Suite à l’émeute du 6 janvier au Capitole, la situation aux États-Unis est devenue encore plus complexe et chaotique qu’elle ne l’était ces deux derniers mois. Les conséquences à
venir dépassent amplement ce pays et vont secouer le reste du monde. Nous vivons en direct une véritable guerre de l’information, avec son lot
de fake news, d’émeutes orchestrées, de manifestants payés pour susciter la violence, de médias corrompus et employés à servir coûte que coûte leur agenda. Dès le 7
janvier, les Big Tech se sont précipités pour effacer toutes traces de Trump (Twitter, Youtube), prétendre que les fraudes n’ont jamais existé (Facebook), faire
tomber Parler, le média concurrent (Amazon) pendant que les médias dominants (CNN, MSNBC, Fox...) continuent de se déchainer sur Trump avec une violence stupéfiante,
l’accusant de tous les maux et oubliant au passage ses accomplissements, ainsi que plus de 75 millions d’Américains qui ont voté pour lui. Certains dirigeants européens comme
Emmanuel Macron, et Angela Merkel dont l’inimitié avec Trump est attestée mais qui a vécu sous un régime communiste, le président mexicain Andres Obrador, ont officiellement
critiqué la censure brutale et univoque des médias sociaux vis à vis du Président américain.
Comment démêler le vrai du faux après ces fraudes massives dénoncées publiquement par des milliers de personnes, des employés de bureaux de vote aux anciens
militaires, des bénévoles des deux partis comme des citoyens ordinaires, en passant par les avocats, les spécialistes en cyberguerre et les experts en analyse de données, alors
que les recours judiciaires (plus de 500) ont été bloqués par les tribunaux y compris par la Cour suprême ?
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Cette certification mise en scène durant la séance du 6 janvier, volontairement nettoyée de toute objection à cause des « émeutes » du Capitole orchestrées en amont,
poussées par une vague d’antifas arrivée en bus et escortée par la police jusqu’au palais du peuple… a créé une énorme frustration chez les patriotes
américains, et plus largement une attente chez tous les défenseurs de la démocratie de par le monde qui ont compris les enjeux de cette
élection.
A juste titre, les Américains sont inquiets, ils veulent des élections justes et des informations fiables qu’ils ne trouvent plus sur les
médias mainstream, dont la censure systématique d’opinions contraires ou alternatives ressemble de plus en plus aux pratiques marxistes des états
totalitaires.
Les mouvements militaires s’intensifient sur le sol américain : mouvements de troupes en Californie, situation d’urgence approuvée par le Président Trump à la demande du
maire de Washington D.C., avec une augmentation du nombre de soldats de la garde nationale dans la capitale et une intensification des vols militaires sur le territoire. Trump a
prononcé un discours très attendu près d’Alamo, le long de la frontière texane avec le Mexique, site historique, théâtre d’une guerre violente entre les deux pays il y a bientôt 2
siècles. Aujourd’hui l’objectif est de mettre fin à toutes sortes de trafics, que ce soit de la drogue, des sans papiers ou du trafic humain y compris de la traite d’enfants. Il a
abondamment félicité celles et ceux impliqués dans cette opération d’envergure, les gardes-frontières comme les représentants de l’état, ainsi que les bâtisseurs du mur, et
condamné à nouveau la violence des derniers jours et les affronts à la liberté d’expression.
Plusieurs scenarii se dessinent devant nous pour les prochains jours :
Premier scénario, Biden est intronisé lors d’une parodie de cérémonie due aux restrictions imposées par le covid et par les «émeutes» : un point de
non-retour pour la démocratie. Lire à ce propos l’article d’Anthony Lacoudre : la Révolution de Joe Biden
Deuxième scénario, avec le déploiement de la force armée, Trump est nommé le 20 janvier pour un deuxième mandat ;
Dans le troisième scénario, les militaires prennent le pouvoir pendant un interrègne de 2 à 3 mois pour « assécher le marais », ordonnancer les
procès par des tribunaux militaires de tous ceux qui ont largement abusé de leur position de pouvoir (ils sont nombreux) et organiser un nouveau gouvernement.
De son côté, le Congrès, préoccupé de protéger ses arrières et angoissé par les conséquences possibles de sa vénalité, s’empresse de voter pour destituer le Président pour les 7
derniers jours de son mandat, invoquant l’article 25 de la Constitution. 223 représentants du Congrès contre 205 - y compris 10 républicains – ont adopté une résolution en ce sens
le 13 janvier. Suite à l’occupation du Capitole et à la saisie de plusieurs ordinateurs portables d’élus, Nancy Pelosi semble devenue hystérique, cherchant à
joindre sans succès le vice-président Pence et le Pentagone pour récupérer les codes nucléaires du pays, sous le fallacieux prétexte que Trump aurait appelé à la violence durant
son discours du 6 janvier 2021. Les propos de la présidente de la Chambre reflètent un affolement confinant à la folie, du jamais vu dans la politique
américaine, alors que le discours de Donald Trump dans la capitale, alignant les faits et les chiffres des fraudes massives de toutes sortes perpétrées durant ces élections, fut
qualifié d’ennuyeux.
Cette obsession anti-Trump n’a cessé d’agiter les élus démocrates - et une partie des républicains - depuis sa campagne pour les primaires en 2015, du jour
de sa prise de fonction et pendant quatre ans, au détriment d’assumer ce pourquoi ils sont élus : défendre et voter des lois pour représenter et protéger le peuple.
Le républicain Louie Gohmert fut un des rares à dénoncer devant la Chambre des représentants ce double standard face à la violence assumée des
émeutes qui se sont produites à Minneapolis, New-York, Atlanta, Los Angeles, Seattle durant l’été 2020. Cette rhétorique atteint des sommets de division. La volonté
de destituer le Président va bien au-delà de la haine tenace que lui vouent les élites démocrates, relayée systématiquement par les médias dominants. Elle signifie au
peuple américain qu’ils n’ont plus la parole. Ces « représentants du peuple » poursuivent leur intention désormais affichée de conserver le pouvoir à tout prix,
usant de toutes les malversations, et d’imposer au peuple ce qu’ils ont décidé, faisant fi de la liberté d’expression, premier amendement de la Constitution
américaine. Joe Biden a comparé les sénateurs Ted Cruz and Josh Hawley à des nazis pour avoir objecté conformément à la loi américaine, comme l’ont fait les
démocrates en 2001, 2005 et 2017. Et il prétend faire appel à l’unité ?
Les Américains ne sont pas fous, eux, puisque selon l’un des derniers sondages de Rasmussen, un des rares instituts indépendants, seuls 15% d’entre eux font confiance au Congrès,
alors que Trump reste stable à 50%.
Soyons certains que les prochaines semaines vont être le théâtre d’opérations extraordinaires sur le sol de la République américaine, avec des conséquences encore
inconnues pour le monde libre. Notre liberté et les valeurs fondatrices de la démocratie sont en jeu.
Sans forcément en avoir conscience, nous sommes en train de vivre un tournant de notre histoire.
Auteur(s):Elisabeth Dancet, journaliste pour FranceSoir
Le coup d'état contre Kennedy, l'ultime révélation
EXÉCUTIVE ACTION : LE COUP D'ÉTAT CONTRE KENNEDY, L'ULTIME RÉVÉLATION
Un article complet révélant tous les détails sur le coup d’État contre Kennedy à Dallas, écrit par un des meilleurs enquêteurs français sur l’assassinat de John
Fitzegerald Kennedy. Il m’a permis de vous livrer les fruits de son enquête qu’il mène depuis 1969. Un des intérêts de cet article, très récent, est qu’il intègre toutes les informations sur Kennedy, déclassifiés par Trump. Au-delà des révélations sur la mort de Kennedy, le texte vous fait comprendre clairement et
simplement comment fonctionne les complots de la Cabale et comment ils changent l’avenir du monde avec des procédés relativement simples. Depuis ce jour, la face des États-unis et du monde a été
changé.
Executive Action : Le coup d’état contre Kennedy, l’ultime révélation
Publié le 4 juillet 2019 Par clearlook
EXECUTIVE ACTION
> Le coup d’état contre Kennedy, l’ultime révélation
EN CONSTRUCTION (reste 20 images à mettre (en cours))
Un article complet révélant tous les détails sur le coup d’état contre Kennedy à Dallas, écrit par un des meilleurs enquêteurs français sur l’assassinat de John
Fitzegerald Kennedy. Il m’a permis de vous livrer les fruits de son enquête qu’il mène depuis 1969.
Un des intérêts de cet article, très récent, est qu’il intègre toutes les informations sur Kennedy, déclassifiés par Trump. Au-delà des révélations sur la mort de
Kennedy, le texte vous fait comprendre clairement et simplement comment fonctionne les complots de la Cabale et comment ils changent l’avenir du monde avec des procédés relativement
simples.
Depuis ce jour, la face des États-unis et du monde a été changé.
Avant-propos
Cet article vous révèle, en première mondiale, les ultimes secrets de l’assassinat du président Kennedy. Depuis 2017 et l’ordre de déclassification de tous les
documents sur Kennedy imposé par le président Donald Trump, les archives nationales ont mis en ligne 8 millions de documents secrets sur l’assassinat. Il est désormais possible, après 50 ans de
quête, de résoudre les inconnues de ce coup d’État. De nombreuses personnes ont été assassinées, ces 55 dernières années, pour que les noms et les faits que vous êtes les premiers au monde à
découvrir ne soient jamais publiés. Vous les avez en ce moment même entre les mains. En cet instant vous avez d’une certaine manière vaincu le Deep State (l’État pronfond ou nouvel ordre
mondial). Comme le dit si justement la ‘résistance’ qu’incarne Q : ‘là où l’un va nous allons tous’.
Désormais là où je suis allé, vous venez tous.
Nous sommes myriade…
Introduction
Le 22 novembre 1963 à 12h30, le président John Fitzgerald Kennedy est assassiné, à 46 ans, dans sa voiture décapotable lors d’un voyage électoral à Dallas au Texas.
Lee Harvey Oswald, employé d’un dépôt de livres scolaires d’où sont partis certains des tirs, est arrêté à 14h 04 dans un cinéma de Dallas. Il est inculpé à 23h07 des meurtres du président ainsi
que d’un policier, l’agent John D. Tippit. Le 24 novembre à 11 h32, Oswald est abattu d’une balle dans le foie par l’officier supérieur du FBI John Bookout. John Leon Rubinstein, surnommé Jack
Ruby, est accusé du meurtre. Ce mafieux de Dallas est condamné à perpétuité l’année suivante. La mort d’Oswald met fin à toute procédure judiciaire sur le meurtre du président. De 1963 à nos
jours, treize enquêtes fédérales seront ouvertes sur l’attentat. Certaines d’entre elles, ainsi que des enquêtes privées, établissent que la commission d’enquête Warren de 1963 a trafiqué 52% des
témoignages, contraint des témoins à se parjurer et ignoré les preuves d’une conspiration. Elles découvrent aussi que le FBI et la CIA ont fabriqué, altéré ou détruit de nombreuses preuves et
images de l’attentat. Enquêtant sur ce meurtre depuis 1969, j’ai repris l’enquête en privilégiant les nouvelles preuves déclassifiées par Donald Trump. Cet article vous révèle, avec concision,
tous les secrets et les noms des personnes qui ont commis ce crime. Voici donc l’ultime vérité sur ce qui s’est vraiment passé le 22 novembre 1963 à Dallas.
Les mobiles du crime
Kennedy avait annoncé une série de réformes qui seraient entreprises à partir de 1964 :
- La détente avec l’Union Soviétique et la réduction conséquente des contrats et des programmes d’armement.
- Une taxation importante des pétroliers. Les pétroliers texans, principaux actionnaires du complexe militaro-industriel, allaient perdre des milliards de dollars
et une grande partie de leur influence.
- La condamnation des principaux parrains de la mafia grâce aux enquêtes de l’atorney général (ministre de la justice) Robert Kennedy. En 1962, les plus grands
mafieux d’Amérique, Marcello, Johnny Rosselli, Sam Giancana et Santos Trafficante, voient leurs affaires paralysées par les enquêtes de Bob Kennedy. Ils sont aussi écartés des juteuses opérations
anti – Cubaines de la CIA.
- L’enquête de Bob Kennedy sur le gigantesque réseau de corruption politique du vice-président Johnson. Johnson sait que sa seule chance d’éviter la peine de mort,
après l’élection de 1964, serait une improbable défaite électorale de Kennedy ou sa mort prématurée.
Si les raisons énumérés ici ont très certainement joué un rôle dans la décision d’assassiner Kennedy la raison principale de ce coup d’état est tout autre.
Dans son discours d’adieu de décembre 1960, le président sortant Eisenhower averti les américains du danger d’un pouvoir totalitaire qu’il voit se mettre en place
secrètement. Il révèle que les leviers occultes de ce pouvoir sont la finance et le complexe militaro-industriel. Début 1963, Kennedy se prépare à divulguer et à détruire ce complot. Un complot
qui consiste à mettre en esclavage les américains (en fait toute l’humanité) et à détruire la nation au profit d’un gouvernement mondial unique. Dans un discours prononcé 10 jours avant son
meurtre, il annonce qu’il détruira, en le révélant, ce complot avant la fin 1964:
« Le bureau présidentiel (entendre par là l’ensemble de l’État) a été utilisé pour mettre sur pied un complot d’anéantissement de la liberté du peuple américain, et
avant de quitter ce bureau, je dois informer les citoyens de cet état critique » (comprendre par là informer publiquement et détruire secrètement le complot).
Dans cette phrase il y a la raison principale de son assassinat…
Cette destruction totale de la nation américaine était et reste dirigée par les quatre familles illuminati contrôlant secrètement la totalité des États-Unis. Il
s’agit, par ordre décroissant d’importance, des familles Rohtling, Bush, Rockefeller et Harriman. Les quatre familles confient la réalisation et la direction du coup d’État à Georges Henry Walter
Bush, le chef de la famille illuminati Bush .
La genèse du crime
Avec son fidèle assistant Cliff Carter, Johnson envisage un coup d’État dès l’élection de Kennedy en novembre 1960. Les parrains Marcello, Rosselli, Giancana et
Trafficante, fréquemment en affaires avec Johnson et ses amis pétroliers, étudient des stratégies d’assassinat de Kennedy depuis mai 1962. Toutefois, ni Johnson ni la mafia ne sont véritablement
capables de réussir un tel coup d’État.
L’homme qui décide, pense, organise et dirige la totalité du coup d’État est Georges Henry Walter Bush senior [01].
Recruté par la CIA en 1947, Bush senior est un des trois concepteurs du débarquement raté de la Baie des Cochons, à Cuba, en 1961. Il possède la société de forage
Zapata Petroleum de Houston. En 1959, cas unique dans l’histoire américaine, Bush est le seul dirigeant de la CIA à avoir un bureau à la Maison Blanche. Cela révèle son vrai pouvoir occulte, bien
plus élevé que son grade de numéro 10 de la CIA. En novembre 1963, Bush est le candidat du parti Républicain pour les sénatoriales du Texas, ainsi que le président de l’association des
producteurs indépendants de pétrole du Texas.
La décision du crime
Bush rallie tous les responsables du coup d’État lors d’une rencontre dans la résidence du mafieux Carlos Marcello, à la Nouvelle – Orléans. Le 13 mai 1963 à 11h22,
tous les participants à cette réunion donnent leur accord. Sont présents :
- Le plus puissant mafieux des États-Unis, le parrain de la Nouvelle – Orléans Carlos Marcello. Il représente ses trois associés, les parrains Rosselli, Giancana et
Trafficante.
> - Edgar Hoover, directeur du FBI
> - John Macnamara, secrétaire d’État à la défense (ministre de la défense)
> - Emory Roberts directeur du Secret Service, (le service de protection du président des États-Unis)
> - Le major général de l’US Air Force Edward Geary Lansdale [02], conseiller militaire de Kennedy chargé de l’élaboration des coups d’état auprès de la
CIA.
> - Cliff Carter, conseiller et porte-parole du vice-président Johnson. Il gère son réseau de corruption, depuis 1947, ainsi que l’exécution des meurtres
ordonnés par Johnson.
> - Malcolm Wallace [03], le tueur à gage au service exclusif de Johnson depuis 1952. En 1947 il devient l’ami et le frère en loge maçonnique de Bush dans la
loge illuminati des « Skulls and Bones » à l’université de Yale. Il a exécuté les 17 meurtres ordonnés par Johnson entre 1952 et 1963.
> - Les milliardaires du pétrole Hunt (l’homme le plus riche du monde en 1963), Murchison et Byrd. Ils financent le coup d’État à travers la société financière
‘Permindex’. Cette société écran canadienne de Montréal finance la majorité des groupes néo-nazi dans le monde ainsi que l’OAS qui défend l’Algérie française.
La décision finale est prise le 23 mai 1963 à 22 h 17, au Cabana Hotel de Dallas. Sont présents Bush, Hunt, Murchison, Byrd, Marcello, Giancana et Trafficante,
ainsi que Carter et Wallace.
La préparation du crime
Il est décidé de préparer trois embuscades dans trois villes différentes, à savoir Chicago, Tampa et Dallas. Si l’attentat échoue dans une ville il peut être refait
dans une autre.
Bush confie la coordination de l’opération au général Lansdale. Robert Macnamara est chargé de convaincre Kennedy de faire trois voyages électoraux à Chicago, Tampa
et Dallas. C’est aussi lui qui interdira à la garde nationale de protéger le cortège présidentiel à Dallas. Rosselli est chargé du support logistique de l’attentat de Chicago, Trafficante de
celui de Tampa et Marcello de celui de Dallas. Guy Bannister, ancien du FBI au service de Marcello et de la CIA, est chargé de payer les mercenaires cubains anti – castristes participant au coup
d’État. Son cabinet de détective privé de la Nouvelle Orléans sert de coordination logistique aux exécutants du coup d’État durant l’été et l’automne 1963 (comme le montre le film « JFK »
d’Oliver Stone).
La protection du crime
Bush impose le recrutement d’un maximum de cubains et d’agents de la CIA, impliqués dans une opération ultrasensible d’assassinat de Fidel Castro baptisée
‘AMWORLD’. L’opération AMWORLD implique un débarquement de troupes sud-américaines et nord-américaines à Cuba, pour renverser le régime communiste. Cette action, envisagée pour 1964, est dirigée
par le frère du président, l’atorney général Robert Kennedy. L’union soviétique ayant averti que toute tentative de renversement du régime cubain entraînerait une riposte nucléaire de la Russie,
AMWORLD doit demeurer secrète à n’importe quel prix. Bush sait qu’en découvrant qu’un grand nombre de personnes impliquées dans le coup d’État font partie de l’opération AMWORLD, les institutions
américaines interdiront toute enquête véritable sur l’assassinat. C’est d’ailleurs très exactement ce qui se passera puisque Robert Kennedy, à son plus grand désespoir, n’aura pas d’autre choix
que de créer la commission Warren. Sa seule mision sera de cacher le complot et d’accréditer la thèse absurde d’un tireur unique. Si Robert Kennedy ne l’avait pas fait, une enquête sérieuse
aurait révélé que les assassins étaient aussi impliqués dans AMWORLD. Cette révélation aurait, sans aucun doute, provoqué une guerre nucléaire avec la Russie.
Des policiers corrompus préviennent les auteurs du crime de tout danger. A Chicago c’est l’enquêteur en chef du bureau du sherif, Richard Cain, un associé du
parrain Rosselli. A Tampa c’est un sergent de la police municipale, Jack de la Llana, travaillant pour Trafficante. A Dallas il s’agit du chef du bureau d’enquête criminelle, le capitaine Will
Fritz, de deux de ses hommes, le lieutnant John Carl Day et l’inspecteur John Diego, et enfin de l’agent du FBI Regis Kennedy, tous au service de Marcello.
Vingt-six personnes contrôlent et protègent la zone de tir avant, pendant et après l’attentat. Placées sous le commandement de l’officier général de la CIA Bernard
Barker [04], un associé de Trafficante, ils ont de fausses cartes du secret service. Elles sont fabriquées par le tireur d’élite de la CIA Roscoe White qui s’est fait engager en septembre 1963
comme officier de la police de Dallas. Jusqu’à sa démission en mars 1964, il dirige le bureau de répression des faux papiers.
Les vingt-six hommes protégeant les équipes de tir sont en majorité des anciens des forces spéciales. Ils sont tous armés d’une mitraillette Thomson ‘grease gun’
calibre 45 ACP (avec trois chargeurs de 32 balles), d’un pistolet automatique colt 45 et de deux grenades à fragmentation de type ‘ananas’.
Les « pigeons » du crime
Bush impose la ‘création’ de trois faux coupables ou ‘pigeons’, un pour chaque lieu d’attentat. On fabriquera à leur insu tout un faisceau de fausses preuves qui
les désigneront comme l’unique assassin. Pour les raisons précédemment citées, le ‘pigeon’ devra faire partie de l’opération Amworld. Afin qu’il ne puisse pas prouver son innocence dans un procès
ou dévoiler Amworld, le ‘pigeon’ devra impérativement être liquidé dans les heures suivant l’attentat.
Thomas Arthur Vallée [05], le pigeon de Chicago, est un ancien marine et un tireur d’élite affecté à la base CIA d’avions espions d’Otsu au Japon, puis renvoyé de
la marine pour homosexualité. En 1963, Vallée entraîne au tir des exilés cubains, dans un camp de la CIA à Long Island, pour l’assassinat de Castro lors de l’opération AMWORLD.
Gilberto Policarpo Lopez, le pigeon de Tampa, est un maçon cubain exilé. Il infiltre le mouvement pro-Castriste « Fairplay for Cuba » pour Eladio Del Vallée, un
agent de la CIA. Si Lopez est anti-communiste son frère a émigré en Russie par amour du communisme. On pourra ainsi faire passer Lopez pour un communiste assassinant Kennedy pour Castro.
Lee Harvey Oswald [06], le pigeon de Dallas, est un agent de la CIA ‘détourné’ par Bush (à l’insu de la CIA) pour accomplir des missions qui le feront passer pour
l’assassin de Kennedy. En 1963, de faux « Oswald » tels que Crafard, font de multiples provocations dans des stands de tir, des magasins, ou des ambassades de Mexico pour mieux le faire accuser
du meurtre de Kennedy.
Les armes et la balistique du
crime
Tous les tireurs sont équipés du même fusil à lunette de calibre 7,62 mm (cal. 30-30). L’arme est un fusil Winchester Wk 30-L9 équipé d’une lunette de visée Karl
Zeiss CZ f70/d60 (focale de 70mm et 60mm d’ouverture) d’un grossissement de 4,5 fois. Pour les attentats de Chicago et de Tampa on aurait trouvé un fusil de ce modèle au domicile des
»pigeons » que l’on accuserait du crime. Pour Dallas, le »pigeon » Lee Oswald ayant un fusil à lunette italien carcano de calibre 6,5mm on procédera différemment. Des balles de calibre
6,5mm, entourées d’un sabot en plastique de calibre 7,62mm sont serties dans les douilles des munitions des Winchester [07].
Ces balles, préalablement tirées dans une cuve à eau (utilisée pour les tests balistiques) avec le fusil carcano de calibre 6,5mm de Lee Oswald, gardent toutes les
caractéristiques balistiques (rainures) du carcano après leur tir dans une autre arme.
Bush et Lansdale confient le commandement et le recrutement des tireurs à l’officier général de la CIA Felix Rodriguez [08]. Grand ami de Bush, Felix Rodriguez
capturera et exécutera Che Guevara en 1967. Les tireurs cubains sont recrutés à la Nouvelle-Orléans dans la base CIA de Pontchartrain. Felix Rodriguez recrute les tireurs américains au Texas.
Enfin, il recrute deux tireurs italiens proposés par Marcello.
La stratégie du crime
Felix Rodriguez choisit une configuration de tir en diamant, la plus efficace mais la plus difficile pour des tireurs d’élite. Les tireurs choisis sont donc les
meilleurs du monde.
> La configuration de tir en diamant comprend quatre tireurs et quatre observateurs. Ils réalisent un tir croisé depuis quatre positions de tir formant un
losange, appelé aussi diamant. Une cinquième équipe de tir effectue un tir de diversion avec une arme appartenant à un « pigeon » présenté ensuite comme étant l’unique assassin. Felix Rodriguez
rajoute enfin une sixième équipe de tir que l’on placera à plus d’un kilomètre en aval du cortège afin d’achever Kennedy s’il survivait aux premiers tirs. Les zones de tir de Chicago, de Tampa et
de Dallas comprennent un croisement où le cortège présidentiel s’arrêtera presque en prenant un virage très serré.
La stratégie de Chicago
A Chicago, on doit tirer d’un atelier d’imprimerie et d’un viaduc proches de l’aéroport O’Hare. Le 30 octobre 1963 à Chicago, le parrain Jimmy Cavaliere, un enemi
de Giancana, dénonce anonymement l’opération au téléphone. Il informe le FBI qu’un groupe de quatre tireurs d’élite est à Chicago pour tuer le président le 2 novembre. Seuls deux des quatre
suspects sont localisés et placés sous la surveillance du secret service. Le matin du premier novembre, les deux suspects sont arrêtés. Faute de preuves, ils sont relâchés le lendemain, après
l’annulation du voyage présidentiel à Chicago. L’un des interpellés est le tireur d’élite cubain Virgilio Gonzales [09].
L’autre suspect n’est autre que Felix Rodriguez. Les deux autres tireurs cubains ne seront pas appréhendés. Le premier, Eugenio Martinez, est un agent de la CIA, le
deuxième est l’agent de la CIA Nestor « Tony » Izquerdo. Ces deux tireurs étant introuvables, le voyage présidentiel est annulé.
La stratégie de Tampa
A Tampa, on doit tirer du 17eme étage du Floridian Hotel et d’un pont routier en centre ville. Le 17 novembre, le secret service repère à nouveau Rodriguez qui a
réservé une chambre au Floridian hôtel de Tampa. Averti par le sergent de la police municipale Jack de la Llana, Trafficante annule l’attentat, rendu impossible par le renforcement de la sécurité
du président. Le 18 novembre, Kennedy parcourt les 45 km de Tampa sans incidents, grâce aux mesures de sécurité mises en place.
La stratégie de Dallas
L’attentat aura lieu sur Dealey Plaza, une place triangulaire entourée d’immeubles à la sortie de Dallas [10].
La première équipe de tir prendra place au sixième étage du TSBD, ou Texas School Book Depository (dépôt de livres scolaires) [11].
L’équipe comprend le tireur Herminio Diaz Garcia [12], assisté de son observateur Francisco Hermano. Le rôle de Diaz n’est pas de tuer Kennedy mais de faire du
bruit pour faire diversion. Il tirera avec le fusil Männlicher Carcano, de calibre 6,5mm, de Lee Harvey Oswald et abandonnera l’arme sur les lieux. Volé la nuit précédente dans le garage de
l’épouse d’Oswald, ce fusil sera trouvé sur les lieux et fera d’Oswald l’assassin de Kennedy. Dans la réalité, Oswald regardait le cortège présidentiel avec ses collègues, dans l’entrée
principale, au rez de chaussée du TSBD.
La deuxième équipe de tir prendra place au sixième étage du TSBD, ou Texas School Book Depository (dépôt de livres scolaires). Elle tirera de la fenêtre Ouest du
sixième étage du TSBD [13]
.
L’équipe comprend le tireur Malcolm Everett Wallace, assisté de son observateur le général Lentz. Sa cible est le gouverneur du Texas John Connaly [14]. Malcolm
Everett Wallace est le tueur au service du vice-président Johnson. Le général d’aviation Lentz est l’ancien chef de l’armée de l’air cubaine, au service de la CIA. Les deux équipes de tir du TSBD
seront accompagnées de la coordinatrice radio des tirs Isabella Martinez (tueuse de la CIA) et du parrain Rosselli. A la demande de Bush senior, son fils de 17 ans George W. Bush junior sera
présent, afin qu’il apprenne ‘comment contrôler les États-Unis et le monde’ dira Bush à Felix Rodriguez.
La troisième équipe de tir prendra place au deuxième étage du ‘DallTex Building’, un immeuble hébergeant divers bureaux et entreprises [15]. C’est aussi dans ces
locaux que prendra place la coordination radio des équipes de protection. L’équipe tirera des bureaux de la société « Dallas Uranium and Oil », une société écran de la CIA, occupant cinq pièces
au deuxième étage du DalTex Building. L’équipe comprend le tireur Nestor « Tony » Izquerdo, assisté de l’observateur Virgilio Gonzales. Nestor « Tony » Izquerdo, est un héros des exilés cubains,
célèbre pour ses exploits militaires, aux ordres de la CIA, contre Castro à Cuba. Une statue d’Izquerdo trône sur une place du quartier cubain de Miami. Virgilio Gonzales est un exilé cubain,
tireur d’élite au service de la CIA. Eugenio Martinez, mercenaire cubain de la CIA, surveille l’étage alors que Jim Braden, tueur mafieux au service de Marcello, surveille le Hall d’entrée.
Seront aussi présents George Bush senior, au côté du tireur, ainsi que le général Lansdale et Felix Rodriguez au commandement radio du groupe protection.
La quatrième équipe de tir prendra place derrière la palissade est du parking, situé au sommet d’un monticule herbeux, le ‘grassy knoll’ [16]. Le ‘grassy knoll’ est
situé à l’extrémité nord du pont ferroviaire à trois arches, le ‘triple underpass’, qui marque la fin de Dealey Plaza. L’équipe comprend le tireur Roscoe « Rock » White [17], assisté de
l’observateur John Diego. Roscoe « Rock » White, tueur et tireur d’élite de la CIA, a déjà abattu deux chefs d’État. Il est, avec Frank Sturgis, un des deux meilleurs tireurs d’élite au monde.
White intégrera la police de Dallas en octobre, pour l’attentat, et en démissionnera en mars. John Diego est un inspecteur corrompu de la police criminelle de Dallas au service de
Marcello.
La cinquième équipe de tir prendra place derrière la palissade sud du ‘grassy knoll’, à l’extrémité nord du ‘triple underpass’. L’équipe comprend le tireur Frank
Fiorini Sturgis assisté de l’observateur Jack Lawrence. Associé de Trafficante, Sturgis est une légende de la guerre froide. En mission pour la CIA, il a combattu aux côtés de Che Guevara et de
fidel Castro durant la révolution cubaine [18].
En 1968, Sturgis fera partie de l’équipe qui a assassiné Robert Kennedy. En 1972, il est l’un des hommes arrêtés en train de poser des micros au siège des
démocrates dans l’immeuble du Watergate. Jack Lawrence, l’observateur de Sturgis, travaille comme commercial dans la société de location qui a loué au secret service les voitures du cortège
présidentiel [19]. Jack Lawrence est l’amant homosexuel de Jack Ruby et du compagnon de Ruby, Georges Sénator. Jack Ruby, de son vrai nom John Leon Rubinstein, est un lieutenant de Carlos
Marcello à Dallas [20]. Il gère pour Marcello un bar de strip-tease, le ‘Caroussel Club’ , fréquenté par toute la police de Dallas. Jack Ruby assure le support logistique et financier des équipes
de Dallas.
La sixième équipe de tir, fournie par Marcello, prendra place au cinquième étage d’un garage de location automobile Ford. Cette société de location, appartenant à
Murchison (l’un des pétroliers finançant l’attentat), a loué au secret service les voitures du cortège présidentiel. L’équipe de tir est sur un toit terrasse dominant la bretelle de l’autoroute
Stemmons, à 1327 mètres du ‘triple underpass’ de Dealey Plaza [21]. Elle est placée au pied d’un drapeau américain, monté sur un mat de 13m 54, qui leur donnera la direction et la vitesse du
vent. Cette équipe doit achever Kennedy si ce dernier a survécu aux tirs sur Deley Plaza. L’équipe comprend le tireur napolitain Imobila Luciano (un parent du parrain Lucky Luciano), assisté de
l’observateur sicilien Lupara Eladio.
Fin de la première partie
Executive Action : Le coup d’état contre Kennedy, l’ultime révélation Partie 2
Chronologie du crime
5 juin 1963
Grâce à l’habile médiation de Macnamara, le voyage présidentiel au Texas est accepté par Kennedy. Il est programmé, pour le 21 et le 22 novembre 1963, lors d’une
réunion entre Kennedy, Johnson et le gouverneur du Texas, John Connaly.
Jeudi 21 novembre 1963
11h33 :
> Bush senior, accompagné de son fils de 17 ans George W. Bush junior, arrive à la villa de H. L. Hunt. Ils y séjourneront du 21 novembre au 24 novembre.
14 h 30:
> Air Force One se pose à San Antonio au Texas. Kennedy reçoit un acceuil enthousiaste dans les villes de San Antonio, Houston et Fort Worth qu’il visite avec
Johnson et Connaly.
22h 42:
> Dans la suite de Jonhson, dans leur hôtel de Fort Worth, Kennedy l’informe que Connaly voyagera dans sa voiture présidentielle. Il n’ira pas dans la voiture de
Jonhson, comme prévu, afin de montrer la réconciliation du gouverneur du Texas Connaly avec le Président.
Vendredi 22 novembre 1963
00h 33:
> Johnson arrive secrètement à Dallas, chez le milliardaire Byrd. Ce dernier reçoit l’ancien vice-président Nixon qui ignore tout du complot et repart le matin à
Washington par l’avion de 11h 43. Les conspirateurs se retirent discrètement dans la bibliothèque de Byrd pour vérifier les derniers détails du coup d’État. Sont présents à cette réunion:
Lyndon Baynes Johnson, Cliff Carter, Edgar Hoover, Robert Macnamara, Edward Geary Lansdale, Emory Roberts, Felix Rodriguez, Frank Fiorini Sturgis, Roscoe White,
Malcolm Everett Wallace, Howard Lafayet Hunt, Robert Byrd, Carlos Marcello, Franck Rosselli, Sam Giancana et Santos Trafficante.
Johnson a une violente altercation avec son tueur Wallace lorsqu’il lui ordonne de tuer le gouverneur du Texas John Connaly au lieu de Kennedy, laissant aux autres
tireurs le soin de tuer Kennedy. Ce changement de dernière minute est devenu possible par l’invitation la veille, par Kennedy, de Connaly dans la voiture présidentielle. Johnson doit
impérativement tuer Connaly, ce dernier ayant signé un accord d’immunité avec Robert Kennedy le 20 aout 1963 à 11h 32. Connaly s’apprête à dénoncer le 23 mars 1964, devant la justice, quatre des
dix-sept meurtres de Johnson.
11 h 38 :
> Air Force One atterri à l’aéroport de Lovefield à Dallas. John et Jacqueline Kennedy rencontrent la foule pendant que le secret service vérifie le cortège. A
400 mètres en avant une voiture pilote, vient ensuite la voiture de Jesse Curry, chef de la police de Dallas. Suit la Lincoln décapotable du président. Au volant, l’agent du secret service
William Greer et à sa droite, l’agent Roy Kellerman. Derrière eux, sur des strapontins, Nelly et John Connaly. Sur la banquette arrière, Jackie et John Kennedy. Quatre motards au lieu des huit
qu’imposent les procédures standard du secret service, encadrent l’arrière de la Lincoln. Vient ensuite la Cadillac 1956 du secret service occupée par huit agents (dont sept font partie du
complot) et deux conseillers de Kennedy. Derrière, une Lincoln enmène le vice-président Johnson, son épouse, le sénateur Ralph Yarborough, un chauffeur texan et l’agent Rufus Youngblood (fait
partie du complot). Elle est suivie de deux véhicules du secret service dont tous les agents font partie du complot. Suivent quatre voitures d’élus texans et quatre voitures de la presse filmée.
L’autocar des officiels de la maison blanche et l’autocar de la presse écrite ferment le cortège.
10h59 :
> Au volant d’un Ford pickup vert, Jack Ruby dépose Jack Lawrence, l’observateur de Sturgis, au pied du monticule herbeux ou ‘grassy knoll.’ Lawrence porte la
Winchester de Sturgis dans un étui à franges. Il dépose l’arme dans le coffre d’une voiture garée derrière la palissade au sommet du monticule. De 11h06 à 12h09, l’aiguilleur Bowers voit de sa
tour vitrée trois voitures équipées de radios patrouiller dans le parking, derrière la palissade. Les trois conducteurs de l’équipe de protection se nomment:
- Jeremy Lyzykasewski, instructeur béret vert au camp CIA de Pontchartrain à la Nouvelle-Orléans.
- John Walter, instructeur béret vert au camp CIA de Pontchartrain à la Nouvelle-Orléans.
- Ivan Mokya, tueur de la mafia et garde du corps de Carlos Marcello.
à 12h09, Bowers voit Sturgis prendre position avec son fusil sur le pare-choc du coffre d’une voiture garée derrière la palissade sud au sommet du monticule. Il
voit ensuite deux policiers, l’un en uniforme avec un fusil et l’autre en civil, faire de même derrière la palissade Est. il s’agit du tireur Roscoe White en uniforme et de son observateur,
l’inspecteur John Diego de la police criminelle de Dallas.
11h 14 :
> La camionette blanche et brune de blanchisserie de Jack Ruby se gare le long du DalTex Building, dans Elm Street [22]. Une bâche sur le toit cache une caméra
16mm Arriflex qui filmera l’attentat en haute résolution pour les organisateurs du coup d’État. Le chauffeur Li Iky (27 ans) est un indien Navarro (béret vert) de Mesa travaillant pour la CIA. Le
caméraman John Li (28 ans), un béret vert de San-Francisco, travaille aussi pour la CIA.
11h 50:
> Le cortège quitte l’aéroport et traverse la ville de Dallas. À la surprise de Kennedy, l’accueil des 250000 spectateurs est enthousiaste.
12 h 14 :
> L’agent du secret service John Mymiyam court vers la deuxième voiture du secret service, suivant la voiture de Johnson. Il se penche à la fenêtre arrière en
montrant sa carte du secret service de Washington à ses collègues du secret service de Dallas. Il leur dit « je dois vous dire que… » (la fin de la phrase était probablement « …que le président
va être abattu à la sortie de Dallas… ») mais avant qu’il ai pu finir sa phrase il est jeté sur la banquette arrière de leur voiture. La voiture quitte le cortège à la hauteur du n° 134 de Main
Street et se gare dans l’impasse Miramar. Les agents John Walter (33 ans) du bureau de San-Francisco, James Michael (44 ans) et O’Brian Imomua (44 ans) du bureau de Dallas, appellent Felix
Rodriguez. Ce dernier leur envoie deux tueurs de Marcello qui rejoignent l’impasse à 12h 23 au volant d’un break Monza brun immatriculé ’945-DT-9325.-ILY’. Les agents du secret service rejoignent
Air Force One après avoir remis leur prisonnier aux tueurs de Marcello. A 12h 39 l’agent John Mymiyam est abattu de trois balles de 9mm dans la nuque à l’intérieur du break Monza. Les deux
tueurs, John Kim-Jon-Men (29 ans) et Maximo Ylmeida (34 ans), enterrent le corps dans un champ à 33km de Dallas. La veille au soir, lors d’une soirée arrosée dans un bar de Washington, John
Mymiyam avait appris d’un collègue éméché que Kennedy mourrait dans une embuscade le lendemain à Dallas. Il avait pris l’avion de 5h27 pour Dallas afin de prévenir ses collègues, ignorant que la
totalité des agents du cortège étaient des traîtres.
12 h 29 min. 43 sec. :
> La Lincoln ralentit pour virer sur Elm Street. A droite, sur le Grassy Knoll, le spectateur Abraham Zapruder filme le cortège. Sur le toit de la camionette de
lingerie de Jack Ruby, John Li déclenche sa camera 16mm . Sous le panneau routier de Stemmons Freeway, le coordinateur de tir texan Louie Steven Witt [23] ouvre son parapluie dont les mouvements
de haut en bas cadenceront les tirs et signaleront au chauffeur de la Lincoln présidentielle s’il doit immobiliser son véhicule. A ses côtés, le coordinateur cubain Orlando Bosch informera la
coordination radio des blessures de Kennedy. Au croisement d’Elm Street et de Houston Street, le coordinateur de tir John Mayers ouvre aussi son parapluie pour parer à toute défaillance de la
coordination radio.
L’Exécution
12 h 30 min. 6 sec. 5 dixièmes, tir n°1:
> Herminio Diaz Garcia tire, pour faire diversion, de la fenêtre Est du cinquième étage du TSBD [24]. Sa balle s’écrase à 5,23m devant l’aile gauche de la
voiture de Kennedy, sur la bordure du trottoir d’en face dans Elm Street.
12 h 30 min. 9 sec., tir n°2 :
> Roscoe White tire de la palissade est du grassy knoll [25]. Sa balle pénètre la gorge du président, sous la pomme d’adam, et ressort près de l’omoplate droite,
à quinze centimètre sous la base de la nuque [26]. En sortant, la balle entame le cuir du siège sans le pénétrer et le président sursaute vers le haut et en avant. Kennedy porte ses mains à son
cou et crie « Mon Dieu, je suis touché ».
12 h 30 min. 12 sec. 4 dixièmes, tir n°3 :
> Nestor « Tony » Izquerdo tire du deuxième étage du DalTex Building [27]. La balle frôle les cheveux de Kennedy et s’écrase sur la bordure du trottoir d’un
pilier sud du pont ferroviaire. Un éclat de béton blesse le spectateur James Tague à la joue [28].
12 h 30 min. 14 sec. 6 dixièmes, tir n°4 :
> Roscoe White tire accidentellement pour la seconde fois de la palissade Ouest du grassy knoll [29]. Sa balle s’écrase sur le côté gauche du panneau routier de
Stemmons Freeway [28]. Ce tir résulte d’un incident de réarmement.
12 h 30 min. 18 sec. 9 dixième, tir n°5 : Malcolm Wallace tire de la fenêtre ouest du cinquième étage du TSBD [30]. Sa balle pénètre sous l’arrière de l’aisselle
droite du gouverneur Connaly, et ressort sous le téton droit en perforant le poumon et en fracturant 15 cm de la quatrième côte. En sortant, la balle fracture le poignet droit et termine sa
course dans le fémur gauche. Le gouverneur crie « Mon Dieu, ils vont tous nous tuer! »
12 h 30 min. 19 sec. 5 dixièmes, tir n°6 :
> Nestor « Tony » Izquerdo tire du deuxième étage du DalTex Building [31]. La balle s’écrase sur la bordure chromée du sommet du pare-brise de la lincoln en
rebondissant sur ce dernier à droite du rétroviseur. Un éclat laboure la face arrière du rétroviseur, tandis que l’autre traverse le verre de part en part [32]. Les feux de la Lincoln s’allument
et celle-ci freine puis s’arrête en 5 secondes et 3 dixièmes. Le chauffeur William Greer se retourne et observe Kennedy pour voir s’il est mort. Aucun des agents protégeant Kennedy ne bouge, la
totalité des agents faisant partie du complot. Chaque agent a recu 700000 dollars pour trahir. Seul l’agent Clint Hill, rajouté à la dernière minute, se précipite vers la lincoln.
12 h 30 min. 22 sec. 4 dixième, tir n°7 :
> Frank Fiorini Sturgis tire de la palissade sud du ‘grassy knoll’ une balle explosive au mercure de 7,62mm [33]. La balle atteint la tempe droite de Kennedy et
arrache l’arrière droit de son crâne sur une zone d’environ treize centimètres de diamètre [34]. A l’instant du tir le chapeau de Lawrence et la tête de Sturgis sont visibles derrière la
palissade sud sur le cliché Polaroid de Mary Moorman [35] et plus tard sur la dernière image du film de Zapruder [36]. Jackie Kennedy se lève et essaye de rattraper un fragment d’os crânien sur
le coffre. Au même moment, l’agent Clint Hill saute à l’arrière de la Lincoln et repousse Jackie sur son siège [37].
12 h 30 min. 31 secondes. 3 dixièmes :
> Le motard Hargis gare sa moto et passe entre la Lincoln présidentielle et la voiture des agents, désormais à l’arrêt (comme l’ont affirmé plus de soixante
témoins) pour courir vers le sommet du monticule herbeux. Cinq agents quittent la voiture de protection durant 8 secondes pour jeter un coup d’œil dans la Lincoln. Un agent prend au passage un os
crânien que lui tend un enfant de cinq ans et le jette sur la banquette de la Lincoln. Ces trois événements (Hargis, les agents et l’enfant), ont disparu des films et photos de
l’attentat.
12 h 30 min. 44 sec. 4 dixièmes :
> La coordination radio donne l’ordre de décrochage aux tireurs. Après 25 secondes de tirs, le président Kennedy est mort. Sturgis dépose son fusil dans le
coffre de la voiture dont il utilisait le parechoc comme marchepied, puis s’éloigne à pied. White jette son fusil à Ivan Mokya, qui le démonte et le cache dans une boite à outils, tout en courant
vers un Ford break blanc conduit par John Walter. Lawrence est visible, en train de s’enfuir à pied par l’arrière de la pergola, sur un cliché pris sur Dealey Plaza dans la minute suivant les
tirs [38]. George W. Bush junior est photographié par un journaliste du cortège, alors qu’il regarde par la fenêtre du sixième étage du TSBD. Sur la photo il vous faudra être attentif pour
reconnaître le visage et le col de son tshirt blanc [39].
> Le chaos et la mort
12 h 31 :
> La lincoln s’arrête 24 secondes sous le pont routier de Stemmons et l’agent Roberts rejoint Clint hill dans la Lincoln. Derrière la palissade du grassy knoll,
Bernard Barker empêche à deux reprises des policiers de fouiller le coffre d’une voiture en présentant une fausse carte du secret service. Garée contre la palissade, elle contient le fusil de
Sturgis. Alors que la voiture du président passe sous leur terrasse, Imobila Luciano, son fusil à la main, et Lupara Eladio quittent tranquillement leur poste de tir [40].
12 h 31 min. 38 sec. 8 dixièmes :
> Le motard Marion Baker abandonne sa moto et fonce dans le TSBD d’où il a entendu tirer [41]. Dans le hall d’entrée, il aperçoit devant l’ascenseur ouest
Lindsay Senia (capitaine de bérets verts), le chef de l’équipe de huit hommes protégeant le TSBD, devant l’ascenseur avec John Stratton (sergent de bérets verts de New York). En prenant
l’escalier Est, l’ascenseur Ouest étant bloqué, il croise Oswald sirotant un coca dans la cantine du premier étage.
12 h 35 :
> Bush téléphone au FBI en prétendant appeller de Houston, pour se créer un alibi. Il accuse faussement un de ses ex-employés d’avoir participé au meurtre de
Kennedy et quitte le DalTex Building.
> Alors qu’il sort en courant du DalTex, Georges Bush senior est interpellé par le policier Vaughn. Interrogé, Bush se présente comme un pétrolier indépendant de
Houston, sans donner son nom. Il est immédiatement relâché et rejoint Geary Lansdale devant le TSBD [42 et 43].
12 h 39 :
> Le général Geary Lansdale quitte Bush et croise des vagabonds qu’on amène au central alors qu’il longe le TSBD [44].
12h 42 :
> Herminio Diaz Garcia et Francisco Hermano courent chercher leur break Nash Rambler blanc garé à 30m sur le parking arrière du TSBD. Wallace, accompagné de
Isabella Martinez et de George Walter Bush Junior, rejoint sur le même parking sa Buick couleur tabac à 63m du TSBD.
12 h 45 :
> Herminio Diaz Garcia stoppe son break Nash Rambler blanc dans Elm Street, devant l’entrée des livraisons du TSBD [45], et enmène Rosselli et Lentz après les
avoir sifflés.
12 h 48 :
> Le photographe James « Ike » Altgen, directeur du bureau d’Associated Press à Dallas, remet sa pellicule de photos de l’attentat à l’agent corrompu du FBI
Regis Kennedy. Regis Kennedy lui rendra son film développé à 17h03. Son film est une copie truquée par la CIA dans le laboratoire photo qu’elle possède dans les bureaux de sa société écran «
Dallas Uranium and Oil » du DalTex Building. Une équipe du NPIC ou National Photographic Interpretation Center de la CIA a falsifié le film d’Altgen. L’équipe comprend trois techniciens sous la
direction du directeur du NPIC, Arthur C. Lundhal. La photo, prise à l’instant du second tir, montre Oswald sur les marches de la porte d’entrée du TSBD, ce qui l’innocente du meurtre de Kennedy.
L’illustration explique les substitutions complexes effectuées par le NPIC [46 et 47]. On a recomposé son visage avec les cheveux et le menton de la tête d’un de ses collègues de travail, Billy
Lovelady, qui se trouvait au centre de la photo. Lovelady ainsi que les autres personnes présentes sur la photo ont témoigné sous la menace que sur la photo Oswald est Lovelady. Cette photo
révèle aussi les silhouettes d’un tireur, d’un observateur et d’un troisième personnage au deuxième étage du DalTex [48]. La courbe d’implantation des cheveux permet d’identifier Bush et
Izquierdo [49].
12 h 58 :
> Oswald quitte le TSBD, à la sortie duquel l’attend Jack Ruby qui lui confirme son rendez-vous de 13h30 avec le policier John Tippit dans le cinéma Texas
Theatre. Ruby fait croire à Oswald que Tippit l’amènera au terrain d’aviation d’où son ami David Ferrie, le pilote du parrain Marcello, l’amènera à Mexico. Le 9 novembre à 10h35, Bush avait
rencontré Oswald à Dallas et lui avait fait croire qu’on l’enverrai en mission à Cuba depuis Mexico fin novembre.
13 h 32 :
> Sur ordre de Bush senior, l’agent Tippitt [50] est abattu par les tueurs de Marcello John Mourjil (35ans) et John Lindsay (39 ans), dans la rue où ces derniers
lui avaient donné rendez-vous par téléphone à 13h09. Tippit s’est condamné à mort en refusant d’amener Oswald à l’aéroport, comprenant qu’on l’impliquait dans l’assassinat du président.
14h 04 :
> Oswald est arrêté par la police de Dallas dans le cinéma Texas Theatre où il attendait Tippit [51].
Dimanche 24 novembre
11h 21:
> Dans le sous-sol du département de la police de Dallas, l’officier supérieur du FBI John Bookout assassine Oswald d’une balle de revolver P38 dans le foie,
mettant fin à toute procédure judiciaire sur l’assassinat de Kennedy [52]. Dans les secondes suivant la fusillade les policiers corrompus de Dallas font écran entre lui et la presse pour qu’on ne
voit jamais son visage, puis l’emmènent immédiatement en ascenseur au premier étage. Il est convenu que Jack Ruby sera l’assassin d’Oswald. Bookout ayant une certaine ressemblance avec Jack Ruby,
il n’est pas difficile de tromper les caméras et la presse à la seule condition qu’on ne voit jamais Bookout de face. Son visage n’est pas suffisamment ressemblant à celui de Ruby, même si on
peut les confondre sur le reste. Malheureusement pour eux un reporter a photographié Bookout de face à la sortie de l’ascenseur [53]. Bookout était un des interrogateurs d’Oswald les deux jours
précédents. Membre du complot, Il a été payé 4 millions de dollars pour exécuter Oswald, sur ordre direct de son patron Edgar Hoover, le directeur du FBI.
11H58 :
> Jack Ruby est présenté à la presse comme l’assassin de Oswald. Contre la promesse d’une peine de prison de 2 ans et d’une somme 3 millions de dollars, Jack
Ruby accepte d’endosser le meurtre. Il déclare qu’il a tué Oswald pour éviter qu’il soit jugé dans un procès trop douloureux pour la veuve du président Kennedy. Ruby ne touchera jamais son argent
et sera condamné à la perpétuité l’année suivante.
Conclusion
Le 22 novembre 1963 fut ‘une journée particulière’ pour Dallas et le jour où la démocratie est morte aux États-Unis, pour 54 longues années. Depuis deux ans, le
président Trump reprend le flambeau du président Kennedy, là ou il l’avait laissé le 22 novembre 1963 à Dallas. Il mène et gagne une guerre secrète contre le Deep State pour détruire le nouvel
ordre mondial et rétablir la démocratie. Ce combat de titan prendra bientôt fin avec le jugement et l’exécution de 7000 personnes dès l’année prochaine et
les années suivantes. Leurs ordres d’inculpation et d’incarcération sont déjà signés sous scellé et seront ouverts l’année prochaine. Le premier de ces scellés était au nom de
Bush senior pour les assassinats de John et Robert Kennedy et l’organisation du 11 septembre.
Justice est faite pour lui depuis le 14 novembre (exécution de Bush senior dans la base navale de Corpus Christi) …
Fin de la partie 2
BIBLIOGRAPHIE :
JFK Assassination Records Review Board Final Report.
History-matters.com/archive/contents/contents_arrb.htm
Oswald innocence campaign
Mary Ferrel Foundation.
Veterans today, JFK.
Vince Palamara, the JFK detail.
Kennedy Assassination Records Collection.
JFK Files.
The John F. Kennedy Memorial Page.
> Livres en français :
William Reymond, JFK autopsie d’un crime d’état, Flammarion, 1998.
William Reymond, Billie Sol Estes, JFK, Le dernier témoin, Flammarion,
2003.
Lamar Waldron, L’assassinat de JFK, affaire classée, Les éditions de
l’homme, 2014
Joe Biden : J-3 avant un «président normal»?
Ou sera-t-il au contraire revanchard ?
...par Nicolas De Pape - Le 17/01/2021.
Joe Biden semble mettre en place une administration centriste. Le démocrate sera investi le 20 janvier.
Après avoir comparé les sénateurs Ted Cruz (Texas) et Josh Hawley (Missouri) à Joseph Goebbels, et les voyous qui ont investi le Capitole à des « terroristes intérieurs », Joe Biden annonce qu’il aura la peau de la puissante National Riffle Association. Nancy Pelosi tente de « destituer » une
seconde fois Donald Trump et travaille à une loi transgenre…
Pour l’administration démocrate qui prendra ses fonctions le 21 janvier et qui prétend vouloir rassembler l’Amérique, ça semblait mal parti. Pourtant, on s’aperçoit que la plupart des
« ministres » et responsables nommés par Biden sont des modérés. Le 46e du nom sera-t-il un « président normal » ?
Là où son farouche ennemi, Donald Trump, fait des discours incendiaires d’une heure sans note avec les conséquences que l’on sait, le futur président Biden semble à peine pouvoir lire son
prompteur. Il se déplace difficilement et « fait » ses 78 ans. Aura-t-il l’énergie suffisante pour affronter les grands méchants de ce monde, aussi alertes que retors: Xi Jinping,
Vladimir Poutine, l’Ayatollah Khamenei ou le sultan turc Erdogan ?
Il « envisage sérieusement » Bernie Sanders comme ministre du Travail, sachant ses positions
radicales, et promet des permis de travail à profusion pour la Silicon Valley friande de spécialistes IT étranger…
Pour le moment, en tout cas, il réserve son fiel à certains de ses compatriotes, sans précaution oratoire. Il a ainsi insulté Ted Cruz et Josh Hawley, deux sénateurs républicains ayant exercé
leur droit constitutionnel le 7 janvier dernier d’objecter le Collège électoral des Grands électeurs. « Mensonges, mensonges, mensonges » a-t-il
clamé, les comparant au ministre de la Propagande d’Hitler, Joseph Goebbels. Ted Cruz s’apprêtait notamment à demander au Congrès un audit de dix jours sur « des allégations de fraude jamais vues dans sa vie » afin de restaurer la confiance ébranlée d’au moins 39% d’Américains dans leur système électoral.
Simples voyous ou terroristes intérieurs?
Après la « prise du Capitole », alors que Joe Biden a mollement condamné les antifas qui ont mis à sac et en feu des immeubles dans près de 200
villes américaines qui a entraîné la mort de 30 personnes (CNN a parlé de « protestateurs pacifiques »…), le prochain président compare les
énergumènes trumpistes qui ont envahi le temple de la démocratie américaine à des « terroristes intérieurs ». Il converse au téléphone avec
Arnold Schwarzenegger, républicain et ancien gouverneur de Californie, qui parle de « Nuit de Cristal » (qui fit 2 500 morts et 30 000 décès en déportation)… Quant aux comparaisons avec
l’incendie du Reichstag, notons quand même que le Capitole est toujours en place et que ses marbres ont à peine été souillés. On est très loin de la révolution bolchévique…
Ashli Babbitt a été abattue dans le Capitole. Image: Twitter.
Peut-on qualifier de « terroristes » (au sens des auteurs du 11 septembre par exemple) la vétérane tuée par un policier dans les bâtiments ou le
viking blond à chapeau de corne qui est de toutes les manifestations ? L’enquête prendra des mois et alors que le FBI s’est enfin réveillé, il a été question un moment d’assimiler tous les
militants MAGA (Make America Great Again) à des insurgés coupables de sédition, ce qui pourrait valoir à certains plusieurs années de prison voire 20 ans pour les cas les plus graves.
Une procédure de destitution humiliante
Alors que, selon Alan Dershowitz, professeur émérite de droit à Harvard, aucun crime suffisant ne peut être reproché en l’espèce à Donald Trump pour le destituer (rappelons que Trump exhorta les
militants à « marcher pacifiquement sur le Capitole »), Joe Biden laisse le Congrès et Nancy Pelosi la mission de tenter d’éjecter Trump du
Bureau ovale alors qu’il ne reste qu’une semaine avant son départ, sachant la rancœur que cela provoquera chez les Républicains (même s’il est peu probable que le 19 janvier le Sénat réunisse 67
sénateurs favorables à sa destitution). Un peu mesquin, Biden se réjouit que Trump ait refusé de participer à l’« inauguration » le 20 janvier alors qu’il s’agit d’un moment charnière
pour une transition pacifique.
Croit-il ainsi réconcilier l’Amérique ? Le 10 janvier, Biden annonce qu’il va s’attaquer à la National Riffle Association, lobby des armes à feu aux États-Unis, dont le droit de port est
inscrit dans la Constitution et doit servir « lorsque l’État ne joue pas son rôle ». N’est-ce pas là aussi une déclaration de guerre ? Il
« envisage sérieusement » Bernie Sanders comme ministre du Travail, sachant ses positions radicales en matière d’économie et de marché du
travail mais finit par le préférer actif au Sénat. Biden promet des permis de travail à profusion pour la Silicon Valley friande de spécialistes IT étrangers, donnant l’impression que la priorité
aux travailleurs américains n’est plus qu’un souvenir. Il promet que l’aide aux PME ira d’abord aux minorités raciales, alors que les « petits blancs » de la Ceinture rouillée du
Midwest ont tout autant souffert du Covid-19…
Théorie du genre
Parmi ses alliées, à peine confirmée au perchoir de la Chambre des Représentants, Nancy Pelosi travaille à une proposition de loi transgenre pour que mother, father, son, daughter, mother-in-law,
etc. soient remplacés dans les documents officiels par des termes non-binaires comme « parent » et « child ».
Fort de tous les pouvoirs (Sénat, Chambre, présidence) et soutenu par la majorité des médias et des réseaux sociaux, les universités, Hollywood, les agences de renseignements, la haute
administration, Joe Biden va-t-il décevoir les Américains pressés de retrouver une vie politique et sanitaire plus ou moins normale ? Sortira-t-on le 21 janvier du climat hystérisé qui règne
actuellement ?
Ne faisons pas à Biden de procès d’intention car les nominations récentes qu’il a faites relèvent de la pondération. Selon le politologue Christopher Ruddy, en effet, Biden semble se diriger vers
une administration très soft power. « Tony Blinken pour le secrétaire d’État et l’ancien général d’armée quatre étoiles Lloyd Austin pour la défense,
montrent à quel point il veut être centriste et establishment. William Burns, 64 ans, pour succéder à Gina Haspel à la tête de la CIA, a pris de nombreux spectateurs par surprise. L’expérience de
Burns est ancrée dans la diplomatie, et non dans le renseignement. Nommer Merrick Garland à la tête du ministère de la Justice en tant que procureur général est un des signes les plus clairs
qu’il veut un centriste à la tête du ministère. Garland a raté de peu sa nomination à la Cour suprême. Il devrait résister aux sirènes de la chasse aux sorcières. Au Commerce, Gina Raimondo,
centriste, vient d’une société de capital à risque. Enfin, à l’agriculture, Biden a fait appel à l’ancien gouverneur de l’Iowa, Tom Vilsack connu sous le nom de « M. Monsanto » et le
conseiller Cedric Richmond a été sponsorisé par l’industrie du pétrole et du gaz. »
Par sûr que l’extrême-gauche qui plaçait en Biden de gros espoirs se satisfasse de choix aussi conventionnels… Biden, président normal ? Prenons-en l’augure.
L’actuel Vice-président du Conseil de Sécurité, ancien Président et ancien Premier-ministre de la fédération de Russie, Dmitri Medvedev, analyse les failles
du système électoral américain et les répercussions que ces dernières, ainsi que les résultats des dernières élections présidentielles auront tant pour les États-Unis d’Amérique que pour
le reste du monde.
*
Nous sommes habitués à penser que les plus grandes économies ont un impact à grande échelle sur le développement politique et social d’autres pays. Les
crises qui s’y produisent périodiquement affectent l’économie mondiale, et par extension, les économies régionales et nationales, et les systèmes politiques des États qui dépendent de cet
impact. Pourtant, on oublie souvent que des événements politiques isolés, par exemple des élections, peuvent provoquer de graves crises dans d’autres pays. Surtout si nous parlons d’États
qui ont une influence directe sur les processus mondiaux fondamentaux.
Dans ce contexte, les récentes élections présidentielles américaines présentent un intérêt particulier. Et ce n’est pas le fait que la campagne
présidentielle presque la plus scandaleuse de l’histoire ait confirmé que les problèmes du système électoral américain sont de nature systémique. Il est clair pour tout le monde qu’il en
est ainsi.
De manière générale, les avantages et les inconvénients du système électoral américain pourraient être considérés comme une question purement interne à ce
pays. S’il n’y avait pas un « mais ». Les élections dans ce pays, en particulier lorsque le pouvoir passe d’une force politique à une autre, peuvent devenir un déclencheur de
changements très importants dans le développement économique mondial et avoir un impact sérieux sur les institutions du droit international et le système de sécurité mondial.
Examinons la situation un peu plus en détail. Au départ, tout semble assez présentable : des candidats alternatifs, le système des primaires, les débats à
la télévision. Mais c’est une coquille, un beau paysage, dont dépendent directement le caractère spectaculaire de ce qui se passe et, bien sûr, les préférences des électeurs. Selon les
règles du système électoral américain, un candidat qui obtient la majorité des voix dans un État, même la plus faible, obtient presque toujours le quota d’électeurs de cet État. C’est
pourquoi, dans les États traditionnellement libéraux et conservateurs, les votes des électeurs qui soutiennent un autre parti sont effectivement « multipliés par zéro ». Ainsi,
dans l’histoire récente, les candidats démocrates Al Gore (2000) et Hillary Clinton (2016) ont perdu l’élection, bien qu’ils aient obtenu la majorité des voix.
Comme le système actuel donne toutes les voix des grands électeurs d’un État au vainqueur de ce dernier, il est possible qu’un candidat gagne avec une
faible majorité dans les États cumulant 271 grands électeurs, mais qu’il perde de manière substantielle dans les autres. En théorie, même un candidat avec plus de 100 millions de votes de
plus que son concurrent pourrait perdre à cause des grands électeurs.
Sans parler d’une autre lacune importante de l’institution des grands électeurs, qui ont le droit de ne pas voter – parfois sans conséquences importantes
pour eux-mêmes – pour le candidat qu’ils sont chargés de représenter selon la volonté des électeurs. Des cas de votes malhonnêtes de ce type par des grands électeurs se produisent assez
régulièrement. Par exemple, en 2016, deux grands électeurs du Texas ont refusé de voter pour Donald Trump, bien que de telles démarches n’aient jamais eu d’impact sur le résultat de
l’élection. Aujourd’hui, alors que les résultats officiels sont en train d’être calculés, le principe du « gagnant prend tout » a suscité de nouvelles et très justes critiques.
Même Hillary Clinton, qui s’est opposée à Donald Trump lors des précédentes élections, demande l’abolition du collège électoral et l’élection du vainqueur à la présidence au suffrage
populaire, comme pour toute autre fonction. Sinon, une situation difficile se développe où des dizaines de millions d’électeurs ne croient pas que les résultats du vote reflètent la
volonté réelle du peuple.
En outre, les citoyens eux-mêmes se sont demandé si les États-Unis remplissaient le principal critère de la démocratie – la capacité de l’État à assurer une
expression juste et transparente de la volonté du peuple dans son ensemble.
Ce problème est très grave pour les États-Unis aujourd’hui. Le pays est divisé en deux camps, et la ligne de faille se situe entre les partisans de
différentes orientations de valeurs, ce qui se reflète dans le choix électoral en faveur des républicains ou des démocrates. Ainsi, on peut clairement voir un conflit de valeurs entre une
Amérique conservatrice et les partisans d’une révision des attitudes traditionalistes, entre une Amérique « respectueuse des lois » et ceux qui sont prêts à protester activement
dans les rues, entre les employés des industries de haute technologie et ceux qui restent en marge de la révolution technologique.
En outre, pendant la période de la course aux élections, les contradictions entre le centre fédéral et la direction d’un certain nombre d’États et de villes
ont également fait surface. Les accusations selon lesquelles le centre aurait outrepassé son autorité en utilisant la force pour réprimer les émeutes de rue indiquent les failles du
système de fédéralisme américain, que le gouvernement central (quelle que soit son affiliation politique) préfère occulter autant que possible.
Les violations de la législation électorale qui ont été détectées sont également nombreuses. Aux États-Unis, il n’existe toujours pas de procédures
normalisées pour l’inscription, l’identification et l’enregistrement des électeurs, et la soumission des bulletins de vote. Selon Judicial Watch, dès septembre 2020, dans 29 des 37 États,
il y avait 1,8 million d’électeurs inscrits de plus que le nombre réel de résidents qui avaient le droit de voter. Cela est dû en grande partie au fait qu’il n’existe pas de concept de
passeport interne ou d’équivalent d’enregistrement de résidence aux États-Unis, et que les gens ne se retirent souvent pas des listes électorales lorsqu’ils partent.
En outre, plus d’une fois on a découvert que certains candidats avaient été élus par des électeurs décédés depuis longtemps. Toutefois, les tribunaux n’ont
pas trouvé de preuves de la massivité de ces cas, qui étaient souvent dus au fait que différentes générations au sein d’une même famille portaient les mêmes noms, ce qui entraînait des
erreurs dans les registres électoraux. Selon les statistiques de 2018, il y a 153 millions d’électeurs inscrits aux États-Unis. Dans le même temps, plus de 20 millions d’inscriptions sur
les listes électorales sont obsolètes. Selon l’ONG California Globe, près d’un demi-million d’entre elles ont été enregistrées rien qu’en Californie en 2020. À cet égard, une campagne de
grande envergure a été lancée pour inciter les électeurs à mettre à jour leurs données dans les listes électorales en vue du vote.
La situation la plus critique a été celle du vote postal de masse, qui a valu à Joe Biden une majorité manifeste lors du décompte des bulletins de vote. Il
ne s’agit même pas du fait que les démocrates, en invoquant la pandémie, ont créé une occasion controversée de comptabiliser les votes d’une partie inerte de leur électorat. Ils ont
appelé à intensifier l’utilisation de la procédure de vote par correspondance, qui, lors des campagnes précédentes, n’avait été activement utilisée que dans un petit nombre
d’États.
Selon Donald Trump, cela a conduit à la création des conditions d’une fraude incontrôlée. Ainsi, à la veille du jour du scrutin, le Parti démocrate aurait
tenté de modifier les règles de traitement des bulletins de vote par correspondance dans le Wisconsin, l’Indiana, la Caroline du Nord, le Minnesota, le Michigan, la Pennsylvanie, l’Iowa
et l’Alabama afin de prolonger sensiblement leurs délais. Cela a permis de réduire les exigences en matière de contrôle du comptage. En conséquence, pratiquement immédiatement après la
fin des élections, les républicains ont annoncé qu’ils préparaient des poursuites judiciaires concernant les irrégularités identifiées dans 40 États. Les avocats représentant les
républicains ont jugé anormal que de nombreux États continuent à compter les votes pendant plusieurs jours après le jour du scrutin. La légitimité du comptage des votes
« tardifs » a soulevé de sérieuses objections de leur part. Cependant, même dans les États où le pouvoir républicain est en place, les tribunaux ont rejeté la plupart des
poursuites engagées.
Tout cela ne correspond guère aux normes de la démocratie que Washington impose avec arrogance aux autres pays. Par exemple, les représentants des
États-Unis déclarent constamment à la tribune de l’OSCE que les États membres sont tenus de mettre en œuvre les recommandations du Bureau des institutions démocratiques et des droits de
l’homme (BIDDH) de l’OSCE sur la surveillance des élections. Les États-Unis eux-mêmes n’appliquent pas ces recommandations, violant ainsi de manière flagrante les dispositions du
paragraphe 8 du document de 1990 de la réunion de Copenhague de la Conférence sur la dimension humaine de la CSCE, et l’article 25 de la Charte de sécurité européenne de 1999, qui
contiennent l’obligation d’inviter des observateurs pour surveiller les élections nationales.
Les rapports finaux des missions du BIDDH qui ont observé les élections aux États-Unis depuis 2002 recommandent que l’accès des observateurs internationaux
à tous les États soit garanti au niveau fédéral. Cependant, la réalité est tout autre. Ainsi, en raison de la nature archaïque du système électoral américain, le gouvernement fédéral n’a
pas le pouvoir d’établir des procédures, même pour les élections fédérales, car c’est la prérogative des États. Comme à l’époque de la république agricole de 3,5 millions d’habitants, le
président est toujours élu par les États et, par l’intermédiaire des grands électeurs, ils informent le Congrès de leur volonté.
Lors des élections présidentielles de 2016, le BIDDH s’est vu refuser l’accès aux bureaux de vote dans 17 États. Les observateurs internationaux qui ont
manifesté un intérêt légitime le jour des élections ont été menacés d’arrestation et de poursuites pénales. Lors des élections présidentielles de 2020, le nombre d’États
« inhospitaliers » a atteint 18. Seuls cinq États et le district de Columbia ont pleinement légiféré en matière d’observation internationale des élections. Pour le reste, elle
est laissée à la discrétion des autorités locales et n’est pas particulièrement populaire auprès d’elles.
La longue contestation des résultats de l’élection devant les tribunaux (et finalement l’élection du Président) est un autre fait confirmant l’inefficacité
et l’obsolescence d’un tel système électoral. Lors des élections de 2000, les votes pour George Bush Jr. et son adversaire démocrate, Al Gore, ont été comptés plusieurs fois en Floride.
La Cour suprême a mis fin aux multiples recomptages des votes, ce qui a signifié la victoire de Bush Jr. bien qu’il y ait encore beaucoup de gens aux États-Unis qui ne croient pas en la
légitimité de cette décision. Mais la situation s’est ensuite rapidement stabilisée grâce au consensus obtenu en temps utile entre les républicains et les démocrates.
Les coûts colossaux d’un tel système électoral ont conduit aujourd’hui au fait que le mot « consensus » a presque disparu du vocabulaire de
l’establishment politique américain. Il n’y a pas si longtemps, personne ne pouvait imaginer, même dans ses cauchemars, que toutes ces contradictions partisanes allaient engendrer une
attaque contre le Capitole, dont la première pierre a été posée par le premier président américain Georges Washington.
L’attaque des manifestants soutenant Donald Trump lors du décompte des votes des grands électeurs par le Congrès a non seulement choqué les gouvernements du
monde entier, mais a également provoqué un bain de sang dans un pays qui, il n’y a pas si longtemps, était considéré par beaucoup comme un modèle de démocratie pour le monde. Il est
impossible de croire que les événements qui nous rappellent si clairement le Maïdan
ukrainien et d’autres « révolutions colorées » qui ont eu lieu ces dernières années dans divers pays, sans exclure les pays post-soviétiques, soient retransmis en
direct des États-Unis vers le monde entier.
Les méthodes qui étaient utilisées pour démocratiser d’autres États sont revenues comme un boomerang à Washington. Et la guerre civile froide qui dure
depuis plusieurs mois aux États-Unis a atteint son point culminant. Aujourd’hui, alors que le monde entier condamne la prise d’assaut du Capitole et attend avec impatience la suite des
événements, on ne voit pas bien comment les républicains et les démocrates peuvent trouver un terrain d’entente.
Les divisions dans la société continuent de s’accroître. L’esprit oublié du maccarthysme est à nouveau dans l’air. Et personne ne peut répondre à la
question : existe-t-il une personne ou une valeur inconditionnelle qui unira la nation ? La situation provoquée par une série d’événements basés sur un système électoral archaïque
pourrait entraîner de nouvelles vagues de violence et de troubles. Le système politique américain, cependant, a fait preuve de résistance depuis des siècles. Je suis sûr qu’il peut y
faire face encore maintenant.
Il y a également un autre problème critique qui a été exacerbé à l’extrême par le système électoral américain dépassé. C’est le rôle sans précédent des
médias sociaux et des nouveaux médias, et par conséquent des sociétés informatiques privées qui possèdent lesdites ressources, dans la politique publique. Les médias américains
ordinaires, dont l’activité est réglementée par des lois et relève du premier amendement, ont généralement pris officiellement position pour l’un ou l’autre candidat, mais ont néanmoins
jugé nécessaire de diffuser les déclarations de son adversaire pendant la campagne électorale.
Les sites de réseaux sociaux, en revanche, ne sont pas spécifiquement réglementés et fonctionnent sur la base d’accords d’utilisation. Et ce sont eux qui
ont lancé une guerre de l’information sans règles ! Et une guerre contre une personne. Pendant la période de dépouillement des votes, les publications de Donald Trump sur Twitter, où il
compte plus de 85 millions de fans, ont d’abord été marquées comme du contenu peu fiable, puis complètement cachées à la lecture. Les événements au Capitole ont conduit à un blocage sans
précédent et indéfini des comptes de Donald Trump sur tous les réseaux sociaux, où le nombre total de ses sympathisants est d’environ 200 millions de personnes. Et ce malgré le fait que
les postes qui ont conduit au blocage de Donald Trump ne diffèrent pas beaucoup de sa rhétorique de ces dernières semaines.
Le courant « Following Trump », constitué de dizaines de milliers de partisans de l’actuel président, a aussi été bloqué sur une grande variété de
plateformes qui étaient auparavant considérées comme des plates-formes de discussion sérieuses. Pour l’Amérique, et même pour le monde, ce type de censure des entreprises à ce niveau est
vraiment extraordinaire. On peut se demander qui sont ces juges supérieurs qui ont décidé qu’ils peuvent, de leur plein gré, selon des règles qu’ils sont les seuls à connaître, et en
fait, en raison de leurs tendances politiques, priver le Président du pays de la possibilité de communiquer avec un public de millions de personnes ? Que Trump soit bon ou non, il est
citoyen de son pays, et c’est aussi un fonctionnaire auquel près de la moitié des Américains font confiance. Il s’avère que quelques sociétés technologiques basées en Californie, ayant le
goût du pouvoir, se sont autorisées à manipuler librement les nouvelles et les faits en fonction de leurs préférences politiques. Qu’est-ce que c’est, sinon une censure enragée ?
En dictant leurs conditions, ils ont commencé à remplacer les institutions de l’État, en s’immisçant dans leur domaine de responsabilité, en imposant
activement leur position à un très grand nombre de personnes et en les privant de la possibilité de choisir. Dans le même temps, les 75 millions d’électeurs qui ont voté pour Trump et les
centaines de millions de ses abonnés ont été privés de leur « choix ». Ils ont été étiquetés comme étant indignes de confiance. Et qu’est-ce que c’est sinon le spectre du
totalitarisme numérique qui envahit lentement la société. La privant (et potentiellement le monde entier) de la capacité de se repérer objectivement dans ce qui se passe. Mais même si
Donald Trump quitte la politique pour de bon, et si les géants de l’informatique effacent son empreinte numérique, la fracture dans les esprits restera monstrueuse. Et cela aussi, c’est
un problème engendré par le système électoral américain obsolète. Mais il obligera les différents gouvernements à faire des efforts pour empêcher que cela ne se produise dans ces
pays.
Tout ce qui précède, en raison du rôle particulier des États-Unis dans l’architecture des relations internationales, nous amène à analyser les conséquences
des élections sur la politique et l’économie mondiales « classiques ». Il est évident qu’elles ont un impact direct sur le développement mondial. Tout le reste, sous certaines
réserves, peut être considéré comme une affaire intérieure des États-Unis. Les conséquences externes sont une affaire commune.
Je rappelle qu’en 2000, la victoire de George Bush Jr. a provoqué une volatilité importante, bien que de courte durée, sur les marchés boursiers. Un tel
phénomène est également possible en cas de chocs similaires à celui que nous connaissons actuellement, ce qui suscite bien sûr des craintes justifiées. À long terme, cependant, la
stabilité du dollar dépendra largement de la fiabilité des institutions protégeant les droits de propriété, de la demande de biens et de services américains sur le marché mondial, ainsi
que de la prévisibilité et de l’indépendance des actions de la Fed – base de la confiance dans le dollar en tant que monnaie de réserve.
Ce n’est que si les producteurs américains perdent une part importante du marché mondial, ou si les investisseurs doutent des garanties de protection des
actifs et de la pertinence et de la prudence des politiques à long terme de la Fed, que la volatilité du dollar augmentera de manière critique. Comme cela n’est pas envisageable dans un
avenir proche, la politique économique de J. Biden présentera un intérêt bien plus grand. Et cette politique se forme souvent sur la base de la thèse « l’essentiel est de ne pas être comme Trump ». Et ici, il y a un
certain passage de « bâton témoin » : Le 45e président
a sans l’ombre d’un doute et le long de « tous les azimuts » annulé les décisions de Barack Obama en tant que 44e président.
Il est évident que le développement de son propre système juridique et politique est le choix souverain de l’État lui-même, bien que de nombreux pays (et
les États-Unis en premier lieu) tentent de présenter au monde entier leur modèle de développement comme le plus efficace. Bien entendu, tout système juridique et politique n’est pas un
monument de démocratie « classique ». Il se développe et s’améliore constamment. La question est de savoir si les modèles proposés sont adéquats et opportuns et non ceux qui ont
perdu leur potentiel évolutif. Ici, il est nécessaire de combiner un conservatisme sain avec des innovations d’actualité. En outre, le gel artificiel des réalités politiques et juridiques
et leur expérimentation constante sont dangereux. D’ailleurs, dans l’espace post-soviétique, il y a des exemples des deux, lorsque les formes de gouvernement de l’État passent de
présidentielles à parlementaires une fois tous les deux ou trois ans.
De nombreuses capitales mondiales s’interrogent sur la continuité de la trajectoire internationale d’un acteur aussi important que les États-Unis. Les
résultats de l’élection de 2016 ont ébranlé la tradition séculaire de continuité des administrations, notamment en matière de politique étrangère. Et cette fois, le résultat de l’élection
détermine la position américaine sur un certain nombre de questions clés. Où l’on s’attend maintenant à un renversement de l’orientation politique, c’est-à-dire à un retour aux approches
caractéristiques de Barack Obama et des présidents précédents.
Prenons, par exemple, la question cruciale du contrôle du coronavirus. Les points de vue opposés des candidats de 2020 sur les dangers de la COVID-19 ont
conduit à ce que l’un des principaux résultats à court terme des élections soit l’élargissement de la portée et de la sévérité des mesures américaines contre la pandémie. Non seulement la
vie et la santé des Américains, mais aussi le bien-être des citoyens des pays voisins, ainsi que des pays alliés, en dépendent. Même la polarisation au niveau des citoyens est devenue
tragi-comique, lorsque l’on peut dire avec un degré élevé de certitude pour quel parti un électeur particulier a voté par la présence ou l’absence d’un masque.
Les deux candidats ont également adopté une approche très différente en ce qui concerne les décisions relatives aux problèmes économiques urgents dans leur
pays, qui ont un impact direct sur le monde entier. Il convient notamment de noter que Donald Trump a commenté à plusieurs reprises les actions de la Fed, qui ne relèvent pas de la
compétence du chef de l’État. Cela a provoqué une certaine méfiance à l’égard du dollar en raison de la possible perte de l’indépendance de facto de la Fed vis-à-vis du pouvoir exécutif,
ce qui a conduit au début d’une discussion sur la dépendance excessive du commerce au dollar, même parmi les alliés des États-Unis dans l’UE.
La réaction des marchés et de l’économie américaine à l’élection de Joe Biden et Donald Trump, qui a effectivement reconnu sa défaite, est reflétée, par
exemple, par l’indice S&P 500. Novembre 2020 a été le meilleur mois de novembre jamais enregistré pour le principal indice boursier américain. Et pour l’indice Dow Jones Industrial
Average, ce fut le meilleur mois depuis 1987. Bien sûr, les indices ont également été affectés par les nouvelles positives concernant les vaccins contre la COVID-19, mais le mouvement a
commencé immédiatement après l’annonce des résultats des élections.
Le soutien des organisations internationales (OMS, OMC et autres) est devenu une monnaie d’échange dans les résultats des élections. Les États-Unis y ont
bâti leur influence depuis des décennies. Et jusqu’à récemment, l’attitude à leur égard ne dépendait pas d’une administration particulière de la Maison Blanche. Cette élection conduira
clairement à la restauration de la pleine adhésion des États-Unis et de leur coopération au sein d’organisations internationales, telles que l’OMS ou l’OMC. Comme nous le savons,
l’administration sortante est devenue célèbre pour ses mesures abruptes et peu prévisibles concernant la participation à de tels organismes. Cela a bien sûr déstabilisé leurs activités.
Mais dans le même temps, le financement américain y est déterminant ou très important.
Plus importante encore est la participation des États-Unis aux accords internationaux sur les armes, tels que le traité sur l’élimination des missiles à
portée intermédiaire et à courte portée (traité FNI), le traité sur les mesures visant à réduire et à limiter davantage les armements stratégiques offensifs (START-3) et le traité
« Ciel ouvert » (OST). Ainsi que dans diverses alliances d’intégration, des accords sur le climat, et plus encore. Comme dans le cas des organisations internationales, les
États-Unis tentent – dans une certaine mesure – de restaurer leur image de partenaire stratégique fiable.
Il y a eu des promesses préélectorales très optimistes et solides concernant l’extension du traité START-3 avec la Russie, que Joe Biden a appelé « une ancre de stabilité stratégique entre les États-Unis et la
Russie ». Le président élu est un partisan de la réduction des armements, et il a participé à l’élaboration du traité sur l’élimination des missiles à portée intermédiaire et à
courte portée à l’époque soviétique. L’un des thèmes de la campagne était l’inadmissibilité du retrait des États-Unis du traité Ciel ouvert, de l’OMS et de l’accord de Paris sur le
climat, processus qui ont été lancés ces dernières années.
Soit dit en passant, le retrait de la signature américaine et la nouvelle adhésion attendue à l’accord de Paris est l’un des exemples les plus clairs et les
plus récents de troubles politiques. Des changements tectoniques se produisent actuellement à la base même de l’activité économique. Une nouvelle structure économique est en train de
prendre forme. Les États, les entreprises individuelles reconfigurent leurs modèles pour qu’ils soient neutres en carbone, soumettant leurs chaînes commerciales, des fournisseurs dans
certains pays aux consommateurs dans d’autres, à une évaluation rigoureuse. Les investisseurs mondiaux repensent leurs stratégies. Les organisations internationales élaborent de nouvelles
normes d’information qui seront évidemment appliquées à l’échelle mondiale. Enfin, plus récemment, le secrétaire général de l’ONU a appelé toutes les nations à revoir leurs stratégies
fiscales – réduire les impôts sur le revenu, augmenter les taxes sur le carbone. Tous ces facteurs sont d’importance mondiale. Et la position américaine, ou plutôt son flou, peut
évidemment créer de nouveaux déséquilibres mondiaux. Même si on s’y adaptera au bout d’un certain temps, car, comme l’a écrit T. Dreiser, « il faut
accepter les choses telles qu’elles sont et les utiliser au mieux ».
Même sur la question de l’engagement avec la Chine, les candidats ont pris des positions globalement opposées. Bien que tous deux partagent la position
selon laquelle la Chine est le principal concurrent de l’Amérique. Dans le cadre de la campagne électorale, la rhétorique de Biden sur la Chine était beaucoup plus pacifique que les
promesses et les actions de Trump. Toutefois, par nécessité opportuniste et dans le nouvel environnement, les restrictions commerciales introduites par l’administration Trump peuvent
rester en place. L’expérience de l’amendement Jackson-Vanik et d’autres lois sur les sanctions montre que de telles restrictions peuvent persister longtemps, même après la disparition de
la raison même de leur imposition.
Il est beaucoup plus probable que les États-Unis poursuivent systématiquement une politique anti-russe. Ces dernières années, la trajectoire des relations
entre Moscou et Washington n’a cessé de se dégrader, quel que soit le responsable de la Maison Blanche. La présidence de Donald Trump a en effet été associée à certains espoirs de
changement de la dynamique négative. Après tout, en 2016, il semblait que les relations entre les deux pays ne pouvaient pas être pires que sous Barack Obama.
Cependant, les années suivantes ont dissipé cette illusion. L’administration Trump a systématiquement intensifié la confrontation systémique entre
Washington et Moscou, a continué à mener une politique de sanctions contre notre pays, voulant, entre autres, le forcer à sortir des marchés de l’énergie, et a minimisé notre interaction
diplomatique. Et ce, dans le contexte du fait que Donald Trump a constamment parlé du désir de « s’entendre avec la Russie ». Cependant,
ses paroles n’ont pas beaucoup d’importance, puisque de nombreuses mesures restrictives au Congrès ont été soutenues par les démocrates et les républicains.
M. Biden n’a encore rien dit de positif sur la Russie. Au contraire, sa rhétorique a toujours été ouvertement hostile, dure, voire agressive. Il a déclaré à
plusieurs reprises : « La Russie est la plus grande menace pour l’Amérique en termes d’atteinte à notre sécurité et à nos alliances ».
Rien n’a été retiré, ni ajouté. En même temps, l’équipe du démocrate comprend des politiciens qui ont des vues similaires et n’ont absolument aucun intérêt à améliorer les relations entre
Moscou et Washington.
La Russie, en revanche, est prête à travailler avec n’importe quel président américain, prête à rétablir la coopération dans divers domaines. Cependant, on
ne peut guère attendre de la nouvelle administration américaine des mesures réciproques. Dans les prochaines années, nos relations risquent de rester extrêmement froides. Et maintenant,
nous n’attendons rien d’autre que la poursuite d’une politique anti-russe sévère. Mais peut-être Biden reviendra-t-il sur des questions qui figuraient encore à notre ordre du jour commun,
comme le contrôle des armements.
Je n’ai énuméré que quelques domaines qui seront évidemment dans la zone d’attention particulière. L’essentiel : l’imprévisibilité des futures actions
américaines sur la scène internationale, une certaine toxicité de ce pays même pour les alliés et partenaires – conséquence des graves bouleversements sociaux que traverse la société
américaine. Cette instabilité interne et externe est en grande partie due à un système électoral mal conçu et désespérément dépassé, qui a été transmis du XVIIIe siècle à nos jours sans
aucun changement majeur. Et la dernière élection n’a pas été le concours politique d’idées dont les États-Unis ont toujours été si fiers, mais une confrontation entre deux campagnes de
haine.
Nous ne voulons pas de problèmes avec les États-Unis. Et ce, pour des raisons pratiques : de tels problèmes créent des vagues générales d’instabilité qui
nous submergeront également. Les problèmes des États-Unis ne peuvent être résolus que par les Américains eux-mêmes. Et avec une bonne gouvernance de leur pays. L’un des pères fondateurs
des États-Unis, Thomas Jefferson, a fait remarquer à juste titre que « tout l’art du gouvernement consiste à être honnête ». Toute
élection est le test le plus important d’une telle honnêteté. Bien entendu, seuls les Américains eux-mêmes peuvent décider s’ils doivent mettre de côté leur égoïsme national et entamer la
réforme de leur système électoral et, avec lui, la réforme de leur vie politique. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de véritable mouvement dans ce sens. Il n’y a même pas un soupçon de
désir de changer quelque chose. Et la communauté mondiale paie déjà un prix trop élevé pour la réticence des États-Unis à changer.
Victoria Nuland incarne un parfait exemple des néoconservateurs qui ont mené la politique étrangère américaine d’une catastrophe à une autre au cours des 30
dernières années tout en se soustrayant à leurs responsabilités. Le fait que le président Joe Biden ait nommé Victoria Nuland au troisième poste le plus élevé du Département d’État, celui
de sous-secrétaire aux Affaires politiques, est un mauvais signe.
En tant que personne nommée à un poste de haut niveau, Victoria Nuland doit être confirmée par le Sénat américain. Une campagne est en cours pour empêcher
sa confirmation. L’examen suivant de son oeuvre montre pourquoi Victoria Nuland est incompétente, très dangereuse et ne devrait pas être confirmée.
Afghanistan et
Irak
De 2000 à 2003, Nuland a été la représentante permanente des États-Unis auprès de l’OTAN lorsque l’administration Bush a attaqué puis envahi l’Afghanistan.
Le gouvernement afghan a proposé de travailler avec les États-Unis pour éliminer Al-Qaïda, mais cette proposition a été rejetée. Après la défaite d’Al-Qaïda, les États-Unis auraient pu
quitter l’Afghanistan, mais ils y sont restés, ont établi des bases semi-permanentes, ont divisé le pays et y combattent toujours deux décennies plus tard.
De 2003 à 2005, Nuland a été la principale conseillère en politique étrangère du vice-président Dick Cheney qui « a aidé à planifier et à gérer la
guerre qui a renversé Saddam Hussein, notamment en plaidant la cause de l’administration Bush pour des actions militaires préventives basées sur les prétendues armes de destruction
massive de l’Irak ». L’establishment de la politique étrangère, avec Nuland à l’extrême droite, pensait qu’il serait simple d’éliminer Saddam Hussein et d’installer un
« allié » américain.
L’invasion et l’occupation continue ont entraîné la mort de plus d’un million d’Irakiens, de plusieurs milliers d’Américains et de centaines de milliers de
personnes souffrant de stress post-traumatique, pour un coût de 2 à 6 milliards de dollars.
De 2005 à 2008, Victoria Nuland a été ambassadrice des États-Unis auprès de l’OTAN où son rôle était de « renforcer le soutien des Alliés » pour
les occupations de l’Afghanistan et de l’Irak.
Au 10ème anniversaire de l’invasion, lorsqu’on l’a interrogée sur les leçons tirées, Victoria Nuland a répondu : « Par rapport à l’époque de Saddam,
nous avons maintenant un accord de sécurité bilatéral… Nous avons des intérêts et des liens économiques profonds. Nous avons des relations en matière de sécurité. Nous avons une relation
politique ». Nuland n’est pas consciente des coûts. La loyauté de Nuland va à l’élite qui a bénéficié de la tragédie. Selon Google, « l’un des principaux profiteurs de la guerre
en Irak était la société de services pétroliers Halliburton. Halliburton a gagné 39,5 milliards de dollars en « contrats fédéraux liés à la guerre en Irak ». Le patron de
Nuland, le vice-président Dick Cheney, était l’ancien PDG de Halliburton.
En janvier 2020, 17 ans après l’invasion américaine, le Parlement irakien a adopté une résolution demandant le départ des troupes et des entrepreneurs
américains. Aujourd’hui, plus d’un an plus tard, ils ne sont toujours pas partis.
Libye
Au printemps 2011, Victoria Nuland est devenue porte-parole du Département d’État sous la direction d’Hillary Clinton, alors qu’elle intensifiait l’assaut
du « changement de régime » contre Mouammar Kadhafi de Libye. La résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations unies a autorisé une « zone d’exclusion aérienne »
pour la protection des civils mais PAS un assaut aérien contre les forces gouvernementales libyennes.
Cet été-là, alors que les États-Unis et d’autres pays bombardaient et attaquaient les forces libyennes, elle a rejeté l’option d’une transition pacifique en
Libye et a faussement suggéré que le Conseil de Sécurité des Nations unies exigeait le retrait de Kadhafi.
La campagne a conduit au renversement du gouvernement libyen et à l’assassinat de Kadhafi. Commentant le meurtre et la sodomie à la baïonnette de Kadhafi,
la patronne de Nuland, Hillary Clinton, a gloussé : « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort ».
Avant le renversement, la Libye avait le plus haut niveau de vie de toute l’Afrique. Depuis l’assaut mené par les États-Unis, la Libye est devenue un État
en faillite, avec des seigneurs de guerre concurrents, une inflation galopante, un chômage énorme et une explosion de l’extrémisme et de la violence qui s’est propagée aux pays voisins.
La plupart des migrants qui ont traversé la Méditerranée pour tenter de rejoindre l’Europe, ou qui se sont noyés en essayant de le faire, viennent de Libye. L’objectif de
« protéger » les civils libyens a échoué de façon spectaculaire.
Syrie
Une des raisons pour lesquelles Clinton et des faucons comme Nuland voulaient renverser Kadhafi était d’avoir accès à l’arsenal militaire libyen. De cette
façon, ils pouvaient acheminer des armes aux insurgés qui cherchaient à renverser le gouvernement syrien. Cela a été confirmé dans des documents secrets du Ministère de la Défense qui
indiquent : « Au lendemain de la chute du régime (Kadhafi) en octobre 2011 et jusqu’au début septembre 2012, et suite à l’incertitude causée par celle-ci, des armes provenant des
anciens stocks militaires libyens situés à Benghazi, en Libye, ont été expédiées du port de Benghazi, en Libye, vers les ports de Banias et de Borj Islam, en Syrie ».
En janvier 2012, Nuland a déclaré que les États-Unis sont « du côté de ceux qui veulent un changement pacifique en Syrie ». Tout en disant cela,
les États-Unis fournissaient des fusils de sniper, des grenades à propulsion par fusée et des missiles obusiers de 125 mm et 155 mm aux manifestants « pacifiques ».
La stratégie américaine de « changement de régime » pour la Syrie a suivi le modèle de la Libye. Tout d’abord, affirmer que les manifestants sont
pacifiques. Ensuite, prétendre que la réponse du gouvernement est disproportionnée. Faire pression sur le gouvernement cible pour le paralyser, tout en augmentant le soutien aux
manifestants et aux terroristes par procuration. Comme on peut le constater, il y a eu des manifestants syriens violents dès le début. Au cours des premiers jours de protestation à Deraa,
à la mi-mars 2011, sept policiers ont été tués. En tant que porte-parole du Département d’État, Nuland était une figure majeure dans la promotion du faux récit pour justifier la campagne
de « changement de régime ».
Ukraine
En septembre 2013, Victoria Nuland a été nommée secrétaire d’État adjointe aux Affaires européennes et eurasiennes. Le soulèvement sur la place centrale
connue sous le nom de Maidan a commencé peu après son arrivée. Pour souligner le soutien des États-Unis aux protestations, Nuland et le sénateur John McCain ont distribué du pain et des
biscuits à la foule.
Les protestations se sont poursuivies jusqu’en janvier 2014. La question immédiate était de savoir s’il fallait accepter un prêt du Fonds monétaire
international qui allait exiger une augmentation de 40% des factures de gaz naturel ou accepter un prêt de la Russie avec l’inclusion de pétrole et de gaz bon marché. L’opposition voulait
que le gouvernement Ianoukovitch accepte le prêt de l’UE et du FMI. L’opposition était composée de différentes factions, dont le parti néo-nazi Svoboda et le secteur de droite.
Nuland en
Ukraine
La secrétaire d’État américaine aux Affaires européennes et eurasiennes, Victoria Nuland, a offert de la nourriture à des militants pro-européens alors
qu’elle et l’ambassadeur américain en Ukraine, Geoffrey Pyatt (à droite), traversaient la Place de l’Indépendance à Kiev, en Ukraine, en 2013.
Début février 2014, un enregistrement audio de Victoria Nuland parlant à l’ambassadeur américain en Ukraine, Geoffrey Pyatt, a été divulgué au public. Cette
conversation de 4 minutes a fait sensation dans les médias car elle incluait le discours de Victoria Nuland disant « J’emmerde l’UE ».
Mais la malédiction de Nuland a détourné l’attention de ce qui était vraiment important. L’enregistrement a montré que Nuland se mêlait des affaires
intérieures de l’Ukraine, qu’elle avait des contacts directs avec les principaux dirigeants de l’opposition et qu’elle gérait les protestations au point de décider qui ferait partie du
gouvernement d’après le coup d’État et qui n’en ferait pas partie ! Elle a déclaré : « Je ne pense pas que Klitsch [Vitaly Klitschko] devrait entrer au gouvernement… Je pense que
Yats [Arseniy Yatseniuk] est celui qu’il nous faut… »
La raison pour laquelle elle voulait « emmerder l’UE » était qu’elle n’approuvait pas les négociations et le compromis de l’UE. Nuland et Pyatt
voulaient « s »occuper » et « cimenter » le renversement du gouvernement Ianoukovitch malgré le fait qu’il ait été au pouvoir après une élection observée et
approuvée en grande partie par l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe).
Au cours des semaines suivantes, les protestations se sont intensifiées. Le président de la Chambre de Commerce américaine à Kiev, Bernard Casey, a décrit
ce qui s’est passé ensuite. « Du 18 au 20 février, des tireurs d’élite ont massacré une centaine de personnes (manifestants et policiers) sur le Maidan … Bien que l’ambassadeur
américain et l’opposition aient accusé l’administration Ianoukovitch, les preuves indiquent que les tirs provenaient d’un hôtel contrôlé par les ultranationalistes, et la balistique a
révélé que les manifestants et la police ont tous été abattus avec les mêmes armes ».
Le ministre estonien des Affaires étrangères a déclaré plus tard la même chose : « derrière les tireurs d’élite, ce n’était pas Ianoukovitch, mais
quelqu’un de la nouvelle coalition (d’opposition) ».
Le président de la Chambre de Commerce américaine pour l’Ukraine, Bernard Casey, poursuit : « Le 20 février 2014, une délégation de l’UE a modéré les
négociations entre le président Ianoukovitch et les manifestants, acceptant la tenue d’élections anticipées – en mai 2014 au lieu de février 2015… Malgré la signature d’un accord … les
manifestants ultranationalistes, et leurs parrains américains, l’ont rejetée et ont intensifié leur campagne de violence ».
Le coup d’État a été finalisé dans les jours qui ont suivi. Ianoukovitch a fui pour sauver sa vie et Yatseniouk est devenu président après le coup d’État
comme prévu.
L’un des premiers actes de la direction du coup d’État a été de retirer le russe comme langue officielle de l’État, même si c’est la première langue de
millions d’Ukrainiens, en particulier dans le sud et l’est. Au cours de la période suivante, la « naissance » du gouvernement putschiste, la violence des ultranationalistes et
des néo-nazis ont prévalu. À Odessa, ils ont attaqué les personnes qui protestaient pacifiquement contre le coup d’État. Cette vidéo montre la séquence des événements avec l’attaque
initiale suivie de l’incendie du bâtiment où les manifestants avaient battu en retraite. Les camions de pompiers ont été empêchés d’atteindre le bâtiment pour éteindre le feu et sauver
les citoyens à l’intérieur. Quarante-deux personnes sont mortes et cent ont été blessées.
Un convoi de bus se dirigeant vers la Crimée a été attaqué, les passagers de l’anti-coup d’État ont été battus et certains ont été tués.
Dans la région du Donbass, à l’est de l’Ukraine, les protestations contre le coup d’État ont été accueillies par une force meurtrière.
Victoria Nuland prétend être une « victime » parce que sa conversation a fait l’objet d’une fuite publique. Les vraies victimes sont les milliers
d’Ukrainiens qui sont morts et les centaines de milliers qui sont devenus des réfugiés à cause de la croisade de Nuland pour faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN.
L’enregistrement audio confirme que Nuland gérait les protestations au plus haut niveau et que les résultats (Yats est celui qu’il nous faut)
correspondaient à ce qui avait été prévu. Ainsi, il est probable que Nuland ait approuvé la décision de 1) déployer des snipers pour aggraver la crise et 2) annuler l’accord de médiation
de l’UE qui aurait permis d’organiser des élections en seulement 3 mois.
Pourquoi des snipers ont-ils été déployés le 18 février ? Probablement parce que le temps pressait. Les dirigeants russes ont été distraits par la fin des
Jeux olympiques de Sotchi le 23 février. Peut-être que les putschistes étaient pressés de « cimenter » la situation à l’avance.
Russie
Au cours des années 1990, Nuland a travaillé pour le Département d’État sur des questions liées à la Russie, notamment en tant que directeur adjoint pour
les affaires de l’ex-Union soviétique. Les États-Unis se sont ingérés dans les affaires intérieures russes de multiples façons. Le magazine Time a
fièrement proclamé « Les Yankees à la rescousse : l’histoire secrète de la façon dont les conseillers américains ont aidé Eltsine à gagner ». Le leadership et la politique
d’Eltsine, poussés par les États-Unis, ont eu des conséquences désastreuses. Entre 1991 et 1999, le produit intérieur brut de la Russie a diminué de près de 50% en raison de la
suppression du filet de sécurité sociale. L’économie russe s’est effondrée, les oligarques et l’anarchie sont apparus. Nuland a fait partie du groupe américain qui s’est immiscé en
Russie, déployant une « thérapie de choc » économique et provoquant un désespoir social généralisé.
Pendant ce temps, les États-Unis revenaient sur les promesses faites au dirigeant soviétique Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendrait pas « d’un
pouce » vers l’Est. Au lieu de cela, l’OTAN est devenue un pacte offensif, bombardant la Yougoslavie en violation du droit international, puis absorbant la Pologne, la Hongrie, la
Bulgarie, la Roumanie, les États baltes, la République tchèque, l’Albanie, la Croatie et d’autres encore.
En arrivant au pouvoir en 2000, Poutine a réprimé les oligarques, a rétabli l’ordre et a commencé à reconstruire l’économie. Les oligarques ont été
contraints de payer des impôts et de commencer à investir dans des entreprises productives. L’économie et la confiance ont été restaurées. En sept ans, le PIB est passé de 1 300 milliards
de dollars (US) à 2 300 milliards de dollars. C’est pourquoi la cote d’approbation publique de Poutine a toujours été élevée, allant de 85% à une cote d’approbation
« basse » de 60%.
Nuland sur la Russie
La plupart des Américains ne sont pas au courant de ces faits. Au lieu de cela, Poutine et la Russie sont constamment diabolisés. Cela a été commode pour
l’establishment du Parti démocrate qui avait besoin d’une distraction pour ses sales coups contre Bernie Sanders et sa défaite ultérieure contre Donald Trump. La diabolisation de la
Russie est aussi particulièrement utile et profitable pour le complexe militaro-industriel des médias.
Victoria Nuland a fait exploser le « Dossier Steele » qui alléguait une collaboration entre la Russie et Trump et d’autres revendications salaces.
Ces allégations ont rempli les médias et ont empoisonné les attitudes envers la Russie. La vérité sur le « Dossier Steele » se fait jour tardivement. L’été dernier,
le Wall Street
Journal a rapporté que « le bureau (FBI) savait que les informations sur la Russie étaient fausses en 2017 » et que « les affirmations du dossier n’avaient aucun
fondement factuel ».
Tout en encourageant la désinformation, Victoria Nuland fait pression pour une politique étrangère américaine plus agressive. Dans un article intitulé
« Épingler
Poutine », elle déclare que « la menace de la Russie pour le monde libéral s’est accrue », que Washington devrait « dissuader et faire reculer les comportements
dangereux du Kremlin » et « repousser les empiètements russes dans les points chauds du monde ».
Les principaux « points chauds » sont les conflits que Victoria Nuland et d’autres néoconservateurs de Washington ont encouragés, en particulier
la Syrie et l’Ukraine. En Syrie, les États-Unis et leurs alliés ont dépensé des centaines de milliards de dollars pour promouvoir le renversement du gouvernement Assad. Jusqu’à présent,
ils ont échoué mais n’ont pas abandonné. Les faits sont clairs : les troupes américaines et les bases militaires en Syrie n’ont pas l’autorisation du gouvernement syrien. Ils volent
activement les précieuses ressources pétrolières de l’État syrien. Ce sont les États-Unis, et non la Russie, qui « empiètent » sur le territoire syrien. Le comportement
dangereux est celui de Washington et non de Moscou.
Conclusion
Victoria Nuland a promu une politique étrangère d’intervention par le biais de coups d’État, de guerres par procuration, d’agressions et d’occupations
continues. Cette politique a été mise en œuvre avec des résultats sanglants et désastreux en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie et en Ukraine.
Avec une hypocrisie consommée, elle accuse la Russie de diffuser des informations erronées aux États-Unis, alors qu’elle cherche ouvertement à « mettre
l’accent sur Poutine là où il est vulnérable, y compris parmi ses propres citoyens ». Elle veut « établir des bases permanentes le long de la frontière orientale de l’OTAN et
augmenter le rythme et la visibilité des exercices d’entraînement communs ».
Victoria Nuland est la reine des faucons, la Lady Macbeth de la guerre perpétuelle. Les politiques qu’elle a promues ont fait des centaines de milliers de
victimes. Pourtant, elle n’a pas subi une seule réprimande. Au contraire, Victoria Nuland a probablement profité d’un portefeuille d’actions rempli d’entrepreneurs militaires.
Aujourd’hui, Victoria Nuland veut provoquer, menacer et « faire reculer » la Russie. Un rapide coup d’œil sur une carte des bases militaires
américaines montre qui menace qui.
Victoria Nuland est très dangereuse et ne devrait pas être confirmée.
Danny Sjursen propose ici un panorama Bidenesque du militarisme américain
2009 : Le vice-président Joe Biden salue des marins américains postés à San Diego, qui se préparent à être déployés dans le Pacifique occidental et l’océan Indien. (U.S. Navy, Amanda L.
Ray)
Aussi difficile qu’il soit de le croire en ces temps de nombre record de décès dus à une pandémie,d’insurrection et de
mesures d’impeachment sans précédent, Joe Biden est maintenant officiellement à la tête de la machine de guerre américaine. Il est, en d’autres termes, le quatrième président à superviser les
interminables et infructueuses campagnes militaires américaines de l’après-11 septembre.
En termes de combat actif des États-Unis, cela ne s’est produit qu’une seule fois auparavant, aux Philippines, deuxième plus longue (bien que souvent oubliée)
campagne de combat outre-mer des États-Unis.
Pourtant, ce conflit était circonscrit à un seul archipel du Pacifique. Biden hérite d’une guerre mondiale – et d’une nouvelle guerre froide naissante – qui s’étend
sur quatre continents, ainsi que d’une armée embourbée dans des opérations actives dans des dizaines de pays, ui combat dans quelque 14 d’entre eux et qui en bombarde au moins sept.
Voilà près de vingt ans que ce cadre est devenu la norme pour les présidents américains. Pourtant, si les présidents de guerre post 11 septembre ont plus en commun
que leurs divisions partisanes ne le laissent supposer, les disparités sont importantes, surtout à une époque où la Maison Blanche décide presque unilatéralement de la politique étrangère.
Alors, que peut-on espérer de Biden, Commandant en chef ? En d’autres termes, à quoi peuvent s’attendre d’une part les militaires américains qui consacrent leur vie
et risquent leur intégrité physique en s’engageant pour d’éventuels conflits, mais aussi les spéculateurs du complexe militaro-industriel et les étrangers angoissés des pays encore empêtrés dans
la guerre contre le terrorisme des États-Unis et qui risquent généralement de tout perdre ?
De nombreux trumpistes, et certains libertariens, prévoient le désastre : que l’homme qui, en tant que sénateur de premier plan, a facilité et encouragé la
désastreuse guerre d’Irak, va sûrement s’engager dans l’escalade de l’aventurisme américain à l’étranger. Toutefois, les démocrates de l’establishment et la plupart des libéraux, qui sont
éperdument (et à juste titre) soulagés de voir partir Donald Trump, trouvent cette prédiction absurde.
Il est évident que Biden a dû tirer les leçons des erreurs du passé, changer de ton et devrait, en toute responsabilité, mettre fin aux guerres américaines, même si
le moment reste encore à déterminer.
Dans un sens, les deux prévisions peuvent s’avérer exactes – et d’un autre côté, les deux peuvent être fausses. À en croire ce vieil observateur de guerre (et
ancien combattant) qui lit l’avenir dans le marc de café : attendez-vous à ce que Biden évite à la fois de s’engager dans de nouvelles grandes guerres, et cela sans cesser celles qui sont déjà en
cours.
Marginalement, (pensons à l’Iran), il pourrait améliorer quelque peu les choses ; dans quelques secteurs assez sensibles (les relations avec la Russie, par
exemple), il pourrait les aggraver ; mais dans la majeure partie des cas (le reste du Grand Moyen-Orient, l’Afrique et la Chine), il va probablement carrément camper sur le statu quo. Et je vous
le dis, cela n’a rien de rassurant.
Le sergent John Hoxie assiste à la célébration de la semaine américaine de la 82e division aéroportée [Les parachutistes de la division participent à
diverses épreuves telles que le concours de la meilleure équipe, un événement conçu pour évaluer l’aptitude au combat d’une équipe en induisant un stress physique et mental, NdT], le 18 mai 2009.
Le sergent Hoxie revenait à Fort Bragg pour la première fois depuis qu’il a été blessé lors d’un déploiement en Irak en 2007. (Armée américaine/Flickr)
Faire de telles suppositions n’exige guère de clairvoyance. Tout simplement parce que Biden est fondamentalement ce qu’il dit être et ce qu’il a toujours été, et que l’homme n’a tout
simplement jamais été changeant. Il suffit de regarder son passé long et généralement interventionniste ou la nature de ses choix actuels en matière de sécurité nationale pour savoir que
l’investissement sûr c’est de continuer dans la même voie.
Qu’il s’agisse de guerre, de race, de criminalité ou d’économie, oncle Joe a fait carrière en suivant les vents politiques dominants, et il est peu probable qu’on
puisse apprendre de nouvelles grimaces à ce vieux singe.
En outre, son équipe de politique étrangère est composée de recyclés Obama-Clinton, dont certains ont été les architectes – sinon des premières débâcles en Irak et
en Afghanistan – tout au moins des désastres en Libye, en Syrie, en Afrique de l’Ouest, au Yémen et de la flambée de 2009 en Afghanistan. En d’autres termes, Biden met les ex-incendiaires à la
tête des pompiers de la guerre illimitée.
Il y a d’autres raisons de craindre que dans un style trumpien, « Si Obama était pour, je suis contre », il en vienne même à rejeter la politique de
guerre contre le terrorisme de Trump, et annule ainsi les retraits de troupes très tardifs et très modestes de Donald en Afghanistan, en Irak et en Somalie.
Pourtant, même si ce nouveau président, vieux routier, échappe à une escalade potentiellement existentielle avec la puissance nucléaire de la Russie ou de la Chine,
et ne propose qu’un reboot d’Obama lorsqu’il s’agit d’une guerre de faible intensité persistante, ce qu’il fait aura encore de l’importance – surtout pour les citoyens du monde qui trop souvent
en sont les victimes.
Voici donc un bref survol région par région de ce que l’équipe de Joe peut réserver au monde et aux militaires américains envoyés pour faire la police du
monde.
Le Moyen-Orient : de vieilles prescriptions pour des affaires anciennes
Il est de plus en plus évident que les guerres héritées par Washington dans le Grand Moyen-Orient – l’Irak et l’Afghanistan, en particulier – ne sont généralement
plus sur les écrans radar du public. Et voilà qu’arrive un vieil homme élu, qui est chargé de gérer de vieilles affaires qui, du moins pour la plupart des civils, ne sont plus d’actualité.
Il y a de fortes chances pour que les anciennes astuces de Biden se résument à des paris sûrs dans une région que les politiques américaines passées ont
pratiquement détruite. Il est fort probable que Joe prendra une voie médiane dans la région, quelque chose qui se situera entre une intervention militaire à grande échelle du type de celle de
Bush ou d’Obama et un retrait plus prudent à grande échelle.
Le résultat en sera que ces guerres vont probablement s’éterniser, restant juste en dessous du seuil de sensibilisation de l’opinion publique américaine, tout en
évitant que le Pentagone ou des partisans ne l’accusent de mettre en danger la sécurité des États-Unis par cette façon de tourner le dos et de se retirer. La perspective de la
« victoire » ne rentrera même pas en ligne de compte dans l’équation (après tout, les membres de l’équipe de Biden ne sont pas stupides), mais sa survie politique le fera
certainement.
Voici à quoi pourrait ressembler un futur avec Biden dans quelques théâtres secondaires de ce type.
« Les guerres vont probablement s’éterniser, restant juste en dessous du seuil de sensibilisation de l’opinion publique américaine ».
La guerre en Afghanistan est sans issue et a depuis longtemps échoué selon toutes les mesures quantifiables de l’armée américaine, à tel point que le Pentagone et
le gouvernement de Kaboul les ont toutes classées comme informations secrètes il y a plusieurs années.
Traiter avec les talibans et sortir rapidement d’une guerre dévastatrice susceptible de conduire à un avenir désastreux qui verra Washington s’en aller la queue
entre les jambes est, en fait, la seule option qui reste. La question est de savoir quand et combien d’autres Américains vont tuer ou être tués dans ce « cimetière des empires » avant que les
États-Unis n’acceptent l’inévitable.
Des pilotes d’hélicoptères de l’armée américaine en vol près de Jalalabad, en Afghanistan, le 5 avril 2017. (U.S. Army, Brian Harris, Wikimedia Commons)
Vers la fin de son mandat, Trump a montré une intention sérieuse, quoique cynique, de le faire. Et puisque Trump était par définition un monstre et que, même à
l’occasion, les monstres de l’autre équipe ne pouvaient avoir raison, une coalition de démocrates et de républicains de style Projet Lincoln [The Lincoln Project est un comité d’action politique
américain formé fin 2019, par plusieurs personnalités du Parti républicain en vue d’empêcher la réélection de Donald Trump,NdT] (et de fonctionnaires du Pentagone) a décidé que la guerre devait
en fait continuer. Cette situation a atteint son apogée en juillet dernier lorsque le Congrès a officiellement bloqué les fonds nécessaires pour y mettre fin.
En tant que vice-président, dans son scepticisme vis-à-vis de la guerre en Afghanistan, Biden était meilleur que la plupart des gens, mais ses nouveaux conseillers
ne l’étaient pas, et Joe est tout simplement politiquement malléable. De plus, puisque Trump n’a pas retiré suffisamment de troupes assez rapidement ni rendu le retrait irréversible en raison des
objections du Pentagone, attendez-vous ici à une échappatoire de marque déposée Biden.
La Syrie a toujours été un gâchis, et les justifications de la présence militaire américaine dans ce pays évoluent en permanence, allant de la pression exercée sur
le régime de Bachar al-Assad à la lutte contre l’État islamique, en passant par le soutien aux Kurdes, l’équilibre entre l’Iran et la Russie dans la région et (dans le cas de Trump) la
préservation des maigres réserves de pétrole de ce pays.
Comme pour beaucoup d’autres choses, il existe une possibilité préoccupante pour que, dans les années Biden, une fois encore, le facteur personnel devienne le
destin. De nombreux conseillers du nouveau président étaient enthousiastes à l’idée d’une intervention en Syrie pendant les années Obama, voulant même aller plus loin et renverser Assad.
De surcroît, lorsqu’il s’agit de convaincre Biden d’accepter de rester en Syrie, il existe un dangereux cocktail de bonnes raisons de le faire : la sympathie
émotionnelle pour les Kurdes de Joe connu pour suivre son instinct ; sa vulnérabilité à la menace d’un État islamique revivifié (EI) ; et la perspective d’une compétition de « qui est le
plus fort » avec la Russie.
En ce qui concerne l’Iran, attendez-vous à ce que Biden soit meilleur que l’administration Trump, phobique de l’Iran, mais qu’il reste cependant coincé, sans
s’écarter des sentiers battus.
Tout d’abord, malgré le désir exprimé depuis longtemps par Joe de renouer avec l’accord nucléaire avec l’Iran de l’ère Obama dont Trump s’est retiré de manière si
désastreuse, le faire pourrait s’avérer plus difficile qu’il ne le pense. Après tout, pourquoi Téhéran devrait-il faire confiance à ce cas désespéré qu’est un partenaire de négociation sujet à
d’importants revirements politiques partisans, surtout si l’on considère la façon dont Washington a mené près de 70 ans d’interventions visant les hommes politiques et le peuple iraniens ?
De plus, Trump a légué à Biden le cheval de Troie des tenants de la ligne dure vis à vis de Téhéran, renforcés par la politique pugnace de Donald. Si le nouveau
président souhaite réellement saper l’intransigeance iranienne et fortifier les modérés, il devrait faire preuve d’ambition et engager de vraies transformations. En d’autres termes, revoir
l’accord nucléaire d’Obama, source de tension, en le relançant avec la carotte d’une normalisation diplomatique et économique à part entière. Malheureusement, Joe, tenant du statu quo, n’a jamais
été du genre révolutionnaire.
Gardez un œil sur l’Afrique
Soldats djiboutiens, 31 octobre 2019. (U.S. Air Force, J.D. Strong II)
Bien qu’elle intéresse nettement moins le public que le terrain de jeu longtemps privilégié de l’armée américaine au Moyen-Orient, l’Afrique occupe une place
importante dans l’esprit des gens du Pentagone, du Capitole et dans les groupes de réflexion influents de Washington.
Pour les faucons interventionnistes, y compris les libéraux, ce continent est tout à la fois une boîte de pétri et un terrain d’essai pour le développement du
modèle de démonstration de puissance limitée des drones, des forces d’opérations spéciales, des conseillers militaires, des mandataires locaux et des missions de renseignement
clandestines.
Peu importe si pendant les huit années de l’administration Obama – depuis la Libye, le Sahel de l’Afrique occidentale et jusqu’à la Corne de l’Afrique orientale –
la guerre contre le terrorisme s’est avérée, au mieux, problématique, et elle a été pire pendant les années Trump.
Il demeure une perspective préoccupante, celle que le clan Biden puisse se montrer une fois de plus réceptif à l’alarmisme du Commandement américain pour l’Afrique
(AFRICOM) face à la renaissance de l’État islamique et à l’expansion d’autres groupes liés à Al-Qaïda dans ce pays, encouragés par des absurdités génératrices de peur qui se dissimulent sous la
forme de bourses d’études sophistiquées du Centre de lutte contre le terrorisme de West Point, et par les promesses permanentes du Pentagone de trouver des débouchés à faible investissement, à
faible risque et à forte rémunération sur le continent.
Ainsi, un parieur avisé pourrait miser sur une escalade de Biden dans le Sahel d’Afrique de l’Ouest et la Corne de l’Afrique de l’Est, même si c’est pour des
raisons différentes.
Les forces spéciales et les conseillers militaires américains font des allées et venues dans les régions frontalières reculées entre le Mali et le Niger depuis au
moins 2004, et ces jours-ci il semble qu’ils doivent y rester. Les Français ont conquis et maté certaines zones du Sahel à partir de 1892 et, bien qu’ils aient accordé une indépendance théorique
à ces pays en 1960, ils étaient de retour en 2013 et y sont restés coincés dans leurs propres guerres interminables depuis lors.
La guerre américaine contre le terrorisme (pour terroriser) et la néo-colonisation française n’ont fait qu’enflammer les mouvements de résistance régionaux,
renforcer la violence et conférer une résonance islamiste aux griefs locaux. Récemment, le rôle de premier plan de la France dans la région a véritablement commencé à se déliter – cinq de ses
soldats ont été tués dans les premiers jours de 2021 et on prétend qu’elle aurait bombardé une autre fête de mariage. Déjà un vieux cliché en matière de guerre contre le terrorisme).
Ne soyez pas surpris si le président français Emmanuel Macron demande de l’aide et si Biden accepte de payer la caution pour l’en sortir. En dépit de leur
différence d’âge évidente, Joe et Emmanuel pourraient être les plus récents et meilleurs potes. (Quelques centaines de militaires de plus entre amis, c’est pas grand chose).
D’autant plus qu’on pourrait affirmer que la secrétaire d’État de l’époque d’Obama, Hillary Clinton, et son garçon de courses favori de l’époque, le conseiller à la
sécurité nationale Jake Sullivan, ont créé la coalition actuelle des djihadistes au Mali et au Niger.
En effet, lorsque tous deux ont soutenu une intervention musclée de changement de régime contre l’autocrate libyen Mouammar Kadhafi en 2011, des milliers de ses
combattants touaregs sont revenus dans la région avec bien plus que simplement des vêtements sur le dos. Ils ont afflué de la Libye post-Kadhafi vers leurs pays d’origine au Sahel, riches d’armes
et de colère.
Ce n’est pas un hasard, en d’autres termes, si le dernier cycle d’insurrection au Mali a débuté en 2012. Aujourd’hui, Sullivan pourrait pousser le nouveau patron,
Biden, à tenter de nettoyer son ancien bazar.
Jake Sullivan, deuxième à partir de la gauche, en tant que chef de cabinet adjoint de la secrétaire d’État, avec sa patronne Hillary Clinton et le président Barack Obama, le 20 novembre
2012. (Maison Blanche, Pete Souza)
De l’autre côté du continent, en Somalie, où Trump a entamé un retrait de la dernière heure d’une présence militaire américaine qui a longtemps échoué et qui est
toujours sans objectif (en envoyant la plupart de ces soldats dans les pays voisins), il y a un risque réel que Biden double la présence dans la région, en y ajoutant des soldats, des opérateurs
spéciaux et des drones.
Après tout, si Trump était contre, même après l’augmentation exponentielle des bombardements dans la région, alors tout bon démocrate devrait être pour, d’autant
plus que le Pentagone, depuis un certain temps déjà, claironne à tout va que l’organisation islamiste al-Shabaab de Somalie est la plus grande menace pour la patrie.
Cependant, le réel argument de vente de Biden pourrait être le fantasme que la Russie et la Chine déferlent sur la région. Depuis que la stratégie de défense
nationale de 2018 a fait passer de manière décisive l’attention du Pentagone des guerres antiterroristes à une « compétition des grandes puissances », ou GPC (Great power competition), l’AFRICOM
a modifié de manière opportuniste son propre plan de campagne pour s’aligner sur la nouvelle menace du moment, ciblant l’influence russe et chinoise dans la région de la Corne.
En conséquence, le boniment pour le retour d’AFRICOM dans la Corne pourrait s’avérer être une aubaine que Biden pourrait vendre sans trop de difficultés.
Ours russes et dragons (de mer) chinois
Le président chinois Xi Jinping, à gauche, avec le président russe Vladimir Poutine lors de la visite d’État à Moscou, Xi Jinping. (Kremlin)
Cette nouvelle obsession de la sécurité nationale concernant la GPC étant susceptible d’être une politique de l’ère Trump qui reste fermement en place, aussi
malavisée soit-elle, le plus grand risque que Biden puisse courir est peut-être la possibilité d’alimenter une nouvelle version de la guerre froide, celle du XXIe siècle, à deux théâtres (avec
l’éventualté qu’à tout moment, elle se transforme en une véritable guerre).
Après avoir tout fait à l’égard de la Russie dans les années Trump, les démocrates en place pourraient bien se sentir obligés d’aller jusqu’au bout et d’intensifier
les tensions avec Moscou qui ont déjà été amenées par Trump lui-même à la limite (de la catastrophe nucléaire). Ici aussi, le facteur personnel peut s’avérer être déterminant en politique.
Le candidat de Biden au poste de secrétaire d’État, Anthony Blinken, est un faucon en titre à l’égard de la Russie et a été l’un des premiers adeptes du « armons
l’Ukraine ». Sur le sujet, Jake Sullivan a déjà tendance à en faire des tonnes, faisant des montagnes de simples taupinières, comme lorsqu’il a décrit un incident mineur d’agressivité sur la
route comme constituant « une force russe en Syrie attaquant violemment des forces américaines et blessant en fait des membres des services américains. »
Et puis il y a le signal troublant de Victoria Nuland, la récente candidate au poste de sous-secrétaire d’État
aux affaires politiques, un choix qui devrait lui-même être considéré comme une provocation de type chauffard au volant. Nuland a un passé d’antagonisme faucon envers Moscou et
on la sait méprisée par le président russe Vladimir Poutine. Sa confirmation servira certainement d’accélérateur de conflit.
Toutefois, il est possible que dans la course de la bande de Biden, la Chine soit le principal adversaire qui risque un cataclysme insensé. Tout au long de la
campagne électorale, le nouveau président a semblé vouloir dépasser le bellicisme de Trump dans le Pacifique occidental, en écrivant ouvertement dans un article de mars 2020 qu’il a publié dans
Foreign Affairs qu’il allait « durcir le ton » avec la Chine.
Joe avait également traité le président chinois Xi Jinping de voyou. Et si Michèle Flournoy n’a peut-être pas été nommée secrétaire à la défense (heureusement), sa
position agressive envers Pékin continue d’inspirer ses collègues de l’équipe de Biden issus de l’administration Obama.
Comme l’a fait remarquer, en septembre dernier, Andrew Bacevich, un habitué de TomDispatch, un article de Flournoy Foreign Affairs a mis en lumière le genre
d’absurdité qu’elle (et probablement plusieurs personnes nommées par Biden) juge nécessaire pour dissuader efficacement la Chine.
Elle a appelé à « renforcer les capacités militaires américaines afin que, de façon crédible, les États-Unis puissent menacer de couler tous les navires militaires,
sous-marins et navires marchands de la Chine dans la mer de Chine méridionale dans les 72 heures ». Considérons que la stratégie du Dr Strangelove (Docteur Folamour, NdT] a ici été repensée à la
lumière de l’arrivée d’une présidence impériale policée.
Fin de la partie : La guerre comme abstraction
Historiquement, les changements de paradigme en matière de politique étrangère sont extrêmement rares, surtout lorsqu’ils sont orientés vers la paix. De tels
revirements semblent presque impossibles une fois que l’immense puissance du complexe militaro-industriel américain, investi à tous égards dans des guerres sans fin, ainsi que dans des
préparatifs illimités pour les futures guerres froides, a atteint le niveau grotesque d’aujourd’hui.
C’est d’autant plus vrai lorsque chacun des modèles de candidats à la sécurité nationale de Biden a, symboliquement parlant, fait payer son hypothèque par une
branche de cette industrie de guerre. En d’autres termes, comme le disait le romancier Upton Sinclair : « Il est difficile de faire comprendre quelque chose à un homme quand son salaire dépend du
fait qu’il ne le comprenne pas ! »
Il faut compter sur des stratégies telles que des drones, des commandos, des espions de la CIA et des médias plutôt accommodants pour aider l’administration Biden à
rendre la guerre encore plus invisible – du moins aux yeux des américains. La plupart des citoyens qui détestent Trump et qui se concentrent sur leur propre pays trouveront que c’est tout
simplement génial, même si les soldats exténués, les familles de militaires et les étrangers bombardés ou sous blocus sont d’un autre avis.
Plus que tout, Biden souhaite éviter les situations embarrassantes à l’étranger, telles que les pertes américaines imprévues ou le nombre scandaleux de décès de
civils étrangers, c’est-à-dire tout ce qui pourrait faire dérailler son programme national ou l’héritage de son leadership réparateur espéré.
C’est une chose qui, malheureusement peut se révéler être une chimère. Ce qui m’amène à deux dernières conclusions prédictives : la guerre sans fin, selon
l’expression convenue, ne cessera de nous revenir en boomerang pour pourrir nos institutions républicaines, et pas plus un dieu céleste, que l’Histoire laïque ne jugeront avec indulgence
Biden-président-de-guerre.
Danny Sjursen est officier de l’armée américaine, il est à la retraite et contribue à la rédaction de antiwar.com. Son travail a été publié
dans le LA Times, The Nation, Huff Post, The Hill, Salon, Truthdig, Tom Dispatch, entre autres publications. Il a participé à des missions de combat avec des unités de reconnaissance en Irak et
en Afghanistan et a ensuite enseigné l’histoire à son alma mater, West Point. Il est l’auteur d’un mémoire et d’une analyse critique de la guerre en Irak, Ghostriders of Baghdad : Soldats,
civils, et le mythe de la surenchère. Son dernier livre s’intitule Patriotic Dissent : L’Amérique à l’ère de la guerre sans fin. Suivez le sur Twitter à l’adresse @SkepticalVet. Consultez son
site web professionnel pour obtenir ses coordonnées, programmer des discours et/ou accéder à l’ensemble de ses écrits et de ses apparitions dans les médias.
Consultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire.
Dernier ouvrage en français : Sous nos yeux - Du 11-Septembre à Donald Trump (2017).
Alors que les États-Unis se dirigent résolument vers la guerre civile, le président Joe
Biden s’appuie sur des croyants de gauche, issus de différentes confessions. Il considère les électeurs de Donald Trump comme des gens ayant été abusés dans leur foi et qu’il doit ramener dans le
vrai chemin. À force de manipuler les religions, le Parti démocrate est en train de diviser le pays, non pas entre confessions distinctes, mais entre manières de concevoir la foi. Le président
Biden ambitionne de réunir tous ses concitoyens sous son propre magistère pour poursuivre la voie tracée par Barack Obama. Dans les faits, loin d’apaiser, il radicalise malgré lui le débat
politique.
Juste après l’élection contestée du président US, Joe Biden a téléphoné au pape François pour recevoir sa
bénédiction. Il s’est dès lors présenté comme le « président élu » sans attendre la réunion du Collège électoral désigné par les gouverneurs.
(photo prise en 2015, lors du premier voyage de François aux USA)
J’ai précédemment présenté les partisans de la culture « woke » (éveil) aux USA comme des « Puritains sans
Dieu ». Il s’agit là d’un raccourci soulignant que beaucoup d’entre eux ne croient pas en Dieu. Je voudrais corriger ce portrait en traitant ici de l’empreinte des croyants au sein de la
gauche états-unienne. C’est un sujet très peu abordé aux USA [1] et totalement ignoré en Europe où l’on gomme toujours les aspects outranciers des religions chez le suzerain US.
En premier lieu, il convient de poser le contexte : Les États-Unis auraient été fondés par une secte puritaine, les Pères pèlerins,
venus au XVIIème siècle à bord du Mayflower. Ils quittèrent l’Angleterre, traversèrent l’Atlantique, trouvèrent un continent quasiment vide où ils
apportèrent leur exigence de pureté et construisirent une « Cité sur la colline » qui illumine le monde. De fait aujourd’hui, les États-Unis sont les champions de la liberté religieuse dans le monde, mais pas de la liberté de conscience : le témoignage
d’un renégat contre son ancienne église ou secte n’est pas recevable devant un tribunal. Durant la Guerre froide, le président Eisenhower positionna les États-Unis comme le
champion de la Foi face au « communisme sans Dieu » des Soviétiques [2]. Il fit distribuer des ouvrages de propagande « chrétienne » à tous ses soldats et installa un groupe de prière œcuménique au Pentagone, aujourd’hui connu sous le
nom de « La Famille » [3]. Il l’étendit dans tout le monde occidental. Tous les présidents du Comité des chefs d’état-major y ont appartenu et y appartiennent encore, ainsi que de nombreux
chefs d’État ou de gouvernement étrangers. Enfin, depuis la dissolution de l’Union soviétique, les États-uniens se détachent
de leurs Églises et 17 % d’entre eux se disent agnostiques, voire parfois athées. Quant au nombre de croyants qui ne se disent pas affiliés à une Église particulière, il ne cesse
d’augmenter. Le discours politique ne s’adresse plus seulement aux croyants de toutes les dénominations chrétiennes, ni même aux croyants de toutes les religions, mais aussi aux
non-croyants.
Cette évolution s’exprima la première fois lors de la Convention du Parti démocrate, en 2012. Alors que de nombreux ateliers étaient organisés par des groupes
religieux, les textes présentés et adoptés ne mentionnaient plus Dieu. Non pas que le parti ne soit plus composé à une écrasante majorité de croyants, mais parce qu’ils entendaient continuer à
s’adresser à tous et que le peuple US avait changé
Lors de l’élection présidentielle de 2004, le candidat démocrate, John Kerry, est un catholique qui avait hésité à devenir prêtre. Il croit pouvoir compter sur
l’électorat de sa communauté religieuse, mais n’y parvient pas. Les catholiques de gauche ne sont pas encore organisés. Son discours sur l’avortement choque le futur cardinal Burke qui demande à
la conférence épiscopale de lui refuser l’eucharistie. Finalement le pape Benoit XVI évoquera, après sa défaite face à George W. Bush, son excommunication de facto.
En 2008, l’élection du démocrate Barack Obama, qui a été présentée comme une victoire des organisations noires, était en réalité une victoire plus grande encore des
chrétiens de gauche, majoritairement blancs. Son directeur de cabinet, John Podesta, étant un militant catholique avait rassemblé toutes les chapelles des chrétiens de gauche, protestantes et
catholiques, pour soutenir son accession à la Maison-Blanche
Identiquement le passage de la loi sur l’obligation faite aux travailleurs de contracter une assurance santé auprès d’une société privée est avant tout une
victoire des chrétiens de gauche contre ceux de droite. Les premiers entendaient suivre les préceptes de leur religion dont les
seconds voulaient sauver les valeurs. Notez bien que Jésus le Nazaréen a toujours refusé de se positionner sur ces terrains, mais a
enseigné par son exemple. Notez bien aussi que le choix législatif de Barack Obama n’avait rien de politique. Il ne s’est jamais
préoccupé de ce que voulaient ses concitoyens.
Barack Obama a une grande culture religieuse, non seulement chrétienne, mais aussi musulmane. On ne sait pas grand chose de sa foi, mais il est toujours apparu
comme très respectueux de toutes les formes de religion. Ce qui lui a longtemps permis d’apparaître comme un sage et de fédérer les croyants de tous horizons derrière son nom.
Il réforma le Bureau de la Maison-Blanche pour les initiatives basées sur la Foi créé par son prédécesseur. Il s’assura que les subventions fédérales ne
seraient pas utilisées en faveur de tel ou tel culte. Il y plaça le jeune Joshua DuBois pour coordonner les croyants de gauche et lui adjoignit un conseil composé de leurs principales
figures : la révérende Traci Blackmon engagée pour les soins de santé pour
tous ; la révérende Jennifer Butler, fondatrice de Faith in Public
Life ; le révérend Jim Wallis, l’éditeur de la revue Sojourners et conseiller spirituel du président ; le pasteur Michael McBride engagé contre les armes et les violences policières
faites aux Noirs ; l’écrivaine à succès Rachel Held Evans, auteure de Une année de féminité biblique : comment une femme libérée s’est retrouvée assise sur son toit, couvrant sa tête et appelant son mari
maître ; le rabbin David Saperstein, directeur du Religious Action Center of Reform
Judaism. Il fut aussi désigné ambassadeur des États-Unis pour la liberté de religion dans le monde ; Harry Knox, leader de la Human Rights Campaign’s Religion and Faith Program
puis directeur de la Religious Coalition for Reproductive Choice, leader des droits des gays et de la lutte pour le droit à l’avortement ; Rami Nashashibi, directeur de l’Inner-City Muslim Action Network. Il milita
pour distinguer les musulmans des terroristes après les attentats du 11-Septembre.
Toutes ces personnalités ont participé activement l’an dernier aux débats sur les statues à déboulonner ou aux manifestations de Black Lives Matter.
Durant sa campagne présidentielle Hillary Clinton a évoqué le moins possible sa foi personnelle. Elle s’est beaucoup adressée aux croyants, surtout aux
évangéliques. Avec un discours sur les préceptes du christianisme qui imposeraient de confesser le péché originel de l’esclavage
et de recevoir tous les migrants, elle n’est pas parvenue à les convaincre. Ce n’est qu’après son échec électoral qu’elle a annoncé penser devenir pasteur méthodiste.
Au contraire son rival, Donald Trump, qui ne semble pas avoir de préoccupation religieuse, est parvenu à rallier à lui la majorité des chrétiens de droite et
particulièrement les évangéliques blancs. Il s’est présenté à eux non pas comme un croyant, mais comme un « gars qui allait faire le boulot » et sauver les valeurs que les chrétiens de gauche négligeaient. Les chrétiens de droite ont apprécié sa sincérité et l’ont perçu comme un mécréant envoyé par Dieu
pour sauver l’Amérique.
Durant le mandat d’Obama, les croyants de gauche états-uniens ont eu l’impression —à tort ou à raison— que le pape François leur parlait en particulier. En
effet ils ont interprété sa première lettre apostolique, Evangelii gaudium (2013), qui invite les fidèles à évangéliser le monde, comme une
justification de leur engagement politique dans la mesure où il y aborde « l’option préférentielle pour les pauvres ». Cependant, contrairement à ce que pensent les croyants de
gauche états-uniens, jamais l’Église catholique n’a enseigné de préférer certains hommes à d’autres. Surtout les croyants de gauche ont reçu l’encyclique Laudato si’ (2015), consacrée aux questions environnementales, comme un soutien à leur militantisme écologiste. Dans l’ensemble, toutes confessions
confondues, ils considèrent aujourd’hui le pape François comme le leader religieux le plus légitime.
Joe Biden est le second président des États-Unis à être catholique après John Kennedy. Mais alors que Kennedy devait prouver qu’il était indépendant et
n’accepterait pas d’injonction d’un pape étranger, Biden tente par tous les moyens d’être adoubé par un pape adulé par ses électeurs. Durant sa campagne électorale, il a diffusé un clip
publicitaire dans lequel il explique ce qu’il doit à sa foi. Lorsqu’il a perdu sa femme et sa fille dans un accident, puis un de ses fils d’un cancer, celle-ci lui a permis de surmonter son
chagrin et de garder espoir.
Au début de cet article, j’évoquais le groupe de prière du Pentagone. Depuis sa création par le général Eisenhower, il organise chaque année, début février, un
déjeuner de prière avec le président en exercice des États-Unis. Chacun attendait le discours du président Biden. Il dura 4 minutes par vidéo-conférence. L’orateur y condamna
« l’extrémisme politique » (allusion à son prédécesseur) et célébra la fraternité entre « Américains ».
Pour le nouveau président, les Américains sont « bons », ainsi qu’il le proclamait lors de la cérémonie d’investiture. Le Parti démocrate cherche la
Justice sociale dans la tradition du « Social Gospel » des années 1920. Tous les Américains auraient spontanément dû le suivre.
Malheureusement, les croyants de droite ont été aveuglés par Donald Trump ; un homme sans religion. Ils ont voté pour ce milliardaire sans se rendre compte qu’ils trahissaient leur foi.
C’est pourquoi il est de son devoir de leur ouvrir les yeux et de faire leur bonheur malgré eux.
Jamais le président Biden n’a tenté de comprendre pourquoi les croyants de droite ont voté Trump. Toujours il a considéré ce fait comme une anomalie
intellectuelle. Ainsi aujourd’hui, il tente d’assimiler le groupe QAnon à une secte délirante qui imagine Satan partout à Washington. Dans chacune de ses déclarations, il s’évertue à
présenter la présidence Trump comme erreur, une sinistre parenthèse sans lendemain.
Pour les croyants de gauche, la seule chose qui compte, ce sont les décisions prises depuis le 20 janvier en faveur des immigrants, des femmes, des minorités
sexuelles, et contre la violation des espaces sacrés des minorités indiennes.
Nous assistons à une vaste méprise. Les croyants de gauche pensent qu’ils doivent imposer au nom de Dieu leurs convictions politiques, tandis que le Parti
démocrate pense qu’il ne doit pas réfléchir de manière politique, mais séduire ses électeurs. La séparation entre les Églises et l’État existe toujours d’un point de vue institutionnel, mais
plus dans la pratique quotidienne. Le problème s’est déplacé : il n’est plus entre les religions, mais entre des conceptions différentes de la Foi.
Saint Bernard, qui prêcha la seconde croisade, reconnaissait que « L’enfer est pavé de bonnes intentions ». C’est exactement ce qui se passe
ici : les croyants de gauche se comportent comme des fanatiques. Ils parlent d’unité nationale, mais ont ouvert une chasse aux sorcières en regard de laquelle celle de McCarthy n’était
pas grand chose. Ils licencient des centaines de conseillers au Pentagone ; ont tenté de révoquer une élue à la Chambre des Représentants parce qu’elle met en question la version
officielle des attentats du 11-Septembre ; ou veulent arrêter tous les membres du mouvement QAnon. Ils ne pacifient pas les États-Unis après la prise du Capitole, mais les précipitent
dans la guerre civile.
[1] American Prophets : The
Religious Roots of Progressive Politics and the Ongoing Fight for the Soul of the Country, Jack Jenkins, HaperOne (2020.
[2] Modern Viking : the
story of Abraham Vereide, pioneer in christian leadership, Norman Grubb, Zondervan (1961). Military chaplains : From religious military to
a military religion, Harvey G. Cox, JR, Abingdon Press (1969). Washington : christians in the corridors of power, James C. Hefley &
Edward E. Plowman, Tyndale & Coverdale (1975).
[3] The Family : the secret
fundamentalism at the heart of American Power, Jeff Sharlet, HarperCollins (2008).
Élections de 2020 aux États-Unis : De la théorie du complot au fait de complot
...par Andrew Korybko - Le 12/02/2021.
La
semaine dernière, le magazine Time a reconnu
dans un article que ce que l’auteur appelle lui-même une « conspiration »,
lancée par une « cabale bien
connectée de gens puissants »,« a fait en sorte que
des États changent de système et de lois électoraux » et « ont réussi à faire
pression sur les sociétés de médias sociaux », parmi d’autres actions visant à abattre Trump « démocratiquement ».
La révélation de ces éléments constitue une tentative des Démocrates d’infléchir leur puissance narrative d’après-scrutin à l’encontre de leurs opposants, et de provoquer les plus instables
d’entre eux à sur-réagir de manière violente, d’une manière qui pourrait être exploitée pour justifier la phase suivante de leur « conspiration ».
Ils ont vendu la mèche
Les Démocrates et leurs soutiens ont commencé par diffamer quiconque — en le désignant comme « théoricien du complot » –
émettait des hypothèses quant à des efforts concertés secrets contre l’ancien président Trump au cours de la période préparatoire, puis juste après les élections de l’an dernier ; quiconque se
prêtait à l’exercice prenait le risque de se voir banni des plate-formes de réseaux sociaux pour avoir fait usage de sa liberté d’expression garantie par la constitution, en fonction de la vision
qu’il exprimait à cet égard. Il a été annoncé qu’exprimer une telle interprétation des événements équivalait à propager des « désinformations » et
tenter de « délégitimer » le
résultat « démocratique » du
processus électoral étasunien. Il est donc d’autant plus surprenant que le Time ait
reconnu la semaine dernière dans un article que ce que l’auteur appelle lui-même une « conspiration », ourdie par
une « cabale bien connectées
constituée de gens puissants », ait « amené les États à modifier leurs systèmes
et lois électoraux » et soit « parvenue à faire pression sur les
sociétés de médias sociaux », parmi d’autres actions visant à abattre Trump « démocratiquement ». En d’autres
termes, la « théorie du
complot » est désormais un « fait de
complot ».
Des questions politiquement encombrantes
Voilà qui amène naturellement à la question : pourquoi cet organe de presse pro-Démocrate arbore-t-il fièrement « L’histoire secrète de la campagne de
l’ombre qui a sauvé les élections de 2020 », titre de l’article en question ? Les Démocrates ne peuvent pas « discréditer » le Time,
sous peine d’infliger les mêmes dégâts aux dizaines de personnes nommées dans cet article qui ont coopéré de manière volontaire avec le journaliste Molly Ball pour montrer, comme l’un d’eux l’a
exprimé, que « le système
n’a pas fonctionné par magie » et que « la démocratie ne se déroule pas
d’elle-même ». Volontairement ou non, voici qu’ils ont confirmé ce qui était décrit jusqu’ici comme une « théorie du complot », en
faisant un « fait de
complot », justifiant chacun des soutiens de Trump qui aura exprimé de tels sentiments par le passé. Et ce n’est pas tout, car ils ont également tacitement reconnu que ceux qui ont été
bannis des réseaux sociaux ont été les victimes de la même « conspiration » ourdie par
une « cabale bien connectée
de gens puissants ». Il semble impossible d’expliquer pourquoi ils ont laissé paraître cet article, mais une réflexion approfondie sur la décision délibérée de publier ces révélations
permet d’avancer quelques explications plausibles.
L’inflexion du pouvoir narratif post-électoral des Démocrates
La première explication est que, comme « chaque Démocrate est un dictateur en herbe« , le parti a voulu user de son pouvoir narratif post-élection aux fins d’humilier ses opposants. Le message envoyé est
plutôt simple : ils sont en mesure non seulement de s’en sortir en pratiquant littéralement des « conspirations » comme
celle-ci, mais sont également assez puissants pour utiliser comme armes les institutions qu’ils contrôlent (les Big Techs, le gouvernement, les médias de masse, etc) pour supprimer politiquement
quiconque ose les dénoncer. Comme prédit dans l’analyse du présent auteur en fin d’année 2020 : « L’Amérique de Biden serait un enfer dystopique« , les Démocrates veulent de facto rapidement imposer une dictature à parti unique sur le reste du pays, en
collaboration avec leurs alliés RINO (« Republicans In Name Only »).
Après avoir réussi à ourdir ce que Nebojsa Malic, du journal RT, décrit à raison comme une révolution de couleur, et à remporter ce que l’auteur du présent article a décrit par le passé comme la guerre hybride terroriste contre l’Amérique, ils sont assez ivres de pouvoir pour passer à pleine vitesse et sans hésitation à l’étape suivante dans la poursuite de cet
objectif.
Des motifs de démoralisation au plus haut
Le mouvement « Make America Great Again« inspiré par Trump est englué dans une guerre politique contre les RINOs, dans le même temps qu’il lutte pour s’auto-purger de ses éléments QAnon subversifs. Cela le rend plus faible qu’il ne le fût jamais depuis sa création, et incapable d’organiser de manière appropriée une résistance politique digne
de ce nom face à ces desseins. Les Démocrates n’auront jamais disposé d’un moment plus approprié pour porter ce qu’ils espèrent être le coup de grâce au moral de leurs opposants les plus
importants, d’autant plus que leur révélation a été produite au moment où un Trump capturé par le marigot a décidé de s’allier avec l’establishment du parti
Républicain, dans un espoir sans doute mal investi que le parti pourra reprendre contrôle du Congrès au cours des élections de mi-mandat, en 2022. On comprend bien que le niveau de
frustration intense que certains des opposants aux Démocrates pourraient ressentir quant à ces développements accablants et simultanés pourrait inciter les plus instables d’entre eux, comme les
pratiquants du culte QAnon, à sur-réagir de manière violente. Cela serait exploité pour justifier la phase suivante de cette « conspiration ».
La dictature à coup de motions « démocratiques »
Après tout, parmi les opposants aux Démocrates, il ne fait guère de doute quant au fait que le parti va sortir tout son jeu pour imposer de facto une dictature du parti unique
au reste du pays, surtout après que le Time a fièrement arboré la manière
dont ils ont déroulé la première phase de ce qu’ils appellent eux-mêmes une « conspiration » pour
abattre Trump « démocratiquement » au
travers des actions « secrètes » d’une « cabale
bien connectée de gens puissants ». Bien qu’ils aient clairement énoncé qu’ils vont utiliser comme arme leur contrôle des institutions pour supprimer politiquement les autres en usant
d’attaques diffamatoires, des bannissements hors des réseaux sociaux, voire pire, sur le fondement d’un récit indéniablement deux poids, deux mesures, ils continuent de
nourrir le projet de parvenir à s’emparer totalement du pouvoir en usant de motions superficiellement « démocratiques ». Qu’un soutien
de Trump instable et à risque pouvait, à la découverte de cette révélation, fomenter ou, Dieu nous protège, mener à bien une attaque terroriste intérieure, leur grand objectif stratégique s’en
trouverait fortement avancé et aidé. Dans les faits, il n’est même pas nécessaire qu’un tel drame se produise réellement, car le contexte est déjà prépositionné pour inventer cette allégation
s’il le faut.
Le règne de la confusion
Un autre objectif implicite de la reconnaissance de cette « conspiration » contre
Trump par une « cabale bien
connectée de gens très puissants » est de rendre à quiconque la tâche impossible quant à comprendre ce qui s’est réellement produit. Pour cette raison, aucun rapport sur des
attaques terroristes intérieures, ou des projets menés par des soutiens de Trump en réponse à la publication surprise par le Time ne devrait être pris pour argent
comptant, car un doute persistant mais plausible existera toujours quant à l’idée que de telles allégations font également partie de la vaste « conspiration » qui vient
d’être confirmée récemment. Il ne serait alors pas surprenant que de nombreuses personnes pensent qu’il s’agirait d’une attaque sous faux drapeau, ou que ceux qui ont été impliqués à projeter ce
type d’attaque y ont été piégés par la police secrète (FBI) si une attaque se produisait. L’objet de mentionner ceci n’est pas d’assigner de manière automatique quelque crédibilité à de telles
interprétations, mais simplement d’attirer l’attention sur la probabilité que cela se produise en retombée de l’article scandaleux du Time.
Une « solidarité
américaine » est la seule solution réaliste
L’impact politique intérieur serait pour autant identique, que cela se produise réellement tel que cela pourrait être décrit, ou non, car de tels incidents se
verraient sans aucun doute exploités pour faire progresser le grand objectif stratégique des Démocrates : imposer de facto un État avec un parti unique
au reste du pays. Certes, il semble qu’aucune action à la portée des dissidents n’existe quant à empêcher cela, sauf peut-être organiser immédiatement un mouvement de « solidarité
américaine » sur le modèle de son homologue polonais historique, même s’il pourrait falloir des années pour qu’il dispose d’un effet remarquable, à supposer qu’il puisse avoir un
effet en opérant de manière pacifique, car les conditions politiques intérieures sont drastiquement différentes. Non seulement une quelconque tentative d’organiser une résistance illégale serait
illégale et pourrait être qualifiée d’immorale, mais cela simplifierait les projets des Démocrates, en livrant des preuves concrètes de ce qu’ils décrivent comme un complot intérieur, et en
justifiant l’accélération de la prochaine phase de leur « conspiration ». Pour ces
raisons, « Solidarité
américaine » est la seule sortie réaliste (quoique possiblement sur le long terme) de cette impasse.
Conclusions
Les Démocrates ont pris la décision délibérée de faire arborer fièrement par l’un de leurs organes de communication les plus visibles ce qu’ils décrivent eux-mêmes
comme une « conspiration » quant à
une « cabale bien connectée
de gens puissants » ourdie contre Trump. Cette action a été menée pour humilier et démoraliser leurs opposants politiques, et sans doute pour provoquer les éléments les plus
instables et à risque, comme
les plus radicaux pratiquants du culte QAnon, à une surréaction à base d’actions violentes, qui pourrait par la suite être exploitée comme justification de la phase suivante de
leur « conspiration ». Plusieurs
messages ont été envoyés : les Démocrates ont réussi à prendre le contrôle de toutes les institutions, et les utilisent désormais comme armes servant à supprimer politiquement leurs opposants, en
pratiquant le « deux poids,
deux mesures » ; cette révélation était bien connue depuis longtemps par toutes les parties, mais n’a été reconnue publiquement par les coupables pour des raisons de calendrier
stratégique ; et nul ne pourra jamais plus prendre pour argent comptant les affirmations des Démocrates et de leurs mandataires (institutions y comprises). En vérité, au moment où s’est refermée
une guerre hybride contre les États-Unis, une autre ne fait que commencer.
Andrew Korybko est
un analyste politique étasunien, établi à Moscou, spécialisé dans les relations entre la stratégie étasunienne en Afrique et en Eurasie, les nouvelles Routes de la soie chinoises, et
la Guerre hybride.
Note du Saker Francophone
Pour tout Français qui serait tenté de se réjouir d'assister à un tel délitement outre-Atlantique avec un seau de pop-corns, il va falloir déchanter
Les Relations internationales selon Antony Blinken
...par Thierry Meyssan - Le 02/03/2021.
Consultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire.
Dernier ouvrage en français : Sous nos yeux - Du 11-Septembre à Donald Trump (2017).
Washington n’a guère le choix : ses intérêts n’ont pas changé, mais ceux de sa
classe dirigeante oui. Antony Blinken entend donc poursuivre la ligne adoptée depuis que le président Reagan a engagé des trotskistes pour créer la NED : faire des Droits de l’homme une arme
impériale, sans jamais les respecter soi-même. Pour le reste, on évitera de se fâcher avec les Chinois et on tentera d’exclure la Russie du Moyen-Orient élargi afin de pouvoir continuer la guerre
sans fin.
Antony Blinken a été élevé à Paris par un homme exceptionnel, l’avocat Samuel Pisar. À l’école, il est camarade de classe de Robert Malley. Par
la suite, il rentre aux USA et devient néoconservateur. Il conçoit les Droits de l’homme comme une arme états-unienne et entend les exiger de tous, sauf de son propre pays.
L’Administration Biden accomplit ses premiers actes de Relations internationales.
Tout d’abord, le secrétaire d’État, Antony Blinken, participe par vidéoconférence à de nombreuses réunions internationales, assurant à chaque fois ses
interlocuteurs que « l’Amérique est de retour ». Effectivement, les États-Unis reprennent position dans toutes les organisations intergouvernementales, à commencer par les Nations
unies.
Les Nations unies
Dès sa prise de fonction, le président Biden avait annulé le retrait US de l’Accord de Paris et celui de l’Organisation mondiale de la Santé. Peu après, Anthony
Blinken annonçait que son pays adhérait au Conseil des droits de l’homme et postulait à sa présidence. Plus encore : il fait campagne pour que seuls les États qu’il juge respectueux de
ces droits puissent siéger dans ce Conseil.
Ces décisions appellent plusieurs remarques :
Accords de Paris
Le retrait US des Accords de Paris était fondé
sur le fait que les travaux du GIEC n’étaient aucunement scientifiques, mais politiques, puisqu’il s’agit en réalité d’une assemblée de hauts-fonctionnaires disposant de conseillers
scientifiques. Ils ont abouti à, certes beaucoup de promesses, mais en réalité à un seul résultat concret : l’adoption d’un droit international à polluer géré par la Bourse de Chicago.
Or cette Bourse a été créée par le vice-président Al Gore et ses statuts ont été rédigés par le futur président Barack Obama. L’administration Trump n’a jamais contesté les évolutions du
climat, mais a soutenu que d’autres explications étaient possibles plutôt que l’émission industrielle de gaz à effet de serre, par exemple la théorie géophysique formulée au XIXème siècle par
Milutin Milanković. Le retour des États-Unis dans les accords de Paris a semé l’effroi parmi les
personnels et entreprises du gaz et pétrole de schiste US. L’Administration Biden est fermement décidée à interdire rapidement les voitures à essence par exemple. Cette décision n’aura pas
seulement un impact sur l’emploi aux USA, mais aussi sur leur politique extérieure puisqu’ils étaient devenus le premier exportateur mondial de pétrole.
OMS
Le retrait US de l’OMS était motivé par le rôle
de premier plan qu’y joue la Chine. Le directeur général actuel, le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, est un membre du Front de libération du peuple du Tigray (pro-chinois). Il a d’ailleurs
joué parallèlement à sa fonction onusienne un rôle central dans l’approvisionnement en armes de la rébellion du Tigray. La délégation de l’OMS partie enquêter à Wuhan sur une possible origine
chinoise de la Covid-19 comptait comme seul membre US le Dr. Peter Daszak, président de l’ONG EcoHealth Alliance. Or cet expert a financé des travaux sur les coronavirus et les chauves-souris
au laboratoire P4 de Wuhan. Il est donc clairement juge et partie.
Conseil des Droits de l’homme
Le retrait US du conseil des Droits de l’homme
était la conséquence d’une dénonciation par l’administration Trump de son hypocrisie. Dans les faits, le Conseil avait été utilisé, en 2011, par les USA eux-mêmes pour entendre de faux
témoins et accuser le « régime de Kadhafi » d’avoir bombardé un quartier Est de Tripoli ; évènement qui n’a jamais existé. Cette mémorable mise en scène avait été transmise au
Conseil de sécurité qui avait adopté une résolution autorisant les Occidentaux à « protéger » la population libyenne de son infâme dictateur. Vu le succès de cette opération de
propagande, divers États et prétendues ONG ont tenté d’instrumenter le Conseil à leur tour, notamment contre Israël. Les Nations unies ne comprennent pas l’expression « Droits de
l’homme » comme les États-Unis. Pour ces derniers, les Droits de l’homme sont simplement une protection face à la Raison d’État, ce qui implique l’interdiction de la torture. Au
contraire pour les Nations unies, cette expression inclut aussi le droit à la vie, l’éducation et le droit de travailler, etc. De ce point de vue, la Chine a d’importants progrès à faire en
matière de justice, mais dispose d’un bilan exceptionnel en matière d’éducation. Elle a donc tout à fait sa place au Conseil bien que Washington le conteste. Antony Blinken vient d’énoncer la « jurisprudence Khashoggi ». Il
s’agit de ne plus accorder de visas aux dirigeants politiques étrangers qui ne respectent pas les Droits de l’homme de leurs opposants. Mais quelle valeur a cette doctrine alors que les
États-Unis disposent d’un gigantesque service d’assassinat ciblé et qu’ils l’utilisent parfois contre leurs propres ressortissants ?
L’Iran et l’avenir du Proche-Orient élargi
L’Administration Biden négocie par ailleurs le retour dans l’accord nucléaire 5+1 avec l’Iran. Il s’agit de reprendre les négociations que William Burns, Jake
Sullivan et Wendy Sherman avaient commencées il y a 9 ans, à Oman, avec les émissaires de l’ayatollah Ali Khamenei. Or, aujourd’hui ils sont devenus respectivement directeur de la CIA,
conseiller national de Sécurité et adjointe du secrétaire d’État.
Il s’agissait à l’époque pour Washington d’éliminer le président Mahmoud Ahmadinejad et de relancer l’affrontement chiites/sunnnites dans le cadre de la
« guerre sans fin » (stratégie Rumsfeld/Cebrowski). Pour le Guide Khamenei, il s’agissait de se débarrasser d’Ahmadinejad qui avait osé faire grève contre lui et d’étendre son
pouvoir sur l’ensemble des chiites de la région.
Ces négociations aboutirent à la manipulation de l’élection présidentielle iranienne de 2013 et à la victoire du pro-Israélien cheik Hassan Rohani. Dès sa prise
de fonction, il envoya son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Djavad Zarif, négocier en Suisse avec le secrétaire d’État John Kerry et son conseiller Robert Malley. Il s’agissait
cette fois de clôturer devant témoins le dossier du nucléaire militaire iranien dont chacun savait qu’il était terminé depuis longtemps. Puis se tint une année de négociations bilatérales
secrètes sur le rôle régional de l’Iran, appelé à reprendre la fonction de gendarme du Moyen-Orient qu’il avait sous le chah Reza Pahlevi. Enfin, l’accord sur le nucléaire fut signé en grande
pompe.
Mais en janvier 2017, les États-uniens plaçaient à la Maison-Blanche Donald Trump qui remettait en question cet accord. Le président Rohani fit alors publier
son projet pour les États chiites et alliés (Liban, Syrie, Iraq et Azerbaïdjan) : les fédérer dans un grand empire sous l’autorité du Guide de la Révolution, l’ayatollah Ali Khamenei.
C’est donc sur cette nouvelle base que l’Administration Biden doit désormais négocier.
Or, les États-Unis ne peuvent se positionner sur le Moyen-Orient élargi qu’après avoir décidé ce qu’ils vont faire face à leurs deux rivaux : la Russie et
la Chine. Le département de la Défense a désigné une Commission qui planche sur le sujet et rendra ses recommandations en juin. D’ici là le Pentagone entend poursuivre ce qu’il fait depuis 20
ans : la « guerre sans fin ». L’objectif de celle-ci étant de détruire toute possibilité de résistance dans la région, donc d’anéantir toutes les structures étatiques qu’elles
soient amies ou ennemies, il n’est pas question a priori d’accepter le projet Rohani.
Washington a débuté les contacts en novembre, c’est-à-dire trois mois avant la prise de fonction du président Biden. C’est exactement ce que l’administration
Trump avait fait avec la Russie ce qui lui valut des poursuites judiciaires au titre de la loi Logan. Cette fois il en va autrement. Il n’y aura pas de poursuites puisque l’administration
Biden est unanimement soutenue par tout ce qui compte à Washington.
Par ailleurs, les négociations irano-US se déroulent à l’orientale. Téhéran et Washington conservent des otages pour garder un moyen de pression l’un sur
l’autre. Chacun interpelle des espions, ou à défaut de simples touristes, et les emprisonne le temps d’une enquête qui traîne en longueur. Force est de constater qu’ils sont mieux traités en
Occident qu’en Iran où ils sont soumis à une pression psychologique constante.
Pour commencer, Washington a maintenu ses sanctions contre l’Iran, mais a levé celles qu’il avait prises contre les Houthis au Yémen. Il a aussi fermé les yeux
sur le canal Sud-Coréen qui permet à l’Iran de contourner son embargo. Mais ce n’était pas assez.
Du 15 au 22 février, l’Iran a lancé —via ses affidés iraquiens— des actions commandos contre les forces et les sociétés US en Iraq ; une manière de montrer
qu’il est plus légitime dans ce pays que ne l’est l’Oncle Sam. Quant à eux, les Israéliens ont accusé l’Iran d’avoir provoqué une explosion dans un tanker appartenant à une de leurs sociétés
dans le Golfe d’Oman, le 25 février.
Ce à quoi le secrétariat d’État a répondu en envoyant le Pentagone bombarder des installations utilisées par des milices chiites en Syrie ; une manière de
manifester que les États-Unis occupent illégalement ce pays dont les autorités souffrent de l’aide sectaire iranienne —aujourd’hui l’Iran ne porte pas secours aux Syriens, mais à ceux d’entre
eux qui sont chiites— et qu’il faudra bien s’en accommoder.
La Chine
La position dominante des États-Unis n’est pas menacée par la Chine, mais par son développement. Malgré tout son cynisme, Washington n’a pas le cœur à jouer au
colonialisme de style britannique et à renvoyer les Chinois à la famine. Il devrait logiquement poser des règles concurrentielles entre lui et « l’usine du monde ». Il le peut,
ainsi que l’a montré le président Trump, mais ne le fera plus car la classe dirigeante actuelle tire à titre personnel un profit immense de ces échanges inégaux. Le secrétaire d’État, Antony
Blinken, n’a-t-il pas créé lui-même le cabinet WestExec Advisor pour introduire les transnationales US auprès du Parti communiste chinois ?
En vérité, il ne reste qu’une option : laisser sombrer le plus lentement possible l’économie US et contenir la puissance militaire et politique chinoise
dans une zone d’influence délimitée.
C’est pourquoi lors de sa première conversation téléphonique avec le président Xi, le président Biden l’a assuré qu’il ne remettait pas en cause l’appartenance
du Tibet, de Hong Kong et même de Taïwan à la République populaire de Chine. Il a cependant laissé entendre qu’il contestait encore la reprise chinoise de sa souveraineté d’avant la
colonisation européenne, dans toute la mer de Chine. On continuera donc à se menacer pour les îles Spratly et autres îlots abandonnés.
Beijing n’en a cure : il continue a sortir son peuple du sous-développement, toujours plus à l’intérieur de ses terres. Demain, le tigre sortira ses
griffes, mais il se sera déjà déployé le long des nouvelles routes de la soie. Nul ne pourra plus lui en imposer.
La Russie
Les Russes sont un cas à part. Ce peuple est capable d’endurer les pires privations, il conserve une conscience collective qui le fait toujours renaître. Leur
mentalité est incompatible avec celle des élites anglo-saxonnes ; toujours capables d’atrocités pour maintenir leur niveau de vie. Ce sont deux conceptions opposées de l’honneur :
l’une basée sur la fierté de ce que l’on a fait, l’autre sur la gloire de la victoire.
Même trente ans après la dissolution de l’Union soviétique et la conversion de la Russie au capitalisme, celle-ci reste pour les élites anglo-saxonnes un ennemi
ontologique ; preuve que les différences de systèmes économiques n’étaient qu’un prétexte à leur affrontement.
Aussi, quoi qu’ils en disent, les officiers du Pentagone n’envisagent de guerre avec la Chine que dans un avenir lointain et se tiennent prêts dès aujourd’hui à
se battre contre la Russie. Le premier bombardement du mandat Biden aura été en Syrie —nous l’avons expliqué plus haut—. En vertu de leurs accords de « déconfliction », l’état-major
US a prévenu à l’avance son homologue russe. Mais il ne l’a fait que cinq minutes avant les tirs pour s’assurer que Moscou n’aurait pas le temps d’avertir Damas. Surtout, ils n’ont pris
aucune mesure pour garantir qu’ils ne blesseraient pas, voire tueraient, des soldats russes.
Les États-Unis ne parviennent pas à accepter le retour de la Russie au Moyen-Orient ; un retour qui paralyse partiellement la « guerre sans
fin ».
Dimanche 1er mars
2021 s’est achevée la CPAC (Conservative Political Action Conference), grand-messe des conservateurs américains au cours de laquelle l’ancien président s’est livré, durant plus d’une heure et
demie, à un discours fort et véhément.
Il n’en fallait pas plus pour galvaniser les dizaines de millions de supporters qui le soutiennent sans réserve. L’espoir est ainsi revenu avec l’ivresse du
combat à mener et la puissance du nombre. Si cette effervescence est touchante, elle est, à mon sens, vaine et illusoire. Il n’y aura pas de victoire pour Trump en 2024.
Pourquoi ? Parce qu’on a oublié un peu vite que les démocrates ont mis en place un redoutable système de fraude alors même qu’ils ne contrôlaient pas le
gouvernement fédéral : vote par correspondance, électeurs fictifs, injections de faux bulletins… et surtout manipulation des bulletins électroniques sur les machines Dominion.
Alors imaginez-les, à présent qu’ils maîtrisent tous les leviers possibles : gouvernement, Congrès, FBI, CIA, Department of Justice, juges et même la Cour
suprême… Pourquoi voudriez-vous changer les méthodes qui font gagner même le pire des candidats ?
Il faut modifier les lois électorales ? Je veux bien, mais je ne vois pas trop comment y parvenir, considérant que les falsificateurs ont obtenu la majorité à
la Chambre des représentants ainsi qu’au Sénat. Nul doute que tout projet de réforme sera un coup d’épée dans l’eau.
Bref, il faut rester réaliste et admettre, hélas, que la bataille ne passera pas par les urnes. Plus encore avec un Trump ultra-populaire et donc dangereux. Les
démocrates renforceront plus encore leur entreprise criminelle lors des futures élections. Et gare à ceux qui contesteront cette situation ; la police politique veille avec l’appui des réseaux sociaux en bons collaborateurs.
Pour terminer sur une note positive, je reste convaincu que les patriotes américains, majoritaires, ne se laisseront pas duper à ce point. Ce n’est pas dans
leur ADN. Certains gouverneurs ont déjà, d’ailleurs, annoncé qu’ils s’opposeraient aux lois fédérales jugées abusives… Il plane comme une légère odeur de sécession…
Qu’ils ne tardent pas trop, cependant, car les dégâts commis par la gauche progressiste pourraient être irrémédiables.
Audit électoral aux États-Unis : Dénouement en vue ?
Une majorité d’Américains commence à s’impatienter : si, comme un faisceau de preuves le démontre, Biden
est un président qui n’a pas été élu par le peuple, il est donc illégitime et doit être destitué. La procédure est sans précédent, mais comme l’a affirmé
publiquement l’avocate fédérale Sidney Powell au cours du rassemblement organisé fin mai par les patriotes à Dallas, Texas, « c’est la première fois qu’une fraude aussi abjecte a
été perpétrée dans notre pays. Trump devrait simplement être réinstallé en fixant une nouvelle journée d’inauguration. »
L’audit
électoral du comté de Maricopa complété à 80%
Dans notre dernier
article, nous avons montré le tableau récapitulatif des fraudes potentielles établi par l’ex-conseiller au commerce Peter Navarro pour les six États clés qui devrait consacrer la
victoire de Trump dans chacun de ces États, du moment que des audits judiciaires complètes sont conduites. Trump a de fait été élu démocratiquement, avec une large majorité des grands
électeurs, et pratiquement 80 millions d’électeurs.
La vérité se rapproche, puisque les résultats de la première phase de l’audit en Arizona, à savoir la vérification et le recomptage des bulletins de vote du
comté de Maricopa devraient être annoncés le 14 juin. L’acharnement médiatique et légale, doublé de menaces et tentatives de coercition de tous ordres n’ont pas réussi à faire stopper les
actions en cours. Beaucoup de volontaires, habitants du comté, patriotes et citoyens – parmi eux des démocrates – contribuent à l’opération, aujourd’hui complétée à 80% : soit en venant
physiquement à Phoenix – rappelons qu’il y a plus de deux millions de bulletins à contrôler – pour aider à scanner les bulletins de votes ou à titre de simples observateurs, soit en
participant au financement de l’audit.
La
sécurité des élections en question
Aux États-Unis, les élections rythment la vie politique tous les deux ans, que ce soit pour élire les sénateurs, les représentants au Congrès, les
gouverneurs des États et bien sûr le Président. Cet audit a le mérite de rappeler à des millions d’Américains qu’élus démocrates comme républicains ont alerté publiquement et à plusieurs
reprises ces dernières années sur le manque de sécurité des machines de vote, les risques avérés de piratage localement et via Internet et l’impact sur les résultats. Ron Widen, sénateur
démocrate de l’Oregon, a déclaré devant la commission du Sénat sur la sécurité des élections : « ces machines de vote ont des accès illicites permettant de les pirater facilement », Amy
Klobuchar, sénatrice démocrate du Minnesota : « il n’y a que trois entreprises qui contrôlent ces machines, et elles sont faciles à pirater », la plus révélatrice étant l’intervention de
Kamala Harris devant le Sénat le 12 juin 2018 alors qu’elle était sénatrice de Californie : « nous avons organisé une démonstration ici au Capitole pour nos collègues, avec des gens qui
ont piraté devant nos yeux les machines de vote ». Certains élus ont aussi dénoncé les contrats non conformes passés par les États avec ces fabricants privés (Dominion, Smartmatic) qui
interdisent aux fonctionnaires responsables de l’organisation des élections l’accès au code informatique et donc le contrôle factuel des résultats. En montrant aux citoyens que ces
critiques répétées n’ont pas été adressées, les audits en cours et à venir poussent à une remise à plat complète du système électoral prenant en compte les risques associées à la cyber
-écurité, et aboutiront peut-être au retour du bulletin papier et à la présentation d’une pièce d’identité pour restaurer la confiance.
Les
preuves absolues des cyber-attaques
Après les révélations exposées dans ses
documentaires « Absolute Interference » et « Absolute Proof » visionnés à ce jour par plus de 150 millions de personnes dans le monde, Mike Lindell a fait réaliser une analyse
systématique de 20 cyberattaques conduites dans cinq États-clés – sur un total de près de 3000 attaques commises durant l’élection. Cet entrepreneur passionné et son équipe d’avocats ont
atteint un tel point de certitude quant aux preuves et évidences de ces cyber-attaques perpétrées par des hackers en provenance de Chine, qu’ils poursuivent Dominion et Smartmatic en
justice pour un montant de plus de 2 milliards de dollards, pour conspiration contre lui, son entreprise et avoir rendu possible ces fraudes. Son dernier documentaire montre l’analyse
détaillée des manipulations de données par des experts travaillant pour les agences de renseignement gouvernementales de ces 20 attaques en provenance de Chine et qui retournent les
résultats dans cinq États clés au profit de Trump. Il a fait réaliser cette validation par une équipe de cyber-experts : ceux-ci ont analysé les pcaps ou packet capture ayant transité sur
les réseaux informatiques le jour de l’élection et durant les deux jours qui ont suivi. Ces interfaces de programmation, inviolables et codées en dur au fur et à mesure des mouvements,
enregistrées en temps réel, permettent de capturer les données brutes du trafic réseau. Ce qui fait dire à l’un des experts : « ces preuves sont irréfutables et au-delà de toute
considération partisane, comparables à un enregistrement vidéo en temps réel de malfaiteurs en train de braquer une banque. »
Curieusement, Mike Lindell qui pendant des semaines, a été moqué et attaqué avec violence par les médias mainstream, reçoit à nouveau des appels de
journalistes de CNN et MSNBC : à temps pour pouvoir retourner leur veste le moment venu ?
L’effet
domino se poursuit
Seth Keshel, analyste du renseignement militaire, attend avec impatience les résultats de l’audit en Arizona. Pour effectuer ses calculs, cet expert examine l’historique des résultats
des élections présidentielles en fonction de l’évolution du nombre d’électeurs des deux principaux partis dans les différents comtés. Le comté de Maricopa inclut pratiquement les deux
tiers des votes de l’État, a toujours voté pour le candidat républicain, et ce depuis 1948. L’audit devrait expliquer d’où viennent ces voix attribuées à Joe Biden dans un des États les
plus républicains du pays. Un audit qui, selon S. Keshel, devrait entrainer la dé-certification des votes de l’Arizona – un précédent, et booster les mêmes démarches dans ces États où les
résultats sont inexplicables face aux tendances de l’électorat et aux courbes d’évolution statistiques, comme la Pennsylvanie, la Géorgie, le Michigan.
Comme annoncé, l’audit en Arizona attire d’autres élus ou candidats d’États dans lesquels les élections sont remises en question depuis l’annonce des
résultats début novembre. Une délégation de législateurs républicains de Pennsylvanie s’est rendue à Phoenix le 2 juin pour faire le tour du site de l’audit et ont été favorablement
impressionnés par les actions menées sur place, notamment l’analyse des ruptures dans les chaines de contrôle durant les élections. Plusieurs d’entre eux, les sénateurs Cris Dush et Doug
Mastriano, le membre du Congrès Rob Kauffman vont dans le sens des électeurs et se sont officiellement déclarés favorables à la conduite d’un audit similaire dans leur État.
Vernon Jones, lors de l’annonce de sa candidature pour le poste de gouverneur de Géorgie, a demandé formellement un audit judiciaire des élections. Il vient
de se rendre lui aussi en Arizona cette semaine : il déclare être inspiré par la transparence, la qualité de l’audit et des procédures et déclaré qu’il faut faire la même chose en
Géorgie. L’ancien commissaire de police Bernie Kerik est formel :
dans le comté de Fulton qui inclut la capitale Atlanta, les élections ont été volées, le secrétaire d’État Brad Raffensperger a annoncé la certification des votes alors qu’il manquait 17
400 bulletins. Des assignations à comparaître ont été délivrées par le juge et des dépositions de témoins sont en cours… la pression monte pour démarrer cet audit.
L’avocate Sidney
Powell ainsi qu’une poignée de patriotes ont décidé de poursuivre la vérité quoiqu’il en coute. Elle a compris dès le mois de novembre la faillite des institutions censées faire
appliquer la loi. Constatant que ces fonctionnaires du FBI, du DHS, du DOJ supposés assurer la transparence des élections, responsables de l’État de droit et de protéger la Constitution
américaine ont failli à leurs devoirs, elle confirme la montagne d’évidences qui prouvent le vol des élections. Il ne s’agit pas de Donald Trump, il s’agit de la République américaine et
de restaurer son fonctionnement démocratique. Si comme les signes le montrent et malgré les obstacles, la vérité éclate enfin, l’Amérique et We The People auront donné une leçon de
démocratie au reste du monde libre.illustration: Sidney Powell
interviewée au rassemblement des patriotes à Dallas, Texas pour le Memorial Day WE Gateway pundit