Billets d'humeur - Annulation du contrat du siècle entre le français Naval Group et l’Australie
Bonjour à tous,
Vous trouverez ci après un très bon billet d'humeur du général Grégoire Diamantidis, membre du
Centre de réflexion Interarmées. Voici, en avant propos, mon ressenti à chaud, sur cette affaire :
Après avoir connu, ces derniers temps un allié US qui pille nos entreprises
(Alsthom), embastille sans le moindre motif certains de leurs dirigeants (Frédéric Pierucci), impose sa législation extraterritoriale sur les
transactions en dollars, sanctionne les entreprises alliées qui ne respecteraient pas scrupuleusement les sanctions anti-russes, anti North Stream 2, anti-Iran, (sanctions imposées
unilatéralement par l'exécutif et le législatif US), quitte l'Afghanistan sans consulter ses partenaires, voilà que les USA se mettent aussi à piller les marchés de l'allié français affaibli et
déclinant.....
La France est donc devenue le "paillasson" des États Unis à force de soumission, de servilité, de laisser faire. Elle est cocue mais contente parce qu'elle croit qu'elle peut
encore compter dans une Europe où elle est désormais plus isolée que jamais. Au delà des faibles protestations, prononcées du bout des lèvres et dont chacun sait qu'elles seront sans lendemain,
la France se fait enfumer, rouler dans la farine, violer, sans réagir. Plus elle baissera la tête, relèvera sa jupe et laissera faire, plus les USA, qui méprisent les faibles,
continueront à l'exploiter à leur profit tout en continuant aussi à l'entraîner dans des opérations militaires douteuses au profit d'intérêts discutables .....
L'annonce d'une sortie de l'organisation militaire intégrée de l'OTAN et le retour à une vue gaullienne des choses, avec un équilibre entre l'Est et l'Ouest, aurait de la gueule dans la situation
actuelle. Il vaut mieux être seule que mal accompagnée, et peut être retrouverions nous une position d' "arbitre".
Mais la France a-t-elle encore les moyens de le faire compte tenu de sa dette abyssale et de sa situation d' État malade et en faillite ? Rien n'est moins sûr ....
Bonne lecture du billet ci dessous.
A+
DD
...proposé par le GaL. Dominique Delawarde
Bonjour à tous,
En lien ci après, vous trouverez un billet d'humeur bien envoyé du général Grégoire DIAMANTIDIS, précédé ou suivi, selon les
sites, de ma réaction personnelle "à chaud". Il a été publié sur plusieurs sites dont les deux suivants:
DD (Dominique Delawarde et non Daniel ou Didier .....)
Contrat du siècle - Billet d'humeur du
...par le Gal. (2s Air) G. DIAMANTIDIS - Le 18/09/2021.
[Le contrat géant de 34 milliards d'euros, signé entre Français et Australiens en 2016, portait sur la fourniture à
l'Australie de 12 sous-marins conventionnels dérivés du Barracuda]
__
"Guerre économique : annulation du contrat du siècle
entre le français Naval Group et l’Australie"
vendredi 17 septembre 2021,
On pourrait penser que l' unilatéralisme et le mépris US pour les "alliés" européens :
- dans la décision de départ précipité d'Afghanistan,
- dans cette magnifique manipulation anglo-saxonne au sein des "five eyes",
- et dans celles qui ne manqueront pas de suivre ...
ouvriraient les yeux des européens et de nos dirigeants nationaux...mais rassurez-vous, braves gens, une fois retombé le soufflé des grandes déclarations d'Ursula
VDL sur "l'Europe de la défense", et de la France sur "le coup dans le dos", il ne se passera rien de fondamentalement sérieux.
Certes début 2022 la présidence française de l'UE donnera lieu à de magnifiques envolées lyriques sur le sujet, avec même peut-être la création d'une nième nouvelle
invention/structure/EM/concept/force EU/etc... , venant s'ajouter aux nombreux gadgets européens déjà inventés pour accompagner la mise à mort de l'UEO (par nos chers alliés) , et maintenir la
chimère de "l'Europe de la Défense" en vie, gadgets tels que:
- EM européen de gestion de crise,
- Agence européenne de Défense pour l'armement (AED) avec ses 7petits Mds $ pour camoufler les centaines de Mds que les européens de l'OTAN achètent aux USA
(pour rappel : ensemble des budgets des membres européens de l'OTAN > sup à 250 Mds $!) sous forme de F35, frégates Aegis, Patriots, etc..
- Fond européen de défense,
- CSP ou Coopération Structurée Permanente (PESCO en anglais)
- IEI : Initiative Européenne d'Intervention,
et j'en oublie ...
et donc cette présidence française du 1er janvier au 30 juin 2022, avec l'activisme probable qui l'accompagnera, permettra surtout au Président de la République de
se présenter comme "l'Archange sauveur de l'Europe" , de lui assurer ainsi une bonne campagne électorale, ravivant du même coup les bonnes vieilles méfiances de certains "amis" européens vis à
vis de la France et de sa mousse "euromédiatique" pour justifier ainsi leur sage retour , bien au chaud sous l'aile protectrice du grand frère.
Et tout rentrera dans l'ordre, ...comme avant, tous bien soumis à l'OTAN car ainsi le veulent l'Allemagne, nos amis de l'Est, notre allié anglais, et bien sûr le
grand frère; quant aux autres, ils suivront bien sûr.
Car en fait l'expression même d' "Europe de la Défense" n'a aucun sens, en effet personne ne parle par
exemple de la "France de la Défense" , mais plutôt de la "défense de la France" , c'est à dire de la défense d'une entité nationale souveraine, d'où découle sa politique extérieure, d'où découle
sa diplomatie, s'appuyant entre autres sur ses armées.
Il faudrait donc d'abord imaginer une entité européenne nationale souveraine : ce qui est un oxymore puisqu'il n'existe pas de "nation européenne" ; d'où pas de
souveraineté européenne, et donc pas de diplomatie européenne (pauvre brave Josep Borell !), donc pas de défense européenne.
Et c'est bien pour ça que nos "eurolâtres" ont inversé le concept en inventant l'expression "Europe de la défense" , invention qui ne peut qu'être un concept creux,
ou pour le moins marginal, puisqu'en réalité:
- la défense de l'Europe est confiée à l'OTAN, c'est à dire essentiellement aux États-Unis
- et par conséquent la diplomatie de l'Europe est aussi confiée aux américains (il ne s'agit pas des diplomaties nationales ...lorsqu'elles existent !)
- et toujours par conséquent la politique extérieure de l'Europe.
Par une extraordinaire inversion/soumission de la pensée, nous en sommes arrivés depuis des décennies, à ce que ce soit l'outil de défense OTAN qui justifie/formate
la diplomatie et la politique extérieure de l'Europe au lieu de la logique normale inverse, malheureusement impossible puisqu'aucun leadership européen naturel ne peut exister en l'absence d'une
"nation européenne" (oxymore!).
Alors certains pourraient penser à un état d'Europe qui pourrait être une nation cadre/ leader, comme un pôle autour duquel viendraient s'agglomérer les autres
nations européennes.
Mais laquelle?
La France ?
Bien sûr, suivez mon regard, nous sommes immédiatement tentés de penser à la France, qui, comme nous l'avons écrit dans notre dernière synthèse "..politique
française utile à l'Europe.." possède un certain nombre d'atouts pour aider l'Europe.
Mais l'Allemagne n'acceptera jamais un quelconque leadership français sur l'Europe : elle est plus puissante (économiquement et démographiquement encore pour un
temps) , elle est au centre de l'Europe, et il y a surtout le poids de l'histoire.
N'oublions pas qu'après plusieurs siècles de domination française sur le continent, en particulier depuis les traités de Westphalie jusqu'à Napoléon III , Bismarck
est parvenu à créer la grande Allemagne sur le dos de la France (grâce au désastre de Sedan entre autres) et à lui donner le rôle dominant et central en
Europe.
Rôle qu'elle a conservé jusqu'à ce jour malgré les deux guerres mondiales ; certes la tache du nazisme l'empêche de le
clamer haut et fort, mais dans l'inconscient allemand, la France restera toujours la nation vaincue de 40 , comme l'a monté la réflexion ironique du Generalfeldmarschall Keitelvenu à Berlin le 8 mai 1945, signer la capitulation de l'Allemagne, quand il lance , à propos du représentant
français " tiens, ils sont là eux aussi"
Le Royaume Uni ?
Impensable, il n'est plus dans l'UE, et il est reparti vers le grand large et vers son grand frère comme vient encore de le démontrer de façon fracassante l'affaire
australienne. Et de toutes façons le Royaume Uni n'a pas besoin d'être ce pôle agglomérant, puisqu'il l'est déjà à travers le rôle majeur qu'il joue sur l'Europe par l'OTAN au sein duquel sa
"relation spéciale UK-US" lui assure cette domination.
Resterait l'Allemagne ?
Elle assume déjà ce rôle économiquement parlant, mais pour elle, le poids de l'histoire lui interdisant de le jouer politiquement et donc militairement parlant,
elle ne peut le jouer qu'à travers l'OTAN, c'est à dire à travers les États-Unis, pour rester ainsi politiquement acceptable ; et c'est ce qu'elle fait en voulant être et rester le meilleur élève
de la classe otanienne. La boucle est bouclée.
Il ne reste que la solution d'une France plus souveraine , plus libre vis à vis de l'OTAN, s'ouvrant à d'autres
états , et capable de fédérer des coalitions de nations au coup par coup, autour d'elle, et selon les besoins.
La réflexion est ouverte ..
Général grégoire Diamantidis*
_
(*) général (2S) grégoire Diamantidis, membre du Centre de réflexion Interarmées
L'affaire des sous marins, analysée depuis l'étranger
...par le Gal. Dominique Delawarde - Le 19/09/2021.
Bonjour à tous,
Trois analyses venues de l'étranger apportent des points de vues intéressants, et différents de ceux que l'on peut avoir en "franco-français", sur l'affaire des
sous marins.
La première (2 pages) nous vient du Chili. Elle est signée Jacques Le Bourgeois, ancien Saint Cyrien, docteur en histoire contemporaine, qui
travaille et réside dans ce pays depuis fort longtemps. Elle est donnée en document attaché.
La deuxième nous vient de Russie. Elle est signée Xavier Moreau, ancien Saint Cyrien et officier de parachutiste, qui vit et travaille dans ce
pays, lui aussi depuis fort longtemps, et qui a fondé le site de géopolitique Stratpol. C'est une vidéo de 17 minutes dans laquelle l'affaire des sous marins est traitée, et qui se passe de
commentaires.
La troisième analyse, traduite de l'anglais, publiée sur le site anglo-saxon "Moon of Alabama" a été reprise par le Site "Saker Francophone" . Son
titre:"Voici la raison pour laquelle l’Australie a annulé son contrat d’achat de sous-marins français"
Si le contrat lié au « Future Submarine Program », attribué à Naval Group pour la livraison de 12 sous-marins de type Shorfin Barracuda [classe
« Attack »] a prêté le flanc à de nombreuses critiques dans la presse australienne en raison, notamment, d’une hausse des coûts, la décision de l’annuler pour doter la Royal
Australian Navy [RAN] d’au moins 8 navires à propulsion nucléaire dans le cadre d’une alliance avec les États-Unis et la Grande Bretagne [AUKUS] donne lieu à une « liste
interminable » de questions, comme le
souligneAustralian Defence
Magazine.
La première d’entre toutes porte justement sur le choix de la propulsion nucléaire pour les futurs sous-marins de la RAN. À quel moment le gouvernement
australien a-t-il considéré cette option alors que, il y a à peine un an, il n’en était même pas question dans son « Plan de structure des Forces » et encore moins dans sa revue
stratégique actualisée ? L’évolution de l’environnement de l’Australie, sous l’impulsion de la Chine, est la raison avancée par Scott Morrison, le premier ministre australien. Quel fait
majeur, survenu depuis, a pu motiver un tel changement ?
Quant aux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], Canberra affirme qu’au moins huit seront construits en Australie, pays qui n’a aucune compétence en la
matière. Ce qui pose la question des savoir-faire et de la main d’œuvre qualifiée, qui était déjà un souci pour le contrat attribué à Naval Group.
Quant aux coûts, il n’est pas certain que Canberra s’en tire à si bon compte. En décembre 2019, l’US Navy a commandé neuf SNA de type Virginia [un au
standard Block IV et huit au standard Block V] pour plus de 22 milliards de dollars [près de 19 milliards d’euros au cours actuel]. Ce qui donne un aperçu de la facture dont aura à
s’acquitter le Ministère australien de la Défense. Et si l’on ajoute les transferts de technologie et la mise en place d’un outil industriel dédié ainsi que celle des installations
spécifiques, la note risque d’être très salée.
« Des questions
subsistent quant à l’infrastructure nucléaire [le cas échéant] nécessaire en Australie. Qu’acceptera l’opinion publique ? Comment la Défense gérera-t-elle les problèmes de sécurité des
technologies nucléaires avec le Royaume-Uni et les États-Unis ? D’où viendront la propriété intellectuelle et l’expertise technique ? Comment seront-elles gérées ? »,
s’interroge l’Australian Defence
Magazine.
Qui plus est, comme le premier SNA ne sera pas livré à la marine australienne avant 2040, il faut prendre en compte les coûts relatifs à la modernisation
des six sous-marins de type Collins qu’elle met actuellement en œuvre. Près de quatre milliards d’euros seront nécessaires pour leur remise à niveau. C’est, en tout cas, le montant avancé
par le gouvernement australien quand il a confirmé son intention de prolonger la durée de vie des navires en question.
Pendant vingt ans, donc, la Royal Australian Navy devra faire avec ses six sous-marins Collins… Dans le même temps, il lui faudra former des équipages pour
mettre en œuvre ses futures SNA. Ce qui pose, là encore, la question des ressources humaines, sachant que la défense australienne ayant du mal à recruter.
Cela étant, le 19 septembre, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, et son collègue des Finances, Simon Birmingham, ont
indiqué que Canberra envisageait la location « à court terme » de sous-marins à propulsion nucléaire auprès des États-Unis et du Royaume-Uni.
« Cela pourrait nous
permettre de former nos marins et nous fournir les compétences et les connaissances nécessaires », a expliqué M. Birmingham.
Sauf qu’il est difficilement imaginable que la Royal Navy puisse se séparer de l’un de ses SNA de type Astute. À moins qu’elle transfère à son homologue
australienne un SNA de type Trafalgar récemment retiré du service à des fins de formation et d’entraînement. Le HMS Trenchant pourrait faire l’affaire : il sera bientôt remplacé par le
HMS Anson. Quant à l’US Navy, elle disposerait d’au moins un SNA de type Los Angeles en réserve [l’USS Jacksonville, ndlr]. Pourrait-il prendre le chemin de l’Australie ?
Sous-marins : La fausse rupture du "contrat du siècle", une fin programmée de la France ?
...par Valère Lounnas (France Soir) - Le 29/09/2021.
ANALYSE - Maintenant tout le monde ou presque en dehors des enfants est vacciné en France. L'épidémie régresse partout dans le monde hormis dans les pays (États-Unis, Israël) qui
avaient atteint un taux vaccinal très élevé il y a quatre mois et qui permettent de questionner à présent l'inefficacité du vaccin au-delà de quelques mois, mais posent également
la question de l'effet des anticorps non spécifiques (effet ADE) qui peuvent agir pour rendre le Covid plus grave chez les personnes vaccinées.
Les Français « anesthésiés » ont accepté sans pouvoir lutter pour la plupart la perte de leur liberté fondamentale d'aller et venir et de se
rendre dans les lieux de convivialité et de culture. Il y a de très grandes chances, pour ne pas dire certitudes, que le passe sanitaire devienne pérenne à partir du 15 novembre,
comme le dénoncent nombre d'observateurs indépendants depuis plusieurs semaines : une crainte confirmée par les récentes déclarations de Gabriel Attal, porte-parole du
gouvernement : la dernière en date ce jour en faisant le compte-rendu du conseil des ministres.
Le déclin économique de la France est palpable, hormis pour les plus grandes fortunes qui ont vu leurs revenus augmenter de 30% cette dernière année. C’est à
présent la fin programmée quasi définitive de la souveraineté de la France ainsi que son rôle politique et diplomatique dans le monde qui se profile.
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Il y a convergence, en apparence décorrélée, d'événements simultanés dans les médias, qui font surface plus ou moins discrètement, telle la tourelle d'un submersible qui peut ne
laisser émerger que le périscope. Cependant, certaines traces apparaissent.
La perte programmée du siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU
La moins spectaculaire est l'article paru dans le journal anglais, The
Telegraph, sur l'intention du président Emmanuel Macron de troquer le siège de la France au Conseil de sécurité des Nations unies, contre une
pseudo-défense européenne en trompe-l’œil qui ne servirait qu'à propulser définitivement l'Allemagne comme leader politique de l'Union européenne. Bien sûr, comme d'habitude,
depuis des années, lorsqu'il s'agit de perte de souveraineté totalement évidente, il y a toujours un démenti de l’Élysée.
Mais on sait également que ces démentis ne sont que des écrans de fumée. On ne peut non plus oublier que l'Allemagne essaie doucement, par le biais
d'accords, d'obtenir le droit international de développer un arsenal nucléaire dans le cadre de l'OTAN dont elle contrôlerait le tir. Ce qui lui est refusé de façon évidente en raison de sa position
d'État vaincu au lendemain de la Seconde guerre mondiale.
Dans un article intitulé « L’Allemagne et le partage nucléaire. Appel à un débat franc et nécessaire sur la stratégie de
défense et de sécurité », le site d'analyse géopolitique iris-france.org révèle les contorsions sémantiques sublimes auxquelles se livrent les dialecticiens allemands du SPD pour induire la nécessité politique de laisser
l'Allemagne disposer librement de la possibilité du feu nucléaire, tout cela évidemment dans le cadre de l'UE qu'elle domine déjà politiquement. Il a été dit à propos de la
rupture du "contrat du siècle" sur la vente de douze sous-marins d'attaque que l'Allemagne avait savonné la planche à la France... Et pourquoi donc ? Cela pourrait bien sûr
avoir un rapport direct avec l'appropriation à terme par l'Allemagne du feu nucléaire... Il faut savoir que jamais, au grand jamais, il n'est révélé au public les tenants et
aboutissant réels des contrats d'armement d'un telle ampleur, qui valent bien plus par leur implication géopolitique mondiale que les dizaines de milliards de dollars mis en jeu.
Un troisième référendum incompréhensible au vu du résultat des deux premiers, qui tente de pousser à la Nouvelle-Calédonie sur le chemin tortueux d'une fausse
indépendance, et ferait perdre à la France un atout économique et géostratégique inestimable.
Autre événement quasiment occulté, le troisième référendum d'indépendance en Nouvelle Calédonie, qui sera organisé 12 décembre prochain malgré le fait que les deux premiers ont
abouti dans le même sens : la continuité du rattachement territorial de la Nouvelle-Calédonie à la France. Pour une grande nation maritime comme la France, la Nouvelle-Calédonie
est non seulement un atout géostratégique dans le Pacifique du Sud, mais également un atout minier à la valeur inestimable, non encore exploitée, par les nodules polymétalliques
qui se trouvent en très grande quantité sur le plancher océanique, prêts à être récoltés dans une zone maritime exclusive de quelque 1,700 000 km2.
"La zone économique de la Nouvelle-Calédonie a été instituée par le décret n° 78-142 du 3 février 1978. Elle a une superficie de 1 740 000 km2. Dans cette ZEE, la République française
exerce des droits souverains en matière d'exploration et d'exploitation des ressources naturelles, biologiques et non biologiques du fond de la mer, de son sous-sol et des eaux de
l'océan. Cette compétence est transférée à la Nouvelle-Calédonie par la loi organique de décembre 1998". La Nouvelle-Calédonie est convoitée par les puissances anglo-saxonnes
du Pacifique que sont la Nouvelle-Zélande et l'Australie, en raison de leurs origines maori communes. La boucle est bouclée donc.
La fausse rupture du "contrat du siècle" et ce qu'elle cache de bien pire
La rupture du contrat est présentée comme une torpille de "traîtrise absolue", cela en pleine période de référendum calédonien et période pré-électorale présidentielle française.
On entend : qu'a fait la DGSE ? Mais rappelons que la Direction générale de la sécurité extérieure a pour mission de défendre les intérêts vitaux de la France à l'étranger et que
le fond du problème réside bien ailleurs que dans les quelques dizaines de milliards d'un contrat portant sur douze sous-marins d'attaque dont les retombées directes financières
pour Naval Group et la France ne seraient "que" d'environ 7 milliards. D'ailleurs, Naval Group déclare sobrement que ce cap [NDLR, la rupture du contrat] pourra être franchie sans
trop de problème.
Pourquoi une telle déclaration en contradiction avec l'hystérie des médias ? Tout simplement par ce que la réalité sous-jacente de la rupture est la propulsion
nucléaire, élément stratégique d'importance cruciale pour le contrôle des mers et encore plus de la vastitude océanique du Pacifique. Voilà la clé de
compréhension tenue inaccessible du public par les médias spécialisés qui devraient développer des explications crédibles autour de ce problème géostratégique central. Est-il
raisonnable de penser que Naval Group, dépositaire de technologies de souveraineté nationale, a traîné des pieds et pris du retard (comme le reproche l'Australie) pour protéger
les intérêts de la France ?
Pour asseoir sa domination sur le Pacifique pour le compte anglo-américain, l'Australie a bien sûr besoin de sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire.
Commander des sous-marins au diesel n'atteignait pas l'objectif.
L'acquisition de sous-marins à propulsion nucléaire s'accompagnerait forcément d'un transfert de technologie total vers l'Australie. D'un transfert partiel -
il était déjà prévu dans le contrat la construction d'un chantier naval de production des sous-marins à Osborne, près d'Adelaïde, on passe à une perte de l'exclusivité de son expertise en technologie de chaudières
nucléaires embarquées compactes que la France est probablement, pour ne pas dire certainement, la seule à maîtriser pleinement dans le monde. Nous ne nous étendrons pas sur les
différents aspects du transfert d'une technologie secrète, cruciale pour la souveraineté militaire de la France. FranceSoir offrira volontiers une tribune aux analystes
géo-militaires désireux d'éclairer notre lanterne autour de ce problème.
Il s'est certainement établi sous la présidence de François Hollande l'établissement d'un plan de longue haleine sur deux décennies d'acquisition par
les anglo-américains (États-Unis et consorts) de la double technologie de la propulsion nucléaire (chaudières et turbines). Un des éléments intermédiaires a été la trahison de la vente frauduleuse
d'Alstom Energie à General Electric, orchestrée en collusion par François Hollande et Emanuel Macron, alors ministre de l'Économie et de l'Industrie. La deuxième étape a
été certainement d'établir un contrat avec l'Australie pour la fabrication de douze sous-marins d'attaque.
Il ne s'agit là peut-être que de spéculation mais cela pouvait faire partie d'un accord tacite plus large, sous-entendu entre grands, au moment de la cession d'Alstom que la
France aurait « maladroitement » acceptée en échange de cette commande ? Il faudrait être naïf pour croire que les grands événements géostratégiques ne sont pas
organisés, planifiés et orchestrés sur de très longues périodes. À la vente d'Alstom, qui donnait le pouvoir de décision de vente du système de propulsion nucléaire à la
discrétion des États-Unis, manquait juste le transfert du savoir technologique qui serait achevé par la construction de sous-marins sur un chantier à l'étranger supervisé par
l'expertise française. Mais laissons là également la possibilité de répondre, contester ou compléter ces propos, aux observateurs spécialistes de la géopolitique et des contrats
d'armement désireux de le faire.
Le gouvernement français, conscient de la perte de souveraineté résultant de la vente d'Alstom et de la signature d'un tel contrat, a certainement voulu se contenter de
convaincre l'Australie en lui proposant la propulsion diesel pour ne pas froisser l'opinion de certains défenseurs de la France souveraine - quitte ensuite à trouver plus tard
un arrangement pour passer à la propulsion nucléaire. Car il était pour le moins présomptueux de compter asseoir une souveraineté sur le Pacifique à l'aide de moteurs diesel à
l'autonomie restreinte, alors que la propulsion nucléaire permet des patrouilles longues de plusieurs mois sans aucun ravitaillement ni besoin de maintenance - sans même parler de
la discrétion, de la souplesse et de la puissance d'utilisation.
Cet enjeu est tellement crucial qu'une représentante centriste du gouvernement, Nathalie Goulet, sénatrice de l'Orne, révélait, avec l'aide de Sylvie Matelly, en préparant le
terrain dans l'émission "Interdit d'interdire", qu'au départ la propulsion des
sous-marins devait être nucléaire. Elle annonce à la minute 10:02 : « les Australiens peuvent très bien changer de besoin. » Et pour ceux qui n'auraient pas compris,
Sylvie Matelly (directrice adjointe de l'IRIS) ajoute habilement à la minute 10:50 qu'au départ, il s'agissait de vendre des sous-marins à propulsion nucléaire, mais que
l'Australie n'en voulait pas.
Quelle tartufferie : il s'agissait là de déclarations pour ne pas alarmer la Marine nationale et les stratèges de la dissuasion française. Le nouvel-ancien-besoin
depuis le départ du contrat est bien la propulsion nucléaire, mais le climat politique n'était sans doute pas encore tout à fait favorable avec la perte d'Alstom qui
créait des remous parlementaires.
Donc, l'obtention de la propulsion nucléaire avec transfert technologique complet devait être mise en scène pour faire avaler la pilule au peuple
français par ses propres dirigeants, en lui faisant finalement apprécier qu'il se fasse flouer, en rendant sa fierté à la France par une pseudo-victoire diplomatique
de son président. D'ailleurs, alors qu'on ne lui ne demande pas son avis sur le sujet, la sénatrice Nathalie Goulet défend dans la même émission l'attitude étonnament
conciliatrice du président de la République.
Et si tout cela n'était qu'une mise en scène qui comme d’habitude, s'est passée sans qu'aucun média ne remette cette nouvelle dans la perspective de la réalité
crue des attaques permanentes orchestrées par le monde anglo-saxon contre un allié souverain qu'il veut en réalité vassaliser en le
dépouillant d'un pouvoir militaire de dissuasion qui a été construit sur des décennies ? C'est un jeu de "faux double dupe", le gouvernement australien n'ayant jamais été
dupe. Si tel est le cas, l’hypothèse peut être énoncée que le peuple français est le troisième vrai dupé dans cette affaire, perdant ainsi sa souveraineté de
défense à l'échelle mondiale.
Notons que l'invraisemblable court à tous les niveaux, même celui d'une commission d'enquête en 2018, dans laquelle un amiral sous-entendait que la Direction générale de l'armement (DGA) avait perdu la main en terme d'avance
technique, tout avouant d'autre part qu'il n'y connaissait rien lui-même : « Vous m’avez interrogé sur notre BITD [NDLR, Base Industrielle et Technique de Défense], le
maintien des compétences et les risques d’obsolescence concernant les turbines. Loin de moi l’envie de me défausser mais, en l’espèce, je ne suis pas compétent pour vous
répondre car c’est bien la responsabilité de la direction générale de l’armement (DGA) de s’assurer du maintien des savoir-faire ». Il admettait qu'il fallait des
décennies pour mettre au point des sous-marins à propulsion nucléaire, tout en les comparant à la mise au point d'une tourelle de 76 mm : « la DGA œuvre donc à
l’animation de notre BITD, et identifie les domaines dans lesquels il nous est possible de partager des savoir-faire – par exemple la maintenance des tourelles de
76 millimètres des FREMM est confiée à des acteurs italiens ».
Il y a là nous semble-t-il une mise en perspective par une comparaison qui n'est pas crédible. Il est difficile d'envisager qui, hormis la France, pourrait avoir développé une
technologie comparable, étant donné que la Russie, les États-Unis et la Chine surdimensionnent leurs sous-marins et n'ont donc pas besoin de faire face à des problèmes de
compacité. Ce ne sont certainement pas les Australiens, sinon ils construiraient leur sous-marins eux-mêmes. L'avance technologique d'un tel système de propulsion et le savoir
associé ne peuvent se perdre : ils sont certainement inégalables car basés, en plus de calculs très sophistiqués que maîtrisent nos ingénieurs de l'armement issus souvent de
l’École polytechnique, sur une approche pratique et le retour sur expérience issue de la lignée des sous-marins précédemment construits.
Il est possible d'envisager la reprise de ce contrat avec des sous-marins à propulsion nucléaire, reprise qui serait présentée comme une victoire diplomatique française.
Déterminante en vue de la possible réélection d'Emmanuel Macron, alors qu'en réalité cela contribuerait à enterrer un des tout derniers pans de souveraineté
militaro-industrielle de la France.