par Herts commente
«Il est nécessaire de savoir qu’est-ce que Joe Biden a précisément autorisé l’Ukraine à faire et en fonction de ce qu’il a autorisé l’Ukraine à faire, ils vont déclencher son impeachment, le faire démissionner ou pas».
USA (II)
par Herts commente
«Il est nécessaire de savoir qu’est-ce que Joe Biden a précisément autorisé l’Ukraine à faire et en fonction de ce qu’il a autorisé l’Ukraine à faire, ils vont déclencher son impeachment, le faire démissionner ou pas».
Donald Trump, un Andrew Jackson 2.0 ?
par Thierry Meyssan
Le président Donald Trump n’est pas un républicain, bien qu’il ait été soutenu par le parti républicain. Il se définit comme jacksonien et a multiplié les références à l’ancien président Andrew Jackson (1829-1837). Pour le comprendre et juger son action, il est nécessaire de connaître celle de son prédécesseur.
Dans l’histoire des États-Unis, le général Jackson a tenté de transformer son pays d’une monarchie sans noblesse en une véritable démocratie et de remplacer les guerres par le commerce.
Source : RzO Voltaire - Le 19/11/2024.
Lors de son premier mandat, le président Trump avait décoré le bureau ovale avec le protrait du président Jackson.
La presque totalité des commentateurs ne comprennent pas ce que fait le président réélu des États-Unis, Donald Trump, parce qu’ils interprètent à tort ses actions au travers du prisme des idéologies républicaine ou woke. Or, Trump, qui a fréquenté successivement le Parti démocrate, le Tea Party, et aujourd’hui le Parti républicain, se réclame d’une quatrième idéologie : le jacksonisme. Durant son premier mandat, il avait ainsi décoré le bureau ovale d’un portrait de son prédécesseur Andrew Jackson.
Mais qu’est-ce que le jacksonisme ?
LE PRÉCÉDENT D’ANDREW JACKSON
Andrew Jackson, dont presque toute la famille est morte des conséquences des guerres contre les Anglais, fut avocat. À ce titre, il rédigea la Constitution du Tennessee (1796). Elle fut considérée comme accordant trop de pouvoir au Législatif et pas assez à l’Exécutif (le gouverneur), en outre, elle n’instaura pas de cour suprême. Elle fut cependant saluée comme « la moins imparfaite et la plus républicaine des constitutions » par le président des États-Unis, Thomas Jefferson.
La section 1ère de l’article III donne le droit de vote à tous les hommes libres (blancs et noirs), âgés de 21 ans ou plus, qui possèdent une pleine propriété ou ont résidé dans le comté pendant six mois. Il existe également une disposition donnant aux hommes servant dans la milice le droit d’élire leurs officiers. La Déclaration des droits qu’elle contient affirme que les agnostiques et les athées ont les mêmes droits que les croyants. Ces trois dernières dispositions heurtaient de plein fouet les puritains de la côte Est.
Durant la guerre opposant la France au Royaume-Uni, en 1812, Paris et Londres imposèrent un blocus maritime. C’est pour contraindre l’Empire russe à le respecter que Napoléon attaqua la Russie et parce que le Premier ministre de Sa Majesté confisqua 900 navires états-uniens qui tentaient de commercer avec la France que Washington entra une nouvelle fois en guerre contre son ancien colonisateur.
Au cours de cette « seconde guerre d’indépendance », Andrew Jackson, devenu général, s’illustra autant par ses capacités militaires que diplomatiques. Il parvint à manœuvrer des Indiens Creeks, surtout des Cherokees. Cette guerre ne servit à rien car elle se termina par un traité qui fixait un retour aux conditions d’avant-guerre, mais le général Jackson remporta la première victoire militaire de l’histoire des États-Unis.
Par la suite, Andrew Jackson se retira en Floride dont il fut élu gouverneur. Il fit exécuter deux espions britanniques, bien que cela ne soit pas explicitement en son pouvoir, ce que ses opposants qualifièrent d’assassinat. Il se présente en 1824 à la présidence des États-Unis et obtint alors la majorité des suffrages populaires et la majorité des électeurs (désignés par les gouverneurs), mais, à la suite d’un tour de passe-passe (un accord post-élection des deux autres candidats), il ne fut pas considéré comme élu pour autant. Le collège électoral (c’est-à-dire les représentants des gouverneurs) désigna John Quincy Adams (comme en 2020, il désigna Joe Biden contre Donald Trump). Furieux, il créa l’actuel Parti démocrate pour rassembler ses partisans. La réalité de l’élection volée par la classe politique corrompue a servi de thème électoral pour Andrew Jackson (comme pour Donald Trump).
Il fut nettement élu en 1828, alors que de nombreux États avaient adopté le vote consultatif pour indiquer à leurs gouverneurs les électeurs qu’ils devaient choisir (Rappel : la constitution des États-Unis n’indique pas que le président doit être élu au suffrage universel, direct ou indirect, mais par les représentants des gouverneurs. Selon les mots des « pères fondateurs », il ne s’agissait surtout pas d’instaurer une démocratie). Il fut donc le premier président élu, non pas par, mais avec le soutien du suffrage universel. Dans son discours inaugural, il s’engagea à repousser les Indiens vers l’Ouest. Sa base populaire vint l’acclamer à la Maison-Blanche, mais ses supporters étaient si nombreux à se presser qu’ils la dévastèrent et le contraignirent à fuir par une fenêtre.
Jackson avait épousé la jeune Rachel qui se croyait divorcée, mais en réalité l’acte n’avait pas été enregistré. Ses opposants en firent un scandale, l’accusant de vivre avec une femme mariée. Au demeurant, Rachel mourut avant son second mandat. Il confia donc le rôle de « première dame » à sa nièce Emily qui épousa son cousin, Andrew Jackson Donelson, lequel était son secrétaire particulier.
Lorsqu’il composa son administration, Andrew Jackson renvoya les fonctionnaires corrompus. Ne parvenant pas à les remplacer, il nomma en définitive ses proches et amis. Jackson désigna un de ses amis, John Eaton, secrétaire à la Guerre. Pour des raisons de commodité, il logeait à la Maison-Blanche lors d’une absence du président. Les anti-jacksoniens répandirent alors la rumeur d’une vie scandaleuse des époux Eaton.
Ces scandales sexuels, tous inventés par ses opposants puritains, provoquèrent la séparation de Jackson et de son vice-président qui, lui, pensait comme l’élite de la côte Est.
En 1830, Andrew Jackson fit voter l’Indian Removal Act (loi sur le déplacement des Indiens). Il s’agissait de partager le territoire de l’Amérique du Nord en plaçant les Indiens à l’Ouest du Mississipi. 70 traités furent signés pour 68 millions de dollars d’indemnisation. Jackson s’opposa alors au légendaire David Crockett (représentant du Tennessee). Une cinquantaine de tribus furent déplacées, dont celle des Cherokees qui signa, elle aussi, un traité de paix. La tribu saisit deux fois la cour suprême pour en faire préciser le sens. L’exode des Cherokees (l’épisode de la « Vallée des larmes ») est particulièrement dur, un quart d’entre eux mourut durant le déplacement. Cependant, ce génocide n’a pas eu lieu sous Jackson, mais sous la présidence de son successeur. Aujourd’hui, les Cherokees qui, contrairement aux autres Indiens n’ont pas remis en question ces traités, sont la seule tribu qui connaît la prospérité.
Andrew Jackson, comme George Washington et bien d’autres, était propriétaire d’esclaves. Deux siècles plus tard, le mouvement woke le présente comme un esclavagiste et un massacreur d’Indiens, un adversaire des minorités. En réalité, il avait adopté comme fils un bébé indien, orphelin de guerre, qu’il baptisa Lyncoya. Il fut donc accusé, par ses contemporains, de corrompre la civilisation en introduisant un Indien au gouvernorat de Floride, puis à la Maison-Blanche.
Il approuva la « doctrine Monroe » qui signifiait, à cette époque que les puissances européennes s’abstenaient de coloniser les Amériques tandis que les États-Unis s’interdisaient d’intervenir en Europe. Ce principe ne fut tordu qu’un demi-siècle plus tard pour permettre aux États-Unis de coloniser l’Amérique latine sans rivalité européenne.
En 1832, il apposa son veto à une loi prorogeant une Banque centrale privée/publique des États-Unis (initialement crée par Alexander Hamilton). Identiquement, il apposa son veto, en 1836, à la création de la Réserve fédérale (l’actuelle Fed). Entre temps, il veilla à rembourser toute la dette publique du pays. C’est la seule et unique fois de leur histoire que les États-Unis ne furent pas endettés (la dette publique est aujourd’hui de 34 500 milliards de dollars, soit 122,3% du PIB).
Andrew Jackason, qui symbolise dans l’imaginaire populaire la résistance aux pouvoir des financiers, figure sur le billet de 20 dollars. Les démocrates ont voulu retirer son effigie pour la remplacer par celle d’une femme noire symbolisant la dignité des minorités.
Son opposition à la banque centrale cristallisa le conflit entre les élites et les fermiers. Il estima que cette banque disposait de pouvoirs monopolistiques et jouait un rôle dans la vie politique, sous-entendu, elle corrompait les parlementaires pour qu’ils votent contre les intérêts du peuple. Andrew Jackson parvint à élargir la base électorale dans de nombreux États de sorte qu’à la fin de ses mandats, sept fois plus de citoyens pouvaient participer aux consultations électorales. Sa réélection, en 1833, fut triomphale : 55 % du vote populaire contre 37 % et 219 électeurs contre 49 à son rival (Rappel : aux États-Unis le président n’est pas choisi par de grands électeurs. Le vote populaire indique aux gouverneurs la couleur des électeurs qu’il lui demande de choisir. Ce sont seuls ces électeurs qui désignent le président). Ses opposants l’accusèrent de populisme.
Survint la querelle des droits de douane, celle qui se transformera, 25 ans plus tard, en guerre de sécession (laquelle, contrairement à l’histoire officielle, n’a aucun rapport avec l’abolition de l’esclavage que les deux camps pratiquaient). La Caroline du Sud décida de ne pas appliquer les tarifs douaniers fédéraux (sectionalisme). Andrew Jackson, présentant le danger d’une guerre civile, condamna ces agissements ainsi que l’idée de sécession. Il menaça de mort ceux qui empruntaient ce chemin. Le président parvint à ramener le calme et à préserver l’unité de la nation en proposant avec succès une position médiane entre celle des sudistes (libre-échangiste) et celle des nordistes (protectionnistes).
Andrew jackson a été le prémier présidsent des Etats-Unis que l’on a tenté d’assassiner. A cette époque, les présidents ne disposaient pas de mesures de protection personnelle.
Andrew Jackson a toujours défendu le pouvoir central contre les gouverneurs, non pas par principe centralisateur, mais par défiance envers les élites locales. Il a tenté de prévenir la guerre civile en faisant appel au peuple. De son point de vue, les intérêts des paysans et des premiers ouvriers concordaient, alors que ceux des grands propriétaires terriens et des capitaines d’industrie divergeaient. Dans ce conflit, la banque centrale joua le rôle principal en spéculant à l’international et en faisant dépendre l’économie des États-Unis des variations des marchés étrangers. C’est donc lui qui conclut les accords tarifaires avec le Royaume-Uni, la Russie et l’Empire ottoman. Il conçu un vaste réseau de moyens de communication à travers l’Amérique latine pour exporter les produits états-uniens vers l’Extrême-Orient. Il négocia avec les puissances européennes des indemnités pour les guerres napoléoniennes. Il se montra intraitable avec le roi des Français, Louis-Philippe. Il échoua, par contre, à acheter le Texas au Mexique, probablement parce qu’il s’entoura de mauvais diplomates. Bien que l’expression soit postérieure, Andrew Jackson a commencé à penser la « destinée manifeste des États-Unis » (« Nous étendre sur tout le continent que nous a alloué la Providence pour le libre développement de nos millions d’habitants qui se multiplient chaque année »). Ce n’est cependant qu’après lui que ce concept a justifié l’extension de « la forme parfaite de gouvernement » partout dans le monde.
Les adversaires puritains de Jackson le présentèrent comme un athée luttant contre les Églises, comme un manipulateur de la populace contre les élites éduquées.
L’exemple du général Jackson est devenu une doctrine sous l’impulsion du secrétaire particulier du président, Andrew Jackson Donelson. Elle s’organise autour de deux idées fortes :
• D’un point de vue tactique : déplacer les conflits opposants les États fédérés au pouvoir fédéral vers la division opposant le peuple aux élites puritaines
de la côte Est.
• D’un point de vue stratégique : Substituer le commerce à la guerre.
Tactique
Par exemple, lors de son premier mandat, le président Trump a poussé la Cour suprême à renvoyer la question de l’avortement à la responsabilité de chaque État fédéré. Il s’en est suivi que ses opposants woke, dont Kamala Harris, l’ont accusé, à tort, d’avoir interdit l’avortement alors qu’il est autorisé dans 38 États.
Andrew Jackson a tenté de réformer le système électoral afin de donner le droit de vote à toutes les personnes de sexe masculin, quel que soit leur couleur de
peau. Il n’est parvenu à imposer le suffrage universel que pour l’élection des sénateurs. Donald Trump entend étendre le suffrage universel à l’élection du président en supprimant le collège
électoral désigné par les gouverneurs.
Souvenons-nous que la Constitution a été conçue par de grands propriétaires terriens qui souhaitaient fonder une monarchie sans noblesse et surtout pas une
démocratie. Dans leur esprit, et dans le texte qu’ils ont rédigé, il ne devait pas y avoir de suffrage universel.
Contrairement à ce que nous pensons, le débat sur l’élection de 2020 renvoie d’abord à l’ambigüité du texte de cette constitution et non pas au décompte des
voix exprimées. La réélection massive de Donald Trump a prouvé que la réalité du vote populaire n’a aucun rapport avec les impressions de la classe dirigeante.
Trump, comme Jackson, n’a cessé de s’appuyer sur le vote populaire. Tous deux ont imaginé des campagnes électorales « populistes », c’est-à-dire, dans
leurs cas, répondant aux attentes des gens et non pas avalisant les solutions qu’ils imaginent.
Trump s’est appuyé sur les techniques de Cambridge analytica de Steve Bannon : scanner les réseaux sociaux pour analyser ce que pensent les gens, puis
cibler des profils particuliers avec des messages conçus pour eux. Au contraire, ses opposants se sont appuyés sur les techniques comportementales et cognitives de Cass Sunstein.
Une petite remarque au sujet des réactions des foules. Les supporters d’Andrew Jackson venus l’acclamer ont dévasté la Maison-Blanche, non pas parce qu’ils voulaient la détruire, mais parce qu’ils étaient trop nombreux. Identiquement, les supporters de Donald Trump ont abîmé les bâtiments du Congrès, non pas parce qu’ils voulaient les détruire, mais parce qu’ils étaient trop nombreux. Il n’y a jamais eu de tentative de coup d’État comme le prétendent leurs opposants, mais une mauvaise gestion de la foule par la police comme l’a montré Joshua Philipp (The Real Story of January 6).
Stratégie
Andrew Jackson a voulu mettre fin aux guerres indiennes en indemnisant et en déportant les tribus, avec le succès mitigé que l’on a vu. Il est à craindre que Donald Trump aborde la question israélo-palestinienne de la même manière en indemnisant les Palestiniens et en les déplaçant de force dans le Sinaï. Cependant ce serait mettre sur le même plan la « destinée manifeste des États-Unis » et l’expansionnisme des « sionistes religieux ». Ce risque existe, mais pour le moment, rien ne permet de affirmer que ce sera le cas
Andrew Jackson a développé le commerce des États-Unis dans le monde, négociant des accords bilatéraux (et non pas multilatéraux). Donald Trump, qui est un homme d’affaires, s’est retiré d’accords commerciaux multilatéraux comme celui sur le partenariat transpacifique (TPP). Alors que ses prédécesseurs entendaient établir des normes avec leurs partenaires économiques, puis les imposer à la Chine, Trump n’a que faire de normes internationales pourvu que les États-Unis puissent pénétrer des marchés.
Source : Le Saker francophone - Le 11/11/2024.
Par Brandon Smith − Le 4 Novembre 2024 − Source Alt-Market
Cela fait longtemps que nous n’avons pas vu d’évolution positive significative au sein de la société américaine. Dans les premiers jours du mouvement Ron Paul, je me souviens de la vague d’espoir en faveur d’une nouvelle époque conservatrice qui adoptait un peu de libertarianisme et reconnaissait que la plupart des « théories du complot » sont en fait des réalités conspirationnistes. C’était le genre de catalyseur nécessaire pour briser le faux paradigme qui oppose depuis longtemps les néo-conservateurs aux Démocrates ; c’était le début de la rébellion conservatrice que nous observons aujourd’hui.
Comment puis-je savoir que les choses ont changé ? Tout d’abord, les néo-conservateurs sont presque universellement détestés par les vrais conservateurs. À tel point que cela a forcé ces politiciens à montrer leur vrai visage et à se prononcer en faveur de candidats Démocrates/globalistes comme Joe Biden et Kamala Harris. Le masque est vraiment tombé et la comédie est terminée. Plus personne ne prendra au sérieux des gens comme Mitt Romney, Liz Cheney ou Lindsay Graham.
Le retour à une véritable philosophie conservatrice a été amorcé et, cette fois, il ne semble pas qu’elle s’éteindra comme à l’époque de Barry Goldwater, au début des années 1960. Le concept de gouvernement limité, la fin des dépenses liées à la dette, la monnaie saine, le retrait des ONG élitistes de l’influence politique, une position intransigeante contre le globalisme, la sécurité des frontières, la méritocratie, le rejet de la déconstruction progressiste et du relativisme moral, tous ces éléments sont des principes conservateurs de premier ordre.
Ces idées ont été traitées comme « archaïques » et « barbares » pendant des décennies parce qu’elles menacent les structures qui maintiennent les élites au pouvoir. Aujourd’hui, elles font un retour en force.
Certains diront que c’est à cause de Donald Trump, mais ce n’est pas le cas. Ce mouvement était en train de devenir un véritable fléau bien avant Trump, même s’il est certainement en train de surfer sur la vague au fur et à mesure qu’elle se concrétise. La question est de savoir si Trump lui rendra justice s’il obtient l’or cette semaine. J’ai prédit une victoire de Trump en 2016 pendant les mois qui ont précédé l’élection, malgré l’armée d’opposants (je prédis également qu’il gagnera en 2024). Mais, pour moi, son premier mandat a laissé beaucoup à désirer ; le plus gros problème étant les rampants élitistes qui remplissaient son cabinet.
Mais au moins, il n’encourageait pas les procédures transsexuelles pour les enfants et n’essayait pas de déclencher la troisième guerre mondiale avec la Russie, comme le font les Démocrates. J’admets également que la coalition d’alliés de Trump semble bien meilleure cette fois-ci. Le fait que Ron Paul rejoigne l’équipe est surprenant et me donne un peu d’espoir.
Pendant le mouvement Ron Paul en 2012, j’ai été invité à un dîner conservateur avec quelques grands noms du mouvement de la liberté de l’époque (la plupart d’entre eux ont disparu depuis longtemps, soit à la retraite, soit morts) et certains discutaient de l’élection présidentielle. Il a été avancé que voter pour Romney plutôt que pour Ron Paul permettrait au moins d’écarter Obama de la Maison Blanche. D’autres ont suggéré qu’il s’agissait simplement de choisir le moindre des deux maux.
D’autres et moi-même avons soutenu qu’il n’y avait pas de moindre mal. Les deux étaient tout aussi démoniaques l’un que l’autre. Un homme du groupe a dit : « Jésus ne se présente pas aux élections ».
Je doute que cet homme défende Mitt Romney aujourd’hui. Cela dit, je ne vois pas l’élection de 2024 de la même manière que celle de 2012. Jésus ne se présente pas, c’est certain, mais le diable est bien là, sous la forme de l’extrême gauche. Ils sont le mal incarné. Trump sera peut-être une déception, mais ce n’est pas le diable. Et s’il ne tient pas ses promesses de campagne, les conservateurs peuvent lui demander des comptes et ce ne sera pas traité comme une insurrection, juste comme une correction.
Il y a déjà des millions de conservateurs qui examinent le candidat à la loupe et nous ne fonctionnons pas comme les Démocrates. Le parti n’a pas d’importance pour nous, ce sont les politiques et le suivi qui comptent. Vous ne pouvez pas évoquer Trump devant un groupe de conservateurs sans que la moitié d’entre eux ne relève ses lacunes. Ses erreurs sont régulièrement recensées par ceux-là mêmes qui ont voté pour lui à l’origine. Les gauchistes n’osent pas faire cela dans leurs propres cercles. Ils ne s’intéressent pas à la politique, ils ne s’intéressent qu’au pouvoir.
Aucun conservateur ne changera d’avis sur la sécurisation de la frontière, l’expulsion des clandestins, la réduction de la taille du gouvernement, la fin de la participation américaine à la guerre en Ukraine et la fin de la gestion de la trans-sexualisation des enfants au niveau fédéral (pour commencer). Ces choses finiront par arriver, avec ou sans Trump.
Et je ne peux m’empêcher de remarquer à quel point l’establishment semble paniquer à l’idée d’une nouvelle renaissance conservatrice. Je crois que je n’ai jamais vu les élites du nouvel ordre mondial avoir l’air aussi inquiètes et découragées qu’en ce moment. (Je pense en particulier à Lynn de Rothschild qui, au début de cette année, a fait la moue devant l’exposition publique des critères ESG et a expliqué que les globalistes devraient l’abandonner au profit d’un programme plus discret. Ou encore, John Kerry, ce mois-ci, lors des négociations sur le climat à New York, admonestant amèrement la liberté d’expression sur le web et la façon dont elle sabotait l’agenda globaliste).
À quand remonte la dernière fois où vous avez vu les globalistes du WEF occuper le devant de la scène dans les médias ? Qu’est-il advenu du Conseil pour un capitalisme inclusif ? Les contrôles et les prêts ESG ont été écrasés. Le concept DEI est en train de mourir rapidement, comme il se doit. Les hommes de la génération Z seraient le groupe de jeunes hommes le plus conservateur depuis des générations. Un changement radical est en train de se produire, et si vous êtes attentif à la sphère alternative depuis une décennie ou plus, vous l’avez probablement remarqué.
Il ne s’agit pas d’une prise de conscience culturelle passagère. Il s’agit d’un changement sociétal permanent. Malheureusement, lorsque ce genre de chose se produit, une calamité technique s’ensuit généralement.
Les globalistes et leurs marionnettes gauchistes ne peuvent concevoir de perdre. Ils ne peuvent concevoir l’idée que leur idéologie échoue et que le public n’achète pas ce qu’ils vendent. Ils se défendront et suggéreront que la population est tout simplement « trop stupide » pour comprendre la nécessité de la vision globaliste. Ils diront que la montée de la droite conservatrice est un « grand pas en arrière » et un « âge sombre ». Ils prétendent que cela conduira à un désastre épique à l’échelle planétaire.
Puis… ces mêmes personnes prennent des mesures pour créer ce désastre.
Ma prédiction initiale pour 2024 était qu’une autre élection présidentielle n’aurait pas lieu ; qu’il y aurait un événement qui perturberait l’élection et
plongerait le pays dans le chaos. C’est ce qui a failli se produire avec deux tentatives d’assassinat distinctes contre Donald Trump. Cependant, par pure chance, il semble que je me sois trompé
et que l’élection se poursuive. Qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir ?
Je pense que la plupart d’entre nous, dans le domaine de l’économie alternative, comprennent bien que si Trump entre à nouveau à la Maison Blanche, la manipulation complexe des données financières et des données sur l’emploi par l’administration Biden/Harris prendra soudainement fin. Cela signifie que les vraies données seront publiées, qu’elles seront très mauvaises et que les médias accuseront immédiatement Trump et les conservateurs de détruire l’économie.
En outre, les conservateurs hériteront de deux guerres par procuration distinctes menées par les Démocrates : la guerre avec la Russie via l’Ukraine et la guerre avec l’Iran via Israël. Ces deux scénarios ont le potentiel de dégénérer en une guerre mondiale. Je dirais qu’à ce stade, une guerre mondiale est inévitable (la première étape a déjà commencé) et que Trump ne sera pas en mesure de tenir l’Amérique à l’écart, même s’il le veut. Trop de dominos ont été mis en mouvement.
Ensuite, vous avez les retombées intérieures potentielles d’une victoire de Trump avec des émeutes de gauchistes à travers le pays (dès que le temps se réchauffera suffisamment pour que leurs petites mains délicates puissent lancer des briques et des cocktails Molotovs). L’objectif de la foule gauchiste est de forcer les conservateurs à agir comme les « fascistes » que les militants nous accusent d’être. Bien sûr, si cela se produisait, ils seraient morts, mais ils auraient détruit l’idéal moral conservateur dans le processus.
C’est à ce genre de personnes que nous avons affaire. Ils ne vont pas s’asseoir et nous laisser prouver que le pays peut fonctionner bien mieux sans l’influence progressiste et l’ingénierie sociale de l’Occident. Ils préféreraient d’abord tout brûler.
Ce que je veux dire, c’est qu’il faut toujours être sur ses gardes dans les moments où l’on pense gagner. C’est à ce moment-là que les gens qui vous veulent du mal seront le plus en colère, le plus déséquilibrés et le plus enclins à frapper.
Brandon Smith
Traduit par Hervé pour le Saker Francophone
Par Akela Lacy – Le 24 octobre 2024 – Source The Intercept & Le Saker francophone - Le 08/11/2024.
Pendant des décennies, l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) a été une présence influente au Capitole, travaillant dans les coulisses pour faire pression sur les politiciens et leurs collaborateurs en faveur d’Israël. Mais avant les élections de mi-mandat de 2022, l’AIPAC a pris une décision qui allait fondamentalement modifier son objectif et les contours de la politique américaine.
Après 60 ans de lobbying axé sur des sujets précis, l’AIPAC a choisi pour la première fois de dépenser directement pour des campagnes électorales. Riche de millions de dollars provenant de donateurs fidèles, parmi lesquels des milliardaires républicains et des mégadonateurs de l’ancien président Donald Trump, l’AIPAC a adopté une nouvelle stratégie. Elle utilisera ses vastes fonds pour évincer les membres progressistes du Congrès qui ont critiqué les violations des droits de l’homme commises par Israël et les milliards de dollars américains que ce pays reçoit en financement militaire.
Deux ans seulement après avoir commencé à injecter de l’argent dans les campagnes électorales, l’AIPAC est devenu l’un des principaux bailleurs de fonds extérieurs pour les élections au Congrès. The Intercept a déjà exposé la puissance de l’AIPAC en couvrant des campagnes individuelles, mais jamais auparavant l’afflux massif d’argent de l’AIPAC n’avait été analysé dans sa globalité. Ce projet utilise les dossiers de la Commission électorale fédérale – soumis par le comité d’action politique fédéral du groupe de lobbying, AIPAC PAC, et son super PAC, United Democracy Project – pour cartographier combien d’argent a été dépensé au nom d’Israël, où ces groupes distribuent de l’argent, et quel impact ces fonds ont sur l’équilibre des pouvoirs au Congrès.
L’AIPAC n’a pas répondu à une demande de commentaire.
Après chacune de ses victoires, l’AIPAC a publié un message sur X : « Être pro-israélien, c’est de la bonne stratégie et de la bonne politique ! »
S’il est vrai que l’AIPAC a remporté l’écrasante majorité des campagnes dans lesquelles elle s’est engagée, l’image qui ressort des traces écrites laissés par l’AIPAC est plus complexe.
Lorsqu’il a déployé sa nouvelle stratégie lors du cycle électoral de 2022, l’AIPAC a connu un succès immédiat. Le groupe de lobbying et un autre groupe pro-israélien, Democratic Majority for Israel, ont battu les représentants Andy Levin (D-Mich) et Marie Newman (D-Ill), qui critiquaient ouvertement le financement militaire inconditionnel d’Israël par les États-Unis. La campagne visant à faire échouer Levin a marqué la volonté de l’AIPAC de réprimer les critiques à l’égard d’Israël, même venant de la part de membres juifs du Congrès.
L’AIPAC a dépensé de l’argent pour plus de 80 % des 469 sièges à réélire cette année.
À l’approche du cycle de 2024 et face à l’indignation croissante de l’opinion publique contre la guerre d’Israël à Gaza, l’AIPAC a fait une déclaration audacieuse : Par l’intermédiaire de son United Democracy Project et de l’AIPAC PAC, elle dépenserait 100 millions de dollars pour les élections, soit environ un sixième de ce que les groupes extérieurs ont dépensé pour l’élection présidentielle de 2020.
Il n’y a que quelques campagnes pour le Congrès cette année que l’AIPAC n’a pas soutenu. Sur les 469 sièges à réélire cette année, l’AIPAC a dépensé de l’argent pour plus de 80 % d’entre eux, soit 389 courses au total. L’AIPAC a cherché à influencer 363 sièges à la Chambre des représentants et 26 au Sénat.
Sur les 389 candidats financés par l’AIPAC, 57 n’ont pas fait l’objet d’une élection primaire. Parmi les élections primaires qui ont eu lieu, 88 candidats n’ont pas eu d’adversaire.
L’ampleur du trésor de guerre de l’AIPAC lui permet de choisir les courses dans lesquelles il a le plus de chances de réussir, ce qui renforce son image de faiseur de rois et son influence parmi les candidats et les membres, tout en augmentant le coût de la critique de la politique américaine à l’égard d’Israël.
L’approche de l’AIPAC en matière de dépenses électorales est bipartisane. Le groupe a financé des candidats Républicains, Démocrates et indépendants. L’AIPAC PAC a soutenu 233 Républicains pour un total de plus de 17 millions de dollars, 152 Démocrates pour un total de plus de 28 millions de dollars et trois indépendants : Sen. Joe Manchin (Virginie occidentale), Kyrsten Sinema (Arizona) et Angus King (Maine), qui ont reçu à eux trois un peu moins de 300 000 dollars. (Les dépenses non couvertes par cette analyse comprennent les contributions de l’AIPAC PAC qui ont été remboursées en 2023 ou 2024 ou celles qui sont allées à d’autres PAC et organisations politiques, telles que le National Republican Senatorial Committee ou la plateforme démocrate centriste de collecte de fonds à but non lucratif, Democracy Engine).
L’AIPAC PAC a également donné plus de 3 millions de dollars à des comités et organisations de partis des deux côtés de l’allée, y compris le NRSC, le Democratic Senatorial Campaign Committee, le Jeffries Majority Fund et Democracy Engine.
L’AIPAC a dépensé cette année pour des courses dans tous les États à l’exception de l’Ohio (bien que le groupe ait financé plusieurs candidats de l’Ohio en 2023). Parmi les endroits où il a dépensé le plus, on trouve New York et la Californie, des endroits où l’on peut prédire qu’il y aura beaucoup d’argent et où se trouvent deux des plus grandes délégations du Congrès. Mais des cas isolés comme le Missouri et le Maryland ont joué un rôle dans ce cycle, car le United Democracy Project a acheminé de l’argent pour soutenir ses candidats préférés. Le Missouri, où l’AIPAC a dépensé le deuxième montant le plus élevé dans les courses de ce cycle, ne compte que huit sièges au Congrès, mais a reçu plus de 11,7 millions de dollars pour une seule course dans laquelle Wesley Bell, soutenu par l’AIPAC, s’est présenté contre Cori Bush, D-Mo. Dans le Maryland, qui ne compte également que huit sièges au Congrès, la candidate Sarah Elfreth, soutenue par l’AIPAC, a reçu 4,2 millions de dollars de la part de l’AIPAC au cours de ce cycle.
Jusqu’à présent, ces dépenses ont eu l’effet escompté. Le nombre de membres du Congrès désireux de conditionner l’aide à Israël ou de critiquer les violations des droits de l’homme a diminué à mesure que l’AIPAC a augmenté ses dépenses électorales et les a mises à profit pour cibler les candidats et les législateurs progressistes.
Alors que l’AIPAC a soutenu plus de Républicains que de Démocrates, elle a dépensé plus pour ses candidats Démocrates favoris – principalement pour Bell et George Latimer, présentés par l’AIPAC dans des primaires contre des progressistes et des membres de l’équipe Bush et Jamaal Bowman, D-N.Y., qui s’expriment ouvertement.
Les candidats soutenus par l’AIPAC sont généralement pro-israéliens, mais leur fermeté varie entre des législateurs comme le député Ritchie Torres, D-N.Y., un important bénéficiaire de l’AIPAC et l’une des voix pro-israéliennes les plus fortes au Congrès, et le député Ryan Zinke, R-Mont. qui a proposé un projet de loi visant à « expulser » les Palestiniens des États-Unis. À l’autre bout du spectre, on trouve des candidats moins virulents comme Elfreth, soutenu par l’AIPAC et l’UDP, qui a remporté les primaires démocrates dans la 3e circonscription du Maryland, où la question d’Israël – et la position d’Elfreth à ce sujet – n’a pratiquement pas été abordée dans la course.
Grâce aux 41,9 millions de dollars supplémentaires dépensés par son super PAC, United Democracy Project, pour des dépenses indépendantes telles que des publicités et des mesures d’incitation au vote, l’AIPAC a réalisé des investissements majeurs dans deux autres courses à la Chambre des représentants. L’UDP a dépensé un peu moins d’un demi-million de dollars contre la candidate démocrate Kina Collins lors de sa troisième primaire contre le député Danny Davis, D-Ill, en place depuis trois décennies.
L’UDP a également dépensé 167 000 dollars pour le député Thomas Massie, R-Ky, et n’a pas soutenu d’autre candidat dans la primaire républicaine. Massie a gagné avec 76 % des voix et se présentera sans opposition en novembre.
L’une des seules pertes de l’AIPAC au cours de ce cycle est survenue lorsqu’elle a déboursé 5,1 millions de dollars pour tenter de vaincre Dave Min, candidat au Congrès de Californie, dans une course où Israël n’était guère un enjeu majeur. Après sa victoire, le Democratic Majority for Israel PAC a soutenu Min en septembre.
La stratégie de l’AIPAC ne se limite pas à dépenser pour soutenir ses candidats préférés. Une grande partie de l’approche de l’AIPAC consiste à dépenser beaucoup d’argent contre les candidats qu’il souhaite voir quitter le Congrès. Dans les deux cas les plus médiatisés de ce cycle, l’AIPAC a dépensé 30 millions de dollars pour évincer deux membres du groupe progressiste – Bowman et Bush – ce qui a conduit à deux des primaires Démocrates à la Chambre des représentants les plus coûteuses de l’histoire.
L’adoption de cette tactique remonte aux primaires présidentielles démocrates de 2020, lorsqu’une ramification, Democratic Majority for Israel, dirigée par l’ancien consultant de l’AIPAC et sondeur Démocrate de longue date Mark Mellman, a commencé à s’opposer au sénateur du Vermont Bernie Sanders. L’AIPAC a aidé à financer les publicités de Democratic Majority for Israel attaquant Sanders, après que le sénateur juif et fervent critique des violations des droits de l’homme par Israël ait appelé à conditionner le financement militaire d’Israël.
Les groupes ont des points communs au-delà de leur intérêt mutuel pour Israël. L’AIPAC et Democratic Majority for Israel ont des listes de donateurs communes ; 11 des membres du conseil d’administration de DMFI ont travaillé avec l’AIPAC, se sont adressés à elle ou lui ont fait des dons ; et Mellman a été consultant pour au moins deux autres groupes affiliés à l’AIPAC. Dans une déclaration à The Intercept, la porte-parole de Democratic Majority for Israel, Rachel Rosen, a déclaré que le groupe « est complètement séparé et indépendant de l’AIPAC et de toute autre organisation. Nous avons notre propre conseil d’administration, notre propre direction et notre propre personnel, dont aucun ne fait double emploi avec l’AIPAC. Nous défendons des politiques différentes ».
Rosen a pris ses distances avec le gouvernement israélien et a déclaré que le groupe avait critiqué le Premier ministre Benjamin Netanyahu : « Par exemple, nous soutenons une solution à deux États et nous avons critiqué les actions du gouvernement Netanyahu, notamment en ce qui concerne les colonies, la réforme judiciaire et la composition de sa coalition. Notre organisation sœur, DMFI PAC, ne soutient que les Démocrates et a soutenu des candidats différents et opposés dans le cycle électoral actuel ».
Le début des dépenses politiques directes de l’AIPAC au cours du cycle 2022 a coïncidé avec une augmentation d’autres dépenses pro-israéliennes de la part de groupes ayant des liens étroits avec l’AIPAC. Mainstream Democrats PAC, le super PAC soutenu par le principal donateur démocrate et cofondateur de LinkedIn, Reid Hoffman, a augmenté ses dépenses, en partie grâce au soutien de DMFI PAC.
L’AIPAC, DMFI PAC et Mainstream Democrats PAC ont également contribué à faire échouer la candidature de la sénatrice démocrate de l’État de l’Ohio, Nina Turner, aux élections législatives de ce cycle.
L’AIPAC a dépensé beaucoup d’argent lors du cycle 2024, mais il avait aussi des objectifs très spécifiques, notamment le recrutement et le soutien de candidats pour se présenter contre Bush et Bowman. Le groupe de lobbying a également essayé, sans succès, de recruter un adversaire pour la députée Summer Lee (D-Pa.), a rapporté The Intercept, qui a facilement remporté son élection primaire en avril.
Les attaques de l’AIPAC contre Bowman et Bush ont finalement été couronnées de succès, puisqu’ils ont tous deux perdu les deux élections primaires Démocrates les plus coûteuses de l’histoire, face à des candidats financés par plus de 29 millions de dollars de l’AIPAC.
L’AIPAC a prouvé qu’il pouvait utiliser des sommes d’argent considérables pour évincer des membres du Congrès et des candidats insurgés, en écartant des allées du pouvoir des hommes politiques qui ne se contentent pas de critiquer la politique américaine à l’égard d’Israël, mais qui soutiennent également des politiques économiques, policières, de santé et de travail contraires aux intérêts des riches donateurs du groupe de lobbying. L’AIPAC a montré qu’elle avait le pouvoir d’atteindre presque tous les sièges du Congrès – et lorsqu’elle tente sa chance, elle la rate rarement. Que se passera-t-il ensuite ?
« L’AIPAC, comme tous les autres super PAC d’entreprises, représente les éléments les plus défaillants de notre système de financement des campagnes électorales, qui donne à une poignée de milliardaires un moyen de promouvoir leurs intérêts aux dépens de millions de personnes ordinaires », a déclaré Usamah Andrabi, porte-parole de Justice Democrats, qui a recruté et soutenu des candidats contre les attaques de l’AIPAC. « Si nous voulons mettre un terme à l’augmentation des coûts, protéger nos communautés et empêcher une autre guerre sans fin à l’étranger, nous devons retirer les gros capitaux de la politique une fois pour toutes. »
Akela Lacy
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
par Steven Starr
La première impulsion électromagnétique de haute altitude (HEMP) enregistrée a été créée par la détonation d’une ogive nucléaire de 3,88 mégatonnes au-dessus de l’île de Johnston en 1958. Cette photo a été prise à 860 miles de Hawaï, suffisamment loin pour éviter de graves brûlures rétiniennes aux observateurs d’Honolulu (les autorités militaires avaient déplacé le site de l’essai de l’atoll de Bikini parce que la boule de feu nucléaire pouvait aveugler les gens jusqu’à une distance de 400 miles).1
À la fin d’une froide nuit d’hiver, au cours d’une énorme tempête hivernale qui couvre la majeure partie du centre et de l’est des États-Unis, une ogive nucléaire de 100 kilotonnes explose soudainement à 160 km au-dessus de Dallas, au Texas. Deux minutes plus tard, des ogives nucléaires identiques explosent au-dessus de Las Vegas (Nevada) et de Columbus (Ohio). Puis une quatrième ogive de 800 kilotonnes, plus grosse, explose au-dessus du sud de la péninsule du Yucatan.
Les impulsions électromagnétiques produites par les trois premières détonations nucléaires détruiront presque instantanément l’électronique à semi-conducteurs qui contrôle le fonctionnement de la plupart des infrastructures nationales essentielles des États-Unis, y compris les systèmes d’alimentation électrique d’urgence et les systèmes actifs de refroidissement d’urgence du cœur de 26 réacteurs nucléaires commerciaux. L’onde de choc EMP E3A de la quatrième détonation provoquera l’effondrement final des trois réseaux électriques américains, qui seront mis hors service pendant un an ou plus.
Figure 1 : Les trois réseaux électriques américains.2
Les ogives nucléaires sont «livrées» à leurs cibles par des missiles balistiques lancés à partir d’un sous-marin situé à 200 miles au sud de Pensacola, dans le golfe du Mexique. L’identité exacte de l’attaquant est inconnue car les sous-marins nucléaires sont pratiquement impossibles à détecter et à suivre lorsqu’ils se déplacent sous la mer. Il s’agit d’une attaque surprise d’un ennemi inconnu, d’un «coup de tonnerre».
Le sous-marin n’a besoin que d’une minute pour tirer les missiles à partir d’une profondeur de 150 pieds. Trois missiles sont tirés sur des trajectoires dépressives afin de réduire le temps nécessaire à leurs ogives pour atteindre leurs cibles désignées ; leur temps de vol dure de 5 à 7 minutes entre le lancement et la détonation. Les systèmes d’alerte précoce américains repèrent les tirs, mais les systèmes de défense antimissile américains n’ont pas le temps d’intercepter les missiles ou leurs ogives nucléaires avant qu’ils n’explosent à haute altitude au-dessus des États-Unis.
L’emplacement de ces trois détonations nucléaires à haute altitude n’avait pas besoin d’être précis – des détonations au-dessus d’autres emplacements à l’est et à l’ouest (au-dessus de l’Indiana, de l’Ohio, du Kentucky, de l’Alabama, ou de Seattle et de Los Angeles) produiraient des résultats très similaires. Mais les détonations doivent avoir lieu au-dessus de l’atmosphère terrestre et pendant les heures les plus sombres de la nuit. L’altitude de 106 miles et les conditions météorologiques extrêmes ont été choisies pour maximiser les effets destructeurs de l’EMP.3 ;
Le ciel s’illumine soudainement au-dessus des États-Unis, mais les détonations se produisent silencieusement car l’atmosphère est trop fine à ces altitudes pour transmettre des ondes sonores. Aucun effet de souffle ou incendie n’est créé sur Terre, mais une explosion massive de puissants rayons gamma libérés par les détonations se propage vers le bas à une vitesse de 186 000 miles par seconde. Lorsque les rayons gamma pénètrent dans l’atmosphère, ils arrachent les électrons des molécules d’air et les envoient en rotation vers la Terre à une vitesse proche de celle de la lumière. Le champ magnétique terrestre interagit avec ces nuages massifs d’électrons en rotation, créant de gigantesques champs électromagnétiques qui frapperont des centaines de milliers de kilomètres carrés de la surface de la Terre ;
L’EMP se compose de trois vagues distinctes. Les trois premières ondes EMP E1, centrées sur l’Ohio, le Nevada et le Texas, frappent la surface de la Terre quelques milliardièmes de seconde seulement après les détonations nucléaires à haute altitude. Les parasurtenseurs ordinaires n’agissent pas assez vite pour protéger les appareils électroniques contre les effets de l’onde E1. Une fraction de seconde plus tard, les ondes EMP E2 arrivent avec des effets ressemblant à ceux de la foudre. Les parasurtenseurs qui protègent normalement contre la foudre sont susceptibles d’être désactivés par les ondes E1. Les dernières ondes EMP E3 (E3A et E3B) frapperont la Terre environ 1 à 2 secondes après les ondes E1 initiales.
Les cibles au-dessus de la partie continentale des États-Unis ont été choisies pour maximiser les effets des ondes E1 et E3B sur chacun des trois réseaux électriques américains. Les effets synergiques de ces ondes EMP détruiront la plupart des appareils électroniques et élimineront pratiquement la transmission d’électricité sur de longues distances aux États-Unis.
Figure 2 : Zones d’exposition aux ondes EMP E1 provenant de détonations nucléaires à 106 miles au-dessus de Columbus Ohio, Dallas Texas et Las Vegas, Nevada. Les grands cercles représentent les zones d’exposition aux ondes EMP E1, et les cercles bleus intérieurs illustrent les zones où les surtensions créées par les ondes incidentes EMP E1 peuvent endommager les appareils électroniques à semi-conducteurs qui ne sont pas branchés sur le réseau.4
L’EMP ne nuit pas aux personnes, aux animaux ou aux plantes, et ne cause pas de dommages structurels aux bâtiments. Cependant, une onde EMP E1 induit instantanément des tensions et des courants électriques hautement destructeurs dans tout matériau conducteur d’électricité situé dans les immenses zones circulaires situées sous les détonations nucléaires. Chaque détonation nucléaire crée une vaste zone circulaire d’exposition à l’onde EMP E1 couvrant plus de 100 000 kilomètres carrés (figure 1). Les lignes électriques, les lignes de télécommunication, les câbles informatiques, les fils, les antennes et même de nombreux cordons d’alimentation en courant alternatif touchés par les ondes E1 seront soudainement traversés par d’énormes tensions et courants.
Les ondes E1 induisent 2 millions de volts et des courants de 5 0005 à 10 0006 ampères dans les lignes électriques de distribution moyenne. Des surtensions de 200 000 à 400 000 volts (au-delà de la capacité nominale) se produisent dans les lignes de distribution électrique de 15 kilovolts (kV) qui relient la plupart des habitations, des fermes et des entreprises.7 En moins d’un millionième de seconde, ces tensions et courants dommageables déferlent sur les réseaux électriques américains. Sauf protection spécifique contre E1, tout appareil électronique moderne contenant des circuits à semi-conducteurs (micropuces, transistors et circuits intégrés) qui est branché sur le réseau sera désactivé, endommagé ou détruit par cette énorme explosion d’électricité. Cela inclut les appareils électroniques nécessaires au fonctionnement de toutes les infrastructures nationales essentielles des États-Unis.
Les régions situées sous les points de détonation (représentés par des cercles bleu foncé dans la figure 2) subissent soudainement des ondes E1 suffisamment puissantes pour induire des tensions et des courants dommageables dans les appareils électroniques qui ne sont pas branchés sur le réseau. 50 000 volts et 100 ampères de courant déferlent dans les cordons d’alimentation CA non blindés.8 Les téléphones cellulaires sont désactivés ainsi que les tours de téléphonie cellulaire ; presque toutes les formes de télécommunication cessent. Pratiquement tout ce qui est alimenté par l’électricité cesse soudainement de fonctionner.
Les tensions et courants massifs induits dans les lignes de transport d’électricité par les ondes E1, combinés à des conditions météorologiques extrêmes, ont pour effet de surcharger, de court-circuiter et de détruire des millions d’isolateurs en verre (dans un processus appelé «embrasement») qui sont couramment utilisés sur les lignes de distribution d’électricité de 15 kilovolts (kV) dans l’ensemble des États-Unis (figure 3). 78% de toute l’électricité aux États-Unis est acheminée aux utilisateurs finaux (résidentiels, agricoles, commerciaux) par ces lignes de 15 kV.9 La perte d’un seul isolateur en verre sur une ligne peut interrompre la distribution d’électricité sur l’ensemble de la ligne.
Figure 3 : Un embrasement détruit des isolateurs en verre sur une ligne de distribution d’électricité.10
Alors que des conditions météorologiques inférieures à zéro prévalent dans une grande partie des États-Unis, les lumières et le courant s’éteignent soudainement dans les foyers américains,
En un instant, presque tous les appareils électroniques nécessaires à la vie moderne cessent de fonctionner. Les ordinateurs, les modems, les routeurs, les automates programmables et les systèmes de contrôle et d’acquisition de données (SCADA) utilisés pour surveiller, contrôler et automatiser des processus industriels complexes sont tous hors service.
Tous les systèmes de contrôle du trafic ferroviaire, portuaire et aérien cessent de fonctionner. Le GPS et les systèmes de fibre optique tombent en panne. Des avions tombent du ciel. Les vannes motorisées qui contrôlent le flux de gaz et de pétrole dans des millions de kilomètres de pipelines gèlent soudainement, provoquant des ruptures et des explosions. Les systèmes de distribution d’eau tombent en panne. Les raffineries et les plates-formes offshore perdent le contrôle. D’importantes explosions de fours et de chaudières ont lieu dans les centrales électriques au charbon. Le contrôle de tous les processus industriels et de toutes les chaînes de montage est perdu. Les systèmes de contrôle à distance de toutes les industries cessent soudainement de fonctionner.
Dans son remarquable ouvrage, Nuclear War : A Scenario, Annie Jacobsen décrit de façon saisissante ce qui se passe après le déclenchement d’une guerre nucléaire et l’apparition d’une onde EMP E1 qui met soudainement hors d’état de nuire l’infrastructure nationale essentielle des États-Unis.
Sur les 280 millions de véhicules immatriculés en Amérique, «10% des véhicules en circulation ne fonctionnent soudain plus…». Sans direction assistée ni freins électriques, les véhicules s’arrêtent en roue libre ou s’écrasent contre d’autres véhicules, des bâtiments ou des murs. Les véhicules immobilisés et accidentés bloquent les voies de circulation sur les routes et les ponts partout, non plus seulement dans les endroits où les gens ont fui les bombes nucléaires, mais dans les tunnels et sur les viaducs, sur les petites et les grandes routes, dans les allées et les parkings de tout le pays…. Le pompage électrique du carburant vient de connaître une fin définitive et fatale. …
Il n’y aura plus d’eau douce. Il n’y aura plus de toilettes pour tirer la chasse d’eau. Plus d’assainissement. Pas de lampadaires, pas de lumières dans les tunnels, pas de lumières du tout, seulement des bougies, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus à brûler. Pas de pompes à essence, pas de carburant. Pas de distributeurs automatiques de billets. Pas de retraits d’argent. Pas d’accès à l’argent. Pas de téléphone portable. Pas de téléphone fixe. Pas d’appel au 911. Pas d’appels du tout. Pas de systèmes de communication d’urgence, à l’exception de quelques radios à haute fréquence (HF). Pas de services d’ambulance. Aucun équipement hospitalier ne fonctionne. Les eaux usées se déversent partout. En moins de quinze minutes, les insectes porteurs de maladies se mettent à pulluler. Ils se nourrissent de tas de déchets humains, d’ordures, de morts….
Des milliards de gallons d’eau passant par les aqueducs américains déferlent de manière incontrôlée. Des barrages éclatent. Des milliers de métros, de trains de voyageurs et de trains de marchandises circulant dans toutes les directions, souvent sur les mêmes voies, se heurtent les uns aux autres, se heurtent aux murs et aux barrières ou déraillent. Les ascenseurs s’arrêtent entre deux étages, ou descendent à toute vitesse vers le sol et s’écrasent. Les satellites (y compris la station spatiale internationale) changent de position et commencent à tomber sur Terre. Les cinquante-trois centrales nucléaires américaines restantes, qui fonctionnent désormais sur des systèmes de secours, viennent de commencer à manquer collectivement de temps.11
Cependant, toutes les centrales nucléaires ne fonctionneront pas avec des systèmes de secours d’urgence.
Dans l’est des États-Unis, 14 grands réacteurs nucléaires commerciaux situés dans des centrales nucléaires se trouvent dans des zones où les champs incidents de pointe EMP E1 sont compris entre 12 500 volts par mètre et 50 000 volts par mètre. Cinq autres réacteurs commerciaux dans l’ouest des États-Unis et sept réacteurs commerciaux dans le sud des États-Unis sont également situés dans des zones où les champs d’incidence EMP E1 sont similaires (figure 3). Dans ces zones saturées en E1, des tensions et des courants électriques dommageables sont induits dans les câbles non blindés, les lignes et les équipements électroniques à semi-conducteurs à l’intérieur des bâtiments et des structures de ces centrales nucléaires, ainsi que dans les nombreuses lignes électriques aériennes et souterraines, les lignes téléphoniques, les câbles, etc. qui entrent et sortent de ces centrales.
Figure 4 : 26 réacteurs nucléaires commerciaux sont situés dans des zones encerclées en rouge qui subissent des pics de champs incidents EMP E1 égaux à 12 500 volts par mètre à 50 000 volts par mètre.12
Des milliers de composants électroniques à semi-conducteurs (unités de contrôle, pompes à moteur, vannes à moteur, capteurs de température et de pression, redresseurs, onduleurs, commutateurs, etc. Ces composants se trouvent dans les différentes parties des systèmes actifs de refroidissement d’urgence du cœur (ECCS) de chaque réacteur nucléaire ; ils se trouvent également dans les générateurs diesel de secours et les banques de batteries qui constituent les systèmes d’alimentation de secours de chaque centrale nucléaire. Tous ces composants à semi-conducteurs ne sont pas protégés contre les tensions et courants élevés créés par l’EMP E1 et sont très susceptibles d’être endommagés par ces derniers.
Au moment où les ondes E1 ont mis les réseaux hors service, la perte d’énergie électrique hors site a déclenché un arrêt d’urgence de tous les réacteurs nucléaires en activité aux États-Unis. L’arrêt d’urgence ne nécessite pas d’électricité. Cependant, les systèmes de refroidissement d’urgence doivent commencer à refroidir le cœur du réacteur nucléaire dans les secondes qui suivent l’arrêt d’urgence. Sinon, les centaines de millions de watts de chaleur qui restent dans le cœur du réacteur13 (la chaleur est produite par les barres de combustible hautement radioactif) provoqueront une surchauffe du cœur du réacteur au point de l’autodétruire en quelques heures ou moins.14
En un millionième de seconde, les tensions et courants nuisibles créés par l’onde EMP E1 mettent hors service les pompes à moteur et les vannes motorisées des systèmes de refroidissement d’urgence de l’ensemble de ces 26 réacteurs nucléaires. La perte des systèmes actifs de refroidissement d’urgence du cœur et des systèmes d’alimentation électrique de secours a soudainement rendu impossible pour ces 26 réacteurs nucléaires d’évacuer la chaleur massive restant dans le cœur de leurs réacteurs après leurs arrêts d’urgence.
Les commandes à semi-conducteurs des gigantesques générateurs diesel de secours ne fonctionnent plus ; les interfaces CA/CC situées entre les bancs de batteries et les systèmes électriques de la centrale sont tombées en panne. Il n’y a plus d’énergie électrique disponible hors site ou sur site pour faire fonctionner les systèmes actifs de refroidissement d’urgence du cœur, qui ne fonctionneraient de toute façon pas car les composants électroniques à semi-conducteurs des pompes et des vannes à moteur sont endommagés et désactivés. Il est impossible de rétablir un flux forcé d’eau dans le cœur du réacteur (des centaines de milliers de gallons d’eau sont pompés dans le cœur chaque minute en fonctionnement normal). Dans la plupart de ces réacteurs, environ deux cent millions de watts de chaleur de désintégration restent dans le cœur du réacteur – et elle ne peut pas être retirée du cœur avant que les barres de combustible d’uranium ne commencent à s’autodétruire.15
Cela s’est produit parce que les centrales nucléaires américaines (et celles de nombreux autres pays) ne sont pas conçues ou mises à niveau pour résister aux effets de l’IEM. La Commission américaine de réglementation nucléaire (NRC) continue d’affirmer que l’EMP ne présente aucun danger pour les centrales nucléaires qu’elle réglemente, bien qu’elle n’ait jamais effectué les tests complets nécessaires pour valider ses théories (en 2019, l’Electromagnetic Defense Task Force de l’U…Air Force a forcé la NRC à répondre à ses préoccupations concernant le manque de protection contre les EMP dans les centrales nucléaires américaines, mais la NRC a refusé de prendre des mesures pour protéger les centrales nucléaires américaines contre les EMP).16
Une perte totale de l’alimentation électrique hors site et sur site dans une centrale nucléaire rend également impossible le fonctionnement des grands systèmes de refroidissement nécessaires pour évacuer la chaleur des piscines de combustible usé, où sont stockées les barres de combustible d’uranium usé ou «usé» hautement radioactives. Ces piscines contiennent certaines des plus grandes concentrations de radioactivité de la planète.17 Le combustible usé intensément radioactif génère également une énorme quantité de chaleur qui doit être continuellement évacuée de la piscine, faute de quoi l’eau de la piscine se réchauffera au point de bouillir.
Pour les 26 réacteurs qui n’ont plus d’alimentation électrique hors site ou sur site, le seul moyen de refroidir les piscines de combustible usé est d’y pomper continuellement de l’eau de refroidissement. Cependant, la fusion du réacteur et le rejet de radiations correspondant, combinés au chaos créé par l’attaque EMP, rendent cette opération impossible. L’eau de ces piscines s’évapore en quelques heures ou quelques jours.
Lorsque la baisse du niveau de l’eau dans les piscines finit par exposer le combustible usé à la vapeur et à l’air, les barres chauffent au point de se rompre ou de s’enflammer et libèrent d’énormes quantités de radioactivité.18 Les barres de combustible récemment retirées du cœur du réacteur commencent à brûler à des températures dépassant 1800 degrés Fahrenheit, et le feu se propage aux barres plus anciennes dans la piscine. La radioactivité libérée par l’incendie d’une piscine de combustible usé crée une zone de déchets radioactifs inhabitable qui est 60 fois plus grande que la zone d’exclusion radioactive de Tchernobyl.19
Figure 5 : Zones de contamination résultant d’un incendie hypothétique dans une seule piscine de combustible usé à haute densité à la centrale nucléaire de Peach Bottom en Pennsylvanie, libérant 1600 PBq de césium-137 à quatre dates en 201520
Les énormes quantités de radiations libérées par les réacteurs détruits et leurs piscines de combustible usé en feu transformeront une grande partie des États-Unis continentaux en une zone d’exclusion radioactive inhabitable.
L’énorme surtension provoquée par l’E1 a également frappé les sous-stations à très haute tension à travers les États-Unis (figure 6), détruisant la plupart des relais de protection à semi-conducteurs21 qui protègent les systèmes électriques au sein du réseau contre les dommages.22 Il s’agit notamment des relais qui activent les disjoncteurs à très haute tension (EHV), qui assurent la protection principale contre les courants dommageables pour les grands transformateurs de puissance (LPT).23 Il y a environ 5000 disjoncteurs EHV de 345 kilovotls (kV) et plus de tension de fonctionnement dans les trois réseaux électriques américains.24
Figure 6 : 1765 sous-stations à très haute tension exposées à E1 lors de la détonation nucléaire au-dessus de Columbus (Ohio), soit 83% des sous-stations de ce type aux États-Unis.25
Les LPT sont utilisées dans les installations de production d’électricité pour augmenter la tension avant le transport sur de longues distances (ce qui réduit les pertes de puissance), puis à l’extrémité des lignes de transport pour réduire (abaisser) la tension lorsque l’électricité est distribuée aux ménages américains, à l’agriculture et à l’industrie. Les LPT sont absolument nécessaires pour la transmission de l’énergie électrique aux États-Unis (Figure 7). 90% de l’électricité dans les réseaux électriques américains passe par des LPT vieillissantes de 345 kV (345 000 volts), 500 kV et 765 kV ; il n’y a que plusieurs milliers de ces LPT dans les trois réseaux électriques nationaux américains.26
Figure 7 : Le rôle des grands transformateurs de puissance (LPT) dans le réseau électrique. Les LPT sont entourés en rouge27
Les tensions et courants massifs créés par les ondes E1, qui se sont formés dans les lignes de transmission électrique, ont également endommagé et détruit les condensateurs en série sur ces lignes qui protégeaient les LPT des surtensions dangereuses.28 La surtension E1 a également désactivé les composants électroniques des systèmes de refroidissement des LPT (qui sont nécessaires aux LPT),29 et a brûlé de minuscules trous dans l’isolation des enroulements à l’intérieur des LPT.30 Cela a rendu les LPT sensibles aux courts-circuits internes et à la surchauffe.
En d’autres termes, les ondes EMP E1 ont désactivé les systèmes de sécurité requis pour protéger les LPT, tout en endommageant certains LPT et en les rendant tous très vulnérables aux effets des ondes EMP E3 suivantes.31
Une ou deux secondes après les détonations nucléaires au-dessus de Columbus, de Las Vegas et du Texas, les ondes de choc EMP E3B créées par ces détonations induisent des flux de courant dans les lignes de transport d’électricité aériennes et souterraines. Les scientifiques ont confirmé, par «tous les moyens de mesure», que la menace potentielle posée par l’EMP E3 dépasse la limite de contrainte prévue à laquelle le réseau électrique américain vieillissant est conçu et testé pour résister.32 Les figures 8, 9 et 10 décrivent l’impact des trois ondes de choc E3B.
Figure 8 : L’onde de choc E3B provoquée par une détonation nucléaire au-dessus de Columbus (Ohio) fait s’effondrer le réseau électrique dans la région délimitée. Des conditions météorologiques extrêmes étendent l’effondrement à la Floride et au Maine.33
Figure 9 : L’onde de choc E3B provoquée par une détonation nucléaire au-dessus de Las Vegas, Nevada, fait s’effondrer la grille dans la région délimitée.34
Figure 10 : L’onde de choc E3B provoquée par une détonation nucléaire au-dessus de Las Vegas (Nevada) fait s’effondrer le réseau dans la région délimitée.35
Parce que les États-Unis n’ont pas réussi à protéger leurs réseaux électriques contre l’EMP, toutes les LPT de 765 kV, les deux tiers des LPT de 500 kV et au moins 20% des LPT de 345 kV sont très vulnérables aux effets de l’EMP E3.36 Les LPT – et les disjoncteurs EHV qui les protègent – sont sur le point d’être endommagés, mis hors service et détruits par la combinaison des effets des ondes E1 et E3B.
Figure 11 : Déplacement d’un gros transformateur de puissance de 460 000 livres. Le poids combiné du transformateur et de l’équipement nécessaire pour le déplacer était de 944 800 livres37 Les grands transformateurs de puissance ne peuvent pas être installés rapidement, même après que leurs remplaçants ont été fabriqués et livrés aux États-Unis.
Les ondes EMP E3B induisent un courant continu (DC) dans les longues lignes de transport d’électricité ainsi que dans la terre elle-même. La perte des relais de protection (suite aux ondes E1) permet à des courants continus de centaines à des milliers d’ampères de circuler dans les disjoncteurs THT et les LPT.38 Les disjoncteurs THT explosent et les LPT surchauffent et s’autodétruisent. Les LPT contiennent souvent plusieurs milliers de gallons d’huile à des fins de refroidissement et d’isolation haute tension ; cette huile devient un combustible pour générer de grands incendies qui engloutissent rapidement des parties importantes de la sous-station et/ou de la centrale électrique où se trouvent les LPT.39 ;
Le retrait des LPT et des disjoncteurs EHV du réseau laisse la majeure partie des États-Unis sans électricité pendant un an ou plus. En effet, les disjoncteurs EHV40 et les LPT ne sont pas stockés. Il faut maintenant 40 à 60 semaines pour remplacer les disjoncteurs EHV.41 Les LPT doivent être conçus et fabriqués sur mesure et environ 80 % des LPT sont fabriqués à l’étranger.42 Le temps d’attente actuel pour la fabrication de LPT est de 80 à 210 semaines.43
La cible du quatrième missile tiré par le sous-marin nucléaire dans la mer des Caraïbes est un point situé à 300 milles au-dessus du sud de la péninsule du Yucatan, au Mexique. Le missile porte une ogive nucléaire de 800 kilotonnes ; sa détonation crée une onde de souffle E3A qui produit ses effets les plus graves à 2 000 milles au nord du point de détonation.44
Figure 12 : Onde de choc EMP E3A résultant d’une détonation nucléaire à haute altitude au-dessus de l’Amérique centrale ; les effets les plus graves sont ressentis dans la partie nord des États-Unis, à 2000 miles au nord de l’explosion.45
Les flux de courant induits par l’onde de souffle E3A sont plusieurs fois plus puissants que ceux créés par l’onde de houle E3B.46 Chaque État, de la côte Est aux États de la côte Ouest de Washington, de l’Oregon et de la Californie, et du Maine à la Floride et au Texas, aura plus qu’assez de courant provenant de cette seule détonation pour faire s’effondrer l’ensemble du réseau électrique américain (Figure 13). L’onde de choc E3A porte un coup massif aux LPT et aux disjoncteurs THT survivants des trois réseaux électriques américains.
Figure 13 : Les effets d’une onde de choc EMP E3A provenant d’une détonation nucléaire au-dessus de la péninsule du Yucatan provoquent l’effondrement de l’ensemble du réseau électrique américain.47
Nous sommes au cœur de l’hiver, en pleine tempête, et la plupart des Américains n’ont plus d’électricité. Ils se retrouvent dans des maisons sombres et glaciales où plus rien ne fonctionne. Plus de lumière, plus d’eau courante, plus de téléphone, d’internet ou de télévision, et bientôt plus de nourriture. Si leur voiture peut encore démarrer, ils trouveront les autoroutes bloquées par d’autres voitures qui ont été neutralisées par la première vague E1. L’essence ne peut plus être pompée des réservoirs souterrains. Les livraisons de nourriture dans les villes s’arrêtent. Les gens tentent de fuir les régions qui reçoivent des retombées radioactives massives et qui se trouvent sous le vent des réacteurs nucléaires détruits et des piscines de combustible usé. La société s’effondre et des millions de personnes affamées et désespérées font tout pour tenter de survivre.
Le président d’une commission du Congrès qui a enquêté sur les effets d’une attaque nucléaire EMP sur les États-Unis a estimé que la plupart des Américains ne survivraient pas à une attaque EMP qui mettrait hors service les réseaux électriques américains et neutraliserait les infrastructures nationales essentielles.48 Malgré ces avertissements, les États-Unis n’ont pas agi pour protéger leurs réseaux électriques et leurs infrastructures nationales essentielles – y compris leurs centrales nucléaires – des effets de l’EMP.
Il existe une technologie permettant de protéger efficacement le réseau électrique américain contre la destruction. De même, les composants vulnérables des infrastructures nationales essentielles des États-Unis peuvent également être protégés dans une large mesure contre les IEM (cela s’applique également aux composants vulnérables des systèmes actifs de refroidissement d’urgence du cœur et des systèmes d’alimentation d’urgence des réacteurs nucléaires). Plusieurs documents techniques détaillés expliquent comment cela peut être réalisé.49, 50, 51, 52, 53 Les coûts estimés pour ajouter cette protection se chiffrent en dizaines de milliards de dollars, ce qui représente une petite fraction de ce que les États-Unis dépensent chaque année pour leur budget de défense.
L’armée américaine a depuis longtemps pris des mesures pour protéger ses armes et ses systèmes de communication contre l’énergie électromagnétique, mais toutes les tentatives visant à rendre obligatoire la protection des infrastructures nationales essentielles des États-Unis contre l’énergie électromagnétique ont été rejetées. À deux reprises, en 2013 et en 2015, des projets de loi visant à rendre obligatoire la protection contre les perturbations électromagnétiques n’ont pas fait l’objet d’un vote final au Congrès, en raison des pressions exercées par les compagnies d’électricité et d’énergie nucléaire. Leur opposition était due à la formulation des projets de loi qui exigeait que les services publics paient pour le blindage.
Par conséquent, aucune mesure significative n’a encore été prise pour installer des équipements et des modifications qui permettraient de protéger le réseau électrique national et les infrastructures nationales essentielles des États-Unis contre l’EMP.
Note de l’auteur : Les textes militaires russes et chinois de source ouverte décrivent des armes Super-EMP qui créent des ondes EMP E1 deux à quatre fois plus puissantes que celles décrites et illustrées dans cet article.54 Si des armes Super-EMP sont utilisées dans une attaque contre les États-Unis, les effets d’un seul plus électromagnétique nucléaire de haute altitude pourraient être beaucoup plus graves que ceux décrits dans cet article.
(Pour une explication plus détaillée de ce sujet, veuillez lire mon livre, Nuclear High-Altitude Electromagnetic Pulse : A Mortal Threat to the U.S. Power Grid and U.S. Nuclear Power Plants).
source : Sonar 21
Traduction : DeepL
Par Dmitry Orlov − Le 10 Août 2024 − Source Club Orlov & Le Saker francophone
Je m’en tiens à mon vieux dicton : « Les États-Unis ne sont pas une démocratie et peu importe qui est président ». Les États-Unis se décrépitent à un rythme tout à fait acceptable (pour la majorité mondiale qui en a assez de leur « hégémonie »). Les grandes nations hégémoniques ont besoin de deux ingrédients pour rester hégémoniques : la suprématie économique et la suprématie militaire.
Dans le cas des États-Unis, tout le monde était obligé d’utiliser le dollar américain dans les échanges commerciaux, en particulier le commerce du pétrole dont les États-Unis ont pu tirer un profit considérable en imprimant simplement de la monnaie, sous peine de se faire tuer comme Saddam ou Khaddafi. En fait, cela se résumait à « Payez-nous ou nous vous tuerons ». Comment cette suprématie se porte-t-elle aujourd’hui ?
Examinons d’abord le pouvoir économique. Si vous examinez (très brièvement) le budget fédéral américain, vous constaterez qu’un tiers de celui-ci est emprunté pour exister et, lorsque j’ai vérifié il y a quelques mois, les États-Unis étaient contraints de continuer à emprunter 1000 milliards de dollars tous les trois mois ; ce genre de chose n’a pas tendance à durer longtemps.
Entre-temps, une réunion des BRICS à Kazan en octobre devrait déboucher sur un plan de remplacement du dollar américain pour le commerce international et, en préparation de cet événement, l’or a atteint 2550 dollars l’once pour la première fois de son histoire et les investisseurs internationaux commencent à se débarrasser des bons du Trésor américain et hésitent à en acheter d’autres. Jusqu’à présent, 49 pays ont déposé une demande d’adhésion aux BRICS ; vous voyez, très peu de pays peuvent se permettre d’être exclus du commerce international une fois que le dollar aura disparu.
Si vous retirez au département du Trésor américain la possibilité d’emprunter, il ne restera plus d’argent que pour les dépenses sociales – rien d’autre – mais si vous supprimez tout le reste, l’assiette fiscale se réduira à un point tel qu’il ne pourra plus soutenir les dépenses sociales non plus. Qu’en sera-t-il du bien-être sociétal d’un pays dont la culture prend très peu de choses au sérieux – certainement pas la justice, l’intégrité, la vertu ou la vérité – mais l’argent en fait assurément partie ? Voilà pour la suprématie économique.
Examinons maintenant la puissance militaire. Les États-Unis (et une poignée d’alliés vraiment pathétiques) ont tenté d’organiser une sorte d’« opération Provide Blah-blah-blah » pour arracher le contrôle de la mer Rouge et, par conséquent, du canal de Suez, à Ansar Allah, alias le mouvement Houthi, nommé d’après le vénérable Abdul-Malik Badruldeen al-Houthi. À l’heure actuelle, seuls les navires chinois et russes peuvent franchir sans encombre la porte des Lamentations (alias Bab el Mandeb), à l’entrée de la mer Rouge. Les autres possibilités de navigation consistent à contourner le cap de Bonne-Espérance, à l’extrémité sud de l’Afrique, ou à braver la route maritime du Nord de la Russie ; l’une est coûteuse, l’autre est politiquement désagréable. Le résultat de cette mission (dont on entend peu parler aujourd’hui) est un trou dans le pont d’envol d’un certain porte-avions américain causé par une roquette des Houthis, après quoi (on n’en a rien dit) ledit porte-avions est rentré en boitant à Norfolk.
Note du Saker Francophone
Depuis quelques temps, des gens indélicats retraduisent “mal” en anglais nos propres traductions sans l’autorisation de l’auteur qui vit de ses publications. Dmitry Orlov nous faisait l’amitié depuis toutes ses années de nous laisser publier les traductions françaises de ses articles, même ceux payant pour les anglophones. Dans ces nouvelles conditions, en accord avec l’auteur, on vous propose la 1ere partie de l’article ici. Vous pouvez lire la suite en français derrière ce lien en vous abonnant au site Boosty de Dmitry Orlov.
Soutenez mes efforts sur https://boosty.to/cluborlov.
Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.
Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
par Andrew P. Napolitano
Quelque temps avant de se retirer de la course à la présidence, le président Joe Biden a secrètement réaffirmé son autorité autodéterminée et auto-créée de tuer des ressortissants d’autres pays, pour autant que la CIA et ses homologues militaires aient la «quasi-certitude» que la cible de l’homicide est un membre d’une organisation terroriste. Cette norme a été concoctée par l’administration de George W. Bush en 2002.
Il n’existe pas de norme de «quasi-certitude» dans la loi, car l’expression est oxymorique et ne peut être définie de manière rationnelle – comme «presque enceinte».
Tout comme on est enceinte ou non, on est certain ou non. Il n’y a pas de «presque».
Pourtant, la création de cette norme souligne le lamentable échec de l’État de droit dans le gouvernement actuel. L’administration Biden et ses trois prédécesseurs immédiats ont tous déployé des drones pour tuer des personnes qui n’étaient pas engagées dans des actes violents au moment où elles ont été tuées, indépendamment de la quasi-certitude de leur appartenance à une quelconque organisation.
Le terme «terroriste» ne peut constituer une norme pour les meurtres extrajudiciaires, car il est subjectif. Pour le roi George III, George Washington et Thomas Jefferson étaient des terroristes. Pour les pauvres gens de Libye et de Syrie, pour les gouvernements élus par le peuple et renversés par la violence orchestrée par la CIA en Iran en 1953 et en Ukraine en 2014, pour les innocents torturés par la CIA dans des sites noirs partout dans le monde, la CIA est une organisation terroriste.
L’utilisation présidentielle de drones pour tuer des citoyens à l’étranger a commencé en 2002 avec les assassinats ciblés ordonnés par le président Bush. Elle s’est poursuivie sous la présidence de Barack Obama, qui a même tué des Américains à l’étranger. Les règles de mise à mort ont été établies par chaque président. Elles ont été assouplies sous la présidence de Donald Trump, qui a donné aux cadres de la CIA et aux commandants militaires le pouvoir de tuer sans son approbation expresse pour chaque assassinat. Les hommes de Trump ont tristement assassiné un général iranien et ses collaborateurs alors qu’ils se rendaient à un déjeuner avec des généraux irakiens pour négocier la paix entre les deux pays.
L’administration Biden a discrètement repris les pouvoirs accordés par Trump, de sorte qu’aujourd’hui, seul le président peut autoriser les assassinats ciblés. Pourtant, il n’existe aucune autorité morale, constitutionnelle ou juridique pour ces assassinats. Mais les présidents des deux partis politiques le font quand même.
Les lois de la guerre – une expression elle-même oxymorique – qui sont généralement codifiées dans les Conventions de Genève et la Charte des Nations unies, toutes lancées, écrites et ratifiées par les États-Unis, stipulent essentiellement que les guerres légales ne peuvent être que défensives et doivent être proportionnelles à la menace posée ou au préjudice déjà causé. En d’autres termes, les traités dont les États-Unis sont signataires interdisent au président de tuer des individus dans d’autres pays avec lesquels les États-Unis ne sont pas légalement en guerre.
En vertu de la Constitution, les traités sont, au même titre que la Constitution elle-même, la loi suprême du pays. Les quatre derniers occupants de la Maison-Blanche ont bafoué cette règle lorsqu’il s’est agi d’assassinats secrets. Chacun d’entre eux a prétendu publiquement ou secrètement que l’autorisation de recours à la force militaire de 2001 ou sa cousine, l’AUMF de 2002 [Authorization for Use of Military Force : loi promulguée en 2002 pour autoriser les Etats-Unis à entrer en guerre contre l’Irak de Saddam Hussein], constituaient en quelque sorte des autorisations du Congrès permettant aux présidents de tuer qui bon leur semble – et que le Congrès pouvait légalement autoriser ces assassinats.
Pourtant, l’AUMF de 2001 prétendait autoriser Bush à traquer et à tuer les suspects que le président n’avait pas su reconnaître le 11 septembre (ses amis, les Saoudiens) et qu’il estimait raisonnablement être à l’origine des attentats du 11 septembre. L’AUMF de 2002 autorisait Bush à envahir l’Irak à la recherche des armes de destruction massive que des experts internes et externes à la CIA lui avaient affirmé que Saddam Hussein ne possédait pas. Les deux AUMF n’ont plus de raison d’être aujourd’hui, mais elles sont toujours en vigueur.
La Constitution autorise le Congrès à déclarer la guerre à des pays étrangers, et non à tuer des personnes au hasard. Aucune des AUMF n’était ni n’est une déclaration de guerre valide, ce que la Constitution exige comme condition préalable à toutes les exécutions présidentielles extrajudiciaires. Une déclaration de guerre définit la cible et fixe le terme. Elle n’est pas illimitée, comme l’ont prétendu les quatre derniers présidents en ce qui concerne ces deux lois de l’ère Bush.
Si les présidents ont raison et que les AUMF les autorisent à tuer qui bon leur semble – y compris des Américains -, ils ne sont pas des présidents responsables devant la loi et la Constitution, mais des monarques qui peuvent tuer sur un coup de tête sans transparence ni conséquence juridique.
La séparation du pouvoir de faire la guerre par le Congrès et par le président a pour but de maintenir une séparation de ces pouvoirs. L’histoire regorge d’exemples de tyrans usant des pouvoirs de l’État pour tuer sans raison morale. Les présidents américains se sont arrogé le pouvoir de tuer. C’est l’équivalent fonctionnel d’un pistolet chargé dans un tiroir du bureau du président.
Abraham Lincoln a été le premier chef d’État de l’histoire mondiale à cibler militairement des civils et le premier à massacrer sans discernement des civils de son propre pays. Franklin D. Roosevelt a massacré des milliers de civils allemands innocents et sans défense à la fin de la Seconde Guerre mondiale en bombardant des villes allemandes au lieu de cibler l’armée allemande. Harry Truman a massacré des milliers de civils japonais à Hiroshima et Nagasaki.
Tous ces meurtres ont été approuvés par la population, car les cibles avaient été diabolisées par l’appareil gouvernemental – tout comme les «terroristes» tués par Bush, Obama, Trump et Biden.
Mais la diabolisation de cibles humaines et l’approbation populaire de leurs meurtres ne peuvent transformer un acte immoral en un acte moral. Un acte est moral lorsqu’il est conforme à la loi naturelle. Selon la Déclaration d’indépendance, en vertu de la loi naturelle, tous les individus sont «dotés par leur Créateur de certains droits inaliénables, parmi lesquels figurent la vie, la liberté et la recherche du bonheur». Le droit de vivre est le premier droit naturel et le grand don divin à toutes les personnes – pas seulement aux Américains.
Nul ne peut moralement être ciblé par le gouvernement pour un quelconque motif, à moins qu’il ne soit absolument nécessaire d’empêcher cette personne de tuer activement des innocents. Dans les cas cités ci-dessus, les assassinats présidentiels ont été commis pour terrifier les opposants politiques, car les cibles civiles étaient sans défense. Et les tueurs ont été acclamés comme des héros.
Aujourd’hui, des troupes américaines sont sur le terrain en Ukraine pour montrer aux forces ukrainiennes comment utiliser les armes américaines pour tuer les troupes russes, et en Israël pour montrer à Tsahal comment tuer des civils à Gaza. Ces actions ont été menées sur la base d’ordres présidentiels tenus secrets qui n’ont jamais été reconnus publiquement. Les troupes russes et les civils de Gaza ne représentent aucune menace pour la vie, la liberté ou la propriété en Amérique.
Pourquoi les présidents américains tuent-ils ? Parce qu’ils peuvent s’en tirer à bon compte.
source : Scheerpost via Spirit of Free Speech
par Timofey Bordachev
Washington et ses alliés de Londres jouent selon leurs propres règles.
Au cours des dernières semaines, les médias se sont concentrés sur le spectacle de la campagne électorale présidentielle américaine. Le débat désastreux du président sortant Joe Biden avec son adversaire du parti républicain, Donald Trump, puis la survie miraculeuse de ce dernier à une tentative d’assassinat, le choix du colistier de Trump et, enfin, le changement de candidat des démocrates au pouvoir. Finalement, la vice-présidente Kamala Harris – qui n’a pas encore fait ses preuves – est entrée en lice.
Tout ce désordre s’accompagne d’une généreuse diffusion d’informations et d’opinions contradictoires, créant un effet de dent de scie émotionnelle dans le grand public. Les observateurs d’autres pays risquent également de se laisser rattraper par cette frénésie.
La Russie a, elle aussi, l’habitude de suivre de près les luttes politiques à l’Ouest. Cette habitude fait depuis longtemps partie de notre culture politique – l’État russe a été créé principalement pour des nécessités de politique étrangère. J’aimerais toutefois que cet intérêt ne dépasse pas le niveau de la simple curiosité et n’engendre pas des espoirs sur une issue ou une autre de la crise interne américaine.
Il semble qu’il soit beaucoup plus important pour la Russie d’avoir une perception exacte de ce qui se passe, pour savoir à qui nous avons affaire dans l’arène politique mondiale. Pour cela, il nous faut, tout d’abord, considérer le spectacle que nous offrent les Américains avec une certaine dose d’humour. Quelle que soit la personne qui se retrouve à la tête de l’État américain, les intérêts de la Russie sont à l’abri du danger du fait de ses capacités militaires et de sa position dans l’économie mondiale. Ce sont les seuls éléments qui seront pris en compte par nos adversaires lorsqu’il s’agira de trouver une solution diplomatique à la détérioration actuelle des relations entre Moscou et l’Occident.
Deuxièmement, il est nécessaire de reconnaître que nous avons affaire à une culture politique unique dans l’histoire – un système dans lequel le seul objet de l’activité politique est la manipulation des citoyens ordinaires par l’élite, dans l’unique but de satisfaire ses propres désirs égoïstes. C’est la raison pour laquelle les sociétés britannique et américaine sont restées identiques à elles-mêmes pendant des siècles et qu’il ne vient jamais à l’idée de la population de faire quoi que ce soit de radical pour changer l’ordre existant.
En d’autres termes, pour rester au pouvoir, les politiciens américains et britanniques n’ont qu’à tromper leurs électeurs et c’est tout ; leurs citoyens se contentent de suivre le mouvement. Cela fait de ces deux puissances de dangereux adversaires, car les populations ont l’habitude d’obéir à leurs dirigeants, même dans les situations les plus folles.
Ce modèle s’est développé au fil des siècles en Grande-Bretagne, un pays où il n’y a pas eu une seule véritable protestation sociale de masse contre le statu quo depuis la fin du XIVe siècle. Pendant des centaines d’années, le peuple anglais a porté servilement sur ses épaules un nombre incroyable de parasites, de la famille royale aux grands capitalistes de l’ère moderne. Ce n’est que dans la seconde moitié du siècle dernier que des prestations sociales dignes de ce nom ont été introduites au Royaume-Uni et, au cours des dernières décennies, les élites se sont efforcées de les réduire. Pendant ce temps, tout au long des siècles, les Britanniques ordinaires sont docilement allés à la guerre chaque fois que la classe dirigeante l’a décidé – sans recevoir grand-chose en retour.
Nous avons tous en mémoire les récits de Rudyard Kipling, leur plus grand poète, sur la triste vie des vétérans des guerres coloniales, à l’apogée de l’Empire britannique. La Grande Charte des Libertés de 1215 – que la propagande présente souvent comme la première constitution – est en fait un traité entre le roi et l’aristocratie et n’a rien à voir avec les gens du peuple et leurs droits. La géographie de l’île elle-même encourage un sentiment de fatalisme et de résignation.
À partir du XVIIe siècle, des millions d’Anglais et d’Écossais sont partis en Amérique du Nord pour échapper à la misère. Mais la culture politique bâtie au fil des siècles a fait preuve d’une telle résistance que, lorsque les États-Unis se sont formés, ils ont adopté le système britannique avec de légères modifications. Ce système repose sur le développement de formes radicales d’individualisme chez les citoyens, ce qui conduit à ne voir les autres que comme des concurrents. Ce n’est pas un hasard si, sur la scène internationale, les États-Unis considèrent tous les pays du monde comme des adversaires dormants ou actifs. C’est un système dans lequel il n’y a pas d’amis ou d’alliés, mais seulement des concurrents ou des subordonnés. Il n’y a pas de place pour la prise en compte des intérêts et des valeurs des autres.
Une société d’individualistes est extrêmement facile à gérer sur la base d’algorithmes simples. Il suffit de rassurer constamment le citoyen sur le fait qu’il est unique et capable de résoudre tous les problèmes tout seul.
Un individualiste est facile à manipuler. Il ne consulte pas ses voisins et doit toujours prendre ses décisions seul. La tâche pratique des hommes politiques, tant aux États-Unis qu’au Royaume-Uni, consiste donc à veiller constamment à ce que les citoyens ne pensent jamais que l’État ou la société a une quelconque responsabilité envers eux.
Dans un État qui n’a aucune responsabilité, il n’y a aucun moyen de remplacer les élites qui se transmettent le pouvoir et la richesse depuis des siècles. Ce serait d’ailleurs extrêmement naïf de penser que l’arrivée au pouvoir de nouveaux visages puisse changer quoi que ce soit dans la grande politique américaine – y compris, bien sûr, les aspects fondamentaux de la relation entre les États-Unis et le monde extérieur. Dans un système qui a pour seul but de maintenir son pouvoir sur la population, la politique étrangère est profondément secondaire.
Qui plus est, les États-Unis sont, comme le Royaume-Uni, un pays dont la position géopolitique limite considérablement les possibilités d’interaction sociale avec les autres. En Russie, par exemple, c’est tout le contraire : nous avons de nombreux voisins et les affaires étrangères occupent inévitablement une place importante dans la liste des responsabilités de l’État.
La combinaison d’une position unique sur la carte du monde et de particularités politiques nationales fait des Américains et de leurs parents britanniques des acteurs singuliers de la vie internationale. Leurs faiblesses en matière de communication collective les marginalisent et les poussent à recourir à la force. Cela correspond tout à fait à l’ancienne signification du terme «rogue actor» (acteur sans foi ni loi), qui faisait référence à une personne qui vit isolée de la société et ne suit pas ses règles.
La culture politique des États-Unis et de la Grande-Bretagne laisse très peu de place au compromis. Il s’agit là d’un problème majeur pour le monde, qui ne peut être géré que partiellement ou exclusivement par des moyens diplomatiques. Construire une maison commune (un ordre international) avec ceux qui n’en sont absolument pas capables est une entreprise sans espoir. Tout accord sera temporaire et sera annulé ou modifié unilatéralement en fonction de leur politique intérieure.
La seule façon de planifier un avenir commun pour la Russie, la Chine, l’Inde et tous les autres États de la planète est de contenir ces partenaires difficiles du mieux possible. Et espérer qu’avec le temps, cet endiguement conduira les États-Unis et le Royaume-Uni à modifier leurs façons de voir pour le meilleur.
source : RT France
par Ivan Mikhailovitch Frakov
Il est de bon ton en Russie dans certains milieux d’imaginer que la victoire de Donald Trump aux États-Unis sera une bonne affaire pour la Russie. Une dangereuse illusion, tout simplement.
D’abord la victoire de Trump est tout sauf certaine, il est même prévisible qu’il sera battu par la probable candidate Harris ou par tout autre candidat désigné par les «démocrates». De la même manière qu’il a été battu par Biden. Trucage ou pas, la question n’est pas là, tout simplement les «démocrates» ne peuvent pas perdre.
Mais même si Trump était élu… Souvenons-nous déjà que c’est durant son premier mandat de 2017 à 2021 que les Ukrainiens ont intensifié les massacres de civils au Donbass, ce qui a amené l’intervention de la Russie quelques mois plus tard. Il aurait été facile à Trump de faire cesser tout ça simplement en coupant l’approvisionnement en armes et en argent à l’Ukraine. Mais la réalité est que le but des États-Unis depuis la chute de l’Union Soviétique est de faire main basse sur la Russie et ses richesses. Tous les présidents ont la même feuille de route, seuls quelques détails dans la manière d’atteindre leur but ne les séparent. Et pour ceci l’Ukraine est la plateforme idéale.
Le plan de Trump pour «arrêter la guerre en 24 heures» comme il le dit commence à être connu, grâce à l’ancien chef du département d’État sous Trump, Mike Pompeo, dans des déclarations au Wall Street Journal.
«Selon lui, s’il remporte l’élection présidentielle, Donald Trump peut fournir à l’Ukraine 500 milliards de dollars dans le cadre du programme de prêt-bail et lever toutes les restrictions sur le type et la modification des armes fournies à Kiev. On note que ce ne sont pas des «aides» (dons) mais des prêts … qui seront dépensés dans le complexe militaro-industriel américain.
L’ex-secrétaire d’État a également admis que Trump introduirait de «vraies» sanctions contre la Russie, ce qui permettrait de déterminer les conditions d’un futur accord avec Moscou . Dans le même temps, selon Pompeo, personne ne reconnaît l’annexion du Donbass et de la Crimée à la Russie. «Tout comme nous n’avons jamais reconnu l’adhésion des États baltes à l’URSS et n’avons reconnu la RDA qu’en 1974», a déclaré Pompeo.
Selon Pompeo, Trump est persuadé que grâce à la mise en œuvre de ces mesures, les hostilités cesseront et l’Ukraine augmentera considérablement ses forces de défense, a souligné l’ancien responsable. Après cela, l’Ukraine se rétablira grâce à «des réparations provenant des avoirs gelés de la Banque centrale de Russie, et non grâce à l’argent des contribuables américains». En revanche, les sanctions internationales contre la Russie ne seront levées qu’après l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et à l’UE, a conclu Pompeo.1
Le plan de Trump revient en fait à faire capituler la Russie en acceptant toutes les demandes ukrainiennes et en renforcant son armée, ce qui permettra à l’OTAN d’attaquer la Russie, cette fois directement, dans les 3 à 5 ans suivants.
Bien entendu ce plan est totalement inacceptable pour la Russie, et la situation évoluera donc rapidement vers un conflit plus large, tout comme si Biden ou Harris ou une autre marionnette était à la Maison-Blanche.
Il est même étonnant que Pompeo, qui était également directeur de la CIA, imagine un instant que Poutine acceptera un tel plan. À moins qu’il n’ait en tête d’autres opérations comme un renversement voire une élimination physique de Vladimir Poutine ? Ceci n’a rien d’une «théorie du complot», plusieurs tentatives d’assassinat du président russe ont déjà été déjouées et les Américains se spécialisent dans ce genre d’opérations.
Nous devons donc nous préparer à une forte escalade du conflit avec la probabilité d’une participation directe de l’OTAN à la guerre sur le territoire de l’Ukraine et bien entendu des bombardements sur les villes au coeur de la Russie. Le fait que les dirigeants de l’OTAN déclarent aujourd’hui leur réticence à s’engager dans un affrontement direct avec la Russie ne doit pas faire illusion: Les Américans et l’OTAN préparent un tel affrontement.
La Grande-Bretagne a d’ailleurs clairement indiqué il y a quelques jours qu’elle «travaillerait avec l’Allemagne pour développer des missiles d’une portée d’environ 2000 milles», écrit (lien ici, en anglais) le Times, citant des sources diplomatiques.
Le but de ces missiles est très clair : frapper les bases militaires à l’arrière en Russie sous le prétexte que la Russie pourrait les utiliser contre l’Europe.
En fait, Londres et Berlin discutent d’une frappe préventive contre les forces nucléaires russes et ont l’intention d’utiliser pour cela des missiles à moyenne portée développés conjointement, pensant qu’avec une importante partie de ses forces nucléaires détruites la Russie n’osera pas utiliser les armes restantes et que selon eux, dans un conlit non-nucléaire, la supériorité de l’OTAN ne fait guère de doute.
Une des réponses de la Russie serait de tenter d’influer sur la situation aux États-Unis, non pas au niveau des élections pour favoriser Trump ou quiconque d’autre mais pour y déclencher le chaos : les États-Unis sont déjà en situation de pré-guerre civile et il serait assez facile de faire bouger les choses afin que la situation interne soit suffisamment sérieuse pour que les autorités aient d’autres soucis que l’Ukraine. Ne resteront alors que les pays européens en Ukraine, ceci ne sera pas un problème pour nous vu l’état de leurs forces et de leurs populations.
«Pas moral», entends-je ? Allons donc ! Les États-Unis utilisent la subversion et la provocation régulièrement hors de leurs frontières, pourquoi ne ferions-nous pas la même chose chez eux ? Nous avons les moyens de le faire mais il faut entendu l’ordre de le faire, qui ne peut être donné qu’au plus haut niveau de l’État.
Dans tous les cas nous devons nous préparer à une évolution sérieuse du conflit. Actuellement hormis pour les proches des combattants la guerre est loin, les Russes vivent normalement et parfois même dans des excès difficilement acceptables alors que des compatriotes se battent et meurent au combat.
Dans l’hypothèse quasi-certaine d’une extension du conflit une nouvelle mobilisation sera nécessaire. Le volontariat ne suffira pas et commence d’ailleurs à se tarir malgré les énormes primes allouées aux combattants volontaires (près de 20 000 euros à la signature du contrat à Moscou par exemple, et des salaires entre 2000 et 4000 euros par mois, des sommes très importantes en Russie)
Depuis l’arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin en 2000, la priorité a été le développement du niveau de vie des Russes. Le résultat est probant, personne ne peut le nier.
Il est temps aujourd’hui de donner la priorité au Service de la Patrie, fut-ce au détriment du confort de chacun. La mobilisation dans les esprits mais aussi dans les actions de tous doit être totale, il en va de la survie de la Russie.
source : Rusreinfo
L’ancienne gauche avait des engagements intellectuels qui étaient faux de manière intéressante et théoriquement stimulante. La nouvelle gauche exige l’adhésion à des absurdités si grotesques que le simple fait de s’en divertir provoque des troubles neurologiques nauséabonds. – Xénocosmographie sur « X »
Par James Howard Kunstler – Le 7 juin 2024 – Source Clusterfuck Nation - Le Saker francophone
La partie la plus stupéfiante de l’aventure de Joe Biden, qui dure depuis plus de trois ans, est que le Parti du chaos et des canulars a pu prétendre, jusqu’à il y a quelques jours, que ce fantasme politique pouvait se présenter à la réélection. Aujourd’hui, les initiés du régime sont obligés d’avouer qu’ils ne peuvent plus le cacher. Ils ont vendu la mèche en tant que « sources anonymes » cette semaine dans un énorme article du Wall Street Journal. Le président est en train de se nécroser au vu et au su du monde entier. Il n’a plus toute sa tête. Il a l’air ridicule lorsqu’il se traîne devant les caméras. Il profère des absurdités et des mensonges évidents. Sa femme doit le mener comme un chien en laisse. Tout le monde le voit. Il faut qu’il parte. LE PLUS VITE POSSIBLE.
Son incompétence embarrassante est visible depuis la campagne de 2020, mais ses manipulateurs ont réussi à tromper la moitié du pays depuis lors, grâce à des médias capturés par les « blobs que sont les services de renseignement qui pratique la manipulation » et à la susceptibilité de la moitié du pays à la psychose collective – trouble de la pensée motivé par la peur – qui a donné une couverture à des acteurs traîtres cherchant à sauver leurs fesses même s’ils devaient détruire les États-Unis pour ce faire. Qui étaient ces acteurs ? Les Clinton et leur entourage, plongés dans la criminalité financière et le trafic sexuel ; la coterie Obama de racistes anti-blancs et de marxistes maladroits ; les escrocs Wokistes de la race et du genre, fous à lier, qui travaillent à dérégler l’ordre social fondé sur le mérite (et sont payés pour le faire) ; les escrocs du Congrès qui vivent du butin de l’industrie pharmaceutique et du Pentagone ; les hauts fonctionnaires des agences qui sont devenus une garde prétorienne corrompue pour tous les acteurs susmentionnés, qui cherchent maintenant désespérément à échapper à leur obligation de rendre des comptes.
Tout ce qu’ils ont fait depuis 2020 a servi à couvrir leurs crimes, et chaque arnaque n’a fait qu’aggraver les dommages causés à notre pays. La farce du Covid-19 a été montée pour permettre la fraude des bulletins de vote par correspondance afin d’assurer un gouvernement permanent par le peuple, dont le Parti démocrate n’est plus qu’un simple tentacule. Nous ne savons pas encore si le module vaccin ARNm de l’arnaque était un effort délibéré pour tuer un grand nombre de personnes ou une grave erreur de la part de fabricants de médicaments avides, ou encore une combinaison maléfique – avec l’aide du WEF ou de la Chine.
Ils ne peuvent pas se permettre de perdre leur emprise sur les leviers du pouvoir lors des élections de 2024 – perdre le contrôle du ministère de la Justice, du FBI et de l’appareil dit de « sécurité nationale », en particulier. L’ouverture des frontières n’est qu’une tentative d’importation illégale et d’enrôlement d’un grand nombre de nouveaux électeurs potentiels pour s’assurer une victoire électorale. Plus de vingt États disposent de « lois sur les électeurs motorisés » qui inscrivent automatiquement toute personne possédant un permis de conduire. Et ces personnes inscrites n’ont même pas besoin de voter. Leurs noms peuvent simplement être « récoltés » systématiquement, joints aux documents de vote et regroupés pour être soumis à leur place. Des millions de personnes sont entrées illégalement dans le pays depuis 2021 à l’invitation directe de « Joe Biden ». Il n’y a rien de caché à ce sujet – mais tout ce que l’on voit, c’est l’impuissance des citoyens américains actuels, incapables de l’arrêter.
Et pourtant, même cette farce pourrait ne pas suffire à maintenir au pouvoir le Parti du chaos et des canulars. Le candidat désigné « Joe Biden » est manifestement si mal en point qu’on ne peut plus compter sur les électeurs citoyens sous le charme de la psychose collective. Ses résultats dans les sondages sont catastrophiques. Il est prévu qu’il débatte avec son adversaire, le hors-la-loi Donald Trump, le 27 juin. Si ses manipulateurs permettent que cela se produise, ce sera comme la scène du démasquage dans Le Fantôme de l’Opéra : une horreur cérébrale, d’un océan à l’autre ! Bien entendu, une insulte aussi grave à l’esprit du temps obligera les dirigeants du parti à s’expliquer, et je doute personnellement qu’ils puissent s’en sortir. Les Démocrates n’ont-ils pas remarqué ?
Les candidats à sa succession – Newsom, Hillary, Pritzker, Whitmer, Harris – sont des créatures politiques au moins aussi détestables pour les électeurs que ne l’est devenu « JB ». Et l’écueil évident pour Michelle O. est que son mari ressemble à un César américain en quête d’un quatrième mandat. Qu’ont-ils d’autre ? Rien. Un gouverneur totalement inconnu qu’ils pourront pomponner dans quelques mois ? Oublie cela. Ils devront présenter l’un des détestables candidats, prendre leurs pertes et espérer que tout ira bien, peut-être en concluant un « accord » de sortie de prison avec le faiseur de marché suprême qu’est Trump.
Ou alors, ils pourraient tenter une autre arnaque de taille : le tuer. On peut imaginer qu’ils essaieront, après avoir épuisé toutes les autres possibilités. S’ils réussissent et que cela ne provoque pas une guerre civile instantanée, la faction de Trump dispose d’un « banc » assez profond de personnalités compétentes qui peuvent intervenir et se présenter contre le Parti du chaos, de l’arnaque et maintenant du meurtre. Si les assassins bâclent le travail, je ne voudrais pas être à leur place en ce jour terrible.
L’essentiel pour l’instant : « Joe Biden » est sur le point de faire ses adieux. Ils lui ont déjà posé la question. Il résiste. La seule pensée cohérente dans son esprit défaillant est qu’il a le droit de grâce tant qu’il est président. Il ne s’agit pas tant de Hunter et de cette stupide affaire d’armes à Wilmington, dont il se sortira certainement. Il s’agit plutôt des frères Jim et Frank et de tous les conjoints et enfants qui ont reçu des virements d’argent chinois, ukrainien, russe, kazakh, roumain. . . .
Si cela s’avère nécessaire, le parti et ses maîtres du blob pourraient prendre le taureau par les cornes et appliquer le 25e amendement à la vieille fraude, pour en finir rapidement, en profondeur, pratiquement du jour au lendemain, d’une nuit à l’autre. Plus vraisemblablement, ils feront « fuiter » un document des coffres des blobs qui incrimine de manière incontestable le président sur l’un des angles de corruption déjà bien rodés. En d’autres termes, ils feront semblant de découvrir que non seulement « Joe Biden » est désespérément sénile, mais qu’en fait, il a toujours été malhonnête ! Quel choc ! Nous ne nous en doutions pas jusqu’à présent ! Un vieil homme apparemment si bien intentionné, si gentil, si patriotique ! Tenez-vous prêts. Nous allons vivre un mois d’enfer.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Par Ron Unz − Le 6 mai 2024 − Source Unz Review
Je pense que la meilleure manière de comprendre les événements frappants qui ont caractérisé la société étasunienne au cours des mois passés est de revenir sur une observation perspicace, souvent attribuée à tort à Voltaire :
Trouvez qui il est interdit de critiquer, et vous saurez qui règne sur vous
Depuis l’enfance, j’ai compris qu’activisme politique et manifestations constituaient un trait normal de la vie universitaire, le mouvement des années 1960 contre la guerre au Vietnam en a représenté l’un des sommets, dont l’idéalisme héroïque a ensuite fait l’objet de nombreuses éloges dans les manuels historiques. Durant les années 1980, je me souviens avoir vu les abords de l’université de Harvard, ou peut-être de Stanford, envahis de baraquements sommaires pour protester contre l’Apartheid en Afrique du Sud, et il me semble qu’à la même époque, on avait procédé à d’autres occupations à l’Université de Los Angeles pour soutenir sur la durée les Refuzniks en URSS. Les manifestations politiques apparaissaient tout aussi ancrées dans la vie universitaire que les examens de fin d’étude et, en grande partie, les rituels de bizutages et les farces potaches des fraternités traditionnelles, que des étudiants et professeurs censeurs diabolisaient de plus en plus en les désignant comme politiquement incorrects.
Au cours de la dernière décennie, le mouvement Black Lives Matter a soulevé les manifestations étudiantes à de nouveaux sommets, dans tout le pays, aussi bien sur les campus qu’à l’extérieur de ceux-ci, mettant souvent en œuvre de grands défilés, des sit-ins ou du vandalisme, et il est possible que l’influence croissante des smartphones et des réseaux sociaux aient contribué à cette évolution. Dans le même temps, les médias dominants ont, de manière répétée, chanté les louanges et assuré la promotion de ce “mouvement de justice raciale”, qui a atteint son sommet après le décès de George Floyd à l’été 2020. Cet incident a déclenché une vague massive de manifestations politiques, d’émeutes et de pillages, ayant mis en scène des personnes jeunes, qui ont submergé quelque 200 villes des États-Unis ; le pire désordre urbain observé depuis la fin des années 1960. Mais, contrairement à cette période, la plus grande partie de nos médias établis et de notre classe politique a dénoncé farouchement toute proposition de déployer la police pour tarir la violence. De fait, en de nombreuses instances, et peut-être même dans la plupart des cas, les forces de maintien de l’ordre seront restées inactives, sur fond d’un nouveau cri lancé par les maîtres politiques : “Retirez les financements à la police!”
Au cours de ces années, de nombreuses universités se sont retrouvées empêtrées dans des controverses de cette nature. Yale a changé le nom de son campus universitaire de Calhoun début 2017, et la liste des changements de nom suite aux manifestations de 2020 autour de la mort de George Floyd est tellement fournie qu’on lui a dédié une page Wikipédia, comprenant certaines de nos bases militaires les plus chargées d’histoire, comme Fort Bragg ou Fort Hood. Les attaques verbales, voire physiques, contre les symboles et statues des présidents et héros les plus célèbres des États-Unis se sont banalisées et ont souvent fait l’objet d’une couverture positive dans les médias. Des personnages comme George Washington, Thomas Jefferson, Abraham Lincoln, Theodore Roosevelt, Woodrow Wilson et Christophe Colomb ont été diabolisés, parfois avec le soutien de nos élites. Un article d’opinion majeur du New York Times a demandé à ce que l’on remplace le Jefferson Memorial par une statue monumentale représentant une femme noire, cependant que les éditorialistes du Times exigeaient de manière répétée que tous les monuments faisant honneur à George Washington subissent le même sort. De nombreux observateurs ont suggéré que les États-Unis étaient entrés dans une sorte de Révolution culturelle à la chinoise à cause des répétitions à grande échelle de l’idée que l’ensemble de notre passé historique était irrémédiablement corrompu, et qu’il fallait par conséquent l’extirper du domaine public.
La plupart de ces manifestations politiques, et surtout celles qui se sont déroulées sur les campus universitaires ont été saluées, par les amplificateurs que sont les médias, comme emblématiques des grandes vertus de la démocratie étasunienne. Les nombreux défenseurs, dans l’élite, de ces bouleversements sociaux et culturels ont avancé que ces événements prouvaient la grande force de notre société, qui permettait librement les attaques les plus hardies contre nos icônes nationales et nos héros les plus sacrés. Les Étasuniens acceptaient un type d’auto-critique brûlante que certainement nulle autre partie du monde n’aurait toléré.
Cette longue histoire de laisser-faire, voire de glorification des manifestations publiques contre des injustices perçues aura naturellement été absorbée et prise à cœur par les jeunes étudiants qui ont commencé leurs études en septembre 2023. Dans les semaines qui ont suivi, un raid surprise remarquablement osé, lancé par des militants du Hamas d’une bande de Gaza sous siège, a pris les Israéliens par surprise et a débordé les défenses high-tech qui avaient coûté quelque chose comme un demi milliard de dollars à édifier. Des centaines de soldats et d’agents de sécurité israéliens ont été tués, ainsi qu’un nombre équivalent de civils, dont la plupart sont sans doute décédés à cause de tirs amis lancés par des soldats israéliens paniqués. Quelque 240 soldats et civils israéliens ont été capturés et emmenés à Gaza au titre de prisonniers, le Hamas espérant les échanger contre la liberté de milliers de civils palestiniens détenus depuis des années dans les prisons israéliennes, souvent dans des conditions brutales.
Comme d’habitude nos médias dominants, très majoritairement pro-israéliens, ont dépeint l’attaque d’une manière extrêmement partisane, totalement sortie de tout contexte historique, comme cela se fait depuis trois générations. Il s’en est suivi qu’Israël a reçu d’énormes manifestations de sympathie de la part de notre société et de ses élites, et que le pays s’est mobilisé pour lancer une attaque de représailles contre Gaza. Dans les jours qui ont suivi, Antony Blinken, notre Secrétaire d’État, a pris l’avion pour Israël en déclarant qu’il venait “en tant que Juif“ et en promettant un soutien sans faille des États-Unis en ce moment de crise, des sentiments complètement réitérés par le président Joseph Biden et l’ensemble de son administration. Mais les combattants du Hamas et leurs captifs israéliens étaient enfouis dans un réseau de tunnels fortifiés, et les en faire sortir risquait de produire de fortes pertes, si bien que Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien, et ses conseillers ont opté pour une stratégie différente.
Plutôt que d’attaquer le Hamas, Netanyahu a surfé sur la vague de sympathie mondiale en lançant une attaque militaire sans précédent contre les plus de deux millions de civils habitant Gaza, apparemment dans l’intention d’en tuer un grand nombre et de pousser les survivants dans le désert égyptien du Sinaï, afin qu’Israël puisse annexer leur territoire et le peupler de Juifs. Peu de temps après, le gouvernement israélien a commencé à distribuer des fusils d’assaut aux colons israéliens de Cisjordanie, en lançant une commande publique de pas moins de 24 000 fusils d’assaut pour ce faire. Mettre entre les mains de fanatiques religieux ces armes automatiques ne pouvait que produire des massacres, de nature à générer une raison pour pousser les millions de Palestiniens jusqu’en territoire de Jordanie. Le résultat final serait la création d’un Grand Israël racialement pur, s’étendant “De la Rivière à la Mer”, le rêve entretenu de longue date par le mouvement sioniste. Ainsi, s’il parvenait à ses fins, la place de Netanyahu dans l’histoire juive promettait d’être glorieuse, et ses nombreux pêchés et bévues promettaient d’être oubliés.
Alors que les envois d’aide aérienne assuraient un afflux ininterrompu de munitions, les Israéliens ont commencé une campagne massive de bombardements aériens contre une Gaza densément peuplée et ses résidents impuissants. Cachés dans leurs profonds tunnels, les combattants du Hamas sont restés relativement protégés, mais les civils de Gaza ont subi des pertes dévastatrices, dont une grande partie a été provoquée par des bombes pesant des centaines de kilos, que l’on n’avait quasiment jamais lancé contre des cibles civiles jusqu’alors. De vastes portions de la bande de Gaza se sont rapidement transformées en paysages lunaires, et l’on compte quelque 100 000 bâtiments détruits, parmi lesquels hôpitaux, églises, mosquées, universités, bureaux du gouvernement, boulangeries, et toutes autres infrastructures nécessaires au maintien de la vie civile. Le Financial Times a rapporté qu’en quelques semaines à peine, les destructions subies par une grande partie de Gaza dépassaient déjà celles qu’avaient connu les villes allemandes pendant les années de bombardements alliés de la seconde guerre mondiale.
La destruction catastrophique du nord de Gaza en une période de moins de sept semaines approche le niveau de dégâts provoqué par les bombardements systématiques des villes allemandes durant la seconde guerre mondiale.
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— Financial Times (@FT) — 7 décembre 2023
Bien que Netanyahu soit absolument laïc, il a joué sur sa base religieuse en déclarant publiquement que les Palestiniens appartenaient à la tribu d’Amalek, dont le Dieu hébreu avait ordonné qu’elle fût exterminée jusqu’au dernier nouveau-né. De nombreux autres dirigeants israéliens ont exprimé des sentiments tout aussi génocidaires, et certains soldats et officiers israéliens religieusement zélés ont pris ces déclarations au pied de la lettre.
Ce gigantesque bain de sang a été encore amplifié après que le gouvernement israélien et les propagandistes qui le soutiennent ont commencé à propager des fables sur des atrocités commises par le Hamas, comme des décapitations ou crémations de bébés israéliens, des mutilations sexuelles, ou des viols en groupe. Les médias globalistes notoirement favorables à Israël ont rapporté ces récits avec crédulité pour détourner l’attention du carnage réalisé contre les civils palestiniens. Pour s’assurer que la couverture médiatique restait partisane, les Israéliens ont ciblé les journalistes indépendants présents à Gaza, et en ont tué environ 140 au cours des derniers mois, un nombre aussi important que le nombre total de journalistes tués dans toutes les guerres s’étant déroulé dans le monde entier en plusieurs années.
Les dirigeants israéliens déclarant publiquement leurs projets génocidaires à l’encontre de leurs ennemis palestiniens, et l’armée israélienne réalisant le plus grand massacre télévisé de civils sans défense de toute l’histoire du monde, les organisations internationales ont peu à peu vu la pression monter pour s’impliquer dans le conflit. À la fin décembre 2023, l’Afrique du Sud a soumis à la Cour Internationale de Justice (CIJ) un document de 91 pages accusant Israël de commettre un génocide. Dans les quelques semaines qui ont suivi, les juristes de la CIJ ont produit une suite de jugements quasiment unanimes soutenant ces accusations, et déclarant que les Gazaouis connaissaient un risque grave de génocide potentiel du fait des actions commises par Israël et même un juge désigné par Israël, un ancien Juge dirigeant la Cour Suprême israélienne, a soutenu la plus grande partie de ces verdicts.
Mais loin de reculer, le gouvernement de Netanyahu a redoublé ses assauts contre Gaza, resserrant le blocus sur les denrées alimentaires en interdisant aux organisations de l’ONU responsables de leur distribution. Apparemment, les Israéliens pensaient qu’une combinaison de famine, de bombes et de missiles pouvait constituer le moyen le plus efficace pour tuer ou faire fuir l’ensemble des Palestiniens.
Au cours des quelques mois passés, j’ai discuté de ces développements malheureux dans une longue suite d’articles, et le plus gros de cette production est également résumé dans quelques interviews avec Mike Whitney :
Au cours des dernières décennies, ces événements terribles sont passés relativement inaperçus, les gardiens pro-Israël de nos médias dominants s’assurant que le plus gros de ces informations bouleversantes ne parviennent pas aux yeux ou aux oreilles de l’Étasunien ordinaire. Mais les développements technologiques ont modifié ce paysage médiatique avec les vidéos qui sont distribuées sur des médias relativement peu censurés, comme TikTok, ou Twitter, qui permettent désormais de contourner facilement ce blocus. Malgré les décennies de douleur et d’oppression, les Palestiniens de Gaza étaient un peuple tout à fait moderne, bien équipés en smartphones, et les scènes qu’ils ont filmées ont fait le tour du monde et ont rapidement attiré d’énormes quantités de spectateurs parmi les jeunes Étasuniens qui utilisent les réseaux sociaux comme principale source d’informations.
Durant des générations, les étudiants ont été lourdement endoctrinés au sujet des horreurs de l’Holocauste, ils se sont vus répéter sans cesse qu’ils ne devaient jamais garder le silence lorsque des hommes, femmes et enfants se voyaient brutalement attaqués et massacrés. Les images qu’ils voyaient désormais, montrant des villes dévastées et des enfants mourants ressemblaient exactement à celles que l’on voit dans un film, mais elles provenaient directement du monde physique.
Il y a quelques années, les administrations Trump et Biden avaient proclamé d’une seule voix que le gouvernement chinois se rendait coupable de “génocide” contre sa minorité ouïghour, malgré l’absence de la moindre preuve indiquant qu’un nombre significatif de Ouïghours ait été blessé, ou tué. Selon cette norme, la destruction totale de Gaza et le massacre massif ou la famine délibérément infligée aux millions de Palestiniens constituaient de toute évidence un énorme “génocide” ; dans les semaines qui ont suivi, des étudiants activistes de tous les campus ont rallié le mouvement et se sont mis à organiser des manifestations publiques contre le massacre terrifiant perpétré par Israël.
Trois années plus tôt, un criminel endurci du nom de George Floyd était mort d’overdose durant une garde à vue, et une seule vidéo, très trompeuse, présentant ses derniers moments avait provoqué la plus grande vague de manifestations publiques aux États-Unis depuis la fin des années 1960. Il n’était donc guère surprenant que le distribution à grande échelle de centaines ou de milliers de vidéos présentant des enfants de Gaza morts et mutilés inspirât un puissant mouvement de protestation. Mais cette fois-ci, au lieu de recevoir des louanges pour leur engagement humanitaire, voici que ces étudiants — ainsi que les administrateurs des universités qui avaient autorisé leurs manifestations — se trouvaient férocement attaqués et punis comme je l’ai décrit à l’époque :
Avec des images très parlantes de quartiers de Gaza dévastés et d’enfants palestiniens morts répandues sur Twitter et sur les autres réseaux sociaux, les sondages ont révélé qu’une majorité de jeunes Étasuniens sont désormais favorables au Hamas et aux Palestiniens dans leur lutte actuelle contre Israël. Il s’agit d’un renversement choquant par rapport à la vision entretenue par leurs parents, dont la pensée a été façonnée par des générations de messages très majoritairement pro-israéliens dans les émissions de télévision, les films et les publications papier, et cette tendance au renversement promet de s’amplifier, à présent qu’Israël se voit poursuivi par l’Afrique du Sud et par 22 autres nations devant la Cour Internationale de Justice, accusé de commettre un génocide à Gaza.
En conséquence de ces forts sentiments au sein de la jeunesse, des manifestations opposées à Israël ont éclaté dans nombre de nos universités, provoquant l’indignation de nombreux milliardaires donateurs favorables à Israël. Presque sur-le-champ, certains d’entre eux ont lancé une rude campagne de représailles, de nombreux dirigeants d’entreprises déclarant qu’ils allaient s’interdire de recruter le moindre étudiant soutenant publiquement la cause palestinienne, et soulignant ces menaces par une vaste campagne de divulgation d’identités à Harvard et au sein d’autres universités réputées.
Il y a quelques semaines, nos dirigeants élus, uniformément favorables à Israël, ont appelé les présidents de plusieurs de nos universités d’élite — Harvard, Penn et le MIT — à témoigner au sujet d’un supposé “antisémitisme” sur leurs campus. Les membres du Congrès leur ont jeté l’opprobre pour avoir autorisé des activités opposées à Israël, allant même jusqu’à les accuser aveuglément d’avoir permis des appels publics à un “génocide juif” sur les campus.
La réponse de ces dirigeants d’universités a souligné leur soutien à la liberté d’expression politique, mais a été jugée insatisfaisante par les donateurs pro-israéliens et leurs alliés médiatiques, si bien que des pressions énormes ont été exercées pour qu’ils soient destitués. Dans les jours qui ont suivi, le président de Penn et le président du Conseil de l’établissement, qui le soutenait, ont été contraints à la démission, et peu après, la première présidente noire de Harvard a subi le même sort, des groupes pro-israéliens divulguant des preuves de plagias pour la contraindre à quitter son poste.
Je n’ai pas connaissance du moindre précédent ayant vu le président d’une université d’élite étasunienne aussi rapidement déboulonné de son poste pour des raisons idéologiques, et deux instances successives de cet événement en l’espace de quelques semaines à peine m’apparaît comme un développement absolument inédit, qui présente des implications colossales au sujet de la liberté académique.
J’ai pour idée que la plupart des étudiants concernés ont été absolument abasourdis par cette réaction. Durant des décennies, leurs prédécesseurs et eux avaient librement manifesté sur toute une gamme de causes politiques sans jamais avoir à encourir le début de la moindre trace de représailles, sans parler d’une campagne organisée contraignant à la démission deux des présidents de l’Ivy League qui avaient permis leurs manifestations. Certaines de ces organisations étudiantes ont été interdites sur-le-champ, et ceux qui protestaient ont été rudement menacés, mais les images terrifiantes en provenance de Gaza continuaient de s’afficher sur leur téléphone. Comme Jonathan Greenblatt, président de l’Anti-Defamation League, l’avait exprimé auparavant dans un coup de fil qui a fuité : “Nous avons un gros problème avec Tiktok“.
De fait, les Israéliens ont continué de générer une avalanche de contenus saisissants pour ces vidéos. Des foules d’activistes israéliens bloquaient de manière répétée le passage des camions apportant des denrées alimentaires et, en quelques semaines, des dirigeants de l’ONU déclaraient que plus d’un million de Gazaouis étaient au bord de la mort faute d’alimentation. Lorsque des Gazaouis désespérés et affamés se sont rués sur l’un des rares convois ayant pu se frayer un chemin, l’armée israélienne a ouvert le feu et a tué plus de 100 personnes dans le “Massacre de la farine”, et cette scène s’est ensuite répétée. Toutes ces scènes terrifiantes de mort et de famine délibérée ont été diffusées à l’échelle mondiale sur les réseaux sociaux, certains des pires exemples provenant des comptes de soldats israéliens enchantés de les diffuser, comme la vidéo prise par eux du corps d’un enfant palestinien dévoré par un chien affamé. Une autre image montrait les restes d’un prisonnier palestinien entravé qui avait été écrasé vivant par les chenilles d’un char israélien. Selon une organisation européenne des droits de l’homme, les Israéliens ont de manière répétée utilisé des bulldozers pour enterrer vivants des Palestiniens en grand nombre. Les dirigeants de l’ONU ont rapporté la découverte de fosses communes aux abords de plusieurs hôpitaux, et les victimes apparaissaient comme dévêtues et encore entravées, ce qui fait penser à des exécutions par arme à feu. Comme l’a indiqué Andrew Anglin, un provocateur sur Internet, le comportement des Juifs israéliens n’apparaît pas simplement comme “méchant” mais comme digne de “méchants de bande dessinée”, avec des crimes patents qui semblent suivre le scénario de films de propagande absolus, mais dans la vraie vie.
Bien que le bilan officiel des morts comptés à Gaza dans nos médias soit apparu comme à peu près constant au cours des dernières semaines, il s’agit presque certainement d’une illusion. Au cours des deux premiers mois de l’attaque menée par Israël, le ministère de la santé publique de Gaza avait maintenu des listes de décès très détaillées, faisant figurer les nom, âge et codes d’identité des victimes, et avait publié des mises à jour régulières des totaux, si bien que ces nombres paraissaient vraiment bien établis. Mais l’attaque israélienne a bientôt ciblé l’ensemble des bureaux du gouvernement et hôpitaux de Gaza, et début décembre, les dirigeants gazaouis responsables du récapitulatif des morts étaient eux-mêmes morts ou disparus, si bien que le décompte a naturellement eu tendance à stagner, alors même que les conditions empiraient pour ceux qui avaient survécu jusque-là dans la bande de Gaza.
Après moins de trois mois de massacre israélien, quelque 22 000 Gazaouis avaient officiellement été signalés comme morts, mais après plus de sept mois de famine et d’attaques sans relâche, ayant mis en œuvre la destruction de l’ensemble des hôpitaux et d’infrastructures de soins de Gaza, les décompte officiel des morts rapportés dans nos médias n’était monté qu’aux environs de 34 000, un nombre qui apparaît comme fort peu plausible. Début mars 2024, Ralph Nader, une icône progressiste, avait attiré l’attention du public sur ce point, en indiquant que les décès à Gaza étaient certainement fortement sous-estimés, et il avait émis l’hypothèse que le véritable nombre de décès avaient peut-être déjà atteint le nombre des 200 000. Bien que ce total me soit apparu à l’époque comme élevé, le nombre énoncé par Nader a eu le mérite de souligner le caractère ridiculement faible des nombres régulièrement cités par les médias.
Un récent article paru en première page du New York Times rapportait le cas tragique d’un pharmacien palestino-étasunien vivant dans le New Jersey, qui a personnellement perdu 200 membres de sa famille, tués à Gaza, dont ses parents et frères et sœurs. Ce seul échantillon indique la magnitude possible de la sous-estimation du décompte prodigué par les médias après sept mois d’horreur, et le professeur Jeffrey Sachs, de l’université de Columbia, a suggéré quelque chose d’approchant au cours d’une interview récente. Bien qu’il soit impossible de produire des estimations solides, il me semble qu’un bilan de 100 000 morts civils, ou même nettement supérieur, est à ce jour parfaitement plausible.
Ces terribles développements ont naturellement provoqué une vague continue de manifestations étudiantes, qui condamnent Israël pour ces crimes monstrueux, ainsi que notre propre administration Biden pour les livraisons d’argent et de munitions que nous prodiguons à cet État. Le professeur John Mearsheimer, de l’université de Chicago, est l’un de nos universitaires les plus en vue, membre des plus sobres de l’École Réaliste, et au cours d’une interview parue la semaine dernière, il n’a guère exprimé de surprise sur ces sujets. Après tout, a-t-il indiqué, Israël est de toute évidence un État d’Apartheid à l’œuvre dans des actions de génocide sous les yeux du monde entier, si bien qu’il fallait s’attendre à voir des manifestations politiques sur les campus universitaires.
Au cours des derniers mois, des partisans favorables à Israël ont régulièrement dénoncé l’anti-sionisme de leurs opposants, le qualifiant d’antisémitisme et insistant pour qu’il soit interdit. Au mois de février 2024, j’avais noté les implications ironiques de leur positionnement :
Il s’agit d’une situation des plus étranges, qui demande une analyse et des explications soignées. Le mot “antisémitisme” signifie la critique ou le mépris envers les Juifs, et au cours des dernières années, des partisans d’Israël ont demandé, et ont à peu près réussi à obtenir que le terme soit étendu pour comprendre également l’anti-sionisme, à savoir l’hostilité envers l’État juif.
Mais supposons que nous cédions sur ce dernier point, et acceptions avec ces activistes pro-israéliens que l’“anti-sionisme” serait bien une forme d’“antisémitisme”. Au cours des derniers mois, le gouvernement israélien a brutalement massacré des dizaines de milliers de civils sans défense à Gaza, s’adonnant au plus grand massacre télévisé de l’histoire du monde, et les hauts dirigeants israéliens ont explicitement fait usage de termes génocidaires pour décrire leurs projets vis-à-vis des Palestiniens. De fait, le gouvernement sud-africain a produit un document légal de 91 pages, déposé à la Cour Internationale de Justice, cataloguant ces déclarations israéliennes, et les juristes de cette institution ont été quasiment unanimes à juger que des millions de Palestiniens étaient confrontés à la perspective d’un génocide mené par les Israéliens.
Actuellement, la plupart des Occidentaux affirment considérer le génocide d’une manière absolument négative. Alors, par pur syllogisme, est-ce qu’il ne s’ensuit pas qu’ils devraient adopter et approuver l’“antisémitisme” ? Un visiteur provenant de la planète Mars serait certainement très troublé de constater cet étrange dilemme ainsi que les contorsions philosophiques et psychologiques qu’il semble induire.
Il est plutôt surprenant de voir les élites au pouvoir extrêmement policées et “politiquement correctes” des États-Unis et du reste du monde occidental s’employer à faire les éloges soutenus de l’État d’Israël racialement exclusiviste au moment même où celui-ci tue en grand nombre femmes et enfants, et s’emploie avec moult efforts à affamer jusqu’à la mort quelque deux millions de civils dans le cadre du massacre sans précédent qu’il met en œuvre. Après tout, le régime d’Apartheid que connu l’Afrique du Sud était nettement plus modéré et circonspect, et il fut universellement condamné, boycotté et sanctionné alors même qu’il ne commettait qu’une petite fraction de ces écarts.
Il se peut qu’un virage important ait été amorcé le 17 avril 2024, lorsque Minouche Shafik, présidente de l’université de Colombia d’origine égyptienne, s’est fait laver le cerveau par un comité du Congrès pour avoir autorisé des manifestations opposées à Israël sur son campus. Ceux qui l’interrogeaient ont affirmé que ces manifestations étaient des actions “antisémites” et avaient amené certains étudiants juifs de Columbia à “se sentir en danger”, une situation funeste qui éclipsait aussi bien la liberté d’expression que la liberté académique.
On ne sait pas si Shafik a adhéré à ces arguments ou non, mais il ne fait aucun doute qu’elle avait bien à l’esprit qu’à peine quelques mois plus tôt, ses homologues de Harvard et de Penn s’étaient sommairement vus purgés pour avoir donné la mauvaise réponse, et elle ne tenait pas du tout à partager le même sort. Elle a donc promis de mettre fin à tout antisémitisme public de ce genre au sein de son université, et peu de temps après, on voyait 100 policiers casqués de la brigade anti-émeutes invités sur le campus pour écraser les manifestations et arrêter les manifestants, ces derniers se voyant accusés d’“intrusion”, une accusation des plus étranges puisqu’il s’agissait d’étudiants inscrits et manifestant sur leur propre campus.
Cette sorte de descente de police brutale et immédiate semble quasiment sans précédent dans toute l’histoire moderne des manifestations politiques universitaires. Dans les années 1960, on avait assisté à quelques rares épisodes où la police avait été appelée pour arrêter des militants manifestant qui s’étaient emparés des bureaux administratifs de Harvard et les occupaient — à Harvard, paradant avec des armes à feu — à Cornell, ou ils avaient mis le feu à un bâtiment du campus — à Stanford. Mais je n’avais jamais entendu parler de manifestants politiques pacifiques arrêtés sur la zone de leur propre campus simplement en raison du contenu de leur discours politique.
Bien que les mesures de répressions à Columbia, exigées par les membres du Congrès, aient de toute évidence visé à tarir les manifestations sur les campus étasuniens, elles ont eu, comme il fallait s’y attendre, l’effet opposé. Les scènes de policiers anti-émeute casqués arrêtant des étudiants pacifiques sur leur propre campus se sont répandues viralement sur les réseaux sociaux, et ont provoqué une vague de manifestations similaires dans de nombreuses autres universités du pays, rapidement suivies le plus souvent par des arrestations par la police. Selon le dernier décompte, quelque 2 300 étudiants ont désormais été arrêtés dans des dizaines d’universités.
Les actions menées par la police d’État de Géorgie au sein de l’université d’Emory sont apparus comme particulièrement indignes, et un Tweet contenant une vidéo de l’un de ces incidents a déjà été vu 1,5 millions de fois. Une professeure titulaire d’économie, âgée de 57 ans, du nom de Carolyn Frohlin, s’est indignée de voir l’un de ses étudiants maintenu au sol et s’est dirigée vers lui, pour se voir brutalement projetée au sol, entravée, et arrêtée par deux agents musclés dirigés par un sergent. Jim Acosta, une figure de CNN, s’est montré absolument choqué en rapportant cet incident.
Des scènes pires encore se sont déroulées sur le campus de l’université de Los Angeles, où des manifestants pacifiques ont été violemment attaqués et battus par une foule de voyous pro-israéliens sans le moindre lien avec l’université, mais armés de barres, de clubs de golf et de feux d’artifices, provoquant de graves blessures. Une professeure d’histoire a décrit son indignation de voir la police juste à côté rester impassible et ne rien faire alors que les étudiants du campus se faisaient attaquer par des éléments extérieurs, pour ensuite arrêter 200 de ces étudiants. Selon les journalistes locaux, la foule violente avait été organisée et payée par Bill Ackman, un milliardaire pro-israélien.
Je n’avais jusqu’alors jamais entendu parler de foule organisée de voyous extérieurs à qui l’on permettait de s’en prendre violemment à des étudiants étasuniens manifestant pacifiquement sur leur propre campus ; il s’agit d’une scène qui parait bien plus digne d’une dictature latino-américaine. L’exemple le plus proche qui me vient à l’esprit est celui du tristement célèbre “Hard Hat Riot” qui s’était produit en 1970 à New York, au cours duquel des centaines d’ouvriers en bâtiment favorables à Nixon avaient combattu un nombre semblable de manifestants pacifistes dans les rues de Manhattan, un incident tellement indigne qu’il dispose de sa propre page Wikipédia.
Il existe peut-être une analogie un peu différente, mais bien plus proche et récente. Après que Donald Trump a lancé sa campagne présidentielle qui a réussi par surprise, des orateurs favorables à Trump et de droite invités sur des campus universitaires se sont régulièrement fait harceler et attaquer ainsi que leur auditoire par des foules d’antifas violents, ces derniers ayant apparemment été enrôlés et payés pour le faire.
Cette sorte de “déboulonnage” très physique avait pour objectif de s’assurer que leurs idées menaçantes ne parviennent jamais à des étudiants impressionnables ni n’amènent les conservateurs à commencer à organiser leurs propres groupes comme les Proud Boys pour apporter une protection physique. Des bagarres violentes se sont produites à Berkeley et sur d’autres campus, et des émeutes antifas ont perturbé à Washington l’investiture de Trump. Dans mon souvenir, la plupart des organisateurs et des soutiens financiers de ces groupes antifas violents semblaient être juifs, si bien qu’il n’est peut-être pas surprenant que d’autres dirigeants juifs aient désormais commencé à faire usage de tactiques semblables pour supprimer divers mouvements politiques qu’ils considèrent comme indésirables.
Il y a quelques années, un ancien dirigeant de l’American Israel Public Affairs Committee [un lobby créé en 1963 aux États-Unis pour soutenir Israël, NdT] s’était vanté auprès d’un journaliste qui lui était favorable que s’il écrivait n’importe quoi sur une simple serviette en papier, il pouvait dans les 24 heures obtenir les signatures de 70 Sénateurs pour le soutenir, et le pouvoir politique de l’Anti-Defamation League est tout aussi formidable. Il n’est donc guère surprenant qu’au cours de la semaine passée, une majorité écrasante et bipartisane de 320 contre 91 ait adopté à la Chambre une loi élargissant le sens de l’anti-sionisme et de l’antisémitisme dans les politiques anti-discriminatoires du Département de l’Éducation, en codifiant les définitions utilisées dans nos lois relatives aux Droits Civils, pour classifier ces idées comme discriminatoires.
Je n’ai pas essayé de lire le texte, mais son objectif est de toute évidence de contraindre les universités à bannir de leur campus les activités délétères comme les manifestations opposées à Israël, sous peine de se voir privées de leurs financements fédéraux. Il s’agit d’une attaque frontale contre la liberté académique ainsi que contre la liberté d’expression et de pensée pourtant traditionnelle aux États-Unis, et cela peut également pousser d’autres organisations privées à adopter des politiques similaires. Rebondissement particulièrement ironique, la définition de l’antisémitisme usitée dans la loi couvre clairement des portions de la Bible chrétienne, ce qui revient à dire que les législateurs Républicains ignares viennent, la main sur le cœur, d’interdire la Bible dans un pays dont les racines sont chrétiennes à 95%.
Je doute que la moindre arrestation sur ce terrain soit réellement suivie d’effets judiciaires, mais une fois que des idées controversées se voient de plus en plus interdites dans les lieux respectables, la plupart des gens, y compris un certain nombre d’agents de maintien de l’ordre déconcertés, peuvent vaguement commencer à penser que ces idées ont été déclarées interdites.
Bien que la couverture de cette loi dans les médias ait été très faible, ses implications sont des plus graves. Pour le dire simplement, l’“antisémitisme” représente le mépris ou la critique des Juifs, et l’“anti-sionisme” est la même chose vis-à-vis de l’État d’Israël. Il s’ensuit qu’interdire toute critique des Juifs ou d’Israël constituerait certainement un développement juridique des plus remarquables dans notre société.
Cette suppression massive de toute opposition politique au sionisme, mise en œuvre au travers d’un mélange de moyens légaux, quasi-légaux et illégaux a fait l’objet de peu de critiques outragées et diverses. Max Blumenthal et Aaron Mate, de jeunes progressistes juifs très critiques envers Israël et les attaques qu’il mène contre Gaza, ont émis l’idée dans une récente vidéo postée en ligne juste avant le vote du Congrès que les Sionistes constituaient la plus grande menace envers la liberté aux États-Unis, et que les États-Unis subissait une “occupation politique” par “le Lobby israélien”.
On ne saurait dire s’ils ont conscience que leur dénonciation agacée est très proche de l’une des phrases les plus célèbres produites par l’extrême-droite lors du dernier demi-siècle, qui avait condamné le système politique en place aux États-Unis, qualifié de ZOG, “Zionist Occupation Government”. Au fil du temps, la réalité factuelle commence à apparaitre, indépendamment des prédispositions idéologiques de tout un chacun.
Il est difficile d’exprimer des certitudes à cet égard, mais mon opinion est que l’adoption de cette loi controversée par la Chambre s’apparente sans doute à une gaffe stratégique majeure de la part des forces favorables à Israël, de l’Anti-Defamation League et des autres groupes juifs qui sont derrière cette décision. Les Juifs ne constituent que 2% de la population des États-Unis, et au fil des dernières générations, nombre de leurs organisations semblent avoir mené une campagne très fructueuse pour s’emparer du contrôle des points clés de notre société, mais ce processus a toujours nécessité que leur force et leur influence restent invisibles. Cependant, le soutien uniforme et tout à fait synchrone de la ligne politique étasunienne envers le massacre qu’Israël commet sur les Palestiniens a éveillé l’attention de certains éléments de notre population, et cette tentative législative visant fondamentalement à interdire la critique des Juifs et d’Israël peut produire un impact semblable. Des opinions qui n’étaient jusqu’ici entretenues que dans les franges extrémistes peuvent désormais commencer à connaître une popularité nettement plus élevée.
Par exemple, le caricaturiste Scott Adams est devenu l’un des commentateurs les plus populaires dans les cercles conservateurs et opposés au wokisme, et il vient de publier une dénonciation cinglante de la proposition de loi, qui ressemble à ce qui est habituellement exprimé par des personnalités bien plus extrémistes.
@ScottAdamsSays vient d’énoncer tout ce que @NickJFuentes affirme depuis des années, et s’aligne désormais avec tous les complotistes d’extrême droite sur ce sujet. pic.twitter.com/m4XAgvrsl4
— The Pharmacopiean (@FarAwayAndCozy) 4 mai 2024
Au cours des premières décennies du XXème siècle, l’énorme Empire russe n’était peuplé que d’environ 4% de Juifs, mais après que les Bolcheviques, parmi lesquels les Juifs étaient massivement sur-représentés, se sont emparés du pouvoir, cette ethnie a pris massivement le pouvoir dans les plus hauts cercles du pays. Cet énorme décalage entre dirigeants et dirigés a naturellement provoqué beaucoup d’hostilité de la part du grand public, et les Bolcheviques ont répondu à ce problème en interdisant l’antisémitisme, la peine allant parfois jusqu’à l’exécution sommaire.
Comme les groupes juifs des États-Unis ne possèdent pas un pouvoir administratif aussi extrême, ils ont été contraints de s’appuyer sur la dissimulation et la manipulation politique pour parvenir à leurs fins, et il se peut qu’ils en aient trop fait avec cette dernière tentative législative visant à interdire la critique. De plus en plus de gens vont peut-être commencer à porter une attention plus soutenue aux décisions apparemment inexplicables prises par nombre de nos élus, tout en remarquant la composition inhabituelle des hautes sphères de notre gouvernement. Sur ce dernier point, l’un de mes articles de 2023 exprimait une évidence :
Prenons par exemple les personnalités de haut niveau de notre administration Biden en cours, qui jouent un rôle central pour déterminer l’avenir de notre pays et du reste du monde. La liste des départements du Cabinet s’est fortement étendue depuis les jours où Washington était président, mais disons que nous centrons notre attention sur les quelques départements les plus importants, dirigés par les personnalités qui contrôle la sécurité et l’économie du pays, et ajoutons-y les noms du Président, du Vice-Président, du directeur de cabinet, et du Conseiller de la Sécurité nationale. Bien que la “Diversité” soit devenue le mantra sacré du parti Démocrate, les antécédents de la poignées de personnalités qui dirigent notre pays frappe par sa non-diversité, surtout si l’on met de côté les deux personnages les plus haut placés.
- Président Joe Biden (belle-famille juive)
- Vice présidente Kamala Harris (mariée à un Juif)
- Chef de cabinet de la Maison-Blanche, Jeff Zients (Juif), qui remplace Ron Klain (Juif, Harvard)
- Secrétaire d’État Antony Blinken (Juif, Harvard)
- Secrétaire au Trésor Janet Yellen (Juive, Yale)
- Secrétaire à la Défense Lloyd Austin III (Noir)
- Procureur général Merrick Garland (Juif, Harvard)
- Conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan (Blanc, non-Juif, Yale)
- Directrice des Renseignements nationaux Avril Haines (Juive)
- Secrétaire à la Sécurité Intérieure Alejandro Mayorkas (Juif)
De manière surprenante, bien que l’impasse politique actuelle des États-Unis aurait pu alarmer des personnes bien informées depuis la première moitié du siècle dernier, cela ne les aurait sans doute pas surpris. Il y a cinq ou six ans, j’ai lu un livre fascinant écrit par le professeur Joseph Bendersky, un historien universitaire spécialisé dans les Études sur l’Holocauste et l’histoire de l’Allemagne nazie. Comme je l’avais écrit à l’époque :
Bendersky a passé dix années de recherche pour préparer ce livre, en creusant de manière exhaustive dans les archives des Renseignements militaires des États-Unis et dans les documents et correspondances personnels de plus de 100 hautes personnalités militaires et agents de renseignements. La “Menace Juive“ s’étale sur 500 pages, comprend quelque 1350 notes de bas de page, et la liste des sources d’archives s’étend à elle seule sur sept pages. Son sous-titre est “Politiques antisémites de l’armée des États-Unis” et il soutient de manière très convaincante la thèse selon laquelle, durant la première moitié du XXème siècle, et même après cela, les hauts grades de l’armée étasunienne, et surtout les Renseignements Militaires, ont lourdement embrassé des notions qui seraient aujourd’hui universellement condamnées comme relevant de “théories du complot antisémites”.
Pour faire simple, les dirigeants de l’armée étasunienne, à cette période, pensaient pour la plupart que le monde était confronté à une menace directe de la part de la communauté juive organisée, qui avait pris le contrôle de la Russie et essayé également de subvertir et de s’emparer des rênes des États-Unis et du reste de la civilisation occidentale.
Au sein de ces cercles militaires, on pensait de manière écrasante que des éléments Juifs puissants avaient financé la Révolution bolchevique en Russie, et s’employaient à organiser des mouvements communistes semblables dans les autres pays, visant à détruire toutes les élites non-juives et à imposer une suprématie juive sur les États-Unis et le reste du monde occidental. Si certains de ces dirigeants communistes étaient des “idéalistes”, nombre des participants juifs étaient des opportunistes cyniques, qui essayaient d’exploiter leurs disciples crédules pour détruire leurs rivaux ethniques et ainsi s’attirer richesses et pouvoir suprême. Bien que les officiers de renseignements en soient venus à douter que les Protocoles des Sages de Sion constituât un document authentique, la plupart d’entre eux estimaient que ce document célèbre constituait une description raisonnablement juste des projets stratégiques des dirigeants juifs, dans le but de subvertir les États-Unis et le reste du monde, et d’établir un joug juif.
Bien que les affirmations produites par Bendersky soient sans aucun doute extraordinaires, il apporte une masse écrasante d’éléments pour les étayer, citant ou résumant des milliers de documents déclassifiés par les Renseignements, et il soutient également sa thèse sur la base de correspondances personnelles de nombres agents impliqués. Il démontre de manière convaincante que durant les mêmes années où Henry Ford publiait sa suite controversée Le Juif International, des idées semblables, mais bien plus affûtées, étaient omniprésentes au sein de notre communauté des Renseignements. De fait, alors que Ford se concentrait principalement sur la malhonnêteté, la malfaisance et la corruption juives, nos professionnels des Renseignements Militaires considéraient la Communauté juive organisée comme une menace mortelle pour la société étasunienne et la civilisation occidentale dans son ensemble. D’où le titre du livre de Bendersky.
….
Faisons un pas un arrière et remettons les découvertes de Bendersky dans leur contexte. Nous devons reconnaître qu’au cours de l’ère couverte par ses recherches, les Renseignements Militaires des États-Unis constituaient presque l’ensemble de l’appareil de sécurité nationale des États-Unis — l’équivalent des actuels CIA, NSA et FBI — et était responsable aussi bien de la sécurité internationale qu’intérieure, même si la sécurité intérieure a été peu à peu transmise à l’organisation en expansion de J. Edgar Hoover à partir de la fin des années 1920.
Les années de recherches diligentes menées par Bendersky ont démontré que durant des décennies, ces professionnels d’expérience — et nombre des hauts généraux qui les dirigeaient — étaient fermement convaincus que des éléments majeurs de la communauté juive organisée complotaient implacablement pour s’emparer du pouvoir aux États-Unis, détruire nos libertés constitutionnelles traditionnelles, et en fin de compte prendre le contrôle du monde entier.
Je n’ai jamais cru que les OVNIs étaient des vaisseaux extra-terrestres, et ai toujours considéré ce type de notion comme absurde. Mais supposons que des documents déclassifiés du gouvernement révèlent que depuis des décennies, presque l’ensemble des hauts gradés de notre Air Force aient été absolument convaincus de la réalité des OVNIs. Pourrais-je maintenir mon refus insouciant de même envisager une telle possibilité ? À tout le moins, ces révélations me contraindraient à pratiquer une nouvelle évaluation de la crédibilité probable des autres personnalités qui ont produit des affirmations semblables durant la même période.
Ces opinions ont également été très bien présentées dans les derniers livres et mémoires d’agents de Renseignements Militaires de premier plan comme le professeur John Beaty ou le professeur Revilo Oliver.
Lorsqu’on se trouve confronté à un gouvernement dirigé par des personnalités qui semblent n’avoir qu’une faible indépendance politique, il est utile d’émettre l’hypothèse sur les moyens avec lesquels ces dirigeants symboliques sont contrôlés. Il y a plusieurs années, j’ai discuté des implications fortes de ces méthodes possibles, expliquant peut-être certaines décisions politiques étranges ou des renversements bizarres qui, faute de cette explication, restent des plus troublants.
Lorsque l’on examine aujourd’hui les principaux pays du monde, on constate qu’en de nombreuses instances, les dirigeants officiels sont également les dirigeants de fait : Vladimir Poutine est aux commandes en Russie, Xi Jinping et ses collègues du Politburo dirigeant bien la Chine, et ainsi de suite. Cependant, aux États-Unis ainsi que dans d’autres pays occidentaux, cela semble de moins en moins le cas, et les hauts-dirigeants ne sont guère que des hommes de paille séduisants choisis pour leurs attraits populaires et leur malléabilité politique, un développement qui peut présenter des conséquences tragiques pour les pays concernés. Comme exemple extrême, c’est un Boris Eltsine saoul qui avait librement permis le pillage de l’ensemble de la richesse nationale de la Russie par une poignée d’oligarques qui tiraient les ficelles, et le résultat en avait été l’appauvrissement absolu du peuple russe, ainsi qu’un effondrement démographique presque sans précédent dans l’histoire moderne, hors périodes de guerre.
Un problème évident d’instituer au pouvoir des marionnettes est le risque qu’ils essayent de couper leurs ficelles, à l’instar de Poutine qui a débordé puis exilé son parrain oligarque, Boris Berezovsky. Une méthode permettant de minimiser ce type de risque est de choisir des marionnettes tellement compromises qu’elles ne pourront jamais se libérer, sachant que des accusations destructrices bien enfouies dans leur passé pourraient facilement être étalées au grand jour si elles essayaient de devenir indépendantes. J’ai parfois blagué avec des amis sur l’idée que possiblement, pour un jeune homme politique, la meilleure manière de parvenir à une belle carrière serait de commettre en secret un crime monstrueux, et de s’assurer que les preuves de sa culpabilité seront détenues par certaines personnes très puissantes, afin de s’assurer une montée politique rapide.
De plus en plus d’Étasuniens qui prennent la peine de réfléchir sont en train de prendre conscience que sur tant de sujets aussi importants, nos deux partis politiques majeurs apparaissent avant tout comme les deux ailes d’une entité politique unique, parfois désignée comme “parti unique”. J’ai discuté de ce phénomène perturbant dans les paragraphes de fin de mon article de lancement de la série de la Pravda américaine :
La plupart des américains ayant contribué à l’élection de Barack Obama en 2008 voulaient que leur vote constitue une répudiation totale des politiques et du personnel de l’administration jusqu’alors en place, celle de George W. Bush. Pourtant, une fois investi, le choix central d’Obama — Robert Gates à la Défense, Timothy Geither au Trésor, et Ben Bernanke à la Federal Reserve — ne comportait que des hommes déjà en poste à haute responsabilité sous l’ère Bush, et ils ont poursuivi sans faillir leurs plans de renflouement financiers et leurs guerres à l’étranger lancés par son prédécesseur : le résultat en a été le même qu’aurait donné un troisième mandat Bush.
Considérons cette fascinante perspective en la personne du récemment décédé Boris Berezovsky, qui fut l’un des oligarques russes les plus puissants, et qui tint les ficelles derrière le président Boris Eltsine à la fin des années 1990. Après avoir pillé des milliards sur les deniers publics, et élevé Vladimir Poutine à la présidence, il s’est brûlé les ailes et a été contraint à l’exil. Selon le New York Times, il avait pour projet de transformer la Russie en faux État bipartite — avec un parti démocrate et un parti néoconservateur —, qui aurait vu des batailles acharnées sur des sujets clivants et symboliques, pendant que dans les coulisses chacun de ces deux partis serait en réalité contrôlé par les mêmes élites dominantes. En divisant ainsi artificiellement de manière permanente les citoyens, et en canalisant ainsi le mécontentement perpétuel dans des voies sans issues, les vrais dirigeants de la Russie espéraient pouvoir se garder richesse et puissance à des niveaux sans égal, régnant dans l’ombre et sans prendre de risques. Au vu de l’histoire des États-Unis au cours des quelques dernières décennies en date, peut-être pouvons-nous imaginer quel modèle Berezovsky a pris pour élaborer son ingénieux dessein politique.
Il y a quelques mois, un jeune soldat du nom d’Aaron Bushnell, entretenant de solides convictions chrétiennes, s’est trouvé tellement bouleversé par l’implication active de son pays dans ce qu’il considérait comme le crime suprême du génocide, qu’il s’est immolé et en est mort, une action de protestation sans doute sans précédent dans toute l’histoire des États-Unis et extraordinairement rare partout dans le monde. Bien que le récit ait rapidement été éludé de nos médias, la couverture de cette action sur les réseaux sociaux a été énorme, et il se peut qu’elle engendre des conséquences durables.
Après avoir discuté de cet incident tragique, j’ai suggéré que le terrible destin des Palestiniens de Gaza pourrait en fin de compte être considéré comme ayant un rôle semblable. Il se peut que la mort de tous ces gens révèle subitement qui dirige vraiment les États-Unis dans l’ombre, aussi bien aux yeux des Étasuniens que du reste du monde.
Pour des raisons semblables, je pense que les dizaines de milliers de morts à Gaza n’ont pas perdu la vie pour rien. Au lieu de cela, leur martyr a dominé les médias mondiaux au cours des cinq derniers mois, ce qui révèle de manière décisive face au monde entier la banqueroute morale du système mondial ayant amené à leur perte.
Ce sont sans doute des centaines de millions de personnes, dans le monde entier, qui ont commencé à s’interroger sur des sujets qu’ils n’auraient auparavant pas remis en question. Je soupçonne que les responsables de la destruction de Gaza finissent un jour par se repentir d’avoir ouvert des portes qu’ils auraient en fin de compte préféré garder étroitement fermées.
Ron Unz
Traduit par José Martí, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
par Patrick Lawrence
Si vous pensiez que les deux dernières décennies ont été violentes, chaotiques et destructrices, accrochez-vous : le pire est presque certainement à venir.
Je viens de lire un article remarquable dans le Seattle Times, remarquable par sa franchise nihiliste. Le titre de l’article de Ron Judd publié en août 2021 dans le Pacific NW Magazine du Times donne un bon aperçu du point de vue de l’auteur : «Le déclin de la civilisation américaine». Et le sous-titre : «La mauvaise télévision n’a jamais été aussi présente, et elle nous rend gros, paresseux, égoïstes et stupides».
Les nouvelles semblent parfois voyager lentement dans ces contrées, mais qu’à cela ne tienne. Si les observations de Judd étaient percutantes il y a trois ans, elles ont aujourd’hui la force gravitationnelle de Jupiter. La thèse de Judd est la suivante :
«Au vu de l’état actuel de dysfonctionnement national, de guerre culturelle et de psychose publique – plus d’informations à ce sujet après quelques messages publicitaires vous incitant à demander à votre médecin de vous prescrire un nouveau médicament miracle, le Byxfliptaz – il est indéniable que l’Américain lambda est doté aujourd’hui de toutes les facultés mentales d’une salade Jell-O laissée trop longtemps au soleil lors d’un pique-nique au mois d’août dans le parc Marymoor».
L’heure ne semble pas être à la mauvaise télévision ou aux cerveaux en déliquescence. En raison d’une succession rapide d’événements, dont aucun en apparence n’est lié à un autre, l’effondrement des sept décennies d’hégémonie de l’Amérique s’accélère de façon spectaculaire. Certains observateurs avisés pensent aujourd’hui que «l’ordre international fondé sur des règles», comme les cliques politiques appellent au rayonnement de la puissance américaine, est d’ores et déjà révolu. Je suppose qu’il faut choisir entre accepter cette réalité et regarder de la mauvaise télévision, et, d’accord, ce dernier choix s’avère tentant pour un nombre surprenant de personnes.
Réveillez-vous, ô dormeurs, et revenez d’entre les morts !
Sur le flanc oriental du monde atlantique, les dirigeants de l’empire ont perdu une guerre qu’ils étaient persuadés de gagner lorsqu’ils l’ont déclenchée avec le coup d’État organisé à Kiev il y a dix ans. La folle erreur de calcul de l’Occident en Ukraine fait de la Russie la gagnante, et il est bien difficile de surestimer les conséquences de ce coup porté à la puissance et au prestige des États-Unis.
En outre, les efforts déployés depuis des années par les cliques politiques pour isoler la Russie, paralyser son économie et détruire la valeur de sa monnaie ont manifestement échoué. Si l’on en juge par le taux de croissance du produit intérieur brut, l’économie russe surpasse largement celles de l’Amérique et de l’Europe. Les échanges commerciaux réalisés en roubles augmentent à un rythme effréné et la monnaie est stable. Moscou est aujourd’hui une force de premier plan alors que les pays non occidentaux, c’est-à-dire les pays du Sud, se rallient à un ordre multipolaire fondé sur des principes de souveraineté juridiquement contraignants, sur la charte des Nations unies, et d’autres textes et déclarations multilatéraux.
Certains lecteurs ne l’auront peut-être pas remarqué, mais les nouveaux dirigeants du Niger, qui ont pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État contre le président pro-occidental du pays en juillet dernier, viennent d’envoyer un message à l’armée américaine, qui maintient depuis longtemps un avant-poste de 250 millions de dollars dans le nord-est du Niger, que le Pentagone considère comme essentiel aux activités de Washington destinées à projeter sa puissance à travers l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. Voilà pour la «domination à spectre complet» dont rêvaient les néoconservateurs au tournant du siècle.
Gardant le pire pour la fin, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies vient de recevoir un rapport de 25 pages et un résumé vidéo de 12 minutes de son rapporteur spécial, Francesca Albanese, intitulé «Anatomie d’un génocide». Vous pouvez consulter toutes les excuses embrouillées du New York Times au sujet de la crise de Gaza. Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de la majorité mondiale, les États-Unis soutiennent un régime de despotes enragés qui extermine tout un peuple. Le prix que l’impérium devra payer pour cela dans les années à venir sera très élevé.
Éteignez vos téléviseurs et réfléchissez à ces développements. Si nous les prenons dans leur ensemble, comme il se doit, ils nous indiquent deux choses. Premièrement, un nouvel ordre mondial composé de multiples pôles de pouvoir, même si Washington s’efforce de le saper, est en train d’émerger un peu partout et prend de l’ampleur à l’heure où nous parlons. Deuxièmement, les cliques politiques de Washington, si stupidement incapables d’accepter les réalités du XXIe siècle, sont susceptibles d’agir avec un désespoir accru au fur et à mesure que la primauté des États-Unis cède enfin la place à un ordre mondial digne de ce nom. Si vous pensiez que les deux dernières décennies ont été violentes, chaotiques et destructrices, accrochez-vous : le pire est presque certainement à venir.
Tant que le régime Biden continuera à dire que la guerre en Ukraine est «dans une impasse», et même si les médias corporatistes rabâchent fidèlement ces absurdités tels des pantins ventriloques, si le régime de Kiev perd chaque jour du terrain et qu’il n’y a pas le moindre espoir réaliste de le reconquérir, le mot que nous cherchons est «perdu». La question qu’il est temps de se poser est la suivante : que vont faire les États-Unis et leurs vassaux européens lorsque les faux-semblants n’en seront plus, et que la défaite, même si elle n’est jamais admise sur le papier, sera trop évidente pour être niée ?
Rien de bon. Étant donné qu’une paix négociée dans des conditions acceptables pour Moscou est hors de question et que l’objectif est de renverser la «Russie de Poutine», les États-Unis sont sans doute enclins à intensifier les opérations secrètes et les «guerres hybrides» au menu de Washington depuis des lustres. La situation risque de devenir vite très dangereuse. Avons-nous eu un avant-goût des problèmes à venir avec l’attaque choquante de la salle de concert et de la galerie marchande près de Moscou le 22 mars ? Voici ce que j’en pense.
La «communauté du renseignement» américaine s’est empressée de rendre publique une «évaluation»- un terme flou qui n’engage personne – selon laquelle l’attentat est l’œuvre d’un groupe d’islamistes militants, et que rien ne prouve que l’Ukraine a quelque chose à voir avec cet événement. Très vite, une ramification de l’État islamique, EI-Khorasan, a revendiqué l’attentat. Le président Poutine, qui s’était montré prudent dès le départ quant aux accusations, a fini par déclarer que les terroristes islamiques étaient effectivement coupables de la mort de 137 Russes innocents et de l’incendie de «Crocus City Hall».
Identifier l’EI-K comme étant le responsable est une affaire compliquée, gardons cela à l’esprit. Après l’effondrement du régime client de Washington à Kaboul il y a trois ans, de nombreux éléments des forces de défense et de sécurité nationales afghanes, se retrouvant soudainement à la rue, ont rejoint l’EI-K pour se mettre à l’abri du désastre. Il s’agissait d’agents de renseignement et de contre-insurrection formés par la CIA, et ils auraient été très nombreux à rejoindre l’organisation. Des rapports ultérieurs, jamais authentifiés, ont suggéré que la CIA utilisait des hélicoptères banalisés pour approvisionner l’EI-K en armes et en matériel. Il y a un an, Foreign Policy le décrivait comme «le groupe terroriste sans doute le plus brutal d’Afghanistan».
Moscou, parfaitement au courant de ces connexions, conclut aujourd’hui que la CIA, ainsi que le MI6 britannique, étaient derrière l’attaque du Crocus City Hall, avec l’agence de renseignement de Kiev, le SBU, jouant un rôle de soutien sur le terrain. La semaine dernière, le chef des services de renseignement russes a déballé tout cela en exposant les conclusions de Moscou.
«Nous estimons que l’attentat a été préparé par les islamistes radicaux, mais, bien entendu, les services spéciaux occidentaux leur ont prêté main-forte», a déclaré Alexandre Bortnikov, le chef du FSB. «Et les services spéciaux ukrainiens y sont directement impliqués».
Trop de preuves circonstancielles viennent étayer cette thèse pour pouvoir la rejeter. Le «bilan» de la CIA attribuant la responsabilité à I’EI peut être considéré comme tout à fait juste, mais il ne représente que la moitié de l’histoire. Le jour même où Bortnikov a évoqué la situation, la Russie a expédié un missile hypersonique – le genre qui échappe aux systèmes de Défense aérienne standard – pour détruire le bâtiment abritant le siège du SBU à Kiev. C’est ce que j’entends par «les choses deviennent très dangereuses, et très vite».
Il est difficile de prédire ce que va faire Washington maintenant que le Niger a déclaré que les 1000 soldats américains qui y sont stationnés sont «illégaux» et ordonné qu’ils quittent le pays. Il est plus facile de dire ce que les États-Unis ne feront pas, malheureusement. Ils n’ont rien montré de leur intention de retirer leurs troupes et de fermer leur base.
Un porte-parole du nouveau gouvernement de Niamey, détaillant la déclaration officielle du 17 mars, a affirmé que la présence américaine «viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques, qui exigent que le peuple souverain – notamment par l’intermédiaire de ses représentants élus – soit consulté sur toute installation d’une armée étrangère sur son territoire».
Cela peut paraître banal, mais il est extrêmement important que Niamey formule son ordre d’expulsion en ces termes. Lors d’une conférence de presse, le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a balayé du revers de la main la déclaration nigérienne, comme de vulgaires pellicules sur son revers de veste. Voyons comment le maître de l’ordre international fondé sur des règles va maintenant nous démontrer – comme il l’a fait dans le cas de l’Irak il y a quelques années – que les règles et l’ordre n’ont rien à voir avec le respect de la souveraineté d’autres nations ou avec les principes démocratiques que les États-Unis défendent haut et fort.
Il est peu probable que Niamey soit en mesure de forcer les États-Unis à partir, tout comme Bagdad n’a pas pu le faire lorsqu’il a ordonné le départ de toutes les troupes américaines restantes il y a quelques années. Croyez-vous que le reste du monde ne regarde que de la mauvaise télévision, et qu’il ne prêtera aucune attention au fait que les soldats américains se maintiennent dans le désert nigérien ? Si les États-Unis parviennent à défier les injonctions d’un autre pays hôte, ils perdront une nouvelle fois leur crédibilité, leur prestige et le respect auquel ils prétendent.
On entend ces jours-ci quelques commentateurs qui considèrent ces divers développements – la guerre perdue en Ukraine, l’échec de l’Occident à isoler la Russie, les hostilités croissantes contre les États-Unis en Afrique de l’Ouest, la montée inéluctable d’un nouvel ordre mondial – comme autant de signes révélateurs du déclin accéléré de l’impérium.
L’American Conservative a publié la semaine dernière un article intitulé «L’ordre fondé sur les règles est d’ores et déjà révolu». Dominick Sansone force son propos, qui se concentre sur la confrontation de l’Occident avec la Russie, mais pas tant que ça.
«Moscou s’est soustraite à l’ostracisme de l’Occident, modifiant ainsi l’équilibre des pouvoirs non seulement en Europe, mais aussi dans le monde entier», écrit-il. «L’ordre économique et politique fondé sur des règles a été irrémédiablement modifié».
Dans un autre article paru la semaine dernière, Moon of Alabama, un site web allemand à forte audience, affirme que la défaite en Ukraine annonce la fin de la «supériorité de la puissance militaire» en tant qu’«instrument de dissuasion» le plus efficace de l’Occident. L’Occident doit maintenant trouver «un nouvel outil qui lui permette de faire valoir ses intérêts face à d’autres puissances».
Et puis, en ce qui concerne la crise de Gaza, cette conclusion troublante :
«Il a choisi de faire preuve de la plus grande sauvagerie».
La guerre contre Gaza, soutenue par l’Occident, est la preuve que l’Occident est prêt à transgresser toutes les limites. Que le monde occidental est prêt à rompre avec toute forme d’humanité. Qu’il est prêt à commettre un génocide. Qu’il fera tout pour empêcher les instances internationales d’intervenir à ce sujet.
Qu’il est prêt à éliminer tout ce qui lui résiste.
Pour moi, l’article de Moon of Alabama fait froid dans le dos, précisément dans la mesure où tout ce qu’il écrit est plausible. On nous invite maintenant à nous demander si l’Occident soutient les barbaries commises par les Israéliens à Gaza parce que la barbarie fait désormais partie de la politique. Comment rejeter un tel argument ?
«Les nations qui s’engagent en faveur de la multipolarité», conclut l’article, «doivent se préparer à ce qui risque de leur être infligé». Le réconfort que l’on peut trouver ici, aussi sombre soit-il, c’est que les pays non occidentaux savent parfaitement comment s’armer contre l’imperium et les anciennes puissances coloniales. Et les Russes leur ont montré ces dernières années que c’était possible.
source : Scheerpost via Spirit of Free Speech
Poutine confirme : “Les États-Unis ne sont pas dirigés par leurs élus”. Le Renard Vigilant sur “X”
Source : Le Saker francophone - Par James Howard Kunstler – Le 9 Février 2024 – Source Clusterfuck Nation
Les historiens du futur, réunis autour de leurs feux de camp pour braconner des queues de tatou dans leurs propres carapaces, se souviendront du jour merveilleux de 2024 où ils ont pu observer et comparer deux chefs de grandes nations qui se présentaient au monde pour être évalués. Il y avait M. Poutine, du pays appelé Russie, qui discutait calmement et en détail d’un millier d’années d’histoire de son pays. Et il y avait M. Biden, des États-Unis, face au service de presse de la Maison Blanche, réfutant avec colère la conclusion sombre d’un procureur spécial selon laquelle le président n’était pas mentalement apte à être jugé par un tribunal sur la base de la conclusion qu’il avait effectivement mal manipulé des documents classifiés.
Le contraste entre les deux figures pourrait même alerter les mandarins de notre Ivy League que quelque chose ne va pas du tout dans ce pays depuis une décennie ou plus, et pourrait éveiller des soupçons parmi les facultés qu’ils ont été trompés dans leur vision de notre histoire récente. Le rapport du conseiller spécial Robert Hur, publié jeudi, le dit assez clairement :
Lors de son entretien avec notre bureau, la mémoire de M. Biden était moins bonne. Il ne s’est pas souvenu de la date à laquelle il a été vice-président, oubliant le premier jour de l’entretien quand son mandat s’est terminé (“si c’était en 2013, quand ai-je cessé d’être vice-président ?”), et oubliant le deuxième jour de l’entretien quand son mandat a commencé (“en 2009, suis-je toujours vice-président ?”). Il ne s’est même pas souvenu, quelques années plus tard, de la mort de son fils Beau. Et sa mémoire semble floue lorsqu’il s’agit de décrire le débat sur l’Afghanistan, qui était autrefois si important pour lui.
Cette révélation ne manque pas de soulever des questions embarrassantes. Si la détérioration de l’état mental de Biden était évidente pour les avocats fédéraux qui l’ont interrogé – il est vrai qu’il ne s’agit pas de psychologues de haut niveau -, le même tableau ne se présenterait-il pas aux dizaines d’assistants et de subalternes occupés à travailler avec le président 24 heures sur 24 pendant trois ans à la Maison-Blanche ? Sans parler de la myriade de fonctionnaires, de directeurs d’agences, de nababs d’entreprises et de personnalités des médias qui défilent dans le Bureau ovale à chaque heure de la journée ? Et pourtant, chacun d’entre eux a continué à prétendre que Biden s’en sortait très bien et qu’il était capable de se présenter aux élections. C’est un peu étrange.
S’il y a eu des discussions sur le fait que Biden était en possession de ce que l’on appelle le “ballon nucléaire”, la mallette contenant les codes de lancement de notre arsenal de missiles et de bombardiers, elles sont passées inaperçues dans la presse. Je suppose qu’une conspiration visant à étouffer cette conversation serait qualifiée de “théorie du complot”, ce qui suggère également que les déficiences mentales de Biden ont d’une manière ou d’une autre infecté l’ensemble du corps politique des États-Unis. En d’autres termes, une grande partie de la population américaine souffre de troubles mentaux et vit dans une galerie des glaces nationale. Comment cela s’est-il produit ? Est-il possible qu’il y ait des branches de notre gouvernement qui se consacrent à rendre la population folle ? une sorte d’épreuve à la lumière du jour ?
Cette impression n’a fait que se renforcer en écoutant le président de notre supposé adversaire, la Russie, Poutine, dans sa conférence avec le journaliste indépendant Tucker Carlson. Tout d’abord, Poutine a osé exprimer la probabilité que quelqu’un, ou un groupe de personnes, dirige secrètement la branche exécutive du gouvernement américain derrière la figure de proue mentalement vide qu’est le “président Biden”, mais Poutine ne s’est pas aventuré à deviner de qui il pouvait s’agir.
Ce que Poutine a surtout montré, c’est un air de prudence, une conscience que le comportement de l’Amérique est devenu de plus en plus dangereusement déséquilibré au cours des années où il a été au pouvoir, et qu’il faut faire preuve de beaucoup de délicatesse et de patience chrétienne pour ne pas aggraver la situation. L’Ukraine était au centre de la discussion, bien sûr, puisqu’elle est devenue un point d’inflammation géopolitique dangereux. Il n’est pas certain que le public américain ait pu suivre la disquisition détaillée de Poutine sur l’histoire de l’Ukraine, et comment elle s’est soldée dernièrement par les efforts maladroits de l’Amérique pour l’arracher à la sphère d’influence de la Russie. Il a expliqué sa vision des événements entourant le “coup de Maïdan” de 2014 et le rejet par l’OTAN des accords de Minsk qui auraient pu mettre fin de manière satisfaisante aux hostilités et fournir un cadre pour rétablir le statut de l’Ukraine en tant que frontière neutre entre l’Europe et l’Asie.
Poutine a également confirmé ma propre conjecture : après la chute de l’URSS, la Russie avait une préoccupation majeure en matière d’affaires étrangères : être réadmise dans la famille européenne des nations en tant que membre à nouveau “normal”, en particulier dans les relations commerciales, après soixante-quinze ans d’expérience communiste particulière. Il en a parlé avec dépit comme d’une occasion perdue de soutenir la civilisation occidentale, aujourd’hui engagée dans un acte mystificateur de suicide collectif auquel la Russie souhaite résolument se soustraire en se réorientant stratégiquement vers le bloc des BRICs.
Ce vendredi matin, les États-Unis sont le théâtre d’une multitude d’événements. À l’heure où j’écris ces lignes, alors que l’aube se lève à peine, l’opinion sur ces questions troublantes est pratiquement inexistante sur le vaste réseau Internet – mais elle va probablement se manifester avec force au fur et à mesure que la journée avance. Si Biden est vraiment mentalement incompétent, comme l’a établi plus ou moins légalement le conseiller spécial Hur, il existe alors le recours évident au 25e amendement – la destitution d’un président pour cause d’incapacité. Un débat à ce sujet semble aujourd’hui inévitable. La question implique également que la mascarade de la candidature de Biden à la réélection doit prendre fin. Que fera le parti Démocrate à ce sujet ?
Une part non négligeable de notre problème avec l’Ukraine réside dans le fait que notre chef d’État a été impliqué pendant des années dans des mésaventures de corruption et de blanchiment d’argent dans ce pays, ce dont il existe des preuves abondantes et puissantes, ce qui signifie qu’il pourrait avoir eu des intérêts très personnels à maintenir ce pays dans le désordre – et à y envoyer des milliards de dollars, dont une partie a certainement été détournée au sein du gouvernement de Zelensky. Il faut également savoir que l’homme de main de ces opérations, le fils du président, Hunter, pourrait bien avoir eu des démêlés avec la drogue et les prostituées lors de ses nombreux voyages en Ukraine en tant que membre du conseil d’administration de Burisma. Les archives que Hunter a lui-même constituées d’enregistrements pornographiques alimentés par la drogue lors de son tour du monde sur l’ordinateur portable qui (le FBI l’a récemment confirmé) était incontestablement le sien, suggèrent que les autorités ukrainiennes pourraient avoir leurs propres enregistrements de lui se comportant de la même manière, ou pire, et qu’elles les utilisent pour faire chanter le “président Joe Biden”.
Nous connaîtrons également le jugement, probablement avec une rapidité remarquable, de la Cour suprême dans l’affaire du Colorado qui a exclu Donald Trump du scrutin électoral. Pendant ce temps, l’affaire contre Trump dans le comté de Fulton, en Géorgie, s’effondre dans le scandale pathétiquement comique du procureur Fani Willis, avec maintenant une nouvelle tournure “nid d’amour” (payée avec de l’argent public). Le juge Engoron et le procureur général Letitia James sont peut-être en train de peser le sort de leur réputation dans l’affaire de fraude à l’évaluation immobilière bidon et mal conduite contre Trump, qui sera finalement jugée en appel à un niveau ou à un autre. Le vieil adage reste puissant : Il y a des décennies où il ne se passe rien, et des semaines où il se passe des décennies.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Washington/Austin. En cette année d’élections américaines, Hollywood se prépare à affronter Donald Trump : au cours des prochains mois, une vision d’avenir dystopique, intitulée «Civil War» («Guerre civile»), devrait sortir sur les écrans, évoquant les pires cauchemars des libéraux de gauche. Un président américain fictif y fait intervenir l’armée contre des Américains en révolte, de la fumée s’élève au-dessus de New York, des flots de réfugiés se déplacent le long des autoroutes.
Ce qui est authentique jusqu’à présent, c’est que la société américaine se polarise une fois de plus sur une zone de fracture connue depuis longtemps. Il s’agit de la protection de la frontière américano-mexicaine. Le conflit qui oppose depuis des années Washington à certains États américains a atteint un nouveau sommet ces derniers jours, puisque la Cour suprême américaine a récemment décidé que le Texas devait retirer les barbelés installés à certains endroits le long de la frontière avec le Rio Grande.
Mais il semblerait que cette décision de justice ne soit pas la fin d’un long conflit, mais le début d’un nouveau et peut-être plus grand round dans le bras de fer entre Washington et le Texas. Car le Texas, dirigé par le gouverneur républicain Gregory Abbott (photo), n’envisage pas de céder. Au contraire, les signes sont à l’escalade. Après que Abbott ait écrit au président Biden mercredi dernier pour faire valoir son droit constitutionnel à lutter contre une «invasion» de migrants, 24 États également dirigés par des républicains se sont joints à lui le lendemain dans une déclaration commune.
Cette déclaration est très claire. On y lit qu’au lieu de maintenir l’État de droit et de sécuriser la frontière, «l’administration Biden a attaqué et poursuivi le Texas pour son engagement à protéger les citoyens américains contre les immigrants illégaux, les drogues mortelles comme le fentanyl et les terroristes qui entrent dans notre pays».
Dans sa lettre à la Maison Blanche, Abbott avait lui aussi initialement fait valoir que le président n’avait pas «exécuté fidèlement les lois sur l’immigration promulguées par le Congrès». En raison de la «politique frontalière hors-la-loi» du président, «plus de six millions d’immigrants illégaux ont traversé notre frontière sud en seulement trois ans». Il s’agit bien sûr de chiffres qui ne peuvent pas être négligés.
Abbott semble désormais décidé à aller jusqu’au bout. Dans une interview accordée à «Bloomberg», il a annoncé : «Nous sommes en train d’installer plus de barbelés pour sécuriser encore plus la frontière». En outre, d’autres cars de migrants interceptés chaque jour à la frontière seraient envoyés dans les États du nord. Ils y causent déjà des problèmes depuis des mois. Rien qu’à New York, dirigé par le maire démocrate Eric Adams, on compte aujourd’hui 37 000 clandestins.
L’ancien et nouveau candidat à la présidence Donald Trump a également exprimé son soutien à l’action d’Abbott. Il a déclaré sur sa plateforme Truth Social : «Le Texas a invoqué à juste titre la clause d’invasion inscrite dans la Constitution et doit être pleinement soutenu dans sa défense contre l’invasion».
Les principaux médias américains évoquent désormais l’image d’une «guerre civile». Aux dernières nouvelles, les gardes-frontières et la garde nationale s’affrontent à Shelby Park, au Texas. En principe, la protection des frontières incombe à l’US Border Patrol (USBP). Mais le Texas a récemment autorisé sa Garde nationale à prendre en charge la section du Rio Grande. Depuis, les barbelés et les clôtures sont de nouveau installés – et les Texans refusent de les démonter. D’autres États envisagent également de déployer leur garde nationale. Le gouverneur de l’Oklahoma, Kevin Stitt, parle d’une «poudrière de tensions». Des convois de camionneurs seraient en route depuis différentes régions des États-Unis en signe de solidarité avec le Texas.
Lors d’un récent entretien avec Tucker Carlson, Abbott a menacé que la lutte pour des frontières sûres pourrait durer encore un certain temps – probablement jusqu’en janvier prochain, date à laquelle un nouveau président prêtera serment. Abbott fait ainsi allusion à la réélection de Trump, qui devrait alors faire appliquer la loi sur l’immigration dans tous les États, y compris en Californie et à la frontière avec le Canada.
Les choses ne semblent pas prêtes de s’arranger. Au contraire, les États-Unis s’éloignent à grands pas de toute solution négociée (mü).
source: Zuerst
par Francesca de Villasmundo
«Guerre civile» en vue : Les craintes se multiplient que les États-Unis soient sur le point d’exploser alors que la patrouille frontalière des États-Unis et la garde nationale de l’État du Texas se font face au Texas.
La patrouille frontalière des États-Unis (USBP) et la Garde nationale du Texas se livrent un bras de fer : l’enjeu est la protection des frontières que le gouverneur du Texas, Greg Abbott, du parti Republicain, ne veut pas laisser entre les mains du laxiste et immigrationniste Joe Biden. Cette lutte entre le Texas et le gouvernement fédéral pour le contrôle de la frontière entre les États-Unis et le Mexique s’est encore intensifiée après que le gouverneur de l’État, Greg Abbott, a annoncé qu’il défierait l’administration Biden et la Cour suprême américaine en ordonnant l’installation d’encore plus de barbelés pour dissuader l’immigration.
L’épicentre de la querelle est le parc municipal Shelby Park, dans la petite ville texane d’Eagle Pass, à 230 km au sud-ouest de San Antonio. La ville et son parc embrassent le fleuve Rio Grande qui marque la frontière.
C’est le travail des gardes de l’USBP de patrouiller la frontière. Mais plus tôt ce mois-ci, le Texas a autorisé la Garde nationale à prendre le contrôle du parc riverain. Normalement, c’était un espace vert avec un terrain de golf et un terrain de baseball, mais à présent, la Garde nationale l’a essentiellement militarisé.
Les troupes ont installé des barbelés et des clôtures dans le but de réduire le nombre de personnes traversant illégalement la rivière et escaladant le parc pour se rendre aux États-Unis. Lundi, la Cour suprême a voté par 5 voix contre 4 en faveur du pouvoir du gouvernement fédéral de retirer le fil barbelé controversé installé le long de certains tronçons de la frontière au Texas. Malgré cela, Greg Abbott intensifie ses projets visant à tenter de clôturer certaines parties de la frontière américaine avec le Mexique.
La semaine dernière, la Garde nationale du Texas a semblé ignorer une décision de la Cour suprême des États-Unis qui a autorisé la patrouille frontalière à retirer les barbelés installés le long de la frontière américano-mexicaine par l’État et à poursuivre les travaux de construction le long de la frontière. Abbott a justifié sa décision et critiqué Biden pour ne pas avoir appliqué les lois sur l’immigration.
Les gouverneurs républicains de plusieurs États ont soutenu Abbott dans son affrontement contre le gouvernement fédéral. Dans une interview de lundi dernier, le gouverneur du Texas a remercié ses collègues gouverneurs du GOP et a déclaré que «la moitié des Américains s’opposent désormais à l’administration Biden».
Les agents fédéraux ont reçu cette semaine une nouvelle confirmation de la Cour suprême qu’ils pouvaient retirer les barbelés, car l’application de la loi sur l’immigration relève de la compétence fédérale. Mais Abbott a soutenu que rien ne l’empêchait d’ordonner à la Garde nationale du Texas de continuer à poser davantage de barbelés. La garde nationale fait finalement partie de l’armée américaine, supervisée par le président américain en tant que commandant en chef, mais sauf dans des situations spécifiques où le président prend explicitement le contrôle fédéral, la garde nationale de chaque État reçoit ses ordres du gouverneur de son État.
Les questions d’immigration, comme l’a confirmé la Cour suprême dans l’affaire Arizona contre États-Unis en 2012, relèvent officiellement du gouvernement fédéral et non des États individuels. Greg Abbott a invoqué à plusieurs reprises la clause d’invasion, essentiellement comme une lacune, dans les constitutions américaine et texane, assimilant les migrants à un ennemi public étranger, ce qui lui donne le droit de faire respecter la sécurité des frontières et les questions d’immigration, affirme-t-il.
Il a également déclaré que ce serait une grave «erreur politique» si le président Biden nationalisait la Garde nationale du Texas, au milieu de la lutte de pouvoir en cours entre l’État et l’administration à la frontière sud.
«C’est le problème n°1 en Amérique. Les Américains veulent une frontière sûre. Si Joe Biden fédéralise notre Garde nationale, ce serait la plus grande erreur politique que vous puissiez commettre, et c’est pourquoi je pense qu’il ne le fera pas», a déclaré lundi Abbott à Sean Hannity de Fox News.
«Cela dit, bien sûr, je suis prêt au cas où il ferait une telle erreur pour garantir que le Texas sera en mesure de continuer à sécuriser notre frontière», a-t-il poursuivi. À plusieurs reprises, il a souligné que le rôle accru du ministère de la Sécurité publique du Texas et de la Garde nationale du Texas à la frontière faisait partie de l’autorité constitutionnelle de l’État pour se défendre contre une invasion. «Le Texas a donc tous les droits constitutionnels dans cette affaire, et je crois que lorsque le soleil se couchera, le Texas sera justifié et la Constitution sera renforcée», a-t-il déclaré.
Pour de nombreux Américains, l’invasion des États-Unis n’est pas due à l’incompétence mais est intentionnelle : l’administration Biden «veut» que la frontière soit ouverte.
Une possible guerre civile en miniature pourrait bien exploser dans cet État du Sud entre le Deep State immigrationniste et une population excédée par le laxisme des Democrates de Biden.
source : Médias Presse Info
par Michael Snyder
Faut-il s’étonner que l’industrie de l’information soit frappée par une vague massive de licenciements ? Les enquêtes successives montrent que les Américains ont perdu confiance dans les grands médias et que des millions d’entre nous ont décidé de se tourner vers d’autres sources d’information. Depuis des années, les grands médias perdent des téléspectateurs et des lecteurs, et aujourd’hui, bon nombre des plus grands noms de l’industrie de l’information perdent des sommes colossales. Ce n’était qu’une question de temps avant que nous n’assistions à des licenciements à grande échelle, et c’est désormais chose faite.
Bien entendu, les médias grand public ne sont pas les seuls à licencier. Selon Challenger, Gray & Christmas, le nombre de licenciements aux États-Unis en 2023 était supérieur de 98% à ce qu’il était en 2022…
Le rythme des suppressions d’emplois par les employeurs américains s’est accéléré en 2023, le nombre de licenciements ayant bondi de 98% par rapport à l’année précédente.
C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport publié par Challenger, Gray & Christmas, selon lequel les entreprises ont prévu 721 677 suppressions d’emplois l’année dernière, soit une augmentation considérable par rapport aux 363 832 licenciements signalés en 2022.
Le problème pourrait s’aggraver en 2024, car le marché de l’emploi continue de s’affaiblir face à des taux d’intérêt élevés et à une inflation tenace.
Mais il est vrai que l’industrie de l’information est particulièrement touchée. Par exemple, Time Magazine vient d’annoncer qu’il allait licencier des travailleurs «dans plusieurs départements, notamment la rédaction, la technologie, les ventes et les studios TIME»…
Time Magazine a licencié mardi un nombre incertain d’employés dans plusieurs départements, une décision que la PDG Jessica Sibley a qualifiée de «mesure nécessaire que nous devons prendre pour faire avancer notre entreprise et améliorer notre situation financière».
Dans un mémo interne au personnel, obtenu par Max Tani de Semafor, Sibley a annoncé les réductions.
«Nous avons pris la décision difficile de supprimer aujourd’hui des postes dans plusieurs départements, notamment la rédaction, la technologie, les ventes et les studios TIME», a écrit M. Sibley au personnel. «Nous sommes immensément reconnaissants de la contribution de ces membres talentueux de l’équipe au cours de leur mandat chez TIME».
Lorsque j’étais enfant, Time Magazine était très respecté et mes parents en avaient souvent un exemplaire sur la table basse.
Mais aujourd’hui, il est en train de mourir, tout comme le reste des grands médias.
Il suffit de regarder ce qui arrive au plus grand journal de Californie. Le Los Angeles Times a décidé de supprimer «un peu plus de 20% de sa rédaction»…
Le Los Angeles Times, confronté à ce que la direction a décrit cette semaine comme une «crise financière», a entamé mardi une série de licenciements douloureux dans la salle de rédaction, une réduction d’effectifs qui s’annonce comme l’une des plus sévères des 142 ans d’histoire du journal.
Les suppressions de postes toucheront au moins 115 journalistes, a indiqué à CNN une personne au fait du dossier, soit un peu plus de 20% de la rédaction. Quelque 94 de ces suppressions concerneront des employés syndiqués, a déclaré le chef du syndicat Matt Pearce, ce qui signifie qu’un quart du syndicat sera licencié.
Devons-nous être tristes que le Los Angeles Times implose ?
Je ne le pense pas.
Ailleurs, Paramount prévoit de licencier des centaines de travailleurs…
Dans un contexte de spéculation sur son avenir, Paramount Global procède à une nouvelle vague de réduction de personnel en février, selon des sources qui se sont confiées à Deadline. J’ai entendu dire que ces réductions concerneraient des centaines d’employés dans l’ensemble de la société.
Depuis plusieurs jours, des rumeurs circulent sur l’imminence d’un licenciement d’environ 800 personnes au sein de Paramount. Cela fait suite à un rapport du WSJ [Wall Street Journal] en décembre selon lequel la société envisageait la suppression potentielle de plus de 1000 emplois au début de l’année 2024 afin de réduire les coûts.
Paramount est la société mère de CBS, et il est donc probable que la division de l’information de CBS soit sur le point de devenir encore plus petite.
Bien sûr, la division de l’information de NBC se réduit elle aussi…
NBC News a licencié plusieurs dizaines d’employés, la dernière des dizaines d’entreprises à commencer la nouvelle année avec de mauvaises nouvelles pour ses employés, a confirmé USA TODAY vendredi.
Une source au fait de ces projets [de licenciement] a déclaré que les employés ont reçu un préavis de 60 jours et qu’ils recevront des indemnités de départ et des services de reclassement.
Le journalisme sportif a lui aussi connu des temps difficiles.
À l’heure actuelle, il semble que l’avenir de Sports Illustrated soit très incertain et que de nombreux employés du magazine soient à la recherche d’un nouvel emploi…
L’avenir du célèbre magazine Sports Illustrated s’est assombri vendredi après que l’éditeur a annoncé des licenciements massifs.
Le groupe Arena – qui avait été ébranlé par des informations selon lesquelles le célèbre magazine publiait du contenu généré par l’intelligence artificielle – a admis qu’il n’avait pas effectué le paiement trimestriel de 3,75 millions de dollars au groupe Authentic Brands, qui devait être effectué cette semaine.
En conséquence, la société Arena, cotée en bourse, a annoncé jeudi qu’elle allait procéder à une «réduction significative» de ses effectifs, qui comptent plus de 100 journalistes.
Toutes les histoires que je viens de vous raconter se sont produites au cours des sept derniers jours.
C’est fou comme les choses évoluent rapidement aujourd’hui.
Bien entendu, de nombreux autres secteurs d’activité licencient également. Plus tôt dans la journée, nous avons appris que SolarEdge allait licencier environ 16% de ses effectifs…
SolarEdge, une entreprise qui fabrique des onduleurs pour panneaux solaires, va licencier environ 16% de ses employés.
L’entreprise a annoncé dimanche qu’environ 900 personnes allaient perdre leur emploi dans le cadre d’un plan de restructuration «destiné à réduire les dépenses d’exploitation et à aligner sa structure de coûts sur la dynamique actuelle du marché». Elle a qualifié les conditions du secteur de «difficiles» dans un document déposé auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC).
Vroom Automotive va licencier «la plupart de ses employés» en arrêtant définitivement ses activités liées aux véhicules d’occasion…
Dans une déclaration à la SEC et une annonce sur son site web lundi soir, Vroom Automotive a indiqué qu’elle avait cessé ses activités de concessionnaire de véhicules d’occasion après qu’Ally eut suspendu sa ligne de crédit. Vroom ne vendra plus aucun de ses véhicules au détail. Elle vendra son stock sur le marché de gros. Elle licenciera la plupart de ses employés. Elle ne conservera que sa plateforme de prêts automobiles à risque, United Auto Credit (UACC), et sa plateforme d’annonces de véhicules d’occasion, CarStory, dont les clients sont tous deux d’autres concessionnaires de véhicules d’occasion.
Pour de nombreuses autres annonces de licenciements, veuillez consulter mon article précédent intitulé «Alerte ! Voici une liste de 20 grandes entreprises qui viennent de décider de procéder à des licenciements massifs».
Il semble que l’économie américaine ait atteint un point de basculement critique. Les perspectives économiques pour 2024 ne sont pas bonnes du tout, et les employeurs s’empressent de réduire les effectifs en prévision de ce qui s’en vient.
Si vous avez actuellement un bon emploi qui vous tient à cœur, accrochez-vous-y autant que possible.
En effet, de nombreux licenciements se profilent à l’horizon et vous ne voudriez pas vous retrouver sans chaise lorsque la musique s’arrêtera.
source : The Economic Collapse via La Cause du Peuple
par Caitlin Johnstone
Ils font donc pleuvoir des explosifs militaires sur des habitants appauvris du Moyen-Orient pour maintenir leur statu quo, sous prétexte d’objectifs qu’ils admettent eux-mêmes ne pas atteindre. Un jour comme un autre dans l’empire, je suppose.
Le Washington Post a publié un article intitulé «Alors que les Houthis jurent de continuer à se battre, les États-Unis se préparent à une campagne soutenue», «campagne soutenue» étant le langage de l’empire pour une nouvelle guerre des États-Unis.
«L’administration Biden élabore des plans pour une campagne militaire soutenue ciblant les Houthis au Yémen après dix jours de frappes qui n’ont pas réussi à mettre fin aux attaques du groupe contre le commerce maritime, alimentant les inquiétudes de certains responsables qui craignent qu’une opération illimitée ne fasse dérailler la paix fragile de ce pays ravagé par la guerre et n’entraîne Washington dans un nouveau conflit imprévisible au Moyen-Orient», rapporte le Post.
Le Post reconnaît que «campagne militaire soutenue» signifie «guerre» dans le neuvième paragraphe de l’article, affirmant que les responsables américains anonymes cités dans le rapport «ne s’attendent pas à ce que l’opération s’étende sur des années comme les précédentes guerres américaines en Irak, en Afghanistan ou en Syrie». Ce qui est à peu près aussi rassurant qu’un pyromane disant qu’il ne s’attend pas à brûler d’autres maisons comme toutes celles qu’il a brûlées.
Ce refus étrange d’appeler une guerre une guerre est également apparu lors d’une récente conférence de presse de la porte-parole du Pentagone, Sabrina Singh, qui s’est montrée choquée et horrifiée que les journalistes puissent même demander si le fait de bombarder un pays de façon répétée pouvait être considéré comme une guerre contre lui.
«Est-il juste de dire que les États-Unis sont en guerre au Yémen ?» a demandé jeudi un journaliste de Reuters à Singh.
«Non, nous ne cherchons pas la guerre», a répondu Singh. «Nous ne pensons pas être en guerre. Nous ne voulons pas d’une guerre régionale. Ce sont les Houthis qui continuent de lancer des missiles de croisière, des missiles anti-navires sur des marins innocents, sur des navires commerciaux qui ne font que transiter dans une zone qui représente 10 à 15% du commerce mondial».
Plusieurs questions plus tard, un journaliste de Politico a demandé à Singh : «Vous avez dit que nous n’étions pas en guerre contre les Houthis, mais si – vous savez, ces bombardements à répétition – nous les avons bombardés cinq fois maintenant. Si ce n’est pas la guerre, pouvez-vous nous expliquer cela un peu plus ? Si ce n’est pas la guerre, qu’est-ce que la guerre ?»
«Bien sûr, Lara, bien sûr, excellente question, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit formulée de cette façon», a répondu Singh avec un rire et un sourire en coin. «Écoutez, nous ne cherchons pas la guerre. Nous ne sommes pas en guerre avec les Houthis. En termes de définition, je pense qu’il s’agirait plutôt d’une déclaration claire de la part des États-Unis. Mais encore une fois, ce que nous faisons et les actions que nous entreprenons sont de nature défensive».
Il convient de noter que depuis cette conférence de presse de jeudi, le nombre de frappes américaines au Yémen est passé de cinq à sept à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Il convient également de noter que, selon la définition absurde de Singh, les États-Unis n’ont pas été en guerre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, puisqu’il n’y a pas eu de «déclaration de guerre claire» depuis le 5 juin 1942. Les seules guerres que les États-Unis ont officiellement déclarées par l’intermédiaire du Congrès, conformément à leur propre constitution, sont la guerre de 1812, la guerre américano-mexicaine, la guerre hispano-américaine et les deux guerres mondiales.
Si l’on s’en tient à cette définition, les États-Unis font partie des pays les plus pacifiques du monde, puisqu’ils n’ont pas connu de guerre depuis huit décennies. En réalité, les États-Unis sont le pays le plus belliqueux et le plus meurtrier des temps modernes, avec des guerres d’agression qui ont tué des millions de personnes et en ont déplacé des dizaines de millions rien qu’au XXIe siècle, et ils jouent un rôle dans la plupart des grands conflits internationaux.
L’affirmation de Singh selon laquelle les attaques américaines contre le Yémen sont «de nature défensive» est également absurde : les forces yéménites n’attaquaient même pas les navires commerciaux américains avant que les États-Unis ne commencent à les attaquer. Seuls les États-Unis peuvent lancer des attaques non provoquées contre un pays étranger à l’autre bout de la planète et appeler cela de l’autodéfense.
Dave DeCamp, d’Antiwar, explique :
«Avant que les États-Unis ne commencent à bombarder les Houthis, les responsables d’Ansarullah ont clairement indiqué qu’ils ne cesseraient d’attaquer les navires commerciaux liés à Israël que si l’assaut sur Gaza prenait fin. Au lieu de faire pression sur Israël pour qu’il mette fin au massacre à Gaza, le président Biden a choisi l’escalade, et maintenant les Houthis ciblent la navigation commerciale américaine, et plusieurs navires marchands américains ont été touchés par des missiles».
En fait, la seule raison pour laquelle les forces houthies ont commencé à attaquer les navires en mer Rouge était de faire pression sur Israël et ses alliés pour qu’ils cessent le massacre en cours à Gaza depuis le 7 octobre. Comme d’habitude, le gouvernement le plus meurtrier et le plus puissant du monde présente ses horribles actes d’agression extrême comme des réponses défensives innocentes à des attaques non provoquées, alors qu’en réalité l’empire américain bombarde le Yémen afin de faciliter le génocide des Palestiniens.
Et puisque nous parlons de Gaza et du Yémen, il n’est sans doute pas inutile de souligner que, selon les responsables de l’empire américain, les objectifs États de ces deux campagnes ont été totalement vains. Un nouveau rapport du Wall Street Journal indique que, selon les services de renseignement américains, Israël est loin d’avoir éliminé le Hamas, seuls 20 à 30% des membres du groupe ayant été tués depuis le mois d’octobre. Interrogé par la presse jeudi sur l’efficacité des frappes contre les Houthis, Biden a répondu : «Eh bien, quand vous dites «efficacité», est-ce qu’elles arrêtent les Houthis ? Non. Vont-elles se poursuivre ? Oui».
Ils font donc pleuvoir des explosifs militaires sur des habitants appauvris du Moyen-Orient pour maintenir le statu quo de leur domination, sous prétexte d’objectifs qu’ils admettent eux-mêmes ne pas atteindre. Un jour comme un autre dans l’empire, je suppose.
source : Caitlin Johnstone
traduction Réseau International
Source : Le Courrier des Stratèges - par Eric Veraeghe - Le 17/01/2024
Dans sa “revue générale” de la situation générale, Eric Dénecé insiste sur plusieurs points essentiels :
Plus que jamais, la domination américaine se traduit par un chaos global.
par Piccole Note
Présentée comme une mission de vigilance, Prosperity Guardian est en fait le nom de la énième guerre ouverte par les États-Unis, la «nation la plus belliqueuse de l’histoire du monde», selon l’expression de l’ancien président Jimmy Carter. Oui, parce que penser défendre les navires transitant en mer Rouge des attaques des Houthis était et reste tout simplement irréaliste.
D’abord parce qu’il s’agirait d’organiser des convois au large de la mer Rouge, afin d’éviter la tâche impossible de défendre chacun des cargos qui se faufilent par le détroit de Bab el-Mandeb. Une tâche ardue car, comme le note le site de Transport Europe, elle nécessite «une formation spécifique des commandants» des navires civils, formation qu’ils n’ont pas.
Ce convoi, poursuit le site, devrait alors être protégé sur «250 milles nautiques (soit 463 kilomètres), ce qui correspond à la longueur de la côte yéménite contrôlée par les Houthis. En estimant une vitesse moyenne de 15 nœuds (environ 28 km/h) pour maintenir même les navires les plus lents en convoi, cela signifie que le convoi pourrait être exposé aux attaques yéménites pendant au moins seize heures».
Enfin, il convient de rappeler que les navires de guerre disposent de stocks limités de missiles d’interception et s’exposent au risque de saturation de leurs défenses par de multiples attaques simultanées, d’où la possibilité pour les assaillants de percer leur écran défensif.
De plus, une fois les stocks épuisés, il faut les réapprovisionner, une opération qui comporte des éléments critiques évidents : acheminer un cargo sur le site, c’est prendre le risque qu’il soit attaqué ; le navire militaire en rupture de stock reste exposé aux attaques ; ramener le navire au port pour le réarmer, c’est rendre moins efficace le bouclier de défense collective de la flotte, etc..
En résumé, lorsque les États-Unis ont annoncé leur mission, ils n’avaient aucune idée de ce qu’il fallait faire ou ils savaient parfaitement que le seul moyen de la mettre en œuvre était de chasser les transporteurs houthis en bombardant le Yémen. Nous penchons pour la seconde hypothèse, plutôt un mélange des deux.
En effet, l’idée de bombarder le Yémen, outre les risques d’extension du conflit à l’Iran, dont les Houthis sont les alliés, signifie que la mer Rouge deviendra une zone de guerre qu’aucun navire marchand n’osera traverser.
Ainsi, une mission mise en place pour permettre aux cargos de naviguer librement dans cette partie de la mer la fermerait pendant des mois, voire des années. En effet, imaginer que les Houthis seraient facilement vaincus appartient au monde des rêves : ils résistent avec acharnement à la guerre que leur a déclenchée une coalition dirigée par l’Arabie saoudite avec le soutien indéfectible des États-Unis depuis sept ans (une guerre que Riyad veut terminer, à l’opposé de la folie belliqueuse de Washington).
De plus, le détroit serait fermé non seulement aux navires à destination du port israélien d’Eilat, cible des contre-opérations des Houthis, mais aussi aux navires à destination d’autres pays. Comme il s’agit d’un carrefour stratégique pour le commerce mondial, cela entraînera une hausse des prix de diverses marchandises, en premier lieu du pétrole (qui a déjà commencé à augmenter en raison des tensions actuelles, qui ont contraint les cargos à rallonger leurs itinéraires).
Inutile d’insister sur l’aspect moral de la mission de Prosperity Guardian. Les Houthis ont déclaré que leurs opérations visant à empêcher le transit des navires à destination des ports israéliens prendraient fin lorsque l’opération militaire de Tel-Aviv à Gaza prendrait fin elle aussi. La mission lancée par les États-Unis a donc pour conséquence directe de poursuivre le massacre dans la bande de Gaza, où l’on dénombre à ce jour plus de 22 000 morts, dont 70% de femmes et d’enfants.
Aux morts et à la dévastation de Gaza s’ajouteront donc les morts et la dévastation renouvelée du Yémen, déjà décimé par sept années d’une guerre qui a fait plus de 370 000 victimes, dont de nombreux enfants…
Reste bien sûr le risque d’une extension du conflit à l’Iran – une véritable obsession pour Netanyahou et les néoconservateurs – qui a envoyé hier un de ses destroyers dans le détroit de Bab el-Mandeb. Une telle évolution aurait des conséquences catastrophiques, pour Téhéran bien sûr, mais aussi pour ceux qui la déclencheraient.
Israël serait dévasté et la machine de guerre américaine serait également mise à l’épreuve, au risque de perdre le conflit. L’Iran n’a pas l’armée de papier de Saddam et les États-Unis se retrouveraient à combattre sur un front aussi large que diversifié, de l’Irak au Liban. De plus, un tel conflit fermerait également le détroit d’Ormuz, avec des conséquences encore plus catastrophiques pour le commerce mondial.
Bien sûr, il reste toujours l’hypothèse où, acculé, Washington utiliserait la bombe atomique, mais même cette option comporte des risques : l’image des États-Unis serait brisée et le nuage radioactif hanterait tout le Moyen-Orient pendant des années. De plus, Téhéran a déjà envoyé des signaux d’une possible riposte contre la centrale atomique israélienne de Dimona…
Le risque qu’un tel élargissement se produise est très élevé. Il suffirait d’un redémarrage de l’incident du Tonkin (qui a déclenché l’intervention américaine au Viêt Nam) pour qu’il se produise. L’Iran étant si proche, il est très facile d’attribuer à Téhéran une attaque contre la flotte alliée. Ils l’ont déjà fait, ils recommenceront.
Bref, cette mission comporte tellement d’inconnues tragiques que les pays qui l’ont rejointe sont bien moins nombreux que Washington ne l’espérait. Aucun pays arabe, à l’exception de l’obscur régime bahreïni. Et ceux qui l’ont rejointe l’ont fait avec tant de réticence (les Britanniques mis à part, car ils sont en train de succomber à leurs rêves de gloire fondés sur la renaissance de la mythique anglosphère).
En effet, les navires envoyés par la France et l’Italie rempliront leur mission en dehors du commandement central de la mission, tandis que le Canada, les Pays-Bas et la Norvège n’ont envoyé que des officiers et des militaires dans le centre en question.
Reste que si la bombe à retardement déclenchée par la mission explose, personne n’échappera aux conséquences. Si guerre il y a, elle aura un impact mondial. Prosperity Guardian, un nom vraiment surréaliste pour la troisième guerre mondiale.
Note complémentaire : Aujourd’hui, un attentat a été perpétré en Iran contre un rassemblement commémorant le quatrième anniversaire de l’assassinat du général Qassem Soleimani. À l’heure où nous écrivons ces lignes, plus d’une centaine de personnes sont mortes. On assiste également à un crescendo d’attaques contre des cibles civiles en Russie. Ils veulent une guerre globale. Il est urgent d’endiguer cette folie.
source : Piccole Note via Euro-Synergies
Source : Le Saker francophone - Par Andrei Martyanov − Le Jeudi 21 décembre 2023 − Source : Reminiscence of the Future
La NASA donne la définition suivante d’une supernova :
Une supernova est la plus grande explosion que l’homme ait jamais vue. Chaque explosion est l’explosion extrêmement brillante et surpuissante d’une étoile.
La NASA donne ensuite des précisions qui sont essentielles pour la suite de la discussion sur ce blog.
Un type de supernova est causé par le “dernier cri” d’une étoile massive mourante. Cela se produit lorsqu’une étoile d’une masse au moins cinq fois supérieure à celle de notre soleil s’éteint dans un fracas fantastique ! Les étoiles massives brûlent d’énormes quantités de combustible nucléaire en leur cœur. Cette combustion produit des tonnes d’énergie, de sorte que le centre devient très chaud. La chaleur génère de la pression, et la pression créée par la combustion nucléaire d’une étoile l’empêche de s’effondrer. Une étoile est en équilibre entre deux forces opposées. La gravité de l’étoile tente de la comprimer dans la boule la plus petite et la plus serrée possible. Mais le combustible nucléaire qui brûle dans le cœur de l’étoile crée une forte pression vers l’extérieur. Cette poussée vers l’extérieur résiste à la pression de la gravité vers l’intérieur. Lorsqu’une étoile massive n’a plus de combustible, elle se refroidit. La pression diminue alors. La gravité l’emporte et l’étoile s’effondre soudainement. Imaginez qu’un objet d’une masse un million de fois supérieure à celle de la Terre s’effondre en 15 secondes ! L’effondrement est si rapide qu’il crée d’énormes ondes de choc qui provoquent l’explosion de la partie externe de l’étoile ! En général, il reste un noyau très dense et un nuage de gaz chaud en expansion, appelé nébuleuse. La supernova d’une étoile de plus de 10 fois la taille de notre soleil peut laisser derrière elle les objets les plus denses de l’univers : les trous noirs.
Un fait important des supernovas est leur âge : il s’agit généralement d’étoiles massives qui ne vivent pas longtemps, contrairement aux étoiles comme notre soleil. Leur durée de vie se compte en dizaines de millions d’années, ce qui, dans le temps de l’univers, ne représente qu’une minute. Cette astrophysique peut-elle être une analogie avec les États-Unis ?
Je pense qu’il s’agit d’une analogie parfaite et je dois citer ici le regretté George F. Kennan qui a écrit dans son remarquable ouvrage At The Century’s Ending en 1996 :
Tout ce qui a été appelé communisme en Russie n’était pas mauvais ; tous ceux qui y ont cru ne l’étaient pas non plus…
Aujourd’hui, la reformulation n’est pas seulement justifiée, elle est irrésistible : Tout ce qui s’est fait sous le nom de démocratie aux États-Unis n’était pas mauvais, pas plus que tous ceux qui y ont cru… Moi, j’y ai cru. Et voici un moment “supernova”. Malgré la violence du processus que subit la jeune étoile avant de se transformer en supernova et pendant cette énorme explosion qui anéantit tout ce qui se trouve dans un rayon de plusieurs années-lumière, ce sont les supernova qui sont littéralement responsables, pour une fois, de la vie sur Terre. Ces explosions produisent une quantité folle d’éléments lourds critiques qui permettent la formation d’éléments tels que le fer. Nos molécules, celles qui nous constituent, sont littéralement une poussière d’étoile après la supernova.
Il faut ici revenir à la reformulation de Kennan : Tout ce que les États-Unis produisent n’est pas mauvais, pas plus que les personnes qui le produisent. Il faut toujours avoir une vue d’ensemble. Les exemples abondent, même si l’on essaie d’affirmer le contraire : Ce sont les États-Unis qui, bien qu’irritants et odieux, ont été le pays (et non la Grande-Bretagne et sa Magna Carta) qui a ancré l’idée du processus démocratique et du constitutionnalisme à l’époque où la France exécutait son aristocratie et ses simples d’esprit en nombre industriel et où les guillotines fonctionnaient sans relâche. C’est à cette époque que le légendaire capitaine (contre-amiral de la marine russe) John Paul Jones a offert à la Grande Catherine un exemplaire de la Constitution américaine. Quelle audace à l’époque de l’absolutisme !
Évidemment, aujourd’hui, alors que la soi-disant “démocratie” américaine fait l’objet de plaisanteries dans le monde entier et qu’elle est moquée partout avant d’entrer en supernova, nous ne pouvons pas nier l’influence américaine sur la civilisation occidentale et aujourd’hui, tout le monde comprend que les gens DOIVENT avoir le choix et que leur voix DOIT être entendue. C’est cet “élément lourd” qui a été diffusé dans le monde entier, tout comme la Déclaration des droits, qui est une réalisation remarquable, malgré le dysfonctionnement politique et idéologique des États-Unis. En fin de compte, l’expansion économique américaine et l’élan technologique qu’elle a fourni au monde entier depuis un siècle et demi ne peuvent tout simplement pas être niés. C’est le génie technologique et industriel américain qui me permet de faire ce que je fais maintenant – assis devant mon écran et tapant ce texte pour votre considération. C’est aussi cet élément lourd et crucial qui ne peut être nié. Lorsque l’Amérique était derrière la charrue, au lieu de la mitrailleuse, elle brillait, parfois de manière aveuglante.
Même la culture américaine, du début à la fin des années 90 à Hollywood, en passant par le jazz, la musique rock, la littérature vibrante et même certains éléments de la culture pop, était bonne.
Rappelez-vous : tout n’était pas mauvais, pas plus que les gens qui y croyaient. Mais l’Amérique est-elle vraiment proche d’une supernova ? Répétons-le :
Lorsqu’une étoile massive n’a plus de combustible, elle se refroidit. La pression diminue alors. La gravité l’emporte et l’étoile s’effondre soudainement. Imaginez qu’un objet d’une masse un million de fois supérieure à celle de la Terre s’effondre en 15 secondes ! L’effondrement est si rapide qu’il crée d’énormes ondes de choc qui provoquent l’explosion de la partie externe de l’étoile !
Mais toutes les supernovas ne se terminent pas par un trou noir. Il reste souvent une étoile à neutrons ou même une naine blanche lorsque l’étoile n’a pas assez de masse pour se transformer en supernova et qu’elle se dilate puis se contracte, comme cela devrait arriver à notre Soleil dans environ 4 à 5 milliards d’années. Alors, les États-Unis sont-ils une supernova, qui menace toute vie alentour, ou sont-ils simplement dans leur phase de contraction, après laquelle commence un long processus de désintégration de la naine blanche chaude en une naine noire froide et rougeâtre ? À vous de décider. Quoi qu’il en soit, on ne peut nier le fait qu’une grande étoile a brillé très fort pendant une période assez courte dans l’histoire de l’humanité, sans parler de l’échelle de temps de l’univers, et il faudra peut-être beaucoup de temps pour passer au crible des tas de faits afin de remettre les choses dans leur juste perspective.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Source : Le Saker francophone - Le 20/12/2023.
Par M.K. Bhadrakumar – Le 19 décembre 2023 – Source Indian punchline
Dans un appel lancé plus tôt ce mois-ci aux Républicains pour qu’ils ne bloquent pas une nouvelle aide militaire à l’Ukraine, le président américain Joe Biden a averti que si la Russie était victorieuse, alors le président Vladimir Poutine ne s’arrêterait pas et attaquerait un pays de l’OTAN. La remarque de Biden a suscité une vive réprimande de la part de Poutine lorsqu’il a déclaré : « C’est absolument absurde. Je crois que le président Biden en est conscient, ce n’est qu’une façon de parler pour soutenir sa stratégie erronée contre la Russie.»
Poutine a ajouté que la Russie n’a aucun intérêt à se battre avec les pays de l’OTAN, car ils « n’ont aucune revendication territoriale les uns contre les autres » et la Russie ne veut pas « envenimer ses relations avec eux ». Moscou sent qu’un nouveau récit américain a du mal à naître des débris de l’ancien récit sur la guerre en Ukraine.
Pour rafraîchir la mémoire, le 24 février, lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche le premier jour de l’intervention militaire russe en Ukraine, Biden a déclaré que les sanctions occidentales n’étaient pas conçues pour empêcher l’invasion mais pour punir la Russie après l’invasion « afin que le peuple russe sache dans quoi il (Poutine) les a embarqués ». C’est de cela qu’il s’agit.
Un mois plus tard, le 26 mars, Biden laissait échapper à Varsovie : « Pour l’amour de Dieu, cet homme (Poutine) ne peut pas rester au pouvoir. » Ces remarques et d’autres similaires qui ont suivi, notamment de la part de la Grande-Bretagne, reflétaient une stratégie américaine de changement de régime à Moscou, avec l’Ukraine comme pivot.
Cette stratégie remonte aux années 1990 et était en fait au cœur de l’expansion de l’OTAN le long des frontières russes, des pays baltes à la Bulgarie. Le conflit syrien et les activités secrètes des ONG américaines visant à fomenter des troubles en Russie étaient des ramifications de cette stratégie. Au moins depuis 2015, après le coup d’État de Kiev, la CIA supervisait un programme secret de formation intensive destiné aux forces d’opérations spéciales ukrainiennes d’élite et à d’autres personnels du renseignement. En bref, les États-Unis ont tendu un piège à la Russie pour l’enliser dans une longue insurrection, l’hypothèse étant que plus les Ukrainiens pourront soutenir l’insurrection et maintenir l’armée russe dans l’enlisement, plus la fin du régime Poutine sera probable.
Le nœud du problème aujourd’hui est que la Russie a vaincu la stratégie américaine et a non seulement pris l’initiative de la guerre, mais a également outrepassé le régime de sanctions. Le dilemme dans la Beltway se résume à la manière de maintenir la Russie en tant qu’ennemi extérieur afin que les États membres occidentaux, souvent en conflits, continuent de se rassembler sous la direction américaine.
Ce qui me vient à l’esprit est une remarque sardonique de l’académicien soviétique Gueorgui Arbatov, conseiller de Mikhaïl Gorbatchev auprès d’un groupe d’élite de hauts responsables américains, alors même que le rideau tombait sur la guerre froide en 1987 :
« Nous allons commettre un désastre terrible pour vous : Nous allons vous priver d’ennemi ».
À moins que l’humour noir dans cette vérité cardinale ne soit correctement compris, la stratégie américaine depuis les années 1990, visant à repousser les efforts de Gorbatchev, Boris Eltsine et Poutine pour établir des relations non conflictuelles avec l’Occident, ne peut être comprise.
En d’autres termes, si la stratégie russe d’après-guerre froide des États-Unis n’a pas fonctionné, c’est à cause d’une contradiction fondamentale : D’un côté, Washington a besoin de la Russie comme ennemi pour assurer l’unité interne au sein de l’alliance occidentale, tandis que de l’autre, elle a également besoin de la Russie en tant que partenaire junior coopératif et soumis pour sa lutte contre la Chine.
Les États-Unis espèrent se retirer d’Ukraine et éviter la défaite en laissant derrière eux un « conflit gelé » vers lequel ils seront libres de revenir plus tard au moment de leur choix, mais en attendant, ils considèrent de plus en plus l’Arctique comme le nouveau théâtre d’un piège.
L’adhésion de la Finlande à l’OTAN (et de la Suède à venir) signifie que le travail inachevé de l’adhésion de l’Ukraine, que la Russie a contrecarré, peut être réalisé par d’autres moyens.
Après avoir rencontré Biden à la Maison Blanche mardi dernier, le président ukrainien Vladimir Zelensky s’est rendu à Oslo le 13 octobre pour une visite fatidique visant à forger le partenariat de son pays dans les projets de l’OTAN visant à contrer la Russie dans l’Arctique. A Oslo, Zelensky a participé à un sommet des cinq pays nordiques pour discuter des « questions de coopération dans le domaine de la défense et de la sécurité ». Le sommet s’est déroulé dans le contexte de la conclusion d’accords entre les États-Unis, la Finlande et la Suède sur l’utilisation de leurs infrastructures militaires par le Pentagone.
Le tableau d’ensemble est que les États-Unis encouragent les pays nordiques à amener l’Ukraine à participer au renforcement des frontières arctiques de l’OTAN. On peut se demander quelle est « le bonus » qu’une armée décrépite comme celle de l’Ukraine peut apporter à l’OTAN. C’est là que se déroule l’histoire. En termes simples, même si l’Ukraine n’a pas d’accès direct à l’Arctique, elle peut potentiellement apporter une capacité impressionnante pour entreprendre des activités subversives sur le territoire russe dans le cadre d’une guerre hybride contre la Russie.
Par une étrange coïncidence, le Pentagone a récemment préparé le système satellite Starlink pour une utilisation dans l’Arctique, le même qui a été utilisé par l’armée ukrainienne pour organiser des attaques contre le pont de Crimée, la flotte russe de la mer Noire et des ressources stratégiques sur le territoire russe. L’accord des États-Unis avec la Finlande et la Suède donnerait au Pentagone l’accès à une série de bases navales et aériennes et d’aérodromes ainsi qu’à des terrains d’entraînement et d’essais le long de la frontière russe.
Plusieurs centaines de milliers de citoyens ukrainiens sont actuellement domiciliés dans les pays nordiques ouverts au recrutement pour « une armée entière de saboteurs comme celle que l’Allemagne a rassemblée pendant la guerre entre la Finlande et l’URSS en 1939-1940 sur les îles du lac Ladoga », comme l’a récemment déclaré un expert militaire russe à Nezavissimaïa Gazeta.
Le chef de la marine russe, l’amiral Nikolaï Evmenov, a également souligné récemment que « le renforcement de la présence militaire des forces armées unies de l’OTAN dans l’Arctique est déjà un fait établi, ce qui indique la transition du bloc vers des actions pratiques visant à former des instruments de force militaire pour dissuader la Russie dans la région. » En fait, la flotte russe du Nord forme une brigade maritime chargée de lutter contre les saboteurs afin d’assurer la sécurité de la nouvelle route maritime du Nord et des infrastructures militaires et industrielles côtières de l’Arctique.
Il est évident que, quelle que soit la défaite de l’Ukraine dans la guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, l’utilisation de Zelensky pour la géostratégie américaine demeure. Depuis Oslo, Zelensky a effectué le 14 décembre une visite inopinée dans une base militaire américaine en Allemagne. Les analystes qui considèrent Zelensky comme une force épuisée feraient mieux de réviser leur opinion – à moins que la lutte pour le pouvoir à Kiev ne s’exacerbe et que Zelensky ne soit renversé par un coup d’État ou une révolution de couleur, ce qui semble improbable tant que Biden est à la Maison Blanche et que Hunter Biden est en procès.
L’essentiel est que le nouveau discours de Biden diabolisant la Russie pour avoir planifié une attaque contre l’OTAN peut être vu sous plusieurs angles.
Au niveau le plus évident, il vise à bousculer le Congrès sur le projet de loi en attente d’une aide militaire de 61 milliards de dollars à l’Ukraine. Bien sûr, cela détourne également l’attention de leur défaite dans cette guerre.
Mais plus important encore, le nouveau discours vise à rallier les alliés transatlantiques des États-Unis, de plus en plus déçus par l’issue de la guerre et inquiets à l’idée que l’implication américaine en Europe puisse diminuer à mesure qu’elle se tourne vers l’Indo-Pacifique.
Lorsque Poutine réagit durement en affirmant que le nouveau discours de Biden est « absurde », il a tout à fait raison dans la mesure où la Russie se concentre sur des choses bien plus importantes que de mener une guerre continentale insensée en Europe. Après tout, c’est l’un des pères fondateurs des États-Unis, James Monroe, qui a dit qu’un roi sans pouvoir était une absurdité.
M.K. Bhadrakumar
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Source : Le Courrier des Stratèges - par Eric Verhaeghe - Le 15/12/2023.
De ces informations révélées par l’armée canadienne, on retiendra tout particulièrement le détail du mode opératoire utilisé pour déstabiliser un régime ou, au contraire, pour le stabiliser. La méthode passe très largement par le contrôle des oppositions au système, et par la capacité à manipuler l’opinion dans un sens comme dans un autre.
Ce document que nous évoquons contribue à documenter un sujet déjà abordé par Jean-Luc Schaffhauser lors de son audition à l’Assemblée Nationale.
On retiendra plusieurs points :
Dans la préparation des élections européennes, il faudra être vigilant à l’utilisation de ces techniques pour éviter l’émergence de mouvements contraires à la mondialisation et au multilatéralisme sous domination américaine.
par Philippe Rosenthal
Alors que les États-Unis sont engagés dans un conflit en l’Ukraine et en Israël financièrement et militairement et sur d’autres zones du monde, les jeunes Américains déclarent ne pas vouloir porter l’uniforme pour mourir au-delà des frontières US. L’armée des États-Unis a de grosses difficultés à recruter de nouveaux candidats. En fait, elle n’a plus les capacités de mener des guerres. Les citoyens américains ne veulent plus faire le gendarme du monde et mourir pour cette raison.
L’ancien assistant spécial du président Ronald Reagan, Doug Bandow, a présenté une radiographie de l’armée US. «Les principaux républicains et démocrates soutiennent une guerre par procuration en Europe, soutiennent un conflit meurtrier au Moyen-Orient et menacent d’une guerre catastrophique en Asie», constate Doug Bandow. «Les fervents critiques de l’isolationnisme, comme le secrétaire à la Défense Lloyd Austin, semblent déterminés à défendre tout le monde sauf les Américains», déplore-t-il, soulignant l’absurdité et la limite des États-Unis : «Il y a toujours plus d’argent pour acheter des armes, même si les États-Unis courent vers l’insolvabilité». Et, là, Doug Bandow, traduit l’avis des citoyens US. «La dette fédérale envers le public représente environ 100 pour cent du PIB, soit un record proche du record établi à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sans changement radical, le taux d’endettement sera deux fois plus élevé d’ici le milieu du siècle. Pourtant, le budget militaire gonflé continue de grimper en flèche», stipule-t-il.
La conclusion est que l’armée US ne trouve pas de soldats et ne peut pas mener des guerres. «Le parti bipartisan du Congrès risque de manquer d’une ressource encore plus importante: le personnel», avertit Doug Bandow. «Une majorité d’adultes américains ne seraient pas disposés à servir dans l’armée si les États-Unis entraient dans une guerre majeure, selon un récent sondage, alors que la confiance du public dans les forces armées semble décliner», a rapporté Newsweek.
À la question de savoir si les Américains se porteraient volontaires pour combattre et mourir si l’Amérique était envahie, The American Conservative annonce : «Seuls 51% des 18-29 ans ont déclaré qu’ils le feraient, déclenchant des plaintes contre la jeunesse irresponsable de l’Amérique». «Le véritable problème du Pentagone est que les Américains refusent de plus en plus de servir, même sans une guerre majeure. Les armées US ont du mal à remplir leurs rangs», s’inquiète le média anglophone. «Les forces armées peuvent faire face à de modestes pénuries de personnel pendant un certain temps, mais elles ne seront bientôt plus en mesure de fonctionner comme prévu», pointe du doigt, The American Conservative.
La situation est si désespérée que l’armée US, «dans une tentative désespérée d’augmenter le bassin humain, a décidé de suspendre l’exigence d’un diplôme d’études secondaires, avant de battre en retraite sous le feu des critiques». «Les difficultés de recrutement sont nombreuses. Par exemple, le marché du travail est devenu plus compétitif. De plus, seul un quart des jeunes satisfont aux normes académiques et de condition physique», relate le média anglophone.
L’armée US a connu plus de morts par suicide que dans les combats. Le peuple américain n’est plus dupe des ambitions politiques désastreuses de leurs responsables politiques qui les mènent dans des guerres loin des États-Unis : «L’élite de la politique étrangère a sacrifié tant de vies pour si peu de justification». «Plus de 7000 militaires et près de 8000 sous-traitants sont morts au combat après le 11 septembre. Au cours de la même période, un nombre incroyable de 30 000 personnes se sont suicidées. Officiellement, quelque 52 000 personnes furent blessées au combat, dont beaucoup grièvement», rapporte The American Conservative.
Après avoir listé les éléments d’un constat catastrophique de l’état de l’armée US, Doug Bandow considère, en fait, que «les patriotes devraient préserver leur vie pour quelque chose de meilleur». «Jusqu’à présent, l’armée n’a aucune réponse au manque de recrues. Les services se débrouillent simplement, envisageant de petites solutions à des lacunes importantes. L’ajout de recruteurs et l’augmentation des salaires sont des étapes évidentes. Atteindre les jeunes Américains et adapter la routine militaire à la culture moderne de la jeunesse en sont d’autres. La diminution des disqualifications et l’amélioration de la condition physique augmenteraient le bassin de recrues» ; «La détermination de l’Oncle Sam à se laisser entraîner à jamais dans des guerres étrangères est une très bonne raison de ne pas rejoindre les forces armées. La meilleure façon de résoudre le problème du recrutement est de mettre fin aux interventions frivoles au profit d’intérêts périphériques. La tâche essentielle des forces armées est de défendre les Américains – et non les Européens moralisateurs, les membres de la famille royale saoudienne kleptocratiques, les Sud-Coréens aisés, les Taïwanais indifférents et une infinité d’autres», conclut-il.
source : Observateur Continental
L’administration Biden se montre alarmiste à propos de l’événement sur l’article 5
Par Moon of Alabama − Le 8 décembre 2023
Stoltenberg est un médiocre vendeur :
Le secrétaire général de l’OTAN déclare que l’Ukraine rejoindra l’alliance militaire, sous réserve de réformes, après la guerre – Yahoo / Euronews – 28 nov. 2023
L’Ukraine deviendra membre de l’OTAN sous réserve de réformes après la guerre, a déclaré lundi le secrétaire général de l’alliance militaire, Jens Stoltenberg.
Il s’exprimait à la veille d’une réunion des ministres des affaires étrangères à Bruxelles, au cours de laquelle l’alliance devrait réaffirmer son soutien à la défense de l’Ukraine contre une invasion massive de la Russie.
Quoi qu’en dise Stoltenberg, cela n’arrivera pas. L’intégration de l’Ukraine à l’OTAN n’a aucune raison d’être, si ce n’est l’autosatisfaction des États-Unis. Certains pensent que l’adhésion à l’OTAN protégerait l’Ukraine contre de nouvelles attaques de la Russie. Ce n’est pas le cas.
Les États-Unis eux-mêmes ne croient pas que l’adhésion à l’OTAN protège quelque pays que ce soit contre les attaques de la Russie :
Si vous pensez que le prix est élevé maintenant – Kirby décrit le prix que les États-Unis paieront si l’Ukraine perd la guerre – Yahoo – 7 déc. 2023
“L’Amérique va non seulement dépenser de l’argent, mais aussi verser son propre sang, si les Etats-Unis n’aident pas l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie et si la Russie l’emporte“, a déclaré le porte-parole de la sécurité nationale, John Kirby, lors d’une réunion d’information.
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“Si vous pensez que le coût du soutien à l’Ukraine est élevé aujourd’hui, imaginez à quel point il le sera, non seulement en termes de Trésor national, mais aussi de sang américain, s’il [Poutine] commence à s’en prendre à l’un de nos alliés de l’OTAN […] nous prendrons très au sérieux nos engagements au titre de l’article 5“, a déclaré M. Kirby.
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“Les bottes américaines devraient être impliquées si Poutine est autorisé à remporter cette victoire stratégique en Ukraine et qu’il s’en prend ensuite à l’un de nos alliés de l’OTAN“, a ajouté Kirby.
Kirby est manifestement convaincu que l’appartenance à l’OTAN ne protège pas d’une attaque russe. Il craint que les États-Unis ne participent à une guerre en vertu de l’article 5, prétendument contraignant.
Mais c’est un mythe que l’article 5 du traité de Washington (qui a fondé l’OTAN) garantisse que d’autres viendront à la défense d’un membre avec leurs propres armées.
L’article 5 ne dit rien de tel. En voici l’essence :
Les parties conviennent … que … chacune d’elles … assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant immédiatement … les mesures qu’elle jugera nécessaires …
L’expression “les mesures qu’elle jugera nécessaire…” peut inclure un grand nombre de mesures potentielles (y compris aucune) qui diffèrent de l’envoi de l’armée.
Les États-Unis entreraient-ils vraiment en guerre avec une autre superpuissance nucléaire pour une querelle entre l’Estonie (1,4 million d’habitants dont un tiers est d’origine russe) et la Fédération de Russie ?
Pour ma part, je trouve cela très improbable.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Source : Le Courrier des Stratèges - Le 05/12/2023.
Washington maintient une rhétorique et une posture agressive à l’égard de Pékin sur le « front » du pacifique – terme approprié puisque les USA estiment être en guerre – tout en déployant deux groupes aéronavals au large du Yémen, pour soutenir Israël en interceptant des missiles de croisière au-dessus de la mer rouge et en bombardant les Houtis, soutenus par l’Iran que l’on cherche à provoquer, sans oublier l’implication indirecte en Ukraine par la fourniture de matériel, effective ou promise (avions F-16).
Cela fait beaucoup de « fronts », même pour la première puissance militaire du monde. D’autres, qui ont gagné de nombreuses batailles, ont perdu leurs guerres et leur pouvoir de nuisance international pour moins que cela.
Cependant, il y a une marge significative entre rhétorique et gesticulation militaire, et la préparation d’une guerre de haute intensité contre un ou plusieurs adversaires de force sinon égale à ses propres forces, du moins proche. La déglobalisation, en faisant éclater le corset de la pax americana, rend plus difficile sinon impossible la mise en place de coalitions occidentales contre un adversaire isolé et considérablement inférieur, militairement et économiquement.
La Russie, l’Iran ou la Chine ne sont pas la Serbie, l’Irak ou la Libye. La crise syrienne a montré qu’un petit État, s’il est solide politiquement, pouvait résister à une agression occidentale pour peu qu’il soit soutenu. C’est d’ailleurs cet attelage qui a permis au Vietnam de gagner sa guerre ou à la Corée du nord de ne pas disparaître. L’intervention russe en Syrie marque un tournant militaire et géopolitique. La guerre d’Ukraine un tournant économique et technologique.
D’abord à la grande surprise de ses leaders, l’OTAN s’avère moins capable que la Russie à soutenir une guerre longue, que l’on pourrait presque se hasarder à considérer comme une réponse de l’histoire à la course aux armements et à la guerre des étoiles qui avaient asphyxié économiquement la Russie. Ensuite, la Russie s’est révélée en avance techniquement sur un certain nombre d’armements de premier plan : Contremesures électroniques (rappelons-nous l’épisode du destroyer US survolé par un vieux Su-24 dont il n’avait pas détecté l’approche en mer noire), missiles hypersoniques, complexe militaro-industriel opérationnel.
La guerre en Ukraine a souligné fortement le problème complexe que les nouveaux outils tels que les drones et les missiles de croisière peuvent causer aux armées classiques. En particulier aux grandes unités qui font la puissance navale américaine : Les porte-avions géants et leurs flottilles embarquées, qui peuvent représenter en nombre d’avions de combat des effectifs supérieurs à celui d’aviations militaires de puissance petites ou moyennes. Le naufrage du Moskva, grande unité piégée dans une mer fermée et frappée par un missile de croisière, probablement lancé depuis la terre ferme, donc à la portée de n’importe quelle petite puissance, est venu souligner cette fragilité nouvelle.
Un porte-avion géant est nécessaire à des opérations offensives. Il lui faut disposer d’un grand nombre d’avions pour submerger l’adversaire basé à terre, pouvoir embarquer les indispensables avions de guet aérien, et embarquer une dotation importante en réserve d’armement et de kérosène. Ce n’est pas le cas de porte-avions ou porte-aéronefs plus petits, qui sont des navires de protection et d’escorte. La fin probable de la domination des grands porte-avions à cause des capacités accrues (en puissance, précision et autonomie) des missiles de croisière et antinavires basés à terre ou sur de petites unités est sans aucun doute une très bonne nouvelle pour la paix dans le monde.
Les USA resteront une grande puissance capable de se défendre, mais ils ne pourront plus imposer leur volonté par la force à aucun État, même les plus faibles, sinon par la déstabilisation, domaine qui n’est pas le sujet de cet article.
Idem pour la destruction de chars Léopard ou Abrams par l’aviation ou de simples drones. La guerre change de nature. Le développement de la technologie permet le développement d’armes très efficaces, en grandes quantités, pour des coûts marginaux par rapport à ceux que représente la construction d’un porte-avion, sans parler de son groupe aéronaval de protection et de ses appareils de combat. La technologie renverse le rapport de force.
Si le Yemen est capable de lancer des missiles sur Israël à 2000 km de leurs bases de lancement, il devrait être possible, à un État qui dispose de ce type de matériel, si la volonté politique devient effective, de lancer quelques salves de ces mêmes missiles sur un groupe aéronaval américain. Si cela devait arriver, ce serait un Trafalgar sans retour pour la flotte américaine. Nous ne savons pas s’il faut souhaiter un tel évènement, mais si cela devait arriver, ce serait la fin de la politique délibérée de chaos mondial pratiquée par les Anglo-saxons, au moins depuis le 11 septembre.
Le département américain de la Défense a publié à l’attention du Congrès, un rapport de 212 pages intitulé «Military and Security Developments Involving the People’s Republic of China 2023».
La Chine y est identifiée dès la préface comme le « seul » adversaire des États-Unis : « La Stratégie de sécurité nationale 2022 indique que la République populaire de Chine est le seul concurrent des États-Unis qui a l’intention et, de plus en plus, la capacité de remodeler l’ordre international. La Stratégie de défense nationale 2022 désigne donc la République populaire de Chine comme le « principal défi » pour le ministère de la Défense ».
En réponse, le lieutenant-colonel Wu Qian, porte-parole du ministère chinois de la Défense, a fait une mise au point publique, le 25 octobre 2023, précisant que « le développement de l’armée chinoise a pour but d’éviter les menaces de guerre, de préserver sa propre sécurité et de maintenir la paix dans le monde. Elle ne vise pas un pays ou un objectif particulier ».
Parallèlement à ces volontés bellicistes, le même 25 octobre, Gavin Newsom, gouverneur démocrate de Californie, a rencontré le chef de l’État chinois Xi-Jinping. Juste avant sa rencontre avec Wang Yi, le chef de la diplomatie chinoise, Mr Newsom a indiqué qu’il souhaitait un renouvellement des relations sino-américaines:
« Je suis ici dans l’espoir, comme vous le suggérez, de tourner la page, de renouveler notre amitié et de nous réengager (sur) des questions fondamentales qui détermineront notre foi collective en l’avenir. J’ai exprimé mon soutien à la politique d’une seule Chine (…) ainsi que notre désir de ne pas voir l’indépendance » ». A déclaré M. Newsom, faisant référence à la politique officielle des États-Unis qui reconnaît le parti communiste comme le gouvernement chinois légitime. Officiellement, les États-Unis ne reconnaissent pas Taïwan, mais sont son principal allié officieux. La déclaration de Mr Newsom ne lève pas cette ambiguïté, mais a le mérite de parler, paix, collaboration et d’éviter de jeter de l’huile sur le feu.
Rappelons que Mr Newsom sera le probable candidat démocrate si Joe Biden devait se désister pour raisons de santé ou parce que l’échéance approchant le parti démocrate ne souhaitera pas se ridiculiser en perdant l’élection avec Biden, ni ne voudra prendre le risque d’une nouvelle manipulation électorale, à l’image de celle de 2020. Newsom serait sans doute un rude adversaire pour Donald Trump.
Les commentateurs occidentaux considèrent que l’achat de sous-marins nucléaires par l’Australie est une réponse à l’expansionnisme chinois « investissant dans les infrastructures de nombreux archipels, générant une dépendance économique et politique ».
Répondre à une expansion économique par l’achat d’armes ? La Chine est en train de s’imposer par le commerce, pourquoi aurait-elle des velléités d’expansionnisme militaire ? Non seulement ce genre d’aventure se termine toujours mal, mais surtout il est toujours déclenché par des pays se considérant en position de faiblesse économique tandis que la Chine est déjà en train de conquérir le monde avec ses produits.
Si l’Australie se sent menacée, pourquoi ne pas avoir pas acheté les sous-marins français, moins chers, portant sur 12 navires – 8 pour le contrat américain, soit un tiers de potentiel en moins – et dont la propulsion classique était parfaitement adaptée à la défense des abords du continent australien, au niveau de formation de ses équipages et aux infrastructures à terre destinées à héberger ces navires ? Un sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire est un outil de grand large, destiné à agir loin de ses bases, pas un outil de défense. Naturellement il est loisible de disserter sur l’idée que “l’attaque est la meilleure défense”, il n’en demeure pas moins qu’avant d’envisager de se défendre au loin, l’Australie doit penser à être en capacité de défendre ses approches maritimes.
La rupture du contrat français visait-elle seulement à privilégier un partenaire anglo-saxon (et la mise en place de l’AUKUS) ou bien cachait-elle des raisons plus profondes ?
Pour mettre en œuvre des sous-marins à propulsion nucléaire, l’Australie doit aménager le port de Perth, base des sous-marins australiens. La propulsion nucléaire nécessite des installations spéciales pour le reconditionnement des bâtiments et de leurs réacteurs.
L’Australie a prévu de construire ces sous-marins sous licence sur son territoire, ce qui demande une mise à niveau technique importante, l’industrie navale australienne n’ayant jamais produit de bâtiments à propulsion nucléaire. Seuls 5 de ces navires seront fabriqués en Australie. Les 3 autres seront achetés aux USA.
Compte tenu du retard que devrait prendre ce nouveau programme, plus ambitieux, l’Australie devra faire face, avant la mise en service de ses nouveaux sous-marins, à la limite opérationnelle des bâtiments de la classe Collins qui composent sa flotte sous-marine actuelle. Une nouvelle proposition française tenant compte de ce facteur n’a reçu aucune réponse du gouvernement australien.
Une fois terminées les installations destinées à recevoir ce type de navires à propulsion nucléaire, l’Australie va devoir louer des bâtiments américains, avec leurs équipages, l’Australie n’ayant pas de personnel formé en nombre suffisant ni préparé à l’utilisation de tels navires. L’Australie ayant par ailleurs un souci de ressources humaines concernant ses sous-mariniers, le pays « peinant à garder ses équipages ».
Ainsi la base de Perth va devenir de facto une base navale US abritant des sous-marins américains à propulsion nucléaire et à vocation de grandes patrouilles, c’est-à-dire à des actions offensives à grande distance, en solo ou en soutien des groupes aéronavals états-uniens, l’Australie ne disposant plus de porte-avions depuis la mise à la retraite du Melbourne en 1982.
Au final « les États-Unis ont obtenu une base de sous-marins en Australie et seront payés pour l’utiliser. La véritable raison de cet accord pourrait bien avoir été le souhait des États-Unis de disposer d’un port et d’une base en Australie d’où ils pourraient envoyer leurs propres sous-marins nucléaires pour harceler la Chine » .
- Soit le gouvernement australien aura été particulièrement mal inspiré dans la gestion de cette affaire : Contrat plus cher, frais de désistement à payer à la France, frais d’infrastructure supplémentaires, délais outrepassant la durée de vie opérationnelle des matériels à remplacer, obligation de louer des navires américains pour maintenir une capacité sous-marine à la Royal Australian Navy, perte de souveraineté en confiant provisoirement une partie de sa défense à un pays tiers, personnel à former à la propulsion nucléaire, moins de navires, moins adaptés aux besoins opérationnels du pays. Incompétence maximale.
- Soit ce gouvernement aura été complice des ambitions américaines.
Seconde hypothèse d’autant plus séduisante qu’il y a plus :
6 bombardiers B-52 sont depuis peu stationnés sur la base australienne de Tindal, au sud de Darwin, face à l’Indonésie et, plus loin, la Chine. Ces bombardiers sont capables d’emporter – sinon des bombes nucléaires à gravitation, matériel dépassé – des missiles de croisière potentiellement dotés de têtes nucléaires.
Or, l’Australie est signataire du traité de Rarotonga, qui instaure une zone exempte d’armes nucléaires dans le pacifique sud.
Si les B-52 américains emportent des ogives nucléaires lors de leurs stationnements en Australie, celle-ci pourrait être considérée comme trahissant l’esprit, sinon la lettre, du traité. Sans compter que l’opinion publique australienne est attachée à la non-nucléarisation de l’île-continent et de la région.
À la demande qui a été faite par le sénateur Shoebridge à Penny Wong, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Albanese, sur la présence ou pas d’armes nucléaires américaines sur le sol australien, celle-ci a répondu : Que« les États-Unis avaient une position permanente de « ni confirmation ni affirmation » en ce qui concerne l’endroit où ils conservent leurs armes nucléaires, et que le gouvernement australien comprenait et respectait cette position » !
Détournons la tête, il n’y a rien à voir
À la même question posée à Greg Moriarty, secrétaire du département de la défense, celui-ci a répondu dans un exercice de haute voltige en langue de bois: « Je pense (cela ne devrait-il pas être une certitude ?), plus généralement, qu’il est clair (!!) qu’il est interdit de stationner des armes nucléaires en Australie, selon le traité pour une zone exempte d’armes nucléaires dans le pacifique sud, auquel l’Australie souscrit pleinement (on est rassuré !). Ajoutant : Qu’il n’avait pas d’informations précises (il n’est que le secrétaire du département de la défense…) sur les « aéronefs étrangers [en visite] sur les aérodromes australiens ou en transit dans l’espace aérien australien, y compris dans le contexte de nos programmes d’entraînement et d’exercices, et de la coopération avec les États-Unis par l’Australie et le dispositif de défense de l’Australie. » Puis, comme Wong : Les gouvernements australiens successifs ont compris et respecté la politique menée de longue date par les États-Unis, consistant à ne pas confirmer ni nier la présence d’armes nucléaires sur telle ou telle plateforme. »
En clair, on ne trahit pas le traité de non-prolifération si on détourne le regard quand les forces armées américaines font escale en Australie avec de tels armements dans leurs soutes. Est-il possible de faire preuve de plus d’hypocrisie et de lâcheté, sans doute pas.
Les questions du sénateur Shoebridge à mise hors d’elle la ministre Wong qui a accusé le sénateur de « susciter les préoccupations, et je ne pense pas que cela soit [une attitude] responsable. »
…Ou l’on retrouve la politique chère à Roosevelt de raconter de jolies fables aux peuples pour ne pas les alarmer…et continuer tranquillement des politiques indignes sinon dangereuses pour les peuples en question. Démocratie quand tu nous tiens…
Pour elle :« La manière responsable de traiter ce sujet est de reconnaître que les États-Unis maintiennent une ‘position consistant à ne pas confirmer ni infirmer’, que nous comprenons et respectons. » Ne pas voir, ne pas entendre et laisser faire est une politique responsable pour cette charmante realpoliticienne archétypale de ces politiciens occidentaux contemporains dont le monde entier est plus que las.
On peut imaginer la réponse qui sera faite quand certains citoyens ou parlementaires s’inquiéteront de la présence d’éventuelles ogives nucléaires sur les SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engin) américains qui viendront logiquement profiter des nouvelles capacités d’accueil de la base de Perth.
Incompétent ou complice le gouvernement australien ?
Au final, le traité AUKUS propose le cadre juridique adéquat pour l’acceptation en douceur de la nucléarisation militaire de l’Australie.
Ce pacte AUKUS n‘était pas nécessaire dans le cadre des rapports entre la Chine et l’Australie. La Chine est le premier partenaire économique de l’Australie. On commerce avec un partenaire économique, on ne cherche pas à lui faire la guerre. Par contre, la nucléarisation militaire de l’Australie dé-sanctuarise de fait l’île-continent, qui devient potentiellement une cible pour d’éventuelles représailles nucléaires. C’est ce qui s’appelle assurer la sécurité de son peuple et préserver les intérêts de sa nation. Il apparaît de plus en en plus clairement que dans la plupart des pays occidentaux, les classes dirigeantes sont traîtresses aux intérêts de leurs populations.
Conséquences immédiates, l’Indonésie, et la Malaisie s’inquiètent et dénoncent le risque de prolifération nucléaire dans la région et la Chine montre les dents : Les marins du HMAS Toowoomba croisant dans les eaux internationales, à l’intérieur de la zone économique exclusive du Japon, avaient entrepris de démêler des filets de pêche autour des hélices de leur navire quand une frégate chinoise qui avait été avertie de la présence des plongeurs, a fait fonctionner son sonar à pleine puissance occasionnant des dommages auditifs aux plongeurs australiens. Le navire australien appuyait les sanctions des Nations unies contre la Corée du Nord. Première escarmouche ? Premier avertissement?
La logique qui soutient AUKUS est une logique impériale d’endiguement d’un rival. La nucléarisation de l’Australie en fait une cible nucléaire potentielle, sans que ce pays puisse faire jouer la dissuasion, les ogives qui seront potentiellement présentes sur le territoire n’étant pas sous contrôle australien.
Les États-Unis dénoncent la prolifération nucléaire chez les autres, mais la pratiquent avec ardeur, y compris au détriment des engagements pris par leurs partenaires et des intérêts des populations de pays “amis”.
La journaliste indépendante Caitlin Johnstone conclue en disant “Australia Isn’t A Nation, It’s A US Military Base With Kangaroos”
Pour la Chine la question taïwanaise est une question symbolique. L’ouverture sur le grand large que lui permettrait la possession de l’île n’est pas un objectif prioritaire pour un État qui prépare la guerre pour favoriser la paix…et le commerce.
Pour le Droit international, Taïwan est une partie du territoire chinois, érigé en État non reconnu par la communauté internationale. Vouloir le statu quo actuel est participer à la politique américaine de containment de la Chine.
Le principe d’une seule Chine a été confirmé par la résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations unies. Aucun État d’importance, pas même les États-Unis ne reconnaît le gouvernement de Taïwan. L’île aurait dû depuis longtemps revenir à la Chine sans l’intérêt stratégique qu’elle représente pour les États-Unis.
La question de Taïwan n’est donc pas un problème sino-chinois ; Elle est un problème américano-chinois.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les USA se sont répandus dans l’ensemble du bassin pacifique, jusqu’aux frontières maritimes de la Chine à 10700km de la Californie. Ils ont installé des bases militaires pour faire la guerre au Japon et n’ont jamais abandonné ces bases la guerre finie. Pourquoi ? Pour contrôler la zone. Et quelle zone ! Un tiers de la planète bleue. Taïwan est la tête de pont principale de la première ligne de défense US face à la Chine, ligne dite “défensive” qui débute au nord aux Aléoutiennes, continue par l’archipel japonais, Taïwan et les Philippines. Dans cette ligne de défense ou de containment de plus de 8000km de long, Taïwan est le verrou principal, se situant au centre de la façade maritime chinoise, le Japon se trouvant plus au nord face à la péninsule coréenne et au Kamtchatka russe.
Les Chinois n’envahiront pas Taïwan. Certainement pas dans le contexte actuel. La culture militaire chinoise est celle de l’attente du moment favorable, du contournement de l’obstacle et de l’engagement seulement alors que la victoire est assurée. Sun-Tsé: « Ainsi ceux qui sont experts dans l’art de la guerre soumettent l’armée ennemie sans combat. Ils prennent les villes sans donner l’assaut et renversent un État sans opérations prolongées ».
Le général Charles Flynn, commandant des forces armées américaines dans le Pacifique, a déclaré le 19 novembre dernier, lors du Forum international sur la sécurité d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, que les États-Unis déploieraient de nouveaux missiles à portée intermédiaire, notamment des Tomahawks et des SM-6, dans la région du Pacifique en 2024. Il s’agirait de «créer un mur de missiles » face à la Chine.
L’objectif serait de dissuader une éventuelle invasion chinoise de Taïwan, au risque de provoquer une course aux armements axée sur les missiles conventionnels dans le Pacifique.
Parallèlement, l’armée de l’air américaine utilise l’Intelligence artificielle pour tester et perfectionner le drone XQ-58A, qui serait probablement déployé en cas de guerre à Taïwan.
Le XQ-58A est un drone de combat furtif à réaction destiné à être employé comme ailier d’un avion de combat piloté, comme les F-22 ou F-35, ceci afin d’assurer des missions de reconnaissance ou de combat dans les zones les plus dangereuses, préservant ainsi l’avion piloté. Ce type de drone est contrôlé depuis la place arrière de l’avion d’accompagnement (ou accompagné par le drone…).
Le drone XQ-58A pourra aussi être déployé dans le cadre d’un essaim de drones destiné à saturer les défenses de l’adversaire.
Enfin, les USA sont de retour en force aux Philippines, le nouveau gouvernement de Ferdinand Marcos Jr, fils de l’ancien dictateur, a accepté l’installation de 4 nouvelles bases américaines dans le nord et l’ouest de l’archipel, face à la Chine, en soutien de la première ligne de confinement de la Chine qui passe par Taïwan.
Le japon a voté, en décembre 2022, son plus important budget militaire depuis la Seconde Guerre mondiale, époque où le pays s’était laissé aller à un développement peut être excessif de ses forces armées… Le budget vise à financer un plan de 320 milliards de dollars sur 5 ans pour l’achat de missiles balistiques capables de frapper la Chine .
Ce budget représente le double du budget de défense actuel. Il atteint 2 % du produit intérieur brut outrepassant la limite de 1 % que le Japon s’était imposé depuis 1976. Il fera du Japon le troisième acteur le plus dépensier au monde en matière de dépenses militaires derrière les inévitables États-Unis et la Chine.
Le Premier ministre Fumio Kishida a affirmé que le Japon et son peuple étaient à un ” tournant de l’histoire”. Expression intéressante. Qu’est-ce qu’un tournant de l’histoire pour un peuple qui vit en paix depuis 80 ans ? Simple rhétorique de politicien visant à faire peur pour empêcher toute critique et faire passer un singulier accroissement des investissements consacrés à la défense ou entrés dans une nouvelle ère où la guerre sera redevenue une probabilité sinon une certitude ? «Nous sommes en guerre » proclament les États-Unis. Il semble que l’empire ne soit capable que de cela. Depuis que le rêve américain s’est évanoui, ce pays ne propose au monde que soumission et destruction. Il est triste de constater que le pays victime des bombes atomiques s’aligne sur une telle politique.
Le Japon craint les missiles balistiques de la Corée du Nord. Ces missiles sont le cœur du système de dissuasion nucléaire mis en place par la Corée du Nord pour préserver son indépendance et éviter de se voir envahie par les États-Unis ou une coalition à leur solde appuyée sur la Corée du Sud. Ces missiles sont un outil de dissuasion. Les utiliser comme outil d’agression ne ferait qu’invalider leur utilité pour la Corée du Nord. On voit mal quel intérêt pourrait avoir les nord-coréens de frapper le Japon.
Vision conflictuelle des rapports internationaux, même s’il ne faut pas être angélique : Si les États n’ont pas d’états d’âme lorsqu’il s’agit de leurs intérêts, cette constatation est tout aussi valable pour la Chine que pour les USA. Vision tout de même significative d’une mentalité impériale où la conquête et le maintien de territoires sous tutelle sont les aspects essentiels. Cela ne saurait être la vision d’un État qui n’a ni les moyens ni l’intérêt à tenter de s’emparer de territoires appartenant à ses voisins, surtout dans une confrontation du faible au fort. Est-il sérieusement imaginable d’envisager l’invasion du Japon par la Corée du Nord et ses hordes de Mig 21 de quarante ans d’âge ?
Cette rhétorique fonctionne parce qu’elle n’est jamais interrogée. L’affirmation péremptoire du danger suffit à masquer la faiblesse des arguments auprès des opinions publiques et permet de justifier des augmentations de budget militaire qui ne se justifient pas par la présence d’un danger réel.
Le Japon craint la menace de la Chine. Des manœuvres militaires récentes avaient pour but de montrer que le Japon était prêt à défendre ses îles contre une éventuelle attaque chinoise.
La Chine est soupçonnée de développer sa marine de guerre, non pour sécuriser ses approvisionnements et se mettre en capacité de briser un éventuel blocus américain visant à perturber ses propres approvisionnements (version chinoise), mais pour perturber les approvisionnements de ses voisins, particulièrement le Japon. Alors pourquoi un tiers du budget voté pour 5 ans en décembre 2022 concerne-t-il l’acquisition de missiles balistiques, outil de dissuasion dans un rapport du faible au fort ou d’agression dans un contexte de confrontation entre puissances de niveau équivalent et certainement pas le moyen le plus approprié pour défendre ses lignes d’approvisionnement ?
Pour l’agence Reuters, « Le gouvernement japonais craint que l’intervention russe en Ukraine n’incite la Chine à attaquer Taïwan, ce qui pourrait menacer les îles japonaises voisines, perturber l’approvisionnement en semi-conducteurs de pointe et risquant d’étrangler les voies maritimes qui approvisionnent le Japon en pétrole depuis le Moyen-Orient ». Cette vision des choses est typiquement occidentale : Répondre à une action (certes agressive) par une contre action immédiate. Il est étonnant de constater que les dirigeants japonais semblent feindre de ne pas comprendre la psychologie chinoise. Les Chinois préfèrent préparer la voie à un évènement, plutôt que le provoquer (manière occidentale). Ils mettent tout en œuvre pour offrir les meilleures conditions de développement à leurs ambitions, et attendent que les fruits soient mûrs.
« L’invasion de l’Ukraine par la Russie constitue une grave violation des lois interdisant le recours à la force et a ébranlé les fondements de l’ordre international » .
Ce qui est faux et n’est que la position du bloc occidental qui y trouve une justification facile à son propre bellicisme.
Et la Chine ? La Chine se dispense de toute rhétorique agressive et poursuit la mise à niveau de ses capacités militaires.
Au tournant des années 2000, ce pays s’est engagé dans un vaste programme de rénovation de ses forces, particulièrement dans le domaine aéronautique. Pékin a pourvu au remplacement d’appareils russes construits sous licence dont la conception datait des années cinquante-soixante (Mig-19,Mig-21,Tupolev Tu-16), par une nouvelle génération de chasseurs: Flanker Su-27 et Su-30, d’origine russe, ainsi que du J-11, la version construite en Chine du Su-27Sk. Avec le J-11, l’industrie chinoise sinisait la logistique d’accompagnement opérationnel de ses Su-27 (la mise en œuvre d’aéronefs, civils ou militaires nécessite des visites régulières des cellules et des moteurs) en matière d’aviation militaire les avionneurs russes ont coutume de réaliser les visites et remises à niveau des appareils de leurs clients en Russie, ce qui est coûteux et allonge les délais de remise en service des appareils. La Chine a souhaité s’autonomiser de ce processus. La construction d’avions de quatrième génération sous licence a surtout permis à la Chine de faire un immense “bond en avant” dans les domaines de la conception et de la construction aéronautique. Les premiers chasseurs purement chinois (J-1,FC-10) n’étaient pas les appareils les plus performants du panel mondial et ont recueilli les sarcasmes des “experts” occidentaux, adeptes des parenthèses (…) de connivence dès lorsqu’il s’agit d’évoquer la qualité des matériels d’origine russe et chinoise… ; mais ils ont permis la mise en place d’un complexe militaro-industriel chinois qui fabrique aujourd’hui des matériels haut de gamme équivalents des meilleurs produits occidentaux. La Russie domine le domaine des missiles hypersonique, a pris un avantage significatif dans le secteur des contre-mesures et des équipements antiaériens, tandis que la Chine fabrique une gamme complète d’appareils de combat de haut niveau, chasseurs stealth (J-35), drones (LoongII, FH-97, JY-300), connexion de type J-16, systèmes antiaériens (WS-600, SA2) sans oublier les multiplicateurs de force et appareils de transports modernes.
Aujourd’hui, protection de ses sources d’approvisionnement et montée en puissance économique de la zone pacifique obligent, c’est le renforcement de la marine chinoise qui occupe les devants de l’actualité militaire.
La Chine dispose à ce jour de trois porte-avions, deux opérationnels, le troisième lancé en juin 2022. L’objectif chinois est de disposer à moyen terme de 5 porte-avions, dont deux nucléaires. Ce qui signifie que ces 2 bâtiments auront vocation à assurer une présence chinoise à l’international. Présence alternée entre les deux navires, ce type de navire devant passer régulièrement en grande visite, ce qui prend plusieurs mois. Trois porte-avions non nucléaires seront destinés au contrôle des approches maritimes de la Chine et à la protection de ses voies d’approvisionnement, avec deux bâtiments et un troisième au repos en alternance. La marine chinoise, inexistante il y a trente ans, se met au niveau de la nouvelle puissance économique du pays. 5 porte-avions ne vont pas lui permettre de dominer les mers comme a pu le faire l’US Navy depuis 1942.
Les dirigeants chinois affirment que la domination des mers n’est pas leur objectif. Leur politique de construction navale semble le confirmer. Détail à ne pas négliger toutefois, les chantiers navals chinois ont dépassé la capacité productive des chantiers navals américains. Ce n’est pas négligeable en cas de confrontation ouverte ou en cas de changement de politique…
À l’appui de ses porte-avions, la Chine a mis en service le plus puissant destroyer actuel, le type 055, équipé de 112 silos lance-missiles, capable de croiser à 30 nœuds et doté d’une électronique dernier cri. Son déplacement est équivalent à celui d’un croiseur (12000t). Il dispose d’une puissance de feu inégalée pour ce type de navire 19. Il est capable de lancer des missiles antiaériens, antinavires et de croisière. 8 sont en service et 16 sont prévus au total. Ces navires seront probablement principalement utilisés en soutien des groupes aéronavals. C’est la mission logique de telles unités.
Pour comparaison, les destroyers américains de classe Arleigh Burke disposent de 9O cellules de lancement verticales, capables de lancer des missiles antiaériens et de croisière, ainsi que de lanceurs classiques pour missiles antinavires Harpoon. Ils croisent à 31 nœuds et déplacent de 8 à 9000t. 73 étaient en service fin 2022.
Les croiseurs Ticonderoga déplacent près de 10000t, à 32 nœuds et sont équipés de 122 cellules de lancement de missiles de croisière tomahawk, missiles antinavires Harpoon et anti-sous-marins ASROC. La puissance de feu est comparable aux 055 chinoise. Leur défense antiaérienne est assurée par des canons et par le système antimissile de croisière Phalanx.
Pour mémoire, la frégate française Horizon croise à 30 nœuds pour un déplacement de 7000t et est armée de 48 missiles Aster antiaériens et 8 missiles Exocet antinavires.
Les Chinois n’envahiront pas Taïwan et probablement jamais de manière militaire. Le faire croire permet aux États-Unis de déployer leur rhétorique martiale et occasionnellement leurs matériels offensifs au plus près des eaux territoriales chinoises. Caitlin Johnstone :
« Comme bien d’autres choses dans ce monde, lorsque l’on examine le comportement du pouvoir, il s’agit en fin de compte d’une question de contrôle narratif. Les puissants comprennent que celui qui contrôle le récit dominant des événements mondiaux contrôle en fait le monde, car le véritable pouvoir ne consiste pas seulement à contrôler ce qui se passe, mais aussi à contrôler ce que les gens pensent de ce qui se passe. C’est la véritable colle qui maintient l’empire centralisé des États-Unis, et le monde n’aura jamais une chance de connaître la paix tant que les gens ne commenceront pas à en prendre conscience ».
De l’avis de tous les observateurs, le sommet de San Francisco n’aura apporté aucun changement significatif aux relations sino-américaines.
Les États-Unis restent sur leur position belliciste, considérant la Chine comme leur adversaire majeur pour les années à venir, ainsi que l’a si délicatement confirmé Joe Biden lors de sa fameuse conférence de presse en clôture du sommet. L’élite américaine apparaît incapable de sortir de sa rhétorique de puissance dominante agressive, et tape du pied quand on lui résiste comme un enfant égoïste qui exige que l’on fasse ses quatre volontés.
La Chine, en position de force diplomatique et économique, répète patiemment son credo : Nous ne recherchons pas la domination mondiale, mais le développement pacifique et commercial des relations entre pays égaux.
La stratégie anglo-saxonne est de préparer la guerre pour faire pression sur les forts, de la faire contre les faibles, y compris au moyen de coalitions (à vaincre sans péril…), de semer le chaos sur la planète et la dissension chez leurs rivaux ou considéré par eux comme tel (révolutions de couleur…). Éternelle politique de la canonnière. La Chine a souffert de cette politique au XIX siècle. Soyons assurés que les dirigeants chinois ont de la mémoire et fondent leur politique sur la connaissance de l’histoire et de la morale politique anglo-saxonne, plus que sur les narratifs auto légitimant des Occidentaux. Narratifs qui ne sont écoutés que par des foules occidentales peu cultivées politiquement et soumises à une propagande constante.
Pour conclure, laissons la parole au chef de l’État chinois :
« La concurrence entre grandes puissances ne résoudra pas les problèmes auxquels la Chine, les États-Unis et le monde sont confrontés. Cette planète est assez grande pour la Chine et les États-Unis. Le succès de chacun est une chance pour l’autre.
Il y a deux options pour la Chine et les États-Unis à l’ère des transformations mondiales sans précédent depuis un siècle : L’une consiste à renforcer la solidarité et la coopération et à se donner la main pour relever les défis mondiaux et promouvoir la sécurité et la prospérité dans le monde ; l’autre consiste à s’accrocher à la mentalité du jeu à somme nulle, à provoquer des rivalités et des confrontations et à conduire le monde vers l’agitation et la division. Ces deux choix indiquent deux directions différentes qui décideront de l’avenir de l’humanité et de la planète Terre ».
Xi-Jinping
par Reliable Recent News - Le 05/12/2023.
Les ventes des entreprises d’armes américaines ont chuté, malgré de grands conflits internationaux. Washington veut aider – et commence de nouveaux conflits.
Un nouveau rapport de l’Institut de recherche pour la paix de Stockholm (SIPRI) a révélé des chiffres désagréables pour les entreprises militaires américaines. Non seulement le chiffre d’affaires des fabricants américains de chars, de missiles et d’obus n’a pas augmenté récemment, mais il n’a même pas retrouvé son niveau d’avant-Covid.
Selon les rapports de l’année dernière, 42 des 100 premières entreprises étaient toujours basées aux États-Unis. La domination du marché n’a pas disparu, mais les bénéfices ont chuté – de 7,9% pour atteindre 302 milliards de dollars pour l’ensemble des entreprises. En 2019, le montant était beaucoup plus élevé : 361 milliards de dollars pour les 12 mois. Bien qu’aucune hostilité majeure n’ait été en cours à l’époque, contrairement aux campagnes actuelles en Ukraine et en Israël.
La chute après l’apparition de COVID-19 est compréhensible. Des millions de personnes, des chaînes d’approvisionnement rompues, tout le mode de vie habituel a changé avec le passage des employés vers le travail à distance. Mais dans l’année 2022, la plus fructueuse, l’industrie ne s’est jamais relevée. Quelle en est la raison ?
Les promesses de soutenir l’Ukraine «aussi longtemps que nécessaire» n’ont pas encore été tenues. Pour une raison quelconque, le président américain Joe Biden n’a pas réussi à convaincre le Congrès depuis des mois qu’il était nécessaire d’allouer près de 100 milliards de dollars supplémentaires à l’aide militaire à Kiev, alors qu’il y était parvenu en mois de février l’année dernière.
Mais pour une raison ou une autre, l’argent déjà dépensé n’a pas eu d’effet sur les entreprises d’armes américaines. De nombreux contrats n’ont pas pu être exécutés dans la pratique – pour une raison quelconque, les armes livrées aux troupes ukrainiennes se sont retrouvées ailleurs, et les volumes de production totaux n’ont pas été à la hauteur des demandes réelles. Il n’y avait jamais «assez» d’obus, d’équipements et de missiles.
Le week-end dernier, le ministre de la défense Lloyd Austin a enfin dévoilé les cartes.
«Nous avons commencé ce que l’armée appelle la plus grande modernisation industrielle en 40 ans», a annoncé Austin lors d’un forum de la Fondation présidentielle Ronald Reagan en Californie. «Près de 50 milliards de dollars pour créer des dizaines de milliers d’emplois pour les Américains dans plus de 30 États».
Le discours de
Lloyd Austin au Form Reagan, prononcé il y a exactement un an, est considéré
comme «l’un des meilleurs discours
des temps modernes». Mais cette fois-ci, les promesses de
milliards de dollars sont plus effrayantes qu’enthousiasmantes
Moscou a réagi à la déclaration du chef du Pentagone. L’ancien président du pays, Dmitri Medvedev, a écrit sur X (ex-Twitter) que le fonctionnaire avait «révélé un secret d’État» :
«Lloyd Austin a exposé la véritable raison de l’implication des États-Unis dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Ce n’est pas pour aider des citoyens mourants ou pour lutter pour la démocratie contre la tyrannie. Ce n’est pas non plus que la capacité des Russes réduise. Il fallait tout simplement investir 40 milliards de dollars supplémentaires dans la défense. Quel honnête homme !»
Mais même cela n’est pas suffisant – c’est là le principal problème. En ce moment même, des rumeurs font état d’hostilités entre le Venezuela et la Guyane voisine au sujet d’un morceau de terre contenant du pétrole d’une valeur de 500 000 milliards de dollars. Peut-être qu’un tel conflit convaincra le Congrès de prélever davantage d’argent sur le budget de l’État.
Et toute cette situation n’est pas du tout à l’avantage des alliés des États-Unis. L’Amérique entraîne des dizaines de membres de l’OTAN dans chaque nouveau conflit nécessaire pour sauver l’industrie américaine d’armes.
Les vraies causes de la crise économique mondiale, provoquée par les sanctions, les valeurs gonflées des entreprises et les problèmes de gouvernance. À en juger par l’opinion publique en Europe, les gens en ont assez des mensonges et de la propagande constants des grands médias, et ils vont donc voter pour l’opposition – pour ne plus payer les guerres des autres et pour ne plus se mettre en grand danger.
source : Reliable Recent News
par Reliable Reliable News
Il n’y aura pas d’accord pétrolier entre Biden et Maduro : L’armée vénézuélienne se prépare à envahir un territoire contesté avec la Guyane voisine.
Cette semaine déjà, le sort de l’ensemble de «l’arrière-cour étasunienne» – l’Amérique du Sud – sera décidé. Le 3 décembre aura lieu un référendum sur le statut de la région orientale du Venezuela, considérée internationalement comme faisant partie d’un autre pays.
Il s’agit d’une région frontalière appelée Essequibo. Une superficie de la taille de la Grèce, où vivent environ 200 000 personnes. Mais la principale valeur se cache en dessous : d’énormes réserves minérales, de 8 à 9000 milliards de barils de pétrole (d’une valeur de plus de 500 000 milliards de dollars aux prix actuels du marché).
Le territoire
pétrolier controversé de 500 000 milliards de dollars entre
le Venezuela et
la Guyane est mis en évidence par des bandes rouges
Les autorités vénézuéliennes possèdent déjà les plus grands gisements avérés d’hydrocarbures au monde. Mais jusqu’à récemment, ils ne pouvaient même pas les vendre à cause des sanctions américaines imposées par Washington en 2015-2016 au milieu de la tentative de coup d’État à Caracas.
Les nouvelles concernant l’accumulation de matériel militaire et de soldats à la frontière inquiètent grandement l’administration américaine – et pas du tout en raison d’une menace pour la démocratie ou d’un conflit armé majeur. Bien qu’il n’y ait pas encore de confirmation officielle, seules des publications sur les réseaux sociaux et des vidéos individuelles montrant les mouvements des corps d’armée sont apparues. Les vidéos ne faisaient peut-être pas du tout référence au Venezuela.
Des vidéos de
mouvements de matériel militaire, voire «affrontements frontaliers», circulent
sur les réseaux
sociaux. Il n’y a pas encore de confirmation de leur authenticité
La Maison-Blanche a de sérieuses raisons de s’alarmer. Dès le premier jour de son mandat, le président Joe Biden a fixé le cap de la «normalisation» des relations avec le gouvernement de Nicolas Maduro, qui sous Trump était qualifié de «dictateur» et qu’on avait en fait tenté de renverser.
En échange d’une liste de réformes démocratiques plutôt vagues, Biden voulait s’approvisionner en pétrole vénézuélien bon marché. Dans le contexte des problèmes dans les relations avec les pays arabes (en raison des bombardements israéliens dans la bande de Gaza) et des sanctions contre la Russie dans le cadre du conflit ukrainien, cette décision semblait être une bonne décision.
Mais la situation a changé. Le mandat du vieux Joe touche à sa fin et Maduro se retrouve désormais dans une position encore plus forte. Il aurait très bien pu lancer un ultimatum à Washington : un accord visant à transférer la région contestée au Venezuela, en plus de toutes les autres concessions.
Si l’administration américaine ne cède pas au chantage, les problèmes liés à «l’impasse» en Ukraine et aux crimes de l’armée israélienne apparaîtront comme quelque chose de très mineur et sans importance. Car ce sera le premier conflit à grande échelle dans «l’arrière-cour» des États-Unis.
Le Parti républicain de l’opposition a déjà plaidé à plusieurs reprises pour le lancement de sa propre «opération spéciale» au Mexique afin de vaincre enfin la menace des cartels de la drogue. Mais désormais, l’accent s’est déplacé vers le sud, et y déplacer des troupes ne sera pas du tout facile.
Selon différents médias, les pays voisins du Venezuela ne souhaitent pas s’engager dans des hostilités. Si une invasion se produit, seule l’Amérique pourra s’y opposer. Mais il n’y a pratiquement aucune force ni influence pour cela. Par conséquent, sur la pierre tombale de tout le mandat présidentiel de Joe Biden, il sera possible de dessiner une carte d’un nouveau Venezuela avec une région valant 500 000 milliards de dollars – personne ne lui pardonnera une perte aussi énorme, tout «défenseur» du monde démocratique qu’il tente d’apparaître.
source : Reliable Recent News
par Moon of Alabama
Peu après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, l’administration Biden a plaidé en faveur d’un nettoyage ethnique complet de Gaza :
«Les États-Unis travaillent activement à l’établissement d’un corridor sûr pour les civils de Gaza : Maison-Blanche – Yeni Safak – 12 oct. 2023
Les États-Unis discutent activement avec Israël et l’Égypte pour établir des couloirs de «passage sûr» permettant aux civils de Gaza de fuir les frappes aériennes israéliennes en cours, a déclaré mercredi la Maison-Blanche, alors qu’une offensive terrestre est attendue dans l’enclave assiégée.
«Nous en discutons activement avec nos homologues israéliens et égyptiens, nous sommes favorables à des passages sûrs pour les civils. Les civils ne sont pas à blâmer pour ce que le Hamas a fait. Ils n’ont rien fait de mal», a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, aux journalistes à la Maison-Blanche.
«Nous travaillons activement sur cette question avec nos homologues égyptiens et israéliens. Les civils sont protégés par les lois sur les conflits armés et il faut leur donner toutes les chances d’éviter les combats», a-t-il ajouté».
Le 29 octobre, Biden a été contraint d’annuler ces projets.
Le président américain a ensuite commencé à demander une «pause» dans les combats. Cela a été perçu comme un rejet d’un cessez-le-feu à plus long terme, comme le demandaient d’autres autorités.
Certains signes indiquent aujourd’hui qu’il a dû céder à la pression pour abandonner cette position :
Il y a deux raisons à ce recul. La première est que le Hamas a, sans doute, gagné la guerre :
Biden apporte l’échelle. Fin de la guerre militaire à Gaza. La guerre de reconstruction commence.
Il est temps pour Netanyahou de redescendre, comme Biden l’a déjà fait.
La deuxième raison du revirement de Biden est l’indignation au sein du parti démocrate face à son approche unilatérale de la question :
«Quelques semaines après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, Biden avait invité un petit groupe d’éminents musulmans américains à la Maison-Blanche pour discuter de l’islamophobie aux États-Unis. Selon quatre personnes présentes, les participants n’ont pas mâché leurs mots.
Ils lui ont dit que son soutien à Israël après les attaques terroristes du 7 octobre avait été perçu par beaucoup comme une autorisation pour les bombardements israéliens à Gaza. Ils ont déclaré que la déclaration du président mettant en doute le nombre de morts parmi les Palestiniens était insultante. Ils ont ajouté que l’agression mortelle au couteau sur un garçon musulman de 6 ans dans la banlieue de Chicago n’était qu’un des résultats dévastateurs de la déshumanisation de leur communauté. (…)
Keith Ellison, procureur général du Minnesota, qui était également présent à la réunion, a déclaré que la guerre avait accru les risques pour les Américains.
«Les dirigeants de la communauté musulmane ont dit au président Biden que la souffrance des Gazaouis innocents qui tentent de survivre dans des circonstances extrêmement difficiles a en fait augmenté la probabilité d’attaques islamophobes aux États-Unis», a-t-il déclaré».
Biden a été clairement informé que sa position pourrait lui coûter la présidence :
«Alors que Biden se tourne vers l’élection présidentielle de 2024, sa position sur la guerre pourrait être importante dans une compétition qui pourrait dépendre d’États pivots tels que la Géorgie et le Michigan, dont les électeurs musulmans et arabo-américains se sont prononcés en sa faveur il y a trois ans».
Pour la première fois, les démocrates du Congrès posent des conditions à l’aide apportée à Israël :
«Nous voulons que le président obtienne des assurances expresses de la part du gouvernement Netanyahou concernant un plan visant à réduire le nombre inacceptable de victimes civiles, et nous voulons que la coalition Netanyahou s’engage à coopérer pleinement avec nos efforts visant à fournir une aide humanitaire aux civils de Gaza», a déclaré le sénateur Chris Van Hollen, le démocrate du Maryland à la tête de cette initiative, en faisant référence au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. «Le fait est que nous avons besoin de ces garanties expresses. Nous discutons actuellement de la manière d’y parvenir».
M. Van Hollen a été le fer de lance d’une lettre adressée ce mois-ci au président Biden, qui a été signée par la moitié du groupe parlementaire démocrate et qui soulevait des préoccupations quant à savoir si les armes fournies par les États-Unis seraient utilisées dans le respect du droit international».
Le problème de Biden est que Netanyahou risque d’ignorer les pressions exercées par les États-Unis parce qu’il craint pour sa propre survie politique :
«Certains analystes estiment que les pressions intérieures israéliennes inciteront probablement le Premier ministre Benjamin Netanyahou à relancer l’invasion le plus tôt possible. Retarder l’invasion mettrait Netanyahou en porte-à-faux avec les ministres du gouvernement d’extrême droite qui ont soutenu à contrecœur le cessez-le-feu parce qu’ils étaient assurés que l’invasion se poursuivrait après une courte trêve».
Il existe bien sûr des mesures que les États-Unis pourraient prendre pour mettre Netanyahou à la porte. Dès que les livraisons militaires des États-Unis à Israël cesseront, ce dernier devra mettre fin à tous les combats. En conséquence, Netanyahou serait définitivement mis à la porte.
Mais je ne vois pas encore de signes montrant que Biden est prêt à prendre cette mesure.
source : Moon of Alabama
traduction Réseau International
par Bernard M. Smith
«Il est plus essentiel que jamais d’enseigner à nos enfants et petits-enfants l’importance de notre alliance avec l’État d’Israël. C’est notre allié stratégique le plus important – et c’est un ami cher des États-Unis d’Amérique. Si nous ne parvenons pas à sensibiliser nos enfants à l’importance d’Israël, nous risquons d’élever une génération qui ne voit pas la nécessité de protéger notre plus important allié stratégique. Les Américains doivent toujours comprendre l’importance de cette terre que Dieu a promise aux Israélites ; ils doivent respecter le peuple juif et l’État d’Israël ; et ils doivent toujours être du côté de la liberté et du bien, jamais du côté du terrorisme et du mal». («Protéger la terre promise» par la gouverneure Kristi Noem (R-SD))
Pas facile d’être un républicain américain. Pour ma part, je n’enseignerai certainement pas à mes enfants «l’importance» d’Israël ; au lieu de cela, j’enseignerai à mes enfants qu’Israël n’est pas un allié de l’Amérique et que les juifs ne sont pas les amis des non-juifs.
Récemment, la violence et la guerre au Moyen-Orient ont repris. Après avoir subi ses pires violences palestiniennes après que les combattants du Hamas se sont évadés de la prison de Gaza et ont massacré des centaines et des centaines de citoyens israéliens et en ont kidnappé au moins une centaine d’autres le 7 octobre 2023, Israël a pilonné le territoire densément peuplé de Gaza ces derniers jours. De toute évidence, la violence dirigée contre les non-combattants est atroce et je suis tout près des familles israéliennes qui font face à la perte de leurs proches – ou des proches de leurs proches. Peu importe ce que je dis ci-dessous – et ce n’est pas une question de vertu, je ne tolère pas le ciblage aveugle de civils, hommes, femmes et enfants. Pour un Gentil, je connais plus d’Israéliens que l’Américain moyen – et de loin. Mes opinions ne s’adressent pas tant à eux qu’à leur pays, qui constitue une menace internationale. De plus, ce n’est pas une défense de l’islam.
J’ai une vision très sombre du monde islamique et de l’islam lui-même. C’est une religion laide et pathologique qui confine ses adeptes dans une glorification de la violence contre les non-musulmans. Le fait que je souhaite voir le droit international, qui est lui-même une création des valeurs européennes, appliqué n’a pas grand-chose à voir avec le fait que les victimes du non-respect par Israël de ce droit sont des musulmans.
Bien entendu, je ne souhaite pas exagérer ce qui s’est passé en Israël le 7 octobre 2023. Chaque jour, partout dans le monde, les civils sont victimes de violences politiques. C’est une chose terrible, mais si ce qui s’est passé en Israël est encore frais dans nos esprits – comme si c’était le seul endroit sur la planète où une telle violence se soit produite – c’est parce que nous avons été littéralement bombardés d’une couverture médiatique ininterrompue sur ce qui ne peut qu’être qualifiée de pornographie victimaire. Cela ne minimise pas l’horreur de ce qui s’est passé dans le sud d’Israël ce jour-là, mais lorsque les choix éditoriaux de ce que nous voyons et lisons sont dictés par des gens qui veulent que nous nous concentrions uniquement sur les victimes israéliennes, nous voyons que notre acharnement contre la violence politique dans d’autres pays comme l’Arménie ou le Nigeria ne sont qu’une conséquence de ce qu’on nous montre ou non.
Aux États-Unis, nous entendons de tous les côtés, en stéréo, qu’Israël est «notre plus grand allié et ami». C’est unanime et bipartite, et ça n’est jamais contesté. Bien entendu, le contester, même indirectement, revient à s’exposer à l’accusation d’antisémitisme, ce qui, aux États-Unis, n’est pas une promenade de santé. Mis à part les théories du complot antisémites, si un truisme de la realpolitik est que vous êtes gouvernés par ceux que vous ne pouvez pas critiquer, alors il ne fait aucun doute que nous sommes gouvernés par les juifs et leurs sympathisants. Il s’agit d’une reconnaissance de fait – que je sois d’accord ou non n’a pas d’importance. Nous vivons dans un pays qui punit la dissidence de cette orthodoxie.
Les axiomes politiques sont des choses puissantes : Pour l’Américain moyen, certains principes sont des socles. Comment ils ont été instaurés, ou pourquoi ils sont considérés comme tels, ce n’est jamais remis en question une fois que l’axiome est devenu un élément incontournable de la vie américaine. En ce sens, nous sommes un peuple très ennuyeux, mais je ne suis pas sûr que nous soyons très différents de toute autre communauté politique, actuelle ou historique. La réalité est qu’il faut du courage, de l’intelligence et, surtout, de l’imagination pour remettre en question les axiomes politiques – pour voir le monde sans la béquille mentale qu’ils fournissent. Il faut beaucoup de courage pour imaginer un monde dans lequel ces axiomes seraient renvoyés dans l’arène du discours pour voir comment, le cas échéant, ils se comporteraient sur le marché des idées politiques. Le soutien réflexif et sans réserve de l’Amérique à Israël s’inscrit clairement dans ce paradigme axiomatique.
La triste réalité qui se cache derrière ce paradigme, c’est qu’Israël n’est pas simplement «notre plus grand allié», mais que notre soutien à Israël contrevient directement aux intérêts des Américains du monde entier et contredit les valeurs anglo-américaines les plus fondamentales que nous défendons. Non seulement nous ne devrions pas soutenir Israël – militairement, économiquement ou culturellement – mais nous devrions le traiter comme un paria politique. Nous en sommes très loin, mais Israël est devenu un monstre international, précisément grâce au soutien sans réserve des États-Unis. Retirez cela et Israël se retrouvera dans d’énormes problèmes, peut-être existentiels. Comprendre cela, c’est savoir pourquoi les partisans d’Israël sont aussi fanatiques qu’ils le sont : Un trou dans la digue du soutien américain, aussi insignifiant soit-il, est quelque chose qui doit être frappé durement par les berserkers juifs enragés, car tout le château de cartes pourrait s’effondrer. Et ils le savent.
Mais revenons à l’axiome politique selon lequel Israël est «notre plus grand allié». Examinons cela un peu. Mis à part toutes les autres considérations, une alliance entre pays est généralement motivée par trois facteurs de politique étrangère :
Les avantages réciproques, l’harmonie culturelle/civilisationnelle, des valeurs symétriques, et les considérations économiques.
Au seuil de toute alliance entre États se trouve la proposition selon laquelle chacun bénéficie de la relation – et ce bénéfice doit reposer sur une certaine réciprocité. Dans le fonctionnement normal d’une politique étrangère, le concept de contrepartie est une évidence. La nécessaire mutualité entre les pays est liée à l’harmonie civilisationnelle qui existe entre eux ; ainsi, le Royaume-Uni et les États-Unis sont des alliés naturels en raison de leur histoire et de leur culture communes. Pour nous, plus largement, l’Europe occidentale et les États-Unis partagent une civilisation, ce qui fait de l’alliance moins une considération qu’un résultat de cette civilisation commune. En fait, c’est cette civilisation partagée qui rend la similitude des valeurs si prédominante. Au moins historiquement, nous valorisons l’État de droit, la démocratie relative, les libertés de presse, d’association et de religion – et dans chacune de ces valeurs politiques, les États-Unis et l’Europe occidentale étaient largement alignés – à tel point que nous n’avons jamais eu besoin de négocier ces valeurs afin de nouer une alliance. Bien sûr, je ne défends pas sans réserve la civilisation des Lumières qui s’est développée au cours des trois ou quatre derniers siècles, mais je fais simplement remarquer que les Américains partagent généralement certaines valeurs politiques avec leurs homologues d’Europe occidentale, et que cela va de soi. Il en va de même pour les pays islamiques et leurs valeurs, ainsi que pour les pays d’Amérique latine ou d’Asie de l’Est et leurs valeurs. Enfin, outre que cela garantit des relations pacifiques, les considérations économiques déterminent la politique étrangère – le commerce et le développement économique sont des moteurs que nous considérons comme des amis et des alliés. Comme nous le verrons, aucune de ces considérations ne favorise les relations spéciales – financières, militaires et diplomatiques – de l’Amérique avec Israël.
Ce que j’ai écrit, cependant, n’est qu’un énoncé hypothétique de considérations de politique étrangère dans un monde multipolaire – et nous ne vivons pas dans un monde multipolaire. Les considérations américaines, du moins depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, sont impériales et hégémoniques. En tant que première superpuissance mondiale, les États-Unis misent sur un atout supplémentaire qui anime – voire domine – leurs considérations de politique étrangère : A savoir que leur statut d’hégémon mondial reste incontesté sur les plans économique et militaire. Les considérations impériales créent différents impératifs de politique étrangère, et les États-Unis ont joué un rôle pernicieux pour renforcer leur statut hégémonique – en renversant des gouvernements qui ne leur étaient pas utiles, en fomentant des révolutions et en attaquant les autres quand bon leur semblait. Le rôle actuel de l’Amérique en tant qu’adversaire principal de la Russie en Ukraine ne peut être compris que dans le contexte d’une tentative frénétique de préserver son hégémonie. Laissant de côté les considérations morales de l’hégémonie américaine, si on la considère comme un objectif de la politique américaine, la réalité est que le soutien servile de l’Amérique à Israël ne l’aide pas à préserver son hégémonie.
En termes simples, Israël n’est pas un allié significatif des États-Unis. C’est un frein au bien-être moral et économique des États-Unis. De plus, en soutenant les politiques mensongères du gouvernement israélien, les Américains et leurs intérêts deviennent moins sûrs et moins prospères. Il est temps que cette alliance soit remise en question – et durement remise en question.
Avant même d’aborder les avantages présumés du soutien américain à Israël, nous devrions considérer ceux qui le soutiennent pour des raisons non rationnelles.
- Premièrement, il y a les juifs américains, de toute évidence. Même si on nous rabâche que suggérer la double loyauté des juifs américains envers les États-Unis et Israël équivaut à de l’antisémitisme, le fait de leur double loyauté ne peut être sérieusement remis en question. En effet, il ne s’agit pas du tout d’une double loyauté – il s’agit, presque uniformément, d’une loyauté singulière envers Israël qui l’emporte sur la loyauté envers les États-Unis.
À cet égard, les juifs américains sont très différents de toutes les autres ethnies ayant immigré aux États-Unis. En une génération ou deux, tous les autres groupes venus ici sont devenus en grande partie des Américains avec proportionnellement moins d’intérêt pour leur pays d’origine à chaque génération, mais les juifs, dont beaucoup sont aux États-Unis depuis plusieurs générations, sont différents. Israël n’est pas seulement quelque chose qui les intéresse : Israël est leur principale préoccupation, surtout dans des moments comme celui-ci, où Israël est engagé dans une crise militaire. À l’exception d’un petit pourcentage de juifs progressistes, la grande majorité des juifs américains considèrent Israël – et le soutien américain à Israël – comme un élément déterminant de la vie politique. Bien qu’ils ne représentent qu’un faible pourcentage des Américains, les juifs américains sont largement surreprésentés dans le quatuor des puissances créatrices de culture moderne: (i) les médias et le divertissement ; (ii) le monde universitaire ; (iii) le gouvernement et le lobbying ; et (iv) la finance et la banque.
Les juifs, grâce à leurs monopoles ethniques et à leur propension à la pensée de groupe, sont capables d’utiliser leur influence pour diriger le débat et la politique d’une manière qui penche massivement et uniformément dans le sens pro-israélien. En effet, l’AIPAC, une entité qui devrait s’enregistrer en tant qu’agent étranger, est le lobby le plus puissant aux États-Unis – et met à elle seule le Congrès dans sa poche. Les juifs, par leur influence et leur lobby, sont les principaux moteurs du soutien américain à Israël. Une récapitulation de cette influence démesurée avait fait l’objet d’une excellente enquête rédigée par des experts reconnus en politique étrangère John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt en 2007, «The Israel Lobby and the US Foreign Policy». Entre parenthèses, ce livre répondait à deux questions : La relation particulière entre Israël et les États-Unis alimente-t-elle les sentiments anti-américains au Moyen-Orient ? Si le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël n’est motivé ni par l’intérêt national ni par une boussole morale, qu’est-ce qui explique la raison derrière cette «relation spéciale» ? Naturellement, les deux auteurs ont été accusés d’antisémitisme pour l’avoir écrit. Même s’il est dépassé de quinze ans, ce livre devrait être lu par tous car les problèmes qu’il identifie n’ont fait que s’aggraver.
Deuxièmement, il y a les chrétiens évangéliques américains, et de nombreux observateurs de Fox News, Newsmax et OAN entrent carrément dans la catégorie des «idiots utiles». Il est hors de portée de cet essai d’aborder la théologie dispensationaliste défectueuse qui a conduit un pourcentage important d’évangéliques américains à devenir sionistes enragés et souvent assoiffés de sang, mais c’est un fait. Même si je ne suis pas protestant, Martin Luther, John Calvin, Huldrych Zwingli, John Wesley et John Knox seraient tous très surpris de constater – ou incapables de comprendre – la fascination relativement nouvelle des protestants pour le judaïsme et le sionisme cinq cents ans après la Réforme. Il suffit de dire qu’aucune des 95 thèses affichées sur la porte de l’église de Wittenberg ne contenait la moindre accusation selon laquelle l’Église médiévale aurait été trop soucieuse des juifs (même si elle l’était) ou que le parti réformé croyait qu’un nouveau royaume juif devait être créé en Terre Sainte. On se demande qui les a cooptés. Ainsi, une partie importante du GOP est donc sioniste militante en raison d’un dogme religieux hérétique, qui n’est pas sujet à discussion.
Troisièmement, il existe aux États-Unis un parti belliciste étroitement lié au complexe militaro-industriel réel. C’est un parti guerrier qui aime Israël parce qu’Israël entretient les conflits à travers le monde. La composante idéologique de ces personnes est un sous-ensemble de juifs, communément appelés «néo-conservateurs» (comme William Kristol, Robert et Donald Kagan, Richard N. Perle, «Scooter» Libby, Norman Podhoretz, Paul Wolfowitz, Eliot A. Cohen et Elliot Abrams). Inutile de dire que ce sont les gens les plus ignobles de la vie civique américaine et non seulement ils fournissent la forme de plaidoyer la plus bruyante et la plus agressive en faveur d’Israël, mais ils sont également, en pratique, seuls responsables des guerres américaines désastreuses au Moyen-Orient et de la situation actuelle de l’Amérique consistant à envisager une guerre nucléaire avec la Russie à propos de l’Ukraine. Contrairement à un État fonctionnant normalement – un État qui veuille la paix comme condition normative – nous avons une partie influente d’Américains qui aiment la guerre, les armements et les conflits, qu’ils étendent ou non l’hégémonie américaine. Les faucons de guerre, les néoconservateurs et les courtisans d’Israël, comme le sénateur Lindsay Graham, complètement cinglé, ou le sénateur décédé John McCain, n’étaient pas philosémites sur la base de convictions religieuses, mais sur la base de leur soif de sang.
Quatrièmement, sans porter de jugement sur qui que ce soit en particulier, la récente affaire Jeffrey Epstein amène également à se demander combien de politiciens et d’hommes de pouvoir américains soutiennent fanatiquement Israël pour la simple raison du kompromat, (qu’ils ont été piégés). Inutile de dire que l’idée selon laquelle le Mossad possède des photos et des vidéos de ces Américains dans des positions compromettantes avec des garçons et des filles mineurs est loin d’être hautement spéculative et contribue en grande partie à expliquer le fanatisme pro-israélien apparemment inexplicable de certains politiciens américains. Ceci étant, nous ne pouvons pas ignorer la simple corruption à l’ancienne.
Il existe également une rationalité moins sexy consistant simplement à acheter des politiciens de manière apparemment légitime. Considérez Nikki Haley, partisane enragée d’Israël, ancienne gouverneure de Caroline du Sud et candidate républicaine à la présidentielle:
Haley a stupéfié Washington en démissionnant de son rôle dans l’administration Trump en 2018, moins de deux ans après son entrée en fonction. Un porte-parole de Haley affirme que les problèmes financiers de la famille n’avaient eu «aucune incidence sur la décision de l’ambassadrice Haley de quitter son poste» et souligne une section de la lettre de démission de Haley dans laquelle elle exprimait son soutien à la «rotation des fonctions». Mais la même lettre suggérait également que Haley avait peut-être en tête des projets lucratifs : «En tant qu’homme d’affaires», écrit-elle à Donald Trump, «j’espère que vous apprécierez mon sentiment selon lequel revenir du gouvernement au secteur privé n’est pas une forme de recul mais un pas en avant». En effet, depuis lors, la valeur nette de Haley est passée de moins d’un million de dollars à environ 8 millions de dollars. Comment a-t-elle pu gagner autant d’argent en si peu de temps ? En suivant un manuel éprouvé pour les politiciens qui cherchent à tirer profit de leur renommée. Les discours prononcés devant des entreprises comme Barclays et des organisations telles que le Centre pour les affaires israéliennes et juives lui ont rapporté plus d’argent en une journée que Haley n’en avait gagné en un an auparavant. On ne sait pas combien de conférences elle a données de 2019 à 2021, mais Haley a récolté 2,3 millions de dollars sur seulement 11 événements en 2022. Elle a écrit deux livres après avoir quitté l’administration Trump. Un mémoire de 2019 s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires. Un titre de 2022 prévoyait plus de 350 000 $ d’acomptes. Haley a également offert des services de conseil, générant plus de 700 000 $ d’honoraires. Ensuite, il y a eu les conseils d’administration des entreprises. Elle est devenue directrice de Boeing en 2019, puis a démissionné l’année suivante, collectant plus de 300 000 dollars en espèces et en actions. Haley reste membre du conseil d’administration du United Homes Group, qui lui a fourni plus de 250 000 $, ainsi que la promesse de gagner beaucoup plus grâce aux subventions en actions plus tard.
On pourrait affirmer que quelqu’un a payé généreusement le soutien bruyant d’Haley à Israël. Pris ensemble, il existe plusieurs groupes au sein de la société américaine qui traitent le soutien américain à Israël de manière axiomatique – les juifs, les évangéliques, les faucons de guerre et les escrocs – de telle sorte que cela ne peut jamais faire l’objet d’un débat. Il ne sert donc à rien de s’engager avec eux, car Israël ne peut jamais être discuté de manière impartiale ou constructive étant donné le fondement non rationnel du soutien israélien à Israël. Cela dit, une grande partie des Républicains américains – catholiques, protestants non évangéliques, non croyants – sont tous théoriquement ouverts à une telle discussion.
De plus, la force chimérique de l’appel de Donald Trump, même s’il était lui-même extrêmement pro-israélien, est une démonstration qu’un appel aux citoyens américains (ou à une partie significative) sur la base de ce qu’il y a de mieux pour ce pays et ses citoyens a encore une résonance. «Make America Great Again» – ou America First – était considéré comme une menace existentielle pour tous les partisans d’Israël d’abord cités ci-dessus. Le fait que Trump ait encore une influence significative est le signe que l’Amérique peut se réveiller à l’égard d’Israël, ce qui explique pourquoi Trump a été vilipendé comme aucun politicien ne l’a jamais été. À proprement parler, il est possible de défendre ce message avec un certain espoir de succès.
La façade de la haute valeur d’Israël peut être percée par de simples questions.
- Quelle est la base de notre soutien sans réserve à Israël ? Dans un premier temps, nous pouvons nous demander où est la réciprocité, ou, autrement dit, que reçoit l’Amérique de son soutien à Israël ? En effet, Israël, pays développé à revenus élevés, est le plus grand bénéficiaire de l’aide américaine. Pourquoi ? Qu’obtenons-nous en retour, au-delà des platitudes du bénéficiaire et de ses partisans américains ? Rien de valeur que je puisse voir, et je défie quiconque de le dire succinctement. Mis à part la sagesse de l’aide américaine aux pays du tiers monde – à la fois dans son efficacité et dans son souci d’économie – au moins l’aide américaine qui va au Nigeria ou au Guatemala pour construire des infrastructures, des écoles ou des industries a une composante morale. Il n’y a aucun avantage moral – et même un inconvénient immoral, évoqué ci-dessous – à subventionner Israël. Cette nation ne s’est pas révélée être un partenaire loyal : En effet, Israël espionne régulièrement les États-Unis et n’agit pas comme un allié dans la pratique. Même en ignorant les allégations les plus toxiques des «Israéliens dansants» et de leur implication dans les attentats du 11 septembre (vraisemblablement pour donner du pouvoir au parti de la guerre américain), l’implication plausible du Mossad dans l’assassinat du président John F. Kennedy (vraisemblablement à cause de son insistance pour qu’Israël ne développe pas d’armes nucléaires) ou l’attaque contre l’USS Liberty pendant la guerre de 1967 déclenchée par les Israéliens, qu’avons-nous gagné en échange des milliards de dollars des contribuables donnés à Israël ? Si nous prenons ces allégations au sérieux – ou même si nous enquêtons à leur sujet, ce qui est plus que ce que nous pouvons dire de l’ensemble de l’establishment médiatique – alors nous pourrions dire que nous subventionnons un ennemi non déclaré des États-Unis. Et même si nous mettons tout cela de côté, nous n’obtenons rien de valable en échange de notre soutien à ce qui équivaut à un régime juif pratiquant le nettoyage ethnique des Palestiniens depuis un siècle et se qualifiant de pays.
On pourrait affirmer que nous obtenons – au moins potentiellement – des renseignements d’Israël sur nos ennemis au Moyen-Orient. Israël est, après tout, un géant technologique qui met la main sur l’électronique dans le gâteau de tout le monde. Mais cela soulève une autre question : Pourquoi avons-nous des ennemis au Moyen-Orient en premier lieu ?
Le monde musulman, aussi divisé soit-il, détesterait-il les États-Unis s’ils ne subventionnaient pas Israël en premier lieu ?
Y aurait-il du terrorisme islamique aux États-Unis ?
Aurions-nous besoin d’être soumis à des examens de sécurité intrusifs pour prendre l’avion à l’intérieur du pays sans notre soutien à Israël et la colère collective qu’il suscite dans une grande partie du monde ?
Quel que soit l’avantage résiduel que les États-Unis retirent de l’obtention de renseignements israéliens, il est compensé par la considération préliminaire selon laquelle le besoin de tels renseignements serait totalement atténué si nous ne soutenions pas un régime qui braque le monde islamique comme il le fait.
Pour être plus clair, les États-Unis n’ont jamais eu de colonies au Moyen-Orient comme la France ou le Royaume-Uni. Il n’y a donc aucune raison pour que les États-Unis soient un ennemi géopolitique de ces peuples.
Mais nous le sommes, et pour une seule raison :
En raison de notre soutien sans réserve à Israël.
Enlevez cela et nous n’aurons plus jamais, pour diverses raisons, à nous soucier d’un autre 11 septembre (peu importe qui l’a orchestré). Israël est un nœud coulant international autour du cou des intérêts américains – notre soutien a un impact négatif exponentiel sur toutes les manières imaginables par lesquelles un État peut entretenir ses relations extérieures. On ne gagne rien à soutenir Israël et on perd beaucoup.
Culturellement et au plan civilisationnel, nous avons peu de points communs avec Israël. Cela peut paraître étrange : Après tout, ne sommes-nous pas un pays «judéo-chrétien» ?
Mis à part la religion, qu’avons-nous de commun sur le plan civilisationnel avec Israël ?
Est-ce un pays démocratique ?
Respecte-t-il l’État de droit ?
Est-ce un État non sectaire ?
Respecte-t-il les droits des minorités ?
Israël est un pays qui viole le droit international en toute impunité – une impunité que lui confère le veto régulier des États-Unis au Conseil de sécurité des Nations Unies sur les résolutions critiques à l’égard d’Israël ou, dans le cas de la guerre de Gaza, sur une résolution en faveur d’une pause humanitaire.
À tous égards, Israël est un monde très différent de l’Amérique.
Ce n’est pas une démocratie si l’on considère que la moitié de la population sous son contrôle (les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie) n’a aucun droit démocratique.
Israël bafoue l’État de droit. Il permet aux colons d’expulser physiquement les autochtones de leurs maisons et de leurs terres en Cisjordanie et a la témérité d’appeler cette pratique «la restitution» (le rachat) de la terre d’Israël.
Il permet une immigration sans entrave des Juifs vers Israël – le tout avec une généreuse subvention – tout en gardant le contrôle sur ce qu’ils ont volés aux Palestiniens au cours des guerres successives. Il a – de plus en plus – des tendances théocratiques telles que la religion juive est favorisée au détriment des autres religions. Et tout cela ne dit rien de la propension des juifs à cracher – littéralement – sur les pèlerins chrétiens qui visitent les lieux saints d’Israël.
Du point de vue du droit international, Israël est un État d’apartheid.
Selon Amnesty International :
«L’apartheid est une violation du droit international public, une grave violation des droits de l’homme protégés au niveau international et un crime contre l’humanité au regard du droit pénal international. Le terme «apartheid» était à l’origine utilisé pour désigner un système politique en Afrique du Sud qui imposait explicitement la ségrégation raciale ainsi que la domination et l’oppression d’un groupe racial par un autre. Depuis, la communauté internationale l’a adopté pour condamner et criminaliser de tels systèmes et pratiques partout où ils se produisent dans le monde. Le crime contre l’humanité de l’apartheid au sens de la Convention contre l’apartheid, du Pacte de Rome et du droit international coutumier est commis lorsqu’un acte inhumain (essentiellement une violation grave des droits de l’homme) est perpétré dans le contexte d’un régime institutionnalisé d’oppression et de domination systématiques par un groupe racial plutôt qu’un autre, avec l’intention de maintenir ce système en place. L’apartheid peut être mieux compris comme un système de traitement discriminatoire prolongé et cruel de la part d’un groupe racial envers les membres d’un autre groupe racial dans l’intention de contrôler le deuxième groupe racial».
Encore une fois, il n’est pas nécessaire d’aimer la religion de Mahomet (et ce n’est pas mon cas) pour comprendre que l’État moderne d’Israël est fondé sur le déplacement et la stérilisation politique du peuple palestinien, perpétrés par un État israélien qui encourage les suprémacistes juifs et les fanatiques religieux.
Largement ignoré par la presse américaine, Amnesty International a publié en 2022 un rapport accablant de près de 280 pages qui décrit une grande partie de ce que fait Israël envers les non-juifs en Palestine. «Le gouvernement israélien commet le crime contre l’humanité de l’apartheid contre les Palestiniens et doit en être tenu responsable». Il n’est pas nécessaire d’être d’accord avec la politique d’Amnesty International, mais la réalité est que le droit international devrait compter pour nous. Le droit international reflète les principes de la civilisation européenne qui se sont forgés au fil des milliers d’années et représentent une déclaration des droits humains fondamentaux. Des millions de Palestiniens vivent sous le contrôle israélien en tant que réfugiés apatrides sur leur propre terre, sans droit de vote ni droit de voyager librement. Le territoire de Gaza, qui abrite 2,3 millions de Palestiniens, est une prison à ciel ouvert dans laquelle les habitants vivent dans des conditions déplorables. Si un camp de concentration est un espace géographique confiné dans lequel une population est obligée de vivre avec de sévères restrictions en matière de liberté et de droits de l’homme, Gaza est un camp de concentration moderne. C’est au moins un camp d’internement. Et c’est ce que nous subventionnons ?
C’est encore pire que le rapport présenté ci-dessus. Dans ce qui est l’un des livres les plus convaincants jamais écrits sur le judaïsme rabbinique/talmudique et Israël, l’«Histoire juive d’Israel Shahak, La religion juive : Le poids de trois mille ans», démonte les manières diverses et systématiques dont Israël déshumanise «l’autre» dans la loi et par d’autres moyens. Un examen impartial de ce qu’Israël a fait et fait prouve que les valeurs d’Israël sont en contradiction flagrante avec les valeurs politiques américaines au sens le plus large et le plus fondamental.
Il n’est pas rare d’entendre que l’Amérique «doit» son soutien aux juifs à cause de l’Holocauste. Laissant de côté la question de l’ampleur et de l’étendue de l’Holocauste, dans quel univers moral le préjudice subi par une partie permet-il à cette même partie d’infliger un préjudice à un tiers sans lien de parenté en toute impunité ? Quoi que nous puissions dire des Palestiniens, ils n’ont aucune responsabilité dans la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi devraient-ils supporter les réparations – en termes de terres et de droits de l’homme – envers les juifs qui auraient été blessés par d’autres ? Quelle est la base morale de leur déplacement forcé ? Plus précisément, pourquoi devrions-nous subventionner ce préjudice ? Les États-Unis ne doivent rien aux juifs en ce qui concerne la Seconde Guerre mondiale – et ce, selon aucun calcul. En termes simples, il n’y a aucun impératif moral de la part des Américains pour soutenir Israël à cause de ce qui s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale. Quoi qu’il en soit, ce n’était pas la faute des Américains, ni celle des Palestiniens.
Israël est un pays grotesque. Non seulement nous ne recevons rien en compensation pour notre soutien, mais les intérêts américains sont également lésés du fait de notre soutien à Israël. Il n’y a aucun impératif moral à soutenir Israël. Il n’y a pas de civilisation ni de valeurs partagées entre nous. Israël est un État voyou soutenu par le soutien américain. Un compromis sur ce soutien et Israël serait confronté à une menace existentielle étant donné les choses terribles qu’il fait et le manque de soutien international dont il bénéficie sans l’Amérique. Même si ma propre politique tend généralement vers la non-intervention, au point que je déplore les prétentions impériales américaines, je ne suis pas à l’abri des souffrances humaines au-delà des frontières de mon pays. Certes, je dénonce le meurtre de civils dans n’importe quel conflit – qu’ils soient israéliens, palestiniens ou rwandais, mais ce n’est pas mon affaire – ni l’affaire de mon pays – d’y remédier dans le cadre de la politique étrangère. Qu’il soit ou non trop tard pour s’attaquer au coût énorme du soutien immoral et stupide de l’Amérique à Israël, ces choses doivent être dites.
Israël n’est pas notre plus grand allié – et de loin.
Post-scriptum : L’asymétrie militaire entre le Hamas et Israël – et la pluie de bombes et de missiles sur Gaza – donnent l’impression que rien ne peut arrêter la puissance israélienne au Moyen-Orient. C’est, du moins à mon avis, une mauvaise lecture de la situation. Israël est en grande difficulté – et ses problèmes sont internes plutôt qu’externes. La démographie d’Israël démontre qu’elle est déjà passée de ses prétentions démocratiques et libérales à quelque chose de plus résolument religieux-fasciste. Le Parti travailliste israélien, l’équivalent du Parti démocrate américain, est mort. Le Likoud, son équivalent du Parti républicain, est désormais un parti minoritaire soutenu par de purs fascistes et théocrates. D’ici une génération ou deux, Israël laissera tomber toute façade en termes de point commun avec les valeurs anglo-américaines de libéralisme politique. Les contraintes internes qui s’opposaient aux pires comportements israéliens s’effondrent irrémédiablement. Ce que je prédis, c’est que les Israéliens «normaux» fuiront probablement le pays alors que celui-ci poursuit sa route vers un talibanisme juif, ce qui ne fera qu’accélérer sa transformation. Une théocratie juive sera pratiquement impossible à soutenir, même pour les comparses américains, et cette théocratie est inévitable en tant que certitude démographique. Le moment venu, il s’agira de savoir quand, et non si, Israël deviendra une théocratie ouvertement antilibérale qui dira ouvertement ce qu’il essaye encore de mettre sous le tapis – une théocratie qui persécutera ouvertement et avec défi les non-juifs à l’intérieur de l’État. L’expérience de Theodore Herzl de construction d’une nation sioniste ne durera probablement pas un siècle avant que tout ne s’écroule.
source : The Unz Review via Entre la Plume et l’Enclume
Les États-Unis se lancent dans une guerre par procuration contre l’Iran
Source : the Saker francophone - Publié le novembre 21, 2023 par Wayan
Par M.K. Bhadrakumar – Le 20 novembre 2023 – Source Indian Punchline
Un déploiement naval massif des États-Unis dans un large arc de ce que l’on appelle le Grand Moyen-Orient est en cours – il s’étend de la Crète en Méditerranée orientale à la mer Rouge et au Bab el Mandeb, en passant par le golfe d’Aden et jusqu’au golfe d’Oman. Cette démonstration de force faite pour dissuader pourrait se transformer en opérations offensives à grande échelle et viser à remodeler les alignements géopolitiques et à les ramener dans les sillons traditionnels des rivalités intrarégionales dans la région du Golfe.
Les observateurs de navires ont d’abord déclaré que, depuis jeudi, le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower et ses escortes naviguaient juste à l’extérieur du détroit d’Ormuz, dans le golfe d’Oman, et s’approchaient du golfe Persique. Un responsable du Pentagone a confirmé l’emplacement, mais n’a pas voulu dire si le porte-avions entrerait dans le golfe Persique en passant par le détroit d’Ormuz.
Le renforcement naval américain dans la région comprend également un autre groupe d’attaque de porte-avions – l’USS Ford et ses escortes – qui s’est éloigné la semaine dernière des côtes israéliennes et est maintenant repositionné au sud de la Crète, selon les observateurs de navires, apparemment hors de portée des missiles du Hezbollah libanais.
Outre les deux groupes de frappe des porte-avions, le déploiement américain comprend également un groupe de préparation amphibie Bataan composé de trois navires, avec la 26e unité expéditionnaire de marines, et plusieurs destroyers à missiles guidés – l’USS Bataan et l’USS Carter Hall opérant dans la partie nord de la mer Rouge, et l’USS Mesa Verde en Méditerranée orientale, ainsi que le navire de commandement USS Mount Whitney.
En outre, un certain nombre de sous-marins d’attaque américains se trouvent dans la région, mais le Pentagone ne divulgue généralement pas leur emplacement – à l’exception d’une rare divulgation récente par le commandement central américain, le 5 novembre, du sous-marin nucléaire à missiles guidés USS Florida à l’est de Suez.
L’explication la plus évidente d’un tel renforcement naval est qu’il s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par les États-Unis pour contenir le conflit actuel dans le sud d’Israël et à Gaza. Le Hezbollah continue de tirer des roquettes et des missiles antichars sur Israël depuis le Liban ; des groupes militants chiites soutenus par l’Iran attaquent les bases américaines en Irak et en Syrie ; et les rebelles houthis au Yémen tirent des missiles en direction d’Israël. Depuis le 17 octobre, il y a eu au moins 58 attaques contre des bases américaines, principalement en Irak.
La ligne dure aux États-Unis est que les groupes militants qui attaquent les forces américaines agissent pour le compte de l’Iran. Cette allégation est une vieille rengaine américano-israélienne qui ne cesse de prendre de l’ampleur chaque fois que l’Iran est dans le collimateur et/ou qu’il est nécessaire de rejeter la faute sur l’Iran. Les experts, y compris aux États-Unis, s’en sont toujours méfiés.
Les observateurs expérimentés estiment que si Téhéran aide ouvertement les divers groupes de résistance opérant au Moyen-Orient à repousser les États-Unis et Israël, cela ne fait pas exactement de ces groupes des “mandataires iraniens“. Ainsi, il s’est avéré que l’Iran a été pris par surprise par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre. Selon Reuters, lors d’une récente réunion à Téhéran avec Ismail Haniyeh, le président du bureau politique du groupe, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a évoqué cette question.
Quoi qu’il en soit, il est notoire que l’establishment américain est parfaitement conscient des réalités de la situation avec l’Iran et qu’il n’a pas hésité à utiliser des canaux détournés pour inciter Téhéran à user de ses bons offices auprès des groupes militants chiites opérant en Irak pour qu’ils fassent preuve de modération. Mais en fin de compte, l’Iran a lui aussi ses limites dans des périodes aussi extraordinaires qu’aujourd’hui, où la haine et la colère à l’égard des États-Unis et d’Israël sont allées crescendo dans les pays musulmans.
Il est intéressant de noter qu’après l’arrivée du porte-avions USS Dwight D. Eisenhower et ses escortes dans les eaux du détroit d’Ormuz, l’International Maritime Security Construct [IMSC] – un consortium de pays dont le siège est à Bahreïn et dont l’objectif officiel est le maintien de l’ordre et de la sécurité dans le golfe Persique, le golfe d’Oman, le golfe d’Aden et la partie méridionale de la mer Rouge, notamment en ce qui concerne la sécurité maritime des routes mondiales d’approvisionnement en pétrole – a émis jeudi un avis à l’intention des navires empruntant les passages de Bab al Mandeb et de la mer Rouge, en leur recommandant notamment de s’éloigner le plus possible des eaux yéménites lorsqu’ils choisissent leurs itinéraires.
Deux jours plus tard, l’armée israélienne a déclaré que les Houthis du Yémen avaient saisi un cargo dans le sud de la mer Rouge alors qu’il naviguait de la Turquie vers l’Inde. Bien que l’armée ait ajouté que le navire n’appartenait pas à des Israéliens et qu’il n’y avait pas d’Israéliens parmi son équipage, les informations relatives à la propriété dans les bases de données maritimes publiques associaient les propriétaires du navire à Ray Car Carriers, fondé par Abraham “Rami” Ungar, qui est connu comme l’un des hommes les plus riches d’Israël.
Il n’est pas nécessaire de faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour comprendre que les États-Unis, qui souffrent déjà de l’humiliation causée par les Houthis qui ont récemment abattu un drone américain MQ-9 Reaper dans les eaux internationales, agissent contre les Houthis. Cela mérite quelques explications.
L’IMSC est une “coalition de volontaires” dirigée par les États-Unis qui ne relève pas de la mission de l’Organisation maritime internationale, l’agence spécialisée des Nations unies chargée de “promouvoir un transport maritime sûr, sécurisé, respectueux de l’environnement, efficace et durable par le biais de la coopération“.
Créée en 2019 sur fond de guerre au Yémen, elle comprend notamment les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, issus de la région du Golfe. Son leitmotiv était de contrer l’axe Iran-Houthi lors de l’intervention saoudo-émiratie au Yémen, essentiellement dans le cadre de la stratégie d’endiguement des États-Unis contre l’Iran qui dominait la politique régionale à l’époque.
Si l’administration Biden prévoit de frapper les Houthis en faisant croire qu’il s’agit d’une frappe punitive ou de représailles et qu’elle invoque à cette fin la plateforme IMSC, qui appartient à une époque révolue, celle d’avant le rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite négocié par la Chine, cela devient un brillant stratagème géopolitique par lequel les États-Unis espèrent atteindre de multiples objectifs et faire d’une seule flèche plusieurs victimes.
Ces objectifs vont de l’abaissement de l’Iran d’un cran ou deux dans le folklore régional de la dynamique du pouvoir à l’enfoncement d’un coin entre l’Arabie saoudite et l’Iran à un moment où l’amitié entre les deux rivaux traditionnels contrecarre les plans américains d'”intégration” d’Israël, en passant par le rétablissement de la méthode « choc et effroi » par la puissance américaine au Moyen-Orient (et dans le monde), le maintien des lignes maritimes de la mer Rouge ouvertes aux navires israéliens et, en termes stratégiques, la domination des voies navigables de la mer Rouge qui mènent au canal de Suez.
Par ailleurs, la mer Rouge est depuis peu le théâtre d’une contestation entre grandes puissances – la Chine possède une base navale à Djibouti et la Russie espère établir une base sous-marine au Soudan ; l’Érythrée est un État littoral de la mer Rouge profondément anti-américain ; enfin, les États-Unis tentent désespérément d’obtenir un changement de régime en Éthiopie, le plus grand pays du continent africain, qui entretient des relations très amicales avec la Russie.
Un bourbier pour les États-Unis ?
Le moment choisi pour la présence du groupe de porte-avions américains dans la région du golfe Persique est encore plus curieux. Le ministère chinois des affaires étrangères a annoncé dimanche qu’une délégation composée de ministres des affaires étrangères arabes et islamiques se rendrait en Chine les 20 et 21 novembre afin de mener une “communication et une coordination approfondies” avec Pékin “sur les moyens de désamorcer le conflit israélo-palestinien en cours, de protéger les civils et de rechercher un règlement équitable de la question palestinienne“. La délégation comprend le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan Al Saud, le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères jordanien, Ayman Safadi, le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Shoukry, le ministre indonésien des affaires étrangères, Retno Marsudi, le ministre palestinien des affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, et le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, Hussein Brahim Taha.
Ce développement est une initiative saoudienne. Il ne fait aucun doute que l’ouverture collective des pays musulmans à la Chine en tant que principal interlocuteur au stade actuel du conflit israélo-palestinien constitue une rebuffade diplomatique pour les États-Unis. En bref, l’unité arabe devient également une épine dans le pied du président Biden à un moment où les États-Unis ont de plus en plus de mal à bloquer la pression sino-arabe en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza et à contrer la condamnation internationale de l’horrible violence d’Israël à l’encontre du peuple palestinien, en particulier dans l’hémisphère Sud.
En attaquant les Houthis du Yémen, le plan de jeu de l’administration Biden est de saper le rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran en jouant sur l’antipathie des Saoudiens envers les Houthis d’une part et en narguant Téhéran d’autre part. En fait, les États-Unis espèrent rendre à l’Iran la monnaie de sa pièce.
Comme l’indique un article d’opinion paru dans le Hill, “il est temps que M. Biden et ses principaux conseillers de l’équipe de sécurité nationale […] assument une défense active en frappant durement et sans hésitation les mandataires iraniens lorsqu’ils représentent une menace, et non pas après qu’ils ont déjà attaqué. Et la cause probable doit être suffisante pour protéger les membres de nos services qui travaillent dans des bases éloignées en Irak et en Syrie… le nez ensanglanté est la seule réponse que l’Iran comprend, et c’est précisément la réponse que les États-Unis doivent apporter“.
L’administration Biden doit déjà sentir que les opérations israéliennes contre le Hamas ne mènent nulle part et risquent de se transformer en un long voyage, en raison du refus obstiné de l’État sioniste de faire face à sa culpabilité et à sa honte ou d’accepter une solution à deux États pour la question palestinienne. L’opinion publique américaine est de plus en plus sceptique quant à la manière dont Biden gère la situation et les alliés des États-Unis se sentent inquiets. En effet, Israël lui-même est profondément divisé.
Dans le même temps, l’isolement diplomatique des États-Unis au Moyen-Orient atteint aujourd’hui un niveau sans précédent. La grande question est de savoir s’il est possible, par la coercition – le “smart power” – de regagner le terrain perdu, le nœud du problème étant que les États-Unis ne sont plus dignes de confiance au Moyen-Orient. En outre, l’Iran détient le brevet du “smart power“, un outil diplomatique qu’il a utilisé avec succès au cours des quatre dernières décennies pour repousser les défis existentiels posés par les États-Unis.
Les États-Unis risquent de s’empêtrer avec les groupes de résistance, qui n’ont rien à perdre et tout à gagner en créant un bourbier pour Washington. Le cœur du problème est que les groupes de résistance opèrent dans leur pays d’origine et bénéficient de vastes réseaux de soutien social. Il s’agit donc, en fin de compte, d’une bataille inégale. L’administration Biden devrait se demander si cela vaut la peine de prendre le risque – tout cela pour remonter le moral d’Israël – avant de s’embarquer dans une nouvelle guerre sans fin au Moyen-Orient.
M.K. Bhadrakumar
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
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«Il faut d’abord dresser une liste de suspects. Je n’ai jamais vu Israël présenté comme un suspect potentiel alors qu’il y aurait eu matière à le faire. On se pose toujours la question : à qui profite le crime ?»
source : Osa Calme