Les forces
russes ont porté un coup dévastateur à l’armée ukrainienne. Dans la matinée du 13 février, des frappes russes ont détruit les réserves des Forces armées ukrainiennes (FUA), venues suivre un
entraînement au combat conjoint dans le village de Selidovo, dans la République populaire de Donetsk.
Plusieurs vagues de frappes russes ont touché le terrain d’entraînement, où environ 1 500 militaires ukrainiens étaient déployés. Il n’existe toujours aucune
déclaration officielle des parties belligérantes. Les médias ukrainiens restent silencieux, tandis que des sources russes proches de l’armée fournissent des détails sur l’attaque.
Il y aurait eu au moins deux vagues de frappes. L’armée russe a appris les tactiques utilisées par les nazis ukrainiens contre les civils du Donbass et d’autres
régions perdues par Kiev. Après que la première attaque ait touché les rangs des militaires ukrainiens, faisant des dizaines de morts et de blessés, la deuxième vague de frappes a visé les forces
militaires et de sécurité venues sur place pour évacuer les tués et les blessés.
L’armée russe aurait utilisé plusieurs missiles Iskander équipés d’armes à sous-munitions. De plus, Smerch MLRS, également avec une partie cluster, a été
utilisé.
Il est peu probable que le régime de Kiev révèle officiellement le nombre réel de victimes. Selon certains rapports préliminaires sur place, l’attaque a fait
environ 500 morts parmi les militaires ukrainiens et environ 700 autres blessés. Selon d’autres rapports, il y aurait des dizaines de morts. Il est clair que le nombre de victimes va probablement
augmenter, car de nombreux soldats ont été grièvement blessés et leur vie est en danger.
Selidovo est une plaque
tournante logistique d’importance stratégique pour l’armée ukrainienne.
Des unités ukrainiennes y arrivent depuis Pavlograd et Pokrovsk avant d’être envoyées au front. Les installations militaires du village ont été utilisées pour
accumuler des réserves militaires ukrainiennes avant d’être envoyées pour boucher les trous dans la défense dans la direction de Donetsk. Selon les rapports préliminaires, une grande partie des
victimes de l’attaque d’aujourd’hui étaient des militaires de la tristement célèbre 3e brigade d’assaut « Azov ». Le commandement militaire ukrainien avait précédemment déclaré que cette unité
serait envoyée pour renforcer la garnison ukrainienne d’Avdiivka.
La députée de la Verkhovna Rada d’Ukraine, Mariana Bezuglaya, aurait confirmé l’attaque et affirmé qu’après l’incident de Selidovo, des inspections massives avaient
commencé dans les forces armées ukrainiennes, depuis l’état-major jusqu’aux responsables « sur le terrain ».
Les rapports de Selidovo
confirment également de lourdes pertes pour l’armée ukrainienne.
Toutes les routes de la région ont été bloquées par les forces de sécurité. Il existe de nombreuses ambulances et camions pour transporter les cadavres. Les
services de sécurité ukrainiens auraient effectué une descente dans le village à la recherche d’observateurs sur le terrain, ceux qui ont divulgué des informations sur l’accumulation
d’importantes forces ukrainiennes sur le terrain d’entraînement.
C’est loin d’être la première frappe de précision russe contre l’accumulation de forces ukrainiennes à proximité du front. En novembre 2023, la 128e brigade de
l’AFU a perdu des dizaines de morts et de blessés après qu’Iskander ait empêché la cérémonie de remise des prix dans le village de Dimitrovo, dans la région de Zaporozhie. LIEN
Cependant, il s’agit de la
première attaque sanglante de ce type contre des unités ukrainiennes à l’arrière depuis l’entrée en fonction du nouveau commandant en chef ukrainien Syrsky . Un tel incident ne fera
qu’aggraver sa réputation déjà faible auprès de la population ukrainienne, en particulier auprès de l’armée.
Pour tenter
de détourner l’attention de la population d’une nouvelle défaite, Kiev devrait lancer une nouvelle attaque sanglante sur les arrières russes, notamment contre des cibles civiles.
Ukraine SitRep. Enfin une arme miracle qui tient ses promesses
La bataille
d’Avdeevka est sur le point de s’achever.
La ville d’Avdeevka
(à ne pas confondre avec la petite ville d’Andreevka près de Bakhmut) est située immédiatement au nord-ouest de la ville de Donetsk. Elle a été utilisée pendant des années comme une
forteresse ukrainienne bien placée pour lancer les attaques d’artillerie sur Donetsk. Toute la ville, et en particulier l’usine de coke et de produits chimiques située dans son secteur nord,
était bien préparée à se défendre contre les attaques russes.
Mais malgré toutes
les tentatives pour s’y accrocher, la garnison ukrainienne à l’intérieur de la ville est sur le point d’être encerclée et de tomber.
Les attaques russes viennent de multiples directions et sont plus avancées que ne le montre la carte ci-dessus, favorable à l’Ukraine. Le plus grand danger pour
les Ukrainiens est le mouvement russe au nord-ouest qui menace de couper la ville de sa ligne d’approvisionnement par le biais de l’usine de charbon et de produits chimiques du nord.
La victoire russe dans cette bataille a été obtenue grâce à un type d’arme créé au cours de la guerre actuelle en Ukraine.
Au début des années 1990, les États-Unis ont mis au point un kit à placer sur les bombes non guidées, qui permettait de transformer des armes muettes en
munitions précises.
… un kit de guidage qui transforme les bombes non guidées, ou “bombes muettes“, en munitions
guidées de précision par tous les temps. Les bombes équipées de JDAM sont guidées par un système de guidage inertiel intégré couplé à un récepteur GPS (Global Positioning System), ce qui
leur confère une portée publiée allant jusqu’à 28 km (15 miles nautiques). Les bombes équipées de JDAM pèsent entre 230 et 910 kg [5] Le système de guidage du JDAM a été développé
conjointement par l’armée de l’air et la marine des États-Unis, d’où le terme “joint” dans JDAM.
…
Le JDAM n’est pas une arme autonome ; il s’agit plutôt d’un système de guidage “bolt-on” qui transforme les bombes
à gravité non guidées en munitions à guidage de précision (PGM). Les composants clés du système sont un empennage avec des surfaces de contrôle aérodynamiques, un kit de strake (corps) et
un système de guidage inertiel combiné à une unité de contrôle de guidage GPS.
Le kit JDAM, produit à plus de 500 000 exemplaires, permet d’utiliser de grandes quantités de bombes datant de la guerre froide avec une précision inconnue
jusqu’alors.
Après le début de la guerre en Ukraine en 2022, la Russie s’est engagée dans un programme de développement d’un équivalent du kit JDAM. Le programme a été
achevé à la fin de l’année 2023. La version russe peut être attachée à une bombe muette de 500 kg ou de 1 500 kg, ce qui permet d’étendre leur portée en attachant des ailes, un kit de guidage
et des surfaces de contrôle à des bombes muettes déjà existantes.
Prototype d’un FAB 500 avec ailes (repliées) et kit de guidage :
Après avoir été programmée avec les coordonnées de la cible, la bombe est larguée, tourne de 180 degrés autour de son axe de longueur et déploie ses ailes. Les
ailes permettent à la bombe de voler sur une cinquantaine de kilomètres avant de toucher le sol. Cela permet aux avions qui larguent ces bombes de rester en dehors de l’enveloppe de défense
aérienne de l’ennemi.
Les kits de guidage sont bon marché et peuvent facilement être produits en masse.
Hier, quelque 65 FAB500 et FAB1500 ont été utilisées contre des cibles à Avdeevka.
L’utilisation de ces bombes, qui transportent 300 kilogrammes ou plus d’explosifs, à proximité de ses propres troupes nécessite une planification et une
observation minutieuses. Les observateurs sur le terrain doivent s’assurer que leurs propres troupes se trouvent en dehors du cercle mortel de ces bombes et que les coordonnées des cibles
sont communiquées de manière disciplinée, mais sûre et opportune. Les pilotes doivent s’assurer que les coordonnées reçues sont programmées dans les bombes et que leur largage s’effectue à la
bonne attitude et dans la bonne position.
Cette chaîne d’exécution nécessite un entraînement intensif et des soldats disciplinés. Les attaques d’hier démontrent que l’armée et les forces aériennes
russes maîtrisent cette discipline.
Toute résistance ou position détectée des troupes ukrainiennes a fait l’objet d’une attaque FAB précise en l’espace de quelques minutes.
Il n’existe aucune défense contre ces armes. Il n’est donc pas étonnant que toute résistance à l’assaut russe s’effondre. Les troupes russes peuvent traverser
les positions ukrainiennes bombardées sans subir de pertes.
Des rapports antérieurs ont fait état d’une supériorité russe en matière d’artillerie d’un facteur 5 ou plus. Mais il faut savoir qu’un obus d’artillerie de 155
mm pèse environ 50 kilogrammes, dont 60 % d’explosifs. Un FAB transporte 10 à 30 fois l’équivalent en explosifs d’un obus d’artillerie.
L’armée ukrainienne n’a rien de comparable dans ses arsenaux.
L’introduction de frappes massives de FAB500 sur le champ de bataille ukrainien a donné aux forces russes un nouvel avantage qualitatif qui changera le cours de
la guerre (mais pas son issue). Les spécialistes politiques et militaires américains qui croient encore que l’attrition est
une stratégie viable pour l’armée ukrainienne sont manifestement loin de la réalité.
Le 1er février, le journal allemand Bild a fait
état d’un conflit au sein du commandement ukrainien :
Le journal Bild écrit que Zaluzhny
voulait retirer les troupes d’Avdiivka il y a quelques semaines, mais que Zelensky a refusé et que le 30 décembre, il s’est personnellement rendu dans la ville, sur la ligne de front,
pour soutenir les combattants des forces armées ukrainiennes.
Ainsi, tous les cercueils arrivés en Ukraine depuis le 30 décembre en provenance des environs d’Avdeevka sont uniquement dus à la conscience de Zelensky et
à sa passion pour le narcissisme.
Zelenski avait demandé à
Zaluzny de démissionner, ce que le général a refusé. Depuis, le président ukrainien a clairement indiqué qu’il souhaitait renvoyer le général le plus populaire, mais qu’il cherchait encore le
bon moment et la bonne raison pour le faire.
La perte d’Avdeevka pourrait lui donner une excuse valable pour enfin le faire, même s’il est clair que c’est le narcissisme de Zelenski, et non les conseils de
Zaluzny, qui a causé les pertes élevées de l’Ukraine tout en lui faisant perdre inévitablement une position non tenable.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
• Armée française
août 1914 : 6000 pièces de 75 (artillerie de campagne), approvisionnée à 1500 obus, vitesse de tir, 6 coups minutes, 20 à 28 en situation d’urgence.
• artillerie lourde
: 8000 pièces de Bange (80, 90, 120, 155, 220, 240, 270), démodés, surtout en forteresse, 300 en artillerie de campagne. Les 80 pièces de 80, elles, ne sont pas de l’artillerie
lourde. Approvisionnée à 4 millions d’obus. Démodé. Indispensable jusqu’en 1916 pour la guerre de position, cadence de tir, un à deux obus minute suivant le calibre.
• 500 canons
lahitolle. Très démodé, canon lisse.
• artillerie de
marine, pièces de 400 artillerie côtière, devenant inutile devant la maitrise de la mer par les alliés, elle est basculée sur le front.
Artillerie allemande : 10 000 pièces, dont 6000 de 77 (déficiente, totalement surclassé par le 75), approvisionne à 20 millions d’obus.
Les arsenaux des deux belligérants sont épuisés en septembre 1914. La cadence de production des obus de 75 est de seulement 10 000 obus/jour.
L’état-major en exige dès lors, 100 000. Pour l’artillerie lourde, le plan «d’extrême urgence», a été adopté en juillet 1914.
Aujourd’hui : la totalité de l’oxydent espère produire pour l’Ukraine, 2 000 000 d’obus en un an, avec une production en nette
augmentation… «La production
d’obus de l’ensemble de l’Occident en 2023 est estimée entre 480 et 700 000 pour l’ensemble de l’année». Il en faut un minimum de 200 000 par mois à l’Ukraine. Pas pour obtenir
la supériorité, mais une supériorité «localisée».
Bien entendu, ils ont oublié qu’ils ne produisent quasiment plus de poudre à canon ni de fulmicoton, laissant ces activités polluantes aux
Chinois.
«La
plupart des Alliés de l’OTAN ont considérablement réduit leurs stocks et capacités militaires conventionnels, déjà peu importants, en faisant don de leur équipement à
l’Ukraine. Les Alliés disposent également d’une base industrielle très limitée, inapte à relever les défis sécuritaires du XXIe siècle et incapable de reconstituer ces capacités à
moins que les investissements en matière de défense n’augmentent de manière substantielle et urgente».
Les stocks britanniques sont à zéro. Et sans doute, les autres non plus, pas très loin de zéro. Pour les oxydentés, les capacités russes se situent à 3.5 millions, et
passeront à 5. Bien entendu, comme c’est oxydenté, c’est sans doute beaucoup plus, et on ne compte pas les stocks, qui, au moment de l’URSS avaient atteint (de mémoire), un niveau de
300 millions. La minuscule RPDC a pu en fournir 10 millions à la Russie.
Avec ou sans aide oxydentale, l’effondrement ukrainien est donc une certitude, et dire qu’ils vont produire leur propre armement, du grand
guignol.
De fait, les armées oxydentées, n’existent même plus. Une armée française avec pas même 100 pièces d’artillerie ???
La France de 2024 sera capable de produire en obus l’équivalent de 15 jours de production de 1914.
• Bataille de
Verdun, 1916, six mois, 50
millions d’obus (des deux côtés),
• seconde bataille
de Verdun 1917, une semaine, 4 millions d’obus (armée française uniquement),
•Bataille
de la Malmaison (étendue au chemin des dames), 1917, 3 millions d’obus en 6 jours sur 12 kilomètres de front. Pour l’offensive Nivelle -17 avril au 8 mai 1917-, 6.5 millions
d’obus, sur 36 kilomètres de front (côté français uniquement).
•Bataille
de la Somme (1er juillet au 18 novembre 1916) 6 millions d’obus pour les alliés.
•Bataille
de champagne (1915), 1 200 000 obus seulement tirés par l’armée française, ses pertes sont quasiment du double de l’armée allemande.
La cuistrerie des gouvernements de l’ouest collectif est éclatante, il n’y a aucun moyen, à l’origine, pour gagner la guerre.
Avec environ 700 000 obus produits, par an, OTAN et consorts travaille à 100% de ses capacités, le complexe militaro-industriel russe, déjà beaucoup
plus productif, lui, n’est utilisé qu’à 20%. il monte en puissance, sans avoir atteint encore les 100%, loin de là, faute de main d’oeuvre expérimentée, mais ses stocks, immenses,
jouent en sa faveur. D’autres parts, ses compères iraniens et nord-coréens, eux, ont une industrie militaire en état de marche…
L’armée Ukrainienne se trouve dans la situation allemande lors de la bataille et la poche de Tcherkassy. La préparation d’artillerie allemande pour la
percée, c’était
une dizaine d’obus. Et courir.
Le 29 décembre, la
Russie a tiré des essaims de drones et de missiles contre des usines et des dépôts d’armes ukrainiens.
L’Ukraine a répondu
la veille du nouvel an par une attaque de missiles contre la ville russe de Belgorod. Cette attaque a fait un certain nombre de victimes civiles.
La Russie a répondu
par des attaques sur Kharkiv, où un hôtel fréquemment utilisé par le personnel occidental a été détruit.
La veille du nouvel
an, l’Ukraine a également tiré des missiles sur le centre de la ville de Donetsk. La Russie a lancé des dizaines de drones en direction d’Odessa. Dans les deux villes, plusieurs personnes ont
été tuées et blessées.
Le président russe
Poutine a commencé l’année par une visite dans un hôpital militaire (en russe, traduction automatique) :
Le 1er janvier de la nouvelle année, le président russe Vladimir Poutine est arrivé à l’hôpital clinique militaire central portant le nom d’A. A.
Vishnevsky. Pas une simple visite mais une inspection et une conversation avec des militaires blessés au cours d’une opération militaire spéciale. Une conversation franche, avec des
questions qui mettent mal à l’aise.
…
Poutine, en réponse à une question d’un autre militaire, a également commenté l’attaque massive de l’ennemi sur Belgorod le 30 décembre. Il n’a pas retenu
ses émotions et a directement qualifié l’incident d’acte terroriste.
Une attaque ciblée sur la population civile. Bien sûr, il s’agit d’une attaque terroriste. Devons-nous réagir de la sorte ? Bien sûr que nous le pouvons. Nous pouvons frapper les places
de Kiev et de n’importe quelle autre ville. Mais Denis, il y a des enfants qui marchent là, des mamans avec des poussettes. Je comprends… Moi-même, je bouillonne. Je voudrais te demander
quelque chose. A-t-on vraiment besoin de faire une telle chose ?
En réponse, le militaire explique qu’il ne parle pas de frappes sur les civils. Il estime qu’il est nécessaire de frapper les militaires et les
infrastructures : “Nous avons
besoin d’une frappe une fois pour toute, afin qu’ils ne puissent pas revenir à la raison et nous répondre directement“.
Et c’est ce que nous faisons. Vous avez remarqué que, dès le lendemain, de telles frappes ont été effectuées. Et aujourd’hui, à mon avis, elles sont appliquées. Et elles le seront
demain,
– a promis Poutine.
Le président a rappelé que nous utilisons des armes de haute précision pour frapper les lieux où l’ennemi prend ses décisions, les lieux où se rassemblent
le personnel militaire, les mercenaires et d’autres centres similaires.
Il s’agit avant tout d’installations militaires. Et elles sont très sensibles, ces frappes. Nous le ferons donc. Vous avez probablement remarqué que de telles frappes ont été effectuées
dès le lendemain. Et aujourd’hui, à mon avis, elles sont recommencées. Et demain encore. Vous savez quel est le but de ce qu’ils font : ils veulent : a) nous intimider et b) créer une
sorte d’incertitude dans notre pays. Mais nous, de notre côté, nous allons intensifier le genre de frappe que j’ai mentionnées. C’est certain. Aucun crime de ce type – et il s’agit bien
d’un crime – contre la population civile ne restera impuni. Sur à 100%. Il n’y a aucun doute là-dessus.
Patrick Armstrong rappelle qu’il faut écouter ce que dit Poutine.
Ce matin, quatre frappes, comprenant probablement des centaines de drones et de missiles, ont frappé Kiev et d’autres villes ukrainiennes.
Il y a d’abord eu des drones-suicides de type “géraniums” pour épuiser les défenses aériennes
ukrainiennes. Puis ont suivi des frappes de missiles de croisière et de missiles balistiques (traduction automatique) :
L’attaque actuelle était apparemment complexe : les “Shahids” et les missiles de croisière des bombardiers stratégiques ont d’abord tenté de calculer les
positions de la défense aérienne, puis la frappe a été suivie par des “Daggers” plus rapides et plus
précis. Il est possible que, comme en mai dernier, les Russes aient à nouveau “chassé” les systèmes de défense
aérienne de cette manière.
Mais, là encore, il n’existe pas de données officielles sur les missiles utilisés. Zaluzhny a déclaré que des infrastructures civiles et critiques, des
installations industrielles et militaires avaient été attaquées.
Des publications militaires russes affirment que les frappes visaient des dépôts de munitions et des drones. Mais jusqu’à présent, il n’y a aucune
confirmation de cela.
En même temps, à en juger par les vidéos publiées sur les réseaux sociaux, les dégâts causés aux entrepôts de Kiev sont graves. Selon Klitschko, 2 000
mètres carrés d’entrepôts ont été ravagés par le feu dans la matinée.
Les débris dus aux défenses aériennes ont tué et blessé plusieurs personnes.
Les Ukrainiens ont affirmé avoir intercepté la plupart des armes entrantes :
Répartition complète des missiles et drones abattus par l’Ukraine le 2 janvier
10/10 ou (100%) des missiles Kinzhal
59/70 ou (84,3%) des missiles X-101
3/3 ou (100%) des missiles Kalibr
0/12 ou (0%) de missiles balistiques
0/4 ou (0%) des missiles Kh-31P
35/35 ou (100%) des drones Shahed
La réalité n’est pas en accord avec ces affirmations. Une vidéo du sol montrait les impacts de Kinzhal.
Comme Strana l’a fait remarquer hier (traduction automatique) :
La forte augmentation des attaques aériennes ces derniers jours a montré que le système de défense aérienne ukrainien n’intercepte pas tous les missiles et
drones, malgré la forte augmentation de ses capacités au cours de l’année écoulée. En Occident, les prévisions sont sombres.
Le journal britannique The Telegraph, citant des experts,
écrit que le système de défense aérienne ukrainien ne sera pas en mesure de repousser toutes les attaques hivernales de la Russie. Les FAU devront choisir les objets à protéger.
La raison en est que la fourniture de systèmes de défense aérienne et de missiles occidentaux ne suffira pas.
“Il y aura certains systèmes pour lesquels
ils devront rationner leurs munitions encore plus qu’aujourd’hui. Ils devront peut-être simplement éviter de protéger certaines cibles parce qu’ils ne disposent pas de suffisamment de
missiles intercepteurs“, a déclaré l’analyste militaire Jimmy Rushton.
Les livraisons de missiles intercepteurs Patriot, qui s’épuisent en raison des retards dans l’assistance militaire américaine, sont particulièrement
préoccupantes, écrit le journal.
Les Forces armées de la Fédération de Russie ont lancé une frappe groupée avec des armes à longue portée de haute précision et des véhicules aériens sans
pilote contre des entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien qui exécutaient des commandes pour la production de missiles, de véhicules aériens sans pilote et la réparation des
armes et du matériel militaire à Kiev et dans sa banlieue, ainsi que des sites de stockage de missiles, de munitions et d’armes aéronautiques fournis au régime de Kiev par les pays
occidentaux. Le but de la frappe a été atteint. Toutes les cibles ont été touchées.
Nous pouvons nous attendre à ce que ces attaques de missiles s’intensifient encore.
Jacques Baud, dans un extrait de son nouveau livre publié aux éditions Postil, souligne l’avantage inhérent de la Russie :
La raison pour laquelle les Russes sont meilleurs que l’Occident en Ukraine est qu’ils voient le conflit comme un processus ; alors que nous le voyons comme
une série d’actions distinctes. Les Russes voient les événements comme un film. Nous les voyons comme des photographies. Ils voient la forêt, tandis que nous nous concentrons sur les
arbres. C’est pourquoi nous plaçons le début du conflit au 24 février 2022, ou le début du conflit palestinien au 7 octobre 2023. Nous ignorons les contextes qui nous dérangent et menons
des conflits que nous ne comprenons pas. C’est pourquoi nous perdons nos guerres…
Désarmer et dénazifier l’Ukraine, les objectifs de guerre que Poutine avait nommés décrivent en fait un long processus, et ne se limitent pas aux événements
visibles de tel ou tel jour.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Ukraine SitRep. Frappes sur les usines de production d’armes. Défense aérienne insuffisante
Hier, la Russie
a tiré des essaims de missiles pour frapper l’Ukraine :
La Russie a tiré
plus de 150 missiles et drones sur l’Ukraine vendredi, dans l’un des plus importants bombardements de la guerre, selon des responsables, touchant des écoles, des parcs, des maisons, un
hôpital et d’autres infrastructures civiles, et rompant le calme relatif d’un hiver par ailleurs tranquille sur les lignes de front statiques du conflit.
L’ampleur de
l’attaque a confirmé ce que de nombreuses personnes en Ukraine craignaient depuis des mois, à savoir que la Russie conservait ses stocks de missiles tout au long de l’automne en vue de
frappes massives en hiver.
Ce ne sont toutefois
pas des écoles, des parcs, des maisons ou des hôpitaux qui ont été visés.
Le commandant en chef Zaluzhny a déclaré que “des infrastructures critiques, des
installations industrielles et militaires ont été attaquées“.
En effet, à en juger par de nombreuses sources, cette attaque de missiles visait principalement des entreprises et des entrepôts militaires. Ou d’autres
infrastructures. En même temps, contrairement aux frappes massives de l’année dernière, l’attaque actuelle ne s’est pas concentrée sur les installations énergétiques.
The
Economistconfirme que des installations de production d’armes ont été visées :
Une source de l’industrie de la défense ukrainienne suggère que la Russie a principalement ciblé des usines d’armement. Certaines étaient liées à la
production de missiles et de drones. “Les attaques avaient une signification
stratégique pour l’ennemi, dans le but de réduire notre capacité de frappe“, explique la source. Les deux parties sont engagées dans une compétition visant à dégrader l’ennemi.
“C’est une bataille pour voir
qui peut détruire le plus d’armes à longue portée de l’ennemi.”
Cette déclaration intervient trois jours après que le président ukrainien Zelenski a fait l’éloge de la production nationale d’armes ukrainiennes :
L’Ukraine a triplé sa production nationale d’équipements et d’armes en 2023 par rapport à l’année précédente, a déclaré le président Volodymyr Zelensky le
27 décembre.
Dans un contexte d’incertitude croissante concernant l’aide militaire fournie par des partenaires clés tels que les États-Unis, l’Ukraine cherche à
accroître sa propre capacité de production d’armes.
Lors d’une réunion avec des représentants de l’industrie ukrainienne de la défense, Zelensky a déclaré que la production nationale de munitions, en
particulier pour l’artillerie, avait également augmenté de manière “extrêmement significative“.
La production de munitions pour drones est “systématiquement développée“, a
ajouté Zelensky. En 2024, “une attention particulière sera accordée
à la production d’explosifs et de poudre à canon, qui sont en pénurie dans le monde“.
Zelenski place ses espoirs dans la coopération avec l’étranger :
Selon lui, le complexe de défense ukrainien s’intégrera davantage au système de défense international. En 2023, l’Ukraine s’est associée au fabricant
d’armes allemand Rheinmetall pour réparer les véhicules militaires produits en Occident et, à terme, les produire en Ukraine.
L’entreprise commune Rheinmetall-Ukrainian Defense Industry a été enregistrée le 18 octobre. “La création d’une entreprise commune est,
sans exagération, un événement marquant qui porte la coopération entre nos pays à un niveau qualitativement nouveau“, a déclaré le Premier ministre Denys Shmyhal.
Le PDG de Rheinmetall, Armin Papperger, a déclaré le 2 décembre que l’entreprise prévoyait de construire les premiers véhicules blindés sur le site
ukrainien au cours de l’été 2024.
Plus tard en décembre, des responsables ukrainiens et américains ont signé une déclaration d’intention sur la coproduction d’armes.
Je ne sais pas ce que fume le PDG de Rheinmetall, M. Papperger, mais s’il pense que son usine de production d’armes en Ukraine peut survivre plus de quelques
semaines, c’est que cela doit être très fort.
Plus d’infos venant de Strana (traduction automatique) :
À en juger par les lieux des frappes, les principales cibles étaient des entrepôts et des entreprises militaires.
Un spécialiste ukrainien de la guerre électronique et des drones, Sergey Beskrestnov, a récemment déclaré sur l’une des chaînes YouTube que “la Russie traque activement nos
entreprises de défense” et que parmi leurs employés se trouvent de nombreux informateurs de la Fédération de Russie.
“Nous avons malheureusement beaucoup de
traîtres, de retraités (ouvriers d’usine – ndlr) qui fusionnent où, quoi, où est envoyé…. Un hangar contenant des produits finis a
été détruit dans une entreprise de production, et les dégâts ont été très importants. Lorsqu’ils ont commencé à s’occuper des contre-mesures, il s’est avéré que mon grand-père, qui était
l’ingénieur en chef, pour un billet de dix dollars (de 10 000 – Ndlr) a signalé quand il était nécessaire de faire cela (la frappe)“, a déclaré Beskrestnov.
La “chasse” aux entreprises est une
stratégie prévisible de la Fédération de Russie, compte tenu du fait que l’Ukraine a annoncé son intention de développer la production militaire sur son territoire et d’augmenter la
production de drones et de munitions, ainsi que la capacité de réparation des véhicules blindés.
Ces frappes continueront encore et encore.
Il y a un espoir d’obtenir plus de systèmes de défense aérienne d’autres pays. Cependant, leur disponibilité internationale est limitée. Les États-Unis ont dû
exercer une forte pression sur le Japon parce que ce dernier ne peut pas produire suffisamment pour permettre à l’Ukraine de survivre :
Le Japon est sur le point d’annoncer qu’il approuvera la vente de systèmes de défense aérienne avancés aux États-Unis, ce qui constitue un changement
important dans sa politique d’après-guerre restreignant l’exportation d’armes et de matériel militaire, ce qui pourrait aider Washington à soutenir l’Ukraine dans sa lutte contre la
Russie.
Ces systèmes, une fois livrés, seront également détruits.
Tout récemment, un système Patriot complet, qui avait déjà abattu quelques jets russes, a été éliminé à la gare de Kherson. La Russie a également annoncé l’élimination d’un IRIS-T et d’autres systèmes à plus courte portée fournis par les pays occidentaux :
Les troupes opérationnelles, tactiques et de missiles des groupes de forces russes ont éliminé les véhicules de combat des systèmes de défense aérienne, à
savoir un NASAMS de fabrication norvégienne, un IRIS-T de fabrication allemande, un Crotale-NG de fabrication française, un radar de système de défense aérienne S-300 et trois stations
radar de guerre de contrebatterie AN/TPQ-50 de fabrication américaine.
Il n’y a pas assez de défenses aériennes pour couvrir chaque installation de production en Ukraine et la Russie peut envoyer une quantité pratiquement illimitée de missiles
:
Il est donc probable que le commandement ukrainien essaiera de couvrir les installations de défense importantes avec des systèmes de défense aérienne
supplémentaires autant que possible dans un avenir proche. Toutefois, la capacité des alliés à fournir les volumes nécessaires jouera un rôle important à cet égard. De même que la
capacité de la Russie à augmenter encore l’intensité de ses frappes.
Mais qu’en est-il des écoles, des parcs, des maisons ou des hôpitaux qui ont été touchés et endommagés ?
Il s’agit simplement de pertes collatérales causées par les défenses aériennes ukrainiennes :
Ihnat, le porte-parole de l’armée de l’air, a déclaré qu’on ne savait pas exactement ce que les Russes visaient, car certains missiles ont été interceptés
par la défense aérienne ukrainienne et les dommages ont été causés par la chute de fragments.
“Lorsque certains objets sont touchés, on
peut en conclure qu’ils essayaient de les viser“, a déclaré M. Ihnat. “Mais il y a aussi des choses comme les
débris“.
“Si une fusée volante est touchée, il s’agit d’une grande masse de métal, de carburant brûlant, etc. Et les explosifs peuvent aussi ne pas avoir été
déclenchés. Ainsi, lorsque les débris de cette fusée tombent, ils peuvent encore avoir de graves conséquences au sol. Le travail de la défense aérienne, même lorsqu’il est réussi, peut
encore avoir de graves conséquences.”
Les systèmes de défense aérienne en Ukraine sont comme toutes les autres super-armes occidentales. Leur prétendue suprématie est mise en échec par la Russie
avant qu’ils ne puissent causer de sérieux dommages.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
La contre-offensive ukrainienne de l’été 2023 (Ch. Mutet)
Les stagiaires de l’école de guerre doivent, dans leur cursus, écrire un article. Le CBA (TA) Mutet a bien voulu nous adresser son
article sur un sujet d’actualité puisque nous en tirons les leçons. Une appréciation tactique et stratégique qui mérite le détour. La Vigie s’honore de publier les jeunes plumes talentueuses.
N’hésitez pas à nous envoyer vos textes. Merci à lui. LV.
Une analyse du conflit russo-ukrainien est un exercice difficile. Celui-ci est toujours en cours et la plupart des données le concernant sont non-consolidées voire
tronquées par « l’instrumentalisation constante en termes de communication » des deux belligérants[1]. Pourtant, prises à l’échelle opérative, des
opérations telles que la contre-offensive ukrainienne de l’été 2023 peuvent d’ores et déjà se révéler riches en enseignements.
Suivant l’évolution des affrontements depuis l’invasion russe du 24 février 2022, l’auteur s’est appuyé sur de nombreux
cas concrets pour écrire notamment sur le rôle des brigades légères dans le cadre d’un conflit de Haute Intensité (HI). Il s’est plus particulièrement intéressé aux opérations de
l’automne 2022, qu’il s’agisse de la contre-offensive ukrainienne de Kharkiv ou du repli de la rive occidentale du Dniepr opéré par les forces russes.
De fait, cette période charnière semble avoir eu une influence importante sur la poursuite du conflit, comme l’illustre la
contre-offensive ukrainienne de 2023. S’affranchissant sous contrainte politique de l’ensemble des principes de la guerre tels qu’édictés par le Maréchal Foch[2], la libre disposition des forces et la sûreté remplaçant
ici la concentration des efforts, cette séquence offensive ne put produire les effets cinétiques attendus… L’impasse opérative en découlant permit à
l’état-major russe, ayant privilégié l’économie des forces, de reprendre l’initiative sur la majeure partie du front début octobre.
Une veillée d’armes lourde de conséquences (automne 2022 – printemps 2023) :
La contre-offensive ukrainienne de l’été 2023 s’inscrivit, en termes de doctrine comme de moyens engagés, dans la droite ligne
des opérations ayant marqué l’automne et l’hiver précédents.
Le choix initial de l’état-major ukrainien porté sur un mode d’action reposant sur le principe de « shock and awe[3] », s’appuyant sur des brigades
récemment mobilisées et équipées de matériels lourds occidentaux, illustra tant certaines erreurs d’appréciation que les impératifs découlant de ces engagements. « L’action de guerre revêt essentiellement le caractère de la contingence »[4] écrivait le général de Gaulle en 1932 mais ce
dernier, peu propice à la réitération, fut ignoré[5].
Le « miracle » de Kharkiv (6 septembre – 2 octobre 2022) :
La contre-offensive ukrainienne dans l’oblast de Kharkiv, face à une imprudente tentative russe de remake de la couverture allemande de Tannenberg[6], permit la reprise d’environ
12 000 km2 de territoire. La poursuite des opérations russes dans le
Nord du Donbass fut par ailleurs compliquée par la saisie de plusieurs nœuds logistiques essentiels tels que Koupiansk ou Lyman. Ce succès opératif,
rassurant pour l’état-major ukrainien, occulta cependant l’importance de plusieurs éléments :
La manœuvre audacieuse, impliquant l’infiltration d’éléments très légers suivie d’un engouffrement de brigades mécanisées dans les intervalles d’un dispositif
lacunaire, ne fut permise que par l’écrasante supériorité numérique locale des forces ukrainiennes… Obtenue elle-même grâce à la surprise ;
Le retrait des troupes russes, ne s’accrochant temporairement au terrain qu’en de rares occasions[7], évita la destruction d’unités constituées. Cette économie des moyens ainsi que de
solides appuis-feux assurèrent la réussite d’un rétablissement le long de la Zherebets, peu évident en raison du terrain[8].
Les principes de sûreté, mis en application par les Ukrainiens, et
d’économie des forces, guidant le choix russe de rompre le contact plutôt que de sacrifier un groupement épars dans une défense de zone, furent éclipsés des analyses. Celles-ci privilégièrent le récit de la libre disposition des forces ukrainiennes, l’offensive de Kherson étant présentée comme une diversion,
et d’une faible combativité des forces russes… Qui reprirent pourtant l’initiative sur cette partie du front dès février 2023.
L’évacuation russe de Kherson (29 août – 11 novembre 2022):
Les opérations ukrainiennes furent plus difficiles sur le front de Kherson malgré un modelage préalablement
réalisé contre le réseau logistique russe traversant le Dniepr. Les troupes russes, appuyées par d’importants appuis-feux tant terrestres qu’aériens,
leur opposèrent une solide défense de zone[9] à partir d’un terrain fortement valorisé.
La situation dans l’Est du pays conduisit cependant le général Sergueï Sourovikine[10], « convaincu que la bataille se déroulera ailleurs[11] », à arracher l’autorisation officielle d’un retrait de la rive occidentale du
Dniepr le 9 novembre. Envisagée dès la mi-octobre[12] et s’achevant en bon ordre par le retrait des dernières unités de VDV[13] le 11 novembre à l’aube[14], cette manœuvre fut un succès opératif.
L’état-major russe put :
Eviter la perte de plus de 20 000 soldats, appartenant essentiellement à des unités aguerries, dont les
liaisons déjà précaires menaçaient d’être coupées en cas de destruction du barrage de Nova Kakhovka[15];
Rationaliser le dispositif d’un corps expéditionnaire en infériorité numérique dont le réseau logistique
ainsi que les itinéraires de manœuvre avaient été étirés démesurément.
S’inscrivant dans une logique de temps long, cette nouvelle application du principe d’économiser les forces offrit à
l’état-major russe de nouvelles opportunités dans la liberté de leur disposition. Par ailleurs, à l’heure de l’annexion des « quatre oblasts[16] », le camouflet infligé au pouvoir russe illustra la pression politique moindre
exercée sur la conduite des opérations que celle observée sur l’état-major ukrainien[17].
Le « meatgrinder» de Bakhmout (décembre 2022 – 21 mai
2023) :
L’erreur opérative de la « ville forteresse », déjà observée à Severodonetsk et Lysychansk au printemps 2022, fut
pourtant réitérée sous contrainte politique à l’hiver 2023. Initiée en décembre 2022, la bataille de Bakhmout devint ainsi l’épicentre médiatique de combats qui suivirent un schéma
analogue : des affrontements périphériques de plusieurs mois précédant la saisie par les assaillants d’un point d’appui névralgique… A l’instar de Popasna fin mai 2022, la conquête de
Soledar en janvier 2023 fut suivie d’une exploitation en étoile menaçant les voies de communication de la garnison ukrainienne. L’ascension au symbolisme
politique qui prima sur les considérations militaires, en l’absence de menace sur les bastions de Sloviank et Kramatorsk, fit de la bataille un gouffre logistique et humain :
Paradoxalement, les deux belligérants tentèrent au travers de cet affrontement de préserver leurs processus de mobilisation respectifs en vue des grandes
opérations de printemps ;
Cependant, là où le groupe Wagner, flanc-gardé par les VDV, supporta l’essentiel des pertes russes, plusieurs unités
ukrainiennes aguerries furent décimées dans ce combat d’attrition[18];
Evgueni Prigojine, cofondateur du groupe Wagner, annonça le 21 mai 2023 la conquête de Bakhmout. Si son exploitation
immédiate fut impossible, l’état-major russe atteignit l’objectif opératif de gagner du temps pour renforcer ses lignes dans les oblasts de Kherson et Zaporijjia tout en économisant ses forces
régulières. La situation fut différente pour les Ukrainiens, les brigades constituées pour la future contre-offensive comptant une part importante de mobilisés récents[19] dans leurs rangs.
Le mirage du choc face à la réalité du feu (été – automne 2023) :
L’objectif annoncé de viser les rives de la mer d’Azov et de menacer directement la Crimée, principale pierre d’achoppement
d’un règlement du conflit russo-ukrainien, semblait préparer une réédition du schéma, alors d’opportunité, de Kherson-Kharkiv 2022. Mettant l’accent sur les forces morales présumées
défaillantes des troupes russes ainsi que sur la supériorité technologique des matériels occidentaux, l’opération aurait visé à provoquer l’engagement des réserves adverses au Sud pour permettre
une nouvelle bascule d’effort ukrainienne à l’Est. Cette ambition, émanant du politique un mois avant le sommet de l’OTAN de Vilnius, omit
le rééquilibrage du rapport de forces opéré durant l’hiver 2022-2023[20].
L’échec du « shock and awe» dans l’oblast de Zaporijjia (juin
2023) :
Répondant à la logique dite « occidentale » de recherche du choc décisif[21] et misant sur la faiblesse morale adverse, le 9e corps d’armée ukrainien fut engagé le 4 juin dans le secteur d’Orikhiv.
S’affranchissant du principe de sûreté, la tentative de percée vers Tokmak, menée par les Leopards 2 et les Bradley de la 47e brigade blindée, fut dès les premiers jours mise en échec. Les unités
mécanisées ukrainiennes se retrouvèrent canalisées dans les champs de mines et harcelées par les feux antichars d’unités légères russes (dont des éléments spetsnaz[22]), activement appuyées par l’artillerie ainsi que par l’aviation.
La défense ferme opposée dès les avant-postes de la ligne Fabergé (dite « Sourovikine ») fut une surprise pour
les unités ukrainiennes, ayant privilégié un mode d’action ennemi influencé par la doctrine russo-soviétique de défense dans la profondeur. Les manœuvres initiales ne furent
ainsi pas ou que peu appuyées par des moyens comptés en blindés du génie.
Suivant cette même logique, les moyens de défense sol-air furent dans un premier temps prioritairement affectés à la
protection du réseau logistique et des postes de commandement. La vulnérabilité des colonnes d’assaut, fixées, face à l’action des aéronefs russes n’en fut qu’accrue.
Si certains succès furent obtenus, notamment dans le saillant de Vremivka où les unités légères ukrainiennes d’infanterie de marine nivelèrent progressivement le
front, l’expérience de Kherson voire celle de l’invasion russe initiale furent négligées. Les conséquences de Bakhmout et des formations
accélérées[23] pour les troupes ukrainiennes furent également mises en lumière par les
difficultés de ce mode d’action sommaire.
Un affrontement généralisé sur la ligne de front (juin-août 2023) :
Dans une logique de libre disposition des forces autorisant une éventuelle bascule d’effort, les troupes ukrainiennes
poursuivirent leurs opérations à la fois à l’Est, dans le Donbass et aux lisières de l’oblast de Kharkiv, mais également à l’Ouest, le long du Dniepr. Les affrontements s’étirèrent de facto sur la majorité des 1300 kilomètres que comptait la ligne de
front :
Dans le secteur de Bakhmut, plusieurs succès ukrainiens furent obtenus dès le 11 mai, à la faveur d’une relève du
dispositif russe de flanc-garde. Au sud, la ligne de front se stabilisa courant juin à hauteur d’une ligne Klishchiivka-Andriivka, les gains de chaque belligérant restant
marginaux depuis ;
Au nord, l’offensive russe lancée depuis février en direction de l’Oskil contraignit l’état-major ukrainien à renforcer ses
unités dans la région de Koupiansk[24]. Le 10 août 2023, les autorités locales
recommandèrent l’évacuation des populations locales des faubourgs orientaux.
Le long du Dniepr, la destruction du barrage de Nova Kakhova le 6 juin[25] entrava toute action offensive ukrainienne
d’ampleur. Une situation de statu quo prévalut malgré les affrontements localisés pour la conquête de têtes de pont opposant des
commandos ukrainiens aux mobilisés russes.
A la fin du mois de juillet, l’état-major ukrainien acta l’incapacité pour le 9e corps d’armée d’atteindre les premiers objectifs de sa manœuvre initiale en
direction de Tokmak et, plus généralement, une perte progressive de liberté d’action sur l’ensemble du front.
L’adaptation du plan ukrainien (août-septembre 2023):
L’engagement du 10e corps d’armée, constituant la réserve opérative ukrainienne, à partir du 28
juillet[26] fut le premier signal d’une adaptation du plan
initial. Œuvrant conjointement avec tout ou partie du 9e corps d’armée, cette unité relança la tentative de percée de la première ligne de
défense russe dans le secteur de Robotyne. Faute de disposer de ressources pour reconstituer une réserve ad hoc apte à manœuvrer dans la
profondeur, l’objectif d’une exploitation en direction de Metilopol sembla caduc[27], laissant cependant entrevoir d’autres
opportunités :
Conquérir Tokmak et ses abords dans le but de placer le « pont terrestre » de Crimée à la portée du plus grand nombre de pièces d’artillerie, bouclant
ainsi un siège déjà engagé par voies maritime et aérienne[28] ;
Provoquer « la bataille » en poussant les forces russes à engager tout ou partie de leur réserve opérative dans un saillant, l’agilité de l’artillerie
ukrainienne permettant d’envisager un RAPFEU local favorable.
Le 15 août, le groupement tactique Marun, dernière réserve du 10e corps d’armée, fut engagé[29].Une semaine plus
tard, Robotyne fut conquise par la 47e brigade
blindée.Dès lors, les forces ukrainiennes tentèrent d’élargir le saillant créé dans la première ligne de défense russe en le
sécurisant par la saisie des hauteurs dominant la localité et par la conquête de Verbove. Au 10 octobre, les opérations pour atteindre ces objectifs
étaient toujours en courslorsque l’état-major russe ouvrit une nouvelle phase du conflit russo-ukrainien en déclenchant une offensive dans les
faubourgs de Donetsk.
Conclusion :
Le déclenchement de la bataille d’Avdiivka le 10 octobre 2023 sonna le glas d’une contre-offensive[30] dont le lancement précoce fut imposé à l’état-major ukrainien
par le pouvoir politique[31]. Sa préparation n’ayant pu s’appuyer sur le principe
d’économie des forces et sa conduite s’affranchissant de celui de sûreté, l’effort offensif initial étant porté sur l’un des secteurs les plus valorisés de la ligne Fabergé, cette opération
n’avait que peu de chances de réussir en dépit des forces morales des troupes engagées. De fait, l’avancée ukrainienne la plus sérieuse n’a pas dépassé
huit kilomètres, dans un dispositif défensif russe d’une profondeur initiale de trente, au prix d’une perte d’initiative dans d’autres zones de combat[32].
Car, au-delà des seuls principes, cette séquence du conflit russo-ukrainien illustre la difficulté déjà ancienne,
puisque motivant les écrits du chevalier de Folard, d’adapter une pensée doctrinale basée sur le choc à la réalité du feu[33]. Typique de « l’Occident militaire »[34] contemporain, cette recherche de
l’affrontement court et décisifprésida du 4 au 9 juin à l’échec initial du 9e corps d’armée face à un adversaire qui, retenant en partie les leçons de ses
erreurs de l’année 2022[35], fit le choix du temps long et de l’usure.
Faute d’avoir provoqué l’effondrement des défenses russes, l’effort opératif ukrainien se retrouva progressivement dilué dans
un combat d’attrition, illustré par le récent engagement de la 47e brigade blindée aux abords d’Avdiivka. Une situation stratégique de facto sensible pour l’Ukraine, dont la régénération des forces et l’aptitude à poursuivre le conflit restent dépendantes d’un soutien occidental
fluctuant.
[1] J. Henrotin, T. Fouillet, « La victoire dans
la guerre en Ukraine : de quoi parle-t-on ? », DSI HS n°92, octobre 2023, p.46.
[2] Les principes de l’économie des forces, de la liberté d’action, de la libre disposition
des forces, de la sûreté, etc. – F. Foch, maréchal de France, De la guerre, textes présentés et annotés par Martin Motte, Tallandier, Paris, 2023,
p.79.
[3] H. K. Ullman, J. P. Wade, « Shock And Awe:
Achieving Rapid Dominance », National Defense University, Washington, 1996.
[4] C. de Gaulle, général, Le fil de l’épée,
Perrin, Paris, 2015, p.35.
[5] « Les Ukrainiens ont cru pouvoir répéter un événement contingent » – O. Kempf, général,
propos recueillis le 25 septembre 2023.
[6] M. Goya, colonel, L’ours et le renard,
Perrin, Paris, 2023, p228.
[7] La conquête de la poche de Lyman prendra trois semaines aux forces ukrainiennes (11
septembre – 2 octobre 2022).
[8] O. Kempf, général, Guerre d’Ukraine,
Economica, Paris, 2023, p.159.
[9] I. Koshiw, P. Sauer, « Ukrainian adviser
warns progress will be slow as southern counterattack begins », The Guardian, 30 août 2022.
[10] Nommé le 8 octobre 2022 commandant du groupe militaire unifié des forces russes
engagées en Ukraine.
[11] O. Kempf, général, propos recueillis le 25 septembre 2023.
[12]« Ukraine: L’armée russe dans une situation
« tendue », dit Sourovikine », Reuters, 18 octobre 2022.
[13] Acronyme du terme russe Vozdouchno-Dessantnye
Voïska qui désigne les troupes aéroportées.
[15] I. Khurshudyan, P. Sonne, S. Morgunov, K. Hrabchuk, « Inside the Ukrainian counteroffensive that shocked Putin and reshaped the war », The Washington Post, 29 décembre 2022
[16] Les oblasts de Louhansk, Donetsk, Zaporijjia et Kherson sont officiellement annexés
par la Russie le 30 septembre 2022.
[17] Lire sur ce sujet « Le politique et le
soldat », C. de Gaulle, général, opt. cit., p.121-146.
[18] Y. Trofimov, « Russia’s Wagner troops exhaust
Ukrainian forces in Bakhmut », The Wall Street Journal, 5 mars 2023.
[19] S. O’Grady « As spring offensive nears, Ukraine
is drafting reinforcements », The Washington Post, 10 avril 2023.
[20] J.-P. Rathbone, « “Big war is back”: 5 lessons
from Russia’s invasion of Ukraine », Financial Times, 26 décembre 2022.
[21] V.D. Hanson, Le modèle occidental de la guerre,
la bataille d’infanterie dans la Grèce classique, Tallandier, Paris, 2007.
[22] M. Goya, colonel, propos recueillis le 16 juin 2023.
[23] P. Bouvier, « Les soldats ukrainiens se
forment rapidement pour aller “directement au combat”», Le Monde, 27 février 2023.
[24] F. Ebel, K. Hrabchuk, « On this part of the
eastern front, Russia is still on the attack », The Washington Post, 28 juin 2023.
[25] Ukraine et Russie se sont mutuellement accusées depuis d’être responsable de cette
destruction. Voir l’infographie de L. Margueritte, « Ukraine, les effets militaires de la destruction du barrage de Nova Kakhova », DSI n°167,
septembre 2023, p.6-7.
[26] J. Hudson, A. Galouchka, « Ukraine’s offensive
inches forward in search of a breakthrough », The Washington Post, 3 août 2023.
[27] J. Hudson, A. Horton, « US intelligence says
Ukraine will fail to meet offensive’s key goal », The Washington Post, 17 août 2023.
[28] M. Goya, colonel, « Crimée, un lent
ébouillantage », DSI n°167, septembre 2023, p.66-69.
[29] D. Axe, « Ukraine’s powerful 82nd Brigade, once held in reserve, has finally joined the counteroffensive »,
Forbes, 15 août 2023.
[30] J. Marson, I. Sivorka, « Ukraine’s slow advance
challenges Kyiv, allies », The Wall Street Journal, 22 octobre 2023.
[31]« Zelenskiy says Ukraine ready to launch
counteroffensive », Reuters, 3 juin 2023.
[32] J. Holder, « Who’s gaining ground in Ukraine ?
This year, no one », The New York Times, 28 septembre 2023.
[33] O. Kempf, général, propos recueillis le 25 septembre 2023
[34] M.-A. Brillant, M. Goya, colonel, Israël contre
le Hezbollah, Paris, Editions du Rocher, 2013, p.161.
[35] J. Watling, N. Reynolds, « Meatgrinder: Russian
tactics in the second year of its invasion of Ukraine », Royal United Services Institute, Londres, 19 mai 2023.
En mars dernier,
j’avais déjà prévenu que les mensonges ne permettaient pas de gagner les guerres. En voici un nouvel exemple concret.
Après avoir
prétendument “manqué de
missiles” et, plus important encore, de patience, les dirigeants de la Fédération de Russie ont décidé de désélectrifier les villes ukrainiennes par un “tir de barrage de
missiles“.
Mais d’abord, il y a
eu la propagande : …
Vingt-cinq titres de
médias occidentaux affirmait ensuite que la Russie était à court de missiles.
Plus récemment, le
gouvernement ukrainien a fréquemment affirmé avoir abattu 43 des 32 drones lancés par la Russie ce jour-là, ainsi que 5 des 3 missiles supersoniques.
Une absurdité risible.
Lentement, très lentement, les Ukrainiens et les médias se sont mis à décrire des choses plus proches de la réalité, mais pas encore la réalité :
La Russie a lancé environ 7 400 missiles et 3 700 drones d’attaque Shahed sur des cibles en Ukraine au cours de son invasion de 22 mois, a déclaré Kiev jeudi,
illustrant l’ampleur des assauts aériens de Moscou. Les défenses aériennes ukrainiennes ont pu abattre 1 600 missiles et 2 900 drones, a déclaré le porte-parole de l’armée de l’air, Yuriy Ihnat, dans des
commentaires télévisés. “Nous
sommes confrontés à un agresseur énorme et nous ripostons“, a-t-il déclaré.
Abattre des drones, qui sont relativement lents et volent à basse altitude, n’est pas si difficile ni si coûteux. Il suffit souvent de disposer quelques
mitrailleuses sur la trajectoire du drone.
Il en va tout autrement pour les missiles. En raison de leur trajectoire de vol et de leur vitesse, des systèmes de défense antimissile coûteux sont nécessaires.
Les missiles anti-missiles tirés par ces systèmes sont très coûteux. Un missile Patriot coûte environ 2 000 000 de dollars, et davantage pour
les plus récents. Deux missiles sont systématiquement tirés contre toute cible potentielle.
Si l’Ukraine a réellement abattu 1 600 missiles, ce dont je doute fortement, on peut facilement calculer les coûts énormes d’une telle entreprise
Il y a des raisons pour lesquelles les missiles Patriot ne sont produits que par centaines par an, et non par milliers.
Aucun pays au monde ne peut soutenir un tel assaut sans se retrouver à court de défenses ou faire faillite.
Il y a plusieurs mois, un système Patriot livré par les États-Unis à Kiev a été attaqué. Réglé en mode automatique, il a tiré (vidéo)
32 missiles qui n’ont pas atteint leurs cibles imaginaires. Scott Ritter a déclaré que les Marines américains n’étaient pas autorisés à utiliser le mode automatique de leurs
systèmes Patriot parce qu’il est connu pour ses défaillances. Mais les Ukrainiens n’ont pas été formés à l’utilisation du mode manuel.
Et maintenant, ils nous disent qu’ils ont abattu 1 600 missiles ?
Comment est ce possible ?
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
La guerre électronique russe crée de graves interférences avec les satellites occidentaux au-dessus de la Crimée
Le satellite européen Sentinel-1 a une nouvelle fois tenté de prendre des images de la région de Crimée et des territoires adjacents à la péninsule afin
de surveiller la situation des armes et de la main-d’œuvre russes. Cependant, il n’a pas réussi à prendre des images de haute qualité.
Les images satellites sont floues et colorées, le travail des équipements occidentaux ayant été entravé par les systèmes de guerre
électronique russes. Sentinel-1 prend des images à 5,405 GHz, et les systèmes REB se sont adaptés à ces données, brouillant les images reçues par le satellite.
L’image montre le résultat des moyens techniques des forces armées de la Fédération de Russie, qui ont interféré avec l’avion européen par
contre-radiation.
Par ailleurs, la Fédération de Russie est tout à fait capable de détruire les satellites Starlink appartenant à des sociétés liées au milliardaire
américain Elon Musk. Ces appareils permettent aux FAU de contrôler les drones.
Selon le journal britannique The
Telegraph, qui s’appuie sur des avis d’experts, les satellites spatiaux ne sont pas couverts par la Convention de Genève s’ils sont utilisés par l’une des parties à un conflit
armé. À cet égard, le journal rappelle les propos de Musk, qui a déclaré que l’objectif principal des satellites est de fournir des services de communication et de diffusion en
continu sur l’internet.
Des images d’ogives (probablement) autodirigées frappant des positions de l’AFU près d’Avdiivka circulent dans les médias du monde entier.
En quête de sensationnalisme, un certain nombre de médias occidentaux ont qualifié ces images de «rayons de la mort» utilisés par les troupes russes.
Les images sont en effet impressionnantes, et la frappe des cibles au sol rappelle quelque peu la foudre. Cependant, il n’y a pas de sensation ici. Les forces armées russes, comme
l’ont déjà fait remarquer les dirigeants militaires et politiques, réagissent elles-mêmes à la fourniture de certains types d’armes à l’armée ukrainienne par les pays de
l’OTAN.
Commentaires dans les médias étrangers :
«C’est comme si la
foudre frappait plusieurs fois au même endroit en peu de temps».
«Les Russes
ont-ils utilisé des rayons mortels ? De quoi s’agit-il ?
Un laser de champ
de bataille ?»
«La réponse à la
fourniture par les États-Unis de missiles à ogives en grappe ne s’est pas fait attendre».
Les experts estiment que des modifications modernes des éléments de combat autociblés SPBE ont été utilisées sur les positions de l’AFU. En même temps,
il y a, pour ainsi dire, un différend au sein du réseau quant à savoir à partir de quels transporteurs ces éléments (souvent classés comme «Motiv-3») ont pu être utilisés. Certains
experts pensent que dans la région d’Avdeevka, l’AFU a été «touchée» après l’utilisation d’artillerie à roquettes, y compris des variantes du MLRS Tornado. D’autres pensent que des
bombes – des bombes à fragmentation RBK-500 avec les mêmes SPBE – ont été utilisées.
Le public ukrainien écrit franchement qu’en tout état de cause, l’utilisation de ces armes est une réponse de l’armée russe à la fourniture d’armes à
sous-munitions à l’Ukraine par les États-Unis et à l’utilisation de ces munitions par l’Armée de libération de l’Ukraine. Aujourd’hui, l’armée ukrainienne est confrontée à la version
russe de ces armes sur ses positions, qui, en outre, ne volent pas n’importe où, mais atteignent des cibles repérées. Les cibles visées sont notamment les positions des
troupes ukrainiennes dans les tranchées et les tranchées doubles, divers types de «fortifications» et des groupes de véhicules blindés. En outre, les canopées de fabrication
artisanale de l’armée ukrainienne n’épargnent pas les chars et les BMP de l’utilisation de ces munitions. Le puissant impact de feu est exercé sur la partie supérieure des
véhicules blindés avec une énorme impulsion capable de pénétrer facilement tous ces «auvents» que les militaires ukrainiens «kolkhozent» eux-mêmes près de la ligne de front ou qui
sont créés «centralement» dans les entreprises militaro-industrielles ukrainiennes qui sont toujours en service.
Depuis le début de l’opération militaire spéciale, la supériorité aérienne russe sur l’Ukraine est incontestable. Les forces du régime de Kiev ont perdu
la plupart de leurs avions au sol lorsque les missiles de croisière russes à longue portée ont plu, rasant les bases aériennes et détruisant les avions de combat déployés. Cela a
contraint la junte néo-nazi à non seulement restaurer les avions retraités de l’ère soviétique, mais également à acquérir ceux qui appartenaient auparavant aux anciens États membres
du Pacte de Varsovie. Comme tous ces pays font désormais partie de l’OTAN, leurs avions de combat ont été jugés particulièrement importants, car ils ont été réadaptés pour utiliser
les armes de l’OTAN, à la fois air-air et air-sol, y compris des missiles anti-radiations tels que l’AGM-88 HARM et des missiles de croisière à lancement aérien comme le
franco-britannique «Storm Shadow/SCALP EG».
Afin d’utiliser avec succès ces armes, les pilotes ukrainiens sont obligés de voler extrêmement bas pour éviter d’être détecté par les défenses
aériennes à longue portée sans égal de la Russie et par les avions de combat à supériorité aérienne inégalée. Alors que les Forces Aérospatiales Russes (VKS) emploient des avions
monstres tels que les intercepteurs ultra-rapides et volants à haute altitude MiG-31, les Su-35S à la pointe de la technologie et les avions de combat multirôles Su-57 de nouvelle
génération, les chances pour les moyens aériens du régime de Kiev de survivre à des altitudes supérieures à 1000 mètres sont pratiquement nulles. Outre leurs avantages évidents en
matière de technologie, de formation des pilotes et de logistique, les chasseurs russes utilisent également des missiles air-air qui ont littéralement des décennies d’avance sur ceux
utilisés non seulement par la junte néo-nazi, mais aussi par ses suzerains de l’OTAN. Cependant, cet avantage s’est encore accru ces derniers jours.
Selon des sources russes, les systèmes SAM (missile sol-air) S-400 «Triumph» sont désormais utilisés en coordination avec les avions Beriev A-50/A-50U
AEW&C (alerte précoce et contrôle aéroporté) pour abattre les avions de combat du régime de Kiev. Apparemment, la fusion des capteurs avancés des deux systèmes fonctionne si
parfaitement qu’elle a effectivement contribué à l’abattage de 24 avions ennemis en seulement cinq jours1. Et
même si les données concluantes sur ces affirmations n’ont pas encore été publiées, il y a peu ou pas de raisons de douter de ces rapports, car la junte néonazie et ses marionnettistes de l’OTAN sont dans un mode panique. En effet, selon le colonel Yurii Ihnat, l’un des porte-parole des forces du régime de Kiev, elles auront besoin d’environ 150 F-16 ou avions occidentaux similaires pour
«contrer» le VKS.
Il s’agit d’un bond considérable par rapport aux demandes précédentes. Le leader de la junte néo-nazi, Volodymyr
Zelensky, a également lancé des appels similaires plus récemment, indiquant que les problèmes majeurs de ses forces sont même antérieurs aux derniers rapports russes. Diverses
sources militaires et observateurs ont également publié
des vidéos du ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou discutant avec des militaires qui ont accompli les exploits susmentionnés, ce qui renforce encore la véracité
de ces informations. Certains analystes ajoutent même que la plus grande interaction et la fusion des capteurs de diverses plates-formes incluent désormais également les avions de
combat russes tels que le Su-35S et le Su-57. Ceux-ci sont également armés de nouveaux missiles air-air meurtriers que les forces du régime de Kiev ont beaucoup de mal à détecter, ce
qui entraîne de nombreuses pertes parmi les pilotes ukrainiens.
À savoir, les équipes S-400-A-50 sont organisées de manière à permettre la transmission directe des informations sur le champ de bataille entre les
plates-formes, de sorte que les avions de combat et/ou autres avions ennemis ne peuvent même pas détecter les missiles entrants. Normalement, les récepteurs d’avertissement radar
(RWR) des avions hostiles détectent simplement qu’ils sont suivis et/ou ciblés par les radars sophistiqués de surveillance et de suivi du S-400 qui émettent des fréquences puissantes.
Cela empêche l’utilisation des missiles à plus longue portée du S-400, tels que le 40N6E (portée maximale de 400 km) ou le hypersonique 48N6 (selon la variante, portée maximale
jusqu’à 250 km), car l’avion de combat ennemi est plus susceptible d’échapper au SAM entrant à des distances aussi extrêmes. En outre, cela expose
également le S-400 aux avions espions de l’OTAN.
À savoir, les plates-formes ISR (renseignement, surveillance, reconnaissance) de l’OTAN continuent de survoler les espaces aériens russe et biélorusse
et de recueillir des informations sur les capacités de leurs défenses aériennes et d’autres moyens. Il serait tout simplement impossible que le radar de poursuite du S-400 fonctionne
dans ce que l’on appelle le mode «réserve de guerre» (cachant des caractéristiques telles que la largeur d’impulsion que l’ennemi utilise pour analyser sa signature radar) sans
révéler ses fréquences de collecte radar, en particulier tout en essayant d’engager des cibles à des distances les plus longues possibles. Et même si cela prive l’OTAN de la capacité
d’analyser les défenses aériennes russes et éventuellement de concevoir des contre-mesures avancées susceptibles de compromettre la sécurité de Moscou à long terme, c’est précisément
à cause de cela que le géant eurasien n’a pas pu utiliser tout le potentiel de ses défenses aériennes.
Ainsi, l’armée russe a dû trouver des solutions de contournement non conventionnelles et innovantes, ce qui a conduit à l’association S-400-A-50, ce
dernier utilisant ses radars et capteurs avancés pour repérer les missiles 40N6E qui sont tirés dans le cadre de ce que l’on appelle le «verrouillage» après le lancement».
L’A-50/A-50U fournit des données de guidage et de ciblage qui sont ensuite reçues à mi-parcours et stockées dans le système de navigation du 40N6E. La partie russe refuse de divulguer
les informations exactes pour des raisons purement pratiques, car celles-ci pourraient ensuite être utilisées pour déterminer l’emplacement de ses batteries de défense aérienne. De
plus, ne pas révéler trop d’informations sur ce couple permet de continuer à cibler les avions du régime de Kiev sur les plus longues distances possibles, même lorsqu’ils volent
extrêmement bas pour éviter d’être détectés par les avions de combat russes.
Cependant, même cela devient désormais un problème majeur, car les intercepteurs et les avions à réaction de supériorité aérienne tels que les MiG-31BM,
Su-30SM, Su-35S et/ou Su-57 pourraient très probablement être utilisés de manière similaire. De plus, ces avions peuvent utiliser des missiles tels que le R-37M et des variantes du
R-77 qui ont des portées maximales allant respectivement jusqu’à 400 km et 200 km. Le premier est particulièrement dangereux car il transforme sa plate-forme de lancement en un «S-400
volant», tandis que le second est plus petit, ce qui signifie qu’un chasseur peut en transporter davantage et ainsi abattre un demi-escadron d’avions ennemis en un éclair
en une seule sortie et à des distances bien au-delà de la portée des défenses aériennes de la junte néonazie. Ces développements ne font que renforcer les conclusions de
certains groupes de réflexion militaires occidentaux qui reconnaissent les performances du VKS.
L’armée russe a lancé de petites attaques sur toute la ligne de front. Un effort important est fait près d’Avdiivka qui, hier, a été bombardée
massivement :
««L’armée russe a
porté un coup d’une puissance inédite aux forces armées ukrainiennes (FAU)», lit-on en gros titre. Il s’agit d’un bombardement aérien d’Avdiivka, ville ukrainienne lourdement
fortifiée située à 14 kilomètres de la ville de Donetsk, centre urbain de plus d’un million d’habitants et capitale de l’oblast (région) du Donbass du même nom. La ville de Donetsk a
été frappée quotidiennement par des missiles et des obus d’artillerie lancés depuis Avdiivka depuis bien avant l’opération militaire spéciale, et avec une intensité de plus en plus
grande pendant l’opération militaire spéciale. Des images vidéo de maisons et d’immeubles détruits ont été diffusées dans les journaux télévisés russes du soir, en même temps que les
chiffres des pertes et les témoignages des victimes.
L’attaque sur
Avdiivka a eu lieu tôt le matin, alors que les Ukrainiens tentaient d’effectuer une rotation de leurs troupes. Des témoins oculaires ont déclaré que «la terre a tremblé» dans toute la
région à la suite du bombardement. […]
Le bombardement
d’Avdeevka aujourd’hui, tout comme la destruction signalée d’un important poste de commandement ukrainien par des bombes de 1,5 tonne il y a quelques jours, suggérerait la phase de
«ramollissement» avant une offensive terrestre majeure».
Depuis 2014, l’armée ukrainienne a fait d’Avdiivka une forteresse. Il faut de grosses bombes pour briser ses bunkers.
Les récents rapports quotidiens du ministère russe de la Défense montrent que quelque chose d’important se prépare.
Ceux publiés les 8, 9 et 10 octobre font état d’un nombre relativement faible de victimes ukrainiennes (655, 630, 580) et d’une campagne de
contre-artillerie réduite, avec seulement 6, 7 et 8 canons ukrainiens touchés ces jours-là. C’était un signe que quelque chose se préparait.
Le rapport
d’aujourd’hui, qui inclut les chiffres de la campagne d’hier contre Avdiivka et d’autres endroits, fait état d’un nombre élevé de victimes ukrainiennes (895) et de quelque 24
systèmes d’artillerie ukrainiens touchés.
Les Ukrainiens semblent combattre presque exclusivement à pied. Les pertes de véhicules de combat blindés sont devenues rares. Le rapport d’aujourd’hui
indique que seuls 7 systèmes de combat blindés (dont des chars) ont été touchés, mais aussi 35 véhicules de transport, c’est-à-dire des camions et des camionnettes.
Le résumé d’hier soir de Strana.news décrivait
le mauvais
état dans lequel se trouvent la plupart des brigades ukrainiennes (traduction automatique) :
«Les rapports sur le début des attaques massives de l’armée russe ont coïncidé avec l’apparition d’un nombre croissant d’informations sur les
problèmes importants liés au potentiel offensif des forces armées ukrainiennes.
Comme nous l’avons déjà écrit, l’ex-conseiller du cabinet du président Alexey Arestovich a appelé le commandement ukrainien à se mettre sur la
défensive et à abandonner l’offensive, qui, selon lui, est sans espoir avec l’équilibre actuel des forces.
Une vidéo d’un militaire ukrainien a également été diffusée sur les réseaux sociaux. Il y parle des problèmes rencontrés par les brigades de
l’«Offensive de la Garde» en raison des lourdes pertes subies et d’une mauvaise organisation.
«Je communique avec différents militaires de différentes branches des forces armées et, en principe, je comprends que la cp@ka est partout. Mais je
ne m’attendais pas à ce que, dans la «Garde offensive» qui sévit, nous rencontrions ces erreurs que même les brigades les plus charnues ne commettent plus», déclare un soldat de
la Garde nationale sur Tiktok.
Il décrit ensuite les différents problèmes rencontrés par certaines équipes. En voici les principaux :
Les commandants de section dans les zones critiques, notamment sur le front de Zaporijia, sont nommés lieutenants subalternes sans expérience ni
connaissances militaires.
De nombreux combattants n’ont pas reçu une formation suffisante ;
La coordination au niveau de la compagnie et du bataillon est pratiquement inexistante. Le nombre d’escouades et de pelotons est maximal
;
Pertes énormes – «trois compagnies entrent, peu de personnes reviennent» ;
«Un village a pris une compagnie d’infanterie en peu de temps. 120 personnes plus ou moins», explique le militaire.
La Fédération de Russie dispose de forces et de ressources bien plus importantes – «quelle que soit votre force, vous serez stupidement battus
par la foule» ;
Dans
certains cas, les combattants d’assaut se déplacent à pied – 7 km avec un équipement de 35 kg».
D’autres rapports ont confirmé que l’armée ukrainienne a perdu depuis longtemps son corps d’officiers et de sous-officiers moyens. Des jeunes gens
intelligents fraîchement sortis du lycée dirigent des pelotons d’hommes âgés pour la plupart d’une trentaine, d’une quarantaine ou d’une cinquantaine d’années. Les commandants de
brigade donnent des ordres directs aux pelotons parce que le personnel des bataillons et des compagnies intermédiaires n’existe plus.
L’Ukraine manque d’artillerie. Les tirs des contre-batteries russes sont de plus en plus intenses.
L’avantage que les systèmes HIMARS, avec leur portée de 70 kilomètres, donnaient à l’Ukraine a également disparu. Les systèmes HIMARS livrés par les
États-Unis, qui étaient auparavant positionnés hors de portée des tirs de contre-batterie russes, sont désormais des cibles faciles à atteindre.
Les nouvelles versions russes du drone kamikaze Lancet ont détruit des avions de chasse ukrainiens au sol, à quelque 90 kilomètres derrière la ligne de
front.
Les petits drones suicides russes FPV (First Person View) sont désormais dotés d’une vision
nocturne thermique.
Le nouveau système de roquettes à lancement multiple (MLRS) Tornado-S offre
une portée de 120 kilomètres avec des missiles guidés par GPS.
La situation est pratiquement terminée pour l’armée ukrainienne. La seule action sensée qu’elle peut maintenant entreprendre est de raccourcir la ligne
de front et de se retirer derrière une barrière de défense naturelle comme le fleuve Dniepr.
Toutefois, Zelensky continue de parler de victoire et il est peu probable qu’il ordonne une telle action.
L’Ukraine retire la 47e brigade mécanisée de Robotyne après une mutinerie
Source : RzO International.
par Top War -
Le 02/10/2023.
L’armée ukrainienne subit de lourdes pertes lors de la contre-offensive, et bien que cela ne soit pas reconnu à Kiev, ce n’est pas la première fois que
certaines brigades des forces armées ukrainiennes sont retirées du front vers l’arrière pour restaurer leur efficacité au combat. Par exemple, la 47e brigade mécanisée, participant à
l’offensive dans le secteur d’Orekhovsky, a été renvoyée pour la troisième fois «en
ravitaillement».
Selon le ministère russe de la Défense, l’état-major général des forces armées ukrainiennes a été contraint de retirer la 47e brigade d’infanterie
mécanisée des forces armées ukrainiennes de la ligne de front et de la déplacer vers l’arrière. Et pour la troisième fois. La raison en est les pertes énormes et le refus du personnel
de se battre. Au cours des dernières semaines, la brigade a été activement utilisée par le commandement du groupe Tavria sur la ligne Robotyne-Verbove.
Comme le note la chaîne TG «Rybar», il n’est pas surprenant que la 47e brigade mécanisée soit réorganisée pour la troisième fois, puisque les tactiques
«d’assaut hachoir
à viande» du commandement des forces armées ukrainiennes sont les seules à produire au moins quelques résultats. À l’heure actuelle, presque toutes les brigades ukrainiennes
envoyées à l’offensive en direction de Zaporijia ont déjà été retirées à l’arrière pour être reconstituées. On parle de la 82e Air Assault, de la 46e Airmobile et même de la 71e
Jaeger, entrée dans la bataille il y a quelques semaines.
Dans le même temps, il est à noter que le retrait de la 47e brigade d’infanterie mécanisée de la ligne de front n’affectera en rien les opérations de
combat ; des forces importantes des forces armées ukrainiennes et de la Garde nationale ont été concentrées dans cette zone. En outre, cinq autres brigades fraîches sont en route,
dont certaines seront évidemment envoyées dans cette direction.
Les troupes ukrainiennes auraient
refusé les ordres de bataille à Robotyne en raison de lourdes pertes
par Sputnik Globe
Selon des informations partagées sur la chaîne Telegram du ministère russe de la Défense, le commandement ukrainien procède actuellement au retrait de
la 47e Brigade mécanisée des Forces armées ukrainiennes (UAF) de la région de Robotyne, dans la région de Zaporijia, car les soldats hésitent à prendre
en ordre de combat après les pertes
subies.
Les forces armées russes sont fortement engagées dans la défense de la direction
de Zaporijia. La semaine dernière, les unités militaires russes ont repoussé avec succès huit attaques des groupes d’assaut ennemis des 65e et 71e brigades mécanisées Jaeger dans
les régions de Verbove et Robotyne.
Le ministère de la Défense a également annoncé que l’UAF
avait subi des pertes importantes au cours des combats, notamment plus de 330 soldats, 32 véhicules blindés de combat, 38 véhicules et 25 pièces d’artillerie de
campagne.
Plus tôt dans la journée, le ministère de la Défense a annoncé que des parachutistes russes utilisant des véhicules antichar avaient neutralisé un poste
d’observation militaire ukrainien sur la rive droite du Dniepr.
Il semble que le commandement militaire russe ait enfin compris qu’il devait faire face à un ennemi sérieux qu’il fallait combattre par tous les moyens
et méthodes disponibles. Depuis février 2022, le commandement militaire russe n’a jamais eu recours aux élites de reconnaissance et aux groupes subversifs de l’armée russe. Les
SPETSNAZ russes constituent l’unité de combat la plus professionnelle et la plus performante de l’armée russe.
Par exemple, 20 unités SPETSNAZ sont capables de détruire une compagnie ennemie entière (100-200 unités, Ndlr). En outre, il faut du temps et des
efforts pour créer des forces opérationnelles de ce type. Un SPETSNAZ, en fonction de son professionnalisme et de sa capacité à accomplir les tâches assignées, correspond à 10
fantassins. Ces SPETSNAZ sont très résistants et feront tout ce qui est possible et impossible pour accomplir leurs tâches. La principale caractéristique du SPETSNAZ russe est sa
capacité à opérer profondément derrière les lignes ennemies pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Depuis juin de cette année, des rumeurs sont apparues dans le secteur de l’information selon lesquelles l’armée russe aurait commencé à utiliser
activement des élites de reconnaissance et des groupes de subversion. Ces rumeurs étaient liées au fait qu’à partir de juin de cette année, les forces armées ukrainiennes ont commencé
à perdre rapidement des ponts logistiques et du matériel militaire précieux. En outre, à partir de la mi-juillet, les commandants ukrainiens ont commencé à disparaître, beaucoup
d’entre eux ont été tués et certains ont fini comme prisonniers des Russes.
Il convient de noter qu’au même moment, tous les commandants ukrainiens tués se trouvaient à l’arrière, à une distance de 200 km de la ligne de front.
Ensuite, des spéculations ont commencé à circuler selon lesquelles les SPETSNAZ russes opéraient activement sur le territoire contrôlé par les forces armées ukrainiennes.
Bien que le ministère russe de la Défense ait continué à garder le silence sur le fait que l’élite SPETSNAZ opérait activement en territoire ennemi, le
bulletin de guerre a continué à rapporter la mort mystérieuse d’officiers ukrainiens et la destruction d’équipements militaires occidentaux coûteux situés à une distance considérable
de la ligne de front. Seulement trois mois plus tard, début septembre, les fonctionnaires du Ministère russe de la Défense ont reconnu que les unités SPETSNAZ se trouvaient en
territoire ennemi et accomplissaient avec succès toutes leurs missions. En outre, de nombreuses explosions ont également été signalées avec la destruction du pont logistique de
l’armée ukrainienne sur le fleuve Sudost et la destruction du convoi ennemi, comme résultat de la capture et la gestion par le SPETSNAZ de documents précieux contenant des
informations militaires importantes et des communications codées de l’OTAN.
Dans le même temps, il semblerait que les activités russes SPETSNAZ se soient intensifiées au point d’inquiéter le Pentagone et l’OTAN. Le fait est
qu’en trois mois les SPETSNAZ russes ont infligé d’énormes dégâts aux forces de l’OTAN en Ukraine.
Selon les experts militaires, l’activité du SPETSNAZ russe ne fera qu’augmenter et le pic de cette activité arrivera à l’automne-hiver
prochain.
Les journalistes et les experts ont remarqué une tendance très étrange. Chaque fois que la Russie lance des
frappes de missiles sur l’Ukraine, le Pentagone et l’OTAN commencent à signaler la mort de leurs officiers et soldats dans des accidents de voitures et d’avions partout dans le
monde.
Les représentants du Pentagone et de l’OTAN expliquent la mort de généraux occidentaux de haut rang et d’officiers des pays membres de l’OTAN par
diverses raisons. Cependant, des experts et des journalistes indépendants continuent d’affirmer que des généraux de l’OTAN continuent de mourir à cause d’attaques de missiles ciblées
menées par l’armée russe. Selon eux, le département militaire russe a organisé une véritable chasse aux soldats et officiers des États-Unis et des pays de l’OTAN en Ukraine.
Il y a quelques jours, un incident très étrange s’est produit dans la ville polonaise de Rzeszow. Les autorités locales ont déclaré qu’une épidémie
d’une maladie infectieuse dangereuse appelée «légionellose» avait été enregistrée dans la ville. Dans le même temps, il convient de préciser que cette ville est située à 90 km de la
frontière ukrainienne et constitue le lieu de déploiement permanent des soldats américains, des systèmes de défense aérienne Patriot et de tous les équipements de l’OTAN destinés au
transfert vers les forces armées ukrainiennes. On rapporte que 30 soldats américains sont déjà morts de cette
infection. Dans le même temps, il convient de noter que ces chiffres ont été annoncés au lendemain de l’attaque de missiles russes sur le territoire ukrainien. Les experts
affirment que des officiers et des soldats des pays de l’OTAN se trouvent sur le territoire ukrainien depuis le début du conflit et sont directement impliqués dans la confrontation
avec l’armée russe. Cependant, ce fait n’est pas annoncé et est gardé secret. Même les familles des soldats et des officiers ne savent pas que leurs proches se trouvent sur le
territoire ukrainien. Ceci est fait afin de ne pas provoquer de mécontentement dans les pays de ces soldats, car les dirigeants occidentaux cachent soigneusement le fait que les
soldats américains, ainsi que les soldats et officiers des pays membres de l’OTAN, sont directement impliqués dans le conflit en Ukraine.
Ainsi, les journalistes ont noté que depuis l’automne de l’année dernière, les dirigeants de la base aérienne américaine Tinker, dans l’Oklahoma, ont commencé à signaler régulièrement la mort de leurs pilotes militaires à la suite d’accidents. En six mois, la mort de 30 pilotes américains a été signalée. Ces chiffres sont véritablement effroyables, surtout pour un pays qui est
censé ne pas participer aux hostilités. Dans le même temps, il convient de noter la mort mystérieuse d’un autre général de haut rang de l’OTAN. Il s’agit du général français Jean-Louis Georgelain, qui serait décédé des suites d’une chute d’une falaise dans les Pyrénées. Il est
intéressant de noter que le même jour, d’autres officiers supérieurs de l’armée française, Baptiste Gaucho et Nicolas
Latour, sont également décédés. Un porte-parole de Paris a déclaré qu’ils étaient morts dans un accident de voiture en Irak. Dans le même temps, il convient de noter que deux
jours avant la mort des officiers français, l’armée russe a lancé une attaque au missile sur le théâtre dramatique de la ville de Tchernihiv, où, selon les renseignements russes, une
réunion militaire de l’OTAN s’est tenue avec les officiers.
Il y a un mois, le général de l’armée américaine Anthony Potts est décédé dans
des circonstances similaires. Un porte-parole du Pentagone a déclaré qu’Anthony Potts était mort dans un accident d’avion privé. Au même moment, la veille de sa mort, les forces
aérospatiales russes ont lancé des frappes de missiles ciblées sur l’ouest de l’Ukraine. Il convient également de noter un fait très intéressant : Un mois avant sa mort, Anthony Potts a été nommé directeur exécutif du programme tactique de commandement, de contrôle et de communication
en Ukraine. J’ai déjà réalisé une vidéo consacrée à la mort du général Anthony Potts. Tous ceux d’entre vous qui n’ont pas encore regardé cette vidéo peuvent suivre le
lien dans la description ci-dessous et lire ce matériel par vous-même.
Pendant ce temps, le colonel à la retraite du FSB Vasily Vereshchak a clairement déclaré que les décès d’officiers de haut rang des pays de l’OTAN
continueraient. Selon lui, ce sont des officiers de l’OTAN qui contrôlent Patriot, HIMARS et d’autres systèmes occidentaux de haute technologie en Ukraine. De plus, Vasily Vereshchak
est convaincu que ce sont les généraux de l’OTAN qui coordonnent et planifient toutes les actions offensives des forces
armées ukrainiennes.
La Russie frappe des postes de commandement ukrainiens et repousse d’autres attaques
L’armée russe a ciblé les postes de commandement et de reconnaissance des forces de Kiev avec des missiles à longue
portée aériens et maritimes à guidage de précision, a annoncé le ministère russe de la Défense le 30 août.
L’attaque a atteint ses objectifs, a déclaré le porte-parole du ministère, le lieutenant-général Igor Konachenkov, lors d’un point de presse, ajoutant que tous les
postes avaient été neutralisés.
Les médias ukrainiens ont rapporté tôt dans la matinée une attaque russe à grande échelle avec des missiles et des drones sur des cibles proches de la capitale du
pays, Kiev. Les forces de Kiev ont affirmé que les 28 missiles et 15 des 16 drones avaient été interceptés. Cependant, des explosions ont été entendues au sol et des victimes ont été
signalées.
Au cours de son briefing, le lieutenant-général Konashenkov a également fait état de plusieurs tentatives d’avancée des forces de Kiev dans plusieurs directions à
l’intérieur de la zone d’opérations militaires spéciales.
Dans la direction de Donetsk, le groupe de forces russe Yug a repoussé cinq attaques ukrainiennes près de Belogorovka, Zaitsevo et Krasnogorovka.
Selon le lieutenant-général Konashenkov, jusqu’à 380 soldats ukrainiens ont été tués et blessés dans cette direction. En outre, quatre véhicules blindés de combat,
sept véhicules automobiles, deux obusiers remorqués D-20, un obusier remorqué Msta-B et un canon antichar Rapira ont été détruits.
Plusieurs dépôts de munitions et de carburant de la 35e brigade de marine ukrainienne ont également été pris pour cible et détruits dans la banlieue de
Prechistovka.
Dans la direction de Zaporojie, neuf attaques des 46e brigades d’assaut aéromobiles et 82e brigades d’assaut aéroportées des forces de Kiev ont été repoussées près
de Rabotino et Verbovoye.
Selon le porte-parole, les forces de Kiev ont perdu 85 soldats, un char, trois véhicules blindés de combat, deux camionnettes, trois obusiers remorqués M777 de
fabrication américaine, trois obusiers remorqués M119 de fabrication américaine, un obusier automoteur Gvozdika et un obusier de fabrication ukrainienne. Obusier automoteur Bogdana et un obusier
automoteur AS-90 de fabrication britannique.
Dans la direction de Koupyansk, le groupe de forces russe Zapad a repoussé trois attaques des 43e, 115e brigades mécanisées et 68e brigades de chasse ukrainiennes
près de Sinkovka, Sergueïevka et Novoyeogorovka.
Les pertes ukrainiennes dans cette direction s’élèvent à 100 soldats, trois véhicules blindés de combat, trois véhicules automobiles, deux obusiers automoteurs M109
de fabrication américaine, un obusier remorqué D-30, un obusier automoteur Gvozdika et un obusier automoteur Krab de fabrication polonaise, a déclaré le lieutenant-général Konashenkov.
Dans la direction de Krasny Liman, le groupe de forces russe Tsentr a repoussé une attaque de la 42e brigade mécanisée des forces de Kiev près de la forêt de
Serebryansky. Jusqu’à 60 soldats ukrainiens, deux véhicules blindés de combat et deux véhicules automobiles ont été détruits lors des combats dans cette direction.
Et dans la direction du sud de Donetsk, le groupe de forces russe Vostok a ciblé plusieurs rassemblements ukrainiens de main-d’œuvre et d’équipement près de
Novodarovka. Le lieutenant-général Konashenkov a déclaré que 120 soldats ukrainiens, deux véhicules blindés de combat, quatre véhicules automobiles ainsi que deux obusiers remorqués D-20 et D-30
avaient été neutralisés.
Dans la direction de Kherson, les forces de Kiev ont perdu 15 soldats, deux véhicules à moteur et un obusier remorqué D-30 sous les tirs militaires russes.
Le lieutenant-général Konashenkov a également fourni les détails suivants lors de son briefing :
L’aviation opérationnelle-tactique et militaire, les troupes de missiles et l’artillerie des Forces armées de la Fédération de Russie ont neutralisé les effectifs
et le matériel militaire dans 138 zones.
En outre, près de Rovnoye (République populaire de Donetsk), le quartier général du Groupe opérationnel et tactique de Donetsk et un nœud de transmission de la 24e
Brigade mécanisée de l’AFU ont été détruits.
Un avion de l’aviation navale de la Flotte de la mer Noire a détruit quatre bateaux militaires à grande vitesse avec des groupes de débarquement comprenant jusqu’à
50 militaires des forces spéciales ukrainiennes dans les eaux de la mer Noire.
Les forces de défense aérienne ont détruit un projectile du système de fusée à lancement multiple HIMARS.
En outre, 28 véhicules aériens sans pilote ukrainiens ont été abattus près de Shipilovka (République populaire de Lougansk), Spornoye, Zeleny Gai,
Verkhnetoretskoye, Vodyanoye (République populaire de Donetsk), Ocheretovatoye, Pyatikhatki, Tarasovka et Berdyansk (région de Zaporozhye).
Au total, 466 avions, 247 hélicoptères, 6234 véhicules aériens sans pilote, 433 systèmes de missiles de défense aérienne, 11 570 chars et autres véhicules blindés
de combat, 1146 véhicules de combat équipés de MLRS, 6128 canons et mortiers d’artillerie de campagne, ainsi que 12 528 véhicules automobiles militaires spéciaux ont été détruits au cours de
l’opération militaire spéciale.
En outre, des sources d’information russes ont partagé des images montrant six frappes récentes avec des munitions Lancet contre du matériel militaire ukrainien.
L’une des frappes a détruit un obusier remorqué M777 de fabrication américaine.
Il convient de noter que les défenses aériennes russes ont intercepté tôt le matin des dizaines de drones kamikazes ukrainiens au-dessus de la région nord-ouest de
Piskov ainsi que des régions centrales de Briansk, Orel, Riazan et Moscou. L’aviation de la marine russe a également détruit plusieurs vedettes rapides en mer Noire, tuant ou blessant des
dizaines d’opérateurs spéciaux ukrainiens.
Malgré le déploiement de forces plus importantes sur le front et l’intensification des attaques sur le territoire russe, les forces de Kiev peinent toujours à
avancer et subissent de lourdes pertes. La contre-offensive ukrainienne, lancée il y a plus de onze semaines, pourrait être sur le point d’échouer complètement.
Le New York Times reprend les affirmations du gouvernement
ukrainien selon lesquelles il a “libéré” Robotyne. Son
compte-rendu est cependant plus
pessimiste que les rapports précédents :
L’armée ukrainienne a déclaré lundi que ses forces avaient repris le village méridional de Robotyne, une victoire tactique qui souligne l’immense défi auquel la
contre-offensive de Kiev est confrontée pour percer les défenses profondes et denses de la Russie.
…
[La contre-offensive ukrainienne, qui a commencé début juin, n’a progressé que de quelques kilomètres vers le sud pour atteindre Robotyne, au prix de combats
intenses et de lourdes pertes en vies humaines et en matériel, et sur une distance similaire sur un autre axe, à l’est. L’objectif final de la poussée vers Robotyne est la ville de Melitopol,
à environ 72 km plus au sud mais d’autres couches de défenses russes se trouvent sur le chemin.
…
À une quinzaine de kilomètres au sud de Robotyne se trouve la ville de Tokmak, sous contrôle russe, un nœud routier et ferroviaire dont la reconquête aurait une
importance stratégique.
Mais les images satellites montrent que pour atteindre Tokmak, les forces ukrainiennes devront franchir deux autres lignes de défense russes composées de
tranchées, de champs de mines denses, de bermes en terre et de barrières antichars.
Ces lignes de défense ne sont pas faciles à franchir. Elles sont situées sur les collines et suivent les contours du terrain, alors que l’armée ukrainienne s’est
jusqu’à présent cantonnée aux basses terres.
Dans mon effort habituel de faire confiance mais de vérifier, j’ai vérifié la carte
topographique de l’Ukraine et je l’ai comparée à la carte
de déploiement. Vous pouvez voir la ville d’Orikhiv (Opixia en écriture cyrillique) en haut à gauche de ces images :
—
Big Serge a bien sûr largement raison. Les forces ukrainiennes sont principalement bloquées sur le terrain
bas, à environ 51 mètres au-dessus du niveau de la mer, tandis que les forces russes occupent des collines d’environ 137 mètres d’altitude sur les flancs gauche et droit des Ukrainiens. Robotyne
était déjà une bataille difficile, ce qui explique peut-être pourquoi elle a duré si longtemps. (Je ne l’avais malheureusement pas remarqué auparavant parce que la plupart des cartes en ligne ne
comportent pas de courbes de niveau).
Le fait d’être en hauteur permet de voir plus loin – et de tirer plus loin. Un mortier tiré depuis une colline vers le sol en contrebas volera plus loin qu’un
mortier tiré depuis le sol en contrebas vers les hauteurs. Il est plus difficile de courir et de prendre d’assaut une colline qu’une descente.
Si les Ukrainiens ne parviennent pas à contrôler les flancs des collines, leur progression dans Robotyne sera courte et sanglante.
—
J’ai déjà indiqué que le rapport entre les soldats blessés et les soldats morts du côté ukrainien n’est pas le rapport habituel de 3 à 1 utilisé dans de nombreuses
estimations. Sur la base de rapports anecdotiques et de divers clips vidéo, j’avais conclu il y a un an que le ratio du côté ukrainien était plutôt de 1 pour 1 parce que l’évacuation et les soins
médicaux en Ukraine sont extrêmement inférieurs aux
normes :
L’évacuation de soldats blessés à partir de positions soumises à des tirs d’artillerie est extrêmement difficile et le service médical militaire ukrainien n’est
pas vraiment à la pointe de la technologie. Il n’y a pas d’évacuation par hélicoptère ni de véhicules de transport médicalisés à chenilles qui pourraient emmener les blessés à
l’extérieur.
De nombreux blessés manqueront donc l'”heure d’or” et mourront simplement
avant d’avoir pu bénéficier de soins médicaux efficaces. Nous pouvons également supposer que le personnel ukrainien ne compte que les blessés graves et que les personnes qui sont soignées et
renvoyées sur la ligne de front ne sont probablement pas incluses dans le décompte.
Les médias occidentaux avaient jusqu’à présent évité le sujet. Le British Spectator vient de rompre le silence en publiant
un rapport de
terrain concernant la crise des premiers secours en temps de guerre :
Les personnes qui travaillent ici m’ont dit que beaucoup de ceux qui ont perdu la vie pendant la guerre meurent alors qu’ils sont ramenés à l’abri plutôt que
sur la ligne de front. Les longs trajets vers l’hôpital, qui peuvent parfois durer jusqu’à dix heures, peuvent être mortels, et la disponibilité de premiers soins adéquats fait la différence
entre la vie et la mort.
Les Ukrainiens pensaient que leurs soldats bénéficieraient des meilleurs soins possibles. Mais la dure réalité se fait jour : les soldats meurent par centaines, voire par milliers, en raison
d’une mauvaise prise en charge médicale. Le problème est ignoré par la hiérarchie militaire, qui se concentre sur l’approvisionnement en armes et la contre-offensive plutôt que sur
la prise en charge des combattants blessés.
Les médecins ukrainiens de première ligne n’ont souvent pas reçu de formation et sont censés participer aux combats jusqu’à ce qu’on ait besoin d’eux. Ils manquent
de véhicules pour évacuer les blessés. Leurs fournitures sont peu fiables et de mauvaise qualité. La bureaucratie et, bien sûr, la corruption sont sans limites :
La prolifération de fournitures médicales de mauvaise qualité utilisées pour soigner les soldats ukrainiens en est un exemple. Il y a quelques semaines,
Volodymyr Prudnikov, chef du département des achats du commandement des forces médicales de l’Ukraine, a été accusé d’avoir fourni 11 000 kits médicaux tactiques chinois non certifiés à la
ligne de front. Prudnikov aurait accordé des contrats d’une valeur de 1,5 million de livres sterling à une société cofondée par sa belle-fille et aurait tenté de faire passer les trousses
chinoises pour des trousses conformes aux normes de l’OTAN. Il a été licencié et fait l’objet d’une enquête, mais n’a pas encore fait de commentaires.
Il ne s’agit là que d’un exemple parmi d’autres de l’appât du gain qui met inutilement en danger la vie des soldats. Un autre exemple de corruption s’est
produit l’année dernière à Lviv, où 10 000 kits de premiers secours tactiques d’une valeur de 700 000 livres sterling ont été envoyés par des volontaires américains et ont ensuite
mystérieusement disparu. On a récemment appris que les États-Unis enquêtaient sur cette affaire.
D’autres questions se posent lorsqu’il s’agit du contenu des trousses de premiers secours qui arrivent sur la ligne de front. Les garrots sont peut-être l’outil
de premiers secours le plus nécessaire, en particulier lorsque le processus d’évacuation se prolonge. Mais si les garrots sont mal fabriqués, ils peuvent être mortels. Des plaintes ont été
déposées sur la ligne de front concernant des garrots de fabrication chinoise qui perdent progressivement leur pression ou se désagrègent, entraînant une nouvelle hémorragie aux conséquences
fatales. Un garrot chinois ne coûte que 2 livres sterling, tandis qu’un garrot ukrainien “Sich” coûte 15 livres sterling. Un authentique garrot CAT américain coûte environ 35 livres
sterling.
Dans ma dernière revue hebdomadaire, j’avais mis en lien un article ukrainien
sur les garrots. On y apprenait qu’un médecin qui avait critiqué la mauvaise qualité des garrots fournis avait été puni pour
s’être exprimé :
Anton Shevchuk, chef du service médical de la 82e brigade d’assaut aérien séparée, qui a demandé au commandement des forces médicales de remplacer les garrots
chinois de mauvaise qualité et a demandé à l’activiste sociale Oksana Korchynska de l’aider dans cette tâche, a reçu une “réprimande sévère“.
…
Le nombre de garrots de mauvaise qualité que le commandement des forces médicales a initialement fournis à la 82e brigade dépasse les 10 000.
La 82e brigade se bat dans la zone de tir d’artillerie autour de Robotyne.
Les garrots bien appliqués sur les bras et les jambes blessés peuvent bloquer les vaisseaux sanguins et ainsi arrêter l’hémorragie. S’ils ne peuvent pas maintenir
la pression, les blessés se videront de leur sang.
L’évacuation médicale du côté russe est apparemment bien meilleure. Il y a quelques mois, le ministre russe de la défense, Sergei Shoigu, a déclaré que
le temps nécessaire pour atteindre un point de premiers secours pour un soldat blessé n’était plus que de dix minutes, tandis que le temps nécessaire pour atteindre un centre d’opérations
médicales n’était plus que d’une heure (traduction automatique) :
Les médecins militaires russes impliqués dans l’opération spéciale ont atteint un taux de mortalité dans les hôpitaux inférieur à 0,5 % – le chiffre le plus bas
de l’histoire de la médecine militaire, a déclaré lors d’une réunion élargie du conseil du ministère russe de la défense, le chef du département militaire, le général d’armée Sergei
Shoigu.
“Les médecins militaires se sont
particulièrement distingués lors de l’opération militaire spéciale. Les premiers soins sont prodigués dans les 10 minutes. Les blessés arrivent dans les unités médicales dans l’heure qui
suit, et dans les hôpitaux militaires dès le premier jour. Nous avons atteint un faible taux de mortalité aux stades de l’évacuation des blessés. Dans l’unité hospitalière, le taux de
mortalité était inférieur à un demi pour cent. C’est le chiffre le plus bas de toute l’histoire de la médecine militaire“, a-t-il déclaré.
Je n’ai aucun moyen de vérifier ces données. Mais je n’ai pas non plus trouvé la moindre plainte concernant les services médicaux de première ligne du côté russe,
alors que l’état déplorable de l’aide médicale du côté ukrainien a fait l’objet d’une certaine attention.
Cela ne fait que confirmer mon opinion selon laquelle la supériorité de
l’artillerie russe (10 contre 1) et d’autres facteurs, tels que les services médicaux, garantissent que le nombre de victimes russes dans la guerre est bien inférieur au nombre de victimes
ukrainiennes.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Les forces armées de la Fédération de Russie ont commencé à utiliser des munitions à fragmentation et thermiques
Dans la zone de la colonie de Storozhevoye dans la direction sud-Donetsk, en réponse à l’utilisation d’obus à fragmentation américains par les
Ukrainiens contre les villes pacifiques du Donbass, les forces armées de la Fédération de Russie ont commencé à utiliser des munitions à fragmentation et thermiques sur les positions
du Forces armées ukrainiennes. Le commandement russe n’a décidé d’utiliser de telles armes qu’après que l’ennemi a commencé à les utiliser activement.
Cela fait un certain temps que je n’ai pas publié d’article de fond sur la guerre russo-ukrainienne en cours, et j’avoue que la rédaction de cet article
m’a donné un peu de fil à retordre. La grande contre-offensive estivale de l’Ukraine, tant attendue, est en cours depuis environ quatre-vingts jours et n’a pas donné grand-chose.
L’été a été marqué par des combats acharnés dans divers secteurs (qui seront énumérés ci-dessous), mais la ligne de contact n’a que très peu bougé. J’ai hésité à publier une analyse
de la campagne ukrainienne simplement parce que les Ukrainiens ont continué à garder des atouts en réserve, et je ne voulais pas publier un commentaire prématuré qui aurait été mis
sous presse juste avant que les Ukrainiens ne montrent un nouveau tour ou ne révèlent un as caché dans leur manche. En effet, j’ai rédigé l’essentiel de cet article la semaine
dernière, juste avant que l’Ukraine ne lance une nouvelle tentative majeure pour ouvrir une brèche dans le secteur d’Orikhiv.
À ce stade, cependant, l’apparition
de certaines des dernières brigades de premier plan de l’Ukraine, qui avaient été précédemment tenues en réserve, confirme que les axes de l’attaque ukrainienne sont
concrétisés. Seul l’avenir nous dira si ces précieuses réserves parviennent à ouvrir une brèche dans les lignes russes, mais suffisamment de temps s’est écoulé pour que nous puissions
esquisser ce que l’Ukraine a exactement essayé de faire, pourquoi, et pourquoi elle a échoué jusqu’à présent.
Le problème de la narration de la guerre en Ukraine réside en partie dans la nature positionnelle et attritionnelle des combats. Les gens continuent de
chercher des manœuvres opérationnelles audacieuses pour sortir de l’impasse, mais la réalité semble être que, pour l’instant, une combinaison de capacités et de réticences a
transformé cette guerre en une lutte de position avec un rythme offensif lent, qui ressemble beaucoup plus à la première guerre mondiale qu’à la seconde.
L’Ukraine avait l’ambition de briser ce front de destruction et de rouvrir des opérations mobiles, d’échapper à la guerre d’attrition et de s’attaquer à
des cibles significatives sur le plan opérationnel, mais ces efforts sont restés vains jusqu’à présent. Malgré toutes les grandes déclarations sur la supériorité de l’art de la
manœuvre, l’Ukraine se trouve toujours piégée dans un siège, essayant péniblement d’ouvrir une position russe calcifiée, sans succès.
L’Ukraine n’est peut-être pas intéressée par une guerre d’usure, mais l’usure est certainement intéressée par l’Ukraine.
Le paradigme stratégique de
l’Ukraine
Pour ceux qui ont suivi la guerre de près, ce qui suit ne sera probablement pas une nouvelle information, mais je pense qu’il vaut la peine de réfléchir
de manière holistique à la guerre de l’Ukraine et aux facteurs qui motivent ses décisions stratégiques.
Pour l’Ukraine, la conduite de la guerre est déterminée par une série d’asymétries stratégiques inquiétantes.
Certaines d’entre elles sont évidentes, comme la population et l’appareil militaro-industriel de la Russie, beaucoup plus importants, ou le fait que
l’économie de guerre de la Russie est indigène, alors que l’Ukraine dépend entièrement des livraisons occidentales d’équipements et de munitions. La Russie peut augmenter de manière
autonome sa production d’armements et de nombreux signes sur le champ de bataille montrent que l’économie de guerre russe commence à trouver son rythme de croisière, avec de nouveaux
systèmes comme le Lancet, de plus en plus nombreux, et des sources occidentales qui admettent aujourd’hui que la Russie a réussi à produire
en série une version nationale du drone iranien Shahed. En outre, la Russie a la capacité asymétrique de frapper les zones arrière ukrainiennes dans une mesure que l’Ukraine ne
peut pas rendre, même si elle reçoit les redoutables ATACM (ceux-ci donneront à l’Ukraine la portée nécessaire pour frapper des cibles opérationnelles en profondeur sur le théâtre,
mais ils ne peuvent pas frapper les installations de Moscou et de Toula comme les missiles russes peuvent le faire sur n’importe quel point de l’Ukraine).
Face aux importantes asymétries russes en termes de population, de capacité industrielle, de capacité de frappe et – soyons francs – de souveraineté et
de liberté de décision, une guerre d’usure et de position est tout simplement un mauvais calcul pour l’Ukraine, et pourtant c’est précisément le type de guerre dans lequel elle s’est
retrouvée piégée.
Ce qu’il est important de comprendre, cependant, c’est que l’asymétrie stratégique va au-delà des capacités physiques telles que la base de population,
les installations industrielles et la technologie des missiles, et s’étend au domaine des objectifs stratégiques et des calendriers.
La guerre de la Russie a été délibérément conçue de manière relativement ouverte, avec des objectifs largement liés à l’idée de «démilitarisation» de
l’Ukraine. En fait, les objectifs territoriaux de la Russie restent plutôt nébuleux au-delà des quatre oblasts annexés (même si l’on peut affirmer sans risque de se tromper que Moscou
aimerait en acquérir bien plus). Tout cela pour dire que le gouvernement de Poutine a délibérément présenté la guerre comme une entreprise militaro-technique visant à détruire les
forces armées ukrainiennes, et qu’il s’est montré parfaitement libre de céder des territoires au nom de la prudence opérationnelle.
En revanche, l’Ukraine a des objectifs maximalistes qui sont explicitement de nature territoriale. Le gouvernement Zelensky a ouvertement déclaré qu’il
visait – aussi fantaisiste que cela puisse être – à restaurer l’intégralité de ses territoires de 1991, notamment les quatre oblasts continentaux, mais aussi la Crimée.
La confluence de ces deux facteurs – le maximalisme territorial ukrainien combiné aux avantages asymétriques russes dans une lutte
positionnelle-attritionnelle – oblige l’Ukraine à chercher un moyen d’ouvrir le front et de rétablir un état de fluidité opérationnelle. Rester enfermé dans une lutte de position est
irréalisable pour Kiev, en partie parce que les avantages matériels de la Russie se manifesteront inévitablement (dans un combat entre deux gros bras qui se balancent de grosses
battes, il faut parier sur le plus gros avec la plus grosse batte), et en partie parce qu’une guerre de position (qui équivaut essentiellement à un siège massif) n’est tout simplement
pas un moyen efficace de reconquérir des territoires.
L’Ukraine n’a donc d’autre choix que de dégeler le front et de tenter de rétablir des opérations mobiles, dans le but de créer sa propre asymétrie. Le
seul moyen d’y parvenir est de lancer une offensive visant à couper les lignes critiques de communication et d’approvisionnement russes. Contrairement à certaines
suggestions qui étaient populaires ce printemps, une grande offensive ukrainienne contre Bakhmout ou Donetsk n’a tout simplement rien apporté.
Franchement, il n’y a que deux cibles opérationnelles convenables pour l’Ukraine. La première est Starobilsk – le cœur battant au centre du front russe
de Lougansk. La capture ou le filtrage de Svatove, puis de Starobilsk, créerait une véritable catastrophe opérationnelle pour la Russie dans le nord, avec des effets en cascade
jusqu’à Bakhmout. La deuxième cible possible était le pont terrestre vers la Crimée, qui pouvait être coupé par une poussée à travers la basse Zaporijia vers la côte d’Azov.
Il était probablement inévitable que l’Ukraine choisisse l’option Azov, pour plusieurs raisons. Le pont terrestre vers la Crimée constitue un espace de
bataille plus autonome – une offensive à Lougansk se déroulerait à l’ombre des régions russes de Belgorod et de Voronej, ce qui rendrait relativement plus difficile la mise hors
d’état de ravitaillement d’importantes forces russes. Mais ce qui est peut-être encore plus important, c’est l’obsession totale de Kiev pour la Crimée et le pont de Kertch, des cibles
qui exercent une influence hypnotique comme Starobilsk n’a jamais pu le faire.
Encore une fois, cette analyse peut sembler assez intuitive, mais il convient de se demander comment et pourquoi l’Ukraine a fini par lancer une
offensive qui était largement télégraphiée et attendue. Il n’y a eu aucune surprise stratégique – une vidéo bien réelle du chef du GUR, Budanov, souriant, n’a trompé personne. Les
forces armées russes n’ont certainement pas été dupes, puisqu’elles ont passé des mois à saturer le front de champs de mines, de tranchées, d’emplacements de tir et d’obstacles. Tout
le monde savait que l’Ukraine allait attaquer en direction de la côte d’Azov, et plus particulièrement de Tokmak et de Melitopol, et c’est exactement ce qu’elle a fait. Une attaque
frontale contre une défense préparée sans élément de surprise est généralement considérée comme un mauvais choix, mais voilà que l’Ukraine non seulement tente une telle attaque, mais
la lance même dans un contexte de célébration mondiale et d’attentes fantasmagoriques.
Il est impossible de comprendre cette situation sans comprendre comment l’Ukraine est enchaînée par une interprétation particulière de la guerre à ce
stade. L’Ukraine et ses partisans mettent en avant deux succès en 2022 où l’Ukraine a pu reprendre une partie substantielle du territoire, dans les oblasts de Kharkiv et de Kherson.
Le problème est qu’aucune de ces situations n’est transposable à Zaporijia.
Dans le cas de l’offensive de Kharkiv, l’Ukraine a identifié un secteur du front russe qui avait été évidé et n’était défendu que par une mince force de
projection. Elle a été en mesure de mettre en place une force et d’obtenir un certain degré de surprise stratégique, en raison des forêts épaisses et de la rareté générale de l’ISR
russe dans la région. Il ne s’agit pas de minimiser l’ampleur du succès de l’Ukraine dans cette région ; elle a certainement utilisé au mieux les forces dont elle disposait et a
exploité une section faible du front. Ce succès n’a guère de rapport avec la situation dans le sud aujourd’hui ; la mobilisation a amélioré les problèmes de génération de forces de la
Russie, de sorte qu’elle n’a plus à faire de choix difficiles quant à ce qu’elle doit défendre, et la ligne de front lourdement fortifiée de Zaporijia n’a rien à voir avec le front
faiblement tenu de Kharkiv.
La deuxième étude de cas – la contre-offensive de Kherson – est encore moins pertinente. Dans ce cas, les dirigeants ukrainiens réécrivent l’histoire en
un temps record. Les FAU se sont heurtés aux défenses russes à Kherson pendant des mois au cours de l’été et de l’automne de l’année dernière et ont subi des pertes atroces. Un groupe
entier de brigades des FAU a été malmené à Kherson sans parvenir à faire une percée, et ce alors même que les forces russes se trouvaient dans une situation opérationnelle
particulièrement difficile, c’est-à-dire dos à une rivière. Kherson n’a été abandonnée que quelques mois plus tard, par crainte que le barrage de Kakhovka ne cède ou ne soit saboté
(pour ceux qui comptent les points, il a effectivement cédé), et en raison de la nécessité pour la Russie, à l’époque, d’économiser ses forces.
Encore une fois, on peut facilement interpréter à tort que le retrait de la Russie de Kherson n’a pas eu d’importance. Il est évident que l’abandon
d’une tête de pont durement gagnée constitue un revers majeur et que la reprise de la rive ouest de Kherson a été une aubaine pour Kiev. Mais nous devons être honnêtes sur les raisons
de ce revers, et il n’est manifestement pas dû à la contre-offensive estivale de l’Ukraine – pour le souligner, rappelons que les responsables ukrainiens se sont ouvertement demandé
si le
retrait russe n’était pas une ruse ou un piège. La question est simplement de savoir si l’offensive ukrainienne de Kherson permet de prédire les succès futurs des offensives. Ce
n’est pas le cas.
Nous avons donc un cas où l’Ukraine a identifié une section de front faiblement défendue et l’a traversée, et un autre où les troupes russes ont
abandonné une tête de pont en raison de problèmes logistiques et d’allocation des forces. Ni l’un ni l’autre n’est particulièrement pertinent pour la situation sur la côte d’Azov et,
en fait, une réflexion
honnête sur la contre-offensive de Kherson des FAU aurait pu faire réfléchir l’Ukraine à l’idée d’un assaut
frontal contre des défenses russes bien préparées.
Au lieu de cela, Kharkiv et Kherson ont toutes deux été présentées comme la preuve que l’Ukraine peut briser les défenses russes dans un combat direct –
en fait, nous n’avons toujours pas d’exemples dans cette guerre où les FAU ont vaincu des positions russes solidement tenues, en particulier après la mobilisation, lorsque la Russie a
enfin commencé à combler ses lacunes en matière d’effectifs. Mais l’Ukraine est sous l’emprise de son propre récit de cette guerre, qui lui a donné une confiance injustifiée dans sa
capacité à mener des opérations offensives. Tragiquement pour les Mykolas ukrainiens mobilisés, cela s’est conjugué avec une deuxième mythologie produisant de l’assurance.
L’un des principaux arguments de vente de la contre-offensive ukrainienne a été l’évaluation de la supériorité des dons importants de l’Occident aux FAU
– les chars de combat principaux et les véhicules de combat d’infanterie. Depuis l’annonce des premières livraisons, on ne cesse
de vanter les nombreuses
qualités supérieures des modèles occidentaux tels que les Leopards et les Challengers. L’idée est essentiellement que les tankistes ukrainiens compétents n’attendent
que d’être libérés une fois qu’ils auront pris le volant des superlatifs occidentaux. Mon motif favori a été la pratique consistant à rejeter les chars russes comme étant de
«l’ère
soviétique» – en négligeant de noter que l’Abrams (conçu en 1975) et le Leopard 2 (1979) sont également des modèles de la guerre froide.
Il convient de préciser, une fois encore, que les chars occidentaux n’ont rien de répréhensible. L’Abrams et le Léopard sont d’excellents véhicules,
mais la confiance dans leurs capacités à changer la donne découle d’une hypothèse erronée sur le rôle du blindage. Il faut savoir que les chars ont toujours été et seront toujours des
produits de consommation de masse. Les chars explosent. Ils sont mis hors service. Ils tombent en panne et sont capturés. Les forces de chars d’assaut s’érodent – beaucoup plus
rapidement que ce que l’on croit. Étant donné que les brigades préparées pour l’assaut ukrainien sur la ligne Zapo étaient nettement sous-dotées en véhicules, il était tout simplement
irrationnel de s’attendre à ce qu’elles aient un impact surdimensionné. Cela ne veut pas dire que les chars ne sont pas importants – les blindés restent essentiels au combat moderne –
mais dans un conflit entre pairs, il faut toujours s’attendre à perdre des blindés à un rythme régulier, en particulier lorsque l’ennemi conserve la supériorité en matière de
feux.
On peut donc voir comment une certaine dose d’orgueil peut facilement s’immiscer dans la pensée ukrainienne, alimentée par une bonne dose de désespoir
et de besoin stratégique. Raisonnant à partir d’une compréhension déformée de ses succès à Kharkiv et Kherson, enhardis par leurs nouveaux jouets brillants et guidés par un animus
stratégique primordial qui les oblige à débloquer le front d’une manière ou d’une autre, l’idée d’une attaque frontale sans surprise stratégique contre une défense préparée pourrait
vraiment sembler être une bonne idée. Ajoutez à cela le bon vieux cliché de l’incompétence
et du désordre russes, et vous avez toutes les recettes pour un coup de dé imprudent de la part de l’Ukraine.
Les ratés
Nous en arrivons maintenant aux détails opérationnels. Pour diverses raisons, l’Ukraine a choisi de tenter un assaut frontal sur le front fortifié russe
de Zaporijia, avec l’intention d’ouvrir une brèche vers la mer d’Azov. Comment y parvenir ?
Nous avons eu quelques indices très tôt, provenant d’une variété de caractéristiques géographiques et de fuites présumées de renseignements. En mai, le
rapport Dreizin a
publié ce qui était censé être une synthèse russe de l’OPORD (ordre opérationnel) de l’Ukraine. Un OPORD fonctionne comme une esquisse générale de la progression prévue d’une
opération, et le document partagé par Dreizin a
été présenté comme un
résumé des attentes de la Russie concernant l’offensive de l’Ukraine (c’est-à-dire qu’il ne s’agit pas d’une fuite des documents de planification internes de l’Ukraine, mais
d’une fuite de la meilleure supposition de la Russie concernant les plans de l’Ukraine).
Quoi qu’il en soit, dans le vide, tout le monde pouvait deviner si l’OPORD de Dreizin était
authentique, mais nous avons par la suite été en mesure de le recouper. Cela est dû à l’autre
fuite, encore plus tristement célèbre, qui a eu lieu au début du printemps et qui comprenait le plan de construction de la puissance de combat du Pentagone pour l’Ukraine.
L’OTAN s’est montrée très généreuse et a construit pour l’Ukraine une force de frappe mécanisée à partir de zéro. Toutefois, comme cette force mécanisée
a été constituée à partir d’une variété de systèmes différents provenant de tous les coins de l’univers cinématique de l’OTAN, les formations ukrainiennes sont uniquement
identifiables par leur combinaison particulière de véhicules et d’équipements. Ainsi, par exemple, la présence de Strykers, de Marders et de Challengers indique la présence de la 82e
brigade sur le terrain, et ainsi de suite.
Ainsi, malgré les prétentions ukrainiennes en matière de sécurité opérationnelle, il a été trivialement facile pour les observateurs de savoir quelles
formations ukrainiennes se trouvaient sur le terrain. Il y a eu quelques écarts par rapport au scénario – par exemple, la 47e brigade était censée déployer les chars
slovènes Frankenstein M55, mais finalement la décision a été prise d’envoyer
les M55 sous-puissants sur le front nord et la 47e a été déployée avec un contingent de chars Leopard opérés à l’origine par la 33e brigade. Mais il s’agit là de détails
mineurs et, dans l’ensemble, nous avons eu une bonne idée du moment et de l’endroit où des formations spécifiques des FAU ont été déployées sur le terrain.
Sur la base des unités identifiables, l’OPORD de Dreizin semble
très proche de ce que nous avons réellement vu au début de l’offensive ukrainienne. L’OPORD de Dreizin prévoyait
un assaut des 47e et 65e brigades sur les lignes russes au sud d’Orikhiv, dans le secteur délimité par Nesterianka et Novoprokopivka. Au milieu de ce secteur se trouve la ville de
Robotyne, et c’est bien là que le premier grand assaut des FAU a eu lieu les 7 et 8 juin, sous
l’impulsion de la 47e brigade.
À partir de là, il devient difficile d’évaluer l’OPORD de Dreizin,
simplement parce que l’attaque de l’Ukraine a instantanément déraillé, mais nous pouvons affirmer que la source de Dreizin avait
raison quant à l’ordre dans lequel les unités ukrainiennes seraient introduites dans la bataille. Sur cette base, nous pouvons étoffer l’OPORD et parier en toute sécurité que c’est ce
que les Ukrainiens espéraient :
L’intention semble avoir été de forcer une brèche dans la ligne russe à l’aide d’un assaut blindé concentré des 47e et 65e brigades, après quoi une
force de suivi composée des 116e, 117e et 118e brigades entamerait la phase d’exploitation, en direction de la côte d’Azov et des villes de Mykhailivka et de Vessele à l’ouest.
L’objectif est clairement de ne pas s’enliser dans des combats urbains en essayant de capturer des endroits comme Tokmak, Berdiansk ou Melitopol, mais de les contourner et de les
couper en prenant des positions de blocage sur les routes principales.
Simultanément, une poussée moins importante, mais non moins critique, sortirait de la région de Houliaïpole et se dirigerait le long de l’axe de Bilmak.
Cela aurait pour effet à la fois de masquer l’avancée principale vers l’ouest et d’ouvrir le front russe, en brisant l’intégrité des forces russes coincées au milieu. Dans l’ensemble,
il s’agit d’un plan assez raisonnable, bien qu’ambitieux et peu créatif. À bien des égards, c’était vraiment la seule option possible.
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Eh bien, d’un point de vue conceptuel, c’est facile. Il n’y a pas de brèche. L’essentiel du plan de manœuvre est
consacré à l’exploitation – atteindre telle ou telle ligne, prendre telle ou telle position de blocage, masquer telle ou telle ville, et ainsi de suite. Mais que se passe-t-il
lorsqu’il n’y a pas de brèche du tout ? Comment une telle catastrophe peut-elle se produire et comment l’opération peut-elle être sauvée lorsqu’elle est perdue dans la phase
d’ouverture ?
C’est précisément ce qui s’est passé. L’Ukraine se retrouve coincée à la limite de la ligne de contrôle russe la plus éloignée, dépensant des ressources
considérables pour tenter de capturer le petit village de Robotyne et/ou de le contourner par l’est en s’infiltrant dans la brèche qui le sépare du village voisin de Verbove. Ainsi,
au lieu d’une brèche rapide et d’une manœuvre de virage vers Melitopol, nous obtenons quelque chose comme ceci :
Nous pourrions être généreux et dire que Robotyne est le dernier village avant que l’attaque ukrainienne n’atteigne la principale ceinture défensive
russe, mais nous mentirions – ils devront également nettoyer la ville plus importante de Novoprokopivka, à deux kilomètres au sud. À titre de référence, voici un examen plus
approfondi des défenses russes cartographiées dans l’espace de combat, d’après l’excellent
travail de Brady Africk.
La discussion sur ces emplacements peut devenir un peu confuse, simplement parce qu’il n’est pas toujours clair ce que l’on entend par cette expression
populaire de «première ligne de Défense». Il est clair qu’il y a quelques ouvrages défensifs autour et dans Robotyne, et les Russes ont choisi de se battre pour le village, donc dans
un certain sens Robotyne fait partie de la «première ligne» – mais il est plus juste de parler de cela comme faisant partie de ce que nous appellerions une «ligne de dépistage». La
première ligne de fortifications continues sur le front se trouve plusieurs kilomètres plus au sud, et c’est la ceinture que l’Ukraine n’a pas encore atteinte, et encore moins
franchie.
À l’heure actuelle, il semble que les troupes russes aient perdu le contrôle total de Robotyne, mais continuent de tenir la moitié sud du village,
tandis que les troupes ukrainiennes dans la moitié nord du village restent soumises
à un bombardement russe intensif. Nous devrions probablement considérer à ce stade que le village est continuellement contesté et qu’il fait partie de la zone grise.
Maintenant, un petit mot sur Robotyne lui-même et sur les raisons pour lesquelles les deux parties sont si déterminées à se battre pour lui. Cela semble
plutôt étrange à première vue, étant donné que la préférence des Russes en 2022 était d’effectuer des retraits tactiques sous leur parapluie de feu. Cette fois-ci, cependant, ils
contre-attaquent férocement pour s’emparer de Robotyne. La valeur du village réside non seulement dans son emplacement sur la route T-0408, mais aussi dans son excellente position au
sommet d’une crête. Robotyne et Novoprokopivka sont tous deux situés sur une crête surélevée de 70 mètres par rapport à la plaine à l’est.
Ce que cela signifie est assez simple : si les FAU avancent pour tenter de contourner la position de Robotyne-Novoprokopivka en s’enfonçant dans la
brèche entre Robotyne et Verbove, elles seront vulnérables aux tirs sur les flancs (en particulier par des ATGM) des troupes russes sur le terrain surélevé. Nous avons déjà vu des
images de ce type, avec des véhicules
ukrainiens pris de flanc par des tirs provenant de Robotyne. Je doute fort que l’Ukraine puisse même tenter un véritable assaut sur la première ceinture défensive avant
d’avoir capturé Robotyne et Novoprokopivka.
Dans des circonstances idéales, tout cela serait difficile à réaliser, avec une variété de problèmes d’ingénierie à résoudre, des obstacles conçus pour
diriger l’attaquant vers des couloirs de tir, des tranchées perpendiculaires pour permettre des tirs
d’enfilade sur les colonnes ukrainiennes qui avancent, et des défenses robustes sur toutes les routes principales. Mais les circonstances ne sont pas des plus favorables. Il
s’agit d’une force fatiguée qui a épuisé une grande partie de sa puissance de combat indigène et qui tente d’organiser l’attaque à l’aide d’un dispositif d’assaut fragmentaire et
insuffisant.
Plusieurs facteurs ont conspiré contre l’offensive ukrainienne et, en synergie, ils ont créé une véritable catastrophe militaire pour Kiev.
Énumérons-les.
Problème n°1 : La couche défensive
cachée
À ce stade, nous devons reconnaître une chose qui a échappé à tout le monde au sujet de la défense de la Russie. J’ai précédemment exprimé ma grande
confiance dans le fait que les forces ukrainiennes seraient incapables de percer les défenses russes, mais j’ai cru à tort que la défense russe fonctionnerait selon les principes
classiques de la défense en profondeur soviétique (élucidés en détail dans les écrits de David Glantz, par exemple).
Une telle défense, en termes simples, est ouverte à l’idée que l’ennemi ouvre une brèche dans la première ou même la deuxième ligne de défense.
L’objectif de la défense multicouche (ou «échelonnée» dans la terminologie classique) est de s’assurer que la force ennemie reste bloquée lorsqu’elle tente de percer. Elle peut
pénétrer la première couche, mais au fur et à mesure qu’elle avance, elle est continuellement grignotée par les ceintures suivantes. L’exemple classique est la bataille de Koursk, où
de puissants panzers allemands ont percé les ceintures défensives soviétiques, mais se sont ensuite retrouvés bloqués. On peut comparer cela à un gilet en Kevlar, qui utilise un
réseau de fibres pour arrêter les projectiles : au lieu de rebondir, la balle est attrapée et son énergie est absorbée par les fibres superposées.
En fait, j’étais tout à fait ouvert à l’idée que l’Ukraine génère une certaine pénétration, mais je m’attendais à ce qu’elle reste coincée dans les
courroies de transmission et qu’elle s’éteigne.
Ce qui manquait dans ce tableau – et c’est tout à l’honneur de la planification russe – c’était une ceinture défensive invisible à l’avant des tranchées
et des fortifications proprement dites. Cette ceinture avant était constituée de champs de mines extrêmement denses et de positions avancées solidement tenues dans la ligne de
projection, que les Russes avaient manifestement l’intention de défendre avec acharnement. Plutôt que de percer la première ceinture et de rester bloqués dans les zones
interstitielles, les Ukrainiens ont été malmenés à plusieurs reprises dans la zone de sécurité, et les Russes ont constamment contre-attaqué pour les repousser lorsqu’ils parvenaient
à prendre pied.
En d’autres termes, alors que nous nous attendions à ce que la Russie mène une défense en profondeur qui absorberait les fers de lance ukrainiens et les
réduirait en miettes au cœur de la défense, les Russes ont en fait fait preuve d’un engagement fort pour défendre leurs positions les plus avancées, dont Robotyne est la plus
célèbre.
Sur le papier, Robotyne devait faire partie d’une «zone de froissement» ou «zone de sécurité» – une sorte de tampon légèrement tenu qui soumet l’ennemi
à des tirs préenregistrés avant qu’il ne se heurte à la première ceinture de défenses continues et solidement tenues. En effet, divers relevés aériens et satellitaires de la zone
effectués avant que l’Ukraine ne passe à l’attaque ont montré que Robotyne se trouvait bien en avant de la première ceinture de fortifications russes solides et continues.
Ce qui a été omis, semble-t-il, c’est la mesure dans laquelle les défenseurs russes ont miné les zones à l’approche de Robotyne et se sont engagés à se
défendre à l’intérieur de la zone de sécurité. L’ampleur du minage semble
avoir surpris les Ukrainiens et met à rude épreuve les capacités limitées de génie de combat de l’Ukraine. Plus important encore, la densité des mines a créé des voies
d’approche prévisibles pour les forces ukrainiennes, ce qui les oblige à se heurter sans cesse aux mêmes feux et à l’armement russe à distance.
Problème 2 : Suppression
insuffisante
L’image caractéristique des premiers grands assauts sur la ligne Zapo est celle de colonnes de moyens de manœuvre non soutenus, soumis aux tirs russes,
tant au sol (roquettes, ATGM et artillerie tubulaire) qu’à partir de plates-formes aériennes telles que l’hélicoptère d’attaque Ka-52 Alligator. L’un des aspects les plus surprenants
de ces scènes est la façon dont les forces ukrainiennes sont soumises à des tirs nourris alors qu’elles sont encore dans leurs colonnes de marche, subissant des pertes avant même
d’être déployées dans les lignes de tir pour commencer l’assaut proprement dit.
Il y a une myriade de raisons à cela. L’une d’entre elles est la question désormais banale des pénuries de munitions ukrainiennes. Les éléments suivants
sont intéressants à cet égard. Avant la contre-offensive ukrainienne, la Russie a mené une vaste campagne aérienne de contre-préparation qui a mis à mal d’importants dépôts
de munitions des FAU. Les premiers assauts de l’Ukraine s’effondrent face aux tirs intenses et non soutenus de la Russie. Les États-Unis décident de transférer
des armes à sous-munitions à l’Ukraine parce que, selon les termes du président, «ils
sont à court de munitions». Ajoutez à cela la dégradation de la Défense aérienne ukrainienne, qui permet aux hélicoptères russes d’opérer avec beaucoup d’efficacité le long
de la ligne de contact, et vous avez la recette d’un désastre. Ne disposant pas des tubes nécessaires pour éteindre les feux russes ou de la défense aérienne pour chasser les aéronefs
russes, les FAU ont entamé leur offensive en poussant de manière désastreuse des éléments de manœuvre non soutenus vers l’avant, sous une pluie de tirs.
Problème n° 3 : Les armes russes
de neutralisation
Il est essentiel de comprendre que la boîte à outils russe est fondamentalement différente de ce qu’elle était
lors de la bataille de Kherson l’année dernière, en raison de l’expansion rapide de la production d’une variété d’armes russes à distance de sécurité – plus particulièrement le Lancet
et les modifications de plané de l’UMPK pour les bombes à gravité.
Le Lancet, en particulier, s’est révélée
très performant – certains affirment que la fidèle petite munition de flânerie est responsable de près
de la moitié des tirs d’artillerie russes – et a comblé une lacune capacitaire cruciale qui a perturbé l’armée russe de manière épisodique tout au long de la première année
de la guerre. Contrairement à certaines évaluations occidentales selon lesquelles la Russie ne pouvait tout simplement pas fabriquer des drones en quantités suffisantes, la production
du Lancet a été augmentée
avec succès en peu de temps, et la production
de masse d’autres systèmes tels que le Geran est également en cours.
La prolifération du Lancet et de systèmes similaires signifie, en bref, que rien n’est sûr à moins de 30 km de la ligne de contact, ce qui perturbe le
déploiement par les FAU de moyens de soutien essentiels tels que la défense aérienne et le génie, et accroît leur vulnérabilité aux mines et aux incendies russes. En fait, nous avons
de plus en plus vu l’utilisation de l’artillerie ukrainienne diminuer dans la zone de Robotyne en raison de la menace des Lancets (ils semblent transférer les tubes vers d’autres
fronts), et les FAU favorisent l’utilisation des HIMARS dans le rôle de suppression.
Problème 4 : Lignes d’approche
répétitives
Parce que les FAU n’ont pas réussi à percer le secteur de Robotyne lors de leur première tentative, ils ont été forcés de déplacer continuellement des
unités et des ressources supplémentaires pour marteler la position. Cela a des implications particulières, à la fois dans le sens où les forces des FAU doivent continuellement
traverser les mêmes lignes d’approche pour entrer en contact, et dans le fait qu’elles utilisent la même zone
arrière pour rassembler et mettre en place leurs forces d’assaut.
Cela facilite considérablement la tâche des services russes de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, puisque les FAU n’ont aucun moyen
efficace de disperser ou de dissimuler les ressources qu’elles amènent à l’assaut. Des forces et du matériel ukrainiens ont été dissimulés à plusieurs reprises dans les villages
situés immédiatement derrière Orikhiv, comme Tavriiske et Omeln’yk, et la Russie est en mesure de frapper
les infrastructures de la zone arrière, comme les dépôts de munitions, parce que – pour dire les choses simplement – il n’y a qu’un nombre limité d’endroits où ces ressources
peuvent être dissimulées lorsque l’on donne l’assaut de façon répétée au même secteur du front, d’une largeur de 20 km.
Le vice-ministre ukrainien de la Défense, Hanna Malair, s’est récemment plaint que la 82e brigade – récemment déployée dans le secteur d’Orikhiv – avait
été touchée
par une série de frappes aériennes russes dans ses zones de rassemblement. Selon elle, cela est dû à un mauvais système OPSEC qui a révélé aux Russes l’emplacement de la
brigade. La zone d’opérations autour d’Orikhiv s’étend sur environ 25 km de profondeur (de Kopani à Tavriiske) et 20 km de largeur (de Kopani à Verbove). Il s’agit d’une petite zone
qui a connu un énorme trafic militaire sur les mêmes routes tout au long de l’été. L’idée que la Russie a besoin d’informations privilégiées pour savoir qu’elle doit surveiller et
attaquer des cibles dans cette zone est absurde.
Problème n° 5 : les brigades
fragiles
Il faut en fait beaucoup moins de dégâts pour «détruire» une unité de niveau opérationnel qu’on ne le pense. Une unité peut être réduite à néant au
combat à partir de 30% de pertes (avec quelques variations selon la manière dont ces pertes sont réparties). En effet, lorsque les gens entendent le terme «destruction», ils pensent
qu’il s’agit de pertes totales. C’est parfois la façon dont le mot est utilisé dans la conversation familière, mais ce qui importe pour les officiers qui tentent de gérer une
opération, c’est de savoir si une formation est capable de combattre pour accomplir les tâches qui lui sont demandées – et ces capacités peuvent disparaître beaucoup plus rapidement
qu’on ne le pense.
C’est particulièrement le cas pour l’ensemble des véhicules blindés ukrainiens, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, comme nous l’avons expliqué
dans des articles précédents, ces brigades ont commencé le combat avec des effectifs bien inférieurs (rappelons, par exemple, que la 82e brigade ukrainienne ne dispose que de 90
véhicules blindés Stryker, alors qu’une brigade américaine Strkyer est censée en avoir 300). En outre, la nature hétéroclite de ces brigades – et l’absence totale de systèmes de
soutien indigènes tels que la réparation et l’entretien – signifie que les Ukrainiens devront naturellement cannibaliser ces véhicules. Ils ont déjà commencé à désigner
des véhicules «donneurs» qui sont complètement radiés pour être démontés afin d’en extraire les pièces. Le lien entre ces deux faits est que les brigades mécanisées
ukrainiennes manquent déjà de véhicules et que leur taux de récupération sera terriblement faible, avec une attrition cachée dans les coulisses due à la cannibalisation.
En d’autres termes, lorsque nous avons appris à la mi-juillet que l’Ukraine avait déjà perdu
20% de ses moyens de manœuvre, nous avons assisté à un déclin catastrophique de la capacité de combat. Les brigades de tête – qui ont perdu 50% ou plus de leurs véhicules de
manœuvre – ne peuvent plus assumer les tâches de combat propres à une brigade, et les Ukrainiens sont contraints de remplacer prématurément leurs unités du deuxième échelon.
À ce jour, des
éléments partiels d’au moins dix brigades différentes ont été déployés dans le secteur de Robotyne, et la 82e devrait bientôt les rejoindre. Étant donné que le plan de
constitution de la puissance de combat de l’OTAN ne comprenait que 9 brigades entraînées par l’OTAN, plus quelques formations ukrainiennes reconstituées, on peut affirmer sans risque
de se tromper que les faire tous saigner au cours d’un combat de 71 jours juste pour percer la ligne de contrôle n’était pas dans le plan.
Regarder l’abîme
J’ai vu dernièrement divers analystes et écrivains affirmer que l’insertion d’unités ukrainiennes supplémentaires dans le secteur de Robotyne signale la
prochaine phase de l’opération.
Cela n’a aucun sens. L’Ukraine est toujours embourbée dans la première phase. Ce qui s’est passé, c’est que l’usure des brigades du premier échelon les
a obligés à engager leur deuxième (et troisième) vague pour achever les tâches de la phase d’ouverture. L’attaque initiale, menée par la 47e brigade, avait pour but de créer une
brèche dans la ligne de contrôle russe autour de Robotyne et d’avancer jusqu’à la ceinture russe principale plus au sud. Elle a échoué, et les brigades supplémentaires destinées à
être exploitées – les 116e, 117e, 118e, 82e, 33e, et d’autres encore – sont maintenant systématiquement alimentées pour maintenir la pression.
Ces brigades n’ont pas été détruites, bien sûr, simplement parce qu’elles ne sont pas engagées dans leur intégralité, mais plutôt en tant que
sous-unités. Néanmoins, à ce stade, les pertes ukrainiennes représentent la majeure partie d’une brigade entière, répartie sur l’ensemble du dispositif, et plus de 300 éléments de
manœuvre (chars, VFI, VAB, etc.) ont été rayés de la carte.
Nous devons le dire très explicitement. L’Ukraine n’est pas passée à la phase suivante de son opération. Elle est bloquée dans la première phase et a
été contrainte d’engager prématurément des parties du deuxième échelon qui étaient destinées à une action ultérieure. Ils brûlent lentement mais sûrement l’ensemble du groupement
opérationnel et, jusqu’à présent, ils n’ont pas réussi à franchir la ligne de protection de la Russie. La grande contre-offensive se transforme en catastrophe militaire.
Cela ne signifie pas que l’opération a échoué, simplement parce qu’elle est toujours en cours. L’histoire nous enseigne qu’il est imprudent de se
prononcer de manière définitive. La chance et les facteurs humains (bravoure et intelligence, lâcheté et stupidité) ont toujours leur mot à dire. Cependant, la trajectoire est
indéniablement celle d’un échec cuisant à l’heure actuelle.
Jusqu’à présent, les FAU ont fait preuve d’une certaine capacité d’adaptation. En particulier, nous l’avons récemment vue renoncer à faire avancer des
colonnes non soutenues de moyens mécanisés – au lieu de cela, elle s’est appuyée sur de petites
unités à pied, essayant de progresser lentement dans l’espace entre Robotyne et Verbove. L’évolution vers la dispersion est destinée à réduire les taux de pertes, mais elle réduit
également la probabilité d’une percée spectaculaire et marque l’abandon temporaire d’une action décisive de percée en faveur – une fois de plus – d’une guerre de position
rampante.
Nous manquerions à notre devoir si nous ne faisions pas remarquer que les Russes ont subi des pertes significatives dans tout cela. Nous savons que les
forces russes dans le secteur de Robotyne ont nécessité des rotations et des renforcements, notamment avec des unités d’élite du VDV et de l’infanterie de marine. La Russie a subi des
pertes en contre-batterie, elle a perdu des véhicules dans des actions de contre-attaque et des hommes ont été tués dans leurs tranchées. Les groupes d’assaut initiaux lancés par les
Ukrainiens disposaient d’une grande puissance de combat, et les combats ont été très sanglants pour les deux camps. Il ne s’agit pas d’une fusillade à sens unique, mais d’une guerre
de haute intensité.
Mais c’est là que réside le nœud du problème : l’Ukraine semble incapable d’échapper à la guerre d’usure et de position dans laquelle elle se trouve. Il
est bien beau de proclamer un retour à la guerre de «manœuvre», mais s’il y a une incapacité à percer les défenses ennemies, ce n’est qu’une vantardise vide de sens, et la nature de
la lutte reste attritionnelle. Lorsque la question devient «allons-nous ouvrir une brèche avant d’épuiser notre puissance de combat», il ne s’agit pas de manœuvre. C’est de
l’attrition.
Dans ma série d’articles sur l’histoire militaire, nous avons examiné divers cas où les armées ont désespérément tenté de débloquer le front et de
rétablir un état de manœuvre opérationnel, mais lorsqu’il n’y a pas de capacité technique pour le faire, ces intentions n’ont pas la moindre importance. Personne ne veut être pris au
piège du mauvais côté des mathématiques de l’attrition, mais parfois, ce que vous voulez n’a aucune importance. Parfois, l’attrition vous est imposée.
En l’absence des capacités requises pour réussir à percer les prodigieuses défenses de la Russie – plus de tirs à distance, plus de défense aérienne,
plus d’ISR, plus de guerre électronique, plus d’ingénierie de combat, plus, plus, plus – l’Ukraine est prise au piège dans un combat de pierres. Deux combattants s’affrontent à coups
de battes, et la Russie est un homme plus grand avec une batte plus grande.
Deux mauvaises
parades
Au milieu d’un échec manifeste et d’une déception stratégique croissante, deux nouvelles suggestions se sont de plus en plus glissées dans la
conversation – des «parades», si vous voulez, qui sont utilisées pour expliquer pourquoi l’opération ukrainienne se déroule en fait très bien (malgré le fait que l’Occident
reconnaisse presque universellement que les résultats ont été, au mieux, médiocres). J’aimerais aborder brièvement chacun de ces points à tour de rôle.
Parade 1 : «La première étape est
la plus difficile»
On entend souvent dire que tout ce que les FAU ont à faire, c’est d’ouvrir la ligne d’écran russe, et que le reste des défenses tombera comme des
dominos. L’idée générale de cet argument est que les Russes manquent de réserves et que les lignes défensives suivantes ne sont pas dotées d’effectifs suffisants – il suffit d’ouvrir
la première ligne pour que le reste s’écroule.
C’est sans doute réconfortant de se dire cela, mais c’est plutôt irrationnel. Nous pourrions parler, par exemple, du schéma doctrinal russe de défense
en profondeur, qui prescrit une allocation libérale des réserves à tous les niveaux du système défensif, mais il est probablement plus fructueux de se pencher sur des preuves plus
immédiates.
Considérons simplement le comportement de la Russie au cours des six derniers mois. Elle a déployé des efforts considérables pour construire des
défenses échelonnées – devons-nous vraiment croire qu’elle a fait tout cela dans le seul but de gaspiller toute sa puissance de combat en se battant devant ces défenses ? Rien ne
prouve non plus que la Russie éprouve des difficultés à approvisionner le front en hommes à l’heure actuelle. Nous avons assisté à des rotations et à des redéploiements continus dans
le cadre d’un processus
global d’élargissement militaire en Russie. En fait, des deux belligérants, c’est l’Ukraine qui semble avoir le plus
de mal à trouver des effectifs.
Parade 2 : «Se mettre à portée de
tir»
Il s’agit de l’histoire la plus fantaisiste, qui représente un changement radical et ad hoc des règles du jeu. L’argument est que l’Ukraine n’a pas
besoin d’avancer jusqu’à la mer et de couper physiquement le pont terrestre, tout ce qu’elle a à faire est de mettre les routes d’approvisionnement russes à portée de tir pour couper
les troupes russes. Cette théorie a été largement avancée sur Twitter X et par des personnalités comme Peter Zeihan (un homme qui ne connaît rien aux affaires militaires).
Cette ligne de pensée pose de nombreux problèmes, dont la plupart découlent d’une notion exagérée de la «maîtrise du feu». En d’autres termes, le fait
d’être «à portée» des tirs d’artillerie n’implique pas un déni de zone efficace ou la rupture des lignes de ravitaillement. Si tel était le cas, l’Ukraine ne pourrait absolument pas
attaquer à partir d’Orikhiv, puisque l’ensemble de l’axe d’approche se trouve à portée de tir des Russes. À Bakhmout, les FAU ont continué à se battre longtemps après que leurs
principales voies d’approvisionnement ont été bombardées par les Russes.
Le fait est que la plupart des tâches militaires sont menées à portée d’au moins une partie des tirs à distance de l’ennemi, et l’idée que la Russie
s’effondrera si les FAU parviennent à placer un obus sur l’autoroute côtière d’Azov est assez ridicule. En fait, la principale voie ferrée russe est déjà à portée des HIMARS
ukrainiens, et les Ukrainiens ont lancé avec succès des frappes sur des villes côtières comme Berdiansk. Pendant ce temps, la Russie frappe régulièrement les infrastructures de
soutien ukrainiennes, mais aucune des deux armées ne s’est encore effondrée. Cela s’explique par le fait que les tirs à distance sont un outil permettant d’améliorer le calcul de
l’attrition et d’atteindre des objectifs opérationnels – ils ne permettent pas de gagner des guerres par magie en marquant les routes de ravitaillement de l’ennemi.
Soyons cependant charitables et laissons libre cours à ce raisonnement. Supposons que les Ukrainiens parviennent à avancer – pas jusqu’à la côte, mais
suffisamment loin pour que les principales routes de ravitaillement de la Russie soient à portée d’artillerie. Que feraient-ils ? Faire rouler une batterie d’obusiers, la stationner
sur la ligne de front et commencer à tirer sans arrêt sur la route ? Que pensez-vous qu’il arriverait à ces obusiers ? Les systèmes de contre-batterie ne manqueraient pas de s’abattre
sur eux. L’idée qu’il suffit de hisser un gros canon et de commencer à tirer sur les camions de ravitaillement russes est vraiment très puérile. Pour mettre les forces ennemies hors
d’état de nuire, il a toujours fallu bloquer physiquement le transit, et c’est ce que l’Ukraine devra faire si elle veut couper le pont terrestre de la Russie.
La
distraction
Je suis conscient du fait que je serais critiqué si je ne parlais pas d’une zone secondaire de l’effort ukrainien, plus à l’est, dans l’oblast de
Donestk. Ici, les Ukrainiens se sont frayé un chemin sur une bonne distance le long de l’autoroute à partir de la ville de Velyka Novossilka, s’emparant de plusieurs localités.
Le problème de cette «autre» attaque ukrainienne est qu’elle est, en un mot, sans conséquence. Cet axe de progression est stérile d’un point de vue
opérationnel, puisqu’il s’agit de pousser des groupes le long d’un étroit corridor routier qui ne mène à rien d’important. Comme dans le secteur de Robotyne, les FAU sont encore assez
loin de toute fortification russe sérieuse et, pour aggraver les choses, la route et les localités de cet axe longent une petite rivière. Les rivières, comme nous le savons, coulent
le long du sol, ce qui signifie que la route se trouve au fond d’un embranchement/glacis, choisissez votre terminologie. En fait, le réseau routier en tant que tel ne consiste en rien
d’autre qu’une chaussée à voie unique de part et d’autre de la rivière.
Ma lecture de cet axe est essentiellement qu’il a été conçu comme une feinte pour créer un semblant de confusion opérationnelle, mais lorsque l’effort
principal sur l’axe Orikhiv s’est transformé en un échec colossal, la décision a été prise de continuer à faire pression ici simplement pour des raisons narratives. En fin de compte,
il ne s’agit tout simplement pas d’un axe de progression susceptible d’exercer une influence significative sur l’ensemble de la guerre. Les forces déployées ici sont relativement
minuscules dans l’ensemble, et elles n’iront nulle part de manière importante. Il est certain qu’une pénétration fine, semblable à une aiguille, ne va pas parcourir plus de 80
kilomètres sur une route à voie unique menant à la mer et gagner la guerre.
Conclusion : Pointer du
doigt
L’un des signes les plus sûrs que la contre-offensive ukrainienne a pris une tournure cataclysmique est la façon dont Kiev et Washington ont déjà
commencé à se rejeter mutuellement la faute, procédant à une autopsie alors que le corps est encore chaud. Zelensky
a reproché à l’Occident d’avoir été trop lent à livrer l’équipement et les munitions nécessaires, arguant que des retards inacceptables ont permis aux Russes d’améliorer
leurs défenses. Cela me semble plutôt obscène et ingrat. L’OTAN a construit une nouvelle armée ukrainienne à partir de rien, dans le cadre d’un processus qui nécessitait déjà de
raccourcir considérablement les délais d’entraînement.
D’autre part, les experts occidentaux ont commencé à blâmer l’Ukraine pour son incapacité
supposée à adopter la «guerre combinée». Il s’agit en fait d’une tentative absurde d’utiliser (à tort) un jargon pour expliquer les problèmes. Les armes combinées signifient
simplement l’intégration et l’utilisation simultanée de différentes armes telles que les blindés, l’infanterie, l’artillerie et les moyens aériens. Il est extrêmement stupide de
prétendre que l’Ukraine et la Russie sont, d’une manière ou d’une autre, incapables de le faire sur le plan cognitif ou institutionnel. L’Armée rouge disposait d’une doctrine complexe
et extrêmement complète en matière d’opérations combinées. Un professeur de la US Arms School of Advanced Military Studies a déclaré :
«Le
noyau le plus cohérent d’écrits théoriques sur l’art opérationnel se trouve encore chez les auteurs soviétiques». L’idée que les armes combinées sont un concept étranger et
nouveau pour les officiers soviétiques (une caste qui comprend le haut commandement russe et ukrainien) est ridicule.
Il ne s’agit pas d’une sorte d’obstination doctrinale ukrainienne, mais d’une combinaison de facteurs structurels enracinés dans l’insuffisance de la
puissance de combat ukrainienne et dans l’évolution de la guerre.
Il est franchement stupide de dire que l’Ukraine doit apprendre les «armes combinées» alors qu’elle manque tout simplement de capacités importantes qui
rendraient possible une campagne de manœuvre réussie – à savoir des feux à distance adéquats, une force aérienne opérationnelle (et non, les F-16 n’y remédieront pas), l’ingénierie et
la guerre électronique. Fondamentalement, il ne s’agit pas d’une question de flexibilité doctrinale, mais d’une question de capacité. Par analogie, c’est un peu comme si l’on envoyait
un boxeur se battre avec un bras cassé et que l’on critiquait ensuite sa technique. Le problème n’est pas sa technique – le problème est qu’il est blessé et matériellement plus faible
que son adversaire. De même, le problème de l’Ukraine n’est pas qu’elle est incapable de coordonner ses bras, le problème est que ses bras sont cassés.
Deuxièmement – et j’admets que cela me choque – les observateurs occidentaux ne semblent pas ouverts à la possibilité que la précision des tirs à
distance modernes (qu’il s’agisse de drones Lancet, d’obus d’artillerie guidés ou de roquettes GMLRS), combinée à la densité des systèmes ISR, rende tout simplement impossible la
conduite d’opérations mobiles de grande envergure, sauf dans des circonstances très spécifiques. Lorsque l’ennemi a la capacité de surveiller les zones de transit, de frapper les
infrastructures de la zone arrière avec des missiles de croisière et des drones, de saturer avec précision les lignes d’approche avec des tirs d’artillerie et d’imbiber le sol de
mines, comment est-il possible de manœuvrer ?
Les armes combinées et la manœuvre reposent sur la capacité de concentrer rapidement une énorme puissance de combat et d’attaquer avec une grande
violence en des points étroits. Cela est probablement impossible compte tenu de la densité de la surveillance et de la puissance de feu russes, ainsi que des nombreux obstacles qu’ils
ont dressés pour priver les Ukrainiens de leur liberté de mouvement et scléroser leur activité. Les principaux exemples de manœuvre de la mémoire occidentale récente – les campagnes
en Irak – n’ont qu’un rapport ténu avec les circonstances de Zaporijia.
En fin de compte, nous sommes revenus à une guerre de masse – en particulier des moyens et des feux ISR de masse. La seule façon pour l’Ukraine de
manœuvrer comme elle le souhaite est d’ouvrir le front, et elle ne peut le faire qu’avec une plus grande quantité de tout – plus de matériel de déminage, plus d’obus et de tubes, plus
de fusées, plus de blindés. Seule la masse peut ouvrir une brèche suffisante dans les lignes russes. Sinon, ils sont coincés dans une position de reptation à travers les denses
défenses russes, et les critiquer parce qu’ils sont incapables de comprendre une sorte de notion occidentale magique d’«armes combinées» relève de la plus étrange façon de pointer du
doigt.
Alors, où va la guerre à partir de maintenant ? La question évidente à poser est de savoir si nous pensons que l’Ukraine disposera un jour d’un
dispositif d’assaut plus puissant que celui avec lequel elle a commencé l’été. La réponse semble clairement être non. L’idée qu’après une défaite lors de la bataille de Zaporijia,
l’OTAN puisse, d’une manière ou d’une autre, mettre sur pied un dispositif plus puissant semble bien exagérée. Plus précisément, des responsables américains ont déclaré de manière
assez explicite qu’il s’agissait du meilleur
dispositif mécanisé que l’Ukraine pouvait obtenir.
Il ne semble pas controversé de dire qu’il s’agissait de la meilleure chance pour l’Ukraine d’obtenir une véritable victoire opérationnelle, qui, à ce
stade, semble se transformer lentement en avancées tactiques modestes mais matériellement coûteuses. L’implication ultime de cette situation est que l’Ukraine est incapable d’échapper
à une guerre d’usure industrielle, qui est précisément le type de guerre qu’elle ne peut pas gagner, en raison de toutes les asymétries que nous avons mentionnées plus tôt.
En particulier, l’Ukraine ne peut pas gagner une guerre d’usure positionnelle en raison de sa propre définition maximaliste de la «victoire». Étant
donné que Kiev a insisté sur le fait qu’elle n’abandonnerait pas tant qu’elle n’aurait pas retrouvé ses frontières de 1991, l’incapacité à déloger les forces russes pose un problème
particulièrement épineux : Kiev devra soit admettre sa défaite et reconnaître le contrôle russe sur les zones annexées, soit continuer à se battre obstinément jusqu’à ce qu’elle
devienne un État en faillite qui n’a plus rien dans le réservoir.
Piégée dans un combat de chauves-souris, les tentatives de débloquer le front par des manœuvres n’aboutissant à rien, l’Ukraine a surtout besoin d’une
chauve-souris beaucoup plus grosse. L’alternative est un désastre stratégique total.
Ukraine, la contre-offensive quoi qu’il en coûte !
Source : Agora Vox - par Chapoutier - Le 28/08/2023.
Zelensky et son état-major, avides de présenter des victoires médiatiques à leurs commanditaires de Washington, avaient prévenu que le 24 août, date anniversaire de
l’indépendance de l’Ukraine, serait une journée de terreur pour la Russie. Et nul doute que la Russie a été terrorisée lorsque deux ou trois canots
pneumatiques emportant une vingtaine d'hommes ont réussi à se faufiler en pleine nuit jusqu'aux côtes de la Crimée. Les membres du commando ukrainien, à peine débarqué, ont réussi à
accrocher précipitamment un drapeau bleu et jaune sur un bungalow d'un village de vacances situé sur la plage.
Cet acte de « bravoure » dérisoire et pathétique a été présenté par LCI comme une victoire de la valeureuse Ukraine capable de porter des coups à la
Russie et qu'importe si cette action « d'éclat » aura coûté une dizaine de vies au commando ukrainien, démontrant une fois encore le peu de cas que font les chefs de guerre ukrainiens
de la vie de leurs hommes, dont le sacrifice aurait été doublement inutile puisque cette victoire médiatique de l'Ukraine a été supplantée par la mort du patron de Wagner.
Rabotino, une bataille pour rien
Mais Zelensky avait prévu d'annoncer d'autres victoires plus substantielles lors de sa conférence de presse du 24 août pour contenter son sponsor, les États-Unis,
notamment la prise par ses troupes du village dénommé Rabotino, prise qui est censée ouvrir la route à Tokmak dans un premier temps et Melitopol et la mer Noire dans un second temps.
Rabotino était un petit village de 480 habitants situé à 7 kilomètres de la ville d'Orikhiv, base de départ de l’offensive ukrainienne dans ce secteur, placé sur la
première ligne des trois lignes défenses russes avant Tokmak, située à 30 kilomètres, ville elle-même puissamment fortifiée et Melitopol, elle, est encore à 60 kilomètres.
Ce 27 août, Rabotino est toujours l'objet de combats acharnés, et cela fait plus de 80 jours que l'état-major Ukrainien tente désespérément de conquérir ce village
en y envoyant vague après vague des milliers d'hommes se fracasser contre les défenses russes. Les observateurs estiment que l'Ukraine sacrifiée environ 2000 hommes et des centaines de véhicules
pour ce petit village de moins de deux cents maisons.
Ce village n'a aucune valeur stratégique, mais les russes utilisent à leur avantage l'idée fixe des ukrainiens à vouloir prendre ce village pour décimer des
brigades entières à distance avec leur artillerie, leurs hélicoptères et leurs drones. Les attaques répétées de l’armée ukrainienne sur ce village depuis le 4 juin horrifient les spécialistes
militaires, car des centaines d’hommes se font tuer inutilement dans des assauts désespérés, sans ravitaillement ni soutien, pour un résultat inutile d’un point de vue militaire, d'autant plus
que l'état-major ukrainien a été contraint d'envoyer à l'assaut du village la fameuse 82eme brigade dotée des chars Challengers britanniques. Cette brigade, considérée comme la mieux armée et la
plus performante, était gardée en réserve pour exploiter une percée des lignes russes, est, elle aussi sacrifiée pour la prise d'un village insignifiant, laissant l’état-major ukrainien sans
aucune troupe de réserve sur ce secteur du front.
Washington exige toujours plus de morts
Ces attaques frénétiques dévoreuses d'hommes n'ont pas été décidées à Kiev, mais à Washington !
Nul n'ignore qu'à la guerre comme en toute chose, c'est celui qui finance qui commande en dernier ressort. LCI, la chaîne de propagande de l'OTAN, qui ne s'y trompe
pas, a titré une de ses émissions quotidiennes, je cite de mémoire, « Ukraine, reprise en main en cours par les
américains » au cours de laquelle le général François Chauvency à déclaré que « les ukrainiens devraient
accepter beaucoup plus de pertes pour submerger les russes »
Le général Chauvency s'est fait le porte-parole de Washington qui exige plus de sacrifices humains :
Des responsables américains se plaignent que les autorités ukrainiennes se soucient trop de la vie de leurs soldats, peu disposées à lancer des attaques massives à
travers les champs de mines et sous les barrages d'artillerie.
Le Times r'apporte que :« Les responsables américains disent craindre que l’Ukraine ne
soit devenue réticente à l’idée de subir des pertes, ce qui explique sa prudence à l’égard de la contre-offensive. Presque toute poussée importante contre des défenseurs russes retranchés et
protégés par des champs de mines se traduirait par un nombre considérable de pertes ». Il ajoute que « les planificateurs américains ont conseillé à l’Ukraine de se concentrer sur le front en direction de Melitopol, qui doit être la priorité absolue de Kiev, et sur le
poinçonnage à travers les champs de mines russes et d’autres défenses, même si les Ukrainiens perdent plus de soldats et d’équipements dans le processus »
Le Wall Street Journal réitère le grief principal des États-Unis selon lequel l’armée ukrainienne est trop prudente dans la vie de ses troupes.
Un responsable s'est lamenté : « Nous avons construit cette montagne d'acier pour la
contre-offensive. Nous ne pouvons pas la recréer... Elle a disparu. »
Il est vrai qu’il est plus facile de parler de « courage ou de lâcheté face à l’ennemi » dans les lambris vernissés de Washington, ou dans le studio de
LCI que dans une tranchée du Donbass soumise à un bombardement constant.
Mais la contre-offensive est un échec
Il est ahurissant de constater que les pertes humaines considérables causées par la débâcle en Ukraine sont passées sous silence par les médias occidentaux mais que
la destruction d'un char russe devient une "victoire massive contre Poutine" justifiant l'envoie d'encore plus d'hommes à une mort inutile puisque la
contre-offensive à échoué.
Les sponsors américains de cette guerre exigent que Kiev ne regarde pas à la dépense des vies ukrainiennes dont plus de 45 000 ont été perdues depuis le 4
juin dans cette contre-offensive considérée d'ores et déjà comme un échec outre-Atlantique, pourtant le servile Zelensky a pris la décision de faire construire un cimetière de 400 000
places à Kiev sur 260 hectares en prévision des pertes qui résulteront des nouvelles exigences américaines.
Des morts par dizaines de milliers pour rien
« Lorsque l’Ukraine a lancé sa grande contre-offensive ce printemps, les responsables
militaires occidentaux savaient que Kiev n’avait pas toutes les armes – des obus aux avions – dont elle avait besoin de déloger les forces russes. Ils espéraient que le courage et l'ingéniosité
de l'Ukraine porteraient la journée » rapporte la presse américaine.
« La probabilité de la réussite du gouvernement Zelensky à atteindre ses objectifs déclarés,
la défaite de Moscou et la récupération des terres ukrainiennes, y compris le Donbass et la Crimée, semble de plus en plus faible ».
Le Washington Post : « La communauté du renseignement américain estime que la
contre-offensive de l'Ukraine ne parviendra pas à atteindre la principale ville de Melitopol, dans le sud-est », ce qui, « signifierait que Kiev ne remplirait pas son objectif principal de couper le pont terrestre de la Russie vers la Crimée dans la poussée de cette
année ».
Une nouvelle contre-offensive en 2024
Face à l’échec de la percée ukrainienne, les américains veulent amplifier davantage les attaques vers la mer Noire et la
Crimée. « Ce n’est qu’avec un changement de tactique et un mouvement décisif que la contre-offensive pourra
changer de rythme », a déclaré un responsable américain.
Lors d'une réunion tenue ces derniers jours entre les principaux chefs du Pentagone et le chef des armées ukrainiennes, il a été demandé à Zalusny de concentrer
tous les efforts de l'Ukraine en direction de la mer Noire via Tokmak, le dirigeant ukrainien s'est incliné malgré son désaccord. Celui-ci considérait qu'il est de l’intérêt de l'Ukraine
d'attaquer la Russie là où elle n'a pas eu le temps de construire ses lignes de défense à Bakmut, plutôt que de sacrifier ses hommes inutilement en direction de la Crimée. Mais les
« amis » américains payent donc ils commandent !
Mais les américains pensent que les ukrainiens ne peuvent pas battre les russes au cours de cette contre-offensive et ils programment déjà la boucherie de l'année
prochaine.
En effet le Wall Street Journal déclare : « La campagne actuelle de l’Ukraine pour
reprendre le territoire occupé par les forces russes pourrait durer plusieurs mois encore. Mais les stratèges militaires et les décideurs politiques de tout l'Occident commencent déjà à penser à
l'offensive de printemps de l'année prochaine. Ce changement reflète une appréciation croissante du fait que, à moins d'une percée majeure, la lutte de l'Ukraine pour éjecter les forces
d'invasion de la Russie risque de prendre beaucoup de temps ».
Toujours plus de morts pour la réélection de Biden
Les amis de l'Ukraine sont ses pires ennemis ! Ils envoient toujours plus d'hommes à la mort alors même qu'ils déclarent que la contre-offensive ne pourra pas
atteindre les objectifs cette année et qu'il faut déjà prévoir une nouvelle contre-offensive début 2024. La présidence ukrainienne vient d'annoncer une nouvelle mobilisation de 200 000
hommes.
Et le nouveau cimetière de Zelensky est prévu pour 400 000 places !
Les américains sont réputés pour aimer jouer au poker et on peut légitimement se demander si l'annonce de la contre-offensive de 2024 n'est pas d'un bluff de leur
part pour forcer la Russie à négocier.
En effet, ils se plaignent d'avoir donné des montagnes d'armes et de munitions pour cette contre-offensive et que les arsenaux occidentaux sont incapables de
produire les munitions nécessaires aux ukrainiens, exigeant que les ukrainiens envoient des fantassins sur les champs de mines pour économiser le matériel occidental, alors comment les
occidentaux pourraient alimenter une nouvelle offensive ? Les États-Unis n'ont plus les capacités industrielles pour ne serait-ce que remplacer ce qui a déjà été fourni.
Mais les hommes non plus ne sont plus disponibles, l'Ukraine a déjà d'énormes difficultés à mobiliser 10 000 hommes tous les mois pour remplacer les pertes, alors
que dire de 200 000 hommes supplémentaires, d'autant plus que les troupes formées par l'OTAN depuis 2014 ont été déjà sacrifiées sur les champs de bataille, et que les volontaires les plus aptes,
les plus déterminés et les plus entraînés sont en train de se faire étriller. Ceux qui restent ne sont pas les plus aptes ni les plus chauds pour aller se battre.
La contre-offensive de 2024 est-elle un bluff américain ou s'inscrit-elle dans le cadre de la politique intérieure américaine ? Cette hypothèse est crédible
car le camp démocrate, représenté par Biden ou un autre, ne peut se présenter aux élections présidentielles américaines avec une défaite majeure contre la Russie à son actif, d'autant que des
dizaines de milliards de dollars ont été allouées au soutien de l'Ukraine de Zelensky et des groupes Azov au détriment de la population pauvre des États-Unis.
Les américains ont donc un besoin impératif de retarder les échéances de la défaite en Ukraine, quel que soit le coût en vies ukrainiennes.
Mais indifférents aux problèmes politiques internes de Biden, les russes avancent vers les faubourgs de Kupiansk au nord, et une offensive vers Karkhiv serait à
l'ordre du jour tandis que les usines russes produisent toujours plus d'armes en prévision de ce qui vient. On en reparlera !
Frappes russes sur Tchernigov : 50 “conseillers” Otan éliminés
Source : Riposte Laïque - par Jacques Guillemain - Le 22/08/2023.
Vous n’entendrez pas cette information sur vos chaines TV, toutes subventionnées pour diffuser le narratif otanien.
Vous n’entendrez jamais que Kiev perd 1500 soldats par jour, tués et blessés. Et face au désastre de la contre-attaque, reconnu du bout des lèvres, on nous annonce une autre
offensive pour le printemps 2024, le temps de reconstruire une quatrième armée ukrainienne. Les fous furieux anglo-saxons sont devenus incontrôlables.
Dimanche, 20 militaires ukrainiens et 50 conseillers de l’Otan ont été tués sous des frappes ciblées, au cours d’une réunion secrète qui s’est tenue à Tchernigov. Pas si secrète que cela,
d’ailleurs, puisque les fins limiers du renseignement russe ont pu obtenir le lieu et l’heure de cette réunion et les transmettre à leur hiérarchie pour en faire bon usage.
Quelques esprits chagrins russophobes m’objecteront qu’il n’y a pas lieu de se réjouir du succès de cette opération qui fait des morts du côté Otan. Mais c’est oublier un peu vite que les
va-t-en-guerre du camp occidental se moquent éperdument de la destruction de l’armée ukrainienne, des centaines de milliers de jeunes hommes tués, des légions de veuves et d’orphelins que fait
cette guerre, pour défendre les seuls intérêts des Etats-Unis, qui rêvent de désintégrer la Fédération de Russie pour mieux la dépecer. C’est Washington qui voulait cette guerre, pas
Moscou.
C’est oublier que toutes les tentatives de négociations de paix ont été balayées d’un revers de main par le camp occidental. C’est oublier
qu’avant le début de l’offensive, Poutine a tout fait pour obtenir des garanties de sécurité pour l’Europe, mais que Washington et Londres ont méprisé ses demandes pourtant légitimes.
Il ne s’agit donc pas de se réjouir, puisque la guerre est toujours la pire des solutions comme disait Chirac, il s’agit de rappeler que Poutine n’a jamais voulu cette guerre contre un peuple
frère, mais que l’Otan, par son machiavélisme et ses mensonges innombrables, n’a cessé de tromper les Russes et de préparer cette confrontation.
Qu’on ne falsifie pas la réalité des événements et qu’on n’inverse pas les responsabilités de cette tragédie. Non seulement c’est la CIA qui a renversé en 2014 le gouvernement prorusse à Kiev,
mais c’est l’Ukraine qui a bombardé les populations russophones du Donbass pendant huit ans, avec la bénédiction de l’Occident. Sans l’Amérique, l’humanité n’aurait pas connu toutes ces guerres
inutiles qui bouleversent l’équilibre du monde.
Si l’Occident, c’est à dire Washington, n’avait pas renversé tous les leaders arabes qui formaient le rempart contre l’islamisme, il n’y aurait jamais eu d’Etat islamique, jamais eu d’invasion
migratoire et jamais eu d’embrasement du Sahel. Les Américains sont les pyromanes de la planète et ils envoient ensuite leurs légions ou leurs supplétifs, pour éteindre les brasiers qu’ils ont
allumés. Ils aimeraient régner sur le monde aussi longtemps que l’Empire romain.
Personne n’a œuvré pour la paix dans le camp occidental, je dis bien personne, en 18 mois de guerre ! Le boucher, c’est Biden, aux mains rouges du sang ukrainien ! Les complices, ce sont tous les
leaders européens, à part Orban. Le plus sournois de tous étant Macron, avec son double jeu permanent. Ce n’est quand même pas Poutine qui a enterré les accords de Minsk ! Voilà plus de huit ans
qu’il demande leur application.
Les Russes ne sont pas nos ennemis mais nos amis. Et Pierre de Gaulle, fidèle à la pensée du Général, est incontestablement la seule personne encore lucide, qui garde la tête froide au milieu de
cette hystérie collective russophobe. On a parfois honte d’appartenir à cet Occident malfaisant, qui sème la guerre partout et veut dominer le monde. Cette soumission à Washington est
insupportable.
Mais l’âge d’or de l’après-guerre, quand les 150 millions d’Américains de l’époque se partageaient 70% de la richesse mondiale, c’est terminé. Des milliards d’êtres humains sont montés dans le
train du progrès et entendent être respectés. Rien n’arrêtera la marche vers le monde multipolaire. Des alliances comme l’Otan ou l’Aukus sont les vecteurs des guerres de demain. Quel besoin
d’élargir l’Otan de 16 à 32 membres en trente ans ? Quel besoin d’envisager d’y intégrer le Japon et la Corée du Sud ? Washington veut donc sa troisième guerre mondiale ? Stop à cette folie
guerrière des Américains.
En 1991, Gorbatchev a dissous le Pacte de Varsovie en guise de message de paix avec l’Occident. En réponse, les Américains ont élargi l’Otan face à la Russie et veulent y intégrer la Corée du Sud
et le Japon, voire l’Australie, pour mieux cerner la Chine.
Qui veut la guerre ?
En attendant, la contre-offensive qui devait bouter les Russes hors d’Ukraine, c’est cette photo ! Stop ou encore, monsieur Macron, vous qui vivez dans votre cocon et ne vous déplacez jamais sans
votre pléthorique garde prétorienne ? Vous êtes le complice de cette boucherie ignoble, voulue par vos maîtres d’outre-Atlantique.
Amis lecteurs, je vous invite à suivre Marc Legrand sur Twitter. Cet historien suit de près le conflit ukrainien et détient de bonnes informations, tant sur les pertes ukrainiennes que sur
certaines opérations, que vous ne verrez pas sur vos écrans TV.
Marc Legrand 🇫🇷
“Le lieu de la réunion secrète, entre militaires ukrainiens et “conseillers” de l’OTAN, hier, à Tchernihiv (Tchernigov), ne fut dévoilé aux participants que quatre heures avant celle-ci… mais le
Renseignement militaire russe a obtenu cette info.”
“Hier, les frappes ciblées de l’armée russe visaient des bâtiments de Tchernihiv (Tchernigov) abritant des personnels de la Sécurité intérieure ukrainienne (SBU)… Vingt militaires ukrainiens et
cinquante “conseillers” de l’OTAN auraient été tués.”
Au 79e jour de la contre-offensive, Kiev totalise 53
000 soldats tués. Lundi, ce sont 610 soldats qui ont été tués et 740 qui ont été blessés.
Quand les “conseillers” Otan en auront marre de servir de cible aux missiles russes et de se faire pulvériser en pure perte, on pourra enfin parler de paix. Aux conditions du vainqueur,
évidemment, car les illuminés du Pentagone ont tout simplement oublié que les soldats russes ne sont pas équipés de tongs et de babouches, mais de Kinzhal. Il est plus facile de salir l’armée
russe, comme l’a fait l’Otan pendant des mois, que de la vaincre.
Jacques Guillemain
Ukraine SitRep. L’exposition de Tchernihiv – L’offensive russe
Ce matin vers 10 heures,
heure locale, un missile russe a touché le
théâtre d’art dramatique de Tchernihiv, à environ 150 kilomètres au nord de Kiev :
“Cinq personnes sont mortes”, a déclaré, sur Telegram, le ministre ukrainien de l’Intérieur Igor Klymenko à propos de l’attaque de Tchernihiv. “Trente-sept
personnes ont été blessées, dont 11 enfants.”
Zelensky a déclaré que l’attaque avait frappé “au centre de la ville” sur une place
qui abrite une “université
polytechnique, un théâtre“.
“Un samedi ordinaire, que la Russie a
transformé en un jour de douleur et de perte“, a déclaré le dirigeant ukrainien après son arrivée en Suède.
Il a posté une vidéo de la scène qui montrait des débris autour d’un grand bâtiment de l’ère soviétique, avec des voitures garées autour ayant été partiellement
détruites, avec des toits brisés et des fenêtres soufflées.
Des journalistes de l’AFP ont vu des camions de
pompiers devant le théâtre et l’académie de musique Taras Shevchenko, qui ont subi quelques dégâts.
Le site d’information ukrainien Strana a rapporté que
le missile a frappé pendant une conférence et une exposition sur les drones (traduction automatique) :
13:54 Il y a eu un commentaire de l’organisateur de l’exposition de drones au théâtre dramatique de Tchernihiv, qui a été la cible d’une frappe russe.
Après la frappe, il s’est avéré que l’annonce de l’exposition avait été publiée à l’avance. Pour cette raison, les organisateurs de l’exposition ont été accusés
sur les réseaux sociaux d’avoir pointé eux-mêmes les missiles, en révélant à l’avance des informations sur l’événement.
L’organisatrice de l’exposition, une bénévole bien connue, Maria Berlinskaya, nie ces accusations. Elle dit que les informations sur le lieu spécifique
n’étaient pas accessibles au public et qu’elles ont été envoyées aux participants quelques heures avant le début de l’exposition. Elle dit également que dès que l’alerte aérienne a commencé,
l’exposition a été arrêtée.
Dans le même temps, à en juger par le message de Berlinskaya, certains des participants à l’exposition ont souffert de l’impact, car après que l’alarme ait
retenti, ils ne sont pas allés à l’abri, mais dans la rue.
Cette semaine, l’armée ukrainienne a engagé sa dernière brigade de réserve équipée d’armes occidentales dans sa contre-offensive. Elle s’effondrera de la même façon
que celles qui l’ont précédé. Au final, là où la contre-offensive est allée le plus loin, au sud d’Orkiv, elle a progressé d’environ 12 kilomètres. Il a fallu plus de 72 jours et de nombreuses
pertes en hommes et en matériel pour en arriver là. Tokmak, un carrefour routier important que l’Ukraine aimerait prendre, est encore à 12 kilomètres. Elle est également protégée par plusieurs
lignes de défense bien construites que les forces ukrainiennes ne pourront pas franchir.
Sur le deuxième axe de la contre-offensive, au sud de Velyka Novosilka, la progression maximale est d’environ 6 à 8 kilomètres. Plusieurs petits villages,
aujourd’hui détruits, ont été capturés en cours de route. Le nombre de vies perdues pendant les combats est beaucoup plus important que le nombre d’habitants que ces villages comptaient
auparavant.
Le but de la contre-offensive était d’atteindre la mer d’Azov ou, si cela n’était pas possible, d’aller assez loin pour mettre toutes les routes du sud sous le feu
de l’artillerie. La distance entre la ligne de front et la mer au 5 juin était de 100 kilomètres. Il reste encore 88 kilomètres à parcourir. Mais le temps presse et toutes les réserves ont été
engagées.
Au cours de la semaine dernière, le ministère russe de la Défense a signalé en moyenne 770 victimes ukrainiennes en première ligne par jour. La
contre-offensive ukrainienne culminera probablement la semaine prochaine. Elle a atteint son potentiel maximum et va maintenant s’épuiser.
C’est le moment où l’armée russe passera à l’offensive. La visite hier soir du président Poutine à Rostov-sur-le-Don, d’où est contrôlée « l’opération militaire spéciale », en est un signe certain.
Le général Gerasimov, le chef de l’armée russe, et d’autres ont informé Poutine de leurs plans.
Je n’ai aucune idée de l’endroit ou de l’ampleur de l’offensive russe, mais il y a deux jours, le président biélorusse Loukachenko a donné un aperçu de sa taille
potentielle :
LOUKACHENKO au journaliste ukrainien
: “Votre contre-offensive a coûté 45 000 morts et mutilés. 45 000 !.. Vos pertes sont de 1 contre 8 sur la ligne de front. Et [la Russie a] 250 000 personnes en réserve avec du
matériel de pointe. Vous serez écrasés. .. et les Polonais se frottent les mains de joie. Poussés par les Américains, ils vont prendre les régions de l’Ouest… Il faut réfléchir 5 minutes et
agir en fonction de la réalité. Agir dans l’intérêt de cet immense et beau territoire.”
La Russie met la pression dans la
région de Kharkov, forçant Kiev à évacuer ses troupes, a affirmé l’ancien agent de la CIA Larry Johnson. Les déclarations du président ukrainien sur la contre-offensive et sur des actions
en mer Noire cachent mal un manque de moyens, souligne-t-il.
Alors que les forces ukrainiennes peinent à percer les défenses russes depuis plusieurs mois, c’est désormais Moscou qui a repris l’initiative dans
certaines régions, comme l’a expliqué l’ex-agent de la CIA Larry Johnson dans une vidéo sur YouTube.
«La Russie a lancé une
offensive près de Kharkov et exerce une pression sérieuse sur un large front. L’Ukraine a commencé à évacuer la population et les forces armées se retirent. Zelensky dit des choses, mais
il y a une différence entre dire et faire. Le problème c’est qu’ils n’ont pas les armes pour soutenir une telle campagne. La Russie a les moyens, les contre-batteries et les systèmes de
défense antimissile pour organiser des contre-mesures efficaces», a-t-il ainsi déclaré dans interview avec le journaliste Stephen Gardner.
Larry Johnson a ajouté que les alliés de Kiev avaient de plus en plus de mal à soutenir les besoins en armements ukrainiens. L’industrie américaine peut
ainsi produire 90 000 obus de 155mm par mois, ce qui correspond à trois jours de frappe côté ukrainien, a-t-il affirmé.
Succès dans la région de
Kharkov
Début août, la Défense russe avait déclaré avoir progressé sur l’axe de Koupiansk, dans la région de Kharkov. Plusieurs points d’appuis et postes
d’observation ont été pris. Les autorités ukrainiennes semblent admettre la défaite et ont évacué la population de 37 localités dans le district, même si de nombreux habitants ont refusé
d’être déplacés.
Le pessimisme semble d’ailleurs s’être installé côté ukrainien après ces avancées. Oleg Soskine, ancien conseiller à la présidence ukrainienne, a ainsi
déclaré que «la perte de Koupiansk
n’est pas loin», en incombant la responsabilité à l’incompétence de Volodymyr Zelensky. Selon lui, Koupiansk pourrait se transformer en nouvelle Artiomovsk
(Bakhmout), ouvrant la porte aux forces russes vers la ville de Kharkov.
Réponse asymétrique de la Russie aux
derniers plans annoncés par les États-Unis et l’OTAN concernant l’envoi de matériel militaire plus dévastateur à l’Ukraine.
Chaque fois qu’au cours des dix-huit derniers mois, il est apparu que la guerre en Ukraine était sur le point de se terminer par la défaite et la
capitulation de Kiev, nous avons été surpris par une nouvelle escalade initiée par les États-Unis, changeant la nature du conflit et promettant une nouvelle phase d’affrontements
prolongée.
La contre-offensive ukrainienne qui a débuté le 4 juin a-t-elle échoué ? Un nombre croissant de grands médias occidentaux, dont CNN, ont publié
des rapports reconnaissant son échec. À Washington, les partisans les plus déterminés de l’Ukraine ont commencé à pointer du doigt celui qui a «perdu l’Ukraine».
L’Europe est en retard à plus d’un titre. Ici, la nouvelle des pertes subies par l’Ukraine au cours de deux mois d’attaques désespérées contre les positions
défensives russes sur l’ensemble du front de 1000 km n’est pas parvenue à tout le monde. Hier soir, j’ai regardé une table ronde sur la guerre à la télévision française, au cours de
laquelle aucun des participants n’avait été informé que la partie était terminée en Ukraine. Ces amateurs narquois, pour la plupart des journalistes, discutaient des combats autour de
l’une ou l’autre ville ukrainienne sur la ligne de front dont ils pouvaient à peine prononcer le nom, tous convaincus que les forces ukrainiennes avaient le dessus et étaient sur le point
de percer les défenses russes et de parvenir à la deuxième ligne de défense moins redoutable, et qu’elles allaient certainement atteindre la mer d’Azov, réalisant ainsi l’objectif
fondamental de toute l’opération – couper les lignes d’approvisionnement russes et briser les reins de la résistance russe. Pendant tout ce temps, ces commentateurs affichaient un large
sourire, comme si la guerre n’était qu’un jeu vidéo.
Mais au diable les propagandistes français. Dans les médias allemands, les journalistes grand public ont alimenté les discussions sur la guerre avec des
informations sur les revers de l’Ukraine et sur l’improbabilité qu’elle puisse accomplir autre chose que l’autodestruction au fur et à mesure que les combats se poursuivent. Simultanément
à l’annonce que l’Allemagne est sur le point de fournir des drones de reconnaissance à longue portée à Kiev, le chancelier Olaf Scholz a appelé à la «poursuite» des négociations de paix.
Il est curieux que personne ne lui ait dit qu’il n’y avait pas de négociations de paix en cours aujourd’hui. Mais l’essentiel est que la victoire sur le champ de bataille semble avoir
disparu du discours berlinois.
Néanmoins, les États-Unis et la Grande-Bretagne annoncent jour après jour de nouveaux crédits pour la livraison à l’Ukraine de matériel militaire des plus
dévastateurs. Des chars Abrams sont en route. Des missiles de frappe à plus longue portée (jusqu’à 500 km) pourraient bientôt être expédiés. La semaine dernière, Joe Biden a inséré
l’autorisation de livrer 14 milliards de dollars supplémentaires de matériel militaire dans un projet de loi sur l’aide aux victimes de catastrophes naturelles, c’est-à-dire la
catastrophe qui frappe actuellement Hawaï et d’autres régions des États-Unis. Cette tactique visait à surmonter l’opposition croissante des Républicains à l’octroi d’un seul centime
d’aide supplémentaire à l’Ukraine, si cette aide avait fait l’objet d’un projet de loi distinct consacré à l’effort de guerre. Les battements de tambour pour la fourniture de F16 à
l’Ukraine se poursuivent et il est question de préparer de nouvelles troupes ukrainiennes à une nouvelle contre-offensive en 2024.
Que font donc les Russes face aux nouvelles armes en route vers l’Ukraine ?
Un article publié dans les médias sociaux russes et repris par le portail d’information numéro un, Dzen, ancienne filiale de Yandex, nous donne un bon
aperçu des contre-mesures russes qui, autrement, sont noyées dans les reportages quotidiens de l’Occident sur la guerre. Nous entendons parler d’alertes de raids aériens à travers
l’Ukraine qui ont eu lieu il y a un jour, mais sans explication. Nous entendons parler d’un tir de missile russe qui a tué une jeune famille ukrainienne, mais on nous dit que cela fait
partie des attaques russes contre les civils.
L’article posté sur «Интересная жизнь с Vera Star» donne un sens à tout cela.
Tout d’abord, ces sirènes d’alerte aérienne dans toute l’Ukraine étaient liées au bombardement systématique par la Russie de tous les aéroports
ukrainiens encore fonctionnels à partir desquels les SU-24 et SU-27 de l’armée de l’air ukrainienne peuvent opérer. (voir article
suivant)
Ces appareils sont capables de transporter et de tirer des missiles Storm Shadow et d’autres missiles à longue portée fournis par la Grande-Bretagne et la
France, et qui pourraient transporter des missiles allemands, si Berlin décide de donner suite à son offre antérieure de ce type de matériel.
Deuxièmement, on nous dit que les Russes viennent d’utiliser des missiles hypersoniques Kinjal pour détruire les tunnels ferroviaires passant sous les
Carpates, qui ont été la principale voie d’approvisionnement du matériel militaire occidental en provenance de Pologne et de Roumanie. Pendant longtemps, le haut commandement militaire
russe s’est demandé s’il était permis d’attaquer cette infrastructure ostensiblement civile. Toutefois, la décision a été prise à la lumière des derniers plans des États-Unis et de l’OTAN
visant à relever le niveau des équipements d’attaque qu’ils fournissent à l’Ukraine. Les Russes estiment que les infrastructures civiles utilisées pour servir des objectifs militaires
deviennent automatiquement une cible légale pour eux.
Selon les calculs des Russes, ils ont maintenant annulé les derniers plans occidentaux visant à prolonger la guerre.
Comment régler la question des attaques de Storm Shadow et Skalp ?
Source : Riposte laïque - par Boris Karpov - Le 06/08/2023.
Par Viktor Imantovitch Alksnis
L’Ukraine a de nouveau lancé aujourd’hui plusieurs frappes avec des missiles de croisière de fabrication britannique ou française (Storm Shadow ou Skalp) sur le
pont de Chongar qui relie la Crimée à la région de Kherson. Le pont a été légèrement endommagé.
L’Ukraine mène des attaques ciblées sur les ponts de Crimée et de Chongarsky afin de laisser la Crimée sans liaison de transport avec le continent et de rendre
aussi difficile que possible l’approvisionnement de notre groupe sur le front sud à travers la Crimée. À l’automne, elle réussit en ce qui concerne notre groupement sur la rive droite du Dniepr
dans la région de Kherson. Ensuite, les forces armées ukrainiennes, utilisant le HIMARS MLRS, ont détruit quatre ponts sur le Dniepr avec des munitions à guidage de précision, nous ont forcés à
nous retirer de Kherson et à déplacer notre groupement de la rive droite sur la rive gauche du Dniepr. Maintenant, un scénario similaire est mis en œuvre avec la Crimée. En même temps, nos
réponses soulèvent, c’est un euphémisme, de nombreuses questions.
Les seuls porteurs de ces missiles de croisière hautement efficaces sont les bombardiers de première ligne ukrainiens Su-24M. Premièrement, l’Ukraine en compte très
peu. Et d’ailleurs, le Su-24M soviétique mis à niveau pour les missiles étrangers Storm Shadow ou Skalp est encore moins répandu dans les forces armées ukrainiennes, seulement quelques pièces.
Afin d’arrêter les frappes avec ces missiles, il est nécessaire de combattre non seulement les systèmes de défense aérienne avec des missiles, mais tout d’abord avec plusieurs avions porteurs. En
les détruisant ou même simplement en les endommageant, il sera possible de réduire considérablement les dégâts causés par ces missiles. Jusqu’à récemment, les Su-24M ukrainiens étaient basés sur
l’aérodrome de Starokonstantinov dans la région de Khmelnytsky.
Au cours des dernières semaines, nos troupes ont lancé des frappes régulières de missiles de croisière contre cet aérodrome, mais jusqu’à présent aucun résultat
significatif n’a été observé après ces frappes. De toute évidence, le problème est que l’aérodrome de Starokonstantinov était équipé d’abris voûtés en béton armé dans les années 70, et il semble
que les Su-24 s’y réfugient après leurs sorties. La puissance des missiles de croisière pour détruire ces abris ne suffit pas. Les “Daggers” hypersoniques pourraient évidemment aider, avec leur
puissante ogive et leur énorme énergie cinétique de quatre tonnes de TNT, mais il semble, à en juger par leur utilisation limitée en Ukraine, que nous en ayons un nombre limité. De plus, on ne
sait pas dans lequel des 30 abris voûtés se trouvent les avions améliorés pour tirer les Storm Shadow et Skalp. À cet égard, on se souvient de l’attaque par des missiles de croisière américains
Tomahawk sur la base aérienne syrienne Ash-Shayrat en avril 2017. 59 Tomahawks avaient été tirés simultanément sur cette base aérienne, causant des dommages évidents, mais dès le lendemain des
avions syriens redécollaient de cet aérodrome.
À mon avis, ce problème pourrait être résolu par l’utilisation massive de bombes perforantes qui, simultanément à la destruction d’abris voûtés, pourraient
complètement désactiver l’ensemble de l’aérodrome, détruisant la piste, à la fois principale et alternative, ainsi que les voies de circulation. Cela nécessite des avions d’attaque tels que le
Su-34 et le même Su-24M pour de nombreuses sorties. Mais notre aviation d’attaque ne vole pas dans la profondeur opérationnelle de l’ennemi à Starokonstantinov à une distance de 700 à 800 km en
raison de la défense aérienne encore non supprimée de l’Ukraine, se limitant à des sorties dans la profondeur tactique dans la zone de la ligne de contact.
On voit ici l’erreur commise de ne pas avoir supprimé la défense aérienne de l’Ukraine dès le lancement de l’Opération Militaire Spéciale. Il y avait à cette époque
une réelle opportunité. Maintenant, avec la fourniture de systèmes de défense aérienne occidentaux, cela nous coûtera beaucoup plus cher et fera de nombreuses victimes.
Виктор Имантович Алкснис
[Boris Karpov]: Discutant avec une source militaire haut-placée de ce sujet, la réponse a été “une frappe nucléaire tactique sur l’aérodrome réglerait ce problème en un rien de
temps”.
En bleu, le territoire reconquis par Kiev depuis le 4 juin au prix de 43 000 morts
Source : Riposte Laîque - par Jacques Guillemain - Le 06/08/2023.
Voilà qui fait cher le mètre carré de territoire reconquis. Le sang d’un soldat ukrainien n’a décidément aucune valeur. Et n’écoutez surtout pas les bonimenteurs des plateaux TV qui récitent
leurs contes de fées à longueur de journée, sans rien connaitre des réalités.
https://t.me/boriskarpovblog/14144
Comment l’Occident et le pouvoir ukrainien peuvent-ils cautionner pareil carnage totalement gratuit ? On a déjà vu des chefs militaires à demi fous sacrifier leurs hommes sans compter, mais dans
le cas présent, il s’agit de Biden et de ses complices européens qui agissent sciemment, tel un empereur romain sadique, baissant le pouce en ordonnant d’achever les gladiateurs vaincus.
Refusant l’inéluctable défaite, les Occidentaux vont détruire l’Ukraine, qui a perdu toutes ses forces vives, sa démographie, son économie, son territoire, alors qu’il suffisait de respecter les
accords de Minsk ou de négocier comme prévu dès mars 2022, pour éviter ce bain de sang et des centaines de milliers de drames humains. Combien la clique de Zelensky a-t-elle perçu pour sacrifier
le peuple ukrainien afin de sauver Biden d’une seconde débâcle otanienne après la débandade américaine de Kaboul ?
Selon Marc Legrand, au soixante-troisième jour de la contre-offensive, les pertes ukrainiennes depuis le 4 juin s’élèvent à plus de 42 430 tués… soit une surmortalité de 30%, en mode
offensif, avec plus de 670 tués par jour, en moyenne, sur neuf semaines.
Journée noire pour l’armée ukrainienne sur le saillant de Vremivka, tandis que l’armée russe attaque à la fois dans les secteurs de Liman et Koupiansk… Ce samedi, Kiev a perdu 920 KIA (tués au
combat) et 1 090 WIA (blessés au combat).
Chiffres qui correspondent à ceux du ministère russe de la Défense : 43
000 tués, sans compter les pertes en mercenaires et les victimes des missiles longue portée en zone arrière.
https://tass.com/politics/1656797
5000 équipements militaires ont en outre été détruits, dont 26 avions de combat et 25 chars Léopard, la référence occidentale en matière de chars de combat. Au total 1831 blindés ont été
détruits, dont des AMX-10 français et des Bradley américains. Aucun matériel occidental ne résiste à l’artillerie et à l’aviation russes. Quant aux missiles et aux drones ukrainiens, les
contre-mesures électroniques russes se chargent de brouiller les signaux de navigation, comme les GPS. Il n’y a qu’en matière de renseignement que les Ukrainiens bénéficient d’un soutien
occidental performant, mais là encore, les as russes de la guerre électronique ne chôment pas et assurent la suprématie de Moscou.
Quand on pense que des généraux français ont osé dénigrer une armée russe qu’ils ne connaissent même pas, on ne peut qu’espérer que jamais la France n’aura à affronter cette armée devenue en 17
mois la première armée du monde, commandée par des officiers brillants, qui ont démontré des facultés d’adaptation exceptionnelles, après les revers inattendus de février 2022. Et je ne souhaite
pas aux arrogants Américains de tenter l’aventure…ils vont tomber de haut.
L’ennemi a également perdu 747 canons et mortiers d’artillerie de campagne, dont 76 systèmes d’artillerie M777 fabriqués aux États-Unis, ainsi que 84 canons d’artillerie motorisés de Pologne, des
États-Unis, de France et d’Allemagne, a rapporté le porte parole du Mindef.
Comme l’a dit Poutine, aucune attaque ukrainienne, en deux mois, n’a réussi à percer les défenses russes. Les maigres gains territoriaux ont eu lieu dans la zone grise, entre les deux forces en
présence. Mais sans artillerie suffisante, sans aviation conséquente, les Ukrainiens se jettent dans la fournaise sans grand espoir d’en sortir indemne.
Cette guerre va se solder par le plus grand fiasco occidental depuis 1945, avec une débâcle économique sans précédent pour les Européens, qui voient leur facture énergétique exploser et plomber
la croissance comme jamais. En France, des dizaines de milliers d’entreprises font faillite, boulangeries, pressings, salons de coiffure, restaurants, écrasés par le prix de l’énergie. Déjà
ruinée, la France va connaitre une explosion du chômage, tandis que la Russie ne cesse d’engranger les bonnes nouvelles économiques.
Il fallait être fou et ignare comme Macron et Le Maire pour croire écraser un pays comme la Russie, qui possède 20% des richesses minières de la planète, une industrie colossale qui représente
33% du PIB russe et une agriculture capable de nourrir une bonne partie du tiers monde. La
Russie est devenue la 5e puissance économique en parité de pouvoir d’achat, tandis que la France recule au 9e rang. Et avec Macron, le pire est devant nous.
Mais la France est aux mains de bons à rien, immatures et inexpérimentés, qui ne savent que détruire l’avenir des générations futures.
Jacques Guillemain
Pourquoi la «nouvelle offensive» de l’Ukraine est-elle vouée à l’échec ?
La prétendue deuxième phase de la
contre-offensive de Kiev n’est rien d’autre qu’une astuce de propagande de l’Occident pour démontrer que Kiev est toujours capable de mener à bien certaines missions, a déclaré à Sputnik
Anatoly Matviychuk, expert militaire basé à Moscou et colonel à la retraite de l’armée russe.
Toutes les tentatives des Forces armées ukrainiennes (FAU) de relancer leur contre-offensive ont été stoppées et l’ennemi a été repoussé, subissant de
lourdes pertes, a déclaré jeudi le président russe Vladimir Poutine.
S’exprimant lors du sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg, il a déclaré qu’au cours de la dernière attaque des FAU, plus de 200 soldats ukrainiens
avaient été tués et que les forces russes avaient détruit au moins 26 chars ennemis. Il a ajouté que 60% du matériel militaire des FAU avait déjà été détruit lors de la reprise des
hostilités.
Selon lui, «l’ennemi n’a réussi
dans aucune des directions de la bataille».
Le président russe s’est exprimé après qu’un journal américain a rapporté que les FAU avaient lancé «l’essentiel de leur
contre-offensive» en lançant «des milliers de
troupes tenues en réserve, dont beaucoup ont été entraînées et équipées par les Occidentaux».
La façon dont les médias occidentaux parlent de cette soi-disant nouvelle offensive indique «une astuce de
propagande provocatrice pour montrer que l’Ukraine peut encore accomplir certaines tâches», a déclaré Anatoly Matviychuk.
S’interrogeant sur l’existence d’une «perspective»
liée à la «nouvelle
offensive» de l’Ukraine, l’expert a déclaré qu’il restait «sceptique», tout
d’abord en raison du «très faible système
d’appui-feu pour les troupes» de l’armée ukrainienne.
«Deuxièmement,
l’absence totale de présence aérienne des FAU, l’armée de l’air russe contrôlant l’ennemi sur toute l’étendue de sa zone opérationnelle. Je pense que cette «offensive» peut avoir
quelques succès tactiques temporaires… mais je ne prévois aucun changement sur la ligne de front. Et tout se terminera très probablement de la même manière que la «première» avancée de
l’Ukraine s’est achevée», a-t-il souligné.
Interrogé sur les raisons pour lesquelles les FAU ont choisi la direction de Zaporijia pour la phase actuelle de leur contre-offensive, M. Matviychuk a
répondu qu’il s’agissait d’une zone où «les intérêts
militaires et politiques se croisent».
Selon l’expert russe, en s’emparant de la centrale nucléaire de Zaporijia, les FAU pourraient simuler une éventuelle contamination radioactive de la région
et exiger que la Russie retire ses troupes et démilitarise la zone, prétendument pour protéger l’Europe d’un nuage radioactif.
«De plus, cette zone
mène directement à la Crimée par le chemin le plus court. Le plus intéressant est que de nombreux militaires anglophones des FAU sont repérés dans cette zone, notamment des
conseillers, des instructeurs et même le «service aérien spécial» de l’armée britannique», a noté M. Matviychuk, décrivant la «nouvelle
contre-offensive» de l’Ukraine comme «le fruit de la
créativité des états-majors conjoints des États-Unis et du Royaume-Uni».
Il a expliqué que les forces russes s’attaqueraient aux FAU à l’aide de «réserves
mobiles» qui «ont été créées sous
la forme de chars, de véhicules de combat, d’infanterie et de véhicules blindés de transport de troupes».
«Plus important
encore, notre aviation est pratiquement passée à des actions de combat systématiques dans toute la zone d’opération militaire spéciale russe … C’est-à-dire que nous menons actuellement
une défense active pour affaiblir l’ennemi en lançant des attaques», a conclu l’expert.
Ces commentaires interviennent après que le porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, John Kirby, a admis que la contre-offensive
ukrainienne ne progressait pas aussi rapidement qu’on l’espérait.
La semaine dernière, lors d’une réunion du Conseil de sécurité russe, le président Poutine a déclaré que la contre-offensive ukrainienne ne donnait aucun
résultat et que les FAU avaient subi des pertes considérables, avec des «dizaines de
milliers» de soldats tués.
La contre-offensive ukrainienne, qui a fait couler beaucoup d’encre, a démarré le 4 juin, après des mois de retard dus au manque de fournitures militaires
de la part des donateurs occidentaux.
Le ministère russe de la Défense a déclaré que les troupes ukrainiennes continuaient d’essayer, mais ne parvenaient pas à avancer. Un certain nombre de
médias occidentaux ont également souligné les résultats peu impressionnants de la contre-offensive de Kiev, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui-même admis que les
progrès étaient «plus lents que
souhaités».
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a quant à lui déclaré que depuis le début de la contre-offensive ukrainienne, la Russie avait détruit 21
avions ennemis, cinq hélicoptères et environ 1244 chars, éliminant également plus de 26 000 militaires ukrainiens.
L’offensive de Kiev se déroule selon
le plan élaboré avec Washington et Londres.
Le ministre des Forces armées britanniques, James Heappey, a nié que la poussée tant attendue de l’Ukraine s’était arrêtée face aux puissantes défenses
russes, y compris les vastes mines terrestres : «L’Ukraine répond à
nos attentes pour le moment», a-t-il répondu au Telegraph.
Il a reconnu que les alliés occidentaux de Kiev ont aidé à élaborer la contre-offensive : «En général, ils
exécutent le plan qui a été élaboré avec nous, avec les Américains et d’autres partis pendant l’hiver».
James Heappey a expliqué la lenteur de l’offensive des Forces armées ukrainiennes par la nécessité d’économiser du personnel et du matériel pour une percée
ultérieure, répondant aux allégations d’un document internet de la Bundeswehr avertissant que
«la
[contre-offensive] ukrainienne contre les attaquants russes ne se déroule pas comme prévu».
Plus tôt Kiev a reconnu que
la contre-offensive avance plus lentement et qu’il est «pratiquement
impossible» d’obtenir des résultats rapides.
Dans le même temps, le président russe Vladimir Poutine a annoncé à plusieurs reprises l’échec de l’offensive de Kiev. Il a noté que les formations des
Forces armées ukrainiennes subissaient d’énormes pertes. Selon lui, «ni les ressources qui
ont été injectées dans le régime de Kiev, ni la fourniture d’armes occidentales, ni l’envoi de milliers de mercenaires et conseillers étrangers» pour aider à percer la ligne de
front, n’ont aidé l’Ukraine. Le 23 juillet, lors d’une conversation avec son collègue biélorusse, il a déclaré que la contre-offensive des forces armées ukrainiennes avait complètement
échoué.
Non seulement la Russie a frappé plus
près de l’OTAN que jamais, mais le bloc occidental n’a pas essayé de l’arrêter, ce qui suggère que l’OTAN hésite à se laisser entraîner.
La Russie a effectué une frappe
chirurgicale tôt lundi matin contre des cibles dans la ville de Reni, du côté ukrainien du Danube, près de la triple frontière avec la Moldavie et la Roumanie.
Cette vidéo prétend
montrer l’une des explosions à son port alors que cette image prétend
être celle d’un entrepôt de céréales qui aurait été détruit par la suite.
Il n’est cependant pas exclu que des actifs militaires et/ou terroristes y aient été cachés, puisque la Russie insiste sur le fait qu’elle ne frappe pas des
infrastructures purement civiles.
En tout cas, la frappe chirurgicale de lundi matin a été très importante car elle a envoyé plusieurs messages dont les adversaires de la Russie feraient
bien de tenir compte.
Pour commencer, Reni est situé de l’autre côté du Danube par rapport à la Roumanie, membre de l’OTAN, ce qui a démontré que la Russie atteindra des cibles
n’importe où en Ukraine et pourra le faire avec une précision maximale.
Ces actifs militaires et/ou terroristes basés sur la frontière littérale de ce bloc mais juste en dehors de la
juridiction de l’article 5 ne peuvent plus tenir leur sécurité pour acquise.
Le deuxième message est que la Russie est sérieuse quant à la répression des menaces à sa sécurité qui étaient auparavant intouchables en raison de
l’exploitation par Kiev de l’accord sur les céréales pour protéger certains de ses actifs susmentionnés.
Malgré cela, la Russie est restée attachée à cet accord, car elle s’attendait sincèrement à ce que l’Occident finisse par lever les sanctions qui
entravaient ses exportations agricoles. Étant donné que cela ne s’est pas produit et que la Russie a donc refusé
de prolonger l’accord, les mêmes actifs de Kiev sont désormais équitables.
Troisièmement, la réalisation d’une frappe chirurgicale sur Reni a prouvé que la Russie disposait de renseignements exploitables concernant le rôle du
Danube dans le réseau logistique militaire de Kiev, ce que de nombreux observateurs soupçonnent depuis un certain temps.
Les objectifs connexes étaient auparavant intouchables pour la raison susmentionnée, mais ce n’est plus le cas maintenant que l’accord sur les céréales a
expiré. En conséquence, on peut s’attendre à ce que ce ne soit pas la dernière frappe chirurgicale sur le Danube, bien que l’on ne puisse bien sûr pas savoir quand les prochaines
auront lieu.
Le quatrième message est que la Russie sait maintenant que l’OTAN n’étendra pas son parapluie de défense aérienne sur aucune partie de l’Ukraine après
qu’aucun effort n’ait été fait pour arrêter sa frappe chirurgicale à Reni, à la frontière roumaine.
Le bloc n’a pas vu les missiles s’approcher de leur zone de défense aérienne ou les a détectés, mais a refusé de tenter une interception afin que la Russie
ne pense pas qu’elle est prête à s’impliquer directement dans cette guerre par procuration.
Quoi qu’il en soit, l’OTAN semble faible et la Russie se sent donc encouragée à continuer à frapper près de ses frontières.
Avec ces cinq messages à l’esprit, il ne fait aucun doute que la frappe chirurgicale de la Russie contre des actifs militaires et/ou terroristes sur la
frontière moldo-roumaine-ukrainienne est beaucoup plus importante qu’il n’y paraît à première vue. Non seulement la Russie a frappé plus près de l’OTAN que jamais, mais ce bloc n’a
même pas essayé de l’arrêter, suggérant ainsi qu’ils hésitent à se laisser entraîner encore plus profondément dans cette guerre par procuration.
La déception est un outil essentiel pour toute opération militaire ou de renseignement. Avant l’arrivée des satellites, des avions de surveillance et des
drones, les planificateurs militaires avaient plus de facilité à dissimuler les mouvements de leurs troupes et les préparatifs de leurs offensives. Au XIXe siècle, les généraux pouvaient
utiliser des montgolfières avec un observateur, installé dans une nacelle suspendue au-dessous de l’orbe rempli de gaz, qui regardait à travers une lorgnette pour essayer de localiser les
forces ennemies et les mouvements de troupes. Cette méthode n’offrait qu’un aperçu très limité de l’ordre de bataille et pouvait facilement être perturbée par des nuages, générés par des
explosions au sol ou par Dame Nature, qui obscurcissaient le paysage. Les généraux du XIXe siècle s’appuyaient également beaucoup sur des espions humains.
Au cours de la première moitié du XXe siècle, les progrès technologiques dans le domaine du vol (par exemple, les aéronefs à voilure fixe) et des
communications électroniques ont permis aux planificateurs militaires d’accroître leur capacité à détecter les activités et les positions de l’ennemi. Mais l’entreprise consistant à
essayer de déterminer ce que faisait la force ennemie était une arme à double tranchant. Un commandant avisé pouvait, par exemple, faire marcher le même groupe de troupes à plusieurs
reprises dans une zone sous observation afin de donner l’impression que sa force était beaucoup plus importante. Les généraux confédérés de la guerre civile américaine, par exemple, ont
utilisé cette tactique à plusieurs reprises. Il s’agit là d’une forme de déception.
L’art de la déception part du principe que l’ennemi recueille des renseignements sur la taille, la capacité, l’emplacement et l’intention de vos forces
militaires. Votre tâche, en tant que maître de la déception, consiste à convaincre votre adversaire que vous allez adopter un plan d’action particulier en lui fournissant des informations
qui attirent son attention sur la fausse cible et l’éloignent de l’objectif réel.
L’un des exemples les plus célèbres de la Seconde Guerre mondiale est l’opération
Bodyguard. C’est aux Britanniques que revient le mérite d’avoir inventé cette déception.
«L’opération Bodyguard
était le nom de code d’une stratégie de déception employée par les États alliés avant l’invasion du nord-ouest de l’Europe en 1944. Bodyguard mettait en place un stratagème global pour
tromper l’Oberkommando der Wehrmacht sur la date et le lieu de l’invasion. La planification de Bodyguard a été entamée en 1943 par la London Controlling Section, un département du cabinet
de guerre. Elle a produit un projet de stratégie, appelé Plan Jaël, qui a été présenté aux dirigeants lors de la conférence de Téhéran fin novembre et, malgré le scepticisme suscité par
l’échec de la stratégie de tromperie précédente, a été approuvé le 6 décembre 1943.
Le plan Bodyguard
était une stratégie dans le cadre de laquelle tous les planificateurs de la déception devaient opérer. L’objectif général était de faire croire aux Allemands que l’invasion du nord-ouest
de l’Europe aurait lieu plus tard que prévu et qu’ils devaient s’attendre à des attaques ailleurs, notamment dans le Pas-de-Calais, les Balkans, le sud de la France, la Norvège et les
attaques soviétiques en Bulgarie et dans le nord de la Norvège. L’élément clé de la stratégie consistait à tenter de dissimuler l’importance du renforcement des troupes dans le sud de
l’Angleterre, en développant des menaces sur l’ensemble du théâtre européen, et à mettre l’accent sur la focalisation des Alliés sur les grandes campagnes de bombardement.
Le stratagème
principal n’était pas une approche opérationnelle, mais il définissait les thèmes généraux que chaque opération subordonnée devait soutenir. Les planificateurs de la déception en
Angleterre et au Caire ont mis au point un certain nombre de mises en œuvre opérationnelles (dont la plus importante est l’opération Fortitude, qui a mis au point une menace pour le
Pas-de-Calais)».
L’opération Fortitude mettait en scène le général George S. Patton à la tête d’une armée fictive qui allait débarquer dans le Pas-de-Calais. Cette déception
consistait notamment à installer en Angleterre des bases remplies de chars gonflables, de camions et de pièces d’artillerie, ainsi qu’à diffuser massivement des messages radio afin de
persuader les Allemands, qui surveillaient les messages interceptés et les photos des avions de reconnaissance, que Patton allait mener l’invasion de l’Europe.
Les Britanniques étaient très doués pour ces opérations de déception, mais les Soviétiques étaient meilleurs. Maskirovka est le terme russe désignant la
préparation et l’exécution d’une attaque massive sans alerter l’ennemi sur les intentions russes. L’opération
Bagration en est un exemple emblématique :
«Au milieu de la
guerre, les Soviétiques maîtrisaient parfaitement la discipline radio et la sécurité des communications. Les techniques de camouflage avaient considérablement progressé et les Soviétiques
avaient largement maîtrisé la tâche difficile consistant à déplacer rapidement les troupes pour tirer parti des points faibles des Allemands. Joukov a noté qu’à cette époque, les
Soviétiques étaient bien plus à même de garder leurs intentions secrètes, de répandre la désinformation et d’induire l’ennemi en erreur. À cette époque, la plupart des unités soviétiques
utilisent des tables de codes pour toutes les transmissions radio et téléphoniques. Les codes étaient changés toutes les 24 heures et les clés de chiffrement n’étaient transmises que par
courrier. Un volet maskirovka extrêmement détaillé est inclus dans chaque plan opérationnel.
En Biélorussie, dans
le cadre de l’opération Bagration à la mi-1944, les chars et les canons soviétiques sont sortis des marécages à la limite nord des marais de Pripet, surprenant les défenseurs allemands. À
l’insu des Allemands, les ingénieurs soviétiques avaient aménagé des chaussées en bois, créant ainsi des routes de fortune pour les blindés soviétiques qui progressaient de 40 km par jour
face aux Allemands surpris, qui reculaient devant cet assaut impitoyable.
La planification de
l’opération Bagration a été gardée si secrète que les Soviétiques ont pu demander à des partisans d’attaquer les principaux points de transport du groupe d’armées allemand Centre. Les
efforts de déception avaient encouragé les Allemands à renforcer le secteur sud du front alors que le coup décisif était porté au nord. Les lignes de chemin de fer détruites ont empêché
les Allemands de redéployer facilement leurs blindés là où ils étaient le plus nécessaires».
Bravo à Patrick Armstrong pour son observation incisive selon laquelle la déception moderne, à l’ère des vastes capacités de renseignement, de surveillance
et de reconnaissance (ISR), est un défi bien plus difficile à relever que celui qui a été employé pendant la Seconde Guerre mondiale. L’œil de Sauron de Tolkien est devenu une réalité au
XXIe siècle, c’est-à-dire un œil qui voit tout et qui peut percer le champ de bataille et l’arrière. Il est très peu probable que l’Ukraine ou la Russie puissent rassembler une grande
armée dans un secteur particulier du champ de bataille sans être détectées. Les États-Unis ont ignoré la déception sur ce front en annonçant régulièrement le déploiement de troupes et
d’équipements à la frontière de l’Ukraine.
En ce qui concerne la guerre en Ukraine, il semble que la Russie jouisse d’un avantage massif dans la maskirovka, car l’OTAN n’a pas de stratégie cohérente
et subit d’énormes pressions pour se plier à la politique intérieure. Il y a ensuite les médias sociaux et l’internet. Ils constituent un moyen puissant de façonner l’opinion publique et
d’embrouiller les analystes du renseignement. La fixation occidentale sur Prigojine et le groupe Wagner en est un excellent exemple. Les Américains et les Européens ont été bombardés
d’articles et de vidéos sur les dernières frasques de Wagner. Répondons donc à cette question : où est le reste de l’armée russe ? Les médias occidentaux parlent rarement des activités et
du statut du reste de l’armée russe, sauf lorsqu’un commandant, comme le général Popov, est démis de ses fonctions. Ce qui est étrange dans l’histoire de Popov, c’est qu’il a été envoyé
pour diriger les opérations militaires de la Russie en Syrie au lieu d’être limogé. Maskirovka ? Peut-être.
La maskirovka ressemble beaucoup à la pêche à la mouche. Les planificateurs de la déception doivent trouver comment appâter le poisson avec quelque chose
que le public occidental et les planificateurs militaires avaleront facilement. Je ne serais pas surpris que la Russie alimente l’Occident avec des histoires de chaos dans l’armée russe,
d’isolement et de maladie de Poutine, et d’un moral au plus bas. Nous constatons d’ores et déjà que de nombreux hauts fonctionnaires aux États-Unis et en Europe adhèrent à ces idées. Si
les dirigeants occidentaux sont persuadés que la Russie est au bord de l’effondrement, ils seront plus enclins à rejeter les rapports des services de renseignement et les preuves ignorées
qui disent le contraire.
Ma suggestion est simple : prenez tout ce que vous lisez dans les médias et sur Internet avec un gros grain de sel. Je pense que les planificateurs
militaires russes continuent de faire de la déception un élément central de leur stratégie et de leurs tactiques militaires et que beaucoup d’Occidentaux ignorent ce concept. À l’inverse,
les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN, friands de médias sociaux, se concentrent sur la guerre de l’information, à l’exclusion de toute autre opération de camouflage. Le résultat final
est la confusion – l’OTAN s’efforce de comprendre ce que la Russie va faire pour mettre fin à l’opération militaire en Ukraine.
La doctrine des États-Unis et de l’OTAN, telle qu’elle a été enseignée aux unités ukrainiennes préparées à la contre-offensive, a échoué.
Comme le décrit un commentaire qui
aurait été fait sur un forum de vétérans de l’académie de West Point :
«Les attaques
classiques selon nos règlements de combat impliquent la suppression préliminaire et la destruction des positions défensives de l’ennemi par l’artillerie et l’aviation, ainsi que la
destruction simultanée de ses contrôles de combat jusqu’à la profondeur de la zone de défense et l’empêchement des approches de ses réserves. Comme les Ukrainiens n’ont pratiquement pas
d’aviation et que leur artillerie est nettement inférieure à celle des Russes, les attaques classiques ne mènent à rien d’autre qu’à une perte massive de matériel militaire coûteux sur le
chemin des positions russes, à la désorganisation et à la démoralisation des attaquants et à la retraite qui s’ensuit. Près de trois semaines d’attaques de ce type n’ont pas permis de
percer la bande de soutien russe ; en outre, comme me l’a dit le G-3 de l’USAR EUR-AF à Stuttgart, ils ont perdu jusqu’à un quart de nos Bradley, et ils sont maintenant obligés d’envoyer
d’urgence deux compagnies de Bradley et une grande quantité d’autres équipements pour reconstituer et rétablir la préparation au combat de deux brigades de l’unité d’attaque
ukrainienne».
Lorsque j’étais à l’école d’officiers, avant 1991, l’OTAN était moins dépendante de la supériorité aérienne qu’elle ne l’est aujourd’hui. Nous disposions
également de bons systèmes de défense aérienne. Notre artillerie n’était pas supérieure à celle des Soviétiques, mais elle était bien étagée – avec des systèmes à courte, moyenne et
longue portée – et aurait pu causer des dommages très importants. Nous disposions également d’un bon équipement de pionnier qui nous permettait de franchir des rivières et des fossés,
ainsi que des champs de mines importants.
Tout cela a changé après la guerre du Golfe de 1991, au cours de laquelle la supériorité aérienne et le poing des chars américains ont détruit les forces de
défense irakiennes. Cette guerre a été considérée à tort comme une grande victoire, alors qu’il s’agissait simplement de l’effet d’une force professionnelle de loin supérieure sur une
armée de conscrits démotivés, équipés d’armes anciennes et souvent hors d’usage.
La première guerre du Golfe et les opérations ultérieures en Serbie, en Afghanistan et à nouveau en Irak ont eu pour effet de renforcer la croyance en la
doctrine aéroterrestre de l’OTAN. La supériorité aérienne était le Saint Graal, tandis que les fortes capacités des forces terrestres s’atrophiaient. L’accent mis sur la suppression de la
guérilla et sur les véhicules capables de résister à de simples engins explosifs improvisés (EEI) en Irak et en Afghanistan a encore déséquilibré la force.
Cela explique pourquoi les troupes ukrainiennes étaient mal entraînées et mal équipées pour une contre-offensive, même lorsque la force adverse était bien
plus difficile à briser que quelques éleveurs de chèvres de Helmand, en Afghanistan.
Les unités ukrainiennes de combat combiné, sans soutien aérien et avec peu d’artillerie, ont été vaincues. Les équipements miniers occidentaux n’ont pas
réussi à déminer de véritables mines antichars de 20 kilogrammes sur les lourds terrains ukrainiens. Les troupes blindées ukrainiennes ont été détruites dans les champs de mines (vidéo)
bien avant d’avoir pu atteindre leurs cibles.
Voyant que le concept de chars lourds échouait, les Ukrainiens sont passés à une technique beaucoup plus ancienne et plus sanglante :
«Dans ces conditions,
nos hommes, en collaboration avec les commandants ukrainiens, ont mis au point des tactiques de «moustique» : des attaques continues des positions russes par de petits groupes tactiques
d’infanterie ukrainienne. Les Russes, qui sont beaucoup plus sensibles aux pertes d’effectifs, tentent d’éviter les combats rapprochés («au contact») et battent en retraite lorsque les
Ukrainiens atteignent leurs tranchées, permettant ainsi à l’artillerie de détruire l’ennemi. Cette stratégie est généralement couronnée de succès : Les Ukrainiens meurent ou battent en
retraite. Mais cette tactique a un effet positif. Plusieurs attaques de ce type détruisent presque complètement la position russe, le plus souvent par leur propre feu, après quoi les
Russes sont contraints de se replier sur une nouvelle ligne, où cette tactique est répétée. C’est ainsi qu’en deux semaines, les Russes ont été repoussés à trois miles de la position
stratégique de Makarov. Et cette tactique ne cesse de s’améliorer. De notre côté, nous pensons qu’au rythme continu de ces progrès, dans deux semaines, les Ukrainiens seront en mesure de
surmonter la bande de soutien russe et de commencer à prendre d’assaut leur ligne de défense principale, tout en maintenant le potentiel offensif de leurs brigades les plus puissantes.
C’est peut-être ce que le général Milley voulait dire hier en parlant des dix semaines de l’offensive ukrainienne.
Cette technique
tactique a un autre effet important. Les Russes sont obligés de dépenser plus d’obus d’artillerie pour repousser ces attaques «moustiques», dont les stocks se reconstituent plus lentement
qu’ils ne les dépensent. En deux semaines de batailles de ce type, ils risquent d’épuiser leurs stocks. Bien sûr, cela entraîne de grandes pertes d’Ukrainiens mais, comme je l’ai dit au
début, ils ne sont pas sensibles à la mort de leurs soldats. En outre, les avancées, aussi minimes soient-elles, justifient mieux leur mort que les attaques infructueuses. Et là, il faut
reconnaître que les Russes sont aujourd’hui beaucoup plus proches des armées des pays occidentaux que les Ukrainiens sur ce point : les Russes prennent soin de leurs soldats…»
La technique du «moustique» remplace les pertes en véhicules blindés par des pertes plus lourdes en infanterie. La 128e
brigade d’assaut de montagne, qui avait mené le combat sur la partie ouest du front de Zaporijia, vient d’être retirée de la ligne de front parce qu’elle avait perdu trop de
soldats.
Après avoir perdu quelques tranchées face à des troupes ukrainiennes d’assaut qui ne se souciaient pas de leurs propres pertes, les Russes ont modifié leur
propre tactique. Ses troupes quittent toujours les tranchées avancées lorsqu’elles sont sous pression, mais elles les piègent désormais avant de décoller. Ces vidéos montrent comment
les troupes ukrainiennes sautent dans une tranchée russe vide, avant d’être soufflées par plusieurs petites explosions. Les Russes n’ont pas besoin d’artillerie pour faire cela. Les
tranchées restent intactes, à l’exception d’un certain nombre de cadavres ukrainiens qui peuvent facilement être déplacés.
Il y a quelques jours, le colonel autrichien Markus Reisner a déclaré dans une interview (en
allemand) que l’Ukraine avait déployé l’ensemble de ses douze brigades de réserve, à l’exception de quatre d’entre elles, qui étaient censées constituer le poing blindé de la
contre-offensive qui mettrait en échec les défenses russes. Depuis, les 116e, 117e et 118e brigades mécanisées, qui font partie de la dernière réserve, ont été déployées près du front de
Zaporijia. Elles remplaceront la 128e et d’autres unités qui ont été en grande partie détruites alors qu’elles ne gagnaient que quelques kilomètres dans la campagne peu habitée. La moitié
des dix semaines d’opérations de contre-offensive de Milley s’est
écoulée sans que la partie ukrainienne n’obtienne de gains significatifs. Les cinq prochaines semaines risquent d’anéantir le reste des forces ukrainiennes prêtes au combat.
Un autre changement est intervenu dans les capacités de tir à longue portée du côté ukrainien. Hier, elle a lancé plusieurs missiles S-200 contre le pont de
Kerch et d’autres cibles russes. La partie russe affirme que toutes ces attaques ont été mises en échec par ses forces de défense aérienne.
Le S-200 est un missile
de défense aérienne déployé pour la première fois au milieu des années 1960. Contrairement aux Nike-Hercules et aux S-300, il n’a pas de capacité d’attaque terrestre inhérente.
Son système de ciblage d’origine est incapable de le diriger vers certains points de la carte :
«Le missile utilise la
correction de trajectoire à mi-parcours par illumination radio pour se diriger vers la cible avec une phase terminale d’autoguidage radar semi-actif».
Les Ukrainiens, probablement avec une aide étrangère, ont dû développer et tester un système de ciblage entièrement nouveau pour donner au S-200 une
certaine capacité d’attaque terrestre. Sa portée maximale d’environ 300 kilomètres est suffisante pour attaquer des cibles stratégiques du côté russe. Mais même les défenses aériennes
russes standard n’ont aucun problème avec lui.
La doctrine de l’OTAN repose toujours sur la supériorité aérienne. Elle manque d’infanterie et de bons chars. Elle sous-estime constamment les capacités
russes.
À quoi ressemblerait le combat réel si l’OTAN devait surmonter la supériorité des défenses aériennes russes tout en dépendant elle-même d’un système comme
le très coûteux Patriot, qui n’a pas
réussi à toucher grand-chose d’autre que ses propres forces ?
Le ministère britannique de la Défense
a publié un rapport sur les tactiques des forces armées russes.
Pour tenter d’expliquer l’échec de l’opération offensive des forces armées ukrainiennes, le commandement britannique a trouvé l’un des principaux
«coupables» de la catastrophe militaire – le système minier à distance «Agriculture». Ceci est indiqué dans un rapport spécial publié par le département militaire.
«Les installations
minières russes «Agriculture» ralentissent la contre-offensive des forces armées ukrainiennes», dit le rapport du ministère de la Défense du pays.
Comme expliqué, les Forces armées de la Fédération de Russie utilisent et optimisent activement les tactiques antichars en utilisant les installations
minières ISDM «Agriculture» pour contrer les attaques blindées des Forces armées ukrainiennes.
Il est indiqué que «le système est
largement déployé sur tout le champ de bataille», avec dans certaines zones la densité des champs de mines dépasse la doctrine militaire russe typique.
«La tactique des
forces armées RF se résume au fait qu’après que les véhicules blindés des forces armées ukrainiennes se sont enlisés dans des barrières, une attaque suit par des forces combinées
composées de drones, d’hélicoptères d’attaque et d’artillerie. La Russie a eu un certain succès avec cette tactique dans les premiers stades de la contre-offensive de l’Ukraine», dit
le rapport.
Selon le rapport, à l’heure actuelle, la fatigue des unités des Forces armées RF et une pénurie aiguë de munitions d’artillerie sont enregistrées :
«Ces lacunes peuvent
réduire l’efficacité à long terme de la stratégie antichar russe à long terme et éventuellement empêcher une victoire décisive [des forces armées RF] sur la contre-offensive des forces
armées ukrainiennes».
Après un mois de tentatives infructueuses pour atteindre les lignes de défense russes, la partie ukrainienne est bloquée. Ses forces ne sont même pas en
mesure de traverser la zone de sécurité devant les lignes russes. La contre-offensive, lancée sous la pression de Washington et de l’OTAN, a sans aucun doute échoué. Comme elle a causé
d’énormes pertes sans gains substantiels, l’armée ukrainienne change maintenant de tactique.
Hier, le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, Oleksiy Danilov, a tweeté :
«À ce stade des
hostilités actives, les forces de défense de l’Ukraine remplissent la tâche numéro un – la destruction maximale des effectifs, des équipements, des dépôts de carburant, des véhicules
militaires, des postes de commandement, de l’artillerie et des forces de défense aérienne de l’armée russe. Les derniers jours ont été particulièrement fructueux. Désormais, la guerre de
destruction est égale à la guerre des kilomètres. Plus on détruit, plus on libère. Plus la première est efficace, plus la seconde l’est aussi. Nous agissons calmement, sagement, pas à
pas».
Cette nuit, l’armée ukrainienne a tiré de nouveaux missiles sur la ville de Donetsk et sur les régions russes de Belgograd
et de Koursk.
La guerre d’usure est bien sûr ce que la Russie a pratiqué au cours des douze derniers mois en détruisant systématiquement les forces ukrainiennes, en
particulier l’artillerie et les réserves d’armes le long de la ligne de front ainsi qu’à l’intérieur de l’Ukraine. Lorsque les deux parties s’engagent dans une guerre d’usure, comme lors
de la Première Guerre mondiale, c’est généralement celle qui dispose des ressources les plus importantes qui l’emporte. Dans ce conflit, ce camp est sans aucun doute le camp russe.
Les dirigeants ukrainiens nient profondément ce fait :
Dans les guerres modernes, l’artillerie est à l’origine d’environ trois quarts des pertes. Le nombre réel de tués et de blessés du côté ukrainien est donc
environ 10 fois plus
élevé que du côté russe. La première fois que j’ai écrit sur ce sujet, c’était en mai
2022. Le thème s’est poursuivi jusqu’en décembre et plus
récemment.
Syrsky le sait probablement, mais il doit mentir pour ne pas faire descendre le moral de ses troupes en dessous de son point de congélation.
Pour une véritable guerre d’usure, l’armée ukrainienne devrait battre en retraite pour construire des lignes de défense et tenter de repousser tout ce que
les Russes décideront de leur envoyer. Rien n’indique pour l’instant que c’est ce que fait l’Ukraine.
On assiste encore à quelques retombées de l’affaire
Prigojine.
La campagne de propagande américaine qui prétend
à tort que la Russie a été affaiblie par
la mutinerie armée de Wagner se poursuit. Tout en ne citant que des sources “occidentales” affiliées aux services de renseignement,
le Washington Posttitre que
le statut de Poutine en tant qu’homme fort de la planète est menacé par cette révolte. Où se trouvent les preuves de cette affirmation ?
Le New York Times participe à une tentative inutile
de semer la peur et le doute du côté russe :
Un général russe de haut rang était au courant de l’intention d’Evgeniy Prigojine de se rebeller contre la direction militaire de la Russie, selon des fonctionnaires américains informés par
les renseignements américains sur le sujet, ce qui a suscité des questions sur le soutien dont bénéficiait le chef mercenaire dans les rangs les plus élevés.
Ces responsables ont indiqué qu’ils essayaient de savoir si le général Sergei Surovikin, l’ancien commandant russe en chef en Ukraine, avait aidé à planifier les actions de Prigojine le
week-end dernier, qui ont constitué la menace la plus spectaculaire pour le président Vladimir V. Poutine au cours de ses 23 années de pouvoir.
Le général Sergei Surovikin savait bien sûr qu’il se passait quelque chose avec Wagner. Tous les dirigeants russes étaient au courant. L’ordre a manifestement été donné à tout le monde de se
retirer et de laisser Prigojine faire ce qu’il avait prévu de faire.
Les gardes-frontières, la force de sécurité intérieure Rosguardia, la police et l’armée russe n’ont pris aucune mesure. C’est inexplicable, à moins qu’il n’y ait eu un ordre venu de très haut
pour reculer au lieu de chercher la bagarre. L’objectif premier du président Poutine était d’éviter les pertes inutiles, ce qu’il a largement réussi à faire.
Une erreur de calcul s’est cependant produite. Wagner disposait d’un système de défense aérienne mobile Pantsir-1 qui tentait de couvrir ses convois en route vers Moscou. Plusieurs hélicoptères
et un avion russes furent abattus lorsqu’ils s’en approchèrent de trop près. Il semble que les Pantsir aient été une surprise.
Une source du ministère russe de la Défense rapporte que ni le ministère de la Défense ni l’usine de construction de machines de Toula “Scheglovsky Val” n’ont vendu à Evgeny
Prigozhin et à ses entreprises le système de missiles antiaériens Pantsir S-1 d’une valeur de plus de 14 000 000 $. Les enquêteurs du GVSU de l’ICR et du SU du FSB tentent actuellement de
déterminer comment le “Pantsir” s’est retrouvé en possession
de l’organisation terroriste “PMC
Wagner” et si le gouverneur de la région de Toula, Alexei Dyumin, est impliqué dans cette affaire.
Vidéo intégrée
La source ci-dessus est pro-ukrainienne, il pourrait donc s’agir d’une autre fausse affirmation des services de renseignement, mais je pense qu’il y a une part de vérité. Les défenses aériennes
russes en Ukraine fonctionnent dans un environnement intégré où tous les systèmes, de la surveillance de la zone étendue et de la défense à longue portée jusqu’aux Pantsirs à courte portée, sont
intégrés. Dans un tel système, il n’est pas logique de donner à Wagner ses propres défenses aériennes indépendantes. C’est l’armée russe qui lui fournissait la couverture aérienne.
Dès que le Pantsir a été observé dans le convoi de Wagner, l’armée russe aurait dû fermer l’espace aérien à proximité de la route de Wagner. Le fait qu’elle ne l’ait pas fait immédiatement est
une erreur qui lui a coûté plusieurs pilotes compétents.
La question de savoir combien d’hommes travaillant pour Wagner étaient réellement impliquées dans l’affaire reste ouverte. History Legend a compté le
matériel de transport dans les différents convois et l’estime entre 1 500 et 2 000. Ce chiffre semble raisonnable. Cela signifie qu’une grande majorité des 20 000 combattants wagnériens actuels
n’ont pas pris part à l’affaire.
Dans son dernier discours, Poutine a déclaré que les activités de restauration de Prigojine avec l’armée, ainsi que ses autres activités, allaient désormais être examinées de près. Il ne fait
aucun doute que des surfacturations et des fraudes ont été commises. Prigojine aurait dû savoir que sous le régime de Poutine, les oligarques ne sont pas autorisés à intervenir dans la politique.
Dès son arrivée au pouvoir, Poutine a combattu avec succès les oligarques qui tentaient de le faire. La tentative de Prigojine de faire renvoyer le ministre de la défense Shoigu et le général
Gerasimov était une telle intervention. Cela lui coûtera probablement
ses affaires.
Hier, un missile d’origine inconnue a été
tiré sur un complexe hôtelier à Kramatorsk :
Le missile a frappé le restaurant Ria Lounge, très fréquenté, à l’heure du dîner mardi, déclenchant un important incendie qui a duré plus de deux heures. Mercredi après-midi, les autorités
ukrainiennes ont déclaré que 10 personnes avaient été confirmées mortes – dont des sœurs jumelles de 14 ans – et que 61 autres avaient été blessées.
La vidéo de la scène prise immédiatement après l’événement montre des hommes parlant anglais. Celui qui aide un blessé expose un
tatouage quadrilatère avec le chiffre 3 écrit sur son bras droit (voir à 7 secondes).
Il s’agirait d’un signe du 3e
bataillon de Rangers de l’armée américaine, qui fait
partie des forces d’opérations spéciales américaines.
Sur une autre vidéo prise
pendant le déblaiement des décombres la nuit, un anglophone (britannique ?) déclare : “Regardez ce que ces salauds sont en train de faire à ce pays. Il y a
des soldats partout sous ces décombres“.
Cela semble confirmer que le complexe hôtelier et son restaurant n’étaient pas exclusivement utilisés à des fins civiles, mais qu’ils abritaient des soldats étrangers et leur servaient des repas.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Bon, après quelques temps d’absence sur le Ouaibe, je suis de retour. Pas de vacances, non, seulement des ennuis récurrents de box.
Cela permet de prendre du recul sur les opérations militaires de regarder des diners de cons sur certaines chaines, qui ont finis par avouer la vérité,
l’offensive ukrainienne est un ratage de première. Ils ont envoyés à l’abattoir les meilleurs troupes, pour faire plaisir aux médias et à la narrative, alors que ces nouvelles troupes
auraient dû être consacrées à faire une défense en profondeur.
Certains se marraient que les Russes enterrent certains chars jusqu’à la tourelle, mais c’est une vieille technique de combat, utilisée par les Russes et
les Allemands, le blindé est nettement moins vulnérable.
Ils ont aussi dit que les équipages russes mourraient et que ceux des chars oxydentaux survivaient. Pourtant, pour limiter les pertes et le nombre de
techniciens, les chars russes disposent d’un chargement automatique, c’est une carence sur les oxydentaux. Les Abrams ont une consommation dantesque, et sont des vrais cibles.
Les Russes, renouant avec les pratiques de la grande guerre patriotique, sont récompensés à chaque destruction de matériel ennemi. Ils ont d’ailleurs une
prédilection pour les léopards.
Entre sabotage du matériel, pour ne pas monter en ligne, fragilités intrinsèques de ces armements ou carence de la maintenance, qui n’a pas été prévue avec
le matériel, tout se conjugue. D’ailleurs, le si cher matériel oxydental et français, doit être réparé dans les règles. Visiblement, en dehors des opérations de police, l’AMX 10RC n’est visiblement pas fait pour le champ de bataille où il n’est bon qu’à tenir à distance des combattants armés de Kalachnikovs et de RPG. Mais même
cela, ça devient compliqué à gérer dans le temps…
Massivement, les Russes détruisent le matériel, et suivant la formule consacrée, leurs progrès sur le champ de bataille n’a été contrarié que par la
manœuvre habile des Ukrainiens : faire tomber en panne leur blindé, l’abandonner inoccupé et inerte à l’ennemi, qui n’approchera que lentement et prudemment… Voire le fera sauter de loin,
justifiant ainsi, le «repli», des équipages disant qu’ils s’en sont sortis par miracle.
D’ailleurs, il faudrait peut-être aussi compter tous les chars qui ont sans doute été vendus ni plus, ni moins, grande spécialité de l’armée ukrainienne,
partout où elle est passée. Ce qui assurait, d’ailleurs, une paix royale et une certaine popularité aux unités ukrainiennes…
Donc, «l’offensive», a repris, au bout de deux semaines, moins d’une dizaine de village de la ligne de front, résultat plus que ridicule pour la perte des
2/3 du corps de bataille. Sans doute, en plus, les unités les mieux entrainées sinon les plus combattives.
Côté US, les dirigeants viennent de se déculotter devant Modi, et présentent ça comme une grande victoire. Les Indiens auront la technologie militaire, il y
aura quelques rafiots US dans les ports indiens, voire quelques manœuvres, mais ça ne devrait intéresser plus que ça les Indiens, qui eux, ont encore une armée opérationnelle. La
puissance US quand on dispose des S400 et de l’arme atomique, c’est nettement moins impressionnant, surtout quand on a une économie productive, et qu’en cas de sanctions, les 3/4 de la
population ne verrait même pas la différence… En plus, l’irremplaçable pétrole russe n’entre pas en ligne de compte…
L’UE désargentée, sauf pour les migrants et l’Ukraine, va filer 50 milliards d’euros à Zelensky, dont une bonne partie corrompra les dits donateurs.
Les productions d’obus européens et US naviguent, toujours, entre ridicule et hilarant. 80 000 obus par mois, comme objectif pour les USA, c’est loin d’un
conflit de haute intensité.
Les USA semblent avoir acté que l’Ukraine était perdue… Nouvelle mise et nouvelle extension de la guerre ? Ou on proclame la victoire et l’on s’en va : «On
a empêché Poutine d’annexer totalement l’Ukraine» qui
n’a perdu que la moitié de son territoire (face à la Russie) et le quart face aux autres…
La guerre
russo-ukrainienne est terminée. Une autre guerre
pourrait se poursuivre – une guerre de l’OTAN, une guérilla, une guerre nucléaire – mais la guerre d’usure «conventionnelle» entre la Russie et l’Ukraine est terminée. La Russie a gagné
et le gouvernement ukrainien ne fait que sacrifier des hommes pour la consommation des médias occidentaux. La contre-offensive ukrainienne, préparée de longue date, ne heurte rien d’autre
que la conscience humaine.
On apprend plus en lisant un livre vieux de cent ans qu’en lisant les nouvelles délirantes et destructrices. Nous sommes à la fin de «Tout est calme sur le
front occidental» d’Erich Maria Remarque, qui n’était, spoiler alert, calme que dans la mort. Nous en sommes au point où les élites dirigeantes savent que la guerre est terminée,
mais pour sauver la face, des milliers de jeunes hommes doivent perdre leurs membres, leur santé mentale et leur vie. C’est la partie la plus triste et la plus exaspérante de ce livre, et
c’est une tragédie de la voir se dérouler en temps réel. Comme l’a écrit Remarque :
«Les mois passent.
L’été 1918 est le plus sanglant et le plus terrible. Les jours se dressent comme des anges en bleu et or, incompréhensibles, au-dessus de l’anneau de l’anéantissement. Tous les hommes ici
savent que nous sommes en train de perdre la guerre. On n’en parle pas beaucoup, nous reculons, nous ne pourrons plus attaquer après
cette grande offensive, nous n’avons plus d’hommes ni de munitions.
Pourtant, la campagne se poursuit, les morts se succèdent…»
Je ne sais pas ce que Remarque entendait par «bleu et or», mais le fait qu’il s’agisse des couleurs ukrainiennes est prémonitoire. Il est indéniable que les
soldats ukrainiens sont incroyablement courageux,
mais leurs dirigeants corrompus et les étrangers insensibles les jettent dans un hachoir à viande inutile. Il suffit de dire qu’ils mènent une contre-offensive pour que le bazar des armes
continue à fonctionner un peu plus longtemps. Le gouvernement autoritaire de l’Ukraine (qui
a interdit les partis d’opposition, entre
autres oppressions) aurait dû accepter l’accord de paix proposé
au printemps dernier (ou l’honorer) et maintenant il va devoir accepter quelque chose de pire.
Dans le film «All Quiet On The
Western Front» (que je n’ai pas aimé), ils introduisent un scénario parallèle dans lequel les élites allemandes perdantes sont en fait visibles. Un type doit prendre un train pour
«négocier» l’humiliant traité de Versailles. Il sirote du thé pendant que nos héros meurent dans la boue.
Cependant, cent ans plus tard, alors que l’histoire se répète comme une farce, personne ne parle même de négocier. Au contraire, les gens sont toujours
exhortés à «soutenir» l’Ukraine, alors que c’est en fait ce «soutien» lâche qui les condamne à des accusations suicidaires. Les États-Unis et leurs vassaux britanniques/européens ont
bloqué l’accord de paix au printemps dernier et ont proposé des contrats d’armement à la place. Ils ont versé de l’essence au lieu d’eau et – comme pour chaque conflit dans lequel ils
interviennent – tout le monde se serait mieux passé de leur «aide».
Contrairement à la Première Guerre mondiale, où ces personnes se sont réellement battues, dans ce cas-ci, elles ne font que profiter de la situation et
faire de la propagande qui ne trompe que leurs propres populations. Malgré tous les discours sur le soutien de l’OTAN, l’Ukraine n’est toujours pas autorisée à y adhérer. Malgré tous les
discours sur les livraisons d’armes, l’Ukraine ne reçoit aucun organe (officiel). Au lieu d’être formés par des personnes ayant une expérience utile, les soldats ukrainiens reçoivent des
conseils mal adaptés et mal traduits de la part de personnes qui viennent de perdre contre des hommes à bord de Toyota Hiluxes. Les soldats ukrainiens sont seuls, largement dépassés et on
leur donne juste assez de corde pour qu’ils se pendent lentement au public. Comme je l’ai déjà écrit, avec
de tels amis, qui a besoin d’ennemis ?
L’Ukraine a pris l’habitude d’appeler sa contre-offensive «pas une
contre-offensive». Au lieu de cela, elle mène une «reconnaissance en force». Qu’est-ce que cela signifie ? Si les Ukrainiens voulaient voir les lignes creusées par les Russes, ils
pourraient utiliser des drones ou ouvrir Telegram. Les hommes n’ont pas besoin de mourir pour le savoir. Et oubliez tout élément de surprise. Parce que l’Ukraine a déjà détruit deux
armées complètes, cette dernière est financée par la foule en public. Elle a donc dû annoncer cette contre-offensive pendant des mois, et l’ennemi était parfaitement au courant.
La Russie s’est donc mobilisée, a mis en place des moyens de production et a creusé trois lignes de défense. L’Ukraine ne peut même pas s’approcher de la
première. Elle ne peut même pas utiliser son blindage de peur d’utiliser le blindage, ce qui rend le concept redondant. La Russie dispose d’une supériorité aérienne écrasante, elle a
retranché ses troupes et son économie
résiliente est sur le pied de guerre. Pendant ce temps, l’Ukraine n’a pas de couverture aérienne adéquate, elle a déjà perdu un grand nombre d’hommes et ses «partisans» en
Europe se
sont tirés une balle dans le pied avec des sanctions.
Le soi-disant «arsenal de la démocratie» n’est qu’une bande de trous du cul désindustrialisés qui pensent que la propagande est une couverture aérienne. Et
les pauvres Ukrainiens brûlent pour leur vanité et leur orgueil. Comme l’écrivait Remarque en 1927, «Les propriétaires
d’usines en Allemagne se sont enrichis ; – la dysenterie dissout nos intestins». Il
pourrait tout aussi bien parler de Rheinmetall qui promet 14 chars Leopard… en
2024. La propagande occidentale fait passer cette encre sur le papier pour quelque chose de pertinent, mais cela signifie simplement plus de sang dans la boue.
Cette contre-offensive est pire que contre-productive, elle est suicidaire. En fait, le mot «homicide» est plus approprié, puisque les marchands d’armes et
les publicitaires ne se battent pas eux-mêmes. Il s’agit tout simplement d’un meurtre de la part du gouvernement ukrainien et de tous ses «partisans». Et si vous continuez à applaudir et
à dénoncer toute personne qui souligne l’évidence comme un larbin de Poutine, alors ma condamnation s’étend à vous. Vous n’êtes pas seulement dans l’illusion, vous êtes activement
destructeur. Comme l’a
dit Daniel Ellsberg, le dénonciateur des Pentagon Papers, «toute notion selon
laquelle les Américains sont les «bons» à l’étranger «a toujours été fausse»».
Politico rapporte cyniquement que les preuves du dernier avertissement d’Ellsberg sont «rares», bien que
les États-Unis disposent de 750 bases militaires évidentes et soient impliqués dans de multiples guerres chaudes, sans parler des sièges, des coups d’État et de la coercition économique.
Comme le précise l’article, le contexte autour de la citation :
Ellsberg soutient que l’Amérique dirige toujours un «empire secret»
dans le monde, incarné par la domination américaine de l’OTAN. Il estime que Washington a délibérément provoqué l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine en poussant le siège de son
pouvoir à l’est, vers les frontières de la Russie ; que les grands médias sont «complices» en
permettant au gouvernement de garder des secrets qu’il n’a pas le droit de garder ; et que toute notion selon laquelle les Américains sont toujours les «bons» à
l’étranger «a toujours été
fausse».
On peut voir l’illusion ancrée dans les nouvelles, lorsque quelqu’un énonce l’évidence et que les lecteurs sont encouragés à se rallier à l’idée que ces
bases militaires et ces guerres sont toutes bien intentionnées, malgré des décennies de preuves amères qu’il n’en est rien. Le dénonciateur des Pentagon Papers est heureusement mort de
vieillesse et nous avons
toujours cette conversation. Je reviens 100 ans en arrière et je pense à ce cher Paul, tombant sur son vieux maître allemand et devant écouter sa violente ignorance présentée comme
une sagesse acceptée. C’est encore Remarque :
Puis il commence à expliquer où, en France, la percée doit avoir lieu, et se tourne vers moi : «Maintenant, avancez
un peu là-bas avec votre éternelle guerre de tranchées, écrasez les «johnnies» et alors il y aura la paix».
Je réponds qu’à notre avis, une percée
n’est peut-être pas possible. L’ennemi a peut-être trop de réserves. En outre, la guerre peut être très différente de ce que les gens pensent.
Il rejette l’idée avec hauteur et me dit que je n’en sais rien. «Les détails, oui,
dit-il, mais cela concerne l’ensemble. Et de cela, vous n’êtes pas en mesure de juger. Vous ne voyez que votre petit secteur et ne pouvez donc pas avoir une vue d’ensemble. Vous faites
votre devoir, vous risquez votre vie, cela mérite les plus grands honneurs – chacun d’entre vous devrait avoir la Croix de fer – mais il faut d’abord percer la ligne ennemie dans les
Flandres et ensuite la remonter par le haut».
«Il se mouche et
s’essuie la barbe.Il faut qu’elles
soient complètement enroulées, de haut en bas. Et ensuite jusqu’à Paris».
«J’aimerais savoir
comment il se représente la chose, et me verser le troisième verre de bière».
C’est comme si les froussards disaient aujourd’hui que la guerre se terminera lorsque la Russie sera chassée, que Poutine sera déposé et que l’Ukraine
recevra des réparations. Je veux dire, OK, comment ? Comment l’imaginez-vous exactement ? Je n’arrive pas à me verser assez de bière pour que ce soit compréhensible. C’est comme si les
Allemands de 1918, qui ne se battaient pas, se disputaient pour savoir quelle partie de la France annexer. Dans une autre guerre, peut-être, mais pas dans celle-ci.
Quel est l’intérêt de ces débats futiles alors que des hommes meurent dans la boue ? Quel est l’intérêt de tous ces gros titres alors que des hommes perdent
la tête pour 100 mètres d’«avancée» ? La guerre, c’est simplement la capacité de plier son adversaire à sa volonté, et l’Ukraine n’a tout simplement plus les hommes, les moyens de
production ou l’élan nécessaire pour atteindre ses objectifs. Elle a perdu deux armées et cette troisième, l’armée de monstres de Frankstein composée de restes de l’OTAN mal assortis, va
simplement s’écraser au sol sans couverture aérienne.
Comme je l’ai dit, l’Ukraine pourrait théoriquement gagner une
autre guerre, c’est-à-dire une guerre dans laquelle l’OTAN entrerait ouvertement (ce qui serait la Troisième Guerre mondiale), mais le guerrier occidental moyen ne veut pas
de cela. Ils
veulent simplement continuer à débattre sans joindre le geste à la parole. Ils veulent rester des yeux mobiles sans se mobiliser. C’est ainsi que des milliers d’hommes bien plus courageux
ont mordu la poussière. Beaucoup d’entre eux sont de la simple chair à canon malchanceuse, ramassée
dans les stations-service et aux points de contrôle et jetée sur le front, devant les
chars d’assaut auxquels les dirigeants tiennent plus que tout.
Si vous continuez à encourager ce carnage, j’espère que vous vous étoufferez avec vos mots, mais combien de guerres les Occidentaux assoiffés de sang
ont-ils encouragé sans conséquence ? Ce n’est même pas le pire que vos bonnes intentions aient engendré au cours de ce siècle. Combien de sang avez-vous déjà sur les mains ? Vous semblez
penser que le rouge est blanc parce qu’il ne s’est jamais éteint.
Ce que le citoyen moyen de l’Empire blanc ne comprend pas, c’est que son complexe militaro-industriel, qui mord l’humanité, ne sera pas bon cette fois-ci.
La bête a déjà mordu des dizaines de pays, il ne reste plus qu’à l’abattre. Pourtant, même après la destruction de tant de pays sur l’autel de vos bonnes intentions militarisées, cela
continue à se produire.
Les libéraux occidentaux sont en fait les pires parce qu’ils s’accrochent encore à l’idée que «quelqu’un doit faire quelque chose», ignorant le fait
historique que chaque intervention
occidentale aggrave la situation. Tout ce que leurs médias ont à faire, c’est de diffuser des images de quelque chose de mauvais quelque part, et ces goules ne manqueront pas
d’aggraver la situation. Malgré toutes vos bonnes intentions, tout ce que le monde veut, c’est que vous fermiez votre gueule et que vous
restiez chez vous. Personne n’a nommé l’Amérique et ses vassaux de l’OTAN gendarmes du monde, ni le CCFA de toute façon.
La propagande privatisée de l’Empire blanc est tellement omniprésente qu’ils présentent maintenant le gain de 300
mètres comme une «avancée». Au prix de combien de 2 mètres sous terre pour toujours ? Ils continuent à faire croire que les futures livraisons d’armes ont quelque chose à voir avec le
présent. Plus pervers encore, ils ne discutent pas des
pertes humaines massives subies par l’Ukraine, sauf peut-être pour dire que «la Russie fait pire», ce qui est un mensonge. La nature même des offensives fait qu’elles entraînent
généralement des pertes plus importantes pour l’attaquant, mais il s’agit ici d’un tir à la carabine sans couverture aérienne. Les Ukrainiens se font massacrer.
Aucune de ces propagandes ne «soutient» ces pauvres âmes, il s’agit simplement de faire de la saucisse cynique à partir d’un hachoir à viande.
C’est pourquoi je ne regarde pas du tout cette merde. Il semble que le brouillard de la guerre mette des décennies à se dissiper, alors il vaut mieux lire
un livre ou regarder par la fenêtre. Je pense à la fin d’«All Quiet On The
Western Front». À ce stade, on s’est profondément investi dans les personnages, et c’est à ce moment-là que le livre s’acharne sur nous. Alors qu’il s’apprête à livrer son
avant-dernière bataille – longtemps après que la guerre a été perdue – Paul dit :
Pour chaque avion allemand, il y a au moins cinq avions anglais et américains. Pour un soldat allemand affamé et misérable, il y en a cinq de l’ennemi,
frais et dispos. Pour un pain de l’armée allemande, il y a cinquante boîtes de conserves de bœuf là-bas. Nous ne sommes pas battus, car en tant que soldats, nous sommes meilleurs et plus
expérimentés ; nous sommes simplement écrasés et repoussés par des forces supérieures écrasantes.
Aujourd’hui, la situation des Ukrainiens sur la ligne de front est pire. La plupart de leurs hommes les plus compétents et les plus expérimentés sont morts
il y a une ou deux armées. On peut trouver ces faits enfouis dans les médias occidentaux, mais ils inondent aussi la zone de conneries si constantes qu’elles sont occultées. Je cite les
médias occidentaux tout au long de cet article, non pas parce que ce sont de bonnes sources, mais parce qu’ils sont mauvais, et
pourtant ils doivent reconnaître ces faits.
L’Ukraine n’entre
pas dans l’OTAN (c’est-à-dire qu’aucun renfort n’arrive), l’Ukraine
manque cruellement de munitions, elle n’a
pas de couverture aérienne appropriée, et toutes les promesses de wunderwaffen sont
trop peu et trop tard. Ce que les médias occidentaux ne font pas, c’est poser des questions évidentes ou y répondre, ce que je vais faire maintenant. Mais vous pouvez le faire vous-même,
et vous devriez le faire, car ce sont les pensées qui traversent l’esprit d’hommes bien plus courageux, alors qu’ils marchent vers leur perte.
Pourquoi les Ukrainiens meurent-ils à ce stade ? Quelles sont leurs chances de gagner ? La vérité est qu’il n’y a pas de contre-offensive ici. C’est juste
une offensive contre l’homme et tous les dieux. Après tous ces morts, ce qui me vient à l’esprit, ce sont les derniers hommes
à mourir. Pourquoi ? Putain, pourquoi ? Je pense à Kat dans «All Quiet On The
Western Front», et à ses dernières paroles à Paul :
«La tempête nous
fouette, dans la confusion du gris et du jaune, la grêle d’éclats fait jaillir les cris enfantins des blessés et, dans la nuit, la vie brisée gémit douloureusement dans le
silence.
Nos mains sont de la terre, nos corps de l’argile et nos yeux des mares de pluie. Nous ne savons pas si nous vivons encore.
Puis la chaleur s’enfonce lourdement dans nos trous de carapace comme une méduse, moite et oppressante, et lors d’une de ces journées de fin d’été, alors
que nous apportions de la nourriture, Kat tombe. Nous sommes seuls tous les deux. Je panse sa blessure ; son tibia semble avoir été fracassé. L’os est atteint et Kat gémit désespérément
: «Enfin, enfin,
enfin…»»
Enfin – enfin. Tant d’âmes perdues en Ukraine se trouvent dans la même terrible situation. J’ai lu cela dans un livre il y a longtemps et j’ai pensé que
cela ne se reproduirait plus jamais. Personne ne pourrait refaire cela. C’est trop stupide, trop inutile, trop cruel. Mais nous y revoilà. La guerre des tranchées au XXIe siècle, et la
télévision n’a fait que rendre les gens encore
plus aveugles à l’horreur. Je n’ai que du mépris pour ceux qui ne veulent même plus parler de paix, même si c’est humiliant. Ils ne comprennent tout simplement pas. Parfois, on
perd, et l’Ukraine a perdu cette hideuse réincarnation de la Première Guerre mondiale. Vous pouvez appeler à faire renaître la Troisième Guerre mondiale de ses cendres, mais cette
guerre est terminée. Que les Ukrainiens rentrent chez eux et que ces ingérences occidentales aillent se faire foutre. Qui sera le dernier homme à mourir, jusqu’à ce que tout soit
calme sur le front de l’Est ?
L’Occident a poussé l’Ukraine à une contre-offensive sans espoir, fondée sur des évaluations erronées et des attentes démesurées.
Les troupes russes étaient censées être faibles, non entraînées et non préparées à une attaque ukrainienne. De l’autre côté, on prétendait que les hommes
ukrainiens fraîchement mobilisés, qui avaient reçu des armes et un entraînement «occidentaux», auraient la quantité et la qualité nécessaires pour venir à bout des défenses russes.
Les troupes ukrainiennes, ainsi que l’opinion publique, ont été invitées à croire à ces conneries.
Toute évaluation militaire rationnelle et neutre montrait une image bien plus réaliste. Une situation dans laquelle la Russie vaincrait toujours la
contre-offensive prévue.
À la fin de l’année 2022, l’armée ukrainienne était épuisée et avait déjà été détruite à deux reprises. Les Russes avaient d’abord détruit de grandes
parties de l’équipement d’origine de l’armée ukrainienne, puis l’équipement de l’ère soviétique apporté à l’Ukraine par les anciens pays du Pacte de Varsovie.
Plus important encore, ils ont tué ou blessé un grand nombre de sous-officiers expérimentés (sergents, etc.) et d’officiers subalternes de l’armée
ukrainienne qui commandent et constituent le noyau de chaque compagnie. Les forces ukrainiennes nouvellement mobilisées ne disposaient pas des connaissances ou de la formation nécessaires
pour les remplacer.
Les équipements occidentaux sont plus complexes que ceux de l’ère soviétique. Il nécessite également une maintenance plus spécialisée. L’Ukraine a reçu un
véritable zoo. Les nombreux types d’équipements et les nombreuses munitions incompatibles qu’ils utilisent constituent un cauchemar logistique.
L’entraînement «occidental» des forces ukrainiennes mobilisées n’a pas permis de former des soldats plus compétents que ne l’aurait fait l’entraînement
soviétique. Ceux qui ont vu l’OTAN trébucher en Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak et en Libye auraient dû s’en rendre compte.
De son côté, la Russie a mobilisé 300 000 soldats qui, pour la plupart, avaient été des soldats sous contrat avant de retourner à la vie privée. Ils ont
bénéficié d’une formation de remise à niveau approfondie. Ils sont désormais mieux payés que dans la vie civile, ce qui a certainement contribué à renforcer leur motivation.
La Russie a également modifié la structure de son armée. En 2022, la principale force de combat russe était constituée de groupe
tactique de bataillon (BTG). Chacun d’entre eux faisait partie d’une brigade de garnison qui, en plus d’un BTG de soldats sous contrat, disposait de bataillons supplémentaires
qui formaient principalement des conscrits. Selon la législation russe, les bataillons de conscrits ne pouvaient pas être utilisés en territoire étranger.
Les BTG de combat comptaient peu de vrais soldats d’infanterie. Outre leurs 9 pelotons d’infanterie, ils disposaient de 8 pelotons d’artillerie et de 5
pelotons auxiliaires. Sur un total de plus de 800 soldats dans un BTG, seuls 200 étaient réellement des soldats d’infanterie capables d’occuper les tranchées. L’ensemble de la structure
était trop importante et trop difficile à commander.
Lorsque la mobilisation a permis de rassembler suffisamment d’hommes, l’armée russe a abandonné les BTG au profit d’une structure de brigade mobile. Sous
l’autorité d’un commandant supérieur, la brigade comprend deux ou trois bataillons composés chacun de trois ou quatre compagnies d’infanterie mobile ou de chars. La plupart de
l’artillerie et des troupes auxiliaires des anciens BTG sont désormais concentrées dans la structure de la brigade et peuvent être utilisées de manière plus flexible là où elles sont
nécessaires. Dans les bataillons de première ligne, le ratio dent à queue est désormais beaucoup plus élevé que dans un BTG et l’ensemble de la structure est plus facile à
commander.
Au-dessus des brigades nouvellement structurées se trouvent désormais des commandements de division qui disposent de moyens supplémentaires tels que des
défenses aériennes, des hélicoptères d’attaque et des unités de guerre électronique. Ils dirigent les brigades au sein d’un front plus large et avec une vue d’ensemble à l’esprit.
Alors que le manque de soldats d’infanterie sous contrat a rendu nécessaire la structure BTG de 2022, les forces mobilisées supplémentaires ont permis, en
2023, de revenir aux structures classiques plus efficaces de bataillons sous brigades sous divisions. Tout cela était visible dans les rapports de l’armée russe qui ne mentionnaient plus
les BTG mais les numéros de brigade. Pour un militaire impartial, il était facile de voir que cette nouvelle force russe serait plus équilibrée et meilleure.
Les images satellite montrent depuis des mois que les troupes russes construisent de vastes
structures de défense, telles que des lignes de tranchées et des barrières antichars. Elles continuent d’ailleurs de les compléter.
Au printemps 2023, l’armée ukrainienne était beaucoup plus faible qu’au début de la guerre. L’armée russe s’est développée et est plus forte. Elle disposait
également de positions bien préparées. Les politiciens «occidentaux», l’opinion publique propagandiste et les commandements militaires n’ont pas reconnu ces faits.
«La logique veut que
toute utilisation responsable du système de simulation KORA aurait prédit l’échec de l’attaque de la 47e brigade. Selon le Washington
Post, les officiers de la 47e brigade «ont planifié leurs assauts et ont ensuite laissé le programme [KORA] leur montrer les résultats – comment leurs ennemis russes pourraient
réagir, où ils pourraient faire une percée et où ils subiraient des pertes». La simulation KORA a permis aux officiers ukrainiens de coordonner leurs actions «pour tester la façon dont
ils travailleraient ensemble sur le champ de bataille».
Étant donné que la
structure des forces ukrainiennes était insuffisante pour accomplir la tâche essentielle de suppression, les forces ukrainiennes n’avaient aucune chance d’accomplir les exigences d’assaut
réelles d’une opération de percée – la destruction des forces ennemies de l’autre côté de la barrière d’obstacles en cours de percée. Cependant, les Ukrainiens sont sortis de leur
expérience KORA avec la certitude d’avoir élaboré un plan gagnant capable de venir à bout des défenses russes à l’intérieur et autour d’Orekhov.
Lorsque l’on examine
la structure d’une simulation basée sur le KORA, il apparaît clairement que le système dépend entièrement des différentes données qui définissent la simulation dans son
ensemble».
Ils pensaient probablement que les Ukrainiens pouvaient réellement gagner. Mais lorsque l’on utilise des estimations erronées des forces de combat de chaque
camp comme données d’entrée d’une simulation, le résultat sera toujours erroné.
Les résultats du monde réel sont maintenant connus. La contre-offensive ukrainienne a échoué.
L’édition du week-end du quotidien économique allemand titre : «Ce n’est pas une
contre-offensive. C’est un putain de crash test».
Il est temps de reconnaître que les évaluations militaires «occidentales» et leurs attentes étaient complètement erronées :
«Dans ses premières
phases, la contre-offensive ukrainienne a moins de succès et les forces russes font preuve de plus de compétence que ne le prévoyaient les évaluations occidentales, ont déclaré à CNN deux
responsables occidentaux et un haut responsable militaire américain.
La contre-offensive
«ne répond pas aux attentes sur tous les fronts», a déclaré l’un des responsables.
Selon les évaluations
occidentales, les lignes de défense russes se sont avérées bien fortifiées, ce qui rend difficile leur franchissement par les forces ukrainiennes. En outre, les forces russes ont réussi à
enliser les blindés ukrainiens grâce à des attaques de missiles et de mines et ont déployé leur puissance aérienne de manière plus efficace.
Les forces
ukrainiennes s’avèrent «vulnérables» aux champs de mines et les forces russes «compétentes» dans leur défense, a déclaré l’un des responsables occidentaux».
Même l’Institut pour l’étude de la guerre, un organisme néoconservateur, a été contraint d’avaler quelques petits morceaux
de crabe et de reconnaître la compétence des forces russes :
«Le ministère russe de
la Défense a réagi à l’attaque ukrainienne avec un degré de cohérence inhabituel et a félicité les éléments du district militaire du Sud pour avoir repoussé l’attaque et regagné les
positions perdues».
Quiconque pense que la cohérence n’est pas caractéristique des Russes devrait revenir en arrière et lire l’Opération
Bagration, qui a montré ce qu’une armée russe bien préparée peut réellement faire.
ISW écrit
également :
«Les forces russes
semblent avoir exécuté leur doctrine tactique défensive formelle en réponse aux attaques ukrainiennes».
Eh bien, à quoi s’attendaient les «experts» de l’ISW ? Que les Russes utiliseraient leurs manuels comme du papier toilette et qu’ils s’enfuiraient lorsque
la chasse aux dindes commencerait ?
Dans leur stupidité la plus totale, les néoconservateurs y ont probablement cru.
Les évaluations réalisées n’ont pas tenu compte de la qualité douteuse des forces ukrainiennes récemment mises sur pied. Elles n’ont pas tenu compte des
changements et de la croissance des structures militaires du côté russe. Elles n’ont pas reconnu la qualité des fortifications et des capacités militaires russes, ni les racines profondes
de leur doctrine.
Les résultats sont la conséquence de l’ignorance de la réalité, de la vision de ce que l’on veut voir.
La politique de cette guerre exigeait que le camp «occidental» l’emporte. Les forces armées de l’OTAN étaient orientées dans ce sens. Au lieu de dire aux
politiciens quelle serait une issue réaliste, elle a fourni des évaluations pleines d’espoir qui défiaient la réalité.
En conséquence, l’armée ukrainienne a subi de nombreuses pertes inutiles et a perdu l’initiative.
Espérons qu’au moins quelques personnes en tireront des leçons.
Les simulations de combat occidentales
assistées par ordinateur auraient dû prévoir les pertes considérables de Kiev.
L’Ukraine a envoyé l’une de ses meilleures brigades au combat au début du mois, dans le cadre de sa contre-offensive tant attendue visant à reprendre les
zones contrôlées par les forces russes.
La 47e brigade mécanisée a mené la charge près de la ville d’Orekhov, dans la région de Zaporijia. Elle est dotée d’équipements de l’OTAN et, surtout, elle
utilise la doctrine et la tactique des armes combinées du bloc dirigé par les États-Unis. Avant l’opération, cette brigade a passé des mois dans une base en Allemagne pour apprendre le
«savoir-faire
occidental» en matière de guerre combinée.
KORA, le système de simulation informatique de l’OTAN, conçu pour permettre aux officiers et sous-officiers de reproduire fidèlement les conditions du champ
de bataille et, ce faisant, de mieux élaborer des plans d’action idéaux contre un ennemi désigné – en l’occurrence, la Russie – les a aidés à se préparer aux combats à venir.
S’il existait un exemple de la manière dont une force ukrainienne mandataire de l’OTAN pourrait se comporter face à un ennemi russe, la 47e brigade était
l’étude de cas idéale. Cependant, quelques jours après le début de son attaque, le groupe était presque littéralement décimé : plus de 10% de la centaine de véhicules de combat
d’infanterie M-2 Bradley fabriqués aux États-Unis ont été détruits ou abandonnés sur le champ de bataille, et des centaines des 2000 hommes de la brigade ont été tués ou blessés. Les
chars Leopard 2 et les véhicules de déminage de fabrication allemande ont rejoint les Bradley à l’état d’épaves dans les champs à l’ouest d’Orekhov, n’ayant pas réussi à percer la
première ligne de défense russe. Les raisons de cette défaite se résument au rôle joué par KORA dans la création d’un faux sentiment de confiance chez les officiers et les hommes de la
47e brigade. Malheureusement, comme les Ukrainiens et leurs maîtres de l’OTAN l’ont découvert, ce qui fonctionne dans une simulation informatique n’équivaut pas automatiquement à un
succès sur le champ de bataille.
KORA est un système informatique de simulation de guerre synthétique avancé développé par l’armée allemande pour soutenir l’analyse du cours d’action et les
expériences basées sur des scénarios pour les officiers d’état-major jusqu’au niveau de la brigade. Il a été incorporé dans les simulations informatiques de jeux de guerre de l’OTAN à
l’appui de l’entraînement en direct effectué au centre de formation de Grafenwoehr de l’armée américaine. Grafenwoehr a accueilli la 47e brigade de janvier à mai 2023. Bien qu’il soit
capable de générer des cartes de terrain génériques pour des simulations de combat contre un ennemi fictif, KORA peut être personnalisé en utilisant des modèles de terrain réels et des
ordres de bataille réels pour soutenir les préparations de scénarios de combat réels.
C’est sans aucun doute dans ce mode que KORA a fonctionné lors de l’entraînement de la 47e brigade, en utilisant des cartes numérisées de la région
d’Orekhov superposées à des positions défensives russes occupées par des unités de la 42e division de fusiliers motorisés, à savoir les 291e et 70e régiments de fusiliers motorisés. Avec
l’aide de leurs instructeurs de l’OTAN, les officiers de la 47e brigade ukrainienne auraient probablement joué plusieurs scénarios réels anticipant les performances russes, ce qui aurait
permis aux Ukrainiens de prévoir les résultats sur le champ de bataille et de déterminer l’axe d’avance idéal pour percer les défenses russes.
De toutes les opérations militaires auxquelles KORA peut s’entraîner, la percée d’une ligne de défense fortifiée est la plus difficile. La doctrine de
l’armée américaine utilise le système mnémotechnique SOSRA (suppression, occultation, sécurisation, réduction et assaut) pour enseigner les principes fondamentaux de l’assaut de brèche.
Chacun de ces éléments aurait nécessité un sous-modèle KORA distinct, spécialement conçu pour simuler les exigences uniques de la mission qui leur est associée. Mais le fait est que les
principes fondamentaux de SOSRA n’ont pas pu être exercés correctement par les Ukrainiens pour la simple raison qu’ils ne disposaient pas des ressources nécessaires à l’exécution des
tâches.
Prenons l’exemple de la «suppression». Selon
l’armée américaine, «la suppression est
une tâche tactique utilisée pour employer des tirs directs ou indirects ou une attaque électronique sur le personnel, les armes ou l’équipement de l’ennemi afin d’empêcher ou de dégrader
les tirs de l’ennemi et l’observation des forces amies». KORA devrait employer au moins quatre sous-modèles à l’appui de la simulation principale pour créer un modèle de suppression
adéquat, notamment l’interdiction aérienne, la défense aérienne, la guerre électronique et les tirs d’artillerie. Cependant, l’Ukraine ne dispose d’aucune capacité aérienne offensive
viable et, grâce aux opérations systématiques de suppression de la défense aérienne ennemie menées par la Russie, les zones d’opérations avancées de l’Ukraine, où des unités telles que la
47e brigade se rassembleraient et opéreraient, ont été laissées pratiquement sans défense face à la puissance aérienne russe. La supériorité de Moscou en matière d’artillerie et de guerre
électronique a également réduit à néant les avantages tactiques que l’Ukraine envisageait d’obtenir en utilisant ces ressources. L’objectif de la suppression lors des opérations de percée
est de protéger les forces chargées de réduire l’obstacle et de le franchir. «La suppression»,
note l’armée américaine dans ses déclarations doctrinales, «est une tâche
essentielle à la mission exécutée au cours d’une opération de percée». La suppression déclenche généralement le reste des actions sur l’obstacle». En bref, sans une suppression
adéquate, l’ensemble de l’attaque échouera.
La logique veut que toute utilisation responsable du système de simulation KORA aurait prédit l’échec de l’attaque de la 47e brigade. Selon
le Washington
Post, les officiers de la 47e brigade «ont planifié leurs
assauts et ont ensuite laissé le programme [KORA] leur montrer les résultats – comment leurs ennemis russes pourraient réagir, où ils pourraient faire une percée et où ils subiraient des
pertes». La simulation KORA a permis aux officiers ukrainiens de coordonner leurs actions «pour tester la façon
dont ils travailleraient ensemble sur le champ de bataille». Étant donné que la structure des forces ukrainiennes était insuffisante pour accomplir la tâche essentielle de
suppression, les forces ukrainiennes n’avaient aucune chance d’accomplir les exigences d’assaut réelles d’une opération de percée – la destruction des forces ennemies de l’autre côté de
la barrière d’obstacles en cours de percée. Cependant, les Ukrainiens sont sortis de leur expérience KORA avec la certitude d’avoir élaboré un plan gagnant capable de venir à bout des
défenses russes à l’intérieur et autour d’Orekhov.
Lorsque l’on examine la structure d’une simulation basée sur KORA, il apparaît clairement que le système est totalement dépendant des différentes données
qui définissent la simulation dans son ensemble. Chaque aspect de la simulation est dérivé des paramètres programmés par les responsables de la supervision de la formation. Bien que l’on
puisse espérer que les responsables de la formation conduisent la simulation avec un minimum d’intégrité professionnelle, à moins que les formateurs de l’OTAN et leurs élèves ukrainiens
ne soient dotés de qualités suicidaires semblables à celles de Lemming, il a fallu modifier et altérer de manière significative des points de données critiques pour générer un résultat
capable de motiver les forces ukrainiennes à donner leur accord à l’attaque.
On pourrait s’attendre à ce que les caractéristiques de performance de la force attaquante, bien qu’elles puissent être exagérées, reproduisent la réalité
des capacités réelles des forces impliquées dans une mesure relative – croire le contraire reviendrait à suggérer que les Ukrainiens étaient complètement délirants, ce que leur propre
description d’une «courbe d’apprentissage» au cours de l’entraînement ne permet pas d’affirmer. L’un des facteurs critiques utilisés dans la programmation de KORA est cependant ce que les
concepteurs de KORA appellent des «agents
de comportement» utilisés pour établir des règles «pour le comportement des unités respectives». C’est sur ce point que les formateurs de l’OTAN ont très probablement échoué avec
leurs stagiaires ukrainiens.
L’axe de progression d’Orekhov a été conçu pour exploiter une faille entre les 291e et 70e régiments de fusiliers motorisés de la 42e division de fusiliers
motorisés russe. Les «agents comportementaux» programmés par les formateurs de l’OTAN semblaient traiter les Russes – en particulier ceux du 70e régiment – comme des troupes mal
entraînées, mal dirigées, mal équipées et peu motivées. En bref, les formateurs de l’OTAN ont compensé l’incapacité de l’Ukraine à rassembler des forces capables d’effectuer les tâches de
suppression les plus élémentaires en prédisant l’effondrement inévitable de la volonté de résistance des soldats russes. «L’agent comportemental» mis en avant par l’OTAN semble être
dérivé de la célèbre rencontre entre les chevaliers de la Table ronde et le «lapin tueur» dans le film des Monty Python «Sacré Graal» – «Fuyez ! Fuyez !» Les défenseurs russes de la vie
réelle ont toutefois réagi de manière tout à fait opposée. Selon
l’Institute for the Study of War, les Russes «ont répondu à
l’attaque ukrainienne avec un degré de cohérence [sic] inhabituel» tout en exécutant «leur doctrine tactique défensive formelle» en repoussant les attaques ukrainiennes au sud-ouest
d’Orekhov.
En réalité, les Ukrainiens n’ont jamais été en mesure d’atteindre les défenses russes autour d’Orekhov, et encore moins de les percer. Les raisons de cet
échec sont nombreuses, notamment la méconnaissance de l’équipement de type occidental utilisé par la 47e brigade, une mauvaise planification tactique et, surtout, l’incapacité des
Ukrainiens à supprimer les tirs de l’artillerie russe, les capacités de guerre électronique et la puissance aérienne, ce qui a rendu impossible la percée tactique des ceintures
d’obstacles russes, en particulier des champs de mines très denses. Tous ces échecs étaient prévisibles, ce qui signifie que pour les surmonter pendant la phase d’entraînement, les
formateurs de l’OTAN ont dû délibérément «jouer» avec le système KORA afin d’obtenir le résultat souhaité.
Je peux parler avec une certaine autorité du rôle joué par les simulations informatiques dans la préparation d’un assaut contre une position fortifiée. En
octobre 1990, le quartier général du corps des Marines m’a chargé de réaliser une simulation informatique à l’aide du système de simulation de conflit et de construction tactique JANUS,
nouvellement acquis, afin d’aider les planificateurs opérationnels des Marines déployés en Arabie saoudite dans leur mission consistant à ouvrir une brèche dans les positions défensives
irakiennes préparées à la frontière entre le Koweït et l’Irak. Les Marines avaient reçu l’ordre du général d’armée Norman Schwartzkopf de mener un assaut frontal de deux divisions sur les
défenses irakiennes. L’attaque faisait partie d’une «action de fixation» destinée à empêcher Bagdad de détourner ses forces en réponse à l’attaque principale, qui devait être menée par
l’armée américaine, sur le flanc ouest de l’Irak.
Le commandant des forces marines dans le golfe Persique, le général Walt Boomer, avait demandé au major général Matthew Caulfield, directeur du Marine Corps
Warfighting Center, à Quantico, en Virginie, de l’aider à sélectionner les secteurs les plus avantageux des défenses irakiennes pour les opérations d’assaut de brèche des marines à l’aide
d’une interface utilisateur graphique. En septembre 1990, j’avais été arraché à l’école de guerre amphibie pour apporter un soutien en matière de planification à une équipe ad hoc
constituée par le général Al Gray, le commandant du corps des Marines, afin de concevoir des options alternatives à l’assaut frontal préconisé par le général Schwartzkopf. Le résultat de
cet effort – un assaut amphibie de la taille d’un corps d’armée sur la péninsule d’Al Faw – a été approuvé par le général Gray, mais finalement rejeté par le général Schwarzkopf. Cela
ramenait les Marines à la case départ : où mener au mieux ce que beaucoup considéraient comme un assaut suicidaire contre les denses fortifications défensives irakiennes.
En tant que l’un des principaux auteurs de la proposition Al Faw, mon profil était assez élevé dans l’air raréfié de Quantico, surtout pour un capitaine
débutant. Le major général Caulfield m’a chargé d’utiliser le système JANUS pour simuler diverses options susceptibles d’être utilisées par les Marines du général Boomer pour percer les
défenses irakiennes. Je ne connaissais ni JANUS ni les simulations informatisées. Heureusement, je disposais d’une équipe de marines qui connaissaient bien le sujet et qui utilisaient
JANUS pour faire travailler les étudiants du Collège de commandement et d’état-major. Malgré cela, JANUS était encore nouveau pour les Marines. L’armée américaine utilisait JANUS depuis
1983, notamment pour effectuer des simulations à l’appui de l’invasion américaine du Panama en 1989. JANUS a également été utilisé pour concevoir l’attaque planifiée par le général
Schwartzkopf sur le flanc ouest des défenses irakiennes. Cependant, les Marines n’ont commencé à utiliser JANUS qu’en août 1990, et uniquement à des fins de formation. Ma mission
représentait la première utilisation opérationnelle de JANUS par le corps des Marines dans le cadre d’un scénario réel.
Après avoir été informé par mon équipe des différentes données à programmer dans JANUS pour exécuter les scénarios demandés, j’ai commencé à collecter des
photographies aériennes détaillées auprès de la CIA afin de pouvoir établir des cartes de terrain précises des défenses que les Marines seraient chargés de franchir. J’ai également
demandé à la NSA de me fournir un ordre de bataille détaillé des unités occupant les défenses, notamment des rapports sur leurs antécédents de combat, leurs performances et leurs chefs.
J’ai demandé à mes Marines de collecter des données similaires sur les unités de Marines censées mener l’assaut. Nous avons ensuite soigneusement programmé l’ordinateur JANUS et appuyé
sur la touche «Entrée».
Le résultat fut un désastre : les Marines furent anéantis avant même d’avoir atteint les défenses irakiennes.
Je me suis assis avec mes Marines et j’ai disséqué les données. Deux choses sont devenues évidentes : nous avions surprogrammé les capacités irakiennes et
sous-programmé les actions de suppression des Marines. Mais je n’ai pas accepté que l’on «joue» avec le système. J’ai travaillé avec mes Marines pour définir les actions à entreprendre
pour réduire les capacités irakiennes, et pour définir les ressources nécessaires aux Marines pour supprimer les Irakiens tout en accomplissant leurs tâches de percée d’assaut. Pendant
plus d’un mois, mon équipe a répété la simulation à plusieurs reprises, s’arrêtant à chaque fois pour évaluer les enseignements tirés, avant d’entreprendre la tâche fastidieuse de
programmer correctement les données dans le système JANUS. Enfin, au début du mois de novembre, nous avons trouvé une solution qui fonctionnait. Le général de division Caulfield a
supervisé la dernière simulation JANUS de «validation du concept». Il m’a ensuite demandé de préparer un rapport qu’il a ensuite envoyé au général Boomer.
L’une des choses dont je suis le plus fier dans ma carrière militaire est le fait que les opérations de percée d’assaut menées par les Marines pendant
l’opération Tempête du désert se sont déroulées presque exactement comme mon équipe et moi-même l’avions prédit dans la simulation JANUS. Après la guerre, le général Caulfield a reconnu
que mon équipe et moi-même avions joué un rôle majeur dans la conception de l’attaque réussie des Marines et, ce faisant, sauvé des centaines de vies de Marines. Nous sommes parvenus à ce
résultat en adhérant aux principes fondamentaux de professionnalisme et d’intégrité, en refusant de rogner sur les coûts pour des raisons de rapidité et en étant réalistes quant à la
puissance de combat militaire qu’il serait nécessaire d’appliquer au fil du temps pour obtenir le résultat escompté.
Si seulement les formateurs de l’OTAN, qui ont sciemment envoyé à la mort les hommes de la 47e brigade mécanisée ukrainienne et de nombreuses autres
brigades ukrainiennes, adhéraient à de telles normes. Au lieu de cela, ils ont envoyé ces troupes dans une tentative vaine de percer des défenses impossibles à surmonter, compte tenu de
la disparité entre les forces ukrainiennes et russes en termes d’entraînement et de composition des forces. S’ils avaient fait preuve de diligence, il y aurait beaucoup moins de veuves et
d’orphelins ukrainiens pleurant la perte de leurs maris et de leurs pères. Telle est, plus que toute autre chose, la principale leçon à tirer de la ballade de KORA et JANUS : ni l’OTAN ni
les États-Unis ne se soucient de la vie des Ukrainiens qu’ils ont entrepris de former à l’horrible art de la guerre.
Apparemment, le sénateur républicain Lyndsey Graham n’est pas le seul à vouloir poursuivre le conflit russo-ukrainien jusqu’à ce que Kiev soit à court de
chair à canon. Au vu des résultats obtenus à Orekhov au début du mois, «jusqu’au dernier Ukrainien» semble également être le cri de guerre de l’OTAN.
Pourquoi l’article
de Scott Ritter est important dans l’illustration d’une illusion que les planificateurs de l’OTAN exercent. Comme on l’a dit ad nauseam, votre logiciel n’est bon qu’en fonction
des informations ou des ensembles de données que vous lui fournissez. Si c’est du Garbage In, le Garbage Out est inévitable. Comme le souligne Scott à propos de KORA de la Bundeswehr
:
«Lorsqu’on examine la
structure d’une simulation basée sur KORA, il devient évident que le système est complètement dépendant des diverses entrées qui définissent la simulation dans son ensemble. Chaque aspect
de la simulation est dérivé des paramètres programmés par les responsables de la supervision de la formation. Bien que l’on puisse espérer que les responsables de la formation conduisent
la simulation avec un minimum d’intégrité professionnelle, à moins que les formateurs de l’OTAN et leurs élèves ukrainiens ne soient dotés de qualités suicidaires semblables à celles de
Lemming, il a fallu modifier et altérer de manière significative des points de données critiques pour générer un résultat capable de motiver les forces ukrainiennes pour qu’elles
acceptent l’attaque. (…) L’axe de progression d’Orekhov a été conçu pour exploiter une faille entre les 291e et 70e régiments de fusiliers motorisés de la 42e division de fusiliers
motorisés russe. Les «agents comportementaux» programmés par les instructeurs de l’OTAN semblaient traiter les Russes – en particulier ceux du 70e régiment – comme des troupes mal
entraînées, mal dirigées, mal équipées et peu motivées. En bref, les formateurs de l’OTAN ont compensé l’incapacité de l’Ukraine à rassembler des forces capables d’effectuer les tâches de
suppression les plus élémentaires en prédisant l’effondrement inévitable de la volonté de résistance des soldats russes».
Je le répète, les armées de l’OTAN fonctionnent sur la base de la propagande, du haut en bas de l’échelle. Les rares îlots de compétence tactique et
opérationnelle sont isolés et n’ont aucune influence sur le défilé d’analphabétisme militaire, de renseignements de mauvaise qualité et d’un manque total de compréhension de la guerre
moderne de la part de l’OTAN. Nombre de ces «experts militaires» occidentaux tirent leurs conclusions en se basant souvent sur des simulations informatiques et des jeux de guerre qui
fonctionnent souvent en mode GIGO – Garbage In-Garbage Out. En outre, comme on l’a déjà dit, de nombreux officiers et sous-officiers russes de première ligne parlent de la reconnaissance
de la formation OTAN des unités des FAU, mais déclarent immédiatement qu’elle est médiocre. Il n’y a là rien de surprenant : on ne peut rien apprendre de valable des guerres du Golfe ou
des défaites en Afghanistan et ailleurs, en ce qui concerne les opérations combinées d’envergure. L’opération militaire spéciale est gigantesque et dépasse l’expérience de l’OTAN.
Ce n’est pas la première fois : dès le début des années 1990, la simulation informatique de la guerre réalisée par l’US Naval War College a donné un
résultat étonnant en «prédisant» que la force de frappe principale de la marine soviétique, composée de pr. 949A Oscar-II de la marine soviétique ne réussirait qu’un seul lancement de ses
ASM P-700 Granit sur les forces navales américaines, tout en accordant beaucoup plus de crédit aux sous-marins soviétiques équipés uniquement de torpilles. De toute évidence, l’idée d’une
salve de missiles supersoniques de M=2, d’une portée de 500 kilomètres, avec un ciblage fiable fourni par le MKRC Legenda, était tellement étrangère aux stratèges navals américains qu’ils
ne pouvaient pas reconnaître l’arrivée d’un nouveau paradigme technologique dans la guerre navale, jusqu’à ce que feu le capitaine Wayne Hughes déclare, brillamment, son arrivée en 2000 –
40 ans après que les Russes aient déployé les premiers missiles anti-navires sérieux. Il était alors trop tard pour la marine américaine, confrontée à la puissance écrasante des salves de
missiles contre lesquelles elle ne peut se défendre de manière fiable.
Une mauvaise éducation de base, à commencer par les écoles publiques occidentales, en particulier dans le domaine des STIM, un niveau académique médiocre
dans les établissements d’enseignement militaire, des programmes entièrement fondés sur des mythes en matière de tactique et d’opérations, une faible formation en STIM, un analphabétisme
historique et un complexe d’infériorité caché et refoulé – tels sont les traits des «planificateurs» et des chefs militaires de l’OTAN moderne qui ne sont absolument pas qualifiés pour se
battre sur le champ de bataille moderne. Il n’est donc pas surprenant qu’ils vivent dans un monde virtuel de Ruskoffs primitifs, mal entraînés, mal éduqués et au moral bas. Nous avons vu
tout cela exposé au monde entier au cours des deux dernières semaines de la «contre-offensive» des FAU qui s’est transformée en un massacre du personnel des FAU et de l’équipement de
l’OTAN. Ils n’arrivent toujours pas à se faire à l’idée qu’ils font partie de la ligue inférieure.
«Les prix de l’énergie
en Allemagne ont grimpé en flèche au cours de l’année écoulée, ce qui a conduit plusieurs entreprises à envisager des délocalisations vers des sites moins chers. Siegfried Russwurm,
directeur de la Fédération allemande de l’industrie (BDI), a déclaré que la situation énergétique était suffisamment mauvaise pour que les entreprises envisagent sérieusement de
délocaliser leurs activités. Russwurm a expliqué que «de nombreuses entreprises familiales […] ont des projets de délocalisation très opérationnels» en raison de la pléthore d’obstacles
auxquels elles sont confrontées en Allemagne. Si de nombreuses entreprises ayant leur siège en Allemagne connaissent le succès à l’échelle mondiale, beaucoup éprouvent des difficultés à
opérer sur le territoire allemand. La lenteur et la complexité de la bureaucratie allemande n’ont fait qu’exacerber les difficultés. Cette semaine, le ministre de l’Économie, Robert
Habeck, a abordé la question des entreprises qui cherchent à se délocaliser. Habeck a déclaré : «À mon avis, l’Allemagne est un site attrayant pour les entreprises nouvelles et
existantes… Bien sûr, les industries des matériaux sont sous pression en raison de la hausse des prix de l’énergie, mais il y a des décisions politiques à prendre»».
Ce n’est qu’un début. Le mouvement va s’accélérer de manière spectaculaire dans les mois à venir. «L’Allemagne est un pays attractif» ? C’est vrai ?
Qu’est-ce qu’il fume ? Mais une fois de plus, pour les crétins incultes qui infestent les «élites» politiques et militaires occidentales modernes, la guerre, c’est la paix, le noir, c’est
le blanc et vice-versa, et les Ruskoffs sont des gens arriérés. Dans le même ordre d’idées, je doute que la plupart des élèves officiers occidentaux des écoles militaires des pays de
l’OTAN puissent survivre aux programmes des académies militaires russes, avec leur formation épuisante en ingénierie et en opérations tactiques. Par ailleurs, l’Allemagne n’est plus
la bienvenue
en Russie.
«Les exportations
allemandes vers la Russie ont fortement chuté en mai 2023 par rapport aux chiffres de l’année dernière, selon les données de l’Office fédéral de la statistique (Destatis) publiées jeudi.
Selon les calculs, les exportations ont chuté de 36,7 % pour atteindre 700 millions d’euros (760 millions de dollars). La Russie a reculé à la 16e place des principaux partenaires
d’exportation de l’Allemagne en dehors de l’UE (pays tiers). En février 2022, avant le conflit en Ukraine et les sanctions de l’UE à l’encontre de Moscou, la Russie occupait la cinquième
place».
Et comme il y a 82 ans, les Panzers allemands brûlent à nouveau dans les champs de la Russie.
Depuis le 4 juin, les FAU ont lancé 263 attaques sur les positions russes dans le cadre de la contre-offensive en cours. Toutes les attaques ont été
repoussées, mais rares sont ceux qui comprennent pourquoi l’offensive de l’armée ukrainienne a échoué à son apogée.
Qu’est-ce que la «ligne Sourovikine» ?
Il s’agit d’un système défensif dont la première couche est constituée de dizaines de couloirs de tir fortifiés, comprenant notamment de vastes champs de
mines et des barrières d’ingénierie. Il a fallu près de huit mois pour construire cette ligne, qui s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres de profondeur. Elle s’appuie sur un réseau
de transport et de logistique bien développé, avec des plaques tournantes et des bases arrière. Des itinéraires logistiques courts permettent aux forces armées russes de transférer
rapidement des réserves d’un secteur à l’autre sans compromettre l’état de préparation au combat sur la ligne de front. En d’autres termes, lorsque le besoin de renforcer la puissance de
feu se fait sentir, il est possible de le faire sans retirer des troupes d’autres secteurs.
Quelle est sa spécificité ?
La ligne de défense est soutenue par un puissant groupement d’artillerie et de forces aériennes, notamment des hélicoptères d’attaque Ka-52 et des avions
d’attaque au sol équipés de bombes planantes guidées FAB-250/500. En cas de percée d’un groupe mécanisé des FAU sur l’une des voies de tir, l’aviation est capable de soutenir les forces
terrestres en opérant en «carrousel» : Pendant que les hélicoptères engagent des cibles au sol, les avions d’attaque et les bombardiers atteignent le point de lancement et, après avoir
atteint leurs cibles, les hélicoptères réengagent, et le cycle se répète. Pendant ce temps, les frappes sur les zones arrière du groupe des FAU en progression à Orehovo et Grand Novosilka
démontrent que l’offensive des FAU dispose d’une défense aérienne limitée. Les systèmes de défense aérienne à moyenne et courte portée sont soit déployés profondément à l’arrière, soit
utilisés avec parcimonie sur la ligne de front. En conséquence, une grande partie du personnel de commandement supérieur est détruite à l’arrière, ce
qui entrave le commandement et le contrôle et, par conséquent, ralentit le rythme de l’offensive.
Qu’est-ce que la «défense élastique» et comment fonctionne-t-elle ?
À en juger par la dynamique de l’offensive, le commandement des FAU comptait sans aucun doute sur une percée rapide et sur le passage de la bataille à la
guerre de manœuvre. À cette fin, une série de frappes sur la ligne de contact a été planifiée, notamment des attaques principales et plusieurs diversions. Ces frappes ont été contrées par
une combinaison de tactiques connues sous le nom de défense élastique et par un groupement d’artillerie, renforcé par des moyens d’observation et de correction des tirs. Il est évident
que les forces armées russes sur le terrain opèrent encore avec des forces relativement faibles et que l’élément de manœuvre, en termes de réserves
opérationnelles et tactiques, n’est pas encore entré dans la bataille. Dans les cas de Piatykhatky à Zaporijia ou de Neskoutchne dans la direction du sud de Donetsk, il est clair
que les forces russes ne s’accrochent pas à chaque centimètre de la ligne défensive en cas de percée de groupes individuels des FAU. Si nécessaire, elles se replient sur des positions de
réserve. L’ennemi, situé alors à des coordonnées connues à l’avance, est soumis à des frappes d’artillerie, suivies d’une contre-attaque, et la position revient sous le contrôle des
forces défensives. Si l’on en juge par le fait que deux semaines après le début de l’offensive des FAU, celles-ci continuent de subir des pertes dues aux tirs d’artillerie, leurs
capacités de reconnaissance et de contre-batterie sont soit inefficaces, soit insuffisantes.
Quel est le résultat ?
Depuis plus de deux semaines que dure l’offensive ukrainienne, les avancées des FAU ont été observées uniquement dans la zone grise, c’est-à-dire sur le
territoire situé en avant des principales lignes de défense russes. Les FAU n’ont pas réussi à prendre le contrôle de ces zones : Chaque tentative de consolidation et d’extension de la
tête de pont donne lieu à des frappes d’artillerie et à des raids aériens, obligeant les forces ukrainiennes à battre en retraite et à se regrouper en vue d’une nouvelle attaque.
La récente contre-offensive
ukrainienne s’est heurtée à un dispositif de défense russe unique en son genre, a expliqué à Sputnik Amin Hteyt, général de brigade libanais en retraite.
Une défense de fer. L’échec de la contre-offensive de Kiev doit beaucoup aux installations russes et à la ligne dite «Sourovikine», a affirmé à Sputnik Amin
Hteyt, ancien général de brigade libanais. Les assauts ukrainiens se sont brisés sur ce dispositif inédit, qui conjugue positions fortifiées et défense mobile.
La ligne est en effet constituée à la fois de points de défense et de points d’attaque, ce qui a pris les assaillants ukrainiens par surprise et a
«semé la
panique» dans leur rang, explique ainsi l’expert militaire.
«Cette ligne a une
méthode de défense sans précédent et unique dans l’histoire, elle s’appuie sur un plan séquentiel qui prend en compte toutes les attaques et actions possibles de l’ennemi […] La ligne
repose sur une défense constante et mobile à la fois. Il est efficace non seulement dans les zones fortifiées, mais présente également des avantages en matière de tir, de soutien des
troupes lorsqu’elles se déplacent en profondeur», détaille-t-il.
Le dispositif Sourovikine permet par ailleurs de déployer une intensité de feu constante, qui empêche l’ennemi de percer. La mobilité et l’adaptation des
différentes lignes sont aussi un atout non négligeable.
«La ligne se
caractérise aussi par un niveau d’intensité de feu sans précédent et une capacité de se déplacer dans trois directions à la fois. Cela a permis de détruire les forces ukrainiennes en
plusieurs points. Il n’y a aucune possibilité de percée, puisque toutes les lignes existantes s’adaptent à l’offensive et la contiennent extrêmement efficacement», explique ainsi
Amin Hteyt.
Échec patent
Plusieurs observateurs ont déjà mis en avant la solidité des lignes russes depuis le début de la contre-offensive ukrainienne. La région de Zaporijia est
notamment commandée par Alexandre Romantchouk, qui n’est autre que l’homme chargé de concevoir la doctrine défensive russe moderne, notait ainsi récemment l’ancien officier du
renseignement américain Scott Ritter.
C’est justement sur cet axe de Zaporijia que les troupes avaient fait porté leur premiers efforts de contre-offensive, se faisant brutalement refouler. Des
chars Leopard allemands et des blindés américains Bradley avaient été laissés sur le terrain par l’armée de Kiev.
La Russie s’appuie en outre sur une supériorité aérienne incontestable pour stopper les tentatives ukrainiennes, soulignait récemment le Wall Street
Journal. Les troupes russes utilisent en particulier des hélicoptères équipés de missiles longue portée pour toucher des cibles terrestres, ce qui leur donnent un «avantage temporaire
sur le front sud», ont admis pour leur part les services de renseignements britanniques.
M. Ze continue d’augmenter sa consommation de substances spéciales et a déclaré aujourd’hui que tous les Patriot PAC3 ukrainiens vont bien et continuent
d’abattre des missiles russes en très grand nombre, notamment six autres Kinjals. Pendant que la défense aérienne du pays 404 continue d’abattre toutes sortes de choses, notamment des
OVNI et des vaisseaux interstellaires de la franchise cinématographique «Independence
Day», le ministère russe de la Défense rapporte aujourd’hui que les forces armées ukrainiennes ont subi de lourdes pertes :
«Les forces militaires
ukrainiennes ont subi de lourdes pertes sur l’ensemble des lignes de front au cours des dernières 24 heures, a déclaré le ministère russe de la Défense. Les régions russes de Zaporijia et
de Donetsk ont connu les combats les plus intenses, Kiev ayant perdu plus de 800 soldats dans ces régions. «Au cours de la journée écoulée, les pertes ennemies dans les directions du sud
de Donetsk et de Zaporijia se sont élevées à plus de 800 militaires ukrainiens, 20 chars, quatre véhicules de combat d’infanterie [et] 15 véhicules blindés de combat», a déclaré l’armée
dimanche lors d’un point de presse quotidien. Le ministère n’a pas précisé si le nombre de victimes incluait les tués et les blessés ou s’il s’agissait exclusivement de morts. Outre ces
pertes en personnel et en matériel, les troupes ukrainiennes ont également perdu deux obusiers M777 de fabrication américaine et plusieurs systèmes d’artillerie de fabrication soviétique,
a ajouté l’armée».
Dans le même temps, l’agrégat du mois de juin est reflété ici dans le SitRep du ministère russe de la Défense :
«Il s’agit de 14 125
morts et, si la dynamique se poursuit, les forces armées russes auront complètement effacé, d’ici la fin du mois, une force de la taille d’un corps d’armée de campagne. Cela est confirmé
par les tentatives désespérées du régime de Kiev de procéder à une mobilisation dans les provinces occidentales, telles que Ivano-Frankivsk – un foyer de nazis ukrainiens et d’adorateurs
de Bandera. Eh bien, à situation désespérée, mesures désespérées. Mais ceux-là aussi seront anéantis. Comme le rapporte le Spiegel, de nombreux membres d’équipage de chars Leopard-2 des
FAU refusent d’aller au combat, tandis que d’autres tentent de saboter les chars. C’est tout à fait prévisible».
Pour montrer comment tout cela influence le monde en dehors de l’Occident de plus en plus isolé, voici un service d’information indonésien qui compte près
de 7,4 millions d’abonnés rien que sur YT.
L’année dernière, la réaction des Indonésiens a été ouvertement et massivement favorable à la Russie. Et ce n’est qu’UN exemple parmi tant d’autres. La première
règle pour tout stratège militaire est de reconnaître la NATURE de la guerre – une tâche que personne à Washington n’est en mesure d’accomplir. Même l’un des plus grands russophobes et
falsificateurs, feu Richard Pipes, l’a noté :
«Nous n’avons pas d’état-major
général, nous ne délivrons pas de diplômes supérieurs en «science militaire» et, à l’exception de l’amiral Mahan, nous n’avons produit aucun stratège de réputation internationale. Les États-Unis
ont eu tendance à compter sur leur insularité pour se protéger des agresseurs et sur leur capacité industrielle unique pour écraser leurs ennemis une fois la guerre engagée. Les États-Unis sont
habitués à mener des guerres qu’ils choisissent eux-mêmes et à leurs propres conditions. Il leur manque une tradition stratégique bien ancrée. Pour reprendre les termes d’un historien, les
Américains ont tendance à considérer la stratégie militaire et les forces armées comme quelque chose à «employer par intermittence pour détruire des menaces occasionnelles et intermittentes
posées par des puissances hostiles».
Le mot est allemand, et signifie tambour de feu ou barrage.
Le barrage de l’artillerie généralement lourde, qui tire en ininterrompu.
Utilisé par les Allemands en 1916, puis par la suite, par les USaméricains, assis sur la supériorité (défunte aujourd’hui), de leur industrie.
L’offensive ukrainienne, pour l’instant est un échec cuisant. Certains disent qu’elle n’a pas commencé et aura lieu vers Energodar.
Simple oubli de la réalité. Celui qui gagne, c’est celui qui tape le plus fort, comme les USaméricains pendant la bataille de Normandie en 1944.
Les signes de victoires ukrainiens sont à l’avenant. Dès 1915 on parle d’évacuation de la première ligne en cas de prémisses d’attaques, pour éviter les
pertes inutiles. Le gros des troupes est déjà en arrière, et les troupes de couvertures, réduites, évacuent pour la plus grande partie (sauf les punis et les disciplinaires).
«Mais
la tactique habituelle, grande prédatrice d’ennemis, finit par fonctionner : les premières lignes sont cédées tandis que les deuxièmes, renforcées et protégées par un barrage
d’artillerie, tiennent et préparent la contre-offensive».
Les regroupements de troupes et de blindés sont compliqués sans maitrise aérienne, et c’est les Russes qui l’ont. Des blindés isolés peuvent s’embusquer,
mais sans plus. Une masse, elle, est vite repérée et détruite, sans doute ce sont ces cimetières d’éléphants remarqués.
Il n’y a rien de révolutionnaire, de plus à réparer les blindés, tous les camps le font. Dire que les oxydés vont réparer les chars, ça se fait dans toutes
les guerres, les panzerdivisions étaient pour la plupart des soldats de celles-ci, un métier de mécanicien, chargé des réparations. Quand c’était de plus grosses réparations, on renvoyait
dans des usines à l’arrière.
Le matériel des oxydentaux est inutile, obsolète et désuet. Incapables de combattre sans une aviation totalement maitresse du ciel, sur lequel ils ont tout
misé, pour éviter les pertes, ils se retrouvent dans une situation impossible, et les journaleux nous refont, jours après jours, le coup des «armes miracles». Et le coup de «la mort de la
tsarine».
Les gains ukrainiens, sont largement inférieurs aux pires offensives de 1915. Quelques centaines de mètres, le trait de crayon.
Les diverses matériels donnés, eux, empilent les problèmes. Trop différents, trop américains souvent, faits pour une maintenance lourde et des conditions
optimales qui sont loin d’être réunies.
CNN comme Le
Figaro et Reuters,
avouent timidement l’échec de la contre-offensive, même s’il faut rester prudent. À mon avis, le maximum de ce que peuvent faire les ukrainiens, c’est arriver à un point où ils créeraient
une bataille de Prokhorovka. Mais cela à mon avis, reste irréaliste.
Th. Meyssan, parle, de manière plus réaliste de «l’effondrement de
Kiev». En fait, l’Ukraine, est une coquille vide et derrière ce qui reste de ses armées en campagne, il ne reste rien.
Le 20 mai, le groupe Wagner a forcé les troupes ukrainiennes à quitter leur dernière position dans les limites de la ville de Bakhmout, provoquant ainsi la fin
nominale de la plus grande bataille du XXIe siècle (jusqu’à présent). Bakhmout a été le lieu le plus important des opérations militaires en Ukraine pendant la majeure partie des neuf derniers
mois. Les combats s’y sont déroulés à un rythme effréné, les progrès étant souvent mesurés à l’échelle d’un seul pâté de maisons. Il s’agissait d’une bataille extrêmement violente et sanglante,
mais parfois atrocement lente et apparemment indécise. Après d’innombrables mises à jour au cours desquelles rien d’important ne semblait s’être produit, de nombreuses personnes commençaient
certainement à lever les yeux au ciel à la simple mention de Bakhmout. Par conséquent, la prise abrupte de la ville par Wagner en mai (comme on pouvait s’y attendre, les derniers 25% de la ville
sont tombés très rapidement par rapport au reste) a semblé un peu surréaliste. Pour beaucoup, il semblait que Bakhmout ne se terminerait jamais – et puis, soudain, cela s’est terminé.
Bakhmout, comme la plupart des batailles urbaines de haute intensité, illustre le potentiel apocalyptique des combats modernes. Les bombardements intenses ont
réduit de grandes parties de la ville à l’état de ruines, donnant l’impression que Wagner et les forces armées ukrainiennes (FAU) ne se battaient pas tant pour la ville que pour sa
carcasse.
Le rythme lent et les destructions extrêmes ont fait de cette bataille un combat difficile à analyser. Tout semble si insensé – même dans le cadre du paradigme
unique de l’art de la guerre. En l’absence d’une logique opérationnelle évidente, les observateurs des deux camps se sont empressés d’élaborer des théories expliquant que la bataille était en
fait un brillant exemple d’échecs en quatre dimensions. En particulier, on peut facilement trouver des arguments de la part de commentateurs pro-ukrainiens et pro-russes affirmant que Bakhmout a
été utilisée comme un piège pour attirer les hommes et le matériel de l’autre camp à des fins de destruction, tout en gagnant du temps pour accumuler de la puissance de combat.
Les sources pro-ukrainiennes affirment catégoriquement qu’une grande partie de la puissance de combat russe a été détruite à Bakhmout, tandis que les FAU ont reçu
des blindés et un entraînement occidentaux pour constituer un ensemble mécanisé en vue de reprendre l’offensive. De même, les auteurs pro-russes semblent convaincus que les FAU ont perdu beaucoup
d’hommes, alors que l’armée russe a préservé ses forces en laissant Wagner mener la plupart des combats.
Il est clair qu’ils ne peuvent pas avoir raison tous les deux.
Dans cet article, j’aimerais faire une étude globale de la bataille de Bakhmout et évaluer les preuves. Quelle armée a réellement été détruite dans cette ville
«stratégiquement insignifiante» ? Quelle armée a gaspillé sans compter ses effectifs ? Et surtout, pourquoi cette ville médiocre est-elle devenue le théâtre de la plus grande bataille du siècle ?
Un homicide a été commis, mais personne ne s’accorde à dire qui a assassiné qui. Il faut donc procéder à une autopsie.
La route vers la fosse commune
La bataille de Bakhmout a duré si longtemps qu’il est facile d’oublier comment le front en est arrivé là et comment Bakhmout s’inscrit dans les opérations de l’été
2022. Les opérations russes de l’été se sont concentrées sur la réduction du saillant ukrainien autour de Lyssytchansk et Severodonetsk, et ont atteint un point culminant lorsque les forces
russes ont ouvert la forteresse ukrainienne fortement défendue de Popasna, encerclé une poche de forces ukrainiennes autour de Zolote et se sont approchées de la route Bakhmout-Lyssytchansk. La
chute de l’agglomération urbaine de Lyssytchansk-Severodonetsk a été relativement rapide, les forces russes menaçant d’encercler l’ensemble de la poche et de forcer le retrait des
Ukrainiens.
À titre de référence, voici à quoi ressemblait la ligne de front dans le centre du Donbass le 1er mai 2022, avec l’aimable autorisation de MilitaryLand :
Dans ce contexte, Bakhmout menaçait déjà de devenir un champ de bataille majeur. Elle se trouvait littéralement à un carrefour, directement au centre du saillant
ukrainien. Alors que les positions ukrainiennes de Lyssytchansk, Popasna et Svitlodarsk étaient enfoncées, les axes de l’avancée russe convergeaient vers Bakhmout.
Les forces ukrainiennes avaient grand besoin de stabiliser le front et d’établir une position de blocage stable, et il n’y avait vraiment pas d’autre endroit pour
le faire que Bakhmout. Entre Lyssytchansk et Bakhmout, il n’y a pas de zones urbaines suffisamment solides pour ancrer la défense, et il n’était absolument pas question de ne pas défendre
Bakhmout de manière adéquate, pour quelques raisons que nous pouvons énumérer :
Bakhmout occupe une position centrale dans ce secteur du front, et sa perte menacerait Siversk d’enveloppement et permettrait aux forces russes de contourner les
défenses bien fortifiées et solidement tenues de Toretsk.
L’objectif stratégique russe de Slaviansk-Kramatorsk ne peut être défendu avec succès si l’armée russe contrôle à la fois les hauteurs à l’est (dans la région de
Bakhmout) et Izioum.
Bakhmout elle-même était une zone urbaine défendable, avec des hauteurs dominantes à l’arrière, de multiples voies de ravitaillement, de bonnes liaisons avec
d’autres secteurs du front et une ceinture périphérique de zones urbaines plus petites protégeant ses flancs.
Les forces ukrainiennes se trouvaient donc confrontées à une décision opérationnelle assez évidente. Il s’agissait, tout bien considéré, soit d’engager des réserves
pour stabiliser le front à Bakhmout (un point d’ancrage défensif vital, solide et opérationnel), soit de risquer de laisser la Russie contourner et balayer toute une ceinture de défenses dans des
endroits tels que Siversk et Toretsk. Le choix entre une option raisonnablement bonne et une option extrêmement mauvaise n’a pas suscité de grande controverse.
Après avoir perdu sa ceinture défensive orientale, l’Ukraine devait stabiliser le front quelque part, et le seul endroit approprié était Bakhmout – c’est donc là
que les réserves ukrainiennes ont été envoyées en force, et que les FAU ont choisi de combattre. La logique opérationnelle, indifférente aux choses qui nous recommandent normalement les villes
comme «importantes», a décrété que le Styx devait passer par Bakhmout.
La Russie est venue relever ce défi, avec pour fer de lance un groupe de mercenaires, composé de détenus maniant des pelles et dirigé par un traiteur chauve.
Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
Progression opérationnelle
Parce que l’impression générale de Bakhmout est caractérisée par des combats urbains, il peut être facile d’oublier que la plus grande partie de la bataille s’est
déroulée en dehors de la ville elle-même, dans les banlieues et les champs autour du centre urbain. L’approche de Bakhmout est encombrée d’un anneau de petits villages (des endroits comme
Klynove, Pokrovske et Zaitseve) à partir desquels les FAU ont pu mener une défense tenace avec le soutien de l’artillerie dans la ville elle-même.
Bien que les forces russes aient nominalement atteint l’approche de Bakhmout à la fin du mois de juin (avant même la prise de Lyssytchansk) et que la ville se soit
retrouvée à l’extrême limite de la portée des obus, elles n’ont pas immédiatement entamé une poussée concertée pour l’atteindre. Le 1er août, les premiers assauts sur la ceinture extérieure de
villages ont commencé, et le ministère russe de la Défense a déclaré dans ses communiqués que les «batailles pour Bakhmout» avaient commencé. Cette date étant la plus logique pour
l’historiographie, nous pouvons affirmer que la bataille de Bakhmout s’est déroulée du 1er août 2022 au 20 mai 2023, soit 293 jours au total.
Au cours des deux premiers mois de la bataille, les Russes se sont emparés de la plupart des localités situées à l’est de la route T0513 au sud de la ville et de la
route T1302 au nord, privant Bakhmout et Soledar de la plupart de leurs zones tampons orientales et repoussant la ligne de contact jusqu’à la limite des zones urbaines proprement dites.
À ce stade, les lignes de front se sont largement figées pour le reste de l’année, avant que Wagner n’ouvre la voie à de nouvelles avancées en s’emparant du petit
village de Yakovlivka, au nord de Soledar. Ce succès peut être considéré comme le premier domino d’une chaîne d’événements qui a conduit à la défaite ukrainienne à Bakhmout.
Soledar joue un rôle unique et essentiel dans la géographie opérationnelle de Bakhmout. Établis sur une bande relativement longue et mince, Soledar et ses banlieues
forment un bouclier urbain continu qui s’étend de l’autoroute T0513 (qui va au nord de Siversk) jusqu’à la route T0504 (qui va à l’est de Popasna). Cela fait de Soledar un bastion satellite
naturel qui défend Bakhmout sur près de quatre-vingt-dix degrés d’approche. Soledar est également généreusement doté de bâtiments industriels, notamment la mine de sel qui lui a donné son nom, ce
qui en fait un endroit relativement accueillant pour la mise en place d’une défense statique, avec de nombreux endroits profonds et des murs solides.
La prise de Yakovlivka par Wagner le 16 décembre marque cependant le premier signe que la défense de Soledar est en difficulté. Yakovlikva se trouve sur une
position élevée au nord-est de Soledar, et sa prise a donné à Wagner une position puissante sur le flanc de Soledar. Les Ukrainiens l’ont compris et Soledar a été puissamment renforcé en réponse
à la perte de Yakovlivka et à l’assaut anticipé. La prise de Bakhmoutske le 27 décembre (une banlieue de Soledar située directement sur son approche sud) a préparé le terrain pour un assaut
réussi.
L’attaque sur Soledar a été relativement rapide et extrêmement violente, caractérisée par un soutien intense de l’artillerie russe. L’assaut a commencé presque
immédiatement après la perte de Bakhmoutske le 27 décembre, et le 10 janvier, la défense cohésive de l’Ukraine avait été anéantie. Les dirigeants ukrainiens ont bien sûr nié avoir perdu la ville
et ont inventé une histoire de contre-attaques glorieuses, mais même l’Institute for the Study of War (un organe de propagande du département d’État américain) a admis plus tard que la Russie
avait capturé Soledar dès le 11 janvier.
La perte de Soledar, combinée à la prise début janvier de Klichtchiïvka au sud, a permis à Wagner d’entamer un enveloppement partiel de Bakhmout.
Phase 2 : dégager les
flancs
C’est à ce moment-là que la discussion s’oriente vers un éventuel encerclement de Bakhmout par les Russes. Certes, les ailes russes se sont étendues rapidement
autour de la ville, la plaçant dans un sac de feu, mais il n’y a jamais eu d’effort concerté pour prendre la ville dans un véritable encerclement. L’avancée russe s’est ralentie à l’approche
d’Ivanivske, au sud, et sur l’autoroute M03, vitale, au nord.
Un véritable encerclement n’a probablement jamais été envisageable, principalement en raison de la complication de Tchassiv Yar, un bastion de l’arrière fermement
tenu. Pour encercler complètement Bakhmout, les forces russes auraient été obligées de choisir entre deux options difficiles : soit bloquer la route de Tchassiv Yar à Bakhmout, soit élargir
l’enveloppement suffisamment pour inclure Tchassiv Yar dans la poche également. L’une ou l’autre option aurait grandement compliqué l’opération, et Bakhmout n’a donc jamais été véritablement
encerclée.
Ce que les Russes ont réussi à faire, cependant, c’est d’établir une position dominante sur les flancs, ce qui leur a permis d’accumuler trois avantages
significatifs. Premièrement, ils ont pu diriger leurs tirs sur les dernières lignes de ravitaillement de Bakhmout. Deuxièmement, ils ont pu soumettre Bakhmout elle-même à des tirs d’artillerie
intenses provenant de plusieurs axes. Troisièmement, et c’est peut-être le plus important, ils ont pu attaquer le centre urbain de Bakhmout à partir de trois directions différentes. Ce qui, en
fin de compte, a grandement accéléré la chute de la ville. En avril, il était clair que l’accent n’était plus mis sur l’expansion de l’enveloppement sur les flancs, mais sur l’assaut de Bakhmout
elle-même, et il a été rapporté que les unités régulières russes avaient pris le contrôle des flancs afin que Wagner puisse nettoyer la ville.
En avril et au début du mois de mai, les combats se sont enfin déplacés vers le centre urbain. Les unités des FAU dans la ville se sont finalement révélées
incapables d’arrêter l’avancée de Wagner, en grande partie grâce à la coordination étroite des feux russes et à l’exiguïté de la défense ukrainienne – Wagner avançant dans la ville depuis trois
axes, les grilles de tir de l’artillerie russe sont devenues très étroites, et la défense statique des FAU – bien que courageusement contestée – a été lentement réduite à néant.
Au début du mois de mai, il était clair que la ville tomberait bientôt, les FAU s’accrochant désespérément au bord ouest de la ville. L’attention s’est toutefois
rapidement portée sur une contre-attaque ukrainienne sur les flancs.
Il s’agit là d’un cas assez classique où les événements sur le terrain sont dépassés par la narration. Des rumeurs de contre-attaque ukrainienne imminente
circulaient depuis un certain temps, avancées par des sources ukrainiennes et russes. Les canaux ukrainiens reposaient sur l’idée que le général Oleksandr Syrskyi (commandant des forces
terrestres des FAU) avait mis au point un plan visant à attirer les Russes à Bakhmout avant de lancer une contre-attaque sur les ailes. Cette idée semblait corroborée par les avertissements
frénétiques du chef de Wagner, Evgueni Prigojine, selon lesquels les Ukrainiens avaient massé d’énormes forces dans les zones arrière, derrière Bakhmout, qui allaient être libérées pour
contre-encercler la ville.
Quoi qu’il en soit, les mois de printemps ont passé sans qu’aucune contre-attaque étonnante des FAU ne se produise, et toutes sortes de pénuries de matériel et de
retards météorologiques ont été mis en cause. Puis, le 15 mai, l’enfer a semblé se déchaîner. Les FAU ont finalement attaqué et Prigojine a déclaré que la situation sur les flancs s’approchait du
pire des scénarios.
Les FAU ont apporté un groupe important d’unités sur le terrain, dont plusieurs de leurs meilleures formations et les plus expérimentées. Il s’agissait notamment
d’unités de :
La 56e brigade
La 57e brigade mécanisée
La 67e brigade mécanisée
La 92e brigade mécanisée
La 3e brigade d’assaut (Azov)
La 80e brigade d’assaut aérien
La 5e brigade d’assaut
Cet important dispositif de frappe a attaqué une poignée de médiocres brigades de fusiliers motorisés russes, a obtenu quelques succès initiaux et s’est soldé par
de lourdes pertes. Malgré l’affirmation de Prigojine selon laquelle les réguliers russes ont abandonné leurs postes et laissé les ailes russes sans défense, nous avons appris plus tard que ces
forces – notamment les unités de fusiliers motorisés mobilisées – ont défendu leurs positions avec acharnement et ne se sont retirées que sous les ordres d’en haut. Ces retraits (de quelques
centaines de mètres tout au plus) ont amené la ligne défensive russe à des positions solidement tenues le long d’une série de canaux et de réservoirs, que les FAU n’ont pas été en mesure de
franchir.
Cela ne veut pas dire que la Russie n’a pas subi de pertes en se défendant contre une attaque ukrainienne tenace. La 4e brigade de fusiliers motorisés, qui était en
grande partie responsable de la défense réussie à l’extérieur de Klichtchiïvka, a été gravement endommagée, son commandant a été tué et elle a dû être rapidement relevée. Cependant, le potentiel
offensif du dispositif d’assaut ukrainien a été épuisé, et il n’y a eu aucune tentative de suivi au cours des deux dernières semaines.
En fin de compte, le plan Syrskyi tant vanté s’est avéré plutôt boiteux. La contre-attaque a réussi à débloquer quelques routes clés de Bakhmout, mais elle n’a rien
fait pour empêcher Wagner de finaliser la prise de la ville, elle a brûlé la puissance de combat de plusieurs brigades de premier plan et, le 20 mai, les dernières positions ukrainiennes dans la
ville ont été liquidées.
C’était une bataille étrange. Une progression atrocement lente sur les flancs de la ville, une menace matérielle d’encerclement et une concentration soudaine de
l’énergie de combat de Wagner dans la ville elle-même, le tout sous la menace d’une énorme contre-offensive des FAU, qui s’est révélée inefficace et éphémère.
Il n’est donc pas évident que cette bataille corresponde à la logique opérationnelle de l’une ou l’autre armée, ni que quiconque en ressorte pleinement satisfait.
L’Ukraine a manifestement perdu la bataille en termes nominaux, mais l’avancée russe a semblé si lente et Bakhmout si aléatoire sur le plan stratégique (du moins superficiellement) que le succès
de Wagner peut être décrit comme une victoire à la Pyrrhus. Pour juger pleinement de la bataille de Bakhmout, nous devons tenir compte des pertes relatives et de la dépense de la puissance de
combat.
La facture du boucher
L’estimation des pertes au combat en Ukraine est une tâche difficile, en grande partie parce que les estimations «officielles» des pertes sont souvent manifestement
absurdes. Nous devons donc nous efforcer de trouver des chiffres raisonnables à l’aide d’approximations et d’informations auxiliaires. Les données relatives aux déploiements constituent l’une de
ces sources d’information importantes : l’ampleur et la fréquence de l’affectation des unités nous permettent de nous faire une idée générale du taux de combustion. Dans ce cas particulier,
cependant, nous constatons que les déploiements d’unités sont quelque peu difficiles à utiliser. Analysons la situation.
Tout d’abord, nous devons nous attaquer au fait incontestable qu’une grande partie de l’armée ukrainienne a été déployée à Bakhmout à un moment ou à un autre. La
chaîne Telegram Grey Zone a dressé une liste de toutes les unités ukrainiennes qui ont été identifiées avec certitude (généralement par des messages sur les médias sociaux ou des mises à jour des
FAU) comme étant déployées à Bakhmout tout au long des neuf mois de la bataille (c’est-à-dire qu’elles n’y étaient pas toutes en même temps) :
Il s’agit d’un engagement absolument énorme (37 brigades, 2 régiments et 18 bataillons distincts (plus des formations irrégulières comme la Légion géorgienne)) qui
indique manifestement des pertes sévères (pour ce qu’elle vaut, la carte pro-ukrainienne Deployment Map de MilitaryLand admet un déploiement ukrainien tout aussi titanesque à Bakhmout).
Cependant, cela ne nous permet pas d’évaluer précisément les pertes, principalement parce que l’ordre de bataille (ORBAT) de l’Ukraine est un peu confus. L’Ukraine répartit fréquemment ses unités
en dessous du niveau de la brigade (par exemple, ses brigades d’artillerie ne se déploient jamais en tant que telles) et elle a la mauvaise habitude de cannibaliser ses unités.
Si l’on fait un calcul extrêmement approximatif, le retrait minimal des 37 brigades aurait facilement permis à l’Ukraine de dépasser les 25 000 pertes, mais il y a
ici toutes sortes d’hypothèses douteuses. Tout d’abord, cela suppose que l’Ukraine retire ses brigades lorsqu’elles atteignent des niveaux de pertes inefficaces au combat (15% serait un chiffre
indicatif ici), ce qui n’est pas nécessairement vrai – il existe des précédents où les FAU ont laissé mourir des troupes sur place, en particulier des unités de moindre qualité comme la défense
territoriale. En fait, un volontaire australien (interview citée plus loin) a affirmé que la 24e brigade mécanisée avait subi 80% de pertes à Bakhmout. Il est donc possible qu’un grand nombre de
ces brigades aient été épuisées au-delà des niveaux d’inefficacité des tâches (c’est-à-dire qu’elles n’ont pas été correctement relevées), mais qu’elles aient été entièrement détruites. Un
article récent du New
Yorker, par exemple, a interrogé les survivants d’un bataillon qui a été presque entièrement anéanti. Dans un autre cas, un colonel des Marines à la retraite a déclaré que les unités sur la
ligne de front subissaient régulièrement des pertes de 70%.
Nous pouvons affirmer certaines choses avec certitude. Premièrement, l’Ukraine avait un taux d’utilisation extrêmement élevé qui l’a obligée à engager près d’un
tiers de son ORBAT total. Deuxièmement, nous savons qu’au moins certaines de ces formations ont été laissées sur le front jusqu’à ce qu’elles soient détruites. Enfin, nous pouvons définitivement
affirmer que les comptes rendus pro-ukrainiens sont incorrects (ou peut-être mensongers) lorsqu’ils affirment que la défense de Bakhmout a été menée pour permettre à l’Ukraine de gagner du temps
pour se renforcer à l’arrière. Nous le savons d’abord et avant tout parce que Bakhmout aspirait insatiablement des unités supplémentaires, et ensuite parce que cette attaque comprenait un grand
nombre de forces ukrainiennes de premier plan et de vétérans, et notamment une douzaine de brigades d’assaut, de brigades aéroportées et de brigades blindées.
L’approche de l’ORBAT des pertes pose toutefois un autre problème, qui concerne Wagner. L’un de nos objectifs est d’essayer d’obtenir une idée des taux comparatifs
de pertes, et l’ORBAT n’est tout simplement pas un bon moyen d’y parvenir dans le cas particulier de Bakhmout. En effet, la bataille a été principalement menée du côté russe par le groupe Wagner,
une énorme formation à la structure interne opaque.
Alors que du côté ukrainien, nous pouvons énumérer une longue liste de formations qui ont combattu à Bakhmout, du côté russe, nous ne mettons que le groupe Wagner,
fort de 50 000 hommes. Wagner a bien sûr des sous-formations et des rotations internes, mais celles-ci ne sont pas visibles pour ceux d’entre nous qui sont à l’extérieur, et nous ne pouvons donc
pas nous faire une idée de l’ORBAT interne de Wagner ou de l’engagement de la force. Nous comprenons généralement que Wagner dispose d’une structure de détachements d’assaut (probablement
l’équivalent d’un bataillon), de pelotons et d’escouades, mais nous ne savons pas où ces unités sont déployées en temps réel, ni à quelle vitesse elles sont remplacées ou épuisées.
Malheureusement, lorsque Prigojine s’est présenté devant les caméras, il a apporté des cartes sur lesquelles les dispositions des unités n’apparaissaient pas, laissant les nerds de l’ORBAT se
creuser les méninges en vain pour tenter d’extraire des informations utiles. Ainsi, faute d’une bonne connaissance des déploiements de Wagner, nous sommes incapables d’établir une comparaison
adéquate avec l’ORBAT ukrainien gonflé de Bakhmout.
Il existe cependant d’autres moyens d’obtenir des informations sur les pertes. L’organisation russe dissidente (c’est-à-dire anti-Poutine) Mediazona suit les pertes
russes en compilant les notices nécrologiques, les annonces de décès sur les médias sociaux et les annonces officielles. Pour l’ensemble de la période de la bataille de Bakhmout (du 1er août au
20 mai), elle a dénombré 6184 morts parmi le personnel de Wagner, les détenus et les forces aéroportées (ces trois catégories représentant la majeure partie de la force russe à Bakhmout).
Pendant ce temps, Prigojine affirme que Wagner a subi 20 000 morts et blessés à Bakhmout, alors qu’il a infligé 50 000 morts et blessés aux Ukrainiens. En ce qui
concerne le premier chiffre, le contexte de cette affirmation était une interview dans laquelle il critiquait le ministère russe de la Défense (comme il en a l’habitude), et il a intérêt à
surestimer les pertes de Wagner (puisqu’il essaie de mettre en avant le sacrifice de Wagner pour le peuple russe).
Voici donc où nous en sommes avec les pertes de Wagner. Nous avons un «plancher», ou un minimum absolu d’un peu plus de 6000 morts (ces derniers étant identifiés de
manière positive par leur nom) avec une marge d’erreur significative à la hausse, et quelque chose comme un plafond de 20 000. Le chiffre sur lequel j’ai travaillé est d’environ 17 000 morts au
total pour Wagner dans l’opération Bakhmout (avec une fourchette min-max de 14 000 et 20 000, respectivement).
Cependant, il faut tenir compte de la composition de ces forces. Parmi les morts au combat identifiés avec certitude, les condamnés sont environ 2,6 fois plus
nombreux que les opérateurs professionnels du groupe Wagner (autrement dit, les morts de Wagner seraient constitués à 73% de condamnés). Toutefois, selon le Pentagone (à prendre avec un gros
grain de sel), près de 90% des pertes de Wagner sont des condamnés. En prenant une répartition prudente de 75/25 et en arrondissant les chiffres pour qu’ils soient jolis, j’estime que Wagner a
perdu environ 13 000 condamnés et 4000 opérateurs professionnels. Si l’on ajoute les pertes des VDV et des unités de fusiliers motorisés combattant sur les flancs, le nombre total de morts russes
à Bakhmout est probablement de l’ordre de 20 à 22 000.
Qu’en est-il des pertes ukrainiennes ? La principale question en suspens reste la suivante : Qui se trouve à l’extrémité droite des ratios de pertes ?
Les commentateurs ukrainiens nous demandent constamment de croire que les pertes russes ont été bien plus importantes en raison de leur recours à des attaques par
«vagues humaines». Plusieurs raisons permettent d’écarter cette hypothèse.
Tout d’abord, nous devons reconnaître qu’après neuf mois de combat, nous n’avons pas encore vu une seule vidéo montrant l’une de ces prétendues vagues humaines
(c’est-à-dire des condamnés de Wagner attaquant en formation massive). Sachant que l’Ukraine adore partager des images d’erreurs russes embarrassantes, qu’elle n’hésite pas à diffuser du porno de
guerre sanglant et qu’il s’agit d’une guerre menée avec des milliers d’yeux dans le ciel sous la forme de drones de reconnaissance, il est curieux qu’aucune de ces prétendues vagues humaines
n’ait été filmée à ce jour. Lorsque des vidéos censées montrer des vagues humaines sont diffusées, elles montrent invariablement de petits groupes de 6 à 8 fantassins (nous appelons cela une
escouade, pas une vague humaine).
Toutefois, l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence. Cela étant dit, la thèse de la «vague humaine» a été contredite à de multiples reprises. Pour
commencer, le général Syrskyi lui-même a contredit la théorie de la vague humaine et a déclaré que la méthodologie de Wagner consistait à faire avancer de petits groupes d’assaut sous une intense
couverture d’artillerie. Les témoins du front sont d’accord. Un vétéran de l’armée australienne, volontaire en Ukraine, a donné une interview très intéressante dans laquelle il minimise les
pertes dues à Wagner et souligne plutôt que «l’Ukraine subit beaucoup trop de
pertes» – il ajoute ensuite que la 24e brigade a subi 80% de pertes à Bakhmout. Il note également que Wagner privilégie les groupes d’infiltration et les petites unités – tout le contraire
des vagues humaines massives.
J’ai trouvé cet article du Wall Street Journal très
emblématique de la question des vagues humaines. Il contient l’affirmation obligatoire de la tactique de la vague humaine : «L’ennemi ne prête pas attention aux
pertes énormes de son personnel et continue l’assaut actif. Les abords de nos positions sont simplement jonchés des corps des soldats morts de l’adversaire». Cette description émane
toutefois de l’appareil bureaucratique du ministère de la Défense. Qu’en est-il des gens sur le terrain ? Un officier ukrainien au front déclare : «Jusqu’à présent, le taux d’échange
de nos vies contre les leurs favorise les Russes. Si cela continue ainsi, nous pourrions en manquer».
En fin de compte, il est difficile de croire que le taux de mortalité favorise l’Ukraine pour la simple raison que les Russes ont bénéficié d’un énorme avantage en
termes de puissance de feu. Les soldats ukrainiens parlent librement de l’énorme supériorité de la Russie en matière d’artillerie et, à un moment donné, il a été suggéré que les FAU étaient
surclassées à dix contre un. Les personnes interrogées par le New Yorker ont affirmé que
la section mortier de leur bataillon ne disposait que de cinq obus par jour !
L’énorme avantage russe en matière d’artillerie et d’armement d’attente laisse supposer a priori que les FAU subirait des pertes effroyables, et c’est effectivement
ce que nous disent de nombreuses sources sur le front. Et puis, bien sûr, il y a eu l’affirmation choquante, en février, d’un ancien marine américain à Bakhmout, selon laquelle l’espérance de vie
sur la ligne de front n’était que de quatre heures.
Tout cela n’est qu’accessoire par rapport à l’essentiel. L’énorme inventaire des unités des FAU qui sont passées par Bakhmout comprenait quelque chose de l’ordre de
160 000 personnes au total. Si l’on considère que les taux de pertes se situent entre 25 et 30% (ce qui correspond à peu près au taux de destruction de Wagner), il est clair que les pertes de
l’Ukraine ont été extrêmes. Je pense que les pertes totales irrécupérables pour l’Ukraine à Bakhmout étaient d’environ 45 000, avec une marge d’erreur de +/- 7000.
Mes estimations actuelles des pertes subies lors de la bataille de Bakhmout sont donc de 45 000 pour l’Ukraine, 17 000 pour Wagner et 5000 pour les autres forces
russes.
Mais ce n’est peut-être même pas l’essentiel.
L’Ukraine perdait son armée, la Russie perdait sa population carcérale.
Il est relativement facile d’évaluer la bataille de Bakhmout si l’on considère les unités qui sont entrées en jeu. Bakhmout a brûlé une énorme partie de
l’inventaire des FAU, notamment un grand nombre de ses brigades d’assaut expérimentées, alors que pratiquement aucune des forces conventionnelles russes n’a été endommagée (à l’exception notable
des brigades de fusiliers motorisés qui ont vaincu la contre-attaque ukrainienne). Même le Pentagone a admis que la grande majorité des victimes russes en Ukraine étaient des condamnés.
Tout cela est plutôt cynique, personne ne peut le nier. Mais du point de vue du calcul non sentimental de la logique stratégique, la Russie s’est débarrassée de son
atout militaire le plus jetable, laissant son ORBAT régulier non seulement complètement intact, mais en fait plus important qu’il ne l’était l’année dernière.
Pendant ce temps, l’Ukraine s’est retrouvée avec pratiquement aucune puissance offensive indigène – la seule façon pour elle de mener des opérations offensives est
de disposer d’un ensemble mécanisé construit de toutes pièces par l’OTAN. Malgré toutes les fanfaronnades de l’Ukraine, l’engagement de forces à Bakhmout l’a empêchée d’entreprendre des
opérations proactives tout au long de l’hiver et du printemps, sa contre-attaque multi-brigades à Bakhmout a échoué et ses partisans se sont accrochés à l’idée d’une contre-offensive imminente
pour encercler Wagner par une armée de réserve qui n’existe pas. Il en a même été réduit à envoyer de petites colonnes volantes dans l’oblast de Belgorod pour lancer des raids de terreur, avant
de les faire exploser – découvrant ainsi que la frontière russe est en fait truffée de forces de l’armée russe très intacte.
Je pense qu’en fin de compte, aucune des deux armées n’avait prévu que Bakhmout deviendrait le point central d’un combat d’une telle intensité, mais l’arrivée en
force des réserves ukrainiennes a créé une situation unique. La Russie entamait un processus de constitution de forces importantes (la mobilisation commençant en septembre), et les environs de
Bakhmout, encombrés, lents et semblables à Verdun, offraient à Wagner un bon endroit pour supporter la charge de combat pendant qu’une grande partie des forces russes régulières étaient en cours
d’expansion et de rééquipement.
Pendant ce temps, l’Ukraine est tombée dans le piège des coûts irrécupérables et a commencé à croire à sa propre propagande sur la «Forteresse Bakhmout», et a
permis à une brigade après l’autre d’être aspirée, transformant la ville et ses environs en une zone de massacre.
Maintenant que Bakhmout est perdue (ou, comme l’a dit Zelensky, qu’elle n’existe «que dans nos cœurs»), l’Ukraine
se trouve dans une impasse opérationnelle. Bakhmout était après tout un très bon endroit pour mener une défense statique. Si les FAU n’ont pas pu le tenir, ou même produire un échange de pertes
favorable, une stratégie consistant à tenir des ceintures fortifiées statiques peut-elle vraiment être considérée comme viable ? En attendant, l’échec du plan Syrskyi et la défaite d’une
contre-attaque multi-brigades par des brigades de fusiliers motorisés russes jettent un sérieux doute sur la capacité de l’Ukraine à avancer sur des positions russes solidement tenues.
En fin de compte, l’Ukraine et la Russie ont toutes deux gagné du temps à Bakhmout, mais alors que la Russie a mis en place une société militaire privée qui a
principalement perdu des condamnés, l’Ukraine a gagné du temps en consommant une partie importante de sa puissance de combat. Ils ont gagné du temps, mais du temps pour faire quoi ? L’Ukraine
peut-elle faire quelque chose qui vaille les vies qu’elle a perdues à Bakhmout, ou n’était-ce que du sang pour le dieu du sang ?
Le barrage de Nova Kakhovskaïa a été endommagé durant la nuit. La partie ukrainienne, de manière prévisible, a immédiatement blâmé les Russes. Et les médias subventionnés occidentaux vont lui
emboîter le pas. Cependant nous ne disposons pas d’assez d’informations, au petit matin. Contentons-nous de poser des questions. Et de faire un constat: le commandement russe pense dans le temps
long. A l’automne dernier, le général Sourovikine a été moqué parce qu’il avait fait repasser sur la rive gauche les troupes russes qui se trouvaient à Kherson sur la rive droite du Dniepr. S’il
n’avait pas pris cette décision, les troupes russes restées sur la rive droite auraient été coupées du reste de l’armée
Le barrage de Nova Kakhovskaïa
a cédé durant la nuit. Résultat de la pression des eaux, après des précipitations abondantes ce printemps? Acte terroriste de la partie ukrainienne dans une logique de politique du pire ?
Frappe russe pour renforcer la ligne de défense en cas d’offensive ukrainienne?
Actuellement, on ne dispose pas de suffisamment d’éléments. Le Courrier des Stratèges actualisera l’information pour vous au fur et à mesure de la journée. Voilà la situation normale, avec un
barrage (à l’est sur la carte) qui joue son rôle:
Ce qui est en train de se passer
Et voici ce qui est en train d’advenir:
On comprend pourquoi l’armée russe, en quittant la rive droite du Dniepr, à l’automne dernier, avait proposé à la population de rejoindre le territoire conquis par
la Russie sur la rive gauche. On comprend aussi pourquoi il avait ordonné le repli des troupes russes qui se trouvaient sur la rive droite. En cas de rupture du barrage, un scénario déjà envisagé
à l’époque, elles auraient été coupées du reste de l’armée.
Acte ukrainien ? russe ?
A l’automne, il n’aurait fait aucun doute que la destruction du barrage aurait été le fait des Ukrainiens. Aujourd’hui, cela ne fait aucun doute pour l’ancien
président russe Medvedev, qui écrit
sur sa chaîne Telegram: “Tout s’efface sur le chemin” : “En
faisant sauter la centrale hydroélectrique de Kakhovska, le régime de Kiev a provoqué l’une des plus grandes catastrophes écologiques du XXIe siècle“.
Pour autant, ne peut-on imaginer que, face à la possibilité de la fameuse “contre-offensive ukrainienne”, l’armée russe ait souhaité mettre encore plus d’obstacles
entre elle et l’adversaire ? Ne vaut-il pas mieux réduire le nombre de points sur lesquels il peut attaquer?
Ce qui parle contre cette hypothèse, ce sont les inconvénients: les Russes se rendent éventuellement plus difficile une contre-attaque propre. Et puis la Russie a
évité, jusqu’à maintenant, la politique du pire durant ce conflit, soucieuse de préserver autant que faire se peut l’infrastructure d’un pays qu’elle a l’intention d’occuper. Ajoutons que faire
sauter le barrage conduit à manquer d’eau en amont pour refroidir la centrale de Zaporojie.
Mais si les Ukrainiens sont à l’origine, pouvaient-ils monter une opération de sabotage sans l’aide occidentale? On voit la question terrible qui surgit.