Les Kiéviens vont tenter de reprendre Kherson avant les élections de mi-mandat aux Etats-Unis
Le front ukrainien s'est stabilisé depuis l'arrivée du Général Sourovikine à la tête de la force de combat russe en Ukraine. Il rreste deux points du front où
l'armée kiévienne tente de réaliser une percée majeure avant les élections de mi-mandat américaines: la centrale d'Ergodar; et les territoires sous contrôle russe
sur la rive droite du Dniepr dans la région de Kherson. Les vagues d'offensive ukrainienne vont continuer dans les prochains jours. Si l'armée russe réorganisée
tenait la ligne de front, cela n'en soulignerait que plus vivement le fait que se déroule, en même temps que la bataille d'Ukraine, un affrontement géo-économique
féroce, autour de l'offre énergétique mondiale. Et tandis que les Etats-Unis mesurent leur impuissance face à l'Arabie Saoudite, c'est en fait avec des pays
musulmans que Poutine établir de bonnes relations pour accélérer le passage à un monde multipolaire.
La Bataille d’Ukraine
Erwan Castel donnait en début de semaine une bonne vue synthétique du front:
Sur la partie nord et centrale de la ligne de front, la Russie a repris l’initiative
Sur le front Nord
Secteur
Koupiansk
Les forces ukrainiennes sont stoppées dans leur progression vers et sur leurs
positions atteintes subissent des pertes importantes de la part de l’aviation tactique et de l’artillerie russes. De nombreux renforts russes arrivent pour
renforcer les défenses et peut-être lancer une contre-offensive.
Secteur Krasni
Liman
Au Nord de Slaviansk, non seulement les forces russes détruisent les attaques ennemies mais
ont repris l’initiative et progressent à nouveau vers Krasni Liman.
Secteur
Lisichansk
Les forces ukrainiennes, à l’Ouest de la ville, subissant trop de pertes ont commencé à
reculer pour chercher une ligne défensive plus stable le long de la route vers Artemovsk.
Secteur
Artemovsk
Les verrous de Soledar et Artemovsk commencent à céder sous les attaques des forces russes
appuyées par les volontaires des unités Wagner et tchétchènes.
Les forces alliées progressent vers le centre d’Artemovsk malgré de fortes
résistances
Sur le front de
Donetsk,
Le front de Donetsk reste très actif, entre les échanges de tirs des artilleries et les
attaques et contre-attaques menées de chaque côté de la ligne de front.
Secteur
Avdeevka
Les forces russes sont à la libération de Pervomaïske au Sud du Bastion et mènent des
attaques vers le village de Krasnogorovka (à ne pas confondre avec celui qui est à l’Ouest de Donetsk), afin de poursuivre l’encerclement large
d’Avdeevka.
Secteur
Ugledar
Au Sud de Donetsk, des combats sont engagés contre le point d’appui d’Ugledar qui
protège le flanc Sud du dispositif ukrainien devant Donetsk, et à partir duquel Kiev tente d’initier des attaques vers Volonovakha, sur la route menant à
Marioupol.
Au sud, l’Ukraine prépare deux “actions d’éclat”.
Sur le front de
Zaporodje,
Ce front reste stable, bien que soumis à de fréquents duels d’artillerie. Mais c’est
peut-être “le calme avant la tempête” car il existe une concentration importante de troupes ukrainiennes située vers le Dniepr et qui pourrait engager une
offensive soit en direction de Mélitopol (au Sud) soit en direction d’Energodar (à l’Ouest) où se trouve la principale centrale nucléaire de la région (qui
fournissait 1/5 de la production électrique d’Ukraine).
Plusieurs reconnaissances offensives ukrainiennes ont été détruites ou repoussées sur ce
front où les forces russes ont renforcé leurs dispositif de défense.
En réaction aux bombardements ukrainiens sur la centrale nucléaire de Zaporodje et la menace
d’une attaque sur son site d’Energodar, les forces russes du génie renforcent les bâtiments sensibles comme par exemple en installant des protections au dessus
des stockages des combustibles, et en intensifiant leurs frappes sur les points de tirs ennemis situés sur la rive opposée du Dniepr, dans le secteur de
Nikopol.
Sur le front de
Kherson
Selon certaines sources de renseignement, le corps de bataille ukrainien sur ce front Sud
pourrait être encore de 50 à 60 000 hommes et en mesure de lancer une nouvelle offensive plus importante vers Kherson. C’est pour cette raison que les
autorités russes ont conseillé à la population d’évacuer la ville pour prévenir les pertes civiles en cas de combats urbains.
De fait, hier 18 octobre 2020, le général Sourokivine a expliqué que la situation sur le front de Kherson était “très tendue” et
confirmé le souci de protéger les civils “au besoin par des décisions difficiles”. Au matin du 19 octobre, les autorités russes procèdent à l’évacuation des
populations de Kherson habitant sur la rive droite du Dniepr.
Des forces ukrainiennes – environ un millier d’hommes – ont commencé à avancer dans la direction de Novaya Kamenka –
Berislav avec des forces composées de deux bataillons. Elles sont soutenues par de l’artillerie à canon, des drones dans le ciel.
Trois remarques à ce stade:
+ on ne peut pas s’empêcher de lire la déclaration de Sourokivine dans une optique de stratégie “Koutouzov”. On se rappelle que
Koutouzov avait choisi d’incendier Moscou et d’évacuer la ville pour mieux y piéger Napoléon.
+ Il est frappant de voir que plus on descend la ligne de front vers le sud, plus les Kiéviens semblent envisager une
“contre-offensive”. Est-ce parce que communications et transmissions ont été sérieusement endommagées par les frappes russes. Et qu’au sud, les conseillers de
l’OTAN qui commandent de fait la bataille, peuvent encore diriger une offensive ukrainienne depuis un poste de commandement situé en Moldavie ou en Roumanie.
Alors qu’ils ne le pourraient plus au nord ?
+ L’idée d’une grande offensive, jouant le tout pour le tout, sur Kherson, dans les prochains jours, coïncide avec l’idée
d’obtenir une victoire spectaculaire avant les élections américaines de mi-mandat.
Les effets des frappes russes
+ Selon Vladimir Zelenski lui-même, c’est environ 30% de l’infrastructure électrique ukrainienne qui a été détruite par les frappes
russes. “La situation est critique dans toute l’Ukraine, il faut se préparer au fait qu’il n’y aura pas d’approvisionnement
en électricité, en eau ou en chauffage, le pays «doit se préparer à passer un hiver vraiment difficile», a prévenu Zelensky. 10 jours après l’attaque du pont de Crimée, les forces russes continuent d’affaiblir
méthodiquement les capacités de l’Ukraine, sans que les systèmes de défense aérienne otano-kiéviens n’y puissent grand chose. Les infrastructures de plusieurs grandes villes ont été détruites, notamment à
Dniepropetrovsk, Jitomir et Kharkov. A Kiev, la centrale thermique n°6 a été touchée, les médias ukrainiens ont fait état d’un violent incendie. Le maire
d’Ivano-Frankovsk a appelé à stocker de l’eau et à charger les batteries de téléphones”.
+ “À Krivoy Rog, après la frappe de Geranium-2 sur les installations d’infrastructure, l’électricité et
l’eau ont été perdues. Les autorités locales ont déclaré que l’explosion s’est produite dans une installation qui produisait de l’électricité, et qu’elle a
donc été détruite“.
+ L’utilisation des moyens de transmission modernes devient de plus en plus difficile pour l’armée ukrainienne.
“Dans la zone de la localité de Palievka, dans la région d’Odessa , la station de communications spatiales du Centre de communications du
gouvernement ukrainien a été détruite , a annoncé Igor Konachenkov, porte-parole de la Défense russe.
Trois radars de contre-batterie, fabriqués par les Etats-Unis ont été détruits dans les
environs d’Artemovsk (Bakhmout),
Vyemka et Soledar en
République populaire de Donetsk”.
Au même moment, il se confirme qu’Elon Musk ne veut plus payer pour la mise à disposition de Starlink à l’armée
ukrainienne.
La crise occidentale gagne en intensité
+ “Lors de «ces soirées les plus sombres de janvier et de février», les ménages britanniques
doivent se préparer à des pannes de courant les jours «vraiment, vraiment froids», a prévenu John Pettigrew, directeur général de National Grid, le
gestionnaire du réseau électrique, lors du «sommet sur la transition énergétique» du Financial
Times. En guise d’excuse, Pettigrew a évoqué les difficultés des grands exportateurs européens,
dont la France, où une grande partie du parc nucléaire est hors d’usage. Les centrales thermiques britanniques fonctionnent essentiellement au gaz…“
Réaction violente d'un membre de la famille royale saoudienne suite aux menaces de Joe Biden
On se rappelle que Joe Biden a récemment reproché à l’Arabie Saoudite de soutenir la Russie en réduisant sa propre production
pétrolière.
“Toute personne qui remet en cause l’existence de ce pays et de ce royaume. Nous sommes tous
des produits du djihad et du martyre“, a déclaré le prince saoudien Saoud al-Shaalan, qui est marié à l’une des petites-filles du défunt roi Abdulaziz Al
Saoud, dans une vidéo publiée sur Twitter samedi. “C’est mon message à tous ceux qui pensent qu’ils peuvent nous
menacer“.
La vidéo – où le message est répété en arabe, en anglais et en français, intervient dans un contexte de tensions sans précédent entre les
États-Unis et l’Arabie saoudite, le royaume riche en pétrole ayant décidé la semaine dernière de réduire la production de pétrole dans le cadre de l’OPEP+,
malgré les demandes américaines d’augmenter les exportations.
On aimerait que les “stratèges occidentaux” s’arrêtent un instant et prennent la mesure du tremblement de terre géopolitique en
cours. Une grande partie de l’ordre mondial sous hégémonie américaine était fondé sur une entente étroite avec l’Arabie Saoudite. Même s’il ne s’agit pas d’un
message officiel du gouvernement saoudien, il révèle l’ampleur du rejet dont font l’objet les Etats-Unis de Joe Biden.
Pepe Escobar commente la rencontre de la CICA
[Les interttitres sont de nous]
Tout ce qui compte dans le
processus complexe d’intégration de l’Eurasie était une fois de plus en jeu à Astana, puisque la capitale kazakhe (…) a accueilli la 6ème Conférence sur l’interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA).
La Chine et le Vietnam (Asie de l’Est et du Sud-Est) ont participé au niveau des
vice-présidents.
La CICA
La CICA [Conference on Interaction and Confidence Building in Asia] est un forum
multinational axé sur la coopération en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans toute l’Asie. Le président kazakh Tokaïev a révélé que la
CICA venait d’adopter une déclaration visant à faire de ce forum une organisation internationale.
La CICA a déjà établi un partenariat avec l’Union économique eurasiatique (UEE). En
pratique, elle travaillera donc bientôt côte à côte avec l’OCS (Organisation de la Coopération de Shanghai), l’UEE et certainement les BRICS+.
L’Iran reprend sa place dans le concert des nations
Le partenariat stratégique entre la Russie et l’Iran a été mis en avant lors de la CICA,
notamment après l’accueil de l’Iran au sein de l’OCS en tant que membre à part entière.
Le président Raïssi, s’adressant au forum, a souligné la notion cruciale d’une
« nouvelle Asie » émergente, où « la convergence et la sécurité » ne sont « pas compatibles avec les intérêts des pays hégémoniques et
où toute tentative de déstabilisation de nations indépendantes a des objectifs et des conséquences qui dépassent les géographies nationales, et vise en fait la
stabilité et la prospérité des pays de la région ».
Pour Téhéran, être un partenaire dans l’intégration de la CICA, au sein d’un dédale
d’institutions panasiatiques, est essentiel après toutes ces décennies de « pression maximale » déclenchée par l’Hégémon [américain].
En outre, cela ouvre une occasion, comme l’a noté Raïssi, pour l’Iran de profiter de «
l’infrastructure économique de l’Asie ».
Tous les membres de la CICA soutiennent la Russie
Le président russe Vladimir Poutine, comme on pouvait s’y attendre, a été la vedette du
spectacle à Astana. Il
est essentiel de noter que Poutine est soutenu par « tous » les pays représentés à la CICA. (C’est nous qui soulignons CdS)
Parmi les interlocuteurs de haut niveau de Poutine figurait l’émir du Qatar : tous ceux
qui comptent en Asie occidentale veulent parler à la Russie « isolée ».
Poutine a demandé une « compensation pour les dommages causés aux Afghans pendant les années
d’occupation » (…), et a souligné le rôle clé de l’OCS pour développer l’Afghanistan.
Il a déclaré que l’Asie, « où de nouveaux centres de pouvoir se renforcent, joue un
rôle important dans la transition vers un ordre mondial multipolaire ».
Il a averti qu’« il existe une réelle menace de famine et de chocs à grande échelle sur
fond de volatilité des prix de l’énergie et des denrées alimentaires dans le monde ».
Il a en outre appelé à la fin d’un système financier qui profite au « milliard doré » [N.B.
il s’agit d’une expression fréquente chez Vladimir Poutine, pour parler de l’Occident, comme on dit “la jeunesse dorée” en français] – qui « vit aux dépens des
autres » (…)
Et il a souligné que la Russie fait tout pour « former un système de sécurité égal et
indivisible ». (…)
Le maillage progressif du “heartland” de la théorie géopolitique
La juxtaposition imminente entre la CICA et l’OCS et l’UEE est un autre exemple de la façon
dont les pièces du puzzle complexe de l’Eurasie s’assemblent.
La Turquie et l’Arabie saoudite – en théorie, de fidèles alliés militaires impériaux – sont
impatients de rejoindre l’OCS, qui a récemment accueilli l’Iran en tant que membre à part entière.
Cela signifie qu’Ankara et Riyad ont fait le choix géopolitique d’éviter avec force
l’offensive impériale russophobe et sinophobe.
Erdogan, en tant qu’observateur au récent sommet de l’OCS à Samarcande, a envoyé exactement
ce message. L’OCS atteint rapidement le point où nous pourrions avoir, assis à la même table, et prenant des décisions consensuelles importantes, non seulement
les « RIC » (Russie, Inde, Chine) dans les BRICS (bientôt étendus aux BRICS+), mais sans doute les principaux acteurs des pays musulmans :
l’Iran, le Pakistan, la Turquie, l’Arabie saoudite, l’Égypte et le Qatar.
Ce processus évolutif, qui n’est pas sans poser de sérieux défis, témoigne de la volonté
concertée de la Russie et de la Chine d’intégrer les pays de l’Islam en tant que partenaires stratégiques essentiels pour forger le monde multipolaire
post-occidental. (…)
Pas étonnant que l’axe anglo-américain soit absolument pétrifié.
Les conséquences pour les marchés de l’énergie
Passons maintenant à une illustration graphique de tout ce qui précède – la façon dont cela
se joue sur les marchés de l’énergie : la déjà légendaire réunion de l’OPEP+ à Vienne il y a une semaine.
La décision – collective – de réduire la production de pétrole de 2 millions de barils par
jour a entraîné un changement géopolitique tectonique.
Le ministère saoudien des Affaires étrangères a publié une note très diplomatique contenant
une information étonnante pour ceux qui savent lire entre les lignes.
À toutes fins utiles, le combo derrière le lecteur de téléprompteur à Washington avait émis
une menace mafieuse caractéristique de cesser la « protection » de Riyad si la décision sur les réductions de pétrole était prise avant les élections
américaines de mi-mandat.
Seulement, cette fois, « l’offre que vous ne pouvez pas refuser » n’a pas été
acceptée. L’OPEP+ a pris une décision collective, menée par la Russie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Poutine et MBS étant réputés pour s’entendre, c’est à lui qu’est revenu le soin d’accueillir
le président des Émirats arabes unis, le cheikh Zayed – ou MBZ, le mentor de MBS – dans le superbe palais Konstantinovsky de Saint-Pétersbourg, qui date de
Pierre le Grand.
Il s’agissait d’une sorte de célébration informelle de la manière dont l’OPEP+ avait
provoqué, d’un seul geste, la débâcle stratégique d’une superpuissance en matière de géopolitique du pétrole, que l’Empire contrôlait depuis un
siècle.
Tout le monde se souvient, après le bombardement, l’invasion et l’occupation de l’Irak en
2003, comment les néo-conservateurs américains se sont vantés : « nous sommes la nouvelle OPEP ».
Eh bien, plus maintenant. Et le mouvement devait venir des Russes et des
« alliés » américains du golfe Persique, alors que tout le monde s’attendait à ce que cela se produise le jour où une délégation chinoise atterrirait
à Riyad et demanderait le paiement en yuan de toute l’énergie dont elle a besoin.
L’OPEP+ a appelé le bluff américain et a laissé la superpuissance en plan. Alors que
vont-ils faire pour « punir » Riyad et Abu Dhabi ? Appeler le CENTCOM au Qatar et au Bahreïn pour mobiliser leurs porte-avions et déclencher un changement de
régime ? (…)
Suivez a fin de l’hégémonie américaine – et même anglo-saxonne – en direct
!
À Saint-Pétersbourg, alors qu’il s’adressait à MBZ, Poutine a clairement indiqué que c’est
l’OPEP+ – dirigée par la Russie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis – qui donne le ton pour « stabiliser les marchés mondiaux de
l’énergie » afin que les consommateurs et les fournisseurs « se sentent calmes, stables et confiants » et que l’offre et la demande
« soient équilibrées ».
Sur le front du gaz, lors de la semaine russe de l’énergie, le PDG de Gazprom, Alexey
Miller, a clairement indiqué que la Russie pouvait encore « sauver » l’Europe d’un trou noir énergétique.
Nord Stream (NS) et Nord Stream 2 (NS2) peuvent devenir opérationnels : mais tous les
obstacles politiques doivent être levés avant le début des travaux de réparation des gazoducs.
En ce qui concerne l’Asie occidentale, Miller a déclaré que des ajouts au Turk Stream ont
déjà été prévus, pour le plus grand plaisir d’Ankara, qui souhaite devenir un centre énergétique clé.
Parallèlement, il est tout à fait clair que le pari désespéré du G7 d’imposer un
plafonnement des prix du pétrole – qui se traduit par l’armement de sanctions étendues au marché mondial de l’énergie – est une proposition
perdante.
Nous sommes à un mois du G20 de Bali
Un peu plus d’un mois avant d’accueillir le G20 à Bali, le ministre indonésien des Finances,
Sri Mulyani Indrawati, ne pouvait être plus clair : « Lorsque les États-Unis imposent des sanctions en utilisant des instruments économiques, cela
crée un précédent pour tout », propageant l’instabilité « non seulement pour l’Indonésie mais pour tous les autres pays ».
Pendant ce temps, tous les pays à majorité musulmane accordent une attention toute
particulière à la Russie. Le partenariat stratégique Russie-Iran progresse désormais parallèlement à l’entente Russie-Saoud-Émirats arabes unis en tant que
vecteurs cruciaux de la multipolarité. (…)
Ukraine. Des attaques de drones ont coupé l’électricité.
Début septembre, Gallup a
réalisé un
sondage en Ukraine :
Plus de six mois
après le début d’une guerre que beaucoup dans le monde (y compris en Russie) pensaient que l’Ukraine perdrait rapidement, la plupart des Ukrainiens sont résolus à continuer à se
battre.
Une nette majorité,
70 % de tous les Ukrainiens interrogés début septembre, disent que leur pays doit continuer à se battre jusqu’à ce qu’il gagne la guerre contre la Russie. Un peu plus d’un Ukrainien sur
quatre (26 %) est favorable à des négociations pour mettre fin à la guerre le plus rapidement possible.
Ce chiffre de 70 % marque
probablement un point culminant, car il a été réalisé à un moment où l’on promettait des succès aux Ukrainiens.
Depuis, la situation de
l’Ukraine a empiré. Bien empiré.
Depuis la mi-septembre, la contre-offensive ukrainienne à l’est de Kharkov s’est arrêtée. Malgré de sérieuses pertes ukrainiennes, la contre-offensive dans la
direction du sud de Kherson n’a pas beaucoup bougé non plus. Ces deux lignes de front sont désormais stables. Sur le front du Donbass, la position centrale ukrainienne à Bakhmut (Artyomovsk en
russe) risque d’être prise.
La Russie a mobilisé quelque 220 000 réservistes et environ 70 000 volontaires. Ceux-ci sont actuellement en formation et d’ici le mois prochain, la plupart d’entre
eux seront en mesure de rejoindre le combat. Ces dernières semaines, le temps est devenu pluvieux. Les chars et les camions ne peuvent plus se déplacer sur des champs ouverts sans risquer de
s’embourber. Fin novembre/décembre, le gel s’installera. Le sol gèlera et la Russie pourra lancer de grandes attaques.
La Russie a également modifié le rythme de la guerre. Alors qu’elle s’était jusqu’à présent abstenue de frapper les infrastructures civiles, à l’exception des
stations de transformation électrique desservant le réseau ferroviaire, elle a maintenant lancé des attaques contre les centrales thermiques et le réseau de distribution électrique longue
distance de 330 kilovolts de l’Ukraine.
En Ukraine, comme en Russie, les centrales thermiques sont également utilisées comme sources de chauffage urbain. L’eau chaude est distribuée aux maisons par de
grands réseaux de canalisations. Lorsque les centrales électriques sont hors service, les maisons des gens gèlent. Il n’y aura plus d’eau potable car les conduites congelées subiront de graves
dommages.
Des villes situées près des champs de bataille de la ligne de front aux gratte-ciels de la capitale, les Ukrainiens tentent d’économiser l’énergie, le président
Volodymyr Zelensky ayant averti mardi que les attaques russes des huit derniers jours avaient détruit 30 % des centrales électriques ukrainiennes et provoqué des « pannes massives dans tout le
pays« .
Les dernières frappes ont augmenté la probabilité d’un hiver misérable, les habitants devant se passer de services de base comme le chauffage et l’eau.
…
Dans son discours du soir, lundi, M. Zelensky a exhorté les Ukrainiens à réduire leur consommation d’électricité pendant les heures de pointe afin de
« permettre à l’ensemble du
pays de traverser cette période de manière plus stable« , et de nombreux habitants et entreprises ont fait leur part.
Dans sa déclaration de mardi, il n’a pas précisé quelles centrales électriques avaient subi des dégâts importants. Mardi, des explosions ont frappé un quartier
de la rive orientale du fleuve Dnipro à Kiev, la capitale de l’Ukraine, selon le maire, ainsi que des villes du nord et du centre du pays.
L’attaque de Kiev a fait trois morts et provoqué des coupures d’électricité et d’eau dans certaines parties de la ville, selon des responsables. Elle est
survenue le lendemain du jour où la Russie avait frappé la ville avec des drones kamikazes de fabrication iranienne, visant apparemment des installations électriques et de chauffage.
À Kiev, les lumières ont vacillé peu après 9 heures du matin et les habitants des quartiers est de la ville ont déclaré avoir entendu une explosion. Le maire,
Vitaly Klitschko, a déclaré qu’un « objet d’infrastructure critique »
avait été touché. Kyrylo Tymoshenko, un haut fonctionnaire du bureau de M. Zelensky, a déclaré qu’au moins trois frappes avaient touché un site énergétique, entraînant des « dégâts importants« , sans donner
plus de détails.
L’URSS avait laissé à l’Ukraine un réseau électrique très décent et d’importantes capacités de production.
L’épine dorsale du réseau ukrainien est constituée de plus de 13 000 kilomètres de lignes de 330 kV et de 88 transformateurs de 330 kV qui relient les régions et
permettent de déplacer les capacités. Il a pu acheminer suffisamment d’électricité jusqu’à la ligne de front orientale lorsque, en raison de la guerre, les centrales électriques de l’est ont été
mises hors service.
Les attaques russes semblent avoir deux points de mire :
Arrêter toutes les centrales thermiques (charbon, gaz) en Ukraine.
Détruire les stations de commutation où sont connectées plus de deux lignes de 330k.
Cela réduira de moitié la capacité de production de l’Ukraine et déconnectera totalement certaines régions, notamment celles à l’est, de toute capacité de
production.
Cela aura pour effet d’assombrir les villes de l’est de l’Ukraine, ce qui rendra la conduite de la guerre plus difficile pour les militaires ukrainiens. Cela rendra
également plus difficile le soutien en matériel, en armes et en munitions d’atteindre les lignes de front. (Les régions qui ont été intégrées à la Russie reçoivent de l’électricité de la
Russie).
Les attaques contre le réseau électrique ukrainien auront quelques effets externes. Ces dernières années, l’Ukraine fournissait un surplus d’électricité à certains
de ses voisins. La Moldavie et la Hongrie étaient les deux plus gros acheteurs d’électricité ukrainienne. Alors que la Hongrie est connectée au réseau européen, la Moldavie ne
l’est pas. Elle ne dispose en outre que d’une capacité de production de 350 mégawatts. En 2017, quelque 20 % de son énergie provenait d’Ukraine. Si l’une de ses propres centrales électriques
tombe en panne ou a besoin d’être entretenue, elle connaîtra probablement elle aussi des coupures de courant.
La
fête à Kiev s’est poursuivie pendant cette guerre. Elle va prendre fin. La misère de la guerre va maintenant s’abattre sur la capitale et sur les villes et villages de l’Ouest, en proie
à un nationalisme forcené.
Les guerres ont un coût. Le mois dernier, la plupart des Ukrainiens ne l’avaient pas encore ressenti personnellement. Cela va maintenant changer.
Un sondage réalisé en Ukraine au printemps 2023 donnera probablement le résultat inverse de celui réalisé début septembre.
La Russie a commandé davantage
de drones et de missiles à l’Iran. Elle n’a probablement pas encore décidé où elle les utilisera. Si l’Ukraine envisage une autre provocation, comme la récente attaque du pont de Kerch, elle
ferait mieux de réfléchir aux conséquences.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Guerre d’Ukraine – Point au jour 236
La Russie prépare-t-elle la conquête de Kiev ?
Ce 17 octobre au matin, la Russie a frappé le siège d'Ukrenergo, principal pourvoyeur d'électricité du pays. La question se pose d'une intensification des
opérations russes contre Kiev, dans l'objectif de renverser le gouvernement Zelenski. De nombreux signes convergent pour penser que la Russie pourrait exploiter le flottement des élections de
mi-mandat américaines et la plongée de l'Europe dans la crise.
A première vue, la bataille d’Ukraine poursuit son cours, avec une intensification progressive.
+ Samedi 15 octobre, les troupes kiéviennes ont tenté un nouvel assaut, dans la région de Kherson. En fin de journée, il
avait été repoussé.
+ Les frappes russes sur les infrastructures électriques ukrainiennes ont continué. Des frappes ont eu lieu encore, les deux
nuits écoulées, sur Odessa et Nikolaïev.
Le pouvoir russe voudrait-il en finir vite avec le gouvernement Zelenski?
On remarque cependant ce lundi matin 17 octobre une intensification dans les frappes sur Kiev.
En particulier, des drones Geran-2 ont frappé des bâtiments d’Ukrenergo, l’un des principaux pouvoyeurs et distributeurs de l’électricité du pays.
On a remarqué aussi, dans la journée du 16 octobre, que les ressortissants de plusieurs pays amis de la Russie ont reçu l’ordre
de quitter Kiev.
Faut-il penser qu’une opération pour s’emparer de Kiev soit en préparation, qui serait précédée d’une destruction systématique
des centres de décision de la capitale?
Vladimir Poutine veut-il mettre à profit les trois semaines qui viennent, avec les élections intermédiaires aux Etats-Unis, qui
vont de fait rendre plus incertain le soutien américain à Kiev? On parle de plus en plus ouvertement aux Etats-Unis d’un épuisement des stocks d’armes à livrer à l’Ukraine.
Le pouvoir russe pourrait donc être désireux d’exploiter les circonstances. C’est bien ce que sent M.K.Bhadrakumar, l’un des
hommes les mieux informés au monde:
“Les représailles de la Russie contre les “infrastructures critiques” de l’Ukraine, dont
Moscou s’est abstenu jusqu’à présent, ont de graves implications. Depuis le 9 octobre, la Russie a commencé à cibler systématiquement le système électrique et
les chemins de fer ukrainiens. Le célèbre expert militaire russe Vladislav Shurygin a déclaré à Izvestia que si ce rythme était maintenu pendant une semaine
environ, il “perturberait toute la logistique de l’armée ukrainienne – système de transport du personnel, de l’équipement militaire, des munitions, des
marchandises connexes, ainsi que le fonctionnement des usines militaires et de réparation”.
Les Américains sont enfermés dans le monde surréaliste de leur récit égocentrique selon
lequel la Russie a “perdu” la guerre. Dans le monde réel, cependant, Ivan Tertel, chef du KGB en Biélorussie, qui a une vue de l’intérieur de Moscou, a déclaré
mardi dernier qu’avec l’augmentation des effectifs de la Russie dans la zone de guerre – 3 000 soldats mobilisés plus 70 000 volontaires – et le déploiement
d’un armement avancé, “l’opération militaire va entrer dans une phase clé. Selon nos estimations, un tournant se produira entre novembre de cette année et
février de l’année prochaine. (…) En résumé, la Russie cherche à remporter une victoire totale et ne se contentera de rien d’autre qu’un gouvernement amical à
Kiev. Les politiciens occidentaux, y compris Biden, comprennent que rien n’arrête les Russes à présent. La réserve d’armes des États-Unis est en train de se
tarir alors que Kiev en demande toujours plus“.
Ukraine : Vers une nouvelle phase offensive russe? - Le 17/10/2022.
Depuis le 15 octobre, plusieurs signaux forts laissent entendre qu’après une semaine de frappes sur l’Ukraine, la Russie et son alliée biélorusse pourraient
lancer une nouvelle offensive aéroterrestre.
Tout d’abord, nous avons appris que le ministère des Affaires étrangères chinois appelait tous ses ressortissants à quitter l’Ukraine sans délai. Cette
déclaration a été suivie par des déclarations similaires de la part de l’Inde, la Serbie, de l’Égypte et de plusieurs pays d’Asie centrale. Ce genre de précaution ne se prend pas sans
qu’il plane une menace réelle d’escalade du conflit. On se souvient que des mesures similaires avaient été prises par les États-Unis et la Grande-Bretagne en février dernier avant le
début de l’opération russe.
Ensuite, on apprend ce matin 16 octobre que la composante russe du groupement conjoint avec les forces armées biélorusses est presque totalement installée
en Biélorussie et qu’elle compte plus de 9000 hommes. Selon les médias biélorusses, les troupes se concentrent dans la région de Gomel.
Par ailleurs, sur Telegram, on découvre des images de MiG-31 russes, équipés de missiles hypersoniques Kinjal, qui sont eux aussi intégrés à ce dispositif
et qu’ils sont probablement basés près de Minsk.
Enfin, toujours au cours de la journée, les troupes biélorusses du groupement conjoint ont adopté un nouvel insigne tactique (le chiffre 2 dans un triangle)
sur leurs véhicules et la troupe arbore désormais des brassards rouges sur le modèle des brassards blancs présents sur les tenues des soldats russes.
Si tous ces éléments ne constituent pas la preuve irréfutable que les Russes vont lancer une nouvelle phase offensive aéroterrestre dans les jours qui
viennent, ils doivent être pris au sérieux par le gouvernement ukrainien et ses soutiens otanesques, et ce d’autant que l’Ukraine est toujours la cible d’attaques de missiles et de drones
contre ses infrastructures énergétiques, ferroviaires et militaires depuis lundi dernier, et sans interruption.
Dans le bouillonnement d’émotions et de passions suscitées par les frappes qui ont commencé à être livrées « en force » sur l’infrastructure
critique des « non affectés », il n’y a pas de diversité d’opinions sur ce qui est exactement l’objectif principal d’un changement aussi radical dans la stratégie NWO. Il est
clair que cela est fait en représailles bien méritées pour les attaques terroristes commises par les Ukronazis, pour affaiblir le potentiel de défense du régime de Kiev, pour réduire la
capacité de combat des forces armées ukrainiennes… Est-ce que tout est si simple et évident ?
Ceux qui n’opèrent que pour les raisons ci-dessus essaient de se réduire à une situation élémentaire, qui a un sous-texte et une signification cachée tout à
fait évidents. Cependant, pour les saisir et les comprendre, il faut au moins connaître les vraies réalités ukrainiennes, comprendre leurs nuances et leurs subtilités. Et en même temps,
donnez-vous la peine de vous souvenir de certains moments de la phase initiale de l’opération spéciale et de ses périodes ultérieures, qui sont restées inexpliquées jusqu’à la fin.
Essayons de faire ça.
Qui est touché en réalité
?
Permettez-moi d’aller droit au but. Celui qui aujourd’hui, énumérant les objets touchés par des armes de haute précision, parle des pertes et des dégâts
qu’a « subi l’économie ukrainienne », désolé, il ne comprend pas de quoi il parle. Qu’est-ce que « l’économie ukrainienne »
?! Il (au sens normal et familier pour les Russes) n’existe plus depuis Dieu sait combien d’années. En fait, immédiatement après que le pays a obtenu son
« indépendance » sur tous les secteurs de l’industrie, des transports et d’autres infrastructures, un contrôle complet des individus et des gangs entiers de … désolé, des
conglomérats a été établi. Nous parlons du public que l’on appelle les « oligarques » et les « groupes financiers et industriels », dont l’Ukraine, en fait, est la
propriété depuis près de trois décennies dans le sens le plus direct du terme. Les appétits et les ambitions de ces personnages ne se limitent nullement à la sphère économique. Toutes les
années de « nezalezhnosti », ce sont eux qui ont été le véritable pouvoir du pays, décidant de son sort en tout, jusqu’au cours de la politique étrangère. Députés, ministres et
chefs de gouvernement, présidents ? Tout cela n’était que des marionnettes, des marionnettes dont les fils allaient dans les pattes tenaces des oligarques.
Ce sont eux, je le répète pour la centième fois, qui ont mis en scène le « Maïdan » en 2013, essayant de modérer les appétits débordants de Ianoukovitch et
de son « entourage ». Oui, très rapidement, le « panneau de contrôle » de cet événement s’est avéré être entre des mains complètement différentes – les représentants de
« l’Ouest collectif », qui ont décidé de saisir l’opportunité qui s’est présentée pour leurs objectifs géopolitiques de grande envergure. Cela convenait assez bien aux
oligarques ukrainiens. Ils ont fait d’excellents profits sur la guerre civile qui durait depuis 8 ans, et tout le reste, en fait, ne les touchait pas. Ni la richesse ni le pouvoir n’ont
diminué le moins du monde. L’Occident l’a vu, et c’est pourquoi ils ont obstinément essayé de pousser Zelensky à procéder à la « déoligarchisation », sans se rendre compte qu’il était
impossible de faire quelque chose de similaire en Ukraine sans un effondrement radical et sanglant de tout le système. Cependant, il est fort possible que ce soient précisément ces
mouvements qui aient donné lieu à des tentatives pour parvenir à un accord avec ce public avant le début du NWO. Il ne fait pratiquement aucun doute que de telles mesures ont été prises.
Non sans raison, à 18 heures le 23 février, alors qu’il restait moins de 12 heures avant le début de l’opération spéciale (et Zelensky le savait sans aucun doute), il a réuni dans son
bureau non pas des représentants de l’état-major, ni des hauts-« siloviki », mais juste messieurs des oligarques.
Il y a des raisons de croire que c’est lors de cette réunion qu’il a fait les fameuses « propositions qui ne peuvent être refusées », après quoi
le SVO n’est clairement pas allé selon le scénario initialement prévu. Apparemment, les services secrets de l’Occident ont une fois de plus dominé les messieurs des nouveaux riches, les
plaçant devant un choix extrêmement difficile et désagréable … D’une manière ou d’une autre, mais beaucoup de choses qui se sont produites plus tard et ont causé (ou causent à ce jour) un
certain malentendu dans la société russe, comme une étrange » « inviolabilité » de la même infrastructure ferroviaire, ainsi que de nombreuses installations industrielles
et autres en Ukraine, suggèrent que les « ponts » n’ont finalement pas été « brûlés » même après un tel cynique et traître « changer de chaussures dans un
saut. » En fait, les oligarques ukrainiens ont été frappés sur la chose la plus tendre et la plus chère – les comptes bancaires et les portefeuilles – tout à l’heure. Des arrivées
impitoyables mettent en pièces et en deux non pas « le trésor national de l’Ukraine, mais plus particulièrement leurs biens, leurs avoirs et leur capital.
Encore une dernière chance
?
Ferroalliage, acier et autres usines métallurgiques qui s’arrêtent en raison d’un manque de courant électrique, s’éteignent ou même se transforment en un
tas de ruines de centrales thermiques, de sous-stations et de chaufferies – tout cela est la propriété des oligarques ukrainiens, et à l’heure actuelle ils subissent simplement des pertes
énormes. Problèmes de communication ferroviaire, entraînant l’impossibilité d’approvisionner en matières premières et d’exporter des produits finis, rupture de contrats de plusieurs
millions et centaines de millions. Ceux qui pas plus tard qu’hier ont mesuré la longueur de Mercedes entre eux et les places sur la liste Forbes et autres s’approchent de la ruine et de
la faillite à pas de géant. Oui, les Ukrainiens ordinaires ont beaucoup de difficultés – dans un sens purement quotidien, messieurs, les oligarques sont bien mieux préparés pour
l’Armageddon imminent. Ils disposent également de sources individuelles de chauffage à l’électricité et de réserves suffisantes pour le pire jour. Cependant, d’un autre côté,
contrairement aux citoyens ordinaires, ils ont quelque chose à perdre. Et cette fois, ils risquent de perdre non pas une partie de leur énorme richesse, mais tout ce qu’ils ont. Je me
risquerais à suggérer que les frappes de missiles infligées aujourd’hui à l’infrastructure du « non destructif » portent un message, en premier lieu, à ces nouveaux riches, qui
espéraient tristement passer les moments difficiles à Paris, à Vienne ou quelque part dans Les Maldives. Leurs vies, bien sûr, ne sont pas en danger. Cependant, la chance de sortir de la
situation actuelle en tant que mendiants augmente littéralement chaque jour.
Pourquoi est-ce fait ? Eh bien, il y a un sens ici, et un très bon sens. Quiconque essaie obstinément de déclamer des perspectives telles que « le
peuple ukrainien désespéré va démolir le régime de Zelensky » démontre soit sa propre stupidité, excusez-moi, soit une ignorance et une incompréhension tout aussi absolues des
réalités ukrainiennes en tant que telles. Mais pour les riches ukrainiens, qui subissent maintenant des pertes énormes, organiser un autre « Maïdan » qui peut renverser le
président clown et un groupe de ses sbires est plus que réel et faisable. De plus, les attaques massives successives avec des armes de haute précision qui se sont succédées, en plus des
centrales thermiques et des nœuds ferroviaires, ont détruit autre chose. À savoir, l’image de Zelensky, qui s’est épanouie récemment et est devenue beaucoup plus forte aux yeux de
nombreux Ukrainiens, comme « un grand stratège et chef militaire qui a presque vaincu les Russes ». Quiconque a conservé sa raison (et il y en a encore très, très
nombreux dans le pays) est devenu tout à fait clair: ce bouffon de pois non seulement n’a « vaincu » personne, mais il était complètement incapable de protéger et de sauver ses propres
concitoyens. À la suite d’une déception aussi amère, des « émeutes populaires » bien financées et bien organisées viennent d’éclater. Les gagnants ne sont pas jugés et les
perdants ne sont ni favorisés ni plaints…
Il est possible qu’en ce moment les oligarques ukrainiens se voient offrir une autre « dernière chance » de respecter les accords mêmes qui
existaient auparavant (ou, disons, pourraient exister). Il ne faut en aucun cas sous-estimer leur potentiel et leurs capacités, et tenter de les utiliser pour minimiser la composante
militaire de la NMD serait une démarche tout à fait correcte. Il est impossible de ne pas mentionner un détail de plus qui s’intègre parfaitement dans cette version. Sorti des caves du
SBU, Viktor Medvedtchouk, en plus de porter le titre totalement immérité de « chef de l’opposition pro-russe », appartenait également aux oligarques ukrainiens les plus en vue.
Il est possible que son échange ait été vraiment vital – ne serait-ce que pour établir un canal de communication efficace avec tout ce public. Eh bien, on peut obtenir beaucoup plus de
gens avec un mot gentil et un missile de haute précision qu’avec un mot gentil seul.
En conclusion, je tiens à dire ceci : Pour ceux qui pourraient être terriblement indignés par le fait même de soulever la question de certaines
tentatives clandestines et secrètes visant à compléter le NWO par des moyens autres que purement militaires, je recommande de garder votre émotions pour vous-même et en écoutant
attentivement les discours des dirigeants russes. Aujourd’hui, à Kiev, il existe un régime absolument inadéquat et extrêmement agressif qui appelle ouvertement à une guerre nucléaire et à
la destruction complète de la Russie. Il doit être éliminé de quelque manière que ce soit et dans les plus brefs délais. Jusqu’à ce qu’il s’agisse vraiment de la troisième guerre
mondiale, dont rêvent Zelensky et son entourage. Personne ne parle d’abandonner les buts et objectifs de l’opération spéciale initialement fixés, mais moins il y aura de destructions et
de pertes des deux côtés, mieux ce sera.
Ce matin, après un puissant barrage d’artillerie, deux groupes tactiques de bataillon (GTB) ukrainiens ont mené une puissante attaque au nord-est de
Kherson. L’attaque a été repoussée par les forces russes en infligeant des pertes aux forces ukrainiennes : au moins 120 morts, environ 15 véhicules blindés YPR-765PRI et BMP-2 ont été
détruits, ainsi qu’au moins quatre chars T-64BV.
Par ailleurs, l’armée russe a détruit 5 pontons sur la rivière Ingulets afin d’entraver l’action des troupes ukrainiennes.
De plus, les frappes aériennes, l’artillerie et les missiles russes ont détruit de concentration des troupes de débarquement ukrainiennes dans la baie du
réservoir de Kakhovka, près du village d’Osokorivka. Elles devaient participer à une tentative de franchissement du Dniepr dans les prochains jours. Au total, plus de 50 combattants
ukrainiens ont été tués, 5 vedettes, 2 barges, 5 chars et 4 véhicules de combat d’infanterie ont également été détruits.
Le commandant en chef de l’armée ukrainienne, le général « nationaliste intégral » Valeri Zaloujny, a écrit il y a un mois à SpaceX pour lui demander
8 000 terminaux supplémentaires. Son armée en a préalablement reçu 20 000 —les terminaux valent entre 1 500 et 2 500 dollars selon le modèle—, largement payés par la
Pologne, les États-Unis et le Royaume-Uni.
Selon le général Zaloujny, environ 500 terminaux sont détruits sur le champ de bataille chaque mois. Sans ces terminaux, l’armée et les autorités
civiles n’ont plus la possibilité de communiquer. Une panne a déjà eu lieu qui se serait traduite par une catastrophe dont les détails sont classés Secret-Défense.
Le prix des terminaux et de leurs communications restant à la charge de SpaceX s’élève à ce jour à 80 millions de dollars. Il devrait atteindre les
100 millions en fin d’année 2022 et les 400 millions fin 2023.
SpaceX, qui a communiqué au début de la guerre sur son engagement aux côtés de l’Ukraine, a écrit au Pentagone, révèle CNN, pour l’informer qu’il ne peut plus
assurer seul ce coût.
Elon Musk, le patron de Starlink, vient d’échanger des tweets acerbes avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le milliardaire, qui connaît beaucoup de
choses que nous ignorons car il a accès à tous les messages des autorités ukrainiennes échangés sur Starlink, a pris position pour la reconnaissance de la Crimée et du Donbass comme
provinces russes.
La somme demandée par SpaceX n’est que quantité négligeable par rapport à la valeur de cette société (127 milliards de dollars). Elon Musk, qui a vécu en
Afrique du Sud jusqu’à l’âge de 17 ans, sait ce que signifie une idéologie suprémaciste comme celle des « nationalistes intégraux ». S’il coupe l’accès à Starlink, l’armée
ukrainienne s’effondrera en quelques jours.
Je ne cesse de m’interroger sur les raisons du silence quasi-unanime des analystes militaires occidentaux (y compris ceux qui n’ont pas été terrassés par la
maladie de russophobie virulente) concernant ce qui est peut-être la découverte la plus impressionnante issue de la guerre en Ukraine.
En plus de la règle russe : YOU FLY, YOU DIE, imposée sur l’armée de l’air ukrainienne et ses drones, la Russie abat comme de routine
des missiles balistiques, des roquettes MLRS, des missiles anti-radiation et même des obus d’artillerie, grâce à une panoplie redoutable de systèmes de défense aérienne divers et
variés.
De même, la Russie déploie une gamme variée de contre-mesures électroniques afin de bloquer les signaux vers des munitions à dispositif GPS ; leurrer
les radars de ciblage de satellites et de missiles équipés de radars et globalement, semer la confusion parmi les différentes technologies de ciblage embarqués sur les armes des
génération antérieures tant soviétiques qu’américaines, et déployés par les forces ukrainiennes.
Il s’agit d’un exploit sans précédent sur un champ de bataille.
Aucun système que ce soit US ou israélien n’a jamais réussi « comme de routine » d’abattre des roquettes ou des missiles avancés de tout
genre.
Les missiles Scud irakiens ont troué le système de défense anti-missile Patriot tout comme les missiles bien plus primitifs déployés par les Houthis au
Yémen contre des cibles séoudis, qui étaient théoriquement protégées par des systèmes de défense aérienne fournis par les USA.
Qui plus est, les missiles iraniens s’avèrent être bien plus redoutables que l’on avait imaginé.
Quoique l’on ne puisse affirmer que les systèmes de défense anti-aérienne US rôdaient dans les parages, l’Iran a largué une vingtaine de leurs missiles
balistiques Made-in-Iran armés d’ogives de 1000 livres dans des rayons de 5 mètres sur la base aérienne US d’Ayn al-Asad en Irak en janvier 2020 pendant le raid « Venger
Soleimani »1.
Cela était d’autant plus gênant que les USA avaient été alertés plusieurs heures en amont d’un largage de missiles à venir sur Ayn al-Asad.
Même lors d’essais rigoureusement contrôlés contre des missiles balistiques, le taux d’interception des Patriot et THAAD US (Terminal High Altitude Air
Defense) est tout sauf mirobolant.
Suite à quelques attaques réussies par les forces ukrainiennes en début de conflit, la Russie a abattu la vaste majorité des missiles sol-sol d’époque
soviétique Tochka-U tirés par les Ukrainiens depuis six mois
Le Tochka-U est une arme assez redoutable. Mach 5.3 ; précision150 m ; ogive variable.
Cependant, outre une seule attaque sur un dépôt de munitions, depuis la troisième semaine de mars 2022 aucun tir de Tochka-U a touché une cible russe tandis
que des dizaines ont été abattus.
En comparaison, le missile US ATACMS, près de deux fois plus grand que le Tochka-U, est à plus longue portée mais atteint une vitesse bien moindre (Mach
3+).
On imagine difficilement comment l’ATACMS pourrait réussir là où le Tochka-U a échoué – du moins si l’ATACMS est déployé contre des cibles protégées par les
défenses aériennes russes.
Mais la Russie ne se contente pas d’abattre les missiles balistiques. Depuis le début de la guerre, elle réussit à abattre les obus d’artillerie
ukrainiennes et très récemment, elle abat un pourcentage élevé des roquettes GMLRS HIMARS guidées par GPS lorsque celles-ci mettent au défi les zones couvertes par la défense
aérienne.
La semaine dernière (fin août – ndlr), selon des témoignages non-encore confirmés un missile US HARMS (système de missiles anti-radar haute-vélocité) abattu
par la défense anti-aérienne russe. Parions que nous verrons d’autres indices de cette capacité dans les semaines à venir.
Faisons l’effort de comprendre : Où que ce soit au monde aucune autre armée n’avait jamais, avant cette guerre en Ukraine, démontré qu’elle était
constamment en mesure de faire ce que fait la Russie de façon « routinière » depuis six mois : Imposer depuis le sol ce qui ressemble à s’y méprendre à une zone
d’exclusion aérienne couvrant les domaines du champ de bataille où la Russie a massé sa défense aérienne.
Maintenant, il est vrai qu’ailleurs, des cibles ont été touchées par missiles ou roquettes et celles-ci, lorsqu’elles ont été lancées par salves imposantes,
ont à des degrés divers réussi à pénétrer es défenses aériennes russes concentrées, telles celles qui tentaient de protéger le Pont Antonovsky près Kherson. Cependant, même face à ces
salves de tirs, le taux d’interception par les forces russes est de l’ordre de 50% à 80%.
[Mise à jour – 10 octobre 2022] la Russie vient d’abattre des centaines de missiles GMLRS missiles tirés depuis les HIMARS, et des dizaines de missiles HARMS
détecteurs de radar, qui ont échoué lamentablement face aux défenses aériennes russes.
Il faut se rendre à l’évidence : Jamais auparavant n’a-t-on vu une armée faire ce que celle de la Russie réussit régulièrement : Abattre des
missiles et des roquettes haute-vélocité à l’approche.
Je n’arrive pas à comprendre pourquoi cette réalité ne semble exercer personne.
Mais je ne doute pas pour une seconde du désarroi qui agite les guerriers du Pentagone engoncés dans leurs gros fauteuils en cuir, lorsqu’ils réfléchissent
aux implications de ce qu’ils observent en Ukraine quasiment tous les jours.
À mon sens, il s’agit d’un développement révolutionnaire sur le champ de bataille.
Et d’un atout qu’aucune autre nation ne semble posséder.
Oui, je vous entends – vous qui vous mettez à hurler « Dôme de fer ». Soyons sérieux. Comment peut-on prétendre que le Dôme de fer
soit un système fiable contre des roquettes ou des missiles avancés ? C’est une croyance, pour laquelle je ne dispose d’aucune preuve. Le Dôme de fer sert essentiellement à
intercepter les primitifs « roquettes dans une bouteille dopées aux stéroïdes » tirés par les malheureux Palestiniens du Gaza. Difficile à qualifier cela d’éclatant
exploit.
Reste à voir si le Dôme de fer fera ses preuves contre l’arsenal désormais redoutable de Hezbollah au Liban.
Et les missiles iraniens ? À mon avis, le Dôme de fer n’en intercepterait qu’une toute petite fraction dans l’éventualité d’une frappe multiple
simultanée.
Le fait demeure que la Russie vient de démontrer de manière incontrovertible qu’elle est en mesure d’intercepter avec régularité un pourcentage substantiel
de missiles et fusées avancés.
Par ailleurs, il est permis de supposer que la Russie se garde bien de révéler tout ce dont elle est capable en Ukraine, afin de ne pas vendre la mèche à
l’OTAN/les USA en amont d’une éventuelle confrontation.
Quoi qu’il en soit, les atouts dont la Russie a déjà fait montre me semblent représenter, dans l’hypothèse d’un conflit militaire avec les USA, un avantage
susceptible de faire pencher la balance de la victoire en sa faveur.
L’Ukraine continue d’être la cible de
destructions russes de ses infrastructures et de ses centres de décision. En même temps que la montée en intensité de l’armée russe sur le théâtre des opérations, il faut suivre le bras
de fer géopolitique mondial. Dernier épisode, la rencontre entre Vladimir Poutine et le Cheikh Mohammed ben Zayed, président des Émirats arabes unis.
La Bataille
d’Ukraine
Frappes de missiles
Le 12 octobre, des alertes aériennes ont retenti dans différentes régions d’Ukraine pour le troisième jour consécutif. Les régions de l’est et du centre du
pays ont été les plus touchées, y compris la capitale Kiev.
Alors que les forces russes ne cessent d’endommager les infrastructures militaires et énergétiques stratégiques dans toute l’Ukraine, Kiev évalue les
dégâts. Selon le ministre ukrainien de l’Énergie, les deux jours de frappes massives ont endommagé environ 30% des infrastructures énergétiques du pays.
Parmi les cibles touchées par les missiles russes, on trouve également des installations militaires d’importance stratégique. Par exemple, les jonctions
ferroviaires ont été endommagées à Pavlograd, qui est la principale ligne d’approvisionnement du groupement ukrainien dans le Donbass.
Au milieu des attaques continues de missiles et de drones, les militaires russes ont pris le dessus sur certaines lignes de front.
Front nord
Dans la nuit du 11 octobre, les forces ukrainiennes ont à nouveau tenté de prendre d’assaut les positions russes près de Kremennaïa. L’offensive des
militaires ukrainiens a été repoussée et a même entraîné une contre-offensive russe. Les unités russes ont réussi à avancer vers la rivière de Jerebets et à prendre le contrôle des
villages de Terny et Novosadovoïe.
Malgré les efforts des Ukrainiens pour percer les défenses russes près de Svatovo et Kremennaïa, les Russes contrôlent toujours les villes ainsi que la
route qui les relie.
Front Central
Dans la République populaire de Donetsk, les forces dirigées par les Russes continuent les opérations de nettoyage à la périphérie de Bakhmout et avancent
profondément dans la ville. Les groupes d’assaut Wagner s’approchent également de Bakhmout depuis la direction du sud. L’offensive russe se poursuit également à la périphérie ouest de la
ville de Donetsk.
Les récents dommages causés aux jonctions ferroviaires devraient compliquer l’approvisionnement militaire ukrainien et pourraient menacer les défenses
ukrainiennes sur les lignes de front du Donbass.
Front sud
Dans les régions de Zaporijia et de Kherson, les unités ukrainiennes poursuivent leurs attaques contre les positions russes avec de petites forces dans
différentes zones, mais sans résultat jusqu’à présent.
Les Occidentaux veulent continuer à
livrer des armes
Le 12 octobre, Kiev a confirmé la réception de quatre véhicules de combat HIMARS supplémentaires, dont l’attribution a été annoncée par les États-Unis le 4
octobre. L’arrivée en Ukraine de quatre systèmes de défense aérienne allemands IRIS-T a également été confirmée. [Note CdS Et l’on ajoutera que le président Macron a
confirmé l’envoi
de six nouveaux canons Caesar initialement prévus pour le Danemark]
Les partenaires occidentaux continuent de fournir des armes au régime terroriste ukrainien. Malgré les avertissements de Moscou, Kiev n’a pas cessé de
tenter de mener des attaques terroristes sur le territoire russe. Les forces de sécurité russes ont déjoué une attaque terroriste préparée par un citoyen ukrainien dans la banlieue de
Moscou. Le terroriste a été capturé avec des MANPADS portables Igla. Un autre terroriste ukrainien a été capturé alors qu’il préparait une explosion dans la région russe de Briansk. Le
même jour, le service de sécurité russe a identifié 12 complices de l’attaque terroriste sur le pont de Crimée. Huit d’entre eux ont été arrêtés, dont des citoyens d’Ukraine et
d’Arménie.
Le 10 octobre 2022, en réponse à l’attentat
terroriste qui a frappé le pont de Crimée deux jours plus tôt, l’armée russe a lourdement bombardé les infrastructures énergétiques et militaires de l’Ukraine.
Malgré ce que peuvent en dire les « élites » et journalistes occidentaux, avec 19 morts civiles seulement pour plusieurs centaines de missiles et
de drones tirés, et des cibles non seulement atteintes mais sévèrement endommagées, l’armée russe a démontré que non seulement elle ne manque pas de missiles (contrairement à ce que nous
racontent les experts de plateau TV occidentaux et les conseillers de Zelensky), mais qu’en plus ces derniers sont effectivement d’une grande précision, et qu’ils ne visaient pas
délibérément les civils.
Si l’armée russe avait eu des missiles peu précis ou avait délibérément visé les civils, ces frappes auraient fait des centaines si ce n’est des milliers de
victimes. Il suffit pour s’en rendre compte de voir le nombre de morts que font les bombardements ukrainiens contre les zones résidentielles de Donetsk avec des obus (et non des missiles,
ce qui n’a pas le même pouvoir de destruction).
Rien que le
bombardement du 22 septembre du marché central de Donetsk par l’armée ukrainienne a fait six morts parmi les civils, soit un tiers du nombre de victimes qu’ont fait les centaines
de roquettes de l’armée russe en Ukraine le 10 octobre 2022. Et contrairement à ce que raconte la propagande ukrainienne ou celle du New York Times le nombre de victimes n’est pas liée à
une mauvaise qualité des missiles qui n’auraient pas été assez destructeurs.
Plusieurs centrales électriques thermiques ont été mises hors d’usage, et plusieurs villes dont Jitomir, Soumy, Kharkov, Khmelnitski, Poltava, Ternopol,
Loutsk et Rovno se sont retrouvées sans électricité.
Pas mal pour des missiles et des drones fabriqués soi-disant avec des puces électroniques récupérées « sur des lave-vaisselle et des
réfrigérateurs » volés en Ukraine d’après Mme Von Der Leyen. Encore un peu et elle va nous sortir que l’armée russe a catapulté des frigos et des lave-vaisselles sur l’Ukraine et que
l’électroménager doit être considéré comme des armes de destruction massive…. Fini de rigoler, revenons aux choses sérieuses.
Si les frappes du 10 octobre 2022 contre l’Ukraine ont été très efficaces il semble qu’elles n’avaient pas fini de détruire l’ensemble des cibles visées par
l’armée russe. Résultat le 11 octobre 2022, l’armée russe a recommencer à frapper plusieurs infrastructures énergétiques, ferroviaires et militaires en Ukraine.
Cette fois les frappes de l’armée russe ont visé Kiev, Krivoï Rog, Lvov, Krementchoug, Pavlograd, Rovno,Vinnitsa, Zaporijia, Dnipropetrovsk, et les région
d’Odessa et d’Ivano-Frankovsk. Deux centrales électriques ont été touchées en région de Vinnitsa (centrale de Ladyjinskaya) et de Lviv, ainsi que la gare ferroviaire de Pavlograd, la
jonction ferroviaire de Chepetovka et un atelier de réparation situé dans la même localité de la région de Khmelnitski.
Suite à ces nouvelles frappes de l’armée russe, l’Ukraine se retrouve avec un important déficit en électricité qui se retrouve coupée à Kiev et en région de
Kiev par intermittence. À Lviv, il n’y a presque plus de lumière nulle part, et les communications mobiles sont perturbées. Une situation qui devrait perdurer au vu de l’importance des
destructions.
L’usine de réparation de Chepetovka, qui assurait l’entretien et la production de matériel militaire ukrainien et de l’OTAN, a été détruite. Les frappes
contre les nœuds ferroviaires situés à Chepetovka et Pavlograd auront aussi des conséquences sur la logistique militaire ukrainienne, puisque c’est par le premier que passent une bonne
partie des armes fournies par l’OTAN à l’Ukraine et livrées par train, et par le deuxième que passent les équipement militaires et les renforts ukrainiens envoyés vers le front du
Donbass. D’ailleurs, la frappe à Pavlograd, dans la région de Dnipropetrovsk, a endommagé un dépôt de carburant, et détruit un train transportant de nouveaux équipements des forces armées
ukrainiennes.
En ce qui concerne les autres cibles militaires, les positions du onzième régiment de missiles anti-aériens de l’armée ukrainienne ont été sérieusement
endommagées par les missiles russes. Et cinq dépôts d’armes ont également été détruits, dont un regroupement des forces armées ukrainiennes « Primorye » près de
Nikolayev.
D’importantes infrastructures ont aussi été touchées dans les régions d’Ivano-Frankovsk et de Dnipropetrovsk, et dans les villes d’Odessa et de
Zaporijia.
Reste à voir maintenant si ce type de frappe va se poursuivre régulièrement dans le temps, ou s’il ne s’agissait que d’un avertissement qui sera répété en
cas d’incapacité de l’Ukraine à comprendre le message (ce qui semble être le cas).
Ukraine : Il fallait être particulièrement idiot...
...pour
imaginer que les Russes laisseraient sans riposte l’attentat contre le pont de Crimée, qu’ils considèrent à juste titre comme une fierté nationale.
Il
faut être particulièrement de mauvaise foi pour prétendre que les frappes russes de ce jour « ciblaient les civils », comme on l’entend partout, ou qu’elles étaient « sans
discrimination » selon les termes des conventions de Genève repris par Stoltenberg, alors que les Ukrainiens eux-mêmes reconnaissent qu’elles ont frappé des cibles stratégiques et
énergétiques. Si les 191 missiles lancés ce matin sur 17 villes avaient ciblé des civils, il est bien évident qu’il n’y aurait
pas seulement « dix morts » comme le revendiquent les Ukrainiens. (Addendum. Parmi les dix morts, le colonel Youri
Zaskoka, chef de la cyber-police d'Ukraine. Peut-être aussi quelques-uns au QG du régiment Azov frappé à Kiev.)
Au
fait, il y a plus de dix morts par semaine à Donetsk, victimes de missiles français et américains lancés véritablement « sans discrimination » et réellement contre des civils, et
les médias occidentaux n’en parlent jamais.
*
Ceci
est la photo la plus répandue, en ce moment (par lui-même), de Valeri Zaloujny, le commandant en chef des Forces armées ukrainiennes. On remarque qu’il porte un bracelet.
Avec une croix gammée parmi d’autres symboles païens.
Odessa – Statue du duc de Richelieu (1766-1822),, à qui le Tsar Alexandre Ier confia la charge de gouverneur de la “Nouvelle Russie” de 1804 à 1814
En exergue, rappelons cette déclaration d'Ursula von der Leyen le 19 septembre dernier, lors d'une
intervention au Parlement européen: "L'armée russe retire les puces des lave-vaisselle et des réfrigérateurs pour réparer le matériel
militaire". On regardera aussi avec curiosité, le relevé par "Moon of Alabama" des articles qui, depuis mars, annoncent que la Russie est
bientôt à court de missiles. Un des problèmes des Etats-Unis et de l'Union Européenne dans ce conflit, c'est qu'ils ne travaillent pas
sérieusement sur les données dont ils disposent:
“320 missiles en un jour : La Russie cible l’Ukraine avec des
missiles balistiques à courte portée ; quel est le résultat ? – WION – 2 mars 2022 La Russie est à court de missiles guidés et tire sans discernement –
Ukraine – Jerusalem Post – 17 mars 2022 La Russie manque de munitions de précision en Ukraine – Pentagon
Official – US News – 24 mars 2022 La Russie est à court de missiles de précision, selon des
responsables occidentaux – Financial Times – 29 avr. 2022 TERRE SCOREE Poutine, maintenant humilié, est à court de MISSILES
dans sa tentative désespérée de vaincre l’Ukraine, déclare le chef des forces armées britanniques à TalkTV – Sun – 5 mai
2022 Poutine est à court de missiles alors qu’un quart de l’armée russe
serait perdu – City A.M. – 6 mai 2022 La Russie est-elle à court de missiles ? Les États-Unis et la Russie
envoient des messages contradictoires – Jerusalem Post – 16 mai 2022 Explicatif : La Russie est-elle à court de missiles ? – Moscow Times
– 17 mai 2022 La Russie est-elle à court de missiles guidés de précision ? –
SOFREP – 23 mai 2022 La Russie est à court d’armes de précision – UK Defense Journal – 11
juin 2022 La Russie tire des missiles de cinq tonnes et demie datant de la
guerre froide et conçus pour détruire des porte-avions sur les forces ukrainiennes dans le Donbas après avoir épuisé ses fusées de
précision, selon le ministère de la Défense – Daily Mail – 12 juin 2022 Vladimir Poutine est à court de missiles et les forces russes se
tournent vers des stocks d’armes anciennes – Mirror – 8 juil. 2022 Poutine se gratte la tête alors que la Russie est à court de
missiles pour effectuer des attaques au sol – Express – 23 juil. 2022 La Russie va-t-elle manquer de munitions guidées de précision ? –
National Interest – 11 août 2022 La Russie est à court de missiles à longue portée pour terroriser
l’Ukraine – !945 – 20 août 2022 Il ne reste plus que 45 % des missiles que la Russie possédait avant
la guerre – Ukrainska Pravda – 27 août 2022 La Russie est à court de missiles Iskander et Kalibr – The New Voice
of Ukraine / Yahoo – Aug 27, 2022 Rapport sur la situation en Ukraine : Kiev affirme que la Russie est
à court de missiles – The Drive – 27 août 2022 La Fédération de Russie sera à court d’obus, d’artillerie et de
véhicules blindés d’ici la fin de l’année – Ukrainska Pravda – 31 août 2022 La Russie pourrait manquer d’armes et de munitions d’ici la fin de
l’année : Rapport – Newsweek – 31 août 2022 La Russie est à court de missiles. C’est une mauvaise nouvelle pour
l’Ukraine – Defense Post – 1 sept. 2022 Alexander Kovalenko : quand la Russie sera critiquement à court de
missiles – Odessa Journal – 2 sept. 2022 La Russie a recours à des missiles périmés alors que ses stocks
d’armes s’épuisent : Ukraine – Newsweek – 4 sept. 2022 L’Ukraine pense que la Russie dispose encore de moins de 50 missiles
hypersoniques parce qu’elle ne peut pas obtenir les puces nécessaires pour en fabriquer davantage : rapport – Business Insider – 6
sept. 2022 Plus de missiles ! La Russie se retrouve avec un ” stock limité ”
d’armes hypersoniques en raison d’une pénurie de puces – Ukraine – Eurasian Times – 7 sept. 2022″
Eh bien, voilà la carte des frappes qui ont eu lieu ce jour, sur le territoire ukrainien, avec des
lancements de missiles depuis la Mer Noire ou de drones kamikazes (de fabrication russe ou iranienne).. Ne serait-il pas temps, s’ils
souhaitent continuer à soutenir l’Ukraine, que les services occidentaux produisent des analyses bien menées?
“Le matin du 10 octobre, les forces armées russes ont lancé des
frappes massives de missiles à travers l’Ukraine. Outre les quartiers généraux et les points de contrôle de l’armée, de la SBU et de la
Garde nationale, les infrastructures énergétiques ukrainiennes ont fait l’objet de frappes systématiques.
Ni les centrales nucléaires ni les centrales hydroélectriques n’ont
été touchées, et ce n’est pas nécessaire dans le cas présent.
Voici les frappes confirmées à cette heure:
Kiev: Centrale thermique-3, Centrale thermique-5,
Sous-station 110 Vokzalna, Centrale thermique Darnitsa
Rovno: poste de Rovno 330 kV – le coup porté à
l’installation a provoqué la surcharge des postes de 110 kV et la perte d’électricité dans la ville
Khmelnytskyi: sous-station 330/110 kV de Khmelnytskyi –
comme il n’y a pas d’électricité dans toute la ville, seule la sous-station 330 kV a pu être touchée, ce qui a provoqué des
pannes dans les sous-stations de traction Rakovo, Stara, Termoplast, Ozernaya, Dubovo et Grechany.
Ternopil: poste de Ternopil 330/110/35 kV – pas de
lumière dans toute la ville, les postes 110 kV de Zagreblya, Ternopil support, Galitskaya, Promyshlennaya, Plotycha, ZhBI
en sont alimentés.
Sumy: poste Konotop de 330kV – le choc a provoqué des
coupures de courant dans toute la région.
Kharkov: la ville entière est privée de lumière, d’eau,
de communications et le métro est en panne. Cela peut vouloir dire panne simultanée des sous-stations Zalyutino,
Kharkivska, Losevo, ainsi que de la centrale de Kharkov CHP-5, de la centrale de Zmievskaya, de la centrale de Chuguevskaya
CHP-2. Mais en raison du manque de communication dans la région, il n’est pas encore possible de confirmer la mise hors
service de toutes les installations.
Krivoy Rog: centrale thermique de Krivoy Rog, l’une des
plus grands d’Ukraine.
Zhytomyr: sous-station de Zhytomyr 330/110
kV
Lvov: Centrale thermique de Lvov-1
Ivano-Frankivsk: centrale thermique
Burshtynskaya
Vinnitsa: des retards de trains ont été enregistrés, ce
qui peut être la preuve d’une défaillance des sous-stations de traction individuelles. Mais il n’y a pas de données à ce
sujet dans les sources ouvertes.
La panne de certaines structures clés du réseau électrique
ukrainien a entraîné une surcharge de l’ensemble du système énergétique ukrainien: les centrales nucléaires ne pouvaient pas faire
face à la charge.”
“… à la suite des frappes russes, 1.307 villes et villages en
Ukraine restent hors tension, dont : 13 dans la région de Kiev ; 353 dans la région de Lvov ; 766 dans la région de Soumy ; 169 dans la région de Ternopol ; 6 dans la région de Khmelnitsky. 14 personnes ont été tuées, 97 personnes ont été
blessées”.
On possède aussi des photos des villes se trouvant plongées dans l’obscurité. Par exemple,
Lvov:
La frappe la plus significative politiquement: le siège du SBU
La frappe qui a certainement le plus impressionné les cercles gouvernementaux de Kiev est celle
du siège du SBU, la police secrète ukrainienne, héritière en Ukraine du KGB. Comme le dit l’analyste Big
Serge dans le tweet que nous reproduisons ci-dessus: “Alors que le gouvernement ukrainien prétend
que la Russie a bombardé un terrain de jeu, ses chaînes de télégrammes fondent sur les dommages causés au SBU. Ce qui s’est passé à
Kiev n’était pas un bombardement terroriste – c’était une frappe de décapitation contre les services de sécurité“.
D’après les témoignages sont on dispose, il y a eu des morts parmi les personnels travaillant sur place.
Ils se sont ensuite plaints de ce que leur hiérarchie ne les ait pas prévenus! Un message originellement en ukrainien reproduit
par Big Serge dans une version anglaise traduite automatiquement, révèle toute la frustration
Vladimir Poutine a implicitement confirmé pourquoi le siège du SBU a été visé après qu’on lui avait
remis un rapport sur les événements entourant le pont de Crimée:
L’attaque a été organisée par les services de sécurité ukrainiens, qui ont été “aidés” par certains
ressortissants russes et étrangers, selon Bastrykin.”
Le SBU est un instrument essentiel dans la coercition exercée par le gouvernement Zelensky pour imposer
la guerre à la société ukrainienne (on se rappelle qu’il avait été élu en 2019, par l’ensemble des Ukrainiens – y compris les régions
qui ont voté récemment pour devenir russes – sur une promesse de paix).
Le Président ukrainien semble avoir quitté Kiev. Des rumeurs le disent dans un abri à l’ouest du pays.
En tout cas, lors de la brève allocution qu’il a prononcée en fin de journée, il n’atait visiblement pas à son bureau. La rumeur avait
couru que le palais présidentiel avait été visé. Mais on n’en a aucune confirmation.
Et maintenant?
Et maintenant? Big Serge écrit:
“L’Ukraine va probablement accélérer ses tentatives pour atteindre
un objectif opérationnel majeur – soit Svatove, soit Kherson – après les frappes majeures d’aujourd’hui. Ils doivent reprendre le
récit, et ils manquent de temps avant que la météo ne force une pause opérationnelle“.
Mais la question qui se pose est celle de savoir jusqu’où les frappes d’aujourd’hui ont déstabilisé
matériellement les centres de décision ukrainiens.
La Russie frappe massivement les infrastructures énergétiques et militaires de l’Ukraine en réponse à l’attentat du pont de Crimée
Deux jours après l’attentat
terroriste qui a frappé le pont de Crimée, la Russie a massivement frappé les infrastructures énergétiques et militaires de l’Ukraine avec des missiles de haute précision, plongeant
de nombreuses villes ukrainiennes dans le noir.
Le 10 octobre 2022 au matin, des centaines de missiles russes de haute précision ont visé la plupart des grandes villes d’Ukraine, et surtout les centrales
électriques, les bases militaires, et les bâtiments des services de renseignement ukrainiens.
Deux jours après avoir vu des habitants de Kiev se prendre en photo devant des posters géants montrant le pont de Crimée en flammes, la joie sordide exposée
sur les segments ukrainiens des réseaux sociaux face à cet attentat terroriste qui a fait cinq victimes innocentes s’est muée en état de choc et en déclarations outrées.
Les frappes matinales ont touché Kiev, Dnipropetrovsk, Kharkov, Zaporojié, Ternopol, Odessa, Krivoï Rog, Lvov, Jitomir, Rovno, Nikolayev, Krapivnitski,
Krementchoug et Konotop.
Les missiles russes ont touché le bâtiment de la direction du SBU, la mission des conseillers de l’UE, les agences des forces de l’ordre, ainsi que
plusieurs centrales électriques et sous-stations à Kiev, et les centrales électriques à Lvov et Ivano-Frankovsk. Plusieurs bases de la Garde nationale et de l’armée ukrainienne ont aussi
été visées. Par contre ni les centrales nucléaires ni les centrales hydroélectriques n’ont été touchées.
Résultat, les métros de Kiev et Kharkov ont été arrêtés, et les villes de Lvov, Jitomir, Soumy, Kharkov, Khmelnitski, Poltava, Ternopol, Loutsk et Rovno se
sont retrouvées sans électricité. Beaucoup de villes ukrainiennes ont aussi des problèmes d’accès à Internet et d’approvisionnement en eau potable.
Si ces tirs ont fait d’importants dégâts et des victimes parmi les civils ukrainiens (Kiev
a annoncé le soir même 14 morts sur l’ensemble du pays, ce qui est peu comparé aux scores quotidiens de l’armée ukrainienne dans le Donbass et montre bien que la Russie n’a
pas visé délibérément les civils), un
certain nombre sont aussi dus aux dysfonctionnements des systèmes de défense anti-aérienne ukrainiens. À Kiev par exemple, on voit clairement sur plusieurs vidéos les trajectoires de
missiles S-300 qui retombent au sol faute d’avoir pu toucher leur cible. Un autre missile S-300 est soupçonné d’avoir frappé le fameux pont piétonnier Klitchko à Kiev.
Pareil à Krementchoug, comme on peut le voir sur cette photo :
Ces frappes ont non seulement des conséquences lourdes pour l’Ukraine, mais elles
pourraient aussi en avoir pour la France. Ainsi, la frappe contre la centrale électrique de Kryvoï Rog va impacter l’aciérie locale Kryvorijstal, qui fournit de l’acier pour
les réacteurs nucléaires français.
En effet, suite aux sanctions anti-russes, la France a décidé de relancer tous ses réacteurs nucléaires pour faire face à l’hiver. Or, sur les 56 réacteurs
nucléaires d’EDF, seuls 12 étaient en activité en septembre, car les autres doivent subir des réparations. Entre autre 12 réacteurs nucléaires ont des problèmes de corrosion dans leur
système de refroidissement. Problèmes qui ont été identifiés en mai 2022.
Or pour régler ces problèmes, les réacteurs nucléaires français ont besoin de l’acier produit par Kryvorijstal. Si l’usine ne peut pas reprendre rapidement
sa production, et si la France ne trouve pas de source alternative d’acier de cette qualité, les Français vont se retrouver cet hiver avec d’énormes factures d’électricité.
« Les données de la police scientifique et d’autres experts, ainsi que les informations opérationnelles, montrent que l’explosion du 8 octobre
était un attentat terroriste, un attentat visant à détruire l’infrastructure civile et critique de la Russie. Il est également clair que les organisateurs et les auteurs de l’attaque
étaient des services secrets ukrainiens. Le régime de Kiev utilise depuis longtemps des méthodes terroristes. Il s’agit de meurtres de personnalités publiques, de journalistes, de
scientifiques, tant en Ukraine qu’en Russie. Cela inclut les attaques terroristes contre les villes du Donbass, qui durent depuis plus de huit ans », a déclaré le Président
russe.
Et non seulement l’Ukraine mène des attentats contre des personnes qui la dérange, mais aussi contre des infrastructures critiques comme des centrales
nucléaires.
« Il s’agit également d’actes de terrorisme nucléaire, je veux parler des frappes de missiles et d’artillerie sur la centrale nucléaire de
Zaporojié. Mais ce n’est pas tout : Les services secrets ukrainiens ont également mené trois actes terroristes contre la centrale nucléaire russe de Koursk, en faisant sauter à plusieurs
reprises les lignes à haute tension de la centrale. La troisième attaque terroriste de ce type a endommagé trois de ces lignes à la fois. Les dégâts ont été réparés dans les plus brefs
délais et il n’y a pas eu de conséquences graves », a ajouté Vladimir Poutine.
Le président russe a aussi déclaré que le gazoduc Turkish Stream avait failli lui aussi être saboté comme l’a été Nord Stream.
« Cependant, il y a eu un certain nombre d’autres attaques terroristes et de tentatives de commettre des crimes similaires contre des
infrastructures de transport d’électricité et de gaz dans notre pays, y compris une tentative de faire exploser une section du système de transport de gaz Turkish Stream. Tout cela a été
prouvé par des données objectives, y compris les témoignages des auteurs de ces attaques terroristes qui ont été arrêtés. Il est de notoriété publique que les représentants russes ne sont
pas autorisés à enquêter sur les causes des explosions et de la destruction des systèmes internationaux de transport de gaz passant sous la mer Baltique. Mais nous connaissons tous le
bénéficiaire final de ce crime », a-t-il déclaré.
Pour Vladimir Poutine ces attentats terroristes répétés de la part de l’Ukraine la mettent à égalité avec les pires groupes terroristes, et cela a justifié
les frappes massives qui ont eu lieu le jour même.
« Ainsi, le régime de Kiev, par ses actions, s’est en fait mis sur un pied d’égalité avec les groupes terroristes internationaux, avec les groupes
les plus odieux. Il n’est tout simplement plus possible de laisser des crimes de ce type sans réponse. Ce matin, sur proposition du ministère de la Défense et conformément au plan de
l’état-major russe, une frappe massive a été lancée avec des armes aériennes, maritimes et terrestres à longue portée et à guidage de précision contre les installations énergétiques,
militaires et de communication ukrainiennes », a déclaré le président russe.
Vladimir Poutine a aussi tenu à ajouter qu’en « cas de poursuite des tentatives d’attentats terroristes sur notre territoire, la réponse de la
Russie sera sévère et correspondra au niveau de la menace posée à la fédération de Russie en termes d’ampleur ».
Sans surprise ces frappes massives ont donné lieu à un concert de déclarations outrées tant en Ukraine qu’en Occident. Ces mêmes « élites »
occidentales dont le silence concernant l’attentat terroriste du pont de Crimée s’est fait remarquer, rivalisent désormais pour qualifier les frappes russes d’inacceptables.
Donc, pour les autorités occidentales, cinq Russes innocents tués dans un attentat terroriste mené par les services secrets ukrainiens, ou les civils du
Donbass tués par des bombardements ukrainiens ne méritent que le silence, mais des victimes civiles ukrainiennes tuées par les tirs de réponse de l’armée russe, ça mérite des déclarations
outrées.
En clair, pour les « élites » occidentales les Russes sont des sous-hommes dont la mort dans un attentat ou un bombardement terroriste mené par
leurs petits protégés de Kiev n’est rien et ne mérite pas d’être condamnée. En fait la seule différence notable entre le Troisième Reich et les autorités des pays occidentaux, c’est que
ce ne sont plus les juifs mais les Russes qui sont considérés comme des sous-hommes qui peuvent être assassinés sans que cela ne leur tire une larme, fut-elle de crocodile. Chacun en
tirera les leçons sur ce que valent les grandes déclarations de ces mêmes autorités concernant les droits de l’Homme et les valeurs qu’elles prétendent défendre.
En attendant, les frappes de missiles russes contre l’Ukraine se poursuivent ce soir, et il reste à espérer que le message sera reçu cinq sur cinq à Kiev.
Faute de quoi, la Russie fera une piqûre de rappel.
La journée d’hier a été
marquée par deux développements ou incidents importants dans le cadre du conflit en Ukraine.
Les ponts de Kertch qui
relient la Crimée à la Russie, un pour les voitures et un pour les trains, ont été sabotés. Au moins une des deux travées routières s’est effondrée, tandis que des wagons-citernes circulant sur
le pont ferroviaire parallèle ont pris feu.
Les images de vidéosurveillance montrent qu’un camion a explosé en passant sur le pont. Voici une vidéo des dégâts. L’une des deux travées de la route semble être intacte.
Comme les piliers du pont ne semblent pas avoir été touchés, il est possible de réparer le pont routier cassé, mais cela prendra du temps. Le pont ferroviaire, plus
robuste, a peut-être subi des dommages superficiels dus au feu, mais la Russie est l’un des rares pays à disposer de troupes ferroviaires spécialisées et équipées pour la réparation des voies
ferrées. Le trafic ferroviaire devrait être rétabli d’ici quelques jours ou quelques semaines.
Il s’agit d’un sérieux handicap pour la logistique russe vers les lignes de front dans le sud de l’Ukraine, mais ce n’est pas une catastrophe, car d’autres
itinéraires ferroviaires et routiers, ainsi que des ferries, sont disponibles. La logistique militaire est conçue pour fonctionner même avec des contraintes importantes. Elle trouvera des moyens
de contourner le problème.
Note du Saker Francophone : Dimanche, RT
annonçait la réouverture du pont :
Le trafic routier sur le pont de Crimée, qui a été endommagé par l’explosion d’un camion plus tôt dans la journée de samedi, a partiellement repris, et les
trains devraient commencer à circuler plus tard dans la soirée.
« La circulation des véhicules sur le pont de
Crimée a repris. Pour le moment, la circulation est ouverte aux voitures et aux bus avec une procédure d’inspection complète« , a annoncé le chef de la République de Crimée,
Sergey Aksyonov, sur Telegram.
Il est conseillé aux chauffeurs de camions d’utiliser le passage du ferry de Kertch, a-t-il ajouté.
Le ministère russe des Transports a indiqué que le trafic routier avait été rouvert sur le pont, avec une voie disponible pour la circulation alternée dans les
deux sens.
De toute évidence, le système Starlink est en panne au-dessus des lignes de front en Ukraine. @elonmusk devrait faire une déclaration à ce sujet, ou, cela
devrait faire l’objet d’une enquête. Il s’agit d’une question de sécurité nationale.
Certaines de ces pannes ont conduit à une perte de communication « catastrophique » au cours des
dernières semaines, a déclaré un haut responsable du gouvernement ukrainien ayant une connaissance directe de la question.
Certains des
appareils SpaceX d’Elon Musk ont cessé de fonctionner lorsque les soldats ukrainiens ont libéré le territoire, selon des responsables de Kiev.
L’armée russe est leader mondial dans sa capacité à mener une guerre électronique. Elle peut désactiver le trafic radio terrestre sur n’importe quelle fréquence.
Elle a désormais trouvé le moyen de désactiver également les connexions sol-satellite utilisées par le système Starlink.
Au début de la guerre, l’armée ukrainienne a reçu des milliers de terminaux terrestres Starlink pouvant se connecter aux essaims de petits satellites Starlink,
financés par le Pentagone, mais gérés par les sociétés d’Elon Musk. Ils permettaient la communication entre les unités terrestres ukrainiennes ainsi que le commandement et le contrôle général
d’opérations plus importantes. Sans Starlink, le commandement ukrainien dépendra du téléphone de campagne par câble, des coursiers et des messagers. Tous ces moyens sont extrêmement vulnérables
dans un environnement riche en artillerie.
Depuis 2001, la Russie a développé le système électromagnétique Tirada 2 qui peut désactiver le trafic sol-satellite dans des zones spécifiques.
Les militaires russes, dans un avenir proche, pourront mettre en service des systèmes capables de désactiver les satellites de communication ennemis, a déclaré
un interlocuteur d’Interfax proche du complexe militaro-industriel, le 5 janvier 2018. « L’un de ces projets est Tirada 2. Les travaux
de développement ont commencé dès 2001« , a-t-il précisé. Selon lui, ce système sera capable de désactiver les satellites de communication depuis le sol. « Il agit par suppression électronique. C’est
un projet de plusieurs millions de dollars« , a-t-il précisé. Le fait que la Fédération de Russie travaille à la création d’armes destinées à supprimer les satellites a été
annoncé le 30 novembre de l’année dernière par Oleg Achasov, chef adjoint de l’institution budgétaire de l’État fédéral.
…
En novembre 2018, le FSB qualifiait de « menace pour la sécurité
nationale » un projet visant à couvrir le globe avec l’Internet haut débit par satellite.
La mise hors service du trafic de communication Starlink n’était qu’une question de temps. Le trafic devait être analysé pour identifier les fréquences et les
algorithmes utilisés par l’émetteur et le récepteur. Un logiciel a dû être écrit pour mettre en œuvre un modèle de brouillage radioélectrique correspondant. Le matériel du système Tirada était
probablement déjà suffisant pour émettre les modèles appropriés sur les fréquences identifiées.
L’efficacité de ce système ayant été prouvée sur le terrain, il sera probablement mis à disposition à plus grande échelle. Les équipements de guerre électronique
russes peuvent déjà désactiver tout le trafic radio terrestre dans des zones spécifiques. Bientôt, toutes les communications des forces ukrainiennes situées sur la ligne de front seront
désactivées.
C’est catastrophique pour les opérations ukrainiennes. Les observateurs avancés ne seront plus en mesure de corriger les tirs d’artillerie. Les pelotons et les
compagnies au front n’auront aucun moyen de demander du soutien. Le commandement supérieur n’aura aucun moyen de coordonner des opérations plus importantes en temps réel.
——-
Un certain Dr Jay Tharappel a trouvé le bon langage pour réconforter les dirigeants et fonctionnaires américains et ukrainiens qui s’inquiètent des quatre oblasts
qui ont rejoint la Fédération de Russie.
« Ces quatre provinces sont russes, mais on leur a attribué le statut d’Ukrainien à la naissance. Récemment, elles sont devenues trans. Ce sont des régions
frontalières fluides et leur souveraineté est non binaire. Ce sont des Russes piégés dans un corps « ukrainien », et ils ont pris la décision d’opérer cela. Leurs pronoms sont
désormais DPR/LPR. Nous, Indiens, en tant qu’alliés, soutenons cette opération et condamnons les attitudes transphobes des Occidentaux. »
Quelque chose me dit que bientôt, d’autres oblasts « ukrainiens » prendront conscience de leur véritable identité et feront leur « coming out ».
——-
Boris Rozhin, alias Colonel Cassad, a rapporté sur Telegraph (traduction automatique) :
Aujourd’hui, il y a eu une sortie de mercenaires étrangers dans la direction de Zaporozhye, qui comprenait, entre autres, des soldats des forces spéciales
américaines. Ils étaient si sûrs d’eux qu’ils ont décidé d’effectuer une reconnaissance au combat avec cet escadron stellaire. Cependant, ils n’ont pas pris en compte la présence de nos
unités dans cette zone, qui sont capables de maintenir le secret dans les airs, et ont subi des pertes. Certains de ces salauds ont quand même réussi à s’échapper. Les photos présentées sont
des captures d’écran de la go-pro d’un des mercenaires morts en perdant littéralement la tête. Je posterai probablement la vidéo demain.
Je n’ai aucun moyen de vérifier ces affirmations, mais un récent rapport d’Intercept indique que des forces américaines importantes
sont présentes sur le terrain en Ukraine :
Un responsable américain a insisté sur le fait que la CIA n’a procédé qu’à un retrait partiel de ses actifs lorsque la guerre a commencé, et que l’agence
« n’est jamais complètement
partie« .
Pourtant, les
opérations clandestines américaines à l’intérieur de l’Ukraine sont aujourd’hui beaucoup plus étendues qu’elles ne l’étaient au début de la guerre, lorsque les responsables du
renseignement américain craignaient que la Russie n’écrase l’armée ukrainienne. La présence de personnel et de ressources de la CIA et des opérations spéciales américaines en Ukraine est
beaucoup plus importante qu’au moment de l’invasion russe en février, ont déclaré plusieurs responsables actuels et anciens des services de renseignement à The Intercept.
Les opérations secrètes des États-Unis à l’intérieur de l’Ukraine sont menées en vertu d’une autorisation présidentiel d’action secrète, ont déclaré des
responsables. Cette conclusion indique que le président a discrètement informé certains leaders du Congrès de la décision de l’administration de mener un vaste programme d’opérations
clandestines à l’intérieur du pays.
Ce ne seront pas les seules victimes américaines en Ukraine. Lorsque d’autres rapports de ce type seront publiés, le sujet risque d’exploser au visage de
Biden.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Guerre d’Ukraine – Jours 224-227- Le pont de Crimée a été remis en service après moins d’une journée d’interruption
Odessa – Statue du duc de Richelieu (1766-1822),, à qui le Tsar Alexandre Ier confia la charge de gouverneur de la “Nouvelle Russie” de 1804 à 1814
Le trafic a repris sur le pont de Crimée - un nouveau commandant en chef pour les troupes russes sur le front d'Ukraine - chronique de la bataille d'Ukraine - Le plan de paix d'Elon Musk
-un texte passionnant de "Big Serge" sur le contexte de la mobilisation russe - M.K. Bhadrakumar annonce la fin de l'Union Européenne - Michael Hudson explique que le "bancor" de Keynes sera
réalisé par les BRICS.
Au soir du 8 octobre, la circulation automobile et ferroviaire reprend sur le pont de Kertch
Mise à jour au soir du 8 octobre sur le pont de Kertch par le canal Telegram Actualités Internationales et françaises :
“Le camion qui a explosé sur le pont de Crimée avait été inspecté par la police sans qu’elle ne détecte d’explosifs. Le camion n’était pas passé dans les détecteurs et les rayons X. Le
camion transportait de l’engrais, ce qui est en lui-même un explosif, donc un moyen parfait pour cacher l’arme du crime.
L’enquête se poursuit : le chauffeur du camion avait reçu l’ordre de transporter des engrais à destination de la Crimée, ce qui signifie qu’il est très possible qu’il n’était pas informé qu’il
faisait partie du vecteur de l’attaque.
[Exit le kamikaze bandériste : cela rend le danger de ce conflit un peu moins grave.]
Les autorités russes mettent en place une surveillance accrue des ponts de Kertch, du réseau électrique et du gazoduc alimentant la presqu’île.
Le premier train de fret transportant une cargaison lourde est passé sur la voie ferrée intacte entre 19h30 et 20h locale, en avance sur ce qui était prévu (20h-20h30).
Tous les touristes en Crimée se voient offrir une nuitée d’hôtel gratuite payée par la province criméenne.
Il semble évident que l’objectif principal des occidentalo-kiéviens a été manqué : l’explosion devait avoir lieu sur l’arche du pont, ce qui aurait pu provoquer des dégâts beaucoup plus longs à
réparer.
Un nouveau commandant en chef pour les unités russes engagées dans la guerre d'Ukraine
Cette semaine, l’annonce de la promotion de Kadyrov au grade de “colonel général” (équivalent de général de corps d’armée), avait fait
penser qu’il fallait prendre au sérieux l’idée d’un remaniement du commandement de la campagne d’Ukraine. Kadyrov avait, en effet
vertement critiqué le commandement pour l’échec de Krasni Liman. Cela confirmait l’analyse que nous avions proposée d’un remaniement imminent.
De fait, le général Sergei Sourovikine passe du commandement du front sud à celui de toute l’opération
militaire. Il a été le commandant du groupe d’intervention de l’armée russe en Syrie.
“Il y a sans conteste une ténacité des forces ukro-atlantistes à
poursuivre “coûte que que coûte” leurs attaques avec un courage qu’il serait malhonnête de ne pas remarquer et des procédures tactiques
occidentales efficaces fondées sur des appuis modernes d’artillerie et de renseignement aérien, une combinaison entre des unités
terrestres autonomes et mobiles pratiquant une techno guérilla ainsi qu’une numérisation de plus en plus importante du champ de
bataille (assistance drone et satellite, IFF embarqué, situation en temps réel jusqu’au 1er échelon tactique des unités
adverses).
La guerre opérative est revenue à une phase dynamique sur les fronts
Nord et Sud avec notamment aussi, le retour sur le champ de bataille de la composante blindée qui anime autant les assauts
ukro-atlantistes que les contre-attaques et freinages russes voulant prioritairement éviter l’encerclement de leurs forces et offrir à
l’Etat- Major de Kiev des “victoires à la Pyrrhus“.
4 octobre 2022 –
+ Région de Kharkov – selon
le canal Telegram et site internet “AviaPro”:
“On sait que les troupes ukrainiennes accumulent activement leurs forces dans cette direction, avec probablement l’intention de
prendre le contrôle de l’ensemble du territoire de la région de Kharkov. Des forces et du matériel supplémentaires sont également
activement transférés ici, cependant, après la frappe de ce soir sur l’infrastructure ferroviaire de Kharkov, qui n’a été utilisée que
pour le transport de matériel militaire et de personnel militaire supplémentaire, les forces armées ukrainiennes ont subi de lourdes
pertes“.
En face de ces mouvements offensifs ukro-atlantistes, les forces
alliées (qu’il convient d’appeler “forces russes” depuis les rattachements des territoires) dont les moyens et les effectifs sont
seulement en cours de réorganisation n’ont pas d’autre choix que de rompre le combat lorsque celui ci risque d’aboutir à leur
encerclement. C’est ce qui s’est passé sur le front Nord après le 7 septembre, date de l’enfoncement du secteur de Balaklaïa où,
pour ne pas augmenter les pertes déjà subies et importantes, l’Etat Major russe, à défaut de n’avoir pas su anticiper l’offensive
ukro-atlantiste dans sa juste menace, a su anticiper enfin ses conséquences en ordonnant un repli vers la ligne formée par la
rivière Oskol.
Cette mesure a permis d’éviter l’encerclement de
nombreuses unités russes comme par exemple la 1ère Armée blindée de la Garde qui était stationnée autour d’Izioum.
Malheureusement les sous effectifs russes et le manque de temps n’ont pas permis d’établir une ligne de front solide
sur l’Oskol et les forces de Kiev ont pu ainsi poursuivre leurs progressions inertielles à travers 2 têtes de pont
réalisées dans les secteurs de Koupiansk et Krasni Liman. Aujourd’hui, les combats se déroulent sur les frontières
occidentales de la République Populaire de Lougansk récemment rattachée à la Fédération de Russie.
2 / Sur le front Sud
La situation sur le front Sud est encore plus
séquencée du coté ukro-atlantiste : après avoir initiée une offensive fin août contre la tête de pont russe (100km X 40
km) située sur la rive Nord du Dniepr (laquelle avait été annoncée depuis fin juillet pour vraisemblablement faire
diversion au profit de celle du front Nord), les forces ukro-atlantistes, après avoir pu compenser les pertes
importantes subie lors de cette première phase ont engagé début octobre (en alternance avec les attaques sur
le front Nord) une deuxième phase offensive en direction de Kherson.
Si la situation autour le ville de Kherson s’est stabilisée au
profit des forces russes, en revanche au Nord-Est, les forces ukro-atlantistes ont réussi une percée le long du Dniepr jusqu’à
Dudchanoye, menaçant alors les forces russes d’un encerclement Nord en rejoignant la tête de pont élargie
d’Andrivka.
Cette percée ukrainienne ici aussi a bénéficié du
sous-effectif des forces russes, d’une steppe agricole très peu urbanisée et propice aux grandes attaques blindées, mais aussi
à l’usure importante de la logistique russe par les HIMARS de l’OTAN qui détruisent systématiquement depuis plus de 2 mois, les
dépôts de munitions, de carburant, les ponts… sur le Dniepr pour isoler au maximum la tête de pont russe.”
Nouvelles livraisons d’armes américaines
+ Malgré le fait qu’une semaine plus tôt, les États-Unis avaient annoncé qu’il n’était pas prévu de
transférer des lanceurs Himars MLRS supplémentaires vers l’Ukraine dans un proche avenir, l’agence de presse Reuters a rapporté que
la Maison Blanche annoncerait officiellement le transfert d’un lot supplémentaire de
ces armes. à Kievcet après-midi. Nous parlons de quatre lanceurs, de munitions pour eux et d’un grand lot de véhicules
blindés International MaxxPro (vraisemblablement jusqu’à 50 unités). Le montant total de la nouvelle aide militaire à l’Ukraine sera de
625 millions de dollars.
“Dans le contexte d’un avertissement lancé par les pays de l’OTAN à
tous les navires de guerre et sous-marins en raison de l’entrée en eaux libres du sous-marin nucléaire russe “Belgorod”, on a appris
que la panique organisée par les pays de l’Alliance de l’Atlantique Nord avait été causée par le fait que dans les eaux arctiques, le
sous-marin russe serait complètement hors du contrôle des forces de renseignement. Selon la publication italienne “la Repubblica”,
l’armement possible d’un sous-marin russe avec un véhicule sous-marin sans pilote équipé d’une charge nucléaire d’un rendement estimé à
environ 2 Mt, capable de détruire non seulement n’importe quelle ville côtière ou base navale, mais aussi tout un pays, représente un
plus grand danger.
5 octobre 2022:
+“Les forces armées ukrainiennes progressent dans les directions Nikolaevsky, Andreevsky et Dudchansky, en utilisant de
grandes unités d’infanterie et de véhicules blindés dans chaque secteur. À l’avant-garde des groupements qui avancent se trouvent
jusqu’à 50 véhicules blindés dans chaque direction. En ce moment, les troupes russes mènent de lourdes batailles défensives dans la
région de Kherson. Les forces aérospatiales et l’artillerie russes fournissent tout le soutien possible aux unités qui retiennent
l’assaut de l’ennemi.,
–
L’offensive réelle dans trois directions a permis à Kiev de retirer
ses troupes du piège dans la zone du village de Doudchany, et pour le moment, on craint sérieusement que les troupes ukrainiennes ne
commencent à avancer dans la direction sud-ouest. En particulier, nous parlons de Mylovo, Sukhanovo et Borozensky.
L’attaque s’est avérée massive et, selon toute vraisemblance,
extrêmement inattendue. Dans le même temps, on ne sait toujours pas dans quelle direction elle a été menée, car, selon un certain
nombre d’experts, des drones pourraient être lancés depuis le territoire de la Biélorussie voisine.
+ “Des sons puissants ne se font pas entendre au centre même de la capitale, mais dans ses environs. Toutes les chaînes ukrainiennes Telegram, ainsi que les
agences de presse, exhortent les citoyens à se calmer et à ne pas semer la panique. Les correspondants de guerre russes, à leur tour,
ont donné leur version des événements. Ils pensent que de puissantes explosions pourraient être le résultat de frappes de drones
iraniens Shahid-136. Des bruits forts ont été entendus près des stations de métro Obolon, Akademgorodok, Nivki et dans d’autres régions
de la ville., –
+ Les unités du 208e régiment cosaque ont réussi à libérer la colonie de Dibrovo, située à l’ouest de la région de
Lougansk. Selon le correspondant de guerre russe Yevgeny Lisitsyn, la colonie de Dibrovo est actuellement sous le contrôle total de
l’unité russe, tandis que l’offensive sur Liman se développe. D’autre part, selon des informations fournies par le Ministère de la défense russe, dans la
direction de Koupiansk, des unités ukrainiennes, comptant jusqu’à trois groupes tactiques de bataillons (environ 2 120 personnes ), ont
tenté en vain de développer une offensive en direction du colonies de Pershotravneve, Kislovka et Berestovoye.
Dans la direction Andreevo-Krivoï Rog, des tentatives ont été faites pour avancer en direction des
colonies de Sukhanovo, Sadok et Bruskinskoye, cependant, les attaques des forces armées ukrainiennes ont échoué.
Dans la direction d’Artiomovsk, l‘armée russe a réussi à mener une offensive réussie et à prendre le contrôle de la
colonie de Zaitsevo.
Depuis 2 mois les forces républicaines avec les unités d’assaut du
groupe Wagner mènent des assauts têtus et couteux contre les fortifications ukrainiennes réalisées dans les villes industrielles de
Soledar et Artemovsk, entre Gorlovka et Lisichansk. La mort au combat du commandant de secteur du “groupe “Wagner” Oleksii Nahin,
indicatif “Terek”, lors d’une attaque menée le 20 septembre témoigne de la violence des combats autant que du courage des forces russes
montant inlassablement à l’assaut des bunkers ukrainiens.
Début septembre, les forces de Kiev ont également engagé dans ce
secteur clef d’Artemovsk-Soledar défendant Slaviansk et Kramatorsk (20 km au Nord-Ouest) des offensives contre les forces russes et qui
ont été repoussées en leur faisant subir de lourdes pertes.
Les assauts russes, emmenés par les unités Wagner spécialisées dans
le combat en zone urbaine ont réussi enfin à casser les lignes de défenses fortifiées ukrainiennes, grâce à l’appui décisif des unités
d’artillerie de la République Populaire de Lougansk qui en augmentant leur mobilité et leur dispersion ont su rendre inefficace le
travail des HIMARS étatsuniens déployés en défense de Slaviansk et Kramatorsk.
Dépités par l’échec sanglant de leurs attaques vers l’Est, les
forces ukrainiennes complétement désorganisées et dépourvues de renforts suffisants (ce derniers ayant été dédiés à l’offensive Nord)
ont commencé à se retirer de certains quartiers d’Artemovsk / Soledar où cependant les combats continuent.
Les progressions se poursuivent de combat de rue en combat de
maison, dans Soledar et Artemovsk, mais aussi à l’entour comme à Dibrovo, un gros village libéré par les cosaques du 208e régiment
de cosaques.
Ce secteur est à surveillé particulièrement car si la percée russe
est consolidée et poursuivie vers Slaviansk ou, plus au Sud Konstantinovka, elle pourrait fragiliser et même remettre en question tous
les efforts ukrainiens au Nord de la rivière Donets, car elle menacerait, cette fois par le Sud le bastion de Slaviansk / Kramatorsk
où, je le rappelle est positionné le coeur du corps de bataille ukro-atlantiste dans le Donbass sans que puisse encore apparaître le
sort final de cette nouvelle bataille“
+ Des troupes kiéviennes, accompagnées de nombreux mercenaires étrangers et sous commandement
britannique camouflé sont massées dans la région de Zaporojie.
+ Des troupes de reconnaissance de l’armée kiévienne essaient de s’infiltrer derrière les lignes russes
en naviguant, à peine camouflés, le long des rives du Dniepr.
Des informations proviennent de la zone de l’opération militaire
spéciale dans la région d’Artiomovsk selon lesquelles les troupes russes ont atteint la périphérie sud de la ville. La
veille, les villages d’Otradovka et Veselaya Dolina ont été libérés des troupes du régime ukrainien. Ainsi, la route a été coupée le
long de laquelle les militants de Kyiv ont effectué des liaisons de transport entre Artyomovsk (Bakhmut) et Novgorodsky (New York). Ce
corridor de transport pour les Forces armées ukrainiennes était extrêmement important pour le regroupement et la livraison d’armes” –
Quatre lanceurs mobiles Himars promis mardi dernier sont arrivés sur
le territoire ukrainien, portant ainsi le nombre de lanceurs en service dans les forces armées ukrainiennes à 30 unités. En tenant
compte des 9 lanceurs M270 MLRS MLRS et des 5 lanceurs allemands MARS II précédemment livrés à l’Ukraine, le nombre total de MLRS avec
missiles guidés fournis aux Forces armées ukrainiennes a atteint 44 unités.
Les deux premiers lanceurs mobiles M142 Himars précédemment promis
par les États-Unis sont arrivés en Ukraine mercredi dernier, entrant en Ukraine via la Roumanie voisine, tandis que l’Ukraine a reçu
deux autres lanceurs ce soir.
L’augmentation du nombre de ces armes dans les Forces armées
ukrainiennes indique que les troupes ukrainiennes ont l’intention d’intensifier le bombardement du territoire des régions de Kherson,
Zaporozhye, Lougansk et Donetsk (…).
On sait que de telles armes sont fournies aux forces armées
ukrainiennes non seulement par les États-Unis, mais également par d’autres partenaires américains. En particulier, les soupçons
concernant la fourniture de Himars MLRS à l’Ukraine sont tombés sur les Émirats arabes unis, qui possèdent aujourd’hui le plus grand
nombre de ces systèmes parmi les partenaires américains”.
+ L’OTAN se cache de moins en moins. Des membres de forces spéciales de Grande-Bretagne et des États-Unis
d’Amérique ont tenté de faire une percée dans le domaine de la colonie de Pologi dans la région de Zaporojie. Le nombre estimé de
mercenaires étrangers présents ici était d’environ trois douzaines de personnes, cependant, s’approchant d’une distance assez proche,
un coup puissant a été porté à ces derniers en utilisant les systèmes de lance-flammes lourds russes TOS-1A Solntsepyok.
+ Le pont de Kertch a été endommagé – la circulation sur le pont ferroviaire et routier a été interrompue
pendant une partie de la journée. Les dommages semblent cependant moins important que ce qu’on pouvait penser en début de journ er
(voir ci-dessus).
Les termes d’une négociation avec la Russie selon Elon Musk
+ Sur le territoire ukrainien, l’accès à Internet par satellite Starlink a presque complètement disparu. Cela a entraîné des pertes extrêmement
graves pour l’armée ukrainienne, ce qui, entre autres, est confirmé par les médias américains et le Financial Times. Selon ses responsables et soldats [ukrainiens],
l’armée ukrainienne signale des dysfonctionnements de ses appareils de communication Starlink sur les lignes de front, entravant les
efforts offensifs. Certaines des pannes ont entraîné une perte “catastrophique” des communications ces dernières semaines, a déclaré un
haut responsable du gouvernement ukrainien ayant une connaissance directe du problème. En conséquence, les forces russes auraient fait
des progrès significatifs dans l’offensive, a déclaré le responsable sous couvert d’anonymat., rapporte le Financial
Times.
Une autre explication est possible: l’armée ukrain ienne tenterait de dissimuler son échec relatif à
poursuivre les offensives du mois de septembre derrière un dysfonctionnement de Starlink, et ceci essentiellement parce que Musk
réclame une négociation avec la Russie.
Des photos ont circulé d’utilisation d’armes laser, sans qu’on puisse en prouver la réalité. Mais on
remarque qu’Elon Musk a suggéré au gouvernement américain de mettre en place une négociation avec la Russie, comme s’il avait pris la
mesure de la puissance russe. Les propositions de paix d’Elon Musk ont suscité une grande colère des Kiéviens sur Twitter: on trouvera
ici un résumé bien fait de la controverse. Voici tout d’abord le tweet de Musk avec son plan de paix:
Evidemment, la répétition des référendums est inacceptable pour les Russes. Mais Musk prend au sérieux
la volonté russe d’une Ukraine neutre militairement. L’entrepreneur dont le nom sera associé à la “Troisième Révolution industrielle” (depuis 1970) comme celui
d’Henry Ford est associé à la “Deuxième” (1870-1970) a sans aucun doute une “tête politique”, à la différence d’un Gates ou d’un
Zuckerberg. Après avoir aidé les Ukrainiens par ses satellites et sans aucun doute accumulé beaucoup d’informations sur le conflit, il
pose la question d’une prolongation de la guerre quand le résultat est, selon lui, connu d’avance:
Vu ce que pèse Musk financièrement (sa fortune est évaluée à plus de 200 milliards de dollars), son avis va influencer
les débats occidentaux des prochaines semaines.
Une passionnante analyse de Big Serge sur la guerre et la mobilisation russe
Si vous ne l’avez pas encore repéré, prenez le temps de lire l’article consacré par “Big Serge”, l’un
des analystes les plus fins de la guerre en cours (qui camoufle son identité derrière le profil du grand ministre Sergueï Witte,
artisan de l’industrialisation de la Russie avant 1914), au contexte historique et politique de l’actuelle mobilisation
russe.
Extraits (les intertitres sont du Courrier des Stratèges):
“On se trompe sur Poutine
Il arrive souvent que les hommes les plus importants du monde soient
mal compris en leur temps – le pouvoir entoure et déforme le grand homme. C’était certainement le cas de Staline et de Mao, et c’est
également vrai pour Vladimir Poutine et Xi Jinping. Poutine, en particulier, est considéré en Occident comme un démagogue hitlérien qui
règne par la terreur extrajudiciaire et le militarisme. On pourrait difficilement être plus éloigné de la vérité.
Presque tous les aspects de la caricature occidentale de Poutine
sont profondément erronés, même si le récent profil de Sean McMeekin s’en rapproche beaucoup plus que les autres. Pour commencer,
Poutine n’est pas un démagogue – il n’est pas un homme naturellement charismatique, et bien qu’il ait, au fil du temps,
considérablement amélioré ses compétences en tant que politicien de détail, et qu’il soit capable de prononcer des discours percutants
lorsque cela est nécessaire, il n’est pas quelqu’un qui aime le podium. À la différence de Donald Trump, de Barack Obama ou même – que
Dieu nous en préserve – d’Adolf Hitler, Poutine n’est tout simplement pas du genre à plaire aux foules. En Russie même, son image est
celle d’un fonctionnaire politique de carrière assez ennuyeux mais pondéré, plutôt que celle d’un populiste charismatique. Sa
popularité durable en Russie est bien plus liée à la stabilisation de l’économie et du système de retraite russes qu’aux photos de lui
chevauchant un cheval torse nu.
En outre, Poutine – contrairement à l’opinion selon laquelle il
exerce une autorité extralégale illimitée – est plutôt à cheval sur le respect de la procédure. La structure gouvernementale de la
Russie autorise expressément une présidence très forte (c’était une nécessité absolue à la suite de l’effondrement total de l’État au
début des années 1990), mais dans le cadre de ces paramètres, Poutine n’est pas considéré comme une personnalité particulièrement
excitante, encline à prendre des décisions radicales ou explosives. Les critiques occidentaux peuvent prétendre qu’il n’y a pas d’État
de droit en Russie, mais pour le moins, Poutine gouverne par la loi, les mécanismes et procédures bureaucratiques formant la
superstructure dans laquelle il agit.
Le contexte de la poussée ukrainienne
Cela est apparu clairement ces derniers jours. Avec l’avancée de
l’Ukraine sur de multiples fronts, un nouveau cycle de malheur et de triomphe s’est enclenché : des personnalités pro-ukrainiennes
exultent de l’effondrement apparent de l’armée russe, tandis que de nombreux membres du camp russe déplorent une direction dont ils
concluent qu’elle est criminellement incompétente. Alors que tout cela est en cours sur le plan militaire, Poutine a calmement fait
passer le processus d’annexion par ses mécanismes juridiques : il a d’abord organisé des référendums, puis signé des traités d’entrée
dans la Fédération de Russie avec les quatre anciens oblasts ukrainiens, qui ont ensuite été envoyés à la Douma pour ratification, puis
au Conseil de la Fédération, avant d’être signés et vérifiés par Poutine. Alors que l’Ukraine jette ses accumulations estivales dans la
bataille, Poutine semble s’embourber dans la paperasse et la procédure. Les traités ont même été examinés par la cour constitutionnelle
russe, et des délais ont été fixés pour mettre fin à la hryvnia ukrainienne comme monnaie légale et la remplacer par le
rouble.
C’est un spectacle étrange. Poutine se fraie un chemin à travers les
ennuyeuses formalités juridiques de l’annexion, apparemment sourd au chœur qui lui crie que sa guerre est au bord de l’échec total. Le
calme implacable qui émane – du moins publiquement – du Kremlin semble en contradiction avec les événements sur le front.
Alors, que se passe-t-il vraiment ici ? Poutine est-il vraiment si
détaché des événements sur le terrain qu’il ne se rend pas compte que son armée est en train d’être vaincue ? Prévoit-il d’utiliser des
armes nucléaires dans un accès de rage ? Ou pourrait-il s’agir, comme le dit Clausewitz, de la simple poursuite de la politique par
d’autres moyens ?
Bien interpréter les opérations militaires
Parmi toutes les affirmations fantasmagoriques qui ont été faites au
sujet de la guerre russo-ukrainienne, peu sont aussi difficiles à croire que celle selon laquelle la Russie avait l’intention de
conquérir l’Ukraine avec moins de 200 000 hommes. En effet, une vérité centrale de la guerre que les observateurs doivent tout
simplement accepter est le fait que l’armée russe a été largement dépassée en nombre dès le premier jour, bien que la Russie ait un
énorme avantage démographique sur l’Ukraine elle-même. Sur le papier, la Russie a engagé une force expéditionnaire de moins de 200 000
hommes, même si, bien sûr, cette quantité totale n’a pas été sur la ligne de front dans des combats actifs ces derniers
temps.
Le déploiement d’une force légère est lié au modèle de service
plutôt unique de la Russie, qui a combiné des “soldats sous contrat” – le noyau professionnel de l’armée – avec un pool de réservistes
qui est généré par une vague de conscription annuelle. La Russie dispose donc d’un modèle militaire à deux niveaux, avec une force
professionnelle prête à l’emploi de classe mondiale et un large réservoir de cadres de réserve dans lequel il est possible de puiser,
complété par des forces auxiliaires comme les BARS (volontaires), les Tchétchènes et la milice de la LNR-DNR.
Ce modèle de service mixte à deux niveaux reflète, à certains
égards, la schizophrénie géostratégique qui a frappé la Russie post-soviétique. La Russie est un pays énorme avec des engagements de
sécurité potentiellement colossaux à l’échelle du continent, qui a hérité d’un héritage soviétique de masse. Aucun pays n’a jamais
démontré une capacité de mobilisation en temps de guerre d’une ampleur comparable à celle de l’URSS. La transition d’un système de
mobilisation soviétique vers une force prête à l’emploi, plus petite, plus légère et professionnelle, a fait partie intégrante du
régime d’austérité {budgétaire] de la Russie pendant la majeure partie des années Poutine.
Il est important de comprendre que la mobilisation militaire, en
tant que telle, est également une forme de mobilisation politique. La force contractuelle prête à l’emploi a nécessité un niveau assez
faible de consensus politique et d’adhésion de la majeure partie de la population russe. Cette force contractuelle russe peut encore
accomplir beaucoup, militairement parlant – elle peut détruire des installations militaires ukrainiennes, faire des ravages avec
l’artillerie, s’introduire dans les agglomérations urbaines du Donbas et détruire une grande partie du potentiel de guerre indigène de
l’Ukraine. Elle ne peut cependant pas mener une guerre continentale de plusieurs années contre un ennemi qui est au moins quatre fois
plus nombreux qu’elle et qui dispose de renseignements, de moyens de commandement et de contrôle et de matériel qui sont hors de sa
portée immédiate – surtout si les règles d’engagement l’empêchent de frapper les artères vitales de l’ennemi.
L’armée doit sortir des années d’austérité budgétaire
Il faut déployer davantage de forces. La Russie doit transcender
l’armée d’austérité (…). Elle a la capacité matérielle de mobiliser les forces nécessaires – elle dispose de plusieurs millions de
réservistes, d’énormes stocks d’équipements et d’une capacité de production indigène soutenue par les ressources naturelles et le
potentiel de production du bloc eurasien qui a serré les rangs autour d’elle. Mais n’oubliez pas que la mobilisation militaire est
aussi une mobilisation politique.
L’Union soviétique a pu mobiliser des dizaines de millions de jeunes
hommes pour émousser, submerger et finalement anéantir l’armée de terre allemande parce qu’elle disposait de deux puissants instruments
politiques. Le premier était le pouvoir impressionnant et étendu du parti communiste, avec ses organes omniprésents. Le second était la
vérité – les envahisseurs allemands étaient venus avec des intentions génocidaires (Hitler a envisagé à un moment donné de transformer
la Sibérie en une réserve slave pour les survivants, qui pourrait être bombardée périodiquement pour leur rappeler qui était le
chef).
Comment mobiliser quand on n’a pas l’équivalent du parti communiste à disposition?
Poutine n’a pas d’organe coercitif aussi puissant que le Parti
communiste, qui disposait à la fois d’une puissance matérielle étonnante et d’une idéologie convaincante qui promettait d’ouvrir une
voie accélérée vers une modernité non capitaliste. En effet, aucun pays ne dispose aujourd’hui d’un appareil politique comparable à
cette splendide machine communiste, sauf peut-être la Chine et la Corée du Nord. Ainsi, en l’absence d’un levier direct pour créer une
mobilisation politique – et donc militaire – la Russie doit trouver une voie alternative pour créer un consensus politique pour mener
une forme supérieure de guerre.
C’est désormais chose
faite, grâce à la russophobie occidentale et au penchant de l’Ukraine pour la violence. Une transformation subtile mais profonde du
corps socio-politique russe est en cours. (C’est nous qui soulignons)
Poutine et son entourage étaient en avance sur la société
Dès le début, Poutine et son entourage ont conçu la guerre
russo-ukrainienne en termes existentiels. Il est peu probable, cependant, que la plupart des Russes aient compris cela. Au lieu de
cela, ils ont probablement considéré la guerre de la même manière que les Américains ont considéré les guerres en Irak et en
Afghanistan – comme des entreprises militaires justifiées qui n’étaient néanmoins qu’une tâche technocratique pour les militaires
professionnels ; à peine une question de vie ou de mort pour la nation. Je doute fort qu’un Américain ait jamais cru que le sort de la
nation dépendait de la guerre en Afghanistan (les Américains n’ont pas mené de guerre existentielle depuis 1865), et à en juger par la
crise de recrutement qui frappe l’armée américaine, il ne semble pas que quiconque perçoive une véritable menace existentielle
étrangère.
Ce qui s’est passé dans
les mois qui ont suivi le 24 février est plutôt remarquable. La guerre existentielle pour la nation russe s’est incarnée et est devenue
réelle pour les citoyens russes. Les sanctions et la propagande anti-russe – diabolisant la nation entière comme des “orcs” – ont
rallié même les Russes initialement sceptiques à la guerre, et la cote de popularité de Poutine est montée en flèche. Une hypothèse
fondamentale de l’Occident, selon laquelle les Russes se retourneraient contre le gouvernement, s’est inversée. Des vidéos montrant la
torture de prisonniers de guerre russes par des Ukrainiens écumants, des soldats ukrainiens appelant des mères russes pour leur
annoncer d’un air moqueur que leurs fils sont morts, des enfants russes tués par des bombardements à Donetsk, ont servi à valider
l’affirmation implicite de Poutine selon laquelle l’Ukraine est un État possédé par un démon qui doit être exorcisé à l’aide
d’explosifs puissants. Au milieu de tout cela – ce qui est utile, du point de vue d’Alexandre Douguine et de ses néophytes – les “Blue
Checks” pseudo-intellectuels américains ont publiquement bavé sur la perspective de “décoloniser et démilitariser” la Russie, ce qui
implique clairement le démembrement de l’État russe et la partition de son territoire. Le gouvernement ukrainien (dans des tweets
maintenant effacés) a publiquement affirmé que les Russes sont enclins à la barbarie parce qu’ils sont une race bâtarde avec un mélange
de sang asiatique. (C’est nous qui soulignons)
Utilité du formalisme juridique de Poutine
Simultanément, Poutine a avancé vers – et finalement réalisé – son
projet d’annexion formelle de l’ancienne bordure orientale de l’Ukraine. Cela a également transformé juridiquement la guerre en une
lutte existentielle. Les nouvelles avancées ukrainiennes à l’est constituent désormais, aux yeux de l’État russe, une attaque contre le
territoire russe souverain et une tentative de détruire l’intégrité de l’État russe. Des sondages récents montrent qu’une supermajorité
de Russes est favorable à la défense de ces nouveaux territoires à n’importe quel prix.
Tous les domaines sont désormais alignés. Dès le début, Poutine et
sa compagnie ont conçu cette guerre comme une lutte existentielle pour la Russie, afin d’éjecter un État fantoche anti-russe de son
seuil et de vaincre une incursion hostile dans l’espace civilisationnel russe. L’opinion publique est de plus en plus d’accord avec
cette idée (les enquêtes montrent que la méfiance des Russes à l’égard de l’OTAN et des “valeurs occidentales” est montée en flèche),
et le cadre juridique mis en place après l’annexion le reconnaît également. Les domaines idéologique, politique et juridique sont
désormais unis dans l’idée que la Russie se bat pour son existence même en Ukraine. L’unification des dimensions techniques,
idéologiques, politiques et juridiques a été décrite, il y a quelques instants, par le chef du parti communiste russe, Gennady
Ziouganov :
“Ainsi, le président a signé des décrets sur l’admission de la
RPD, de la RPL, des régions de Zaporojie et de Kherson en Russie. Les ponts sont brûlés. Ce qui était clair du point de vue moral et
étatique est maintenant devenu un fait juridique : sur notre terre il y a un ennemi, il tue et mutile les citoyens de la Russie. Le
pays exige l’action la plus décisive pour protéger ses compatriotes. Le temps n’attend pas“.
Le président russe a laissé mûrir le moment de la mobilisation
Un consensus politique pour une plus grande mobilisation et une plus
grande intensité a été atteint. Il ne reste plus qu’à mettre en œuvre ce consensus dans le monde matériel du poing et de la botte, de
la balle et de l’obus, du sang et du fer. (…)
Poutine, très simplement, n’aurait pas pu mener une mobilisation à
grande échelle au début de la guerre. Il ne disposait ni d’un mécanisme coercitif ni d’une menace manifeste pour susciter un soutien
politique massif. Peu de Russes auraient cru qu’il existait une menace existentielle tapie dans l’ombre – il fallait leur montrer, et
l’Occident n’a pas déçu. De même, peu de Russes auraient probablement soutenu l’anéantissement des infrastructures ukrainiennes et des
services publics urbains dans les premiers jours de la guerre. Mais aujourd’hui, la seule critique vocale de Poutine en Russie est en
faveur d’une nouvelle escalade. Le problème avec Poutine, du point de vue russe, est qu’il n’est pas allé assez loin. En d’autres
termes, la politique de masse a déjà devancé le gouvernement, rendant la mobilisation et l’escalade politiquement insignifiantes. Avant
tout, nous devons nous rappeler que la maxime de Clausewitz reste vraie. La situation militaire n’est qu’un sous-ensemble de la
situation politique, et la mobilisation militaire est aussi une mobilisation politique – une manifestation de la participation
politique de la société à l’État.
La suite des événements
La phase offensive de l’Ukraine se poursuit sur plusieurs fronts.
Ils poussent dans le nord de Lougansk, et après des semaines à se cogner la tête contre un mur à Kherson, ils ont enfin fait des
progrès territoriaux. Pourtant, aujourd’hui même, Poutine a déclaré qu’il était nécessaire de procéder à des examens médicaux des
enfants dans les oblasts nouvellement admis et de reconstruire les cours de récréation des écoles. Que se passe-t-il ? Est-il
totalement détaché des événements sur le front ?
Il n’y a vraiment que deux façons d’interpréter ce qui se passe. La
première est celle de l’Occident : l’armée russe est vaincue, épuisée et chassée du champ de bataille. Poutine est dérangé, ses
commandants sont incompétents et la seule carte que la Russie peut encore jouer est de jeter des conscrits ivres et sans formation dans
le hachoir à viande.
L’autre interprétation est celle que j’ai défendue, à savoir que la
Russie se prépare à une escalade et à une offensive hivernale et qu’elle est actuellement engagée dans un troc calculé dans lequel elle
cède de l’espace en échange de temps et de pertes ukrainiennes. La Russie continue de battre en retraite lorsque ses positions sont
compromises sur le plan opérationnel ou lorsqu’elle est confrontée à un nombre écrasant d’Ukrainiens, mais elle prend soin d’extraire
ses forces hors de tout danger opérationnel. À Lyman, où l’Ukraine menaçait d’encercler la garnison, la Russie a engagé des réserves
mobiles pour débloquer le village et assurer le retrait de la garnison. L'”encerclement” de l’Ukraine s’est évaporé, et le ministère
ukrainien de l’intérieur a été bizarrement contraint de tweeter (puis de supprimer) une vidéo de véhicules civils détruits comme
“preuve” que les forces russes avaient été anéanties.
La Russie va probablement continuer à se retirer au cours des
prochaines semaines, en retirant des unités intactes sous son parapluie d’artillerie et d’aviation, en réduisant les stocks
d’équipement lourd des Ukrainiens et en usant leur main-d’œuvre. Pendant ce temps, de nouveaux équipements continuent de s’accumuler à
Belgorod, Zaporojie et en Crimée. Mes prévisions restent les mêmes : un retrait épisodique des Russes jusqu’à ce que le front se
stabilise à peu près fin octobre, suivi d’une pause opérationnelle jusqu’à ce que le sol gèle, puis d’une escalade et d’une offensive
hivernale de la Russie lorsqu’elle aura fini d’amasser suffisamment d’unités.
Un calme inquiétant se dégage du Kremlin
Un calme inquiétant se dégage du Kremlin. La mobilisation est en
cours – 200 000 hommes suivent actuellement un entraînement de remise à niveau dans les champs de tir de Russie. Des trains
d’équipements militaires continuent d’affluer sur le pont de Kerch, mais l’offensive ukrainienne se poursuit sans qu’aucun renfort
russe ne soit visible sur le front. Le décalage entre le stoïcisme du Kremlin et la détérioration du front est frappant. Peut-être que
Poutine et l’ensemble de l’état-major russe sont vraiment d’une incompétence criminelle – peut-être que les réserves russes ne sont
rien d’autre qu’une bande d’ivrognes. Peut-être n’y a-t-il pas de plan.
Ou peut-être les fils de la Russie répondront-ils à nouveau à
l’appel de la mère patrie, comme ils l’ont fait en 1709, en 1812 et en 1941.
Alors que les loups rôdent à nouveau à la porte, le vieil ours se
relève pour se battre”.
M.K. Bhadrakumar prédit la fin de l'Union Européenne
Une contribution du diplomate indien parue dans The Cradle:
“La politique vectorielle en Ukraine a ajouté de nouvelles
dimensions au conflit vieux de 222 jours.
En principe, tout comportement conflictuel devrait prendre fin
lorsqu’un nouvel équilibre des pouvoirs a été déterminé. Mais l'”équilibre des pouvoirs” ne prendra fin que lorsqu’un équilibre sera
effectivement atteint – et les preuves abondent que l’Ukraine est sur le point d’entamer un nouveau “rééquilibrage”.
La ratification par la Douma russe de l’annexion de quatre régions
d’Ukraine (les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, ainsi que les régions de Kherson et de Zaporozhye), et l’adoption des
lois correspondantes, créent une nouvelle dynamique et il faudra un certain temps pour créer un nouvel équilibre des forces sur le
terrain en Ukraine.
Pendant ce temps, l’environnement extérieur se transforme également
de manière phénoménale. L’aggravation de la crise énergétique en Europe à la suite du sabotage des gazoducs Nord Stream devient une
grave contradiction. On ne sait pas comment la réconcilier.
Ainsi, une situation complexe se présente, car tout cela se produit
également sur fond de renforcement militaire massif de la Russie autour de l’Ukraine dans la région de Kharkov et dans le sud de la
région de la mer Noire, avec de longs convois de blindés qui se dirigeraient vers la Crimée depuis la Russie.
Les nouvelles frontières de la Russie
La ratification unanime par la Douma de l’adhésion de quatre régions
à la Russie lundi était attendue, la législation correspondante a été dûment ratifiée mardi par le Conseil de la Fédération (la chambre
haute du Parlement), et il est possible que le président Poutine signe lui aussi les documents aujourd’hui, après quoi ils entreront en
vigueur. En d’autres termes, à compter du 5 octobre, les régions ukrainiennes annexées feront partie de la Russie.
Fait important, la Douma a approuvé les propositions du gouvernement
concernant l’établissement des frontières des nouvelles régions, sur la base de la délimitation des territoires qui “existaient le jour
de leur création et de leur adhésion à la Russie”.
Les traités pertinents stipulent que les frontières adjacentes au
territoire d’un pays étranger constitueront la nouvelle frontière d’État de la Russie. En clair, les anciennes frontières de l’ère
soviétique sont rétablies dans ces régions.
La détermination des frontières de l’État russe a des répercussions
sur la sécurité. Dans les régions du Donbass et de Zaporozhye, de vastes zones restent encore sous le contrôle des forces ukrainiennes.
La ville de Liman, dans la République de Donetsk, a été capturée par les forces ukrainiennes il y a seulement trois jours. Les
incursions ukrainiennes à Kherson se poursuivent. De violents combats sont signalés.
De toute évidence, Moscou a encore beaucoup à faire pour contrôler
les territoires “occupés” qui faisaient auparavant partie de Donetsk et de Lougansk. La région de Zaporozhye (qui est aussi une
importante région littorale de la mer d’Azov et fait partie de ce que les Russes appellent historiquement la “Novorossiya”) est une
autre priorité où la capitale de l’oblast n’est pas encore sous contrôle russe.
“Niet” de l’OTAN
Dans cette situation émergente, le président ukrainien Volodymyr
Zelensky a officiellement demandé l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN de manière accélérée, mais quelques heures plus tard, l’alliance a
jeté un froid sur cette demande, expliquant que toute décision nécessitera le soutien des 30 États membres.
Cela signifie qu’il n’y aura pas d’intervention de l’OTAN en
Ukraine. Moscou en prendra note. Les récentes “réflexions fortes” sur l’utilisation des armes nucléaires semblent avoir atteint leur
but.
La rencontre du conseiller américain à la sécurité nationale, Jake
Sullivan, avec le chef du bureau présidentiel ukrainien, Andriy Yermak, dimanche à Istanbul, s’est déroulée dans la discrétion. La
Maison Blanche a déclaré que M. Sullivan a promis le soutien indéfectible de Washington à la souveraineté et à l’intégrité territoriale
de l’Ukraine et a discuté avec M. Yermak de la situation à la centrale nucléaire de Zaporozhye et de la poursuite des travaux de
l’Ukraine avec les Nations unies pour exporter des denrées alimentaires dans le monde.
Le compte-rendu de la Maison Blanche sur l’appel du président Joe
Biden avec M. Zelensky lundi a mentionné un nouveau paquet d’aide à la sécurité de 625 millions de dollars par Washington qui comprend
des armes et des équipements supplémentaires, notamment des HIMARS, des systèmes d’artillerie et des munitions, ainsi que des véhicules
blindés. Biden a “promis de continuer à soutenir l’Ukraine alors qu’elle se défend contre l’agression russe, aussi longtemps qu’il le
faudra”.
Plus tard, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré
que la récente livraison d’aide porterait le coût global de l’aide militaire américaine à l’Ukraine à plus de 17,5 milliards de
dollars. “Les récents développements… ne font que renforcer notre détermination”, a déclaré Blinken dans un communiqué mardi. “Nous
continuerons à nous tenir aux côtés du peuple ukrainien”.
“Les capacités que nous livrons sont soigneusement calibrées pour
faire la plus grande différence sur le champ de bataille et renforcer la main de l’Ukraine à la table des négociations lorsque le
moment sera venu”, a-t-il ajouté.
Refonte de la stratégie russe
D’autre part, le commandement militaire russe devra probablement
redéfinir les paramètres des opérations militaires spéciales, puisque ses forces devront désormais sauvegarder l’intégrité territoriale
et la souveraineté du pays. Reste à savoir quelle forme cela prendra.
Jusqu’à présent, le déploiement réel de la Russie a été inférieur à
100 000 hommes. La plupart des combats ont été menés par les milices, telles que les combattants du Donbass et de la Tchétchénie, et le
groupe Wagner, composé d’anciens membres des services spéciaux et d’autres volontaires russes.
Il est certain que l’arrivée de 300 000 soldats ayant une expérience
militaire antérieure aura un impact sur l’équilibre militaire global à l’avantage de la Russie. Le ministre de la défense, Sergei
Shoigu, a déclaré que 70 000 hommes supplémentaires s’étaient également portés volontaires, ce qui portera l’effectif total des forces
supplémentaires à environ 370 000 hommes.
Il s’agit là d’une augmentation considérable. Pour avoir une idée
des proportions, au plus fort de la guerre du Viêt Nam, le déploiement américain s’élevait à environ un demi-million de soldats. Pour
la première fois, la Russie aura une grande supériorité numérique sur les forces ukrainiennes. Il est donc tout à fait concevable que
l’ancien schéma consistant à “broyer” les forces ukrainiennes change et que l’objectif soit de mettre fin à la guerre de manière rapide
et décisive.
La décision américaine de mettre en place un centre de commandement
en dehors de l’Ukraine (en Allemagne) semble anticiper les attaques russes contre les centres de commandement à Kiev et ailleurs, avec
une utilisation beaucoup plus importante de la puissance aérienne, comme en Syrie. En fait, le nouveau commandant du district militaire
occidental, le lieutenant-général Roman Berdnikov, a déjà dirigé l’intervention russe en Syrie.
Les experts militaires prévoient qu’une fois que les pluies
d’automne auront fait place à l’hiver et que le sol se sera durci, les opérations russes s’intensifieront. Des voix dissidentes
s’élèvent ces derniers temps en Russie pour dire que la guerre est sinueuse et sans calendrier précis. Cela pourrait
changer.
En clair, le point de non-retour approche à grands pas et la Russie
n’aura pas d’autre choix que de pousser à un changement de régime à Kiev et d’ouvrir la voie à une toute nouvelle direction ukrainienne
qui se débarrasse de l’emprise anglo-américaine et est prête à s’entendre avec la Russie.
Un moment kafkaïen
Sans surprise, l’attention de l’Europe se tourne de plus en plus
vers la crise économique, avec une inflation à deux chiffres et une récession imminentes, qui peuvent conduire à des troubles sociaux
et politiques sur tout le continent. Le mécontentement croissant de la population se traduit déjà par des protestations dans de
nombreux pays européens. La crise ne peut que s’aggraver une fois l’hiver venu.
Il est concevable que le changement d’humeur de la population puisse
inciter les gouvernements européens à se concentrer sur leurs problèmes intérieurs plutôt que de s’impliquer dans la guerre en Ukraine.
Le plus ardent partisan d’une guerre ouverte avec la Russie est la Grande-Bretagne, mais même Londres est prise dans des crises
économiques (et politiques) massives qui lui sont propres. Le Premier ministre Liz Truss se bat pour sa survie politique. Les
conservateurs ont pratiquement renoncé à leur mandat de gouverner.
La situation difficile de l’Allemagne
Une fois de plus, le bloc d’opposition de centre-droit Union
chrétienne-démocrate/Union sociale chrétienne du Bundestag allemand a bloqué une motion demandant au gouvernement d’autoriser
“immédiatement” l’exportation de chars de combat et de véhicules de combat d’infanterie allemands vers l’Ukraine. Politico rapporte
qu'”un vote sur les livraisons d’armes au Bundestag aurait risqué de révéler des fissures fatales dans l’unité du gouvernement et
aurait même pu conduire à une défaite du (chancelier Olaf) Scholz au parlement.”
D’autre part, le gouvernement allemand est également confronté à une
pression croissante de la part des alliés d’Europe de l’Est au cours des dernières semaines pour augmenter de manière drastique
l’ampleur et le type de soutien militaire de Berlin à l’Ukraine.
L’influent magazine Foreign Policy de Washington a écrit la semaine
dernière : “Aux yeux des alliés de l’OTAN de Berlin en Europe de l’Est, en particulier les pays frontaliers de la Russie, l’Allemagne,
centre de pouvoir économique et politique de l’Europe, est loin d’en faire assez. Et plus elle tarde, plus elle risque une fracture
diplomatique à long terme avec ces alliés de l’Est.”
Mais malgré ce moyen de pression, les sondages montrent que si
quelque 70 % des Allemands sont favorables à l’Ukraine en général, seuls 35 % approuvent un soutien militaire plus
important.
Dans cette situation, le sabotage du gazoduc Nord Stream s’inscrit
dans le cadre de la crise énergétique en Europe et menace les pays européens de “désindustrialisation”.
Pour l’Allemagne, en particulier, le modèle économique du pays est
rivé sur la disponibilité de l’approvisionnement abondant en gaz de la Russie, par des contrats à long terme, à des prix bon marché,
par le biais de gazoducs. Il est clair que le sabotage du Nord Stream a des implications monumentales.
Il est certain que les auteurs de cette attaque terroriste ont
calculé de manière astucieuse que le gaz russe ne devait pas arriver en Europe dans un avenir prévisible. La crainte permanente de
Washington est qu’une proximité germano-russe ne se développe si les liens énergétiques sont rétablis. D’ailleurs, aujourd’hui, les
compagnies pétrolières américaines réalisent une énorme manne de profits sur le marché européen de l’énergie, en se substituant à la
Russie, en vendant du GNL à un prix cinq à six fois supérieur au prix intérieur américain.
Empêcher la réconciliation russo-allemande
Ce qui complique les choses, c’est que l’Europe a besoin d’une
sécurité énergétique à court et à moyen terme sans pour autant anéantir les objectifs climatiques. Cela signifie une sensibilité
géopolitique accrue. Le fait est que la transition énergétique ordonnée de l’Europe, qui s’éloigne des combustibles fossiles, a
absolument besoin du gaz russe et s’est construite sur l’hypothèse antérieure que le gaz naturel serait bon marché et
abondant.
On peut penser que Moscou a continué à espérer que Nord Stream
serait finalement un catalyseur pour guérir la rupture des liens énergétiques entre l’Allemagne et la Russie. Il est intéressant de
noter que, lundi, le géant russe de l’énergie Gazprom a proposé aux consommateurs de gaz européens qu’une partie du réseau Nord Stream
endommagé puisse encore transporter du combustible, mais uniquement sur le nouveau Nord Stream 2. Nord Stream 1 est pratiquement
détruit.
Selon un communiqué de Gazprom publié sur son compte Telegram, l’une
des trois lignes du Nord Stream 2 n’est pas touchée et le géant gazier a fait baisser la pression pour inspecter la liaison afin de
détecter les dommages et les fuites potentielles. Nord Stream 2 a une capacité de transport de 55 milliards de mètres cubes par an, ce
qui signifie que sa ligne B pourrait livrer jusqu’à 27,5 milliards de mètres cubes par an à l’Allemagne à travers la mer
Baltique.
Cependant, le Nord Stream 2 nécessite l’approbation de l’UE, ce qui
est problématique compte tenu des tensions entre Bruxelles et Moscou. Ces tensions ne peuvent que s’accroître si l’UE approuve la
décision des pays du G7, dirigée par les États-Unis, d’imposer un plafonnement des prix du pétrole russe.
Il est certain que c’est également le calcul de Washington : coincer
l’Allemagne et tenir la Russie à l’écart. Le spectre qui hante Washington est que Berlin pourrait se désintéresser de la guerre en
Ukraine. L’ascension des atlantistes dans les échelons du pouvoir à Berlin ces dernières années – et leur lien avec les bureaucrates
européens russophobes virulents à Bruxelles – a jusqu’à présent joué à merveille en faveur de Washington.
L’UE est effectivement terminée
Mais le sol sous les pieds bouge, comme l’a montré le revirement
spectaculaire de la politique en Suède et en Italie.
Ne sous-estimez pas “l’effet Meloni”. Le cœur du problème est que
les forces d’extrême droite ont invariablement plus à offrir à l’électorat en période d’insécurité et de difficultés
économiques.
En France aussi, le président Macron est immobilisé, faute de
majorité parlementaire pour légiférer, et il est usé par des crises en série. Quant à la Grande-Bretagne, la crise financière
déclenchée par le budget du chancelier de l’Échiquier Kwasi Kwarteng souligne fondamentalement la rareté des modèles économiques
alternatifs réalisables. La livre sterling est en chute libre. Deux administrations conservatrices consécutives n’ont pas réussi à
proposer un modèle post-Brexit, tandis que les travaillistes n’ont jamais voulu du Brexit. Le gouvernement Truss est la dernière chance
de faire aboutir le Brexit, mais personne ne retient son souffle. Et puis, le déluge – les événements vont s’immiscer.
Ce que tout cela signifie, c’est que les trois principaux centres de
pouvoir de la zone euro et de la Grande-Bretagne ont du mal à échapper au vieux monde industriel mourant du 20e siècle et que ce n’est
pas le meilleur moment pour affronter les forces alliées russes en Ukraine, fortes d’un demi-million d’hommes, malgré la bravade de
l’administration Biden.
N’accordez pas de crédit au sommet inaugural de la Communauté
politique européenne (CPE) qui se tiendra mercredi à Prague et réunira les dirigeants de 27 États membres de l’UE et de 17 pays non
membres de l’UE, à savoir le Royaume-Uni, la Turquie, la Macédoine du Nord, le Monténégro, l’Albanie, la Serbie, le Kosovo, la
Bosnie-Herzégovine, la Géorgie, l’Ukraine, la Moldavie, la Norvège, la Suisse, l’Islande, le Liechtenstein, l’Arménie, l’Azerbaïdjan et
Israël.
La vérité est que le projet d’intégration européenne est terminé.
Toute tentative de l’imposer entraînera de graves réactions. Avec le recul, la rupture avec la Russie a donc ouvert la voie à un
nouveau paysage géopolitique en Europe, où l’énigme de Bruxelles concernant l’expansion de l’UE est exposée. Le CPE n’est rien d’autre
qu’un stratagème français déguisé pour ralentir l’adhésion effective à l’UE des pays d’Europe de l’Est et des Balkans.
Le sommet du CPE au Château de Prague ne fait que souligner que nous
vivons un moment kafkaïen dans la politique européenne. Ce doit être la revanche de l’Ukraine sur l’Europe pour avoir organisé un coup
d’État violent et cynique en 2014 afin de couper le cordon ombilical avec la Russie.”
Pour Michael Hudson, le "Bancor" de Keynes va finalement être réalisé par les BRICS!
Toujours dans The Cradle, l’économiste Michael Hudson donne à Pepe Excobar sa vision du basculement actuel vers la fin de l’hégémonie du
dollar:
The Cradle : Les BRICS étudient l’adoption d’une monnaie commune –
incluant tous les BRICS et, nous l’espérons, les BRICS+ élargis également. Comment cela pourrait-il être mis en pratique ? On voit mal
la banque centrale brésilienne s’harmoniser avec les Russes et la Banque populaire de Chine. Cela impliquerait-il uniquement des
investissements – via la banque de développement des BRICS ? Serait-il basé sur les matières premières et l’or ? Quelle est la place du
yuan ? L’approche des BRICS est-elle basée sur les discussions actuelles de l’Union économique eurasienne (UEEA) avec les Chinois,
menées par Sergey Glazyev ? Le sommet de Samarcande a-t-il fait progresser, dans la pratique, l’interconnexion des BRICS et de l’OCS
?
Hudson : “Toute idée de monnaie commune doit commencer par un accord
d’échange de devises entre les pays membres actuels. La plupart des échanges se feront dans leurs propres monnaies. Mais pour régler
les inévitables déséquilibres (excédents et déficits de la balance des paiements), une monnaie artificielle sera créée par une nouvelle
banque centrale.
Cela peut ressembler superficiellement aux droits de tirage spéciaux
(DTS) créés par le Fonds monétaire international (FMI), en grande partie pour financer le déficit américain sur le compte militaire et
le service de la dette croissant que les débiteurs du Sud doivent aux prêteurs américains. Mais l’arrangement ressemblera beaucoup plus
au “bancor” proposé par John Maynard Keynes en 1944. Les pays déficitaires pourraient tirer un quota déterminé de bancors, dont
l’évaluation serait fixée par une sélection commune de prix et de taux de change. Les bancors (et leur propre monnaie) seraient
utilisés pour payer les pays en excédent.
Mais contrairement au système de DTS du FMI, l’objectif de cette
nouvelle banque centrale alternative ne sera pas simplement de subventionner la polarisation économique et l’endettement. Keynes a
proposé un principe selon lequel si un pays (il pensait alors aux États-Unis) enregistrait des excédents chroniques, cela serait le
signe de son protectionnisme ou de son refus de soutenir une économie mutuellement résiliente, et ses créances commenceraient à
s’éteindre, de même que les dettes en bancor des pays dont l’économie les empêchait d’équilibrer leurs paiements internationaux et de
soutenir leur monnaie.
Les accords proposés aujourd’hui soutiendraient effectivement les
prêts entre les banques membres, mais pas dans le but de soutenir la fuite des capitaux (la principale utilisation des prêts du FMI,
lorsque des gouvernements de “gauche” semblent susceptibles d’être élus), et le FMI et son alternative associée à la Banque mondiale
n’imposeraient pas de plans d’austérité et de politiques anti-ouvrières aux débiteurs. La doctrine économique favoriserait
l’autosuffisance alimentaire et les produits de première nécessité, et encouragerait la formation de capital agricole et industriel
tangible, et non la financiarisation.
Il est probable que l’or soit également un élément des réserves
monétaires internationales de ces pays, simplement parce que l’or est une marchandise que des centaines d’années de pratique mondiale
ont déjà reconnue comme acceptable et politiquement neutre. Mais l’or serait un moyen de régler les balances de paiement, et non de
définir la monnaie nationale. Ces soldes s’étendraient bien sûr au commerce et aux investissements avec les pays occidentaux qui ne
font pas partie de cette banque. L’or serait un moyen acceptable de régler les soldes de la dette occidentale envers la nouvelle banque
centrée sur l’Eurasie. Cela s’avérerait un moyen de paiement que les pays occidentaux ne pourraient pas simplement répudier – tant que
l’or serait conservé entre les mains des membres de la nouvelle banque, et non plus à New York ou à Londres comme c’est la dangereuse
pratique depuis 1945.
Dans une réunion visant à créer une telle banque, la Chine se
trouverait dans une position dominante similaire à celle dont jouissaient les États-Unis en 1944 à Bretton Woods. Mais sa philosophie
de fonctionnement serait tout à fait différente. L’objectif serait de développer les économies des membres de la banque, avec une
planification à long terme ou des modèles commerciaux qui semblent les plus appropriés pour leurs économies afin d’éviter le genre de
relations de dépendance et de prises de contrôle par privatisation qui ont caractérisé la politique du FMI et de la Banque
mondiale.
Ces objectifs de développement impliqueraient une réforme foncière,
une restructuration industrielle et financière et une réforme fiscale, ainsi que des réformes bancaires et de crédit nationales. Les
discussions lors des réunions de l’OCS semblent avoir préparé le terrain pour établir une harmonie générale des intérêts dans la
création de réformes dans ce sens.”
L’Eurasie ou la faillite
The Cradle : à moyen terme, peut-on s’attendre à ce que les
industriels allemands, contemplant le désert à venir et leur propre disparition, se révoltent en masse contre les sanctions
commerciales/financières imposées par l’OTAN à la Russie et forcent Berlin à ouvrir Nord Stream 2 ? Gazprom garantit que le pipeline
est récupérable. Pas besoin d’adhérer à l’OCS pour que cela se produise…
Hudson : “Il est peu probable que les industriels allemands agissent
pour empêcher la désindustrialisation de leur pays, étant donné la mainmise des États-Unis et de l’OTAN sur la politique de la zone
euro et les 75 dernières années d’ingérence politique des responsables américains. Il est plus probable que les chefs d’entreprise
allemands essaient de survivre en préservant autant que possible leurs richesses personnelles et celles de leur entreprise dans le
sillage de la transformation de l’Allemagne en une épave économique de type État balte.
Il a déjà été question de transférer la production – et la gestion –
aux États-Unis, ce qui empêchera l’Allemagne d’obtenir de l’énergie, des métaux et d’autres matériaux essentiels auprès de tout
fournisseur qui ne serait pas contrôlé par les intérêts américains et leurs alliés.
La grande question est de savoir si les entreprises allemandes
émigreront vers les nouvelles économies eurasiennes dont la croissance industrielle et la prospérité semblent devoir éclipser de loin
celles des États-Unis.
Bien sûr, les pipelines Nord Stream sont récupérables. C’est
précisément la raison pour laquelle la pression politique américaine exercée par le secrétaire d’État Blinken a été si insistante pour
que l’Allemagne, l’Italie et d’autres pays européens redoublent d’efforts pour isoler leurs économies du commerce et des
investissements avec la Russie, l’Iran, la Chine et d’autres pays dont les États-Unis tentent de perturber la croissance.”
Comment échapper à “Il n’y a pas d’alternative”
The Cradle : Sommes-nous en train d’atteindre le point où les
principaux acteurs du Sud mondial – plus de 100 nations – se ressaisissent enfin et décident de mettre le paquet pour empêcher les
États-Unis de maintenir l’économie mondiale néolibérale artificielle dans un état de coma perpétuel ? Cela signifie que la seule option
possible, comme vous l’avez souligné, est de mettre en place une monnaie mondiale parallèle contournant le dollar américain – tandis
que les suspects habituels font flotter la notion d’un Bretton Woods III au mieux. Le casino financier FIRE (finance, assurance,
immobilier) est-il suffisamment omnipotent pour écraser toute concurrence éventuelle ? Envisagez-vous d’autres mécanismes pratiques que
ceux dont discutent actuellement les BRICS, l’EAEU et l’OCS ?
Hudson : “Il y a un an ou deux, il semblait que la conception d’une
monnaie mondiale alternative à part entière, d’un système monétaire, de crédit et de commerce était si complexe qu’il était difficile
d’en imaginer les détails. Mais les sanctions américaines se sont avérées être le catalyseur nécessaire pour rendre ces discussions
pragmatiquement urgentes.
La confiscation des réserves d’or du Venezuela à Londres et de ses
investissements aux États-Unis, la confiscation de 300 milliards de dollars de réserves de change de la Russie détenues aux États-Unis
et en Europe, et la menace de faire de même pour la Chine et d’autres pays qui résistent à la politique étrangère américaine ont rendu
la dédollarisation urgente. J’ai expliqué cette logique en de nombreux points, depuis mon article du Valdai Club (avec Radhika Desai)
jusqu’à mon récent livre sur Le destin de la civilisation, en passant par la série de conférences que j’ai préparée pour Hong Kong et
l’Université mondiale pour la durabilité.
Détenir des titres libellés en dollars, et même détenir de l’or ou
des investissements aux États-Unis et en Europe, n’est plus une option sûre. Il est clair que le monde est en train de se diviser en
deux types d’économies très différentes, et que les diplomates américains et leurs satellites européens sont prêts à déchirer l’ordre
économique existant dans l’espoir que la création d’une crise perturbatrice leur permettra de sortir vainqueurs.
Il est également clair que la soumission au FMI et à ses plans
d’austérité est un suicide économique, et que suivre la Banque mondiale et sa doctrine néolibérale de dépendance internationale est
autodestructeur. Le résultat a été de créer un plafond impayable de dettes libellées en dollars américains. Ces dettes ne peuvent être
payées sans emprunter des crédits auprès du FMI et sans accepter les conditions de la capitulation économique devant les privatiseurs
et les spéculateurs américains.
La seule alternative à l’austérité économique qu’ils s’imposent à
eux-mêmes est de se retirer du piège du dollar dans lequel l’économie de “marché libre” parrainée par les États-Unis (des marchés
libres de toute protection gouvernementale, et libres de toute capacité gouvernementale à réparer les dommages environnementaux causés
par les compagnies pétrolières et minières américaines et la dépendance industrielle et alimentaire qui y est associée) doit faire une
rupture nette.
La rupture sera difficile, et la diplomatie américaine fera tout ce
qu’elle peut pour perturber la création d’un ordre économique plus résilient. Mais la politique américaine a créé un état mondial de
dépendance dans lequel il n’y a littéralement aucune autre alternative que de rompre.”
Germanexit ?
The Cradle : Quelle est votre analyse sur la confirmation par
Gazprom que la ligne B du Nord Stream 2 n’a pas été touchée par le Pipeline Terror ? Cela signifie que le Nord Stream 2 est
pratiquement prêt à fonctionner – avec une capacité de pompage de 27,5 milliards de mètres cubes de gaz par an, ce qui se trouve être
la moitié de la capacité totale du Nord Stream – endommagé. L’Allemagne n’est donc pas condamnée. Cela ouvre un tout nouveau chapitre ;
une solution dépendra d’une décision politique sérieuse du gouvernement allemand.
Hudson : “Voici le point crucial : La Russie ne supportera
certainement pas une nouvelle fois le coût de l’explosion du gazoduc. La décision reviendra à l’Allemagne. Je parie que le régime
actuel dira “non”. Cela devrait donner lieu à une montée intéressante des partis alternatifs.
Le problème ultime est que la seule façon pour l’Allemagne
de rétablir le commerce avec la Russie est de se retirer de l’OTAN, en réalisant qu’elle est la principale victime de la guerre de
l’OTAN. Cela ne pourrait réussir qu’en s’étendant à l’Italie, et aussi à la Grèce (pour ne pas l’avoir protégée contre la
Turquie, depuis Chypre). Cela ressemble à un long combat.
Peut-être est-il plus facile pour l’industrie allemande de faire ses
bagages et de déménager en Russie pour aider à moderniser sa production industrielle, notamment BASF pour la chimie, Siemens pour
l’ingénierie, etc. Si les entreprises allemandes se délocalisent aux États-Unis pour obtenir du gaz, cela sera perçu comme un raid
américain sur l’industrie allemande, capturant son avance pour les États-Unis. Même ainsi, cela ne réussira pas, étant donné l’économie
post-industrielle de l’Amérique.
L’industrie allemande ne peut donc se déplacer vers l’est
que si elle crée son propre parti politique, un parti nationaliste anti-OTAN. La constitution de l’UE exigerait que l’Allemagne se
retire de l’UE, ce qui fait passer les intérêts de l’OTAN en premier au niveau fédéral. Le scénario suivant consiste à discuter de
l’entrée de l’Allemagne dans l’OCS. Prenons les paris pour savoir combien de temps cela prendra”.
Guerre en Ukraine : A quoi pourrait ressembler la campagne d’hiver ?
« Vous devez savoir que, dans
l’ensemble, nous n’avons encore rien commencé de sérieux. » Vladimir Poutine
Depuis plusieurs jours, je tente de rassembler mes réflexions sur la guerre russo-ukrainienne et de les condenser dans un autre article d’analyse, mais mes efforts ont été constamment frustrés
par le refus obstiné de la guerre de rester immobile. Après une période de lenteur et d’usure qui a duré une grande partie de l’été, les événements ont commencé à s’accélérer, rappelant une
célèbre boutade de Vladimir Lénine : « Il y a des décennies où il ne se passe rien, et il y a des semaines où il se passe des décennies ».
Cette semaine a été une de ces semaines-là. Elle a commencé avec le début des référendums dans quatre anciens oblasts ukrainiens pour
déterminer s’ils voulaient ou non rejoindre la Fédération de Russie, accompagné de l’annonce par Poutine que des réservistes seraient appelés pour augmenter le déploiement des forces en Ukraine.
Une autre source d’émotions a surgi des fonds marins de la Baltique avec la destruction mystérieuse des pipelines Nordstream. Les rumeurs nucléaires circulent, et pendant ce temps, la guerre sur
le terrain continue.
Dans l’ensemble, il est clair que nous sommes actuellement dans la période de transition vers une nouvelle phase de la guerre, avec un déploiement plus important des forces russes, des règles
d’engagement élargies, et une plus grande intensité qui se profile. La saison 2 de l’opération militaire spéciale approche, et avec elle l’hiver de Yuri [référence au jeu
vidéo de stratégie Command & Conquer] :
Essayons de traiter tous les développements de ces dernières semaines et d’appréhender la trajectoire de l’Ukraine.
Annexion
L’événement clé au cœur de la récente escalade a été l’annonce de référendums dans quatre régions (Donetsk, Lugansk, Zaporizhia et Kherson) pour déterminer la question de leur entrée dans la
Fédération de Russie. L’implication était, bien sûr, que si les référendums réussissaient (une question qui n’a jamais été mise en doute), ces régions seraient annexées à la Russie. Bien que
certaines rumeurs aient circulé selon lesquelles la Russie retarderait l’annexion, cela n’a jamais été vraiment plausible. Permettre à ces régions de voter en faveur de l’adhésion à la Russie
pour ensuite les laisser sur le carreau aurait entraîné une impopularité monumentale et soulevé de sérieux doutes quant à l’engagement de la Russie envers son peuple en Ukraine.
L’annexion formelle est une certitude, si ce n’est pas le 30 septembre comme le veut la rumeur, alors ce sera dans la semaine suivante.
Tout cela était plutôt prévisible, et complète la première couche d’annexions que j’ai mentionnée dans une analyse précédente. Le raisonnement n’est pas particulièrement complexe : le nettoyage
du Donbass et la sécurisation de la Crimée étaient les objectifs russes minimaux absolus pour la guerre, et la sécurisation de la Crimée nécessite à la fois un pont terrestre avec des connexions
routières et ferroviaires (oblast de Zaporizhia) et
le contrôle des sources d’eau de la Crimée (Kherson). Ces objectifs minimaux ont maintenant été officiellement désignés, même si, bien entendu, l’Ukraine maintient une certaine activité militaire
sur ces territoires et devra en être délogée.
La carte des annexions de
Big Serge : Phase 1 terminée
Je pense toutefois que les gens ont perdu de vue la signification des référenda et de l’annexion qui en découle. Les points de discussion occidentaux se sont concentrés sur l’illégitimité des
votes et l’illégalité de toute annexion, mais ce n’est vraiment pas très intéressant ni important. La légitimité de l’annexion découle du fait que l’administration russe puisse ou non réussir
dans ces régions. La légitimité en tant que telle n’est tout simplement qu’une question d’efficacité du pouvoir de l’État :l’État peut-il protéger, extraire et juger ?
Quoi qu’il en soit, ce qui est bien plus intéressant que les aspects techniques des référenda, c’est ce que la décision d’annexer ces régions révèle des intentions de la Russie. Une fois ces
régions officiellement annexées, elles seront considérées par l’État russe comme un territoire russe souverain, susceptible d’être protégé par toute la gamme des capacités russes, y compris (dans
le scénario le plus terrible et le plus improbable) par des armes nucléaires. Lorsque M. Medvedev a souligné ce point, il l’a bizarrement présenté comme une « menace nucléaire », mais
ce qu’il essayait en fait de communiquer, c’est que ces quatre oblasts feront partie de
la définition minimale de l’intégrité de l’État russe : en d’autres termes, des éléments non négociables.
Je pense que la meilleure façon de le formuler est la suivante :
L’annexion signifie
formellement qu’un territoire a été jugé existentiellement important pour l’État russe, et sera défendu comme si l’intégrité de la nation et de l’État était en danger.
Ceux qui font une fixation sur la « légalité » des référenda (comme si une telle chose existait) et le supposé chantage nucléaire de Medvedev ne comprennent pas ce point. En fait, la
Russie nous dit où elle fixe actuellement
la limite de ses conditions de paix minimales absolues. Elle ne s’éloignera pas d’un pas sans au moins ces quatre oblasts, et elle considère que
toute la gamme des capacités de l’État est en jeu pour atteindre cet objectif.
Génération de forces
La décision d’organiser des référenda et, à terme, d’annexer la région du sud-est, s’est accompagnée de l’annonce tant attendue de la part de Poutine d’une « mobilisation partielle ».
Ostensiblement, l’ordre initial ne fait appel qu’à 300.000 hommes ayant une expérience militaire antérieure, mais la porte est laissée ouverte pour d’autres augmentations, à la discrétion du
bureau du président. Implicitement, Poutine peut désormais intensifier la mobilisation comme il l’entend, sans avoir à faire d’autres annonces ou à signer d’autres documents. Cela ressemble au
prêt-bail américain ou à l’« autorisation d’utilisation de la force militaire » en Amérique, où la porte est ouverte une fois et où le président est libre, ensuite, d’agir à sa guise
sans avoir à en informer le public.
Il était de plus en plus évident que la Russie devait augmenter le déploiement de ses forces. Le succès de la poussée ukrainienne vers la rivière Oskil a été rendu possible par l’économie de
force russe. L’armée russe avait complètement vidé l’oblast de Kharkov, ne laissant qu’une mince force de protection composée de gardes nationaux et de miliciens de la LNR. Là où l’armée russe
avait choisi de déployer des formations régulières importantes, les résultats ont été désastreux pour l’Ukraine : la tristement célèbre contre-offensive de Kherson s’est transformée en une
galerie de tir pour l’artillerie russe, tandis que l’armée ukrainienne a enfournait lamentablement des hommes dans une tête de pont sans espoir à Andreïevka.
Une galerie de tir
L’appel initial
de 300.000 hommes est un peu confus. Tous les hommes appelés ne seront pas envoyés en Ukraine. Nombre d’entre eux resteront en Russie pour y tenir des garnisons afin que les formations déjà
prêtes à intervenir puissent être aussitôt transférées en Ukraine. Par conséquent, il est probable que nous verrons davantage d’unités russes arriver sur le théâtre des opérations beaucoup plus
tôt que prévu. En outre, de nombreuses unités initialement engagées en Ukraine ont été éloignées du front pour se rééquiper et se reposer. L’ampleur et le rythme de la nouvelle génération de
forces de la Russie risquent de choquer les gens. Dans l’ensemble, le moment choisi par la Russie pour renforcer ses effectifs coïncide avec l’épuisement des capacités ukrainiennes.
L’Ukraine a passé l’été à envoyer ses conscrits de deuxième classe au front dans le Donbas, tandis qu’elle récoltait avec amour les armes données par l’OTAN et formait des unités à l’arrière.
Grâce à l’aide généreuse de l’OTAN, l’Ukraine a pu accumuler des forces pour deux offensives de grande envergure – l’une à Kherson (qui a échoué de manière spectaculaire) et l’autre à Kharkov
(qui a réussi à dépasser la force de protection russe et à atteindre l’Oskil). Une grande partie de cette puissance de combat soigneusement accumulée a maintenant disparu ou s’est dégradée. Des
rumeurs circulent au sujet d’une troisième offensive vers Melitopol, mais l’Ukraine ne semble pas avoir la puissance de combat nécessaire pour y parvenir, et d’importantes forces russes se
trouvent dans la région, derrière des lignes défensives préparées.
Dans l’ensemble, par conséquent, la fenêtre de l’Ukraine ouverte sur des opérations offensives s’est refermée, et ce qui reste de possibilités est en train de se refermer rapidement.. La dernière
zone d’opérations ukrainiennes intenses se situe autour de Lyman, où les attaques agressives ukrainiennes n’ont jusqu’à présent pas réussi à prendre d’assaut ou à encercler la ville. Il est
toujours possible qu’ils réussissent à prendre Lyman et à consolideer un contrôle de Kupyansk, mais dans ce cas, ce serait sans doute le point culminant de la capacité offensive ukrainienne. Pour
l’instant, la zone autour de Lyman est une zone de mort qui expose les troupes ukrainiennes attaquantes aux tirs aériens et terrestres russes.
La vision à grande échelle des rapports de force est la suivante :
L’Ukraine a dépensé
une grande partie de la puissance de combat qu’elle a accumulée avec l’aide de l’OTAN au cours de l’été, et aura un besoin urgent de réduire l’intensité du combat pour se rééquiper et se
réarmer, précisément au moment où la puissance de combat russe sur le théâtre commence à augmenter.
Simultanément, la capacité qu’a l’OTAN d’armer l’Ukraine est au bord de l’épuisement. Examinons ça de plus près.
L’épuisement de l’OTAN
Un des aspects les plus fascinants de la guerre en Ukraine est la mesure dans laquelle la Russie a réussi à épuiser le matériel militaire de l’OTAN sans livrer une guerre directe aux forces de
l’OTAN. Dans une analyse précédente, j’ai décrit l’Ukraine comme une force vampirique qui a inversé la logique de la guerre par procuration ; c’est un trou noir qui aspire le matériel de l’OTAN
pour le détruire.
Les stocks dans lesquels on peut puiser pour continuer à armer l’Ukraine sont désormais très limités. Le
magazine Military
Watch rapporte que l’OTAN a épuisé les anciens parcs de chars du Pacte de Varsovie, ce qui les prive de chars soviétiques à donner à l’Ukraine. Une fois ces réservoirs entièrement
épuisés, la seule option qui restera sera de donner à l’Ukraine des chars de modèles occidentaux plus récents. Mais c’est beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît, parce que ces chars
occidentaux [beaucoup
plus lourds, ce qui les rends inopérants en saison pluvieuse, NdT] exigent non seulement une formation approfondie, donc longue, des équipages chargés de les manoeuvrer, mais aussi une
sélection entièrement différente de munitions, de pièces de rechange et d’installations de réparation.
Les chars ne sont toutefois pas le seul problème. L’Ukraine en est maintenant réduite à chercher, tout au fond du tonneau, ce qui peut encore s’y trouver d’artillerie conventionnelle à tube. Au
début de l’été, les États-Unis lui ont fait don d’obusiers de 155 mm, mais les
stocks de canons et d’obusiers diminuant à vue d’oeil, ils ont récemment été contraints de se tourner vers des obusiers tractés, bons pour la poubelle, de plus faible calibre. Après l’annonce
d’une
nouvelle tranche d’aide le 28 septembre, les États-Unis ont constitué cinq paquets successifs, dont aucun ne contient des obusiers conventionnels de 155 mm. Au
mois de juin déjà, les obusiers destinés à l’artillerie ukrainienne d’époque soviétique avaient commencé à manquer.
En fait, l’effort visant à maintenir l’artillerie ukrainienne en état de fonctionner est passé par plusieurs phases. Dans la première phase, les stocks d’obus soviétiques du Pacte de Varsovie ont
été asséchés pour alimenter les canons que possédait l’Ukraine. Dans la deuxième phase, l’Ukraine a reçu des munitions occidentales de niveau moyen, notamment l’obus de 155 mm. Maintenant que les
obus de 155 mm s’épuisent, l’Ukraine doit se contenter de se servir de canons de 105 mm qui sont largement surclassés par les obusiers russes et seront, pour le dire brièvement, condamnés au
moindre échange d’artillerie.
En lieu et place d’une artillerie tubulaire adéquate, le dernier paquet d’aide comprend 18 exemplaires de l’arme préférée d’Internet : le système de roquettes à lancement multiple HIMARS. Ce
qui n’est pas explicitement précisé dans le communiqué de presse, c’est que les systèmes HIMARS n’existent pas dans les stocks
américainsactuels et devront être
construits, et qu’il est donc peu
probable qu’ils arrivent en Ukraine avant plusieurs années.
Les difficultés croissantes pour armer l’Ukraine coïncident avec la fermeture rapide de la fenêtre des possibilités opérationnelles de l’Ukraine. Les forces accumulées au cours de l’été sont
dégradées et épuisées, et toute reconstitution ultérieure des forces ukrainiennes du premier rang sera de plus en plus difficile, à mesure que les effectifs humains seront détruits et que les
arsenaux de l’OTAN seront épuisés. Cet épuisement intervient précisément au moment où la production de forces russes augmente, ce qui fait présager l’Hiver de Yuri.
La guerre d’hiver
Quiconque escompte un ralentissement de la guerre en hiver va avoir la surprise de sa vie. La Russie est prête au contraire à lancer une offensive en fin d’automne/début d’hiver et à en retirer
des gains significatifs. L’arc de génération des forces (à la fois l’accumulation croissante des forces de la Russie et la dégradation de celles de l’Ukraine) coïncide avec l’approche du temps
froid.
Faisons une brève remarque sur les combats dans le froid. La Russie est tout à fait capable de conduire avec succès des opérations dans la neige. Si on remonte à la Deuxième Guerre mondiale,
l’Armée rouge a été plus que capable de réussir des offensives pendant l’hiver, à commencer par celui de 1941, avec la contre-offensive générale à Moscou, puis en 1942 avec la destruction de la
6e armée allemande à Stalingrad, ainsi d’ailleurs qu’en 1943-44, avec deux offensives réussies à grande échelle qui ont débuté en hiver. Bien entendu, la Deuxième Guerre mondiale n’est pas
directement applicable à tous égards, mais on peut établir que, d’un point de vue technique, il existe une capacité clairement établie de mener des opérations par temps froid.
On dispose également d’exemples plus récents. En 2015, pendant la première guerre du Donbass, les forces de la LNR et de la DNR ont lancé une opération en tenaille qui a réussi à encercler un
bataillon ukrainien lors de la bataille de Debaltsevo. Et, bien sûr, la guerre russo-ukrainienne a commencé en février, alors qu’une grande partie du nord de l’Ukraine connaissait des
températures glaciales.
Jolie manœuvre
Le temps hivernal favorise en fait une offensive russe pour de multiples raisons. Un des paradoxes des opérations militaires est que le gel favorise la mobilité : les véhicules peuvent
s’enliser dans la boue, mais pas sur un sol gelé. De 1941 à 1943, les troupes allemandes se sont réjouies de l’arrivée du printemps, parce que le dégel promettait d’enliser l’Armée rouge dans la
boue et d’ainsi ralentir son élan. La mort du feuillage en hiver réduit également la protection disponible pour les troupes qui sont en position défensive. Et, bien sûr, le temps froid favorise
le camp qui a un accès plus sûr à de l’énergie.
Quant à l’endroit où la Russie choisira d’engager ses forces nouvellement générées, il existe quatre possibilités réalistes, que je vais énumérer sans ordre particulier :
Réouverture du
front nord avec une opération autour de Kharkov. L’attrait de cette option est clair. Un mouvement en force des Russes vers Kharkov ferait immédiatement s’effondrer tous les gains de l’Ukraine
vers l’Oskil en compromettant leurs zones arrière.
Une
offensive sur Mykolaïv à partir de la région de Kherson. Cela permettrait de se rapprocher de l’objectif d’une Ukraine enclavée et de profiter du fait que les forces ukrainiennes dans cette
région sont très affaiblies par l’échec de leur propre offensive.
Un
engagement massif dans le Donbass pour achever la libération du territoire de la DNR en capturant Sloviansk et Kramatorsk. Ceci est moins probable, la Russie s’étant montrée à l’aise avec le
rythme lent des opérations sur ce front.
Une poussée au nord
de la région de Melitopol vers Zaparozhia. Ce qui permettrait de sauvegarder la centrale nucléaire et de mettre fin à toute menace crédible sur le pont terrestre vers la Crimée.
Je considère les autres possibilités comme peu probables. Une deuxième avancée sur Kiev n’aurait guère de sens sur le plan opérationnel, car elle ne soutiendrait aucun des fronts existants. Je ne
m’attends à une action autour de Kiev que si la nouvelle génération de forces est nettement plus importante que le chiffre annoncé de 300.000. Sinon, les offensives hivernales de la Russie seront
probablement concentrées sur des fronts qui se soutiennent mutuellement. Je pense qu’une réouverture du front du nord est probable, parce qu’elle compromettrait complètement les gains de
l’Ukraine dans la direction Izioum-Koupiansk. Des rumeurs font état d’un déplacement de forces vers la Biélorussie, mais je pense en fait que l’axe Tchernigov-Soumy serait plus probable qu’une
nouvelle opération de Kiev, car il pourrait soutenir une offensive sur Kharkov.
Axes potentiels de
l’avancée en hiver
Au niveau le plus large, il est clair que la fenêtre des possibilités de l’Ukraine pour mener des opérations offensives touche à sa fin, et que les ratios de génération de forces sur le terrain
vont basculer de manière décisive en faveur de la Russie tout le long de l’hiver.Nordstream et escalade
Alors que nous réfléchissions à ces développements sur le terrain, une autre intrigue a surgi sous les eaux. Le premier indice que quelque chose n’allait pas a été la nouvelle que la pression
dans le pipeline Nordstream 1 chutait mystérieusement. Il est ensuite apparu que le pipeline – de même que le Nordstream 2 non opérationnel – avait subi de sérieux dommages. Des sismologues
suédois ont
enregistré des explosions au fond de la mer Baltique, et il est apparu que les pipelines étaient fortement endommagés.
Soyons francs là-dessus. La Russie n’a pas fait exploser ses propres pipelines, et il est risible de suggérer qu’elle l’ait fait. L’importance du gazoduc pour la Russie résidait dans le fait
qu’il pouvait être activé et désactivé, fournissant un mécanisme de pression et de négociation vis-à-vis de l’Allemagne. Dans la formule classique de la carotte et du bâton, il est impossible de
faire bouger l’âne si la carotte explose. Le *seul* scénario possible dans lequel la Russie pourrait être responsable du sabotage serait qu’une faction de la ligne dure au sein du gouvernement
russe estime que Poutine avance trop lentement et souhaite forcer une escalade. Cela impliquerait toutefois que Poutine ait perdu le contrôle de son pays, et il n’y a rien pour étayer cette
théorie.
Nous revenons donc à l’analyse élémentaire et nous demandons : Cui bono ? Qui en profite
? Eh bien, étant donné que la Pologne a célébré l’ouverture d’un nouveau pipeline vers la Norvège il y a seulement quelques jours, et qu’un certain ancien député polonais a remercié les
États-Unis sur Twitter, il est juste de faire quelques suppositions.
La première leçon à tirer
d’un crime est de ne pas s’en vanter sur Twitter.
Méditons
brièvement sur les implications réelles de la destruction de Nordstream.
L’Allemagne
perd le peu d’autonomie et de flexibilité qu’elle avait, ce qui la rend encore plus dépendante des États-Unis.
La Russie
perd un point de pression possible sur l’Europe, ce qui réduit les incitations à négocier.
La Pologne et
l’Ukraine deviennent des plaques tournantes encore plus critiques pour le transit du gaz.
La Russie perçoit clairement cette action comme un acte de sabotage de l’OTAN, destiné à la mettre le dos au mur. Le gouvernement russe l’a qualifiée d’acte de « terrorisme
international » et a fait valoir que les explosions se sont produites dans des zones « contrôlées par l’OTAN » : l’enchaînement logique de ces déclarations rend l’OTAN
responsable d’un acte de terrorisme, sans que cela ait été explicitement dit. Il n’en reste pas moins qu’une nouvelle réunion du Conseil national de sécurité russe a été convoquée.
De nombreux pays occidentaux ont conseillé à leurs nationaux de quitter la Russie immédiatement, laissant entendre qu’ils s’inquiètent d’une escalade (ce qui coïncide avec l’affirmation délirante
de l’Ukraine selon laquelle la Russie pourrait être sur le point d’utiliser des armes nucléaires). Pour l’instant, je m’attends à ce que l’escalade russe reste confinée à l’Ukraine elle-même, et
coïncide très probablement avec le déploiement des forces terrestres russes supplémentaires. Si la Russie se sent obligée d’entreprendre une escalade en dehors du théâtre des opérations, le
ciblage des satellites américains, de l’infrastructure numérique ou de forces US en Syrie reste l’option la plus probable.
Au bord du gouffre
Je suis pleinement conscient que mon point de vue sera présenté comme une « adaptation » après les gains de l’Ukraine dans l’oblast de Kharkov, mais le
temps nous dira ce qu’il en est. L’Ukraine est à bout de souffle : elle a puisé dans les stocks de l’OTAN tout ce qui était utilisable pour constituer une force de premier rang au cours de
l’été, et cette force a été malmenée et dégradée au-delà de toute réparation, et cela au moment même où la génération de forces russes est appelée à augmenter massivement. L’hiver amènera non
seulement l’éclipse de l’armée ukrainienne, la destruction d’infrastructures vitales et la perte de nouveaux territoires et centres de population, mais aussi une grave crise économique en Europe.
Au final, les États-Unis se retrouveront à régner sur une Europe désindustrialisée et dégradée, et sur un croupion ukrainien, coincé à l’ouest du Dniepr.
Pour l’instant, cependant, nous sommes dans l’interrègne, alors que les dernières flammes de la puissance de combat de l’Ukraine s’éteignent. Il y aura ensuite une pause opérationnelle, puis une
offensive russe d’hiver. Il y aura plusieurs semaines où rien ne se passera, et ensuite tout se passera.
Pendant cette pause opérationnelle, vous serez peut-être tenté de demander : « C’est fait, Yuri ? »
Non, camarade Première. Cela ne fait que commencer.
Au cours des derniers
mois, l’Ukraine a lancé une contre-offensive contre les positions russes dans la région de Kharkov. L’attaque contre les minces forces russes a été plutôt réussie mais a coûté à l’armée
ukrainienne plusieurs milliers d’hommes et du matériel irremplaçable. Cela ne semble pas avoir d’importance pour Kiev.
Plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer ce succès. Les forces russes dans la région étaient encore plus réduites qu’on ne le pensait et l’Ukraine était
prête à pousser toutes les réserves dont elle disposait pour repousser les lignes de défense russes. L’artillerie russe était tout aussi mince et n’a pas pu utiliser suffisamment d’armes, comme
les systèmes de lance-roquettes multiples, pour arrêter les forces ukrainiennes qui donnaient l’assaut.
En conséquence, l’Ukraine a repris une part assez importante de territoire. La plupart sont des zones rurales faiblement habitées. Même la ville de Lyman, que les
Russes ont abandonnée, comptait moins de 30 000 habitants avant la guerre.
Mais une autre contre-offensive ukrainienne me fait douter des explications données pour les pertes de territoire près de Kharkov.
Dans la région de Kherson-Nikopol, les Ukrainiens ont tenté à plusieurs reprises de repousser les forces russes des terres situées au nord du Dniepr. Toutes ont
échoué, entraînant de lourdes pertes pour le camp ukrainien. Mais au cours de la semaine dernière, les Ukrainiens ont tenté une nouvelle attaque le long du fleuve et ont percé la ligne de front
russe.
Les troupes russes se sont retirées en bon ordre et les Ukrainiens ont avancé.
Ni l’explication du manque d’hommes ni celle du manque de systèmes MLRS ou de munitions, qui pouvaient expliquer les succès à Kharkov, ne tiennent pour la région de
Kherson.
Pendant l’été, les troupes russes ont été retirées de la région de Kharkov et envoyées dans le sud pour défendre les régions de Kherson. Il y a beaucoup d’unités
russes dans la région, y compris de nombreux systèmes d’artillerie. Et bien que les Ukrainiens aient endommagé certains ponts qui traversent le Dniepr, les forces russes disposent d’un équipement
en ferry suffisant pour assurer l’approvisionnement. La plupart des attaques ukrainiennes précédentes ont été défaites assez facilement.
Je trouve donc difficile d’expliquer la situation actuelle.
Mon sentiment actuel est que les forces russes ont reçu l’ordre d’en haut de conserver leurs forces, d’abandonner le terrain et de battre en
retraite lorsque la pression devient suffisamment forte et que le nombre de victimes russes risque d’être élevé.
Pourquoi de tels ordres ont-ils été donnés ? Quels sont les plans qui les sous-tendent ?
Je ne le sais pas vraiment. Mais je suis sûr que nous le découvrirons lorsque la Russie entamera la nouvelle phase de la guerre.
Le temps est devenu assez mauvais en Ukraine, la pluie rendant presque impossible le passage des chars dans les champs, etc. C’est pourquoi l’attaque dans le sud a
été poussée le long d’une route. Dans deux mois, le sol ukrainien sera probablement gelé.
Le commandement militaire russe semble croire que les opérations ukrainiennes cesseront bientôt et que les renforts mobilisés qui commencent à être mis en ligne
seront en mesure de modifier de manière décisive la situation dès l’arrivée de l’hiver.
Une autre raison potentielle derrière l’ordre de conserver les forces et de ne pas s’accrocher à un territoire à tout prix peut être politique. L’opinion publique
russe commençait à se lasser de la guerre, mais après les pertes subies dans la région de Kharkov, les experts de la télévision ont insisté pour que la
guerre soit gagnée. Cela a permis au président russe de lancer la mobilisation des réservistes. Les nouvelles pertes subies depuis sont peut-être destinées à permettre des mesures
plus politiques.
La loi qui permettra aux quatre régions de réintégrer la Russie après cent ans d’appartenance à l’Ukraine a été adoptée aujourd’hui par la chambre haute du parlement russe :
Selon les documents, la DPR et la LPR conserveront leur statut de république après avoir rejoint la Russie et le russe sera leur langue officielle. Les régions
de Kherson et de Zaporozhye rejoindront également la Russie en tant qu’entités constitutives et continueront à être appelées « régions ». Les frontières des républiques et des
régions seront les mêmes que celles qui « existaient le jour de leur création et de
leur adhésion à la Russie« . Les accords internationaux précisent que leurs frontières avec les autres pays seront considérées comme les frontières de l’État russe. Dans le même
temps, en vertu des lois constitutionnelles, la RPD et la RPL rejoignent la Russie en vertu des frontières de 2014 inscrites dans leurs constitutions.
Le président Poutine devra maintenant signer la nouvelle loi pour la promulguer. Les chefs de la RPD et de la RPL ont déjà signé les lois ratifiant les traités d’adhésion à la Russie.
Une fois les lois promulguées, l’opération militaire spéciale deviendra une guerre visant à empêcher des attaques contre le territoire russe et à reprendre
les parties de la Russie actuellement occupées par les Ukrainiens.
Je m’attends à ce que la Russie jette les gants qu’elle portait encore lors des récentes opérations.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Sitrep Ukraine. Un autre genre de guerre est sur le point de commencer
Trois semaines après la contre-offensive de Kharkov du 20 septembre
2022, largement célébrée et massivement médiatisée, les événements qui étaient initialement obscurcis par le brouillard de guerre peuvent maintenant être vus plus clairement.
Tout d’abord, il est bien
établi que, de juillet à août, il y a eu une accumulation assez transparente de forces ukrainiennes et affiliées à l’OTAN (« volontaires étrangers« ) fraîchement constituées et
transportés dans le quadrant nord-est de l’oblast de Kharkov.
La grande majorité de la force ukrainienne était constituée de conscrits naïfs, dont une proportion importante avait reçu quelques semaines de « formation accélérée » dans des bases de l’OTAN en Pologne,
en Allemagne et en Grande-Bretagne.
En outre, la part du lion de l’équipement de l’OTAN livré pendant cette période a été mise de côté pour cette nouvelle armée au lieu d’être dispersée dans d’autres
régions le long de la ligne de contact de 1000 km entre Kharkov et Kherson.
Le nombre total de forces ukrainiennes rassemblées dans la région reste quelque peu incertain, mais il semble qu’il ait été compris entre 35 000 et 50 000, dont
environ 5 000 « volontaires étrangers »
affiliés à l’OTAN qui devaient finalement servir de « troupes de choc » pour l’offensive.
Il est également indiscutablement établi que les Russes avaient, dans les semaines précédant l’attaque ukrainienne, considérablement réduit la densité des hommes et
des équipements dans le triangle géographique formé par le fleuve SeverskyDonets, qui coule du nord-ouest au sud-est, et le fleuve Oskol, qui coule du nord au sud.
La confluence de ces deux rivières se trouve près du sud-est d’Izyum, avec le centre de transport de Kupyansk à cheval sur l’Oskol au nord, et Andreevka sur la rive
gauche de la SeverskyDonets, au nord-ouest.
Les Russes ont laissé sur place des formations des milices du Donbass et de Rosgvardia (Garde nationale russe), petites mais approvisionnées de manière
satisfaisante, couvertes par des tirs d’artillerie à longue distance relativement puissants, un soutien aérien rapproché modeste et des frappes occasionnelles de missiles de précision contre les
concentrations de forces ukrainiennes.
Même les analystes favorables à la Russie ne s’accordent pas sur la question de savoir si les commandants stratégiques russes ont délibérément affaibli cette zone
particulière ou s’ils ont simplement été contraints de la laisser affaiblie parce qu’ils ne disposaient pas de forces suffisantes pour couvrir l’ensemble du front.
Il existe des arguments convaincants en faveur des deux points de vue, bien que l’opinion générale soit que la ligne a été affaiblie par inadvertance dans cette
région, principalement parce que les commandants russes pensaient que l’attaque imminente aurait lieu ailleurs.
Je reste persuadé que le haut commandement russe a intentionnellement affaibli sa ligne dans cette zone particulière afin d’inciter les commandants de l’OTAN de
cette armée nouvellement créée à attaquer précisément là où ils l’ont fait, puis à les conduire délibérément dans la poche triangulaire définie par les deux rivières, comme décrit
ci-dessus.
Mon argumentation à l’appui de ce point de vue est la suivante :
Tout d’abord, il faut garder à l’esprit que, depuis le tout début de cette bataille qui dure maintenant depuis trois semaines, les forces russes qui défendent la
zone en question ont été dépassées en nombre d’au moins 5 contre 1 à presque tous les moments. Il est absurde de croire que cette disparité dans le nombre de forces n’a pas été anticipée par les
commandants russes, alors un plan de bataille a été conçu pour exploiter la géographie et la supériorité inhérente de la puissance de feu de la force de défense afin d’effectuer une retraite
tactique punitive.
Et, rétrospectivement, il est maintenant évident que c’est précisément ce qu’ils ont fait.
Contrairement aux récits ridiculement exagérés d’une retraite russe désordonnée – avec un millier de chars et de véhicules blindés détruits/abandonnés, des milliers
de victimes et dix mille prisonniers (oui, des chiffres comme ceux-là ont été rapportés par les « analystes experts » occidentaux au cours de la première
semaine de la bataille !) – les forces russes ont mené une retraite remarquablement disciplinée, ont progressé à travers de multiples lignes de défense préparées et ont infligé des pertes sévères
aux hommes et au matériel ukrainiens à chaque étape du chemin, tout en subissant elles-mêmes des pertes relativement modestes.
Oui, plusieurs villes et villages ont été brièvement défendus puis abandonnés en cours de route. Dans chaque cas, les propagandistes ukrainiens et leurs alliés des
médias occidentaux ont claironné les victoires glorieuses, mais aucun de ces récits de prétendue brillance martiale n’a pris la peine de mentionner le prix exorbitant payé pour les modestes gains
de terrain qu’ils prétendent avoir « libérés« .
Les purges ultérieures par « filtration » des « collaborateurs russes » dans chacune de ces villes et
chacun de ces villages n’ont pas non plus été rapportées dans les comptes rendus totalement partiaux des médias occidentaux. Au lieu de cela, les audiences occidentales ont été une fois de plus
traitées avec des récits d’atrocités sans preuves, menées par de troupes russes barbares se livrant à des viols, des meurtres, des pillages, des tortures, des massacres aveugles et des fosses
communes de civils innocents.
Mais malgré ce flot de propagande délirante, les mouvements de type blitzkrieg des premiers jours de l’offensive ont depuis longtemps ralenti jusqu’à atteindre un
rythme sanglant dans la seconde moitié de septembre, dévorant des centaines d’hommes et des dizaines de pièces d’équipement chaque jour, avec une avance minime à la clé.
Les Russes ont établi leur première ligne de défense sur la rive est de la rivière Oskol. Chaque jour depuis deux semaines, des rapports ukrainiens affirmaient que
les FAU avaient pris ou était sur le point de prendre Kupyansk, qui se trouve à cheval sur la rivière. Mais cela n’était vrai jusqu’à il y a deux jours, lorsque les forces russes dans la partie
orientale de la ville l’ont finalement cédée aux Ukrainiens – mais pas avant d’avoir infligé un massacre totalement disproportionné par rapport à leurs propres pertes, et bien qu’elles aient
continuellement fait face à des forces d’attaque plusieurs fois supérieures à leur propre nombre.
Non pas qu’il y ait eu beaucoup de combats d’infanterie. Au contraire, les Russes ont, de manière typique, ravagé les assauts ukrainiens principalement avec des
tirs indirects fournis par l’artillerie et les frappes aériennes, continuellement corrigés par des drones et des observateurs avancés.
Dans l’extrême sud de la poche, les Russes ont abandonné rapidement Izyum, n’opposant qu’une résistance suffisante pour couvrir leur retrait. Ils se sont ensuite
concentrés dans les environs de Liman, sur la rive est de l’Oskol, et c’est la défense de Liman qui est devenue depuis l’engagement le plus important et le plus sanglant de toute cette longue
bataille.
Pendant plusieurs jours, les Ukrainiens et leurs troupes de choc de « volontaires étrangers » ont lutté, avec des pertes
importantes en hommes et en matériel, pour établir des têtes de pont durables sur l’Oskol. Finalement, leur supériorité numérique l’a emporté et ils ont avancé leurs forces au-delà de la
rivière.
Immédiatement, des rapports sur la « chute imminente de Liman » sont apparus dans les médias
occidentaux. Mais ces annonces étaient toujours prématurées. Depuis plus d’une semaine, les tentatives répétées des Ukrainiens pour attaquer et vaincre les défenseurs de Liman ont été repoussées
avec des pertes énormes pour les attaquants. Des milliers de soldats ukrainiens et des centaines de pièces de leur équipement fourni par l’OTAN ont été dévorés dans cette boucherie, et pourtant
ils ont continué à envoyer encore plus de troupes, de blindés et de véhicules dans la mêlée, fanatiquement déterminés à prendre la ville à tout prix.
Au moment où j’écris ces lignes, les Ukrainiens ont finalement réussi à encercler presque totalement les forces russes à Liman. La seule voie de ravitaillement et
de fuite qui leur reste est un couloir étroit, largement sous le feu de l’artillerie ukrainienne. Il reste à voir si ces forces russes résisteront jusqu’au bout ou si elles tenteront un retrait
coûteux en traversant la zone de feu.
Dans tous les cas, la garnison de Liman et de ses environs, soutenue par l’artillerie à longue distance et les frappes aériennes, aura, par son sacrifice, infligé
une blessure effroyable à la capacité de combat des formations de l’armée ukrainienne qu’elle a combattues. Le ministère russe de la Défense affirme que des milliers d’Ukrainiens ont été tués
lors des récentes batailles le long de la ligne de défense de la rivière Oskol entre Kupyansk et Liman. Ces chiffres s’ajoutent aux milliers de morts de la première semaine de l’offensive. Et
maintenant, des forces ukrainiennes bien épuisées se trouve à l’extrémité du saillant créé par cette « contre-offensive » de dernière minute.
Que les défenseurs russes de Liman se battent jusqu’au dernier homme, qu’ils se rendent ou qu’ils parviennent à s’échapper, je pense que cette bataille sera
considérée rétrospectivement comme le pivot de cette phase de la guerre.
Pour en arriver là, les Ukrainiens ont maintenant dépensé une partie irremplaçable de l’armée que leurs suzerains de l’OTAN ont travaillé si dur à assembler au
cours de l’été. Oui, il reste peut-être encore plusieurs milliers de soldats moins aptes à participer nominalement aux futurs engagements, mais ils ont perdu un grand nombre de leurs troupes de
choc constituées de « volontaires
étrangers » ainsi que de vastes quantités d’équipement fourni par l’Occident et des stocks limités de munitions qui ne peuvent plus être remplacés facilement, pour la simple raison que
tous les pays européens de l’OTAN, et même les États-Unis eux-mêmes, ont tout simplement épuisé leurs stocks limités de produits nécessaires à la guerre industrielle moderne.
Gardez donc ces réalités à l’esprit, même si, dans les jours à venir, les grands médias occidentaux exultent et se réjouissent de la « glorieuse victoire » à Liman.
Et puis, considérez les réalités les plus pertinentes de toutes :
Depuis plusieurs semaines, des trains apparemment sans fin d’équipements militaires russes circulent de la Russie vers l’Ukraine. Les preuves vidéo de cette
accumulation sans précédent sont nombreuses et ont augmenté de manière significative au cours des deux dernières semaines, et en particulier ces derniers jours.
Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas de colonnes de chars et de véhicules rouillés et vétustes de l’ère Khrouchtchev, comme les propagandistes désemparés de
l’empire voudraient vous le faire croire. D’après ce que j’ai vu, il s’agit essentiellement de matériel en parfait état – des centaines de chars de premier ordre, des pièces d’artillerie
automotrices, des véhicules de combat d’infanterie, des centaines de lance-roquettes, un nombre impressionnant de systèmes de défense antiaérienne et un nombre incalculable de véhicules de
soutien, de tous types, apparemment neufs.
Oui, au grand dam des nombreux analystes favorables à la Russie que je suis, il semble que pratiquement rien de cette énorme accumulation de force militaire n’ait
été rapidement distribué sur les lignes de front. Les vaillantes forces qui ont combattu à Kupyansk, Liman et dans d’autres endroits au cours des dernières semaines ont apparemment été
approvisionnées de manière adéquate, mais pas substantiellement renforcées. Le renforcement en cours est clairement réservé pour « un gros coup » dans les jours prochains.
Il est presque certain que ce « gros coup » se fera après les référendums de
cette semaine dans les oblasts de Lougansk, Donetsk, Zaporozhe et Kherson, ainsi que l’annonce, la semaine dernière, d’une mobilisation partielle des réserves russes – 300 000 soldats au total,
dont la plupart seront finalement déployés pour prendre la place des troupes de combat beaucoup plus expérimentées qui ont été contraintes de servir également dans des rôles de soutien en
arrière-plan au cours des sept derniers mois de cette guerre.
Le plus important est sans doute le nombre important, mais encore inconnu, de bataillons professionnels russes qui n’ont pas participé à cette guerre et qui vont
maintenant être ajoutés à la puissance de frappe de la ligne de front, sans aucun doute équipés en grande partie par le nouvel ajout de blindés et d’artillerie qui a été observée dans la zone de
combat.
Il est également essentiel de se rappeler que plus de huit cents avions de types multiples ont été rassemblés dans diverses bases russes entourant le théâtre
d’opérations actuel. Bien que des sorties aériennes quotidiennes se chiffrant par centaines aient continué à être effectuées sur tout le champ de bataille, une simple fraction de la force
immédiatement disponible n’a encore été déployée.
En effet, comme je l’affirme depuis de nombreux mois maintenant, la Russie mène cette guerre avec une main attachée dans le dos, alors même que les États-Unis et
leurs divers vassaux de l’OTAN ont méthodiquement progressé d’une escalade à l’autre.
On rapporte que Vladimir Poutine est en train de prononcer un discours important pour célébrer le rattachement à la mère Russie d’une partie importante de la
Novorossiya historique. Au lendemain du sabotage choquant des gazoducs Nord Stream en mer Baltique, et compte tenu du renforcement militaire massif mais encore inutilisé dans les zones actives de
combat, il est presque certain que le mois d’octobre marquera un tournant majeur dans la guerre russo-ukrainienne.
William
Schryver
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
L’important est ce qui s’est passé à Odessa”
Source : Le Courrier des Stratèges - Le 30/09/2022.
Alexandre N. a répondu à nos questions sur les derniers développements de la bataille d'Ukraine au terme de deux semaines riches en rebondissements. Il les
passe en revue et ils attire notre attention sur le front d'Odessa, où la Russie affronte l'OTAN, loin de l'intérêt des médias.
CdS: Bonjour Alexandre, merci de prendre le temps de répondre aux questions du Courrier des Stratèges. Où en
est le conflit, de votre point de vue?
A.N.: Il est en effet très important de comprendre ce qui se passe vraiment. Et ne pas être
dupe des tropismes des médias. Il faut oublier Kharkov dont on parle trop en même temps ( diversion médiatique ), mais qui n’est encore qu’une manœuvre de déception russe destinée a
empêcher les forces ukrainiennes de gêner les réferendums. La région de Kharkov est en effet réputée pour son inutilité stratégique. L’important est ce qui se passe à Odessa – et la violence
des propos de Zelenski contre l’Iran (du fait de l’utilisation par les Russes de drones iraniens).
L’épisode décisif d’Odessa
CdS: Que s’est-il passé, en fait?
A.N.: Il apparaît que les Russes ont frappé encore une fois préventivement contre une
tentative d’attaque massive de la Crimée, pilotée depuis le QG Sud d’Odessa avec des drone sous-marins britanniques, des bateaux de guerres et … des drones chinois achetés chez Ali-Baba.
L’idée était donc d’étendre la guerre à la mer Noire en y en détruisant la flotte russe.
La réaction russe sur Odessa a duré semble-t-il du 23 au 26 septembre avec des dizaines de vagues successives de Shaed 136 ( drone version
destruction ), concentrées, très précises et tactiquement
inarrêtables ( un tiers de perte est plus qu’acceptable et on en est loin ). Le port, la base, les destroyers qui s’y trouvaient, les
drones sous-marins, les entrepôts de missiles Harm, le QG marine … bref, tout semble y être passé ou en voie de l’être.
CdS. La vraie “contre-attaque” ukrainienne est donc en fait une opération n on médiatisée de l’OTAN, que cette
dernière n’a pas eu le temps de mettre en oeuvre?
A.N. Cette tentative américaine d’attaque sur la Crimée ( il faut arrêter de se voiler la face : « ils » commandent directement à ce stade ) visait à enrayer l’effondrement en cours des
forces ukrainiennes sur le terrain, et en particulier l’échec des Himars, ainsi qu’à relancer l’action. L’introduction des Himars était censée – vu leur extrême réactivité qui est leur seule
vraie qualité tactique – détruire les chaînes logistiques russes. Après un temps d’adaptation de celles-ci, les Russes ont réagi en attaquant les Himars un à un, précisément avec ces fameux
drones Shaed 136 car ils sont bien plus réactifs encore, et qu’ils viennent du ciel où ils sont en permanence en maraude ( loiter ). Ceci devient d’ailleurs la hantise des opérateurs … qui,
probablement occidentaux, n’ont pas vraiment envie d’y rester. C’est un combat d’artilleur en tant que prolongement de la contre-batterie de la guerre de 14.
CdS. Pouvez-vous en dire plus sur les drones iraniens?
A.N.Shaed rappelle le Crecerelle français : un
expérimentateur rustique, lent, sonore, volant bas et indétectable : un vrai kamikaze au sens du junraï-baka si sa charge utile est de l’explosif . En allemand, « Drone » signifie
faux-bourdon et c’est exactement le bruit qu’il fait. Le nom a été inspiré du bruit au décollage du … V1, qui est le premier drone rapide.
La stratégie russe est toujours: “amorcer et ferrer”.
CdS. Donc les Russes se sont concentrés sur ce qui se passait à Odessa parce que, selon vous, c’était la bataille
cruciale?
A.N.:C’est exactement cela. Et c’est en réaction à cette destruction du QG Sud qu’intervient
le sabotage des North Stream I et II. Par dépit des Américains d’abord – puis pour tenter une autre diversion en portant le conflit sur la Baltique où pullulent des bateaux occidentaux qui se
croient à l’abri des attaques drone.
CdS . Alors que va-t-il se passer maintenant ?
A.N. Une à une les tentatives occidentales échouent, l’armée ukrainienne lentement plie. Le
Chancelier Scholtz n’est rentré des Émirats qu’avec des contrats de détournement du gaz yéménite ce qui va faire des dégâts. Les élections de mi-mandat approchent aux Etats-Unis et il faut
donc, pensent les Occidentaux, une victoire médiatique incontestable et surtout pas de surprise de la part des Russes. Or ce n’est pas gagné.
Donc l’hystérie va monter encore plus et les coups tordus derrière. Le point culminant de la
bataille s’approche, s’il n’est pas déjà dépassé. Mais la seule constante est bien que les Russes ont la maîtrise du temps, donc de
l’action : les Russes attendent simplement que les Américains se préparent à une opération ( « vous aller voir ce que vous allez
voir » ) et alors ils les frappent juste avant que ceux-ci ne frappent.
Le renseignement est la première dimension de ce conflit (ce que les gouvernants français actuels par exemple ne comprendront jamais ), la seconde étant la
frappe de précision par surprise. La propagande n’a plus d’effet que sur des Occidentaux qui, déjà pavlovisés, sont enfermés dans leur asile intérieur. La bataille de l’opinion se joue en
fait dans le reste du monde qui désormais compte les points.
CdS. Et côté russe?
A.N. Coté russe, on ne peut pas ne pas imaginer que la prise d’Odessa comme un fruit mûr
se prépare.
Si la stratégie russe reste décidément hermétique aux occidentaux du fait de leur indécrottable complexe de supériorité, elle est en fait toujours la même en
s’adaptant au circonstances. Pour ceux que ça intéresse, elle est parfaitement explicitée là : « “Amorcer
et ferrer” : comment la Russie a remis Moscou à Napoléon il y a 210 ans, puis a ensuite remporté la guerre »de Evgeny
Norin paru dansRussia
Today
Après la destruction du quartier général du commandement « Sud », le chaos a commencé dans la défense des forces armées ukrainiennes
La défense des Forces armées
ukrainiennes s’est effondrée après la destruction réussie du quartier général du commandement « Sud » à Odessa.
Après que les drones kamikazes ont lancé une frappe opérationnelle sur le centre de décision du commandement opérationnel « Sud » à Odessa, la
défense des forces armées ukrainiennes dans la direction sud s’est effondrée. On sait qu’aujourd’hui, la connexion entre les différentes branches des forces armées ukrainiennes dans la
direction sud a été complètement détruite, à la suite de quoi les unités des forces armées ukrainiennes stationnées dans les régions d’Odessa et de Nikolaev ont commencé à subir de
sérieuses pertes.
Selon des données préliminaires, à la suite de la frappe du véhicule aérien sans pilote Shahed-136 sur le quartier général du commandement des forces armées
ukrainiennes à Odessa, jusqu’à une douzaine d’officiers ukrainiens ont été éliminés, tandis qu’environ le même nombre a été blessé. Immédiatement après cela, la défense des forces armées
ukrainiennes dans la région d’Odessa a commencé à souffrir – le soir et la nuit, des frappes de haute précision ont été infligées aux installations militaires des forces armées
ukrainiennes, en conséquence de quoi des entrepôts d’armes et de munitions ont été détruits.
La situation, selon les experts, indique le fait qu’une panique a commencé dans le commandement opérationnel « Sud », et en raison du manque de
coordination adéquate, les actions de l’armée ukrainienne se sont avérées inefficaces, à la suite de quoi les forces ukrainiennes ont subi de très graves pertes tant en équipement qu’en
personnel, et parmi les installations militaires situées dans la région.
Odessa – Statue du duc de Richelieu (1766-1822),, à qui le Tsar Alexandre Ier confia la charge de gouverneur de la “Nouvelle Russie” de 1804 à 1814
La question se pose: Vladimir Poutine a-t-il joué un "échec au roi"? Ou bien l'adversaire est-il carrément "échec et mat"? A première vue,
les Etats-Unis n'ont plus de marge de manoeuvre: si les quatre régions (Donetsk, Lougansk, Zaporojie, Kherson) entrent dans la Fédération
de Russie, les Etats-Unis ne peuvent plus rien faire pour aider l'Ukraine, sauf à prendre le risque d'une guerre directe avec la Russie. En
réalité, on est sans doute à quelques coups de "l'échec et mat". On peut faire confiance à Washington, à l'UE et aux Ukrainiens pour tenter
de prolonger le conflit le plus longtemps possible. Mais nombreux sont les observateurs qui jugent qu'en désignant publiquement le soutien
de l'OTAN à l'Ukraine, le président russe a stabilisé la situation et - c'est la logique de la dissuasion nucléaire - fait reculer le
risque d'une guerre majeure.
Zelenski bientôt remplacé par Zaloujni?
Le récit héroïsant sur Zelenski est en train de s’user. La CI et le MI6 ont donc décidé d’un nouveau storytelling. Le nouveau héros ukrainien est le commandant en chef, le Général Zaloujni! Et
les médias mainstream occidentaux se mettent à la page. Comme j’ai lu trop de thrillers anglo-saxons – Britanniques et Américains sont les maîtres du genre – je ne peux pas m’empêcher de
rapprocher cette couverture de l‘accident de voiture de Zelenski il y a dix jours, vous savez, celui dont il est sorti indemne.
Dans tous les cas, le changement probable, + ou – rapide, de dirigeant à Kiev montre que gouvernements occidentaux prennent leurs populations pour des ânes: référendums et mobilisation russe
représentent de fait un échec pour l’OTAN et Kiev.. Vite, remplaçons le fusible de Kiev!
Traduction intégrale du discours de Vladimir Poutine le 21 septembre 2022
Mercredi 21 septembre, Vladimir Poutine a fait diffuser un discours qu’il avait enregistré la veille au soir et dont nous donnons ici le texte complet :
“Chers amis !
Le sujet de mon intervention est la situation dans le Donbas et le déroulement de l’opération militaire spéciale visant à le libérer du régime néonazi qui a pris le pouvoir en Ukraine en 2014
à la suite d’un coup d’État armé.
Je m’adresse à vous aujourd’hui, à tous les citoyens de notre pays, aux personnes de différentes générations, âges et nationalités, au peuple de notre grande patrie, à tous ceux qui sont unis
par la grande Russie historique, aux soldats et aux officiers, aux volontaires qui combattent actuellement sur les lignes de front, qui sont en service de combat, à nos frères et sœurs – aux
habitants des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, des régions de Kherson et de Zaporozhye et d’autres régions libérées du régime néonazi.
Il s’agit de prendre les mesures nécessaires et urgentes pour protéger la souveraineté, la sécurité et l’intégrité territoriale de la Russie, de soutenir le désir et la volonté de nos
compatriotes de déterminer leur propre avenir et de faire face à la politique agressive de certaines élites occidentales, qui tentent par tous les moyens de maintenir leur domination et, pour
cela, de bloquer et de supprimer tout centre de développement indépendant souverain afin de continuer à imposer leur volonté à d’autres pays et peuples et d’implanter leurs prétendu changements
de régime..
Le but de cet Occident est d’affaiblir, de diviser et finalement de détruire notre pays. Ils disent déjà directement qu’ils ont réussi à diviser l’Union soviétique en 1991 et que le moment
est venu pour la Russie elle-même de se désintégrer en une multitude de régions et de zones fatalement hostiles.
Et cela fait longtemps qu’ils préparent de tels plans. Ils ont encouragé les bandes de terroristes internationaux dans le Caucase, poussé l’infrastructure offensive de l’OTAN près de nos
frontières. Ils ont fait de la russophobie totale leur arme, y compris pendant des décennies, ils ont délibérément encouragé la haine de la Russie, en particulier en Ukraine, où ils ont préparé
le sort de la tête de pont anti-russe, et ils ont transformé le peuple ukrainien en chair à canon et l’ont poussé dans la guerre avec notre pays, Ils ont déclenché cette guerre dès 2014, en
utilisant les forces armées contre les civils, en organisant un génocide, un blocus et la terreur contre les personnes qui refusaient de reconnaître le gouvernement qui a émergé en Ukraine à la
suite du coup d’État.
Et après que le régime actuel de Kiev a publiquement refusé une solution pacifique au problème du Donbass et, de plus, a annoncé qu’il revendiquait des armes nucléaires, il est devenu
absolument clair qu’une nouvelle offensive à grande échelle contre le Donbass était inévitable, comme cela s’était déjà produit deux fois auparavant. Et ensuite, tout aussi inévitablement, une
attaque contre la Crimée russe – contre la Russie – suivrait.
Dans ce contexte, la décision de lancer une opération militaire préventive était absolument nécessaire et la seule possible. Ses principaux objectifs – la libération de l’ensemble du
territoire de Donbass – étaient et restent inchangés.
La République populaire de Lugansk a déjà été presque entièrement nettoyée des néonazis. Les combats se poursuivent dans la République populaire de Donetsk. En huit ans, le régime
d’occupation de Kiev a créé ici une ligne profondément échelonnée de fortifications à long terme. Les attaquer de front entraînerait de lourdes pertes, c’est pourquoi nos unités et les unités
militaires des républiques de Donbas opèrent de manière planifiée et compétente, en utilisant des équipements, en sauvant du personnel et en libérant la terre de Donetsk étape par étape, en
nettoyant les villes et les villages des néonazis et en aidant les personnes que le régime de Kiev a transformées en otages et en boucliers humains.
Comme vous le savez, l’opération militaire spéciale implique des militaires professionnels servant sous contrat. Des formations de volontaires se battent également à leurs côtés : des
personnes de différentes nationalités, professions et âges – de vrais patriotes. Ils se sont levés pour défendre la Russie et le Donbass de tout leur cœur.
À cet égard, j’ai déjà donné instruction au gouvernement et au ministère de la Défense de déterminer intégralement et dans les meilleurs délais le statut juridique des volontaires et des
combattants des unités des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Elle devrait être identique à celle des militaires de carrière de l’armée russe, y compris le soutien matériel et
médical et les garanties sociales. Il convient d’accorder une attention particulière à l’organisation de la fourniture d’équipements et de matériel aux formations de volontaires et aux unités de
la milice populaire dans le Donbass.
Au cours des principales tâches de défense de Donbass, nos troupes, sur la base des plans et des décisions du ministère de la Défense et de l’état-major général sur la stratégie générale
d’action, ont également libéré des zones importantes des régions de Kherson et de Zaporojie et quelques autres zones tenues par les néonazis. En conséquence, une longue ligne de bataille s’est
formée, qui fait plus de mille kilomètres de long.
Quelle est la première chose que je veux dire publiquement aujourd’hui ? Déjà après le début de l’opération militaire spéciale, y compris les négociations à Istanbul, les représentants de
Kiev ont réagi très positivement à nos propositions, et ces propositions concernaient principalement la sécurité de la Russie, nos intérêts. Mais il est évident qu’une solution pacifique ne
convenait pas à l’Occident. Ainsi, après que certains compromis avaient été atteints, Kiev a reçu l’ordre direct de torpiller tous les accords.
L’Ukraine a encore été approvisionnée en armes. Le régime de Kiev a déployé de nouvelles bandes de mercenaires et de nationalistes étrangers, des unités militaires formées aux normes de
l’OTAN et placées sous le commandement de facto de conseillers occidentaux.
Dans le même temps, le régime de répression à travers l’Ukraine contre ses propres citoyens, établi immédiatement après le coup d’État armé de 2014, a été intensifié de la manière la plus
dure possible. La politique d’intimidation, de terreur et de violence prend des formes toujours plus massives, terrifiantes et barbares.
Je voudrais souligner que nous savons que la majorité des personnes vivant dans les territoires libérés des néonazis, avant tout les terres historiques de Novorossiya, ne veulent pas être
sous le joug du régime néonazi. À Zaporojie, dans la région de Kherson, à Lougansk et à Donetsk, ils ont vu et constaté les atrocités commises par les néonazis dans les districts occupés de la
région de Kharkov. Les descendants des Banderistes et des punisseurs nazis tuent des gens, torturent, emprisonnent, règlent des comptes, massacrent et torturent des civils.
Plus de sept millions et demi de personnes vivaient dans les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, dans les régions de Zaporojieet de Kherson avant le début des hostilités.
Beaucoup d’entre eux ont été contraints de devenir des réfugiés, de quitter leur foyer. Et ceux qui sont restés – environ cinq millions de personnes – sont maintenant soumis à des attaques
constantes à l’artillerie et aux roquettes par des militants néo-nazis. Ils visent les hôpitaux et les écoles, et commettent des actes de terrorisme contre des civils.
Nous ne pouvons pas, nous n’avons aucun droit moral de livrer nos proches aux tortionnaires, nous ne pouvons pas ne pas répondre à leur désir sincère de déterminer leur propre sort. Les
parlements des républiques populaires de Donbass et les administrations civilo-militaires des régions de Kherson et de Zaporojie ont décidé d’organiser des référendums sur l’avenir de ces
territoires et nous ont demandé, à nous la Russie, de soutenir une telle démarche.
Je dois souligner que nous ferons tout pour garantir des conditions sûres pour les référendums afin que les gens puissent exprimer leur volonté. Et nous soutiendrons la décision sur leur
avenir qui sera prise par la majorité des résidents des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, des régions de Zaporojie et de Kherson.
Chers amis !
Aujourd’hui, nos Forces Armées, comme je l’ai déjà dit, opèrent sur la ligne de contact, qui dépasse mille kilomètres, en affrontant non seulement des formations néo-nazies, mais en fait
toute la machine militaire de l’Occident collectif.
Dans cette situation, je considère qu’il est nécessaire de prendre la décision suivante – elle est pleinement adaptée aux menaces auxquelles nous sommes confrontés – à savoir, pour protéger
notre patrie, sa souveraineté et son intégrité territoriale, pour assurer la sécurité de notre peuple et des habitants des territoires libérés, je considère qu’il est nécessaire de soutenir la
proposition du ministère de la Défense et de l’état-major général de procéder à une mobilisation partielle dans la Fédération de Russie.
Je le répète, nous parlons ici de mobilisation partielle, c’est-à-dire que seuls les citoyens qui sont actuellement dans la réserve seront soumis à l’appel pour le service militaire, et
surtout ceux qui ont servi dans les rangs des forces armées et qui ont certaines professions militaires et une expérience pertinente.
Les personnes appelées à effectuer leur service militaire suivront une formation militaire supplémentaire prenant en compte l’expérience d’une opération militaire spéciale avant d’être
envoyées dans les unités.
Le décret sur la mobilisation partielle a été signé.
Conformément à la législation, les chambres de l’Assemblée fédérale – le Conseil de la Fédération et la Douma d’État – en seront officiellement informées par courrier aujourd’hui.
Les mesures de mobilisation commenceront aujourd’hui, le 21 septembre. Je donne instruction aux chefs de région de fournir toute l’assistance nécessaire au travail des commissariats
militaires.
Je souligne en particulier que les citoyens russes appelés au service militaire dans le cadre d’une mobilisation bénéficieront du statut, des droits et de toutes les garanties sociales de
ceux qui servent sous contrat.
J’aimerais ajouter que le décret sur la mobilisation partielle prévoit également des mesures supplémentaires pour réaliser la défense de l’État. Les directeurs du complexe militaro-industriel
sont directement responsables de l’augmentation de la production d’armes et d’équipements militaires, ainsi que dudéploiement de capacités de production supplémentaires. Par ailleurs,
toutes les questions relatives au soutien matériel, financier et en ressources des entreprises de défense devraient être rapidement résolues par le gouvernement.
Chers amis !
Dans sa politique anti-russe agressive, l’Occident a franchi toutes les limites. Nous entendons constamment des menaces contre notre pays, notre peuple. Certains politiciens occidentaux
irresponsables ne parlent pas seulement de plans visant à organiser la livraison d’armes offensives à longue portée à l’Ukraine – des systèmes qui permettraient d’effectuer des frappes en Crimée
et dans d’autres régions de Russie.
De telles frappes terroristes, y compris celles utilisant des armes occidentales, sont déjà menées dans des établissements frontaliers des régions de Belgorod et de Koursk. L’OTAN effectue
une reconnaissance en temps réel dans tout le sud de la Russie en utilisant des systèmes modernes, des avions, des navires, des satellites et des drones stratégiques.
Washington, Londres et Bruxelles poussent directement Kiev à transférer des opérations militaires sur notre territoire. Ils ne se cachent plus derrière le fait que la Russie doit être vaincue
par tous les moyens sur le champ de bataille, suivi de la privation de la souveraineté politique, économique, culturelle et de toute sorte de souveraineté, et du pillage complet de notre
pays.
Le chantage nucléaire est également impliqué. Je ne parle pas seulement du bombardement de la centrale nucléaire de Zaporozjie, encouragé par l’Occident, qui risque de provoquer une
catastrophe nucléaire, mais aussi des déclarations de certains hauts représentants des principaux pays de l’OTAN sur la possibilité et l’admissibilité d’utiliser des armes de destruction massive
– des armes nucléaires – contre la Russie.
A ceux qui font de telles déclarations sur la Russie, je voudrais rappeler que notre pays possède également divers moyens de destruction, dont certains composants sont plus avancés que ceux
des pays de l’OTAN. Si l’intégrité territoriale de notre pays est menacée, nous utiliserons bien sûr tous les moyens à notre disposition pour défendre la Russie et notre peuple. Ce n’est pas du
bluff.
Les citoyens de Russie peuvent être sûrs : l’intégrité territoriale de notre patrie, notre indépendance et notre liberté seront assurées, je tiens à le souligner une fois de plus, par tous
les moyens à notre disposition. Et ceux qui tentent de nous faire chanter avec des armes nucléaires doivent savoir que le vent peut souffler dans leur direction.
Il est dans notre tradition historique, dans le destin de notre peuple, d’arrêter ceux qui aspirent à la domination du monde, qui menacent de démembrer et d’asservir notre patrie, notre Mère
Patrie. Nous allons le faire maintenant, et nous le ferons.
Je crois en votre soutien”.
Après le discours de Poutine, une troisième phase de la guerre d'Ukraine a commencé - l'analyse du colonel Douglas MacGregor
Le Colonel MacGregor était conseiller au Pentagone pendant le mandat de Donald Trump. Avec Scott Ritter, il fait partie de ces militaires américains qui respectent l’armée russe – entre
militaires qui connaissent leur métier. Voici ce qu’il écrit après le discours de Vladimir Poutine:
“À la fin de 1942, lorsque la Wehrmacht ne pouvait plus avancer vers l’est, Hitler a fait passer les forces terrestres allemandes d’une stratégie “axée sur les forces ennemies” à une stratégie de
“maintien au sol”. Hitler a exigé que ses armées défendent de vastes étendues de territoire soviétique, en grande partie vides et sans intérêt.
La “rétention du terrain” n’a pas seulement privé l’armée allemande de sa capacité à exercer une discrétion opérationnelle et, surtout, à déjouer l’adversaire soviétique lent et méthodique ; la
rétention du terrain a également poussé la logistique allemande au point de rupture. Lorsque l’occupation du terrain était combinée à des contre-attaques sans fin pour reprendre des territoires
inutiles, la Wehrmacht était condamnée à une destruction lente et minutieuse.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, (vraisemblablement sur les conseils de ses conseillers militaires américains et britanniques), a également adopté une stratégie de maintien au sol dans
l’est de l’Ukraine. Les forces ukrainiennes se sont immobilisées à l’intérieur des zones urbaines, et ont préparé des défenses. En conséquence, les forces ukrainiennes ont transformé les centres
urbains en fortifications pour ce qui est devenu des “dernières positions”. Les retraits raisonnables de villes comme Mariupol, qui auraient pu permettre de sauver un grand nombre des meilleures
troupes ukrainiennes, ont été interdits. Les forces russes ont répondu en isolant et en écrasant méthodiquement les défenseurs, sans possibilité de fuite ou de sauvetage par d’autres forces
ukrainiennes.
La détermination de Moscou à détruire les forces ukrainiennes au moindre coût en vies russes a prévalu. Les pertes ukrainiennes ont toujours été plus importantes que ce qui était annoncé dès que
les troupes russes ont pénétré en Ukraine orientale, mais aujourd’hui, grâce à l’échec récent des contre-attaques ukrainiennes dans la région de Kherson, elles ont atteint des niveaux horribles
qu’il est impossible de dissimuler. Le nombre de victimes a atteint 20 000 morts ou blessés par mois.
Malgré l’apport de 126 obusiers, de 800 000 obus d’artillerie et de HIMARS (artillerie à roquettes américaine), des mois de combats acharnés érodent les fondements de la force terrestre de
l’Ukraine. Face à ce désastre, Zelensky continue d’ordonner des contre-attaques pour reprendre des territoires, afin de démontrer que la position stratégique de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie
n’est pas aussi désespérée qu’il n’y paraît.
La récente avancée ukrainienne vers la ville d’Izium, le lien entre Donbas et Kharkiv, a semblé être un cadeau pour Kiev. Les réseaux de satellites américains ont sans aucun doute fourni aux
Ukrainiens une image en temps réel de la zone, montrant que les forces russes à l’ouest d’Izium comptaient moins de 2 000 soldats légers (l’équivalent de la police paramilitaire, par exemple, le
SWAT et l’infanterie aéroportée).
Le commandement russe a choisi de retirer sa petite force de cette zone qui représente environ 1 % de l’ancien territoire ukrainien actuellement sous contrôle russe. Cependant, le prix à payer
pour la victoire de la propagande de Kiev a été élevé – selon la source, on estime que 5 000 à 10 000 soldats ukrainiens ont été tués ou blessés dans une zone plate et ouverte que l’artillerie,
les roquettes et les frappes aériennes russes ont transformée en champ de bataille.
Étant donné l’incapacité de Washington à mettre fin à la guerre en Ukraine avec la défaite des armes russes, il semble certain que la Beltway va plutôt essayer de transformer les ruines de l’État
ukrainien en une plaie ouverte dans le camp de la Russie qui ne guérira jamais. Depuis le début, le problème de cette approche est que la Russie a toujours eu les ressources nécessaires pour
intensifier considérablement les combats et mettre fin aux combats en Ukraine dans des conditions très dures. L’escalade est maintenant en cours.
Dans une déclaration publique qui ne devrait surprendre personne, le président Poutine a annoncé la mobilisation partielle de 300 000 réservistes. Nombre de ces hommes remplaceront les forces
régulières de l’armée russe dans d’autres régions de la Russie et les libéreront pour les opérations en Ukraine. D’autres réservistes viendront renforcer les unités russes déjà engagées en
Ukraine orientale.
Washington a toujours pris pour une preuve de faiblesse la volonté de Poutine de négocier et de limiter la portée et le pouvoir destructeur de la campagne en Ukraine, alors qu’il était clair que
les objectifs de Poutine se sont toujours limités à l’élimination de la menace de l’OTAN contre la Russie en Ukraine orientale. La stratégie de Washington consistant à exploiter le conflit pour
vendre des avions de combat F-35 à l’Allemagne – ainsi qu’un grand nombre de missiles, de roquettes et de radars aux gouvernements alliés d’Europe centrale et orientale – est en train de se
retourner contre elle.
L’establishment de la défense a une longue expérience de la réussite dans la tranquillisation des électeurs américains avec des clichés dénués de sens. Alors que les conditions favorables à
Moscou se développent dans l’est de l’Ukraine et que la position de la Russie dans le monde se renforce, Washington est confronté à un choix cornélien : parler d’avoir réussi à “dégrader la
puissance russe” en Ukraine et réduire ses actions. Ou risquer une guerre régionale avec la Russie qui engloutira l’Europe.
En Europe, cependant, la guerre de Washington avec Moscou est plus qu’un sujet désagréable. L’économie allemande est au bord de l’effondrement. Les industries et les ménages allemands sont privés
d’une énergie qui devient de plus en plus chère chaque semaine. Les investisseurs américains sont inquiets car l’histoire montre que les performances économiques de l’Allemagne sont souvent le
signe avant-coureur de périodes économiques difficiles aux États-Unis.
Plus important encore, la cohésion sociale dans les États européens, notamment en France et en Allemagne, est fragile. Les forces de police de Berlin seraient en train d’élaborer des plans
d’urgence pour faire face aux émeutes et aux pillages pendant les mois d’hiver si le réseau énergétique de la ville “multiculturelle” s’effondre. Le mécontentement grandissant rend tout à fait
plausible le fait que les gouvernements d’Allemagne, de France et de Grande-Bretagne suivront probablement le chemin de leurs collègues de Stockholm et de Rome, qui ont perdu ou vont perdre le
pouvoir au profit de coalitions de centre-droit.
À ce jour, Kiev continue de faire pression sur Moscou en empalant les dernières réserves de main-d’œuvre de l’Ukraine sur les défenses russes. Washington, insiste le président Biden, soutiendra
l’Ukraine “aussi longtemps qu’il le faudra”. Mais si Washington continue à drainer la réserve stratégique de pétrole de l’Amérique et à expédier des stocks de guerre américains en Ukraine, la
capacité à protéger et à approvisionner les États-Unis sera en concurrence avec le soutien à l’Ukraine.
La Russie contrôle déjà le territoire qui produit 95 % du PIB ukrainien. Elle n’a pas besoin de pousser plus à l’ouest. À l’heure où nous écrivons ces lignes, il semble certain que Moscou
terminera son travail dans le Donbas, puis, tournera son attention vers la capture d’Odessa, une ville russe qui a vu de terribles atrocités commises par les forces ukrainiennes contre les
citoyens russes en 2014.
Moscou n’est pas pressé. Les Russes ne sont rien d’autre que méthodiques et délibérés. Les forces ukrainiennes se vident de leur sang en enchaînant contre-attaque sur contre-attaque. Pourquoi se
précipiter ? Moscou peut être patient. La Chine, l’Arabie Saoudite et l’Inde achètent du pétrole russe en roubles. Les sanctions font mal aux alliés européens de l’Amérique, pas à la Russie.
L’hiver prochain fera probablement plus pour modifier le paysage politique de l’Europe que toute action que Moscou pourrait entreprendre. À Zakopane, une ville de 27 000 âmes située à l’extrême
sud de la Pologne, la neige tombe déjà”
Point sur la ligne de front
Extraits du blog d’Erwan Castel – plus je le lis, plus je trouve qu’on y a un formidable point d’observation du terrain. C’est bien entendu un bloc engagé, favorable à la Russie et aux
républiques du Donbass. Mais il n’épargne jamais les critiques et il respecte les combattants ukrainiens.
19 septembre 2022 :
“Chaque jour des civils meurent au coeur des cités républicaines,. Rien que pour Donetsk, hier dimanche 18 septembre, 9 personnes ont été tuées et 13 autres blessées par des obusiers de
155mm de l’OTAN,. le 17 septembre, 4 autres civils avaient été tués et ainsi de suite chaque jour que les dieux font et que les hommes défont.
Aujourd’hui 19 septembre, un nouveau massacre perpétré au coeur de Donetsk par les obusiers de 155mm de l’OTAN des soudards de Zelensky a réussi à faire passer au second plan cette attaque dejà
inadmissible sur la centrale nucléaire d’Energodar.
A 12h20, au moment où l’activité socio-économique extérieure bat son plein, un bombardement ukro-atlantiste s’est abattu au coeur de Donetsk, dans le district de Kuybishevsky situé à l’Ouest
du centre ville. La place des commissaires de Bakou, le marché de Sokol (microdistrict de Tekstilshchik) et plusieurs centres commerciaux ont été touchés entre 12h15 et 12h23 par 9 obus de 155mm
(calibre OTAN) tirés depuis les positions ukrainiennes de Netaïlovo, à 20 km, au Nord Ouest de Donetsk (secteur de Pervomaïske sur le front d’Avdeevka).
Bilan provisoire : 16 tués dont 2 enfants
et plusieurs blessés
Outre les nombreuses victimes fauchées par l’acier de l’OTAN, les destructions sont importantes, magasins de marché, centre commercial, maisons d’habitations, voitures…. et dans ces quartiers
frappés au milieu de la journée, pas un seul objectif militaire, logistique ou énergétique pouvant intéresser des opérations militaires… Juste des centres de vie socio-économiques d’une
population civile éloignée du front (10 km de la ligne de front).
Au milieu des corps et des débris, des centaines d’éclats d’acier identifiés comme ceux d’obus de 155mm français tirés par canon CAESAR sont ramassés par les services de sécurité chargés de
l’enquête.”
20 septembre 2022:
“Sur le front russo-ukrainien, si les mouvements opératifs ont fortement diminué côté ukrainien en revanche l’intensité des combats n’a pas faibli, bien au contraire, car les forces
ukro-atlantistes maintiennent leurs pressions offensives dans de nombreux secteurs et les forces russo-républicaines, qui ont reçu leurs premiers renforts au lendemain de la percée réussie par
les forces ennemies à l’Est de Kharkov, sont visiblement en train de se réorganiser pour une nouvelle phase offensive avec des moyens et des objectifs plus élargis.
Concrètement du Nord au Sud :
Sur le front de Kharkov, si de violents combats se poursuivent dans les quartiers Est de Koupiansk sur la rive gauche à l’Est de l’Oskol, le front s’est stabilisé sur cette rivière entre la
frontière de la région russe de Belgorod au Nord et le front au Nord de Slaviansk où elle passe le relais à une autre rivière dans une orientation Ouest Est : la Donets (ou Siversky Donets).
Sur le front de Slaviansk, à partir de deux têtes de ponts réalisées sur la rivière Donets et d’une autre en aval du barrage sur l’Oskol, les forces ukrainiennes attaquent et cherchent à
encercler la ville de Krasni Liman qi verrouille leur progression vers l’Est le long de la Donets subissant des pertes importantes de la part d’une garnison russe renforcée, mais pas assez
fournie pour mener des contre attaques.
Sur le front de Severodonetsk Lisichansk, les forces ukrainiennes ont repris aux forces alliées la localité de Bilogorovka à partir de laquelle elles pourraient mener une troisième tête de pont
sur la Donets et/ou mener des attaques en direction de Lisichansk s’ils elles n’étaient pas bloquées par un manque d’effectifs d’assaut et d’appuis et une forte résistance alliée qui a également
renforcer ce secteur du front Nord Donbass
Sur le front d’Artemovsk, au Nord de la ville, les forces alliées peinent depuis 2 mois à conquérir le point d’appui de Soledar dans des combats de rues lents et très couteux et plus au Sud, ne
disposent pas d’effectifs suffisants pour réaliser rapidement un mouvement offensif enveloppant cette ville d’Artemovsk que les ukrainiens ont de plus renforcé avec des unités d’infanterie et
d’artillerie.
Sur le front de Donetsk, de violents combats continuent autour des bastions ukrainiens de Avdeevka, Krasnogorovka et Marinka, au Nord Ouest et Sud de la cité républicaine soumise à des
bombardement meurtriers ukrainiens de plus en plus importants dirigés contre ses populations civiles. Plus au Sud sur l’amorce du front de Zaporodje les 2 adversaires repoussent leurs attaques
mutuelles dans le secteur de Vougledar.
Sur le front de Zaporodje, le situation est relativement stable, essentiellement animée par des duels d’artillerie et quelques reconnaissance offensives de part et d’autre, principalement dans le
secteur au Sud de la ville, près du Dniepr, d’où pourrait surgir une nouvelle offensive ukrainienne en direction de Energodar le long de la rive gauche (Sud) du fleuve ou vers Melitopol, en
direction de la Mer Noire.
Sur le front de Kherson, l’offensive ukrainienne engagée contre les forces russes déployées au Nord du Dniepr, malgré des pertes et des échecs tactiques se poursuit à partir de la tête de pont
d’Andrivka sur la rivière Ingoulets et du saillant de Visokopillya, au Nord Est, mais toutefois sans obtenir de succès significatifs, en dehors des destructions par les HIMARS étasuniens des
infrastructures russes à l’arrière du front.
21 septembre 2022
Arrivant sur le flanc occidental de la Fédération, de nombreuses forces russes terrestres appartenant à la Garde Nationale et au Corps de défenses sont en train de se déployer autour de l’Ukraine
ainsi que de nouveaux appuis aériens avec notamment des moyens stratégiques lourds (bombardiers Tupolev 95 par exemple) qui jusqu’ici n’avaient quasiment pas été engagés. A noter également des
renforts importants au sein des forces auxiliaires russes comme le groupe Wagner et les volontaires tchétchènes qui alignent chacun l’équivalent d’une division.
De leur côté, l’essoufflement rapide des forces ukrainiennes tend à confirmer que leur percée à l’Est de Kharkov et leurs têtes de pont réalisées sur les rivières Oskol et Donets au Nord et
Ingoulets au Sud risquent d’être qualifiées de “victoire à la Pyrrhus” tant elle ont subi des pertes importantes et raclé les fonds de tiroirs des réserves opérationnelles. Et je n’en veux pour
preuve que les nouveaux renforts ukrainiens acheminés en urgence par trains vers Kharkov, mais qui sont puisés dans les forces de défense de Kiev.
En résumé le front russo-républicain, après les initiatives opératives ukrainiennes des fronts Sud et Nord est dans l’attente d’un nouveau changement stratégique pour lequel la Russie, qui veut
reprendre une initiative offensive forte sur le terrain, vient d’ouvrir le prologue politique.
Souvenons nous qu’après l’échec des dernières actions diplomatiques russes proposant un traité de sécurité collective pour mettre un terme au conflit dans le Donbass et avant d’engager
l’option militaire pour contraindre le régime de Kiev à en respecter les principes, une reconnaissance officielle des Républiques de Donetsk et Lougansk a été votée par le parlement russe le 21
février, aussitôt suivi d’un accord d’assistance militaire mutuelle.
Aujourd’hui dans le même souci de préparer le terrain politique et de donner une dimension juridique aux nouvelles opérations militaires qui font probablement fondre sur l’Ukraine prochainement,
la Russie avec ses alliés a engagé le processus d’intégration référendaire des républiques populaires de Donetsk et Lougansk, mais aussi des régions de Zaporodje et Kherson.
22 septembre 2022
“Alors que les canons français CAESAR de l’artillerie ukro-atlantiste continuent à massacrer les civils de Donetsk (encore 5 morts hier 21 septembre), les forces de Kiev excitées par le sang et
leur victoire éphémère du côté de Kharkov continuent de lancer des attaques sur le front de Donetsk, où leurs unités ont même reçu en renfort des unités d’assaut et d’artillerie nouvelles.
Ainsi, sur le front de Peski, ce saillant républicain conquis de haute lutte début août par les unités républicaines emmenées par les groupes d’assaut du 11ème régiment et les chars du
bataillon Somali, l’ennemi ukrainien a lancé au cours des derniers jours pas moins de 5 assauts mécanisés pour tenter de reconquérir ce point d’appui perdu et essentiel à la défense du front
d’Avdeevka
Ce 20 septembre, les forces ukrainiennes ont lancé un 5ème assaut contre les positions défensives alliées. Cette attaque des forces de Kiev qui est la plus importante réalisée sur ce secteur est
partie à la fois du village de Pervomaïske et du village de Vodyane, ces 2 localités faisant partie (avec Opitnoe plus à l’Est) de la principale ligne de défense extérieure située au Sud du
bastion ukrainien d’Avdeevka. plus de 10 blindés (chars et véhicules de combat d’infanterie) et plusieurs compagnies d’infanterie, sont partie dans des assauts convergents vers la rue Stepnova
qui permet d’accéder aux quartier des immeubles de grande hauteurs situés au Nord du village.
Ce double assaut ukrainien, repéré dès ses sorties de Pervomaïske et Vodyane a tout d’abord subi des tirs de barrage de l’artillerie alliée avant d’arriver dans le secteur de la rue Stepnov, ce
qui a contraint leurs unités non détruites à se replier puis contourner le polygone de l’artillerie pour tenter de varianter leur attaque plus au Nord avant d’être à nouveau écrasées par
l’artillerie alliées, cette fois une saturation de zone réalisé avec des lance roquettes multiples.
Le bilan de cette nouvelle offensive ukrainienne sur Peski est pour Kiev un nouvel échec cinglant et sanglant car les pertes de ce nouveau fiasco devant Donetsk s’élèvent à plus de 100 soldats
tués ou blessés et plusieurs véhicules blindés détruits.
Ailleurs ce sont des assauts alliés qui n’aboutissent pas comme à Marinka par exemple mais avec des pertes incomparablement moins importantes que celles subies par les ukrainiens devant Peski.
C’est ainsi de toutes les guerres de haute intensité, où se vivt une alternance de succès et de revers tactiques, surtout dans des combats de zones urbaines fortifiées où l’avantage est important
pour celui qui défend,
Mais ce que l’on peut retenir de l’écrasement des assauts ukrainiens sur Peski, c’est l’efficacité remarquable de la défense républicaine qui s’appuie sur :
1 - Une observation permanente de l’ennemi, notamment par des drones, ce qui permet d’anticiper et réagir à toute action offensive
2 - Une réactivité et précision efficaces des couvertures de l’artillerie qui réalise aussi bien des tirs de barrage que des appuis lors des contre attaques
3 - Une défense de la première ligne qui a repoussé les unités d’infanterie qui accompagnaient les blindés
4 - Une contre attaque blindée finale qui a su exploiter la désorganisation ennemie pour achever sa destruction avant son repli à Vodyane.
Cependant, les moyens républicains restent toujours insuffisants pour capitaliser la défaite de l’assaut ukrainien en prolongeant leur contre-attaque en une offensive sur Vodyane par
exemple.
Et du côté ukrainien, ce qui apparait, même aux yeux de premier venu, c’est le caractère désespéré et même suicidaire de ces assauts en terrain découvert avec un appui feu quasiment inexistant et
qui, dès les premiers tirs de barrage subis semblent complètement perdus et animés par des réactions individuelles décousues.
Il ne s’agit pas pour autant de sous estimer les capacités évolutives des forces ukrainiennes car cette assaut sur Peski, qui est à mettre en relation avec d’autres attaques menées ces
derniers jours sur la zone de l’aéroport, un peu plus à l’Est du village, montre que les forces de Kiev sont toujours debout, motivées et qu’elles reçoivent toujours logistique et renforts leur
permettant de tenir et même de prendre l’initiative.
Le même constat est réalisé sur le front Nord, notamment du côté de Krasni Liman où les forces ukrainiennes échouent à rompre la première ligne de défense alliées en y laissant à chaque fois des
pertes importantes mais maintiennent des pressions offensives permanentes.
Les forces alliées ont donc besoin de grossir significativement leurs effectifs opérationnels et sur tous les fronts (ce que ne peuvent pas faire les ukrainiens) pour parvenir non seulement à
repousser les forces de Kiev partout comme à Peski, mais surtout pour pouvoir engager de nouvelles offensives percutantes permettant de rompre les lignes de défenses ennemies s’emparer de villes
clés et précipiter la capitulation de Kiev plutôt que de les grignoter inutilement en donnant du temps aux aides occidentales et aux reconstitutions de nouvelles brigades ukrainiennes.
Et c’est visiblement ce qui est en train de se préparer pour la période qui suivra les référendums et la très probable intégration des républiques du Donbass et des régions de Zaporodje et
Kherson au sein de la Fédération de Russie qui devrait être entérinée autour du 1er octobre“.
24 septembre 2022
“Du côté de Kiev, l’Etat-Major ukro-atlantiste est confronté à 2 situations différentes et un choix cornélien :
Sur le front Sud (Kherson), la “grande offensive” kiévienne, promise mi-juillet, ordonnée début août et déclenchée le 28 du même mois (après la visite le 20 du britannique B.Jonhson) est en panne
sèche avec des pertes humaines et matérielles frisant l’hécatombe, et ce ne sont pas les quelques localités agricoles capturées et probablement temporairement qui peuvent être capitalisées sur le
plan politico-militaire. Les seules réussites incontestables des forces ukro-atlantistes sur ce front Sud sont les multiples destructions de ponts, dépôts de munitions, bases et états majors
russes réalisées grâce aux systèmes HIMARS de l’OTAN et à leur guidage par les satellites étasuniens les assistant.
Sur le front Nord (Kharkov), la zone conquise est importante mais sa valeur stratégique a été éventée par le retrait des forces russes qui dépendaient de la colonne vertébrale logistique
Koupiansk / Izioum, et le joker unique de l’effet de surprise ayant été joué à Balaklaïa les forces ukro-atlantistes n’ont plus assez de réserves pour sécuriser les frontières Nord, le territoire
conquis et poursuivre une percée significative à l’Est de Koupiansk. Preuve en est que l’Etat-Major ukro-atlantiste a dû prélever des unités du corps de défenses de Kiev pour les envoyer
renforcer le nouveau front de Kharkov; et donc il ne lui reste plus que le secteur de Krasni Liman où pouvoir exercer une pression offensive importante.
Depuis la mi septembre c’est dans ce secteur charnière entre le front de Kharkov et le front de Slaviansk, matérialisé par la jonction des rivières Oskol et Donets, que se déroulent des combats
les plus durs.
” (…) Cette ville de Krasni Liman (Liman), qui comptait environ 20 000 habitants avant la guerre, est très importante car:
- c’est un bastion de la ligne de front russe, courant vers l’Est le long de la rivière Donets et aujourd’hui remontant vers le Nord le long de la rivière Oskol Sur les flancs de ce secteur sont
deux points d’appui essentielles: Drobishevo à l’Ouest et Yampol à l’Est et qui sont aussi menacés par des attaques ukrainiennes,
- c’est un carrefour important, routier et ferroviaire à partir duquel les forces de Kiev peuvent engager une progression le long de la rive gauche (Nord) de la Donets vers l’Est, les frontières
de la République Populaire de Lougansk et ses villes de Severodonetsk et Lisichansk,
- Politiquement et symboliquement pour Kiev, Krasni Liman, si elle été réoccupée même provisoirement, serait la première ville importante située sur le territoire de la République Populaire de
Donetsk a être reprise aux forces alliées, et si possible en y capturant sa garnison. Une sorte de revanche de Marioupol,
C’est pour cela, entre autres raisons, que l’Etat Major russe s’accroche à Krasni Liman en attendant la mise en place de son nouveau format stratégique, pour les opérations duquel, dans ce
secteur, Krasni Liman reste la base arrière Nord idéale de la libération de Slaviansk.
Depuis 10 jours maintenant, les forces ukrainiennes, dans une volonté de vouloir prolonger leurs succès sur Izioum, cherchent à reconquérir Krasni Liman à partir de la tête de pont réalisé sur la
rivière Donets (Siversky Donest) au niveau du village de Stari Karavan. Mais chaque jour les assauts frontaux ont été repoussés pat une garnison russo-républicaine renforcée et leur infligeant de
lourdes pertes.
Depuis 10 jours maintenant, les forces ukrainiennes, dans une volonté de vouloir prolonger leurs succès sur Izioum, cherchent à reconquérir Krasni Liman à partir de la tête de pont réalisé sur la
rivière Donets (Siversky Donest) au niveau du village de Stari Karavan. Mais chaque jour les assauts frontaux ont été repoussés pat une garnison russo-républicaine renforcée et leur infligeant de
lourdes pertes.
Dans un deuxième temps, les ukrainiens ont tenté de réalisé un contournement serré à l’Ouest de Krasni Liman (l’Est étant handicapé par des ponts sur affluents qu’ils ont détruit eux-mêmes en mai
lors de leur retraite vers Slaviansk).
Dans un troisième temps et tout en continuant à mener des attaques sur la ville, les ukrainiens ont engagé un enveloppement plus large de la défense alliée tenant solidement Drobesheve, Krasni
Liman et Yampol, en passant par la tête de pont réalisée en aval du barrage sur l’Oskol, à Yastkivkad. Là aussi des contre-attaques russes ont barré la progression de forces de Kiev. (…)
Les assauts ukrainiens en cours sont particulièrement violents autour de Krasni Liman:
- Au Nord Ouest, sur Drobishevo qui est le point d’appui droit de la défense de Krasni Liman empêchant sont encerclement Sur place les volontaires de la “Légion russe” (BARS 13) y décrivent une
“situation très tendue” selon leur commandant Sergei Fomchenkov Plus au Nord le village de Novoselovka est devenu un champ de ruines que traverse la ligne de front
- Au Sud Est, venant de la tête de pont d’Ozerne les forces ukrainiennes ont atteint la périphérie Sud de Krasni Liman, défendue par les cosaques de Kuban (BARS 16) qui alternent bouchons
antichars et contre attaques, avec les forces spéciales russes du groupe “O” qui opèrent des incursions sur les arrières de l’ennemi.
Sur l’ensemble du front de Krasni Liman, les assauts de Kiev sont appuyés par drones et des tirs des systèmes de l’OTAN HIMARS qui frappent notamment les installations des défenses de Krasni
Liman et Drobishevo.
Actuellement il existe un équilibre des forces tel qu’il ne permet pas de présager d’une quelconque évolution sûre. Le sort de Krasni Liman dépend aussi de la capacité que les ukrainiens ont a
engagé des moyens et des efforts importants au franchissement de l’Oskol pour couper plus au Nord la route la plus rapide du ravitaillement de sa garnison et qui longe la rive gauche (Est) de
cette rivière importante”.
Le point de vue de Paul Craig Roberts : Vladimir Poutine vient de prendre les mesures nécessaires pour éviter une troisième guerre
mondiale.
Moon of Alabama – l’un des meilleurs blogs pour suivre le conflit en Ukraine – s’interrogeait, le 20 septembre (avec une bonne anticipation du contenu du discours de Vladimir Poutine) sur
l’accélération du côté russe:
“Si la LNR et la DPR votent pour faire partie de la Russie, et si la Russie l’accepte, toute attaque contre elles sera un acte de guerre contre la Russie. L'”opération militaire spéciale”, que la
Russie mène actuellement, se transformerait alors en quelque chose de beaucoup plus sérieux. La Russie pourrait déclarer que le conflit est une guerre. Elle pourrait alors utiliser des conscrits
dans des fonctions de guerre, mobiliser des réserves et utiliser tout son arsenal contre l’Ukraine. Potentiellement aussi contre ceux qui la soutiennent avec des armes et d’autres matériels de
guerre.
Je trouve ce processus apparemment précipité atypique par rapport à la manière habituelle de Poutine.
Mon intuition est que la Russie a reçu des informations sur certains systèmes d’armes que les États-Unis fournissent secrètement à l’Ukraine. Il pourrait s’agir de missiles d’une portée de
plusieurs centaines de kilomètres ou d’autres types d’armes susceptibles de menacer sérieusement les villes russes.
Si tel est le cas, la Russie doit agir maintenant pour mettre fin à la guerre avant qu’elle ne devienne plus qu’une nuisance pour la Russie et son peuple. Mettre fin à la guerre signifie bien sûr
la gagner.
L’entraînement d’une force de mobilisation prend environ trois mois. Elle serait sur le front au milieu de l’hiver, une saison pendant laquelle les forces russes peuvent très bien opérer“.
A l’inverse, après le discours de Vladimir Poutine, Paul Craig Roberts, ancien de l’administration Reagan, et aujourd’hui l’un des critiques les plus féroces de la politique étrangère
américaine, disait, après le discours du président russe, son soulagement que la Russie éloigne le risque d’une guerre nucléaire:
“Poutine en est arrivé à la conclusion que j’avais formulée il y a huit ans, à savoir que la seule façon d’éviter une guerre dangereuse entre l’Occident et la Russie, susceptible de se terminer
en Armageddon, est d’incorporer le Donbass et les zones libérées de l’Ukraine à la Russie.
Cela signifie “game over”, comme l’a dit Paolo Raffone, directeur de la fondation belge CIPI. Une fois que les zones font partie de la Russie, le conflit ne peut plus se poursuivre sans que
l’Occident ne commette une agression directement contre la Russie“.
Le point de vue de Paolo Raffone est rapporté par Sputnik (consultable avec un VPN) :
“Une fois que les républiques populaires de Lougansk et de Donetsk, les régions de Zaporozhye et de Kherson seront intégrées à la Fédération de Russie, la partie sera terminée”, a déclaré Paolo
Raffone, directeur de la Fondation CIPI, un groupe de réflexion géopolitique basé à Bruxelles. “En fait, le président américain a répété à plusieurs reprises que son pays n’est pas en guerre
contre la Russie et qu’il ne veut pas engager des troupes américaines sur le terrain pour combattre la Russie ni utiliser des armes non conventionnelles. En raison des problèmes intérieurs des
États-Unis, il serait difficile de revenir sur cette approche, au moins jusqu’aux élections présidentielles de 2024” (…)”Le discours de Poutine a été accueilli par “l’hystérie formelle de
l’Occident”, selon M. Raffone. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et l’ambassadeur américain à Kiev ont tous deux affirmé que la mobilisation partielle de la Russie et les référendums
sont des “signes de faiblesse”. Le ministre allemand de l’économie, Robert Habeck, a déclaré que cette évolution était “mauvaise et erronée”, tandis que le ministre britannique de la défense, Ben
Wallace, a supposé que le discours de Poutine indiquait que l’Ukraine était “en train de gagner.” Pour sa part, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré que Varsovie “ne peut pas
être d’accord” avec la décision russe.Quelle que soit la réaction des dirigeants occidentaux au discours de Poutine, il est désormais clair que toute activité militaire contre les régions en
question signifierait automatiquement une “guerre contre la Russie”, selon Raffone. “C’est une forte dissuasion qui a déjà fonctionné dans le cas de la Crimée”, a fait valoir le directeur du
think tank. “Si les États-Unis ou certains États de l’UE ne comprennent pas ce point, l’escalade de la guerre est une certitude”. Selon M. Raffone, l’impasse actuelle est bien plus large qu’un
conflit russo-ukrainien. La crise découle de l’intention de Washington de préserver sa domination mondiale déclinante, explique l’universitaire. Le directeur du groupe de réflexion observe que
dans ce schéma, l’Ukraine a été utilisée par les États-Unis comme un “cheval de Troie” contre l’UE et la Russie.Dans le même temps, la mobilisation partielle annoncée par Poutine aurait un effet
stabilisateur sur le conflit, l’empêchant de s’intensifier, selon Raffone. “De plus, le déploiement de troupes russes supplémentaires dans les régions de la LPR, de la DPR, de Zaporozhye et de
Kherson crée les conditions de sécurité nécessaires à la tenue du référendum”, a souligné le directeur du groupe de réflexion”.
Le vrai contenu de l'entretien entre Vladimir Poutine et Xi Jinping selon Pepe Escobar
Selon Pepe Escobar, si Xi Jinping s’est plaint d’une chose auprès de Poutine, c’est que la Russie n’ait pas encore “mis le paquet”. En réalité, contrairement à ce que croient beaucoup d’experts
occidentaux, la Chine est demandeuse de “puissance russe” pour pouvoir faire face aux menaces américaines en Asie-Pacifique.
“La stratégie réorientée de Moscou porte la maskirovka – masquer, feinter, tromper l’ennemi – à un autre niveau, en laissant tomber le masque et les gants de velours. Maintenant, tout est clair :
c’est du Sun Tzu turbo-chargé (“Que vos plans soient sombres et impénétrables comme la nuit, et quand vous bougez, frappez comme l’éclair”).
Il y aura beaucoup d’éclairs sur le champ de bataille ukrainien. C’est l’aboutissement d’un processus qui a débuté à Samarkand, lors du sommet de l’OCS la semaine dernière. Selon des sources
diplomatiques, Poutine et Xi Jinping ont eu une conversation très sérieuse. Xi a posé des questions difficiles – comme dans “tu dois en finir” – et Poutine a expliqué de manière argumentée
comment les choses allaient passer au niveau supérieur.
Yoda Patrushev s’est rendu en Chine immédiatement après – rencontrant son homologue Yang Jiechi, chef de la Commission des affaires étrangères, et le secrétaire du Comité politique et juridique
central, Guo Shengkun.
Après Samarkand, Patrushev a expliqué comment Moscou aidera militairement Pékin lorsque l’Empire tentera quelque chose de bizarre sur le prochain champ de bataille : l’Asie-Pacifique. Cela
devrait se faire dans le cadre de l’OCS. Il est important de noter que les réunions de Patrushev ont été demandées par les Chinois.
Le partenariat stratégique entre la Russie et la Chine est donc sur le point d’aboutir à une coopération à part entière avant que les choses ne se compliquent en mer de Chine méridionale. C’est
comme si la Russie et la Chine étaient sur le point de créer leur propre OTSC.
Et cela se produit alors même que les dirigeants chinois continuent d’affirmer – principalement en privé – que la guerre dans les régions frontalières occidentales de la Russie est très mauvaise
pour les affaires (BRI, EAEU, SCO, BRICS+, tous) et qu’il faut y mettre fin dès que possible.
Le problème, c’est qu’il n’est pas question d’y mettre un terme rapidement. Le ministre des affaires étrangères Lavrov, à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies, a souligné comment.
“L’Ukraine a fini par devenir une sorte d’État totalitaire nazi” – soutenu inconditionnellement par l’Occident collectif.
L’OTAN a, comme on pouvait s’y attendre, doublé sa tactique depuis la non-réponse à la demande russe d’une discussion sérieuse sur l’indivisibilité de la sécurité, fin 2021 : il s’agit toujours
de bombarder le Donbass.
Cela ne pouvait plus être toléré par le Kremlin et l’opinion publique russe. D’où la mobilisation partielle – proposée avec force par les siloviki et le Conseil de sécurité depuis un certain
temps déjà, avec en première ligne Kostyukov au GRU, Naryshkin au SVR et Bortnikov au FSB.
Le symbolisme est fort : après tant d’années, Moscou s’engage enfin pleinement à soutenir le Donbass jusqu’à ce que les bébés ours viennent définitivement chez maman.
Des rumeurs – non confirmées – circulent à Moscou selon lesquelles la décision a été accélérée parce que le GRU dispose d’informations sur le transfert prochain par les Américains à Kiev de
missiles à longue portée capables de frapper les villes russes. Il s’agit là d’une ligne rouge pour le Kremlin, d’où la déclaration expresse de Poutine selon laquelle toutes les armes disponibles
dans le puissant arsenal russe seront utilisées pour protéger la patrie.
La ligne rouge est encore plus pertinente que la contre-offensive totale de Kiev, tant annoncée, qui ne pourrait avoir lieu qu’au printemps 2023. Avec la mobilisation partielle, la Russie peut
compter sur un nouveau lot de troupes fraîches prêtes pour la guerre d’ici la fin de l’année. L’avantage numérique ukrainien tant vanté sera bientôt réduit à néant.”
Le point de vue de M.K. Bhadrakumar
Les Etats-Unis vont sortir de l’ambiguïté à leur détriment
Paru dans The Indian Express. On remarquera la sévérité des critiques adressées à la France et le mépris qui s’exprime vis-à-vis de l’Union Européenne. Bhadrakumar nous indique en creux que
l’inexistence de “l’Europe” dans la préhistoire du conflit et sa soumission à Washington depuis le 24 février sont très mal ressenties dans toute une partie du monde où l’on avait cru à la
solidité et la cohérence de l’Union Européenne.
“Moscou a décidé d’attirer au grand jour les États-Unis dans la guerre par procuration peu coûteuse qu’ils mènent contre la Russie sur le sol ukrainien depuis un quart de siècle. Le discours
prononcé mercredi par le président Poutine a souligné qu’il s’agit d’une lutte existentielle et que le Kremlin est déterminé à défendre la patrie, quoi qu’il en coûte. Il a explicitement averti
Washington, Londres et Bruxelles que Moscou “fera certainement usage de tous les systèmes d’armes dont nous disposons” dans la période à venir.
Les faux-fuyants du récit occidental – il s’agit d’agression, de souveraineté nationale, de la Charte des Nations unies, de démocratie contre autoritarisme, etc. Une lutte de pouvoir titanesque
se profile à l’horizon. Les deux parties se préparent à se battre bec et ongles, et l’issue de ce combat aura une incidence phénoménale sur la politique mondiale et modifiera fondamentalement
l’ordre mondial. Pour la Russie, la lutte n’est rien de moins que sa survie en tant qu’État civilisationnel, tandis que pour les États-Unis, elle se résume à la préservation de leur hégémonie
mondiale – l'”ordre fondé sur des règles”.
Le fait est que Washington n’a jamais accepté la résurgence de la Russie dans l’ère de l’après-guerre froide. Son programme est resté cohérent tout au long de l’insurrection tchétchène dans le
Caucase dans les années 1990, du démembrement de la Yougoslavie, de l’expansion de l’OTAN vers l’est depuis 1999 et des révolutions de couleur en Géorgie et en Ukraine, jusqu’au coup d’État de
Kiev en 2014, orchestré par l’administration Obama, dont le responsable était le vice-président de l’époque, Joe Biden. Ce programme consiste à encercler la Russie avec des États hostiles sous la
bannière de l’OTAN.
Les déploiements de l’OTAN contre la Russie parlent d’eux-mêmes – 40 000 soldats sur l’axe oriental de l’alliance, sans compter environ 1 00 000 soldats américains déployés dans le cadre
d’accords bilatéraux à travers l’Europe, le niveau le plus élevé depuis 2005. Les États-Unis disposent également d’environ 100 bombes à gravité nucléaire B-61 qui sont déployées en avant dans les
bases de l’OTAN. Avec l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, la longueur de la frontière terrestre directe entre l’OTAN et la Russie double pour atteindre environ 2 500 km.
La Russie n’a pas d’autre choix que de renforcer ses ressources militaires à un coût économique important et d’améliorer son dispositif de surveillance pour assurer sa sécurité territoriale.
L’accès de la Russie à son enclave de Kaliningrad devient plus difficile, et les activités de sa marine sont sévèrement limitées. La sécurité aérienne de l’OTAN se diversifie, ce qui a des
répercussions importantes sur les opérations des forces aériennes russes en mer Baltique également. En outre, les capacités de guerre hybride de la Russie dans les nouveaux domaines opérationnels
que sont l’espace, le cyberespace et les domaines cognitifs seront fortement affectées. Imaginez qu’un déploiement menaçant analogue ait lieu dans les Caraïbes et le Golfe du Mexique. Washington
s’énervera !
Un point chaud se dessine en Ukraine, où les puissances de l’OTAN encouragent désormais ouvertement Kiev à lancer des attaques contre la Crimée et d’autres régions russes, alors même que
l’alliance fournit à l’Ukraine des renseignements en temps réel sur les régions méridionales de la Russie et que son personnel prend part aux combats. La rhétorique occidentale menace la Russie
de la possibilité d’utiliser des ADM contre elle. M. Poutine a indiqué dans son discours de mercredi que les États-Unis et le Royaume-Uni ont sapé l’accord conclu lors des pourparlers d’Istanbul,
sous médiation turque, en avril, entre la Russie et l’Ukraine. Il est clair que l’OTAN souhaite que ce conflit se poursuive afin d’épuiser la capacité militaire russe.
La guerre par procuration est un pari politiquement sûr pour le président Biden puisqu’aucun sac mortuaire ne retourne au cimetière d’Arlington. La fourniture d’armes s’inscrit dans le cadre d’un
accord de prêt-bail en vertu duquel l’Ukraine est censée rembourser la dette en espèces ou en nature. (Zelenskyy a annulé le moratoire foncier de 2001 en Ukraine qui permet aux entreprises du
cartel des OGM de posséder les riches terres agricoles de l’Ukraine et de contrôler son commerce de céréales. Ces sociétés contrôleraient déjà 16,7 millions d’hectares de terres agricoles
ukrainiennes de premier choix en terre noire).
Les guerres sont connues pour générer des affaires lucratives pour le complexe militaro-industriel américain. Les groupes d’intérêt manipulent les politiciens corrompus. Wall Street, également,
est une réalité incontournable. Ce nœud gordien est difficile à trancher, comme le montre le solide soutien “bipartisan” au Congrès pour un tel flux massif d’armes vers l’Ukraine. Par conséquent,
aucune tierce partie n’est capable de servir de médiateur entre la Russie et les États-Unis aujourd’hui. Quant au président français Emmanuel Macron, bien que faisant partie des Quatre de
Normandie et travaillant avec la Russie à une solution constitutionnelle dans le Donbas, la France a agi diaboliquement pour encourager Kiev en catimini à enterrer l’accord de Minsk ! Par
ailleurs, les Européens sont cantonnés à un rôle subalterne et l’autonomie stratégique est difficile pour les puissances en déclin.
Notamment, l’annonce de Poutine sur la mobilisation est intervenue immédiatement après le retour de Nikolaï Patrushev, secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie, de Chine où il a tenu une
consultation stratégique sur la sécurité le 19 septembre avec Yang Jiechi, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et directeur du Bureau de la Commission centrale des affaires
étrangères. Le compte rendu chinois mentionne que les parties ont “échangé des vues approfondies” sur l’Ukraine, entre autres sujets. Depuis, le ministère chinois des affaires étrangères a
maintenu sa position constante lorsqu’il a été interrogé sur la mobilisation russe, signalant ainsi sa neutralité.
Le discours de Poutine indique qu’un règlement négocié est désormais improbable. La mobilisation de trois lakh réservistes suggère que Moscou n’a aucun espoir de dialogue – du moins, pas tant que
le régime de Kiev reste sous la coupe des Américains. Nous pouvons donc nous attendre à un déploiement russe beaucoup plus important sur le champ de bataille, dans un effort concerté pour
endiguer le conflit et mettre l’OTAN devant le fait accompli. Le référendum du 23 au 27 septembre dans les régions de Donbas, Kherson et Zaporozhye sur l’adhésion à la Fédération de Russie est un
signe précurseur de la forme des choses à venir.
La Russie a mis en échec la soi-disant “contre-offensive” de Kiev. Avec les averses d’automne, le sol devient mou et boueux dans les steppes sillonnées de rivières, et les véhicules à chenilles
deviennent inutiles. L’avantage va à la Russie lorsque l’hiver impitoyable s’abat sur cette partie du monde. D’ailleurs, Poutine avait fait allusion au sort d’Hitler et de Napoléon mercredi
Les 4 référendums représentent un point de basculement majeur
Sur son blog, Indian Punchline, M.K. Bhadrakumar revient sur les conséquences à long terme des référendums dans le sud et l’est de la Crimée.
“Le référendum organisé du 23 au 27 septembre dans le Donbass et dans les régions méridionales de Kherson et de Zaporozhye en Ukraine sur leur adhésion à la Fédération de Russie est, à première
vue, un exercice du droit à l’autodétermination par la population autochtone qui rejette le changement de régime soutenu par l’Occident à Kiev en 2014 et l’ascension des forces nationalistes
extrêmes à tendance néonazie dans la structure du pouvoir.
Mais il a aussi d’autres dimensions. Selon toute probabilité, le référendum optera massivement pour l’adhésion à la Fédération de Russie. Dans le Donbass, la question est simple : “Êtes-vous
favorable à l’entrée de la RPD dans la Fédération de Russie en tant que sujet de la Fédération de Russie ?”. Pour Kherson et les Cosaques de Zaporozhye, le référendum constate trois décisions
séquentielles : la sécession de ces territoires de l’Ukraine ; la formation d’un État indépendant ; et son entrée dans la Fédération de Russie en tant que sujet.
En 2014, toutes les procédures légales pour l’admission de la Crimée et de Sébastopol dans la Fédération de Russie ont été achevées en quatre jours. On peut s’attendre à un processus expéditif
cette fois-ci également. Il existe un énorme soutien de masse en Russie en faveur de la réunification avec les populations russes ethniques des régions orientales et méridionales de l’Ukraine qui
ont subi de graves persécutions au cours des huit dernières années, y compris des violences brutales, aux mains d’éléments nationalistes ukrainiens extrémistes qui contrôlent l’appareil d’État.
Il s’agit d’une question très sensible pour le peuple russe.
Dans l’ère de l’après-guerre froide, le génie de l’autodétermination a été libéré pour la première fois de la bouteille par l’Occident lors du démembrement de l’ex-Yougoslavie. Bien que les
États-Unis aient orchestré la sécession du Kosovo de la Serbie dès 1999-2008, l’entité n’a toujours pas été reconnue par les Nations unies. La Serbie rejette la sécession malgré la pression
occidentale soutenue.
Cela dit, le précédent du Kosovo n’empêchera pas les puissances occidentales de condamner l’adhésion de régions d’Ukraine à la Fédération de Russie.
La grande question aujourd’hui est celle du calcul russe. Le président Vladimir Poutine a certainement tenu compte du fait que l’adhésion des “régions russes” de l’est et du sud de l’Ukraine est
une décision immensément populaire dans l’opinion intérieure. Il n’a jamais caché qu’il était extrêmement sensible aux espoirs et aux aspirations de sa nation. Les commentaires les plus
révélateurs (et faisant autorité) sur ce sujet sont venus de l’ancien président Dmitri Medvedev.
Medvedev a écrit dans son canal Telegram : “Les référendums dans le Donbass sont d’une grande importance non seulement pour la protection systémique des habitants de la LNR, de la DNR (Donbass)
et des autres territoires libérés, mais aussi pour le rétablissement de la justice historique.”
De l’avis de Medvedev, ces plébiscites “changent complètement le vecteur du développement de la Russie depuis des décennies.” Il ajoute : “Et pas seulement notre pays. Parce qu’après qu’ils (les
référendums) auront eu lieu et que les nouveaux territoires auront été acceptés par la Russie, la transformation géopolitique du monde deviendra irréversible.”
Plus important encore, Medvedev prévient : “Un empiètement sur le territoire de la Russie est un crime, dont la commission vous autorise à utiliser toutes les forces d’autodéfense.”
En outre, dit-il, une fois le processus d’annexion des nouveaux territoires achevé, “pas un seul futur dirigeant de la Russie, pas un seul fonctionnaire ne sera en mesure de revenir sur ces
décisions. C’est pourquoi ces référendums sont si redoutés à Kiev et en Occident. C’est pourquoi ils doivent être menés à bien”.
Ce qui ressort, c’est que la Russie a abandonné tout espoir d’un règlement négocié. Moscou était initialement optimiste quant à la volonté de Kiev de négocier, mais l’expérience amère a
montré que le président Zelensky n’était pas un agent libre. Le tandem américano-britannique a sapé l’accord négocié par les responsables russes et ukrainiens à Istanbul en avril, sous la
médiation de la Turquie. L’administration Biden tient le chronomètre de la guerre par procuration. Et le calendrier de Washington est lié à l’affaiblissement et à la destruction de l’État russe,
qui a été l’objectif ultime des États-Unis. N’oublions pas que Joe Biden a joué un rôle déterminant dans l’installation du nouveau régime à Kiev en 2014 et dans la transformation de l’Ukraine en
un État anti-russe.
Il suffit de dire que le référendum de mercredi est le seul plan d’action disponible pour la Russie dans les circonstances, tandis que Kiev maintient une position maximaliste conseillée par les
États-Unis, le Royaume-Uni et la Pologne.
L’adhésion du Donbass, de Kherson et de Zaporozhye crée une nouvelle réalité politique et la mobilisation partielle de la Russie sur une voie parallèle est destinée à lui fournir une base
militaire. L’adhésion signifie un changement de paradigme dans la mesure où toute nouvelle attaque contre ces régions peut être interprétée par Moscou comme une attaque contre l’intégrité
territoriale et la souveraineté de la Russie.
Il est certain que les attaques gratuites de Kiev contre les civils et les infrastructures civiles du Donbass, de Kherson et de Zaporozhye déclencheront une réaction russe. Toute attaque sera
considérée comme une agression et Moscou se réserve le droit de répondre “de manière adéquate”. Le fait que le déploiement russe dans ces territoires sera considérablement accru et amélioré
signale la volonté d’utiliser la force.
Parallèlement, les opérations militaires spéciales de la Russie se poursuivront jusqu’à ce que les objectifs fixés soient pleinement atteints. Cela signifie qu’un nombre encore plus grand de
territoires pourrait passer sous le contrôle de la Russie, créant des faits toujours plus nouveaux sur le terrain, alors que la voie du dialogue s’est éteinte. Et, bien sûr, tout cela se
déroulera à un moment où l’Europe sombre dans la récession, les sanctions contre la Russie ayant un effet boomerang. Il est improbable que les citoyens européens soutiennent leurs gouvernements
dans une guerre avec la Russie au sujet de l’Ukraine. Kiev et ses mentors à Washington et à Londres doivent prendre tout cela très au sérieux.
Le porte-parole du Pentagone, Patrick Ryder, a réagi comme suit : “Personne ne prendra au sérieux de tels référendums bidons, et les États-Unis ne reconnaîtront certainement pas leurs résultats.
Comment cela affectera-t-il notre soutien et celui de la communauté internationale à l’Ukraine ? Cela n’affectera en rien, nous continuerons à travailler avec l’Ukraine et nos partenaires
internationaux pour leur fournir l’aide nécessaire à la protection de leur territoire.”
C’est une déclaration suffisamment évasive couchée dans des mots courageux. Ni le Pentagone ni le commandement militaire russe ne se risqueront à la politique de la corde raide. Il est probable
que l’adhésion des nouveaux territoires à la Fédération de Russie ne sera pas contestée militairement par les États-Unis ou l’OTAN.
Cela dit, la Russie est de toute façon en guerre contre l’OTAN, comme l’a déclaré le ministre de la défense Sergey Shoigu, même si ce n’est pas en termes de fournitures d’armes américaines, que
“nous trouvons des moyens de contrer”, mais dans les systèmes occidentaux existants – systèmes de communication, systèmes de traitement de l’information, systèmes de reconnaissance et systèmes de
renseignement par satellite.
Le fait est que l’adhésion des régions du Donbass, de Kherson et de Zaporozhye à la Fédération de Russie est une mesure irrévocable qui ne peut être et ne sera pas annulée tant que la Fédération
de Russie restera un État indépendant, comme l’a souligné M. Medvedev. Les États-Unis – ainsi que l'”Occident collectif” et l’OTAN – le savent. En clair, l’algorithme de guerre par procuration de
l’OTAN est obsolète et devient une pièce de musée.
L’analogie de la CIA avec le djihad afghan des années 1980 n’est plus valable, si tant est qu’elle l’ait jamais été. En effet, la Russie a évité un “bourbier” en Ukraine et est en passe de
retourner la situation contre l’OTAN.
Dans son discours national de mercredi, Poutine a déclaré : “En cas de menace contre l’intégrité territoriale de notre pays et pour défendre la Russie et notre peuple, nous utiliserons
certainement tous les systèmes d’armes à notre disposition. Ce n’est pas du bluff”. M. Poutine a également déclaré que la Russie disposait d’une capacité de frappe nucléaire supérieure.
Pour être doublement sûr que le message est bien passé, Moscou a levé le voile aujourd’hui sur son tout dernier ICBM, Sarmat. Les résultats du référendum doivent être déterminés au plus tard 5
jours après le dernier jour de vote (27 septembre), et la question de l’adhésion à la Russie est considérée comme approuvée si plus de 50 % des participants au plébiscite votent en sa faveur. Il
est important de noter que la Douma d’État russe doit tenir des sessions plénières à Moscou les 27 et 28 septembre“.
Ce que nous dit le ratio tués/blessés du côté des Ukrainiens sur les opérations militaires en cours
On peut discuter sur les chiffres donnés par le Général Choïgou en ce qui concerne les pertes respectives des Russes et des Ukrainiens. Mais il y a un point
frappant dans les chiffres donnés : le ratio tués/blessés chez les Ukrainiens est atypique (supérieur à un). Même si l'on suppose que Choïgou minore les pertes russes et majore les pertes
ukrainiennes, c'est un professionnel, il n'a aucune raison d'inventer un ratio atypique concernant l'armée ukrainienne. Du coup, il en révèle beaucoup sur les opérations militaires en
cours.
Les généraux en guerre ne disent pas toujours la vérité sur les pertes que subissent leur armée et sur celles de l’adversaire. Il est courant de minorer ses propres
pertes et de majorer celles de l’adversaires. Et ce matin le Général Choïgou a donné des chiffres étonnants pour les pertes des deux camps.
Je me contenterai ici de faire remarquer que la BBC a donné, il y a quelques jours, un chiffre de pertes militaires russes (environ 6000 morts) très
proche de celui de Choïgou – en précisant qu’il s’agissait des pertes officiellement recensées par le commandement militaire russe. Beaucoup d’observateurs ont ajouté, à juste titre
que ce chiffre ne comprend ni les morts des armées républicaines du Donbass. ni celles des bataillons Wagner.
En ce qui concerne les Ukrainiens, on remarquera que Choïgou donne un chiffre dix fois plus important: 60 000 tués. Même si l’on admettait que le nombre de tués du
côté russe soit le double en incluant les troupes républicaines de Donetsk et de Lougansk, on arriverait encore à un ratio d’un pour cinq entre le nombre de tués des troupes alliées et celui des
troupes kiéviennes.
Un ratio ukrainien tués/blessés qui est atypique
En réalité, c’est un autre chiffre qui est plus étonnant. Le général Choïgou parle d’environ 50 000 blessés ukrainiens. Ce qui porte le chiffre des soldats mis hors
de combat à 110 000. Ce chiffre va dans la même direction que des révélations faites depuis juin, faites entre autres celles d’un conseiller de Zelensky.
Cependant, un chiffre devait attirer l’attention: le ratio tués/blessés est atypîque. Je ne crois pas que les historiens de la guerre ni les militaires de métier me
contrediront si je dis qu’on trouve fréquemment un ration d’un tué pour trois blessés dans une guerre moderne. Or les chiffres donnés par Choïgou donne un ratio supérieur à un! Là encore, je ne
crois pas me tromper en disant qu’un ratio de ce type est anormal dans une guerre contemporaine.
Le Général Choïgou peut avoir intérêt à minorer les pertes russes et majorer les pertes ukrainiennes. Mais s’il avait totalement fabriqué les chiffres, il aurait
proposé un ratio de toute façon inférieur à 1, voire à 0,5. On peut ne pas aimer le Ministre de la Défense russe, mais personne ne lui contestera son professionnalisme. Il y a donc un
constat: l’armée ukrainienne a plus de tués que de blessés.
Comment l’expliquer?
Dans les chroniques de la Guerre d’Ukraine que je propose plusieurs fois par semaine pour le Courrier des Stratèges, j’ai plusieurs fois attiré l’attention sur deux
réalités:
+ depuis le début du printemps, Kiev a envoyé vague après vague de recrues insuffisamment formées, qui ont été des cibles immobiles pour l’artillerie russe. On a
affaire, en réalité, à un véritable carnage!
++ l’armée ukrainienne prend peu soin de ses blessés. De nombreux blessés ukrainiens sont morts faute d’être récupérés et transportés dans des
hôpitaux.
Ce que nous révèlent les chiffres
Les conclusions que je tire de ces constats, sont les suivantes:
– l’Etat ukrainien mène encore une guerre du XXè siècle, où l’on n’a aucun souci de protéger la vie des soldats. On a affaire à une sorte de répétition folle, un
siècle après, de l’envoi au front des armées de 1914-1918.
– Au contraire, la Russie, qui a tiré les leçons des grandes hécatombes communistes et des guerres mondiales, a un souci premier: limiter les pertes. La stratégie
russe moderne est, de ce point de vue, complètement différente de celle de l’armée tsariste ou de l’armée soviétique.
– On pourrait s’étonner que l’Ukraine, qui a connu les guerres mondiales et le communisme et en a autant souffert que la Russie, n’en tire pas les mêmes
conclusions. En réalité, les chiffres des pertes ukrainiennes nous révèlent que l’Ukraine n’est pas – contrairement à ce dont les opinions occidentales veulent se persuader – une communauté
nationale solidaire, dont les chefs et la population agiraient solidairement. A Kiev, on se moque des pertes militaires pourvu que l’on puisse conserver les privilèges issus de trente ans
d’affairisme et du coup d’Etat de Maïdan.
– Que les USA se fichent d’une guerre entre Européens n’est pas surprenant. En revanche que les responsables des Etats-membres et des institutions de l’UE aient
détourné Zelensky de chercher un accord avec la Russie, c’est non seulement impardonnable mais cela signe l’arrêt de mort de l’Union Européenne. L’UE a trahi sa mission. Elle encourage, depuis
des mois, la mort quotidienne de centaines de soldats ukrainiens, qui se battent pour prolonger une guerre dont on avait vu, dès la fin mars, que l’armée ukrainienne ne pouvait pas la
gagner.
Prenons les chiffres donnés par Choïgou et corroborés par d’autres sources au sérieux. Ils nous disent l’immense souffrance du peuple ukrainien et l’indigne
comportement de dirigeants européens qui envoient se faire tuer des dizaines de milliers d’Ukrainiens sans avoir un remords. Par comparaison, nos chefs en 1914, avaient des scrupules qui les
honorent.
La Russie ne mobilise qu’environ 1,2 % de son potentiel en troupes
Ainsi, après de nombreuses spéculations, nous savons maintenant que le
Kremlin a décidé de mobiliser environ 300’000 soldats sur un potentiel de mobilisation total de 25’000’000 soldats. Cela représente un peu plus de 1% du potentiel de mobilisation de la Russie.
Nous ne parlons que des soldats qui ont un statut officiel de « réserve » et tous devront suivre un entraînement spécial
avant d’être envoyés en Ukraine.
Quelques commentaires sur
cette décision :
Il faudra quelques mois à la Russie pour rassembler et recycler (cours de remise à niveau) ces forces et elles ne seront pas immédiatement disponibles pour
protéger les régions de Lougansk, Donetsk, Zaporozhie et Kherson lors du prochain référendum sur l’adhésion ou non à la Russie. Le 3e corps d’armée volontaire est déjà déployé dans le sud et
pourrait apporter une aide précieuse à cet égard.
Poutine et Shoigu ont donné plusieurs raisons pour cette décision, notamment la très longue ligne de contact, l’implication directe du personnel de l’OTAN qui
dirige maintenant le régime ukrainien à Kiev et les menaces de l’Occident de démanteler la Russie.
Shoigu a indiqué que les FAU ont perdu environ 50% de leur personnel (plus de 100’000 soldats sur un potentiel total d’environ 200’000). Il a également ajouté
que la plupart des systèmes d’armes ukrainiens, qui étaient d’origine soviétique, ont été en grande partie détruits. Les pertes russes s’élèvent à un peu moins de 6000 soldats.
Shoigu a également précisé que « nous ne nous battons pas tant contre l’Ukraine que contre l’OTAN
et l’Occident uni (collectif)« .
Shoigu a également mentionné que toutes les capacités satellitaires de l’OTAN (70 satellites militaires et plus de 200 satellites civils) sont utilisées contre
la Russie en ce moment.
Enfin, Shoigu a ajouté que les armes de haute précision de l’OTAN sont délibérément utilisées par les commandants de l’OTAN pour terroriser les civils.
En d’autres termes, la Russie se prépare à une escalade de cette guerre dans les mois à venir. Elle est en train de porter ses forces à un niveau qui lui permettra
de faire face à une escalade majeure de l’OTAN en Ukraine (et ailleurs, car toutes les forces mobilisées ne seraient pas nécessairement des unités de combat ; il serait également logique de
déployer davantage de capacités C4ISR, de forces logistiques/de ravitaillement ou d’unités chargées des affaires civiles et du contre-terrorisme).
L’autre grande nouvelle du jour est, bien sûr, que la Russie va soutenir et accepter les résultats des référendums dans les quatre régions mentionnées
ci-dessus.
Franchement, j’ai des sentiments mitigés à l’égard de cette décision, mais je comprends que le Kremlin n’avait tout simplement pas d’autre choix pour les raisons
suivantes :
Cette décision met de côté l’épineuse question de savoir si les Russes vont rester ou partir. Une fois que les quatre régions auront voté pour faire partie de
la Russie (ce qui, selon la plupart des sondages, se produira), elles conserveront à jamais ce statut.
Avec toutes les rumeurs qui courent à l’Ouest sur l’utilisation limitée des forces nucléaires, en faisant de ces quatre régions une partie de la Russie
proprement dite, non seulement de facto mais aussi de jure, la Russie étend son parapluie nucléaire sur elles (la doctrine militaire russe autorise l’utilisation d’armes nucléaires si
l’intégrité territoriale et la sécurité de la Russie sont menacées). Je citerai ici Poutine :
Ils ont même eu recours au chantage nucléaire. Je fais référence non seulement au bombardement, encouragé par l’Occident, de la centrale nucléaire de
Zaporozhye, qui fait peser la menace d’une catastrophe nucléaire, mais aussi aux déclarations de certains hauts représentants des principaux pays de l’OTAN sur la possibilité et
l’admissibilité de l’utilisation d’armes de destruction massive – les armes nucléaires – contre la Russie. Je voudrais rappeler à ceux qui font de telles déclarations concernant la Russie que
notre pays dispose également de différents types d’armes, dont certaines sont plus modernes que celles des pays de l’OTAN. En cas de menace contre l’intégrité territoriale de notre pays et
pour défendre la Russie et notre peuple, nous utiliserons certainement tous les systèmes d’armes dont nous disposons. Et il ne s’agit pas d’un bluff.
En outre, j’ai toujours dit que malgré mon soutien total et ma sympathie, les républiques de la LDNR ont des problèmes majeurs (y compris des problèmes de
sécurité !) et je suis extrêmement soulagé que les organes de l’État russe, y compris les services de sécurité, prennent désormais directement en charge la gestion de ces républiques.
Bien sûr, nous pouvons nous attendre à l’hystérie habituelle de la classe dirigeante occidentale qui a déjà promis de ne jamais reconnaître le résultat d’un
quelconque référendum. La Russie l’a compris et elle a maintenant pris les mesures nécessaires pour un long conflit.
Quant aux Ukronazis, nous pouvons être sûrs qu’ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour tenter de perturber les référendums. En outre, les commandants de
l’OTAN à Kiev comprennent parfaitement que les forces russes ne feront que gagner en puissance au cours des prochains mois, et ils seront donc pressés de remporter le plus grand nombre possible
de victoires (y compris par le meurtre de civils et des frappes contre l’infrastructure civile).
Je m’attends pleinement à une augmentation des attaques de l’OTAN et des Ukrainiens dans les semaines et les mois à venir. Ces attaques ne s’arrêteront que lorsque
a) l’Occident sera à court de ressources et b) leur issue n’apportera aucun résultat tangible, quel qu’il soit.
Pour l’Occident consolidé, il s’agit surtout d’une question d’image : RP, PSYOPs, propagande, etc. Avec cette dernière réaction russe, il deviendra encore plus
crucial pour les dirigeants de l’Occident consolidé de convaincre leurs serfs que la Russie perd et que l’Occident gagne.
Comme les classes dirigeantes occidentales savent que le temps presse (tant sur le plan militaire qu’économique), elles tentent désespérément de le dissimuler en
proclamant avec véhémence que les « nègres des
champs » russes seront punis (lynchés !) pour leur audace à désobéir aux Grands Maîtres de l’Univers.
Je tiens à noter ici que cette mini-mobilisation aura un effet psychologique important sur la société russe : la mentalité du « business as usual » est maintenant clairement obsolète. Le
Complexe Militaro Industriel russe a reçu le message direct qu’il est désormais lui aussi « mobilisé« . Le reste de l’économie russe en prendra note,
j’en suis sûr. Tout comme la population. Je me réjouis beaucoup de ce « changement de ton« .
Quoi qu’il en soit, je conclurai par quelques brèves informations.
Certains trolls n’ont cessé de me supplier de « leur montrer les corps« . Bon, j’ai trouvé un canal
Telegram avec suffisamment de corps pour, je l’espère, les satisfaire : httpss://t.me/ZLOIORK.
Ensuite, les Polonais ont déjà menacé d’organiser leur propre référendum dans l’ouest de l’Ukraine. Qui douterait que la hyène de l’Europe mordrait un petit morceau
de l’Ukraine pour elle-même (spécialement le morceau qui a historiquement appartenu à la Pologne).
Entre-temps, l’Arménie a menacé de quitter l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une décision que, si elle se concrétise, je soutiendrai et
célébrerai pleinement ! L’OTSC a besoin d’un bon nettoyage, et c’est un euphémisme. La Russie a sauvé les culs de Lukashenko, Tokaev et Pashinian, et pourtant, tous trois continuent de pratiquer
cette politique de « multi-vectorité » qui,
en clair, signifie « nous voulons que la Russie nous
protège pendant que nous nous faisons des affaires avec les États-Unis« . La vérité est que la Russie a de bien meilleurs partenaires que la plupart de ses voisins immédiats et
que les Lukashenko, Tokaev et Pashinian doivent apprendre ces choses à leurs dépens. C’est ce que vit l’Arménie en ce moment. Peut-être que Lukashenko et Tokaev comprendront le message et
apprendront la leçon. Quant à l’Arménie, elle n’aura que ce qu’elle mérite…
Contrairement à l’Arménie, l’Azerbaïdjan, l’Iran et même la Turquie ont été des partenaires beaucoup plus responsables pour la Russie (bien que la Turquie ait
également besoin d’un « rappel » de temps en
temps pour se comporter correctement). Et puisque les Arméniens ont maintenant des « garanties de sécurité » de la part de Pelosi (!), ils
peuvent dormir en paix sans avoir besoin de la protection de la Russie, n’est-ce pas ?
Quant à la ville qui brille sur la colline, la seule superpuissance du monde, elle est occupée par des absurdités comme celle-ci : « De manière
inattendue, l’USAF se retrouve avec une pénurie critique de pilotes alors qu’elle affirme avoir trop d’officiers blancs« . Comme les Français aiment à le dire, plus les choses changent,
plus c’est la même chose…
C’est tout pour moi.
Salutations
Andrei
MISE À JOUR : des sources russes signalent que les PSYOP occidentales diffusent activement des informations erronées sur l’Internet russe avec toutes sortes
d’absurdités concernant la mobilisation partielle. Ce n’est pas une surprise, alors essayez de ne pas vous faire avoir par ces absurdités.
PS : la 5ème colonne russe a essayé d’organiser des protestations contre cette mini-mobilisation. Résultat ? 364 personnes arrêtées. 96 à Saint Petersbourg, 89 à
Moscou et 45 à Ekaterinburg. Ce qui vous donne une bonne idée de l’absence totale de 5ème colonne en Russie (sauf dans les cercles du pouvoir où les intégrationnistes atlantiques se cachent
toujours en attendant des temps meilleurs).
Voici une photo d’Alexandre Belik, le coordinateur (alors que Navalnyi est en prison pour fraude) du « mouvement des objecteurs de conscience« . Je ne
pense pas avoir besoin de faire de commentaires à ce sujet
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker
Francophone.
Les Etats-Unis et l’OTAN commettent l’erreur capitale dans une guerre : Sous-estimer leur ennemi - Le 20/09/2022.
Première règle, dans un conflit ou une confrontation, quelle qu'elle soit : ne pas prendre son
adversaire pour un imbécile.
Dans son dernier article
(1), l’excellent et mystérieux Alexandre N indique « les 4 facteurs de la guerre »,
indispensables pour la victoire (2). N’en déplaise à son intelligence et son érudition, il en oublie
un, peut-être le plus important : Ne
jamais prendre son ennemi pour un imbécile.
La mère des défaites
Les exemples abondent dans l’Histoire où des puissances ont sous-estimé
leur adversaire. L’un des plus significatifs est sans doute l’accord entre Hitler et Staline pendant le
pacte germano-soviétique. En effet, à cette occasion, Hitler fait sous-traiter en Russie la fabrication
de ses chars, pensant que ces paysans incultes que sont les russes ne seront jamais capables de les
copier. Mal lui en prend. A Stalingrad, et surtout à Koursk (3), il a dû manger son chapeau… Dans le
même ordre d’idée, sur le plan du commerce, nos entreprises, à partir des années 70, que ce soit dans
le textile, le luxe, ou l’industrie, ont largement délocalisé leurs productions en Asie. Elles
pensaient ainsi « faire la culbute », c’est-à-dire faire fabriquer à très bas prix ce
qu’elles présenteraient ensuite à leurs clients occidentaux comme du « Made in Europe » (4),
vendu au prix fort. Ce raisonnement, bien évidemment, s’appuyait sur le fait qu’elles pensaient que
leurs sous-traitants seraient incapables de les copier. Là aussi, mal leur en a pris. L’Asie toute
entière est d’abord devenue une gigantesque machine à copier, avant d’envahir le monde entier avec ses
propres créations…
Le raisonnement communément appliqué concernant le conflit ukrainien
obéit à la même logique : Poutine est à la fois cruel, fou, froid et calculateur, dissimulateur et
ambitieux, les russes sont brutaux et sans pitié, mais aussi arriérés, mal organisés et incompétents.
Mais à aucun moment on n’entend dire : « Est-ce que les
russes sont intelligents, malins ? Est-ce qu’on ne les sous-estime pas ? ». Or
il suffit de se poser la question sous cette forme pour se rendre compte que, très souvent, les
Russes sont très forts pour « rouler » leurs adversaires, et nos propres opinions publiques
avec. C’est même, pourrais-je dire, une de leurs marques de fabrique.
La communication ne donne pas de victoire substantielle
J’ai déjà donné plusieurs exemples de ce fait avec « L’affaire du
blé » (5), ou encore celle de la centrale de Zaporijia (6). Chaque fois, Poutine a remporté, sans
le crier sur les toits, une importante victoire politique et diplomatique, tout en laissant croire aux
occidentaux que ce sont eux qui avaient gagné. Chaque fois, il a confisqué des pièces importantes du
jeu adverse, en les laissant se glorifier de lui avoir pris quelques pions. Auparavant, plusieurs
éléments venaient déjà corroborer cette idée comme quoi les russes ne sont pas des crétins
incompétents, mais sont beaucoup plus roublards qu’on ne le dit :
Déjà, le fait que que les troupes russes ne soient pas, comme le
prévoyaient les stratèges américains, venues s’empaler dans la « ligne Maginot » construite
derrière la ligne de front du Donbass, en traversant celui-ci à partir de leur positionnement derrière
la frontière russe. Comment peut-on penser qu’ils pourraient être aussi stupides ? Au lieu de
cela, on s’en souvient, avant d’attaquer, ils ont agité la menace, par leurs exercices militaires, ceci
afin de fixer les meilleures troupes ukrainiennes sur place, puis les ont prises à revers, en entrant
dans le pays à la fois par le nord et le sud. Ils ont donc, dès le le début, « roulé » leurs
adversaires.
De même, on peut sans trop de difficultés écarter la thèse de la
prétendue « guerre-éclair » russe, avec comme objectif la prise de Kiev et de Zelensky.
Plusieurs éléments militent en effet contre cette version : d’abord, l’attitude de Poutine en
Géorgie en Août 2008, où il s’est bien gardé d’aller « chercher » Saakashvili à Tbilissi (7),
mais où il a laissé l’opposition et l’opinion « faire le boulot » à sa place en le chassant
du pouvoir. Dans le cas présent aussi, il laisse le « bébé » Zelensky aux occidentaux, ce qui
nous coûte au bas mot, pour le maintenir en place, lui et son Etat, entre 5 et 8 milliards d’Euros par mois
(8) ! Ensuite, bien entendu, le calibrage de « l’opération spéciale », avec 160.000
hommes, beaucoup trop petite pour une stratégie « globale ». Enfin, le départ préalable du
principal des troupes russes de la région nord de Kharkiv pour les recentrer dans le Donbass, là où
elles sont vraiment nécessaires. Là aussi, la stratégie était limpide : fixer le plus longtemps
possible des troupes ukrainiennes loin du front principal, afin de diviser leurs forces.
Pièges à répétition
Ce n’est donc pas la première fois que les russes piègent les
Ukrainiens. C’est compréhensible, car l’Ukraine recèle une sérieuse faiblesse dans sa « logique » de
guerre. Cette logique, en effet, n’est pas du tout la même chez les Russes et chez les Ukrainiens. Pour
les uns, ce qui compte, c’est de marquer des points sur le plan militaire, persuadés qu’ils sont
que l’affaire politique et diplomatique se jouera, à la fin, lorsqu’il y
aura un vainqueur manifeste. Pour les autres, ce qui compte n’est pas tant de gagner que
d’alimenter, à l’étranger, la « pompe » politique, afin de continuer à
recevoir, le plus longtemps possible, armes et financements. Les uns font une guerre militaire,
les autres une guerre médiatique. Dans une telle configuration, les Ukrainiens auront beaucoup plus
tendance à tomber dans les pièges, car il leur faut, à tout instant, alimenter le Moloch médiatique
occidental. Les uns peuvent travailler dans le temps long et la discrétion, les autres sont condamnés
en permanence au court terme et à la parole volubile.
Pourquoi s’obliger à penser, dans ces conditions, que la « percée »
ukrainienne de ces derniers jours à Izioum a pris les Russes de court, qu’elle est une victoire,
prétendument décisive, et peut-être même un tournant de la guerre ? Nous n’avons pas vu beaucoup de
thèses s’exprimer comme quoi cela pouvait être un piège russe, un de plus. Plusieurs éléments militent
pourtant dans ce sens :
D’abord, ce n’est pas la première fois ! On vient de le
montrer…
Guerre de tranchées et guerre de mouvement
Ensuite, on l’a bien compris, cette guerre est, pour le moment du moins,
une guerre de tranchées, une nouvelle « guerre de 14 ». Le premier qui sort la tête se fait
tuer. C’est pour cette raison que les russes progressent aussi lentement. En fait, ils ne prennent du
terrain que lorsqu’ils ont entièrement écrasé les lignes ennemies à coups de bombes. Ils font la guerre
« à l’économie », en hommes et en coût, car ils prévoient qu’elle durera longtemps. Pour
cela, ils disposent de matériel bon marché et en quantités illimitées. De leur côté, les ukrainiens ont
absolument besoin de « sortir », pour montrer des résultats. A ce jeu, ce sont les ukrainiens
qui sont le plus en risque, alors même que leur stratégie initiale était exclusivement défensive. Mais les russes ne sont pas tombés dans le
traquenard.
Ensuite, si l’on regarde l’affaire dans le détail, la configuration du
terrain est idéale pour un piège. En effet, pour attaquer, les ukrainiens ont dû sortir de leurs
positions antérieures protégées et étirer leurs lignes sur près de 50 km, sur une plaine qui n’offre
aucune protection. Le terrain parfait pour un « tir de foire » en retour. Là aussi, nous
n’avons eu, face au déferlement médiatique occidental, qu’un bref communiqué russe disant qu’ils
avaient tué ces jours-là, dans ce lieu et ailleurs, près de 8000 ukrainiens. C’est énorme.
De plus, tout montre que les Russes avaient préparé leur affaire : ils
avaient évacué leurs dépôts de munitions de l’arrière, ce qui ne se fait pas dans la panique, et
organisé le rapatriement des pro-russes d’Izioum, ce qui se prépare également de longue date.
Par ailleurs, ils avaient totalement dégarni leur front, à tel point que, selon les experts, il
n’y a pas eu de « bataille d’Izioum ». En face des ukrainiens, il n’y avait personne ! Peut-on penser
une seconde que, avec les moyens satellites dont disposent russes et américains, les russes pouvaient
ne pas connaître la concentration de troupes adverses ? Par ailleurs, pouvaient-ils également penser
que les américains n’avaient pas analysé les faiblesses de leurs lignes ? Allons donc ! Quelque soit
son bord politique, quand cessera-t-on de prendre les Russes pour des imbéciles ?
Enfin, la prudence de Blinken, qui considère qu’il est « trop tôt pour juger la contre-offensive ukrainienne », montre bien
qu’il se méfie des conséquences, que cette opération est bien plus politique que militaire, et que,
probablement, elle ne faisait pas consensus dans les instances américaines (9).
“Tomoe nage” une fois de plus?
Alors, un « mini-Stalingrad » de plus ? Cette méthode, consistant à
laisser entrer l’ennemi dans leurs lignes, puis à le bloquer à l’intérieur, les Russes le connaissent
par cœur (10). On va savoir le fin mot d’ici quelques jours. Et, s’ils ont détruit, à cette occasion,
dans une bataille dont la perte de terrain n’est pas stratégique pour eux, une grande quantité d’hommes
et de munitions, nous le saurons, mais on peut parier qu’ils n’en feront pas état ou presque. Ils nous
laissent utiliser nos médias pour nous empêtrer dans nos mensonges et nos déclarations tonitruantes, et
nous masquer à nous-mêmes nos propres erreurs (11). Nous sommes en milieu de partie (12), où c’est le
gain des pièces qui compte. Nous-mêmes y avons laissé jusqu’ici 84 milliards d’Euros,
en seulement 6 mois de guerre, sans aucun gain stratégique. Combien de temps résisterons-nous ? Qui,
pour le moment, tient le bon côté du manche ? Poutine est un judoka. Alors, tomoe nage (13), une fois de plus ?
On voit déjà se dessiner, avec la coupure du gaz à l’Europe, et
la destruction des réseaux d’eau et d’électricité ukrainiens, ce que sera la 2ème phase de ce « milieu de
partie » : l’hiver. Silencieusement,
les russes nous y préparent, européens et ukrainiens. Là aussi, ils ont le temps pour eux, et
ils savent s’en servir. Aux échecs, certaines parties durent jusqu’à 20 heures. Sans rien dire,
ils vont nous « travailler » psychologiquement pendant les longs mois de froid. On
peut ainsi penser que la bataille finale, si le camp occidental est suffisamment usé,
américains compris, n’aura lieu qu’au printemps ou à l’été prochain. Comme à Koursk.
La Russie monte lentement en puissance dans le conflit ukrainien. L'agitation médiatique occidentale concernant la reprise d'Izioum par les Kiéviens et l'OTAN a fait perdre de vue le tableau
global: (1) l'armée de Kiev ne semble pas en mesure de recueillir les fruits de son offensive. (2) La Russie a certes subi un revers tactique mais elle engrange les succès stratégiques comme le
montre le sommet de l'Organisation de la Coopération de Shanghai.
La Bataille d’Ukraine:
La carte ci-dessus montre bien les enjeux de la bataille actuellement en cours.
+ En dégarnissant le front d’Izioum ces dernières semaines, l’armée russe s’est privée de pouvoir attaquer Slaviansk et Kramatorsk par le nord-ouest.
+ Aujourd’hui, on a un double mouvement: une poussée OTANienne (je ne désignerai désormais plus l’armée kiévienne comme “ukrainienne” car, de facto, tout montre que
l’OTAN est définitivement à la manoeuvre) vers Krasni Liman; une poussée russe vers Artiomovsk.
“Fondant ma réflexion essentiellement à travers le prisme du terrain militaire réel, mon regard se tourne actuellement vers
Krasni Liman où j’ai 2 camarades qui se battent. Cette localité (appelée aussi Lyman) de plus de 20 000 habitants avant la guerre est située au Nord de Slaviansk de l’autre côté de la rivière
Siversky Donets (appelée aussi Donets). Krasni Liman, qui a été libérée le 27 mai dernier est aujourd’hui un bastion allié important à plus d’un titre:
Militairement il est le verrou en arrière de la croisée des rivières Donets (Est-Ouest) et Oskol (Sud-Nord) sur lesquelles
s’appuie la ligne de front,
Politiquement, sa capture par Kiev serait symbolique car cette ville est sur le territoire ce la République Populaire de
Donetsk contestée depuis 8 ans,
Médiatiquement, il est présenté par Kiev comme la première étape de la reconquête des villes de Lisichansk et
Severodonetsk qui sont plus à l’Est.
Lorsque l’offensive ukrainienne, profitant de la faiblesse (…) du front russe entre les secteurs de Slaviansk et Kharkov,
bouscule les défenses de Balaklaïa et poursuit en moins de 3 jours son élan jusqu’aux villes stratégiques de Koupiansk au Nord et Izioum au Sud, les forces alliées sont obligées de se replier sur
la rivière Oskol à l’Est et les frontières russes au Nord. Loin d’être un “écrasement ukrainien magistral” des forces russes, pas plus qu’un “retrait russe audacieux et rusé” pour un
redéploiement vers Donetsk, ce succès militaire incontestable de Kiev sur le front de Kharkov a sonné le glas de cette stratégie initiale russe en Ukraine du “trop peu trop tard” obligeant le
Kremlin à “revoir sa copie” pour un style plus agressif et radical.”
Erwan Castel (auteur des cartes ci-dessus)poursuit:
“La question désormais est de savoir où et quand le nécessaire nouveau format militaire russe va apparaître et surtout quel sera
son déclencheur qui selon doit intervenir avant que les forces ukrainiennes ne conservent l’initiative opérative dans une nouvelle offensive sur un nouveau front (comme celui de Zaporodje par
exemple).
Aujourd’hui à Krasni Liman se déroulent les combats les plus acharnés du moment, expression des enjeux du secteur, de cet
affrontement des volontés évoqué plus haut mais aussi de cette métamorphose des stratégies militaires en œuvre de chaque côté du front :
Du côté ukro-atlantiste, l’ingérence de l’OTAN dans le conflit a fait clairement évoluer sa stratégie d’équipement
à une stratégie d’engagement humain stratégique et tactique, via une implication offensive des ressources de guerre électronique (guidage satellitaire et aéroporté des missiles)
offrant à Kiev l’illusion offensive.
Du coté russo-républicains, l’essoufflement des opérations militaires dû à cette implication exponentielle de l’OTAN
mais aussi à un engagement minimaliste russe, une sous estimation de l’adversaire militaire et politique et aussi d’inévitables erreurs tactiques impose la redéfinition d’une stratégie pour
reprendre l’initiative.
Sur le front Nord Donbass, cette seconde bataille de Krasni Liman (après celle du 24 au 27 mai), et quelle que soit son issue,
pourrait-être ce point de départ à partir duquel s’opère la une radicalisation du conflit avec un engagement russe élargi dans des moyens et objectifs adéquats pour répondre à la métamorphose
atlantiste de son ennemi.
Les combats de rue continuent dans la ville déchirée de Krasni Liman par une ligne de front confuse et les forces alliées,
renforcées par 2 brigades russes venues du Nord résistent à leur encerclement (les villages de Yarova, Krimki, Aleksandrovka à l’Ouest de la ville sont tombés) en infligeant de lourde pertes à
des forces ukrainiennes s’essoufflant également. Actuellement les forces ukrainiennes, qui ont échoué à percer les défenses Sud de Krasni Liman (secteur gare ferroviaire) malgré l’utilisation
massive de munitions incendiaires, tentent de contourner la ville par l’Est tandis que d’autres unités mènent une offensive venant des forêts à l’Ouest en direction d’Oskol.”
Erwan Castel conclut, sévèrement:
“Encore enlisé dans cet attentisme stratégique et cette naïveté de croire que le dialogue diplomatique encore possible, Moscou a
encore choisi d’entrer progressivement dans cette nouvelle phase du conflit et inévitablement plus violente, avertissant pour la énième fois ses ex “partenaires occidentaux de ne plus aller en
avant dans leur “co-belligérance” ou en faisant des démonstrations de puissance militaire avec par exemple les récentes frappes de missiles de croisière sur les centrales électriques ukrainiennes
orientales ou sur le barrage de Krivoï Rog.
En attendant, à Krasni Liman et ailleurs des soldats meurent pour la Grande Russie, tandis qu’à Donetsk et Belgorod des civils
russes sont déchiquetés par les missiles de l’OTAN.(…)
7 mois c’est déjà trop long, maintenant que toutes les diplomaties et patiences ont échoué, il est temps de relever le gant de
l’OTAN jeté par son proxy (…) au visage de la Russie et de ses alliés et de façon radicale, car plus tard cela sera fait plus dur sera le prix à payer (…).
A Krasni Liman, l’ “estuaire” est aujourd’hui “rouge” du sang des soldats alliés se battant avec acharnement contre un ennemi
supérieur en nombre et ayant quasi encerclé leurs positions. Les renforts supplémentaires arriveront -ils à temps ? L’avenir très proche nous le dira. Ce qui est probable, c’est que cette
bataille et quelle qu’en soit l’issue va être un marqueur du basculement du conflit vers une guerre sans merci et malheureusement sans limite de moyens. “
Le commandement de l’armée kiévienne est moins optimiste
Même si l’analyse du commandement militaire kiévien date du 7 septembre, son résumé par Gordon Hahn est intéressant à lire:
“Le 7 septembre, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le général Valeryi Zaluzhnyi, et le général de corps
d’armée Mikhail Zabrodskii, premier vice-président du comité de la Rada ukrainienne pour la sécurité nationale, la défense et le renseignement, ont écrit un article révélateur pour
UkrInform.
Il montre la dépendance totale de la capacité militaire ukrainienne à l’égard du soutien militaire et financier de l’Occident,
et les intentions d’intensifier la guerre si l’Ukraine est bien soutenue, ainsi que de reprendre la Crimée à la Russie et de lancer des attaques massives d’artillerie et autres attaques aériennes
sur le territoire russe. Mais les aspects les plus importants de l’article sont les indications du désaccord du commandement militaire ukrainien avec le président Volodomyr Zelenskiy pour mener
les offensives actuelles dans le sud, en direction de Kherson, et dans le nord, en direction d’Izyum, sans préparation adéquate et sans disposer d’effectifs et d’armements suffisants, et pour
mener une offensive militaire pour ce qui semble être des raisons essentiellement politiques, à grands frais pour le personnel et les stocks d’armes de l’Ukraine, sans réelle perspective de
réaliser une percée permanente sur l’un ou l’autre front.
En bref, l’article de Zalyuzhnyi se lit comme une critique cryptique des contre-offensives de septembre de Zelenskiy dans le sud
et le nord. En plaidant pour la création d’une armée ukrainienne capable de mener une contre-offensive “en 2023” pour prendre la Crimée, Zalyuzhnyi note : “Si l’on se tourne vers la situation
dans laquelle les Forces armées ukrainiennes sont susceptibles de se trouver en 2023, tout semble moins clair. En fait, pour les Forces armées ukrainiennes, la situation sera une combinaison
complexe de la position réelle de la ligne de collision, des ressources disponibles et d’un ensemble de troupes prêtes au combat et, évidemment, de la découverte d’une initiative stratégique aux
mains de l’ennemi. Dans le même temps, en suivant cette logique, nous émettrons de fortes réserves sur le tracé de la ligne de collision du point de vue de la partie ukrainienne. Ses contours
présentent une configuration extrêmement défavorable, toujours dans les directions d’Izyum et de Bakhmut. L’interférence significative de l’ennemi entrave toute manœuvre opérationnelle pour les
troupes ukrainiennes et nécessite, en fait, un double ensemble de forces pour le contenir.” En d’autres termes, l’armée ukrainienne ne dispose pas actuellement des forces nécessaires pour mener
la contre-offensive en cours autour de la tête de pont d’Izyum au nord, légèrement à l’est de Kharkiv.
La situation “au sud et à l’est n’est pas meilleure”, écrit Zaluzhnyi. Il note : “La menace d’une avancée de l’ennemi en
direction de Zaporozhye a déjà été notée. En outre, le danger d’un succès partiel de l’ennemi en direction de Gulyai-Pole ne disparaît pas, ce qui, dans certaines conditions, pourrait constituer
une menace pour la capture de l’ensemble du groupement de troupes ukrainiennes à l’est. L’existence d’une tête de pont opérationnelle de l’ennemi sur la rive droite du Dniepr nécessite des
efforts supplémentaires pour empêcher son expansion.”
Alors que des contre-offensives simultanées, sûrement approuvées sinon conceptualisées et certainement ordonnées par Zelenskiy
sont en cours au début de l’automne 2022, Zaluzhnyi appelle à “plusieurs contre-attaques consécutives, et idéalement simultanées, au cours de la campagne 2023.”
Il expose ensuite une série de mesures – la création de 20 nouvelles brigades et de systèmes d’armes capables de frapper la
Russie à une profondeur de 2000 kilomètres, par exemple – qui doivent être prises avant que ces contre-offensives simultanées, une offensive pour prendre la Crimée et porter la guerre sur le
territoire russe et sa population puissent commencer en 2023-2024. Enfin, le fait que Zaluzhnyi ait choisi comme co-auteur un dirigeant du parti d’opposition “Solidarité européenne” dirigé par
l’ancien président Petro Porochenko, actuellement mis en examen par les procureurs de Zelenskyi, est peut-être un signal cryptique.”
Le 15 septembre, les structures hydrauliques de la région ont à nouveau été attaquées. À peine l’eau avait-elle quitté les rues
de la ville qu’un autre missile russe frappait un autre barrage à Iskrovka, dans la région de Kirovograd.
Selon les données officielles, l’inondation n’a fait aucune victime.
L’objectif des frappes n’était pas d’inonder les rues de Krivoy Rog, mais de faire monter le niveau d’eau de la rivière Ingulets
en aval, là où se trouvent les lignes de front, et où les forces armées ukrainiennes tentent de construire des pontons pour traverser la rivière.
Le 16 septembre, le chef adjoint local de l’administration civilo-militaire a confirmé que les unités ukrainiennes se trouvaient
dans un encerclement tactique près des frontières de la région de Kherson, sur la rive gauche de la rivière Ingulets.
En raison de la montée des eaux, il sera plus difficile pour les unités ukrainiennes déployées sur la rive gauche dans la région
de Davydov Brod de se retirer ou de transférer des munitions.
Il a également été signalé que le camp militaire ukrainien de Krivoy Rog a été inondé. Par conséquent, l’envoi de renforts de ce
camp vers les lignes de front a été interrompu.
Le déversement d’Ingulets a joué un rôle important dans les batailles en cours dans les régions du sud de l’Ukraine. Elle a
retardé les opérations offensives des forces ukrainiennes, qui ont été préparées par l’armée ukrainienne au cours des dernières semaines.
Dans les régions d’Alexandrovka, Posad-Pokrovsky et Snigirevka, les duels d’artillerie se poursuivent.
Près du village d’Andreevka, l’offensive ukrainienne a été stoppée. Les chasseurs des forces aérospatiales russes ne cessent pas
leurs frappes sur les troupes ukrainiennes le long du corridor allant d’Andreevka à Sukhoi Stavok, où les unités ukrainiennes se sont retrouvées dans un encerclement tactique. Des dizaines de
soldats ukrainiens gravement blessés sont évacués chaque jour de cette zone. Il est rapporté que l’aviation ukrainienne est utilisée dans les opérations d’évacuation et que les forces russes
n’empêchent pas l’enlèvement des corps.
Malgré de lourdes pertes, les militaires ukrainiens continuent de transférer des réserves vers une tête de pont sur la rive
gauche du fleuve, se préparant apparemment à de nouvelles offensives. Dans la région d’Olgino, les forces ukrainiennes tentent d’avancer avec de l’infanterie et des chars mais des unités de
parachutistes russes, avec le soutien de l’artillerie et des MLRS, continuent de repousser les attaques”.
Partout, l’armée russe monte en puissance
C’est bien rendu par le canal Telegram ASB Military News:
+ Les attaques de drones russes se sont multipliées. On parle même de l’utilisation pour la première fois de drones livrés par
l’Iran.
+ L’armée russe frappe régulièrement les centrales électriques ukrainiennes. Et elle commence à répondre (non sans risques) aux tirs ukrainiens sur la centrale de
Zaporojie:
Certaines lignes de tension ont été endommagées et l’ensemble du bâtiment a été endommagé
par l’onde de choc. L’explosion s’est produite à 300 mètres des réacteurs nucléaires.
Cela marque une énorme escalade de la part des forces armées russes. Si l’Ukraine frappe la
centrale nucléaire de Zaporojie, la Russie frappera la centrale nucléaire du sud. – Ceci, bien sûr, si c’est effectivement la Russie qui mène ces
attaques“.
+ Selon l’armée russe, pour la journée du 17 septembre:
“Quatre brigades des forces armées ukrainiennes ont perdu au cours des dernières 24 heures
environ 200 militaires en République Populaire de Donetsk et dans la région de Zaporojie lors de frappes massives des forces aérospatiales russes, de missiles
et d’artillerie, a déclaré dimanche aux journalistes le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
En outre, plus de 110 militaires ukrainiens ont été éliminés et 20 pièces de matériel ont
été détruites par les frappes de l’armée russe sur les positions ukrainiennes en RPD, a-t-il ajouté.
Les forces russes ont frappé environ 180 cibles militaires de l’armée ukrainienne au cours
des dernières 24 heures, a ajouté le lieutenant général.
Les forces aérospatiales russes ont détruit un obusier américain M777 de 155 mm près de
Kramatorsk, ainsi qu’un radar S-300 et un système radar en RPD“.
"L'opération spéciale" en Ukraine ne peut pas être évaluée sans tenir compte de la géopolitique mondiale
On peut légitimement argumenter que la Russie a subi une défaite tactique à Izioum. Pour autant,
cela ne doit pas faire perdre de vue la stratégie globale. Comme l’a signalé Dominique Delawarde dans un entretien
accordé au Courrier des Stratèges, la guerre d’Ukraine ne peut être correctement comprise que replacée dans une perspective
géopolitique globale.
Or, sur ce plan, la Russie voit que le temps joue en sa faveur:
+ elle résiste aux sanctions occidentales
+, la majorité des pays du monde ne s’est pas jointe aux sanctions occidentales.
Ajoutons – ce que tant de commentateurs oublient! – que l’avance stratégique de la Russie en
matière d’armes hypersoniques rend le pays de facto invulnérable et lui donne les moyens d’imposer sa volonté dans les dix à
vingt ans qui viennent.
Vladimir Poutine répond aux journalistes à la fin du sommet de l'OCS
Question : Maintenant que le sommet de l’OCS est terminé, pour résumer, pouvez-vous nous dire comment vous considérez les perspectives de développement de l’OCS et
quelle est la chose la plus importante pour la Russie dans l’OCS ?
Vladimir Poutine : La chose la plus importante, toujours et partout, est le développement économique. Et l’OCS, la
coopération avec les pays de l’OCS, crée les conditions du développement de l’économie russe, et donc de la sphère sociale et de la résolution des tâches liées à l’amélioration du niveau de vie
de nos citoyens.
L’Organisation de coopération de Shanghai comprend des pays dont la population, comme on l’a dit à maintes reprises, représente
presque ou même un peu plus de la moitié de l’humanité. Elle représente 25 % du PIB mondial. Et, surtout, les économies nationales de la région, celles des États membres de l’OCS, se développent
beaucoup plus rapidement que les autres dans le monde.
Nous avons eu une réunion séparée. J’étais assis à côté du premier ministre de l’Inde lors du dîner de travail. Le PIB de l’Inde
a augmenté de 7 %, celui de la Chine de plus de 5 %. La Chine a été en tête pendant un certain temps et son potentiel est énorme. Nos échanges avec ces pays sont en pleine croissance. Si ces taux
sont préservés, et ils ne peuvent que l’être pour de nombreuses raisons objectives, nous serons l’un de ces pays, à côté d’eux, assurant nos intérêts. C’est ce que nous faisons et c’est
l’essentiel.
Question : Cette question préoccupe certainement de très nombreuses personnes dans notre pays. Les gens ont déjà développé certaines inquiétudes au cours de
l’opération militaire spéciale en Ukraine. Nous voyons de plus en plus de frappes, de raids et d’actes de terreur même sur le territoire russe. Nous entendons sans cesse des déclarations très
agressives selon lesquelles l’objectif final de Kiev et de l’Occident est la désintégration de la Russie. Pendant ce temps, beaucoup pensent que la réponse de la Russie à tout cela est très
modérée. Pourquoi cela ?
Vladimir Poutine : Il n’y a rien de nouveau dans tout cela. Franchement, je trouve même un peu étrange d’entendre votre
question car les pays occidentaux ont cultivé l’idée de l’effondrement de l’Union soviétique et de la Russie historique et de la Russie en tant que telle, son noyau.
J’ai déjà cité ces déclarations et études de certaines personnalités en Grande-Bretagne pendant et après la Première Guerre
mondiale. J’ai cité des extraits des écrits de M. Brzezinski dans lesquels il divisait l’ensemble du territoire de notre pays en parties spécifiques. Il est vrai que plus tard, il a un peu changé
de position en pensant qu’il était préférable de maintenir la Russie en opposition à la Chine et de l’utiliser comme un outil pour combattre la Chine. Cela n’arrivera jamais. Laissons-les relever
leurs propres défis comme ils l’entendent. Mais nous voyons comment ils les gèrent et, très probablement, ils se font du tort à eux-mêmes dans ce processus. Leurs outils ne sont pas
bons.
Mais ils ont toujours cherché la dissolution de notre pays – c’est très vrai. Il est regrettable qu’à un moment donné, ils aient
décidé d’utiliser l’Ukraine à ces fins. En effet – je réponds maintenant à votre question et la conclusion s’impose d’elle-même – nous avons lancé notre opération militaire spéciale pour empêcher
les événements de prendre cette tournure. C’est ce que certains pays occidentaux dirigés par les États-Unis ont toujours cherché à faire – créer une enclave anti-russe et faire tanguer le bateau,
menacer la Russie de ce côté. En substance, notre principal objectif est d’empêcher de tels développements.
En ce qui concerne notre réponse modérée, je ne dirais pas qu’elle était modérée, même si, après tout, une opération militaire
spéciale n’est pas un simple avertissement, mais une opération militaire. Au cours de celle-ci, nous assistons à des tentatives de perpétrer des attaques terroristes et d’endommager nos
infrastructures civiles.
En effet, nous avons fait preuve d’une certaine retenue dans notre réponse, mais cela ne durera pas éternellement. Récemment,
les forces armées russes ont porté quelques coups sensibles dans cette zone. Appelons-les des tirs d’avertissement. Si la situation continue ainsi, notre réponse aura plus d’impact.
Les attaques terroristes sont une affaire sérieuse. En fait, il s’agit d’utiliser des méthodes terroristes. Nous le voyons dans
le meurtre de fonctionnaires dans les territoires libérés, nous voyons même des tentatives de perpétrer des attaques terroristes dans la Fédération de Russie, y compris – je ne suis pas sûr que
cela ait été rendu public – des tentatives de mener des attaques terroristes près de nos installations nucléaires, des centrales nucléaires de la Fédération de Russie. Je ne parle même pas de la
centrale nucléaire de Zaporozhye.
Nous surveillons la situation et nous ferons de notre mieux pour empêcher un scénario négatif de se produire. Nous réagirons
s’ils ne réalisent pas que ces approches sont inacceptables. Elles ne sont, en effet, pas différentes des attaques terroristes.
Remarque : Bonjour, Monsieur le Président.
L’autre jour, Kiev a présenté un projet de garanties de sécurité pour l’Ukraine…
Vladimir Poutine : Attendez une seconde. J’ai quelque chose à ajouter à ma réponse à la première question. Vous avez dit
que nous voyons de l’activité ici et là. Mais Kiev a annoncé qu’il avait lancé une opération active de contre-offensive. Nous allons voir comment cela se déroule et comment cela se
termine.
Allez-y, s’il vous plaît.
Question : Kiev a récemment publié un projet de garanties de sécurité pour l’Ukraine. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet, et quelle est votre évaluation de ce
projet ?
Vladimir Poutine : Franchement, je ne suis pas au courant de ce qu’ils ont proposé cette fois-ci. En fait, nous avons
commencé à le faire lorsque nous négociions avec les autorités en place à Kiev et, en fait, nous avons achevé ce processus de négociation à Istanbul avec le fameux accord d’Istanbul, après quoi
nous avons retiré nos troupes de Kiev afin de créer les conditions appropriées pour conclure cet accord. Au lieu de conclure un accord, Kiev a immédiatement rejeté tous les accords, les a mis
dans une boîte et a déclaré qu’il ne chercherait pas à conclure un accord avec la Russie, mais qu’il chercherait plutôt à remporter la victoire sur le champ de bataille. Laissez-les essayer. Ils
sont en train d’essayer de le faire avec la contre-offensive. Voyons comment cela se termine.
Quant aux garanties de sécurité, et il s’agissait de garanties de sécurité assez dures, elles étaient exigées de notre part, des
principaux pays de l’OTAN et des États régionaux, y compris la Turquie. Dans l’ensemble, nous étions d’accord avec cela – dans une large mesure. Certaines choses nécessitaient des ajustements
mineurs, mais dans l’ensemble, nous étions d’accord et il s’agissait d’exigences assez sérieuses. Cependant, les autorités de Kiev les ont mises de côté.
Qu’ont-elles proposé ? Je ne sais pas, car elles changent de position sur chaque question presque tous les jours. Je dois jeter
un coup d’œil.
Je voudrais rappeler à cet égard qu’avant le début de l’opération militaire spéciale, nous avons parlé des principes de sécurité
et des mesures visant à assurer la sécurité de la Russie elle-même, mais personne n’a jugé nécessaire d’y répondre. Malheureusement.
Question : Bonjour, Monsieur le Président.
Pourriez-vous partager votre opinion sur le déroulement de l’opération militaire spéciale ? Est-il nécessaire d’ajuster le plan ?
Vladimir Poutine : Non, le plan ne sera pas ajusté. L’état-major général prend des décisions en temps réel au cours de
l’opération et certaines sont considérées comme essentielles, comme l’objectif principal. L’objectif principal est de libérer l’ensemble du territoire du Donbass.
Ce travail se poursuit malgré les tentatives de l’armée ukrainienne de lancer une contre-offensive. Nous n’arrêtons pas nos
opérations offensives dans le Donbass même. Elles se poursuivent. Elles se poursuivent à un rythme lent, mais de manière constante et progressive, l’armée russe prend de plus en plus de nouveaux
territoires.
Je dois souligner que nous ne combattons pas avec une armée complète mais seulement avec une partie, avec des forces
contractées. Mais, bien sûr, cela est lié à certains paramètres de personnel et ainsi de suite. C’est pourquoi nous ne sommes pas pressés à cet égard. Mais pour l’essentiel, il n’y a pas eu de
changement. L’état-major général considère que certains objectifs sont importants et d’autres secondaires, mais la tâche principale reste la même et elle est en cours d’exécution.
Question : Le président turc Erdogan a-t-il fait des propositions sur votre rencontre avec Zelensky lors de cette réunion ?
Vladimir Poutine : Il propose toujours de rencontrer Zelensky. Il le fait depuis longtemps et il n’y a rien de mal à cela.
Le président de la Turquie apporte une contribution substantielle à la normalisation de la situation, y compris à la résolution du problème alimentaire. L’exportation de céréales ukrainiennes via
Odessa est en grande partie le résultat de son travail. Il apporte donc une contribution concrète à la résolution d’un certain nombre de problèmes graves qui se posent dans le cadre de cette
crise. Et, bien sûr, il est tout à fait naturel qu’il suggère également de rencontrer le président Zelensky, pensant que cela pourrait produire un résultat positif. Il n’en a pas parlé lors de
cette réunion.
Question : A quelles conditions pourrait-il y avoir un dialogue avec l’Ukraine maintenant, si tant est qu’il soit possible ?
Vladimir Poutine : Mais ils refusent. La première condition est qu’ils l’acceptent. Mais ils ne le veulent pas. M. Zelensky
a annoncé publiquement – je ne sais pas où exactement, mais il l’a dit publiquement – qu’il n’est pas prêt et ne veut pas parler à la Russie. Eh bien, s’il n’est pas prêt, très bien.
Question : Vous avez parlé un peu de votre rencontre avec M. Erdogan. Pourriez-vous développer les points dont vous avez discuté avec lui concernant l’accord sur
les céréales ? Est-il toujours en vigueur ? Les céréales et nos engrais seront-ils livrés aux pays les plus pauvres ?
Vladimir Poutine : Eh bien, ce que nous venons de dire au sommet, et les choses que j’ai dites – les journalistes les
ont-ils entendues ?
Remarques : Oui.
Vladimir Poutine : Alors je vais devoir le répéter. Tout d’abord, le président Erdogan est l’un des initiateurs de cet
accord, plus évidemment l’ONU, mais il est aussi l’un des dirigeants à avoir organisé la mise en œuvre de cette idée.
À partir d’aujourd’hui – d’hier ou d’avant-hier – 121 navires ont quitté les ports ukrainiens. Seuls trois de ces 120 navires se
sont dirigés vers les pays les plus pauvres dans le cadre du programme alimentaire des Nations unies. Environ 35 %, peut-être un peu plus, des céréales exportées d’Ukraine sont allées dans des
pays européens, dans des pays non pauvres, et certainement pas dans les pays les plus pauvres du monde. Et seulement 4,5 % des cargaisons ont été envoyées aux pays les plus pauvres dans le cadre
du programme des Nations unies.
Lors de notre réunion bilatérale, le président Erdogan a également soulevé la question de l’envoi de la majeure partie de ces
exportations de céréales vers les pays les plus pauvres dans le cadre du programme alimentaire des Nations unies, mais cela ne dépend pas de nous. Nous avons seulement assumé l’obligation
d’organiser les exportations de céréales. Nous le faisons, mais les Nations unies, ainsi que tous les autres participants à ce processus, devraient finalement atteindre l’objectif pour lequel ce
processus a été organisé. Mais je sais que le secrétaire général [Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies] – et je le dis avec une sincérité absolue – fait les efforts nécessaires,
il fait vraiment de son mieux, mais jusqu’à présent, il n’a pas réussi non plus.
Il en va de même pour nos exportations d’engrais. C’est quelque chose de sans précédent. Je dirais que la Commission européenne
a pris une décision scandaleuse et honteuse en levant l’interdiction d’acheter des engrais russes – mais uniquement pour leurs pays, pour les États membres de l’UE. Mais qu’en est-il des pays les
plus pauvres du monde ?
Qu’en est-il de la rhétorique affirmant que “tous nos efforts conjoints devraient viser à prévenir la famine dans ces pays les
plus pauvres” ? N’est-ce que du bluff ? Est-ce fait uniquement pour résoudre leurs tâches égoïstes et les problèmes qu’ils ont créés eux-mêmes, de leurs propres mains, tant dans le secteur
alimentaire que dans le secteur énergétique ?
Et maintenant, ils essaient de résoudre leurs problèmes auto-infligés aux dépens de quelqu’un d’autre. C’est tout simplement
scandaleux. Mais j’espère que nos collègues de la Commission européenne laisseront le bon sens l’emporter pour corriger cette erreur – et considérons-la comme une erreur, un malentendu – et
prendre les bonnes décisions.
Il en va de même pour l’exportation d’engrais russes.
Et il serait bon d’envisager les possibilités offertes par le Belarus, l’un des plus grands producteurs mondiaux d’engrais
potassiques.
Ils ont donc levé les sanctions sur nos engrais. Les Américains ont en fait été les premiers à les lever, car ce sont des gens
généralement pragmatiques. En parlant des exportations de céréales ukrainiennes, savez-vous qui les exporte réellement ? Ce sont des sociétés américaines, qui sont les propriétaires de ces
céréales pour la plupart. Il semblerait que les terres en Ukraine aient été vendues aux sociétés américaines il y a longtemps – et qu’elles exportent simplement leurs propres céréales. C’est
apparemment la raison pour laquelle on en parle tant. Mais je m’égare.
Ce qui est important, c’est que les sanctions ont été levées sur nos exportations d’engrais – mais il reste des problèmes
concernant le fret et l’assurance, plus l’interdiction existante d’entrer dans nos ports d’où sont exportés nos engrais, ainsi que sur les transferts financiers et les règlements. Ils sont
conscients de tout cela et ne cessent de dire que ce problème sera résolu, mais personne ne fait réellement quoi que ce soit à ce sujet.
Pour être juste, le secrétaire général des Nations unies s’efforce de résoudre ces questions. Il a des contacts réguliers avec
tous les participants à ce processus. Jusqu’à présent, tout n’a pas fonctionné. Espérons que les négociations du Secrétaire général seront couronnées de succès.
Nous n’avons aucun doute sur le fait que nous vendrons nos marchandises ; nous les vendons maintenant et nous continuerons à les
vendre à l’avenir car il y a une grande demande pour ces produits sur les marchés. Le fait est que si les choses continuent ainsi, elles n’atteindront pas les pays les plus pauvres. Vous avez
probablement entendu parler des 300 000 tonnes d’engrais russes bloquées dans les ports européens ; nos entreprises disent qu’elles sont prêtes à les fournir gratuitement – il suffit de les
débloquer et de les libérer, et nous en ferons don aux pays les plus pauvres et aux marchés en développement. Mais ils le retiennent toujours, et c’est absolument stupéfiant.
Ils ne veulent pas que la Russie gagne de l’argent – mais nous ne faisons pas de bénéfices en donnant des engrais. Je ne
comprends tout simplement pas ce qu’ils font. Quel est le but de tout cela ? On a tellement parlé d’aider les pays les plus pauvres, mais c’est exactement le contraire qui se produit.
J’ai l’impression – et c’est particulièrement vrai pour les pays européens – que ces anciennes puissances coloniales vivent
encore dans le paradigme de la philosophie coloniale, et qu’elles sont habituées à vivre aux dépens des autres. Elles ne parviennent toujours pas à se débarrasser de ce paradigme dans leurs
politiques quotidiennes. Mais il est temps de tirer certaines conclusions et d’agir différemment, de manière plus civilisée.
Question : Votre rencontre bilatérale la plus importante a eu lieu avec le dirigeant de la Chine. C’était une réunion très importante, étant donné l’atmosphère
tendue à travers le monde, et le monde entier la suivait. Quels sont les résultats les plus importants de cette rencontre ?
Vladimir Poutine : Aussi étrange que cela puisse paraître, il n’y a rien eu de primordial. Il s’agissait en fait d’une
réunion de routine entre nous. Nous ne nous étions pas rencontrés en personne depuis un certain temps, depuis mon voyage à Pékin pour l’ouverture des Jeux olympiques, et nous avons simplement
déclaré une augmentation significative du commerce bilatéral.
Nos échanges commerciaux s’élevaient à 140 milliards de dollars US l’année dernière, comme je l’ai mentionné précédemment, et
nous nous étions fixé pour objectif d’atteindre 200 milliards de dollars US, mais nous considérions qu’il s’agissait d’une tâche à long terme. Cette année, le commerce mutuel devrait atteindre
quelque 180, voire 190 milliards de dollars US, ce qui signifie que l’objectif de 200 milliards de dollars US est sur le point d’être atteint, et je crois que c’est là le point
essentiel.
Nous avons parlé des efforts supplémentaires nécessaires pour développer le commerce bilatéral, et de ce qu’il faut faire dans
les conditions actuelles pour résister efficacement aux restrictions illégales et à toutes sortes de guerres commerciales déclenchées ici et là par nos soi-disant partenaires commerciaux, qui
appliquent diverses restrictions illégitimes.
Néanmoins, nous devons prendre des mesures pour y répondre d’une manière ou d’une autre. Nous sommes conscients de ce qui se
passe.
Nous avons également parlé de la nécessité de développer les échanges et les règlements en monnaies nationales, qui augmentent
progressivement – pas aussi vite que nous le souhaiterions, mais il y a tout de même des progrès. Nous avons parlé des grands projets que nous mettons en œuvre et évoqué les projets
d’infrastructure qui nous permettraient de débloquer les flux croissants de matières premières. Tels étaient les sujets de discussion.
Mais nous avons également évoqué certaines questions liées à la crise et nous en avons parlé de manière amicale mais avec des
principes.
Concluons donc, voulez-vous ? Je n’ai pas encore fini de parler là-bas. Ils m’attendent toujours.
Allez-y, s’il vous plaît.
Question : Le département américain du Trésor a non seulement augmenté le nombre de personnes sous sanctions, mais a également apporté des modifications quant à
leur profession et aux limites d’âge.
Vladimir Poutine : Quelles limites exactement ?
Remarque : Les limites d’âge. Je m’explique : outre votre conseiller Maxim Oreshkin et le directeur général du système de paiement Mir, elles incluent désormais
Maria Lvova-Belova…
Vladimir Poutine : Je ne comprends pas, et Maxim Oreshkin ?
Remarque : Ils ont été sanctionnés par le département du Trésor américain.
Vladimir Poutine : Maxim Oreshkin ? Sous sanctions ?
Réponse : Oui.
Vladimir Poutine : Apparemment, [il a été sanctionné] pour sa rencontre avec M. Erdogan ; il est allé en Turquie et a
rencontré M. Erdogan, et ils l’ont immédiatement sanctionné après.
Remarque : En ce qui concerne l’âge, ils ont également inclus la commissaire présidentielle aux droits de l’enfant, Maria Lvova-Belova, qui a été sanctionnée pour
avoir “organisé la capture d’enfants d’Ukraine”, selon la formulation des Américains. Parmi les personnes visées par les sanctions figurent également Ramzan Kadyrov et ses enfants mineurs, trois
de ses 14 enfants.
Vladimir Poutine : Mineurs, c’est ça ? C’est la première fois que j’entends parler de cela.
Remarque : Cela vient juste d’arriver.
Vladimir Poutine : J’étais occupé par d’autres questions, je ne suis pas au courant.
Question : Que pensez-vous de ces sanctions ?
Vladimir Poutine : Je crois que cela ressemble à de la schizophrénie, car imposer des sanctions à des enfants mineurs est
tout simplement scandaleux. On dirait qu’ils ont tout simplement perdu le sens de ce qu’ils font.
Quant à notre commissaire aux droits de l’enfant, comme nous le savons, elle s’est impliquée pour ramener nos enfants des zones
d’hostilités : de Syrie et d’Irak, ces enfants qui sont restés là-bas en raison de diverses circonstances contre leur gré, et j’espère qu’elle continuera à le faire, que Dieu la
bénisse.
C’est une mission noble, elle risque sa vie et sa santé. Il est tout à fait naturel qu’elle contribue à faire venir des enfants
de zones d’hostilités ou de zones dangereuses dans le Donbass. Qu’y a-t-il de mal à cela ? Nous devons la remercier et baisser la tête. Pourquoi imposer des sanctions à son encontre ? C’est la
première fois que j’en entends parler, et c’est scandaleux.
Question : J’ai une question sur les développements autour de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. Pensez-vous que d’autres pays tentent d’influer sur la situation au
Nagorny-Karabakh alors que Moscou mène une opération militaire spéciale en Ukraine ? Et la Russie dispose-t-elle désormais de suffisamment de ressources pour continuer à étendre son influence sur
nos collègues afin de garantir la paix ?
Vladimir Poutine : Comme vous pouvez le constater, il y a suffisamment de ressources. Le dernier incident frontalier n’a
absolument rien à voir avec le Haut-Karabakh : il a eu lieu dans une région totalement différente, à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Nous regrettons effectivement ces événements et
les victimes. La Russie a joué un rôle majeur dans l’endiguement de ce conflit, et j’espère qu’il en sera toujours ainsi. Donc, pour répondre à votre question, les ressources sont suffisantes
jusqu’à présent, heureusement.
Question : Une dernière question concernant le G20. Le sommet de l’OCS se termine aujourd’hui, mais ses dirigeants se réuniront bientôt dans le cadre du G20. Y
a-t-il des certitudes concernant votre visite en Indonésie, et qu’est-ce qui pourrait interférer avec vos projets de visite à Bali ?
Vladimir Poutine : Je verrai, j’ai visité Bali, et c’est un endroit magnifique, mais il ne s’agit pas de beauté. Nous
verrons comment la situation évolue dans notre économie et dans d’autres domaines.
J’ai reçu une invitation à me rendre au sommet du G20 ; le président du pays hôte [l’Indonésie] m’en a personnellement informé
lors de sa visite à Moscou, puis il m’a téléphoné et m’a dit une fois de plus : “N’oubliez pas qu’il y a une certaine pression, mais ma position est ferme et nous aimerions vous voir à ce
sommet.” Je verrai et ensuite nous prendrons une décision. La Russie participera à l’événement.
Maintenant, une dernière question, d’accord ? Vous êtes nombreux, et je ne suis qu’un seul.
S’il vous plaît, allez-y.
Question : Bonsoir, Monsieur le Président, et merci beaucoup. Je vais être rapide. Vous venez d’évoquer les bateaux de céréales qui sont partis pour l’Europe, bien
que celle-ci ne connaisse pas une crise alimentaire mais une crise énergétique, et c’est là-dessus que porte ma question. Récemment, le président de la Commission européenne et un certain nombre
d’autres hauts fonctionnaires européens…
Vladimir Poutine : Le président de la Commission européenne.
Question : Oui. Dans le feu de leurs efforts pour trouver une solution à la crise énergétique, ils ont proposé à leurs citoyens d’envoyer les factures d’électricité
qui montent en flèche non pas à n’importe qui, mais à vous personnellement. Quelle sera votre réponse à cette proposition ? Allez-vous payer ces factures au cas où vous commenceriez soudainement
à les recevoir ? Merci.
Vladimir Poutine : Je n’ai rien entendu à ce sujet non plus, je n’en sais rien. C’est une nouvelle tentative de rejeter la
faute sur quelqu’un d’autre, comme on dit.
La crise énergétique en Europe n’a pas commencé avec le début de l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, dans le
Donbass ; elle a en fait commencé beaucoup plus tôt, un an avant ou même avant. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle a commencé avec l’agenda vert. L’agenda vert est définitivement
important, et nous devons prendre des mesures pour le climat et éviter d’atteindre le point de non-retour lorsque le changement climatique deviendra irréversible, la Terre devenant une planète du
système solaire qui a déjà eu une atmosphère, selon les scientifiques, mais qui n’en a plus, et les températures sont maintenant de +500°C. Bien sûr, personne ne souhaite que cela se produise,
mais tout doit être fait avec précaution et progressivement.
Pour répondre à des considérations politiques momentanées, ils ont choisi de fermer complètement les programmes énergétiques
liés aux hydrocarbures dans leurs pays. Les banques ont cessé d’accorder des prêts, les autorités locales ont cessé d’attribuer des parcelles de terrain pour un développement futur, et la mise en
œuvre des plans de construction d’infrastructures énergétiques a également été stoppée, avec d’énormes réductions des investissements dans les énergies conventionnelles. Mais tout cela a commencé
à se produire il y a quelques années.
Aujourd’hui, nous constatons que les prix du gaz naturel, par exemple, ont augmenté aux États-Unis et que la production
augmente, mais pas aussi vite qu’on le souhaiterait – et la raison en est que les banques ont peur d’accorder des prêts. Les spécialistes et les experts le savent parfaitement, et toutes ces
déclarations populistes prétendant que quelqu’un est à blâmer pour cet ailleurs ne sont faites que pour se protéger de l’indignation de leurs citoyens. C’est pour cela que c’est fait, et ce n’est
que la première partie de cette farce.
Ce sont des points de référence erronés dans l’agenda vert, des choses précipitées, et l’énergie verte n’est pas prête à
répondre à la demande d’énormes ressources énergétiques pour soutenir la croissance économique et industrielle. L’économie se développe alors que le secteur de l’énergie se réduit. C’est la
première erreur grave.
La deuxième erreur concerne le gaz naturel.
Nous avons tenté de persuader les Européens de se concentrer sur les contrats à long terme plutôt que sur le seul marché.
Pourquoi ? Je l’ai déjà dit et je le répète encore une fois : Gazprom doit investir des milliards dans le développement, mais il doit être certain qu’il vendra du gaz avant de faire des
investissements. C’est la raison d’être des contrats à long terme.
Des obligations mutuelles sont contractées par les vendeurs et les acheteurs. Ils ont dit : “Non, laissez le marché
s’autoréguler.” Nous n’avons cessé de leur dire : “Ne le faites pas ou cela entraînera des conséquences dramatiques.” Mais en fait, ils nous ont obligés à inclure une part importante du prix spot
dans le prix du contrat. Ils nous ont forcés à le faire, et Gazprom a dû inclure à la fois le panier de pétrole et de produits pétroliers, mais aussi le prix spot dans le prix du gaz. Le prix
spot s’est mis à croître, provoquant l’augmentation du prix envisagé même dans les contrats à long terme. Mais qu’est-ce que cela a à voir avec nous ? C’est la première chose.
Deuxièmement, je leur ai dit plusieurs fois. “Gazprom ne fournit pas de gaz.” Ecoutez, vous êtes des gens normaux ou quoi ? La
Pologne a choisi d’imposer des sanctions contre le gazoduc Yamal-Europe et d’en fermer le tracé. J’ai dit à M. Scholz [le chancelier allemand Olaf] : “Pourquoi m’appelez-vous ? Appelez Varsovie
et demandez-leur de rouvrir la route”. C’est tout ce qu’il y a à dire. C’est le premier.
La deuxième. Deux lignes du gazoduc traversent l’Ukraine. L’Ukraine est approvisionnée en armes, mais elle est allée de l’avant
et a fermé une des lignes pour elles. Ils ont également fermé une autre ligne qui fournissait 25 milliards de mètres cubes de gaz – je ne parlerai pas de la quantité exacte, mais ils ont fermé
toute la route. Pour quoi faire ? Appelez Kiev et demandez-leur de rouvrir la deuxième ligne.
Et enfin, Nord Stream 1. Une turbine tombe en panne après l’autre. Est-ce qu’on les casse ? En ce qui concerne la dernière
turbine qui est tombée en panne et a été mise hors service, que s’est-il réellement passé ? Il devait y avoir une inspection de routine et des travaux de maintenance ; ils ont ouvert l’unité en
présence de spécialistes de Siemens et ont trouvé une fuite d’huile, ce qui créait un risque d’explosion. Ils l’ont vu et ont apposé leur signature sur le document. La turbine doit être réparée
et elle n’est pas opérationnelle, avec un risque d’incendie et d’explosion. Mais qu’est-ce que cela a à voir avec nous ? Allez-y, réparez-la.
On nous a dit : regardez, ils ont livré une turbine du Canada mais Gazprom ne l’acceptera pas. Mais Gazprom a raison de le
faire. Nous l’avons dit à plusieurs reprises : Le contrat de Gazprom pour l’entretien des turbines n’est pas avec Siemens mais avec une filiale de Siemens basée au Royaume-Uni. C’est de cela
qu’il s’agit. Et cette filiale basée au Royaume-Uni doit fournir des documents qui spécifient que les sanctions ont été levées pour la turbine, car il s’agit de notre propriété, et Gazprom doit
en être sûr parce qu’il peut choisir de la vendre, disons, à l’Iran, à la Chine ou à un autre pays. Cela signifie que les sanctions ont été levées et que la turbine est dans un état technique
correct. La filiale de Siemens doit fournir des [garanties], mais elle n’a rien fait d’autre que de vaines discussions. C’est de cela qu’il s’agit.
Il a également fallu apporter des modifications au contrat de logistique, car la turbine devait être livrée du Canada à
Saint-Pétersbourg, mais elle a été livrée en Allemagne. Cela peut sembler insignifiant à première vue, mais cela a une importance pratique. Est-ce que nous inventons tout cela ? Et c’est ce qui a
conduit à l’arrêt de l’exploitation de Nord Stream 1.
Après tout, s’ils en ont besoin d’urgence, si la situation est si mauvaise, il suffit de lever les sanctions contre Nord Stream
2, avec ses 55 milliards de mètres cubes par an – il leur suffit d’appuyer sur le bouton et ils le mettront en marche. Mais ils ont choisi de le fermer eux-mêmes ; ils ne peuvent pas réparer un
pipeline et ont imposé des sanctions contre le nouveau Nord Stream 2 et ne l’ouvriront pas. Sommes-nous à blâmer pour cela ?
Qu’ils réfléchissent bien à qui est à blâmer et qu’aucun d’entre eux ne nous reproche ses propres erreurs. Gazprom et la Russie
ont toujours rempli et rempliront toutes les obligations découlant de nos accords et contrats, sans jamais faillir.”
Le 75è anniversaire de la CIA commenté par M.K. Bhadrakumar et Sergueï Narichkine
Ukraine : Frappe sur un barrage. Les Russes repoussent de nouvelles contre-attaques
« Des missiles russes ont frappé un barrage réservoir près de la ville de Kryvyi Rih, dans le sud de l’Ukraine, selon des responsables. …
Les résidents de certaines zones ont été invités à évacuer, a déclaré le chef de la ville, Oleksandr Vilkul, mais il a ajouté que la situation était sous
contrôle. …
L’Ukraine a déclaré que la frappe était une vengeance de la Russie pour sa récente contre-attaque. …
Le président Volodymyr Zelensky, qui est né dans cette ville, a qualifié la Russie d’« État terroriste » après l’attaque du réservoir de Karachunivske.
…
« Vous êtes des mauviettes qui combattent des civils », a déclaré M. Zelensky dans son discours de fin de soirée mercredi. « Des vauriens qui,
après s’être échappés du champ de bataille, tentent de faire du mal depuis un endroit lointain ». …
Il s’agissait d’une référence apparente aux récents succès militaires de l’Ukraine dans une contre-offensive rapide dans la région de Kharkiv, au nord-est
du pays. L’armée ukrainienne a ainsi reconquis des pans entiers du territoire occupé, forçant les troupes russes à battre en retraite. …
Dans son discours, M. Zelenski a déclaré que le réservoir n’avait « aucune valeur militaire ». »
Zelenski est un idiot.
La rivière Ingulet, que le barrage retient, coule principalement du nord au sud, traversant Kryvyi Rih (orthographe russe : Krivoi Rog, Кривой Рог) pour
ensuite tourner vers le sud-ouest avant de se jeter dans le Dniepr.
Dans sa partie sud-ouest, elle délimitait la frontière entre les territoires ukrainiens et russes. Au cours de la « contre-offensive » de Kherson,
les troupes ukrainiennes ont utilisé des pontons pour traverser le fleuve et attaquer par la rive sud. L’attaque désespérée à travers la steppe dénudée s’est poursuivie au cours des
derniers jours, malgré des pertes énormes du côté ukrainien.
La frappe contre le barrage n’était pas une « vengeance », mais elle va faire monter la rivière Ingulet et accélérer son courant, emportant les ponts de
pontons. Les troupes ukrainiennes au sud de la rivière seront privées de ravitaillement et plus faciles à vaincre. C’est du moins ce qu’espèrent les Russes…
La rivière Ingulets
sur laquelle se trouve ce barrage délimitait la frontière entre les
troupes russes de Kherson et les Ukrainiens. Les Ukrainiens l’ont traversée pour la
« contre-attaque » de Kherson, qui est toujours en cours. La rivière étant
maintenant en crue, ils seront coupés du côté nord.
Voici une vue d’ensemble de la zone. La position ukrainienne au-delà de l’Ingulet est en bas à gauche.
LiveUAmap situe la frappe (bombe rouge cerclée de jaune en haut) sur un barrage situé sur un plus petit réservoir au nord-est de Kryvyi Rih. Après avoir comparé les
images du reportage de la BBC avec des photos aériennes, je pense que le barrage touché se trouve sur le plus grand réservoir à l’ouest de Kryvyi Rih. Cela concorde également avec les
rapports faisant état de dommages causés à l’approvisionnement en eau de la ville. Cette eau provient du plus grand réservoir.
Cette attaque avait une valeur militaire claire. Il ne s’agit pas d’un acte « terroriste ». Les détournements d’eau à des fins militaires sont une
tactique courante dans les opérations militaires de grande envergure. En avril, la partie ukrainienne a inondé de vastes zones au nord de Kiev pour empêcher les troupes russes de se
déplacer vers la ville. Comme le rapportait le
New York Times à l’époque :
« Tout autour de Demydiv, un village au nord de Kiev, les habitants ont dû faire face aux conséquences d’une grave inondation qui, dans des
circonstances ordinaires, aurait été un malheur de plus pour un peuple attaqué par la Russie. …
Cette fois, cependant, il s’agissait d’une victoire tactique. Les Ukrainiens ont intentionnellement inondé le village, ainsi qu’une vaste étendue de champs
et de tourbières autour de celui-ci, créant ainsi un bourbier qui a contrecarré un assaut de chars russes sur Kiev et permis à l’armée de gagner un temps précieux pour préparer ses
défenses. …
Les habitants de Demydiv en ont payé le prix à cause des flots d’eau verte et humide qui ont englouti nombre de leurs maisons. Mais ils ne pouvaient pas
être plus heureux. »
Après leur grande avancée dans la région de Kharkiv, d’où les Russes s’étaient
retirés avec des pertes mineures, les militaires ukrainiens ont pris un peu d’assurance. Au nord de Kharkiv, ils ont attaqué des villages et des positions russes situés de
l’autre côté de la frontière. De telles attaques pourraient aider la Russie à mobiliser davantage de troupes. Alors que l’armée russe, en dehors d’une grande guerre, n’est pas autorisée à
utiliser des conscrits dans des opérations militaires à l’étranger, elle peut utiliser ceux qui se trouvent du côté russe de la frontière. Cela augmente considérablement le nombre de
soldats que l’armée russe peut désormais utiliser pour contrer les mouvements ukrainiens.
Les troupes ukrainiennes ont également tenté d’attaquer Lyman, qui protège le côté sud des positions russes restantes dans l’oblast de Kharkiv. Des troupes
russes professionnelles y ont été déplacées pour remplacer la milice de la République populaire de Lougansk qui tenait la ville. Elles élimineront les troupes ukrainiennes qui se cachent
dans les forêts au nord de la rivière Siverski Donets.
Les Ukrainiens ont également tenté plusieurs petites contre-attaques sur les positions russes dans la région du Donbass. Toutes ces tentatives ont
échoué.
La grande attaque ukrainienne attendue dans le sud de la région du Donbass, en direction de Marioupol, n’a pas encore eu lieu, mais la partie ukrainienne a
augmenté ses activités de reconnaissance dans la zone située à l’est de Zaporijia.
La poussière médiatique retombe après le retrait russe d'Izioum. L'impression qui domine est qu'aux yeux des Américains compte moins le
fait que les Kiéviens aient pris possession d'un territoire quasiment vidé de ses soldats russes que la possibilité, grâce à l'espoir,
illusoire mais habilement entretenu, d'une victoire ukrainienne dans la guerre, de maintenir les dirigeants européens dans leur attitude
hostile à la Russie. Le plus étonnant est l'obstination de l'Union Européenne à répéter que l'effondrement
russe est pour demain alors que le parti de Vladimir Poutine vient d'obtenir un triomphe à des élections régionales.
Le retrait russe d’Izioum – nouvelles analyses
2 interprétations de ce qui s’est passé dans la région de Kharkov.
“Récemment, l’avancée des troupes ukrainiennes sur les territoires
occupés par les forces russes a suscité l’enthousiasme de l’Occident. Les médias pro-ukrainiens ont commencé à annoncer que Kiev avait
réussi une contre-offensive militaire majeure, battant les soldats russes, regagnant des territoires et avançant rapidement vers une
éventuelle “victoire”. Cependant, ce type de comportement irresponsable de la part des médias n’a absolument pas permis de démontrer ce
qui se passait réellement.
Plusieurs opérations ukrainiennes ont été qualifiées par les médias
de “contre-offensive”. La plupart de ces missions ont été absolument infructueuses, comme ce fut le cas récemment à Kherson. Cependant,
la récente avancée ukrainienne dans la région de Kharkov a été reconnue comme une victoire militaire par Kiev en raison de la retraite
russe annoncée le 10 septembre. De vastes zones ont été abandonnées par les troupes de Moscou, ce qui laisse penser que les soldats
russes fuyaient la confrontation avec l’ennemi et abandonnaient leurs positions. Les sources officielles de Kiev ont même affirmé que
ses forces avaient “reconquis” plus de 3 000 kilomètres de territoire.
Évidemment, cette nouvelle a été diffusée comme un symbole de la
“force” et de la “résilience” des soldats ukrainiens. La soi-disant “résistance ukrainienne” a été applaudie dans tout le monde
occidental. Les chaînes de médias ont souligné à plusieurs reprises l'”importance” du soutien militaire et financier apporté à Kiev,
montrant comment les “résultats” des programmes d’aide influençaient positivement la “résistance ukrainienne” dans cette
contre-offensive. Le moral de Kiev a été rehaussé. Zelensky et plusieurs officiels ukrainiens ont commencé à annoncer que le pays se
dirigeait vers une victoire militaire. Mais cette euphorie fut de courte durée et la réalité de la situation fut rapidement
révélée.
Aux premières heures du 12 septembre, les forces russes ont entamé
une série d’opérations tactiques contre des cibles stratégiques sur le sol ukrainien, causant de sérieux dommages aux forces de Kiev.
Les opérations se sont concentrées sur des cibles d’infrastructures critiques. Plusieurs villes du pays sont devenues absolument
privées d’électricité et d’Internet, coupant les principales plateformes de communication civiles et militaires ukrainiennes. Les
véhicules d’information et de propagande locaux ont été mis hors ligne et l’Ukraine a perdu la plupart de ses capacités médiatiques
nationales. Certaines sources affirment que 50 % des infrastructures critiques de l’Ukraine ont été détruites en seulement deux heures
d’actions tactiques russes.
En parallèle, les Russes ont également intensifié les travaux
d’artillerie lourde sur plusieurs autres cibles. Des mobilisations réussies ont eu lieu sur des points stratégiques et ont permis
plusieurs gains. En outre, il convient de mentionner que même pendant la retraite des forces russes de Kharkiv, des affrontements ont
eu lieu en divers endroits, où des pertes ont été infligées aux ennemis. Le ministère russe de la Défense a indiqué qu’au cours des
derniers jours, 4 000 soldats ukrainiens impliqués dans la “contre-offensive” ont été tués, et 8 000 autres blessés.
De toute évidence, ces données sont incompatibles avec le récit
occidental selon lequel l’Ukraine inverse le scénario militaire du conflit. Il est en effet impossible d’analyser le cas d’un point de
vue réaliste et de croire qu’il y a eu une sorte de “victoire” ukrainienne au lieu d’une retraite tactique russe. L’avantage militaire
russe acquis jusqu’à présent ne permettrait pas qu’une perte territoriale aussi importante se produise si facilement. Cela nous amène à
penser que ce qui s’est passé était une retraite stratégiquement conçue pour permettre de nouvelles formes d’attaque.
Les Russes ont maintenu leurs effectifs militaires à un faible
niveau dans les régions évacuées, tandis que Kiev attaque en force, en rassemblant la quasi-totalité de ses troupes. Un scénario
d’affrontement direct serait épuisant pour les deux parties et entraînerait des pertes inutiles, tout en nuisant considérablement aux
forces russes qui seraient en désavantage numérique. Les Russes ont donc battu en retraite et fortifié une ligne de défense près du
Donbass, où il était possible de former un front solide contre les ennemis. Depuis cette position stratégique, de nouvelles attaques
ont commencé à être planifiées et exécutées.
La neutralisation de l’infrastructure ukrainienne est précisément la
première étape de cette nouvelle offensive russe. En détruisant les communications ennemies et en endommageant leurs bases logistiques,
les Russes pourront avancer plus facilement vers la reprise des territoires abandonnés. De retour dans le Donbass, les Russes pourront
recomposer leurs effectifs militaires.
Ces dernières heures, les médias occidentaux ont tenté d’omettre les
succès tactiques russes contre les infrastructures ukrainiennes. L’objectif est d’essayer de prolonger le récit pro-Kiev et de
maintenir le moral des Ukrainiens à un niveau élevé, tout en accélérant la pression pour de nouveaux paquets d’aide militaire. Mais il
est peu probable que ce récit fallacieux dure longtemps. Il est improbable que la prétendue “contre-offensive” change le scénario de
l’impopularité de la politique d’aide face à l’opinion publique américaine et européenne.
Alors que la Russie continue de contrôler le conflit et devrait
multiplier les incursions dans les jours à venir, la tentative des médias de justifier l’assistance militaire à Kiev par des inventions
sans fondement telles que cette “contre-offensive” ne sera perçue qu’avec plus d’antipathie par les citoyens des pays occidentaux, dans
le contexte actuel de la vague de protestations contre l’OTAN et les sanctions”.
“Le 1er septembre, l’armée ukrainienne a entamé une offensive
majeure contre les forces russes déployées dans la région située au nord de la ville de Kherson, dans le sud du pays. Dix jours plus
tard, les Ukrainiens ont étendu la portée et l’ampleur de leurs opérations offensives pour inclure la région autour de la ville de
Kharkov, au nord.
Alors que l’offensive de Kherson a été repoussée par les Russes, les
forces ukrainiennes subissant de lourdes pertes en hommes et en matériel, l’offensive de Kharkov s’est avérée être un succès majeur,
des milliers de kilomètres carrés de territoire précédemment occupés par les troupes russes étant replacés sous le contrôle du
gouvernement ukrainien.
Au lieu de lancer sa propre contre-offensive contre les Ukrainiens
opérant dans la région de Kharkov, le ministère russe de la Défense (MOD) a fait une annonce que beaucoup ont trouvée choquante : “Pour
atteindre les objectifs déclarés d’une opération militaire spéciale visant à libérer le Donbass,” ont annoncé les Russes via Telegram,
“il a été décidé de regrouper les troupes russes… pour accroître les efforts en direction de Donetsk.”
Minimisant la notion de retraite, le ministère russe de la Défense a
déclaré qu'”à cette fin, en l’espace de trois jours, une opération a été menée pour réduire et organiser le transfert des troupes
[russes] sur le territoire de la République populaire de Donetsk.
Au cours de cette opération, précise le rapport, un certain nombre
de distractions et de mesures de démonstration ont été effectuées, indiquant les actions réelles des troupes”, ce qui, selon les
Russes, a permis de “détruire plus de deux mille combattants ukrainiens et étrangers, ainsi que plus de cent unités de véhicules
blindés et d’artillerie.”
Pour citer l’immortel Yogi Berra, c’était “du déjà vu”.
Le 25 mars, le chef de la direction opérationnelle principale de
l’état-major général des forces armées de la Fédération de Russie, le colonel général Sergueï Rudskoï, a donné un briefing dans lequel
il a annoncé la fin de ce qu’il a appelé la phase un de l'”opération militaire spéciale” (OMS) de la Russie en Ukraine.
Les objectifs de l’opération, qui avait commencé le 24 février
lorsque les troupes russes ont franchi la frontière avec l’Ukraine, étaient de causer “de tels dommages aux infrastructures militaires,
aux équipements et au personnel des forces armées ukrainiennes” afin de les immobiliser et d’empêcher tout renforcement significatif
des forces ukrainiennes déployées dans la région du Donbass.
Rudskoï a ensuite annoncé que les troupes russes allaient se retirer
et se regrouper afin de pouvoir “se concentrer sur l’essentiel – la libération complète du Donbass.”
Ainsi a commencé la phase deux.
Le 30 mai, j’ai publié un article dans Consortium News où je
discutais de la nécessité d’une phase trois. J’ai noté que
“la phase un et la phase deux de l’opération russe étaient
spécifiquement adaptées aux exigences militaires nécessaires pour éliminer la menace que représentait pour Lougansk et Donetsk le
renforcement de la puissance militaire ukrainienne dans l’est de l’Ukraine. À un moment donné, la Russie annoncera qu’elle a vaincu les
forces militaires ukrainiennes déployées dans l’est et, ce faisant, mettra fin à la notion de menace imminente qui a donné à la Russie
la justification légale d’entreprendre son opération”.
Une telle issue, écrivais-je, “laisserait à la Russie un certain
nombre d’objectifs politiques non atteints, notamment la dénazification, la démilitarisation, la neutralité ukrainienne permanente et
l’adhésion de l’OTAN à un nouveau cadre de sécurité européen selon les lignes tracées par la Russie dans ses propositions de traité de
décembre 2021”. Si la Russie mettait fin à son opération militaire à ce stade, ai-je déclaré, elle céderait la victoire politique à
l’Ukraine, qui “gagne” en ne perdant pas.
Ce raisonnement reposait sur ma conviction que ” si l’on pouvait
auparavant soutenir qu’une menace imminente continuerait d’exister tant que les forces ukrainiennes posséderaient une puissance de
combat suffisante pour reprendre la région du Donbass, un tel argument ne peut être avancé aujourd’hui”. (…)
En bref, je pensais que l’impulsion pour que la Russie s’étende à
une troisième phase ne se produirait qu’après avoir achevé sa mission de libération du Donbass en phase deux. “L’Ukraine, disais-je,
même avec l’infusion massive d’aide militaire de l’OTAN, ne serait plus jamais en mesure de menacer une conquête russe de la région du
Donbass.” (…)
Les armées ukrainienne et russe sont toutes deux de grandes
organisations professionnelles soutenues par des institutions conçues pour produire des guerriers qualifiés. Les deux armées sont bien
dirigées, bien équipées et bien préparées pour entreprendre les missions qui leur sont confiées. Elles comptent parmi les plus grandes
organisations militaires d’Europe.
L’armée russe, en outre, est composée d’officiers du plus haut
calibre, qui ont suivi une formation poussée dans les arts militaires. Ce sont des experts en stratégie, en opérations et en tactique.
Ils connaissent leur métier.
Pour sa part, l’armée ukrainienne a subi une transformation radicale
dans les années qui ont suivi 2014, où la doctrine de l’ère soviétique a été remplacée par une doctrine hybride qui intègre la doctrine
et les méthodologies de l’OTAN.
Cette transformation s’est accélérée de manière spectaculaire depuis
l’invasion russe, l’armée ukrainienne passant virtuellement d’un équipement lourd plus ancien, datant de l’ère soviétique, à un arsenal
qui reflète plus fidèlement l’organisation et l’équipement des nations de l’OTAN, qui fournissent des milliards de dollars d’équipement
et de formation.
Les Ukrainiens sont, comme leurs homologues russes, des
professionnels de l’armée qui savent qu’il faut s’adapter aux réalités du champ de bataille. L’expérience ukrainienne est toutefois
compliquée par la tentative de fusionner deux approches doctrinales disparates de la guerre (l’ère soviétique et l’OTAN moderne) dans
des conditions de combat. Cette complexité crée des possibilités d’erreurs, et les erreurs sur le champ de bataille entraînent souvent
des pertes – des pertes importantes.
La Russie a mené trois styles de guerre différents au cours des six
mois qui ont suivi son entrée en Ukraine. La première était une guerre de manœuvre, conçue pour s’emparer d’un maximum de territoire
afin de façonner le champ de bataille sur le plan militaire et politique.
L’opération a été menée avec environ 200 000 soldats russes et
alliés, qui ont affronté une armée ukrainienne en service actif de quelque 260 000 hommes, soutenue par 600 000 réservistes. Le rapport
standard de 3:1 entre l’attaquant et le défenseur ne s’appliquait pas – les Russes ont cherché à utiliser la vitesse, la surprise et
l’audace pour minimiser l’avantage numérique de l’Ukraine, tout en espérant un effondrement politique rapide en Ukraine qui empêcherait
tout combat majeur entre les forces armées russes et ukrainiennes.
Ce plan a réussi dans certaines régions (dans le sud, par exemple,
autour de Kherson), et a effectivement fixé les troupes ukrainiennes sur place et provoqué le détournement de renforts loin des zones
d’opération critiques. Mais il a échoué sur le plan stratégique – les Ukrainiens ne se sont pas effondrés mais plutôt solidifiés – ce
qui garantit un combat long et difficile à venir.
Dans la deuxième phase de l’opération, les Russes se sont regroupés
pour se concentrer sur la libération du Donbass. La Russie a alors adapté sa méthodologie opérationnelle, utilisant sa supériorité en
matière de puissance de feu pour mener une avancée lente et délibérée contre les forces ukrainiennes retranchées dans de vastes réseaux
défensifs et, ce faisant, atteindre des ratios de pertes inouïs, avec au moins dix Ukrainiens tués ou blessés pour chaque perte
russe.
Pendant que la Russie avançait lentement contre les forces
ukrainiennes retranchées, les États-Unis et l’OTAN fournissaient à l’Ukraine des milliards de dollars d’équipement militaire, y compris
l’équivalent de plusieurs divisions blindées (chars, véhicules de combat blindés, artillerie et véhicules de soutien), ainsi qu’une
formation opérationnelle poussée sur cet équipement dans des installations militaires hors d’Ukraine.
En bref, pendant que la Russie détruisait l’armée ukrainienne sur le
champ de bataille, l’Ukraine reconstituait cette armée, remplaçant les unités détruites par de nouvelles forces extrêmement bien
équipées, bien entraînées et bien dirigées.
La deuxième phase du conflit a vu la Russie détruire l’ancienne
armée ukrainienne. À sa place, la Russie a dû faire face à des unités territoriales et nationales mobilisées, soutenues par des forces
reconstituées formées par l’OTAN. Mais l’essentiel des forces formées par l’OTAN était maintenu en réserve.
Ce sont ces forces qui ont été engagées dans les combats actuels. La
Russie se retrouve dans une véritable guerre par procuration avec l’OTAN, face à une force militaire de type OTAN qui est soutenue
logistiquement par l’OTAN, entraînée par l’OTAN, dotée de renseignements de l’OTAN et travaillant en harmonie avec les planificateurs
militaires de l’OTAN.
Cela signifie que la contre-offensive ukrainienne actuelle ne doit
pas être considérée comme une extension de la bataille de la phase deux, mais plutôt comme le début d’une nouvelle troisième phase qui
n’est pas un conflit ukraino-russe, mais un conflit OTAN-Russie.
Le plan de bataille ukrainien est marqué du sceau “Made in
Brussels”. La composition des forces a été déterminée par l’OTAN, tout comme le moment et la direction des attaques. Les services de
renseignement de l’OTAN ont soigneusement repéré les failles dans les défenses russes et identifié les nœuds critiques de commandement
et de contrôle, de logistique et de concentration des réserves qui ont été ciblés par l’artillerie ukrainienne, laquelle fonctionne
selon un plan de contrôle des tirs créé par l’OTAN.
En bref, l’armée ukrainienne que la Russie a affrontée à Kherson et
autour de Kharkov ne ressemblait à aucun adversaire ukrainien qu’elle avait affronté auparavant. La Russie ne combattait plus une armée
ukrainienne équipée par l’OTAN, mais une armée de l’OTAN dirigée par des Ukrainiens.
L’Ukraine continue de recevoir des milliards de dollars d’aide
militaire, et des dizaines de milliers de soldats suivent actuellement un entraînement intensif dans les pays de l’OTAN.
Il y aura une quatrième phase, puis une cinquième… autant de phases
que nécessaire avant que l’Ukraine n’épuise sa volonté de se battre et de mourir, que l’OTAN n’épuise sa capacité à continuer
d’approvisionner l’armée ukrainienne, ou que la Russie n’épuise sa volonté de mener un conflit non concluant en Ukraine. En mai
dernier, j’ai qualifié la décision des États-Unis de fournir des milliards de dollars d’assistance militaire à l’Ukraine de “changement
de donne”.
Ce dont nous sommes témoins aujourd’hui en Ukraine, c’est comment
cet argent a changé la donne. Le résultat est plus de morts dans les forces ukrainiennes et russes, plus de civils morts, et plus
d’équipements détruits.
Cependant, si la Russie veut l’emporter, elle devra identifier ses
nombreuses faiblesses qui ont conduit au succès de l’offensive ukrainienne et s’adapter en conséquence. Tout d’abord, l’offensive
ukrainienne autour de Kharkov représente l’un des plus graves échecs en matière de renseignement d’une force militaire professionnelle
depuis l’échec israélien à prévoir l’assaut égyptien sur le canal de Suez qui a déclenché la guerre du Kippour en 1973.
Depuis de nombreuses semaines, les Ukrainiens avaient signalé leur
intention de mener une offensive dans la région de Kherson. Il semble que lorsque l’Ukraine a lancé ses attaques le long de la ligne de
Kherson, la Russie a supposé qu’il s’agissait de l’offensive tant attendue et a envoyé des réserves et des renforts sur ce
front.
Les Ukrainiens ont été repoussés avec de lourdes pertes, mais pas
avant que la Russie ait engagé ses réserves de théâtre. Lorsque l’armée ukrainienne a attaqué dans la région de Kharkov quelques jours
plus tard, la Russie a été prise par surprise.
Et puis, il y a la mesure dans laquelle l’OTAN s’était intégrée dans
chaque aspect des opérations militaires ukrainiennes.
Comment cela a-t-il pu se produire ? Une défaillance du
renseignement de cette ampleur suggère des déficiences tant dans la capacité de la Russie à collecter des données de renseignement que
dans son incapacité à produire des évaluations précises et opportunes pour les dirigeants russes. Pour y remédier de manière adéquate,
il faudra procéder à un examen de fond en comble. En bref, des têtes vont tomber – et bientôt. Cette guerre n’est pas près de
s’arrêter, et l’Ukraine continue de se préparer à de futures actions offensives.
Pourquoi la Russie gagnera quand même
En fin de compte, je crois toujours que le jeu final reste le même –
la Russie gagnera. Mais le coût de la prolongation de cette guerre est devenu beaucoup plus élevé pour toutes les parties
concernées.
La réussite de la contre-offensive ukrainienne doit être replacée
dans une juste perspective. Les pertes que l’Ukraine a subies, et subit encore, pour obtenir cette victoire sont insoutenables.
L’Ukraine a épuisé ses réserves stratégiques, et celles-ci devront être reconstituées si l’Ukraine souhaite poursuivre son avancée sur
cette voie. Cela prendra des mois.
La Russie, quant à elle, n’a rien perdu de plus qu’un espace
indéfendable. Les pertes russes ont été minimes, et les pertes d’équipement ont été facilement remplacées.
La Russie a en fait renforcé son dispositif militaire en créant de
solides lignes défensives dans le nord, capables de résister à toute attaque ukrainienne, tout en augmentant la puissance de combat
disponible pour achever la tâche de libérer le reste de la République populaire de Donetsk sous contrôle ukrainien.
La Russie dispose d’une profondeur stratégique bien supérieure à
celle de l’Ukraine. La Russie commence à frapper des cibles d’infrastructure critiques, telles que des centrales électriques, qui
paralyseront non seulement l’économie ukrainienne, mais aussi sa capacité à déplacer rapidement de grandes quantités de troupes par
train.
La Russie tirera les leçons de la défaite de Kharkov et poursuivra
ses objectifs de mission déclarés.
En résumé, l’offensive de Kharkov a été la meilleure chose qui
puisse arriver à l’Ukraine, tandis que la Russie est loin d’avoir touché le fond. La Russie doit procéder à des changements pour
résoudre les problèmes identifiés lors de la défaite de Kharkov. Gagner une bataille est une chose, gagner une guerre en est une
autre.
Pour l’Ukraine, les pertes énormes subies par ses propres forces,
combinées aux dommages limités infligés à la Russie, signifient que l’offensive de Kharkov est, au mieux, une victoire à la Pyrrhus,
qui ne change pas la réalité fondamentale selon laquelle la Russie gagne et gagnera le conflit en Ukraine“.
L'avancée de la bataille
Une carte fait une comparaison intéressante avec les batailles de Kharkov durant la Seconde Guerre
mondiale, montrant que la décision de retirer des troupes russes a été prise en se rappelant ce qu’avait coûté à l’Armée Rouge la
seconde bataille de Kharkov.
Pour l’analyste Military Advisor (sur Twitter), “le but stratégique de l’offensive
ukrainienne n’est pas atteint, malgré le succès médiatique. -Les troupes russes n’ont pas été encerclées. -L’armée/police russe n’a pas subi de pertes
lourdes/modérées. -Des équipements lourds ont été sauvés. -La Russie dispose désormais d’une réelle liberté d’action.
(…)
L’armée russe a maintenant atteint la même ligne de défense que lors
de la deuxième bataille de Kharkov en 1942 (encerclement Izjum/Barvenkovo). La leçon est bien apprise et les résultats sont
complètement différents.”
Pour l’instant, la montée en puissance de l’armée russe est réelle mais lente.
+ toutes les attaques ukrainiennes ont été repoussées. Sur le front nord, pour essayer d’enfoncer la ligne de repli des Russes, à Kherson, Andreïevka, Zaporojie,
+ Les unités Wagner ont continué leur progression vers Bakhmut.
+ Le soir du 14 septembre, pour définitivement écarter les tentatives ukrainiennes d’établir des têtes de pont sur
l’autre rive de la rivière Ingoulets, des missiles russes ont touché le barrage du réservoir de Karatchounovskie sur la rivière
Ingoulets près de Krivoï Rog. L’inondation est sur le chemin de la tête de pont ukrainienne entre Andrievvka et Davidov Brod. La montée
du niveau d’eau détruira tous les passages et les lignes d’alimentation à la tête de pont.
+ Les frappes contre des infrastructures électriques ont continué. Selon Big Serge: “D’autres centrales thermiques et les infrastructures associées
sont frappées aujourd’hui. La Russie a sorti les bombardiers stratégiques Big Bear armés de missiles X-101. Teaser de la saison
2…“
Pour ma part, je pense que le gouvernement russe et le commandement militaire ont, ces derniers jours,
gardé leur sang-froid. Ils ne veulent pas tomber dans le piège de l’escalade tendu par les Américains. Je continue à
penser, jusqu’à nouvelle con figuration, que la méthode est du type “Turenne”: l’armée russe s’est aperçue qu’elle s’était avancée vers
Kharkov sans avoir les moyens de tenir ses positions. Face à une menace d’avoir à se battre à 5 contre 1, l’armée russe a préféré un
retrait tactique, peu glorieux mais effic ace et ceci tout en inffligeant de lourdes pertes aux Kiéviens.
Bien entendu, les stratèges de salon ukrainophiles, tout comme nos dirigeants, poussent des cris de
triomphe. Sans voir que tout cela fait le jeu des Américains, qui sont sûrs que les pays membres de l’Union Européenne ne vont
pas se mettre à négocier avec Moscou puisque “Kiev est sur le point de gagner la guerre”.
L’illustration la plus fragrante en est le pathétique discours de la présidente de la Commission
Européenne “sur l’état de l’Union”, habillée en jaune et bleu (et dont le débit haché en anglais pour un discours appelant à
détruire complètement l’économie russe seulement huit décennies après l’horreur déclenchée par la Wehrmacht en URSS met profondément
mal à l’aise) :
Elargir la vision
Une fois que l’on a recensé toutes les erreurs tactiques commises par les Russes, qui les ont obligés au
retrait d’Izioum, il serait temps de regarder le tableau d’ensemble:
+ Les manoeuvres VOSTOK (voir la vidéo ci-dessous) 2022 ont rassemblé, sous commandement russe, des
contingents issus de pays dont l’ensemble représente 40% de la population mondiale.
+ Selon une de mes sources, du fait de la crainte d’un “coup” indirect de la Russie en Syrie, “une conférence militaire a été convoquée à la hâte à Tel Aviv où prennent part les chefs d’état-major
de 24 pays otaniens plus celui du Maroc” pour parler de « coopération stratégique
militaire internationale »
+ On n’a pas entendu dire que les Etats-Unis aient réussi, jusqu’à maintenant, un test de missile
hypersonique.
+ La Maison Blanche est essentiellement préoccupée de limiter – voire empêcher le succès républicain
annoncé aux élections de mi-mandat. Elle n’a pas appuyé popur l’instant le plan Zelenski de mise en place d’un approvisionnement
régulier de l’Ukraine en matériel militaire fondé sur une garantie de sécurité sur un mode de “quasi-appartenance” à l’OTAN.
Est-ce que les Américains, comme les Russes, veulent éviter la confrontation directe?
+ La Russie doit surveiller l’évolution des tensions entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.
Le point de vue de M.K. Bhadrakumar
“L’une des caractéristiques récurrentes de la guerre froide est que les États-Unis ont presque toujours accordé
une grande importance à l’aspect visuel d’une affaire soviéto-américaine, tandis que Moscou a choisi de se concentrer sur le résultat
final. La crise des missiles de Cuba en est l’exemple le plus connu. Le dénouement a consisté en l’abandon public du déploiement prévu
de missiles soviétiques à Cuba et en une déclaration et un accord publics américains de ne plus envahir Cuba. Mais on a su par la suite
qu’il y avait aussi une partie non médiatisée, à savoir le démantèlement de tous les missiles balistiques Jupiter qui avaient été
déployés en Turquie.
Le schéma comportemental reste le même en Ukraine. Selon le récit
occidental, la Russie regarde l’abîme de la défaite au milieu de la “déroute” dans la région de Kharkov. Il est toutefois intéressant
de noter qu’aux niveaux responsables du Beltway, on constate une réticence à battre les tambours, probablement parce qu’on sait que les
forces ukrainiennes sont simplement revenues dans la direction de Balakleysko-Izioum pour occuper des zones que les Russes avaient
prévu de quitter.
Une fois de plus, Moscou laisse les journalistes américains
s’occuper de l’aspect visuel de la situation, tandis que Moscou se concentre sur le résultat final, qui a trois dimensions
:
- Premièrement, achever l’évacuation en cours de la direction
Balakleysko-Izyiom sans perte de vies humaines ;
- Deuxièmement, exploiter les mouvements de troupes ukrainiennes
pour cibler les forces qui sont sorties à découvert de positions bien fortifiées dans la région de Kharkov ;
et, troisièmement, se concentrer sur la campagne à
Donetsk.
La dernière partie devient très sensible pour Moscou, car une partie
importante des “correspondants de guerre” russes ont diffusé des rapports sensationnels selon lesquels c’est l’apocalypse maintenant.
Même des politiciens de haut rang, tels que Gennady Zyuganov, secrétaire général du parti communiste et voix puissante à la Douma
d’État, se sentent agités.
Lors de la première séance plénière de la session d’automne de la
Douma d’État russe, mardi, M. Ziouganov a déclaré que l'”opération spéciale” s’est transformée en une véritable guerre et que la
situation sur le front a “changé radicalement” au cours des deux derniers mois.
Un fragment du discours, publié sur le site Internet du parti
communiste, cite également Zyuganov, qui a déclaré que “toute guerre exige une réponse. Avant tout, elle exige une mobilisation
maximale des forces et des ressources. Elle exige une cohésion sociale et une hiérarchisation claire des priorités”.
Bien qu’il s’agisse d’une critique constructive, le conseil de
Ziouganov sera très certainement ignoré par le Kremlin. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a répondu avec
empressement : “Pour l’instant, non, cette mobilisation totale ou partielle n’est pas à l’ordre du jour”.
La base de soutien du président Poutine reste plus solide
que jamais. Les récentes élections régionales et locales russes se sont en partie transformées en un “référendum” sur la
situation en Ukraine. Et le fait que le parti au pouvoir ait obtenu
l’un des meilleurs résultats de son histoire en remportant environ 80 % des mandats dans les parlements régionaux et locaux témoigne
d’un vote de confiance retentissant dans la direction de Poutine. (C’est moi qui souligne E.H.)
Cela dit, les “patriotes en colère” constituent un
casse-tête. C’est pourquoi la situation actuelle autour de Bakhmout à Donetsk revêt une importance particulière. Bakhmout est sans
aucun doute le pivot de toute la fortification que Kiev a érigée dans le Donbass au cours des huit dernières années. C’est un nœud de
communication stratégique avec des routes dans de nombreuses directions – Lisitchansk, Gorlovka, Kostiantinovka et Kramatorsk – et le
contrôle de la ville est vital pour établir une suprématie totale sur la région de Donetsk.
Les troupes russes et les milices alliées tentent depuis le 3 août
de percer les défenses ukrainiennes dans la direction de Bakhmout-Soledar, mais avec un succès mitigé. On rapporte aujourd’hui que les
Russes sont entrés dans la ville de Bakhmout et ont pris le contrôle de la zone industrielle située au nord-est de la
ville.
Certains rapports indiquent que les entrepreneurs militaires russes
connus sous le nom de Groupe Wagner ont été déployés à Bakhmut. Il s’agit d’anciens militaires hautement qualifiés.
Les enjeux sont extrêmement élevés. Pour Kiev, toute la logistique
des opérations à Donetsk peut s’effondrer s’il perd le contrôle de Bakhmout. Quant aux Russes, la percée dans la direction
Bakhmout-Soledar lèvera le principal obstacle à l’offensive cruciale vers l’axe Slaviansk-Kramatorsk à l’ouest, le dernier conglomérat
de forces ukrainiennes à Donetsk. Bakhmout n’est qu’à 50 km de Slaviansk-Kramatorsk.
S’exprimant sur la “contre-offensive” ukrainienne le week-end
dernier à la National Public Radio, le général Mark Milley, président des chefs d’état-major américains, a soulevé quelques points
intéressants :
L’Ukraine a accumulé une bonne quantité de puissance de combat. La
façon dont elle l’utilisera sera désormais le facteur déterminant. Les choses vont se clarifier “dans les jours et les semaines à
venir”. Jusqu’à présent, les militaires ukrainiens se sont
extraordinairement bien battus en défense. La défense a toujours été la forme la plus forte de la guerre. L’Ukraine passe maintenant à des opérations offensives où il est
essentiel d’intégrer la puissance de feu dans leur manœuvre afin d’obtenir la supériorité. Par conséquent, “il reste à voir” ce qui se passera dans les
prochaines semaines. “C’est une tâche très, très difficile que les Ukrainiens sont en train d’entreprendre” – combiner leur offensive
avec leur manœuvre. L’offensive ukrainienne à Kharkov était prévue comme une attaque de
flanc pour encercler et détruire les groupements russes dans la région de Balakleya, Koupiansk et Izioum. Mais le commandement russe
avait prévu une telle tentative, car sa ligne de front s’était amincie ces derniers temps. Les forces ukrainiennes étaient presque 4 à
5 fois plus nombreuses que les Russes.
Il est intéressant de noter qu’en prévision d’une offensive
ukrainienne, les civils qui ont accepté de quitter la région pour la Russie ont été évacués des localités menacées dans des convois
militaires. En utilisant des tactiques de défense mobile sous la couverture d’unités spécialement organisées, les Russes ont finalement
réussi à retirer leurs forces.
En effet, le plan ukrainien/USA/OTAN visant à manœuvrer une attaque
de flanc et à encercler les troupes russes a été contrecarré avec des pertes minimes. D’autre part, les Ukrainiens admettent également
que les Russes ont infligé des pertes importantes en effectifs à leurs adversaires (qui comprenaient une grande partie des combattants
des pays de l’OTAN).
Mais les militaires russes ont également commis des erreurs. Ainsi,
leurs positions avancées n’ont pas été minées – ce qui est assez inexplicable ; la collecte de renseignements en première ligne a été
déficiente ; et les troupes russes résiduelles (réduites à un tiers de leur effectif) n’étaient même pas équipées d’armes
antichars.
Le résultat le plus important des événements de la semaine dernière
est que le conflit a pris la nature d’une guerre à part entière. Zyuganov n’était pas à côté de la plaque lorsqu’il a
déclaré dans son discours à la Douma d’État russe : “L’opération militaro-politique… s’est transformée en une véritable guerre,
qui a été déclarée contre nous par les Américains, les membres de l’OTAN et l’Europe unifiée.
“Une guerre est fondamentalement différente d’une opération
spéciale. Une opération spéciale est quelque chose que vous annoncez – et à laquelle vous pouvez choisir de mettre fin. Une guerre est
quelque chose que vous ne pouvez pas arrêter, même si vous le voulez. Vous devez vous battre jusqu’à la fin. La guerre a deux issues
possibles : la victoire ou la défaite”.
Poutine a une grande décision à prendre maintenant. Car, si le bon
côté des choses pour les militaires russes est que la ligne de front a été redressée et que d’importantes réserves russes sont
transférées sur les champs de bataille, de facto, un état de guerre existe désormais entre la
Russie et l’OTAN.
Les récents appels téléphoniques successifs du président français
Emmanuel Macron et du chancelier allemand Olaf Scholz à Poutine, après un interlude de plusieurs mois, indiquent qu’il est peut-être
nécessaire de réengager le leader du Kremlin”.
La contre-attaque de Kharkov. Ni un grand succès ni une grosse défaite - Le 14/09/2022.
Tout le monde se laisse
prendre à croire que l’avancée rapide des Ukrainiens a provoqué une défaite russe. Ce n’est pourtant pas le cas.
Les principales forces russes avaient déjà quitté la région. Il ne restait que des sentinelles de la République populaire de Louhansk et quelques compagnies de la
Garde nationale russe, qui est plus ou moins une force de police. C’est pourquoi le responsable « occidental » qui s’est entretenu avec Reuters est assez prudent dans son évaluation :
« Il y a un débat en cours sur la nature du
retrait russe, cependant il est probable qu’en
termes strictement militaires, il s’agisse d’un retrait, ordonné et sanctionné par l’état-major, plutôt que d’un effondrement pur et simple. »
…
« Évidemment, ça a l’air vraiment dramatique.
C’est une vaste étendue de terrain. Mais nous devons tenir compte du fait que les Russes ont pris de bonnes décisions en raccourcissant leurs lignes et en les rendant plus défendables, et en
sacrifiant des territoires pour ce faire« , a déclaré le fonctionnaire, ajoutant qu’il ne s’attendait pas à ce que la Russie cherche immédiatement à regagner les territoires
perdus.
La principale raison pour laquelle la Russie s’est accrochée à Izium, au sud-est de Kharkov, était de l’utiliser comme tremplin pour attaquer Sloviansk et
Kramatorsk le long de l’autoroute M-03. Cependant, au cours des derniers mois, plusieurs tentatives russes de traverser la rivière Siverski Donets au sud et à l’est d’Izium et d’établir une tête
de pont sur le côté sud ont échoué.
Situation à la fin du mois d’août, avec Izium dans le coin supérieur gauche :
Les Ukrainiens étaient bien établis dans la « forêt de Sherwood » du côté sud et avaient déjoué toutes
les tentatives des forces russes de s’installer durablement dans la région. (Selon Yves Smith, Alexander Mercouris avait fait cette remarque et prédit un retrait russe d’Izium dans l’une de ses émissions avant le début de la « contre-offensive » de Kharkov). J’avais moi-même manqué ce
point.
La région, qui est peu peuplée (Izium avait une population d’environ 40 000 habitants avant la guerre), a peu de valeur ajoutée. Les forces russes qui s’y
trouvaient peu après le début de la guerre ont été retirées au fil du temps pour être affectées à d’autres zones.
Selon le colonel Markus Reisner, de l’armée autrichienne, l’Ukraine a utilisé six brigades complètes (vidéo) dans son attaque. Si les chiffres du ministère russe de la Défense sont à moitié exacts, les forces ukrainiennes ont perdu plus de 4 000 soldats, soit
près de deux brigades, lors de l’attaque. Ces troupes ont couru dans des zones que l’artillerie russe avait préenregistrées. Elles ont reçu tirs de missiles après tirs de missiles et ont été
détruites.
Les forces aériennes russes ont causé des dommages supplémentaires. Des centaines de chars et de véhicules blindés que l' »Ouest » avait livrés à l’Ukraine ont été détruits. Les
discours sur les importantes pertes matérielles russes et sur les milliers de Russes faits prisonniers de guerre n’ont aucun sens.
Un article du Washington
Post cite aujourd’hui une organisation partisane en « source ouverte » au sujet des pertes :
Selon les estimations préliminaires de Jakub Janovsky, analyste militaire et contributeur au décompte des pertes en matériel du blog Oryx, la Russie a perdu 40
chars, 50 véhicules d’infanterie, 35 véhicules blindés et deux avions à réaction.
Cependant, d’autres journalistes du Washington Post ont examiné les preuves :
Selon Hodges, l’équipement laissé sur place dans la vidéo correspond à environ une compagnie de chars, qui est généralement équipée de 10 ou 11 chars.
…
Une autre vidéo, prise le long d’une rue du centre d’Izyum, montre un obusier automoteur 2S19 Msta abandonné. Le système ne présente pas de signes évidents de
mise hors service.
D’autres images prises à Izyum montrent des dégâts plus importants sur les équipements militaires russes, indiquant qu’ils ont été touchés lors de la bataille.
Un véhicule blindé est visible dans une station-service de la ville, avec des impacts de balles, des brûlures et des pneus dégonflés.
Les forces ukrainiennes ont publié une vidéo montrant la coque d’un TOS-1A, un lance-roquettes multiple, sous son surnom de « Solntsepyok« .
Compte tenu de l’immensité des zones, cela ne ressemble pas à des pertes importantes. Les affirmations des services de renseignements britanniques selon lesquelles
la 1ère armée de chars de la Garde a été détruite lors de l’attaque sont grotesques. La 1ère Garde a l’équivalent d’environ 20 brigades avec quelques centaines de chars et de véhicules blindés dans chacune
d’elles. Ses unités n’étaient même pas dans la région lorsque l’attaque a eu lieu.
Comme Larry Johnson l’a expliqué, la planification du retrait d’une grande zone prend du temps. La décision russe de se retirer de la région de Kharkov a dû être prise avant le lancement de la contre-attaque ukrainienne. Ils savaient qu’elle allait être
lancée. Depuis la mi-août, la carte de déploiement établie par Military Land montrait de fortes formations de chars au sud
et à l’ouest de la région d’Izium. Les Russes rapportaient quotidiennement des attaques contre ces unités et d’autres. Dima, de la chaîne Military Summary, les avait mentionnées à plusieurs
reprises.
Lorsque la contre-attaque a eu lieu, les forces russes se sont repliées sur le côté est de la rivière Oskol et sont maintenant protégées par celle-ci. À l’extrémité
sud, près de Lyman, la rivière Siverski Donets est utilisée pour couvrir les forces russes. Ce sont des positions fortes, difficiles à attaquer, qui peuvent être tenues par une force
limitée.
Je m’attendais à ce que la Russie attire les forces ukrainiennes en attaque pour ensuite les diviser. Mais elle n’avait pas les forces, ou l’intérêt, de le faire maintenant.
Elle a plutôt ordonné un retrait. L’utilisation de l’artillerie et des forces aériennes pour attaquer les forces ukrainiennes alors qu’elles étaient encore sur les routes, attaquant un ennemi qui
n’était plus là, s’est avérée être une bonne décision.
Le colonel Reisner, dont le lien figure ci-dessus, affirme que la première « contre-offensive » dans le sud contre Kherson a été un
échec majeur qui a coûté de nombreuses vies ukrainiennes. Un autre professionnel militaire, le lieutenant-colonel (retraité) Daniel Davis, est d’accord :
Lorsque Poutine a fait de la capture du Donbass son objectif principal, le Kremlin a mené ce que l’on appelle des missions d' »économie de force » au nord,
autour de Kharkiv, et au sud, près de Kherson. L’objectif des missions russes dans le nord et le sud était d’utiliser le moins de troupes possible pour maintenir les FAU immobilisées, afin
qu’elles ne puissent pas déplacer davantage de troupes vers le Donbass pour résister à l’offensive russe dans cette région. La Russie a ensuite aminci encore plus ses défenses à la fin du
mois d’août afin de déployer davantage de troupes pour se défendre contre l’offensive médiatisée, sur le point de commencer près de Kherson.
…
Les troupes russes supplémentaires à Kherson semblent avoir aidé les forces de Moscou à infliger de lourdes pertes aux assaillants ukrainiens dans la région de
Kherson, mais ont affaibli de manière fatale les défenses russes dans la région de Kharkiv.
Lorsque les troupes ukrainiennes ont choqué les défenseurs russes au début de l’offensive de Kharkiv, les Russes ont commencé à céder rapidement du territoire.
Non seulement il leur restait peu de troupes dans la région, mais ces troupes étaient principalement des volontaires. Moscou a commencé à envoyer frénétiquement des renforts pour tenter
d’endiguer la marée, mais l’Ukraine a avancé plus vite que la Russie ne pouvait mettre des renforts en place. Les dirigeants russes ont été confrontés à un dilemme : ordonner à leurs troupes
de contester chaque mètre de territoire pour tenter de gagner du temps pour l’arrivée des renforts, ou évacuer la zone et préserver leurs effectifs pour de futurs combats.
Ils ont choisi la seconde solution. Non seulement la Russie a cédé Izyum sans combattre, mais elle a ensuite évacué la quasi-totalité du territoire qu’elle
occupait au nord de Kharkiv jusqu’à la frontière russe, soit au total 3 000 kilomètres carrés, qui sont repassés sous contrôle ukrainien. Nombreux sont ceux qui, en Occident, saluent ce geste
qui prouve que l’Ukraine est en passe de gagner la guerre et qui pourrait même entraîner la chute de Vladimir Poutine. Un peu de contexte pourrait être utile avant de porter des jugements
aussi catégoriques.
Daniel Davis affirme que « Moscou a commencé à envoyer frénétiquement des renforts pour tenter
d’endiguer la marée« . Il doit faire référence à la vidéo, publiée par les Russes, qui montre des forces aéromobiles blindées débarquant dans d’énormes hélicoptères Mi-26. Mais le colonel Reisner affirme que ces hélicoptères
ont atterri à l’est de la rivière Oskol. Les troupes qu’ils transportaient ne sont jamais allées au combat dans la région de Kharkov. La vidéo des hélicoptères était une tromperie car il n’y
avait plus rien à renforcer dans la région de Kharkov.
Davis conclut :
L’Ukraine a probablement dépensé la majeure partie de sa puissance de frappe dans ces offensives jumelles, subi de nombreuses pertes et aura besoin d’une
reconstitution et de remplacements considérables avant de pouvoir aller beaucoup plus loin (selon certaines informations, une attaque ukrainienne de moindre envergure pourrait être en
préparation à Ougledar [au sud-ouest de Donetsk], mais à ce jour, aucune ne s’est concrétisée).
Je m’attends également à une nouvelle attaque ukrainienne dans le sud de la région du Donbass. Mais les forces russes y auraient été renforcées par le nouveau 3e
corps russe. Il s’agit de quelque 30 à 50 000 vétérans russes appelés à former une nouvelle formation. Ils seront probablement capables de résister à tout ce que l’Ukraine pourra leur
envoyer.
Ajout :
Yves vient de publier un article sur l’aspect plus politique des choses. Scholz continue d’être l’un des personnages les plus sombres de ce jeu :
Dans la guerre de salon qui se mène sur les réseaux sociaux, on a vu apparaître depuis quelques jours, deux profils, suite à l'offensive ukrainienne dans la
région de Kharkov. D'une part l'ukrainophile béat, qui imagine l'armée russe à Moscou pour Noël; et puis le russophile dépressif, qui pense que la guerre est perdue pour la Russie. Les deux se
rejoignent dans leur incompréhension des événements. Je propose ici des extraits de quelques interprétations sérieuses de ce qui s'est passé sur le terrain.
#Ukraine – Front Nord Kharkov – Izyum Les forces tiennent la ligne de front
sur l’Oskil, y compris la partie Est de Kupyansk et Oskol Unités ont avancé dans Sviatogorsk
et ont occupé au moins une partie de la ville Forces continue d’occuper des
localités vides pic.twitter.com/RC1Gs4DgqA
Le renseignement américain en appui à l’armée ukrainienne
Le New York Times a révélé que les États-Unis ont partagé des renseignements essentiels avec l’armée ukrainienne et ont participé à la préparation de la “contre-offensive” actuelle de cette
dernière près de Kharkov. (…)
Il y a deux façons d’envisager la montée en puissance de l’armée ukrainienne : soit Kiev a infligé une lourde défaite aux Russes et les a contraints à battre en retraite, soit les services de
renseignement américains ont finalement eu vent de la discrète réduction de la ligne de front russe à Kharkov, qui s’est produite ces dernières semaines dans le cadre d’un redéploiement plus
large des formations militaires, et ont partagé ces informations avec Kiev, qui a bien sûr réagi avec enthousiasme.
Le rapport du New York Times confirme effectivement cette dernière lecture de la situation, qui n’a fait l’objet que de rumeurs et de chuchotements jusqu’à présent.
Il n’y a pratiquement pas eu de combats
En effet, il n’y a pratiquement pas eu de combats à proprement parler dans la région de Kharkov au cours de cette poussée ukrainienne, et l’objectif des Russes était, sans surprise, de
retirer les forces résiduelles de la ligne de front sous le couvert de tirs d’artillerie lourde. L’opération russe a permis de ne pas faire de victimes importantes. La nouvelle ligne de front qui
s’est progressivement constituée au cours des dernières semaines (ou des derniers mois) le long de la rivière Oskol s’est cristallisée.
Le retrait de la direction Balakleysko-Izyum est dû au fait que le commandement militaire russe a estimé que le maintien d’une telle ligne de front ne servirait à rien. En mars, lorsque les
forces russes ont pris le contrôle d’Izyum, l’hypothèse était que cela aiderait à monter une opération du nord vers la ville de Sloviansk dans le district de Kramatorsk de la région de Donetsk.
Mais comme il s’est avéré au cours des 4 derniers mois, les Russes ont apparemment abandonné cette idée.
Ne vous méprenez pas, la bataille pour le Donbass reste toujours la priorité numéro un de l’opération militaire spéciale russe. Le redéploiement à partir de la direction Balakleysko-Izyum va
maintenant renforcer de manière significative l’offensive dans le Donbass au lieu de l’affaiblir, comme le spéculent certains journalistes occidentaux. La confusion provient de l’ancienne légende
selon laquelle Izium était la “porte” du Donbass et de la mer Noire. Or, aujourd’hui, avec les moyens de communication modernes, les lignes d’approvisionnement russes vers le Donbass peuvent être
maintenues même sans cette “porte” du nord.
Izioum ne semble pas avoir la valeur stratégique qu’on lui attribue
Deuxièmement, Izyum elle-même se trouve dans une région fortement boisée – certains l’appellent la forêt de Sherwood – à l’ouest de laquelle les forces
ukrainiennes s’étaient fortifiées et la présence russe avait subi des attaques même auparavant également. En d’autres termes, l’occupation continue d’Izyum ne ferait que drainer des
effectifs.
Cela dit, les événements qui se sont déroulés dans la direction de Balakleysko-Izyum ont déclenché une vague de critiques au sein même de la Russie au sujet de
la mauvaise gestion du commandement militaire, et certaines critiques ont même été adressées au président Poutine lui-même. Le commandement militaire est mis sous pression pour montrer des
“résultats” dans la campagne du Donbass. Il faut dire que la stratégie russe consistant à faire appel à des milices plutôt qu’à des troupes régulières de ses forces armées pourrait être
repensée.
En réalité, la région de Kharkov n’a été qu’un accessoire jusqu’à présent. Le fait qu’il n’est pas prévu d’organiser un quelconque référendum à Kharkov –
contrairement à Kherson et Zaporozhia, dans le sud, début septembre (dont l’organisation est désormais reportée) – est éloquent.
Mégalomanie ukrainienne
Il est certain que les événements de la semaine dernière dans la direction de Balakleysko-Izyum vont remonter le moral des forces armées ukrainiennes. Cela aura
des implications pour l’avenir. D’une part, Kiev ne sera pas du tout enclin aux pourparlers de paix. La déclaration tonitruante du ministre ukrainien de la Défense, Oleksiy Reznikov, dimanche,
fixe le seuil de la belligérance : “Kiev est prêt à négocier après l’évacuation [par la Russie] de tous les territoires de l’Ukraine – dans les limites du 1er décembre 1991. Il n’y a plus
d’options pour le ’24 février’ pour l’Ukraine.”
C’est-à-dire que les plans du commandement des forces armées de l’Ukraine sont de “libérer” complètement tous les territoires “occupés”, y compris le Donbass et
la Crimée, et rien de moins ! (…)
Les Américains pris à leur propre piège
Selon le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense de l’Ukraine, Danilov, Kiev envisage déjà des options pour accepter la reddition de la
Russie, ainsi que la division de celle-ci en plusieurs petits États sympathiques ! Un tel niveau de folie et d’hystérie guerrière rendra extrêmement difficile pour l’administration Biden de faire
progresser les signes naissants de modération et de réalisme qui s’efforçaient de faire surface dans la rhétorique du secrétaire d’État américain Antony Blinken lors de sa visite à Kiev vendredi
dernier.
Blinken a réagi avec prudence lorsque les médias itinérants l’ont interrogé sur la “contre-offensive” ukrainienne. Il a déclaré : “oui, nous avons obtenu une
mise à jour complète sur la contre-offensive… il est très tôt, mais nous constatons des progrès clairs et réels sur le terrain, en particulier dans la zone autour de Kherson, mais aussi des
développements intéressants dans le Donbass à l’est. Mais encore une fois, ce n’est que le début”.
Plus tôt à Kiev, M. Blinken n’a pas répondu à la conclusion du président Zelensky, lors de leur apparition conjointe dans les médias, selon laquelle il
considérait le soutien américain comme “une garantie de la possibilité de restituer nos territoires, nos terres.”
Le général Mark Milley, président des chefs d’état-major américains, s’est également montré très circonspect à l’égard de la contre-offensive ukrainienne lors
d’une interview accordée samedi à la National Public Radio. Le général a déclaré qu’il reste à voir ce qui se passe dans les prochaines semaines. “C’est une tâche très, très difficile que les
Ukrainiens entreprennent – combiner leur offensive avec la manœuvre”, a déclaré le général.
Enormes pertes ukrainiennes
Si le regroupement des troupes dans la région de Kharkov permettra aux forces russes de concentrer leur attention sur l’établissement d’un contrôle total du
territoire de Donetsk, ce n’est pas comme si le commandement militaire avait tourné le dos à Kharkov.
Le ministère russe de la Défense a déclaré lundi que les forces aérospatiales, les troupes de missiles et l’artillerie russes “ont continué à lancer des
attaques de haute précision” sur les unités et les forces de réserve ukrainiennes dans la région de Kharkov. Les forces ukrainiennes, qui se trouvaient auparavant dans des positions bien
fortifiées dans cette région fortement boisée, sont désormais à découvert et font l’objet de frappes aériennes, de missiles et d’artillerie intenses.
Le ministère russe de la défense a déclaré samedi que plus de 2 000 combattants ukrainiens avaient été tués près de Balakleya et d’Izyum au cours des trois
derniers jours seulement. Il est certain que quelques milliers de soldats supplémentaires auraient également été blessés. Si l’on considère qu’une force ukrainienne de 15 000 hommes est impliquée
dans l’ensemble de l’opération de Kharkov, il s’agit d’une perte très lourde. Avec le temps, Kiev n’aura peut-être pas de quoi se réjouir.
La lecture très fine de la bataille et ses implications par "Big Serge"
A une époque où les grands journaux que nous respections sont devenus de simples services de presse des gouvernement et des organisations internationales, internet
permet au contraire le développement d’une information libre, fondée et d’analyses de grande qualité. Cela fait plusieurs mois que je suis le compte twitter d’un auteur qui se cache derrière le
pseudonyme de “Big Serge”, en hommage à Sergueï Witte (1849-1915), grand ministre d’Alexandre III et de Nicolas II, l’un des artisans de l’industrialisation de la Russie. Voici quelques extraits
de la dernière analyse de “Big Serge”:
“La période du 9 au 11 septembre restera dans l’histoire comme une période de grande importance dans la guerre russo-ukrainienne. Les deux parties belligérantes
ont franchi des seuils très importants qui, pris ensemble, laissent penser que la guerre entre dans une nouvelle phase. Les 9 et 10, l’Ukraine a remporté son premier succès concret de la guerre
en reprenant tout le territoire tenu par les Russes dans l’Oblast de Kharkov à l’ouest de la rivière Oskil, y compris la rive occidentale de Koupiansk et le nœud de transit d’Izioum.
Pendant ce temps, Vladimir Poutine a convoqué une réunion d’urgence de son conseil de sécurité nationale, ce qui a précipité la propre escalade de la Russie le
11, lorsque les infrastructures ukrainiennes ont enfin été attaquées, plongeant une grande partie du pays dans le noir.
(…)
La contre-offensive de Kharkov
Au risque de paraître très pédant, la contre-offensive de l’Ukraine dans l’est de l’Oblast de Kharkov est une excellente démonstration des difficultés d’évaluation des opérations militaires.
Tout le monde est d’accord sur la géographie de base de ce qui s’est passé : L’Ukraine a libéré des forces russes tout ce qui se trouve à l’ouest de la rivière Oskil. En revanche, personne ne
s’accorde sur ce que cela signifie. J’ai vu toutes les interprétations suivantes posées – notez que les gens sont arrivés à toutes ces conclusions à partir du même ensemble de données :
La Russie a attiré l’Ukraine dans un piège et va bientôt contre-attaquer.
La Russie s’est volontairement retirée de Kharkov pour donner la priorité à d’autres fronts.
La Russie a attiré les Ukrainiens pour les frapper à l’artillerie.
La Russie a subi un échec massif en matière de renseignement et n’a pas vu ou réagi à l’offensive de l’Ukraine.
La Russie a subi une défaite au combat et a été contrainte de battre en retraite.
Faisons une autopsie méthodique et voyons ce qu’il en
ressort.
La première chose que nous voulons noter est que la disparité des forces sur ce front était absolument risible. L’Ukraine a réuni un groupe d’attaque d’au moins
cinq brigades complètes, et a visé une ligne de contact où il n’y avait aucune troupe régulière russe. Les défenses russes de la ligne de front dans la région étaient constituées de miliciens et
de gardes nationaux alliés du Donbas. Il semble qu’il y ait eu un seul groupe tactique de bataillons (GTB) à Izioum, mais guère plus.
Il est indéniable, même pour les Ukrainiens qui célèbrent l’avancée, que l’oblast de Kharkov a été presque entièrement vidé de ses troupes russes, ne laissant
guère plus qu’une force de protection. Deux choses importantes en découlent. Premièrement, le groupe de choc ukrainien avançait dans la plupart des endroits contre une résistance pratiquement
inexistante. Deuxièmement, et c’est plus inquiétant pour l’Ukraine, les unités de faible qualité laissées sur place à des fins d’écran ont pu opposer une bonne résistance aux Ukrainiens – les
hommes de Rosgvardiya à Balakliya ont tenu bon pendant plusieurs jours avant d’être évacués par un couloir.
(… ) Je pensais que l’avancée ukrainienne culminerait à la rivière Oskil, les laissant vulnérables à une contre-attaque russe par les réserves qui arrivaient.
Il semble maintenant assez clair que c’est incorrect, et que les réserves russes qui étaient en route avaient pour mission de stabiliser la défense à l’Oskil, et non de lancer une
contre-attaque.
Ce n’était pas un piège opérationnel pour la Russie, mais ce n’était pas non plus une victoire dans la bataille pour l’Ukraine – pour la simple raison qu’il n’y
a pas eu de bataille du tout. La Russie avait déjà évidé ces positions et a retiré très rapidement les forces de protection restantes. L’Ukraine a couvert beaucoup de terrain, mais n’a pu
détruire aucune unité russe, car il n’y en avait pas vraiment.
Il serait stupide d’essayer de dissuader les Ukrainiens de leur excitation en ce moment. Il faut reconnaître qu’ils ont réussi à constituer un groupe de choc de
bonne taille, à le diriger vers une partie faible du front et à regagner une bonne partie du terrain. Compte tenu de l’absence abjecte de succès pour l’Ukraine dans cette guerre, ils essaient à
juste titre d’en tirer le maximum de moral et de propagande.
Je ne pense toutefois pas que les pertes territoriales de Kharkov modifient en quoi que ce soit le calcul final de la guerre. La Russie a évidé ce front et cédé
du terrain, mais elle a pu malmener les forces ukrainiennes à mesure qu’elles avançaient grâce à une artillerie et à des frappes aériennes incessantes. Les chaînes ukrainiennes rapportent
largement que les hôpitaux débordent. Le ministère russe de la Défense a déclaré que l’Ukraine avait perdu 4 000 tués et 8 000 blessés au cours de son avancée – je pense que ce chiffre est élevé,
mais même si nous réduisons ces chiffres de 50 % (ce qui nous laisse 6 000 victimes au total, ce qui est raisonnable compte tenu de la quantité de munitions que la Russie a déchargées), il est
très clair que les ratios de pertes dans cette opération étaient très défavorables à l’Ukraine, comme toujours.
Momentum
(…) L’Ukraine a jusqu’à présent été incapable d’exploiter son offensive en atteignant la profondeur opérationnelle. Elle a été totalement incapable de projeter
des forces au-delà de la rivière Oskil. L’avancée vers l’est ayant fermement atteint son point culminant, ils cherchent à maintenir leur élan, ou du moins l’apparence de celui-ci.
L’avancée réussie de l’Ukraine dans l’Oblast de Kharkov a été complétée par un blitz de falsification et de propagande destiné à simuler un changement total de
la dynamique stratégique. Il s’agit notamment de fausses informations liées à la politique intérieure russe, comme les appels fabriqués à la destitution de Poutine, et de fausses informations sur
le champ de bataille, comme les affirmations selon lesquelles l’armée ukrainienne aurait franchi les frontières de la LNR ou pris d’assaut la ville de Donetsk. Ils ont également fait circuler des
vidéos hors contexte (la plus populaire montre un dépôt de véhicules russes en Crimée) prétendant montrer que les Russes ont abandonné des centaines de véhicules à Izioum.
La falsification n’est pas importante. Cependant, l’Ukraine va également tenter de maintenir l’élan du champ de bataille en s’appuyant sur l’opération de
Kharkov avec des contre-offensives supplémentaires. Ils continuent à tenter de traverser le fleuve Donets en force pour prendre d’assaut Liman, sans succès. Ils poursuivent également leurs
attaques en direction de Kherson, avec peu de progrès et des pertes élevées.
Le développement le plus important, cependant, est l’affirmation selon laquelle un deuxième groupe de choc ukrainien a été rassemblé à Zaporojie. Il s’agit
d’une zone où la géographie permettrait à l’Ukraine de réaliser une exploitation opérationnelle. Une avancée réussie vers Melitopol ou Marioupol compromettrait le pont terrestre vers la Crimée et
menacerait de faire s’écrouler toute la position de la Russie dans le sud.
Contrairement à Kharkov, cependant, il ne s’agit pas d’une partie creuse du front. Le 3e corps russe nouvellement formé est concentré dans le sud et des convois
russes ont été repérés récemment dans la région de Marioupol. L’Ukraine peut très bien tenter une autre opération offensive dans cette direction, mais étant donné la force du groupement russe
ici, les résultats ressembleront plus à Kherson qu’à Kharkov.
Souveraineté
Au cours des premiers mois de la guerre, j’ai soutenu sur Twitter que les offensives massives sont difficiles, et que l’Ukraine n’avait pas encore montré sa
capacité organisationnelle à organiser une opération supérieure au niveau de la brigade. Toutes les actions offensives que nous avons vues de la part de l’Ukraine au début ont pris la forme de
commandants de brigade – ou plus souvent de bataillon – prenant l’initiative.
Eh bien, voilà que l’Ukraine a réussi à déployer au moins deux (Kherson, Kharkov) et peut-être trois (Zaporojie) groupes de choc multi-brigades, et à lancer des
opérations coordonnées. Cela a été rendu possible parce que l’Ukraine est un pseudo-État, qui est approvisionné, financé et de plus en plus géré par l’OTAN. Les agences occidentales ne peuvent
s’empêcher de se vanter – la Grande-Bretagne s’est identifiée comme la partie responsable de la planification et de l’organisation de l’opération de Kherson, tandis que les États-Unis
s’attribuent le mérite de l’attaque plus réussie de Kharkov.
Il est difficile de surestimer à quel point l’Ukraine est soutenue uniquement par l’Occident. Les soldats ukrainiens sont formés par des officiers de l’OTAN,
armés avec des armes de l’OTAN, accompagnés sur le terrain par des volontaires étrangers soldats de l’OTAN, et le pseudo-État ukrainien fonctionne grâce aux injections de fonds de l’Ouest. Les
vidéos du front de Kharkov abondent en soldats parlant anglais et en armes étrangères.
Il ne s’agit pas seulement de souligner, une fois de plus, que l’Ukraine est un État défaillant – un cadavre auquel des acteurs extérieurs donnent l’illusion de
la vie en faisant bouger ses membres. La Russie l’a compris et a bien compris qu’elle se trouve dans une collision civilisationnelle avec l’Occident. À cette fin, nous devons comprendre que
l’escalade russe est en cours, et réfléchir à ce que cela signifie.
Escalade et mobilisation
(…) Il est certainement vrai que la Russie doit s’intensifier, mais passer directement à la mobilisation (mettre l’économie sur le pied de guerre et appeler les
conscrits) serait une grave erreur. La Russie a d’autres moyens, plus efficaces, d’intensifier l’effort de guerre. La récente avancée ukrainienne à Kharkov est un signal évident pour augmenter le
déploiement des forces, et les tirs ukrainiens sur des cibles de l’autre côté de la frontière russe ne font qu’ajouter à la pression pour retirer les gants.
(…)L’une des dimensions les plus importantes de cette guerre est le front économique. L’Europe est poussée au bord du gouffre par la crise énergétique. Le Wall
Street Journal a mis l’accent sur ce que je crois être la description la plus appropriée de la crise, en mettant en garde contre une “nouvelle ère de désindustrialisation en Europe”.
Une mobilisation totale serait très coûteuse pour l’économie de la Russie, qui risquerait de perdre l’avantage qu’elle ne détient actuellement dans la
confrontation économique avec l’Europe. C’est, je crois, la principale raison pour laquelle le gouvernement russe s’est empressé d’étouffer les rumeurs de mobilisation aujourd’hui. Il y a
d’autres étapes sur l’échelle de l’escalade avant de passer au stade de la guerre totale.
Des rumeurs indiquent déjà que la Russie envisage de modifier la désignation officielle de la guerre, qui ne serait plus une “opération militaire spéciale”.
Bien que cela puisse signifier une déclaration de guerre officielle, je pense que c’est peu probable. La Russie va plutôt donner à l’opération en Ukraine la même désignation que ses opérations en
Syrie, assouplir les règles d’engagement et commencer à cibler sérieusement les actifs ukrainiens.
Nous en avons eu un avant-goût la nuit dernière, lorsque la Russie a détruit plus de la moitié de la production d’électricité de l’Ukraine avec quelques
missiles. Il y a beaucoup plus de cibles qu’elle peut viser : d’autres nœuds du réseau électrique, des installations de pompage et de filtration de l’eau et des postes de commandement de haut
niveau. Il y a au moins une certaine probabilité que la Russie commence à viser les installations de commandement où se trouve du personnel de l’OTAN. Le déni plausible fonctionne dans les deux
sens ; comme l’OTAN n’est pas officiellement présente en Ukraine – elle n’y est que “volontaire” – le fait de cibler son personnel ne constitue pas un acte ouvertement agressif.
La Russie dispose également de nombreux moyens de renforcer le déploiement de ses forces en Ukraine, sans pour autant recourir à une mobilisation totale. Elle
dispose d’une réserve de soldats sous contrat démobilisés qu’elle peut appeler, ainsi que d’une réserve de réservistes qu’elle peut mobiliser partiellement.
La ligne russe se durcit. Au cours des dernières 24 heures, le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a déclaré qu’il n’y avait “aucune perspective de
négociation” avec l’Ukraine, et Poutine a déclaré : “Des forces ennemies nous prennent pour cible, et nous devons prendre des initiatives pour réussir à les affronter.” Medvedev est allé encore
plus loin à l’instant : “”Un certain Zelensky a déclaré qu’il ne dialoguerait pas avec ceux qui lancent des ultimatums. Les ‘ultimatums’ actuels sont un échauffement pour les enfants, un
avant-goût des exigences qui seront formulées à l’avenir. Il les connaît : la reddition totale du régime de Kiev aux conditions de la Russie”
Si vous pensez que le gouvernement russe est totalement incompétent et fourbe, n’hésitez pas à considérer des déclarations comme celle-ci comme de l’esbroufe.
Mais compte tenu du coup de semonce tiré hier sur la production d’électricité ukrainienne, j’ai le sentiment que la Russie se prépare à passer à un niveau d’intensité supérieur, que l’Ukraine ne
peut pas atteindre avec ses ressources indigènes. Récent Le seul autre acteur sur l’échelle de l’escalade est les États-Unis.
Des temps sombres s’annoncent pour l’Ukraine – et peut-être pour les Américains sur l’autre front de cette guerre.
L’autre front du sud
La Syrie et l’Ukraine sont deux fronts de la même guerre. Il est très important de le comprendre. En Syrie, les États-Unis ont tenté de détruire l’allié le plus
important de la Russie au Moyen-Orient et de créer un Trashcanistan du chaos pour aspirer les ressources russes ; en Ukraine, l’OTAN a armé un État kamikaze pour le lancer sur la frontière
occidentale de la Russie. Dans l’esprit des Russes, ces guerres sont inextricablement liées.
Après la contre-offensive de Kharkov, je soupçonne fortement la Russie de chercher un moyen de riposter aux États-Unis, sans franchir les lignes rouges qui
pourraient conduire à une confrontation plus directe. La Syrie est le lieu où cela pourrait se produire. Les États-Unis maintiennent plusieurs bases illégales sur le sol syrien, que la Russie
pourrait frapper en utilisant ses alliés syriens de la même manière que les États-Unis utilisent l’Ukraine. La Russie est en train de terminer la formation d’une nouvelle division aéroportée
syrienne. Avec la couverture aérienne russe, une attaque sur l’une des bases américaines en Syrie serait possible – les États-Unis seraient obligés de choisir entre abattre des avions russes et
flirter avec la guerre nucléaire, ou accepter humblement la perte d’une base illégale qu’ils ont travaillé dur pour cacher à leurs propres citoyens. Compte tenu du manque total d’enthousiasme de
l’opinion publique américaine pour une nouvelle guerre au Moyen-Orient, il semble que les États-Unis devront simplement accepter la perte.
Les anticipations de Big Serge:
Intensification des attaques russes contre les infrastructures et les centres de commandement ukrainiens.
Augmentation du déploiement des forces russes sans mobilisation totale.
Intensification des efforts russes pour récupérer le territoire de la République Populaire de Donetsk.
Possible escalade en Syrie, probablement sous la forme d’attaques de l’armée syrienne contre des bases américaines.
La « contre-offensive » d’Izium. Un succès/désastre ?
Au milieu, on peut voir la rivière Oskol qui coule du nord au sud. Le long de celle-ci courent des voies ferrées et des routes qui relient la région d’Izium, en bas
de la carte, à Urazovo en Russie (plus au nord, pas sur la carte).
Voici la situation dans la même région le matin du 9 septembre.
Les forces ukrainiennes ont percé les positions russes sur un large front et sur une remarquable profondeur.
Les cartes ci-dessus proviennent du site LiveUAmap, favorable à l’Ukraine.
Sur la carte du côté russe, telle que fournie par Dima dans sa dernière vidéo, les Ukrainiens sont représentés encore plus à l’est et ont atteint la rivière Oskol.
Il s’agit de la dernière version de la carte de Rybar, qui confirme que les Ukrainiens ont atteint, au moins en partie, la rivière. Ils ont pris la ville de Senkovo sur le côté ouest de celle-ci.
Izium, Lyman et plusieurs autres positions importantes le long du front d’Izium sont maintenant en danger imminent de perdre leur principale voie
d’approvisionnement.
Comment cela a-t-il pu se produire ?
Eh bien, je ne fais pas partie du haut commandement russe et je n’ai aucune idée du comment et du pourquoi.
Mais ce que nous savons, c’est qu’il y avait principalement des hommes conscrits de la République populaire de Louhansk sur la ligne de front lorsque cet épisode a
commencé. Les troupes qui ont tenu la ville de Balakleya pendant deux jours étaient des forces de la Garde nationale russe. Ce sont des unités de police militarisées, pas de véritables forces
armées. L’armée russe a dû envoyer des forces armées pour les soutenir.
Apparemment, l’ensemble du front russe dans cette zone était très mince et ne disposait pas d’un soutien d’artillerie suffisant. Les Ukrainiens se sont déplacés
extrêmement rapidement, sautant des villes et bloquant simplement la résistance locale pour avancer. Ils disposaient d’un nombre très important de chars et de véhicules de transport blindés ainsi
que d’un soutien d’artillerie à longue portée assuré par plusieurs systèmes HIMARS. De nombreuses unités devaient également disposer d’un équipement de vision nocturne car elles ne se sont pas
arrêtées, même après le coucher du soleil. Des rapports font également état d’éléments étrangers importants, mais c’est difficile à vérifier.
Les forces de la LPR et tout ce qui se trouvait dans la zone n’avaient aucune chance. Ils ont été tués, capturés ou ont battu en retraite.
Le côté russe semble avoir eu peu d’informations sur l’ampleur de l’attaque. Les forces présentes dans la zone étaient trop peu nombreuses et trop légères. Il
aurait dû y avoir beaucoup plus de forces pour bloquer le mouvement ukrainien beaucoup plus tôt.
Mais encore une fois, je ne sais pas quels plans l’armée russe avait ou pourrait avoir. Nous pourrions encore avoir des surprises.
Des renforts russes blindés arrivent maintenant du nord de la région de Kharkov ainsi que de l’est par Svatove. Mais ils auront encore besoin de temps pour
atteindre les lignes de front et se préparer à la bataille.
La meilleure contre-attaque consistera probablement à déplacer le groupe de combat vu à Svatove vers Izium, puis vers le nord-ouest, et le groupe du nord vers le
sud, afin de prendre en tenaille et d’envelopper les forces ukrainiennes.
Aller aussi profondément et aussi rapidement rend les troupes ukrainiennes attaquantes vulnérables. Elles auront besoin de temps pour se consolider et pour déplacer
leur artillerie. Leur ravitaillement devra provenir d’Andivka, à gauche de la carte, et de Chuhuiv, en haut à gauche. Elles se trouvent à des distances de 75 kilomètres ou 45 miles.
Les forces de missiles russes peuvent interdire ces routes en détruisant les ponts le long du chemin. Elles devraient le faire dès que possible. Andivka elle-même
est entourée d’une rivière au sud, à l’ouest et au nord. Les quelques ponts qui enjambent la rivière devraient également être détruits pour isoler la ville.
Les forces ukrainiennes au sud d’Izium et de Lyman tentent de traverser le fleuve Siversky Donets pour attaquer ces villes depuis une autre direction. L’idée est
probablement de bloquer les forces russes à cet endroit et de ne pas les laisser se déplacer vers le nord pour contrer l’attaque des Ukrainiens.
Il se peut que les Russes aient un plan ingénieux pour attirer les forces ukrainiennes et les détruire sur place. Mais je ne vois aucun indice montrant cela.
Des têtes vont devoir tomber pour ce désastre.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Mise à jour sur l’attaque ukrainienne vers Kupiansk
Ensuite, voici une carte pour vous permettre de
voir de plus près :
Et enfin une carte Google de la zone avec la
distance réelle entre Balakleia et Kupiansk indiquée :
Alors, qu’est-ce que j’essaie de montrer ici ?
Deux choses :
C’est, de loin, l’attaque ukrainienne la plus réussie depuis le début de l’OMS.
Cette bataille est limitée à un segment court et très étroit de la ligne de contact.
Le plan ukrainien est très simple : montrer à l’OTAN ce qu’ils peuvent faire de mieux et il semble que ce qu’ils peuvent faire de mieux est de mener une attaque
tactique (pas une attaque de niveau opérationnel !) à un coût immense en vies humaines.
Pas vraiment une raison de se réjouir (pour les Ukrainiens) ou de paniquer (pour les Russes).
Le fait qu’un « super
commandant militaire américain et stratège de génie » comme Blinken se soit rendu à Kiev n’est pas une coïncidence et il est plutôt évident que la véritable raison pour laquelle tout ce
spectacle a été exécuté est assez évidente : Blinken cherche désespérément à faire paraître Biden bon/meilleur/moins paumé (« présidentiable » dans le jargon américain)
avant les prochaines élections. Blinken à Kiev n’est pas différent de BoJo à Kiev : juste un ignorant écervelé qui exige une « guerre totale » contre les Russes, littéralement, à
n’importe quel prix (pour les Ukrainiens, bien sûr, et ils sont à la fois sans intérêt et extensibles pour l’oncle Shmuel).
Je peux aussi clairement voir que les PSYOPs US/NATO sortent à nouveau en force (et je suis sûr qu’ils vont se jeter instantanément sur la section des commentaires
ci-dessous) pour essayer de faire croire que les Ukronazis sont sur le point de prendre le Kremlin. Les PYSOP occidentaux ne se contentent pas de transmettre leurs bêtises habituelles aux
Occidentaux, ils sont également très actifs sur les nombreux canaux Telegram russes.
Et le fait que le ministère russe de la Défense n’ait rien dit à ce sujet pendant 48 heures ne fait qu’ajouter au sentiment de PID (peur, incertitude et doute) créé
par cet effort massif de PSYOPs (plus d’informations à ce sujet ci-dessous). Et, hélas, oui, les opérations d’information russes sont toujours nulles et relèvent du niveau de la maternelle
lorsqu’elles sont comparées à l’industrie PSYOP à plusieurs milliards de dollars dont dispose la classe dirigeante occidentale (alias les Néocons).
Donc, en mettant de côté toutes les hystéries et les rumeurs stupides, que savons-nous jusqu’à présent ?
Pour l’instant, les nazis ont fait leur première poussée, et ils ont déjà amené des renforts. Mais, du moins jusqu’à présent, ils n’ont pas réussi à transformer
cette attaque tactique en une offensive opérationnelle. La zone entière que les Ukrainiens ont reprise est à peu près de la taille de l’assaut frontal d’une seule division.
N’oubliez pas que les Russes ne peuvent pas (enfin, ne veulent pas, car cela violerait les normes tactiques/opérationnelles russes de base) engager leurs réserves
opérationnelles avant d’être convaincus que 1) les Ukronazis sont pleinement engagés sur des axes d’attaque spécifiques (un ou plusieurs), 2) que les réserves ukrainiennes sont pleinement
engagées et 3) qu’aucune autre attaque majeure (relativement parlant) n’est possible ailleurs le long de la ligne de contact.
En théorie, si elle réussit, cette attaque ukrainienne pourrait menacer les forces russes de toutes sortes de façons, mais personnellement, je ne crois pas que cela
se produira car les Russes, selon de nombreux rapports, concentrent des forces très importantes pour contenir l’attaque ukrainienne. De plus, les avancées ukrainiennes ont déjà coûté très cher en
personnel (encore !).
De plus, considérez ceci : plus les forces ukrainiennes avancent vers l’Est, moins elles auront d’artillerie pour les soutenir : les systèmes d’artillerie à courte
portée (comme les mortiers de petit/moyen calibre) seront soit trop éloignés, soit devront être déplacés vers l’avant (à grand risque) et seule l’artillerie à longue portée (MLRS et HIMARS)
pourra soutenir l’attaque ukrainienne. Et, bien sûr, il est beaucoup plus facile de réapprovisionner la force d’attaque ukrainienne lorsqu’elle est plus proche de l’arrière de l’Ukraine que
lorsque le réapprovisionnement doit traverser une zone très dangereuse et hautement contestée !
Du côté russe, c’est exactement le contraire : plus les forces ukrainiennes se rapprochent de l’Est, plus la puissance de feu des Russes peut se déchaîner contre
elles et plus la distance à parcourir par la logistique russe est courte et sûre.
Il en va de même pour la puissance aérienne. Plus les Ukrainiens se déplacent vers l’Est, plus il sera sûr pour le CAS russe de les frapper à partir d’une position
(relativement) sûre, car la plupart des défenses aériennes ukrainiennes sont plus éloignées et le seul type de défense aérienne dont disposent les Ukrainiens en masse pour ces attaques est
constitué de MANPADs (Igla, Strela, Stinger, Osa, etc.) qui ne sont efficaces que contre certains types d’avions (Mi-24 et Mi-8) et presque inutiles contre d’autres (Mi-28, Ka-52, Su-25).
J’ai passé quelques heures à lire les rapports des (très rares) correspondants militaires russes auxquels je fais confiance (dont Evgenii Poddubnyi, le meilleur
d’entre eux) et il est assez clair que rien n’est clair. Il y a des affrontements majeurs (même pas une vraie « bataille » au sens militaire du terme !) entre,
d’une part, les forces ukrainiennes et (beaucoup) de mercenaires étrangers et, d’autre part, les gardes russes (Rosgvardiia) et les unités aéroportées. Cela signifie que les forces ukrainiennes
sont plus lourdes, du moins au sol, car ni les gardes ni les forces aéroportées ne disposent de blindages lourds. Toutefois, cela est déjà partiellement compensé par l’artillerie et le CAS
russes. Mais l’armée russe elle-même n’a pas encore engagé ses forces mécanisées et blindées, ce qui se produira aujourd’hui ou dans les deux prochains jours, et les choses empireront alors pour
l’avancée des forces ukrainiennes.
Donc, pour l’instant, nous devons simplement attendre ce qui va se passer. Il est tout simplement trop tôt pour se prononcer.
Pourtant, je sais ce que la plupart des lecteurs pensent : les Russes ont-ils fait une grosse erreur ou s’agit-il d’une sorte de plan russe sophistiqué visant à
pousser les Ukrainiens à attaquer puis à les détruire ?
À vrai dire, je n’en sais rien.
Ce que je sais, c’est qu’il y a BEAUCOUP de voix mécontentes dans la blogosphère russe et ce n’est guère surprenant. Tout d’abord, les PSYOP occidentales en tirent
le meilleur parti, et une partie du public russe est en train de paniquer. Deuxièmement, la plupart des Russes sont aujourd’hui trop jeunes pour se souvenir de la Seconde Guerre mondiale et il y
a donc aussi beaucoup de Russes qui ne comprennent tout simplement pas qu’une retraite n’est pas nécessairement synonyme de « désastre » (bien qu’elle puisse aussi le signifier, selon
les circonstances) et que c’est tout simplement la nature de la guerre.
En termes simples, tout nouveau type de guerre, comme cette OMS, implique toujours deux choses :
Des erreurs sont inévitablement commises et doivent être corrigées ; et
Certains aspects de la planification opérationnelle doivent être ajustés, voire complètement modifiés.
==>> Ces choses sont NORMALES, elles « font partie du territoire » si vous voulez.
En russe, il y a une expression « c’est désagréable/renversant mais pas dangereux » (это
обидно, но не опасно). Je pense que cela s’applique pleinement ici : personne en Russie n’est particulièrement heureux de ce qui se passe (sauf peut-être l’état-major russe SI nous supposons que
tout ceci est un grand piège que les Russes ont délibérément créé, et il y a quelques preuves pour cela car les concentrations de forces avant cette attaque ont été signalées par de nombreux
observateurs, donc ce n’était pas un secret que les Ukronazis étaient sur le point d’attaquer quelque part dans le nord-est). Mais nous devons vraiment garder à l’esprit les proportions de ce qui
se passe : après six mois de guerre, c’est la première et la seule attaque ukrainienne qui montre de réelles capacités, et tout cela est limité à un couloir plutôt étroit à l’intérieur des seules
défenses tactiques russes ! Comme je l’ai dit, il s’agit d’attaques et d’affrontements tactiques forts, mais leur ampleur ne correspond même pas à une véritable « bataille » ou « offensive« , du moins pas au sens militaire du
terme.
Maintenant, si les Russes ne reprennent pas l’initiative ce week-end, alors les choses pourraient sérieusement devenir alarmantes et nous pourrions parler du
premier succès opérationnel des Ukronazis et de leurs maîtres néocons.
Cela pourrait-il arriver ? Oui, absolument.
Devons-nous supposer que ce sera le cas ? Non, il est trop tôt pour tirer une telle conclusion.
Le mieux que je puisse suggérer pour l’instant est donc d’attendre et de voir.
Une dernière chose : il semble que les Ukronazis aient, une fois de plus, tenté un débarquement amphibie près de la ZNPP et, une fois de plus, leur embarcation
d’attaque rapide a été détruite avant qu’ils ne puissent atteindre la terre ferme. Encore une autre tentative pour obtenir une « peremoga » dont ils ont désespérément besoin et qui s’est
soldée par un désastre.
Vous vous souvenez de l' »armée d’un million de soldats » de « Ze » ? Bien
sûr, cette déclaration était risible. Mais il y a plus que cela, je pense. Personnellement, j’y vois une sorte de lapsus freudien par lequel « Ze » montre sa confiance dans le fait
qu’il dispose encore d’immenses réserves de chair à canon pour envoyer toutes sortes d’attaques à la « Charge de la brigade légère« .
« Ze » le sait : son avenir dépend de Biden et, en ce moment, ce dont Biden a le plus besoin, c’est d’une sorte de « peremoga » de sa part pour montrer au peuple des États-Unis
que l’armée américaine – et, par conséquent, ses forces par procuration – est toujours « la plus belle force de combat de l’histoire du monde »
(selon Obama – et qui pourrait douter de cet expert militaire ? ), ce qu’elle n’a jamais été, mais peu importe puisque les Américains n’étudient pas l’histoire, et encore moins l’histoire de la
guerre (ou, quand ils le font, ils « étudient » une version hollywoodienne de celle-ci).
Il y a une ironie triste et pathétique dans le fait que des Américains ignorants et ayant subi un lavage de cerveau accrochent des drapeaux ukies pour soutenir le
régime nazi de Kiev alors que leurs propres dirigeants sont en train de commettre un génocide contre les peuples d’Ukraine !
C’est aussi ignorant et stupide que possible…
Andrei
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
La contre-offensive n’est pas Ukro, elle est OTAN et donc différente.
De nouvelles phases de la guerre
commencent. Le coût de l’extension de cette guerre est devenu beaucoup plus élevé.
• À chaud mais vue de haut, l’analyse de Scott Ritter
• Quelques commentaires sur la situation militaire en Ukraine au 9 septembre 2022
On m’a demandé de commenter la situation dans l’est et le sud de l’Ukraine après le début d’une contre-offensive majeure par le Forces armées ukrainiennes
(FAU).
Compte tenu de la fluidité de la situation sur le terrain, j’éviterai d’essayer de faire une analyse détaillée des actions spécifiques qui ont eu lieu, ont
lieu et auront lieu. Je suis à des milliers de kilomètres du champ de bataille et je reçois des informations incomplètes et souvent contradictoires. Tout effort pour essayer de
brosser un tableau complet de ce champ de bataille serait, dans mon cas du moins, une course folle.
Je vais commencer par les premiers principes. La guerre est une affaire compliquée. Tout effort qui néglige cette réalité lors de la promulgation
de « solutions » aux problèmes sur le champ de bataille est auto-annulant.
Les armées ukrainienne et russe sont toutes deux de grandes organisations professionnelles soutenues par des institutions conçues pour produire des
guerriers qualifiés. Les deux armées sont bien dirigées, bien équipées et bien préparées pour entreprendre les missions qui leur sont assignées. Ils font partie des plus grandes
organisations militaires d’Europe.
L’armée russe est composée d’officiers du plus haut calibre, qui ont suivi une formation approfondie dans les arts militaires. Ce sont des experts en
stratégie, opérations et tactiques. Ils connaissent leur métier.
L’armée ukrainienne a subi une transformation radicale au cours des années depuis 2014, où la doctrine de l’ère soviétique a été remplacée par une doctrine
hybride qui intègre la doctrine et les méthodologies de l’OTAN. Cette transformation s’est considérablement accélérée depuis le début de l’opération militaire spéciale, l’armée
ukrainienne passant virtuellement d’un ancien équipement lourd de l’ère soviétique à un arsenal qui reflète plus fidèlement le tableau d’organisation et d’équipement des pays de l’OTAN
qui fournissent des milliards de dollars d’équipement et de formation.
Les Ukrainiens sont, comme leurs homologues russes, des professionnels militaires adeptes de la nécessité de s’adapter aux réalités du champ de
bataille. L’expérience ukrainienne, cependant, est compliquée par la complexité associée à la tentative de fusionner deux approches doctrinales disparates de la guerre (l’ère
soviétique et l’OTAN moderne) dans des conditions de combat. Cette complexité crée des occasions d’erreurs, et les erreurs sur le champ de bataille entraînent souvent des pertes, des
pertes importantes.
La Russie a mené trois guerres de style différent au cours des six mois que l’opération militaire spéciale a été en cours.
La première était une guerre de manœuvre, conçue pour s’emparer du plus de territoire possible afin de façonner militairement et politiquement le champ de
bataille. L’opération militaire spéciale a été menée avec environ 200 000 forces russes et alliées, qui étaient confrontées à une armée ukrainienne en service actif de quelque 260 000
soldats soutenus par jusqu’à 600 000 réservistes. Le ratio standard 3:1 attaquant-défenseur ne s’appliquait pas – les Russes ont cherché à utiliser la vitesse, la surprise et l’audace
pour minimiser l’avantage numérique de l’Ukraine, et dans le processus espérant un effondrement politique rapide en Ukraine qui empêcherait tout combat majeur entre les Forces armées
russes et ukrainiennes.
Ce plan a réussi dans certaines régions (dans le sud, par exemple), et a fixé les troupes ukrainiennes sur place et a provoqué le détournement des renforts
loin des zones d’opération critiques. Mais cela a échoué stratégiquement – les Ukrainiens ne se sont pas effondrés, mais se sont plutôt solidifiés, assurant un long et dur combat à
venir.
La deuxième phase de l’opération russe a permis aux Russes de se regrouper pour se concentrer sur la conquête/libération de la région du Donbass. Ici,
la Russie a adapté sa méthodologie opérationnelle, utilisant sa supériorité en matière de puissance de feu pour mener une avance lente et délibérée contre les forces ukrainiennes creusées
dans de vastes réseaux défensifs et, ce faisant, atteignant des ratios de pertes sans précédent qui ont fait dix Ukrainiens ou plus tués ou blessés pour chaque victime russe.
***
par Scott Ritter.
Alors que la Russie avançait lentement contre les forces ukrainiennes enfouies, les États-Unis et l’OTAN ont fourni à l’Ukraine des milliards de dollars
d’équipements militaires, dont l’équivalent de plusieurs divisions blindées d’équipements lourds (chars, véhicules blindés de combat, artillerie et véhicules de soutien), ainsi qu’une
formation opérationnelle approfondie sur cet équipement dans des installations militaires en dehors de l’Ukraine. En bref, alors que la Russie était occupée à détruire l’armée ukrainienne
sur le champ de bataille, l’Ukraine était occupée à reconstituer cette armée, remplaçant les unités détruites par de nouvelles forces extrêmement bien équipées, bien entraînées et bien
dirigées.
La deuxième phase du conflit a vu la Russie détruire l’ancienne armée ukrainienne. À sa place, la Russie a fait face à des unités territoriales et
nationales mobilisées, soutenues par des forces reconstituées formées par l’OTAN.
Mais le gros des forces entraînées par l’OTAN était gardé en réserve.
Ce sont les forces qui ont été engagées dans la phase actuelle des combats – une nouvelle troisième phase.
La Russie se retrouve dans une guerre par procuration à part entière avec l’OTAN, face à une force militaire de type OTAN qui est soutenue
logistiquement par l’OTAN, entraînée par l’OTAN, dotée de renseignements de l’OTAN et travaillant en harmonie avec les planificateurs militaires de l’OTAN.
Cela signifie que la contre-offensive ukrainienne actuelle ne doit pas être considérée comme une extension de la bataille de la phase deux, mais plutôt
comme le lancement d’une nouvelle troisième phase qui n’est pas un conflit ukraino-russe, mais un conflit OTAN-russe.
Le plan de bataille ukrainien est estampillé « Made in Brussels » partout. La composition des forces a été déterminée par l’OTAN, tout comme le
moment des attaques et la direction des attaques. Les renseignements de l’OTAN ont soigneusement localisé les coutures dans les défenses russes et identifié les nœuds critiques de
commandement et de contrôle, de logistique et de concentration de réserve qui ont été ciblés par l’artillerie ukrainienne qui opère selon un plan de contrôle de tir créé par
l’OTAN.
Les tactiques utilisées par l’Ukraine semblent complètement nouvelles.
Des attaques de sondage sont lancées pour obliger les Russes à révéler leurs tirs défensifs, qui sont ensuite réprimés par des tirs de contrebatterie
ukrainiens dirigés par des drones et/ou des radars de contrebatterie. Ensuite, les forces ukrainiennes très mobiles avancent rapidement à travers les coutures identifiées dans la
défense russe, pénétrant profondément dans un territoire largement non protégé. Ces colonnes principales sont soutenues par des raids menés par des troupes montées sur véhicules qui
frappent les positions arrière russes, perturbant davantage toute réponse russe.
En bref, l’armée ukrainienne à laquelle la Russie est confrontée à Kherson et autour de Kharkov ne ressemble à aucun adversaire ukrainien auquel elle a déjà
été confrontée. Avantage, Ukraine.
La Russie, cependant, est un adversaire militaire capable. La possibilité d’une contre-offensive ukrainienne est connue depuis un certain
temps. Penser que la Russie a été complètement prise au dépourvu, c’est mépriser le professionnalisme des forces armées russes.
Mais certaines réalités opérationnelles surviennent lorsque la Russie s’est limitée à une structure de forces d’environ 200 000 hommes, en particulier
lorsqu’elle combat sur un champ de bataille aussi vaste que celui qui existe en Ukraine. Il n’y a tout simplement pas assez de forces pour faire le tour et, par conséquent, la Russie
a déployé des forces dans des secteurs à faible priorité plus légèrement qu’il ne serait autrement conseillé. Ces forces occupent des points d’appui conçus pour couvrir les lacunes
entre les points d’appui avec une puissance de feu. Les Russes ont également identifié des forces qui renforceraient ces zones du front faiblement tenues selon les besoins.
Il est possible d’avoir une situation où la Russie a anticipé le potentiel d’une contre-attaque ukrainienne concertée, et pourtant a été encore prise par
surprise par la combinaison de nouveaux facteurs qui se sont présentés une fois cette attaque matérialisée. La rapidité de l’avancée ukrainienne était inattendue, tout comme les
tactiques utilisées par l’Ukraine. Le niveau de soutien à la planification opérationnelle et de renseignement fourni par l’OTAN à l’appui de cette contre-attaque semble également
avoir pris les Russes par surprise.
Mais l’armée russe est extrêmement adaptative.
Ils ont montré une volonté de sauver des vies en abandonnant du territoire, permettant aux Ukrainiens de dépenser des ressources et des capacités sans mener
un engagement décisif avec les troupes russes. Au besoin, les troupes russes ont égalé l’audace et le courage des forces ukrainiennes avec leur propre ténacité pleine de courage, tenant
bon pour retarder l’avancée ukrainienne tandis que d’autres forces russes se redéployaient.
En fin de compte, il semble que l’Ukraine ait épuisé ses forces de réserve soigneusement rassemblées avant que l’essentiel de la réponse de la
Russie ne s’engage. L’offensive de Kherson semble au point mort, et que ce soit à dessein ou par accident, l’offensive de Kharkov s’annonce comme un piège pour les forces ukrainiennes
engagées, qui risquent d’être coupées et détruites.
Au bout du compte, cette contre-offensive se soldera par une défaite stratégique ukrainienne. La Russie restaurera le front à ses positions d’origine et
pourra reprendre les opérations offensives. Les Ukrainiens, quant à eux, auront dilapidé leurs réserves, limitant leur capacité à répondre à une nouvelle avancée russe.
Cela ne signifie pas que la guerre est finie.
L’Ukraine continue de recevoir des milliards de dollars d’assistance militaire et compte actuellement des dizaines de milliers de soldats qui suivent un
entraînement approfondi dans les pays de l’OTAN. Il y aura une quatrième phase, et une cinquième phase… autant de phases que nécessaire avant que l’Ukraine n’épuise sa volonté de se
battre et de mourir, ou que l’OTAN n’épuise sa capacité à continuer à approvisionner l’armée ukrainienne.
J’ai dit en avril que la décision des États-Unis de fournir des milliards de dollars d’assistance militaire avait « changé la donne ».
Ce à quoi nous assistons aujourd’hui en Ukraine, c’est à quel point cet argent a changé la donne.
Le résultat est plus de forces ukrainiennes et russes mortes, plus de civils morts et plus d’équipements détruits.
Mais le jeu final reste le même : la Russie gagnera. C’est juste que le coût de l’extension de cette guerre est devenu beaucoup plus élevé pour
toutes les parties impliquées.
Hier, j’ai posté un court SITREP sur l’offensive ukrainienne sur
Balakleia. Et, bien sûr, il y a déjà 72 commentaires à ce sujet ! Beaucoup d’entre eux montrent une incompréhension totale de la nature de l’OMS [Opération Militaire Spéciale]
(c’était une erreur de ma part de poster une carte que, de toute évidence, la plupart des gens ne peuvent pas comprendre !)
Donc tout ce que je me
propose de faire aujourd’hui est d’expliquer quelque chose de vraiment basique sur le concept de défense (en réalité, les opérations défensives sont beaucoup plus complexes !)
Tout d’abord, voici comment Hollywood et les médias grand public présentent la défense : vous vous tenez debout et vous vous battez, et si l’ennemi envahit votre
position défensive, vous avez perdu.
La réalité ne pourrait pas être plus éloignée de cette notion idiote.
Tout d’abord, les États-Unis n’ont jamais mené de véritable guerre, et encore moins une guerre défensive. Quant aux Européens, ils sont habitués au type de terrain
que l’on trouve en Europe centrale, c’est-à-dire un terrain avec de nombreuses caractéristiques géographiques et topologiques qui favorisent une défense statique creusée. Par exemple, j’ai fait
ma formation de base dans une unité de guerre électronique qui était principalement déployée dans les montagnes suisses et je peux vous dire qu’une seule compagnie d’infanterie de montagne (dans
certains cas extrêmes, même un peloton bien préparé !) peut verrouiller entièrement une vallée étroite ou un col contre un bataillon mécanisé/armé entier (surtout si cette infanterie de montagne
est soutenue par une artillerie à longue portée bien dissimulée – les montagnes sont idéales pour cela – et puissante !) Une grande partie de l’Europe est ce qu’on appelle
un « terrain mixte », c’est-à-dire un
mélange de champs, de forêts, de petites villes et de villages, de nombreuses rivières (souvent avec des berges abruptes et des courants rapides), de villes régionales plus grandes et plus
fortes, etc. etc. etc. Sur ce type de terrain, vous êtes naturellement enclin à tirer le meilleur parti de ces caractéristiques et à conserver de bonnes positions défensives. En fait, sur
ce type de terrain, il est souvent impossible de déployer une brigade ou une division mécanisée/chars complète (elles sont trop grandes !) et vous êtes simplement obligé de mener des batailles
d’infanterie avec des sous-unités plus petites.
L’Ukraine est totalement différente. L’est de l’Ukraine, le Donbass, compte beaucoup de petites villes, et c’est pourquoi les Ukrainiens se sont retranchés et ont
tenu des villes comme Avdeevka. Cependant, une fois que vous avez quitté cette ligne de villes et de villages plus densément peuplés, vous avez principalement une steppe ouverte avec
quelques rivières et des forêts éparses, dont beaucoup sont assez petites. C’est pourquoi seules de petites unités ukronazies peuvent se cacher dans ces petites forêts, leurs unités plus
importantes se cachant principalement à l’intérieur des villes, utilisant essentiellement les civils locaux comme « boucliers humains » et, puisque ces nazis
détestent de toute façon les « séparatistes » locaux – ils ne se font aucune
illusion sur les sympathies réelles de la plupart des Ukrainiens du sud et de l’est – ils ne se soucient pas du tout que des dizaines de civils meurent dans les frappes russes ! En fait, dans une
vidéo récente, Gonzalo Lira, qui se trouve actuellement à Kharkov, a déclaré que puisque la plupart des habitants anti-russes ne se font aucune illusion sur l’issue inévitable, ils ont quitté
Kharkov depuis longtemps, d’où la « chasse » du SBU aux « séparatistes » et autres « porcs » et « biomatériaux » parmi la population
restante. Une raison de plus pour les Russes de faire tout ce qui est humainement possible pour éviter les pertes civiles !
Ainsi, dans le cas de la guerre en Ukraine, je pense qu’il est utile de la considérer comme « une version terrestre d’une bataille navale » qui ne se
concentre pas sur le contrôle de telle ou telle vague, mais sur la destruction des forces ennemies sans se faire détruire soi-même.
L’élément suivant que je dois évoquer est la concentration des forces. La guerre en Ukraine ressemble davantage au football, où les attaquants et les défenseurs
s’affrontent sur tout le terrain, qu’au football américain, où la ligne de mêlée est clairement définie et où il s’agit de « conquérir » davantage de terrain ou de progresser vers
l’avant. Cela signifie qu’il y a toujours des « zones
grises » temporairement inoccupées (considérez-les comme des parties du terrain de football qui sont vides mais qui pourraient rapidement devenir une « zone de combat » si une passe y est faite et
que deux joueurs se disputent le contrôle du ballon).
Ces deux faits suggèrent très fortement qu’une défense mobile est la meilleure solution sur un tel terrain. Ce sont des généralisations, bien sûr, mais elles
s’appliquent dans l’ensemble.
Ensuite, lorsque vous disposez de suffisamment d’effectifs, vous organisez normalement votre défense en deux, plus rarement trois, échelons défensifs. Ainsi, si
l’ennemi perce la première ligne, il est confronté à une deuxième ligne de défense et ses flancs sont potentiellement exposés à un enveloppement de tous les côtés. Et pour être sûr que vos
défenses tiennent, il est recommandé d’avoir une force de réserve derrière la 2ème ligne de défense prête à « boucher » tout « trou » et/ou à être utilisée dans une contre-attaque (et si
les choses se passent bien, cette force de réserve peut être utilisée comme groupe de manœuvre pour contre-attaquer). À quelques exceptions près, ce n’est pas le cas en Ukraine, et surtout pas
pour les forces russes qui ont un désavantage numérique d’environ 1:3. Ce chiffre de 1:3 est trompeur, car il ne tient pas compte du type de rapports de force qui peut être obtenu
localement.
Inversement, les Russes ont un avantage en matière de 1) puissance de feu 2) maniabilité (ils peuvent se déplacer sous la protection de la puissance aérienne et de
l’artillerie russes, ce que les Ukrainiens ne peuvent pas faire) 3) logistique 4) portée (les Russes peuvent frapper même dans l’extrême ouest de l’Ukraine 5) C3ISR 6) moral et 7)
entraînement.
Il existe une autre règle empirique qui ne doit pas être considérée comme un dogme, mais qu’il est utile de garder à l’esprit : une attaque réussie nécessite
souvent un avantage de 3:1 pour le côté attaquant. Ce rapport peut aller jusqu’à 6:1 et même plus dans les villes fortement construites. Puisque les Russes ont déjà un désavantage global de
1:3 en effectifs, il est tout à fait possible que dans des segments spécifiques du front, ce désavantage puisse localement culminer à des ratios encore plus mauvais, un argument de plus pour que
les Russes commencent par réduire les forces ukronazies, si nécessaire en concédant du terrain, avant d’engager toute contre-attaque/contre-offensive. Et voici pourquoi
Tous ces avantages russes dictent une stratégie défensive souple et mobile pour contrer les attaques ukrainiennes.
En d’autres termes, il serait absolument insensé pour les Russes d’essayer de maintenir à tout prix une ligne défensive statique, juste pour empêcher les Ukronazis
de revendiquer une nouvelle « immense
victoire« . Donc, en gardant cela à l’esprit, revoyons les « contre-offensives » ukrainiennes.
Ces supposées « contre-offensives » ont été annoncées des semaines à
l’avance (ce que les Russes ont remarqué).
Ensuite, les Ukrainiens ont commencé par des frappes d’artillerie soutenues pour affaiblir les défenses russes (et, de ce fait, indiquer à nouveau aux Russes où
ils prévoyaient d’attaquer).
Puis les Ukrainiens ont concentré d’importantes forces (que les Russes ont vues, bien sûr) et les ont lancées dans un assaut (relativement) massif sur ce qu’ils
pensaient être les points les plus faibles des défenses russes.
C’est ce qui s’est passé au nord de Kherson et c’est ce qui se passe actuellement juste au nord de Balakleia. Et cela se reproduira sur d’autres parties de
l’immense ligne de front. Et, à chaque fois, les Russes résisteront si/quand cela sera possible, mais ils céderont rapidement du terrain et se replieront s’ils sont pressés, non seulement pour
sauver des vies russes (pourquoi les gaspiller pour quelques tranchées ou bâtiments ? ??) mais aussi pour « attirer » les Ukrainiens dans un réseau de défenses
mobiles.
Alors, comment fonctionne une défense mobile ?
En gros, elle utilise les avantages russes (puissance de feu, maniabilité, logistique, portée, C3ISR, moral et entraînement) pour sauver autant de vies russes que
possible tout en tuant autant de soldats ukrainiens que possible. Pourquoi ? Parce que si le terrain peut toujours être reconquis, les soldats morts ne peuvent pas être ressuscités.
Laissez-moi donc répéter ceci : les Russes qui battent en retraite devant une attaque ukrainienne déterminée ne sont pas l’exception dans cette guerre, c’est la
règle. Nous devons donc nous attendre à ce que les Russes fassent de même chaque fois que les Ukrainiens lancent un assaut massif et envoient des bataillons entiers dans le hachoir à viande
russe.
Certains ont suggéré qu’il s’agit d’une mauvaise tactique, car elle donne à Kiev une bonne occasion de PSYOP/PR. A cela, je répondrai deux choses :
Kiev n’a pas besoin de quoi que ce soit d’ancré dans la réalité pour déclarer des « victoires héroïques« , ils peuvent littéralement
prendre une photo dans la « zone
grise« , puis s’enfuir rapidement et présenter cela comme une grande victoire (ils ont fait exactement cela il y a quelques jours).
Les commandants russes ne sacrifieront pas les soldats russes pour une courte victoire de relations publiques. Ce serait à la fois immoral et totalement
contre-productif.
Pensez aux avantages russes pendant une seconde (à nouveau : puissance de feu, maniabilité, logistique, portée, C3ISR, moral et entraînement) et réalisez qu’ils
dépendent tous de la capacité russe à lutter contre les Ukronazis avec des effectifs inférieurs, ce qui, à son tour, devrait vous suggérer que l’élément le plus précieux de la machine de guerre
russe est le soldat russe. Si les Russes essayaient d’imiter les « tactiques » ukrainiennes (c’est-à-dire de jeter
autant de viande dans le hachoir à viande que possible), ils manqueraient rapidement de la main-d’œuvre nécessaire, ce qui créerait des problèmes militaires et politiques pour le Kremlin.
Et maintenant, un flash-back en quelque sorte.
Vous vous souvenez qu’avant l’OMS russe, de nombreux observateurs, dont moi-même, disaient que la Russie n’envahirait pas l’Ukraine simplement parce que les Russes
n’avaient pas les effectifs nécessaires pour envahir l’Ukraine ? Eh bien, c’était vrai à l’époque et c’est TOUJOURS vrai !
L’OMS n’est pas une opération régulière d’armes combinées et les Russes ne disposent toujours pas des effectifs nécessaires pour « occuper l’Ukraine« . Cependant, ce que les Russes ont fait
est le suivant :
Tout d’abord, ils ont lancé aux États-Unis et à l’OTAN (pas aux clowns de Kiev) un ultimatum qu’ils savaient que l’Occident rejetterait.
Ensuite, ils ont pratiquement détruit l’armée ukrainienne en tant qu’ensemble cohérent et l’ont divisée en forces plus petites et non coordonnées. Bien sûr,
après une semaine environ, les Ukrainiens avaient encore quelques avions, de nombreuses sous-unités (brigades et moins), quelques défenses aériennes, etc. mais ce qu’ils ont perdu, c’est la
capacité d’utiliser toutes ces ressources dans le cadre d’un plan unique !
Ensuite, les Russes ont commencé à réduire lentement et méthodiquement l’énorme force ukrainienne dans le Donbass (c’est-à-dire la force dont les Russes ont
préempté l’attaque).
Ils ont poussé fortement le long de la côte, créant un front sud que les Ukrainiens devaient protéger, immobilisant les forces ukrainiennes (qui sont toujours
terrifiées par un éventuel assaut terrestre et amphibie russe vers Nikolaev et Odessa).
Et maintenant, ils attendent essentiellement que les Ukrainiens viennent à eux au lieu de s’en prendre aux Ukrainiens. Oh bien sûr, quand c’est possible, les
Russes pousseront en avant, mais ils concéderont du terrain si/quand cela sera nécessaire.
Ce qui laisse un dernier paramètre : le temps.
Le Banderastan est un désordre absolu, un État en faillite, un pays 404 qui se transforme en un spectacle d’horreur dirigé par un mélange de nazis locaux et de
néoconservateurs américains (quelle vilaine paire ces deux-là !). Les gouvernements occidentaux, TOUS, sont en très mauvaise posture, toutes les économies occidentales sont au bord du gouffre et
tombent maintenant dans la récession et même dans une désindustrialisation à grande échelle. La plus grande puissance occidentale, les États-Unis, est dirigée par un vieil homme décérébré, une
ancienne call-girl et une classe dirigeante néocon qui est absolument terrifiée par les prochaines élections.
En revanche, la contraction de l’économie russe sera de l’ordre de 2 % d’ici la fin de l’année, Poutine est plus populaire que jamais, tout comme Mishustin, la
grande majorité des Russes soutient pleinement l’OMS et l’économie russe (une économie réelle, pas une économie basée sur le FEU !) regorge d’argent et bénéficie du soutien de la majeure partie
de la planète.
Alors, de quel côté se trouve le temps ? Je pense que la réponse est évidente. La liste complète des avantages russes devrait donc également inclure le temps :
puissance de feu, maniabilité, logistique, portée, C3ISR, moral, entraînement et temps.
Note de
l’auteur
Pour l’instant, il y a encore
beaucoup de forêts et de feuillages en Ukraine, mais avec l’arrivée de l’hiver, cette couverture « verte » va se raréfier, ce qui rendra les forces ukrainiennes encore plus difficiles à
cacher ! C’est aussi une raison supplémentaire pour laquelle les Russes sont maintenant surtout dans l’attente.
Vous vous souvenez que « Ze » parlait d’une « armée d’un million de soldats » ? Eh bien, c’est une
absurdité, bien sûr, mais cela montre une chose :
« Ze » estime que son plus grand avantage est de
jeter des dizaines, voire des centaines de milliers de soldats dans des attaques suicidaires. Quant à l’Occident, il a déversé tant d’argent, de main-d’œuvre et de matériel dans ce pays 404 que
de nombreux dirigeants occidentaux se plaignent maintenant que leurs pays ont compromis leurs propres réserves de systèmes d’armes. À eux seuls, les États-Unis dépensent 228 millions de dollars PAR JOUR pour le fiasco ukrainien. En revanche, Poutine affirme ouvertement que l’OMS a été « bénéfique » pour la Russie !
Apparemment, « Ze » et ses maîtres néoconservateurs veulent
essayer de « noyer l’armée russe dans le sang
ukrainien« . Si vous croyez sincèrement qu’il s’agit d’une stratégie gagnante, veuillez me contacter car j’ai des super ponts à vous vendre à des prix très bas
Ceci dit, si la prochaine fois que les Russes reculent de quelques kilomètres, vous voulez soit paniquer et déclarer que « tout est perdu« , soit proclamer avec beaucoup de gravité
que « la Russie est en train de perdre la
guerre« , n’hésitez pas à le faire. Je vais simplement ignorer ces affirmations parce que, franchement, j’en ai assez de répéter les mêmes truismes encore et encore et encore, surtout
quand beaucoup de « commentateurs » ne
prennent même pas la peine de lire ce que j’ai écrit, ils veulent juste inonder la section des commentaires avec leurs sujets de discussion !
Si vous préférez faire confiance à Girkin-Strelkov ou Arestovich, cela ne me dérange pas tant que vous n’êtes pas obligé de répéter leurs bêtises dans la section
des commentaires, ce que je considère comme une « pollution délibérée de la section des commentaires« . Cela
vous vaudra d’être banni et, une fois que nous aurons mis en place le dispositif « commentaires réservés aux commentateurs inscrits« , je vous
retirerai tout simplement de la liste des personnes autorisées.
Voilà, c’est tout ce que j’avais à dire pour l’instant. J’espère que ce qui précède vous a été utile (même si je ne me fais pas d’illusions : comme je l’ai dit, les
trolls ne prennent même pas la peine de lire ce que j’écris, ils ont juste besoin de remplir la section des commentaires avec leurs slogans).
Andrei
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
L’Ukraine perd ses soldats, l’Europe son économie, tout cela pour rien
Lorsque l’Ukraine a lancé
sa « contre-offensive » sur
Kherson le 29 août, cela m’a effaré et j’ai jugé qu’elle était vouée à l’échec :
Pour briser les
lignes russes, renforcées maintenant, il aurait fallu plus de troupes que celles qui étaient disponibles. Je suis sûr que les militaires ukrainiens savaient que cette
offensive allait échouer. Pour des
raisons politiques, Zelenski leur a ordonné de la lancer quand même. Plus d’un millier de vies ukrainiennes et russes ont été perdues pour rien d’autre que des gros titres à sensation et des
considérations politiques.
Plus de 3 000 Ukrainiens sont morts maintenant dans l’offensive de Kherson, sans que celle-ci ait fait de progrès significatifs. Des centaines de chars et de
véhicules blindés ont été perdus. Une douzaine d’avions et d’hélicoptères ukrainiens ont été abattus. Tout ce matériel provenait de « l’Ouest », qui a maintenant vidé son stock d’armes
soviétiques. Il n’y en aura plus de sitôt.
L’Ukraine a ainsi laissé passer sa chance de s’opposer à toute nouvelle action significative de la part de la Russie. Actions qui se produiront bientôt.
Mais ce qui me dérange vraiment, c’est le bilan humain de cette offensive.
Je n’ai jamais été en guerre. Mais j’ai suivi une formation d’officier militaire à temps plein pendant plusieurs années, ainsi que des périodes de réserve de
plusieurs mois dans des bataillons de service actif. J’ai lu beaucoup de livres et regardé des dizaines de films sur les combats en première ligne pendant la Première et la Deuxième Guerre
mondiale, en Corée, au Vietnam, en Afghanistan, etc. Si l’on réfléchit à ces événements et aux détails décrits dans les descriptions, on peut se faire une idée de ces conflits. Ensuite, il y a
les calculs opérationnels, comme le nombre de tirs d’artillerie par kilomètre carré, la densité des troupes et le bilan de ces bombardements d’artillerie.
Les soldats ukrainiens n’ont jamais eu la moindre chance de résister à la puissance de l’armée russe. Pas la moindre. Cela était évident dès le début de la guerre.
Il est illogique que le gouvernement ukrainien et ses partisans aient tenté de résister à cet assaut.
L’« Occident » aurait dû abandonner et faire les
concessions que la Russie avait exigées. Il devra les faire de toute façon.
Le gouvernement ukrainien a étroitement contrôlé les médias et toute information provenant de la ligne de front. Nous n’avons eu que des rapports russes faisant
état d’un grand nombre de victimes ukrainiennes. Certains doutent des chiffres donnés par les Russes. Moi, je n’en doute pas. Ils correspondent pour la plupart à ce que j’ai appris et à mes
calculs.
Aujourd’hui, un journaliste du Washington Post a eu accès aux hôpitaux où les soldats
ukrainiens blessés et impliqués dans cette « contre-attaque » tentent de se rétablir. Le rapport de John
Hudson est sinistre, même s’il ne vient pas de la ligne de front et ne parle pas des scènes les plus graves :
Comme l’article est payant, je vais en citer de larges extraits :
Dans des chambres d’hôpital faiblement éclairées du sud de l’Ukraine, des soldats souffrant de membres sectionnés, de blessures par éclats d’obus, de mains
mutilées et d’articulations brisées ont raconté les désavantages considérables auxquels leurs unités ont été confrontées dans les premiers jours d’une nouvelle offensive visant à expulser les
forces russes de la ville stratégique de Kherson.
Les soldats ont déclaré qu’ils ne disposaient pas de l’artillerie
nécessaire pour déloger les forces russes retranchées et ont décrit un écart technologique énorme avec leurs adversaires mieux équipés. Les entretiens ont fourni certains des
premiers comptes rendus directs d’une poussée pour reprendre le territoire capturé qui est si sensible que les commandants militaires ukrainiens ont interdit aux journalistes de se rendre sur
les lignes de front. …
« Nous perdions cinq personnes quand eux en
perdait une« , a déclaré Ihor, un commandant de section de 30 ans qui s’est blessé au dos lorsque le char dans lequel il se trouvait s’est écrasé dans un fossé. …
Les drones russes Orlan filmaient les positions ukrainiennes à plus d’un kilomètre au-dessus de leurs têtes, ont-ils
dit, une altitude qui signifie qu’ils n’entendaient même pas le bourdonnement de l’avion qui suivait leurs mouvements.
Les soldats ukrainiens blessés ont déclaré que les chars russes émergeaient de fortifications en ciment nouvellement construites pour faire exploser
l’infanterie avec de l’artillerie de gros calibre. Les véhicules se repliaient ensuite sous les abris en béton, à l’abri des tirs de mortier et de roquettes.
Les systèmes radar de contre-batterie détectaient et localisaient
automatiquement les Ukrainiens qui visaient les Russes avec des projectiles, déclenchant en réponse un barrage d’artillerie.
Les outils de piratage russes ont détourné les drones des opérateurs ukrainiens, qui ont vu leurs appareils dériver, impuissants, derrière les lignes ennemies.
…
Oleksandr a déclaré que les tirs d’artillerie russes étaient
incessants. « Ils nous
frappaient tout le temps« , a-t-il dit. « Si nous tirons trois obus de mortiers, ils en
tirent 20 en retour« .
Les soldats ukrainiens ont dit qu’ils devaient soigneusement rationner leur utilisation de munitions, mais que même
lorsqu’ils tiraient, ils avaient du mal à atteindre les cibles. « Quand vous donnez les coordonnées, c’est
censé être précis mais ça ne l’est pas« , a-t-il expliqué, précisant que son équipement datait de 1989. …
La guerre électronique russe constituait également une menace constante. Des soldats ont raconté qu’à la fin de leur service, ils
allumaient leur téléphone pour appeler ou envoyer des SMS aux membres de leur famille – une décision qui attirait immédiatement les tirs d’artillerie russes.
« Lorsque nous allumons les téléphones
portables ou la radio, ils peuvent reconnaître notre présence immédiatement« , a déclaré Denys. « Et là, les tirs commencent« .
…
Les déclarations ukrainiennes de reprise de villages tels que Vysokopillya n’ont pas pu être confirmées, bien que
les soldats interrogés aient déclaré avoir pu avancer dans certains villages précédemment contrôlés par les Russes. Ces soldats ont refusé de nommer ces villages, citant les instructions de
leurs supérieurs.
Un groupe de journalistes du Washington Post qui s’est rendu
lundi à moins de cinq kilomètres de Vysokopillya, dans le nord de Kherson, a été empêché d’entrer dans le village par les troupes ukrainiennes et n’a pas pu vérifier son statut. Un
responsable local a déclaré que les forces ukrainiennes et russes se disputaient toujours le contrôle du village.
Il n’a pas été possible d’obtenir une image claire des pertes
subies par l’Ukraine. …
Denys, assis bien droit sur son lit d’hôpital, a déclaré que presque tous les membres de son unité de 120 personnes avaient été
blessés, mais que seuls deux avaient été tués.
Un soldat de 25 ans soigné pour des blessures dues à des éclats d’obus a déclaré que, dans son unité de 100
soldats, sept ont été tués et 20
blessés. Ihor, le commandant du peloton, a déclaré que 16 des 32 hommes sous son commandement ont été blessés et qu’un a
été tué.
Les soldats ukrainiens blessés ont été répartis dans différents hôpitaux du sud de l’Ukraine afin de libérer les
principales installations médicales de la région de Kherson pour l’arrivée de nouveaux patients.
Les soldats de la deuxième tentative de « contre-offensive » au sud-est de Kharkiv
connaîtront le même sort.
À mon avis, les pertes ukrainiennes ne sont pas cinq mais dix fois supérieures à celles du côté russe. Une attaque, en traversant une steppe ouverte, contre une
force blindée technologiquement supérieure est une mission suicide.
Les soldats russes ne sont pas autorisés à porter des téléphones portables. Je ne comprends pas pourquoi les soldats ukrainiens sont autorisés à en avoir et à les
utiliser. Veulent-ils se suicider ?
Le suicide est aussi le destin vers lequel les politiciens européens ont engagé leurs économies et leurs sociétés. Qui ne sait pas que l’on a besoin d’énergie,
aussi bon marché que possible, pour fondre l’acier, l’aluminium et le verre ?
BREAKING : 40 PDG de producteurs européens de métaux ont écrit une lettre ouverte à Ursula von der Leyen et à la Commission européenne pour mettre en garde
contre la « menace
existentielle » à laquelle fait face l’industrie à cause de la flambée des prix de l’électricité.
Pas de fonderie d’acier, pas de taxes des fonderies d’acier et de leurs travailleurs. Pas de fonderie d’acier, pas de remboursement des crédits qui lui ont été
accordés. Les grosses pertes bancaires qui arrivent maintenant vont provoquer une autre crise bancaire grave. Moins d’argent pour l’État signifie moins de retraites et de soins de santé.
C’est ruineux pour les États européens et leurs habitants. Pendant ce temps, les politiciens américains, les idéologues néoconservateurs et les financiers à
l’origine du projet d’utiliser l’Ukraine contre la Russie sont morts de rire.
Je vous dis que la situation en #Europe est bien pire que ce que beaucoup comprennent.
Nous sommes essentiellement au bord d’une autre crise bancaire, d’un effondrement de notre base industrielle et de
nos ménages, et donc au bord de l’effondrement de nos économies.
Nous sommes également totalement à la merci des autorités, et nous savons très peu ce qu’elles ont prévu.
Seront-ils capables d’arrêter la crise bancaire, une fois de plus ? Je ne sais pas, mais j’en doute.
L’Allemagne est probablement dans la pire des situations. Le chancelier Olaf Scholz a réagi à l’opération militaire russe par une moralisation hystérique dépassant
toute rationalité. Son gouvernement dépend des politiciens verts de son cabinet. Ce sont des crétins idéologues. L’Allemagne, gravement menacée par des pannes d’électricité, va maintenant mettre
hors service trois centrales nucléaires en parfait état et redémarrer de vieilles centrales à charbon sales qui étaient censées être démantelées. En quoi est-ce vert ?
L’Europe est sur le point de jeter dans la fournaise des sanctions les résultats qu’elle a obtenus dans le développement de ses capacités de production, de la
qualité de vie de ses habitants et de la stabilité socio-économique, épuisant ainsi son potentiel, comme le veut Washington au nom de la fameuse unité euro-atlantique. En fait, cela revient à
faire des sacrifices au nom de la préservation de la domination des États-Unis dans les affaires mondiales. …
La capacité concurrentielle des entreprises européennes est en déclin, car les responsables de l’UE eux-mêmes les
coupent des matières premières essentielles et de l’énergie abordables, ainsi que des marchés commerciaux. Il ne sera pas surprenant qu’à terme, les niches actuellement occupées par les
entreprises européennes, tant sur le continent que sur le marché mondial en général, soient reprises par leurs mécènes américains qui ne connaissent aucune limite ni hésitation lorsqu’il
s’agit de poursuivre leurs intérêts et d’atteindre leurs objectifs.
Les prochaines élections fédérales en Allemagne auront lieu dans trois ans. On espère vraiment une sorte de coup d’État, mais je ne vois pas encore de mouvement
dans ce sens.
Où sont les politiciens rationnels qui peuvent prendre la relève ?
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Le 24 août, le premier
ministre britannique Boris Johnson s’est rendu à Kiev :
Dans des commentaires
faits aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky au palais Mariyinsky, Johnson a déclaré que l’Ukraine « peut et va gagner cette
guerre. »
La visite de Johnson a
été le signal de départ de la « contre-offensive » ukrainienne vers Kherson,
annoncée depuis longtemps.
Début avril, Johnson avait appelé et visité Kiev pour mettre un terme à des négociations de paix bien développées entre la Russie et l’Ukraine :
« Les négociateurs russes et ukrainiens
semblaient s’être provisoirement entendus sur les grandes lignes d’un règlement intérimaire négocié« , ont écrit Fiona Hill et Angela Stent. « La Russie se retirerait sur sa position du 23
février, lorsqu’elle contrôlait une partie de la région du Donbass et toute la Crimée, et en échange, l’Ukraine promettrait de ne pas chercher à adhérer à l’OTAN et de recevoir à la place des
garanties de sécurité d’un certain nombre de pays. »
Cette info montre l’impact des efforts de l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson pour mettre fin aux
négociations, comme l’a noté le journaliste Branko Marcetic sur Twitter. La décision de saborder
l’accord a coïncidé avec la visite de Johnson à Kiev en avril, au cours de laquelle il aurait exhorté le président ukrainien Volodymyr Zelensky à rompre les pourparlers avec la Russie pour
deux raisons essentielles : On ne peut pas négocier avec Poutine, et l’Occident n’est pas prêt à voir la guerre se terminer.
Au cours des derniers mois, la Grande-Bretagne a formé plusieurs milliers de soldats ukrainiens et leurs officiers. Avec les forces spéciales ukrainiennes, les
services secrets britanniques MI-6 ont planifié une opération spéciale pour l’Ukraine afin de reprendre le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, sur la rive sud de Kakhovka, le
réservoir du Dniepr. Cette opération était conçue pour coïncider avec la visite des inspecteurs de l’AIEA, longtemps retardée par l’Ukraine, pour visiter la centrale de ZNPP.
L’offensive sur Kherson a débuté le 30 août, sur cinq axes. Elle était vouée à l’échec. Trois de ces tentatives pour gagner le terrain tenu par les troupes russes échouent. Un axe a été arrêté après avoir pris quelques petits villages sans valeur
stratégique. La seule attaque « réussie » a eu lieu sur la rivière Ingulet,
près d’Andriivka, en direction du barrage et du passage de la rivière qui ferme le réservoir de Kakhovka, sur le Dniepr.
Le plan était dingue dès le départ. Toute la région est une steppe ouverte et plate. Les troupes auraient dû créer un couloir de 50 kilomètres de long à travers des
terres hostiles ouvertes. Les villes sur le chemin sont pour la plupart des mini-villages agricoles d’une ou deux rues avec des maisons à un étage qui offrent peu de protection. Les forces
ukrainiennes n’avaient aucune capacité de défense ou d’attaque aériennes pour couvrir les troupes qui avancent. Ses capacités d’artillerie représentent un dixième de ce que l’armée russe peut
fournir dans la région. Il était évident dès le début qu’il s’agissait d’une mission suicide.
Il semblerait que le commandement militaire ukrainien était contre cette mission. Mais les dirigeants politiques, le régime Zelenski, ont ordonné qu’elle ait lieu.
Ce dernier subissait une pression politique de la part de ses partisans étrangers pour montrer au moins un certain succès.
L’attaque a été lancée le 30 août. Les militaires ukrainiens ont créé trois passages de rivière sur l’Ingulet près d’Andriivka. Cela sentait déjà mauvais. Pourquoi
l’aviation ou l’artillerie russe n’avaient-elles pas immédiatement détruit ces passages ?
Il était évident qu’il s’agissait d’un piège.
Dans un article publié par CNN,
co-écrit par la célèbre sténographe du « renseignement », Natasha Bertrand, l’armée
américaine a pris ses distances par rapport à cette catastrophe :
Lors de la préparation de la contre-offensive ukrainienne actuelle, les États-Unis ont exhorté Kiev à limiter les objectifs et la
surface de l’opération afin d’éviter de s’étendre et de s’enliser sur de multiples fronts, ont déclaré à CNN plusieurs responsables
américains et occidentaux ainsi que des sources ukrainiennes.
Ces discussions ont impliqué de s’engager dans des « jeux de guerre » avec Kiev, ont
indiqué les sources – des exercices analytiques destinés à aider les forces ukrainiennes à comprendre les niveaux de force qu’elles devraient rassembler pour réussir dans différents
scénarios.
Les Ukrainiens envisageaient initialement une contre-offensive plus large, mais ont limité leur mission au sud, dans la région de Kherson, ces dernières
semaines, selon les responsables américains et ukrainiens. …
Les responsables disent qu’ils pensent qu’il y a maintenant une plus grande parité entre les armées ukrainienne et
russe. Mais les responsables occidentaux ont
hésité à qualifier l’opération ukrainienne – qui semble avoir débuté lundi dans la province méridionale de Kherson – de véritable « contre-offensive« .
La question de savoir dans quelle mesure l’Ukraine parviendra à regagner les territoires perdus reste ouverte, indiquent à CNN des sources au fait des
derniers renseignements.
Pendant trois jours, l’armée ukrainienne a envoyé bataillon après bataillon dans la bataille. Il s’agissait de bonnes troupes professionnelles formées par la
Grande-Bretagne. Elles étaient équipées de chars polonais T-72 modernisés et de véhicules de combat d’infanterie néerlandais surarmés (YPR-765 IFV). Mais si ces forces ont pu ouvrir une avancée
plus profonde, elle allait bientôt devenir leur tombe.
L’offensive ukrainienne de Kherson se poursuit malgré des pertes extrêmement lourdes. La carte de Rybar montre l’un des axes où l’armée ukrainienne tente
toujours d’avancer après avoir été évincée de Bruskyns’ke.
La zone est une steppe ouverte et plate où les troupes ne peuvent se cacher. Le côté russe est de loin supérieur en artillerie et en suprématie aérienne. Celui
qui a ordonné aux Ukrainiens de mener cette campagne suicidaire dans ces circonstances est coupable de meurtre et devrait passer le reste de sa vie en prison.
Le 1er septembre, le jour même de l’arrivée de la délégation de l’AIEA, la partie ukrainienne a lancé une attaque audacieuse pour s’emparer de la centrale ZNPP. Mais la partie russe avait été prévenue. Les deux vagues de forces spéciales ukrainiennes, également formées par la
Grande-Bretagne, ont été tuées lors de la traversée du réservoir ou se sont heurtées à des embuscades dès leur débarquement. Ils ont fini par y laisser leur peau. L’inspection de l’AIEA s’est
déroulée comme prévu.
Au troisième jour de l’offensive, les ponts sur la rivière Ingulet étaient toujours intacts. La tactique russe était évidente. Elle avait déjà été utilisée sur le front de Karkiv :
La vérité de l' »offensive » de Kherson est écrite sur les cartes pour que tout le monde puisse la voir : Les FAU attaquent ; Ru les frappe durement,
puis se replie ; les FAU avancent ; Ru les frappe à nouveau, mais se replie davantage ; les FAU ajoutent des forces dans la bataille ; Ru les flanque en force et leur coupe tout retrait ; le
piège se referme ; la chasse au dindon est ouverte.
Tard dans la journée d’hier, l’armée de l’air russe a fait sa première véritable démonstration de force dans cette affaire de « contre-offensive ». Elle a attaqué les forces
ukrainiennes à l’avant de la percée, dans le petit village de Bezimene, avec quelque 24 bombes « muettes » de 500 kilos. Cela a mis fin à
l’existence du village et de toutes les forces ukrainiennes qui s’y trouvaient.
L’armée de l’air russe a ensuite procédé à la destruction de tous les passages de rivière sur l’Ingulet.
Elles n’ont qu’un seul choix. Abandonner, agiter le drapeau blanc ou mourir.
Voici la vue d’ensemble actuelle de Rybar sur la grande région de Kherson. Toutes les tentatives ukrainiennes dans cette « contre-offensive » n’ont pas réussi à
faire de progrès significatifs.
Le nombre de victimes ukrainiennes est énorme. Les rapports d’Odessa, Nikolaev et Kryvy Rih font état de milliers de blessés. Beaucoup d’autres sont morts. Des
centaines de chars et de véhicules de combat d’infanterie ukrainiens ont été détruits ou capturés par les troupes russes.
La 128e brigade d’assaut en montagne de la région ukrainienne de Transcarpatie a participé à l’attaque générale et a été détruite. (Pourquoi utiliser des
spécialistes de l’assaut en montagne dans une steppe ouverte ?) Le gouverneur de la région aurait ordonné une journée de deuil.
La partie russe a maintenant lancé ses propres attaques pour gagner des zones et des villes que les Ukrainiens tenaient depuis un certain temps. Les Ukrainiens se
démènent pour mobiliser les réserves locales à Nikolaev afin de contrer ces attaques.
Dans les médias « occidentaux », complices du régime de Zelenski, ni la défaite sanglante de la « contre-offensive » à Kherson ni la tentative de
raid sur la centrale de ZNPP n’ont jamais eu lieu.
La seule mention que j’ai trouvée dans le New York Times est la suivante :
Dans une déclaration, le ministère [russe de la défense] a affirmé que les forces russes avaient intercepté deux groupes de commandos ukrainiens, jusqu’à 60
hommes ensemble, qui avaient traversé le fleuve Dniepr dans des bateaux pour saboter ou s’emparer de la centrale.
Au total, la « contre-attaque » sur Kherson a été un échec
total qui, comme on pouvait s’y attendre, a fini par détruire les principales réserves militaires de l’Ukraine et une grande partie du stock de véhicules lourds qu’elle avait reçu
de « l’Ouest ».
La ZNPP, qui était la principale cible de « relations publiques » de toute l’affaire, est toujours aux
mains des Russes et désormais sécurisée par la présence d’une délégation permanente de l’AIEA.
« L’AIEA est là pour rester aussi longtemps que
cela sera nécessaire. Nous ne partons pas. » a déclaré Grossi, [Le directeur de l’AIEA]. « Pour ceux qui pourraient avoir de mauvaises
intentions contre la centrale, le fait de savoir que des inspecteurs internationaux sont là, témoignant et informant immédiatement de ce qui se passe, a un effet stabilisateur
important. »
Des têtes à Kiev devraient et vont probablement rouler à cause de cela. Mais ce n’est pas suffisant. Ceux qui, à Londres, ont eu l’idée de cette folie devraient
aussi être démis de leurs fonctions.
Entre-temps, le président américain Joe Biden a demandé 13,7 milliards de dollars supplémentaires pour l’Ukraine.
Il veut combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. Un combat que la Russie ne souhaite pas mais qu’elle est assurée de gagner.
Biden peut-il être tenu pour responsable de cela ?
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
À Donetsk, les bombardements ukro-atlantistes continuent - Le 04/09/2022
Ne croyez pas que les bombardements terroristes sur les populations civiles du Donbass sont arrêtées ou diminuées. Que nenni ! Les soudards kiéviens,
auxiliaires de l’OTAN, ont bien appris de leurs maitres occidentaux et comme eux ils continueront à massacrer les peuples tant qu’une goutte de sang irriguera leur vision torve du monde
!
Malheureusement entre mess services, mes amis et ma santé, je ne peux quotidiennement libérer que 4 à 5 heures environ pour ce travail d’information et pour
lequel je n’ai pas de moyens efficaces. Aussi dois-je faire des choix quand aux sujets traités et aussi diversifier les sujets abordés…
Mais souvent le crime de guerre « made in Occident » revient s’imposer dans l’actualité comme un fil rouge du sang des victimes de ce libéralisme
mondialiste.
Le 2 septembre, le centre ville de
Donetsk, pourtant à plus de 10 km du front, a été de nouveau
bombardé par des obus de 155mm de l’OTAN qui, au 1er bilan ont tué 2 civils
Dans un article précédent relatant les violents combats
d’infanterie en cours entre Peski et Pervomaïske (Nord de Donetsk) j’évoquais cette rage de vivre, à laquelle on peut rajouter l’amour des siens et de sa terre, qui portent le
soldat au combat à vaincre sa peur et son ennemi mais sans sombrer dans cette haine qui en l’aveuglant met en danger son humanité qui tremble sous l’uniforme et finit par engloutir son
âme et son corps.
Ces soudards ukrainiens derrière leurs tubes d’acier, loin des odeurs de sueur, de sang et de merde des tranchées ne connaissent même plus la valeur de la
vie, de la peur et encore moins celle du courage. Ils ne sont que des assassins au service d’une hégémonie nationaliste et capitaliste qui ne connait que la haine.
Publié sur VK le 2
septembre à 19h30
Quotidiennement, jour et nuit, les bombardements terroristes continuent de frapper les quartiers résidentiels républicains. Tellement plus facile pour ces
auxiliaires de l’OTAN de tuer de bombarder des femmes et des enfants que de se battre contre leurs hommes qui montent à l’assaut de leurs bunkers.
À 18h40, un des bombardements du jour
a frappé avec un obus de 155mm de l’OTAN
un immeuble sur le boulevard Pouchkine, au coeur du centre ville de Donetsk.
5 autres obus de 155mm vont frapper le
centre près du théâtre, de la place Lénine, et du bvd Pouchkine
Et les tirs continuent au milieu des ambulances qui affluent !
Sur cette vidéo de 5 mn où vous pouvez
observer le paysage urbain de Donetsk très
aéré et arboré, les tirs sont rythmés par 9 secondes entre le départ et l’arrivée ce qui
positionne les batteries de 155mm de l’OTAN à 12 km environ soit selon l’azimut
relevé, dans le secteur de Krasnogorovka, un village situé à l’Ouest de la ville.
Et ce samedi 3 septembre 2022, à 05h50, les ukro-atlantistes ont ouvert la journée avec une première série de tirs, toujours au 155mm de l’OTAN, sur le
quartier de Kievsky, dans le Nord de Donetsk…
Sylvain Ferreira & Régis de Castelnau : La contre-offensive ukrainienne (vidéo n°7)
L’événement important de la semaine est le lancement par l’Ukraine d’une « ontre-offensive» en direction de la ville de Kherson. Annoncé depuis longtemps,
elle avait pris le statut médiatique de l’arlésienne. Il est possible en fonction des informations dont on dispose de faire un premier bilan. Il est à craindre pour le régime de Zelensky
et pour les malheureux soldats ukrainiens jetés dans la fournaise que ce soit un échec sanglant. Cette offensive était-elle militairement possible ? Quels sont les raisons du probable
échec militaire ? Est-ce qu’il fallait sacrifier autant de vie pour un symbole. Par ailleurs il semble qu’au sein du bloc occidental la détermination de faire la guerre à la Russie
jusqu’au dernier ukrainien ait du plomb dans l’aile. Au sein de l’UE qui s’est mise toute seule dans un entonnoir les voix commencent à s’élever pour abandonner une
stratégie perdante. Suscitant la colère des va-t-en-guerre généreux avec le sang des autres.
Sommaire :
Inflexions et contradictions dans le bloc occidental. La fin du soutien à zelensky ?
L’offensive de Kherson débute le 30 août sur cinq axes. C’était voué à l’échec.
Trois de ces tentatives pour gagner du terrain détenues par les troupes russes ont échoué. Un axe a été arrêté après avoir pris quelques petits villages
sans valeur stratégique. La seule attaque « réussie » a traversé la rivière Inhulet près d’Andriivka en direction du barrage et de la traversée de la rivière qui ferme le réservoir de
Kakhovka.
Le plan était fou au départ. Toute la région est une steppe plate et ouverte. Les troupes auraient dû créer un couloir de 50 kilomètres (30 miles) de long à
travers des terres hostiles non protégées, sans abri ! Les agglomérations sur le chemin sont pour la plupart des mini-villages agricoles à une ou deux rues avec des maisons à un étage qui
offrent peu de protection. Les forces ukrainiennes n’ont aucune capacité de défense aérienne ou d’attaque aérienne pour couvrir l’avancée des troupes. Leurs capacités d’artillerie
représentent un dixième de ce que l’armée russe peut fournir dans la région.
Il était évident dès le début qu’il s’agissait d’une mission suicide.
Le commandement militaire ukrainien aurait été dit-on contre cette mission. Mais les dirigeants politiques ukrainiens, le régime de Zelensky, lui ont
ordonné de continuer. Il était sous la pression politique de ses soutienss étrangers pour montrer au moins un certain succès.
L’attaque a été lancée le 30 août. L’armée ukrainienne a créé trois traversées de rivière sur l’Inhulet près d’Andriivka. Cela sentait déjà
mauvais. Pourquoi l’armée de l’air ou l’artillerie russe n’a-t-elle pas immédiatement détruit ces points de passage ?
Il était évident que c’était un piège.
Dans un article de CNN, co-écrit par la célèbre sténographe du « renseignement » Natasha Bertrand, l’armée américaine a pris déjà ses distances avec la catastrophe à venir :
« Dans le cadre de la préparation de la contre-offensive ukrainienne actuelle, les États-Unis ont exhorté Kiev à
maintenir l’opération limitée à la fois dans ses objectifs et dans sa géographie pour éviter de s’étendre et de s’enliser sur plusieurs fronts, ont déclaré à CNN plusieurs
responsables américains et occidentaux et des sources ukrainiennes. …
Ces discussions impliquaient de s’engager dans un « jeu de guerre » avec Kyiv, ont indiqué les sources – des exercices analytiques destinés à aider les
forces ukrainiennes à comprendre les niveaux de force dont elles auraient besoin pour réussir dans différents scénarios. …
Les Ukrainiens envisageaient initialement une contre-offensive plus large, mais ont restreint leur mission vers le sud, dans la région de Kherson, ces
dernières semaines, ont déclaré des responsables américains et ukrainiens… Selon des responsables, la parité entre les armées ukrainiennes et russes s’est accrue. Mais les responsables occidentaux ont
hésité à qualifier l’opération ukrainienne naissante – qui semblait commencer lundi dans la province méridionale de Kherson – de véritable « contre-offensive ». …
Dans quelle mesure l’Ukraine réussira-t-elle à regagner le territoire perdu reste une question ouverte, ont déclaré à CNN des sources proches des derniers
renseignements. »
Pendant trois jours, l’armée ukrainienne a envoyé bataillon après bataillon dans le saillant. C’étaient de bonnes troupes professionnelles formées par
la Grande-Bretagne. Ils étaient équipés de chars polonais T-72 modernisés et de véhicules de combat d’infanterie hollandais blindés (YPR-765 IFV).
Mais alors que ces forces étaient capables de créer un saillant plus profond, celui-ci deviendrait bientôt leur tombe.
« L’offensive ukrainienne de Kherson se poursuit malgré des pertes extrêmement lourdes. La carte de Rybar montre l’un des axes où l’armée ukrainienne
tente encore d’avancer après avoir été enracinée depuis Bruskyns’ke. …
La zone est une steppe plate et ouverte sans couverture pour que les troupes puissent se cacher. La partie russe est de loin supérieure en artillerie et
elle a la suprématie aérienne. Celui qui a ordonné aux Ukrainiens d’appuyer sur cette campagne suicidaire dans ces circonstances est coupable de meurtre et devrait aller en prison pour le
reste de sa vie. »
Le 1er septembre, jour même de l’arrivée de la délégation de l’AIEA, la partie ukrainienne a lancé une attaque audacieuse pour s’emparer du ZNPP. Mais la partie russe avait été prévenue. Les deux vagues de forces spéciales ukrainiennes, également
entraînées par la Grande-Bretagne, sont tuées en traversant le réservoir ou se heurtent à des embuscades dès leur débarquement. Ils ont fini par mourir. L’inspection de l’AIEA
s’est déroulée comme prévu.
Le porte-parole du
secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré jeudi : « Nous sommes heureux que la
Fédération de Russie ait tout fait pour assurer la sécurité de nos inspecteurs » ! Je
m’attends à ce que la presse grand public ne rapporte pas cela. Lien vers le rapport Interfax
Au troisième jour de l’offensive, les ponts sur la rivière Inhulet étaient encore intacts. La tactique russe était évidente. Un schéma qu’il
avait utilisé précédemment sur le front de Karkiv :
La vérité sur «
l’offensive » de Kherson est inscrite sur les cartes aux yeux de tous :
attaques des FAU ; les Russes les frappe fort, puis recule ; Les FAU avancent ;
Ru les frappe à nouveau, mais recule davantage
; Les FAU ajoute des forces au saillant ; Ru les flanque en
force & leur coupe l’arrière ; le piège est fermé !
Tard hier, l’aviation russe a fait sa première vraie démonstration dans cette affaire de « contre-offensive ». elle a attaqué les forces ukrainiennes à
l’avant du saillant dans le petit village de Bezimene avec quelque 24 bombes « stupides » de 500 kilogrammes. Cela a mis fin à l’existence du village et de toutes les forces
ukrainiennes qui s’y trouvaient.
L’armée de l’air russe a ensuite procédé à la destruction de tous les passages fluviaux au-dessus de l’Inhulet.
Les forces ukrainiennes sont prises au piège :
Ils ont le choix entre abandonner, agiter des drapeaux blancs ou mourir.
Voici l’aperçu actuel de Rybar de la grande région de Kherson. Toutes les tentatives ukrainiennes dans cette « contre-offensive » n’ont pas abouti à des progrès significatifs.
Le nombre de victimes ukrainiennes est énorme. Les rapports d’Odessa, Nikolaev et Kryvy Rih parlent de milliers de blessés. Beaucoup d’autres sont
morts. Des centaines de chars et de véhicules de combat d’infanterie ukrainiens ont été détruits ou capturés par les troupes russes.
La 128e brigade d’assaut de montagne de la région ukrainienne de Transcarpatie a été impliquée dans l’attaque générale et a été détruite. (Pourquoi faire
appel à des spécialistes de «l’assaut en montagne » dans la steppe ouverte ?) Le gouverneur de la région aurait ordonné une journée de deuil.
La partie russe a maintenant lancé ses propres attaques pour gagner des zones et des villes que les Ukrainiens tenaient depuis un certain temps. Les
Ukrainiens se bousculent pour mobiliser des réserves locales à Nikolaev pour contrer ces mouvements.
Dans les médias « occidentaux », complices du régime de Zelenski, ni la défaite sanglante de la « contre-offensive » à Kherson ni la tentative de raid sur le ZNPP n’ont jamais eu lieu.
La seule mention que j’en ai trouvée dans le New York Times est celle-ci :
« Dans un communiqué, le ministère [russe de la Défense] a affirmé que les forces russes avaient intercepté deux groupes de commandos ukrainiens,
jusqu’à 60 soldats combinés, qui ont traversé le fleuve Dnipr à bord de bateaux pour saboter ou s’emparer de l’usine. »
Au total, la « contre-attaque » sur Kherson a été un échec complet qui, comme on pouvait s’y attendre, a fini par détruire les principales
réserves militaires de l’Ukraine et une grande partie du stock de véhicules lourds qu’elle avait reçus de « l’ouest ».
Le ZNPP, qui était la principale cible de « relations publiques » de toute l’affaire, est toujours aux mains des Russes et désormais sécurisé par la
présence d’une délégation permanente de l’AIEA.
L’AIEA est là pour
rester aussi longtemps que nécessaire. Nous ne partons pas. [Le directeur de
l’AIEA] Grossi a déclaré : « Pour ceux qui pourraient avoir des intentions sur la
centrale, savoir que des inspecteurs internationaux sont là, témoins et informant
immédiatement de ce qui se passe, a un effet stabilisateur important.
Les têtes à Kiev devraient et vont probablement passer par-dessus cela. Mais ce n’est pas assez. Ceux à Londres qui ont eu cette idée folle
devraient être démis de leurs fonctions.
Fais une sieste, mec.
Tu délires. Quelle contre-offensive ? Pulvérisés par l’artillerie russe. L’armée ukrainienne a
imposé un black-out médiatique. Pourquoi ? CNN prétend que les États-Unis ont
déconseillé un tel acte ! 2000 soldats ukrainiens tués ; 5-6000 victimes au
total ; destruction massive d’armement. Contre-attaque russe !
Journée de deuil dans
la région de Transcarpathie suite à la mort de centaines de soldats de la
128e brigade d’assaut de montagne, fer de lance de la « contre-offensive » de Kiev à Kherson. Les hôpitaux des
régions d’Odessa et de Mykolaiv débordent de blessés. La Russie autorise
l’enlèvement des cadavres.
Massacre dans la
steppe
En prime
Rapport du ministère de la Défense de
la Fédération de Russie sur le déroulement de l’opération militaire spéciale sur le territoire de l’Ukraine au 3 septembre 2022
∇ Le régime de Kyiv a poursuivi ses tentatives infructueuses pour prendre pied dans certaines zones dans la direction Nikolaev-Krivoy Rog.
• Au cours de la journée des hostilités dans cette direction, l’ennemi a perdu 23 chars, 27 véhicules de combat d’infanterie, 14 autres véhicules blindés de
combat, 9 camionnettes avec des mitrailleuses lourdes et plus de 230 militaires.
• En outre, dans la région de SERGEEVKA de la région de Kherson, des avions de combat des forces aérospatiales russes ont abattu deux avions d’attaque
ukrainiens Su-25, et dans la région de NOVOSELOVKA de la région de Dnepropetrovsk, un MiG-29 de l’armée de l’air ukrainienne, converti en utiliser des missiles anti-radar HARM.
• Les pertes élevées des forces armées ukrainiennes ont entraîné une grave pénurie de lits, de médicaments et de sang dans les établissements médicaux de
Nikolaev et de la région de Nikolaev, a ajouté le département. Pour identifier et détenir le nombre croissant de déserteurs à Nikolaev, le nombre de patrouilles militaires a été augmenté
et des postes supplémentaires ont été installés aux entrées de la ville.
∇ Les Forces armées de la Fédération de Russie poursuivent une opération militaire spéciale en Ukraine.
• L’arme de haute précision des Forces aérospatiales russes a touché le point de déploiement temporaire du groupe tactique de compagnie de la 95e brigade
d’assaut aéroportée dans le village de SLAVIANSK, République populaire de Donetsk. Plus d’une centaine de militaires ukrainiens et 14 unités de véhicules blindés et motorisés ont été
détruits.
• Dans la zone de la colonie de KONSTANTINOVKA de la République populaire de Donetsk, des tirs concentrés ont frappé les points de déploiement temporaire
des unités de la 93e brigade mécanisée. Éliminé jusqu’à 120 militants et 11 unités d’équipement militaire.
∇ L’aviation opérationnelle-tactique et militaire, les forces de missiles et l’artillerie continuent de frapper des installations militaires sur le
territoire de l’Ukraine.
• Au cours de la journée, 53 unités d’artillerie en position de tir, des effectifs et du matériel militaire des forces armées ukrainiennes ont été touchés
dans 157 districts. Six dépôts de munitions ont été détruits dans les zones des colonies de VELIKOYE ARTAKOVO, Voznesensk dans la région de Mykolaïv, NUTS dans la région de Zaporozhye,
MELOVAYA dans la région de Kharkiv, KURAKHOVO et KRAMATORSK dans la République populaire de Donetsk, ainsi que le dépôt de carburant du 60e brigade d’infanterie des forces armées
ukrainiennes dans la région de KRAMATORSK.
• Dans la région de KONSTANTINOVKA de la République populaire de Donetsk, un lanceur d’un système de fusée à lancement multiple HIMARS de fabrication
américaine avec un véhicule de transport de munitions, ainsi que jusqu’à 30 membres d’équipage de combat, a été détruit.
• Les systèmes de défense aérienne russes ont abattu trois véhicules aériens sans pilote dans les zones des colonies de VOLNOVAKHA, NOVOPAVLOVKA de la
République populaire de Donetsk, y compris Bayraktar-TB2 dans la zone de KAKHOVKA, région de Kherson.
• Trois missiles tactiques « Tochka-U » ont été détruits en l’air dans les zones de CHERVONY MAYAK, CHERNOBAEVKA et TYAGINKA de la région de Kherson, ainsi
que 60 obus de systèmes de lance-roquettes multiples, dont 44 – HIMARS MLRS, 12 – « Alder », 4 – « Ouragan » dans les zones des colonies d’ANTONOVKA, BERISLAV, NOVAYA KAKHOVKA, SAGI de la
région de Kherson, traversées dans la zone du pont Darevsky, KAPITOLOVKA, KUPYANSK, KAMENKA de la région de Kharkiv et TOKMAK de la région de Zaporozhye
• Au total, depuis le début de l’opération militaire spéciale, 286 avions, 151 hélicoptères, 1867 véhicules aériens sans pilote, 372 systèmes de missiles
anti-aériens, 4776 chars et autres véhicules blindés de combat, 824 véhicules de combat de systèmes lance-roquettes multiples, 3366 terrain canons d’artillerie et mortiers, ainsi que 5250
unités de véhicules militaires spéciaux.
∇ Malgré la présence de représentants de l’AIEA à la centrale nucléaire de Zaporijia, le régime de Kyiv a de nouveau tenté de s’emparer de la centrale
nucléaire.
• Le 2 septembre, vers 23h00, heure de Moscou, deux groupes de bateaux et de bateaux à moteur avec un nombre total de 42 unités avec une force de
débarquement de plus de 250 personnes parmi les forces d’opérations spéciales et des mercenaires étrangers ont tenté de débarquer sur la côte du réservoir de Kakhovka dans la région
d’ENERGODAR et DNEPRORUDNY.
• L’armée de l’air russe a attaqué par quatre Su-30 et deux hélicoptères Ka-52, à la suite de quoi 20 bateaux et bateaux ont été détruits. Le reste des
barques et bateaux a fait demi-tour et est parti en direction de la côte ukrainienne.
• L’artillerie russe, y compris les obusiers de grande puissance « Malka », a frappé la partie ukrainienne de la côte dans les zones des colonies de
Vyshetarasovka, CHERVONODNEPROVKA, où les restes de la force de débarquement ont débarqué.
• Selon les informations disponibles, lors de la provocation ratée, les nationalistes ukrainiens ont perdu 47 militants tués, dont 10 mercenaires étrangers,
23 blessés.
Certaines personnes me
demandent pourquoi je lis le New York
Times et d’autres organes de propagande essentiellement « occidentale« . Une raison évidente est de « connaître son ennemi« , pour savoir ce que la propagande
veut nous faire croire. Une autre raison est de trouver les perles qui donnent une image réelle d’une situation en se faufilant souvent au travers des mailles de la propagande, évidemment bien
au-delà du titre.
Aujourd’hui, j’ai trouvé
un article sur les unités militaires ukrainiennes qui échangent des armes entre elles.
Au sein de la 93e brigade mécanisée, Zmei n’était pas qu’un simple sergent. Il était l’homme de pointe de la brigade
pour un système de troc de temps de guerre au sein des forces ukrainiennes. Très répandu le long de la ligne de front, cet échange fonctionne comme une sorte d’économie parallèle, selon les
soldats, dans laquelle les unités acquièrent des armes ou des équipements et les échangent contre des fournitures dont elles ont un besoin urgent.
La plupart des trocs concernent des articles capturés aux troupes russes. Les soldats ukrainiens les appellent des « trophées« .
Oui, bien sûr, les unités ukrainiennes attrapent tellement d’armes russes qu’il y a un commerce animé de celles-ci. Cependant, il faut lire au-delà des 25 premiers
paragraphes de cette histoire de propagande racontant cet héroïque commerce pour se faire une idée de la situation réelle et de l’ambiance sur les lignes de front :
Alex attend des réparations pour son propre corps. Il a reçu une balle dans la jambe droite lors d’une patrouille en mai. La balle a brisé son fémur.
Avec plusieurs autres soldats ukrainiens, il effectuait une patrouille de reconnaissance dans la zone grise – la
zone située entre les lignes de front russe et ukrainienne – lorsqu’il a été touché. La mission avait deux objectifs, dit-il : trouver les positions russes et trouver du matériel
abandonné.
« Nous perdons des chars« , a
déclaré Alex. « Si cette guerre va jusqu’au bout, tôt ou
tard, nous serons à court d’équipement et de chars soviétiques et nous devrons passer à autre chose. »
Près de son quartier général souterrain, non loin de la ligne de front, le commandant du bataillon d’Alex, Bogdan,
décrit la gravité de la situation de son unité. Le son de l’artillerie, reçue et tirée, résonne dans les champs au-delà.
« Nous nous battons avec tout ce que nous avons
capturé à l’ennemi » explique Bogdan,
notant que 80% de son approvisionnement actuel est constitué d’équipements russes capturés.
« Ce n’est pas mieux dans les autres
bataillons » ajoute-t-il.
L’unité de Bogdan, qui compte environ 700 soldats, était arrivée pour remplacer les forces ukrainiennes épuisées par les pertes humaines et
matérielles. Aujourd’hui, après avoir agi
pendant six mois comme un « pompier » en se précipitant d’un
point chaud du front à un autre, ses troupes sont confrontées à un sort similaire.
« Nous perdons beaucoup d’hommes« ,
a déclaré Bogdan. « Nous ne pouvons pas faire face à leur artillerie. Cela,
et les frappes aériennes, nous créent de gros problèmes. »
Interrogé sur les armes sophistiquées, fournies par l’Occident, qui, selon les responsables gouvernementaux, feront
la différence, il a répondu que dans sa brigade, « personne n’a d’équipement
étranger« , ajoutant : « Nous nous posons beaucoup de questions sur la
destination de cet équipement. »
La « contre-offensive« vers
Kherson a coûté beaucoup d’équipements aux Ukrainiens. Au moins une partie des cinquante chars perdus que l’on peut voir dans diverses vidéos étaient des
T-72 polonais équipés d’optiques thermiques. D’autres vidéos montrent les
débris de véhicules de transport blindés M-113, apparemment en provenance des Pays-Bas. (Ces boîtes d’aluminium vieilles de soixante ans offrent très peu de protection et auraient dû être
retirées du service il y a des décennies).
Ainsi, au moins une partie de l’équipement livré par les « Occidentaux » arrive effectivement sur les
lignes de front. Mais leur sort y est déjà déterminé.
Mais où va TOUT le matériel « occidental » et TOUT l’argent est une grande
question.
Il y a quelques semaines, CBS diffusait un reportage
vidéo indiquant que seuls 30 % des équipements militaires « occidentaux » qui entrent en Ukraine atteignent
effectivement la ligne de front. Le reste est vendu à ceux qui sont prêts à payer pour l’obtenir. Après que le régime Zelenski a protesté contre le reportage, CBS a retiré la vidéo pour la « mettre à jour » avec de nouvelles informations :
Lundi, CBS a annoncé sur Twitter qu’elle
avait retiré une vidéo de promotion du documentaire, qui contenait une citation vieille de plusieurs mois selon laquelle la plupart de l’aide ne parvenait pas jusqu’aux lignes de front en
Ukraine.
La chaîne a déclaré qu’elle mettait à jour le documentaire, intitulé « Armer l’Ukraine« , avec de
« nouvelles
informations » sur la livraison de l’aide militaire à l’Ukraine.
Parmi les éléments retirés figure une citation du fondateur de l’organisation à but non lucratif pro-ukrainienne
Blue-Yellow, Jonas Ohman, qui déclarait, fin avril, que seulement 30 % environ de l’aide parvenait aux lignes de front en Ukraine.
CBS a déclaré que
« depuis lors, Ohman affirme
que la livraison s’est améliorée« . Il a également noté que les États-Unis avaient envoyé un fonctionnaire – le général de brigade Garrick M. Harmon – à Kiev spécifiquement pour
surveiller l’utilisation de l’aide militaire.
CBS a également
mis à jour un
article qui accompagnait le reportage vidéo original. Il est maintenant accompagné d’une note éditoriale qui dit :
Note de la rédaction : Cet article a été mis à jour pour refléter les changements intervenus depuis le tournage du documentaire de CBSReports, « Arming Ukraine« , et le
documentaire est également mis à jour. Jonas Ohman affirme que la livraison s’est considérablement améliorée depuis le tournage avec CBS à la fin avril. Le
gouvernement ukrainien note que l’attaché à la défense américain, le brigadier général Garrick M. Harmon, est arrivé à Kiev en août 2022 pour le contrôle et la surveillance des armes.
La vidéo résume les reportages et les faits recueillis au cours de plusieurs mois précédents. La mise à jour a été publiée le 7 août. L’attaché de défense est
arrivé à Kiev début août, quelques jours seulement avant la publication de la « mise à jour« . Si jamais il peut savoir vers où les armes
entrent et sortent d’Ukraine, il lui faudra des mois pour en avoir un aperçu. Son arrivée n’est donc absolument pas pertinente pour le rapport original. L’original édité dit maintenant :
Jonas Ohman est fondateur et PDG de Blue-Yellow, une organisation basée en Lituanie qui rencontre et fournit aux unités de première ligne une aide militaire non
létale en Ukraine depuis le début du conflit avec les séparatistes soutenus par la Russie, en 2014. En avril dernier, il estimait que seulement « 30 à 40 % » des fournitures
passant la frontière atteignaient leur destination finale. Mais il affirme que la situation s’est nettement améliorée depuis lors et qu’une quantité bien plus importante arrive désormais là
où elle est censée aller.
Qu’est-ce que cela signifie si le taux de perte de 70-60%, qui auparavant n’atteignait PAS la destination finale, a maintenant considérablement diminué ? Serait-ce
45% ou 50% des livraisons qui s’écoulent maintenant vers là où elles ne sont PAS censées aboutir ?
Comment se fait-il que le commandant de bataillon Bogdan n’ait vu aucune fourniture étrangère ?
Ces milliers de Stingers, de Javelins et d’autres armes portatives présentent un intérêt considérable pour divers acteurs malveillants. Les armes qui disparaissent
en Ukraine pour aller quelque part atteindront très probablement des endroits où elles pourront être et seront utilisées contre des forces ou des intérêts « occidentaux ».
Ceux qui soutiennent les transferts d’armes diront que la perte d’une partie d’entre elles n’a pas d’importance dans le contexte général. Dites-le à ceux qui en
mourront.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Depuis 2 jours les forces ukrainiennes ont lancé plusieurs attaques sur le front de Kherson, mais il est trop tôt pour pouvoir estimer quels sont leurs
objectifs tactiques, moyens, déroulement et importance, même si on sait que ces actions offensives s’inscrivent dans l’intention du régime de Kiev de reprendre aux forces
russes la ville de Kherson.
Évidemment, cette agitation militaro-médiatique kiévienne sur le front de Kherson coïncide avec une nouvelle rupture du front ukrainien dans le Donbass, en
l’occurrence dans le secteur de Donetsk, où, après Peski libéré début août, les forces alliés ont réussi à prendre pied dans la petite ville de Soledar, un point
d’appui de Artemovsk (Bakhmut) dans le Nord Donbass et dans le village
de Kamianka, un autre point d’appui ukrainien du bastion d’Avdeevka près de Donetsk.
Mais revenons à Kherson :
Ces dernières semaines, Kiev a multiplié les bravades en annonçant notamment l’imminence d’une « contre-offensive sur Kherson » et l’arrivée de
renforts ukrainiens ainsi que la multiplication des bombardements dans la profondeur du dispositif russe laissaient à penser effectivement que quelque chose pouvait se préparer sur ce
front Sud qui est le plus vulnérable pour les russes. De son côté l’état-major russe a réagi à cette menace croissante en acheminant également des renforts, en intensifiant également ses
frappes logistiques, en renforçant sa défense aérienne et en lançant des pontons mobiles sur le Dniepr pour compenser les ponts bâtis endommagés par les tirs des roquettes
HIMARS de l’OTAN.
Lors d’un des derniers SITREP
concernant ce front Sud du conflit russo-ukrainien, j’avais rappelé les menaces et les enjeux que représente ce secteur de Kherson pour les deux belligérants.
Dimanche 28 août, le président ukrainien Zelensky a convoqué un conseil de défense secret où l’ordre de lancer des opérations offensives sur le front Sud a
été donné. Dans la nuit l’artillerie ukro-atlantiste a intensifié ses frappes contre des objectifs de commandement et logistiques situé dans la profondeur du dispositif russe.
À Kherson, nouveau bombardement du
pont Antonovskydéjà endommagé par des précédents
tirs de HIMARS
Plus en amont, la centrale
hydro-électrique deNovaïa Kakhovka où se
situe le 2ème pont surle Dniepr a aussi été à nouveau
bombardée
Le 29 août à l’aube, dans la foulée de cette campagne de bombardements intenses dominée par les systèmes HIMARS de l’OTAN, les forces ukrainiennes ont lancé
plusieurs attaques terrestres visant à percer la première ligne russe :
5 corridors offensifs peuvent être définis :
À l’Ouest de Kherson, près de l’estuaire du Dniepr, dans le secteur d’Oleksandrovka
Au Nord, dans le secteur d’Andrivka, une tête de pont ukrainienne au Sud de l’Ingoulets
Au Nord Est, sur l’Ingoulets, dans le secteur de Novodmitrivka
Au Nord Est, sur le rive gauche de l’Ingoulets, dans le secteur d’Arkhangelsk
À l’Est sur le rive droite du Dniepr, dans le secteur de Zolota Balka
Les informations parcellaires rapportent que les combats engagés entre russes et ukrainiens sont très violents et changent des dernières attaques
ukrainiennes réalisées jusqu’ici sur ce front Sud.
Une colonne ukrainienne se déplaçant
versl’Ouest de Kherson au matin du 29
août
Aussitôt, de chaque côté du front les propagandistes ont rajouté au brouillard de guerre régnant déjà logiquement autour des opérations militaires en cours
des communiqués victorieux et caricaturant la situation jusqu’au ridicule habituel de leur communication manichéiste, qu’elle soit pro-russe ou pro-ukrainienne :
• Du côté ukrainien, Kiev annonce avoir cassé la première ligne de défense russe dans tous les secteurs d’une contre-offensive mythifiée et s’être emparé de
plusieurs localités jusqu’à atteindre les faubourgs de Kherson dont elle a entamé la capture.
• Du côté russe, Moscou annonce avoir repoussé toutes les attaques ukrainiennes en infligeant aux forces de Kiev des pertes importantes (plus de 560
soldats, 26 chars, 32 blindés d’infanterie, 2 avions Su-25).
Comme d’habitude, la réalité est à chercher entre ces deux propagandes souvent pathétiques et surtout il est important de ne pas tirer de conclusions
hâtives avant d’infirmer ou confirmer ces opérations en cours et de savoir si les actions ukrainiennes du 29 août sont l’essentiel ou seulement le premier acte d’une offensive plus
longue.
Peu d’informations crédibles et encore moins d’images vérifiées sont déjà parvenues informant la situation actuelle sur la première ligne de ce front de
Kherson, en voici cependant quelques-unes qui illustre la nature des forces ukrainiennes :
Colonne de vieux M113 étasuniens
« offerts » parl’OTAN à Kiev progressant à l’Ouest de
Kherson
Des volontaires islamistes originaires
d’Ichkérie(région séparatiste de Tchétchénie
vaincue par lesRusses
et les Tchétchènes pro-russes en 2000) surle secteur d’Arkhangelsk, au Nord Est
de Kherson
À Kherson les tensions sont montées d’un cran à cause des bombardements ukrainiens et des ripostes nombreuses de la défense antiaérienne russe, d’un
attentat manqué contre un responsable de la police locale et sa famille et d’un accrochage entre les forces de défense russes et un groupe de reconnaissance ukrainien parvenu jusqu’aux
lisières de la ville. Cette dernière information a été confirmée dans un communiqué rassurant par par Kirill Stremousov le chef adjoint de l’administration russe de Kherson
: « Il y a eu
une activation sur Taurida. Mais maintenant tout va bien là-bas, tout est sous contrôle. Toute la menace a été détruite ».
Cette dernière information confirme indirectement les quelques progressions ukrainiennes réalisées à l’Ouest de Kherson car une unité de reconnaissance
opère rarement au-delà des 5km de son unité d’appartenance.
Échanges de tirs dans le microdistrict
Tavrichesky(faubourg éloigné de Kherson), le 29
août après-midi
Du côté des forces russes, leurs capacités d’appliquer des tirs de barrage sur les colonnes ukrainiennes progressant à découvert restent dominantes sur la
ligne de contact et la majorité des pertes subies par les unités ukrainiennes sont dues à des frappes de l’artillerie et de l’aviation russes.
Ici une colonne ukrainienne abandonnée
près dePetrovka (Petrivka au NE du
front)
avec des charsT72 M détruits par des tirs de barrage
russes
Bombardement russe sur des blindés à
Mirnoyeprès de Blagodatne (Nord de Kherson)
ici 1 BMP
Bilan provisoire
Ce que l’on peut avancer est que les forces russes ont réussi à repousser la plupart des attaques ukrainiennes au Nord-Est de ce front de Kherson grâce à
une ligne de défense solide s’appuyant sur la rivière Ingoulets ou sur le Dniepr ainsi qu’un important soutien d’artillerie et d’aviation. Sur ces 3 directions offensives ukrainiennes,
les défenses et contre-attaques russes ont, à priori, réussi à repousser toutes les actions ukrainiennes.
Cependant, plus au Sud-Ouest il semble que les forces ukrainiennes, au prix de lourdes pertes disproportionnées aient réussi à progresser de quelques
kilomètres d’une part vers Kherson le long de l’embouchure du Dniepr et d’autre part à élargir leur tête de pont d’Andrivka au Sud de l’Ingoulets. Mais, ne disposant pas d’appuis feu
suffisants pour briser les contre-attaques russes, les forces ukrainiennes ont rapidement arrêté leurs progressions.
Illustrant indirectement la situation
sur ce frontSud, des colonnes
ininterrompues d’ambulances acheminent les blessés ukrainiens vers
Odessaau
milieu d’appels urgents pour des dons de sang
Globalement la ligne de front générale de ce front de Kherson n’est pas rompue, les forces russes s’étant bien préparées à encaisser des offensives
ukrainiennes et les quelques avancées réalisées par les forces de Kiev fautes de moyens suffisants pour les exploiter et même les protéger, risquent de refluer rapidement après s’être
s’enterrées provisoirement. On peut envisager que le même scénario opéré sur le
front de Kakhovka en mai soit réitéré sur le front de Kherson : laisser sortir les forces ukrainiennes de leurs lignes de défense pour mieux pouvoir les détruire dans les espaces
découverts de la steppe. Cependant il faut reconnaître que le rapport de forces a évolué et que s’il est toujours nettement à l’avantage des Russes, les Ukrainiens disposent de nouvelles
capacités non négligeables comme les systèmes d’artillerie longue portée et de précision fournis par l’OTAN et assistés par ses ressources de renseignement aériennes et spatiales.
Colonne d’HIMARS en transit en
Roumanie(OTAN) début août, et allant
probablementvers le front Sud du conflit
russo-ukrainien
Ce qui est observé (et que j’avais déjà évoqué précédemment), c’est que si les destructions réussies de certains dépôts, états-majors voies ferrées et ponts
russes par les ukrainiens n’ont pas paralysé les approvisionnements russes et encore moins « isolé » les forces déployées au Nord du Dniepr, Il n’en demeure pas moins que les
HIMARS de l’OTAN sur ce front russo-ukrainien sont un réel problème militaire mais aussi politique et diplomatique.
D’un avis personnel, je suis convaincu que les systèmes d’armes ultramodernes de l’OTAN pour l’Ukraine sont livrés avec des petits hommes verts aux accents
britanniques, français ou allemand maîtrisant déjà parfaitement leur utilisation …
En attendant de voir l’évolution réelle des opérations militaires en cours dans ce secteur, il convient ici de rappeler quelques éléments caractérisant ce
front Sud centré autour des villes de Melitopol sur la route de Marioupol et Kherson, sur la route d’Odessa.
Tandis que les forces russes et républicaines, dans une concentration des moyens, s’appliquent à faire tomber un par un les bastions ukrainiens dans le
Donbass, les ukro-atlantistes agitent devant le nez de l’état-major russe la menace d’une vaste contre-offensive ukrainienne vers Kherson, dans une utopie politique englobant la
Crimée, dans le but premier de diviser les forces alliées et de créer une diversion politico-médiatique cherchant à détourner les regards de l’inexorable effondrement ukrainien dans le
Donbass.
De chaque côté, paralyser
l’adversaire
De chaque côté du front de Kherson, Kiev et Moscou appliquent quotidiennement des frappes de précision sur des ressources adverses, principalement des
dépôts de munitions, des états-majors, des concentrations de blindés mais aussi des ponts et carrefours logistiques, qu’ils soient routiers ou ferroviaires. Cette volonté
d’affaiblissement de l’adversaire est ici augmentée de part et d’autre du front, chacun se préparant à subir une offensive, soit russe en direction de Nikolaïev (ou KrivoïRog) soit
ukrainienne en direction de Kherson, et chacun tente de couper les ailes de ces hypothétiques manœuvres ennemies.
Ces différentes vidéos datent du mois d’août
Bombardement russe sur dépôt à
Odessa
Bombardement ukrainien sur dépôt à
Kherson
Bombardement russe sur état-major à
Nikolaïev
Bombardement HIMARS sur le pont
Antonovsky
À ces bombardements dans la profondeur de la ligne de front, il convient de rajouter ceux réalisés sur les bases et réseaux logistiques lointains, dans les
régions de Crimée et Belgorod par exemple par les forces ukrainiennes ou dans l’Ouest de l’Ukraine par les forces russes.
Quel est le niveau d’initiative des
forces ukrainiennes ?
Il serait malhonnête de prétendre, comme nombre de crétins propagandistes, que les forces russes sont coupées en deux par les attaques ukrainiennes ou que
les forces ukrainiennes sont complètement détruites, désorganisées et incapables de prendre la moindre initiative sur ce front Sud. Les actions menées par les uns et les autres au cours
de ces dernières 48h00 prouvent le contraire.
Premièrement, tout en reconnaissant les dégâts importants causés par les bombardements ukrainiens sur les ressources russes, je balaierai d’un revers
de manche le fantasme ukro-atlantiste selon lequel le corps de bataille russe situé sur la rive droite du Dniepr serait complètement coupé de ses bases logistiques arrières et ses
renforts éventuels. Les forces russes disposent en effet de moyens de franchissement du génie capables – même dans un débit forcément plus lent – de compenser efficacement
l’impraticabilité des 3 ponts bâtis du Dniepr dans ce secteur (pont routier et pont ferroviaire à Kherson, et pont routier sur le barrage hydro-électrique de Novaïa Kakhovka, à 57 km en
amont).
Face aux menaces croissantes ukrainiennes, les forces russes ont renforcé leurs moyens défensifs (notamment antiaériens) diversifier leur réseau de
commandement et disperser leurs dépôts logistiques. Sur le terrain, la supériorité de leurs unités de combat renforcée par une attitude défensive moins vulnérable continue à dominer le
champ de bataille en écrasant les unités ukrainiennes se mettant à découvert.
Un obusier automoteur ukrainien de
152mm « Acacia »battant en retraite sous un
tir
de contre batterie del’artillerie sur le front de Kherson,
le 29 août 2022
Deuxièmement, les forces ukrainiennes se sont renforcées dans le secteur de Nikolaïev et Krivoï Rog avec principalement 2 corps d’armée (environ 15 000
hommes chacun) récemment constitués mais dont l’entrainement et l’équipement ne sont pas achevés (ce qui explique l’engagement dans les attaques en cours de vétérans et mercenaires
étrangers).
Les seuls points forts nouveaux des forces ukrainiennes sont d’une part leurs batteries HIMARS qui permettent de réaliser des frappes de précision dans la
profondeur du dispositif russe et l’arrivée récente de systèmes antiaériens modernes NASAM 3 et IRIS T également fournis par l’OTAN et dont les rayons d’action (de 40 à 50 km) permettent
de renforcer dans des étages supérieurs à ceux des systèmes sol-air portatifs la couverture aérienne de leur zone. Ces systèmes antiaériens ont d’ailleurs, parmi leurs missions
principales » de protéger les systèmes HIMARS au moment de leur mise en œuvre.
Les dernières actions ukrainiennes menées sur ce front Sud de Kherson confirment que l’initiative de l’état-major de Kiev ne peut pas dépasser l’échelon
tactique et prolonger ses efforts dans le temps, que le moindre succès remporté sur le terrain est trop chèrement payé en hommes et matériels pour permettre une quelconque exploitation
stratégique.
Une armée ukrainienne
fantasmée
Depuis plusieurs mois on voit converger vers l’Ukraine un arsenal de plus en plus disparate qui complique les formations adaptées et les maintenances et qui
va rapidement, avec l’usure des combats, devenir ingérable sur le plan de la logistique.
Exemple de vidéo propagande
ukrainiennecouvrant « l’offensive »
menée sur Kherson
L’offensive mené par les forces ukrainiennes sur le front de Kherson, et pour laquelle il leur faudrait lancer des assauts articulés autour d’unités
blindées et d’unités d’artillerie mobiles et coordonnées montre au contraire leur incapacité à fournir des brigades blindées complètes et en même temps un appui feu conséquent.
Alors que sur le papier les forces ukrainiennes se vantent d’avoir plus de chars de combat aujourd’hui qu’avant février, grâce aux chars russes récupérés et
réparés (« officiellement » 280) et à ceux (environ 300) transférés depuis les pays de l’OTAN (notamment des T72 polonais), sur le terrain on n’observe que quelques pelotons de
chars, ici et là dédiés à appuyer les unités d’infanterie mécanisées ou motorisées.
En réalité comme le constate lui-même le magazine Forbes, si sur l’ensemble des fronts, les 1e, 3e, 4e et 17e brigades blindées ukrainiennes
semblent bien réelles en revanche elles sont fortement diminuées par les combats, et d’autres brigades comme les 5e et 14e brigades semblent n’être que des unités de papier…
La difficulté d’une brigade blindée est qu’elle ne peut se reconstituer aussi rapidement qu’une brigade d’infanterie, Ainsi par exemple, il a fallu 3 mois
complets pour reconstituer la 1e Brigade blindée ukrainienne (T64 modernisés) qui était à Tchernigov (Nord-Est de Kiev) pendant 1 mois seulement de confrontation avec les forces
russes. La 3e Brigade blindée (T72) quant à elle a perdu toute capacité offensive dans le Donbass et s’est repliée au Nord sur la défense de Kakhovka. La 4e Brigade blindée (T64) est en
train de fondre complétement dans le Donbass où elle est maintenue.
Il ne reste donc, comme seule brigade blindée ukrainienne réellement opérationnelle en tant que force de frappe, que la 17e Brigade (T64) déployée justement
sur la rivière Ingoulets au Nord Est de Kherson et c’est probablement elle qui a contribué à la petite percée réalisée. Les autres chars de combat ukrainiens observés sur ces attaques
ukrainiennes sont des petites unités disséminées en appuis de l’infanterie comme ces T72 du secteur de Petrovka qui pourraient appartenir à des unités de la 5e Brigade blindée
ukrainienne déplacées de Odessa vers Krivoî Rog
Pour être honnête, force est de constater depuis le début des opérations militaires russes en Ukraine que le narratif russe et surtout celui des Français
pro-russes est lui aussi infecté par une part de fantasmes aussi ridicules que contre-productifs. Voilà c’est dit !
Un terrorisme ukrainien bien
réel
C’est certainement à cause de son impuissance à vaincre « à la régulière » les forces russes que le régime de Kiev multiplie les attentats
terroristes sur les arrières du front russe, visant régulièrement des personnalités politiques pro-russes.
Ainsi, dernier assassinat en date, celui d’Alexey Kovalev un ancien député ukrainien de la région de Kherson dont il était un grand producteur agricole, et
qui avait pris fait et cause pour la Russie a été tué chez lui, d’un coup de fusil de chasse, ce 28 août dans la ville portuaire de Jelezny.
Avec un accroissement des bombardements terroristes sur les populations civiles du Donbass augmentés, depuis plus d’un mois, par la dissémination massive de
mines antipersonnelles sur les quartiers résidentiels ; avec les bombardements quotidiens du site de la centrale nucléaire de Zaporijia, avec des attentats visant des personnalités
civiles jusqu’au cœur de la Russie comme l’assassinat récent de Daria Douguine… le régime de Kiev a définitivement rejeté toutes les lois et les règles qui subsistent normalement dans
toute guerre honorablement menée, et a rejoint avec zèle l’amoralité criminelle de ses parrains occidentaux.
Dans ce blog, je développe régulièrement les informations concernant ce terrorisme russophobe ukro-atlantiste pour ne pas avoir besoin ici « de
remettre une couche » !
En conclusion
Même si je suis convaincu d’un prochain reflux des troupes ukrainiennes devant Kherson et espère même une nouvelle offensive russe vers Nikolaïev, il
convient cependant de ne jamais sous-estimer son ennemi et les progressions tactiques qu’il réalise, surtout si l’on se rappelle de la stratégie ukrainienne des « sauts de
crapaud » réalisée entre 2016 et 2021 sur le front du Donbass et qui a permis, en grignotant la zone grise, d’intensifier l’attrition des forces républicaines et les bombardements
des populations civiles du Donbass.
Il reste l’inconnue des jours d’après qui peuvent s’ouvrir soit sur un reflux des unités ukrainiennes, soit sur une stabilisation de la nouvelle ligne
atteinte ou, bien que peu probable, sur une surenchère d’attaques cherchant à prolonger les actions en cours. Ensuite, sur le plan de la guerre psychologique, il ne faut pas perdre
de vue que reprendre l’initiative, même la plus minime, nourri cette guerre de l’information qui survole la ligne de front participe à la conduite de la guerre (y compris côté russe
où la capture du moindre village ou quartier fait aussitôt l’objet de communiqués victorieux)).
En attendant sur ce front de Kherson, force est de constater que l’initiative est passée du côté des forces ukrainiennes même si leurs sacrifices
disproportionnés par rapport aux acquis réalisés servent plus les fantasmes de la propagande ukro-atlantiste et en retour les perfusions militaires occidentales que les objectifs réels de
leur état-major.
Une raison de plus pour la Russie de détruire ou au minimum rejeter sur leurs bases d’assauts ces kamikazes ukrainiens et d’engager à l’automne
une radicalisation de ses opérations militaires pour accélérer la défaite militaire de Kiev et la capitulation de son régime atlantiste aux ordres de Washington qui veut précipiter
l’Europe vers un nouveau conflit mondial.
Le ministère de la
Défense a chiffré les pertes des forces armées ukrainiennes lors de l’offensive ratée de l’Ukraine près de Kherson
Les troupes ukrainiennes
ont tenté une offensive dans les régions de Mykolaiv et Kherson, en conséquence, les unités des FAU ont subi de lourdes pertes, a déclaré le ministère russe de la Défense aux
journalistes.
« Aujourd’hui, pendant
la journée, sur les instructions directes de Zelensky, les troupes ukrainiennes ont tenté une offensive dans les régions de Mykolaiv et de Kherson dans trois directions. En raison de la défense
active du groupement de troupes russes, les unités des FAU ont subi de lourdes pertes« , rapporte TASS.
Le ministère a ajouté que « les pertes en hommes de l’ennemi se sont élevées à plus de 560
militaires, une autre tentative d’actions offensives menée par l’ennemi a échoué lamentablement. »
Selon le ministère de la Défense, les forces armées russes ont détruit 26 chars ukrainiens, 23 véhicules de combat d’infanterie, neuf autres véhicules de combat
blindés, abattu deux avions d’attaque Su-25.
Plus tôt ce lundi, le chef adjoint de l’administration de la région de Kherson, Kirill Stremousov, a déclaré : Les FAU ont bombardé plusieurs localités de la région
de Kherson depuis dimanche soir. Des écoles, des infrastructures sociales ont été détruites, des bâtiments résidentiels ont été endommagés, a confirmé le responsable. Mais il n’est pas question
d’une offensive des FAU sur Kherson dans les déclarations dans les médias ukrainiens – « c’est une sorte d’illusion, un film« , a souligné
Stremousov.
Comme l’a rapporté à son tour le chef du district de Kakhovsky, Vladimir Leontiev, les FAU ont infligé plus de 10 frappes de missiles sur Novaya Kakhovka, y compris
sur des bâtiments résidentiels et des écoles. Certaines frappes ont été effectuées à partir de HIMARS ; des bâtiments résidentiels et une école ont été endommagés, a déclaré le chef du
district.
L’aviation, les troupes de missiles et l’artillerie ont frappé neuf points de contrôle des Forces armées de l’Ukraine au cours de la journée, y compris sur le
territoire de la région de Mykolaiv, a déclaré lundi le représentant officiel du ministère russe de la Défense, le lieutenant général Igor Konashenkov.
Addendum
1 : voici comment CNNa
rapporté ce dernier désastre « Une source
militaire a confié à CNN que les troupes ukrainiennes ont repris 4 villages dans
le sud occupé par les russes, « . Non, ce n’est pas une blague, cliquez sur
le lien ci-dessus et voyez par vous-même.
Addendum2 :
carte de la situation actuelle
Взгляд
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Rappel, nous avons observé depuis l’entrée dans le conflit des forces armées russes (24 février) 2 principales phases stratégiques entrecoupées par une
pause opérationnelle où les dispositifs ont été réorganisés:
• Jusqu’en mars, une phase offensive initiale axée sur la rapidité d’exécution, l’étendue et la profondeur du front, ce qui a permis de détruire les
capacités offensives ukrainiennes.
• En avril, une réorganisation du dispositif russe avec notamment un retrait du secteur Nord (secteur de Kiev à Soumy) et un renforcement du secteur centre
(Donbass).
• De fin avril à mi août, une priorité donné à la libération des territoires républicains de Donetsk et Lougansk et à la stabilisation des secteurs de
Kharkov, Zaporodje et Kherson.
Depuis la mi-août, et malgré des succès tactiques significatifs, l’état-major russe, face à la résistance des forces ukrainiennes laquelle est
principalement rendue possible grâce aux aides militaires de l’OTAN, et pour éviter que le front évolue vers l’enlisement et l’attrition souhaité par Washington, déploie d’importants
renforts blindés tandis qu’une intensification de ses bombardements engage la préparation d’une nouvelle phase stratégique offensive.
Plusieurs réserves opérationnelles terrestres russes, ainsi que des flottes aériennes de combats importantes ont été acheminées le long des frontières
ukrainiennes, notamment dans les régions russes de Belgorod (face au front Nord de Kharkov), de Rostov (face au front de Donetsk) et en Crimée (face au front de Kherson).
Ainsi par exemple du IIIe Corps d’Armée russe qui est une réserve opérationnelle forte d’environ 15 000 hommes et récemment renforcée, réorganisée et
entrainée sur le terrain de manœuvre de Mulino dans la région de Nizhny Novgorod pour être adaptée aux menaces et contraintes du front russo-ukrainien. Actuellement les
premiers convois arrivent dans le Donbass avec des équipements e combat modernes, chars de combat T-80BV, T-90M, BMP3 ainsi des unités de défense antiaérienne et de génie de combat
renforcées.
Sur les autres fronts, au Nord dans le secteurs de Kharkov et au Sud dans celui de Kherson, d’autres renforts russes sont observés en train de se déployer
vers les positions ukrainiennes. Certains observateurs estiment que les effectifs de ces nouvelles unité russes sont d’environ 60 000 hommes, ce qui constituerait le renfort le plus
important opéré depuis le début des opérations militaires russes. À noter que leurs équipements comprennent de nombreux matériels modernes, ce qui marque également l’évolution d’un
engagement qui s’appuyait jusqu’ici sur le vieil arsenal soviétique.
En Crimée, plusieurs convois
ferroviaires ont été vus passant le pont de Kertch
et se dirigeant au Nord vers le front de
Kherson où
de nombreux pontons flottants ont été posés près des ponts bombardés du
Dniepr
Après avoir sécurisé et consolidé les acquis tactiques réalisés au cours de ce mois d’août (notamment Soledar dans le Nord Donbass et Peski au Nord de
Donetsk), les forces russo-républicaines ont repris leurs pressions offensives par de nouvelles campagnes de bombardements sur les positions ukrainiennes ainsi que leurs bases logistiques
arrière.
Lance Roquette Multiple républicain de
122mm BM21
« Grad » en action sur le front d’Avdeevka
Si la même stratégie est maintenue, nous allons observer pendant plusieurs jours un écrasement massif continuel des forces de Kiev avant de nouveaux assauts
en direction de Artemovsk (Nord Donbass), mais surtout Avdeevka, Marinka et Vougledar, pour n’évoquer que le secteur de Donetsk et qui est devenu prioritaire à cause de
l’intensification des bombardements terroristes sur les populations civiles républicaines.
Ces bombardements tactiques alliés réalisés sur la ligne de front sont complétés par des bombardements stratégiques dans la profondeur du dispositif
ukrainien, visant prioritairement les dépôts logistiques, les bases aériennes, les états-majors, les carrefours ferroviaires par où sont acheminés les renforts vers le front…
Tiré depuis la Mer Noire, un missile
russe « Kalibr » détruit un dépôt repéré de
roquettes pour HIMARS situé à Nikolaïev sur le front Sud,
près de Kherson
En conclusion
Après la pause opérationnelle actuelle qui semble se terminer, nous allons probablement entrer dans une troisième phase stratégique russe visant à finaliser
les objectifs immédiats définis dans le Donbass avant les contraintes saisonnières (pluies et diminution des journées)
• Au Nord, briser la ligne de défense ukrainienne Seversk-Artemovsk pour pouvoir engager l’encerclement du grand bastion ukrainien de Slaviask
Kramatorsk,
• Devant Donetsk, desserrer l’étau ukrainien en repoussant les forces de Kiev au minimum jusqu’à Krasnoarmeïsk (40 km plus à l’Ouest).
Cependant, il n’est pas exclu que l’état-major russe décide également de relancer des offensives sur d’autres secteurs, comme par exemple Kharkov au Nord ou
Nikolaïev au Sud.
Colonne de blindés russes modifiés
avec des protections de tourelles destinées à
déclencher prématurément les charges creuses des
missiles antichars de l’OTAN, type JAVELIN ou
NLAW
Ce qui est certain, c’est qu’à l’automne le conflit russo-ukrainien, pour répondre à l’entêtement des occidentaux de vouloir prolonger le sacrifice de
l’Ukraine sur l’autel de leur russophobie hégémonique, risque fort de rentrer dans une nouvelle dynamique offensive avec une augmentation des objectifs russes et de la destruction
d’une Ukraine complétement asservie depuis 2014 et suicidaire depuis cette année.
Alors que la guerre en
Ukraine passe le cap des six mois, de nombreux médias présentent leurs conclusions sur le début de la guerre. Mais lorsqu’on les examine en détail, il s’agit surtout de résumés superficiels de ce
que les gens supposent être les plans de la Russie au début de la guerre et de la manière dont ces plans supposés correspondent à la réalité présumée.
Le Washington Post a publié un long article « exclusif » intitulé :
Il décrit d’abord le début immédiat de la guerre, puis énonce une fausse hypothèse :
La question à laquelle tout le monde a été confronté à ce moment-là, a déclaré [le ministre ukrainien de l’Intérieur Denis] Monastyrsky, était la suivante :
« Jusqu’où l’ennemi peut-il
aller avec cet énorme poing ? »
Si les Russes pouvaient s’emparer du siège du pouvoir en Ukraine, ou du moins faire fuir le gouvernement dans la
panique, la défense du pays s’effilocherait rapidement. Moscou pourrait alors installer un gouvernement fantoche.
C’était le plan du Kremlin.
Je ne sais pas pourquoi les auteurs pensent qu’ils savent quel était le plan du Kremlin. Je suis certain que celui qui est décrit n’est pas celui que la Russie
avait l’intention d’atteindre.
Un article de Newsweek fait des affirmations similaires :
Les défenseurs ukrainiens ont effectivement fait preuve d’une détermination féroce, tandis que les troupes russes
ont dû composer avec de mauvais chefs de bataille, des armes de qualité inférieure et une chaîne d’approvisionnement inefficace. Elles ont également été entravées par Poutine lui-même. Il a
mal interprété la situation mondiale et a personnellement ordonné une invasion désastreuse, cherchant à renverser le gouvernement de Kiev. Il a dirigé un effort bâclé pour prendre le Donbass,
épuisant les forces armées russes dans le processus. …
« Poutine, comme tous les autres dictateurs que
nous avons connus dans l’ère moderne, pense qu’il en sait plus, plus que sa propre armée, et plus que n’importe quel expert« , déclare à Newsweek un haut responsable du
renseignement qui travaille sur la Russie (et qui a requis l’anonymat pour parler franchement). …
L’invasion de février visait à renverser Volodymyr Zelensky et à prendre le contrôle de l’ensemble du pays, et la
Russie a déployé des dizaines de milliers de soldats en Biélorussie, au nord de l’Ukraine, menaçant Kiev. Compte tenu de la supériorité numérique écrasante de la Russie, Poutine s’attendait à
ce que le gouvernement de Kiev tombe en 72 heures seulement.
Rien ne prouve que l’une ou l’autre de ces affirmations soit vraie.
Au début de l’année, la Russie était confrontée à un problème. Dans un contexte plus large, elle devait empêcher l’admission de l’Ukraine dans l’OTAN. Des
négociations avec les États-Unis n’avaient pas permis d’y parvenir. Dans l’immédiat, la Russie devait également empêcher une attaque ukrainienne imminente contre les républiques du
Donbass.
Il y avait plusieurs moyens potentiels d’y parvenir, chacun étant assorti de délais et de couts différents.
Au début de la guerre, Poutine a tendu une perche aux militaires ukrainiens pour qu’ils abandonnent, fassent les concessions nécessaires et renversent le
gouvernement civil s’il n’était pas d’accord avec eux. Mais au cours des premiers jours de la guerre, il est devenu immédiatement clair que le commandement militaire ukrainien ne voulait pas ou
n’osait pas faire une telle chose. Ce coup d’État militaire aurait été la solution la plus économique pour la Russie et l’Ukraine.
Une deuxième option consistait à faire pression sur le gouvernement ukrainien pour qu’il accepte les conditions posées par la Russie pour mettre fin à la guerre. Il
s’agissait de retirer l’armée ukrainienne du Donbass, d’accepter que la Crimée fasse partie de la Russie et de rejeter tout projet d’association avec l’OTAN.
Le placement des forces russes autour de Kiev visait à atteindre cet objectif. Il a presque atteint cet objectif lors des pourparlers qui se sont tenus fin mars en
Turquie. Dès que l’Ukraine a semblé accepter les conditions du Kremlin, et un éventuel sommet, la Russie a ordonné à ses troupes de se retirer de la ville.
Le 29 mars, France24 complétait sa collection de reportages quotidiens avec ceci :
L’Ukraine a proposé d’adopter un statut de neutralité et une période de consultation de 15 ans sur l’avenir de la Crimée occupée par la Russie, à condition
qu’un cessez-le-feu complet avec les forces russes soit accepté, ont déclaré les négociateurs à l’issue des pourparlers de paix à Istanbul, mardi. Malgré les promesses russes de réduire
« radicalement »
les opérations militaires près de Kiev et de Tchernigiv, les responsables occidentaux ont appelé à la prudence.
L’espoir du Kremlin d’une fin rapide du conflit a été déçu lorsque, quelques jours plus tard, Zelensky a soudainement réfuté toutes les concessions faites par ses
négociateurs à Istanbul.
Cela à la suite d’un appel téléphonique entre le Premier ministre britannique Boris Johnson et Zelensky, le 2 avril, et à la visite de Johnson à Kiev, le 9 avril.
Un rapport de la Pravda ukrainienne décrit ce qui s’est passé (traduction automatique) :
Après l’arrivée du premier ministre britannique Boris Johnson à Kiev, une éventuelle rencontre entre le président ukrainien Vladimir Zelensky et le président
russe Vladimir Poutine est devenue moins probable. …
[Deux événements se sont produits, après lesquels un membre de la délégation ukrainienne, Mikhail Podolyak, a dû
admettre ouvertement que la rencontre des présidents était « hors du programme« .
La première est l’exposition des atrocités, viols, meurtres, massacres, vols, bombardements aveugles, des centaines
et des milliers d’autres crimes de guerre commis par les troupes russes dans les territoires ukrainiens temporairement occupés …
Le deuxième obstacle aux accords avec les Russes est arrivé à Kiev, le 9 avril.
Détails : Selon des sources de l’UP, proches de Zelensky, le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui est
apparu dans la capitale presque sans prévenir, a apporté deux messages simples.
Le premier est que Poutine est un criminel de guerre, il faut faire pression sur lui et non négocier avec lui.
Deuxièmement, si l’Ukraine est prête à signer un quelconque accord de garantie avec lui, alors ce n’en sont pas [des garanties].
Cette position de Johnson en témoigne : le collectif occidental, qui, en février, proposait à Zelensky de se rendre
et de s’enfuir, a désormais le sentiment que Poutine n’est pas du tout aussi omnipotent qu’on l’imagine, et qu’il y a maintenant une chance de faire pression sur lui.
Trois jours après le départ de Johnson pour le Royaume-Uni, Poutine déclarait publiquement que les pourparlers avec l’Ukraine « sont dans l’impasse. »
L’« Ouest »,
sous la forme du messager de Joe Biden, Boris Johnson, a dit à Zelensky – d’abord par téléphone, puis en personne – qu’il devrait se débrouiller tout seul s’il devait signer un accord de
cessez-le-feu faisant des concessions à la Russie.
L’initiative de la Russie visant à obtenir des concessions rapides, et sa motivation à maintenir des troupes autour de Kiev, ont échoué parce que l’« Occident » ne l’a pas acceptée. Ce dernier veut
une longue guerre pour entraîner la Russie dans sa chute.
Zelensky a accepté la pression « occidentale » en faveur d’une guerre « jusqu’au dernier Ukrainien » et mis fin aux négociations en
formulant de nouvelles exigences que la Russie ne pouvait pas accepter.
Alors la Russie a retiré ses troupes des environs des grandes villes de Kiev, Tchernihiv, Sumy et Karkiv. Ceci afin d’éloigner les troupes ukrainiennes des civils
vivant dans ces villes et de les exposer aux frappes d’artillerie massives que les Russes utilisent le long de la ligne de front.
Là, les troupes sont « démilitarisées » et « dénazifiées« , comme l’avait ordonné Poutine.
Tous ceux qui disent que la Russie est « trop lente » et « ne progresse pas » le long de la ligne de front comprennent
mal la situation. La Russie entraîne délibérément les forces ukrainiennes vers la ligne de front rurale pour les détruire là, sans faire de victimes civiles massives :
L’armée russe a délibérément ralenti sa progression dans l’opération militaire spéciale en Ukraine afin de réduire les pertes civiles, a déclaré mercredi le
ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, lors d’une réunion des chefs de la défense des États membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
« Nous respectons strictement le droit
humanitaire pendant l’opération spéciale. Les attaques sont menées avec des armes de haute précision sur les installations de l’infrastructure militaire des forces armées ukrainiennes,
notamment les points de commandement, les aérodromes, les dépôts, les zones fortifiées et les sites de l’industrie de la défense. Dans le même temps, tout est mis en œuvre pour éviter les
pertes civiles. Cela ralentit certainement l’avancée mais nous le faisons consciemment« , a souligné M. Shoigu.
Si le document suivant est vraiment original, cette approche semble être un succès.
A la date du 1er juillet, selon le document, les pertes de l’armée ukrainienne étaient les suivantes:
76 640 morts
42 704 blessés ou victimes d’obus
7 244 capturés
2 816 disparus
1 610 pertes hors combat (suicides ?)
Les chiffres totaux me semblent réalistes. Le nombre de morts est plus élevé que mon estimation mais le nombre de blessés semble faible par rapport au nombre de
morts.
Il peut y avoir plusieurs raisons à cela. L’évacuation des blessés des positions sous le feu de l’artillerie est extrêmement difficile et le service médical
militaire ukrainien n’est pas vraiment au mieux. Il n’y a pas d’évacuation par hélicoptère ni de véhicules chenillés qui pourraient emmener les blessés.
De nombreux blessés mourront donc tout simplement avant d’avoir pu bénéficier de soins médicaux efficaces. Nous pouvons également supposer que le personnel
ukrainien ne compte que les blessés graves et que les personnes qui sont rafistolées et renvoyées sur la ligne de front ne sont probablement pas incluses ici.
Le 1er juillet était la 17e semaine de guerre et le nombre total de morts probables figurant sur la liste ci-dessus est de 81 066, soit un taux de mortalité moyen
de 4,767 par semaine ou 681 soldats ukrainiens par jour. Les premières semaines de la guerre n’ayant pas été exceptionnellement sanglantes, le nombre de morts actuels par jour est probablement
plus élevé.
Neuf semaines se sont écoulées depuis la date de référence du rapport ci-dessus. Elles ont probablement ajouté 42 000 morts supplémentaires à la liste.
Ces chiffres sont cohérents avec la « liste des victimes » quotidienne de l’armée russe, qui fait état de plusieurs centaines de victimes ukrainiennes par jour en raison des frappes aériennes et des
missiles bien ciblées.
Un article récent du New York
Times sur les coûts de la guerre donne également quelques chiffres :
Le général Valeriy Zaluzhnyi, le plus haut commandant des forces armées ukrainiennes, a déclaré lundi qu’environ 9 000 Ukrainiens avaient été tués sur le front.
…
[Ce mois-ci, les responsables du Pentagone ont estimé que 70 000 à 80 000 Russes avaient été tués ou blessés ; ils
ont évalué le nombre de morts à 20 000.
Ces chiffres ne sont tout simplement pas crédibles. Voici pourquoi :
Les analystes estiment que la Russie tire environ 10 000 obus d’artillerie par jour, en baisse par rapport à un pic de 20 000 pendant la campagne de prise de
Luhansk, alors que l’Ukraine tire plusieurs milliers d’obus d’artillerie par mois.
10 à 20 000 obus par jour (!), cela signifie que la Russie tire environ 450 000 obus par mois. Les tirs de riposte ukrainiens se réduisent à « quelques milliers de tirs d’artillerie par mois« . Soit un
rapport de 1 à 100.
Comment diable cela est-il censé aboutir à seulement 9 000 Ukrainiens tués et 80 000 Russes tués ? Ce n’est tout simplement pas possible.
L’avancée délibérément lente décrite par Shoigu permet d’atteindre l’objectif de guerre consistant à « démilitariser » l’Ukraine tout en faisant un minimum de
victimes dans l’armée russe.
La plupart des jeunes officiers, capitaines, majors et sergents expérimentés qui constituaient l’épine dorsale de l’armée ukrainienne sont désormais morts. Si l’on
ajoute à cela les pertes matérielles et les pertes de troupes élevées que l’armée ukrainienne a subies, elle sera de moins en moins capable de mener une manœuvre ou une résistance
organisée.
Tout ce qui reste est de la chair à canon ukrainienne que l’artillerie russe dévore avec une énorme férocité.
C’est triste d’en être arrivé là.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Après avoir annoncé un nombre élevé de victimes, l’Ukraine minimise désormais ses chiffres
En juin, plusieurs
responsables ukrainiens ont admis que leur armée comptait quelque 700 victimes par jour, voire davantage. Ces chiffres ont été exagérés afin d’avoir accès à davantage d’armes « occidentales« . Depuis lors, les responsables ukrainiens
ont déclaré des totaux de tués et de blessés bien inférieurs à la réalité.
Les chiffres de pertes
minimaux actuels sont probablement pratiques pour remonter le moral des Ukrainiens et pour cacher à leurs partisans la défaite inévitable de l’armée ukrainienne.
Un missile russe a frappé une gare dans l’est de l’Ukraine, tuant au moins 22 personnes, a déclaré mercredi le président Volodymyr Zelensky, dans une attaque
qui s’est produite alors que l’Ukraine célébrait sa fête nationale et qui rappelle la dure réalité de cette guerre qui dure depuis six mois.
L’attaque, qui a eu lieu dans une zone située à environ 74 miles à l’est de la ville de Dnipro, dans le territoire
contrôlé par l’Ukraine, est l’une des attaques les plus meurtrières sur les chemins de fer du pays depuis avril, lorsque plus de 50 personnes ont été tuées lorsqu’une roquette a percuté une
plate-forme ferroviaire bondée dans l’est de l’Ukraine.
Cette précédente attaque contre une gare, qui avait fait une cinquantaine de morts à Kramatorsk, avait été effectuée avec un missile ukrainien Tochka-U tiré depuis une position sous contrôle ukrainien. Depuis 2019, l’armée russe n’utilise plus de missiles Tochka-U. Ils ont été
complètement remplacés par les missiles Iskander, plus efficaces. (Il y a un mois, la République populaire de Donetsk aurait reçu quelques vieux Tochka pour des tirs de contre-batterie contre les
unités ukrainiennes qui tirent sur la ville de Donetsk).
Examinons maintenant l’attaque d’hier, qui s’est produite près de la gare de Chaplino, dans la région de Dnepropetrovsk.
Les attaques directes contre des trains ou des gares sont assez inhabituelles dans cette guerre. Il y a quelques mois, des trains ont été attaqués de nuit dans les
régions occidentales de l’Ukraine, visant des transports d’armes en provenance de l’ouest. Mais une attaque faisant de nombreuses victimes est inhabituelle. La Russie a dû s’assurer que le train
transportait du matériel militaire et non civil.
Voici des photos du résultat de l’attaque d’hier :
Il y a aussi un court clip vidéo qui montre que le train de passagers se trouvait à côté d’un train de marchandises qui transportait des véhicules militaires.
Cette énorme attaque « a fait au moins 22 morts » ??
Chacun des wagons est doté de 10 grandes fenêtres pour un compartiment pouvant accueillir six passagers. Des personnes supplémentaires peuvent se tenir debout ou
s’asseoir dans l’allée. Au moins quatre wagons ont été détruits. Si le train était raisonnablement plein, il transportait plus de 300 passagers. 22 morts est donc une estimation assez basse. En
réalité, il y a probablement eu plusieurs centaines de victimes.
Un missile Iskander a frappé un train militaire à la gare de Chaplino dans la région de Dnepropetrovsk, détruisant plus de 200 réservistes des FAU et 10 unités
d’équipement militaire en route vers la zone de guerre du Donbass.
Cette estimation du nombre de victimes de l’attaque contre les forces armées ukrainiennes me semble plus raisonnable.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Sylvain Ferreira & Régis de Castelnau : Instrumentalisation de la guerre en Ukraine
Nous continuons avec Sylvain Ferreira le travail de réinformation que nous avons entrepris. L’objectif poursuivi est précisément d’essayer d’être objectif.
Pour sortir de la propagande délirante dont la France est le plus mauvais exemple.
Sommaire :
L’offensive politique visant à nous faire accepter la catastrophe économique qui se présente à nous. La situation en Europe.
Les conséquences concernant le déferlement de propagande avec en particulier la reprise furieuse des narratifs ineptes avec la fête « de l’indépendance
ukrainienne ».
Le coup de chaud des experts militaires fantaisistes : Yakovlev, Servent, Goya et autres…
L’assassinat de Daria Duguina, le sabotage en Crimée et les attentats individuels dans le Donbass. L’hypothèse du terrorisme. Et les ripostes russes
éventuelles.
La situation militaire sur le terrain : les Russes font-ils durer le « plaisir » ?
À l’annonce de la prochaine tenue à Marioupol d’un tribunal chargé de juger certains membres d’Azov accusés d’avoir commis des crimes de guerre dans le
Donbass, le pantin kiévien a poussé des cris d’orfraie clabaudant que ce serait une violations inadmissibles des droits de la guerre et e franchissement d’une ligne rouge rendant
impossible toute forme de négociation entre Moscou et Kiev, allant même jusqu’à qualifier la racaille nazie jusque dans ses tatouages « héros de leur patrie défendant la liberté de
leur peuple ». Fallait oser !
De qui se moque t-on ?
Azov est une unité militaire reconnue néo-nazie jusqu’en Occident (Centre Simon Wiesenthal, ONU, Amnesty, Droits de l’Homme etc) et même jusqu’au Sénat
américain qui demandait en 2019 à ce que les armes livrées à l’Ukraine ne finissent pas dans ses armureries. Les considérer aujourd’hui comme des héros (alors qu’ils se sont terrés comme
des rats dans les souterrains d’Azovstal) ne relève pas seulement d’une hypocrisie intellectuelle stupide mais surtout d’une collaboration à une idéologie inacceptable et des crimes de
guerre confirmés.
Les droits de la guerre par définition ne connaissent pas de ligne de front et doivent être appliqués par tous les belligérants et non agités sur le grand
théâtre cynique de la marchandise Après que Zelensky ait donné un de ses numéros de clown pathétique dont il a le secret, ses soudards, et pour ne citer que 3 de leurs actions
réalisées ce 25 août parmi les dizaines de bombardements effectués sur les zones résidentielles républicaines :
• Tuaient ce matin une mère et blessaient ses 2 enfants âgés de 12 et 17 ans lors d’un bombardement de Gorlovka,
• Disséminaient à nouveau à la mi journée des dizaines de mines antipersonnelles sur des quartiers résidentiels de Donetsk,
• Bombardaient l’usine
chimique de production d’ammoniac « Stirol » de Gorlovka lors d’un tir ciblé sur ses dépôts chimiques.
Bombardement ukrainien de l’usine
« Stirol », le 25 août avec 40
roquettes de 122mm « Grad »
Depuis 8 ans les forces ukrainiennes bombardent les quartiers résidentiels des populations du Donbass (voir à ce sujet les rapports quotidiens de l’OSCE
entre 2014 et 2022) ou ceux de la haute autorité aux droits de l’Homme de l’ONU). Depuis février les mêmes forces ukrainiennes, grâce aux aides de l’OTAN, intensifient et diversifient
leurs crimes de guerre en bombardant les sites industriels et même la centrale nucléaire de Zaporodje, en dispersant des mines antipersonnelles aux milieu des populations civiles ou en
commettant des attentats terroristes dans des villes étrangères.
Et je ne parle pas des soldats russes et républicains prisonniers, torturés et sommairement assassinés par des soudards se ventant ensuite de leurs crimes
impunis sur les réseaux sociaux.
Depuis 6 mois , ce sont des dizaines
de vidéos qui sur les réseaux sociaux
ukrainiens
montrent des soldats russes torturés et
exécutés par Kiev
Alors de quelles règles parlons-nous monsieur Zelensky ?
Ce qui est sûr c’est que vous avez bien appris le fondement de l’hégémonie occidentale qui fait porter sa moraline hypocrite par une inversion accusatoire
cynique et criminelle
Au moins dans ce domaine vous savez naturellement jouer votre rôle de clown sanguinaire !
Des témoignages font état de troupes
régulières polonaises combattant en Ukraine contre l’armée russe.
À la fin de la Première Guerre mondiale, le gouvernement ukrainien fit alliance avec la Pologne contre la Russie. Contrairement à une idée répandue, il ne
s’agissait pas pour lui de récupérer la partie de son territoire qui avait été annexée par l’URSS, mais de repousser l’influence russe en Europe centrale. Il offrit donc la Galicie
occidentale à la Pologne en paiement de son engagement contre Moscou (Traité de Varsovie, 1920). Puis, il plaça l’armée ukrainienne sous commandement polonais. Cette guerre se termina par
la défaite de la Pologne et de l’Ukraine.
Le Premier ministre d’alors était Symon Petlioura, le mentor du fondateur du « nationalisme intégral » ukrainien, Dmytro Dontsov, qui fit partie de la
délégation ukrainienne à la Conférence de paix de Versailles. C’était un admirateur du fondateur du « nationalisme intégral » français, Charles Maurras. Cependant Dontsov était
germanophile tandis que Maurras était germanophobe.
L’actuel président ukrainien, Volodymyr Zelensky, poursuit exactement la même stratégie. Il a fait alliance avec la Pologne et lui a promis la Galicie
orientale en échange de son engagement militaire contre la Russie. L’histoire se répète, toujours au détriment du peuple ukrainien.
Il n’est pas possible de comprendre ce qui se passe actuellement en Ukraine sans connaître l’histoire des « nationalistes intégraux » ukrainiens et leurs
alliances successives avec la Pologne et le Reich nazi. Contrairement à ce que disent les grands médias, la Russie ne combat pas l’Ukraine, mais les « nationalistes intégraux » qu’elle
désigne sous le vocable de « néo-nazis ».
La Pologne est membre de l’OTAN, mais l’article du 5 du Traité de l’Atlantique-Nord ne s’applique pas en cas d’initiative d’un de ses États membres. Ainsi
la Turquie a pu envahir successivement Chypre-Nord, l’Iraq et la Syrie sans pouvoir demander de l’aide à ses alliés au titre de l’article 5.
Le ralentissement de l’offensive russe est une décision délibérée qui s’explique par la nécessité de minimiser les victimes civiles, a indiqué ce 24 août le
ministre russe de la Défense. Cependant, l’Occident y joue également un rôle.
« Au cours de l’opération spéciale, nous respectons strictement les règles du droit humanitaire. Les armes de haute précision tirent sur les
infrastructures militaires des forces armées ukrainiennes, notamment, les postes de commandement, les aérodromes, les entrepôts, les installations du complexe militaro-industriel et les
zones fortifiées. On fait tout pour éviter les victimes civiles. Certes, cela ralentit la progression des troupes, mais nous optons pour cela avec discernement », a expliqué Sergueï
Choïgou.
Sur les territoires libérés, les militaires russes s’occupent de l’organisation d’une vie paisible. Ils distribuent de l’aide humanitaire, reconstruisent
les infrastructures sociales, poursuit-il.
Entretemps, l’armée ukrainienne utilise la tactique de la terre brûlée et viole gravement les normes internationales, en se comportant comme les
terroristes, a noté M. Choïgou. Les forces ukrainiennes déploient ainsi leurs positions de tir dans les quartiers résidentiels, les hôpitaux, les écoles élémentaires et
maternelles.
L’Occident vise l’épuisement
stratégique de la Russie
En livrant de l’armement à l’Ukraine, l’Occident contribue à l’augmentation du nombre de victimes et à la prolongation des actions militaires, a martelé le
ministre russe. Ces pays se servent du conflit russo-ukrainien pour mener une guerre économique et d’information, recherchant l’épuisement stratégique de la Russie :
« Aujourd’hui, une dure guerre de sanctions et d’information est en cours contre la Russie. Le conflit en Ukraine n’est qu’un prétexte de plus pour cela.
L’objectif des États-Unis et leurs alliés consiste en l’épuisement stratégique de la Russie pour éliminer la concurrence et pour mettre ainsi en garde les autres États qui appliquent une
politique extérieure indépendante », a déclaré Choïgou.
Et d’ajouter : « l’Ukraine a été choisie en tant qu’instrument de la guerre hybride contre la Russie ».
Le ministre russe a d’ailleurs rappelé que l’Occident avait refusé de prendre en compte les préoccupations de Moscou quant aux garanties mutuelles de
sécurité, une question soulevée en raison de l’expansion de l’Otan vers l’Est.
En effet, Washington et ses alliés n’ont pas soutenu les propositions de la Russie sur la neutralité de l’Ukraine, le non-déploiement d’armements et
l’absence d’actions militaires près des frontières russes.
Les hypocrisies de l’OTAN qui d’une part depuis 6 mois fournit des armes à l’Ukraine contre la Russie, et d’autre part vient explicitement
« d’autoriser l’Ukraine à utiliser ces armes contre la Crimée », touchent à leur fin puisque depuis quelques jours, même s’il n’y a pas eu de communiqué, des unités polonaises
combattent en Ukraine contre les forces russes. Non pas « à distance » mais sur le terrain, avec des véhicules et des hommes.
C’est ce qu’a déclaré un député de la Douma d’État de la Fédération de Russie, l’ancien Premier ministre de la République populaire
de Donetsk, Alexander Borodai. Selon lui, l’armée du personnel de Pologne prend une part active aux hostilités.
« Maintenant, dans la région de Kherson, nous sommes en guerre avec des unités régulières de l’armée polonaise. Officiellement, ce n’est pas annoncé,
mais nous sommes en fait en guerre avec l’OTAN, puisque la Pologne est membre de l’alliance », a résumé le politicien.
On comprend le silence officiel à ce sujet puisque les pays européens sont en pleine crise économique et leurs populations auront à choisir entre se nourrir
et se chauffer dans les semaines qui viennent.
Malgré celà dans les milieux militaires les choses sont claires. Un officier en France, sympathisant de la cause russe, m’a informé que l’état-major a
ordonné à l’encadrement (aux officiers donc) de se tenir prêts à partir « défendre l’Europe contre la Russie » (je cite).
En Grande-Bretagne, c’est moins discret puisque les medias l’annoncent : Selon l’édition britannique du Mirror, on a dit aux soldats de se préparer à la
guerre contre la Russie en Ukraine et de préparer leurs proches – faisant référence à l’adjudant Paul Carney et au général Richard Dannat.
« Les soldats doivent préparer leurs familles à la possibilité d’être envoyés en Ukraine pour combattre la Russie dans une guerre qui dure depuis six
mois. »
Angleterre et France sont les 2 pays les plus hystériques mais d’autres ne se font pas prier pour suivre. La Pologne donc, en douce, est entrée en Ukraine.
Son but n’est pas tant d’aider l’Ukraine mais de lui piquer ses territoires du Nord ! Les Pays Baltes, eux, amassent du matériel militaire américain et serviront de plateforme de
stockage. Dans le même temps ils donnent libre cours à leur anti-russisme primaire en allant jusqu’à demonter les monuments commémorant la victoire de la Seconde Guerre mondiale. Rien
d’étonnant dans ces pays où le nazisme est glorifié lors de parades régulières à la mémoire du régime de Hitler.
Cette extension du conflit est nécessaire aux occidentaux car ils comprennent que le sort de l’Ukraine est déjà règlé et que leurs livraisons d’armes ne
font que retarder la chute de Zelensky. Il faut donc aller plus loin et le seul moyen est d’envoyer des soldats. C’est donc ce qu’ils ont commencé à faire par les polonais, le reste
suivra petit à petit.
Un « coup d’éclat » pourrait servir de prétexte à l’intervention officielle de l’OTAN, comme par exemple l’explosion de la centrale nucléaire de
Zaporozhe, bombardée en quasi-permanence par les ukrainiens. La Russie, qui contrôle la centrale, pourrait d’ailleurs décider de la débrancher par sécurité, coupant de facto l’électricité
à une grande partie de l’Ukraine.
Un ami officier supérieur russe me disait ce matin « Tu vois, ils
interdisent l’entree des Russes en Europe maintenant, nous allons voir s’ils pourront interdire l’entree de nos chars ».
À travers cette boutade, il montre que nous sommes parfaitement prêts à répondre aux menaces étrangeres, sur leurs propres territoires. D’ailleurs il est
clair pour beaucoup d’entre nous que cette issue était prévisible depuis plusieurs années, et ce bien avant le lancement de l’opération spéciale en Ukraine : Les provocations permanentes
des européens et américains, le mépris permanent affiché à notre encontre, le soutien ouvertement apporté aux forces d’opposition « non-systémiques » (mouvements révolutionnaires), les
tentatives d’opérer des «révolutions de couleur » à nos frontières voire chez nous, et bien sûr la multiplication des bases militaires à nos frontieres, montraient bien qu’il y allait
avoir un moment ou nous ne pourrions plus rester sans réagir.
Ce fut le lancement de l’opération militaire en Ukraine, prélude à une guerre globale contre les pays occidentaux. Nous nous y sommes préparés depuis des
années, nous y sommes aujourd’hui prêts.
Il semble que les autorités russes aient trouvé l’assassin de Darya Dugina.
Le FSB a déclaré avoir résolu l’assassinat de Darya Dugina. Voici ce qu’ils disent : Ce sont les agences de renseignements ukrainiennes qui sont derrière ce meurtre. L’assassin est Natalya
Vovk, une citoyenne ukrainienne née en 1979. Elle est arrivée en Russie le 23 juillet avec sa fille, Sofia Shaban. Elles ont loué un appartement là où Dugina vivait, à Moscou. Une Mini Cooper
a été utilisée pour suivre Dugina. Elles ont changé trois fois de plaque d’immatriculation, une venant du DPR, une du Kazakhstan et une d’Ukraine. Le jour du crime, Vovk et sa fille sont
venues au festival « tradition » et, après avoir fait déclencher l’explosion par télécommande, ont fui vers l’Estonie en passant par Pskov. Les éléments de l’enquête ont été transmis au
Comité d’Enquête.
L’assassin, une certaine Natalya Vovk, est associé aux nazis d’Azov en Ukraine. Son frère l’est aussi. Tous deux se trouvent actuellement en Ukraine mais vont probablement fuir ailleurs.
Yelensis a des détails qui montrent que le meurtre de Darya Dugina est délibéré :
[U]ne clarification importante a déjà été apportée par les experts : A la question de savoir si la bombe était sur minuterie ou télécommandée, la réponse est
déjà tombée : Une télécommande. Ce fait a d’énormes ramifications. Semyon Pegov, blogueur de WarGonzo, souligne que la personne qui a appuyé sur le bouton de la télécommande pour déclencher
la bombe aurait été en contact visuel avec la voiture et son occupant : « En d’autres termes, les terroristes qui
étaient censés faire sauter Douguine dans sa propre voiture auraient observé comment Darya était montée dans la voiture à la place. Pas la cible initiale. Et ils auraient alors dû prendre une
décision : Faire exploser, ou ne pas faire exploser ? Et ils ont pris la décision : Aller de l’avant et faire exploser la fille. Donc, Darya est devenue la nouvelle cible. Et il va sans dire
qu’il s’agit là d’un tout nouveau niveau de terrorisme. Même un terroriste ISIS moyen ne franchirait pas un pas aussi vil.«
Aleksandre Dougine, le père de Darya, ainsi que sa fille avaient été menacés :
Les Ukrainiens menacent et mettent sur liste noire tous ceux qui, dans le monde, ne leur apportent pas un soutien total et inconditionnel.
Dugin, cependant, est un cas à part, et particulièrement détesté par l’Occident et ses mandataires. Tant Douguine
que sa fille figurent sur les listes de « sanctions » américaines et britanniques. Depuis des années, Douguine fait l’objet d’un discours de haine ininterrompu. Les Occidentaux le
détestent et le diabolisent en raison de ses idées philosophiques et de son idéologie antilibérale. Darya elle-même est diplômée en philosophie politique et partage l’idéologie de son père.
Tous deux étaient de fervents partisans de l' »opération militaire spéciale »
russe contre l’Ukraine. Ce qui aurait fait d’eux des « proies faciles » selon les normes
ukrainiennes habituelles. Cependant, rien n’a encore été prouvé, nous devons donc attendre et voir.
Dans la suite de cette histoire, nous discuterons des idées « nuisibles » de Douguine, de
l’histoire intéressante de sa carrière politique et de la façon dont la presse occidentale se réjouit inhumainement de son deuil.
Vous pouvez lire les écrits de Yelensis sur Awful Avalanche.
Pendant ce temps, les combats en Ukraine se poursuivent avec les récentes offensives russes lancées sur tous les fronts. Dans le nord, la lente progression vers
Karkiv se poursuit. Au sud, les forces russes se déplacent vers Mykolaiv (Nikolaev). À l’est, les attaques contre Soledar et Bakhmut se poursuivent. Tous ces mouvements sont soutenus par des
frappes intenses sur chaque quartier général ukrainien et chaque concentration de troupes que le renseignement militaire russe peut trouver. Cette chasse et ce massacre de bataillons et de
brigades entiers derrière la ligne de front immédiate coûtent la vie à de nombreux soldats ukrainiens et empêchent toute contre-attaque ukrainienne. Cela s’ajoute à l’utilisation massive et
quotidienne de l’artillerie contre les positions de la ligne de front ukrainienne.
Dans une interview récente, le colonel Markus Reisner de l’armée autrichienne décrivait la situation (en allemand). Quelques extraits :
Si l’on regarde les batailles en détail, on peut constater une chose d’un point de vue militaire : les livraisons d’armes occidentales ont un effet, mais pas de
manière retentissante et durable. Le résultat doit être mesurable. Ce n’est que lorsque les attaques russes auront complètement cessé ou que les troupes russes auront battu en retraite (comme
ce fut le cas autour de Kiev en mars 2022) que l’on pourra parler d’un tournant dans la guerre, d’un point de vue sobre, objectif et militaire. Les livraisons d’armes occidentales qui sont
arrivées jusqu’à présent signifient que les forces armées ukrainiennes ont « trop pour mourir et trop peu pour
vivre« . Si les 16 lance-roquettes multiples HIMARS livrés jusqu’à présent par les États-Unis ont obtenu un succès compréhensible, la question se pose alors : Pourquoi les
États-Unis n’en livrent-ils pas davantage ?
Peut-être parce qu’ils n’en ont pas plus à donner, mais plus vraisemblablement parce que les États-Unis veulent prolonger le conflit et le garder dans une
quasi-impasse aussi longtemps que possible.
L’Ukraine peut-elle
gagner cette guerre ?
Si l’Occident ne livre pas à l’Ukraine, dans les semaines à venir, un nombre accru d’armes de pointe (comprenant
surtout des pièces d’artillerie et des lance-roquettes multiples, mais aussi des systèmes de défense antiaérienne à longue portée), l’Ukraine ne sera pas en mesure de gagner ce conflit. La
suite de cette guerre est donc entre les mains de l’Occident. Tant que l’Ukraine ne pourra pas protéger son espace aérien contre les missiles de croisière et les missiles balistiques russes,
tout réarmement militaire régional semble illusoire. Mais cela est nécessaire si l’Ukraine veut reprendre possession des terres perdues. Ces zones dont elle a besoin pour pouvoir survivre
économiquement.
Il est très peu probable que l’Ukraine retrouve un jour l’ancien territoire russe qu’en 1922 Vladimir Illich Lénine, pour une raison quelconque, a donné à l’Ukraine
et que la Russie reprend actuellement. Une guerre d’usure, que la Russie, avec sa capacité industrielle, peut soutenir sans fin, ne peut être gagnée par l’Ukraine. Même un soutien plus massif de
l’« Ouest » serait insuffisant.
Mais la guerre sera gagnée sur un autre front :
La guerre moderne est avant tout une guerre des esprits. L’image que nous avons d’un conflit façonne de manière décisive notre opinion à son sujet. Elle
détermine si nous percevons un conflit comme « juste » et si nous sommes prêts à
le soutenir. En ce moment, dans le conflit en Ukraine, ce soutien commence avec nos communications et se termine par la livraison d’armes. L’objectif des adversaires est donc toujours
d’influencer l’autre partie respective. Les militaires appellent cette approche « guerre cognitive« . Une guerre
d’usure globale se décide rarement sur le champ de bataille, mais souvent dans l’esprit de la population de l’arrière-pays.
Pour le camp russe, le point d’attaque décisif est donc la volonté de l’Occident de continuer à soutenir l’Ukraine.
La Russie tente donc d’affaiblir cette volonté dans tous les domaines disponibles (notamment dans l’espace cybernétique et informationnel). L’extraction de matières premières et les menaces
d’armes nucléaires sont les armes utilisées ici pour obtenir un effet. L’Occident, quant à lui, tente de frapper la cohésion de la société russe. Les paquets de sanctions et les mesures
punitives économiques sont destinés à exercer une pression. L’économie russe en prend déjà un sérieux coup. La question est de savoir si ces mesures entraîneront ou non un changement de
comportement. Pour l’instant, un succès décisif ne peut être mesuré ni sur le champ de bataille ni sur le front intérieur, ce qui montre clairement que les armes en Ukraine sont loin d’être
silencieuses.
Les extrêmement stupides sanctions européennes contre l’énergie russe ont causé de graves dommages aux économies européennes. Cela brise déjà la
volonté « occidentale » de
continuer à soutenir l’Ukraine. En juillet, aucun des grands pays européens n’a promis et livré davantage d’armes lourdes à l’Ukraine.
Le 24 août est la fête nationale de l’Ukraine. Zelensky et son équipe voudront probablement présenter un « succès » pour cette journée. On peut donc s’attendre à un
incident désagréable autour de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, que l’Ukraine continue de bombarder, ou ailleurs, au cours des prochains jours.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Sur le front de Donetsk, au lendemain de la tête de pont réalisée à Peski, les forces alliées exploitent la déstabilisation du
dispositif ukrainien qu’elle a provoqué pour mener des assauts contre le bastion d’Avdeevka à partir de plusieurs directions.
Avdeevka est certainement l’un des bastions les plus importants du corps de bataille ukrainien du Donbass, organisé autour de plusieurs lignes défensives
extérieures, entourant une zone industrielle fortifiée depuis 8 années et couverte par une artillerie nombreuse et tirant quotidiennement sur les positions et cités républicaines voisines
(Donetsk, Makeevka et Yasinovataya).
Devant les bombardements ukrainiens de plus en plus importants, la destruction du bastion d’Avdeevka est devenu une priorité aussi importante que celles des
autres bastions ukrainiens situés sur le front Nord Donbass et augmentée par l’urgence de mettre un terme aux bombardements terroristes sur les populations civiles républicaines.
Appuyés par des tirs intenses d’artillerie et aériens, de violents combats se sont engagés autour du bastion d’Avdeevka où tous les assauts menés par les
forces alliées, qu’ils soient victorieux ou parfois repoussés, infligent des pertes et des destructions importantes aux défenses de la garnison d’Avdeevka.
• Au Sud-Ouest, la percée réalisée à Peski se poursuit en direction de Pervomaïske, un point d’appui de la deuxième ligne ukrainienne et surtout le bouclier
qui protège la dernière route de l’approvisionnement ukrainien vers Avdeevka,
• Au Sud-Est, une percée est engagée à partir du secteur de Spartak pour aborder le point d’appui d’Opitnoe par son flanc Est et ainsi pouvoir contourner
cette deuxième ligne de front ukrainienne qui s’appuie sur une succession de petits étangs,
• À l’Est, dans le secteur de la zone industrielle de Promka qui sépare Avdeevka de Yasinovataya les forces alliées mènent des assauts répétés contre les
avants postes ukrainiens dont plusieurs sont déjà tombés, ou ont été abandonnés,
• Au Nord-Est, sur la route H20 une offensive blindée alliée est menée contre les défenses extérieures du point d’appui ukrainien de Kamianka, qui protège
le flanc droit du bastion d’Avdeevka,
• Au Nord, les progressions alliées se poursuivent en direction de Krasnogorovka (à ne pas confondre avec celui situé à l’Ouest de Donetsk), pour réaliser
un encerclement par le Nord d’Avdeevka qui à terme devrait rejoindre la percée venant du Sud.
Avant de se lancer dans un assaut frontal d’Avdeevka qui risquerait d’être très coûteux, les forces russo-républicaines semblent vouloir :
• Réduire la ligne de défense ukrainienne Opitnoe-Vodiane-Pervomaïske pour pouvoir avancer au plus près de la périphérie d’Avdeevka et détruire ou faire
reculer d’autant l’artillerie ukrainienne bombardant Donetsk, Yasinovataya et Makeevka.
• Réaliser un encerclement opératif d’Avdeevka par des percées au Nord (Krasnogorovka) et au Sud (Pervomaïske), qui bloqueront (au minimum par leurs
feux) les dernières voies d’approvisionnement ukrainien venant de Dnipropetrovsk et Krasnoarmeïsk
Un barrage de feu
roulant
Après 6 mois de combats, non seulement l’intensité des appuis feux russes et républicains ne cesse d’augmenter, au grand dam d’une propagande occidentale de
plus en plus débile qui fantasme sur l’épuisement des stocks de munitions russes, mais ils deviennent de plus en plus précis, grâce notamment à l’expérience du combat mais aussi aux
renseignements omniprésents des drones dont le nombre est en continuelle augmentation jusqu’aux plus petits échelons opératifs.
Au Sud d’Avdeevka, une position
ukrainienne organisée sous le tablier
d’un pont autoroutier est détruite avec des tirs corrigés
par un drone
Même Valery Zaluzhnyi, le chef d’état-major ukrainien qui a au moins la qualité d’être réaliste contrairement aux marionnettes kiéviennes de
l’OTAN, a admis que « les Russes continuent
d’avancer, tirant environ 700 à 800 coups d’artillerie sur nos positions chaque jour. La situation la plus tendue est maintenant dans la direction d’Avdiivka de Pisky et
Marinka. »
Il y a 4 types de bombardements à distinguer :
• Les bombardements d’écrasement préparatoires, qui consistent à noyer les ceintures défensives ennemies sous un déluge d’explosions afin de détruire le
maximum de positions et de matériels, de désorganiser les chaînes de commandement et d’assommer physiquement et psychologiquement les soldats sur qui l’assaut va être lancé.
Exemple de bombardement républicain
sur des positions ukrainiennes avant
un assaut d’infanterie. Ici dans l’Est de Marinka au Sud Ouest
de Donetsk
• Les destructions ciblées, qui sont assurées par des tir de précision d’artillerie ou d’aviation sur des objectifs prioritaires géolocalisés (bunker,
blindé ou canon, dépôt ou état-major, pont…). Ces destructions interviennent à tout moment dans les opérations en cours, qu’elles soient offensives ou défensives.
Un T72 ukrainien posté dans une
« Zilonka » à l’Est d’Avdeevka est détruit par
un obus « Krasnopol », une munition russe de 152mm guidée par
laser
• Les tirs appuyant les assauts terrestres, ce sont les plus difficiles car ils doivent répondre à la fois à une urgence du combat et une précision imposée
par la présence d’unités amies à proximité des cibles. Ce sont souvent des tirs directs réalisés par obusiers rapprochés, des canons antichars, et des chars de combat.
Des positions ukrainiennes sont
détruites par des canons antichars de
100mm
MT12 « Rapira » près de Nevelskoe (point d’appui à
l’Ouest de Peski)
• Les bombardements aériens, réalisés principalement par des chasseurs bombardiers Sukhoï 25 mais aussi des hélicoptères d’attaque Ka 52, et qui peuvent
réaliser les 3 types de bombardements précédemment décrits : tirs préparatoires, tirs de précisions et appuis feu des opérations au sol.
Sukhoï 25 russes sur le front
d’Avdeevka
Des assauts et combats terrestres
violents
Combinés à ces appuis feu donnés par l’artillerie et l’aviation d’attaque au sol, les troupes au sol mènent à la fois des assauts contre les positions
ukrainiennes à conquérir et des pressions sur l’ensemble des autres positions du secteur pour y fixer leurs unités ukrainiennes et disperser les ripostes de leur artillerie.
Sur la zone de « Promka »,
entre Avdeevka et Yasinovataya, les forces
républicaines de Donetsk engagent les forces
ukrainiennes
Sur les 4 axes d’attaques décrits plus haut (Krasnogorovka, Kamianka, Opitnoe et Pervomaïske) les assauts alliés rencontrent de fortes résistances
ukrainiennes qui ralentissent leurs progressions et dans certains secteurs comme Kamianka réussissent même à repousser temporairement des attaques.
Les difficultés rencontrées lors des
assauts alliés
• Depuis 8 années ce front ukrainien devant Donetsk, particulièrement important militairement et politiquement, est aménagé dans la profondeur autour de
lignes de défenses profondément enterrées et fortifiées autour de plans de feu croisées. Dans Avdeevka, le secteur industriel dispose aussi d’abris stratégiques datant de l’époque
soviétique et de dépôts de produits chimiques dissuadant des saturations d’artillerie.
• Le terrain de ce secteur d’Avdeevka est protégé, soit par des coupures humides (rivières et étangs) comme par exemple de Pervomaïske à Opitnoe ou derrière
Kamianka (un étang dont le barrage a même été saboté pour créer une zone inondée élargie), soit par des zones industrielles « bunkérisées » comme celle de « Promka »
devant Yasinovataya, soit par des corridors routiers ou ferroviaires à découvert et fortement minés.
Un T72 ou T80BV russe explose sur une
mine antichar ukrainienne dans le secteur
d’Avdeevka
• Les unités ukrainiennes défendant le secteur d’Avdeevka, à part quelque unités de mobilisés, sont parmi les plus aguerries du corps de bataille
ukrainien, notamment la 25e brigade parachutiste et la 56e brigades mécanisée qui ont été renforcées par plusieurs groupes de radicaux nationalistes (DUK, Secteur Droit…) ou de
mercenaires (snipers géorgiens par ex) et disposant d’une artillerie d’appui importante.
• Beaucoup des aides militaires occidentales à l’Ukraine ont été déployées sur ce secteur de Donetsk depuis plusieurs années et sont en augmentation depuis
janvier : radars, mines, drones, missiles antichars, obusiers de 155mm, HIMARS étasuniens… sans compter l’assistance très importance des satellites de renseignement de l’OTAN qui
renseignent en temps réel l’état-major ukrainien des évolutions tactiques du secteur.
Sur cette vidéo de drone prise fin
juillet, 2 chars alliés T72 sont stoppés
devant Kamianka par un tir antichar avec missile étasunien
« Javelin »
Loin d’être dans l’état décrit par les propagandistes pro-russes de salon qui nous racontent depuis mars que les forces ukrainiennes sont détruites,
démotivées, sans munitions… force est de constater que, tout en subissant des revers tactiques continuels et des pertes très importantes, elles continuent d’opposer sur le terrain une
résistance honorable aux assauts vigoureux des forces alliées. Dans leurs combats de freinage désespérés (car ne disposant pas à l’arrière d’une force capable de contre attaquer ou des
appuis feux capables de fournir des tirs de barrage suffisants), les forces ukrainiennes tentent de mener une stratégie d’attrition dans laquelle l’État major ukro-atlantiste espère
épuiser et ralentir l’offensive russo-républicaine offrant ainsi à Kiev ce gain de temps nécessaire pour reconstituer à l’arrière des brigades suffisamment nombreuses, équipées et
entrainées pour renforcer ses corps de bataille que 6 mois d’offensives russes ont rendu exsangues.
Une priorité donnée à l’économie des
forces terrestres alliées
L’état-major russe doit donc trouver une stratégie de manœuvre entre prudence et audace et qui consiste à maintenir ses progressions offensives pour ne pas
accorder un temps de répit et de reconstruction aux forces ukrainiennes, mais sans procéder à des assauts téméraires qui provoqueraient une trop grande attrition des forces engagées et
que Moscou veut garder dans des effectifs limités entre 200 et 220 000 hommes pour tous le fronts du conflit (environ 1000 km).
Sur le terrain on peut donc observer une alternance entre des bombardements massifs de l’artillerie et souvent prolongées et des progressions rapides mais
courtes des unités d’infanterie mécanisées qui, lorsqu’elles arrivent en butée d’une forte résistance n’insistent pas, ouvrant alors une nouvelle séquence
« écrasement/assaut ».
Lorsque les obus classiques ne
réussissent pas à détruire les
positions,
l’artillerie russe applique alors sur elles des tirs
incendiaires
Les forces alliées, même lorsqu’elles ne montent pas à l’assaut maintiennent dans un roulement d’unités permanent d’importantes pressions offensives sur des
postions ukrainiennes harassées. Chaque campagne de bombardement aérien ou d’artillerie est accompagné de tirs de harcèlement sur les positions bombardées et chaque assauts d’infanterie
est accompagnés de tirs de barrage sur les replis ou contre attaques ukrainiennes.
Ici un sniper russe vise les soldats
ukrainiens cherchant à échapper aux
bombardements de leurs positions situées devant
Avdeevka
En conclusion
L’étau se resserre autour d’Avdeevka et les prochaines étapes de son encerclement seront certainement les captures des villages de Krasnogorovka au Nord et
Pervomaïske au Sud, ce qui permettra à moyen terme une jonction de ces percées à l’Ouest du bastion ukrainien.
Ailleurs, le front ukrainien devant Donetsk craque également à Marinka notamment où les forces républicaines ont déjà inverti les quartiers Est et mènent là
aussi de violents combats contre les forces ukrainiennes.
Septembre arrive et avec lui le risque, que ne peut se permettre l’état-major russe, de voir le conflit stagner. Il est donc fortement probable que nous
assistions à l’automne à une troisième phase stratégique des opérations militaires russes afin de maintenir une dynamique offensive et aussi régler la menace des bombardements longue
portée ukrainiens qui continuent notamment sur le front Sud.
La destruction de l’étau ukrainien meurtrier enserrant depuis 8 ans Donetsk interviendra sans nul doute avant la fin de l’année., ce qui permettra de
soulager les populations bombardées et de déplacer des unités de combat vers d’autres secteurs du front.
Je laisserai le mot de la fin au président serbe Vucic commentant la situation du front et l’attitude des occidentaux vis à vis du conflit russo-ukrainien
:
« Je sais ce qui nous attend. Dès
que M. Poutine aura terminé ses affaires à Seversk, Bakhmut et Soledar, puis sur la deuxième ligne : Slaviansk, Kramatorsk, Avdiivka, sa proposition suivra. S’ils ne l’acceptent pas et
qu’ils n’écoutent pas, nous irons en enfer. »
Deux jours de suite il y a eu d’intéressantes nouvelles. Tout d’abord,
le ministère russe de la Défense a conclu que les explosions survenues sur l’aérodrome russe en Crimée étaient le résultat d’une opération de diversion (j’utilise le terme « diversion » dans le sens russe de « diversiia« , qui signifie sabotage/naufrage). Et
aujourd’hui, les Russes ont annoncé qu’ils avaient arrêté deux employés de la centrale nucléaire de Zaporozhiie (un garde et un ingénieur !) qui fournissaient aux Ukrainiens les coordonnées de leur
cible et la correction des frappes. La Russie prévient maintenant qu’une frappe majeure sur cette centrale nucléaire aurait des conséquences catastrophiques.
Mon objectif aujourd’hui
n’est pas de discuter de la situation autour de la ZNP, mais de considérer cette situation comme la partie émergée d’un iceberg beaucoup plus grand.
Jusqu’à présent, seul mon ami Andrei Martyanov a mentionné les risques très réels de sabotage et/ou d’attaques terroristes par des groupes ukrainiens, notamment le
sabotage éventuel du croiseur Moskva et l’attaque de l’aérodrome en Crimée. Comme d’habitude, Andrei Martyanov a raison. Je vais maintenant m’étendre un peu sur ce sujet, dans mon habituel format
argumenté.
Tout d’abord, il est tout simplement indéniable que le SBU/GUR ukronazi a prouvé qu’il pouvait mener, et a mené, des attaques de diversion très efficaces, y
compris le meurtre de nombreux dirigeants de la LDNR. Parfois, les Ukronazis ont utilisé des unités spéciales du SBU/GUR, d’autres fois ils ont recruté avec succès des locaux (que ce soit en
LDNR ou en Crimée) pour mener des actes de sabotage et de terrorisme.
Deuxièmement, il est important de comprendre que si l’OMS n’est pas une véritable guerre civile, elle présente néanmoins des ASPECTS de guerre civile, à
commencer par la réalité indéniable qu’il existe des segments pro-russes dans la population de l’Ukraine occupée par les nazis, mais aussi des segments pro-ukronazes dans la population de la
LDNR/Russie. Les deux camps disposent donc de personnes capables et désireuses d’aider l’autre camp, y compris des éléments anti-russes et pro-ukrainiens dans les zones contrôlées par la
LDNR/Russie (y compris la Crimée).
Troisièmement, outre les motifs idéologiques et la simple corruption, vous devez comprendre que le SBU/GUR ukrainien et le SVR/G(R)U russe ont tous deux accès à
des bases de données qui leur permettent de faire chanter une personne de l’autre camp pour qu’elle collabore. Ils peuvent utiliser des informations compromettantes sur n’importe quelle
activité (passée ou présente) qui, si elles sont rendues publiques, peuvent causer beaucoup d’ennuis à une personne, mais ils peuvent également faire pression sur les membres de la famille,
ils peuvent même menacer ou cajoler directement quelqu’un pour qu’il collabore. Enfin, il y a beaucoup de personnes pauvres et démunies des deux côtés, et elles ont un grand besoin d’argent,
peut-être pas pour acheter un yacht de plusieurs millions de dollars, mais, par exemple, pour obtenir un traitement médical pour un membre de la famille. Les services spéciaux occidentaux
sont très doués pour repérer et utiliser ces personnes.
Quatrièmement, comme pour tout autre conflit, lorsqu’une guerre éclate, il y aura toujours des gens qui en profiteront, mais il y aura toujours ceux qui
perdront beaucoup et qui pourraient en être très mécontents. Les personnes rancunières font d’excellentes recrues pour les services spéciaux (la plupart des transfuges soviétiques ont trahi
leur pays non pas pour l’argent, bien que certains l’aient fait, mais parce qu’ils ont été injustement traités par leurs supérieurs ou l’État soviétique).
Cinq, les services spéciaux sont très compétents pour 1) repérer les vulnérabilités et 2) les utiliser. Puisque, par définition, les humains étant des humains,
il y aura de telles personnes vulnérables des deux côtés du conflit.
Jusqu’à présent, les Ukrainiens ont déjà fait un usage intensif de ces tactiques de sabotage, tandis que les Russes ne l’ont pas fait (du moins pour autant que
nous le sachions, et il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas). Il ne s’agit pas de qualifier un camp de « bon » et l’autre de « mauvais« , mais de réaliser que les deux camps peuvent
utiliser, et utiliseront, de telles opérations spéciales pour perturber les opérations et le moral de l’autre camp.
La décision russe de distribuer des passeports russes à tous les Ukrainiens qui le souhaitent aura un impact considérable sur cette situation. Non, je ne critique
PAS cette décision, qui a été prise pour des raisons à la fois morales et pragmatiques, mais je tiens à souligner que cette décision aura un coût très réel : une forte augmentation du nombre de
citoyens russes dont la véritable loyauté ne va pas à la Russie, mais à l’Euromaïdan ou même à l’idéologie ukrainienne. Il y a aussi de telles personnes en Russie même !
Le fait que ces personnes ne représentent qu’une infime partie de la population russe est sans importance : tout ce dont le SBU/GUR a besoin, c’est de quelques
personnes, peut-être quelques dizaines.
Et oui, bien sûr, il s’agit d’un défi direct pour les agences de renseignement et de sécurité russes (SVR, FSB, GUSB/MVD, FSO, G(R)U et autres). Mais la réalité est
la suivante : quelle que soit la qualité des services de renseignement et de sécurité russes, vous ne pouvez pas attraper absolument tout le monde, ni placer toutes les personnes potentiellement
suspectes sous surveillance 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 (même si vous savez qui sont ces personnes). La vérité est qu’il y aura toujours des « faiseurs de fuites » qui réussiront à échapper à la
détection et à l’interception. Vous pouvez attraper plusieurs centaines de ces personnes, mais quelques-unes passeront toujours à travers les mailles du filet et seront utilisées par l’autre
camp.
À propos, il est parfaitement logique que l’Occident et les nazis de Kiev déclarent que toutes les explosions en LDNR/Russie (y compris en Crimée) sont le résultat
d’attaques de missiles ! Non seulement cela remonte le moral des Ukrainiens (Wunderwaffe et tout ça), mais cela montre aux soutiens occidentaux du régime nazi de Kiev à quel point l’armée
ukrainienne est encore « efficace » et
« apte au combat« . Enfin, et surtout, le
fait d’attribuer le mérite aux missiles est une façon très logique d’essayer de détourner l’attention du fait que ce sont des saboteurs et des terroristes qui font cela. Les Russes le comprennent
parfaitement, mais pas les Occidentaux, apparemment, d’où le rejet systématique de l’option sabotage par tant de commentateurs qui préfèrent rêver de missiles extraordinaires et autres
Wunderwaffen du genre et rejeter les actes moins « sexy » de simple sabotage.
La conclusion est la suivante : si le SBU/GUR a réussi à recruter deux employés de la ZNP, qui d’autre pensez-vous qu’ils pourraient recruter à l’avenir (ou ont
déjà recruté) ? Pensez aux personnes impliquées dans la maintenance technique, le transport, la logistique, les prisons et les installations pour prisonniers de guerre, etc. etc. etc. Les
Ukrainiens ont même essayé de corrompre un pilote de Su-34 et de lui faire piloter son Su-34 du côté ukrainien en échange d’un passeport européen et d’argent. Ce complot du SBU/GUR a
lamentablement échoué, et les Russes ont même réussi à obtenir des informations classifiées sur les défenses aériennes ukrainiennes, qui ont été rapidement mises hors d’état. Cependant, les
principales raisons de cet échec sont probablement doubles : tout d’abord, les pilotes de Su-34 sont certainement une élite très motivée, et ils sont également surveillés de très près par les
services de contre-espionnage russes. Ainsi, la prochaine fois, le SBU/GUR devra peut-être « viser » une cible plus modeste et moins protégée.
Et qui peut dire que la prochaine fois, le SBU/GUR échouera ?
Certains se demandent pourquoi les Russes ne peuvent pas faire en Ukraine ce qu’ils ont fait en Tchétchénie. Il existe ici de nombreuses différences essentielles,
notamment :
La Tchétchénie est un petit morceau de terre par rapport à l’Ukraine et il est relativement facile de la « verrouiller« .
La population de la Tchétchénie est minuscule par rapport à la population ukrainienne (même après le départ de millions de personnes).
Il n’y a pas d’équivalent d’Ahmad Hadji Kadyrov ou de son fils Ramzan en Ukraine.
Les Tchétchènes et les Takfiris n’ont jamais eu la puissance de feu ou les armes dont disposent les Ukronazis.
Donc non, le précédent de la Tchétchénie n’implique en aucun cas que les nazis en Ukraine seront aussi rapidement vaincus que l’ont été les Takfiris.
C’est un problème majeur pour la Russie et, pire encore, c’est un problème qui ne disparaîtra pas de sitôt.
La seule chose que les Russes peuvent faire est 1) de se préparer à de très longues opérations de contre-espionnage et de contre-sabotage qui dureront plusieurs
années et 2) d’accepter la réalité de la guerre pour ce qu’elle est et de ne pas paniquer la prochaine fois que les Ukronazis feront exploser quelque chose, que ce soit un navire, un train, un
avion, un pont ou toute autre cible en LDNR ou en Russie.
La bonne nouvelle que les Russes doivent garder à l’esprit, c’est que la plupart de ces attaques de sabotage/terroristes font toujours fondamentalement partie des
PSYOP et sont principalement conçues pour avoir un effet de relations publiques. Quant à leur impact réel sur les capacités militaires russes, il est proche de zéro, tout comme les frappes
israéliennes en Syrie font exactement *zéro* différence sur le terrain en Syrie. Pour avoir un réel impact sur les opérations militaires, il faut disposer d’une force de
partisans/ »stay behind » importante, viable
et sophistiquée, ce qui n’est pas le cas des Ukrainiens, loin s’en faut. De plus, pour affecter réellement les opérations militaires, ces tactiques de diversion doivent être soigneusement
coordonnées avec les forces militaires amies « régulières » (comme les partisans soviétiques pendant la
Seconde Guerre mondiale, qui travaillaient en étroite collaboration avec les forces armées soviétiques).
Donc oui, c’est un problème, un problème très désagréable, qui sera difficile à gérer, mais qui n’affectera pas les opérations militaires russes. Même si les
Ukrainiens font sauter les centrales nucléaires de Tchernobyl et de Zaporozhiie, cela n’affectera pas de manière significative l’OMS ou même la guerre entre la Russie et l’Occident uni.
L’ensemble de l’armée russe est entraînée, et bien entraînée, à opérer dans un environnement hostile nucléaire, chimique ou bactériologique. Quant à la logistique russe, elle est extrêmement
sophistiquée et hautement redondante, donc même si les Ukronazis font sauter un nœud du réseau de réapprovisionnement, il sera rapidement réparé et/ou facilement remplacé ou contourné.
Cela étant dit, je recommanderais personnellement que nous nous préparions tous mentalement à ce qui est presque certainement sur le point de se produire dans un
avenir pas trop lointain. Si nous comprenons ce que de telles opérations peuvent et ne peuvent pas accomplir, nous les verrons de manière sobre et pragmatique, et nous ne céderons pas à
l’hystérie (comme de nombreuses parties, y compris la 6e colonne russe) qui suivra inévitablement une telle attaque.
Andrei
Addendum : alors que tant de commentateurs s’affolent d’une fusion potentielle de tous les réacteurs nucléaires de la ZNP, je dirais ceci : les réacteurs eux-mêmes
sont beaucoup plus difficiles à attaquer que les installations de stockage du combustible nucléaire usé, qui sont loin d’être aussi bien protégées. Encore une fois, le véritable danger n’est pas
celui auquel nous pensons instinctivement en premier.
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Sur le front d’Artemovsk (Nord Donbass) et sur celui de Donetsk les forces alliées continuent de repousser les forces ukrainiennes dans des combats et des
bombardements violents.
Face au rouleau compresseur russe qui libère pas à pas le Donbass, Washington n’a pas d’autre choix que de tenter le freiner en préservant le maximum de
soldats ukrainiens via des aides militaires de plus en plus fortes afin de rechercher diversion et attrition sur d’autres fronts de ce conflit russo-ukrainien qui est au seuil déjà
de 6 mois d’affrontements intenses entre les forces russo-républicaines et les forces ukro-atlantistes.
Ainsi sur le front de Kherson, la contre-offensive ukrainienne annoncée pourtant à force trompettes médiatiques fait long feu depuis 1 mois, les unités de
combat ukrainiennes improvisées à l’arrière entre mai et juillet, après avoir conquis quelques hameaux agricoles au Nord du Dniepr, étant à nouveau clouées dans la steppe par les frappes
de l’artillerie russe. Aussi, l’état-major ukro-atlantiste, tout en entretenant le fantasme médiatique de sa contre-offensive sur Kherson a t-il engagé, grâce aux aides directes de
l’OTAN, des attaques provocatrices sur les arrières du front russe et jusque sur le territoire de la péninsule de Crimée. Cette stratégie ukro-atlantiste, qui est autant désespérée
qu’audacieuse, cherche à affaiblir le dispositif militaire russe et prolonger unn temps de récupération sans lesquels sa contre-offensive – qui sera dans tous les cas un échec à moyen
terme – ne pourra jamais voir le jour.
De plus en plus les personnels des
pays de l’OTAN deviennent les cibles prioritaires
des opérations militaires russes en
Ukraine, ici un bâtiment à Zatoka, entre la Roumanie
et Odessa qui servait de base d’accueil à des
mercenaires
La situation sur le front de
Kherson
Par rapport à mon
dernier SITREP consacré à ce front Sud, la ligne de front courant en parallèle de la rive droite du Dniepr, de son embouchure à sa retenue d’eau 200 km en amont, n’a pas beaucoup
évolué et est animée principalement par des échanges d’artillerie entre forces russes et forces ukrainiennes.
La situation sur le front Sud dans le secteur de Kherson, même si elle ne s’est pas ouverte vers une nouvelle stratégie de manœuvre, russe ou ukrainienne,
continue de s’exacerber chaque jour, autour de cette tête de pont russe réalisée au Nord du Dniepr.
En prenant le contrôle de Kherson et de la rive droite du Dniepr sur environ 30 km de profondeur et 100 km de front, les forces russes ont conquis la quasi
totalité de l’oblast (région) de Kherson, permettant ainsi :
• politiquement, d’organiser un référendum populaire de rattachement de la région au sein de la Fédération de Russie et de peser dans d’éventuelles futures
négociations entre Moscou et Kiev.
• militairement, d’organiser des bases d’assaut pour relancer des offensives, soit en direction de Krivoï Rog (au Nord sur la rive droite du Dniepr) et/ou
en direction de Nikolaïev puis d’Odessa (à l’Ouest sur les bords de la mer Noire).
Sur la ligne de contact, nous assistons toujours à des échanges d’artillerie appuyant des attaques et contre attaques tactiques au sortir desquelles la
ligne de front ne bouge pas de façon significative.
Sur le front de Kherson, affrontement
entre russes et ukrainiens dans une zone
boisée
À l’arrière du front, chacun des belligérants mène des frappes de précision visant principalement les ressources de commandement et de logistique adverses
(états-majors, centres de transmission, dépôts de munitions et carburant, aérodromes, ponts, etc.). Du côté russe, les bombardements stratégiques sont doublés par des pilonnages
quotidiens et massifs sur les ceintures défensives ukrainiennes protégeant Nikolaïev qui verrouille la traversée du large « Boug Méridional » et la route vers Odessa.
Bombardements russes sur les
positions ukrainiennes entourant Nikolaïev (10
août)
Une stratégie ukro-atlantiste poussant
les européens vers la guerre
Depuis l’exacerbation du front de Kherson, annoncée par les ordres médiatiques de Zelensky d’y lancer une contre-offensive ukrainienne (reportée
régulièrement depuis), les forces ukrainiennes ont mené plusieurs actions dans ce secteur du front :
• Plusieurs attaques terrestres, notamment au Nord de Kherson, là où les lignes de défense russes ne s’appuient pas avantageusement sur la rivière
« Ingoulets ». Quelques progressions tactiques ukrainiennes ont pu être réalisées avant d’être écrasées par les tirs de barrage de l’artillerie russe et les contre-attaques
terrestres, notamment celles menées par les parachutistes de la 98e division aéroportée.
• Sur le Dniepr, l’artillerie ukrainienne, via les systèmes d’artillerie occidentaux HIMARS et l’appui offensif des ressources du renseignement étasunien
fournissant le guidage GPS à leurs roquettes, a réussi à toucher les 3 ponts traversant le Dniepr dans ce secteur (pont routier et pont ferroviaire de Kherson et pont routier sur le
barrage de Novaïa Kharkova), les endommageant suffisamment pour les rendre impraticables aux véhicules lourds.
• Dans ce secteur de Kherson plusieurs dépôts de munitions et états-majors russes ont été également détruits par les HIMARS ukro-atlantistes, afin, par une
attrition régulière, de réduire les capacités offensives russes beaucoup plus que de préparer la contre offensive ukrainienne fantasmée qui est loin de pouvoir opposer aux russes des
effectifs blindés et des appuis feu suffisants pour repousser les forces russes (environ 20 000 hommes) sur la rive gauche du Dniepr.
À Novaïa Kharkova, en amont de
Kherson de
nouveaux tirs d’HIMARS
ont frappé une base militaire russe et dépôts de
munitions
Dans le narratif propagandiste ukro-atlantiste il est souvent question d’une stratégie ukrainienne visant à « isoler » le
corps de bataille russe déployé au Nord du Dniepr. Certes la neutralisation des ponts sur le fleuve, les destructions régulières de dépôts de munitions posent pour leur logistique de
l’avant un problème à l’état-major russe, mais il est très loin d’être insurmontable car les forces russes disposent de moyens de franchissement mobiles, de barges, de flotte
d’hélicoptères permettant d’assurer en cas d’urgence une continuité logistique suffisante pour contrer des offensives ukrainiennes dans la région.
Le principal danger de cette stratégie ukrainienne ne concerne pas les forces russes, malgré des pertes humaines et matérielles provoquées et sensibles,
mais les pays occidentaux aidant militairement l’Ukraine car leur factuelle co-belligérance est en train de devenir un belligérance morale et même juridique menaçant la Russie mais aussi
toute cette région d’Europe :
Ce 17 août, les forces ukrainiennes positionnées sur la rive droite du Dniepr (secteur de Nikopol) ont mené de nouvelles frappes sur le périmètre de la
centrale nucléaire mais aussi les quartiers résidentiels limitrophes où un civil qui promenait son chien a été tué.
Arrivée d’un roquette ukrainienne sur
Energodar filmée par une caméra de surveillance
le 15 août
Géolocalisation du bombardement et de
son origine
Même si les réacteurs en eux-mêmes ont une protection suffisante pour résister à ces bombardements, le risque d’un grave incident nucléaire reste très
important car ces tirs qui endommagent les centrales électriques menacent le système de refroidissement des réacteurs mais aussi menacent de détruire les entrepôts des barres de
combustible radioactif usagées qui sont entreposées en surface, ce qui provoquerait des radiations importantes.
Et lorsqu’on entend des collabos irresponsables comme le président français Macron exiger face à cette menace que « la Russie retire ses troupes d’Energodar » au lieu de d’exiger logiquement que l’Ukraine cesse de la bombarder, on observe bien ici que les
pays occidentaux de droite ou de gauche soutiennent pleinement ce chantage nucléaire ukro-atlantiste qui pourtant menace leurs propres populations
!
Pour ceux qui auraient oublié
Tchernobyl voici pour rappel la position
d’Energodar ainsi que les directions dominantes des vents
régionaux
B/ Les attaques contre la
Crimée
Les autres actions ukrainiennes impliquant gravement la responsabilité des pays occidentaux soutenant l’armée ukrainienne jusqu’au risque d’entrainer à
moyen terme leurs populations dans ce conflit qui ne les concerne pas, sont les bombardements réalisées depuis plusieurs jours sur le territoire de la péninsule de Crimée,
vraisemblablement par des systèmes longue portée occidentaux ou au minimum avec l’assistance offensive de leurs satellites militaires.
Dans un article du 12 juillet que j’intitulais « Un
problème urgent à régler », je
signalais le danger réel que représentent les systèmes d’artillerie de précision longue portée fournis par l’OTAN à Kiev, n’en déplaise aux couillons propagandistes pro-russes qui
prétendent que les HIMARS sont inefficaces et détruits au fur et à mesure qu’ils arrivent sur le front (certains de ces charlatans vont même raconter, à l’instar des canons CAESAR
français « vendus » à la Russie, qu’un HIMARS aurait déjà été « abandonné » aux russes par les ukrainiens).
Aujourd’hui il y a entre 22 et 25 HIMARS (M142, M270, MARS 2) officiellement déployés sur le front, principalement sur le front Sud du conflit où ils
peuvent opérer en restant hors de portée de la majorité des contre-batteries russes. Comparer avec dédain les quelques HIMARS avec la masse des lance roquettes multiples russes relève de
la même erreur que de comparer un sniper avec un grenadier voltigeur. En effet, si ce type de système d’armes occidental ne peut évidemment pas gagner la guerre, il représente en
revanche, tout comme les missiles russes frappant avec précision leurs objectifs stratégiques ukrainiens, une menace suffisamment importante pour peser dans la balance des opérations
militaires.
Lorsqu’en juin 2022, Biden a autorisé la livraison des HIMARS, il était alors question de les approvisionner seulement avec les roquettes d’une portée
de 84 km maximum et en aucun cas avec les missiles ATACMS pouvant avec la même précision frapper des cibles situées à 300 km. La raison hypocrite invoquée était de « ne pas risquer de voir
l’Ukraine frapper le territoire national russe avec des armes américaines » et éviter que l’aide militaire industrielle ne devienne une « co-belligérance »
dérapant logiquement vers une belligérance juridique voire militaire de Washington et donc de l’OTAN.
Or, voilà ce que nous avons pu observer en Crimée pendant cette première quinzaine d’août :
• Le 9 août, 3 explosions importantes intervenues sur la base aérienne russe de Saky près de Novofedorivka (Côte Ouest à 50 km au Nord de Sébastopol) ont
détruit une dizaines d’avions de combat russes (Sukhoï 30 et 24) ainsi que plusieurs dépôts extérieurs.
Explosions sur la base de Saky le 9
août 22
• Le 16 août, 2 attaques ont frappé, dans le secteur de Djankoï (à 60 km au Nord de Simferopol) un dépôt de munitions à Maïskoe puis une station électrique
ferroviaire située à Azovske et qui commande le plus gros carrefour ferroviaire reliant la Crimée à Kherson.
Explosion sur la base de Maïskoe, le
16 août 22
Après avoir écarté l’hypothèse d’une attaque aérienne (par drone ou avion) à cause du bouclier antiaérien, celles d’un commando à cause de l’étendue des
dégâts, ainsi que les déclarations officielles russes parlant d’accident et de sabotage, pour ne pas admettre une faille dans leur système de détection, et les déclarations
officielles ukrainiennes déclarant n’y être pour rien, pour ne pas avouer avoir reçu l’aide occidentale leur permettant de frapper un territoire national russe, force est de constater
que ce sont bien ces systèmes d’artillerie occidentaux livrés à Kiev qui sont la seule hypothèse plausible semblent maintenant avoir leurs portées augmentées avec la livraison de
missiles ATACMS car tous ces objectifs de Crimée sont à plus de 200 km du front.Désormais les regards se tournent vers le pont de Kertch, reliant la péninsule au continent russe et
par lequel passe la logistique militaire russe alimentant le front de Kherson et Mélitopol. Si la destruction de cet ensemble de ponts parallèles (routiers, ferroviaires,
gazoduc, etc) est difficilement réalisable, en revanche un seul impact sur l’un d’entre eux serait considéré comme une victoire politico-militaire suffisante pour offrir une victoire
médiatique et une diversion loin des défaites subies dans le Donbass.
Les HIMARS, et par extension les systèmes d’armes occidentaux à portée stratégique, sont donc un problème sérieux pour l’état-major russe mais aussi
pour le Kremlin, car si les forces russes doivent éradiquer leur menace, il leur faudra un jour ou l’autre s’attaquer aux composantes occidentales qui participent à leur acheminement
et leur mise en œuvre : les dépôts intermédiaires frontaliers avec l’Ukraine par où transitent ces armes et munitions de l’OTAN avant leurs entrées furtives en Ukraine, et surtout la
neutralisation des réseaux et ressources satellitaires étasuniens sans lesquels leurs munitions guidées ne peuvent pas atteindre leurs cibles.
Une colonne d’une dizaine de
HIMARS vue à l’Est de la Roumanie… pour les
forces de l’OTAN en Roumanie ?
Possible… pour les forces ukrainiennes du front Sud ?
Probable
Traiter le problème des HIMARS à sa source cela supposera une extension géographique et juridique de ce conflit déjà factuellement
internationalisé, ce qui mènera encore plus vite l’Europe asservie à Washington vers un conflit militaire ouvert avec Moscou après avoir été contraint et à ses dépends
de lui déclarer une guerre politique, économique et médiatique. Alors que le devoir des européens était justement d’éviter toute explosion de ce volcan géopolitique ukrainien, les
aides militaires exponentielles accordées par les occidentaux aux bandéristes de Kiev depuis les émeutes du Maïdan ont, dans leur ingérence belliciste, transformé une crise politique
en guerre civile, une guerre civile en guerre régionale et maintenant menacent de la faire basculer dans un conflit mondial !
Dans un clabaudage russophobe
délirant Attal, le porte parole de Macron
reconnait que
la France a été un des premiers pays de l’OTAN à livrer des armes à
l’Ukraine, et ce depuis 2014, alors que Paris était
« garant des accords de paix » de
Minsk »… cherchez l’erreur.
En conclusion
Dans ce conflit qui est une guerre à part entière (hormis qu’elle n’a pas été encore « déclarée » ni nommée), l’implication politico-militaire
occidentale exponentielle dans le conflit russo-ukrainien n’est plus un secret, le soldat ukrainien étant devenu un proxy du Pentagone autant que Zelensky un porte parole de la Maison
Blanche, tous deux sacrifiables sur l’autel des intérêts d’une ploutocratie internationale. Les objectifs géostratégiques occidentaux sont multiples dans ce nouveau conflit européen :
Accorder (après la mascarade sanitaire du COVID) un nouveau sursis à l’effondrement économique et radicaliser la domestication des pays occidentaux via l’obéissance servile à leurs
États-nations lesquels sont consubstantiellement asservis depuis des siècles aux hégémonies historiques d’une pensée unique protéiforme. Ce double asservissement protéiforme des
populations et des politiciens occidentaux alimente la cinétique d’un capitalisme aliénant à sa marchandise suicidaire les peuples qui sont clivés par des querelles horizontales
stériles, atomisés par un individualisme idéologique et aveuglés par un consumérisme narcissique illimité.
Le drame de cette pensée occidentale mortifère se prenant pour le nombril du Monde est qu’elle a fini par croire à ses propres mensonges avec lesquels
elle cherche à cacher ses intérêts élitistes, domestiquer les peuples et asservir la planète à son anthropocentrisme narcissique, délirant et suicidaire. Aujourd’hui ce système
hégémonique occidental qui se cache derrière des dogmes monothéistes sécularisés et toujours hérétiques par rapport aux valeurs agitées au dessus de ses mouvements militaires,
économiques ou médiatiques, veut détruire la Russie puis la Chine pour tenter de survivre à sa propre folie tout en la portant dans une fuite en avant incontrôlée vers son paroxysme
suicidaire…
Une croyance obstinée et suicidaire que le pire peut régler le mal.
Même le vieux faucon de guerre Henri Kissinger, dont la signature apparait en bas de milliers de massacres perpétrés du Chili au Vietnam vient
d’admettre au seuil des 100 années de son existence nuisible:
« Nous sommes au bord de la
guerre avec la Russie et la Chine sur des problèmes que nous avons en partie créés, sans aucune idée de la façon dont cela va se terminer ou de ce à quoi cela est censé conduire
».
Je pense sincèrement que seuls les peuples d’Europe pourraient éviter un chaos militaire général en s’opposant à la politique suicidaire de leurs
États-nations fantoches dans un mouvement populaire appuyé par des résistances passives et des grèves générales massives paralysant les systèmes politiques, économiques, policiers des
gouvernorats occidentaux de l’OTAN…
Malheureusement les siècles de domestication des populations menée par les États-nations marchands ont conduit à une veulerie consumériste, et un
individualisme tel que par exemple, après avois râlé et gémi pendant 5 ans sous la botte d’un macronisme bourgeois amoral et violent, non seulement les français n’ont pas initié
l’ombre d’une révolte réelle mais ont reconduit au pouvoir le laquais des Rothshild.
Il faudra donc attendre le fin du chaos général qui vient, pour voir peut-être les européens au milieu de leurs ruines comprendre qu’il n’y a ni droite
ni gauche mais seulement une ploutocratie capitaliste et ses laquais étatiques asservissant verticalement les peuples et leurs libertés. Et cette servitude des peuples européens
est d’autant plus facile à mener qu’ils sont d’abord les esclaves d’eux mêmes, de leurs communautarismes stupides, mythifications nationales, fantasmes idéologiques, croyances
anthropocentriques etc. avant d’être les idiots utiles d’un système qui les dressent ainsi les uns contre les autres dans des querelles horizontales loin des palais étatiques.
Mais il sera probablement trop tard pour les nombreuses générations à venir, car personne en Europe ne semble comprendre que la Russie mène en Ukraine
une guerre existentielle.
En Russie la société civile est
consciente que les aides militaires occidentales,
loin d’apporter une victoire militaire à l’Ukraine
vont au contraire envenimer le conflit et le mener
vers une guerre totale d’où personne ne sortira
vainqueur.
Le ministère russe de la Défense a informé que l’Ukraine prépare une provocation le jour de la visite du secrétaire général de l’ONU à Lvov où il
rencontrera Zelensky et Erdogan. Ce jour, c’est le 19 août. La provocation en question concerne le complexe nucléaire de Zaporijia, centrale de 6 réacteurs (2 seulement sont en
service).
Il est amusant (?) de constater que les Ukrainiens accusent les Russes de bombarder la centrale, alors que cette centrale est sous le contrôle des forces
russes depuis plusieurs semaines. Les Russes se bombarderaient donc eux-mêmes ? Ceci ne semble pas gêner les occidentaux qui reprennent tous en chœur les stupides accusations
ukrainiennes. La réalite est que Kiev bombarde la centrale depuis que les Russes en ont pris le contrôle, tout simplement dans le but de faire pression sur les occidentaux pour recevoir
plus encore d’armes et munitions.
Or les occidentaux commencent d’une part à comprendre que l’Ukraine n’a aucune chance de gagner contre la Russie, mais aussi et surtout leurs stocks de
matériel militaire est gravement bas. Un haut responsable de l’OTAN déclarait en substance que si la Russie voulait maintenant attaquer un pays de l’Alliance, elle n’aurait pas grand
monde en face…
L’Ukraine envisagerait donc une provocation « majeure » pour convaincre les occidentaux malgré tout de renforcer leurs livraisons d’armes, voire
d’intervenir directement par exemple sous couvert d’une « force d’interposition » de l’ONU sur le territoire de la centrale nucléaire. Cette provocation « majeure » ordonnée par Zelensky
lui-même est une action de commandos ukrainiens infiltrés sur le territoire de la Centrale pour endommager les réacteurs ou faire exploser les protections des stocks de déchets enfouis.
Ces commandos sont composés de membres des forces spéciales ukrainiennes sous un commandement mixte ukrainien-OTAN, plus particulièrement ukrainien-Angleterre.
Une telle opération provoquerait une situation de type « Tchernobyl ». Les services russes ont d’ailleurs arrêté avant-hier 2 employés ukrainiens qui
donnaient des informations pour faciliter des actes de terrorisme.
Par mesure de sécurité les autorités locales font actuellement évacuer les alentours immédiats de la centrale.
Une autre opération est envisagée par Zelensky : Attaquer le pont de Crimée, qui relie la Crimée au continent. Cette action pourrait être menée
symboliquement le 24 août, « jour de l’indépendance » en Ukraine. Cette opération a d’ailleurs été en quelque sorte annoncée par plusieurs personnalités ukrainiennes. Il est clair que
malgré le système de protection du pont (plusieurs batteries S-400 et autres systèmes), une attaque massive menée à l’aide des armes occidentales pourrait permettre à quelques projectiles
de passer au travers des défenses. Zelensky selon nos informnations hésiterait encore à donner l’ordre par peur des représailles.
Cette dernière semaine plusieurs opérations de sabotage ont d’ailleurs eu lien en Crimée. Il faut bien comprendre qu’il est très facile à des commandos de
frapper n’importe où. Si une décision par exemple de faire exploser le Palais de l’Élysée était prise, cela serait fait sans grande difficulté. L’ancien président Medvedeev l’a d’ailleurs
rappellé hier en déclarant que « il y a d’autres centrales dans le monde qui peuvent faire l’objet d’attaques ».
Tout ceci se place dans une logique d’escalade de la part de l’Ukraine dont les forces laminées sur le terrain ne sont plus en mesure de s’opposer aux
avances russes qui se poursuivent lentement mais sûrement sur tous les fronts.
L’OTAN pense par ailleurs ouvrir un nouveau front contre la Russie, toujours par pays tiers interposé, cette fois dans les Balkans. Le 1er novembre en effet
les autorités du Kosovo vont mettre en place de sérieuses mesures discriminatoires contre les Serbes. Ces mesures avaient été mises en place il y a 2 semaines mais les vives réactions
serbes les avaient fait reporter au 1er septembre. La Serbie, pas plus que la Russie, ne reconnait l’état fantôche du Kosovo et la Russie a déjà annoncé qu’elle soutiendrait la Serbie.
L’OTAN de son côté s’est déclarée « prête à intervenir en cas de besoin »… Le but réel est ici de forcer la Russie à intervenir sur place et donc à dégarnir ses forces en Ukraine, du
moins le pensent les stratèges de l’OTAN…
Enfin, en Georgie, au Kazakhstan et au Tadjikistan, les services spéciaux américains sont à pied d’œuvre pour organiser des actions hostiles à la Russie et
pour que les autorités locales « harcèlent » la Russie. Attaques de citoyens russes, déclarations anti-Russes, etc.
Ces évênements se placent dans le contexte international où non seulement les sanctions prises contre la Russie n’ont pas changé le déroulement de son
opération militaire, mais se sont retournées contre les pays occidentaux bien plus qu’elles n’ont frappé la Russie. Les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine n’ont rien changé sur
le terrain, elles ne font que ralentir l’issue finale qui reste la même : Les objectifs de la Russie seront pleinement atteints. C’est pourquoi les pays occidentaux tentent maintenant
d’une part d’aggraver encore la situation en Ukraine (centrale de Zaporijia) mais surtout d’ouvrir de nouveaux fronts contre la Russie.
Ceci est un très mauvais calcul : Quand un pays joue sa survie pure et simple, il ne recule pas. La Russie non seulement ne reculera pas, mais se réserve
d’avancer contre tout pays hostile. Ses nouvelles armes ne sont toujours pas entrées en action, faut-il le rappeller…
Le 11 août 2022, l’artillerie ukrainienne a de nouveau tiré sur la centrale nucléaire de Zaporodje, située à Energodar sur la rive gauche du Dniepr, tout
comme la propagande ukro-atlantiste, dans un débilisme paroxysmique, accuse la Russie de ces bombardements. Dans un
article précédent j’avais déjà rendu compte des bombardements de Kiev sur cette centrale nucléaire qui est la plus grande d’Europe.
Ces nouveaux bombardements ukrainiens dont la majorité des munitions tirées ont été interceptées par la défense antiaérienne russe, ont quand même réussi a
endommager une centrale thermique et le système d’alimentation des piscines chargées du refroidissement des réacteurs du site nucléaire. Ce sont surtout des obus, beaucoup plus difficiles
à intercepter que des roquettes ou missiles qui ont frappé la centrale, tirés par des obusiers de 152mm appartenant à la 44e brigade d’artillerie ukrainienne déployée à Nikopol, sur
l’autre rive du Dniepr.
Comme d’habitude, l’appareil politico-médiatique ukro-atlantiste accuse la Russie d’avoir bombardé la centrale (où sont ses propres unités de défense !) et
le seul fait que le régime de Kiev n’utilise pour ces attaques terroristes que des systèmes d’armes d’origine soviétique communs aux 2 armées prouve que cette inversion accusatoire est un
des objectifs principaux de son opération contre la centrale d’Energodar.
Les observations ainsi que les indices
laissés par les bombardements confirment
l’évidence de leur origine ukrainienne jusqu’à la
localisation des points de tirs utilisés par la
44ème brigade
Quels sont les objectifs des
bombardements ukrainiens ?
Même si leur degré de leur folie suicidaire est historique, ces bombardements ukrainiens sur le site nucléaire répondent à des objectifs facilement
identifiables :
• Diaboliser la Russie pour relancer les soutiens pro-ukrainiens médiatiques, économiques et militaires occidentaux qui commencent à s’essouffler,
• Menacer la sécurité de la Crimée russe (à moins de 200 km) et des régions de la Novorossiya qui ont été déjà libérées (Kherson, Zaporodje et
Donetsk),
• Éloigner de Kherson et de la Crimée pour les envoyer à Ernegodar le maximum de moyens de la défense antiaérienne russe,
• Provoquer une évacuation de la population vivant autour de la centrale nucléaire ce qui est prévu dans les plans des services de sécurité si la
menace augmente,
• Compromettre la tenue des référendums irrédentistes des populations de Kherson et Zaporodje par une insécurité et des évacuations massives.
D’autres objectifs utopiques qui sont une conséquence de la menace organisée par Kiev peuvent être avancés :
• Provoquer une sanctuarisation internationale de la région de la centrale nucléaire avec déploiement de casques bleus, ce qui ferait reculer les forces
russes.
• Cette sanctuarisation pourrait s’étendre au barrage de Novaïa Kharkova près de Kherson qui permet la retenue d’eau alimentant le refroidissement de la
centrale.
• Reprendre le contrôle total des activités scientifiques qui étaient menées dans l’enceinte de la centrale et notamment la création d’armes
nucléaires.
Quelles sont les conséquences des
bombardements ukrainiens ?
Les frappes ukrainiennes ont été réalisées par des obusiers lourds de 152mm et des Lance-Roquettes multiples de 220mm de la 44e brigade d’artillerie
ukrainienne, positionnés à Nikopol, Marganets et Tomakovka sur la rive droite du Dniepr, en face d’Energodar.
Lors des derniers bombardements sur la centrale, plusieurs objectifs ont été visés par les forces ukrainiennes et atteints par les quelques munitions qui
ont réussi à traverser le dôme de fer de la défense antiaérienne russe, au total 13 munitions (10 obus et 3 roquettes) :
• 5 arrivées sur la zone du site de soudage et du stockage des barres de combustibles radioactifs, 1 obus est arrivé à seulement 10 mètres d’un
container,
• 5 arrivées sur la zone des services d’urgence chargés de la sécurité du site dont la caserne des pompiers a été gravement endommagée,
• 3 arrivées sur la zone du stockage des isotopes radioactifs et des barres de combustibles usagées (déjà bombardée le 7 août dernier).
Si les réacteurs en eux mêmes peuvent résister dans leur conception à des bombardements, des tremblements de terre ou même des crashs d’avions, en revanche
les stations électriques, les stockages des combustibles usagés et les services de maintenance et de sécurité sont plus vulnérables ce qui permet de menacer indirectement la sécurité
nucléaire du site… et c’est justement vers eux que les tirs ont été dirigés.
Ainsi par exemple la ligne à haute tension de la sous-station « Kakhovskaya » a été endommagée, déclenchant un incendie qui a été maitrisé de
justesse avant qu’il n’atteigne les unités motrices et le stockage des combustibles radioactifs.
Pour le moment, aucune fuite radioactive n’a été détectée, mais les bombardements ukrainiens continuent et pas seulement sur le site mais aussi sur le
barrage de Novaïa Kharkova dont il dépend et qui est situé à 130 km en aval. Ici aussi, malgré les nombreuses interceptions de la Défense antiaérienne russe protégeant le barrage (qui
sert aussi de pot sur le Dniepr), ce dernier a encore été touché par des HIMARS étasuniens le 12 août suite à quoi les forces armées ukrainiennes revendiquent, en plus des pertes russes
occasionnées, avoir rendu sa traversée impraticable. (à confirmer)
Bombardements ukrainiens sur
Novaïa Kharkova avec des HIMARS le 12
août
Il faut noter ici que cette centrale nucléaire, en plus de voir gravement menacés ses systèmes de refroidissement qui évitent la fusion des réacteurs,
renferme des milliers de tonnes de déchets radioactifs dans des zones de stockages vulnérables aux bombardements. Si le scénario d’un nouveau Tchernobyl est peu probable (mais pas
impossible) en revanche un arrêt d’urgence des réacteurs, une dépressurisation de leurs systèmes ou une destruction de stockages de matières radioactives entraineraient , en plus de
l’arrêt de la production d’électricité, une contamination de l’air, des sols et de l’eau donc une évacuation des populations : c’est l’équivalent d’une « bombe sale » qui menace
toute la région. Concernant le pire scénario, il n’est possible que si le système de refroidissement des réacteurs (qui doit être maintenu plusieurs années après leur arrêt) est mis hors
service malgré toutes les sécurités installées (et renforcées depuis l’accident de Tchernobyl) et qu’aucune réparation ne peut être faite à cause de la situation militaire locale.
Quelles sont les réactions russes
?
Autour de la centrale les forces russes renforcent leur bouclier antiaérien et leur artillerie de contre batterie qui a déjà opéré des ripostes sur les
points de tirs ukrainiens repérés, notamment à Marganets.
Le ministère russe de la Défense a annoncé que les bombardements ukrainiens avaient causé des dommages aux systèmes de refroidissement de 3 réacteurs
nucléaires.
Au niveau industriel, les autorités russes ont réduit la production à sa charge minimale, à cause des réparations en cours et pour mieux prévenir de
nouveaux dégâts éventuels sur les installations. La première conséquence sera que les territoires contrôlés par l’Ukraine ne seront plus fournis en électricité !
Depuis le début des bombardements ukrainiens sur le site nucléaire d’Energodar (20 juillet) mais aussi sur le barrage de Novaïa Kharkova qui lui est lié,
les autorités russes ont à plusieurs reprises averti le régime de Kiev et alerté les instances internationales (Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA) et ONU) qu’elles invitent
à venir inspecter la centrale nucléaire « dans les plus brefs délais ».
Le représentant permanent de la Russie à l’ONU, Vasily Nebenzya a déclaré : « Si les attaques des forces
armées ukrainiennes continuent, cela (la catastrophe nucléaire) peut arriver à tout moment. Ensuite, les territoires des régions de Kyiv, Kharkov, Zaporodje, Poltava, Kherson, Odessa,
Nikolaîev, Kirovograd, Vinnitsa seront sous la menace d’une contamination radioactive ainsi que les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk, les régions Régions frontalières
de la Russie et de la Biélorussie, de la Moldavie, de la Bulgarie et de la Roumanie. Et ce sont les prévisions d’experts les plus optimistes. L’ampleur réelle de la catastrophe nucléaire
à la centrale nucléaire de Zaporodje est même impossible à imaginer. Dans ce cas, toute la responsabilité en incombera aux sponsors occidentaux de Kyiv. »
Quelles sont les réactions
occidentales ?
Je n’évoquerai pas ici les mantras débiles et haineux des médias-systèmes qui n’ayant peur ni du ridicule, ni de la honte désignent évidement Moscou comme
coupable des bombardements sur la centrale tenue par ses forces armées. De ce côté là rien à signaler qui ne relève pas d’un examen psychiatrique…
Du côté de l’ONU nous avons droit à une démonstration remarquable de l’hypocrisie occidentale par la voix de son secrétaire général António
Guterres qui s’est fendu de déclarations de circonstance sans conséquence ni menace concrètes à l’encontre des responsables des bombardements sur la centrale nucléaire. Ainsi
Guterres demande aux russes et ukrainiens de « faire preuve de bon sens et ne
prendre aucune mesure qui pourrait compromettre l’intégrité physique et la sécurité de la centrale nucléaire – la plus grande du genre en Europe », leurdemandant d’établir une
zone de sécurité autour du site d’Ernegodar.
Quelle est réellement l’influence du « grand machin » comme le nommait le général de Gaulle dans les conflits ? : Quasiment nulle surtout lorsque
le « bon sens » invoqué ici par son secrétaire Général interfère avec les intérêts de la ploutocratie occidentale (il suffit de voir combien les résolutions contraignantes de
l’ONU concernant les territoires palestiniens occupées sont méprisées par l’État sioniste par exemple). Et concernant l’Ukraine rappelons que Guterres a agité le spectre d’une famine en
Afrique pour forcer le traité d’exportation céréalières depuis le port d’Odessa. Macron le maître du moment de la Francafrique avait même envoyé Macky Sall son laquais de l’Union
africaine pleurer auprès de Vladimir Poutine pour lever le blocus russe
Or, les 8 premiers vraquiers chargés du blé ukrainiens qui ont quitté les ports ukrainiens sont allés les livrer en France, en Grande Bretagne, au Liban, en
Irlande, en Corée du Sud, en Turquie et non pas en Afrique qui est une fois de plus le dindon de la farce ploutocratique occidentale qui lui fait jouer le rôle de mendiant, pour mieux
s’en mettre plein les poches et finalement la laisser dans sa misère organisée.
Devant la menace pesant sur Ernegodar, Guterres a déclaré « J’appelle au retrait de tout le
personnel militaire et de l’équipement militaire de la station et à l’évitement de tout autre déploiement de forces militaires ou d’équipement militaire sur ce territoire
», sauf que cette appel ne concerne de facto que les forces russes et non les forces ukrainiennes qui sont de l’autre côté du Dniepr.
Concernant la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporodje, il n’y a donc rien à attendre de ce menteur de l’ONU qui n’est qu’un lobbyiste du complexe
militaro-industriel capitaliste.
Concernant l’AIEA, son positionnement ici relève plutôt du cynisme quand Rafael Grossi son directeur, après avoir annoncé d’abord qu’« il n’y a actuellement aucune
« menace immédiate » pour la sûreté nucléaire de la centrale nucléaire de Zaporodje », admet au lendemain de ces nouveaux tirs ukrainiens être préoccupé par
le bombardement de la centrale et a souligné qu’il était prêt à diriger la mission d’experts de l’AIEA pour protéger et garantir la sécurité des centrales nucléaires de la
région mais sans montrer un quelconque empressement et encore moins d’autorité vis à vis de Kiev.
Conclusion
Ce à quoi nous assistons ici, c’est à un chantage nucléaire mené par un régime ukrainien à l’agonie et qui est prêt à mettre au dessus des populations européennes dont sa propre
population une épée de Damoclès atomique pour tenter de retarder son inéluctable défaite militaire.
Même si une catastrophe nucléaire à grande échelle, brutale et irrémédiable est peu probable le risque dune contamination radioactive régionale est bien
réel, la menace gravissime et son instrumentalisation politique inadmissible.
Le 12 août 2022, le ministère étasunien des Affaires étrangères en déclarant que « la Russie assumerait
l’entière responsabilité de la situation de la centrale nucléaire d’Energodar » a donné ainsi son absolution à son vassal ukrainien pour qu’l continue ses bombardements
du site nucléaire. De facto ce comportement paroxysmique irresponsable et criminel de la clique ukro-atlantiste donne surtout une carte blanche à Moscou pour écarter radicalement et par
tous les moyens disponibles la menace nucléaire qui pèse sur la région.
Quant à savoir si Kiev est prêt à aller jusqu’au bout de sa folie et contaminer une partie de sa propre population, la réponse est déjà donnée par les 8
dernières années où son armée n’a eu de cesse que de bombarder les populations du Donbass, dans une intention ouvertement génocidaire.
Dans la série des opérations mensongères occidentales destinées à diaboliser la Russie dans l’opinion publique, les bombardements de la centrale de
Zaporodje viennent nous offrir un nouveau record mondial de stupidité criminelle car leurs conséquences pourraient devenir rapidement incontrôlables et catastrophiques.
Un lecteur m’a récemment demandé pourquoi je n’ai pas posté de cartes
de la situation militaire en Ukraine, et c’est une question juste à laquelle je vais répondre ci-dessous.
Il y a plusieurs raisons
à cela, mais la principale et la plus évidente est la suivante : contrairement au premier ou au deuxième mois de l’OMS [Opération Militaire Spéciale, NDT], il y a très peu de
changements qui méritent d’être montrés sur une carte. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de changements sur les lignes de front, il y en a beaucoup, mais ils ne se traduisent pas par de
belles cartes.
Un article récent
de Moon of Alabama citait ce qui semble être une fuite du commandement ukrainien et je vais le reprendre ici :
Les chaînes ukrainiennes discutent de ce qui pourrait être une fuite de données de l’état-major des FAU :
– Les FAU n’ont plus que 43-48% de leurs effectifs.
– les travailleurs médicaux sont à leur limite.
– les armes légères et les blindés ne sont pas en nombre suffisant.
– 191 000 soldats ont été tués et blessés (uniquement les forces armées ukrainiennes, sans compter les autres).
– il n’y a pas assez de liquide hydraulique et d’azote liquide pour les obusiers M777.
– personne ne se soucie des disparus – il n’y a pas de statistiques.
– les équipements transférés par l’Occident s’épuisent.
– les armes occidentales sont utilisées par des amateurs, car il n’y a pas de spécialistes qualifiés.
– il n’est pas possible de réparer les armes sur place en raison du manque de pièces de rechange et de spécialistes. Tout est envoyé en Pologne.
Même avec ce rapport désastreux, je me garderais de prédire une rupture décisive du moral. Comme à Peski, les blessés de guerre sont renvoyés directement dans
les tranchées.
Je voudrais juste ajouter ici que Peski a été prise.
Mais les faits essentiels sont les suivants : « Les FAU n’ont que 43-48 % d’effectifs » et
« 191 000 soldats ont été tués et blessés (uniquement
les FAU, sans les autres)« .
Les chiffres peuvent varier d’un pays à l’autre, et tout dépend du type de guerre qui est menée, mais la règle générale que l’on m’a enseignée est que toute unité
qui perd plus de 30% de ses effectifs n’est pas en mesure de remplir ses missions de combat théoriques. Dans l’histoire, il existe de nombreux exemples d’unités ayant subi des pertes de 30 % ou
plus, mais ces unités ne peuvent que tenir le terrain, et non opérer un retrait ordonné, sans parler d’une contre-attaque. Le résultat final est toujours le même, ces unités finissent par
s’effondrer et disparaître (mortes, prisonnières ou en fuite).
En d’autres termes, à ce stade actuel de la guerre, les statistiques telles que celle ci-dessus nous racontent l’histoire, pas les cartes.
Ceci étant dit, la vérité est que les forces ukrainiennes dans le Donbass se trouvent de facto dans un chaudron opérationnel depuis la première semaine de l’OMS. Ce
n’est pas le résultat d’une quelconque manœuvre militaire russe spéciale, mais un facteur géographique. Pour faire simple, l’Ukraine orientale est un gigantesque chaudron. Il est vrai qu’il ne
s’agit pas d’un chaudron verrouillé, ce qui signifie que les Ukrainiens peuvent encore y faire entrer et en sortir des forces, mais il était déjà « verrouillé par le feu« , ce qui signifie que les forces
russes pouvaient attaquer, et ont attaqué, les forces qui y entraient et en sortaient avec une efficacité dévastatrice.
Petit rappel : les Ukrainiens, soutenus par des milliards de dollars de l’Occident combiné, ont eu huit ans pour préparer de très solides fortifications le long des
villes qu’ils contrôlaient avant l’OMS. Peut-être quelqu’un s’attendait-il à ce que les Russes avancent de front, bombardent le Donbass contrôlé par les Ukrainiens (comme le feraient les
États-Unis), puis attaquent de front en subissant d’énormes pertes. Les Russes, sagement, n’ont pas fait cela. Au lieu, ils ont choisi d’éroder lentement les défenses ukrainiennes.
Ces tactiques ont, soit dit en passant, permis à la Russie de libérer un certain nombre de villes et de villages (Izum, Peski et d’autres), ainsi qu’un certain
nombre de « chaudrons » tactiques
qui ont finalement été absorbés. Mais, là encore, les cartes ne reflétaient pas la nature de ce qui se passait.
Une question que l’on me pose souvent est la suivante : comment se fait-il que les Russes ne puissent même pas arrêter le bombardement de Donetsk depuis, disons,
Avdeevka ? Ils disposent d’une force d’artillerie beaucoup plus puissante et plus grande et ils ont de très bonnes capacités de contre-batterie, alors quel est le problème ici ?
C’est simple, les Ukrainiens positionnent leur artillerie juste à côté de bâtiments occupés par des civils. Ainsi, lorsqu’un mortier, un obusier ou un MLRS
ukrainien tire sur Donetsk ou Makeevka, les Russes voient bien d’où il a été tiré, mais ils ne peuvent pas simplement répondre par une volée de leurs propres tirs, car cela reviendrait à tuer des
dizaines, voire des centaines de civils innocents. Cela donnerait également à l’Occident le « massacre russe » qu’il voulait tant à Bucha.
Donc, au lieu de riposter, les Russes affinent leurs données de tir, ce qui non seulement prend du temps, mais permet aussi aux Ukrainiens de se déplacer, pas nécessairement de beaucoup, juste de
quelques dizaines ou centaines de mètres, parfois juste de l’autre côté d’un bâtiment.
Les Russes ont donc décidé qu’il était beaucoup plus logique de se déplacer lentement que de prendre frontalement d’assaut les fortifications ukrainiennes. C’est
mieux pour la LDNR et les forces russes et c’est bien mieux pour les civils.
Écoutez, pourquoi pensez-vous que toute l’infrastructure civile de, disons, Kiev ou Kharkov est entièrement fonctionnelle ? Si vous croyez vraiment sincèrement que
les Russes n’ont pas pu la détruire au premier jour de l’OMS, vous pouvez aussi bien arrêter de lire et ne plus jamais revenir sur ce blog. Pour le reste, voici le truisme qui explique vraiment
tout
==>>Les Russes ne
font pas la guerre comme les États-Unis.
Qu’est-ce que je veux dire par là ?
Voici le plan de guerre américain de base :
Attaquer un pays fondamentalement sans défense
Obtenir la suprématie aérienne (en l’absence de toute défense aérienne moderne)
Tirer un grand nombre de missiles de croisière, suivi de frappes aériennes massives.
Si cela ne suffit pas, cibler et détruire délibérément toute l’infrastructure civile.
Envoyez ensuite des forces terrestres dont la tactique de base est la suivante : avancez et tirez sur des personnes sans défense, et en cas de résistance,
lancez une attaque aérienne. Puis continuer.
Déclarer la victoire et partir (idéalement en laissant un régime fantoche compradore au pouvoir).
Le résultat est bien plus d’un million de morts en Irak, la dévastation totale de la Libye, le bombardement massif de civils serbes en Bosnie, Croatie, Serbie,
Monténégro et Kosovo, etc. etc. etc.
Les Russes rejettent tout simplement cette « logique » pour des raisons morales et
pragmatiques. Rappelez-vous le point 6 ci-dessus ! Ce n’est pas une option viable pour les Russes.
Historiquement, le génocide a TOUJOURS été le mode de guerre occidental, ceci étant particulièrement vrai pour les Britanniques et les Américains. Vous n’avez pas
besoin de me croire, lisez simplement ce
livre : The First Way of War : American War
Making on the Frontier, 1607-1814 par John Grenier, qui a pris sa retraite de l’armée de l’air américaine en 2009 après une carrière de vingt ans au cours de laquelle il a atteint le
rang de lieutenant-colonel et a servi deux fois comme professeur à l’Académie de l’armée de l’air. Il est actuellement professeur principal d’histoire militaire américaine pour le programme en
ligne de maîtrise en histoire militaire (MMH) de l’université Norwich. Vraiment, je le pense, procurez-vous son livre, lisez-le et perdez toutes les illusions naïves que vous pourriez avoir sur
la « démocratie occidentale » et la façon
dont les « libéraux » font la guerre aux
autres.
Une autre question que l’on me pose est la suivante : pourquoi les Russes ne contournent-ils pas les villes et villages
ukrainiens du Donbass pour s’enfoncer plus profondément dans l’Ukraine ? La réponse est simple : parce que cela placerait les forces russes entre les positions ukrainiennes encore
existantes, que les Russes sont en train d’écraser lentement, et les forces ukrainiennes en Ukraine centrale. Il n’est guère surprenant que les Russes ne veuillent pas que leurs forces se battent
sur deux fronts, l’un à l’ouest et l’autre à l’est. Alors qu’en est-il des fameuses « opérations blindées en profondeur » ou de l’utilisation du
groupe tactique du bataillon comme groupe de manœuvre tactique-opérationnel ? Tous ces éléments font partie d’une opération d’armes combinées régulière et à grande échelle, oui, mais l’OMS n’est
PAS, je répète, PAS une opération d’armes combinées régulière. Par exemple, lorsque les Russes ont lancé leur OMS, les Ukrainiens avaient une supériorité numérique assez importante sur les
Russes, combinée à des éléments technologiques militaires spécifiques (tels que des communications sécurisées avancées) que les forces de la LDNR n’avaient pas du tout, et que l’armée russe
avait, mais pas au même niveau de sous-unités que les Ukrainiens. Que voyons-nous aujourd’hui ? La supériorité numérique a disparu, et les technologies avancées fournies aux Ukrainiens par
l’Occident n’ont fait que rendre les choses plus difficiles pour les Russes, sans toutefois affecter le résultat.
Et, bien sûr, la question « préférée » : vous (et d’autres) avez dit à de nombreuses reprises que la Russie
pouvait et allait vaincre l’Ukraine en quelques jours, quelques semaines maximum. Admettez-vous maintenant que vous aviez totalement tort ?
Tout d’abord, commençons par l’hypothèse de cette question, c’est-à-dire que la Russie n’a pas vaincu l’Ukraine en quelques jours ou semaines. Est-ce vrai ?
Je dirais que non. Les Russes ont réussi à mettre hors d’état de nuire les forces armées ukrainiennes au cours des premiers jours et des premières semaines de la
guerre : la quasi-totalité de l’armée de l’air ukrainienne a été détruite, ainsi qu’une grande partie des défenses aériennes ukrainiennes. Quant aux forces terrestres, elles n’ont pas réussi à
exécuter une seule contre-attaque efficace, tout au plus ont-elles affirmé que chaque retraite russe était le résultat de leurs contre-attaques, mais permettez-moi de poser une question simple :
si ces contre-attaques ont été couronnées de succès, où est le résultat ? Rien, enfin, à part les contes de fées totalement fictifs qui sortent de Kiev, bien sûr. Et puisque Kiev a menti sur
toute la ligne depuis le premier jour de l’OMS, comment peut-on prendre au sérieux leurs grandioses déclarations?
Que s’est-il alors réellement passé ?
Nombre de mercenaires étrangers en Ukraine
Ce qui s’est passé, c’est que l’Occident a décidé de jeter toute sa puissance militaire derrière le régime nazi de Kiev. Non seulement des MILLIARDS de dollars
d’équipement ont été mis à la disposition des forces ukrainiennes, mais des MILLIERS de « volontaires » ont également été envoyés en
Ukraine pour soutenir les forces ukronazies (voir le graphique de droite, cliquez
ici pour une plus haute résolution. Traduction rapide des principaux termes : Страна : pays ; Прибыло : arrivé ; Уничтожено : détruit ; Убыло : parti ; Всего : total).
Enfin, et ce n’est certainement pas le moins important, les États-Unis et l’OTAN font appel à toutes leurs capacités C4ISR pour soutenir les forces
ukrainiennes. En fait, il serait exact de dire que
les États-Unis et l’OTAN ont maintenant pris le contrôle total de toutes les opérations militaires en Ukraine (ils ont également présidé à la répression totale de toutes les formes
d’opposition interne ukrainienne !)
Une fois ceci compris, laissez-moi vous poser trois questions simples :
Ai-je, ou quelqu’un d’autre, déclaré que la Russie vaincrait militairement les forces combinées des États-Unis et de l’OTAN en quelques jours ou semaines
?
Combien de temps estimez-vous qu’il faudrait aux Russes pour atteindre un tel objectif ?
Ne voyez-vous vraiment pas que malgré ce soutien massif et total de l’Occident, la Russie est en bonne voie pour y parvenir, pour vaincre non seulement la
meilleure et la plus grande force mandataire de l’histoire des États-Unis, mais aussi tous les efforts de l’Occident combiné pour vaincre la Russie militairement et économiquement ?
Si vous n’avez pas vu cela, disons, même il y a un mois ou deux, je pourrais comprendre. Mais si vous ne sentez toujours pas l’odeur du café, alors je vous déclare
désespéré, je vous encourage à arrêter de lire cet article et à rester loin de ce blog
Sérieusement, si l’Occident combiné avait laissé le régime ukrainien de Kiev à ses propres moyens, « Ze » aurait dû capituler environ 10 jours après
le début de l’OMS, ne serait-ce que pour épargner la vie des soldats et des civils ukrainiens.
Les Russes
s’attendaient-ils à une réaction aussi massive de l’Occident ? Le terme « s’attendre » est très trompeur. Ce n’est pas
ainsi que ces choses fonctionnent. Les plans opérationnels et stratégiques ne sont pas fondés sur un seul scénario dont vous « espérez » la concrétisation. Il y a également
deux choses dont nous devons toujours nous souvenir :
C’est le travail des agences de renseignement et des départements de planification des opérations de préparer et de modéliser autant de scénarios (ou scenarii
?) qu’il est raisonnablement possible d’imaginer.
Les plans opérationnels et stratégiques ne traitent pas des questions tactiques et ils changent CONSTAMMENT en fonction d’une boucle de rétroaction et de prise
de décision.
Un exemple : Poutine a admis lors d’une interview télévisée que lorsque les Russes sont entrés en Crimée, il avait placé les forces nucléaires russes en état
d’alerte maximale. Cela signifie-t-il que quelqu’un au Kremlin ou à l’état-major « s’attendait » à ce que les États-Unis
bombardent la Russie ? Bien sûr que non ! Mais ils ont envisagé cette possibilité et ont pris les mesures nécessaires pour tenter de l’empêcher.
Même chose ici. Je suis convaincu que les Russes étaient parfaitement préparés à la réaction insensée et franchement suicidaire de l’Occident à l’OMS. En fait,
cette réaction « maximale » était
l’une des très nombreuses éventualités auxquelles les Russes ont dû se préparer. En tant qu’ancien analyste du renseignement, je peux vous dire que l’analyse militaire examine le plus grand
nombre possible d’options, puis les responsables de la planification opérationnelle se préparent à toute éventualité.
Il est désormais tout à fait clair que l’Occident est déterminé à combattre la Russie jusqu’au dernier
Ukrainien. D’où l’ordre vraiment stupide donné aux forces ukrainiennes les meilleures et les plus compétentes de ne pas s’engager dans une défense mobile mais de tenir leur terrain dans le
Donbass jusqu’à ce qu’elles soient totalement détruites.
En outre, il est tout à fait clair que les pays occidentaux sont prêts à détruire non seulement leurs propres
économies, mais aussi l’ensemble du système financier international pour essayer de faire le plus de mal possible à la Russie (et à la Chine).
En d’autres termes, la Russie n’est pas engagée dans une guerre contre l’Ukraine, mais contre l’ensemble de l’Occident uni et consolidé.
==>N’ai-je pas dit
exactement cela depuis au moins 2013 ?
Combien de temps cette
guerre va-t-elle durer ?
Je ne peux pas répondre à cette question car la réponse dépend entièrement de : la stupidité suicidaire des dirigeants de l’Empire anglo-sioniste.
Les forces ukrainiennes dans l’est de l’Ukraine n’ont plus aucun espoir de retraite ordonnée, elles seront donc détruites. Dans combien de temps ? Je ne sais pas,
cela dépend des gens dans les tranchées et de la force de l’emprise des nazis sur ces forces.
Y aura-t-il une
contre-attaque ukrainienne vers Kherson ? J’espère bien que non.
Pourquoi ? Parce qu’actuellement, les forces ukrainiennes sont retranchées à l’intérieur de la ville de Nikolaev, et si elles décident d’attaquer, elles devront non
seulement se mettre en ordre de bataille en dehors des limites protectrices de la ville, mais elles devront aussi traverser une plaine pratiquement vide. En d’autres termes, ce sera un
massacre.
Peuvent-ils encore essayer ? Bien sûr ! TOUS les ordres donnés aux forces ukrainiennes par les USA+OTAN sont de facto suicidaires et n’ont aucun sens militaire.
Aucun néocon ne se souciera de voir plus d’Ukrainiens massacrés.
Que peuvent faire d’autre
les Ukrainiens ?
Principalement, ce qu’ils ont fait jusqu’à présent, notamment :
Massacrer autant de civils que possible dans les zones libérées, y compris en utilisant des armes interdites (mines anti-personnel et armes à
sous-munitions).
Organiser des attaques terroristes efficaces non seulement dans les zones libérées du Donbass, mais aussi à l’intérieur de la Russie (ce pour quoi les
Ukrainiens se sont montrés plutôt doués).
Ils pourraient mener d’autres attaques contre la Russie, la Crimée et le pont de Crimée. Aucune d’entre elles ne fera de différence sur le plan militaire ni
n’aura d’impact, mais elles constitueront de bonnes relations publiques, surtout avec le soutien total de la machine de propagande anglo-sioniste, alias « la presse libre« .
Ils s’efforcent de bombarder la centrale nucléaire de Zaporozhie. La centrale de Tchernobyl pourrait redevenir une cible. Enfin, les Ukronazis ont encore accès
à de nombreux déchets nucléaires usés qu’ils pourraient utiliser comme « bombe sale » contre leur propre population
et accuser la Russie (pensez-y comme une « Bucha nucléaire »).
Le flux régulier d’avions et d’hélicoptères en provenance de Pologne, de Roumanie et d’autres pays se poursuivra, donnant à la propagande ukrainienne l’illusion
que la Russie n’a pas la supériorité aérienne sur toute l’Ukraine.
Il existe également une possibilité très réelle que la Pologne et la Hongrie débarquent en Ukraine occidentale pour « protéger » leurs ressortissants. Jusqu’à
présent, elles se sont abstenues de le faire, du moins ouvertement, probablement parce que les commandants des États-Unis et de l’OTAN ne veulent pas risquer une frappe russe sur les forces de
l’OTAN (même ces idiots de Biden et de Stoltenberg l’ont dit publiquement !) Cependant, si elles agissent intelligemment, la Pologne et la Hongrie pourraient bien obtenir, par des canaux
entièrement non officiels, une promesse russe de « regarder ailleurs » et de ne pas agir. Pourquoi ? Parce que
la Russie n’a absolument aucun besoin de ces territoires et qu’elle sera plus qu’heureuse de laisser les Polonais et les Hongrois s’occuper des cinglés Ukronazis de l’Ukraine occidentale.
J’espère que ce qui précède répond au moins à certaines des questions que vous vous posiez.
Je mentionnerai une dernière chose : alors que l’effondrement du système financier international est déjà bien entamé, ses effets n’ont, jusqu’à présent, pas été
pleinement ressentis, certainement pas aux États-Unis et même pas dans l’UE. Une fois que l’ampleur de ce désastre auto-infligé deviendra absolument indéniable, même par la « presse libre » dirigée par les néoconservateurs, les choses
commenceront à changer politiquement en Occident. Il est donc temps d’attendre et de voir, et non de spéculer.
Andrei
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Ukraine Sitrep. L’Ukraine admet la percée russe. Paralysie du front sud
Il y a un rapport sur
l’Ukraine qui fait le tour du monde, qui aurait été écrit par le commandement supérieur de l’armée ukrainienne et qui aurait fuité.
Les chaînes ukrainiennes discutent de ce qui pourrait être une fuite provenant de données de l’état-major des FAU :
– Les FAU n’ont plus qu’une force à 43-48% de sa capacité.
– le personnel médical est à la limite de ses capacités
– les armes légères et les blindés ne sont pas suffisants
– 191 000 soldats ont été tués ou blessés (uniquement les forces armées ukrainiennes, sans compter les autres).
– il n’y a pas assez d’hydraulique et d’azote liquide pour les obusiers M777
– personne ne se soucie des disparus – il n’y a pas de statistiques
– les équipements transférés par l’Occident s’épuisent
– les armes occidentales sont utilisées par des amateurs, car il n’y a pas de spécialistes qualifiés
– il n’est pas possible de réparer les armes sur place en raison du manque de pièces de rechange et de spécialistes – tout est envoyé en Pologne.
Soit dit en passant, même avec ce rapport désastreux, je me garderais de prédire une rupture décisive du moral. Comme pour Peski, les blessés de guerre sont
renvoyés directement dans les tranchées.
Des photos de documents écrits en caractères cyrilliques sont jointes au tweet ci-dessus.
Les documents semblent légitimes. Les chiffres globaux et les problèmes mentionnés me semblent plausibles. Le nombre élevé de victimes (plus les disparus) n’est pas
étonnant. Il serait étonnant que l’armée russe et ses alliés en comptent plus d’un dixième. Il s’agit principalement d’une guerre d’artillerie et le camp russe a eu une grande supériorité en
canons et en missiles.
Je m’interroge sur les besoins du M-777 en huile hydraulique et en azote. Les deux sont utilisés dans le mécanisme de recul hydraulique de ces armes. Lorsque j’étais dans l’armée, nous avions des mécanismes similaires dans nos chars. Mais ils ne consommaient pas d’huile ou
d’azote en fonctionnement normal. Seule une maintenance plus importante, comme le changement du canon, nécessitait un réajustement de ce mécanisme. L’obusier « léger » M-777 est-il si
mal construit que ces fluides et ces gaz peuvent s’échapper et devenir ainsi des consommables ?
L’Ukraine a reconnu que sa principale ligne de défense renforcée, à l’ouest de la ville de Donetsk, a été brisée :
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy a qualifié cette semaine d' »infernale » la pression subie par ses forces armées dans la région du Donbass,
dans l’est de l’Ukraine. Il a parlé de combats acharnés autour de la ville d’Avdiivka et du village fortifié de Pisky, où Kiev a reconnu le « succès partiel » de son ennemi
russe, ces derniers jours.
L’armée ukrainienne a déclaré jeudi que les forces russes avaient lancé au moins deux assauts sur Pisky, mais que ses troupes avaient réussi à les
repousser.
L’Ukraine a passé les huit dernières années à fortifier des positions défensives à Pisky, qu’elle considère comme une zone tampon contre les forces soutenues
par la Russie qui contrôlent la ville de Donetsk à environ 10 km au sud-est.
Le général Oleksiy Hromov a déclaré, lors d’une conférence de presse, que les forces ukrainiennes avaient repris deux villages autour de la ville de Sloviansk,
dans l’est du pays, mais qu’elles avaient été repoussées à la périphérie de la ville d’Avdiivka après avoir été contraintes d’abandonner une mine de charbon considérée comme une position
défensive clé.
Le ministère russe de la Défense a confirmé cette offensive.
Tout ce qui se trouve à gauche de la ligne rouge marque les progrès récents. Cela semble peu mais a été réalisé contre les positions les plus fortifiées dont
disposait la partie ukrainienne.
Il y a des fossés (lignes noires) partout et après huit ans de guerre d’artillerie, toutes les maisons ont été plus ou moins détruites. Leurs sous-sols constituent
néanmoins de bonnes positions de combat, difficiles à conquérir.
La percée s’est produite après que l’Ukraine a déplacé de nombreuses unités d’artillerie, de Donetsk vers le front sud. Cela explique également l’absence de tirs de
contre-batterie dans l’est, comme l’a récemment déploré un témoin oculaire.
L’Ukraine rêve toujours d’une contre-offensive dans le sud :
L’Ukraine a déclaré que l’offensive russe dans l’est ressemblait à une tentative de la forcer à détourner des troupes du sud où les forces de Kiev tentent de
reprendre des territoires et de détruire les lignes d’approvisionnement russes, en prélude à une plus grande contre-offensive.
« L’idée est d’exercer une pression militaire
sur nous à Kharkiv, Donetsk et Louhansk au cours des prochaines semaines […]. Ce qui se passe à l’est n’est pas ce qui déterminera l’issue de la guerre« , a déclaré le conseiller
présidentiel ukrainien Oleksiy Arestovych, dans une interview sur YouTube.
Arestovych a bien sûr tort. La guerre a été décidée à l’est lorsque l’armée ukrainienne a suivi les ordres de ses chefs et a déplacé tout ce qu’elle avait sur ce
front. Cela a donné à l’artillerie russe la possibilité de tout démolir. La tactique ukrainienne, ordonnée d’en haut, était de tenir chaque position jusqu’à ce qu’elle soit complètement détruite.
Une défense plus mobile aurait probablement été plus efficace et aurait coûté moins de pertes.
Les unités que l’Ukraine a retirées du Donbass et envoyées à Kherson pour son offensive « d’un million d’hommes » avaient déjà été fortement
malmenées. Cela fait maintenant des semaines qu’elles attendent le lancement de l’offensive. Entre-temps, les missiles russes ont frappé plusieurs de ces unités repositionnées et ont causé un
grand nombre de nouvelles victimes. Parallèlement, le retrait de l’artillerie ukrainienne de la région de Donetsk a permis d’y percer la ligne front.
Le temps qu’il a fallu pour que ce repositionnement se produise a également permis aux forces russes de renforcer leurs troupes autour de Kherson. Les effectifs
sont désormais suffisants pour qu’ils puissent lancer leur propre offensive.
Le général Hromov a déclaré que la Russie pourrait lancer sa propre offensive dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, pour tenter de regagner du
terrain dans la guerre après y avoir renforcé ses forces.
Le général a raison. L’offensive russe dans le sud pourrait être lancée dès la semaine prochaine.
Il semble qu’il y ait à nouveau un désaccord entre le régime Zelensky et l’état-major des forces armées ukrainiennes.
L’état-major sait qu’une contre-offensive contre Kherson n’a aucun sens, car elle ferait beaucoup plus de victimes et serait probablement battue.
(Selon la
symbologie de l’OTAN, l’artillerie amie est représentée par un rectangle avec un gros point au milieu. Un X au-dessus indique que l’unité est une brigade. Trois lignes verticales marquent un
régiment (plus petit) et deux un bataillon (plus petit)).
Je compte 4 brigades d’artillerie ukrainiennes et trois régiments d’artillerie sur le front sud. Il n’y a actuellement qu’une seule brigade d’artillerie sur le
front est. Bien que les brigades mécanisées de l’est disposent de leurs propres unités d’artillerie organiques, elles n’ont pas les gros canons qui peuvent effectuer les tirs de
contre-batterie.
L’état-major ne veut pas attaquer au sud. Il veut déplacer au moins certaines des brigades d’artillerie vers la ligne de Donetsk.
Mais Zelenski et son équipe veulent empêcher les référendums qui se tiendront le mois prochain à Kherson et dans d’autres régions sous contrôle russe. C’est
pourquoi ils font pression pour une contre-attaque là-bas.
Ce désaccord paralyse l’armée ukrainienne. Les unités attendent les ordres dans le sud, tandis qu’elles sont décimées par les tirs de missiles russes quotidiens.
Ceci alors qu’on a besoin d’elles de toute urgence à l’est.
Zelensky et Arestovych sont peut-être bons pour faire des films. Mais ils ne sont certainement pas des génies militaires.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Revenant de mon service, un nouveau massacre perpétré au cœur de Donetsk par les forces ukrainiennes m’empêche provisoirement de terminer un point de
situation sur les combats de libération du village de Peski qui se déroulent depuis le 1er août sur les lisières Ouest de l’aéroport (Nord de Donetsk), et si j’écris cela en introduction
c’est bien parce que les deux évènements sont liés, les soudards de Kiev ne pouvant opposer à la bravoure des forces alliées libérant le Donbass que leur lâcheté criminelle exacerbée par
la rage de l’agonisant. Depuis 2014, sur ce modeste blog je cite régulièrement ce dicton « c’est quand un monstre se noie qu’il fait les plus grosses vagues ».
Il est plus que jamais d’actualité !
Pendant cette matinée du 4 août, les systèmes antiaériens de notre secteur n’ont pas arrêté de tirer leurs missiles contre des roquettes ukrainiennes volant
vers Donetsk et qui, par leur saturation atteinte, ont réussi pour certaines à s’abattre au cœur de la cité au milieu des obus de 155 et 152mm qui se joignaient à leur pluie d’acier. Très
rapidement les réseaux militaires et civiles ont à leur tour été saturé par cette nouvelle attaque ukrainienne repoussant une nouvelle fois les limites de l’ignominie criminelle.
Car ces bombardements terroriste ukrainiens ont non seulement frappé à nouveau le cœur de la cité républicaine pourtant vide de tout objectif militaire,
mais à l’endroit et au moment précis où se déroulait les funérailles nationales du colonel Olya Kachura indicatif « Korsa » commandant de la division des Lances Roquettes
Multiples de 122mm « Grad » de la milice républicaine. « Korsa » que j’ai eu l’honneur de rencontrer près de Yasinovataya était une femme exceptionnelle et loyale
engagée sur le front depuis 8 ans, fonçant en permanence de secteur en secteur avec ses « Grad » pour renforcer et souvent sauver des situations critiques.
Elle a été tuée par un bombardement ukrainien sur le front de Gorlovka ce 3 août 2022 et ce matin avaient lieu les funérailles de cette héroïne décorée à
titre posthume des plus hautes distinctions de héros de la République et héros de la Russie.
Peu avant 11h00 du matin, l’artillerie ukro-atlantiste a violemment bombardé le périmètre où se déroulaient les funérailles de « Korsa » :
Les tirs ukrainiens frappent le
théâtre au moment précis où se déroule la cérémonie des
adieux funéraires au colonel Olya Kachura et à laquelle assistaient plusieurs personnalités civiles
Les personnes se précipitent dans les
bâtiments et passages souterrains du quartier mais d’autres sont
surpris avant, et fauchés, tués ou blessés par les tirs ukro-atlantistes qui vont se répéter plusieurs fois
À 200 mètres du théâtre, le
« Donbass Palace » l’hôtel du centre de Donetsk où séjournent de nombreux reporters
a été lui aussi touché par les bombardements qui ont tué 1 femme devant l’hôtel se précipitant vers le souterrain
Ailleurs d’autres quartiers de Donetsk ont été également la cible de bombardements meurtriers, comme celui de Vorochilovsky ou de minage à distance par des
roquettes semant des centaines de mines antipersonnelles « Tulip »…
À 14h00, le bilan provisoire de ces
nouveaux bombardement terroriste est de 8 tués dont 1 enfant et 6 blessés.
Les services d’urgence déjà en alerte et déployés en ville à cause des précédents bombardements et du minage des quartiers résidentiels par les forces
ukrainiennes interviennent très rapidement, assistés et les militaires présents sur place, et malgré les obus qui continuent de s’abattre sue le centre-ville. Plusieurs vies seront ainsi
sauvées mais 2 ambulanciers seront également blessés.
Alors que les couards de l’OSCE ont quitté le front depuis février, les observateurs su STKK eux, continuent leur inlassable collecte d’informations et de
matériels concernant les bombardements subis par les population civiles du Donbass. Arrivés sur les lieux quelques minutes après les tirs, ils relèvent les trajectoires et angles
d’arrivées des obus, grâce aux impacts et gerbes des explosions, identifient les calibres utilisés grâce aux éclats, leur nombre etc… Un travail minutieux qui sera certainement versé au
tribunal qui condamnera après la guerre ces ukropithèques criminels de guerre.
Devant et dans le Donbass Palace les
enquêteurs collectent des éclats d’obus de 155mm qui, au vu
de la précision du bombardement TERRORISTE ont certainement été tirés par des canons français CAESAR
Ce bombardement ignominieux frappant la population civile de Donetsk n’est pas le premier ni malheureusement le dernier, et il faut même s’attendre à une
augmentation de ces crimes de guerre ukro-atlantistes dans le Donbass au fur et à mesure que le corps de bataille bandériste se fera détruire par les forces alliées libérant leur
territoire russe.
En bombardant depuis 8 ans et de façon exponentielle les populations du Donbass, le régime de Kiev, mieux que n’importe quel référendum local, confirme bien
par sa haine russophobe et criminelle que cette terre n’est pas sienne et appartient bien à la grande Russie.
Donetsk méritera sans rougir du titre de « ville héros » de la Russie car depuis 8 ans elle est restée debout sous les orages d’acier, malgré la
peur, le sang et les larmes et je préfère ici conclure avec le souvenir de Korsa, cette femme héroïque qui incarne aujourd’hui ce peuple d’Europe en marche pour sa Liberté invincible car
ici les hommes et les femmes ne se battent pas pour une idéologie politique ou, un communautarisme particulier, ils ne se battent même pas avec la haine des autres…
Les gens libres du Donbass se battent avec leurs peuples frères de Russie pour l’Amour de leur terre, le leurs traditions, de leurs familles et de leurs
enfants. Voilà pourquoi nous serons victorieux !
Tandis que les forces terrestres alliées, autour d’Avdeevka, continuent d’avancer mètre après mètre dans les rues de Peski au Sud ou de contourner au Nord
ce bastion ukrainien où se trouvent de nombreux points de tir de l’artillerie ukrainienne, cette dernière poursuit ses bombardements terroristes sur Donetsk et ses environs, tuant,
blessant des civils et détruisant et minant des zones résidentielles pourtant dépourvue d’objectifs militaires ou logistiques.
Il convient de distinguer ici 3 types de bombardements ukrainiens :
1. Les bombardements
militaires
En tant de guerre il est logique que des sites représentent des objectifs pour la conduite des opérations militaires, et même s’ils se situent dans des
zones urbaines : dépôts de munitions et carburant, états-Majors, centres de communication, ponts, casernes, sites militaro-industriels etc… Et parfois malheureusement leurs bombardements
provoquent des pertes et destructions collatérales au sein de la population civile.
Bombardement ukro-atlantiste d’un
dépôt pétrolier à Makeevka le 02 août 2022
Environ 13% seulement des tirs ukrainiens sur les zones urbaines de Donetsk, Makeevka, Yasinovataya… visent des objectifs à intérêt militaire. Les erreurs
de tir et les incidents techniques (par exemple une ailette de roquette qui ne se déploie pas, la déviant de sa trajectoire) sont inférieurs à 5% surtout dans le contexte d’une guerre de
positions sur des objectifs connus et repérés depuis 8 ans avec l’utilisation augmentée de systèmes d’artillerie modernes et très prédis, voire assistés comme le 155mm français CAESAR, ou
le 227mm étasunien HIMARS.
2. Les bombardements
terroristes
Le 80% restant des bombardements qui frappent des quartiers résidentiels où il n’y a que des populations et ressources civiles, peuvent donc sans
l’ombre d’un doute être qualifiés de terroristes et, au vu de la nature et du leur volume des munitions tirées, d’intention génocidaire.
Les armes utilisées par les ukrainiens contre les populations civiles sont principalement les obusiers lourds de 122, 152 et 155 mm (OTAN, les
lance-roquettes Multiples de 122mm (« Grad »), 220mm (« Uragan »), parfois 300mm (« Smerch »).
Bombardement ukro-atlantiste le 3
aoûtmatin
à Donetsk district de Kuybishevsky
Les munitions utilisées sont de 3 types, explosives, à fragmentation, à sous munitions, ces dernières délivrant en altitude des petites
munitions antipersonnelles pour augmenter le rayon de frappe, des munitions spéciales de type incendiaire par exemple ou plus récemment depuis le 20 juillet des mines antipersonnelles de type PFM 1 « Tulip » qui sont des engins explosifs à pression très discrets et destinés à mutiler ceux qui
exercent sur eux une simple pression.
À la fin du mois de juillet les minages terroristes ukrainiens sont devenus quotidiens et le nombre de PFM1 « Tulip » neutralisées
par les sapeurs du service de déminage qui sont maintenant déployés en permanence dans les rues des cités républicaines, dépasse plusieurs milliers. Depuis fin juillet, plus de 8000 mines
« Tulip » ont été dispersées par l’artillerie ukrainienne sur les quartiers résidentiels civils entre Donetsk et Yasinovataya, et même si la majorité d’entre elles ont été
neutralisées par les sapeurs le reste à trouver constitue une menace réelle et importante qui augmente à chaque nouveau bombardement de ce type.
Ici, un habitant de Donetsk nous
montre lesmines « Tulip » tombées
autour de sa maison le 2 août 2022 et qu’il a marqué en attendant l’arrivée des sapeurs des services d’urgence.
6 repérées dans la cour, 15 autres
dans la rue.
Chaque jour, les bilans provisoires des bombardements « classiques » ukrainiens sur Donetsk et ses environs est meurtrier. Ainsi par exemple le 2
août dans la seule ville de Donetsk ou plus de 300 obus et roquettes ont été tirées par les forces ukro-atlantistes, 2 civils ont été tués et 25 autres blessés dont un nombre très
important avec le calibre de 155mm de l’OTAN.
Femme tuée par un bombardement
ukro-atlantiste, le 2 août 2022 à Donetsk
À ces victimes immédiates des bombardements il faut maintenant rajouté celles des mines disséminées partout dans les rues, les cours, les jardins et les
parcs résidentiels et dont la dimension psychologique est exacerbée du fait de la persistance de cette menace omniprésente, silencieuse et discrète.
Civils mutilés par les mines PFM 1
29 juillet : 2 blessés
30 juillet : 3 blessés
31 juillet : 3 blessés
2 août : 5 blessés dont un gars et une fille de 20 ans et 1 adolescent de 17 ans)
3 août matin : 3 blessés (1 homme à Makeevka et 2 à Donetsk, Kirovsky & Kuybishevsky)
Des secteurs urbains entiers sont paralysés animés seulement par des dizaines d’équipes de sapeurs qui cherchent et neutralisent par centaines les
mines antipersonnelles ainsi que par des passants avançant prudemment écoutant le ciel d’où la mort peut s’abattre et scrutant maintenant le sol d’où la mutilation peut
surgir.
La défense sol-air de Donetsk est bien sûr elle aussi en alerte maximale réagissant à chaque volée de roquettes se dirigeant vers les populations. Si
beaucoup de ces roquettes à sous munitions (9М27К3) du BM27 « Uragan » utilisées pour ce minage, sont interceptées avant de délivrer leur terreur,
malheureusement quelques-unes réussissent à traverser le bouclier antiaérien qui est parfois saturé par le nombres de tirs simultanés.
Je rappelle ici qu’une roquette de 220 mm « Uragan » utilisée pour ce type de minage de zone contient 300 mines PFM1, et que leur surface de
dispersion est en moyenne de 2 km2 (et augmentée par les gros orages des derniers jours). Le 30 juillet par exemple ce sont 10 roquettes qui ont réussi à passer la défense antiaérienne et
donc à disperser pour cette seule journée plus de 3000 mines dans 5 districts urbains de Donetsk et Makeevka.
Sous les chaleurs étouffantes d’août
et de leurs tenues blindées, les sapeurs depuis près d’une semaine ne se
sont pas arrêtés un seul instant pour rendre aux habitants leurs quartiers sécurisés
Ces minages de zones résidentielles par bombardement à sous munitions constituent 3 violations d’accords internationaux et qualifiées de
« crime de guerre » :
Bombardement intentionnel d’une
population civile (Convention de Genève, 1949),
Utilisation de mines
antipersonnelles (Convention d’Ottawa 1997),
Utilisation d’armes à
sous-munitions (Convention d’Oslo, 2007).
Moscou a adressé à l’ONU une notification concernant ce minage des zones résidentielles de Donetsk par des bombardements successifs ukrainiens et qui
constituent une violation criminelle grave e traités internationaux…
Il est peu probable que le « grand machin » réagisse pour s’élever contre ces nouvelles actions génocidaires, ou puisse faire pression contre
Kiev, mais au moins il confirmera son inutilité voire sa complicité des criminels pro-atlantistes ukrainiens.
Car ce que nous pouvons observer ici c’est l’expression d’une haine folle et génocidaire et qui est, comme toujours depuis 8 ans, la seule réponse des
assassins face à leurs défaites multiples sur le front du Donbass. Une lâcheté criminelle qui n’a d’égale que le silence complice des occidentaux qui sont tellement aveuglés par leur
hystérie russophobe qu’ils détruisent définitivement les derniers espoirs de les voir retrouver un jour le chemin vers la montagne du bon sens et de l’humanisme.
Et à celles et ceux qui s’interrogent sur le fait que plus de 5 mois après le début des offensives russes Donetsk soit toujours sous le feu
génocidaire ukro-atlantiste, je réponds : « Patience, c’est une guerre très difficile car l’ennemi y a solidement fortifié ses positions depuis 8 ans. Mais la
libération avance chaque jour et rien ne peut l’arrêter ni sauver la vie de ces assassins ! »
Artillerie républicaine opérant contre
les positionsukrainiennes entourant Avdeevka début
août 2022
Ukraine SitRep. La ligne de front ukrainienne s’effondre - Le 04/08/2022.
Vous trouverez ci-dessous
une traduction automatique légèrement modifiée d’un article paru hier sur le site ukrainien censor.net. Cet article a été publié par Yuri Butusov, un
correspondant militaire ukrainien bien connu. Il s’agit à l’origine de la publication sur les médias sociaux de quelqu’un qui se trouvait sur la ligne de front à Pisky, juste au nord-ouest de la
ville de Donetsk.
Contexte :
Au cours des deux ou trois derniers mois, la partie ukrainienne a utilisé ses positions dans les environs de la ville de Donetsk pour bombarder plus ou moins
aléatoirement la population civile du côté pro-russe. A la suite de sérieuses protestations, le commandement militaire russe a accepté de lancer une opération de contre-artillerie pour mettre fin
au harcèlement meurtrier des Ukrainiens.
Ses rapports quotidiens, dont voici celui d’hier, contiennent depuis lors des lignes comme celles-ci presque tous les jours :
Dans le cadre de la guerre de contre-batterie, 2 batteries d’artillerie d’obusiers Giatsint près de Dzerzhinsk et Novhorodskoye, République populaire de
Donetsk, ont été touchées.
Plus 4 sections de Grad MLRS et 9 sections d’artillerie en position de tir près de Seversk, Kirovo, Artemovsk,
Avdeevka, Peski, Orlovka, Shakhterskoye, Velikaya Novoselka en République populaire de Donetsk, Dobropolie dans la région de Zaporozhye, Shirokoye, Bereznevatoye dans la région de Nikolaev,
Russkaya Lozovaya et Nortsovka dans la région de Kharkov.
La campagne systématique de contre-artillerie a sérieusement détérioré la puissance de feu ukrainienne, déjà faible.
La partie russe a également modifié la direction principale de sa poussée, passant du front nord, dans la direction Sievierdonetsk-Lysichansk-Siversk, à une poussée
plus au sud. L’opération offensive actuelle est concentrée au nord-ouest et à l’ouest de la ville de Donetsk, en direction d’Avdivka. Une opération d’enveloppement est en cours au nord et au sud
pour entourer cette ville extrêmement bien fortifiée.
Le territoire rouge à gauche de la ligne rouge marque les progrès récents.
Après d’intenses préparations d’artillerie, les forces russes sont actuellement en train, lentement, lentement, de dégager les lignes de bunkers et de fossés en
béton armé qui ont été construits du côté ukrainien au cours des 8 dernières années. Voici maintenant le point vue, pour cette bataille, du côté ukrainien (traduction automatique éditée, pour une traduction alternative voir ceci.) (Note : 300 est l’indicatif militaire des blessés, 200 celui des soldats morts) :
Pisky. Un hachoir à
viande
Auteur : Serhiy Gnezdilov
Qu’y a-t-il à perdre, que peut-on encore me prendre au sixième jour de mon enfer personnel, à Pisky, à un kilomètre
de la première rue de Donetsk, en Ukraine ? Les corps de ceux qui m’étaient plus chers que ma famille gisent sous la chaleur des tranchées, brisés par un calibre 152. Comme je l’ai écrit
précédemment, 6 500 obus par satané village en moins d’une journée.
Cela fait déjà six jours, et je n’arrive pas à imaginer comment même un petit nombre de nos fantassins a pu survivre
à ce barrage de tirs ennemis. Non, je ne me plains pas. Deux mortiers, un de 82 et un de 120, travaillent de notre côté. Parfois, ils se réveillent et « éternuent » deux barils
d’artillerie en direction de Donetsk.
Nous répondons à peine. Il n’y a pas de tir de contre-batterie, dès le départ, l’ennemi tire des obus d’artillerie
dans nos tranchées sans aucun problème, démantèle des positions très fortes et bétonnées en quelques dizaines de minutes, repoussant notre ligne de défense sans pause ni repos minimal.
Avant-hier, la ligne s’est rompue, et une rivière de 200 ou 300 [tués/blessés] a été déversée. Je ne publierai pas
de statistiques, c’est interdit dans notre pays, mais vous n’avez aucune idée du nombre et du pourcentage de pertes. C’est un sacré hachoir à viande, où le bataillon ne fait que retenir
l’assaut avec ses corps.
Depuis près d’une semaine, nous attendons au moins une sorte d’aide pour toucher l’artillerie de l’ennemi. Nous, je
le répète, sommes frappés en toute impunité avec tout ce dont le système militaire russe est riche. Leur aviation fonctionnait aujourd’hui.
Je suis fier du commandement du bataillon qui est resté ici avec nous. Le combattant est avec nous, tout le monde
est avec nous, contusionné, le blessé léger est bandé et retourne, après quelques heures, à la position, si vous pouvez appeler ces ravins sans fond ainsi. Il y a une guerre en cours.
Mais sans moyen de contre-batterie, elle se transforme en un broyeur à viande insensé, où une quantité folle de
notre infanterie est broyée en un jour. Vous voulez vraiment la vérité ? La voici, la vérité toute nue.
La réserve se rend sur la position, ferme la brèche, et après cinq minutes, seule une des 15 personnes est encore
intacte.
Les corps gisent sur le sol. Si c’est un 300 léger, peut-être que tu auras de la chance, tu t’évanouiras, et tu sortiras à pied, tu atteindras les
médecins.
Ils viennent de ramener un 300 [blessé]. Il a crié tout le long du chemin : – « Où est le soutien ? Où est l’artillerie ?
Pourquoi on nous a abandonnés ? Pourquoi personne ne nous a couverts ? »
Je ne sais pas, mon ami, pourquoi personne ne nous a couverts… Il hurle, et j’ai honte d’être encore sain et sauf,
seulement bien assourdi. J’ai vomi, je me suis pissé dessus, je suis désolé, et je suis de retour à l’action.
Toutes les réserves sont détruites, le matériel militaire est en feu, l’ennemi s’approche et occupe sans problème
nos positions après un nouveau barrage d’artillerie. En ce moment, nous perdons Pisky, toutes nos ressources humaines et matérielles sont presque épuisées.
Denys, un habitant de Marioupol, qui m’a dit « bien, je fais confiance à l’arrêté
[conseiller Zelenski Arestovich], nous rentrerons tous très bientôt« , est mort. Il a été blessé deux fois, ils l’ont pansé directement dans la tranchée, ils lui ont dit, Denchyk,
fais-toi évacué, mais il a répondu « les gars, je ne vous abandonnerai
pas. » Blessé deux fois, et après la deuxième blessure, il a continué à tirer en retour.
On n’a toujours pas pris son corps. Sur les ruines de Pisky, il gît les bras tendus et le regard figé. Il demande à
être vengé. Comment puis-je refuser sa dernière requête ? Comment pouvons-nous tous abandonner Dan ? Je crois que Dimka a survécu après tout. Parce qu’il ne pouvait pas mourir, il revenait de
l’hôpital et venait de demander sa petite amie en mariage. On dit qu’après la charge, il a simplement disparu. Il s’est endormi avec la terre. Mais, je crois que c’est une erreur, et qu’il
est vivant. Un espoir et une attente insensés.
Je sais, mon pays n’aime pas penser à voix haute. Mais je n’avais pas le choix entre la victoire et l’arrestation.
La vérité doit être entendue, pas les chuchotements dans la cuisine. Bien sûr, ce texte va aller de sa propre vie, car comment ? Oui, l’État ment-il à ses propres citoyens ?
Je ne serai pas surpris si quelqu’un dit aujourd’hui : « L’agent du Kremlin Sirozh a parlé du plan
brillant des vainqueurs sur le front de Donetsk, pendons-le pour la paix« .
Je m’amuse à dire que tout est sous contrôle. Maintenant, à Pisky, rien n’est sous le contrôle de personne, mais pour une raison quelconque, la situation est
étouffée.
Sonnez les cloches cassées pendant que nous couvrons Pisky de corps. Il nous faut de l’artillerie. Donnez-nous
quelque chose à quoi nous accrocher.
Mettez-vous à la place de Serhiy Gnezdilov, Denys ou Dimka. Ensuite, pensez aux politiciens qui parlent de la résistance ukrainienne héroïque et qui envoient ces
hommes se faire massacrer sans aucun profit possible.
Désolé Serhiy, plus d’artillerie ne suffira pas. Les Russes ne feraient que les broyer en quelques jours. Combien des 120 obusiers américains M-777 qui ont été
donnés à l’Ukraine existent encore ? Peut-être une dizaine, la plupart endommagés ?
D’autres opérations sont en cours. Au nord du front de Donetsk, il y a une poussée vers Bakhmut (également connu sous le nom d’Artomovsk). Hier, Soledar, au nord de
Bakhmut, aurait été en grande partie capturé. Vershyna et Zaiseve, au sud, sont également tombé ou vont bientôt l’être.
La partie ukrainienne a annoncé haut et fort une contre-offensive prochaine sur le front sud, vers la ville de Kherson. Mais le nombre d’unités russes dans cette
zone a depuis été augmenté à un niveau qui rend une nouvelle offensive russe vers Mykolaiv (Nikolaev), Kryvyv Rih (Krivoy Rog) ou Zaporitzhia plus probable, contre laquelle le côté ukrainien ne
pourra rien faire.
La partie russe mène également une campagne de frappe continue contre les réserves ukrainiennes, les quartiers généraux de brigade et les installations militaires
ou les zones de stockage temporaire loin derrière la ligne de front immédiate. Ces attaques moins visibles tuent aussi un grand nombre de soldats ukrainiens. Extrait du rapport militaire d’hier (également ici) :
Suite à une frappe des forces aérospatiales russes sur les positions de combat de la 54e brigade mécanisée des FAU, près de Mar’inka en République populaire de
Donetsk, plus de 50 nationalistes du 2e bataillon de cette unité ont été détruits.
Des armes de haute précision des forces aérospatiales russes ont frappé sur un point de déploiement temporaire de la
Légion étrangère ukrainienne près de la ville de Nikolaev. Ces attaques ont permis d’éliminer jusqu’à 250 nationalistes et 20 unités d’équipement militaire.
Les frappes de haute précision des forces aérospatiales russes ont éliminé jusqu’à 500 nationalistes de la 92e brigade mécanisée des FAU et une grande quantité
d’équipements militaires à Merefa et Chuguyiv dans la région de Kharkov.
Le bombardement des positions de combat du 16e bataillon de la 58e brigade d’infanterie motorisée des FAU, près
d’Artemovsk, a permis d’éliminer plus de 130 nationalistes. Les militaires restants du bataillon, au nombre de 70, ont quitté précipitamment leurs positions et sont partis pour Konotop,
région de Sumy, où ils ont été désarmés et déclarés déserteurs.
Le 21e bataillon de la 56e brigade d’infanterie motorisée, qui avait subi des pertes importantes près de Peski, a
subi le feu de l’artillerie des FAU pendant sa retraite vers Vodyanoye et a été presque entièrement éliminé.
Notez le dernier paragraphe. L’unité de Pisky (Peski), d’où Serhiy Gnezdilov a fait son rapport, battait en retraite vers Vodiane (Vodyanoye), au nord de Pisky
(voir la deuxième carte ci-dessus). Sur leur chemin, les Forces armées ukrainiennes (FAU) ont ouvert le feu sur eux, leurs propres militaires, tuant presque tous ceux qui avaient survécu aux
attaques russes contre Pisky.
S’agissait-il d’une punition pour leur retraite déjà tardive ? Ou était-ce une erreur d’identification de la part d’un observateur de l’artillerie avancée qui
pensait que ces forces ukrainiennes en retraite attaquaient des unités russes ? Je ne sais pas, mais…
A propos – le nombre de victimes de l’adversaire donné par le ministère russe de la défense est probablement surestimé (comme tous ces chiffres). Mais même si
seulement la moitié des 900 victimes annoncées hier ont réellement été blessées ou tuées la veille, les pertes restent dévastatrices. En 1967, au plus fort de la guerre du Vietnam, les pertes
américaines, morts et blessés, étaient au maximum d’environ 200 par jour. Nous en voyons un multiple du côté ukrainien, chaque jour.
Cette situation n’est pas viable. Le gouvernement ukrainien aurait dû abandonner ce combat totalement inégal depuis des mois. C’est un crime immense de le continuer
encore plus longtemps.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Mines, missiles, crimes de guerre et avertissement à Zelenski.
La Russie poursuit son
opération militaire spéciale en Ukraine de manière relativement lente.
Ses militaires sont
chargés de la « démilitarisation » et de la « dénazification » de l’Ukraine. Cette tâche ne
nécessite pas de grands mouvements de la ligne de front car le gouvernement ukrainien continue d’envoyer des troupes fraîches et des unités nazies vers les lignes russes. Là, les Russes les
massacrent immanquablement, sans avoir trop de victimes dans leur propre camp.
Le gouvernement ukrainien et son armée continuent de commettre des crimes de guerre.
Depuis quelques jours, l’Ukraine tire des missiles contenant des milliers de mines anti-personnelles sur la ville de Donetsk et d’autres centres de population, à l’est du pays. Ces mines ne sont pas assez puissantes pour
tuer mais sont conçues pour mutiler toute personne qui marche dessus ou tente de les ramasser.
Elles sont de couleur verte et brune, de sorte qu’on les voit à peine lorsqu’elles sont posées dans l’herbe ou sur un terrain accidenté. Les Russes avaient
autrefois des mines similaires, mais elles se désactivaient après 24 heures. Ce n’est pas le cas des mines ukrainiennes. Elles seront encore dangereuses dans plusieurs mois. La Russie a envoyé
des centaines de soldats pour aider au déminage.
Le
29 juillet, deux missiles HIMARS ont été tirés sur un camp de prisonniers à Olenivka (également écrit Elenovka), à quelque 30 kilomètres au sud de la ville de Donetsk. Ils ont frappé des
baraquements qui abritaient les combattants nazis d’Azov, ceux qui avaient été capturés à Marioupol. Cinquante d’entre eux sont morts et quelque 70 ont été blessés dans cette attaque de missiles.
L’Ukraine a nié avoir lancé les missiles et a accusé les Russes de tuer délibérément les prisonniers.
Cependant, la Russie n’aurait pas besoin de tirer des missiles ou de bombarder des casernes pour tuer les prisonniers qu’elle détient déjà. Elle peut simplement les
faire sortir de leurs baraquements et les pendre ou les abattre. Elle ne blesserait pas non plus 70 personnes dont elle doit en plus désormais s’occuper .
Via le magazine Politico, les officiels américains couvrent l’Ukraine :
Les États-Unis ont estimé que l’Ukraine n’a pas attaqué une prison dans la région de Donetsk, dans l’est du pays
occupé par la Russie, avec des lance-roquettes de fabrication américaine la semaine dernière, contredisant ainsi directement les affirmations de la Russie, selon deux responsables américains.
…
Cependant, aucune trace des armes fournies par les États-Unis n’a été trouvée sur le site, selon deux responsables
américains ayant connaissance de l’évaluation, qui ont parlé sous couvert d’anonymat pour discuter d’un sujet sensible.
« Nous savons que l’Ukraine n’a pas attaqué le
site avec des HIMARS parce que le site ne présente pas d’indices montrant qu’il aurait été frappé avec des HIMARS« , a déclaré l’un des responsables.
L’un des responsables n’a pas voulu dire que l’Ukraine n’était pas responsable de l’attaque, mais l’autre a déclaré
que les preuves montraient que l’attaque n’avait pas été menée par Kiev. Les photos satellite du site publiées par Maxar Technologies, le 30 juillet, semblent montrer que seuls la section du
centre de détention abritant les prisonniers ukrainiens a été endommagée, sans dommages collatéraux aux bâtiments environnants.
Les têtes des missiles HIMARS de plus courte portée ont des ogives de 91 kilogrammes (200 livres). Il s’agit d’une quantité relativement faible d’explosifs. Les
frappes des HIMARS sont précises et ne créent pas de dommages collatéraux à grande échelle. C’est là tout l’intérêt.
L’affirmation selon laquelle « aucune trace des armes fournies par les États-Unis n’a été trouvée
sur le site » est également fausse. Plusieurs équipes de télévision ont visité le site et filmé les débris collectés le jour même de l’incident, aux premières heures du matin. Le
diamètre des pièces de moteur de fusée correspond à celui des missiles HIMARS. D’autres débris filmés montrent des fragments typiques de l’extrémité des missiles HIMARS.
C’est l’Ukraine, c’est à dire ses douteux dirigeants, qui avaient intérêt à tuer les prisonniers d’Azov. Ces derniers avaient commencé à parler avec les enquêteurs
russes et révélaient des crimes de guerre dont les dirigeants ukrainiens sont directement responsables.
Le 28 juillet, les Russes ont publié la vidéo d’une interview d’un soldat nazi du bataillon Azov, Dmytro Kozatsky, surnommé Orest, qui accusait directement le conseiller de Zelenski, Arestovich, d’avoir
ordonné le meurtre de soldats russes qui avaient été faits prisonniers.
Kozatsky s’occupait des relations publiques de son unité dans le bataillon Azov. Selon Kozatsky, avant même le début de la guerre, Arestovich préparait une campagne
d’information avec des vidéos chocs censées montrer la torture et le meurtre de soldats russes faits prisonniers. Kozatsky a reçu un tel ordre et l’a transmis. Il a par la suite constaté que de
telles vidéos chocs avaient effectivement été réalisées et publiées sur les médias sociaux.
Cette déclaration de témoin est suffisante pour mettre Arestovich en prison pour une très longue période. Il a répondu à cela en envoyant des missiles HIMARS pour
tuer les prisonniers qui parlaient aux Russes et l’accusaient.
La publication de vidéos montrant la torture et le meurtre de prisonniers russes était censée dissuader les soldats russes de continuer à se battre pendant la
guerre. Cette tactique a également été utilisée dans les années 1940 par les collaborateurs nazis ukrainiens de l’OUN. Elle a eu l’effet inverse de ce qu’elle était censée faire. Les Russes
furent enragés par ces films et ces photographies et se sont battus encore plus durement.
Aujourd’hui, le ministère russe de la défense a accusé Washington d’être derrière ces attaques de missiles :
Le ministère russe de la défense a enregistré et prend en compte pour l’avenir un aveu officiel du général Skibitsky, chef adjoint de la direction principale du
renseignement du ministère de la défense de l’Ukraine, selon lequel Washington coordonne directement chaque cible pour Kiev avant les tirs de MLRS HIMARS de fabrication américaine.
S’adressant aux journalistes britanniques du Telegraph, Skibitsky a admis
qu' »avant les lancements de
roquettes, il y a des consultations entre les responsables du renseignement des deux pays, qui permettent à Washington d’arrêter toute attaque potentielle s’ils ne sont pas satisfaits de la
cible visée« .
Tout cela prouve indéniablement que Washington, contrairement aux affirmations
de la Maison Blanche et du Pentagone, est directement impliqué dans le conflit en Ukraine.
C’est l’administration Biden qui est directement responsable de
toutes les attaques à la roquette approuvées par Kiev contre des zones résidentielles et des infrastructures civiles dans les zones peuplées du Donbass et d’autres régions, qui ont entraîné
la mort massive de civils.
Personne d’autre en Ukraine ou dans le monde ne devrait douter que les tirs de roquettes HIMARS sur Novaya Kakhovka,
le 12 juillet, sur Stakhanov, le 17 juillet, sur Krasniy Luch, le 24 juillet, des dizaines de frappes sur Donetsk et, bien sûr, la frappe du 29 juillet sur le centre de détention d’Elenovka,
qui a tué 50 et blessé 73 prisonniers de guerre ukrainiens, ont été planifiées par le régime de Zelensky et approuvées par Washington.
La responsabilité politique, criminelle et morale du massacre d’Elenovka et d’autres crimes de guerre en Ukraine,
incombe directement à l’administration Biden autant qu’à Zelensky.
Interrogé sur la façon dont les systèmes de roquettes à lancement multiple Himars fournis par les États-Unis ont
ciblé avec une telle précision les dépôts de carburant et de munitions russes, ainsi que les quartiers généraux des champs de bataille dans l’est de l’Ukraine, le général Skibitsky a répondu
que « dans ce cas précis,
nous utilisons des informations en temps réel« .
Les responsables américains ne fournissent pas d’informations directes sur les cibles, ce qui pourrait nuire à leur
argument selon lequel ils ne participent pas directement à la guerre, a déclaré le général Skibitsky.
Il a toutefois laissé entendre qu’il existait un niveau de
consultation entre les responsables du renseignement des deux pays avant le lancement des missiles, ce qui permettrait à Washington d’arrêter toute attaque potentielle si la cible visée ne
lui convenait pas.
Quelqu’un dans l’administration Biden a dit au chroniqueur du New York Time, Thomas Friedman, de tirer un coup de semonce
contre le président ukrainien Zelenski.
Il le fait aujourd’hui dans une colonne qui met aussi en garde contre le voyage de Pelosi à Taïwan.
Cher lecteur : La guerre en Ukraine n’est pas terminée. Et en privé, les
responsables américains sont beaucoup plus préoccupés par le leadership de l’Ukraine qu’ils ne le laissent entendre. Il existe une profonde méfiance entre la Maison Blanche et le président
ukrainien Volodymyr Zelensky, bien plus que ce qui est rapporté.
Et il y a de drôles d’affaires en cours à Kiev. Le 17 juillet, M. Zelensky a licencié le procureur général de son
pays et le chef de son agence de renseignement intérieur. Il s’agit là du plus important remaniement de son gouvernement depuis l’invasion russe en février. Ce serait l’équivalent du renvoi
par Biden de Merrick Garland et de Bill Burns le même jour. Mais je n’ai toujours pas vu de reportage expliquant de manière convaincante de quoi il s’agissait. C’est comme si nous ne voulions
pas regarder de trop près sous le capot de Kiev par crainte de la corruption ou des frasques que nous pourrions voir, alors que nous avons tant investi là-bas. (Plus sur les dangers de cela
un autre jour).
En bref, cette guerre en Ukraine n’est pas terminée, n’est pas stable, n’est pas sans surprises dangereuses qui
peuvent surgir à tout moment. Pourtant, au milieu de tout cela, allons-nous risquer un conflit avec la Chine au sujet de Taïwan, provoqué par la visite arbitraire et inutile du président de
la Chambre ?
C’est le b.a.-ba de la géopolitique : on ne risque pas une guerre sur deux fronts avec deux autres superpuissances
en même temps.
Tant que les États-Unis continueront à financer Zelenski, il continuera à gouverner comme bon lui semble tout en augmentant son pécule, pourtant déjà
considérable.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Jolies petites fleurs ukrainiennes… pour saigner les enfants du Donbass!
Non seulement les enfants, toujours en quête de jouets pour s’amuser, mais les gens simples, les braves gens, innocents et curieux qui s’empressent de les
saisir pour mieux comprendre cette petite chose bizarre. On les appelle « pétales de mines anti-personnelles ». Charles Beaudelaire, s’il vivait aujourd’hui, pourrait leur consacrer
un poème vibrant dans son recueil « Les Fleurs du mal ». Comme dans son « Hymne
à la beauté », il aurait pu commencer par ces mots : « Viens-tu
du ciel profond ou sors-tu de l’abîme, Ô beauté ! ton regard, infernal et divin, Verse confusément le bienfait et le crime … ».
Mais en ce qui concerne les jolies petites fleurs ukrainiennes, ce n’est pas de beauté dont il s’agit mais de la mort ou plus exactement de blessure grave :
jambes et bras arrachées ! Elles sont de fabrication soviétique mais copiées sur une arme de destruction similaire américaine. Les grands génies se rencontrent comme on dit, et les Ukrainiens
en sont les héritiers par leur utilisation. Elles ont été balancées sur le Donbass tout récemment par des sortes de Katiouchas à travers 16 boîtes en contenant chacune 300 exemplaires. Elles
se confondent avec la végétation et sont souvent difficiles à détecter. Il y en a qui se retrouvent dans les arbres et il faut utiliser une lance d’incendie pour les neutraliser. Il est
certain que dans 10 ans on en retrouvera encore et qui répandront le mal.
Ces moyens de destruction insidieux sont interdits par 3 conventions internationales sur la guerre. Et c’est là précisément où l’on découvre (encore une fois
!!!) la fourberie nazie propre à la mentalité des Ukrainiens. On sait que quand ils exterminaient les Juifs, les nazis et leurs séides, -séides qui, dans la mentalité de leurs descendants,
existent bien encore de Tallinn à Kiev en passant par Riga et Vilnius- ils les déshabillaient et vendaient leurs vêtements aux habitants vivant dans les alentours des lieux d’exécution. Ces
saloperies de pétales de mines anti-personnelles relèvent du même état d’esprit fait de haine, de ce goût de réduire l’autre, de l’éliminer à tout prix … que ce commerce horrible de vêtements
juifs ! C’est le discours de Porochenko, le prédécesseur de Zelinski qui gueulait, en bavant sa haine colérique, dans un discours rapporté par la journaliste indépendante Anne-Laure Bonnel,
qu’il allait couper les retraites des vieux du Donbass, ne plus payer les jardins d’enfants de cette région et obliger tous ses habitants à vivre dans des caves les réduisant à n’être plus
que des cloportes humains. Et après leur dégueulis sans limites pour cette partie de l’Ukraine, ils osent affirmer sans complexe qu’ils veulent la reconquérir ? Mais vouloir reconquérir une
région (je pense à l’Alsace-Lorraine pour la France) c’est tout simplement aimer ses habitants que vous considérer comme membres de votre famille ! Imaginons ce que les Ukrainiens feraient du
Donbass si par grand malheur ils réussissaient ? Tout simplement ce qu’on fait leurs frères nazis avec les Juifs et les tziganes ! Ils installeraient des gauleiters chargés de l’épuration
ethnique russe conduisant à l’ukrainisation radicale, bref à la colonisation du Donbass par des Ukrainiens, des vrais, des nazis venant de l’Ouest du pays.
On comprend l’acharnement à se battre des soldats russes et surtout des soldats des deux républiques indépendantes du Donbass. Car ils savent très bien ce qui
les attend, eux et leurs familles, si par malheur ils se laissaient un tant soit peu aller et n’avaient plus la volonté de triompher. Car évidemment, cette volonté de triompher est le seul
moyen d’éviter leur extermination totale. Il ne faut pas s’étonner qu’elle soit chez elle, inébranlable ! En
fait, ils sont des résistants, des résistants pour la vie contre le crime !
Plusieurs événements sont intervenus sur le front de Donetsk qui, sans changer radicalement la situation militaire sont symptomatiques d’une exacerbation
des opérations menées de chaque côté du front et de l’avancée des forces alliées autour d’Avdeevka notamment.
1. Les bombardements terroristes sur
Donetsk continuent
Développée dans le précédent article, la dissémination par l’artillerie ukrainienne de mines antipersonnelles « Tulip » sur les quartiers résidentiels de Donetsk continue,
mobilisant la peur de la population et les réactions permanentes et intensives des services de déminage russes et républicains.
Alors que de nombreuses rues, parcs et jardins du centre ville sont toujours bloquées et soumises au travail de libération des sapeurs neutralisant les
mines PFM1 disséminées le 30 juillet soir, l’artillerie ukrainienne a récidivé, cette fois sur le district de Kievsky, à l’Ouest du centre ville. La Russie a déployé en urgence des
unités de sapeurs en renfort ainsi que des robots blindés de déminage.
La mine « Tulip » ne
possédant qu’une charge limitée et ne dispersant pas d’éclats, sa
neutralisation peut se réaliser sur place, dans un
périmètre de sécurité. Ici, destruction d’une mine au centre
ville le 31 juillet
Hier lors d’une liaison en ville j’ai vu 8 mines neutralisées par les sapeurs sur 200 mètres de rue à proximité du marché central de Donetsk, d’autres
étaient même tombées sur des balcons et des toits. Mais les zones les plus dangereuses sont les jardins, massifs de fleurs, parcs, qui sont très nombreux entre chaque paire d’immeubles,
le long des boulevards et des plans d’eau etc. et dans lesquels ce type de mine devient invisible et impose un ratissage lent et dangereux.
On compte déjà des premières victimes comme cet homme de Petrovsky qui ce matin a eu le pied arraché par une de ces merdes terroristes que les ukrainiens
envoient chaque jour au milieu des familles de Donetsk dans l’indifférence complice des occidentaux pourtant thuriféraires autoproclamés de ces « Droits de l’Homme » qu’ils
n’invoquent finalement que pour tenter de légitimer leurs massacres de par le Monde.
Voilà à quoi ressemblent les rues de
Donetsk aujourd’hui parsemées de mines pouvant vous
arracher un pied ou une jambe juste par un simple contact.
Ici dans la rue Izumrouda dans le centre ville de
Donetsk, le 31 juillet
À coté de ces bombardements spéciaux minant la ville de, les forces ukro-atlantistes poursuivent leurs bombardements classiques sur les populations, à coup
d’obusiers de 122, et 152 et 155mm (OTAN) et de lance roquettes multiples de 122 et 220 mm notamment.
2. Le massacre des prisonniers
ukrainiens d’Elenovka
Dans la nuit du 28 au 29 juillet 2022, le centre de détention militaire d’Elenovka (25 km au Sud de Donetsk) a été touché par des tirs ukro-atlantistes
réalisés avec le système d’armes de précision HIMARS. Le bilan est très lourd : sur les 160 prisonniers ukrainiens, 53 ont été tués et 71 autres blessés.
J’ai d’abord pensé, en apprenant la nouvelle, à une confusion du renseignement de l’OTAN confondant le camp de prisonniers avec une base militaire mais,
apprenant que la plupart des victimes de ce bombardement appartenaient au régiment néo-nazi Azov défait à Marioupol, l’acte intentionnel a percé sous la bavure ainsi que la réponse à la
question « À qui profite le crime ? »
Alors que les propagandistes occidentaux, fidèles à leur russophobie hystérique et à leur débilité pathétique annoncent en chœur que ce sont les forces
alliées qui ont exécuté les prisonniers ukrainiens avec leur artillerie, je veux juste rappeler ici quelques faits à l’aune du bon sens :
• Ce bombardement intervient alors que la justice commence à recueillir les premiers aveux concernant des crimes de guerre commis depuis 8 ans par l’unité
spéciale « Azov ».
– Qui a intérêt à ce que cessent ces
aveux dénonçant toute une chaîne de commandement militaro-politique ukro-atlantiste ?
• Les médias occidentaux, comme d’habitude, accusent les russes d’être les auteurs de ce crime de guerre, destiné à tuer des prisonniers ukrainiens.
– Pourquoi bombarder leur camp quand
ces prisonniers pouvaient être précisément éliminés dans le brouhaha des combats de Marioupol ?
– Comment les russes
pourraient-ils bombarder avec un système d’artillerie étasunien qu’ils ne possèdent pas ?
• Les services d’urgence se sont immédiatement rendus sur place pour secourir et sauver les gardiens et prisonniers grièvement blessés.
– Pourquoi vouloir tuer des
hommes et ensuite tout faire pour les sauver jusqu’à sacrifier des réserves de sang précieuses.
Etc…
Les nationalistes ukrainiens servant avec zèle, les desseins de l’OTAN en échange de l’onanisme immature de quelques statues bandéristes et cérémoniels
néo-nazis ridicules, finiront ils par comprendre qu’ils ne sont, à l’instar des djihadistes de Syrie, que les idiots utiles et vermines jetables de ce régime ukro-atlantiste qui les a
abandonné à Marioupol, sacrifié à Severodonetsk et qui aujourd’hui les assassinent dès qu’ils commencent à trop parler ? Personnellement, vu le profil psychologique de la plupart de ces
soudards et leur fanatisme russophobe, j’en doute !
Le nouveau foutage de gueule des
occidentaux
Face à la nouvelle vague russophobe hystérique l’accusant d’être à l’origine de ce bombardement meurtrier, et tandis que Kiev prétend que la Russie interdit
qu’un enquête puisse être menée sur place, Moscou a invité l’ONU et le Comité International de la Croix-Rouge a dépêcher une commission d’enquête sur les lieux.
Or, des responsables de la Croix-Rouge ont répondu qu’ils n’avaient pas le mandat pour mener ce genre d’enquête, alors que ce même CICR était venu
précisément enquêter sur les conditions de rétention des prisonniers du camp de rétention de Elenovka quelques jours avant son bombardement (tiens tiens !).
Donc résumons : le CICR a le droit d’enquêter sur ceux qui gardent leurs chers prisonniers mais pas sur ceux qui les ont tué ? Cette absurdité apparente
désigne par défaut les ukro-atlantistes comme responsables du bombardement et la cohérence des occidentaux de voulour faire disparaître les exécuteurs de leur stratégie criminelle dans le
Donbass autant que de ne pas médiatiser les débris des roquettes de l’OTAN qui ont voulu les faire taire.
À suivre….
3. Les forces alliées progressent sur
le front d’Avdeevka
En parallèle à une importante intensification des bombardements sur les positions défensives ukrainiennes et les points de tir de leur artillerie, les
forces terrestres alliées ont engagé plusieurs assauts pour détruire l’étau des avants postes qui enserrent Donetsk et protègent les batteries qui bombardent sa population.
Ces opérations offensives sont parmi les plus difficiles du conflit car les bastions ukrainiens devant Donetsk sont puissamment organisés depuis 8 ans et
défendus par des garnisons importantes (environ 15 à 20 000 hommes du Nord au Sud de ce secteur du front). Je rappelle ici que dans l’art opératif il est recommandé d’avoir pour
l’assaillant un rapport de force de 5 contre 1 pour espérer vaincre des positions urbaines fortement défendue car ces combats urbains sont dans toutes les guerres. parmi
les plus meurtriers.
Malgré l’omniprésence de l’artillerie de combat, l’appui des technologies modernes comme les drones, la bataille autour de Donetsk, comme celles de
Volnovakha, Marioupol, Izioum, Popasnaya Severodonetsk… sera celle d’une infanterie héroïque allant conquérir « à la petite cuillère » et au prix de lourdes pertes les
quartiers, rue par rue, maison par maison, étage par étage…
4 assauts principaux dans 4 secteurs différents sont à noter, du Nord au Sud :
3.1 / Avdeevka
Dans le secteur d’Avdeevka les troupes alliées poursuivent leur progression de contournement au Nord du bastion ukrainien telle que décrite dans
le précédent SITREP le concernant. Après avoir franchi la route H 20 reliant au Nord la base arrière de Konstantinovka à partir de laquelle transitent de nombreux
approvisionnements vers Avdeevka, les forces alliées ont atteint la voie ferrée qui lui est parallèle, continuant ainsi l’encerclement par le Nord de la ville.
Destruction au mortier d’une
position ukrainienne au Nord
d’Avdeevka
Les différents succès tactiques obtenus au Nord d’Avdeevka par les forces alliées (traversée de la route H20 et percée jusqu’à la voie ferrée) ont même été
reconnus par l’ISW, l’institut d’analyse stratégique étasunien majeur et l’état-major des forces ukrainiennes. L’encerclement opératif d’Avdeevka par les feux de l’artillerie russe et
républicaine devrait intervenir d’ici à l’automne.
3.2 / Peski
Peski est un village situé à l’Ouest des ruines de l’aéroport de Donetsk, formant un point d’appui important du dispositif éloigné de la défense du bastion
ukrainien d’Avdeevka situé à 10 km au Nord de la capitale républicaine. Depuis 8 ans les échanges de tirs et bombardements n’ont jamais cessé dans ce secteur qui est un des boucliers
principaux de l’artillerie ukrainienne augmentant exponentiellement ses tirs sur Donetsk et qui ont fait de sa libération par les forces alliées une priorité urgente.
Depuis le 30 juillet un nouvel assaut républicain a été engagé contre les positions ukrainiennes de Peski sous l’appui de puissants appuis feu fournis par
l’artillerie et l’aviation de combat russes. Au 31 juillet 2 rues ont été conquises dans ce village en ruine vidé de sa population mais très fortement
« bunkérisé » et protégé par des réseaux importants de tranchées et de mines,
Précédant l’assaut terrestre, le
« hachoir » de l’artillerie assomme les forces
ukrainiennes défendant à Peski le flanc Sud
d’Avdeevka
Les assauts russo-républicains, menés depuis 2 directions sur la défense ukrainienne de Peski, s’ils sont parvenus à atteindre les premières rues du village
ont rencontré une forte résistance et il semblerait que l’un deux ait même été repoussé. Reste à savoir si la zone conquise pourra être maintenue.
3.3 / Krasnogorovka
À l’Ouest de Donets, la ligne de front qui sépare Staromikhaïlovka (côté républicain) de Krasnogorovka (côté ukrainien) a été également bousculée par des
assauts terrestres alliés qui se sont rapprochés des lisières de la ville occupés par les forces kiéviennes. À noter que sur le secteur Nord du dispositif ukrainien de Krasnogorovka se
trouvent plusieurs points de tir important de l’artillerie ukrainienne, qui va devoir battre en retraite si la progression des forces alliées se prolonge durant les prochains
jours.
3.4 / Marinka
Dans le Sud Ouest de Donetsk (district de Petrovsky et village d’Aleksandrovka), des assauts terrestres alliés ont également repris contre les positions
ukrainiennes ici aussi fortement retranchées et organisées . Après avoir subi un demi échec en avril dernier dans un quartier pavillonnaire de Marinka à l’Ouest d’Aleksandrovka (une
partie rues libérées dans des combats meurtriers ont été ensuite reprises par les ukrainiens). l’infanterie républicaine avance désormais très lentement dans ce terrain chaotique,
fortement miné et battu par les feux ukrainiens positionnés à Marinka.
En conclusion
Dans tous ces assauts terrestres
russo-républicains, l’artillerie joue un rôle majeur car
son barrage de feu permet de rééquilibrer le rapport de
forces qui est logiquement en faveur de celui qui est
en défensive.
Pour le moment, sur ce front de Donetsk, à part dans le secteur d’Avdeevka où les progressions sont plus importantes, on ne peut pas encore parler de
« succès tactiques » car aucune position ukrainienne importante n’a pas encore été prise et les acquis russo-républicains ont besoin d’être maintenant consolidés pour durer.
Cependant mais sans crier victoire prématurément, on peut dire avec assurance que « les choses avancent dans le bon sens » et qu’à force d’exercer une telle pression
tactique et d’artillerie sur la digue ukrainienne celle-ci finira bien par céder prochainement, et probablement brutalement. Malheureusement il est également probable que les
agglomérations libérées sortent des combats en cours quasiment complétement détruites.
Il reste que le plus important pour les forces alliées engagées sur la défense de Donetsk est de neutraliser ces systèmes d’artillerie qui bombardent la
ville et sèment la terreur parmi la populations.
Sylvain Ferreira & Régis de Castelnau : Guerre en Ukraine (vidéo n°3)
50 ans d’expérience professionnelle (au mois de décembre prochain) m’ont permis de mesurer l’importance du débat contradictoire. Celui-ci permet
l’élaboration des vérités. Je mets vérités au pluriel car il y en a de plusieurs sortes. Et chacune obéit à un mode d’élaboration qui lui est propre.
La guerre en Ukraine a malheureusement provoqué chez nous une catastrophe informative. De toute la sphère occidentale, qui a cédé à la propagande, la France
a été le plus mauvais élève. Le système médiatique se contentant de reproduire servilement la propagande de Zelensky élaborée par ses spin Doctors. Sans aucune distance critique, et en
général à l’aide de mensonges explicites ou par omission. Une foule de petits télégraphistes du président ukrainien a pris les plateaux d’assaut en espérant l’application du proverbe : «
qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son ». Nous avons essayé de produire quelques autres sons. Nouvelle vidéo pour faire le point sachant que nous essaierons de leur donner un
caractère hebdomadaire.
Cette fois-ci avec Sylvain Ferreira nous allons :
• Faire le point sur les polémiques récentes et les experts menteurs.
• Présenter un point militaire prospectif sur ce qui peut se passer dans les semaines qui viennent.
• Regarder l’actualité à la lumière de l’évolution du rapport de force dans l’affrontement Occident contre le reste du monde : situation de l’UE, voyage en
Afrique, évolution des BRICS.
Même après 8 années de bombardements ukrainiens ininterrompus sur ses familles, le Donbass n’avait pas vu de la part des ukro-atlantistes une telle haine et
lâcheté criminelles, et je laisse à chacun le soin de trouver dans les bas-fonds du vocabulaire les pires qualificatifs injurieux pour tenter d’approcher la nature de ces rebus de
l’humanité qui viennent un fois encore de répandre par bombardement terroriste des centaines de mines antipersonnelles au cœur de Donetsk.
Lors des combats pour Lisichansk, les forces ukrainiennes avaient disséminé devant les progressions des forces alliée contournant la ville d’où ils
tentaient de s’échapper. Cette pollution de zone, réalisée par l’artillerie et les drones afin de freiner une progression adverse est une technique militaire acceptable lorsqu’elle reste
dans le domaine du combat. Mais ce que nous observons depuis quelques jours à Donetsk où il n’y a aucun combat urbain ni objectif militaire en ville, relève juste d’un terrorisme à
caractère génocidaire.
• Le 20 juillet, les « ukrops » dispersent avec des roquettes de 220mm « Uragan » à sous munitions sur les quartiers Ouest de
Yasinovataya (secteur de la gare ferroviaire) plus de 200 mines antipersonnelles Pf1 .
• Le 29 juillet, nouveau nouveau bombardement ukro-atlantiste dispersant des mines antipersonnelles, cette fois sur le quartier « Textile » à
l’Ouest du centre ville de Donetsk. 8 morts et des dizaines de blessés pour cette seule journée.
Ce 30 juillet 2022, au milieu de la nuit, des lance roquettes multiples ukrainiens de 220mm « Uragan » bombardent le centre ville de Donetsk avec
des roquettes à sous munitions qui larguent des centaines de mines « Tulipe », espérant surprendre la population dimanche matin, quand les enfants vont jouer dans les jardins,
les mères vont au marché, les familles vont à l’église ou les amoureux se balader dans les parcs ensoleillés…
Comme à leur habitude, plutôt que de combattre avec audace les forces russes et les milices républicaines sur le champ de bataille, les soudards
ukro-atlantistes préfèrent bombarder et terroriser les familles au coeur des cités. C’est le mariage du sadisme avec la lâcheté !
Séquences d’une nuit de terreur
:
Vidéo prise par un habitant au moment
du bombardement ukrainien
ayant dispersé des mines antipersonnelles au cœur de
Donetsk
Très rapidement les mines sont
repérées et l’alerte est donnée, les gens restent
chez eux tandis que les plus courageux
protègent les zones minées en attendant les
démineurs
Malgré les bombardements qui continuent et le danger des mines, des dizaines d’habitants viennent immédiatement aider les services d’urgences, signalant
aux passants et démineurs les mines repérées ou restant sur place jusqu’à l’arrivée des sapeurs. Une fois encore la solidarité et le courage de la population du Donbass se dressent
devant la peur et la haine.
Arrivés immédiatement sur place, les
sapeurs du
ministère des Situations d’Urgence fouillent méticuleusement les rues, les parcs,
les jardins neutralisent une par une des centaines
de mines.
Devant l’ampleur et l’urgence de la
tâche l’armée est appelée en renfort,
avec ses moyens et des méthodes peu orthodoxes mais très
efficaces
Plus de 700 mines ont été déjà neutralisées sur Donetsk suite aux précédents bombardements de vendredi et le travail des sapeurs, dont il est important de
saluer ici le courage et l’abnégation continue inlassablement malgré les bombardements qui se poursuivent.
Toute la nuit durant les sapeurs de la
République populaire de Donetsk et de
la Fédération de Russie vont déminer mètre par mètre le centre
de Donetsk
Le type de mine qui est dispersée depuis le 20 juillet sur les populations civiles de Donetsk et des environs est la PFM1 dite « papillon »
(appelée aussi pétale ou tulipe) en raison de sa forme ailée et aplatie. Il s’agit de la copie soviétique de la mine américaine BLU-43 « Dragontooth » utilisée contre les
populations du Laos pendant la guerre du Vietnam.
C’est une petite mine aux dimensions très discrètes (12 cm x 6.1 cm x 2 cm) et très légère (75 g) contenant 37 grammes d’explosif liquide destiné,
non pas à tuer mais à mutiler gravement. Ce type de mine peut être dispersé par aéronefs ou artillerie grâce à son dispositif d’armement lent (3 minutes) qui permet à la
mine de tomber au sol avant d’être active. Officiellement il faut une pression de 5 kg pour déclencher l’explosion mais la membrane plastique souple de la mine en pression sur son
détonateur fait qu’une simple pression de la manipulation peut le déclencher. La meilleure méthode pour ramasser cette mine est d’utiliser une pelle (et des équipements de
protection).
Le vecteur de dispersion utilisé par les ukropithèques pour miner les quartiers résidentiels du Donbass est la roquettes de 220mm à sous munitions tirées
par le Lance Roquettes Multiples BM 27 « Uragan ». Chaque roquette peut emporter jusqu’à 300 mines PFM1 qui sont éjectées et dégoupillées a quelques centaines de mètres
d’altitude.
Pour avoir une idée de la dangerosité de la mine PFM1 voici à quoi ressemble son explosion :
Destruction d’une mine PFM1 tombée
dans un jardin
Je rappelle ici que ce type de bombardement constitue un crime de guerre multiple :
Bombardement intentionnel d’une
population civile (Convention de Genève, 1949),
Utilisation de mines
antipersonnelles (Convention d’Ottawa 1997),
Utilisation d’armes à
sous-munitions (Convention d’Oslo, 2007).
La question est maintenant de savoir où sont ces politiciens, ces journaleux occidentaux pourtant si prompts à hurler « crime de guerre ! »
lorsque d’une roquette russe détruisant un dépôt de munitions ukro-atlantiste tue dramatiquement un passant qui était « au mauvais endroit au mauvais moment ». La réponse est
simple : Le nez dans leur gamelle et leur servitude crasses tenues par le grande Capital ! Ici, les victimes civiles tuées ou blessées sous les bombardements ukrainiens ne sont pas des
« dommages collatéraux » mais bien des cibles d’une haine terroriste et lâche de génocidaires qui depuis 8 ans voient leurs crimes non seulement impunis mais même soutenus par
les « démocraties droitdelhommistes » occidentales !
Ce qui est sûr c’est que Zelensky, cet acteur médiocre devenu la marionnette sanguinaire de l’Oncle Sam en Ukraine, a bien appris son texte, car quelques
heures avant que ses soudards ne sèment une nouvelle fois la mort au milieu des familles de Donetsk, ce maroufle a déclaré dans ce cynisme si caractéristique de la pensée occidentale
: « Nous ne
sommes pas la Russie précisément parce que pour nous chaque vie compte. Et nous profiterons de chaque occasion pour sauver plus de vies et limiter autant que possible la terreur
russe ». Qu’il aille raconter cela aux enfants de Donetsk ou de Makeevka qui ont été blessés en allant jouer dans leurs jardins !
Le plus difficile, face à cette infamie ukro-atlantiste, c’est de ne pas sombrer dans cette même haine qui donne l’envie de coller une balle dans le crâne
des assassins mais aussi de tous ces fanatiques qui sur les plateaux télévisés du grand théâtre de la marchandise leur vouent une admiration sans borne tandis qu’ils montrent du
doigt l’armée russe dans une inversion accusatoire hystérique. De l’artilleur ukrainien au « journaliste » de BFM TV en passant par Zelensky et Macron, ces occidentaux étouffant
les européens avec leur pensée unique et criminelle, ne sont que des gibiers de potence !
Quand est-ce que les populations européennes vont ouvrir leurs yeux et fermer leurs poings ?
Au moment de prendre mon service,
les bombardements ukro-atlantistes
continuent
Ce point de situation concerne le front de Kherson, non pas pour les actions observées et qui sont peu significatives (pour le moment), mais surtout pour
les bavardages incessants qui les entourent, concernant cette contre offensive ukrainienne fantasmée par le pouvoir de Kiev.
Lorsqu’un laquais pro-ukrainien pérore que la grande offensive ukrainienne bouscule le front russe et a atteint la banlieue de Kherson en infligeant de
lourdes pertes aux forces russes, il ment !, de même lorsque son homologue pro-russe affirme que la ligne de front dans le secteur de Kherson n’a pas bougé d’un iota et que les forces
ukrainiennes écrasées par les bombardements russes n’ont pas les moyens d’y égratigner les forces russes, il ment tout autant.
Tandis que sur le front Nord le rouleau compresseur des forces russes et alliées continue inexorablement sa lente mais sûre progression vers les bastions
ukrainiens de Artemovsk et Slaviansk, (cette semaine, Pokrovske et Ugledorsk deux nouvelles localités sur le front de Artemovsk ont été libérées), le front Sud, entre Kherson (côté russe)
et Nikolaïev (côté ukrainien) est saturé de spéculations militaires, bavardages propagandistes et fantasmes politiques autour d’une potentielle contre-offensive de Kiev qui viserait à
reprendre le contrôle de Kherson, cette première grande victoire militaire et politique russe acquise dès le 2 mars 2022.
Depuis le début du conflit, la ville de Kherson n’a pas trop fait parlé d’elle car libérée sans coup férir dès les premiers jours des opérations militaires
russes en Ukraine. Et pourtant Kherson est un enjeu majeur stratégique, politique, historique pour la Russie et une de ces principales victoires depuis 5 mois. Un occasion de revenir sur
cette haute cité portuaire de la Novorossiya !
***
1. La ville russe de
Kherson
Commençons par quelques rappels :
1.1 / Un accès vers le Dniepr,
la Mer Noire et la Crimée
La ville de Kherson a été fondée sur un site ayant un triple avantage stratégique, car elle constitue un carrefour à la fois terrestre fluvial et maritime
pour :
un accès maritime, vers le Dniepr en contrôlant son accès fluvial et son franchissement,
un accès terrestre vers la Crimée en contrôlant son accès venant du Nord Ouest,
un accès maritime vers la Mer Noire part son grand port et son chantier naval abrités
1.2 / Fragments
d’histoire
Pour ceux qui contesteraient encore l’identité russe des territoires disputés entre les forces russes et ukrainiennes la ville de Kherson est un de ces
hauts lieux de la Novorossiya qui justifient le terme de « libération » lorsqu’il s’agit de son contrôle militaire ou de sa future intégration à la Fédération de
Russie.
Cette région particulière de la Novorossiya connue sous le nom de Tauride, avant d’être stabilisée par la Russie fut secouée par des flux et reflux
d’invasions multiples : Terres des scythes, puis de la Russie primitive, elle est ensuite au Royaume grec de Bosphore, avant d’être envahie par les mongols au XIIIe siècle. Puis ce fut le
temps des comptoirs esclavagistes ottomans qui inféodèrent le khanat tatar de Crimée au XVe siècle après le reflux des mongols.
Au XVIIIe siècle, l’impératrice Catherine II, qui ne démérite pas du qualificatif de « Grande
Catherine », élabore le « projet grec » qui doit entre autres projets libérer les terres russes qu’occupent les Ottomans sur les rives septentrionales de la mer Noire, les
repousser hors d’Europe et même de restaurer l’empire byzantin. Et Catherine II confie cette mission à Grigori Aleksandrovitch Potemkine, qui deviendra à l’issue de la victoire sur les
ottomans l’architecte de la Novorossiya, le prince de Tauride, sa région centrale (Crimée, Kherson). Potemkine est un des hommes les plus brillants et influents de l’Empire, excellent
chef militaire autant qu’habile diplomate et, accessoirement l’amant de Catherine II. Aujourd’hui encore l’héritage de Potemkine est visible car c’est sous sa houlette que sont fondées
toutes les principales villes de Novorossiya, d’Odessa à Ekaterinoslav (Dnipropetrovsk) en passant par Sébastopol et qui ont été les rouages de la modernisation et du développement de
cette région pontique ainsi que les points d’appui de la puissance militaro-économique russe vers la Méditerranée.
Sur cette embouchure commune au Dniepr et au Boug méridional et qui est vitale aux échanges économiques régionaux (notamment céréaliers), Potemkine fonde en
1776 le port militaire de Kherson, le fortifie et l’augmente d’un important chantier naval (où sera d’ailleurs construit la flotte russe de Sébastopol), ainsi que d’une académie
militaire. Lorsqu’en 1791, le prince Potemkine meurt de maladie en Moldavie, c’est en la cathédrale de Kherson que sa dépouille est inhumée (plus tard l’empereur Paul 1er dispersera les
restes de l’amant de sa mère.) Potemkine laisse le souvenir d’un homme audacieux et doué dont l’action militaire et économique, à l’instar de celle de Pierre le Grand sur son flanc
occidental Nord, permit à l’empire russe le développement de son flanc occidental Sud.
Et Kherson est le cœur de ce projet russe.
Au sortir de la révolution bolchévique, de la 1ère guerre mondiale et des guerres civiles consécutives qui ravagent la région, la Novorossiya est intégrée à
la République socialiste soviétique d’Ukraine ainsi que les régions industrielles russes du Donbass et de Kharkov. Plus tard ce sont les régions occidentales des Galicie, Gagaouzie,
Transcarpathie etc qui seront annexées à l’Ukraine par Staline puis la Crimée, rattachée arbitrairement à Kiev par Kroutchov en 1954. Et sur les terres de l’ancienne Novorossiya le
sentiment d’appartenance russe est resté d’autant plus vivace et très majoritaire au sens des populations locales que l’Ukraine reste dans le giron russe via l’URSS jusqu’n 1991.
1.3 / Kherson
aujourd’hui
Dans le développement économique de la région de Nikolaïev, Kherson, Mélitopol qui suit le second conflit mondial, le régime soviétique déplace des
populations agricoles de la Galicie occidentale vers les steppes bordant la mer Noire (les populations russes de la région étant plutôt à vocation manufacturière, maritime et
industrielle). Si économiquement cela a permis un développement agricole important, en revanche cela a également déplacé dans la Novorossiya une mentalité bandériste russophobe qui, bien
que minoritaire, va germer progressivement après l’indépendance ukrainienne de 1991 et se fortifier après le coup d’État du Maïdan de 2014. Ceci explique, contrairement aux crétins
propagandistes qui affirment que toute la population est pro-russe, que sont observés ici et là, même s’il restent très minoritaires, des manifestations pro-ukrainiennes, des actes de
collaboration avec les forces ukrainiennes et même des actes de sabotages et des attentats russophobes. La Russie tout en menant la libération militaire de la Novorossiya doit donc épurer
les populations de cette cinquième colonne bandériste et surtout rétablir la vérité et l’héritage russes de cette région, et notamment au niveau des jeunes dont un certain nombre depuis 8
ans ont été lessivé à la propagande ukro-atlantiste russophobe.
Lorsqu’un journaleux occidental évoque « les affres de la russification » des régions contrôlées par Moscou, il devrait un minimum apprendre
l’Histoire, les racines russes de ce pays, la répression russophobe et la « bandérisation des mentalités depuis 2014… et accessoirement, s’il en a les capacités cognitives et morales
l’éthique de son noble métier.
Depuis 1991, à l’instar de toutes les régions de la Novorossiya délaissées par un régime oligarchique ukrainien réduisant sa gestion aux seules
ressources alimentant ses intérêts élitistes, les infrastructures socio-économiques populaires sont à l’abandon, faute de modernisation et d’entretien minimum, et la splendeur de Kherson
s’est recroquevillée en 30 années de corruption organisée sur ses 2 artères urbaines principale du centre ville.
Aujourd’hui Kherson, est une agglomération de 145 km2 et plus de 250 000 habitants posée à 70 km de la mer Noire, sur la rive droite du Dniepr et qui est le
chef lieu de l’oblast éponyme situé au Nord de la Crimée. Kherson est une pièce importante à la fois pour l’élaboration de la continuité territoriale entre Russie et Transnistrie, pour le
contrôle de la partie méridionale du Dniepr et son accès vers la mer Noire mais aussi pour la sécurité continentale de la Crimée lui offrant une profondeur mais aussi des ressources
stratégiques comme l’eau douce par exemple qui est vitale pour la population et l’économie agricole de la péninsule russe.
Dans la phase initiale rapide des opérations militaires russes en Ukraine, la 58e armée en sortant de la Crimée a réalisé les plus belles avancées
offensives russes, progressant de plus de 50 km par jour, atteignant vers l’Est le fleuve Dniepr jusqu’au Sud de Zaporodje (prenant au passage le contrôle Mélitopol et Energodar, la plus
grande centrale nucléaire d’Europe) et vers l’Ouest en le franchissant jusqu’à la rive gauche du Boug Méridional, une grande rivière contrôlée par la ville de Nikolaïev qui constitue le
verrou principal sur la route menant à Odessa. C’est au courd de cette progression occidentale que fut libérée le 3 mars 2022 la ville de Kherson.
En mars 2022 les forces russes, ne parvenant pas à prendre le contrôle de Nikolaïev ni à franchir le Boug Méridional plus au Nord, vont se replier sur les
limites administratives de l’oblast de Kherson où elles vont stabiliser la ligne de contact contre les forces ukrainiennes. Depuis 4 mois de violents duels d’artillerie opposent les
belligérants avec les frappes réciproques dans la profondeur sur leurs sites logistiques (dépôts de carburant et munitions, ponts et usines militaro-industrielles) tandis que de part et
d’autres du front des renforts préfigurent une réactivation de ce théâtre d’opérations méridional.
2. La ligne de front en juillet
2022
La ligne de front sur le front Sud n’a pas bougé depuis 4 mois (à part de minuscules succès tactiques début juin), posée à environ 35 km au Nord de la rive
droite du Dniepr. Grâce à cette large tête de pont réalisée au Nord du Dniepr, les forces russes se sont positionnées pour des offensives futures
en direction de Krivoï Rog, situé à 40 km au Nord sur la rive droite du Dniepr
en direction de Nikolaïev à 30 km au Nord Ouest, un verrou urbain contrôlant le franchissement du Boug Méridional et le chemin vers le port
d’Odessa (à 100 km).
Le secteur dans lequel s’est stabilisée la ligne de front est une steppe côtière très faiblement vallonée articulée autour de l’embouchure du fleuve Dniepr
et barrée par de nombreux cours d’eau secondaires, tous freinant les progressions jusqu’à offrir des lignes défensives importantes. C’est ainsi par exemple le cas de la rivière Ingoulets
sur laquelle s’est stabilisée au Nord-Est de Kherson la ligne de front ainsi que du Boug Méridional sur lequel la défense de Nikolaïev s’appuie.
2.1 / Du côté
russe
Lorsque l’état-major russe décide de porter à la mi-mai son effort principal sur le front du Donbass, son dispositif sur ce secteur devient momentanément
défensif, avec un réseau de points d’appui en avant du Dniepr destinés à freiner une offensive ukrainienne éventuelle grâce notamment à de nombreuses unités d’artillerie capables
d’imposer des tirs de barrage massifs et prolongés.
Pendant les premiers mois des opérations militaires russes, c’est la 58e armée qui était en charge de ce front Sud remplissant avec succès tous ces
objectifs (Kherson, Melitopol, Engenodar, Ouest Marioupol…), à l’exception du contrôle de Nikolaïev (problème de division de ses forces entre Kherson à l’Ouest et Melitopol à l’Est et
d’étirement vulnérable des colonnes logistiques). Aujourd’hui la 58e armée a été relevée par la 49e armée, elle aussi renforcée d’unités d’artillerie, d’unités mécanisées, aéroportées, de
forces spéciales supplémentaires (notamment la 98e Division aéroportée). Sur le flanc droit de la 49e armée on trouve le 22e Corps d’Armée et à l’arrière, dans le secteur de Melitopol
(entre Kherson et Marioupol) des unités au repos de la 58e armée qui constituent une force de réserve immédiate prête à intervenir soit sur le secteur de Zaporodje, soit sur celui de
Kherson.
Soit pour ce front de 150 km un corps de bataille russe d’environ 30 000 hommes (dont 15 000 environ au Nord du Dniepr) dont la force principale est un parc
d’artillerie de plus de 300 obusiers et lance roquettes multiples divers auxquels se rajoutent les unités de missiles longue portée et l’aviation de la Mer Noire.
2.2 / Du côté
ukrainien
Du côté ukrainien, après avoir repoussé en mars 2022 les forces russes devant Nikolaïev et le long du Boug Méridional (qu’elles cherchaient à franchir plus
en amont), l’état-major ukrainien a profité de la priorité offensive russe donnée au Donbass pour fortifier ses lignes de défense dans le secteur et reconstituer 2 corps d’armée (l’un
entre Odessa et Nikolaïev, l’autre vers Krivoï Rog) à partir d’unités hétéroclites et sous équipées (réguliers, garde nationale, territoriaux, mobilisés, réservistes,
nationalistes).
Début juin, les forces ukrainiennes ont tenté des contre-attaques le long de la rivière Ingoulets, lesquelles ont été toutes repoussées avec des pertes ukrainiennes importantes, à l’exception d’une petite tête de pont
maintenue dans le secteur de Belogorka sur la rive gauche de la rivière.
Aujourd’hui, l’état-major ukrainien aurait déployé sur le front de Kherson environ 40 000 hommes mais dont près de la moitié sont des unités territoriales
mal équipées, et surtout dans un dispositif manquant cruellement de forces d’artillerie puissante et d’aviation tactique capable d’apporter cet appui feu massif que réclame toute
offensive terrestre, surtout dans un terrain à découvert comme celui de la steppe côtière.
3. De la contre-offensive
ukrainienne
Depuis ce mois de juillet 2022, la rumeur d’une éventuelle contre-offensive ukrainienne enfle de jour en jour tout comme les bombardements ukrainiens qui,
grâce aux systèmes d’artillerie de précision et longue portée de l’OTAN tel que l’HIMARS et l’assistance des satellites étasuniens, ont permis de réaliser des frappes sur
des objectifs stratégiques russes dans la profondeur (dépôts de munitions, carburant, ponts, états major etc), et que beaucoup de commentateurs définissent comme une préparatin à cette
« grande offensive d’un million de soldats ukrainiens » telle qu’annoncée par le cocaïnomane Zelensky.
De facto la seule offensive ukrainienne réellement visible et importante est celle menée sur le front de la propagande ukro-atlantiste et dont les
thuriféraires ont déjà annoncé la date de la reprise de Kherson (à la mi août) par leurs « guerriers de lumière » qui seraient déjà arrivés selon des illuminés comme le
collabo Xavier Tylerman à 1 km des faubourgs de la ville (lui aussi il faut qu’il arrête la coke !)
En deçà des élucubrations propagandistes il est un brouillard de guerre informationnel particulièrement opaque mais logique qui enveloppe ce front Sud et
laisse effectivement à penser que des opérations militaires ont commencé à faire sortir les belligérants de leurs tranchées défensives.
3.1 / Les opérations militaires
ukrainiennes et russes en cours
Sur le terrain il y a effectivement un bouillonnement aussi bien du côté des forces ukrainiennes que des forces russes qui ont sur leurs secteurs différents
accompli quelques micro avancées tactiques, tandis que l’activité de leurs artilleries respectives a triplé au cours des derniers jours (mais toujours dans le même ratio donnant aux
forces russes une domination écrasante).
Situation militaire sur le front de
Kherson au 28 juillet 2022 (estimation)
3.1.1 – Du côté
ukrainien
Plusieurs actions offensives ukrainiennes ont été observées sur ce front Sud depuis ce mois de juillet :
Des bombardements ukro-atlantistes de
précision
Si les forces ukrainiennes ne disposent pas d’un parc d’artillerie de destruction puissant comme celui des russes, en revanche les aides occidentales, bien
que réduites, leur ont offert des systèmes d’armes performants comme le M142 HIMARS ou ses cousins M270 et MARS 2, capables de frapper avec précision des sites stratégiques
éloignés.
Et l’état-major ukrainien a mis en œuvre des bombardements systématiques des dépôts de carburant, des états-majors, des ponts et surtout des dépôts de
munitions de l’artillerie russe afin d’affaiblir par sa logistique impactée sa puissance de feu). À noter que ces tirs d’une précision redoutable ne peuvent pas être accomplis sans
l’appui actif des satellites étasuniens qui repèrent, géolocalisent et fournissent aux HIMARS le réseau GPS sans lequel leur système de guidage serait aveugle.
Ces bombardements ukro-atlantistes de précision et dans la profondeur (près d’une dizaine réalisés sur ce front Sud en juillet) sont considérés exagérément
par beaucoup comme le prélude à l’offensive annoncée. Voyons 2 exemples significatifs :
Destruction de dépôts de munitions à
Novaïa Kharkova. Depuis le 11 juillet, des
dépôts
militaires russes ont été plusieurs fois la cible des HIMARS
ukro-atlantistes
Et dans ce concours de médiocrité où
s’affrontent de chaque côté du front les
propagandistes des salons courtisans, vous entendez depuis 2
semaines que c’est une « usine de salpêtre »
qui aurait été détruite à Novaïa Kharkova, et plusieurs fois s’il vous
plaît si l’on en croit les explosions provoquées par chaque
bombardement !
Les dépôts militaires, carburant, munitions de Novaä Kharkova ont été plusieurs fois bombardés, notamment le 27 juillet et tout récemment encore dans la
nuit du 29 au 30. D’autres dépôts d’artillerie russes de ce front Sud ont été également détruits par les HIMARS comme de Brilevka, à l’Ouest de Kherson, bombardé le 28 juillet. Ces
bombardements visent prioritairement à tarir les capacités de tirs de barrage (grands consommateurs de munitions) de l’artillerie russe.
Bombardement du pont Antonovka à
Kherson, à
plusieurs reprises et provoquant sa fermeture
Ici nous avons un autre objectif de bombardement qui est de couper le ravitaillement des forces russes déployées au Nord du Dniepr (ou du moins le
ralentir). Ceci est encouragé par le fait que sur ce front, le Dniepr est large et ne dispose que de 2 points de franchissement (Kherson et Novaïa Kharkova).
Des attaques terrestres au Nord de
Kherson
Beaucoup plus difficiles à confirmer ou infirmer à cause du « brouillard de guerre » informationnel évoqué plus haut, il semblerait que des
opérations terrestres ukrainiennes soient en cours sur la ligne de front au Nord de Kherson, dans sa partie Ouest, laquelle n’est pas protégée par la rivière Ingoulets. Toutefois rien ne
permet d’affirmer que des percées y ont été réalisées. Par contre de nombreuses sources parlent de pertes importantes subies par les forces ukrainiennes comme par exemple à Akimovka où
plusieurs centaines de tués et blessés ont été abandonnés sur le terrain après l’échec d’un assaut.
• Les 28e division mécanisée et 241e division motorisé ukrainiennes auraient mené des attaques surle front au Nord-Ouest de Kherson,
• Les 14e division mécanisée et 58e division motorisée ukrainiennes auraient mené des attaques vers Sniguirovka au niveau de l’épaulement du front avec
l’Ingoulets.
Une cinquième colonne dans
Kherson
Là encore, contrairement aux fantasmes des propagandistes pro-russes de salon qui prétendent que toute la population de Kherson et ses environs est heureuse
d’accueillir les forces russes et le proche retour de la Novorossiya au sein de la Fédération, il existe parmi chez certains habitants, même s’ils sont très minoritaires, des sentiments
pro-ukrainiens voire même suffisamment russophobes pour pousser certains à collaborer activement avec les forces de Kiev.
Ainsi récemment les services de sécurité russes ont réussi à repérer et arrêter un groupe d’ukrainiens à Kherson, qui filmaient des installations
militaires pour ensuite transmette les données à l’artillerie ukrainienne via une certaine Valeria Andreevna Maslova, ancienne militaire de la 11e brigade d’aviation de l’armée
ukrainienne « Kherson » devenue depuis aujourd’hui un officier de liaison du Centre d’information et d’opérations psychologiques des Forces spéciales ukrainiennes, recrutant et
rémunérant une cinquième colonne dans les territoires libérés.
3.1.2 – Du côté russe
Dans une même logique de réduire les capacités opérationnelles de l’adversaire et dans le contexte de la menace d’une contre-offensive sur le front de
Kherson, les forces russes ont intensifié leurs bombardements des centres de commandement, dépôts et concentrations blindées des forces ukrainiennes. Par exemple :
Destruction d’un dépôt de munitions de
la 63e Brigade ukrainienne, au Nord Est du
front de Kherson
Destruction d’un dépôt de munitions et
carburants de la 28e Brigade ukrainienne près de
Nikolaïev
Parallèlement à ces actions offensives et devant les bombardements croissants des HIMARS, de nouvelles unités de défense antiaérienne ont été déployées
autour de Kherson et Novaïa Kharkova, ainsi que des S-400 de Crimée qui ont été déplacés plus vers le Nord de la péninsule pour augmenter leur efficacité contre les roquettes et missiles
ukro-atlantistes (mais tout en restant hors de leur portée). Le résultat ne s’est pas fait attendre, car si des roquettes continuent de passer encore à travers le dôme antiaérien, la
majorité des roquettes et missiles est cependant interceptée en vol.
Sur le terrain, les unités d’artillerie russes, malgré la destruction de certains de leurs dépôts de munitions effectuent des tirs de barrage massifs sur
les unités ukrainiennes en mouvement tandis que des unités comme la 98e division parachutiste viennent en renfort sur la ligne de front menacée, dans le secteur de Sniguirovka.
Et depuis une semaine, les effectifs russes sont très sensiblement renforcés, car au dires des observateurs, 3 à 4 colonnes de matériels et véhicules
blindés arrivent chaque jour depuis la péninsule de Crimée sur le front de Kherson. Et au vu de la nature offensive du matériel, il semblerait que l’état-major russe cherche à appliquer
l’adage « la meilleure défense c’est l’attaque ! ».
Il faudra attendre quelques jours pour y voir plus clair entre les attaques et contre-attaques ukrainiennes et russes, leurs annonces exagérées et
certainement prématurées etc…
Mais déjà Arestovitch, le porte parole fantasque de la présidence ukrainienne a déclaré ce 30 juillet : « La contre-offensive ukrainienne
sur Kherson… a pris un peu de retard ! »
3.2 / Les objectifs d’une
contre-offensive ukrainienne
En juillet, Zelensky a donné l’ordre à son état-major de préparer et lancer dès que possible une grande contre offensive vers Kherson et il a annoncé mi
juillet aux médias occidentaux que cette ville serait à nouveau sous le contrôle de Kiev « d’ici à 6 semaines
», soit pour la fête nationale ukrainienne du 24 août (jour de l’indépendance).
Voyons quels seraient les objectifs d’une telle contre-offensive ukrainienne :
Pour tenter une contre-offensive militaro-médiatique Kiev n’a pas d’autre choix que le front Sud, car du côté du Donbass, le front est saturé de mouvement
offensifs et d’unités de choc alliées et les forces ukrainiennes présentes sont aujourd’hui exsangues, et du côté de Kharkov, les forces de réserve et la logistique russes sont
immédiatement disponibles du fait de la proximité frontalière avec Belgorod.
En revanche ce front Sud est le secteur le plus éloigné pour les voies d’approvisionnement russes, celui où Kiev a pu reconstituer à l’arrière plusieurs
groupes bataillonnaires tactiques entre Zaporodje, Krivoï Rog, Nikolaïev et Odessa.
Que peut donc envisager l’état-major politique kiévien (principalement Zrlensky et YUmak, le chef de son administration présidentielle, d’un coup de force
militaire du côté de Kherson, même limité et sans conséquence stratégique :
3.2.1 – Une offensive
politico-médiatique
Au moment où la digue ukrainienne dans le Donbass cède inexorablement devant les coups de butoir des forces alliées et que les effectifs du corps de
bataille ukrainien Est devant Artemovsk, Slaviansk et Donetsk disparaissent dans le hachoir de l’artillerie russe, le régime de Kiev cherche à détourner l’attention de l’opinion
intérieure et étrangère et à sauver le moral de ce qui reste de son armée qui certes peut aligner encore sur le papiers des effectifs importants entre les réguliers, les mobilisés, les
territoriaux, les réservistes, les nationalistes, les forces de l’intérieur ou des frontières… mais dont les capacités opérationnelles, les moyens logistiques et la motivation n’on
aucune homogénéité et sont souvent déplorables.
3.2.2 – Une offensive
démonstrative commerciale
Durant cet été les pays occidentaux ont montré un essoufflement dans leurs aides militaires à l’Ukraine, autant par les sacrifices budgétaires qu’elles
imposent au milieu d’une crise économique exponentielle, par la pénurie des stocks d’armement immédiatement disponibles mais aussi par des questionnements de plus en plus nombreux
concernant l’efficacité militaire des aides, leur rentabilité politique et économique pour les populations occidentales invitées à mettre de plus en plus d’argent dans la sébile percée
ukrainienne. Une victoire même partielle de l’armée ukrainienne permettrait au régime de Kiev de justifier les sacrifices occidentaux et de prolonger voire augmenter leurs
perfusions.
3.2.3 – Une offensive pour gagner
du temps
Même si elle n’a que très peu de chance d’obtenir des succès partiels, et encore moins de chance de les maintenir dans le temps, une offensive ukrainienne
peut espérer, même si elle est suicidaire, « reprendre l’initiative » et imposer une réarticulation des forces russes donc une temporisation des offensives dans le
Donbass. Ceci le temps que l’automne et l’hiver avec leur météo humide ralentissent la stratégie de mouvement des groupes bataillonnaires mécanisés russes. Ralentir la libération du
Donbass jusqu’au printemps 2023 afin de reconstruire une armée de conquête est un fantasme ukrainien qui ne repose que sur celui d’une contre-offensive sur le front Sud faisant
diversion.
3.2.4 – Une offensive pour
sécuriser Krivoï Rog et Odessa
Pour les forces ukrainiennes, tandis que le front du Donbass s’effondre, cette tête de pont russe au Nord du Dniepr immobilise beaucoup trop d’unités
de réserve destinées à empêcher une éventuelle offensive russe vers Krivoï Rog au Nord ou Odessa à l’Ouest. En revanche si une contre offensive parvenait à atteindre le Dniepr et y
installer une nouvelle ligne de front plus facile à contrôler via les 2 seuls ponts existant, alors un transfert d’unités vers le Donbass serait envisageable, même si Kherson n’est
pas reprise aux forces russes qui seraient obligées d’y rester en position défensive à cause de la vulnérabilité du franchissement du Dniepr.
Tous ces objectifs, même dans leur réalisations partielles, demandent que les actions offensives ukrainiennes puissent « s’accrocher » au terrain
et donc possèdent des moyens et pour le conquérir et pour le défendre…
3.3 / Une contre-offensive ukrainienne
irréaliste
Et c’est ici qu’apparait l’utopie mortelle du projet ukrainien car une offensive menée sur un terrain très faiblement vallonné et ouvert tel que celui de la
région de Kherson impose d’aligner 4 composantes majeures : vitesse, puissance de feu, couverture et approvisionnement pour répondre à ses gourmandises :
• La vitesse ne peut être ici fourni que par une force blindée importante capable d’avaler des kilomètres en combattant.
• La puissance de feu nécessaire pour casser les positions défensives et les contre attaques ne peut-être fournie que par une artillerie, diversifiée,
mobile, aux stocks très importants.
• La couverture des unités à découvert ne peut-être assurée que par un maillage de systèmes de défense antiaérienne multicouches, fixes et surtout
mobiles.
• Enfin l’approvisionnement, dans ses stocks et ses transports, doit être capable de recompléter à flux tendu munitions, carburant, huiles et autres
« consommables ».
Or, les forces ukrainiennes, suite aux bombardements russes, et même si on peut observer des aides occidentales dans ces quatre domaines, ne disposent pas
de ces moyens en quantité suffisantes, surtout pour une manœuvre offensive d’envergure. (On pourrait aussi rajouter d’autres composantes vitales que n’ont plus également en nombre
suffisant les forces ukrainiennes comme par exemple les réseaux de communications mobiles permettant au commandement de coordonner ses forces d’attaque, d’appui et logistiques en
mouvement).
Aussi, on peut craindre que les forces ukrainiennes, après l’échec de leur offensive, soient tentées, en désespoir de cause de chercher à inonder le bassin
de Kherson en détruisant, après celui d’Antonosky, celui de Novaïa Kharkova et le barrage sur lequel il passe.
Cette action dont les résultats stratégiques seraient limités aurait cependant des conséquences sociales, économiques et écologiques énormes car, avec la
rupture du barrage de nombreuses terres agricoles seraient inondées la distribution d’eau potable des populations en aval interrompue (dont la Crimée) etc sans compter la retenue d’eau en
amont qui alimente le refroidissement de la plus grande centrale nucléaire d’Europe à Ernegodar.
La mise en garde de Moscou et… du
général Valery Zaluzhny
La Russie, par la voix de ses représentants a clairement signifié à Kiev qu’une offensive dirigée contre les territoires libérés de Kherson sera considérée
comme une attaque directe contre le sanctuaire fédéral russe et que par conséquent ses forces armées pourront employer pour le défendre tout leur arsenal stratégique, sans exception et
contre tout objectif ukrainien, proche ou lointain, militaire ou politique… À bon entendeur Salut !
Même au sein du Pentagone, les experts étasuniens estiment que l’Ukraine n’a aucune chance de reprendre Kherson ni même de maintenir une position
intermédiaire car selon leurs propres renseignements, les forces russes disposent déjà à l’arrière du front russo-ukrainien d’une quarantaine de groupes bataillonnaires tactiques
mécanisés (environ 1000 hommes par BTG) et que leur nombre sera porté à 60 d’ici l’automne (ce qui confirme la mise en œuvre d’une 3ème phase opérationnelle russe). Or, 60 groupes
bataillonnaires tactiques supplémentaires, c’est plus que la moitié des effectifs déployés sur le front depuis le 24 février (environ 90 BTG).
Pendant ce temps là le rififi ukrainien continue…
Déjà opposés au moment des batailles de Severodonetsk et Lisichansk au sujet desquelles Zelensky voulait rejouer le sacrifice inutile de Marioupol quand
Zaluzny, son chef d’état-major, prônait la préservation prioritaire de ses unités pour des batailles ultérieures plus importantes. Et voici qu’apparaissent de nouvelles divergences entre
le président halluciné et son général pragmatique.
Ici encore le général ukrainien Valery Zaluzhny a remis les pendules à l’heure quand Zelensky et sa clique d’illuminés ukro-atlantistes (Yemak, Arestovitch
etc…) enivrés par les résultats effectivement notables des bombardements HIMARS, rêvent de bousculer les forces russes de Kherson d’un coup de roquettes américaines. Zaluzhny a rappelé à
la marionnette de Kiev qu’un HIMARS n’est qu’un sniper de l’artillerie destiné à réaliser des frappes précises lointaines et ponctuelles et ne peut en aucun cas remplacer dans une
offensive blindée l’artillerie de masse, qui est manquante, et son nécessaire barrage de feu roulant et ininterrompu. Et que les forces ukrainiennes, qui ont déjà du mal à résister au
rouleau compresseur russe sont très loin de pouvoir garantir un quelconque succès offensif durable, même sur le front de Kherson.
Mais cette fois Zelensky, qui avait pourtant cédé au bon sens de Zaluzhny concernant la retraite de la garnison de Lisichansk, a maintenu aux dernières
nouvelles son ordre d’offensive sur Kherson, peu avare du sang de ses soldats.
Il est donc probable que Zaluzhny, qui sera limogé s’il refuse d’obéir ou… limogé après la débâcle des forces ukrainiennes devant Kherson puisse aller
tranquillement aux champignons pendant l’automne. Ce qui pourrait même être un des objectifs secondaires de ce théâtre contre-offensif, tant Zelensky profite de chaque revers politique ou
militaire pour se débarrasser des « empêcheurs de penser en rond ».
En conclusion
Avant même de savoir ce qu’il en retourne exactement sur le terrain, sauf « remède miracle » pour Kiev, il est plus que probable que cette
« contre-offensive » ukrainienne vers Kherson ne soit juste qu’un nouveau grand spectacle politico-médiatique d’un régime à l’agonie qui, pour relancer une mendicité agressive
auprès de ses parrains occidentaux, sacrifiera à nouveaux des centaines de soldats pour pouvoir dire, en tendant sa sébile maculée de leur sang : « allez monseigneur encore un
effort, la prochaine fois c’est la bonne ! »
Nous verrons dans ce cas des photos et vidéos de drapeaux ukrainiens hissés au pignon d’une maison bombardée et à grand renfort de propagande tout comme
celui qui a été agité sur l’île au serpent le temps d’un selfie avant que les quatre ukrops inquiets n’en soient expulsés par un nouveau bombardement russe.
Pour le moment et même s’il ne faut jamais sous estimer son ennemi, les renseignements obtenus laissent à penser que nous avons bien à faire à un simulacre
de contre-offensive mais qui risque de devenir pour Zelensky un quitte ou double militaire et politique. En effet, la marionnette ukrainienne de Washington, de plus en plus critiquée en
interne (d’où les purges politiques régulières), si elle n’obtient pas un succès tactique même éphémère, une rallonge matérielle occidentale ou un gain de temps stratégique dans le
Donbass aura signé son arrêt de mort auprès des occidentaux, de sa population et de son armée, tous fatigués de ses facéties suicidaires, de son inaptitude et de sa disposition amorale à
sacrifier tout, son armée, son territoire, son peuple pour conserver son petit pouvoir vaniteux que flattent ses maîtres mondialistes.
Car ce qui est le plus intéressant dans cette défaite ukrainienne annoncée de Kherson, ce sont les changements politiques et peut-être
géopolitiques qu’elle va provoquer.
« J’ai formé plus de 2000 soldats
ukrainiens, et je suppose qu’au moins la moitié sont morts ».
Plusieurs mercenaires étrangers en Ukraine font état du désordre et de la corruption qui règnent au sein des forces armées du pays.
« Je suppose que ce n’est pas l’histoire que les gens veulent entendre, mais l’écart entre la façon dont la guerre est montrée dans les médias et la
réalité de l’endroit est un peu ridicule », a déclaré Sam au média indépendant américain Ishglal.
Ce mercenaire britannique de 23 ans dénonce « le manque de formation et d’organisation » parmi les militaires ukrainiens. Il est
aussi « frustré » par le fait qu’« en dehors des blessures par éclats d’obus, la plupart des blessures étaient liées à des tirs amis ».
Steve, entraîneur militaire et médical des États-Unis, évoque des pertes lourdes liées au manque de gilets pare-balles appropriés et aux ordres insensés
:
« Des plaques d’acier [au lieu de plaques blindées capables d’encaisser les coups de feu, ndlr] étaient données aux troupes de première ligne qui
avaient trois jours d’entraînement. Ils ont été envoyés avec un fusil pour quelques gars qui ont reçu 120 cartouches. Leur commandant et moi avons supplié le commandement supérieur de ne
pas expédier les gars, surtout avec cet équipement, mais ils n’ont pas écouté. J’ai formé plus de 2000 soldats ukrainiens, et je suppose qu’au moins la moitié sont morts. »
Le média souligne que toutes les sources interrogées en Ukraine confirment qu’une partie substantielle de l’aide
militaire de l’Occident a été volée.
« L’aide civile et militaire disparaît », a souligné Mike, entraîneur militaire du Royaume-Uni.
D’après lui, « le pays a un problème de corruption qui affectera inévitablement l’issue de la guerre. »
« Absolument tout – missiles Javelin, autres missiles, véhicules, fusils, munitions, grenades – tout a été volé. Et ça se passe des deux côtés de la
frontière. Une grande partie de l’aide est volée en Pologne, mais cela se produit complètement lorsqu’elle atteint l’Ukraine », a-t-il conclu.
Herr Schroeder est à
Moscou, comme le rapporte le Spiegel.
Gerhard Schröder s’est rendu à Moscou. Selon les informations du SPIEGEL, il s’est rendu à Moscou pour discuter des livraisons de gaz par le gazoduc Nord Stream
1. Il est passé par Bakou pour se rendre en Russie.
Pas si vite. Même si l’on
considère les longues relations amicales entre Schroeder et Poutine, la question dépasse la simple capacité à soutenir l’économie de l’Allemagne, qui, rappelons-le, a décidé de la tuer toute
seule. La Russie n’a pas élu les élites globalistes en Allemagne, c’est l’Allemagne qui l’a fait, et le temps des excuses est terminé – comme on a fait son lit, on doit y dormir. Il y a, bien
sûr, un rebondissement possible à ce « problème » du NS1, qui est, en effet, dans une
large mesure technique – on doit faire l’entretien des turbines – mais il y a un Nord Stream 2. Vous vous souvenez ? Celui qui a été fermé par les lâches de Berlin sous la pression des États-Unis
?
L’Allemagne peut sûrement expier son comportement en trouvant une colonne vertébrale, puisque NS2 est déjà rempli de gaz et possède, surprise, surprise, des
turbines de fabrication russe qui ne nécessitent pas de sortir de la juridiction russe et peuvent être facilement entretenues. Vous comprenez ? NS 1, en revanche, delenda est. Pour l’instant, en
tout cas, jusqu’à ce que les restes de l’Ukraine existent. Ce qui nous amène à cette question toujours importante de la « stratégie » et de l’« offensive » promise par les FAU. Revenons à la
définition RUSSE de l’OFFENSIVE, qui est tirée de la bonne vieille Grande Encyclopédie Soviétique (tirée de l’Encyclopédie Militaire) et qui est la suivante :
Le principal type d’opérations militaires menées dans le but de vaincre l’ennemi et de capturer des lignes ou des zones importantes. L’ennemi est détruit par
des tirs d’artillerie, des frappes aériennes et d’autres moyens de destruction, ainsi que par des attaques de chars et de troupes de fusiliers motorisés. En général, une supériorité multiple
en forces et en moyens sur l’ennemi est créée dans la direction de l’attaque principale. Avant l’offensive, la préparation du feu de l’attaque est effectuée, et pendant l’offensive,
l’appui-feu et l’escorte des troupes qui avancent…
Simple, n’est-ce pas ? Je ne peux que citer mon ami le Colonel Trukhan dans son évaluation de la « planification » du Pentagone : « ils ne vont pas nous surpasser ». Je suis d’accord
avec cela et la stratégie du Pentagone était dès le départ basée sur des récits complètement faux et sur l’ignorance de la Russie et de sa pensée militaire. L’idée de départ était la suivante :
alimenter constamment en chair à canon l’armée ukrainienne et fournir de la technologie occidentale devait affaiblir l’armée russe, puis prépositionner les forces de l’OTAN aux frontières
occidentales de la Russie. Ces généraux du Pentagone vivent manifestement encore avec le souvenir des « quatre touch-downs » d’Al Bundy au lycée, après
avoir prépositionné impunément pendant plus de six mois des forces supérieures contre des militaires arabes de troisième ordre. De toute évidence, ils n’ont jamais étudié les opérations russes,
qui dépassent de loin tout ce que l’armée américaine a pu voir pendant la Seconde Guerre mondiale. Sinon, ils auraient compris que les Russes maintiendront toujours des réserves stratégiques, pas
seulement militaires, qui permettront toujours le balancement de n’importe quelle opération – qu’elle soit offensive ou contre-offensive – pour vaincre n’importe quelle combinaison de
forces.
Donc, maintenant que le Pentagone a vu lui-même comment les vraies guerres sont menées et qu’il s’est rendu compte que 90% des forces russes sont maintenues en
réserve, ces « planificateurs », connus
pour leur « art » militaire de
la « glorieuse » victoire en
Afghanistan, commencent à se gratter la tête en essayant de se rappeler que les opérations (et les guerres) sont planifiées :
En utilisant l’efficacité au combat pour calculer la taille de la force requise (наряд сил) pour des objectifs spécifiques. Et cela est basé sur un excellent
renseignement militaire et la capacité de calculer la corrélation réelle des forces. Cette tâche a été FUBARÉE avec succès, traditionnellement j’ajouterais, par tous ces généraux et barbouzes, qui revivent encore leurs quinze minutes de gloire après avoir battu un enfant
de trois ans dans un bac à sable, en 1991.
L’offensive se compose de frappes. La définition russe de « frappe« est la suivante :
Frappe (militaire) : impact direct sur l’ennemi par des moyens de destruction des troupes dans le but de l’anéantir et d’obtenir un résultat stratégique,
opérationnel ou tactique. Il existe des troupes de frappe (forces navales), des missiles, l’aviation (bombe, bombe d’assaut), l’artillerie, la torpille, et dans certains cas l’utilisation
d’armes nucléaires (fusée-nucléaire). Le moment, l’ordre d’application des frappes dans une bataille ou une opération, et l’utilisation de leurs résultats sont convenus entre toutes les
forces exécutant une tâche commune. Lors de l’exécution d’une mission de combat, les troupes (forces navales) peuvent frapper dans plusieurs directions. L’une d’entre elles, qui est d’une
importance décisive pour vaincre l’ennemi et atteindre la zone du but final de l’opération (bataille), est la direction de la frappe principale. Dans la direction de la frappe principale, une
supériorité décisive en forces et en moyens est créée sur l’ennemi, assurant sa défaite. Un groupe de frappe de troupes (forces navales) est créé pour exécuter la frappe principale…
Au cours d’une bataille et d’une opération, les directions des frappes principales et des frappes auxiliaires peuvent changer. Selon la nature des actions de
l’ennemi et le moment de l’exécution des frappes, il peut s’agir de représailles, de contre-attaque ou de préemption. Selon le plan opérationnel et la méthode de mise en œuvre, les frappes
sont disséquantes, écrasantes, concentriques (appliquées dans des directions convergentes) ; pour remplir des objectifs opérationnels-tactiques partiels (limités), démonstratives, fausses,
distrayantes.
C’est pourquoi il ne peut y avoir AUCUNE « offensive » de la part des FAU autour de
Nilkolaev ou ailleurs, car même si l’on tient compte de toutes les réserves que le Pentagone tente désespérément de réunir pour les FAU, y compris en versant ce qu’il peut en termes d’armes, de
conseillers et en formant 10 000 autres soldats ukrainiens en Pologne, la seule chose qu’ils peuvent espérer est une ATTAQUE des FAU avec des objectifs tactiques et opérationnels très limités
pour, à l’heure actuelle, un simple effet de relations publiques destiné à couvrir l’incompétence pure et simple du Pentagone face à des forces armées réelles, et une tentative désespérée de
mordre les Russes dans une rage à peine cachée. Je sais, c’est le sentiment d’un gars qui regarde une fille qui est bien au-dessus de sa catégorie.
Bien sûr, l’autre chose amusante est qu’on ne peut pas concentrer des forces sans être détecté et, bien sûr, les FAU, même avec tout le soutien occidental, ne
peuvent atteindre AUCUN objectif stratégique sur un front de plus de 2 000 kilomètres et en sont réduites à de simples frappes limitées. Mais les malheurs du Pentagone ne s’arrêtent pas là. Outre
le choc causé par la force russe très limitée participant à l’OMS, une véritable révélation pour eux est le degré d’efficacité réellement stupéfiant de la défense aérienne russe. C’est
stupéfiant. Même si l’on considère le fait, inévitable dans un conflit d’une telle intensité, des « fuites ». Nous connaîtrons le pourcentage de « fuites » (missiles ennemis
qui atteignent leurs cibles sans passer par la défense aérienne) après la conclusion de l’opération spéciale, mais il est déjà clair qu’il est très faible. Je vais me risquer à deviner que nous
examinons l’efficacité de la défense aérienne russe contre TOUS les types de cibles : Tochka U, HIMARS, autres MLRS dans les environs de 80-85% au moins. Probablement, plus proche de 90%. Pour
les avions, probablement autour de 95%.
Pour les forces de l’OTAN qui sont rassemblées en Europe, cela ne signifie qu’une chose : des niveaux d’attrition de leurs armes de frappe et de leur aviation de
combat qui anéantissent tout espoir d’atteindre des objectifs significatifs. Cela signifie également des niveaux d’attrition des forces terrestres dont aucun pays de l’OTAN, à l’exception de
l’Allemagne, n’a l’expérience. Je suppose donc que le Pentagone retourne à la planche à dessin, n’est-ce pas ? Ne retenez pas votre souffle : la jalousie professionnelle est un puissant facteur
de motivation qui est plus souvent destructeur que constructif. Et nous observons cette destruction des forces armées américaines en temps réel. Ce n’est pas seulement un « wokeness », aussi néfaste soit-il, qui tue l’armée
américaine – c’est le syndrome de Patton, quand un général médiocre qui n’a jamais rencontré une force sérieuse de la Wehrmacht à son apogée a démontré ce qu’Atkinson, dans sa préface aux
mémoires de Patton, a décrit comme : « l’arrogance rampante, l’orgueil démesuré, qui allait coûter si
cher à l’armée américaine au Vietnam ».
Les États-Unis continuent de souffrir de ce syndrome dans tous les domaines, englués dans leur illusion exceptionnaliste, mais c’est dans la guerre que cette
pourriture s’est manifestée de manière si profonde et si dramatique. Pour la force qui s’est convaincue qu’elle est « la plus grande force de combat de l’histoire », tout
en perdant toutes ses guerres, cette épreuve des réalités tactiques, opérationnelles, stratégiques et technologiques pourrait être le coup de grâce avant l’effondrement définitif de son faux
édifice.
MOSCOU – La Russie organisera des exercices militaires de grande envergure dans l’est du pays et poursuivra l’entraînement régulier de ses troupes en dépit de
la situation en Ukraine, ont déclaré mardi les autorités militaires russes. Le ministère russe de la Défense a indiqué que l’exercice Vostok 2022 (Est 2022), prévu du 30 août au 5 septembre,
impliquera des troupes dans des manœuvres sur 13 champs de tir du district militaire de l’Est. Le ministère a ajouté que des unités de troupes aéroportées, des bombardiers à long rayon
d’action et des avions cargo militaires participeront également à ces jeux de guerre. Les troupes russes et chinoises ont pris part à une série de manœuvres militaires conjointes l’année
dernière, reflétant les liens militaires de plus en plus étroits entre Moscou et Pékin. Le ministère a rejeté les allégations selon lesquelles il mobilise des forces pour se renforcer en
Ukraine, notant que « seule
une partie de l’armée russe a été impliquée dans l’opération militaire spéciale.«
Vous pouvez parier vos fesses sur la participation des Chinois à ces jeux. Il y a tellement de choses à intégrer dans les protocoles d’entraînement au combat. C’est
vrai, nous le savons tous, la Russie est à court de troupes et de munitions, c’est ce que nous dit le Pentagone. On peut toujours rêver.
Andrei
Martyanov
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Sitrep Opération Z : Effondrements et progrès
Par Saker Staff – Le 26 juillet 2022 – Source The
Saker Blog
Le canal Military Summary
fait le point sur les effondrements et les progrès. Peu après le début, il relate la triste histoire de la tentative ukrainienne de soudoyer des pilotes russes pour qu’ils fassent voler leurs
avions de combat hors de Russie, dans le but de les voler et de mettre en scène une victoire médiatique pour l’Ukraine.
L’OMS progresse régulièrement mais lentement si l’on ne tient pas compte du fait que la Russie et les républiques reconstruisent et instituent en permanence des
structures sociales militaro-civiles.
Military Summary rapporte ou considère que tout le sud de la ligne de front s’est déjà effondré dans certaines zones et est en train de s’effondrer dans d’autres.
Seules des forces ukrainiennes réduites et sous-équipées subsistent, sont nettoyées, battent en retraite ou se rendent.
A noter, ces deux rapports qui proviennent des républiques :
Moins de 10% du personnel militaire reste dans les forces armées de l’Ukraine après ce début de l’opération spéciale – Ministère de l’information de la
DPR.
La République populaire de Donetsk sera libérée de l’armée ukrainienne d’ici la fin août – Ministre de l’information de la République de Donetsk.
Quant aux nouvelles environnantes, les visites de Sergueï Lavrov aux pays arabes, à la Ligue arabe et aux pays africains se poursuivent et ne peuvent être décrites
que comme une victoire éclatante et un triomphe complet de la diplomatie.
Zakharova rapporte que les fonctionnaires américains ont essayé de persuader tout le monde (et bien sûr eux-mêmes) que la Russie est « complètement isolée » et « séparée » du reste du monde. Ces fonctionnaires
ont couru partout pour essayer de convaincre tout le monde de ne pas prendre de photos avec M. Lavrov, afin de pouvoir étayer leur thèse pour un public national, à savoir que la Russie est
isolée. Un autre stratagème américain démasqué ! Lors de la rencontre de M. Poutine avec Ali Khamenei à Téhéran, plusieurs dirigeants européens ont déclaré à Ali Khamenei qu’ils s’opposaient totalement à l’expansion de l’OTAN vers l’est et (en particulier) vers la Russie. Cependant, lorsqu’ils (les dirigeants
européens) ont été interrogés sur la raison de cette expansion, ils ont répondu qu’il s’agissait d’une demande américaine.
Bien sûr, essayer d’isoler la Russie en ne prenant pas de photos avec M. Lavrov, n’a rien donné. Dans les milieux diplomatiques, les contacts se font généralement
de pair à pair, c’est-à-dire qu’un ministre des affaires étrangères sera rencontré par un ministre des affaires étrangères. Pour ces visites, M. Lavrov est accueilli avec tous les honneurs dans
chaque pays et, dans chaque cas, il est reçu par le président du pays. C’est rare de voir cela et c’est un triomphe, qui intervient si peu de temps après la visite réussie de M. Poutine en
Iran.
Si Lavrov était un chanteur d’opéra, nous le décririons comme étant « en pleine voix » lors de ses visites, et
ses commentaires sont à la fois cinglants et parfois jubilatoires. Il faut avoir du cran pour qu’un diplomate décrive le soi-disant « monde libre » comme « … une manifestation dégoûtante d’hégémonie et de
néocolonialisme ».
Ces coups diplomatiques vont ensuite filtrer jusqu’aux plus hauts niveaux et nous pouvons nous attendre à voir un soutien plus manifeste à la Russie au sein de
l’ONU et de ses organes. En réalité, la situation sur le terrain dans le monde est la suivante :
Nous sommes au début d’une nouvelle ère, qui serait un mouvement vers un véritable multilatéralisme, et non vers le multilatéralisme que l’Occident tente
d’imposer sur la base du rôle exceptionnel de la civilisation occidentale dans le monde moderne. Et je pense que le mouvement est inarrêtable.
[citation : Lavrov]
L’OMS fait des progrès constants et implacables et ces succès diplomatiques filtreront jusqu’à l’Ukraine et la fin éventuelle du carnage là-bas. Nous devrons
attendre et voir la forme que prendra la résolution exacte. C’est Moscou qui en dictera les termes.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Opération ZOV : Bourbier et brouillard
Par l’équipe du Saker – Le 22 juillet 2022 – Source The
Saker’s Blog
Rapport du ministère
russe de la Défense sur le déroulement de l’opération militaire spéciale en Ukraine.
L’ennemi subit des pertes considérables d’armement livré par les pays occidentaux.
Du 5 au 20 juillet, 4 rampes de lancement et 1 véhicule de rechargement pour les HIMARS MRLS de
fabrication américaine livrés à l’Ukraine ont été éliminés par l’armement terrestre et aérien de haute précision.
Au nombre de ceux-ci, 2 rampes de lancement ont été détruites près de Malotaranovka, 1 HIMARS et 1
véhicule de rechargement ont été détruits près de Krasnoarmeysk, ainsi que la 4e rampe de lancement dans la banlieue est de Konstantinovka (République populaire de Donetsk).
Batterie et contre-batterie sont à l’ordre du jour, les Ukrops s’accrochant à l’illusoire promesse de recevoir plus d’armes à une date ultérieure.
Les attaques par armement terrestre de haute précision ont permis d’éliminer une base
provisoire du groupe nationaliste Black Hundred déployée dans l’école №23 de Kramatorsk (République populaire de Donetsk). Jusqu’à 300 nationalistes et plus de 40 unités d’équipement spécial
ont été éliminés.
Les attaques lancées par l’armement de haute précision des forces aérospatiales russes ont
permis d’éliminer un dépôt de missiles et d’armement d’artillerie de la 59e brigade d’infanterie mécanisée des FAU déployée dans une zone industrielle dans la partie orientale de Nikolayev.
L’ennemi a perdu jusqu’à 30 militaires, 6 véhicules blindés et motorisés, plus de 2 000 munitions pour Grad MRLS, environ 1 000 munitions pour obusiers automoteurs Akatsiya.
L’aviation opérationnelle-tactique et de l’armée, les troupes de missiles et l’artillerie
continuent de lancer des attaques contre les installations militaires en Ukraine.
La liste des cibles neutralisées comprend : 6 postes de commandement, dont un de la 92e brigade mécanisée près de Rogan (région de Kharkov), 1 poste de
commandement et d’observation de la 72e brigade mécanisée des FAU près de Serebryanka (République populaire de Donetsk), ainsi que 5 dépôts d’armement et de munitions pour missiles et
artillerie près de Zaytsevo (République populaire de Donetsk), Vishevoye et Uspenovka (région de Zaporozhye).
Du point de vue du résumé militaire, la compréhension est la même. Nous devrons attendre de voir comment le front évolue après ces combats d’artillerie lourde. Cela
vaut la peine de jeter un coup d’œil à celui-ci, car il a l’image d’une ville (difficile de saisir le nom) entièrement dans un retranchement. Il serait intéressant d’entendre les généraux de
salon expliquer comment ils pourraient attaquer cette ville sans faire de victimes parmi les civils.
Bien que nous soyons incapables de mettre le doigt sur la ligne de front ou sur les changements survenus sur la ligne de front, il n’y a pas eu de rapports de
bombardements sur le Donbass au cours des dernières heures. La raison en est probablement cette déclaration assez comique de httpss://t.me/levigodman/4224.
Le ministère russe de la Défense rapporte qu’entre le 5 et le 20 juillet, 4 lanceurs HIMARS et un véhicule de transport-chargement ont été détruits en Ukraine.
Le Pentagone le dément L’action Lockheed Martin est revenue à son niveau d’avant le 24 février, donc je le nierais
aussi.
Des progrès sont signalés en termes de neutralisation des activités terroristes.
Les activités des services spéciaux dans les régions de Kherson et de Zaporozhye sont en fait similaires à ce qu’ils ont fait dans le Caucase du Nord pendant et
après la 2e guerre de Tchétchénie, en attrapant et en abattant des cellules de terroristes locaux et internationaux. Il s’agit d’un travail complexe et de longue haleine, dont le succès est
systématique et méthodique. Partisanen kaput ! httpss://t.me/russianhead/5452
Douglas McGregor a déclaré que la Russie se prépare à une offensive massive pour mettre fin à cette guerre une fois pour toutes, ils le feront dans les 30 prochains
jours – Douglas McGregor est un observateur militaire, colonel retraité de l’armée américaine.
Et le président Poutine tiendra une réunion du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie aujourd’hui.
En ce qui concerne la portée plus large de cette guerre, il y a beaucoup de nouvelles. Celle-ci défie l’imagination. Le secrétaire américain à la défense, Lloyd
Austin, et le général Mark Milley, chef d’état-major interarmées, ont déclaré lors d’une conférence de presse conjointe que l’envoi de drones de fabrication iranienne à la Russie pour une
utilisation en Ukraine prolongerait ce conflit. Donc, ils peuvent le faire, mais si l’Iran le fait (gardez à l’esprit que ce sont principalement des informations occidentales), cela prolongera le
conflit. Une règle pour toi, une autre pour moi.
Ce qui est important, c’est que l’Ukraine aurait accepté de libérer partiellement ses ports de la mer Noire (ce qui veut dire les déminer bien sûr), en fonction de
l’exportation du peu de céréales ukrainiennes. C’est aujourd’hui que nous saurons si l’accord est accepté ou refusé. [Il a été accepté, NdT] Sergey Shoigu est arrivé à Istanbul
pour signer l’accord sur les céréales, car le problème est le mouvement des armes et non la quantité dérisoire de céréales.
Le Mercosur, le bloc commercial d’Amérique du Sud, a décliné la demande de Zelensky de prendre la parole lors de son prochain sommet.
Le gaz a recommencé à circuler vers l’Allemagne via le NordStream1 après l’achèvement des travaux de maintenance. Le débit et sa stabilité à long terme ne sont pas
surs.
Chacun essaie de faire marche arrière par rapport à ses propres sanctions. L’UE a bloqué une proposition visant à imposer des sanctions à l’encontre de la société
russe VSMPO-Avisma, qui est le plus grand producteur de titane au monde. (Nous vous détestons, mais vendez-nous votre titane, s’il vous plaît !). Le gouvernement russe a étendu la liste des États
étrangers « inamicaux » à la Grèce, au Danemark, à la Slovénie, à la Croatie et à la Slovaquie.
Et du côté de la Chine, c’est jusqu’à présent une victoire chinoise. Les États-Unis ont annoncé le 5e envoie d’armes à Taïwan depuis l’entrée en fonction de Joe
Biden. Pelosi a également annoncé une visite à Taïwan en août. La Chine a explosé et a tout fait pour faire annuler le voyage et garder Pelosi chez elle. Pelosi ne s’y rendra pas car la Chine l’a
menacée d’une action diplomatique et d’une éventuelle action militaire.
Enfin, les États-Unis ne paient pas leurs cotisations à l’ONU et leur ambassadeur à l’ONU s’en plaint !
Les États-Unis perdent leur influence à l’ONU – Envoyé spécial
Le fait que les États-Unis aient des milliards de dollars de paiement en retard sur leurs engagements envers l’ONU nuit à la capacité de Washington d’influencer
l’organisation mondiale, a déclaré mercredi l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield à la commission des affaires étrangères du Sénat.
Si la délégation américaine a résisté aux tentatives d’humiliation sur ce sujet, cela a créé une ouverture pour la Chine, a-t-elle déclaré aux
législateurs.
« C’est vraiment le cœur du défi auquel je suis
confrontée chaque jour à New York, car nous sommes mis en concurrence avec nos adversaires pour pouvoir influencer les actions de l’ONU« , a déclaré Mme Thomas-Greenfield.
« Chaque vide que nous laissons est une
ouverture pour les Chinois. Ils s’engouffrent dans chaque espace ouvert que nous laissons« , a-t-elle ajouté.
Mettez-les dehors ! Comme ils ne respectent pas non plus le droit international convenu et documenté à l’ONU.
L’équipe du
Saker
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Il y a l’aspect militaire sur le terrain, ce qui se passe en Russie et en Ukraine c’est-à-dire chez les deux protagonistes de la partie militaire du
conflit. Nous proposons aujourd’hui un débat centré plutôt sur cet aspect des choses. Avec Daniel Arnaud français résidant en Russie, Sylvain Ferreira notre historien militaire et votre
serviteur.
Nous avons pensé nécessaire de faire des mises au point plus fréquente dans la mesure où la propagande occidentale en général mais française en particulier
est particulièrement chaotique et ouvertement mensongère. Elle se contente en effet de répercuter les communiqués de la partie ukrainienne. Partie ukrainienne qui est contrôlée à la fois
par les États-Unis en ce qui concerne la communication et la Grande-Bretagne qui protège physiquement Zelensky et qui veille à la mise en œuvre de ce qui a été décidé
outre-Atlantique.
Nous essaierons de revenir régulièrement en fonction d’une actualité qui risque de bouger. Tant sur le plan international que dans l’aspect militaire avec
le déclenchement probable de la troisième phase de l’opération militaire russe.
Sitrep Opération Z0V. Sables mouvants et rhétorique changeante
Par l’équipe du Saker – Le 18 juillet 2022 – Source The Saker’s Blog
La question a été posée :
quelles sont les actions les plus importantes de la semaine dernière, et comment les présenter ?
Shoigu est le premier, et
nous vous présentons cela par une traduction automatique de cont.ws :
SUR TOUT HIMARS IL Y A UN
POSEIDON. LES ETATS-UNIS ONT RAPIDEMENT COMPRIS LA DECLARATION DE SHOIGU
La pause tactique que les
militaires russes ont prise il y a un peu plus d’une semaine touche à sa fin, selon l’Institut américain pour l’étude de la guerre. Et là, ils ne se sont pas trompés : le chef du ministère russe
de la Défense, Sergei Shoigu, a ordonné d’intensifier les efforts dans tous les secteurs du front.
La tâche essentielle est d’empêcher les forces armées ukrainiennes et les néonazis ukrainiens de continuer à lancer des roquettes et à mener des attaques massives
contre les zones résidentielles et les infrastructures pacifiques des républiques populaires du Donbass et d’autres régions.
Et la question se pose alors de l’utilisation par la partie ukrainienne de l’« intimidant » système américain de roquettes à
lancement multiple HIMARS. Qui gère ces MLRS ?
L’armée ukrainienne s’occupe uniquement de la protection des HIMARS. Et ils sont contrôlés et manœuvrés, y compris vers des cibles situées dans les territoires
libérés d’Ukraine, par des militaires américains et britanniques. Le ministère russe des Affaires étrangères l’a annoncé officiellement. Le capitaine de premier rang de réserve, Vladimir
Yeranosyan, n’a également aucun doute à ce sujet. Il est fort probable que les Russes en Ukraine soient contrés par le corps des Marines, qui a reçu en Irak de bonnes compétences de tir avec les
HIMARS, affirme le capitaine.
L’Amérique utilise les HIMARS pour tuer des civils
Pour une raison quelconque, on ne s’attarde pas sur ce point publiquement. Pourtant, la Russie a répondu très simplement à la fourniture de HIMARS américains : nous
avons lancé le sous-marin Belgorod avec des torpilles sans pilote Poseidon. D’ailleurs, il a déjà pris ses fonctions de combat, a déclaré Sergey Lipovoy, président du présidium de l’organisation
publique « Officiers de Russie« , dans une
interview accordée à Tsargrad. Cette nouvelle n’a
pas été annoncée sur toutes les chaînes mondiales, mais ceux qui en ont besoin comprennent déjà tout.
Et après cela, la
rhétorique de l’Europe, du Canada et de l’Amérique a commencé à changer. Nous avons été autorisés à transporter des marchandises vers Kaliningrad, et la Suède a levé l’interdiction d’entrer dans
les ports pour nos navires qui livrent du carburant et de la nourriture au Svalbard. Ils ont dit : « Les gars, nous réagissons de manière excessive« . Et cela
uniquement parce que notre sous-marin, équipé d’armes qui n’ont pas d’analogues dans le monde, est parti dans les profondeurs et personne ne sait où il se trouve maintenant,
– a déclaré Sergey Lipovoy. Si nous parlons de MLRS, alors les HIMARS peuvent être lancés d’après des calculs des FAU, mais sous la supervision d’instructeurs
américains. Dans cette situation, il suffit de trouver un « antidote« , a souligné l’expert.
« Ce n’est pas un secret que les HIMARS ont une portée et une précision
accrues », a poursuivi M. Lipovoy. – Les assurances américaines selon lesquelles les HIMARS seront utilisés exclusivement à des fins militaires, et non pour des objets civils, ne
résistent à aucune critique. Nous pouvons constater qu’en fait, ces MLRS sont utilisés spécifiquement contre la population civile et sur des cibles civiles. Autrement dit, l’Amérique tue des
civils et fait tout pour qu’il y ait le plus de destruction possible. Et la mort de civils est sur la conscience des politiciens américains – en premier lieu, le président Joe
Biden.
Bien sûr, l’histoire les accusera de chaque mort civile. Car il s’agit d’un crime de guerre, d’un génocide contre la paisible population russophone. L’Amérique
n’est même plus timide et dit effectivement qu’elle fait la guerre non pas à un ennemi mythique, mais à la Russie. Mais cela est mené par l’OTAN.
Et ici, l’Ukraine s’est
avérée être une monnaie d’échange, un pion qu’on a laissé se faire massacrer dès qu’une opération militaire spéciale a commencé,
– Linden en est convaincu.
Les Américains et l’OTAN ont déclaré qu’ils ne participeraient en aucune façon à cette affaire, mais qu’ils feraient tout pour que la guerre dure le plus longtemps
possible, pour qu’il y ait le plus de destruction possible. Pour que la guerre se déroule « pour le bonheur du peuple ukrainien jusqu’au dernier
Ukrainien« .
Les Américains tentent de contrôler le sort de leurs armes
L’expert militaire Alexey Leonkov a également commenté l’information sur la présence d’étrangers en Ukraine aux manettes des HIMARS, dans une interview accordée
à Tsargrad. Selon lui, il existe en effet de
telles informations de terrain disant qu’avec l’arrivée des HIMARS, des officiers américains sont apparus en Ukraine pour gérer les MLRS.
En outre, il existe également des preuves qu’un certain nombre de militaires américains sont engagés dans l’escorte des obusiers M777 et des stations de
contre-batterie.
C’est-à-dire que l’Amérique, tout d’abord, en remettant de tels équipements et armes, tente de contrôler leur destin afin d’éviter le triste sort de certains types
d’armes qui nous tombent entre les mains comme des trophées. Et deuxièmement, ces officiers peuvent contrôler le tir. Lorsqu’ils reçoivent certaines données, les Américains ne les partagent très
probablement pas avec les Ukrainiens, afin de ne pas les divulguer,
– pense l’expert. Il s’avère que les Américains gèrent secrètement tous ces processus.
Des officiers britanniques peuvent également être présents, mais seulement si des systèmes de défense aérienne britanniques apparaissent en Ukraine, car la presse
ukrainienne a beau crier qu’ils sont plus faciles à contrôler qu’une console de jeu, ce n’est pas vrai.
Il ne reste plus qu’à ajouter que nos adversaires, représentés par l’Occident collectif, ont parfaitement entendu l’avertissement du ministre de la Défense, Sergei
Shoigu, concernant l’augmentation des efforts sur tous les secteurs du front. Les États-Unis ont déjà publié un communiqué urgent à l’intention de tous les Américains se trouvant sur le
territoire de l’Ukraine : ils leur disent : partez, ne tentez pas votre chance. Les diplomates ont également reçu l’ordre de quitter Odessa et Kiev. Les enjeux augmentent, et la Russie ne se
laissera pas décourager.
……………
Les habitués verront immédiatement l’augmentation des combats dans le rapport du ministère russe de la Défense et d’autres journalistes. Voici un résumé du
ministère russe de la Défense
Les frappes de précision russes ont détruit la base ukrainienne de Kostyantynivka (territoire de la
RPD), éliminant environ 250 mercenaires étrangers, 7 unités blindées, 12 véhicules spéciaux;
Environ 60 troupes nazies éliminées à Vitove (Oblast de Tcherkassy), 2 MLRS, 4 pièces
d’artillerie;
Plus de 10 lanceurs de Grad détruits dans la gare d’Udachne;
2 MLRS Uragan et 17 MRLS Grad, obusiers Hyacinth-B et D-30 détruits dans des duels
d’artillerie;
2 hélicoptères Mi-8 détruits et 2 autres endommagés sur l’aérodrome de Novy Donbas (territoire de la
RPD);
L’armée de l’air, les forces de missiles et l’artillerie ont lancé des frappes sur 286 groupements
de militaire et de blindés et 14 salles d’opération ;
un lanceur Buk-M1 SAM détruit à Kramatorsk (territoire de la DPR), 3 dépôts d’armes et un dépôt de
carburant détruits à Novooleksandrivka (Oblast de Dniepr) ;
La défense aérienne
a abattu 6 drones et 2 missiles Uragan.
……………
La deuxième place est prise par cet article d’Andrey Martyanov et nous en prenons une citation mais lisez bien l’article complet.
« Maintenant, voici une importante nouvelle, après la réunion avec les dirigeants de la Douma d’État, le 7 juillet, qui portait officiellement sur les
élections à venir, Poutine a réitéré une position désormais bien connue :
Aujourd’hui, nous entendons dire qu’ils veulent nous vaincre sur le champ de bataille. Eh bien, que puis-je dire ? Qu’ils essaient. Nous avons déjà beaucoup
entendu dire que l’Occident voulait nous combattre « jusqu’au dernier Ukrainien ». C’est une tragédie pour le peuple ukrainien, mais cela semble aller dans ce sens. Mais chacun doit
savoir que, dans l’ensemble, nous n’avons encore rien commencé sérieusement. Dans le même temps, nous ne rejetons pas les pourparlers de paix, mais ceux qui les rejettent doivent savoir que
plus cela dure, plus il sera difficile pour eux de négocier avec nous.
C’est plus qu’une position, c’est le mode opératoire de la Russie depuis 15 ans et c’est celui dans lequel chaque prochaine offre de la Russie sera toujours bien
pire pour ceux qui n’ont pas accepté la précédente.
Andrei, (Le Saker) appelle ce phénomène le cadran de la douleur. Sur le front, les forces russes jouent sur les deux tableaux. Jetez un coup d’œil au rapport
– https://t.me/mod_russia_en/2803.
Ensuite, nous avons examiné de nombreux commentateurs différents, et nous nous en tenons toujours à Military Summary, avec toutes ses imperfections.
Avec les villes et les villages qui tombent, voici une bonne règle à suivre. Vous ne pouvez prendre cela au sérieux que lorsque a) vous voyez le drapeau s’élever,
au moins sur des photos, et b) le ministère de la Défense ou des autorités locales fiables en font état.
Des gouttes d’informations en provenance d’Iran nous parviennent, mais attendons d’avoir des informations officielles. Le commentaire de Peskov de ce matin est déjà
fascinant : La Russie et l’Iran vont cesser
d’estimer le volume de leurs échanges en dollars, déclare le Kremlin.
L’équipe du Saker
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Voici les réflexions de trois autres analystes sur l’Ukraine
La grande nouvelle du week-end dernier en Ukraine : Zelensky a renvoyé son procureur général, Irina Venediktova, ainsi que le chef du SBU (Agence de sécurité, successeur du KGB soviétique), un homme nommé Ivan Bakanov. Tous deux étaient des membres proches du cercle restreint de Zelensky, en particulier le second.
…
J’aime la façon dont Zel a lancé cette information avec désinvolture, sur les forces de sécurité ukrainiennes qui discutent régulièrement avec les services de
renseignement militaires russes. La blogosphère russophile s’en donne à cœur joie, bien sûr ! Maria Zakharova s’est moqué de Zelensky sur Twitter, qualifiant ces licenciements de
« dé-nazification
efficace » de la part de Zelensky. D’autres blogueurs ont comparé Zelensky à Staline, dont la paranoïa commence à se retourner contre son cercle intime. Cependant, pour moi, cela
ne ressemble même pas à de la paranoïa, je pense que ces agences ukrainiennes sont probablement truffées d’espions russes. Les fonctionnaires ukrainiens sont tellement corrompus qu’ils
feraient littéralement n’importe quoi pour de l’argent.
Avec ses quelque 35 000 employés, le SBU est aussi grand que le FBI, mais il contrôle une population 90 % plus petite. Outre la sécurité intérieure, il est
également chargé de lutter contre les crimes économiques. Il est brutal, totalement corrompu et rempli d’espions russes, et ce depuis que l’Ukraine est devenue une nation indépendante. La seule
mesure correcte, mais dangereuse, serait de la dissoudre.
Avec l’effondrement du cercle restreint de Zel, l’horloge de sa propre disparition ne fait que s’accélérer.
——-
Yves Smith n’est guère impressionné par le « succès » de l’Ukraine dans cette guerre.
Il passe en revue la situation actuelle et suggère la manière dont la guerre va se poursuivre :
Les sources occidentales qui lisent le russe ou qui ont de bons contacts avec les Russes (voir la table ronde Larry Johnson-Andrei Martyanov-Alexander Mercouris, organisée par Gonzalo Lira, à titre d’exemple) spéculent que la Russie fera une pause après
avoir sécurisé le Donbass et posera ses conditions de paix à l’Ukraine. Il est certain que ces conditions seront inacceptables, puisque le strict minimum demandé sera de concéder la perte du
Donbass et de la Crimée (sans oublier la neutralité et la dénazification). Bien entendu, l’Occident rejettera catégoriquement cette demande. La Russie n’y voit pas d’inconvénient puisqu’elle
ne fait confiance à aucun accord avec l’Ukraine ou l’Occident.
L’objectif de cette offre, au moment où le premier objectif de l’opération militaire spéciale est atteint, est de
faire comprendre à la Chine, à l’Inde, aux pays du Sud et, accessoirement, aux citoyens russes les plus prudents et les plus réfractaires à la guerre, que le fait que la Russie aille au-delà
de la mise en œuvre la plus étroite de l’opération militaire spéciale ne serait pas dû au fait qu’elle veut prendre plus de territoires, mais qu’elle y est forcée pour atteindre ses objectifs
de démilitarisation et de dénazification. Si l’Ukraine et ses alliés ne le font pas volontairement, la Russie le fera par la force.
C’est en fait le président serbe Aleksandar Vučić, qui entretient de bonnes relations avec la Russie et qui a sûrement été chargé de transmettre ce message, qui a
déclaré que la Russie fera une offre de paix et que l’Occident la rejettera probablement :
« Je sais ce qui nous attend. Dès que Vladimir
Poutine aura terminé ses affaires à Sieversk, Bakhmut et Soledar, puis sur la deuxième ligne Sloviansk – Kramatorsk – Avdeevka, sa proposition suivra. S’ils ne l’acceptent pas, et ils n’en
ont pas l’intention, nous irons en enfer« , a déclaré le 14 juillet le dirigeant serbe cité par le service de presse russe Izvestia.
Ma conviction est toujours que la Russie donnera la priorité à la prise d’Odessa, à moins que des considérations logistiques ne s’y opposent. L’armée
ukrainienne est si proche de l’effondrement que la possibilité que les forces russes se rendent à Odessa plus tôt que prévu est réelle. C’est la cible psychologiquement la plus importante
pour le peuple russe, et économiquement plus précieuse que Kiev. L’Occident reconnaîtra que l’obtention par la Russie du contrôle de toute la côte ukrainienne de la mer Noire est une perte
énorme.
Je soupçonne que ce que la Russie décide de faire avec ou à propos de l’Ukraine à l’ouest du Dniepr dépend des
événements. Cependant, l’Occident a décidé de s’attacher encore plus étroitement à l’albatros ukrainien. J’avais dit à Lambert qu’il n’était pas impossible que la Russie ait remporté une
victoire décisive (comme la prise d’Odessa) dès octobre, mais que, même si les forces occidentales sont clairement incapables de mettre la Russie en déroute, l’Europe et les États-Unis
garderont leurs citoyens dans le froid et la faim cet hiver juste pour contrarier la Russie.
À l’ouest du Dniepr se trouve Kryvyi_Rih, dont les richesses minérales ont été développées sous le contrôle russe, puis soviétique. Elle a toujours entretenu des relations symbiotiques avec l’industrie
lourde de la région du Donbass. Elle a probablement encore plus de valeur qu’Odessa.
À l’exception des 30 dernières années, Kryvyi Rih était sous contrôle russe depuis 1775. Elle est située à environ 100 kilomètres au nord-est de Nikolayev et à
seulement 40 kilomètres de la ligne de front actuelle. Cette carte pourrait refléter la vision russe d’une future ligne de démarcation dans le sud de l’Ukraine.
Le dernier point soulevé par Smith est important. Oui, l’« Occident » est susceptible de poursuivre ses
sanctions suicidaires même si la Russie arrête la guerre et propose la paix. C’est la pression des États-Unis sur les Européens qui maintiendra les sanctions.
Le 7 février, avant le début de la guerre, Michael Hudson soulignait que la véritable cible de l’instigation américaine d’une guerre en Ukraine est l’Allemagne :
La menace pour la
domination américaine est que la Chine, la Russie et le cœur de l’île du monde eurasien de Mackinder offrent de meilleures opportunités de commerce et d’investissement que celles offertes par
les États-Unis, qui demandent de plus en plus désespérément des sacrifices à leurs alliés de l’OTAN et autres.
L’exemple le plus flagrant est la volonté des États-Unis d’empêcher l’Allemagne d’autoriser la construction du
gazoduc Nord Stream 2 afin d’obtenir du gaz russe pour les prochains froids. Angela Merkel s’était mise d’accord avec Donald Trump pour dépenser un milliard de dollars dans la construction
d’un nouveau port GNL afin de devenir plus dépendante du GNL américain, dont le prix est élevé. (Le plan a été annulé après que les élections américaines et allemandes ont changé les deux
dirigeants). Mais l’Allemagne n’a pas d’autre moyen de chauffer nombre de ses maisons et immeubles de bureaux (ou d’approvisionner ses entreprises d’engrais) que le gaz russe.
Le seul moyen qui reste aux diplomates américains pour bloquer les
achats européens est d’inciter la Russie à une réponse militaire, puis de prétendre que venger cette réponse doit l’emporter sur tout intérêt économique purement national. Comme l’a
expliqué la sous-secrétaire d’État aux affaires politiques, Victoria Nuland, lors d’un point de presse du département d’État le 27 janvier : « Si la Russie envahit l’Ukraine, d’une manière
ou d’une autre, le Nord Stream 2 n’avancera plus« . Le problème est de créer un incident suffisamment offensif et de
dépeindre la Russie comme l’agresseur.
Le gouvernement allemand actuel est plus ou moins sous contrôle américain. Il faudra le changer pour que l’absurdité des sanctions cesse. Un « hiver de mécontentement » (voir ci-dessous) y parviendra
probablement.
——-
Sur le site de Larry Johnson, Helmholtz Smith examine le désastre des sanctions que l’« Occident » a provoqué contre lui-même et
explique pourquoi la Russie n’a aucune envie de changer sa façon de faire actuelle :
L’une des observations de Napoléon est qu’il ne faut jamais interrompre ses ennemis lorsqu’ils commettent une erreur. Les Russes le savent, notamment parce
qu’ils ont pris soin de ne pas interrompre Napoléon lui-même en 1812. Poutine et son équipe ont eu de nombreuses occasions de rencontrer les dirigeants de l’OTAN, de les observer, de négocier
avec eux et de les évaluer. Il est peu probable qu’ils soient très impressionnés. Mais lorsqu’ils ont lancé leur « opération militaire spéciale » en Ukraine, ils n’auraient jamais
pu imaginer à quel point l’OTAN allait être autodestructrice.
Quelles erreurs ? Premièrement, l’Occident ne s’est pas tiré une balle que dans le pied avec ses sanctions
économiques – le Hongrois Viktor Orban a raison lorsqu’il observe qu’il s’est tiré une balle dans les poumons. On peut toujours boiter avec un pied cassé, mais une balle dans les poumons, c’est plutôt grave. Deuxièmement, qui, à Moscou,
aurait pu imaginer que l’OTAN déverserait ses stocks de munitions et d’armes dans le trou noir ukrainien en espérant que s’ils parviennent à donner une nouvelle Wonderwaffe au général Steiner, il sera à Moscou pour Noël.
Une bonne raison pour Moscou d’y aller doucement est de laisser ces erreurs se développer, s’aggraver et se
métastaser. C’est en train de se produire tout seul. Naturellement, inévitablement, logiquement. Aucun effort extérieur n’est requis. Un bonus inattendu.
Ne l’interrompez donc pas.
…
Même The Economist l’a remarqué – un hiver de mécontentement pour l’Europe. (Il pense toujours que c’est Poutine qui a mis le doigt dans l’engrenage.
Mais The
Economist a fait sa part pour nous amener à ce point).
Pourquoi Moscou voudrait-il que tout cela s’arrête bientôt ? Le temps travaille et l’ennemi fait beaucoup d’erreurs.
Alors ne l’interrompez pas.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Les « ukrops » rentrent dans leurs dernières coquilles - Le 17/07/2022.
Ces derniers jours, les forces russo-républicaines ont à nouveau réalisé des progressions tactiques sur le front du Donbass : Dans le direction de Slaviansk
et Artemovsk, dans la direction de Avdeevka et dans celle de Marinka.
Certes, les distances parcourues sont faibles, mais, les opérations offensives sont en augmentation et les puissants bombardements qui les précèdent, elles
accélèrent l’usure physique et morale des forces ukrainiennes qui se replient inexorablement vers les derniers bastions encore occupés par Kiev dans le Donbass.
Et cette augmentation de la pression militaire alliée pour achever la libération de la République populaire de Donetsk s’accompagne également d’une
intensification des frappes stratégiques des forces aérospatiales russes sur l’ensemble du territoire ukrainien contres des objectifs militaires, logistiques et militaro-industriels
ukrainiens encore actifs, nouveaux ou restaurés. Vinnista, Odessa, Nikolaïev, Krivoï Rog, Dnipropetrovsk etc ont fait l’objet de frappes augmentées de missiles visant des centres de
commandement des dépôts de munitions et de carburant ainsi que des usines d’armement.
Dnipropetrovsk où plus de 10 missiles
de précision ont été tirés
sur des objectifs dont l’usine militarisée de
Yuzhmash
Cette stratégie ukrainienne de repli révèle surtout la pénurie d’effectifs de combat opérationnels dans le corps de bataille ukrainien du Donbass dont
l’état-major ne dispose plus de réserves pour renforcer des lignes avancées et donnant du coup la priorité à ses derniers bastions principaux de Slaviansk/Kramatorsk et probablement
Artemovsk au Sud de ce front Nord Donbass. À partir de ces 3 bastions Kiev peut espérer opposer une dernière résistance sensible avant d’abandonner définitivement le Donbass, car leur
abandon sera suivi, dans un effet domino inévitable de celles de Konstantinovka, Krasnoarmeïsk, Avdeevka et Marinka, qui achèveront la libération totale des territoires de la République
populaire de Donetsk.
À Seversk, la route vers Slaviansk est
visible
Finalement Seversk ne semble pas présenter aux yeux du commandement ukrainien suffisamment d’atouts pour y maintenir une défense durable justifiant de
nouveaux sacrifices. Positionné dans une plaine entourée de petites collines et de forêts, à proximité de la rive gauche de la rivière Donets et de son artillerie russe, trop petite pour
offrir une protection minimale à sa garnison, menacée par un débordement venant du Sud…
Comme d’habitude certains propagandistes, obsédés par l’ambition vaniteuse d’être les premiers à annoncer un succès tactique de leur camp ont annoncé dès le
14 juillet la libération de Seversk, une ville de 11 km2 à 20 km à l’Est de Slaviansk et qui surtout marque l’entrée des forces russo-républicaines venant de Lisichansk sur le territoire
de la République populaire de Donetsk. En réalité les forces ukrainiennes tiennent toujours les hauteurs boisées voisines ainsi qu’une partie de la ville, menant des combats de freinage
pendant que les principales unités de combat de la garnison se retirent progressivement vers Slaviansk et Soledar mais avec de grandes difficultés car les voies de ces retraites sont déjà
sous le feu de l’artillerie russe.
Les forces alliées sont en train de nettoyer la ceinture de forêts et de villages situés à l’Est et au Nord de Seversk, comme par exemple le
secteur de Verkhnekamensky (5km à l’Est) et dont la sécurisation permettra d’attaquer les défenses de Seversk.
Cette semaine devrait donc normalement voir la libération de Seversk dont les lignes de défense subissent d’intenses bombardements russes et
dont la garnison ukrainienne est déjà en train d’évacuer ses unités de combat régulières (appartenant principalement à la 30e Brigade mécanisée) et ses unités auxiliaires, ne
laissant laissé derrière elles que quelques unités de sabotage et des mobilisés chargés de freiner les forces alliées le temps pour le gros de a garnison de rejoindre le bastion de
Slaviansk situé 20 km à l’Ouest.
À Soledar, le bouclier Nord de
Artemovsk est cassé
Et il est probable que la petite ville de Soledar, située à km au Sud de Seversk, et dont les faubourgs ont déjà été atteints par les troupes
russo-républicaines, subisse le même sort que Seversk avec un repli des troupes ukrainiennes dans Artemovsk (Bakhmut), faisant progresser au Nord l’encerclement de cette ville qui est
approchée également par le Sud.
Dans leur approche vers Soledar, les forces russo-républicaines, malgré les tirs de barrage de l’artillerie ukrainienne ont réussi à atteindre la route
venant de Seversk (TO 513) et menacer celle qui va vers Slaviansk (M03). Actuellement les villages périphériques de Novaya Kamenka et Tryapovka ont été libérés des combats se
déroulent désormais dans le village de Ivano-Daryevka comme dans les premiers quartiers Est de Soledar.
Malgré les tentatives ukrainiennes de fortifier certains villages comme Svyato-Pokrovsky et Zvanovka entre Soledar et Seversk la libération de ces deux
villes sonnera le glas pour cette éphémère ligne de défense à l’Est de Slaviansk/Kramatorsk car elles sont ses principaux points d’appui. Après la libération de Lisichansk, cette
potentielle ligne de défense ukrainienne le long de la TO513 aura été attaquée avant même de pouvoir se consolider et n’aura finalement servi qu’à retarder que de quelques jours la
progression des alliés pourront vers Slaviansk.
Au Nord de Slaviansk, l’étau russe se
resserre
Si le bataille de Slaviansk n’est pas encore engagée, de violents combats et bombardements se déroulent entre la rivière Donets qui trace encore souvent la
ligne de front de ce secteur et cette cité de 60 km2 où sont restés, malgré la guerre, environ 20 000 habitants.
Observation aérienne du Nord de
Slaviansk et des bombardements
russes sur les lignes de sa défenses ukrainiennes
extérieure
Lors des différents combats et bombardements subis, les forces ukrainiennes continuent de subir des pertes importantes en personnels et matériels même
pendant leurs mouvements de retraites qui maintenant s’opèrent jusqu’à une ligne Slaviansk – Kramatorsk – Droujkivka – Konstantinovka (après la chute d’Artemovsk) qui forment une
quasi continuité urbaine de plus de 60 km de long et disposant de plusieurs voies d’approvisionnement venant de la région de Dnipropetrovk.
Cette ligne de défense entre Slaviansk et Gorlovka, articulée autour de Kramatorsk sera la dernière grande bataille du Donbass et la fin de son corps de
bataille ukrainien, car derrière elle il n’y a plus rien jusqu’au Dniepr qui permette à Kiev d’organiser une ligne de défense sérieuse et les dernières positions devant Donetsk, ne
sauront résister sans leur soutien arrière.
Mais ne vendons pas la tête de la pieuvre avant de l’avoir tranché ! Car si Artemovsk pourra être encerclé assez vite, en revanche Slaviansk et Kramatorsk,
si Kiev décide de s’y accrocher, pourrait opposer une résistance plus importante que celle de Mariupol entre mars et et mai derniers. Enfin ne pas oublier que ce corps de bataille
ukrainien du Donbass ne représente que 20% des effectifs opérationnels de l’armée ukrainienne et que cette dernière qui se reconstitue lentement grâce aux aides occidentales pourrait
potentiellement tenter des coups de force, notamment contre les forces russes moindres de la région de Kherson où l’artillerie fournie par l’OTAN (et qui espère pouvoir atteindre le pont
de Kertch avec des nouveaux missiles) a engagé depuis le début du mois de juillet une destruction systématiques des dépôt de munitions et carburant russes ainsi que de leurs bases de
défense antiaérienne.
La libération du Donbass est certaine mais elle ne sonnera probablement pas pour autant la fin de la guerre !
La semaine dernière,
le New York Times rapportait une frappe
russe « sur des civils » à Chasiv Yar, alors
même que son propre journaliste sur place reconnaissait, dans son rapport séparé détaillé, que le complexe d’appartements touché abritait principalement des forces militaires.
Hier, une frappe de
missile russe a touché la ville de Vinnytsia, dans l’ouest de l’Ukraine.
Le New York Times se lamente à nouveau des dommages causés aux
bâtiments civils, alors que la cible principale était manifestement militaire.
VINNYTSIA, Ukraine – Une volée de missiles a frappé un centre commercial, un studio de danse et une salle de mariage dans le centre de l’Ukraine jeudi, tuant au
moins 23 personnes et déclenchant une recherche frénétique de dizaines d’autres disparues dans les décombres, dans la dernière frappe en date visant des cibles civiles, loin de la ligne de
front.
Soixante et onze personnes, dont trois enfants, ont été hospitalisées après que trois missiles ont frappé le centre de Vinnytsia, une capitale provinciale
habituellement endormie, laissant derrière elle une scène déchirante de ruines fumantes.
L’attaque a utilisé des missiles de croisière tirés par un sous-marin russe dans la mer Noire, a déclaré le bureau du président Volodymyr Zelensky. Il a précisé
que trois enfants figuraient parmi les victimes de la frappe sur Vinnytsia, ville située dans les terres, à environ 240 miles de la côte.
« Chaque jour, la Russie détruit la population
civile, tue des enfants ukrainiens, lance ses roquettes sur des cibles civils« , a déclaré M. Zelensky. « Qu’est-ce d’autre qu’un acte de terrorisme
évident ?«
Le photographe qui a pris la photo du NYT se tenait près du coin supérieur gauche de la photo
satellite et a pris la photo en direction du milieu et du bas de la photo satellite. L’installation d’avions de chasse photographiée est signalée par Google comme « Monument en l’honneur de l’armée de l’air ukrainienne« . Le
bâtiment néoclassique est celui en forme de U sur la gauche, marqué comme la « Maison des officiers« .
Le NYT mentionne même la « Maison des Officiers » mais ne la décrit que comme une
« cible potentielle » et seulement dans le
sixième paragraphe :
Les missiles ont frappé un club d’officiers militaires, une cible potentielle, bien qu’elle se trouve dans un quartier central densément construit de la
ville.
Cependant, une vidéo prise peu après l’attaque montre que la « Maison des Officiers » a été complètement détruite et
qu’elle était donc manifestement la cible principale de l’attaque.
La vidéo dont est tirée l’image ci-dessus a été prise depuis une voiture roulant sur la route en bas à gauche, visible sur l’image satellite, vers le centre de celle-ci.
Les murs extérieurs de la Maison des Officiers sont toujours debout, mais le toit a disparu et on peut voir à travers le bâtiment.
Le bâtiment ne présente aucun dommage dû à une frappe directe par un missile. Ses fenêtres ont été soufflées par l’onde de choc de l’explosion de la Maison des
Officiers voisine et il est noirci par un feu qui brûlait dans sa partie inférieure gauche. Voici une vidéo avec une vue d’ensemble de la place montrant la Maison des Officiers endommagée et l’incendie avec une fumée très sombre au niveau de la tour au nord de celle-ci.
Voici une autre vidéo montrant l’incendie. Il a été signalé que 50 voitures sur un parking avaient également brûlé à cet endroit. Le centre commercial, un studio de danse et une salle de
mariage que le NYT déplore dans son premier
paragraphe se trouvaient probablement tous au 1er étage de la tour. Ils n’étaient pas visés.
Des armes de défense aérienne ont également été tirées. Elles ont pu causer des dommages supplémentaires :
La police nationale ukrainienne a déclaré que trois missiles ont frappé un immeuble de bureaux et endommagé des immeubles résidentiels voisins à Vinnytsia, qui
se trouve à environ 167 miles au sud-ouest de la capitale, Kiev.
Le tir du missile a déclenché un incendie qui s’est étendu à 50 voitures dans un parking adjacent. Le gouverneur de la région de Vinnytsia, Serhiy Borzov, a
déclaré que les systèmes de défense aérienne ukrainiens ont abattu quatre autres missiles au-dessus de la zone.
L’immeuble de bureaux touché, selon les dires de la police nationale ukrainienne, était en fait la « Maison des officiers », propriété de l’armée
ukrainienne.
Il y avait également un nombre inhabituel de personnes en tenue militaire pour aider les victimes.
Le Times continue de mentir en affirmant que les frappes ont
touché des « civils » alors que les cibles
sont clairement militaires :
La frappe a eu lieu après d’autres attaques récentes sur des zones civiles peuplées.
…
Et dans le village de Chasiv Yar, à l’est de Donetsk, le service d’urgence de l’État a déclaré que le bilan des victimes d’une attaque contre un complexe
d’appartements au cours du week-end était passé à 48, ce qui en fait l’une des attaques les plus meurtrières depuis le début de la guerre.
Des attaques plus meurtrières se produisent chaque jour sur la ligne de front où l’artillerie russe élimine tout groupe important de l’armée ukrainienne.
Quant aux morts de Chasiv Yar, voici à nouveau ce que Carlotta Gall, journaliste au Times, rapportait de cet endroit :
[Un habitant du village de Chasiv Yar, Oleksandr, 31 ans,] a déclaré qu’une dizaine de civils, pour la plupart des femmes touchant une pension, vivaient
dans l’immeuble au moment de la frappe, mais que des militaires étaient venus y loger deux jours auparavant.
Une frappe russe a touché l’immeuble d’habitation. Seuls 10 civils y vivaient, mais au moins 48 personnes sont mortes dans la frappe. 38 des morts doivent donc être
des « militaires » qui y logeaient. Le fait qu’ils y étaient faisait du complexe d’appartements une cible militaire légitime.
Voyons maintenant ce que l’armée russe prétend avoir frappé à Vinnytsia :
Le 13 juillet, des missiles de haute précision Kalibr, basés en mer, ont été lancés sur la Maison des Officiers de la garnison de Vinnitsa.
L’installation accueillait une conférence du commandement des forces armées ukrainiennes avec des représentants de fournisseurs d’armement étrangers visant à
discuter des questions relatives à l’envoi d’un autre lot d’avions, de moyens de destruction, ainsi que de l’organisation de la réparation des avions ukrainiens.
L’attaque a entraîné l’élimination des participants à la conférence.
Le 14 juillet, peu après l’annonce de l’attaque à Vinnytsia, l’ambassade des États-Unis en Ukraine publiait une nouvelle alerte de sécurité – Sensibilisation à la menace de missiles pour les citoyens américains :
Évitez les grands rassemblements et les événements organisés car ils peuvent servir de cibles militaires russes n’importe où en Ukraine, y compris dans ses
régions occidentales.
D’où leur vient une telle idée ?
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Sitrep Opération Z0V. Le retour à une chaude pluie d’acier
Par The Saker’s Staff − Le 14 juillet 2022 − Source The
Saker’s Blog
Le conflit en Ukraine est
en fait déjà une guerre mondiale, étant donné que l’Occident combat la Russie via ses proxys à Kiev, a
déclaré mercredi le président serbe, Aleksandar Vucic, aux médias locaux.
Le président serbe Vucic
: « Je sais ce qui nous attend. Dès que Vladimir
Poutine aura fait son travail à Seversk, Bakhmut et Soledar, après avoir atteint la deuxième ligne Slaviansk-Kramatorsk-Avdeevka, il présentera une proposition. Et s’ils [les Occidentaux] ne
l’acceptent pas, – et ils ne le feront pas – tout l’enfer se déchaînera.«
Sur le
front :
La situation dans la direction de Soledar à partir de 12h00 le 14 juillet 2022.
Sur le front de Seversk :
Des unités des forces alliées combattent aux abords de Verkhnekamenskoye dans le but d’atteindre les abords orientaux de Seversk.
Les affrontements se poursuivent dans les environs d’Ivano-Dariivka, la prise de la colonie et de la station est importante pour atteindre Seversk depuis le sud,
ainsi que pour couper la route vers Soledar.
Sur le front de Soledar :
Les soldats du 6e régiment de cosaques de la LPR ont pris les colonies de Novaya Kamenka et Stryapovka, atteignant ainsi la périphérie est de Soledar.
Les unités des forces alliées combattent à Yakovlevka.
Les unités des forces armées de la Fédération de Russie sont retranchées dans la partie orientale de Berestovoye sur la route Soledar – Lisichansk.
Sur le front de Bakhmut :
Les forces russes combattent près du village de Pokrovskoye. Avec le village voisin de Bakhmutsky, ce sont les dernières localités contrôlées par les FAU sur les
approches de Bakhmut, depuis l’est.
Nous avons de temps en temps un problème de dénomination. Avec les traductions, les noms des villages et des zones sont souvent mal traduits. (Par
exemple, Kharkov en russe est Kharkiv en ukrainien, et Ilium en russe se traduit par « Raisins » dans les traductions automatiques en anglais).
Aussi, pour ceux qui ont du mal à suivre, reprenons deux cartes simples pour s’orienter :
Vue d’ensemble
Carte des oblasts
Oui, la ligne de front est en feu. Comme nous l’avons vu précédemment, il y a beaucoup de temps calme, de batailles de position, de repos et de relaxation
pour les soldats, puis l’enfer se déchaîne.
Rapport du
ministère de la Défense russe sur le déroulement de l’opération militaire spéciale en Ukraine.
Les forces armées de la Fédération de Russie poursuivent l’opération militaire spéciale en Ukraine.
L’ennemi subit des pertes importantes.
Des frappes de haute précision près de Bereznegovatoye, région de Nikolaev, Konstantinovka et
Kramatorsk, République populaire de Donetsk, ont touché les points de déploiement temporaire des unités de la 35e brigade de marine, de la 54e brigade mécanisée, de la 81e brigade aéromobile
et de la 109e brigade de défense territoriale. À la suite des frappes, les pertes totales de ces formations s’élèvent à plus 1 000 personnes et plus de 100 pièces d’équipement
militaire.
Des armes de haute précision des forces aérospatiales russes ont frappé le point de déploiement
temporaire du bataillon de la 14e brigade mécanisée, tenu par des nationalistes et des mercenaires étrangers, près de Chasov Yar, en République populaire de Donetsk. Les attaques ont entraîné
la mort de 43 militants et environ 170 blessés.
L’aviation de l’armée russe a frappé le point de déploiement temporaire du 97e bataillon de la 60e
brigade mécanisée des FAU, près de Malaya Tokmachka, région de Zaporozhye, avec des missiles de haute précision. Les attaques ont entraîné la mort de 30 militants et environ 37
blessés.
Les conflits et les affrontements avec usage d’armes ont augmenté parmi les combattants
nationalistes. Le 13 juillet, plus de 200 combattants de la 226e formation nationaliste Kraken ont refusé de suivre l’ordre du commandement de se déplacer vers la région de Kramatorsk et ont
réclamé un « transfert » vers la défense territoriale de la ville de Kharkov. Au cours du combat avec les commandants et de la fusillade qui s’en est suivie, 6 militants ont été
tués.
Les forces armées russes poursuivent leurs frappes contre les installations militaires en
Ukraine.
Des missiles Kalibr de haute précision basés en mer ont détruit plusieurs véhicules lance-roquettes
de la 45e brigade d’artillerie des FAU, cachés dans des hangars de l’usine d’équipement haute tension dans la ville de Zaporozhye.
En outre, les armes de haute précision des forces aérospatiales russes ont détruit 4 postes de
commandement, y compris celui de la 61e brigade d’infanterie Jaeger des GFAU, près de Bereznegovatoye dans la région de Nikolaev et de la 80e brigade d’assaut aéroportée près de Kramatorsk, 3
dépôts de munitions près de Soledar, Tat’yanovka en République populaire de Donetsk et Nikolaev, 1 installation de stockage de carburant pour les équipements militaires près de Kharkov, et 21
zones de concentration de soldats et d’équipements militaires.
Au cours des combats de contre-batterie, 1 batterie de lance-roquettes multiples près de Slavyansk, 1
peloton de MLRS près de Nikolaevka en République populaire de Donetsk, et 1 peloton d’artillerie d’obusiers M-777 de fabrication américaine aux positions de tir à Pervomaiskyi dans la région
de Kharkov ont été détruits.
Opérationnel-tactique et l’aviation de l’armée, les troupes de missiles et l’artillerie ont frappé 19
postes de commandement, 78 zones d’unités d’artillerie en position de tir et 232 zones de concentration de soldats et d’équipement militaire des FAU.
Les chasseurs des forces aérospatiales russes ont abattu 2 avions des forces aériennes ukrainiennes
dans les airs : 1 Su-24 près de Slavyansk et 1 MiG-29 près de Troitskoye, République populaire de Donetsk.
Les moyens de défense aérienne russes ont détruit 12 drones ukrainiens près de Balakleya, Izyum,
Lozovaya, Shchurovka dans la région de Kharkov, Snegirevka, Novaya Kakhovka dans la région de Kherson, Belogorovka, Karmazinovka, Slavyanoserbsk, Mikhailovka en République populaire de
Lougansk et Derilovo en République populaire de Donetsk.
En outre, 2 missiles balistiques Tochka-U et 6 roquettes du système de roquettes à lancement multiple
Uragan ont été interceptés près de Novaya Kakhovka dans la région de Nikolaev.
Au total, 249 avions et 137 hélicoptères ukrainiens, 1 534 drones, 354 systèmes de missiles
antiaériens, 4 050 chars et autres véhicules de combat blindés, 744 systèmes de roquettes à lancement multiple, 3 145 pièces d’artillerie de campagne et mortiers, ainsi que 4 292 unités de
véhicules militaires spéciaux ont été détruits au cours de l’opération.
La base de Nikolaev Ukrop ressemble maintenant à ceci :
Le résumé militaire à la fin de la journée d’hier commence par « Le pire cauchemar pour les Ukrainiens a commencé« .
Il reste quelques questions :
Que va faire Poutine en Iran la semaine prochaine lors de ses entretiens avec Raisi et Erdogan ?
et, peut-on prendre Vucic au sérieux ?
Le président serbe Vucic : « Je sais ce qui nous attend. Dès que Vladimir Poutine aura fait son
travail à Seversk, Bakhmut et Soledar, après avoir atteint la deuxième ligne Slaviansk-Kramatorsk-Avdeevka, il présentera une proposition. Et s’ils [les Occidentaux] ne l’acceptent pas, – et ils
ne le feront pas – tout l’enfer se déchaînera. »
Sommes-nous en train d’atteindre une phase finale de cette partie de l’Opération Spéciale ?
La propagande ukrainienne est à pleine voix et cela inclut la propagande occidentale. Gardez les yeux ouverts. Prenez les dernières nouvelles de Larry Johnson
: « La vitesse de l’avancée de la Russie semble
s’accélérer. On rapporte aujourd’hui que les forces russes entrent dans la périphérie de Seversk, l’un des principaux points forts de la nouvelle ligne de défense ukrainienne. Si cela est vrai,
les Russes sont susceptibles de réaliser une percée stratégique dans la région de Donetsk. Ce que les journalistes crédules et les abrutis qui
travaillent pour la CIA et la DIA ne parviennent pas à comprendre, c’est que la tactique russe consistant à détruire systématiquement les moyens aériens, les blindés et l’artillerie au cours des
trois derniers mois semble avoir atteint le point culminant de Clausewitz, c’est-à-dire le point auquel une force militaire n’est plus en mesure d’exécuter ses opérations. »
The Saker’s
Staff
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
L’armée ukrainienne bombarde les zones résidentielles du Donbass et de Novaya Kakhovka, faisant de nombreuses victimes civiles
Alors que les forces alliées ont annoncé avoir encerclé Seversk, l’armée ukrainienne a bombardé les zones résidentielles du Donbass, ainsi qu’à Novaya
Kakhovka, dans la région de Kherson, faisant au moins douze morts et 200 blessés.
Dans la nuit du 11 au 12 juillet 2022, l’armée ukrainienne a bombardé la ville de Novaya Kakhovka dans la région de Kherson, avec des lance-roquettes
américains Himars. Une
partie des missiles a été abattue par la défense anti-aérienne, mais plusieurs ont réussi à passer.
Comme lors des bombardements des villes du Donbass, l’armée ukrainienne a visé des zones résidentielles, et des infrastructures civiles, dont un entrepôt
contenant des engrais minéraux (en l’occurrence du salpêtre), dont l’explosion a provoqué d’importants dégâts et fait de nombreuses victimes. Pour l’instant le bilan est de sept morts et
187 personnes ont été blessées. Sept personnes sont aussi portées disparues, six enfants ont été retrouvés sous les décombres, et ces derniers sont encore en train d’être fouillés.
Un entrepôt contenant 35 tonnes d’aide humanitaire destinée à la population de la ville, ainsi que l’usine GTMK qui produit des équipements pour des
centrales hydroélectriques un peu partout dans le monde ont aussi été totalement détruits. Par contre la centrale hydroélectrique de Novaya Kakhovka, qui se trouvait tout près de la zone
visée, n’a heureusement pas été touchée et continue de fonctionner.
« Très probablement pas », a répondu Leontiev à la question de savoir si l’usine sera réparée. « Absolument tout y est détruit. Tout, il n’y a plus d’usine,
il sera probablement plus facile d’en construire une nouvelle. »
D’après les autorités locales, trois jours avant ce bombardement un
satellite américain Worldview-2
a filmé Novaya Kakhovka, comme avant les attaques contre Belgorod et d’autres villes russes. Entre cette transmission d’information et la livraison des armes qui ont servi à commettre
ce bombardement de terreur, la complicité des États-Unis dans les crimes de guerre de l’armée ukrainienne est plus qu’avérée.
Ce bombardement a eu lieu juste après que les autorités ukrainiennes aient annoncé vouloir lancer une contre-offensive dans le sud du pays. Mais l’attaque
tentée par les Forces Armées Ukrainiennes dans la région de Zaporojié s’est soldée par un échec cuisant, et les soldats ukrainiens se sont enfuis.
Dans le même temps, les crimes de guerre de l’armée ukrainienne dans le Donbass se poursuivent. Ainsi, le 12 juillet 2022, l’armée
ukrainienne a lourdement bombardé la ville de Gorlovka, en RPD (République populaire de Donetsk), faisant deux morts parmi les civils et six blessés. Une civile a été tuée et deux
autres blessés dans le district de Petrovski, à Donetsk, qui a lui aussi subi d’importants bombardements de l’armée ukrainienne, et deux civiles ont été blessées à Yassinovataya.
La RPL n’a pas été épargnée, puisque l’armée ukrainienne a tiré des missiles américains Himars sur Stakhanov, faisant deux morts et deux blessés parmi les
civils, et détruisant les fenêtres de 11 immeubles d’habitation, d’une maternelle et d’une école.
Suite à ces bombardements, l’armée russe a frappé de nombreuses infrastructures militaires et positions ukrainiennes à Kharkov, Avdeyevka, Maryinka, Nikolayev, Artiomovsk, Soledar, et Seversk.
Seversk qui serait désormais encerclée par les forces alliées d’après Rodion Mirochnik, l’ambassadeur de la RPL en Russie, qui a ajouté que des combattants de bataillons de
défense territoriale et des conscrits ukrainiens se trouvent dans la ville.
Le 7 juillet 2022, Poutine a déclaré : « Les Occidentaux veulent nous
vaincre sur le champ de bataille. Que dire ? Qu’ils essaient ! »
À la place des grandes gueules occidentales, genre Boris Johnson et autres va-t-en-guerre irresponsables, j’éviterais de fanfaronner et de prendre Poutine
pour un demeuré.
Redditions, désertions, refus d’aller
au combat, rien ne va plus pour l’armée de Zelensky, qui devait soi-disant bouter hors d’Ukraine l’armée de Poutine, jugée au-dessous de tout par des Occidentaux incompétents,
qui ont oublié qu’ils ont perdu toutes leurs guerres depuis 1945. À Washington, on ne doute de rien.
Sylvain Ferreira nous
livre les dernières nouvelles du front.
Les fins stratèges occidentaux qui pensaient, à tort comme toujours, que les forces russes avaient besoin de se ressourcer après les durs combats
de Severodonetsk et
Lysychansk, n’avaient pas prévu que Poutine allait, bien au contraire, battre le fer pendant qu’il est chaud et demander à ses généraux d’accélérer l’offensive pour libérer la
république de Donetsk après celle de Lougansk1.
Pas question de laisser l’armée ukrainienne, épuisée et en pleine déroute après deux défaites majeures, reconstruire ses lignes de défense plus à
l’ouest.
Littéralement hachée par l’artillerie
russe, l’armée ukrainienne a vu fondre ses meilleures troupes et fait appel à des réservistes peu combatifs pour combler les rangs des unités ayant perdu 60 à 80% de leurs
effectifs.
En quelques jours, ce sont plus de 10
000 soldats ukrainiens qui ont été tués, blessés, capturés ou qui ont disparu. Des centaines de matériels et d’équipements lourds ont été abandonnés dans la fuite
désordonnée.
« Aujourd’hui, on apprend que dans le secteur de Soledar, suite aux attaques aériennes russes, les pertes de la 24e brigade mécanisée s’élèvent au total à
2500 hommes, ce qui représente 60% de l’effectif initial engagé. La 79e brigade d’assaut aéroportée a, quant elle, vu ses pertes dépasser les 80% de son effectif initial. Dans les deux
cas, ces deux brigades ne sont plus en mesure de combattre comme unité constituée. »
« Plus au sud, près de Bakhmut, les attaques aériennes russes ont également causé des pertes significatives aux 14e et 72e brigades, ainsi qu’à la
prestigieuse 10e brigade d’assaut en montagne. Plus de 350 hommes ont été tués ainsi que 20 véhicules blindés. Face à cette situation, les soldats de la 80e brigade d’assaut aéroportée
ont refusé de monter en ligne et beaucoup ont déserté. »
Refus de monter au front et
désertions, tel est l’état véritable de cette armée ukrainienne, censée, selon le narratif occidental, mener cet été une puissante contre-attaque pour reprendre le Donbass et la
Crimée. C’est mal parti ! Il n’y aura bientôt plus assez de soldats ukrainiens pour mettre en œuvre les armes occidentales.
Mais certains n’ont toujours pas
compris que Poutine ne s’est pas lancé dans cette guerre la fleur au fusil et sans munitions. Aucune armée au monde ne possède une telle artillerie.
Les Américains, qui ont perdu toutes leurs guerres, des conflits asymétriques pourtant menés contre des va-nu-pieds démunis de tout, sont en train de
recevoir une leçon magistrale de la part des officiers russes.
Ils ne sont pas les seuls à apprendre, d’ailleurs. Première guerre de haute intensité
depuis 1945, le conflit russo-ukrainien est des plus instructifs. Tout le monde en prend de la graine. La France, qui découvre qu’elle n’a que trois jours de munitions, la Chine
qui n’a aucune expérience de la guerre, l’Europe qui réalise qu’elle a des budgets défense squelettiques.
L’armée de ploucs restée à l’ère soviétique, dépassée et si mal commandée, comme annoncé en mars 2022 par nos brillants experts, se révèle être
une redoutable
machine de guerre, avançant jour après jour conformément aux plans initiaux. Jusqu’où ira cette armée russe ? Seul Poutine le sait.
Mais annexer un arc allant de Kharkov jusqu’à la
Transnistrie calmerait les va-t-en-guerre de l’OTAN, qui n’ont cessé de mépriser l’armée russe et d’attiser les braises sur le dos du peuple ukrainien. Le pire de la bande
anti-Poutine aura été Boris Johnson, plus hargneux
et jusqu’au-boutiste que jamais. Son éviction est la bienvenue.
Poutine ne laissant aucun répit à une armée ukrainienne à bout de souffle, celle-ci n’est pas loin de l’effondrement total. La guerre ne durera pas des
années, comme annoncé par certains illuminés, qui refusent d’admettre les réalités du terrain. L’OTAN braille beaucoup mais a
peur de Poutine.
Sinon, il y a longtemps que Washington aurait envoyé ses légions en Ukraine.
Et ce ne sont pas les promesses d’armes magiques, ni la propagande odieusement mensongère, qui renverseront la situation.
Poutine a d’ores et déjà gagné sa
guerre et il faudra bien que les Occidentaux, Anglo-Saxons en tête, se plient à cette réalité. Jamais Poutine ne cédera un pouce des territoires conquis.
Tout le complexe militaro-industriel ukrainien est détruit et les pertes humaines sont colossales, bien supérieures à celles des Russes.
Et ceux qui hurlent au dépeçage de l’Ukraine devraient se souvenir de la malheureuse Serbie amputée du Kosovo par la seule volonté de Washington.
À l’époque, en 2008, l’armée russe n’était pas encore en état de défendre son allié serbe et les protestations de Poutine se sont heurtées au refus
méprisant des Américains. Mais la roue tourne et l’ours russe entend bien présenter la facture.
La Crimée et le Donbass passés aux
mains des Russes, ce n’est que le juste retour du boomerang, après l’inique indépendance du Kosovo, imposée à la Serbie au mépris du droit international.
Et rien n’empêchera Poutine de défendre son pays et son peuple face à l’agressivité de l’OTAN, qui s’est élargie à l’Est de 16 à 30 nations depuis la
dissolution du Pacte de Varsovie.
À trop tirer sur la corde et à trop mépriser la Russie, la corde a fini par casser. Vraiment pas de quoi s’en étonner.
Et il faudra bien expliquer un jour au
peuple ukrainien, chair à canon de l’OTAN, pourquoi on lui a promis la victoire alors qu’il aura perdu 25% de son territoire et peut-être même tout accès à la mer Noire.
Ce jour-là, le Churchill ukrainien et les criminels occidentaux qui ont trompé les Ukrainiens et leurs propres peuples auront droit au podium de
l’ignominie.
Après avoir libéré, avec Severodonetsk et Lisichansk, la totalité du territoire de la République populaire de Lougansk, les forces russes et républicaines
poursuivent leurs offensives sur le front Nord Donbass en direction de Slaviansk-Kramatorsk qui constituent le principal bastion du corps de bataille ukrainien du Donbass où seraient
regroupés autour de son état-major principal environ 50 000 hommes.
Si la bataille urbaine pour Slaviansk n’a pas encore commencé à proprement parlé, l’état-major russe l’a déjà annoncé par des bombardements de plus en plus
intenses et des nouvelles concentrations d’unités d’assaut dans la direction de cette ville symbole qui fut la première grande bataille de cette guerre du Donbass (et à travers elle de la
IIIe guerre mondiale).
Trop de pro-russes, courtisans propagandistes ont oublié Strelkov, trahi par les nouveaux apparachiks de Donetsk. C`est pourtant lui avec sa cinquantaine de
volontaires (devenant plus de 2000 en quelques semaines) qui vont opposer une résistance héroïque aux soudards ukrainien et sans laquelle la défense de la République populaire de Donetsk
n·aurait pu s’organiser victorieusement. Depuis 2014, ses analyses independantes et pertinentes jusqu’à l`acidité démontrent que la justesse de ses pensées est à la hauteur de celle des
ses actions.
Et lorsque Slaviansk et Kramatorsk seront libérés du joug bandériste, alors « la boucle sera bouclée » et la victoire antimondialiste de ce peuple
russe enfin actée.
Alors que précédemment les forces ukrainiennes avaient opté logiquement pour des retraites tactiques des villes de Severodonetsk Zolotoe et Lisichansk avant
que d’y être complètement encerclées, depuis le début du mois de juillet, l’état-major de Kiev tente
• À l’Est de Kramatorsk, de reconstituer une ligne de front plus homogène entre Seversk et Artemovsk pour freiner les forces alliées progressant vers le
bastion de Slaviansk et Lisichansk,
• Au Nord de Slaviansk, d’organiser une ligne de défense extérieure en menant des barrages d’artillerie et de mines et en s’appuyant sur les secteurs
de la rive droite de la rivière Donets encore contrôlés.
La stratégie ukrainienne semble vouloir à nouveau gagner du temps, espérant que les nouveaux systèmes d’artillerie et munitions de l’OTAN en cours
d’acheminement pourront stopper les offensives russo-républicaines par des campagnes de tirs visant principalement les dépôts de carburant, et de munitions situés à l’arrière du front
ainsi que les concentrations de blindés qui sont tous repérés grâce aux satellites étasuniens.
De leur côté les forces russes et républicaines maintiennent leurs pressions offensives en direction de Slaviansk, Seversk et Artemovsk, tout en sécurisant
le terrain conquis, comme par exemple la raffinerie à l’Ouest de Lisichansk qui a été polluée par l’artillerie et les drones ukrainiens avec des milliers de mines anti
personnelles.
Sur cette carte on peut voir Krasnopole et Raïgorodok, 2 verrous que les forces russo-républicaines doivent faire sauter pour pouvoir arriver sur les
lisières Nord de Slaviansk. Actuellement l’effort principal est porté en direction de Krasnopole car dans se secteur, la rivière Donetsk qui sert de ligne d’appui à la défense ukrainienne
a déjà été franchie depuis 3 semaines.
Les forces ukrainiennes tentent d’appliquer plusieurs stratégies pour freiner les forces russes dans le secteur, bombardements des dépôts et concentration
de blindés, organisation de lignes de défenses fixes et champs de mines et aussi harcèlement avec des groupes de sabotage utilisant des tactiques de techno-guérilla, notamment dans les
zones boisées du secteur.
La stratégie du rouleau compresseur conduit par l’artillerie classique se poursuit contre les lignes de défenses ukrainiennes tandis que les forces
aérospatiales russes continuent également de cibler sur leurs arrières et dans les villes les dépôts et états-majors du corps de bataille de Kiev dans le Donbass. Ainsi un grand dépôt de
munitions que les ukrainiens avait installé dans l’usine de céramique de Slaviansk a été détruit ce week end par une frappe de missile russe.
L’artillerie russe en action contre
les défenses ukrainiennes extérieures au Nord de
Slaviansk
Sur la ligne de contact, les forces terrestre russes continuent de progresser lentement dans cette région boisée bordant la rivière Donetsk, pour éviter au
maximum de subir des pertes dans les embuscades antichars ou les barrages de mines et d’artillerie ukrainiens.
Au Nord de Slaviansk, une position
ukrainienne repérée dans une maison
est détruite avec un missile antichar par les forces
russes
Le long de la rivière Donets, au Nord Ouest de Lisichansk, les forces spéciales russes et républicaines nettoient les rives boisées de la rivière où
subsistent des nids de résistance et des groupes de diversion et sabotage ukrainiens. qui sont détruits ou repoussés vers Serebryanka, un village situé sur la rive droite de la Donets à 5
km au Nord de Seversk.
Dans le secteur de Seversk, les forces russes et républicaines sont arrivées aux abords de la ville dans laquelle les forces ukrainiennes ont établi de
solides retranchements dans les zones urbaines et les zones boisées de la vallée de la Donets et bénéficient d’appuis d’artillerie importants, ceux déployés sur place et à partir desquels
il peuvent battre les zones libérées à l’Ouest de Lisichansk et ceux des bastions de Slaviansk et Kramatorsk qui peuvent couvrir la ligne de défense que l’état-major ukrainien tente
d’établir entre Seversk et Artemovsk au Sud.
Ici encore les forces russes saturent les zones tenues par les forces ukrainiennes avec de puissantes frappes d’artillerie, notamment avec les batteries de
Lance Roquettes Multiples, appuyées par des attaques aériennes menées notamment par les hélicoptères antichars Ka 52.
Ici des batteries de Lance Roquette
Multiples de 122mm « Grad »
bombardent
dans le secteur de Seversk des positions forestières
ukrainiennes
Seversk ne pourra probablement pas tenir longtemps devant des pressions offensives russes et républicaines et avec sa libération, la ligne de défense que tente
d’organsiner l’état-major ukrainien à l’Est de Kramatorsk (le long de la route TO513) s’effondrera rapidement, privée de son point d’appui Nord.
Au Sud Est de ce front Nord Donbass, la bataille d’Artemovsk est également imminente car les forces alliées, sortant du saillant de Popasnaya sont parvenues
aux abords de la ville comme à ceux de Soledar (5km au Nord).
Cette bataille est également très importante car Artemovsk n’est pas seulement le point d’appui Sud de la ligne de défense qui remonte vers Seversk, mais
c’est aussi une ville qui contrôle des routes principales menant à Kramatorsk, 30 km au Nord Ouest et Konstantinovka 20 km au Sud-Ouest.
Voilà certainement pourquoi, plus encore qu’à Seversk dont la garnison est renforcée avec les survivants des unités sorties de Lisichansk, on peut observer
l’arrivée de « troupes fraîches » dans le bastion ukrainien de Artemovsk/Soledar, notamment des unités blindées et de l’artillerie avec du matériel des pays de l’OTAN (155mm,
T72 polonais, HIMARS étasunien…)
La libération de ce secteur de Artemovsk permettra également de diminuer la pression de l’artillerie ukrainienne sur a ville de Gorlovka, éloignant vers
l’Ouest les brigades d’artillerie de Kiev qui depuis 8 ans bombardent le nord de la cité minière.
Il est difficile d’évaluer les forces ukrainiennes dans ces lignes de front qui sont en cours de constitution au Nord et à l’Est de Slaviansk-Kramatorsk
mais il y aurait environ 50 000 hommes appartenant à des unités diverses (réguliers, territoriaux, mobilisés, nationalistes, mercenaires, police…) et n’ayant aucune une homogénéité
opérationnelle ni morale, depuis les unités régulières ayant subi de lourdes pertes jusqu’aux unités de mobilisés mal équipés, très peu formées et peu motivés pour servir de chair à
canon. Les inconnues concernant les forces ukrainiennes
De même, il est dangereux de sous-estimer les forces ukrainiennes et stupide de vouloir les décrire déjà détruites, comme certains propagandistes immatures
aveuglés par leurs fantasmes manichéens, car si elles sont en pleine décomposition les forces de Kiev disposent encore de moyens suffisants et, sur ce front Nord Donbass et d’une ceinture
urbaine entre Slaviansk et Gorlovka qui peut opposer aux forces alliées une résistance sérieuse.
Si le commandement de l’OTAN donne l’ordre à ses auxiliaires ukrainiens de s’y maintenir coûte que coûte la bataille pour la libération de Slaviansk et
Kramatorsk, dont le bastion constitue la tête de la pieuvre ukrainienne dans le Donbass risque de durer tout l’automne de cette année, à moins qu’intervienne un changement politique
majeur à Kiev.
D’ici là il est probable que les forces ukrainiennes, renforcées par l’artillerie de l’OTAN longue portée, tentent des diversions stratégiques et
médiatiques sur d’autres secteurs du front comme par exemple ceux de Kherson au Sud ou de Kharkov au Nord…
Zakharova : La Russie a terminé les préparatifs des mesures de rétorsion contre la Lituanie et l’UE en réponse au blocus de Kaliningrad et les appliquera dans les prochains
jours.
NordStream 1 est
maintenant hors ligne pour une maintenance annuelle jusqu’au 21 juillet. La Russie le remettra-t-elle en service ?
Commentaire de Martyanov : Je tiens également à souligner, une fois de plus, qu’à l’exception d’une participation haut de gamme évidente de l’aviation de combat russe,
d’armes à distance, d’un ISR et d’une artillerie de pointe évidents, il est clair qu’à l’heure actuelle, l’essentiel des combats sur le terrain est effectué par les forces de la LDNR et la Garde
nationale russe (Rosgvardiya) et les forces principales, qui sont tenues en réserve et ne sont utilisées que très parcimonieusement. Je suppose donc que l’armée ukrainienne, forte d’un million de
soldats, est sur le point de se familiariser avec la puissance de feu de l’armée russe, clin d’œil, clin d’œil.
Le groupe de pirates russes RaHDIt et le groupe ukrainien « Beregini » ont réussi à obtenir des documents opérationnels secrets sur les actions de l’armée
ukrainienne et la situation réelle sur le front. Les hackers ont également réussi à établir des canaux pour recevoir « des forces armées ukrainiennes » des informations actualisées sur
la situation opérationnelle dans la zone de combat de la situation sur le front. Selon les hackers, les services de renseignement américains fournissent à Kiev des données radar, ainsi que des
images satellite, notamment du territoire de la Russie, qui fait ensuite l’objet d’attaques à la roquette et à l’artillerie contre les civils, a déclaré à RIA Novosti un membre du groupe de
hackers RaHDIt.
Tarduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Du 120 mm soviétique au 227 mm étasunien
par Erwan
Castel.
Depuis 8 ans l’artillerie s’est imposée comme arme principale du champ de bataille du Donbass et, environ 1 mois après de début de l’intervention russe dans le conflit (24 février 2022),
après une phase initiale de mouvements offensifs rapides russes, l’artillerie est revenue au premier plan des batailles menées entre les russo-républicains et les ukro-atlantistes.
Du côté de Kiev, en parallèle à des bombardements terroristes meurtriers en augmentation visant les populations civiles russes du Donbass ou des villes frontalières russes, on peut
observer l’apparition, elle aussi en augmentation de bombardements militaires menés par l’artillerie ukrainienne sur des objectifs stratégiques comme es dépôts de munitions ou de
carburant dont certains sont même éloignés de la ligne de front de plusieurs dizaines de kilomètres.
L’armée ukrainienne malgré une agonie irréversible peut mener ces bombardements augmentés principalement grâce :
• aux aides des
anciennes républiques socialistes soviétiques aujourd’hui dans l’OTAN mais qui disposent encore d’un arsenal et de moyens de production soviétiques permettant un recomplétement de
matériels et munitions,
• aux aides
exponentielles des pays occidentaux de l’OTAN qui fournissent à Kiev des systèmes d’armes modernes et plus performants bien qu’en quantité ridiculement insuffisante pour inverser le
rapports des forces sur le terrain,
• aux aides
indispensables du renseignement militaire étasunien qui, via ses satellites notamment qui permettent une géolocalisation rapide et précise d’objectifs militaires (ou civils) et même une
assistance pour les corrections de tirs.
1. Des bombardements
terroristes
Tandis qu’au Nord les forces alliées avancent vers la bataille de Slaviansk, ce 8 juillet 2022 les 155mm de l’OTAN ont recommencé à frapper les quartiers résidentiels de Donetsk à 3h00 du
matin, en compagnie des calibres classiques de l’arsenal soviétique en dotation dans l’armée ukrainienne (120,122,152mm notamment).
Le 7
juillet des tirs ukro-atlantistes sur la capitale du Donbass russe ont tué 1 femme de 30 ans (district de Petrovsky dans le Sud Ouest de Donetsk) et blessé 10 autres civils,
sans compter de nombreux dégâts dans plusieurs quartiers de la cité.
Le 8
juillet, les bombardements terroristes se poursuivent, tuant blessant et détruisant dans des frappes indistinctement dirigées dans leur immense majorité vers des zones
résidentielles civiles loin du front et même d’objectifs militaires ou stratégiques quelconques.
Bombardement
ukro-atlantiste sur le quartier Shakhtiorsk, dans le Nord du centre ville de
Donetsk, le 8 juillet matin
Donetsk a été plusieurs fois bombardé, notamment dans le quartier de Kirovsky, mais également Makeevka encore sous le choc du bombardement
meurtrier survenu ce 6 juillet sur un jardin d’enfant du centre ville. Au cours de ces bombardements ukro-atlantistes du 8 juillet à Donetsk.
Bilan des bombardements
du 8 juillet
3 tués et 14 blessés
(dont 3 enfants)
Donetsk
Quartier Kirovsky :
2 femmes de 23 ans et 54 ans tuées,
1 femme de 53 et 1 homme de 56 ans blessés
Gorlovka
Panteleymonovka :
1 jeune homme de 21 ans tué
Microdistrict « Solnechny » :
1 garçon de 12 ans blessé
1 adolescente de 14 ans blessée,
1 adolescent de 18 ans blessé,
5 femmes de 47, 56, 73, 54 et 24 ans blessées,
3 hommes de 26, 52 et 84 ans blessés.
Plus au Nord dans le village de Panteleymonovka, un jeune homme qui venait de recevoir son diplôme de professeur d’Histoire a été tué par un bombardement ukrainien ; et plus au Nord, à
Gorlovka ce sont 7 autres civils dont une fillette de 13 ans et 1 adolescent qui ont été blessés.
Bombardement d’un
immeuble résidentiel à Gorlovka par l’artillerie ukro-atlantiste
(obusier de 155mm)
Le 9 juillet
2022, même si le volume des munitions tirées est en légère baisse, les ukro-atlantistes continuent leurs bombardements terroristes sur les populations civiles du Donbass.
Bilan des bombardements
du 9 juillet
2 tués et 11
blessés
Dans le district de Kirovsky à Donetsk : 2 femmes de 73 ans et 47 ans ont été tuées, 5 femmes de 80, 73, 32, 64 et 70 ans ainsi qu’un homme de 66 ans ont été blessés.
Les ripostes
russo-républicaines
Progressivement, les forces de défenses des cités républicaines détruisent les batteries et les dépôts de l’artillerie les bombardant Un travail long et difficile compte tenu
des tactiques utilisées par les ukro-atlantistes, mais qui affaiblit un peu plus leurs capacités à chaque riposte réalisée par les tirs de contre batterie de l’artillerie ou
les attaques de l’aviation de combat russe.
Tirs de contre batterie
républicains sur des positions d’artillerie
ukrainiennes
dans les faubourgs de Marinka (Sud Ouest
Donetsk)
2. Des bombardements
militaires
Depuis le mois de juin, les bombardements ukro-atlantistes, visant des objectifs militaires ou logistiques russes et républicains, sont en nette augmentation à la fois sur la ligne
de front mais aussi dans sa profondeur là où les dépôts sont généralement situés. Depuis le début du mois de juillet c’est environ une dizaine de dépôts de carburant et munitions qui ont
été touchés à l’arrière du front et jusque sur le territoire russe comme à Belgorod par exemple (au Nord de Kharkov), provoquant souvent des pertes et dommages collatéraux parmi les
civils.
Parmi les récents bombardements militaires ukro-atlantistes figure par exemple celui du dépôt de carburent situé dans le district de Kirovsky et qui a été plusieurs fois touché cette
semaine par des obus de155mm dont plusieurs provenant de canons français CAESAR offerts par Paris aux bandéristes de Kiev.
10 juillet 2022, à 01h00
du matin, un bombardement ukro-atlantiste frappe un dépôt
militaire à Altchvesk
Pour réaliser les bombardement loin derrière la ligne de front, les forces ukrainiennes utilisent
• soit leurs artillerie à longue portée comme le missile balistique « Tochka U » (environ 100 km) ou le Lance Roquettes Multiples de 300 mm BM 30 « Smerch », mais dont
les tirs sont en grande partie interceptés par la défense antiaérienne russe,
• soit les systèmes d’armes occidentaux comme par exemple les canons français CAESAR dont les munitions spéciales autopropulsées peuvent dépasser les 50 km de portée ou le Lance Roquette
Multiple de 227 mm « HIMARS » d’une portée de 300km.
La menace représentée par les grandes portée et précision de ces systèmes d’armes occidentaux arrivant sur le champ de bataille a fait de leur destruction une priorité de l’état-major
russe, tant sur le plan militaire que sur le plan diplomatique pour montrer l’inefficacité de ces aides de l’OTAN prétendument miraculeuses. Sur le parc des 155 mm de l’OTAN déjà livrés
aux forces ukrainiennes (environ 200) nombre plus de 20% ont déjà été détruits ou capturés notamment des M777 étasuniens tractés dont la mobilité est très lente.
Pour ce qui est du système HIMARS, si leur nombre envoyé en Ukraine est pour le moment ridicule (4 fin juin et 4 début juillet), l’arrivée d’un tel système d’armes sophistiqué de l’OTAN
sur le front russo-ukrainien pose plusieurs problèmes et interrogations :
Augmentation des bombardements sur le territoire de la Fédération de Russie,
Assistance militaire directe de l’OTAN basculant vers une cobelligérance augmentée,
Appui obligatoire des satellites étasuniens pour l’utilisation des tirs de munitions guidées.
Qui sont les vrais servants de ces HIMARS dont la formation est de plusieurs mois ?
2 juillet 2022, les
premiers M142 étasuniens HIMARS entre en action en Ukraine
visant depuis une dizaine de cibles situées à environ 70 km en
arrière du front
Le 8 juillet, le département étasunien dans son annonce concernant une énième aide de 400 millions de dollars aux forces armées ukrainiennes a annoncé la livraison prochaine d’un nouveau
lot de 4 « HIMARS » à Kiev, ce qui portera à 12 le nombre livrés depuis 3 semaines.
En plus des M142 « HIMARS », l’OTAN va également fournir à l’Ukraine des M270, un autre modèle de Lance Roquette Multiple moderne de 227mm aux mêmes caractérisiques mais doté de
2 paniers de 6 roquettes (contre 1 seul pour le M142). Actuellement la livraison de 9 système M270 a déjà été signée (3 versions allemandes « MARS II » et 6 versions
britanniques « M270B1 » via la Norvège.
Le 9 juillet 2022, des roquettes HIMARS M31A1 (portée 84km) frappent à nouveau la ville de Altchvesk située à plus de 50 km à l’arrière du front dans la République populaire de Lougansk.
De son côté, l’état-major russe a annoncé cette semaine avoir détruit 2 premiers HIMARS sur le front Nord Donbass, démontrant à la fois la menace prioritaire de ce système d’armes autant
que sa vulnérabilité.
2 HIMARS étasuniens déjà
détruits sur le front
Au matin du 10 juillet ce sont les villes de Torez et Sharkhtiorsk dans l’arrière pays de Donetsk qui ont été touchées par de nouveaux tirs des HIMARS étasuniens…
La volonté de l’OTAN de
sacrifier l’Ukraine et la paix
Si ces bombardements ukro-atlantistes menés avec des HIMARS, malgré leur efficacité réelle ne changeront pas l’issue de la guerre entre Kiev et Moscou, en revanche ils constituent un
nouveau pas important de l’OTAN vers l’extension de ce conflit, à la fois dans sa durée, son espace mais surtout dans l’aggravation des relations Est-Ouest. En effet, ces systèmes
d’artillerie sophistiqués HIMARS, des opérateurs occidentaux rodés qui sont obligatoirement présents dans leurs équipages jusqu’aux satellites étasuniens qui sont indispensables pour
la géolocalisation de leurs cibles constituent une étape supplémentaire dans la cobelligérance de l’OTAN dans ce conflit russo-ukrainien.
Reportage du média US
CNN sur les M142 HIMARS livrés aux forces armées
ukrainiennes
Ce qu’on peut observer dans ce nouveau pas en avant de l’OTAN vers la IIIème guerre mondiale, c’est qu’il est toujours réalisé dans la même rhétorique hypocrite et une provocation jouant
avec cet attentisme russe qui commence à coûter cher à Moscou :
Pour ne parler que des livraisons d’armes et de munitions à l’Ukraine, souvenons nous du discours occidental :
« Juste des armes défensives », « en aucun cas des armes lourdes, des chars ou des avions de combat », « aucune arme occidentale capable de frapper le territoire
de la Russie » etc. etc…
Et depuis 2020, les quelques missiles antichars Javelin livrés à Kiev sont devenus des milliers, accompagnés progressivement de missiles anti-aériens, anti-navires, de drones d’attaque,
de véhicules de combat d’infanterie, de pièces d’artillerie tractées ou automotrices, de chars de combat, d’avions et hélicoptères de combat (en pièces détachées).
Et maintenant, alors que les munitions livrées avec les M142 « HIMARS » étaient celles dont la portée n’excède pas 84 km (roquette M30A1), il est maintenant question, dans un
débat animé par les sénateurs américains Lindsey Grammy et Richard Blumenthal, que le Pentagone livre des munitions HIMARS de plus longue portée (par exemple des fusées ER GMLRS, 150 km
ou des missiles M39, M48 allant jusqu’à 300km).
Les conséquences d’une telle augmentation permanente des aides militaires occidentales, loin d’offrir la possibilité d’une victoire militaire ukrainienne (il faudrait pour cela des
centaines de batteries sur tous les fronts du conflit et des centaines de milliers de munitions), vont en revanche :
Prolonger la guerre coûte que coûte pour affaiblir la Russie et domestiquer les pays occidentaux quitte à détruire l’Ukraine au passage,
Alimenter le complexe militaro-industriel étasunien avec par exemple la Pologne qui vient de commander 500 systèmes M142 HIMARS,
Augmenter la dépendance de l’Ukraine et la provocation contre la Russie pour rendre toute sortie diplomatique difficile, voire impossible.
Malheureusement pour Washington, cette stratégie est aussi à double tranchant car ces aides militaires démesurées (150 000 dollars la roquette HIMARS°), rajoutées aux crises économiques
et énergétiques augmentées ne peuvent pas durer indéfiniment sauf si Washington pour payer ses industriels décide encore de faire chauffer les planches à billets et donc d’aggraver
l’inflation monétaire.
En conclusion
On comprend encore mieux pourquoi Moscou, en plus d’économiser leurs forces, préfère appliquer pour ses forces armées la stratégie d’un rouleau compresseur avançant lentement écrasant
surement les forces ukrainiennes tandis que les occidentaux s’excitent et surtout s’épuisent dans des aides médiatiquement tonitruantes, militairement peu rentables et économiquement
suicidaires.
Par Amarynth − Le 6 juillet 2022 − Source The
Saker Blog
Après Lisichansk, cela ressemble à une petite pause et à une
consolidation des positions. Le ministre de la défense de la Fédération de Russie a tenu une conférence
téléphonique avec la direction des forces armées, au cours de laquelle les résultats actuels de l’opération militaire spéciale ont été résumés. Il ne fait aucun doute que l’avenir et les
actions futures ont été communiqués.
On parle beaucoup de
l’avenir de la Russie, mais nous avons rarement réussi à prévoir ce que les Russes pourraient faire ensuite.
Faisons une pause. Voici Brian Berletic avec Angelo avec plus d’informations occidentales, ce qui m’évite de les lire. Une discussion longue, mais intéressante,
avec un regard sur le passé et sur l’avenir – très bon pour les débutants.
Bye Bye Wunderwaffe HIMARS : Le Ministère de la Défense russe rapporte que 2 US HIMARS ont été détruits, plus le dépôt de munition. (MISE À JOUR : les médias d’État
russes rapportent également cette information).
@Sputnik en a parlé, ainsi que la chronologie pro-ukrainienne LiveUAmap (lien
ici).
SI C’EST CONFIRMÉ, cela signifie qu’au moment où la deuxième cargaison de 4 HIMARS arrivera en Ukraine, ils ne feront que remplacer les pertes de la première
cargaison.
Ces HIMARS auraient été détruits à Donetsk, c’est-à-dire très près des combats principaux, où la Russie a concentré une grande partie de sa capacité à localiser,
suivre, cibler et détruire un système comme les HIMARS. Si l’Ukraine les avait utilisés contre des cibles périphériques, cela aurait pu être plus difficile et prendre plus de temps.
C’est un bon critère de mesure pour l’avenir.
Comme d’habitude, les commentateurs ajoutent leur propre style à ces fils de discussion.
Un petit sujet secondaire, mais pas si secondaire que cela, tirée du @thesiriusreport et que j’ai vue dans d’autres médias :
Quand la réalité s’impose enfin. Le chef de la commission de l’énergie du Bundestag, Klaus Ernst, a appelé à l’ouverture de négociations en vue de commencer les
flux de gaz via Nord Stream 2.
Ai-je tort de souhaiter que, si cela devait être proposé à la Russie, celle-ci réponde : « Non, nous ne commerçons qu’avec des pays
amis » ?
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
« Envoyés à une mort certaine » : Pourquoi un nombre croissant de soldats ukrainiens refusent de se battre
De nombreux soldats ukrainiens sont
terrifiés par les conditions de combat, en particulier dans le Donbass, et demandent de l’aide sur les réseaux sociaux.
Les soldats ukrainiens sont de plus en plus nombreux à abandonner leurs positions et à poster des vidéos dans lesquelles ils se plaignent de leur
commandement. Pourquoi le nombre de désertions augmente-t-il dans ce pays déchiré par la guerre ?
L’aide totale des pays occidentaux à l’Ukraine a déjà dépassé le budget militaire du pays pour 2022, qui devait s’élever à 12 milliards de dollars. Et c’est
sans compter les dons humanitaires des citoyens ordinaires du monde entier. Très bientôt, l’Ukraine recevra des États-Unis 20 milliards de dollars supplémentaires pour ses besoins
militaires.
Il semblerait que cette énorme infusion de fonds et cet approvisionnement incessant en armes depuis l’étranger devraient résoudre tous les problèmes des
forces armées ukrainiennes. Cependant, les soldats abandonnent de plus en plus leurs positions sans autorisation, refusent de se rendre sur la ligne de front dans le Donbass et publient
des messages vidéo en ligne dans lesquels ils critiquent leurs commandants. Dans cet article, RT se penche sur les raisons pour lesquelles, malgré l’aide étrangère à l’Ukraine, le nombre
de problèmes liés au déploiement du personnel militaire augmente, et pourquoi les soldats ukrainiens désertent de plus en plus fréquemment.
Un projet
de loi scandaleux soumis par la députée Mariana Bezugla de la Verkhovna Rada [le parlement ukrainien], donnant aux officiers le droit d’exécuter des militaires pour désertion, a
été retiré le 24 mai. Cependant, l’apparition même d’une telle initiative indique clairement que le problème est réel et que les autorités tirent la sonnette d’alarme.
En effet, les unités des forces armées ukrainiennes dans le Donbass sont de plus en plus confrontées à des situations où le soutien logistique est tout
simplement inexistant : il n’y a pas de munitions, de nourriture ou de soutien d’artillerie. De nombreuses vidéos sont récemment apparues sur le web, postées par les soldats eux-mêmes. En
règle générale, ils confirment leur départ non autorisé de la ligne de front, tout en expliquant leurs raisons. Beaucoup d’entre elles proviennent de militaires de la région de
Severodonetsk et Lisichansk, où les batailles les plus brutales font actuellement rage dans le Donbass.
Critique du
commandement
L’une des vidéos les
plus sensationnelles, publiée le 28 avril, contient un message de membres de la 79e brigade d’assaut aéroportée décrivant la brutalité de leurs commandants. Selon les commandos, l’unité a
été emmenée dans une forêt près du village de Yampol, dans la région de Donetsk, et laissée là pour y mourir. « Nous sommes restés assis là pendant cinq ou six jours, et les commandants
nous ont abandonnés… Et maintenant, on fait de nous des déserteurs pour le simple fait que nous avons survécu… Il y a beaucoup de cadavres qui gisent encore dans ces fosses ». Ils
soulignent qu’ils ont demandé de l’aide, mais que le commandant a donné l’ordre « d’aller au corps à corps contre les chars ». Maintenant, les parachutistes survivants font face à des
procès pour désertion.
Il est intéressant de noter qu’après la publication de la vidéo, de nombreux lecteurs du segment ukrainien d’Internet ont commencé à déclarer que cette
nouvelle était fausse, bien que même le conseiller présidentiel ukrainien Alexey Arestovich l’ait confirmée.
Cependant, une deuxième vidéo est rapidement apparue, enregistrée par certains parachutistes qui ont confirmé l’authenticité de l’histoire dans la première vidéo et ont tenté d’expliquer
pourquoi ils avaient lancé un appel au peuple ukrainien. « Je ne porterai plus l’uniforme de cette brigade, et la moitié des gars ici pensent la même chose », a déclaré le
parachutiste Andrey Berezinsky.
Les critiques à l’encontre du commandement des forces armées ukrainiennes par les militaires ne sont pas rares ces derniers mois. La 115e brigade de défense
territoriale a rapporté que
les soldats n’avaient suivi aucune formation sur la manière de se retrancher sous les tirs d’artillerie et de mortier.
Les soldats de Severodonetsk ont enregistré une vidéo dans
laquelle ils se plaignent au président ukrainien Volodymyr Zelensky et au commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valery Zaluzhny, du manque d’armes lourdes et de renforts. Les
soldats ont décrié l’incompétence de leurs commandants, restés, selon eux, à l’arrière. « Nous sommes tout simplement envoyés vers une mort certaine. Il n’y a pas de direction de combat,
pas de commandant de combat, pas de respect pour les gens. »
Cependant, le commandement militaire n’a pas apprécié cette démarche et a accusé tous les soldats de « désertion ». En conséquence, un scandale a éclaté
avec la participation des familles des militaires, qui ont appelé à l’aide le bureau du président de l’Ukraine. « Mon mari est parti à la guerre comme volontaire, et maintenant il est
assis sous les bombardements à Severodonetsk. Il n’y a pas de commandement, ils sont leurs propres commandants. Et les gens qui ont quitté la brigade ont été mis en prison comme
déserteurs. Comment ?! Comment peuvent-ils se battre sans rien ? Avec des pelles peut-être, ou avec quoi ? » a déclaré une
des femmes de militaires. « Les membres de la 115e Brigade ne sont pas des déserteurs ! Ils les jettent juste comme de la chair à canon. Ils affrontent des chars avec des mitrailleuses
des années 80. Pourquoi meurent-ils ? Pour que ceux qui sont assis au QG puissent recevoir des étoiles ? » s’indigne une
autre femme.
Approvisionnement
Début juin, Radio France Internationale a rapporté depuis
un lieu situé près de Severodonetsk que « le déclin se prépare » dans les forces armées ukrainiennes alors que les combats dans le Donbass s’intensifient. « Un mouvement de mécontentement
émerge parmi les soldats : ils se plaignent de plus en plus du manque de fournitures et de soutien de la part de leur commandement », notait-elle, ajoutant que les soldats près de
Lisichansk décrivent ce qui se passe au front comme « l’enfer sur Terre ».
L’un des principaux problèmes qui démoralise fortement les soldats reste l’approvisionnement. Le sergent Roman Ilchenko a déclaré directement aux
journalistes français que « les Russes ont de l’artillerie, des véhicules blindés, et leurs forces sont cinq à six fois supérieures aux nôtres… Nous n’avions que des mitrailleuses et des
RPG de 1986. Une mitrailleuse Degtyarov de 1943. Et la mitrailleuse Maxim de 1933. Nous avons également un système suédois portable de missiles antichars NLAW, mais la batterie ne
fonctionnait pas. C’est tout ce que nous avions », a déclaré Vladimir Kharchuk, un membre du 20e bataillon, en décrivant sa dernière opération. Le militaire Andrey Shevchenko estime que
si les Forces armées ukrainiennes ne renforcent pas leur artillerie, elles ne pourront rien faire.
Plus tôt, un autre grand média étranger avait fait état des problèmes d’approvisionnement de l’armée ukrainienne. Fin mai, le Washington Post a fait état de
l’arrestation du commandant de compagnie ukrainien Sergei Lapko, qui avait récemment accordé une interview au journal. L’officier a parlé au Washington Post de la situation extrêmement difficile sur le front, en particulier dans la région de Severodonetsk et
Lisichansk. L’état-major ukrainien, ainsi que le président de l’administration militaire régionale de Lougansk, Sergey Gaidai, avaient également fait état de la situation difficile des
militaires ukrainiens dans la région de Lougansk. En effet, il y a un flux constant de messages de ce type provenant des soldats ukrainiens en ce moment, mais l’histoire de Lapko a ajouté
beaucoup de détails à l’image de ce qui se passe réellement.
« Avant d’être envoyés au front, on nous a remis des fusils d’assaut AK-47 et nous avons eu une séance d’entraînement qui a duré moins d’une demi-heure.
Lorsque nous avions tiré 30 balles, on nous a dit que nous n’en aurions pas plus car les munitions sont trop chères », a-t-il déclaré. Lorsque sa compagnie a été envoyée dans le Donbass,
vingt personnes ont refusé immédiatement et ont été arrêtées pour désertion. « Quand nous venions ici, on nous a dit que nous serions dans la troisième ligne de défense. Au lieu de cela,
nous sommes allés sur la ligne zéro, la ligne de front. Nous ne savions pas où nous allions ». Sur sa compagnie de 120 hommes, seuls 54 sont encore dans les rangs – les autres sont morts,
ont été blessés ou ont déserté.
« On voit à la télévision ukrainienne qu’il n’y a pas de pertes. Ce n’est pas vrai », a déclaré le commandant. Il pense que les pertes sont gardées secrètes
afin de préserver le moral des soldats et du grand public. Le soldat a noté que, malgré toutes les difficultés, ses troupes se sont battues avec courage, mais que les combats ont causé de
lourdes pertes à sa compagnie, ainsi qu’à d’autres unités dans la région. Le Washington Post écrit que la plupart des décès ont eu lieu parce que les soldats blessés n’ont pas été évacués
assez rapidement, attendant souvent 12 heures pour être transportés à l’hôpital militaire de Lisichansk.
Le soldat a évoqué séparément les relations avec le commandement. « Notre commandement n’assume aucune responsabilité. Ils ne s’attribuent que le mérite de
nos réalisations. Ils ne nous apportent aucun soutien », a-t-il déclaré. Il s’est également plaint des problèmes d’eau et de la mauvaise alimentation – les militaires devaient se
contenter d’une pomme de terre par jour.
Quelques heures après la publication de l’interview, le Service de sécurité de l’Ukraine (SBU) a arrêté plusieurs personnes de la compagnie de Lapko,
accusées de désertion. Le commandant de la compagnie lui-même a été suspendu de ses fonctions et placé dans un centre de détention provisoire à Lisichansk, et son sort n’a pas été
communiqué. Toutefois, après son interview retentissante, les médias ukrainiens ont commencé à accorder une plus grande attention aux messages vidéo de soldats décrivant des problèmes sur
le front.
Désertion
Comme pour les forces armées d’autres pays, il existe en Ukraine des dispositions législatives qui rendent le personnel militaire légalement responsable de
toute désertion – article 408 du code pénal. En outre, la désertion sous la loi martiale ou en situation de combat est passible d’une peine assez sévère – de cinq à douze ans de prison.
Toutefois, ces mesures n’ont pas empêché les soldats de certaines unités des forces armées ukrainiennes de quitter leur poste.
Même dans la période initiale du conflit, des soldats individuels ont volontairement quitté leurs unités. Incapables de supporter les conditions difficiles,
ils ont décidé de manière indépendante de s’échapper du front. Les premiers cas de désertion collective ont commencé à la fin du mois d’avril et ont été associés à la
détérioration de la situation des forces armées ukrainiennes dans le Donbass. À cette époque, le ministère russe de la Défense a déclaré que plus de 860 soldats avaient déserté des unités de la Garde nationale ukrainienne.
Nous avons déjà écrit sur un cas où un peloton entier de la 115e brigade de défense territoriale a fait appel à Zelensky et Zaluzhny en refusant d’effectuer
une mission de combat près de Severodonetsk. Plus tard, une déclaration similaire a été enregistrée par des unités de la 58e brigade et du 46e bataillon séparé de fusiliers. Les soldats ont accusé le commandement de les avoir jetés dans une situation
désespérée comme chair à canon afin de boucher les zones les plus problématiques du front. Ils étaient en route pour Zaporozhye, mais se sont finalement retrouvés sur le front près de
Popasna – alors l’un des points les plus chauds du Donbass. Ils n’avaient pas d’armes lourdes, aucun ravitaillement n’est arrivé et le commandement s’est avéré incompétent. En
conséquence, ils ont subi de lourdes pertes et ont dû se retirer de leurs positions.
Littéralement au même moment, un autre enregistrement est apparu du Donbass, où les militaires de la 71e brigade Jaeger ont directement refusé d’exécuter un ordre de leurs officiers de pénétrer sans armes
sur le champ de bataille contre des canons et des obusiers et de le filmer. Les soldats ont considéré cet ordre comme « criminel » et ont quitté les positions. « Nous nous tenons avec des
mitrailleuses contre des canons, des Grads et des mortiers. Personne ne nous aide. Nous n’avons pas d’armes qui vaille, il n’y a rien. Comment pouvons-nous nous battre pour un pays qui ne se
soucie pas de nous ? » se plaint l’un des soldats. « Nous ne voulons pas entrer dans le hachoir à viande et en ressortir en viande hachée. Nous n’avons pas de chars, de véhicules de combat
d’infanterie, de fusils… », fait écho un second. À la fin de l’appel, les combattants ajoutent qu’ils ne disposent que de quelques dizaines de mortiers et que ceux-ci « ne fonctionnent que
lorsqu’ils le veulent. »
Zelensky a également reçu un appel de militaires de l’unité 7093 rattachée à la 57e brigade de l’armée ukrainienne, qui ont également la vie dure sur le front. Ils se plaignaient du manque
d’armes lourdes et de l’absence d’officiers, dont la plupart étaient morts pendant les combats autour de Lougansk. Ces cas résonnants indiquent que, outre les membres des unités de
défense territoriale, les membres des unités régulières de l’armée ukrainienne se retirent également de leurs positions. En d’autres termes, même si l’armée ukrainienne dispose de
suffisamment de personnel pour former de nouvelles brigades, elle n’a pas le nombre minimum de véhicules blindés pour les approvisionner, et il est donc impossible de créer des formations
prêtes au combat à partir des conscrits.
Protestations à
l’arrière
Dans le même temps, des scandales secouent également l’arrière profond. Loin des combats à Stry, dans la région de Lviv, les proches des combattants du 65e
bataillon de la 103e brigade de la défense territoriale ont protesté lorsqu’ils ont surpris le commandant de l’unité dans la ville alors que leurs hommes combattaient sur la ligne de
front. Ils ont déclaré qu’ils avaient été envoyés directement dans le Donbass, sans préparation et sans armes, au lieu de protéger la région de Lviv.
Lors d’une réunion avec des représentants de la défense territoriale des forces armées ukrainiennes, les proches des soldats ont exigé que les hommes soient
renvoyés chez eux car, selon eux, ils ne sont pas prêts à mener des combats. « Les combattants non préparés ont reçu une mitrailleuse et deux grenades et ont été envoyés pour arrêter une
armée qui dépassait de loin nos soldats », s’est plainte Valentina
Mamon de Stry.
« Ils sont partis au front dans leurs voitures, qu’ils devaient également ravitailler eux-mêmes. Ils ont passé plusieurs heures dans des fosses avec des
mitrailleuses. Et, le plus important, ils ont tiré sur leurs propres rabatteurs. C’est bien qu’il n’y ait pas eu de victimes. Lorsque les volontaires ont apporté des talkies-walkies, le
quartier général du bataillon les a emportés », ajoute Galina Sidor. Beaucoup de femmes disent aussi que des combattants non préparés ont été lancés pour arrêter l’ennemi « à mains nues
».
Les protestations se sont également étendues à une autre région de l’ouest de l’Ukraine, la Transcarpathie. À Khust, des femmes ont attaqué un
commissaire militaire pour le fait que leurs hommes avaient été envoyés dans le Donbass sans gilet pare-balles ni casque. Elles ont accusé le bureau d’enrôlement militaire de violations
et de corruption. Selon leurs informations, il est possible d’éviter d’être envoyé dans le Donbass pour 3000 dollars.
Il a également été affirmé que des personnes souffrant de maladies cardiaques chroniques ou d’asthme étaient envoyées au front. « Sur quelle base ces
personnes non préparées, qui n’ont pas passé d’examen médical, ont-elles été conscrites et envoyées au front ? En particulier mon mari, qui a eu une crise cardiaque et a besoin d’une
transplantation cardiaque », a déclaré Inna Salautina, l’épouse d’un des militaires de la 101e brigade de défense territoriale.
Néanmoins, le ministère ukrainien de la défense n’est pas pressé de reconnaître ses erreurs, bien qu’il ait déclaré précédemment qu’il n’enverrait pas de
personnes au front sans formation préalable. Dans le même temps, le commandement note que l’envoi de troupes de défense territoriale dans le Donbass depuis les régions occidentales du
pays est légal.
« Il existe une loi, amendée le 27 janvier, selon laquelle, sur ordre du commandant en chef des forces armées ukrainiennes, les bataillons de défense
territoriale peuvent être impliqués dans l’exécution de tâches en dehors de leurs régions pour certains motifs », a déclaré Vitaly
Kupri, conseiller du commandant des forces de défense territoriale.
De nombreux cas de désertion et de plaintes concernant le ravitaillement, ainsi que des pertes et des redditions volontaires, indiquent que les forces
armées ukrainiennes chargées de la défense dans le Donbass connaissent de gros problèmes. Des vidéos apparaissent de plus en plus souvent de la ligne de front dans lesquelles les soldats
confirment qu’ils désertent. De toute évidence, la situation des Forces armées ukrainiennes dans cette région souffre de l’abandon des positions sans autorisation. Malgré l’aide
étrangère, avec la prolongation des hostilités, de tels cas risquent de devenir de plus en plus fréquents, car la fatigue, les problèmes économiques, ainsi que la corruption, se font
sentir.
À mon avis, la Russie cherche à s’emparer des parties roses et jaunes, dont la population est majoritairement russophone. L’oblast le plus au nord-ouest de la zone rose est
Kharkov, qui est également le nom de la principale ville de cet oblast.
Un certain nombre d’impacts d’artillerie (points rouges) ont été enregistrés sur des cibles militaires dans et autour de la ville.
Mais la situation a rapidement stagné. L’actuel maire de Kharkov, Igor Terekhov, est du côté du régime de Zelenski. Les turbulents supporters de football du
principal club de la ville avaient formé le premier régiment Azov. Puis un groupe de miliciens a fait sécession, au début de la guerre, pour former le Kraken :
L’unité Kraken a été formée par des vétérans du bataillon Azov le jour où le président russe Vladimir Poutine a lancé une invasion à grande échelle de l’Ukraine
en février, a déclaré un porte-parole militaire. Cela fait des Krakens une sorte de petit frère de l’unité Azov, dont les combattants ont acquis une renommée mondiale, le mois dernier, pour
leur dernier combat épique à l’intérieur d’Azovstal, un complexe sidérurgique tentaculaire dans la ville portuaire de Marioupol.
Tout comme les combattants d’Azov, dont le nom provient de la mer d’Azov, le nom et l’insigne du régiment évoquent
un thème maritime différent : le kraken, un monstre marin mythique ressemblant à un calmar géant.
Leur commandant est Konstantin V. Nemichev, une figure politique et militaire de Kharkiv. Fils d’une institutrice et
d’un électricien, Nemichev, 26 ans, s’est lancé dans une carrière politique au sein du parti de droite Corps national avant même d’avoir obtenu son diplôme universitaire, et a notamment
tenté, sans succès, l’an dernier de devenir maire de Kharkiv. Il s’était largement appuyé sur le soutien de turbulents jeunes supporters de football, dont beaucoup servent aujourd’hui dans
son unité. …
L’unité Kraken opère en quelque sorte dans une zone grise, une force qui relève du ministère de la Défense mais ne
fait pas partie des forces armées ukrainiennes. Selon les soldats de Ruska Lozova, l’unité compte environ 1 800 soldats. Le porte-parole militaire a refusé de dire combien de personnes
servent dans l’unité.
Les Kraken suivent, comme Azov, une idéologie fasciste. Le maire et les unités des Kraken s’étaient préparés à combattre dans et autour de la ville. Ils avaient
fortifié des zones et pris position dans des maisons qui faisaient face aux lignes russes.
Les attaquants russes ne voulaient pas détruire la ville et ses habitants russophones. Ils n’ont jamais reçu l’ordre de lancer une attaque d’envergure. Pendant
plusieurs mois, les positions des deux côtés ont à peine évolué. Voici la carte de la situation au 1er mai.
À l’ouest de la carte, les Russes ont abandonné le territoire qu’ils détenaient après avoir inversé le mouvement vers Kiev. À l’est, ils ont gagné la région
d’Izium. Mais les combats autour de Kharkov se sont poursuivis pendant plus de deux mois avec des lignes de front presque inchangées.
Puis quelque chose de curieux s’est produit. En un mouvement coordonné, les forces russes autour de Kharkov ont commencé à se retirer. Voici les positions le 15
mai.
Les militaires ukrainiens et le Kraken se sentirent victorieux. Ils avaient « vaincu » l’ennemi. Ils ont quitté leurs
positions fortifiées, dans et autour de la ville, pour poursuivre les forces russes qui continuaient à reculer. Ils n’ont pas senti le piège.
Les défenseurs de Kharkov se sont retrouvés dans de petites villes ou en rase campagne. Depuis la fin du mois de mai, la carte montre peu de changements mais les
unités ukrainiennes ont subis des bombardements lourds et quotidiens.
L’unité Kraken qui, ces dernières semaines, a aidé à reprendre des villages au nord de Kharkiv, a rempli ses rangs de « rats de gymnase », de videurs
et d' »ultras », ces supporters de football professionnels qui manifestent parfois leur amour pour l’équipe Metalist de Kharkiv par un comportement séditieux. …
Mais leur unité a attiré également des vétérans de l’armée régulière, des combattants paramilitaires éprouvés du
Donbass et d’autres volontaires dont l’âge varie entre 25 et 60 ans. …
Lorsque l’unité Kraken a libéré ce village de banlieue d’environ 5 000 habitants à la fin du mois d’avril, beaucoup
avaient fui. Maleev a estimé mardi qu’il ne restait que 200 personnes environ dans cette ville fantôme récemment libérée. Peu d’entre eux sortent car les forces ukrainiennes et russes
continuent à échanger des tirs de mortier.
Une grande partie du village a également été endommagée ou détruite, notamment l’église Saint-Nicolas, le bâtiment
du conseil municipal et un petit hôpital. Ailleurs, une rangée bien alignée de ruches se trouvait dans un champ près de maisons dont les lourdes poutres de toit en bois avaient été brisées et
carbonisées.
Le rapport mentionne la présence de plusieurs drones russes dans les airs au-dessus de l’unité. Les soldats se cachent. Ce ne sont pas les seules à avoir été
attirés hors de la ville de Kharkov et à avoir reçu un tel traitement.
Depuis la fin du mois de mai, l’artillerie russe ainsi que les bombardements aériens s’abattent sur eux jour après jour. Elle a obtenu les résultats escomptés. La
milice ukrainienne a subi des pertes importantes.
Le 26 juin, le ministère russe de la Défense mentionnait le Kraken dans son rapport quotidien :
L’attaque lancée par l’artillerie russe près de Pitomnik (région de Kharkov) a permis d’éliminer jusqu’à 100 militants du groupe nazi Kraken et environ 10
unités d’équipement de combat. Les commandants des militants ont décidé d’abandonner les positions et de ramener ce qui reste de cette unité vers Kharkov. …
Les attaques de haute précision lancées par les forces aérospatiales russes ont permis d’éliminer 4 postes de
commandement, dont ceux des bataillons de défense territoriale Kharkov-1 et Kharkov-2 près de Kharkov, ainsi qu’une base d’entraînement de mercenaires déployée près de Nikolayev.
Une centaine de morts et quatre postes de commandement en un jour, c’est beaucoup. Mais ce n’était pas la seule attaque de la journée et la campagne a duré plus de
30 jours. L’ordre du président Poutine de « démilitariser » et de « dénazifier » l’Ukraine est parfaitement
exécuté.
Après un mois complet de tirs d’artillerie, qui ont fortement diminué les unités qui protégeaient Kharkov à l’origine, les Russes sont à nouveau en
mouvement.
La personne qui dirige l’excellente chaîne Military Summary And Analysis a rapporté aujourd’hui
(vidéo) que plusieurs villes sur la ligne de front de Kharkov avaient été reprises par les Russes. (Cela ne se reflète pas encore dans la carte pro-ukrainienne que nous utilisons tous les deux ici). Il a peint des flèches sur la carte qui montrent les futurs mouvements russes qu’il prévoit.
Il s’agit d’un autre mouvement en tenaille autour de Kharkov. Une troisième flèche pourrait probablement être pointée venant de la région d’Izium, au sud-est de
Kharkov, que les Russes ont sous leur contrôle.
La ruse russe pour attraper le kraken a fonctionné. Pendant plus de deux mois, ils ont essayé de prendre Kharkov sans la détruire. Les positions fortifiées dans et
autour de la ville rendaient cela impossible.
Le retrait contrôlé vers la zone frontalière a attiré les défenseurs de Kharkov dans des zones à ciel ouvert où l’artillerie russe les a arrosés pendant un mois
entier. Maintenant que l’ennemi a été décimé, le mouvement russe vers Kharkov peut reprendre.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Sitrep Opération Z : Effondrement du front
Par Saker Staff – Le 1er juillet 2022 – Source The Saker Blog
Traitons d’abord de l’île
des Serpents car le niveau de bruit est incroyable. L’île des Serpents, dans la mer Noire, restera sous contrôle naval et
aérien russe selon l’homme politique russe Alexei Chernyak. Fin de l’histoire
La Russie peut prendre ce morceau de roche serpentine et le pulvériser à coup de missiles jusqu’à ce qu’il n’existe plus, mais elle vient d’utiliser ce rocher
pour effacer le plus grand obstacle (mensonge) de l’Ukraine concernant la quantité dérisoire de blé dans les navires qui ne peuvent toujours pas passer. Maintenant, le prétendu « ordre international » n’a plus d’excuses et
l’Ukraine doit déminer ses mines navales. Mais n’oubliez jamais que nous avons affaire à l’Empire du Mensonge !
Pour celui-ci, nous allons d’abord regarder le grand monde, puis nous irons sur les remparts.
Un rappel : De quoi s’agit-il ?
Un conseiller de Biden affirme que les conducteurs américains paieront un supplément pour l’essence aussi longtemps qu’il le faudra, car :
Il s’agit de l’avenir de l’ordre mondial libéral et nous devons rester fermes.
L’ordre mondial libéral est un code pour l’ordre international fondé sur des règles, qui est un code pour un seul pôle de pouvoir dans notre monde. En d’autres
termes, ils comprennent à un certain niveau qu’ils se battent pour leur existence en tant que chef suprême.
Par contraste, écoutons le ministre des affaires étrangères Sergey Lavrov à Minsk le 30 juin 2022
L’ordre mondial futur est en jeu. Nous allons revenir aux origines et observer dans la pratique les principes de la Charte des Nations unies, avant tout le
principe de l’égalité souveraine des États, ou bien le monde sera plongé dans le chaos pour longtemps. Notre choix est clair : nous sommes pour le respect inconditionnel du droit
international. Nous défendrons cette position avec nos alliés biélorusses et nos nombreux autres partenaires qui partagent ces approches, ce qui a été confirmé lors du récent sommet des BRICS
et dans les documents finaux adoptés lors de ce sommet.
La Russie et le monde multipolaire se renforcent de jour en jour. Voyons comment le puissant s’effondre :
Le cirque de l’UE
Nous avons récemment publié un clip de Douglas MacGregor avec le titre : Son effondrement
Il n’y a pas grand-chose à dire ici et nous ne pouvons l’illustrer que par une ou deux caricatures. Le nombre de caricatures générées par ce cirque a dépassé toutes
les attentes. Tout le monde fait de la caricature !
OTAN – Crise d’existence et une autre annonce de Wunderwaffe
Les amis chinois font le point sur la scission de l’OTAN :
Sur la seule question du conflit entre la Russie et l’Ukraine, les pays occidentaux ont des exigences différentes : « l’Allemagne, la France et l’Italie
veulent arrêter la guerre le plus vite possible, et les États-Unis appellent tous les pays de l’OTAN à faire cause commune contre la Russie ». Wang Shuo, professeur à l’école des
relations internationales de l’université des études étrangères de Pékin, estime que dans cette situation, de nombreux pays européens se demandent si l’OTAN peut résoudre la crise en Ukraine.
Si elle ne peut pas fonctionner, à quoi sert l’existence de l’OTAN ? Au moment où les Européens pensent que l’OTAN doit jouer un rôle, elle s’est révélée désunie et incompétente, un autre
signe de la crise existentielle de l’OTAN.
Et sur le document de l’OTAN :
Zhao Lijian : Le concept stratégique OTAN 2022 a déformé les faits et déformé la vérité. Dans ce document, l’OTAN a une fois de plus défini à tort la Chine
comme posant des « défis
systémiques« . Elle a dénigré la politique étrangère de la Chine et pointé du doigt la posture militaire et la politique de défense normales de la Chine. Le document cherche à
attiser la confrontation et l’antagonisme et sent fortement la mentalité de guerre froide et le parti pris idéologique. La Chine est gravement préoccupée par cette situation et s’y oppose
fermement.
Voici le message que nous adressons à l’OTAN : l’exagération de la soi-disant « menace chinoise » ne mènera nulle
part. L’OTAN doit immédiatement cesser ses accusations sans fondement et sa rhétorique provocatrice à l’encontre de la Chine, abandonner la mentalité dépassée de guerre froide et l’esprit du
jeu à somme nulle, renoncer à sa foi aveugle dans la puissance militaire et à sa pratique erronée de la recherche de la sécurité absolue, mettre un terme à la dangereuse tentative de
déstabilisation de l’Europe et de l’Asie-Pacifique, et agir dans l’intérêt de la sécurité et de la stabilité en Europe et au-delà.
Les États baltes ne croient plus en l’OTAN
La Lettonie et l’Estonie ont décidé d’acheter des systèmes de défense aérienne pour une défense commune.
« Le sommet de l’OTAN a donné un signal clair
que l’assistance sera fournie à ceux qui sont prêts à se défendre« , a déclaré le ministre estonien de la défense, M. Laanet. L’initiative de développer la défense régionale a
également été soutenue par son homologue letton Pabriks. « Nous travaillons au développement de nos
propres capacités« , a-t-il souligné.
La Finlande déclare qu’elle n’extradera PAS ses citoyens vers d’autres pays, QUELLES QUE SOIENT LES CIRCONSTANCES – Pekka Haavisto, ministre finlandais des Affaires
étrangères.
Ainsi, la condition préalable de la Turquie à l’entrée de la Finlande dans le bloc de l’OTAN s’effondre déjà. Le Sultan sait peut-être que cela pourrait ne pas se
produire du tout. Voici à quoi cela ressemble : La Finlande et la Suède n’ont pas encore adhéré à l’OTAN, et le processus est encore long, dit Erdogan. Selon lui, les signatures au sommet de
Madrid ne signifient pas la fin du travail pour éliminer les préoccupations d’Ankara. La Turquie veut voir dans la pratique ce que signifient les décisions prises.
Scholz (pour ce qu’il vaut), lors de cette même réunion de l’OTAN, a pris peur et a rapidement demandé de ne pas entraver le transit des marchandises russes vers
Kaliningrad. Il veut réduire les tensions dans la région de la Baltique. Le plus intéressant est que Politico le rapporte. Mais ensuite, il veut fixer les
règles selon un certain concept d’ordre international fondé sur des règles qu’il se croit apparemment autorisé à promulguer sur le champ.
« Les règles de transit devraient être établies en tenant compte du fait que nous avons affaire ici à un trafic entre deux parties de la Russie »,
a-t-il déclaré lors du sommet de l’OTAN à Madrid.
Et il s’en prend aussi aux sanctions :
« Dans le cas de Kaliningrad, il faudrait faire une exception aux sanctions anti-russes », a souligné M. Scholz.
L’homme politique et ancien ministre de l’énergie Panagiotis Lafazanis exhorte :
La Grèce à conclure une alliance stratégique avec la Russie et à lever les sanctions, car « l’Europe est durement touchée par les
sanctions. L’Europe s’est tirée une balle.«
Et puis, l’Allemagne saisit les méthaniers de Gazprom qui appartenaient à la filiale allemande du géant russe de l’énergie – Gazprom Germania. Et la Russie, sous la
forme de Gazprom, augmente le seuil de douleur en fermant le robinet de gaz de l’entreprise, et les principaux détaillants de gaz en Allemagne et au Royaume-Uni ont soudain le regard fixe lorsque
le fond du réservoir devient visible.
Ainsi, au vu des extraits de ces derniers jours par le cirque de l’UE et l’annonce de Wunderwaffen par l’OTAN, pouvez-vous voir clairement qu’ils ne racontent que
de grandes histoires. Ces armes peuvent ne pas se matérialiser, et la plupart le savent. D’ailleurs, si la Russie ne les détruit pas, elle les achète.
Commerce d’armes sur la ligne de contact et livraisons indirectes d’équipements militaires de l’Europe vers la Russie par les Ukrainiens
Dans le contexte des nouvelles concernant le transfert de six autres unités de canons automoteurs CAESAR par la France à l’Ukraine, nous voulons parler un peu de la situation du commerce des
armes sur la ligne de contact.
Nous avons déjà écrit que deux canons automoteurs CAESAR sont allés du côté russe pour la somme ridicule de 120 000 dollars. Dans le même temps, les négociateurs
ukrainiens avaient initialement demandé un million de dollars pour le lanceur.
Comment cela se présente techniquement dans la pratique :
Des négociations sont en cours au sein des forces spéciales sur la possibilité d’acquérir tel ou tel modèle d’équipement étranger ;
Comme tout cela se déroule sur la ligne de contact, le contrôle sur les types spécifiques d’armes et d’équipements militaires reçus de l’Ouest est plutôt
conditionnel à cet endroit : tout au plus peut-on compter sur un commandant relativement timide et des représentants du SBU plutôt zélés, qui se moquent éperdument des pertes de réputation de
l’Ukraine en cas de perte d’équipements étrangers ;
La partie russe agit comme un acheteur pointilleux qui n’a pas besoin d’armes et d’équipements militaires obsolètes : tout ce qui est nécessaire a été obtenu
par des services de renseignement clandestins, etc. Les hommes d’affaires ukrainiens locaux essaient d’encaisser et de vendre en quelque sorte aux forces armées de la Fédération de Russie ce
qu’ils ont. Par conséquent, les transactions se font, mais sont guidées par la partie russe, en même temps, uniquement par l’opportunité de maintenir des contacts avec l’ennemi ;
En ce qui concerne les forces spéciales, elles se mettent d’accord sur l’organisation d’un raid d’artillerie massif sur une certaine place déjà vide pour
détourner l’attention pendant que le transfert effectif d’équipement est effectué ;
La partie russe a déjà exprimé son intérêt pour l’acquisition de HIMARS. Ils ont demandé plus de munitions.
Pour la partie russe, nous le répétons, de tels accords donnent l’occasion de maintenir des contacts de travail avec la partie ukrainienne, ce qui permettra à
l’avenir de résoudre des questions beaucoup plus pressantes. Du côté ukrainien, il y a un grand désir de ne pas se battre et de gagner de l’argent.
C’est donc l’un des accords avec la Wunderwaffe. En voici un autre :
Certains observateurs des chaînes ukrainiennes rapportent que l’état-major ukrainien a demandé à Zelensky, dans son rôle de président, de cesser de demander des
obusiers 777 et des systèmes antichars NLAW, qui tombent rapidement en panne ou ne fonctionnent pas du tout.
(Le canal Telegram où j’ai trouvé ceci, note … hahahahah putain de Wunderwaffe)
La visite actuelle de Xi Jinping à Hong Kong, à l’occasion du 25e anniversaire de sa rétrocession par les Britanniques, en dit long. De même que la visite prévue de
Poutine au prochain G20. Le fait que ces deux dirigeants voyagent désormais en dehors de leur pays doit montrer que quelque chose a changé. Soit le risque de Covid est désormais tel qu’ils
peuvent l’assumer, soit l’environnement sécuritaire a changé au point que leur personnel de sécurité considère ces visites comme un risque acceptable.
L’Europe réduit lentement les paiements aux réfugiés ukrainiens. La Pologne ne paie plus la nourriture et le logement des réfugiés ukrainiens, à l’exception des
femmes enceintes, des personnes handicapées et des familles nombreuses.
Ce sont des arguments convaincants qui montrent que l’UE se brise et que l’OTAN se fissure.
Nous allons sur les remparts
Le ministère russe de la Défense annonce une avancée réussie à Lisichansk, dans la région de Lougansk, les forces russes et alliées prenant le contrôle de la
raffinerie de pétrole de Lisichansk ainsi que d’autres quartiers clés de la ville, alors que les forces ukrainiennes battraient en retraite de manière désorganisée.
Sergei Kiriyenko s’est rendu dans la région de Kharkov. Cette visite est considérée comme un signe que Poutine a pris la décision d’annexer la région, aujourd’hui
Kharkiv, et anciennement Zaporozhye et Kherson, à la Russie. La délivrance de passeports russes a commencé et la formation de l’administration est en cours. La Russie assume l’entière
responsabilité d’une telle région. Le drapeau russe est pour toujours si Kiriyenko, qui est responsable spécifiquement de la politique intérieure, y est allé.
Cette belle photo a été prise dans la région de Lugansk.
Dès que les passeports circulent et que les banques ouvrent, la Russie est là : La première succursale de la Promsvyazbank, l’une des plus grandes banques d’État
russes, a ouvert à Kherson et il y a déjà un tas de gens qui font la queue.
Le régime de Kiev tente de cacher la défaite des troupes ukrainiennes à Severodonetsk et de présenter la fuite des militants des FAU vers Lysychansk comme une
retraite tactique.
Comme d’habitude, les détails se présentent sous de nombreuses formes et nous remercions les commentateurs qui postent régulièrement des points de vue différents.
Soyez conscient que nous venons du brouillard de Lisichansk, donc, ne croyez pas tout ce que chaque Tom, Dick, et Harry prononce. Confirmez toujours avec le rapport du ministère russe de la
Défense. Nous aimons toujours le site Military Summary. Je vous suggère de prendre le dernier rapport d’hier avant de regarder le premier rapport d’aujourd’hui. La raison en est qu’il mentionne à
la fin certains de ceux avec qui il travaille.
La vengeance est en cours pour le piratage total de toutes les sources russes au moment où le SMO a commencé.
Les hackers de XakNet Team ont piraté le site de la chaîne de télévision Ukraine isOur Home. L’hymne de la Russie y est maintenant diffusé.
Plus tôt, ils ont déclaré avoir obtenu l’accès aux systèmes des entreprises énergétiques ukrainiennes du groupe DTEK.
Et aujourd’hui, le groupe Killnet a mis hors service le site Web du système fédéral américain de paiement des impôts.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Ukraine : Jours 125-126 – Le consensus occidental est-il en train de se lézarder ?
Alors que l’armée ukrainienne continue
à subir une hécatombe – au sens plein du terme -, la situation diplomatique et stratégique paraît confuse. D’un côté, le sommet de l’OTAN a les réflexes d’un Docteur Folamour. De l’autre,
les signes d’apaisement existent : la Russie fait tout pour éviter une crise des livraisons de blé, en particulier vers l’Afrique ; l’Allemagne essaie de faire retomber la pression à
Kaliningrad. Et puis il semble naître un débat au sein de l’establishment progressiste américain.
Les forces dirigées par la Russie ont accéléré leur progression dans la zone stratégique de Severodonetsk-Lisitchansk. Le commandement militaire ukrainien a
perdu les dernières chances d’évacuer les unités restantes de la ville de Lisitchansk. Toutes les routes qui y mènent sont sous le feu de l’artillerie russe. Quelques grappes de
militaires ukrainiens tentent de fuir vers Seversk par les champs.
Pendant ce temps, les unités d’assaut des forces russes sont entrées dans Lisitchansk et des combats ont éclaté dans les rues. Selon l’ambassadeur de la
République populaire de Lougansk auprès de la Fédération de Russie, les forces de la République et l’armée russe contrôlent déjà 50% de la ville.
Les unités russes avancent depuis Voltcheïarovka le long de l’avenue Oktiabreskaïa et depuis le village de la mine Matrosskaïa le long des « Héros de
Stalingrad ».
Dans le même temps, le piège autour de la ville se referme.
Au nord, les forces dirigées par les Russes ont pris le contrôle de la ville de Privolie située à la périphérie nord-ouest de la région de Severodonetsk.
Les unités en progression ont traversé la rivière Severski Donets et ont établi un pied-à-terre sur la rive droite le 28 juin. Elles ont ensuite lancé une opération de prise de contrôle
de la ville, qui est tombée en un jour.
Le 29 juin, les forces russes ont pris le contrôle de toute la zone industrielle de la raffinerie de pétrole de Lisitchansk, située à l’ouest de la ville.
Il s’agissait de l’une des principales bases militaires des unités ukrainiennes dans la région. À la suite de plusieurs jours d’affrontements, les troupes ukrainiennes ont subi de lourdes
pertes.
Le même jour, dans la région de Zaporozjie, le plus grand échange de prisonniers de guerre depuis le début des opérations russes a eu lieu près de la ville
de Kamenskoïe. 144 prisonniers de guerre ukrainiens ont été échangés contre 144 militaires russes.
L’armée russe a retiré les systèmes de défense antiaérienne stationnés sur l’Ile aux Serpents qui devenaient la cible régulière de tirs ukrainiens
(avec des armes livrées par les Occidentaux et le soutien d’images satellites envoyées par des drones américains). Officiellement, la Russie dit s’être retirée en signe
de « bonne volonté » afin de monter qu’elle ne s’opposera pas aux convois de grains partant d’Odessa. M.K.
Bhadrakumar explique :
« Cette décision intervient un jour après que le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le secrétaire général des Nations unies, Antonio
Guterres, ont discuté de la sécurité alimentaire dans le contexte de la situation en Ukraine, lors d’un appel téléphonique mercredi 29 juin. Selon le communiqué de presse russe, M. Lavrov
a « souligné que l’exportation de céréales ukrainiennes est empêchée par l’exploitation minière de la mer Noire par Kiev ». …
En outre, M. Lavrov a « réaffirmé sa volonté de continuer à remplir ses obligations en matière d’exportation de denrées alimentaires et d’engrais,
bien que leur exécution soit considérablement compliquée par les sanctions unilatérales illégales des États occidentaux et la perturbation des chaînes de production et de vente au détail
mondiales due à la pandémie de COVID ». …
Il est important de noter que M. Lavrov a fait part à M. Guterres de « l’intention de Moscou de poursuivre les travaux sur la réduction des
menaces de la crise alimentaire, y compris en coopération avec l’ONU ». …
Le ministère russe de la défense, tout en annonçant le retrait de l’île des Serpents, l’a qualifié de « geste de bonne volonté » et l’a
lié à la crise de la sécurité alimentaire. Il a ajouté : « La Fédération de Russie a démontré à la société internationale l’absence de tout obstacle aux efforts de l’ONU pour
établir un corridor humanitaire pour le transport des produits agricoles depuis l’Ukraine ». …
« Cette solution empêchera Kiev de spéculer sur une crise alimentaire imminente en invoquant l’incapacité d’exporter
des céréales en raison du contrôle total de la partie nord-ouest de la mer Noire par la Russie ». …
« C’est
maintenant au tour de la partie ukrainienne qui n’a toujours pas nettoyé le littoral de la mer Noire, y compris les eaux portuaires. »
En outre, on peut estimer :
que l’armée russe ne souhaite pas gâcher du matériel sur une île dont l’importance stratégique est limitée.
que les forces russes contrôlent toujours l’île aux Serpents vu la présence navale russe en Mer Noire.
que la Russie prend garde à ne pas donner prise à quelque provocation américaine que ce soit.
• Les forces armées russes frappent les positions de l’ennemi à Iounakivka à la frontière russe dans la région de Soumi.
• Dans le nord de la région de Kharkov, les combats de tranchées se poursuivent. À la suite d’une frappe de missiles des forces armées russes sur Kharkov,
deux emplacements de défense territoriale ont été détruits avec au moins 100 militaires tués.
• La prise de contrôle de la raffinerie de pétrole de Lisitchansk est terminée. Les unités ukrainiennes se sont retirées à Zolotarivka et tentent de se
retrancher le long de la dernière route de retraite de Lisitchansk. À l’ouest de la ville, les forces alliées avancent sur Seversk depuis deux directions : de la raffinerie de pétrole à
Verhnokamïanskïe et de Nikolaivka à Spirne. Les combats se poursuivent à la périphérie sud de Lisitchansk, près de l’usine de produits en caoutchouc et de Bila Hora.
• Des unités tchétchènes ont traversé Severski Donets près de Privillia depuis Stara Krasnianka et assaillent la colonie avec la milice populaire de la
République populaire de Donetsk.
• Les unités Wagner s’attachent à briser la défense près de Bakhmout et à éliminer le personnel et le matériel de l’ennemi sur la ligne
Pokrovskie-Klinovie.
• Dans la région de Dniepropetrovsk, les forces armées russes ont lancé une attaque contre les installations de l’armée ukrainienne
• Les frappes de missiles ont détruit le site des mercenaires étrangers à Nikolaïev et le dépôt de munitions à Chevtchenko.
Dr. Folamour and Mr.
OTAN
Ci-dessus la salle du Docteur Folamour. Et ci-dessous, la salle du sommet de l’OTAN le 29 juin 2022 :
• Jens Stoltenberg, lui, a eu un
aveu significatif : l’Alliance de l’Atlantique Nord a commencé à se préparer à une confrontation avec la Russie dès 2014, a-t-il expliqué. « L’OTAN s’y prépare depuis
longtemps, nous n’avons pas attendu le 24 février pour réaliser que la Russie est dangereuse. La réalité est que nous nous y préparons depuis 2014. Nous avons donc renforcé notre présence
militaire dans l’est de l’alliance et l’OTAN a commencé à investir davantage dans la défense », a-t-il déclaré.
• Boris
Johnson nie que l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN ait jamais été possible. Visiblement, il laisse parler son côté féminin.À moins qu’il soit ramené à la dure réalité…
• … Quand Business
Insider explique que l’armée ukrainienne a perdu plus d’hommes qu’il n’y a actuellement de fantassins britanniques, on ne
s’arrêtera pas sur le fait que les chiffres avancées sont totalement contradictoires mais que nous apprenons que l’armée britannique compte à ce jour moins de 20 000
fantassins. Quelle est la crédibilité de l’OTAN ?
• Les
hackers de Killnet affirment avoir attaqué le système américain de paiement des impôts par internet.
• Je ne peux m’empêcher de trouver dans la simultanéité des deux informations ci-dessous le symptôme d’un profond « malaise dans la civilisation
occidentale ».
Derrière la façade d’unanimité du G7, le consensus se lézarde :
« Le chancelier allemand Olaf Scholz, en sa qualité d’hôte, a fait une dernière apparition devant les médias mardi, dans une atmosphère quelque peu
sombre qui reflétait son message aux journalistes réunis : « Une période d’incertitude nous attend. Nous ne pouvons pas prévoir comment elle se
terminera ».
Scholz faisait référence à la crise ukrainienne et à ses conséquences. M. Scholz a parlé d’un « long chemin » et de conséquences pour tout et
pour tous. Le récit occidental triomphaliste de la stratégie « annuler la Russie » a disparu.
En fait, le principal point de discorde entre les pays du G7 était la façon de traiter la Russie. Les pays du G7 constatent qu’ils n’ont pas réussi à
isoler la Russie et, peut-être, qu’il n’est même pas dans leur intérêt de se brouiller totalement avec Moscou pour des raisons économiques.
Le sommet a à peine accepté de discuter d’un lot de nouvelles sanctions contre la Russie, mais les délibérations ont souligné les limites de
l’utilisation d’outils économiques pour punir la Russie. La stratégie occidentale est dans l’impasse : la Russie gagne la guerre malgré les livraisons massives d’armes des États-Unis
à l’Ukraine ; les sanctions n’ont pas réussi à dissuader la Russie et font peut-être plus de mal à l’Europe qu’à la Russie ; enfin, les idées sont épuisées.
Il n’y a pas eu de signe de dissidence sur la place publique, mais même si les dirigeants du G7 ont promis leur soutien indéfectible à l’Ukraine, ils
ont gardé à l’esprit que les sanctions sans précédent contre la Russie mises en œuvre par le G7 et l’Union européenne – visant l’économie, les exportations d’énergie et les réserves
de la banque centrale de Moscou – ont provoqué la volatilité des marchés mondiaux et augmenté les coûts de l’énergie. Le Wall Street Journal a rapporté,
« Aujourd’hui, l’inflation élevée, le ralentissement de la croissance et le spectre des pénuries d’énergie en Europe cet hiver freinent l’appétit
de l’Occident pour des sanctions plus sévères contre Moscou. Les divergences entre les dirigeants des États-Unis, du Canada, de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Italie et du
Japon les ont empêchés de s’entendre sur de nouvelles sanctions concrètes, le groupe ayant seulement accepté de commencer à travailler sur des mesures allant d’un plafonnement des
achats de pétrole russe à un embargo sur l’or. La plupart des options immédiatement disponibles pour punir la Russie étant largement épuisées, seules des alternatives plus compliquées
et plus controversées restent sur la table ».
Le communiqué du G7 se lit comme suit : « Nous envisagerons une série d’approches, y compris des options pour une éventuelle interdiction complète
de tous les services, qui permettent le transport du pétrole brut et des produits pétroliers russes par voie maritime au niveau mondial. Nous chargeons nos ministres compétents de
continuer à discuter de ces mesures de toute urgence, en consultant les pays tiers et les principales parties prenantes du secteur privé, ainsi que les fournisseurs d’énergie
existants et nouveaux, comme alternative aux hydrocarbures russes ».
Les dirigeants du G7 ont également discuté d’une proposition américaine, qui prévoit que les acheteurs de pétrole russe déterminent eux-mêmes le prix
maximum qu’ils sont prêts à payer pour celui-ci. Au final, aucune décision concrète n’a été prise, sur fond de réserves de l’Union européenne. La proposition américaine n’aura de sens
qu’avec la pleine participation de tous les pays de l’UE, ainsi que de la Chine et de l’Inde, qui ne soutiendront probablement pas une telle décision. En effet, certains pays de l’UE
dépendent à presque 100% du pétrole russe et si la Russie n’accepte pas de fournir du pétrole à un prix réduit, ces pays risquent de se retrouver complètement privés de matières
premières.
L’une des principales raisons d’inviter l’Inde, l’Indonésie, l’Afrique du Sud, le Sénégal et l’Argentine au sommet du G7
était d’élargir l’alliance mondiale contre la Russie, mais le stratagème n’a pas fonctionné. Selon le Journal, le Premier ministre Modi a déclaré à Scholz, lors d’une réunion
bilatérale, que l’Inde ne pouvait se joindre à aucun effort contre la Russie, et a également défendu publiquement les achats de pétrole à la Russie.
De même, un deuxième domaine dans lequel le G7 espère réduire les revenus de la Russie est l’arrêt de l’importation d’or
russe. Même dans ce domaine, le consensus a fait défaut. Scholz voulait que la proposition américaine soit d’abord discutée au niveau européen. Mais le chef du Conseil
européen, Charles Michel, s’est montré sceptique : « En ce qui concerne l’or, nous sommes prêts à discuter des détails et à voir s’il est possible de frapper l’or de manière à
frapper l’économie russe sans nous frapper nous-mêmes ».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s’est montré ouvertement dédaigneux : « Le marché des métaux précieux est mondial, il est assez
vaste, volumineux et très diversifié. Comme pour d’autres biens, bien sûr, si un marché perd de son attrait en raison de décisions illégitimes, alors il y a une réorientation vers les
endroits où ces biens sont plus demandés et où les régimes économiques sont plus confortables et plus légitimes ».
La prestation discrète du président américain Joe Biden au sommet du G7 est éloquente : il s’est contenté de laisser les autres dirigeants prendre la
parole. Le dernier jour du sommet, alors que le soleil disparaissait et que des nuages sombres s’installaient au-dessus de l’imposant décor montagneux derrière le Schloss Elmau, Joe
Biden a invoqué un orage imminent pour partir précipitamment vers l’aéroport de Munich, abandonnant un discours qu’il avait prévu de prononcer. »
Un début de division au sein de
l’establishment progressiste américain ?
Jeffrey D. Sachs est une des figures académiques américaines les plus discutées : passé des politiques dites « néolibérales » appliquées sans
discrimination à l’Europe centrale et orientale, dans les années 1990, à un plaidoyer pour l’écologie la plus idéologique, Sachs est conseiller du
secrétaire général de l’ONU et du Pape François.
« La guerre en Ukraine est l’aboutissement d’un mouvement néoconservateur américain vieux de 30 ans. Le gouvernement Biden compte dans ses rangs
les mêmes néoconservateurs qui avaient défendu les guerres américaines en Serbie (1999), Afghanistan (2001), Irak (2003), Syrie (2011), Libye (2011) et ont tout fait pour provoquer
l’invasion russe d’Ukraine. (…)
Néanmoins, Biden a doté son équipe de néoconservateurs. En conséquence, Biden dirige l’Ukraine, les États-Unis et l’UE vers un autre
désastre géopolitique. Si l’Europe a un minimum de vision stratégique, elle séparera sa position de la position destructrice de la politique étrangère américaine. Le mouvement
néoconservateur a émergé dans les années 1970 autour d’un groupe d’intellectuels, dont beaucoup ont été influencés par le politologue Leo Strauss de l’Université de Chicago
et le conservateur Donald Cagan de l’Université de Yale. Parmi les leaders du néo-conservatisme figuraient Norman Podjoretz, Erwin Christol, Paul
Wolfowitz, Robert Keegan (fils de Donald), Frederick Keegan (également fils de Donald), V Eliot Abrams et Kimberly Allen Keegan (épouse de
Frederick).
Le principal message des néoconservateurs est que les États-Unis doivent prévaloir en tant que puissance militaire dans le monde et qu’ils doivent
affronter les forces locales émergentes qui pourraient un jour rivaliser avec la suprématie mondiale ou locale des États-Unis, et en particulier la Russie et la Chine. À cette fin,
les forces militaires américaines devraient déjà se trouver dans des bases militaires à travers le monde et le pays devrait être prêt à mener des guerres offensives, si nécessaire.
Les États-Unis n’invoquent les Nations-Unies que lorsqu’ils en ont besoin. Cette approche a été analysée pour la première fois par Paul Wolfowitz dans le Defense Policy
Guide for the Department of Defence en 2002. Le texte appelle à l’extension du cadre de sécurité américain à l’Europe centrale et orientale, malgré la promesse explicite
de Hans Dietrich Genscher en 1990, que l’unification allemande ne suivrait pas l’expansion de l’OTAN vers l’Est. En outre, Wolfowitz a prôné la guerre sélective,
défendant le droit de l’Amérique à agir de manière indépendante et seule dans les crises qui la concernent. Selon le général Wesley Clark, Wolfowitz lui a dit en mai
1991 que les États-Unis mèneraient des opérations de changement de régime en Irak, en Syrie et chez les anciens alliés de l’Union soviétique.
Les néoconservateurs prônaient l’expansion de l’OTAN en Ukraine avant même qu’elle ne devienne une ligne officielle sous George W. Bush en
2008. Ils considéraient la participation de l’Ukraine à l’OTAN comme un point clé pour la souveraineté locale et internationale des États-Unis. Robert Keegan a analysé le
cas des néoconservateurs sur l’élargissement de l’OTAN en avril 2006 : Les Russes et les Chinois ne voient rien de naturel (dans la « révolution colorée » de l’ex-Union soviétique),
seulement des complots de coup d’État soutenus par l’Occident, l’influence occidentale dans les parties stratégiquement vitales de la planète. Ont-ils si tort ? Cela n’a peut-être pas
à voir avec la libération réussie de l’Ukraine, qui a été encouragée et soutenue par les démocraties occidentales, mais avec le prélude à l’adhésion du pays à l’OTAN et à l’Union
européenne. Bref, avec l’expansion de l’hégémonie libérale de l’Occident.
Cagan a signé l’article en tant que citoyen ordinaire, pendant le mandat de sa femme Victoria Nuland comme ambassadrice des États-Unis auprès de l’OTAN,
sous George W. Bush. Nuland a été le néoconservateur standard. En plus d’être ambassadeur de l’OTAN auprès de Bush, elle a été Barack Obama et secrétaire d’État adjoint aux affaires
européennes et eurasiennes de 2013 à 2017, lorsqu’elle a participé au renversement du président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch, et sert maintenant de sous-secrétaire d’État
aux Affaires politiques sous Biden, dirigeant ainsi la politique américaine envers la guerre en Ukraine.
La position néoconservatrice est basée sur une idée fausse majeure : que la supériorité militaire, économique, technologique et numérique des
États-Unis permet au pays d’imposer des conditions à toutes les régions de la planète. C’est une position qui est à la fois une insulte et une dévalorisation des
présomptions. Depuis les années 1950, les États-Unis ont été empêchés ou vaincus dans presque tous les conflits auxquels ils ont pris part.
Néanmoins, dans la « bataille pour l’Ukraine », les néoconservateurs étaient prêts à mener une guerre contre la Russie, pour l’élargissement
de l’OTAN, car ils croyaient que la Russie serait vaincue par les sanctions économiques américaines et l’arsenal de l’OTAN. L’Institute for the Study of War (ISW), un groupe de
réflexion néoconservateur dirigé par Kimberley Allen Keegan (et avec le soutien d’entreprises de défense de premier plan, telles que General Dynamics et Raytheon), attend toujours
avec impatience une victoire ukrainienne.
Les données suggèrent le contraire. Les sanctions économiques occidentales ont eu peu d’effet sur la Russie, alors que le reste du monde est en
plein boom. En outre, la capacité des États-Unis à réapprovisionner l’Ukraine en armes est particulièrement entravée par la production limitée des États-Unis et une chaîne
d’approvisionnement rompue. Le potentiel industriel de la Russie fait paraître l’Ukraine minuscule. Le PIB de la Russie était environ dix fois supérieur à celui de l’Ukraine avant la
guerre, et l’Ukraine a maintenant perdu une grande partie de sa puissance industrielle pendant la guerre. Le résultat le plus probable des hostilités actuelles est que la Russie
occupera une grande partie de l’Ukraine, laissant peut-être l’Ukraine ruinée, ou presque ruinée. Le mécontentement augmentera en Europe et aux États-Unis en raison des conséquences de
l’inflation stagnante née de la guerre et des sanctions.
Au lieu de prendre ce risque, la vraie solution est de mettre un terme aux fantasmes néoconservateurs des 30 dernières années, et que l’Ukraine et la
Russie reviennent à la table des négociations, l’OTAN s’engageant à mettre fin à son engagement dans l’expansion orientale en Ukraine et Géorgie, en échange d’une paix durable qui
respecte et protège la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. »
Confirmant des rumeurs qui circulaient depuis plusieurs jours, la chaîne Telegram Rybar et des sources militaires françaises ont confirmé que deux canons
automoteurs Caesar français fournis par Paris à l’Ukraine avaient été revendus par cette dernière, et qu’ils ont fini en Russie où ils sont actuellement
décortiqués.
Le 20 juin 2022, l’avocat français Régis de Castelnau publiait sur Twitter un post annonçant que la Russie avait mis la main sur deux canons automoteurs
Caesar que la France avait fournis à l’Ukraine.
Sur le coup l’information semblait trop énorme, et il n’y avait pas de confirmation, jusqu’au 23 juin, lorsque la compagnie Ouralvagonzavod citée dans le
tweet de Régis de Castelnau a répondu avec son compte officiel sur la chaîne Telegram de l’avocat français.
« Bonjour, Monsieur Régis.
Veuillez transmettre nos remerciements au Président Macron pour le don des canons automoteurs. Ce matériel n’est bien sûr pas tip top… pas comme notre MSTA-S ! Mais néanmoins, il sera utile. Envoyez-en plus – nous les démonterons ».
Le ton ironique du post laissait planer un doute, d’où le fait que je n’avais pas relayé cette information. Jusqu’au 29 juin, lorsque j’ai reçu
conjointement confirmation
des faits à la fois par Rybar (qui est toujours bien informé), et de sources militaires françaises.
Ainsi on apprend par Rybar comment la Russie a mis la main sur les deux canons automoteurs français Caesar qui avaient été fournis à l’Ukraine. Sur
l’ensemble des canons Caesar qui ont été fournis à Kiev, il s’avère que trois ont été détruits lors de frappes aériennes sur Kourakhovo, un a été détruit sur
l’île Koubanski dans la région d’Odessa et deux ont été vendus pour le prix
ridicule de 120 000 dollars pièce !
Pour information un canon automoteur Caesar vaut environ 7 millions d’euros ! Donc la France a fourni pour 14 millions d’euros deux canons
automoteurs Caesar qui ont été revendus pour 240 000 dollars. Les contribuables français apprécieront de savoir que leurs impôts servent à payer une telle gabegie !
Il y a fort à parier que les canons ont été revendus à un intermédiaire (groupe armé ou marchand d’armes) qui a lui même revendu les canons automoteurs à la
Russie, qui peut maintenant les démonter, et les analyser. Ce qui présente un intérêt pour Moscou c’est le système de guidage et de coordination des tirs du canon automoteur
Caesar.
Voilà à quoi a mené la bêtise des autorités françaises couplée à la corruption endémique en Ukraine : la Russie va pouvoir analyser et potentiellement copier les systèmes de guidage et de coordination du canon automoteur Caesar.
Bravo !!!
Et cerise sur le gâteau non seulement cette fourniture de canons automoteurs a dépouillé plusieurs unités françaises de leur artillerie (certaines n’ont
plus qu’un Caesar en leur possession), mais en prime, une partie de ces pièces d’artillerie étaient destinées au Maroc dans le cadre de contrats gouvernementaux, et le reste avait été
retiré du service.
Voilà le niveau d’incompétence d’Emmanuel Macron ! Non seulement il a achevé de détruire les relations franco-russes en disant d’un ton méprisant à
Vladimir Poutine quatre jours avant le lancement de l’opération militaire russe qu’il
s’en foutait des propositions des séparatistes (violant ainsi les
accords de Minsk) et qu’il ne savait pas où son juriste a appris le droit – alors que je rappelle que le président russe est titulaire d’un diplôme en droit de l’université de
Leningrad (!!!) – mais en plus il a dépouillé l’armée française pour permettre à quelques Ukrainiens de se remplir les poches et à la Russie de pouvoir faire de la rétro-ingénierie sur
les canons automoteurs Caesar !!!
Eh bien heureusement que le surnom d’Emmanuel Macron c’est le « Mozart de la finance », parce que sinon je ne vous raconte pas ce qui se serait
passé ! Je rappelle que la
France s’est déjà rendue complice des crimes de guerre de l’Ukraine en fournissant à Kiev des canons automoteurs Caesar utilisés contre les zones résidentielles du Donbass, et
maintenant grâce à son incompétence crasse, le président français vient d’offrir sur un plateau d’argent ces mêmes canons à un pays désigné par l’OTAN comme une menace ! Bravissimo
!
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir averti depuis
des années, et encore plus depuis le lancement de l’opération militaire spéciale russe, sur le niveau de corruption stratosphérique en Ukraine et le fait que les armes occidentales fournies à Kiev finissent souvent revendues ! Là où les Américains avaient eu l’intelligence de mettre en place un
système d’audit régulier des armes qu’ils fournissaient à l’Ukraine avant l’opération militaire spéciale russe, la France a donné ces canons automoteurs Caesar sans aucune mesure de
surveillance ! Et encore heureux que c’est la Russie qui les a acquis et pas je ne sais quel groupe terroriste ! Sans cela je vous laisse imaginer ce que ça aurait pu
donner !
Voilà le gouvernement d’incompétents pour lequel les Français ont voté pour cinq ans de plus…
Jacques Baud : « Les Russes sont plus pragmatiques que les Occidentaux »
Que se passe-t-il sur le front de l’est ?
« Les pertes ukrainiennes sont massives, les forces armées perdent 1000 hommes par jour – entre 200 et 500 tués et le reste qui sont prisonniers ou déserteurs ou
blessés. Cela fait une brigade tous les 3 jours qui disparaît. L’armée régulière est pratiquement encerclée ou détruite et ce sont des réservistes ou des troupes territoriales qui sont amenés
dans le Donbass, qui sont très mal entraînés pendant quelques jours avant d’être envoyés au combat ».
La distance entre les
fronts rouges en haut et en bas de la carte s’est réduite à 8 kilomètres. Selon une source russe, il reste environ 8 000 soldats et miliciens à Lysichansk.
La zone située entre les fronts russes est entièrement contrôlée par l’artillerie russe et des drones survolent la zone pour repérer toute personne qui tente de
s’échapper de Lysichansk vers Siversk, à gauche de la carte. Un article du Washington
Post décrit ce qui arrive à ceux qui essaient :
L’unité aéroportée ukrainienne a été soulagée de se retirer du front dimanche matin, en éloignant une colonne de véhicules blindés de transport de troupes
de la ville assiégée de Severodonetsk, qui est déjà tombée aux mains des Russes, et de Lysychansk, qui est au bord du gouffre.
« Il ne nous est rien arrivé lorsque nous
étions au front« , a déclaré le commandant de l’unité. « C’est en battant en retraite que nous
avons été touchés« . Ils ont été touchés, et gravement.
Alors que le convoi entrait dans le village agricole de Verkhniokamianske, la plupart des soldats se trouvant à l’extérieur des véhicules, la première
explosion les a frôlés. Il s’agissait d’une bombe à fragmentation, comme ils l’ont compris plus tard, qui a déchiré le contingent d’hommes qui s’accrochaient au côté d’un camion.
Plusieurs hommes ont été blessés, le sang coulant des membres et, dans un cas, de la tête d’un soldat. Mais il n’y avait pas le temps de les soigner tant
que le convoi restait dans le collimateur de l’artillerie russe. Les personnes indemnes ont posé des garrots là où elles le pouvaient, ont fait remonter les blessés dans les véhicules et
ont quitté le village en courant, traversant des chemins de ferme pleins d’ornières jusqu’à une ligne d’arbres traversant un champ de blé doré à environ un kilomètre de là.
(L’allégation d’une bombe à fragmentation est probablement fausse. Un obus d’artillerie explosif de 152 mm qui explose disperse de nombreux fragments de métal
mortel).
L’attaque a fait au moins huit blessés. Le garde du corps du journaliste du WAPO a aidé à leur prodiguer les premiers soins. Ils
ont été évacués vers Lysichansk.
Celui qui commande les 8 000 soldats de cette ville devrait leur dire d’abandonner et de se rendre aux forces dirigées par les Russes.
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Samedi, un bombardier russe survolant la mer Caspienne a tiré quatre missiles de croisière sur l’usine de missiles Artem à Kiev. Les reportages « occidentaux » ont affirmé que certains avaient touché un bâtiment civil :
Des missiles russes ont frappé un immeuble résidentiel à plusieurs étages et un jardin d’enfants à Kiev tôt dimanche, tuant au moins une personne et en
blessant six autres dans ce que le maire de la ville a appelé une tentative d' »intimidation des Ukrainiens »
à la veille de sommets en Europe fortement axés sur la guerre. …
Les victimes se trouvaient dans un immeuble résidentiel de neuf étages situé dans le centre de Kiev, gravement endommagé par ce que l’armée de l’air
ukrainienne a déclaré être des missiles de croisière russes Kh-101 lancés depuis des bombardiers stratégiques à longue portée au-dessus de la mer Caspienne, à environ 1 000 miles de
là.
Une photo de l’article montre les dommages subis par les deux étages supérieurs.
Le missile de croisière Kh-101 est doté d’une ogive de 450 kilogrammes d’explosifs puissants. Si l’un d’entre eux avait touché ce gratte-ciel, le bâtiment
aurait complètement disparu.
Les missiles de croisière russes modernes sont extrêmement précis, comme le montrent les dégâts subis la semaine dernière par le pont du Dniepr dans la région
de Tcherkassy, en Ukraine. La partie ferroviaire qui était utilisée pour le transport d’armes lourdes a disparu. Le pont routier situé juste à côté a subi peu de dégâts.
Il est beaucoup plus probable que le bâtiment de Kiev ait été touché par un missile de défense aérienne ukrainien qui a manqué sa cible et est finalement
retombé sur terre.
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Toute armée qui fait la guerre garde en réserve quelques unités entraînées. Une telle réserve sera utilisée pour bloquer une percée stratégique de l’ennemi ou
lorsqu’il y a une bonne chance de lancer une contre-attaque significative. Alors que Kiev lançait des forces de défense territoriale non entraînées au massacre sur le front du Donbass, j’ai
commencé à douter de l’existence d’une réserve significative. Vendredi ou samedi, le président ukrainien Zelensky a ordonné à toutes les forces territoriales restées dans les zones non
combattantes de se rendre sur le front de Donetsk. Cela comprenait quelques unités d’Odessa, qui risque toujours d’être attaquée. J’en étais presque convaincu. S’ils retirent des troupes
d’Odessa, c’est que la réserve ukrainienne n’existe plus.
Mais dimanche, le rapport quotidien du ministère russe de la Défense m’a montré que j’avais tort :
Des attaques de haute précision des forces aérospatiales russes et des missiles Kalibr ont été lancées contre le 169e centre d’entraînement de l’armée près
de Desna (région de Tchernigov), le 199e centre d’entraînement des troupes d’assaut aérien près de Teterevka (région de Jitomir), ainsi que le 184e centre d’entraînement des forces armées
ukrainiennes (AFU) près de Starichi (région de Lvov).
Les attaques ont permis de neutraliser les 65e et 66e brigades mécanisées et la 46e brigade aéromobile des réserves stratégiques des FAU qui terminaient
leur préparation sur ces terrains d’entraînement. Le redéploiement prévu des unités susmentionnées vers la zone d’opérations a ainsi été contrarié.
Trois brigades complètes, probablement à pleine puissance et équipées d’armes livrées par l’« Ouest », représentent une force importante de 12
000 hommes. Elles auraient pu lancer une contre-attaque décente sur Kherson ou une autre zone que les forces russes ont capturée mais où leurs lignes de défense sont actuellement très
minces.
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Un autre jour, une autre fausse déclaration de victimes civiles ?
Zelensky : La Russie frappe un centre commercial à Kremenchuk, alors que plus de mille
personnes se trouvent à l’intérieur.
« Le centre commercial est en feu, les
pompiers tentent d’éteindre l’incendie, le nombre de victimes est impossible à imaginer« , a déclaré le président Volodymyr Zelensky.
La vidéo montre un centre commercial en feu qui ne semble pas avoir d’environnement urbain. Une vingtaine de civils sont là et regardent les pompiers faire leur
travail. Ils ne montrent aucune panique ni aucun chagrin. Le grand parking du centre commercial est vide, à l’exception de cinq voitures qui ne semblent pas avoir été endommagées. Je ne vois
aucune bicyclette.
S’il y avait 1 000 personnes dans le centre commercial, comment sont-elles arrivées là ? Comment ont-elles prévu de rentrer chez elles ?
Une autre vidéo, d’un point de vue différent, montre également une grande place de parking vide avec deux soldats qui se promènent en tenue de combat. Ils portent des casques,
des gilets pare-balles et leurs armes. Ils ont de grands sacs à dos militaires. D’autres soldats qui traînent dans le coin, en tenue vert olive, les saluent.
Kremenchuk se trouve sur le Dniepr, loin des lignes de front. Pourquoi des soldats seraient-ils autour d’un centre commercial en feu. Y avait-il quelque chose à
l’intérieur qui présentait un intérêt militaire ?
Les photos satellites montrent que
le centre commercial est juste à côté de la grande usine mécanique de Kredmash. Était-ce la véritable cible de l’attaque, le centre commercial n’étant qu’une victime involontaire ?
Environ 100 millions de dollars de paiements d’intérêts libellés en dollars et en euros n’ont pas été versés aux investisseurs dans le délai de grâce de 30
jours suivant l’échéance du 27 mai. Le délai de grâce a expiré dimanche soir.
Une déclaration officielle de défaillance devrait être faite par les détenteurs d’obligations, car les agences
de notation, qui déclarent normalement les défaillances des emprunteurs, n’ont pas le droit, en raison des sanctions, de faire rapport sur la Russie. Le comité de détermination des
produits dérivés de crédit, un groupe d’investisseurs qui décide du paiement des titres liés à des défaillances, n’a pas encore été invité à prendre une décision sur ces paiements
obligataires.
MOSCOU. 24 juin (Interfax) – Le National Settlement Depository (NSD), l’agent payeur des euro-obligations souveraines russes, a reçu 8,5 milliards de
roubles, soit l’équivalent de 159,4 millions de dollars, pour le paiement des intérêts du coupon des euro-obligations 2028 du pays, a déclaré le ministère des Finances.
Le ministère a déclaré qu’il avait honoré ses obligations de service des obligations souveraines dans leur
intégralité.
Le ministère a déclaré le 23 juin qu’il avait transféré des roubles à la NSD, en paiement des coupons des euro-obligations 2027 et 2047 du pays, dans le
cadre du nouvel arrangement pour le service de la dette extérieure souveraine, approuvé par un décret présidentiel du 22 juin.
Cette nouvelle forme de paiement a été adoptée après que l’« Occident » a refusé de recevoir l’argent en
euros. Comme l’écrit le NYT :
La Russie rejette la déclaration de défaut de paiement, au motif qu’elle a fait des efforts pour payer. Dmitri S. Peskov, le porte-parole du Kremlin, a
déclaré aux journalistes lundi que les déclarations de défaut de paiement étaient « absolument
illégales« .
« Le fait qu’Euroclear ait retenu cet
argent, ne l’ait pas transféré aux destinataires, ce n’est pas notre problème« , a déclaré M. Peskov. « En d’autres termes, il n’y a aucune
raison de qualifier cette situation de défaut de paiement.«
Les investisseurs obligataires peuvent facilement obtenir leur argent dans la devise qu’ils souhaitent. Ils devront ouvrir deux comptes auprès de Gazprombank à
Zurich, un en roubles et un en euros. Ils pourront ensuite demander au National Settlement Depository de Russie d’envoyer
leurs roubles sur leur compte en roubles auprès de Gazprombank, qui se fera un plaisir d’acheter ces roubles et de transférer la valeur correspondante en euros sur le compte en euros de
l’investisseur.
C’est tout simplement l’inverse du processus que les acheteurs européens utilisent pour payer le gaz russe en roubles.
Il n’y a donc aucune raison d’appeler cela un défaut de paiement.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone