Le général de division Vincent Desportes, aujourd'hui en deuxième section, professeur à Sciences Po et à HEC, analyse l'escalade des tensions entre la Russie et les pays occidentaux sur la question de l'Ukraine. Il invite la France à plus de fermeté et de détermination pour ne pas agir dans ce bras de fer avec « un pistolet sur la tempe ». Son et texte ci-dessous.
Faut-il craindre une invasion de l’Ukraine par la Russie ?
Dans le bras de fer entre l’Occident et la Russie, il y a un certain nombre de gestes de faiblesse. On a vu celle de Joe Biden qui dit qu’il ne sanctionnera pas, celle du chef d’état-major de l’armée allemande qui dit que, finalement, ça n’a aucune importance, etc. Dans ce genre d’affaire, il faut éviter de jouer les Chamberlain et les Daladier de la conférence de Munich en 1938. Il faut être ferme. Les États comprennent la fermeté, et en particulier la fermeté armée. On se souvient que la France a réussi à faire plier la Turquie lorsqu’elle a envoyé des bateaux en Méditerranée orientale, il y a un an. Cette action a poussé le président Erdoğan à faire cesser ses mesures d’intimidation vis-à-vis de la Grèce. Aujourd’hui, l’Europe est faible et incapable de montrer une détermination car elle n’a pas de force armée. Al Capone disait : « On peut envoyer une lettre, mais ça a moins d’effet que d’avoir un gros pistolet à ses côtés. » Aujourd’hui, en Europe, seule la France est dans ce cas. Il est utile pour la paix dans le monde et en Europe que la France montre sa détermination.
C’est dans cet esprit qu’Emmanuel Macron a annoncé qu’il était prêt à envoyer des troupes en Roumanie, à proximité de la Russie.
Nous ferons ce qu’il faut faire. Pour l’instant, à tort, les Européens et les Américains ont tendance à plier devant les exigences toujours plus importantes du président Poutine. Ce dernier a demandé, en particulier, que les troupes de l’OTAN ne soient pas présentes en Roumanie et en Bulgarie. Je ne sais pas si c’est bien que les troupes de l’OTAN soient en Roumanie ou en Bulgarie, mais on ne peut pas céder à ce genre de pression. Au contraire, nous disons que nous pouvons discuter, mais nous ne discuterons pas, un pistolet sur la tempe. Dans ces conditions, il est bien que la France montre sa fermeté.
On a l’impression que les troupes internationales « encerclent » le territoire russe. L’OTAN n’est-elle pas agressive vis-à-vis de la Russie ?
Il y a une pression diplomatique intolérable exercée par M. Poutine sur les pays occidentaux. Nous n’avons pas à céder. Ensuite, nous discuterons.
Source : Bd. Voltaire.
Mon Général,
...Voilà un discours bien différent...!
Le va-t-en guerre de janvier dernier a évolué vers une position beaucoup plus raisonnable en reconnaissant les torts de l'Occident, USA, Europe... !
En revanche, je suis beaucoup plus réservé quant à la "faiblesse" des risques de conflit nucléaire....Aucun des deux camps, USA vs Russie, ne peut perdre et une sortie de crise négociée semble aujourd'hui tout à fait hypothétique et incertaine.
JMR
Cf : Les avertissements russes.
Apparemment cette lettre, datant du 11 mars 2021, aurait été égarée dans les couloirs de la plupart de nos médias, censés nous informer et nous aider à réfléchir ...
La récente déclaration du "locataire de l’Elysée", notamment proposant l’envoi de notre armée en Roumanie sans que le Parlement roumain n’en ait été informé ni consulté à ce sujet, ainsi que quelques déclarations guerrières totalement surréalistes, m’ont fait penser qu’il était important d’en rappeler la teneur et l’origine, car elle est d’une étonnante actualité !
"Dans une lettre ouverte à Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, plusieurs haut gradés de l’Armée regroupés au sein du Cercle de Réflexion Interarmées s’insurgent contre le projet OTAN 2030 qui affaiblit la souveraineté de la France selon eux.”
TRIBUNE LIBRE
"Le jeudi 18 février 2021 l’étude "OTAN 2030", produite à votre demande, vous a été présentée. Elle indique ce que doivent être les missions de l’OTAN pour les dix prochaines années. D’entrée, il apparaît que toute l’orientation de l’OTAN repose sur le paradigme d’une double menace, l’une russe, présentée comme à l’œuvre aujourd’hui, l’autre chinoise, potentielle et à venir. Deux lignes de force majeures se dégagent de cette étude.
La première, c’est l’embrigadement des Européens contre une entreprise de domination planétaire de la Chine, en échange de la protection américaine de l’Europe contre la menace russe qui pèserait sur elle.
La deuxième, c’est le contournement de la règle du consensus, de plusieurs manières : opérations en coalitions de volontaires ; mise en oeuvre des décisions ne requérant plus de consensus ; et surtout la délégation d’autorité au SACEUR (Commandant Suprême des Forces Allièes en Europe, officier général américain) au motif de l’efficacité et de l’accélération de la prise de décision.
Mais la lecture de ce projet « OTAN 2030 » fait clairement ressortir un monument de paisible mauvaise foi, de tranquille désinformation et d'instrumentalisation de cette "menace Russe", « menace » patiemment créée puis entretenue, de façon à « mettre au pas » les alliés européens derrière les États-Unis, en vue de la lutte qui s'annonce avec la Chine pour l’hégémonie mondiale.
C’est pourquoi, Monsieur le Secrétaire général, avant toute autre considération sur l’avenir tel qu’il est proposé dans le projet OTAN 2030, il est important de faire le point sur les causes et la réalité de cette menace russe, par les quelques rappels historiques ci-dessous.
En effet, l’histoire ne commence pas en 2014, et c’est faire preuve d'une inébranlable mauvaise foi historique concernant les relations euro et américano-russes, que de passer en une seule phrase (au tout début du paragraphe "Russie") directement du "partenariat constructif" lancé par l'Otan au début des années 90 à l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, comme s’il ne s’était rien passé entre 1991 et 2014, entre « la gentille Russie » de l’époque, et le méchant « Ours russe » d’aujourd’hui.
C’est bien l’OTAN qui, dès les années 1990, s’est lancée à marche forcée dans son élargissement vers l’est, certes à la demande des pays concernés, mais malgré les assurances données à la Russie en 1991 lors de la signature du traité de Moscou (2), et qui d’année en année a rapproché ses armées des frontières de la Russie, profitant de la décomposition de l’ex URSS.
C’est bien l’OTAN qui , sans aucun mandat de l’ONU, qui a bombardé la Serbie (3) pendant 78 jours, avec plus de 58 000 sorties aériennes, et ceci sur la base d’une vaste opération de manipulation et d’intoxication de certains services secrets de membres importants de l’Alliance, (le prétendu plan serbe « Potkova » et l’affaire de Racak ), initiant ainsi, contre toute légitimité internationale, la création d’un Kosovo indépendant en arrachant une partie de son territoire à un état souverain, au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, humiliant ainsi la Russie à travers son allié serbe.
Ce principe serait-il à géométrie variable, lorsqu’il s’agit de la Crimée composée à plus de 90% de Russes, et joignant la Russie sans un coup de feu ?
C’est bien l’OTAN qui en 2008, forte de sa dynamique « conquête de l’est », refusa la main tendue par la Russie pour un nouveau « Pacte de sécurité européen » qui visait à régler les conflits non résolus à l’est de l’Europe (Transnistrie, Abkhazie, Ossétie du Sud), en échange d’une certaine neutralité de la Géorgie, de l’Ukraine, de la Moldavie - c’est à dire de l’immédiat « hinterland » russe - vis-à-vis de l’OTAN.
Et c’est toujours avec ce même esprit conquérant, perçu comme un réel étranglement par la Russie, qu’il a été choisi, en 2010, d’encourager les graves troubles de l’« Euromaïdan », véritable coup d’état qui a abouti à l’élimination du président ukrainien légalement élu, jugé trop pro-russe, en vue de continuer la politique de rapprochement de l’Ukraine avec l’OTAN.
On connaît la suite, avec les sécessions de la Crimée et du Donbass.
C’est bien l’OTAN qui au début des années 2000, après avoir associé la Russie à une défense anti-missiles de théâtre censée « protéger les États-Unis et ses alliés, dont la Russie » , d'une attaque de missiles tirés par des « États voyous » , notamment l'Iran et la Corée du Nord (sic), transforma de facto en 2010 lors du sommet de Lisbonne, ce système en une architecture globale de défense antimissile balistique en Europe (BMDE), non plus de théâtre, mais en un véritable bouclier tourné cette fois-ci contre la Russie et non pas la protégeant.
C’est encore l’OTAN qui donna l’assurance à la Russie que les sites de lancement des missiles antimissiles balistiques (ABM) ainsi déployés devant sa porte ne pourraient jamais être retournés en sites offensifs contre son territoire tout proche, « oubliant de préciser » qu’en réalité ces lanceurs (MK 41) de missiles ABM pouvaient tout aussi bien servir à tirer des missiles offensifs Tomahawk contre son territoire (nucléaires ou conventionnels de portées supérieures à 2000 km selon les versions) en contradiction flagrante avec le traité INF toujours en vigueur à l’époque de leur déploiement ; on dépassait là, et de loin la question de savoir si le 9M729 russe portait à 480 km ou à 520 !
La menace potentielle ainsi exercée sur la capacité de frappe en second de la Russie, base de sa dissuasion nucléaire, a sérieusement remis en cause l’équilibre stratégique américano-russe , poussant alors la Russie à suspendre toute coopération au sein du COR (Conseil OTAN-Russie) fin 2013, donc dès avant l’affaire de la Crimée de 2014, laquelle sera ensuite utilisée par l’OTAN pour justifier – a posteriori – la protection BMDE de l’Europe face à la nouvelle « menace russe » !
Alors oui, Monsieur le Secrétaire général, au terme de ces vingt années d’efforts soutenus de la part de l’OTAN pour recréer « l’ennemi russe », indispensable à la survie d’une organisation théoriquement purement défensive, oui, la Russie a fini par se raidir, et par chercher à l’Est la coopération que l’Ouest lui refusait.
L’entreprise de séparation de la Russie d’avec l’Europe, patiemment menée au fil des années, par vos prédécesseurs et par vous-même sous l’autorité constante des États-Unis, est aujourd’hui en bonne voie, puisque la Russie, enfin redevenue « la menace russe » , justifie les exercices les plus provocateurs comme Defender 2020 reporté à 2021, de plus en plus proches de ses frontières, de même que les nouveaux concepts d’emploi mini-nucléaires les plus fous sur le théâtre européen sous l’autorité de…l’allié américain qui seul en possède la clef.
Mais non, Monsieur le Secrétaire général, aujourd’hui, et malgré tous vos efforts, la Russie avec son budget militaire de 70 Md€ (à peine le double de celui de la France), ne constitue pas une menace pour l’OTAN avec ses 1000 Md€ , dont 250 pour l’ensemble des pays européens de l’Alliance ! Mais là n’est pas votre souci car ce qui est visé désormais à travers ce nouveau concept OTAN 2030, est un projet beaucoup plus vaste : à savoir impliquer l’Alliance atlantique dans la lutte pour l’hégémonie mondiale qui s’annonce entre la Chine et les États-Unis.
La vraie menace, elle réelle, est celle du terrorisme. L’étude y consacre bien un développement, mais sans jamais se départir du mot « terrorisme », ni en caractériser les sources, les ressorts, les fondements idéologiques et politiques.
Autrement dit, on n’aurait comme menace, en l’occurrence, qu’un mode d’action, puisque telle est la nature du « terrorisme ». On élude donc une réalité dérangeante, celle de l’islamisme radical et de son messianisme qui n’a rien à envier à celui du communisme d’antan. Le problème est que ce même messianisme est alimenté par l’immense chaos généré par les initiatives américaines post Guerre Froide , et qu’il est même porté au plan idéologique tant par la Turquie d’Erdogan, membre de l’Otan, que par l’Arabie Saoudite, allié indéfectible des États-Unis.
Comme on pouvait s’y attendre, il apparaît dès les premières lignes que ce document n'augure rien de bon pour l’indépendance stratégique de l’Europe, son but étant clairement de reprendre en mains les alliés européens qui auraient seulement pu imaginer avoir une once d'un début d'éveil à une autonomie européenne.
Ce n’est pas tout, car non seulement vous projetez de transformer l’OTAN, initialement alliance défensive bâtie pour protéger l’Europe face à un ennemi qui n’existe plus, en une alliance offensive contre un ennemi qui n’existe pas pour l’Europe, (même si nous ne sommes pas dupes des ambitions territoriales de la Chine, de l’impact de sa puissance économique et du caractère totalitaire de son régime) , mais ce rapport va plus loin, carrément vers une organisation à vocation politique mondiale, ayant barre sur toute autre organisation internationale.
Ainsi, selon ce rapport :
- L’OTAN devrait instaurer une pratique de concertation entre Alliés avant les réunions d'autres organisations internationales (ONU, G20, etc..) , ce qui signifie en clair « venir prendre les instructions la veille » pour les imposer le lendemain massivement en plénière !
- L'OTAN doit avoir une forte dimension politique, qui soit à la mesure de son adaptation militaire. L’Organisation devrait envisager de renforcer les pouvoirs délégués au secrétaire général, pour que celui-ci puisse prendre des décisions concrètes concernant le personnel et certaines questions budgétaires.
- L’OTAN devrait créer, au sein des structures existantes de l’Alliance, un mécanisme plus structuré pour la formation de coalitions. L'objectif serait que les Alliés puissent placer de nouvelles opérations sous la bannière OTAN même si tous ne souhaitaient pas participer à une éventuelle mission.
- L’OTAN devrait réfléchir à l’opportunité de faire en sorte que le blocage d’un dossier par un unique pays ne soit possible qu’au niveau ministériel.
- L’OTAN devrait approfondir les consultations et la coopération avec les partenaires de l’Indo-Pacifique : l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la République de Corée,
- L’OTAN devrait commencer de réfléchir en interne, à la possibilité d’établir un partenariat avec l’Inde.
Monsieur le Secrétaire général,
C’est parce que cette organisation lorsqu’elle a perdu son ennemi, n’a eu de cesse que de se lancer à corps perdu dans la justification politique de la préservation de son outil militaire, en se reforgeant son nouvel ennemi russe, qu’elle tend aujourd’hui à devenir un danger pour l’Europe.
Car, non contente d’avoir fait manquer à l’Europe l’occasion d’une véritable paix durable souhaitée par tous, y compris par la Russie, l’OTAN animée du seul souci de sa survie, et de sa justification par son extension, n’a fait que provoquer un vaste réarmement de part et d’autre des frontières de la Russie , de la Baltique à la Mer Noire, mettant en danger la paix dans cette Europe, qu’elle ne considère plus désormais que comme son futur champ de bataille,
Et maintenant, à travers ce document OTAN 2030, et contre la logique la plus élémentaire qui veut que ce soit la mission qui justifie l’outil et non l’inverse - les Romains ne disaient-ils pas déjà « Cedant arma togae » ? - vous voudriez, pour l’avenir, justifier l’outil militaire de cette alliance en le transformant en un instrument politique, incontournable, de gestion de vastes coalitions internationales, au profit d’une véritable gouvernance planétaire, allant même jusqu’à passer outre les décisions de l’ONU et écrasant les souverainetés nationales !
Alors non, Monsieur le Secrétaire général ! Il faut stopper ce train fou, avant qu’il ne soit trop tard ! La France, quant à elle, dans le droit fil des principes énoncés voici plus d’un demi-siècle par le général de Gaulle, ne saurait, sans faillir gravement, se prêter à cette entreprise d’une acceptation aventureuse de la tutelle américaine sur l’Europe.
Pour le Cercle de Réflexion Interarmées (4), le Général de Brigade aérienne (2S) Grégoire Diamantidis
Notes.
1- Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, structure militaire de l’Alliance Atlantique.
2- Traité de Moscou : ou « traité deux plus quatre », signé le 12 septembre 1990 à Moscou, entre les représentants des deux Allemagnes et ceux des quatre puissances alliées de la Seconde Guerre Mondiale, est le « traité portant règlement définitif concernant l’Allemagne » qui a ouvert la voie à la réunification allemande et fixé le statut international de l’Allemagne unie.
3-Opération « Force Alliée » . Cette opération, décidée par l’OTAN, après l’échec des négociations entre les indépendantistes kosovars et la Serbie sous l’égide de l’OSCE (Conférence de Rambouillet 6 février-19 mars 1999) , fut déclenchée sans mandat de l’ONU, le 24 mars sur la base d’une vaste campagne dans les médias occidentaux, concernant un plan d’épuration ethnique (plan Potkova) mené à grande échelle au Kosovo par la Serbie. Plan qui se révéla par la suite, avoir été fabriqué de toute pièce par les services secrets bulgares et allemands .
4- Le Cercle de Réflexion Interarmées (CRI), est un organisme indépendant des instances gouvernementales et de la hiérarchie militaire. Il regroupe des officiers généraux et supérieurs des trois armées ayant quitté le service et quelques civils et a pour objectif de mobiliser les énergies, afin de mieux se faire entendre des décideurs politiques, de l'opinion publique et contribuer ainsi à replacer l'Armée au cœur de la Nation dont elle est l'émanation.”
Nota : j'ai déjà publié cette lettre en Mai 2020 sur Agoravox, mais l'actualité ...
Ces dernières semaines, à la faveur des tensions grandissantes de part et d’autre de la frontière entre l’Ukraine et la Russie, il est beaucoup question de malentendus, de promesses non tenues, de trahisons. Du moins c’est ainsi que les autorités russes, Poutine en tête, expliquent leur manque de confiance envers les Européens et les Américains. C’est ainsi qu’ils expliquent la nécessité impérieuse pour eux d’avoir aujourd’hui une garantie écrite sur, entre autres, le non-élargissement des frontières de l’OTAN.
Quel que soit le regard que l’on porte sur le maintien du président russe à son poste depuis deux décennies, que l’on considère qu’il usurpe le pouvoir en refusant de passer la main ou qu’il l’assume dans une phase de transition, une chose est certaine : il a une connaissance profonde des dossiers et surtout la mémoire des hommes et des situations qu’aucun de ses homologues occidentaux ne peut avoir. Que l’on y songe ; depuis 2000 Poutine a eu comme interlocuteurs cinq présidents américains, quatre présidents français, trois chanceliers allemands… Et, malgré les assurances et les engagements des uns et des autres, depuis qu’il est aux affaires, il a été le témoin de quatre vagues d’élargissement de l’OTAN sur le continent européen. En 2004 les trois pays baltes, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie ; en 2009 l’Albanie et la Croatie ; en 2017 le Monténégro et en 2020 la Macédoine du Nord. Avant cela, alors qu’il était à la tête du FSB, il avait vu en mars 1999 les premières adhésions à l’OTAN de pays autrefois membres du Pacte de Varsovie : la République tchèque, la Hongrie et la Pologne.
Il est intéressant de revenir sur les engagements pris par les Américains et les Européens à l’époque charnière de la réunification des deux Allemagne et de la chute de l’URSS. Les images d’archives du début des années 1990 sont très fréquemment montrées ces dernières semaines à la télévision russe. L’opinion russe est nourrie de ces événements. Les dirigeants du pays s’y réfèrent sans cesse ; derniers en date, les propos de Poutine sur ce sujet, en réponse à une journaliste de Sky News lors de sa conférence de presse annuelle du 23 décembre dernier, circulent beaucoup sur les réseaux sociaux. « Vous, Occidentaux, vous nous avez abreuvés de belles paroles », dit-il en substance, « et n’avez tenu aucun de vos engagements. C’est pourquoi nous exigeons maintenant et sans délai un engagement écrit ».
Les propos « historiques » les plus connus sur le non-élargissement de l’OTAN à l’Est sont ceux de James Baker, secrétaire d’État américain auprès de George Bush père. Lors d’une entrevue avec Gorbatchev à Moscou le 9 février 1990 il avait dit ceci (source : procès-verbal de la rencontre) : « Nous comprenons que non seulement pour l’URSS mais aussi pour les autres pays européens il est important d’avoir des garanties que, si les États-Unis conservent leur présence en Allemagne dans le cadre de l’OTAN, la présence militaire de l’OTAN ne se déplacera pas d’un pouce en direction de l’Est. Nous considérons que des consultations et des discussions dans le cadre du format « deux plus quatre » doivent garantir qu’une Allemagne réunifiée n’entraînera pas un élargissement vers l’Est de l’organisation militaire de l’OTAN. »
Le lendemain le chancelier Kohl rendait visite à Gorbatchev pour essayer de persuader les Soviétiques de ne pas faire obstacle à une réunification rapide de l’Allemagne. En tête à tête il avait affirmé à son homologue russe (source : archives russes sur « Gorbatchev et la question allemande ») : « Nous estimons que l’OTAN ne doit pas étendre sa sphère d’influence. Il faut trouver là une régulation raisonnable. Je comprends les enjeux en termes de sécurité de l’Union Soviétique et j’ai bien conscience que vous, Monsieur le Secrétaire général, et les autorités soviétiques vous allez devoir expliquer tout ce qui est en train de se passer de manière précise à la population de l’URSS. »
Quelques mois plus tard, le 25 mai 1990 le président Mitterrand rencontrait en tête à tête son homologue russe et faisait part de la même compréhension à l’égard des impératifs de sécurité de ce qu’était encore à l’époque l’URSS (même source que précédemment) : « Bien sûr se pose la question des alliances. J’aimerai savoir ce que vous pensez de l’avenir de l’OTAN et du Pacte de Varsovie. Personnellement je ne vois aucune possibilité d’interdire à l’Allemagne de faire son choix une fois qu’elle sera réunifiée et aura pleinement retrouvé sa souveraineté. Toutefois il est indispensable d’exiger d’elle des garanties avant que cela ne se produise. Je pense qu’une fois le processus de réunification achevé personne ne pourra interdire à l’Allemagne d’aller au bout de ses intentions… J’ai parfaitement conscience que la réunification de l’Allemagne, son adhésion à l’OTAN vous créent de très grands problèmes. J’ai moi aussi des difficultés à cet égard mais d’une autre nature. C’est pourquoi j’insiste sur la nécessité de créer les conditions de votre sécurité et les conditions de la sécurité de l’Europe dans son ensemble. C’est cet objectif que je poursuis en proposant mon idée de confédération européenne. Elle rejoint votre concept d’édification de la maison commune européenne…. Il ne faut rien entreprendre qui puisse non seulement isoler l’URSS, mais qui puisse lui donner le sentiment que l’on cherche à l’isoler. Je souligne qu’à la fin des fins la question de l’adhésion de l’Allemagne à l’OTAN n’est pas archi urgente. D’autant que la RFA est déjà membre de l’OTAN. »
On connaît la suite des événements. A l’automne 1994, les États-Unis choisissaient une tout autre voie. Le 29 septembre 1994, lors d’un déjeuner informel entre Bill Clinton et Boris Eltsine, en visite aux États-Unis, le président américain dit sans ambages à son invité russe : « L’OTAN va s’étendre mais les délais ne sont pas fixés pour le moment. Nous voulons continuer à avancer. Mais pour rien au monde je n’utiliserai ce processus contre vous. L’élargissement de l’OTAN n’est pas dirigé contre la Russie… Je ne veux pas que vous pensiez que chaque matin je me réveille avec une seule idée en tête : comment faire adhérer les pays du Pacte de Varsovie à l’OTAN – j’ai une tout autre vision des choses. Je réfléchis à la manière d’utiliser l’élargissement de l’OTAN pour arriver à un niveau de sécurité plus élevé, plus élaboré dans une Europe unifiée et intégrée – cet objectif, je sais que vous le partagez aussi. » (source : James Goldeier : « Promises made, promises broken ? what Yeltsin was told about Nato in 1993 and why it matters » – warontherocks.com 12 juillet 2016)
Dans un pays qui définit la notion de sécurité comme « absence de danger » (« bezopasnost » en russe), pour qui le danger est donc premier, qui a une mémoire vive des invasions mongoles, napoléoniennes et nazies, dont le budget militaire est aujourd’hui 13 fois inférieur à celui des États-Unis et dont la population est trop peu nombreuse par rapport à sa surface – à peine 146 000 000 habitants pour 25 fois la superficie de la France, en déclin fort ces deux dernières années, et pas seulement sous l’effet de la pandémie, mais pour des raisons structurelles liée à la crise profonde des années 90 – il est certain que l’exigence de garanties est primordiale. Il serait peut-être grand temps de considérer « la menace russe » aussi sous cet angle.
Source : Géopragma.
Source : RzO International.
Les média français, au lieu, de promouvoir des voyages touristiques dans les très jolis pays baltes, pour faire découvrir aux Français ces pays reculés tout en haut de l’Europe en guise d’introduction pour aussi découvrir la Russie, afin de protéger et cultiver la paix entre les peuples, annoncent fièrement que, « dans les pays baltes, l’armée française et ses alliés s’entraînent à la guerre face à la Russie ».
La présidence française du Conseil de l’UE se fait, clairement, sous la menace française et des autres membres de l’OTAN envers la Russie, un pays, qui pourtant, ne fait que tout organiser pour préserver la paix et colmater les fuites et éteindre les incendies allumés un peu partout à travers le monde par les États-Unis et ses vassaux.
Description froide et dangereuse pour parler de la guerre. Le journaliste du Figaro plante un décor froid et dangereux dans son récit pour parler de la présence militaire française. On ne vient pas pour admirer le paysage ni pour apprendre la langue mais pour faire la guerre dans une nature hostile : « (…) le véhicule blindé léger (VBL) arpente les alentours rapidement et discrètement pour repérer, sur un terrain où se mêlent la neige et la terre, des conifères et les bouleaux squelettiques, des étendues d’eau glacées traîtresses et des routes forestières, les prochaines positions à prendre. Dehors, la température navigue sous zéro et le ciel est clair. La veille, les gifles des rafales de… ». Il faut mettre dans la tête du lecteur français que cette zone, qui est proche de la Russie, est mauvaise, hostile. Pourtant, à la vérité, les pays baltes, en hiver ou en été sont de très jolis pays et les bouleaux ne sont pas squelettiques, mais resplendissants. Il se peut que sur cette zone d’entraînement militaire des forces occupantes de l’OTAN, à force d’employer des obus et de tirer des munitions et de faire passer des chars, et d’employer des produit nocifs à la nature, ils, pour cette raison, soient squelettiques.
Le Figaro, en date du 21 janvier 2022, utilise des mots-clefs pour définir la stratégie militaire française dans le territoire balte : « mobilité » ; « rapidement ». Comme Observateur Continental le rapportait, citant le site officiel de l’Alliance de l’Atlantique Nord, la France dirige depuis le 1er janvier 2022 les forces de haute alerte de l’OTAN pour une durée d’un an, avec les six mois de sa présidence du Conseil de l’UE. Cette formation, officiellement connue sous le nom de Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation (VJTF) de l’OTAN, a été créée « en 2014 en réponse aux crises survenues au Moyen-Orient et à l’agression perpétrée par la Russie contre l’Ukraine », écrit l’OTAN. « Cette formation militaire, la VJTF, disponible en permanence et capable de se déployer en quelques jours afin de défendre tout pays de l’Alliance, est l’élément au plus haut niveau de disponibilité opérationnelle de la Force de réaction de l’OTAN, qui compte 40 000 soldats », a précisé le communiqué de l’OTAN.
Observateur Continental expliquait qu’en 2022, la VJTF se composera d’une force multinationale de plusieurs milliers de soldats. S’appuyant sur le 1er régiment d’infanterie et le 3e régiment de hussards, la Brigade franco-allemande, forte de 3500 soldats, constituera le noyau de cette force. Dirigée par le Corps de réaction rapide, basé à Lille, la Brigade franco-allemande est une unité binationale, qui témoigne du lien solide unissant les deux membres de l’Alliance que sont l’Allemagne et la France, indique l’OTAN, et confirme que d’autres pays de l’OTAN, dont l’Espagne, le Portugal et la Pologne, fourniront également des forces. Des éléments des forces françaises intégrés dans la VTJF crapahutent, donc, entre des bouleaux squelettiques et dans la neige, tout cela sous la présidence française du Conseil de l’UE, au moment où l’Otan accentue l’envoi de troupes et d’armes sur ce qu’il convient d’appeler le front.
L’OTAN cherche un nouveau conflit pour élargir son emprise sur des États souverains. Emmanuel Macron, qui a déclaré : « Ce que nous vivons actuellement, c’est la mort cérébrale de l’OTAN », est étonnant. Au lieu de dire stop à la volonté guerrière de cette organisation politique et militaire qui entraîne la France, mais aussi l’UE, dans un nouveau conflit qui sert les intérêts de Washington, la France s’est déclarée prête à envoyer des troupes en Roumanie sous le commandement de l’OTAN. La machine médiatique occidentale, en outre, s’emballe pour parler avec frénésie d’une guerre imminente avec la Russie alors que la Russie ne bouge pas de ses frontières et que les forces de l’OTAN dispatchent massivement les soldats de ses pays membres et ses armes (aussi discrètement) sur la frontière avec la Russie. Dès le mois de septembre 2021, Emmanuel Macron qui adore utiliser le mot « guerre », alors que les Français souhaitent vivre en paix et pacifiquement, surtout avec la terrible épreuve qu’ils sont en train de traverser avec la gestion de la Covid-19, évoquait préparer un « Blitzkrieg » pour la présidence française de l’UE.
La Russie, elle, montre toujours de la bienveillance et cherche à préserver la paix en utilisant encore et toujours la diplomatie afin de faire revenir à la raison une élite occidentale qui est en train de refaire les erreurs historiques commises dans le passé en acculant à la guerre une nation souveraine. La France manque de s’inscrire dans les livres d’Histoire en ne prenant pas une position neutre ou antiguerre. Le service presse de l’OTAN annonce ce lundi 24 janvier 2022, précisant que le Danemark envoie des F-16 en Lituanie, que les Pays Bas envoient des F-35 en Bulgarie et l’Espagne une frégate vers la mer Noire : « Les Alliés envoient davantage de navires et d’avions à réaction pour renforcer les déploiements défensifs de l’OTAN en Europe de l’Est. Un signe fort de solidarité alliée ». Plus qu’une guerre, l’OTAN joue de la pression pour faire rentrer l’Ukraine officiellement dans l’OTAN.
Le 17 janvier 2022, Observateur Continental, informait que l’OTAN et l’Ukraine ont signé un rapprochement.
La question est de savoir combien de temps la Russie, ce pays pacifiste, va supporter l’agression de l’OTAN ?
source : http://www.observateurcontinental.fr
Source : RzO International.
Depuis plusieurs semaines, la situation se tend en Ukraine, entre la Russie et l’OTAN, sans véritablement inquiéter les opinions publiques, engluées dans la crise (bien dérisoire, somme toute, du COVID). Mais, au fur et à mesure que les États-Unis refusent d’abandonner leur projet d’intégrer l’Ukraine dans l’OTAN, les menaces de guerre se multiplient. Attention : tout peut dégénérer très vite, et les pays mitoyens envoient des troupes aux frontières consciencieusement. Et le bruit de la guerre retentit désormais dans les campagnes ukrainiennes. Ne serait-ce pas, pour un hyper-capitalisme épuisé par les hyper-profits anglo-saxons, une façon commode de relancer la machine à produire ?
Une bonne guerre en Ukraine pour sortir de la crise du COVID ! Quelle idée fulgurante ! Après avoir envoyé (prétendument) 90% de sa population au casse-pipe d’une vaccination obligatoire mais avec un produit sous autorisation conditionnelle tant on manque de recul pour l’évaluer, la caste mondialisée qui tient l’Union Européenne se sent d’envoyer les survivants du vaccin au casse-pipe de la guerre avec la Russie.
Cela tombe bien ! C’est dans les pays d’Europe de l’Est que le taux de vaccination est le plus faible. C’est là que les réserves de chair à canon se trouvent….
On connaît cela depuis des siècles !
Quand la situation intérieure se bloque, une bonne crise extérieure permet d’appeler à l’unité nationale, à l’élan patriotique, à l’effort de guerre qui nourrit les marchands d’armes et les profiteurs en tous genres.
On a connu ça depuis trente ans, à des degrés divers. Tout le monde se souvient de l’énorme bobard inventé par la CIA sur les armes de destruction massive en Irak pour justifier une guerre destructrice, dévastatrice, qui a enrichi le Deep State américain.
À l’époque, les médias détenus par les oligarques proches de la CIA nous sommaient d’admettre sans aucun esprit critique que n’importe quel tuyau d’arrosage dans un jardin était un canon de longue portée dressé par Saddam Hussein vers Israël ou vers l’Europe.
Les temps changent, mais les méthodes restent, et la connerie profonde du bourgeois français moyen n’a pas pris une ride. Les mêmes ont gobé la mise en scène du COVID qui a permis aux laboratoires pharmaceutiques de s’enrichir avec l’argent des contribuables. Les mêmes vomiront Poutine demain, en expliquant qu’il est le pire des dictateurs, que l’Ukraine doit être un pays libre, et que la guerre est une bonne chose.
La guerre… une bonne chose… à condition bien entendu qu’elle ne tue aucun des enfants de la bourgeoisie qui en fait l’éloge, et qu’elle n’empêche pas de partir en vacances sur la Côte d’Azur, valeur suprême d’une caste dirigeante décadente.
Moyennant cette limite et cette réserve, on ne trouvera aucun bien-pensant en France pour regretter que l’OTAN emboîte le pas des va-t’en-guerre ukrainiens pour qui le combat contre Poutine est sacré.
Après vingt-quatre mois d’épuisement coronaviral, quoi de mieux qu’une bonne guerre loin de nos frontières pour se changer les idées ?
On le sentait bien, depuis quelques semaines, que la farce coronavirale touchait à sa fin. Les amis de Mc Kinsey et d’Accenture ont pressé le citron jusqu’au bout pour lui ôter ses derniers zestes et vendre les derniers contrats de conseils. Mais les faits sont têtus, et la perspective d’une troisième dose de poison sème le doute même dans les rangs des plus fanatiques.
Alors il faut changer de joujou pour continuer à gagner de l’argent en hypnotisant les opinions publiques et les résistances.
Un temps, la caste a pensé agiter “l’urgence climatique” pour passer d’une dictature à l’autre. Mais, hélas, l’hiver n’a pas vraiment secrété les catastrophes climatiques qui permettraient de donner du crédit à la mise en scène, et l’économie chinoise risque le pire en respectant les normes environnementales édictées par les experts du salut planétaire.
Alors, il faut trouver autre chose.
Et pourquoi pas, au fond, une bonne guerre contre ce dictateur de Poutine pour se distraire, pour se souder à nouveau après les déchirements du passe sanitaire, puis du passe vaccinal ? On pourrait “faire Nation”, “faire République”, “faire peuple”, et autres balivernes en inventant un autre bouc-émissaire que le non-vacciné pour se rassurer sur notre identité.
Comme si nous avions encore quelque chose à partager avec ces scélérats qui vivent du denier public en inventant des ennemis imaginaires parmi lesquels nous avons figurés.
Mais eux le croient. Jusqu’au bout, ils nous mépriseront et penseront que nous serons dupes chaque fois de leurs ficelles à trois balles. Alors ils nous proposent de détester Poutine et de redonner notre consentement à l’impôt pour le combattre.
Problème : Poutine n’est pas un acteur de leur pièce de théâtre, et il défendra ses intérêts fondamentaux avec la même virilité (mot dont le sens est inconnu dans la caste) que les non-vaccinés ont refusé le vaccin. L’Occident, qui est dirigé par des incompétents arrogants qui sous-estiment totalement la capacité de nuisance de l’axe sino-soviétique, s’en repentira longuement.
Cette folie s’explique de façon assez simple, en réalité.
La caste au pouvoir en Occident a basculé dans le monde zuckerbergien du Métaverse, c’est-à-dire de l’illusion. Ici, tout est “narration”, “communication”, apparence. On ne regarde as les choses en face, on se les raconte.
De l’autre côté de l’ancien rideau de fer, dont on a désormais la conviction intime qu’il n’est pas vraiment tombé, la réalité est restée crampée sur ses deux jambes et ses deux pieds.
La Chine et la Russie sont prêtes à la guerre, quand nous nous préparons au spectacle de la guerre.
La confrontation sera douloureuse.
Nous ne donnons pas six mois pour que les opinions publiques en Europe sortent de leur torpeur et comprennent combien leurs dirigeants leur ont menti. Combien la cupidité de quelques apprentis sorciers les a mis en danger sans songer au lendemain.
D’ici là, il faut se préparer, mettre à l’abri ce qui peut encore l’être, et surtout s’attendre au pire, s’il doit survenir.
Par le pire, nous entendons une destruction massive de la population occidentale avec un immense collapse, qui fait ricaner dans les beaux quartiers aujourd’hui. Comme l’effondrement de la France les avait faits ricaner en 1870 ou en 1940.
N’oubliez jamais que le bourgeois des villes françaises est un habitué de la loose… Depuis deux cents ans, il se trompe toujours, et n’hésite jamais à chercher de la chair à canon pour réparer ses erreurs, en expliquant qu’il n’y est pour rien.
Ne tombez plus dans ce panneau.
source : https://lecourrierdesstrateges.fr
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Source : RzO International.
La propagande de Guerre froide ne fait pas dans la nuance. Voilà des mois que les porte-parole de l’Occident martèlent d’une seule voix que la Russie va envahir l’Ukraine, que la guerre est imminente et qu’il faut se préparer à l’affronter. Vieille rengaine ! Au temps de l’affrontement Est-Ouest, on prétendait en Occident que la menace soviétique était suspendue comme l’épée de Damoclès au-dessus des démocraties. On affirmait même que l’arsenal militaire de l’URSS était nettement supérieur à celui des États-Unis, et qu’elle risquait d’exploiter cette supériorité pour envahir et soumettre l’Europe.
Or tout était faux. Cette menace systémique était une fiction. L’arsenal soviétique fut toujours inférieur à celui de ses adversaires, et les dirigeants de l’URSS n’ont jamais envisagé d’envahir l’Europe occidentale. En fait, la course aux armements fut sciemment entretenue par Washington dès le lendemain de la victoire alliée sur l’Allemagne et le Japon. Cyniquement, le camp occidental avait deux bonnes raisons de provoquer cette compétition : la guerre avait exténué l’URSS, causant 27 millions de morts et détruisant 30% de son potentiel économique, et elle avait fantastiquement enrichi les USA, qui assuraient 50% de la production industrielle mondiale en 1945.
Forgée par la guerre, cette suprématie économique sans précédent favorisait une politique étrangère agressive, hypocritement revêtue des oripeaux idéologiques de la défense du « monde libre » contre le « totalitarisme soviétique ». Cette politique impérialiste, conformément à la doctrine forgée par George Kennan en 1947, avait un objectif clair : l’épuisement progressif de l’URSS – rudement éprouvée par l’invasion hitlérienne – dans une compétition militaire où le système soviétique allait dilapider les moyens qu’il aurait pu consacrer à son développement.
Force est de constater que cette politique a porté ses fruits. Surclassée par un capitalisme occidental qui bénéficiait de conditions nettement plus favorables au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Union soviétique a fini par quitter la scène en 1991 au terme d’une compétition harassante. Pourtant rien ne semble avoir changé, et la guerre froide continue de plus belle.Trente ans après la disparition de l’URSS, l’hostilité occidentale ne faiblit pas. On continue de prêter à Moscou des intentions belliqueuses, alors même que les démonstrations de force de l’OTAN aux frontières de la Russie illustrent suffisamment la réalité de la menace occidentale.
« De Staline à Poutine ». Quoi de plus ridicule que ce récit où transpire la bonne conscience occidentale, attribuant toutes les tares à la Russie, incriminant une puissance maléfique dont la résilience ferait peser une menace irrésistible sur le monde prétendument civilisé ? Ce discours lancinant s’obstine à désigner dans la Russie actuelle une sorte d’ennemi systémique, l’empire du mal soviétique ayant été simplement repeint aux couleurs russes pour les besoins de la cause. Aux yeux des élites dirigeantes occidentales, il faut croire que Moscou reste Moscou, et que la menace venant de l’Est est une donnée permanente de la géopolitique eurasienne.
Pour les obsédés de l’ogre moscovite, la Russie a tous les torts. Elle ne se contente pas de menacer l’Ukraine en massant ses blindés à ses frontières, elle veut aussi installer à Kiev un pouvoir pro-russe. Singulière inversion accusatoire, qui attribue à Moscou la politique menée par les Occidentaux dans un pays qu’ils ont vassalisé à coup de subventions en espérant le transformer en futur joyau de l’OTAN. En y fomentant le coup d’État de février 2014, ils ont tout fait pour le détacher de son voisin afin d’isoler davantage la Russie, dans la foulée de ces « révolutions colorées » qui ont été savamment orchestrées en Europe orientale et dans le Caucase. C’est depuis cette date que l’Ukraine est en proie à une grave crise intérieure, et Moscou n’y est absolument pour rien.
Car le putsch de Maidan a porté au pouvoir une clique ultra-nationaliste dont la politique a humilié la population russophone des régions orientales. Cette provocation délibérée des autorités usurpatrices de Kiev, soutenues par des groupes néo-nazis, a poussé les patriotes du Donbass et de Crimée à la résistance et à la sécession. Mais il n’y a jamais eu d’invasion moscovite. Aucun char russe ne foule le territoire ukrainien, et Moscou a toujours recommandé, pour résoudre la crise interne, une solution négociée de type fédéral ménageant les intérêts des différentes composantes du peuple ukrainien. Il est ahurissant de voir l’OTAN stigmatiser la Russie pour sa politique à l’égard de ce pays, alors que la seule armée qui tue des Ukrainiens est celle de Kiev, qui bombarde quotidiennement les populations civiles des républiques sécessionnistes de Donetsk et Lougansk.
C’est l’agressivité irresponsable de cette armée, noyautée par les ultra-nationalistes et portée à bout de bras par les puissances occidentales, qui entretient un climat d’affrontement. C’est l’hystérie antirusse des puissances occidentales qui jette de l’huile sur le feu dans la région, et non cette menace imaginaire contre l’Ukraine que les affabulateurs de la presse atlantiste attribuent à la Russie. Dans la crise actuelle, il est clair que c’est l’Occident qui représente une menace pour la paix en défiant outrageusement la Russie à ses frontières, et non l’inverse. Que l’on sache, Moscou n’organise pas de manœuvres militaires avec le Mexique ou le Canada, et sa flotte de guerre ne croise guère au large de Manhattan.
Washington, en revanche, poursuit l’encerclement de la Russie en étendant systématiquement le périmètre de l’OTAN à ses frontières. Or cette politique viole l’engagement pris auprès de Mikhaïl Gorbatchev, lequel accepta la réunification de l’Allemagne en échange d’une promesse de non-extension de l’Alliance atlantique vers l’Est européen. Cette offensive géopolitique est d’autant plus menaçante qu’elle s’est accompagnée de l’installation, sur le territoire des nouveaux États-membres, d’un bouclier antimissile américain. Impensable au temps de l’URSS, ce dispositif fait peser sur Moscou la menace d’une première frappe et rend caduc tout accord de désarmement nucléaire.
Impossible d’oublier, enfin, la toile de fond de cette démonstration de force du camp occidental maquillée en riposte aux ambitions de l’ogre russe : colossal, le budget militaire américain représente près de la moitié des dépenses militaires mondiales, dépassant en 2021 les 740 milliards de dollars. En augmentation constante, il équivaut à neuf fois celui de la Russie, proportion qui s’élève à seize fois pour l’ensemble des États-membres de l’OTAN. Hormis les faux naïfs, qui peut accréditer la fable d’une invasion militaire imminente de l’Ukraine par les forces russes ?
Prétendre que Moscou prépare la guerre pour assouvir ses appétits territoriaux aux dépens de ses voisins mériterait un éclat de rire s’il ne s’agissait d’une crise internationale sérieuse au cours de laquelle, une fois de plus, le bellicisme de Washington tente d’enrayer le déclin irrésistible d’un Occident vassalisé.
source : https://www.facebook.com/bruno.guigue
Source : RzO International.
L’initiative du président Vladimir Poutine de demander à Washington des garanties de sécurité écrites est sans précédent. Tout comme le refus secret reçu des Américains. La seule conclusion que l’on puisse tirer est que les services de renseignement russes ont découvert des indices concrets sur les projets américains d’invasion de la Russie à partir du territoire de ses alliés de l’OTAN. Sur les plans qualitatif et quantitatif, l’armée américaine représente 80% de l’OTAN, les autres pays, pour la plupart d’anciens États communistes, n’ayant qu’une importance minime. Contrairement à la Russie, les États-Unis ont une expérience récente d’agression militaire sur le continent européen et se sont préparés intensivement ces dernières années à faire des répétitions.
Afin de lancer son plan d’invasion en Europe, Hitler avait prévu d’armer l’armée allemande 6 ans à l’avance, en développant et en produisant en masse des armées principalement offensives. C’est-à-dire les systèmes de blindage et d’artillerie les plus avancés au monde. La Russie se prépare-t-elle à une telle aventure depuis 2016 ?
Initialement, 2300 nouveaux chars T-14 Armata étaient censés entrer en service entre 2015 et 2020. Mais l’armée russe a réduit la commande à 100 chars et ce, à partir de 2022 seulement, une fois que l’Armata T-14 aura terminé son cycle d’essais. Il en va de même pour les nouveaux véhicules de combat T-15 Armata et Kurganets-25, ainsi que pour le véhicule amphibie Bumerang et l’obusier automoteur 2S35 Koalitsiya. Tous ces véhicules blindés sont, sinon meilleurs, du moins égaux aux armes les plus récentes du Pentagone. Ils ont été présentés pour la première fois lors du défilé militaire du 9 mai 2015 sur la place Rouge. Si la Russie avait l’intention d’attaquer l’OTAN ou tout autre État du continent européen, ces nouveaux véhicules blindés auraient été achetés massivement. Pour que ses intentions soient claires, la Russie a décidé de moderniser les anciens chars pour en faire des T-72B3M et des T-80BVM, mis au niveau du jeune T-90MS, bien que le T-14 Armata soit clairement supérieur au T-90MS.
Au lieu de cela, la Russie s’est concentrée sur des équipements strictement défensifs, dans le but de créer des zones d’exclusion aérienne autour de la Crimée et de l’enclave de Kaliningrad – une « bulle » A2/AD, qui empêche l’OTAN d’accéder à son espace aérien. Jusqu’à présent, empêcher un aéronef (avion ou drone-missile) de frapper une cible au sol se faisait en le détectant et en le détruisant. Les avions intercepteurs, les missiles et l’artillerie AA sont utilisés à cette fin. La complexité de la posture de défense AA de l’A2/AD russe résulte de la superposition des couches, de la forte densité des moyens, qui sont tous intégrés à des systèmes d’automatisation du commandement de type Polyana D4M1.
Voici quelques nouvelles catégories d’équipements de sécurisation du combat que l’OTAN ne peut pas contrer. Les systèmes de brouillage 1RL257 Krasukha-4 et R-330ZH Zhitel créent un « bouclier d’invisibilité » des éléments les plus importants des cibles défendues. Ces systèmes agissent uniquement contre les équipements de détection et de conduite de tir des appareils aériens ennemis. Ils désactivent les systèmes de guidage des missiles de croisière et des avions d’attaque ennemis, ainsi que les munitions intelligentes qu’ils lancent. Par exemple, les radars embarqués des avions et des missiles d’attaque, les lignes de transmission de données des avions de reconnaissance et celles des missiles aéroportés et de croisière sont brouillés. Les récepteurs de positionnement GPS des avions, des missiles de croisière et des bombes guidées par GPS sont brouillés. Les capteurs dans les fréquences de guidage infrarouge et laser des missiles et des bombes sont également brouillés.
Borisoglebsk-2 et RB-301B ont rejoint l’armée russe en 2018. Le premier équipement consiste en une station automatique de réception et d’analyse des fréquences. Il détecte les canaux de guidage des drones ennemis, ceux du guidage des avions, des armes de précision, etc. Le système dispose également d’émetteurs et d’antennes de brouillage, qui interrompent les canaux de guidage ennemis (ligne de télémétrie et de contrôle, de transmission de données et de vidéo). Borisoglebsk-2, en tandem avec le système R-330Zh, peut détecter, suivre et bloquer le système de navigation par satellite (GPS) utilisé comme système de référence par les drones et les avions de combat.
Dans le cadre des exercices militaires « Zapad-2017« , la Russie a utilisé, à titre expérimental, le nouvel équipement RB-109A Bylina. Le système d’automatisation du commandement Bylina est destiné à la brigade de guerre radio-électronique de l’armée russe. Le RB-109A Bylina analyse automatiquement l’ensemble du champ électromagnétique, détecte et identifie les émetteurs cibles de l’ennemi, sélectionne les moyens optimaux pour les neutraliser. Le brouillage synchronisé dans le temps et l’espace n’affecte pas ses propres moyens de communication, de détection et de conduite du tir. Grâce à une intelligence artificielle basée sur des serveurs chinois Huawei, Bylina est le seul système au monde à résoudre ce problème, sur tout un théâtre d’action militaire.
Ce n’est pas un secret que les destroyers, les croiseurs et les sous-marins nucléaires russes sont plus vieux et moins nombreux que chez les Américains. L’invasion de l’Ukraine ou des pays situés sur le flanc oriental de l’OTAN s’effectue nécessairement à la fois depuis la terre et depuis la mer (la mer Baltique ou la mer Noire). Mais pour une telle opération de débarquement, il faut former une force expéditionnaire, composée de destroyers, de frégates, de sous-marins et de navires de débarquement des troupes.
Les navires de débarquement les plus modernes de la Russie sont les deux navires de la classe Ivan Gren, d’un déplacement de 6600 tonnes. Chaque navire peut transporter 13 chars ou 36 véhicules amphibies ou jusqu’à 300 fantassins. La plupart des navires de débarquement sont de vieux vaisseaux de l’ère soviétique d’un déplacement de 4000 tonnes.
À titre de comparaison, le navire d’assaut amphibie espagnol Juan Carlos I a un déplacement de 26 000 t, transporte 900 fantassins, 46 chars et 25 avions à décollage et atterrissage vertical AV-8B ou F-35B. Les navires d’assaut amphibies américains de classe Wasp ont un déplacement de 45 000 tonnes, transportent 1600 Marines, 12 avions de transport MV-22B Osprey, 6 F-35B, 4 hélicoptères de transport lourd CH-53K, 7 hélicoptères d’attaque AH-1Z et 2 hélicoptères multirôles MH-60S.
La seule modernisation des navires de la marine russe est la généralisation des cellules universelles de lancement vertical, certaines anciennes et d’autres très modernes. Pour les sous-marins conventionnels, les sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire de la classe Yasen, les corvettes, les frégates et même les navires de patrouille, le système 3S14 a été adopté, qui utilise simultanément les missiles subsoniques Kalibr (portée de 1400 km) ou Kh-101 navire-navire ou navire-terre, les missiles supersoniques Oniks (portée de 600 km) navire-navire et les missiles hypersoniques Zirkon (portée de 1000 km) navire-navire. Dans un premier temps, seules les frégates de la classe Amiral Grigorovitch étaient équipées de lanceurs verticaux Poliment-Redut utilisant des missiles anti-aériens S-350 (portée maximale de 120 km). La modernisation des navires russes vise principalement à augmenter les chances de survie aux attaques des navires et avions de l’OTAN. La capacité de la Russie à créer une force d’invasion navale expéditionnaire est donc restée aussi faible qu’il y a deux ou trois décennies.
Ces faits sont aussi évidents qu’on peut le constater au cours des 6 dernières années. La Russie a effectué et continue d’effectuer des manœuvres militaires uniquement à l’intérieur de ses frontières, tandis que l’OTAN a progressé jusqu’aux frontières de la Russie et a amené des troupes et des équipements de combat supplémentaires aux États de l’OTAN situés aux frontières de la Russie. Les avions de reconnaissance pilotés et sans pilote de l’OTAN opèrent 24 heures sur 24, aux abords des eaux territoriales russes dans la mer Noire et la mer Baltique et au-dessus du territoire ukrainien à la frontière russe. La Russie a-t-elle le droit ou non de demander des garanties de sécurité à Washington ? Qui et dans quel but a provoqué cette hystérie à propos de l’invasion de l’Ukraine et des États de l’OTAN par la « Russie agressive » ? N’essaie-t-elle pas de masquer les intentions agressives des États-Unis d’attaquer la Russie par le biais de l’OTAN ? La Roumanie, comme tous les anciens États communistes, aujourd’hui membres de l’OTAN, déjà fortement engagée dans la guerre psychologique (PsyOps), par le biais des médias, dans la frénésie irresponsable des États-Unis, servira-t-elle de chair à canon dans cette escapade contre la Russie ?
traduction Avic pour Réseau International
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Il apparait de plus en plus clairement que cette crise "ukrainienne est un pur montage politico-médiatique.
C'est, en France comme aux USA, le nuage permettant de masquer les carences gouvernementales sur la gestion des problèmes internes (COVID, Sécurité, économie, communautarismes...) en vue des élections (mid-term aux USA et présidentielle en France)
Cela va permettre à J. Biden et au "candidat Macron" de crier haut et fort qu'il ont sauvé le monde en étant "ferme" face à la Russie...Les paris sont ouverts...!
Seul grain de sable dans l'engrenage : V. Poutine retire ses troupes de la frontière ukrainienne...!
JMR
Source : RzO International.
Une fois de plus, les « élites » politiques et intellectuelles de notre pays donnent un spectacle parfaitement déplorable. Comme ce fut le cas en 2003 avec l’agression americano-britannique de l’Irak, pays souverain et reconnu comme tel à l’ONU. Un « crime contre la paix » en droit international depuis 1945.
Toute une cohorte d’hommes politiques sans principe et d’intellectuels dévoyés apporta alors un soutien sans faille à cette guerre d’agression, en relayant sans vergogne une propagande dont le caractère totalement mensonger est aujourd’hui avéré. Mais dès cette époque l’imposture relevait également de l’évidence. On se rappellera les noms de ceux qui se sont alors illustrés en se comportant alors et publiquement en complices d’un acte de brigandage. Et on se souviendra de ceux de ces politiques qui se rendirent discrètement à l’ambassade des États-Unis pour se désolidariser du président Chirac qui s’opposant à cette aventure, sauvait l’honneur de la France. On les retrouve aujourd’hui, les mêmes ou leurs héritiers, mais avec cette différence qu’ils ont été rejoints par une grande partie de la classe politique. Celle-ci, n’étant plus gênée par la position du chef de l’État, en rajoute sur la double servilité vis-à-vis des États-Unis et de l’Allemagne. Il est vrai qu’Emmanuel Macron donne l’exemple, multipliant de façon ridicule, rodomontades et coups de menton. C’est d’ailleurs à cette occasion que l’on constate les conséquences de l’activisme américain sur notre territoire, et le rôle délétère de la fameuse French-American Foundation. Qui délivre ces qualifications avantageuses de « young leader » qui aident les carrières et garantissent un atlantisme sans faille pour la suite. D’Alain Juppé à Amélie de Monchalin en passant par Macron naturellement, Édouard Philippe, Laurent Joffrin, Arnaud Montebourg, Alain Minc, Jacques Attali, François Hollande, Pierre Moscovici, etc. etc. etc. Il ne manque personne de l’oligarchie économique, politique, administrative, médiatique et de ceux qui la servent. Alors c’est sans surprise que l’on assiste à un total alignement sur les positions américaines les plus extrémistes.
La ligne appliquée étant d’abord celle de la diabolisation de Vladimir Poutine à partir de caricatures et d’insultes comme en témoigne l’effarante couverture de l ‘Express. Ensuite de la pratique du mensonge pur et simple et enfin d’une totale déformation du réel. Il y a même de ce point de vue une surenchère entre les organes appartenant aux principaux oligarques. Comme le démontre la lecture du Monde dirigé par Sylvie Kaufmann (Young leader) et appartenant à Mathieu Pigasse (Young leader), ou de l’Obs possédé par le même. On y retrouve exactement les mêmes déformations approximations et arguments que dans le Point, l’Express, ou le Figaro. Une technique très prisée consiste donner la parole à de soi-disant experts aux références ronflantes, qui ne sont que des militants de la cause américaine. Comme l’ineffable duo formé par Nicolas Tenzer et Françoise Thom qui se caractérisent par une russophobie quasi fanatique. Et malheureusement les grands médias audiovisuels d’information ne sont pas en reste, avec comme d’habitude une mention particulière pour le service public. Alors, oubliées les couveuses du Koweït, les fioles de Colin Powell, et on constate que malheureusement le mal est plus profond dans notre pays qu’ailleurs. Aux États-Unis, la grande presse est bien évidemment au service de Biden, mais on y trouve quand même un peu de contradiction. C’est la même chose en Grande-Bretagne et en Allemagne, pays pourtant très engagés dans la crise.
Que nous raconte donc ces militants des intérêts du complexe militaro-industriel américain ? Bien sûr que Vladimir Poutine mange les petits enfants, mais surtout qu’il veut pour des raisons obscures envahir l’Ukraine et provoquer une guerre mondiale. Comme effectivement on se demande légitimement pourquoi vouloir cette agression qui déboucherait inéluctablement sur un conflit nucléaire, certains, sans peur du ridicule, nous fournissent la réponse. « La hantise de Poutine est que l’Ukraine se coule avec succès dans le moule démocratique “à l’occidentale” » n’a pas eu peur d’écrire sans rire Alain Frachon éditorialiste du Monde ! L’Ukraine est un État complètement failli, gangrené jusqu’à l’os par la corruption, à l’économie effondrée. Où des organisations néonazies font la pluie le beau temps et ont érigé la figure d’un génocidaire nazi auxiliaire de la Shoah, en héros national. Effectivement, c’est un sacré modèle et l’on comprend que Vladimir Poutine ne veuille pas que son peuple cède à la tentation. Bon, il faut être sérieux et arrêter de se moquer du monde.
La Russie, passée directement de l’absolutisme tsariste au stalinisme puis par le saccage eltsinien, a désormais un régime qui lui est propre et dont Dominique Reynié a dit à juste titre qu’il était le plus démocratique que ce pays ait connu jusqu’à présent… Ce n’est sûrement pas le modèle que nous souhaiterions pour la France, mais nous serions avisés d’être modestes et d’abandonner cette prétention à incarner l’idéal démocratique humain.
Alors, pourquoi cette crise et pourquoi ces bruits de bottes ? Inutile de se lancer dans de grandes considérations, il faut simplement revenir à quelques faits et partir du réel.
Les Américains n’ont pas cessé d’être en guerre depuis le 7 décembre 1941, avec cette caractéristique que depuis 1950, ils ont multiplié les interventions militaires sur des territoires étrangers. De la Corée à l’Afghanistan en passant par le Vietnam, le Cambodge, Saint-Domingue, le Panama, la Grenade, le Nicaragua, la Somalie, la Serbie, l’Afghanistan, la Syrie, la Libye et bien évidemment l’Irak deux fois. Concernant l’agression de l’Irak en 2003 il convient de rappeler qu’au regard des règles du droit international, il s’agit d’un « crime contre la paix » prévu par les statuts du tribunal de Nuremberg. La guerre menée par les États-Unis et la Grande-Bretagne a été accompagnée de la commission de nombreux crimes de guerre et affiche un terrible bilan humain, sans parler du chaos sanglant provoqué au Moyen-Orient. George Bush et son caniche Tony Blair relèvent de la justice internationale et devraient croupir en prison. Leurs crimes ont été commis en s’appuyant sur des propagandes mensongères et avec l’appui, y compris en France, de relais que le droit pénal permet de considérer comme complices. On leur rappellera que le journaliste Julius Streicher fut condamné pour ses écrits antisémites, et pendu à Nuremberg en 1946.
Concernant l’Afghanistan Il faut également rappeler que les États-Unis viennent d’en être chassés par les talibans après 20 ans d’une guerre elle aussi marquée par les crimes. Et ce sont ces gens-là, armés d’un sentiment de supériorité morale usurpé, et surtout soucieux d’une hégémonie stratégique au service de leurs intérêts mercantiles, qui se prétendent aujourd’hui défenseurs de la civilisation ? Et concernant l’Ukraine, n’oublions pas qu’un coup d’État dirigé contre un président démocratiquement élu a été téléguidé en 2014, par les États-Unis plongeant le pays dans le chaos.
Les Russes n’ont donc aucune envie de récupérer l’Ukraine, simplement, comme la Chine, ils ont décidé que l’unilatéralisme Yankee ça suffisait. Et qu’eux aussi pouvaient tracer des lignes rouges. Pas pour des raisons morales mais pour des raisons historiques et pour défendre leur patrie.
Pour avoir bien connu l’Union soviétique, je sais à quel point le traumatisme de la deuxième guerre mondiale est incroyablement vivace. Nous avons pu voir au moment des commémorations du centenaire de la première, de l’importance chez nous de sa mémoire. Le traumatisme de la « Grande guerre patriotique », c’est la même chose puissance dix. Les Russes savent bien que c’est sur eux qu’a reposé l’effort principal pour aller tuer la Bête nazie jusque dans sa tanière. Au prix de la destruction de leur pays et de 25 millions (!) de morts.
On ne leur refera pas le coup de Barbarossa et du 22 juin 1941. Jamais.
Ne pas comprendre ça, c’est être soit complètement abruti, soit un agent américain directement ou indirectement stipendié. Sachant qu’il est possible d’être les deux. Comme ne pas savoir que les pays de l’Est du « camp socialiste » jusqu’à la chute du Mur constituaient d’abord et avant tout un glacis protecteur. En 1991 la Russie qui avec l’URSS, avait récupéré l’empire des tsars a accepté de le démanteler et de dissoudre le Pacte de Varsovie. Les États-Unis n’ont rien trouvé de mieux que de violer leurs engagements et d’intégrer les pays rendus ainsi indépendants à l’OTAN. Installant aux portes de la Russie une puissance militaire hostile, pourtant elle-même située à 6000 km.
Mais ce n’est pas suffisant, et aujourd’hui les USA se fabriquent par le mensonge et la propagande des ennemis pour tenter de ralentir leur déclin et nourrir le monstre corrompu qu’est leur complexe militaro-industriel. Il y a, à Washington des tarés mentaux qui pensent qu’ils peuvent lancer une guerre nucléaire et la gagner ! Intégrer l’Ukraine à l’OTAN revient à installer des missiles directement aux frontières de la Russie. Ce qui empêchera la riposte en cas de tir, en rendant inopérant faute de temps, leur système de bouclier antimissiles. C’est le principe même de la dissuasion qui serait détruit, alors qu’il a apporté la paix en Europe depuis 1945. Prétendre que c’est l’UE est une imbécillité.
Imaginons la Russie passant un accord militaire avec le Mexique et installant des bases de missiles à la frontière du Texas. A-t-on oublié que Kennedy fut prêt à déclencher une guerre nucléaire si les soviétiques installaient des missiles à Cuba ?
Imagine-t-on quelle aurait été la position de Charles de Gaulle s’il avait été confronté à ce problème ? Et dans quelle voie il aurait engagé la France ? Poser la question c’est y répondre.
Le Général savait ce que souveraineté veut dire.
source:https://www.vududroit.com/