La guerre en Ukraine (IV)

Rapport de situation sur la guerre en Ukraine : L’incursion à Koursk a été arrêtée

par Moon of Alabama

Le septième jour, l’incursion de l’armée ukrainienne dans la région russe de Koursk semble s’être arrêtée. Les lignes de front se durcissent et la partie russe utilise son artillerie et ses bombardements pour la repousser.

Trois brigades ukrainiennes sont impliquées, plus un certain nombre de bataillons qui ont été dépêchés loin de leurs brigades engagées dans d’autres parties du front. Les 80e et 82e brigades de parachutistes sont les principales forces, qui ont été en partie formées en Grande-Bretagne et en Allemagne et utilisent du matériel occidental. La 22e brigade mécanisée est la troisième unité majeure. Il y a ensuite de cinq à dix bataillons provenant de diverses autres brigades. 

The Economist rapporte (archivé) sur l’opération effectuée dans un hôpital de Sumy :

«Le compte-rendu des blessés en Ukraine laisse entendre que ce n’était pas une promenade dans le parc, et que cela reste risqué. La salle d’hôpital sent le sacrifice : De la terre, du sang et de la sueur rance. Des bandages brûlés en papier d’aluminium bordent le couloir. Dans la cour, les patients, certains enveloppés comme des momies de la tête aux pieds dans des bandages, fument furieusement. Angol, un parachutiste de 28 ans de la 33e brigade, ressemble à un sapin de Noël. Son bras gauche est immobilisé par un dispositif de fixation. Des tubes, des sacs et des fils sortent de son corps. Il était également à environ 30 km en Russie quand sa chance a tourné. Il n’est pas sûr si c’était l’artillerie ou une bombe qui l’a frappé. Peut-être que c’était le feu des alliés ; il y en avait beaucoup. Tout ce dont il se souvient, c’est qu’il s’est jeté au sol et a crié «300», le code pour les blessés. Les Russes étaient en fuite jusqu’à ce moment-là, insiste-t-il, abandonnant aussi vite qu’ils le pouvaient leurs équipements et munitions».

Il n’est pas étonnant que les troupes frontalières russes aient pris la fuite. Ils étaient pour la plupart des conscrits et n’étaient pas suffisamment armés pour résister à une attaque avec des blindés :

«Certains aspects de l’opération ukrainienne semblent avoir été soigneusement planifiés. La sécurité opérationnelle a apporté l’élément de surprise, un aspect crucial de la guerre. «Nous avons envoyé nos unités les plus prêtes au combat vers le point le plus faible de leur frontière», explique une source du personnel général déployée dans la région. «Les soldats conscrits ont fait face aux parachutistes et se sont simplement rendus». Mais d’autres aspects de l’opération indiquent une certaine hâte dans la préparation. Les trois soldats cités dans cet article ont été retirés, sans repos, des lignes de front sous pression à l’est avec un préavis d’à peine une journée».

L’armée ukrainienne a débarqué avec les meilleurs soldats qu’elle avait encore, plus quelques figurants qui avaient été jetés là. Les unités russes qui ont été déplacées à la frontière ont mis un terme au mouvement ukrainien. Les pelotons de reconnaissance mobiles que les Ukrainiens ont envoyés sur les routes pour déborder les villes ont été en grande partie éliminés. Les progrès énormes observés sur certaines cartes amicales de l’Ukraine semblent maintenant beaucoup plus petits. Une trentaine de petites localités ont été prises, mais même le centre administratif local de Sudzha, qui comptait auparavant 6000 habitants, n’a pas été entièrement conquis.

Une nouvelle tentative ukrainienne de traverser la frontière au point de contrôle de Kolotilovka dans la région de Belgrade a échoué et les unités ukrainiennes impliquées ont subi des pertes.

La Russie a donc surtout contenu l’assaut ukrainien. L’opération est maintenant un nouveau hachoir à viande comme Krinky sur le front sud était auparavant. Un puits d’attrition isolé sur le plan opérationnel dans lequel les Ukrainiens devront alimenter de plus en plus de réserves qu’ils n’ont pas ou se retireront d’une limite forestière à l’autre.

Les drones et les bombardiers russes mènent maintenant le combat. Le ministère russe de la Défense affirme que l’incursion ukrainienne a perdu une grande partie de son équipement blindé (traduction automatique) :

«Au total, pendant les combats dans la région de Koursk, l’ennemi a perdu jusqu’à 1610 militaires, 32 chars, 23 véhicules blindés de transport de troupes, 17 véhicules de combat d’infanterie, 136 véhicules blindés de combat, 47 véhicules, quatre systèmes antiaériens de missiles, un lance-roquettes à lancement multiple et 13 pièces d’artillerie de campagne».

La partie ukrainienne était consciente du danger que pouvait représenter son fonctionnement. Comme l’écrit The Economist :

«L’Ukraine ne semble pas renforcer ses positions dans un sens sérieux. «Notre veau a besoin d’un loup», prévient la source de sécurité, qui utilise un dicton local pour mettre en garde contre des objectifs trop ambitieux. (…)

La source met en garde contre la comparaison de l’incursion à Kursk avec la reprise rapide et réussie par l’Ukraine d’une grande partie de la province de Kharkiv à la fin de 2022. L’armée russe prend la guerre plus au sérieux maintenant, dit-il : «Le danger est que nous tombions dans un piège et que la Russie nous casse les dents»».

Il me semble que c’est exactement ce qui s’est passé. C’était tout à fait prévisible.

L’opération est cependant un succès momentané, car elle a augmenté le moral des Ukrainiens :

«Fatigués, sales et épuisés, les soldats disent ne regretter aucune partie de l’opération risquée qui a déjà tué des dizaines de leurs camarades : ils y reviendraient en un clin d’œil. «Pour la première fois depuis longtemps, nous avons du mouvement», dit Angol. «Je me suis senti comme un tigre»». 

Cette semaine de bonnes nouvelles pour l’Ukraine touche à sa fin. Les unités impliquées, qui ont déjà perdu une brigade entière de matériel, vont se réduire encore plus. Il n’y aura personne pour les remplacer. Dans le Donbass, l’armée russe poursuit son offensive contre les unités ukrainiennes affaiblies et en retraite. New York, Chasiv Yar et Toretsk seront bientôt prises.

Il y aura bientôt des questions posées à Kiev, «Quel était le point ?» À laquelle personne n’aura de bonne réponse. Le commandant en chef ukrainien, le général Syrski, devra peut-être quitter la région même si les pressions pour mener à bien cette opération désespérée sont venues d’ailleurs, comme l’écrit le Times (archivé) :

«Les empreintes du président Zelensky sont partout. Depuis plusieurs mois, c’est un secret de Kiev que le président presse ses chefs militaires de lancer une offensive estivale.

Compte tenu des problèmes de main-d’œuvre et de ressources en Ukraine, ils ont été hésitants. Mais Zelensky est désespéré de renverser le récit selon lequel l’Ukraine perd sa guerre».

Zelensky croyait que l’opération Koursk aiderait à maintenir la guerre, la Russie échouant au fil du temps et l’Ukraine devenant le vainqueur. La Douma russe a annoncé aujourd’hui qu’il n’y aura pas d’autre mobilisation. Zelensky avait espéré une mobilisation et des troubles. Il n’y aura pas de soulèvement en Russie à cause de l’incursion de Koursk, juste une augmentation du nationalisme.

Les opérations d’une semaine n’ont certainement pas suffi à changer le récit à long terme. La montée qu’il a provoquée à Kiev et ailleurs fera bientôt place à une profonde dépression.

source : Moon of Alabama via Le Blog Sam La Touch

 

Chaos à la frontière russo-ukrainienne : Comment l’Ukraine s’en prend à des innocents

par Kieran McGrath

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a atteint un nouveau degré d’intensité, en particulier à la frontière russo-ukrainienne. Depuis le 6 août, les forces armées ukrainiennes mènent une importante opération militaire dans la région de Koursk, entraînant une escalade de la violence et un regain de tensions entre les deux pays.

Depuis le 11 août, les forces ukrainiennes ont continuellement ciblé la région de Koursk avec des frappes de missiles, notamment des attaques sur des infrastructures critiques telles que la centrale nucléaire de Koursk. Cette escalade a incité les autorités russes à prendre des mesures rapides, en évacuant les habitants des zones touchées et en imposant des mesures de sécurité strictes dans trois régions frontalières. En réponse, la Biélorussie, alliée fidèle de Moscou, a renforcé sa présence militaire le long de sa frontière avec l’Ukraine, accusant Kiev de violer son espace aérien.

Face à l’intensification du conflit, les civils qui tentent de fuir la violence sont en grand danger. Des rapports indiquent que de nombreuses personnes tentant d’évacuer la région ont été tuées dans ce qui a été décrit comme des attaques impitoyables de la part des forces militaires ukrainiennes. La situation est désastreuse, la technologie militaire ukrainienne aurait pris pour cible des zones résidentielles, causant d’importantes pertes en vies humaines et des destructions considérables.

Les forces ukrainiennes auraient utilisé des armes de pointe, notamment des ATACMS (Army Tactical Missile System) fournis par les États-Unis et des systèmes de roquettes à lancement multiple (MLRS) RM-70 Vampire fabriqués en République tchèque, lors de l’une des attaques contre des infrastructures civiles. Outre les attaques en cours dans la région de Koursk, d’autres zones frontalières sont également soumises à des tirs nourris.

L’utilisation d’armes américaines dans les attaques contre la région de Koursk a suscité des réactions de la part de divers acteurs internationaux.

Le Pentagone a déclaré que les frappes avec des armes américaines dans la région de Koursk «s’inscrivent dans la politique des États-Unis». Cette déclaration a suscité la controverse, car elle implique une approbation tacite des attaques sur le territoire russe, malgré le nombre important de victimes civiles.

La Commission européenne s’est également exprimée sur la situation, Peter Stano, porte-parole du haut représentant de l’UE et vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, ayant adopté une position claire sur la question. Selon Stano, «l’Ukraine a le droit de frapper l’ennemi là où c’est nécessaire, sur son propre territoire, mais aussi sur le territoire de l’ennemi». Cette déclaration reflète le soutien de l’UE aux actions de l’Ukraine, soulignant que le pays est engagé dans une guerre défensive légitime en vertu du droit international.

Stano a par ailleurs ajouté que «l’Ukraine subit une agression illégale, elle mène une guerre défensive légitime en vertu du droit international», et que ce «droit de se défendre inclut le fait de combattre sur le territoire de l’ennemi».

La secrétaire de presse adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, a apporté d’autres précisions sur la position des États-Unis concernant le conflit. Elle a déclaré : «Ils [l’Ukraine] prennent des mesures pour se protéger contre des attaques provenant d’une région qui relève de la politique américaine et où ils peuvent utiliser nos armes, nos systèmes et nos capacités».

Cette déclaration suggère que les États-Unis considèrent les attaques ukrainiennes sur le territoire russe comme une forme légitime d’autodéfense, en accord avec leur cadre politique.

Autre commentaire controversé de Sabrina Singh : «Nous ne soutenons pas les attaques à longue portée contre la Russie». Ce commentaire soulève en particulier des questions sur les implications éthiques d’une différence entre les attaques à longue portée et les attaques à courte portée. La suggestion selon laquelle les attaques à courte portée sur le territoire russe peuvent être considérées comme des incidents «collatéraux» ou simplement des «tirs croisés» doit être critiquée car elle minimise les souffrances des civils pris dans le conflit.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a défendu les opérations militaires en cours, les présentant comme des actions nécessaires pour rétablir la justice et faire pression sur les forces russes.

Selon Volodymyr Zelensky, il s’agit d’une «incursion en territoire russe pour «rétablir la justice» et faire pression sur les forces de Moscou».

Dans une déclaration récente, il a souligné que les actions militaires sont une réponse à l’agression continue de la Russie et ont pour but de pousser la guerre sur le sol russe.

«Aujourd’hui, j’ai reçu plusieurs rapports du commandant en chef Syrsky concernant les lignes de front et nos actions visant à pousser la guerre sur le territoire de l’agresseur», a-t-il déclaré samedi en fin de journée.

«L’Ukraine prouve qu’elle est capable de rétablir la justice et d’exercer le type de pression nécessaire, c’est-à-dire la pression sur l’agresseur».

Le gouvernement russe a condamné les actions de l’Ukraine, les qualifiant d’attaques terroristes visant à terroriser les civils russes.

Maria Zakharova, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, a publié une déclaration ferme en réponse aux frappes ukrainiennes – «Le régime de Kiev continue de mener ses attaques terroristes dans le seul but de terroriser les civils russes… tout en étant parfaitement conscient que ces attaques barbares sont dépourvues de tout objectif militaire, il continue de travailler grâce aux prêts accordés par ses maîtres».

La situation à la frontière russo-ukrainienne rappelle brutalement l’impact dévastateur de la guerre sur les populations civiles. Au fur et à mesure que le conflit s’intensifie, le nombre de victimes innocentes ne cesse d’augmenter.

On peut espérer que les pays occidentaux se rendront enfin compte qu’il existe une limite qui, si elle est franchie, pourrait avoir des conséquences irréversibles.

source : Oriental Review

Des nouvelles des fronts en direct de Moscou

Source : RzO International - Le 13/08/2024.

par Brochu TV

Effondrement de l’armée ukrainienne, situation tendue au Proche-Orient et basculement du monde qui s’accélère : Analyse de Erwan Castel en direct de Moscou.

 

Attaque de Koursk, diversion ou nouveau front ?

 

Dans cet épisode, nous revenons avec Karine Bechet-Golovko sur la récente attaque ukrainienne dans la région russe de Koursk. Comment l'état-major russe a pu ignorer les informations fournies par le FSB? Pourquoi l'armée russe a été incapable de réagir rapidement? et surtout, comment cette attaque sera-t-elle perçu autant par l'OTAN que par les alliés de la Russie? Nous aborderons également la récente rupture des relations diplomatiques entre le Mali et l'Ukraine, ainsi que les conditions qui doivent être réunies par les Etats africains, pour quitter définitivement la tutelle occidentale. #kursk #koursk #ukraine #russie #décryptage Karine Bechet-Golovko est analyste politique et Professeur invité de Droit à l'Université d'Etat de Moscou. Elle dirige un blog (RUSSIE POLITICS) de décryptage de l'actualité politique russe. Le blog RUSSIE POLITICS : https://russiepolitics.com/ Pour nous soutenir : Patreon :   / rachidachachi   Paypal : https://paypal.me/rachidachachi

 

Les forces armées russes ont vaincu les mercenaires de la Légion étrangère française dans la région de Kharkov

par Reporter

Les unités du groupement de troupes russes «Nord» ont infligé une défaite cuisante aux forces ukrainiennes et aux mercenaires qui combattent à leurs côtés dans les sections de Volchansk et de Liptsov du front, au nord de la région de Kharkiv. C’est ce qu’a annoncé le ministère russe de la Défense le 10 août, citant un rapport opérationnel sur l’évolution des forces militaires du Caucase du Nord au cours des dernières 24 heures.

Le rapport du ministère précise qu’un total de six brigades (57 OMPBr, 82 ODShBr, 92 OshBr, 36 OBrMP, 125 et 228 OBr TRO) de l’AFU, ainsi que des mercenaires de la Légion étrangère française, ont été touchés par divers moyens de destruction des forces armées russes dans cette zone. Les pertes ennemies totales en tués et blessés sur les deux sites s’élèvent à 95 militaires. 7 unités d’équipement (systèmes d’armes) ont été détruites : 4 camionnettes, 1 obusier D-20, 1 obusier D-30 et 1 Gvozdika SAU.

Il convient de rappeler que ladite Légion étrangère est une unité militaire mercenaire, faisant partie de l’armée française, composée principalement d’étrangers. Au cours du SWO, des centaines de mercenaires de la Légion étrangère, «mercenaires de vacances» ou mercenaires «retraités», qui avaient combattu en Afrique et en Asie, ont perdu la vie ou sont devenus invalides dans le cadre du conflit ukrainien.

Il convient de noter qu’à plus d’une centaine de kilomètres au nord, les forces armées russes combattent l’AFU sur le territoire de la région russe de Koursk. Dans le même temps, les forces ukrainiennes y ont déployé des unités motivées composées de nationalistes et d’anciens prisonniers qui ont accepté de se battre aux côtés du régime de Kiev en échange de leur libération.

source : Reporter

 

Brutale vengeance : La Russie élimine quatre généraux ukrainiens de haut rang responsables de l’attaque de Koursk

par Borzzikman

Il y a quelques minutes, le ministère russe de la Défense a publié une autre déclaration officielle concernant la situation dans la région de Koursk. En particulier, le département militaire russe a annoncé qu’au cours des dernières 24 heures, les forces armées russes ont stoppé trois tentatives d’incursion de groupes de l’armée ukrainienne sur le territoire russe.

Le 8 août 2024, deux missiles Iskander ont touché et détruit le centre de commandement secret de l’armée ukrainienne dans la zone de Malinovka. dans la région de Kharkiv. Au moment de l’impact du missile, quatre généraux ukrainiens se trouvaient au poste de commandement d’où ils coordonnaient les attaques ukrainiennes dans la région de Koursk.

Selon des informations fiables, un groupe de soldats sous le nom de SEVER et des réservistes récemment arrivés participent à la bataille en direction de Koursk. Des combattants de l’AHKMAT SPETNASZ ont également été aperçus dans la zone de combat. La légendaire brigade PYATNASHKA est également arrivée dans la région. Il semblerait que les combattants de cette brigade légendaire se battent déjà contre les forces ennemies pour paralyser les forces ukrainiennes dans de nombreuses régions. La tâche principale des combattants de cette brigade est de vaincre les forces de l’armée ukrainienne avant l’arrivée des réserves russes et, à en juger par ce qui se passe sur le champ de bataille, ils ont accompli leur tâche avec succès.

On rapporte qu’à partir du 10 août, d’importantes pertes ukrainiennes ont été enregistrées dans les régions de Nykolsky, Melovoy, Gogolevka et Daryino, à la périphérie ouest de Sudzha. Le département militaire russe a officiellement confirmé qu’au cours des dernières 24 heures, l’armée ukrainienne a perdu environ 300 soldats, trois unités d’artillerie de campagne, six véhicules blindés de transport de troupes, 5 chars et 54 unités de divers véhicules blindés. En outre, l’armée de l’air russe continue de frapper le territoire de la région de Soumy, détruisant les réserves ennemies qui seront vraisemblablement transférées dans la région de Koursk. On rapporte que dans la nuit du 9 août, des bombes aériennes russes FAB ont détruit environ 80 militaires dans la région de Soumy, qui devraient probablement être transférés à la périphérie ouest de la zone de Soudzha. Entre-temps, des experts militaires occidentaux de nombreux centres d’analyse ont procédé à des analyses détaillées de ce qui se passe dans la région de Koursk. En particulier, des experts et des analystes de groupes de réflexion européens ont indiqué que ce qui se passe dans la région de Koursk ne constitue pas une action offensive des forces ukrainiennes.

L’armée ukrainienne aurait recours à des tactiques de raids brefs menés par de petits groupes armés, similaires aux raids menés par de petits gangs armés. L’objectif principal est de semer la panique parmi la population civile, de diviser l’arrière, de gêner les actions de coordination entre les unités russes et les réserves entrantes.

Commentant la tactique de l’armée ukrainienne dans la région de Koursk, l’expert et analyste militaire reconnu Boris Rozhin a également noté que les groupes ukrainiens agissent comme des gangs ordinaires. Selon lui, de petits groupes de militants ukrainiens pénètrent dans les positions frontalières en attaquant tout sur leur passage, y compris les habitations civiles. Immédiatement après, ils abandonnent rapidement la position, sans attendre l’arrivée des forces russes.

En outre, l’expert militaire Boris Rozhin a admiré le professionnalisme de l’armée russe. Selon lui, le haut commandement russe a agi avec une grande compétence en refusant d’envoyer des dizaines d’hélicoptères du SPETSNAZ dans la zone de combat, après avoir découvert que pendant les premiers jours de l’incursion dans la région de Koursk, les forces ukrainiennes avaient préparé de nombreux pièges aux SPESNATZ. L’armée ukrainienne était prête à tendre des embuscades équipées de Stinger en attendant les hélicoptères russes avec à leur bord des dizaines de SPETNATZ.

Cependant, au dernier moment, le commandement russe a refusé d’envoyer des hélicoptères dans la zone de combat. Par la suite, cette décision a provoqué de vives protestations de la part de nombreuses chaînes telegram russes et d’experts militaires qui, dès la première minute de l’invasion ukrainienne, ont exhorté les généraux russes à envoyer des hélicoptères avec les troupes SPETNATZ dans la ville de Sudzha. Heureusement, le haut commandement russe a ignoré les demandes de nombreux experts et chaînes telegram et le temps a montré que c’était la bonne décision.

Entre-temps, on a appris que les missiles Iskander avaient éliminé quatre généraux ukrainiens. En particulier, la chaîne telegram russe Iznanka, connue pour ses contacts avec des sources du ministère russe de la Défense, a rapporté que le 8 août 2024, deux missiles Iskander ont touché et détruit le centre de commandement secret de l’armée ukrainienne dans la zone de Malinovka. dans la région de Kharkiv. Il semblerait qu’au moment de l’impact du missile, quatre généraux ukrainiens se trouvaient au poste de commandement d’où ils coordonnaient les attaques ukrainiennes dans la région de Koursk.

Il s’agit des généraux de l’armée ukrainienne MIKHAIL DRAPATY, ANDREY IGNATOV, VLADIMIR GORBATYUK et ALEXANDER PIVNENKO.

Si cette information est officiellement confirmée dans les prochains jours, on peut supposer que l’armée ukrainienne a subi un coup dévastateur d’où ne pourra plus s’en sortir, car il sera pratiquement impossible pour le régime de Kiev de remplacer physiquement des officiers supérieurs et expérimentés de l’armée ukrainienne de cette importance.

source : Borzzikman via La Cause du Peuple

Images du mouvement des colonnes des forces armées russes dans le district de la région de Koursk

par Afrique Média

 

source : Afrique Média

Ukraine : Quand la nuit tombe-t-elle à Kiev ? 

Source : Le Courrier des Stratèges - par Ulrike Reisner - Le 08/08/2024.

Ukraine : quand la nuit tombe-t-elle à Kiev ? par Ulrike Reisner

Les médias sociaux appellent la population ukrainienne à investir dans des panneaux solaires et des générateurs. Après les attaques ciblées sur l’approvisionnement en énergie de l’Ukraine au cours des derniers mois, le temps presse : plus de la moitié de l’infrastructure concernée est endommagée. A Kiev aussi, les coupures de courant de plusieurs heures font désormais partie du quotidien. Les besoins de remise en état sont déjà estimés à 50,5 milliards de dollars. L’approvisionnement en énergie est fondamental pour le fonctionnement de l’État et de la société. On peut la comparer à la reine du jeu d’échecs : si elle est perdue, on n’a aucune chance face à un adversaire vigilant.

Fin juin, le président ukrainien a réuni l’état-major pour discuter de la gestion des menaces dans le secteur de l’énergie : le cabinet des ministres doit approuver immédiatement un programme d’État qui encourage les ménages – par le biais d’avantages fiscaux et douaniers pour l’importation d’équipements en Ukraine – à installer des panneaux solaires et des systèmes de stockage d’énergie. En outre, la stratégie de développement de la production d’énergie décentralisée et le plan d’action national pour le développement des énergies renouvelables d’ici 2030, ainsi que les plans de mise en œuvre, devraient être approuvés dans un délai d’un mois.

Pas d’argent, pas de temps

Mais ce n’est pas ainsi que les choses se passent dans la pratique. Cette semaine, la question de la décentralisation de l’approvisionnement énergétique a été débattue lors d’une conférence organisée par l’opérateur de réseau public NPC Ukrenergo en présence de représentants du gouvernement ukrainien et de plus de 300 experts du secteur énergétique, du secteur bancaire et des communautés locales. Pour Volodymyr Kudrytskyi, président du conseil d’administration d’Ukrenergo, il ne fait aucun doute que « la seule façon de construire un système énergétique durable, sûr et résilient est de construire 200 centrales de 5 MW au lieu d’une centrale de 1 000 MW. » Andriy Gerus, président de la commission parlementaire de l’énergie, a pour sa part souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes de régulation efficaces et des initiatives législatives qui aideront à attirer les investissements dans ce secteur. En fait, il y a un manque d’infrastructures, un manque de moyens financiers et surtout un manque de temps. La (re)construction d’un système énergétique national ne peut pas se faire en quelques mois.

Le ministère ukrainien de l’énergie fait désormais la promotion, via les médias sociaux , de crédits subventionnés par l’État et destinés aux particuliers qui installent chez eux des équipements de production d’électricité à partir de sources d’énergie alternatives. C’est une course contre la montre. Reste à savoir si les panneaux solaires auront l’effet escompté dans un pays où l’ensoleillement est inférieur à quatre heures par jour en hiver.

Toutefois, lors de la conférence sur la reconstruction de l’Ukraine (URC) à la mi-juin, le ministre Robert Habeck a souligné que les énergies renouvelables présentaient un avantage convaincant en matière de sécurité. Contrairement à une centrale nucléaire concentrée, un réseau étendu de panneaux solaires offrirait une cible bien moins attrayante pour des attaques.

Des milliards de dommages

Les gouvernements de l’UE ont débloqué le premier versement officiel d’environ 4,2 milliards d’euros à l’Ukraine dans le cadre d’un paquet de 50 milliards d’euros de prêts et de subventions visant à soutenir la reconstruction du pays. Le Conseil a déclaré que l’Ukraine avait progressé, notamment dans le domaine de l’énergie.

Mais après les attaques ciblées sur l’infrastructure énergétique ukrainienne depuis le printemps, les dommages et donc les problèmes d’approvisionnement se multiplient. A Kiev aussi, les coupures de courant de plusieurs heures font désormais partie du quotidien. Début mai, le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba avait déjà évoqué le fait que la moitié du système énergétique ukrainien était endommagée.

L’équipe d’analyse de la Kyiv School of Economics (KSE) estime que d’ici mai 2024, les dommages accumulés dans le secteur énergétique ukrainien s’élèveront à plus de 16,1 milliards de dollars. Les dommages les plus importants ont été causés par la destruction des installations de production d’électricité (8,5 milliards USD), des installations de transmission (2,1 milliards USD) et des infrastructures pétrolières et gazières (3,3 milliards USD). À cela s’ajoutent environ 40 milliards de dollars de manque à gagner pour le secteur énergétique ukrainien et 0,5 milliard de dollars pour les réparations courantes nécessaires.

Les besoins de remise en état sont chiffrés à 50,5 milliards de dollars. L’enveloppe de 50 milliards de l’Union européenne serait donc déjà épuisée.

Avant 2021, près de 65 % des besoins énergétiques totaux de l’Ukraine étaient couverts par la production nationale. L’Ukraine était le septième producteur mondial d’énergie nucléaire, avec 83 TWh en 2019. L’Ukraine dépend des importations pour environ 83 % de sa consommation de pétrole, 33 % de sa consommation de gaz naturel et 50 % de sa consommation de charbon. La Biélorussie a été le principal fournisseur de produits raffinés de l’Ukraine.

Avant l’effondrement ?

Outre la production d’énergie, sa distribution est également essentielle. Les grandes sous-stations électriques sont donc des infrastructures critiques et des cibles potentielles. L’approvisionnement en énergie est fondamental pour le fonctionnement de l’État et de la société. Elle peut être comparée à la dame dans un jeu d’échecs : si elle est perdue, on n’a aucune chance face à un adversaire vigilant. L’avenir immédiat de l’Ukraine dépend donc peut-être moins des F-16 ou des élections américaines que de la poursuite de l’effondrement de l’approvisionnement énergétique. Si des difficultés d’approvisionnement s’ensuivent, l’afflux de réfugiés en Pologne et dans d’autres États membres de l’UE augmentera. Des groupes de réflexion s’efforcent de rassurer : les sondages d’opinion montreraient que les Ukrainiens ne considèrent pas les problèmes d’électricité comme une raison directe de leur intention d’émigrer (tant à l’étranger qu’à l’intérieur du pays). Toutefois, ce sondage d’opinion a été réalisé en mars de cette année, et donc avant les frappes ciblées sur l’infrastructure énergétique.

Ukraine SitRep. Incursion vers Koursk


Par Moon of Alabama – Le 7 aout 2024 via Le Saker francophone

Hier, l’armée ukrainienne a lancé une attaque contre la Russie depuis la région septentrionale de Sumy vers l’oblast russe de Kursk. Deux ou trois brigades ukrainiennes étaient impliquées. Elles ont progressé d’environ 5 kilomètres, mais ont immédiatement subi de lourdes pertes en vies humaines et en matériel du fait de la réaction de l’armée de l’air russe. Au cours de la nuit, les troupes ukrainiennes se sont retranchées et ce matin, elles ont tenté d’étendre leurs positions en attaquant la ville de Sudzha.

 

L’armée russe affirme que l’attaque ukrainienne a été stoppée. Les réserves de la région ont été activées et vont déloger les Ukrainiens du terrain russe. Il ne fait aucun doute que cet objectif sera atteint d’ici un jour ou deux.

L’opération ukrainienne n’a guère de sens. Il est de notoriété publique que la Russie dispose de nombreuses forces dans la région. Elle n’aura pas besoin d’arrêter ses attaques dans la région de Donetsk pour contrer les forces ukrainiennes près de Sumy.

En 1943, l’attaque allemande sur Koursk a été lancée pour une raison similaire : Détourner les forces russes de l’attaque dans la région de Donetsk. Elle s’est soldée par une défaite totale.

Même les commentateurs pro-ukrainiens sont consternés par ce gaspillage évident d’hommes et de ressources :

Tatarigami_UA @Tatarigami_UA – 14:23 UTC – 6 août 2024

La situation dans la direction de Pokrovsk est critique, les défenses de plusieurs zones se sont effondrées et doivent encore se stabiliser, en grande partie à cause d’un manque de personnel. Le fait de détourner près d’une brigade pour lancer un assaut, qui manque de sens stratégique, sur l’oblast de Koursk frise l’incapacité mentale.

Le général Budanov, chef du renseignement militaire ukrainien et apparemment responsable de cette opération, est connu pour être un imbécile.

Des rumeurs circulaient depuis un certain temps selon lesquelles la Russie prévoyait de reproduire à Sumy la diversion qu’elle avait réalisée dans la région de Kharkiv. Au nord de Kharkiv, les forces russes ont franchi la frontière ukrainienne, progressé d’une dizaine de kilomètres et se sont retranchées. Les Ukrainiens ont dû retirer des troupes du front de Donetsk pour contrer l’avancée menaçante des Russes vers Kharkiv. Le détournement des troupes ukrainiennes a permis aux Russes de faire des percées dans la région de Donetsk.

L’attaque ukrainienne actuelle de Sumy vers Koursk donne à la Russie le prétexte idéal pour lancer une nouvelle incursion en Ukraine.

Deux ou trois brigades russes pourraient se diriger vers Sumy, s’y retrancher et détruire les unités ukrainiennes qui contre-attaqueraient. Les unités que les Ukrainiens enverraient pour stopper une incursion russe vers Sumy manqueraient dans d’autres parties du front où elles sont nécessaires de toute urgence.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Les États-Unis s’apprêtent à faire la guerre pour Odessa

L’avantage quand on lit la presse des États-Unis et les débats dans ce pays c’est que nous sommes dans les vertus de «l’utilitarisme» : Les intérêts financiers et économiques y sont des vertus en soi (l’enrichissement est la manifestation directe de la bénédiction divine). Ils ne sont pas masqués sous le flot de bons sentiments désintéressés dont croit devoir s’embarrasser la propagande bourgeoise française de droite comme de gauche… Ainsi en est-il de la déclaration devant le Sénat américain de l’administration américaine sur la défense becs et ongles d’Odessa pour le régime ukrainien… Contrôler Odessa c’est empêcher que la Russie concurrence les céréales américaines au plan mondial. Mais lisez plutôt cette démonstration imparable. 

Danielle Bleitrach

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par Serguei Savtchouk

L’autre jour, le Sénat américain a tenu une nouvelle audition – et il y avait de quoi écouter. James O’Brien, conseiller du secrétaire d’État pour les affaires européennes et eurasiennes, a été le plus enflammé de tous. Dans son discours plein d’émotion, il a fait l’éloge de l’Arménie libre, qui s’est engagée sur la voie de l’intégration européenne, a exigé de la Géorgie qu’elle renonce à construire un port maritime avec la Chine et a calmé l’opinion publique alarmée en déclarant que l’OTAN avait commencé à élaborer une nouvelle stratégie militaire à l’égard de la Russie. En gros, comme le disent les jeunes d’aujourd’hui, il a été à fond la caisse.

Dans ce flot de gendarmerie démocratique, la belle Odessa brillait comme un diamant à part. M. O’Brien a déclaré sans ambages que les États-Unis ne pouvaient pas permettre à la Russie de s’emparer de cette ville, car Moscou contrôlerait alors 20% du marché mondial des céréales.

Veuillez relire encore une fois, lentement : non pas parce qu’il est nécessaire de préserver l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais uniquement pour empêcher les Russes de dominer le marché mondial. Il est quelque peu gênant de rappeler le vieil axiome selon lequel l’Amérique ne se bat pas pour l’Ukraine, mais contre la Russie, sans se soucier d’une bagatelle telle que les pertes humaines de Kiev. Comme on dit, les masques sont tombés, vous êtes priés de vous raser.

Au-delà du sarcasme, le problème qui se pose à Washington en cas de perte d’Odessa et des ports de la côte de la mer Noire est une préoccupation logique pour les États-Unis, où les affaires sont assimilées à la religion et où le profit est sacré.

Comme toujours, commençons par les chiffres, car le profane moyen met souvent tout les céréales dans le même sac, ce qui n’est pas juste.

Comme le dit la sagesse populaire russe, le pain est la tête de tout, et la population mondiale en croissance rapide consomme de plus en plus de blé et de produits connexes. Les céréales sont les cultures les plus utilisées dans le monde en raison de leur résistance suffisante aux conditions climatiques, de leur facilité de stockage et de transport et de l’incroyable étendue de leur utilisation en tant que denrées alimentaires de base. Le marché mondial des céréales repose sur les piliers suivants : le maïs, le blé, le riz, l’orge, l’avoine et le seigle. Dans le segment occidental, le sorgho vient s’ajouter à la liste. Le sorgho est également cultivé en Russie, par exemple dans les régions de Volgograd, de Rostov et d’Orenbourg, mais la superficie cultivée est faible par rapport aux autres cultures.

La reine des céréales est sans conteste le maïs. Plus d’un milliard de tonnes sont récoltées chaque année dans le monde. Le blé occupe la deuxième place : l’année dernière, les agriculteurs sans frontières ont battu 785 millions de tonnes. Viennent ensuite le riz (523 millions), l’avoine (25 millions) et l’orge (20,5 millions), ainsi que le seigle (11 millions). Il n’est pas réaliste de passer en revue les données relatives à toutes les cultures dans un bref article, c’est pourquoi nous nous concentrerons sur les deux principales cultures.

Ainsi, comme on le sait, le principal pays exportateur de produits agro-industriels est les États-Unis. L’année dernière, les Américains ont échangé les produits de leur terre pour 195 milliards de dollars. En comparaison, les exportation d’armes, dont on fait grand cas, au cours de la même période ont rapporté 238 milliards aux entreprises américaines. La différence n’est pas si importante.

Dans ce contexte, comment ne pas se souvenir des contes de fées mielleux qui ont été servis aux Ukrainiens lors de l’Euromaidan et plus tard, promettant que l’Ukraine deviendrait désormais un grenier à blé européen, voire mondial. Cependant, les astucieux oncles de Washington ont oublié d’informer qu’il y a déjà le requin le plus gras dans cet océan et qu’il n’a pas du tout besoin de concurrents. De même, on n’a pas dit à tous ceux qui rêvent de slips en dentelle qu’il n’existe pas de superpuissance purement agricole dans le monde. Outre le secteur agricole le plus puissant, les États-Unis sont un leader dans le domaine des technologies de pointe à forte intensité scientifique.

La production céréalière totale des États-Unis cette année devrait s’élever à 160 milliards de dollars, dont plus de 31 milliards seront exportés. Les importations, quant à elles, ne dépasseront pas un milliard.
Les États-Unis sont le plus grand producteur de maïs au monde. Environ 15 millions de boisseaux y sont cultivés chaque année, ce qui équivaut à 405 millions de tonnes, alors que les Américains eux-mêmes n’en consomment qu’un dixième, le reste étant vendu à l’étranger. La Russie a récolté 15,8 millions de tonnes à la fin de la saison 2023/24, dont 11 ont été utilisées pour les besoins intérieurs (90 % pour la production d’aliments pour animaux).

Pour le blé, la situation est inverse, mais les États-Unis rattrapent leur retard. L’année dernière, nos agriculteurs ont récolté 92,8 millions de tonnes de blé, dont 51 millions ont été vendus à l’exportation, ce qui représente près de 13 % du marché mondial. Les États-Unis ont battu 54,7 millions de tonnes, mais il faut savoir qu’il y a seulement trois ans, ils avaient récolté dix millions de tonnes de moins. Les exportations se sont élevées à 27,5 millions, soit moins de 7 % du marché.

Quant à l’Ukraine, le ministère de l’agriculture local a fait état l’an dernier de 21 millions de tonnes de blé récoltées, ajoutant, la larme à l’œil, que les territoires «occupés» en ont reçu 4,4 millions de plus. En 2023, alors que l’initiative sur les céréales de la mer Noire était en vigueur, 49 millions de tonnes de céréales ont été transbordées dans les ports ukrainiens pour l’exportation, dont 6,5 millions de tonnes de maïs, 6 millions de tonnes de blé, et 900 000 tonnes d’orge et de seigle dans les cales des cargos secs.

Au départ, on pensait que les céréales ukrainiennes devaient être exportées dans l’intérêt des enfants affamés d’Afrique, mais il s’est avéré par la suite qu’environ trois pour cent des céréales sont allées sur le continent noir, tandis que le reste s’est installé en toute sécurité en Europe. Dans le même temps, tout le monde se souvient des grèves de plusieurs mois des agriculteurs polonais, hongrois et autres, qui ont même bloqué la frontière avec l’Ukraine, exigeant l’arrêt de ce flux de céréales déversées, qui rendait leur propre production non rentable. Et les agriculteurs européens ne mentaient pas.

De même que l’économie européenne est devenue accro au GNL américain, une dépendance céréalière a également été implantée. L’Ukraine, totalement contrôlée par les États-Unis, et les exploitations agricoles ukrainiennes qui, sous le patronage de l’ambassade américaine, ont obtenu des réservations pour les employés, des quotas pour les engrais et des réductions sur les carburants et les lubrifiants, expédiaient du maïs et du blé vers l’Ouest, strictement dans l’intérêt de leur suzerain. C’est comme pour les injections d’hormones : plus on injecte, moins l’organisme produit de lui-même. L’organisme de production de l’Union européenne a réagi à l’identique à l’injection de dizaines de millions de tonnes de céréales ukrainiennes, augmentant sa propre dépendance aux importations.

Les céréales ukrainiennes sont donc un hameçon géopolitique pour les États-Unis et, en ce qui concerne la Russie, un bélier pour s’emparer du marché mondial. Il n’est donc pas étonnant que Washington se prépare à une défense acharnée d’Odessa.

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Les États-Unis ont demandé à Kiev de ne pas enterrer les soldats sur les terres noires

par Aleksei Degtiarev

La société transnationale américaine BlackRock Financial Market Advisory et d’autres entreprises exigent que le régime de Kiev n’enterre pas les soldats morts sur le tchernoziom fertile de l’Ukraine, a déclaré l’homme politique bulgare Plamen Paskov.

M. Paskov a déclaré sur le blog vidéo PolitExpert que BlackRock était venu et avait demandé à Kiev d’arrêter d’enterrer les combattants «de manière traditionnelle» parce qu’ils occupaient ainsi «trop de terres», a rapporté RIA Novosti.

La société a affirmé que 47% de ces terres avaient déjà été achetées, a-t-il ajouté.

Le conglomérat est composé de plusieurs trillionnaires qui sont impliqués dans les questions mondiales, a-t-il dit. Il comprend VlackRock, State Street Corporation, Fidelity Investments et The Vanguard Group.

https://vz.ru/news/2024/8/2/1280323.html

source : Histoire et Société

 

SitRep Ukraine. Rattrapage


Par Moon of Alabama – Le 2 aout 2024 & Le Saker francophone - Le 03/08/2024.

En raison de mes récents problèmes de santé, je n’ai pas pu faire de rapport sur l’Ukraine depuis un certain temps. Voici donc ma première tentative de rattrapage.

Compte tenu de l’immensité de l’Ukraine, les changements survenus sur la ligne de front entre le 1er avril et le 1er août semblent minuscules.

 

1er avril 2024

1er août 2024

Mais ces petits mouvements sur la carte cachent une progression assez importante des forces russes.

En mai, quelque 30 000 soldats russes franchissaient la frontière nord de la Russie en direction de Kharkiv. Ils ont rapidement atteint une profondeur d’environ 15 kilomètres, mais ont ensuite cessé de progresser rapidement. Selon le président russe Vladimir Poutine, ces forces avaient pour mission d’empêcher de nouvelles attaques d’artillerie ukrainiennes sur Belgorod. Elles ont en grande partie atteint cet objectif.

Mais la partie ukrainienne a interprété ce mouvement comme étant une attaque sur Kharkiv dans le but de prendre la deuxième ville d’Ukraine. Elle a paniqué.

Les troupes qui avaient été retirées en raison des pertes subies ont été redirigées vers Kharkiv. Les brigades qui se battaient dans la région de Donetsk, à l’est, ont été déplacées vers le nord pour bloquer les forces russes. Au total, quelque 40 000 soldats ukrainiens ont été retirés d’autres régions et installés dans la région de Kharkiv. Ils ont été chargés de contre-attaquer les forces russes.

Cela correspondait parfaitement aux plans russes. Toute l’attaque près de Kharkiv avait été planifiée pour faire diversion sur d’autres fronts. Les troupes déployées dans le nord se sont mises en mode défense et se sont concentrées sur l’élimination des forces ukrainiennes qui contre-attaquaient.

Pendant ce temps, les forces russes sur le front de Donetsk constataient que les effectifs et la puissance de combat de leurs adversaires locaux avaient fortement diminué. Elles ont attaqué et ont rapidement réalisé des progrès significatifs.

Il y a quelques mois, il fallait des semaines pour prendre une petite ville ou pour passer à la ligne d’arbres suivante. Aujourd’hui, les forces russes font des bonds de plusieurs kilomètres par jour et prennent de nouvelles villes tous les jours, voire toutes les heures.

Les cartes du front oriental montrent des progrès assez importants dans plusieurs directions.

1er avril 2024

1er août 2024

Au sud, les forces russes placées à l’est de Vuhledar se sont déplacées vers le nord et ont coupé l’une des routes de ravitaillement de la ville.

Au nord-ouest de la ville de Donetsk, les forces russes ont fait d’énormes progrès vers la ville de Pokrovsk, l’un des principaux points de passage routiers et ferroviaires de la région. Pokrovsk est déjà à portée de l’artillerie et les forces ukrainiennes qui défendent ses abords semblent complètement épuisées.

Au nord-est du front de Pokrovsk, les forces russes sont en train de prendre l’agglomération de New York, composée de plusieurs villes au nord et au sud.

Un peu plus au nord, des mouvements en provenance de Kurdiumivka et de Chasiv Yar visent à prendre Konstantinovka, une autre grande ville contrôlant plusieurs carrefours.

Tous ces mouvements ont été possibles parce que l’Ukraine a déplacé tout ce qui était disponible vers le front de Kharkiv. Les unités de défense laissées dans la région de Donetsk n’étaient tout simplement pas suffisantes pour tenir la ligne face à des forces russes toujours plus nombreuses.

Un nouvel élan de mobilisation a permis à l’Ukraine d’amener de nouvelles troupes sur le front. Toutefois, ces troupes n’augmentent pas les effectifs, mais remplacent simplement les pertes importantes subies par les brigades ukrainiennes. Un article récent du New York Times le mentionne dans une note en aparté (archivée) :

L’Ukraine enrôle des milliers de troupes fraiches. Mais sont-elles prêtes ?

Selon les soldats et les analystes militaires, un grand nombre de recrues arriveront sur le front dans les semaines à venir, mais certaines d’entre elles sont mal formées ou ne sont pas en forme.

Les autorités ukrainiennes ont refusé de communiquer les chiffres de la conscription, arguant du fait que ces informations sont confidentielles. Trois experts militaires ayant connaissance des chiffres ont déclaré que Kiev avait enrôlé jusqu’à 30 000 personnes par mois depuis le mois de mai, date à laquelle une nouvelle loi sur la conscription est entrée en vigueur. C’est deux à trois fois plus que pendant les derniers mois d’hiver, ont-ils dit, et à peu près le même nombre que l’armée russe recrute chaque mois. Ce chiffre n’a pas pu être confirmé de manière indépendante.

Le général Yurii Sodol, ancien commandant des forces ukrainiennes, a déclaré au Parlement en avril que dans certaines sections du front, les Russes étaient plus de sept fois plus nombreux que les Ukrainiens.

Outre les conscrits, l’Ukraine a affranchi quelque 3 800 prisonniers en échange d’une possibilité de libération conditionnelle à la fin de leur service militaire, selon Denys Maliuska, le ministre de la justice.

Une infirmière combattant près de la ville de Toretsk, dans l’est de l’Ukraine, l’un des points les plus chauds de la ligne de front, a déclaré que sa brigade avait reçu 2 000 conscrits et prisonniers au cours des deux derniers mois. L’infirmière a parlé sous le couvert d’anonymat afin d’éviter de donner des informations aux forces russes.

Voytenkov, l’officier de presse de la 33ème, a déclaré que sa brigade donnait une semaine de formation supplémentaire aux conscrits pour leur montrer les armes et les véhicules blindés qu’ils allaient utiliser. Après une simple formation de base, a-t-il déclaré, “ils ne sont pas prêts à se battre, honnêtement“.

Toretsk fait partie de l’agglomération de New York. Une brigade ukrainienne a un effectif nominal de 3 000 à 4 000 hommes. Si elle a eu besoin de 2 000 remplacements en deux mois, comme l’affirme le médecin, elle a dû subir d’énormes pertes.

Les nouvelles recrues sont pour la plupart non entraînées et inaptes à la guerre. Les unités dans lesquelles elles sont envoyées ne disposent pas des jeunes chefs nécessaires pour les former. Les nouveaux hommes deviendront ainsi de la chair à canon et auront peu de chances de survivre aux attaques ou aux bombardements russes.

La nouvelle mobilisation était en partie destinée à créer de nouvelles réserves. Mais lorsque les troupes actives ont besoin de remplacements de cette taille, les effectifs laissés aux nouvelles forces seront trop faibles pour faire la différence.

Dans une récente interview accordée au Guardian, le commandant en chef ukrainien, le général Syrsky, s’est montré optimiste en parlant de “victoire“. Mais les chiffres qu’il a cités indiquent tous que les forces russes sont écrasantes et qu’elles écraseront facilement tout ce qui reste en Ukraine pour s’opposer à elles :

Syrskyi est le nouveau commandant en chef de l’Ukraine. Sa tâche peu enviable consiste à vaincre une armée russe plus nombreuse. Deux ans et demi après le début de l’offensive à grande échelle de Vladimir Poutine, il reconnaît que les Russes disposent de bien plus de ressources. Ils ont plus de tout : chars, véhicules de combat d’infanterie, soldats. Leur force d’invasion initiale de 100 000 hommes est passée à 520 000 hommes, selon lui, l’objectif étant d’atteindre 690 000 hommes d’ici à la fin 2024. Les chiffres concernant l’Ukraine n’ont pas été rendus publics.

En ce qui concerne l’équipement, il y a un rapport de 1:2 ou 1:3 en leur faveur“, a-t-il déclaré. Depuis 2022, le nombre de chars russes a “doublé“, passant de 1 700 à 3 500. Les systèmes d’artillerie ont triplé et les véhicules blindés de transport de troupes sont passés de 4 500 à 8 900. “L’ennemi dispose d’un avantage significatif en termes de forces et de ressources“, a déclaré M. Syrskyi. « C’est pourquoi, pour nous, la question de l’approvisionnement et de la qualité est vraiment au premier plan. »

Les forces ukrainiennes ne reçoivent que peu, voire pas du tout, de nouvelles fournitures. L’Occident a donné à l’Ukraine tout ce dont elle pouvait disposer et tout ce qui viendra s’ajouter à cela devra être nouvellement produit. Les capacités nécessaires pour le faire en nombre suffisant n’existent plus.

Outre les problèmes militaires immédiats, la situation civile de l’Ukraine se dégrade de plus en plus rapidement. Les attaques russes ont détruit presque toutes les capacités conventionnelles de production d’électricité en Ukraine. Les coupures d’électricité sont quotidiennes. La nourriture fraiche pourrit dans les magasins et de nombreuses industries ont dû cesser leur activité.

Le gouvernement ukrainien a besoin d’argent. Il doit introduire de nouvelles taxes contre la volonté de sa population. Il a déjà fait défaut sur sa dette extérieure et il lui sera difficile d’obtenir de nouvelles lignes de crédit.

La véritable pression se fera sentir cet hiver. Une grande partie des villes ukrainiennes dépendent des capacités de production d’électricité, désormais dysfonctionnelles, pour chauffer leurs immeubles de style soviétique. En l’absence d’électricité et de chauffage, de plus en plus de personnes envisageront de partir à l’étranger.

Il est peu probable que la Pologne et les autres pays voisins de l’Ukraine accueillent généreusement encore plus de réfugiés ukrainiens.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Faire sourire les Russes


Par Dmitry Orlov − Le 21 juillet 24 − Source Club Orlov & Le Saker francophone

Les Américains se plaignent souvent que les Russes ne sourient pas autant qu’ils le souhaiteraient. En retour, les Russes ont tendance à penser que les Américains sourient souvent sans raison – comme le font souvent les idiots. Les Russes sourient pour une bonne raison : lorsqu’ils regardent un bon ami après une longue absence, lorsqu’ils regardent leur téléphone et constatent qu’une somme importante a atterri sur leur compte en banque, lorsqu’ils regardent des aigles copuler en plein vol… Je ne parle pas d’une sorte de sourire idiot aux dents nues, comme celui que l’on voit sur les photos officielles des fonctionnaires américains. Un simple soulèvement des coins de la bouche de 2,5±0,5 mm suffit, car tout autre geste pourrait entraîner une réprimande automatique : « Pourquoi souris-tu, idiot ? » (« Чё лыбишься, мудак ? »).

 

Compte tenu de tout cela, les Russes ont souri plus que d’habitude ces derniers temps, et ce pour d’excellentes raisons. Les choses vont très bien en Russie, mais comme j’écris ceci en anglais, et non en russe, et que peu de gens en dehors de la Russie sont au courant de ce qui se passe en Russie, je vais passer outre. Pour les quelques Russes qui prêtent attention aux nouvelles étrangères (la Russie est un pays fascinant à l’infini, ce qui laisse peu de temps libre à la plupart des gens pour ce genre d’activités), les nouvelles leur fournissent un flux constant de raisons de sourire. En voici trois, petites et grandes, choisies au hasard.

1.

L’Ukraine a décidé d’imposer des sanctions à la grande compagnie pétrolière russe Lukoil, réduisant ainsi son accès au pétrole russe. Étant donné que l’Ukraine n’a plus beaucoup de capacités de raffinage, cela ne semble pas être un gros problème. En fait, la seule raffinerie qui lui reste est Krememchugsky NPZ, qui appartient à Igor Kolomoisky, l’ancien ami oligarque de Vladimir Zelensky, qui l’a lancé dans la politique et qui est aujourd’hui en prison. Même Kremenchugsky ne fonctionne qu’à 16 % de sa capacité nominale, produisant quelque 3 millions de tonnes (5 millions de barils) par an.

Les Ukrainiens ont donc importé du pétrole russe et l’ont envoyé en Slovaquie pour qu’il soit raffiné en diesel à la raffinerie Slovnaft (détenue par le groupe MOL de Hunary). Slovnaft recevait environ 40 % de son pétrole brut de Lukoil via l’Ukraine. Et maintenant, voici une mauvaise nouvelle évidente pour le régime de Kiev, qui ne manquera pas de faire sourire les Russes : aujourd’hui même, le premier ministre slovaque Robert Fico (pour ceux qui ne connaissent pas le slovaque, cela se prononce « pieds douloureux ») a appelé son homologue théorique, le premier ministre ukrainien Denis Shmygal (appelez-le simplement « Mr. Shmyg », ou “Mr. Le Sournois” si vous voulez traduire son nom du russe) et a expliqué à Shmyg ce que la décision de Zelensky du 24 juin de sanctionner Lukoil signifiait : plus de diesel pour l’Ukraine !

Étant donné que les Ukrainiens ont deux tâches peu enviables qui nécessitent l’utilisation de la guerre moderne, qui, à son tour, consomme des quantités prodigieuses de diesel, cela ne manquera pas d’entraver leurs efforts. Les Ukrainiens tentent en vain de s’accrocher à ce qui est désormais un territoire souverain russe : des morceaux des régions de Lougansk, Donetsk, Zaporozhye et Kherson. Ils tentent également en vain d’empêcher la Russie d’établir une zone tampon de 300 km de large dans le nord de l’Ukraine afin d’empêcher les nazis au service de la junte de Kiev d’utiliser les armes fournies par l’OTAN pour terroriser les habitants de la région russe de Belgorod. Ce n’est pas une vidéo, donc vous ne pouvez pas me voir, mais je vous assure que je souris en ce moment.

Note du Saker Francophone

Depuis quelques temps, des gens indélicats retraduisent “mal” en anglais nos propres traductions sans l’autorisation de l’auteur qui vit de ses publications. Dmitry Orlov nous faisait l’amitié depuis toutes ses années de nous laisser publier les traductions françaises de ses articles, même ceux payant pour les anglophones. Dans ces nouvelles conditions, en accord avec l’auteur, on vous propose la 1ere partie de l’article ici. Vous pouvez lire la suite en français derrière ce lien en vous abonnant au site Boosty de Dmitry Orlov.

Dmitry Orlov

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Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.

Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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