EFFONDREMENT

 

Chaos incontrôlé


Par Dmitry Orlov − Le 11 Octobre 2024 − Source Club Orlov & Le Saker francophone.

C’est un désastre qui se prépare depuis 80 ans. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis étaient pratiquement seuls en tant que puissance économique. Représentant 50 % du PIB mondial, ils détenaient 80 % des réserves mondiales de devises fortes. En 2024, la part des États-Unis dans l’économie mondiale est tombée à 14,76 % (chiffre calculé à partir des données fournies par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international).

 

Mais même ce chiffre est trompeur, car 20 % de l’économie américaine est constituée de ce que l’on appelle par l’acronyme FIRE (Finance, Insurance, Real Estate) : finance, assurance et immobilier. Ce sont des parasites improductifs de l’économie productive. Les soins de santé sont un autre parasite improductif : ridiculement surévalués, ils représentent près d’un quart de toutes les dépenses aux États-Unis. Ni les ressources consommées par l’industrie FIRE, ni les dépenses de santé ne contribuent beaucoup à la position des États-Unis dans l’économie mondiale.

Si l’on tient compte de ces éléments, la part des États-Unis dans l’économie mondiale se réduit à un peu plus de 8 %. Bien qu’elle soit loin d’être négligeable, cette part est loin d’être suffisante pour donner aux États-Unis une majorité de voix ou un droit de veto dans les affaires mondiales. La tragédie de cette situation est que l’état d’esprit des Américains, en particulier de ceux qui occupent des postes à responsabilité à Washington, n’a pas été en mesure de s’adapter à cette évolution. Leur mentalité semble figée pour toujours : ils croient qu’ils peuvent encore dicter leurs conditions au monde entier et ils ont de plus en plus de mal à dissimuler le fait que la quasi-totalité du monde (à quelques exceptions notables près) se sent désormais libre de les ignorer.

Dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’une grande partie de l’industrie mondiale était en ruine, les États-Unis ont pu utiliser leur puissance industrielle, soutenue par leur puissance militaire, pour faire pencher la balance économique en leur faveur. Le dollar américain étant la principale monnaie utilisée dans le commerce international et, surtout, dans le commerce du pétrole, les États-Unis ont pu maintenir une mainmise sur la finance et le commerce internationaux en resserrant et en relâchant alternativement l’offre de dollars. Alors qu’il était initialement possible d’échanger des dollars contre de l’or, cette option a été supprimée en 1971. En 1986, les États-Unis sont passés du statut de créancier net (position qu’ils occupaient depuis 1914) à celui de débiteur net, faisant de leur capacité à emprunter au reste du monde dans leur propre monnaie une question de survie. Dans le même temps, la part décroissante des États-Unis dans l’économie mondiale a réduit l’efficacité de la guerre financière américaine, déplaçant inévitablement l’accent sur la guerre proprement dite. Le maintien de leur capacité d’emprunt sans restriction, ainsi que de la valeur du dollar américain, a été rendu possible par des moyens de plus en plus oppressifs et violents, ce qui a valu aux États-Unis le titre d’« empire du chaos ».

À partir des attaques terroristes mises en scène le 11 septembre 2001, les États-Unis ont tenté de libérer leur puissance militaire dans une «guerre contre le terrorisme » inventée de toutes pièces, afin de terrifier suffisamment leurs adversaires pour faire à nouveau pencher la balance en leur faveur. Cette mission n’a pas été couronnée de succès. Voici une citation du Monde Diplomatique, décrivant quelques-uns de leurs succès.

Depuis l’invasion de l’Afghanistan en octobre 2001, tout ce que l’armée américaine a touché au cours de ces années s’est transformé en poussière. Les nations du Grand Moyen-Orient et d’Afrique se sont effondrées sous le poids des interventions américaines ou de celles de leurs alliés, et les mouvements terroristes, plus sinistres les uns que les autres, se sont répandus de manière remarquablement incontrôlée. L’Afghanistan est aujourd’hui une zone sinistrée ; le Yémen, ravagé par une guerre civile, une campagne aérienne saoudienne brutale soutenue par les États-Unis et divers groupes terroristes, n’existe pratiquement plus ; l’Irak, au mieux, est une nation sectaire déchirée ; la Syrie existe à peine ; la Libye, elle aussi, est à peine un État de nos jours ; et la Somalie est un ensemble de fiefs et de mouvements terroristes. Dans l’ensemble, c’est un sacré bilan pour la plus grande puissance de la planète, qui, d’une manière nettement non impériale, a été incapable d’imposer sa volonté militaire ou un ordre quelconque à un État ou même à un groupe, quel que soit l’endroit où elle a choisi d’agir au cours de ces années. Il est difficile de trouver un précédent historique à cela.

Ce qui est remarquable dans cette citation, c’est ce qu’elle omet : 

- Le fait que les États-Unis n’ont même pas réussi à provoquer le chaos.

- La plupart des nations du Moyen-Orient et d’Afrique (à l’exception d’Israël/Palestine et du Liban) sont au moins superficiellement stables ;

- L’Afghanistan se porte beaucoup mieux sous le règne des talibans et élabore de vastes plans de développement avec la Chine et la Russie ;

- L’Irak est faible mais allié à l’Iran ;

- La Syrie ne s’est pas effondrée et contrôle à nouveau une grande partie de son territoire.

Mais la conclusion est correcte, et étrange : Les États-Unis ont même échoué à imposer le chaos.

Note du Saker Francophone

Depuis quelques temps, des gens indélicats retraduisent “mal” en anglais nos propres traductions sans l’autorisation de l’auteur qui vit de ses publications. Dmitry Orlov nous faisait l’amitié depuis toutes ses années de nous laisser publier les traductions françaises de ses articles, même ceux payant pour les anglophones. Dans ces nouvelles conditions, en accord avec l’auteur, on vous propose la 1ere partie de l’article ici. Vous pouvez lire la suite en français derrière ce lien en vous abonnant au site Boosty de Dmitry Orlov.

Dmitry Orlov

Soutenez mes efforts sur https://boosty.to/cluborlov.

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.

Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

Washington intensifie encore sa guerre contre la dissidence


Par Caitlin Johnstone − Le 10 août 2024

Scott Ritter

Ces derniers jours, les États-Unis ont intensifié leur guerre contre la dissidence politique intérieure de multiples façons, les législateurs américains demandant à l’administration Biden de réprimer les manifestants anti-génocide qu’ils soupçonnent d’influence étrangère, et un journaliste critique de la politique étrangère américaine s’est retrouvé dans le collimateur de la loi de plus en plus militarisée de Washington sur l’enregistrement des agents étrangers (FARA).

Le FBI a perquisitionné le domicile de l’ancien inspecteur en armement de l’ONU Scott Ritter, un critique virulent de la politique étrangère américaine à l’égard de la Russie.

Consortium News rapporte :

 

« Des agents fédéraux ont enlevé jeudi l’équipement électronique de Ritter et de nombreuses boîtes contenant des dossiers papier de sa maison de la région d’Albany, dans l’État de New York, soupçonnant que l’ancien inspecteur en armement de l’ONU viole la loi américaine sur l’enregistrement des agents étrangers.

« Dans une vidéo publiée sur sa page Substack, Ritter a déclaré que normalement, dans les cas présumés de violation de la FARA, les autorités envoient une lettre à la personne concernée par l’enquête pour l’informer de l’enquête. Ils n’envoient pas de nombreux agents du FBI à sa porte avec un mandat de perquisition pour rechercher et retirer des preuves potentielles.

« Le mandat, dont Ritter a publié une copie, demandait seulement que les appareils électroniques soient enlevés, mais les agents, dont Ritter a dit qu’ils avaient agi de manière professionnelle, ont également enlevé des cartons de dossiers papier des Nations Unies datant de l’époque où il était inspecteur des armes de l’ONU en Irak dans les années 1990. Comme le dit Ritter dans la vidéo, les documents de l’ONU ne sont jamais classifiés et n’ont rien à voir avec l’affaire FARA présumée contre lui.

« L’idée selon laquelle il s’agit d’une procédure normale est donc absurde à l’extrême. Je ne suis pas un agent étranger. Je suis un journaliste. Et c’est ainsi que nous devons présenter toute cette affaire. Ce que le FBI a fait hier, ce que le gouvernement des États-Unis a fait hier, est une attaque frontale non seulement contre la liberté d’expression, mais aussi contre la liberté de la presse », a déclaré Ritter dans la vidéo.

Les États-Unis utilisent de plus en plus agressivement le FARA pour réprimer les discours politiques critiques à l’égard de la politique étrangère américaine, les voix dissidentes étant de plus en plus ciblées par le ministère de la Justice, accusées de diffuser des idées non autorisées en collaboration avec des gouvernements comme la Chine et la Russie.

Cela coïncide avec un rapport de Ken Klippenstein sur une lettre envoyée à la Maison Blanche par 22 membres du Congrès exigeant que les manifestants contre le génocide à Gaza, soutenu par les États-Unis, fassent l’objet d’une enquête pour toute affiliation non autorisée avec des gouvernements étrangers, et soient sévèrement pénalisés si des liens sont découverts avec « le régime iranien ».

Klippenstein écrit :

« Jeudi dernier, 22 membres du Congrès ont envoyé une lettre à l’administration Biden exigeant une enquête et des poursuites pénales ainsi que la ruine financière des manifestants contre la guerre à Gaza, qui, selon eux, ont reçu des fonds de l’Iran. « Nous écrivons aujourd’hui au sujet des récentes révélations selon lesquelles certaines organisations anti-israéliennes aux États-Unis ont reçu des fonds du régime iranien », commence la lettre. Cette révélation a été faite dans une récente déclaration de la directrice du renseignement national Avril Haines, en plus des déclarations du directeur du FBI Christopher Wray et de la procureure générale adjointe Lisa Monaco selon lesquelles l’Iran tente d’influencer l’opinion publique. La lettre demande ensuite au ministère de la Justice de « poursuivre pénalement et de poursuivre au civil toute personne ou entité qui viole la loi en recevant des fonds du régime iranien ». Elle se termine en exhortant « le Bureau du directeur du renseignement national (ODNI) et le Trésor à rendre publiques toutes les informations disponibles, sans compromettre les sources et les méthodes, concernant le financement par l’Iran de ces organisations pro-Hamas afin que le peuple américain puisse voir qui sont vraiment ces groupes ». »

https://x.com/kenklippenstein/status/1821700372311757091

Klippenstein note que la lettre exige une liste des personnes et des organisations qui ont reçu un soutien direct ou indirect de l’Iran ou de l’une de ses « filiales », des copies des informations bancaires sur « groupes anti-israéliens » qui auraient reçu des fonds sanctionnés, et des informations sur les « sanctions pécuniaires sévères » qui seront imposées à ceux qui seront reconnus coupables d’infraction.

L’empire américain fait tout ce qu’il peut pour restreindre le flux d’informations gênantes alors que l’opposition publique à sa criminalité s’accroît dans son propre pays et à l’étranger. La propagande, la censure, la guerre contre la presse, l’interdiction de TikTok, la consolidation de la collaboration de la Silicon Valley avec les agences gouvernementales américaines, la répression policière des manifestants sur les campus et la répression de la dissidence politique sont toutes des manifestations extérieures du programme visant à manipuler la façon dont le public perçoit ce qui se passe dans le monde.

Les dirigeants de l’empire centralisé par les États-Unis comprennent que le véritable pouvoir réside dans la capacité à contrôler non seulement ce qui se passe dans le monde, mais aussi ce que les gens pensent de ce qui se passe, car cela leur permet d’agir comme ils le souhaitent sans risquer une révolution. Notre tâche en tant que citoyens ordinaires est d’affaiblir leur contrôle sur les récits dominants de notre civilisation et de réveiller le public à la vérité sur ce qui se passe réellement sous le règne de cette structure de pouvoir tyrannique.

Caitlin Johnstone

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Note du Saker Francophone

Ce sont deux exemples de répression contre la dissidence mais il y en a eu d’autres cette semaine :

Le gouvernement américain a inscrit l’ancienne représentante d’Hawaï Tulsi Gabbard sur une liste spéciale de surveillance du trafic aérien, selon un groupe de lanceurs d’alerte des Air Marshals.

Gabbard a siégé au Congrès pendant huit ans (2013-2021) et s’est présentée à la nomination présidentielle démocrate en 2020, mais a quitté le parti en 2022 en raison de divergences idéologiques. Elle est également lieutenant-colonel dans la réserve de l’armée américaine.

Pour la Transportation Security Administration (TSA), Gabbard semble toutefois constituer un risque pour la sécurité. Le mois dernier, elle a été placée dans le programme « Quiet Skies » et surveillée partout où elle vole, selon l’Air Marshal National Council (AMNC).”

********

Le groupe de pression pro-israélien AIPAC investit une grosse somme d’argent dans ses efforts pour éliminer un deuxième membre du « Squad » progressiste démocrate, la représentante Cori Bush (D-Mo.) – et la lutte devient, comme on pouvait s’y attendre, amère.
Elle serait la deuxième membre de la brigade à perdre face à un adversaire bien financé et soutenu par des groupes pro-israéliens, après la représentante Jamaal Bowman (D-N.Y.).
Bush est devenue une cible ce cycle en raison de ses critiques virulentes à l’égard d’Israël, les multiples enquêtes fédérales sur les finances de sa campagne créant une ouverture pour une contestation primaire crédible.”

Elle a finalement perdu cette primaire, laissant la place a un Démocrate pro-israelien.

Les troubles civils sont la prochaine crise la plus prévisible pour l’Amérique aujourd’hui

Source : Le Saker francophone 


Par Brandon Smith − Le 25 juillet 2024 − Source Alt-Market

Au cours des six derniers mois, j’ai écrit sur la nette augmentation de la rhétorique de guerre civile dans les médias de l’establishment aux États-Unis, et nous savons tous que l’élection présidentielle à venir en est la raison. En fin de compte, peu importe qui finira à la Maison Blanche en 2025, il y aura des violences de masse, mais la plupart de ces violences seront réservées à l’éventualité du retour de Donald Trump.

 

Mettons de côté la récente tentative d’assassinat (et la façon dont les services secrets l’ont rendue possible) pour un moment et considérons la réaction commune de la gauche à cet égard – Environ 30 % des Démocrates pensent que l’attaque a été « mise en scène » (ce qui est pratiquement impossible compte tenu des circonstances et des preuves). Les autres sont furieux que le tireur ait raté sa cible. Aucun événement n’a autant révélé la gauche politique pour ce qu’elle est vraiment que le quasi assassinat de Donald Trump. Nous avons affaire à des déficients mentaux assoiffés de sang, prêts à tout pour gagner.

Le « faux paradigme gauche/droite » est mort, du moins en ce qui concerne les citoyens américains moyens. La gauche politique n’est pas seulement un sous-ensemble innocent de la population égarée par de faux dirigeants – elle est une grande partie du problème. Elle participe volontairement à la destruction de l’Occident. Les globalistes n’arriveraient à rien en matière de centralisation économique, de programme DEI, de programme trans, de taxation du carbone, de législation anti-armes, d’ouverture des frontières, etc. sans l’aide d’une grande partie des gauchistes.

Je préviens depuis longtemps que la gauche politique est en train de devenir, lentement mais sûrement, une armée de chair à canon au service du globalisme. Et malheureusement, les gauchistes ont tendance à s’engager dans la guerre alors que les conservateurs ont tendance à s’engager dans la politique. Les gauchistes utilisent tous les moyens nécessaires et se sentent parfaitement justifiés. Les conservateurs s’en tiennent aux limites, de peur d’être accusés de « fascisme ». Nous ne sommes pas obligés d’abandonner nos repères moraux, mais plus tôt nous nous rendrons compte qu’une guerre nous est faite, plus tôt nous pourrons nous en défendre.

Comme nous l’avons vu en Europe (en France le mois dernier), tout changement perçu vers une influence conservatrice dans le gouvernement entraînera sans aucun doute des émeutes et des chicaneries de la part des socialistes. Les médias ont tellement infecté l’esprit des progressistes qu’ils croient vraiment qu’ils sont les « bons » et que les conservateurs ont l’intention de « mettre fin à la démocratie ». Ainsi, à leurs yeux, toute violence ou tout sabotage à l’encontre des conservateurs (et des indépendants) est justifié.

À long terme, la violence et l’hystérie de la gauche ne font qu’inciter les conservateurs à répondre par une agression en retour. C’est là qu’apparaît le risque de conflit civil. Les gauchistes affirment qu’ils sont les seuls à être suffisamment vertueux pour être autorisés à dicter la politique et la loi. Cependant, leur idéologie embrasse également le relativisme moral, vous pouvez donc voir où cela mène…

Ils continueront à faire pression pour éroder l’héritage et les principes occidentaux et, finalement, les gens ordinaires se défendront ; ils n’ont pas le choix. Les gauchistes et les globalistes s’attendent à une résistance, jusqu’à un certain point. Je pense qu’une partie de leur stratégie consiste en une provocation communiste classique : que les patriotes réagissent par la violence, donnant ainsi à l’establishment de quoi alimenter une campagne de diabolisation (un peu comme le 6 janvier). Cela ne se passera pas comme ils le pensent la prochaine fois et la réponse sera bien plus importante et rapide qu’ils ne l’anticipent.

En attendant, si Trump revient au pouvoir, les émeutes auxquelles l’Amérique a dû faire face en 2020 seront un jeu d’enfant par rapport à 2025. Les progressistes prétendent qu’ils « protègent la démocratie », mais vous verrez très vite que dès que la démocratie ne va pas dans leur sens, ils l’abandonneront en un clin d’œil et chercheront à l’emporter en utilisant d’autres méthodes.

Cela se traduit par une campagne d’« arrachage de clés à molette » suivie d’émeutes, de pillages et de perturbations dans les grandes villes.

Une tendance croissante qui devrait mettre en alerte tous les chefs d’entreprise et les survivaliste est l’utilisation d’applications de médias sociaux pour coordonner des émeutes apparemment spontanées. Ces événements peuvent être organisés en quelques heures, encourageant certaines des pires personnes à se rassembler et à frapper un bloc d’entreprises sans s’être jamais rencontrées auparavant. Ce qui m’inquiète, c’est que ces méthodes s’étendent au-delà des quartiers d’affaires et des bâtiments administratifs locaux.

Les itinéraires de transport seront menacés, le fret pourrait être pris pour cible et nous pourrions même voir les pillards et les émeutiers s’installer dans des zones résidentielles plus éloignées du centre-ville. Des problèmes de chaîne d’approvisionnement ne manqueront pas de se poser. À tout le moins, les chauffeurs de fret craindront de prendre un risque en transportant des camions de marchandises dans des endroits où ils pourraient être encerclés par une foule en colère et pillés (ou pire).

La criminalité à grande échelle est en général néfaste pour l’économie. Comme nous l’avons vu dans des villes comme Chicago et San Francisco, la criminalité incontrôlée oblige les entreprises à quitter une région et à laisser ces endroits stériles. C’est ce qu’on appelle un « désert alimentaire » – un endroit où des dizaines de milliers de personnes n’ont pas d’accès direct à des produits alimentaires ou à des biens de consommation courante. Les pillages et les émeutes sont un catalyseur accéléré de ce scénario. Une fois que les magasins ont été pillés ou incendiés, il est possible qu’ils n’essaient jamais de se reconstruire.

Ce que je décris, c’est un nombre beaucoup plus important d’incidents d’une durée plus longue qu’en 2020. Je parle de troubles civils prolongés et je prédis qu’ils deviendront la norme au début de l’année prochaine. Ne comptez pas sur le gouvernement pour fournir une aide suffisante. Ne comptez pas sur les rations de la FEMA ou sur une intervention de la garde nationale qui ne ferait qu’exacerber le problème. Ne comptez pas sur une aide extérieure – vous le regretterez.

Il existe différents niveaux de troubles civils. Parfois, il s’agit d’abord d’un redressement de griefs moins malveillant, mais souvent, cela devient un chemin pour des destructions aléatoires. La meilleure façon de contrer la violence aveugle est de se défendre de manière ciblée, avec le matériel nécessaire pour tenir jusqu’à ce que les choses se calment.

Ne pensez pas non plus que ces menaces ne vous concernent pas parce que vous vivez en banlieue ou dans une ville rurale. En Argentine, lors de l’effondrement économique de 2001, des bandes de pillards ont traqué les zones rurales en toute impunité, tandis que les villes étaient paralysées. Une fois les villes vidées de leur substance, où pensez-vous que les pires personnes iront ensuite ?

Aux États-Unis, nous nous trouvons dans une situation similaire à celle de l’Argentine, où la crise économique a la capacité d’alimenter directement les divisions préexistantes. Les mauvais acteurs à motivation politique pourraient être incités à saboter les services normaux face à une opposition limitée des forces de l’ordre. Certaines personnes sont prêtes à tout pour arriver à leurs fins.

Organisez-vous en conséquence et préparez vos propres provisions. Il y a beaucoup de gens qui pensent qu’on leur doit quelque chose. Ils pensent qu’on leur doit une victoire politique, ou un pouvoir social, ou peut-être pensent-ils simplement qu’on leur doit l’accès aux biens d’autrui. Pour l’instant, les États-Unis sont une poudrière qui attend d’exploser et la période électorale à venir sera le détonateur.

Brandon Smith

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

 

 

Le retour de Trump : Préparez-vous à ce que le chaos se déchaîne et vous soit imputé

 


Par Brandon Smith − Le 10 juillet 2024 − Source Alt-Market & Le Saker francophone

Oui, c’est en train de se produire. La dernière moitié de l’année 2024 s’annonce comme l’une des plus folles sur le plan politique depuis un siècle et les étincelles jaillissent déjà. Le plus grand moment d’absurdité jusqu’à présent pourrait être le premier débat présidentiel entre Donald Trump et Joe Biden, au cours duquel il est apparu très clairement au monde entier que Biden est sur la voie rapide de la ville des fous. Cela fait quatre ans que nous disons que ce type n’existe plus, qu’il s’agit d’un cas de démence soutenu et protégé par le DNC et les médias. Aujourd’hui, c’est indéniable : Il y a un légume assis dans le bureau ovale et la nation est en panique.

 

Les gauchistes paniquent parce qu’ils se rendent compte que leur candidat est une farce, que l’empereur n’a pas de vêtements et qu’ils ont misé tout leur argent sur un cheval de course très attardé. Les conservateurs se réjouissent, mais ils paniquent aussi parce qu’ils pensent que Biden, dans sa sénilité, pourrait lancer des bombes nucléaires à tout moment.

Certains réclament même une intervention au titre du 25e amendement pour destituer Biden, car ils pensent qu’il prend des décisions. Ce n’est pas le cas. Biden est un mandataire d’intérêts plus puissants et l’a toujours été. Se débarrasser de Biden plus tôt que prévu ne résoudra pas le problème, et n’empêchera pas une apocalypse nucléaire (si c’est ce qui était prévu au départ). D’autres personnes prennent ses décisions à sa place.

En attendant, de nombreuses surprises pourraient survenir avant le mois de novembre. Comme je l’ai indiqué dans mon article L’art de la jonglerie : 2024 est-elle une année charnière pour les globalistes ?” publié en janvier, l’élection de 2024 est en train de devenir son propre événement Black Swan. J’ai déclaré que :

… Il existe un potentiel d’événements chocs, tels que le retrait de Biden à la dernière minute. Trump est arrêté mais gagne quand même. Ou encore, une crise géopolitique majeure utilisée par les démocrates comme excuse pour “reporter” l’élection …

Il semble de plus en plus qu’au moins l’un de ces scénarios soit sur le point de se réaliser (Biden se retire ou est poussé vers la sortie par le DNC). Il est également de plus en plus probable que Donald Trump retournera à la Maison-Blanche malgré tout. Pour l’instant, il semble que Biden veuille s’accrocher à son poste, mais même s’il est remplacé, il n’y a pas encore de candidat démocrate qui ait les chiffres nécessaires pour l’emporter en novembre. Et si vous pensez que la fraude électorale sera un facteur, n’oubliez pas que les votes doivent être serrés pour que le résultat soit truqué.
La question est de savoir ce que cela signifie pour les conservateurs et les patriotes à l’avenir. Faut-il s’en réjouir ou les Américains doivent-ils se préparer à ce qu’on leur tire le tapis sous les pieds ?

Après la victoire de Trump en 2016 (que j’avais prédite un an avant les élections), j’avais suggéré que Trump pourrait être le prochain Herbert Hoover, le bouc émissaire d’une foule de calamités économiques et sociales causées par des intérêts obscurs et ténébreux. Je me suis également demandé si Trump serait ou non un participant volontaire à ce théâtre.

Gardez à l’esprit que le choix de son cabinet en 2016 était un cauchemar – rempli d’une nuée d’élites bancaires, d’un membre du cartel Rothschild (Wilber Ross), de membres du CFR et d’autres mauvais acteurs. Il avait vraiment certaines des pires personnes qui se tenaient au-dessus de son épaule à l’époque (comme Anthony Fauci, par exemple…). Même si Trump avait de bonnes intentions, ses conseillers n’en avaient certainement pas.

Avec la combinaison des émeutes de BLM, des hausses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale, de l’hystérie pandémique, de la relance Covid déclenchant la stagflation, de l’“insurrection” du 6 janvier, Trump a été transformé en paria (la plupart du temps injustement). Les conservateurs en 2020 et au-delà ont été étiquetés comme les méchants ultimes, les “destructeurs de la démocratie”. Trump a été, à bien des égards, catalogué comme un autre Hoover.

Mais il s’est passé quelque chose au cours de ce processus que, selon moi, les globalistes n’avaient pas prévu : le programme de lutte contre la pandémie a échoué. Les passeports vaccinaux ont échoué. Les obligations ont échoué. Le taux moyen d’infection mortelle n’était que de 0,23 % et le public n’était pas suffisamment terrifié. Trop de patriotes refusaient de s’y soumettre. Les chiffres du CDC sur les vaccinations étaient clairement gonflés pour donner l’impression que davantage de personnes se faisaient vacciner. Presque personne ne prenait les rappels.

Il s’agit peut-être de l’une des plus grosses bévues auxquelles les globalistes aient jamais été confrontés. Klaus Schwab, le Dr. Evil lui-même, s’est effacé et a pris sa retraite en tant que président exécutif du WEF. Le grand jeu de la tyrannie médicale a fait l’effet d’une bombe. Que faire maintenant ?

Est-ce une erreur que l’establishment ait continué à soutenir Biden malgré son délire ? Ou bien ont-ils envoyé Biden à ce premier débat en sachant exactement à quel point il allait mal se passer ? S’agit-il d’un stratagème visant à compléter le scénario d’Herbert Hoover ? Cette année, Trump a laissé entendre dans une interview à Fox Business qu’il “ne veut pas devenir le prochain Herbert Hoover” en héritant de Biden une économie en forme de bombe à retardement. Biden a répondu que Trump était DÉJÀ comme Herbert Hoover en raison des emplois perdus pendant la crise.

Il s’agit bien entendu d’une affirmation erronée. Mais le récit est omniprésent: “Trump va superviser un krach américain similaire à celui de 1929”.

Réfléchissez un instant au nombre d’éléments différents de l’économie américaine d’aujourd’hui qui sont déformés par des statistiques truquées. Biden a supprimé les statistiques sur l’inflation, comme l’IPC, en déversant des réserves stratégiques de pétrole sur le marché. Ses statistiques sur l’emploi sont un véritable cirque, presque tous les emplois “créés” étant attribués à des immigrants illégaux, ce qui gonfle artificiellement les chiffres du BLS. M. Biden a créé une fausse croissance de l’industrie manufacturière américaine en subventionnant les entreprises d’énergie verte avec l’argent des contribuables. Les médias semblent vouloir ignorer la question de la dette nationale, dont les paiements d’intérêts s’élèvent à plus de 1 000 milliards de dollars tous les trois mois. Enfin, l’augmentation des passages aux frontières se poursuit sans relâche (à l’exception d’une baisse de 74 % au Texas, où l’on installe de véritables murs et des barbelés).

Et que dire de la situation en Ukraine ? Celle qui dégénère rapidement en un conflit plus large ? Mes lecteurs connaissent mes prédictions à ce sujet, mais pensez-y du point de vue de Trump : Biden laisse derrière lui tous les éléments volatils d’une guerre mondiale en gestation. Trump hérite d’un chaudron de nitroglycérine.

Que se passera-t-il lorsque Biden s’en ira ? Tous les trucages économiques disparaissent, et les données réelles apparaissent alors que Trump est au pouvoir. Peut-être que la Troisième Guerre mondiale se déclenchera aussi. Et devinez qui sera blâmé ? Les doigts pointeront vers Trump, mais ils pointeront aussi vers VOUS.

L’ordre du jour consistera à faire le procès des principes conservateurs et du mouvement pour la liberté et à les dépeindre comme des idéaux de calamité. La méritocratie, l’individualisme, l’indépendance, la liberté personnelle, la responsabilité et la discipline, les marchés libres, la propriété privée, tout ce qui constitue les fondements de la civilisation occidentale sera mis sur le bûcher. Donner à Trump une victoire facile contre un déficient cognitif comme Biden (ou tout autre candidat faible) pourrait être un piège ; laisser les conservateurs gagner un moment de pouvoir pour découvrir qu’ils sont assis sur le trône d’un château qui s’écroule.

Suis-je en train de dire qu’il ne faut pas voter pour Trump ? Non. À tout le moins, le fait de voter pour Trump envoie le message que le peuple américain veut ce que Trump est censé représenter, et qu’il rejette ce que Biden est censé représenter. Les candidats sont bien moins importants que les idéaux qu’ils sont censés incarner. Ce que je veux dire, c’est que cette élection pourrait être particulièrement bizarre pour une raison – le fait que Trump soit présenté comme le choix évident est suspect.

Au minimum, il y aura des émeutes organisées par les gauchistes dans les grandes villes des États-Unis. Comme nous l’avons vu en France, la gauche politique n’a pas l’intention d’abandonner le pouvoir et elle est prête à tout pour le conserver, y compris à brûler le quartier. Les libéraux les plus réservés s’allieront aux groupes d’activistes socialistes les plus extrêmes pour gagner à tout prix. La présence de Trump dans le bureau ovale serait le déclencheur parfait pour un défilé sans fin de clowns DEI et de monstres Antifa créant autant de pandémonium que possible.

Je ne parle pas du faux paradigme gauche/droite. Le faux paradigme gauche/droite n’est pas pertinent lorsqu’il s’agit du problème de fond, qui est la prépondérance de l’action ou de l’apathie des patriotes. Si le peuple américain se levait demain en grand nombre et décidait d’un seul coup de faire taire les gauchistes, de chasser les globalistes et de reprendre le pouvoir, nous réussirions et personne ne pourrait nous arrêter. Nous sommes la plus grande population armée du monde et, par extension, la plus grande armée du monde, et de loin.

C’est à nous, et non à Trump, de déterminer le cours de l’avenir de notre nation. Et si lui (ou tout autre dirigeant politique) ne parvient pas à se montrer à la hauteur de nos normes, nous devrons alors faire la chose horrible que tout le monde sait nécessaire, mais dont personne ne veut être responsable. Rappelez-vous simplement que nous serons dépeints comme des méchants, et non comme des combattants de la liberté, lorsque nous franchirons cette étape.

Brandon Smith

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

 

Les États-Unis viennent de passer à un cheveu du désastre socio-politique


Par Andrew Korybko − Le 14 juillet 2024 − Source korybko.substack.com - Le Saker francophone.

andrew-korybko


Les États-Unis viennent de connaître un rappel à la réalité sur leur proximité avec le chaos.

 

Donald Trump, l’ancien président et prochain candidat républicain a survécu à une tentative d’assassinat lors d’un meeting politique tenu en extérieur en Pennsylvanie ce samedi 13 juillet, avant la convention nationale de son parti ; il a tourné la tête à la dernière seconde et a ainsi évité miraculeusement une balle qui n’a fait qu’effleurer son oreille. Le tireur a été abattu par les Services Secrets, mais un témoin a affirmé aux médias qu’il avait prévenu la police quant à la présence d’un homme sur le toit quelques minutes plus tôt, et qu’aucune action n’avait été menée par celle-ci.

Cette défaillance de sécurité est suspecte et ouvre l’hypothèse qu’au moins un membre des Services Secrets ait pu attendre volontairement que le tireur passe à l’action avant de le neutraliser, que ce soit par sympathie pour sa cause, ou peut-être parce qu’il se trouvait impliquait dans une forme de complot. Le tireur a été identifié comme étant Thomas Matthew Crooks, un Républicain connu. Au moment de la rédaction du présent article, on ne connaît pas son historique en ligne, ni la profondeur de son affiliation pour le Parti républicain.

À tout le moins, il ne fait aucun doute que la campagne de haine menée par les Démocrates et leurs alliés “Jamais pour Trump” aura joué un rôle pour radicaliser le suspect. S’il avait réussi à assassiner Trump, les États-Unis auraient très probablement sombré dans un désastre socio-politique, auquel ils n’ont véritablement échappé que d’un cheveu. De nombreux observateurs s’attendent à ce que de puissants donateurs démocrates contraignent prochainement Biden à quitter la course, ce qui amènerait le parti à choisir son candidat en dehors du processus théoriquement démocratique du parti.

Leurs homologues républicains en auraient fait autant de leur côté, surtout au vu du fait que Trump n’avait pas encore annoncé son choix pour le poste de vice-président au moment de la tentative d’assassinat dont il a fait l’objet. Les deux partis auraient donc sans doute choisi des candidats qui n’auraient pas souscrit aux processus respectifs de leurs primaires, privant encore plus les Étasuniens de légitimité qu’ils ne le sont déjà. En théorie, les élections pourraient être reportées pour procéder à de nouvelles élections primaires, mais il n’est pas certain que le Congrès le permettrait.

Même si tel était le cas, l’article cité plus haut en lien rappelait au lecteur que le 20ème amendement de la Constitution désigne la fin des mandats de quatre ans du président et du vice-président à midi le 20 janvier [2025], ce qui contraindrait la présidente Harris de quitter son poste avant qu’un nouveau président soit élu. Le remplacement de son vice-président ne peut être faire l’objet que d’hypothèses, car le 25ème amendement stipule qu’il devrait être confirmé par un vote à la majorité par les deux Chambres du Congrès.

Que les élections fussent ou non reportées, les États-Unis continueraient d’être dirigés par l’“oligarchie au pouvoir” rapportée par Axios le mois dernier comme véritable pouvoir derrière Biden. L’analyse présentée ici, mise en ligne par hasard le même jour, notait que “le pays est dirigé par un réseau obscur d’élites transnationales et intérieures, qui sont unies par leur idéologie radicale libérale-mondialiste.” Ce groupe exploite simplement Biden comme porte voix pour légitimer publiquement l’ensemble de ses décisions.

Si les Démocrates conservent la Maison-Blanche, ou si un “Républicain Seulement de Nom” [“Republican In Name Only”, RINO] remplaçait Trump après l’assassinat de ce dernier, l’ancien président a promis à ses soutiens qu’il remplirait son ancienne promesse de drainer le marigot s’il est réélu, et si son premier mandat suggère qu’il pourrait échouer de nouveau, il reste une chance qu’il puisse partiellement y parvenir. À tout le moins, son retour pourrait créer les conditions à des remplacements, qui pourraient ouvrir la voie à des conservateurs-nationalistes.

Cette perspective met en lumière les forces qui seraient heureuses qu’il soit assassiné, à savoir la clique libéralemondialiste qui contrôle en secret la politique des États-Unis, et ils seraient également trop heureux que Trump n’ait jamais l’opportunité de mettre fin à leur dernière “guerre sans fin” en Ukraine comme il tient à le faire. Son potentiel successeur républicain pourrait essayer de marcher sur ses traces, mais pourrait également ne pas en avoir envie s’il s’agit d’un RINO, et c’est pour cette raison que mettre Trump à bas aurait pu changer la donne.

Sur le front intérieur, il ne fait aucun doute que les shitlibs auraient propagé des images de la cervelle de Trump sur les réseaux sociaux et dans les villes pour inciter ses soutiens à la violence, et que certains de ces soutiens y auraient succombé après avoir été provoqués sans fin par ce type d’image. Les libéraux-mondialistes au pouvoir veulent depuis un moment radicaliser les membres du MAGA pour discréditer leur mouvement encore davantage et créer un prétexte crédible pour les réprimer en masse.

On ne peut pas non plus écarter que certains de ces soutiens nouvellement radicalisés auraient pu procéder à des opérations de “violence rétributive” en ciblant des dirigeants démocrates, fédéraux ou locaux, s’ils les jugeaient responsables de l’assassinat de Trump. Des célébrités et influenceurs notoirement anti-Trump auraient également pu se faire prendre dans une campagne sanglante de cette nature, qui aurait pu déboucher sur l’instauration de la loi martiale dans certaines régions du pays ; Trump aurait au demeurant dû déclarer la loi martiale lors de la campagne de terrorisme urbain lancée par les Démocrates à l’été 2020.

La structure socio-politique des États-Unis auraient très facilement pu éclater en morceaux si Trump n’avait pas tourné d’un coup la tête à la dernière seconde, évitant ainsi miraculeusement ce scénario du pire, d’un cheveu. On ne dispose d’aucune garantie que cela ne puisse pas se reproduire, et il est impératif que Trump annonce sur-le-champ son choix de vice-président, et choisisse idéalement quelqu’un qui fasse également peur à l’élite libérale-mondialiste afin de réduire les chances de se faire tuer.

Nonobstant les événements à venir, les États-Unis viennent d’avoir un aperçu de leur proximité avec le chaos ; et cela indique à quel point la situation a empiré depuis 2016. La radicalisation partisane et les projets menés par les élites ont toujours été présents, mais ils ont atteint des niveaux sans précédent depuis que Trump est devenu le candidat républicain à l’époque. L’homme reste un candidat imparfait criblé de défauts personnels, mais sa réélection constitue la dernière chance de sauver les États-Unis d’eux-mêmes s’il réussit à mettre en œuvre ses projets ambitieux.

Andrew Korybko est un analyste politique étasunien, établi à Moscou, spécialisé dans les relations entre la stratégie étasunienne en Afrique et en Eurasie, les nouvelles Routes de la soie chinoises, et la Guerre hybride.

Traduit par José Martí, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

Stop au mythe de la «bonne guerre»

par Nicky Reid

Il est temps que les Américains intoxiqués se joignent au reste du monde et se défendent contre la lèpre de l’impérialisme, en admettant enfin que tous les conflits américains relèvent du mensonge.

L’Amérique est confrontée à un problème, mais ne vous inquiétez pas, nous pouvons arrêter à tout moment. Je parle bien sûr de l’appétit belliciste sans bornes de l’Amérique, de son incapacité à tenir un quart d’heure sans allumer un pays du tiers-monde comme un putain de pétard. Mais cela ne fait pas de nous des drogués, nous aimons simplement nous amuser et faire valser la merde de temps en temps pour nous défouler après une longue journée. Nous avons quitté l’Afghanistan après une vingtaine d’années, et plus ou moins quitté l’Irak. Nous pourrions même nous passer de ce pays et faire passer l’Amérique en premier si nous le voulions.

Mais auparavant, envoyons encore quelques bombes supplémentaires en Ukraine. Et peut-être une dernière attaque de drone en Somalie, en souvenir du bon vieux temps. Et juste une petite invasion rapide en Haïti et un autre exercice de navigation dans la mer de Chine méridionale, quelques sanctions supplémentaires contre la Corée du Nord, 2 ou 3 membres supplémentaires de l’OTAN et une autre base à Okinawa, un bourbier express au Yémen, quelques enfants soldats de plus au Rojava et un putain d’holocauste en Terre Sainte, et puis allez au diable, faisons la Troisième Guerre mondiale !

D’accord, l’Amérique a peut-être une toute petite addiction. Reconnaissons-le, nous sommes des grands drogués de la guerre, des Sid et des Nancy de première, qui sucent Raytheon derrière le silo à missiles pour une dernière dose. Mais tant que nous vivons cet instant de lucidité, pourquoi ne pas tout mettre sur la table dès maintenant. Nous sommes peut-être un empire de démons qui raffolent des crimes de guerre comme un bébé des seins de sa mère, mais cette situation est loin d’être nouvelle, et nous sommes tous contaminés. Même le plus pacifiste des pacifistes de ce pays semble considérer l’appétit de destruction de l’Amérique comme une aberration dans une histoire nationale par ailleurs bien stoïque, et tous les soi-disant non-interventionnistes semblent faire une place dans leur cœur à au moins une exception qui confirme la règle. Cette bonne guerre, vous savez, celle où nous avons joué les gentils pour de vrai et sauvé la situation, juste une fois.

Mais tout ceci n’est que foutaise. Toutes les guerres américaines ont été truquées. Ils invoquent tous des prétextes divers, dont certaines sont très convaincants, mais tous les conflits majeurs dans lesquels ce pays s’est engagé ont été guidés par le profit et le pouvoir, et toutes les guerres que nous avons menées se sont terminées exactement de la même manière, avec des monceaux de cadavres, moins de droits civiques et une fringale grandissante d’en avoir toujours plus.

Même notre soi-disant révolution, que tant de libertaires pacifiques tiennent en si haute estime, n’était guère plus qu’une autre quête de pouvoir sanguinaire. Même moi, très franchement, je peux soutenir une bonne vieille révolution populaire en tant qu’acte d’autodéfense de la société, mais l’idée que l’on puisse faire une véritable révolution sur un territoire illégalement occupé est absurde. La révolution américaine était plutôt une mutinerie coloniale. Une bande de tueurs d’Indiens trafiquants d’esclaves en avait assez de dépendre de la Couronne et, après avoir eu vent que les Britanniques prenaient des mesures pour réduire leur commerce d’esclaves et leurs massacres d’Indiens, ils ont joué les colonels Kurtz [personnage fictif et principal antagoniste du film «Apocalypse Now» de Francis Ford Coppola de 1979] et ont déclaré que leur colonie était une nation souveraine.

«Mais qu’en est-il de la guerre de Sécession ?» lance un jeune et brillant guerrier de la justice sociale depuis le dernier rang. Certes, la lutte pour la libération des esclaves est une exception, et elle l’aurait peut-être été si ce bain de sang avait été réellement motivé par la lutte contre l’esclavage. Ne vous méprenez pas, la Confédération était un cartel raciste de salauds génocidaires qui ont fait sécession spécifiquement pour pouvoir continuer à acheter, vendre, violer et tuer des marchandises humaines. Mais l’Union n’avait rien à faire des esclaves, et elle l’a ouvertement admis à de nombreuses reprises.

Abraham Lincoln lui-même était un partisan déclaré de la suprématie de la race blanche, et lui et la quasi-totalité de ses Républicains ont soutenu de tout cœur le 13ème Amendement, adopté à la fois par le Sénat et la Chambre des représentants, qui interdisait explicitement au gouvernement fédéral d’interférer avec l’esclavage sudiste et a servi de justification au Sud pour faire sécession en invoquant des motifs constitutionnels [Le 13ème Amendement a aboli l’esclavagisme et la servitude involontaire aux États-Unis, sauf en cas de punition pour un crime. Il obtint la majorité des deux tiers requise pour amender la constitution et fut adopté par le Congrès le 6 décembre 1865]. Le Sud était peut-être motivé par l’esclavage, mais le Nord était motivé par la consolidation de son pouvoir et le renforcement du bureau exécutif. Les principaux résultats de cette boucherie, outre les millions de cadavres, ont été la suspension de l’Habeas Corpus et la transplantation des corps noirs de l’esclavage agraire de la plantation à l’esclavage industriel salarial de l’usine. Frederick Douglass lui-même a proclamé avec horreur qu’il ne voyait pas la différence, mais les industriels qui ont rempli les poches de Lincoln, eux, la voyaient bel et bien.

Et puis, bien sûr, citons nos sacro-saintes guerres mondiales, au cours desquelles l’Amérique, la puissance incontournable, a sauvé l’humanité du fascisme au nom de la paix et de la démocratie mondiales. Oui, n’en déplaise aux progressistes, ce n’est qu’une connerie impériale de plus. La Première Guerre mondiale a été un imbroglio impérial insensé d’empires désuets comme la France, l’Allemagne, la Russie et le Royaume-Uni qui se sont mutuellement renvoyé la balle à propos de leurs sphères d’influence en déclin. Au bout de trois ans environ, toutes les parties concernées étaient prêtes à en finir et à négocier un accord. C’est alors que Woodrow Wilson s’est jeté dans la mêlée pour prolonger le bain de sang et réaliser son rêve de faire de l’Amérique une superpuissance mondiale progressiste et d’utiliser ses nouveaux et massifs «pouvoirs de guerre» pour réorganiser l’économie sous l’égide d’un cartel de grandes entreprises tout en réorganisant la Constitution verrouillée par un État policier hypertrophié.

Ce diable blanc a également préparé le terrain pour la prochaine guerre mondiale en rejetant la totalité de la dette de la première sur l’Allemagne avec le traité de Versailles. Mais l’Amérique n’a-t-elle pas été attaquée à Pearl Harbor ? Techniquement, oui, mais Franklin Delano Roosevelt et ses porte-flingues ont tout fait pour garantir le succès de cette attaque, en imposant aux Japonais un embargo pétrolier dévastateur, en humiliant leur régime lorsqu’ils se sont rendus à Washington pour négocier et en plaçant la flotte américaine du Pacifique à leur porte en l’implantant sur le territoire récemment colonisé d’Hawaii. L’Allemagne n’aurait jamais déclaré la guerre aux États-Unis sans Pearl Harbor. Hitler avait déjà pratiquement perdu à Stalingrad et était en fait bien décidé à ne pas s’étendre davantage vers l’Atlantique.

Mais les États-Unis ont voulu achever ce que Wilson avait commencé. Une fois de plus, nous nous sommes lancés à la dernière minute dans un nouveau bain de sang impérial entre des géants antagonistes pour s’approprier le butin de guerre, et nous l’avons fait en lançant une campagne d’attaques terroristes choquantes destinées à faire comprendre au monde que nous étions désormais les nazis. Des villes entières ont été réduites en cendres par des attaques massives au napalm. 100 000 personnes à Tokyo, 600 000 autres à Hambourg, Dresde et Cologne. En 1945, le Japon implorait un accord de paix, mais nous leur avons tout de même largué deux bombes nucléaires, juste pour nous assurer que Staline avait bien compris le message.

Et vous trouvez que c’est une putain de bonne guerre ?

Au fil des décennies, les champs de bataille et les croque-mitaines ont changé, mais le résultat est toujours le même. Quatre millions de personnes brûlées vives en Corée, cinq millions au Viêt Nam, des dictateurs, des escadrons de la mort et des moudjahidines armés jusqu’aux dents et entraînés à la boucherie, tout cela au nom de la lutte contre les méfaits du communisme. Mais le communisme s’est effondré et nous avons engagé d’autres guerres avec ces mêmes dictateurs, escadrons de la mort et moudjahidines. La soi-disant guerre contre la terreur a engendré un nouveau champ de bataille pour 4,7 millions de cadavres supplémentaires, et l’Amérique s’en est trouvée grandie, ses entreprises se sont enrichies et son État policier s’est durci.

Ça suffit ! Assez de guerres à la con. L’Amérique doit mettre fin à cette dépendance démente avant qu’elle ne nous entraîne tous vers une congestion nucléaire. La première étape ne consiste pas seulement à admettre que nous avons un problème. La première étape consiste à détruire la mythologie toxique de la bonne guerre, et admettre que nous avons toujours eu un sacré problème, que la guerre elle-même est le problème. La seule excuse valable à la violence est l’autodéfense, et la défense ne consiste pas à détruire les biens d’autrui. Il est temps d’intervenir autrement. Il est temps que les Américains intoxiqués se joignent au reste du monde pour se défendre contre la lèpre de l’impérialisme américain. Et tout cela ne pourra se faire qu’en admettant enfin que tous les conflits américains relèvent du mensonge.

source : Scheerpost via Spirit of Free Speech

L’effondrement de l’Empire américain (partie 1)

Source : RzO International - Le 27/02/2024.

par Eric Striker

Première partie : La démographie

Autant les idéologues néo-conservateurs/sionistes comme Robert Kagan écrivent sur l’inéluctabilité exceptionnelle de l’ordre mondial américain, autant se répand un sentiment général de naufrage parmi le peuple des États-Unis, selon lequel ce pays n’a pas d’avenir.

Cette impression est-elle justifiée ? Les scrutateurs du déclin impérial peuvent examiner les observations historiques et les parallèles pour décider.

Certes, utiliser l’historicisme pour essayer de prédire les évolutions géopolitiques à court et moyen terme est une science imparfaite, prenant souvent la forme de prédictions préjudicielles ou d’affirmations intuitives.

Une partie du problème est une dépendance excessive à l’histoire ancienne, en particulier à Rome, comme point de référence pour comprendre la montée et la chute de l’empire. Le manque de données spécifiques concernant les évènements qui ont abouti à la chute de Rome a conduit les commentateurs suivants à remplir les blancs à travers les prismes idéologiques de leur temps. Par exemple, l’historien britannique du XVIIIe siècle Edward Gibbon voyait la décadence comportementale de l’élite romaine comme catalyseur de sa chute. La pureté morale individuelle était une forte fixation pour les Anglais protestants comme Gibbons à son époque, mais cette théorie peut être contestée par des informations révélant des excès moraux à grande échelle parmi les dirigeants romains pendant la période précédente, contemporaine de l’apogée territoriale de l’empire au IIe siècle après JC, p. ex., avec l’infâme obscène Caligula ou Néron le délirant. Aujourd’hui, ce sont les récits accusant le changement climatique du déclin de Rome, une obsession du XXIe siècle, qui se sont imposés.

Une comparaison plus directe avec la chute de l’Union soviétique, où des informations détaillées sont disponibles, est plus utile pour chercher à enquêter sur le malaise et la viabilité à long terme de l’empire américain. Les États-Unis de 2024 partagent plusieurs tendances démographiques avec l’Union soviétique des années 1970 – «l’ère de la stagnation» – qui a finalement conduit à l’implosion de la vaste superpuissance eurasienne en 1991.

En examinant le pronostic à court et moyen terme (10 à 30 ans) de l’empire américain, nous le comparerons également à ses principaux adversaires : principalement la Russie et la Chine, et, en complément (plus dans les articles ultérieurs), l’Iran.

Il convient de souligner qu’il n’y a aucune impression que la Russie, la Chine ou l’Iran puissent vaincre l’empire américain par eux-mêmes. Les trois pays ont des avantages différents par rapport aux États-Unis dans leur lutte historique mondiale contre l’unipolarité néolibérale, mais aussi des inconvénients en tant que candidats individuels, suggérant qu’un avenir sans Pax Americana pourrait ressembler à l’avant deuxième guerre mondiale dans la limite de sphères naturelles d’influence plutôt qu’à une reconstitution des efforts ambitieux de Washington pour dominer le monde. Si trois puissances se coordonnent et s’unissent – comme le suggère le partenariat «sans limites» de la Chine et de la Russie ou les pactes pluriannuels des deux puissances avec l’Iran – l’ordre mondial libéral d’après-guerre dirigé par Washington pourrait tomber plus tôt que prévu.

La Russie et la Chine restent derrière les États-Unis sur un large éventail de paramètres, mais ce qu’il est impossible de nier, c’est qu’ils commencent à rattraper leur retard alors que les États-Unis sont largement à un point d’inflexion. En 2021, Xi Jinping a fait valoir ce point dans son discours, affirmant que «l’époque et le momentum» étaient du côté de la Chine.

Un point logique à souligner est que, de manière générale, la vie des Russes et des Chinois ordinaires s’améliore objectivement, alors que les choses empirent manifestement aux États-Unis. Cela seul peut créer des divergences dans le moral national lors d’une grande compétition de pouvoir.

Les facteurs économiques, militaires, soft power, politiques et autres qui pointent vers l’échec à venir et la neutralisation géopolitique des États-Unis et de leur idéologie sur la scène mondiale seront explorés dans de futurs articles.

Données démographiques

L’un des premiers symptômes du déclin d’une nation est une dégradation de la santé sociale et humaine. Souvent, de petits changements dans les données liées au bien-être de la population parlent d’un iceberg sous-marin de problèmes plus importants et systématiques au sein d’un peuple.

À la croisée de la «stagnation de Brejnev» de l’URSS du milieu à la fin des années 1970, les démographes ont commencé à spéculer sur la santé de l’empire apparemment omnipotent après avoir découvert que les taux de mortalité infantile de la nation commençaient à augmenter. Bien que cette augmentation ait été mineure – seulement quelques points de pourcentage – elle a brisé un cycle de décennies de gains rapides dans la survie des nourrissons soviétiques depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

C’était déconcertant pour les observateurs traditionnels à l’époque, car l’Union soviétique jouissait, financièrement, d’une prospérité relative en raison d’un boom mondial des exportations de pétrole déclenché par l’embargo pétrolier de la Ligue arabe de 1973. L’URSS sous Leonid Brejnev (qui a régné de 1964 à 1982) avait planifié son économie pour atteindre la parité militaire avec les États-Unis (en particulier dans le domaine des armes nucléaires), était industriellement puissant, et a égalé ou dépassé ses rivaux dans le monde dans diverse domaines décisifs, comme l’aérospatiale.

Pourtant, malgré le succès superficiel du système, l’atout le plus important de l’URSS, son peuple, a commencé à montrer des signes de décomposition et de misère.

Aujourd’hui, aux États-Unis, nous observons des tendances similaires.

Dans le contexte soviétique, les minorités d’Asie centrale dans l’espace multiethnique soviétique, qui avaient bénéficié de privilèges économiques, sociaux et juridiques spéciaux (Avant l’Amérique, les bolcheviks de l’Union soviétique avaient créé la première nation à pratiquer la discrimination raciale officielle contre ses propres citoyens à majorité ethnique, comme détaillé dans le livre de Terry Martin de 2001 «The Affirmative Action Empire») ; la minorité asiatique a connu une croissance beaucoup plus rapide que la population slave moins fertile des années 1960 et 1970. En 1979, les Russes ethniques ont diminué pour atteindre à peine 52% de la population soviétique.

Comme l’a montré le livre «Bowling Alone» de 2000 de Robert D. Putnam, le multiculturalisme / multiracialisme est fortement corrélé avec l’aliénation et la méfiance. Comme en URSS dans sa période de ralentissement, la composition raciale de l’Amérique a radicalement changé au cours des 50 dernières années, les Blancs représentant maintenant moins de 58% de la population.

Outre les problèmes nationaux créés par l’aliénation raciale et culturelle, les changements démographiques entraînent des changements dans l’ensemble de la société. Les nations commencent naturellement à prendre le caractère des pays d’origine des nouveaux peuples qui les peuplent, ce qui, dans le contexte américain, signifie basculer derrière les périphéries de son empire, comme l’Europe occidentale, dans des secteurs critiques. Il s’agit d’un autre point commun avec l’URSS des années 1970, où la patrie soviétique elle-même était déchirée par le dysfonctionnement et le niveau de vie dépassait les protectorats ethniquement/racialement homogènes du Pacte de Varsovie tels que la Hongrie ou l’Allemagne de l’Est. Il est peut-être possible pour les nations non blanches et non asiatiques de réussir, mais cela nécessiterait une gouvernance illibérale, une cohésion ethnoculturelle et une discipline forcée qui semblent faire défaut aux pays multiraciaux (comme l’Amérique ou le Brésil).

Comme on pouvait s’y attendre, ce n’est pas un hasard si les États-Unis sont confrontés à une baisse du niveau de vie et à une dégradation sociale, y compris parmi la majorité blanche autrefois prospère, ce qui la place dans une position très désavantageuse par rapport aux concurrents géopolitiques.

En 2022, le Center for Disease Control a signalé que la mortalité infantile aux États-Unis avait augmenté de 3% pour la première fois depuis des décennies, passant de 5,44 décès infantiles pour 1000 naissances vivantes l’année précédente à 5,60. En 2023, rien n’a été fait pour s’attaquer à ce problème : le même chiffre a été rapporté.

Comparativement, la mortalité infantile en Russie est maintenant plus faible. En 2023, il y a eu 4,807 décès pour 1000 naissances vivantes, soit une baisse de 3,8 % par rapport à 2022. C’est un exploit remarquable du gouvernement de Vladimir Poutine. En 2003, au début du règne de Poutine, la Russie connaissait un taux alarmant de 16,156 décès pour 1000 naissances vivantes, alors que les États-Unis avaient un taux de morbidité infantile de 6,85 à l’époque. 

Sur le front chinois, leur population massive est à la traîne par rapport aux États-Unis avec 8,4 nourrissons mourant pour 1000 naissances. Nous pouvons appliquer ici la citation de Xi Jinping au sujet du «momentum». La Chine a vu cette statistique chuter régulièrement de plus de 3% chaque année, alors que l’Amérique souffre de l’inverse, ce qui suggère que, comme la Russie, on peut prévoir qu’ils surmonteront cet obstacle. 

Une grande partie de cette augmentation de la mortalité infantile est liée à l’augmentation de la population minoritaire américaine. Les Noirs et les Amérindiens en particulier ont des taux élevés de mortalité infantile en raison d’activités véhiculant des négligences telles que la consommation de drogues, l’alcoolisme, la violence sexuelle, ainsi que la surcharge ou la mauvaise administration des services de santé gérés par les minorités. En même temps, le taux de mortalité infantile augmente également pour les mères blanches, ce qui suggère que ces symptômes de détérioration nuisent également à la communauté blanche américaine. 

Ce déclin des mesures fondamentales de la durée de vie s’inscrit dans une tendance plus large. De 2019 à 2023, l’espérance de vie aux États-Unis est passée de 79 ans à 76 ans. Ce chiffre est plus important dans les pays en développement que dans ceux que nous considérons avancés. L’espérance de vie actuelle de l’Allemagne est de 82 ans, celle du Royaume-Uni de 82 ans, celle de la France de 83 ans, etc. 

Après une modeste augmentation de 2022 à 2023, l’espérance de vie chinoise dépasse désormais celle des Américains, à 77 ans, une première historique pour la Chine. La Russie, qui mène une guerre brutale en Ukraine, a encore connu une augmentation de l’espérance de vie de 2022 à 2023 : de 72 à 73 ans. 

En 2003, l’espérance de vie aux États-Unis était de 77 ans, celle de la Chine de 73 ans et celle de la Russie de 65 ans. 

En comparant les données soviétiques à l’époque de la stagnation, nous constatons à nouveau une similitude avec les États-Unis. Le politburo a commencé à sonner l’alarme en interne quand ils ont découvert que l’espérance de vie avait soudainement chuté sous une forme similaire aux États-Unis, de 69,5 en 1971 à 67,9 en 1978, un fait révélé publiquement, donnant lieu à beaucoup de controverse pendant la Perestroïka et la Glasnost. 

La diminution de l’espérance de vie et l’augmentation de la mortalité infantile aux États-Unis, comme dans le cas de l’Union soviétique, sont alimentées par une explosion de la toxicomanie, de l’obésité, du suicide, des échecs institutionnels et d’autres mesures informelles de nihilisme et de désespoir enracinées dans l’anomie. 

En 2023, il y a eu 112 000 décès par overdose, principalement chez les jeunes. 

Cela éclipse la Russie, qui semble elle-même avoir un problème de drogue. Lors d’une récente flambée des surdoses de drogue en 2021, le pays, qui compte moins de la moitié de la population américaine, a souffert de 7316 accidents mortels, causés en partie par l’ennui ou la solitude pendant la pandémie de COVID. 

En Chine, avec sa population de 1,4 milliard d’habitants et sa crise historique de dépendance à l’opium dans le rétroviseur, le taux de décès liés à la drogue est d’environ 49 000 par an. 

Dans le domaine du suicide, la Russie a longtemps eu la réputation d’être un leader mondial dans cette catégorie, mais les États-Unis l’ont maintenant discrètement dépassée. 

En 2021, la Russie a subi 10,7 décès pour 100 000 personnes. La même année, le taux des États-Unis a bondi à 14,04 pour 100 000. 

À titre de comparaison, en l’an 2000, les Russes se sont suicidés au rythme de 39 décès pour 100 000 habitants, de sorte que leurs nouveaux chiffres représentent un énorme pas en avant dans la lutte contre le suicide. 

En Amérique, nous faisons un pas en arrière étonnant. En 2000, les Américains étaient 40% moins susceptibles de se suicider, avec un taux de 10,4 pour 100000. 

Pour la Chine, le taux de suicide est passé de 10,88 à 5,25 entre 2010 et 2021. 

Dans le monde de la maladie mentale grave, les États-Unis sont également en train de dépasser leurs rivaux. 

En 2022, environ 5% des Américains souffraient de troubles mentaux graves, tels que la psychose ou la schizophrénie, tandis qu’un citoyen américain sur cinq est traité médicalement pour des formes plus légères comme la dépression clinique. 

En Russie, environ 8,8% des citoyens reçoivent un diagnostic de dépression clinique. Seulement 0,3% des Russes sont schizophrènes. Il s’agit d’une autre forte diminution statistique par rapport au passé russe récent. 

Personne ne sera surpris d’apprendre que les Américains sont les plus obèses du monde, une comorbidité qui amplifie ces problèmes démographiques. Cela ne nécessite pas de calcul. 

Ce qui peut surprendre certains, cependant, c’est que les citoyens de l’Union soviétique des années 1970 et 1980 étaient également exceptionnellement en surpoids. 

Les citoyens soviétiques ont commencé à prendre du poids à l’époque de Brejnev en raison de la plus grande disponibilité de nourriture par rapport au passé. 

Dans une étude médicale commandée par l’État soviétique pendant la Perestroïka, il a été constaté que 30% des citoyens étaient en surpoids et 2/3 étaient sédentaires, malgré de nombreuses possibilités de faire de l’exercice et du sport. Cela contrastait avec les efforts vantés de l’Union soviétique pour devenir internationalement reconnue comme une superpuissance sportive. 

C’est un fait que le régime soviétique ne pouvait pas cacher dans les années 1970. Pour lutter contre l’épidémie d’obésité, le gouvernement a cherché des solutions technocratiques, ce qui a conduit à la recherche de nombreux régimes et traitements spéciaux popularisés aujourd’hui, tels que le jeûne intermittent. 

Contrairement à la propagande de la guerre froide des deux côtés reliant l’obésité au capitalisme, les citoyens soviétiques étaient plus gros que les Américains. En 1975, seulement 20% des Américains étaient considérés en surpoids. 

Les données soviétiques publiées lors de la Glasnost et de la Perestroïka dans les années 1970 et 1980 ont également révélé d’énormes augmentations des décès dus à l’alcoolisme, des augmentations des décès liés aux stupéfiants et des taux de suicide en hausse. Cette crise sociale a continué à s’intensifier dans les années 1980, atteignant son apogée sous la présidence post-collapse de Boris Eltsine, où l’espérance de vie d’un homme russe a été réduite à 57 ans. 

La condition préalable à toute tentative de gestion d’un empire mondial est naturellement le bien-être et le bonheur de son peuple. Les Américains sont plus obèses, défoncés, aliénés, malades mentaux et meurent de causes évitables à des taux plus élevés que les citoyens des pays qui cherchent à renverser l’ordre mondial américain. C’est une question de temps jusqu’à ce que ce différentiel soit rendu irréfutablement visible dans l’équilibre mondial des pouvoirs. 

Les économistes peuvent indiquer la croissance du PIB américain, une question que nous explorerons dans un prochain article, comme preuve de la stabilité impériale. Mais les économistes libéraux manquent d’une analyse du pouvoir dans leur perspective, et dans le domaine militaire, technologique, soft power, ou d’autres formes de concurrence internationale, cela repose sur la santé générale d’un peuple, la confiance en la capacité de leurs dirigeants pour leur rendre la vie meilleure. Cela a disparu depuis longtemps dans l’Amérique de 2024, et il n’est plus possible d’ignorer la gravité de la situation. 

Tout comme les Russes se sont désenchantés du système soviétique, le peuple américain (en particulier la population américaine) a cessé de miser sur l’Amérique.

source : The Unz Review via Entre la Plume et l’Enclume

Commentaires: 0