Article proposé par le Gal. Dominique Delawarde - le 17/01/2019.
Bonjour à tous,
Dans 5 jours, le 22 janvier, devrait être signé
à Aix La Chapelle un nouveau traité franco-allemand qui fait suite à celui de 1963
signé entre de Gaulle et Adenauer.
C'est un traité important pour l'avenir de nos deux
pays.
Il paraîtra choquant à certains d'entre nous de découvrir, à quelques jours de la signature, les 28 articles de ce traité dont nous n'avions guère entendu parler.
Le texte intégral est court. Il est remarquablement présenté sur le
site "les crises" dans le lien ci dessous. Le surlignage des
passages qui posent question aide à une lecture rapide de ce traité (quelques
minutes).
A chacun de se faire son opinion.
https://www.les-crises.fr/urgent-texte-integral-et-analyse-du-traite-franco-allemand-daix-la-chapelle-qui-sera-signe-le-22-janvier/
Bonne lecture.
DD
Le Traité franco-allemand d’Aix-La-Chapelle va être signé le 22 janvier par Emmanuel Macron et Angela Merkel.
Il s’appuiera sur le traité de l’Elysée, signé à Paris en 1963 par Charles de Gaulle (qui doit se retourner dans sa tombe…) et Konrad Adenauer. On notera le symbole, passant de l’Elysée à la ville de l’empereur Charlemagne.
Comme il y a beaucoup de fantasmes et de fake news délirantes autour de celui-ci, en voici le texte intégral pour que vous puissiez vous faire votre avis.
Il est cependant frappant de voir comme beaucoup de grands médias mettent en avant les quelques petits points positifs (“simplifications pour les frontaliers”), sans parler des gros points négatifs… (voir les articles de presse ici ou là par exemple)
Nous avons mis en gras ou fluo les points qui posent question.
Enfin soulignons à quel point il est choquant de découvrir de telles choses une semaine à peine avant leur signature…
La République française et la République fédérale d’Allemagne,
Reconnaissant le succès historique de la réconciliation entre les peuples français et allemand à laquelle le Traité du 22 janvier 1963 entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération franco-allemande a apporté une contribution exceptionnelle et dont est né un réseau sans précédent de relations bilatérales entre leurs sociétés civiles et leurs pouvoirs publics à tous les niveaux,
Convaincues que le temps est venu d’élever leurs relations bilatérales à un niveau supérieur et de se préparer aux défis auxquels les deux États et l’Europe sont confrontés au XXIe siècle, et souhaitant faire converger leurs économies et leurs modèles sociaux, favoriser la diversité culturelle et rapprocher leurs sociétés et leurs citoyens,
Convaincues que l’amitié étroite entre la France et l’Allemagne a été déterminante et demeure un élément indispensable d’une Union européenne unie, efficace, souveraine et forte,
Attachées à approfondir leur coopération en matière de politique européenne afin de favoriser l’unité, l’efficacité et la cohésion de l’Europe, tout en maintenant cette coopération ouverte à tous les États membres de l’Union européenne,
Attachées aux principes fondateurs, droits, libertés et valeurs de l’Union européenne, qui défendent l’État de droit partout dans l’Union européenne et le promeuvent à l’extérieur,
Attachées à œuvrer en vue d’une convergence sociale et économique ascendante au sein de l’Union européenne, à renforcer la solidarité mutuelle et à favoriser l’amélioration constante des conditions de vie et de travail conformément aux principes du socle européen des droits sociaux, notamment en accordant une attention particulière à l’autonomisation des femmes et à l’égalité des sexes,
Réaffirmant l’engagement de l’Union européenne en faveur d’un marché mondial ouvert, équitable et fondé sur des règles, dont l’accès repose sur la réciprocité et la non discrimination et qui est régi par des normes environnementales et sociales élevées,
Conscientes de leurs droits et obligations en vertu de la Charte des Nations Unies,
Fermement attachées à un ordre international fondé sur des règles et sur le multilatéralisme, dont les Nations Unies constituent l’élément central,
Convaincues que la prospérité et la sécurité ne pourront être assurées qu’en agissant d’urgence afin de protéger le climat et de préserver la biodiversité et les écosystèmes,
Agissant conformément à leurs règles constitutionnelles et juridiques nationales respectives et dans le cadre juridique de l’Union européenne,
Reconnaissant le rôle fondamental de la coopération décentralisée des communes, des départements, des régions, des Länder, du Sénat et du Bundesrat, ainsi que celui de la coopération entre le Plénipotentiaire de la République fédérale d’Allemagne chargé des Affaires culturelles dans le cadre du Traité sur la coopération franco-allemande et les ministres français compétents,
Reconnaissant le rôle essentiel de la coopération entre l’Assemblée nationale et le Deutscher Bundestag, en particulier dans le cadre de leur accord interparlementaire du 22 janvier 2019, qui constitue une dimension importante des liens étroits entre les deux pays, Sont convenues de ce qui suit :
Article 1er
Les deux États approfondissent leur coopération en matière de politique européenne. Ils agissent en faveur d’une politique étrangère et de sécurité commune efficace et forte, et renforcent et approfondissent l’Union économique et monétaire. Ils s’efforcent de mener à bien l’achèvement du Marché unique et s’emploient à bâtir une Union compétitive, reposant sur une base industrielle forte, qui serve de base à la prospérité, promouvant la convergence économique, fiscale et sociale ainsi que la durabilité dans toutes ses dimensions.
Note OB : mais au nom de quoi faudrait-il converger avec les normes allemandes, et pas italiennes par exemple ?
Article 2
Les deux États se consultent régulièrement à tous les niveaux avant les grandes échéances européennes, en cherchant à établir des positions communes et à convenir de prises de parole coordonnées de leurs ministres. Ils se coordonnent sur la transposition du droit européen dans leur droit national.
Article 3
Les deux États approfondissent leur coopération en matière de politique étrangère, de défense, de sécurité extérieure et intérieure et de développement tout en s’efforçant de renforcer la capacité d’action autonome de l’Europe. Ils se consultent afin de définir des positions communes sur toute décision importante touchant leurs intérêts communs et d’agir conjointement dans tous les cas où ce sera possible.
Note OB : mais au nom de quoi faudrait-il converger avec les visions et besoins allemands, et pas espagnols par exemple ? Il y a des pays de seconde zone dans l’Union ?
Article 4
(1) Du fait des engagements qui les lient en vertu de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord du 4 avril 1949 et de l’article 42, paragraphe 7, du Traité sur l’Union européenne du 7 février 1992, modifié par le Traité de Lisbonne du 13 décembre 2007 modifiant le Traité sur l’Union européenne et le Traité instituant la Communauté européenne, les deux États, convaincus du caractère indissociable de leurs intérêts de sécurité, font converger de plus en plus leurs objectifs et politiques de sécurité et de défense, renforçant par là-même les systèmes de sécurité collective dont ils font partie. Ils se prêtent aide et assistance par tous les moyens dont ils disposent, y compris la force armée, en cas d’agression armée contre leurs territoires. Le champ d’application territorial de la deuxième phrase du présent paragraphe correspond à celui de l’article 42, paragraphe 7, du Traité sur l’Union européenne.
(2) Les deux États agissent conjointement dans tous les cas où ce sera possible, conformément à leurs règles nationales respectives, en vue de maintenir la paix et la sécurité. Ils continuent de développer l’efficacité, la cohérence et la crédibilité de l’Europe dans le domaine militaire. Ce faisant, ils s’engagent à renforcer la capacité d’action de l’Europe et à investir conjointement pour combler ses lacunes capacitaires, renforçant ainsi l’Union européenne et l’Alliance nord-atlantique.
Note OB : Rappelons que les députés allemands ont torpillé le Traité de l’Elysée lors de la ratification en rajoutant en préambule une référence à l’Otan qui n’y figurait pas…
(3) Les deux États s’engagent à renforcer encore la coopération entre leurs forces armées en vue d’instaurer une culture commune et d’opérer des déploiements conjoints. Ils intensifient l’élaboration de programmes de défense communs et leur élargissement à des partenaires. Ce faisant, ils entendent favoriser la compétitivité et la consolidation de la base industrielle et technologique de défense européenne. Ils sont en faveur de la coopération la plus étroite possible entre leurs industries de défense, sur la base de leur confiance mutuelle. Les deux États élaboreront une approche commune en matière d’exportation d’armements en ce qui concerne les projets conjoints.
Note OB : exporter des armes, une priorité…
(4) Les deux États instituent le Conseil franco-allemand de défense et de sécuritécomme organe politique de pilotage de ces engagements réciproques. Ce Conseil se réunira au plus haut niveau à intervalles réguliers.
Article 5
Les deux États étendent la coopération entre leurs ministères des affaires étrangères, y compris leurs missions diplomatiques et consulaires. Ils procéderont à des échanges de personnels de haut rang. Ils établiront des échanges au sein de leurs représentations permanentes auprès des Nations Unies à New York, en particulier entre leurs équipes du Conseil de sécurité, leurs représentations permanentes auprès de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord et leurs représentations permanentes auprès de l’Union européenne, ainsi qu’entre les organismes des deux États chargés de coordonner l’action européenne.
Note OB : mais au nom de quoi faudrait-il converger avec les visions et besoins allemands, et pas anglais par exemple ?
Article 6
Dans le domaine de la sécurité intérieure, les gouvernements des deux États renforcent encore leur coopération bilatérale en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, ainsi que leur coopération dans le domaine judiciaire et en matière de renseignement et de police. Ils mettent en œuvre des mesures communes de formation et de déploiement et créent une unité commune en vue d’opérations de stabilisation dans des pays tiers.
Note OB : pouvoir aller faire la guerre donc. Pourquoi n’est il pas indiqué “après accord du Conseil de Sécurité des Nations Unies” ?
Article 7
Les deux États s’engagent à établir un partenariat de plus en plus étroit entre l’Europe et l’Afrique en renforçant leur coopération en matière de développement du secteur privé, d’intégration régionale, d’enseignement et de formation professionnelle, d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes, dans le but d’améliorer les perspectives socio-économiques, la viabilité, la bonne gouvernance ainsi que la prévention des conflits, la résolution des crises, notamment dans le cadre du maintien de la paix, et la gestion des situations d’après-conflit. Les deux États instituent un dialogue annuel au niveau politique en matière de politique internationale de développement afin d’intensifier la coordination de la planification et de la mise en œuvre de leurs politiques.
Article 8
(1) Dans le cadre de la Charte des Nations Unies, les deux États coopéreront étroitement au sein de tous les organes de l’Organisation des Nations Unies. Ils coordonneront étroitement leurs positions, dans le cadre d’un effort plus large de concertation entre les États membres de l’Union européenne siégeant au Conseil de sécurité des Nations Unieset dans le respect des positions et des intérêts de l’Union européenne. Ils agiront de concert afin de promouvoir aux Nations Unies les positions et les engagements de l’Union européenne face aux défis et menaces de portée mondiale. Ils mettront tout en œuvre pour aboutir à une position unifiée de l’Union européenne au sein des organes appropriés des Nations Unies.
(2) Les deux États s’engagent à poursuivre leurs efforts pour mener à terme des négociations intergouvernementales concernant la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies. L’admission de la République fédérale de l’Allemagne en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies est une priorité de la diplomatie franco-allemande.
Note OB : Non. La priorité c’est de faire entrer l’Inde, le Nigéria ou l’Afrique du Sud et le Brésil ou l’Argentine, pour que leur continent soient représentés…
Article 9
Les deux États reconnaissent le rôle décisif que jouent la culture et les médias dans le renforcement de l’amitié franco-allemande. En conséquence, ils sont résolus à créer pour leurs peuples un espace partagé de liberté et de possibilités, ainsi qu’un espace culturel et médiatique commun. Ils développent la mobilité et les programmes d’échanges entre leurs pays, en particulier à l’intention des jeunes dans le cadre de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, et définissent des objectifs chiffrés dans ces domaines. Afin de favoriser des liens toujours plus étroits dans tous les domaines de l’expression culturelle, notamment au moyen d’instituts culturels intégrés, ils mettent en place des programmes spécifiques et une plate-forme numérique destinés en particulier aux jeunes.
Article 10
Les deux États rapprochent leurs systèmes éducatifs grâce au développement de l’apprentissage mutuel de la langue de l’autre, à l’adoption, conformément à leur organisation constitutionnelle, de stratégies visant à accroître le nombre d’élèves étudiant la langue du partenaire, à une action en faveur de la reconnaissance mutuelle des diplômes et à la mise en place d’outils d’excellence franco-allemands pour la recherche, la formation et l’enseignement professionnels, ainsi que de doubles programmes franco-allemands intégrés relevant de l’enseignement supérieur.
Note OB : L’allemand, évidemment LA langue stratégique du XXIe siècle… Pour mémoire, les six langues officielles de l’ONU : l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe.
Article 11
Les deux États favorisent la mise en réseau de leurs systèmes d’enseignement et de recherche ainsi que de leurs structures de financement. Ils poursuivent le développement de l’Université franco-allemande et encouragent les universités françaises et allemandes à participer à des réseaux d’universités européennes.
Article 12
Les deux États instituent un Fonds citoyen commun destiné à encourager et à soutenir les initiatives de citoyens et les jumelages entre villes dans le but de rapprocher encore leurs deux peuples.
Article 13
(1) Les deux États reconnaissent l’importance que revêt la coopération transfrontalière entre la République française et la République fédérale d’Allemagne pour resserrer les liens entre les citoyens et les entreprises de part et d’autre de la frontière, notamment le rôle essentiel des collectivités territoriales et autres acteurs locaux à cet égard. Ils entendent faciliter l’élimination des obstacles dans les territoires frontaliers afin de mettre en œuvre des projets transfrontaliers et de faciliter la vie quotidienne des habitants de ces territoires.
(2) À cet effet, dans le respect des règles constitutionnelles respectives des deux États et dans les limites du droit de l’Union européenne, les deux États dotent les collectivités territoriales des territoires frontaliers et les entités transfrontalières comme les eurodistricts de compétences appropriées, de ressources dédiées et de procédures accélérées permettant de surmonter les obstacles à la réalisation de projets transfrontaliers, en particulier dans les domaines économique, social, environnemental, sanitaire, énergétique et des transports. Si aucun autre moyen ne leur permet de surmonter ces obstacles, des dispositions juridiques et administratives adaptées, notamment des dérogations, peuvent également être accordées. Dans ce cas, il revient aux deux États d’adopter la législation appropriée.
Note OB : Mais il est donc question d’avoir des régions de première et de seconde zone en France ?
(3) Les deux États demeurent attachés à la préservation de normes strictes dans les domaines du droit du travail, de la protection sociale, de la santé et de la sécurité, ainsi que de la protection de l’environnement.
Article 14
Les deux États instituent un comité de coopération transfrontalière comprenant des parties prenantes telles que l’État et les collectivités territoriales, les parlements et les entités transfrontalières comme les euro-districts et, en cas de nécessité, les eurorégions intéressées. Ce comité est chargé de coordonner tous les aspects de l’observation territoriale transfrontalière entre la République française et la République fédérale d’Allemagne, de définir une stratégie commune de choix de projets prioritaires, d’assurer le suivi des difficultés rencontrées dans les territoires frontaliers et d’émettre des propositions en vue d’y remédier, ainsi que d’analyser l’incidence de la législation nouvelle sur les territoires frontaliers.
Article 15
Les deux États sont attachés à l’objectif du bilinguisme dans les territoires frontaliers et accordent leur soutien aux collectivités frontalières afin d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies appropriées.
Note OB : L’allemand, évidemment LA langue stratégique du XXIe siècle… Cela veut dire que dans ces zones les parents n’auront plus le choix des langues pour leur enfant ? Ce sera forcément allemand en LV1 (“bilinguisme”) et anglais en LV2 ?
Article 16
Les deux États faciliteront la mobilité transfrontalière en améliorant l’interconnexion des réseaux numériques et physiques entre elles, notamment les liaisons ferroviaires et routières. Ils agiront en étroite collaboration dans le domaine de la mobilité innovante, durable et accessible à tous afin d’élaborer des approches ou des normes communes aux deux États.
Article 17
Les deux États encouragent la coopération décentralisée entre les collectivités des territoires non frontaliers. Ils s’engagent à soutenir les initiatives lancées par ces collectivités qui sont mises en œuvre dans ces territoires.
Article 18
Les deux États s’emploient à renforcer le processus de mise en œuvre des instruments multilatéraux relatifs au développement durable, à la santé mondiale et à la protection de l’environnement et du climat, en particulier l’Accord de Paris du 12 décembre 2015 et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. À cet effet, ils agissent en rapport étroit afin de formuler des approches et des politiques communes, notamment en mettant en place des dispositifs en vue de la transformation de leurs économies et en favorisant des actions ambitieuses de lutte contre les changements climatiques. Ils garantissent l’intégration de la protection du climat dans toutes les politiques, notamment par des échanges transversaux réguliers entre les gouvernements dans des secteurs clés.
Article 19
Les deux États feront progresser la transition énergétique dans tous les secteurs appropriés et, à cet effet, développent leur coopération et renforcent le cadre institutionnel de financement, d’élaboration et de mise en œuvre de projets conjoints, en particulier dans les domaines des infrastructures, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
Article 20
(1) Les deux États approfondissent l’intégration de leurs économies afin d’instituer une zone économique franco-allemande dotée de règles communes. Le Conseil économique et financier franco-allemand favorise l’harmonisation bilatérale de leurs législations, notamment dans le domaine du droit des affaires, et coordonne de façon régulière les politiques économiques entre la République française et la République fédérale d’Allemagne afin de favoriser la convergence entre les deux États et d’améliorer la compétitivité de leurs économies.
Note OB : Incroyable. C’est vrai qu’on n’était pas encore assez ligotés par l’UE, remettons-en une couche avec l’Allemagne…
(2) Les deux États instituent un « Conseil franco-allemand d’experts économiques » composé de dix experts indépendants afin de présenter aux deux gouvernements des recommandations sur leur action économique.
Note OB : ah, le retour des experts économiques “indépendants” non élus…
Article 21
Les deux États intensifient leur coopération dans le domaine de la recherche et de la transformation numérique, notamment en matière d’intelligence artificielle et d’innovations de rupture. Ils promouvront à l’échelle internationale des directives sur l’éthique des technologies nouvelles. Ils mettent en place, afin de promouvoir l’innovation, des initiatives franco-allemandes qui sont ouvertes à la coopération au niveau européen. Les deux États mettront en place un processus de coordination et un financement commun afin de soutenir des programmes conjoints de recherche et d’innovation.
Article 22
Les parties prenantes et les acteurs intéressés des deux États sont réunis au sein d’un Forum pour l’avenir franco-allemand afin de travailler sur les processus de transformation de leurs sociétés.
Article 23
Des réunions entre les gouvernements des deux États ont lieu au moins une fois par an,alternativement en République française et en République fédérale d’Allemagne. Après l’entrée en vigueur du présent Traité, le Conseil des ministres franco-allemand adopte un programme pluriannuel de projets de coopération franco-allemande. Les secrétaires généraux pour la coopération franco-allemande chargés de préparer ces réunions assurent le suivi de la mise en œuvre de ce programme et en font rapport au Conseil des ministres.
Article 24
Un membre du gouvernement d’un des deux États prend part, une fois par trimestre au moins et en alternance, au conseil des ministres de l’autre État.
Note OB : Ben voyons… Et sinon, les Espagnols, les Italiens, les Polonais, ils sentent le pétrole ?
La perspective d’avoir un tel mastodonte en face d’eux va surement plaire à tous les autres États de l’UE moyens et petits… Encore une affaire rondement menée. #DesGénies
Article 25
Les conseils, structures et instruments de la coopération franco-allemande font l’objet d’un examen périodique et sont, en cas de nécessité, adaptés sans retard aux objectifs fixés d’un commun accord. Le premier de ces examens devrait avoir lieu dans les six mois suivant l’entrée en vigueur du présent Traité et proposer les adaptations nécessaires. Les secrétaires généraux pour la coopération franco-allemande évaluent régulièrement les progrès accomplis. Ils informent les parlements et le Conseil des ministres franco-allemand de l’état général d’avancement de la coopération franco-allemande.
Article 26
Des représentants des régions et des Länder, ainsi que du comité de coopération transfrontalière, peuvent être invités à participer au Conseil des ministres franco-allemands.
Article 27
Le présent Traité complète le Traité du 22 janvier 1963 entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération franco-allemande au sens du paragraphe 4 des Dispositions finales de ce Traité.
Article 28
Les deux États s’informent mutuellement, par la voie diplomatique, de l’accomplissement des procédures nationales requises pour l’entrée en vigueur du présent Traité. Le présent Traité entre en vigueur à la date de réception de la dernière notification.
Source : La Tribune, 16/01/2019
Edit 18/01 – 2 remarques :
La première est que je souligne qu’il a été difficile de trouver ce texte. Mention spéciale à l’Élysée, qui a rédigé ce communiqué pontifiant sur ce traité – sans joindre le traité !
Par ailleurs, voici la présentation qu’en a fait la presse (après avoir longuement expliqué que les délires complotistes étaient des délires complotistes… Nous vous recommandons d’ailleurs de lire ces articles) :
On comprend donc qu’a priori, la source disponible de ce texte en français est une TRADUCTION de la version allemande !
(Sourced : franceinfo, 20minutes)
Oui, en effet, il ÉTAIT introuvable sur Internet à ce moment – le journaliste ne l’a donc pas trouvé…
Comme on le voir, la presse parle depuis 2 jours de ce traité en raison des fake news. Mais l’information a été rapidement traitée le 8 janvier par la presse (exemple ici, là ou là) – qui a donc parlé de la très proche signature du traité, sans avoir le traité !
Proposé par le Gal. Dominique Delawarde - Le 21/01/2019.
Un msg important et très court de Jacques Myard, Membre Honoraire du
Parlement, Maire de Maisons-Laffitte, Président du Cercle Nation et
République, Président de l'Académie du Gaullisme.
Bonne lecture
DD
<<Le traité franco-allemand d'Aix-la-Chapelle du 22 janvier 2019 semble devoir mettre fin à l'UE. Il ne sera plus possible de parler de projet européen une fois qu'il aura été signé.
Je propose une hypothèse simple autour de ses origines profondes :
les Français fascinés par l'Allemagne dominent totalement notre spectre politique et imposent un rapprochement absolu avec l'Allemagne.
Ce traité se produit durant le mouvement des Gilets jaunes et sa répression.
Il est signé alors que nous entrons dans un autre monde et ne fait que confirmer le conformisme fanatique des classes aisées girondines.
La dictature et la guerre civile se rapprochent.>>
« L’Histoire se répète, d’abord comme une tragédie, ensuite comme une farce ». Cette phrase de Marx illustre aujourd’hui parfaitement la signature par Mme Merkel et M. Macron du traité d’Aix-la Chapelle. La date ne doit rien au hasard. C’est le 22 Janvier 1963, que Charles de Gaulle et le Chancelier Konrad Adenauer signèrent le Traité de l’Elysée destiné à établir une coopération accrue entre la France et l’Allemagne. Il est manifeste que le choix de ce jour a été dicté par la volonté des deux dirigeants de se placer dans la perspective de leurs illustres prédécesseurs. Chacun aura reconnu le sens de la mise en scène du président français, et les références théâtrales de Marx tombent juste. La première signature a été doublement une tragédie. D’abord parce que les personnages, tous deux acteurs de la vie de leurs nations plongées dans la tourmente, confrontés au nazisme, et attachés au redressement de leurs pays, avaient une stature de tragédie, et qu’ensuite, ce qu’on omet de dire, c’est que la fin ne fut pas heureuse. Le Général de Gaulle, qui venait d’en finir avec le drame algérien, se tournait vers l’Europe et comptait sur la réconciliation franco-allemande pour refaire du continent une puissance mondiale à travers laquelle la France pourrait à nouveau tenir un rôle de premier plan sur la scène mondiale, lestée du poids économique de la République Fédérale, mais entraînant celle-ci sur le chemin de l’indépendance notamment par rapport aux Anglo-saxons. Lorsque le Bundestag ratifia le texte, il le fit précéder d’un protocole qui rappelait tout ce que de Gaulle voulait dépasser : l’appartenance à l’Otan, l’association avec les Etats-Unis, et l’entrée du Royaume-Uni dans la Communauté européenne. Pour de Gaulle, cet additif faisait du traité une coquille vide, un texte inutile, en tout cas vidé de son objectif essentiel.
Le contexte historique justifiait l’ambition de Général. Certes le miracle économique avait redressé l’Allemagne, mais celle-ci était toujours divisée et occupée, tenue à une grande modestie à l’international en raison du poids du nazisme. La France, puissance nucléaire et détentrice d’un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU, délivrée de son fardeau colonial, pouvait prendre l’Allemagne par la main, en profitant d’une supériorité politique qui compensait largement son déficit économique. Ce dernier n’était pas joué. Au début des années 1970, des prévisionnistes comme Herman Khan pronostiquaient que la France, si elle prolongeait sa croissance, dépasserait sa voisine d’Outre-Rhin. Le couple franco-allemand pouvait donc s’émanciper de toute tutelle et réunir des atouts suffisants pour mener une politique indépendante des blocs.
On mesure la distance qui sépare cette époque de la nôtre. Se référer à 1963 est une mauvaise farce dont les objectifs ne sont plus à la hauteur de l’Histoire et du monde, mais au niveau des intérêts de deux dirigeants en perte de vitesse qui veulent ne pas perdre les élections européennes. C’est pourquoi, il s’attribuent une grandeur qu’ils n’ont pas, et répètent un geste susceptible d’émouvoir les foules des deux pays et de réveiller le rêve européen. Que la France et l’Allemagne approfondissent leur coopération et avancent vers une improbable fusion est, soit l’expression d’une volonté sans grande importance, pour faciliter les échanges, pour harmoniser les textes, soit l’annonce d’un projet fumeux qui aura surtout pour effet de braquer les autres Etats européens, choqués d’être mis à l’écart et qui pourront s’appuyer sur le Traité de Lisbonne pour rappeler que celui-ci soumet les coopérations renforcées entre membres à l’aval des autres.
Il ne serait pas outrancier de parler de forfaiture et de trahison dans cette démarche inutile et dangereuse du Président français. La référence à de Gaulle est d’autant plus scandaleuse qu’il s’agit ici d’exactement le contraire de ce qu’il entendait réaliser. Le rapport de forces entre les deux pays n’est plus le même. Les complexes allemands ont disparu. Nous le savons depuis l’aide apportée aux Croates dans l’ex-Yougoslavie. L’Allemagne domine l’économie européenne grâce à sa puissance industrielle appuyée désormais sur une monnaie qui lui est favorable, alors qu’elle ne l’est pas pour les pays du Sud. L’Europe du Nord et de l’Est vit autour d’elle. Ses excédents commerciaux et budgétaires, son chômage inexistant dressent un tableau humiliant pour notre pays dont tous les signaux économiques sont au rouge, et qui voit, jour après jour se démanteler ses fleurons industriels, comme Alstom, par exemple.
Cette fois encore la France signe un traité inégal dans lequel elle donne ce qu’elle a sans en recevoir la contrepartie. La France a un siège au Conseil de sécurité de l’ONU. Elle fera désormais de l’admission de l’Allemagne, elle-aussi comme membre permanent, une priorité de sa diplomatie. Autrement dit, elle s’engage à se priver d’un avantage comparatif sans aucun bénéfice, bien au contraire. Comme il y a d’autres candidats sans doute plus légitimes que l’Allemagne, tels que l’Inde, on se dit qu’il s’agit d’une promesse de Gascon… Sauf que l’Allemagne pourra demander de partager ce siège avec la France. Après tout, s’il y a échange de ministres aux conseils des deux pays, et chambre commune pour une centaine de députés, ne sera-ce pas naturel ? De même, un Conseil de défense et de sécurité franco-allemand, une coopération plus étroite pour l’industrie et la technologie militaires, y compris nucléaire, une unité d’intervention commune en vue d’opérations dans des pays tiers, une collaboration soutenue entre les deux diplomaties sont autant d’exemples, et malheureusement pas les seuls, qui montrent que la France offre à l’Allemagne ce qu’elle possède dans certains domaines, et se prive au total de sa souveraineté, et de son influence, au profit d’un pays qui ne lui donne rien en échange, et n’aura pas nécessairement les mêmes objectifs qu’elle. Non, le mot trahison n’est pas trop fort !
Source : http://www.christianvanneste.fr/2019/01/22/traite-daix-la-chapelle-forfaiture-et-trahison/
...présentées par le Gal. Dominique Delawarde - le 21/01/2019.
Bonjour à tous,
Je vous transmets cette réflexion intéressante et approfondie, signée Hervé Juvin, sur le traité qui sera signé aujourd'hui à Aix La Chapelle.
Hervé Juvin, né en 1956, est un intellectuel et homme d'affaires français.
Auteur d'une quinzaine d'ouvrages, notamment chez Gallimard, il intervient régulièrement dans le débat public, où il développe ses analyses économiques et géopolitiques.
Ancien associé d'Eurogroup Consulting, groupe de conseil en stratégie et organisation européen de plus de 1 200 consultants, il a été président de l'Observatoire Eurogroup jusqu'en 2017.
Il figure en 5ème position sur la liste du Rassemblement national pour les élections européennes de 2019.
Bonne lecture (3 pages et demie)
DD
A propos du Traité d’Aix-la-Chapelle
De quelques enjeux de Défense et de Sécurité du traité franco-allemand.
Les Français doivent-ils ou non être consultés sur un traité qui, sous couvert d’amitié, engage une véritable intégration franco-allemande, et suscite perplexité ou inquiétude ailleurs en Europe ? La signature par le Président Emmanuel Macron, à Aix la Chapelle, le 22 janvier, d’un traité qui prétend renouveler le traité de l’Elysée de 1963, souvent appelé en Allemagne « traité de l’amitié franco-allemande », un traité que les Français n’auront pu découvrir que le 18 janvier précédent, répond à la question – celle qu’il ne faut pas poser ; pas question de consulter les Français sur l’essentiel, amusons-les avec un débat manipulé, et le tour sera joué !
Passons sur les détails. Mais enfin... Est-ce vraiment pertinent d’inciter les enfants français à
apprendre l’allemand, une langue qui ne fait pas partie des langues officielles à l’ONU, qui n’est
parlée que par les Allemands dans leurs frontières et qui n’a aucune perspective de diffusion à
l’extérieur de l’Allemagne ? Il est sans doute juste de prendre dans maints domaines l’Allemagne
comme référence. Mais pourquoi elle seule, pourquoi pas l’Italie, ou la Grande-Bretagne, ou la
Suisse ?
Le texte du traité qui entend renouveler le premier traité de l’Elysée, signé par le chancelier
Conrad Adenauer et le général de Gaulle, n’a pas été soumis aux Français. Les auteurs d’une rédaction approximative et de raccourcis audacieux savent bien pourquoi. Débattu, analysé, sorti de l’ombre où tout peut se jouer, il aurait nourri un débat public de nature à aviver les craintes de ceux qui pensent que le mandat de la République en Marche est d’en finir avec la France, son
indépendance, sa singularité, pour la conformer à un ordre mondial dicté de l’extérieur. Sa
lecture aurait tout aussi bien pu alerter les tenants d’une Union européenne qui ne voient pas sans peur le Brexit laisser place à un directoire franco-allemand, et à une codécision allemande et française très éloignée de l’esprit des institutions et de l’Union ( d’ailleurs, un «groupe du Nord», associant à l’initiative des Pays Bas, pays nordiques, Etats baltes et Autriche, aurait fait part de sa préoccupation à la chancelière ). Et surtout, l’étude des effets possibles du traité sur la défense et la sécurité de la France, comme sur sa place dans le monde, aurait appelé des alertes dont le gouvernement n’a pas besoin. Voilà pourquoi le coup s’est joué en douce, voilà pourquoi il est urgent de concentrer notre attention sur les impacts du traité du 22 janvier 2019 sur la politique extérieure et de Défense de la France.
1 – Un cadeau sans contrepartie ?
La construction européenne serait-elle la version XXIè siècle du projet impérial allemand ?
Même si l’Allemagne a perdu toute ambition de conquête, même si la dynamique du peuple allemand a été brisée jusqu’à s’accommoder du naufrage démographique actuel, même si l’armée allemande manque tragiquement de tout ce qui peut faire une armée ( comme le professeur de stratégie israélien, M. Van Creveld l’a si souvent et si durement observé), la question est pertinente. Et elle est actuelle.
Le traité d’Aix la rend actuelle.
Derrière la rhétorique européenne de rigueur, la réalité du Traité est que la France, membre du
Conseil de Sécurité des Nations Unies, détentrice de la puissance nucléaire, admise par le génie du général de Gaulle à s’asseoir au côté des vainqueurs de l’Allemagne nazie, s’abaisse au niveau de l’Allemagne, que son indignité historique condamne à la dépendance stratégique et à un pacifisme stérilisant. Les interlocuteurs stratégiques naturels de la France sont les autres puissances nucléaires mondiales; la Grande-Bretagne, la Russie, les Etats-Unis, la Chine. L’Allemagne n’en fait pas partie, elle n’a pas de diplomatie mondiale, elle n’a pas d’empreinte sur d’autres continents, ses capacités militaires sont sévèrement limitées et ses interventions extérieures soumises à d’infinies précautions qui les rendent en fait inopérantes.
Cette situation directement issue de la Seconde Guerre Mondiale contraste avec la
surpuissance commerciale et industrielle allemande, et suscite bien des tentations, notamment celle d’obtenir un siège au Conseil de Sécurité. Le gouvernement de M. Macron aurait-il l’idée de troquer un coup de pouce au statut international de l’Allemagne contre quelques facilités budgétaires ou industrielles pour la France ?
Avec une cohérence notable, à la fois Heiko Haas, ministre allemand des Affaires Etrangères,
et le vice chancelier Olaf Scholz ont au cours des mois derniers appelé à un nouvel ordre mondial
porté par l’Europe, à une Défense européenne mieux assurée, et aussi à l’obtention par l’Allemagne d’un siège au Conseil, ou à tout le moins, au partage du siège de la France au Conseil de Sécurité des Nations Unies avec l’Union européenne (lire un article de Heiko Haas in Handelsblatt Global, 24-11-2018 et une conférence de Olaf Sholtz sur l’Union européenne, donnée à Berlin le 28-11-2018). Les circonstances s’y prêtent, l’Allemagne bénéficiant d’un siège d’observateur au Conseil de Sécurité pour deux ans, à partir de 2019.
Mais faut-il que la France joue le jeu allemand comme le traité de l’Elysée l’engage à le faire ?
Est-ce une priorité pour la France que d’abandonner, parmi les membres de l’Union, le monopole d’un siège au Conseil de Sécurité que lui confère le retrait britannique du Brexit ? La France, comme l’y engage le principe de concertation systématique prévu dans le Traité, devra-t-elle soumettre ses votes au Conseil de Sécurité à un veto allemand ? Devra-t-elle dorénavant subordonner ses relations avec d’autres pays dans le monde à une Allemagne qui n’a ni présence outre-mer, ni domaine maritime dans les trois océans, ni légitimité d’aucune sorte à parler à l’Afrique, à l’Amérique latine ou à l’Asie ?
Serait-ce le vrai projet du Président Emmanuel Macron, ou de ceux qui lui en ont donné mandat ; donner à l’Allemagne dans la paix ce qu’elle n’a pas conquis par la guerre, et sortir de son
impuissance à diriger la France en lui donnant un Gauleiter allemand ? Car M. Olaf Scholtz avait été on ne peut plus clair, en répondant au projet français d’instituer un ministre franco-allemand de l’économie ; « un ministre allemand de l’économie sera un ministre allemand de l’économie; nous ne pouvons ni ne voulons payer pour tous » ( Suddeutsche Zeitung, 16 mars 2018) Quelques mois plus tôt, Wolfgang Schauble, dans un discours à la Brookings Institution, avait déploré que personne ne puisse obliger le Parlement français à adopter les réformes allemandes ! Voilà qui est clair, et devrait sonner la fin de la partie pour la France.
2 – Une sujétion consentie
Le traité signé le 22 janvier sera l’occasion n’en doutons pas de célébrer la grande amitié
franco-allemande, une amitié dont chacun est bien ennuyé de trouver des preuves, l’occasion aussi d’en appeler aux mânes du général de Gaulle. Bien à tort. Car l’histoire du traité de l’Elysée est tout sauf celle d’une histoire d’amitié sincère. Le traité était voulu par la France pour initier une défense européenne hors de l’OTAN, dans la perspective de renforcer le marché intérieur européen en le protégeant de l’extérieur ; mais la signature du chancelier allemand n’engageait que lui. Le traité devait être approuvé par la chambre des députés, le Bundestag, et arriva ce qui devait arriver; l’ajout d’une mention à l’OTAN rétablit la dépendance européenne, et la protection du marché intérieur fut vidée de son sens par le lien atlantique. Dès l’année suivante, le chancelier Konrad Adenauer connut la fin de sa longue carrière politique. Le général de Gaulle se tourna vers le grand large, là où il avait les mains libres, et ce fut la suite glorieuse de la reconnaissance de la Chine populaire, de l’appel au Québec libre, etc.
Sous de tels auspices, qu’attendre 55 ans plus tard de la version 2 d’un traité vidé de son sens
par la soumission allemande aux Etats-Unis ? Rien, sinon un pas de plus dans l’abandon de la
souveraineté de la France en matière de Défense. La lecture du texte du traité indique que toute
intervention extérieure sera désormais soumise à l’accord allemand, donc en pratique ( ce que le texte ne dit pas ) à l’accord du Bundestag. Autant dire que la capacité française à être le premier entrant sur un théâtre d’opérations, largement dûe à la rusticité de ses forces et à ce qui lui reste d’indépendance logistique, sera compromise. Autant dire aussi que les acteurs politiques que la capacité d’intervention rapide de la France arrête dans leurs ambitions de coup d’Etat ou d’agression armée se sentiront rassurés ; tant de choses pourront se passer avant que le Bundestag autorise le Président français à donner le feu vert aux soldats ! C’en est bien fini des paras sautant sur Kolwezi, des chars bloqués à portée du palais du Président tchadien, ou de putschistes arrêtés avant d’arriver au centre de Bangui !
Pourquoi cette reddition ? Les autres Etats membres de l’Union peuvent à bon droit s’étonner
d’une telle capacité donnée à l’Allemagne, et aussi s’interroger sur des contreparties qui
n’apparaissent pas dans le texte – lesquelles ? Les citoyens français, et plus encore les forces de
Défense et de Sécurité, peuvent eux s’alarmer d’une situation où des officiers allemands commandent déjà des troupes françaises, où des forces françaises éprouvées sur vingt théâtres d’opération au cours des dix dernières années, devront rendre compte à des militaires allemands syndiqués, incapables d’intervenir sans l’air conditionné et l’avis de leurs délégués du personnel ! Les drames européens du XXè siècle ont pour cause principale une Allemagne qui a toujours été trop forte pour ce qu’elle avait de faible, trop faible pour ce qu’elle avait de fort ; faut-il vraiment que, dans l’espoir jusqu’ici vain de concessions économiques et financières, la France place son destin entre les mains d’une puissance qui n’a toujours pas trouvé sa forme politique, et dont le rêve de moins en moins caché est que l’Union européenne lui permette de réaliser le Saint Empire Romain Germanique ( lire sur ce sujet Alexis Dirakis, « Les Ressorts du consensus allemand sur l’Europe», in Le Débat, nov-déc. 2017, et aussi ; Wolfgang Streeck, «Les 4 âges de Mme Merkel» in Le Débat, nov-déc 2018) ? Que des policiers allemands puissent participer à des opérations de maintien de l’ordre en territoire français est un symbole qu’il n’était pas besoin d’agiter dans un traité qui, oublieux de l’histoire, va réveiller bien des images.
3 – Une dépendance industrielle
Inquiétant pour ce qu’il dit, et cherche à ne pas dire, le traité l’est tout autant parce qu’il ne dit
pas. Depuis le traité de Saint-Malo, la coopération franco-britannique dans le domaine de la Défense et de la sécurité est essentielle, consistante, et mutuellement bénéfique. L’ancien «D» du MI6, Richard Dearlove, vient de le rappeler ( 10 janvier 2019) ; un Brexit «dur» pourrait paradoxalement être favorable à la sécurité britannique, en libérant la coopération avec la France des contraintes que lui imposait une Union qui vise à la supranationalité et voit d’un mauvais œil les coopérations intergouvernementales exclusives – comme celle que dessine le traité de l’Elysées saison 2. Faudra-t-il désormais que les projets, les relations, les coopérations franco-britanniques soient conduites avec l’Allemagne, subordonnées à la consultation de l’Allemagne, voire à l’autorisation allemande ?
La situation est d’ores et déjà plus claire en matière d’industrie de Défense, et d’exportation
d’armements. Le traité dessine une aventure obligée ; tout projet industriel dans ce domaine sera
franco allemand. Et voilà tout tracé l’avenir de nos patrouilleurs, de nos chars, de notre système
d’opération aérienne combinant drones, avions de combat et missiles ! Le traité ne dit pas que
l’histoire contraint l’Allemagne à une extrême prudence dans ses exportations d’armements, et que toute contribution de composants allemands à du matériel français subordonnera nos exportations à l’autorisation allemande. Comme si nous n’avions pas déjà assez de problèmes avec la règle ITAR ( la présence du moindre composant américain contraint à obtenir l’autorisation américaine pour toute exportation, ce qui bloque aujourd’hui la vente des Rafale à l’Egypte !) pour ne pas ajouter une dépendance supplémentaire ! Que des coopérations franco-allemandes soient utiles, qu’elles puissant être nécessaires, comme d’ailleurs des coopérations avec l’Italie, la Grande-Bretagne ou la Suède, sans doute. Mais en quoi est-il utile de se lier à une Allemagne habitée par un pacifisme obligé, tenue par des «Verts» ou des partis extrémistes qui n’ont et n’auront aucune raison de concéder quoi que ce soit à la France, une Allemagne héritière d’une vision européenne et mondiale antinationale totalement dépassée depuis que, n’en déplaise à certains, l’Etat Nation est la forme universelle de la modernité politique ?
Au cœur du débat
Pour tout Allemand, l’Union européenne n’est pas un sujet de choix politique, c’est une
obligation de survie. C’est par l’Union européenne lui permettant de continuer l’Empire germanique que l’Allemagne peut échapper à cette fiction ; l’histoire allemande commence en 1945. C’est aussi au sein de l’Union européenne qu’elle peut opérer ce tour de passe-passe que réalisent l’école constitutionnaliste et, notamment, Jürgen Habermas quand, des crimes allemands du XXè siècle, ils tirent une paradoxale supériorité morale ; ayant connu le pire avec le nazisme, l’Allemagne serait appelée à l’éviter désormais à l’Europe ( Wolfgang Schauble a souvent repris ce principe dit ; « de la prédestination par perversion»)! Et c’est ainsi que, faute d’avoir su construire un Etat Nation, bien dans ses frontières, assuré de sa stabilité et de son unité, l’Allemagne poursuit le rêve supranational, universaliste, ou fédéraliste, d’une Europe sans frontières, sans mesurer qu’elle se met et qu’elle met l’Europe à rebours de l’histoire.
Que va faire la France, exemple s’il en est d’Etat Nation stable et mature, dans la galère de
l’inexistence politique de l’Allemagne ? Pourquoi servir de tremplin à un fédéralisme continental qui n’est et ne peut être que la voie d’une Europe allemande ? Une Allemagne que son histoire condamne à chercher dans l’Europe le moyen de renouer avec un millénaire impérial (le Saint Empire romain germanique a fait durer de 960 à 1806 une expérience unique de fédéralisme continental), est bien loin d’une France plus grande dans le monde qu’elle ne le sait chez elle, d’une France qui continue de compter et de peser, d’une France qui pour la première fois depuis les guerres napoléoniennes dispose d’une supériorité militaire écrasante sur l’Allemagne, et pas seulement parce qu’elle dispose de l’arme nucléaire. Il n’en est que plus étonnant de voir une Allemagne tenue à la réserve obtenir de la France tout ce qu’elle n’aurait pas osé demander, se rapprocher d’une stature internationale que rien ne lui confère, et même, commencer à regarder du côté de l’accès à la force nucléaire – sans aucun doute, pour mieux appeler ensuite à la dénucléarisation du monde, comme elle l’a déjà fait au grand dam de la France, d’Israël et de quelques autres. Il est bien étonnant aussi de constater l’absence de vision du Traité et son peu d’ouverture. Si un rapprochement entre Paris et Berlin, que certains voient se poursuivre jusqu’à Moscou, a un sens, si certains entendent réviser la dépendance atlantique au profit de l’union du continent eurasiatique, pourquoi ne pas l’écrire, et pourquoi enfermer la France et l’Allemagne dans un pas de deux qui laisse nos partenaires européens sur le banc de touche ?
Le plus étonnant est de voir un Président français servir l’agenda de ceux qui rêvent d’en finir
avec la résistance française, l’indépendance française, l’esprit national, pour une fuite en avant à
rebours de l’histoire, du sentiment collectif et de l’intérêt de la Nation. Et sans doute, les Allemands sauraient s’employer à réduire les Français à la soumission.
Mais faut-il que celui qui a échoué sur tout ( Marcel Gauchet, Le Soir, 25 décembre 2018) fasse payer à ce prix ses échecs à la France ?
Hervé Juvin, Paris, le 19 janvier 2019
....Régis de Castenau - le 25/01/2019.
Tout est lamentable dans l’histoire de la signature de ce traité franco-allemand dit d’Aix-la-Chapelle. Le caractère subreptice de son élaboration, la façon dont il nous a été imposé, la stupide propagande de la presse mainstream s’emparant de quelques commentaires très minoritaires sur la cession de l’Alsace-Lorraine à l’Allemagne, pour disqualifier toute critique. L’attitude grotesque et les nouvelles saillies d’un président hors de contrôle lors des cérémonies de signature. Qui éprouve à chaque fois qu’il est hors du territoire national, l’envie irrépressible de cracher sur son pays et ses habitants. Cette fois-ci c’était pour déclarer que les Français qui étaient contre ce texte étaient complice des crimes nazis, rien que ça, ensuite disserter sur la supériorité de la langue allemande (!), et enfin proférer un boulgi boulga inepte qui a dû mettre les interprètes au supplice.
Le mieux était de le lire, d’analyser, et de commenter ce texte. Le résultat est consternant, et nombreux sont les critiques accablées comme celles qui relèvent le caractère contraire à la constitution de beaucoup de ses dispositions
Benoist Bihan, historien et chercheur nous donne ici son avis en soulignant le nouvel abandon de souveraineté et la poursuite d’un alignement servile sur l’Allemagne.
Source : http://www.vududroit.com/2019/01/traite-daix-chapelle-lallemagne-dabord/
À lire le texte du « traité entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération et l’intégration franco-allemandes » qu’Emmanuel Macron a signé le 22 janvier 2019 dans l’ancienne capitale carolingienne d’Aix-la-Chapelle, on est partagé entre l’indignation et la consternation.
Indignation, parce que le contenu de ce texte, loin d’emmener les deux pays dans la direction d’un avenir plus juste, est la perpétuation de décennies de libéralisme extrême, dont les nations européennes et leurs peuples paient chaque jour le prix. Parce que ce traité, loin de consacrer l’alliance toujours plus étroite de deux nations souveraines, institue leur soumission servile aux États-Unis, à la suzeraineté desquels, au travers de l’Alliance atlantique, les deux gouvernements se soumettent sans ciller. Et pour finir parce que les termes de ce traité sont à sens unique : « la coopération et l’intégration » vont systématiquement dans le sens d’un alignement de la France sur son voisin d’outre-Rhin, sans jamais de contreparties sérieuses.
Et c’est là que s’installe très vite la consternation : comment un gouvernement, comment un président de la République, comment le ministère des Affaires étrangères d’une grande puissance – ou tout au moins d’une aussi respectable diplomatie – peuvent-ils négocier un texte d’une aussi abyssale nullité ? Lire le traité d’Aix-la-Chapelle, c’est en effet découvrir phrase après phrase un texte non seulement creux – sauf lorsqu’il perpétue l’idéologie libérale ou l’atlantisme le plus vil – mais aussi totalement déséquilibré. Car si l’Allemagne, manifestement meilleure négociatrice, obtient de sérieuses concessions, dont la plus spectaculaire est de mettre la diplomatie française au service de l’ambition berlinoise d’accéder à un siège permanent au conseil de sécurité des Nations-Unies (pour, n’en doutons pas, mieux en évincer la France, sans doute via un siège « européen »), la France n’obtient absolument rien de tangible. Nous, Français, ne savons manifestement plus comment on négocie un accord, puisqu’il semble désormais entendu que, pour nos gouvernants, la France doit désormais accepter de renoncer à toute volonté et tout intérêt propre : elle doit accepter l’abolition de sa souveraineté.
On comprend mieux ainsi pourquoi ce texte, négocié en catimini, n’est paru dans la presse qu’à quelques jours de sa signature, et encore sur la base de sa version allemande qu’il a fallu traduire, la version française « officielle » demeurant jusqu’au dernier moment introuvable… Quand la forfaiture le dispute à ce point à l’imposture, quand on s’apprête à aller non à Canossa mais bien à un Montoire libéral, il vaut sans doute mieux en effet rester discret.
La cerise sur un gâteau déjà fort chargé est sans doute la référence faite en préambule au traité de l’Élysée de 1963, sans doute pour mieux en trahir la lettre comme l’esprit. Ce traité gaullien, en effet, remplissait avec intelligence deux fonctions essentielles. D’une part, pacifier durablement les relations entre la France et l’Allemagne, en posant les bases d’un rapprochement non seulement des deux États, mais des deux peuples. D’autre part, créer les conditions nécessaires à l’émergence d’une véritable souveraineté en Europe, c’est-à-dire la seule possible : celle faite de la rencontre, et non d’une illusoire fusion, des souverainetés nationales de ses peuples. Certes le Bundestag, en imposant une mention à l’OTAN dans le préambule du traité, a porté un coup fatal à ce second volet et rendu l’Allemagne responsable de l’impuissance européenne. Mais même ainsi, le traité de l’Élysée donnait au moins à la politique allemande de la France une ligne directrice claire.
Or Aix-la-Chapelle, par-delà sa médiocrité formelle, est de ce point de vue une double trahison, qui résume bien le danger que représente pour la France – mais aussi pour toute l’Europe – la politique d’Emmanuel Macron, de son gouvernement et de sa majorité.
Trahison du rapprochement franco-allemand, d’abord. Lorsque les deux États affirment qu’ils « approfondissent l’intégration de leurs économies » (art. 20), il ne s’agit en réalité que de « favoriser la convergence entre les deux États et d’améliorer la compétitivité de leurs économies ». On ne sait que trop ce qui se cache derrière ce vocabulaire : l’acceptation par la France du suicidaire « ordo-libéralisme » allemand, mélange malsain de rigidité idéologique et d’idéologie dérégulatrice. Il est faux de prétendre, comme ne manquera pas de le faire le gouvernement, que l’Allemagne acceptera de ce point de vue des concessions. Pour des raisons historiques, intellectuelles, mais aussi et plus prosaïquement parce que Berlin tire avantage de l’état actuel des déséquilibres économiques en Europe, il n’en sera rien.
Ce sera donc le pire des deux mondes ! Car comment ne pas voir que, soumise à ce régime, l’économie française loin de se redresser va au contraire poursuivre sa tertiarisation, sa satellisation vis-à-vis de la toute-puissante industrie allemande ? Comment ne pas comprendre qu’il s’agit là de la poursuite d’une voie qui, si donc elle arrange l’Allemagne à court terme, crée à moyen terme les conditions de son isolation, puis de son rejet par des peuples européens qui ne supporteront pas longtemps une telle domination ? Comment, enfin, être aveuglé au point de ne pas réaliser qu’il s’agit, à long terme, de la voie la plus sûre pour marginaliser l’Europe dans l’économie mondiale ? Car le mercantilisme libéral allemand repose, en l’absence de protectionnisme, sur la soumission politique de la République fédérale à ses principaux clients : d’abord aux États-Unis bien sûr, ce débouché privilégié des industries allemandes de pointe, fortement implantés – capitalistiquement autant que militairement – en Allemagne depuis 1945. Mais aussi à la Russie, certes fournisseur d’hydrocarbures mais surtout lucratif débouché pour les machines-outils et l’automobile ; et finalement à la Chine, eldorado de l’industrie allemande de consommation haut de gamme, et objet de toutes les attentions germaniques.
Lorsque l’abaissement des droits sociaux rencontre ainsi l’avilissement politique, alors même que les « gilets jaunes » défilent chaque semaine en chantant la Marseillaise sous les couleurs bleu-blanc-rouge, ceci ne peut avoir qu’une seule conséquence : développer la germanophobie en France, comme elle se développe ailleurs en Europe. Lorsque la France aura aligné son droit du travail sur l’Allemagne, aligné son droit des affaires, « austérisé » ses politiques sociales, le tout au nom du rapprochement franco-allemand ; lorsqu’elle sera devenue à la fois satellite de la version post-moderne de la « grande Allemagne » – et c’est déjà bien engagé – et marginalisée au plan mondial, comment pourrait-il en être autrement ?
Car l’autre trahison, très nette, est bien celle de l’intérêt national français. Tout au long du texte, la France ne cesse de s’aligner sur des conceptions qui devrait lui être étrangères : en soumettant la défense de l’Europe à l’OTAN, obérant l’idée même d’une « autonomie stratégique » européenne, en alignant son économie et son droit sur son voisin au nom de « l’intégration », mais aussi en plaçant des fonctionnaires allemands à tous les niveaux de sa diplomatie – car, au vu du réseau diplomatique des deux pays et de la place de la France aux Nations-Unies, on voit mal quel bénéfice Paris peut, à l’inverse de Berlin, tirer des échanges prévus – et en allant quémander pour l’Allemagne un siège de membre permanent au conseil de sécurité onusien.
Moins immédiatement perceptible, mais tout aussi grave, la conception fédérale allemande triomphe manifestement de l’idée de République une et indivisible qui définit pourtant l’État en France : en distinguant les régions frontalières et les autres – ce que ne faisait évidemment pas le traité de l’Élysée – le président de la République va apposer sa signature à un document manifestement contraire à l’esprit des institutions – certes, ce ne sera pas une première depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Mais, s’il n’est évidemment pas question de cession de l’Alsace-Lorraine – grossièrement dénoncé par le Rassemblement national, toujours prompt à abêtir le débat politique français –, il s’agit bien d’un abandon symbolique des régions frontalières : comment ne pas voir en effet que, par ce traité, la France en abandonne le développement économique au développement de liens transnationaux ? Renonce à y mener sa propre politique en acceptant leur satellisation économique aux puissants Länder d’outre-Rhin, qui conserveront évidemment l’essentiel de la valeur ajoutée chez eux ? Car les mesures envisagées ne comportent aucun véritable plan de développement économique : il ne s’agit que de créer des conditions (infrastructures, simplification administrative…) d’où, certainement, le dieu-marché doit par son action de grâce générer de la richesse.
Voici mise à nu la pensée magique qui tient depuis des décennies lieu de stratégie économique aux élites françaises. Ajoutons dans l’abandon par le gouvernement de ses responsabilités que le « bilinguisme » vanté par le traité se fera sans doute à l’allemande : par extension de la langue allemande au détriment non seulement du français mais, d’abord, des langues régionales. Sans doute, ignorant de la culture française dont il prétend qu’elle n’existe pas, M. Macron ignore-t-il que l’Alsacien et le Francique (parlé en Moselle), reconnues depuis 1992 comme langues régionales de France, ne sont pas de l’Allemand ! Il faudrait en tout cas qu’il relise la Constitution, qui rappelle que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France » (article 75-1).
Finalement, au prix de tout ceci, qu’obtient la France en échange ? Rien. Quelques vagues promesses sur l’Afrique, quelques engagements de coordination militaire – et il y aurait de ce point de vue beaucoup à dire sur le volet industriel, tant l’Allemagne poursuit là encore un mercantilisme qui s’oppose déjà à l’élaboration d’une souveraineté industrielle de l’Europe –, mais rien de plus. L’Allemagne, habilement, n’a pas pris d’engagements que sa culture politique et ses intérêts lui auraient interdit de tenir. Quel pouvoir peut encore être légitime à présider à la politique étrangère de la France lorsqu’il témoigne ainsi de son incapacité non seulement à défendre, mais même à définir l’intérêt national ? En lisant le traité d’Aix-la-Chapelle, une seule chose est claire : ce pouvoir ne peut plus être celui de M. Macron.
Benoist Bihan
patrick tiso (samedi, 02 février 2019 18:13)
Sur bien des points, l'histoire d'E. Macron, correspond à celle de Louis XV, voir le traité d'Aix-la-Chapelle, l'un a travaillé pour le Roi de Prusse, l'autre pour A. Merkel, sans en tirer aucuns profits, la loi alimentation pour les soi-disant agriculteurs, est à mettre en parallèle avec le pacte de famine, contre les paysans, le Roi naît et meure à Versailles, le château de Versailles est un lieu diplomatique prisé d'E. Macron, les conseillers du roi, sont relativement jeunes, ceux d'E. Macron, aussi, la femme du roi est plus âgée que lui, celle d'E. Macron, aussi, le Roi mesurait 1,77 m, E. Macron, aussi, reste à savoir qui sera Robert-François Damiens ?.
patrick tiso (mercredi, 30 janvier 2019 13:20)
La Deutsche Bank en difficulté demande à la BCE qu'elle soit favorable à une fusion avec une banque européenne, c'est-à-dire certainement française, sinon pourquoi le traité d'Aix-la Chapelle ? Finalement l'Allemagne, nous apportera bien quelque chose, ses dettes.
patrick tiso (samedi, 19 janvier 2019 17:04)
Les secrets du nucléaire français seront partagés avec les allemands, qui s'empresseront de les divulguer au USA, celui-ci sera donc neutralisé, les USA, sortiront de l'OTAN, qui provoquera la Russie, qui passera à l'attaque, les USA interviendront, prendront le contrôle de l'Europe, se serviront du pacte de Marrakech, pour repeupler l'Europe, et imposeront la langue anglaise.