...par le Gal. Dominique Delawarde - le 08/03/2019.
Bonjour à tous,
Un texte à méditer pendant le week-end.
DD
Chacun le comprendra au fil du texte, les «Nouveaux Justes» du XXIème siècle ne sont pas les
«Justes» du siècle dernier.
Les «Nouveaux Justes» sont, selon moi, ces personnalités et militants de la communauté
juive qui n'hésitent pas à prendre des risques pour leur carrière et à mettre en péril une vie tranquille, en s'opposant et en dénonçant la très puissante «faction sioniste intégriste» de leur communauté et les déviances insupportables de la gouvernance actuelle de l'état hébreu et de son chef : Benjamin Netanyahu.
Ces nouveaux «Justes» sont incontestablement des hommes et femmes de conviction, des
individus courageux. Ils se battent dans tous les pays, y compris en Israël, et dénoncent l'insoutenable, alors qu'il serait tellement plus confortable pour eux de fermer les yeux et de suivre le courant dominant du moment, quitte à dire plus tard «je ne savais pas.....»
On ne peut que remercier Jacob Cohen pour sa dénonciation très claire (et très courte) du
nouveau suprémacisme sioniste : http://jacobdemeknes.blogspot.com/2015/05/le-nouveau-supremacisme-juif.html
et pour sa conférence de Lyon de 2013 qui nous explique le fonctionnement du système des
sayanims.
ici l'exposé :
et là, la réponse aux questions :
Merci également à Michèle Sibony pour ce qu'elle nous apprend sur les déviances de la
gouvernance de l’État d’Israël : ici
...à Maxime Benatouil pour ce qu'il nous dit de la tentative d'instrumentalisation de l'antisémitisme par certains politiques français (et par leurs appuis sionistes) pour discréditer le mouvement des gilets jaunes :
à Norman Finkelstein de nous éclairer sur ce qu'il appelle : «l'industrie de l'holocauste» et surtout
pour son refus de se taire. https://www.dailymotion.com/video/xdla0p
à Noam Shomski, à Shlomo Sand, à Moshé Machover, à Zeev Sternhell, à Daniel Blatman, à
Richard Falk....., bref à tous les membres de la communauté juive, de quelque pays qu'ils soient, que je qualifie aujourd'hui de «Nouveaux Justes», qu'ils soient des personnalités reconnues ou de simples militants. Le bons sens et le bien-fondé de leurs interventions, leur ténacité, leur humanité dans la défense d'une cause «juste» finiront par l'emporter. Ce qui donne de l' efficacité et du sens à leurs propos, c'est incontestablement que l'on peut difficilement les faire taire en les accusant d'antisémitisme dans le cadre bien exploité de «l'industrie de l'holocauste», dénoncée par Norman Finkelstein, mais plus encore parce qu' ils appartiennent tous à la communauté juive.
Au delà de ces «Nouveaux Justes», il faut associer à l'hommage qui leur est présenté ici les 139
chefs d’État qui ont eu la sagesse, le bon sens et «l'incroyable audace» de reconnaître l’État de
Palestine en dépit des pressions dont ils étaient l'objet de la part des «lobbies US pro-Israël de la finance» et/ou de leurs relais complices dans d'autres grands pays. Merci aux hommes politiques courageux de toutes nationalités qui condamnent, avec constance, les dérives de la gouvernance de l'état hébreu en dépit des fausses accusations d'antisémitisme lancées contre eux pour tenter de les discréditer et de les faire taire. Un exemple parmi d'autres de ces hommes politiques courageux et responsables, défendant leurs convictions contre les actions de lobbies pro-Israël puissants, est Jeremy Corbyn, actuel chef de l'opposition au Royaume Uni. Qu'hommage lui soit rendu !
De l'autre côté de l'échiquier, il y a ceux que je n'hésite pas à qualifier de «Nouveaux Collabos».
Ce sont des hommes politiques, des journalistes, des juges, des «peoples» de tous pays qui, pour
favoriser leur carrière et leurs intérêts personnels, en arrivent à se vendre et à soutenir
l'insoutenable, à défendre l'indéfendable, voire à le promouvoir par leurs votes à l'assemblée, par
leurs déclarations publiques, par leurs actions de toutes natures.
Thomas Friedman, un des plus influents journalistes US, membre de la communauté juive,
éditorialiste au NewYork Times et triple lauréat du Prix Pulitzer, ardent partisan d’Israël, écrivait le 13 décembre 2011, dans le NewYork Times: «J’espère que le Premier ministre israélien, Benyamin
Netanyahu, comprend que, s’il a été gratifié de l’ovation reçue au Congrès cette année, ce n’était pas pour sa politique. Son ovation a été achetée et payée par le lobby israélien. À chaque visite aux États-Unis d’un Premier Ministre israélien, le Congrès l’accueille avec plus de ferveur que le président américain lui-même.»
Si l'ovation des parlementaires US a été «achetée et payée», comme l'affirme Thomas Friedman,
journaliste reconnu et sioniste notoire qui ne peut, lui, être accusé de complotisme et d'antisémitisme, c'est qu' un grand nombre de ceux-ci étaient «à vendre». S'ils étaient à vendre et qu'ils ont été achetés, c'est qu'ils sont désormais des «vendus», des corrompus, des «nouveaux collabos» du régime sioniste intégriste de Benjamin Netanyahu !
Par ailleurs, Friedman nous indique de manière claire qui «achète» les parlementaires US. Et il connaît évidemment son sujet. Peut être a-t-il mis, lui même, la main à la poche....?
Pour se faire une idée de la ferveur des nouveaux collabos, indicative du niveau de leur
asservissement à Benjamin, rien de tel que de visionner 2 minutes du discours de celui-ci devant le Congrès US en mars 2015. On y voit la tête de ces «vendus» (selon Friedman) qui applaudissaient à tout rompre un homme venu dire, sur le sol US, tout le mal qu'il pensait de la politique du président US en activité (Obama).
Ces images sont stupéfiantes. Mais ce qui est encore plus sidérant, c'est de prendre conscience
que ce sont ces «nouveaux collabos» qui font aujourd'hui les lois de la première puissance de la
planète et qui, par voie de conséquence, influencent considérablement les politiques conduites par les pays vassalisés de l'UE ou d'ailleurs. C'est à se demander qui dirige le monde.....
N'ayons aucune illusion, ce genre de «Nouveaux Collabos» du régime sioniste existent dans de
nombreux autres pays, aux premiers rangs desquels le Royaume-Uni et la France. Ces personnalités se vendent parce que, si elles ne le font pas, elles risquent de perdre de généreux donateurs pour leur campagne électorale, mais aussi de se retrouver, dans une élection, face à un adversaire généreusement financé. Elles se vendent parce qu'elles ne veulent pas voir se retourner contre elles une presse quasi totalement contrôlée par quelques milliardaires pro-Israël. Elles se vendent parce qu'aujourd'hui, bénéficier de l'appui des bons réseaux, c'est favoriser sa carrière. Je le répète, on retrouve ces «vendus» dans la politique, dans les médias mainstream, dans la justice, dans l'appareil d'Etat, chez les peoples, ...etc
On me rétorquera : « Mais que voulez vous dire par soutenir l'insoutenable, défendre
l'indéfendable ? »
Peut-on vraiment continuer de soutenir et défendre la gouvernance d'un état :
- qui vient d'adopter le 19 juillet dernier une constitution d'apartheid, dans un silence assourdissant de la communauté internationale,
- qui a violé, à ce jour, 75 résolutions de l'ONU en toute impunité,
- qui bombarde régulièrement (à titre préventif selon elle), et en stricte application de la loi du plus fort, des États voisins qui ne l'agressent pas, et ce au mépris total des règles établies par l'ONU qui reste silencieuse,
- qui viole régulièrement la Convention de la Hague sur les Crimes de Guerre de 1907,
- qui viole régulièrement la Quatrième Convention de Genève de 1949,
- qui viole régulièrement la Convention relative aux droits de l’enfant de 1989, réduction de la majorité de 18 ans à 16 ans et demi des enfants palestiniens uniquement, pour pouvoir les emprisonner.
- qui reste le seul état du Moyen-Orient à ne pas avoir signé le traité de non prolifération des armes nucléaires,
- qui n'a jamais ratifié la convention sur l'interdiction des armes chimiques, ni, bien-sûr, signé la convention d'interdiction des mines anti-personnelles,
- qui viole quotidiennement la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination raciale de 1969,
- qui viole quotidiennement les «Principes de Base promulgués par l'ONU en 1990 sur l'utilisation de la force et des armes à feu par les forces de l'ordre,
- dont l'armée a tué 35 journalistes et photographes en quelques années,
- qui a construit un «mur de la honte» en Palestine, déclaré illégal par le tribunal pénal international,
- qui pratique régulièrement des liquidations physiques extra judiciaires par l’intermédiaire du Mossad.- ....etc,
Les «nouveaux collabos» de la politique (exécutif et législatif), de la justice, des médias et des
«peoples» de la «coalition occidentale» peuvent-ils continuer d'ignorer ce qui se passe à Gaza :
Ce ghetto de 365 km² où s'entassent près de deux millions d'êtres humains, régulièrement cibles des snipers israéliens, cette zone concentrationnaire soumise à un blocus et pilonnée à intervalles réguliers par l'aviation de l'état hébreu ? Le simple constat de l'énorme disproportion des pertes enregistrées de part et d'autre prouve, s'il en était besoin, l'énorme disproportion du niveau de la répression de toute résistance.
Ces «nouveaux collabos» du régime sioniste peuvent-ils avoir oublié la déclaration de Mexico de
1975, tenue sous l'égide de l'ONU, qui promulguait le principe selon lequel « la coopération et la paix internationales exigent la libération et l’indépendance nationales, l’élimination du colonialisme et du néocolonialisme, de l’occupation étrangère, du sionisme, de l'apartheid et de la discrimination raciale sous toutes ses formes, ainsi que la reconnaissance de la dignité des peuples et de leur droit à l'autodétermination" ?
Se souviennent-ils de la résolution 77 adoptée à la conférence de l'OUA de 1975 qui estimait :
«que le régime raciste en Palestine occupée et les régimes racistes au Zimbabwe et en Afrique du Sud ont une origine impérialiste commune, constituent un tout, ont la même structure raciste, et sont organiquement liés dans leur politique tendant à la répression de la dignité et l’intégrité de l’être humain" ?
Se rappellent-ils de la déclaration politique des pays non alignés faite à Lima en août 1975,
qui a très sévèrement condamné le sionisme comme une menace à la paix et à la sécurité mondiales et a demandé à tous les pays de s’opposer à cette idéologie raciste et impérialiste... ?
*
Inutile de poursuivre: ma conclusion sera volontairement simplifiée à l'extrême. Il y a dans notre
monde (et dans notre pays) trois groupes d'individus :
ceux que je qualifie de «Nouveaux Justes» qui, très peu nombreux, s'engagent, avec de faibles
moyens, pour faire valoir les vrais valeurs de l'humanité ; c'est leur action tenace et constante qui, au pire contiendra, et au mieux réduira l'antisémitisme dans le monde. Il nous faut les aider.
ceux qui achètent les hommes de pouvoir ou se laissent acheter et qui tirent profit d'une
puissance financière considérable pour défendre des intérêts étatiques ou personnels douteux ; c'est ce groupe dont l'activité opaque et contre-productive fait monter l'antisémitisme dans le monde. Ce groupe aura peut être un jour à rendre des comptes. Il devrait y réfléchir...
la grande masse des individus sous informés et manipulés qui se taisent par ignorance des réalités mais qui votent et élisent souvent (fort mal, il est vrai) des «nouveaux collabos» promus par des médias mainstream «vendus», parce que d' autres candidats, peut-être moins corruptibles, sont tenus hors du champ des caméras ou diabolisés.
Dans le cadre décrit ci-dessus, il semble évident qu'une proposition de loi «antisionisme =
antisémitisme» visant à protéger des critiques la gouvernance de l'état hébreu, pourrait demain émaner des «Nouveaux Collabos». Elle serait évidemment contre-productive et ne pourrait qu'exacerber les tensions intercommunautaires dans le monde.
Les «Nouveaux Collabos» le savent. Est ce le but recherché ?
Pour finir, il existe des images fortes qui interpellent et doivent faire réfléchir les petits électeurs que nous sommes :
Télécharger l'original :
...par Jonathan Cook - le 05/03/2019.
Journaliste britannique indépendant installé en Palestine occupée. Il a travaillé pour The Guardian et The Observer.
Ses articles ont notamment été publiés par The Times, Le Monde diplomatique, International Herald Tribune, Al-Ahram Weekly et Al-Jazeera.
Il est le seul correspondant étranger en poste permanent en Israël (Nazareth depuis 2001). /
On peut mesurer à quel point l’attitude de la communauté internationale à l’égard d’Israël s’est complètement inversée au cours des cinquante dernières années en étudiant le sort d’un simple mot : « sionisme ».
En 1975, lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies, le monde entier se dissociait de la position des États-Unis et de l’Europe pour déclarer que le sionisme, l’idéologie fondatrice d’Israël, « est une forme de racisme et de discrimination raciale ».
Les publics occidentaux ont en général été choqués par ce vote. Le sionisme, leur avait-on dit et répété, était un mouvement de libération nécessaire pour le peuple juif après des siècles d’oppression et de pogroms. Sa création, Israël, était simplement le redressement de terribles torts qui avaient culminé dans les horreurs de l’Holocauste.
Mais le sionisme semblait très différent aux yeux des pays du monde qui avaient été exposés à des siècles de colonialisme européen et à l’avènement plus récent de l’impérialisme américain.
La longue histoire de crimes contre les Juifs qui a conduit à l’établissement d’Israël s’est principalement déroulée en Europe. Et pourtant, c’est l’Europe et les États-Unis qui ont parrainé et facilité l’arrivée de Juifs dans la patrie d’un autre peuple, loin de leurs propres côtes.
Aux yeux des pays du Sud, les grandes purges de Palestiniens indigènes menées par les Juifs européens en 1948 et en 1967 ne faisaient que rappeler la purification ethnique menée par des Européens Blancs contre des peuples autochtones aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud.
En 1975, au moment du vote de l’ONU, il était clair qu’Israël n’avait aucune intention de restituer aux Palestiniens les territoires occupés qu’il avait saisis huit ans plus tôt. Bien au contraire, Israël renforçait l’occupation en transférant illégalement sa propre population civile dans les territoires palestiniens.
Sur une grande partie du globe, ces colons juifs ressemblaient à un anachronisme, une réminiscence des « pionniers » Blancs se dirigeant vers l’ouest à travers les terres prétendument vides des États-Unis ; des fermiers Blancs qui accaparèrent de vastes étendues de l’Afrique du Sud et de la Rhodésie comme leur propriété privée ; et des nouveaux venus Blancs qui ont parqué les résidus des peuples autochtones de l’Australie dans des réserves ou les ont transformés en un spectacle de foire dans leurs sites touristiques.
La résolution de l’ONU affirmant que «Le sionisme est une forme de racisme» a duré 16 ans – jusqu’à la chute de l’Union Soviétique et l’émergence des États-Unis en tant que seule superpuissance mondiale. Après de nombreuses intimidations et pressions diplomatiques de la part de Washington, comprenant la promesse qu’Israël s’engagerait dans un processus de paix avec les Palestiniens, la résolution 3379 a finalement été révoquée en 1991.
Des décennies plus tard, le pendule a basculé de manière décisive dans l’autre sens.
Les élites américaines et européennes ont quitté leur position défensive d’autrefois qui affirmait que le sionisme n’est pas du racisme. Maintenant, ils sont passés à l’offensive. Ils présument que l’antisionisme – la position de la majorité de la communauté internationale il y a 44 ans – est synonyme de racisme.
Ou plus précisément, il est de plus en plus admis que l’antisionisme et l’antisémitisme sont les deux faces d’une même pièce.
Cette tendance s’est consolidée la semaine dernière lorsque Emmanuel Macron, le Président français centriste, est allé plus loin que la simple réitération de sa confusion entre l’antisionisme et l’antisémitisme. Cette fois, il a menacé d’interdire l’antisionisme en le pénalisant.
L’amalgame de Macron entre antisionisme et antisémitisme est manifestement absurde.
L’antisémitisme fait référence à la haine des Juifs. C’est de la bigoterie et de l’intolérance, purement et simplement.
L’antisionisme, en revanche, est une opposition à l’idéologie politique du sionisme, un mouvement qui a insisté sous toutes ses formes politiques pour donner la priorité aux droits des Juifs à une patrie par rapport à ceux, les Palestiniens, qui y vivaient déjà.
L’antisionisme n’est pas un racisme contre les Juifs ; c’est une opposition au racisme des Juifs sionistes.
Bien sûr, un antisioniste peut aussi être antisémite, mais il est plus probable qu’un antisioniste professe sa position pour des raisons pleinement rationnelles et éthiques.
Cela a été rendu encore plus clair l’été dernier lorsque le Parlement israélien a adopté une loi fondamentale définissant Israël comme l’État-nation du peuple juif (PDF). La loi affirme que tous les Juifs, même ceux qui n’ont aucun lien avec Israël, y jouissent d’un droit à l’autodétermination dont tous les Palestiniens sont privés, y compris le cinquième de la population israélienne qui est palestinienne et détient la citoyenneté israélienne.
En d’autres termes, la loi crée deux statuts en Israël – et, de manière implicite, dans les territoires occupés également – sur la base d’un système de classification ethno-religieux imposé qui octroie à tous les Juifs des droits supérieurs à tous les Palestiniens.
Sur le plan constitutionnel, Israël applique explicitement un système juridique et politique assimilable à celui de l’Apartheid, un système encore plus complet que celui de l’Afrique du Sud. Après tout, les dirigeants sud-africains de l’Apartheid n’ont jamais prétendu que leur pays était la patrie de tous les Blancs.
La menace de Macron d’interdire l’antisionisme est le prolongement logique des mesures existantes en Europe et aux États-Unis visant à pénaliser ceux qui soutiennent BDS, le mouvement croissant de solidarité internationale avec les Palestiniens qui appelle au Boycott, au Désinvestissement et à des Sanctions contre Israël.
De nombreux membres du mouvement BDS, mais pas tous, sont antisionistes. Une proportion d’entre eux est constituée de Juifs antisionistes.
Le mouvement non seulement saute par-dessus les décennies de complicité des élites politiques occidentales à l’oppression des Palestiniens par Israël, mais souligne l’ampleur de cette complicité. C’est une des raisons pour lesquelles il est tellement honni par ces élites.
La France est allée plus loin que tous les autres dans cette direction en criminalisant BDS en tant que forme de discrimination économique. Elle assimile ainsi un État, Israël, à un groupe ethnique, les Juifs, exactement comme les antisémites.
Une telle législation a autant de sens que la France interdisant, dans les années 80, le boycott de l’Afrique du Sud de l’Apartheid au motif qu’elle constituerait une discrimination à l’égard des Blancs.
La France, cependant, est simplement en tête de ce mouvement. Aux États-Unis, quelques 26 États ont promulgué des lois punissant ou sanctionnant les individus et les organisations favorables au boycott d’Israël. Une législation similaire est en cours de promulgation dans 13 autres États.
Aucun d’entre eux ne semble préoccupé par le fait de violer les droits Américains si précieux garantis par le Premier Amendement, et de faire une exception au droit à la liberté d’expression dans un cas seulement – celui d’Israël.
Ce mois-ci, le Sénat américain s’est joint à la mêlée en adoptant un projet de loi incitant les États à infliger des sanctions économiques aux personnes qui soutiennent le boycott d’Israël.
Ces victoires contre le mouvement non-violent BDS sont le résultat des efforts vigoureux et malveillants déployés dans les coulisses par les lobbyistes israéliens pour assimiler l’antisionisme et l’antisémitisme.
Alors que la position d’Israël aux yeux des publics occidentaux s’est effondrée avec l’avènement des réseaux sociaux, avec la diffusion d’innombrables vidéos de la violence perpétrée par l’armée israélienne et les colons filmées par les caméras des téléphones portables, et la famine imposée à Gaza par Israël, les lobbyistes pro-israéliens ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour qu’il soit de plus en plus difficile de dénoncer Israël.
Leur coup d’Etat a été la récente acceptation généralisée en Occident d’une redéfinition de l’antisémitisme qui le confond volontairement avec l’antisionisme.
Les empreintes digitales d’Israël maculent les travaux de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA). Il n’est donc guère surprenant que la définition longue et vague de l’antisémitisme élaborée par l’IHRA ait été complétée par 11 exemples, dont 7 se rapportent à Israël.
Un exemple, affirmant qu’Israël est une « entreprise raciste », suggère que les 72 États membres de l’ONU qui ont voté pour la résolution de 1975 intitulée « Le sionisme est une forme de racisme », de même que les 32 États qui se sont abstenus, ont eux-mêmes épousé –ou fermé les yeux sur – l’antisémitisme.
Les gouvernements occidentaux, les autorités locales, les partis politiques et les organismes publics s’empressent maintenant d’adopter la définition de l’IHRA.
Le résultat a été une peur croissante au sein des publics occidentaux à propos de ce que l’on peut encore dire sur Israël sans susciter des accusations d’antisémitisme.
C’est bien là le but. Si les gens ont peur que d’autres pensent qu’ils sont antisémites parce qu’ils ont critiqué Israël, ils se tairont, laissant à Israël une plus grande marge de manœuvre pour commettre des crimes contre les Palestiniens.
Si Macron et l’IHRA avaient raison –à savoir que l’antisionisme et l’antisémitisme seraient indistincts–, nous aurions alors à accepter des conclusions très gênantes.
L’une serait que les Palestiniens soient systématiquement condamnés comme antisémites car ils revendiquent leur propre droit à l’autodétermination. Autrement dit, il serait impossible pour les Palestiniens de revendiquer les mêmes droits que les Juifs dans leur propre pays sans que cela soit déclaré raciste. Bienvenue à Alice de l’autre côté du miroir.
Une autre conclusion serait qu’une proportion importante de Juifs à travers le monde, ceux qui s’opposent à l’auto-définition d’Israël comme « Etat juif », sont également des antisémites, contaminés par une haine irrationnelle de leurs semblables Juifs. C’est le trope du «Juif qui se hait lui-même» sur lequel Israël s’appuie depuis longtemps pour discréditer les critiques émises par des Juifs [Noam Chomsky, Norman Finkelstein, Shlomo Sand, etc.].
De ce point de vue, les Juifs qui veulent que les Palestiniens jouissent des mêmes droits que ceux que les Juifs revendiquent pour eux-mêmes au Moyen-Orient sont racistes – et pas seulement cela, mais racistes contre eux-mêmes.
Et si les efforts de Macron pour criminaliser l’antisionisme s’avéraient fructueux, cela signifierait que Palestiniens et Juifs pourraient être punis – voire même emprisonnés – pour avoir exigé l’égalité entre Palestiniens et Juifs en Israël.
Aussi grotesque que ce raisonnement puisse sembler lorsqu’on l’exprime en des termes si explicites, des acteurs en l’Europe et aux États-Unis acceptent facilement de telles approches pour lutter contre l’antisémitisme.
L’ampleur de cette folie est évidente dans la décision de la banque allemande Bank für Sozialwirtschaft, ou Banque pour l’économie sociale, de clore le compte d’un groupe juif antisioniste, La voix juive pour une paix juste au Moyen-Orient, à cause de son soutien au boycott d’Israël. C’était la première fois qu’une banque allemande fermait le compte d’une organisation juive depuis les Nazis.
La banque a pris cette mesure après avoir reçu des plaintes selon lesquelles La voix juive pour une paix juste au Moyen-Orient était antisémite de la part du Centre Simon Wiesenthal, un groupe qui dissimule son soutien fervent à Israël par sa campagne en faveur des droits des Juifs.
L’antipathie de Macron à l’égard de l’antisionisme – partagée par beaucoup d’autres qui cherchent à le confondre avec l’antisémitisme – a une cause explicite et une cause plus voilée. Les deux sont liées à la crise politique à laquelle il est confronté. Après deux ans au pouvoir, il est le Président le plus impopulaire de l’histoire de la République.
Selon Macron, la montée de l’antisionisme, ou plus généralement l’opposition croissante à Israël, grossit les rangs de ceux qui veulent faire du mal aux Juifs en France, que ce soit par des attaques, par le griffonnage de croix gammées sur des tombes juives ou par la pollution du discours public, en particulier sur les réseaux sociaux.
Deux groupes que lui et les groupes de pression juifs français ont identifiés comme étant au cœur du problème sont les musulmans français, souvent considérés comme des immigrants récents qui importeraient avec eux des attitudes supposément racistes à l’égard des Juifs propres au Moyen-Orient, et des gauchistes laïques qui sont à l’avant-garde du soutien pour BDS.
Bien qu’un tout petit nombre de musulmans français ait adopté des positions extrémistes, la grande majorité ressent une hostilité envers Israël en raison de son rôle dans le déplacement et l’oppression des Palestiniens. Ce sentiment est également dominant chez les activistes de BDS.
Mais Macron et le lobby laissent entendre que ces deux groupes antisionistes sont en réalité étroitement alignés sur les groupes antisémites d’extrême droite et néonazis, quelles que soient leurs différences évidentes quant à l’idéologie et à l’attitude vis-à-vis de la violence.
Le flou entretenu par Macron entre l’antisionisme et l’antisémitisme vise à semer le doute sur ce qui devrait constituer une distinction évidente entre ces trois circonscriptions idéologiques très différentes.
Le tour de passe-passe de Macron s’inscrit toutefois dans un ordre du jour connexe et intéressé, comme le montre clairement l’abus plus général – ou usage comme une arme – des insultes antisémites en Europe et aux États-Unis.
Macron est confronté à une révolte populaire connue sous le nom des « Gilets Jaunes », qui envahit les rues principales depuis de nombreux mois. Les manifestations ébranlent son gouvernement.
À l’instar d’autres insurrections populaires récentes, telles que le mouvement Occupy Wall Street, les Gilets Jaunes n’ont pas de dirigeants et leurs revendications ne sont pas univoques. Ce mouvement représente davantage une humeur, un mécontentement généralisé à l’égard d’un système politique déconnecté du quotidien des habitants, et qui, depuis la crise financière survenue il y a dix ans, est apparu chroniquement défaillant et irréformable.
Les Gilets Jaunes incarnent un grief qui recherche désespérément à se frayer un chemin vers une nouvelle étoile politique, une vision différente et plus juste de la manière dont nos sociétés pourraient être organisées.
Le manque d’articulation même du mouvement a été son pouvoir et sa menace. Ceux qui sont frustrés par les politiques d’austérité, ceux qui sont en colère contre une élite politique et financière arrogante et qui ne réagit pas à leurs demandes, ceux qui aspirent à un retour à un sens plus clair de la Francité peuvent tous chercher refuge sous sa bannière.
Mais cela a également permis à Macron et à l’élite française de projeter sur les Gilets Jaunes toutes sortes de motivations malveillantes qui servaient au mieux leurs efforts de diabolisation du mouvement. Des accusations que les porte-parole du mouvement rejettent en bloc.
Et compte tenu de la marée montante des mouvements nativistes et d’extrême droite à travers l’Europe, il a été difficile pour le Président français, dans son grand désarroi, de résister à la tentation de lancer l’accusation d’antisémitisme contre les Gilets Jaunes.
De même que Macron a présenté les militants de gauche et antiracistes soutenant BDS comme étant de mèche avec les néonazis, il a mis les Gilets jaunes et les nationalistes blancs d’extrême droite dans le même sac. La plupart des médias français ont recyclé cette calomnie avec joie.
Pour ceux qui croiraient que les dirigeants centristes tels que Macron sont mus non par un intérêt politique impudent, mais par souci d’éliminer les préjugés et de protéger une communauté vulnérable, il convient de faire une pause pour examiner les recherches récentes sur les attitudes politiques à l’échelle mondiale.
L’année dernière, le New York Times a publié un commentaire de David Adler montrant que contrairement à la sagesse populaire, les centristes étaient en moyenne nettement moins investis dans la démocratie que l’extrême gauche et l’extrême droite. Ils étaient moins favorables aux droits civils et aux « élections libres et équitables ».
Ces tendances étaient particulièrement prononcées aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France, en Australie et en Nouvelle-Zélande, mais étaient manifestes dans de nombreuses autres démocraties libérales occidentales.
De plus, dans la plupart des pays occidentaux, y compris la France, le soutien pour un homme fort et pour l’autoritarisme était beaucoup plus fort chez les centristes qu’à l’extrême gauche. Les centristes britanniques et américains ont également dépassé l’extrême droite dans leur attachement pour les figures autoritaires.
Adler a conclu : « L’appui en faveur d’élections ‘libres et équitables’ diminue au centre de l’échiquier politique de chaque pays étudié. La taille de l’écart centriste est frappante. Dans le cas des États-Unis, moins de la moitié des individus du centre politique considèrent les élections comme essentielles. […] Les centristes […] semblent préférer un gouvernement fort et efficace à une politique démocratique vectrice de désordre. »
Il n’est donc peut-être pas surprenant que des dirigeants centristes tels que Macron soient parmi les plus disposés à se désengager d’un débat juste et ouvert, à dénigrer leurs adversaires et à estomper aisément les distinctions idéologiques entre ceux qui se trouvent à leur gauche et à leur droite.
De même, les partisans du centrisme sont les plus susceptibles de boire comme du petit lait les accusations infondées d’antisémitisme au service du maintien d’un statu quo qu’ils perçoivent comme leur étant bénéfique.
Dernièrement, ce processus est à l’œuvre de manière frappante en Grande-Bretagne et aux États-Unis.
Pendant des décennies, les centristes à Washington ont dominé la politique des deux côtés d’un prétendu clivage politique. Et un problème qui a bénéficié d’un soutien bipartisan particulièrement fort aux États-Unis est le soutien à Israël.
La raison de l’étroit consensus de Washington sur toute une série de questions, y compris Israël, a été la mainmise sur le processus politique américain de l’argent des entreprises et des lobbyistes rémunérés.
Les lobbies préfèrent opérer dans l’ombre, exerçant une influence hors de la vue du public. Cependant, dans le cas d’Israël, le lobby est devenu de plus en plus visible pour le public, et sa défense farouche d’Israël est de plus en plus difficile à maintenir, les abus à l’encontre des Palestiniens étant constamment diffusés sur les médias sociaux.
Cela, à son tour, a stimulé la croissance du mouvement BDS, et d’une nouvelle vague, bien que modeste, de politiciens rebelles.
Ilhan Omar, membre musulmane du Congrès américain, a montré la manière dont le système en place cherchait à dompter les bizuts rebelles après son Tweet dénonçant un fait évident : le groupe de pression pro-israélien AIPAC – comme d’autres lobbyistes – utilise son argent pour imposer l’orthodoxie politique à Washington dans son domaine de prédilection. Ou, comme elle l’a dit, « Tout est à cause des Benjamins » – terme d’argot pour désigner les billets de 100 dollars, sur lesquels figure un portrait de Benjamin Franklin.
Elle a rapidement été submergée par un torrent d’affirmations selon lesquelles son commentaire était une preuve d’antisémitisme. Ils venaient de tout le prétendu spectre politique, des hauts représentants de son propre parti Démocrate au Président Trump. Ecrasée par les critiques, elle a présenté ses excuses.
Omar a justifié ce rétropédalage en affirmant qu’il incombait aux Juifs de décider de ce qui est antisémite. À une époque de politique identitaire rampante, cela peut sembler superficiellement plausible. Mais en vérité, ce propos n’a aucun sens.
Même si une nette majorité de Juifs pensait réellement que critiquer Israël ou ses lobbyistes était antisémite – une hypothèse extrêmement douteuse –, ils ne jouissent pas du droit spécial ou exclusif de déterminer cela.
Israël opprime les Palestiniens, comme cela a été très largement documenté. Nul n’a le droit de revendiquer la supériorité morale en tant que victime du racisme lorsqu’il utilise ce piédestal pour faire obstruction à l’examen des crimes perpétrés par Israël contre les Palestiniens. Penser le contraire reviendrait à donner la priorité à la défense des Juifs face à un racisme éventuel sur les innombrables preuves de racisme concrètes d’Israël à l’encontre des Palestiniens.
Mais plus précisément, les excuses d’Omar supposent que les Juifs dont les voix portent le plus – c’est-à-dire ceux qui ont les plus grandes plateformes et le plus d’argent – représentent tous les Juifs. Cela rend la communauté juive américaine organisée, dont le soutien vigoureux pour Israël s’est révélé inébranlable –alors même que le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahu a poussé le pays à l’extrême droit –, l’arbitre de ce que pensent l’ensemble des Juifs.
En fait, cela va encore plus loin. Cela revient à décréter que c’est au lobby israélien lui-même qu’il revient de déterminer s’il existe un lobby israélien. Cela donne au lobby la permission de se soustraire entièrement aux regards, permettant à son influence de devenir encore plus enracinée et opaque.
Omar est loin d’être seule. D’autres critiques éminents d’Israël, souvent des Noirs, se sont vus stigmatisés par l’accusation d’antisémitisme à cause de leurs critiques contre Israël. Dernièrement, ce fut le cas de Marc Lamont Hill et Angela Davis.
L’écoulement incessant d’accusations selon lesquelles elle exprimerait des « tropes antisémites » lorsqu’elle s’exprime vise à contraindre Ilhan Omar de commencer à s’autocensurer, de devenir aussi « modérée » que ses collègues politiciens, et d’adhérer au consensus bipartisan selon lequel il faut laisser Israël continuer à maltraiter les Palestiniens impunément.
Si elle ne le fait pas, on présume qu’elle sera finie politiquement, et sera exclue par la bureaucratie de son propre parti ou par les électeurs.
Ce processus est beaucoup plus avancé en Grande-Bretagne, où une campagne concertée et de longue haleine vise à stigmatiser Jeremy Corbyn par des accusations d’antisémitisme depuis qu’il est devenu chef du Parti Travailliste il y a plus de trois ans.
Corbyn est à la fois un retour à la tradition socialiste britannique qui a été liquidée par Margaret Thatcher au début des années 1980 et un fervent partisan de la cause palestinienne. En fait, il s’agit d’une anomalie majeure : un politicien européen à la portée du pouvoir qui donne la priorité au droit des Palestiniens à obtenir justice face à la politique israélienne d’oppression des Palestiniens.
Le lobby israélien a beaucoup à craindre de lui en ce qui concerne le changement du climat politique en Europe vis-à-vis d’Israël.
Au Royaume-Uni, le Parti Conservateur au pouvoir a viré implacablement vers la droite au cours des dernières décennies, laissant le Parti Travailliste au Parlement occuper le terrain centriste qui avait été façonné pour lui sous la direction de Tony Blair dans les années 1990.
Bien que bénéficiant d’un énorme soutien parmi les membres du Parti Travailliste qui l’ont propulsé au poste de dirigeant, Corbyn est en guerre avec la plupart de ses députés. Les centristes y ont utilisé l’antisémitisme comme une arme avec joie de manière à nuire à Corbyn et aux centaines de milliers de membres qui le soutiennent, tout comme l’a fait Macron contre ses propres opposants politiques.
Les propres députés de Corbyn l’ont publiquement accusé de se livrer à un « antisémitisme institutionnel » au Parti Travailliste, voire d’être lui-même antisémite.
Ils l’ont fait bien que toutes les preuves suggèrent qu’il y a très peu d’antisémitisme parmi les membres du Parti Travailliste – et moins que dans le Parti Conservateur au pouvoir. Cependant, grâce à Corbyn, les membres du Parti Travailliste se sont sentis libres de critiquer Israël bien plus ouvertement.
Ce mois-ci, un groupe de huit députés travaillistes a rompu avec le parti pour constituer une nouvelle faction, le Groupe Indépendant, invoquant le prétendu « problème d’antisémitisme » du mouvement comme l’une des principales raisons de leur rupture. Soulignant leur programme centriste, trois députés conservateurs « modérés » se sont joints à eux, opposés à la ligne dure du Premier Ministre Theresa May pour la sortie de l’Union européenne, connue sous le nom de Brexit. D’autres députés des deux côtés vont peut-être les rejoindre.
En réponse, l’adjoint de Corbyn, Tom Watson, un autre centriste, a soutenu les transfuges et dénigré les membres de son propre parti, réitérant les allégations d’une crise d’antisémitisme au sein du Parti et affirmant qu’il était temps de déraciner ce mal.
Corbyn a tenté à plusieurs reprises d’apaiser les centristes, ainsi que les groupes et lobbys pro-israéliens au Royaume-Uni, qu’il s’agisse de membres de son Parti comme les Amis Travaillistes d’Israel et le Mouvement Travailliste Juif, ou de l’extérieur, comme le Conseil des Députés, le BICOM (Centre de communication et de recherche israélo-britannique) et la Campagne Contre l’Antisémitisme.
Malgré l’opposition apparente de ses membres, le Parti Travailliste a même accepté la définition de l’antisémitisme de l’IHRA, y compris les exemples destinés à protéger Israël des critiques – mais en vain.
En réalité, plus Corbyn a cédé aux critiques, plus ses critiques ont claironné le prétendu problème d’antisémitisme dans le Parti Travailliste.
Corbyn apprend lentement, comme d’autres aux États-Unis et en Europe, qu’il ne s’agit pas d’un désaccord de bonne foi et qu’il n’y a pas de juste milieu.
L’industrie de la calomnie et de la diffamation ne veut pas une protection contre l’antisémitisme, elle veut un retour à une culture politique dans laquelle son pouvoir restait sans rival et n’était jamais soumis à l’examen.
Pour le lobby israélien, cela signifie la renaissance d’un climat politique qui existait avant le discrédit du processus d’Oslo, lorsque les critiques d’Israël étaient publiquement rejetées et les Palestiniens traités principalement comme des terroristes.
Pour les centristes, cela nécessite l’enracinement d’une politique managériale et néolibérale dans laquelle les grandes entreprises et industries et la finance ont toute liberté pour dicter leurs politiques économiques et sociales, et où leurs échecs sont compensés sans aucune question par le public par le biais de programmes d’austérité.
Il s’agit d’un pacte impossible et dans lequel les Juifs sont utilisés pour huiler les roues des politiques défaillantes, impuissantes et de plus en plus autoritaires du centre.
Source : https://www.jonathan-cook.net/2019-02-27/france-macron-zionism-antisemitism
Traduction : http://sayed7asan.blogspot.com
Photo: Juifs orthodoxes de Jérusalem brûlant le drapeau d’Israël, et revendiquant le démantèlement de l’Etat hébreu.
via:https://sayed7asan.blogspot.com/2019/03/la-france-de-macron-avant-garde-de.html