Le site de la présidence ukrainienne a publié hier le texte du Traité de Kiev sur la sécurité, dont les travaux ont été conduits très discrètement par
Anders Rasmussen, ancien secrétaire général de l’OTAN avec la contribution d’anciens Premiers ministres, de anciens ministres, de hautes responsables et d’universitaires occidentaux,
prévoyant la mise en place d’un mécanisme obligatoire d’implication militaire des pays de l’OTAN et amis dans le conflit ukrainien. Le but affiché est non seulement de permettre de
transformer toute l’Ukraine en plateforme de combat contre la Russie, mais surtout d’arriver à l’anéantissement de la Russie elle-même, dernier obstacle véritable à l’avènement de ce
pouvoir. Les pays européens, vont-ils in fine se laisser entraîner dans cette guerre globale par leur faiblesse et le fanatisme de leurs élites dirigeantes ?
Le texte de ce Traité de Kiev (disponible
ici en anglais) prévoit différentes dispositions, qui devraient faire sérieusement réfléchir les populations en Occident. Car finalement, l’OTAN va faire reposer le prix de sa guerre
sur les épaules de l’Europe, qui est déjà la plus exposée au coût des sanctions et de l’aide militaire apportée à l’Ukraine.
Les pays garants de la sécurité de l’Ukraine sont la zone atlantiste, la fidélité idéologique étant le critère :
« Les garanties de sécurité doivent être codifiées dans un document de partenariat stratégique conjoint appelé le Pacte de sécurité de Kiev, cosigné
par un groupe central de partenaires qui agiraient en tant que garants de l’autodéfense de l’Ukraine. Cela pourrait inclure, mais sans s’y limiter, les États-Unis, le Royaume-Uni, le
Canada, la Pologne, l’Italie, l’Allemagne, la France, l’Australie, la Turquie et les pays nordiques, baltes et d’Europe centrale. Outre le document de partenariat stratégique, l’Ukraine
et certains États garants peuvent signer des accords bilatéraux portant sur des questions spécifiques liées aux garanties de sécurité entre l’Ukraine et les États garants. En plus des
principaux garants, divers niveaux de pays pourraient se joindre à des questions supplémentaires ou spécifiques liées aux garanties de sécurité. »
Autrement dit, il s’agit d’une coalition à différents degrés d’implication, comprenant un groupe stable de pays totalement impliqués. Le but général de
cette coalition est ainsi formulé – la défense de l’Ukraine, qui devient donc le nouvel intérêt global de ces pays, l’intérêt national étant dépassé dans le monde global :
« Le format Rammstein (également connu sous le nom de Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine), composé d’environ 50 pays, pourrait constituer
la base de ce groupe plus large, qui pourrait se formaliser en une coalition de volontaires. Des dispositions devraient être appliquées pour que l’Ukraine puisse à la fois dissuader
et – si nécessaire – se défendre contre une autre attaque armée ou des actes d’agression. Pour cela, Kyiv aura besoin de grandes forces de défense, de capacités robustes et d’une
industrie de la défense forte et réformée. Cela doit être étayé par des investissements soutenus dans sa base industrielle de défense, des transferts d’armes importants et un soutien en
matière de renseignement de la part des alliés, ainsi que des forces bien entraînées et exercées. »
En lisant entre les lignes, il ne s’agit pas formellement de défense, mais l’attaque est également prévue. Et pour que l’Ukraine, ruinée, soit à même de
devenir le champ de bataille de cette guerre globale, un effort de guerre est demandé aux pays cités, dont la France fait partie, afin de remonter les capacités économiques et
industrielles du pays, autant que militaires. La France en a-t-elle les moyens aujourd’hui, sans elle-même tomber en ruine, nous pouvons en douter. Ce dont nous pouvons, en revanche, être
certains, c’est du fanatisme de nos dirigeants et du peu d’attention qu’ils portent justement à l’intérêt de notre pays.
Il y a donc deux domaines. L’un très concret – militaire, l’autre économique.
L’Ukraine, selon ce document établi par Rasmussen, doit faire partie des exercices de l’OTAN et de l’UE, bénéficier de formation de son armée, de transfert
gratuit de technologie, de la reconstruction de son industrie militaire, bénéficier de livraisons d’armes, etc. Rappelons, que ce pays est en faillite, elle ne pourra donc pas payer. Et
en cas d’attaque, or l’Ukraine est en état de guerre contre la Russie et est déjà considérée par les pays de l’OTAN comme agressée, les pays garants doivent réagir – un peu sur le modèle
de l’art. 5 du traité de l’OTAN, dont l’Ukraine ne bénéficie pas :
« Le processus décisionnel devrait reposer sur le principe de consultations collectives suivies de contributions individuelles. À la demande de
l’Ukraine, les garants se réunissent pour des consultations collectives dans un délai très court (par exemple 24 heures) et décident d’amplifier les garanties sur la base d’une coalition de
volontaires (par exemple 72 heures). »
Donc, les « garants » ont
72h pour passer du statut de garant à celui de partie belligérante, dès la signature de ces accords, puisqu’ils reconnaissent déjà « l’agression russe ». Autrement dit,
aucune consultation nationale n’aura lieu et les populations européennes, notamment, se retrouveront en guerre, sans qu’elles n’aient leur mot à dire. Le texte précise par ailleurs, que
cela n’est pas une alternative à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN. Une prémisse peut-être … Car si ce texte est adopté, la dernière barrière psychologique sera brisée et il ne restera
qu’un pas à faire, symbolique, qui sera fait.
Le volet économique est également intéressant, car les pays « garants-belligérants » perdent le pouvoir de décision en ce qui concerne les
sanctions adoptées contre la Russie. Or, nous voyons aujourd’hui à quel point les pays sont divisés, autant en ce qui concerne le gaz, que les visas. Sous couvert de l’Ukraine, c’est
l’OTAN, qui va alors pouvoir déterminer des politiques étrangères des pays signataires. Et cela va très loin :
« Nonobstant le mécanisme de sanctions décrit ci-dessous, les garants doivent s’abstenir de lever les sanctions contre la Russie convenues depuis 2014,
jusqu’à ce que Moscou : a) cesse son agression contre l’Ukraine ; b) garantit qu’il n’attaquera pas l’Ukraine à l’avenir ; c) indemnise l’Ukraine pour les dommages causés lors de
l’invasion. Toute décision de levée ou de suspension temporaire des sanctions, dans le cadre d’un accord de paix négocié, doit être prise en étroite coordination avec l’Ukraine. L’accord
de garantie de sécurité devrait contenir une disposition selon laquelle les sanctions seront réimposées (dispositions de relance) en cas de nouvelles attaques ou
agressions. Les
sanctions doivent être maintenues jusqu’à ce que la Russie ne soit plus une menace pour la souveraineté ukrainienne. …
L’ensemble de sanctions doit être initié et mis en œuvre par les garants de la sécurité de l’Ukraine, en étroite coordination avec d’autres organismes
internationaux tels que le G7 et l’UE. D’autres pays partageant les mêmes idées et soutenant les sanctions (par exemple, la Suisse, la Norvège, Singapour, la Corée du Sud, l’Australie et
d’autres) devraient également être invités à se joindre. »
Et pour aider financièrement, il est proposé de saisir les biens et les fonds russes, afin de contribuer à la reconstruction de l’Ukraine. Et ainsi
d’achever ce qu’il reste de l’État de droit.
Le but de ce texte est très clairement exprimé par Rasmussen.
« Lorsque cette guerre sera terminée, nous devons veiller à ce que la Russie ne puisse plus jamais envahir l’Ukraine. La meilleure façon d’y parvenir
est que l’Ukraine dispose d’une force militaire importante capable de résister à toute future attaque russe », a-t-il (Rasmussen) souligné. Comme l’a noté Anders Fogh Rasmussen, la
constitution et le maintien d’une telle force exigera des décennies d’engagement de la part des alliés de l’Ukraine. »
C’est bien la mise à mort politique et économique des pays membres de cette coalition belligérante, constituée directement par l’OTAN au nom de l’Ukraine.
Et la porte-parole russe du ministère des Affaires étrangères l’a souligné en ces termes :
« Mettre les pays occidentaux dans une dépendance totale, les obliger à continuer une telle assistance au régime de Kiev, c’est les incinérer.
Imaginez, il est proposé de faire cela aux États, qui réfléchissent maintenant à la façon dont ils peuvent survivre à l’hiver. (…) Et maintenant, les pays développés ont instantanément
chuté au niveau des pays sous-développés, qui ne savent pas se chauffer », a déclaré Zakharova. Elle a ajouté que les pays se trouvant déjà dans cette situation « se voient
également offrir une servitude si terrible, qu’il faille le signer de tout leur sang, ce qui sera une horreur sans fin ».
Mais pour l’OTAN, la fin en vaut les moyens (surtout lorsque ce sont les autres qui paient), puisqu’il s’agit de l’anéantissement de la Russie comme
puissance. Or, la Russie ne peut exister que comme puissance, sinon elle disparaît, comme l’avait à juste titre rappelé Vladimir Poutine il y a encore quelques années. Yermak, le chef du
Bureau du Président ukrainien de déclarer :
« Nous devons faire en sorte que le slogan « Nous pouvons le refaire » provoque des crises de panique et de mauvais souvenirs chez les
Russes, qu’ils ne répondent que « Plus jamais ça ! ». Pour cela, nous avons besoin d’une puissance militaire suffisamment forte pour décourager la volonté des Russes de désirer
se venger. Et capable de causer des dommages irréparables à l’agresseur, si ce désir s’avère irrésistible. Les garanties de sécurité visent à nous aider à créer un tel pouvoir », a
déclaré Andriy Yermak.
Deux remarques finales :
Tout d’abord, à la différence des deux guerres mondiales précédentes, il s’agit ici d’une guerre globale et non, à ce jour, mondiale. Les guerres mondiales
étaient des guerres d’États pour recouvrer ou agrandir leur souvenraineté et leur puissance. Cette guerre globale est une guerre dirigée par des instances de gouvernance globale contre la
souveraineté et la puissance étatique, avec l’aide de structures formellement étatiques parfaitement contrôlées. Ce n’est donc pas une guerre d’États, mais une guerre contre l’État,
puisqu’elle dévore autant les structures étatiques qu’elle instrumentalise.
Ensuite, à la différence des deux dernières guerres mondiales, cette fois-ci, il y a une tentative de limiter le champ de bataille principal à l’Ukraine
principalement, et dans la mesure du possible de l’étendre à la Russie. Il existe bien des sursauts dans le Haut-Karabakh ou à Taïwan, mais la logique est (encore) quelque peu différente,
même si affairante. Le manque objectif d’alliés militaires de la Russie est ici utilisé par l’OTAN, pour impliquer les pays membres à travers une sorte de Traité de Kiev, doutant de la
capacité militaire de la Russie de mener un combat sur un front aussi large et surtout de sa volonté politique. Et l’on en revient toujours au fait, que les armes inédites et
superpuissantes ne sont dissuasives, que si l’adversaire est persuadé que vous pouvez les utiliser.
Les sponsors de l’Ukraine ont reçu DEUX sérieux ultimatums ; L’un du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, l’autre du membre russe du
Conseil et ancien président Dmitri Medvedev. Celui-ci avertit ouvertement l’OTAN que s’ils continuent à déverser des armes en Ukraine pour tuer des Russes, alors les frontières des pays
de l’OTAN « disparaîtront » et l’armée russe commencera ses opérations ! y compris en utilisant des armes nucléaires.
Sergueï Lavrov :
« Le succès ponctuel au front [la semaine dernière] n’est que magnifiquement montré dans la presse. Le nombre de morts sur toute la ligne des
affrontements a dépassé les dix mille [Ukrainiens], les blessés remplissent tous les hôpitaux, il y a une pénurie d’ambulances. Les forces alliées [russes] employées dans le combat contre
les nazis a été de l’ordre des centaines. Et puis la situation politique s’est détériorée. Il y avait des rumeurs en Ukraine selon lesquelles c’était la Russie qui « s’était
retirée » pour faire une manœuvre de camouflage avant quelque chose de grandiose. Alors que les « patriotes » attendaient un répit, la Russie a frappé les installations électriques.
Auparavant, le commandant en chef Zaluzhny avait signalé à Zelensky la formation d’un grand groupe naval de la marine russe en mer Noire, comprenant des navires d’assaut amphibies.
L’Occident craint que l’échec de l’escroquerie céréalière ne soit à blâmer. Tout d’abord, Poutine a souligné au WEF que la Russie et les pays pauvres avaient été trompés dans l’accord sur
les céréales. Puis Erdogan l’a admis. Le secrétaire général de l’ONU a également dû l’admettre, bien qu’une tentative ait été faite pour se dérober. Aux États-Unis, ils ont dit que tout
allait bien, mais bientôt leurs experts ont encore reconnu le manque d’effet propre de l’augmentation des céréales sur le marché. L’Ukraine et plusieurs de ses sponsors, apparemment, ont
reçu un ultimatum difficile : soit les céréales vont en Afrique, et la Russie ouvre un marché alimentaire international, soit la marine russe bloque à nouveau les ports ukrainiens, mais
cette fois avec le débarquement des troupes [russes] avec la destruction de toute l’infrastructure portuaire. En parallèle, toute l’infrastructure ukrainienne va
« s’effondrer ». Comment cela se produira approximativement a déjà été montré. On pourrait dire que c’était un essais sur les conséquences si les intérêts de la Russie
étaient ignorés. »
Alors que le ministre des Affaires étrangères Lavrov s’est concentré sur l’escroquerie céréalière, où sur 87 cargos remplis de céréales ukrainiennes, seuls
DEUX navires sont allés dans des pays « nécessiteux » – le reste est allé en Europe – vous trouverez ci-dessous un avertissement beaucoup plus direct de l’ancien président russe
Dmitri Medvedev. Comme vous le lirez, Medvedev avertit ouvertement l’OTAN que s’ils continuent à déverser des armes en Ukraine pour tuer des Russes, alors les frontières des pays de
l’OTAN « disparaîtront » et l’armée russe commencera ses opérations !
Voici sa déclaration. Dmitri Medevedev :
« La camarilla de Kiev a donné naissance au projet de « garanties de sécurité », qui sont en fait un prologue à la Troisième Guerre mondiale.
Bien sûr, personne ne donnera de « garanties » aux nazis ukrainiens. Après tout, cela revient presque à appliquer l’article 5 de l’OTAN (Traité de Washington) à l’Ukraine. Pour
l’OTAN, c’est la même chose, seulement vue de côté. C’est pourquoi ça fait peur. Nos amis jurés – des patrons occidentaux de divers calibres, à qui s’adresse cet appel hystérique –
doivent enfin comprendre une chose simple. Elle concerne directement la guerre hybride entre l’OTAN et la Russie. Si ces idiots continuent à pomper sans retenue le régime de Kiev avec les
types d’armes les plus dangereux, alors tôt ou tard la campagne militaire passera à un autre niveau. Les frontières visibles et la prévisibilité potentielle des actions des parties au
conflit en disparaîtront. Il suivra son propre scénario militaire, impliquant de nouveaux participants. Il en a toujours été ainsi. Et puis les pays occidentaux ne pourront pas rester
assis dans leurs maisons et leurs appartements propres, riant de la façon dont ils affaiblissent soigneusement la Russie avec les mains de quelqu’un d’autre. Tout va s’enflammer autour
d’eux. Leur peuple saisira le chagrin dans son intégralité. Ils feront littéralement brûler la terre et fondre le béton. Nous en aurons beaucoup aussi. Ce sera très, très mauvais pour
tout le monde. Après tout, il est dit : « De ces trois fléaux, du feu, de la fumée et du soufre qui sortaient de leur bouche, un tiers du peuple mourut » (Ap 9 :18). Mais pendant que les
politiciens à l’esprit étroit et leurs groupes de réflexion idiots, faisant tourner pensivement un verre de vin dans leurs mains, parlent de la façon dont ils peuvent nous traiter sans
entrer dans une guerre directe. Des idiots ternes avec une éducation classique. » (Dmitri Medvedev)
Analyse et opinion de Hal Turner
Medvedev ne cache pas sa menace NUCLEAIRE. Quand il a écrit « Tout va s’enflammer autour d’eux » et « Ils vont littéralement faire brûler la
terre et fondre le béton », il se réfère clairement et sans ambiguïté à ce qui se passe exactement lors d’une explosion NUCLÉAIRE. Nous, en Occident, sommes avertis, une fois de
plus, que les actions que NOUS entreprenons auront pour résultat que les États-Unis seront touchés par les armes nucléaires russes ! À quel point les Russes peuvent-ils être plus directs
? Ils nous disent ce qui va arriver. Ils nous ont avertis à maintes reprises, et à maintes reprises, depuis le début de leurs opérations militaires spéciales en février, mais nos
fonctionnaires au gouvernement semblent en rire comme une sorte de « posture ». À mon avis, ce n’est pas une posture – du tout. Il me semble que les fonctionnaires du gouvernement ici aux
États-Unis et en Europe ne vont pas croire qu’ils nous causent à tous la possibilité d’un anéantissement nucléaire, jusqu’à ce qu’une véritable bombe nucléaire vole à travers leur fenêtre
et les plonge dans l’au-delà ! En continuant à fournir toujours plus d’armes létales à l’Ukraine, les fonctionnaires du gouvernement ici aux États-Unis et en Europe vont faire tuer
beaucoup d’entre nous.
Jean-Luc Picker nous transmet un article du WSWS qu’il a traduit au sujet du récent document qui a provoqué l’ire de Medvedev sur Telegram hier et
effectivement il s’agit bien d’une entrée en guerre de l’OTAN, de l’UE, de nos gouvernements qui devrait être soumis à approbation. Il y ajoute la précision suivante : Le groupe de
travail présidé par Rasmussen est en fait co-présidé par Andriy Yermak, directeur du cabinet de Zelensky. Il a été mis en place à la demande et sous la direction du régime de Zelensky
(avec probablement en toile de fond les directives otanesques). Il ne s’agit donc pas d’une initiative spontanée d’idéologues représentant un courant de pensée « non officiel »,
un ballon d’essai, mais bien de la mise en application de politiques entérinées par certaines directions occidentales. Rasmussen, Rudd, Bildt, WJ Hague (et un peu plus loin, hiérarchie
oblige, Fotyga, ministre des Affaires étrangères de la Pologne) sont les premiers sur la liste (après Yermak !). On voit à qui on a affaire. Les USA, eux, choisissent le back seat et
envoient les autres au charbon (c’est le cas de le dire ?), comme ils l’avaient fait avec Blair pour leur seconde guerre d’Irak. Je ne suis pas certain par contre de l’implication des
pays du sud de l’Europe (Allemagne, France, Italie…) qui ne sont représentés que par des seconds couteaux. Il se peut qu’ils doivent avaler la pilule, contraints et forcés, comme notre
Macron national, incapable de se rebeller contre l’autorité du père états-unien.
***
Un groupe
de travail constitué d’anciens Premier ministres européens et d’anciens officiels de haut rang de pays de l’OTAN a publié mardi un document proposant
de créer une alliance formelle entre l’Ukraine et les pays de l’OTAN. Sa mise en application menacerait de transformer la guerre par proxy actuelle qui se déroule en Ukraine en un conflit
généralisé entre l’OTAN et la Russie.
Sous le titre de « Kyiv Security Compact », ce document a été proposé mardi au président ukrainien Volodymyr Zelensky qui l’a approuvé, publié sur
le site web de la présidence et réclamé sa mise en application.
Ce document demande que « les USA, le Royaume Uni, le Canada, la Pologne, l’Allemagne, la France, l’Australie, la Turquie ainsi que les pays du Nord,
les pays Baltes et les pays d’Europe centrale » s’allient avec l’Ukraine dans sa guerre en cours contre la Russie au moyen « d’accords contraignants au plans légal et
politique ».
Après un rappel des processus en cours visant à une intégration de l’Ukraine dans l’UE et l’OTAN qui « renforceront significativement la sécurité de
l’Ukraine sur le long-terme » le document ajoute que « l’Ukraine a besoin de garanties de sécurité dès maintenant ». « L’Ukraine a besoin de garanties de sécurité à toute épreuve qui
seront fournies prioritairement – mais pas exclusivement – par les pays de l’OTAN ».
Le document est le produit d’un « groupe de travail sur les garanties de sécurité pour l’Ukraine » formé de
politiciens chevronnés en provenance des puissances impérialistes. Co-présidé par le Général Anders Fogh Rasmussen (ancien premier ministre du Danemark et ancien secrétaire général de
l’OTAN), on trouve parmi ses principaux membres Kevin Rudd (ancien premier ministre d’Australie), Carl Bildt (ancien premier ministre de Suède), Lord William J. Hague (ancien ministre des
affaires étrangères du Royaume Uni), ainsi que d’anciens ministres d’Allemagne, d’Italie, de Pologne et de France.
Prenant acte du caractère provocateur de leur travail, le site web précise que les membres du groupe de travail « participent en leur nom personnel et non
au titre de leurs organisations respectives ».
On trouve dans le texte des propositions visant à la création d’une zone de contrôle aérien au-dessus de l’Ukraine, rappelant qu’il existe « un ensemble
d’accords entre l’Ukraine et des pays producteurs de système de défense anti-aériens et anti-missiles en quantités suffisantes pour assurer une « verrouillage total de l’espace
aérien » interdisant toute attaque par cette voie ».
Avec la publication de ce document, on y voit plus clair dans le calendrier des récents événements en Ukraine.
Rappelons que l’offensive ukrainienne en cours a été précédée de provocations capitales, portant la marque de Washington, qui visaient à favoriser
l’escalade militaire, telles que le bombardement de
bases militaires russes en Crimée et l’assassinat de
Daria Douguine, fille de l’idéologue d’extrême droite et grand promoteur de la guerre Alexandre Douguine.
Dans le New York Times de mardi un article révèle que l’offensive ukrainienne récente qui a conduit à l’effondrement des troupes russes dans le nord-est de
l’Ukraine a été proposée au gouvernement de Zelensky par les États-Unis : « Ensemble, l’Angleterre, les États-Unis et l’Ukraine ont étudié le nouveau plan et l’ont modélisé une fois
encore. Cette fois, les responsables des trois pays se sont accordés sur les chances qu’il fonctionne – et ont donné à Mr Zelensky ce qu’il désirait le plus : une grande et claire
victoire ».
Il est évident pour tous que le but de cette « grande et claire victoire » est de créer les conditions politiques pour une escalade massive de
l’implication militaire des USA et de l’OTAN dans la guerre, et le texte du « groupe de travail » joue un rôle majeur dans cette stratégie.
Au cours de sa présentation du document, l’ancien secrétaire général de l’OTAN Rasmussen a précisé que « en ce moment même, les Ukrainiens
démontrent sur le front que, s’ils disposent des ressources adéquates, ils peuvent défaire militairement la Russie. Les Ukrainiens ont démontré leur volonté à se battre et le monde
démocratique doit continuer à leur procurer les moyens dont ils ont besoin pour cette bataille ».
Les responsables russes ont rapidement répondu à cette publication en proférant des menaces terrifiantes tout en invitant les puissances impérialistes à
revenir au bon sens. Dmitry Medvedev, président adjoint du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, a réagi sur Télégram : « La clique de Kiev propose des « garanties de
sécurité » qui constituent un prologue à la troisième guerre mondiale. Bien sûr, personne ne donnera quelque « garantie » que ce soit aux nazis ukrainiens. Tout bien pesé,
cela reviendrait à étendre l’article 5 de Traité de l’Atlantique Nord (traité de Washington) à l’Ukraine. Pour l’OTAN, c’est la même m…., vu sous un angle différent. Terrifiant ! »
Medvedev croit-il vraiment que « personne ne donnera quelque « garantie » que ce soit » à Kiev ? Après 8 ans que les pouvoirs
impérialistes ont utilisés pour bâtir une armée ukrainienne précisément en vue de cette guerre ? Après cette déclaration d’auto-réassurance, il devient menaçant et promet aux pays de
l’OTAN que : « Tout prendra feu autour d’eux aussi. Leurs populations seront dévastées. La terre brûlera, au vrai sens du terme, et le béton fondra. Nous souffrirons nous aussi
énormément. Ça sera très, très mauvais pour tout le monde. N’oublions pas ce qui est dit dans les écritures ! « Un tiers de l’humanité mourut sous l’effet de ces trois fléaux : le
feu, la fumée et le souffre sortaient de leurs bouches » (Apocalypse 9 :18) ».
De son côté, Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaire étrangères de Russie, dans une allusion aux pénuries d’énergie qui agitent les pays de
l’Union européenne, a déclaré que « Le soutien inconditionnel au régime de Kiev serait un suicide [pour l’UE]. Et cette demande est adressée à des pays qui ne savent pas comment ils vont
survivre à l’hiver ? ».
Ces réactions du gouvernement russe montrent qu’il n’a pas de vraie réponse face aux plans d’escalade de la guerre, sinon de promettre la destruction
globale au cours d’un échange thermonucléaire ou d’appeler les pouvoirs impérialistes au bon sens.
La publication de ce document, coordonné aux plus hauts niveaux des états à la tête de l’OTAN, démontre que les USA et leurs alliés de l’OTAN ont décidé
d’une escalade massive de la guerre, en dépit des dangers incommensurables que leurs plans font courir à l’humanité entière.
illustration :
D’anciens officiels de haut rang occidentaux se réunissent pour discuter de l’alliance proposée (source : bureau du président de l’Ukraine)
Diplomatie. Pour Moscou, le projet de pacte de sécurité de Kiev veut créer un nouveau bloc Atlantique - Le 22/09/2022.
Kiev a rendu public un projet de traité international sur des “garanties
de sécurité” que devraient octroyer à l’Ukraine les grandes puissances occidentales. Pour l’ancien président russe Dmitri Medvedev, il s’agit d’un “prologue à la troisième guerre
mondiale”.
“Dans l’euphorie des récents succès de ses
forces armées dans la région de Kharkiv, Kiev a lancé également une offensive diplomatique”,écrit le quotidien russe Kommersant.
Mardi 13 septembre, un projet de pacte de sécurité préparé par un groupe d’experts a en effet été remis à Volodymyr Zelensky. Les garanties de ce projet de
traité “sont présentées comme
des obligations strictes que doivent endosser les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, la Turquie et d’autres pays”, explique le quotidien
russe. Avec pour objectif “le
renforcement des forces armées ukrainiennes de telle sorte que celles-ci puissent affronter la Russie”.
Depuis quelques mois, ce groupe de travail composé de “spécialistes de tout le monde démocratique, notamment
d’anciens Premier ministres et de ministres”, et coordonné par le chef du cabinet de Volodymyr Zelensky, Andreï Ermak, et le Danois Anders Rasmussen, ancien secrétaire général de l’Otan, travaille à l’élaboration de recommandations sur la base desquelles doit être proposé un
“accord de Kiev sur la sécurité” (Kyiv Security Compact). Le 13 septembre, le président ukrainien a rencontré ces deux derniers et s’est vu remettre un
document d’une dizaine de pages qui a été mis en ligne sur le site de la présidence ukrainienne.
Le document propose globalement un renforcement de la puissance militaire de l’Ukraine et une augmentation de ses forces armées. À cet égard, Rasmussen a
déclaré : “Nous voyons que
l’une des meilleures garanties [de sécurité] consiste à assurer à l’Ukraine une puissance militaire capable de contrer toute attaque”, selon des propos
relayés par Kommersant. L’ancien responsable de
l’Alliance atlantique a dénoncé le “tristement célèbre” mémorandum de Bu