Après avoir confirmé l’abandon de Severodonetsk aux forces russes, les autorités ukrainiennes ont aussi reconnu a perte de Voronove et Bororske, les
localités de sa périphérie Sud Est.
Cela a donné lieu à une déclaration narcotique du porte parole de la présidence ukrainienne, un certain Arestovich qui déclarait aussitôt :
« Tactiquement, nous avons surpassé
les Russes. Ils ont atteint Severodonetsk et maintenant nous savons où ils sont. Nous avons réussi à progresser négativement en capturant inversement du territoire dans le sens inverse
des opérations ».
Autrement dit : L’Ukraine a capturé des territoires qu’elle n’avait pas perdu pour confirmer que c’était bien la Russie qui lui bottait le cul !
Sur le terrain de Severodonetsk, environ 800 civils ont été évacués par les forces alliées du secteur de la zone industrielle « Azot », opération
interrompue fréquemment par des bombardements ukrainiens. Selon les familles exfiltrées il resterait encore des civils dans les souterrains de l’usine.
Des combats ont commencé à
Lisichansk
Peu d’informations confirmées circulent pour le moment sur la situation dans Lisichansk, et même les estimations des effectifs ukrainiens qui seraient dans
la ville varient de 4000 à plus de 10 000 hommes.
Soldat ukrainien dans
Lisichansk
Les forces russes et républicaines, profitant à la fois de l’abandon précipité de Severodonetsk par les forces ukrainiennes et de leurs percées réalisées
depuis le saillant de Popasnaya, ont déjà atteint les faubourgs industriels au Sud de Lisichansk et engagé des premiers combats.
De son coté, l’artillerie et l’aviation russes ont intensifié leurs frappes sur les positions militaires ukrainiennes mais aussi les infrastructures et
logistiques comme par exemple les sorties de la ville vers la dernière route d’approvisionnement menant à Slaviansk via Seversk.
Sortie bombardée de Lisichansk vers
Seversk
Lisichansk, comme Severodonetsk comptait un peu plus de 100 000 habitants avant la guerre, beaucoup ont fui quand les premiers combats et bombardements ont
frappé la rive gauche de la Donets séparant les deux villes, mais ils reste environ 20 000 civils dans cette ville qui est sur le point de devenir le théâtre de la prochaine bataille du
Donbass. La dissémination des unités ukrainiennes au milieu des zones résidentielles, parfois intentionnellement pour faire des habitants des boucliers humains, rend difficiles leur
bombardement par les forces russes.
Un hélicoptère d’attaque russe Ka 52
tire un missile 305 LMUR sur un position militaire au
milieu d’un quartier résidentiel pour une frappe
de précision(vidéo de la caméra embarquée du
missile)
Quant aux forces ukrainiennes qui ont quitté Severodonetsk et qui comptent dans leurs rangs de nombreux mercenaires (environ 600) de l’OTAN mais également
des Géorgiens des Brésiliens et même quelques Russes, certaines ont été suivies par le renseignement russe et a aussitôt déclenché sur leurs nouvelles positions de Lisichansk de
puissantes frappes d’artillerie :
Nuit du 25 juin, bombardements russes
sur des positions ukrainiennes en
périphérie de Lisichansk
Entre les tués, les blessés et les prisonniers sans compter les disparus, les forces ukrainiennes ont accusé un record le chiffre total de leurs pertes pour
la seule journée du 25 juin dépassant les 1000.
Dans le Donbass, l’été 2022 s’annonce
être une bonne saison pour le récolte de
l’aneth (« ukrop » en russe et qui désigne aussi les soldats
ukrainiens comme « vata » (coton)
désigne les soldats russes.
Soldats ukrainiens capturés sur le
front Nord Donbass
La grande question concernant ce secteur est de savoir si l’état-major ukrainien, devant la menace d’un nouveau chaudron à Lisichansk va préférer battre en
retraite vers Slaviansk et Kramatorsk ou au contraire s’enfermer dans Lisichansk en misant sur 3 inconnues : l’usure improbable des forces d’assaut russo-républicaines et l’appui feu
fantasmé de l’artillerie de l’OTAN à longue portée comme par exemple ce lance roquettes étasunien HIMMARS dont les bonimenteurs de la propagande ukro-atlantistes prétendent qu’il fait des
miracles.et enfin la valeur combative incertaine des unités ukrainiennes dont le moral, à part quelques groupes de mercenaires et de radicaux nationalistes, est en chute libre.
Les ponts ayant été coupés entre les 2 villes, les forces ukrainiennes ont dû abandonner tous leurs véhicules de combat, y compris des pièces d’artillerie
dans Severodonetsk au détriment de la défense de Lisichansk qui se retrouve dans une situation critique selon les propres mots d’un responsable ukrainien sur place, Evgueni Shevchenko
: « Nous avons
une pénurie de chars, un manque d’artillerie et pas d’aviation. La situation pour nous ne fera qu’empirer. Les combats continuent ».
Le 25 juin, des unités ukrainiennes ont tenté de sortir de Lisichansk mais se sont retrouvées sous le feu des forces russo-républicaines et, subissant des
pertes importantes elles ont rebroussé chemin.
Même si physiquement le cordon militaire n’est pas encore achevé autour de la ville, factuellement et grâce aux feux de leur artillerie et de leur
aviation on peut dire que l’encerclement opérationnel de Lisichansk est déjà réalisé.
À la fois légende et réalité
: La
puissance de l’artillerie russe
Il apparait alors la possibilité d’une
troisième situation entre la retraite et la résistance et qui est encore pire pour les forces ukrainiennes c’est de voir ses unités de Lisichansk ne pas organiser leur résistance mais
sans pourvoir sortir de la ville. Cela conduira à un chaos total et des redditions en masse jamais atteintes jusqu’à présent car on estime à 8000 hommes minimum les effectifs de Kiev pris
au piège dans la ville.
Plus au Nord la rivière Donets aurait été enfin franchie par des unités russes qui menaceraient d’un encerclement la garnison ukrainienne de Belogorovka sur
la rive droite de la Donets. L’information à ce jour n’est pas confirmée.
Plus au Sud les combats se poursuivent autour du saillant allié de Popasnaya que l’état-major russe est en train d’étendre jusqu’à Soledar et Artemovsk
(Bakhmut), afin de liquider ce verrou qui contrôle l’accès aux routes menant à Kramatorsk au Nord et Konstantinovka à l’Ouest.
Combat entre alliés et mercenaires
polonais dans le secteur de
Kamyshevakha
avant les percées réalisées vers Lisichansk le
20 juin
Sur le reste du front ukrainien, les lignes ne bougent pas tandis que les frappes des missiles russes continuent de frapper les infrastructures militaires
et logistiques ukrainiennes jusque loin à l’intérieur du pays, près des frontières polonaises.
À noter une sensible diminution des bombardements ukrainiens sur Donetsk, malgré de nouvelles victimes dont une enfant de 5 ans et une quasi disparition des
munitions de 155mm que l’on peut expliquer soit par un ordre donné de ne pas utiliser des aides occidentales pour bombarder des civils, une pénurie de munitions, des destructions de
batteries ou un redéploiement des batteries vers le Nord, dans le secteur de Kramatorsk.
On ne peut que constater que les occidentaux intensifient les faits et gestes pour jeter de l’huile sur le feu de ce conflit russo-ukrainien qui ne concerne
pas leurs populations prets à les entrainer dans une spirale infernale et juste pour des intérêts géo stratégiques et militaro-industriels étasuniens.
Tant sur le plan tactique avec cette bataille de Lisichansk qui va être confirmée ou infirmée, sur le plan stratégique avec une recrudescence de frappes par
missiles russes Iskander, sur le plan diplomatique avec la crise russo-lituanienne autour de l’exclave de Kaliningrad, sur le plan international avec le sommet de l’OTAN fin du mois et de
la question de l’intégration des Finlande et Suède etc… les prochains jours vont continuer à apporter leurs lots de tensions bellicistes alors que s’éloigne au delà de l’horizon la
perspective d’une quelconque désescalade.
Suite à la formation d’un chaudron autour de Zolotoye et Gorskoye, la Russie et la RPL (République Populaire de Lougansk) ont très rapidement engagé le
combat avec les forces ukrainiennes, et pris le contrôle des deux localités. Et tant dans ce chaudron que près de Lissitchansk, les soldats ukrainiens se rendent massivement devant
l’évidente inutilité de continuer à se battre.
Dès la fermeture du chaudron de Zolotoye – Gorskoye, des soldats ukrainiens affamés (ils n’avaient pas mangé depuis deux jours), se sont rendus aux forces
alliées dans la zone de Lostkoutovka et Raï-Alexandrovka :
D’après le
ministère russe de la Défense, 41 soldats ukrainiens se sont rendus le 23 juin 2022 dans ce chaudron de Zolotoye – Gorkoye, où se trouvent environ 2 000 combattants (plus que l’évaluation
initiale), dont 1 800 soldats ukrainiens, 120 néo-nazis de Secteur Droit, et environ 80 mercenaires étrangers.
Les soldats ukrainiens qui se sont rendus ont déclaré que les unités ukrainiennes encerclées étaient épuisées, qu’elles n’avaient que 40 % du personnel requis,
et que le haut-commandement ukrainien avait perdu le contrôle de ces troupes, qui sont sans munitions, sans carburant, ni logistique.
La réduction de la poche s’est poursuivie le 24 juin 2022, avec les annonces successives de la prise complète de contrôle de Zolotoye, puis de
Gorskoye.
À Gorskoye, une habitante a pleuré de joie en voyant arriver les soldats russes dans la ville. Elle a déclaré qu’elle n’avait jamais été aussi heureuse de sa
vie, même lors de son mariage.
Les soldats ukrainiens ont abandonné des armes un peu partout tant ils ont fui rapidement, comme le montrent ces vidéos publiées par Ramzan Kadyrov.
Au niveau de Lissitchansk, les forces alliées sont déjà entrées dans la périphérie de la ville et commencé les combats contre les forces armées ukrainiennes.
Des troupes ukrainiennes qui ont reçu l’ordre de quitter les positions qu’elles avaient encore dans le sud de Severodonetsk, pour éviter l’encerclement (sic). Ce
qu’elles ont fait cette nuit d’après le propagandiste ukrainien Iouri Boutoussov.
Sauf qu’il est déjà trop tard. Même s’ils essaient ensuite de s’enfuir de Lissitchansk (qui est déjà pratiquement encerclée), les deux routes majeures
permettant de sortir de la ville sont sous le contrôle (physique ou de tir) des forces alliées ! L’ordre de se retirer a été donné bien trop tard pour sauver les troupes qui se
trouvent dans la zone de Severodonetsk – Lissitchansk, comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessous, montrant ce qui est arrivé à ceux qui ont tenté de fuir Lissitchansk.
La libération de Severodonetsk sera bientôt annoncée officiellement. Une administration temporaire de la ville est déjà en cours de formation. La RPL a
nommé à la tête de la ville Mark Vorjev, qui est originaire de Severodonetsk et n’a pas mis les pieds dans sa ville natale depuis huit ans. Il s’était engagé dans la milice populaire en 2015 alors qu’il était
encore mineur (16 ans), en prétendant avoir perdu son passeport et ajouté quelques années à son âge réel.
Près de Severodonetsk, la localité de Voronovo est aussi passée sous le contrôle des forces alliées, d’après
Ramzan Kadyrov. Plus à l’ouest, la Russie et la RPD (République Populaire de Donetsk) ont pris le contrôle de Sidorovo, près de Slaviansk, le 23 juin 2022, et le nettoyage du village
est en cours.
À Lissitchansk, la population attend impatiemment sa libération par l’armée russe dont ils souhaitent la victoire, comme
a été obligé de le reconnaître Franceinfo. Et d’après les informations reçues ce soir, les forces alliées ont déjà commencé à pénétrer dans la ville.
Le Chef de la République Tchétchène a partagé la vidéo des soldats ukrainiens du 74e bataillon,
dans laquelle ces derniers se plaignent des conditions et du commandement.
« Nous sommes venus
ici avec des fusils mitrailleurs et nous sommes sans communication [avec le commandement] depuis 10 jours maintenant, nous vivons dans des tanières…. Nous avons des problèmes de nourriture,
de médicaments, pas d’eau, pas de soutien d’artillerie, pas d’appareils d’imagerie thermique… Nous avons des commotionnés et des blessés au combat… Nous ne pouvons pas continuer à nous
battre… On dirait que notre commandement veut se débarrasser de nous… Occupez-vous de la direction du bataillon… », disent-ils dans la vidéo.
En tout, en deux jours, plus
de 800 combattants ukrainiens se sont rendus dans le chaudron de Zolotoye – Gorskoye et près de Lissitchansk, et environ 1 000 auraient été tués. Mais au vu de la situation ces
chiffres vont certainement augmenter dans les jours qui viennent.
Dans le
dernier rapport de situation sur la guerre en Ukraine, j’évoquait la situation près de Lysichansk.
Les dirigeants
ukrainiens continuent d’envoyer de nouvelles unités dans le chaudron de Lysichansk à l’est. Cela ne dérange pas les Russes, leur travail consistant à « démilitariser » l’Ukraine.
Enfermer davantage de troupes au même endroit leur facilite cette tâche.
La distance entre la
zone rouge tenue par les Russes, en haut, et la zone en bas, au niveau de la brèche la plus étroite, n’est que de 15 kilomètres. Elle n’est traversée que par une seule route ouverte d’ouest
en est, qui sert à acheminer le ravitaillement des troupes ukrainiennes à Lysichansk.
Ensuite, un bataillon de troupes ukrainiennes qui était censé tenir les villages de la partie supérieure de la poche a battu en retraite. Certains disent qu’on leur
a ordonné de partir, d’autres qu’ils se sont mutinés. Cette dernière hypothèse est plus vraisemblable car il s’agissait d’amateurs des forces de défense territoriale qui avaient été envoyées,
sans soutien suffisant, pour remplacer de meilleures troupes qui avaient reçu l’ordre de rentrer.
Ils ont ainsi mis le couvercle sur le chaudron qui a immédiatement commencé à cuire les quelque 2 000 soldats ukrainiens qui s’y trouvaient.
Les cartes ci-dessus sont assez grossières. Une carte plus détaillée du côté russe montre que plusieurs villes situées dans le chaudron de Zolote n’ont pas encore
été nettoyées.
Dans son rapport d’aujourd’hui, le ministère russe de la défense affirme :
L’offensive réussie des unités russes vers Lougansk a, en 5 jours, permis la libération de Loskutovka, Podlesnoye, Mirnaya Dolina, Shchebkaryer, Vrubovka,
Nyrkovo, Nikiolayevka, Novoivanovka, Ustinovka et Ray-Aleksandrovka.
Un groupe d’unités ukrainiennes a été complètement isolé près de Gorskoye et Zolotoye.
Dans cette poche sont encerclés quatre bataillons : le 3e bataillon mécanisé de la 24e brigade mécanisée, le 15e
bataillon d’assaut en montagne de la 128e brigade d’assaut en montagne, le 42e bataillon d’infanterie mécanisée de la 57e brigade d’infanterie mécanisée, le 70e bataillon de la 101e brigade
de défense territoriale, ainsi qu’un groupe d’artillerie de la 57e brigade d’infanterie mécanisée, un groupe de nazis de l’organisation Secteur droit et un détachement de mercenaires
étrangers.
Au total, jusqu’à 2 000 personnes sont isolées dans la poche de Gorskoïe : environ 1 800 militaires, 120 nazis du
Secteur droit, environ 80 mercenaires étrangers, ainsi que plus de 40 véhicules blindés de combat et environ 80 canons et mortiers.
41 militaires ont abandonné leur résistance et se sont rendus volontairement au cours des dernières 24
heures.
Selon les prisonniers, les unités ukrainiennes encerclées sont épuisées. Les unités sont actuellement occupées par moins de 40% de leurs effectifs. Le
commandement supérieur ukrainien a perdu le contrôle de ces unités. L’approvisionnement en armement, munitions, carburant et autre logistique est complètement arrêté.
Les troupes russes resserrent l’encerclement de Gorskoye en lançant des attaques ininterrompues contre l’ennemi. La
moitié de Zolotoye était sous contrôle hier.
Depuis ce matin, quelque 600 personnes supplémentaires se sont rendues. Les autres suivront probablement plus tard dans la journée ou demain.
Ce matin également, le commandant adjoint ukrainien de la province de Louhansk a annoncé que les soldats et les mercenaires étrangers qui tenaient la zone
industrielle de Sevierodonetzk, à l’est de Lysichansk, avaient reçu l’ordre de se retirer vers Lysichansk. En fait, une retraite complète de Lysichansk plus à l’ouest semble probable.
Mais cela n’était plus vraiment possible pour les 10-15 000 soldats dans et autour de la ville, car un pont sur l’unique route qui mène à l’ouest a été brisé et
s’est écroulé pendant la nuit sur les voies ferrées en contrebas.
Correction (19:00 utc) Cette section était erronée et a été corrigée. Un pont a été bombardé pour couper la route d’évacuation de Lysichansk, mais il s’agissait
d’un pont différent de celui que j’avais écrit au départ. Cela ne change en rien la conclusion
Pont
marqué en rouge – Cette carte montre un pont différent.
Cette carte représente le pont qui a été effectivement détruit. Il se trouve au nord-ouest de la raffinerie de Lysichansk dont j’ai parlé dans le
précédent rapport de situation.
Un hélicoptère russe a effectué cette mission et il semble maintenant qu’il y ait eu un débarquement important de troupes aéroportées à l’ouest de la
raffinerie.
Voici
à quoi ressemble le pont. Correction (17:30 utc) : L’image ne montre pas le pont sur la carte.
Correction (19:00 utc) : L’image est celle du pont détruit mais elle a été mal géolocalisée. Mais que le pont sur la carte est maintenant
endommagé a été rapporté par une source qui est habituellement correcte. Je continue à supposer que c’est effectivement le cas. Là encore, c’est la carte qui était erronée, pas la
photo du pont.
Désolé pour cette confusion due au « brouillard de guerre ». Les effets tactiques de
l’incident mentionné ci-dessous restent les mêmes. [fin des deux corrections]
Il y a encore des routes secondaires et des chemins de terre qui peuvent être utilisés, mais toute la zone à l’ouest de Louhansk est sous le contrôle des tirs
russes. Le long convoi qui serait nécessaire pour une retraite ne peut pas passer sans être sévèrement molesté.
Le grand chaudron de Lysichansk a donc également été fermé. Malgré le nettoyage encore nécessaire de la ville et de deux ou trois petits villages, on peut affirmer
que l’ancienne province ukrainienne de Louhansk, devenue la République populaire de Louhansk, a été libérée de l’Ukraine.
Du côté russe, quelque 30 à 40 groupes de bataillons tactiques (BTG) ont participé à l’ensemble de l’opération. La plupart d’entre eux peuvent maintenant se
réapprovisionner et se reposer pour être ensuite utilisés ailleurs.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Le 20 juin, les forces russes et républicaines ont intensifié leur pressions offensive sur plusieurs secteurs du front Nord Donbass, sur les secteurs de
Slaviansk, Lisichansk, Artemovsk et Zolotoe où sont les plus importantes concentrations militaires ukrainiennes. Et cette fois, les assauts alliées sont parvenus à réaliser des percées
significatives à partir desquelles de nouvelles batailles urbaines vont pouvoir être engagées prochainement, notamment à Zolotoe puis à Lisichansk, qui avec le dernier carré de
Severodonetsk replié dans l’usine « Azot » constituent les bastions ukrainiens principaux à l’Est de Kramatorsk.
Comme je l’évoquais dans mon dernier point de situation sur la bataille de Severodonetsk, les forces russes et leurs alliés ont engagé plus en avant leurs
manœuvres d’encerclement du bastion de Lisichansk avant de lancer contre sa garnison une offensive multidirectionnelle.
L’intensification engagée le 20 juin des actions offensives russo-républicaines sur ce front Nord Donbass, a immédiatement obtenu des succès militaires
importants et des avancées significatives vers Slaviansk et Artemovsk, mais surtout vers Lisichansk, grâce à des percées du front dans la région de Zolotoe qui ont conduit à la libération
le 20 juin de Toshkovka, Chikhirovo et Klokolovo et le 21 juin de 3 autres localités importantes : Mirnaya Dolina, Ustinovka et Podlesnoye.
C’est désormais vers Lisichansk que se portent les regards et les analyses car cette bataille à venir est la plus importante de ce secteur du front Nord
Donbass :
politiquement car elle achèvera la libération totale de la République populaire de Lougansk, dont il reste 4% aux mains de Kiev,
militairement car elle permettra de neutraliser une garnison d’environ 15 000 hommes et de nombreuses pièces d’artillerie et
blindés,
Mais cette bataille de Lisichansk ne pourra être réellement engagée qu’après l’encerclement complet de sa zone urbaine pour la couper de ses voies de
ravitaillement vers Artemosvk et Slaviansk et permettre d’aborder ses défenses par les pentes les plus douces de son plateau. Et cet encerclement doit être lui même précédé par les
destructions des chaudrons secondaires de l’usine « Azot » à l’Est et Zolotoe au Sud, qui sont forts d’environ 2500 hommes chacun.
Vraisemblablement cette stratégie russe d’encerclement de Lisichansk devra rester le plus loin possible des batteries d’artillerie des bastions ukrainiens
de Slaviansk/Kramatorsk (50 km à l’Ouest) ou de Artemovsk (au Sud-Ouest), qui pourraient même organiser des contres attaques sur le flanc gauche des progressions russes.
Les percées réalisées au Nord du saillant de Popasnaya présente 3 avantages majeurs permettant de préparer la bataille de Lisichansk car les
russo-républicains peuvent désormais :
Contrôler la route R66 qui
reliait Lisichansk à Zolotoe, permettant les approvisionnements, rotations et exfiltrations de la poche Sud.
Fermer le chaudron de
Zolotoe/Gorskove, où selon les sources il y avait encore il y a peu entre 2000 et 3000 soldats ukrainiens.
Ouvrir la progression le long de
la rive droite de la Donets pour aborder plus facilement les hauteurs de Lisichansk.
Au Sud de Lisichansk (visible à
l’horizon, les forces russo-républicaines, appuyées
par leur artillerie ont percé le front
vers la ville et aussi encercler le bastion ukrainien de
Zolotoe
Et ce 22 juin 2022, la libération du village de Raï Aleksanfrovka était confirmée (même par Kiev) et avec elle la fermeture du chaudron de Zolotoe. On
peut donc imaginer pour les prochaines journées et semaines un enchainement d’actions suivantes :
Destruction du chaudron de l’usine « Azot » sur la rive gauche de la Donets,
Destruction du chaudron de Zolotoe à 20 km au Sud de Lisichansk
Pression offensive au Nord de Slaviansk pour y fixer les réserves ukrainiennes,
Pression identique sur le bastion de Artemovsk/Soledar à l’Ouest de Popasnaya,
Franchissement, éventuellement, de la rivière Donets, au Nord de Lisichansk,
Coupure des routes d’approvisionnement ukrainien venant de Artemovsk et Seversk.
Ce dernier point est prioritaire pour pouvoir étouffer la logistique de combat de la garnison ukrainienne de Lisichansk et lui interdire toute retraite vers
Slaviansk.
Sur cette vidéo du bataillon russe
« Svoboda » (traîtres russes combattant pour
Kiev), on peut voir l’état de cette route 1302
reliant Artemovsk à Lisichansk et qui est régulièrement
sous le feu de l’artillerie russe progressant
depuis Popasnaya
Zolotoe/Gorskove
L’avancée des forces russes et républicaines en direction de Lisichansk permet :
de prendre le contrôle des chemins d’approche le Sud de son promontoire sur la rive droite de la rivière Donetsk ainsi contournée,
d’engager des tirs de barrage sur les mouvements ukrainiens arrivant ou sortant au Sud Ouest de la ville de Lisichansk,
de s’approcher d’un complexe pétrolier située au Sud Ouest de la ville et alimentant la logistique et les véhicules ukrainiens.
Bombardements russes sur des renforts
ukrainiens se dirigeant vers le bastion de
Severodonetsk
Concernant la garnison de Zolotoe, sa destruction ne devrait pas poser trop de problème si la majorité de ses soldats sont à l’image des territoriaux et
mobilisés âgés capturés lors du bouclage de la zone par les soldats russes de la 90e division blindée de la garde auxquels ils se sont rendus sans combattre.
En observant ce type d’unité se trouvant en première ligne de ce secteur important, j’en conclue que, soit les forces ukrainiennes aguerries ont été
détruites en grande partie, soit qu’elles se sont déjà exfiltrées vers Lisichansk avant que la poche de Zolotoe se transforme en chaudron.
Si cette deuxième hypothèse est la bonne alors Zolotoe et Gorskove seront libérés très rapidement.
L’usine
« Azot »
Même si les effectifs s’y étant retranchés et l’infrastructure industrielle soviétique des sites sont relativement identiques, la comparaison entre Azovstal
à Marioupol et Azot à Severodonetsk s’arrête là car l’usine chimique de Severodonetsk possèdes :
un fort continent de mercenaires étrangers (environ 600 sur les 2500 soldats estimés).
plusieurs unités nationalistes qui ici sont restées pour couvrir la retraite vers Lisichansk.
un appui feu d’artillerie venant de Lisichansk et quelques ravitaillements maintenus.
Si à Severodonetsk les combats et bombardements continuent, les forces ukrainiennes ont perdu toute forme d’initiative et se replient progressivement vers
les berges de la Donets et la la zone industrielle « Azot », les forces russes ont nettement intensifié leurs pilonnages des positions ukrainiennes de Lisichansk tandis que de
leurs forces de réserve opèrent un contournement Sud de la zone pour rejoindre les percées venant du Sud.
Bombardement russe d’une unité
ukrainienne dans le complexe industriel
« Azot » de Severodonetsk
Dans l’usine les dernières unités ukrainiennes tentent de maintenir ouvert un accès vers la rivière Donetsk, pour un ravitaillement de plus en plus
aléatoire et risqué et surtout pour pouvoir opérer une retraite éventuelle vers Lisichansk qui devient de plus en plus improbable compte tenu des bombardements intenses menés par
l’artillerie et l’aviation de combat russes.
Groupe ukrainien au combat dans un
bâtiment à
Severodonetsk et décrochant de sa position
Un effondrement ukrainien moral et
physique
Même s’il reste encore des unités ukrainiennes motivées et sachant se battre, on observe de plus en plus du côté de Kiev une opposition doctrinale entre le
politique et le militaire et qui se traduit sur le terrain par une augmentation drastique des redditions sans combattre, des désertions et des contestations de soldats et d’officiers
ukrainiens qui se plaignent des pénuries de moyens, de leur impréparation, de l’incompétence de leur commandement, de la supériorité invincible des forces russes et républicaines
etc.
Lors du bouclage de la zone de
Zolotoe, de nombreux soldats ukrainiens se sont
rendus sans combattre, ont été pris en charge
par les
forces russes, ici à Raï Aleksandrovka
Ailleurs ce sont des unités qui publient de nouvelles vidéos virales demandant à leur commandement leur retrait du front, visages découverts ce qui permet
de mesurer le niveau dépressif de ces « guerriers de lumières » qui en ont marre d’être les idiots utiles sacrifiés de l’Oncle Sam :
Ici des gardes nationaux ukrainiens se
disent abandonnés dans Severodonetsk par le
pouvoir politique et ne plus faire confiance
en leurs chefs « Notre commandement nous a envoyé
dans le vif du combat sans la capacité d’accomplir
nos mission ». Chargés de garder un bureau de
recrutement, ils se sont retrouvés en 1ère ligne sans
expérience puis sans nourriture pendant deux jours avant de
se rendre
Même si cette réalité de l’effondrement moral des forces ukrainiennes est exponentiel il ne faut pas le généraliser à l’ensemble des unités de Kiev dont
beaucoup font preuve d’une combativité d’autant plus honorable quelle est vouée à l’échec.
Tandis que des unités se rendent aux
forces russes et à l’évidence de leur sacrifice
inutile, d’autres unités veulent se battre jusqu’au bout
par fanatisme politique, pour l’Honneur ou tout simplement
l’obéissance militaire
Des Ukrainiens commencent à ouvrir les yeux, mesurant la tragédie abyssale où les ont conduit ce coup d’État du Maïdan commandité par les USA, cet
asservissement volontaire du nouveau pouvoir ukrainien, cette résurgence d’un nazisme génocidaire animant pendant 8 années cette guerre absurde et criminelle contre les populations russes
du Donbass…
Pour quel résultat ? Des centaines de milliers de morts des destructions infinies et la dislocation totale de l’Ukraine.
Alors qu’il suffisait accepter le statut fédéral demandé par les populations russophones, refuser définitivement l’adhésion directe ou indirecte à l’OTAN et
maintenir une indépendance politique réelle avec des relations enrichissantes avec l’Occident et l’Eurasie.
Concernant les aides
occidentales
Les aides occidentales dont la propagande ukro-atlantiste fait grand tapage montent chaque jour un peu plus qu’elles sont une chimère totale qui non
seulement ne changera rien à l’inéluctable effondrement militaire ukrainien mais dont la mise en œuvre apporte même des problèmes supplémentaires à l’état-major de Kiev :
Formation des servants, longue et externalisée
Acheminement des matériels lent et risqué
Approvisionnement des munitions depuis les pays de l’OTAN insuffisant
Maintenance complexe de ces matériels d’origines diverses (FR, UK, USA, D, CAN…)
De plus, si les obusiers automoteurs restent difficiles à détruire du fait de leur furtivité, en revanche des obusiers tractés, plus lents à mettre en
œuvre, à bouger et qui constituent le parc d’artillerie principal du prêt bal occidental à l’Ukraine sont détruits chaque jour avant de pouvoir quitter leur points de tir.
Ici un 155mm étasunien M777 est
détruit par un bombardement russes
avant de pouvoir quitter sa position du secteur de
Lisichansk
On peut déjà avancer que globalement les aides militaires occidentales pour l’Ukraine sont comme leurs sanctions économiques contre la Russie : inefficaces
et mêmes contre productives comme le démontrent quotidiennement les progressions de l’armée et du rouble russe. Par contre ce qui est certain c’est que dans cette domestication volontaire
à la stratégie du chaos étasunienne, les capitales occidentales, au service des banques, détruisent leurs dernières chance de s’émanciper de la dictature économique du marché mondial
contrôlé et de restaurer une véritable indépendance géopolitique européenne au service des peuples.
En conclusion
Même le narratif des médias occidentaux évolue rapidement depuis ce mois de juin 2022 : non seulement ils sont de moins en moins obsédés par ces prétendus
« crimes de guerre » russes et dont le zapping est la preuve même de leur simulacre organisé par les ukro-atlantistes, mais parfois
malheureusement avec de vraies victimes, mais ils reconnaissent maintenant que les forces ukrainiennes subissent des pertes énormes face à un rouleau compresseur russe qui accélère
ses succès militaires et conquêtes territoriales dans le Donbass.
La garnison ukrainienne de Lisichansk/Severodonetsk ne sera pas moins détruite par les forces alliées que sacrifiée par le régime suicidaire de Kiev, tout
comme avant elle la garnison de Marioupol et après elle celles de Slaviansk, Artemovsk, Kramatorsk…
… sauf si l’état-major ukrainien, qui fait entendre des grincements de dents de plus en plus fort refuse que ses soldats continuent d’être la chair à canon
de l’OTAN en Europe et déclenche un changement de pouvoir à Kiev, avant que la cinétique d’une troisième guerre mondiale ne triomphe du bon sens commun des peuples européens.
Dans les précédents SITREP consacrés à la bataille de Severodonetsk/Lisichansk qui s’annonce intense et longue, j’ai tenté de décrire à la fois les enjeux
et les menaces que représente ce bastion situé à 70 km à l’Est de celui de Slaviansk/Kramatorsk où est implanté le cœur du corps de bataille ukrainien dans le Donbass.
Voici un nouveau point de situation et réflexions sur cette bataille ainsi que des documents vidéo qui permettent d’en approcher l’intensité.
Depuis le début des opérations militaires russes en Ukraine (24 février) les forces ukrainiennes ont compris que la défense urbaine était leur seule
échappatoire, dans une stratégie d’attrition désespérée cherchant à ralentir et faire payer aux forces russes le prix maximum de leurs victoires. De leur côté, les forces russes et leurs
alliés, après avoir choquer initialement la défense ukrainienne avec des bombardements ciblés sur tout son territoire et des offensives terrestres sur plus de 2000 km de front (de
Kherson à Kiev), ont été contraintes devant ce repli défensif dans les villes de varianter leur stratégie opérative, d’adapter leurs dispositifs organiques au combat urbain et de
donner la priorité au front du Donbass.
Une stratégie ukrainienne à double
tranchant
À première vue cette stratégie ukrainienne de repli dans les zones urbaines est pour le moment plutôt payante car elle a effectivement occasionné des pertes
sensibles parmi les forces russo-républicaines, contraint l’état-major russe à s’adapter à cette situation ralentissant considérablement sa stratégie de manœuvre et par conséquent gagner
du temps profitant à la formation de nouvelles unités et à la stratégie d’équipement de l’OTAN (n’en déplaise aux propagandistes pro-russes).
Mais, on doit également observer que cette stratégie d’attrition urbaine ukrainienne n’a cependant pas donné à son état-major l’initiative stratégique qui
reste aux mains des Russes, ni empêché la perte de villes importantes (Izioum, Marioupol, Roubjnoe, Popasnaya) qui ont fortement ébranlé ses lignes de défense dans le Donbass et
offert aux Russes de nouvelles bases pour leurs offensives, ainsi que des milliers de prisonniers (n’en déplaise aux propagandistes pro-ukrainiens).
Ce qui apparait aujourd’hui c’est qu’une telle stratégie défensive urbaine ne peut se poursuivre indéfiniment surtout lorsqu’elle est menée
jusqu’au bout comme à Marioupol car elle impose aussi de la part de celui qui la mène des sacrifices énormes. Or si les ressources militaires russes qui n’ont engagé que 25% maximum de
leurs forces dans le conflit répondent sans difficulté à la question, l’Ukraine est-elle en mesure d’accepter politiquement et de remplacer militairement de telles hémorragies humaines et
matérielles ?
Car le focus propagandiste qui est fait sur les aides militaires de l’OTAN ou les mercenaires venant se battre pour l’Ukraine n’est qu’une goutte de sang
apportée au-dessus de l’hémorragie ukrainienne. Pour Kiev c’est une communication auto-suggestive tentant de sauver les forces ukrainiennes d’un effondrement moral qui accélèrerait sa
chute militaire puis politique, et pour l’OTAN, c’est une communication commerciale destinée à remplir les carnets de commandes de son complexe militaro-industriel.
À Starobilsk (40 km à l’Est de
Severodonetsk) de nouveaux renforts russes se dirigent vers le front
L’état-major russe, de son côté a adopté la stratégie du « rouleau compresseur » qui, lentement mais surement préfère écraser les bastions
ukrainiens plutôt que de s’y casser les dents. À chaque fois que ses unités d’assaut rencontrent une résistance ukrainienne dangereuse, elles arrêtent et parfois se retirent à
distance (ce qui ne manque jamais d’être présenté comme une victoire par la propagande ukro-atlantiste) pour permettre à son artillerie de prendre le relais, écraser et leur ouvrir le
passage.
La réalité est que la situation des forces ukrainiennes, obstinément arcboutées dans Severodonetsk est catastrophique malgré quelques arrivées de
mercenaires et les appuis d’artillerie de Lisichansk.
Le piège de Severodonetsk se
referme
Dans l’après-midi du 20 juin 2022, les forces russo-républicaines ont encore intensifié leurs pressions offensives sur le front Nord Donbass, notamment par
de puissantes frappes de missiles et massifs bombardements d’une artillerie qui consommait déjà plus de 50 000 obus par jour dans ses batailles de Kherson à Kharkov.
Le 19 juin 2022, un centre de
commandement ukrainiendans la région de
Dnipropetrovsk a été détruit par unesalve de missiles mer-sol russes
« Kalibr » pendant uneimportante réunion
d’état-major.
Plusieurs hauts gradés ukrainiens ont été tués dans cette décapitation et il n’estexclu que des officiers de l’OTAN
fassent partie du strike.Arrivée d’un missile Kalibr sur
objectif
Sur le terrain de Severodonetsk, la localité de Meltikone, qui était contestée depuis fin mai a été définitivement libérée par les forces
russo-républicaines qui ont même repoussé les forces ukrainiennes à l’Ouest de l’aéroport, installant une nouvelle ligne de contact le long de la rive gauche de la rivière Donets jusqu’à
la zone industrielle « Azot » où se concentrent les forces ukrainiennes les plus importantes et estimées à 2500 combattants environ.
Chaque jour des soldats ukrainiens tombent par dizaines dans cette bataille de Severodonetsk dans un accroissement des pertes qui rend cette stratégie du
« festung » (réduits allemands à la fin de la Seconde Guerre mondiale comme Brest ou Trondheim par exemple) de moins en moins « rentable » pour le commandement
ukrainien qui voit ses effectifs du front fondre beaucoup plus rapidement que ne constituent des nouvelles unités à l’arrière ou que n’arrivent les armes et munitions de
remplacement.
Une pénurie d’hommes croissante de munitions se rajoute une hémorragie humaine croissante (reconnue par Zelensky lui-même qui évoque entre 100 et 200 tués
quotidiens) menace le front ukrainien dans le Donbass d’une rupture stratégique totale, et les mouvements offensifs russes menés depuis Popasnaya, Izioum et Krasni Liman obligent
l’état-major de Kiev à envoyer ses réserves opérationnelles positionnées à Kramatorsk vers Artemovsk et surtout Slaviansk qui est enjeu plus important pour son corps de bataille plutôt
que Severodonetsk et Lisichansk dont l’encerclement à terme est inévitable.
Dans la zone industrielle
« Azot », des ukrainiens blessés sont évacués vers l’intérieur de l’usine
Lors de la libération de Meltikone, le 24e bataillon spécial nationaliste « Aïdar » a été détruit quasiment en totalité, jusqu’à son commandant
d’unité (Sergeï Melnichuk) qui aurait été fait prisonnier dans les combats. À noter que depuis le début de la guerre du Donbass en 2014 c’est la deuxième raclée que se prennent les
nationalistes du bataillon « Aïdar » (la précédente en mars à Volnovakha). Comme Marioupol pour le bataillon « Azov », « Aïdar » avait fait de Severodonetsk
son fief depuis qu’il l’avait conquis sur les forces séparatistes en juillet 2014. Aujourd’hui ces psychopathes qui avaient été accusés par l’OSCE de crimes de guerre ont rejoint Bandera ou leurs Kamaeraden via la justice des armes.
Même les services de renseignement britanniques qui assistent les forces ukrainiennes dans leurs combats contre les forces russes ont nommé la situation
militaire à l’Est de Kramatorsk « le boucle de Severodonetsk) et tant dans les états-majors de l’OTAN que de Kiev, plusieurs voix s’élèvent pour demander un retrait des forces
ukrainiennes du secteur (en 15 000 à Severodonetsk/Lisichansk, 4000 à Zolotoe, plus celles qui sont à Sedersk et environs). Mais face à cette logique militaire protégeant au maximum ses
personnels et matériels s’oppose une obstination politique de ne pas laisser s’achever la libération totale du territoire de la République populaire de Lougansk.
Aujourd’hui, il semble que Kiev ait choisi une option médiane, évacuant de Severodonetsk un maximum de troupes ukrainiennes vers Lisichansk tout en y
maintenant (principalement dans l’usine « Azot ») une dernière résistance articulée principalement autour des militants nationalistes (bataillon Karpatka, bataillon Légion
géorgienne, Légion internationale…) qui seront les derniers à quitter la rive gauche de la Donets ou à finir comme Azov dans les catacombes de l’usine « Azot ».
Mercenaires étasuniens de la légion
internationalepour l’Ukraine au combat dans l’usine
« Azot »
Mercenaires bélarusses du
bataillon Kalinouski au combat dans le secteur de l’aéroport
Si des poches de résistances ukrainiennes subsistent au Sud de Severodonetsk c’est autour de l’usine « Azot » que se concentre aujourd’hui la
plupart des actions en cours. D’un côté les Ukrainiens qui défendent le périmètre et tentent de garder un accès vers Lisichansk (via des franchissements de fortune) et de l’autre les
Russes et alliés qui avancent le long de la rivière Donets pour les encercler.
Dans cette zone industrielle, se trouveraient environ 2500 combattants ukrainiens dont 500 à 600 mercenaires des unités citées ci-avant mais aussi de
nombreux civils (environ 500 selon plusieurs sources dont une quarantaine d’enfants) et dont quelques dizaines sont réussi à emprunter le corridor humanitaire organisé chaque jour par les
Russes.
Ici une explosion d’une cuve de
produit chimique comme il en existe plusieurs dans l’usine « Azot »
Les combats entre les forces de Kiev et les alliés ne cessent pas et redoublant même d’intensité dans certains secteurs, mais les pertes importantes subies
par les unités ukrainiennes et leur isolement logistique ne leur permettront pas de prolonger cette tactique très longtemps. Il leur restera que 2 solutions : soit se replier dans les
souterrains de l’usine « Azot » jusqu’à leur reddition, soit tenter de s’exfiltrer vers Lisichansk via les franchissements de fortune installés depuis la destruction du dernier
pont sur la Donets.
En attendant la bataille fait rage :
Unité ukrainienne (à priori Garde
nationale) au combat depuis une école près de l’usine « Azot »
Char de combat ukrainien près de
l’usine « Azot »
Les pertes ukrainiennes sont violentes : des centaines de morts, blessés et prisonniers chaque jour auxquels il faut rajouter un nombre croissant de
déserteurs et même des cas de suicides confirmés par l’état-major ukrainien.
Déserteurs ukrainiens dans le secteur
de Meltikone
Ailleurs se sont des réservistes
ukrainiens qui se sont rendis sans se battre aux forces russo-républicaines
De l’autre côté de la rivière Donets, les forces ukrainiennes sont en train de renforcer une défense face à Severodonetsk mais aussi sur l’ensemble du
périmètre de Lisichansk, une ville de 96 km2 (trois fois Severodonetsk) et qui à moyen terme, est menacée d’un encerclement complet, notamment par les forces russo-républicaines venant du
front de Popasnaya au Sud.
Évacuer les forces de Severodonetsk est devenu compliqué car tous les ponts la reliant à Lisichansk ont été détruits y compris par elles-mêmes qui, en
voulant freiner les forces russes sont d’abord tombées dans leur propre piège quand ce n’est pas directement dans la rivière comme à Krasni Liman en mai dernier.
Un groupe ukrainien, quittant
rapidement les combatslots de la bataille de Krasni Liman en
mai dernier cherchait à rejoindre la rivière Donets et
Slaviansk oubliant que leurarmée avait détruit les ponts …
plongeon assuré !
Les forces russo-républicaines ont visiblement l’intention d’en finir avec ce dernier carré nationaliste ukrainien de Severodonetsk qui mobilise autant
leurs forces d’assaut que la propagande mensongère occidentale qui entre les pleurs de mendiant (« nous mourrons, aidez-nous ! ») et les aboiements de roquet (« nous tenons
et contre-attaquons ! ») cherche, comme pour Marioupol en avril-mai à mythifier la réalité de l’effondrement ukrainien.
Chasseurs bombardiers russes Sukhoï
25en vol
basse altitude, pour surprendre
les défenses antiaériennes, foncent vers les des positions ukrainiennes à Severodonetsk
La libération de Severodonetsk est donc un objectif prioritaire pour Moscou et qui, selon moi est bien plus politique que militaire car il restera
Lisichansk pour réellement revendiquer ce dernier bastion ukrainien encore présent sur le territoire de la République populaire de Lougansk.
Une colonne russe de BMP T
« Terminator »en approche vers le front de
Severodonetsk
Le potentiel chaudron de Severodonetsk
Lisichansk
Dans cette bataille de Severodonetsk, chaque belligérant espère transformer le bastion formé avec Lisichansk en piège où des forces ennemies pourront être
fixées et détruites :
• L’état-major ukrainien semble vouloir attirer sur cette rive gauche de la Donets surplombée par sa garnison de Lisichansk des unités d’assauts russes
qu’il espère fixer loin des autres secteurs du front et user dans des combats urbains et pilonnages d’artillerie si l’approvisionnement en armes et munitions d’artillerie est maintenu
ouvert, augmenté et préservé entre Kramatorsk et Lisichansk.
• L’état-major russe cherche visiblement à prolonger la libération de Severodonetsk par une pression offensive sur Lisichansk pour y fixer la garnison et y
attirer des renforts et surtout encercler cette ville pour la couper de ses voies d’approvisionnements et de retraite jusqu’à la destruction ou reddition des 15 000 hommes environ qui y
sont déployés auxquels pourraient se rajouter les garnisons de Zolotoe et Seversk.
Dans les 2 cas Severodonetsk apparait plus comme un appât attirant l’adversaire vers Lisichansk pour mener contre lui une stratégie d’attrition soit
défensive pour les Ukrainiens soit offensive pour les russo-républicains.
Vu les moyens colossaux de l’armée russe disponibles en réserve et les difficultés croissantes de l’armée ukrainienne je ne doute pas que ce sont les
Ukrainiens qui font tomber dans le piège de ce bastion qui finira en chaudron tôt ou tard et rien, pas même les aides de l’OTAN n’y pourront rien changer car la guerre, avant d’être un
calcul d’acier et de carburant est d’abord une histoire de sang et de cœurs.
Le piège de Lisichansk
s’ouvre
Dans cette perspective, même si l’intensité des combats menés à Severodonetsk retiennent l’attention, les regards doivent se porter sur Lisichansk dont
l’étendue (90 km2), l’altitude (150 m) et la garnison ukrainienne (environ 12 000) sont trois fois plus importantes que celles de Severodonetsk.
Sur cette vidéo ukrainienne d’un tir
antichar depuis la crète de Lisichansk dominant la rivière Donets on peut constater la difficulté d’aborder cette ville fortement défendue par un assaut
frontal venant de Severodonetsk
Ce qui est certain c’est que la ville de Severodonetsk, même libérée restera au cœur des combats et sous les bombardements ukrainiens tant que Lisichansk
restera aux mains des unités ukrainiennes qui continueront à faire de la rivière Donets la ligne de contact du front et tant que leur encerclement n’aura pas étranglé leurs
approvisionnements.
Et cet encerclement lui-même n’est pas une mince affaire pour les forces alliées cat un corridor créé à l’Ouest de Lisichansk pourra certes couper le
bastion ukrainien de ses approvisionnements de combat mais sera menacé par les feux de l’artillerie ukro-atlantiste du bastion de Kramatorsk/Slaviansk, comme l’ont prouvé les
bombardements subis par les unités russo-républicaines s’étant approchées de la route Artemovsk – Lisichansk. Mais n’anticipons pas trop car d’autres événements militaires peuvent
survenir entre temps dans ce conflit qui, tant que le régime de Kiev est maintenu, semble s’installer dans la durée, contrairement aux annonces saugrenues des propagandistes qui de chaque
côté du front de l’information sont penchés sur les boules de cristal de leurs fantasmes immatures.
Les bombardements ukro-atlantistes sur Donetsk continuent, visant des sites stratégiques et logistiques russo-républicains comme par exemple ces derniers
jours l’état-major du 1er Corps d’Armée de Donetsk ou un dépôt de munitions à Krasni Luch, mais aussi et surtout les populations civiles Donetsk dans une attrition terroriste d’une
intensité qui n’avait jamais été atteinte depuis 8 ans, portant leurs coups jusqu’au cœur des cités pourtant vides de tout objectif militaire et même souvent éloignées du front.
20 juin, nouveau bombardement
ukro-atlantiste sur Donetsk, avec des obus de 155mm français
Plusieurs personnes m’ont demandé de confirmer que ce sont bien des munitions de l’OTAN qui sont tirées: Non seulement le 155 mm dont plus de 100 unités
frappent quotidiennement Donetsk est un calibre OTAN tiré par les différents obusiers tractés ou automoteurs occidentaux livrés à Kiev, mais on peut même affirmer que le canon français
CAESAR, dont 12 exemplaires minimum sont opérationnels dans l’artillerie ukrainienne depuis juin, est impliqué dans les derniers bombardements des populations civiles de Donetsk :
De plus sur les réseaux sociaux ukrainiens des vidéos de plus en plus nombreuses montrent les Caesar français en action sur le front de Donetsk, dans des
campagnes de tir révélant la tactique employée et que j’ai déjà souvent décrite ici :
Obusier CAESAR français de 155mm
tirant sur Donetsk. À noter la la brièveté du tir pour éviter au maximum les ripostes de
l’artillerie, de l’aviation et même la géolocalisation
Les tirs frappent Donetsk partout (tous les districts ont été bombardés depuis juin) et de façon massive, utilisant soit des paniers complets de roquettes
simultanées (40x122mm « Grad » ou 16x200mm « Uragan »), soit des salves d’obusiers lourds (122, 152 et 155mm).
Pour cette seule journée du 20 juin 2022, en plus des autres calibres ukrainiens, 141 obus de 155mm « made in OTAN » ont été tirés sur le secteur
de Donetsk par l’artillerie ukrainienne.
Si les armes de l’OTAN sont de plus en plus présentes dans les bombardements ukrainiens (notamment avec les M777 étasuniens) ce n’est certainement pas
uniquement à cause de leurs portées et précisions augmentées mais aussi (et surtout) à cause de la pénurie de munitions soviétiques de l’arsenal ukrainien dont la plupart des dépôts et
usines de production ont été détruits depuis 3 mois par les tirs de missiles russes (la Roumanie a d’ailleurs décidé de relancer en urgence sa productions d’obus soviétiques au profit de
l’Ukraine, confirmant cette pénurie d’obus). L’OTAN a donc engagé un changement d’équipement du parc d’artillerie ukrainien pour lui offrir sa production industrielle: mais si environ 200
obusiers de 155mm divers sont déjà arrivés sur le front, ils ne représentent que 15% d’une aide totale (environ 50 milliards de $) qui, entre les délais d’acheminement, les formations des
servants, les bombardements russes, peine à arriver sur le front.
Alors que Macron dans une dissonance cognitive totale prétend à la fois vouloir œuvrer pour une résolution diplomatique du conflit mais aider militairement
les forces ukrainiennes à se défendre et donc prolonger le conflit, les soudards ukrainiens, comme ils en ont l’habitude depuis 8 ans terrorisent les populations russes du Donbass dans
une efficacité criminelle augmentée par les « cadeaux » de la « patrie des droits de l’Homme ».
Heureusement que 8 années de bombardements quotidiens ont inculqué des comportements et réflexes vitaux à la population du Donbass, limitant drastiquement
les victimes habituellement observées dans ces types de bombardements mais, malheureusement sans pouvoir les éviter totalement.
17 juin, un automobiliste est surpris
par l’arrivée d’un obus ukrainien au centre de Donetsk
18 juin, le reporter Graham Philips
aident des civils à quitter les quartiers bombardés du centre ville
Le résultat de ces bombardements ukro-atlantistes est que l’activité socio-économique des villes bombardées (principalement de Sud au Nord, Donetsk,
Makeevka, Yasinovataya et Gorlovka) qui déjà avait été fortement ralentie depuis la mobilisation est aujourd’hui quasiment à l’arrêt. Seuls les services bien sûr, quelques magasins de
première nécessité et quelques transports sont maintenus au milieu des alertes quotidiennes et des sirènes d’ambulances.
Beaucoup de familles ont évacué leurs enfants vers l’arrière ou la Russie tandis que beaucoup de stations services enferment leur cuves derrière des murs de
sacs de sable et que le fenêtres sont scotchées pour limiter les éclats de verre en cas d’explosion proche. et les sens restent tendus vers le ciel avec cette même habitude instinctive
qui éloigne les chaises et les lits des fenêtres…
Du côté militaire, les défenses antiaériennes et les radars, les batteries d’artilleries et les escadrilles de chasseurs bombardiers sont en alerte
maximale, jour et nuit, réagissant de plus en plus rapidement et massivement aux tirs ennemis. Ici aussi c’est une action militaire complexe, qui à défaut d’éliminer immédiatement et
totalement mène une attrition des systèmes d’armes ennemis et de leurs logistiques qui a moyen terme pas éteindre le feu de leurs canons.
20 juin, pendant les bombardements
ukrainiens sur Donetsk, des chasseurs bombardiers russes Sukhoï 25 foncent vers les points de tir repérés
dans le secteur d’Avdeevka – Pervomaïskoye
Pour conclure je veux expliquer aux personnes qui, légitimement, ne comprennent pas qu’après 3 mois d’opérations militaires russes musclées les forces
ukrainiennes aient encore la capacité de bombarder sévèrement le centre de Donetsk qu’il s’agit tout simplement de la réalité de la complexité d’un conflit de haute intensité symétrique
et dont la victoire finale, quand bien même certaine, n’est jamais acquise pour autant, tant qu’elle n’est pas actée.
Contrairement aux propagandistes de salon qui se gargarisent avec les communiqués officiels de leur choix ou les documents « OSINT » qui flattent
leurs fantasmes, la réalité du terrain est bien plus complexe et évolutive que leurs élucubrations manichéistes. Une armée lorsqu’elle est engagée au combat tente de se trouver un chemin
de survie entre les sacrifices et les adaptations et chaque secteur du front est unique et changeant même dans les caps fixes des stratégies.
Tant que le pouvoir à Kiev restera en place et que l’Ukraine restera un enjeu pour l’OTAN et une menace pour la Russie, cette guerre durera probablement
encore de longs mois, et même des années. Et dans cette cinétique tragique la libération du Donbass qui peut durer jusqu’en 2023 ne sera que la première bataille de ce conflit qui n’ose
pas encore prendre le nom de 3ème guerre mondiale.
L’ancien gros bonnet de
la CIA et du renseignement, Graham Fuller, prédit une sombre issue à la guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie en Ukraine. Sombre pour l’Ukraine, les États-Unis et l’Europe :
Contrairement aux déclarations triomphalistes de Washington, la Russie est en train de gagner la guerre, l’Ukraine de la perdre. Les dommages à long terme pour
la Russie sont sujet à débat.
Les sanctions américaines contre la Russie se sont avérées bien plus dévastatrices pour l’Europe que pour la Russie.
L’économie mondiale a ralenti et de nombreux pays en développement sont confrontés à de graves pénuries alimentaires et au risque d’une famine généralisée.
Des fissures profondes apparaissent déjà du côté européen de la soi-disant « unité de
l’OTAN ». L’Europe occidentale regrettera de plus en plus le jour où elle a aveuglément suivi le joueur de flûte américain dans sa guerre contre la Russie. En effet,
il ne s’agit pas d’une guerre ukraine-russie mais d’une guerre américano-russe menée par procuration, jusqu’au dernier Ukrainien.
Contrairement aux déclarations optimistes, l’OTAN pourrait en fait en sortir affaiblie. Les Européens de l’Ouest réfléchiront longuement à la sagesse et aux
coûts importants qu’ils devront subir pour avoir provoqué de graves confrontations à long terme avec la Russie ou d’autres « concurrents » des États-Unis.
L’Europe reviendra tôt ou tard à l’achat d’énergie russe bon marché. La Russie est à sa porte et une relation économique naturelle avec elle sera, en fin de
compte, d’une logique écrasante.
L’Europe perçoit déjà les États-Unis comme une puissance en déclin, avec une « vision » erratique et hypocrite
de la politique étrangère, fondée sur le besoin désespéré de préserver le « leadership
américain » dans le monde. La volonté de l’Amérique d’entrer en guerre à cette fin est de plus en plus dangereuse pour les autres.
Tout ce qui précède a déjà été dit sur ce site, fin février et en mars. Mais il est bon de voir que des spécialistes chevronnés du renseignement arrivent maintenant à des conclusions similaires.
Il y a deux semaines, j’écrivais que les Ukrainiens allaient bientôt atteindre un point de rupture. La « liste des pertes » publiée aujourd’hui par le
ministère russe de la Défense contient une partie supplémentaire concernant les pertes de troupes ukrainiennes qui vient étayer cette hypothèse :
Depuis le 19 mai, au cours du mois, rien que la 14e brigade mécanisée des FAU a perdu 2 100 personnes, tuées ou blessées. En raison de conditions morales et
psychologiques défavorables, 800 personnes destinées à reconstituer les pertes de cette unité ont refusé de se rendre dans la zone opérationnelle et ont accusé les officiers d’incompétence,
de corruption et de copinage dans le paiement des allocations.
Une centaine de militaires d’une unité de reconnaissance de la 10e brigade d’assaut de montagne ont été relevés de leurs fonctions de combat et transportés à
Kremenchug pour enquête.
Une partie considérable des commandants de la 30e brigade mécanisée des FAU se sont retirés de la gestion de leurs unités et refusent de remplir des tâches de
combat. Toutes sortes de prétextes sont utilisés pour simuler la maladie. La majorité des unités se sont déjà retrouvées sans aucun officier.
Une brigade mécanisée compte environ 3 500 soldats. En un mois, la 14e brigade ukrainienne a perdu deux tiers de ses effectifs. Les remplaçants ne sont pas formés
pour utiliser les équipements mécanisés (chars, APC), qui de toute façon n’existent probablement plus, et ne peuvent donc être utilisés que comme infanterie non protégée. Il n’est pas étonnant
qu’ils refusent d’être envoyés dans des conditions si désespérées.
Les dirigeants ukrainiens continuent d’envoyer de nouvelles unités vers le chaudron de Lysichansk, à l’est. Cela ne dérange pas les Russes. Leur travail consistant
à « démilitariser » l’Ukraine,
coincer davantage de troupes pour les anéantir d’un seul coup facilite cette tâche.
La distance entre la zone rouge tenue par les Russes, en haut, et la zone en bas, au niveau de la brèche la plus étroite, n’est que de 15 kilomètres. Elle n’est
traversée que par une seule route ouverte d’ouest en est, qui sert à acheminer le ravitaillement des troupes ukrainiennes à Lysichansk.
Les
combats se déroulent actuellement au-dessus de Mykolaivka, au bas de cette carte détaillée. À cinq kilomètres au nord, se trouve la raffinerie de Lysichansk. Elle sera la prochaine cible. La
dernière route vers Lysichansk passe directement au nord de celle-ci. Lorsque cette route sera sous le feu direct des Russes, le chaudron sera fermé et ceux qui s’y trouvent coincés commenceront
à bouillir. Pour ces 20 000 soldats cela signifiera se rendre ou mourir.
Si cela est encore possible, le moral des autres troupes ukrainiennes n’en sera que plus bas.
« Nous, soldats du 8e bataillon de la 10e brigade, basés près de la ville de Seversk. Nous en appelons à vous,
Monsieur le Président, Monsieur Zaluzhny, et au peuple ukrainien […] Nous exigeons la rotation immédiate de nos troupes restantes, physiquement et mentalement nous sommes à bout de forces
« .
Il est intéressant de noter que les troupes s’adressent également au général Zaluzhny, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes (FAU). C’est la première
fois que j’entends cela. L’idée de se battre à Lysichansk jusqu’au bout est venue de Zelensky et de ses conseillers civils. Zaluzhny s’y serait opposé. Il voulait que ces troupes et d’autres se
retirent et mènent une campagne plus mobile. Cela aurait raccourci la ligne de front et donné une chance de créer des réserves pouvant se reposer et se préparer à une contre-attaque ultérieure.
Selon certaines rumeurs, les conseillers de Zelensky font maintenant pression pour remplacer Zaluzhny, qui a accru sa présence dans les médias. Ils craignent probablement un coup
d’État.
La Russie a annoncé hier qu’elle avait tué 50 généraux et officiers supérieurs des forces armées ukrainiennes par un tir de missile. Le groupe se réunissait pour planifier la suite des
combats dans la région sud d’Odessa et de Kherson. Cette info semble maintenant avoir été confirmée :
Les forces armées russes ont abattu des généraux des FAU, qui étaient retranchés à l’arrière. L’administration
militaro-civile de la région de Zaporozhye a confirmé les résultats d’une frappe de missiles sur le poste de commandement des FAU près du village de Shirokaya Dacha, 57 officiers de haut
niveau ont été tués.
La nuit dernière, probablement en réponse à la frappe sur les officiers, les Ukrainiens ont tiré un missile contre une plate-forme de production de gaz et de
pétrole dans les eaux proches de la Crimée. L’installation a été endommagée. La Russie considère qu’il s’agit d’une attaque directe contre une infrastructure précieuse située sur son territoire
et elle y répondra probablement avec force.
Hier, la Lituanie a annoncé qu’elle interdirait immédiatement aux marchandises russes visées par les sanctions de l’UE de transiter du Belarus vers
l’enclave de Kaliningrad, située sur les rives de la mer Baltique, qui est un territoire russe. Cette mesure est contraire à plusieurs accords internationaux qui garantissent un accès sans
entrave de la Russie à la ville. La Russie n’a pas encore annoncé de réponse à cette nouvelle provocation.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Sur ce front Nord du Donbass, l’état-major a opté une stratégie de mouvement fondée sur la sécurisation prioritaire de ses troupes d’assaut qui avancent sur
4 secteurs distincts dans une combinaison tactique du feu de l’artillerie qui permet de détruire l’avantage défensif des ukrainiens et préparer les assauts progressifs des russes et
alliés,
Au Nord, vers Slaviansk
A l’Est, vers la libération totale de Severodonetsk
Au Sud Est, vers Zolotoe
Au Sud, vers Artemosk
Forces russes entrant dans les
quartiers résidentiels libérés (et évacués) de Severodonetsk
pour le dernier assaut sur la zone industrielle
« Azot », avant d’engager ensuite la bataille pour la libération
de Lisichansk
De son côté, l’état-major ukrainien est arcbouté à 3 priorités :
Maintenir opérationnel un réseau de routes approvisionnant à l’Est de Kramatorsk le bastion de Severodonetsk/Lisichansk.
Résister le plus longtemps possible à Severodonetsk pour permettre l’arrivée de renforts matériels de l’OTAN et humains ave les brigades en
formation,
Se préparer à la bataille de Slaviansk, au Nord de Kramatorsk dont les défenses sont déjà bombardées par l’artillerie russe.
T72 polonais arrivant sur le front de
Severodonetsk Lisichansk avec des appuis
d’artillerie
Dans Severodonetsk, des combats font toujours rage autour de cette usine « Azot » dont l’encerclement final par les forces russes et leurs alliés
n’est plus qu’un question d’heures, et si les ukro-atlantistes repliés dans ce Kombinat chimique datat de l’époque soviétique ne profitent pas de l’entrouverture existant encore au Sud de
leur position pour tenter de rejoindre le reste du bastion situé à Lisichansk (de l’aure côté de la rivière Donets), alors nous assisterons probablement à une répétition du scénario
d’Azovstal (entre le 21 avril et le 15 mai) ou plus de 2300 militants des dernières unités ukrainiennes de Marioupol s’étaient fait piéger comme des rats dans les souterrains de
l’aciérie.
Vue aérienne de la zone industrielle
« Azot »
« Azot », l’usine chimique de Severodonets est certes moins étendue que Azovstal mais elle dispose des mêmes caractéristiques infrastructurelles
et humaines :
• Complexe industriel lourd disposant de bâtiments solides et élevés et de souterrains profonds et bétonnés (anciens abris antiatomiques
soviétiques),
• 2000 à 2500 combattants retranchés parmi lesquels de nombreux nationalistes ukrainiens et des mercenaires occidentaux plus nombreux qu’à Marioupol,
• De nombreux civils (entre 200 et 500) toujours bloqués dans l’usine par les forces de Kiev pour servir de bouclier humain contre les tirs et d’otages pour
éventuellement s’exfiltrer.
Aujourd’hui l’étau se resserre autour des derniers combattants ukrainiens restés dans Severodonetsk et qui se sont retranchés à l’abri des souterrains de
l’usine Azot et de leurs otages civils tandis qu’en surface, la présence des citernes chimiques limitent les tirs des forces alliées les encerclant.
Après avoir refusé l’évacuation de la totalité des civils qui étaient dans le complexe industriel, les forces ukrainiennes depuis 2 jours tentent des
négociations pour qu’ils puissent être évacués vers Lisichansk en même temps que leur propre repli militaire vers cette deuxième ville du bastion. Proposition évidemment refusé par
l’état-major russe qui demande que soient utilisés les corridors humanitaires déjà opérationnels vers la République populaire de Lougansk, en proposant aux forces ukrainiennes présentes
de déposer les armes et se rendre.
Dans un précédent article
sur les occidentaux venus se battre pour le « Banderistan » étasunien, j’avais partagé une troisième vidéo de mercenaires étasuniens au combat dans Severodonetsk. Leur
effectif exact n’est pas connu mais ont été confirmées des groupes de britanniques, d’étasuniens, de polonais et même de brésiliens appartenant soit à des bataillons spéciaux
nationalistes soit à cette « Légion Internationale pour la Défense de l’Ukraine » qui compterait sur l’ensemble du front entre 3000 et 20 000 selon les sources extrêmes
s’intéressant à elle.
Extrait de cette vidéo montrant les
mercenaires étasuniens au combat près de l’usine
« Azot »
Dans cet article précédent le tweet d’un mercenaire US dénonce déjà les pertes importantes subies par cette légion internationale et depuis, d’autres
témoignages et documents le confirme : « it is a absolute shit ! »
Evacuation de mercenaires étasuniens
blessés vers les franchissements de fortune
installés
sur la rivière Donets pour tenter de
rejoindre Lisichansk
Autour de la zone industrielle « Azot » de violents combats continuent entre les forces ukrainiennes dont on estime leur effectif entre 2000 et
2500 combattants et les forces russo-républicaines qui progressent en sécurité mètre par mètre. Contrairement à l’aciérie d’Azovstal dont l’immense surface et la rareté de sites chimiques
permettaient des bombardement massif de son périmètre, l’usine Azot est plus insérée dans l’espace résidentiel et surtout dispose de plusieurs cuves de produis chimiques extrêmement
dangereux. les forces alliées doivent donc avancer prudemment avec dans certaines zones des appuis feu limités à l’aviation d’attaque au sol seule qui peut garantir des tirs de précision
aux rayonnements limités.
Chasseurs bombardiers Sukhoï 25 russes
en action
au dessus de Severodonetsk
Le principal problème pour les forces ukrainiennes de Severodonetsk est que les 3 ponts les reliant au bastion ukrainien de Lisichansk ont été détruits et
que leur imbrication urbaine avec les forces russes ne permet plus un appui d’artillerie efficace pour leurs défense. Du coup les évacuations sont longues, difficiles par les moyens de
fortune organisés sur la rivière Donets et surtout vulnérables car dès que les ukrainiens s’éloignent de la ligne de contact ils se retrouvent sous le feu de l’artillerie russe.
Dans les zones résidentielles libérées par les forces alliés, la situation reste très tendue car les ukrainiens poursuivent leurs bombardements depuis
Lissitchansk et le principal travail des forces russes et républicaines sécurisant ses quartiers est d’évacuer la population loin des bombardements, Pendant les 4 derniers jours, plus de
1000 personnes ont pu ainsi être mises en sécurité loin du front.
En périphérie Sud Est de Severodonetsk, le secteur de Meltikone a été entièrement libéré par les forces russes et républicaines qui ont sécurisé la zone
jusqu’à l’aéroport de Severodonetsk inclus. Au cours de ces opérations, de nombreux soldats et militants nationalistes ukrainiens ont été fait prisonniers :
Colonne de prisonniers ukrainiens
évacués
Entre Meltikone et l’usine Azot, le 24e bataillon spécial « Aïdar » a été vaincu, laissant sur le terrain de nombreux morts et blessés. Parmi les
militants capturés on compte le commandant de « Aïdar » en personne, coupable d’avoir ordonné des exécutions sommaires et des tortures, ainsi que de beaux
« spécimens » nationalistes montrant à quel point l’Occident ukro-atlantiste est dégénéré.
Il reste quelques groupes de ce bataillon néo-nazi, encerclées par les forces alliées entre Severodonetsk et la rivière et peut-être d’autres qui ont réussi
à rejoindre l’usine « Azot ». Dans tous les cas cette unité a déjà rejoint dans les égouts de l’Histoire le bataillon « Azov » liquidé à Marioupol.
Ici un beau représentant de ces
« guerriers de lumière » défendant les valeurs de la démocratie
et des droits de l’Homme, capturé à Severodonetsk par les méchants
tchétchènes du méchant
Kadyrov du
méchant Poutine. Mais chut ! : « il n’y a pas de nazi en Ukraine ! »
Il
faut reconnaître que dans les bunkers ukrainiens, hier à Marioupol, aujourd’hui à
Severodonetsk,
demain à Avdeevka et jusqu’à Kiev, « il y a du
lourd » en crétins et criminels
Et pour finir en fanfare voici pendant la bataille de Severodonetsk l’utilisation d’un poste de tir antichar français « Milan » par… les forces
républicaines de Lougansk qui l’on trouvé dans un dépôt ukrainien capturé. Et les missiles français, que les ukropithèques ont oublié avant d’abandonner leurs positions leur sont aussitôt
restitués, avec la méthode russe bien entendu !
Poste de tir antichar français
« Milan » récupéré pour combattre les forces
ukrainiennes
dans la
bataille de Severodonetsk. « Merci Macron ! »
En conclusion
Je pense que l’état-major ukrainien a déjà retiré de Severodonetsk la plupart de ses unités régulières, fortement diminuées par 1 mois de combats et
bombardements et pour certaines, peu motivées pour s’enfermer dans un nouveau bunker fatal, et qu’il réorganise la défense de ce bastion à l’Est de Kramatorsk à partir de Lisichansk Seuls
sont restés dans Severodonetsk des têtes brulées, nationalistes des bataillons « Aïdar » « Karpaptka » and Co ainsi que des mercenaires étrangers comme les
anglo-américains, les géorgiens et autres aventuriers se jouant des films jusqu’à leurs civières.
Cependant, si les approvisionnements logistiques à l’Ouest de ce secteur sont maintenus ouverts suffisamment longtemps, il n’est pas exclu que l’armée
ukrainienne qui a déjà concentré plus de 100 000 hommes sur ce front Nord du Donbass décide d’y jeter ses dernières forces pour tenter d’y gratter un avantage pour les potentielles
négociations diplomatiques (Zelensky a encore le droit de rêver !)
En attendant la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine se poursuit dans le Donbass, contre des ukropithèques enragés et lâches qui préfèrent
bombarder des civils que d’affronter les forces russes et alliées puis de se terrer dans des bunkers, comme des rats dans des égouts, pour abandonner lamentablement leurs fantasmes
criminels.
Pour rappel de l’évolution de la bataille de Severodonetsk, voici les précédents SITREP la concernant et publiés ici :
C’est à peu près le plus
significatif des deux derniers jours de silence. Mais le silence est terminé. Certains se souviendront que le résumé militaire disait, il y a environ deux jours, qu’il n’y a pas grand-chose à
signaler car il y a très peu de mouvement sur le front. Attendez, je pense que nous savons maintenant pourquoi.
Prenons quelques extraits, quelque peu expurgés, du rapport du ministère russe de la Défense d’aujourd’hui, qui est sensiblement plus long que les rapports
précédents.
À 12h30, des missiles de haute précision à longue portée Kalibr ont été lancés sur un poste de commandement des troupes ukrainiennes près du village de
Shirokaya Dacha (région de Dnepropetrovsk).
À ce moment-là, une réunion de travail des commandants du groupe opérationnel-stratégique Aleksandriya était en cours.
Plus de 50 généraux et officiers des FAU ont été éliminés. Il s’agissait notamment de l’état-major général du groupe de Kakhovka, des troupes d’assaut
aéroportées et des unités qui opèrent vers Nikolaïev et Zaporozhye, information confirmée également
par RT.
À 08h20, des missiles longue distance de haute précision Kalibr ont détruit 10 obusiers M777 de 155 mm et jusqu’à 20 véhicules blindés de combat livrés par
l’Occident au régime de Kiev au cours des 10 derniers jours, qui se trouvaient dans une usine de transformation à Nikolayev.
Et plus loin dans ce même rapport, on voit les résultats de tirs amis des FAU, détruisant une quarantaine des leurs.
Les pertes importantes des FAU en hommes obligent le commandement ukrainien à impliquer du personnel non préparé dans les combats, malgré leur manque de
compétences nécessaires dans l’utilisation de l’armement et des équipements militaires.
À 13h30, 2 chasseurs d’assaut Su-25 de l’armée de l’air ukrainienne ont lancé une attaque contre les positions de ses unités près de Shirokoye (région de
Dnepropetrovsk).
Le discours de Poutine sur le changement du monde lors du SPIEF fournit un autre KABOOM avec son annonce que L’ère du monde unipolaire est terminée. Le futur ordre mondial,
actuellement en cours de formation, sera formé par des États souverains forts. Ce n’est rien de moins qu’une déclaration de victoire.
En ce qui concerne la ligne de front, après avoir vérifié un certain nombre de sources, le site Military Summary d’hier en fin de journée apporte toujours les
détails les plus précis.
Allez lire les deux sections du rapport du ministère russe de la Défense. C’est assez stupéfiant. Et pour un peu de couleur, faites défiler Intel
Slava Z.
Et pour rire, voyez Liz Truss : Le ministère britannique des Affaires étrangères déclare que
l’Ukraine devrait reprendre les négociations avec la Russie. Comme le ver a tourné et comme ils essaient de sauver quelque chose de leur opération ratée !
Quant à l’avenir, nous avons le chef de la RPD Denis Pushilin :
La Russie et les républiques doivent libérer l’ensemble de l’Ukraine, y compris Kiev et Lviv, déclare Denis Pushilin au SPIEF-2022.
Donc, maintenant nous savons ce qu’ils envisagent et nous savons pourquoi c’était calme pendant deux jours. Je ne pense pas qu’il soit impossible que le ministère
russe de la Défense ait reçu de nouvelles instructions, et que celles-ci soient déjà appliquées en termes d’actions actuelles et futures. Cette guerre n’est pas terminée, à moins que l’Ukraine ne
s’effondre ou que d’autres tranches de 50 unités à la fois de commandement et de contrôle des FAU ne soient éliminées par le gros Kaboom d’un Kalibr.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Sitrep Opération Z. Cela continue à grignoter et à reculer
C’est la décision de
Zelensky, dit le Chorus du Grand Recul.
« Le peuple et le gouvernement de
l’Ukraine, dirigé par le président Zelensky, doivent décider par eux-mêmes de la question des possibilités de concessions territoriales. »
– Le secrétaire d’État
américain Blinken. Selon le chef du département d’État, les États-Unis n’ont pas l’intention d’imposer leur position.
(Vous avez perdu, et vous
ne voulez pas le dire Blinken !)
Nous voyons de plus en plus de déclarations occidentales selon lesquelles l’Ukraine peut mettre fin à la guerre, via la perte de territoires. C’est du pur
désespoir pour éviter ne serait-ce qu’un iota de responsabilité pour les pertes de vies qu’ils ont causées. Ils ne savent pas comment s’en sortir mais ils doivent s’en sortir, ils
doivent sauver la face pour leur public national face à une perte spectaculaire de prestige, donc encore une fois, Zelensky est jeté sous le bus et l’Ukraine est orpheline.
La Russie, en tout cas, dit nyet ! Ce sera à nos conditions, pas aux vôtres.
Un coup de sang a frappé l’ancien commandant des forces de l’OTAN en Europe, Wesley Clark. Il affirme que sans l’intervention directe de l’Alliance, il ne sera pas
possible de mettre fin à la guerre en Ukraine. Il a bien sûr tort, mais son calcul est intéressant :
« De plus, si l’OTAN n’intervient pas en Ukraine, elle risque de se dissoudre elle-même. L’idée que le secrétaire général Jens Stoltenberg défend
maintenant, et qui trouve un soutien parmi les autres membres de l’alliance – que l’OTAN ne peut pas intervenir activement à moins d’être directement attaquée – cette idée est celle des
années 90. »
Il veut donc ordonner aux Russes de cesser le feu.
« Il est temps d’en tirer la leçon que « l’OTAN doit intervenir ». Reconnaissons officiellement cela et
ordonnons aux Russes de cesser le feu. »
Selon ce général de l’armée américaine à la retraite, l’alliance doit soit « dépasser le cadre défini, soit cesser ses
activités. » (Mais… mais, pendant tout ce temps, vous avez dit que l’OTAN était seulement une alliance défensive).
Peut-être, enfin, a-t-il compris ! L’idée ici est de repousser l’OTAN à ses propres frontières et si elle ne veut pas y aller, les Russes l’y obligeront !
Maria Zakharova, parfaitement à l’heure et au sujet lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg :
« Si vous recherchez l’objectivité des médias, mieux vaut ne pas se concentrer sur la représentation de l’Ukraine par l’Occident ».
Pendant ce temps en Chine, Xi Jinping a signé un cadre juridique sur la manière dont les forces militaires chinoises opéreront dans une guerre, qui n’en est pas
une. Comme, par exemple, une opération militaire spéciale. Et puis, Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine ont eu une conversation téléphonique aujourd’hui. « La Chine et la Russie sont prête à continuer à se
soutenir mutuellement sur les questions de souveraineté et de sécurité », selon Xi Jinping dans une conversation avec Poutine. Votre supposition ici est aussi bonne que la
mienne, mais il semble que les deux dirigeants s’attendent à davantage d’opérations militaires spéciales, ou de travail militaire/technique.
De là, passons à Dmitry Medvedev :
« J’ai vu un message selon lequel l’Ukraine veut recevoir du GNL de ses propriétaires étrangers dans le cadre d’un prêt-bail avec paiement de la livraison
dans deux ans. Sinon, l’hiver prochain, il y aura tout simplement du gel. Juste une question. Qui a dit que dans deux ans l’Ukraine existera encore sur la carte du monde ?
Même si les Américains s’en fichent désormais. Ils ont tellement investi dans le projet « anti-Russie » que tout le reste n’est qu’une broutille pour eux. »
Le Grand Recul est visible pour tous ceux qui veulent bien regarder !
Et il ne s’est pas arrêté là et a parlé des sanctions : Il s’est avéré que les personnages spécialement doués dont j’ai parlé ont commencé à réaliser que la Russie
est notre chère Patrie. Et ils ont également compris que sans notre pays, ils ne pourraient pas survivre.
Après tout, sinon ils ne recevront pas :
de la nourriture pour leurs citoyens ;
des engrais pour produire de la nourriture pour leurs citoyens ;
des sources d’énergie pour la production de nourriture et le chauffage de leurs citoyens ;
des métaux et autres produits pour la production de machines et de mécanismes pour leurs citoyens ;
du combustible pour les centrales nucléaires européennes et américaines, qui fournissent 20 à 40 % de l’électricité à leurs citoyens.
Et la liste est encore longue.
Nous attendons maintenant avec impatience le prochain paquet de sanctions européennes et les grandes décisions de Grand-père Joe en matière de sanctions, à propos
desquelles les auteurs de ces mêmes sanctions commencent immédiatement à imaginer des schémas de contournement.
Je ne vous rappellerai pas l’inflation, les prix de tous les types de carburant et les prévisions de chute des économies. Toutes les données sont accessibles au
public.
Et ce n’est que le premier mois de l’été.
Nous attendons l’automne… quand il faudra récolter les fruits des principales sanctions.
En attendant, la locomotive de leur économie de services et de monnaies numériques fonce dans le mur à toute vapeur. « Souriez, messieurs, souriez ! »
Sur le champ de bataille, c’est toujours la même chose.
Le travail du corridor humanitaire de l’usine Azot à Severodonetsk a été perturbé par la partie ukrainienne lors de son premier jour, une personne seulement en est
sortie, a rapporté l’armée de la RPD.
Certains commentaires indiquent qu’ils ne comprennent toujours pas la situation ukrainienne vis-à-vis de l’Opération Spéciale et encore moins la situation vis-à-vis
de l’évolution vers un monde multipolaire. Voici une carte ukrainienne des oblasts, suivie d’une carte de Readovka. Il suffit de comparer les deux cartes et vous verrez les progrès
réalisés.
Amarynth
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Ukraine. Le meurtre des soldats qui veulent se rendre, le bombardement des civils
C’est un problème car cela soulage la pression sur l’administration Biden pour négocier avec la Russie à propos de l’Ukraine et de la future architecture
sécuritaire en Europe.
——
Aujourd’hui, la « liste des frappes » quotidienne du ministère
russe de la Défense comprend un chapitre supplémentaire tiré du briefing oral :
Je voudrais noter que ces dernières semaines, les incidents impliquant des tirs dans le dos de militaires ukrainiens par des unités nationalistes sont devenus
plus fréquents dans les zones d’opérations militaires.
Ainsi, après une préparation au feu en vue d’une attaque des troupes russes près de Novomikhailovka en République populaire de Donetsk, plus de 30 militaires du
25e bataillon de la 54e brigade mécanisée des FAU ont décidé de déposer les armes et de se rendre.
Les militaires ukrainiens qui occupaient un bastion près de Zvioroferma ont demandé par radio au commandement de l’unité russe de cesser le feu et de fournir un
couloir de sortie.
Vers 22 heures, des militaires des FAU, munis de drapeaux blancs, ont commencé à se diriger vers les positions russes.
À ce moment-là, une unité nationaliste ukrainienne est arrivée à la forteresse dans des véhicules blindés et a ouvert un feu croisé dans le dos des militaires
de la 54e brigade des forces armées ukrainiennes. À la suite de cette fusillade, 32 militaires ukrainiens ont été mortellement blessés et tués.
Cet incident, ainsi que de nombreux autres semblables, démontre clairement qu’à cause des échecs militaires croissants et de la démoralisation des troupes
ukrainiennes, le régime nationaliste de Kiev tente d’empêcher toute retraite et reddition de ses unités par des actions punitives menées par des brigades spéciales.
Je n’ai vu aucune preuve confirmant les détails de l’incident ci-dessus. Mais il a été rapporté publiquement que des personnes assez importantes qui s’opposent à la guerre ou critiquent le régime de Zelenski se font arrêter par le SBU ukrainien (l’ancien KGB)
ou par des hommes de main « nationalistes », c’est-à-dire fascistes, et
disparaissent ensuite. Il n’est donc pas étonnant de lire que des événements similaires, à une échelle probablement plus grande, se produisent sur la ligne de front.
——
L’artillerie ukrainienne ne tirerait que 6 000 cartouches par jour, faute de munitions d’artillerie. Hier, 300 projectiles ont été tirés par l’armée ukrainienne ou par des « nationalistes » sur des zones civiles de la
ville de Donetsk, tenue par les « rebelles ». Il y a eu au moins 7 morts et 22
blessés. Graham Phillips fournit un rapport vidéo des impacts et des dommages (vidéo). Utiliser 5 % de la ration quotidienne de munitions pour terroriser les civils de Donetsk est non seulement méprisable mais aussi stupide, car ces troupes d’artillerie
vont maintenant recevoir l’attention accrue qu’elles méritent.
La RPD a demandé à la Russie d’utiliser des Iskanders et des avions supplémentaires pour détruire
l’artillerie des forces armées ukrainiennes.
Pendant ce temps, la Russie met en place un corridor humanitaire pour les civils et les troupes ukrainiennes qui se rendent et qui quittent l’usine chimique
Azot à Severodonetsk. Le dispositif est similaire aux couloirs de l’aciérie Azov à Mariupol, où il a bien fonctionné.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Les médias parlent de moins en moins de l’Ukraine mais continuent leurs mensonges
La guerre en Ukraine est
passée sous silence dans le New York
Times et le Washington Post. Ce n’est
pas le seul signe de la fin de l’hystérie guerrière et de l’enthousiasme des Occidentaux pour l’Ukraine. Si l’on fait défiler, on trouve encore des titres sur l’Ukraine dans les pages intérieures
du NYT.
L’un d’entre eux concerne
sa couverture « en direct », le titre
actuel étant le suivant :
Kiev, 31 mai (Reuters) – L’Ukraine a déclaré mardi que la Russie avait pris le contrôle de la majeure partie de la ville industrielle de Sievierodonetsk, dans
l’est de l’Ukraine, devenu un terrain vague bombardé dont Moscou a fait le principal objectif de son invasion.
Certains analystes « occidentaux » avaient depuis lors affirmé à
tort que l’Ukraine avait lancé une contre-offensive dans la ville. Cette contre-attaque n’a en fait jamais eu lieu. Les forces qui étaient censées la lancer ont été réduites à néant par des tirs
d’artillerie avant de pouvoir s’élancer. La mise à jour en direct du NYT comprend également ce titre et ce rapport :
Amnesty a déclaré que 606 civils ont été tués dans la région de Kharkiv entre le 24 février et le 28 avril, citant le chef du département médical
régional.
En enquêtant sur 41 frappes qui ont tué plus de 60 civils, Amnesty a indiqué que ses chercheurs ont trouvé des fragments de sous-munitions à fragmentation ainsi
que des morceaux de roquettes connues pour transporter de telles armes. Les armes à sous-munitions sont interdites par un traité datant de 2010, en raison du risque qu’elles représentent pour
les non-combattants, mais la Russie, l’Ukraine et les États-Unis ne font pas partie de la centaine de pays qui ont signé cette convention. L’Ukraine a également utilisé des armes à
sous-munitions pendant la guerre.
Quelque 600 civils sont morts à Karkiv en un mois. Des débris de bombes à fragmentation, que les deux camps utilisent, ont également été trouvés. Cela signifie-t-il
que ce sont les forces russes qui ont tué ces civils ?
Vraiment ?
Cela me rappelle 2008, lorsque l’organisation sœur d’Amnesty, Human Rights Watch, a publié un faux rapport sur les bombes à fragmentation pendant la guerre en Géorgie. À l’époque, l’analyste de HRW, Marc Garlasco, avait faussement identifié des bombes à fragmentation de fabrication « occidentale » qui avaient été tirées par la
Géorgie comme étant des bombes russes. Il était facile de démentir cette affirmation en vérifiant simplement les tableaux d’identification des bombes à fragmentation de HRW. (Peu après, Garlasco
a été suspendu puis licencié en raison de son penchant pour les souvenirs nazis. Son rapport, faux et démystifié, est cependant toujours sur le site web de HRW).
La première page du Washington Post renvoie également à une couverture en
direct. Le titre actuel est :
Encore une fois, l’affirmation concernant le centre de la ville de Severodonetsk est fausse. Les forces ukrainiennes en ont été « chassées » il y a 14 jours. À l’exception de la
partie industrielle occidentale, l’usine Azot, la ville est sous contrôle russe depuis le 31 mai.
La couverture en direct du WaPo comprend cette partie :
Région de Slovyansk : Les forces russes progressent vers cette ville de la région de Donetsk et ont réalisé des gains mineurs au nord de celle-ci. Les troupes
russes ont cherché à détruire les ponts sur la rivière Siverskyi Donets pour perturber le flux de ravitaillement et de renforts entre Severodonetsk et Lysychansk, mais les destructions ont
rendu difficile leur attaque réussie de Slovyansk en raison des difficultés à traverser la rivière, selon les analystes.
Voici une carte de l’est de l’Ukraine avec le rouge marquant le territoire tenu par les Russes.
Slovyansk se trouve à l’extrême
gauche de la carte. Severodonetsk et Lysychansk se trouvent à l’extrême droite de la carte. Un corbeau devra voler 60 kilomètres (37 miles) pour aller de l’une à l’autre. Maintenant, relisez le
paragraphe du WaPO et voyez si cela a un sens
géographique. Comment les ponts détruits entre Severodonetsk et Lysychansk pourraient-ils entraver une attaque sur Slovyansk ?
Les « analystes » cités par le WaPo comme sources de ce paragraphe sont l’Institut
néo-conservateur pour l’étude de la guerre, qui est largement cité comme le principal organe de propagande biaisée de l’Ukraine sur la guerre. Il semble que ce soit également la source de la fausse déclaration que les deux journaux publient sur le
centre-ville de Severodonetsk.
Passons maintenant aux vraies nouvelles : Le président américain Joe Biden a demandé à l’OTAN de mettre fin à la guerre par procuration en Ukraine dès que
possible.
C’est le même Stoltenberg qui, début avril, déclarait que l’OTAN devait se préparer à un « long chemin » en Ukraine. Qui a
ensuite déclaré que la guerre pourrait s’éterniser pendant des années. Le Jens Stoltenberg qui nous disait en mai que nous devions faire passer les valeurs avant les profits, parle maintenant de paix contre des concessions territoriales et de souveraineté.
Il semble que quelqu’un ait dit à Biden qu’il n’y a aucune chance pour les Démocrates de gagner les élections de mi-mandat si le prix de l’essence reste supérieur à
5 dollars le gallon. Ou peut-être que cet article du NYT de samedi lui a mis la puce à l’oreille :
Lors d’interviews, des dizaines de responsables Démocrates, de membres du Congrès et d’électeurs frustrés ont exprimé des doutes sur la capacité du président à
sauver son parti en difficulté et à combattre les Républicains.
Peu importe.
La Russie est en train de gagner la guerre. L’Ukraine a perdu la guerre et va également perdre une grande partie de son territoire. Sa « résistance » à l’inévitable, alimentée par
l’Occident, y a veillé. Les États-Unis et l’OTAN le reconnaissent désormais.
Malheureusement, certains des conseillers de Zelenski sont toujours incapables de le reconnaître : Михайло Подоляк @Podolyak_M – 7:12 UTC – 13 Juin 2022
Soyons direct, pour mettre fin à la guerre nous avons besoin de la parité en armes lourdes :
1000 obusiers calibre 155 mm ;
300 MLRS ;
500 chars ;
2000 véhicules blindés ;
1000 drones.
La réunion du Groupe de contact des ministres de la défense se tient à Bruxelles le 15 juin. Nous attendons une décision.
« Pour mettre fin à la
guerre » … L’Ukraine a besoin d’autant d’armes qu’elle en avait au début de la guerre ? Qu’est-il arrivé à ces armes ? Aura-t-elle aussi besoin de 50 licornes roses ?
C’est terminé. Quant à la quantité de territoire que l’Ukraine devra céder, c’est la Russie qui le décidera.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Dans le Nord du Donbass, les forces russes gardent l’initiative des opérations et, certes très lentement, elles avancent, concédant des pertes régulières
qui semblent être le prix à payer pour éviter l’enlisement du conflit dans une nouvelle guerre de positions d’où personne ne sortira vainqueur.
Vue de l’extérieur, ce conflit est très intéressant car il laisse entrevoir l’évolution de la guerre dans cette époque charnière où se côtoient sur le champ
de bataille des moyens et tactiques du XXe siècle fondée sur une stratégie de manœuvre massifiée autour de la puissance classique des blindés et de l’artillerie notamment et les
technologies post-modernes naissantes comme l’acquisition décentralisée du renseignement, la numérisation du champ de bataille qui rééquilibrent les rapports de forces et augmentant
l’espace tridimensionnel du combat au profit d’une fluidité d’unités d’infanterie mécanisées, réduites et polyvalentes et de plus en plus autonomes et mobiles.
Et, après 3 mois de guerre de haute intensité les forces russes et ukrainiennes sont tenues de garder un pied de chaque coté de cette période transitoire de
l’évolution militaire pour sécuriser les évolutions stratégiques et technologiques expérimentées sur le terrain, car elles ne sont pas encore suffisantes pour orienter seules le cours des
batailles vers la victoire.
Kiev, malgré une défense honorable, est toujours dans l’incapacité de reprendre l’initiative par des contre-offensives territoriales importantes et durables
et Zelensky sait pertinemment que tout territoire historiquement russe repassant sous le contrôle de Moscou sera définitivement perdu pour l’Ukraine agonisante.
Aussi l’état-major ukro-atlantiste a-t-il décidé semble t-il de s’accrocher le plus longtemps possible et coûte que coûte à ce Donbass russe, fantasmant sur
un épuisement militaro-industriel de la Fédération de Russie quand ce n’est pas sur un renversement du gouvernement Poutine.
Plutôt que de se retirer à l’Ouest sur une ligne de défense plus viable le long du Dniepr, l’état-major ukro-atlantiste a décidé de s’accrocher et même de
renforcer ses derniers bastions du Donbass dont les encerclements par les forces russo-républicaines sont pourtant inéluctables. Ainsi par exemple du bastion ukrainien d’Avdeevka, à 10 km
au Nord de Donetsk, qui a reçu en renfort 3 nouvelles unités d’infanterie et un groupe d’artillerie (qui a intensifié les bombardements sur la ville), ou des bastions de
Severodonetsk/Lisichansk, Slaviansk/Kramatorsk et Artemovsk/Soledar qui forment l’ossature ukrainienne sur le Front Nord du Donbass.
S’accrocher au front Nord du Donbass est à la fois politiquement logique et militairement insensé car la seule défense de ce triangle compris entre Izioum
au Nord, Severodonetsk à l’Est et Gorlovka au Sud capte plus de 14 brigades ukrainiennes si on rajoute les forces auxiliaires des bataillons nationalistes et de mercenaires, soit
plus d’un tiers des forces ukrainiennes encore opérationnelles, parmi les meilleures, et dont la destruction serait le coup de grâce achevant l’Ukraine militaire.
En face de ce corps de bataille ukrainien, l’état-major russe a déployé, avec les forces républicaines, plus de 50 groupes bataillonnaires tactiques appuyés
par une demi douzaine de brigades d’artillerie ainsi que des forces spéciales et auxiliaires comme la garde rouge tchétchène (Groupe « Akhmat ») ou des sociétés militaires
privées (Groupe « Wagner »).
Mais la puissance obtenue par les forces alliées malgré un rapport de force terrestre quasiment équilibré provient surtout de leur parc d’artillerie qui est
2 à 3 fois supérieur à celui des forces ukrainiennes et dispose d’un stock de munitions incomparable.
Lance Roquettes Multiples de 122mm
« Grad » de la République populaire de
Lougansk
en action contre des positions ukrainiennes à
Severodonetsk
Le rapport de forces d’assaut sur la ligne de contact est de 1 contre 1 environ mais, alors que les ukrainiens jettent toutes leurs forces dans les
batailles, les russes ont d’une part un net avantage dans les appuis feux (artillerie et aviation) et disposent d’une réserve opérationnelle pour mener des offensives décisives. et qui
ont permis dans le courant du mois de mai de remporter des victoires décisives pour la suite des opérations :
• Le 7 mai, la conquête de Popasnaya a
permis de constituer une tête de pont multidirectionnelle vers Lisichansk, Artemovsk et Gorlovka,
• Le 13 mai, la conquête de Roubijnoe,
a engagé l’encerclement par le Nord de Severodonetsk, dont la bataille commencera 1 semaine après,
• Le 27 mai, la conquête de Krasni
Liman prive Slaviansk de son point d’appui Nord et permet d’organiser une base arrière pour son encerclement russe.
La situation militaire sur ce front Nord Donbass reste aujourd’hui toujours articulée autour de ces 3 secteurs ( Severodonetsk, Krasni Liman et Popasnaya)
:
1. Dans le secteur de
Severodonetsk
Dans la partie occidentale de Severodonetsk les dernières unités ukrainiennes tentent de maintenir une résistance principalement dans 2 secteurs de la zone
urbaine :
• À l’Ouest du centre ville, autour de l’usine « Azot », d’où une partie des civils a pu être évacuée. Les combats et les bombardements
réciproques (les ukrainiens tirant depuis les hauteurs de Lisichansk) ont redoublé d’intensité selon l’ensemble des observateurs.
Les combats font toujours rage dans
l’Ouest de Severodonetsk, de la zone industrielle
« Azot » jusqu’à la rivière Donets avant
Lisichansk ainsi que dans les localités au Sud Est de
la ville
Autour de de l’usine « Azot », les forces russes ont réussi à conquérir un des block-posts ukrainiens ceinturant la zone industrielle, permettant
à des civils qui y étaient bloqués de pouvoir évacuer sous leur escorte les combats en cours. Mais il resterait encore entre 300 et 500 civils dans le kombinat bunkérisé par les forces de
Kiev.
• Au Sud du centre ville, autour de l’aéroport et jusqu’à la périphérie de Meltokine, une localité au Sud Est de Severodonetsk qui contrôle la route T1306
permettant d’accéder à la ville par l’Est.
Force est de constater que si les forces ukrainiennes réussissent à opposer une résistance farouche aux forces russes et républicaines, c’est principalement
grâce à des positions défensives avantageuses et notamment celles qui peuvent les appuyer depuis les hauteurs de Lisichansk. D’où l’intensification des bombardements russes sur les
quartiers ‘Est de cette ville surplombant la rivière Donets.
Vue panoramique de la ville de
Severodonetsk bombardée où la colonne
de fumée noire marque l’emplacement de l’usine « Azot »
À ceux qui sont surpris d’apprendre qu’il y a encore des résistances ukrainiennes dans Severodonetsk où pour d’autres que les forces russes continuent d’y
progresser méthodiquement, je réponds juste qu’il leur faut arrêter de gober les communiqués fallacieux des propagandistes de tous bords.
Un conflit de haute intensité et symétrique n’est ni tout blanc ni tout noir, il n’est qu’un enchevêtrement de succès et de revers militaires subis de
chaque côté du front avec des gains et des abandons de territoires, des pertes humaines et matérielles qui souvent sont le prix terrible à payer pour obtenir une victoire finale (ainsi
pour e corps d’armée de le République populaire de Donetsk qui a déjà perdu 50% de ses effectifs (2057 tués, 8526 blessés) entre le 18 février et le 9 juin).
Un des derniers T64 BM
« Bulat » ukrainien encore opérationnel à Severodonetsk, au Sud
de l’aéroport
Sur la rivière Donets le dernier pont reliant Severodonetsk à Lisichansk (pont Proletarsky) qui était encore praticable aux véhicules osant défier les
bombardements a été détruit (au Nord de la ville) et le second (au Sud de la ville) déjà fortement endommagé a été à nouveau touché plusieurs fois par des obus.
Dans les dernières résistances ukrainiennes de Severodonetsk on compte des militants nationalistes des bataillons spéciaux ukrainiens mais également des
mercenaires de la Légion International Ukrainienne parmi lesquels de nombreux britanniques et étasuniens comme ce Jordan Gatley, « ex » soldat de sa majesté et tué ce 11
juin.
Ici un groupe de mercenaires
étasuniens au combat dans le secteur de l’aéroport de
Severodonetsk
Dans les bombardements et combats en cours, les forces ukrainiennes subissent d’importantes pertes quotidiennes : Tués, blessés et prisonniers qui partent
rejoindre les milliers d’autres déjà capturés depuis 3 mois. De l’aveu même des responsables politiques ukrainiens, entre 60 et 100 soldats ukrainiens meurent chaque jour dans le seul
Donbass (dixit Zelensky) et entre 150 et 200 sur toute la ligne de front entre Kharkov au Nord et Kherson au Sud (dixit Arestovitch). Lorsque l’on sait que le ratio des blessés est 3 à 5
fois supérieur aux tués, il s’agit ici d’une hémorragie humaine dramatique et militaire irrécupérable (2 bataillons par jour en moyenne).
Du côté des alliés, les pertes dont les chiffres exacts ne sont pas connus, sont également sensibles, principalement à cause de l’attitude offensive des
unités qui sont souvent obligées de se mettre à découvert pour donner l’assaut. Mais cette réalité tactique est atténuée justement par l’action destructrice de l’artillerie qui précède
les attaques et assomme les forces ukrainiennes.
Prisonniers ukrainiens près de l’usine
« Azot »
Au vu des positions défensives ukrainiennes de Lisichansk qui dominent la ville de Severodonetsk, il est probable que l’état-major russe renonce à un assaut
frontal et décide d’aborder cette deuxième ville du bastion (dont la garnison est également plus importante) par un contournement venant soit du Nord-Ouest, soit du Sud-Ouest.
Les ponts ayant été détruits, et avec eux la logistique des derniers ukrainiens encore dans la ville, il est probable que la ville de Severodonetsk tombe
maintenant rapidement, d’ici peut-être quelques jours maximum. Reste l’inconnu du secteur Sud, du côté de l’aéroport où les ukrainiens semblent avoir une plus grande profondeur tactique
pour des manœuvres et quelques véhicules d’appui pour tenir un peu plus longtemps.
2. Dans le secteur de
Slaviansk
C’est dans le secteur de Slaviansk qu’a eu lieu l’évolution majeure de ce front Nord Donbass, car non seulement les forces russes sont parvenues à conquérir
le territoire de Slaviansgorsk que les ukrainiens contrôlaient encore sur la rive gauche de la Donets, mais également à franchir (enfin) cette dernière pour établir deux têtes de pont en
direction de Slaviansk dont la périphérie Nord n’est plus qu’à 20 km.
Prétendre comme certains pressés que « la bataille de Slaviansk » a commencé est prématuré, car les défenses extérieures de la ville ne sont pas
sur la ligne de contact, même si des bombardements à distance ont commencé à les cibler systématiquement.
Le 10 juin 22, l’artillerie russe
pilonne des positions ukrainiennes près du de Raygorodok
au Nord Est de Slaviansk avec des LRM de 300mm
« Smerch »
Cette bataille commencera lorsque les forces russes auront pris le contrôle de la route M03 qui mène à cette première ville du plus grand grand bastion
ukrainien du Donbass qui avec Kramatorsk fait 70 km2 (contre 24 pour Marioupol) et dont le corps de défense est estimé entre 50 000 et 70 000 hommes.
3. Dans le secteur de
Artemovsk
Dans le Sud Est du Slaviansk/Kramatorsk se trouve le saillant russo-républicain réalisé grâce à la libération de Popasnaya, laquelle a ouvert la route vers
le Nord (Lisichansk) vers l’Ouest (Artemovsk, Soledar) et vers le Sud (front de Gorlovka).
Aujourd’hui les forces alliées mènent dans ce secteur 3 objectifs :
Fermer le chaudron de Zolotoe (entre 2 et 4000 ukrainiens) ce qui ouvrira la route vers le Sud de Lisichansk
Continuer une progression vers le Nord pour contrôler les routes d’approvisionnement entre Kramatorsk et Lisichansk
Se rapprocher de Artemovsk (Bakhmut pour les ukrainiens) pour l’encercler ainsi que Soledar, ce qui permettra ensuite de continuer vers
Konstantinovka
Dans ces offensives le groupe Wagner est de plus en plus présent, démontrant la stratégie du Kremlin de faire appel au volontariat plutôt que de dégarnir
des régions militaires sensibles ou pire, faire appel à une mobilisation, même partielle. Ce conflit doit rester au maximum dans le cadre d’opérations militaires spéciales et non d’une
guerre qui réorienterait le contrat social entre les populations et le pouvoir et impacterait l’économie intérieure.
En conclusion
Les brigades d’artillerie russes et républicaines ont intensifié leurs bombardement sur ce front Nord Donbass, touchant par exemple, rien que pour la
journée du 12 juin 247 cibles de combat, 13 postes de commandement, 63 positions de tir d’unités dont 7 systèmes de missiles balistiques ukrainiens; annonçant leur intention de doubler
leurs efforts pour achever la libération totale des républiques du Donbass.
L’enjeu pour Kiev est énorme Abandonner le Donbass reviendrait à une capitulation politique et s’y accrocher revient à sacrifier son meilleur corps de
bataille dans une défaite annoncée. L’une comme l’autre des options poursuivra la désintégration du pays et accélérera la chute du régime atlantiste de Kiev.
Lorsque la chute de Severodonetsk sera actée, il est possible que les crises internes de l’état-major ukrainien se ravivent et redistribuent les cartes
décisionnelles à Kiev.
En attendant, les « ukropithèques » continuent de jouer leur rôle d’idiots utiles sacrifiables et sacrifiés sur l’autel de la marchandise
mondialiste et, je dois le reconnaître, avec un certain zèle militaire qui force le respect dû à un adversaire qui se bat jusqu’au bout (il ne faut pas comme certains généraliser tous les
combattants ukrainiens aux soudards nationalistes ou aux pleutres qui désertent).
Rappel : Nous n’avons aucune idée de l’objectif final russe, sauf
pour cette partie de l’Opération spéciale, la démilitarisation et la dénazification des deux républiques du Donbass.
Le blogueur
gpovanman résume la
semaine dernière comme suit :
Ces derniers jours n’ont pas vu de réelles percées dans le conflit ukrainien. La Russie n’ayant pas prévu qu’il y en aurait, ce n’est pas une surprise. Il y a
cependant suffisamment d’autres sujets pour nous donner une idée de ce que l’avenir peut apporter.
Dans un environnement
plus large, à peu près tout le monde dans l’UE et aux États-Unis, ainsi qu’à l’OTAN, essaie de faire marche arrière en changeant de discours.
Ainsi,
(1), le vieux Kissenger a été dépoussiéré à nouveau, et il pontifie : « La question sera maintenant de savoir comment mettre
fin à cette guerre. A son terme, il faudra trouver une place pour l’Ukraine et une place pour la Russie – si nous ne voulons pas que la Russie devienne un avant-poste de la Chine en
Europe. »
Ai-je dit que la Chine se réchauffe ?
Et que les bellicistes portent désormais un nouveau regard sur la Chine ? Il est inconcevable pour cet axe occidental du mal et cet empire du mensonge, que nous puissions vivre sans une grande
guerre, car cela conduirait à une implosion occidentale plus rapide. Jetez un œil au discours du général Wei Fenghe, conseiller d’État et ministre de la défense nationale de la Chine. Il ne mâche
pas ses mots et dit clairement que la Chine se battra.
(2) Une tête parlante portant le nom mémorable de Sikorsky, membre de l’UE et ancien ministre polonais de la défense, tente d’évoquer la possibilité que l’Occident
fournisse à l’Ukraine des armes nucléaires pour vaincre la Russie. Mais le discours sur une victoire glorieuse de l’Ukraine s’atténue.
(3) Stoltenberg de l’OTAN nous fournit ce commentaire, mais tout dépend de l’Ukraine, dit-il. (Rappelez-vous les notes des sitreps précédents selon lesquelles
l’Ukraine est en train de devenir rapidement orpheline. Pour ajouter à cela, tout le monde en a assez de Zelenski).
« La paix est possible », dit Stoltenberg. « La seule
question est de savoir quel prix vous êtes prêts à payer pour la paix. Combien de territoires, combien d’indépendance, combien de souveraineté… êtes-vous prêts à sacrifier pour la paix
? »
La nouvelle pour ces augustes messieurs est simple. Vous avez de la barbe à papa dans la tête. Vous ne pouvez pas apaiser la Russie avec un territoire qu’elle a
déjà, ou qu’elle prendra. Ce n’est pas à vous de le donner. La Russie décidera exactement ce qui arrivera à l’Ukraine, comment et quand. Cette Grande Marche Arrière ne fera aucune différence dans les
décisions de la Russie, car la question centrale est la restructuration de l’ensemble de l’appareil structurel de sécurité européen, de telle sorte que la Russie ne soit pas menacée. Les
prochaines étapes de la Russie nous donneront un meilleur aperçu de la manière dont elle compte y parvenir.
Jetez également un coup d’œil à Andrei
Martyanov, qui s’est livré à un véritable délire en détaillant une fois de plus la force militaire russe.
Le ministère russe des Affaires étrangères a publié hier cette carte pour la Journée de la Russie.
On peut y lire « nous leur avons demandé gentiment de ne pas s’étendre
vers l’est » à côté d’images des chevaliers teutoniques, des Polonais, de Napoléon et des Allemands. Et une case vide à remplir avec la Chose actuelle.
L’Ukraine craint que le soutien de l’Occident ne s’estompe à mesure que les médias se désintéressent de la guerre. Les coûts et les pertes augmentent, mais Kiev
prévient que le conflit avec la Russie se normalise dans l’esprit des gens, chez eux et à l’étranger.
Berletic poursuit :
« SI » le conflit ukrainien était vraiment aussi important que le prétendent ses ingénieurs et ses commanditaires, ce ne serait pas le cas. L’Occident
ne fait que se présenter comme ayant un impératif moral, soutenu par des cascades de relations publiques. La Russie, elle, en a vraiment un – et avoir un impératif moral est l’une des
conditions essentielles pour gagner un conflit.
Alors que cette Grande
Marche Arrière, qui n’est qu’un autre prétexte et une tentative de changer le récit, prend de l’ampleur, les forces russes gagnent ville par ville, zone par zone, délibérément, résolument,
sans faiblir et maintenant plus rapidement. Selon les dernières estimations dont j’ai connaissance, la région de Lougansk a été nettoyée à 95 %, tandis que dans la république du Donbass, il reste
encore du travail à faire, 50 % de la zone étant encore sous le feu des combats ou risquant de l’être.
Pourtant, nous entendons de plus en plus de commentaires selon lesquels le front s’est effondré, que les forces ukrainiennes ont la tête accrochée à leur jugulaire
et que la seule raison de la poursuite de la bataille est que la plupart des forces ukrainiennes sont incapables de concevoir le concept de déposer les armes.
C’est exactement la raison pour laquelle le Military Summary Channel reste une très bonne source, car il ne prétend pas que ce qui reste des forces ukrainiennes
vaincues, ne peut pas encore se battre.
Les forces de Kadyrov sont renforcées si vous prêtez attention à sa
chaîne. Alors que les forces ukrainiennes sont décimées, nous savons que leur tactique consiste à se déplacer dans les écoles et autres zones civiles et à utiliser littéralement les civils
comme écrans au feu. Le nettoyage de ces zones est un travail très fin pour Kadyrov et ses hommes et ils y excellent.
Les détails à la fin du 12e jour du mois de juin :
Nous passons lentement de cette phase active de l’Opération spéciale à la suivante, sans que la Russie n’ait encore fait la moindre allusion à ce qu’elle
sera.
Amarynth
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Arrêtez le déni : L’Ukraine est une guerre par procuration qui mènera à une guerre mondiale plus large
Par Brandon Smith − Le 19 mai 2022 − Source Alt-Market
Au début de l’incursion
russe en Ukraine, j’ai soutenu dans mon article « L’ordre
issu du chaos : comment le conflit ukrainien est conçu pour profiter aux globalistes« ) que les troupes américaines seraient sur le terrain dans quelques mois. J’avais tort – Il
s’avère que les militaires américains et européens étaient DÉJÀ sur le terrain. L’Ukraine était une guerre par procuration depuis le tout début.
Mais qu’est-ce qu’une guerre par procuration, en réalité ? Cela signifie que les troupes russes combattent les soldats ukrainiens qui sont mêlés à
des « conseillers » occidentaux et
très probablement à des forces spéciales américaines et européennes, sans parler des agents des services de renseignements américains qui utilisent toutes les technologies de collecte
d’informations à la disposition du ministère de la Défense. En d’autres termes, les soldats russes sont tués par des moyens occidentaux. Certains pro-Ukraine pourraient se demander en quoi cela
constitue un problème ?
Pour comprendre la gravité de cette situation, nous devons d’abord en examiner la signification historique.
L’événement historique le plus proche auquel je pourrais rapprocher l’Ukraine est le Vietnam, lorsque les éléments communistes du pays recevaient une aide
constante, des armes et même des troupes de la Chine, ainsi qu’une aide monétaire et technologique de l’Union soviétique. Le Vietnam était essentiellement une arène « sûre » ou un match en cage entre l’Occident et
le communisme ; un endroit où les acteurs du paradigme pouvaient s’affronter sans risquer un échange nucléaire plus important. Les globalistes pouvaient s’asseoir, se détendre et regarder le
spectacle pendant que des Américains sacrifiaient leur vie pour un conflit qui n’avait pas lieu d’être.
La situation en Ukraine est similaire, mais les enjeux sont cette fois beaucoup plus élevés. C’est probablement la raison pour laquelle les médias grand public et
la Maison Blanche ont nié en bloc que l’Ukraine soit une guerre par procuration, et ont constamment minimisé l’implication complexe des moyens militaires occidentaux. Le fait est que l’Ukraine
serait déjà complètement tombée si la Russie n’avait pas été confrontée à une force mandataire composée d’éléments de soutien américains et européens fournissant des renseignements, des armes et
probablement un soutien cinétique direct.
Dans mon article intitulé « L’Ukraine
apprend la valeur d’une population armée, mais bien trop tard« , publié le 2 mars, j’ai noté que les programmes de « milice » ukrainiens mis en place à la dernière
minute, alors que les troupes russes traversaient rapidement le Donbass, n’étaient qu’un spectacle secondaire. Les médias agissaient comme si des citoyens n’ayant reçu qu’une formation de deux
semaines allaient faire une différence dans la guerre ; c’était absurde. À mon avis, le récit de l’insurrection était destiné à couvrir des moyens occidentaux bien entraînés, déjà en place et
dotés d’une technologie antichars et antiaérienne avancée. Comme je l’ai déclaré dans cet article :
Aujourd’hui, alors que la Russie envahit le pays, les Ukrainiens n’ont même pas mis en place des mesures [de défense] de base. Leur capacité à repousser les
Russes repose sur les systèmes de missiles américains tels que le Javelin, qui sont régulièrement acheminés vers l’armée ukrainienne.
En outre, les méthodes utilisées par les forces ukrainiennes pour tendre des embuscades aux colonnes de blindés russes sont plutôt avancées et familières. Je
soupçonne la possibilité qu’il y ait des « conseillers » militaires extérieurs (peut-être des conseillers américains) sur le terrain en ce moment même en Ukraine. Les tactiques
d’embuscade avancées de type guérilla et les résultats obtenus ressemblent à la formation souvent dispensée aux bérets verts ou aux SAS. Le Royaume-Uni a envoyé des armes antichars et un
petit groupe de « formateurs » en Ukraine en janvier.
Je me trompe peut-être, mais si c’est le cas, il serait diplomatiquement désastreux de découvrir que de telles équipes de conseillers participent aux
combats…
Peu de temps après que j’ai écrit ces lignes, un flot de fuites d’informations a révélé que l’implication militaire des États-Unis et de l’UE était bien plus
profonde que je ne le pensais.
Georges Malbrunot, journaliste français et correspondant international senior du Figaro, est revenu d’Ukraine avec des révélations selon lesquelles les Américains
sont « directement
en charge« de la guerre sur le terrain. Il a ajouté que lui et les volontaires avec lesquels il était ont « failli être arrêtés » par les officiels et
qu’ils ont été contraints de signer un contrat « jusqu’à la fin de la guerre », qui les privait du
droit de parler au public des circonstances dont ils étaient témoins.
Citant une source du renseignement français, Malbrunot a également tweeté que des unités SAS britanniques « sont présentes en Ukraine depuis le début de la guerre, tout
comme les Deltas américains ».
Cela était évident au vu des tactiques avancées utilisées par les forces « ukrainiennes » pour bloquer l’avancée russe,
mais les témoignages de première main confirment que le problème est réel. Le New York Times et d’autres médias ont publié de rares
aveux sur l’implication des États-Unis dans le partage de renseignements avec les Ukrainiens, qui ont directement conduit à la mort de plusieurs généraux russes ainsi qu’à la destruction
d’actifs majeurs tels que des avions de transport de troupes et le navire amiral russe Moskva.
Entre-temps, les responsables du Pentagone et Joe Biden n’ont cessé de nier que l’Ukraine est une « guerre par procuration ». Si ce n’est pas une guerre
par procuration, alors je ne sais pas ce que c’est. Sans l’implication des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’UE, il n’y a PAS de guerre. Elle serait déjà terminée et l’Ukraine se serait rendue
depuis des semaines.
Les gens peuvent se demander si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Comme je l’ai mentionné dans de nombreux articles, je n’ai pas d’avis sur la question, car
l’ensemble de l’événement semble être une distraction par rapport à la menace beaucoup plus importante du déclin économique mondial et de la crise inflationniste. Ce qu’il faut retenir ici, c’est
qu’il s’agit bien d’une guerre par procuration et que la présence même de moyens militaires américains et européens sur le terrain en Ukraine pourrait servir de justification à la Russie pour
étendre ses opérations bien au-delà de la région du Donbass.
Non seulement cela, mais cela justifie également des tactiques plus larges qui visent directement les États-Unis et l’Europe. Par exemple, une guerre par
procuration permet à la Russie de plaider raisonnablement en faveur d’une coupure totale des ressources en pétrole et en gaz naturel de l’UE, dont l’Europe dépend pour environ 40 % de ses besoins
énergétiques. Elle justifie les stratégies économiques russes, notamment les alliances avec la Chine pour éliminer le dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale. Enfin, je continue
de m’attendre à des attaques de cyberguerre dans le courant de l’année en raison de la situation en Ukraine. Au minimum, ces attaques seront imputées à la Russie et à la Chine, qu’elles soient ou
non responsables.
La présence de troupes américaines et européennes en Ukraine signifie-t-elle qu’une guerre nucléaire mondiale est imminente ? C’est peu probable. Tout comme le
Vietnam n’a pas conduit à une guerre nucléaire entre la Russie, la Chine et les États-Unis, bien que le nord Vietnam ait reçu un approvisionnement et un entraînement constants de la part des
forces soviétiques et chinoises, il y a peu de chances qu’une guerre nucléaire mondiale éclate en Ukraine. La destruction mutuelle ne sert pas les intérêts des globalistes, du moins pas s’ils
espèrent en prédire le moindre résultat.
Cela dit, je ne serais pas surpris de voir au moins un champignon atomique quelque part dans le monde au cours de cette décennie, dans le cadre d’un conflit
régional. Par ailleurs, il n’est pas nécessaire que la guerre mondiale devienne nucléaire pour être désastreuse.
Malheureusement, à cause des films hollywoodiens, un grand nombre de personnes ont des notions erronées de ce à quoi la troisième guerre mondiale pourrait
réellement ressembler. Les médias de divertissement décrivent toujours la Troisième Guerre mondiale comme se produisant en un éclair, un instant où des missiles sont lancés et où une civilisation
brisée de survivants doit ramasser les morceaux. Ce qu’ils ne montrent jamais, c’est une longue guerre d’usure financière, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, des cyberattaques et
des batailles régionales interminables dans lesquelles des Américains sont envoyés à l’étranger pour mourir sans autre but que de prétendre que ces conflits territoriaux sont en quelque
sorte « notre responsabilité ».
Ce que je vois en Ukraine, ce sont les prémices d’une guerre pas comme les autres, une guerre dans laquelle les armes sont principalement indirectes et financières
plutôt que cinétiques. En raison de l’interdépendance mondiale en matière de commerce, de nombreuses nations occidentales ont été laissées totalement sans défense dans ce type de conflit. Nous
n’avons pas la capacité de nous défendre parce que nos systèmes économiques sont construits autour d’un modèle qui exige que nous abandonnions la production nationale et que nous nous reposions
sur les ressources et l’industrie d’autres nations.
Cela n’a jamais été aussi vrai que dans notre relation avec la Chine, qui contrôle environ 20 % de tous les biens d’exportation vers les États-Unis. La Chine s’est
étroitement alliée à la Russie. Cela ne changera pas, car elle sait que l’Occident ne peut rien y faire ; l’influence économique est bien trop importante. En outre, les événements en Ukraine sont
probablement un précurseur de la propre invasion de Taïwan par la Chine.
Si tel est le plan, la Chine devra attendre les conditions météorologiques optimales après la mousson, c’est-à-dire
en septembre. Elle commencerait par des bombardements de missiles et des attaques d’infrastructures, suivis d’un assaut amphibie au début du mois d’octobre.
La guerre par procuration en Ukraine est un moment clé de l’histoire à venir (avec l’invasion potentielle de Taïwan), car elle offre aux puissances mondiales qui
rêvent d’une « grande
réinitialisation » la possibilité de se décharger de la crise économique globale qu’elles ont créée il y a des années sur les « marées du destin« . Ils peuvent dire que
l’effondrement n’a eu lieu qu’à cause de l’orgueil démesuré de nations souveraines et de « frontières sans signification ». Si les États-Unis
et l’Europe sont directement impliqués dans le meurtre des troupes russes, et que cela est largement exposé, alors le côté russe de la narration se clarifie et le côté occidental s’embrouille.
Les représailles directes de la Russie deviennent logiques et rationnelles plutôt que la réaction folle d’une nation dirigée par un fou comme le prétendent les médias grand public.
Les deux parties du théâtre Kabuki doivent se sentir justifiées de transformer une petite guerre en une guerre mondiale. C’est ainsi que cela a toujours fonctionné.
Lorsque la population ouvrière devient un peu trop indisciplinée et que la menace d’une rébellion contre l’establishment est à portée de main, les élites déclenchent une guerre. C’est réglé comme
une horloge. Cette tactique affaiblit la population générale, réduit le nombre d’hommes en âge de combattre qui auraient pu représenter une menace pour la classe dirigeante et crée suffisamment
de peur et de panique pour convaincre le public d’échanger davantage de ses libertés.
Pour l’instant, le facteur déterminant est la réaction des populations américaine et européenne, et dans une certaine mesure des citoyens russes. La vieille blague
est la suivante : « Et s’ils organisaient une
guerre et que personne ne se présentait pour se battre ? » C’est une réalité potentielle à l’heure actuelle, car il est entre les mains du public de savoir jusqu’où va la question
de l’Ukraine. La plupart des Américains et des Européens sont-ils prêts à envoyer leurs fils, et dans certains cas leurs filles, se battre et mourir dans le Donbass ? Les citoyens russes sont-ils
prêts à se battre et à mourir au-delà des frontières de l’Ukraine ?
Beaucoup de gens font de grands discours ces derniers temps, mais est-ce vraiment la colline sur laquelle ils sont prêts à mourir ? Je ne le pense pas. Pourquoi ?
Parce qu’au fond d’eux-mêmes, la plupart des gens savent que cette guerre est une farce, un jeu d’échecs mondial joué par des élitistes aux aspirations néfastes. Ils savent que les raisons de
cette guerre ne sont pas pures, d’un côté comme de l’autre. Ils font preuve de vertu en faveur de l’Ukraine, mais ils ne seront jamais prêts à aller risquer leur vie pour le sol ukrainien. Ils ne
sont pas non plus prêts à risquer la vie d’un membre de leur famille pour l’Ukraine.
Je soupçonne les globalistes de le savoir maintenant, car ils ne cherchent plus à convaincre les Américains de la nécessité d’un engagement militaire ouvert. Ils
vont passer à l’aspect économique du conflit dans l’espoir que le désastre fiscal embrouille l’esprit du public et le rende plus disposé à soutenir une guerre plus large demain.
Brandon
Smith
Traduit par Hervé pour le Saker Francophone
Infos sur l’Ukraine. A cours de munitions, toujours plus de victimes, lignes ténues, propagande et défausse
L’état réel de la guerre
en Ukraine, comme je le décrivais il y a deux mois, est maintenant décrit par les médias grand public. Le régime de Zelensky s’en sert pour supplier l’« Occident » de lui fournir davantage d’armes et
de munitions.
[Les chances de succès des Ukrainiens commencent à gravement diminuer, a déclaré M. Danylyuk, conseiller du gouvernement.
« Les Russes utilisent de l’artillerie à
longue portée contre nous, souvent sans pouvoir y répondre, car nous n’avons pas les
moyens », a-t-il déclaré. « Ils peuvent attaquer depuis des
dizaines de kilomètres de distance et nous ne pouvons pas riposter. Nous connaissons toutes les coordonnées de toutes leurs cibles importantes, mais nous n’avons pas les moyens
d’attaquer. »
L’Ukraine n’a presque
plus de munitions pour les systèmes d’armes de l’ère soviétique qui constituaient le pilier de son arsenal, et les pays d’Europe de l’Est qui entretenaient ces mêmes systèmes n’ont plus de
surplus à donner, a déclaré M. Danylyuk. L’Ukraine doit de toute urgence passer à des systèmes occidentaux plus sophistiqués et à plus longue portée, mais ceux-ci n’ont été promis
que récemment, et en quantités insuffisantes pour faire face à l’immense puissance de feu de la Russie, a-t-il ajouté.
La Russie tire jusqu’à 50 000 obus d’artillerie par jour sur les positions ukrainiennes, et les Ukrainiens ne peuvent riposter qu’avec 5 000 à 6 000 obus par
jour, a-t-il ajouté. Les États-Unis se sont engagés à fournir 220 000 munitions, ce qui n’est suffisant que pour faire face à la puissance de feu
russe pendant environ quatre jours.
The Independentaffirme avoir
vu un rapport des services de renseignement indiquant des chiffres encore pires :
Les troupes ukrainiennes subissent des pertes massives car elles sont dépassées par les forces russes à raison de 20 contre 1 pour
l’artillerie et de 40 contre 1 pour les munitions, selon de nouveaux renseignements qui dressent un sombre tableau du conflit sur la ligne de front.
Un rapport établi par des responsables des services de renseignement ukrainiens et occidentaux révèle également que les Ukrainiens éprouvent d’énormes
difficultés à répondre aux bombardements russes, leur artillerie étant limitée à une portée de 25 kilomètres, alors que l’ennemi peut frapper depuis 12 fois cette distance.
Pour la première fois depuis le début de la guerre, on s’inquiète de la désertion. Le rapport, consulté
par The Independent,
indique que l’aggravation de la situation dans le Donbass, avec jusqu’à cent soldats tués par jour, a « un effet sérieusement démoralisant sur
les forces ukrainiennes ainsi qu’un effet matériel très réel ; les cas de désertion augmentent chaque
semaine ».
Cette situation était facilement prévisible. Comme je l’écrivait mi-avril
:
Sans carburant, l’armée ukrainienne ne peut pas se déplacer et sans un approvisionnement constant, en particulier de grandes quantités de munitions
d’artillerie, elle ne peut pas contrer l’artillerie russe qui sera fortement utilisée contre elle.
Ces photos d’une ancienne position ukrainienne montrent le résultat dévastateur d’une telle situation.
La quasi-totalité des réserves ukrainiennes de munitions et de carburant ont été bombardées et détruites. Ce qui passe par les frontières occidentales a du mal
à atteindre le front oriental et n’est de toute façon pas suffisant pour approvisionner une armée qui se bat et manœuvre activement.
Pour égaler les 50 000 tirs par jour de la Russie, chaque missile pesant 50 kilogrammes, il faudrait transporter chaque jour quelque 2 500 tonnes de munitions de la
frontière occidentale de l’Ukraine vers l’est. Après avoir atteint une première destination à l’est, elles devraient être chargées sur environ 350 camions pour être distribuées sous le feu des
armes russes à longue portée, avec une fréquence quotidienne.
Les États-Unis disposent de grands dépôts de munitions, mais même ceux-ci seraient vidés en quelques mois si aucune production à grande échelle de nouvelles
munitions n’avait lieu. La production de munitions se fait généralement à une échelle réduite mais régulière de quelques centaines de missiles par semaine. L’Occident devra augmenter sa
production pour permettre à l’Ukraine de s’approvisionner à hauteur de la Russie.
Selon le ministère russe de la défense, l’artillerie ukrainienne a
perdu 506 systèmes de roquettes à lancement multiple et 1 859 pièces d’artillerie de campagne et mortiers depuis le début de la guerre. Le nombre quotidien de pièces touchées a évolué au
fil du temps, passant de plus de 50 par jour à un nombre à un chiffre.
Les chiffres totaux figurant dans le rapport russe sont trop élevés (comme ils le sont généralement dans les rapports « occidentaux » similaires). Ils
représentent plus
que ce que l’Ukraine avait au début de la guerre. Mais nous pouvons supposer sans risque que plus de 90 % des canons et des systèmes de missiles de l’Ukraine ont été détruits.
Entre-temps, l’Occident a promis à l’Ukraine quelque 200 canons et 50 systèmes de missiles. La moitié de ces systèmes sont d’anciens types soviétiques. L’autre moitié est plus récente et
nécessite des munitions « occidentales ». Ces armes semblent n’arriver qu’au
compte-gouttes.
Les États-Unis ont envoyé une centaine d’obusiers légers M-777. Seuls quelques-uns ont été vus sur le front à l’est et certains y ont déjà été détruits. D’autres
sont utilisés pour tirer sur des cibles non militaires comme la ville de Donetsk.
On peut deviner où se trouve le reste. Le M-777 est léger (4,2 tonnes métriques) parce qu’il est en grande partie fabriqué en titane, dont la valeur à la casse est dix fois supérieure à celle de
l’acier. Certains entrepreneurs de l’ouest de l’Ukraine semblent avoir trouvé que le recyclage des armes (ou leur revente) a plus de valeur que de les envoyer à l’est où elles seraient sûrement
détruites en quelques jours.
Il y a dix jours, le comédien et président ukrainien Zelensky avait admis qu’environ
60 à 100 soldats ukrainiens se faisaient tuer chaque jour. Ce chiffre était très sous-estimé et un conseiller de Zelensky l’a maintenant doublé :
Un haut conseiller du président ukrainien a déclaré à la BBC qu’entre 100 et 200 soldats
ukrainiens sont tués chaque jour sur la ligne de front.
Mykhaylo Podolyak a déclaré que l’Ukraine avait besoin de centaines de systèmes d’artillerie occidentaux pour faire jeu égal avec la Russie dans la région
orientale du Donbass.
Les chiffres réels sont certainement plus élevés que ce que le régime Zelensky n’admettra. Dans un conflit dominé par l’artillerie, comme l’était celui de la
Première Guerre mondiale (mais sans attaques au gaz), le rapport entre le nombre de blessés et le nombre de morts est historiquement de 4
pour 1, l’un des blessés succombant plus tard à ses blessures. Ce taux historique de « morts sanitaires », c’est-à-dire de blessés qui
meurent ensuite de leurs blessures, a depuis été réduit de moitié grâce à l’utilisation d’antibiotiques. Mais en Ukraine, ce taux pourrait bien être plus élevé que d’habitude dans les guerres
modernes, car l’infrastructure médicale est en très mauvais état et de nombreux membres du personnel médical ont fui le pays.
Supposons donc que les chiffres réels soient d’environ 300 morts par jour plus 1 200 blessés. Un huitième des blessés, soit 150 hommes, mourront plus tard de leurs
blessures. Ce taux de pertes est le même chaque jour depuis début avril, lorsque Zelensky a rejeté toute nouvelle négociation et que la guerre est entrée dans sa phase d’usure. Cela signifie
qu’au cours des deux derniers mois, l’armée ukrainienne a perdu plus de 18 000 hommes, auxquels s’ajoutent 70 000 blessés. Certains d’entre eux sont morts à l’heure qu’il est, tandis que d’autres
sont complètement rétablis. L’armée ukrainienne comptait au départ quelque 200 000 soldats. Plus tard, quelque 30 à 100 000 hommes des forces de défense territoriale ont été appelés et envoyés
sur la ligne de front. Selon certains rapports, certaines de ces unités non entraînées ont eu un taux de pertes de 65%.
Aucune armée ne peut utiliser tous ses hommes sur la ligne de front. Il faut toujours beaucoup de troupes logistiques et de soutien.
Le rapport entre
le front et l’arrière (T3R) dans une armée peut être compris entre 1 à 10 et 1 à 2,5. La ligne de front ukrainienne est probablement tenue par environ 20 % de l’armée ukrainienne (200 000 hommes
moins les morts et les blessés, plus les forces territoriales et un T3R de 1 à 4). Cela fait environ 40 000 hommes sur une ligne de front actuelle d’environ 1 000 kilomètres. Cela représente 40
hommes par kilomètre ou 64 par mile. C’est un front assez mince. Il ne faut plus beaucoup de semaines avant que cette ligne ne se brise de manière décisive.
Zelensky pourrait raccourcir la ligne de contact de moitié et doubler son pouvoir de défense s’il était prêt à autoriser une retraite vers la ligne du Dniepr. Mais
il a jusqu’à présent rejeté toute demande de retraite. Cela scelle le destin de son armée.
J’ai déjà écrit sur
les effets des tirs d’artillerie sur le moral d’une armée :
Le moral ne peut pas remplacer la puissance de feu. Le moral est détruit lorsque les soldats sont soumis à des tirs d’artillerie concentrés. C’est ce que fait
la Russie.
Le rapport de The
Independent cité ci-dessus fait état de désertions de plus en plus nombreuses. Ce n’est encore qu’un filet d’eau, mais il se transformera en rivière dès que la ligne de front
s’effondrera. Je m’attends maintenant à ce que cela se produise à la fin de ce mois.
Alors que les soldats meurent par centaines chaque jour, les responsables ukrainiens poursuivent leur propagande (traduction
automatique) :
Sur les médias sociaux, les Ukrainiens ont été scandalisés par un événement organisé par la Kyiv School of Economics et son président Tymofiy Milovanov, aux
États-Unis.
Les participants sont invités à se « plonger » dans
l’atmosphère de la guerre, notamment en visitant une zone de filtration et en dîner dans le cadre d’un abri antiatomique.
Milovanov lui-même a annoncé l’événement, qui aura lieu le 25 juin à New York au Harvard Club.
« Cet événement va vous changer. Vos
priorités dans la vie vont changer. Vous comprendrez et accepterez la responsabilité du monde entier comme la vôtre, pour gagner cette guerre et arrêter la Russie. Il y aura une zone de
filtration, un dîner sous les bombes et une immersion dans l’expérience de la guerre et des crimes de guerre », a-t-il déclaré.
Une « zone de
filtration » est l’endroit où les prisonniers de guerre sont interrogés et triés avant d’être transférés dans des camps de prisonniers. L’armée ukrainienne a utilisé de telles
zones pour torturer des prisonniers.
Il y a deux jours, je notais que
le jeu du « à qui la faute » pour
la défaite commençait. Zelensky sera celui à qui on renverra la patate chaude. Le président Biden donne
le ton :
Le président Joe Biden, s’adressant à des donateurs lors d’une collecte de fonds Démocrate, a déclaré que le président ukrainien Volodymyr
Zelenskyy « n’a pas
voulu l’écouter » lorsque les
services de renseignement américains ont recueilli des informations selon lesquelles la Russie se préparait à envahir le pays.
Ces remarques ont été faites alors que M. Biden parlait de son travail pour rallier et solidifier le soutien à l’Ukraine alors que la guerre entre dans son
quatrième mois.
« Rien de
tel ne s’est produit depuis la Seconde Guerre mondiale. Je sais que beaucoup de gens ont pensé que j’exagérais peut-être. Mais je savais que nous avions des données pour soutenir qu’il –
c’est-à-dire le président russe Vladimir Poutine – allait entrer dans le pays, passer la frontière ».
« Il n’y avait aucun
doute », a dit Biden. « Mais Zelenskyy n’a pas voulu
l’entendre. »
Bien que Zelenskyy ait inspiré les gens par son leadership pendant la guerre, sa préparation à l’invasion – ou son manque de préparation – est restée une question controversée.
« Zelensky ne nous a
pas écoutés et il ne nous a pas informés de la gravité de la guerre », deviendra la ligne standard dès que l’armée ukrainienne sera en déroute.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Une étude de RAND de 2019 (« Overextending
and Unbalancing Russia »), comme la plupart des plans occidentaux érigés sur le fantasme que l’économie russe « est comparativement petite et fortement dépendante des
exportations d’énergie », voyait l’Ukraine comme « le plus grand point de vulnérabilité externe de la Russie ».
Cette hypothèse est maintenant mise à l’épreuve et il semble que ce ne soit pas la Russie qui ait été aspirée dans le bourbier ukrainien.
Après 100 jours de guerre, la Russie contrôle, pour citer le président ukrainien Zelensky, environ 20%
du territoire de l’Ukraine et inflige 500
à 600 pertes par jour. Les Russes éliminent méthodiquement les forces armées ukrainiennes. Et il est peu probable qu’ils subissent beaucoup de pertes – pour eux, les obus
sortent, pour les Ukrainiens, les obus rentrent.
Nous ne cessons d’entendre parler d’« armes miracles » qui vont renverser le cours de la guerre. Il y a d’abord eu le drone turc Bayraktar. Mais une
cible de grande taille, pas très rapide et ne volant pas très haut n’est pas un grand défi pour l’arsenal de défense aérienne de la Russie et nous n’en entendons plus beaucoup parler.
La cinquantaine
d’avions de chasse n’est jamais apparue. Le Saint
Javelin a été une autre déception selon les prisonniers
ukrainiens. L’arme miracle d’aujourd’hui est le canon de 155 mm et les membres de l’OTAN sont pressés de les expédier. Près de chez moi, il y a une installation militaire avec un
« garde-barrière » M109 et
j’attends qu’il soit déballé pour remplacer ceux qui ont été détruits l’autre
jour. Il s’avère que
les Russes ont un autre « crayon » pour le « stylo de l’espace » occidental et le vénéré M777 utilise beaucoup
de titane. Du titane !!!
L’OTAN aurait dû les garder – il n’y en aura peut-être plus quand ils auront disparu.
Les guerres consomment toujours plus de munitions que prévu. Et c’est le cas ici. À la mi-avril, on estimait que les États-Unis avaient envoyé environ un
quart de leurs stocks de Javelins à l’Ukraine – « environ trois ou quatre ans pour remplacer
les missiles qui ont été livrés jusqu’à présent ». Depuis lors, d’autres sont partis. Les Stingers
aussi. Les stocks sont réduits si rapidement qu’au moins un soldat occidental bien informé pense que l’Occident a pratiquement atteint la
limite de ce qu’il peut envoyer.
Quant aux Russes, l’expérience de la Seconde Guerre mondiale est tellement ancrée dans leur esprit qu’ils savent bien que l’on ne peut jamais avoir trop de
munitions. En mars dernier, des « sources haut placées de la défense britannique » ont déclaré que
la Russie n’avait plus que deux semaines à tirer. Un général américain a dit
moins. « Enlisée »
par des défaillances logistiques à la fin du mois de mars. On n’entend pas beaucoup parler de cela ces jours-ci – chaque jour, les Russes effectuent des centaines de missions de
tir et les Kalibrs et les Iskanders continuent d’arriver.
L’idée de l’approvisionnement occidental est assez absurde de toute façon – les armes modernes ont besoin de beaucoup d’entraînement et de beaucoup de
pièces de rechange et les canons de 155 mm ont également besoin de toutes leurs munitions. Tout ce matériel, qui n’est pas détruit par
un Iskander dès son arrivée, doit ensuite être acheminé vers l’est de l’Ukraine. Pas grand-chose n’y arrive. L’exemple le plus stupide est peut-être le Gepard
allemand – deux canons de 35 mm et des radars dans une tourelle sur un châssis de Leopard. À la pointe de la technologie il y a cinquante ans, il est difficile
d’imaginer à quoi il pourrait servir entre les mains des Ukrainiens. (Et, apparemment, il faut une
année complète d’entraînement pour l’utiliser).
Et où vont ces engins de toute façon ? Dans un pays aussi corrompu que l’Ukraine, il n’est pas surprenant d’entendre parler de javelins
à vendre. Qui les traque ? Personne.
Pas étonnant qu’Interpol
s’inquiète.
Nous devons donc demander aux experts de RAND qui est vraiment débordé et déséquilibré ? Chaque jour, l’Europe se rapproche d’un hiver froid et affamé. Tout
le monde sait maintenant combien la potasse est
importante, mais qui savait que la Russie était un grand fournisseur de
néon et à quoi cela servait ? Et le rouble n’était-il pas censé finir
à la poubelle ? « Les nations européennes paient
lourdement les sanctions imposées à la Russie ». Pendant ce temps, la Russie engrange l’argent.
Peut-être que les gens qui pensent que la Russie a « des armes nucléaires
et des puits de pétrole et rien d’autre » ne sont pas les navets les plus brillants du panier et ne devraient pas être autorisés à approcher ceux qui prennent les
décisions.
À la fin, lorsque toutes les armes de l’OTAN auront été expédiées en Ukraine pour y être volées, capturées ou détruites, ces Russes avisés
pourront simplement emprunter l’autoroute vers Varsovie, Berlin et Paris. Ils connaissent le chemin, ils y sont déjà allés.
Et s’ils apportent de la chaleur et de la nourriture, ils seront probablement bien accueillis.
L’opération Z
commence à se terminer. Nous pouvons la classer maintenant comme ayant été un parfait terrain
d’entraînement au monde réel pour les militaires russes et elle est dans sa phase finale. La « guerre punitive », par leurs propres actions, se
réchauffe en Europe, ainsi que la guerre mondiale entre un seul hégémon unipolaire et un monde multipolaire. Au Saker’s Blog, nous continuerons à présenter de bonnes
sources jusqu’à la dernière bataille, mais nous sommes d’accord avec Martyanov pour dire que les détails sont presque ennuyeux maintenant.
Nous commençons par le résumé militaire pour la fin du 9 juin. C’est un document important car il montre visuellement la progression des Russes. Il parle
également à plusieurs reprises de l’effondrement des lignes de front ukrainiennes et décrit comment cela se passe. Il fait également le point sur les nouvelles armes russes utilisées.
Ensuite, il est bon de jeter un coup d’œil à Brian Berletic, dont l’audience est davantage tournée vers le monde anglophone. Il s’attend toujours à une longue
guerre. Ceci est bien sûr discutable. La conclusion de Berletic est que les Russes gagnent du terrain, les Ukrainiens du grain, Kiev admet ses pertes..
Suivez la recommandation de Berletic pour écouter le commandant ukrainien qui a fait défection à la Russie.
Il espère pouvoir réaliser une vidéo sur la question des pertes et des opérations de 4 SU-57, dont Ria a confirmé qu’ils sont efficaces contre la défense
aérienne ukrainienne. Les plus gros problèmes qui subsistent sont l’utilisation par les Ukrainiens de civils comme boucliers humains et le bombardement de Donetsk. Ces deux problèmes vont se
réduire au fur et à mesure que les Ukrainiens meurent.
Sur les trois mercenaires qui ont été condamnés à la peine de mort par peloton d’exécution, le Ministère russe des affaires étrangères :
Les combattants étrangers de Donetsk qui ont été condamnés à mort ne sont pas des combattants légaux et ne sont donc pas protégés par le droit humanitaire
international, a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Selon la responsable, le Royaume-Uni n’a pas encore pris contact avec les autorités de l’État séparatiste concernant le sort de deux citoyens
britanniques.
Liz Truss ? Que pouvons-nous en dire ? Elle proclame haut et fort qu’ils sont des prisonniers de guerre. Il est donc facile de penser que si elle reconnaît que
les combattants britanniques sont des prisonniers de guerre, légalement, alors qui se bat contre la Russie ?
Le rouble se renforce à nouveau … malgré la réduction des taux d’intérêt par la Banque centrale
Le dollar américain est passé sous la barre des 57 roubles à la Bourse de Moscou. L’euro est également passé sous la barre des 60 roubles – alors même que
la Banque centrale a réduit les taux d’intérêt de 1,5 point.
Amarynth
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Sitrep Opération Z. L’opération continue pendant que les choses bougent en Europe
La Russie a frappé une
route majeure pour l’expédition d’armes de l’OTAN depuis l’Europe en touchant le tunnel ferroviaire de Beskidy. Le tunnel de Beskidy est un tunnel passant sous le col de Volovets dans les
Carpates. Info confirmé par l’Ukraine elle-même.
Des missiles de haute
précision à longue portée des forces aérospatiales russes ont détruit les bâtiments industriels de l’usine de forge-mécanique à la périphérie de Lozovaya (région de Kharkov), où les véhicules
blindés des FAU étaient reconstruits et réparés.
Les conséquences de l’arrivée à l’usine de réparation automobile de Darnitsa, transformée pour la réparation des équipements et la préparation des chars polonais
avant de les expédier au front httpss://t.me/intelslava/30873.
Le ministère de la défense russe affirme qu’un avion de transport militaire An-26 de l’armée de l’air ukrainienne transportant des armes et du matériel militaire a
été abattu dans la région d’Odessa.
Eurasie et multipolarité La station radar de contre-batterie AN / TPQ-50, livrée par les États-Unis à l’Ukraine, a été
détruite par l’aviation russe dans la région de Seversk en RPD au cours de la dernière journée, le major général Igor Konashenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense. t.me/EurasianChoice /14753 15.3Kviews 6 juin à 17:43
Le flux d’armes qui est envoyé en Ukraine ne remplace même pas ce qu’ils avaient et est détruit aussi vite que possible.
Les signes sont là : L’Ukraine est désormais orpheline. Personne n’en veut plus. Pourtant, personne n’appelle au cessez-le-feu ou à la paix. L’opportunité pour
l’Ouest d’arracher la victoire sur n’importe quel axe disparaît rapidement.
Aujourd’hui, pour plus de détails, nous examinons le Military Summary Channel, les nouvelles de Readovka au 5 juin,
et le Briefing du ministère de la défense russe du 6 juin en début de matinée.
Vous pouvez constater à quelle vitesse les informations ont changé au cours des deux jours précédents, comment les territoires ont changé de mains, et comment les
cartographes et les reporters n’ont pas pu suivre.
Et voici une description supplémentaire de ce qui s’est passé dans la région de Severodonetsk/Lysychansk, mais vérifiez bien les détails pour éviter les
surdéclarations et les sous-déclarations :
1. Les combats se poursuivent dans le secteur de la zone industrielle de l’usine chimique Azot. L’ennemi maintient également la communication avec Lysychansk
par l’un des ponts endommagés – le matériel lourd y passe avec beaucoup de difficultés, mais les véhicules passent [plus facilement].
2. Le transfert des renforts de Lysychansk à Severodonetsk, après que les forces armées ukrainiennes aient rendu la quasi-totalité de la ville, a permis de
rester dans la zone d’Azot et de commencer les combats dans la zone résidentielle adjacente, alors que les sources ukrainiennes elles-mêmes admettent qu’il n’y a aucune ambition de reprendre
Severodonetsk. Les combats vont donc se poursuivre dans la zone industrielle, et une partie de Severodonetsk se transformera bientôt en un analogue de Marioupol en termes de destruction de
tours et autres bâtiments résidentiels, compte tenu du travail actif de l’artillerie des forces armées ukrainiennes à Severodonetsk.
3. Il est peu probable que le commandement des forces armées russe ait prévu de prendre Lysychansk de front après avoir pris la zone industrielle de
Severodonetsk. Le véritable assaut sur Lysychansk se produira lorsqu’elles briseront les positions des forces armées ukrainiennes près de Privolye et Ustinovka, avançant vers la périphérie de
la ville – indépendamment de ce qui se passera dans le complexe industriel [d’Azot].
4. La lutte pour l’autoroute Artemovsk-Lysychansk est d’une importance capitale pour toutes ces batailles, car son contrôle réduira à néant tous les efforts des
forces armées ukrainiennes pour tenir Lysychansk et Severodonetsk, à moins, bien sûr, qu’il n’y ait un plan pour sacrifier l’ensemble du groupement des forces armées ukrainiennes, ainsi que
tous les mercenaires étrangers qui ont été abandonnés pour tenir la zone industrielle d’Azot.
5. Jusqu’à présent, les Forces armées russes ont assuré une maîtrise complète du feu sur l’itinéraire, ce qui a déjà affecté l’approvisionnement de
Severodonetsk et de Lysychansk. Mais il n’y a pas encore de blocage complet de l’autoroute, de sorte que des véhicules individuels et des groupes continuent de passer ; cependant,
l’approvisionnement complet, qui était possible dès la première quinzaine de mai, ne peut plus être assuré, malgré tous les efforts déployés pour repousser les forces armées de la Fédération
de Russie de la zone de Belogorovka et de Berestovoye. La tâche actuelle des forces armées russes dans cette direction est de broyer les réserves de l’ennemi dans les batailles à venir et de
traverser l’autoroute Artemovsk-Lysychansk.
6. Naturellement, l’activité des forces armées de la Fédération de Russie en direction de Seversk est également attendue, car la prise sous contrôle du feu (qui
n’est pas encore réalisée) de l’autoroute Artemovsk-Seversk-Lysychansk conduira à l’encerclement opérationnel notoire du groupement de Severodonetsk, qui perdra tout simplement la capacité de
se réapprovisionner par Artemovsk, et toute retraite entraînera des pertes sérieuses.
7. Par conséquent, dans un avenir proche, d’une part, nous observerons des batailles de position dans la région de la zone industrielle de Severodonetsk et des
batailles de haute intensité au nord de Soledar.
Dans la direction de Kharkiv, les forces armées ukrainiennes ont lancé une contre-offensive sur les positions des forces armées russes au nord. Des combats se
déroulent à Tsupovka depuis hier. Sur le flanc est, des combats ont lieu dans la région de Ternovaya et près de Stary Saltov.
Severodonetsk-Lisichansk-Zolotoe : les violents combats se poursuivent. Les unités ukrainiennes ont été contraintes de se replier rapidement à 20 kilomètres à
l’arrière, dans la zone du village de Nagornoye.
Il y a des combats pour Vrubovka.
Kamyshevakha est sous le contrôle des troupes russes et de la LPR. Les combats sont intenses, mais l’ennemi a été chassé du village.
Artemivsk (Bakhmut). La lutte pour l’autoroute Artemivsk-Lisichansk est d’une importance capitale pour toutes ces batailles. Si l’initiative est réussie sur cette
artère de transport, un énorme groupe de troupes ukrainiennes et de mercenaires étrangers se retrouveront sans approvisionnement à Lysychansk et Severodonetsk.
Aujourd’hui, le front sud n’est pas marqué par des batailles féroces et l’avancée des troupes : on assiste à des batailles de position léthargiques.
Frappes de Kalibr. Dans la région de Kiev, six frappes ont été effectuées. Certaines d’entre elles sont liées à des installations d’infrastructure dans les
quartiers de Darnytskyi, Dnipro et Brovary. Les dirigeants des forces armées ukrainiennes ont décidé de placer des T-72 et d’autres équipements militaires.
Dans la région de Mykolaiv, les Forces armées russes ont infligé au moins cinq frappes. De fortes explosions ont retenti vers cinq heures du matin à Nikolaev et
Ochakov. Une « frappe de
Kalibr » a été enregistrée à Kramatorsk et Slavyansk. Dans la région de Kharkiv, des frappes ont été menées sur l’aérodrome de Korotich, où des MiG-29 avaient été transférés, selon
les données du renseignement.
Les militants ukrainiens poursuivent leur bombardement massif de Donetsk. À la suite d’une frappe des forces armées ukrainiennes, la mine Chelyuskintsev a été
détruite. Des obus MLRS ont été observés arrivant dans le microdistrict de Vostochny à Makeyevka. Kremennaya a également souffert des militants ukrainiens – environ 30 obus de calibre 120 mm ont
été tirées.
Hier, le général russe Kutuzov a été tué dans les combats. Il menait personnellement son unité au combat. Au cours de son service, Roman Vladimirovich a été décoré
des ordres de Kutuzov, du courage, du mérite militaire, de l’honneur, ainsi que de la médaille « pour le courage ».
Aujourd’hui, dans la région de Severodonetsk, les Russes ont tué le commandant du bataillon de la 24e brigade des forces armées ukrainiennes. (Il s’agit clairement
d’une vengeance à en juger par la large diffusion de la nouvelle).
Un militaire de l’armée de la RPD, Viktor, a été gravement blessé alors qu’il était en captivité chez les Ukrainiens. Les FAU ont littéralement tailladé la tête, le
cou et la poitrine du prisonnier de guerre avec un couteau à baïonnette. Il a miraculeusement survécu et maintenant le marine de la 36e brigade des forces armées ukrainiennes, Dmitry Evgan, est
captif de l’armée russe.
Un incendie majeur s’est déclaré samedi dans un monastère orthodoxe situé près de la ville de Svyatogorsk, en République populaire de Donetsk (RPD). La zone est
contrôlée par l’armée ukrainienne et d’intenses combats ont été
signalés dans la région ces derniers jours.
Les images de la scène qui circulent montrent le Skete of All Saints englouti par les flammes. Cette structure en bois tentaculaire a été construite à la fin des
années 2000 sur le site de l’ancienne église de Toussaint, qui avait été détruite pendant l’ère soviétique. A qui la faute ? Les deux parties se la rejettent.
Le reste du monde
Manif à Rome, soulevant la question du retrait de l’Italie de l’OTAN.
Israël. Les résidents locaux retirent les drapeaux ukrainiens et remettent les drapeaux israéliens à leur place. (Tout en prenant note de cet événement, nous devons
également exprimer notre horreur à l’égard des derniers meurtres de journalistes et de l’appropriation de nouveaux territoires par les Israéliens).
Erdogan déclare que les membres de l’UE et d’autres pays européens sont dans un état de « panique » face à l’afflux de réfugiés en
provenance d’Ukraine.
L’ambassadeur de Chine en Russie, Zhang Hanhui : « Nous devons mettre fin une fois pour toutes à l’hégémonie des
États-Unis, avec leur éternel désir d’interférer dans les affaires des États souverains. »
Medvedev : « La réalisation par la Russie des objectifs de l’opération
spéciale en Ukraine devrait conduire à la création d’un nouveau système de sécurité internationale non centré sur les États-Unis. »
La Russie pourrait bientôt « briser » les défenses de l’Ukraine
– Spiegel : « Les troupes russes pourraient bientôt arracher le reste de la
région du Donbass aux forces ukrainiennes, a averti l’agence allemande de renseignement extérieur, le BND. »
Un rapport intéressant sur les raisons pour lesquelles l’Allemagne ne fournira pas de chars à l’Ukraine. En général, quelqu’un s’est souvenu de l’histoire et dit
qu’il ne peut plus y avoir de chars allemands sur le territoire russe : httpss://www.rt.com/news/556670-germany-tank-ukraine-scholz/.
Notre attente générale, qui se forme encore sur le blog du Saker, est que nous allons voir de très grands changements en Europe d’abord. Les prévisions de
Gonzalo Lira, selon lesquelles différents blocs pourraient déjà essayer de négocier avec la Russie, et tenter sérieusement de se libérer des tentacules de l’Oncle Sam, sont pertinentes.
Il est également nécessaire de noter les jeux sérieux de provocation qui se jouent dans les mers de Chine méridionale et orientale. Les avions de l’APL font face à
la reconnaissance rapprochée provocatrice du Canada et de l’Australie dans les mers de Chine orientale et méridionale
Saker
Staff
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Opération spéciale en Ukraine : 100 jours qui ont ébranlé le monde
Bilan des 100 jours qui auraient ébranlé le monde, il est clair que ce bilan du côté russe mais pas nécessairement du côté du pouvoir n’a rien à
voir avec celui de nos médias qui ne savent plus comment expliquer que les Russes perdent, que Poutine est à l’agonie alors même que dans la même phrase ils sont obligés de concéder que
la Russie est en train d’obtenir ses objectifs. Certes ils mentent mais leur mensonge a un sens celui de l’incompréhension de ce que ces 100 jours ont bouleversé dans l’opinion russe. Le
plus important de ce texte très critique est dans ce constat : « C’est Poutine lui-même qui a commencé. En lançant cette opération spéciale, en s’appuyant sur l’armée et le peuple, le
président est allé à l’encontre de la majeure partie de l’élite russe ». L’intervieweur reconnait les erreurs initiales et les fausses estimations mais aussi ce que cela a durablement
transformé dans la société russe contre les oligarques vendus. À ne pas rater, le titre fait clairement allusion au livre de Reed sur la révolution bolchevique. On retrouve l’appel de
Ziouganov à célébrer les vrais héros.
Danielle Bleitrach
***
Marioupol est prise, Kherson et Melitopol sont sous notre contrôle, le « chaudron » du Donbass se referme. L’Occident est perplexe
par Sergey
Aksenov.
Avec les commentaires de : Alexey Leonkov et Viacheslav
Tetiokine
Le 3 juin, exactement 100 jours se sont écoulés depuis le début de l’opération spéciale de la Russie en Ukraine. Les forces armées russes, ainsi que les
unités de la DNR et de la LNR, se sont battues avec acharnement pour le Donbass. L’action militaire a déjà eu de graves conséquences économiques dans le monde entier.
Selon les sociologues, 56% des Russes suivent de près l’opération spéciale. 80 % des personnes interrogées sont préoccupées par les événements en Ukraine,
tandis que 77% soutiennent les actions des forces armées russes. Dans le même temps, la majorité des personnes interrogées sont convaincues que l’opération durera encore six mois à un an,
voire plus.
« SP » a demandé à des experts d’évaluer les résultats intermédiaires de l’opération spéciale.
« 100 jours après le début de l’opération spéciale, nous développons l’offensive », déclare l’expert militaire Alexei Leonkov. – Nous avons libéré
224 localités. Le territoire contrôlé par les forces alliées a été multiplié par 4 ou 5 pendant cette période. Les bastions du Donbass sont méthodiquement frappés. La ville fortifiée de
Marioupol a été prise.
Des milliers de combattants ont été faits prisonniers (selon certaines informations, il y en aurait 8 000 dans la seule RPD – aut.). Il y a des redditions
sur pratiquement toute la ligne de contact. Il s’agit principalement de combattants de la défense territoriale, qui ont été envoyés là à la demande du commandement ukrainien.
SP : Le premier chiffre des pertes
annoncé par le ministère russe de la Défense est effrayant…
– Si au début le rapport des pertes non récupérables était de 1 à 10 en notre faveur, maintenant il n’y a presque plus de pertes de notre côté, et l’ennemi
perd plusieurs centaines de personnes par jour, bien que Zelensky ait dit seulement une centaine. Les pertes totales de Kiev pendant toute l’opération spéciale, selon les estimations
étrangères sont de 100 à 200 mille hommes, sans compter les blessés, qui ne retourneront pas au front.
Nous avons pu réduire nos pertes en changeant de tactique. Avant de prendre une zone, il y a d’abord une reconnaissance, puis un pilonnage des positions
ennemies, et seulement ensuite une offensive. Si la résistance persiste, les combattants s’arrêtent, font à nouveau appel aux tirs de suppression, et tout recommence.
À Severodonetsk, ils ont fait une démonstration magistrale. Ils ont rapidement conduit les combattants hors des limites de la ville, dans la zone
industrielle de l’usine locale Azot, et les ont maîtrisés. Ils s’emparent maintenant de la ville adjacente de Lissitchansk, car elle se trouve en surplomb et les tirs sont dirigés vers
les zones résidentielles depuis cette ville. Par conséquent, nous devons prendre Lissitchansk pour achever le nettoyer Severodonetsk.
SP : Dans quelle mesure les livraisons
d’armes en provenance de l’étranger affectent-elles les opérations de combat ? Quel est l’état des ressources humaines de l’AFU ?
– Au début de l’opération spéciale, cette influence était forte, car depuis 2018, l’Ukraine est approvisionnée en armes. Sans les fournitures étrangères,
l’Ukraine aurait été désarmée depuis longtemps. Son propre arsenal, qui était répertorié dans tous les ouvrages de référence, s’est épuisé il y a un mois. Mais les armes étrangères ne
peuvent pas compenser entièrement les pertes et les besoins en armement de l’AFU.
Étant donné que ces armes sont détruites par nos soins dans les lieux de stockage, peu atteignent les lignes de front. Mais les forces armées ukrainiennes
ont maintenant changé de tactique et ont commencé à frapper des objets civils et des bâtiments résidentiels avec ces armes pour tenter de les réduire en poussière. Quant à leurs hommes,
la qualité de leur formation est médiocre. Ils peuvent boucher des trous pendant 2 ou 3 jours, mais ensuite ils se rendent, battent en retraite ou meurent.
Ainsi, la bataille décisive pour le Donbass, que Zelensky avait annoncée, il l’a effectivement perdue. Et il est probable qu’il perde la bataille pour
l’Ukraine.
« À en juger par le début de l’opération, on s’attendait à ce qu’une partie de l’élite ukrainienne et une partie de l’AFU passent de notre côté, et à
ce que nous rencontrions un soutien plus ou moins massif de la population locale », estime le correspondant militaire Dmitriy Seleznev. – Hélas, cela ne s’est pas produit. En
conséquence, nous avons été obligés de nous retirer des environs de Kiev et de Tchernigov. Puis il y a eu une réinitialisation et l’opération spéciale a commencé à se développer plus
lentement. C’est exact, les militaires ne peuvent pas accomplir des tâches politiques.
Maintenant la situation sur le front s’est normalisée. Mais l’Occident ne dort pas non plus. À Donetsk, où je me trouve actuellement, on peut le ressentir.
Après la livraison des obusiers américains M777, les obus ont commencé à atteindre le quartier central de la ville. Ça pourrait être pire à partir de maintenant. Des solutions radicales
sont nécessaires. Le tunnel dans les Carpates a finalement été « calibré ». Nous aurions dû briser l’infrastructure du pays en guerre contre nous depuis longtemps. En passant,
cela n’implique pas du tout des pertes civiles.
SP : Mais il y a aussi eu des
succès…
– Il y a eu une opération militaire unique à Mariupol, qui a été prise par des chars. Auparavant, la ville venait toukours à bout des chars. Ils étaient
coincés là-bas, ils étaient brûlés, mais ici tout a été réussi. Et ce, malgré le fait que l’ennemi disposait d’un grand nombre d’ATGM américains et britanniques. C’est le résultat de
l’entraînement des unités de l’armée DNR, le fameux bataillon « somalie ». En général, cette guerre est unique. Aucune munition, même puissante, n’est épargnée. Parfois, un
missile est dépensé sur un seul chasseur ennemi.
Les drones chinois sont très populaires auprès des troupes, car ils permettent de contrôler les tirs d’artillerie. Ils sont utilisés partout. On a d’abord
supposé qu’ils seraient bloqués par l’EMP, mais il s’est avéré qu’ils ne bloquent rien, ainsi ils sont d’une grande utilité. En fait, la Chine est en guerre avec nous, même si elle ne le
sait pas. Malheureusement, il n’y a pas eu jusqu’à présent d’unité d’état-major de ce type dans l’armée. Mais les volontaires aident.
SP : Vous avez rencontré des
combattants des forces spéciales tchétchènes à Marioupol…
– Les Tchétchènes ont combattu au même titre que d’autres unités – marines, « Somalis » de la République populaire de Donetsk. Parfois, ils
étaient en deuxième échelon, mais ils étaient aussi en première ligne. Mais ce n’est pas tout. La guerre de l’information fonctionne bien pour eux. Dans la LNR, nous avons avec peine pu
surmonter les difficultés liées à l’accréditation. Dans ces conditions, nous devons faire preuve de souplesse.
Nous devons mettre plus activement en valeur nos héros. Le bilan positif de ces cent jours est que les héros qui se sont montrés brillants en 2014, 2015
sont enfin reconnus. L’attribution à titre posthume de décorations à Arsen Pavlov, « Motorola », et à son successeur au bataillon « Sparta », Vladimir Zhoga,
« Vokha ». – Tout cela est très correct. Nous les avons ainsi reconnus et avons fait d’eux les héros de toute la Russie.
SP : L’Ukraine change lentement mais
sûrement avec notre aide, et la Russie ?
– L’un des résultats de l’opération spéciale est que, bien que la réinitialisation en Russie même – la réinitialisation dont les forces gaucho-patriotiques
rêvent depuis si longtemps – ait commencé, elle est au point mort. C’est Poutine lui-même qui a commencé. En lançant cette opération spéciale, en s’appuyant sur l’armée et le peuple, le
président est allé à l’encontre de la majeure partie de l’élite russe. Avions-nous vraiment besoin d’une action militaire contre l’Ukraine pour commencer à vendre du gaz en roubles
?
Des changements profonds sont nécessaires pour mobiliser la société russe. Mobiliser non pas tant dans le sens militaire, mais dans le sens de soulever le
pays entier, l’économie dans l’intérêt de la victoire. Une purge de l’élite est nécessaire. La situation est extrêmement grave. Ce n’est pas la Tchétchénie des années 1990. En fait, la
Russie se bat contre toute l’Europe, contre l’OTAN. Tout pour le front, pour la victoire – cela devrait être notre slogan. Sinon, nous risquons de perdre le pays. C’est pourquoi nous
devons tous nous serrer les coudes.
Vyacheslav Tetekin, conseiller politique principal du président du comité central du KPRF, résume : « Le modèle mondial unipolaire s’est
effondré ». – C’est la principale chose qui s’est passée. Nous avions l’habitude de dire que ce modèle s’effritait parce que la Russie et un groupe de puissants pays asiatiques
rejetaient l’américano-centrisme. Mais ensuite, c’était plus sur le terrain politique. Et maintenant, pour la première fois depuis la Grande Guerre Patriotique, Moscou a ouvertement défié
l’hégémonie occidentale.
L’opération spéciale en Ukraine n’est pas le combat de la Russie contre l’Ukraine, mais le combat de la Russie contre la tentative de l’Occident de
maintenir sa domination sur le reste de l’humanité. Parce que l’expansion de l’OTAN, bien que dirigée extérieurement contre la Russie, est en fait une tactique néocoloniale visant à
soumettre d’autres nations. Ils ont commencé par l’Europe, puis ils se sont étendus au reste du monde. Les guerres en Libye, en Afghanistan, en Syrie, en Irak font toutes partie du même
processus.
Lorsque l’Occident a tenté de faire pression sur la Russie avec l’aide de l’Ukraine, il a lancé trois batailles contre nous en même temps. La première est
la phase chaude dans laquelle il est en train de perdre. La seconde est d’ordre économique. Là aussi, ses conséquences ont frappé l’Occident plus durement que la Russie. L’économie
mondiale a changé, de nombreux pays ont refusé de participer aux sanctions, ce qui signifie un effondrement du système. La troisième est la propagande, dans laquelle les mensonges
diffusés par l’Occident jouent contre lui.
Ainsi, un changement tectonique dans le monde est en train de se produire. La domination des États-Unis et de l’Europe a été remise en question. Le dollar
perd de sa puissance et les pays passent aux monnaies nationales. La situation dans les pays occidentaux s’échauffe. La baisse du niveau de vie, à laquelle ils ne sont pas habitués,
entraînera inévitablement des troubles politiques intérieurs. La Russie, en revanche, conserve une stabilité politique et économique intérieure, ce qui indique l’échec des plans de nos
adversaires.
L’armée ukrainienne a déplacé sept brigades de ses forces de défense territoriale, de l’ouest vers la zone située à l’est du Dniepr. Si elles sont complètes,
chacune d’entre elles devraient compter environ 3 000 soldats. Cela fait beaucoup d’hommes, mais il s’agit d’infanterie pure, sans armes lourdes et avec un entraînement extrêmement limité. Le
colonel Reisner a également montré une collection de 15 vidéos dans lesquelles des membres de ces unités et d’autres décrivent des situations désespérées, appellent à la retraite ou condamnent
leurs commandants pour négligence.
Si le moral est si mauvais, c’est parce que ces troupes ne s’en sortent pas bien.
Yves Smith, avec un merveilleux titre dans le style du Daily Mail :
Un contact fiable nous a transmis ce message d’un ancien haut responsable militaire américain :
Je viens d’avoir cette info d’un colonel de l’armée de terre toujours en activité :
« J’ai parlé à
quelqu’un aujourd’hui qui m’a dit que la formation de base des Ukrainiens est de 10 jours, puis ils partent au front. Le taux de pertes est de 65%. Ils subissent au moins le
double ou plus des pertes des Russes, mais on n’en entend pas parler. »
Je doute fort que les unités russes, de la manière dont elles combattent actuellement, aient un taux de pertes supérieur à 10% du taux de perte ukrainien. La Russie
fait régulièrement alterner les unités pour leur donner un peu de repos et leur permettre de se reconstituer. C’est une guerre d’artillerie russe classique et l’infanterie n’intervient que
lorsque les Ukrainiens sont déjà vaincus.
Si ce grignotage permanent se poursuit, les Ukrainiens atteindront bientôt le point de rupture.
Le Bundesnachrichtendienst (BND), l’agence allemande de renseignement extérieur, craint que la résistance
ukrainienne ne soit brisée au cours des quatre à cinq prochaines semaines. Dans un certain nombre de briefings classifiés de ces derniers jours, les analystes du BND ont noté que si les
Russes se déplacent beaucoup plus lentement qu’au début de la guerre, ils sont capables de conquérir chaque jour de petits morceaux de territoire. Le BND pense qu’il est possible que les
troupes de Poutine puissent contrôler l’ensemble du Donbass d’ici août.
Dans une interview en allemand, le colonel Reisner explique ce que signifierait cette « rupture » de la résistance ukrainienne (ma
traduction) :
Q : Vous avez parlé d’une réaction en chaîne qui pourrait se développer du côté ukrainien.
R : Le danger est qu’une panique générale éclate dans le chaudron et que les soldats tentent de se replier sur une ligne favorable, plus facile à tenir. Si cela
se fait de manière ordonnée, il s’agira d’une ligne à l’est de Sloviansk et de Kramatorsk. Mais si la panique s’installe, cette dernière ligne pourrait être beaucoup plus en arrière, au
niveau du Dniepr.
Ce moment permettrait une « opération en profondeur » russe, dans laquelle
un deuxième échelon de troupes russes fraîches pénétrerait profondément à l’arrière de l’armée ukrainienne sur la rive ouest du Dniepr, détruirait les lignes d’approvisionnement ukrainiennes et
chasserait la résistance restante.
Certains adultes dans la salle reconnaissent ce qui est en train de se passer.
Jeffrey Sachs, professeur à l’université de Columbia qui a été conseiller de trois secrétaires généraux des Nations
unies, a déclaré qu’« il est
dans l’intérêt de l’Ukraine de retourner à la table des négociations, ce qu’elle refuse de faire depuis fin mars ».
« Je pense que les États-Unis devraient
reconnaître qu’ils ont agi de manière irresponsable en poussant à l’élargissement de l’OTAN en Ukraine et en Géorgie », a-t-il déclaré au China Daily.
[Il ne reste donc qu’une seule autre issue possible : une Ukraine fragmentée et partiellement démembrée, qui ne fera
ni partie intégrante de l’Occident, ni entièrement de la sphère d’influence russe. Une Ukraine fragmentée dans la mesure où l’ensemble du Donbass et peut-être d’autres territoires échapperont
au contrôle de Kiev ; partiellement démembrée dans la mesure où la Crimée continuera à faire partie de la Russie (du moins aux yeux des Russes) ; et ne faisant pas pleinement partie de
l’Occident dans la mesure où elle ne sera pas libre d’adhérer à l’OTAN ou même d’avoir un partenariat significatif avec l’UE. En d’autres termes, cette issue n’est pas seulement impossible,
elle n’est même pas improbable.
Pour être précis, depuis le tout début, l’enjeu numéro un pour Moscou au moment où il s’est lancé dans son aventure
militaire en Ukraine était géopolitique : s’assurer que l’Ukraine ne sera plus jamais utilisée comme une plateforme pour menacer la sécurité de l’État russe, que l’Ukraine ne deviendra jamais
membre de l’OTAN. Nous pouvons supposer sans risque que la neutralité de l’Ukraine, garantie et supervisée au niveau international, fera partie de tout règlement de paix. Elle serait
parfaitement soutenue par une nouvelle réalité sur le terrain, à savoir le découpage en plusieurs mini-États favorables à la Russie et dépendants d’elle sur l’ancien territoire de l’Ukraine
orientale et méridionale. Dans le même temps, cette solution élimine de l’agenda politique international bon nombre des accusations portées contre la Russie, qui soutiennent les sanctions
vicieuses actuellement appliquées contre elle, à grands frais pour l’Europe et le monde entier : il n’y aura pas d’acquisitions territoriales.
Si Kiev est contraint de reconnaître l’indépendance de ces deux, trois ou plus anciens oblasts comme le réclament leurs populations, c’est une situation
pleinement compatible avec la Charte des Nations unies. En un mot, une décision du Kremlin de ne pas annexer des parties de l’Ukraine au-delà de la Crimée, annexion qui est depuis longtemps
tranquillement acceptée par beaucoup en Europe, préparerait la voie à un retour progressif à des relations civilisées au sein de l’Europe et même, éventuellement, avec les États-Unis.
En regardant cette carte, je crois que l’état final le plus avantageux pour la Russie serait la création d’un nouveau pays indépendant, appelé
Novorussiya, sur les terres situées à l’est du Dniepr et au sud le long de la côte, qui abritent une population majoritairement russe et qui, en 1922, avaient été rattachées à l’Ukraine par
Lénine. Cet État serait politiquement, culturellement et militairement aligné sur la Russie.
Pour des raisons économiques, j’ai par la suite ajouté à
cela :
La Novorossiya comprend en gros les zones rouges et jaunes de la carte ci-dessus. Elle comprend également les précieuses mines de fer et les usines
de Kryvyi
Rih, développées par les Soviétiques, à l’ouest du Dniepr.
Le minerai de fer de Kryvyi Rih, le charbon du Donbass, le pétrole et le gaz de la côte orientale et le port de Marioupol constituent ensemble l’industrie lourde
qui était le cœur économique de l’Ukraine. Ensemble, ils constitueraient un pays viable et même bien loti, avec 80+% du PIB que l’Ukraine avait auparavant.
La Russie peut maintenant se permettre de ralentir ce projet. Le temps joue en sa faveur. Les prix du pétrole et du gaz sont en hausse. Pour la Russie, la guerre
est monétairement neutre ou même rentable. L’« Occident » est déjà désuni. En raison des
sanctions contre la Russie, ses économies vont sombrer dans la stagflation et l’agitation sociale est à portée de main.
Avec le temps, l’envie de lever les sanctions qui
vont à l’encontre du but recherché ne fera qu’accroître l’acceptation par l’Occident de la solution russe à son problème avec l’OTAN.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
À Severodonetsk, les combats font toujours rage, n’en déplaise aux excités qui annoncent sa libération par les forces russo-républicaines, soit achevée,
soit impossible.
Dans le précédent
SITREP consacré à ce secteur j’avais décrit les difficultés liées au terrain, et à une résistance ukrainienne se maintenant autour de l’usine Azot et au niveau des ponts encore
praticables sur cette rive gauche de la rivière Donets séparant Severodonetsk de Lisichansk, la partie principale de ce bastion double et dont l’étendue et la garnison et l’altitude sont
3 fois plus importantes.
Même si sur les cartes il est question de 2 villes distinctes, elles ne peuvent être dissociées dans l’enjeu commun que représente leur position stratégique
à l’Est de Kramatorsk et qui justifie la priorité donnée aux 2 états-majors, le russe et l’ukrainien (comprendre) étasunien, qui se disputent son contrôle.
Ces derniers jours, le mouvement de certaines unités ukrainiennes de Severodonetsk vers Lisichansk laissait à penser que l’état-major de Kiev avait décidé
de leur retrait de la rive gauche de la Donets, mais l’arrivée de renforts menant même des contre attaques sont venus contredire cette conclusion hâtive et retarder ce retrait pourtant à
terme inévitable même si Kiev réussissait à reprendre le contrôle momentané de la ville).
Dans plusieurs quartiers de
Severodonetsk, les forces en présence
s’affrontent
toujours dans des combats terrestres et bombardements
réciproques
J’avoue être fatigué de voir avec quelle immaturité narcissique certains analystes pro-russes voulant à tout prix, même celui du mensonge, être les premiers
hérauts à annoncer les victoires russes imposent à leur public des fantasmes débiles voire même improductifs. Être engagé du côté et même jusqu’à participe physiquement au conflit ne doit
pas être fait au détriment de la vérité et de l’analyse rationnelle. Et tous ces experts de salon qui pérorent depuis 100 jours en annonçant toutes les semaines la déroute imminente de
l’armée ukrainienne « désintégrée », « démoralisée », « inapte » face à une armée russe « parfaite » « invincible » et
« écrasante » devraient apprendre l’humilité, éviter confondre dogme idéologique et analyse rationnelle et surtout arrêter de prendre le gens pour plus cons qu’eux ! Leur
larbinisme propagandiste n’a d’égal que celui des experts invités sur les plateaux de BFM TV and Co – A Gamelin, Gamelin et demi !
Concernant Severodonetsk
Primo, la ville n’est pas encore libérée et il y a attaques et contre attaques de chaque côté,
Secundo, les forces ukrainiennes malgré des pertes importantes continuent à se battre,
Tertio, les forces alliées ont subi également des pertes importantes et des échecs tactiques,
Quarto, l’encerclement de ce bastion ukrainien ne pourra pas être achevé à court terme…
Ce que nous observons à Severodonetsk comme auparavant à Marioupol ou Izioum c’est une défaite inévitable des forces ukrainiennes mais qui dans une
stratégie sacrificielle tentent d’en imposer un prix de sang maximum pour chercher à imposer aux forces russes et républicaines une « victoire à la Pyrrhus » lui interdisant de
poursuivre sa manœuvre vers Lisichansk.
Quant aux contre attaques ukrainiennes, elles relèvent pour le moment d’un flux et reflux tactique habituel dans ce type de combat urbain de haute intensité
ou un quartier, une rue, un immeuble peuvent changer plusieurs fois de main pendant la bataille. Et comme l’a reconnu le président Zelensky lui-même reconnaissant en filigrane l’abandon
inéluctable de Severodoneysk : « La situation reste extrêmement difficile ».
Soldats tchétchènes de l’unité
« Armat » au combat contre les renforts
ukrainiens
Un fait divers qui en dit long sur l’état d’esprit du pouvoir chancelant de Kiev :
La députée ukrainienne, Maryana Bezuglaya vient d’être envoyée par le Président Zelensky dans l’encadrement de la défense de Severodonetsk. Une nomination
qui serait anodine si cette bandériste, qui a fait un stage au Département d’État américain, n’avait pas proposé il y a quelques jours à la Rada (parlement ukrainien) la loi №7351 qui
autoriserait le commandement à tirer sur ses soldats qui se rendent ou désertent.
Des renforts ukrainiens… et
internationaux
Début juin, l’état-major ukrainien a envoyé plusieurs renforts d’infanterie et d’artillerie dans les localités du secteur servant d’armature à leur
dispositif de Défense autour de Kramatorsk comme par exemple Artemovsk (Bakhmut), Seversk et bien sûr Lisichansk et Severodonetsk.
Ils ont fait le buzz, ces mercenaires de la « Légion Internationale pour la Défense de l’Ukraine », accordant des interviews mythos a peine leur
sacs à dos posés à Severodonetsk, prouvant que Severodonetsk est d’abord pour Kiev un objectif politico-médiatique quitte à y sacrifier toute logique militaire.
Unité de la Légion internationale
ukrainienne arrivant
à Severodonetsk le 2 juin 2022
En réalité ces mercenaires de la Légion Internationale ukrainienne sont ici rattachés à la 798e Brigade ukrainienne d’assaut par air, dont plusieurs unités
sont arrivés sur ce secteur du front. Leur effectif et moyens ne sont donc même pas assez suffisants pour former une unité autonome..
Devant l’arrivée de ces renforts ukrainiens dans Severodonetsk, les forces russes ont décidé de détruire e dernier pont encore praticable par des
véhicules (Pont « Prolestarsky »), situé au Nord de la ville.et celui au Sud déjà endommagé par des précédents tirs.
Arrivée à Severodonetsk des renforts
ukrainiens
Dans cette bataille en cours de Severodonetsk je ne pense pas que les tendances décrites par les propagandistes russes et ukrainiens sont complètement
fausses comme par exemple celle du retrait des unités ukrainiennes vers Lisichansk qui à terme est inévitable mais qui aujourd’hui concerne certainement et prioritairement celles qui ont
subi des pertes trop importantes pour continuer le combat ou celles, comme les territoriaux mal équipées, encadrées et formées qui sont récalcitrantes
à se retrouver en 1ère ligne et fragilisent encore plus le dispositif ukrainien.
Obsédé par la volonté de donner une illusion de résistance offensive, l’état-major ukrainien a lancé 2 contre attaques limitées mais très médiatisées,
menées dans les quartiers Nord et Sud de Severodonetsk au moment où arrivaient sur place ces mercenaires de l’OTAN. Cependant le cours global de la bataille reste pour le moment inchangé
et au profit des forces russo-républicaines, et cela de l’aveu même de Kiev qui, commentant ces contre attaques en cours espérant ce 4 juin que « cela permettra de tenir 2
semaines de plus ». De même cet ordre du commandement ukrainien du secteur donné à des forces spéciales de miné les citernes de l’Usine chimique d’Azot contenant 100 tonnes
de nitrogène chacune.
Dans le quartier de l’usine chimique
d’Azot, rapprochée par les
combats,
l’atmosphère est viciée par les bombardements et la
pollution
À l’extérieur du bastion de
Severonetsk/Lisichansk
Au Nord de la ville, des informations annoncent un franchissement de la Donets par les forces russes. Comme à Popasnaya, il faut attendre maintenant
quelques jours pour confirmer et savoir si la percée devient une tête de pont offensive.
Au Sud de la ville, l’étau russo-républicain se resserre sérieusement autour du petit chaudron de Zolotoe dont les forces ukrainiennes vont devoir bientôt
soit se replier vers Lisichansk soit être détruites sur place.
Si ces 2 manœuvres offensives qui ont gagné en tout une quinzaine de kilomètres sont confirmées, cela signifie que l’encerclement de
Severodonetsk/Lisichansk se poursuit, mais il reste environ 40 km à conquérir et sous les feux de l’artillerie ukrainienne. Cela prendra donc du temps pendant lequel les forces dans
Severodonetsk devront tenir.
Au matin du 5 juin une véritable cacophonie propagandiste inonde les réseaux d’information avec d’un côté les pro-russes qui annoncent que les forces
ukrainiennes sont en train d’abandonner la ville et de l’autre côté les pro-ukrainien qui annoncent au contraire qu’elles ont repris Meltikone et Voronove, 2 localités en périphérie Sud
Est de Severodonetsk.
Ce qui est sûr c’est que les combats pour le contrôle de Severodonetsk continuent et sont très violents.
En conclusion
Même si la victoire russe dans la bataille de Severodonetsk semble certaine il reste à savoir pour quand et à quel prix, et quelle sera la disponibilité et
le niveau opérationnel des forces russo-républicaines pour passer à l’étape suivante à savoir la libération de Lisichansk qui selon moi ne pourra s’accomplir que par son encerclement
radical et en aucun cas par un assaut frontal venant du talweg de la Donets.
En attendant il serait intéressant que les forces russes donnent une priorité urgente à la destruction des derniers ponts séparant Severodonetsk et
Lisichansk car en attendant qu’ils puissent être utilisés contre Lisichansk et dans l’hypothèse où ils ne seront pas détruits par les dernières unités ukrainiennes se repliant (comme ceux
entre Krasni Liman et Slaviansk), ils sont utilisés pour acheminer des renforts pour des contre attaques…
Depuis maintenant plus de trois mois, les combats font rage sur le plan militaire en Ukraine. Mais un autre combat se déroule sur les réseaux
d’information occidentaux pour tenter de nous convaincre de l’imminence d’une défaite russe sur le terrain face à la courageuse armée ukrainienne armée, équipée et entraînée par l’OTAN.
C’est d’ailleurs une caractéristique de cette guerre. Elle est conduite du côté russe sur des bases militaires et commandée par des professionnels. Du côté ukrainien, et pour le malheur
des soldats, ce sont des communicants qui prennent les décisions avec pour seul objectif de vendre un récit aux opinions occidentales. Le problème c’est que quoiqu’en dise BHL vantant sur
BFM « le moral d’acier » des troupes de Kiev, l’artillerie ça tue les soldats et ça fait gagner la guerre.
Nous avons donc été confrontés depuis le 24 février à des rodomontades ineptes. Malheureusement relayées par des journalistes incompétents et dévoyés,
des experts militaires stipendiés, et des dirigeants politiques abrutis.
Nous avons bien fait car aujourd’hui, le ton change peu à peu, puisque l’analyse de la situation sur le terrain fait apparaître que la bataille décisive
pour le Donbass va probablement sceller le sort de la guerre en faveur de la Russie et des Républiques populaires du Donbass.
Régis de
Castelnau
***
par Sylvain
Ferreira - Le 05/06/2022.
La situation sur le
terrain
Contrairement aux affirmations péremptoires sinon fantaisistes de certains « sociétaires » des plateaux de télévision, les Russes et leurs alliés sont en
train de gagner cette guerre, en portant des coups répétés et précis contre le dispositif défensif ukrainien dans le Donbass. Contrairement aux attentes de certains observateurs,
l’approche opérationnelle russe ne consiste pas à percer le dispositif ukrainien pour ensuite se lancer dans une exploitation dans la profondeur, mais à une destruction systématique du
corps de bataille ennemi par les feux. Certains observateurs évoquent l’emploi de 500 à 600 000 obus/roquettes par jour sur l’ensemble du front et principalement dans le Donbass ! Le
paysage commence d’ailleurs à changer et certaines localités ressemblent de plus en plus à des villages détruits comme on les avait connus dans les deux conflits mondiaux.
« Certaines unités entament ce qui
s’assimile à une grève de la guerre qui n’est pas sans rappeler les mouvements d’insubordination d’une partie de l’armée française au printemps 1917. »
Depuis quelques semaines, ce phénomène s’observe également en rase campagne. À ce pilonnage méthodique, il faut ajouter l’action quotidienne de l’aviation
d’appui au sol et des missiles pour frapper les principaux points de résistance et les centres névralgiques ukrainiens (QG, dépôts, casernes, ateliers de maintenance, etc.) dans la
profondeur. On réalise alors l’ineptie de certains commentateurs qui nous annonçaient mi-mars que les Russes auraient bientôt épuisé leurs stocks de missiles et de munitions. Depuis la
mi-avril, les pertes occasionnées par un tel déluge de feu et d’acier sont estimées à 5 à 600 tués par jour. Ce qui explique la mise en oeuvre de la quatrième vague de mobilisation de ce
qui reste de forces vives à l’Ukraine pour tenir le front. Le 1er juin, le président Zelensky a lui même reconnu la perte de 60 à 100 soldats tués et 500 blessés par jour !1.
Il est probable que côté russe les pertes soient moins importantes étant donné la destruction préalable des défenses ukrainiennes avant chaque assaut.
Certaines sources officieuses évoquent un peu plus de 3000 morts au 31 mai pour les seules forces russes2.
Ce qui porterait pas extrapolation les pertes totales à 9 à 10 000. Par contre, il n’existe aucune information sur les pertes subies par les troupes des deux républiques populaires qui
doivent être plus importantes puisqu’elles attaquent la zone la mieux fortifiée des défenses ukrainiennes depuis le début de l’offensive.
Sur le front, les troupes manifestent de plus en plus leur mécontentement vis-à-vis du commandement central et du pouvoir en général. Leurs protestations
sont filmées et publiées sur les réseaux ! Certaines unités entament ce qui s’assimile à une grève de la guerre qui n’est pas sans rappeler les mouvements d’insubordination
d’une partie de l’armée française au printemps 1917. Elles veulent bien se battre mais pas dans de telles conditions. Par ailleurs, loin des déclarations péremptoires et des communiqués
euphoriques émis par des pseudo-spécialistes mais aussi, et c’est bien plus grave, par les différents gouvernements de l’OTAN, l’aide militaire matérielle envoyée à l’armée ukrainienne
est loin d’être à la hauteur des besoins des défenseurs de Severodonetsk ou de Kharkiv.
Ces réalités, d’abord balayées du revers de la main par les supporters inconditionnels de Kiev, sont maintenant irréfutables puisqu’elles émanent des
soldats ukrainiens eux-mêmes, qui postent leurs protestations sous forme de vidéos sur l’application Telegram. Au point que même des journalistes occidentaux évoquent enfin sérieusement
le sujet3.
Face à ce phénomène, le régime de Kiev avait saisi le Parlement ukrainien d’une loi (n° 7531) pour autoriser les officiers à abattre les éventuels fuyards/déserteurs ou ceux qui
refuseraient de monter au front4.
Devant le scandale provoqué par ce projet, il a finalement été retiré.
Sur le plan strictement militaire, l’armée ukrainienne a inutilement érodé ses forces en lançant des contre-attaques locales au nord de Kharkov et de
Kherson pour gagner quelques points dans la bataille de la communication et revendiquer une victoire contre les Russes. Ces actions n’ont abouti qu’à qu’à de nouvelles pertes en hommes et
en matériel, ce qui a facilité dans les deux cas les contre-attaques de l’armée russe qui, depuis le début de la semaine, réoccupe de la quasi-totalité du territoire abandonné aux
Ukrainiens. Par ailleurs, en s’entêtant à vouloir transformer Severodonetsk en « nouveau Marioupol », les troupes de Kiev n’ont pas d’autre choix que de la défendre à tout prix.
Pour cela, faute de réserves stratégiques, ils vont devoir redéployer une demi-douzaine de brigades postées jusqu’ici sur le flanc sud du saillant du Donbass et solidement installées
derrière de puissantes fortifications. Simplement, cette manoeuvre sur une distance de 50 à 70 km en fonction des brigades va devoir s’opérer sans couverture aérienne ce qui va limiter
les déplacements à la nuit, plus courte en cette période.
« Zelensky évoque comme préalable le
retour au statu quo ante, ce qui est totalement fantaisiste. »
Cette protection toute relative ne dissimulera pas la manœuvre aux moyens d’observations russes mais permettra peut-être à une partie des unités d’atteindre
ses nouvelles positions. Toutefois, elles n’échapperont pas à une attrition certaine avant d’affronter les unités russes. Cela leur laissera peu de chance de succès pour stopper l’attaque
ennemie contre Lysychansk, Kramatovsk et/ou Slovyansk et offrira probablement aux Russes et à leurs alliés la possibilité de passer enfin à la manoeuvre dans les grands espaces vides qui
s’étendent ensuite vers l’ouest jusqu’à Dniepopetrovsk. Le déploiement à partir des immenses dépôts russes de 800 chars T-62MV-1 modernisés et mis à la disposition des forces des deux
républiques populaires semble confirmer cette hypothèse5.
Y a-t-il un pilote dans l’avion à Kiev
?
Face à cette situation au bord du gouffre pour le pouvoir ukrainien, il est difficile aujourd’hui de comprendre quelle est la stratégie mise en œuvre pour
tenter, sinon de gagner la guerre, d’au moins contraindre les Russes à stopper leur offensive. D’un côté, le président Zelensky évoque de nouveau la nécessité de reprendre les
négociations avec Moscou pour trouver une issue au conflit6.
Cependant, Zelensky évoque comme préalable le retour au statu quo ante, ce qui est totalement fantaisiste. Henry Kissinger est allé dans le même sens lors du forum de Davos, mais en
soulignant que l’Ukraine devrait céder une partie de son territoire pour espérer la paix avec la Russie7.
Parallèlement sur le terrain, l’état-major ukrainien conseillé et épaulé par l’OTAN poursuit une stratégie là encore difficile à comprendre, puisqu’elle
mène à très court terme à la création d’un nouvel encerclement autour de Lysyschansk/Severodonetsk qui risque très rapidement d’aboutir à la neutralisation d’environ 10 000 soldats
ukrainiens. Les conseillers britanniques de l’état-major ukrainien avaient pourtant suggéré un repli rapide de ces forces depuis le secteur au nord de Popasna pour éviter leur
destruction. Dans le même temps, les rares éléments de manœuvre tactiques sont jetés dans des contre-attaques locales au cours desquelles les Ukrainiens subissent pertes qui semblent
considérables. Et dont les vidéos rendent tristement compte.
« Il faut espérer pour le peuple
ukrainien que son gouvernement saura prendre les bonnes décisions le moment venu, mais le temps presse et l’opacité qui règne aujourd’hui à Kiev n’est pas de bon augure. »
Ce manque de clarté est à nos yeux synonyme de l’anarchie qui règne au sein de la direction politique et militaire ukrainienne. Cette absence de stratégie
unique et centralisée n’augure rien de bon pour le sort des armes face à la puissance de l’offensive russe et on peut présager que d’ici une dizaine de jours, la bataille du Donbass se
terminera par une victoire de Moscou indiscutable. Vladimir Poutine aura alors atteint un des objectifs annoncés dès le départ, celui des républiques séparatistes reconnues par la Douma
russe. Lesquelles après leur reconnaissance avaient appelé la Russie à intervenir lui fournissant le motif de droit international que celle-ci revendique aujourd’hui pour assurer la
régularité de son intervention.
Après le Donbass ?
Une fois la bataille du Donbass terminée, le gouvernement ukrainien parviendra-t-il à afficher une position commune et indépendante des vues de ses soutiens
otaniens pour négocier sérieusement avec Moscou et reconnaître la perte du Donbass et de la Crimée, ou, au contraire, s’entêtera-t-il à poursuivre cette guerre perdue d’avance au risque
de perdre également Odessa et Kharkiv ? Il faut espérer pour le peuple ukrainien que son gouvernement saura prendre les bonnes décisions le moment venu, mais le temps presse et l’opacité
qui règne aujourd’hui à Kiev n’est pas de bon augure.
Le prix payé par les populations d’Ukraine risque de s’alourdir encore.
Guerre d’Ukraine : Jours 91 à 94 – l’armée ukrainienne s’effondre rapidement
par Le
Courrier des
Stratèges Le 31/05/2022.
Trois mois après le début du conflit, les
médias occidentaux essaient de s’adapter à une réalité de terrain qu’ils se sont attachés pendant des mois à nier : l’armée ukrainienne perd la guerre. Les sanctions fonctionnent si peu que la
présidente de la Commission européenne est obligée d’avouer qu’elle se rallie à l’absence d’embargo sur le pétrole russe. Et la Russie est en train de gagner le rôle central dans les exportations
mondiales de blé tandis que les revenus qu’elle tire des hydrocarbures ne cessent d’augmenter. Rien ne résume mieux la défaite stratégique de l’Occident que l’évolution des éditoriaux du Daily
Telegraph que nous avons placés en exergue.
La Bataille d’Ukraine
Les
forces armées ukrainiennes s’effondrent sur le champ de bataille, si rapidement et sur une zone si étendue que vendredi 27 mai le président ukrainien a déclaré que « l‘Ukraine n’est pas
désireuse de parler avec le Russe Vladimir Poutine, mais qu’elle doit faire face à la réalité que cela sera probablement nécessaire pour mettre fin à la guerre ». Il y a quelques jours
encore Zelensky expliquait que l’Ukraine ne céderait jamais aucun territoire et qu’elle « gagnerait » contre l’armée russe.
Très significatif est le double tweet du journaliste canadien Neil Hauer (reproduit ci-dessus) :
« Je discute avec quelques soldats épuisés à Bakhmut, tout juste revenus des lignes de front. « Nous n’avons pas de nouvelles armes ici, de nouvelles
forces, rien », dit l’un d’eux. Un autre, qui a combattu en 2014 : « On s’attend à ce que je combatte un char avec ma kalachnikov. Nous ne sommes que de la chair à canon. On est
foutus. »
Très pessimiste envers les dirigeants ukrainiens : « Vous devez comprendre qu’il y a deux castes dans ce pays : la supérieure, et la inférieure. Nous sommes
les inférieurs. Ils ont l’argent, et on attend de nous qu’on avance et qu’on meure ». »
Les lecteurs du Courrier des Stratèges savent bien (1) que l’armée ukrainienne est à court de carburant ; (2) que les pertes kiéviennes augmentent dramatiquement
sur presque tous les champs de bataille ; (3) que le matériel livré par les Occidentaux était non seulement une deuxième livraison vu que l’armée russe a détruit l’équipement ukrainien une
première fois entre le 24 février et le 31 mars. L’artillerie russe frappe sans répit les lignes ukrainiennes.
Le nombre de soldats ukrainiens qui se rendent est devenu si énorme que le corps législatif ukrainien a voté un projet de loi autorisant les officiers militaires à
tirer sur les soldats qui voudraient abandonner le combat.
La réalité du champ de bataille est si désastreuse pour les Kiéviens que certains observateurs estiment que l’armée ukrainienne, à ce rythme, ne peut pas tenir plus
de deux semaines.
« À en juger par la vitesse à laquelle les forces armées ukrainiennes fuient les villes du Donbass, et plus particulièrement la région de Donetsk, un
effondrement moral s’est produit ». Il a été accéléré, sinon déclenché, par la reddition définitive d’Azovstal.
Le 27 mai, Alexeï Arestovich, a déclaré, à propos de la prise de Liman par les Russes : « La façon dont l’armée russe l’a capturée montre qu’il y a des
commandants très talentueux, et cela montre le niveau accru de gestion opérationnelle et de compétences de l’armée russe. On raconte qu’un bataillon ukrainien s’est mutiné pour éviter d’être
envoyé à une destruction certaine. Cela fait des semaines que des histoires circulent sur la façon dont les commandants laissent leurs subordonnés sur le champ de bataille et partent « pour
une réunion ». Et pas un seul mot négatif sur la détention dans un camp de prisonniers de guerre.
Dans la nuit, un avion cargo militaire ukrainien a été abattu près d’Odessa. Tout son armement militaire fourni par l’Ouest a été détruit. Les frappes de précision
russes se produisent sans discontinuer :
Pendant ce temps, il devient rapidement évident que l’aide militaire occidentale à l’Ukraine est volée et redirigée pour être vendue en Serbie sur le marché noir.
Plus des deux tiers des armes anti-aériennes portables ManPad seraient en vente à l’étranger, d’ores et déjà. Toutes sortes d’autres armes de guerre sont également proposées sur le marché noir,
« y compris des mortiers, des grenades propulsées par fusée, des mines terrestres et des munitions perforantes en si grandes quantités que les contrebandiers ne peuvent même pas trouver de
place pour stocker leurs biens mal acquis ». Des Ukrainiens volent littéralement les armes fournies par l’Occident pour les revendre au marché noir et s’en mettre plein les poches.
• Autre évolution que nous repérons depuis plusieurs semaines : la
tentation terroriste du côté ukrainien. Un attentat a fait plusieurs blessés près de la mairie à Mélitopol.
Le gouvernement ukrainien parle à nouveau de
négocier
Le
ministère ukrainien des Affaires étrangères,Kuleba, admet qu’on lui a maintenant demandé de négocier : Cependant, commente un observateur, « ce qui est le plus intéressant, c’est de
lire entre les lignes : tous les faucons de l’UE commencent à en rabattre après avoir vu ce que les Russes ont fait à une armée entraînée par l’OTAN. Même eux se rendent compte que l’OTAN… est un
tigre de papier à ce stade. L’OTAN a entraîné et équipé l’Ukraine pendant huit ans complets… et l’Ukraine était la plus grande armée permanente de toute l’Europe. Pourtant, l’armée ukrainienne
s’effondre après seulement 90 jours (ou à peu près) de guerre réelle. Qu’est-ce que cela dit de l’OTAN à l’Europe ? Maintenant, l’Europe se rend compte qu’elle doit agir rapidement pour sauver la
face ; elle doit éviter un effondrement complet de l’Ukraine dans les semaines à venir ».
Conséquences non maîtrisées des sanctions
antirusses
• L’opinion autrichienne est choquée par un épisode qui s’est déroulé samedi 28 mai à Vienne : des Ukrainiens qui avaient garé leurs SUV sur des espaces de
stationnement de taxis en face d’un hôtel ont tabassé des chauffeurs de taxis qui leur demandaient de se déplacer, avant de s’enfuir.
• « L’Union
européenne aura besoin de mille milliards d’euros pour abandonner complètement les sources d’énergie russes. Cette conclusion a été tirée par les analystes de la société norvégienne Rystad
Energy, spécialisée dans la recherche sur les marchés des matières premières. Les analystes estiment que c’est le montant de l’investissement nécessaire pour mettre en œuvre le programme
REPowerEU de l’Union européenne, qui vise à réduire la dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes et à accélérer la transition loin des sources d’énergie à forte intensité de carbone.
La mise en œuvre du projet devrait permettre de faire passer la production d’électricité à partir de sources renouvelables de 40% à 45% de la production totale d’ici 2030.
Dans le même temps, la Commission européenne n’a pas une idée claire des montants totaux nécessaires pour atteindre les objectifs fixés. Des déclarations récentes
mentionnent que 225 milliards d’euros sont déjà disponibles sous forme de prêts et que des investissements supplémentaires de 300 milliards d’euros pourraient être nécessaires d’ici 2030.
C’est-à-dire qu’il manque la moitié de la somme nécessaire. « L’ambition du plan REPowerEU est énorme. Bien que les objectifs soient réalisables, les atteindre d’ici 2030 nécessitera des
niveaux de planification, d’investissement, de construction et de production dignes d’une guerre », déclare Carlos Torres Diaz, responsable de la recherche énergétique chez Rystad Energy.
Auparavant, Rystad Energy avait prévenu que les sanctions anti-russes pourraient entraîner une hausse significative des prix du gaz sur le marché mondial. Selon les chercheurs, le coût du gaz en
Europe pourrait tripler d’ici la fin de l’année. »
• Si la Commission européenne cherche de l’argent pour un crédit, on a peut-être la solution…
« Tout cet argent qui provient du pétrole et du gaz, si auparavant il était partiellement envoyé à la réserve, cette année est complètement dépensé en
dépenses. Cet argent servira uniquement à effectuer des paiements supplémentaires aux retraités, des paiements supplémentaires aux familles avec enfants, à mener une opération spéciale. Il existe
donc des ressources pour cela, y compris des recettes supplémentaires provenant du pétrole et du gaz », a déclaré M. Siluanov.
Les experts occidentaux affirment que les revenus pétroliers et gaziers de la Russie ont atteint un niveau record malgré les sanctions occidentales sans
précédent.
Selon Janis Kluge, expert à l’Institut allemand pour les relations internationales et la sécurité, les revenus de la Russie provenant de la vente de vecteurs
énergétiques ont augmenté de moitié.
En avril, Moscou a reçu 1,8 trillion de roubles de la vente de pétrole et de gaz. En mars, ce chiffre était de 1,2 trillion de roubles.
Ainsi, le budget russe a reçu en quatre mois la moitié des recettes pétrolières et gazières prévues pour 2022. Les sanctions de l’Occident à l’encontre de la Russie
jouent en faveur du pays. Il est impossible de retirer le même pétrole russe du marché sans laisser son prix augmenter. »
• Le
ministre de l’Économie allemand Robert Habeck s’inquiète des divisions au sein de l’UE sur la question d’un nouveau train de sanctions. Mais aussi des désaccords de plus en plus
apparents au sein de l’UE sur la stratégie de long terme vis-à-vis de la Russie.
• Ursula
von der Leyen a d’ailleurs changé de position : elle explique désormais qu’il faut que l’Union européenne continue à acheter du pétrole russe, sinon la Russie le vendrait plus cher sur
le marché mondial. Interdiction de rire ! ….
• Dans le genre bouffonnerie, les
Britanniques gagnent assurément la palme : après avoir rencontré un certain scepticisme quant aux maladies de Vladimir Poutine, des médias britanniques donnent de nouvelles révélations exclusives
– en laissant penser qu’elles sont fournies par les services de renseignement : ils expliquent que le président russe a bien l’air en bonne santé ; mais en fait, c’est parce qu’il est déjà mort
et des doubles ont pris sa place.
• L’armée
américaine signe un contrat pour plus de 600 millions de dollars avec Raytheon Technologies. Il s’agit de remplacer les stocks de missiles Stinger qui ont été fournis à l’Ukraine. La
dédollarisation du monde sera essentielle dans la mesure où elle privera le gouvernement américain des possibilité de crédit illimité pour alimenter son effort de défense.
• L’ancien
Premier ministre japonais Shinzo Abe considère que l’on aurait pu éviter la guerre d’Ukraine si l’on avait forcé Zelensky à respecter les accords de Minsk et si on lui avait dit
clairement qu’il ne pourrait pas faire entrer son pays dans l’OTAN.
• Lors
d’une table ronde à Davos, le DG de Mastercard, Michael Miebach, a expliqué qu’il était très possible qu’on n’ait plus besoin de SWIFT dans cinq ans, du fait de l’évolution des modes de
paiement. Dire que les gouvernements nous expliquaient que la Russie allait s’effondrer après avoir été éjectée de SWIFT.
Comment la Russie est en train de gagner la
guerre du blé
Les États-Unis et l’Union européenne tentent par tous les moyens de les faire sortir. La question de l’exportation des céréales les inquiète plus que l’opération
spéciale de la Russie en Ukraine. Scholz et Macron jouent le rôle de négociateurs chargés de persuader Poutine de débloquer les ports d’Odessa et de sortir les céréales.
Bien sûr, personne ne leur donnera du grain juste comme ça. L’accord prévoit que Poutine donne l’ordre de débloquer les ports d’Odessa et de sortir les céréales
d’Ukraine. En échange, l’Allemagne et la France s’engagent à ne pas fournir d’armes lourdes à l’Ukraine ». Cependant, les gouvernants européens peuvent-ils faire autre chose que des
promesses d’ivrognes à Poutine sur le sujet ?
En réalité, le Times de Londres résume parfaitement la situation: la Russie est en train de gagner un autre pan de la confrontation mondiale, la « guerre du
blé » :
« Le blocus russe des ports de la mer Noire n’a pas seulement étranglé l’économie ukrainienne, il a également mis en difficulté un concurrent clé sur le marché
mondial des céréales.
Plus de 20 millions de tonnes de céréales ukrainiennes pourrissent dans les silos et les navires commerciaux du pays, sans pouvoir atteindre leur
destination.
L’Ukraine est le cinquième plus gros exportateur de blé et le blocus a fait grimper le prix de 60% depuis le début de l’année, pour atteindre un niveau presque
record.
La Russie, premier exportateur mondial de blé, n’a été que trop heureuse de combler ce vide, en vendant non seulement une plus grande quantité de cette denrée, mais
aussi à un prix plus élevé. Le président Zelensky a déclaré que la Russie tente également de vendre les céréales volées par ses soldats dans les fermes des régions occupées.
Le mois dernier, alors que les exportations de blé de l’Ukraine ont chuté de 32% par rapport à avril de l’année dernière, celles de la Russie ont augmenté de 18%,
selon AgFlow, une société d’analyse du marché agricole. On estime que le Trésor russe a perçu 1,9 milliard de dollars de recettes provenant des taxes sur les exportations de blé cette
saison.
Le blocus a été dévastateur pour l’Ukraine, qui tire environ 10% de son PIB du secteur de l’alimentation et de l’agriculture. Ce secteur représente environ 5% du
PIB de la Russie.
« Avant la guerre, les exportations ukrainiennes de blé et de maïs étaient en hausse, alors que les exportations russes étaient en baisse. Depuis, elles sont
montées en flèche », a déclaré Nabil Mseddi, directeur général d’AgFlow. « La perte des volumes d’exportation de l’Ukraine correspond presque exactement au gain de la Russie. Elle
pourrait donc être interprétée assez précisément comme la mise à l’écart d’un rival commercial ».
Les deux pays partagent bon nombre des mêmes partenaires d’exportation, situés pour la plupart en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Face à l’éventualité de
pénuries alimentaires, beaucoup se tournent vers la Russie pour combler le manque à gagner. L’Égypte, l’Iran et la Turquie ont été les plus gros acheteurs, les exportations russes vers ces pays
ayant augmenté respectivement de 500, 481 et 381%.
La capacité de la Russie à tenir le marché des céréales en otage témoigne du redressement remarquable de son secteur agricole au cours des 20 dernières années.
Pendant la majeure partie de la seconde moitié du XXe siècle, le pays a été fortement tributaire des importations en provenance d’Amérique du Nord. En 1999, l’année précédant l’arrivée de M.
Poutine à la présidence, le déficit commercial de la Russie pour le blé s’élevait à 354 millions de dollars. L’augmentation de la production pour atteindre l’autosuffisance était l’une des
principales priorités du nouveau président, et en 2002, le pays était devenu un exportateur net, vendant 884 millions de dollars de blé chaque année.
En 2017, la Russie avait dépassé les États-Unis et le Canada pour devenir le premier exportateur de blé, avec des ventes d’un peu plus de 8 milliards de dollars. Ce
n’est pas une coïncidence si cette ascension a eu lieu après l’annexion de la Crimée en 2014, alors que la Russie était frappée par les sanctions occidentales.
La quantité de « d’opium médiatique » disponible pour les fans de l’Ukraine semble s’amenuiser.
De plus en plus de médias grand public rendent compte des dégâts considérables que l’artillerie russe cause aux troupes ukrainiennes de la ligne de front. Même
le New York Timess’y
est mis :
Sous le feu de l’arsenal à longue portée russe et face à un besoin désespéré de munitions et d’armes, les forces ukrainiennes restent dépassées sur le long et
dispersé front oriental, selon les analystes militaires, les responsables ukrainiens et les soldats sur le terrain.
Un seul engagement, jeudi et vendredi, sur une petite portion de la ligne, dans une forêt au nord de la ville de Sloviansk, a envoyé une douzaine de soldats
ukrainiens dans un hôpital militaire avec de graves blessures dues aux éclats d’obus.
« Vous demandez comment se déroulent les
combats« , a déclaré Oleksandr Kolesnikov, le commandant d’une compagnie de soldats combattant dans la forêt, interrogé sur un brancard d’ambulance à l’extérieur d’un hôpital
militaire de Kramatorsk. « Il y avait un commandant de la compagnie. Il
a été tué. Il y avait un autre commandant. Il a été tué. Un troisième commandant a été blessé. Je suis le quatrième.«
« Soixante-dix personnes de mon bataillon ont
été blessées la semaine dernière« , a déclaré un soldat et ambulancier juste devant les portes de l’hôpital qui s’est identifié seulement comme Vlad, 29 ans. « J’ai perdu trop d’amis ; c’est difficile pour
moi. Je ne sais pas combien. … C’est de pire en pire chaque jour« .
La nuit précédente, dit-il, les bombardements étaient si forts qu’il a à peine pu dormir. « Ce ne sont que des bombardements
d’artillerie« , a-t-il dit. « Tous les blessés viennent des éclats
d’obus. La plupart des gars dans les tranchées
n’ont même jamais vu l’ennemi en face à face.«
Depuis le début de la guerre, je souligne l’énorme quantité d’artillerie
que les forces russes utilisent traditionnellement.
La doctrine « occidentale », qui est essentiellement la doctrine américaine, mise sur la suprématie aérienne. Les défenses aériennes de l’ennemi sont
d’abord détruites, dès les premiers jours de la guerre. Puis les formations ennemies sont anéanties par l’application d’une énorme quantité de bombardements aériens contre elles.
La doctrine russe n’a jamais cru à la suprématie aérienne. La Russie elle-même possède d’excellentes défenses aériennes, elle sait donc de quoi elle parle. Pour
détruire les formations ennemies, la Russie utilise de l’artillerie, beaucoup d’artillerie.
Une équipe de combat de brigade (BCT) américaine standard compte deux ou trois bataillons de chars ou d’infanterie comme formations de tête et un bataillon
d’artillerie pour les soutenir. Le reste des troupes de la brigade est constitué de diverses unités de soutien.
Au lieu d’un rapport de 3 à 1 entre les formations de front et les formations d’artillerie, les unités russes ont un rapport de 1 à 1. Les brigades de fusiliers
motorisés russes ont également deux ou trois bataillons comme formations de front, mais elles ont aussi trois bataillons d’artillerie avec divers canons et missiles pour les soutenir.
Ce rapport de 1 à 1 se répète à presque tous les niveaux – bataillon, brigade, division, armée – des forces terrestres russes. Voici à
quoi il ressemble lorsqu’il est appliqué.
À moins que les forces de
défense ne soient entièrement blindées ou extrêmement bien retranchées, comme elles l’ont été pendant huit ans sur la ligne de front de Donetsk, elles n’ont aucun espoir de résister à
l’artillerie russe. Depuis que l’armée russe a franchi la première ligne de front, les Ukrainiens ont perdu la protection des abris fortifiés et sont en fuite.
Rien de ce qui précède n’est nouveau et c’est la raison pour laquelle d’autres analystes et moi pouvions facilement prédire que l’armée ukrainienne perdrait la
guerre.
——
Après avoir annoncé pendant des mois des victoires ukrainiennes qui n’ont jamais eu lieu, les journaux « occidentaux » reconnaissent enfin l’état réel de
la guerre :
L’Ukraine est en plus mauvais état que vous ne le pensez – Time
L’Ukraine souffre sur le champ de bataille tout en implorant des armes américaines – Washington
Post
Les victoires russes dans l’est de l’Ukraine suscitent un débat sur le cours de la guerre – Bloomberg
La tactique russe du « chaudron » pourrait faire pencher la bataille du Donbas en sa faveur – Guardian
Shrapnel dans les forêts et obus dans le ciel : « Je n’ai jamais vu un tel enfer« . – New
York Times
Boris Johnson prévient que la Russie « ronge son frein » dans l’est de l’Ukraine et
demande un soutien accru pour les forces de Kiev – Daily
Mail
——
Les médias ukrainiens ne sont toujours pas autorisés à rendre compte de l’état réel de la guerre.
Les forces ukrainiennes ont lancé une offensive dans la région de Kherson, les envahisseurs russes subissant des pertes et se défendant sur des positions
défavorables.
C’est ce qu’a déclaré le service de presse de l’état-major général des forces armées ukrainiennes sur Facebook, rapporte Ukrinform.
« Suite aux
actions offensives des unités des forces de défense, l’ennemi a subi des pertes et a commencé à se défendre sur des positions défavorables près d’Andriivka, Lozove et Bilohirka, région de
Kherson. Les combats se poursuivent. »
Bien que cet article porte la date d’aujourd’hui, l’action décrite dans cet article s’est en fait déroulée samedi et dimanche sur la ligne de front
sud-ouest.
Un groupe de plusieurs centaines d’hommes des troupes ukrainiennes utilisant des véhicules blindés a traversé un pont à Davydiv Brid sur une rivière qui délimite le
territoire tenu par les Russes au sud-ouest de celui tenu par les Ukrainiens. Le groupe a été chargé de pousser à une soixantaine de kilomètres au sud pour atteindre et saboter le barrage du
Dniepr à l’ouest de Kherson.
Après avoir progressé d’une dizaine de kilomètres vers le sud, une colonne d’une vingtaine de véhicules a été bombardée par
l’artillerie russe. Le reste s’est dispersé dans la campagne et est actuellement traqué.
L’opération entière a échoué en quelques heures. Pour la mission planifiée, la colonne était beaucoup trop petite et a attaqué sur un front trop étroit. Le
commandement russe a décidé que les planificateurs de cette opération ukrainienne effrontée mais inutile méritaient une punition supplémentaire
:
Les missiles et l’artillerie ont frappé 62 postes de commandement, dont ceux du commandement opérationnel sud près de Novy
Bug, dans la région de Nikolaev, ainsi que 593 zones de concentration d’hommes et d’équipements militaires des FAU et 55 batteries d’artillerie et de mortier en position de
tir.
Novy Bug est visible dans le coin supérieur gauche de la deuxième carte. L’Ukraine a confirmé qu’elle
a été attaquée.
Au total, la partie russe affirme que 200 soldats ukrainiens ont péri dans la tentative ratée, tandis que 35 autres ont été tués dans l’attaque du commandement sud
de l’armée ukrainienne.
——
Les articles sur la suprématie de l’artillerie russe cités ci-dessus soutiennent bien sûr l’intention des États-Unis d’envoyer des lance-roquettes multiples
(HIMARS)
en Ukraine. Ceux-ci peuvent, en théorie, tirer sur des cibles situées jusqu’à 300 kilomètres de distance. Toutefois, l’Ukraine ne recevrait des munitions que pour des portées
nettement plus
courtes d’environ 30 km :
Certains responsables de la Maison Blanche ont exprimé leur inquiétude quant à la possibilité que la fourniture d’armes MLRS d’une portée de plus de 180 miles
permette aux forces ukrainiennes d’atteindre des cibles situées loin en territoire russe, ce qui pourrait provoquer une escalade de la part de Moscou, mais la Maison Blanche est maintenant à
l’aise pour gérer ce risque en retenant les
munitions de plus longue portée pour le système, a déclaré un haut responsable américain au Post.
Avec 300 kilogrammes, chaque missile a un poids important. Un camion équipé de HIMARS peut en transporter 6, tandis qu’un véhicule à chenilles en transporte 12.
Leur réapprovisionnement en nombre important sera un cauchemar logistique.
La Maison Blanche n’a pas encore dit combien de HIMARS elle allait envoyer en Ukraine.
Les équivalents russes des HIMARS sont les systèmes BM-27
Uragan et BM-30
Smerch. Au début de la guerre, l’Ukraine disposait de quelque 70 systèmes Uragan et de quelque 80 systèmes Smerch. La plupart d’entre eux ont maintenant disparu.
Il est très peu probable que les États-Unis envoient autant de systèmes que la centaine de lance-missiles que les Russes ont déjà détruits.
Il y a aussi le fait que les défenses aériennes russes peuvent intercepter ces
missiles en vol :
En outre, 9 roquettes ukrainiennes à lanceur multiple Smerch ont été interceptées près de Malaya Kamyshevakha, Kamenka, Brazhkovka, Glinskoe dans la région de
Kharkov et Chernobaevka dans la région de Kherson.
Ces dernières semaines, l’Ukraine a également reçu un certain nombre d’avions de combat Su-25 d’un ancien État du Pacte de Varsovie. Sur les huit qui auraient été
reçus récemment, au moins cinq auraient été détruits par la Russie quelques jours après leur arrivée en Ukraine.
Tout cet armement supplémentaire des troupes ukrainiennes n’aura aucun effet significatif sur le champ de bataille. Il prolonge inutilement la guerre.
——
L’ancien lieutenant-colonel de l’armée américaine Daniel Davis a écrit quelques articles réalistes
sur l’Ukraine. Ses derniers ouvrages relèvent toutefois de la fantaisie. Il décrit entroisparties« Comment
l’Ukraine peut chasser la Russie ».
Tout d’abord, l’Ukraine devrait s’accrocher au Donbass et, à l’aide de raids et de contre-attaques, déséquilibrer les forces russes. Elle effectuerait ensuite une
retraite sous le feu de plusieurs nouvelles lignes de défense créées à l’arrière. Cette action devrait lui laisser le temps de constituer une nouvelle force de 100 000 soldats dans l’ouest de
l’Ukraine, qui serait équipée d’une énorme quantité de nouveaux systèmes « occidentaux ». Il faudrait douze à dix-huit mois pour constituer et entraîner cette force de
contre-attaque.
Davis sait bien sûr que chacune de ces mesures est totalement irréaliste. Son véritable conseil est de négocier la fin de la guerre le plus rapidement possible.
Mais l’exposé de ce qui serait réellement nécessaire pour que l’Ukraine ait au moins une chance de gagner contre la Russie est utile car il démontre la futilité d’un tel effort.
Il n’y a aucun moyen pour l’Ukraine de renverser la situation ou de gagner la guerre. Le gouvernement ukrainien doit abandonner. Pour mettre fin à la mort et aux
nombreux dégâts causés par la guerre, il faut y mettre fin maintenant. La prolonger en fournissant plus d’argent et d’armes est criminel et devrait être puni.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Sitrep Opération Z : Ça déroule - Le 28/05/2022
Par le Saker Staff – Le 28 mai 2022 – Source thesaker.is
Extrait du résumé
militaire :
Les chars
russes T62 [T72
plus probablement, NdT] (les anciens modèles sont introduits et pourquoi ?)
Grâce à l’action
conjointe de la milice populaire de la République populaire de Donetsk et des forces armées russes, Krasnyi Liman a été complètement libéré des nationalistes ukrainiens.
Consolidation du
succès et regard granulaire sur les différentes zones, fronts et marmites, retraites et déroutes, zones sous contrôle de feu.
Actions et modèles
opérationnels – future ligne de front (s’il y en a une !)
Un extrait du
premier rapport du ministère russe de la Défense.
Grâce à l’action conjointe de la milice populaire de la République populaire de Donetsk et des forces armées russes, Krasnyi Liman a été complètement libérée
des nationalistes ukrainiens.
Et nous pouvons voir dans ce même rapport :
L’aviation opérationnelle-tactique et l’aviation de l’armée ont frappé 6 postes de commandement, 1 centre de communication, 4 dépôts de munitions, 2 batteries
Grad MLRS, ainsi que 50 zones de concentration de main-d’œuvre et d’équipements militaires ukrainiens.
Les attaques ont permis d’éliminer plus de 260 nationalistes.
En outre, les avions de chasse ont abattu 2 Su-25 de l’armée de l’air ukrainienne au-dessus de Zagradovka, région de Kherson, et de Barvenkoe, région de
Kharkov.
Il ne s’agit alors que des opérations de l’aviation opérationnelle-tactique et de l’armée. Jetez un coup d’œil au rapport pour commencer à comprendre le carnage
massif de la journée écoulée.
Quand pouvons-nous dire qu’il s’agit maintenant d’une déroute et que les forces ukrainiennes sont alimentées dans une machine à boulettes par leurs propres
commandants ?
D’Intel Slava, nous avons ceci :
Les Ukrainiens ne veulent pas devenir officiers des forces armées ukrainiennes. Kiev a complètement raté la campagne de recrutement des cadets dans les
établissements d’enseignement militaire supérieur. À la fin du mois de mai, les universités militaires n’ont reçu un document que de 5 % des candidats préalablement sélectionnés.
La situation politique intérieure ukrainienne se détériore rapidement. Gonzalo Lira dans deux
vidéos, commente cela et les possibilités. Une grande partie du « manger les siens » va se révéler comme nous
venons de le voir avec l’arrestation/la
détention de Porochenko ? à la frontière polonaise.
La situation géopolitique est une caricature car le message est maintenant clair : l’Ukraine tombe. Les eurocrates tombent également, sur leurs propres pieds, et un
service de l’administration Biden émet un flot d’annonces sur le nombre d’armes qu’ils envoient en Ukraine, pour être ensuite annulé par un autre service quelques minutes plus tard. En outre, les
rapports commencent à devenir un flux que les Ukrainiens qui ont fui vers l’Europe ne sont pas
les bienvenus et dans de plus en plus de cas, le service leur est refusé.
Starlink ? Les systèmes satellitaires ont des stations au sol. Les Russes s’emparent des trophées de ces stations terrestres, ou les bousculent un peu, alors,
combien de temps ce réseau va-t-il durer ?
De nouvelles informations ont été publiées sur les biolabs, accusant les États-Unis d’avoir colonisé les pays en développement pour y installer leurs biolabs. Voici
un rapport
séparé.
Le cycle des nouvelles est extrêmement chargé, avec principalement des propos réchauffés venant de l’Ouest. Avec la reconnaissance de leur défaite qui s’installe
lentement, le terme de navigation est « au pré
serré », c’est-à-dire qu’ils naviguent trop près du vent et ne peuvent pas manœuvrer. Le terme échiquéen est « zugzwang ». Le terme « Icare » signifie que leurs ailes sont en train
de fondre.
Pendant ce temps, les Russes fournissent le feu réel et testent de nouvelles armes. Il y a un flux de ceci et des commentaires d’Intel Slava. Allez sur cette chaîne
et faites défiler pour voir l’étendue. Les forces armées russes ont utilisé une nouvelle version du système de lance-flammes lourd Solntsepek, TOS-2, lors d’une offensive dans la direction de
Kharkiv. Il est basé sur le TOS-1A, mais présente des avantages significatifs. Le camion plate-forme a une capacité de franchissement accrue, une plus grande portée d’engagement et un processus
de mise à feu entièrement automatisé. Le complexe est protégé par un système de brouillage électronique.
La veille, le ministère ukrainien de la Défense a publié un message hystérique sur son compte Twitter officiel, affirmant que les forces armées russes
utilisaient « les armes non nucléaires les plus
puissantes du monde » sur le territoire ukrainien, et a posté une vidéo du TOS-1A en action dans le Donbass. Cela brise tout simplement la psyché des militaires ukrainiens.
Nous avons également eu de nouvelles actions avec les Iskander : Le lancement du missile de croisière R-500 par le complexe Iskander contre
des cibles en Ukraine.
Cela résume ensuite les principaux flux et reflux des dernières 48 heures. C’est tout pour aujourd’hui. Profitez de votre discussion et faites attention à la
propagande Ukie. Elle est toujours présente partout mais se transforme lentement en ridicule avec des accents de panique pure. Notez bien la discussion sur le résumé militaire au début –
l’explication des méthodes ukrainiennes qui peuvent toujours aboutir à un autre faux drapeau. Selon certains rapports et rumeurs, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, M. Kuleba, aurait
reçu l’ordre de négocier. Nous devons attendre la confirmation de la Russie à ce sujet.
Depuis la reddition honteuse des prétendus soldats d’élite du régiment Azov (plus de 2400 nationalistes sortis de leur terrier d’Azovstal sans se battre) il
règne dans les rangs des forces ukrainiennes un vent de désespoir, pour ne pas dire de panique diarrhéique contagieuse que les assauts russes et républicains victorieux sont loin de
calmer. Et concernant les nationalistes d’Azov, on peut conclure que plus haut monte la propagande plus dure est la chute et plus grand est le séisme qu’elle provoque à l’entour.
Ainsi depuis cette chute d’Azovstal, une peur suscitant la grogne circulent dans les rangs ukrainiens dont la plupart des soldats, par leurs armes,
équipements et entrainements ressemblent à des clochards à côté des cyborgs de Marioupol.
Voici quelques-unes des vidéos militaires diffusées sur les réseaux ukrainiens par des « ukrops » épuisés et plutôt en mode panique, la plupart
émanant des unités de Défense Territoriale du front de Severodonetsk/Lisichansk devenu saillant et bientôt chaudron :
« Nous refusons d’exécuter les
missions de combat car nous n’avons pas l’équipement nécessaire pour nous défendre, les protections lourdes et un
commandement compétent » 115e brigade ukrainienne / 3e Compagnie
« Les actions d’un commandement
incompétent ont entrainé des pertes humaines et matérielles telles que le personnel ne peut plus exécuter de missions de combat en raison de son faible moral et état
psychologique » 115e brigade ukrainienne / 1e Compagnie
« Il n’y a pas de blindés, il n’y
a rien, et le moral est au plus bas Nous recevons des ordres que nous ne pouvons pas accomplir physiquement sans être tués ou blessés » 14e Brigade ukrainienne / 131e
bataillon
« Nous demandons au Commandant en
chef des forces armées ukrainiennes de ne pas nous utiliser comme chair à canon. En ce moment nous ne pouvons pas effectuer les missions en première ligne car nous manquons d’effectif et
moralement nous n’avons pas récupéré » 58e Brigade ukrainienne / 13e bataillon
Ce genre de vidéo est devenue virale depuis quelques jours présentant toujours les mêmes demandes et reproches, et dans les mêmes formulations ce qui laisse
à penser qu’il ne s’agit que l’écume d’une vague de mécontentement touchant l’ensemble des forces ukrainiennes et qui se traduit sur la ligne de contact par des désertions et des
redditions de plus en plus importantes :
Ici à un rassemblement de compagnie à
Severodonetsk plusieurs soldats manquent à l’appel
et d’autres demandent plus de moyens pour obéir et accepter de combattre
Si on voulait résumer ces forces ukrainiennes on pourrait sans exagérer dire qu’elles sont « faites de bric et de broc » avec
des unités régulières entrainées mais épuisées et amoindries depuis 3 mois de front,
des unités territoriales dont l’équipement et l’entrainement sont insuffisants
des unités nationalistes (DUK, Secteur Droit, Azov 2e génération) fanfaronnes et ingérables,
des unités frontalières et de police peu entrainées et motivées,
des nouvelles unités toujours en cours de constitution et d’équipement,
des groupes de mercenaires, équipés, formés et motivés mais trop peu nombreux.
Avec en point commun un commandement de 2e échelon souvent déficient voire incompétent et qui est la conséquence d’une décadence post soviétique ukrainienne
qui consiste à offrir des galons par favoritisme et non en fonction de compétences prouvées.
Suite à ces vidéos, le commandement ukrainien a procédé à des arrestations pour refus d’obéissance, désertion… et à même autorisé l’usage des armes contre
ses soldats récalcitrants et un député de la Rada a même proposé une loi autorisant leur exécution immédiate…
Malgré leurs repressions extrêmes ces comportements se multiplient et surtout la combativité des unités ukrainiennes est de moins en moins résistante,
provoquant des redditions en masse dès les premiers combats ou des retraites précipitées de la ligne de contact dès les premiers bombardements, comme par exemple à Krasni Liman où 500
soldats ukrainiens se sont rendus après seulement une demi-journée de combat tandis que de nombreuses unités prenaient la poudre d’escampette vers le Sud :
Un BTR ukrainien s’enfuyant rapidement
de Krasni Liman, sous les tirs russes avec des soldats qui n’hésiteront pas à partager leur « courage » sur Tik Tok
À Severodonetsk une section de soldats territoriaux a voulu se rendre aux forces tchétchènes la semaine dernière mais seuls 4 ont réussi à déserter, les
vingt autres ayant été pris sous le feu de leurs officiers. Bref une ambiance qui n’est pas sans rappeler les poilus français fusillés pendant la 1ère guerre mondiale pour avoir refusé
d’être la chair à canon de généraux inaptes.
Cela dit il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse et raconter que toutes les forces ukrainiennes sont dans cet état de délabrement opérationnel
et moral car selon moi il convient de différencier d’une part le type d’unité concernée et d’autre part sur quel front cet effondrement interne s’effectue.
Il existe encore des unités ukrainiennes capables d’offrir ici et là des résistances non négligeables même si temporaires et par principe il est stupide de
sous-estimer son ennemi !
Prenons 2 exemples de combativité ukrainienne persistantes :
Ici un parachutiste ukrainien dont
l’unité s’est repliée dans une forêt au Sud de Krasni Liman
pour y mener des combats dont l’intensité est nettement audible
Là un groupe de mercenaires
britanniques, dont un certain Ben Grant, vétéran du British Marine Corpset fils d’un député du Parlement de
Londres et d’uneconseillère du 1er ministre Boris
Jonhson. Il y aurait une centaine d’ex soldats britanniques au sein de la Légion Internationale Ukrainienne. Ici dans un groupe mobile anglo-étasunien pratiquant la guérilla antichar lors
d’une mission de reconnaissance sur le front Nord
Ces mercenaires étrangers, s’ils sont symptomatiques du soutien occidental et de l’idéologie atlantiste participant à l’effort de guerre russophobe de Kiev
sont cependant insignifiants dans leur nombre (au même titre que les matériels de l’OTAN atteignant le front) pour influencer le cours de la guerre, et la Légion Internationale
Ukrainienne dont Zelensky annonçait qu’elle accueillerait 100 000 mercenaires cette année aura bien du mal à enregistrer plus d’un millier d’occidentaux, en comptant ceux qui sont déjà
enterrés ceux qui gémissent dans les hôpitaux ou pleurnichent dans les bars de Kiev.
En revanche du côté des Ukrainiens, ce qui risque de se produire c’est une avalanche des désertions, défections, redditions au fur et à mesure que
l’état-major russe leur servira des chaudrons bien bouillants, et cette inévitable effondrement du front va entrainer un inévitable effondrement moral et réciproquement jusqu’à menacer à
mon avis le régime de Kiev d’une révolution, de rue ou de palais, bien avant la débâcle définitive de leur armée.
Et la reddition ukrainienne du Donbass aura le même effet sur l’ensemble du front russo-ukrainien que la reddition de Marioupol a eu d’effet sur le front du
Donbass. Et si l’état-major de Kiev décide d’envoyer des renforts au secours de Kramatorsk et Slaviansk (pour Severodonetsk « les carottes sont cuites ») cela ne fera que
retarder de quelques semaines sa défaite et par la même occasion celle de la stratégie de l’OTAN.
Alors, Moscou, fort de la libération acquise du Donbass, et peut-être même de celles de Kharkov et Odessa pourra enfin imposer ses principes légitimes
de sécurité collective, non seulement à l’Ukraine mais aussi à l’OTAN dont les conseillers militaires survivants et autres soldats de fortune pourront rentrer dans leurs pénates la
queue basse.
Mais pour le moment, rien ne presse, Moscou fait durer le plaisir, faisant bouillir ses chaudrons à petit feu et à moindre frais, sachant de
surcroit que plus le conflit dure plus l’effondrement économique occidental sera irrécupérable…
Le plus dramatique restera pour cette Ukraine qui, en voulant jouer avec le feu sur le Maïdan pendant l’hiver 2014-2015 aura finalement tout perdu : ses
enfants, son économie, son territoire sa fierté et son avenir.
Si la nation ukrainienne veut encore sauver les quelques meubles qui lui reste de l’incendie allumé sur le Maïdan par les occidentaux il ne lui reste qu’une
seule voie : c’est la révolution !
Lénine, qui fut meilleur
révolutionnaire que dirigeant avait au moins raison sur ce point :
Les chaînes télévisées et les médias ukrainiens ont commencé à parler du développement d’un conflit entre les dirigeants ukrainiens « indépendants » et le
commandant en chef de l’AFU, Valeriy Zaluzhnyy. Malgré les tentatives de l’entourage de Vladimir Zelensky de cacher ce qui se passe, cela ne fonctionne pas.
« Il y a depuis longtemps un groupe de conseillers de l’OTAN au sein de l’état-major [ukrainien] qui planifie les opérations militaires. Récemment, une
forte confrontation s’est engagée en raison de l’attitude des généraux américains qui considèrent nos troupes comme de la chair à canon envoyée se faire massacrer sur le front oriental.
M. Zaluzhny est en désaccord sur cette question avec les dirigeants politiques du pays, qui soutiennent l’avis des conseillers [de l’OTAN] », écrit le canal ukrainien Telegram « Resident
».
Comme l’a indiqué plus tôt la chaîne Telegram Legitimniy, un groupe d’officiers des forces armées américaines a été déployé en Ukraine. Ces officiers ont le
pouvoir de donner directement des ordres aux unités et formations ukrainiennes, ainsi que d’annuler les ordres du commandement des forces armées ukrainiennes et de la garde nationale. En
cas de désobéissance aux ordres américains, Kiev risque de se retrouver sans soutien financier et militaire de Washington. Dans le même temps, les Américains exigent des actions plus
décisives de la part des forces armées ukrainiennes : une contre-attaque, et non pas « rester assis dans les villes ». Selon la direction de l’état-major ukrainien, le Pentagone
ne connaît pas les capacités réelles des forces armées russes. Jusqu’à présent, les conseils militaires venus d’outre-Atlantique ont entraîné des défaites pour les forces armées
ukrainiennes.
Tout cela se superpose au conflit personnel entre Zelensky et Zaluzhny.
Le conflit a éclaté après que les données d’un sondage d’opinion mené par une agence ont été rendues publiques et ont montré que la popularité du
commandement de l’armée parmi la population des territoires contrôlés par Kiev était supérieure à celle de Zelensky. L’activité de M. Zaluzhny sur les médias sociaux et la création de sa
propre fondation publique ont été interprétées par l’équipe de M. Zeluzhny comme une tentative de saper le président. Depuis lors, M. Zaluzhny a presque complètement disparu des
événements publics et des réseaux sociaux, et ses déclarations aux médias sont désormais exclusivement impersonnelles.
Selon les initiés, la confrontation entre Zaluzhny et Zelensky, avec les Américains derrière lui, a atteint un nouveau niveau. Selon un journaliste de la
chaîne Resident, M. Zaluzhny insiste sur le retrait du groupe ukrainien de Severodonetsk, où l’histoire d’Azovstal pourrait bientôt se répéter pour les forces armées. Cependant, M.
Zelensky ne veut pas en entendre parler, affirmant qu’après la reddition des militaires ukrainiens à Marioupol, l’Ukraine a besoin d’un nouvel exemple de « courage et
d’héroïsme ». Les Américains suggèrent à Zelensky qu’il est nécessaire de tenir Severodonetsk à tout prix.
Le fait que les militaires ne sont que de la « chair à canon » pour le régime et ses maîtres américains a été démontré par la tentative des forces
armées ukrainiennes de s’emparer de l’île aux Serpents. Selon le ministre russe de la défense, le général Sergueï Choïgou, cette entreprise sciemment désespérée a coûté à l’Ukraine plus
de 50 combattants des unités spéciales d’élite, quatre avions, dix hélicoptères, 30 drones et trois bateaux. L’armée a été sacrifiée pour le fantomatique espoir de débloquer les ports de
l’Oblast d’Odessa afin de commencer à exporter des céréales vers les clients occidentaux.
Maintenant, selon les correspondants militaires, les militaires des FAU abandonnent leurs positions et se rendent par dizaines. Et les combattants de la
défense territoriale font des émeutes – enregistrant sur vidéo les appels à Zelensky dans lesquels ils refusent de se battre. Le fait est que, ces derniers jours, le régime de Kiev a
commencé à transférer sur les lignes de front les unités de défense territoriale de l’Ukraine occidentale et centrale, qui ne disposent pas d’armes lourdes et n’ont subi aucun
entraînement.
Le commandement des FAU ferme les yeux sur ce qui se passe, et laisse faire les manifestants.
Dans ce contexte, l’équipe Ze est passée aux menaces contre le commandement des forces armées de l’Ukraine. Le président du bureau du président, Oleksiy
Arestovich, a déclaré qu’il était nécessaire de « comprendre pourquoi les forces armées russes se sont très rapidement emparées du sud de l’Ukraine ». Il a cité « l’incompétence et
la trahison » comme faisant partie des raisons du problème. Parmi les raisons de l’incident, il a appelé « l’incompétence et la trahison ». En réponse, une personnalité publique
proche du commandement des forces armées ukrainiennes, Taras Chmut, a accusé l’équipe Ze de « rechercher à s’en tirer à bon compte », rappelant que l’armée ukrainienne sous Zelensky ne
s’est pas développée et que l’ordre de défense a échoué.
Il semble que l’armée ukrainienne commence à comprendre le message.
Régulièrement des correspondants me demandent pourquoi les forces russo-républicaines progressent si lentement dans le Donbass. Plusieurs éléments interviennent pour expliquer cette
lenteur, qui n’est pas une stagnation comme certains propagandistes ukro-atlantistes le prétendent, mais la conséquence de la nouvelle stratégie offensive de l’état-major russe que l’on
peut résumer en deux mots : prudence et économie.
Même si les forces ukrainiennes ont démontré une certaine capacité de combat et d’adaptation, surtout à partir de leurs bastions défensifs, force est de constater que non seulement elles
sont dans l’incapacité opérative de mener des contre-offensives stratégiques efficaces et durables mais que leurs dispositifs de défenses s’effondrent de plus en plus rapidement, faute de
pouvoir remplacer et reconstituer rapidement leurs unités de combat engagées sur le front. Aussi l’état-major ukrainien a-t-il opté pour une résistance urbaine désespérée qui de bastion
en bastion cherche à transformer ses défaites inéluctables en « victoires à la Pyrrhus » pour les forces russo-républicaines (référence au roi Pyrrhus Ier d’Épire qui, au IIIe
siècle avant JC, dut finalement renoncer à sa conquête de l’Italie à cause des pertes immenses subies dans ses victoires d’Héraclée et d’Ausculum contre les romains).
De son côté Moscou ne veut pas que ses opérations militaires en Ukraine captent des effectifs trop important qui déséquilibreraient ses autres défenses occidentales imposant ainsi
d’engager une mobilisation au sein de la population, ce qui impacterait même au minima l’économie intérieure et le contrat social entre le pouvoir et les peuples de la Fédération de
Russie.
Aujourd’hui on estime que les forces russes engagées sur le terrain sont d’environ 200 000 hommes, auxquelles il faut rajouter les forces républicaines de Donetsk et Lougansk (environ 40
000 hommes) et des forces auxiliaires comme le groupe « Wagner » ou le groupe « Akhmat ». Ces effectifs permettent de poursuivre la stratégie de manœuvre de
l’état-major russe, de se renouveler par des reconstitutions et rotations et ce, malgré un rapport de forces global défavorable si on tient compte des effectifs totaux ukrainiens et de
leurs situations défensives avantageuses.
En dehors de la valeur combative de ses soldats et de sa supériorité technologique et logistique, la stratégie russe s’appuie sur :
• Une dispersion des corps de défense ukrainiens, par des pressions maintenues dans les secteurs importants de Kharkov, de Zaporodje et d’Odessa (sans compter Kiev qui n’est qu’à 100 km
des frontières Nord) fixant loin du front en difficulté du Donbass d’importants groupes blindés,
• Des faiblesses feintes de leurs manœuvres pour amener les forces ukrainiennes à sortir de leurs bastions urbains et se risquer en terrain libre où il est plus facile et surtout
moins coûteux de les vaincre. Cette tactique a été réalisé ces derniers jours sur le front de Kharkov et plus localement sur celui d’Avdeevka.
• Une écrasante supériorité des forces d’artillerie russes qui, en parallèle d’une stratégie de démilitarisation basée sur des frappes de précision visant les infrastructures
militaro-industrielles en Ukraine, appliquent dans le Donbass un stratégie d’écrasement visant à à assommer physiquement et psychologiquement les bastions avant l’assaut,
• Des assauts terrestres spécialisés s’appuyant sur des moyens technologiques (drones…) et des unités de forces spéciales (FS des ministères des l’Intérieur, groupes « Wagner »,
« Akhmat »…) maitrisant des procédures tactiques adaptées au combat difficile dans des zones urbaines fortement défendues.
Dans ce conflit de haute
intensité l’appui aérien des hélicoptères d’attaques modernes
russes est décisif dans les neutralisations des défenses
ukrainiennes sécurisant les assauts sur les
bastions urbains
Cette stratégie russe est destinée prioritairement à atteindre ses objectifs de combat avec le minimum de pertes humaines et matérielles et elle s’avère efficace car, bien que les forces
alliées se soient lancées à la conquête des bastions urbains, dans les pires combats existant sur un champ de bataille, leurs pertes ont diminué de plus de moitié et ce malgré
l’important réseau de fortifications aménagé depuis 8 ans par les forces ukrainiennes et défendu par leur meilleur corps de bataille.
Le prix à payer pour cette stratégie d’économie et de prudence ce sont les destructions malheureusement inévitables dans les villes conquises et le temps consacré à ces opérations
offensives qui, de la réduction d’un bunker de tranchée à la capture d’une cave d’immeuble, pour épargner le sang, ne doit pas être compté :
Dans un combat de
tranchée sur le front Nord du Donbass, un groupe d’assaut russe dans la
tradition de
« ceux de 14 » progresse prudemment dans une tranchée
ukrainienne, nettoyant à la grenade
et au combat rapproché les boyaux et les nombreux bunkers encore occupés
par des ennemis. À noter l’appui renseignement donné
par un drone
Abordons maintenant l’évolution de la situation, particulièrement sur le front Nord du Donbass où la ligne de front bouge de plus en plus rapidement. Dans ce secteur les forces
ukrainiennes sont visiblement épuisées, tant au niveau opérationnel que moral comme en témoignent de nombreux appels vidéos d’unités dénonçant l’absence d’approvisionnements et de relève
humaine nécessaires pour continuer le combat.
Et cet effondrement ukrainien se déroule sur fond d’une polémique persistante quant à la stratégie à adopter par Kiev pour la suite des opérations :
D’un côté le pouvoir politique et les factions nationalistes qui veulent s’accrocher aux bastions urbains, refusant d’abandonner le Donbass dont ils savent qu’il sera immédiatement de
retour au sein de la Russie,
De l’autre côté, l’état-major ukrainien et même certaines voix au Pentagone qui, devant la nouvelle stratégie russe qui évite l’usure de ses forces espérée initialement par eux,
préconisent un retrait stratégique sur le front du Dniepr.
Vraisemblablement les forces ukrainiennes vont chercher à résister au maximum puis à se replier avant leurs encerclements définitifs pour tenter ne pas renouveler l’humiliation de
Marioupol où plus de 8000 soldats ont été perdus (tués, blessés, prisonniers) pour un gain de temps somme peu rentable et qui de toute façon ne pourra pas être renouvelé, sauf peut-être
dans le bastion de Kramatorsk.
Carte du secteur Nord du
Donbass au 26 mai 2022
• Dans le secteur de Krasni Liman, la libération de la ville va bon train, et les forces ukrainiennes qui n’ont pas été détruites, capturées ou se sont repliées vers Slaviansk sont
aujourd’hui retranchées dans l’importante zone ferroviaire dans le Sud de la cité, dont les dépôts et ateliers ont été bunkérisés.
• Dans le secteur de Popasnaya la percée russo républicaine a réussi à se rapprocher de Lisichansk au Nord, de Artemovsk, face à des forces ukrainiennes en déroute qui ont abandonné
Svetlodarsk avant d’y être encerclées et tentent d’organiser une nouvelle ligne de Défense le long de la route entre Artemovsk et Lisichansk,
• Autour de Severodonetsk/Lisichansk se resserre d’heure en heure et leurs garnisons ne disposent plus désormais que d’une seule route d’approvisionnement rejoignant le bastion de
Slaviansk/Kramatorsk (celle passant par Seversk) et qui est déjà sous le feu de l’artillerie russe et menacée par la percée réalisée au Sud-Est de Krasni Liman.
1- Le secteur de Krasni
Liman
Krasni Liman est une petite ville (20 000 habitants avant les combats) mais d’un enjeu stratégique important car elle est la clef de voûte extérieur du dispositif de défenses ukrainien du
bastion double de Slaviansk eyt Kramatorsk situé à 15 km au Sud. Bien qu’ayant atteint la banlieue Sud de Krasni Liman au début du mois, c’est par ses quartiers Nord que les forces russes
vont lancé l’assaut sur la ville le 24 mai, après une massive préparation d’artillerie décisive.
En deux jours les 2/3 de la ville ont été conquis par les forces russes capturant plusieurs centaines de soldats ukrainiens et repoussant leurs derniers combattants vers le Sud, dans la
zone ferroviaire formant un dernier bouclier défensif derrière lequel les unités de Kiev qui ne sont pas encerclées peuvent s’échapper par la dernière route et le dernier pont accessibles
vers Slaviansk.
Le 26 mai, les drapeaux
de la Russie et de la République populaire de
Donetsk
sont hissés sur le bâtiment de l’administration
municipale
Autour de la vllle les forces russes élargissent leur offensive aux villages périphériques comme par exemple Maslyakovka et de Goluboe Ozero qui ont été abandonnés par les occupants
ukrainiens. Au Sud-Ouest de la ville, sur les collines crayeuses de Raygorodok.des batteries ukrainiennes tentent de freiner avec des tirs de barrage les progressions russes mais
sont soumises immédiatement à des tirs de contre batteries qui interrompent en permanence leurs bombardements.
La bataille de Krasni Liman confirme l’écrasante supériorité de l’artillerie russe qui dans cet assaut confirme l’adage militaire « l’artillerie conquiert, l’infanterie occupe »
autant que l’effondrement moral des forces ukrainiennes qui ici ont rompu très rapidement le combat préférant se rendre massivement ou s’enfuir vers le Sud.
Fuyant les bombardements
et l’offensive russe des unités ukrainiennes
foncent vers Slaviansk avant que
Krasni Liman ne soit totalement encerclée par la
traversée de la Donets réalisée 10 km au SE, à
Ozerne
Après la capture imminente de Krasni Liman les forces ukrainiennes n’auront plus que la rivière Donets pour organiser une nouvelle ligne de défense au Nord de Slaviansk mais qui risque
d’être éphémère car cette coupure humide du champ de bataille qui a déjà été atteinte à de nombreux endroits dont Ozerne, ce qui menace Krasni Liman d’être encerclé sous peu, sera
probablement franchie ces prochains jours.
2- Le secteur de
Severodonetsk
50 km à L’Est de Krasni Liman, les forces russes et républicaines continuent leurs assauts contre le bastion double de Severodonztsk/Lisichansk dans lequel s’est retranché une garnison
ukrainienne estimée à 15 000 hommes environ, aujourd’hui également répartie entre les 2 villes.
La situation des forces ukrainiennes est de plus en plus difficile car les routes menant vers l’Ouest (Slaviansk/Kramatorsk) sont aujourd’hui soit atteintes par les forces
russo-républicaines soirt sous le feu de leur artillerie rendant très difficile toute ravitaillement mais aussi toute retraite de leurs bastions.
Les bombardements russo-républicains à l’instar de ceux précédant l’offensive sur Krasni Liman se sont également intensifiés sur Severodonetsk tandis que les groupes d’assaut ont déjà
conquis les localités et même des quartiers périphériques au Nord et à l’Ouest de la ville.
Cependant, la libération de la ville prendra probablement plusieurs jours voire semaines car sa défense ukrainienne dispose
d’effectifs importants (estimés à environ 8000 hommes dont plusieurs unités nationalistes) qui y ont aménagé des positions défensives solides,
d’une surface de 30 km2 avec des structures industrielles denses dont l’usine chimique « Azot » un site sensible que j’ai présenté dans un
sitrep précedent,
d’une présence persistante de civils dans la ville, ce qui ne permet pas une destruction massive et impose d’organiser des corridors d’évacuations régulièrement.
Ici, une paire de
chasseurs bombardiers russes « Sukhoï » 25 passent
au-dessus de Severodonetsk pour réaliser des frappes de précision
sur objectifs
Du côté des forces ukrainiennes on observe un effondrement moral important traduit à Severodonetsk par plusieurs symptômes :
Des vidéos d’unités adressant au président et chef d’état-major ukrainiens des plaintes concernant le manque crucial d’armes et munitions leur permettant de se battre correctement, de
leur fatigue extrême due à une absence de relève depuis plusieurs semaines.
Des désertions et redditions de soldats ukrainiens de plus en plus fréquentes dont beaucoup interviennent même avant des premiers affrontements terrestres, et les mesures répressives
radicales mises en place par le commandement ukrainien pour tenter de les juguler.
Ainsi par exemple de cette 111e brigade de Défense territoriale positionnée au Sud Est de Severodonetsk avec plusieurs unités épuisées réclamant depuis quelques jours des moyens et des
relèves et dont une section complète s’est rendue aux membres des forces spéciales tchétchènes du groupe « Akhmat » témoignant avoir essuyé des tirs mortels de la part de leur
commandement.
Cet effondrement moral est du à l’usure des combattants, à l’arrivée de mobilisés peu motivés, à la puissance des bombardements subis et aux destructions quasi totales des
précédentes garnisons encerclées lorsqu’elles résistent aux assauts comme celle de Marioupol par exemple.
Et l’encerclement du bastion de Severodonetsk/Lisichansk est sur le point d’être achevé dans une double boucle : celle de Severodonetsk qui ne disposera bientôt plus de pont la reliant à
Lisichansk (2 ont été détruits et le 3ème est sous le feu de l’artillerie russe).
Le dernier pont entre
les 2 villes sous les bombardements n’est déjà quasiment plus praticable
par les véhicules
3- Le secteur de
Popasnaya
Comme précédemment décrite dans le dernier SITREP consacré aux chaudrons
en cours dans le Donbass la percée multidirectionnelle réalisée dans le secteur de Popasnaya se poursuit vers Gorlovka au Sud et Artemovsk à l’Ouest d’où les forces ukrainiennes
tentent d’établir une nouvelle ligne de défense le long de la route menant vers Lisichansk et qui est déjà sous le feu de l’artillerie russe.
Dans sa direction Nord, le front de Popasnaya est en train de rejoindre celui de Severodonetsk par le contrôle de plusieurs localités dans le secteur de Zolotoe menant les avants
garde à moins de 20 km au Sud de Lisichansk.
Les forces blindées
ruses entrent à Komyshuvakha une ville située entre Popasnaya et
Lisichansk
Dans les percées réalisées au large de Popasnaya, les progressions russes sont également précédées par des frappes réalisées avec l’aviation, l’artillerie les drones ou les missiles des
forces aérospatiales russes :
Destruction de positions
ukrainiennes dans le secteur de Kamyshevakha, au Nord
de Popasnaya
En
conclusion
La situation sur le front Nord confirme l’évolution générale du conflit russo-ukrainien avec d’un côté une pression offensive russe pratiquant une stratégie d’usure basée sue des
bombardements massifs et de l’autre côté des forces ukrainiennes incapables de gagner suffisamment de temps pour permettre un renforcement de leurs ligne de défense par des relèves et des
renforts humains fiables et des équipements modifiant un rapport de forces qui leu est de plus en plus défavorable.
Et dans cette situation désespérée du front du Donbass, l’état-major ukrainien ne peut même plus renforcer ses défenses par des renforts venant du secteur proche de Kharkov, car la
stratégie russe ayant réussi à piéger nombre de ses forces blindées dans leur insensée cavalcade vers les frontières russo-ukrainiennes, Kiev est obligé de maintenir son corps d’armée de
réserve près de cette ville stratégique (la 2ème ville d’Ukraine) à nouveau sous les feux de l’artillerie de Moscou.
Obusiers lourds russes
de 203 mm 2S7 M « Malka » (portée 50 km) tirant sur les défenses
de Kharkov
La libération du Donbass s’accélère donc chaque jour un peu plus et sera actée dès que les bastions de ce front Nord (Slaviansk/Kramatorsk et Severodonetsk/Lisichansk) seront tombés sous
le contrôle des forces russo-républicaines.
Mais il est probable que cette bataille pour le Donbass ne soit que la deuxième phase d’un conflit bien plus long et qui risque de se poursuivre jusqu’à la
capitulation inconditionnelle du régime de Kiev, l’arrêt de ses soutiens occidentaux ou son renversement par une équipe soit pro-russe soit garantissant l’indépendance géopolitique
et la neutralité militaire des débris ukrainiens qui flotteront encore entre les opérations militaires russes à l’Est et la colonisation polonaise à l’Ouest…
Mais ne brûlons pas les étapes et restons sagement sur le déroulement factuel de la victoire des forces russes et républicaines dont l’efficacité opérationnelle se renforce à chaque
combat réalisé !
Quand aux aides de l’OTAN aux forces ukrainiennes, il faudrait sérieusement que les occidentaux saignent un peu plus encore leurs troupeaux de contribuables car vu les moyens de retraite
des forces aéromobiles ukrainiennes (qui sont parmi les mieux équipées) elles ont vraiment besoin d’être équipées de nez rouge et perruques de clowns !
Sitrep Opération Z : Conséquences additionnelles, les hurlements des petits Tabaquis
Par le Saker Staff – Le 26 mai 2022 – Source thesaker.is
Après que les forces
russes aient pris Popasna, le rythme s’est accéléré. Il y a toujours des batailles, mais les Russes roulent maintenant sur tout le reste dans le Donbass. Les Ukrainiens sont anéantis, de plus en
plus de soldats refusent de se battre, les rapports de redditions massives affluent, et la stratégie russe des chaudrons et des chaudrons partiels s’avère incroyablement efficace. C’est une
guerre sanglante dans cette région, exacerbée par les dirigeants ukrainiens parce que les ordres de retraite raisonnables ne sont pas donnés.
Deux vidéos aujourd’hui – toutes deux assez détaillées.
Cette première vidéo de Military Summary sur Youtube, décrit l’impasse dans laquelle se trouve toute retraite raisonnable.
La deuxième vidéo décrit certaines des batailles très récentes et comment elles ont amené l’Ukraine à ce point. Très détaillée et il dessine ses cartes à la volée
pendant qu’il parle.
Il y a quelques heures, des informations ont commencé à filtrer sur le passage d’énormes forces aérospatiales russes au-dessus de Lougansk en direction du front, et
de puissantes explosions ont retenti partout. Le correspondant du « Printemps russe » rusvesna.su depuis la
capitale de la RPL rapporte que c’est la première fois qu’il voit une telle chose, de nombreux avions de combat et hélicoptères ont balayé la ville en plusieurs vagues. Bien sûr, nous ne savons
pas encore ce qui s’est passé, ni pourquoi, ni où, mais le rapport du ministère russe de la Défense de ce matin explique l’augmentation du rythme.
Jetez un coup d’œil aux chiffres :
Des missiles aériens de haute précision ont frappé 48 zones de concentration d’hommes et d’équipement militaire des FAU, 2 batteries d’artillerie et 2 dépôts de
munitions près de Nikolaevka et Berestovoe en République populaire de Donetsk au cours de la journée.
1 centre ukrainien de reconnaissance électronique près de Dneprovskoe, région de Nikolaev, a été détruit, y compris 11 militaires de l’unité de combat, ainsi
que 15 spécialistes étrangers du génie qui sont arrivés avec des gardes de sécurité.
En outre, 1 lanceur du système de missiles antiaériens Osa-AKM a été détruit près de Nikolaevka en République populaire de Donetsk, et 1 radar du système de
missiles antiaériens ukrainien S-300 près de Chuhuev dans la région de Kharkov.
L’aviation opérationnelle-tactique et l’aviation de l’armée ont frappé 49 zones de concentration d’hommes et de matériel militaire des FAU, 2 équipes de
mortiers, ainsi qu’1 dépôt d’armes et de munitions de missiles et d’artillerie.
Les attaques ont permis d’éliminer plus de 350 nationalistes et jusqu’à 96 véhicules blindés et motorisés.
Les moyens de défense aérienne russes ont abattu 1 hélicoptère Mi-24 ukrainien au-dessus de Husarovka, dans la région de Kharkov. 1 avion de transport militaire
des forces aériennes ukrainiennes livrant des munitions et des armes a également été abattu en plein vol près de Kremidovka, dans la région d’Odessa.
En outre, 13 drones ukrainiens ont été abattus près de Zelenyi Gai dans la région de Kherson, Bolshie et Malye Prokhody, Gavrilovka, Veseloe dans la région de
Kharkov, et Epifanovka et Kirovsk dans la République populaire de Lugansk, dont 2 jets Tu-143 Reis de fabrication soviétique près de Melovatka dans la République populaire de Lougansk.
Les troupes de missiles et d’artillerie ont touché 62 postes de commandement, 407 zones de concentration d’effectifs et d’équipements militaires des FAU, 47
unités d’artillerie et de mortier en position de tir, ainsi que 3 dépôts de munitions.
Des unités et du matériel militaire de la 10e brigade d’assaut de montagne des forces armées ukrainiennes, arrivée en renfort du groupement ukrainien dans le
Donbass, ont été détruits lors du déchargement près de la gare de Pokrovsk en République populaire de Donetsk.
L’état-major ukrainien déclare :
Les envahisseurs avancent activement dans plusieurs directions à la fois.
Plus précisément, les Russes avancent simultanément dans les directions de Severodonetsk, Bakhmut, Avdeevsky, Novopavlovsk et Liman.
Nous avons également eu une brève explication de la raison du ralentissement perçu de l’opération russe. Le ralentissement de l’opération militaire russe en Ukraine
est intentionnel en vue d’évacuer la population et d’éviter les pertes parmi les civils, a déclaré le ministre russe de la défense Sergueï Choïgou. Les forces armées russes créent des corridors
humanitaires et annoncent des cessez-le-feu afin d’assurer l’évacuation en toute sécurité des habitants des localités encerclées, a expliqué le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, bien
que cette approche ralentisse la progression des forces du pays. « Bien sûr, cela ralentit le rythme de l’offensive, mais c’est
fait délibérément pour éviter les pertes civiles », a-t-il expliqué lors d’une réunion du Conseil des ministres de la Défense de l’Organisation du traité de sécurité collective
(OTSC).
Le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrushev s’est exprimé sur l’Ukraine spécifiquement et la géopolitique :
Tous les objectifs fixés par le président de la Fédération de Russie lors de l’opération militaire spéciale seront atteints, il ne peut en être autrement. La
Russie ne court pas après les délais au cours de cette opération militaire spéciale en Ukraine.
Le scénario idéal pour l’OTAN dirigée par les États-Unis est un conflit qui couve sans fin en Ukraine.
Le nazisme doit être éradiqué à 100%, ou bien il relèvera la tête dans quelques années, et sous une forme encore plus laide.
L’Ukraine, si elle était restée un pays indépendant, et non contrôlé de l’extérieur, « aurait depuis longtemps chassé tous les mauvais esprits
nazis de sa terre. »
Moscou sera obligée de répondre à l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN, qui constitue une menace directe pour la sécurité de la Russie. La
Finlande et la Suède seront acceptées dans l’OTAN, malgré les objections de la Turquie et de la Croatie, « parce que Washington en a décidé ainsi. »
L’Occident occulte aujourd’hui de toutes ses forces la contribution de la Russie à la préservation d’autres États à différentes périodes historiques.
La situation politique et géopolitique se réchauffe et devient en même temps plus surréaliste.
On dépoussière même Kissinger à Davos. (Notez à la fin l’entrée ascerbe de Pepe Escobar sur son canal Telegram) 1
Il existe une petite fenêtre d’opportunité pour mettre fin au conflit armé en Ukraine et trouver un accord de paix, a déclaré l’ancien secrétaire d’État américain
Henry Kissinger lors d’un rassemblement des élites occidentales à Davos, en Suisse. Au-delà, la Russie pourrait rompre définitivement avec le reste de l’Europe et devenir un allié permanent de la
Chine, a-t-il déclaré lundi lors d’un discours au Forum économique mondial.
« Les négociations sur
la paix doivent commencer dans les deux prochains mois environ, [avant que le conflit] ne crée des bouleversements et des tensions qui ne seront pas faciles à surmonter », a déclaré ce
diplomate chevronné de 98 ans à propos de la crise. L’issue déterminera les relations du reste de l’Europe avec la Russie et l’Ukraine, a-t-il ajouté. « Idéalement, la ligne de démarcation devrait revenir au statu
quo ante », a-t-il déclaré.
« Je pense que
poursuivre la guerre au-delà de ce point la transformerait non pas en une guerre pour la liberté de l’Ukraine, qui avait été entreprise avec une grande cohésion par l’OTAN, mais en une guerre
contre la Russie elle-même », a-t-il ajouté.
D’autres voix s’élèvent en Europe pour demander le lancement d’un processus de paix, mais d’abord, la réponse ukrainienne :
Le conseiller présidentiel ukrainien Alexey Arestovich a eu recours à un langage vulgaire pour critiquer ceux qui, en Occident, exhortent Kiev à céder une partie du
territoire du pays à la Russie au nom de la paix.
« Allez vous faire
foutre avec de telles propositions, bande d’abrutis, pour échanger un peu de territoire ukrainien ! Vous êtes complètement fous ? Nos enfants meurent, des soldats arrêtent des obus avec leur
propre corps, et ils nous disent de sacrifier nos territoires. Cela n’arrivera jamais », a déclaré Arestovich dans une interview mercredi.
Soros appelle à la défaite de Poutine : George Soros a déclaré au Forum économique mondial de Davos que l’Occident avait besoin d’une victoire rapide sur la Russie
en Ukraine afin de pouvoir se concentrer sur le changement climatique.
Le processus de « désaveu » de l’Ukraine a commencé.
Le général Milley note que les États-Unis ont rouvert les discussions au niveau militaire avec les Russes. Son appel à son homologue russe la semaine dernière
était « important » et « intentionnel ».
Bien sûr, le discours sur un autre plan de paix n’est pas né de l’intérêt pour les gens, les droits de l’homme, la démocratie ou l’intérêt profond pour le peuple
ukrainien. Il est motivé par le désespoir et constitue une tentative désespérée d’éviter une défaite psychologique plus grande que celle de l’Afghanistan.
TASS/ Le président de la Douma d’État russe, Viatcheslav Volodine, a utilisé son canal Telegram pour souligner que les États-Unis et leurs partenaires ne
prévoient pas de fournir une véritable assistance à l’Ukraine.
L’Ukraine ne recevra que 15% des 40 milliards de dollars promis par les États-Unis, a-t-il déclaré.
« Washington et
Bruxelles n’ont pas vraiment l’intention d’aider l’Ukraine, ni de résoudre ses problèmes économiques et sociaux. Ils ont seulement besoin de l’Ukraine pour combattre la Russie jusqu’au
dernier Ukrainien », a déclaré Volodin.
Selon la récente législation sur l’aide à l’Ukraine signée par le président Joe Biden, 35 % des 40 milliards de dollars sont destinés à financer les forces
armées américaines, a-t-il expliqué. Par ailleurs, 45,2 % de cette somme seront consacrés à d’autres pays, et non à l’Ukraine, tandis que 4,8 % supplémentaires seront affectés au soutien des
réfugiés et à la restauration de la mission diplomatique américaine en Ukraine. « L’Ukraine ne recevra que 15 % de la somme
allouée », a révélé l’orateur.
Mais les Ukrainiens devront payer la totalité de la somme, a-t-il précisé. Les États-Unis sont conscients que Kiev ne sera pas en mesure d’assurer le service de
la dette à l’avenir. « C’est pourquoi ils
s’emparent des dernières réserves de l’Ukraine, notamment des céréales, et c’est ce que nous voyons en ce moment ».
Quo Vadis Ukraine ?
Pauvres bébés !
Une liste de ceux qui veulent une part du gâteau se dessine. Bien sûr, la Pologne n’est pas soudainement amoureuse de l’Ukraine sans raison. Elle veut sa part du
gâteau terrestre. Je soupçonne que la Hongrie n’est pas non plus innocente dans cette affaire. L’Ukraine sera-t-elle dépecée ? Ou perdra-t-elle complètement son statut d’État-nation et
cessera-t-elle d’exister ? Personne ne le sait, car personne ne connaît le plan russe. En Europe et aux États-Unis/OTAN, la peur s’installe. Personne ne sait où la Russie compte s’arrêter après
avoir libéré les deux nouvelles républiques, Donesk et Lougansk. Est-ce le moment qu’elle choisira pour repousser l’OTAN jusqu’à ses frontières convenues ?
Maria Zakharova a noté que ces propositions de paix qui apparaissent (en parlant spécifiquement de l’italienne) pourraient montrer que Rome commence
peut-être « à réfléchir aux conséquences
déprimantes de la psychose militaire qui a été provoquée par la réaction de l’Occident à l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine » – et le plan supposé pourrait être
une tentative « d’offrir quelques alternatives à
l’escalade actuelle, qui menace de se transformer en un conflit militaire à grande échelle entre la Russie et l’OTAN ».
Le vice-président du Conseil de sécurité russe, l’ancien président russe Dmitri Medvedev, a déclaré que « toute proposition de paix construite uniquement dans l’intérêt
de l’OTAN et de l’ordre mondial occidental devrait tout simplement être ignorée. Ou plutôt, il faudrait dire à leurs auteurs d’aller dans une certaine
direction ».
Le président Poutine a signé un décret assouplissant les règles d’octroi de la citoyenneté russe aux résidents des régions ukrainiennes de Zaporozhye et de
Kherson.
Les modifications s’ajoutent au décret qui avait précédemment introduit une procédure similaire pour les résidents des républiques populaires de Donetsk et de
Lougansk (RPD et RPL).
La Russie continue de faire des affaires. Des délégations de plus de 90 pays ont confirmé leur participation à la 25e édition du Forum économique international de
Saint-Pétersbourg (SPIEF) prévue en juin. La Russie et l’Iran ont également convenu de mettre en œuvre le système de cartes de paiement MIR en Iran.
C’est tout pour aujourd’hui. Attention à la propagande Ukie. Elle est toujours présente partout.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Notes
La situation critique du Dr. K – en 1 minute : La performance du criminel de guerre Kissinger à Davos devrait être résumée comme un nouvel échec massif de
la méthode Diviser pour régner de
son maître. L’Ukraine/404 a toujours été une sorte de Rubicon en termes de réduction des effectifs de la Russie (pensez à Brzezinski). Elle a consommé BEAUCOUP de capital – physique et
politique. C’était LA ligne rouge – succès ou échec – qui ouvrait la voie au triomphe du Nouvel Ordre Mondial et de son secret le plus absolu, la Grande Réinitialisation.
Kissinger – même en tant que simple messager de Rockefeller – était au centre de ce racket pendant des décennies. C’est Kissinger, sous les ordres de
Rockefeller, qui a préparé le crypto Dr. Evil Klaus Schwab à construire le WEF et l’éthique de Davos.
Même si Davos n’est qu’un simple exutoire pour les personnes qui dirigent réellement le spectacle, le WEF reste le premier club de canailles d’influence
de la planète, déterminé à imposer son agenda dans tous les domaines. Toujours aussi toxique après toutes ces années. Pourtant, même Kissinger sait maintenant que c’est voué à
l’échec
Svetlodarsk sous contrôle de la Russie et de la RPL, bataille à Krasny Liman et encerclement de Severodonetsk et Lissitchansk
Alors que la ville de Svetlodarsk, près de Debaltsevo, est passée sous le contrôle de la Russie et de la RPL (République populaire de Lougansk), la bataille fait déjà rage plus au
nord-ouest dans la ville de Krasny Liman, et l’encerclement de Severodonetsk et Lissitchansk est bien avancé. Bilan des dernières évolutions de la ligne de front dans le Donbass.
Le 24 mai 2022, la prise de contrôle de Svetlodarsk (située face à Debaltsevo et au nord est de Gorlovka) par la Russie et la RPL a été confirmée par une vidéo montrant le retrait du
drapeau ukrainien qui flottait et sur le bâtiment administratif de la ville et son remplacement par le drapeau russe.
Les autorités ukrainiennes ont elles aussi reconnu la perte de contrôle sur Svetlodarsk. Cette avancée rapide a été rendue possible grâce aux retrait des troupes ukrainiennes qui ont préféré
fuir plutôt que de se retrouver encerclées (et finir
comme leurs camarades qui étaient à Azovstal), après leur tentative ratée de faire sauter la digue retenant l’eau de la centrale électrique d’Ouglegorsk (ce qui aurait eu des conséquences
catastrophiques pour les civils qui se seraient retrouvés noyés par l’inondation).
Les localités de Louganskoye et Mironovski, qui se trouvent à proximité immédiate de Svetlodarsk, sont aussi désormais sous le contrôle de la Russie et de la RPD.
Voir la carte détaillée de la zone du front de Svetlodarsk avec les villes sous contrôle de la Russie et de la RPL entourées en rouge :
En RPD (République populaire de Donetsk), la bataille pour la capture de Krasny Liman (renommée Liman par l’Ukraine suite à la décommunisation) se poursuit. L’assaut a été lancé sur la
ville par les forces armées russes et celles de la RPD le 23 mai au matin. Les troupes sont entrées dans la ville depuis Drobychevo et Stavka, et ont pris le contrôle de la partie nord de
Krasny Liman.
Le 24 mai, le quartier de Zeliony Klin a été capturé, et l’armée ukrainienne a été chassée des forêts adjacentes en direction de Chtchourovo, où des combats ont lieu actuellement.
Des combats sont en cours dans la rue de l’Indépendance où se trouve le quartier administratif (voir la carte ci-dessous montrant en rouge la zone de Krasny Liman sous contrôle de la
Russie et de la RPD, et les combats en cours sont symbolisés par un signe d’explosion).
La principale défense ukrainienne se trouve sur le complexe ferroviaire et la zone industrielle de la gare, et son artillerie opère du côté des montagnes de craie près de Raïgorodok.
Environ 500 soldats ukrainiens des 24e, 79e et 128e brigades des FAU (Forces Armées Ukrainiennes), et du bataillon néo-nazi Donbass, se sont déjà rendus dans cette zone du front.
Plus à l’est, en RPL, l’encerclement de Lissitchansk et Severodonetsk est bien avancé. Grâce à la capture de Popasnaya, les forces armées russes et celle de la RPL ont pu s’avancer très
près de l’autoroute reliant Artiomovsk (renommée Bakhmout par Kiev pour cause de décommunisation) à Lissitchansk, mettant une des routes par lesquelles les soldats ukrainiens auraient pu
se retirer à portée de tir.
La capture des villages de Vidrojdennia, Vassilievka, et de la route reliant Artiomovsk à Lissitchansk a été confirmée par un journaliste canadien travaillant côté ukrainien.
Voir ces localités sur la carte de la zone de Popasnaya :
La seule possibilité qu’il leur reste maintenant pour fuir l’encerclement serait la route vers Siversk, puis Artiomovsk (flèches jaunes sur la carte ci-dessous). Mais à l’allure à
laquelle l’encerclement d’Artiomovsk avance (flèche rouge), il faut que les troupes ukrainiennes se décident rapidement si elles ne veulent pas finir dans un nouveau chaudron.
Comme on peut le voir, contrairement à ce que racontent certains médias occidentaux, la Russie est très loin de s’enliser en Ukraine. La ligne de front bouge rapidement, chaque jour la
Russie, la RPD et la RPL prennent sous leur contrôle de nouvelles localités, et les futurs chaudrons se dessinent de plus en plus clairement.
Il s’agit d’un fil de discussion ouvert sur l’ensemble de l’Arc du
Donbass où le » grignotage » est maintenant payant et où les Russes avancent et comptent les coups, travaillant en un ensemble bien orchestré.
Aux commentateurs de nous
donner les détails.
Gardez les yeux sur la confirmation : NON CONFIRMÉ, mais si c’est confirmé, ce sera très intéressant. Et ces Polonais ? Par Intel Slava :
Sur fond d’informations concernant l’arrivée d’unités à Pavlograd en provenance du territoire de la Pologne, une attaque au missile a été lancée sur une
installation militaire de la ville.
On ne sait toujours pas quel endroit a été touché. Il est probable que la cible était précisément le lieu de concentration de ces groupes armés arrivés de
Pologne.
Pavlograd est le centre de transport le plus important pour l’approvisionnement des forces armées ukrainiennes dans le Donbass.
Des routes la relient à Pokrovsk, Kurakhovo et Marinka, ainsi qu’à l’agglomération de Kramatorsk-Slavic. La voie ferrée va vers Avdiivka.
Pour l’instant, le reportage et la carte de Readovka.
Aujourd’hui, d’Avdiivka à Estuary, les forces armées russes et les forces alliées prennent d’assaut Estuary. La majeure partie de la ville a été libérée et de sérieuses opérations militaires sont
en cours. L’ensemble de l’arc du Donbass est en mouvement. Les sources ukrainiennes font état du retrait des troupes de Severodonetsk. Les principales routes d’approvisionnement sont sous le
contrôle du feu de l’artillerie alliée.
Front de Kharkiv. Aujourd’hui, les combats se poursuivent dans la région de Liptsov, Ternovoye et Rubezhnoye.
Front d’Izumo-Luhansk. Le matin, on a signalé qu’un pont sur la rivière Lugan avait sauté près de Svitlodar, puis des informations sont apparues sur la percée des
forces alliées dans cette direction. Plus tard, on a appris le début de l’assaut sur Krasny Liman, et la prise de presque la moitié de la ville par les forces alliées.
L’aviation et l’artillerie russes travaillent également dans la région de Soledar et de Bakhmut (Artemivsk). Depuis le front Popasnyansky, on signale la fin des
batailles pour Toshkovka (en faveur des forces alliées) et des succès dans la région de Zolotoe. Les forces armées russes et les forces alliées prennent d’assaut Zolotoe. Des positions sont occupées à l’entrée de la ville. Le 6e régiment de la milice populaire de
la RPL occupe deux rues à Kamyshevakh. L’accès aux frontières de la LPR et de la DPR depuis Troitsky a également été ouvert.
Ce matin, les forces aérospatiales russes ont lancé une attaque de missiles contre l’infrastructure ferroviaire à Korosten, dans la région de Zhytomyr. De
puissantes explosions ont retenti à Kharkiv et Pavlograd ; des installations militaires ont été détruites.
Les attaques des forces armées ukrainiennes sur nos territoires ont été repoussées. Un drone ukrainien a été abattu dans la région de Rostov. Les systèmes de
défense aérienne ont été détruits. Les FAUs ont fait une tentative infructueuse de provocation dans la région de Koursk. Les systèmes de défense aérienne ont détruit toutes les cibles aériennes dans la
région de Koursk. Des missiles anti-aériens ont volé dans le ciel de la région de Belgorod dans la soirée.
The Saker staff
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Sur le front russo-ukrainien, depuis 1 semaine les combats s’intensifient sérieusement autour de plusieurs secteurs dans le Donbass, et s’il est encore
prématuré de parler de chaudrons russes faisant bouillir des groupes blindés ukrainiens, force est de constater que leur formation est en bon chemin et dans une dynamique fractale où
chaque offensive russo-républicaine créé des petits encerclements d’unité ennemies sur son passage.
On pourrait intituler cette carte « Du fantasme à la réalité » car elle illustre l’évolution non pas défaitiste mais pragmatique des chaudrons
possibles dans le Donbass depuis le commencement des opérations militaires russes en Ukraine :
Aujourd’hui,
même si les difficultés inévitables rencontrées par l’état-major russe au cours du premier mois l’ont obligé à varianter sa stratégie opérative,
même si une certaine combativité ukrainienne est observée jusqu’à pouvoir infliger ici et là quelques revers militaires éphémères et localisés aux
forces russes,
même si une partie des aides militaires occidentales parvient à traverser l’Ukraine jusqu’au front à travers les bombardements,
même si les premières unités des nouvelles brigades ukrainiennes formées en urgence commencent à être déployées sur la ligne de contact…
… le front ukrainien dans le Donbass est globalement en train céder devant la stratégie d’usure et de mouvement engagée par l’état-major russe menant des
offensives « qui prennent leur temps » pour économiser au maximum les hommes et les matériels qui comme dans tout rapport de forces Attaquant/Défenseur sont les plus
vulnérables.
Aujourd’hui je vais tenter de faire un point de situation au 23 mai 2022 sur les percées réalisés dans les lignes ukrainiennes autour de Severodonetsk,
Popasnaya et Avdeevka et toujours en m’efforçant de me tenir de plus éloigné possible des fantasmes propagandistes rivalisant d’idiotie de part et d’autre du front.
1- À Severodonetsk, Kiev n’a pas
compris la leçon de Marioupol
Dans un article
précédent j’évoquais la divergence de positions concernant Severodonetsk/Lisichansk entre le président Zelensky qui veut y organiser un deuxième Marioupol médiatique et Zaloujny,
son Chef d’état-major, qui au contraire voudrait sauver leurs garnisons d’un chaudron qui n’apportera aucun bénéfice stratégique à la défense ukrainienne.
Pour résumer la bataille de Marioupol la garnison ukrainienne, malgré ses effectifs importants (entre 15 et 20 000 hommes) un terrain favorable (puissants
retranchements adossés à la mer) n’a tenu que 66 jours en tenant compte des dernière planques organisées dans les souterrains d’Azovstal et dont les derniers effectifs ukrainiens qui s’y
étaient retranchés ont surpris par leur importance (environ 2500) les forces moins nombreuses qui les assiégeaient.
Animation cartographique du siège de
Marioupol qui s’est déroulé du 15 mars au 20 mai
2022
Marioupol sur le terrain militaire est une victoire russo-républicaine incontestable malgré le tapage propagandiste ukro-atlantiste qui tente de présenter
sa défense ukrainienne comme héroïque et exceptionnelle. Et la situation initiale du futur chaudron de Severodonetsk/Lisichansk est encore pire pour les forces ukrainiennes.
Mais à force de raconter des conneries propagandistes, les politiciens finissent même par y croire, comme le secrétaire de l’OTAN, Stoltenberg, qui prétend
que « l’Ukraine peut gagner la guerre contre la Russie » !
Donc, à priori et sans surprise concernant ce front ukrainien de Severodonetsk c’est la direction politique étasunienne qui semble avoir eu le dernier mot
sur le commandement militaire ukrainien, qui pourtant à plusieurs titres est le mieux placé pour évaluer les enjeux et menaces de ce secteur particulier à l’Est de Kramatorsk.
Alors que l’étau militaire russo-républicain se resserre au Nord Est et Sud de Severodonetsk jusqu’à engager des premiers combats dans les faubourgs de la
ville, dont les experts militaires (y compris étasuniens) prédisent que sa garnison, asphyxiée sur ses arrières par la rivière Donetsk ne va pas tarder à être prochainement complètement
bloquée. et n’a aucune chance de résister aussi longtemps que celle de Marioupol.
Ici des informations qui se font certainement l’écho de la polémique entre le président ukrainien et son chef d’état-major prétendent, pour les unes que des
unités ukrainiennes viennent renforcer les défenses de Severodonetsk via Lisichansk par le dernier des 3 ponts qui est encore opérationnel au dessus de la rivière Donets (un autre ayant
été détruit par un tir de mortier de 240mm « Tulipe » et l’autre étant battu par le feu des unités russes.), et pour les autres qu’au contraire les soldats ukrainiens de
Severodonetsk commenceraient à se replier vers Lisichansk. L’intensité des prochains combats dans ce secteur nous confirmera bientôt l’une ou l’autre de ces informations
contradictoires.
Le seul intérêt pour Kiev d’imposer une résistance désespérée dans Severodonetsk ne présente aucun intérêt stratégique, un gain de temps insignifiant
qui ne pourra même pas être exploité efficacement par la propagande ukro-atlantiste.
Tout comme à Marioupol, les unités
ukrainiennes retranchées dans Severodonetsk
organisent des positions défensives dans les solides
et profondes architectures industrielles des usines
de la ville
Par contre, replier les unités ukrainiennes sur Lisichantsk (avant Slaviansk) serait plus pertinent car cette ville jumelle est d’un intérêt stratégique
plus important car contrôlant les routes rejoignant Slaviansk/Kramatorsk à l’Ouest et Artemovsk au Sud et positionnée sur cette rive droite de la rivière Donets qui sur laquelle
s’accroche chaque jour un peu plus le nouveau tracé de la ligne de front Nord.
Dans leurs opérations offensives les
forces alliées intensifient leurs
préparations
d’artillerie comme ici avec des obusiers lourds russes de
152mm MTSA C
Si le dernier pont libre entre les 2 villes n’est pas encore détruit par les forces russes et républicainesc’est certainement pour
inciter justement les forces ukrainiennes de Severodonetsk à se replier vers l’Ouest, tandis que leurs positions défensives urbaines sont systématiquement détruites.
Corrigés par des drones d’observation
qui géolocalisent leurs cibles et
corrigent leurs tirs,
les artilleurs russes et républicains sont d’une grande efficacité, accrue de
jour en jour
Qu’ils soient encerclés à Severodonetsk ou Lisichansk, le sort des 15 000 soldats ukrainien environ constituant la garnison des 2 villes (dont la
répartition était estimée la semaine dernière à 4000 pour Severodonetsk et 11 000 pour Lisichansk) est donc scellé, même si quelques unités et matériels ont réussi à les rejoindre
depuis la région du Dniepr par la dernière route libre passant par Siversk entre Slaviansk et Lisichansk.
2- À Popasnaya, le front ukrainien
s’effondre
C’est sur le front de Popasnaya entre ceux de Kramatorsk et Donetsk, qu’a a lieu la plus importante percée russo républicaine et qui menace à la fois les
dispositifs ukrainiens au Sud de Lisichansk et au Nord de Gorlovka d’un effondrement rapide dans ce secteur situé à la limite des deux républiques populaires de Donetsk et Lugansk.
En effet, Popasnaya qui a été conquise après plus d’un mois de combats violents ayant détruit la ville, contrôle d’importants axes logistiques menant à
Kramatorsk via Artemovsk à l’Ouest, et Severodonetsk via Lisichansk au Nord sans compter que la percée réalisée permet de menacer vers le Sud l’arc Svetlodarsk sur le front de
Gorlovka.
Aujourd’hui sur ce front de Popasnaya, plusieurs mini chaudrons sont en cours de réalisation, menaçant d’encerclement plusieurs milliers de soldats
ukrainiens, et surtout la ville de Artemovsk (renommée Bakhmut par le régime de Kiev) qui est le carrefour routier et ferroviaire majeur de la logistique ukrainienne de ce secteur du
front, est aujourd’hui sous les feux de l’artillerie des forces russo-républicaines qui sont aux portes de Soledar son verrou oriental.
Conscientes que cette percée vers Artemovsk risque un effondrement de leur dispositif de défense entre Gorlovka et Severodonetsk, les forces ukrainiennes
tentent de bloquer les forces russes et républicaines dans des contre attaques en direction de Popasnaya, aussitôt repoussées par les forces alliées.
Au Sud-Ouest de Popasnaya, des
Tchétchènes des forces spéciales « Akhmat »
repoussent une attaque
Au Nord de Popasnaya, Les forces russes ont percé le front ukrainien en direction de Lisichansk en repoussant les forces ukrainiennes vers leur
encerclement. Plus à l’Est, les lignes de défense ukrainiennes ont été détruites et les combats ont atteints les quartiers Sid de Zolotoe avec notamment des attaques menées par les
membres de la société Militaire Privée russe « Wagner ».
Unité parachutiste russe montant au
Nord de Popasnaya vers les combats de
Kamyshevakha
À l’Ouest de Popasnaya, l’offensive principale est portée en direction de Soledar et de la route (T1302) reliant Artemovsk à Lisichansk qui est déjà sous le
feu de l’artillerie alliée. Dans leurs tactiques défensives, comme d’habitude, les forces ukrainiennes tentent de s’accrocher aux zones urbaines dans lesquelles elles organisent des
positions au milieu des civils restés dans les localités. Comme à Volnovakha, Marioupol ou Roubijnoe les chars ukrainiens se dispersent et se cachent sous les porches des immeubles
habités ou dans les rez-de-chaussée dont il cassent un mur pour s’y cacher.
La route entre Artemovsk et Lisichansk
est, du côté de Soledar, sous le feu des
forces russes
Au Sud la percée menée vers Mironivskyi menace d’encercler le front ukrainien au Nord- Est de Gorlovka et, tout comme au Nord d’Avdeevka, les forces
ukrainiennes ont fait exploser le barrage de la centrale hydroélectrique d’Uglegorskaya au nord de la ville de Svetlodarsk pour noyer le terrain devant les blindés russes.
L’objectif principal de ce secteur du front reste la ville d’Artemosk car sa capture ouvrira aux offensives russo-républicaines les chemins vers Kramatorsk
au Nord Ouest et Konstantinovka au Sud-Ouest.
3- En Avdeevka, les forces de Kiev
sont assommées
Par rapport à mon dernier
point de situation du front de Donetsk en date du 20 mai, les combats sur Avdeevka se sont également intensifiés se rapprochant désormais sur les faubourgs de cette ville
industrielle située à 10 km au Nord de Donetsk et essentielle au dispositif militaire ukrainien devant Donetsk.
Actuellement le front d’Avdeevka est dominé par les bombardements des forces russes et républicaines réalisées par l’artillerie et l’aviation de combat sur
les positions défensives, dépôts, centres de commandement et blindés ukrainiens mais, contrairement aux anticipations fantasmées de certains propagandistes pro-russes, les forces
terrestres n’ont pas encore atteint les faubourgs de la ville où les défenses ukrainiennes sont solidement organisées dans un tissu industriel massif soviétique disposant, comme à
Marioupol, d’un important réseau souterrain datant de la guerre froide.
Bombardement russe sur Avdeevka avec
un Lance-Roquette Multiple incendiaire
TOS
Sur le front les forces russes
font appel quotidiennement à leurs chasseurs bombardiers
qui permettent des frappes puissantes et précises dans
des interventions rapides. Ici une paire de Sukhoï 25
opérant au dessus d’Avdeevka
Le fait est que les forces ukrainiennes du front d’Avdeevka (environ 4000 hommes) subissent de lourdes pertes et voient leurs défenses extérieures
au Sud (secteur Peski), à l’Ouest (secteur Promka) et au Nord (secteur Kamienka) être progressivement détruites par les frappes alliées.
Destruction d’une position
ukrainienne abritée sous le tablier d’un pont
détruit
dans le secteur de Kamienka, au Nord-Est de la
ville d’Avdeevka
Tout comme sur l’ensemble du front on constate le travail prépondérant de l’artillerie qui permet aux forces de préparer efficacement et à distance
leurs attaques mais aussi de réaliser des tirs de contre-batterie ou de barrage sur leurs adversaires. Et les occidentaux, conscients de cette importance de l’artillerie dans le
conflit russo-ukrainien ne cessent d’augmenter leur approvisionnement vers l’Ukraine en obusiers lourds de 152mm et 155mm, espérant offrir aux forces ukrainiennes une capacité de
destruction rééquilibrant un rapport de feux qui pour le moment leur est très nettement défavorable.
Alors que les obusiers
automoteurs français de 155mm « Caesar » arrivent
sur le front cette semaine, les 155 mm étasuniens tractés M777 et,
comme ici, les Lance Roquettes Multiples tchèques de 122mm
RM70 y sont déjà en action
Malgré ces aides militaires occidentales à la mesure de la démesure mondialiste pour laquelle l’Ukraine est en train de se sacrifier, les forces
russes et républicaines montrent que, tout en restant dans les mêmes effectifs (inférieurs à ceux des forces ukrainiennes) et sur un front de 1000 km de long, que la victoire
militaire n’est pas liée à une quantité de ferraille mais de surtout à une volonté combative une endurance physique et morale et une capacité d’adaptations stratégiques et
tactiques.
En conclusion
Les communiqués propagandises ukrainiens ont de plus en plus de mal à cacher l’effondrement progressif de leurs forces, et même le président
ukrainien a reconnu que leurs pertes devenaient dramatiques et que les prochaines semaines seraient « très difficiles » à vivre.
D’ailleurs un autre indice de la réalité de l’effondrement ukrainien est bien cette conversation entre le secrétaire à la Défense Lloyd J. Austin
III et son homologue russe de la Défense Sergey Shoygu (le précèdent contact datait du 18 février) au cours de laquelle le chef du Pentagone a demandé un cessez-le-feu immédiat en
Ukraine alors que le conflit est officiellement limité à la Russie et l’Ukraine. Pourquoi Washington demanderait un cessez le feu si l’armée ukrainienne était, comme le pérorent
les Tyleman, Goya et autres « experts » propagandistes mondialistes, en train de « gagner la guerre » ?
La réalité est qu’en Ukraine, les forces russes progressent lentement mais sûrement vers la Victoire d’un monde multipolaire sur une hégémonie
unipolaire mondialiste dont le système est en train de basculer définitivement vers le gouffre de sa démesure suicidaire. Et cette victoire sera militaire, économique et politique
dans une dimension civilisationnelle que beaucoup considèrent même eschatologique.
Mais cette perspective inévitable car le combat de la Russie sert le sens commun des peuples ne doit pas faire oublier qu’elle est encore lointaine,
parsemée de larmes et de sang de cette grande tragédie humaine qui malheureusement, depuis les guerres du Péloponnèse, semble être le seul moteur de l’Histoire européenne.
Et le sacrifice stupide et inutile de l’Ukraine sur l’autel de la marchandise mondialiste, même s’il sonnera le glas de l’hégémonie atlantiste ne
doit pas faire oublier que, de part et d’autre du front, ce sont des européens qui tombent dans une nouvelle boucherie fratricide provoquée une fois de plus par la fusion
occidentale des idéologies nationalistes et du capitalisme mondial.
Et le pire reste à venir…
« Aujourd’hui, de 50 à
100 soldats ukrainiens meurent chaque jour dans la direction la plus
difficile de l’Est de notre État » (Zelensky – 22 mai 2022 lors
d’une conférence de presse conjointe avec le polonais Andrzej Duda)
L’Union européenne est en train de
mettre le doigt dans un engrenage : La Pologne essaie de prendre pied subrepticement en Ukraine. Imaginons qu’elle arrive à ses fins, la Hongrie sera en droit de réclamer l’Ukraine
subcarpathique. Et puis, quand la Pologne demandera un accroissement de sa représentation au sein des institutions européennes, comment réagiront l’Italie, l’Espagne, la France ? Sans
parler de l’Allemagne : Pourquoi ne demanderait-elle pas une cogestion des terrritoires qui lui ont été confisqués en 1945 ? La guerre d’Ukraine signifie un retour au principe de réalité.
Pour l’Union européenne, il pourrait bien signifier l’éclatement.
Dans la région de Kharkov, les unités russes se battent pour la zone tampon le long de la frontière russe et pour le contrôle total de la rive gauche du
fleuve Seversky Donets dans la région de Stari Saltov. Aucune avancée significative des forces armées ukrainiennes n’a été signalée récemment. Les forces armées russes ont lancé une
contre-offensive sur le village de Ternovaïa.
Dans la région d’Izioum, les forces dirigées par les Russes ont repris leur progression vers l’ouest. Après avoir sécurisé leurs positions dans la ville de
Velikaïaa Kamichevaha, elles se sont déplacées vers le village de Grouchevaha.
Les affrontements positionnels se poursuivent au sud d’Izioum et à l’est d’Oskol. Une certaine progression des forces russes a été signalée dans la zone
située au sud de Iampol. Elles auraient avancé vers le village d’Ozernoïe situé à proximité.
Dans la région de Liman, l’armée ukrainienne est presque encerclée. En faisant sauter un barrage sur la rivière Seversky Donets pour freiner l’avancée
russe, les militaires ukrainiens ont coupé la voie de retraite de leurs unités à Liman.
À la périphérie de la ville de Severodonetsk, des tirs d’artillerie massifs sur les positions militaires ukrainiennes se poursuivent. Les forces dirigées
par la Russie ont pris le contrôle des villages de Schedrischevo au nord et de Sirotino au sud de la ville. La zone forestière située à la périphérie nord-est de la ville a également été
morcelée. Les combats se poursuivent dans la zone de Voronovo, au sud-est de la ville. Les unités de la République populaire de Lougansk sont en train de couper le groupement de l’armée
ukrainienne à Severodonetsk, qui compte environ 3 à 400 militaires, de leurs camarades déployés à Lisitchansk. À Lisitchansk, il y aurait plus de 10 000 combattants ukrainiens.
Les affrontements se poursuivent le long de la route menant à Lisitchansk depuis le sud-est. Les forces conjointes dirigées par la Russie ont pris le
contrôle de la moitié du village de Tochkovka. Des combats acharnés se poursuivent dans la zone située entre Orekhovo et Gorskoïe.
Dans la région de Popasna, les forces dirigées par la Russie encerclent les forces armées ukrainiennes dans plusieurs localités. La défense des Kiéviens a
été percée dans trois directions à la fois. Les villages de Troitskoïe au sud, Tripillïa et Vladimirovka à l’ouest, la gare de Kamichevakha et Vladimirovka au nord sont tombés sous le
contrôle de la République populaire de Donetsk.
Dans la ville de Marioupol, tous les combattants de l’usine Azovstal se sont rendus. Ils ne sont pas les seuls militaires ukrainiens à avoir déposé les
armes au cours de la journée écoulée : vingt militaires de la 95e brigade d’assaut aéroportée se sont rendus sur les lignes de front de la République populaire de Donetsk.
La fin de la bataille de
Marioupol
Il y avait, au départ, environ 12 000 soldats ukrainiens et combattants fascistes kiéviens pour défendre Marioupol. La reddition des 2400 derniers
combattants d’Azovstal – essentiellement des miliciens fascistes qui s’étaient réfugiés dans l’usine après avoir échoué à défendre Berdiansk – entre le 16 et le 20 mai signifie que
désormais toute la mer d’Azov est sous contrôle russe.
On insistera sur les points suivants :
les néonazis ukrainiens ne sont pas des combattants remarquables. Ils n’ont pas défendu Berdiansk très longtemps au début de la guerre ; ils n’ont pas
mené une « défense héroïque » de la ville de Marioupol mais se sont réfugiés dans l’usine d’Azovstal en prenant en plus des civils en otages.
les troupes kiéviennes opposent aux Russes et aux armées républicaines d’une part des troupes équipées et entraînées par l’OTAN mais qui ne manœuvrent
pas. Soit que leur formation soit incomplète soit que l’idéologie kiévienne de tenir la « terre ukrainienne » coûte que coûte les en empêche. D’autre part des militants
fascistes qui font penser aux Waffen SS par leur manque de formation au combat – ils ont passé plus de temps à se faire tatouer des signes nazis et à défiler aux flambeaux qu’à
apprendre l’art de la guerre. Ils sont finalement plus forts pour la guerre des mots et pour se planquer au milieu des civils ou dans des hôpitaux ou des écoles (afin de faire accuser
les Russes par les médias occidentaux de crimes de guerre) que pour se battre selon la vieille éthique guerrière de l’Occident, fondée sur le respect de l’adversaire et la protection
des gens désarmés.
En soi, on ne devrait pas être surpris. Les fascistes n’ont jamais été que des brutes théâtrales ; leur stratégie a toujours plus relevé de la façon de
procéder de la hyène ou du vautour, animaux essentiellement charognards. Sans l’héritage de l’armée prussienne, les nazis ne seraient pas allés loin. Les nazis stricto sensu étaient plus
habiles à tuer des millions d’individus désarmés qu’à combattre l’armée soviétique.
Il reste que la chute d’Azovstal n’a malheureusement pas dégrisé les Occidentaux aujourd’hui plongés dans une totale confusion des valeurs et pour qui les
combattants de Marioupol étaient des soldats de la liberté. Heureusement, il y a de fortes doses d’antidote, comme ce
billet jubilatoire de Peter Hitchens dont nous traduisons un extrait :
Un peu de féroce humour britannique ne
peut pas faire de mal !
« J’ai éclaté de rire chez Marks & Spencer lorsque j’ai découvert qu’ils vendaient désormais un produit appelé « poulet de Kyiv ».
Il s’agit apparemment d’un produit identique à l’ancien « poulet de Kiev », mais avec de la propagande en plus. On m’a dit qu’il y a maintenant
aussi un « No Chicken Kyiv » pour les végétaliens, sans aucun poulet.
Je n’ai jamais rencontré une telle vague de sentiments ignorants depuis la frénésie qui a suivi la mort de la princesse Diana. Personne ne sait rien de
l’Ukraine. Tout le monde a des opinions féroces à ce sujet.
L’autre soir, j’ai choqué une éminente universitaire d’Oxford en l’informant que les charmants, angéliques, saints et parfaits Ukrainiens avaient bloqué
l’approvisionnement en eau de la Crimée en 2014.
Elle a été choquée à juste titre par cet acte de méchanceté et d’incivilité, mais il était bien plus choquant que cette personne très instruite ne connaisse
pas ce fait important.
De la même manière, presque personne, dans l’éducation, la politique ou le journalisme, ne connaît les racines mauvaises et racistes du nationalisme
ukrainien, l’histoire horrible du vicieux Stepan Bandera (aujourd’hui héros national ukrainien), ou le mépris discriminatoire de l’État de Kiev pour la langue russe. Si le Canada traitait
ses francophones comme l’Ukraine traite ses russophones, il y aurait une indignation internationale.
Le pire de tout est l’ignorance généralisée du fait que le président Volodymyr Zelensky, un homme admirable à mes yeux, a été élu sur un programme de paix
avec la Russie. Mais lorsqu’il a essayé de faire ce qu’il avait promis, il a été bloqué par une partie de sa propre armée, qui l’a publiquement affronté et humilié.
Dans le même temps, ses rivaux politiques, y compris les néo-nazis qui existent bel et bien en Ukraine, sont descendus dans la rue pour dénoncer toute forme
d’accord. Le président Zelensky s’est effondré. Et la guerre est arrivée.
J’ai déjà mentionné ici que le premier acte de violence de cette guerre était en fait le putsch de la foule soutenu par l’Occident qui a renversé le
gouvernement légal de l’Ukraine en 2014.
C’était le véritable début de toute cette horreur. Et si cela n’excuse pas l’invasion idiote et brutale de Poutine, cela aide beaucoup à l’expliquer.
Écoutez, je respecte ceux qui prennent le parti de l’Ukraine dans cette guerre. Ils ont un point de vue valable que je ne partage pas. Mais ce que je
conteste, c’est la nature totalement unilatérale de l’opinion publique ici. Elle est si mauvaise que c’est un désavantage positif de savoir quoi que ce soit sur le sujet.
Et elle a atteint son apogée la semaine dernière lorsque les défenseurs ukrainiens de l’aciérie de Marioupol, dont beaucoup sont en fait les néo-nazis du
bataillon Azov qui portent fièrement des emblèmes SS sur leurs uniformes officiels, se sont rendus.
La couverture médiatique britannique de cet événement s’est efforcée de ne pas mentionner les néo-nazis et d’éviter d’utiliser le mot
« reddition ». Au lieu de cela, la garnison de Marioupol a été « évacuée » vers le territoire contrôlé par la Russie. Des images les montrent désarmés et fouillés par
des soldats russes. Mais nous sommes tellement sous l’emprise d’une vision unilatérale de ce conflit que nous ne pouvons même pas admettre qu’ils ont capitulé.
Le refus d’accepter une réalité aussi évidente est un signe de folie.
Personnellement, je n’ai aucune idée de l’intérêt britannique à soutenir servilement la politique américaine consistant à semer le trouble en Ukraine et à
pousser la Russie au combat.
Peut-être quelqu’un pourrait-il me l’expliquer, autour d’un plat de « poulet de Kyiv » et d’une bouteille de vodka. Mais pour qu’un débat puisse
avoir lieu, nous devons commencer à accepter qu’il y a deux faces pour une même pièce de monnaie ».
Quel contraste avec le chœur hystérique de la plupart des médias et dirigeants britanniques!
21 mai 2022
En comparant les informations collectées avec Southfront.org :
Les forces dirigées par les Russes ont pris de l’ampleur sur l’autre partie importante de la ligne de front – dans la zone de l’agglomération de
Severodonetsk-Lisitchansk, et à l’est de celle-ci, au sud d’Izioum.
Après avoir pris le contrôle de la ville de Popasna, au sud de Lisitchansk, les unités russes et alliées y ont étendu depuis plusieurs jours leurs positions
en capturant plusieurs localités voisines. Dans la soirée du 21 mai, les forces dirigées par les Russes ont atteint Nirkovo et Vribovka et ont établi une position solide sur la route
entre Bakhmout (Artimovk) et Lisitchansk.
À l’est de Lisitchansk, les forces russes restent sur la ligne Chipilovka, Belgorivka, Serebrïanka, Dronovka.
Les combats se poursuivent près des villes de Liman et Seversk. L’armée russe utilise sa position à Iampol pour contrôler l’autoroute entre ces
villes.
La situation militaire au sud d’Izioum pourrait être décrite comme des batailles positionnelles prolongées dans le cadre de la lente progression russe dans
la région. Si l’on résume l’évolution de la situation dans les localités susmentionnées au cours des jours précédents, il est possible de conclure que l’armée russe et ses alliés ont
réalisé des progrès importants. Cependant, les forces de Kiev seront toujours en mesure de ralentir l’avancée russe à Seversk, Slaviansk, Kramatorsk et Artimovsk – dont elles entendent
faire autant de nouveaux Marioupol.
La situation autour de la ville de Kharkov reste relativement stable, les forces armées russes et les unités de Kiev étant impliquées dans des combats de
position sans aucune opération offensive majeure. La ligne de front s’est également stabilisée autour des villes de Nikolaïev et de Zaporojie dans le sud de l’Ukraine.
Il est fort probable que les opérations militaires actives ne commenceront pas avant la libération complète de Slaviansk et de Kramatorsk par les forces
russes.
Plus tôt, le 21 mai, le ministère russe de la Défense a publié un autre rapport officiel sur son opération en cours en Ukraine. Selon le communiqué, une
frappe avec des missiles de croisière Kalibr basés en mer a détruit un important lot d’armes et d’équipements militaires livrés par les États-Unis et les pays européens près de la gare de
Malin dans la région de Jitomir.
Dans le même temps, une frappe de missiles aériens a détruit des entrepôts de carburant destinés aux véhicules blindés des forces de Kiev dans la région
d’Odessa, à l’usine portuaire d’Odessa.
En outre, les missiles russes ont frappé 3 postes de commandement, dont celui de la 109e brigade de défense territoriale près de Bakhmout (Artimovsk), 36
zones de concentration d’hommes et de matériel militaire de l’armée ukrainienne, ainsi que 8 dépôts de munitions à Galitsinovo, dans la région de Nikolaïev, à Nirkovo en République
populaire de Lougansk, à Krasnïi Liman et à Ocheretino en République populaire de Donetsk.
L’aviation russe a frappé 4 postes de commandement, 47 zones de concentration de personnel et de matériel militaire des forces de Kiev, ainsi qu’un dépôt de
munitions près de Drobichevo.
***
La Pologne joue avec le feu et
pourrait bien dynamiter l’Union européenne
L’Union européenne est dépassée par
les événements
M.K. Bhadrakumar comprend mieux la situation des Européens que les Européens :
« Sur le plan militaire, Kiev et ses conseillers occidentaux espéraient coincer d’importantes forces russes à Marioupol, mais ils ont été dépassés. Le
commandant de l’armée d’Azov, Sviatoslav « Kalina » Palamar a été emmené hier de l’usine sidérurgique Azovstal dans un véhicule blindé russe spécial. Tout cela va démoraliser
l’armée ukrainienne. …
Par conséquent, l’annonce américaine de 40 milliards de dollars supplémentaires pour l’Ukraine peut être considérée comme un coup de fouet au moral. L’aide
militaire américaine combinée pour l’Ukraine s’élève désormais à 54 milliards de dollars, ce qui représente environ 81% du budget de défense de la Russie pour 2021. Mais, comme le
diraient les Américains, un déjeuner gratuit ça n’existe pas. La loi Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act de 2022, signée par Biden en mai, s’inspire de la législation utilisée
pendant la Seconde Guerre mondiale pour fournir des armes aux pays alliés, et stipule que ces aides sont en fait des dettes qui doivent être remboursées par l’Ukraine à terme. …
Washington peut réclamer une compensation si l’Ukraine ne parvient pas à rembourser sa dette, par exemple en lui fournissant des produits agricoles bon
marché, en proposant des accords commerciaux préférentiels aux entreprises américaines, etc. …
L’administration Biden espère probablement s’assurer que les groupes d’intérêt aux échelons supérieurs de la direction à Kiev poursuivent l’effort de
guerre. L’Ukraine est un pays notoirement corrompu et on peut s’attendre à des profits de guerre à grande échelle. Une grande partie de l’aide sera volée par des fonctionnaires corrompus.
…
Pour l’avenir, la diplomatie américaine est confrontée à une situation difficile. L’UE a pratiquement mis en veilleuse l’interdiction du pétrole russe et a
cessé de parler de l’arrêt de l’approvisionnement en gaz russe. La dynamique politique en Europe est en train de changer. Après avoir approuvé cinq précédents trains de sanctions contre
la Russie avec une rapidité et une unanimité remarquables, les dirigeants européens sont arrivés à un point où les sanctions contre la Russie entraînent des coûts croissants et un risque
accru de dommages pour leurs propres économies, ce qui met leur unité à l’épreuve. …
La France, l’Allemagne et l’Italie, parmi de nombreux autres pays de l’UE, ont accepté le nouveau régime russe de paiement des fournitures de gaz qui
contourne effectivement les sanctions de l’UE. Potentiellement, le retard actuel des sanctions pétrolières de l’UE aura probablement un effet domino. …
Ces dernières semaines, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre italien Mario Draghi ont multiplié
les discours de cessez-le-feu (et les négociations avec Moscou). Leurs propos semblent à contre-courant de ce que disent les Britanniques et les Américains. En d’autres termes, les trois
capitales les plus puissantes du continent européen se sont mises à chanter sur un registre différent, souhaitant que la guerre se termine rapidement et que tout « revienne à la
normale » dès que possible. Le fait est que des divergences sur les objectifs de guerre des alliés apparaissent. »
Faut-il rappeler que le Général de Gaulle imaginait une organisation de la sécurité européenne « de l’Atlantique à l’Oural » sans les États-Unis.
Les Accords d’Helsinki de 1975 (CSCE) puis de Paris (OSCE), incluant les États-Unis et le Canada, ont représenté, de la par du signataire français, une trahison de la ligne d’indépendance
française et de l’intérêt européen.
La Pologne en pyromane
Kiev anticipe une défaite : selon « Actualités mondiales et françaises », Kiev se prépare à attribuer un statut juridique spécial aux citoyens
polonais. Ceci dans le contexte où le nombre de Polonais combattant en Ukraine augmente fortement (notamment
à Kharkov, où des Polonais se sont déployés en tant que mercenaires).
Cela permet de penser à des choses originales, comme par exemple, sur la façon de faire participer la Pologne dans le conflit sans officialiser son engagement. @burrowingowl ajoute
une rumeur : la possibilité que de tels arrangements puissent se voir ajouter des clauses secrètes, par exemple sur le statut de certains territoires d’Ukraine frontaliers avec la
Pologne.
– Zelensky a annoncé l’apparition d’un projet sur le statut spécial des citoyens polonais en Ukraine. Ses détails ne sont pas encore tout à fait clairs,
mais nous parlons d’une
expansion significative des droits des citoyens polonais sur le territoire de l’État sous contrôle des autorités de Kiev. Selon certaines informations, les Polonais pourront même occuper des
postes étatiques.
– Zelenski a également annoncé la simplification du passage
frontalier entre l’Ukraine et la Pologne. Duda a répondu que cela « permettra de repousser toute menace ». Auparavant, le dirigeant polonais avait promis que la frontière entre
les deux États disparaîtrait dans un proche avenir.
– Duda a de nouveau déclaré que l’Ukraine devrait devenir membre de l’UE. Il n’a pas donné de date précise.
– Les accords signés démontrent la volonté des autorités polonaises de profiter de la situation et d’augmenter considérablement leur influence
militaro-politique, économique et culturelle dans les régions occidentales de l’Ukraine.
Dans un avenir prévisible, il y aura davantage de documents bilatéraux similaires.
– Cela ne signifie pas que demain ou même dans un mois, les troupes polonaises entreront sur le territoire ukrainien. Cependant, tous ces accords ouvrent une immense
fenêtre d’opportunité à Varsovie et lui libèrent les mains pour une invasion directe du territoire de l’Ukraine, et l’annexion des terres ukrainiennes.
– En gros, puisque l’UE ne veut pas intégrer l’Ukraine, il suffit de changer le nom du pays en « Pologne » et la question est réglée… »
Nous assistons à une véritable folie, résultat de l’abandon du cadre naturel des relations internationales : la souveraineté nationale et les
frontières.
La plus grande folie est bien entendu celle de la Pologne. Elle se verra un jour confrontée à des réclamations de l’Allemagne sur les territoires perdus en
1945. Cela commencera vraisemblablement lorsque la Pologne demandera une augmentation de ses droits au sein de l’Union européenne du fait d’un accroissement de puissance.
La Grande-Bretagne aussi, atteinte
d’une douce folie !
Le Mirror explique – avec entre autres sources Christopher Steele, l’auteur du Russiagate contre Donald Trump – que Vladimir Poutine est très malade. Le problème, c’est que les
services britanniques n’arrivent pas à se mettre d’accord : pour les uns il a la maladie de Parkinson ; pour les autres un cancer ! D’une manière générale, le monde dirigeant occidental
tient ferme à la croyance selon laquelle un coup d’État serait en préparation contre un président russe populaire à 80%. Et sans voir que si des critiques s’expriment éventuellement dans
le monde dirigeant russe, c’est pour demander à Vladimir Poutine de laisser moins de portes ouvertes à la négociation.
« Les sondages d’opinion italiens sont une lecture sinistre pour tous ceux qui croient – comme Biden, Johnson et peut-être Zelenski – que le seul moyen
d’amener Poutine à la table des négociations est la force, c’est-à-dire davantage de sanctions et d’armes. Une majorité d’Italiens (56%) pensent que l’Amérique de M. Biden adopte une
approche trop optimiste et aveugle vis-à-vis de l’Ukraine et que l’Italie et l’UE devraient élaborer une politique distincte. Seuls 26% pensent que l’Amérique défend la démocratie et
l’Europe et que l’armement de l’Ukraine est la bonne façon de faire face à Poutine. Près des deux tiers des Italiens (62%) pensent que l’Occident doit « à tout prix » trouver un
moyen d’ouvrir des pourparlers de paix, tandis que seulement un quart (26%) pense que nous devons d’abord vaincre militairement la Russie. …
La moitié des personnes interrogées pensent que l’envoi d’armes supplémentaires à l’Ukraine est une erreur – et seulement un quart (24%) pensent que c’est
une bonne chose. Moins de la moitié (44%) pense que la Finlande et la Suède devraient rejoindre l’OTAN dès que possible. Si la majorité est favorable à des sanctions (mais pas sur le gaz,
dont près de la moitié provient de Russie), seuls 14% pensent que les sanctions sont utiles ».
Le reste du monde s’organise sans
l’Occident
Tension entre les dirigeants allemands de Bruxelles et ceux de Berlin : Christian Lindner ne veut pas entendre parler de lever de la dette pour reconstruire l’Ukraine. En
revanche, il est d’accord pour utiliser à cet effet les avoirs gelés de la Banque centrale de Russie. Le ministre allemand des Finances a déclaré aussi que ce serait plus difficile de
confisquer définitivement les avoirs des particuliers russes.
Les dirigeants russes avaient un moment acheté de l’euro, pensant qu’il s’agissait d’une diversification de leurs réserves face au dollar…
Le patron d’E.On UK, Michael Lewis, a déclaré que la hausse des prix de l’énergie est « sans précédent » et qu’un nombre croissant de ses clients
ont des arriérés de paiement.
M. Lewis a déclaré qu’environ un client sur huit avait déjà du mal à payer ses factures, avant même que le temps ne devienne plus froid et que le nouveau
plafond des prix de l’énergie n’entre en vigueur en octobre, ce qui devrait entraîner une hausse significative.
« Nous avons besoin de plus d’interventions en octobre et elles doivent être très importantes », a-t-il déclaré à l’émission Sunday Programme de
la BBC ».
Un peu de lucidité dans Les
Echos sous la plume de Vincent Collen : « C’est un paradoxe de plus en plus difficile à justifier. Malgré la
guerre en Ukraine, jour après jour, les Européens financent l’armée russe en achetant le gaz à prix d’or. Malgré les sanctions, les grandes déclarations et les promesses d’embargo,
les Vingt-Sept envoient 200
millions de dollars par jour à Gazprom, l’entreprise publique qui détient le monopole des exportations du gaz russe par pipeline, selon les calculs de Thierry Bros, professeur à
Sciences Po. De quoi couvrir le budget de la Défense de Russie, évalué à 180 millions de dollars par jour sur la base des dépenses de l’an dernier par le Center for Research on Clean Air
and Energy ».
Et pendant ce temps, voilà ce qu’on lit dans le très officiel Global
Times :
« Les BRICS devraient être ouverts aux pays influents qui représentent mieux les voix des économies de marché émergentes dans le monde, ce qui
permettra à l’organisation de devenir plus forte et plus unie. Un BRICS plus robuste servira également à détourner les efforts de certains pays pour intensifier les turbulences mondiales,
ont déclaré les observateurs après que les ministres des gouvernements ont soutenu l’expansion du BRICS.
Les accords sur les pays qui pourront rejoindre l’organisation ne pourront être conclus qu’après des discussions et une procédure approfondies entre les
membres des BRICS, ont déclaré les experts chinois, ajoutant que les membres actuels du G20 qui souhaitent rejoindre les BRICS peuvent être classés par ordre de priorité, et que
l’Indonésie et d’autres économies émergentes pourraient être des candidats probables.
« La Chine propose d’étudier les normes et procédures d’expansion des BRICS, afin de former progressivement un consensus », a déclaré le
conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi lors d’une réunion en ligne des ministres des Affaires étrangères des BRICS.
Selon la déclaration commune publiée par les ministres, ils ont soutenu la promotion des discussions entre les membres des BRICS sur le processus
d’expansion, et ils ont convenu de clarifier davantage les principes directeurs, les normes, les critères et les procédures de ce processus d’expansion.
L’inclusion de nouveaux membres au sein de l’organisation pourrait mieux soutenir le rôle positif de l’organisation dans la gestion des affaires
internationales et compenser l’impact négatif de la tentative de certains pays d’intensifier la confrontation géopolitique et de renverser la mondialisation en formant des blocs
politiques, a déclaré Song Guoyou, directeur adjoint du Centre d’études américaines de l’université Fudan au Global Times samedi.
Une expansion des BRICS pourrait également jeter les bases pour que l’organisation reste forte parmi les différents groupes internationaux et face à un
ordre mondial turbulent, a déclaré au Global Times un expert en affaires internationales basé à Pékin, sous couvert d’anonymat.
Quant à savoir quels pays peuvent être envisagés pour entrer dans l’organisation, l’expert a déclaré que cela sera décidé après des procédures détaillées et
des discussions entre les pays membres actuels des BRICS, a déclaré l’expert, notant que « Chaque pays peut avoir sa préférence pour soutenir différents nouveaux membres, et
finalement les BRICS parviendront à un accord compromis par la coordination et le dialogue ».
Les cinq pays des BRICS, initialement formés en 2009, comprennent désormais la Chine, le Brésil, la Russie, l’Inde et l’Afrique du Sud, qui les a rejoints
en 2010.
Wang Yiwei, directeur de l’Institut des affaires internationales de l’Université Renmin de Chine, a suggéré dans une interview accordée au Global Times
samedi que les pays qui appartiennent aux membres du G20 et qui sont également intéressés par l’adhésion aux BRICS peuvent être considérés en premier lieu.
L’Indonésie, par exemple, en tant que représentant fort des économies de marché émergentes et plus grand pays musulman, est susceptible d’être un candidat
potentiel, a noté Wang.
En outre, l’Argentine, l’un des pays du G20, a déjà exprimé sa volonté d’évoluer vers une coordination toujours plus étroite avec les pays des BRICS, selon
les médias.
L’objectif de l’inclusion de nouveaux membres étant de renforcer l’organisation, les candidats susceptibles de l’affaiblir ou de la diviser seront
définitivement écartés, selon les experts.
Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré que la force des BRICS réside dans leur diversité et leur représentation.
Les membres des BRICS espèrent approfondir la coopération avec d’autres marchés émergents et pays en développement, et ils s’attendent également à ce que l’attrait des BRICS
augmente.
Une consultation « BRICS Plus » a eu lieu vendredi soir dans le cadre de la réunion virtuelle des ministres des Affaires étrangères des BRICS. Les
ministres des Affaires étrangères ou leurs représentants d’Argentine, d’Égypte, d’Indonésie, du Kazakhstan, du Nigeria, des Émirats arabes unis, d’Arabie saoudite, du Sénégal et de
Thaïlande y ont participé ».
Et pour enfoncer le clou, une analyse de Susan Thornton, peu suspecte de russophilie :
« En 2022, quatre grands sommets multilatéraux auxquels participe traditionnellement la Russie se tiendront en Asie de l’Est : les BRICS, le sommet de
l’Asie de l’Est, le G20 et l’APEC (Asia-Pacific Economic Cooperation). La Chine accueillera le sommet des BRICS à la fin du mois de juin. Le président russe Vladimir Poutine y apparaîtra
presque certainement, car les autres membres – Brésil, Inde, Chine et Afrique du Sud – se sont abstenus de condamner l’invasion de la Russie.
Les trois autres sommets asiatiques se tiendront en novembre, le Cambodge accueillant le sommet de l’Asie de l’Est du 11 au 13 novembre. S’il est peu
probable que l’ASEAN désinvite la Russie, si les États-Unis boycottent le sommet, ils laisseront le champ libre à la Chine. Le sujet a été abordé lors du sommet États-Unis-ASEAN le 13 mai
à Washington, mais le mantra de l’ASEAN est « l’inclusivité » et la Russie est un partenaire important.
Les luttes autour de la participation de la Russie perturbent déjà le G20, prévu les 15 et 16 novembre en Indonésie. Les États-Unis et d’autres ministres
des Finances ont interrompu les présentateurs russes lors d’une session des ministres des Finances du G20 en avril et les États-Unis ont demandé l’exclusion de la Russie du prochain
sommet. Mais le G20 est une organisation fondée sur le consensus et de nombreux membres du G20, dont la Chine, rejettent l’exclusion de la Russie.
La Thaïlande accueillera l’APEC juste après le G20. Au-delà de l’invitation russe, elle devra aussi se débattre avec la réalité que l’objectif emblématique
de l’APEC, à savoir l’intégration économique régionale, a fait marche arrière sur fond de protectionnisme rampant, de régimes de sanctions en cascade et de manifestations populaires de
solidarité politique telles que les boycotts. Réunis pour la première fois depuis 2018, les bouleversements économiques découlant à la fois de la guerre en Russie et des frictions entre
les États-Unis et la Chine risquent de prendre le dessus sur le programme d’ouverture des marchés de l’APEC.
La Chine, pour sa part, saisira les opportunités laissées par un vide de leadership diplomatique américain en Asie. L’administration Biden a tenté
d’affirmer un agenda régional par le biais de réunions régulières de la Quadrilatérale (États-Unis, Japon, Inde et Australie) et a essayé de compenser la négligence récente par Washington
de l’Asie du Sud-Est en accueillant les dirigeants de l’ASEAN à Washington. Mais la Chine a fait avancer l’accord de partenariat économique global régional (RCEP) et continue de vanter
les mérites de l’intégration régionale et des projets de connectivité locaux. L’agenda économique américain dans la région a jusqu’à présent été absent.
Dans le sillage des sanctions extraordinaires contre la Russie, la Chine se prépare à faire face à de nouvelles séries de sanctions américaines sur les
droits de l’homme, la technologie et la sécurité. Pékin profitera du conflit pour redoubler d’efforts en matière de dédollarisation et pour séduire ses partenaires régionaux et du Sud. La
perspective de sanctions similaires à celles imposées par la Russie ne modifiera pas les calculs de la Chine quant à ses objectifs et intérêts stratégiques, mais elle redoublera d’efforts
pour se protéger de telles mesures.
Les gouvernements d’Asie de l’Est, qui étaient déjà malmenés par l’escalade rapide des tensions entre les États-Unis et la Chine, sont désormais confrontés
à de nouvelles préoccupations. Alors que les alliés occidentaux se tournent vers les structures du G7, de l’OTAN et de la Quadrilatérale, la majorité des pays en dehors du G7 ayant leurs
propres intérêts ne resteront pas sur la touche en attendant des instructions. Il est probable qu’ils poursuivront leur approche inclusive de la « grande tente », qui maximise
leurs options diplomatiques et leur marge de manœuvre, en particulier en cette période d’incertitude ».
C’est un court sitrep,
juste pour rassembler les dernières informations. Tout d’abord, Brian Berletic fait un excellent travail en
décrivant le champ de bataille pour nous, sans le noyer dans les détails. Il fait preuve de beaucoup de bon sens et évoque ces » merveilleux obusiers M777 « qui, si l’on en
croit les médias Wurlitzer, font une différence décisive. Eh bien, ce n’est pas le cas.
Un résumé de la mise à
jour de Berletic pour les opérations militaires russes en Ukraine au 21 mai 2022 :
Les militants ukrainiens de l’usine sidérurgique d’Azovstal se sont rendus sans condition. Ils sont entre plusieurs centaines (selon le décompte actuel de la
Croix-Rouge) et plusieurs milliers selon les sources russes ;
Marioupol a été sécurisée par la Russie depuis la mi-avril ou la fin avril. L’Ukraine admet toutefois que ses « opérations de combat » sont totalement
terminées ;
La Russie continue de progresser dans la région du Donbass. Les forces ukrainiennes sont encerclées à Severodonestsk et Lysychansk. La protubérance autour de
Papasnya s’étend à l’ouest et au nord dans le cadre de cet encerclement majeur.
Le Pentagone admet que la Russie dispose toujours de la majorité de sa puissance de combat, qu’elle possède un « avantage numérique » sur l’Ukraine et
qu’elle fait des progrès « lents et
inégaux », mais des progrès néanmoins ;
L’« offensive » de Kharkov s’est arrêtée ou est
en train d’être réduite ;
Des obusiers américains M777 ont été trouvés, suivis, ciblés et détruits par les forces russes.
Les autres tentatives d’envoi d’armes lourdes se heurteront aux mêmes difficultés techniques, tactiques, stratégiques et de main-d’œuvre.
Pendant que « le
grignotage » se poursuit, jetez un coup d’œil à la mise à jour de Brian afin de bien comprendre la forme du champ de bataille selon le court rapport traduit par Readovka :
Front de
Kharkiv. Combats de moyenne intensité. Le combat a lieu dans la zone du village de Liptsy et Rubezhnoye.
Le front
d’Izyum. L’une des zones les plus éprouvantes. Des combats sérieux ont lieu près de Kurulka, Velikaya Kamyshevakha, et Dolgenky. L’armée se dirige vers l’encerclement du groupe de
Krasnolimansk. Le front penche vers Slavyansk.
Front de
Louhansk. L’offensive des groupes de combattants se poursuit dans plusieurs directions à partir de Popasna, dont la principale direction est désormais Severodonetsk. Grâce à la
destruction du pont automobile entre Lisichansk et Severodonetsk, la situation des Forces armées ukrainiennes dans cette dernière devient de plus en plus difficile. Les combattants se rendent à
Vozdvizhenka, menaçant de couper la route »
Artemovsk-Svetlodarsk « , se battent à Pilipchatino, directement sur la route d’Artemovsk. Un affrontement actif près de l’autoroute Soledar-Lisichansk, un chaudron est érigé pour le
groupement Gorsky et Zolotoye, combats à Viktorovka, Kamyshevakha, aux abords de Vrubovka, Toshkovka.
Front de
Donetsk. De violents combats se poursuivent à Novobakhmutovka et Novoselovka-Vtoroi, ainsi que près de New York. Dans la zone de Marinka et Ugledar, il n’y a pas encore de
changements.
En Russie. Les
villages de la zone frontalière de Koursk ont été touchés. Tetkino et Popovo-Lezhachi, comme l’a annoncé le gouverneur de Starovoit. Les forces armées ukrainiennes ont également bombardé Gorlovka, frappant les villages
environnants de Panteleimonovka et Aksenovka. Au-dessus d’Ilovaisk, où arrivait un grand train avec de l’aide humanitaire, un « Tochka-U » a été abattu, deux femmes ont été blessées.
————-
Ce qui est réconfortant, c’est que Graham Philips a réalisé un court essai vidéo sur le retour à la vie normale à Marioupol. Cependant, la zone a été largement
minée, et le déminage est actuellement en cours par la DNR/Russie, avant que tout accès journalistique ne soit autorisé.
L’aide russe aux zones libérées est massive. Le train transportant de l’aide pour le Donbass est arrivé à Ilovaisk. Il a été formé à l’initiative du Front populaire
panrusse et des chemins de fer russes. Parti de Moscou, il se composait de 68 wagons, dont 27 étaient destinés à la LPR et 41 aux territoires libérés de la DPR. Cela représente plus de 2 400
tonnes de fret humanitaire : nourriture, produits d’hygiène personnelle, médicaments, farine, papeterie, matériaux et équipements de construction, générateurs.
Zelensky a parlé de « solutions diplomatiques », mais il change d’avis
tous les jours, comme le dit Lavrov, en fonction de ce qu’il a bu ou fumé.
Vous souvenez-vous du cadran de la douleur russe ? Nous voyons qu’il est en train de monter lentement en puissance. La Russie a sanctionné 963 Américains. Est-ce du pareil au même ? Pas vraiment : tout ce que vous pouvez faire, nous pouvons le tripler ! Le paysage politique et diplomatique
s’échauffe et la semaine prochaine, nous en verrons un peu plus. De nouvelles révélations majeures ont été faites la semaine dernière sur la question des biolabs. Pepe Escobar s’exprime via son
canal Telegram.
La grande nouvelle, ce sont les nouveaux tests de Sarmat. « …aujourd’hui, on dit que la défense aérienne n’existe pas pour le
système de missiles Sarmat, et qu’elle n’existera probablement pas pour les décennies à venir », déclare le commandant des forces russes de missiles stratégiques, le général de division
Sergei Karakaev.
C’est tout pour aujourd’hui. Soyez prudent avec la propagande Ukie. Elle est partout.
The Saker
Staff
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Précédemment j’ai évoqué l’importance stratégique de la ville d’Avdeevka située à 10 km au Nord de Donetsk et qui, avec Marinka, est l’un des deux points d’appui sur lesquels
repose toute la ligne de front ukrainienne devant Donetsk, et les opérations offensives en cours contre ses défenses.
Avdeevka est l’un des petits chaudrons en cours de formation le long de la ligne de front du Donbass visant à détruire les uns après les autres les
groupements bataillonnaires tactiques du corps de bataille ukrainien dans le Donbass. Sa garnison est estimée à environ 4000 hommes appartenant principalement à la 56e Brigade mécanisée
ukrainienne renforcée par des unités d’artillerie, des équipes antichars et snipers ainsi que des groupes de radicaux nationalistes et mercenaires étrangers.
Carte générale du front de Donetsk au
20 mai 2022
Depuis cette semaine, les bombardements russo-républicains sur ce secteur crucial du front de Donetsk se sont intensifiés, assommant jour et nuit les
positions ukrainiennes extérieures et périphériques d’Avdeevka ainsi que les dépôts et états-majors situés dans la ville désertée par la majorité de sa population dont certains s’étaient
installés dans des écoles abandonnées pour dissuader les tirs alliés et dans le cas où ils sont finalement repérés et visés offrir à la propagande kiévienne des images alimentant le
fantasme d’une armée russe génocidaire.
Dans la conduite des chaudrons piégeant les forces ukrainiennes, le travail de l’artillerie appuyé aujourd’hui par les bombardements de l’aviation et des
missiles, est essentiel pour forcer les unités à se replier dans les bastions, détruire leurs forces blindées et d’artillerie mais aussi leurs dépôts et convois logistiques. Formées à
l’excellence de l’artillerie soviétique et aguerries par 8 années de guerre dans le Donbass, les unités d’artillerie républicaines (Brigade Kalmius et batteries des brigades mécanisées)
montrent aujourd’hui une efficacité redoutable :
Chars ukrainiens de la 54e brigade
sous le feu del’artillerie de la 100e brigade
républicaine
sur lapériphérie à l’Ouest d’Avdeevka. En
tentant des’enfuir les blindés
manquent
d’écraser de leurinfanterie, et un des blindés est
touché et détruit
Sur le front de Donetsk, une batterie
d’obusiersautomoteurs de 122mm 2s1
« Godzivka »
de la100e
brigade tirent sur des positions d’Avdeevka
Comme dans les autres chaudrons réalisés ou en formation comme ceux de Marioupol (24 février- 21 avril) ou Severodonetsk et Krasni Liman (secteur Nord du
Donbass), on observe un retrait rapide des forces ukrainiennes postés sur les avant-postes extérieurs dès les premiers assauts et bombardements importants subis, vers les défenses à
l’abri des tissus urbains qui offrent une meilleure protection et le bouclier humain des civils étant restés dans les quartiers résidentiels.
Sous les bombardements et les premiers
assautsdes forces russes et républicaines
nombre d’unitésukrainiennes
abandonnent les hameaux environnantspour les périphéries urbaines qui sont
mieux fortifiées.
Les assauts russo-républicaines en cours autour d’Avdeevka s’intensifient sur 3 directions distinctes :
Au Nord, la percée se poursuit au Nord de Kamienka, poursuivant significativement l’encerclement d’Avdeevka par le Nord,
Au Sud, la libération de Peski qui est un des avant-postes d’Avdeevka situé dans le secteur de l’aéroport de Donetsk se poursuit,
À l’Est, les combats font rage pour le contrôle de la partie ukrainienne de la zone industrielle de Promka située entre Avdeeka et Yasinovataya
Au Nord : couper l’approvisionnement
et encercler
Au Nord d’Avdeevka les forces ukrainiennes tentent de freiner le plus longtemps possible la manœuvre d’encerclement engagée par les forces républicaines
depuis le front entre Yasinovataya et Gorlovka, qui ont déjà libéré Novosilevka Druga et les quartiers l’Est de Novobakhmutivka. Lorsque Kamienka sera conquis, la route menant à
Kontantinovka sur laquelle s’appuie le front ukrainien sur ce flanc sera franchie et l’étau pourra se resserrer jusqu’aux faubourgs Nord-Est d’Avdeevka.
Face à cette menace, les forces ukrainiennes ont détruit le barrage de la retenue d’eau située au Nord d’Avdeevka pour inonder le secteur à l’Ouest devant
l’avancée des forces russo-républicaines. (voir la vidéo ici).
Comme d’habitude, les forces ukrainiennes refusent le combat sur les terrains ouverts qu’ils laissent aux champs de mines pour mener des freinages
d’infanterie à partir des hameaux des zones industrielles et quelques bois environnants Avdeevka notamment avec des groupes antichars et des snipers.
Ici la position d’un sniper ukrainien
estdétruite avec un missile antichar
filoguidésur les défenses extérieures
d’Avdeevka
Au Sud, détruire les avants postes
devant Donetsk
Sur le front de l’aéroport de Donetsk, dans la périphérie Nord de la cité, le groupe blindé ukrainien d’Avdeevka dispose de plusieurs postes avancés à
partir desquels il peut maintenir une pression d’artillerie sur les positions républicaines et les quartiers résidentiels des districts de Kuybishevski et Kievsky. Les deux principaux
postes avancés ukrainiens de ce secteur sont Opitnoe et Peski au Nord et à l’Ouest de l’aéroport
Les milices républicaines de Donetsk avec l’appui des forces spéciales de la 22e brigade russe ont commencé la libération de Peski sur lesquelles s’appuie
le dispositif ukrainien devant l’aéroport. Il est probable que les forces ukrainiennes abandonnent bientôt cette localité complètement en ruine depuis 2014 et se replie sur une nouvelle
ligne de front Est-Ouest le long d’une petite rivière ponctuée par une succession d’étangs entre Spartak-Opitnoe-Vodyane-Netaïlove-Karlovka…
Venant appuyer les progressions de
l’infanterie,républicaine, un char de combat russe
T72 B3 vient « traiter » une
position ukrainienne fortifiée
À l’Ouest, conquérir la zone
industrielle de Promka
Sans prétention, je connais bien ce secteur du front car mon unité de la brigade « Piatnashka » y est déployée depuis 2016 au milieu des ruines de
Promka, une zone industrielle complètement détruite bordant la voie rapide entre Yasinotaya et Avdeevka.
Prendre le contrôle de cette zone permettra aux forces russo-républicaines de resserrer l’encerclement d’Avdeevka jusqu’à ses faubourgs Est et de libérer
enfin la circulation sur cette voie rapide reliant les fronts de Donetsk et Gorlovka.
Tandis que certaines compagnies ont été déployées sur le front de Marioupol, les autres unités de la brigade internationale « Piatnashka » ont
continué leur mission sur le front de Promka, participant ainsi à l’offensive sur Avdeevka.
Volontaires internationaux de la
brigade « Piatnashka »devenue le 2e bataillon
des forces spéciales duministère de l’Intérieur de la Rép.
Pop. de Donetsk
Du côté ukrainien
Au lendemain de la piteuse reddition de la garnison d’Azovstal qui, malgré son effectif important (2000 hommes valides) a préféré capituler plutôt que
d’offrir au mythe nationaliste ukrainien un « baroud d’honneur », les forces ukrainiennes restant dans le Donbass montrent des signes d’effondrement de leur ligne de front
percée dans plusieurs secteurs de (Severodonetsk, Popasnaya, Gorlovka, Olenovka) et de découragement moral d’autant plus que leur usure opérationnelle est plus rapide que l’arrivée des
unités renforts et des armes occidentales tant promises depuis plusieurs semaines.
Sur le front d’Avdeevka la principale menace pesant sur les groupes bataillonnaires ukrainiens est que les routes E50 et H20 soient coupés par les avancées
russo-républicaines, les privant ainsi d’hypothétiques approvisionnements et renforts mais aussi de chemin de repli vers une nouvelle ligne de défense plus à l’Ouest. Et au vu de leurs
faibles garnisons et du terrain ouvert qui est difficile à défendre (contrairement aux collines boisées et la rivière Donets dans le secteur Nord du Donbass) leur résistance même la plus
longue possible sera balayée rapidement, n’apportant rien à la stratégie ukrainienne à part la perte de leurs effectifs de combat.
Mais malgré cette évidence le commandement ukrainien qui obéit plus à des fantasmes politiques qu’à une stratégie militaire semble vouloir, comme à
Marioupol, sacrifier ses soldats au bûcher des vanités d’un pouvoir kiévien soumis aux intérêts atlantistes étasuniens.
Plus vite ces idiots utiles de la ploutocratie mondialiste seront détruits ou se rendront moins les villes où ils se terrent seront détruites par les
combats et bombardements libérateurs.
Et pour finir en riant, apprécions le niveau technologique de ces auxiliaires de la puissante et invincible Organisation du Traité de l’Atlantique Nord !
:
Sur le front d’Avdeevka des soldats
ukrainienscheminant gaillardement vers leurs
positions
Entre les propagandistes ukro-atlantistes qui hurlent à la victoire et les propagandistes pro-russes non moins crétins qui regardent ailleurs dès qu’un char
russe brûle dans la steppe, j’essaye modestement de rendre compte de la réalité du terrain et sans me départir de mon engagement aux côtés des rebelles antimondialistes du Donbass et
d’ailleurs.
Le 13 mai dernier, dans un point
de situation militaire concernant le front de Kharkov, j’expliquais que les forces russes laissaient depuis deux jours caracoler leurs adversaires ukrainiens jusqu’à leur frontière
pour pouvoir ensuite les piéger loin de leur refuge défensif de Kharkov.
Rappel des périodes tactiques autour de Kharkov :
• Du 24 février au 20 avril : 1ère offensive russe dans le secteur échouant à encercler Kharkov et contrôler les axes au Sud de la ville,
• Du 21 avril au 10 mai : Stabilisation du front à 10-15 km au Nord et à l’Est de Kharkov toujours bombardé par les forces russes,
• Du 11 mai au 18 mai : Progression vers le Nord des forces ukrainiennes, freinée et contrôlée par les forces russes jusqu’à leurs frontières
• 19 mai : contre attaque russe et destruction des unités d’assaut ukrainiennes dans une reconquête du terrain vers Kharkov.
Cette chevauchée ukrainienne au Nord de Kharkov réalisée sous des vivats ukro-atlantistes tellement hystériques qu’ils ont même fait dire par le secrétaire
général de l’OTAN Stoltenberg que « l’Ukraine peut gagner la guerre », vient de prendre fin ce 19 mai, alors que les avant gardes kiéviennes étaient parvenues à 7 km seulement
de Voltchansk, une localité contrôlant la route d’approvisionnement logistique vers le front de Kramatorsk et Severodonetsk où
se porte en ce moment l’effort principal de l’état-major russe.
Cela aurait pourtant du alerter l’état-major ukrainien que de voir avec quelle facilité avançaient ses unités devant des forces russes… Mais voilà ce qui se
passe lorsque les opérations militaires obéissent d’abord à des objectifs propagandistes au point d’en oublier les fondamentaux de la stratégie.
Les contre-attaques russes ont donc sonné le glas des analystes de salon qui péroraient de la déroute totale des forces russes en Ukraine, et déjà Ternova
et Roubijnoe (à ne pas confondre avec le Roubijnoe près de Severodonetsk), deux localités sur des axes routiers importants ont été reprises par les forces russes dans des combats violents
surprenant et détruisant devant elles les forces ukrainiennes.
L’état-major ukrainien qui ne peut envoyer des renforts vers le front sans affaiblir encore et dangereusement plus la défense de Kharkov n’a donc pas
d’autre choix que de refluer le plus rapidement avant de perdre toutes ses unités imprudemment sorties de leur terrier urbain.
Et c’est ainsi de toutes les guerres de haute intensité : une histoire de flux et de reflux militaires jusqu’à ce que finalement une digue vitale militaire,
politique ou économique vienne à céder…
Les illusions des propagandistes se révèlent parfois plus toxiques pour leur propre camp que pour celui de l’ennemi. Ainsi de la propagande russe qui a
intoxiqué le renseignement militaire jusqu’à une sous évaluation des capacités de combat des forces ukrainiennes et aussi de la propagande ukrainienne qui aujourd’hui persuade son
état-major qu’il peut vaincre l’armée russe grâce aux aides occidentales.
Fort heureusement, du côté de Moscou le pouvoir délaisse les fantasmes propagandistes et les idéologies fanatiques au profit d’un pragmatisme visant
l’efficacité et l’adaptation permanente grâce à une direction des opérations militaires qui est confiée (contrairement à Kiev et à l’OTAN)… à des militaires de terrain et non à des
politiciens de carnaval.
« Le 13 mai, le secrétaire à la Défense Lloyd J. Austin III a
parlé avec le ministre russe de la Défense Sergey Shoygu pour la première fois depuis le 18 février. Le secrétaire Austin a demandé instamment un cessez-le-feu immédiat en Ukraine et a
souligné l’importance de maintenir les lignes de communication. »
Austin est à
l’origine de l’appel et les États-Unis cherchent à obtenir un cessez-le-feu en Ukraine !!!
Hier, les officiers
supérieurs étasunien et russe se sont parlés au téléphone et là encore, les États-Unis avaient initié l’appel :
Le général Mark Milley, président des chefs d’état-major interarmées, et le général Valery Gerasimov, chef de l’état-major général russe, ont eu une
conversation que le Pentagone a refusé de détailler au-delà de la reconnaissance de l’événement.
Les choses doivent aller mal en Ukraine pour que cela se produise. En effet, si l’on se fie à la « liste d’activité » publiée quotidiennement par le
ministère russe de la Défense, toutes les positions de l’armée ukrainienne sont soumises à des tirs d’artillerie lourde et celle-ci perd environ 500 hommes par jour. En plus, des frappes russes efficaces sont
menées sur des camps d’entraînement, des sites de stockage d’armes et des plates-formes de transport dans tout le pays.
En outre, la situation tactique sur la ligne de front orientale a changé après que les forces russes ont réussi à franchir la ligne de front fortement
fortifiée.
Il
y a quelques jours, l’armée russe a avancé le long de la route H-32, a percé la ligne en direction de Propasna et a pris la ville. Depuis, elle a étendu son avancée en prenant plusieurs villages
au nord, à l’ouest et au sud.
Cette percée
donne la possibilité de remonter les fortifications ukrainiennes le long de la ligne de front par des attaques de flanc ou par l’arrière. En coupant les lignes de ravitaillement des troupes
ukrainiennes au nord et au sud, des enveloppes peuvent être créées qui mèneront finalement à des chaudrons sans issue pour les troupes ukrainiennes.
Ceci est particulièrement dangereux pour les quelques milliers de soldats au nord du renflement qui défendent actuellement les villes de Sieverodonetsk et
Lysychansk dans la partie nord-est de la bulle supérieure.
Le plan russe était de faire une autre percée du nord en poussant jusqu’à Siversk pour ensuite fermer l’enveloppe supérieure. Mais après plusieurs tentatives
infructueuses de traverser la zone forestière et la rivière Seversky Donets, cette percée n’a toujours pas eu lieu.
La Russie est maintenant susceptible de pousser des troupes fraîches dans le renflement de Propasna pour étendre sa portée dans toutes les directions. Les rapports
sur les actions en cours montrent que les combats et les bombardements intensifs sur la ligne de front se poursuivent et que les bombardements continuent également de cibler les carrefours
logistiques.
Les autres fronts en Ukraine sont actuellement relativement calmes, avec peu de tirs directs. Pourtant, les attaques d’artillerie russes, toujours quotidiennes,
touchent toutes les lignes de front ukrainiennes et font des victimes chaque jour.
Quelque 2 000 soldats de la milice Azov et de l’armée ukrainienne ont quitté les catacombes d’Azovstal à Mariupol. Un millier d’autres pourraient encore s’y
trouver. L’armée russe filtre ces prisonniers. Les membres de la milice Azov et d’autres milices seront traduits en justice. Les soldats de l’armée ukrainienne deviendront des prisonniers de
guerre.
La pénurie d’essence et de diesel en Ukraine a actuellement de graves répercussions. Même l’armée ukrainienne rationne désormais son carburant. Depuis environ six
semaines, la Russie a systématiquement bombardé les raffineries et les sites de stockage de carburant en Ukraine. Elle a également détruit les ponts ferroviaires le long des lignes qui
acheminaient le carburant depuis la Moldavie et la Roumanie.
Dans le même temps, le gouvernement ukrainien continuait à réglementer le prix du carburant. Les prix de vente au consommateur du diesel et de l’essence sont fixés.
Du coup, le coût du carburant importé de Pologne par des camions privés dépassait le prix que les propriétaires de stations-service pouvaient le vendre. En conséquence, les stations-service se
sont retrouvées à sec, leurs propriétaires s’abstenant d’acheter du nouveau carburant.
Il y a trois jours, le régime de Zelensky à Kiev a finalement mis fin au contrôle du prix du carburant :
Selon le [ministre de l’économie] Svyrydenko, le gouvernement s’attend à ce que le prix maximum du diesel ne dépasse pas 58 UAH (1,97 $) et celui de l’essence
52 UAH (1,76 $) par litre, une fois le contrôle levé.
« Dès que nous aurons le sentiment que
les opérateurs du marché abusent de leur position, nous leur imposerons des sanctions », a-t-elle ajouté. « Nous surveillerons la situation au
quotidien ».
Les prix prévus sont inférieurs à ceux demandés actuellement en Allemagne, et ce sans avoir à transporter le carburant par camion sur les 600 kilomètres qui
séparent la Pologne de Kiev. La menace de sanctions signifie également que les grossistes locaux seront peu incités à vendre du carburant. Le salaire moyen en Ukraine étant d’environ 480 dollars
par mois, les prix réels du carburant deviendront bientôt un autre choc économique.
Le gouvernement ukrainien poursuit également ses attaques contre les syndicats et le droit du travail :
En mars, le Parlement ukrainien a adopté une loi de guerre qui réduit considérablement la capacité des syndicats à représenter leurs membres, a introduit la « suspension de
l’emploi » (ce qui signifie que les employés ne sont pas licenciés, mais que leur travail et leur salaire sont suspendus) et donne aux employeurs le droit de suspendre
unilatéralement les conventions collectives.
…
Mais au-delà de cette mesure temporaire, un groupe de députés et de fonctionnaires ukrainiens vise désormais à « libéraliser » et
à « désoviétiser » davantage
le droit du travail du pays. Selon un projet de loi, les personnes qui travaillent dans des petites et moyennes entreprises – celles qui comptent jusqu’à 250 employés – seraient, de fait,
exclues du droit du travail en vigueur dans le pays et couvertes par des contrats individuels négociés avec leur employeur. Plus de 70 % de la main-d’œuvre ukrainienne serait touchée par ce
changement.
Dans un contexte où l’on craint que les responsables ukrainiens ne profitent de l’invasion russe pour faire passer une déréglementation radicale du droit du
travail attendue depuis longtemps, un expert a averti que l’introduction du droit civil dans les relations de travail risquait d’ouvrir une « boîte de
Pandore » pour les travailleurs.
Au total, la situation socio-économique de l’Ukraine est catastrophique. La situation militaire est encore pire. Marioupol est tombée et les troupes russes qui y
sont encore pourront bientôt aller ailleurs. L’avancée à Propasna menace d’envelopper toute la ligne de front nord ainsi que le noyau de l’armée ukrainienne.
On ne parle plus de la « victoire » de l’armée ukrainienne, comme à Kiev ou à Karkov, où les troupes russes se sont retirées en bon ordre après avoir fini
de tenir les forces ukrainiennes en place.
Le commandement ukrainien a envoyé plusieurs brigades territoriales sur les lignes de front. Ces unités étaient censées défendre leurs villes d’origine. Elles sont
composées d’hommes d’âge moyen appelés sous les drapeaux. Ils ont peu d’expérience du combat et manquent d’armes lourdes. Plusieurs de ces unités ont publié des vidéos disant qu’elles
abandonnaient. Elles déplorent que leurs commandants les aient quittées lorsque leur situation est devenue critique.
Le fait que l’armée ukrainienne utilise désormais ces unités comme chair à canon montre qu’il ne lui reste que peu de réserves.
Les armes qui arrivent de l’ouest ont du mal à atteindre les lignes de front et ont eu jusqu’à présent très peu d’effet. Elles ne sont que des gouttes d’eau sur une
plaque chauffante.
Toutes ces raisons expliquent pourquoi Austin et Milley ont téléphoné à leurs homologues russes. Ce sont également les raisons pour lesquelles les rédacteurs
du New York Timesappellent l’administration Biden à cesser ses fanfaronnades et à adopter une position plus réaliste :
Les récentes déclarations belliqueuses de Washington ; l’affirmation du président Biden selon laquelle M. Poutine « ne peut pas rester au
pouvoir », le commentaire du secrétaire à la défense Lloyd Austin selon lequel la Russie doit être « affaiblie » et la
promesse de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, disant que les États-Unis soutiendront l’Ukraine « jusqu’à ce que la victoire soit
remportée », sont peut-être des proclamations de soutien enthousiastes, mais ne favorisent pas des négociations.
En fin de compte, ce sont les Ukrainiens qui doivent prendre les décisions difficiles : Ce sont eux qui se battent, meurent et perdent leurs maisons à cause de
l’agression russe, et ce sont eux qui doivent décider à quoi pourrait ressembler la fin de la guerre. Si le conflit débouche sur de véritables négociations, ce seront les dirigeants ukrainiens qui devront prendre les
douloureuses décisions territoriales qu’exigera tout compromis.
…
[Alors que la guerre se poursuit, M. Biden devrait également faire comprendre au président Volodymyr
Zelensky et à son peuple qu’il y a une limite à ce que les États-Unis et l’OTAN sont prêts à faire pour affronter la Russie, et une limite aux armes, à l’argent et au soutien politique qu’ils
peuvent rassembler. Il est impératif que les décisions du gouvernement ukrainien soient fondées sur une évaluation réaliste de ses moyens et de la quantité de destruction que
l’Ukraine peut encore supporter.
Affronter cette réalité peut être douloureux, mais ce n’est pas de l’apaisement. C’est ce que les gouvernements ont le devoir de faire, et non de courir après
une « victoire » illusoire. La Russie ressentira la douleur de l’isolement et des sanctions économiques débilitantes pendant des années encore, et M. Poutine entrera dans l’histoire
comme étant un boucher. Le défi consiste
maintenant à se cesser toute euphorie, à arrêter de se gausser et à se concentrer sur la définition et l’achèvement de la mission. Le soutien de l’Amérique à l’Ukraine est un test de
sa place dans le monde au XXIe siècle, et M. Biden a l’occasion et l’obligation de contribuer à définir ce qu’elle sera.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Sur le front Nord du Donbass, les combats sont désormais arrivés aux périphéries de la ville de Severodonetsk qui forme avec Lissitchansk, la ville voisine sur l’autre rive de la Donets,
la pierre d’angle Nord-Est de la ligne de front ukrainienne dont visiblement les forces russo-républicaines recherchent l’encerclement rapide.
Après Marioupol dont les derniers combattants ukrainiens se sont rendus après seulement 82 jours de siège, la stratégie russe s’oriente aujourd’hui vers la réalisation de petits chaudrons
le long de la ligne de contact à la place d’un vaste chaudron encerclant l’ensemble du corps de bataille ukrainien dans une jonction des fronts Nord et Sud dans un corridor
Izioum-Marioupol, qui d’une part aurait nécessité d’y déployer des renforts importants depuis la Russie et d’autre part aurait pris énormément de temps à être bouclé sans compter
les risques de contre-attaques venant des secteurs de Zaporodje et Dnippropetrovsk situés sur le Dniepr.
Les principaux « chaudrons » actuellement en cours de formation le long de la ligne de front du Donbass sont, du Sud au Nord :
Avdeevka / Vasilievka (front de Donetsk) : environ 4000 soldats ukrainiens
Svetlodarsk (front de Gorlovka) : environ 3000 soldats ukrainiens
Zolotoe / Gorskoe (front de Lougansk) : environ 3000 soldats ukrainiens
Severodonetsk / Lisichansk (front de Kramatorsk) : environ 15 000 soldats ukrainiens
D’autres chaudrons suivront, comme ceux de Marinka, de Slaviansk/Kramatorsk, de Artemovsk, de Krasnoarmeïsk ou Konstantinovka par exemple.
Il s’agit pour l’état-major russe d’un compromis lui permettant de poursuivre les objectifs de sa stratégie de manœuvre, sans qu’elle engloutisse des renforts puisés dans les réserves
stratégiques en Russie et dans des délais courts afin d’éviter que les dispositifs ukrainiens ne se renforcent avec les nouvelles brigades en formation à l’arrière du front et
l’arrivée massive des aides occidentales (dont les premiers matériels sont en train d’arriver sur la ligne de contact).
Présentation du front
Nord du Donbass
Pour comprendre l’importance stratégique de la zone urbaine Severodonetsk/Lisichansk il est nécessaire de rappeler la configuration de ce front Nord du Donbass où 3 secteurs sont à
distinguer : Kramatorsk, Severodonetsk et Popasnaya avec comme dénominateur commun la rivière Donets qui est juste en retrait de la ligne de contact jusqu’à devenir l’enjeu principal des
offensives russes comme des défenses ukrainiennes.
Carte générale du front
au Nord du Donbass au 18 mai 2022
• Au Nord-Ouest, si les forces russes semblent avoir mis en pause leur progression vers Barvinkove (suite aux attaques ukrainiennes à l’Ouest de
Izioum), en revanche de violents combats continuent au Nord du secteur de Slaviansk/Kramatorsk où l’encerclement serré autour de Krasni Liman (carrefour important au Nord de Slaviansk)
est en cours d’achèvement.
• Au Nord-Est, devant les progressions russes au Nord et au Sud du secteur Severodonetsk/Lisichansk, les forces ukrainiennes ont abandonné sur
son flanc Est leurs avants postes extérieurs pour se replier dans les faubourgs de Severodonetsk. Plusieurs ponts ont été détruits à l’Ouest de ce secteur pour tenter de freiner son
encerclement par le Nord.
• Au Sud-Est, après la conquête de Popasnaya par les forces russo-républicaines, le ligne de front ukrainienne s’effondre, au Nord et au Sud de
cette ville qui ouvre désormais à l’offensive alliée le chemin vers Artemovsk, un important carrefour routier et ferroviaire approvisionnant les secteurs de Severodonetsk/Lisichansk au
Nord et Svetlodarsk/Gorlovka au Sud.
Situation particulière à
Severodonetsk
Deux villes siamoises et
une rivière
Les villes de Severodonetsk et Lisichansk sont les 2 dernières villes de la République populaire de Lougansk encore occupées par des forces ukrainiennes dont les deux garnisons réunies
sont estimées à 15 000 hommes environ dont plusieurs bataillons de nationalistes radicaux. Elles sont séparées par la rivière Donets dont la majorité des ponts ont été détruits pour
former une ligne de défense qui se confond aujourd’hui avec le front de Kharkov jusqu’à Popasnaya.
Peuplées chacune d’un peu plus de 100 000 habitants elles sont la concentration industrielle la plus importante de la République populaire de Lougansk avec notamment une production de
charbon (Lisichansk) et une production chimique (Severodonetsk). À l’été 2014, ces 2 villes ont été le théâtre de violents combats à l’issue desquels elles sont tombées sous le
contrôle de Kiev et notamment du bataillon spécial « Aïdar » qui va y ouvrir sa longue liste de crimes de guerres. Le siège administratif ukrainien de la région occupée de
Lougansk s’installe à Severodonetsk.
La plus grande usine
chimique d’Europe
Tout comme Marioupol qui abrite la plus grande aciérie d’Europe (« Azovstal »), on trouve à Severodonetsk un autre monstre industriel de l’époque soviétique avec l’usine de
production chimique « Azot » située elle aussi au coeur de la ville. Aujourd’hui cette usine « Severodonetsk Azot Association » inaugurée en 1951 appartient
depuis 2011 au groupe industriel OSTCHEM qui a modernisé ses installations et augmenté ses productions.
Les principales productions chimiques de cette usine sont :
Ammoniac liquide : 1 020 000 tonnes par an
Nitrate d’ammonium : 550 000 tonnes par an
Urée : 390 000 tonnes par an
Méthanol : 190 000 tonnes par an
Acide acétique : 150 000 tonnes par an
Ammoniac aqueux : 60 000 tonnes par an
Cette usine qui était le leader ukrainien de la production d’acide acétique, de méthanol et d’acétate de vinyle en Ukraine (12,1 milliards de hyvrnias de ventes entre
2012-2014 vers 129 pays) emploie plus de 6000 personnes et si la superficie de son site est plus petite que celle d’Azovstal à Marioupol, en revanche elle présente, par la
nature toxique de ses produits une menace majeure dans un environnements de combats et bombardements.
Un encerclement long et
prudent
Si la quasi-totalité du territoire de la République populaire de Lougansk occupé par Kiev a pu être libéré rapidement du fait de la configuration majoritairement agricole aux petits
villages indéfendables, en revanche une forte résistance ukrainienne s’est fait sentir à l’approche de la rivière Donets, essentiellement due à :
Un relief de collines boisées favorisant les combats de freinage et les embuscades
Un tissu urbain et industriel dense permettant la réalisation de bastions défensifs
Une rivière aux berges soit escarpées soit inondées freinant la progression
Une concentration d’unités appartenant au dispositif central du corps de bataille ukrainien.
Mars 2022
Avant d’arriver dans le secteur de Severodonetsk, les forces républicaines ont dû d’abord consolider leurs progressions remontant de Lougansk par une jonction avec les forces russes
descendant de Koupiansk. Ceci a stabiliser le front entre Izioum et Severodonetsk, et fixer les forces ukrainiennes à l’intérieur de leurs dispositifs urbains.
Avril 2022
Plutôt que de se lancer dans des assauts frontaux longs et surtout coûteux en hommes et matériels, les forces russo-républicaines ont dans un premier temps détruit les points d’appui au
Nord (Roubijnoe) et au Sud (Popasnaya) de cette ligne de front de Severodonetsk/Lisichansk.
Mai 2022
Une fois Roubijnoe et Popasnaya libérées, les forces russo-républicaines ont pu, par les routes qu’elles contrôlaient resserrer leur étau autour de Severodonetsk, sur la rive gauche
de la rivière, avec les captures de Vojvodivka au Nord et Voronove au Sud, arrivant ainsi jusqu’aux faubourgs de la ville.
En route vers
Severodonetsk, une colonne de« BMP Terminator » russes,
blindé destiné à laprotection des chars
de combat, notammentlors des batailles urbaines.
Conçu en 2017, cevéhicule unique en son genre, est
équipé
entreautres de 2 canons de 30mm et
4 missiles antichars« Ataka » et surtout du
blindage le plus performant
La bataille de
Severodonetsk a commencé
Dans la manœuvre d’encerclement du secteur de Severodonetsk/Lisichansk, les positions d’artillerie ukrainiennes sont préalablement repérées et détruites pour éviter des tirs de
barrage, comme ceux qui ont bloquer le franchissement de la Donets le 9 mai dernier (voir § suivant). Une fois encore les drones d’observation montrent quelle révolution ils ont opéré
dans la conduite des opérations de l’artillerie, repérant précisément les cibles et corrigeant ensuite les tirs des batteries.
Dans une forêt aux
abords de Severodonetsk,des unités d’artillerie
ukrainiennes
sont repéréespar des drones d’observation et
correction de tir
Dans leurs progressions offensives sur la périphérie de Severodonetsk les unités d’assaut russo-républicaines ont engagé les premiers combats contre les forces ukrainiennes retranchées
dans la ville.
Tout comme à Marioupol, Izioum ou Popasnaya, les unités régulières russes et républicaines (ici de Lougansk) reçoivent en renfort des unités spéciales tchétchènes spécialisées dans
le combat en zone urbaine. Après presque 3 mois de collaboration, les forces libérant le Donbass ont de plus en plus l’apparence d’une fraternité d’armes internationale et de plus en
plus aguerrie.
Des miliciens de
la République Populaire deLougansk des soldats russes et
tchétchènes de l’unité spéciale
« Akhmat » partagent fraternitéd’armes et position devant
Severodonetsk
Le 19 mai le 208e régiment cosaque, avec l’appui de la 7e brigade, a conquis Shchedrishchevo en périphérie Nord de Severodonetsk et poursuit sa progression vers la banlieue de la ville.
En appui feu des assauts
menés contre les avantspostes ukrainiens de
Severodonetsk
des LRM de122 mm « Grad » et
hélicoptères d’attaque KA 52.
Que s’est-il passé à
Belogorovka ?
Belogorovka est une petite localité sur les bords de la rivière Donets et située à 10 km à l’Ouest de Lisichansk. À cet endroit de la rivière, les forces russes ont tenté par trois fois
de jeter un pont mobile (les ponts civils ayant été détruits par les ukrainiens) et d’y faire franchir des unités blindées pour engager un contournement par l’Ouest de
Severodonetsk/Lisichansk.
Sauf que, par trois fois l’artillerie ukrainienne a détruit l’ouvrage flottant et pire, le 9 mai a bombardé par la même occasion du groupe bataillonnaire tactique entrain de franchir
la Donets. Plusieurs dizaines de véhicules ont été détruits lors de la destruction du pont mobile et sur les deux rives de la rivière (certains dénombrent plus de 70 véhicules divers) De
fait il s’agit effectivement pour la plupart de blindés russes mais aussi de blindés ukrainiens qui étaient venus batailler avec ceux qui avaient déjà franchi la rivière et qui leur ont
infliger de lourdes pertes avant d’être détruits.
Il convient donc minimiser les pertes russes annoncées sans toutefois chercher à en négliger l’importance et observer que les revers tactiques ne sont pas des défaites stratégiques et
font malheureusement partie de la réalité d’un conflit de haute intensité et « symétrique » même si, dans l’épisode meurtrier de Belogorovka, l’obstination des russes à franchir
la rivière au même endroit (5 fois selon le commandement russe) interpelle (surtout que le même revers avait été déjà subi en avril près d’Izioum). « Errare humanum est perseverare
diabolicum ».
Mais comme je l’ai rappelé dans un article précédent : la guerre est un art empirique…
La revanche du côté de
Popasnaya !
Par contre au Sud de Severodonetsk les forces ukrainiennes n’ont pas pu s’accrocher à la coupure humide de la Donets, et les forces russes après la conquête de Popasnaya ont même réussi
plusieurs percées sur la rive droite de la Donets en direction de la route reliant Lisichansk à Artemovsk menaçant les deux bastions ukrainiens d’une coupure de leurs voies logistiques et
même d’un encerclement par le Sud.
En attendant dans ce secteur de Popasnaya, les autres encerclements de Zolotoe au Nord et Svetlodarsk au Sud ont déjà commencé !
Quelque part, quelque part, mais dans le détachement combiné des forces spéciales « Akhmat », qui opère maintenant dans la banlieue de Severodonetsk, j’étais la dernière chose à
laquelle je m’attendais à rencontrer un véritable international. Parmi les Tchétchènes, il y a beaucoup de visages slaves ici. Et mongoloïde. Et toutes sortes de différents. Les gars
devant la caméra sont priés d’envoyer leurs salutations à Rostov, Astrakhan, Voronezh, Samara … Ce sont des volontaires qui ont été formés sur la base de l’Université des forces spéciales
de Gudermes. Regardez ces visages. Les vrais travailleurs acharnés de la guerre.
Les forces ukrainiennes
sont aux abois
Malgré le coup de Belogorovka, Severodonetsk et Lisichansk sont aujourd’hui prises dans un étau opératif russe qui risque avant l’été de les isoler complétement, La première qui va
encaisser le choc des unités d’assaut russo-républicaines (et par 3 côtés à la fois !) c’est Severodonetsk. Soit sa garnison tentera de s’y maintenir et d’engager une résistance la plus
longue possible, soit elle se replie sur Lisichansk pour y renforcer une garnison plus importante et l’accès aux routes venant de Slaviansk et bénéficier de la portée des appuis
d’artillerie du groupe de défense de Kramatorsk qui pourrait réaliser des tirs de barrage sur les forces russes.
Le ravitaillement des forces ukrainiennes de Severodonetsk et Lisichansk est de plus en plus réduit du fait des attaques rapides possibles de l’aviation de combat dont les aérodromes sont
proches de cette région limitrophe mais aussi du fait de la percée réalisée de Popasnaya qui place la route de ravitaillement de Konstantinovka (Bakhmut pour les ukrainiens) à Lisichansk
sous le feu de l’artillerie russe. Cet aspect logistique est confirmé par la vidéo d’une section du 3e bataillon de la 115e brigade ukrainienne basée à Severodonetsk et dont les soldats
déclarent dans un message adressé à Zelensky et Zaluzhny (cdt des forces armées ukrainiennes) :
« Nous refusons
d’effectuer des missions de combat parce que nous n’avons pas de renforts à l’arrière. Pas d’équipement lourd. Nous attendons des renforts depuis deux semaines, mais il n’y en a pas. Nous
sommes envoyés à une mort certaine. La commande est manquante. Il n’y a pas de technologie et de respect des personnes. Nous ne refusons pas de défendre l’Ukraine, mais dans ces
conditions nous refusons de mener des missions de combat ! »
Ce genre de déclaration à la limite de la désertion en dit long sur l’état de la logistique ukrainienne et du oral des soldats, surtout après la reddition de la garnison de Marioupol.
Le fantasme des armes
occidentales
Si les unités ukrainiennes engagent des résistances urbaines désespérées face aux offensives russo-républicaines ce n’est pas tant pour défendre leur honneur que pour gagner du temps,
espérant que les aides militaro-techniques occidentales inondant le champ de bataille parviendront à inverser le cours de la guerre.
Chars de combat, Mig 29, missiles antiaériens et antichars, obusiers, radars, drones, véhicules blindés, munitions etc venant des USA, de Grande Bretagne, du Canada, d’Australie,
d’Allemagne, de France et autres laquais de l’OTAN… toutes ses livraisons apportent surtout du rêve aux ukrainiens et des soutires aux capitaines de l’industrie de l’armement occidentale.
Les T 72 M1 et M1a
polonais arrivantsur le front Nord du Donbass
Certes il faut ici ne pas sombrer comme certains dans le ridicule propagandiste qui annonce que les Javelin ne fonctionne pas, que les chars et obusiers sont détruits avant d’arriver sur
la ligne de front (même si beaucoup sont effectivement détruits en route) et autres fadaises manichéistes qui relèvent d’autres fantasmes aussi puérils que débiles.
Oui, les aides occidentales vont causer des pertes aux forces russes et républicaines,
Non, elles n’éviteront pas la défaite de Kiev rallongeant juste la durée de ses pertes.
Personnellement ce sont les armes antichars ou antiaériennes occidentales à missiles autoguidés (Javelin et NLAW – Stinger et Starstryker)) qui représentent la menace la plus sérieuse
pour les forces russes et elles l’on déjà prouvé depuis le 24 février, mais sans toutefois permettre des contre-offensives ukrainiennes (je rappelle que les forces russes ont décidé de
quitter le secteur de Kiev et non pas devant une contre-offensive ukrainienne).
Il y a aussi les obusiers automoteurs ou tractés de 155mm qui peuvent également causer quelques soucis aux offensives russo-républicaines d’une part avec leur portée rallongée qui peut
les placer au-delà des portées des tirs de contre batteries et d’autre part avec leur précision et munitions guidées qui peuvent cibler des centres de commandement et logistiques.
Cependant, et contrairement aux missiles portatifs évoqués plus haut, ces pièces d’artillerie sont plus facilement repérables et donc vulnérables aux attaques des missiles, drones et
chasseurs bombardiers russes. Et l’espérance de vie des cadeaux de Biden une fois arrivées sur le front du Donbass n’excède pas une semaine :
Une batterie de M777
étasuniens, est repéréeet visée dans un premier temps par un
dronerusse
« Podgornoe »
avant d’être traitée ensuitepar des lance-roquettes multiples
longue portéedans le bois où elle avait tenter de
se cacher
En conclusion
Tandis que les forces ukrainiennes continuent de jouer la carte de l’attrition en s’enfermant dans des bastions défensifs dont Kiev espère que chacune de leur capture soit une victoire à
la Pyrrhus pour Moscou, les forces russes et républicaines continuent leur stratégie de manœuvre mais en donnant une priorité à l’économie des forces pour justement ne pas tomber
dans le piège des coûteuses victoires urbaines menées trop rapidement.
La situation militaire dans le Donbass commence à se préciser et, à part le secteur de Kharkov évoqué précédemment nous observons :
• des forces russo-républicaines continuent une stratégie de bombardements et de manœuvres pour créer des corridors de contournements des zones urbaines où
se sont retranchées les forces ukrainiennes.
• des forces ukrainiennes quant à elles continuent une stratégie d’attrition à partir des villes transformées en bastions reliés en eux par différentes
lignes de défense cherchant à retarder au maximum leurs encerclements.
Le Donbass est devenu la priorité pour les deux états-majors s’affrontant, car autant pour Kiev que Moscou, il est à à fois le terreau de ce conflit
russo-ukrainien semé il y a 8 ans par l’agression ukrainienne contre les populations de Donetsk et Lougansk et théâtre d’opérations où se trouve le corps de bataille le plus important des
forces ukrainiennes et aujourd’hui également celui des forces russo-républicaines. L’issue de ce conflit dépend en grande partie de l’issue de cette bataille pour le Donbass qui désormais
se concentre sur les secteurs de Kramatorsk et Donetsk.
Ce rapport militaire est consacré à la situation militaire sur le front de Donetsk où le front ukrainien, après
celui de Kramatorsk 100 km au Nord, est aussi en train de craquer. Le dispositif ukrainien enserrant au Nord et à l’Ouest le secteur de Donetsk jusqu’à ses périphéries urbaines
s’appuie sur Marinka au Sud-Ouest et Avdeevka au Nord, deux localités « bunkérisées » depuis 8 ans et contrôlant les voies de ravitaillement venant de Dnipropetrovsk à
l’Ouest ou Kramatorsk au Nord.
Char du bataillon républicain
Somali détruisant des bunkers ukrainiens
sur le
front entre Avdeevka et Yasinovataya
Cette ligne de front de Donetsk qui, initialement, avait été relativement préservée pour permettre son encerclement large par le Nord et le Sud du Donbass
est en train de devenir une seconde priorité pour les forces russo-républicaines défendant la capitale de la République Populaire de Donetsk, et pour plusieurs raisons :
Les bombardements meurtriers ukrainiens sur les quartiers résidentiels de Donetsk, Makeevka et Yasinovataya s’intensifient, tuant et blessant chaque
jour des civils,
Nombre d’unités de choc qui étaient fixées dans le Sud autour de Marioupol sont désormais disponibles pour mener des attaques terrestres sur Marinka et
Avdeevka,
Dans la stratégie de manœuvre d’encerclement menée par l’état-major russe dans le Donbass, il est nécessaire de « fixer » ses forces
ukrainiennes dans leurs positions,
Voilà pourquoi, en parallèle des bombardements russo-républicains réalisés jour et nuit par les obusiers, les lance roquettes multiples, les chasseurs
bombardiers et les missiles, et destinés à affaiblir au maximum les défenses ukrainiennes de Marinka et Avdeevka (destruction de bunkers, dépôts, blindés et pièces d’artillerie), des
opérations terrestres audacieuses ont été engagées contre les défenses extérieures de ces 2 villes pour repousser leur artillerie bombardant les populations civiles et resserrer leur
encerclement.
De son côté, l’état-major ukrainien montrant bien qu’il n’a pas l’intention de se replier vient d’envoyer en renfort sur le front de Donetsk environ 15 000
hommes pour compenser les pertes subies et tenter de renforcer ses lignes de défense et leurs points d’appui urbains.
À noter que la majorité de ses 15 000 hommes sont des unités des forces territoriales qui sont officiellement destinées à remplacer les forces régulières
sur les block-posts, les lignes et les bases arrières pour permettre à ces dernières de renforcer la ligne de contact. Mais dans plusieurs secteurs on constate que ces territoriaux, moins
bien entraînés que les réguliers sont déjà engagés dans des combats avec les forces russes et républicaines.
Carte générale du secteur de
Donetsk
Vers une guerre
d’usure
Du côté de l’état-major russe, l’idée d’un grand chaudron enveloppant la totalité du corps de bataille ukrainien (secteurs de Donetsk, Krasnoarmeïsk,
Severodonetsk, Kramatorsk) dans une jonction Sud-Nord (Marioupol/Izioum) à l’Est du Dniepr semble avoir laissé la place à une stratégie séquentielle de plusieurs chaudrons plus petits à
partir de percées mieux sécurisables car plus petites.
Cette stratégie prudente de l’état-major russe pour le Donbass est certainement commandée par :
• La volonté russe de ne pas déployer en Ukraine un corps de bataille trop important, ce qui affaiblirait les défenses des autres frontières occidentales
russes menacées par une internationalisation en cours du conflit par l’OTAN (aides militaires, déploiement de forces occidentales en Pologne, Roumanie et baltes, volonté d’intégrer la
Finlande frontalière dans l’alliance…) et précipiterait une mobilisation en Russie (qui selon moi est inévitable).
• La résistance des forces ukrainiennes qui réussissent, malgré leurs pertes grandissantes, à mener une guerre d’attrition depuis leurs bastions urbains,
grâce à un combativité non négligeable et surtout des aides occidentales démesurées qui, rien que pour les 2 premières semaines de mai ont fourni à Kiev environ 200 chars de combat, 400
véhicules de combat d’infanterie et plus de 150 pièces d’artillerie lourde.
Priorité 1 : Le front de
Severodonetsk
Aujourd’hui le front prioritaire de l’état-major russe est tojours le Nord du Donbass, entre Izioum et Lisichantsk (face aux secteurs de Kramatorsk et
Severodonetsk), avec un extension dans le secteur de Popasnaya (Ouest Lougansk).
1. Dans cette région les forces russes se concentrent aujourd’hui sur l’encerclement des villes siamoises de Severodonetsk et Lisichansk dans des combats
très violents pour le contrôle de la rivière Donetsk en train de devenir une nouvelle ligne de front et sur les berges de laquelle tour à tour les russes comme les ukrainiens essuient des
revers importants.
2. De leur côté les forces ukrainiennes misent sur leur capacités de résistance urbaine ainsi que sur celles des moyens d’artillerie livrés par l’OTAN et de
l’assistance du renseignement militaire étasunien. Ainsi par exemple, les unités russes qui encercleraient Severodonetsk/Lisichansk par l’Ouest se retrouveraient sous les feux des 155mm
occidentaux renforçant les artilleries de Slaviansk et Kramatorsk, renseignées par les satellites étasuniens.
Priorité 2 : Le front de
Donetsk
Dans le secteur de Donetsk, la situation sur la carte reste globalement inchangée.
Les villes de Marinka et Avdeevka forment aujourd’hui les points d’appui défensifs de la ligne de front ukrainienne du secteur de Donetsk, organisés depuis
8 années autour de réseaux importants de champs de mines, tranchées, bunkers (et encore renforcés depuis 3 mois), et qui rendraient trop coûteuses des attaques frontales.
Les forces russo-républicaines ont donc engagé une érosion des défenses extérieures de ces deux points d’appui ukrainiens à partir desquels Kiev maintient
une pression quotidienne de bombardements meurtriers contre les populations de Donetsk, Makievka et Yasinovataya.
Dans ce secteur, les combats sont particulièrement difficiles car ils se déroulent soit en zone urbaine soit dans des réseaux de tranchées et bunkers, et
les progressions se font mètre par mètre et très lentement pour éviter des pertes importantes.
Dans les tranchées, attaque à la
grenade d’une position ukrainienne par un groupe
d’assaut russe
Marinka
Au Sud-Ouest de Donetsk les forces russo-républicaines ont engagé à la fois des bombardements augmentés sur les défense solidement implantées sur la façade
Est de Marinka et une offensive au Sud de ce bastion ukrainien pour le contourner et à terme l’encercler.
• En avril, la 100e brigade républicaine avait réussi à prendre pied dans des faubourgs pavillonnaires à l’Est de cette ville désertée par plus de la moitié
de ses 10 000 habitants, mais au prix de lourdes pertes et plusieurs rues avaient été à nouveau perdu dans des contre-attaques ennemies,
• Depuis 2 semaines la priorité a été donnée à l’encerclement par le Sud de Marinka, et à cette fin des combats importants se déroulent à l’initiative des
russo-républicains, pour le contrôle de Velika Novosilka et Vougledar qui sont les verrous de la ligne de front au Sud de ce bastion ukrainien.
Pour le moment les forces ukrainiennes restent solidement accrochées à leurs lignes de défense mais dans une usure que ne réussissent pas à compenser les
quelques renforts et aides logistiques réussissant à rallier le front en évitant les bombardements.
Avdeevka
Avdeevka est une ville plus importante que Marinka, tant par sa population (près de 40 000 personnes, dont 50% ont quitté la ville), son étendue (29 km2),
ses structures industrielles (la plus grande cokerie d’Europe), qui rendent plus difficile une assaut frontal sur ce bastion ukrainien au Nord de Donetsk.
• Comme pour Marinka, les forces russo-ukrainiennes un contournement du secteur cette fois par le Nord et qui aujourd’hui se concentre devant Kamienka, un
point d’appui important du front au Nord d’Avdeevka. Le village de Novoselivka 2 situé dans ce secteur a été conquis, poursuivant ainsi la manœuvre d’encerclement d’Avdeevka.
Afin d’entraver la progression des
forces russo-républicaines contournant
Avdeevka via Kamienka, les Ukrainiens ont fait
sauter le
barrage de la retenue d’eau située au Nord de la ville pour inonder le terrain
limitrophe
• Des bombardements importants sur les défenses ukrainiennes sont également en augmentation notamment le long de la 4 voies entre Avdeevka et
Yasinovataya,
Ici, le travail des chasseurs
bombardiers russes Sukhoï 25 sur des
positions
fortifiées ukrainiennes autour de la ville
d’Avdeevka
Mais c’est sur les défenses extérieures Sud du bastion d’Avdeevka que se déroulent depuis cette semaine les combats les plus violents et notamment sur le
village de Peski, à côté des ruines de l’aéroport international de Donetsk.
Peski
Ce village, aujourd’hui complétement déserté par ses 2000 habitants (il n’en restait que 18 en 2021) était un des havres pavillonnaires les plus prisés par
les bourgeois de Donetsk, bordé de bois et d’étangs et à seulement 10 km du centre ville. En 2014, lors des combats pour le contrôle de l’aéroport de Donetsk (situé 2 km à l’Est), le
bataillon spécial ukrainien « Dnipro », s’empare du village et s’y maintient malgré l’ordre de repli de l’état-major ukrainien.
Aujourd’hui, le village de Peski n’est
plus qu’un champ de ruines au milieu
desquelles
sont des unités d’infanterie et d’artillerie
ukrainiennes
Depuis que l’aéroport est à nouveau sous le contrôle des milices républicaines (janvier 2015), Peski est l’avant poste Sud (avec Opitnoe plus à l’Est) à
partir duquel les forces ukrainiennes réalisent des bombardements quotidiens sur des défenses Nord de Donetsk (Volvo Center, Oktyabrsky, aéroport, Spartak…) ainsi que les quartiers
résidentiels des districts de Kiubychevski et Kievsky.
Un des nombreux bombardements
ukrainiens sur les quartiers résidentiels de
Donetsk et réalisées à partir des positions
ukrainiennes de Peski (ici sur le marché
de Tekstilshchik)
Suite à l’augmentation de leurs bombardements meurtriers sur les zones résidentielles de Donetsk, le bataillon « Rus » de la milice populaire de
la RPD et la 22e brigade des forces spéciales de l’armée russe forces ont lancé des assauts sur les positions ukrainiennes de Peski.
La première phase de ses assauts consiste à pilonner les positions ukrainiennes repérées dans le secteur, à partir des lignes de défense républicaines mais
surtout avec les forces d’artillerie et d’aviation russes les appuyant :
Soldat républicain tirant au lance
roquette RPG7 sur un bunker ukrainien de
Peski
Bombardement d’un état-major de
compagnie par l’artillerie
russo-républicaine,
appuyée par un drone d’observation et de
correction de tir
Sur ces deux secteurs ukrainiens du front de Donetsk quelques avant postes ont été conquis par les forces russo-ukrainiennes, resserrant l’encerclement
autour des bastions de Marinka et Avdeevka, et repoussant également plus loin les batteries d’artillerie qui bombardent les cités républicaines (d’ailleurs depuis quelques jours, les
« ukrops » utilisent surtout leur artillerie longue portée située dans le secteur de Krasnoarmeïsk, 40 km en arrière du front).
En conclusion
Ces opérations offensives menées contre les positions ukrainiennes de Marinka et Avdeevka se veulent d’abord prudentes pour éviter au maximum des pertes
comme celles vécues depuis février lors des premières conquêtes urbaines (Volnovakha, Marioupol, Izioum, Popasnaya…). L’objectif est donc d’user les forces ukrainiennes par des
destructions ciblées et des contournements larges des bastions organisés. À cette fin les forces spéciales sont à la pointe des assauts comme dans les missions d’observation et de
définition des objectifs de l’artillerie et de l’aviation de bombardement.
Groupe de forces spéciales russes
sécurisant une maison dans une zone ukrainienne
conquise
Ici on peut observer le travail
crucial des drones d’observation qui sont généralisés sur
le front et permettent à la fois de repérer et
géolocaliser les cibles et de corriger sur elles les
tirs de l’artillerie
La pression offensive russo-républicaine sur les forces ukrainiennes autour de Donetsk est exercée jour et nuit, à la fois sur leurs positions
défensives mais aussi sur les voies d’approvisionnement par lesquelles Kiev fait venir depuis quelques semaines des renforts et une logistique occidentale, notamment de l’armement
antichar et de l’artillerie.
Bombardement de nuit sur des
positions ukrainiennes à l’Est
d’Avdeevka,
avec l’appui d’observateurs des forces spéciales
russes
Comme sur l’ensemble du front russo-ukrainien, nous voyons évoluer les intentions de l’état-major russe vers une guerre d’usure des forces ukrainiennes sans
toutefois abandonner sa stratégie de manœuvre (en opposition à une guerre de position). De leur côté les forces ukrainiennes montrent de plus en plus des signes de faiblesses à la fois de
leurs lignes de défense qui cèdent peu à peu et aussi de leur moral, car si les aides occidentales leur permettent de mieux résister aux assauts russo-républicains, en revanche elles ne
suffisent pas à inverser le rapport des forces leur permettant d’engager des contre offensives dans la durée et la profondeur.
Il reste que ce conflit risque de
durer bien plus longtemps que prévu et surtout dans le contexte international de plus en plus belligène avec les tensions OTAN-Russie qui s’enveniment autour de l’hyperborée
européenne.
Sitrep Opération Z : A Azovstal, c’est l’OTAN qui se rend - Le 18/05/2022.
avec des remerciements à Pepe Escobar pour ce titre
prémonitoire.
Par The Saker Staff – Le 18 mai 2022 – Source thesaker.is
Les Azovites nazis – des
rats dans un trou aux poissons dans un tonneau – Voilà à quoi ressemble la dénazification !
Le New York Timestergiverse comme
suit : L’Ukraine a mis fin à sa « mission de
combat » à Marioupol et a déclaré que les combattants étaient évacués, signalant ainsi que la bataille dans la fameuse aciérie était terminée.
Zelensky ajoute à cela
quelques rêves ukrainiens/cocaïniens : « La
mission d’évacuation d’Azovstal se poursuit. Elle est dirigée par nos officiers militaires et de renseignement. » (OK, M. PianoDick, ils sont conduits tout droit vers la prison
pour criminels de guerre ! – Remerciez vos officiers militaires et de renseignement de faire le travail pour le monde !)
Dmitry Polyansky le dit différemment : « Je ne savais pas que l’anglais avait autant de façons
d’exprimer un seul message : les #Azovnazis se
sont rendus sans condition. »
La nuit tombée n’a pas arrêté le processus de reddition. Les Ukrainiens se rendent encore en foule sans s’arrêter. Des forces suffisantes pour y faire face sont sur
le terrain et le ministère des affaires intérieures de la RPD botte en touche et fait des prisonniers.
Des roquettes éclairantes sont constamment lancées dans le ciel, ce qui facilite au moins d’une certaine manière la sortie en rampant des habitants des
souterrains
Ces héros invincibles sont émaciés, en haillons, affamés et font pitié à voir.
QG de la défense de Donetsk – 962 Azovites se sont rendus et le processus se poursuit. Dans le même temps, 11 militaires de la 25e brigade aéroportée et 17 de la
54e brigade mécanisée des forces armées ukrainiennes ont volontairement déposé les armes et sont passés du côté de la RPD. Nous espérons que c’est le début d’une reddition massive.
C’est la dénazification et des films seront tournés et des livres seront écrits. Après cette perte majeure de prestige, attendez-vous à une action sous
faux-drapeau.
Le point de départ aujourd’hui est le rapport du Ministère de la Défense russe et quelque peu reformaté pour faciliter l’utilisation.
En l’espace d’une journée, des missiles aériens de haute précision des forces aérospatiales russes ont frappé :
2 postes de commandement, dont le quartier général de la défense territoriale près de Soledar, dans la République populaire de Donetsk,
ainsi que 31 zones de concentration d’hommes et d’équipements militaires ukrainiens, y compris des emplacements d’unités mercenaires étrangères de pays
européens à Nikolaev et Krasnogorovka.
En outre, 2 avions ukrainiens Su-24 ont été détruits sur un aérodrome militaire près de Dniepropetrovsk, 1 division de systèmes de missiles antiaériens S-300
ukrainiens près de Nikolaev, ainsi que 4 dépôts de missiles et d’armes d’artillerie et de munitions des forces armées ukrainiennes près d’Ougledar, Pokrovskoe, Soledar et Bakhmut, en
République populaire de Donetsk.
L’aviation opérationnelle-tactique et l’aviation de l’armée ont touché :
3 postes de commandement,
41 zones de concentration d’hommes et d’équipements militaires des FAUs, ainsi que
1 dépôt de munitions près d’Ougledar, en République populaire de Donetsk.
Ces attaques ont permis d’éliminer plus de 270 nationalistes et jusqu’à 54 véhicules blindés et motorisés.
Les troupes de missiles et l’artillerie ont frappé :
76 postes de commandement,
421 zones de concentration d’hommes et de matériel militaire, ainsi que
147 unités d’artillerie et de mortier en position de tir, dont
1 batterie ukrainienne d’obusiers M777 de 155 mm de fabrication américaine près de Pogornoe.
1 point de passage de pontons équipés par les forces armées ukrainiennes pour traverser la rivière Severskyi Donets a été détruit près de Protopopovka, région
de Kharkov.
Les moyens de défense aérienne russes ont abattu :
1 avion ukrainien Su-25 au-dessus de Tripolie, république populaire de Donetsk.
1 MiG-29 des forces aériennes ukrainiennes a été abattu près de Kamennaya Yaruga, région de Kharkov.
15 drones ukrainiens ont été abattus près de Semenovka, Velikie Prokhody, Balakleya, Malye Prokhody, Velikaya Kamyshevakha dans la région de Kharkov,
Rudnichnyi, Grabskoe, Staromikhailovka, Volnoe dans la république populaire de Donetsk, Belyaevka, Chernobaevka dans la région de Kherson.
8 roquettes ukrainiennes à lanceur multiple Smerch ont également été interceptées près de Kamenka et Malaya Kamyshevakha, dans la région de Kharkov.
Pas trop minable pour une journée de travail. Et ils vont le refaire, et le recommencer, et le rincer, et le refaire encore.
Les secrets d’Azovstal et des environs commencent à être révélés. Il y en aura beaucoup !
Comment la mission de l’OSCE a coopéré avec les terroristes d’Azov
L’équipe de tournage de IA « Arbelet » a été la première à se rendre sur le territoire où se trouvait la mission de l’OSCE à Marioupol. Parmi d’autres
trouvailles précieuses, ils ont découvert deux positions de mortier équipées, tout près du bâtiment administratif de la mission. Les mortiers eux-mêmes et leurs munitions sont d’origine
italienne, comme en témoignent les marquages. Autre fait notable : la dernière livraison de la batterie italienne est datée du 11 mars 2022.
Les Italiens ordinaires savent-ils que leurs autorités aident carrément les terroristes des bataillons nationaux ? Comment l’OSCE va-t-elle commenter le fait
qu’ils étaient en collusion évidente avec les terroristes, permettant à « Azov » de tirer depuis leur territoire ? Comment, après ces faits, l’OSCE sera-t-elle en mesure de
restaurer sa réputation ?
Aparté
Comprenez-vous maintenant
pourquoi la Russie quitte les
organisations internationales ? C’est simple, ces organisations sont corrompues au point qu’elles ne peuvent être réformées mais doivent être brisées. M. Lavrov rencontre aujourd’hui le
secrétaire général de l’OCS, Ming, pour parler de nouvelles structures en cours de mise en place.
Mise à jour de Brian
Berletic
Il regarde les caquettages
de sources occidentales et il les hisse sur leur propre petard. Ecoutez-le, en particulier l’explication de Brian sur la façon dont le commandement et les soldats russes maintiennent certaines
zones « fixes ».
Voici un autre exemple d’une telle « fixation« .
L’armée russe a attaqué les installations de défense ukrainiennes dans la région d’Odessa avec des armes de précision depuis la mer Noire. Cette information est confirmée par le commandement
opérationnel ukrainien « Sud ».
Encadré
Aujourd’hui à Odessa – En ce
jour du » printemps russe « .
Le 18 mai 2014 –
« Odessa est une ville russe », « Donbass – nous sommes avec vous » – de tels slogans ont retenti à la Maison des syndicats à Odessa.
Des centaines de
manifestants avec des drapeaux russes et des bannières de la Victoire sont sortis non seulement pour honorer la mémoire des personnes tuées dans la tragédie du 2 mai, mais aussi pour montrer aux
nazis ukrainiens que les Odessans sont un peuple russe qui n’a pas peur des punisseurs de Kiev.
L’Opération spéciale russe
commence-t-elle à toucher les cœurs et les esprits ? Rappelez-vous les histoires selon lesquelles la Russie a sous-estimé la volonté du peuple ukrainien de soutenir la dénazification.
En télescopant la photo actuelle sur une carte, nous constatons que les chaudrons ne viennent plus par un mais par trois :
Readovka sur les fronts
Front de Kharkov. Les combats dans la zone de Kazachya
Lopan et le village de Liptsy sont de nature positionnelle. L’ennemi dans la zone de Ternovka a atteint la frontière. MASS MEDIA : Les forces armées ukrainiennes ont atteint la frontière
russo-ukrainienne dans la région de Kharkov. L’Ukraine a mené une contre-attaque dans le nord-est de la Fédération de Russie, et sonde également les positions des Forces armées russes dans la
région de Volchansk. Les forces armées russes ne mènent pas d’opérations offensives actives en direction de Kharkov.
Sur la partie Izyumdu front, les combats se poursuivent dans la
région de Kamyshevakha, Kurulka et Dolgenky. L’ennemi continue d’essayer de mettre à mal le flanc du groupe russe au nord-ouest d’Izyum, en forçant le Seversky Donets. Dans la direction slave,
les troupes ont pris Drobyshevo et Krasny Liman en demi-cercle. Le front s’est également approché de Svyatogorsk.
Dans la partie du front Luhansk-Donetsk, les combats se poursuivent dans la zone
de Kamyshevakha, au nord de Popasna. Il y a également des batailles pour Toshkovka. Il y a des tentatives de pénétrer sur le flanc et l’arrière de la zone fortifiée à Gorsky et Zolotoy. Les
combats se poursuivent à la périphérie de Severodonetsk, ainsi qu’à l’ouest de Lisichansk dans la région de Privolye et Belogorovka. Selon des rapports non confirmés, les troupes russes ont
occupé la ville de New York.
Sur la partie du front de Zaporozhye, aucun changement particulier n’est
intervenu. Une tentative d’attaque des forces armées ukrainiennes dans la zone de Malinovka s’est soldée par un échec et de lourdes pertes. Les batailles sont ici de nature positionnelle tout le
long du chemin de Gulyai-Pole à Velikaya Novoselovka. L’ennemi déplace une partie des réserves de la direction de Zaporizhia vers le Donbass, où la situation du groupe de Severodonetsk se
détériore rapidement. De violents combats se poursuivent dans la région de Novomikhailovka et d’Ugledar.
Sur le front sud, le développement de l’offensive n’a pas
encore eu lieu. Les forces armées ukrainiennes attendent le débarquement des troupes russes dans la région d’Odessa et travaillent à miner toute la côte. Dans les directions de Nikopol et de
Kryvyi Rih, le commandement ukrainien accumule des forces pour découvrir les faiblesses des positions russes.
Tout chaud, c’est déjà traditionnel – les FAUs ont bombardé le district de Petrovsky. Les forces armées ukrainiennes ont bombardé le district de Petrovsky à
Donetsk. L’obus a touché le terrain de l’école de Donetsk, un obus a touché le territoire de l’école. La partie ukrainienne a également bombardé la périphérie de Kherson, ce qui a entraîné la
mort d’un civil.
SmoothieX12 a raison lorsqu’il dit que la seule tactique que les Ukrainiens connaissent est celle que leur ont enseignée leurs conseillers de l’OTAN, à savoir
bombarder le territoire civil et se cacher derrière les civils.
Le front de bataille est encore dans un état relativement chaotique, mais la Russie est en train de le former et de le façonner.
Jetons un coup d’œil aux niveaux de guerre de Martyanov que nous pouvons catégoriser à partir de cette représentation pratique :
La Finlande et la Suède présentent officiellement leur demande d’adhésion à l’OTAN – pour l’instant, il s’agit de harcèlement, mais il se pourrait bien que l’on
passe à des opérations majeures. Nous ne pouvons pas dire où la Russie s’arrêtera.
Selon le ministre des affaires étrangères russe, Mr Lavrov : « L’Ukraine… Personne ne veut de l’Ukraine. Elle est un pays
sacrifiable dans cette guerre hybride contre la Fédération de Russie. Plus personne n’a de doutes ». Le langage des sources russes a changé et elles disent maintenant clairement que
l’Ukraine est un outil et que la lutte est menée contre la Russie par l’Occident.
Armes
Les obusiers automoteurs russes « Msta-S » et « Acacia-M » sont utilisés à bon escient et
détruisent les véhicules blindés et les positions fortifiées des forces armées ukrainiennes. La distance de tir peut atteindre 30 km et ils utilisent des projectiles à fragmentation hautement
explosifs qui peuvent détruire les
fortifications en béton enterrées de l’ennemi.
Armes entrantes. À la frontière entre la Pologne et
l’Ukraine, sept véhicules blindés Mamba Mk2 EE de fabrication sud-africaine transférés à l’Ukraine par l’Estonie à titre d’assistance militaire ont été vus. Ces véhicules ont été produits
spécifiquement pour l’armée estonienne.
Nous devons en conclure que si nous pouvons voir ces véhicules blindés sur Telegram à la frontière polonaise, les forces russes peuvent également les voir. Et idem
pour toutes les autres armes qui arrivent.
Il y a de plus petits rapports sur l’apparition de nouvelles armes d’artillerie russes sur le champ de bataille, mais c’est encore limité.
Échec majeur, autre que la guerre.
Washington n’a pas réussi à obtenir que le sommet avec les pays de l’ASEAN condamne l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les pays de l’ASEAN sont le Vietnam, l’Indonésie, le Cambodge, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, Singapour, la Thaïlande et les Philippines.
Un autre échec du gel des fonds : La Suisse a débloqué 6,33 milliards de dollars de fonds gelés appartenant à la Russie.
Nous terminons avec les biolabs
Le premier représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l’ONU, Dmitry Polyanskiy, présente les principales conclusions de la dernière réunion du Conseil de
sécurité de l’ONU sur les laboratoires biologiques américains en Ukraine :
Les Etats-Unis refusent d’expliquer leur engagement dans des activités militaires biologiques en Ukraine. Ils continuent de rejeter plusieurs centaines de pages
de preuves. « Ce ne sont que des mensonges et
de la propagande russe, et nous sommes les gentils car il ne peut en être autrement ». Pas un mot sur le point de discussion.
Les délégations occidentales font l’éloge de la Convention sur les armes biologiques (CIAB) et nous invitent à utiliser ses mécanismes. Elles omettent cependant
de mentionner que ce sont les Etats-Unis qui bloquent l’élaboration du mécanisme de vérification de la CIAB. Quelle hypocrisie !
Les Etats-Unis refusent d’expliquer pourquoi ils ne veulent pas d’un mécanisme international efficace de vérification des armes biologiques. Pourquoi agir
ainsi, à moins que vous ne cherchiez à dissimuler quelque chose ? Pourquoi Washington se positionne-t-il au-dessus du droit international ? L’exceptionnalisme américain à son extrême.
Principale conclusion : nous avons définitivement
touché leur point faible. Il est clair pour tout observateur impartial qu’ils obscurcissent le problème et tentent de détourner l’attention de ce sujet inconfortable en essayant de nous
décourager en répétant des mantras sur « l’agression russe », etc.
Restez donc à l’écoute, d’autres preuves des programmes biologiques militaires américains vont suivre !
Gros titre du Global
Times d’aujourd’hui en Chine : Le
« néonazisme » empoisonne l’Ukraine et l’Europe avec la complicité des États-Unis et de l’Occident.
C’est tout pour aujourd’hui. Profitez du fil de discussion et faites attention à la propagande ukrainienne. Elle est partout.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Breaking News : L’Ukraine a mis fin à sa « mission de combat » à Marioupol et a déclaré que les combattants étaient évacués, signalant que la bataille
dans l’aciérie était terminée.
Les forces ukrainiennes déclarent avoir mis fin à leur « mission de combat » dans la ville assiégée de Marioupol, alors que des centaines de personnes
sont évacuées de l’aciérie Azovstal. https://cnn.it/3FQALcV
L’armée ukrainienne a déclaré qu’elle s’efforçait d’évacuer toutes les troupes restantes de leur dernier bastion dans le port assiégé de Marioupol, cédant le
contrôle de la ville à la Russie après des mois de bombardements. https://reut.rs/3wlYbUG
Du titre mensonger jusqu’à la fin, l’article du Washington Post sur ce sujet est un chef-d’œuvre de
propagande :
Les combattants ukrainiens ont mis fin à la défense qu’ils menaient depuis plusieurs semaines dans une usine sidérurgique assiégée de la ville portuaire
stratégique de Marioupol. Lundi, des centaines de combattants, dont des dizaines de blessés graves, ont été évacués du complexe.
Il faut aller au-delà des 323 premiers mots de mensonges pour découvrir, au 7eme paragraphe, ce qui s’est réellement passé.
Moscou n’a pas encore réagi publiquement aux événements de Marioupol, qui ont été décrits par les médias d’État
russes comme un ordre du
commandement militaire ukrainien à ses troupes de se « rendre ».
La vice-ministre ukrainienne de la défense, Anna Malyar, a déclaré que 53 soldats gravement blessés ont été transportés dans un hôpital de Novoazovsk, une ville
voisine contrôlée par les séparatistes soutenus
par la Russie. Deux cent onze autres ont été transportés dans un autre village contrôlé par les Russes, Olenivka,
a-t-elle précisé. Moscou et Kiev négocient actuellement un échange de prisonniers pour obtenir leur libération.
Mme Malyar a indiqué que les autorités s’efforçaient toujours de secourir les soldats restants,
sans que l’on sache combien d’entre eux se trouvent encore à l’intérieur. Les autorités ukrainiennes ont déclaré la semaine dernière qu’il y avait près de 1 000 combattants retenus dans
l’usine.
Ces enf**rés ont finalement abandonné et se sont rendus sans condition aux forces russes, leur seule alternative étant de mourir dans les heures ou les jours à
venir.
Je suis sûr que les autorités russes appliqueront un filtre fin pour déterminer qui, parmi ces prisonniers de guerre, est susceptible de faire l’objet de poursuites
pour crimes de guerre, d’une dé-nazification et d’un long séjour dans un camp de construction de routes en Sibérie du Nord.
Des rumeurs font également état de la présence de personnel de l’OTAN dans les catacombes d’Azovstal. Ils feront probablement connaissance avec les caves du célèbre
bâtiment de la Lubyanka à Moscou avant d’être échangés dans le cadre de tel ou tel accord avec leur pays d’origine.
Le reste sera finalement échangé contre les soldats russes qui sont malheureusement détenus par l’armée ukrainienne.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Sitrep Opération Z : Beaucoup de rumeurs et pas assez de faits - Le 16/05/2022.
Par The Saker Staff – Le 16 mai 2022 – Source thesaker.is
Alors que les batailles
font rage, les rapports factuels sont rares. C’est le brouillard de la guerre et il est préférable de ne pas rapporter les menus détails qui sont encore en train d’être décidés sur le champ de
bataille. Voici une courte traduction automatique de Readovka, mais ce qu’ils rapportent comme zones ou villes prises par les forces russes doit être pris avec prudence à ce
stade.
Sur les fronts. Dans le nord de la région de Kharkov, les forces armées ukrainiennes n’abandonnent pas les tentatives de percée vers la frontière. L’ennemi n’a
pas d’autres résultats réels sur cette partie du front.
Sur la partie du front d’Izyum, dans presque toutes les directions, nos troupes font des progrès. Dans la direction de Barvenkovsky, des combats sont
actuellement en cours près de la localité de Gusarovka. Et nous supposons qu’ils sont sur le point de s’étendre à Barvenkovo même.
Dolgenkoe est à nous, les combats se sont déplacés vers le sud. On rapporte que dans les environs de Krasny Liman, les FAUs affluent, nos troupes ont occupé
Drobyshevo et Aleksandrovka, et il y a des batailles près de l’estuaire lui-même. De Yampol, la ligne s’est déplacée vers le village de Dibrovo.
Près de Belogorovka, les combats pour la tête de pont se poursuivent avec férocité. Des combats ont lieu à la périphérie de Severodonetsk, les FAUs ont fait
sauter un pont ferroviaire en direction de Rubizhne. Au nord de Popasnaya, progression réussie, extension de la zone de sécurité autour de la ville. Au nord, ils ont progressé au-delà de
Kamyshevakha. Près de Donetsk, il y a des combats sur toute la ligne, il y a une avancée à deux endroits, il y a un assaut sur les faubourgs de New York et l’autoroute
Avdiivka-Konstantinovka.
Sur la partie du front de Zaporozhye, il n’y a pas de changement.
Il en est de même sur le front sud. De nouveaux détails de la bataille pour l’île de Zmeiny sont apparus, et l’ensemble du puzzle a été résolu, bien que nous
ayons encore quelques questions.
Un fait et de nombreuses rumeurs
Fait: Neuf soldats ukrainiens qui ont quitté le
territoire de l’usine Azovstal bloquée à Marioupol représentaient les intérêts d’un grand groupe et ont demandé des négociations, a déclaré Alexander Khodakovsky, fondateur du bataillon Vostok
(DPR).
« Maintenant, une étape
active de négociations est en cours. C’était juste un premier groupe qui partait. Il s’est avéré que le groupe est parti, représentant les intérêts d’un groupe plus important qui continue d’être
à Azovstal », a déclaré Khodakovsky sur l’antenne de l’émission 60 Minutes sur la chaîne de télévision Rossiya 1.
Rumeur: Il y a des rumeurs sur les réseaux radio
que les Ukies se rendront en masse si Azovstal se rend. J’insiste sur le fait qu’il s’agit d’une rumeur. C’est ce qui ressort de nombreuses sources : A 17h30, la reddition massive des FAUs commencera à partir
d’Azovstal, les ondes radio bourdonnent de nouvelles sur tout le front… 16.05.2022.
Les Ukrainiens réclament les commandants qui les ont abandonnés sur le terrain. Ceci est largement rapporté et au moins à Lugansk confirmé par le ministère de la
défense russe comme suit :
Les médecins militaires du MD central, ainsi que leurs collègues civils de la République populaire de Lugansk, continuent de fournir l’assistance médicale
nécessaire aux civils.
Une assistance est également fournie aux militaires captifs des FAUs laissés par leurs commandants sur le champ de bataille, après la retraite.
Les militaires russes utilisent l’ambulance blindée Linza pour évacuer les blessés de la zone de combat.
Nous verrons quels faits nous recevrons au cours des prochaines 24 heures.
Bonne discussion et faites attention à la propagande ukrainienne. Elle est partout. (PAr contre, les rumeurs de redditions massives pourraient être de la propagande
russe semée sur le terrain).
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Si l’Ukraine gagne pourquoi les États-Unis demandent-ils un cessez-le-feu ?
Hier, le secrétaire
américain à la Défense, Lloyd Austin, a appelé le ministre de la Défense de la Fédération de Russie, Sergei Shoigu.
Pourquoi
?
Le rapport des
Etats Unis concernant l’appel dit :
Le 13 mai, le
Secrétaire à la Défense Lloyd J. Austin III s’est entretenu avec le Ministre russe de la Défense Sergey Shoygu pour la première fois depuis le 18 février. Le secrétaire Austin a demandé
instamment un cessez-le-feu immédiat en Ukraine et a souligné l’importance de maintenir les lignes de communication.
Austin est à l’origine de
l’appel et les États-Unis cherchent à obtenir un cessez-le-feu en Ukraine !!!
Ne nous dit-on pas que l’Ukraine est en train de gagner la guerre ? Qu’elle va bientôt repousser les forces russes au-delà de la frontière ?
L’opération « d’affaiblissement de la
Russie », qu’Austin avait publiquement annoncée il
y a deux semaines, ne semble pas aller si bien que ça.
Je vous l’avais dit !
Gonzalo Lira pense que
cet appel laisse présager un effondrement prochain des forces ukrainiennes. Espérons que c’est effectivement le cas car cela semble être la seule chance que la guerre se termine bientôt.
L’Ukraine perd jusqu’à 15 000 hommes par mois dans la guerre. Le total des pertes ukrainiennes, morts et blessés, s’élève probablement déjà à 50 000. Les armes que
les États-Unis et d’autres pays fournissent ne sont pas suffisantes pour soutenir la guerre. L’Ukraine n’a plus que 3 jours de réserves de diesel et d’essence. Le gros de ses forces est immobile
et se fait encercler par les forces russes. Leur situation est désespérée.
Le Pentagone sait bien sûr tout cela et c’est pourquoi Austin a pris l’initiative d’appeler et de demander un cessez-le-feu.
La partie russe n’acceptera pas de cessez-le-feu. À moins que l' »Occident » ne propose d’annuler les 6 400 mesures de sanction qu’il a prises à
l’encontre de la Russie.
Il y a eu récemment un certain nombre d’autres points qui ont fait pencher la balance en faveur de la Russie :
Les perspectives économiques de la Russie sont
bonnes. Elle prévoie une récolte de blé record. Ses mesures internes visant à compenser les résultats des sanctions fonctionnent. Les contre-sanctions que la Russie a maintenant initiées
contre ses ennemis commencent à être efficaces.
La Hongrie a bloqué les
sanctions européennes contre le pétrole russe.
La Turquie ralentit,
voire va bloquer, l’entrée dans l’OTAN de la Suède et de la Finlande, car ces pays soutiennent les Kurdes.
Les livraisons d’armes américaines à l’Ukraine cesseront le
19 mai, à moins que le Congrès n’autorise de nouvelles livraisons.
Le sénateur Rand Paul a bloqué le
projet de loi nécessaire en demandant, ce qui est tout à fait raisonnable, qu’un inspecteur général examine la destination des 40 milliards de dollars destinés à l’Ukraine. Les Démocrates
n’apprécieront certainement pas cette initiative.
Le prix de l’essence aux États-Unis a atteint un
niveau record.
Les prix du gaz naturel européen ont également bondi après que l’Ukraine a
bloqué le flot russe dans l’un des pipelines et que l’approvisionnement par le pipeline Yamal, via la Pologne, a été arrêté en raison des contre-sanctions russes.
Le Monde a vérifié et publié une
vidéo montrant un « bataillon de
volontaires » ukrainien, dirigé par un criminel notoire, torturant des prisonniers de guerre russes.
La Russie a publié de
nouveaux documents sur la « recherche » biologique de l’armée
américaine en Ukraine. D’autres pays se posent également des questions sur ces activités.
Le ministère britannique de la Défense affirme que
la Russie a perdu une quantité importante de matériel et d’hommes lors de la tentative de traversée du fleuve Seversky Donets. Toutefois, les photos aériennes publiées par
le ministère ukrainien de la Défense montrent qu’environ la
moitié des véhicules détruits sont des BMP-1 dotés d’une petite tourelle originale pour un seul homme et d’un canon de 73 mm. On dit que la Russie ne possède plus ce modèle. Tous ses
BMP-1 en service actif auraient été modernisés et sont désormais équipés de tourelles différentes, de mitrailleuses de 30 mm et de canons plus longs. Ce passage a dû donner lieu à une importante
bataille, les deux camps ayant probablement subi de lourdes pertes. De plus, les combats se déroulent maintenant sur le côté ouest de la rivière. Les forces russes ont donc pu traverser la
rivière en nombre significatif.
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Sitrep Opération Z : Deux très mauvais jours pour l’Ukraine & Le Grand Refus
Par The Saker Staff – Le 14 mai 2022 – Source thesaker.is
C’est trop bon pour ne
pas être crédité à Brian Berletic :
Les États-Unis (et le
petit Occident collectif) refusent de choisir l’option qui a du sens. Cette option est la coexistence avec le reste du monde. Leur objectif de maintenir la primauté sur le reste du monde
n’est plus atteignable.
Le grand refus, c’est
bien sûr Lloyd Austin qui exige que la Russie cesse le feu. Eh ben … NON !
Gonzalo Lira a calculé le taux actuel d’attrition :
Au rythme actuel d’attrition, les forces armées ukrainiennes verront 10 000 soldats mourir d’ici la fin du mois, et 20 000 autres d’ici la fin juin. Cette
guerre ne peut être gagnée par l’Ukraine – elle est terminée. La seule solution est de demander la paix. Mais les États-Unis ne le permettront pas.
Le représentant permanent adjoint de la Fédération de Russie auprès de l’ONU, M. Polyansky, a déclaré que la position russe sur le désir de Kiev de rejoindre l’UE
avait changé. Elle est désormais similaire à la position sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Il a également noté qu’il ne voit pas d’options diplomatiques pour résoudre la situation en Ukraine
pour le moment, étant donné la position de Kiev. M. Polyansky a ajouté que sans démilitarisation et dénazification, la paix en Ukraine ne peut être atteinte.
La non-nouvelle de ces derniers jours : Les pontons
Il était stupéfiant, dans un sens pas très positif, de voir combien de trolls inquiets ont simplement continué à rapporter un prétendu échec des soldats russes à
traverser les pontons sur la rivière Severnyi Donets et à mal interpréter la prétendue perte d’un groupe de chars. Selon ces trolls, les Russes ont essayé jusqu’à cinq fois de traverser un
ponton.
L’indice est que rien n’a été rapporté par des sources russes fiables, mais cela n’a pas arrêté les trolls. Martyanov intervient :
Ce changement général de l’arrière-plan de l’Opération Spéciale peut être à la base de la « peremoga » (victoire en Ukie) manifestement exagérée par
l' »anéantissement » d’un bataillon entier de blindés « russes » à un passage de la rivière Severnyi Donets, qui, comme l’a dit le VSU (drapeau rouge immédiatement) a été
« tenté cinq fois de suite ». Cela ne ressemble pas aux forces armées russes. Je ne trouve rien à ce sujet dans les sources russes…
Une fois que vous savez que c’est de la propagande, vous pouvez comprendre des choses comme ça :
Après avoir fait sauter le ponton, nous étions encerclés : l’appel de l’officier des FAUs capturé.
L’officier des forces armées ukrainiennes capturé, Roman Tushevsky, a appelé les soldats ukrainiens à déposer les armes et à mettre fin à l’effusion de sang
insensée.
Il a déclaré qu’il avait été capturé alors qu’il effectuait une mission de combat pour miner le ponton. Sur le chemin du retour, il a été encerclé et, après
avoir été blessé, il s’est rendu.
« Je veux lancer un
appel à mes camarades : déposez vos armes, personne n’a besoin de cette guerre », a déclaré le captif de la FSU.
Le commentateur ici présent de Defense Politics Asia a eu une bonne idée. Il montre les images disponibles dans la première moitié de sa vidéo et dans la seconde moitié, il explique sans aucun doute que
ces ponts de pontons ne signifient rien pour l’avancée globale des Russes, la forme du champ de bataille et les forces russes ont traversé la rivière comme elles avaient prévu de le faire. Il n’y
a aucune preuve d’un lot de soldats russes morts, bien qu’il y ait dû y avoir des pertes. Cette vidéo est longue, alors restez avec elle et écoutez la seconde moitié.
Et si vous ne savez pas encore qu’il s’agit de propagande ukrainienne, s’il vous plaît, écoutez le Ministère de la défense russe pour savoir qui a détruit qui
:
Images de la destruction d’un ponton et d’unités des FAUs tentant de traverser la rivière Seversky Donets.
Au cours des opérations de reconnaissance et de recherche d’une unité de fusiliers motorisés des forces armées russes, un équipage de drone a détecté une unité
des FAUs avec des véhicules de combat d’infanterie qui tentait de traverser en utilisant un ponton.
Les tirs d’artillerie ont complètement détruit le ponton et l’ont coulé. Les véhicules blindés ennemis avec leurs équipages qui avaient réussi à traverser sur les
pontons ont été détruits par les tirs d’artillerie russes et les équipages des véhicules de combat d’infanterie pendant la bataille. Certains des véhicules blindés des FAUs ont été saisis par des
militaires russes.
La prochaine partie de la propagande est en cours : L’Ukraine remporte bien sûr la bataille de Kharkov (bien sûr, cette bataille n’a pas encore eu lieu et les
Russes ne font que fixer les forces ukrainiennes en place et leur refuser toute manœuvrabilité).
Nous devons réexpliquer
La Russie mène une action limitée.
L’Ukraine essaie de mener une guerre à grande échelle.
La Russie avance régulièrement sans se laisser massacrer sur un ponton. Faites attention avec ce genre de reportage irresponsable.
Rappelez-vous, dans le précédent sitrep, nous avons dit … Regardez, les choses commencent à bouger sur toute la longueur de la ligne de front. Hier, cela
ressemblait à ceci :
La carte de Readovka est un peu plus détaillée :
Jetez un coup d’œil à une seule situation – autour de Severodonetsk.
L’ennemi a échoué dans ses tentatives de tenir Voevodovka. Le pont entre Rubezhnoye et Severodonetsk a sauté.
Les batailles pour Belogorovka continuent. La principale route d’approvisionnement Soledar-Lysichansk est sous le feu des forces armées russes. La circulation
des véhicules est dangereuse. L’ennemi bombarde le passage près de Belogorovka.
Une offensive se développe au nord de Popasnaya en direction de Kamyshevakhi + Les Russes sondent la défense des Forces armées de l’Ukraine en direction
d’Artemovsk.
Il y a des batailles pour Orekhovo et Toshkovo.
Il y a également des combats à la périphérie de Severodonetsk.
Les batailles pour Privolye ont commencé.
Avec l’offensive russe sur l’ensemble de la ligne de contact, nous sommes bien sûr dans le brouillard de la guerre et les détails ne sont pas immédiatement
disponibles, ni même pertinents. Au moment où nous publions quelque chose comme ceci, la situation a changé.
Les forces spéciales du ministère de l’Intérieur de la RPD prennent d’assaut « Azovstal » et percent les murs – https://t.me/intelslava/28694 Les médias chinois évoquent également une nouvelle tentative d’échange.
Sur l’île aux Serpents et dans le briefing de fin d’après-midi , 1 véhicule aérien sans pilote Bayraktar-TB2 (https://t.me/mod_russia_en/1597) a été abattu dans les
airs au-dessus de l’île aux Serpents et 3 missiles balistiques ukrainiens Tochka-U ont été interceptés. Bien sûr, cela n’a de valeur que pour l’intérêt et il est clair que ceux qui tirent les
ficelles ukrainiennes ici, veulent vraiment avoir Odessa.
Briefing préliminaire du ministère russe de la Défense
Des missiles aériens de haute précision des forces aérospatiales russes ont touché
5 postes de commandement et
2 dépôts de munitions près de Spornoe et Berestovoe dans la République populaire de Donetsk.
Ces attaques ont permis d’éliminer plus de 100 nationalistes et jusqu’à 23 véhicules blindés et motorisés.
L’aviation opérationnelle-tactique et l’aviation de l’armée ont frappé.
43 zones de concentration d’hommes et de matériel militaire des FAUs.
Les troupes de missiles et l’artillerie ont frappé
18 postes de commandement,
543 zones de concentration de personnel et d’équipement militaire,
1 dépôt de munitions près de Lubomirovka, région de Kherson, ainsi que
23 unités d’artillerie des FAUs à des positions de tir près de Verkhnekamenskoe, Krasnyi Liman, Drobyshevo, Yarovaya, Korobochkino et Gusarovka tout au long de
la nuit.
Les moyens de défense aérienne russes ont abattu cette nuit
13 drones ukrainiens près de Chkalovskoe, Demetievka, Klinsk, Glubokoe, Balakleya, Goptovka dans la région de Kharkov, Staromikhailovka, Spartak, Elenovka en
République populaire de Donetsk, Petrovenki et Severodonetsk en République populaire de Lugansk, dont
1 Bayraktar-TB2 au-dessus de Mankovka dans la région de Kharkov.
En outre, 3 roquettes du système de roquettes à lancements multiples Smerch ont été interceptées à Izyum, Semenovka et Snezhkovka dans la région de Kharkov.
Pas mal pour une nuit de travail !
Toutes ces armes prétendument envoyées en Ukraine ? – Eh bien la logistique est compliquée
Voici le résumé de la vidéo : Le ministère britannique de la défense admet qu’il parcourt le monde à la recherche de stocks d’équipements militaires russes et
soviétiques ;
Le ministre britannique de la défense, Ben Wallace, admet que l’équipement le plus optimal à envoyer à l’Ukraine est celui qu’elle connaît déjà ;
Il faut des semaines, des mois et, dans certains cas, des années pour apprendre à utiliser les équipements occidentaux, mais aussi pour les intégrer
tactiquement et stratégiquement dans une guerre interarmées ;
L’armée que les États-Unis et l’OTAN ont mis 8 ans à construire avant ce dernier conflit est détruite plus vite qu’ils ne peuvent la remplacer – et ce n’était
pas une force optimale au départ ;
Un processus similaire s’est déroulé en Syrie à partir de 2015, pour finalement échouer et nécessiter l’intervention militaire directe de l’OTAN (les États-Unis
et la Turquie) en Syrie pour occuper certaines parties du pays, gâcher la victoire/reconstruction, et préserver les restes de leur force par procuration ;
L’implication directe de l’Occident en Ukraine, similaire aux « zones tampons » créées en Syrie, est probablement le meilleur choix parmi les mauvais
choix qui restent à l’Occident.
Et puis, on voit des choses comme ça :
L’état-major général des forces armées ukrainiennes a interdit aux soldats et aux officiers de critiquer publiquement les équipements militaires étrangers.
Un nouvel ordre a été reçu par les troupes.
Il est interdit aux militaires de parler publiquement dans les médias et les réseaux sociaux de manière négative des équipements militaires fournis par
l’étranger.
Les contrevenants risquent des mesures disciplinaires, ainsi que la révocation de leurs fonctions.
Le nouveau document a été élaboré à la demande des responsables des médias du bureau de Zelensky.
Les dirigeants de Kiev suivent de près la situation. Il a été révélé que les militants ukrainiens critiquent désormais activement les transports de troupes
blindés américains M-113, les complexes Javelin et les systèmes antiaériens britanniques. En outre, les chars polonais et les obusiers tchèques Dana commencent à être critiqués.
Il est clair que la livraison d’armes à l’Ukraine n’est pas aussi rose que ce que vous voyez dans les rapports occidentaux.
Maintenant que vous avez vu le rapport du ministère de la défense, il devrait être facile de suivre le détail de Readovka – ici traduit automatiquement :
Au cours de la journée écoulée, le sujet de la perte d’un bataillon entier au passage de la rivière Seversky Donets près de Belogorovka a été activement
discuté. Il y a beaucoup de versions des événements : de l’attitude négligente du personnel de commandement sur le terrain, à l’exploit héroïque des soldats des forces armées russes lors de
lourdes batailles. Par exemple, l’ancien ministre de la défense de la RPD, Igor Strelkov, a choisi une tactique intéressante : « Je sais, mais je ne vous parlerai pas des pertes
personnelles du BTGr au passage sur le ponton. » Une chose est sûre, les pertes sont importantes, mais sans avoir été dans cet « enfer infernal », il est impossible de dire avec
certitude pourquoi elles ont été subies.
La situation sur les fronts est aujourd’hui la suivante :
La situation sur le front de Kharkiv continue d’être très tendue. Des unités des forces armées russes ont bombardé les positions des troupes ukrainiennes dans
les zones des colonies de Petrovka, Nursery, Russkie Tishki et Ternovaya afin d’empêcher leur progression.
Le front d’Izyum. La nuit dernière, le village de Dolgenkoe a été libéré des forces armées ukrainiennes en direction de Slavyansk. Malheureusement, des traces
de terribles outrages ont de nouveau été retrouvées sur le site. Des nationalistes ukrainiens ont maltraité et tué une femme dans la région de Kharkiv. Le corps a été retrouvé dans le village
de Dolgenke, libéré des forces armées ukrainiennes la nuit dernière, par des militants ukrainiens contre la population civile. Selon des informations non confirmées, un autre avion des forces
aériennes ukrainiennes a été abattu au nord-ouest d’Izyum.
Front de Louhansk. Le pont reliant Rubizhne et Severodonetsk a explosé. La principale route d’approvisionnement Soledar-Lisichansk est sous le feu des forces
alliées. Au nord de Popasnaya, une offensive se développe en direction de Kamyshevakha. Le début des batailles pour Privolye est célébré. De son côté, le commandement des FAUs continue de
renforcer le groupe d’Artemivsk (Bakhmut) afin d’empêcher une percée depuis Popasna.
Sur le front de Donetsk, les forces alliées tentent de progresser vers les localités de Marinka et Novomikhailovka. Dans l’après-midi, il a été signalé que la
milice populaire de la RPD et les forces armées de la Fédération de Russie ont pris d’assaut les colonies de Kamenka et Novoselovka-2.
Front de Zaporozhye. De violents combats ont lieu à la périphérie d’Ugledar. La localité de Pavlovka, qui est adjacente à la périphérie sud-ouest d’Ougledar,
est passée plusieurs fois des Forces armées de la Fédération de Russie aux Forces armées ukrainiennes.
Sur le front sud, on constate une autre perte de l’armée de l’air ukrainienne près de Zmeyny. Cette fois, un chasseur MiG-29 de 4ème génération s’est écrasé
dans la mer Noire. Le commandement ukrainien prépare une offensive des forces des 28e et 60e brigades mécanisées séparées dans les directions de Mykolaiv et Kryvyi Rih. Il y a une attaque
d’artillerie systématique sur les positions de nos troupes à Vysokopolye et Knyazevka.
L’étalonnage d’aujourd’hui s’est déroulé comme suit : A Nikolaev, l’entrepôt de munitions des Forces Armées ukrainiennes est détruit. Des témoins oculaires
signalent une colonne de fumée noire à l’arrière des Forces armées ukrainiennes ; 3 ponts nécessaires au transfert des forces ukrainiennes ont été dynamités dans la région de Kharkov ; des
travaux ont été effectués sur des objets séparés à Odessa.
Les forces armées ukrainiennes continuent de bombarder Kherson. Les villes de la République populaire de Donetsk continuent de subir des bombardements
intensifs. Les forces armées ukrainiennes bombardent le territoire de la RPD depuis le matin. Deux personnes ont été tuées, au moins huit ont été blessées, et les districts Kuibyshevsky,
Petrovsky, et Kirovsky de Donetsk et Staromikhailovka ont été les plus touchés. Les forces armées ukrainiennes ont également bombardé Dokuchaevsk – une personne a été tuée, quatre ont été
blessées, dont deux cameramen de RT.
Le Comité d’enquête de la Fédération de Russie va mener une enquête sur le fait du bombardement de la région de Belgorod. Bastrykin a donné l’instruction
d’ouvrir une affaire pénale.
Un fait intéressant est que l’OTAN, au cours de la saturation du front ukrainien avec ses propres échantillons d’armes, envoie de la ferraille occidentale
périmée sous la « presse russe ». Étonnamment, il s’agit parfois même de canons antiaériens de la Seconde Guerre mondiale.
Et nous terminons avec une citation partielle de M. Lavrov. La vidéo complète et la transcription seront publiées dès qu’elles seront disponibles, car la vidéo
était encore en ligne lorsque quelqu’un a saisi la citation. Apparemment, les forces russes vont renforcer les échelons arrière. Nous devons tenir compte du fait qu’il semble maintenant que la
Russie va posséder l’Ukraine, ou une partie de celle-ci.
Comme d’autres analystes l’ont suggéré, nous pensons également qu’il est temps pour le Kremlin de déployer davantage de troupes à l’arrière. Le nombre actuel de
troupes russes impliquées dans l’opération militaire spéciale en Ukraine est suffisant pour gagner la guerre, mais cela prendra plus de temps que prévu et il est impossible d’éviter une
surcharge, car les brigades impliquées (100/120 000 soldats au total) ne peuvent pas combattre simultanément sur trop de fronts, les dernières avancées dans le Donbass ont été obtenues grâce
à un redéploiement massif, dans la région, des troupes initialement déployées dans d’autres zones. Ainsi, certaines zones périphériques, comme plusieurs localités du nord de la région de
Kharkov, ont dû être abandonnées sans combat, laissant leurs habitants à la merci des milices néonazies, ce qui est inacceptable.
S’il était acceptable de se retirer de zones qui étaient sous contrôle russe depuis quelques jours seulement, il est tout simplement immoral de se retirer de
zones qui sont sous contrôle russe depuis deux mois déjà.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
L’observation principale,
à laquelle on ne peut s’empêcher de souscrire, vient d’Andrei Martyanov et je la reformule quelque peu
:
Le rythme du
changement s’accélère nettement, premier résultat de l’effritement et de l’implosion de l’Ukraine en tant qu’État et de la structure de ses forces armées.
Les choses vont aller
plus vite maintenant et c’est déjà le cas, comme nous le verrons plus loin !
Mais d’abord, une pure
fantaisie. Nous l’appelons « récit » mais c’est de la
fantaisie !
Regardez les gars. Un système de gestion de la défense à trois niveaux émerge en Ukraine. Il est rare de voir un tel chaos orchestré. Le premier niveau est
celui des Nazis + le SBU [le service de renseignements ukrainiens]. Nous n’avons aucune idée s’il y a un contrôle central mais nous sommes sur qu’Azov et les autres bataillons nationalistes
sont faiblement voire pas du tout commandés. Comme d’habitude il jouent aux cow-boys ou se planquent dans un bunker. Le second niveau est sous le contrôle de nos « alliés ». Ils ont pris en
charge le GUR (service de renseignements militaires) le SSO (les forces spéciales) et ce qui reste de l’armée de l’air et des unités d’artillerie. Cette partie des FAUs mène une vraie guerre
en petits réseaux et provoquent le plus de dommages aux Mokshas (russes en argot ukrainien). C’est bien mais c’est une impasse. Le troisième niveau est le gros des FAUs, les habituels
sacrifiés dans les tranchées à qui il manque le leader charismatique du niveau 1 ou l’expérience du niveau 2 et ils ont l’honorable tache de mourir pendant que les « alliés », avec l’aide du
niveau 2, « gagne la guerre » (en fait non). En résumé nous n’avons pas de commandement unifié, pas d’approvisionnement, pas d’objectifs précis pour cette guerre. L’opinion d’un fayot
fraichement diplomé d’une académie militaire étasunienne a plus de poids que l’opinion d’un colonel ukrainien. Good morning Vietnam ! Fait chier d’être un niaquoué.
Jetez un coup d’œil à certaines choses ici : L’influence américaine, le fantasme d’être le personnage de Robin Williams dans le film Good Morning Vietnam et
l’impression d’être le niaquoué de service ! Ces combattants vivent dans un film. Et ensuite, vient l’effondrement de ce fantasme. C’est un autre exemple de ce que Martyanov veut dire.
Restons un moment dans le fantasme.
Andrei Martyanov a commenté le Lieutenant-Général Kellog qui, contrairement à sa déclaration sur « tout ce qu’il a appris sur la guerre », n’a jamais
rien appris.
Une comparaison rapide des commentaires américains et britanniques sur le discours de Poutine
Voici le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace. On ne peut que le qualifier de répugnant et si Kellog, selon Martyanov, « n’a jamais rien appris », celui-là ne fait
que « dire des conneries« .
Un court extrait :
J’ai pensé à l’ampleur de leurs souffrances (les soldats russes ordinaires) dans toute l’Union soviétique, mais aussi à la façon dont ces souffrances étaient
utilisées, à l’époque comme aujourd’hui, pour dissimuler l’insuffisance de ceux qui gouvernaient en toute sécurité et confort derrière les murs du Kremlin, en haut et au sein de l’état-major
général, proche du Kremlin.
La ministre des Affaires étrangères allemande Baerbock n’a aucune idée de ce qu’elle dit et sa compréhension de l’histoire est inexistante.
« L’Allemagne est responsable de la défense de l’Ukraine et de toute l’Europe ».
Zelensky, en plus de ses autres problèmes, est totalement sourd…
Ils n’ont plus honte. Ils le disent au grand jour.
Et puis, quittant de la fantaisie, nous avons les voix du réalisme…
Point de vue chinois :
« Dans son discours du jour de la Victoire lundi, le président russe Vladimir Poutine a déclaré « calmement mais
fermement » que la Russie devait prendre des mesures préventives dans son opération spéciale en Ukraine, car l’OTAN avait créé une « menace absolument
inacceptable » aux frontières de la Russie. Selon les analystes chinois, le discours a été prononcé avec « retenue » afin
d’envoyer un signal clair à l’Occident, à savoir que la Russie n’acceptera pas une intensification des pressions visant à comprimer l’espace stratégique russe, tout en montrant que Poutine
laissait une certaine marge de négociation. » httpss://www.globaltimes.cn/page/202205/1265207.shtml
Des internautes chinois se moquent de l’ambassade des États-Unis en Chine après avoir comparé la Russie à l’Allemagne nazie.
Nous devons accepter que l’Ukraine a été conçue comme un nouvel Afghanistan. Regardez :
Le ministère américain de la défense a revendiqué le mérite d’avoir « occidentalisé » l’armée
ukrainienne en lui donnant une formation et des armes pour s’opposer à la Russie, selon le porte-parole John Kirby. Toutefois, les résultats des efforts déployés au cours des huit dernières
années ont apparemment pris par surprise même les services de renseignement militaire américains, a-t-il laissé entendre dans une interview accordée à Fox News mardi. Les responsables
américains avaient prévu la prise imminente de la capitale ukrainienne dès les premiers jours du conflit avec Moscou.
Kirby a ensuite fantasmé :
Le porte-parole a déclaré que le renseignement militaire est par nature une mosaïque que les officiers tentent de reconstituer, arrivant parfois à des
conclusions erronées. Il a ensuite félicité le ministère de la défense et l’administration du président Joe Biden pour leur excellent travail de préparation des troupes ukrainiennes à la
lutte contre la Russie.
Narrative est un bon mot pour cela, mais utiliser le mot fantaisie est encore mieux !
Ainsi, dans l’environnement général des commentaires, tout le monde commente à propos de Mr Poutine, mais la Russie aurait perdu la guerre de propagande ? Qui a dit
que « toute presse est une bonne
presse » ?
Nous terminons avec M. Lavrov dans l’une de ses dernières conférences de presse :
L’achèvement de l’opération spéciale obligera l’Occident à cesser de promouvoir un monde unipolaire sous la domination des États-Unis.
La fin de l’opération spéciale en Ukraine contribuera à l’arrêt des tentatives occidentales de saper le droit international.
La Fédération de Russie souhaite que tous les civils quittent les zones de l’opération spéciale en Ukraine.
Le Secrétaire général de l’ONU a manqué l’occasion de parvenir à un règlement pacifique en Ukraine.
Un peu plus de réalisme avec un document que vous pouvez utiliser pour vos amis et votre famille :
Si le Centre Simon Wiesenthal en Israël affirme qu’il y a des nazis en Ukraine, c’est peut-être le cas. Un document que vous pouvez utiliser pour vos amis.
Revenons un instant à la déclaration de Martyanov, et ajoutons-y quelque chose.
Le rythme du changement s’accélère nettement, comme premier résultat de l’effritement et de l’implosion de l’Ukraine en tant qu’État et de la structure de ses
forces armées. En outre, le récit fantaisiste est devenu si ridicule qu’il montre des signes évidents d’effritement.
——————
Ligne de contact
Il s’agit d’un scénario à double sens. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un front qui a eu 8 ans pour se fortifier, rêvant de tuer tous les Russes dans les régions du
Donbass. Sur cette très longue ligne, les forces russes utilisent diverses pièces d’artillerie pour ramollir, éliminer et tuer les forces ukrainiennes. Les Russes manœuvrent continuellement
contre les combattants retranchés. Mais ils ne sacrifient pas de bons soldats combattants. Ils battent en retraite, font entrer l’artillerie lourde, et avancent à nouveau.
Et puis, ils percent :
Les unités de la milice populaire de la République populaire de Lougansk, soutenues par les forces armées de la Fédération de Russie, ont achevé le démantèlement des défenses de Popasnaya tenu par les nationalistes et ont percé la défense ennemie profondément échelonnée pour atteindre la frontière
administrative de la République populaire de Lougansk.
Hier matin, Readovka rapporte que l’ensemble du théâtre d’opération est plus calme en ce moment, mais que ces escarmouches et ces manœuvres d’assouplissement se
produisent continuellement. Voici des batailles typiques de la ligne de front :
Pendant ce temps, du côté ukrainien, voici ce qui se passe :
Les combattants de la défense territoriale se plaignent d’être envoyés au front.
Les militants de la 101e brigade de défense territoriale (TrO) de la région de Transcarpathie se plaignent d’avoir été envoyés sur la ligne de front en RPL.
Selon eux, la formation a été créée pour protéger les postes de contrôle à l’arrière et n’est pas destinée à des opérations de combat.
Les militants n’ont aucune formation militaire. Beaucoup d’entre eux se plaignent de problèmes de santé. Les militants pensent qu’ils deviendront une cible pour
l’artillerie russe.
Il convient de noter que les unités de la 101e brigade de troupes ont été transférées sur la ligne de front il y a seulement trois jours, mais elles connaissent
déjà des problèmes de moral.
Rappelons qu’aujourd’hui a également eu lieu une action de protestation organisée par des parents de militants de la 103e brigade de troupes de la région de
Lvov.
Retour de bâton après la création d’un fantasme brutal, coûteux et sanglant :
Du ministère de la défense russe
Selon des informations fiables, le régime de Kiev a mené une autre action sanglante dans la région de
Kharkov, basée sur le scénario de Bucha.
6 véhicules civils sur lesquels étaient montés des drapeaux blancs ont été abattus par des soldats
des FAUs sur un tronçon de route entre Staryi et Novyi Saltov.
Les images photo et vidéo de ce crime odieux ont été réalisées par des spécialistes du centre
d’information et d’opérations psychologiques des FAUs.
En outre, depuis la zone des maisons privées de Belaya Krinitsa, dans la région de Kherson,
l’artillerie des forces armées ukrainiennes a frappé plusieurs positions des forces armées russes afin de provoquer des tirs de représailles sur les bâtiments résidentiels abritant des
civils, que les combattants de la défense territoriale ne laissent pas sortir de la colonie pour les utiliser comme « bouclier humain ».
Nous avertissons à l’avance que ces documents et d’autres fabriqués par le régime de Kiev sur
les prétendues « atrocités
russes » seront bientôt largement diffusés par les médias occidentaux et ukrainiens, ainsi que par les ressources en ligne.
Et ce sont eux, cette fois, qui se tiennent prêts à enregistrer le fantasme et à le faire écouter à un public peu méfiant (je me demande s’ils paient pour ce
privilège ?) :
Pendant ce temps, des représentants des médias norvégiens étaient présents à Belaya Krinitsa pour l’enregistrement photo et vidéo des frappes russes prétendument
indiscriminées contre les civils.
Odessa
Nous avons eu des tirs spectaculaires sur Odessa et ses environs. Vous voyez, il y avait cet hôtel où les têtes pensantes des forces ukrainiennes étaient
stationnées. Et près de ça, il y avait un centre commercial utilisé comme dépôt de munitions.
Nous pouvons prendre une pause comique : Les forces spéciales de l’armée de la RPD ont retrouvé le quartier général de l’une des unités d’artillerie des forces
armées ukrainiennes dans la direction de Donetsk. Après avoir attendu que leurs commandants se rassemblent au quartier général, un ATGM a frappé. Après que les Ukrainiens survivants qui se sont
enfuis du quartier général se sont révélés être nus, on a compris ce que leurs artilleurs faisaient lors des réunions. Maintenant, la communauté internationale va accuser notre camp de massacrer
des personnes LGBT.
Snake Island – Encore de la propagande fantaisiste
Celui-ci n’a pas survécu au fantasme : l’ancien commandant de la 10e brigade d’aviation navale d’Ukraine, le colonel Igor Bedzai, a été annoncé mort par les médias
ukrainiens. Il était l’un des meilleurs pilotes ukrainiens, effectuant souvent des missions dans des zones contestées. Le pilote est décédé le 7 mai. Il semble qu’il pilotait l’un des
hélicoptères qui ont été abattus au-dessus de l’île des Serpents – ceux-là mêmes que l’Ukraine prétend être russes…
La campagne de relations publiques insensée du régime de Kiev visant à s’emparer de l’île des Serpents à la veille du Jour de la Victoire a entraîné la mort insensée de plus de cinq douzaines de combattants ukrainiens et de membres
d’unités d’élite des FAUs, la perte de 4 avions, 10 hélicoptères, 3 bateaux et 30 drones.
Essayer d’éclipser les 9e défilés militaires russes par la fantaisie ukrainienne de Snake Island, était une erreur comique. Les Russes enterrent les cadavres
ukrainiens flottant sur l’océan.
Intel Slava Z rapporte ce matin (Soyez très conscient que ceci est NON VERIFIÉ !) Sur Snake Island, des officiers de haut rang anglais et américains ont disparu
pendant le débarquement. Pour eux, les militaires ukrainiens ont combattu pendant deux jours. Mais il n’a pas été possible de retrouver les officiers, ou du moins leurs corps. Selon notre source
à l’état-major, un lieutenant-colonel américain des marines, ainsi qu’un major anglais de la brigade commando du corps des marines, ont débarqué sur Snake Island avec des combattants
ukrainiens.
Ils ont coordonné le travail des moyens de renseignement de l’OTAN et des forces de débarquement ukrainiennes. Les deux officiers ont débarqué lors de la première
vague. Mais les Russes ont alors abattu trois hélicoptères et une péniche de débarquement a été coulée. Les bateaux restants se sont retirés, laissant la première vague de débarquement sur le
rivage. Selon notre source, Londres et Washington ont exigé que Zelensky fasse tout son possible pour ramener leurs officiers. Malgré plusieurs tentatives de reprendre l’île, il n’a pas été
possible de connaître le sort des marines anglais et américains. On suppose qu’ils sont morts dans la bataille avec les Russes. Mais jusqu’à présent, comme le dit notre source, il n’y a aucune
confirmation de cette information. Il est possible que les deux aient été capturés. En retour, la tentative de restitution de leurs corps a coûté aux forces ukrainiennes plusieurs avions et
hélicoptères abattus, ainsi que plusieurs dizaines de marines et de forces spéciales morts.
Azovstal
Au-dessus d’Azovstal
Le chef de la RPD Pushilin : il n’y a plus de civils à Azovstal, nous avons donc les mains libres.
Retour au truisme de Martyanov.
Un de ses commentateurs a fait un tableau des frappes russes. (Merci !)
Demandons de l’aide à Geroman et évaluons les frappes russes.
Vous n’avez aucune idée de l’ampleur des dégâts que la Russie cause QUOTIDIENNEMENT avec ses missiles de défense aérienne, balistiques, de croisière et air-sol.
Chaque jour, le ministère de la Défense russe fait un briefing et passe à autre chose. Je vais vous dire ce qui a été détruit aujourd’hui (c’était hier), afin que vous compreniez l’ampleur
des pertes ukrainiennes :
Nombre non spécifié d’hélicoptères ukrainiens détruits au sol par un missile Onyx à Artsiz, région d’Odessa
Dépôt de munitions détruit près de Gulkhov
MLRS « Smerch » et 1 S300 dans la région de Bohodukhov
La défense aérienne a abattu 2 MiG-29 à Iverskoe et Novodonetskoe
Un Su-25 abattu près de Pogonovka dans la région de Kharkiv
Des drones ont été abattus près de Snake Island, dont 2 Bayraktar TB2.
Drones abattus à Balakleya, Shiikovka, Goptovka, Kamienka, Aveevka et quelques autres endroits – Un radar de contre-batterie fourni par les États-Unis a
été détruit à Zolotoy.
MLRS « Grad » et 2 postes de commandement près de Popasna.
Les MLRS et l’artillerie russes ont frappé 26 postes de commandement, 26 unités d’artillerie en position de tir et 211 zones de concentration d’hommes
et d’équipement, causant jusqu’à 350 morts.
C’ÉTAIT EN UN JOUR – Cela arrive littéralement tous les jours.
Et en arrière-plan, les ingénieurs russes ont terminé le déminage humanitaire de Kamyanka, dans le district d’Izyum, région de Kharkov. Et ils ont encore le temps
de nous montrer des images du système de missiles antiaériens S-300V et des opérateurs de systèmes de missiles portables Igla en action. Ils ont également le temps de distribuer de l’aide humanitaire.
Voici le rapport du Ministère de la défense d’aujourd’hui.
Les forces armées de la Fédération de Russie poursuivent l’opération militaire spéciale en
Ukraine.
Durant la nuit, l’aviation opérationnelle-tactique et l’aviation de l’armée ont frappé 93 zones, dont
2 postes de commandement, 69 zones de concentration d’hommes et de matériel militaire, ainsi que 3 dépôts de munitions des forces armées ukrainiennes.
Les troupes de missiles et les unités d’artillerie ont frappé 407 zones de concentration d’effectifs
et d’équipements militaires, détruisant 13 postes de commandement, 4 positions de systèmes de missiles anti-aériens Osa-AKM et 14 dépôts de munitions.
Les attaques ont permis d’éliminer plus de 280 nationalistes et jusqu’à 59 véhicules blindés et
motorisés.
Les moyens de défense aérienne russes ont abattu 9 drones ukrainiens : 4 près de Balakleya dans la
région de Kharkov, 3 près de Rubezhnoe dans la région de Lugansk, 1 près de l’île des Serpents et 1 Bayraktar-TB2 près d’Arkhangelskoe dans la région de Nikolaev dans la nuit.
Avec tout ce qui précède, et les nombreux témoignages de soldats ukrainiens selon lesquels leurs commandants désertent et les abandonnent sur le terrain, nous
pourrions assister à un effondrement rapide. Que veut dire rapide ? Je ne sais pas.
The Saker
Staff
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Nous allons voir comment le scénario a été inversé. Tout d’abord…
La destruction du système ferroviaire
ukrainien continue
Le mardi 3 mai, les forces russes ont mis hors service six autres sous-stations de traction (transformateurs qui alimentent en électricité les troisièmes
rails du système ferroviaire ukrainien) dans l’ouest de l’Ukraine, dont au moins trois dans ou près de Lviv.
Voici l’une d’entre elles :
En voici une autre. Dans celle-ci, l’équipement électrique est encore « debout », mais il a été complètement brûlé, ce que vous pouvez mieux voir
avec une vue plus grande, si vous cliquez ici.
Je ne sais pas, les endroits ci-dessus sont peut-être réparables. Certaines des 20 sous-stations attaquées jusqu’à présent ont reçu de nouveaux
transformateurs provenant de la réserve des chemins de fer ukrainiens et ont été remises en service.
Cependant, les transformateurs seraient d’un type inhabituel (soviétique) d’unité 25kv qui n’est plus fabriqué. À un moment donné – et ce moment a peut-être
déjà été atteint, nous ne le savons pas – il n’y en aura plus de disponibles. Et comme nous pouvons le constater, les « bombes continuent de tomber », et la liste des cibles de
la Russie ne fait que s’allonger.
Presque tous les « gros » articles (canons, chars, etc.) que le bloc hégémonique américain espère faire entrer en Ukraine, doivent être acheminés
par rail ou bien par tracteur-remorque individuel (cette dernière option étant très lente, et le bloc américain devrait cracher les remorques).
Chaque fois que la Russie attaque les sous-stations, elle gomme complètement tout le système ferroviaire de la région, dans toute l’Ukraine occidentale –
tout s’arrête.
À un moment donné, tout s’arrêtera définitivement, ce qui signifie également qu’il n’y aura plus de trafic de passagers ni d’importations/exportations
autres que celles qui peuvent être transportées par la route.
(Les chemins de fer ukrainiens ont relativement peu de machines diesel en état de marche dans leur parc de locomotives ; la plupart du transport ferroviaire
ukrainien repose sur des locomotives électriques. Hypothétiquement, le bloc américain pourrait « prêter » à l’Ukraine quelques diesels, mais le problème est que l’Ukraine
utilise l’écartement des rails soviétiques – les locomotives européennes ne seront d’aucune utilité).
Sans compter que l’un des ponts ferroviaires et routiers traversant le Dniepr (qui sépare conceptuellement l’est et l’ouest de l’Ukraine, et par lequel
transitent le carburant et les munitions destinés aux forces ukrainiennes qui affrontent la Russie) a vu l’un de ses supports endommagé par un missile de croisière mercredi
dernier.
Il semble que le tronçon routier (supérieur) soit à présent remis en service, mais je ne suis pas sûr qu’ils aient déjà pris le risque de mettre le poids
d’un train chargé sur la travée ferroviaire.
La Russie va probablement évaluer les dégâts, puis lancer un ou deux autres missiles de croisière pour achever le pont, comme elle l’a fait avec un pont au
sud-ouest d’Odessa il y a quelques jours.
Le pont d’Odessa était l’une des deux seules artères restantes pour le pétrole brut en Ukraine.
Le pétrole est déchargé des navires au terminal moldave de Giurgiulesti, près de l’embouchure du Danube, puis transféré dans des wagons (la Moldavie possède
des voies ferrées à écartement soviétique) et envoyé dans le sud-ouest de l’Ukraine.
L’un des deux ponts utilisés par ces trains ayant été entièrement mis hors service par la Russie, l’autre n’est plus qu’une question de temps.
Lorsque cela se produira, il n’y aura plus de pétrole « facile » pour l’Ukraine.
Faire venir des wagons-citernes de Pologne est une option, mais le pétrole devrait être transféré dans des wagons à écartement soviétique à la frontière ou
près de celle-ci, ce qui prendrait beaucoup de temps et pourrait (si cela est fait du côté ukrainien, je n’en suis pas sûr) ouvrir les wagons stagnants à une attaque de missiles
facile.
À l’heure actuelle, les prix du pétrole raffiné en Ukraine montent en flèche, il y a des files d’attente dans les stations-service, et de nombreuses
stations limitent les achats à 10 litres (environ deux gallons et demi).
L’Ukraine est tout simplement à court de carburant pour un usage civil. Très bientôt, elle sera également à court de diesel pour son armée.
La vidéo ci-dessus provient d’une station-service d’Odessa. Cependant, les prix affichés dans cette vidéo, qui date d’environ une semaine, sont dépassés.
Voici en gros le nouveau prix du marché à Odessa ou dans ses environs, plus de deux dollars par litre (quart de gallon) :
Voici le nouveau prix du *premium* dans la province de Dniepropetrovsk, loin au nord-est, qui, contrairement à Odessa, ne possède pas sa propre raffinerie.
Plus de trois dollars par litre :
Notez que les lettres slaves ДП signifient « carburant diesel » en ukrainien. Sur les deux photos ci-dessus, il n’y a pas de carburant diesel
disponible (le peu qu’il y a, tant qu’il y en a, est destiné à l’armée).
Je l’ai annoncé à la mi-mars, mais je me suis trompé sur le calendrier : je pensais que cela arriverait plus tôt. Néanmoins, cela se produira. L’Ukraine
sera à sec.
En ce qui concerne le pont sur le Dniepr que j’ai mentionné, c’est le PREMIER pont sur le Dniepr à être visé. Ce ne sera probablement pas le dernier.
J’ai dit il y a quelques semaines que cela arriverait. Je ne m’attendais pas à ce que les infrastructures de l’extrême ouest de l’Ukraine soient visées
avant les ponts sur le Dniepr, mais bon, qu’est-ce qu’un léger désordre séquentiel entre amis ?
Comme je l’ai dit à plusieurs reprises depuis février : Si le bloc américain ne conclut pas un accord – et continue son escalade en envoyant de plus en plus
de matériel – l’Ukraine sera totalement détruite.
(Dans ce cas, l’Ukraine deviendrait l’État croupion de l’Ukraine occidentale, un Afghanistan européen, et avec plusieurs grandes centrales nucléaires
gravement sous-entretenues, pour commencer).
Malheureusement, le bloc américain a choisi l’option « destruction totale ».
Vous devez comprendre que la destruction de l’infrastructure et de l’économie d’un grand pays, assez moderne, ne peut se faire du jour au lendemain.
Même la petite Serbie a été bombardée pendant 78 jours (!!!) – par une force aérienne plus puissante que celle de la Russie – avant de céder en 1999.
(Pour un flot ininterrompu de moqueries à l’égard des crétins qui pensent que la Russie a échoué parce qu’elle n’a pas pu vaincre l’Ukraine en une semaine,
voir l’article de Larry Johnson sur sonar21.com).
Mais la destruction a lieu, et elle aura lieu.
Comme Tucker Carlson l’a dit dans son émission il y a quelques jours, il ne s’agit pas de l’Ukraine.
Il s’agit de préserver le bloc hégémonique américain, la « crédibilité » des États-Unis. L’Ukraine est l’outil du moment.
Elle sera jetée comme une méthode de contraception usagée.
Comme l’Afghanistan, comme les Kurdes.
Quelqu’un a-t-il remarqué qu’« ils » ont cessé de parler de la défense de la démocratie dictatoriale à parti unique en Ukraine ? Nous n’avons pas
entendu ce conte de fées depuis mars.
Tout le monde connaît le score. Même les stupides ne sont pas si stupides que ça.
Mack le Couteau ne va pas
apprécier…
Un grand nombre des petites Wunderwaffen (armes miracles) que le bloc américain avait espéré apporter sur les lignes de front – par exemple, les drones
suicide « Switchblade », aussi appelés munitions flottantes, qui étaient censés avoir été mis en service par l’Ukraine il y a plusieurs semaines – n’ont eu aucun impact…
probablement parce que la plupart d’entre eux ont été détruits par la Russie avant d’atteindre les lignes de front.
Vous trouverez ci-dessous des images de frappes de missiles de croisière à Lviv, datant de mardi dernier. (Ou, il peut s’agir de différents points de vue du
même événement, je ne suis pas sûr).
Si l’on en croit les explosions « secondaires », on sait que des munitions ont été touchées – très probablement des munitions provenant des pays
de l’OTAN, car la région de Lviv est une « halte » importante dans cette « ligne des rats ».
Je ne sais pas ce qui a été détruit exactement ici, mais le fait est que c’est ainsi que la Russie a traité les « Switchblades ».
Jusqu’à présent, j’ai lu que seulement DEUX Switchblades ont été dirigés contre les forces russes, c’était il y a quelques semaines, et les deux ont échoué.
Rien depuis. Aucune vidéo à proprement parler.
Encore un faux espoir de la Wunderwaffe ?
C’est bon… Envoyez plus de Javelins ! C’est ce qu’il faut faire !
(P.S. Seuls les voyous utilisent des couteaux à cran d’arrêt.)
(P.P.S. Oui, oui, je sais que Mack le Couteau utilise un canif, pas un couteau à cran d’arrêt.)
Qu’est-il arrivé au scénario
?
Tout le monde aux États-Unis, et en Russie (depuis des années, car une guerre totale avec l’Ukraine n’était pas totalement inattendue), a supposé qu’il
s’agirait d’une lente asphyxie, que la Russie aurait peu de temps pour gagner la guerre jusqu’à ce qu’elle risque d’être abattue économiquement, suivie d’un changement de régime.
C’est ainsi que les choses semblaient se présenter aussi récemment que fin mars 2022. C’était la pensée conventionnelle.
Aujourd’hui, le scénario a été inversé.
Le soutien de l’opinion publique européenne au récit de l’Ukraine s’effondre rapidement.
Le soutien de l’opinion publique allemande à l’armement de l’Ukraine est passé de 60-36 (si je me souviens bien) à presque la moitié, en l’espace d’un mois
environ. Herr Kanzler est chahuté et hué à chaque apparition publique. Le « véritable » choc inflationniste n’a même pas encore commencé.
Ayant refusé de payer son gaz en roubles (autrement dit, ayant refusé de payer son gaz), la Pologne vole maintenant le gaz des gazoducs destiné à la France
et à l’Italie.
Après s’être brièvement effondré, le rouble russe a gagné près de 20% par rapport au dollar, DEPUIS JUSTE AVANT L’INVASION.
De plus, les recettes d’exportation de pétrole et de gaz de la Russie ont à peu près DOUBLÉ (sur une base mensuelle) au cours des deux derniers mois.
Sur le plan militaire, la Russie ne manque pas d’armes.
Personne ne s’attendait à ce que la Russie dispose de milliers de missiles de croisière, mais elle les a, et nous découvrons aujourd’hui qu’elle dispose des
pièces détachées nécessaires pour continuer à en construire davantage, à raison de deux ou trois équipes par jour, afin de compenser, au moins en partie, ce qui est utilisé.
En fait, le Rapport Dreizin a obtenu des images de caméra de surveillance d’une des usines russes de missiles de croisière, où ils produisent ces choses 24
heures sur 24, comme les saucisses de Khrouchtchev :
(Je suis désolé pour les images en noir et blanc. Comme vous le savez peut-être, les caméras de surveillance sont souvent limitées dans leur gamme de
couleurs).
En bref, ce qui s’est passé, c’est que la Russie a le temps, et c’est elle qui attend le bloc américain, et non l’inverse.
Les droits de l’homme, ou autre chose
?
En mars, peu avant de lancer ce site, j’ai écrit à ma liste de diffusion pour ridiculiser Greg Kelly, de Newsmax, qui versait des larmes de crocodile sur
les civils morts à Marioupol.
J’ai dit que lui et ses semblables n’en auront rien à faire des gens de Marioupol une fois que la Russie aura pris la place, en partie parce que ces
imbéciles ne font que vomir, remplissant le temps d’antenne en poursuivant des titres sans lendemain… et d’autre part parce qu’une fois que la Russie aura pris le pouvoir, ces civils –
comme les habitants de Marioupol dans la vidéo ci-dessous, qui sont tout heureux de se mêler aux éclaireurs de l’infanterie de Donetsk – deviendront russes, et ils seront alors l’ennemi,
et nous ne les aimerons plus.
Eh bien, qui aurait pu imaginer…
Ces dernières semaines, l’Ukraine a retiré ses gants et a intensifié ses attaques au moyen de MLRS (roquettes d’artillerie) et de missiles balistiques
Tochka-U contre les villes sous contrôle russe ou de Donetsk.
Il n’y a plus que Donetsk qui se fait pilonner.
Par exemple, Izioum – depuis début avril, la plaque tournante des opérations russes dans la province orientale de Kharkiv – a récemment été la cible de
roquettes Grad (dont beaucoup portent des sous-munitions à fragmentation) sur une base quotidienne, ainsi que de Tochka occasionnels.
Je suis sûr que les Ukrainiens pensent qu’ils visent une cible militaire, mais comme pour tous les tirs de Grad en zone urbaine, ils ne touchent presque
jamais rien de « valable ».
Les photos ci-dessous de dégâts et de victimes de Grad ont été prises à Izioum il y a quelques jours. Des photos similaires de victimes dans les zones
tenues par les Ukrainiens ont circulé. Mais lorsqu’il s’agit du bombardement par l’Ukraine de zones tenues par les Russes, l’armée ukrainienne obtient un laissez-passer, comme si cela ne
se produisait pas.
La vidéo ci-dessous montre les prémices d’une fosse commune à Rubezhnoe, qui a été en grande partie prise par les forces russes et celles de
Lougansk.
Le Rapport Dreizin étant une « zone sans propagande », je n’ai aucune idée de qui a tué ces personnes. Il pourrait s’agir d’un bombardement des
deux côtés, comme à Marioupol, où Greg Kelly a pleuré sur une scène similaire, suppliant l’Oncle Sam de « faire quelque chose ».
Quoi qu’il en soit, maintenant, les forces de Lougansk et/ou les nouvelles autorités loyales à la République populaire de Lougansk les enterrent.
Alors… Où est Greg Kelly ? Sean Hannity ? Comme je l’ai dit, une fois que la Russie s’installe, plus personne ne se soucie des civils saints. Aucun média
américain ou britannique ne reviendra dessus.
Mais il n’y a pas que les abrutis du conservatisme.
J’ai entré « Ukraine » dans le champ de recherche du site Web de Human Rights Watch (HRW), l’un des « deux grands » (avec Amnesty
International) groupes de défense des droits de l’homme.
Parmi toutes leurs condamnations et préoccupations concernant l’Ukraine depuis février, je n’ai rien trouvé concernant le bombardement par l’armée
ukrainienne de Donetsk ou des villes tenues par la Russie. Rien du tout.
À l’exception d’un article publié fin mars sur le meurtre de prisonniers russes – qui a été documenté par vidéo et a fait l’objet d’une attention mondiale,
à tel point qu’il ne pouvait être ignoré – leur site ne contient aucune critique de l’Ukraine.
Est-ce une surprise ?
Bien sûr, la guerre en Ukraine – et plus récemment, le drame ravivé de Roe contre Wade – représente une ÉNORME opportunité de collecte de fonds pour ces
groupes, mais pour engranger cet argent, ils doivent être du « bon » côté de la question.
Tout se résume à l’argent.
Pourtant, cela n’explique pas (ou pas du tout ?) pourquoi le site de HRW héberge un éditorial tel que celui-ci, rédigé par l’un de ses employés :
« Pourquoi s’allier à la Russie ne mène l’Afrique du Sud nulle part ».
LOL, c’est quoi ce bordel ?
S’agit-il de droits de l’homme ou de politique ?
HRW est-il sur la liste de paie de la CIA maintenant ?
Je ne sais pas, mais cette guerre a sûrement été l’un de ces moments de réalisation « les rouleaux sacrés ne sont pas si sacrés ».
La folie du rouble
continue
Au moment où nous écrivons ces lignes, la paire de devises USDRUB vient d’atteindre le seuil de 62. C’est fou.
Oui, je l’avais prédit – plus précisément, j’avais dit que c’était possible, une fois que le plan « essence contre roubles » serait lancé – mais
c’est une chose de prédire, et une autre de voir.
Si le rouble se renforce encore, ou même se maintient à ce niveau, nous devrons admettre que le niveau de vie des Russes est peut-être en train d’augmenter
à cause de la guerre.
Que dirait Mme Psaki la reine des conneries à ce sujet ?
Les problèmes de main-d’œuvre
ukrainienne
Non pas que les unités de la milice de la défense territoriale n’aient pas déjà été envoyées au combat en dehors de leurs régions d’origine, en violation de
leurs contrats, mais le législateur et le président ukrainiens ont finalement codifié cette pratique dans la loi, il y a quelques jours.
La plupart des membres de la défense territoriale sont des hommes qui n’ont pas l’âge de s’enrôler dans l’armée, qui ne sont pratiquement pas réservistes et
qui ont tout au plus fait un bref passage par la conscription lorsqu’ils étaient adolescents, ou qui, tout aussi probablement (ou plus), n’ont pas de dossier ou d’entraînement militaire
du tout.
Je pense que cette nouvelle loi vous dit tout ce que vous avez besoin de savoir sur la situation des effectifs de l’Ukraine.
L’Ukraine envoie même une unité de défense territoriale de Transcarpathie (aux frontières slovaque et hongroise) vers l’est pour combattre la Russie.
L’idée de la « défense territoriale » est que les gens défendent le territoire où ils vivent. Ce n’est pas ce pour quoi la plupart d’entre eux ont
signé.
Si vous voulez connaître la vérité, considérez toujours ce qu’un État fait (ou ne fait pas), et non ce qu’il dit.
La démocratie en action
!
À la demande du service de sécurité ukrainien, la police espagnole a arrêté Anatoly Shariy (les orthographes varient), un journaliste indépendant ukrainien,
un blogueur vidéo, un militant de l’opposition et un chef de parti politique « fantaisiste ».
Shariy est depuis longtemps une épine dans le pied du régime du Maïdan, et vit dans l’Union européenne (plus récemment, en Espagne) depuis 2014, bien qu’il
soit resté profondément impliqué dans l’Ukraine.
À mon avis, le plus grand coup de Shariy a été de porter à l’attention du monde entier, par le biais de son blog vidéo, en 2014, des images d’actualités
télévisées ukrainiennes d’un campement de défense aérienne de l’armée ukrainienne – avec un système « Buk » complet bien en vue – dans le voisinage général de l’endroit où le
Boeing de Malaysian Airlines a été abattu. Ces images avaient été prises et diffusées quelques jours seulement avant la tragédie.
(Bien sûr, cela ne prouve rien, sinon que les médias ne vous ont jamais donné tous les faits).
Selon les rapports, son crime est la « trahison ». Après son arrestation, il a été libéré en attendant que la demande d’extradition de l’Ukraine
soit traitée par le système juridique espagnol.
C’est toujours agréable de voir des pays démocratiques prendre la démocratie au sérieux !
(De nombreuses spéculations circulent sur le fait que l’Ukraine cherche à l’échanger contre l’équipage d’Azov de Marioupol, étant donné que leur proposition
d’échange précédente – Viktor Medvedchuk, chef de l’OPZZh, le plus grand parti d’opposition ukrainien, et le seul grand parti qui ne soutient pas l’agenda de l’UE et de l’OTAN, qui a été
arrêté et a disparu fin février, puis a refait surface menotté il y a quelques semaines dans le cadre d’une proposition d’échange contre les survivants d’Azov de Marioupol – a été rejetée
par la Russie. Encore une fois, ce n’est qu’une spéculation, mais elle n’est pas totalement absurde, car elle répond à la question : pourquoi maintenant ?)
Les forces militaires
russes écrasent les forces terrestres ukrainiennes en faisant un usage intensif de l’artillerie lourde. L’artillerie ukrainienne a été détruite ou manque de munitions. Les forces ukrainiennes ont
reçu l’ordre de rester sur leur position et de tenir la ligne de front. Cela ne fait que garantir que les frappes de l’artillerie russe les détruiront.
L’ordre a été donné parce
que l’« Occident » a poussé le
président ukrainien à ne pas faire la paix avec la Russie. La conséquence sera la destruction assurée de l’armée ukrainienne.
D’aucuns prétendent que la progression russe en Ukraine est lente, voire stoppée :
La semaine dernière, les États-Unis ont estimé que les troupes russes progressaient « lentement et de manière
inégale » dans le Donbass, souvent de « plusieurs kilomètres … par jour,
simplement parce qu’elles ne veulent pas trop s’éloigner de leurs lignes logistiques et de soutien », a déclaré un haut fonctionnaire américain aux journalistes.
Mais dans ses rapports quotidiens, l’Institut pour l’étude de la guerre a noté que les forces russes n’ont effectué aucune attaque terrestre confirmée lundi ou
mardi. Il indique qu’une frappe d’artillerie ukrainienne, le 30 avril, sur un quartier général de commandement russe près d’Izium a ralenti la poussée russe, et note que, plus au nord, une
contre-attaque ukrainienne, lundi, a repoussé les forces russes de 25 miles à l’est de Kharkiv.
Ces affirmations ne résistent pas à la réalité. Comme Clausewitz l’a écrit à propos du Schwerpunkt dans « On
War » :
Quel que soit l’élément central de la puissance de l’ennemi – le point sur lequel vos efforts doivent converger – la défaite et la destruction de sa force de combat restent la meilleure façon de
commencer, et dans tous les cas, ce sera un élément très important de la campagne.
En nous basant sur l’expérience générale, les actes que nous considérons comme les plus importants pour la défaite de l’ennemi sont les suivants :
La destruction de son armée, si elle est significative.
S’emparer de sa capitale si elle n’est pas seulement le centre de l’administration mais aussi celui de l’activité sociale, professionnelle et
politique.
Porter un coup efficace à son principal allié si celui-ci est plus puissant que lui.
Étant donné que l’armée russe a pour mission de démilitariser l’Ukraine, selon la première tâche de Clausewitz, c’est ce qu’elle fait.
La Russie utilise les meilleurs moyens disponibles pour détruire l’armée ukrainienne. Sur le terrain, cela signifie une utilisation massive, systématique et
impitoyable de l’artillerie.
Les rapports sur le moral élevé des soldats ukrainiens qui stoppent les avancées russes sont des vœux pieux quand on les compare à la réalité du champ de
bataille.
Extrait de la préface du livreKing of Battle : Artillery
in World War I (également ici) :
L’artillerie a dominé les champs de bataille de la Première Guerre mondiale. Cela s’est manifesté de diverses manières, depuis les genres de blessures et les
données cliniques des médecins, jusqu’aux mémoires, journaux intimes et lettres, en passant par les changements de doctrine militaire après la guerre. Aucune nation ayant connu des combats terrestres importants ne
supposerait allègrement que le moral puisse remplacer la puissance de feu. L’artillerie a même la distinction douteuse de causer un nouveau diagnostic, le traumatisme dû aux
bombardements.
Le moral ne peut pas remplacer la puissance de feu. Le moral est détruit lorsque les soldats sont soumis à des tirs d’artillerie concentrés. La Russie en tire
beaucoup.
Comme je l’ai écrit il y a une semaine après avoir lu le rapport militaire russe du jour :
Les quelque 1 000 missions d’artillerie effectuées au cours des dernières 24 heures et des jours précédents témoignent d’intenses préparatifs en vue des
prochaines attaques par les forces mécanisées russes. Dans l’ensemble, c’est l’artillerie qui fera le plus de dégâts aux troupes ukrainiennes. Au cours de la Seconde Guerre mondiale et
d’autres guerres mécanisées modernes, environ 65 % de toutes les pertes ont été causées par des frappes d’artillerie. Le taux actuel du côté ukrainien sera probablement plus élevé.
Il y avait à l’époque peu d’articles sur la situation de l’artillerie sur la ligne de front ukrainienne. J’en ai trouvé trois qui sont sortis depuis. Ils montrent
ce que la puissance de l’artillerie fait à une armée et confirment mon point de vue précédent.
Tout d’abord, un article de Politico qui a été publié le jour même où j’écrivais ce qui
précède et qui a été ajouté à sa mise à jour. Les citations les plus frappantes :
« La situation est très mauvaise, [les
forces russes] utilisent la tactique de la terre brûlée », a déclaré par texto cet homme de 31 ans, marié et père de deux enfants. « Ils détruisent tout simplement tout
avec l’artillerie, en bombardant jour et nuit », a déclaré [le lieutenant Ivan Skuratovsky] par texto. …
La veille, il a déclaré à POLITICO que ses soldats étaient bombardés par des obusiers, des mortiers et des systèmes de roquettes à lancement multiple
russes « tous en même
temps ». Quelques heures auparavant, dit-il, ils avaient été attaqués par deux avions de guerre Su-25, « et notre journée est devenue un
enfer ».
Un article de l’AFP,
publié le 30 avril, nous apprend ceci :
Les troupes russes dans l’est de l’Ukraine, dans la région du Donbass, sont passées d’une stratégie de rouleau compresseur à une stratégie consistant à éroder
sans relâche leurs adversaires dans l’espoir de les écraser.
L’armée ukrainienne n’a guère d’autre choix que d’essayer de bloquer son ennemi, plus grand et mieux équipé, dans les plaines tentaculaires du Donbass, où
l’artillerie est reine. …
Le pessimisme quant aux chances de repousser les Russes semble se répandre. …
Bien qu’ils tiennent bon sur le champ de bataille, de nombreux soldats d’infanterie ukrainiens admettent se sentir dépassés.
« Viking », un sergent-chef de 27 ans qui a combattu à Kreminna, a déclaré que ses camarades sont épuisés et attendent l’ordre de se retirer.
« Si c’était une guerre entre forces
d’infanterie, nous aurions une chance. Mais dans cette zone, c’est avant tout une guerre d’artillerie et nous n’avons pas assez d’artillerie », dit-il.
« Pour 300
obus qu’ils tirent, nous en tirons trois ».
Et ceci, tiré du Christian Science Monitord’hier :
L’équipe d’artillerie ukrainienne était en train de prendre position dans le nord du Donbass, le long de la ligne de front près d’Izium. Les soldats n’ont même
pas eu le temps d’orienter leurs canons qu’ils ont été découverts par un drone russe.
Les premiers obus russes de 152 mm, tirés par des obusiers situés à plus de 15 km, ont atterri près des canons ukrainiens. Alors que l’équipe d’artillerie
courait pour se mettre à l’abri, son véhicule a été touché et a commencé à brûler.
Le conducteur, grièvement blessé, a foncé dans les buissons alors que les obus pleuvaient. Les survivants se sont échappés à pied, courant à découvert à travers
champs.
Roman, un jeune artilleur portant une courte barbe tachetée, se souvient des événements depuis sa chambre dans un hôpital militaire sombre de Kramatorsk, les
yeux vitreux et une perfusion intraveineuse dans le bras gauche, alors qu’il se remet d’une commotion due à l’explosion. Il n’a donné que son prénom, conformément aux règles militaires
ukrainiennes applicables aux soldats blessés.
La plus grande surprise pour lui ? « Que je sois encore en vie ici, après
ce bombardement », dit-il sans enthousiasme, en fermant les yeux et en s’allongeant sur son lit. …
La Russie a intensifié ses bombardements dans une tentative apparente d’avancer sur la région orientale à partir de l’axe Izium, au nord, Kherson et
Zaporizhzhia au sud. Le mouvement en tenaille cherche à couper certaines des forces ukrainiennes les plus aguerries …
Dans l’unité de Roman, le conducteur est mort, le commandant est en soins intensifs, un autre artilleur est blessé par des éclats d’obus, et les autres sont
commotionnés, comme Roman. …
« Leur artillerie ne s’arrête jamais,
jamais », dit le commandant adjoint du bataillon ukrainien du Donbass, un major qui n’a donné que le surnom de Kot (Chat). Il parle à Slaviansk avec une cagoule couvrant son
visage, alors qu’une sirène de raid aérien retentit dans la ville.
« Ils changent de stratégie, mais c’est
toujours ce que nous attendons de la Russie », déclare le major Kot. Il n’y a plus de longues colonnes vulnérables : « Ils envoient d’abord des unités de
reconnaissance, puis tirent des obus d’artillerie, et enfin lancent les chars », dit-il. « Si ces chars sont détruits, ils en
envoient d’autres ». …
« Nous manquons vraiment d’artillerie
lourde », déclare le sergent ukrainien Viktor Davydov, en parlant rapidement des besoins de l’Ukraine, après être revenu dans la ville de Druzhkivka depuis le front, où il dit que
les frappes d’artillerie russes se poursuivent « 24 heures sur 24, 7 jours sur
7 ».
« Quand la Russie tire 200 obus sur
nous, nous en tirons 10 sur eux », explique le sergent Davydov, qui porte des lunettes de soleil, un pistolet sur la cuisse et une épaulette à tête de mort aux couleurs bleu
et jaune du drapeau ukrainien.
Son travail consiste à emmener les hommes fraîchement mobilisés sur le front « pour leur montrer qu’il ne faut pas
avoir peur » et leur apprendre « comment creuser et créer des positions
défensives très efficaces » pour compenser le déséquilibre de la puissance de feu avec la Russie.
« Je leur dis que tout ce qu’ils ont à
faire, c’est de tenir notre ligne, et de ne pas reculer », explique le sergent Davydov. Le coût peut être élevé. Le sergent se souvient qu’à la fin du mois d’avril, 10 recrues lui
ont été envoyées une nuit, à 23 heures. À 6 heures du matin, deux étaient mortes et trois blessées par l’artillerie russe.
Le Parlement ukrainien a récemment modifié la loi afin que les forces de défense territoriale ukrainiennes, comparables au Volkssturm allemand, puissent désormais être utilisées dans tout le pays. Les habitants de l’ouest de l’Ukraine qui se sont portés volontaires pour ces unités dans l’espoir
d’éviter d’être enrôlés dans l’armée vont maintenant être envoyés sur la ligne de front du Donbass où l’artillerie russe va les exploser.
Les États-Unis ont envoyé une centaine d’obusiers en Ukraine et un nombre similaire de pièces d’artillerie diverses proviendront d’autres pays de l’OTAN. Plusieurs
problèmes se posent à cet égard.
Le premier problème est la formation. Les obusiers ne peuvent pas être utilisés par des novices. Combien d’Ukrainiens ayant une expérience de l’artillerie sont
encore en vie ?
Livrés à la frontière ouest-ukrainienne, les canons devront être transportés sur 1 000 kilomètres (600 miles) vers l’est. Leurs munitions lourdes, et l’artillerie a
besoin de beaucoup, devront faire le même trajet.
La Russie a maintenant détruit un total de 16 sous-stations électriques le long des lignes ferroviaires. Hier, la Russie a endommagé un important pont ferroviaire
sur le Dniepr. Un autre pont ferroviaire sur la ligne reliant la Roumanie à Odessa a été complètement détruit.
L’Ukraine ne peut donc utiliser que ses quelques locomotives diesel pour transporter les canons et les munitions. Ce qui arrivera sur le front oriental sera trop
peu et trop tard.
Ces derniers temps, la Russie s’était fixée comme priorité de détruire l’artillerie ukrainienne. Le briefing d’hier soir du ministère russe de la Défense indiquait :
Les missiles de haute précision des forces aérospatiales russes ont détruit pendant la journée : 4 batteries d’artillerie en position de tir, 3 dépôts de
munitions près de Mirnaya Dolina, Bakhmutskaya et Tashkovka, 20 zones de concentration de soldats et d’équipements militaires, et 1 station radar de contre-batterie de fabrication américaine
près de Popasnaya. …
Les troupes de missiles et l’artillerie ont touché 1 batterie ukrainienne de lance-roquettes multiples BM-21 Grad en position de tir, ainsi que 83 zones de
concentration de soldats et d’équipements militaires.
Une batterie est une unité d’artillerie de la taille d’une compagnie (~100 hommes) comportant généralement 6 canons. La batterie est utilisée comme une unité de
tir, ce qui signifie que tous ses canons tirent en même temps et sur la même cible.
Le briefing d’aujourd’hui fait état de nouvelles pertes d’artillerie ukrainienne :
Les troupes de missiles ont touché 2 postes de commandement des FAUs, 1 batterie d’artillerie en position de tir, ainsi que 2 lanceurs et 1 véhicule de
transport et de chargement du système de missiles tactiques Tochka-U pendant la nuit.
Les unités d’artillerie ont touché 32 postes de commandement, 5 dépôts de munitions, 403 bastions, des zones de concentration de soldats et d’équipement
militaire, et 51 positions d’artillerie ukrainiennes.
Il s’agit de six batteries ukrainiennes, chacune étant très probablement équipée de six canons ou de plusieurs lance-roquettes, détruites en seulement 24 heures.
Les canons américains qui atteignent la ligne de front connaîtront un sort similaire.
Au total, l’armée russe affirme avoir détruit « 325 systèmes de lance-roquettes multiples, 1 306 pièces
d’artillerie de campagne et mortiers » pendant la guerre.
Un nouveau participant à ces combats d’artillerie sont les drones qui sont utilisés des deux côtés pour diriger les tirs d’artillerie sur les positions ennemies.
L’armée russe affirme avoir abattu 20 drones ukrainiens au cours des dernières 24 heures, soit un total de 726.
Les briefings affirment que les forces russes ont « éliminé » jusqu’à 900 « nationalistes » au cours des dernières 24
heures. Ce chiffre est peut-être surévalué, mais compte tenu de l’utilisation massive de l’artillerie, il est tout à fait plausible.
Sans le soutien de l’artillerie en quantité suffisante, l’armée ukrainienne n’a aucune chance de tenir la ligne de front et d’arrêter les mouvements russes. Toute
unité qui tente de tenir sur le front sera simplement malmenée par l’artillerie russe jusqu’à ce qu’elle ne soit plus capable de se battre. C’est ce qui se passe actuellement. Comme les
Ukrainiens ont l’ordre de ne pas quitter ou déplacer leurs lignes de défense, ils doivent soit déserter, soit mourir en les défendant.
En donnant l’ordre de « tenir la ligne de front », les dirigeants ukrainiens
contribuent à l’objectif russe de démilitarisation de l’Ukraine.
Pourquoi font-ils cela ? La situation de l’Ukraine est désespérée et ce, depuis un certain temps. Pourquoi son président Zelensky n’a-t-il pas abandonné ? Pourquoi
n’accepte-t-il pas les conditions de paix de la Russie ?
Nous pouvons trouver la réponse dans un article publié aujourd’hui dans la Pravda ukrainienne (traduction automatique) :
Après l’arrivée du Premier ministre britannique Boris Johnson à Kiev, une éventuelle rencontre entre le président ukrainien Vladimir Zelensky et le président
russe Vladimir Poutine est devenue moins probable. …
Selon des sources de l’UP proches de Zelensky, le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui est arrivé dans la capitale presque sans prévenir, a apporté
deux messages simples.
Le premier est que Poutine est un criminel de guerre, qu’il faut faire pression sur lui, et non pas négocier avec lui.
Et deuxièmement, si l’Ukraine est prête à signer des accords de garanties avec lui, alors il n’y aura pas de garanties.
Cette position de Johnson témoigne d’une chose : l’Occident collectif, qui, en février, proposait à Zelensky de se rendre et de s’enfuir, estime désormais que
Poutine n’est pas du tout aussi omnipotent qu’on l’imagine, et qu’il y a là une occasion de pression sur lui.
Trois jours après le départ de Johnson pour le Royaume-Uni, Poutine déclarait publiquement que les pourparlers avec l’Ukraine « sont dans
l’impasse. »
C’est donc l’« Occident » qui empêche Zelensky de demander la
paix.
L’« Occident » se laisse prendre à sa propre
propagande. Il croit que les troupes russes près de Kiev ont été vaincues par les forces ukrainiennes. En réalité, elles se sont retirées en bon ordre après que la diversion qu’elles
constituaient ne soit plus nécessaire. Le conte de fées « occidental » selon lequel elles ont
été « vaincues » a donné l’espoir
que la Russie pourrait être « affaiblie », comme l’a déclaré le secrétaire d’État
américain.
La guerre ne va guère « affaiblir » la Russie. Mais la guerre va
détruire l’armée ukrainienne et beaucoup, beaucoup de ses hommes.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
L’agence de presse
française AFP a publié un reportage de
Daphné Rousseau réalisé près de la ligne de front ukrainienne. Il nous permet d’avoir une certaine vision réaliste de l’état des forces armées ukrainiennes.
Je vais petit à petit citer l’article de l’AFP et ajouter mes observations :
Chargé de soldats ukrainiens épuisés, les mâchoires serrées, le camion repart à toute vitesse. Les troupes de la 81e brigade viennent de recevoir l’ordre de se
retirer du front oriental où avancent les forces russes.
La brigade a marché 12 kilomètres (7,5 miles) samedi, camouflée dans les bois et sous les tirs croisés, jusqu’à leur point de retraite à Sviatoguirsk.
La 81e
brigade aéromobile est composée de trois bataillons d’infanterie équipés de véhicules blindés de transport
de troupes BTR-70 qui peuvent être chargés dans un avion. Elle dispose également d’un solide groupe d’artillerie composé de trois bataillons de canons et de missiles, ainsi que du bazar
habituel pour les unités de soutien.
Comme les troupes ukrainiennes ont dû marcher 12 kilomètres, une question se pose. Où sont leurs véhicules blindés ? Même lorsque l’infanterie est déployée dans des
abris et des tranchées, son transport devrait toujours être à proximité (~3 km) pour pouvoir la récupérer rapidement en cas de besoin.
La réponse la plus probable est que ces BTR-70, ainsi que l’artillerie de la brigade, n’existent plus. Extrait de la « liste de matériel »publiée aujourd’hui
par le ministère russe de la Défense (c’est nous qui soulignons) :
Au total, 146 avions et 112 hélicoptères, 683 véhicules aériens sans pilote, 281 systèmes de missiles antiaériens, 2 756 chars et autres véhicules de combat blindés, 316
systèmes de roquettes à lancement multiple, 1 234 pièces d’artillerie de campagne et mortiers, ainsi que 2 563 unités de véhicules militaires spéciaux des
forces armées ukrainiennes ont été détruits au cours de l’opération.
Ces chiffres sont, comme tous les décomptes de ce type, quelque peu exagérés. Mais ils disent quand même quelque chose.
Sviatoguirsk, l’endroit d’où viennent ces troupes, se trouve à une dizaine de kilomètres au sud-est d’Izium, que les forces russes ont pris il y a quelque
temps.
Pendant un mois, le 81e bataillon, dont la devise est « toujours le premier », a
lutté pour repousser l’avancée russe dans la région orientale du Donbass, en Ukraine, où les troupes de Moscou avancent lentement, prenant les villages un par un.
« Tout le monde comprenait que nous
devions garder la ligne de front stable ici, nous ne pouvions pas laisser l’ennemi s’approcher, nous essayions de la tenir de toutes nos forces », explique le lieutenant
Yevgen Samoylov, anxieux à l’idée que l’unité puisse être touchée par les tirs russes à tout moment.
« Comme vous pouvez l’entendre, l’ennemi
est très, très proche, » dit-il en montrant le ciel. La ligne de chars russes est de l’autre côté d’une colline, à environ sept kilomètres (4,3 miles).
Les troupes ont marché 12 kilomètres et sont maintenant sur des camions. L’ennemi est actuellement à 7 kilomètres. Un simple calcul explique que les forces russes
ont gagné 5 kilomètres en profondeur.
A 21 ans, Samoylov, un officier de l’académie militaire d’Odessa, se retrouve à gérer 130 conscrits, souvent deux fois plus âgés que lui.
« C’est ma première guerre. Je devais
être diplômé dans quatre mois, mais on m’a envoyé ici », explique cet officier au visage de bébé et à la courte barbe noire.
Quel désastre. 130 conscrits, certains de plus de 40 ans. Ce ne sont pas des guerriers bien entraînés, mais des enseignants, des mécaniciens ou des agriculteurs
enrôlés dans la guerre. Avec 130 hommes, l’unité a à peu près la taille d’une compagnie. Les compagnies d’infanterie dans l’armée soviétique/russe/ukrainienne sont relativement
grandes :
L’effectif d’une compagnie de chars est de 31-40 personnes, et le nombre de militaires d’une compagnie de fusiliers motorisés est de 150 personnes. Souvent, une
compagnie est commandée par un officier ayant le grade de capitaine, et seulement dans certaines unités, ce poste est occupé par un major.
Le jeune lieutenant Samoylov, qui n’a même pas terminé son cours d’officier, dirige une unité qui est habituellement dirigée par un officier de deux ou trois rangs
supérieurs au sien. Où sont les officiers supérieurs ?
Plus d’informations de l’AFP :
L’unité est entrée en action le 23 février, un jour avant que la Russie ne lance l’invasion.
Au début de la guerre, ils ont passé un mois à défendre Izium, qui est tombé le 1er avril, avant de rejoindre les combats autour du village
d’Oleksandrivka.
« Des batailles vraiment
difficiles », explique le tranquille Samoylov.
Izium se trouve sur le front nord où les forces russes se pressent vers le sud. Il y a plusieurs
villages nommés Oleksandrivka (Alexandrovka) en Ukraine, dont trois dans l’oblast de Donetsk. Il est possible qu’il y en ait d’autres, non officiels portant ce nom. Deux des colonies connues
se trouvent au nord-ouest de l’oblast de Donetsk, à environ 20 kilomètres au sud-ouest et au sud-est d’Izium respectivement.
La carte montre Izium au nord, l’Oleksandrivka occidental se trouve en bas à gauche. L’autre Oleksandrivka se trouve à la périphérie ouest de la ville de
Kramatorsk, à laquelle elle appartient pratiquement. Elle n’est pas nommée sur la carte.
Aucune des deux villes n’est directement sur la ligne de front actuelle qui passe à environ 10 kilomètres au nord. Sviatoguirsk, le point d’extraction, est beaucoup
plus proche du front. C’est là que les troupes se trouvaient probablement avant de se diriger vers les camions.
Dans cette brigade, comme dans les autres, on ne dit pas combien de personnes ont été tuées. Lorsque le sujet est abordé, le regard de Samoylov s’embrase. La
douleur est vive. Un silence de mort s’installe dans le camion militaire pendant le trajet vers le bâtiment abandonné où les soldats vont séjourner pendant leur semaine de repos.
Les 130 hommes de Samoylov ne sont probablement pas issus d’une seule et même compagnie. Ils sont probablement tout ce qui reste d’un bataillon qui comptait à
l’origine trois compagnies et plus de 400 hommes.
Lorsque le convoi passe devant un camion chargé de missiles à longue portée qui foncent vers le front, les soldats font automatiquement le signe « V »
de la victoire avec leurs doigts avant de fixer à nouveau leur regard sur leurs pieds ou l’horizon en silence.
Ces hommes ont-ils encore le moral ou s’agit-il simplement d’un geste de routine ? Je pense que c’est la dernière hypothèse qui est la bonne.
A leur arrivée à la base, les soldats déchargent leurs armes, enlèvent leur paquetage et se rendent immédiatement dans l’une des pièces délabrées et sans
électricité où ils subissent l’examen médical habituel de retour du front.
Pour les survivants, « il y a de petites blessures sur le
front, ceux qui ont été enterrés sous les décombres lors d’un bombardement ont des fractures et (des blessures) liées aux éclats d’obus », explique Vadym Kyrylov, le médecin de la
brigade.
« Mais nous voyons surtout des problèmes
somatiques, comme de l’hypertension ou des maladies chroniques qui se sont aggravées », ajoute le jeune homme de 25 ans.
Chaque bataillon de la 81e brigade devrait disposer d’un médecin, dont un plus ancien servirait dans la compagnie du quartier général de la brigade. Le fait qu’un
jeune homme de 25 ans occupe le poste de médecin de la brigade met en évidence un manque d’hommes.
– Le « pied de
tranchée » –
Les hommes souffrent aussi beaucoup du syndrome du « pied de tranchée », causé
par une exposition prolongée à l’humidité, aux conditions insalubres ou au froid.
« Pendant un mois, ils n’ont pas pu
faire sécher leurs chaussures… il y a donc de nombreuses blessures liées aux pieds, principalement des champignons et des infections », explique le médecin.
Les bottes militaires devraient être étanches. Lorsque j’étais dans l’armée, nous nous sommes entraînés dans des zones très boueuses, mais je n’ai jamais eu les
pieds mouillés. Je me demande quelle est la qualité des bottes de l’armée ukrainienne.
Après la visite médicale, ils ont tous le même réflexe : s’isoler et utiliser leur téléphone pour appeler une compagne, un enfant ou un parent.
Les soldats ne peuvent pas utiliser leur téléphone sur le front, et toute application nécessitant une géolocalisation est interdite.
Dans quelle mesure le contrôle de ces politiques est-il strict ? L’expérience montre que si les soldats sont autorisés à avoir des téléphones sur eux, ils les
utiliseront inévitablement. C’est pourquoi la Russie interdit à ses soldats d’emporter des téléphones.
Quatre soldats réassemblent les cadres de lit métalliques rouillés et balaient le sol couvert de poussière pour faire un semblant de chambre.
Cela ne ressemble pas à un endroit agréable pour se reposer et se distraire. Y a-t-il même des matelas pour ces cadres métalliques ?
« C’est le moment pour les gars de se
détendre, de prendre soin de leurs blessures physiques et psychologiques, de reprendre des forces avant de retourner au combat« , explique Samoylov.
« Ils vont
dormir au chaud, manger une nourriture normale et essayer de se remettre plus ou moins sur pied ».
Ces troupes ont passé neuf semaines sur la ligne de front et n’ont maintenant qu’une semaine de repos dans un endroit misérable. Samoylov est un optimiste. Aucune
de ces blessures, surtout pas les blessures psychologiques, ne guériront en une semaine. Il faut des années pour surmonter les cruautés de la guerre, parfois même plus d’une vie.
L’armée ukrainienne est manifestement en très mauvais état lorsqu’elle pousse des conscrits à peine formés vers la ligne de front où l’artillerie russe les
dévorera. Mais il n’est pas étonnant qu’elle soit dans un tel état.
L’officier suisse du renseignement militaire, Jacques Baud, a travaillé en Ukraine et a écrit sur la guerre actuelle (ici, ici et ici).
Il décrit l’état déplorable dans lequel se trouvait l’armée ukrainienne dès
le départ :
L’armée ukrainienne était alors dans un état déplorable. En octobre 2018, après quatre ans de guerre, le procureur militaire ukrainien en chef, Anatoly Matios,
a déclaré que
l’Ukraine avait perdu 2 700 hommes dans le Donbass : 891 de maladies, 318 d’accidents de la route, 177 d’autres accidents, 175 d’empoisonnements (alcool, drogues), 172 par maniement négligent
des armes, 101 en violant des règles de sécurité, 228 par meurtres et 615 par suicides.
En fait, l’armée est minée par la corruption de ses cadres et ne bénéficie plus du soutien de la population. Selon un
rapport du ministère de l’Intérieur britannique, lors du rappel des réservistes en mars/avril 2014, 70 % ne se sont pas présentés à la première session, 80 % à la deuxième, 90 % à la
troisième et 95 % à la quatrième.
En octobre/novembre 2017, 70
% des conscrits ne se sont pas présentés à la campagne de rappel » automne 2017 « . Sans
compter les
suicides et les
désertions (souvent pour rejoindre les autonomistes), qui ont atteint jusqu’à 30 % des effectifs dans la zone de l’ATO. Les jeunes Ukrainiens ont refusé d’aller se battre dans le
Donbass et ont préféré l’émigration, ce qui explique aussi, au moins partiellement, le déficit démographique du pays.
Le ministère ukrainien de la Défense s’est alors tourné vers l’OTAN pour l’aider à rendre ses forces armées plus » attractives
« . Ayant déjà travaillé sur des projets similaires dans le cadre des Nations Unies, j’ai été sollicité par l’OTAN pour participer à un programme de restauration de l’image
des forces armées ukrainiennes. Mais il s’agit d’un processus à long terme et les Ukrainiens voulaient aller vite.
Alors, pour pallier le manque de soldats, le gouvernement ukrainien a eu recours à des milices paramilitaires. Elles sont essentiellement composées de
mercenaires étrangers, souvent des militants d’extrême droite. En 2020, elles constituaient environ 40 % des forces ukrainiennes et comptaient environ 102 000 hommes, selon Reuters.
Ils étaient armés, financés et entraînés par les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada et la France. Ils étaient de plus de 19 nationalités, dont des Suisses.
L’armée ukrainienne ne gagnera pas cette guerre, pas plus que les milices fascistes. Le pays n’a tout simplement aucune chance.
Les gouvernements « occidentaux » abusent de l’Ukraine et de ses
soldats. Ils veulent « affaiblir la
Russie » et ne permettent pas à l’Ukraine de demander la paix.
Malgré la volonté probable du président Zelensky de parvenir à un règlement politique de la crise avec la Russie, Zelensky n’est pas autorisé à le faire. Juste
après qu’il ait indiqué qu’il était prêt
à discuter avec la Russie, le 25 février, l’Union européenne a décidé deux
jours plus tard de fournir 450 millions d’euros d’armes à l’Ukraine. La même chose s’est produite en mars. Dès que Zelensky a indiqué vouloir
discuter avec Vladimir Poutine, le 21 mars, l’Union européenne a décidé de
doubler son aide militaire pour la porter à 1 milliard d’euros, le 23 mars. Fin mars, Zelensky a fait une offre
intéressante qui a été rétractée peu après.
Apparemment, Zelensky tente de naviguer entre la pression occidentale et son extrême droite d’une part, et son souci de trouver une solution d’autre part, et
est contraint à un »
oui-et-non « qui décourage les négociateurs russes. …
Aujourd’hui, Zelensky doit diriger son pays sous une épée de Damoclès, avec la bénédiction des politiciens occidentaux et des médias
sans éthique. Son manque d’expérience politique a fait de lui une proie facile pour ceux qui tentent d’exploiter l’Ukraine contre la Russie, et aux mains des mouvements d’extrême droite.
Comme il l’a reconnu dans une interview à CNN,
il a manifestement été leurré en croyant que l’Ukraine entrerait plus facilement dans l’OTAN après un conflit ouvert avec la Russie, comme l’a confirmé Oleksey
Arestovich, son conseiller, en 2019.
L’Ukraine a perdu la guerre. Tous les systèmes d’armes que l’« Ouest » lui impose maintenant ne sont d’aucune
utilité, car l’Ukraine n’a manifestement pas les hommes pour les utiliser. Ils seront probablement pillés et, à l’avenir, certains d’entre eux pourraient bien être utilisés contre l’« Occident » lui-même.
Ce sera simplement un sanglant retour de justice.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Parallèlement à la deuxième phase opérationnelle des « opérations militaires spéciales » russes en Ukraine engagée en avril en donnant priorité au contrôle
total du Donbass, les pays de l’OTAN ont radicalement intensifié leurs aides militaires lourdes aux forces ukrainiennes, obligeant Moscou a lancé un avertissement diplomatique fort aux
occidentaux et le lieutenant-général Alexandre Dvornikov a intensifier également les campagnes de bombardements des forces aérospatiales russes contre les objectifs militaro-industriels
et surtout à les étendre aux réseaux ferroviaires et routiers logistiques par où transitent ces armes et munitions occidentales. Pour ces destructions des réseaux et dépôts logistiques
ukro-atlantistes, les forces russes utilisent principalement des missiles ultra-modernes de hautes précisions et puissance contre lesquels il n’existe pas encore de parade.
Dans la ville de Lvov (Ouest Ukraine),
les VKS ont multiplié leurs frappes sur les bases, usines utilisées par l’armée ukrainienne ainsi que les
dépôts utilisés des aides militaires de l’OTAN venant par la Pologne
Certains dépôts logistiques détruits, à Lvov mais aussi à Zaporodje, Dnipropetrovsk, Kiev et d’autres secteurs interrogent car depuis la première phase
opérationnelle russe, les Ukrainiens ont dispersé et surtout camouflé leurs logistiques et principalement celles provenant de l’OTAN qui est acheminé chaque nuit de Pologne et
Roumanie par des milliers de véhicules civils vers des dépôts camouflés dans des usines, des entrepôts, des supermarchés etc… Ces destructions révèlent, soit une présence au sol
d’Unités de Recherche Humaine russes (GRU) soit d’informateurs pro-russes parmi la population… probablement les deux.
Principalement depuis cette dernière semaine d’avril on observe des bombardements systématiques du réseau ferroviaire ukrainien qui est le point faible
de la logistique occidentale pour deux raisons majeures :
l’écartement standard des rails ukrainien est toujours celui de l’URSS (1520mm) lequel est plus important (tout comme le gabarit des trains) que celui
des rails occidentaux (1435mm). Obligeant à une rupture de charge frontalière fastidieuse des marchandises ferroviaires.
la majorité du réseau ferroviaire ukrainien est électrique et donc dépend de centrales qui sont en ce moment bombardées au même titre que les ponts,
dépôts et gares de triages, Quant aux quelques locomotives diesel existantes elles seront bientôt soit également détruites, soit à court de carburant.
Affirmer comme certains que l’Ukraine n’est pas du tout reliée à la Pologne atlantiste par voie ferrée est incorrect car il existe en fait 2 lignes qui
relient leurs territoires :
1. Une ligne soviétique (normes russes qui va de Kharkov à Sławków en Silésie polonaise créée à l’époque pour envoyer le charbon polonais vers l’Est
2. Un premier tronçon ferroviaire (norme occidentale) réalisé entre Lvov et la ville ferroviaire de Sknyliv sur la frontière polonaise depuis 2020.
Et lorsqu’on observe certains bombardements actuels russes on constate que certains suivent bien le tracé de ces 2 cordons ombilicaux ferroviaires.
Cette intensification des destructions des réseaux logistiques ukrainiens par les forces russes expliquent aussi pourquoi les occidentaux de l’Est tentent
de compenser la quasi disparation total du parc aérien ukrainien avec leurs vieux Mig 29 par exemple, mais surtout pourquoi Washington et Londres veulent mettre en place une
« saturation du champ de bataille » en moyens antiaériens légers et mobiles qui avec une assistance des satellites et radars volants de l’OTAN pourraient dissuader les raids
aériens russes, au moins à l’Ouest du Dniepr. Il reste cependant les missiles russes, notamment par exemple avec les Kalibr et Kinjal, ces missiles de dernière génération dont les hautes
vitesses et précisions sont imparables et selon une estimation basse un millier de missiles russes ont déjà utilisés depuis le 24 février 2022.
Arrivée de missiles de croisière
russes surdes objectifs au centre de Kiev le 28
avril
Situation générale
Lors de sa première phase opérationnelle l’état-major russe, engagée le 24 février 2022, en donnant priorité à la vitesse a, malgré des succès indéniables,
rencontré quelques difficultés (voir article « C’est
en forgeant que l’on devient forgeron ») l’obligeant à varianter sa stratégie à partir de la mi-mars dont les principales sont :
Sièges urbains immobilisant trop de moyens offensifs et logistiques,
Sous-évaluation d’une résistance ukrainienne avec techno-guérilla antichar d’attrition,
Saturation antichar du champ de bataille par les aides logistiques de l’OTAN à Kiev,
Problèmes logistiques dus à un archaïsme des moyens et un étirement du front,
Insuffisance des unités d’infanterie pour sécuriser les opérations des blindés,
Rigidité du commandement et lenteur de coordination dispersées sur 3 états-majors…
Afin de garder l’avantage des succès obtenus (destruction de 70% du potentiel stratégique ukrainien, contrôle des régions de Koupiansk et Kherson,
libération du Nord et du Sud Donbass…) et s’adapter aux situations nouvelles et changeantes sans devoir puiser dans ses réserves stratégiques, l’état-major russe, à engager une deuxième
phase opérationnelle avec, comme principaux changements :
Retrait du corps de bataille russe du secteur Nord qui était militairement secondaire,
Centralisation du commandement et de la coordination sur un seul état-major,
Concentration des offensives dans le Donbass, le secteur militaro-politique prioritaire,
Renforcement de la logistique et des unités d’infanterie dans les groupes tactiques,
Ralentissement des progressions terrestres pour donner priorité à la sécurisation,
Intensification et élargissement des bombardements sur les réseaux logistiques civils,
– Du côté russe, les résultats ont été immédiats : renforcements des acquis stratégiques, poursuite des destructions par les forces aérospatiales,
libération de Marioupol et engagements d’actions offensives dans le Donbass, principalement dans le secteur Nord de Kramatorsk, destructions des voies d’approvisionnement principales
utilisées pour les aides de l’OTAN etc…
– Du côté ukrainien, malgré quelques succès tactiques très limités dans le temps et l’espace observés du côté de Kharkov et Nikolaïev et des « coups
militaro-médatiques » comme les bombardements de Belgorod et Briansk et l’attaque du croiseur « Moskva », on observe un affaiblissement des forces ukrainiennes dû aux
pertes importantes subis, aux destructions de leur logistique stratégique, à la fatigue d’unités non relevées depuis 2 mois de combats etc…
– Du côté de l’OTAN, les pays occidentaux qui ont politiquement défini la Russie comme un ennemi à abattre quitte à risquer une extension mondiale du
conflit, ont décidé de radicaliser eux aussi leurs aides militaires aux forces ukrainiennes, espérant naïvement qu’une saturation technologique du champ de bataille (notamment avec des
armes antichars, antiaériennes et anti-navires notamment) suffira à rééquilibrer le rapport de forces.
Au total, plus de 40 000 soldats ukrainiens ont été mis hors de combat (tués, blessés, prisonniers, disparus) et ces pertes vont en augmentation
(contrairement à celles des Russes qui ont diminué de plus de moitié avec leur nouvelle stratégie). Quant aux pertes des matériels de combats ukrainiens elles sont irremplaçables à court
et même moyen terme (contrairement aux forces russes qui disposent d’une immense réserve de remplacement en Russie) :
142 avions et 112 hélicoptères,
640 véhicules aériens sans pilote,
279 systèmes de missiles anti-aériens,
2646 chars et autres véhicules de combat blindés,
305 systèmes de lance-roquettes multiples,
1184 artillerie et mortiers de campagne, ainsi que
2475 unités de véhicules militaires divers…
De plus la chute de Marioupol, libérant des unités de choc, le resserrement du dispositif offensif sur le Donbass, l’usure des unités ukrainiennes ainsi que
les prévisions météorologiques pour le mois de mai à 10 jours, qui vont diminuer la couverture nuageuse et assécher les zones boueuses vont favoriser les opérations offensives
russo-républicaines.
Je vais essayer maintenant de brosser l’évolution de la situation des opérations terrestres du Nord au Sud, à savoir les secteurs de Kharkov, de Kramatorsk,
de Donetsk, de Marioupol, de Kherson, de Tiraspol qui sont numérotés sur cette carte générale
1- Secteur de Kharkov
Sur le front de Kharkov, si la ligne de contact est stabilisée, on observe cependant des attaques ukrainiennes limitées :
• Au Nord, dans le secteur de Dergachi, pour repousser les forces russes vers la frontière afin de diminuer la pression offensive sur les défenses
extérieures de la ville,
• À l’Ouest, dans le secteur de Bazalivka, pour menacer les voies d’approvisionnements alimentant les offensives russes du front de Kramatorsk via
Koupiansk.
La plupart de ces opérations offensives ukrainiennes sont repoussées par des contre-attaques russes ou s’arrêtent faute d’une logistique suffisante et
de moyens d’assaut adaptés.
Ce que nous révèle le front de Kharkov (comme précédemment celui de Kiev, c’est que d’une part les forces ukrainiennes font preuve d’une combativité qui a
certainement été sous-évaluée par l’état-major russe mais aussi montrent une certaine maîtrise des procédures occidentales enseignées ainsi que des armes livrées progressivement par
l’OTAN depuis 2017 et en masse depuis le 17 janvier de cette année.
D’autre part, et en raison des effectifs trop faibles et de l’étendue du front, il y a dans la défense russe…. « des trous dans la raquette » qui
permettent même aux ukrainiens de lacer des raides aériens sur le territoire même de la Russie dans le secteur de Belgorod frappé début avril et aujourd’hui 1er mai par des raids
d’hélicoptères d’attaque, et même jusqu’à Briansk, à 150 kilomètres de la frontière ukrainienne où un grand dépôt pétrolier a été détruit dans la nuit du 24 au 25 avril 2022.
Ces attaques ukrainiennes, même si elles infligent des dégâts sur les sites logistiques russes visés, sont avant tout des opérations de propagandes
destinées à faire croire aux populations que Kiev reprend le dessus sur Moscou.
2- Secteur de
Kramatorsk
Lorsque l’état-major russe a annoncé donné une priorité sur la libération totale des régions administratives de Donetsk et Lougansk toujours occupées
par les forces ukrainiennes, les regards qui depuis plus d’un mois étaient fixés sur Marioupol se sont alors tournés vers le secteur de Kramatorsk, à 100 km au Nord de Donetsk.
En effet ce secteur est un enjeu stratégique prioritaire pour plusieurs raisons :
C’est autour de Kramatorsk que se situe les plus importantes forces du corps de bataille ukrainien principal, jusqu’à ses forces de réserve et son
état-major principal.
C’est par cette région que transitent les approvisionnement en provenance de Dnipropetrovsk, Poltava, jusque dans la direction de Donetsk.
À l’Est de Kramatorsk se trouvent les derniers territoires de la République populaire de Lougansk non libérés (autour de villes de Severodoetsk et
Lissichiansk),
Après avoir marqué des pressions offensives au Sud d’Izioum et au Nord de Severodonetsk, et à l’Est de Pospana, les forces russo-républicaines ont engagé
des attaques sur leurs positions ukrainiennes pour engager une rupture du front et l’encerclement du corps de bataille ukrainien du Donbass.
Les priorités russes, avant de venir au contact des défenses dures de Kramatorsk et Severoonetsk sont de contrôler dans ce secteur les routes servant à la
fois aux approvisionnements et au mouvements des Ukrainiens : à l’Ouest (vers Barvinkove) les routes venant de Dnipropetrovsk et Kiev, au Nord Est (Kreminna) la route menant à Lyman,
au Sud Est (Popasna) celle menant vers Slaviansk.
Concentration de blindés russes de la
1ère Armée Blindée de la Garde pour un assaut auSud d’Izioum à la fin d’avril
2022
À l’issue de ces mouvements opératifs il est probable que les forces russes poursuivent leurs contrôle des routes pour également couper les communications
entre Kramatorsk et le secteur due Donetsk où des pressions offensives seront alors déclenchées pour d’une part y fixer les forces ukrainiennes et même y engager leurs réserves
positionnées à Krasnoarmeïsk. Ainsi les groupes tactiques ukrainiens de Donetsk et Kramatorsk ne pourront plus opérer des retraites ni même mutuellement se renforcer, s’approvisionner et
se soutenir avec leurs appuis feu.
Affirmer comme le pseudo analyste français de salon que les forces russes vont encercler dans un premier temps les groupes tactiques ukrainiens de
Severodonetsk Lissitchansk relève une fois de plus de l’imbécilité navrante d’un nuisible obsédé par le pognon et ses fantasmes. En effet au vu des retours d’expérience des 2 premiers
mois il n’est pas besoin de sortir de Sant-Cyr (pourtant comme cet affairiste) pour comprendre que les forces contournant à l’Ouest Severodonetsk et Lissichiansk se retrouveraient à la
portée de leur feux et surtout de ceux des bastions de Slaviansk et Kramatorsk toujours approvisionnés par l’Ouest.
Voici quelques courtes vidéos pour illustrer l’âpreté des combats se déroulant dans ce secteur de Nord du Donbass, autour des villes-clés de Severodonetsk
et Kramatorsk :
Voici pour illustrer ma critique
l’exemple d’untir de barrage de l’artillerie
ukrainienne, avecl’appui d’un drone d’observation et
correction,sur une unité blindée russe
progressant versle secteur de Lyman au Nord de
Kramatorsk
Dans les combats pour le contrôle de
Rubijnoe, auNord de Severodonetsk, les forces
russes et celles de Lougansk utilisent ici contre une
position ukrainiennedans un bâtiment un engin du Génie de
combat UR77, initialement prévu pour ouvrir à l’explosif des couloirsdans des champs de mines mais détourné
depuis la guerre en Syrie dans les combats en zone urbaine
Au Sud de Lissichiansk sur la route du
Sud Estvers Kramatorsk, Novotoshkivske a été
conquis de haute lutte par la milice républicaine de Lougansk
Au Sud -Est de ce secteur Nord du
Donbass, les combats font toujours rage entre les forces républicaines de Lougansk et les
forces de Kievpour le contrôle de Popasna, à
l’Est d’Artemovsk
3- Secteur de Donetsk
Dans le secteur centre du Donbass, le front n’a que très peu changé, d’une part parce que les efforts opérationnels ont été réalisés au Nord (Lugansk) et au
Sud (Marioupol) pour engager un encerclement large du corps de bataille ukrainien (le meilleur de Kiev), et d’autre part par ce que cette région fortement industrialisée dispose de
nombreuses localités que les ukrainiens ont transformé en bastions défensifs puissants.
Cette situation, fait qu’en périphérie des villes de Donetsk, Makeevka, Yasinovataya et Gorlovka, les combats entre les forces ukrainiennes et les forces
républicaines s’intensifient, ainsi que les bombardements. À noter que les Ukrainiens multiplient désormais les tirs sur les quartiers résidentiels aux armes lourdes, obusiers,
lance-roquettes multiples et même missiles balistiques « Tochka U », faisant parmi les civils de nombreuses victimes,
Heureusement que les forces armées russes sont maintenant déployées, offrant un bouclier anti-aérien efficace et des moyens de riposte immédiate, avec leur
artillerie et leur aviation d’attaque au sol.
Les Ukrainiens continuent leurs
bombardementssur les villes de la république, comme
ici au-dessusde Donetsk où un missile est abattu
par la défenseantiaérienne russe dans la nuit du 30
avril au 1er mai
Dans la nuit du 21 au 22 avril
2022, despositions ukrainiennes du front de
Donetskpilonnées par des lance-roquettes
multiples
Parallèlement à cette guerre d’artillerie qui s’intensifie depuis 2 mois, les forces russo-républicaines ont engagé des opérations offensives visant les
villes de Marinka (Sud-Ouest Donetsk) et Avdeevka (Nord Donetsk) qui sont les deux points d’appui principaux du front ukrainien devant Donetsk.
3 difficultés principales sont à prendre en compte les batailles devant Donetsk :
Marinka comme Avdeevka sont des positions solidement fortifiées et consolidées chaque jour depuis 2 mois par des aménagements de combat et des
renforts,
Les routes d’approvisionnement logistique du front ukrainien devant Donetsk sont toujours opérationnelles, venant de Dnipropetrovsk à l’Ouest ou
Kramatorsk au Nord,
Comme pour Marioupol une population civile importante est toujours dans ces villes, ainsi que des sites dangereux comme les usines chimiques de Avdeevka
ou Gorlovka,
Voilà pourquoi, comme pour le secteur de Kramatorsk, plutôt que de se lancer dans des assauts frontaux et coûteux, une stratégie d’encerclement large du
front ukrainien entre Avdeevka au Nord et Marinka au Sud a été engagé pour le couper de ses bases d’approvisionnement, tandis que l’artillerie et l’aviation ont intensifié leurs frappes
de d’affaiblissement des défenses périphériques.
Lance-Roquette Multiple russe TOS
« Buraino » tirantses munitions thermobariques (24 x
220mm) sur lespositions ukrainiennes défendant la
ville d’Avdeevkaà 10 kilomètres au Nord de
Donetsk
À Marinka, dans un micro-district pavillonnaire (à l’Ouest de Alexandrovka) qui avait été conquis par les forces républicaines de la 100e brigade, les
forces ukrainiennes ont lancé des contre-attaques ponctuelles, reprenant un peu de terrain perdu et installant au Sud-Ouest des combats urbains violents.
Jour et nuit des batailles se
déroulent entre les forces ukrainiennes et républicaines aux abords des localités du front ceinturant la ville de Donetsk
Aujourd’hui, une force d’appui significative pour les forces républicaines engagées sur les fronts de Marinka et Avdeevka, est la composante aérienne russe
qui permet d’une part d’intervenir très rapidement sur des objectifs repérés et de réaliser des tirs de précision au milieu de zones toujours habitées. Ainsi des batteries d’artillerie
ukrainiennes peuvent être la cible d’une riposte aérienne avant de décrocher de leurs positions de tir.
Sur le front de Donetsk, l’aviation de
combat russeest de plus en plus active dans les
bombardementsdes positions ukrainiennes. Ici des
hélicoptères KA52
4- Secteur de
Marioupol
Au 30 avril il restait environ 1 millier de combattants ukrainiens dont 500 blessés environ dans les dédales de la Zone Industrielle d’Azovstal complétement
encerclée par les unités russo-républicaines restées sur place après la libération de la ville (annoncée le 21 avril). Si l’assaut direct a été annulé sur ordre du président Poutine pour
préserver la vie des soldats russes et miliciens républicains, en revanche les bombardements des forces aérospatiales russes continuent, fouillant avec des armes puissantes adaptées au
bunker enterrés, les zones où se terrent les derniers radicaux nationalistes du régiment « Azov ».
Chaque jour cependant un cessez-le-feu est décrété jusqu’à 16h00 pour permettre l’évacuation des civils et des blessés et la reddition éventuelle des
derniers ukrainiens dont les messages d’alertes envoyés à Kiev montrent bien qu’ils sont à court de vivres, d’eau et médicaments. Malgré leur situation désespérée, les Ukrainiens refusent
de se rendre (même pas à l’évidence) ou d’accepter l’évacuation des blessés. En revanche, en les repoussant vers le centre de la zone industrielle, les bombardements ont permis de libérer
de leur prise en bouclier humain des groupes de civils : une famille puis une douzaine et ce 1er mai une quarantaine de civils dont plusieurs enfants qui ont pu enfin sortir de l’enfer
d’Azovstal.
Dans cette zone industrielle immense (près de 8 km2, les derniers combats pour le contrôle total de Marioupol sont toujours violents, les forces alliées
devant grignoter la zone industrielle d’Azovstal, bâtiment après bâtiment, étage après étage, pièce pour y déloger les radicaux nationalistes d’Azov et derniers soldats ukrainiens qui s’y
accrochent avec l’énergie du désespoir.
Reportage d’Andreï Filatov à Azivstal,
dans un secteurde contact entre les forces
russo-républicaines et desmilitants d’Azov s’accrochant aux
derniers bâtimentspériphériques aux unités de production
industrielle
La bataille de Marioupol, qui est après celle d’Alep en Syrie, est devenu le laboratoire de la guerre moderne, préfigure les prochaines batailles du Donbass
et de l’Ukraine dont la dimension urbaine s’impose désormais dans des stratégies qui, pour rééquilibrer des forces en présence qui leur sont défavorables, sacrifient des unités et des
populations civiles dans des combats urbains d’attrition.
Chaque jour gagné à Marioupol par les forces ukrainiennes est un gain de temps et de moral pour les autres bastions urbains ukrainiens qui attendent
l’assaut des forces russo-républicaines en renforçant chaque heure leurs défenses et leurs stocks.
La seule solution pour enrayer cette stratégie d’attrition de l’armée ukrainienne est selon moi, d’être sans pitié pour les défenseurs de ces bastions qui,
s’ils refusent de se rendre après un ultimatum initial réglementaire et des corridors d’évacuation organisés au début du siège, doivent être détruit jusqu’au dernier. Toute mansuétude à
l’égard des fanatiques (reddition finale, évacuation des blessés, échange de prisonniers etc…) ne ferait qu’encourager les défenseurs des bastions urbains suivant à se battre jusqu’au
bout grâce à cet espoir de pouvoir toujours sortir vivants malgré les pertes occasionnées et les civils sacrifiés.
La guerre doit se soumettre à ses lois, mais en aucun cas aux dépens de la mission et de l’efficacité opérationnelles…
Pour conclure sur ce paragraphe consacré à Marioupol, voici un nouveau reportage de Erik Tegner pour le « Livre Noir », qui dans une construction
et un narratif audacieux réalise un nouveau compte rendu remarquable de la situation militaire à Marioupol.
Lorsqu’on entend les critiques des ukro-atlantistes accusant Livre Noir de n’être qu’un média d’extrême droite nationaliste (mais qui montre l’efficacité
des force spéciales tchétchènes et reprend les analyses d’un séparatiste breton – :)) – dans le Donbass) et que l’on regarde la qualité éthique et esthétique du reportage, on ne
peut que se demander jusqu’où ira la mauvaise foi des mondialistes !
5- Secteur de Kherson
Dans le secteur de Kherson, non seulement la situation militaire s’est stabilisée mais des autorités civiles russes ont commencé à être mises en place
tandis qu’une « Pax Russia » est organisée, avec un redémarrage de l’économie (en roubles) mais aussi la préparation à un référendum de rattachement à la Fédération de
Russie, peut-être pour les prochaines semaines.
Sur le plan militaire, de nombreux Groupements Tactiques InterArmes russes (BTG) se concentrent sur les fronts, au Nord et à l’Ouest de Kherson en direction
de Krivoï Rog et Nikolaëv/Odessa ou Nikolaïev/Tiraspol ou des attaques terroristes ukrainiennes ont été lancées cette semaine contre la petite République de Pridnestrovie
(Transnistrie).
Il semble, au vu de l’évolution de la situation, que la Russie cherche à réactiver le projet exprimé en 2014 par les populations russes d’Ukraine (il était
temps !) lequel est de restaurer la « Novorossiya », cette entité géographique allant de Odessa jusqu’à Kharkov et correspondant à cet État mandataire créé par l’impératrice
russe Catherine II eu XVIIIe siècle sur les terres historiques de l’Empire bordant les rives septentrionales de la mer Noire. En réalisant ce projet, la Russie se doterait d’une
profondeur stratégique face à l’OTAN, prendrait le contrôle de tous les accès Nord à la mer Noire (ce qui est l’objectif obsessionnel des occidentaux depuis le XVIIIe siècle), et
créerait un corridor terrestre reliant la Transnistrie, la Crimée au Donbass et à la Russie.
Mais entre Kherson et le grand port
d’Odessa qui est sans nul doute un des objectifs des futures opérations militaires russes se trouve le Boug méridional un fleuve dont le point de passage est tenu par Nikolaïev, une ville
près de 500 000 habitants et 250 km2. Un verrou qui n’a pas cédé lors de la phase initiale et s’est renforcé depuis grâce notamment aux aides de l’OTAN transitant par la Roumanie.
En attendant d’organiser une nouvelle offensive terrestre lourde dans cette direction, les forces russes poursuivent leurs campagnes de bombardement sur les
concentrations et dépôts militaires, mais aussi depuis une semaine sur les réseaux routiers et ferroviaires venant de Roumanie.
En plus des missiles « Iskander », « Kalibr », « Khinjal », les forces aérospatiales russes utilisent maintenant le
missile « Onyx », un missile dernière génération de défense côtière Terre-Mer mais qui est utilisé pour détruire des installations stratégiques terrestres comme ici à Odessa
:
Tir d’un missile « Onyx » en
direction d’Odessadepuis la défense occidentale de la
Crimée
Arrivée de plusieurs
« Onyx » sur la ville d’Odessa
Après la campagne du Donbass, il est probable que le front de Kherson soit même prioritaire sur celui de Kharkov du fait de l’importance de la mer Noire et
des menaces sur la Transnistrie. Cela détruirait les ambitions hégémoniques de l’OTAN sur la première et celles de Kiev sur la seconde.
Et ce sera aussi une manière de répondre à le naufrage du Moskva le croiseur-amiral de la flotte russe de la mer Noire le 13 avril dernier, suite à des tirs de missiles « Neptune » ukrainiens, très
vraisemblablement aidés par les ressources aériennes du renseignement militaire de l’OTAN (un avion P8 « Poséidon » était dans ce secteur au même moment) qui ont géolocalisé le
navire, peut-être brouiller les radars de défense, voire même illuminer la cible pour les missiles ukrainiens.
À propos de cette perte du croiseur « Moskva », je suis là aussi apitoyé d’écouter les inepties des 2 Xavier (Tyleman et Moreau) qui prétendent du
fond de leurs fantasmes de courtisans que c’est une immense victoire pour Kiev où que cela n’a même pas égratigné Moscou.
La réalité est que la perte du « Moskva » en dehors du revers politico-médiatique infligé à la fierté russe (navire-amiral de sa flotte de la mer
Noire) sans inverser évidemment le rapport de forces va handicaper les opérations militaires russes à l’Ouest de la Crimée, car le « Moskva » par ses capacités de combat était
la clef de voûte de l’appui embarqué russe dans le secteur de d’Odessa. En effet ses missiles antinavires P1000 pouvaient traiter des cibles terrestres (comme aujourd’hui les missiles
Onyx) et surtout il assurait la principale couverture antiaérienne de la flotte, notamment avec ses missiles S300 dont il était le seul navire à en être équipé en mer Noire. L’option
d’une opération amphibie dans la baie d’Odessa est toujours sur la table mais son efficacité s’en trouve réduite par l’absence du Moskva, et la fermeture du détroit de Bosphore
empêche son remplacement.
Il reste donc l’option terrestre comme principale perspective (avec des opérations aéroportées) pour lancer une offensive russe vers l’Ouest.
6- Secteur de Tiraspol
Dans un article
précédent je rendais compte de l’aggravation observée en Transnistrie suite à une série d’attentats menés par des commandos ukrainiens contre des sites militaires ou ministériels
de la petite république séparatiste pro-russe apparue il y a 30 ans entre Moldavie et Ukraine et qui se retrouve aujourd’hui menacée par le conflit voisin.
Une série d’attentats ukrainiens a visé des bâtiments de la sécurité intérieure de la Transnistrie à Tiraspol mais aussi plus au Nord un secteur où se
trouve le plus grand dépôt de munitions d’Europe (20 000 tonnes) et que doivent lorgner les forces ukrainiennes dont les dépôts sont détruits les uns après les auprès par les forces
russes. À noter qu’un groupe opérationnel russe de 1500 hommes est positionné dans cette république pro-russe.
Comme le montre la vidéo de surveillance qui a capturé l’attaque contre le ministère de l’Intérieur à Tiraspol les terroristes ont utilisé un RPG 27
(lance-roquette jetable) « soigneusement » abandonné sur place au moment de leur fuite vers la frontière ukrainienne. Or d’aucuns pourraient désigner logiquement la Russie
qui est le seul pays à posséder cette arme en dotation s’il n’y avait pas ces centaines d’armes russes tombées au mois de mars aux mains des Ukrainiens dans le secteur de Kiev.
Vidéo surveillance de l’attaque contre
le ministère del’Intérieur à Tiraspol. Les
assaillants tirent au RPG 27puis abandonnent le tube sur la route
avant de s’enfuir
Pour celles et ceux qui suivent cette crise ukrainienne depuis 2014, son évolution vers une guerre locale puis une guerre régionale (j’avais pronostiqué
cette logique le 15 avril 2014), il apparait évident comme le nez au milieu d’un visage que l’Ukraine n’est pour Washington que la mendiante utile payée pour provoquer la Russie dans sa
zone d’influence sécuritaire et que maintenant que l’Ours a lancé sa patte en avant, l’étape suivante après l’internationalisation de la logistique de guerre pour Kiev, est de faire
sortir le conflit des frontières de l’Ukraine pour amorcer son étape mondiale.
Pour cela, la petite République de Pridnietrovie (Transnistrie étant son nom roumain) est le point d’entrée idéal pour mettre en application la stratégie
étasunienne… en accusant bien sûr la Russie d’être responsable de l’escalade : Tout comme Kiev n’a eu de cesse de provoquer Moscou dans le conflit du Donbass, de nouvelles provocations
cette fois dans cette région pro-russe obligeront la Russie à y intervenir également.
En conclusion
En observant les opérations militaires dans ce secteur on peut observer l’évolution tactique adoptée par les forces russes pour s’adapter aux nouvelles
situations apparues dans ce conflit qui est un laboratoire de la guerre moderne dont seules existaient des théories incertaines car développées à partir des conflits asymétriques aux
rapports, qualité, effectif, ressources et entrainements très déséquilibrés.
L’organisation des Groupements Tactiques InterArmes russes (en russe BTG « Groupe Tactique de Bataillon ») s’est adaptée aux problèmes rencontrés
lors de la première phase opérationnelle du mois de mars.
Initialement le BTG russe pour augmenter la vitesse d’action et l’autonomie opérationnelle est formé autour d’une force d’infanterie mécanisée (généralement
3 compagnies et une section de reconnaissance, soit environ 200 hommes et) à laquelle sont rajoutés une force d’appui (2 batterie d’obusiers et 1 de Lance-Roquettes Multiples), une force
de choc (avec 1 escadron blindé soit 10 chars), une force de protection (1 batterie antiaérienne, 1 section de guerre électronique, 1 section de défense chimique, 1 section de
sapeurs de combat), ainsi des services (sections de transmission, de ravitaillement, de réparations, section médicale…). Selon le type de division d’où vient le BTG, il peut avoir des
spécialités (parachutiste, tireurs d’élite…).
Mais parfois,
• Il faut plus de chars de combat et
d’artillerie, comme sur les terrains ouverts où les unités sont obligées de revenir à des configurations « de masse », avec des concentrations de blindés et des
préparations d’artillerie importantes nécessaires pour casser des défenses solidement organisées pendant des années,
Ou alors,
• Il faut plus d’unités ‘infanterie
spécialisées, comme dans les zones urbaines et boisées où des unités ennemies légères et mobiles avec un armement antichar performant peuvent se lancer dans une
« techno-guerilla » avec l’appui du renseignement stratégique et des drones qui permettent une maîtrise du champ de bataille.
Et toujours,
• Il faut s’adapter aux nouvelles armes et moyens pour augmenter la protection des personnels et matériels et anticiper sur les tactiques d’emploi nouvelles
que la qualité et/ou la quantité de ces nouvelles technologies génèrent.
Colonne de véhicules blindés dans le
secteur dePospana où on peut observer un char de
combatT80
BV muni à d’un chalut de déminage permettantde forcer les champs de mines et sur
le toit d’unegrille destinée à faire exploser
prématurément lescharges creuses des missiles de l’OTAN
livrés auxforces armées ukrainiennes
(« Javelin » et « NLAW »)
Aujourd’hui, les forces russes pourraient balayer les forces ukrainiennes malgré leur résistance honorable, soit en appliquant les bombardements de massasse
infernaux avec leur artillerie, soit en injectant des dizaines des centaines de groupes tactiques interarmes supplémentaires pour submerger des forces de Kiev. Or il n’en est rien, Moscou
a opté pour une stratégie plus lente, un élargissement des objectifs stratégiques bombardés et une tactique d’attrition visant à épuiser les forces ennemies…
… sans puiser dans ses forces les plus importantes et ses meilleures unités terrestres qui, de l’autre derrière les frontières russes se préparent à
riposter à un engagement direct de l’OTAN dans le conflit et vers lequel se dirigent chaque jour un peu plus les ir-responsables occidentaux.
Sans vouloir paraître pessimiste, tous les ingrédients occidentaux (aides militaires, propagande de guerre, diabolisation russophobe, guerre économique…)
sont réunis pour que ce conflit local, devenu régional par nécessité, continue à évoluer vers un conflit mondial provoqué et préparé depuis des années par la stratégie du chaos de la
ploutocratie mondialiste.
Tout d’abord, la plus
grande nouvelle du moment est que la situation à Marioupol semble sur le point d’aboutir. Nous avons rapporté la dernière fois qu’une source importante avait déclaré qu’Azovstal serait
entièrement reprise d’ici le 30 avril (aujourd’hui), tandis que Sladkov déclarait il y a quelques jours qu’Azov avait environ 9 jours de nourriture restante, ce qui les placerait maintenant à
peut-être 6 jours ou moins, selon ces estimations.
Nous avons également signalé que les négociateurs étaient arrivés et s’installaient dans les petits villages autour de Marioupol. Aujourd’hui, une vaste opération
de l’ONU et de la Croix-Rouge est en cours pour évacuer les civils de l’usine Azovstal.
Comme beaucoup l’ont vu, une famille a été la première à quitter l’usine Azovstal hier, et aujourd’hui Novosti rapporte que 25 personnes ont été libérées, dont 6
enfants. Ce qui est intéressant, c’est que la première famille libérée a déclaré qu’il en restait « plus de 70 » dans les bunkers, mais je ne sais
pas s’ils voulaient dire 70 personnes ou 70 familles (en supposant qu’il s’agisse du nombre total de personnes). Cela contraste fortement avec l’affirmation d’Azov selon laquelle plus
de « 1000 » civils étaient cachés
sous l’usine. Il est clair qu’Azov a probablement menti et gonflé les chiffres pour des raisons évidentes.
Pour l’implication de l’ONU et de la Croix-Rouge, les termes des négociations actuelles ne sont pas clairs. Voici un rapport :
A Bezymenny (district Novoazvsky de la DPR), des négociations sont en cours concernant l’évacuation des civils du territoire d’Azostal. Des représentants de
l’ONU et de la CBI y participent.
Auparavant, le Kremlin a déjà exposé sa position sur ces négociations – l’évacuation des civils peut être facilement réalisée, les principaux obstacles à
l’évacuation sont les nazis eux-mêmes, qui ne veulent pas lâcher le bouclier humain.
Personne ne laissera partir les nazis, il n’y aura pas de couloirs humanitaires pour eux.
Un calcul approximatif d’environ 30 bus, avec peut-être 30-50 personnes par bus, pourrait suffire pour plus de 1000 personnes, donc soit les estimations initiales
des civils d’Azov étaient correctes, soit l’ONU espère vraiment évacuer aussi les terroristes d’Azov. Pour l’instant, Azov plaide pour qu’on évacue au moins les blessés et les épouses/familles
des Azov piégés se sont mobilisées pour que leurs militants soient libérés en même temps que les civils :
Tout peut arriver, mais il est possible que toute la saga d’Azovstal prenne fin d’ici un jour ou deux. L’usine semble encerclée, les forces russes ayant tout
capturé à l’exception du complexe principal où ils se cachent tous, et bien que le nombre de militants Azov/marins restants soit estimé à environ 2 000, plus de 600 d’entre eux seraient blessés
ou hors d’état de nuire.
Le chef de la RPD, Denis Pushilin, pense que tout cela va se terminer très bientôt. Il a déclaré : « Très bientôt, j’y compte bien, la situation d’Azovstal à
Marioupol sera terminée, et nous y trouverons un grand nombre de mercenaires », a-t-il déclaré sur les ondes de Channel One.
Pushilin a également annoncé que les grands chantiers de construction à Marioupol commenceront dès qu’Azovstal sera terminé, et le porte-parole de la DPR, Basurin,
a déclaré qu’un parc à la mémoire des personnes tuées à Marioupol pourrait être aménagé sur le site de l’ancien complexe industriel d’Azovstal.
Bien que des vidéos montrant des combats à Marioupol continuent d’être diffusées, il nous a été dit que la plupart d’entre elles datent d’au moins 10 jours en
raison d’une méthode de diffusion de l’information évitant que l’ennemi ne puisse pas voir les mouvements actuels des troupes russes. Les combats sont donc probablement déjà terminés, bien
qu’Azov/Arestovich continuent d’affirmer que leurs combattants effectuent des « sorties lorsqu’ils en sont capables », quoi que cela
signifie.
Cela dit, une vidéo amusante a été diffusée sur les combats rapprochés. On y voit des marines russes prendre d’assaut un bâtiment tout en essayant de communiquer en
anglais et en français avec certains des mercenaires étrangers qui y sont piégés :
Et en ce qui concerne les mercenaires, il y a eu un déluge de nouvelles mises à jour. Non seulement un autre mercenaire britannique nommé Andrew Hill a été capturé et interrogé :
Mais la première mort d’un mercenaire américain a été annoncée.
Alors que la Russie a également capturé deux
travailleurs d’ONG britanniques près de Zaporizhzhia. Et la presse britannique fait maintenant état de la mort de Scott
Sibley, un mercenaire dont nous avons parlé la dernière fois.
Il y a également eu un rapport non confirmé qui disait :
« #IMPORTANT L’unité russe Spetsnaz à #Kherson a capturé 2 agents britanniques russophones du #SAS le 21 avril, après une fuite de leur position depuis
#Kiev. Ils effectuaient une reconnaissance pour #Londres (il ne s’agit pas de mercenaires). La fuite est soupçonnée de provenir du bureau de #Zelensky ou du #MFA ukrainien.
C’est crédible car nous avions déjà signalé la dernière fois que le SAS travaille ouvertement à Kiev et ailleurs.
Un mercenaire géorgien combattant pour Azov n’a pas eu cette chance.
Quand le « soldat de fortune » a manqué de chance, un mercenaire danois de 25 ans est mort en Ukraine, où il combattait dans le cadre d’une légion
étrangère. Cela s’est produit à Nikolaev, a rapporté le commandant militaire de la chaîne de télévision TV 2 Rasmus Tantoldt.
Certains disent en fait que c’est ce type, mais il n’y a pas de confirmation :
Passons maintenant à certains des développements de la dernière fois concernant les possibles escalades de l’OTAN en Ukraine. Le chef de l’agence de renseignement
russe, Naryshkin, qui a publié la déclaration de la dernière fois concernant l’incursion prévue de la Pologne, a également déclaré que « les plans de déploiement d’un « contingent de maintien de
la paix » polonais dans la partie occidentale de l’Ukraine ne sont pas une hypothèse, mais des informations de renseignement obtenues de plusieurs sources fiables, a expliqué le Service de
renseignement extérieur ».
En bref, il dit que ce n’est pas une spéculation, mais un rapport précis basé sur de nombreuses sources.
Également : « L’expert militaire Yuriy Kotenok parle de plans visant à faire
venir en Ukraine des contingents militaires polonais, roumains et autres sous le prétexte d' »exercices. La décision a déjà été prise. Le BTG sera couvert depuis les airs. Leur tâche est
d’empêcher la Russie d’achever l’opération de dénazification et de démilitarisation de l’Ukraine ».
Malheureusement, ceci est réservé aux russophones car il n’y a pas de sous-titres
ici.
Et un compte ukrainien a déclaré : « Notre source au sein du PO a déclaré que l’état-major général
a déjà préparé une campagne militaire pour neutraliser le groupe russe en Transnistrie. »
Tandis que le vice-président de la commission de la défense de la Douma d’État russe, le général Zavarzin, « a appelé à des frappes de missiles sur les quartiers généraux
de Kiev et de Lvov ».
Et voici l’avis d’un analyste :
@milchronicles
Une force de frappe des pays de l’OTAN près des frontières de l’Ukraine et du Bélarus – à quoi sert-elle ? S’agit-il vraiment d’une mission de maintien de la
paix ordinaire ? À la lumière des dernières informations sur les aspirations de la Pologne et d’autres membres de l’OTAN, plusieurs questions se posent. Premièrement, quel
contingent est désormais formé aux frontières orientales du bloc, et deuxièmement, pourquoi toutes ces forces sont-elles accumulées là ?
Il est impossible d’évaluer avec précision le regroupement des pays de l’OTAN, attirés aux frontières de la République du Belarus, de l’Ukraine, de la Moldavie
et de la Russie, en ne disposant que d’informations provenant de sources ouvertes.
Toutefois, d’après ce que l’on sait, on peut déduire un contingent total de 50 000 à 100 000 personnes. Ce chiffre comprend les unités déployées par la Pologne,
le contingent américain et les unités de divers pays de l’OTAN déployées dans le cadre d’exercices dans les États baltes. Il existe également des informations sur un groupe roumain sérieux en
direction de la Moldavie. Comme nous l’avons écrit précédemment, des avions de combat sont également transférés en Europe. Dans les plus brefs délais, la taille du contingent de l’OTAN peut
être doublée.
La stratégie ultime de l’OTAN sur cette question n’est actuellement pas claire, mais plusieurs options peuvent être envisagées. Premièrement, il peut s’agir
d’une banale intimidation de la Russie et d’une tentative de faire pression sur le déroulement de l’opération spéciale en Ukraine.
Deuxièmement, les Occidentaux comprennent parfaitement que l’Ukraine en tant que pays n’existe plus et prévoient son avenir sur un principe de secteurs
d’occupation. Et la troisième option est la plus terrible, mais la moins probable : L’OTAN a décidé d’aller jusqu’au bout et, si le prêt-bail et la guerre hybride n’arrêtent pas les Russes,
des unités régulières de pays occidentaux interviendront. Il s’agit, bien sûr, d’une menace à 100 % d’utilisation d’armes nucléaires. Cela semble utopique, mais en 2022 tout est
possible.
Et du Colonel Cassad :
Le principal sujet qui inquiète beaucoup aujourd’hui est l’adoption par le Congrès américain du programme de prêt-bail pour l’Ukraine. La livraison de grands
lots d’armes modernes est attendue prochainement. La guerre va atteindre un nouveau niveau, car maintenant nous devrons aussi nous battre contre l’industrie militaire américaine. Des
livraisons d’armes lourdes américaines sont attendues, notamment des avions F-16. Nous avons écrit aujourd’hui que l’Ukraine prépare déjà des pilotes pour ces machines. Vous devez comprendre
une fois pour toutes que nous sommes en guerre contre l’OTAN, où l’Ukraine n’est qu’un personnel de service bon marché et de la chair à canon.
Toujours à la frontière biélorusse-polonaise, il y a le transfert d’un groupe de choc de troupes polonaises. La réponse à cela a été l’envoi d’unités
biélorusses pour renforcer la frontière.
Et John Kirby hier :
L’attaché de presse de la Défense américaine, John Kirby a dit : « Aujourd’hui, je peux annoncer que les États-Unis ont commencé à former les forces armées
ukrainiennes à l’utilisation d’armes clés dans les bases militaires américaines en Allemagne. »
Au sujet du prêt-bail, on a fait une curieuse découverte : sur le site officiel du Congrès américain, la date de la présentation de ce prêt-bail au Congrès
était indiquée comme
étant le 19/01/22.
Alors comment se fait-il qu’elle ait été proposée un mois avant l’invasion de la Russie, le 24 février ?
Il y a d’autres transferts militaires précipités vers l’Ukraine :
Kiev a secrètement envoyé des cadets de Kharkov aux États-Unis pour apprendre à piloter le F-16, qui entrera bientôt en service dans les forces armées
ukrainiennes dans le cadre d’un prêt-bail. Kiev a décidé à l’avance de recycler ses pilotes pour la flotte de l’OTAN. Comme l’a appris Readovka, les cadets de l’école militaire supérieure de
Kharkov ont été envoyés dans l’un des pays européens de l’OTAN et aux États-Unis début février pour un recyclage d’urgence au pilotage des F-16 américains. Les cadets ont été pris directement
dans les classes de 4ème année. Tous ont été transportés dans le plus grand secret. Il est donc plus probable que l’OTAN, ainsi que Kiev, étaient au courant du déploiement imminent d’une
opération spéciale des forces armées de la Fédération de Russie et ont essayé de prendre les devants. La loi adoptée la veille par le Congrès américain autorisant le prêt d’armes lourdes à
l’Ukraine implique apparemment la fourniture, entre autres, de chasseurs F-16 américains. Selon certaines informations, le prêt-bail annoncé par les États-Unis aurait été lancé uniquement
pour légaliser le transfert de chasseurs F-16 à l’Ukraine.
Puis :
D’une chaîne ukrainienne : « Le Pentagone a commencé à planifier des opérations militaires
pour les forces armées ukrainiennes dans le Donbass afin de contenir l’armée russe. L’état-major ukrainien accueille en permanence plusieurs dizaines de généraux de l’OTAN ayant le statut de
conseillers militaires qui participent à la discussion et à la prise de décision sur les questions clés. »
Donc tout cela m’amène au grand sujet suivant. Il y a beaucoup de conversations qui tournent autour de la façon dont l’Opération spéciale russe se déroule, beaucoup
de gens étant incapables de réconcilier les deux camps opposés qui prétendent tous deux gagner facilement. Cela crée une étrange dichotomie paradoxale où chaque camp dit qu’il est en train
d’écraser l’autre, et où chaque camp poste des documents qui reflètent commodément sa « stratégie » déclarée comme preuve que tout se
passe comme prévu. Par exemple, la Russie affiche ses avancées et la destruction massive d’unités des FAUs et affirme que c’est une preuve évidente de la victoire en cours. Et les
FAUs affichent leurs retraites et affirme qu’il s’agit de retraites stratégiques et que la Russie est en fait en train de se faire saigner et de se laisser entraîner dans un piège dont elle ne
sortira jamais.
Je voulais donc aborder ce sujet avec de nouveaux éléments susceptibles d’éclairer et de contextualiser la grande stratégie globale des États-Unis et de
l’Ukraine.
En bref, la situation est la suivante : il devient de plus en plus clair que la grande stratégie consiste à abandonner lentement le Donbass, tout en ralentissant et
en réduisant autant que possible les forces russes, et en reconstituant simultanément une nouvelle armée massivement armée aux normes de l’OTAN à l’Ouest.
Non seulement l’OTAN et les États-Unis ont tous deux publié des déclarations selon lesquelles ils se préparent à une « longue guerre » pouvant durer jusqu’à 10 ans en
Ukraine, mais il existe des rapports comme celui-ci :
Notre source dans l’OP a déclaré que le bureau du président (de l’Ukraine) est prêt pour une longue guerre qui durera 2-3 ans. Kiev ne considère pas qu’une
éventuelle défaite sur le front oriental soit critique pour l’Ukraine, l’essentiel étant que les batailles pour Donbass épuisent l’armée russe et durent plusieurs mois. En profitant de ce
temps, les forces armées ukrainiennes recevront des armes lourdes modernes et seront en mesure de lancer une contre-offensive dans le sud de l’Ukraine.
Dans une récente interview sur sa chaîne youtube, le conseiller présidentiel en chef Arestovich confirme ouvertement ce qui précède. En fait, il dit clairement à
l’animateur Feigin qu’avec tout le nouvel équipement de l’OTAN qui arrive, il leur faudra environ 1 à 2 mois maximum pour armer une nouvelle armée à l’ouest, et que l’Ukraine sera prête à lancer
des contre-offensives massives depuis l’ouest à partir de la mi-juin ou de la fin juin.
Donc, en bref, toute leur stratégie consiste à retarder les forces russes à l’est autant que possible en effectuant des retraites lentes et ordonnées, même si cela
signifie finalement abandonner tout le Donbass. En fait, dans la même interview, Arestovich dit qu’il s’attend pleinement à ce que la Russie encercle Kramatorsk/Slavyansk mais que cela se
transformera en « un autre Marioupol »,
du moins l’espère-t-il. Et puis, à la fin juin, même si Donbass est perdu, ils s’attendent à pouvoir le reprendre grâce à de nouvelles offensives ukrainiennes massives utilisant des réserves
nouvellement reconstituées et dotées de tout l’arsenal de l’OTAN, des chars allemands aux F-16 américains et tout ce qui se trouve entre les deux.
Du côté de la RF, certains l’accusent déjà de trouver des excuses, le récit passant de « nous gagnons dans le
Donbass » à « ce n’est pas grave
si nous perdons le Donbass, nous le reprendrons plus tard ».
En fait, Arestovich a prévu tout cela, dans sa célèbre interview de 2017, il a non seulement prédit que la guerre russe se produirait autour de 2022, mais il a dit
qu’il y aurait au moins 2 guerres, peut-être 3, l’une suivant vers 2024, puis une autre 2026+ ou plus tard. La raison en est qu’il a prévu une impasse dans laquelle la Russie prendrait le
Donbass, mais serait vidée et épuisée, ce qui l’obligerait à faire un compromis dans un traité qui laisserait l’Ukraine occidentale. Ensuite, l’Ukraine serait armée jusqu’aux dents par l’OTAN et
une nouvelle guerre aurait lieu un an ou deux plus tard, comme en Tchétchénie 1 et 2, où la Russie a dû aller finir le travail une deuxième fois.
Cela m’amène donc à la question du matériel militaire et à celle de savoir qui gagne. Le principal problème de la partie ukrainienne est qu’elle s’appuie
entièrement sur la croyance (réelle ou non) qu’elle dispose de réserves inépuisables de main-d’œuvre. Arestovich et d’autres ont dit, « nos problèmes sont opposés, nous avons une main d’oeuvre
infinie mais pas d’équipement, et la Russie a un équipement infini mais pas assez de main d’oeuvre ».
Le principal problème ici est l’hypothèse générale selon laquelle l’Ukraine dispose de réserves infinies et d’un moral élevé. Mais il y a de plus en plus de preuves
que ce n’est pas le cas. Non seulement les redditions massives se multiplient, mais à chaque fois qu’elles se produisent, les troupes se plaignent des mêmes choses : moral bas, taux de désertion
élevé, ressentiment envers leurs commandants. Et de plus en plus, les troupes viennent de l’extrême ouest, sont vieilles et hagardes, ce qui prouve que Kiev puise déjà dans ses dernières réserves
de l’ouest du pays, plutôt que dans les réserves locales retenues aux 2e et 3e échelons comme près de Pavlograd, Poltava, etc.
Deuxièmement, il y a un mécontentement croissant au sein de la population. Aujourd’hui, dans la ville de Khust, à l’extrême ouest, où ces réserves sont déjà
exploitées comme je viens de le souligner, les épouses, les mères et les familles des soldats envoyés au front se sont pratiquement rebellées et ont commencé à détruire les bureaux militaires
locaux, et cela devient de plus en plus courant :
J’ai déjà rapporté la dernière fois comment le « grand soulèvement populaire » que Zelensky a
promis (lire : espéré) aux partisans armés de molotov a été un échec total. En fait, de plus en plus, nous voyons se former dans toutes les grandes villes des cellules secrètes de résistance
souterraine pro-russes qui ont publié des vidéos et promettent d’aider à prendre la ville une fois que la Russie sera arrivée. De telles cellules existent maintenant à Kharkov, Nikolayev, Odessa,
et ailleurs :
Selon les informations disponibles, l’élite de Nikolaev, les hommes d’affaires, les politiciens, les bandits, négocient avec la partie russe la reddition sans
effusion de sang de la ville. Personne ne veut répéter l’exemple de Marioupol.
Ils demandent des garanties pour la préservation des biens, des affaires et la participation à la vie politique de la ville. Il y a un marchandage en cours,
alors que des garanties ne seront pas fournies à Kim, un sort différent l’attendra.
Bien qu’il s’agisse d’une spéculation, nous savons pertinemment que cela s’est déjà produit plusieurs fois, y compris pour un maire de Kharkov qui a été arrêté pour
avoir tenté de remettre pacifiquement la ville au début du conflit.
De plus, on croit que l’Ukraine maintient les chiffres gigantesques d’avant-guerre que l’on nous a donnés, mais en fait, les autorités ont grandement caché quelle
quantité de personnes, en particulier les hommes d’âge militaire, ont fui le pays ou se sont cachés, refusant de servir.
Selon le ministère russe de la Défense, près de 50 000 hommes des FAUs ont déjà été irrémédiablement éliminés, que ce soit par Tués, portés manquants, blessés,
prisonniers, etc.
Ceci a été posté sur un compte ukrainien :
Collègues, nous avons publié que le Kremlin a remis des listes de prisonniers de guerre, dont le nombre s’élève à plus de 4 000. Pour le Bureau du Président,
c’est un gros problème, qu’ils ne pourront pas taire pendant longtemps, à Kiev ils cherchent maintenant une formule sur la façon de soumettre les informations au public. La reddition devient
un phénomène de masse, à cause de certains commandants de brigade qui jettent simplement les gars sous les chars, alors qu’ils sont eux-mêmes à des dizaines de kilomètres des combats. Le cas
de la 93e brigade est révélateur à cet égard : nos soldats se sont retrouvés dans un encerclement tactique, à cause de la tyrannie du commandement, et personne ne leur vient en
aide.
Arestovich en a parlé dans sa dernière interview où il a dit qu’il y a eu un problème de perte massive de moral des soldats appelant leurs proches et disant que
tout est parti en vrille, mais bien sûr il continue à dire que ces soldats font le jeu de la propagande russe.
Le dernier rapport en date indique que 1000 soldats des FAUs sont maintenant encerclés et piégés à Oskil, poussés contre la rive de la rivière Donetsk sans aucun
véhicule pour la traverser. Cela pourrait bientôt amener 1000 autres prisonniers de guerre, en plus des 2000 qui viendront bientôt d’Azovstal.
L’Ukraine perd 300-400 hommes par jour, rien que pour les tués et les prisonniers de guerre.
Du Ministère de la Défense de la Fédération de Russie : « Pertes de la partie ukrainienne suite à une opération
militaire spéciale des forces armées de la Fédération de Russie le 30 avril 2022 ».
Durant la journée, les forces armées de l’Ukraine ont perdu 556 personnes tuées, blessées et capturées. La perte totale de personnes tuées, blessées et
capturées dans les Forces armées de l’Ukraine, la NSU et le Service frontalier de l’État est de plus de 47 mille personnes.
Accord avec le rapport interne de l’état-major général des forces armées de l’Ukraine, 6 chars, 39 véhicules blindés, 21 artillerie de campagne et mortiers, 7
MLRS, 25 véhicules et équipements spéciaux et 23 drones ont été perdus.
Il suffit de regarder les dernières pertes d’aujourd’hui (18+++) :
Pendant ce temps, le camp ukrainien continue de s’appuyer fortement sur la croyance que la Russie est simplement coincée, et que c’est ce qui mènera à la victoire.
Bellingcat rapporte que la Russie a utilisé 70% de tous ses missiles. Cependant, les commentateurs n’ont pas tardé à souligner le fait gênant suivant :
L’enquêteur de Bellingat, Christo Grozev, dit que les ressources dont disposent la Russie ne lui permettront de tenir que jusqu’à dimanche, qu’après elle va
s’écrouler. Ensuite la semaine prochaine la Russie va faire face à des sanctions d’une taille « qu’elle n’a pas connu jusqu’à maintenant » et que celles-ci affecteront aussi
Poutine.
L’adjoint du dirigeant de Bellingcat a déclaré que la Russie allait « s’effondrer » d’ici dimanche prochain, le 4
mars.
Le fait est que 50 000 membres des FAUs ont disparu, 50 000 autres sont piégés dans le Donbass et sont lentement réduits à néant. Des millions de personnes ont fui
le pays (la Russie a accueilli plus d’un million de réfugiés à elle seule, et beaucoup d’autres sont allés vers l’ouest, en Europe et ailleurs), nous pouvons donc nous attendre à ce que la grande
majorité des hommes en âge de combattre soient partis ou aient pris le maquis.
Sur la base de ce que nous voyons sur les lignes de front, des réserves les plus éloignées déjà utilisées et épuisées, des émeutes des membres des familles dans
l’ouest de l’Ukraine qui prouvent que leurs dernières réserves sont déjà exploitées, on ne peut que conclure que l’Ukraine n’aura pas, de loin, le nombre de combattants suffisant à armer avec
tous les « jouets de l’OTAN » qui
arrivent.
À ce propos, lisez ce nouveau rapport de première ligne d’une source très respectée, le célèbre combattant serbe dans le Donbass, Dejan
Beric.
26. Les instructeurs occidentaux venus les former leur ont appris peu de choses. L’une d’elles étant de hair la Russie et tout ce qui est russe. 27. Ils leur
ont appris à utiliser l’artillerie et leur en ont donné de grandes quantités. 28. Hier j’ai lu dans les infos qu’une grande quantité de matériel militaire arrive mais j’ai eu le privilège de
lire quelques rapports qui ne doivent pas être rendus public. 29. Tous les endroits où vont arriver ce matériel militaire sont connus et il y a des ordres de les détruire. Nous nous sommes
emparés d’une grande quantité de ce matériel militaire : Javelins, lance-missiles anti aériens, armes. 30. Rien de bien utiles à nos hommes parce que ces armes ne sont pas très
efficaces, surtout comparées au Turi [je ne suis pas sûr de quelle arme il parle] soviétique qui étaient fait pour détruire les tanks. 31. Il s’est passé qu’un tank a été touché 4 ou 5 fois
par un Javelin et qu’il fonctionnait encore mais c’est aussi arrivé qu’il soit détruit par un tir. La réalité est que leur efficacité est vantée par les histoires.
En bref, le public est maintenant conditionné à croire que la perte du Donbass ne
signifie plus une perte dans la guerre, mais est juste une retraite stratégique momentanée jusqu’à ce que les puissants wunderwaffens de l’OTAN permettent aux FAUs de frapper de nouveau et se
venger.
La dernière fois, j’ai signalé l’explosion du pont de Slavyansk, représenté par le cercle violet sur la gauche :
Maintenant, ils ont fait sauter le pont encore plus à l’est (cercle rouge) en préparation de la réalité à venir.
Et bizarrement, les responsables américains affirment maintenant que la Russie n’a que « quelques jours » de retard sur son programme
dans le Donbass, alors qu’auparavant il s’agissait de semaines, voire de mois.
Et enfin, des rapports indiquent maintenant
que les Britanniques s’attendent à ce que Poutine déclare officiellement la guerre à l’Ukraine, le 9 mai, et commence la mobilisation de masse.
Le ministère britannique de la Défense aurait vu des indications selon lesquelles le président russe Poutine prépare une déclaration pour le 9 mai, lors du
défilé de la Victoire à Moscou, au cours duquel il est prévu qu’une mobilisation générale et une déclaration de guerre contre l’Ukraine soient déclarées.
Bien sûr, il pourrait s’agir d’une absurdité totale et de propagande de leur part, ou d’un autre cas de programmation prédictive, d’un fantasme auto-réalisateur.
Tout comme lorsqu’ils ont « prédit » l’invasion de la Russie en février
pour, en réalité, pousser l’Ukraine à amener une armée massive sur la ligne de contact du Donbass, commencer à bombarder le Donbass et le territoire russe afin de forcer la Russie à l’envahir, la
situation pourrait être la même ici. Cela pourrait être un signe qu’ils prévoient une escalade massive en envahissant la Transnistrie (et peut-être l’Ukraine occidentale) et en forçant Poutine à
se mobiliser afin qu’ils puissent à nouveau prétendre que c’était, depuis le début, le plan de la Russie de le faire, le 9 mai.
En fait, les médias conditionnent déjà le public à ce à quoi pourrait ressembler la réponse à une utilisation nucléaire russe :
Réponse potentielle si Poutine utilisait des armes nucléaires. Utiliser des armes conventionnelles ciblées. Lancer des cibler attaques avec l’aide d’Israël.
Utiliser tout le capital de la CIA en Russie. Offrir des capacités nucléaires au Japon. Enrôler l’Inde pour une aide diplomatique.
En conclusion, nous voyons que la stratégie de l’Ukraine est d’essayer de saigner la Russie dans le Donbass autant que possible avant l’effondrement final et le
retrait, puis d’espérer qu’il reste d’énormes quantités de réservistes dans l’extrême ouest du pays afin qu’elles puissent être armées avec les wunderwaffen de l’OTAN pour lancer une grande
offensive Barbarossa d’été qui doit commencer, sans ironie, le 22 juin.
De l’aveu même de l’OTAN, qui se dit prête à approvisionner l’Ukraine et à se tenir aux côtés de celle-ci pour une guerre qui durerait « de 3 à 10 ans », nous pouvons en déduire qu’elle
comprend que la Russie n’est pas près de manquer de quoi que ce soit (qu’il s’agisse de main-d’œuvre ou de matériel) et que la guerre sera en fait longue. Le reste n’est que propagande pour la
consommation publique.
Il n’y a pas plus de place pour parler de la probabilité que l’un de ces plans fonctionne, peut-être la prochaine fois. Mais pour l’instant, je vais vous laisser
avec une dernière histoire à vous retourner l’estomac. À Hostomel, près de Kiev, un influenceur vidéo ukrainien a décidé de se rendre sur l’un des chars accidentés et a trouvé les restes
d’un « soldat russe mort », qu’il a
décidé de cuisiner et de manger à
grand renfort de pub sur Internet.
(18+) pour tous ceux qui ont l’estomac pour regarder :
Qu’il s’agisse d’une mise en scène ou non, le fait est que, sur les médias sociaux, il aurait reçu des réactions très positives de la part de nombreux Ukrainiens
qui ont encouragé d’autres personnes à cannibaliser des soldats russes morts. C’est un regard perspicace sur la société ukrainienne et sur la haine inhumaine absolue envers les russes qu’elle
inculque.
Et bien sûr, il y a le fait malheureux que les experts ont déterminé sans l’ombre d’un doute que le char d’assaut duquel il a tiré son délice impie était en fait un
T-64 ukrainien (et non un T-72 russe), un char d’assaut que la Russie n’utilise pas (et la RPD/RLP n’était à aucun moment près d’Hostomel). [Hostomel ou Gostomel est un aéroport qui a été pris d’assaut au
début de l’Opération avec des moyens légers, NdSF]
Vous pouvez tirer les conclusions de ce que cela signifie pour le pauvre cannibale qui a cherché à attirer l’attention.
Nightvision
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Guerre d’Ukraine : Jour 65 – L’OTAN fait pression sur la Roumanie pour ouvrir un front en Transnistrie
Alors qu’elle a entamé son troisième mois, la guerre d’Ukraine comporte toujours un grand risque d’escalade entre les États-Unis et la Russie. Se rendant
compte que l’armée ukrainienne est condamnée à perdre la guerre, les États-Unis et la Grande-Bretagne essaient de conjurer l’inévitable en organisant en Allemagne, sur la base militaire
de Ramstein, un sommet de coordination des livraisons d’armes. En fait, ces acheminements auront de plus en plus de mal à arriver à leurs destinataires du fait de la destruction des voies
ferroviaires et, plus généralement, de l’intensification des frappes balistiques de précision sur les dépôts pétroliers, les entrepôts d’armes et de véhicules blindés – sans oublier la
corruption endémique du pays qui fait qu’une partie des armes livrées sont revendues. Pris dans une tenaille de plus en plus serrée (frappes de missiles à l’ouest du pays et offensive du
Donbass à l’est), le gouvernement ukrainien semble essayer d’ouvrir un autre front, en Transnistrie – éminemment dangereux puisque la Roumanie, membre de l’OTAN, et l’Ukraine enserrent ce
petit territoire où se trouvent des troupes russes dédiées au maintien de la paix. Comme le dit l’une de nos sources, le conflit semble devenir une « guerre d’usure ». Mais
contrairement à ce qu’avaient espéré les Occidentaux, la Russie tient le choc des sanctions ; donc la prolongation de la guerre ne sert plus qu’à une chose, conduire, lentement mais
sûrement, le pays à une partition de fait, le long d’une ligne qui va de Kharkov à Odessa.
La Bataille
d’Ukraine
À partir de Southfront.org (voir
la vidéo pour des cartes détaillées) :
« En date du 29 avril, l’armée russe et les forces armées de la République populaire de Donetsk (RPD) et de la République populaire de Lougansk (RPL)
poursuivent leur progression régulière aux dépens des troupes de Kiev dans la région du Donbass.
Au sud de la région de Kharkov, autour de la ville d’Izioum, des combats intenses se poursuivent sur toute la ligne de front. Les unités russes progressent
vers la route Barvenko-Slaviansk.
Les forces de Kiev continuent de retirer leurs unités de la tête de pont restante sur la rive gauche de la rivière Severski Donets. Depuis la zone de
Liman-Iampol et la région de Severodonetsk, elles tentent de conserver leurs positions les plus avancées à l’est, entre Severodonetsk et Popasnaya, où de violents affrontements se
poursuivent.
Sur la ligne de front près de Severodonetsk et Popasnaya, les militaires russes et les forces de la RPD poursuivent leur avancée. Cependant, les forces de
Kiev font preuve de résistance. Les gains russes sont réels mais lents.
Près de Donetsk, le principal point chaud est la zone située au nord d’Avdeïevka, où les forces de la RPD ont remporté des succès tactiques. Cinq civils ont
été tués et 21 autres blessés, dont deux mineurs, à la suite d’une attaque des forces de Kiev avec des lance-roquettes BM-21 Grad sur le quartier Kirov de Donetsk.
Le 28 avril, des missiles russes ont détruit les installations de l’entreprise Artiom, spécialisée dans les fusées et l’industrie spatiale, dans la ville de
Kiev. Ceci s’est passé alors que le secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres se trouvait à Kiev. Façon pour Vladimir Poutine de rappeler qu’il mène la guerre en même temps qu’il est
prêt à négocier la paix.
Des missiles Kalibr basés en mer ont détruit trois sous-stations électriques de traction dans les zones des nœuds ferroviaires de Fastov, Krasnoselka et
Polonnoye.
Dans la nuit, l’aviation opérationnelle-tactique et l’aviation de l’armée de terre ont frappé 112 équipements militaires des forces de Kiev. Parmi eux : 95
rassemblements de main d’œuvre et d’équipements militaires.
Selon le ministère russe de la Défense, environ 500 militaires ukrainiens, 59 véhicules blindés, des affûts d’artillerie et des voitures ont été détruits,
ainsi que plus de 60 combattants de la formation nationaliste Donbass près de Roubtsi sur le territoire de la République populaire de Donetsk.
En outre, deux systèmes de défense antiaérienne Buk-M1 et Osa AKM ont été détruits près de Veseloïe et Prishib, ainsi que deux dépôts de munitions près de
Novoselovka et Slaviansk.
Les troupes russes de missiles et d’artillerie ont également effectué 1299 frappes le 28 avril. 975 frappes supplémentaires ont été effectuées de nuit. Au
moins 58 postes de commandement, 183 points forts des troupes ukrainiennes, 1746 rassemblements de personnel et d’équipements militaires, 246 positions de l’artillerie ukrainienne et 21
dépôts de munitions ont été touchés.
En outre, deux systèmes de missiles anti-aériens ukrainiens S-300, un lanceur de missiles tactiques Tochka-U et une station de guerre électronique ont été
détruits près de Barvenkovo.
Dans le même temps, les moyens de défense aérienne russes ont abattu 13 drones ukrainiens, dont le « Bayraktar-TB2 », à la frontière
russo-ukrainienne, dans la région de Novovodiannoïe.
« Nous sommes des militaires de la 79e Brigade, 2e et 3e bataillons. Nous sommes situés dans le village de Yampol.
Nos commandants nous ont conduits dans la forêt pour creuser, nous avions deux ou trois pelles pour beaucoup de gens… nous avons été attaqués – nous n’avons
même pas eu le temps d’attacher une baïonnette.
Nous sommes restés là pendant 5-6 jours, et les commandants nous ont abandonnés… Et maintenant, on nous fait déserter pour le fait que nous avons survécu…
Il y a encore beaucoup de cadavres qui gisent là, dans ces fosses.
Je demande votre attention, surtout les volontaires qui nous aident, les officiers qui nous ont abandonnés – nous avons appelé l’artillerie, et il n’y avait
rien – aucune aide.
Nous avons été battus par l’aviation – pas de défense aérienne. Nous avons été stupidement jetés pour la viande. Alors nous sommes sortis et avons demandé à
l’aîné – c’était un commandant de brigade adjoint ou un commandant de bataillon – Comment ça se passe ? Il a dit : « Mike, le commandant de la DSHV (brigade d’assaut), a donné
l’ordre d’aller au corps à corps sur les chars… »
Par conséquent, nous faisons appel à vous – Aidez-nous, car nous sommes considérés comme des déserteurs… Nous sommes jugés comme des ennemis, des déserteurs
qui ont quitté le champ de bataille. Nous n’avons pas quitté la bataille – nous avons décidé de survivre.
Nous avons mené le combat, avec des machines automatiques contre les blindés, et ceux qui étaient encore en vie sont sortis vivants du chaudron. Les 70%
restants de nos gars sont étendus dans les bois, des cadavres.
Outre le fait qu’ils veulent nous rendre coupables de tout – nous pensons que nos commandants sont coupables, probablement le général de secteur, qui – je
ne sais pas. Nous demandons à être emmenés à Mykolaiv, car un assaut s’y prépare. Ils ont décidé de nous laisser ici parce qu’ils veulent nous achever pour que vous ne sachiez pas la
vérité.
Les 95e et 79e brigades sont séparées. Les gens (le personnel) – nous sommes des réservistes, il y a des militaires sous contrat, quelques personnes, mais
nous ne citerons pas de noms. Même les militaires sous contrat comprennent que c’est un cul. Nous avons été jetés en pâture.
…Les officiers fuient le champ de bataille. Pensez-y, parce que sinon, ils nous mettront en prison.
Une heure avant la percée, nos officiers ont quitté le poste de commandement et nous ont abandonnés. Quand la percée est arrivée, on a demandé du soutien,
ils ont dit : « occupez une défense circulaire », alors qu’ils n’étaient plus au KSP (poste de commandement et d’observation). Quand on est allé au KSP, le KSP était déjà vide.
Un char contre trente, et nous sommes sortis par groupes de 2, 3, 5 personnes. Quand nous sommes arrivés à la deuxième ligne, il n’y avait personne qui était censé nous couvrir.
On n’abandonne pas, on veut se battre, mais pas dans la 75e brigade d’assaut.
… Nous ne pouvons pas nous battre alors que les blessés sont abandonnés, les officiers s’enfuient en voiture, ils ne veulent même pas ramasser les blessés –
c’est une honte. De telles personnes – ne sont pas des officiers – ce sont des chacals. »
La crise du monde
occidental
• Ci-dessus, un montage
photo humoristique en Australie sur les « bushmasters » envoyés en Ukraine et qui ont toutes les chances de finir soit détruits par un missile russe soit dans le stock de
l’armée russe.
Il est par ailleurs assez cocasse de constater que des gouvernements obsédés par le changement climatique n’hésitent pas à brûler du kérosène sans compter
pour envoyer du matériel militaire en Ukraine.
• « Mais vous ne
vous rendez pas compte…. ». Le très macronien Figaro, qui a abandonné depuis longtemps la citation de Beaumarchais qui ornait son exergue (« sans la liberté de blâmer, il n’est
point d’éloge flatteur ») redécouvre le réel. Un
reportage sur ces familles qui ont accueilli des Ukrainiens en imaginant que c’était pour quelques jours… Décidément, l’Occident, à l’occasion de la guerre en Ukraine, sort du déni de
réalité. Loin de l’opposition abstraite entre des médias entre les « pro » et les « anti », il y a une réalité simple: accueillir des réfugiés, c’est un énorme effort,
qui doit être mené, financé, accompagné dans la durée. Les gouvernants occidentaux ont le dilettantisme qui caractérise souvent les gens « très riches » pour parler comme
François Hollande. Ils prennent, pour les autres, des engagements qui ne sont pas tenables. C’est tout à fait irresponsable de ne pas tout faire immédiatement pour arrêter cette guerre
par la négociation.
•En
deux mois de guerre, l’Union européenne a importé pour 43 milliards d’hydrocarbures de Russie.
• L’Allemagne soutient
les demandes de sanctions sur les importations de Russie d’uranium – Politico,
citant cinq diplomates européens anonymes. Cette décision pourrait porter atteinte à l’approvisionnement en uranium des réacteurs de l’UE construits par la Russie, ainsi qu’aux
nouveaux projets nucléaires. Selon les diplomates, les sanctions contre l’industrie nucléaire russe ont été discutées lors d’une réunion avec les ambassadeurs de l’UE et de la Commission
en début de semaine, la Pologne et les États baltes étant à l’origine des appels à l’action.
• Pendant que les
Roumains et les Moldaves sont soumis à chantage par Washington pour envisager une opération contre la Transnistrie et que les dirigeants polonais rêvent d’annexer la Galicie
orientale, la
Biélorussie masse quelques troupes à la frontière avec la Pologne.
• La propagande
occidentale a décidé que le
pilote ukrainien imaginaire qui avait abattu 40 avions russes était mort au combat écrasé par une force ennemie supérieure ! Le récit s’adapte au réel !
• Quelle sera la portée
de l’argumentation russe, telle qu’exprimée par Sergueï
Lavrov sur le média Al-Arabiya : « Il est évident que les tentatives de l’Occident collectif d’interférer avec le cours naturel de l’histoire, de résoudre ses problèmes aux
dépens des autres, sont vouées à l’échec. Le monde d’aujourd’hui a plusieurs centres de décision, il est multipolaire. Nous voyons comment les États d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine
se développent de manière dynamique. Une réelle liberté de choix se dessine pour chacun, y compris en matière de modes de développement et de participation aux projets d’intégration.
Notre opération militaire spéciale en Ukraine contribue également au processus de libération du monde de l’oppression néocoloniale de l’Occident, fortement impliquée dans le racisme et le
complexe d’exclusivité ? »
Essayons de nous mettre dans l’état d’esprit de beaucoup de dirigeants et de sociétés du monde :
Depuis 1991, les États-Unis ont bombardé et disloqué des États qui résistaient à l’ordre washingtonien.
La Russie est – après la Syrie grâce au soutien de la même Russie – le premier État qui résiste victorieusement à l’ordre américain. Admettons même que
les Russes puissent être unilatéralement considérés comme les agresseurs dans ce conflit ukrainien. La plupart des pays non occidentaux n’en tiendraient même pas compte tellement le
passif américain est lourd.
Le prochain G20 se tiendra en Indonésie… où
Kadyrov combattant musulman considéré comme le libérateur de Marioupol est devenu un véritable héros. quand donc les États-Unis ont demandé au président américain de ne pas
inviter la Russie au prochain G20, ils ont été poliment éconduit. Poliment puisque l’Indonésie accepte finalement d’inviter Zelenski.
En somme, il se pourrait qu’avec leur réputation d’être patauds en communication, les Russes soient en fait en train de gagner la bataille de l’opinion
mondiale. Si notre analyse est confirmée, on peut dire que le discours occidental n’aura plus qu’un effet : éviter les divergences d’opinion trop visibles en Amérique du Nord et dans
l’Union européenne.
Ce que fait Lavrov, avec une fausse ingénuité, c’est de retourner contre les Occidentaux le discours sur la diversité des cultures :
« Aujourd’hui, nous ne parlons pas d’une nouvelle « guerre froide », mais, comme je l’ai déjà noté, de la volonté persistante de Washington
et de ses satellites, qui s’imaginent être les « arbitres du destin de l’humanité », d’imposer un modèle américano-centrique de l’ordre mondial. On en est arrivé au point où la
minorité occidentale tente de remplacer l’architecture centrée sur l’ONU et le droit international formés après la Seconde Guerre mondiale par son propre « ordre fondé sur des
règles ». Ces règles sont écrites par Washington et ses alliés eux-mêmes, puis imposées à la communauté internationale comme étant contraignantes.
Il faut comprendre que les États-Unis poursuivent cette ligne destructrice depuis plus d’une décennie. Il suffit de mentionner l’agression de l’OTAN contre
la Yougoslavie, l’attaque contre l’Irak, la Libye, la tentative de destruction de la Syrie, les « révolutions de couleur » orchestrées par les capitales occidentales dans un
certain nombre de pays, dont l’Ukraine. Tout cela a coûté des centaines de milliers de vies, a conduit au chaos dans diverses régions de la planète.
Ceux qui suivent une voie indépendante en matière de politique intérieure et étrangère, les Occidentaux tentent de les supprimer par les méthodes les plus
brutales. Et pas seulement la Russie. Nous voyons comment la « pensée en bloc » est imposée dans la région Asie-Pacifique. Qu’est-ce que la stratégie dite indo-pacifique promue
par les États-Unis, qui a une orientation anti-chinoise prononcée. Dans l’esprit de l’archaïque doctrine Monroe, les États-Unis cherchent à dicter comment et selon quelles normes
l’Amérique latine doit vivre. Cela explique les nombreuses années d’embargo commercial illégal contre Cuba, les sanctions contre le Venezuela, les tentatives de « faire
vaciller » la stabilité au Nicaragua et dans certains autres pays. Dans le même ordre d’idées, et la pression continue sur le Belarus. Cette liste peut être poursuivie.
De toute évidence, les tentatives de « l’Occident collectif » d’entraver le cours naturel de l’histoire, de résoudre ses problèmes aux dépens des
autres, sont vouées à l’échec. Le monde d’aujourd’hui possède plusieurs centres de décision, il est multipolaire. Nous voyons comment les États d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine se
développent de manière dynamique. Chacun dispose d’une réelle liberté de choix, notamment en ce qui concerne les modes de développement et la participation aux projets d’intégration.
Notre opération militaire spéciale en Ukraine contribue également au processus de libération du monde de l’oppression néocoloniale de l’Occident, fortement mêlée de racisme et d’un
complexe d’exclusivité.
Plus tôt l’Occident acceptera les nouvelles réalités géopolitiques, mieux ce sera pour lui-même et pour l’ensemble de la communauté internationale. »
« La guerre en Ukraine a provoqué un choc majeur sur les marchés des produits de base, modifiant les structures mondiales du commerce, de la production
et de la consommation de telle sorte que les prix resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu’à la fin de 2024, selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur les perspectives
des marchés des produits de base.
L’augmentation des prix de l’énergie au cours des deux dernières années a été la plus importante depuis la crise pétrolière de 1973. Les hausses de prix des
produits alimentaires – dont la Russie et l’Ukraine sont de grands producteurs – et des engrais, qui dépendent du gaz naturel comme intrant de production, ont été les plus importantes
depuis 2008.
« Dans l’ensemble, il s’agit du plus grand choc de produits de base que nous ayons connu depuis les années 1970. Comme c’était le cas à l’époque, le
choc est aggravé par une recrudescence des restrictions au commerce des denrées alimentaires, des carburants et des engrais », a déclaré Indermit Gill, vice-président de la Banque
mondiale chargé de la croissance équitable, des finances et des institutions. « Ces développements ont commencé à faire planer le spectre de la stagflation. Les responsables
politiques doivent saisir toutes les occasions d’accroître la croissance économique au niveau national et éviter les actions qui porteront préjudice à l’économie mondiale ».
Les prix de l’énergie devraient augmenter de plus de 50% en 2022 avant de diminuer en 2023 et 2024. Les prix non énergétiques, notamment ceux de
l’agriculture et des métaux, devraient augmenter de près de 20% en 2022 et se modéreront également au cours des années suivantes. Néanmoins, les prix des produits de base devraient rester
bien supérieurs à la moyenne des cinq dernières années. En cas de guerre prolongée ou de sanctions supplémentaires à l’encontre de la Russie, les prix pourraient être encore plus élevés
et plus volatils que prévu actuellement.
En raison des perturbations du commerce et de la production liées à la guerre, le prix du pétrole brut Brent devrait atteindre une moyenne de 100 dollars le
baril en 2022, son plus haut niveau depuis 2013 et une augmentation de plus de 40% par rapport à 2021. Les prix devraient se modérer à 92 dollars en 2023 – bien au-dessus de la moyenne
sur cinq ans de 60 dollars le baril. Les prix du gaz naturel (européen) devraient être deux fois plus élevés en 2022 qu’en 2021, tandis que les prix du charbon devraient être 80% plus
élevés, les deux prix atteignant des sommets historiques.
« Les marchés des produits de base subissent l’unsdes plus grands chocs d’approvisionnement depuis des décennies en raison de la guerre en
Ukraine », a déclaré Ayhan Kose, directeur du groupe Perspectives de la Banque mondiale, qui produit le rapport Perspectives. « L’augmentation des prix des denrées alimentaires
et de l’énergie qui en résulte a un coût humain et économique considérable, et risque de freiner les progrès en matière de réduction de la pauvreté. La hausse des prix des produits de
base exacerbe les pressions inflationnistes déjà élevées dans le monde entier ».
Selon les prévisions, les prix du blé devraient augmenter de plus de 40% et atteindre un niveau record en termes nominaux cette année. Cela mettra la
pression sur les économies en développement qui dépendent des importations de blé, notamment en provenance de Russie et d’Ukraine. Les prix des métaux devraient augmenter de 16% en 2022
avant de s’atténuer en 2023, mais ils resteront à des niveaux élevés.
« Les marchés des produits de base subissent une pression énorme, certains prix des produits de base atteignant des sommets historiques en termes
nominaux », a déclaré John Baffes, économiste principal au sein du groupe Prospects de la Banque mondiale. « Cela aura des effets d’entraînement durables. La forte hausse des
prix des intrants, tels que l’énergie et les engrais, pourrait entraîner une réduction de la production alimentaire, notamment dans les économies en développement. La moindre utilisation
des intrants pèsera sur la production et la qualité des aliments, ce qui affectera les disponibilités alimentaires, les revenus ruraux et les moyens de subsistance des pauvres ».
»
La Banque Mondiale se trompe sur un point : la
guerre d’Ukraine n’est pas à elle seule la cause de la crise. Les confinements liés au COVID-19 et la politique à tendance hyperinflationniste de Joe Biden avaient largement enclenché
les problèmes ici désignés. La guerre d’Ukraine ajoute aux problèmes préexistants. C’est bien la raison pour laquelle l’Union européenne est suicidaire de s’aligner comme elle le fait sur
les États-Unis.
Il y a beaucoup de mises
à jour importantes aujourd’hui. Commençons par les plus urgentes. Il semble que notre rapport sur les évènements en Transnistrie de la dernière fois était exact, les escalades là-bas s’aggravent.
De plus en plus d’informations nous parviennent de toutes parts, suggérant une situation de plus en plus grave.
La Pologne et l’Ukraine ont toutes deux annoncé des « exercices » militaires qui déplaceront
commodément des équipements vers l’est du pays :
Le ministère de la Défense de Pologne a annoncé que dans le cadre des « exercices militaires » du 1er mai jusqu’à la fin du mois, il y aura un
mouvement important de colonnes avec des équipements dans le nord, l’est du pays.
Les médias ukrainiens
rapportent qu’un exercice militaire a été annoncé à Kotovsk (AKA Podilsk), d’aujourd’hui jusqu’au 30, à ~20km de la frontière transnistrienne.
Alors que la Transnistrie aurait annoncé une mobilisation, la Bulgarie a averti ses citoyens de quitter le pays :
Compte tenu de la détérioration de la situation en République de Moldavie et aux alentours, nous appelons nos compatriotes à s’abstenir de tout voyage dans ce
pays. Nous invitons les citoyens bulgares qui se trouvent sur le territoire de la République de Moldavie à prendre des mesures pour quitter le pays avec les véhicules actuellement
disponibles.
Le ministère bulgare des Affaires étrangères demande à ses citoyens de quitter le pays. L’appel est publié sur le site officiel du ministère. Et de nombreux
citoyens de Transnistrie seraient déjà en train de fuir alors que des embouteillages ont été constatés aux postes de contrôle frontaliers.
Une vidéo de la probable attaque terroriste ukrainienne contre le bâtiment du ministère de Tiraspol a été publiée, montrant plusieurs hommes masqués et armés de RPG
tirant sur le bâtiment :
Arestovich a carrément appelé la Moldavie à prendre la Transnistrie, ce qu’elle a « officiellement« refusé, pour l’instant. Pendant ce temps, le MI6 affirme que c’est la Russie qui prépare un assaut massif là-bas :
Le Mi-6 a envoyé des renseignements au bureau du président de l’Ukraine et à l’état-major général des forces armées de l’Ukraine selon lesquels la Russie
prépare un débarquement en Transnistrie si une escalade commence, et est également activée sur le front sud. Des forces supplémentaires de l’armée russe sont transférées en Crimée, et la
flotte de la mer Noire prépare une opération en Bessarabie. Les services de renseignement britanniques ont à nouveau recommandé à Zelensky de s’abstenir de tout projet d’attaque contre la PMR jusqu’à ce que les forces
armées ukrainiennes soient renforcées par de nouvelles armes.
Et l’ex-Premier ministre de Moldavie a publié la déclaration suivante :
« Si les Russes parviennent à se rendre
à Tiraspol, ce sera la fin de la Moldavie », a déclaré l’ex-Premier ministre moldave Iurie Leanca.
« Si
Bucarest et Chisinau ne mettent pas en œuvre certains scénarios. Notre seul scénario est unire (le nom du mouvement pour l’unification de la Roumanie et de la Moldavie). Lorsque la Roumanie
fait ce pas avec Chisinau, nous tombons immédiatement sous le parapluie sécuritaire de l’OTAN et de l’Union européenne. »
Pendant ce temps, Washington continue d’intensifier son implication, en offrant encore plus de moyens de renseignement à Kiev. Et Biden cherche maintenant à obtenir la somme gargantuesque de 33 milliards de dollars pour l’Ukraine.
N’oubliez pas que cette somme est cinq fois plus importante que le budget militaire annuel de l’Ukraine, qui s’élève à 6 milliards de dollars.
WarGonzo rapporte que la Moldavie tient des consultations secrètes avec l’OTAN sur une action combinée pour reprendre la Transnistrie.
Extrait :
Ainsi, nos initiés de haut rang à Chisinau, qui sont vraiment préoccupés par la sécurité des gens ordinaires, rapportent que le chef de la Moldavie, Maia Sandu,
tient des réunions à huis clos avec des parlementaires afin de les convaincre de plaider publiquement pour la participation de la Moldavie aux hostilités contre la PMR et le contingent
militaire russe qui y est déployé.
Naturellement, Sandu n’agit pas par militarisme à titre personnel, mais sur les ordres de ses superviseurs immédiats, l’Allemand Hans Martin Sieg et le stratège
politique américain Jason Smart, qui agissent sur les instructions et les consignes directes des généraux de l’OTAN qui découpent les tâches correspondantes.
Dans les scénarios proposés par les commissaires, les militaires moldaves eux-mêmes participeraient nominalement ; la participation directe aux hostilités et au
déploiement, ainsi que la planification militaire ultérieure, reposant sur les épaules des forces armées roumaines. Ainsi, le bloc de l’OTAN élabore un autre schéma basé sur le principe de
la « procuration » – les Roumains
se battent, mais sous le drapeau de la Moldavie. C’est un classique.
La reconnaissance a déjà été effectuée, les armes lourdes et les effectifs sont en train d’être rassemblés, mais il y a un problème, les fidèles associés de Sandu,
réalisant les possibles conséquences ciblées pour leurs propres personnes, ne veulent pas partager avec elle le titre de « Maya sanglante » et le sort de l’équipe du
comédien Zelensky, qui, comme nous le comprenons tous, a été décidé depuis longtemps.
D’importants convois militaires roumains repérés en direction de la frontière orientale :
Et maintenant, le chef de l’agence de renseignement russe SVR a déclaré :
Le chef des services de renseignements russes : selon nos
informations, Washington et Varsovie travaillent sur des plans pour établir un contrôle militaire et politique serré sur les « territoires historiques » polonais en Ukraine.
Selon le SVR, la première
étape de cette « réunification » serait d’amener des troupes polonaises dans les régions occidentales d’Ukraine sous le prétexte de « protéger de l’agression russe ». La Pologne est en discussion
avec l’administration Biden sur les détails de cette mission.
Selon les accords
préliminaires cela se fera sans mandat de l’OTAN mais avec la participation « d’États volontaires », même si la Pologne n’a pas encore pu être d’accord sur les potentiels participants à cette «
coalition d’États ayant le même état d’esprit », selon le service de renseignements.
Selon le SVR, il est prévu
que les forces soient déployées dans les zones d’Ukraine où le risque de confrontation directe avec les militaires russes soit minimal, et les « missions de combat » des militaires polonais
seront la reprise progressive des points stratégiques situés dans ces zones des mains de la Garde Nationale Ukrainienne.
Les services spéciaux
polonais sont déjà à la recherche de représentants « dociles » de l’élite ukrainienne pour former un contre-poids « démocratique » et pro-Pologne aux nationalistes ukrainiens, selon le
SVR.
Selon les calculs de
l’administration polonaise, l’implantation progressive en Ukraine Occidentale entrainera, avec une forte probabilité, l’éclatement du pays et Varsovie prendra le contrôle des territoires où les «
gardiens de la paix » polonais seront établis, d’après le service de renseignements.
Washington a mis en place un centre de renseignement à Lvov où les Américains travaillent avec les officiers de l’état-major pour obtenir des informations
rapides à partir des avions de reconnaissance, des drones et des satellites qui collectent des données autour et au-dessus de l’#Ukraine depuis l’espace. Le personnel est composé d’une
cinquantaine de personnes provenant uniquement des États-Unis. Il est situé dans l’un des bâtiments de communication à Lvov.
Gardez à l’esprit que rien de tout cela ne devrait être une surprise, car il y a plusieurs semaines déjà, la Pologne demandait ouvertement une mission de
l’OTAN en Ukraine.
Mais maintenant, il semble que les choses s’intensifient et qu’ils pourraient prendre les choses en main. Personnellement, je ne vois pas de problème à cela,
pourquoi ne prendraient-ils pas la partie occidentale de l’Ukraine ? La Russie n’en veut certainement pas et cela pourrait être un bon « compromis » si l’on parvient à trouver un
arrangement à l’amiable. La Russie ne veut qu’Odessa et préférerait en fait ne pas avoir à dépenser des effectifs massifs et à perdre des vies pour conquérir la partie occidentale de l’Ukraine.
Bien entendu, il s’agit d’une simplification excessive et nous ne savons pas quel désastre pourrait résulter de ces actions, ni quels pourraient être les objectifs ultimes de la Pologne et de
l’OTAN.
A ce propos, la Grande-Bretagne a annoncé la mort du premier mercenaire britannique officiel en Ukraine.
Londres confirme la mort d’au moins un sujet britannique en Ukraine. Un autre est porté disparu. On sait que le nom du militant tué était Scott Sibley. Selon
les rumeurs, il s’agissait d’un militaire britannique à la retraite qui, soit par ennui, soit dans le cadre d’un contrat, a décidé de faire un « safari russe ». Le safari n’a pas
marché.
Deux mercenaires américains ont également été gravement blessés à Orekhovo, l’un d’eux semblant être aveuglé à vie par l’artillerie russe. Vous pouvez lire la
description dans la vidéo ci-dessous pour plus de détails :
Maintenant, la chose la plus importante à comprendre est que toutes ces escalades se produisent pour une seule raison, qui est : La Russie est en train d’anéantir
complètement les forces armées ukrainiennes dans le Donbass. Pour les FAUs, les choses se passent de manière encore plus horrible que ce que beaucoup avaient imaginé. Voici quelques nouvelles
vidéos, rien que pour les deux derniers jours, qui montrent non seulement des centaines de pertes en tués et blessés, mais aussi de nouvelles redditions massives.
Ces pertes sont insoutenables. Les FAUs se font écrasées et oblitérées alors que la grande offensive russe tant attendue n’a même pas encore commencé. La situation
s’aggrave à tel point que même les sources pro-occidentales les plus infâmes deviennent extrêmement inquiètes. Jihad Julian est le principal d’entre eux.
La guerre : l’Ukraine a connu un revers ces derniers jours. Un haut responsable ukrainien a annoncé hier que les troupes russes avaient pris une partie de la
région de Kharkov. Hier, la Russie a annoncé qu’elle avait capturé la totalité de la région de Kherson. Aucune avancée ukrainienne. Pas bon.
Et un autre :
La Russie augmente le rythme de l’offensive en Ukraine dans toutes les directions, – Président du ministère ukrainien de la Défense Oleksandr Motuzyanyk.
Apparemment, même les forces armées ukrainiennes sont fatiguées des mensonges lénifiants d’Arestovich.
Non seulement les avancées russes ont brisé les défenses ukrainiennes, mais les frappes russes ont continué d’augmenter contre de nombreux objets d’infrastructure
:
Selon des informations fiables reçues au sud-ouest de Kharkov, le quartier général du TRO/Azov a été détruit. Il y a des morts et des blessés.
Il y a des photos du QG détruit, il semble qu’il pourrait y avoir beaucoup de morts. D’autres nœuds ferroviaires critiques à l’ouest de Kiev ont été touchés.
L’Ukraine poursuit bien sûr son escalade dans la guerre asymétrique/terroriste, en frappant divers sites sur le territoire russe. Il n’y a toujours aucune certitude
quant à la manière dont ils s’y prennent, à l’exception d’indices comme le fait que plusieurs « saboteurs » ont été arrêtés hier en Russie par
le FSB, alors qu’ils travaillaient pour le SBU ukrainien. L’un d’entre eux se trouvait en Crimée, possédait des explosifs et prévoyait de faire exploser un centre commercial à Simferopol.
Il est compréhensible que de nombreux Russes en aient assez, et certains pensent que la Russie pourrait finir par désigner l’Ukraine comme un État terroriste, ce
qui pourrait ouvrir la voie à une éventuelle déclaration de guerre officielle et à une mobilisation, si nécessaire.
@SamRamani2- 49m
La Russie va probablement reconnaître officiellement l’Ukraine comme un État terroriste. Les tentatives d’assassinat de personnalités des médias d’État russes,
que le FSB lie au SBU ukrainien, et les attentats dans la région séparatiste de Transnistrie en Moldavie sont les prétextes de cette démarche.
Margarita Semonyan, directrice de RT/Sputnik, a ajouté sa voix au mélange. Les critiques occidentaux et certains « maximalistes » pro-russes pensent qu’elle
travaille lentement le public russe pour qu’il accepte un jour l’utilisation du nucléaire :
Explosions et sirènes de défense aérienne à Belgorod. Les Anglo-Saxons proposent publiquement à l’Ukraine de transférer les hostilités sur le territoire de la
Russie. Et lui fournissent les moyens de mettre en œuvre ce plan. Quel choix nous donnez-vous, bande d’idiots ? La destruction complète de ce qui reste de l’Ukraine ? Une frappe
nucléaire ?
Le Mi-6 ont transmis des renseignements au bureau du président de l’Ukraine et à l’état-major des forces armées ukrainiennes selon lesquels la Russie prépare
des frappes contre les centres de décision en Ukraine. Il est recommandé de ne pas utiliser les postes de commandement du ministère de la Défense, dont les coordonnées sont connues des
services spéciaux russes.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, des missiles ont frappé Kiev, mais jusqu’à présent, il semble qu’ils aient visé l’usine militaire Artyom et les aérodromes à
proximité, et non les centres de décision, mais nous verrons bien. Les dirigeants ne sont probablement pas inquiets de toute façon, il y a des rapports qui disent que :
La femme et les enfants de Zelensky ont déjà reçu la citoyenneté britannique. Allez, il l’a lui-même reçue, même si cela devrait être contraire à la
constitution de l’Ukraine. Mais les parents du clown sanglant ont refusé l’allégeance. Eh bien, au moins quelqu’un dans cette famille a une conscience.
Par ailleurs, sur décision du gouvernement britannique, la citoyenneté a été accordée au chef du bureau du président de l’Ukraine, Andriy Yermak, et aux membres
de sa famille, ainsi qu’au conseiller de Zelensky, Mikhail Podolyak, et aux membres de sa famille. Un certain nombre d’employés de l’état-major général de l’Ukraine et du SBU sont en cours de
réception.
Les élites ukrainiennes se sont préparé un aérodrome de rechange, mais la majorité des Ukrainiens vont rester dans la merde.
L’implication est que toute l’élite ukrainienne est déjà en train de recevoir la citoyenneté britannique et est prête à travailler depuis l’étranger dans leur
nouvelle maison bientôt. L’un des nouveaux drones suicide polonais Warmate a déjà été abattu par la Russie.
De grandes quantités de cargaisons d’armes occidentales ont été détruites. Et de nombreux nouveaux TB2 de la nouvelle fournée turque ont déjà été abattus.
Il y a des photos d’au moins 3 Bayraktar TB2 distincts abattus depuis hier en ligne. Deux d’entre eux, je crois, étaient sur ou près de la frontière russe vers
Kursk. Maintenant, en ce qui concerne les offensives qui génèrent ces pertes massives affichées ci-dessus. Les troupes russes seraient en train de prendre d’assaut Lyman,
sur le front nord, et auraient capturé plusieurs petites villes au nord-ouest de cette ville, comme Kymky et Oleksandrivka. Certains rapports indiquent même que des unités d’éclaireurs avancés
ont déjà atteint la périphérie de Slavyansk en traversant la forêt, bien que cela ne signifie pas grand-chose puisqu’ils ne sont pas encore prêts à lancer l’assaut. Cependant, les habitants de
Slavyansk entendent déjà de lourds bombardements et des explosions au loin, à mesure que l’avancée russe se rapproche.
Sur l’axe d’Izyum, la Russie aurait entièrement dégagé Zavody et serait en train d’attaquer la ville fortifiée de Velyka Komyshuvakha, tandis qu’à l’extrémité sud,
elle pousserait toujours sur Pashkove, au-delà de Kurul’ka.
De nombreux habitants de Slavyansk confirment l’information selon laquelle les forces armées ukrainiennes ont miné le pont Kupechesky dans la ville. Les
« défenseurs » ukrainiens se préparent à utiliser à Slavyansk le scénario de Marioupol.
Comme on peut le voir, il mène à la ville par l’extrémité orientale et semble anticiper un repli et l’abandon de l’entrée orientale. Il y a des progrès à Popasna et
ailleurs aussi, mais nous les garderons pour la prochaine fois.
Pour l’instant, nous allons nous tourner vers le dernier secteur de Marioupol, qui est aussi le plus important, car il y a eu d’importantes mises à jour. Tout
d’abord, le commandant en second d’Azov, Kalina, et le commandant de la 36e brigade, Volyna, ont publié de nouvelles vidéos dans lesquelles ils implorent l’aide occidentale.
La dernière fois, nous avons noté comment diverses forces travaillaient à localiser les repaires et les cachettes secrètes d’Azov. Aujourd’hui, elles y sont enfin
parvenues.
Nous avons réalisé un diagramme complet des bunkers d’Azovstal et de leurs connexions entre eux. Au-dessus se trouve le numéro de la structure défensive, en
dessous les coordonnées exactes.
Vert – transitions entre les structures de protection (pose de 18 à 45 mètres) Le siège principal d’Azov se trouve dans la structure de protection n° 18182, un
abri anti-bombe pour le laboratoire chimique central de l’usine, pour 300 personnes. Les civils sont en partie situés dans les parties n° 18207 et 18170.
Ce rapport affirme que les négociateurs sont arrivés :
Des négociateurs #AZOVSTAL-#Ukraine|ian ( !) sont arrivés dans la colonie de #Bezymennoye près de #Mariupol dans le but de convaincre #Azov (régiment #Ukrainian
#NationalGuard) de libérer les civils qu’ils détiennent à Azovstal. On dirait qu’Azov commence à énerver tout le monde maintenant. #Guerre en Ukraine
Il a été signalé la dernière fois qu’il y avait des frictions entre Azov et les dirigeants de Kiev. Ils ont demandé à être envoyés dans un « pays tiers », de préférence en Turquie, et j’ai
mentionné comment, par le passé, Kiev a même bombardé le régiment d’Azov il y a environ un mois.
Alexander Sladkov a déclaré il y a deux jours que le régiment Azov n’avait plus que neuf jours de nourriture. Dans son nouveau rapport, il est dit :
Les militants ont utilisé le bâtiment de la station sanitaire et épidémiologique. Le 3ème étage est terminé.
CARACTÉRISTIQUES DE DÉFENSE DE « AZOVSTAL ». ILS ONT BEAUCOUP D’EAU, AU LIEU DE POÊLES ILS UTILISENT DES BARILS AVEC DE L’ANTISEPTIQUE, ILS NE FONT PAS DE
FUMÉE. »
Les nôtres, en avançant, ont trouvé un énorme entrepôt d’eau à l’usine. Les militants n’ont même pas commencé à l’évacuer – ils ont une mer d’eau. Ils disent qu’il
reste 9 jours de nourriture.
Et selon Maxim Fomkin alias Vladlen Tatarsky, un éminent soldat/blogueur de la RPD, l’Azovstal sera pris d’ici le 30 avril.
Voici le rapport de Sladkov montrant que toute la section nord d’Azovstal a été nettoyée :
En bref, il semble qu’ils ne soient qu’à quelques bâtiments de l’endroit où les dirigeants d’Azov se terrent, ce qui signifie que les choses vont bientôt se
précipiter d’une manière ou d’une autre.
Pendant ce temps, la Russie continue de déplacer ses troupes, comme l’indique un rapport occidental :
NOUVELLE : La Russie déplace un nombre « significatif » de troupes hors de la ville ukrainienne assiégée de Marioupol vers le nord et le nord-ouest :
un haut responsable de la défense américaine. La Russie continue de frapper Marioupol avec des frappes aériennes. Il y avait environ une douzaine de bataillons tactiques dans la ville.
Enfin, voici l’une des nombreuses avancées qui aident les forces russes dans la capture finale d’Azovstal :
Un système de radar tactique russe, le Fara-VR, qui détecte les troupes et les véhicules, à travers les murs et à distance, et qui peut relayer cette information
aux pilotes de tanks et aux unités de troupes pour une destruction immédiate par le feu des ennemis. Il s’agit d’un équipement très impressionnant qui a été utilisé par les Spetsnaz en Syrie,
mais qui n’avait pas fait l’objet d’une attention aussi soutenue jusqu’à présent.
Nightvision
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
La carte moldave dans la manche de l’Oncle Sam
par Erwan
Castel - Le 27/04/2022.
Aucun type de conflit n’est cloisonné, surtout dans le jeu des alliances qui tissent la géopolitique et l’économie internationales et j’ai rappelé dans
l’article précédent la cinétique de la guerre qui peuvent assez logiquement évoluer d’un conflit local à un conflit régional puis à un conflit mondial, avec une série de lignes rouges
militaires au delà desquelles il est quasi impossible de revenir en arrière avant l’acquisition d’une victoire militaire négociable.
Et c’est exactement ce qui est observable actuellement dans le Donbass.
1- Risque d’une extension mondiale du
conflit
Tout d’abord l’évolution géopolitique d’un conflit d’une dimension territoriale à une autre ne se fait pas brutalement, mais est précédée, annoncée par des
indices, des événements et des engagements progressifs l’organisant.
• Ainsi dans le cas du conflit local du Donbass qui durait depuis 8 ans, la doxa russophobe de plus en plus agressive de Kiev, les violations permanentes
des accords de paix (Minsk 2) par les forces ukrainiennes, les concentrations pléthoriques de leurs unités d’assaut sur la ligne de front, tout cela encouragé passivement ou activement
par l’OTAN ne pouvait que déboucher à terme sur un conflit régional russo-ukrainien.
• De même, alors qu’il n’est sorti de sa chrysalide locale que depuis 2 mois, ce conflit russo-ukrainien, porte déjà en lui les germes d’une potentielle
mutation mondiale, et toujours cultivés par un bellicisme occidental, dont on peut se demander si l’OTAN n’est pas effectivement « en état de mort cérébrale », mais pour
n’être finalement que mieux asservi et instrumentalisé par l’impérialisme étasunien.
Alors que l’OTAN et ses alliés jettent de l’huile sur le feu en déversant en Ukraine des aides militaires de plus en plus importantes en quantité et qualité
jusqu’à exacerber le conflit et même menacer, via leurs auxiliaires ukrainiens, le territoire de la Russie on peut observer que l’onde de choc du séisme ukrainien commence à
réveiller ici et là des conflits asymétriques et périphériques à cette tectonique Est-Ouest réveillée : nouveaux accrochages dans le Haut Karabakh entre l’Arménie et
l’Azerbaïdjan, tension en Géorgie, des territoires où se trouvent des républiques sécessionistes pro-russes dont les guerres sont juste endormies.
Encore plus grave que ses aides militaires logistiques à l’Ukraine, l’engagement progressivement offensif des ressources de renseignement stratégiques
de l’OTAN risque de mettre le feu aux poudres. Depuis 2014, les USA observent le Donbass et les régions frontalière russes, avec un déploiement de drones stratégiques et avions de
recherche électronique de plus en plus important (plusieurs unités quotidiennes). Rapidement les informations collectées ont été transmis aux forces ukrainiennes, mais depuis l’extension
du conflit, les missions de renseignement de l’OTAN appuient en temps réel les actions offensives des forces ukrainiennes comme par exemple lors de l’attaque réussie contre le croiseur
Moskva le 13 avril dernier au large d’Odessa.
Sur le plan militaire, même s’il n’est pas armé, l’engagement direct de l’OTAN dans le conflit russo-ukrainien, avec ses satellites, ses drones, ses avions
et probablement aussi ses unités de recherche humaine terrestres a déjà commencé.
Il faut maintenant aux occidentaux un déclencheur pour pouvoir internationaliser le conflit, et toujours, officiellement, sans en porter le chapeau :
2- Alerte en Transnistrie
!
Ces derniers jours, une série d’attaques terroristes a frappé la République moldave de Pridnestrovie (PMR), plus connue en Occident sous le nom de
Transnistrie. Cette république séparatiste pro-russe qui apparait dès la fin de l’URSS, il y a 30 ans, représente une longue et étroite région coincée entre la Moldavie et l’Ukraine et
dans laquelle est déployé un groupe tactique russe d’environ 1500 hommes.
• Le 25 avril, le bâtiment du ministère de la Sécurité nationale a subi des tirs de lance-roquettes antichar dans la capitale Tiraspol. Un autre attaque a
été effectuée contre la caserne d’une unité militaire dans le village de Parkany.
• Le 26 avril, 2 nouvelles explosions ont secoué un relais de radio-diffusion dans le village de Mayak le 26 avril, détruisant les deux plus grandes
antennes de la république, lesquelles qui transmettaient les stations de radio russes.
• Dans la nuit du 26 au 27 avril, plusieurs drones venant de l’Ukraine ont été aperçus dans le ciel de Transnistrie au-dessus du village de Kolbasna, dans
la région de Rybnitsa.
Selon les premières informations, il n’y aurait pas eu de victime mais dans le contexte actuel du conflit russo-ukrainien, ces attentats ont immédiatement
eu une répercussion régionale aggravée : la Transnistrie est passée en alerte rouge antiterroriste, tandis que la Moldavie, tout en appelant au calme, a déclaré qu’elle n’écartait pas une
option militaire pour résoudre ce vieux conflit avec la Transnistrie dont pourtant les combats ont cessé dès 1992.
Le 27 avril, Vitaly Ignatiev, le ministre des Affaires étrangères de la RMP (Transnisstrie) déclarait que les auteurs des attentats avaient été repérés par
des caméras de surveillance et plus tard observés s’exfiltrant vers le territoire ukrainien.
Quelques heures plus tard d’autres attaques confirmaient ses dires :
• Le 27 avril, à 08h45, un groupe de sabotage ukrainiens a été repéré s’infiltrant en direction du village pridnestrovien de Kolbasna. Des échanges de tirs
ont eu lieu avec les forces de sécurité locales.
À noter que dans ce dernier secteur, qui n’est qu’à 2 kilomètres de la frontière ukrainienne se trouve un dépôt de munitions datant de l’époque soviétique
et contenant au minimum, estimé par les autorités moldaves voisines, 20 000 tommes de stocks en provenance du pays mais aussi de la RDA au moment de la réunification allemande.
Il semble donc bien que les « incidents » de Transnistrie ne soient pas des faits divers mais bien des actions planifiées par les forces
ukrainiennes.
3- À qui profite le réveil du volcan
moldave ?
Les incidents en Transnistrie sont très graves car ils sont une caisse de résonnance au conflit russo-ukrainien et que surtout cette République pro-russe à
l’Ouest de l’Ukraine, malgré ses dimensions minuscules (4163 km2) est au coeur une importance stratégique majeure :
D’abord, c’est une zone tampon entre la Moldavie et l’Ukraine pro-atlantistes qui contrôle la grande majorité des communications terrestres entre la
Roumanie (donc l’OTAN) via la Moldavie et l’Ukraine, dont la région stratégique d’Odessa, ciblée par les opérations militaires russes, à seulement une cinquantaine de kilomètres de ses
frontières. Les forces russes ont commencé cette semaine à détruire les rares routes et voies ferrées entre Moldavie et Ukraine au Sud de la Transnistrie fermant ainsi l’approvisionnement
direct vers Odessa.
Ensuite, le contexte géopolitique local est particulièrement propice pour ouvrir un second front contre la Russie, car ni l’Ukraine, ni la Moldavie ne sont
officiellement membres de l’OTAN, donc d’une part cette dernière ne serait pas impliquée juridiquement dans cette extension du conflit et d’autre part la propagande occidentale tout comme
pour le conflit du Donbass, commencerait son narratif à partir de la réaction à ce type de provocations terroristes pour, « comme d’habitude » faire porter la
responsabilité de la guerre par Moscou.
Pour quel scénario ?
Si l’intérêt pour les ukro-atlantistes d’ouvrir un second front en s’emparant du verrou transnistrien est évident, en revanche les forces moldaves ne
sont pas suffisantes pour y parvenir, même avec l’aide des forces ukrainiennes qui serait forcément réduite du fait de leur priorité donné au front de Nikolaïev et la défense du littoral
d’Odessa.
Aujourd’hui, du côté de la Transnistrie il y a environ 1500 soldats russes et 7500 soldats transnistriens (plus un force de réserve). Du côté de la Moldavie
il y a 5200 hommes et du côté de la Roumanie 70 000 hommes. Mais ce sont certainement les forces polonaises, mieux équipées et entrainées et surtout les plus motivées pour un engagement
contre les russes qui seraient en pointe dans des opérations militaires contre Tiraspol.
Donc, on pourrait sans peine imaginer l’engagement d’un corps de bataille polono-romano-moldave qui à la demande du gouvernement de Chisinau interviendrait
pour « pacifier » une situation chaotique en Transnisstrie et en coordination avec des attaques menées à l’Est par des forces spéciales et de l’artillerie ukrainiennes par
exemple.
Cette situation chaotique, on vient d’en avoir un aperçu avec ces attentats provoquant une mise en alerte de la Transnistrie (jusqu’à annuler les prochaines
cérémonies du 9 mai 1945), une convocation du Conseil de sécurité en Moldavie et un départ précipité d’une partie de la population vers la Roumanie ou l’Ukraine, sera certainement
provoqué par des forces spéciales ukrainiennes jusqu’à ce que la Transnistrie demande l’assistance de la Russie et la Moldavie celle de l’OTAN !
La menace de voir la guerre
russo-ukrainienne arriver chez elles a jeté de
nombreuses familles de Transnistrie sur les chemins
de l’exode.
Pour quels intérêts ?
Pour la Moldavie, politiquement comme militairement un nouveau conflit n’a aucun intérêt, même si le problème de la Transnistrie y est souvent dénoncé comme
un obstacle à l’intégration de Chisinau dans l’Union européenne. Commentant le regain de tension actuel, la présidente moldave, tout en convoquant son conseil ce sécurité national, a
répété que « la question de la
Transnistrie ne peut être résolue que par des moyens politiques ». Mais sérieusement quel poix peut avoir la voix de Maia Sandu dans le concert belliciste des
nations occidentales ? Tout au plus elle ne pourra que mettre ses soldats en seconde ligne et laisser les brigades polonaises et roumaines avancer vers la Transnistrie.
En revanche pour les ukro-atlantistes, imposer à la Russie un deuxième front, à la fois politique et militaire leur permettra de reprendre l’initiative
militaire et d’obliger l’état-major russe à abattre plus de cartes sur la carte. et de reprendre dans ce secteur une stratégie axée sur la vitesse et très coûteuse en hommes et matériels
mais aussi en dommages collatéraux civils (car il leur faudra coûte que coûte s’emparer de Nikolaïev). Et lorsque les unités russes arriveront à Tiraspol elles devront se renforcer
considérablement car leur corridor terrestre subira probablement des contre attaques ukrainiennes localisées (mau minimum des bombardements) venant d’Odessa au Sud, de Voznessensk au Nord
sans compter potentiellement un contact avec les unités polono-roumaines appelées en renforts.
Pour quelles conséquences
?
Militairement, si un tel scénario devait se produire, il obligerait la Russie à porter des efforts prioritaires dans ce secteur pour réaliser le plus
rapidement possible une jonction territoriale avec la Transnistrie et donc de renforcer considérablement ses effectifs qui sur le front de Kherson ne dépassent pas aujourd’hui 30 000
hommes. Ces efforts russes se ferait soit au détriment du front du Donbass, soit en puisant dans les forces de réserves de l’état-major… soit les deux.
Géopolitiquement, cela ouvrirait une internationalisation radicale du conflit, mais sans toutefois y engager l’assistance de défense automatique des pays de
l’OTAN, puisque ce front se déroulerait territorialement hors de l’Alliance et sous la seule responsabilité juridique des États y participant.
Et pour conclure ce paragraphe voici le commentaire en date du 27 avril de Arestovich, le conseiller du président ukrainien Zelensky au sujet de la
situation en Transnistrie :
« La Moldavie devrait se tourner
vers l’Ukraine et la Roumanie pour obtenir de l’aide en raison de l’aggravation en Transnistrie. Si la Moldavie se tourne vers l’Ukraine, alors nous pourrons prendre le contrôle de la
Transnistrie. Les forces armées ukrainiennes ont suffisamment de forces pour cela »,
Cela confirme bien à qui profite le crime !
4- Et comme par
hasard…
Primo, depuis le début du mois d’avril d’importants Groupes Tactiques InterArmes polonais se sont déployer en Roumanie afin de mener des
manœuvres d’entrainement conjointes avec les forces roumaines mais aussi des exercices…. sur le territoire de la Moldavie ! Les forces polonaises déjà déjà arrivées sont estimées à
8000 hommes.
Secundo, le 24 avril, veille des attentats, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken et le chef du Pentagone Lloyd Austin étaient en visite à Kiev,
pour étudier entre autres points les moyens d’imposer aux forces russes une extension de leur ligne de contact dans des opérations non préparées dispersant leurs forces militaires.
En conclusion
Quoiqu’il en soit, si un tel scénario devait se produire, avec ou sans affrontement entre les russes et les polono-romano-moldaves, il constituerait par son
empiétement sur le territoire moldave le franchissement radical de la ligne rouge séparant les dimensions régionale et mondiale du conflit et qui est déjà piétinée par les aides
militaires occidentales. Et c’est exactement ce que semblent vouloir les faucons de Washington venus à Kiev ce 24 avril 2022.
Et il n’est pas fantaisiste de penser que d’autres feux pourraient être allumés dans la zone d’influence russe comme par exemple en Asie centrale, ou dans
le Caucase…
Aujourd’hui, nous commençons par les nouvelles les plus importantes.
L’Ukraine continue d’intensifier ses provocations dans le sens asymétrique/guérilla/insurrectionnel comme nous l’avons souligné dans les sitreps précédents. La dernière fois qu’un dépôt de
pétrole a été touché dans le district de Belgorod, il a été rapporté que la Russie a déplacé un nouveau système S-400 près de la frontière de Kharkov. L’Ukraine a donc déplacé sa tactique plus au
nord, hors de portée, et nous voyons des sabotages de toutes sortes se produire à la frontière russe, à 250-300 km au nord-ouest de Kharkov.
Non seulement des réservoirs de pétrole ont été touchés à Bryansk (aucune preuve d’une attaque aérienne cette fois, mais un sabotage au sol est possible), mais aussi divers bombardements de
villages et des tentatives de sabotage des systèmes ferroviaires russes, puisque des explosifs ont été trouvés :
Un nouvel avion-cargo turc a également atterri en Pologne hier, transportant probablement un nouveau lot de TB2. Plus de 40 ont déjà été abattus.
L’Ukraine est en train de remuer les choses en Transnistrie. De multiples attaques de sabotage ont eu lieu, dont une sur une installation militaire, détruisant deux tours de radio et en
endommageant d’autres.
Il y a beaucoup de discussions et de rumeurs comme celle-ci : « Maintenant, les comptes Télégram de Transnistrie affirment que
des militaires ukrainiens se sont massés à leur frontière : « Selon les abonnés. A la frontière avec la Transnistrie, une grande concentration de troupes ukrainiennes a été remarquée, en
particulier des chars et autres véhicules blindés ».
Et une grande partie de cette rumeur pourrait être écartée s’il n’y avait pas les attaques suspectes qui se produisent maintenant soudainement sur les terres de la Transnistrie, et les
déclarations suivantes d’un éminent journaliste ukrainien et depuis l’année dernière ex-conseiller du chef du ministère ukrainien de la Défense, qui aurait déclaré aujourd’hui :
« L’Ukraine a le droit légal
de démilitariser les installations militaires des troupes russes qui nous menacent », a écrit sur les réseaux sociaux le rédacteur en chef de l’odieuse
publication Censor, maintenant conseiller du
ministère ukrainien de la Défense, Yuriy Butusov.
Selon lui, cela permettrait de capturer des prisonniers russes à échanger, « d’éliminer la menace d’une percée des
troupes russes », de saisir d’importants arsenaux de munitions, de libérer deux brigades ukrainiennes qui sont stationnées à la frontière entre l’Ukraine et la Moldavie.
« Il ne reste qu’une seule
chance de sauver Marioupol, en frappant la Transnistrie » – Conseiller du ministre de la Défense de l’Ukraine.
(La Russie, soit dit en passant, compte plus de 4000 prisonniers militaires ukrainiens, dont 300 officiers. Plus de prisonniers de guerre ont été faits dans la seule aciérie d’Illych que tous les
prisonniers russes et du Donbass réunis aux mains des Ukrainiens).
Donc, non seulement il lance cette idée comme un moyen de saisir de grands arsenaux de munitions, comme nous l’avons déjà souligné plus haut, mais aussi comme un dernier coup pour sauver
Marioupol en saisissant suffisamment de prisonniers russes qui pourraient être utilisés comme levier dans un échange. Il est intéressant de noter que ce commentaire coïncide avec les demandes
d’hier d’Arestovych/Kiev pour :
qu’il y ait une négociation avec la
Russie directement au pied des murs de l’usine Azovstal et
que les prisonniers de guerre russes
soient échangés contre tous les militants d’Azov et les marines de la 36ème Brigade actuellement piégés dans l’usine.
Le problème avec cette demande est que l’Ukraine est loin d’avoir le nombre de prisonniers de guerre qui correspondrait au nombre de militants restants à Azovstal. L’Ukraine prétend avoir environ
500 prisonniers de guerre au total pour la Russie/DPR/LPR, et ce chiffre est probablement largement gonflé, du double ou plus. D’autre part, selon certains rapports, il reste plus de 2000
militants piégés dans l’Azovstal. Apparemment, certains à Kiev imaginent que la capture de soldats de la paix russes en Transnistrie pourrait égaliser ces échanges et permettre l’échange des
Azovites piégés.
« L’#Ukraine et la #Roumanie prévoient une agression
conjointe contre la #Transnistrie (République moldave de Pridnestrovie) fin avril-début mai. Des militaires roumains déguisés en militaires moldaves s’entraînent dans des camps en Roumanie et
arrivent en #Moldavie en grand nombre. » Détails : httpss://t.me/ZradaXXII/1959
Selon la rumeur, un « grand nombre de soldats et
d’officiers roumains » ont été déployés en Moldavie sous des uniformes moldaves, y compris des officiers et des commandants remplacés par des homologues roumains.
L’objectif semble être un énorme site de stockage militaire à Kolbasnaya, dont on dit de façon hyperbolique qu’il contient suffisamment d’obus d’artillerie pour une guerre de 10 ans. Il est
compréhensible que l’Ukraine ait hâte d’acquérir ces munitions, car elle en manque cruellement. Des « rumeurs » indiquent qu’une attaque sur Tiraspol
est déjà prévue pour la fin avril ou le début mai.
Cette information est troublante car elle s’ajoute à d’autres rapports faisant état de préparatifs clandestins en provenance de Pologne et d’autres pays.
Voici un rapport datant de l’époque de l’attaque du Moskva :
Il y a deux jours : Le service de surveillance secret de l’OTAN a commencé à travailler à Odessa et à suivre les navires de la marine russe. C’est ce que rapporte RIA Novosti en se référant à
une source des forces de l’ordre russes et à son informateur ukrainien.
Selon l’interlocuteur de l’agence, le groupe de surveillance de l’OTAN opère dans l’une des banlieues d’Odessa. Les agents sont équipés d’un matériel qui permet de déterminer les coordonnées
exactes de tout navire se trouvant en mer Noire dans un rayon de 200 kilomètres.
Les principaux spécialistes sont des employés de la société roumaine PMC Nordstarsupport Group.
L’interlocuteur a également noté que les tâches du groupe sont d’empêcher le débarquement de troupes russes dans la région d’Odessa et de déterminer l’emplacement des navires russes pour les
cibler avec des missiles anti-navires ukrainiens « Neptune ».
Et un rapport dit que : « Des sources françaises
rapportent que des militaires du 13e régiment de dragons parachutistes, régiment faisant partie des forces d’opérations spéciales, ont été
déployés en Ukraine. Le groupe comprend des instructeurs sur l’utilisation des systèmes antichars MILAN et des lance-grenades AT-4″.
Quant à la Pologne, on entend cette rumeur :
« La Pologne prépare secrètement une « campagne de libération »
contre l’Ukraine. À cette fin, un ensemble de mesures est en cours d’exécution – la fourniture d’armes, d’équipements et de mercenaires à travers la frontière polono-ukrainienne. Plusieurs
formations de l’armée polonaise, la 18e division de fusiliers motorisés et la 6e brigade aéroportée, se préparent à une « mission de maintien de la
paix« .
L’armée polonaise a intensifié au maximum les mesures visant à préparer les unités à l’état de guerre. Le recrutement des « volontaires » s’effectue
par le biais des sites Internet du ministère de la Défense de Pologne. »
Maintenant, beaucoup de ces éléments sont très spéculatifs, mais ils s’ajoutent à un concert croissant de preuves concernant les puissances occidentales / l’implication croissante de l’OTAN dans
le flanc ouest de l’Ukraine. En fait, certaines de ces informations datent d’il y a quelques jours et je les avais mises de côté en raison de leur nature spéculative, mais en raison des attaques
concrètes d’aujourd’hui en Transnistrie, ces choses commencent à sembler de plus en plus réelles.
Bien que certaines de ces attaques puissent avoir pour but de libérer des militants d’Azov, il s’agit en grande partie d’une escalade visant à contrecarrer la destruction prochaine par la Russie
du groupement militaire ukrainien dans le Donbass. De plus en plus de rapports en provenance du Donbass montrent à quel point la situation de l’Ukraine commence à se détériorer. Non seulement il
y a des dizaines de redditions quotidiennes sur tous les fronts, mais il y a aussi des pertes énormes chaque jour et de plus en plus de militaires sont identifiés comme des réservistes envoyés de
l’extrême ouest, avec peu d’entraînement.
Voici un rapport
#UKRAINE-Dans le cadre de la préparation de l’offensive de la #Russie et en raison d’un grave manque de personnel et d’un moral bas parmi les militaires, l’état-major de l’#UA prépare les
brigades de défense territoriale suivantes pour un transfert immédiat au #Donbass : -101e #Uzhgorod -102e #IvanoFrankovsk -103e #Rovno ½
Ce sont des défenseurs du territoire peu entraînés qui se présentent maintenant sur le front de l’Est. Et à en juger par les récentes redditions, ils en ont l’air. Beaucoup d’entre eux sont vieux
et hagards. Dernier sitrep : environ 20 se sont rendus près de Donetsk, aujourd’hui nous avons un autre lot de ~80 capturés à Yampil sur le front nord.
Et les KIAs provenant
des nouvelles poussées sont plus nombreux que jamais. Je me suis abstenu par le passé d’en poster trop, mais la récente recrudescence de la propagande ukrainienne/occidentale sur
la « victoire » de l’Ukraine
m’oblige à la compenser en montrant la dure réalité de ce qui se passe sur le terrain :
Avertissement graphique (18+). Ce sont les types de pertes massives que les FAUs ont subit rien qu’au cours des deux derniers jours :
Et pour ceux qui continuent à parler de la campagne fantôme des FAUs à Kherson. Voici ce qui s’est réellement passé à Kherson hier, la Russie a pris d’assaut les positions des FAUs à
Oleksandrivka avec des pertes énormes du côté ukrainien. Destruction complète de leurs positions :
Les lignes d’approvisionnement occidentales en Ukraine ont été détruites – Russie
On pense qu’il s’agit de la dernière phase d’assouplissement avant le début d’une offensive plus puissante dans le Donbass. Les armes occidentales auront désormais beaucoup plus de mal à
atteindre la ligne de front, en particulier les armes lourdes telles que les chars et l’artillerie, qui devraient bientôt être fournies à l’Ukraine. Ces armes nécessitent des chemins de fer pour
atteindre la ligne de front.
Et à propos des armes lourdes destinées à l’Ukraine, il est important de noter que de nombreux pays sont en train de dresser une liste fantaisiste d’armes lourdes « haut de gamme » à fournir. Des T-72 et des M-84
de Pologne et de Slovénie, des Marders, des Léopards et des PzH2000 d’Allemagne, des Howitzers Cesar de France, des véhicules Mastiffs, Wolfhound et Husky du Royaume-Uni, des systèmes
d’artillerie Archer de Suède, des Humvees, des M113 APC des États-Unis et des M777 du Canada, et ainsi de suite.
Pour toute personne versée dans les questions militaires, c’est absolument ridicule. Il n’y a aucune chance que l’Ukraine soit en mesure d’utiliser ces équipements de manière productive avant
longtemps. Tout d’abord, la grande majorité de ce matériel n’atteindra jamais les lignes de front et sera détruit en cours de route. Mais juste pour se faire l’avocat du diable, même s’il devait
effectivement atteindre les lignes de front, tout analyste militaire digne de ce nom sait qu’il est extrêmement préjudiciable d’utiliser de nombreux systèmes non interopérables sur les lignes de
front en raison du cauchemar complet que cela crée en termes de manque de pièces et de capacité à entretenir ou réparer correctement cet équipement.
En fait, au début de l’Opération spéciale, la Russie a été fortement critiquée par certains blogs militaires parce qu’elle utilise simultanément un grand nombre de variantes différentes de chaque
système, ce qui crée des problèmes de maintenance et de logistique, par exemple des T-72, T-72a, T-72b, T-72b3, T-72b3m, etc, etc. Mais bien sûr, la Russie dispose de l’infrastructure militaire
nécessaire pour faire face à ce problème, ce qui n’est pas le cas de l’Ukraine.
Dans un précédent Sitrep, j’avais déjà signalé que l’Ukraine n’est même plus en mesure de réparer ses chars et qu’ils doivent être expédiés en République tchèque, qui se chargera désormais de la
sous-traitance des réparations, car la Russie a détruit l’infrastructure de maintenance des FAUs. La guerre est une question de logistique, et ce gigantesque fouillis de Frankenstein composé de
douzaines de systèmes différents utilisant tous différents types de munitions et de pièces qui ne peuvent être fournies de manière adéquate sur les lignes de front est une véritable farce. Cela
ne fonctionnera jamais et s’enlisera rapidement dans un fouillis insoluble d’équipements rapidement abandonnés.
En bref, tout cet équipement n’est pas très inquiétant car les problèmes logistiques qu’il crée sont tout simplement insurmontables à long terme, même s’il parvient à atteindre les lignes de
front en premier lieu. [Par contre cela fait le
bonheur des industries de l’armement, sans oublier que ces armes sont payés par les contribuables européens, l’Ukraine n’en ayant pas les moyens, NdT] Je
m’inquiéterais davantage de l’approvisionnement en munitions soviétiques pour les systèmes d’artillerie que l’Ukraine utilise encore.
Il y a des signes de désespoir de la part des commandants ukrainiens à cet égard :
« Le lieutenant Ivan Skuratovsky, qui sert dans la 25e brigade aéroportée d’Ukraine : « la situation est très mauvaise, [les Russes] détruisent tout simplement tout avec
l’artillerie, en bombardant jour et nuit ».
« Les lance-grenades sont bien, mais contre les frappes aériennes et l’artillerie lourde, nous ne pourrons pas tenir longtemps ». Les troupes ukrainiennes m’ont dit qu’elles avaient
besoin d’une aide militaire occidentale, en particulier de drones et d’artillerie, dès que possible. Ils craignent de finir comme ceux de Marioupol s’ils ne l’obtiennent pas. »
Sur les lignes de front, Izyum continue d’être renforcée par la 1ère armée de chars et des éléments de la 20ème armée d’armes combinées des gardes.
Quelques avancées ont été constatées. Le flanc ouest d’Izyum est en train d’être sécurisé :
Et puisque les prisonniers mentionnés ont été faits à Yampil, cette ville est susceptible de tomber dans un avenir proche, ouvrant la voie à Lyman.
Notez que Zavody, à l’extrémité ouest d’Izyum, est toujours contestée mais les forces russes l’attaquent activement en ce moment même. Et au sud de Kurul’ka (le saillant au sud d’Izyum), des
unités d’éclaireurs russes avancent et ont attaqué autour de Pashkove, qui est seulement à quelques kilomètres d’une voie ferrée très importante qui passe par Barvinkove. Cette voie ferrée
approvisionne Slavyansk depuis l’ouest et que la Russie ait frappé ses jonctions avec des frappes ou non, l’objectif ici est clairement d’avancer vers le sud de quelques kilomètres
supplémentaires et de capturer la voie ferrée ainsi que Barvinkove, en isolant l’agglomération de Slavyansk.
Le seul autre élément notable est l’information selon laquelle les forces russes combattent actuellement à Gulyaipole, une importante ville fortifiée des FAUs sur la ligne ouest de Donetsk, vers
laquelle la Russie se rapproche progressivement depuis des semaines. Une fois que Gulyaipole et son bastion voisin de l’est, Velyka Novosilka, seront capturés, cela créera une voie presque libre
vers la principale artère autoroutière qui approvisionne le groupement de Donetsk depuis Zaporizhzhia.
Quant à Marioupol, il y a plus d’images des blessés d’Azov :
Le chef de la RPD a également annoncé que l’usine Azovstal ne sera pas reconstruite, alors que les usines Azovmash et Illych, au nord de celle-ci, le seront. Cela pourrait être un avertissement
de mauvais augure pour les restes d’Azov, car cela signifierait que la Russie n’aurait aucun scrupule à détruire complètement l’usine Azovstal. La seule chose qui semble les arrêter est la
confirmation apparente qu’Azov retient en fait de nombreux civils (ils affirment qu’il y en a 1000) en otage dans le sous-sol, y compris de nombreux enfants, dont des vidéos ont été publiées.
Ils utilisent clairement les civils comme leur dernière monnaie d’échange et c’est une situation difficile à gérer pour la Russie, qui ne veut pas provoquer un massacre de femmes et d’enfants en
bombardant les positions ni être responsable de leur famine en assiégeant l’usine indéfiniment. C’est la principale raison pour laquelle les négociations se poursuivent.
Selon certaines informations, Azov ne fait pas confiance à Kiev et souhaite être libéré dans un « pays tiers », qui serait la Turquie. Si cela est
vrai, cela aurait un sens, car il y a quelques semaines, Kiev a même lancé des missiles Tochka sur Azov à Marioupol, ce qui montre clairement une sorte de friction secrète entre le bataillon
nationaliste et les autorités ukrainiennes.
C’est une preuve supplémentaire de ce qui a été fait ailleurs en Ukraine, notamment à Bucha où il est maintenant prouvé que les escadrons de la mort du SBU ont liquidé des « traîtres » à la suite du retrait des troupes
russes.
Par ailleurs, un commandant de la RPD nommé Eduard Pelishenko, dont l’indicatif d’appel est « Crimée », aurait été « gravement blessé » près de Donetsk par
une « munition perdue ». Il pourrait
s’agir du premier signe d’utilisation du Switchblade-300 sur le champ de bataille. Bien que l’on s’attende à ce qu’il survive, cela montre ce dont nous avons discuté il y a longtemps, que le
Switchblade-300 en particulier sera utilisé pour des assassinats secrets de cibles VIP.
Jeudi dernier a eu lieu la première destruction de ponts le long des voies ferrées ukrainiennes dans l’est de l’Ukraine. Ceux-ci étaient importants pour
l’effort de guerre de l’Ukraine et surtout pour le réapprovisionnement qui circulait de l’ouest vers le front oriental :
L’armée ukrainienne, comme celle de la Russie, dépend des chemins de fer pour tous les approvisionnements de masse à longue distance, car toutes deux
disposent de relativement peu de camions logistiques.
« Les États-Unis et d’autres pays ont déclaré qu’ils fourniraient à l’Ukraine des dizaines de canons d’artillerie tractés de 155 mm et des dizaines de
milliers d’obus. Les canons américains sont livrés avec un camion chacun pour les remorquer.
Tout cela est gérable jusqu’à présent, mais regardons maintenant la logistique (surtout sans chemins de fer). »
J’ai estimé que l’Ukraine n’a pas assez de camions pour remplacer la logistique ferroviaire et cette logistique est en train de s’effondrer :
Les forces armées
russes ont frappé 7 sous-stations dans l’ouest de l’Ukraine : Zdolbouniv (trains
arrêtés dans la zone de Doubno, retard des trains vers Kovel),
Koziatyn -2, Krasnoe, Podolskaya, Sknyliv, Slavouta (mise hors service de toute la
zone des stations Zdolbouniv et Slavouta), Fastiv.
Les attaques ont été confirmées :
Le chef des chemins
de fer ukrainiens Oleksandr Kamyshin sur Telegram :
« Les troupes russes continuent de détruire systématiquement l’infrastructure ferroviaire.
Ce matin, en l’espace d’une heure, 5 gares du centre et de l’ouest de l’Ukraine
ont été la cible de tirs ». 19 trains retardés ; nombre de blessés inconnu.
Les « sous-stations » détruites par la Russie sont les sous-stations électriques qui alimentent les lignes ferroviaires électrifiées à longue
distance.
Une sous-station
électrique à Krasne, près de Lviv, a été touchée par un missile
russe plus tôt dans la journée. Des dégâts importants ont été causés
et un grand incendie s’est déclaré.
Les sous-stations transforment la haute tension en fonction des besoins du réseau ferroviaire. Sans les sous-stations, qui ne sont pas faciles à remplacer,
la plupart des locomotives ukrainiennes ne fonctionneront pas.
Une partie du trafic se poursuivra en utilisant des locomotives diesel. Cependant, celles-ci sont relativement rares, comme l’explique l’entrée de Wikipédia
sur les chemins de fer ukrainiens :
« Nombre de locomotives – 1 944 (électriques – 1 627, diesel – 301) »
Les locomotives diesel sont plus lentes que les locomotives électrifiées. Elles ont également besoin de beaucoup de diesel, qui est devenu rare en Ukraine
et doit être importé par voie ferrée (!) de Slovénie.
Il ne sera pas possible de fournir des locomotives diesel supplémentaires à partir d’autres pays d’Europe orientale. L’Ukraine a, comme la Russie, des voies
à écartement large de 1524 mm (5 ft). La plupart des autres pays européens utilisent un écartement normal de 1435 mm (4 ft 8+1⁄2 in).
Pendant ce temps, les États-Unis ont annoncé un vague nouvel objectif pour leur guerre
par procuration contre la Russie :
« Austin était en Pologne, répondant aux questions des journalistes après un bref voyage dimanche avec le secrétaire d’État Antony Blinken à Kiev, où
le duo a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. …
On a demandé au secrétaire à la Défense comment il définissait « les objectifs de l’Amérique pour réussir » en Ukraine. Il a d’abord répondu que
Washington souhaitait voir « l’Ukraine rester un pays souverain, un pays démocratique, capable de protéger son territoire souverain ». …
Ensuite, a-t-il dit, les États-Unis espèrent que la Russie sera « affaiblie » par la guerre. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités
militaires et beaucoup de ses troupes, très franchement, et nous voulons qu’elle ne soit pas en mesure de reproduire ces capacités rapidement », a déclaré M. Austin. …
S’exprimant dans un hangar en Pologne rempli de caisses d’aide humanitaire, dont des couches, destinées à l’Ukraine, les hauts responsables de
l’administration Biden ont annoncé plus de 700 millions de dollars de nouvelle aide militaire à l’Ukraine et à d’autres pays, et ont déclaré que les États-Unis avaient l’intention de
reprendre leurs opérations diplomatiques en Ukraine cette semaine. »
Toutes les couches, les armes et les munitions que les États-Unis et d’autres pays fournissent à l’Ukraine vont maintenant rester coincées dans l’ouest de
l’Ukraine où elles pourriront jusqu’à ce qu’un astucieux oligarque ukrainien parvienne à les vendre à un pays tiers.
Les retombées des attaques ferroviaires toucheront également les fournitures civiles en Ukraine. Elles entraveront le trafic de passagers civils, notamment
pour les personnes qui ont fui vers l’ouest et qui disposent désormais de moins de moyens de transport pour rentrer chez elles.
Depuis le début de la guerre, la Russie a intentionnellement évité de frapper les infrastructures civiles en Ukraine. Les réseaux d’électricité et de
communication ainsi que l’approvisionnement en eau sont tous restés intacts. (Les attaques contre les chemins de fer ukrainiens ne sont devenues nécessaires que lorsque les États-Unis et
d’autres pays ont fourni de plus en plus de matériel de guerre à l’Ukraine. La Russie ne permettra pas à ses troupes de subir le feu de ces armes nouvellement livrées.
Malgré les avertissements de la Russie à l’Ukraine de ne pas attaquer sur le sol russe, les groupes de sabotage ukrainiens semblent avoir un certain succès
dans la destruction des infrastructures russes :
Grand incendie dans
le dépôt pétrolier de Druzhba dans la région russe de Briansk.
La Russie a déclaré qu’elle allait enquêter sur la cause d’un grand incendie qui s’est
déclaré aux premières heures de la matinée dans un dépôt pétrolier de la ville de
Briansk à 154 km au nord-est de la frontière avec l’Ukraine.
C’est la deuxième grande installation de stockage de pétrole qui, ces dernières semaines, a été victime d’un tel accident ou d’une attaque potentielle. Il
est toutefois peu probable que cela entrave les opérations russes. Contrairement à l’Ukraine, la Russie dispose de nombreuses raffineries, de réserves très importantes et elle peut
transporter de grandes quantités de diesel par train dans tout le pays.
En plus de ses attaques contre l’infrastructure routière de l’Ukraine pour empêcher le réapprovisionnement « occidental », l’armée russe continue
d’affaiblir les lignes de défense ukrainiennes le long du front du Donbass. Voici un extrait de la « liste de frappes » publiée ce
matin par le ministère russe de la Défense :
« Des armes à longue portée de haute précision ont détruit, dans la banlieue nord de Kremenchuk, les installations de production de carburant d’une
raffinerie de pétrole, ainsi que des installations de stockage de produits pétroliers destinés à alimenter l’équipement militaire des troupes ukrainiennes.
Pendant la nuit, 6 actifs ennemis ont été touchés par des missiles de haute précision. Parmi eux : 3 points forts et zones de concentration de main-d’œuvre
et d’équipement militaire, ainsi que 3 dépôts de munitions à Barvinkove et Nova Dmytrivka dans la région de Kharkov.
L’aviation opérationnelle-tactique et l’aviation militaire des forces aérospatiales russes ont frappé 56 biens militaires ukrainiens. Parmi eux : 2 postes
de commandement et 53 zones de concentration de main-d’œuvre et de matériel militaire, ainsi qu’une installation de stockage de carburant près de Nova Dmytrivka.
Les troupes de missiles ont effectué 19 frappes pendant la nuit. Détruit : 4 postes de commandement des nationalistes, dont la 81e brigade séparée d’assaut
aéroportée et la 110e brigade de défense territoriale, et 3 dépôts de munitions. 21 zones de concentration de main-d’œuvre et d’équipements militaires ukrainiens ont été touchées.
Les unités d’artillerie ont effectué 967 missions de tir au cours de la journée. Détruit : 33 postes de commandement, 929 points forts, des zones de
concentration d’hommes et de matériel militaire, ainsi que 5 dépôts de missiles, d’armes d’artillerie et de munitions.
Les moyens de défense aérienne russes ont abattu 13 drones ukrainiens près de Mezhurino, Balakliia, Borodoyarkoe, Nevs’ke dans la région de Kharkov et
Vysoke et Chornobaivka dans la région de Kherson.
En outre, le système de canons et de missiles anti-aériens Pantsir-S a abattu un missile Tochka-U ukrainien et 18 roquettes d’un système de roquettes à
lancement multiple au-dessus de Tchernobyl. »
Depuis le début de la phase 2 de la guerre, la semaine dernière, il n’y a pas eu de grandes batailles. Ce que nous avons vu jusqu’à présent du côté russe ne
représente pas plus qu’une reconnaissance blindée.
Les quelque 1000 missions d’artillerie effectuées au cours des dernières 24 heures et des jours précédents témoignent d’une préparation intense aux attaques
à venir des forces mécanisées russes. Dans l’ensemble, c’est l’artillerie qui fera le plus de dégâts aux troupes ukrainiennes. Au cours de la Seconde Guerre mondiale et d’autres guerres
mécanisées modernes, environ 65% de toutes les pertes ont été causées par des frappes d’artillerie. Le taux récent du côté ukrainien sera probablement plus élevé.
J’ai dit il y a plusieurs semaines que l’Ukraine n’avait aucune chance de gagner cette guerre. Elle perd de plus en plus de personnes et son économie a
presque cessé d’exister.
Mais les États-Unis veulent « affaiblir » la Russie en la combattant jusqu’au dernier Ukrainien. Le président ukrainien Zelensky est manifestement
prêt à suivre ce programme. Il devrait plutôt accepter les conditions de paix raisonnables de la Russie. Il est en train de détruire l’Ukraine en ne faisant pas cela.
Mise à jour
: Un article de
Politico sur la situation en Ukraine confirme ce que je viens de dire :
« Les armes lourdes affluent en Ukraine alors que les commandants sont de plus en plus désespérés.
Les pays occidentaux envoient des armes lourdes à l’Ukraine alors que la guerre entre dans ce qui promet d’être une nouvelle phase mortelle et
potentiellement prolongée.
Ces livraisons interviennent alors que les commandants ukrainiens sur le champ de bataille lancent des appels de plus en plus désespérés pour faire face aux
tirs d’artillerie et de roquettes russes qui pourraient durer des semaines, voire des mois. »
Voici un aperçu réaliste de la façon dont la guerre se déroule sur le terrain :
« À 80 miles au nord de Marioupol, le lieutenant Ivan Skuratovsky, qui sert dans la 25e brigade aéroportée, a déclaré à Politico que l’aide doit
arriver immédiatement. …
« La situation est très mauvaise, [les forces russes] utilisent la tactique de la terre brûlée », a déclaré par texto cet homme de 31 ans, marié
et père de deux enfants. « Ils détruisent tout simplement tout avec l’artillerie, en bombardant jour et nuit », a-t-il ajouté par texto. …
Il craint que si des renforts en hommes et en armes lourdes – en particulier un soutien aérien – n’arrivent pas dans les prochains jours, ses troupes
pourraient se retrouver dans la même position que celles de Marioupol. …
Skuratovsky a décrit la situation de ses soldats comme « très désespérée ». …
« Je ne sais pas quelle force nous aurons », a-t-il déclaré, ajoutant que les troupes sous son commandement autour de la ville d’Avdiivka, près de
Donetsk, n’ont pas connu de repos depuis le début de la guerre. Au moins 13 d’entre eux ont été blessés ces dernières semaines, a-t-il ajouté, et ils manquent dangereusement de munitions,
réduits à rationner les balles. …
La veille, il a déclaré à Politico que ses soldats étaient bombardés par des obusiers, des mortiers et des systèmes de roquettes à lancement multiple russes
« en même temps ». Quelques heures auparavant, dit-il, ils avaient été attaqués par deux avions de guerre Su-25, « et notre journée est devenue un enfer ». …
Skuratovsky avait un message pour les États-Unis et les autres pays de l’OTAN : « Je voudrais leur dire que les lance-grenades, c’est bien, mais contre
les frappes aériennes et l’artillerie lourde, nous ne pourrons pas tenir longtemps. Les gens ne peuvent plus supporter les bombardements quotidiens. Nous avons besoin d’un soutien aérien
maintenant. Nous avons besoin de drones ». »
Je me sens très désolé pour ces soldats et je maudis leurs chefs qui les ont poussés dans cette situation.
Alastair Crooke met en garde contre une escalade de « l’Occident » lorsqu’il reconnaîtra enfin que sa guerre
par procuration contre la Russie est perdue.
« La conviction que la vision libérale européenne risque d’être humiliée et méprisée si Poutine venait à « gagner » s’est installée. Et dans
le réseau Obama-Clinton-État profond, il est inimaginable que Poutine et la Russie, toujours considérée comme l’auteur du Russiagate par de nombreux Américains, puissent
l’emporter.
La logique de cette énigme est inexorable : l’escalade.
Pour Biden, dont la cote de popularité continue de chuter, le désastre se profile à l’horizon des élections de mi-mandat de novembre.
La seule issue possible à ce cataclysme imminent serait que Biden sorte un lapin du « chapeau » ukrainien (qui, à tout le moins, détournerait
l’attention de l’inflation galopante). Les néoconservateurs et l’État profond (mais pas le Pentagone) sont tous pour. »
J’espère que Biden est encore assez compétent pour reconnaître que toute escalade conduira à une guerre bien plus importante et, au final, à une perte bien
plus grande que celle qui surviendra en Ukraine.
Les positions russes ont été attaquées à partir d’un drone utilisant des substances toxiques. Cela s’est produit le 21 avril 2022 en Ukraine, a déclaré le
lieutenant-général Igor Kirillov, chef des Forces de défense contre les radiations, chimiques et biologiques du ministère de la Défense. Le général a souligné que Kiev, tentant de
discréditer l’opération spéciale russe, est prête à mener une provocation qui pourrait entraîner la mort de dizaines de milliers de citoyens ukrainiens ou provoquer une catastrophe
environnementale et humanitaire.
Igor Kirillov, lors d’un briefing diffusé par la chaîne de télévision Rossiya 24 et la plateforme médiatique Look, a souligné que le 21 avril, un conteneur
d’ampoules avait été largué depuis un drone sur les positions d’unités russes. Les organisateurs de la provocation prévoyaient que lorsque les ampoules seraient détruites, une explosion
et un incendie se produiraient, au cours desquels des substances toxiques seraient libérées qui ne figurent pas sur les listes d’interdiction des armes chimiques. Mais cela ne s’est pas
produit.
L’analyse chimique du contenu des ampoules est effectuée par des spécialistes du laboratoire du 27e centre scientifique du ministère russe de la Défense. Il
est accrédité par l’Organisation pour l’Interdiction des Armes chimiques (OIAC). Les résultats de l’étude seront envoyés au secrétariat technique de l’OIAC selon les modalités prescrites,
a promis Igor Kirillov.
Kiev a précédemment envoyé une demande à la société turque qui produit les drones Bayraktar (Banner Bearer), s’il est possible de les équiper d’un
équipement aérosol attaché. Le 9 mars, dans la région de Kherson, des agents du renseignement russe ont trouvé trois véhicules aériens sans pilote avec du matériel de pulvérisation et des
conteneurs de 30 litres. En janvier 2022, l’Ukraine a acheté plus de 50 appareils de ce type par le biais d’intermédiaires.
« Ils peuvent être utilisés pour appliquer des formulations biologiques et des produits chimiques toxiques », a déclaré le chef des forces russes
de radioprotection, de protection chimique et biologique.
Dans le même temps, Igor Kirillov a ajouté qu’aujourd’hui les États-Unis sont le seul État au monde à avoir utilisé les trois types d’armes de destruction
massive. Des produits chimiques toxiques ont été utilisés au Vietnam et en Irak, et les bombes atomiques « Baby » et « Fat Man » ont été larguées sur Hiroshima et Nagasaki pendant la
Seconde Guerre mondiale. Ces crimes n’ont pas été correctement évalués par les organisations internationales.
Préparez-vous : quelque chose d’«
asymétrique » mortel est peut-être sur le point de se produire.
Ni l’OTAN ni la Russie ne nous disent ce qui s’est réellement passé avec le Moskva, le légendaire navire amiral de la flotte de la mer Noire.
L’OTAN, parce qu’en théorie, ils savent. Moscou, pour sa part, a clairement indiqué qu’elle ne dira rien tant qu’elle ne sera pas sûre de ce qui s’est
passé.
Une chose est sûre. Si le ministère russe de la Défense découvre que l’OTAN a fait cela, il lâchera tous les chiens de l’enfer sur l’OTAN, comme dans
« asymétrique, létal et rapide ».
Concernant l’emplacement du Moskva : il était positionné près de l’une des trois plates-formes de forage utilisées pour surveiller tout un secteur de la mer
Noire à l’aide d’hydrophones et du radar NEVA-BS, la plus à l’ouest, BK-2 Odessa, à environ 66 km au nord-est de l’île des Serpents. Le tout était intégré dans les systèmes de
surveillance régionaux. Comme dans tout, littéralement, tout était surveillé : les navires, les cibles volant à basse altitude, les échos plus petits, même la tête d’un nageur
insouciant.
Il y avait donc très peu de chances que quoi que ce soit – sans parler des missiles subsoniques Neptune et des drones Bayraktar – ait pu passer à travers ce
filet aérien.
Que s’est-il donc passé ?
Il a pu s’agir d’une sorte de drone sous-marin, lâché soit par un sous-marin sournois, soit par une équipe de la SBS, en provenance de la côte ouest, avec
une escale à l’île des Serpents. Ce drone aurait alors réussi à percer la coque du Moskva par en dessous et à faire exploser sa charge utile à l’intérieur.
Ce qui suit provient d’une source de premier plan à Bruxelles : sérieuse, digne de confiance, avec des antécédents prouvés depuis près de deux décennies.
Pourtant, il se peut qu’elle ne fasse que diffuser de la désinformation. Ou se vanter. Ou c’est peut-être une information solide comme le roc.
Avant de commencer, nous devons souligner qu’il est difficile de croire à l’angle du conte de fées Neptune/Bayraktar. Après tout, comme nous l’avons vu, la
flotte russe avait établi une couche de surveillance/défense multidimensionnelle en direction d’Odessa.
Le Moskva était près d’Odessa, plus proche de la Roumanie. Il y a un an, affirme la source, un nouveau localisateur à réseau phasé a été installé sur lui :
la portée d’éclairage est de 500 km. Selon le récit ukrainien standard, le Moskva a d’abord été touché par un drone, puis les localisateurs et les antennes ont été détruits. Le Moskva
était à moitié aveugle.
Ensuite – selon le récit ukrainien – ils ont lancé deux missiles de croisière Neptune depuis la côte. Le guidage a été effectué par Orion de l’OTAN, qui
était suspendu au-dessus de la Roumanie. Les missiles ont fait un zoom sur le navire avec les têtes chercheuses éteintes, afin que le faisceau de rayonnement ne soit pas détecté.
Nous avons donc un guidage par Orion de l’OTAN, transmettant les coordonnées exactes, qui a conduit à deux impacts et à la détonation des munitions (c’est
la partie reconnue par le ministère russe de la Défense).
Un coup stratégique
Le Moskva était en mission de combat à 100-120 km d’Odessa et contrôlait l’espace aérien dans un rayon de 250-300 km. Il assurait donc en fait le
recouvrement de la moitié sud de la Moldavie, de l’espace allant d’Izmaïl à Odessa et d’une partie de la Roumanie (dont le port de Constanta).
Son positionnement ne pouvait être plus stratégique. Le Moskva interférait avec le transfert secret par l’OTAN d’avions militaires (hélicoptères et avions
de chasse) de la Roumanie vers l’Ukraine. Il était surveillé 24/7. La reconnaissance aérienne de l’OTAN était totalement sur le coup.
En tant que « tueur » du Moskva, l’OTAN n’a peut-être pas choisi le Neptune, comme le répand la propagande ukrainienne ; la source indique le NSM
PKR (Naval Strike Missile, d’une portée de 185 km, développé par la Norvège et les Américains) de cinquième génération.
Elle décrit le NSM comme « capable d’atteindre la cible le long d’une route programmée grâce à l’INS réglé par GPS, de trouver indépendamment la cible
en volant vers elle à une altitude de 3-5 mètres. Lorsqu’il atteint la cible, le NSM effectue des manœuvres et déploie des interférences électroniques. Un imageur thermique très sensible
est utilisé comme système d’autoguidage, qui détermine indépendamment les endroits les plus vulnérables du navire cible ».
En conséquence directe de la frappe du Moskva, l’OTAN a réussi à rouvrir un couloir aérien pour le transfert d’avions vers les aérodromes des régions de
Tchernivtsi, de Transcarpathie et d’Ivano-Frankivsk.
Parallèlement, après la destruction du Moskva, la flotte de la mer Noire, selon la source, « ne semble plus avoir de navire équipé d’un système de
missiles antiaériens à longue portée ». Bien sûr, un système de radar à trois bandes Sky-M reste en service en Crimée, capable de suivre toutes les cibles aériennes à une distance
allant jusqu’à 600 km. On peut se demander si cela suffit à tous les besoins de la Russie.
Alors, qu’avons-nous vraiment ici ? Fantaisie ou réalité ? Il n’y avait qu’une seule façon de le savoir.
J’ai soumis l’information à l’inestimable Andrei Martyanov, qui a connu le Moskva « sous le nom de Slava en 1981, lorsqu’il était à flot dans la baie
nord de Sébastopol et que ma classe, qui s’entraînait au début de l’été à bord du vieux croiseur Dzerzhinsky, a eu droit à une présentation détaillée de ce navire. C’était donc une
vieille dame et il est dommage qu’elle ait dû terminer sa longue vie de cette façon et à cette époque ».
Martyanov, une fois de plus, s’est montré très professionnel, soulignant que personne, à ce stade, ne sait vraiment ce qui s’est passé. Mais il a soulevé
quelques points cruciaux : « Par NSM (si nous acceptons cette version), même avec sa faible observabilité et son guidage GPS dans des conditions normales (c’est-à-dire la mer jusqu’à
l’état 5-6) et une radio-perméabilité normale, même le vieux radar de la frégate du Moskva aurait vu ces missiles à des distances de plusieurs dizaines de kilomètres, entre 15 et 20 à
coup sûr. Les NSM, comme tous les missiles anti-navires de l’OTAN, sont subsoniques, avec une vitesse d’environ 300 mètres par seconde. Cela laisse, même à une distance de 15 kilomètres,
45 secondes pour détecter la trajectoire et développer une solution de tir pour le complexe AD en service. Un temps de réaction plus que suffisant ».
Martyanov souligne également qu’« il est impossible de cacher l’impact externe du missile anti-navires – on saura immédiatement ce qui a touché le navire.
De plus, pour toucher et couler une cible telle que le Moskva, il faut lancer une salve et pas seulement deux missiles, probablement 3 ou 4 au moins. Dans ce cas, la Russie saurait qui a
attaqué le Moskva. L’OTAN le sait-elle ? Je suis certain que l’OTAN est au courant de cet événement, s’il ne s’agit pas d’un sabotage interne, ce qui ne peut absolument pas être exclu à
ce stade. Je suis sûr que si Nebo était opérationnel, il aurait vu la salve ».
Ce qui nous amène à l’inévitable argument décisif : « Si l’OTAN était impliquée, je suis sûr que nous verrions des représailles, après tout, comme je
le répète sans cesse, les bases américaines au Moyen-Orient et ailleurs ne sont rien d’autre que de grosses cibles prestigieuses ».
Alors préparez-vous : quelque chose d’« asymétrique » mortel est peut-être sur le point de se produire.
Depuis le 18 avril 2022 on observe une augmentation des opérations militaires russes en Ukraine et particulièrement dans le Donbass où des bombardements et
des offensives terrestres d’une plus grande ampleur ont été engagé contre les forces ukrainiennes s’accrochant au terrain.
Désormais en renfort des classiques chasseurs bombardiers « Sukhoï » et lance roquettes multiples « Grad » des moyens lourds et modernes russes ont fait
leur apparition sur le champ de bataille comme par exemple les bombardiers stratégiques Tupolev 22 M larguant des bombes « FAB 3000 » (3 tonnes) ou les lances roquettes multiples « Smerch
» tirant des roquettes de 300 mm :
Le BM 30 « Smerch », avec ses 12
roquettes de 300mm peut détruire une zone de 42 ha
à 70 km
Cette nouvelle phase dans le conflit russo-ukrainien correspond :
À la fin du redéploiement des unités retirées du secteur de Kiev dans le Donbass,
À la fin de la nouvelle articulation, plus « urbaine », des Groupes Tactiques InterArmes,
À la fin de la trêve de Pâques et des propositions de reddition offertes à Marioupol,
À l’augmentation des aides de l’OTAN provoquant l’extension des bombardements,
À la perte du croiseur-amiral « Moskva » qui est le coup le plus dur subi par Moscou.
Les enjeux du Donbass sont pour Moscou majeurs, car :
• historiquement, c’est sur ce théâtre d’opérations que le conflit a commencé en avril 2014 avec l’offensive des forces ukrainiennes contre les populations
de Donetsk et Lougansk,
• militairement, dans le Donbass se trouve le plus important corps de bataille ukrainien encore fort d’environ 100 000 hommes solidement installés dans des
bastions urbains,
• politiquement, la libération complète du Donbass offrirait à Moscou une victoire politique et un avantage diplomatique incontestables pour les
négociations ultérieures avec Kiev,
• psychologiquement, la libération de tout le Donbass balaierait d’un revers de manche la propagande ukro-atlantiste qui prétend que les forces ukrainiennes
ont repris l’avantage.
En Ukraine, les bombardements russes se sont intensifiés, frappant chaque jour et chaque nuit, non seulement les infrastructures militaires de la totalité
des oblasts (régions), mais également en étendant leurs cibles aux infrastructures stratégiques par lesquelles transitent les aides militaires de l’OTAN aux forces armées ukrainiennes.
C’est ainsi par exemple que des grands nœuds ferroviaires et routiers dans l’Ouest de l’Ukraine ont été détruits. Dans le même temps, Moscou a signifié à Kiev que tout convoi en
provenance de Pologne ou Roumanie pourra désormais être ciblé par les forces aérospatiales russes qui ont pour ce faire amélioré son réseau de communication électronique
« multipliant des dizaines de fois » la vitesse d’acquisition et de tir des missiles hypersoniques Khinjal.
Dans le Donbass, 3 secteurs principaux sont à identifiés où est observée une intensification des bombardements russes et des combats terrestres :
• Au Nord, où une offensive russe venant du Nord (Izioum)) vers le secteur de Kramatorsk a été engagée dans de violents combats tandis qu’à l’Est des
attaques républicaines continuent,
• An Centre, dans le secteur de Donetsk où d’importantes attaques d’artillerie et d’aviation préparent les offensives russo-républicaines sur Marinka et
Avdeevka,
• Au Sud, à Marioupol où après avoir refusé de se rendre, les ukrainiens, mènent leurs derniers combats dans la zone industrielle d’Azovstal où ils se sont
retranchés,
Résultats d’une frappe ciblée de
l’aviation stratégique russe (Tu 22M) sur une position du
régiment Azov
Dans ce point de situation je vais développer le front Nord du Donbass où de prochaines grandes batailles semblent s’annoncer et dont l’issue sera décisive
pour l’ensemble des opérations militaires en cours.
Pour les secteurs de Donetsk et Marioupol je vous renvoie aux derniers SITREP que je leur ai consacré et qui sont toujours d’actualité :
Dans le Nord du Donbass, dans une région partagée entre les deux républiques de Donetsk et Lougansk se concentre autour de leur état-major le gros des
forces ukrainiennes dans le Donbass (« Opération des forces conjointes »).
Depuis la zone d’Izioum, ville conquise par les forces russes en mars 2022, une offensive vers le Sud a été engagée menant 3 objectifs stratégiques :
À court terme, couper les routes d’approvisionnements ukrainiennes venant de Poltava et Dnipropetrovsk, par lesquelles arrivent les renforts et aides de
l’OTAN,
À moyen terme, encercler les forces ukrainiennes de ce secteur par une jonction avec les milices républicaines en train de percer en direction de
Artemovsk (Bakhmut),
À long terme, réaliser dans une progression vers le Sud, une jonction avec les forces alliés remontant depuis Marioupol pour un grand encerclement des
forces de Kiev,
Pour comprendre l’intensité des combats qui s’y déroulent il faut observer d’abord les particularités de ce secteur du front :
• C’est une région avec un relief accidenté, couvert par des forêts et coupée par la rivière de la Severodonetsk, qui facilitent les lignes défensives et
ralentissent les attaques.
• Au milieu de cette région, plusieurs villes importantes devenues bastions défensifs urbains : Slaviansk et Kramatorsk à l’Ouest et Severodonetsk et
Lissichiansk à l’Est,
Que ce soit dans les villes où les
forêts environnantes, la plupart des combats décisifs sont
menés par des petits groupes adoptant des techniques
de guérilla, comme ici un groupe de reconnaissance
russe qui détruit un blindé ukrainien positionné
dans la lisière.
Une région donc peu propice à des grandes opérations blindées, d’aviation et d’artillerie et pendant une saison de dégel et pluvieuse qui peut opposer aux
progressions des zones inondées.
Depuis la réorientation du dispositif militaire russe et la priorité donnée à la libération de la totalité du Donbass, plusieurs offensives ont été lancées
au Nord précédées par d’importantes :
• Au Nord, depuis le secteur d’Izioum, 2 directions offensives sont engagées par les forces russes :
1- En direction de Barvinkove pour contourner par l’Ouest les bastions urbains de Slaviansk et Kramatorsk et couper leurs voies d’approvisionnement venant
du Dniepr.
2- En direction de Lyman (au Nord de Slaviansk), pour lisser la ligne de front et sécuriser le flanc Est du saillant vers Barvinkove mais aussi se
rapprocher de Slaviansk.
• À l’Est, une offensive est menée par les forces de la République populaire de Lougansk pour contourner par le Nord le verrou urbain de Severodonetsk et
Lissichiansk :
1- Vers Rubijnoe où se déroulent toujours de violents combats jusqu’au centre de cette ville qui contrôle les routes contournant par le Nord Ouest
Severodonetsk et permettant d’atteindre Lissichiansk,
2- Vers Kreminna, une petite ville dont la conquête réalisée en début de semaine ouvre également la possibilité d’un deuxième axe offensif vers Lyman par la
route allant vers l’Ouest.
• Au Sud, une offensive est menée en direction de la ville de Popasnaya où se déroulent depuis une semaine des combats entre les forces ukrainiennes et
républicaines :
1- Soit pour poursuivre vers l’Ouest en direction de Artemovsk une ville située sur la route de Slaviansk, et ainsi contourner au Nord le saillant de
Svetlodarsk,
2- Soit pour remonter ensuite vers le Nord afin de tenter une jonction avec la percée de Kreminna et ainsi encercler Lissichiansk et Severodonetsk.
Lors d’une préparation d’artillerie
précédant une attaque russe en direction de
Slaviansk,
un block post ukrainien est détruit sur la
route y menant
C’est dans le secteur Nord de ce front de Kramatorsk que trouvent les principaux objectifs des forces russes et au 21 avril leurs avant gardes étaient
arrivées à Lozovoye sur les bord de la rivière Oskil et à Torske, les derniers objectifs au Nord et à l’Est de Lyman, le verrou de la route menant à Slaviansk.
Du côté
ukrainien
Les forces ukrainiennes quant à elles, opèrent dans ce secteur Nord 2 stratégies différentes :
• Dans la zone des opérations offensives russo-républicaines (Slaviansk et Severodonetsk), les unités ukrainiennes s’enferment dans les plus grandes villes
transformées en bastions défensifs à partir desquelles elles essayent de mener des attaques limitées dans le temps et l’espace et battre de leurs feux d’artillerie les unités
russes.
• Plus au Nord, ans le secteur de Kharkov, avec le renfort de minimum 3 brigades d’infanterie, les forces de Kiev semblent vouloir engager des attaques vers
l’Est, notamment dans le secteur de Tchouhouiv/Malynivka (SE de Kharkov) avec la 92e brigade mécanisée et la 4e brigade blindée ukrainiennes, non pour reconquérir une ville (comme
Koupiansk par exemple) mais plutôt pour couper la route d’approvisionnement principale entre Belgorod et Izioum (via Koupiansk) et qui assure la logistique rapide aux opérations.
Violents bombardements russes sur
des positions ukrainiennes à l’Est de
Karkhov
• À l’Ouest de Izioum, on observe aussi des mouvements et pressions offensives sur le Secteur de Balaklia lequel est le point d’appui principal du flanc
Ouest du front russe. Il est probable que les forces ukrainiennes tentent également des attaques dans ce secteur, toujours pour menacer l’approvisionnement russe mais aussi faire
diversion et diviser ses forces concentrées vers Barvinkove et obtenir une victoire pour leur propagande.
Au niveau tactique, dans les villes, les forces ukrainiennes organisent depuis des années des défenses dans la profondeur et des stocks logistiques avec
lesquels elles espèrent renouveler la résistance de Marioupol (assiégée par 12 groupes tactiques russo-républicains) et ainsi gagner du temps par une guerre d’attrition immobilisant et
épuisant les unités russes et républicaines dans de longs sièges urbains. À noter également que de nombreuses localités où sont restées de nombreux civils ont des sites industriels
chimiques dangereux.
En dehors des bastions urbains, les unités ukrainiennes, à partir de leurs points d’appui mène une espèce de techno-guerilla avec des petits groupes mobiles
articulés autour une composante antichar importante avec les missiles et drones d’observation fournis par l’OTAN. La configuration du terrain (accidenté et boisé) est favorable aux
embuscades contre des unités blindées et mécanisées lourdes comme celles des forces russes (d’où leur augmentation en unités d’infanterie des derniers jours).
Un clin
d’œil historique
Il y a 79 ans, lors de la précédente libération du Donbass l’armée rouge menait déjà, pour encercler les troupes allemandes s’y trouvant, une offensive… à
partir du secteur d’Izioum et en direction de Barvinkove, Slaviansk et Donetsk qui s’appelait alors Stalino. Le temps et les hommes passent et de nouvelles technologies apparaissent, mais
le terrain et ses enjeux s’imposent toujours, comme la guerre que les hommes se font pour les maitriser.
En conclusion
Si la prise de Marioupol est une victoire indéniable pour les forces russo-républicaines, le plus difficile pour la libération du Donbass reste à faire, car
les Ukrainiens veulent faire de chaque ville conquise par les Russes une « victoire à la Pyrrhus » et surtout un gain de temps pendant lequel les aides militaires et les
sanctions économiques occidentales s’intensifient en quantité et en qualité.
Une victoire décisive dans le Donbass relancerait les dés sur le champ de bataille ukrainien et si le régime de Kiev n’a toujours pas capitulé, une
troisième phase opérationnelle pourra alors être engagée avec un net avantage du côté des forces russes. À condition que la libération du Donbass se finisse aux environs de cet été, et
pour cela il faut que le secteur de Kramatorsk où est positionné l’état-major des forces ukrainiennes ses unités d’élite et ses réserves dans le Donbass soit conquis.
Les russes n’ont donc pas d’autre choix que d’engager beaucoup plus de forces pour continuer une guerre conventionnelle et simultanée sur plusieurs villes,
ou de passer à une guerre
de destruction massive en Ukraine (ce qui scellerait la diabolisation de la Russie pour longtemps). Quoiqu’il en soit le Kremlin va certainement devoir marquer rapidement un coup
d’arrêt aux aides militaires occidentales à l’Ukraine qui aujourd’hui reçoit quotidiennement de l’armement lourd de l’OTAN (chasseurs-bombardiers, obusiers, chars de combat, missiles
sol-air, anti navire, drones d’attaque…) sans lesquelles les forces ukrainiennes n’auraient plus aujourd’hui ni moyens significatifs ni moral suffisant pour résister.
Chaque nuit, entre 23h et 5h00 du matin, les routes venant de Pologne dans le secteur de Lvov sont encombrées par des kilomètres de convois acheminant les
armes et munitions de l’OTAN vers le front. Il y a 2 jours, un important dépôt de matériels de l’OTAN repéré malgré les moyens civils servant à sa couverture et ses
approvisionnements a été détruit par 2 missiles Kalibr russes.
Ceci va devenir la mission prioritaire de l’état-major russe s’il veut continuer à avancer dans le Donbass.
Commençons par l’évidence : toutes les cloches sonnent pour le début
de la très attendue » phase 2
» de l’Opération spéciale. Cependant, pour ma part, je ne suis pas encore entièrement convaincu qu’elle a pleinement commencé et je prends le parti de la prudence, conformément à
ce que le Pentagone et des analystes comme le colonel Cassad ont déclaré :
Nous n’avons pas encore observé d’actions offensives utilisant de grandes forces d’infanterie et de chars, seulement des centres locaux de percées le long des lignes Izyum-Kremennaya et
Popasnaya. Une avancée, à l’est de Gulyai-Polye, où nos forces sont clairement devenues plus actives. Ailleurs, les tirs de roquettes et d’artillerie de campagne, d’aviation et de missiles de
haute précision se sont intensifiés partout. Mais jusqu’à présent, les lignes de contact n’ont pas changé. Il convient de noter, peut-être, la détérioration des conditions météorologiques
dans le Donbass.
Le Pentagone est beaucoup plus conservateur dans la description des opérations militaires de la Russie dans le Donbass que Zelensky. Les États-Unis pensent qu’il s’agit du prélude à une
offensive plus importante qui, avec l’ajout de troupes, en est maintenant à 78 BTG en Ukraine, soit 13 de plus que la semaine dernière. »
Je suis d’accord sur le fait que nous n’avons pas encore vu l’utilisation complète des troupes constituées, et que toutes les nouvelles troupes n’ont même pas encore achevé leur déploiement. Cela
étant dit, il est certain qu’une nouvelle phase d’activité semble avoir commencé, mais ce que je distingue, c’est qu’il semble maintenant que la Russie pourrait l’intensifier de plus en plus, et
qu’il ne s’agira pas d’une blitzkrieg massive dès le départ, car l’action que nous avons vue ces deux derniers jours est encore relativement limitée. Il pourrait s’agir d’une phase de test avec
quelques actions de reconnaissance pour sonder les défenses ennemies avant qu’une activité combinée plus importante ne soit observée.
Ceci étant dit, quelques mises à jour :
Tout d’abord, il y a eu une grande frappe de missile Kaliber sur Lvov et nous avons maintenant des confirmations, venant de plusieurs endroits, de ce qui a été frappé :
Un stock de missiles antichars américains, allemands et britanniques a été détruit dans un dépôt militaire à Lvov. Selon notre source au SBU, l’attaque de la base logistique de Lvov a été une
surprise totale. Plusieurs dizaines de tonnes de diverses armes antichars ont été détruites dans l’installation, notamment des PanzerFausts allemands, des NLAW britanniques et des Javelins
américains. On s’attendait à ce qu’elles suffisent pour un mois d’hostilités actives contre les troupes russes. Selon notre source, l’installation a été réalisée secrètement sur des sites
commerciaux et civils. Par conséquent, une enquête est en cours pour savoir comment les Russes ont pu découvrir les trois sites de stockage.
L’analyste de MSNBC devenu « expert militaire », Malcolm Nance, a fait une sacrée
performance en se baladant à Lvov pendant le « raid aérien » : httpss://www.bitchute.com/video/dQLaHNLJTlWQ/
Puisque nous parlons des armes occidentales, voici Scott Ritter qui confirme ce que nous avons écrit à maintes reprises, à savoir l’inefficacité du missile Javelin : httpss://www.bitchute.com/video/hEsyUPnRjZdt/
De nombreux endroits ont été touchés à Nikolayev et Kharkov également, détruisant des installations de stockage et des points de rassemblement des FAUs.
A Marioupol, les avancées se poursuivent sur plusieurs axes autour de l’usine Azovstal, mais encore seulement à la périphérie de celle-ci. Les avions et l’artillerie russes martèlent Azovstal
sans arrêt : httpss://www.bitchute.com/video/l2nFk74hqKVP/
Si vous remarquez le bord est du contour rouge sur cette carte, il y a
encore quelques blocs d’immeubles de banlieue juste en dehors des terrains industriels réels d’Azovstal. Des batailles et des nettoyages ont encore lieu dans ces quartiers nord-est, mais il ne
reste que quelques blocs.
(Si les vidéos ne s'affichent pas correctement, allez sur le site "The Saker")
Selon les rapports, 20 à 30 nouveaux prisonniers ont réussi à se rendre près d’Azovstal, mais on n’en voit qu’une poignée sur cette vidéo :
Les rapports indiquent que 80% du bataillon Azov restant veut se rendre, mais que les 20% qui ne le veulent pas les tiennent en joue et refusent de les laisser se rendre. De plus en plus de
preuves en sont apportées. Par exemple, cette vidéo d’un soldat des FAUs qui a reçu une balle dans le dos, tiré par ses camarades, et qui tenait à la main des tracts contenant des instructions de
reddition (18+) :
vous pouvez voir à quoi ressemblent les tracts qui sont lancés par l’artillerie au-dessus d’Azovstal. Ils contiennent des instructions spécifiques sur la façon dont les prisonniers doivent se
rendre (pour des raisons de sécurité, comment ils doivent sortir exactement, ce qu’ils doivent faire, où doivent se trouver leurs mains, quels couloirs ils doivent utiliser, etc). Et vous pouvez
voir que le même dépliant se trouve sous le corps du marin assassiné par les FAUs.
Et puis il y a ça :
Selon le contenu des interceptions radio, les commandants des formations armées restées à Azovstal, réalisant le caractère désespéré de leur situation, sont prêts à déposer les armes, mais
seulement sur l’ordre (commandement) approprié de Kiev. Sans recevoir un tel ordre, les commandants des formations armées ukrainiennes ne peuvent pas prendre une décision de leur propre chef,
car un tribunal militaire avec une sentence, pouvant aller jusqu’à l’exécution, les attend pour ces actions en Ukraine.
Des ordres écrits de Kiev ont été postés qui semblent montrer un ordre direct de non-reddition venant de haut niveau. Pour des raisons évidentes, les élites de Kiev ne veulent pas que ces hommes
se rendent, ceux-là même à qu’ils ont envoyé plus de 10 hélicoptères et bateaux pour tenter de les sauver. Il est clair que ces hommes détiennent trop d’informations précieuses qu’ils ne peuvent
risquer de livrer aux Russes. Kiev préfère donc qu’ils soient tués et que leurs actes soient perdus pour l’histoire.
Serhiy Volyna, commandant de l’ensemble de la 36ème Brigade de Marines restée dans la région d’Azovstal (et l’un des deux derniers hauts gradés sur place avec Prokopenko, le chef du Régiment
d’Azov) a lancé un dernier appel désespéré dans lequel il affirme qu’il ne leur reste que « quelques jours ou quelques heures » :
Je dirais qu’il reste encore une bonne semaine ou deux, à moins qu’ils ne se rendent, car la destruction de ce complexe industriel géant sera difficile. Des photos ont été prises montrant comment
fonctionne le système souterrain sous le complexe, et ce n’est pas une tâche facile. L’usine a manifestement été conçue pour résister à une attaque nucléaire, on peut donc imaginer à quel point
certains des systèmes souterrains sont profonds et fortifiés. Il n’y a toujours aucune indication sur la façon dont ils prévoient vraiment de la nettoyer.
La carte ci-dessus montre certaines des zones d’incursion où les troupes
pénètrent dans les terrains industriels à l’angle nord-est.
Dans d’autres régions, les gains les plus importants, et de loin, de la 2e phase ont été réalisés le long de l’axe Izyum et LPR. Les forces russes avancent du nord vers le bas en direction du
fleuve Donets.
Il a été annoncé que Rubizhnoe était totalement capturée, les forces tchétchènes replacées de la SOBR et de la LPR hissant les drapeaux à l’entrée : httpss://www.bitchute.com/video/R6d7IWV2mn5P/
Cependant, nous attendons une confirmation complète car certaines sources affirment qu’il pourrait y avoir une partie de la ville au sud qui n’a pas été libérée.
Pendant ce temps, de lourdes batailles se poursuivent à Popasna, une ville stratégique clé, et les troupes de la LPR et de la Tchétchénie auraient avancé au-delà de la moitié de la ville, qui
devrait tomber dans un avenir proche. Des rapports indiquent que 70 à 80 prisonniers ont été faits ici, bien qu’une vidéo n’en ait montré qu’une douzaine jusqu’à présent :
À côté de Rubizhnoe, la ville de Kreminna a également été entièrement prise. Cela crée un risque dangereux de ‘chaudron dans le chaudron’ pour les FAUs car une fois que Popasna tombe, les troupes
peuvent se lier avec celles du nord par Rubizhnoe/Kreminna, piégeant ainsi les FAUs à Severodonetsk et Lysychansk de la manière suivante :
En raison de cette menace, on entend de plus en plus souvent dire que
les FAUs prévoient une « retraite
massive » le long du « triangle » Rubizhnoe-Lysychansk-Severodonetsk,
comme on l’appelle, afin d’empêcher la formation de ce chaudron. Il ne faut pas oublier qu’il existe un très important groupe de FAUs dans ce « triangle », le deuxième en importance après le
groupement de Slavyansk-Kramatorsk-Druzhkivka. Cependant, d’autres rapports ont rapidement mis en garde qu’il n’y a pas eu de retraite massive, du moins pas encore, et que les FAUs continuent de
s’accrocher. Cela dit, certains prisonniers capturés dans la zone ont déclaré que les officiers supérieurs se sont déjà retirés et ont fui, mais il n’y a pas de confirmation à 100%.
Depuis la ligne de front :
Collègues, il n’a pas eu d’information sur un retrait des FAUs de la LPR, mais sur le retrait de quelques troupes et l’évacuation du poste de commande. Les ukrainiens conservent leurs
positions dans la LNR et n’ont pas l’intention de battre en retraite. La libération de Kremennaya n’entraine aucun risque d’encerclement car il y a une rivière là-bas et nos troupes sont
occupés à casser les défenses situées à Bakhmutka et Popasnaya, à partir du sud. La seule menace pouvant forcer les ukrainiens à se regrouper sont les succès engrangés par les russes se
dirigeant vers Yampol et Liman. Ce qui obligerait à un renforcement des défenses de Slavyansk et Lisichansk, centrées sur Seversk. Cette manœuvre facilitera peut être la libération finale de
Rubezhnoye et Severodonestket, mais il est prémature de postuler un abandon de Lisichansk par les ukrainiens car cette ville est importante pour leur défense.
Carte du contrôle de la ville de Popasna. Popasna en bas à droite. En
rouge les forces de la LPR, en bleu les FAUs. C’est une ville clé qui contrôle la porte d’entrée de la région à l’ouest et au nord.
Au nord-ouest de cette ville, les forces russes ont réalisé des avancées
majeures dans la région d’Izyum depuis le début de la phase 2.
La ville de Torske, encerclée en rouge sur cette carte, a été capturée :
De même, plusieurs localités autour de Lozove, telles que Yatskivka et
Rubtsi, auraient été capturées par les forces russes, qui avancent lentement vers Lyman. Les forces au sud d’Izyum ont continué à avancer en direction de Slavyansk, avec des résultats incertains,
car il s’agit d’une zone fortement boisée qu’il serait difficile de traverser, avec des unités ukrainiennes profondément ancrées partout.
En bref, une forte pression s’exerce maintenant depuis le nord sur le groupe coincé dans le chaudron, et nous pourrions éventuellement voir le « triangle » de Severodonetsk devenir un chaudron
coupé du reste puis assiégé.
Au sud, les forces russes ont fait quelques mouvements vers Velyka Novosilka et capturé quelques hameaux comme Makarivka, Storozhevoe, Rovnopol et Novoselka, mais il n’y a rien de trop important
à dire pour l’instant, nous attendrons donc la prochaine mise à jour sur ce front. Quoi qu’il en soit, ce front attend probablement la chute de Marioupol pour libérer tous les renforts avant de
se mettre en branle.
Autres nouvelles :
Les États-Unis ont COMMENCÉ à former une cinquantaine de conseillers militaires ukrainiens à l’utilisation des systèmes d’artillerie obusiers fournis par les Américains dans un lieu tenu
secret en Europe : un haut responsable de la défense américaine estime que les Ukrainiens devraient être en mesure d’apprendre à utiliser les systèmes en quelques jours.
Et le Royaume-Uni envisage d’envoyer une « poignée » de véhicules blindés
avancés Stormer équipés de lance-missiles Starstreak.
Personnellement, je pense que c’est une bonne nouvelle car cela donnera aux forces russes une rare occasion de s’entraîner et de se mesurer en temps réel aux meilleurs équipements de l’OTAN, afin
d’en connaître les secrets et les vulnérabilités. Ainsi, même s’il s’agit d’une menace, je pense que cela ne fera que renforcer la capacité des troupes russes à se préparer à un futur conflit
contre l’OTAN.
Et à la lumière de tous les ateliers de réparation de véhicules, les ateliers, les usines, etc, que la Russie a frappé, il semble que l’Ukraine soit à court de moyens pour réparer ses propres
véhicules.
Les actions des forces de missiles russes, qui au cours des derniers mois ont régulièrement attaqué les installations de l’industrie militaire du régime de Kiev, ont porté leurs fruits.
Désormais, la réparation des équipements endommagés du régime de Kiev sera assurée par des entreprises de défense tchèques. En effet, Kiev n’est plus en mesure de réparer les véhicules
blindés par ses propres moyens.
Notez que le transport des équipements endommagés vers la République tchèque, leur réparation et leur retour prendront beaucoup plus de temps et coûteront beaucoup plus cher à l’ennemi. En fait,
il est plus facile de simplement en acheter un nouveau.
Et sur cette note, il y a des rapports comme celui-ci :
« La Pologne prépare secrètement une « campagne de libération » contre l’Ukraine. À cette
fin, un ensemble de mesures est en cours d’exécution, la fourniture d’armes, d’équipements et de mercenaires à travers la frontière polono-ukrainienne. Plusieurs formations de l’armée
polonaise, la 18e division de fusiliers motorisés et la 6e brigade aéroportée, se préparent à une « mission de maintien de la paix ».
L’armée polonaise a multiplié les initiatives, dans la mesure du possible, pour que les unités retrouvent leur état de guerre. Le recrutement des « volontaires » s’effectue
par le biais des sites Internet du ministère de la Défense de Pologne.
Non confirmé bien sûr, et douteux mais il faut y penser, et c’est quelque chose que beaucoup d’entre nous attendaient déjà depuis longtemps.
En ce qui concerne le financement, il a été annoncé que l’aide totale avoisine les 3 milliards de dollars rien que de la part des États-Unis.
Les États-Unis ont envoyé 2,6 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis l’invasion de la Russie le 24 février, les armes du ministère de la Défense atteignant le champ de
bataille dans les 48 à 72 heures : un haut responsable de la défense américaine.
Ce qui est intéressant, c’est que les États-Unis ont dépensé 3 milliards pour financer les Talibans dans les années 80, pendant toute une décennie.
L’orientation de la politique américaine pour la durée de la guerre a été déterminée par Carter au début de 1980 : Carter a lancé un programme d’armement des moudjahidines par l’intermédiaire
de l’ISI pakistanaise et a obtenu l’engagement de l’Arabie saoudite de s’aligner sur le financement américain à cette fin. Le soutien américain aux moudjahidin s’est accéléré sous le
successeur de Carter, Ronald Reagan, pour un coût final de quelque 3 milliards de dollars pour les contribuables américains.
L’opération Cyclone a été l’une des opérations secrètes de la CIA les plus longues et les plus coûteuses jamais entreprises.[2] Le financement a officiellement commencé avec 695 000 dollars à
la mi-1979,[3] a été augmenté de façon spectaculaire pour atteindre 20 à 30 millions de dollars par an en 1980, et est passé à 630 millions de dollars par an en 1987,[1][4][5] décrit comme le
« plus gros legs à une insurrection du tiers monde ».[6]
Il s’agit donc de l’opération de la CIA « la plus
longue et la plus coûteuse » de l’histoire, qui s’est soldée par 3 milliards de dollars en 10 ans. Mais l’Ukraine a déjà reçu 3 milliards de dollars en un seul mois. Imaginez
combien ils vont y injecter d’ici la fin de l’année ? Cela montre ce que j’ai déjà dit auparavant, à savoir que c’est probablement le programme le plus coûteux de ce type dans l’histoire. Et cela
ne tient compte que de l’aide américaine, l’OTAN et l’UE déversent des milliards de plus. [Les montants sont à relativiser vu l’inflation, NdSF]
Enfin, comme je l’ai dit au début, je ne pense pas que nous ayons encore vu le début de la phase 2. Il semble que ce ne soit que la phase d’ouverture et de sondage, car toutes les forces
disponibles n’ont pas encore été engagées. Mais nous verrons si cette semaine confirme ou non ce point de vue.
Je vous laisse quelques vidéos de ces derniers jours :
Hommage au légendaire homme au sac à dos rouge que vous avez peut-être tous vu diriger certaines unités à Marioupol :
Il s’agit du commandant d’une unité de l’infanterie navale russe de la flotte de la mer Noire (Marines) opérant à Marioupol.
Les Tchétchènes entrent et nettoient les premières parties du complexe Azovstal (18+) :
La défense aérienne de la Russie abat un Su-25 des FAUs au-dessus d’Izyum :
Nightvision
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
La 2e phase de l’Opération Spéciale Russe
Par Le Saker – Le 19 avril 2022 – Source thesaker.is
Bien qu’il n’y ait pas de
confirmation officielle (à ma connaissance) de la part de l’armée russe, il semble que Lavrov soit le premier, et jusqu’à présent le seul, responsable russe à avoir déclaré que la 2e phase de
l’opération a commencé. À vrai dire, à peu près tout le monde pense de même. Compte tenu de l’intensité des bombardements et des frappes d’artillerie russes pendant la nuit, qui ont été rapportés
par de nombreuses sources, il me semble raisonnable de conclure que cette deuxième phase a bel et bien commencé. Par exemple, le ministère russe de la défense a indiqué mardi matin que ses troupes avaient effectué des frappes d’artillerie sur 1 260 cibles militaires ukrainiennes pendant la
nuit, dont 1 214 emplacements où les troupes ukrainiennes ont rassemblé leurs forces.
Personne ne sait combien de temps cette phase de la guerre va durer. Les optimistes pensent une semaine, les pessimistes un mois, mais en réalité personne ne le
sait vraiment car l’issue ne sera pas déterminée par les manœuvres comme lors de la première phase, mais par la logistique, notamment le carburant et les munitions, en d’autres termes par la
mobilité et la puissance de feu.
Je vous rappelle que les forces ukrainiennes dans l’est de l’Ukraine sont de facto dans un « chaudron » (comme je l’ai expliqué, vous pouvez
être physiquement encerclé ou vous pouvez être « bloqué par le feu ») depuis plus d’un mois, et
que les Ukrainiens n’ont pas été en mesure de les réapprovisionner de manière significative alors que le côté russe dispose d’un carburant et de munitions quasi illimités (malgré les
hallucinations du Pentagone). La Russie dispose également d’une suprématie aérienne et d’armes très lourdes, dont les Ukrainiens ne disposent pas.
En d’autres termes, pendant que les forces nazies dans l’est de l’Ukraine se font massacrer, l’administration américaine à Kiev devra changer le discours
sur « la glorieuse armée ukrainienne est en train
de gagner » en « les Russes tuent
des bébés » (sans jamais se demander POURQUOI et COMMENT des civils et même des enfants se sont retrouvés à l’intérieur du complexe d’Azovstal, en supposant que les récentes photos
d’enfants qui s’y cachent sont réelles et non fabriquées à Kiev).
Personne ne sait vraiment combien d’Ukrainiens se trouvent encore dans le chaudron du Donbass, et nous ne savons pas non plus quel est leur moral et leur
détermination à tenir bon et à se battre jusqu’au bout. Pour toutes ces raisons, il est impossible de donner un calendrier, même approximatif, pour cette bataille, du moins pour moi.
Cette semaine est la semaine de la Passion pour les chrétiens orthodoxes et je partirai demain pour assister aux services religieux de notre paroisse, à environ 4
heures de route aller simple, et j’y resterai jusqu’à très tard dimanche soir. En d’autres termes, ma présence sur le blog pendant les 6 prochains jours sera minimale, je voyagerai avec un
ordinateur portable, mais je serai surtout occupé par les préparatifs et la célébration de la Sainte Pacha.
Je vous laisse donc aux bons soins de mes collègues Amarynth et Herb qui continueront à publier des articles invités et à vous tenir informés.
Pour les rapports quotidiens, je vous suggère de suivre les (excellents) rapports de situation rédigés par Nightvision. Gardez simplement à l’esprit qu’en raison de
la nature de cette deuxième phase, il y aura moins de cartes des mouvements de troupes et que se déplacer d’un ou deux kilomètres contre les défenses très lourdes et profondes des Ukrainiens
pourrait signifier beaucoup plus que se déplacer de 10 ou 20 kilomètres en terrain ouvert.
D’ailleurs, l’Empire de la haine et du mensonge connaît le vrai score, et il panique massivement.
Ils déclarent même maintenant la guerre aux vieux instruments de musique russes. Quant à « Ze », il est maintenant devenu un héros national de
l’ONU :
Ces personnes infantiles vont-ils grandir un jour ?
J’en doute, leurs singeries « par des infantiles – pour des
infantiles » combinées à l’exercice le plus massif de l’histoire du monde pour « annuler » toute information « erronée », montrent à quel point ces gens sont
désespérés et impuissants.
Quant aux occupants nazis, ils viennent de voter une loi autorisant les étrangers à travailler pour les services de « renseignements » ukrainiens. Quelle
surprise, au moins pour ceux qui n’avaient pas réalisé que les USA dirigeaient le SBU, et tout le reste, dans l’Ukraine occupée par les nazis depuis l’Euromaidan (et même avant).
En conclusion, je voudrais juste terminer par un rappel. Il ne s’agit pas d’une guerre entre la Russie et l’Ukraine. C’est une guerre entre la Russie et l’Occident
uni, la dernière en date étant la dernière d’une série qui remonte à au moins mille ans. La Russie a été désignée comme devant être « annulée » et nous ne voulons pas être
annulés.
Alors que pendant huit ans, la Russie a fait tout son possible pour ne pas s’impliquer, l’Empire de la haine et du mensonge a réussi à la contraindre à une
intervention militaire ouverte en Ukraine, et maintenant cet Empire va faire tout ce qu’il peut pour prolonger cette guerre et faire en sorte qu’elle se solde par un maximum de pertes humaines et
la destruction totale de l’infrastructure civile ukrainienne, exactement à l’opposé de ce que le Kremlin veut : désarmer et dénazifier l’Ukraine avec un minimum de pertes humaines et en
préservant autant que possible l’infrastructure civile. Ces objectifs sont aussi asymétriques que possible, et il est beaucoup plus facile de détruire que de préserver. Veuillez garder cela à
l’esprit lorsque le prochain tsunami de propagande frappera.
Le Saker
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
(Si les vidéo ne s'affichent pas correctement, allez sur le site "The
Saker")
Je n’avais pas prévu de couvrir à nouveau le Moskva, car comme
beaucoup, je souhaite passer à autre chose. Mais depuis la publication inattendue des seules images connues du croiseur sinistré, il y a certaines choses qui doivent être déclarées pour le compte
rendu, simplement parce que je ne vois personne d’autre dans la sphère de la résistance les déclarer, et elles seront certainement couvertes de l’autre côté, car tout ce que l’autre côté voit ne
fait qu’ajouter à ses propres illusions et à ses biais sélectifs, réaffirmant ses croyances (fausses) et propagandées.
Je vais essayer d’être aussi concis et court que possible. Tout d’abord, la photo principale du croiseur :
Cette image a été prise et diffusée depuis le navire turc qui a répondu à l’appel SOS et a aidé à sauver certains des marins :
A première vue, cela ressemble à une frappe de missile typique/probable.
Impact au centre du navire, marques de brûlures/explosions, etc, etc. Cependant, il y a quelques problèmes majeurs dont peu de gens parlent. Gardez à l’esprit que je ne suis pas un expert naval
mais que j’en sais assez pour parler avec autorité de certaines choses.
Tout d’abord, les marques de brûlure que vous voyez le long de la coque bâbord sont clairement des points d’exhalaison de fumée le long des sorties de tubes qui parsèment la coque. Les plus
grandes marques de brûlure qui sont légèrement plus basses sur la coque sont en fait là où le navire a de plus grandes sorties pour les tubes de torpilles (un type spécial de torpille qui
coulisse et tombe dans l’eau). Cela peut être clairement vu sur une photo de référence du navire.
Vous voyez les cercles rouges ? Ce sont les orifices inférieurs/grands des tubes lance-torpilles. Ils dégageraient une plus grande quantité de fumées noires en raison du feu probablement beaucoup
plus intense qui s’en échapperait si les torpilles à l’intérieur explosaient ou étaient en feu, etc.
La première chose à savoir, c’est qu’aucune de ces marques noires sur le navire ne semble provenir d’un tir de missile, ce sont simplement les orifices et les emplacements de torpilles qui
émettent de la fumée venu de l’intérieur du navire et qui brûlent/noircissent la coque autour d’eux. Vous pouvez voir les cercles rouges alignés sur les images avant et après du navire.
Sur la photo du navire endommagé, le grand cercle rouge indique clairement la zone où un missile a pu frapper, car il y a beaucoup de zones noircies à cet endroit. Mais il n’y a pas de signe
clair de destruction, la zone noircie semble être à peu près similaire au trou du tube lance-torpilles à l’extrême droite dans le petit cercle rouge. Dans cette zone centrale, il y a des
entrepôts de munitions et une centrale électrique, donc une explosion de l’intérieur aurait pu se produire.
Voici le moment où le Sheffield a été touché pendant la guerre des Malouines httpss://youtu.be/hUsY_PznmTg?t=111 Vous pouvez voir les dégâts sur le côté.
Et voici quelques images de l’USS Stark lorsqu’il a été touché par un avion irakien avec un missile Exocet. N’oubliez pas que le HMS Sheffield et le Stark ont tous deux été frappés par des
Exocet, et que ce missile est de taille similaire au Neptune que l’Ukraine aurait utilisé.
La différence est tout à fait claire : on y voit des dégâts massifs, avec une éruption du métal vers l’extérieur après l’explosion. Aucun dommage de ce type n’est visible sur le Moskva, seulement
des marques de brûlures intenses qui sont également visibles autour de chaque hublot le long de la coque en allant vers l’arrière.
Maintenant, on pourrait argumenter qu’un grand trou est peut-être caché par l’eau car le navire est clairement fortement gîté sur le côté bâbord. Mais je pense que nous verrions quand même le
haut du trou beaucoup plus clairement, car ces missiles rasants frôlent la mer à environ 15 mètres, puis descendent un peu plus bas en phase terminale, MAIS ils ne descendent pas si bas qu’ils
sont littéralement sur la ligne de flottaison. Comme vous pouvez le voir sur les impacts du Sheffield et du Stark, ils touchent toujours la coque à environ 15-20 pieds au-dessus de l’eau, et non
à quelques centimètres au-dessus de l’eau. Ils ne peuvent pas être programmés pour descendre TROP bas à cause des vagues, sinon ils pourraient heurter une vague dans une mer agitée et être un
missile gaspillé.
Mais ces points sont discutables jusqu’à présent. Voici des choses encore plus intéressantes.
Premièrement, les experts ont noté que
sur les photos du Moskva, TOUS les canots de sauvetage sont absents, ce qui signifie qu’ils ont été déployés, ce qui signifie que le camp ukrainien est déjà pris en flagrant délit de mensonge,
car cela signifie que les marins ont en fait été sauvés. La grue peut même être vue dans une position latérale, non diamétrale, ce qui signifie qu’elle a été utilisée pour descendre les canots de
sauvetage dans l’eau.
Maintenant, voici des choses très
intéressantes. Les dernières photos satellites connues du Moskva le montrent orienté avec la proue vers le sud/sud-est, et son côté bâbord vers l’est.
Cette photo date de 23 h, le 12 avril, le Moskva a été touché
quelques heures plus tard le jour suivant. Le Moskva était censé être stationnaire comme beaucoup de frégates russes dans cette région. Il serait impossible pour des missiles ukrainiens venant de
la direction d’Odessa NW d’atteindre le coté qui est ici orienté vers l’est.
Voici une autre source des dernières photos connues du navire.
Notez la direction d’Odessa et d’où viendraient les missiles,
puis notez l’orientation du navire et son côté bâbord qui sera plus tard endommagé.
C’est maintenant que ça devient encore
plus intéressant. Le cercle vert sur la photo originale que j’ai postée montre le radar de contrôle de tir du navire.
Les experts navals ont remarqué que ce radar était en position d’attente
ou en position neutre tournée vers l’arrière. Vous pouvez consulter des centaines de photos/vidéos du Moskva en transit sur Internet, et le radar est toujours orienté vers l’arrière. Mais
lorsqu’il engage une cible, il pivote et s’oriente vers la cible. Cela suggère donc que pendant la frappe du Moskva, le radar de contrôle de tir n’engageait aucune cible. Bien sûr, les
« analystes » occidentaux disent que cela signifie que le Moskva a été frappé à l’aveugle par leurs missiles furtifs wunderwaffen et qu’il ne les a jamais vus venir.
Mais, il y a un problème majeur avec cette théorie :
Leur propre histoire est en fait que
le Moskva a été « distrait » par de multiples drones TB2 utilisés comme leurres, que le Moskva visait alors il n’a pas remarqué les missiles magiques Neptune qui le frôlaient. Voici un
graphique tiré de leur propre histoire :
Vous avez remarqué quelque chose que j’ai entouré en rouge sur leur propre graphique ? Ils montrent eux-mêmes le radar de contrôle de tir pointant dans la direction des TB2 fantômes dans cette
maquette hypothétique. Cela signifie que selon leur propre théorie, pour avoir réussi à « distraire » le Moskva comme ils le prétendent,
le dôme du radar de contrôle de tir DOIT avoir été occupé par les TB2, alors qu’il est clairement resté en position d’attente.
En toute logique, quelle que soit la façon dont on l’explique, la partie ukrainienne doit mentir sur au moins une partie de sa déclaration. Soit aucun TB2 n’a été utilisé et en fait un
Neptune « furtif » a frappé le
Moskva sans aucun avertissement, soit ils ont été utilisés pour faire diversion et le radar aurait dû les suivre. Mais alors pourquoi croire la deuxième partie de leur déclaration sur
l’utilisation des Neptune alors qu’ils ont clairement menti sur l’utilisation des leurres TB2 comme le prouve la position du radar ?
Et d’ailleurs, il y a une certaine chance que l’on puisse croire qu’un missile rasant la mer puisse contourner le radar, mais il n’y a aucune chance qu’un TB2 volant haut (et plusieurs en plus)
passe inaperçu, et de toute façon ils ont admis qu’ils ont été détectés parce qu’ils « distrayaient les opérateurs radar du
Moskva » selon l’histoire officielle.
Maintenant, considérez ce qui suit :
Si l’Ukraine avait réellement la capacité d’utiliser un missile Neptune pour frapper le Moskva, pourquoi n’en aurait-elle utilisé que deux et aurait-elle permis au Moskva de rester à flot pendant
presque toute une journée après avoir été remorqué à la base ? Même sur la photo, le Moskva n’a plus d’équipage et n’est pas protégé, pourquoi l’Ukraine n’a-t-elle pas continué à tirer pour
l’achever dans ce moment d’incertitude ?
De plus, pourquoi les TB2 magiques n’ont-ils pas pu faire pleuvoir leurs propres missiles sur le croiseur, maintenant paralysé et sans équipage, pour l’achever ?
Si les TB2 étaient en l’air, où sont les images ? L’Ukraine adore publier toutes les images possibles de leur utilisation, alors comment se fait-il qu’il n’y ait pas de glorieuses images en haute
définition de missiles Neptune percutant le navire du point de vue des magnifiques caméras/optiques de fabrication canadienne des TB2 ?
Tout se résume à ce fait : si l’Ukraine a menti ne serait-ce qu’à propos d’une partie de l’histoire, comme celle du TB2 qui est clairement la partie la plus démystifiée de l’histoire, alors
pourquoi toute autre partie serait-elle crédible ? La photo prouve également qu’ils ont menti au sujet des 450 marins morts, car nous savons que tous les canots de sauvetage ont été déployés, car
aucun n’est visible sur le navire. Cela suggère clairement que la grande majorité, sinon tous les marins ont survécu (les marins sont réapparus sur les images hier, de toute façon). Cela suggère
fortement que le canular du « missile
Neptune » en est bien un.
Les dégâts ne ressemblent pas tout à fait à des frappes massives de missiles de la taille d’un exocet, qui auraient éventré la coque, mais plutôt à des traces de brûlure par le feu qui
s’échappent de chaque sabord et de chaque emplacement de torpille, en raison d’une détonation interne qui a éventré l’intérieur du navire à mi-chemin entre les cheminées et la salle des machines.
Et, grande surprise, c’était exactement l’explication initiale du ministère russe de la Défense.
Alors, si ce n’était pas un missile, quelle en était la cause ? Je ne veux pas spéculer, car c’est un tout autre sujet pour une autre fois ou une autre personne. Tout ce que je dirai, c’est
qu’Andrei Martynov a fait quelques bonnes suggestions dans sa récente vidéo, en particulier la partie sur le sabotage. Étant donné que le navire était stationné à Sébastopol avec des marins qui
pouvaient avoir des liens familiaux évidents avec la partie ukrainienne du conflit concernant la Crimée, etc., il aurait pu y avoir un marin vindicatif capable de se venger de la Russie au nom de
l’Ukraine. Et comme l’a dit Martynov, mettre le feu à quelque chose et le faire exploser dans les entrailles du navire serait extrêmement facile pour quelqu’un de bien informé. Après tout, comme
je l’ai déjà indiqué, cela s’est produit à de nombreuses reprises dans d’autres marines, y compris récemment dans la marine américaine httpss://www.theguardian.com/us-news/2021/dec/14/sailor-charged-over-fire-that-destroyed-us-warship-disgruntled-prosecutors-say, lorsqu’un marin mécontent a complètement détruit
le Bonhomme Richard, causant plus de 3 milliards de dollars de dégâts.
Quoi qu’il en soit, il est toujours possible que le Moskva ait été touché par des missiles – je n’écarte rien. Mais regardez les faits présentés ci-dessus et faites-vous votre propre opinion.
Venons-en maintenant à l’article que j’avais l’intention de présenter aujourd’hui :
Je voulais faire une rapide « plongée en
profondeur » sur l’un des sujets centraux actuels dans les cercles occidentaux autour de l’Ukraine, à savoir que les FAU sont à court de munitions, en particulier de munitions
lourdes, obus d’artillerie et autres, qui sont de loin les plus importantes dans une guerre ; les tirs d’armes légères ne vous mèneront pas loin car l’artillerie continue de dominer le champ de
bataille, comme elle l’a toujours fait.
Cet article de CNN indique que les
États-Unis ont expédié 40 000 cartouches d’artillerie. Bien entendu, on peut supposer qu’une partie au moins de cette cargaison sera détruite par les frappes russes, si ce n’est la totalité.
L’article dit : « Au cours des premiers combats intenses, les forces
ukrainiennes ont tiré jusqu’à des milliers d’obus d’artillerie en une journée. »
Ceci est facile à vérifier. La cadence de tir typique des différents systèmes d’artillerie peut aller de 3 à 10 tirs par minute (rpm). Cela signifie qu’une seule unité peut tirer entre 180 et 600
obus en une heure.
L’Ukraine dispose probablement encore d’au moins plusieurs centaines de systèmes d’artillerie différents, si l’on compte même les vieux systèmes soviétiques remorqués comme les D-30 et autres.
Disons donc (pour l’argument rapide) que 200 unités x 200 obus par heure = 40 000. Cela représente déjà 40 000 obus en une seule heure de tir (de manière réaliste, cette « heure de tir » peut être répartie tout au long
de la journée, en rafales de 10 minutes, par exemple).
Cela démontre clairement la rapidité avec laquelle ces stocks de munitions s’épuisent. Ces 40 000 obus envoyés par les États-Unis pourraient ne représenter que quelques heures, ou peut-être
quelques jours tout au plus si mes calculs hypothétiques surestiment les taux de bombardement des FAU.
Mais cela va plus loin que ça. On s’interroge désormais sur le fait que la campagne d’armement massif de l’Ukraine épuise les stocks de tous les pays de l’OTAN participants.
« Mais le président Joe Biden n’a jamais prévu une telle guerre. Il partait du principe que la Russie allait rapidement conquérir une grande partie du pays et que les États-Unis soutiendraient une insurrection ukrainienne de faible
intensité qui couvait. Au lieu de cela, la résistance réussie de l’Ukraine a conduit à un combat conventionnel continu et de haute intensité, avec une consommation prodigieuse de munitions et
une attrition intense des principaux moyens militaires. »
C’est drôle comme la logique est ici inversée. On nous a dit que c’était la Russie qui n’avait pas prévu une telle guerre, et que c’était elle qui allait manquer de munitions et de fournitures.
Mais maintenant, ils admettent que ce sont en fait les États-Unis eux-mêmes qui ont mal calculé et sont à court… Oups ! Ajoutez à cela la façon dont l’article traite allègrement Biden comme étant
le chef de l’État ukrainien / l’effort de guerre comme s’il était le commandant en chef des FAU, tout à fait normal. « Mais le président Biden n’a jamais prévu une guerre comme
celle-ci. » Qui dirige cette guerre de toute façon ?
« Les officiels du Pentagone disent que Kiev brûle chaque jour l’équivalent d’une semaine de livraisons de munitions antichars. Elle manque également d’avions utilisables, les frappes aériennes russes et les pertes au combat faisant des ravages. Les munitions sont devenues rares à Mariupol et dans d’autres régions. »
« Pour la même raison, la guerre en Ukraine est un aperçu qui donne à réfléchir aux problèmes auxquels les États-Unis eux-mêmes seraient confrontés dans un conflit contre la Russie ou la
Chine. S’il était contraint d’entrer en guerre en Europe de l’Est ou dans le Pacifique occidental, Washington épuiserait ses stocks de missiles, de munitions à
guidage de précision et d’autres capacités critiques en quelques jours ou semaines. Il subirait probablement de graves pertes de chars, d’avions, de navires et d’autres moyens qui sont sophistiqués, coûteux et difficiles à remplacer. »
Intéressant ! C’est donc bien les États-Unis qui, depuis le début, n’avaient pas de stocks pour la guerre, et non la Russie.
En fait, le Pentagone et les médias mentent depuis le début. La Russie est de loin le plus grand producteur d’armements, d’obus, de munitions sur terre, plus que tous les pays de l’OTAN réunis.
Le mensonge qu’on nous a servi, selon lequel la Russie serait à court de carburant, de munitions, de nourriture, etc., était risible et n’a pas échappé à tout analyste doté d’un cerveau depuis le
début.
Mais d’autres révélations choquantes abondent :
« Dans les guerres mondiales du siècle dernier, la base manufacturière inégalée de l’Amérique l’a finalement mené à la victoire. Mais aujourd’hui, il n’est peut-être pas si facile de reconstituer l’arsenal du monde libre.
Le leadership économique américain ne repose plus principalement sur l’industrie manufacturière. Les pénuries de machines-outils, de main-d’œuvre qualifiée et de capacités de production de
réserve pourraient ralentir l’effort de réarmement en temps de guerre. Les États-Unis ne peuvent pas augmenter rapidement la production de missiles Stinger pour l’Ukraine, par exemple, parce que la main-d’œuvre nécessaire pour le faire n’existe plus. »
Et cette bombe : « Les stocks américains d’armes
clés sont plus petits qu’on ne l’imagine, en partie à cause des contraintes de production et en partie parce que la majeure partie du budget du Pentagone, qui s’élève à environ 750 milliards de
dollars, est consacrée à la main-d’œuvre, aux soins de santé et à d’autres choses que des balles et des bombes. »
J’ai écrit à plusieurs reprises dans des Sitreps précédents le petit fait gênant que la plupart des gens ignorent, à savoir qu’une énorme partie de l’ensemble du budget militaire vanté des
États-Unis est consacrée à l’entretien et à la maintenance de son système de plus de 900 bases mondiales. Ce nombre de bases coûte des sommes gargantuesques, sans précédent, pour les entretenir
et les gérer.
Bien sûr, c’est la raison pour laquelle le Pentagone a convoqué tous les grands fabricants d’armes pour des réunions d’urgence, vraisemblablement pour discuter des problèmes liés à l’augmentation
de la production pour combler les stocks en baisse.
Mais d’autres sources se font l’écho du sentiment selon lequel, à l’heure actuelle, les États-Unis n’ont même pas la capacité de fabrication nécessaire pour reproduire en grande quantité nombre
de ces armements, comme les stingers mentionnés dans l’article. Un tiers de tous les stocks américains de Javelin a déjà été envoyé en Ukraine et cela n’a rien apporté. Ils sont pour la plupart
tombés dans les mains des forces russes.
Et pour couronner le tout, les producteurs d’armes sont actuellement confrontés à un « problème de chaîne d’approvisionnement » de
composants critiques (comme les micropuces, etc.), comme le reste du monde, ce qui entrave leur capacité à augmenter la production de ces unités clés.
« Le dernier lot d’équipements militaires américains a commencé à arriver en Ukraine, notamment : – 18 obusiers de 155 mm – 11 hélicoptères Mi-17 – 200 transports de troupes blindés –
300 drones Switchblade – 500 missiles Javelin – 10 radars de contre-artillerie. »
« Pour la perspective : 500 Javelins couvriront trois à cinq jours de combat. 18 obusiers représenteront peut-être 3% de l’artillerie de campagne déployée. Autant ou plus sont perdus en
une semaine. Le taux d’assistance est une fraction minime du taux d’épuisement. »
Et sur cette note, nous passons parfaitement à la journée d’aujourd’hui, où la principale mise à jour est que la Russie a intensifié ses frappes de manière drastique. Des sources à Kiev affirment
qu’ils utilisent 50 % d’aviation en plus et que de nombreux dépôts ont été frappés cette nuit, notamment à Lyvov, près de la frontière polonaise.
« Ilya Kiva, ancien député de la Verkhovna Rada, citant ses sources, rapporte que suite à une frappe de missile sur une installation à #Lvov, tout un arsenal d’armes et de munitions
étrangères a été détruit ce matin. Elles avaient été livrées depuis l’UE et devait être envoyées dans la direction de Kharkov. »
« Novorosinform REPORTER : L’aide militaire de l’#Europe est détruite, L’ancien député de la Verkhovna Rada a annoncé qu’un arsenal d’armes et de munitions livré par l’Occident à
l’#Ukraine a été détruit par des frappes de missiles russes la nuit dernière à la gare de #Lviv. »
« 1/2 Les forces aérospatiales russes ont lancé une frappe avec des missiles de haute précision sur le 124e centre de soutien logistique conjoint du commandement des forces logistiques
des troupes ukrainiennes dans la région de Lviv, rapporte le ministère russe de la Défense. 2/2 Le centre logistique et les importantes cargaisons d’armes étrangères qui ont été livrées à
l’Ukraine par les États-Unis et les pays européens au cours des 6 derniers jours ont été détruits. »
Donc, pour tous ceux qui se sont demandés pendant des jours si/quand/comment/pourquoi la Russie a détruit des cargaisons occidentales, voici votre réponse, elle vient de détruire une semaine
entière d’équipement accumulé à la frontière polonaise, plus de nombreux morts dans les FAU qui sont même rapportés sur les chaînes ukrainiennes.
Et cela nous amène au dernier point : il y a de nombreuses indications que la phase 2 de l’offensive pourrait avoir commencé aujourd’hui. Ces nouvelles frappes s’accompagnent d’une énorme
recrudescence des combats sur toutes les lignes de front. D’énormes gains sont signalés toutes les heures autour de la direction d’Izyum et sur le front sud, à l’ouest de Donetsk. Il est trop tôt
pour dire définitivement si elle a commencé ou s’il s’agit seulement des premiers travaux préparatoires, mais jusqu’à présent, cela correspond exactement à ce que beaucoup ont dit, à savoir que
la phase 2 commencerait au début de la semaine.
Je laisserai les mises à jour spécifiques pour le prochain rapport, afin de les laisser s’accumuler puisqu’il est encore tôt. Mais je vais mentionner quelques éléments généraux.
Il y a d’énormes panaches de fumée qui s’échappent d’Azovstal et Wargonzo rapporte que les russes arrivent du nord et ont déjà capturé la partie nord du complexe industriel d’Azovstal.
Dans les batailles intenses qui se déroulent actuellement dans le nord (près d’Izyum), notre camp rapporte que les FAU jettent tout ce qu’elles ont dans la bataille, non seulement de nombreux
nouveaux avions abattus, ce qui signifie qu’elles utilisent désespérément les derniers appareils de leur aviation, mais des unités entières ont été complètement anéanties et capturées. Et d’après
les nouvelles captures, il s’avère que beaucoup d’entre elles proviennent de villes de l’extrême ouest, ce qui signifie qu’il s’agit déjà des réserves mobilisées envoyées pour arrêter les
avancées russes.
Les rapports indiquent également que de nombreuses personnes nouvellement capturées ont un moral extrêmement bas car elles n’opposent plus beaucoup de résistance. Selon un rapport, alors
qu’auparavant ils tentaient de se battre pour sortir de l’encerclement, ils déposent maintenant leurs armes dès le premier signe d’encerclement et ne prennent même pas la peine de se battre. Il y
a tellement de nouvelles redditions que j’ai du mal à suivre et à poster toutes les vidéos, y compris les nouvelles images d’unités détruites.
Commençons par des mises à
jour importantes sur Marioupol. La zone portuaire de Primorski a encore été prise, certains disent qu’elle a été divisée en deux, et les gars sur le terrain disent maintenant que la section
entière pourrait tomber demain ou au plus tard à la fin du week-end.
Il ne resterait plus que
l’usine d’Azovstal, car l’autre grande nouvelle est que l’usine d’Illych est également tombée aux mains de nos forces, et c’était la seule autre poche des FAU. Il y a beaucoup d’images de la
capture d’Illych.
Il s’agit de ce type, Shaun Pinner. Ce mercenaire a également servi avec Cossackgundi dans les YPG pendant des années en Syrie, et on dit qu’il a même servi en Bosnie dans les années 90 et qu’il fait
probablement partie des forces de renseignement britanniques.
Et pour ceux qui n’ont pas vu le mercenaire britannique précédent, Cossackgundi, voici quelques extraits de ses interrogatoires :
Et un rapport de presse russe déclare ce qui suit :
Parmi les personnes capturées en Ukraine se trouvent des militaires des pays de l’Alliance de l’Atlantique Nord (OTAN). C’est ce qu’a annoncé vendredi 15 avril
Andrei Klimov, chef adjoint de la commission du parti Russie Unie pour la coopération internationale….
« Nous avons déjà des prisonniers parmi le personnel militaire des pays de l’OTAN, nous montrerons tout cela lorsque nous mènerons des procès, et le monde
entier verra ce qui s’est réellement passé », a-t-il déclaré lors d’un briefing avec les médias. Le sénateur a également déclaré qu’il y a des mercenaires en Ukraine en provenance
d’Asie, d’Afrique, de Grande-Bretagne, des États-Unis et d’autres États. Il a rappelé que les mercenaires ne sont pas des militaires et qu’ils ne sont pas soumis au droit
international.
Il semble donc qu’ils aient l’intention de les juger.
Voici comment la carte se présente maintenant. Cette petite partie de la section Primorski au sud-ouest près du port, et ensuite l’énorme complexe industriel
d’Azovstal.
Et comme beaucoup d’entre vous le savent, l’usine aurait déjà été bombardée par des bombardiers lourds russes à longue portée, des Tu-22m, dans ce qui serait la
première utilisation de ces bombardiers dans le conflit jusqu’à présent. Les images :
On ne sait toujours pas quelle sera la stratégie générale, car nous avons tous entendu des rumeurs selon lesquelles la Russie inonderait l’usine, etc. Nous ne
savons pas si ce bombardement est unique et ne vise que certaines sections/positions, ou s’il s’agit d’une stratégie générale visant à raser l’ensemble du complexe (ce qui est douteux).
Personnellement, je ne vois pas l’intérêt de bombarder maintenant, à moins que ce ne soit avec des bunker busters, car nous savons que les troupes Azov sont en sécurité dans les sous-sols, mais
il peut y avoir des positions stratégiques à frapper pour l’instant, pour les amadouer avant la prochaine phase de l’assaut d’Azovstal. Par exemple, les forces d’Azov ont probablement miné toute
la zone, et peut-être s’agit-il d’une tentative de déminage et d’élimination de tous les pièges par un bombardement massif afin de préparer la zone à un assaut terrestre.
Au moment où j’écris ces lignes, le ministère russe de la Défense a apparemment signalé que toute la zone urbaine de Marioupol a été capturée, et la carte ressemble
maintenant à ceci :
Cependant, je laisse le précédent parce que de temps en temps, le ministère russe de la Défense est connu pour sauter les étapes et je n’ai personnellement pas
encore vu d’indication sur le terrain que Primorski a été entièrement nettoyée, bien qu’il y ait eu plusieurs indications que c’était très proche, donc peut-être que c’est vrai. Si c’est le cas,
alors il ne reste littéralement rien à part le complexe industriel d’Azovstal.
Quoi qu’il en soit, nous nous rapprochons de plus en plus de la fin où Marioupol rentre à la maison. Et sur cette note, il y a quelques mises à jour intéressantes.
Tout d’abord, il semblerait que les présentateurs de la chaîne d’information Crimea24 en Crimée parlent déjà de Kherson comme de la » République populaire de Kherson « , » c’est-à-dire une entité politique entièrement séparée et
faisant sécession du gouvernement central ukrainien « .
Et non loin de là, le panneau de la ville d’Energodar est passé du drapeau ukrainien au drapeau russe :
En ce qui concerne les nouvelles de la phase 2, voici quelques mises à jour assorties.
Des deux côtés, on continue de rapporter qu’une offensive russe de grande envergure de phase 2 est imminente. Une source dans le Donbass a même déclaré ceci
: « Le chef de l’administration régionale d’État
de Louhansk pense que les troupes russes ne commencent pas l’offensive à cause du mauvais temps. »
Pendant ce temps, un administrateur régional de Barvinkove et, séparément, le chef des administrations militaires régionales de Donetsk, ont exhorté à des
évacuations car « la Russie est prête à lancer
une opération militaire de grande envergure dans quelques jours ».
Selon moi, cette opération n’aura pas lieu tant que Marioupol n’aura pas été entièrement libérée, mais cela dit, il se peut qu’elle soit lancée de toute façon, car
certains rapports indiquent que des forces ont déjà été désengagées de Marioupol et envoyées vers le nord et vers Kherson, car il reste si peu des FAUs à Marioupol qu’ils n’ont plus besoin d’une
force importante. Wargonzo / Pegov rapporte que le célèbre bataillon Somali de la RPD sera redéployé à Avdiivka, à l’extérieur de Donetsk, où une grande offensive est prévue pour percer les
lignes ennemies les plus denses, et certains d’entre eux ont déjà été redéployés là-bas.
En bref, les divers « gazouillis » provenant des deux côtés
continuent d’indiquer que la Russie est presque prête à préparer la phase 2, il ne reste plus qu’à attendre de voir si elle attend la chute « symbolique » de Marioupol pour commencer, ou si
elle commencera sans elle. Nous savons que le Pentagone a déclaré la semaine dernière que l’offensive commencerait « dans la semaine ».
Comme d’autres l’ont déjà posté, ce n’est pas confirmé mais cela correspond à l’idée générale que j’entends partout ailleurs :
Le Pentagone a demandé à l’état-major général des forces armées ukrainiennes de retirer toute l’artillerie restante vers les villes du front oriental – Kharkov,
Dnepropetrovsk, Zaporozhye, où elle pourra tirer derrière les civils. Contenir l’offensive des troupes russes est prescrit par de petits groupes mobiles armés de mortiers et de systèmes
antichars, se déplaçant à travers la steppe dans des véhicules civils. Il n’y a rien de surprenant dans le fait que les Américains imposent des tactiques terroristes à leurs animaux
domestiques, dans lesquelles leur population est prise en otage. Mais le fait que les ressources ukrainiennes écrivent à ce sujet de manière tout à fait ouverte, et traitent ces méthodes avec
compréhension, et comme la seule correcte, ne peut que surprendre.
Il y a des preuves vidéo de cela qui sont apparues, où les FAUs opèrent principalement dans le style des « techniques » d’ISIS, où ils montent une
mitrailleuse sur un pick-up et parcourent la campagne à la recherche de possibilités d’embuscades rapides sur les arrières des forces russes, les lignes d’approvisionnement, etc.
Un T-72B3 russe est rentré à la base la nuit dernière près d’Izyum après avoir été touché 2 ou 3 fois par des Javelins et des Nlaws, mais son blindage réactif
Kontakt-5 n’a eu aucun problème à les éliminer. Les photos montrent les dommages causés par le Kontakt-5 autour de la tourelle, ce qui indique la possibilité d’une « attaque par le haut » (comme les Nlaws et les
Javelins), par opposition aux armes normales de type RPG qui frappent la coque par le bas. C’est une preuve supplémentaire que les armes occidentales ont une performance abyssale. En fait, la
SEULE preuve confirmée de manière cohérente que j’ai vue, sur des milliers de vidéos, de blindages de chars russes vraiment atteints provient du Stugna-P ATGM ukrainien, qui est une arme produite
par l’Ukraine et la Biélorussie.
Il y a quelques jours, un journaliste de la ligne de front a déclaré qu’après avoir ouvert une brèche dans une position des FAUs, ils ont trouvé un tas de RPG
russes/soviétiques usagés sur le sol, tandis qu’à côté d’eux se trouvaient plusieurs unités occidentales (NLAW/Javelin) complètement inutilisées. Vous pouvez comprendre ce que cela
implique.
Mais bien sûr, les États-Unis continuent de décharger leur stock de ferraille sur l’Ukraine :
Tandis que les SAS britanniques vont directement à Kiev pour entraîner les nazis directement.
Les États-Unis étendent également leur partage d’informations avec l’Ukraine et ont déclaré qu’ils aideraient l’Ukraine à préparer des frappes sur la Crimée. Les
États-Unis déclarent qu’ils n’aideront pas ouvertement l’Ukraine à frapper le territoire de la Fédération de Russie, mais ils ne reconnaissent pas la Crimée comme territoire de la Russie et
considèrent donc qu’il est légal de donner aux FAUs des informations sur les signaux/satellites pour frapper la Crimée.
Le Pentagone affirme maintenant que la Russie est au milieu d’une importante opération de brouillage de l’accès de l’Ukraine aux signaux GPS, qui, si elle
réussit, aurait un impact énorme sur la capacité de l’Ukraine à naviguer sur le champ de bataille et à utiliser des systèmes aériens avancés comme les drones.
L’article mentionne les drones Switchblade, et comment ils utilisent le GPS qui est perturbé par le brouillage russe. Sur ce front, nous avons de nouvelles
informations selon lesquelles, à partir d’hier, deux drones Switchblade ont déjà été utilisés contre des chars russes dans la région de Kharkov / Izyum, sans qu’aucun d’entre eux ne fasse de
dégâts.
Deux drones américains Switchblade (« Flipknife ») ont attaqué les positions de chars russes, mais n’ont pas causé de dégâts. Apparemment, les
opérateurs commencent tout juste à maîtriser cette nouvelle technique. (rapporté par le fiable correspondant de la ligne de front, Sasha Kots)
C’est la confirmation que les drones sont maintenant sur le théâtre des opérations. Mais il y a 2 variétés, les séries 300 et 600. Nous ne savons pas encore
laquelle ils ont. Le 300 est assez inutile contre les véhicules.
Vous saurez qu’il parlait beaucoup de la capacité russe à couper toutes les communications sur le front via ces différentes stations EW comme la fameuse Krasukha.
Dans les vidéos de bitchute ci-dessus, les soldats parlent de la façon dont ces systèmes coupent toutes les communications cellulaires, font frire les drones Bayraktar, etc., et ceci est
exactement corroboré dans la présentation du Dr. Karber à West Point ci-dessus, où il dit que toutes les radios
cellulaires et militaires s’éteignent dans une large bande de territoire.
Hier également, le S-400 a été utilisé pour la deuxième fois du conflit. La première fois, dans les premiers jours, un système S-400 en Biélorussie a détruit un
Mig-29 ukrainien au-dessus de Kiev (très longue distance) qui était piloté par l’un des pilotes ukrainiens les plus légendaires.
Le nouvel usage aurait été fait contre l’un des hélicoptères qui ont attaqué le village russe de Klimovo dans la région de Briansk. L’hélicoptère a apparemment été
abattu au-dessus du village de Gorodnya dans la région de Tchernihiv en Ukraine, à environ 35 km de la frontière russo-ukrainienne.
Un analyste écrit :
Cela signifie que la défense aérienne a été renforcée dans les zones frontalières. Les divisions S-400 « ne vont pas seules ». Au moins un régiment, au
moins deux divisions et un poste de commandement. 2 véhicules de combat pour chacun.
L’hélicoptère a été abattu à basse altitude à une distance d’environ 35 km de la frontière, lire au moins 50-60 km de la division. Cela signifie que la cible de
la division était en dessous de l’horizon radio, qui, sur un terrain plat et un poste d’antenne déployé non pas sur une tour 40V6M, mais sur un convoyeur, serait d’environ 40 km. Cela n’est
possible que dans le cadre de l’interaction du système de défense aérienne S-400 avec l’avion AWACS A-50 ou avec le chasseur Su-30 et de l’utilisation du missile 9M96E2 avec une tête
chercheuse active, qui est capable de capturer indépendamment une cible au-dessus de l’horizon selon les données du système de défense aérienne lui-même ou de l’avion spécifié.
Dans cette même région, les FAUs a subi des pertes énormes hier. On rapporte que plusieurs escadrons ont été complètement détruits et qu’il y avait de nombreux
prisonniers. Vous pouvez voir des photos des prisonniers sur la plupart des chaînes Telegram populaires.
Pendant ce temps, dans la risible et détériorante U.S. Navy, l’humiliation continue d’augmenter :
Et voici comment les services secrets britanniques envisagent la phase 2 de l’opération :
Au fait, une dernière note. Certains ont posé des questions sur la nouvelle selon laquelle le « général Aleksandr Dvornikov » a été nommé
commandant suprême de l’ensemble de l’opération, en particulier depuis que j’ai publié un extrait où figurait son nom. La vérité, c’est qu’il n’existe aucune preuve ou confirmation réelle, du
côté russe, qu’il a été « nommé » ou « promu » de quelque manière que ce soit. Même si
vous recherchez son nom en cyrillique sur les sites d’information officiels russes comme Tass, vous ne trouverez rien à ce sujet, et aucune annonce de ce type n’a été faite par le ministère de la
Défense. Gardez donc à l’esprit que toutes ces informations ne sont que des informations secrètes présumées du « Pentagone », bien que sur des sites comme
Wikipedia, elles soient déjà répertoriées comme 100% officielles et confirmées qu’il est en fait le commandant suprême.
Cela dit, cela peut très bien être vrai. Et si c’est le cas, c’est une bonne chose, car Dvornikov, selon toutes les qualifications, semble être un commandant très
fort qui a été responsable d’une grande partie du succès de la campagne syrienne de la Russie. N’oubliez pas qu’il est officiellement le commandant de l’ensemble du district militaire sud de la
Russie, avec sa fameuse 58e armée, etc. Le Sud est sans doute le poste de commandement le plus expérimenté de Russie, en raison de sa participation à certaines des lignes de front russes les plus
chaudes de ces dernières années, comme la guerre de Géorgie de 2008, qui a été principalement menée par la 58e armée du Sud, stationnée à Vladikavkaz.
A la crise de Crimée de 2014 également, qui a été principalement gérée par ce district. Sans compter que le district Sud semble avoir le pourcentage le plus élevé
de militaires sous contrat de tous les districts, 98 % selon Wikipédia en 2016.
Bien que le district « Ouest » soit le plus « prestigieux », car il protège le flanc
ouest-européen le plus vital de la Russie, qu’il ait été précédemment dirigé par Gerasimov lui-même et qu’il soit probablement équipé du plus grand pourcentage d’unités technologiquement avancées
(comme la 4e armée de chars de la Garde qui est principalement composée de T-80U modernisés par opposition aux T-72 de nombreux autres districts), le district Sud est celui qui a connu le plus
d’action ces dernières années et qui a servi de « troupes de choc » lors de diverses crises
russes.
Le fait que Dvornikov, qui a reçu les plus grands honneurs, la médaille de « Héros de la Fédération de Russie » pour son
travail en Syrie, ait été promu à la tête du district Sud après son service en Syrie, témoigne de la confiance totale que les dirigeants russes ont en lui. S’il est vrai qu’il dirige désormais en
interne l’ensemble du SMO, cela ne peut être considéré que comme un point positif. Mais qu’il soit simplement précisé que cette information n’est absolument pas confirmée et qu’elle pourrait ne
jamais être confirmée officiellement par la partie russe.
Et quelques dernières choses assorties :
Les troupes de la RPD nourrissent humainement leurs prisonniers de guerre (ce qui contraste fortement avec la façon dont les prisonniers de guerre russes sont
traités) :
Des cygnes blancs russes de la mort ont été aperçus dans le ciel russe non loin de la frontière ukrainienne, mais il s’agirait d’un entraînement pour la parade à venir (ou
est-ce le cas ?)
Un regard intéressant sur l’aspect logistique, les cuisines mobiles russes et les laveries automatiques – comment fonctionne la vie quotidienne des troupes :
L’équipage du croiseur Moskva coulé se réengage pour continuer à servir dans la marine. Voilà pour les fausses rumeurs selon lesquelles ils ont tous été tués, etc.
:
Il y a eu beaucoup d’énormes frappes à Kiev, Kharkov, Nikolayev, etc, qui ont détruit beaucoup de bases et d’usines au cours des 2 derniers jours depuis le naufrage
du Moskva. En fait, au cours de la seule journée écoulée, plus de 300 soldats des FAU auraient été tués dans ces frappes dans toute l’Ukraine.
Aujourd’hui, Zelensky a révélé pour la première fois que les pertes des FAUs ne seraient que de 2500 à 3000 au total. Mais il s’agit d’un mensonge évident, car le
Donbass compte à lui seul 3 000 prisonniers de guerre. Le ministère russe de la Défense a répliqué en présentant de nouvelles pertes réalistes des FAUs aujourd’hui, qui s’élèvent à plus de 23 000 soldats.
(18+) Les forces russes Spetsnaz tendent une nouvelle embuscade à une escouade de l’UAF près d’Izyum :
Nous en sommes maintenant au 50e jour de cette opération
militaire spéciale (OMS) et nous nous trouvons juste entre la fin de la première phase et le début de la seconde. Je voudrais donc commencer par énumérer quelques points qui n’étaient pas
clairs/ambigus/mal compris et qui deviennent maintenant plus clairs :
Il y a ce dicton « aucun plan ne survit au premier contact avec
l’ennemi » que j’élargirais même à « aucun plan ne survit au premier contact avec la
réalité ». Pourquoi ? La première est évidente, l’ennemi essaiera de déjouer vos plans, mais la seconde est moins connue : en temps de guerre, il y a toujours un grand élément de chaos,
simplement parce que votre pays tout entier et vos militaires sont dans un seul mode jusqu’au début des opérations de combat et parce qu’ils doivent très rapidement basculer dans une réalité
complètement nouvelle. Il ne s’agit donc pas de s’en tenir au plan A à tout prix, mais il ne s’agit pas non plus de tout abandonner et de réinventer la roue. Ce qu’il faut, c’est un temps de
réaction rapide pour identifier les problèmes et les résoudre. Je dirais qu’en gardant cela à l’esprit, les militaires russes ont fait du très bon travail en transformant rapidement une armée
ukrainienne intégrée capable de mener des opérations stratégiques en une entité éclatée dont les différentes parties sont isolées et incapables de se soutenir mutuellement. Quelle est ma preuve
de cela ? Il n’y a pas eu une seule contre-attaque ukrainienne supérieure au niveau d’une sous-unité (bataillon, compagnie). Si l’on considère que les Ukrainiens ont le double avantage d’être sur
la défensive et d’avoir une force plus importante, c’est vraiment un exploit remarquable. Ajoutez à cela l’argent, les armes et le soutien en matière de renseignement fournis par les États-Unis
et l’OTAN et vous obtenez un véritable triomphe.
L’ignorante RT affiche toujours cette information sur sa page web, alors que le Moskva a coulé il y a 24 heures !
Dans le même temps, la Russie dans son ensemble, et en particulier les militaires, ont fait un travail absolument terrible pour parler au public, tant en Russie
qu’en Occident. Voici un exemple typique sur l’image de droite. La seule erreur des PYSOP américains a été d’en faire vraiment « trop », ce qui a profondément irrité et aliéné le
public russe, qui est passé très rapidement de « que se passe-t-il ? » à « nous luttons pour notre survie », et la plupart des
Russes sont maintenant dans ce que j’appellerais un mode « Seconde Guerre mondiale » : guerre totale
jusqu’à la victoire totale. En revanche, à l’Ouest, les PSYOP américaines ont véritablement triomphé et totalement vaincu les efforts de contre-propagande russes qui, à vrai dire, étaient
primitifs, maladroits, lents et parfois même autodestructeurs. Est-ce important ? Oui, très. Pourquoi ?
Parce que la plupart des gens de la zone A croient sincèrement et réellement que « la Russie est en train de perdre la guerre ». Ce
sont ces mêmes personnes qui, jusqu’en février 2021, étaient toutes des virologues/épidémiologistes/microbiologistes/etc. et qui, par un exploit remarquable, sont devenues du jour au
lendemain des experts militaires et conseillent maintenant sincèrement les Russes sur la façon de mener une guerre. Le fait qu’aucune « vraie » guerre n’ait encore commencé ne
suscite aucune réflexion ni aucun doute chez ces « experts en tout » qui ne croient tout
simplement pas que certains sujets nécessitent des années de formation pour atteindre l’expertise nécessaire pour en comprendre même les bases. Et non, comme Andrei Martyanov le fait toujours
remarquer, une licence en communication ou un diplôme de droit ne font pas de vous un expert militaire du jour au lendemain (d’ailleurs, je remarque un très grand « chevauchement » entre les membres du culte
de la mort covidienne et les généraux de salon).
Objectivement, il y a aussi une double barrière linguistique et culturelle à l’œuvre ici. Très peu de personnes dans la zone A parlent couramment, ou même à peu
près, le russe et encore moins comprennent la mentalité russe. Ainsi, si tous les médias anglophones (y compris les médias supposés pro-russes ; nous y reviendrons plus tard) affirment
quelque chose, il est insensé d’attendre de la plupart des anglophones qu’ils trouvent les canaux Telegram en langue russe pour obtenir l’autre côté de l’information. Quant à RT et Sputnik, dans leurs efforts naïfs et maladroits pour
paraître « objectifs », ils ne font
que renforcer les récits de la propagande occidentale.
Il y a ensuite un phénomène intéressant qui est devenu très apparent au cours des 50 derniers jours : il y a un certain nombre de sites Web et de blogs qui
PRÉTENDENT être pro-russes mais, en réalité, ce soutien est conditionné au fait que la Russie soutienne leur programme et, si les Russes font les choses différemment, ces médias prétendument
pro-russes reprennent rapidement les mêmes points de discussion que les PSYOP américaines. Il existe également un certain nombre de sites web prétendument « libéraux » ou « de gauche » ou « anti-impérialistes » qui ont TOUJOURS été
exploités par la CIA mais qui, au fil des ans, ont acquis une certaine crédibilité (totalement imméritée) et qui ont maintenant soudainement « basculé ». Des « libéraux » pro-nazis, on aura tout
vu…
Le résultat de tout cela ? Peur, incertitude et doutes, bien sûr.
Les implications de cette peur/doute sont encore pires à plusieurs niveaux :
Elle donne aux Occidentaux un sentiment d’impunité et dissimule presque totalement l’ampleur des dangers auxquels l’Empire de la haine et du mensonge est
confronté aujourd’hui : de véritables pénuries alimentaires à un effondrement économique, et même à une guerre continentale en Europe. Après tout, si les Russes perdent, alors « nous » devons gagner, donc tout va bien.
Pas très brillant, mais tellement humain…
Cela met en colère et frustre les soldats russes qui se battent réellement et qui vivent dans la crainte non pas d’une contre-offensive ukrainienne héroïque,
mais de ce que le gouvernement russe (à tous les niveaux et dans toutes les branches) va faire ensuite. Vous voulez un exemple ? Bien sûr ! Que diriez-vous de ceci : jusqu’à ce qu’un haut
fonctionnaire de la LDNR commence à se plaindre ouvertement des douanes russes, celles-ci n’autorisaient pas les convois humanitaires non gouvernementaux à passer en Ukraine. Ce problème a
été résolu, maintenant le prochain est le suivant : comment organiser les pensions pour les familles des volontaires russes qui combattent en Ukraine ?
Cela encourage grandement les Ukrainiens à combattre cette guerre jusqu’au dernier Ukrainien et à la destruction totale de l’infrastructure civile ukrainienne.
Oui, l’Occident uni veut génocider les Russes en génocidant les Ukrainiens. On ne peut pas faire plus ouvertement satanique que cela !
Ayant dit tout ce qui précède, nous devons maintenant prendre du recul et ne faire que quelques prédictions très basiques :
Ce qui a commencé comme une « opération militaire spéciale » se
transforme maintenant en une guerre totale de l’Occident uni contre la Russie et cela signifie que l’objectif de l’Occident n’est pas la paix mais sa victoire et une défaite russe. Ma
conclusion personnelle est que l’Occident ne cessera de redoubler d’efforts que si la patrie américaine elle-même est menacée par les capacités de dissuasion stratégique conventionnelles et
nucléaires de la Russie.
Les Russes sont lentement mais sûrement en train de réaliser que malgré toutes les concessions et retraites faites par la Russie depuis 2013, l’Empire de la
haine et du mensonge ne s’arrêtera pas de lui-même, il devra être arrêté, par la Russie. Encore une fois. Comme le dit la devise du VDV, « rien que nous ».
Les Ukrainiens n’ont pas de programme, et les Eurolemmings non plus. En fait, les États-Unis utilisent à la fois les Ukronazis et leurs serfs de l’UE comme
chair à canon, car leur calcul est que si la Russie gagne, alors les Eurolemmings seront non seulement terrifiés et encore plus soumis, mais aussi que l’UE se consumera d’elle-même, éliminant
ainsi un concurrent. Je vous rappelle que la richesse des États-Unis est basée sur les bénéfices qu’ils ont tirés de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale. Alors pourquoi pas avec la
troisième guerre mondiale tant qu’elle reste dans les limites du théâtre d’opérations européen ? Et cela sera doublement vrai si la Russie perd.
Ma première conclusion ici est qu’un conflit militaire direct impliquant l’OTAN et la Russie est désormais probable.
En soi, c’est tout simplement horrible, mais il y a une vérité toute simple : si les Anglos, une fois de plus, veulent brûler le continent européen, la Russie ne
pourra peut-être rien faire pour l’empêcher. Et oubliez les Eurolemmings suicidaires. La Russie peut gagner cette guerre, et elle le fera, mais une fois encore à un coût énorme.
Et c’est exactement ce que veulent les Anglos.
Alors, y a-t-il une lueur d’espoir ou est-ce que tout est sombre ?
En fait, il y en a une : les réactions du public russe aux choses plutôt ambiguës et parfois carrément étranges que les membres du gouvernement russe, à différents
niveaux, ont fait et dit. Comme cette terrible conférence de presse de Medinski qui a totalement effrayé la plupart des Russes. Ou la rumeur selon laquelle Abramovitch (!) négocie avec Moscou et
Kiev. Oh, je sais, ce n’est qu’une rumeur de plus, mais étant donné le travail désastreux des opérations d’information russes, cette rumeur, et des centaines d’autres, rendent le public las et
furieux.
Et le grand public lui-même, plutôt que les responsables gouvernementaux, a commencé à réagir à ce type de dangereuses infos par quelque chose que nous pourrions
considérer comme une campagne de contre-propagande populaire. Par exemple, alors que les lettres Z et V ont été interdites en Ukraine (et en Lettonie, en Moldavie, en Grèce et même dans certains États allemands), elles sont littéralement partout dans l’internet russe et on pourrait dire que Z et V font désormais partie de l’alphabet russe et qu’elles sont désormais
souvent utilisées pour remplacer les traditionnels Z (З) et V (В) cyrilliques.
Et maintenant, la Slovaquie déclare que les nazis de Kiev « se battent pour l’avenir de l’Europe ».
En gros, les politiciens de l’UE ont maintenant réhabilité de facto le Troisième Reich. Au moins, maintenant, c’est officiel.
Depuis le début de cette guerre, même l’Uber-Atlantic-Intégrationiste Medvedev s’est transformé en patriote pur et dur !
Alors peut-être que ce sera la « rue russe » qui apprendra aux
soi-disant « spécialistes » comment on mène une guerre de
l’information ? Je l’espère bien !
L’autre grande puissance de la zone B, la Chine, a immédiatement compris de quoi il s’agissait : « L’interdiction du symbole ‘Z’ par l’Occident est une
manifestation de sa russophobie ».
Oui, la lettre Z remplit désormais une fonction similaire à celle de l’étoile de David dans l’Allemagne nazie.
Ensuite, il y a les nombreuses itérations des slogans suivants : « notre cause est juste », « l’ennemi sera vaincu » et « nous irons jusqu’au bout ! », qui sont également
omniprésents dans l’internet russe. Notez que tous ces slogans sont fortement associés à la Seconde Guerre mondiale dans l’esprit des Russes.
Et puis, il y a ceci : les, disons, « mauvaises compétences en communication » du
Kremlin ont provoqué une véritable tempête de protestations et de paniques, si bien que le Kremlin a dû baisser d’un cran le ton. Oui, Poutine est personnellement très populaire et jouit d’une
grande confiance (plus de 80 %), mais pas le gouvernement ou, encore moins, les fonctionnaires de niveau intermédiaire ou local. Il ne faudrait pas grand-chose (une autre erreur majeure, par
exemple) pour déclencher des manifestations de colère.
Mais s’il faut reconnaître à quelqu’un le mérite de rassurer l’opinion publique russe sur le fait qu’aucun « négociateur » ne poignardera l’armée russe dans
le dos, cet honneur revient à l’administration « Biden » qui a « convaincu » Zelenski de mettre fin à toute
négociation et de réitérer les exigences les plus extrêmes des Ukronazis (y compris la LDNR et la Crimée). Cela a vraiment rendu les négociations non seulement inutiles, mais pratiquement
impossibles.
Merci « Biden » !
Je souhaite également profiter de cette occasion pour exprimer publiquement ma plus profonde gratitude à Josip Borrell, le Haut représentant de l’Eurolemming pour
les affaires étrangères et la politique de sécurité, pour avoir déclaré que « cette guerre
doit être gagnée sur le champ de bataille » ! Lorsque les *diplomates* de l’UE utilisent ce genre de langage, cela a un effet quasi-miraculeux sur le « camp de la paix » en Russie.
Même RT (!) semble avoir senti le vent
tourner et on peut maintenant trouver un article intitulé « Il
semble que l’Occident ne veuille pas la paix en Ukraine ». Sans blague, les génies !
Comme je l’ai déjà mentionné par le passé, je suis personnellement très favorable aux négociations et même au dialogue avec l’ennemi pendant une guerre, mais cela
doit être fait très discrètement, très prudemment et avec un « message » clair au grand public si ces
négociations, ou des fuites à leur sujet, sont rendues publiques. Si vous ne pouvez pas négocier sans effrayer votre propre peuple, alors n’essayez pas, vous ferez plus pour la paix en vous
taisant et en restant chez vous. Si au lieu d’utiliser Medinski, qui ressemble à un insecte (il me rappelle Blinken, le même regard de « perdant »), Poutine avait envoyé Ramzan Kadyrov, la
perception des « négociations » en
Russie serait probablement très différente aujourd’hui.
Zelensky le héros juif
Alors, qu’est-ce qui nous attend ?
Une bataille majeure autour du chaudron du Donbass.
Des convois de l’OTAN se déplaçant vers l’Ukraine
L’effondrement du récit « les Russes sont en train de perdre », remplacé
par
Une « atrocité » russe d’un certain type.
Les médias occidentaux commenceront à « découvrir des péchés » parmi ceux qu’ils
ont adulés jusqu’à présent (voir image).
La pleine dimension de la crise économique résultant de l’effondrement du système économique international deviendra beaucoup plus apparente, en particulier
dans l’UE.
Qu’en est-il de la flotte de la mer Noire, peut-elle fonctionner sans son navire amiral ?
Comme je l’ai mentionné hier, je ne suis pas un spécialiste de la marine et je ne sais pas non plus quels sont les plans de l’état-major russe pour la FMB. Mais je
peux dire ceci : Les croiseurs à missiles guidés de la classe Slava ont été conçus dans les années 70 comme des destroyers porte-avions. À cette fin, ils ont été équipés de missiles très
puissants, de superbes (selon les normes des années 1970 !) S-300F, de SAM OSA-MA, de 6 défenses antiaériennes ponctuelles AK-630 et de beaucoup d’électronique (ancienne). Comme il n’y a pas de
porte-avions en mer Noire, je suppose que le Moskva a principalement servi de navire de commandement (ses canons principaux n’ont pas la portée nécessaire pour soutenir des opérations d’assaut
amphibies) et aussi de radar mobile flottant relativement puissant. Le Moskva a été touché par quelque chose à environ 50 km au sud de l’île des Serpents, ce qui signifie qu’il surveillait
probablement aussi les mouvements des navires en provenance ou à destination de la Roumanie. Franchement, ce n’est pas une tâche pour un croiseur à missiles guidés.
Aparté
Quant
à la cause réelle de l’explosion, je pense qu’il s’agit d’une mine ukrainienne détachée par la récente tempête et dérivant vers le sud, que les Russes n’ont pas détectée. Cela expliquerait la
brèche dans la coque du Moskva, qui a ensuite pris l’eau et coulé alors qu’il était remorqué. Je ne crois toujours pas à la version des « 2 Neptunes ukrainiens », ne serait-ce que parce que
le Moskva avait de très solides défenses aériennes et que le mauvais temps rend le déminage très difficile. Mais nous ne le saurons probablement jamais avec certitude, à moins que les membres de
l’équipage ne révèlent ce qui s’est réellement passé.
Compte tenu du fait que l’Ukraine n’a pas de marine, je ne vois pas comment la perte du Moskva pourrait entraver ou compliquer de manière significative les
opérations de la BSF (les spécialistes de la marine, corrigez-moi si j’ai oublié quelque chose !)
Le Moskva avait également un rôle important en Méditerranée orientale (Syrie) et oui, c’est probablement là qu’il manquera le plus. J’espère que cette perte donnera
l’impulsion nécessaire pour accélérer massivement la modernisation des vieux navires russes (enfin, soviétiques, en fait) et la construction de nouveaux navires.
Je serais même enclin à penser que le déploiement des ASM hypersoniques a non seulement rendu les porte-avions obsolètes (du moins contre la Russie) mais, selon la
même logique, a rendu les anciens « tueurs de
porte-avions » russes/soviétiques obsolètes par implication. Aujourd’hui, même les PETITS bateaux lance-missiles peuvent tirer des missiles hypersoniques russes à des milliers de
kilomètres, alors pourquoi s’embêter avec de très gros navires dans les opérations anti-porte-avions ? La portée ? Oui. Puissance de feu ? D’accord. Des capteurs plus grands et plus performants ?
D’accord. Mais pas en mer Noire. Et pas avec un navire des années 70 minimalement modernisé.
Conclusion
Il ne fait aucun doute que la Russie s’est superbement battue pendant l’opération SMO et il ne fait aucun doute non plus que les Russes ont probablement calculé
que « juste » une opération SMO
serait suffisante pour atteindre les objectifs russes (immédiats : protéger la LDNR, intermédiaires : dénazifier et désarmer l’Ukraine et à long terme : changer les accords de sécurité collective
européens et mondiaux). Il devient maintenant presque certain qu’une véritable guerre, beaucoup plus importante, sera nécessaire pour écraser l’armée ukrainienne, et qu’elle devra être menée avec
des forces et des moyens beaucoup plus importants.
L’Empire de la haine et du mensonge a décidé de « passer à plein régime » et agit exactement comme s’il s’agissait de
préparer une guerre beaucoup plus importante en Europe. Par exemple, avec le flux constant d’expulsions massives de diplomates russes, il y a une possibilité très réelle que la Russie et les
États-Unis/OTAN/UE rompent leurs relations diplomatiques, ce qui est traditionnellement considéré comme la dernière étape avant une déclaration de guerre.
L’une des meilleures choses que le Kremlin puisse faire maintenant est d’étudier attentivement la manière dont les Iraniens, depuis 1979 (!), ont réussi à :
Ne jamais être entraînés dans une guerre qu’ils ne voulaient pas (à l’exception de celle lancée par l’Occident et l’URSS à la suite de la révolution islamique,
que l’Iran a d’ailleurs gagnée).
Dissuader les anglo-sionistes d’attaquer directement l’Iran
Survivre à des sanctions et même à un blocus
Déjouer les PSYOPs américaines (vous vous souvenez de Neda Agha-Soltan ?)
Contribuer activement à la libération d’autres pays dans le monde et, en particulier, au Moyen-Orient.
Combiner superbement le pragmatisme politique avec une profonde piété religieuse et l’idéalisme.
Préserver leur économie (avec de grandes difficultés, mais sans effondrement !).
Préserver leur modèle sociétal et civilisationnel islamique.
Demeurer véritablement souverains
Conserver un moral d’acier pendant tout ce temps.
Si l’Iran a pu le faire, pourquoi pas nous ? J’ai une réponse à cette question, mais je ne la donnerai pas avant la fin des opérations de combat.
Comme je l’ai également mentionné à de nombreuses reprises, la Russie est un projet, une « cible mouvante », une société qui se remet d’au
moins 300 ans de domination étrangère (en particulier spirituelle et politique) et une société qui évolue ENCORE, très rapidement à de nombreux égards.
Oui, la Russie dispose d’une superbe armée et d’immenses ressources. Mais cela ne suffit pas.
Certains disent que la prochaine « Nouvelle Russie » est « née dans la LDNR », et j’espère qu’ils ont raison,
non pas dans le sens où la Russie doit copier toutes les décisions (souvent mauvaises aussi !) de la LDNR, mais la Russie a besoin de se purger de ceux qui occupent des postes de pouvoir et qui
sont simplement coincés dans le passé ou incapables de s’adapter aux nouvelles réalités.
La Russie peut-elle dénazifier la planète ? Toute seule, non. Tout au plus peut-elle détruire militairement l’ensemble de la zone A, mais uniquement dans le cadre
d’un acte de suicide mutuel et de désespoir (la triade nucléaire américaine est encore largement fonctionnelle, en dépit de ses problèmes). Mais la Russie et le reste de la zone B peuvent-ils
dénazifier la planète ? Absolument. Même la Russie et la Chine « seules » sont plus puissantes que le reste de
la planète réunie, ajoutez-y l’Inde et vous obtenez une force vraiment imparable.
L’Empire est déjà mort, mais comme un cadavre puant non enterré, il a encore suffisamment d’élan toxique pour continuer à menacer la planète jusqu’à ce que les
États-Unis soient à la fois dénazifiés et désarmés. Cela prendra beaucoup de temps, même avec la récente accélération massive du rythme des événements.
Il n’y a donc pas de remède miracle, pas de solution rapide, pas de victoire rapide (ni de défaite d’ailleurs). Ce n’est pas ce que la Russie voulait, mais c’est ce
qu’elle a obtenu.
Puisse-t-elle en tirer le meilleur parti pour se transformer en l’espace civilisationnel qu’elle a été pendant des siècles. Ce pourrait être le plus grand hommage
rendu à ceux qui se battent aujourd’hui pour l’avenir de la Russie.
Andrei
PS : Je tiens à vous rappeler à tous une fois de plus que si les États-Unis et la Russie s’affrontent militairement de manière ouverte et directe,
je « gèlerai » immédiatement le
blog jusqu’à ce que la situation soit résolue d’une manière ou d’une autre. Je suis un invité, un étranger légal (« Green Card »), aux USA et ce n’est pas mon rôle de
parler si mon pays de résidence actuel et mon pays d’origine ethnique sont en guerre l’un contre l’autre.
Mise à jour 1 : J’aurais dû mentionner qu’il y a eu de grandes manifestations en Serbie pour soutenir la Russie. Jusqu’à présent, la Serbie est le seul pays dont
une partie importante de la population est pro-russe. Non, pas toute, bien sûr, mais BEAUCOUP plus que dans n’importe quel autre pays, du moins à ma connaissance. Je tiens à remercier tous nos
frères et sœurs serbes de nous avoir soutenus !
Mise à jour 2 : Des sources russes rapportent que le non-sens à la frontière a repris, et que les gens attendent pendant des heures et même des jours pour passer la
frontière. Si c’est vrai, cela ressemble à du sabotage pur et simple pour moi.
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Ces leçons de la destruction du croiseur russe Moskva que devrait tirer l’armée française sur ses stratégies futures
Le Moskva, croiseur et navire-amiral de la flotte de la mer Noire, a coulé suite à des tirs de missiles ukrainiens, faisant exploser des munitions à
bord. Cette perte pourrait-elle modifier la stratégie russe ?
Jean-Vincent Brisset : Le Moskva avait 40 ans, ce n’est donc pas ce qui se fait
de plus moderne. D’ailleurs, le concept de bâtiment super-armé est un peu dépassé. De plus, il faut savoir que les actions de la flotte russe ne sont pas primordiales sur le plan militaire
dans le cadre de ce conflit. Cette perte est pourtant importante sur le plan opérationnel car la capacité d’emport en munition et de frappe de ce navire était très importante. Le tempo
opérationnel pourra également être chamboulé. En revanche, la stratégie russe, qui consiste à créer une ligne de front terrestre à la frontière du Donbass ne devrait pas changer et les
navires russes sont plutôt utilisés comme plateforme de tir. En conclusion, je ne pense donc pas que cette perte puisse changer quelque chose sur le plan purement stratégique.
Alors que la marine ukrainienne est quasiment anéantie, elle à réussi à couler une des plus
grosses unités de combat de surface au monde. Comment expliquer ce revers de l’armée russe ?
La marine ukrainienne était déjà quasiment inexistante avant le début de l’offensive russe. Il y avait bien une frégate mais elle a coulé très rapidement. La destruction d’un tel navire a
donc de quoi étonner. On ne sait pas exactement comment ce bateau a coulé et plusieurs explications sont actuellement sur la table. Ce qui est sûr, c’est que cela démontre de graves
manquements du côté russe, ce qui n’est pas inhabituel depuis le début de ce conflit.
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Les Russes ont fourni une explication particulière au sujet de la perte de ce croiseur. Selon eux, un incendie les aurait forcés à remorquer le bâtiment, qui a ensuite coulé à cause d’une
tempête. Quoi qu’on puisse en penser, cette explication n’est pas extravagante puisque de tels accidents ne sont pas si rares. Je soupçonne aussi les marins russes de manquer de rigueur en
matière d’entretien et de sécurité.
Pour Kiev, cette destruction est due à un tir de missile. C’est tout à fait possible aussi, mais vu l’endroit ou le bateau a été touché, la désignation de la cible serait probablement le fait
de pays occidentaux. Ce qui est sûr, c’est qu’à partir du moment où les Russes ont annoncé que cette destruction était le fait d’un accident, ils ne peuvent plus accuser qui que ce soit. Il
faut bien noter qu’il est très compliqué d’assurer une protection face à des missiles, et je ne pense pas que la qualité opérationnelle de la marine russe soit en mesure de prévenir une telle
attaque.
Alors que la France a annoncé la construction d’un porte-avion de nouvelle génération à
l’horizon 2038, la perte de ce croiseur peut-elle remettre en question la stratégie militaire de l’Armée française ? Le coût d'un tel navire, au vu de sa relative fragilité face aux missiles
notamment, vaut-il l'investissement ?
Le porte-avions français est remis en question depuis des années. Un tel navire est intéressant lorsqu’il faut mener des opérations ou des aéronefs bases à terre ne peuvent pas aller, faute
de base opérationnelle amie proche. De plus, pour assurer une permanence tout au long de l’année, il faudrait au moins 3 porte-avions, car ces derniers demandent beaucoup de maintenance. Le
Charles De Gaulle par exemple a été indisponible pendant 18 mois.
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De plus, une opération menée depuis un porte-avion est bien plus coûteuse qu’une opération menée depuis le sol. En Yougoslavie, un kilogramme de munitions délivrées sur un objectif depuis un
porte-avion coûtait 4 fois plus cher qu’un kilogramme tirées depuis un avion qui part d’une base terrestre. On peut aussi avancer qu’un porte-avion est un très bon instrument de
démonstration, c’est pourquoi les politiques aiment bien en avoir, même plus que certains marins ! C’est pourtant un bâtiment qui coûte extrêmement cher à la conception et en entretien, ce
qui est problématique dans un pays qui a des limitations financières. Il y a donc des arguments pour et des arguments contre.
Pour savoir si un tel investissement est intéressant, il faut se demander dans quels cas cela procure un avantage par rapport à des missions basées à terre. C’est pour moi la question
fondamentale. Ce qui est certain, c’est que sans porte-avion, certaines missions seraient bien plus compliquées à mener.
Dans quelle mesure l'efficacité des missiles contre l'équipement traditionnel doit-elle nous faire repenser notre stratégie militaire et notre manière de nous équiper et d'envisager les conflits ?
Il est certain que le conflit en Ukraine, le premier depuis longtemps à opposer des forces disposant d'équipements lourds en quantité comparables. Il a démontré l'efficacité des missiles de
toutes tailles, qu'il s'agisse de missiles anti chars ou anti aériens à courte portée ou de missiles ayant une portée de dizaine ou de centaines de kilomètres, ce qui remet beaucoup de choses
en question. On pensait en particulier que les contre mesures électroniques ou autres pourraient être très efficaces et ce n'a pas été le cas.
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Dans cette lutte éternelle entre le boulet et la cuirasse c'est aujourd'hui le boulet qui semble prendre le dessus. Il va donc falloir travailler sur les protections, en renforçant les
cuirasses ou en faisant perdre leur efficacité aux projectiles, en leur faisant manquer leurs cibles ou en les détruisant sur leur trajectoire. Les armes à énergie dirigée, par exemple,
devraient connaître un fort développement.
Et la France a-t-elle encore trop tendance à considérer son armement comme visant à des
conflits avec des puissances plus faibles ? Oublie-t-elle qu'elle peut avoir des adversaires autant voir mieux armés qu'elle ?
Pour le moment, la France fait de la basse intensité. Elle considère donc encore des conflits avec des puissances plus faibles qu’elle. À l’heure actuelle, il ne serait donc pas possible de
mener des missions contre des puissances de force équivalentes sur le long terme.
Au niveau de l’armement, on ne tient pas les promesses et les espoirs que nous avons annoncés, et ce pour différentes raisons, notamment budgétaires. Un effort assez gros a été fait au début
du quinquennat d’Emmanuel Macron, puis nous avons donné des Rafales d’occasion, une frégate à l’Egypte… Nous sommes donc en deçà du niveau qui était initialement prévu.
La guerre de haute intensité est le nouveau crédo du chef d’État Major des armées, mais peut-on se confronter aux Russes avec notre équipement actuel ? La France ne possède pratiquement plus
de chars, même si leur efficacité peut être remise en question en 2022. Nous possédons un certain nombre de bateaux, d’avions, mais nous n’avons pas de gros armements, même si notre force de
frappe reste relativement complète.
Phase 2 : L’armée russe a commencé à utiliser «Murmansk-BN »
La deuxième phase a bel et bien commencé. Des armes plus sophistiquées sont utilisées.
Le complexe de guerre électronique le plus puissant « Murmansk-BN » supprime les communications de l’armée ukrainienne.
Le complexe est conçu pour brouiller les lignes de communication radio à ondes courtes à une distance allant jusqu’à 5000 kilomètres, ce qui aveugle les
postes de commandement ennemis. Mourmansk peut également effectuer des reconnaissances radio et intercepter les signaux ennemis.
C’est l’escalade. Des renforts arrivent de Tyumen.
Plusieurs centaines d’unités de MLRS Grad voyagent par rail du coeur de la Russie vers le front. Encore un jour ou deux et ils arriveront dans le Donbass et
près d’Izyum et Kharkiv.
Des dizaines d’unités du MLRS Grad voyagent par chemin de fer du cœur de la Russie vers le front.
Au dessus de Kiev, à vérifier
Il y a environ deux heures, l’Intel Slava z a fait état de « frappes massives à Kiev », ce qui n’est pas conforme au MO des Russes jusqu’à présent.
Donc douteux
Selon Reuters, le porte-parole du ministère ukrainien de la défense, Oleksandr Motuzyanyk, a déclaré vendredi que, pour la première fois depuis le début de
son invasion, la Russie a utilisé des bombardiers à longue portée pour attaquer la ville portuaire assiégée de Marioupol.
M. Motuzyanyk a précisé que la Russie concentrait ses efforts sur la prise des villes de Rubizhne, Popasna et Marioupol.
À propos de ce britannique, un soldat de (in)fortune qui regardait trop Hollywood et était dans une position lui permettant de tirer sur les gens presque
impunément. Comme cela a été dit par de nombreuses personnes à de nombreuses occasions, la guerre contre les forces russes est différente.
La famille d’un
soldat britannique « capturé » supplie les forces
russes de le traiter de manière « humaine et digne »
Ce qu’il faut comprendre, c’est que toutes nos décisions ont des conséquences. Et comme Andrei Raevsky le fait remarquer à
juste titre, et je cite :
« Sa famille, quant à elle, supplie qu’il soit traité avec gentillesse » (lire : à l’opposé de la façon dont les prisonniers de guerre russes sont
traités).
Je comprends leurs préoccupations purement humaines, mais, franchement, ce n’est pas comme ça que ça marche, sans parler du fait qu’il ne remplit pas les
conditions pour être un combattant ennemi.
Ses parents peuvent être sûrs à 100% qu’il n’aura pas la gorge tranchée ou les articulations explosées par des tirs à bout portant d’AK-74, et qu’il ne sera
pas torturé, comme le sont les prisonniers de guerre russes détenus par le régime que ce Britannique a décidé de soutenir, mais il reste un mercenaire. Bien sûr, il commence maintenant à
chanter cette chanson si familière que des milliers de membres des FAU et de prisonniers de guerre nazis chantent maintenant. C’est la même chose pour tout le monde : Je n’ai pas vraiment
combattu, je suis cuisinier, je suis juste un chauffeur, je suis tout ce qui ne me fera pas passer en cour martiale pour crimes de guerre. Eh bien, ils ne sont ni les premiers, ni les
derniers à chanter cette chanson.
Maintenant, quelques précisions sur la situation. Il y a eu un certain nombre de frappes aujourd’hui sur Kiev (certaines d’entre elles plutôt
spectaculaires) mais ne vous y trompez pas – cela n’a rien à voir avec le naufrage du RKR Moskva, mais tout à voir avec l’avertissement que la Russie a lancé il y a quelques jours lorsque
les dommages aux chemins de fer dans l’Oblast d’Orel ont été détectés, manifestement causés par un groupe de diversion des FAU. Il a été déclaré que ce type d’activité sur le territoire
russe serait puni. Un jour plus tard, deux hélicoptères des FAU ont attaqué la commune de Kilimovo dans l’Oblast de Bryanks en Russie, détruisant des biens civils et blessant 8
civils.
Voici Klimovo sur la carte :
La commune est située à environ 11 kilomètres de la frontière russo-ukrainienne et est entourée de forêts et de ravins qui rendent l’approche par des
hélicoptères volant à basse altitude extrêmement difficile à contrôler par la défense aérienne. C’est le terrain que les FAU veut utiliser pour attaquer les villes et villages frontaliers
russes. Il s’agit de la deuxième attaque de ce type, la dernière ayant visé des installations civiles d’approvisionnement en essence dans la région de Belgorod. La riposte portera donc
sur les installations gouvernementales ukrainiennes, qui ne figurent pas pour l’instant sur la liste des cibles. Notre très cher Larch a déjà compilé
cette liste :
Les centres de décision militaires :
Ministère ukrainien de la Défense – Povitroflotsky prospect, maison n° 6 ;
État-major général des forces armées de l’Ukraine – Povitroflotsky prospect, maison n° 6 ;
Direction principale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense – rue Elektrikov, maison n° 33 (des frappes antérieures avaient déjà eu lieu
dans cette zone) ;
Quartier général des forces terrestres des forces armées d’Ukraine – st. Degtyarevskaya, maison n° 19 ;
Service de sécurité de l’Ukraine – rue Vladimirskaya, maison numéro 33 ;
Ministère des Affaires intérieures – rue Academician Bogomolets, numéro de maison 10 ;
Service frontalier d’État – rue Vladimirskaya, numéro de maison 26 ;
Direction principale de la Garde nationale d’Ukraine – rue Svyatoslav le Brave, numéro de maison 9A.
Centres de décision politique :
Le quartier général du commandant suprême, vraisemblablement, est situé dans les bunkers du bureau du président de l’Ukraine à Kiev, rue. Bankova,
maison numéro 11. Un autre bunker pourrait être situé dans le plan de la station de métro Arsenalnaya – c’est la station la plus profonde d’Europe ;
Verkhovna Rada d’Ukraine – rue Grushevsky, maison numéro 5 ;
Cabinet des ministres de l’Ukraine – rue Grushevsky, maison numéro 12/2.
Nous verrons donc plus tard dans la journée les résultats de ces représailles. Il est évident que l’histoire des armes biologiques prend de plus en plus
d’ampleur chaque jour et nous ne pouvons que spéculer sur le type de réaction nerveuse qu’elle suscite à Washington et à Bruxelles. Mais il s’agit là d’un autre sujet, de nombreux noms
aux États-Unis et en Europe liés à ce programme sont déjà connus, avec notamment des expériences visant à infecter les patients des établissements psychiatriques ukrainiens avec
différentes souches de maladies développées dans ces laboratoires. Hm, ça me rappelle quelque chose, je n’arrive pas à mettre le doigt dessus, ma mémoire est un peu floue… Unité 731…
peut-être est-ce parce que je n’ai pas assez dormi… Le Dr Mengele… Non, je n’arrive pas à me souvenir de ce que ça me rappelle…
Commençons par la plus grande nouvelle du jour, le croiseur amiral
Moskva de la flotte de la mer Noire a subi une sorte d’« incident » majeur. J’avais prévu de rédiger un
article entier pour expliquer comment l’Ukraine aurait pu (ou non) tirer sur le navire, mais je ne vais pas perdre un temps d’analyse précieux car il apparaît de plus en plus que l’Ukraine
n’était pas ouvertement impliquée, ou si elle l’était, c’était par le biais de méthodes asymétriques ou de sabotage, etc. Même le Pentagone signale désormais qu’il n’existe aucune donnée
permettant de confirmer que l’Ukraine a tiré des missiles et que toutes ces affirmations proviennent uniquement des propagandistes ukrainiens de l’OSINT sur Twitter.
Donbass – Le port de Marioupol est désormais totalement sous contrôle de la RPD et de la Russie - Le 12/04/2022.
Le 11 avril 2022, la totalité du port de Marioupol est passée sous contrôle de la RPD (République Populaire de Donetsk) et de la Russie. Dans le même temps, des
groupes d’assaut des forces armées russes et de la RPD ont suivi un entraînement spécial pour éliminer les forces armées ukrainiennes encore retranchées dans l’usine Azovstal.
Le 2 avril 2022, nous sommes retournés à Marioupol, apporter de l’aide humanitaire aux civils que nous avions trouvés dans le district est de la ville. Nous avons
ensuite pris la direction de la mer, pour rencontrer les soldats tchétchènes qui affrontent les soldats ukrainiens près de l’usine d’Azovstal et du port de Marioupol.
Ces derniers nous ont expliqué comment les soldats ukrainiens se cachent parfois littéralement derrière des civils pour tirer sur les forces armées russes et celles
de la RPD, ce qui ralentit considérablement leur progression.
Ils nous ont aussi raconté comment, une fois acculés, tant les soldats ukrainiens ordinaires que les néo-nazis du régiment Azov, tentent de fuir en se déguisant en
civils. Une technique peu efficace, surtout pour les femmes snipers, qui se font démasquer à cause des traces que leur laisse leur lunette de visée ! Ils confirment aussi que des étrangers
combattent côté ukrainien, puisqu’ils ont affronté et retrouvé les corps de plusieurs combattants noirs, que les soldats ukrainiens envoient se faire tuer en premier pour repérer les soldats
tchétchènes !
Les soldats tchétchènes expliquent aussi l’aide qu’ils apportent aux habitants de Marioupol, qui manquent de tout, et surtout d’eau. Ils nous racontent aussi dans
quelles conditions terribles les civils étaient retenus dans la ville par les soldats ukrainiens. Des habitants qui continuent d’évacuer la ville avec l’aide des soldats russes et de ceux de la
RPD. Actuellement plus
de 135 000 habitants de Marioupol ont déjà pu évacuer la ville.
Les témoignages des soldats tchétchènes confirment ceux des civils que nous avions interrogés dans la partie ouest de Marioupol, le 31 mars 2022.
Plusieurs habitants de Marioupol nous ont confirmé que les soldats ukrainiens s’installaient dans les appartements pour tirer, qu’ils n’ont apporté aucune aide aux
civils, et qu’ils ont même laissé mourir un homme, blessé après un bombardement, en faisant prisonnier ses voisins qui cherchaient une ambulance pour l’emmener à l’hôpital après le couvre-feu. Un
des habitants nous a même déclaré que les soldats ukrainiens avaient pris un enfant pour se couvrir lors de leur retraite de la gare routière AC2.
Nous avons aussi pu visiter une école, que les soldats ukrainiens avaient transformé en quartier général, faisant de ce bâtiment une cible militaire.
Les soldats tchétchènes nous ont aussi expliqué que le comportement des soldats ukrainiens qu’ils capturent laisse supposer qu’ils consomment de la drogue, car ces
derniers sont comme des zombies, indifférents à tout, même à la douleur.
L’incroyable discipline des soldats tchétchènes qui appliquent à la lettre les ordres de leurs supérieurs (avancer tout en protégeant au maximum les civils), malgré
les risques que cela leur fait courir, montre clairement que les histoires de croque-mitaine russe inventés par la propagande ukrainienne (comme l’histoire
du massacre de Boutcha) ne tiennent pas la route.
En attendant, le fait de se cacher derrière les habitants, mais aussi derrière les équipages des bateaux coincés dans le port de Marioupol n’a pas sauvé les soldats
ukrainiens. Le port est désormais totalement sous contrôle de la RPD, et l’assaut contre Azovstal est prêt. L’expérience acquise lors des assaut contre l’usine métallurgique Ilitch a montré
que l’utilisation
des lance-flammes était efficace dans les souterrains, ils seront donc réutilisés par les forces armées russes et celles de la RPD lors de l’attaque contre la dernière poche de soldats
ukrainiens à Marioupol.
Devant l’inévitable, de nombreux soldats ukrainiens de la 36e brigade de marine des Forces Armées ukrainiennes se rendent aux forces armées russes et celles de la
RPD à Marioupol. Après un groupe de plus de 250 soldats, puis un deuxième groupe de 160 soldats, un troisième groupe d’une centaine de soldats ukrainiens vient de se rendre.
L’équipage d’un des navires pris en otage par les soldats du régiment néo-nazi ukrainien Azov (le navire « Azov Concorda »), a expliqué comment ces derniers sont montés à bord le 24 mars, menaçant l’équipage avec leurs armes, avant de voler leur
téléphones, ordinateurs, biens personnels et leur argent. Les soldats du régiment Azov ont ensuite détruit l’équipement radio et les instruments de navigation du bateau, volé la nourriture qui
était à bord et menacé les marins de représailles s’ils tentaient quoi que ce soit.
Le lendemain de la prise de contrôle de cette partie du port, les soldats de la RPD sont montés à bord et le surlendemain ils leur ont apporté de l’aide
humanitaire, et leur ont permis d’appeler leurs proches en mettant à dispositions leurs propres téléphones (chose que beaucoup de journalistes font aussi pour rassurer les proches de civils
bloqués à Marioupol).
La bataille de Marioupol touche à sa fin, et la bataille de Kramatorsk et Slaviansk va bientôt commencer. Les nouvelles autorités municipales, déjà désignées, vont
pouvoir commencer l’évaluation des dégâts et déterminer quels bâtiments peuvent être réparés, et lesquels devront être démolis et totalement reconstruits, afin de lancer le plus rapidement
possible la reconstruction de Marioupol.
Cette semaine, nous vous proposons un rapport de situation spécial dédié exclusivement à l’évolution de la situation militaire dans le Donbass et
en Ukraine.
Cette semaine, le rapport de situation couvre exclusivement l’évolution de l’opération militaire spéciale de la Russie en l’Ukraine, l’état de l’avancement de l’armée russe et de la
milice populaire de la RPD à Marioupol, la libération de Roubejnoye et l’encerclement en cours de Severodonetsk par la milice populaire de la RPL, le retrait des forces russes des
environs de Kiev, Tchernigov et Soumy, le massacre de Boutcha et celui de Kramatorsk, et la guerre de l’information menée contre Moscou par Kiev et les Occidentaux.
Pour rappel, en cas de censure sur les grandes plateformes américaines, vous pouvez nous retrouver sur les réseaux sociaux suivants :
Dans ces colonnes, et par rapport à ce sujet j’essaie de toujours privilégier la nuance et l’analyse et le maximum d’objectivité.
C’est évidemment très difficile dans un contexte de guerre.
C’est la raison pour laquelle ces images qui sont « regardables », car j’ai aussi toutes celles qui sont abominables et que je me refuse à relayer ici tellement cela est abject de
violence et d’inhumanité (de tous les côtés).
L’intérêt de ce reportage c’est qu’il est fait pas la chaîne Euronews (donc européenne et officielle) avec des images provenant de l’armée russe.
Dans ce reportage « No comment », il n’y aucun commentaire.
Alors peu importe ce que l’on dit, ce que l’on raconte.
Nous avons ici sous les yeux des combats urbains de la pire espèce et de la pire violence.
Il n’y a ni retenue ni dentelle.
C’est la guerre.
La vraie.
Celle avec le fracas des armes.
Celle de la violence déchainée et terrible.
Il n’y a jamais de petite guerre en Europe.
Il n’y a pas non plus de guerre douce, belle ou romantique.
C’est toujours abject, violent, dégueulasse et immonde.
De Stalingrad, à « Marioupolgrad », n’avons-nous donc rien appris ?
Nous devons évaluer la chronologie du faux-drapeau de Bucha, qui est d’une grande importance et nous donnera des indices majeurs sur le véritable
déroulement des événements, derrière le rideau. Ce n’est pas une coïncidence si la plus grande reddition de masse du conflit, jusqu’à présent, s’est produite littéralement à la fin de la
même journée que ce faux-drapeau. Il y a un lien évident.
En bref, le commandement ukrainien et les services de renseignement occidentaux qui le contrôlent sont désespérés. La chute de Marioupol serait le début
d’une longue chaîne d’événements qui déclencherait un effet domino d’effondrement pour les FAU (Forces armées d’Ukraine). L’élite ukrainienne savait manifestement que l’un des derniers
contingents qui maintenait Marioupol en place était prêt à tomber et il lui fallait un événement qui perturberait d’une manière ou d’une autre l’élan que la Russie allait bientôt prendre
avec la chute de Marioupol. Parce qu’il est maintenant clair que la bataille pour Marioupol touche à sa fin – la chute du 501e bataillon de marines spéciales aujourd’hui était comme un
édifice géant s’écroulant derrière la façade d’un bâtiment à peine debout.
Les autorités savent qu’une fois Marioupol tombée, les forces russes, tchétchènes et de la RPD qui s’y trouvent seront libérées pour entamer immédiatement
la phase 2 de l’opération. Et toutes les indications de mon analyse montrent que la phase 2 sera beaucoup plus brutale et rapide que ce que nous avons vu jusqu’à présent, pour les raisons
suivantes :
• En particulier après les retraits des régions de Kiev, Sumy, Chirnihiv, et l’injection des forces libérées de Marioupol, la Russie aura plus de forces que
jamais concentrées sur une zone d’opérations beaucoup plus petite. Cela aura un effet cumulatif important.
• Libérées des contraintes de la guerre urbaine à grande échelle, où les forces russes sont désavantagées, elles seront confrontées aux plaines ouvertes de
l’ouest du Donbass et du Dniepr, qui favorisent la disposition des forces russes de toutes les manières imaginables. Non seulement les civils sont beaucoup plus faciles à évacuer des
petits villages et des colonies, mais la Russie peut utiliser beaucoup plus librement ses « gros canons », comme l’artillerie automotrice de 152 mm Msta 2S19, les diverses MLRS,
y compris les thermobariques Tos-1, et sa flotte d’hélicoptères d’attaque, qui ont tous été complètement exclus des batailles urbaines à Marioupol et à Kiev pour éviter la mort massive de
civils et la destruction des infrastructures civiles. Nous avons déjà eu un avant-goût de ce à quoi peut ressembler une attaque russe sans restriction lors de la bataille de Volnovakha,
et ce n’était pas joli. Je ne publierai pas inutilement de photos/vidéos, mais les forces ukrainiennes ont été brutalement encornées.
Le commandement ukrainien tente désespérément de prévenir ces événements. Ils savent qu’ils n’ont aucune chance sans une escalade majeure de l’OTAN et les
amis européens réticents ont traîné les pieds et ne se sont pas engagés à fournir les types d’armes qui permettraient à l’Ukraine d’avoir une chance en phase 2, en bref – des choses comme
de bons blindés légers/chars. L’Allemagne aurait accepté de donner d’anciens BMP-1 de 1960 datant de l’époque de la RDA, mais même si elle parvient à le faire, la livraison aux lignes de
front prendrait du temps et c’est exactement la raison pour laquelle ils ont besoin d’anticiper autant que possible avec ces « faux drapeaux ».
On rapporte également que la République tchèque a envoyé de nombreux T-72 et équivalents BMP-1 (les copies/versions tchèques).
Au sujet de la guerre urbaine contre la guerre ouverte, il est important de mentionner une chose : beaucoup de gens affirment que la stratégie initiale de
la Russie consistant à s’emparer des villes était un « échec » en matière de renseignement, car la Russie espérait que ces villes déposeraient les armes et embrasseraient la Russie, ce
qui ne s’est pas produit. Mais si vous examinez les choses de plus près, il est clair que le plan de la Russie a fonctionné en grande partie – ils ont saisi plusieurs des villes les plus
importantes exactement de la manière qu’ils voulaient, sans tirer un coup de feu ni détruire ces villes par une guerre urbaine. Il s’agit de : Kherson, Melitopol, Energodar, Berdiansk.
Celles qu’ils espéraient voir céder mais qui ont échoué sont Kharkov, Kiev, et sans doute Nikolayev. C’est évidemment un succès partiel, d’autant plus que ceux qui sont tombés se
trouvaient dans la grande région que la Russie est susceptible d’incorporer d’une manière ou d’une autre dans sa sphère de contrôle de toute façon. Comment peut-on donc prétendre que la
stratégie a été un « échec » alors que la Russie contrôle désormais cette ceinture de villes importantes, que la vie y est revenue à la normale et que les villes sont pleinement intégrées
à l’économie russe. De nouveaux rapports montrent comment Kherson et Energodar ont créé des commissions économiques qui coordonnent désormais les économies commerciales avec la Crimée, et
la fibre optique Internet en provenance de Crimée a également été établie, reliant Kherson directement à la Russie et la coupant de l’Ukraine.
Mais revenons au premier point : nous ne connaissons toujours pas les objectifs exacts de la phase 2, et la plupart d’entre nous supposent que l’objectif
principal sera de fermer le « Grand Chaudron » dans le Donbass. Mais il y a des indications que la phase 2 inclura ou même favorisera une concentration initiale sur Nikolayev et
Kharkov. Il ne s’agit que de rumeurs, mais c’est un élément à garder à l’esprit. Les « sources » occidentales/ukrainiennes et les gazouillis de leur commandement supérieur
affirment que la Russie est prête à attaquer Kharkov, et il y a une accumulation évidente de forces russes dans l’axe de Nikolayev.
Il est possible que la Russie continue de jouer la guerre des manœuvres et de laisser Kiev dans l’expectative pour la déstabiliser et la frapper là où elle
est faible. Tout le monde s’attendait à ce que le chaudron soit le prochain et Kiev a annoncé l’envoi d’importants renforts là-bas, mais la Russie peut choisir de concentrer une puissante
poussée sur un Nikolayev moins bien défendu, par exemple.
Quoi qu’il en soit, bien qu’il y ait principalement une pause opérationnelle sur le terrain, du moins du côté de la Russie pendant qu’ils se regroupent, se
repositionnent et attendent que Marioupol tombe pour pouvoir commencer la phase 2, il y a encore des gains et des changements sur la ligne de front dont nous pouvons parler.
Les renforts continuent d’affluer :
La RPD continue de percer la ligne défensive au nord-ouest de Donetsk. Il y a des vidéos vraiment horribles de tranchées ukrainiennes envahies, jonchées de
morts des FAU.
Dans la direction d’Izyum, le commandement des FAU a annoncé la perte de Brazhkivka, qui est une ville sur la route vers Barinkove. Dovenkhe, que l’on peut
voir ici, est attaquée par les forces russes qui semblent pousser une possible direction à deux volets vers Barinkove et Slavyansk.
Dans la LPR, il semble que les forces ukrainiennes se soient retirées du reste de Rubizhnoe et, comme c’est leur tactique habituelle (vous vous souvenez de
l’explosion de l’usine de coke lorsqu’elles se sont retirées du nord-ouest de Donetsk ?), elles ont fait exploser une grande usine chimique qui menace maintenant de grandes populations
civiles avec toutes sortes d’acides toxiques.
Sur le front de Marioupol, il semble y avoir plus de redditions, les chiffres exacts ne sont pas encore confirmés mais j’ai entendu plus de 30. Comme je
l’ai dit précédemment, Marioupol semble s’effriter et la chute s’accélérer.
Il y a également plusieurs nouvelles vidéos montrant de l’artillerie automotrice, apparemment pour la première fois, amenée sur la ligne de front. L’une des
suppositions est que, puisque les militants d’Azov se terrent dans les usines, les forces alliées se sentent maintenant plus à l’aise pour les bombarder avec de l’artillerie aveugle sans
infliger de pertes civiles.
Par ailleurs, pour ceux qui ne l’ont pas encore vu, un béret d’une sorte de légion étrangère ou de mercenaire français, ainsi qu’une épingle ont été trouvés
par Semyon Pegov à Mariupol :
Et des rapports continuent d’indiquer que des mercenaires français sont toujours piégés à Marioupol et n’ont pas encore été évacués lors des sauvetages par
hélicoptère qui ont échoué.
Des rapports non confirmés comme celui-ci : « Des officiers de l’OTAN de France, d’Allemagne, de Grande-Bretagne et de la Suède « neutre »
sont bloqués dans l’usine Azovstal à Marioupol. En ce moment, ils entrent en contact avec les troupes russes pour leur demander de les aider à partir, d’organiser un couloir pour la
sortie. – journaliste German Vladimirov. »
A l’heure où nous écrivons ces lignes, de nouvelles informations indiquent que les forces russes ont abattu 2 nouveaux hélicoptères Mi-8 à Marioupol, selon
le Colonel Cassad. Il semble que quelqu’un ait désespérément besoin d’évacuer des VIP. Les hélicoptères auraient survolé la mer d’Azov, ont été abattus à l’approche et sont tombés dans la
mer. Il est donc peu probable que nous voyions des photos du crash cette fois-ci, mais nous verrons ce que donne cette information.
Pendant ce temps, les marines russes et les troupes de la RPD se dirigent vers les dernières lignes de front près des usines.
Ailleurs à Dnipro, les troupes ukrainiennes ont été filmées en train de commettre des actes de brutalité monstrueux contre des civils.
Ce sont ces « glorieux héros » que nous sommes censés croire être ceux qui protègent les civils comme à Bucha et ailleurs ? Nous constatons sans
cesse la brutalité absolue des troupes ukrainiennes à l’égard des civils. Il existe d’innombrables vidéos les montrant en train de tirer sur des civils depuis le début de la guerre. Et en
général, les civils ne semblent pas être très appréciés dans la société ukrainienne, car la vague de terreur du Volkssturm se poursuit sans relâche dans tout le pays. En fait, elle s’est
récemment étendue aux enfants, aux vieilles femmes, etc.
Une chose qu’il faut noter et développer. Nous assistons à un changement de tactique de la part des Ukrainiens, qui passent d’une guerre réelle et ostensible à
une guerre presque exclusivement psychologique. Cela signifie que l’Ukraine a cessé d’essayer de gagner au sens d’offensives/contre-offensives opérationnelles et de véritables victoires
stratégiques sur le champ de bataille. Elle a plutôt adopté une stratégie où seules les opérations psychologiques, l’intimidation et la propagande visant à réduire le moral des troupes sont
ses principales « armes » contre les forces russes.
Depuis longtemps, aucune « victoire » de quelque nature que ce soit n’a été enregistrée du côté ukrainien contre des troupes russes réelles. Les
Ukrainiens battent en retraite et perdent des effectifs pratiquement partout, sauf dans les endroits où la Russie s’est volontairement retirée. Mais il y a une énorme différence entre le
fait d’être obligé de battre en retraite en raison des pertes subies, et une réorientation de la stratégie. Par exemple, dans chaque endroit où la Russie s’est retirée, elle a en fait
gagné du terrain et remporté des victoires contre les forces ukrainiennes. Exemple : à l’ouest de Kiev, la Russie avait capturé plusieurs nouvelles villes et poussait vers Byshiv et
d’autres zones au sud-ouest de Kiev. Mais elle s’est tout simplement arrêtée et s’est retirée en raison des décisions du haut commandement. Il en va de même dans des zones comme
Tchernihiv où nous savons que la Russie a récemment réalisé des gains importants, capturé la ville de Slavutych et encerclé la ville de Tchernihiv. Les forces ukrainiennes, quant à elles,
sont brutalement repoussées et tuées en masse, comme l’attestent de nombreuses vidéos en ma possession.
Le fait est que l’Ukraine est passée à une guerre psychologique de dernier recours. De Bucha aux tortures et aux meurtres de prisonniers de guerre, en
passant par l’attaque inutile mais « voyante » contre Belgorod, qui n’a rien fait d’autre que de tenter de porter un coup psychologique au moral des Russes. N’oubliez pas que la
Russie croule sous le pétrole/carburant, c’est le moindre de ses problèmes. Une attaque visant un dépôt de pétrole mineur et insignifiant dans une petite ville reculée n’est pas
pertinente d’un point de vue stratégique. Le fait que l’Ukraine ait pris le risque d’une opération aussi audacieuse montre le passage à la guerre psychologique plutôt qu’à une véritable
guerre stratégiquement efficace contre des cibles réelles. C’est le signe d’un ennemi qui perd et qui est désespéré.
L’Ukraine mène désormais une guerre principalement dans la sphère d’influence électronique/cyber/abstraite, plutôt que dans la sphère objective réelle de la
bataille physique et de la guerre directe. En bref, elle fait tout son possible pour détourner l’attention de ses propres pertes stratégiques massives sur le champ de bataille réel et
physique. Il s’agit effectivement d’un passage à une opération psychologique plutôt qu’à une opération physique en leur nom. Les types d’attaques et de « victoires » que nous
sommes susceptibles de voir de leur part, à partir de maintenant, seront des choses de cette nature – petites, stratégiquement insignifiantes mais « voyantes » et conçues pour
un effet psychologique – et, bien sûr, un changement d’initiative probable pour augmenter l’échelle et la fréquence des faux drapeaux de tous types que nous verrons désormais.
Maintenant, je ne veux pas brosser un tableau trop rose. La Russie continue également à subir des pertes, mais elles sont généralement de nature
asymétrique. Les FAU ne gagne aucune « bataille », ni même aucun engagement. Elle se contente de saigner nos forces ici et là avec de petites attaques de guérilla qui
parviennent à détruire un ou deux véhicules d’un convoi de ravitaillement, ou comme on l’a vu récemment, à descendre un hélicoptère ou un avion de temps en temps.
Ceci m’amène au dernier sujet, oui il semble vrai qu’après avoir subi peu ou pas de pertes aériennes pendant deux semaines maintenant, nous avons
soudainement vu un Su-35 et un Mi-28 se faire descendre. On prétend qu’un nouveau Wunderwaffen du Royaume-Uni appelé le manpad Starstreak a été utilisé pour cela. Je peux confirmer, après
avoir visionné les vidéos, qu’il est possible que le Starstreak ait été utilisé, et non une simple « propagande ». La raison en est que la caractéristique la plus notable du
système est la vitesse exorbitante, Mach 3-4, du projectile qui est bien supérieure à celle de la plupart des systèmes de manpads standard. Dans la vidéo du Mi-28 en particulier, le
projectile ne semble pas arriver ridiculement vite et n’a pas non plus de panache de fumée, caractéristique des manpads à moteur-fusée typiques. Le Starstreak a un étage de fusée qui
tombe, envoyant un trio de tiges pénétrantes en métal sur la cible. C’est exactement ce qu’il m’a semblé voir dans la vidéo et, si cela est vrai, ce système d’arme semble poser un
problème car les systèmes DIRCM utilisés par la Russie (ou n’importe qui dans le monde) ne peuvent pas arrêter un tel système de manière cohérente. Le simple fait de sa vitesse signifie
qu’il lui faut moins d’une seconde ou deux pour passer du lancement à l’impact, ce qui rend une réponse presque insignifiante (en fonction de la hauteur de l’aéronef, mais dans ce cas,
l’hélicoptère était bas, comme la plupart des hélicoptères russes, conformément à leur norme opérationnelle dans ces zones).
Le Su-35, quant à lui, semblait tomber droit vers le bas d’une manière étrange qui pourrait indiquer un impact de ces tiges métalliques pénétrantes qui
auraient sectionné l’empennage et provoqué une chute catastrophique. Un manpad typique frappe avec une explosion plus petite qui souvent endommage juste le moteur et/ou les ailes, causant
la chute de l’avion dans un modèle caractéristique plus conforme à une descente rapide vers l’avant, et non à un décrochage catastrophique.
Et d’ailleurs, le pilote du Su-35 a apparemment été capturé par les forces ukrainiennes, car j’ai vu une photo du pilote ligoté et en sang qui va
probablement être torturé. Mais les pilotes de Mi-28 ont heureusement non seulement survécu mais ont été évacués avec succès par nos forces de récupération.
Que peut donc faire la Russie contre des systèmes anti-aériens aussi avancés ? Pas grand-chose. Le fait est qu’AUCUN pays ne peut faire grand-chose contre
eux. Si ces mêmes Starstreak étaient utilisés contre l’armée de l’air américaine, ils auraient exactement les mêmes problèmes que ceux rencontrés par la Russie. Il n’y a simplement aucun
moyen réel de les arrêter de manière efficace et cohérente. La seule différence pourrait être que les États-Unis ont une capacité de drone beaucoup plus grande et les États-Unis
cesseraient probablement d’utiliser leur force aérienne dans la région et chasseraient plutôt ces cibles avec des drones, sans arrêt. Mais bien sûr, les États-Unis n’ont jamais affronté
un ennemi proche de ce type, équipé de systèmes d’armes aussi avancés. Même en Irak, face à un ennemi qui n’avait littéralement pas de manpads et n’utilisait que des systèmes anti-aériens
soviétiques anciens, beaucoup plus grands et plus faciles à repérer et à détruire, les États-Unis ont quand même subi des pertes massives d’avions. Voici une liste de plusieurs de leurs
pertes aériennes pour vous donner une idée :
La liste est tout aussi longue pour l’Afghanistan.
Mon propos n’est pas de me moquer ou d’insinuer que les États-Unis n’auraient pas pu faire un meilleur travail, mais simplement d’illustrer que les pertes
aériennes sont un pilier indéniable du combat. Vous ne pouvez pas les arrêter complètement sans retirer totalement votre force aérienne de l’action. Il n’y a que des mesures palliatives
que vous pouvez utiliser pour « minimiser » la menace autant que possible, et qui sont déjà utilisées – comme voler à basse altitude et à vitesse rapide, ou à l’inverse voler à
des altitudes extrêmement élevées hors de portée des manpads. Mais on ne peut jamais se débarrasser entièrement de la menace et aucune mesure de contre-mesure électronique sur terre n’est
efficace à 100% contre eux, mais ne fait que réduire les chances de fonctionnement du manpad en fonction d’une multitude de facteurs, tels que le vecteur de l’avion, sa vitesse, les
conditions atmosphériques, la distance entre le manpad et la cible, le nombre de manpads tirés simultanément, etc, etc. Je dispose de plusieurs vidéos montrant la neutralisation de
manpads ennemis par des systèmes de contre-mesures russes.
Ceci dit, l’armée de l’air russe effectue un grand nombre de sorties quotidiennes, et ses pertes au cours des dernières semaines ont été extrêmement minimes
pour ce niveau de conflit, et en fait des vidéos apparaissent constamment montrant l’efficacité des frappes des Ka-52 et Mi-28 sur les positions ennemies.
Je terminerai par une carte de l’actuelle Marioupol. Le temps presse et les tentatives de sauvetage désespérées se multiplient, il ne doit plus rester
beaucoup de temps pour Marioupol.
NB : Des vidéos et illustrations n'ont pu être copiées sur cette page. Pour tout voir, se reporter à l'adresse ci-dessus
J‘ai décidé de faire cette mise à jour non programmée
car nous sommes un faux drapeau est en cours, comme beaucoup l’avaient prédit. Les médias occidentaux l’appellent déjà le nouveau « massacre de Sbrenica », avec tout le scénario
habituel du Media-Intelligence-Military-Corporate-Industrial-Complex, où
chaque bras auxiliaire fait feu de tout bois pour projeter le nouveau récit afin d’appeler, comme prévu, à une escalade à grande échelle. L’entrée officielle sur wiki a déjà été rédigée, bien
sûr, avec les habituelles spéculations et propagandes non vérifiées présentées comme des faits.
Le massacre de Bucha est une série de crimes de guerre consistant en le meurtre de masse et la torture de civils ukrainiens qui aurait été commis par les troupes russes dans la ville
ukrainienne de Bucha au cours de la bataille de Bucha et l’occupation de cette ville pendant l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.
Pendant ce temps, le bras médiatique de cette cabale est déjà sur le pied de guerre et appelle à une intervention de l’OTAN :
Comme on pouvait s’y attendre, la plupart des pages d’accueil des médias, y compris celle de FoxNews, couvertes de cette nouvelle « atrocité ».Cette vidéo, à voir absolument, présente les preuves actuellement connues qui circulent dans la sphère de la
résistance en une seule présentation pratique et semble prouver que l’armée ukrainienne a en fait exécuté des sympathisants russes portant des brassards blancs à Bucha et a essayé de faire passer
cela pour un génocide russe. Bien sûr, ce n’est qu’une partie de l’événement, car de nombreux autres corps ont été découverts en plus de ceux montrés dans la vidéo, en particulier dans
la « fosse commune » actuellement
diffusée sur Twitter, qui montre des civils couverts de terre, déterrés du sol. Mais la vidéo ci-dessus pointe très fortement le doigt en direction de l’Ukraine.
Et après tout, n’est-ce pas la Russie qui a eu raison à plusieurs reprises dans chacune de ces atrocités/accusations très médiatisées jusqu’à présent ? Par exemple, lorsque la vidéo de torture
d’un prisonnier de guerre russe est sortie, c’est l’Ukraine qui a crié « à l’infox » jusqu’à ce que, quelques jours plus
tard, toutes les « autorités » occidentales soient forcées
d’admettre qu’elle était véridique. Lorsque le faux drapeau de la « maternité » de Marioupol a été lancé, les
partisans de Kiev ont accusé la Russie et, une fois de plus, c’est la Russie qui avait raison et qui a été disculpée lorsque la jeune fille enceinte au centre de l’affaire a donné une interview
réfutant complètement les mensonges de l’Ukraine et affirmant que non seulement les soldats ukrainiens ont transformé l’hôpital en caserne, mais qu’ils ont aussi volé la précieuse nourriture des
femmes enceintes et ont ensuite bombardé l’hôpital eux-mêmes. Et bien plus tôt, lorsque l’Ukraine a prétendu que la Russie avait bombardé un « innocent » centre commercial civil, le
ministère russe de la Défense a publié des vidéos détaillées montrant précisément comment les forces ukrainiennes avaient positionné des pièces d’artillerie mobiles dans le parking
dudit « centre commercial ». Lorsque
les Ukrops ont prétendu que la Russie avait tenté de faire exploser l’usine de Zaporijjia, les images de sécurité ont montré qu’à l’arrivée d’une force de sécurité russe, celle-ci a été la cible d’un tir de RPG provenant des positions Ukrop sur l’un des
bâtiments administratifs de l’usine. Ou lorsque le célèbre journaliste américain a été tué à Irpin, juste à l’extérieur de Kiev, il y a un mois, et que tous les partisans de l’Ukraine ont
crié « Russie », mais que tout
l’incident a été rapidement balayé lorsque l’ami/compagnon du journaliste a déclaré, lors d’une interview, que les troupes de l’Ukrop avaient tiré sur lui à un poste de contrôle situé à des
kilomètres des forces russes les plus proches. L’expérience montre donc que ces incidents sont invariablement révélés comme des mensonges ukrainiens et cette nouvelle provocation s’inscrit
clairement dans une longue série.
Maintenant, regardons quelques mises à jour pour le front économique pendant que nous y sommes. L’Europe souffre beaucoup.
Prix du gallon d’essence dans le monde
Et les médias occidentaux sont forcés d’admettre que la Russie est en train de faire un malheur avec la montée en flèche actuelle des prix du pétrole et du gaz et le cours du rouble qui remonte.
Ils disent maintenant que si les choses continuent comme ça, la Russie va récolter 321 milliards de dollars de bénéfices économiques supplémentaires cette année par rapport à l’année dernière.
Poutine pourrait récolter 321 milliards de $ si son gaz et son pétrole continuent de couler.
Pendant ce temps, l’inflation en Allemagne atteint des niveaux historiques.
Avec un index des producteurs a 25,9%, le plus haut depuis les années 40, l’Allemagne pourrait bientôt vivre un Weimar II.
La Russie annonce que le système de paiement en roubles pourrait bientôt être étendu à d’autres produits de base précieux, ce qui pourrait paralyser l’Europe et les États-Unis. En
particulier, comme certains l’ont fait remarquer, si la Russie passe à la tarification en roubles des produits de base sur lesquels elle détient un large monopole mondial, cela constituera un
choc énorme et changera la donne ; des produits comme le blé, le palladium et d’autres métaux précieux, etc.
Jusqu’à présent, trois pays ont déjà accepté de payer le gaz en roubles, dont la Slovaquie.
En ce qui concerne la situation importante dans le domaine de l’aviation civile, qui est l’un des rares domaines dans lesquels l’Occident a vraiment pu nuire à la Russie, il y a de nouveaux
développements importants :
Le 31 mars, une réunion avec le
président de la Fédération de Russie, ajournée deux fois, a eu lieu.
Des solutions d’urgence
:
les avions étrangers ne
seront pas rendus aux bailleurs
ils voleront en Russie et
couvriront le réseau des vols intérieurs
ils seront tous transférés de
force dans le registre russe (actuellement – environ 800 avions)
et réassurés par des
assureurs russes
une solution pour les pièces
de rechange et la maintenance a été trouvée, mais elle n’est pas annoncée publiquement
à long terme, un pari a été
fait sur notre propre production d’avions
le MS-21 est décalé de 1 à 2
ans « vers la droite » (en raison de la substitution supplémentaire des importations)
Rostec promet jusqu’à 500
avions « grands » modèles d’ici 2030.
à moyen terme, la production
en série des Tu-214 et Il-96-400 commencera, c’est-à-dire dès 2022-23.
le programme « air
cashback » a été lancé (c’est-à-dire la compensation d’une partie du coût des billets d’avion sur les vols intérieurs. Le financement sera alloué à hauteur de 100 milliards de
roubles).
En résumé, 800 avions de ligne valant des milliards ont été officiellement transférés dans le registre russe (c’est-à-dire saisis), ils ont été entièrement réassurés par les compagnies
d’assurance russes. Le grand problème dont tout le monde a parlé était de savoir comment la Russie allait se procurer des pièces détachées, car les pays occidentaux bloqueraient toute livraison
de pièces détachées et les experts ont estimé que ces avions ne seraient utilisables que pendant quelques semaines. Certains ont émis l’hypothèse que l’Inde ou la Chine pourraient aider à cet
égard, mais l’annonce faite ici indique qu’une solution a été trouvée, mais qu’elle n’est pas divulguée.
En bref, il semble que la Russie maîtrise ce problème et ne permettra pas qu’il devienne un point faible majeur ou une source de défaite contre les sanctions.
Par ailleurs, un autre point important dont beaucoup ont discuté et se sont demandés pourquoi la Russie n’a pas autorisé les volontaires à se rendre en Ukraine pour remplir les rangs qui font
cruellement défaut. Eh bien maintenant, il semble que la Russie a finalement ouvert l’enrôlement aux volontaires selon ce rapport de Telegram.
Les volontaires russes se rendent en Ukraine – envoi tous les trois jours.
Les bureaux d’enregistrement et d’enrôlement militaires russes ont commencé à recruter des volontaires avec leur envoi ultérieur en Ukraine pour participer à une opération spéciale. C’est ce qu’a
annoncé le correspondant de guerre de la Compagnie nationale de télévision et de radiodiffusion panrusse, Alexandre Sladkov.
Selon le correspondant militaire, seuls les sergents sont recrutés pour participer à l’opération spéciale (le reste, pour ceux qui le souhaitent, peut être clarifié là)
Le service sera formalisé par un contrat, l’indemnité sera de 205 000 roubles par mois.
Trois millions de roubles seront versés aux blessés pour le préjudice subi.
La famille du volontaire décédé recevra 8 millions de roubles du gouvernement fédéral et 5 millions de roubles du gouverneur de la région. En outre, les enfants du soldat décédé recevront un
appartement (cette disposition s’applique toujours aux résidents de la région de Moscou).
Les volontaires se rendent en Ukraine tous les trois jours, a précisé le commandant militaire.
Rappelons qu’Oleg Tsarev, qui se trouvait sur le territoire de l’Ukraine dès les premiers jours, a été le premier à parler de la nécessité d’attirer des volontaires pour participer à l’opération
spéciale. Le 24 mars, il a déclaré que le département militaire de la Fédération de Russie avait apporté l’ordre correspondant aux bureaux d’enregistrement et d’enrôlement militaires.
Des renforts de blindés russes continuent d’affluer en Biélorussie et dans certaines régions d’Ukraine en préparation de la phase 2 qui débutera probablement après la chute de Marioupol.
L’Ukraine tente désespérément de soudoyer les militaires russes pour qu’ils fassent défection avec leur équipement en offrant jusqu’à 1 million de dollars pour les hélicoptères, les chars et les
avions remis aux autorités ukrainiennes, qui seraient, j’en suis sûr, vraisemblablement payés par les contribuables américains.
Dans le même temps, notamment à la lumière du faux drapeau de Bucha, de nouveaux appels au génocide contre les Russes sont largement répandus en Ukraine, et un langage « pré-génocidaire » est utilisé ouvertement sur
les médias sociaux, comme dans l’exemple suivant :
Le journaliste ukrainien semble ici clairement impliquer une sorte de « solution finale » pour la « société russe ».
Ailleurs, un maire de Dnipro a également appelé à tuer des citoyens russes dans le monde entier, où qu’ils se trouvent.
Quelques rapides mises à jour de la situation sur le terrain. De nouvelles avancées à Marioupol aujourd’hui :
Vous pouvez voir que les zones en rouge plus foncé sont des avancées.
Il y a de bons gains dans le Donbass pour la LPR près de Rubizhnoe et la DPR qui a dépassé Verkhnotoretske et se dirige vers Novabakhmutivka. Il y a plusieurs vidéos de militaires ukrainiens
morts pendant cette avancée que je n’ai pas besoin de poster. Je ne publierai des vidéos « horribles » que si elles ont une signification
très spécifique, plutôt que de simplement me « vanter » d’ennemis morts.
Cela dit, il existe une vidéo horrible de l’avancée de la RPD dans Marinka, car elle constitue une preuve supplémentaire des crimes de guerre de l’Ukraine, qui renforce ce que les Ukrops font
contre les prisonniers de guerre russes.
La vidéo montre des troupes de la RPD qui, en avançant dans Marinka, ont trouvé des prisonniers de guerre de la RPD décédés avec des signes évidents de torture et d’abus. Ils sont attachés et
certains ont des trous de balles dans les mains, exactement comme les prisonniers de guerre russes qui ont reçu des balles dans les genoux, les jambes et l’aine. D’autres semblent avoir d’autres
blessures horribles qui ne semblent pas naturelles et sont plus probablement le signe d’une sorte d’abus/torture. Mais bien sûr, vous ne verrez pas cela sur MSM.
Selon d’autres nouvelles, un 40eme Bayraktar TB2 turc vient d’être abattu. Ces jouets turcs ne posent plus aucun problème aux forces russes et chaque fois qu’un nouveau lot est livré à l’Ukraine
ils sont sommairement abattus. Ce tas de ferraille provient du 3ème ou 4ème lot de ce type.
Et d’ailleurs, lorsqu’ils les utilisent, ils ne sont plus du tout en
mesure de les utiliser dans des rôles de frappe parce qu’il faudrait (en raison de la portée de leurs missiles) qu’ils se rapprochent trop des radars russes. Au lieu de cela, ils ont
exclusivement utilisé les TB2 pour la surveillance à longue distance. Par temps clair, l’excellente optique du TB2 (fabriqué par la société canadienne WESCAM) lui permet de voir à 40-60 km à
l’intérieur du pays et peut être utilisé pour corriger l’artillerie. Il a d’ailleurs été utilisé de cette manière lors de l’attaque de l’aérodrome de Kherson, où les forces ukrainiennes ont fait
exploser un paquet de leurs propres hélicoptères que la Russie leur avait pris, avant de célébrer le fait que « des hélicoptères russes ont été détruits ».
Au fait, pour ceux qui ne le savent pas, il est intéressant de noter que le dirigeant de la société de ces drones, Bayraktar, est mariée à la famille Erdogan. Beaucoup ne savent pas que la fille
d’Erdogan est en fait mariée à Selcuk Bayraktar, le directeur de Bayraktar. Oui, la propre fille d’Erdogan s’appelle littéralement Sumeyye Erdogan Bayraktar.
« Sümeyye Erdoğan Bayraktar (née le 22 août 1985[2]) est la plus jeune des quatre enfants de Recep Tayyip Erdoğan. »
Et la famille Erdogan tire donc une importante manne des ventes de Bayraktar dans le monde entier, $$$$, et s’intéresse de près à cette marque.
En parlant de drones, voici un graphique qui montre les trajectoires de vol de surveillance de l’OTAN pendant toute la durée du conflit jusqu’à présent.
Comme on peut le voir, l’OTAN tourne en permanence autour de chaque
centimètre de frontière qu’elle est légalement autorisée à approcher, recueillant des données qu’elle transmet au commandement ukrainien pour l’aider de toutes les manières possibles contre la
Russie.
La plupart des gens ne réalisent pas que l’OTAN s’est pleinement intégrée à l’Ukraine de cette manière et cela explique bon nombre des exploits que l’Ukraine est en mesure de réaliser, non
seulement en frappant avec précision les troupes russes, mais aussi en connaissant parfaitement les zones de couverture radar russes afin de les contourner, comme dans le cas de l’évacuation de
Marioupol ou de l’attaque des installations pétrolières de Belgorod.
La Nouvelle-Zélande a même déclaré qu’elle utiliserait sa puissance de traitement brute et son décalage horaire pour aider l’Ukraine, afin que ses analystes puissent travailler le jour et fournir
des informations à l’Ukraine la nuit, etc.
Une vue plus large :
Aux dernières nouvelles, la Russie a frappé une raffinerie de pétrole
géante appelée Kremenchug, qui appartient à Kolomoisky, le marionnettiste de Zelensky. Il s’agit d’une raffinerie majeure, peut-être la plus grande, qui, d’après ce que j’ai lu, fournit plus de
30% du pétrole ukrainien. Il y a quelques jours, des débats ont eu lieu sur les médias sociaux, certains estimant que la Russie refusait toujours de frapper cette installation en raison de son
importance économique. Mais après que Belgorod ait été touché, la Russie a apparemment jeté les gants et a immédiatement frappé cette installation le jour suivant. Bien que je pense que seule une
section contenant des réservoirs de stockage a été touchée, la raffinerie est un complexe gigantesque et la majeure partie a été épargnée (pour l’instant). Je ne suis donc pas sûr de ce qu’ils
ont détruit, à part les millions de gallons de pétrole dans les réservoirs de stockage.
Ce matin, une grande raffinerie à Odessa a également été touchée. Apparemment, un journaliste étranger a déjà été arrêté et » interdit « d’Ukraine pendant 10 ans pour
avoir montré des images claires de l’attaque. Comme je l’ai mentionné la dernière fois, les autorités ukrainiennes sont désormais très sérieuses avec leur nouvelle loi interdisant la diffusion de
toute vidéo d’attaque russe sur les infrastructures/militaires ukrainiens, etc.
C’est la raison pour laquelle nous ne verrons probablement jamais les conséquences de l’autre attaque qui s’est produite, un gros tir d’Iskander sur une caserne de Kharkov qui abriterait des
centaines de nouvelles recrues mercenaires. Le ministère russe de la Défense affirme qu’au moins 100 d’entre eux ont été tués et a publié la vidéo de la frappe par drone.
Je vous laisse avec quelques vidéos :
Nous avons vu des tonnes de vidéos de combats de la RPD, voici donc une vidéo des lignes de front de la RPL à Rubizhnoe pour donner un avant-goût de la façon dont les combattants de
Lugansk s’y prennent.
Et une illustration réelle des techniques de déminage russes et ukrainiennes actuellement utilisées :
Nighvision
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Le point sur la situation militaire en Ukraine au 25 mars 2022
Au 25 mars 2022, l’analyse que nous faisons de la situation confirme les observations et les conclusions effectuées à la mi-mars.
L’offensive déclenchée le 24 février s’articule en deux lignes d’effort, conformément à la doctrine opérative russe :
– un effort principal dirigé vers le sud du pays dans la région du Donbass et le long de la côte de la mer d’Azov. Comme le prévoit la doctrine, les principaux objectifs sont sur cette
ligne : la neutralisation des forces armées ukrainiennes (objectif de « démilitarisation ») et la neutralisation des milices paramilitaires ultra-nationalistes dans les
villes de Kharkov et de Marioupol (objectif de « dénazification »). Cette poussée principale est menée par une coalition de forces : des forces russes venant du District
Militaire Sud par Kharkov et de Crimée, avec – au centre – les forces de milice des républiques de Donetsk et de Lougansk, ainsi qu’un apport de la garde nationale tchétchène pour les combats
dans la zone urbaine de Marioupol ;
– un effort secondaire sur Kiev, dont l’objectif est de « fixer » les forces ukrainiennes (et les Occidentaux), de sorte à l’empêcher de mener des opérations contre la poussée
principale, voire prendre les forces de la coalition russe à revers.
Cette offensive suit à la lettre les objectifs définis par Vladimir Poutine le 24 février. Mais, n’écoutant que leurs préjugés, les « experts » et politiciens occidentaux se
sont mis en tête que l’objectif de la Russie était de s’emparer de l’Ukraine et de renverser son gouvernement. En appliquant une logique très occidentale, ils ont vu Kiev comme le
« centre de gravité » (Schwerpunkt) des forces ukrainiennes. Selon Clausewitz, le « centre de gravité » est l’élément duquel un
belligérant tire sa force et sa capacité d’action, c’est donc l’objectif prioritaire de la stratégie d’un adversaire. C’est pourquoi, les Occidentaux ont systématiquement tenté de prendre le
contrôle des capitales dans les guerres qu’ils ont mené. Formé et conseillé par des experts de l’OTAN, l’état-major ukrainien a, de manière assez prévisible, appliqué la même logique s’est
attaché à renforcer la défense de Kiev et de ses environs, laissant ses troupes démunies dans le Donbass, le long de l’axe d’effort principal russe.
Si l’on avait bien écouté Vladimir Poutine, on aurait réalisé que l’objectif stratégique de la coalition russe n’est pas de s’emparer de l’Ukraine, mais de retirer toute menace sur les
populations russophones du Donbass. En fonction de cet objectif général, le centre de gravité « réel » que la coalition russe tente de viser est le gros des forces armées
ukrainiennes massées dans le sud-sud-est du pays depuis la fin 2021, et non Kiev.
ECHEC OU SUCCÈS RUSSE ?
Convaincus que l’offensive russe vise Kiev, les experts occidentaux en ont assez logiquement conclu que 1) les Russes piétinent et que 2) leur offensive est vouée à l’échec car ils ne
pourront pas tenir le pays sur le long terme. Les généraux qui se sont suivis sur les plateaux de télévision en France semblent avoir oublié ce qu’un sous-lieutenant devrait savoir :
« Connais ton ennemi ! »… et pas comme on voudrait qu’il soit, mais comme il est ! Avec des généraux comme ça, on n’a plus besoin d’ennemi !
Cela étant dit, le discours occidental sur une offensive russe qui s’enlise et dont les succès sont maigres fait également partie de la guerre de la propagande que se livrent les deux camps.
Ainsi, la séquence des cartes des opérations publiées par Libération depuis la fin février
ne montre pratiquement aucune différence d’un jour à l’autre jusqu’au 18 mars (date à laquelle le média a cessé ses mises à jour). Ainsi, le 23 février, sur France 5, la journaliste
Élise Vincent évalue le territoire pris par la coalition russe comme l’équivalent de la Suisse ou des Pays-Bas. En réalité on est davantage sur la superficie de la Grande-Bretagne.
A titre d’exemple, observons la différence entre la carte de situation au 25 mars 2022 publiée par Ouest-France :
Par ailleurs, on notera que les forces ukrainiennes n’apparaissent sur aucune carte de situation présentée dans nos médias. Ainsi, si la
carte du ministère des Armées donne une image un peu plus honnête de la réalité, elle évite soigneusement de mentionner les forces ukrainiennes encerclées dans le chaudron de Kramatorsk.
En fait, la carte de situation au 25 mars devrait plutôt ressembler à ceci :
Situation au 25 mars 2022. La ligne rouge représente l’avancée maximale des forces de la coalition russe
et la poche bleue indique l’emplacement du gros de l’armée ukrainienne. En réalité cette poche est fractionnée en plusieurs chaudrons plus
petits, que l’armée russe tente de réduire.
En fait, les forces ukrainiennes ne sont jamais représentées sur nos cartes, car cela montrerait qu’elles n’étaient pas déployées à la frontière russe en février 2022, mais qu’elles étaient
regroupées au sud du pays en vue de l’offensive dont la phase préparatoire a débuté le 16 février. Ce qui confirme que la Russie n’a fait que réagir à une situation initiée par les
Occidentaux, par Ukraine interposée, comme nous le verrons. Aujourd’hui, ce sont ces forces qui sont encerclées dans le chaudron de Kramatorsk et méthodiquement fragmentées et neutralisées
petit-à-petit de manière incrémentale par la coalition russe.
Le flou entretenu sur la situation des forces ukrainiennes en Occident a d’autres effets. Tout d’abord, il entretient l’illusion d’une possible victoire ukrainienne. Ainsi, au lieu
d’encourager un processus de négociation, les Occidentaux cherchent à prolonger la guerre. C’est pourquoi, l’Union européenne et certains de ses pays-membres ont envoyé des armes et
encouragent ainsi la population civile et les volontaires de tout poil d’aller combattre, souvent sans formation et sans réelle structure de commandement, avec des conséquences meurtrières.
Nous savons que dans un conflit, chaque partie tend à informer de sorte à donner une image favorable de son action. Or, l’image que nous avons de la situation et des forces ukrainiennes est
exclusivement basée sur des données fournies par Kiev. Elle masque les profondes déficiences de la conduite ukrainienne, pourtant formée et conseillée par des militaires de l’OTAN.
Ainsi, la logique militaire aurait voulu que les forces prises dans le chaudron de Kramatorsk se soient retirées sur une ligne à la hauteur du Dniepr, par exemple, afin de se regrouper et
mener une contre-offensive ; mais elles ont reçu l’interdiction de se replier par le président Zelensky. Déjà en 2014 et en 2015, un examen attentif des opérations montrait que les
Ukrainiens appliquaient des schémas « à l’occidentale », totalement inadaptés aux circonstances, face à un adversaire plus imaginatif, plus flexible et aux structures de conduite
plus légères. C’est le même phénomène aujourd’hui.
Finalement, la vision partielle du champ de bataille que nous donnent nos médias nous a rendu incapables d’aider l’état-major ukrainien à prendre les bonnes décisions. Elle nous a conduit à
penser que l’objectif stratégique évident était Kiev, que la « démilitarisation » visait l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, et que la « dénazification » visait à renverser
Zelensky. Cette légende a été alimentée par l’appel à la désobéissance adressé par Vladimir Poutine aux militaires ukrainiens, que l’on a interprété (avec beaucoup d’imagination et de
préjugés) comme un appel à renverser le gouvernement. Or, cet appel visait les forces ukrainiennes déployées dans le Donbass afin qu’elles se rendent sans combattre. L’interprétation
occidentale a poussé le gouvernement ukrainien à mal juger les objectifs russes et à mal utiliser son potentiel pour gagner.
On ne gagne pas une guerre avec des préjugés : on la perd, et c’est ce qui est en train de se passer. Ainsi, la coalition russe n’a jamais été « aux abois » ou
« stoppée » par une résistance héroïque : elle n’a tout simplement pas attaqué là où on l’attendait ! Nous n’avons pas voulu écouter ce que Vladimir Poutine nous a
pourtant très clairement expliqué. C’est pourquoi nous sommes ainsi devenus – volens nolens – les principaux artisans de la défaite ukrainienne qui se dessine. Paradoxalement, c’est
probablement à cause de nos « experts » auto-proclamés et stratèges occasionnels de nos plateaux de télévision que l’Ukraine se trouve aujourd’hui dans cette situation !
LA CONDUITE DU COMBAT
Quant au déroulé des opérations, les analyses présentées dans nos médias viennent le plus souvent de politiques ou de soi-disant experts militaires, qui relaient la propagande ukrainienne.
Soyons clairs : une guerre, quelle qu’elle soit est un drame. Le problème ici est que nos stratèges en cravate cherchent clairement à surdramatiser la situation afin d’exclure toute
solution négociée. Cette évolution pousse cependant certains militaires occidentaux à parler et à apporter un jugement plus nuancé. Ainsi, dans Newsweek, un analyste de la Defense Intelligence Agency (DIA),
l’équivalent américain de la Direction du Renseignement Militaire (DRM) en France, constate qu’« en 24 jours de conflit, la Russie a effectué quelque
1 400 frappes et lancé près de 1 000 missiles (à titre de comparaison, les États-Unis ont effectué plus de frappes et lancé plus de missiles le premier jour de la guerre d’Irak en
2003) ».
Alors que les Occidentaux « préparent » le champ de bataille par des frappes intensives et prolongées avant d’envoyer leurs troupes sur le terrain, les Russes préfèrent une approche
moins destructrice, mais plus intensive en troupes. Sur France 5, la journaliste Mélanie Tarvant présente la mort de généraux sur le
champ de bataille comme preuve d’une déstabilisation de l’armée russe. Mais c’est une profonde méconnaissance des traditions et des modes de fonctionnement de celle-ci. Alors qu’en Occident,
les commandants ont tendance à diriger depuis l’arrière, leurs homologues russes tendent à conduire en étant à la tête de leurs hommes : en Occident on dit « En avant ! »,
en Russie on dit « Suivez-moi ! ». C’est ce qui explique des pertes élevées dans les échelons supérieurs de commandement, déjà observées en Afghanistan, mais aussi une
sélection des cadres beaucoup plus rigoureuse qu’en Occident.
Par ailleurs, l’analyste de la DIA note que « la grande majorité des frappes aériennes ont lieu au-dessus du champ de bataille, les avions russes fournissant un « appui aérien rapproché » aux forces
terrestres. Le reste – moins de 20 %, selon les experts américains – vise des aérodromes militaires, des casernes et des dépôts de soutien ». Ainsi, la phrase « bombardements indiscriminés [qui] dévastent la ville et tuent tout le monde » reprise en chœur par les médias occidentaux semble contredire l’expert du
renseignement américain qui déclare « si nous nous contentons de nous convaincre que la Russie bombarde sans discernement, ou qu’elle ne parvient pas
à infliger plus de dommages parce que son personnel n’est pas à la hauteur ou parce qu’il est techniquement inepte, alors nous ne voyons pas le conflit tel qu’il est ».
En fait, les opérations russes diffèrent fondamentalement du concept occidental. L’obsession des Occidentaux de n’avoir aucun mort dans leurs propres forces les conduit à des opérations se
traduisant essentiellement par des frappes aériennes très meurtrières. Les troupes terrestres n’interviennent que lorsque tout a été détruit. C’est pourquoi, en Afghanistan ou au Sahel, les Occidentaux tuent plus de civils que ne le font les terroristes.
C’est pourquoi, les pays occidentaux engagés en Afghanistan, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ne publient plus le bilan des pertes civiles causées par leurs frappes. Car en fait, les
Européens engagés dans des régions qui n’affectent que très marginalement leur sécurité nationale, comme les Estoniens au Sahel, y vont pour « se faire la main ».
En Ukraine, la situation est très différente. Il suffit de regarder une carte des zones linguistiques pour constater que la coalition russe opère presque exclusivement dans la zone
russophone, donc au milieu de populations qui lui sont globalement favorables. Ce qui explique également les déclarations d’un officier de l’US Air Force : « Je sais que les médias ne cessent de répéter que Poutine cible les civils, mais rien ne prouve que la Russie le fasse intentionnellement ».
À l’inverse, c’est pour la même raison – mais en creux – que l’Ukraine a déployé, ses combattants paramilitaires ultra-nationalistes dans les grandes villes comme Marioupol ou Kharkov : sans liens émotionnels ou culturels avec les populations
locales, ces milices peuvent se battre même au prix de lourdes pertes civiles. Les atrocités que l’on est en train de découvrir actuellement, restent encore occultées par les
médias francophones, de peur de perdre le soutien à l’Ukraine, comme le relèvent des médias proches des Républicains aux États-Unis.
Après des frappes de « décapitation » dans les premières minutes de l’offensive, la
stratégie opérative russe a été de contourner les centres urbains pour envelopper l’armée ukrainienne « fixée » par les forces des républiques du Donbass. Il est important de
rappeler que la « décapitation » n’a pas pour objectif d’anéantir les états-majors ou le gouvernement (comme nos « experts » tendent à le comprendre), mais à couper les
structures de conduite de sorte à empêcher la manœuvre coordonnée des forces. On cherche, au contraire, à préserver les organes de conduite afin de pouvoir négocier une sortie de crise.
Le 25 mars 2022, après avoir verrouillé le chaudron de Kramatorsk, fermé toute possibilité de retraite aux Ukrainiens et pris la plus grande partie des villes de Kharkov et de Marioupol, la
Russie a pratiquement rempli ses objectifs : il ne lui reste qu’à concentrer ses efforts sur la réduction des poches de résistance. Ainsi, contrairement à ce que la presse occidentale a
affirmé, il ne s’agit pas d’une réorientation ou d’un redimensionnement de son offensive, mais de la mise en œuvre méthodique des objectifs annoncés le 24 février.
Encouragés par des médias qui présentent une armée russe en déroute, beaucoup de ces jeunes partent en s’imaginant aller – littéralement – à une partie de chasse. Or, une fois sur place la
désillusion est grande. Les témoignages montrent que ces « amateurs » finissent souvent comme « chair à canon » sans avoir d’impact
réel sur l’issue du conflit. L’expérience des conflits récents montre que l’arrivée de combattants étrangers n’apporte rien à un conflit si ce n’est que d’accroître sa durée et sa létalité.
Par ailleurs, l’arrivée de plusieurs centaines de combattants islamistes en provenance de la région
d’Idlib, une région sous contrôle et sous protection de la coalition occidentale en Syrie (et dans laquelle deux chefs de l’État islamique ont été tués par les Américains) devrait éveiller
notre inquiétude. En effet, les armes que nous fournissons très libéralement à l’Ukraine sont déjà en partie aux mains de personnes et d’organisations criminelles et commencent déjà à poser
un problème de sécurité pour les autorités de Kiev elles-mêmes. Sans compter que les armes dont on vante l’efficacité contre les avions russes pourraient menacer à terme nos avions militaires
et civils…
Le volontaire présenté fièrement par la RTBF au journal de 19h30 du 8 mars 2022 était un admirateur du « Corps Franc Wallonie » des volontaires belges engagés auprès du IIIe Reich,
et illustre le type de public attiré par l’Ukraine. En fin de compte, il faudra se demander qui a gagné le plus de la Belgique ou de l’Ukraine…
Trois points méritent d’être mis en lumière en guise de conclusion.
– Le renseignement occidental ignoré des décideurs politiques
Les documents
militaires retrouvés auprès des états-majors ukrainiens au sud du pays confirment que l’Ukraine s’apprêtait à attaquer le Donbass et que les tirs observés par les observateurs de
l’OSCE dès le 16 février annonçaient un déclenchement imminent dans les jours où les semaines.
Ici, une réflexion s’impose pour les Occidentaux : soit leurs services de renseignement n’ont pas vu ce qui se passait et ils sont très mauvais, soit les décideurs politiques ont choisi
de ne pas les écouter. Nous savons que les services de renseignement russes ont des capacités analytiques bien supérieures aux services occidentaux. Nous savons également que les services de
renseignement américains et allemands avaient très bien compris la situation depuis la fin 2021, et savaient que l’Ukraine s’apprêtait à attaquer le Donbass.
Ce qui nous permet de déduire que les dirigeants politiques américains et européens ont délibérément poussé l’Ukraine dans un conflit qu’ils savaient perdu d’avance, à seule fin de porter un
coup politique à la Russie.
La raison pour laquelle Zelensky n’a pas déployé ses forces à la frontière russe et a affirmé à plusieurs reprises que son grand voisin ne l’attaquerait pas était vraisemblablement qu’il
pensait s’appuyer sur la dissuasion occidentale. C’est ce qu’il a confié à CNN le 20 mars : on lui a clairement dit que
l’Ukraine ne ferait pas partie de l’OTAN, mais que publiquement on dirait l’inverse ! On a donc instrumentalisé l’Ukraine pour toucher la Russie. L’objectif étant la fermeture du gazoduc
North Stream 2, annoncée le 8 février par Joe Biden lors de la visite d’Olaf Scholz
et qui a été suivie d’une pluie de sanctions.
– Une diplomatie en panne
Manifestement, depuis la fin 2021, aucun effort n’a été effectué par les Occidentaux pour réactiver les accords de Minsk, comme en témoignent les comptes-rendus des visites et des
conversations téléphoniques, notamment entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. Or, la France, comme
garante des Accords de Minsk et comme membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies, n’a pas respecté ses engagements, ce qui a conduit ainsi à la situation que l’Ukraine vit
aujourd’hui. On a même le sentiment que les Occidentaux ont cherché à jeter de l’huile sur le feu depuis 2014.
Ainsi, la mise en état d’alerte des forces nucléaires par Vladimir Poutine le 27 février a été présentée par nos médias et nos politiciens comme un acte irrationnel ou de chantage. Ce
que l’on oublie est qu’elle a suivi la menace à peine voilée lancée par Jean-Yves Le Drian, trois jours plus tôt, qui a indiqué que l’OTAN pouvait utiliser l’arme nucléaire. Il est très probable que
Poutine n’a pas pris cette « menace » au sérieux, mais voulait pousser les pays occidentaux – et la France en particulier – à abandonner un langage excessif.
– La vulnérabilité des Européens à la manipulation s’accroît
Aujourd’hui, la perception propagée par nos médias que l’offensive russe est en panne, que Vladimir Poutine est fou, irrationnel et donc prêt à tout pour sortir de l’impasse dans
laquelle il serait. Dans ce contexte totalement émotionnel, la question pour le moins étrange posée par le sénateur républicain Marco Rubio lors de l’audition de Victoria
Nuland devant le Congrès : « S’il y a un incident ou une attaque en Ukraine avec des armes biologiques ou chimiques, y-a-t ’il le
moindre doute dans votre esprit qu’il a 100% de chances pour que les Russes en soient responsables ? » Naturellement elle répond qu’il n’y a aucun doute. Pourtant il n’y a
rigoureusement aucune indication que les Russes utilisent de telles armes. D’ailleurs, les Russes ont terminé de détruire leurs stocks en 2017, alors que les Américains ne les ont pas encore détruits…
Peut-être que cela ne signifie rien. Mais dans l’ambiance actuelle, toutes les conditions sont réunies pour qu’un incident arrive, de nature à pousser les Occidentaux à s’engager davantage,
sous une forme ou une autre, dans le conflit ukrainien (incident « sous fausse bannière »).
Guerre en Ukraine : Quel bilan après un mois d’opérations
Préambule.
Quand j’étais plus jeune Georges Marchais parlait de « guerre idéologique » concernant les grands débats politiques. On dit aujourd’hui « guerre de la
communication » et les armes utilisées par les protagonistes sont qualifiées de « soft power ».
Elles comprennent ce que l’on appelle « le storytelling », « le récit » ou plus récemment « le narratif ». C’est en fait un discours sur le réel visant
à le présenter sous le jour qui convient à son énonciateur.
La guerre en Ukraine n’y échappe pas où l’on voit s’affronter deux propagandes scandées par des narratifs opposés. En particulier en ce qui concerne la
situation militaire.
Lorsqu’on est sous la cloche des délires dont a été saisi l’Occident et dont nous avons déjà parlé, et dans la mesure où l’expression russe est à peu
près interdite, il est assez difficile de savoir ce qui se passe réellement. Et c’est comme cela que l’on nous a raconté que la Russie était en échec, que son plan avait échoué, et que
son armée était enlisée au bord de l’effondrement.
Alors on se tourne vers des gens dont ces questions sont la spécialité. Malheureusement même chez ceux-là, les récits sont biaisés. Ceux qui tiennent
ces discours le font pour certains parce qu’ils l’espèrent performatif, d’autres (coucou Michel Goya, coucou Pascal Boniface) se font les petits télégraphistes des USA pour des raisons
alimentaires, d’autres enfin (coucou Jean-Pierre Chevènement) pour appuyer la stratégie américaine visant à impliquer l’Europe dans une « poursuite de la guerre » jusqu’au dernier
ukrainien.
Pour essayer d’y voir un peu plus clair et sortir de cette tenaille, j’ai demandé à Sylvain Ferreira, spécialiste de ces questions de faire un point de
la situation et de porter une appréciation sur la stratégie russe.
J’invite encore une fois à la consultation de sa page « Veille stratégique » qui s’efforce de donner une information objective.
Pour tenter d’évaluer le succès « l’opération militaire spéciale » lancée contre l’Ukraine par la Russie le 24 février dernier, il faut préalablement rappeler quelques éléments
fondamentaux de ce qu’est la guerre et surtout la conception, la planification puis l’exécution d’une opération militaire comme modalité du traitement d’un problème politique. Comme nous l’a
explicité, Clausewitz c’est une réponse, parmi d’autres, pour tenter de régler un problème politique qu’il faut donc essayer d’identifier clairement. En l’occurrence celui qui nous occupe et
celui posé à la Russie par l’Ukraine depuis la chute de l’Union soviétique. Cette identification est indispensable pour essayer d’analyser de comprendre la stratégie mise en oeuvre par le
Kremlin pour le régler avec l’invasion de l’Ukraine.
A la surface de l’analyse, il apparaît clairement que depuis 2014, vue de Moscou, l’Ukraine pose un problème de sécurité majeur en cas d’admission dans l’OTAN puisqu’elle permettrait
potentiellement aux Américains de déployer des armes nucléaires aux frontières immédiates de la Russie. Déploiement qui se ferait dans un contexte très particulier puisqu’on constate un
basculement de la doctrine américaine quant à l’emploi de l’arme nucléaire. En effet, le 25 février 2020, le général Wolters, commandant des forces américaines de l’OTAN et commandant-en-chef
des forces alliées de l’OTAN en Europe a déclaré devant le comité des forces armées américaines du Sénat qu’il était favorable à « a flexible
first-use policy« , c’est-à-dire une possibilité pour les Etats-Unis d’employer les premiers l’arme nucléaire – notamment tactique – en fonction de la situation et non plus
uniquement pour répondre à une agression[1]. Le déploiement de tels moyens sur le territoire ukrainien limiterait
drastiquement les capacités d’interception russes mais également de riposte. C’est argument est, rappelons-le, le miroir de celui avancé légitimement par J.F. Kennedy lors de la crise des
missiles de Cuba en 1962.
Toujours à la surface de notre analyse, la situation de guerre civile dans le Donbass contre une population majoritairement russophone ne pouvait pas s’éterniser indéfiniment sans que la
crédibilité et la puissance de la Russie soient entamées à moyen terme. Si Vladimir Poutine a tout de suite réagi au problème posé par la Crimée afin de sauvegarder les intérêts stratégiques
de son pays en maintenant à la marine russe l’indispensable base de Sébastopol, il n’a pas voulu opérer de la même manière dans le Donbass car, rappelons-le, la population des deux oblasts
orientaux ne souhaitait pas un rattachement à la Russie mais une autonomie au sein de l’Ukraine. Cette autonomie devait garantir à la population russophone ses droits spécifiques et notamment
la préservation de sa langue : le russe. La reprise des bombardements ukrainiens contre les républiques autoproclamées à partir du 16 février[2] (et non pas du 21 février, date de leur reconnaissance par la Russie) comme
l’a expliqué l’expert suisse Jacques Baud a probablement précipité sinon accéléré le déclenchement de l’opération militaire russe, nous y reviendrons.
Enfin, au-delà du problème ukrainien, et c’est probablement l’élément le plus important mais aussi le plus difficile à appréhender, l’opération russe s’inscrit d’abord comme une étape dans un
processus long démarré en février 2007 lors de la conférence de Munich sur la sécurité. A cette occasion, Vladimir Poutine avait lancé un avertissement aux Occidentaux pour leur signifier que
la Russie ne pouvait plus accepter d’être considérée et traitée comme un vassal auquel on impose depuis l’étranger sa politique intérieure ou extérieure. Poutine a compris que sa tentative
d’entente avec l’Occident n’aboutirait jamais tant qu’il ne plierait pas le genou devant les exigences américaines. Il a également compris que l’Europe ne pouvait pas se détacher de la
tutelle américaine malgré les grandes déclarations d’intention de certains de ses dirigeants. La duplicité de la France et de la Grande-Bretagne lors de la guerre en Libye n’a fait que le
conforter dans cette idée.
La première manifestation de ce changement de paradigme a eu lieu dès l’année suivante, en août 2008, lorsque les troupes russes sont intervenues en Ossétie du sud après l’attaque de l’armée
géorgienne contre cette petite république indépendante depuis 1992. Mais, parallèlement, il est probable que sur le plan économique, la Russie a commencé à préparer un plan de longue haleine
pour faire face à d’éventuelles sanctions économiques de la part des Occidentaux en cas de nouvelles initiatives pour protéger d’autres populations russophones ou disposant de passeports
russes comme les Ossètes. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre la retenue de la Russie après le coup d’état de Maïdan en février 2014. Les Russes n’avaient alors que les moyens
de faire face à des sanctions « limitées » et c’est pourquoi ils sont restés passifs lors de l’irruption de la guerre civile dans les oblasts de Lougansk et Donetsk. Il leur fallait
encore du temps pour se préparer, y compris sur le plan militaire puisque des réformes importantes étaient en cours pour accélérer la modernisation des forces armées et adopter une nouvelle
doctrine mieux adaptée à la guerre du XXIe siècle : la doctrine Guerassimov[3] du nom du chef d’état-major des armées russes. La projection d’un corps
expéditionnaire russe limité – à faible empreinte au sol – en Syrie a permis de valider de manière pratique une partie des réformes doctrinales russes et de tester sur le terrain une partie
des matériels de dernière génération. Il est raisonnable de considérer que ce processus est globalement achevé au cours de l’année 2021 et que, à compter de cette date, la Russie se considère
comme pouvant affronter l’Occident avec les moyens adéquats tant sur le plan économique que militaire.
La réponse opérative
Ainsi, lorsque la situation diplomatique ukrainienne se dégrade à nouveau au début de l’hiver 2022, la Russie est prête à lancer, le cas échéant, une offensive militaire – probablement avec
plusieurs options d’intervention – pour régler définitivement le problème que lui pose l’Ukraine depuis 2014. Elle se sent d’autant plus prête à agir que dès le 4 février, lors d’une
déclaration conjointe avec la Chine, elle manifeste clairement et définitivement son rejet de l’ordre occidental – le nouvel ordre mondial pour reprendre la terminologie de G. Bush -, mettant
ainsi fin la séquence « émancipatrice » ouverte en février 2007 à Munich. Sur le terrain, une partie de l’armée russe est alors mobilisée dans le cadre d’un exercice conjoint avec
les troupes biélorusses. Si nombre d’observateurs ne sont pas convaincus qu’il s’agît là d’une manœuvre préparatoire à une opération militaire d’envergure, c’est que tous les canaux
d’informations qui relaient cette hypothèse sont les mêmes qui, en 2002-2003 ont mené la campagne de désinformation massive sur la présence d’armes de destruction massive en Irak.
Sur le terrain, comme nous l’avons évoqué, la situation se dégrade dès le 16 février lorsque les Ukrainiens reprennent les bombardements massifs des villes du Donbass sous contrôle des deux
républiques autoproclamées infligeant de nouvelles pertes à la population civile. Ces bombardements sont accompagnés d’une concentration massive des unités ukrainiennes face aux troupes des
deux républiques autoproclamées. Cette montée en puissance nourrit les craintes d’une intervention d’envergure pour reprendre le contrôle total des deux oblasts sécessionnistes. Plusieurs
experts laissent entendre que l’offensive ukrainienne aurait démarré au plus tard le 5 mars. Par ailleurs, Jacques Baud nous apprend dans son interview sur Sud Radio que depuis mars 2021, le
président Zelensky a signé un décret ordonnant la reprise par tous les moyens, du contrôle de la Crimée. Cela laisse donc craindre une action parallèle ou au moins successive de l’armée
ukrainienne à la fois contre le Donbass et la Crimée. Des documents saisis par l’armée russe et présentés à la presse le 24 mars dernier que les Ukrainiens confirmeraient cette
hypothèse[4].
Cette dégradation rapide provoque donc une réaction politique à Moscou. En effet, à l’initiative du groupe parlementaire du parti communiste russe, première force d’opposition au pouvoir de
Vladimir Poutine une proposition de loi est déposée reconnaissant officiellement les deux républiques du Donbass. Elle est votée par le Douma le 22février. A partir de cette reconnaissance,
la Russie signifie au monde qu’elle se donne le droit d’intervenir par tous les moyens nécessaires pour leur porter assistance, y compris par une action militaire préventive d’envergure. Le
24 février au matin, Vladimir Poutine intervient à la télévision pour annoncer le début de « l’opération militaire spéciale », en préciser les objectifs et bien sûr la justifier. Le
but est de « démilitariser » et de « dénazifier » l’Ukraine. Vladimir Poutine invite donc l’armée ukrainienne à déposer les armes et à rentrer librement dans ses foyers.
L’armée russe ne souhaite pas lui faire la guerre. Elle ne cherche qu’à neutraliser les éléments néo-nazis qui font partis à la fois des forces armées mais aussi qui sont imbriqués dans le
système gouvernemental du pays. Il précise également que la Russie ne souhaite en aucun cas occuper le pays à l’issue de l’opération.
Immédiatement, les Occidentaux sont surpris par l’ampleur de l’opération – et par ses objectifs revendiqués – qui ne se limite pas à une intervention dans le Donbass mais sur les deux tiers
des frontières de l’Ukraine y compris à partir du territoire biélorusse. Ce premier message confirme que le règlement de la question du Donbass est secondaire. Le problème politique principal
c’est l’Ukraine, et plus particulièrement son gouvernement qui refuse de rester dans une neutralité bienveillante à l’égard de la Russie. L’opération russe est donc conçue pour régler ce
problème. Ainsi, dès les premières heures du 24 février, l’aviation et les missiles russes effectuent des frappes de décapitation pour détruire le C4ISR de l’armée ukrainienne et ainsi
interdire toute réponse coordonnée et efficace contre les troupes russes. A la grande surprise des observateurs aucune infrastructure civile (centrales électriques, centres administratifs ou
politiques, etc.) n’est ciblée par l’armée russe à l’inverse de ce que les Américains ont fait en Irak en 2003 ou en Yougoslavie en 1999. Simultanément, les troupes russes avancent sans
rencontrer de grande résistance sur les zones frontalières et à la fin de la première journée, dans certains secteurs comme à Kherson au sud, elles ont parcouru plus de 120 km en une seule
journée. Pourtant, très vite, le récit médiatique occidental va commencer à nous parler d’enlisement. Nous avons analysé la pertinence de cette présentation erronée dans un précédent article
et nous avons démontré sa vacuité tant en termes de connaissance militaire élémentaire que de fondements objectifs sur des faits avérés et vérifiés[5].
Nous devons néanmoins compléter cette première analyse en insistant sur le fait que les Russes ont lancé leur opération en infériorité numérique – 190 000 à 220 000 hommes engagés selon les
sources[6] – contre une armée ukrainienne de 200 000 hommes mobilisés et une réserve de
400 000 hommes supplémentaires. Ensuite, étant donné que le but politique poursuivi par Moscou consiste à opérer un changement de régime sans s’aliéner la population, considérée comme une
population « amie » tant les liens familiaux entre les deux pays sont importants, les règles d’engagement de l’armée russe au cours des premiers jours interdisaient un emploi
excessif des feux pour ne pas mettre en danger la population ukrainienne. On est loin de l’approche brutale légitimée par feu Madeleine Albright à l’égard des enfants irakiens ou des civils
serbes. Par ailleurs, la population russe, y compris au sein de ses forces armées, n’aurait pas accepté que l’Ukraine et sa population soient matraquées comme l’Irak ou la Yougoslavie.
Poutine aurait alors perdu tout crédit aux yeux de son peuple.
Si cette restriction a indéniablement coûté cher en hommes et en matériels à l’armée russe au cours des premiers jours de combats, à partir de la deuxième semaine, les règles d’engagement ont
été modifiées en précisant que la retenue était certes toujours de rigueur pour limiter les pertes civiles, mais plus « aux détriments du personnel
des unités[7]« . Les Russes ont alors remanié leur dispositif tactique, sans changer leurs
objectifs opérationnels, pour employer de manière optimale leur puissance de feu supérieure pour détruire méthodiquement les positions ukrainiennes en évitant soigneusement de s’engager dans
des combats urbains inutiles pour Kiev ou Kharkiv dont la neutralisation par un encerclement partiel ou total suffit à s’assurer à terme le contrôle. L’armée russe applique en l’espèce à la
perfection les leçons de la Seconde Guerre mondiale où l’armée rouge contournait les « Festungen » – littéralement villes forteresses – pour
poursuivre son objectif principal : la destruction du corps de bataille ennemi. En moins de 15 jours (moins selon certains experts), l’armée ukrainienne a donc cessé d’exister en tant que
système de combat coordonné comme le reconnaissent d’ailleurs plusieurs spécialistes américains[8]. Les Russes peuvent également se féliciter d’occuper désormais 20 % du terrain
ukrainien (hors Crimée et territoires contrôlés par les républiques du Donbass au 23 février 2022), dont une grande partie de l’Ukraine « utile ». Ces revers ne remettent bien sûr
pas en cause la combativité des soldats sur le terrain qui, bien qu’isolés, continuent de se battre avec courage et détermination. Les Russes ont par ailleurs envoyé un message à l’OTAN en
détruisant à l’aide de missiles à longue portée plusieurs de leurs bases et en utilisant délibérément des missiles hypersoniques Kinjal sur
des cibles d’importance militaire relative. L’objectif était de démontrer la détermination de la Russie et sa supériorité technologique russe par rapport aux Etats-Unis dans ce domaine au
combien stratégique.
Quel bilan au bout d’un mois ?
Lors de la planification de l’opération spéciale, les Russes avaient deux options : une attaque limitée géographiquement au Donbass pour soutenir les républiques autoproclamées afin
d’affronter le corps de bataille principal ukrainien, ou une attaque d’envergure à la fois depuis le Donbass, mais aussi depuis la Crimée et les frontières nord de l’Ukraine[9]. Pour ne pas courir le risque d’un enlisement face au corps de bataille principal
ukrainien qui aurait bénéficié de renforts venus du reste de l’Ukraine, l’état-major général russe a préféré la seconde option. Elle lui permettait d’une part de fixer les réserves de l’armée
ukrainiennes loin du Donbass, et d’autre part lui offrait l’opportunité de tenter une pénétration opérationnelle pour éventuellement s’emparer de Kiev, comme le laisse supposer la progression
fulgurante de la 90e division de chars de la Garde qui a parcouru 350 km en moins de 72h au début de l’offensive. Même l’armée russe y a renoncé, les troupes ukrainiennes qui la défendent y
sont définitivement fixées.
A l’heure où nous écrivons, l’opération russe dure donc depuis un mois et depuis quelques heures, Marioupol, le dernier bastion ukrainien défendu, entre autres par les néo-nazis du régiment
Azov, est sur le point de tomber entre les mains des forces russes et celles de la république de Donetsk. Dans le même temps, au nord-est, la ville clef d’Izyum est elle tombée entre les
mains des Russes ouvrant ainsi la possibilité de déboucher dans le dos du gros des forces ukrainiennes qui sont fixées depuis le début de l’offensive par les troupes des deux républiques du
Donbass. De plus, elles ne disposent d’aucun moyen de repli adéquat vers l’ouest et ne peuvent pas recevoir de renfort puisque l’armée de l’air russe maîtrise le ciel au-dessus de la zone des
opérations. Parallèlement, le reste des forces ukrainiennes encore disponibles sont elles aussi fixées par l’action conjuguée de l’armée russe à la fois à Kiev, à Kharkov et à Odessa[10]. Elles n’ont aucune marge de manœuvre pour venir renforcer le front principal du
Donbass, à moins de concéder aux Russes le contrôle d’une de ces trois grandes villes ce qui est politiquement impossible pour Kiev. Le choix opérationnel de l’état-major général russe était
donc le bon.
La probable dernière phase – décisive – de « l’opération spéciale » vient donc de débuter avec l’objectif convaincre Kiev que la lutte est devenue inutile puisque l’anéantissement ou la
neutralisation du corps de bataille ukrainien massé dans le Donbass depuis la mi-février va devenir une réalité.
Sur le plan économique, la Russie a encaissé les sanctions occidentales auxquelles elle s’était préparée, mais elle a en plus lancé plusieurs ripostes. Par exemple en exigeant des « pays
hostiles » le paiement de son gaz en roubles. Dans le même temps, elle a signé plusieurs accords avec l’Inde, l’Iran et la Chine, accords qui s’appuient sur le rouble et les monnaies
nationales des pays signataires. On apprend également que même l’Arabie Saoudite discute activement avec Pékin pour sortir de l’exclusivité du dollar[11]. Exit donc le dollar et dans une moindre mesure l’euro. Et le rapport de force
internationale montre bien, comme le constate un observateur chinois, que : « si Poutine a provoqué la réunion de l’Occident contre lui, Biden a provoqué celle du reste du monde contre
l’Occident ».
Il semble donc que, malgré les incontestables problèmes tactiques rencontrés au cours des premiers jours, l’opération russe soit, à cette heure, un succès tant sur les plans politique,
militaire qu’économique. Le temps que mettrons les Russes à réaliser cette troisième et dernière phase sera le principal élément pour qualifier leur victoire. À moins que la diplomatie ne
prenne le pas sur la conduite des opérations militaires. Mais cela voudra dire que du côté russe, on considérera que les objectifs ont été atteints.
Sur le front du Donbass, dans un premier temps et en coordination avec l’état-major russe, les milices républicaines ont cassé au Nord de Lougansk et au Sud de Donetsk la ligne de front
ukrainienne jusqu’à faire jonction avec les forces terrestres de la Fédération de Russie arrivant de la région de Koupiansk (Est de Kharkov) et de Melitopol (Nord Est de la Crimée).
Depuis un peu plus d’une semaine et tandis que s’achève la libération de Marioupol s’opère sur les arrières du corps de bataille ukrainien du Donbass le début d’un large
encerclement par 2 offensives russes venant du Nord et du Sud à l’Est du Dniepr.
Mais, les actions les plus significatives des derniers jours, en dehors de Marioupol et du secteur d’Izium où se poursuivent des combats violents, est sans conteste la rupture du front
central ukrainien par les forces républicaines, appuyées par l’artillerie et l’aviation russes.
Les objectifs de ces opérations sur le front de Donetsk sont multiples :
Fixer les forces ukrainiennes dans des combats pendant que s’opère plus à l’Ouest leur encerclement,
Faire tomber les 2 points d’appui de la pression ukrainienne sur la ville de Donetsk que sont Marinka et Avdeevka,
Faire « respirer » la capitale de la République populaire de Donetsk qui est depuis une semaine la cible de bombardements meurtriers,
Ces offensives républicaines prendront sans nul doute de l’ampleur dès que le chaudron de Marioupol sera détruit et que le bouclage russe du Donbass sera achevé.
Des tirs ukrainiens
génocidaires
Ces opérations russo-républicaines sur le front central, au lieu d’attendre un bouclage des unités ukrainiennes Donbass dans un grand chaudron, ont été certainement motivées par
l’intensification des bombardements ukrainiens meurtriers au coeur des cités du secteur (Donetsk, Makeevka, Gorlovka…) et qui, depuis le mois de février ont tué 57 civils.
Lorsque des civils, quel que soit leur camp, meurent ou sont blessés au milieu de combats militaires, cela reste un drame absolu, MAIS il convient aussi, lorsque que l’on veut conserver
un minimum de dignité de ne pas chercher à instrumentaliser par le mensonge leur souffrance. Tout d’abord, dans toutes les guerres, et particulièrement les guerres modernes aux
capacités de destructions augmentées, des civils tombent pour avoir été au mauvais moment à proximité d’un objectif militaire visé ou entre les deux feux d’un combat débridé, ces victimes
sont qualifiées alors de « dommages collatéraux ». Puis il y a les civils qui sont délibérément pris pour cible par des forces militaires, sur ordres ou pulsions meurtrières, et
qui dans ce cas sont victimes de « crimes de guerre » qualifiés par toutes les conventions internationales en vigueur.
Mais lorsque depuis 8 ans des bombardements sont réalisés sciemment contre une population civile au seul prétexte de son identité russe, alors ces crimes de guerre deviennent génocide
conformément à la convention de l’ONU sur le sujet qui rappelle que « le génocide s’entend de l’un
quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Et dans son dernier
rapport du 31 décembre 2021, le Haut Commissariat des Droits de l’Homme de l’ONU, relevant que 81,4% des victimes civiles de la guerre du Donbass vivaient que les territoires bombardés
des républiques de Donetsk et Lougansk a bien confirmé cet état de fait imputable au régime de Kiev !
Alors que les médias
serves occidentaux font aujourd’hui démarrer le conflit en Ukraine au 24 février 2022, il est
vital de rappeler qu’il a en réalité commencé en avril 2014, et l’augmentation
brutale des bombardements ukrainiens à partir du 16 février, révélant
l’imminence d’une offensive a été une des causes desopérations militaires de
démilitarisation de l’Ukraine et libération du Donbass.
Et pour leurs derniers
bombardements, les forces ukrainiennes n’ont pas hésité à utiliser plusieurs
fois des missiles balistiques « Tochka U », dont certains
chargés avec des sous munitions.
Ainsi de ce bombardement ukrainien du centre de Donetsk intervenu le 14 mars avec un missile Tochka U à sous munitions et qui a fait 21
tués et plus de 40 blessés dans les rues de la capitale. Dès le lendemain, un autre Tochka U s’abattait dans le centre de Makeevka, près de la gare routière et heureusement tard
dans la soirée, ne provoquant que 6 blessés.
Et ici pour faire ici une parenthèse du côté de la guerre de l’information voici comment la chaîne de télévision française « C News », coutumière des raccourcis
mensongers et fake news serviles a réutilisé dans une stupidité pathétique l’image du débris du Tochka U tombé sur Donetsk qualifiant un missile vieux de 50 ans de missile
hypersonique russe tiré contre l’Ukraine.
Quant à la presse italienne, même propagande mensongère concernant ce bombardement meurtrier ignoré sur Donetsk (et ses victimes méprisées) mais dont les images sont quand même reprises
et détournées pour illustrer les bombardements russes sur les défenses ukrainiennes de la ville de Kiev.
Il suffit pourtant pour rétablir la vérité de regarder les reportages nombreux réalisés à Donetsk ce 14 mars comme par exemple celui du journal
télévisé de TF1 20 heures qu’on ne peut pas qualifier d’être un organe de la propagande du Kremlin !
Mais revenons aux opérations militaires en cours sur le front de Donetsk et destinées à faire enfin respirer cette ville meurtrie par 8 années de bombardements ukrainiens quotidiens :
Sur le front de
Donetsk
Dans le Donbass la ligne de front a considérablement changé depuis le 24 février dans son centre, le secteur de Donetsk commence à craquer à son tour.
• Dans le Sud, à Marioupol une résistance désespérée les ukrainiens qui viennent de refuser de déposer les armes, préférant entrainer la ville dans leur destruction.
• Dans le Nord, l’arc ukrainien Severodonetsk-Lysichansk-Rubezhnoye, malgré une défense obstinée est en train de se refermer et se transformer en chaudron.
• Au Centre, alors que le front évolue vers une défaite totale des forces ukrainiennes encore présentes, ces dernières s’accrochent désespérément au terrain
Des violentes batailles se déroulent autour de Marinka et Avdiivka les deux piliers principaux du dispositif ukrainien enserrant à l’Ouest et au Nord la ville de Donetsk.
Après avoir mené des attaques frontales mais infructueuses contre ces deux secteurs ukrainiens, les forces républicaines, tout en y maintenant une pression offensive avec les appuis
feu russes de l’artillerie et de l’aviation, ont concentré leurs opérations au Sud de Marinka et au Nord d’Avdeevka pour réaliser des mouvements enveloppant permettant de les encercler et
de les attaquer sur leurs flancs moins protégés.
Pour ces opérations des forces terrestres républicaines appuyées par les forces russes se trouvent également renforcées par des équipements de combat nouveaux abandonnés ou capturés sur
le front de Marioupol. Ainsi 113 chars et autres blindés, 138 systèmes antichars étasuniens « Javelin » et 67 systèmes antichars britanniques NLAW et d’autres armes capturées
ont déjà été transférés dans les dotations des unités républicaines au combat. D’autres, endommagés par les combats, subissent des réparations à l’arrière du front avant de les rejoindre.
1- Dans le secteur de
Marinka
Depuis la libération de Volnovakha, le front ukrainien Sud (entre Marioupol et Donetsk) est en plein effondrement, et tandis que les dernières résistances des unités ukrainiennes sont
détruites dans Marioupol, au Nord les forces républicaines avec l’appui des forces russes repoussent les unités ukrainiennes vers Marinka, au Sud-Ouest de Donetsk.
Sur le front de Marinka, après avoir subi des bombardements intenses sur leurs lignes de défense, les unités ukrainiennes ont commencé à céder du terrain devant des attaques
terrestres républicaines qui ont réussi à prendre pied dans les quartiers pavillonnaires à l’Est de la ville, près du village d’Aleksandrovka. Les chars du bataillon Somalie ont été
déployés en renfort pour mener cette reconquête de Marinka.
Vidéo montrant les
quartiers Est de Marinka libérés par les forces
républicaines
Dans ce secteur Sud les principales attaques se font en direction de Charterskoye, Novoukrainka et Sladkoe où les forces ukrainiennes de la 54e Brigade tentent d’y retarder la manœuvre
d’encerclement de Marinka par le Sud. Au cours des 48 dernières heures les forces républicaines ont progressé d’environ 15 km, libérant de nouveaux petits villages et hameaux agricoles.
Plus à l’Est de ce secteur un autre axe offensif a été engagé par les forces républicaines contre la petite ville de Novomikhaïlovka où s’est repliée la 53e Brigade mécanisée ukrainienne
en perdant de nombreux personnels et véhicules blindés.
Les opérations offensives républicaines avancent vite car elles bénéficient d’un appui décisif des forces aériennes russes qui détruisent de nombreuses positions d’artillerie et blindés
ukrainiens engagées dans des combats retardateurs désespérés et de moins en moins coordonnés. Ainsi par exemple, pour la seule journée du 26 mars et dans ce secteur au Sud de Donetsk, les
forces aérospatiales russes ont traité 89 cibles ukrainiennes, détruisant au minimum 60 soldats, 2 chars de combat, 3 véhicules de combat d’infanterie, 6 pièces d’artillerie… tandis que
leur défense antiaérienne abattaient de son côté 7 drones. À noter qu’au cours de ces opérations combinées russo-républicaines les dernières unités du bataillon néo-nazi
« Donbass », qui avaient battu en retraite vers le Nord après la bataille de Volnovakha, ont été définitivement mises hors de combat.
Progressant dans les
faubourgs de Marinka un char de combat T64 capturé sur le
front de
Marioupol et réengagé immédiatement dans les rangs du bataillon
« Somali » qui est engagé dans le Sud-Ouest de
Donetsk.
2- Dans le secteur de
Avdeevka
Sur le secteur d’Avdeevka, situé à 15 km au Nord de Donetsk, la situation est légèrement différente car d’une part, les défenses de la ville sont fortement enterrées et organisées autour
d’un complexe industriel majeur (1ère cokerie d’Europe) et où trouve surtout un centre de production chimique (80 000 tonnes par an) avec des stockages de matières dangereuses et
toxiques. Un stratégie comme celle opérée sur Volnovakha ou Marioupol avec des frappes, mêmes ciblées au maximum, au centre du dispositif urbain n’est pas possible dans la même intensité.
Donc, la stratégie qui semble se dessiner depuis ces derniers jours est également celle d’une manœuvre d’encerclement cette fois par le Nord coordonnée avec une pression offensive
frontale importante menée sur les lignes de défenses ukrainiennes de Marinka par l’artillerie et les forces aérospatiales russes. Chaque jour des Sukhoï travaillent dans le secteur où je
suis, en coordination avec des unités d’artillerie, principalement lances roquettes multiples, qui frappent continuellement jour et nuit les défenses ukrainiennes.
Au Nord d’Avdeevka entre Donetsk et Gorlovka, le front ukrainien a été nettement enfoncé par les forces républicaines qui ont repoussé vers le Nord-Ouest la 25e Brigade motorisée
ukrainienne, libérant de nombreux villages, dont Vergnotorestkoe qui était le point d’appui central de ce secteur. Aujourd’hui les forces ukrainiennes se sont repliées sur des villages
comme celui de Kamienka où elles peuvent bénéficier de la couverture des unités d’artillerie encore opérationnelles à Avdeevka.
La libération des
territoires au Nord de Vergnotorestkoe, par les forces
armées de
la République Populaire de Donetsk.
Fin janvier, dans un inventaire
des sites du front du Donbass susceptibles d’être la scène d’un « false flag » ukrainien cherchant à accuser les russes ou pro-russes d’un crime de guerre légitimant
une action offensive, j’avais placé le site d’Avdeevka en tête de liste. Depuis, si les forces russes ont anticipé sur l’offensive ukrainienne, la menace d’un tel scénario reste présente
et surtout depuis que Biden a lancé entre deux insultes envers le président russe que ses forces armées en Ukraine sont sur le point d’utiliser l’arme chimique.
Alors que la doctrine occidentale jusqu’à présent affirme officiellement que l’OTAN n’interviendra pas en Ukraine (très hypocritement car elle est déjà partie prenante entre ses
ressources de renseignement militaire, ses livraisons d’armes, ses soutiens logistiques, ses mercenaires etc…), le POTUS quasi sénile, repris en chœur par sa meute de gouverneurs
occidentaux, vient de déclarer que SI la Russie utilise l’arme chimique (ou s’il y a un accident nucléaire), alors l’OTAN interviendra, ce que demande à cors et à cris Zelensky depuis 3
semaines.
« Nous répondrons
s’il y a utilisation (d’armes chimiques). La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation » a déclaré Joe
Biden ce 23 mars 2022.
En résumé la porte de l’OTAN est fermé pour l’Ukraine mais Biden vient d’en donner la clef à Zelensky !
Conclusion
Tandis que le Sud de la République populaire de Donetsk est désormais sous le contrôle des opérations militaires russo-républicaines, et que la libération de Marioupol est désormais
acquise, on observe une augmentation des combats et bombardements d’une part sur le front de Kramatorsk/Slaviansk (au Nord de la République populaire de Donetsk) et sur le front central,
dans le secteur de Donetsk où les forces ukrainiennes de Marinka et Avdeevka seront bientôt menacées par un chaudron républicain.
Une fois les forces ukrainiennes du secteur de Donetsk détruites un deuxième chaudron plus important pourra alors être engagé par l’encerclement du corps de bataille ukrainien concentré
entre Slaviansk, Kramatorsk, Severodonetsk, Lisichansk.
Cette évolution des actions militaires ne fait aucun doute car les forces de Kiev, même si elles conservent encore un potentiel défensif résistant et une combativité honorable, ne
disposent plus de moyens suffisants pour leur permettre des contre-offensives, notamment logistiques car la plupart de leurs dépôts de carburant et munitions ont été détruits par les
missiles et l’aviation russes.
Il faut dans cette histoire en mouvement savoir raison garder et surtout ne pas céder aux fantasmes débiles de certains analystes pro-russes qui depuis leurs salons moscovites ou
parisiens ne sont que des larbins ne cherchant qu’à être plus propagandiste que la propagande pour remplir leurs portefeuilles et nourrir leurs egos surdimensionnés comme le prouvent les
cartes militaires utilisées pour leurs prétendues « expertises » et qui sont plus « optimistes » que celles publiées par… le Ministère de la Défense russe lui-même
!
Une opération spéciale en Ukraine est
en cours depuis un mois. Les hommes et les pilotes de l’armée, l’opération aéroportée à Gostomel, les milices et les forces spéciales qui combattent à Marioupol sont sous les feux de la
rampe. Le rôle de la Marine reste dans les coulisses – et à tort. Quelles sont les batailles auxquelles l’escadre russe s’est préparée en Méditerranée et comment cela affecte-t-il
l’opération en cours actuellement ?
La marine russe a commencé son déploiement bien avant le début de l’opération. Après avoir temporairement
épouvanté l’OTAN un peu au large de l’Irlande et des côtes britanniques, les navires sont allés en Méditerranée, pour se connecter avec le groupe naval en Méditerranée. Un
détachement de navires de l’océan Pacifique s’y est également rendu. Le 20 février, la Russie disposait de deux croiseurs lance-missiles dans la région – le Marshal Ustinov et le Varyag
(le Moscow est resté en mer Noire), de la frégate Admiral Kasatonov, de deux destroyers, d’un certain nombre de navires plus faibles et de plusieurs sous-marins diesel équipés de missiles
« Kalibr ».
Le blocage des navires de l’OTAN en
Méditerranée
L’OTAN ne pouvait pas rester sans rien faire. Face aux forces russes, non négligeables, ils ont lancé trois groupes de porte-avions, dont un américain.
Pendant un certain temps, la flotte russe a opéré en plusieurs détachements – tandis qu’un détachement de la flotte du Nord dirigé par l’Ustinov manœuvrait au sud de la Sicile, les
navires du Pacifique, avec le groupe méditerranéen, formaient un puissant « poing » dans la partie orientale de la mer Méditerranée, près de la Syrie. Les groupes de navires de
l’OTAN ont toutefois été maintenus hors de portée des systèmes de missiles russes, et une frappe contre eux aurait exigé un effort considérable.
Quelques jours avant l’opération, un certain nombre de navires russes ont passé le détroit au nord, dans la mer Noire. Mais l’épine dorsale du groupe est
restée en Méditerranée, en cas de dérapage de la part des Etats-Unis et de l’OTAN. Si une escalade soudaine du conflit conduisait à une tentative d’intervention de l’Occident, les navires
occidentaux ne pourraient pas passer en mer Noire aussi facilement ; ils devraient d’abord subir une bataille avec la flotte et les avions russes de la base de Khmeimim. Dans une telle
bataille, l’Occident aurait disposé d’une force supérieure, mais le coût de tout succès pour les États-Unis et l’OTAN aurait été très élevé, et l’ampleur des opérations qui auraient été
nécessaires pour vaincre les forces russes dans la région aurait été énorme.
L’Occident n’a pas pris le risque. Tant avant qu’après l’opération, les flottes de l’OTAN se sont comportées de manière résolument non agressive.
Dans la nuit du 24 février, tous les navires du groupement russe se sont rassemblés à l’est de la Crète. Si une bataille devait être livrée, il aurait été
préférable de le faire avec une force combinée avec Hmeimimim à l’arrière. Et puis il y a eu le fameux discours du président Poutine.
Frappe de missile
Aux premières heures du 24, un enregistrement audio en russe des communications radio de la flotte de la mer Noire s’est répandu comme une traînée de poudre
dans les réseaux d’analyse militaire et les forums publics occidentaux. Désignations numériques à partir de la table des signaux conditionnels par la voix, indicatifs d’appel codés et la
question : « Qui d’autre a travaillé ? ». Cela allait au-delà de ce qui était normal en temps de paix, et il est devenu clair que quelque chose se passait.
Le président a annoncé le début d’une opération militaire spéciale à ce moment-là. Et quelques minutes après la fin de la diffusion de son discours, les
premiers Kalibrs sont entrés dans l’espace aérien ukrainien.
Malgré l’utilisation très limitée d’avions lors de la première frappe, les dommages causés aux défenses aériennes ukrainiennes ont été fatals. L’Ukraine ne
disposait plus que de bribes de défense aérienne qui ne dureraient pas très longtemps et n’auraient plus d’impact sérieux sur le déroulement des opérations militaires.
Un effet décisif similaire a été obtenu dans l’attaque contre le quartier général et les centres de commandement. Des observateurs attentifs peuvent voir
que le niveau opérationnel de l’Ukraine a été complètement « réduit à 0 » dans les actions de ses troupes.
Les troupes ukrainiennes résistent simplement à l’endroit où elles se trouvent, il n’y a pas de commandement unifié des forces armées de l’Ukraine, ce que
l’on désigne communément par le mot « opération », les forces armées de l’Ukraine ne le font pas en principe. Et il n’y a pas que ça. C’est surtout l’effet causé par le résultat
d’une frappe de missile sur le quartier général.
Et le rôle de la marine dans le succès de cette frappe a été considérable. Oui, non seulement les Kalibr ont été utilisés dans la première vague de missiles
de croisière et tactiques opérationnels utilisés contre les forces armées ukrainiennes, mais les Kalibr, en raison de leur nombre dans la salve, étaient importants. La flottille caspienne
a également participé aux frappes, entrant ainsi dans l’histoire avec une deuxième opération militaire après celle de la Syrie. L’importance de la flotte dans l’application des frappes de
missiles n’a pas diminué. Elle persiste aujourd’hui.
La prise de l’Ile des Serpents et la
menace d’un assaut amphibie
Le premier jour, des navires russes, dont le croiseur lance-missiles Moskva, sont apparus près de la seule île ukrainienne de la mer Noire, l’île de Zmeiny
(Ile des Serpents). Cela ne veut pas dire que l’île était stratégiquement importante, mais elle n’était pas non plus sans importance.
Des missiles antinavires et antiaériens pourraient être déployés sur cette île. On pourrait y créer une base de soutien pour les bateaux de missiles et
d’artillerie ukrainiens et un stock de mines qui pourraient ensuite être placées par des bateaux rapides. Bref, les problèmes peuvent être nombreux. L’île aurait également pu être saisie
par la Roumanie, qui l’aurait annexée de facto et aurait équipé tous les acteurs susmentionnés, mais qui serait déjà sous la protection de l’OTAN.
Cela ne s’est pas produit, la marine russe a occupé l’île. Les navires russes ont d’abord exigé que les gardes-frontières ukrainiens se rendent. Puis,
lorsque ces derniers ont refusé, l’île a été attaquée, vraisemblablement par des avions de la marine Su-24M. Et lorsque les gardes-frontières ukrainiens ont relevé la tête, ils ont
découvert que des soldats russes avaient déjà débarqué sur le quai depuis leurs bateaux. La garnison de l’Ile Serpentine s’est rendue.
L’histoire de la prise de l’île comprend également l’épisode raconté par le général de division Igor Konashenkov. Il s’agit de l’attaque des navires de la
marine russe par des bateaux ukrainiens près de Zmeiny. L’attaque a été repoussée et les bateaux ukrainiens auraient été détruits. Si c’est le cas, il s’agit de la première bataille
navale gagnée par la Marine russe depuis la bataille de l’île de Nerva dans la nuit du 20 juin 1944.
Des exercices militaires effectués de manière régulière et continue par le détachement de navires de débarquement opérant en mer Noire ont également
constitué un sérieux succès pour la marine. Les manœuvres régulières pour démontrer la disponibilité au débarquement de la marine retardent les forces ukrainiennes à Odessa, les empêchant
d’être déplacées vers une autre zone : par exemple, près de Mykolayiv. L’avantage de cette mesure est difficile à sous-estimer. En fait, nous parlons ici de ce que les Anglo-Saxons
appellent fleet in beeing – l’effet de présence, lorsque la flotte a une influence considérable sur le déroulement des opérations militaires du fait même de son existence.
Récemment, les navires de la Marine sont arrivés avec des dragueurs de mines, ce qui est très similaire à la préparation d’un véritable débarquement, car
l’ennemi, s’il est compétent, sera protégé par des champs de mines.
L’adversaire et ses
actions
Il était clair dès le départ que la marine ukrainienne avait un certain potentiel pour nuire à la Russie. Heureusement, ces risques n’ont pas été ignorés,
et les bases navales ont été durement frappées au début de l’opération, tant avec des armes à missiles qu’avec des avions.
Les pertes de la marine dans les bases ont été considérables, bien qu’il ne soit pas encore possible d’en établir une liste précise. Par exemple, on sait
avec certitude que le cotre Slavyansk, que la marine a reçu en cadeau des États-Unis, a été détruit avec des pertes en personnel. Globalement, la plupart des navires ukrainiens ont été
détruits sur les bases, seul le détachement détruit près de Snakeinoye a pu prendre la mer.
Afin d’éviter que leur navire amiral Hetman Sagaidachny ne tombe aux mains des forces armées de la Fédération de Russie, les Ukrainiens eux-mêmes l’ont
coulé à Nikolayev. Les bateaux stationnés à Berdyansk n’ont jamais pris la mer. Au même moment, les Ukrainiens ont fait exploser quelque chose dans le port de Mariupol, probablement aussi
leurs propres bateaux. Les bateaux capturés ont maintenant été déplacés à Novorossiysk.
La base d’Ochakov, qui promettait d’être un problème une fois que les forces de sabotage y seraient déployées, a été détruite dès les premières heures de
l’opération, et le personnel périra apparemment dans les combats comme de simples fantassins. En ce sens, la démilitarisation de la marine ukrainienne s’est avérée complète – la flotte
ukrainienne a été détruite. Selon le colonel général Sergey Rudskoy, premier chef adjoint de l’état-major général des forces armées russes, la marine ukrainienne « a
cessé d’exister ».
Guerre terrestre et guerre en
mer
Il est possible qu’à la fin du mois de février, la marine russe ait mené une opération secrète dont personne n’a fait état. En particulier, dès le 26
février, on a appris que les nazis d’Odessa envisageaient une attaque terroriste à l’aide de substances toxiques, à savoir l’explosion de réservoirs d’ammoniac.
Dans la soirée du 27 février, la marine a diffusé sur un canal ouvert une demande à tous les navires marchands de quitter les eaux proches d’Odessa,
expliquant qu’il s’agissait d’une opération antiterroriste. Les réseaux sociaux turcs ont été outrés, se demandant depuis quand la mer Noire était devenue un lac russe, mais l’ordre a été
mis en œuvre très rapidement, et tout le trafic commercial s’est déplacé vers le sud en quelques heures.
Peu de temps après, selon la partie ukrainienne, la marine a arraisonné deux navires en mer – le pétrolier Athena et le vraquier Princess Nicole. Les deux
navires battaient le pavillon ukrainien. Leur sort reste inconnu à ce jour, et l’on n’entend plus parler de la probabilité d’une attaque terroriste maintenant. Un peu plus tard, les 1er
et 2 mars, il y a eu des vols intenses d’hélicoptères russes transportant des troupes aéroportées dans les environs d’Odessa, et il y a aussi une vidéo. Après cela, les discussions sur
une éventuelle attaque terroriste se sont calmées. Tout cela ressemble à une intrigue de film d’action – mais c’est la réalité, et le ministère de la défense pourrait un jour en divulguer
les détails.
Pendant ce temps, les avions d’attaque su-24M et Su-30SM du 43e régiment indépendant d’aviation d’assaut naval se sont joints à l’exécution de missions de
frappe au-dessus de l’Ukraine. Les marines et les troupes côtières se battent dans la direction de Marioupol. Et même le barrage sur la voie de la Crimée a été détruit par des sapeurs de
la marine.
Il y a quelques jours, selon les médias, des navires de la marine russe ont soutenu l’offensive d’unités terrestres à Marioupol avec des tirs d’artillerie
depuis la mer. Certes, il n’y a pas de photos ou de vidéos de notre part, il n’y a qu’une image satellite étrangère.
Mais il y a une photo du navire bombardant les positions ukrainiennes près d’Odessa – c’était une frégate du projet 11356, avec un haut degré de
probabilité, « Amiral Makarov ». Et « Makarov » dans la nuit du 22 mars près du port d’Ilyichevsk a frappé avec un missile anti-aérien (tous les systèmes antiaériens
navals peuvent également frapper des cibles de surface) le navire de plongée ukrainien « Netishin », à partir duquel ils ont essayé de poser des mines. « Netishin »
est retourné à terre pour ne pas couler, la pose de la mine n’a pas eu lieu.
Le ministère de la Défense n’a pas encore annoncé une liste complète des militaires morts parmi les troupes côtières et des marines, ainsi que la présence
ou l’absence de pertes dans l’aviation navale. Entre-temps, une autre triste nouvelle a été annoncée – à Marioupol, le commandant adjoint de la flotte de la mer Noire, le capitaine de 1er
rang Andriy Paliy, est décédé. Hélas, il est impossible d’éviter les pertes.
Et que fait l’ennemi ? Un avertissement a été émis que certaines des mines d’ancrage posées par l’Ukraine pour empêcher le débarquement russe à Odessa
avaient été arrachées aux dragueurs de mines et dérivaient maintenant avec les courants marins. Le pire cadeau de l’Ukraine ne pouvait tout simplement pas être imaginé – maintenant tous
les navires dans la partie nord-ouest de la mer Noire sont menacés, et avec le temps, les mines peuvent aller très loin.
L’opération se poursuit. Tant que la Turquie maintiendra les détroits fermés, pas un seul navire d’un pays de l’OTAN n’étant pas riverain de la mer Noire ne
se trouvera sur le théâtre de la guerre, et la marine russe sera libre d’opérer. Et quelles que soient ses actions futures, elle a déjà joué un rôle important dans l’opération. Les
actions de la Marine sont la réponse parfaite aux critiques qui aiment parler de « puissance continentale ». Même lorsque la guerre est menée sur terre, elle ne peut tout
simplement pas se passer de forces en mer. L’Ukraine en est un excellent exemple.
Dans ce conflit entre l’Ukraine et la Russie l’Europe est entrée dans un nouveau chapitre de son histoire et que j’estime être des plus dangereux, par
l’addition de la puissance destructrices des arsenaux militaires modernes, laquelle a déjà atteint son paroxysme avec l’arme nucléaire utilisée par les USA sur le Japon en 1945, avec
l’irrationalité idéologique des responsables occidentaux de le pouvoir mondial et les objectifs élitistes sont devenus totalement amoraux et suicidaires pour les peuples qui se soumettent
à leur ploutocratie hégémonique.
En première partie de cet article il m’a paru important de remettre dans la perspective de l’OTAN ce conflit qui n’existerai pas sans son exponentielle
stratégie agressive arrivée depuis 20 ans aux portes de la Fédération de Russie.
« Quand la souris joue avec la
queue du chat »
Aujourd’hui, la quasi majorité du monde occidental semble découvrir depuis le 24 février seulement une guerre qui pourtant ravage depuis 8 ans ce qui était
encore hier l’Ukraine, pays qui se désagrège depuis le coup d’État du Maïdan pour être devenu le chien fou de la stratégie agressive de l’OTAN contre la Russie.
Je pourrai vous renvoyer ici aux synthèses géostratégiques récentes réalisées par le président Poutine depuis la mi-décembre 2021 et que j’ai relayé sur ce
blog, mais sans nul doute rejetées par le commun de « l’opinion internationale » autoproclamée, au vu de l’actuelle diabolisation de la Russie et dont l’hystérie aussi haineuse
que stupide démontre que l’obscurantisme dogmatique est loin, très loin, d’avoir disparu des cervelles occidentales embrumées par 2000 années de pensée unique protéiforme et
conditionnées par le consumérisme de cette nouvelle bien pensance où les banquiers et les journalistes ont remplacé les princes et les clercs, mais toujours pour soumettre les
peuples à leurs intérêts et leurs pouvoirs, et jusqu’à piétiner dans leurs prosélytismes criminels leurs propres valeurs religieuses, économiques, politiques ou
idéologiques.
Donc je partagerai ici les opinions de haut responsables occidentaux qui depuis 30 ans préviennent que l’entrée dans l’OTAN de ce pivot stratégique européen
qu’est l’Ukraine serait considéré comme un « Casus Belli » par la Russie voisine et que cette dernière empêcherait préventivement, y compris par la force que s’installe une
menace militaire déclarée et dont les missiles seraient à moins de 5 minutes de Moscou.
Les penseurs stratégiques qui
ont mis en
garde contre l’expansion de l’OTAN
Compilation réalisée par Marc Vandepitte
L’un des aspects les plus fascinants de la guerre en Ukraine est le grand nombre de penseurs stratégiques de haut niveau qui ont averti depuis des années
que cette guerre était imminente si nous continuions sur cette voie. Nous énumérons les plus importants de ces avertissements.
George Kennan, architecte de la guerre
froide en 1998 :
« Je pense que c’est le début d’une nouvelle guerre froide. Je pense que les Russes vont progressivement réagir de manière assez négative et que cela
affectera leurs politiques. Je pense que c’est une erreur tragique. Il n’y avait aucune raison pour cela. Personne ne menaçait qui que ce soit. Bien sûr, il y aura une mauvaise
réaction de la part de la Russie, et ensuite [les partisans de l’élargissement de l’OTAN] diront que nous vous avons toujours dit que les Russes étaient comme ça – mais c’est tout
simplement faux ».
Henry Kissinger, ancien secrétaire
d’État américain en 2014 :
« Si l’Ukraine doit survivre et prospérer, elle ne doit pas être l’avant-poste d’un camp contre l’autre – elle doit fonctionner comme un pont entre eux.
L’Occident doit comprendre que, pour la Russie, l’Ukraine ne pourra jamais être un simple pays étranger. Même des dissidents aussi célèbres qu’Alexandre Soljenitsyne et Joseph
Brodsky ont insisté sur le fait que l’Ukraine faisait partie intégrante de l’histoire russe et, en fait, de la Russie. L’Ukraine ne devrait pas rejoindre l’OTAN. »
John Mearsheimer, l’un des plus grands
experts en géopolitique aux États-Unis, en 2015 :
« La Russie est une grande puissance et elle n’a absolument aucun intérêt à laisser les États-Unis et leurs alliés s’emparer d’un grand bien immobilier
d’une grande importance stratégique sur sa frontière occidentale et l’incorporer à l’Occident. Cela ne devrait guère surprendre les États-Unis d’Amérique, car vous savez tous que
nous avons une doctrine Monroe. La doctrine Monroe stipule que l’hémisphère occidental est notre arrière-cour et que personne d’une région éloignée n’est autorisé à déplacer des forces
militaires dans l’hémisphère occidental. Tout revient à l’OTAN. Vous vous rappelez que nous étions fous de rage à l’idée que les soviétiques mettent des forces militaires à
Cuba. C’est inacceptable. Personne ne met de forces militaires dans l’hémisphère occidental. C’est la raison d’être de la doctrine Monroe. »
« Le nouveau maccarthysme à l’Ouest. Pouvez-vous imaginer que dans 20 ans, une Chine puissante formera une alliance militaire avec le Canada et le Mexique
et déplacera des forces militaires chinoises sur le sol canadien et mexicain et que nous resterons là à dire que ce n’est pas un problème ? Personne ne devrait donc être surpris que les
Russes aient été apoplectiques à l’idée que les États-Unis placent l’Ukraine du côté occidental du grand livre. … Mais nous n’avons pas cessé nos efforts pour que l’Ukraine fasse partie
de l’Occident. L’Occident conduit l’Ukraine sur le chemin des primeurs et le résultat final est que l’Ukraine va être détruite […] Ce que nous faisons encourage en fait ce résultat. Si
vous pensez que ces gens à Washington et la plupart des Américains ont du mal à traiter avec les Russes, vous n’imaginez pas à quel point nous allons avoir du mal avec les Chinois.
»
Jack F. Matlock, le dernier
ambassadeur américain en Union soviétique, en 1997 :
« Si l’OTAN doit être le principal instrument d’unification du continent, la seule façon d’y parvenir est logiquement de s’étendre à tous les pays
européens. Mais cela n’est pas le rôle du gouvernement et, même si c’est le cas, c’est la façon dont il peut faire face à la situation sans que de nouveaux dirigeants ne s’en mêlent.
»
« L’expansion de l’OTAN a été la plus profonde bévue stratégique commise depuis la fin de la guerre froide. Loin d’améliorer la sécurité des
États-Unis, de leurs alliés et des nations qui souhaitent entrer dans l’Alliance, elle pourrait bien encourager une chaîne d’événements susceptibles de produire la menace sécuritaire la
plus grave pour cette nation [la Russie] depuis l’effondrement de l’Union soviétique ».
Et aussi dans « Politique et esprit : la bataille pour les esprits des Balkans » :
« Si l’OTAN doit être le principal instrument d’unification du continent, la seule façon d’y parvenir est logiquement de l’élargir à tous les pays
européens. Mais cela ne semble pas être l’objectif de l’administration, et même si c’est le cas, le moyen d’y parvenir n’est pas d’admettre de nouveaux membres au coup par coup. »
William Perry, secrétaire à la défense
sous Bill Clinton en 1996 :
« Je craignais que l’élargissement de l’OTAN en ce moment ne nous fasse régresser. Je pensais qu’une régression ici pourrait gâcher les relations positives
que nous avions si laborieusement et patiemment développées dans la période opportuniste de l’après-guerre froide. Je pensais que nous avions besoin de plus de temps pour amener la
Russie, l’autre grande puissance nucléaire, dans le cercle de sécurité occidental. La priorité absolue était pour moi évidente. »
Noam Chomsky, l’un des intellectuels
vivants les plus importants en 2015 :
« L’idée que l’Ukraine puisse rejoindre une alliance militaire occidentale serait tout à fait inacceptable pour n’importe quel dirigeant russe. Cela remonte
à 1990, lorsque l’Union soviétique s’est effondrée. La question de savoir ce qui allait se passer avec l’OTAN se posait. Gorbatchev a accepté que l’Allemagne soit unifiée et rejoigne
l’OTAN. Il s’agissait d’une concession très remarquable, assortie d’une contrepartie : l’OTAN ne s’étendrait pas d’un pouce vers l’est. Ce qui s’est passé. L’OTAN a instantanément
incorporé l’Allemagne de l’Est. Puis Clinton a étendu l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie. Le nouveau gouvernement ukrainien a voté en faveur de l’adhésion à l’OTAN. Le président
Porochenko ne protégeait pas l’Ukraine, mais la menaçait d’une guerre majeure. »
Jeffrey Sachs, haut conseiller du
gouvernement américain et de l’ONU, trois jours avant l’invasion :
« Les États-Unis ne seraient pas très heureux si le Mexique rejoignait une alliance militaire dirigée par la Chine, pas plus qu’ils n’étaient satisfaits
lorsque le Cuba de Fidel Castro s’est aligné sur l’URSS il y a 60 ans. Ni les États-Unis ni la Russie ne veulent avoir l’armée de l’autre à leur porte. En 2008, le président George
W. Bush a été particulièrement imprudent en ouvrant la porte à l’adhésion de l’Ukraine (et de la Géorgie) à l’OTAN. La Russie craint depuis longtemps les invasions de l’Ouest, que ce
soit celles de Napoléon, d’Hitler ou, plus récemment, de l’OTAN. L’Ukraine devrait aspirer à ressembler aux membres de l’UE non membres de l’OTAN : l’Autriche, Chypre, la Finlande,
l’Irlande, Malte et la Suède. »
Le directeur de la CIA, Bill Burns, en
2008 :
« L’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN est la plus brillante de toutes les lignes rouges pour [la Russie] » et « je n’ai encore trouvé personne qui considère
l’Ukraine dans l’OTAN comme autre chose qu’un défi direct aux intérêts russes ». (Il était alors ambassadeur à Moscou en 2008 lorsqu’il a rédigé ce mémo). Il est aujourd’hui directeur de
la CIA. Mémo 2008 « Nyet Means Nyet : Russia’s NATO Enlargement Redlines ».
Le journaliste russo-américain
Vladimir Pozner, en 2018, a déclaré que
« L’expansion de l’OTAN en Ukraine est inacceptable pour le Russe, qu’il doit y avoir un compromis où « l’Ukraine, garantie, ne deviendra pas membre de
l’OTAN. »
Malcolm Fraser, 22ème Premier ministre
australien, a averti en 2014 que
« Le mouvement vers l’est [de l’OTAN] est provocateur, imprudent et un signal très clair à la Russie ». Il ajoute que cela conduit à un « problème difficile
et extraordinairement dangereux ».
Paul Keating, ancien Premier ministre
australien, en 1997 :
« L’élargissement de l’OTAN est « une erreur qui pourrait se classer au final avec les erreurs de calcul stratégiques qui ont empêché l’Allemagne de prendre
toute sa place dans le système international [au début du XXe] ».
L’ancien secrétaire américain à la
défense Bob Gates dans ses mémoires de 2015 :
« Aller si vite [pour étendre l’OTAN] était une erreur. […] Essayer de faire entrer la Géorgie et l’Ukraine dans l’OTAN était vraiment excessif [et] une
provocation particulièrement monumentale. »
Pat Buchanan, dans son livre de 1999 A
Republic, Not an Empire :
« En déplaçant l’OTAN sur le perron de la Russie, nous avons programmé une confrontation du XXIe siècle ».
En 1997, un groupe de personnes
comprenant Robert McNamara, Bill Bradley et Gary Hart a écrit une lettre à Bill Clinton pour l’avertir que
« L’effort mené par les États-Unis pour étendre l’OTAN est une erreur politique de proportions historiques » et qu’il « favoriserait l’instabilité » en
Europe. Aujourd’hui, c’est une position marginale et traîtresse.
Dmitriy Trenin s’est inquiété du fait
que
« L’Ukraine est à long terme le facteur potentiellement le plus déstabilisant dans les relations américano-russes, étant donné le niveau d’émotion et
de névralgie déclenché par sa quête d’adhésion à l’OTAN. »
Sir Roderic Lyne, ancien ambassadeur
britannique en Russie, en 2021
« [pousser] l’Ukraine dans l’OTAN […] est stupide à tous les niveaux ». Il ajoute que « si vous voulez déclencher une guerre avec la Russie, c’est le
meilleur moyen de le faire ».
L’année dernière encore, le célèbre
économiste Jeffrey Sachs, dans une colonne du FT :
« Je mets en garde contre l’élargissement de l’OTAN, qui est tout à fait malavisé et risqué. Les vrais amis de l’Ukraine, et de la paix mondiale, devraient
appeler à un compromis des États-Unis et de l’OTAN avec la Russie ».
Fiona Hill :
« Nous avons averti [George Bush] que M. Poutine considérerait les mesures visant à rapprocher l’Ukraine et la Géorgie de l’OTAN comme une provocation
susceptible de provoquer une action militaire préventive de la Russie. Mais en fin de compte, nos avertissements n’ont pas été pris en compte. »
Aleksandr Dugin, en 1997, avait prédit
tout ce que Poutine a fait, dans son livre « Foundation of Geopolitics ».
Enfin je me permets de rajouter à cette remarquable compilation de déclarations de responsables occidentaux avertissant que l’expansion de l’OTAN vers
la Russie est belliciste, un certain Joe Biden, alors sénateur
étasunien qui déclarait en 1997:
« La seule chose qui peut provoquer une réponse hostile et énergique de la Russie c’est l’expansion de l’OTAN… »
Enfin n’oublions pas Obama, par qui est arrivé la crise ukrainienne avec le Maïdan, et à qui est cyniquement attribué un « prix Nobel de la Paix »
comme à Kissinger dont l’ombre plane au dessus des charniers du Vietnam ou ceux des dictatures latino-américaines
Donc l’émotion, l’indignation, la surprise des occidentaux ne sont que des émotions feintes pour mobiliser leurs foules abêties, car non seulement les
responsables du Nouvel Ordre Mondial connaissaient le risque militaire à cette expansion de l’OTAN vers la Russie mais ils ont persisté, malgré les avertissements du Kremlin en Géorgie,
en Crimée etc…
Ce ne sont que des criminels pratiquant l’inversion accusatoire pour mieux légitimer leurs guerres, leurs coups d’État ou terrorismes organisés et organiser
le chaos en Europe et dans le Monde !
Quelques jours avant le début des opérations militaires russes en Ukraine, entre autres provocations, le président ukrainien Zelensky a déclaré publiquement
:
que l’Ukraine ne respectera jamais les accords de paix de Minsk,
que l’Ukraine poursuivra le processus d’intégration dans l’OTAN,
que l’Ukraine se dotera prochainement d’un arsenal nucléaire,
En conséquence de quoi depuis le 24 février les forces russes ont engagé par la force :
l’annulation de l’offensive ukrainienne contre le Donbass
la démilitarisation de l’Ukraine en détruisant ses dépôts, ses bases, ses unités
la destruction des unités et groupes armées d’obédience nazie.
Résultats :
Les forces russes ont pénétré dans la profondeur du territoire ukrainien, cassé la ligne de front du Donbass, détruit environ 70% des dépôts et bases
militaires ukrainiennes…
Carte officielle de l’état-major russe
au 25 mars concernant les opérations en cours :
Sur cette carte qui recadre les délires des propagandistes de tout bord, on peut observer les régions pénétrées par les forces russes et, dans le Donbass à
l’Est, par les forces républicaines. Il faut cependant noter que ces zones correspondent à des territoires stratégiquement contrôlés mais pour certains secteurs, pas encore totalement
pacifiés.
Le fait est qu’au bout d’un mois de conflit russo-ukrainien :
14 000 soldats et paramilitaires ukrainiens tués et plus de 6000 blessés.
1587 chars et véhicules blindés détruits sur les 2416 initiaux,
112 avions militaires détruits sur 152,
75 hélicoptères détruits sur 149,
35 drones d’attaque Bayraktar TB2 détruits sur 36,
etc..
On peut affirmer au vu de ces résultats et progressions sur le terrain réalisées par les forces russes que la première phase de leurs opérations militaires
est atteinte et d’ailleurs l’état-major russe a dévoilé une partie de sa stratégie en Ukraine comme par exemple concernant les villes :
• La stratégie offensive russe n’est pas de mener des assauts sur les villes ukrainiennes (à l’exception du Donbass) puisque les objectifs ne sont pas
d’envahir le pays mais
– d’annihiler son potentiel militaire offensif qui est au service de l’OTAN,
– détruire les unités nationalistes qui animent la résurgence du nazisme,
– imposer pour l’Ukraine une réelle indépendance politique et neutralité militaire,
– obtenir une reconnaissance officielle de la Crimée et du Donbass.
• Pour le Donbass, les objectifs sont légèrement différents puisqu’il s’agit ici avec les forces républicaines de Donbass et Lugansk de libérer leurs
territoires reconnus par Moscou. Au 25 mars 52% de la RPD et 91% de la RPL ont déjà été libérés et, maintenant que le potentiel de réaction stratégique ukrainien est paralysé, la priorité
des opérations dynamiques russes se déroule aujourd’hui dans ces républiques, où est toujours déployé le principal corps de bataille ukrainien.
• Enfin un troisième objectif induit à ce nouveau conflit de haute intensité frappant le coeur de l’Europe est, qu’à son issue, la Russie obtiendra
vraisemblablement les garanties juridiques internationales concernant le retrait de l’OTAN de ses frontières qu’elle demande légitimement depuis 30 ans et que le président Poutine a
clairement présenté et argumenté en décembre et janvier dernier.
Sur le terrain on peut observer non pas un « enlisement des forces russes » comme le pérorent les occidentaux mais bien une prudence dans les
actions menées, laquelle par exemple donne une priorité à l’emploi posé des missiles de précision après les assauts aériens et terrestres audacieux mais couteux en hommes et matériels
observés pendant les 2 premières semaines. Cette évolution tactique visant à sécuriser le personnel militaire, les civils des zones attaqués est justement rendue
possible aujourd’hui par la destruction du potentiel de réaction stratégique ukrainienne (même si ici et là on observe des contre attaques locales) qui ne dispose plus de forces
aériennes et dépôts stratégiques suffisants pour tenter une contre offensive générale. Et ce ne sont pas les aides militaires occidentales même maximales qui pourront compenser
les pertes subies d’autant plus que les voies d’approvisionnement venant de la lointaine Pologne sont de plus en plus soumises aux frappes aériennes russes.
Je ne doute pas que la Russie gagne militairement ce conflit, car elle dispose de la motivation pour en supporter la durée nécessaire et les moyens pour
venir à bout des forces ukrainiennes même si ces dernières sont gavées d’aides militaires de l’OTAN et de mercenaires à canon, et même si les pays occidentaux poursuivent leur guerre
économique contre la Fédération (dont les dommages collatéraux subis par eux deviendront insupportables).
Mais il ne faut jamais crier victoire trop tôt car l’évolution en durée et en dureté de ce conflit, et surtout son extension potentielle à d’autres pays
peut faire évoluer cette crise internationale dans une autre dimension, tout comme le conflit du Donbass a fini au bout de 8 ans par exploser en Ukraine. Cela dépendra de l’implication de
l’OTAN dans le conflit qui, de soutiens politiques en soutiens militaires de plus en plus radicaux, menace d’étendre à son tour ce conflit dans le jeu infernales des alliances.
Comme on peut donc l’observer, tant dans la genèse de ce conflit ukrainien qui a commencé les objectifs du Maïdan que dans sa résolution avec leur abandon
définitif, tout dépend de l’OTAN, dont je pense que seule sa dissolution sera une réelle garantie pour protéger la Paix mondiale. Mais malheureusement nous n’en sommes pas encore là
!
L’annonce par Vladimir Poutine que les contrats de vente de matières premières russes vers les pays occidentaux seront honorées à condition d’être payés en
roubles est arrivée peu de temps après que la Russie ait utilisé pour la première fois des missiles hypersoniques dans sa guerre en Ukraine. Il n’y a pas de hasard.
Déjà, début septembre 2013, j’avais relevé que le président chinois Xi Jinping avait déclaré qu’il fallait dédollariser l’économie mondiale quelques jours
après que des missiles S-300 russes, tirés depuis des navires sillonnant en Méditerranée orientale, avaient intercepté des missiles américains tirés contre la Syrie. À cette époque, je
l’avais analysé comme la combinaison de la puissance militaire russe et de la puissance économique chinoise pour contrer l’hégémonie américaine.
Pour bien comprendre ce qui se passe en ce moment, il faut peut-être revenir sur deux notions : la notion de puissance comme moteur de la stratégie et
la notion de système.
La puissance comme moteur de la
stratégie
À propos de stratégie, le général Poirier présente la notion de stratégie intégrale d’État comme la « théorie et pratique de l’ensemble des forces de toute
nature, actuelles et potentielles, résultant de l’activité nationale, elle a pour but d’accomplir l’ensemble des fins définies par la politique générale. Elle associe les résultats des
trois stratégies économique, culturelle et militaire dans une unité de pensée et d’action qui combine et leurs buts et leurs voies et moyens. »
Pour s’exercer, la stratégie intégrale d’État s’appuie donc sur des capacités (les moyens) qui permettent de développer le cas échéant une certaine
puissance (les voies). Ainsi, les capacités constituent le socle à partir duquel une certaine puissance peut être mise en œuvre. Constituer des capacités est un travail de long
terme ; exercer sa puissance est question de circonstances. On peut formuler cela différemment : constituer des capacités, c’est accumuler de l’énergie potentielle ;
exercer sa puissance, c’est transformer l’énergie potentielle en énergie dynamique en tant que de besoin.
Le système
Il existe une littérature sur la systémique théorique relativement abondante, dont les deux ouvrages de référence : « Théorie générale des
systèmes » de Ludwig von Bertalanffy et « Théorie du système général » de Jean-Louis Le Moigne. La notion de système a été exprimée de différentes façons. Pour ma part, je
retiendrai une définition qui en combine plusieurs : « Un système est un ensemble d’éléments en interaction dynamique, organisés en fonction d’un but, et immergé dans un
environnement. » La complexité d’un système varie avec le nombre d’interactions, de liens entre les éléments.
Le but en fonction duquel les éléments sont organisés est la raison d’être du système en question, son cœur existentiel en quelques sortes. C’est à partir
de la compréhension du but que l’on peut classer les éléments du système par ordre d’importance, que l’on peut les hiérarchiser. En effet, une des caractéristiques des systèmes est qu’ils
sont hiérarchisés, et plus un système est complexe, plus il est hiérarchisé. Le ou les centres de gravité du système, selon l’expression de Carl von Klausewitz, sont les éléments les plus
élevés dans la hiérarchie du système, ceux qui sont directement reliés au but du système, donc à son existence même.
À ce stade, et avant d’analyser la confrontation des volontés en cours, on peut dire que le but du système anglo-américain et celui du système russe sont
différents et d’ailleurs cela se manifeste de manière éclatante à travers la nature des propagandes de part et d’autre. Il est important de comprendre cela.
Pour finir avec la notion de système, il convient d’introduire les notions de dangerosité, de fragilité et de vulnérabilité. Un élément dangereux est un
élément qui, s’il disparaît ou s’affaiblit, met en jeu la survie du système, au bout d’un certain temps ; il est lié à la notion de centre de gravité, soit directement, soit
indirectement. Un élément fragile est un élément qui peut facilement se rompre. Lorsqu’un élément dangereux est à la fois fragile, on a alors affaire à une vulnérabilité du
système.
Dans la situation d’une confrontation des volontés, un bon stratège aura analysé l’adversaire correctement, c’est-à-dire identifié ses centres de gravité,
et aura accumulé suffisamment d’énergie potentielle pour, le moment venu, la transformer en énergie dynamique afin d’être en mesure de fragiliser les éléments dangereux du système
adverse. C’est ce qu’ont fait les adversaires des États-Unis depuis au moins quinze ans (Russie, Chine, Iran…). C’est ce que n’ont pas fait les dirigeants occidentaux (banques et
multinationales) pendant tout ce temps, par autosatisfaction, aveuglement, manque d’intelligence ou simplement paresse.
Deux systèmes, deux visions, une
confrontation
Schématiquement, on pourrait résumer les buts des deux systèmes qui s’opposent de la façon suivante :
• S’agissant du système mené par les États-Unis : « Dominer le monde ». Les outils pour atteindre ce but sont la globalisation économique et
consubstantiellement la disparition des États-nations (à l’instar de l’UE), la maîtrise de la monnaie grâce au dollar, à la City, à Wall Street et aux paradis fiscaux, et la suprématie
militaire pour imposer tout cela. Le centre de gravité de ce système est l’argent, véritable dieu avec ses églises et ses prêtres.
• S’agissant du système concurrent : « Se protéger pour maintenir son identité », ce qui implique un monde multipolaire et des règles de sécurité globale.
Les instruments pour réaliser cet objectif sont des partenariats multiples grâce à des institutions telles que l’OCS, les BRICS, l’EAEU ou encore l’ASEAN, une autonomie énergétique,
alimentaire et financière et un système éducatif (écoles et université) performant grâce à des États centralisés. Le centre de gravité de ce système est la, ou plutôt les
civilisations.
Tandis que les adversaires des États-Unis ont analysé correctement le système anglo-américain, en ont tiré les enseignements qu’il convient et ont amassé de
l’énergie potentielle ciblée pouvant être transformée au moment adéquat, les « élites » américaines ont analysé leurs adversaires (pays récalcitrants face à leur but) à l’aune
de ce qu’ils sont, ce qui est une faute stratégique, mais cela s’explique.
Dans un livre intitulé « Pourquoi le monde déteste-t-il l’Amérique ? » paru en 2002, après le 11/09/2001, un chapitre porte le titre
« L’Amérique est le monde, et le monde est l’Amérique ». Les auteurs écrivent : « L’Amérique ne se présente donc pas comme une puissance impériale surannée en quête de
sphères d’influence et en concurrence avec d’autres empires ; elle est une hyperpuissance qui n’a pas d’égale […] Si le monde est l’Amérique, il s’ensuit que les intérêts de
l’Amérique sont forcément les intérêts du monde. Et que ceux qui agissent contre les intérêts, la culture ou la vision du monde de l’Amérique attentent en réalité au bien-être et à la
sécurité de la planète. »
La combinaison de suprémacisme et du sentiment du destin manifeste (à cet égard, lire « Dieu est américain – De la théodémocratie aux États-Unis »
de Jean-François Colosimo) a maintenu les « élites » américaines dans un fantasme qui, se heurtant de plus en plus souvent à la réalité des événements et des situations, a été
compensé par une propagande chaque jour plus violente et idiote, propagande destinée avant tout à eux-mêmes. Corrélativement, n’ayant pas analysé correctement leurs adversaires, ils n’ont
pas senti le moment où ils allaient trop loin et où ils touchaient à la raison d’être du système adverse. Ils n’ont donc pas pu anticiper la réaction de leurs adversaires. Et le pire,
c’est qu’ils n’ont toujours pas compris que la Chine, l’Inde, les pays d’Afrique, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Asie du sud-est n’attendaient que cela. Ils continuent à essayer
d’imposer leurs décisions au reste de la planète tandis que celle-ci attend patiemment la fin de la partie et l’effondrement de la puissance américaine… Aveugles jusqu’au bout ! Cet
effondrement est en cours.
L’effondrement
Le 26 mars 2018, dans un article intitulé « Une
so british hystérie », j’écrivais ceci : « Le système SWIFT : « Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication » est un système de communication internationale qui
permet aux banques de faire des transferts électroniques entre elles. Il est contrôlé par les États-Unis et la Grande-Bretagne, ce qui leur donne toutes les informations stratégiques sur
les politiques des banques dans le monde entier. À la suite d’une attaque contre une banque russe via SWIFT, la Russie a développé son propre système interbancaire. La suite logique est
que l’abandon de SWIFT par les BRICS, puis par d’autres pays, n’est qu’une question de temps. »
L’annonce récente de Vladimir Poutine au sujet du paiement en roubles des ressources russes annonce la fin du dollar en même temps qu’un processus en cours.
L’Allemagne a beau s’insurger contre une rupture de contrat, le rouleau compresseur de l’Histoire est en marche, et nous sommes du mauvais côté.
Voici ce qu’écrit Godfree Roberts dans le Saker :
« Le 1er avril, la Chine et l’Union économique eurasienne – Russie, Arménie, Biélorussie, Kazakhstan et Kirghizistan – dévoileront un système monétaire
et financier international indépendant. Il sera basé sur une nouvelle monnaie internationale, calculée à partir d’un indice des monnaies nationales des pays participants et des prix
internationaux des matières premières.
Les DTS (Droits de Tirage Spéciaux) s’inspirent de l’invention de John Maynard Keynes, une monnaie synthétique qui tire sa valeur d’un vaste panier mondial
et public de devises et de matières premières. Totalement résistante à la manipulation, elle est aussi stable que l’est une pyramide.
Les DTS constituent une alternative attrayante au dollar américain qui est devenu toxique pour l’EAEU, les 143 États membres de la BRI, l’Organisation de
Coopération de Shanghai (OCS), l’ASEAN et le RCEP, organisations dont aucune ne compte les États-Unis parmi ses membres et toutes comptent la Russie parmi ses membres, à part entière ou
en tant que correspondant.
Le fait que l’EAEU, la BRI, l’OCS, l’ASEAN et le RCEP discutaient déjà d’une fusion avant l’opération en Ukraine n’en est que plus amusant.
Je prédis une proche mutinerie monétaire. »
Et maintenant ?
La question qui reste est : Quelle forme va prendre l’effondrement ?
Je vois deux scénarios extrêmes :
Un effondrement économique extrêmement brutal aux États-Unis qui provoquera une guerre civile. Un grand procès de Nuremberg N°2 pour juger les crimes
commis au nom de la démocratie et des droits de l’Homme depuis au moins trente ans.
Une reddition sans condition des pays occidentaux, à commencer par ceux de l’UE, le Japon, la Corée du sud et l’Australie amenant à un atterrissage sans
trop de douleur.
Entre ces deux scénarios extrêmes, toutes les spéculations sont possibles. Ce qui est certain, c’est que nous allons nous régaler à observer les
retournements de veste en cascade et le bal des cons.
Briefing du ministère russe de la Défense sur les résultats actuels de l’opération militaire spéciale en Ukraine, le 25 mars 2022.
Le ministère russe de
la Défense a tenu aujourd’hui à Moscou un briefing sur les résultats actuels de l’opération militaire spéciale en Ukraine. L’exposé a été effectué par le
colonel général Sergei Rudskoy, premier chef adjoint de l’état-major général des Forces armées de la Fédération de Russie, le colonel général Mikhail Mizintsev, chef du Centre national de
contrôle de la défense, et le général de division Igor Konashenkov, le porte-parole du ministère de la Défense russe. Leurs interventions sont retranscrites ci-dessous.
Discours du Colonel Général Sergei Rudskoy, Chef de la direction opérationnelle principale de l’état-major général des
forces armées de la Fédération de Russie, 25 mars 2022.
Conformément à la décision du Commandant suprême en chef le 24 février de cette année, les forces armées de la Fédération de Russie mènent une opération militaire spéciale.
Son objectif principal est de fournir une assistance aux habitants des républiques populaires de Lougansk et de Donetsk, qui ont été victimes de génocide par le régime de Kiev pendant 8 ans.
Il était impossible d’atteindre cet objectif par des moyens politiques. Kiev a publiquement refusé de mettre en œuvre les accords de Minsk. Les dirigeants ukrainiens ont tenté à deux reprises en
2014 et 2015 de résoudre le soi-disant problème du Donbass par des moyens militaires, ont été vaincus, mais n’ont pas modifié leurs plans de résolution des conflits par la force dans l’Est du
pays. Selon des données fiables, les forces armées ukrainiennes achevaient de préparer une opération militaire visant à prendre le contrôle du territoire des républiques populaires.
s.
Dans ces conditions, il n’a été possible d’aider les républiques de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) qu’en leur fournissant une assistance militaire. Ce que la Russie a fait.
Il y avait deux pistes d’action possibles.
La première consistait à limiter l’opération au territoire des seules RPD et RPL, à l’intérieur des frontières administratives des régions de Donetsk et Lougansk telles qu’inscrites dans les
constitutions des républiques. Mais nous aurions alors été confrontés à une alimentation constante par les autorités ukrainiennes du groupement impliqué dans la soi-disant opération de force
conjointe.
Par conséquent, la deuxième option a été choisie, qui prévoit des actions sur tout le territoire de l’Ukraine avec la mise en œuvre de mesures pour sa démilitarisation et sa dénazification.
Le déroulement de l’opération a confirmé le bien-fondé de cette décision.
Elle est conduite par l’état-major en stricte conformité avec le plan approuvé.
Les tâches sont exécutées en tenant compte de la minimisation des pertes parmi le personnel et de la minimisation des dommages aux civils.
Avec le début de l’opération militaire spéciale, la suprématie aérienne a été gagnée au cours des deux premiers jours.
Les actions offensives des forces armées de la Fédération de Russie sont menées dans diverses directions.
En conséquence, les troupes russes ont bloqué Kiev, Kharkov, Tchernigov, Soumy et Nikolaev. Kherson et la majeure partie de la région de Zaporozhye sont sous contrôle total.
Le public et les experts individuels se demandent ce que nous faisons des villes ukrainiennes bloquées.
Ces actions sont menées dans le but de causer des dommages aux infrastructures militaires, aux équipements, au personnel des Forces armées ukrainiennes au point d’entraver leurs forces et de
rendre impossible le renforcement de leur regroupement dans le Donbass, jusqu’à ce que l’armée russe ait complètement libéré les territoires de la RPD et de la RPL.
Au départ, nous n’avions pas prévu de les prendre d’assaut afin d’éviter les destructions et de minimiser les pertes parmi le personnel et les civils.
Et bien que nous n’excluons pas une telle possibilité, cependant, alors que des groupes individuels accomplissent leurs tâches et qu’elles sont menées à bien avec succès, nos forces et nos moyens
se concentreront sur l’essentiel : la libération complète du Donbass.
Des territoires importants des républiques populaires de Lougansk et de Donetsk ont également été libérés. La milice populaire a pris le contrôle de 276 localités qui étaient auparavant sous le
contrôle de l’armée ukrainienne et des bataillons nationaux.
La démilitarisation de l’Ukraine est réalisée à la fois par des frappes de haute précision sur les infrastructures militaires, les emplacements des formations et des unités militaires, les
aérodromes, les points de contrôle, les arsenaux et les entrepôts d’armes et de matériel militaire, et par les actions des troupes pour vaincre les groupements ennemis opposés.
Actuellement, les forces aériennes ukrainiennes et le système de défense aérienne ont été presque complètement détruits. Les forces navales du pays ont cessé d’exister.
16 principaux aérodromes militaires ont été détruits, à partir desquels des sorties de combat de l’aviation ukrainienne étaient effectuées. 39 bases de stockage et arsenaux ont été détruits, qui
contenaient jusqu’à 70% de tous les stocks d’équipements, de matériel et de carburant militaires, ainsi que plus de 1 million 54 000 tonnes de munitions.
Les 24 formations des forces terrestres qui existaient avant le début de l’opération ont subi des pertes importantes. L’Ukraine n’a plus de réserve organisée.
Les pertes sont reconstituées aux dépens des personnes mobilisées et du personnel des forces de la défense territoriale qui n’ont pas la formation nécessaire, ce qui augmente le risque de pertes
importantes.
Au moment du début de l’opération militaire spéciale, les Forces armées ukrainiennes, avec la Garde nationale, comptaient 260 200 militaires. Au cours du mois des hostilités, leurs pertes se sont
élevées à environ 30 000 personnes, dont plus de 14 000 morts et 16 000 blessés.
Sur les 2 416 chars et autres véhicules de combat blindés qui étaient au combat le 24 février, 1 587 unités ont été détruites ; 636 unités sur 1 509 canons et mortiers d’artillerie de campagne ;
163 sur 535 MLRS ; 112 avions sur 152, 75 hélicoptères sur 149 ; 35 drones Bayraktar TB2 sur 36 ; 148 systèmes de défense aérienne S-300 et Buk M1 sur 180 ; 117 radars sur 300 à des fins
diverses.
Les forces ukrainiennes continuent d’utiliser des armes de grande puissance contre les villes du Donbass sans discernement. Un exemple en est les frappes du système de missiles Tochka-U sur la
population civile de Donetsk et Makeyevka.
À cet égard, ils sont les premières cibles.
A ce jour, 7 lanceurs Tochka-U ont été détruits, et 85% des missiles des arsenaux et dans les airs. Cela a considérablement limité les capacités de l’Ukraine pour leur utilisation au combat.
Depuis le début des hostilités, les pays occidentaux ont fourni au régime de Kiev 109 canons d’artillerie de campagne, 3 800 armes antichars, dont des Javelin, Milan, Konkurs, NLAW ATGM, M-72,
Panzerfaust-3, et 897 MANPADS Stinger et Igla.
Nous considérons que c’est une grave erreur pour les pays occidentaux de fournir des armes à Kiev. Cela allionge le conflit, augmente le nombre de victimes et ne pourra pas influencer le résultat
de l’opération.
Le véritable objectif de ces approvisionnements n’est pas de soutenir l’Ukraine, mais de l’entraîner dans un conflit militaire à long terme « jusqu’au dernier Ukrainien ».
Nous suivons de près les déclarations des dirigeants militaires et politiques de chaque pays concernant leur intention de fournir des avions et des systèmes de défense aérienne à l’Ukraine. En
cas de mise en œuvre de ces projets, nous ne resterons pas les bras croisés.
Nous entendons également des assurances des dirigeants de l’OTAN sur la non-ingérence dans le conflit. Dans le même temps, certains États membres de l’Alliance de l’Atlantique Nord proposent de
fermer l’espace aérien au-dessus de l’Ukraine. Je voudrais attirer votre attention sur le fait que les Forces armées de la Fédération de Russie réagiront immédiatement en conséquence à de telles
tentatives.
Afin d’empêcher la restauration des armes et des équipements militaires des forces armées ukrainiennes qui ont subi des dommages au combat, les forces armées russes neutralisent les entreprises
de réparation, les arsenaux, les bases de stockage, les entrepôts logistiques avec des armes de haute précision.
À l’heure actuelle, 30 entreprises clés du complexe militaro-industriel ont été touchées par les missiles de croisière X-101, Kalibr, Iskander et le complexe aéronautique de Kinzhal, qui réparait
68% des armes et équipements désactivés lors des opérations de combat.
L’armement moderne russe s’est avéré très précis, fiable et capable d’une utilisation opérationnelle.
Je tiens à souligner que les Forces armées de la Fédération de Russie ne frappent pas les infrastructures civiles, y compris les ponts sur les rivières.
127 ponts ont été détruits dans la zone des opérations militaires. Tous ont été détruits par des nationalistes ukrainiens afin de ralentir l’avancée de nos troupes.
Un autre exemple d’imprudence est le minage des approches des ports d’Odessa, d’Ochakov, de Chernomorsk et de Yuzhny, où plus de 400 mines d’ancrage de types obsolètes sont installées.
Au moins 10 mines ont rompu l’ancre et dérivent dans la partie occidentale de la mer Noire, ce qui représente une réelle menace pour les navires de guerre et les navires civils.
La criminalité endémique, les pillages, les maraudes et les morts civiles ont été causés par la distribution massive et incontrôlée par le régime ukrainien de dizaines de milliers d’armes légères
à la population civile, y compris aux criminels libérés de prison. La situation ne fera qu’empirer à l’avenir.
Le déroulement des hostilités, les témoignages de civils qui ont quitté les localités bloquées ainsi que les témoignages de militaires ukrainiens capturés montrent qu’aujourd’hui, la capacité de
résistance de l’armée ukrainienne repose sur la peur des représailles des néo-nazis. Leurs représentants sont intégrés dans toutes les unités militaires.
Les piliers du régime de Kiev sont des formations nationalistes telles qu’Azov, Aidar, Secteur droit et d’autres reconnues en Russie comme des organisations terroristes. Rien qu’à Marioupol, ils
comprennent plus de 7 000 militants qui se battent sous l’apparence de civils, les utilisant comme un « bouclier humain ».
Les militants du bataillon Azov chassent les femmes et les enfants des caves où ils ont trouvé refuge, les menacent avec des armes, et les envoient vers les unités de la RPD en marche afin
d’entraver l’avancée de la milice populaire. C’est devenu une pratique courante pour eux.
Les Forces armées de la Fédération de Russie, au contraire, cherchent à éviter les pertes inutiles. Avant le début de l’offensive, les unités de l’armée ukrainienne sont invitées à quitter la
zone de combat et à se déplacer avec matériel et armement jusqu’au point de déploiement permanent. Elles sont invitées à ne pas résister lorsque l’offensive commence, et ceux qui déposent les
armes sont assurés de leur sécurité.
Il est toujours conseillé aux civils pris dans une zone de guerre de rester chez eux.
Des corridors humanitaires sont organisés dans toutes les villes pour sortir la population de la zone des hostilités, et leur sécurité est également assurée.
Des couloirs humanitaires sont créés dans toutes les villes pour permettre aux personnes de quitter la zone où se déroulent les combats, et leur sécurité est assurée.
De plus, à l’initiative des dirigeants ukrainiens, le pays est devenu le foyer de 6 595 mercenaires et terroristes étrangers de 62 États.
Ils ne sont pas soumis aux règles de la guerre et seront impitoyablement éliminés.
Aujourd’hui, le nombre de mercenaires étrangers diminue. Cela a été facilité par des frappes de haute précision sur leurs bases et camps d’entraînement. Le 13 mars, plus de 200 militants ont été
tués et plus de 400 blessés à Starichi et sur le seul terrain d’entraînement de Yavorovskii.
Je note qu’aucun mercenaire étranger n’est arrivé en Ukraine au cours des sept derniers jours. Au contraire, il y a eu un exode. En une semaine, 285 combattants se sont enfuis en Pologne, en
Hongrie et en Roumanie, j’espère sans les Stingers et les Javelins.
L’expérience précédente a montré que les systèmes portables de défense aérienne (MANPADS) et les ATGM se répandent assez rapidement, ainsi que les mercenaires qui rentrent chez eux.
Dans l’ensemble, les principaux objectifs de la première phase de l’opération ont été atteints. Les capacités de combat des forces armées ukrainiennes ont été considérablement réduites, ce qui
nous permet, une fois de plus, de concentrer nos principaux efforts sur la réalisation de l’objectif principal : la libération du Donbass.
En huit ans, dans la zone dite « d’opération interarmées », une ceinture de défense profondément échelonnée et bien fortifiée sur le plan technique a été préparée, constituée d’un système de
structures monolithiques en béton à long terme.
À cet égard, afin de minimiser les pertes parmi les troupes des Forces armées de la Fédération de Russie, des républiques populaires de Lougansk et de Donetsk, la conduite des opérations
offensives est précédée d’une attaque par le feu contre les bastions ennemis et leurs réserves.
Au début de l’opération militaire spéciale, les milices populaires de la LPR et de la RPD ont été confrontées à un groupe de 59 300 personnes comprenant les unités les plus prêtes au combat des
forces armées ukrainiennes, de la garde nationale et des formations nationalistes.
En conséquence, les forces de sécurité ukrainiennes dans la zone du Donbass ont perdu environ 16 000 personnes, soit 26 % de leur effectif total au 24 février de cette année.
Plus de 7 000 d’entre eux étaient des pertes irrécupérables [décès].
Le remplacement des pertes est évité en isolant le groupe de troupes ukrainiennes dans le Donbass, et en prenant le contrôle des gares et des routes principales avec la puissance de feu.
La fourniture de missiles et de munitions, de carburant et de nourriture aux forces ukrainiennes a été presque complètement interrompue.
Les dépôts de missiles, d’artillerie et de munitions, ainsi que de carburant situés directement dans la zone de l’opération conjointe sont ciblés. A ce jour, 32 installations ont été détruites,
soit 61% du total.
Toutes les armes et tous les équipements militaires, y compris de fabrication étrangère, saisis par les Forces armées de la Fédération de Russie au cours de l’opération militaire spéciale sont
remis aux Républiques populaires. Déjà 113 chars et autres véhicules blindés de combat, 138 lance-grenades Javelin et 67 NLAW et autres armes trophées ont été remis.
Les unités de la milice populaire de la République populaire de Lougansk ont libéré 93 % du territoire de la république.
Des combats ont actuellement lieu à la périphérie de Severodonetsk et de Lysychansk.
La milice populaire de la république populaire de Donetsk contrôle 54 % du territoire. La libération de Marioupol se poursuit.
Des unités des forces armées russes et de la milice populaire de la République populaire de Donetsk mènent une offensive pour libérer les localités à l’ouest de Donetsk.
Malheureusement, il y a des victimes parmi nos compagnons d’armes lors de l’opération militaire spéciale. A ce jour, 1 351 militaires russes ont été tués et 3 825 blessés.
Toutes les solutions d’accompagnement des familles seront prises en charge par l’Etat, que ce soit l’éducation des enfants jusqu’aux études supérieures, le remboursement intégral des emprunts ou
les solutions de logement.
Nous recevons un grand nombre d’appels de citoyens russes souhaitant participer à l’opération militaire spéciale pour libérer l’Ukraine du nazisme.
En outre, plus de 23 000 étrangers de 37 pays ont exprimé leur volonté de se battre aux côtés des républiques populaires. Nous avons proposé aux dirigeants de la LPR et de la DPR d’accepter cette
aide, mais ils ont dit qu’ils défendraient eux-mêmes leur terre.
Ils ont suffisamment de forces et de ressources pour le faire.
Les Forces armées de la Fédération de Russie continueront à mener l’opération militaire spéciale planifiée jusqu’à ce que les tâches fixées par le Commandant en chef suprême aient été accomplies.
***
Discours du chef du Centre national de contrôle de la défense de la Fédération de Russie, le colonel-général Mikhail
Mizintsev, le 25 mars 2022.
L’opération militaire spéciale en Ukraine avec ses objectifs et tâches correspondants a été précédée d’une période de huit ans d’une catastrophe humanitaire très grave dans le Donbass, où plus de
6,5 millions de personnes ont été victimes de violations des droits de l’homme et plus de 14 500 personnes ont été tuées. Les bombardements quasi quotidiens menés par les forces armées
ukrainiennes et les bataillons nationalistes ont causé la destruction de 4 115 bâtiments d’infrastructure et l’endommagement de 55 310 autres, notamment des bâtiments résidentiels, des
établissements d’enseignement, des hôpitaux et de nombreux autres équipements sociaux.
Au cours de ces huit années, 19,5 % des infrastructures des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ont été complètement détruites et jusqu’à 37 % ont été endommagées par l’utilisation
d’armes lourdes en provenance d’Ukraine.
D’avril 2014 à février 2022, 1 451 304 réfugiés ont été déplacés vers la seule Fédération de Russie.
En raison d’une aggravation rapide de la situation et de l’augmentation de l’intensité des bombardements sur le territoire du Donbass, rien que du 18 au 23 février, le nombre de réfugiés a
rapidement augmenté : pendant ces six jours, la frontière de la Russie a été franchie par 106 946 personnes.
Le reste de la population, soit 3 600 940 personnes, dont des civils, pour la plupart des personnes âgées, des enfants, des femmes et certains groupes vulnérables, a continué d’être bombardé
chaque jour, vivant dans des caves sans aucune condition de base pour la vie : pas d’eau, de chauffage, d’électricité, de nourriture ou de médicaments.
Cette période comparable à deux Grandes Guerres Patriotiques 1941-1945 en termes d’années de guerre fit chaque jour de nombreuses victimes.
Pendant ce temps, les pays de l’Occident dit « civilisé », menés par les États-Unis d’Amérique, ont délibérément gardé le silence sur tout cela, montrant une indifférence totale au sort de
millions d’habitants des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk.
L’opération militaire spéciale a commencé dans les conditions de cette crise humanitaire extrêmement grave.
Depuis le 4 mars, la Fédération de Russie fournit quotidiennement des couloirs humanitaires, exclusivement à des fins humanitaires, dans les directions de Kiev, Tchernigov, Soumy, Kharkov et
Marioupol, dont un couloir humanitaire vers la Russie et un autre passant par la zone contrôlée par Kiev en direction des frontières occidentales de l’Ukraine.
La partie ukrainienne n’a jamais confirmé un seul corridor humanitaire vers la Fédération de Russie pendant toute la période.
Parallèlement, nous coordonnons quotidiennement tous les corridors humanitaires supplémentaires proposés par Kiev.
Les forces armées russes observent strictement le cessez-le-feu sur toutes les routes, malgré le fait que cela ralentit le rythme de la conduite de l’opération militaire spéciale. Mais cela est
fait uniquement dans l’intérêt de sauver des civils.
Et du côté ukrainien, les bombardements systématiques des convois humanitaires et les tentatives de rejeter la responsabilité de leurs propres actes inhumains sur des unités de troupes russes se
poursuivent. Ainsi, cette seule semaine, 17 attaques contre des civils voyageant le long des couloirs humanitaires ont été enregistrées, dont le bombardement cynique d’un convoi de réfugiés de
Marioupol.
Face à l’opposition farouche des autorités officielles ukrainiennes, depuis le début de l’opération militaire spéciale, 419 736 personnes, dont 88 373 enfants, ont été évacuées vers la Russie
depuis des zones dangereuses d’Ukraine, des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. 49 362 unités de transport personnel à moteur ont traversé la frontière d’État de la Fédération de
Russie.
Sans aucune participation de la partie ukrainienne, neuf mille citoyens étrangers qui ont demandé de l’aide ont été assistés pour l’évacuation.
La Russie continue de travailler à la préparation, à l’acheminement et à la distribution de l’aide humanitaire à la population civile des territoires libérés.
Au total, 5 043 tonnes de produits de première nécessité, des colis alimentaires, notamment des aliments pour bébés, des médicaments vitaux et des produits d’hygiène ont été livrés. 617 actions
humanitaires ont été menées dans les républiques populaires de Donetsk et Lougansk, ainsi que dans les régions de Kiev, Tchernigov, Soumy, Kharkov, Zaporozhye, Kherson et Nikolaev.
Tous les prisonniers ukrainiens en Fédération de Russie sont traités conformément aux normes du droit international humanitaire. Ils sont maintenus dans des conditions décentes, reçoivent trois
repas par jour, des soins médicaux qualifiés et opportuns leur sont prodigués. Ils ne sont pas soumis à la violence ou à la pression psychologique. Chacun a la possibilité de contacter ses
proches.
Une interaction avec le Comité international de la Croix-Rouge sur ces questions est organisée.
Dans le même temps, les autorités ukrainiennes, dans le contexte général de l’anarchie qui règne partout en Ukraine, violent grossièrement les normes humanitaires élémentaires, sans parler des
exigences des conventions de Genève,
Concernant le traitement des prisonniers de guerre.
Malgré cela, ou très probablement contrairement à ce que font les autorités de Kiev, la partie russe continuera à traiter les prisonniers de guerre ukrainiens avec humanité et respect.
Consciente de la nature de toutes les difficultés existantes, ainsi que de l’essence, des origines et du caractère des provocations menées par le régime de Kiev, compte tenu de la passivité des
organisations internationales, la Fédération de Russie continuera d’ouvrir et de maintenir des couloirs humanitaires chaque jour et informer la partie ukrainienne et toute la communauté
internationale.
Le ministre de la Défense de la Fédération de Russie, général d’armée, Sergueï Choïgou, rend compte régulièrement aux dirigeants du pays de la mise en œuvre de l’opération militaire spéciale et
des efforts déployés par les Forces armées de la Fédération de Russie pour fournir une aide humanitaire et la sécurité à les territoires libérés.
***
Discours du porte-parole du ministère russe de la Défense, le général de division Igor Konashenkov.
Le 24 février 2022, les forces armées russes ont lancé une opération militaire spéciale en Ukraine.
Je tiens à souligner que l’opération militaire spéciale se poursuit strictement selon le plan approuvé.
La priorité absolue des actions des forces armées russes pendant l’opération est d’éviter au maximum les victimes civiles.
Les armes de haute précision détruisent de manière sélective et précise l’infrastructure militaire, l’équipement et les armes de l’Ukraine, les dépôts de munitions et les biens matériels des
troupes.
Dès les premiers jours de l’opération, lors de la planification de toute action, une attention particulière a été accordée à la sauvegarde des infrastructures civiles et des civils en Ukraine.
Avant de passer aux résultats actuels de l’opération, je veux vous montrer une fois de plus les originaux des télégrammes chiffrés secrets de la 4e brigade de la Garde nationale d’Ukraine
capturés par des militaires russes.
Le document est adressé aux chefs des administrations territoriales du nord de Kiev, du sud d’Odessa et de l’ouest de la Garde nationale d’Ukraine.
L’ordre détaille un plan de préparation de l’un des groupes de frappe pour des actions offensives dans la zone de la soi-disant « opération de forces conjointes » dans le Donbass.
Je tiens particulièrement à attirer votre attention sur le fait que toutes les mesures de coordination de combat des nationalistes devaient être achevées pour le 28 février, afin de commencer à
effectuer des missions de combat dans le cadre de « l’opération de forces conjointes » ukrainienne dans le Donbass en mars 2022.
Depuis février 2022, les troupes ukrainiennes multiplient les attaques d’artillerie sur le Donbass avec des armes d’artillerie de gros calibre interdites [par les Accords de Minsk].
Sur fond de fausses déclarations sur le désir de paix, Kiev a entamé des préparatifs d’artillerie à grande échelle pour l’offensive d’un groupe de troupes de choc amené à l’est de l’Ukraine avec
le soutien de systèmes d’aviation et de missiles.
L’opération militaire spéciale lancée par les forces armées russes le 24 février a déjoué une offensive à grande échelle des groupes de choc des troupes ukrainiennes contre les Républiques
populaires de Lougansk et de Donetsk, qui ne sont pas contrôlées par Kiev. Cela a permis de sauver des dizaines, voire des centaines de milliers de civils du Donbass, sur lesquels le régime de
Kiev tire méthodiquement avec de l’artillerie de gros calibre et des roquettes depuis 8 ans, chassant les personnes âgées, les femmes et les enfants dans les caves.
Je tiens à souligner que les militaires russes qui participent à l’opération accomplissent leur devoir militaire avec courage et altruisme.
À l’heure actuelle, plus de 3 500 militaires des forces armées ont reçu de hautes distinctions d’État pour leur héroïsme dans l’exécution de tâches de combat lors de l’opération militaire
spéciale.
Les Forces armées de la Fédération de Russie continueront l’opération militaire spéciale jusqu’à ce que toutes les tâches soient menées à bien.
À la fin de l’exposé d’aujourd’hui, je note que le ministère de la Défense de la Fédération de Russie continuera de fournir régulièrement et par tous les canaux disponibles des informations
véridiques au public sur les progrès et les résultats de l’opération militaire spéciale en cours en Ukraine.
Nous pouvons voir que malgré le « rideau de fer » du boycott de l’information par les pays occidentaux envers la Fédération de Russie, la vérité sur ce qui se passe en Ukraine surmonte avec
succès ces obstacles artificiels. Parce que la vérité est le pouvoir.
Scott Ritter : J’analyse en tant
que militaire. J’ai passé de nombreuses années au début de ma carrière à apprendre des tactiques pour enfermer et détruire les forces soviétiques grâce à des manœuvres de tir. Je connais ces
gars. Je les ai étudiés pendant 35 ans, leur doctrine et leur équipement, leurs tactiques d’opération.
Ce que nous voyons [en Ukraine] est
une stratégie multi-vecteur classique. Son objectif est de lier les forces ennemies, de les maintenir en place, de détruire les postes de commandement, de les encercler et de capturer des objets
stratégiquement importants. Contourner les zones fortifiées où la bataille serait trop intense. Il n’est pas facile de ne pas laisser prendre l’initiative.
La vitesse d’avance des troupes russes est
supérieure à la vitesse des troupes allemandes lors de l’opération Blitzkrieg pendant la Seconde Guerre Mondiale. C’est l’avance de troupes la plus rapide de l’histoire.
Surtout, considérant que l’armée ukrainienne était composée de 260 000 hommes, entraînés et équipés selon les normes de l’OTAN, avec un système de commandement
étroitement lié, efficacement géré par des officiers. Il convient également d’envisager le soutien de 200 à 300 000 réservistes, unités auxiliaires et services. Et donc les Russes ont commencé avec 190-200
000 soldats pour faire face à une force de 600 000 soldats.
Habituellement, au début d’une campagne, vous aurez un avantage de trois contre un côté offensif. Les Russes ont lancé l’opération avec un avantage d’un contre
trois, ou un contre quatre du côté ukrainien. Mais néanmoins, les pertes de la dernière semaine s’affichent 1 à 6 en faveur des Russes. Habituellement, dans les affrontements modernes de la
Seconde Guerre mondiale, les batailles d’annihilation à grande échelle, par exemple, les Allemands dans les batailles avec les Américains, étant donné que les Américains ont gagné, pour chaque
Américain tué, il y avait 3 à 4 Allemands. Ce ratio a permis aux Américains de gagner des batailles et d’avancer. Le rapport entre les Russes et les Ukrainiens
de 1 à 6 est une défaite écrasante pour la partie ukrainienne.
L’une des raisons qui entravent l’avancée des
Russes est que la partie russe a annoncé son intention d’éviter des pertes parmi l’armée ukrainienne.
Pour moi, comme pour tout le monde, ce fut une surprise absolue qu’ils aient commencé l’opération avec une main attachée dans le dos. La progression est très calme
et très précise. Les Russes ont tenté de négocier avec tous ceux qui occupaient des positions fortifiées dans le but de minimiser les pertes civiles et la destruction des installations urbaines.
Les Russes ont manifesté leur refus de tuer des soldats ukrainiens dans leurs casernes. Au lieu de cela, ils ont souvent annoncé « nous préférons que vous restiez dans votre caserne
et renonciez à résister parce que nos revendications ne sont pas contre vous, nous chassons de plus gros poissons ».
Malheureusement pour les Russes, les Ukrainiens ont décidé de se battre, et ils se battent très honorablement. Je ne peux pas sous-estimer le courage et la
résilience de l’armée ukrainienne. Ils sont confrontés à une armée russe bien entraînée et bien équipée, qui dispose d’avantages tactiques et opérationnels. Et les Ukrainiens démontent des
affrontements tout à fait dignes. Mais ils perdent, perdent sans espoir. Et je pense que plus tôt, même plus tôt que tard, nous verrons une reddition totale. Lorsqu’ils sont à court de munitions,
ils manquent de nourriture, ils manquent d’eau potable et de carburant, et ils seront confrontés à un choix : une résistance inutile ou la mort.
Lee Camp : Il y a beaucoup
de discussions dans la propagande américaine, je peux citer votre citation sur Twitter comme exemple – « pratiquement tout ce qui est dit sur les chaînes occidentales sur les actions des
Russes en Syrie n’est pas vrai ». À votre avis, que pensez-vous des troupes russes des pertes civiles ?
Scott Ritter : Les troupes
russes se sont délibérément privées d’un énorme avantage de la doctrine militaire moderne – un avantage décisif en matière de puissance de feu. Je dirais même supériorité absolue. La stratégie
russe habituelle consiste à localiser la cible et à brûler l’emplacement avec des tirs nourris d’artillerie à lance-roquettes multiples, de mortiers, puis à faire avancer les forces au sol
jusqu’à ce qu’une nouvelle cible soit localisée et que la procédure soit répétée. La tactique est extrêmement efficace et extrêmement brutale. Appliquée à une formation ennemie située dans une
zone urbaine ou dans une banlieue densément peuplée, elle entraînerait la mort de dizaines de milliers de civils.
Les Russes ont abandonné cette tactique. Ils ne l’ont pas utilisé nulle part [en Ukraine]. Mais la
guerre est une science inexacte, je vous le dis en tant que personne qui connaît cela de première main. Ils sont guidés par des informations des opérations de reconnaissance sur les capacités de
l’ennemi et ses emplacements. Donc ils ont une cible, ils choisissent les armes les plus adaptées pour l’éliminer. Et tout à coup, il s’avère que les renseignements étaient erronés. Et dans tous
les cas, lorsque des combats ont lieu dans des zones habitées, ce sont les gens qui paient le prix le plus élevé. Et cela se passe en ce moment.
Mais prétendre que les Russes ciblent
délibérément la population civile est une déformation absolue de la réalité. Les Russes sont très, très prudents dans l’utilisation des armes. Lorsqu’ils utilisent des armes
lourdes, par exemple à Kharkov, ils ont utilisé plusieurs systèmes de lance-roquettes lors de batailles dans des bâtiments privés. Mais ce que les médias ne vous diront pas, c’est que les Russes
ont envoyé un groupe de reconnaissance dans cette zone avant cela. Elle a été prise en embuscade et détruite par l’armée ukrainienne, qui s’était retranchée dans la région. Un tel résultat d’une
opération de reconnaissance transforme automatiquement la zone en une cible de combat légitime. Je suis désolé, mais ce sont les règles de la guerre. Si vous avez pris la décision de vous
défendre dans des zones résidentielles, vous ne pouvez pas, ce n’est plus un crime de guerre si les Russes frappent ces zones.
Je pense que les Russes échouent sur un aspect, et c’est en termes de propagande. Je ne dis pas que j’aimerais que les Russes mentent. Mais je voudrais qu’ils
défendent mieux leur point de vue dans cette confrontation. En face ils n’ont pas seulement la propagande du gouvernement ukrainien. Il faut tenir compte du fait que la CIA coopère uniquement
avec le ministère ukrainien de l’Information. Et la CIA est responsable de ce qu’on appelle une « opération d’information ». C’est une opération secrète d’action politique, utilisée
avec la permission du président des États-Unis. Et la raison pour laquelle la CIA doit obtenir l’approbation présidentielle est que la CIA n’a généralement pas le droit de manipuler des
informations qui auraient un impact sur le public américain. Ils peuvent mentir, ils le font avec beaucoup de succès. Mais il leur est interdit de mentir si cela affecte le point de vue des
Américains.
Or c’est exactement ce qu’ils font maintenant. Ils diffusent de la désinformation. Ou, disons-le de cette façon, ils ont effectué une opération d’information bien
calculée afin d’obtenir des résultats politiques intérieurs en Russie. Le but en fait est le renversement du régime,
ils veulent que Poutine soit renversé. Par conséquent, ils créent un mécontentement interne en Russie, et ils dirigent ce mécontentement avec des sanctions et des mécanismes
politiques. Tout doit fonctionner ensemble. Les sanctions ne fonctionnent pas toutes seules. Les sanctions, visent une certaine classe de citoyens à Moscou, et en fermant à cette classe l’accès
aux bénéfices de la coopération avec l’Occident, vous violez leur mode de vie. Les États-Unis veulent que cette classe devienne incontrôlable et renverse leur Saddam. Il s’agit d’une
opération de changement de régime.
Et la propagande en Ukraine ne se limite pas à exagérer les victoires ukrainiennes, comme le font normalement les militaires, ou à minimiser les succès russes.
C’est la manipulation de l’information en Russie et en Europe. Souvenons-nous de l’OTAN – c’est une organisation incapable qui a sauté d’Afghanistan en disgrâce. Comment allez-vous les confronter
à ce qui se passe actuellement ? Comment les arriver à aller à l’encontre de ce dont les Russes sont capables ? Nous devons lancer une opération d’information destinée à remodeler l’opinion
publique en Europe. Le public américain tombe également sous l’influence de la propagande. Vous ne pouvez pas faire en sorte que la CIA pousse un mensonge ici et à la maison sur CNN en disant :
« oui, tout est un mensonge ». Vous n’êtes pas obligé de faire ces déclarations, vous ne devez pas reporter que la vérité. Ils ont laissé les mensonges prendre vie. Cela nécessite
l’approbation du gouvernement. Ainsi, le président des États-Unis est impliqué dans une opération qui escroque le public américain et les gens devraient en prendre note.
Scott Ritter est un ancien
officier du renseignement du Corps des Marines des États-Unis. Dans sa carrière militaire de plus de 20 ans, il a servi en Union Soviétique pour mettre en œuvre des accords de contrôle des
armements, dans l’état-major du général américain Norman Schwarzkopf pendant la guerre du Golfe et plus tard comme inspecteur en chef des armes à l’ONU en Irak de 1991 à 1998. Il est considéré
aujourd’hui comme un expert en stratégie militaire et collabore avec plusieurs revues et sites d’information.
Les grands médias américains et les partisans de la ligne dure de la politique étrangère veulent créer un nouvel Afghanistan au milieu de l’Europe en inondant
l’Ukraine d’armes. L’industrie de l’armement est très satisfaite.
Suite à des demandes urgentes d’armes du gouvernement ukrainien, au moins 32 pays ont annoncé leur intention d’expédier des milliards de dollars d’armes en Ukraine
pour les utiliser contre les forces russes en Ukraine. Des preuves photographiques montrent que ces armes se sont déjà retrouvées entre les mains de paramilitaires néonazis – des unités qui
ont déjà reçu une formation et arment des États-Unis et leurs alliés de l’OTAN.
Soulignant la nature négligente des livraisons d’armes sans précédent, l’ancien pays neutre qu’est la Norvège a averti que son gouvernement ne peut pas
« garantir que les armes [qu’il envoie à l’Ukraine] ne tomberont pas entre de mauvaises mains ».
Alors que les médias d’entreprise et les forums Reddit diffusent une vision en rose des performances de l’armée ukrainienne, quelque 20 000 combattants étrangers de
52 pays se sont inscrits pour rejoindre la nouvelle «Légion internationale de défense territoriale de l’Ukraine». Beaucoup fuient maintenant à travers la frontière polonaise, remplis de peur
face aux lourdes pertes.
Tout cela s’appuie sur 3,8 milliards de dollars d’aide militaire des États-Unis à l’Ukraine, la formation de 55 000 soldats ukrainiens par le Canada et le
Royaume-Uni et un programme de longue date de la CIA visant à cultiver une insurrection anti-russe.
Alors que les responsables occidentaux réclament une guerre longue et sanglante contre la Russie tout en évitant les efforts
de négociation, des voix anti-guerre progressistes au Congrès comme le représentant Ro Khanna, qui s’est autrefois élevé contre le
parrainage américain du néonazisme en Ukraine, encouragent maintenant des transferts à Kiev d’armes massives
..
Lors de son discours au Congrès largement diffusé et soigneusement scénarisé le 16 mars, le président ukrainien Vlodymyr Zelensky a remercié les États-Unis pour
leur « soutien écrasant » en termes « d’armes et de munitions, pour l’entraînement, pour les finances ».
Il a ensuite imploré le Congrès d’une zone d’exclusion aérienne, ce que même les hauts responsables de la Maison Blanche ont reconnu comme un appel à une guerre
conventionnelle contre la Russie.
Alors qu’une zone d’exclusion aérienne n’est pas envisagée pour le moment, les dirigeants de l’OTAN espèrent une guerre d’usure prolongée, quelles que soient
les conséquences. Et les marchands d’armes s’en donnent à cœur joie, les actions des principaux sous-traitants de la défense Lockheed Martin et Northrup Grumman
ayant bondi de 20 % au
cours de la première semaine du conflit.
Comme l’a dit l’ancien conseiller spécial du secrétaire à la Défense, le colonel Douglas Macgregor ,
à The Grayzone , « il semble de plus en plus que les Ukrainiens sont presque accessoires à l’opération dans le sens où ils sont là pour s’empaler sur l’armée russe et mourir en
grand ». chiffres, parce que le véritable objectif de tout cela est la destruction de l’État russe et de Vladimir Poutine.
Amorcer le public pour une guerre sans fin,
faire pression pour une insurrection
David Ignatius, chroniqueur du Washington Post et porte-parole fiable de l’appareil de renseignement américain, a
noté que même avant l’invasion russe de l’Ukraine, « les États-Unis et les alliés de l’OTAN [étaient] prêts à fournir des armes et à s’entraîner pour une longue bataille de
résistance. ”
En mars dernier, le président du Council on Foreign Relations, Richard Haas , a
déclaré : « Je pense que ce que vous entendez de nous tous – et c’est un véritable changement de mentalité – nous parlons d’une guerre potentiellement longue… Pensez à cela moins comme
une guerre classique. . L’Afghanistan a duré [pendant] deux décennies… cela pourrait être une autre lutte gelée, et elle pourrait croître et décroître, mais cela pourrait faire partie de la
nouvelle normalité.
L’option afghane a été préconisée pour l’Ukraine par certaines des personnalités les plus en vue de l’establishment de la politique étrangère américaine, et en
particulier celles du côté démocrate de l’allée.
« Cela ne s’est pas bien terminé pour les Russes… mais le fait est qu’une insurrection très motivée, puis financée et armée a essentiellement chassé les Russes
d’Afghanistan. Je pense que c’est le modèle vers lequel les gens se tournent maintenant », a déclaré l’ancienne
secrétaire d’État Hillary Clinton lors d’une interview le 28 février avec MSNBC.
Clinton est devenu nostalgique de la campagne pour armer et former les moudjahidines afghans dans le but d’entraîner
l’Union Soviétique dans un « bourbier vietnamien ». Si le gouvernement occidental peut « maintenir l’approvisionnement des Ukrainiens, à la fois de leurs militaires et de leurs soldats
volontaires citoyens, cela peut continuer à contrecarrer la Russie », a-t-elle ajouté .
Ensuite, Clinton a évoqué la sale guerre en Syrie, où le programme Timber
Sycamore de la CIA a acheminé des armes vers les soi-disant « rebelles modérés » de l’Armée syrienne libre, créant ce que l’analyste américain Sam Heller a appelé «
des fermes d’armes pour de plus grands groupes islamistes et djihadistes ». factions, y compris la filiale syrienne d’Al-Qaïda.
« Il a fallu des années pour finalement vaincre la Syrie en termes d’insurrections, des forces démocratiques ainsi que d’autres qui ont combattu les Russes,
les Syriens et les Iraniens », a déclaré Clinton.
En tant que voix non plus officielle de l’establishment démocrate de la politique étrangère, Hillary Clinton peut parler avec plus de franchise que l’actuel
secrétaire d’État américain, Antony Blinken, des objectifs de la clique interventionniste libérale à laquelle ils appartiennent tous les deux.
Lorsque Hillary Clinton a refait surface sur MSNBC le 8 mars pour une interview de
Mika Brezinski de MSNBC – fille de Zbigniew, l’architecte du programme d’armement des moudjahidines afghans – Clinton a été plus explicite qu’auparavant sur son désir de l’option afghane.
« Des armes défensives mortelles font leur chemin en Ukraine. Ils ont besoin de plus. Je veux les voir obtenir
plus. J’ai insisté publiquement et en privé pour qu’ils obtiennent plus », a déclaré l’ancien
secrétaire d’État . « Il y a un effort concerté des gouvernements, en particulier des gouvernements de l’OTAN, à la fois pour fournir des armes et de
l’aide. »
« Cela ne va pas se terminer rapidement », a conclu Clinton, « ça va s’éterniser. »
Lors d’une conférence de presse conjointe avec la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss, Blinken a insisté
sur le fait que si le président russe Vladimir Poutine essayait de «faire respecter un tel régime fantoche en gardant les forces russes en Ukraine, ce serait un gâchis long, sanglant et
interminable à travers lequel la Russie continuera à souffrir cruellement.
Dans une apparition médiatique après l’autre, le secrétaire d’État a fait allusion à la possibilité d’une guerre éternelle en Ukraine. « Je pense que nous
devons être préparés, malheureusement, tragiquement, pour que cela continue pendant un certain temps », a-t-il déclaré
à Face The Nation.
Biden a également fait allusion aux efforts visant à attiser une insurrection à long terme dans le pays, promettant que
la Russie « paiera un prix élevé et continu sur le long terme », même si « cela prendra du temps ».
Contrairement aux guerres par procuration en Syrie et en Afghanistan, où des combattants étrangers djihadistes soutenus par l’Occident ont entrepris leur croisade
dans l’espoir d’établir un califat islamique médiéval, les champions de la « guerre sainte » en Ukraine considèrent l’histoire plus récente du nazisme comme leur appel aux armes.
Des mois avant que la Russie ne lance son opération à l’intérieur de l’Ukraine, la CIA a lancé un programme de formation de combattants ukrainiens pour une
insurrection. Entre-temps, des armes fournies par des alliés de l’OTAN ont été placées entre les mains du bataillon Azov, une ancienne organisation paramilitaire néonazie incorporée dans la
garde nationale ukrainienne.
Des officiers militaires américains et canadiens rencontrent les commandants du bataillon Azov en Ukraine en novembre 2017
L’OTAN et la CIA façonnent une force de combat
avec des auxiliaires fascistes
Les gouvernements du Canada, des États-Unis et du Royaume-Uni ont présidé à un vaste programme de formation et d’équipement des soldats ukrainiens en vue d’une
guerre à grande échelle contre la Russie. Les stagiaires ont inclus des commandants supérieurs du bataillon Azov.
Le ministère de la Défense nationale du Canada a noté ce 26 janvier que les Forces armées canadiennes ont formé «
près de 33 000 militaires et membres du personnel de sécurité ukrainiens dans une gamme de compétences militaires tactiques et avancées ».
« Le Canada joue un rôle de premier plan dans notre réponse », a
déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, lors de la Conférence d’Ottawa sur la sécurité et la défense le 9 mars, « notamment en entraînant des dizaines de milliers de
soldats ukrainiens – dont beaucoup sont en première ligne. aujourd’hui. »
Le Royaume-Uni, via l’opération Orbital, a formé 22 000 combattants ukrainiens et envoyé plus
de formateurs dans le pays début mars.
Les États-Unis ont également formé ouvertement des forces ukrainiennes, y compris des membres du bataillon néonazi Azov, comme le Sgt. Ivan Kharkiv, qui
a évoqué avec
émotion « l’expérience de son bataillon avec les entraîneurs américains et les volontaires américains, mentionnant même les ingénieurs et les médecins volontaires américains qui les
assistent encore actuellement ».
« Notre contrôle vérifie les violations des droits de l’homme, pas l’idéologie », a déclaré un représentant de l’ambassade américaine en Ukraine au Daily
Beast. « Les bataillons en question ont été intégrés dans la Garde nationale ukrainienne, et donc l’idée est qu’ils seraient éligibles à la formation. »
Comme
l’a rapporté The Grayzone , une photo publiée sur le site Internet du bataillon Azov en novembre 2017 montre un officier militaire américain rencontrant un officier du bataillon
néo-nazi. Un an avant l’échange, l’ambassade des États-Unis à Kiev a aidé à coordonner le transfert de lance-roquettes à l’armée ukrainienne en 2016, dont une partie a été immédiatement
envoyée à Azov.
« Une équipe d’inspection militaire américaine a visité le bataillon Azov sur les lignes de front de la guerre civile ukrainienne pour discuter de la
logistique et de l’approfondissement de la coopération », a écrit Max Blumenthal de The Grayzone en 2018. « Les images de la rencontre ont montré des officiers de l’armée américaine
examinant des cartes avec leur ukrainien homologues, bavardant et ignorant les écussons Wolfangel d’inspiration nazie arborant leurs manches.
Pendant ce temps, un ordre néo-nazi moins connu d’officiers militaires ukrainiens appelé Centuria s’est vanté que ses membres ont « participé à des exercices militaires avec la France, le Royaume-Uni, le Canada, les États-Unis, l’Allemagne et la Pologne », selon
une étude publiée par
l’Institut d’études européennes, russes et eurasiennes de l’Université George Washington.
Selon l’étude, le gouvernement ukrainien et les armées occidentales, y compris les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Allemagne, ne sélectionnent pas les
stagiaires ukrainiens pour l’extrémisme.
Un personnage lié à l’organisation Centuria a posé depuis le centre de formation américano-canadien dans l’ouest de l’Ukraine avec deux militaires américains noirs,
se géolocalisant en « Zimbabwe » et écrivant « 14/88 » – code néo-nazi pour « Heil Hitler » et une référence au slogan suprématiste
blanc « 14 mots » .
Alors que les États-Unis et d’autres armées ont ouvertement entraîné les forces ukrainiennes, le soutien de la CIA était secret jusqu’à un rapport du
13 janvier de Yahoo News basé sur les révélations de six anciens responsables de la CIA .
Dorfman a révélé que des combattants étaient transportés par avion dans une « installation non divulguée dans le sud des États-Unis » pour suivre une
formation par la CIA. Le programme a également inclus des membres de la CIA « se rendant au front dans l’est de l’Ukraine pour conseiller leurs homologues là-bas ».
Selon le rapport de Yahoo News, la CIA a formé des combattants au cours de plusieurs semaines aux «techniques de camouflage, à la navigation terrestre, aux
tactiques telles que« couvrir et se déplacer », au renseignement et à d’autres domaines».
Un ancien responsable de la CIA qui s’est entretenu avec le média a déclaré que « les États-Unis forment une insurrection » pour « tuer des
Russes ».
Un ancien cadre de l’agence a déclaré au média que le programme avait aidé à former des combattants ukrainiens dans des « nœuds critiques potentiels sur
lesquels les Russes pourraient se concentrer » en cas d’invasion russe.
Ces « nœuds critiques » font probablement référence à des villes de première ligne comme Marioupol et Kharkiv où le bataillon Azov
maintient sa plus forte présence.
« Si les Russes envahissent, ces [combattants formés par la CIA] seront votre milice, vos chefs insurgés », a déclaré un ancien haut responsable du
renseignement. « Nous entraînons ces gars-là maintenant depuis huit ans. Ce sont vraiment de bons combattants. C’est là que le programme de l’agence pourrait avoir un impact
sérieux.
« Tout ce qui nous est arrivé en Afghanistan … ils peuvent s’attendre à voir ça à la pelle avec ces gars-là », a déclaré un ancien responsable de la CIA
au point de vente.
Les combattants étrangers affluent en Ukraine,
se retirent en pleine panique
Il n’y a pas que les soldats ukrainiens qui combattent la Russie. Depuis
l’ appel de Zelensky pour les combattants étrangers fin février, des milliers de personnes se seraient inscrites pour être expédiées à la guerre avec la Russie.
« Chaque ami de l’Ukraine qui veut se joindre à l’Ukraine pour défendre le pays, s’il vous plaît, venez, nous vous donnerons des armes », a plaidé
Zelensky.
Moins d’une semaine plus tard, le 3 mars, Zelensky a
déclaré que «l’Ukraine accueille déjà des volontaires étrangers. (Les) 16 000 premiers sont déjà en route.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuelba ,
a déclaré que 20 000 personnes de 52 pays se sont portées volontaires pour combattre le 6 mars.
Pour aider cette campagne, l’Ukraine a créé un nouveau bataillon appelé la « Légion internationale de défense territoriale de l’Ukraine »
et mis en place un site Web appelé « Combattre pour l’Ukraine » pour attirer des soldats étrangers, répertoriant des contacts dans 68 pays pour que les combattants
potentiels puissent les contacter. . Un bouton en bas à droite de la page d’accueil invite les visiteurs à « faire un don à l’armée ukrainienne », promettant que « tous les
bénéfices reçus iront directement au soutien de la défense de première ligne de l’Ukraine ».
Des combattants étrangers sont traités dans
la ville de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, où un volontaire finlandais a affirmé qu’il « voulait juste tuer des Russes ».
Les vétérans des pays occidentaux lassés des banalités de la vie civile affluent. Comme l’a dit un ancien vétéran canadien présenté comme « l’un des tireurs
d’élite les plus meurtriers au monde » , « il y a une semaine, je programmais encore des trucs. Maintenant, j’attrape des missiles antichars dans un entrepôt pour tuer des gens.
Selon un recruteur ukrainien à Londres, 6 000 personnes du Royaume-Uni, dont environ la moitié sont des vétérans, se sont inscrites pour
aller se battre. De l’autre côté de l’étang, un représentant de l’ambassade d’Ukraine à Washington a
déclaré à Voice of America financé par le gouvernement américain qu’environ 3 000 personnes aux États-Unis avaient « répondu » à l’appel de Zelensky pour les combattants
étrangers.
L’appel aux armes de Zelensky s’est même étendu à l’Amérique latine. En Colombie, la capitale mondiale des escadrons de la mort, où des centaines de dirigeants
de mouvements sociaux ont été tués par des paramilitaires au cours des deux dernières années, 50 anciens soldats auraient entamé
le processus d’adhésion à la Légion de défense territoriale ukrainienne. La
Colombie est un partenaire officiel de l’OTAN .
Alors que de nombreux anciens combattants ont afflué vers l’Ukraine pour échapper à l’ennui post-service, ils se retrouvent maintenant confrontés à une maladie
mentale bien plus existentielle : la peur face à la domination aérienne totale de l’ennemi pour la première fois de leur carrière militaire.
Le 13 mars, la Russie a bombardé une base abritant la légion étrangère avec 30 missiles de croisière, tuant 35 combattants volontaires étrangers selon des sources
occidentales et 180 selon le ministère russe de la Défense.
La base, connue sous le nom de Centre international de maintien de la paix et de la sécurité, a accueilli à la fois l’opération UNIFIER du Canada
et le groupe d’entraînement multinational interarmées dirigé par les États-Unis. Il a déjà été décrit comme
le « centre principal de formation des troupes ukrainiennes, un processus dans lequel les États-Unis, le Canada et d’autres jouent un rôle de premier plan ».
« Jusqu’à 180 mercenaires étrangers et une grande quantité d’armes étrangères ont été détruits », selon le
porte-parole de la défense russe Igor Konashenkov.
« Des Américains, des Britanniques, des tonnes de morts britanniques. Ils ne disent rien, ils comptent nos morts comme leurs morts », a déclaré un volontaire
américain Henry Hoeft dans une vidéo mise
en ligne. « Ils essaient de nous envoyer à Kiev sans putain d’armes, sans équipement, sans plaques. Les gens qui ont la chance d’obtenir des armes n’obtiennent que des magazines avec 10
putains de cartouches.
Hoeft, qui a fui le pays, a déclaré que lorsqu’ils ont refusé d’être expédiés à Kiev, ils ont été menacés : soit partir, soit se faire tirer dessus.
« Les gens doivent arrêter de venir ici. C’est un piège et ils ne vous laissent pas partir »,
a-t-il dit.
Sur Reddit, une plate-forme de médias sociaux privilégiée par
de nombreux combattants étrangers, un volontaire américain a décrit une expérience déchirante alors qu’il attendait d’
être ramené
à la frontière polonaise.
« Le terme chair à canon est ce qui sortait de la bouche de beaucoup de volontaires », a
écrit un volontaire étranger apparent, « la réalité d’être essentiellement des corps devant les Russes qui avancent ».
« J’avais déjà été mortier et je pensais que c’était assez noueux … mais être absolument sans défense et à découvert avec trois avions qui vous chiaient dessus
avec une ordonnance aussi lourde était un tout nouveau niveau d’impuissance », a déclaré le Redditor.
Dans un autre incident, Jason Haigh, un volontaire du Royaume-Uni qui a servi dans deux tournées en Irak, a fui l’Ukraine après environ un mois, déclarant au Sun que « l’Irak et l’Afghanistan étaient totalement différents. Les Russes sont une armée moderne
conventionnelle.
Pendant ce temps, le vétéran canadien présenté par les tabloïds britanniques comme l’un des « tireurs d’élite les plus meurtriers au monde » a été tué lors de sa
première journée sur le terrain.
Dons de décès
Moins d’une semaine après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les États-Unis et l’OTAN ont envoyé 17
000 armes antichars dans le pays. Un énorme 70% des 350 millions de dollars d’aide létale approuvés par l’administration Biden le 26 février ont été livrés en seulement cinq jours.
Le Wall Street Journal a décrit la
réponse comme « l’un des transferts d’armes les plus importants et les plus rapides de l’histoire » et « une opération d’approvisionnement avec peu de parallèles
historiques ».
Alors, qui reçoit ces armes et qu’en fera-t-il si le conflit se poursuit indéfiniment ? Cette question n’est clairement pas dans l’esprit des responsables de l’OTAN avides d’escalade.
Pour célébrer la Journée internationale de la femme le 8 mars, le compte Twitter vérifié de l’OTAN a célébré les
«femmes remarquables d’Ukraine» dans un tweet maintenant supprimé avec une photo d’une femme vêtue de la tête aux pieds en tenue militaire avec un patch du Le symbole nazi du « soleil
noir » est affiché bien en évidence sur son uniforme.
Le même jour, des photographies sont
apparues montrant le bataillon néo-nazi Azov recevant une cargaison d’instructeurs occidentaux et de lance-grenades NLAW des « pays de l’OTAN ». Le Corps national, l’aile politique
du bataillon Azov, a également publié des photos d’ANLA reçues par ses membres, expliquant qu’ils les « maîtrisaient ». « Nous enverrons Rusny en enfer », ont-ils déclaré .
Des membres du secteur droit ultra-nationaliste sont également apparus sur le terrain avec des lanceurs NLAW fabriqués au Royaume-Uni, comme indiqué
ci-dessous.
Le secrétaire britannique à la Défense, Ben Wallace ,
a déclaré à la Chambre des communes le 9 mars qu’« à ce jour, nous avons livré 3 615 NLAW [aux forces ukrainiennes] et continuons d’en livrer davantage. Nous allons bientôt
commencer la livraison d’un petit lot de missiles antichars Javelin également.
Le Luxembourg, pays de l’OTAN, a également livré 100 systèmes NLAW à l’armée ukrainienne ces dernières semaines.
Fin février, l’Union Européenne a ouvert les
vannes des expéditions d’armes vers l’Ukraine, approuvant un financement par le biais de la bien nommée « Facilité européenne pour la paix » pour rembourser les pays
qui envoient des armes au pays à hauteur de 500 millions de dollars américains. 55 millions de dollars supplémentaires sont réservés à l’aide militaire non létale.
Au moins 32 pays, dont beaucoup appartiennent à l’OTAN et à l’Union Européenne, sont impliqués dans l’inondation de l’Ukraine avec une aide militaire létale et non
létale.
En février dernier, le département d’État a annoncé une
aide militaire supplémentaire de 350 millions de dollars à l’Ukraine, portant « l’aide totale à la sécurité que les États-Unis ont engagée envers l’Ukraine au cours de l’année écoulée à plus
d’un milliard de dollars ».
200 millions de dollars supplémentaires ont été envoyés début mars, et à la suite de l’appel de Zelensky le 16 mars au Congrès pour plus d’armes,
Biden serait sur
le point de distribuer 800 dollars supplémentaires d’aide militaire, dont 800
systèmes anti-aériens Stinger, 9 000 systèmes antichars, 5 000 fusils, 1 000 pistolets, 400 mitrailleuses, 400 fusils de chasse, 400 lance-grenades, 20 millions de cartouches, 100 drones
tactiques, 25 000 ensembles de gilets pare-balles et 25 000 casques. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg.
Ces chiffres s’ajoutent aux 2,5
milliards de dollars d’aide militaire fournis par les États-Unis entre 2014 et l’été 2021, portant le total à 3,8 milliards de dollars.
« Sur le territoire de l’Otan, nous
devrions être le Pakistan »
Pressée par un journaliste de savoir si les États-Unis poussaient l’Ukraine à « se suicider » en l’armant contre une force militaire beaucoup plus avancée
dont la victoire finale est inévitable, la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Jen Psaki, a refusé de repousser l’argument selon lequel la défaite de Kiev n’est que une question de
temps.
« Nous avons fourni une assistance militaire, une assistance humanitaire, aux Ukrainiens, leur permettant de riposter bien plus longtemps que prévu par les
dirigeants russes », a répondu Psaki
.
Prenant la tête de la campagne internationale pour armer l’Ukraine, les États-Unis et le Royaume-Uni auraient mis
en place un soi-disant « Centre international de coordination des donateurs ». Les cargaisons sont stockées en Pologne, un allié de l’OTAN qui partage une frontière avec
l’Ukraine.
Douglas Lute, ancien ambassadeur des États-Unis auprès de l’OTAN et lieutenant-général à la retraite de l’armée américaine, a fait allusion aux parallèles entre
l’opération Cyclone, qui a vu la CIA et les services de renseignement pakistanais entraîner les moudjahidines afghans souvent à l’intérieur du territoire pakistanais, déclarant : » Sur
le territoire de l’OTAN, nous devrions être le Pakistan. »
En effet, la Pologne a été décrite à plusieurs
reprises comme la « cheville ouvrière » des efforts de guerre de l’Occident. Un aéroport polonais à 60 miles de la frontière ukrainienne était « tellement encombré d’avions
cargo militaires que… certains vols ont été brièvement détournés jusqu’à ce que l’espace de l’aérodrome devienne disponible ».
Alors qu’une grande partie de l’effort d’armement et d’équipement a été menée ouvertement, le Wall Street Journal a
rapporté que « l’opération d’approvisionnement de l’Ukraine dans de nombreux pays a été entourée de secret ». Certains analystes suggèrent que « la plupart des
pays » participant à la campagne d’armement « préfèrent ne pas partager les détails ».
Alors que les armes continuent d’affluer sans relâche, un « haut responsable militaire ukrainien » a
déclaré au média qu’ »il n’y avait plus de pénurie majeure d’équipement parmi ses troupes ». Malgré cela, Zelensky continue d’affirmer que l’aide est
« insuffisante ».
Et tandis que la perspective d’une insurrection de style afghan s’estompe en Ukraine, les forces russes s’emparant de villes stratégiques et coupant les lignes
d’approvisionnement de leurs adversaires, les fabricants d’armes qui financent les groupes de réflexion et les politiciens de Washington à Londres profitent au maximum de cette
opportunité.
« Nous allons devoir remplir nous-mêmes certaines des [expéditions d’armes vers l’Ukraine] », a déclaré un lobbyiste de l’industrie de l’armement à The
Hill le 15 mars, « ce qui obligera le Pentagone à en acheter davantage à certaines des entreprises de défense.
Les États de l’OTAN déversent des armes en
Ukraine pour intensifier la violence
Au moins 32 pays ont envoyé une aide militaire directe à l’Ukraine cette année, notamment :
Australie : Le 1er mars,
une déclaration conjointe
entre le Premier ministre australien et le ministre de la Défense a déclaré que le pays « fournirait environ 50 millions de dollars d’assistance militaire létale » à l’Ukraine, y
compris des missiles et des munitions.
L’Autriche s’est engagée à
envoyer plus de 19 millions de dollars d’aide non létale à l’Ukraine, notamment des casques, des gilets pare-balles et 100 000 litres de carburant.
La Belgique envoie 3
000 mitrailleuses et 200 armes antichars ainsi que 3 800 tonnes de
carburant.
Canada : Un communiqué
de presse du 4 février annonçant une livraison de « gilets pare-balles et trousses de transport de charge, jumelles, télémètres laser, détecteurs de métaux et longues-vues » du
ministère de la Défense nationale a noté que « le Canada a fourni 23 millions de dollars en produits non létaux du matériel militaire à l’Ukraine » depuis 2015. Le 27 février, le Canada a plus
que doublé son total historique, annonçant l’envoi
de 25 millions de dollars en matériel militaire non létal en Ukraine. La ministre de la Défense, Anita Anand ,
a déclaré qu’elle expédierait également
100 systèmes d’armes antichar Carl-Gustaf, 2 000 roquettes, 4 500 lance-roquettes M72, 7 500 grenades à main, des fusils de sniper, des carabines, des pistolets et 1,5 million de
cartouches.
Le Premier ministre croate Andrej Plenković
a engagé plus
de 18 millions de dollars dans « des armes d’infanterie et des équipements de protection ».
La République tchèque s’est
engagée à envoyer 4 000 obus d’artillerie d’une valeur d’environ 1,6 million de dollars américains en janvier. Le mois suivant, le gouvernement a annoncé une
aide létale supplémentaire de 8,1 millions de dollars, dont 30 150 pistolets, 5 000 fusils d’assaut, 2 085 mitraillettes, 3 200 mitrailleuses, 31 fusils de sniper et des millions de
cartouches. Un jour après cette annonce, la République tchèque aurait approuvé
une expédition supplémentaire d’une valeur de 18,2 millions de dollars américains, mais a refusé de détailler son contenu en raison de « problèmes de sécurité ». Cependant, les
médias tchèques ont rapporté que ce package comprendrait 10
lanceurs anti-aériens avec 160 missiles. Le Wall Street Journal rapporte égalementque la République tchèque a envoyé 10 000 grenades propulsées par fusée.
Le Danemark envoie 2
000 gilets pare-balles en Ukraine . Initialement opposé à l’envoi d’armes, le Danemark s’est engagé à faire don de 2 700 missiles antichars à l’Ukraine et à envoyer 300 FIM-92 Stinger
déclassés aux États-Unis afin qu’ils puissent être à nouveau opérationnels et
envoyés en Ukraine.
L’Estonie a envoyé un
lot de systèmes de missiles Javelin à la mi-février et un ensemble supplémentaire « d’équipement
personnel, de munitions, de missiles javelin supplémentaires et de munitions anti-aériennes » plus tard dans le mois.
La Finlande a renversé sa
neutralité de longue date et a donné le « feu vert à l’Estonie pour envoyer des canons de campagne appartenant auparavant à la Finlande en Ukraine » et a annoncé qu’elle enverrait 2 000
gilets pare-balles et 2 000 casques, a
rapporté Reuters . De plus, le pays fournira 2
500 fusils d’assaut, 150 000 balles et 1 500 armes antichars.
La France a
reconnu fournir une
assistance militaire à l’Ukraine, la France a refusé de préciser sous quelle forme afin d’éviter de « provoquer » la Russie, un départ de ses alliés de l’OTAN.
L’Allemagne : Renversant la
politique du pays après la Seconde Guerre mondiale consistant à interdire l’envoi d’armes de fabrication allemande dans les zones de conflit, le chancelier Olaf Scholz a annoncé qu’il
enverrait 1 000 armes antichars et 500 missiles Stinger à l’Ukraine. Berlin a ensuite approuvé l’expédition
de 2 700 missiles Strela tirés à l’épaule.
La Grèce s’est engagée à
envoyer deux avions chargés d’armes en Ukraine remplis de lance-roquettes, de munitions et de kalachnikovs.
L’Islande : Sans armée,
l’Islande a cherché à combler les lacunes de l’effort international pour armer l’Ukraine, en
fournissant des vols de fret pour envoyer du matériel d’autres pays.
L’Irlande a accepté de
fournir des gilets pare-balles et du carburant.
L’Italie a
initialement envoyé 120
millions de dollars américains à l’Ukraine et a approuvé une aide « non létale » supplémentaire comme du matériel de déminage. Plus tard, le pays a
envoyé 109 millions USD à 164 millions USD sous la forme
de « mortiers, lanceurs Stinger, mitrailleuses lourdes Browning, obus brunissants, mitrailleuses légères, lanceurs antichars, tirs antichars, rations K, radios, casques et
gilets.
Le Japon a accepté
d’ envoyer des
« gilets pare-balles et autres fournitures de défense », comme des tentes et des casques militaires.
La Lettonie a envoyé des
systèmes de missiles anti-aériens Stinger, 30 camions
chargés de casques, de fournitures médicales, de nourriture sèche et de munitions, et 90 avions sans pilote.
La Lituanie a
également envoyé des
dards et des munitions et a déclaré qu’elle enverrait «
des gilets pare-balles, des casques » et des kalachnikovs.
Le Luxembourg a
envoyé 100 armes antichars NLAW, des jeeps et des tentes militaires.
Les Pays-Bas ont envoyé 3
000 casques, 2 000 gilets pare-balles, 30 détecteurs de métaux, deux radars de surveillance des mines et cinq radars de localisation d’armes, 100 fusils de sniper et 30 000 cartouches de sniper,
le tout d’une valeur de 8,12 millions de dollars. Plus tard, le pays a
envoyé 21,7 millions de dollars de fournitures létales, dont 50 systèmes Stinger et 200 missiles, 40 armes antichars Panzefraust et 400 missiles, 171 casques, 85 gilets et 1 250 plaques
de blindage.
La Macédoine du
Nord a annoncé qu’elle
enverrait du matériel militaire non spécifié à l’Ukraine.
La Norvège a envoyé 1
500 gilets pare-balles, 500 casques et d’autres fournitures non létales. Comme l’Allemagne, la Norvège a ensuite décidé de revenir sur
son interdiction d’exportation d’armes vers les zones de guerre, annonçant le don de 2 000 armes antichars M72. Le ministre de la Défense, Odd Roger Enoksen, a déclaré qu’il ne pouvait pas
« garantir que les armes ne tomberont pas entre de mauvaises mains ».
La Pologne a envoyé des
munitions, des systèmes de javelot, des drones de surveillance sans pilote, 100 mortiers LMP-2017 de 60 mm avec 1 500 cartouches, des systèmes de missiles antiaériens portables Piorun, des
systèmes de reconnaissance sans pilote, 30 000 pièces de munitions pour les canons ZU-23-2, des javelots, 10 000 GROT fusils automatiques, 42 000 casques , etc.
Le Portugal a envoyé « des
gilets, des casques, des lunettes de vision nocturne, des grenades et des munitions de différents calibres, des radios portables complètes, des répéteurs analogiques et des fusils automatiques
G3 ».
La Roumanie a approuvé une
expédition d’une valeur de 3,3 millions de dollars américains de « carburant, munitions, gilets pare-balles, casques » et d’autres « équipements militaires ».
La Slovaquie a envoyé pour
12,3 millions de dollars de munitions et de carburant, dont « 12 000 cartouches de calibre 120 millimètres, 10 millions de litres de carburant diesel et 2,4 millions de litres de carburant
pour avions ». Une expédition supplémentaire de près de 5 millions de dollars américains a été approuvée et comprenait « 486
missiles de défense aérienne et roquettes antichars, 100 lanceurs de défense aérienne, des munitions d’artillerie de 120 mm et du carburant ».
La Slovénie a envoyé des
casques, des munitions et des fusils Kalachnikov sur « plusieurs » avions.
La Corée du
Sud enverra des « équipements
militaires » et des uniformes non spécifiés ».
La ministre espagnole de
la Défense, Margarita Robles ,
a déclaré que le pays enverrait « 1 370 lance-grenades antichars, 700 000 cartouches de fusils et de mitrailleuses et des mitrailleuses légères ».
La Suède , un pays autrefois
neutre, a approuvé «
5 000 casques, 5 000 boucliers corporels et 5 000 armes antichars » et plus à envoyer à l’Ukraine, ainsi qu’une aide financière directe de 52,9 millions de dollars à l’armée ukrainienne. La
contribution totale est évaluée à
148,4 millions de dollars américains.
Royaume-Uni : Outre les 3 615
NLAW, le gouvernement britannique a autorisé un
prêt d’une valeur de 2,25 milliards de dollars américains au gouvernement ukrainien pour l’acquisition de deux dragueurs de mines, de huit bateaux lance-missiles et d’une frégate. Des armes
supplémentaires sont envoyées mais n’ont pas été détaillées car elles sont » sensibles
sur le plan opérationnel « . Le Royaume-Uni envoie également «des gilets pare-balles, des casques et des bottes de combat».
États-Unis : Le 26 février, le
Département d’État a annoncé une
aide militaire supplémentaire de 350 millions de dollars à l’Ukraine, portant « l’aide totale à la sécurité que les États-Unis ont engagée envers l’Ukraine au cours de l’année écoulée à plus
d’un milliard de dollars ». La cargaison aurait inclus
des Javelins et des Stingers. Quelques jours plus tard, le secrétaire d’État Anthony Blinken a assuré son
homologue ukrainien de plus de livraisons d’armes sur toute la ligne. Biden serait sur le point d’avancer 800 millions de dollars supplémentaires d’aide militaire à l’Ukraine après le
discours de Zelensky au Congrès. Ce package comprendra 800 systèmes antiaériens Stinger, 9 000 systèmes antichars, 5 000 fusils, 1 000 pistolets, 400 mitrailleuses, 400 fusils de chasse, 400
lance-grenades, 20 millions de cartouches, 100 drones tactiques, 25 000 ensembles de gilets pare-balles et 25 000 casques.
Au niveau des négociations entre Moscou et Kiev, nous assistons à un nouvel enlisement des discussions, les représentants de la marionnette
« Zelensky » admettant des principes lors des réunions avec les Russes, comme par exemple l’engagement pour une neutralité de l’Ukraine mais qu’ils démentent aussi dès le
lendemain. Il est vrai également que même si l’armée ukrainienne est en très mauvaise posture, elle est encore debout et il faudra attendre certainement que des villes comme Marioupol ou
Kharkov tombent pour que la raison – peut-être – reviennent s’imposer dans ce comédien « serviteur du peuple » devenu un président fantoche « serviteur de Biden » et
qu’il arrache à l’Ukraine le collier de sa servilité atlantiste.
A / Situation
générale
Lorsqu’on regarde la carte générale niveau Ukraine, et même si localement l’Etat Major russe continue à progresser vers ses objectifs, comme par exemple
dans la ville de Marioupol assiégée (voir ICI)
ou dans l’encerclement de Kiev, on observe une ligne de front qui globalement n’a pas changé malgré l’avantage des forces russes.
Cependant, sur le terrain, les colonnes russes continuent leurs missions de progression, et surtout de bouclage des résistances rencontrées et sécurisation
de zones, tandis que leurs forces aérospatiales poursuivent les destructions des infrastructures militaires et logistiques des forces ukrainiennes.
Alors pourquoi cette ligne de front à l’échelle du pays semble être stagnante ?:
1 / Les batailles
urbaines
Tout d’abord je pense que l’Etat Major russe est obligé de s’adapter à cette stratégie ukrainienne qui consiste à rompre le combat en terrain libre où
les appuis feu et blindés russes dominent largement et pour se réorganiser dans des réseaux de défenses urbaines à dominante antichar (grâce aux aides militaires de l’OTAN notamment)
qui aujourd’hui sont présents dans une dizaine de villes totalement ou partiellement encerclées (Kiev, Irpin, Tchernigov, Soumy, Kharkov…) Or ces villes, dont certaines sont immenses
(Kiev 700km2, Kharkov 350 km2…), par les enjeux et les menaces qu’elles représentent semblent être devenues une des priorités pour l’Etat Major russe:
– Car bien que contournées ces villes encerclées de plus en plus nombreuses immobilisent autour d’elles des forces importantes qui ne peuvent pas être
déployées à l’avant,
– La situation humanitaire pour les populations enfermées dans les villes assiégées devient chaque jour de plus en plus critique et rend leur libération
urgente, soit par des évacuations, soit par des conquêtes,
– Beaucoup de ces villes assiégées sont devenues les symboles politiques de la résistance ukrainienne ainsi que des bataillons nationalistes qui s’y sont
repliés pour communiquer autant que pour combattre,
– Attaquer ces bastions urbains, où les appuis aériens et d’artillerie sont forcément moins efficaces, peut s’avérer très couteux en hommes, matériels et
logistiques d’autant plus si on cherche à épargner au maximum les civils,
Le ratio minimum recommandé pour un assaut urbain rapide est de 5 contre et 1, effectifs que l’Etat Major russe ne peut engager sur l’ensemble des villes
assiégées et il n’a donc que 3 options pour résoudre la problématique des résistances urbaines:
soit raser les villes, ce qui est exclu du fait de la présence encore importante d’une population civile,
soit de rameuter beaucoup de renforts afin de pouvoir mener des assauts directs simultanés,
soit de concentrer ses efforts sur un bastion à la fois militaire, symbolique et politique dont la chute provoquera vraisemblablement un effet domino
sur les autres résistances.
Cette 3ème option est en ce moment à l’œuvre sur le front du Donbass avec la bataille pour Marioupol à laquelle un nombre important d’unités russes et
républicaines :
Après avoir fait tomber Volnovakha qui était le point d’appui Nord de Marioupol, les bombardements et attaques sur les périphéries ont permis de prendre
pied dans le réseau défensif de la ville à l’Ouest puis à l’Est pour engager rue après rue la libération progressive des quartiers puis leur sécurisation militaire et humanitaire. Par
ces compromis entre bombardements, assauts au sol, vitesse et prudence, la ville devrait tomber dans les prochains jours.
Dans le même temps, d’importantes préparations offensives d’artillerie et d’aviation sont déjà à l’œuvre sur le secteur d’Avdeevka, un autre point
d’appui vital de la ligne de front ukrainienne devant Donetsk et, dans la foulée de leur victoire sur la mer d’Azov des unités russo-républicaines remonteront alors vers le Nord
pour engager l’assaut sur cette importante ville industrielle, si ses occupants n’ont pas décroché après la perte de Marioupol.
La perte de Marioupol sera pour Kiev une défaite morale majeure, car cette ville, en plus d’être un bastion militaire majeur dans le Donbass est le
symbole de la mer d’Azov, celui des bataillons spéciaux via le régiment spécial « Azov » qui en a fait sa vitrine et aussi un des symboles forts par la propagande
occidentale, de la résistance ukrainienne. Après Marioupol et Avdeevka, les forces de Kiev dans le Donbass vont se replier progressivement vers le Dniepr pour éviter leur encerclement
devant Donetsk..
Dans leurs batailles
urbaines les forces russes disposent d’une
supériorité d’artillerie qui, par ses tirs puissants et
précis permet de détruire de nombreuses
défenses avant l’attaque au sol.
2 / Le grand chaudron du
Donbass
Parallèlement au siège de Marioupol les opérations conjointes russes et républicaines ont engagé d’une part des offensives depuis le Sud et le Nord pour
tenter un encerclement larges des forces ukrainiennes de Kramatorsk jusque devant Donetsk, lesquelles sont actuellement fixées et désorganisées par des opérations offensives locales
menées surtout sur les secteurs de Marinka et Avdeevka, les points d’appui ukrainiens au Sud Ouest et au Nord de Donetsk.
Si les offensives Nord et Sud parviennent à faire jonction rapidement, elles couperont les voies logistiques ukrainiennes venant de Zaporodje et
Dnipropetrovsk (sur le Dniepr) empêchant tout renfort et surtout toute retraite. Je rappelle ici que le corps de bataille ukrainien dans le Donbass était avant le 24 février la plus
grosse concentration d’unités de combat et de stocks logistiques en Ukraine (env 150 000 hommes) car Kiev avait prévu d’attaquer les républiques de Donetsk et Lougansk au début de ce mois
de mars.
Or, pour cette stratégie prioritaire, l’Etat Major russe a dirigé vers le Donbass les nouvelles unités de choc arrivant sur le front ainsi que les forces
d’appui qui leur sont nécessaire pour boucler les forces ukrainiennes du Donbass ce qui sonnera le glas du régime de Kiev et, libérant la totalité des républiques de Donetsk et Lougansk,
atteindra un des objectifs majeurs de l’Etat Major russe.
3 / Une pause opérationnelle
classique
Comme n’importe quel coureur, un corps de bataille en mouvement offensif a besoin de trouver un deuxième souffle pour prolonger sa stratégie et surtout
l’adapter aux inévitables nouvelles situations imposées par les réactions ennemies qui lui imposent de nouvelles variantes et priorités.
De plus après 20 jours de combats offensives la logistique devient une priorité absolue de part l’allongement des voies d’approvisionnement les entretiens,
réparations et remplacements nécessaires etc. et si les forces russes n’ont pas rencontré de problèmes logistiques jusqu’ici, maintenant qu’elles sont enfoncées à l’intérieur du
dispositif ukrainien elles doivent sécuriser les itinéraires logistiques existant, créer des dépôts intermédiaires avant de poursuivre plus en avant.
Enfin un nouvel échelon opérationnel russes important est observé arrivant sur les différents fronts de ces opérations militaires, avec notamment le
déploiement de matériels lourds d’artillerie ainsi que de matériels blindés modernes qui vont prendre la relève des T72 modernisés jetés dans le premier mouvement offensif.
Les forces russes sont très loin d’avoir déployé leur meilleur arsenal dans ces premières semaines de combat, il garde en réserve leurs blindés modernes,
leurs missiles hypersoniques, leurs forces aéroportées etc… qui pourraient être engagées progressivement si le pouvoir de Kiev persiste à refuser l’évidence de sa défaite.
B / Situations
particulières
Survolons maintenant la situation dans les quatre secteurs principaux du front où se déroulent des batailles à la fois militaires mais aussi politiques et
médiatiques, à savoir du Nord au Sud : Kiev, Kharkov, Marioupol et Nikolaïev.
1 / La bataille pour
Kiev
Dans le Nord de l’Ukraine, autour de Kiev, siège du pouvoir politique et verrou militaire sur le Dniepr, les forces russes poursuivent leur
manœuvre d’encerclement de cette immense mégapole de plus de 800 km2.
Pendant que les forces aérospatiales russes poursuivent leurs bombardements sur les infrastructures militaires, logistiques et de communication
ukrainiennes, les forces terrestres russes poursuivent l’encerclement de Kiev en descendant le long des rives droite et gauche du Dniepr. Aujourd’hui il ne reste plus que la voie
logistique au Sud de la capitale qui reste ouverte mais soumise à des bombardements.
L’usine de Kiev
« Artem » de Kiev, qui produit des missiles
air-air, des systèmes d’entretien des armes d’aviation, des
missiles antichars, ainsi que des instruments et des
équipements pour avion, a été détruite par des tirs
de missiles russes.
Après les quartiers Nord de Kiev, abordés la semaine dernière par l’avant garde russe, les combats ont gagné les banlieues Est et Ouest de la mégapole,
tandis que la ville d’Irpin à l’Ouest résiste toujours à son encerclement. A noter que depuis leur arrivée à Gostomel (Ouest Kiev) les forces tchétchènes, spécialistes du combat en zone
urbaine sont engagées en première ligne dans la bataille pour Kiev.
Au Nord Ouest entre Tchernigov et Nizhnin il reste des unités ukrainiennes prises au piège dans un chaudron mobile russe qui suivant leur retraite vers Kiev
les épuise par des bombardements et harcèlements.
Globalement les forces russes tout en fixant sur leurs positions les défenses ukrainiennes par des reconnaissances offensives et des bombardements ont
amorcé un encerclement plus large des zones de résistances, la priorité préalable à la capture des villes étant de les couper de leurs voies de ravitaillement.
2 / La bataille pour
Kharkov
A Kharkov, qui est la deuxième plus grande ville d’Ukraine avec ses 350 km2, est à la fois un bastion militaire important, un carrefour logistique vital
pour la poursuite des opérations russes dans la profondeur et un symbole politique qui pèse fortement dans les négociations en cours. Les forces russes qui poursuivent leurs
manœuvres d’encerclement large de la ville accentuent leurs bombardements sur ses infrastructures militaires, logistiques mais aussi politiques, lesquelles sont aux mains des
nationalistes ukrainiens, venus très nombreux pour tenir cette ville clef de l’Ouest du pays.
Comme pour Kiev, les forces russes exercent sur la périphérie de Kharkov des pressions offensives pour y fixer ses forces de défense tandis que venant des
secteurs de Okhtirka et Balaklia des offensives sont lancées pour un encerclement large de Kharkov et surtout pour couper ses voies de ravitaillement Sud, que l’Etat major russe veut
également récupérer à son profit pour poursuivre son offensive vers le Dniepr.
Bombardements russes
sur la périphérie de Kharkov, quartier de
Severnaya Saltovka
A l’Est de la ville les combats s’intensifient pour le contrôle de Tchougouïev qui est le verrou Est de la défense de Kharkov.
3 / La bataille pour
Marioupol
Sur le front du Donbass au bord de la mer d’Azov, le port industriel de Marioupol est sur le point de tomber après 10 jours de bombardements et combats
intenses menés par les forces russes et les forces de la République Populaire de Donetsk (voir articles précédents) qui ont accéléré leurs assauts pour libérer la population civile d’une
catastrophe humanitaire gravissime.
La chute de ce bastion militaire ukrainien et symbole des nationalistes néonazis (notamment du régiment spécial « Azov ») va avoir des
répercussions militaires, psychologiques et politiques importantes :
Militairement, les unités russes et républicaines engagées dans la réduction du chaudron de Marioupol vont pouvoir être engagées maintenant au Nord et
notamment vers Donetsk où des pressions offensives sont déjà en cours contre les points d’appui ukrainiens de Marinka et Avdeevka (Sud Ouest et Nord de Donetsk),
Psychologiquement, la chute de Marioupol, qui était une des vitrines principales de la résistance ukrainienne va porter un coup au moral des autres
unités encerclées ou sur le point de l’être, et un effet domino est probable dans les jours à venir, à commencer par les villes du Donbass encore occupées par les forces de
Kiev,
Politiquement, Marioupol est une victoire importante pour Moscou, sur le plan de la libération du Donbass, sur celui de la démilitarisation du régime
ukrainien mais aussi sur celui de la dénazification de l’Ukraine, avec la destruction du régiment « Azov », unité ouvertement néo-nazie et symbole des radicaux nationalistes
de Kiev.
Le dernier carré des
militants néo-nazis du régiment « Azov » se
sont retranchés dans l’usine Azovstal
A noter également que la chute de Marioupol va permettre à Moscou militairement de porter également plus d’efforts vers l’offensive sur Zaporodje puis
Dnipropetrovsk (après l’encerclement des forces ukrainiennes du Donbass) les grandes villes situées sur le Dniepr, et diplomatiquement de négocier avec Kiev dans une position encore plus
renforcée.
4 / La bataille pour
Nikolaïev
Dans le secteur de Nikolaïev, au Nord-Ouest de la Crimée, Nikolaïev est une ville importante de 500 000 habitants qui se situe à un carrefour à partir
duquel peuvent être lancées des offensives, vers le Nord et surtout vers le Sud-Ouest en direction d’Odessa (1 million d’habitants) qui est le plus grand port ukrainien, mais aussi le
trait d’union qui permettrait à Moscou d’établir une continuité territoriale de la Transnisstrie au Donbass (et jusqu’à Kharkov) en passant par la Crimée, ce qui correspondrait
approximativement à l’ancienne Novorossiya russe d’avant la révolution bolchevique.
Pour poursuivre vers Odessa, les forces russes doivent impérativement contrôler Nikolaïev.
On peut observer sur cette carte cette pause opérationnelle des troupes russes qui sont confrontées à la fois à des résistances ukrainiennes pour la
réduction desquelles elles ont besoin de plus de forces et d’autre part à des défis logistiques dont les voies d’approvisionnement s’étirent et ont également besoin d’être renforcées
avant de pouvoir progresser vers l’avant.
En attendant un reprise de leurs offensives, les forces russes poursuivent leurs bombardements avec une intensité accrue :
Au Nord de Nikolaïev une avancée russe a été cependant réalisée, vraisemblablement pour couper des voies d’approvisionnement vers la ville, commencer son
encerclement large par le nôtre, mais aussi peut-être pour atteindre la centrale nucléaire « Sud Ukraine » et la sécuriser comme précédemment la centrale de Zaporodje à
Ernegodar.
Conclusion
Ces opérations militaires en Ukraine révèlent, par l’intensité des combats, des bombardements, l’ampleur des manœuvres et des logistiques engagées, tous les
caractéristiques d’une guerre moderne symétrique au coeur d’une Europe industrialisée.
Si les propagandes continuent à déféquer de part et d’autre du front leurs communiqués victorieux , le terrain en revanche remet nombre de pendules à
l’heure et notamment :
Que l’armée ukrainienne, qui était encore présentée hier comme désorganisée, non motivée, avec des problèmes très importants de logistique, de
discipline, de commandement etc. reste debout, certes dans un effondrement progressif irréversible, mais capable encore d’opposer des résistances à l’abri des densités urbaines
nombreuses en Ukraine.
Que l’armée russe a montré ses capacités à mener des opérations multiples sur un large front (plus de 2000 km), d’avancer vers ses objectifs en
s’adaptant rapidement aux difficultés rencontrées, de mener des frappes aériennes et de missiles lointaines et précises, et de répondre efficacement aux défis logistiques très
importants imposés par le rythme des opérations, ainsi qu’aux situations humanitaires frappant les populations.
Destruction de 2 BMP
ukrainiens
Que les occidentaux, contrairement à de nombreuses analyses et déclarations se sont engagés dangereusement sur la voie de la confrontation mondiale avec
la Russie avec notamment une guerre économique à outrance au prix de dommages collatéraux suicidaires, et des aides militaires exponentielles aux forces ukrainiennes arrivées à des
engagements directs camouflés (drones kamikaze, mercenaires, renseignement).
Si la Russie a perdu la guerre de l’information, arque boutée à des procédures et des communications désuètes et contrôlées par des responsables vivant
encore au siècle dernier, en revanche elle va gagner la guerre militaire car disposant d’un armement exceptionnel, de soldats formés et entrainés et surtout de réserves de combat
immenses.
Artillerie des Forces
aéroportées russes à 4 km des positions ukrainiennes
défendant Kiev dans le secteur de
Moshchun, 122mm D30 en action.
Les rapports de force ne sont pas ceux décrit par les pitres de l’information. Peut on sérieusement croire qu’une armée ukrainienne croulerait sous les volontaires,
alors que le taux de désertion est passé de 70 à 95%, sans compter suicides, désertions et passages à l’ennemi. Le plus simple, pour un ukrainien qui veut éviter l’armée, c’est de partir à
l’étranger.
D’après une source très sûr, les salariés ukrainiens restant en Ukraine refusaient un travail officiel (c’était du travail à distance), cela pouvant les mener à
être mobilisés. Ils voulaient bien travailler pour des entreprises européennes, mais au noir…
Les effectifs de l’armée sont passés de 120 000 hommes en 2014 à 200 000. Comme c’est insuffisant, 100 000 paramilitaires s’y sont joints, souvent étrangers et bien
mieux payés (3 fois). Là aussi, legs de la garde impériale et du NKVD, payés double. Avec la levée en masse, on eut estimer que 150 000 russes, combattent 450 000 ukrainiens.
Le régime survit de « prêts », du FMI qui ne seront jamais remboursés, et d’aides militaires occidentales. L’agriculture est encore une activité
importante, et bientôt, avec son évolution, ce ne sera qu’un pays agricole…
« Du point de vue opératif,
l’offensive russe a été un exemple du genre : en six jours, les Russes se sont emparés d’un territoire aussi vaste que le Royaume-Uni, avec une vitesse de progression plus grande que ce que la
Wehrmacht avait réalisé en 1940 ».
L’art opératif est simple, on fonce là où il n’y a pas de résistance. On liquidera le reste plus tard. Comme les connards d’état major ukrainien avaient massés
leurs plus importantes troupes et les meilleures, face au Donbass, qu’ils bombardaient copieusement 15 jours avant le début de l’opération russe, pouvant faire penser à une attaque contre les
républiques, il était facile de les envelopper. Sans doute, ukrainiens et occidentaux pensaient ils que le conflit serait circonscrit au Donbass, manque de bol, l’Ukraine a été attaqué de tous
côtés.
Le
flux de mercenaires a été tari à l’ouest. Les
rouleurs de mécaniques sont des soldats occidentaux. Ils n’ont aucune idée de ce que c’est une guerre sans supériorité militaire absolue et surtout sans supériorité aérienne absolue. Là,
ils viennent de découvrir le front de l’est et que les popofs ont des munitions, de tous genres, en quantités impressionnantes (contrairement à l’OTAN), et qu’ils s’en servent. Les guerres que
connaissent les mercenaires, ce sont des guerres où les adversaires ont une faible puissance de feu, et seulement l’ingéniosité pour durer. Les talibans, par exemple, n’auraient pas été capables
de livrer combat plus de quelques minutes. Face aux russes, ils ne seront pas les chasseurs, amateurs de belles battues et de trophées, mais tomberont sur des adversaires résolus bien
armés.
« Macron, utopiste de la défense européenne ». Une armée européenne a existé. Elle s’appelait la Waffen SS (1 million de soldats, seulement 1/3
allemands…)
Les USA ont mis tellement la pression sur la Russie, qu’elle était obligée
d’intervenir. A cela s’ajoute les laboratoires d’armes biologiques et les bombes nucléaires sales…
Dans un courrier qui n'avait sans doute pas vocation à être rendu public, en tout cas, pas aussi vite, le
CEMA livre son appréciation de situation de la guerre entre l'Ukraine et la Russie (qui l'a commencée). LE courrier
aux officiers généraux est daté du 9 mars.
Le général Thierry Burkhard, qui avait prophétisé la haute intensité dans sa vision de CEMAT (il y a plus de 3 ans, avant le CEMA en poste...) estime
que l'objectif de la Russie est notamment, après la prise de Kiev et du président ukrainien, de "couper en deux les forces ukrainiennes pour empêcher une résistance coordonnée dans la
durée".
"Il est clair que Vladimir Poutine a sous-estimé plusieurs points, poursuit-il : la combativité des forces ukrainiennes qui leur permet de mener une résistance
efficace, la solidarité européenne extrêmement forte, l'ampleur de l'émotion internationale (à mon sens, encore surestimée tant que les horreurs de la guerre russe ne sera pas bien visible,
NDLR)".
"Il est désormais dans une situation stratégique qu'il n'avait sans doute pas anticipée. Alors que l'opération spéciale devait montrer la force de la Russie, c'est
l'inverse qui se produit. Cela rend Vladimir Poutine d'autant plus imprévisible (...) Tout peut arriver et nous devons y être prêts." "Pour ce qui concerne la suite des évènements, je considère qu'en dépit de la remarquable résistance dont elles font preuve, les forces ukrainiennes, confrontées à
la difficulté de tenir un dispositif étiré, sans réserve opérative, pourraient connaître un effondrement subit. La défense civile -ou territoriale- ne prendra pas pour autant fin, notamment dans
les localités assiégées. La guerre pourrait durer. Dans la mesure où le deuxième échelon russe est déjà engagé, Moscou sera contraint de déployer des moyens supplémentaires. Se posera alors la
question des armées russes à tenir un tel engagement de manière prolongée, ce qui pourrait ouvrir la porte à des négociations plus équilibrées qu'attendu".
"Plus que jamais, la cohésion nationale est une condition de l'efficacité opérationnelle des armées, dont la mission n'a jamais été aussi claire ni aussi
essentielle depuis la fin de la guerre froide : forces conventionnelles et forces nucléaires s'épaulent en permanence".
L'actu sur l'Ukraine se poursuit sur mes comptes twitter : @defense137, @dansdefense, @jeanmarctanguy1 et sur @ajdpresse, compte de l'AJD.
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L’intervention militaire russe en Ukraine – une vue d’ensemble
Aujourd’hui, plutôt que de commenter les derniers
développements sur le terrain, je souhaite prendre du recul et revenir sur quelques aspects basiques, mais à mon avis absolument fondamentaux, de l’opération militaire russe non seulement dans le
Donbass, mais aussi dans toute l’Ukraine. En fait, commençons par là :
Quelle était la portée généralement attendue des
opérations ?
Ok, il y a BEAUCOUP de bêtises écrites à ce sujet, donc
je dois clarifier quelques points fondamentaux.
Premièrement, absolument PERSONNE n’avait la moindre idée du plan réel avant que celui-ci ne soit décidé. Laissez-moi clarifier ce que je veux dire. Poutine, le Kremlin ou l’état-major russe
n’ont pas « un plan », ce n’est pas
comme cela que les choses fonctionnent. L’état-major russe, en particulier, est chargé de préparer des plans pour pratiquement TOUTES les éventualités. Imaginons donc que, dans le cas de
l’Ukraine, ils aient le choix entre 12 plans possibles. Ce qui se passe alors, c’est qu’après avoir été pleinement informé de la situation, Poutine, en tant que commandant en chef, choisit l’un
de ces plans et donne l’ordre de l’exécuter. À ce moment-là, un certain nombre de messages codés seront envoyés à diverses sous-unités, unités et formations, leur ordonnant d’ouvrir un ensemble
spécifique d’instructions. Ces instructions donneront les premiers ordres à toutes les sous-unités, unités et formations concernées.
A quoi s’attendait la grande majorité des analystes ? Voici quelques options :
La Russie attendrait que les Ukies
attaquent la LDNR et aiderait cette dernière ensuite de diverses manières, allant d’un soutien indirect et déniable à un mouvement russe à grande échelle vers la LDNR.
Les avis étaient partagés quant à
savoir jusqu’où les Russes iraient. Personnellement, je pensais qu’ils libéreraient probablement les régions de Donetsk et de Lougansk, qu’ils libéreraient Mariupol, puis qu’ils se
retrancheraient. J’avais tout faux, c’est le moins que l’on puisse dire.
Cette opération visant à « libérer la LDNR des
attaques constantes » n’a jamais eu lieu. Poutine n’a jamais donné cet ordre. C’est absolument crucial à comprendre.
Encore une fois, cet ordre n’a jamais été
donné.
Les APNU en Croatie, désormais « libres de Serbes », grâce à l’OTAN.
Au lieu de cela, et selon ses propres mots, Poutine est arrivé à la conclusion que si la LDNR (éventuellement aidée par la Russie) se déplaçait simplement vers les frontières administratives,
cela ouvrirait un long front dans lequel l’aide occidentale serait déversée. Il savait également que les forces ukrainiennes dans le Donbass étaient très concentrées, lourdement armées
et « motivées », si nécessaire, par de
nombreux groupes nazis purs et durs en leur sein. En fait, environ 60 à 75 % de toutes les forces ukrainiennes étaient prêtes pour une attaque
éclair à la manière de l’opération « Tempête« que
l’OTAN a exécutée contre les zones protégées par l’ONU (UNPA) des civils serbes en Croatie. Selon au moins un analyste bien informé, l’opération était prévue pour le 25 février. Si cela est vrai,
cela signifie que la Russie n’a fait que préempter une attaque ukrainienne.
Mais ce qui est vraiment crucial, ce n’est pas cela, ce qui est crucial, c’est l’ordre réel que Poutine a donné aux forces armées russes. Ce n’était PAS « soutenir la LDNR et repousser les lignes
ukrainiennes ». L’ordre donné par Poutine était totalement différent :
Désarmer l’Ukraine
Dénazifier l’Ukraine
La première chose à comprendre est qu’une opération visant à débloquer la LDNR aurait été une opération de niveau essentiellement tactique, avec éventuellement un développement ultérieur au
niveau opérationnel (comme le bouclage des forces ukrainiennes dans le chaudron du Donbass). Mais les deux ordres disent « l’Ukraine » et non « le Donbass ».
Cela signifie, par définition, que l’ordre donné par Poutine concernait une opération stratégique, couvrant l’ensemble du territoire de l’Ukraine.
En d’autres termes, tous les avis, experts ou non, qui ont été donnés sur ce que tout le monde pensait être une intervention russe tactique-opérationnelle dans le Donbass étaient totalement faux
(y compris le mien !), à tout le moins faux dans la portée des opérations qu’ils supposaient.
Bon, qu’en est-il des échéances prévues ?
Voyons ce sur quoi la plupart des observateurs se sont accordés. Le consensus général était à peu près le suivant : il faudra à la Russie environ 24 heures pour transformer les forces armées
ukrainiennes en unités et sous-unités plus petites et isolées qui ne seront pas en mesure de coordonner les attaques et les mouvements de force. OK, EN DÉPIT DU FAIT que la plupart des analystes
s’attendaient à une attaque tactique à opérationnelle pour débloquer la LDNR, cette partie de l’« opération spéciale » a été pleinement réussie
et réalisée dans les temps.
Pourquoi ?
Parce que cette frappe initiale d’attente était une caractéristique commune aux deux plans ! Quoi qu’il en soit, la PREMIÈRE chose que la Russie devait faire était de diviser les forces armées
ukrainiennes en « morceaux » distincts et séparés. Là encore, les
DEUX plans partaient de ce principe, et il n’est donc guère surprenant que ce soit ce qui s’est passé.
Cependant,
Alors qu’un plan visant uniquement à débloquer la LDNR aurait pu se résumer grossièrement à « tuer autant d’Urkonazis que possible, aussi vite que
possible », ce n’était PAS une option pour le plan de niveau stratégique choisi par Poutine. Il y a de nombreuses raisons à cela, notamment :
Les Russes ne détestent pas les
Ukrainiens et les considèrent comme des frères (à l’exception notable des forces de la LDNR).
Se concentrer sur la destruction des
forces ukrainiennes dans le Donbass aurait laissé leurs lignes d’approvisionnement ouvertes.
En se concentrant sur la destruction
des forces ukrainiennes dans le Donbass, une grande partie de l’espace aérien ukrainien n’aurait pas été contestée, ce qui aurait ralenti les opérations aériennes et anti-aériennes russes.
S’il est clair que la Russie veut
autant de nazis morts que possible, il y a trois choses que les gens du Kremlin ne veulent PAS, et avec raison :
Rester en Ukraine pour
toujours (ou pour longtemps).
Devoir faire la police dans
cet immense pays et rétablir la loi et l’ordre partout
Payer pour toutes les
destructions.
Pour cette raison, les Russes ont fait un usage maximal de leur supériorité aérienne et de leur mobilité, mais n’ont pas pris d’assaut toutes les villes ou les fortifications ukrainiennes.
Il n’y a aucun doute dans mon esprit que les nazis et les patrons aux USA avaient correctement prédit que l’opération russe pour démembrer et désorganiser les unités ukrainiennes affecterait
toute l’Ukraine, y compris les frappes à longue portée dans les arrières ukrainiens.
Ce qui leur a échappé, à mon avis, c’est que les Russes ont réussi à créer une surprise stratégique en lançant immédiatement un assaut stratégique de grande envergure. Maintenant, revoyons les
échéances :
Démembrer et désorganiser l’armée
ukrainienne dans les 24 heures estimées.
Fermeture du chaudron opérationnel
derrière les forces ukrainiennes dans le Donbass : atteint en 2 semaines (en fait, c’est encore mieux, les Russes sont maintenant en train de couper les forces ukrainiennes dans le Donbass en
deux plus petits chaudrons, voir la carte plus bas : (vous voyez DEUX cercles bleus, et non plus un seul !)
Au cours des deux mêmes semaines, la
Russie a libéré toute la côte de la mer d’Azov et une grande partie de la côte de la mer Noire, qui est maintenant soit sous le contrôle russe, soit sous le blocus direct de la flotte de la mer
Noire.
Toujours au cours de ces deux
semaines, la Russie a pratiquement encerclé Kiev. Cette carte vous montre la situation autour de Kiev telle qu’elle est aujourd’hui. Alors que la situation du côté sud est toujours instable, que
des opérations de combat ont lieu, ce qui est certain, c’est que seules de petites routes secondaires et des terrains ouverts permettent de s’échapper de la ville. Comme partout ailleurs (voir
ci-dessous), les Russes ont offert des couloirs humanitaires et promis sécurité et bon traitement à tous les prisonniers de guerre ukrainiens (les nazis sont exclus, tout comme les mercenaires
étrangers, ils seront interrogés et abattus). Mais en vain, la délégation nazie ne peut rien accepter car leurs patrons à DC leur disent de se battre jusqu’au dernier Ukrainien (quant aux Anglos,
Polaks & Co. ils annoncent les défaites russes partout et tous les jours, mais pour une raison insondable, ils sont tous en sécurité à Lvov ou même à Varsovie. Quelle surprise !)
Et, encore une fois, tout cela a été réalisé en DEUX SEMAINES et SANS supériorité numérique !
Alors à ceux qui essaient encore de convaincre le monde que le plan russe a échoué et que les indomptables forces ukronazies sont sur le point d’encercler le Kremlin, je demande :
Si vous n’avez aucune idée de ce
qu’est la guerre moderne, pourquoi exprimer une opinion basée sur rien d’autre que les PSYOPs américaines franchement stupides et votre propre manque d’éducation nécessaire pour parler de ces
questions ?
Si vous avez une compréhension de base
de la guerre moderne, veuillez citer une opération récente au cours de laquelle une si grande étendue de territoire a été prise si rapidement et par une si petite force ?
Aparté
oh, je sais. Nous avons vu récemment que la planète entière était peuplée de microbiologistes, de virologistes et d’épidémiologistes expérimentés, alors pourquoi ne pas simplement accepter
qu’en plus d’être peuplés de microbiologistes, de virologistes et d’épidémiologistes expérimentés, ils sont aussi des tacticiens, des commandants de forces et des stratèges expérimentés ?
Après tout, tout ce dont vous avez besoin pour être qualifié, c’est : 1) d’être inconscient de votre propre ignorance 2) d’avoir envie de prêcher 3) d’avoir un clavier et un ordinateur. Dans
l’Empire du Mensonge, l’expertise réelle est tout à fait inutile. Il y a un mot en russe et en espagnol qui me vient à l’esprit, et il suggère une forte envie de manger des excréments. Je me
contenterai de « scatophage » et en
resterai là.
D’accord, mais les Russes n’ont-ils pas aussi connu des défaites, des échecs, des ratages et autres grimaces ?
Bien sûr qu’ils en ont eu.
Je viens de tomber sur
celui-ci, et je suis tout à fait consterné. Le Kremlin disait « absolument aucun conscrit » pas plus tard
qu’hier et, voilà, non seulement des conscrits, mais même des morts ! BRAVO LA PROPAGANDE DU KREMLIN, BIEN JOUÉ !
En termes de défaites réelles, non, désolé. Il y a eu plusieurs contre-attaques ukrainiennes, mais leur portée était limitée et même lorsqu’elles ont, par exemple, détruit un poste de contrôle
russe, celui-ci a été rapidement rétabli et les Ukrainiens coupables ont couru pour sauver leur vie sous le feu des contre-batteries.
Les gars, soyons sérieux.
S’il y a, en gros, 150 000 Russes et 150 000 Ukrainiens qui se battent, il y aura du sang des deux côtés. Demandez à n’importe quel militaire et il vous dira que si plus de 300 000 soldats
entièrement armés s’affrontent, il y aura non pas des centaines, mais des milliers de morts des deux côtés, ainsi que de nombreux civils. En fait, les planificateurs de forces et les analystes
militaires ont même des formules pour calculer tout cela : le nombre de soldats engagés, les armements, le moment, etc. et, bien sûr, les pertes attendues.
Ainsi, le titre « des centaines de soldats russes
morts » pourrait faire des miracles pour le moral dans l’Empire du mensonge et au Banderastan, et il pourrait même effrayer beaucoup de gens en Russie, mais il n’aura exactement
aucun effet sur la façon dont l’opération est exécutée par l’état-major russe.
Les gars – l’état-major russe a planifié de nombreuses opérations de ce type pendant des mois, voire des années. Et avec chaque plan, ils avaient des entrées « pertes estimées ». C’est pourquoi Poutine, son
gouvernement et même les généraux russes ont essayé de faire tout ce qu’ils pouvaient pour gagner du temps et espérer une autre solution.
Mais l’Empire du mensonge n’a laissé aucune autre option. Ni aux Russes, ni aux Ukrainiens.
D’une certaine manière, les deux camps se battent pour leur propre existence.
Les Ukrainiens ne sont pas des Anglos, et beaucoup d’entre eux ont acquis une expérience du combat pendant les 8 années de guerre. Ajoutez à cela l’opération PSYOP la plus puissante de
l’histoire, et vous obtiendrez de nombreux Ukrainiens qui se battront avec acharnement, tous pour des raisons différentes, dont les suivantes
Être un vrai nazi haïssant la Russie
(ils n’ont aucun espoir de pitié)
Être un mercenaire (ils n’ont aucun
espoir de pitié)
Vous avez prêté serment à votre pays
et à vos forces armées.
Un profond ressentiment à l’égard de
la Russie pour de très nombreuses raisons.
Protection de votre unité et de vos
camarades
Blâmer la Russie pour avoir attaqué en
premier et si fort
Croire sincèrement que la Russie veut
occuper l’Ukraine et recréer l’URSS.
etc. etc. etc.
Comment évaluer « nombreux » ici ?
Je ne sais pas. Mais je dirais « suffisamment
pour obliger les Russes à cesser de s’attendre à être accueillis partout comme des libérateurs ». Dans certains endroits, c’est vrai. Mais dans beaucoup d’autres, ce n’est pas le cas.
Malgré les nombreux avertissements de nombreux Russes, dont moi-même et Andrei Martyanov, une ethnogenèse s’est
produite en Ukraine. L’ancienne Ukraine historique (qui a existé en tant que région prospère jusqu’en 1917) a disparu, tout comme les générations d’Ukrainiens qui se considéraient comme
des « Russes du centre » (le
mot « petit », comme
dans « petit russe »,
signifie « central »,
comme « Grèce centrale ») et
les « Russes de
l’extérieur » (comme dans « pas au
centre ») comme des frères et des libérateurs. L’ancienne Ukraine a disparu pour toujours.
Ce que nous avons à la place est un Banderastan bizarre et laid où les nazis sont une minorité numérique, mais où ils dirigent tout, grâce à l’Empire du Mensonge, bien sûr. C’est mauvais à quel
point ?
Un exemple : Odessa.
Si l’Odessa de 2022 était habitée par le genre de personnes qui y vivaient avant 1917 ou même avant 1991, il y aurait déjà eu un soulèvement, surtout avec la flotte de la mer Noire à portée de
vue de la ville. Mais après le massacre de dizaines de russophones à Odessa le 2 mai 2014 (abattus, brûlés, battus à mort, torturés, etc.) et le blanchiment total de ce massacre par les autorités
nazies qui a suivi, quelque chose a dû se briser dans l’esprit de nombreux résidents qui ont clairement perdu espoir, et attendre 8 ans sous le régime nazi est un enfer que je ne souhaite à
personne. Je ne les condamne donc pas. Ils ont payé un prix énorme en sang.
Mais le fait est que, à ce jour, il n’y a pas eu de soulèvement à Odessa.
Et ce n’est pas comme si les Russes étaient universellement salués comme des libérateurs. Oui, il y a eu quelques scènes touchantes de familles réunies à Mariupol, mais je n’ai pas vraiment
observé de grandes foules de civils ukrainiens accueillant les Russes avec des fleurs, du pain et du sel.
En fait, je ne pense pas que Poutine ou l’état-major aient mal interprété la situation. En fait, j’explique la réticence évidente de Poutine à intervenir ouvertement précisément parce qu’il
savait que la « simple » libération de la LDNR n’était
plus une option et que toute l’Ukraine DOIT, absolument DOIT, être dénazifiée.
Poutine et l’état-major ne voulaient pas cela, ils espéraient que, d’une manière ou d’une autre, le peuple ukrainien trouverait en lui-même la force de « faire le ménage ».
Cela ne s’est pas produit et je ne le vois pas se produire de sitôt (surtout avec un quelconque degré de sincérité).
Conclusion : les PYSOP russes en Ukraine ont échoué lamentablement.
Et pas seulement en Ukraine.
Les PSYOPs russes ont échoué de manière globale. En voici quelques exemples :
La Russie n’était pas prête pour les
cyberattaques occidentales, y compris les serveurs gouvernementaux. C’est un fait.
Les PSYOPs russes ont été écrasées et
oblitérées par la PSYOP la plus efficace et la plus importante de l’histoire.
Les relations publiques russes ont
même échoué sur le plan interne, en particulier au cours de la première semaine, lorsque de nombreux Russes ont pleinement cru qu’ils n’auraient bientôt plus d’argent, plus de nourriture et, en
gros, plus rien. Le Kremlin s’est efforcé d’y remédier en invitant une tonne d’experts dans les talk-shows et en faisant appel à des correspondants de guerre russes bien connus pour faire des
reportages sur les lignes de front. Cela a aidé. Les chiffres du soutien à l’opération militaire spéciale ont lentement augmenté et environ 70 % des Russes soutiennent Poutine et l’opération.
Mais, franchement, le mérite en revient surtout aux absurdités véritablement imbéciles débitées par la 5e colonne russe et les intégrationnistes atlantiques au pouvoir. Ils ont perdu la guerre
politique interne, mais le Kremlin n’y a guère contribué.
Les Russes ont complètement échoué à
expliquer ce qui rendait cette opération « spéciale », ils ont échoué à l’intérieur de la
Russie, dans la zone A, et même dans la zone B !
Alors maintenant, c’est à moi de le faire
Bon, commençons par ce que cette opération spéciale n’est pas. Ce n’est pas
Une répétition de la Seconde Guerre
mondiale ou de la Première Guerre mondiale
Une répétition de l’une ou l’autre ou
des deux guerres en Tchétchénie
Une répétition de l’intervention
militaire russe en Syrie
Une répétition de la guerre de Corée,
du Vietnam, de l’Afghanistan ou de toute autre guerre à laquelle vous pouvez penser.
Une attaque russe à grande échelle
La troisième guerre mondiale (du moins
jusqu’à présent, mais cela pourrait changer !).
Andrei Martyanov a inventé une expression très pertinente : « opération de police à armes combinées ».
Par « armes combinées », on entend
essentiellement la guerre au niveau des formations.
Une opération de police signifie exactement cela, l’arrestation/destruction de criminels.
Ainsi, une « opération de police d’armes
combinées » est à proprement parler un non-sens, et c’est pourquoi les spécialistes militaires russes ne l’utilisent pas. Mais c’est une expression que j’aime bien, car elle révèle
à la fois toute la portée et tout le dilemme des stratèges russes.
Comment lancer une attaque interarmes UNIQUEMENT contre des criminels et en épargnant des vies innocentes ?
La vérité est que – vous ne pouvez pas.
Voici donc ce que les Russes ont apparemment décidé :
Commencer par un assaut tactique
contre les forces ukrainiennes dans le Donbass.
Contourner toutes les fortifications
et villes ukrainiennes qui ne sont pas disposées à se rendre.
Transformez votre assaut tactique en
un assaut opérationnel en encerclant la TOTALITÉ des forces ukrainiennes dans le Donbass.
Longez la côte pour libérer Mariupol
(tactique), puis continuez vers l’ouest (développement opérationnel).
Nettoyer le ciel ukrainien et obtenir
rapidement la suprématie aérienne, réduisant ainsi considérablement la capacité des nazis à courir, et les Ukrainiens à garder leurs lignes d’approvisionnement ouvertes.
Une fois le ciel sécurisé (pas tant
des avions ukrainiens que des défenses aériennes), engagez pleinement votre aviation à voilure tournante et à voilure fixe pour la reconnaissance, le soutien aérien rapproché, le déplacement des
forces, etc.
Bloquez les principaux centres nazis :
Mariupol (combats bien à l’intérieur de la ville), Nikolaev (combats tout autour de la ville), à Kharkov (encerclée), Tchernigov (encerclée), Odessa (presque encerclée) et Kiev (presque
encerclée).
Ensuite, attendez que la ville se
rende. Pour cela, la ville devra d’abord se débarrasser des nazis locaux, bien sûr. S’ils n’y parviennent pas, ils devront alors lancer des assauts urbains spécialisés pour libérer la ville et
tuer tous les nazis, mais leurs ordres devront être de sauver leur propre vie avant de sauver celle des autres. Cela implique donc un mouvement progressif très lent et délibéré dans la profondeur
de la ville.
Ensuite, détruisez l’artillerie à
longue portée qui frappe ENCORE la LDRN depuis plusieurs endroits (Avdeevka). Ensuite, bloquez les forces restantes et attendez qu’elles se rendent. Demandez instamment aux commandants ukrainiens
d’éviter un carnage inutile et de déposer les armes. Si tout le reste échoue, disons dans une semaine environ, éliminez-les. Littéralement et rapidement : une fois que toutes les zones contrôlées
par les Ukrainiens auront été déclarées « zones
de tir ouvert », il faudra moins de 24 heures au matériel russe vraiment lourd pour libérer complètement le Donbass.
Ensuite, libérez d’abord le sud,
c’est-à-dire toute la côte de la mer Noire.
Ensuite, commencer à déplacer les
forces vers la direction générale de l’Ukraine centrale (au sud de Kiev) et attendre des décisions plus stratégiques de la part de l’état-major russe et du Kremlin.
Cela fonctionnera-t-il ?
Franchement, je n’en suis pas si sûr.
Je crains que les États-Unis et Joe « Biden » aient décidé que la meilleure chose
pour eux est d’avoir autant d’Ukrainiens morts que possible. Et ce n’est pas un moyen de parvenir à une fin, c’est la finalité : faire en sorte qu’autant de nègres des steppes et de nègres des
neiges s’entretuent.
C’est le seul et unique plan de l’Occident pour l’Ukraine : (exemple
tiré de CNN)
J’aimerais pouvoir placer des espoirs dans le peuple ukrainien.
Franchement, je ne le fais pas. Je pense que plusieurs décennies de propagande conjointe des États-Unis et de l’Union soviétique (oui, ils étaient d’accord sur ce point !), suivies de 30 ans de
propagande nazie enragée, puis de deux guerres civiles dans le Donbass et d’une répression MASSIVE contre des MILLIERS de personnes dans toute l’Ukraine ont brisé l’esprit de ceux qui ont survécu
à tout cela.
Encore une fois, je ne les blâme pas. Je les vois simplement comme un peuple (principalement) brisé.
Oh, j’espère toujours et je prie pour une insurrection libérant la belle ville d’Odessa, mais l’espoir meurt en dernier : quant aux prières, elles ne sont jamais perdues.
Mini Banderastan ?
Mais je crains qu’à moins que quelque chose de majeur ne change bientôt, l’« opération policière combinée » abandonne son
dernier objectif et devienne une véritable opération combinée visant à occuper, désarmer et dénazifier toute l’Ukraine, à l’exception peut-être de la zone que j’appelle le mini-Banderastan (voir
la carte ici).
Si cette décision est prise, la Russie devra alors envoyer d’importants renforts en Ukraine. Cela peut peut-être encore être évité, mais seulement si les forces qui entourent actuellement les
Ukrainiens dans le chaudron du Donbass (enfin, les deux chaudrons à l’intérieur du plus grand chaudron du Donbass, en réalité) sont rapidement mises à disposition.
La Russie doit également augmenter de façon DRAMATIQUE ses opérations aériennes MAINTENANT, c’est à dire « immédiatement ! », ce qui pourrait signifier le
déplacement d’unités plus importantes (régiments aériens) en Russie occidentale.
Enfin, et surtout, qu’en est-il de l’Empire du Mensonge ?
Oui, je veux parler des rumeurs sur les brigades de volontaires, les MiG-29 polonais volant avec des pilotes Ukies depuis les bases de l’OTAN et toutes les autres conneries.
Franchement, voici comment je vois les choses : J’ai totalement abandonné l’Ouest. Et par là, je veux dire deux choses totalement différentes :
J’ai renoncé à toute notion d’honneur,
de vérité, de dignité, de courage, de compassion, de décence ou de tout autre petit signe d’espoir de la part d’une civilisation qui est déjà morte et dont le dernier héritage à notre planète
sera l’Empire du Mensonge et tout ce que cela implique. En d’autres termes, je suppose que le niveau de mal et de corruption des élites dirigeantes occidentales (TOUTES, pas seulement les
politiciens) est infini et qu’il n’existe aucune action ou idée qui serait jugée « trop mauvaise » ou « trop horrible » pour ces gens. Mes derniers
mots à leur sujet seront tirés du discours
de Tempelton de 1983 d’Alexandre Soljenitsyne : « Devant la multitude de ceux qui ont péri et qui sont opprimés
aujourd’hui, que Dieu soit leur juge. »
J’ai également renoncé à toute notion
de bon sens ou même à un sain instinct de conservation. Ce n’est pas que les élites occidentales ne soient pas assez narcissiques pour se soucier de leur triste sort, pas du tout. Mais elles ne
sont pas assez intelligentes/éduquées pour réaliser qu’elles regardent la dévastation potentielle de tout l’hémisphère nord de notre planète, y compris l’ensemble des États-Unis et du Royaume-Uni
– sans parler de la Pologne ! Les Polonais pensent que les Anglos les couvriront et les Anglos pensent que les Russes ne sont pas sérieux. Cette combinaison unique de lâcheté et de mal pourrait
bien provoquer la fin de notre monde.
Donc, pour répondre à la question ci-dessus : ce que pensent les gens de la zone A n’a vraiment aucune importance.
Cela fait les grands titres de la presse en phase terminale et cela donne un sentiment de triomphe à certains zombies qui regardent la télévision.
Pour moi, cela signifie ceci : bien que j’espère continuer à écrire des analyses sur cette guerre, j’en ai officiellement fini de déboulonner les nombreuses idioties encore répandues par les
PSYOPs occidentales.
Ce que j’ai écrit ci-dessus est ma version d’un mini-cours intensif sur les réalités militaires de base, 4000 mots, et je suis maintenant sûr que :
Ceux qui ont « compris » ont compris et n’ont pas besoin une
répétition
Ceux qui n’ont pas « compris » ne comprendront jamais.
Et le rapport entre ceux qui
ont « compris » et ceux qui n’ont
pas compris ne fait aucune différence.
Pourquoi ?
Parce que la Russie a déjà gagné la guerre militaire et parce que la Russie a déjà perdu la guerre des relations publiques.