences en 2011, et que son implication a entraîné les événements auxquels nous assistons aujourd’hui.
Il ne s’agit pas de dire que l’empire américain a contrôlé l’esprit des Syriens, les contraignant à se retourner contre leur gouvernement sans intervention
de leur part. En revanche, l’empire a exercé une pression considérable pour qu’un groupe de Syriens plutôt qu’un autre parvienne à ses fins.
Vous pouvez soutenir que l’interventionnisme occidental en faveur d’un changement de régime aura des retombées positives cette fois-ci (en ignorant les
montagnes de preuves historiques prouvant constamment le contraire), mais ce que vous ne pouvez pas rationnellement nier que l’interventionnisme occidental en faveur d’un changement de
régime a opéré en Syrie.
Le libéralisme occidental a ceci d’étrange que ses adeptes se fient largement à leur capacité à compartimenter les actions de l’empire occidental, voire
même occulter cet empire. Le libéral occidental vit dans un univers alternatif imaginaire où les puissances occidentales mènent peu ou prou leurs petites affaires, où les dirigeants
occidentaux assistent passivement à la violence et la destruction dans le monde tout en plaidant pour la paix et la diplomatie du haut de leurs estrades. Ils prétendent que l’empire
n’existe pas, que ce n’est que pure coïncidence si les conflits, les coups d’État et les soulèvements continuent de se produire en faveur des intérêts stratégiques de Washington.
En réalité, comment comprendre les réalités du monde si l’on n’intègre pas que les États-Unis constituent la plaque tournante d’un empire non déclaré
œuvrant sans relâche à rassembler la population mondiale sous la bannière d’un pouvoir unique régi par les États-Unis. Les quelques pays ayant résisté avec succès à l’absorption dans ce
bloc impérial sont les méchants officiels que nous, Occidentaux, sommes tous conditionnés à haïr : la Chine, la Russie, l’Iran, la Corée du Nord et quelques États socialistes d’Amérique
latine. La Syrie faisait partie de cette liste, mais c’est désormais caduc. La Syrie a été absorbée par le blob de l’empire.
Et demain, le blob impérial déplacera la mire sur la prochaine nation non absorbée. C’est la dynamique sous-jacente à tous les conflits majeurs sur terre.
Cette dynamique est expurgée de la vision du monde occidentale dominante grâce à la collaboration des organes
de propagande occidentaux connus sous le nom de médias de masse, ainsi que du système d’endoctrinement occidental connu sous la dénomination d’école. Cette dynamique est expurgée
de notre vision du monde et occultée par les ploutocrates et les gestionnaires de l’empire au service de la manipulation de nos systèmes d’information, car dans le cas contraire, nous
comprendrions que l’empire américain est la structure de pouvoir la plus tyrannique et la plus abusive sur cette planète à ce jour.
Et c’est incontestablement le cas. Aucune autre structure de pouvoir n’a passé le XXIe siècle à tuer des gens par
millions dans des guerres d’agression tout en quadrillant la planète avec des centaines de bases militaires, et en écrasant sans relâche toute entité opposée à ses diktats, où
que ce soit sur la planète. Ni la Chine, ni la Russie, ni l’Iran, ni Cuba, ni Bachar al-Assad n’ont tyrannisé et abusé le monde comme l’empire américain en ces temps modernes.
Et maintenant, le blob impérial progresse vers sa prochaine cible, après avoir grossi d’un cran de la taille de la Syrie après des années passées à absorber
cette nation via une guerre par procuration, des sanctions, des campagnes de bombardement incessantes par Israël, et une occupation militaire conçue pour la priver de ses ressources
alimentaires et énergétiques.
Notre monde ne connaîtra pas la paix tant que nous serons gouvernés par un empire nourri de flots infinis de sang humain. Espérons que cet empire
disparaîtra le plus vite possible.
Si le défunt Mouammar Kadhafi revenait de sa tombe, il reconnaîtrait immédiatement la nouvelle Libye, bien qu’il ne l’ait jamais vue. Il avait prédit
presque tout ce qui se passe aujourd’hui dans son pays ainsi que dans le reste du monde.
«Après la Palestine,
ça sera le Liban, la Syrie, l’Égypte… puis le Maghreb. L’entité sioniste ne reconnaît ni ambassade ni amis. Son rêve est le grand Israël». ~ Kadhafi – milieu des années
90
Du 31 octobre au 1er novembre 2024, Minsk a accueilli la deuxième conférence internationale sur la sécurité eurasienne, au cours de laquelle a été présentée
la «Charte eurasienne de la multipolarité et de la diversité au XXIe siècle».
Le président du Belarus, Alexandre Loukachenko, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, y ont prononcé un discours dans lequel ils ont
souligné que le monde unipolaire était révolu et qu’un nouveau système de sécurité internationale était nécessaire. Et puisque l’Occident est principalement coupable d’attiser les
conflits et de proposer des «formules sans issue», une question naturelle se pose : Comment et avec qui créer une nouvelle architecture de sécurité ?
L’Europe, petite pointe de l’Eurasie, comme l’a dit Nikolaï Danilevsky, ne peut prétendre à un monopole sur les questions de sécurité régionale, même si de
telles tentatives sont faites dans le format euro-atlantique (le bloc de l’OTAN, ainsi que l’influence sans précédent des États-Unis sur l’UE). Néanmoins, la proposition du président
russe Vladimir Poutine de créer un espace économique commun de Lisbonne à Vladivostok – le projet de la Grande Eurasie – est toujours d’actualité. Il ne fait aucun doute que la grande
majorité des citoyens de l’UE aimerait entretenir des relations constructives et amicales avec la Russie, ainsi qu’avec d’autres pays d’Eurasie qui font l’objet de sanctions de la part de
l’UE et des États-Unis (par exemple, l’Iran et la République populaire démocratique de Corée). Le principal problème de l’Europe aujourd’hui est donc celui des élites politiques. Dans
certains pays, une terrible russophobie persiste (États baltes, Pologne), tandis que d’autres tentent de feindre la neutralité et de suivre la politique générale de Bruxelles.
Néanmoins, certains dirigeants eurosceptiques démontrent, en paroles et en actes, l’adéquation de la voie politique qu’ils suivent. Outre la Republika
Srpska en Bosnie-Herzégovine, la Serbie a obstinément résisté aux pressions occidentales, ce qui a valu à ses dirigeants le risque d’une nouvelle révolution de couleur. La Hongrie et la
Slovaquie mènent des politiques rationnelles et équilibrées, en particulier dans le contexte de la crise ukrainienne et de leurs frontières communes. Il est révélateur qu’un autre pays
ayant des frontières communes montre un penchant évident pour l’euroscepticisme. En Roumanie, par exemple, lors du premier tour de l’élection présidentielle de dimanche dernier, Calin
Georgescu, anciennement associé au parti nationaliste radical AUR mais se présentant comme candidat indépendant, a obtenu le plus grand nombre de voix (23%). La dirigeante libérale Elena
Lasconi est arrivée en deuxième position avec 19,2% des voix, tandis que l’ancien Premier ministre Nicolae Ciuca et l’ancien secrétaire général adjoint de l’OTAN Mircea Gioane ont chacun
obtenu moins de 10% des voix.
Si Georgescu remporte le second tour, il occupera le poste le plus important de Roumanie, avec le pouvoir de nommer le Premier ministre, de négocier une
coalition et d’avoir le dernier mot en matière de sécurité et de politique étrangère. Par ailleurs, il s’est toujours montré favorable à la Russie et à son président.
Avec la victoire convaincante du parti Alternative pour l’Allemagne aux élections législatives allemandes, cela démontre l’évolution de l’environnement
politique due à la crise multidimensionnelle croissante au sein de l’UE.
Avec des hommes politiques plus compétents, il y a plus de chances que l’UE et l’OTAN ne prennent pas de décisions farfelues dirigées contre la Russie et
même contre les citoyens de l’UE.
Le fait que la Turquie, en tant que membre de l’OTAN, s’efforce de mener une politique équilibrée, consciente que les problèmes économiques ou de sécurité
régionale graves ne peuvent être résolus sans la participation de la Russie, est révélateur. Mais la Turquie a une expérience syrienne et certains intérêts communs avec la Russie,
notamment la création d’un centre énergétique avec l’aide de Moscou. Compte tenu de la position géostratégique de la Turquie et du contrôle qu’elle exerce sur l’entrée de la mer Noire,
les pays européens devront tenir compte à la fois des ambitions d’Ankara et de l’évolution de la réalité.
Plus à l’est, des transformations notables sont également en cours. Si l’Irak est toujours instable, il y a des chances que la situation s’améliore bientôt.
Les décisions relatives aux investissements et aux projets d’infrastructure en témoignent. L’Iran affiche également une dynamique positive. Compte tenu de son engagement actif en matière
de sécurité avec la Russie et de la revitalisation progressive du corridor Nord-Sud, l’Iran jouera un rôle croissant en tant que pôle géopolitique, tout en servant d’élément de liaison
dans la région.
L’Afghanistan reste une tache blanche sur la carte eurasienne dans la mesure où, après l’arrivée au pouvoir des Taliban, les relations avec le nouveau
gouvernement n’ont pas été correctement résolues. Une décision de principe visant à retirer le statut d’organisation terroriste aux Taliban en Russie a déjà été prise. D’autre part,
l’Iran et le Pakistan tentent également de régler leurs différends et de les faire évoluer dans un sens constructif (pour le Pakistan, il s’agit de la question de la démarcation de la
frontière, étant donné que, malgré son statut international accepté, la partie afghane ne reconnaît pas la ligne Durand, qui est apparue à la suite de l’occupation britannique de la
région à la fin du XIXe siècle).
Dans le contexte mondial, cependant, il faut toujours se rappeler que la politique anglo-saxonne à l’égard de l’Eurasie suit les impératifs d’Halford
Mackinder et de Zbigniew Brzezinski. Si l’Occident ne peut pas atteindre directement le Heartland (la Russie) de l’Eurasie, il tentera d’exercer une influence sur le Rimland (la zone
côtière) et l’Europe de l’Est. C’est la raison pour laquelle la crise en Ukraine a été provoquée. C’est pourquoi les tentatives de fomenter et d’intensifier les conflits par le biais de
divers mandataires se poursuivront, en particulier dans les régions que Zbigniew Brzezinski a caractérisées comme l’arc d’instabilité eurasien – le Moyen-Orient, le Caucase et une partie
de l’Asie centrale jusqu’au territoire de l’Inde.
Pour contrer ces plans destructeurs, il est nécessaire d’étendre et de renforcer l’interaction entre les États par le biais des organisations existantes et,
éventuellement, de créer de nouvelles structures de travail. Le format de l’OCS est unique à cet égard : l’organisation comprend plusieurs États qui ont des revendications territoriales
les uns contre les autres, mais qui ne dégénèrent pas en conflit actif. Le Pakistan et l’Inde ont fait du Cachemire une pierre d’achoppement pendant de nombreuses décennies. La Chine et
l’Inde, quant à elles, continuent de considérer des parties de leur territoire situées dans l’Himalaya comme leur appartenant exclusivement. Dans le même temps, ces trois États possèdent
des armes nucléaires, mais ne menacent pas de les utiliser à l’instar de la politique imprudente de l’Occident.
En ajoutant à l’OCS, l’OTSC et la coopération des BRICS (y compris le statut des pays candidats, les travaux de l’Organisation de la coopération islamique
et d’autres initiatives), on créerait un réseau efficace d’interaction politique au plus haut niveau en Eurasie et en Afrique (où les processus de décolonisation et de souveraineté se
poursuivront également, du moins dans certains États, en particulier dans la région du Sahel). L’Eurasie et l’Afrique sont l’île mondiale dont dépend le reste du monde.
Tout cela indique qu’il est nécessaire d’ajuster le travail des mécanismes qui sont désormais dépassés et d’éviter les modèles occidentaux qui ont été
imposés, y compris le développement de bases décrétées fondamentalement nouvelles en droit international.
Alors que le monde polycentrique n’a pas encore pris forme et qu’il est en transition, la multipolarité galopante exige des actions et des travaux plus
actifs pour l’avenir.
On ne peut plus y croire. L’Occident a abandonné toute
prétention à sa vache sacrée, la «démocratie», utilisée depuis des générations comme un instrument de supériorité morale pour intimider le reste du monde.
Le candidat roumain Calin Georgescu a écrasé son adversaire au premier tour des élections présidentielles, mais le résultat a été «annulé»
par un tribunal roumain, citant de manière absurde «l’ingérence russe sur TikTok» – sans aucune preuve réelle. (Voir
ici pour un examen approfondi de ces «preuves».)
Quelques réactions de mise en contexte :
En outre, l’actuel président roumain, Klaus Iohannis, s’inspirant de l’exemple de Zelensky, a déclaré qu’il resterait illégalement au-delà du délai
constitutionnel de son mandat, sans que ses partenaires occidentaux ne s’indignent, ne lancent d’appels à l’action ou ne critiquent quoi que ce soit :
Alors que l’Occident s’effiloche enfin, nous sommes témoins d’une véritable stringulation de
perversions choquantes du processus soi-disant «démocratique». Il y a quelque temps, Imran Khan avait fait la même expérience, étant rapidement emprisonné et jeté en pâture pour avoir osé
regarder à
l’est vers la Russie et la Chine. Plus récemment, les élections vénézuéliennes ont été considérées comme «volées» de manière non démocratique, sans aucune preuve, par les mêmes
personnes qui se cachent derrière l’immaculé «État de droit».
L’élection de Moldavie elle-même a ensuite été actuellement truquée
après que Sandu ait été sauvé uniquement par un vote douteux de la diaspora de l’étranger, un fait admis même par la propre figure de bâton mondialiste de président de la Géorgie :
«L’acceptation par
l’UE des résultats en Moldavie mais pas en Géorgie est la continuation d’une politique établie de deux poids deux mesures et l’utilisation flagrante de la démocratie comme slogan
uniquement lorsque cela les arrange, a déclaré Ivan
Katchanovsky, professeur à l’Université d’Ottawa et auteur du livre The Maidan Massacre in Ukraine». (source)
La réalité est à l’opposé de ce qu’elle prétend : Lors des élections en Moldavie, une multitude d’«irrégularités» et d’autres tactiques de tricherie ont
prévalu – par exemple, la privation du droit de vote de la diaspora moldave vivant à Moscou en ne lui accordant qu’un seul petit bureau de vote, ce qui a eu pour conséquence que beaucoup
n’ont pas pu voter pour l’opposant pro-russe de Sandu.
L’Abkhazie et la Géorgie ont suivi, avec une ingérence massive de l’Occident pour subvertir la démocratie réelle, avec des foules financées par des ONG
tentant de créer de nouveaux Maidans pour intimider les dirigeants et subvertir le processus politique.
Même en Corée du Sud, le président Yoon Suk-yeol, soutenu par l’Occident, a organisé un coup d’État militaire soudain qui a vu les forces spéciales armées
prendre d’assaut le bâtiment du parlement.
En France, Macron a annoncé hier son refus de démissionner après l’effondrement de son gouvernement et la démission de son Premier ministre Barnier,
déclenchant une crise politique historique. Comme dans le cas de l’Allemand Scholz : Les dirigeants européens ont perdu le mandat du peuple.
L’Occident, obsédé par le court terme, considère les diverses subversions des processus démocratiques commanditées par
la CIA comme des «victoires» : mais ces gens ont-ils réfléchi au précédent qu’ils sont en train de créer ? Ils brûlent leurs fondations, ils mettent le feu à toute leur
maison. Dans l’espoir d’éliminer quelques «guêpes» ostensibles, ils risquent maintenant de détruire tout leur ordre en l’espace d’une génération.
La perception du misérable «ordre fondé sur des règles» de l’Occident ne sera jamais réparée après cela – le reste du monde libre observe et apprend
précisément comment l’«État de droit» se conforme aux principes ; l’Occident ne regagnera jamais leur confiance, et ses institutions porteront à jamais la puanteur et la
tache de l’ingérence politique et de la haine cachée pour la véritable démocratie – qui a toujours été un mot-valise destiné à excuser les excès impérialistes de l’ordre
occidental.
L’ordre occidental s’est transformé en une odeur, et le sud
global ne peut pas se pincer les narines assez fort.
Longtemps dissimulé sous les paillettes hypnotiques du «spectacle magique» de l’hégémon, l’idole «indivisible» qu’est la démocratie a toujours été divisée
en «bonnes» et «mauvaises» formes, selon les besoins. Cela a été bien caché à un moment donné, avec des dirigeants occidentaux qui ont au moins tenté de faire semblant de maintenir la
fable. Aujourd’hui, le gouffre s’est creusé si rapidement qu’il faut prendre des mesures désespérées, en jetant toutes les précautions avec l’eau du bain, pour révéler le visage hideux du
système politique occidental, enfoui depuis si longtemps dans les cendres de ses conquêtes.
En bref, ils n’ont plus le temps de construire des mythes et des schémas élaborés et sont contraints d’agir par instinct pour sauver leur empire en
perdition. Mais ce faisant, ils ont accéléré son déclin en révélant à quel point il était illibéral et despotique depuis tout ce temps.
Un exemple éclairant de comment les choses en sont arrivées là vient de l’auteur Peter
Herling’s X thread, qui utilise son expertise du système idiosyncratique français pour donner un aperçu de la manière dont l’appareil mondialiste subvertit les processus politiques
dans chaque pays. La version plus digeste version
lecteur de fil.
«La politique
étrangère de la France n’a jamais été aussi superficielle, réflexive et incohérente, détachée de tout intérêt national, esclave du cycle de l’actualité.
J’ai été témoin de
cette évolution pendant 25 ans, au cours de ma propre carrière. Elle est porteuse de leçons sur la diplomatie en général».
Notez ce qu’il dit ensuite, tout en établissant un parallèle avec les États-Unis et leur tristement célèbre prise de contrôle de la politique par le
département d’État :
«Le changement le plus
évident est : La
présidentialisation. La politique prenait forme au sein du ministère (le Quai d’Orsay), foyer de solides traditions intellectuelles, d’un robuste corps de fonctionnaires et de
fortes personnalités dirigeantes.
Par la suite, elle
s’est déplacée vers le palais présidentiel (l’Élysée).
Au sein de l’Élysée,
la politique est d’abord élaborée par une petite équipe de conseillers techniques issus du Quai d’Orsay, en étroite coordination avec lui.
Même cela a changé,
au fur et à mesure que le personnel politique du président et le président lui-même ont pris le relais.
Cela a aussi ouvert
la porte à toutes sortes de chuchoteurs de fin de soirée, et aux impulsions, intuitions et influences provenant des réseaux personnels du président».
En bref, nous pouvons considérer qu’il s’agit d’une sorte de système subtil et intégré de freins et de contrepoids internes, qui a permis à des experts ne
relevant pas du contrôle direct du président de conserver une grande influence sur l’élaboration de la politique. Mais peu à peu, à mesure que les exigences de la secte mondialiste de
Davos en matière de manipulation, de suppression et de politiques rigoureuses augmentaient, un processus naturel a pris forme : un processus qui a vu l’affaiblissement progressif de ce
système de contrepoids auparavant efficace, en faveur du président bien placé et de son petit cercle d’éminences grises qui l’entourent.
C’est ce même processus qui a vu la présidence américaine être cooptée par une poignée de puissants agents mondialistes travaillant au Département d’État et
au Cabinet, qui ont essentiellement commencé à diriger la présidence, en contrôlant tout le flux d’informations directes vers lui, à l’intérieur et à l’extérieur.
«Cela conduit à des
décisions abruptes et mystifiantes que les professionnels de la politique étrangère apprennent parfois par les nouvelles.
Dans ce processus de
plus en plus ad hoc, ce qui a été perdu, c’est exactement ce qui fait la politique étrangère : Les cadres intellectuels, la mémoire institutionnelle, les stratégies à long terme,
l’expérience technique durement acquise.
Ils subsistent, mais
bien trop souvent en mode rattrapage.
Les cercles
diplomatiques officiels n’ont pas seulement été laissés pour compte.
Cela signifie que ce
qui structurait la politique étrangère s’est dégradé. Il ne reste que l’attirail de la
diplomatie : Des déclarations, des envoyés, des conférences avec peu de substance et encore moins de cohérence.
Pour les mêmes
raisons que la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et d’autres affichent des politiques étrangères façonnées par des préjugés ordinaires.
Parce que les hommes
politiques sont libres de structures professionnalisées, leurs caprices et préjugés personnels, et ceux de leur coterie de conseillers, l’emportent».
C’est la quintessence de la centralisation du
pouvoir par des structures globales obscures internes.
«Cela peut aider à
expliquer l’effondrement actuel des normes internationales inspirées par l’Occident, dans le contexte de Gaza.
Cela met également en
lumière ce par quoi ces normes sont remplacées : Les bas instincts, à travers lesquels resurgit une grande partie de notre passé non résolu».
Revenir en arrière :
Le dernier exemple en date de ce grand déclin est le blanchiment soudain par l’Occident du député d’ISIS et chef d’Al-Qaïda, Al-Joulani.
L’interview stupéfiante de CNN est une
interview pour l’éternité :
Les questions préprogrammées ont été conçues pour permettre au chef terroriste de présenter sa nouvelle image de marque à un public occidental. Il s’agit
d’un jeu classique : L’animateur fait semblant de «défier» le chef terroriste pour lui poser précisément la question qui lui permettra de présenter son nouveau visage avec la réponse
préparée à l’avance.
Parmi les points forts incroyables, citons le fait qu’il affirme avoir tiré un trait sur son passé au sein d’ISIS, étant donné qu’il était un jeune homme et
que les gens «changent» au fur et à mesure qu’ils traversent les phases mercuriales de la vie – nous pouvons tous nous y reconnaître, n’est-ce pas ?
Il suffit de jeter un coup d’œil au CV de ce type pour s’en convaincre :
Al-Qaïda, vous savez, les types qui ont soi-disant tué des milliers d’Américains le 11 septembre, selon l’hagiographie officielle du GWOT ? Le type qui, à
l’heure où nous parlons, maintient une prime de dix millions de dollars au FBI ?
Oui, ce type est
courtisé par CNN, on lui
lance des balles molles et on ne lui offre aucun défi,
quel qu’il soit, à la rhapsodie lyrique de sa phase d’angoisse d’adolescent de l’ISIS. Que pouvons-nous dire, la CIA a construit son parfait archétype de «héros terroriste
racheté».
La démocratie pour le nouveau monde – la voie occidentale !
La complicité des médias est due au fait qu’aucune contestation n’est émise à l’encontre de ces travestissements illibéraux ou antidémocratiques. S’il
s’agissait de la Russie, de la Chine, de la Corée du Nord ou de l’Iran, un langage spécialement développé pour la cause serait immédiatement utilisé pour contester, poursuivre et
incriminer ces pays par le biais de titres spécialement conçus à cet effet. Mais lorsqu’une série de pays soutenus par l’Occident annulent purement et simplement leurs élections
présidentielles, les MSM se contentent de jouer les idiots, de mentir par omission et de publier des titres «neutres» avec un langage passif qui ne pointe pas du doigt et n’insinue aucun
acte répréhensible. Où sont les protestations hystériques face à un pays de l’OTAN et de l’UE qui annule littéralement ses élections présidentielles sur un simple coup de tête ? Sans
parler de l’absence de diligence raisonnable et de recherches journalistiques sur les rumeurs selon lesquelles un mystérieux Bombardier américain se serait envolé pour la Roumanie la
veille de l’annulation :
Comme nous l’avons dit au début, l’hypocrisie flagrante de l’Occident a été constatée dans le monde entier et se répercutera de génération en génération.
Les dirigeants occidentaux ne voient que les gains à court terme et sont prêts à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour soutenir leur système en décomposition, ce qui ne fait
qu’accroître la «bulle» catastrophique qui devra inévitablement éclater à un moment ou à un autre. Ce n’est pas différent de l’utilisation du dollar américain comme arme économique, qui
conduit maintenant à une dédollarisation mondiale et à la création de systèmes financiers parallèles dans le sud du monde.
L’UE, en particulier, a atteint un point de non-retour, devenant la «prison des nations», selon l’expression pleine d’esprit d’un commentateur précédent.
Plus les technocrates mondialistes de l’UE poussent, plus l’opposition grandissante et la classe sceptique de l’UE deviennent obstinées. Pour chaque Georgescu qu’ils détruisent et
suppriment illégalement, ils ouvrent les yeux sur plusieurs autres qui se lèveront dans un avenir proche. Les technocrates ne réfléchissent jamais, ils se contentent toujours de l’épée la
plus rapide et la plus pratique à portée de main. Ce manque de prévoyance les a conduits à renforcer considérablement le complexe de censure de l’Union, ce qui a entraîné des
transgressions inouïes des droits des citoyens. Des histoires récentes en provenance du Royaume-Uni et de l’Allemagne témoignent de l’arrestation répétée de personnes
pour des mèmes inoffensifs ou des plaisanteries politiques visant des fonctionnaires :
Après qu’un retraité de 64 ans a retweeté un mème du ministre de l’économie verte Robert Habeck, dans lequel ce dernier était décrit comme un «idiot», la
police bavaroise a fait une descente au domicile de l’homme et l’a arrêté. Le crime a même été enregistré comme un «crime de droite à motivation politique».
En bref : C’est le verrouillage total de l’information ou l’échec.
Au lendemain de la «bavure» électorale roumaine, les seuls appels à la censure sont naturellement plus, plusieurs personnalités européennes éminentes
militant non seulement pour une «action» contre les médias sociaux, mais approuvant ouvertement l’abrogation fantaisiste d’élections sur la base de ouï-dire. Un membre du Parlement
européen :
Notez la manière blasée avec laquelle l’annulation d’une élection présidentielle est passée sous silence, comme s’il ne s’agissait pas de quelque chose
qui a ébranlé le fondement même de la confiance politique et du pacte social avec la société. Le précédent établi est que toute élection peut désormais être entièrement liquidée sur la
base de simples rumeurs circonstancielles d’«ingérence russe». La plupart n’ont même pas pris la peine de considérer que l’«ingérence des médias sociaux» est une pente glissante
fallacieuse pour commencer :
Une fois de plus, l’hypocrisie révoltante de l’Occident refait surface : L’AIPAC se vante ouvertement de financer la
victoire de ses candidats préférés au Congrès. Il y a quelques jours, Michael Roth, député allemand du SPD au Bundestag, s’est rendu à Tbilissi pour participer ouvertement
à une tentative de coup d’État, prononçant même un discours pour inciter les manifestants :
Dans son discours, il se moque même des accusations d’«ingérence», faisant preuve de l’orgueil occidental typique en bafouant délibérément l’hypocrisie même
qui a conduit à leur chute.
Imaginez que le défunt député russe de la Douma, Zhirinovsky, se soit rendu au Capitole à l’occasion du J6 pour inciter les foules à s’opposer au Congrès en
prononçant des discours enflammés à l’aide d’un porte-voix depuis une scène. Comment cela aurait-il été accueilli ?
L’Occident est en train de se manger lui-même comme un serpent qui a sa propre queue dans la bouche. La dernière série de politiques désespérées de la
dernière chance est exactement cela : Elles ne font qu’accélérer le retour de bâton. Les élites occidentales s’efforcent de gagner du temps pour empêcher l’ordre tout
entier, y compris l’UE, de s’effondrer. Comme un homme blessé qui se vide lentement de son sang en buvant verre après verre d’eau, l’Europe et l’OTAN engloutissent par réflexe de
nouvelles nations à un rythme record, comme si la taille gloutonne de leur empire malade pouvait compenser la décomposition à vue d’œil à l’intérieur.
Mais le système tout entier marche sur la corde raide parce que les gens ont lentement compris, et la duplicité politique des technocrates mondialistes
tourne déjà à plein régime ; ils ne peuvent tout simplement pas se permettre de voler toutes les futures élections sans que le système ne s’effondre sous le poids de sa tyrannie
galopante. Il est déjà en train de s’effondrer, et une poignée de marionnettes mondialistes mal dégrossies s’efforcent d’afficher une façade souriante de normalité devant les caméras,
alors que les fondations gémissent sous leurs pieds.
Cet ordre politique n’est pas seulement l’homme malade de l’Europe, mais le véritable homme malade du monde, qui crache ses effluves infectieux sur tout ce
qui l’entoure. C’est le crépuscule cynique de l’Occident, qui a choisi la terreur, l’oppression et la manipulation politique contre ses propres citoyens comme moyen de faire face à la
lente perte de ses droits impériaux. Il est inévitable que la marée montante des partis politiques anti-establishment continue à balayer ce chancre. Mais avant que cela ne se produise
pour de bon, l’Europe connaîtra probablement une paralysie politique déstabilisante pendant plusieurs années, comme une sorte d’agonie finale des tenants du mondialisme et des valets
politiques comme Starmer, Macron, Scholz et consorts, dont le seul travail consistera à retarder la chute le plus longtemps possible.
Les élites européennes, ces maîtres de
l’autosatisfaction, ont-elles enfin réalisé que leur règne était terminé ? Alors qu’elles se prélassaient dans leur confortable bulle de supériorité, Vladimir Poutine leur a administré
une leçon de Realpolitik qui les a laissées étourdies.
Cet article met en lumière les défis cruciaux auxquels font face les élites européennes, révélant les limites de leur diplomatie, les fragilités économiques
et les divisions internes qui compromettent leur union. La question demeure : l’Europe est-elle prête à affronter ces réalités complexes ou continuera-t-elle à s’illusionner en se croyant
encore dominante sur la scène mondiale ?
Le réveil brutal des élites européennes par Poutine illustre une leçon magistrale de Realpolitik. Longtemps persuadées de leur domination éternelle, ces
élites sont confrontées à la réalité impitoyable d’une politique étrangère axée sur le pragmatisme et l’intérêt national. Exploitant avec habileté la crise
ukrainienne, Poutine a su mettre en lumière les faiblesses, les divisions internes et les hésitations politiques de l’Europe. Cette stratégie a révélé des vulnérabilités insoupçonnées
et a rappelé aux élites européennes la nécessité d’une approche plus nuancée et proactive dans un monde multipolaire. Inspirée des théories de Bismarck et appliquée par des figures telles
que Kissinger, Fukuyama, Huntington et Brzezinski, la Realpolitik exige une reconnaissance de la Russie comme un acteur incontournable dans l’échiquier mondial. Désormais, l’heure est à
la révision stratégique pour ces élites, qui doivent faire preuve de résilience et de diplomatie stratégique pour réussir dans ce nouvel ordre mondial multipolaire. Mais comment ce leader
russe a-t-il réussi à prendre les élites européennes au toupet ?
La stratégie du choc : Comment les
élites européennes se sont laissées surprendre par Poutine
Les élites européennes, ces champions de la déception, ces maîtres de l’oxymore, ces spécialistes de la réaction antithétique. Alors que le monde change à
vive allure, elles restent ancrées dans leur passé glorieux, convaincues que leur supériorité est éternelle. Mais la réalité les rattrape, et avec elle, les conséquences de leur
prélassement. L’Europe du déclin se dessine, où les élites sont plus occupées à sauver leur pouvoir qu’à sauver leur continent. C’est ainsi que la stratégie
du choc a révélé leurs faiblesses face à Vladimir Poutine, confrontant leur croyance en une domination économique et politique permanente. Poutine, en appliquant la Realpolitik,
a exploité les divisions internes de l’Europe et a renforcé sa position grâce à des mesures énergétiques et des alliances stratégiques.
Ce choc a mis en lumière les erreurs de calcul des dirigeants européens, montrant que les sanctions et les protestations diplomatiques étaient
insuffisantes. La leçon est claire : pour prospérer dans un monde multipolaire, les élites doivent embrasser l’humilité, le pragmatisme et une compréhension profonde de la Realpolitik.
Ignorer ces principes serait risquer une perte d’influence sur la scène internationale. Mais les élites européennes, de la dimension macronienne, ont enfin trouvé leur place dans
l’histoire : celle de l’exemple à ne pas suivre. Leur légende vivra éternellement comme un avertissement aux générations futures : Ne faites pas comme les élites européennes, qui ont
laissé leur continent sombrer dans l’oubli.
L’échec de la diplomatie européenne :
Un spectacle pathétique
Les élites européennes, ces géants de la politique en miniature. Capables de faire trembler les feuilles d’un arbre avec leurs déclarations, mais
impuissantes face aux tempêtes de l’histoire. C’est pourquoi l’échec de la diplomatie européenne illustre un manque flagrant de vision stratégique et de leadership. En s’appuyant sur des
déclarations grandiloquentes et des sanctions économiques inefficaces, les élites européennes ont sous-estimé la complexité de la Realpolitik.
Leur incapacité à anticiper les réactions de la Russie, perçue à tort comme une puissance secondaire, a exposé des lacunes criantes dans l’adaptation de leur stratégie. La division
persistante des membres de l’Union Européenne a, de plus, permis à Poutine d’exploiter ces failles, soulignant l’absence d’une stratégie commune. Cette approche, déconnectée de la
réalité, souligne également un manque de compréhension des dynamiques historiques et des intérêts à long terme de la région. Il est crucial que les décideurs européens reconnaissent cet
échec historique et développent une diplomatie plus cohérente et pragmatique.
De ce qui précède, nous pouvons déduire que les élites européennes continuent de danser sur le Titanic, convaincues que leur supériorité est éternelle. Mais
l’iceberg de la réalité les attend, impitoyable. L’échec de leur diplomatie, la faiblesse de leur économie et la division de leur union : Les signes de leur déclin sont évidents.
Mais elles refusent de voir, préférant se réfugier dans leur monde de rêve chimérique.
Avec l’entrée en scène de l’Oreshnik,
partout où l’Hégémon tentera d’harceler la Chine, il devra également faire face à la Russie.
En ce qui concerne l’état d’art russe de l’armement, ce que l’inestimable Ray McGovern définit comme le MICIMATT – l’ensemble du complexe de
l’Hégémon – semble plongé dans une perpétuelle stupeur.
Ils n’avaient aucune idée des Kalibr, Sarmat, Kinjal, Zircon ou Avangard avant qu’ils ne soient présentés. Ils n’avaient aucune idée de l’existence de
l’Oreshnik («Noisette») avant l’avertissement protocolaire de 30 minutes donné par les Russes, indiquant qu’un essai de missile allait avoir lieu, et qu’il n’était pas nucléaire. Les
Américains ont supposé qu’il s’agissait d’un nouvel essai de missile balistique, comme il s’en produit régulièrement près de l’Arctique.
Même le président Poutine n’a su qu’à la dernière minute que l’Oreshnik était prêt pour son gros plan. Et le porte-parole du Kremlin, Peskov, a confirmé que
seul un cercle très restreint connaissait l’existence de l’Oreshnik.
En résumé, le MICIMATT ne voit que ce que la Russie montre – et quand cela se produit. Il s’agit d’un vœu de secret à l’épreuve des fuites qui imprègne le
complexe militaire russe – qui, soit dit en passant, est une énorme entreprise d’État nationalisée, avec quelques composantes privées.
En pratique, le gouvernement russe dispose ainsi d’une meilleure ingénierie, d’une meilleure physique, de meilleures mathématiques et de meilleurs résultats
pratiques et finaux que tout ce qui se fait à travers l’Occident collectif imbu de lui-même.
L’Oreshnik – un système d’armes cinétiques – change la donne en matière de technologie militaire et de guerre, et ce à plus d’un titre : en fait, à
plusieurs. La simple physique nous dit qu’en combinant suffisamment de force cinétique et de masse, une dévastation totale est garantie, comparable à celle d’une arme nucléaire de faible
à moyenne puissance. L’avantage supplémentaire est qu’il n’y a pas de radiations.
L’Oreshnik est un missile balistique à portée intermédiaire (IRBM), en cours de développement par la Russie (avec d’autres systèmes) avant même que Trump
1.0 ne retire les États-Unis du traité FNI en 2019.
Quelques analyses concises ont souligné comment
l’Oreshnik peut être intégré dans des missiles intercontinentaux (mes
italiques) non nucléaires. Les Russes font preuve d’une grande diplomatie, ne soulignant pas que si l’Oreshnik est lancé depuis l’Extrême-Orient russe, il peut facilement atteindre la
plupart des latitudes à travers les États-Unis.
En outre, l’application de la technologie de l’Oreshnik aux missiles tactiques – Poutine a déclaré à la fin de la semaine dernière que c’était déjà le cas –
modifie également l’ensemble du domaine tactique.
Le nouveau jeu en ville est que la Russie est capable de lâcher des armes cinétiques à ultra-haute vélocité littéralement n’importe où dans le monde – après
avoir averti les civils d’abandonner la zone autour des cibles. Et il n’existe absolument aucune défense contre ces armes, où que ce soit.
Nulle part où fuir, nulle part où se
cacher
Il est tout à fait prévisible que le MICIMATT woke, arrogant/ignorant, ainsi que l’OTAN et l’ensemble de l’Occident collectif ayant subi un lavage de
cerveau n’ont tout simplement aucune idée de ce qui vient de les frapper, apparemment de nulle part.
En bref : un système doté de la puissance destructrice d’une arme nucléaire tactique, mais de la précision d’une balle de sniper de haut niveau.
Ainsi, les porte-avions de plusieurs milliards de dollars flottant comme des canards, l’Empire des plus de 800 bases, les bunkers souterrains, les
plates-formes de lancement d’ICBM, les chantiers navals, sans oublier le siège de l’OTAN à Bruxelles, la base Aegis Ashore à Redzikowo (Pologne), le centre de forces interarmées de l’OTAN
aux Pays-Bas, le commandement du sud de l’OTAN à Naples, tous ces biens immensément coûteux sont les proies légitimes d’Oreshniks non nucléaires capables de les réduire en poussière en un
éclair après avoir volé seulement quelques minutes à plus de Mach 10.
Aujourd’hui, le monde entier sait que l’Oreshnik peut atteindre Berlin en 11 minutes et Londres en 19 minutes. De même, que lancé depuis le sud de la
Russie, l’Oreshnik peut atteindre la base aérienne américaine du Qatar en 13 minutes ; lancé depuis le Kamtchatka, en Extrême-Orient, il peut atteindre Guam en 22 minutes ; et lancé
depuis le Chukotka, il peut atteindre les silos Minuteman III dans le Montana en 23 minutes.
Pour citer le tube épique de Motown dans les années 1960, «Nowhere to run, baby,
nowhere to hide» («Nulle part où fuir, bébé, nulle part où se cacher»).
La preuve flagrante que le MICIMATT et l’OTAN n’ont absolument aucune idée de ce qui les a frappés – et les frappera encore – est la démence de l’escalade
en vigueur même après que les ogives de l’Oreshnik aient réduit en miettes une usine de missiles à Dniepropetrovsk. Et même après que Moscou ait clairement fait savoir qu’elle n’avait pas
besoin d’armes nucléaires pour frapper tout ce qu’elle voulait, n’importe où sur Terre.
Le MICIMATT et l’OTAN, en tandem, ont tiré deux fois des ATACMS contre Koursk ; ils ont lancé un ballon d’essai de relations publiques concernant la
possibilité suicidaire d’envoyer des armes nucléaires à Kiev. L’OTAN a averti les entreprises d’entrer dans un «scénario de guerre» ; l’amiral de salon de l’OTAN Rob Bauer, une non-entité
néerlandaise, a préconisé des bombardements préventifs sur la Russie ; Le Petit Roi en France et l’affreux Premier ministre britannique ont relancé le jeu des «déploiements de troupes» en
Ukraine (Starmer a ensuite fait marche arrière) ; et enfin, le gouvernement de la saucisse de foie en Allemagne a commencé à élaborer des plans pour utiliser les stations de métro comme
abris anti-aériens.
Toute cette paranoïa de l’escalade ressemble à une bande d’enfants qui jouent dans leur bac à sable crasseux. Car, à toutes fins utiles, c’est la Russie qui
domine désormais le jeu de l’escalade.
Il est difficile de briser le lien
entre la Russie et la Chine
Et cela nous amène à Trump 2.0.
L’État profond a déjà ciblé Trump avec une guerre vicieuse – une contre-insurrection préventive de facto, avant même qu’il ne tente de faire quoi que ce
soit de pratique concernant l’effondrement du Projet Ukraine de l’OTAN.
Sa sortie idéale pourrait être une sortie à la manière de l’Afghanistan, laissant tous les fardeaux à venir à un panier de chihuahuas de l’OTAN. Mais cela
n’arrivera pas.
Andrey Sushentsov est directeur de programme au Club Valdai et doyen de l’école des relations internationales du MGIMO. Il est l’un des meilleurs analystes
russes. Sushentsov a révélé cette perle à TASS, parmi
d’autres choses :
«Trump envisage de
mettre fin à la crise ukrainienne, non pas par sympathie pour la Russie, mais parce qu’il reconnaît que l’Ukraine n’a aucune chance réaliste de gagner. Son objectif est de préserver
l’Ukraine en tant qu’outil pour les intérêts américains, en se concentrant sur le gel du conflit plutôt que sur sa résolution. Par conséquent, sous Trump, la stratégie à long terme visant
à contrer la Russie persistera. Les États-Unis continueront de tirer profit de la crise ukrainienne, quelle que soit l’administration au pouvoir».
Sushentsov reconnaît pleinement à quel point «le système étatique
américain est une structure inertielle qui résiste aux décisions qu’elle juge contraires aux intérêts américains, de sorte que toutes les idées de Trump ne se concrétiseront
pas».
Ce n’est là qu’une illustration graphique, parmi d’autres, du fait que Moscou ne se fait aucune illusion sur Trump 2.0. Les conditions de Poutine pour une
tentative de résolution de l’énigme ukrainienne sont connues au moins depuis juin : retrait total de Kiev du Donbass et de la Novorossiya ; pas d’Ukraine dans l’OTAN ; fin de l’ensemble
des plus de 15 000 sanctions occidentales ; et une Ukraine non alignée et dénucléarisée.
C’est tout. Tout est non-négociable, sinon la guerre se poursuivra sur les champs de bataille, comme la Russie l’entend, jusqu’à la capitulation totale de
l’Ukraine.
De toute évidence, les Cinq Yeux – en fait seulement 2 (États-Unis – Royaume-Uni) – plus le larbin France, côte à côte avec les silos les plus puissants à
l’intérieur de l’État profond continueront à forcer Trump à relancer sur le projet Ukraine, qui est une partie essentielle de l’éthique des Guerres éternelles.
Le mieux qu’il puisse faire est de détourner l’attention du projet Ukraine en accommodant les génocidaires psychopathologiques de l’Ancien Testament à Tel
Aviv, ainsi que l’armada sio-con à Washington, dans leur obsession de forcer Washington à mener leur guerre contre l’Iran. Il s’agit là d’un léger changement d’orientation des Guerres
éternelles.
Téhéran non seulement exporte la majeure partie de son énergie vers la Chine, mais est un nœud absolument essentiel du Corridor international de transport
nord-sud (INSTC) ainsi que de l’Initiative ceinture et route (BRI) ; c’est-à-dire des axes nord-sud et est-ouest qui sillonnent l’Eurasie.
Ce serait la véritable guerre de choix – simultanément contre les trois BRICS (Russie, Chine, Iran). Après tout, la classe dirigeante américaine est déjà
investie dans une guerre hybride à mort contre les BRICS.
Toujours est-il que le face-à-face Trump 2.0/Chine sera le pivot de la politique étrangère de l’Hégémon à partir du 20 janvier. Pratiquement toutes les
nominations de Trump – aussi malavisées soient-elles – croient qu’il est possible de briser le partenariat stratégique global Russie-Chine et d’empêcher la Chine d’acheter de l’énergie à
l’Iran.
Il y aura des tentatives pour perturber les voies maritimes et les lignes d’approvisionnement – des routes maritimes de la soie dans le rimland de l’océan
Indien à la route maritime du Nord par l’Arctique, notamment d’éventuels faux drapeaux le long de l’INSTC.
Mais avec l’entrée en scène de l’Oreshnik, partout où l’Hégémon tentera d’harceler la Chine, il devra également faire face à la Russie. La tentation de
mettre fin au projet Ukraine et à l’empiètement de l’OTAN sur les frontières occidentales de la Russie sera donc toujours présente dans l’esprit de Trump, dans le cadre d’un syndrome
«séduire la Russie pour saper la Chine».
Le problème pour l’Hégémon est que les partenariats stratégiques imbriqués BRICS/OCS Russie-Chine-Iran ont d’autres idées – cinétiques.
La guerre n’aura pas lieu parce qu’elle est terminée et les Américains ont gagné. Avec leur guerre en Ukraine, ils ont réussi à monter l’Europe occidentale contre la Russie. Ça fait plus d’un
siècle qu’ils s’y emploient. Ils ont gagné et ils ont fait gagner la Russie, çà, ce n’était pas prévu. Disons que c’est cette « géniale » Union européenne qui a fait gagner la Russie. En lui
imposant des sanctions économiques, elle a boosté son économie, en la diabolisant, elle l’a rapprochée de la Chine, de l’Inde et du Brésil…
S’il y a deux gagnants, ce sont les États-Unis et la Russie, s’il y a un perdant, ce sont bien les pays d’Europe occidentale. Il n’y a aucune raison d’imaginer en
envenimement armé de ce conflit en Ukraine par le camp américain puisque les forces sont inégales dans la bataille et que les intérêts des uns comme des autres sont servis. Comme le dit Édouard
Husson :
«L’armement nucléaire américain est très diminué, celui de la Russie lui est bien supérieur».
L’illusion d’une menace nucléaire
C’est dire si les Américains et leurs petits serviteurs de l’OTAN n’ont pas l’intention d’appuyer sur le bouton puisque ça irait certainement contre leurs
intérêts.
Ça, c’est le raisonnement des dirigeants qui réfléchissent et qui veulent du bien à leurs
peuples. Pour ceux qui ne réfléchissent pas, la situation est différente et ils pourraient se trouver que l’un ou l’autre, parmi les plus bêtes d’entre eux, se risque à envoyer du lourd. Suivez
mon regard.
Ces dangereux et stupides dirigeants, essentiellement français et anglais, essaient de nous faire peur en nous donnant l’illusion qu’ils seraient capables de
provoquer l’irréparable pour une guerre qui ne se déroule pas sur leur territoire. Ils sont capables de proférer la pire des menaces, juste pour asseoir leur pouvoir, pour paraître cohérents dans
leur idéologie. L’idéologie se répand comme la peste et s’empare des plus réactionnaires s’ils n’y font pas attention. L’idéologie et la communication sont les armes des temps modernes. Ce sont
les armes des impuissants, de ceux qui n’ont pas les moyens de comprendre une situation, d’intervenir intelligemment et d’éviter l’escalade armée dans un conflit. Observons d’où vient la première
bombe et nous trouverons, à son lancement, les gens les plus bêtes, les plus agressifs, ceux qui sont dotés des sentiments les plus belliqueux et criminels. J’ai bien dit la première bombe, la
toute première, pas les suivantes, pas les réponses à la première, qui se justifient la plupart du temps.
La guerre, entre business et spectacle médiatique
Observons maintenant les donneurs de leçons, les provocateurs de tous bords, ceux qui font peur, qui brandissent la menace. Ceux-là aussi sont bien inoffensifs, ils
ne feront rien que provoquer, jacasser et pour finir par se faire du mal (à ranger parmi les plus bêtes). Regardons et écoutons maintenant ceux qui en parlent, et ils sont nombreux! Oui, la
guerre est un business, elle n’est pas qu’un juteux business pour l’industrie de l’armement, elle rapporte aussi beaucoup à la communication de la guerre. Tous les journalistes, toutes les
rédactions se jettent sur le sujet de la guerre. Ça marche, ça fait vendre. Il faut discerner l’axe de réalité au travers de toute cette nébuleuse de mensonges et de manipulations, il faut y voir
clair. Il y a deux méthodes dialectiques de compréhension de ces guerres.
La première est celle des spécialistes, ceux qui ont une connaissance de l’Histoire et qui passent beaucoup de temps à tout analyser. Aucune action guerrière,
aucune déclaration, aucun commentaire sur les actions et sur les déclarations ne leur échappe, et c’est dans l’ensemble de toutes ces informations qu’ils se forgent une compréhension à peu près
objective des événements. La seconde est une vision métaphysique des phénomènes. Une vision philosophique plus générale qui se passe de savoir ce qu’untel a dit et ce que l’autre a répondu. Cette
vision philosophique de tout phénomène social est une dialectique de la totalité : c’est la méthode du tout ou rien. Les détails échapperont à cette méthode, mais le sens général ne lui
échappera pas. C’est cette vision globale qui lui permet de devenir une tautologie, une théorie objective du déroulement des guerres dans le monde et dans l’Histoire.
Le danger réside dans l’intermédiaire entre les deux méthodes. Ce sont tous les stades qui se trouvent entre la microanalyse et la macroanalyse. Tous ces stades
d’analyse sont dans l’erreur.
La peur comme outil de contrôle : Guerre, pandémie et propagande
En sachant que ce qui dicte les actions des acteurs d’une guerre n’est que leurs intérêts personnels et ceux des groupes financiers, de l’industrie, il n’est pas
très compliqué de comprendre qu’une guerre mondiale ne profitera à personne. Dans un monde globalisé, le commerce est roi et freiner ou stopper le commerce quelque part est toujours une mauvaise
option. Par contre, faire pression sur l’opinion, effrayer les gens, les occuper, sera la méthode de l’avachissement (sic) qui lobotomisera le peuple et permettra d’installer en douce toutes les
réformes sauvages pour tenter de sauver la gestion catastrophique et suicidaire des chefs de gouvernements, aussi bêtes qu’incompétents, aussi corrompus qu’arrogants.
Argument des politiques au bord du gouffre :
«Regardez, c’est l’apocalypse, je vais être obligé de vous taxer pour nous sauver».
Ceci posé, il est tout aussi facile de comprendre, que les médias ont intérêt, non pas, à ce que la guerre éclate, mais bien à ce qu’elle s’éternise. La cruauté des
médias n’a pas de limites et ne souffre d’aucun complexe. Ce ne sont pas les médias qui sont cruels, ce sont les intérêts financiers qui les rendent cruels. C’est pourquoi les médias
subventionnés sont tous dans le mensonge, la corruption et l’obéissance aux ordres des intérêts de leurs financiers, pendant que les médias indépendants, les vrais, les purs, sont naturellement
plus objectifs et honnêtes. Nous comprenons ici le lien direct et insécable entre pouvoir, finances et endoctrinement. Il y a bien deux guerres, la première se déroule sur le champ de bataille,
dans les chars, dans les tranchées et aux commandes des drones, la seconde se déroule dans le spectacle de la guerre et son illustration, sa représentation. Autant le champ de bataille ne ment
pas et vit ses propres souffrances, autant le spectacle de la guerre n’est qu’un tissu de mensonges, d’influences, d’intérêts et de pressions politiques. C’est en comprenant les intérêts et les
risques des parties en présence que l’on a une chance de s’approcher de la vérité. Tout le reste, c’est du bla-bla, donc essayons de nous nettoyer les yeux et les oreilles de tous ces bavardages
et libérons-nous de ces peurs fomentées par les médias et les chefs d’État en manque de réussite qui essaient de se rendre intéressants en jouant les va-t-en-guerre.
La peur organisée d’une maladie synthétique a précédé la peur d’une guerre nucléaire, qui débouchera sur la peur artificielle de la prochaine pandémie
organisée.
Comprendre les mécanismes c’est maîtriser sa peur, refuser la propagande c’est se libérer. La liberté est dans le détachement, pas dans
l’asservissement.