...par le Gal. Dominique Delawarde - le 21/01/2019
St. Cyr : Promotion "Souvenir de Napoléon" 1968/1970
Ancien chef du bureau "Situation-Renseignement-Guerre Electronique" de l'Etat major Interarmées de Planification
Opérationnelle
Dans un article du 8 Janvier 2019, dont le lien vous sera donné en fin de cette présentation,
Russia Today (RT) nous apprend qu'un des premiers projets de loi examinés par le Congrès US en cette année 2019 vise à
protéger Israël de tout boycott.
La publication et la teneur de cet article de RT sont très révélatrices de l'état des relations entre les USA-Israël et
la Russie. Elles confirment pleinement les conclusions de mon article sur le sujet publié le 22 février 2017 :
Que nous révèle donc cet article de Russia Today ?
1 – Alors que les USA sont soumis à un shutdown, qui affecte sévèrement la bonne marche de leur pays et la vie de
plusieurs centaine de milliers d'américains, les parlementaires US ne trouvent rien de mieux à faire qu'à examiner une loi anti BDS
(Boycott, Desinvestissement, Sanctions) visant, entre autre, à protéger Israël d'un boycott
de la part des citoyens et entités américaines qui trouveraient répréhensible l'action de l'état hébreu et qui souhaiteraient marquer leur
désapprobation.
Cet examen par le Congrès d'un tel projet de loi montre, à ceux qui en doutaient encore, la
puissance de l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) qui contrôle, à n'en plus
douter, l'agenda et le vote des parlementaires US (démocrates et républicains). Il faut se rappeler à cet égard le
précédent du 3 mars 2015 (discours de Netanyahu donnant des leçons de bonne
gouvernance au président OBAMA devant les parlementaires US réunis en Congrès).
La fréquence et l'intensité des applaudissements des membres du Congrès au discours de
Netanyahu ce 3 mars 2015 montraient déjà le niveau de leur asservissement à l'AIPAC qui assure, il est vrai, le
financement de leur élection et la destruction, par tous les moyens, de leurs adversaires politiques.
2 – La publication de cet article et de nombreux autres articles critiques envers la gouvernance
israélienne et ses soutiens, par RT et Sputnik, est révélatrice d'une détérioration progressive et
constante des relations entre la Russie et l'état hébreu. Ces organes de presse russes ne
critiqueraient pas aussi fréquemment et aussi fortement Israël et ses soutiens si les relations entre les deux pays
étaient meilleures......
Peut être les dirigeants russes ont-ils identifié celui qui influence, manipule et contrôle le
Congrès US lorsque celui ci décrète toujours plus de sanctions à l'encontre de la Russie et ceux qui influencent,
instrumentalisent et contrôlent les médias mainstream US et inspirent leurs éternels délires complotistes russophobes ? Onze rencontres Netanyahu -
Poutine en 2018 n'ont pas réussi à convaincre ce dernier de lâcher l'Iran, même en lui faisant probablement miroiter un allègement
des sanctions par un Congrès US aux ordres et une UE ( UK + FR) docile .....
Le président Poutine sait pertinemment que le secrétaire du Trésor US, Steven Mnuchin, qui
concocte les sanctions économiques et financières contre la Russie, contre l'Iran, contre la Syrie, contre les
entreprises qui traiteraient avec l'Iran et la Russie (pour North Stream 2), est un membre actif de la diaspora et un sayan efficace. Il sait aussi que
les Pompeo, Bolton, Haspel et autres sont parvenus aux postes d'influence qu'ils occupent grâce à leurs prises de position néoconservatrices pro-Israël
et au soutien de l'AIPAC et qu'ils doivent aujourd'hui «renvoyer l’ascenseur». Poutine sait à qui il doit le vent russophobe qui souffle des USA et qui reprend de la vigueur en atteignant les côtes de France et du Royaume Uni, avec
l'influence des puissants alliés (relais ?) de l'AIPAC dans ces deux pays .....
3 – La publication de cet article de RT nous révèle aussi les ambitions du sénateur US Marco Rubio, initiateur de la loi
anti-boycott. Candidat malheureux à la primaire républicaine contre Trump en 2016, Marco Rubio ne vise, ni plus ni moins, qu'à prendre la place du
défunt sénateur Mac Caïn au poste très «porteur» de premier soutien des intérêts israéliens au Congrès US et de rejoindre, sur le podium
des grands amis d'Israël, le sénateur Lindsay Graham, lui aussi candidat malheureux à la primaire de 2016.
Tous deux cherchent, à l'évidence, à s'assurer du soutien indéfectible de l'AIPAC pour de futures
4 – La publication de cet article de RT nous révèle enfin que la multiplication de ce type de loi anti-BDS pourrait s'avérer contre productive pour la communauté juive US.
«L’ADL (Anti-Defamation League) ne pense pas que la législation anti-BDS soit un moyen subtil de
combattre le mouvement BDS ou de défendre Israël et pense qu’elle est finalement nuisible à la
communauté juive», a déclaré le quotidien de la communauté juive US «Forward» .
Ces projets de loi, poursuit-il, font de la publicité au mouvement BDS tout en donnant
l’impression que la communauté juive exerce une influence indue sur le gouvernement».
Cette détérioration perceptible de la relation entre la Russie et Israël devraît préoccuper les
dirigeants de l'état hébreux.
En effet, la Russie est désormais le seul état au monde dont la parole soit écoutée et
respectée par tous les pays des Proche et Moyen-Orients sans exception. Le seul qui puisse
représenter, aux yeux de tous les pays de la région, un arbitre impartial et loyal à sa parole. Il y a belle lurette que les USA, le Royaume Uni et la France ont perdu toute réputation d'impartialité et toute crédibilité aux yeux de plusieurs
acteurs clés de la région (Iran, Turquie, Syrie, Irak, Liban, Yémen, Palestine....)
Le rôle de la Russie est donc désormais incontournable dans la recherche de solutions aux
problèmes de la région y compris pour la crise palestinienne qui reste au cœur de tout.
Se priver du concours de la Russie et continuer «le chantage aux sanctions», par USA
interposés, pour obtenir que la Russie lâche l'Iran, n'est probablement plus une bonne politique de la gouvernance
israélienne lorsqu'elle doit faire face à un dirigeant de la trempe de Poutine.
Par ailleurs, la gouvernance de l'état hébreu qui fait une trop grande confiance au trio USA-
UK-FR devrait, peut être, faire preuve de prudence. Les dirigeants de ces trois pays semblent
aujourd'hui empêtrés dans quelques problèmes domestiques: Trump avec son shutdown, May avec son Brexit, Macron avec ses
gilets jaunes. Par ailleurs, il n'est un secret pour personne qu' une crise économique, financière et boursière très importante, du niveau de 1929, peut
désormais survenir à tout moment et que les grands équilibres géopolitiques et géo-économique du monde sont en cours de bascule rapide. Les puissants d'aujourd'hui ne seront pas forcément les puissants de demain......
Cette crise qui partira des USA, (Wall Street, New York) dans les toutes prochaines années,
impactera fortement l'UE (donc UK et FR). Comme dans les années trente, les populations affectées chercheront peut être
des boucs émissaires dans les milieux de la finance, accusés, à tort ou à raison, d'être responsables des malheurs des peuples. Les lobbies pro-Israël
pourraient s'en trouver fort affectés, voire gênés aux entournures .....
La détestation que certains gilets jaunes éprouvent parfois envers le président Macron n'est elle
pas déjà, en partie, le résultat de leur perception, à tort ou à raison, que ce président est le «président des riches», le «Rothschild boy», le banquier, et que son action à la tête du pays sert, avant tout, ceux qui lui
ont apporté leur soutien en avril-mai 2017 ?...
Leur détestation des médias n'est-elle pas aussi le résultat du constat que la propriété de 90%
de ces médias mainstream est concentrée entre les mains d'une dizaine de milliardaires
parfaitement identifiés et du sentiment que ces médias mentent quotidiennement, sur certains sujets, pour servir des intérêts qui ne sont pas ceux du petit peuple français ?
Les déclarations péremptoires et maladroites d'un BHL, assimilant les gilets jaunes aux gilets
bruns, donc aux nazis, ne rajoutent-elles pas de l'huile sur un feu qui n'en a pas besoin ?
L'excellent (et court) article de Michel Onfray sous le titre «Le message clair des gilets jaunes à
Contre toute attente, cette loi n'est pas passée car le nombre de voix en sa faveur n'a pas
atteint les 60 voix nécessaires(sur 100 sénateurs). Le texte n'a obtenu que 56 voix contre 44.
Que s'est-il donc passé et quels enseignements peut on tirer de ce vote ?
1 – Le projet était présenté par les sénateurs républicains qui ont la majorité au Sénat 53 contre 47.
Il suffisait donc que 7 sénateurs démocrates trahissent leur camp, au profit de l'état hébreu,
pour obtenir les 60 voix nécessaires pour faire passer la loi au Sénat. Le problème est que le projet était présenté par les sénateurs républicains et qu'il était hors de question, pour les démocrates de cautionner un projet quel qu'il soit venant des républicains, surtout en cette période de shutdown..... La
haine des démocrates, engagés dans une lutte à mort contre Trump, a atteint un tel niveau qu'il interdit quasiment aujourd'hui d'envisager un projet
bipartisan.
2 – Deux des sénateurs démocrates les plus influents, membres de la communauté juive,
Bernie Sanders et Dianne Feinstein, ont fait campagne contre ce projet de loi estimant qu'il
remettait en cause la liberté d'expression aux États Unis. C'est du moins ce que nous disait Haaretz dans un article du
19 décembre dernier. Cette prise de position a pu jouer dans le résultat final.
et que la FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme), en mars 2016, a tenu à réaffirmer «le
droit des personnes à participer pacifiquement et à appeler à des mesures de boycott-désinvestissement-sanctions (BDS) pour protester contre les politiques d’occupation et de discrimination
du gouvernement israélien».
Ce n'est pas ce que dit la loi française dans un pays qui s'autoproclame pourtant «pays des
...Les progressistes n'ont plus peur de parler de la Palestine
...par "Moon of Alabama" - le 22/01/2019.
Il y a deux semaines, le lobby sioniste a ciblé la militante des droits civiques Angela Davis pour son soutien au mouvement BDS
(Boycott-Désinvestissement-Sanctions). Suite aux pressions exercées par le lobby, le Birmingham Civil Rights Institute en Alabama a annulé son gala annuel au cours duquel
Davis devait recevoir un prestigieux prix des Droits de l’homme. Cela a provoqué une énorme réaction. Le conseil municipal de Birmingham a adopté à l’unanimité une
résolution « reconnaissant le travail d’Angela Davis durant toute sa vie ». Le président, le vice-président et le secrétaire de l’Institut ont dû démissionner du
conseil.
À la suite de ce scandale, les portes de l’enfer se sont ouvertes et le New York Times a publié dimanche un article critiquant la politique d’apartheid de
l’entité sioniste au Moyen-Orient :
« Il est temps de briser le silence sur la Palestine.
Martin Luther King Jr. a parlé courageusement de la guerre du Vietnam. Nous devons faire de même face à cette grave injustice de notre temps. »
Rédigé par Michelle Alexander, avocate spécialisée dans les droits civiques, auteur du livre The New Jim Crow et désormais chroniqueuse régulière
dans le New York Times, cet article remonte à Martin Luther King (MLK). Il compare l’opposition courageuse et précoce de MLK à la guerre du Vietnam à la réticence actuelle à s’opposer à
la politique du soi-disant État juif, par des personnes qui sont « progressistes sauf pour la Palestine » :
« C’était une attitude solitaire et morale [de la part de MLK]. Et ça lui a coûté. Mais cela constitue un exemple de ce qui nous est demandé si nous
voulons respecter nos valeurs les plus profondes en temps de crise, même lorsque le silence servirait mieux nos intérêts personnels ou les communautés et les causes qui nous sont les
plus chères. C’est ce à quoi je pense lorsque j’examine les excuses et les rationalisations qui m’ont fait garder le silence sur l’un des grands défis moraux de notre époque : la
crise en Israël-Palestine. »
Alexander appelle les partisans des droits civiques à dénoncer les politiques sionistes d’apartheid :
« Nous ne devons pas tolérer le refus d’Israël de discuter même du droit des réfugiés palestiniens de rentrer chez eux, comme le prescrivent les
résolutions des Nations Unies, et nous devons remettre en question les fonds du gouvernement américain qui ont soutenu de multiples hostilités et provoqué des milliers de victimes
civiles à Gaza, ainsi que les 38 milliards de dollars que le gouvernement américain a promis de fournir un soutien militaire à Israël.
Enfin, nous devons, avec tout notre courage et notre conviction, rassembler nos voix contre le système de discrimination juridique qui existe en Israël, un
système doté, selon Adalah, le Centre juridique pour les droits des minorités arabes en Israël, de plus de cinquante lois discriminatoires à l’égard des Palestiniens – telles
que la nouvelle loisur l’État-nation stipulant explicitement que seuls les Israéliens juifs jouissent du droit à l’autodétermination en Israël, ignorant ainsi les droits de la minorité
arabe, qui représente 21% de la population. »
L’article, bien écrit, explique ensuite comment le mouvement en faveur des droits des Palestiniens se développe et comment ceux qui le soutiennent subissent
des pressions. Il se termine par une promesse de suivi :
« Je ne peux pas affirmer avec certitude que King féliciterait Birmingham pour sa défense zélée de la solidarité d’Angela Davis avec le peuple palestinien.
Mais je le fais. En cette nouvelle année, je veux parler avec plus de courage et de conviction des injustices commises au-delà de nos frontières, en particulier de celles financées par notre
gouvernement, et de solidarité avec les luttes pour la démocratie et la liberté. Ma conscience ne me laisse pas d’autre choix. »
Le lobby sioniste tentera sûrement de faire pression sur le New York Times, qui avance généralement des positions absurdement pro-sionistes, pour renvoyer
Michelle Alexander ou au moins pour censurer ce qu’elle écrit. Si rien ne se passe, le lobby aura un gros problème.
Cet article, et le fait qu’il ait été publié par le New York Times, modifie la fenêtre Overtonsur la Palestine. Les positions précédemment condamnées ou
considérées comme antisémites deviendront désormais discutables.
Mais le vrai problème pour le lobby sioniste est encore plus grand. Si le mouvement des droits civiques suit Davis et Alexander et soutient activement les positions
pro-palestiniennes, il influencera la position politique du parti démocrate et la position générale des États-Unis à l’égard d’Israël. Les candidats démocrates qui
sont « progressistes sauf pour la Palestine » ou, comme Kamala Harris, plus AIPAC que J Street (1), deviendront inéligibles. Bien sûr, il faudra quelques
années pour constater l’effet. Mais c’est un changement radical.
Les réactions du Lobby révèlent sa peur. L’ambassadeur d’Israël a tenté de minimiser le problème :
David M. Friedman @USAmbIsrael – 17:42 utc – 20 janvier 2019
« Michelle Alexander a tout faux dans le @NYT d’aujourd’hui. Si MLK vivait aujourd’hui, je pense qu’il serait très fier de son soutien solide à l’État
d’Israël. Un Arabe gay dans le Moyen-Orient, une femme, un chrétien, ou quelqu’un qui recherche une éducation et un progrès personnel ne peut pas faire mieux que de vivre en
Israël. »
Le prédécesseur de Friedman en tant qu’ambassadeur, maintenant vice-ministre israélien chargé de la diplomatie publique, a réagi avec une position plus
brutale :
Michael Oren @DrMichaelOren – 18h16 utc – 20 janvier 2019
Répondre à @USAmbIsrael @NYT
« L’Ambassadeur Friedman a raison, mais Israël doit prendre des mesures sérieuses pour se défendre. En assimilant le soutien à Israël au
soutien à la guerre du Vietnam et l’opposition de MLK, Alexandre nous délégitimise dangereusement. C’est une menace stratégique et Israël doit la traiter comme
telle. »
Oren est responsable des organisations de lobbyistes israéliens révélés dans le film en quatre parties The Lobby USA :
« Pour obtenir un accès sans précédent aux rouages internes du lobby israélien, le journaliste clandestin ‘Tony’ s’est présenté en tant que volontaire
pro-israélien à Washington.
Le film qui en résulte expose les efforts d’Israël et de ses lobbyistes pour espionner, discréditer et intimider les citoyens américains qui soutiennent les
droits de l’homme palestiniens, en particulier le BDS – le mouvement du boycott, du désinvestissement et des sanctions.
Il en ressort que l’agence gouvernementale israélienne aux opérations semies clandestines – le ministère des Affaires stratégiques – collabore avec un
vaste réseau d’organisations basées aux États-Unis. »
Que Oren appelle Alexander une « menace stratégique »signifie qu’elle doit être
éliminée. Oren utilisera toute sa puissance et ses organisations secrètes pour contrer la « menace ». Les sionistes vont
sûrement sortir la grosse artillerie contre elle. Ils diffameront, intimideront et harcèleront Alexandre. Ils menaceront le NYT de « conséquences ».
Vont-ils gagner ?
Moon of Alabama
Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone
(1) J, Street est un groupe de pression à but non lucratif, fondé en avril 2008 et basé aux États-Unis, qui promeut une véritable gouvernance américaine pour que
s’achève le conflit israélo-palestinien et le conflit israélo-arabe de manière diplomatique et pacifique, Wikipédia
Le 25 janvier dernier, je vous indiquais qu'une loi anti-BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanction) avait
été rejetée, contre toute attente, par le Sénat américain.
J'indiquais, en conclusion, que cette loi serait représentée, à un moment plus opportun, jusqu'à ce qu'elle
finisse par passer.
C'est fait !
Il n'aura fallu que 11 jours aux lobbies pro-israélien US pour convaincre 21 sénateurs US de changer leur
vote.
La loi a été adoptée par 77 voix contre 23. (voir le lien ci après :
L'ampleur et la rapidité de l'inversion du vote sous la pression des lobbies pro-Israël témoignent du niveau d'asservissement du Sénat US à ces
lobbies et du niveau de corruption qui règne chez les sénateurs de cette belle "démocratie ?" américaine.
Dominique Delawarde
USA : le Sénat approuve un texte anti-boycott contre Israël
Écrit par
i24NEWS - AFP
All
435 seats in the House of Representatives and 35 seats in the Senate are at stake in the midterm election MANDEL NGAN (AFP)
Le Sénat américain a approuvé mardi à une large majorité une mesure pour permettre aux autorités publiques de rompre tout lien financier avec des entreprises
boycottant Israël, mais l'adoption de cette loi à la chambre basse, à majorité démocrate, reste incertaine.
Présenté par le sénateur républicain Marco Rubio, ce texte vise à "combattre" le mouvement mondial BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) appelant au boycott
économique, culturel ou scientifique d'Israël pour dénoncer l'"occupation israélienne des territoires palestiniens".
Il permettrait à "un Etat ou un gouvernement local d'adopter des mesures pour désinvestir leurs actifs du capital d'entités utilisant des boycotts, désinvestissements ou des sanctions
pour influencer les politiques d'Israël".
Ce texte entre dans le cadre d'un projet de loi plus large sur la "sécurité au Proche-Orient" qui a été voté au Sénat par 77 voix pour et 23 contre.
Il autorise en outre "une assistance et des transferts d'armes à Israël", élargit la coopération militaire avec la Jordanie et inclut de nouvelles sanctions contre la Syrie.
Les quatre sénateurs démocrates candidats à la présidentielle de 2020 ont voté contre: Elisabeth Warren, Kirsten Gillibrand, Cory Booker et Kamala Harris.
Le projet de loi doit désormais être soumis à la Chambre des représentants, où certains démocrates s'y opposent en citant le droit "constitutionnel" au boycott.
Parmi ces voix figurent notamment celles des deux premières femmes musulmanes élues à la Chambre en novembre: l'Américano-palestinienne Rashida Tlaib et Ilhan Omar, ancienne réfugiée d'origine somalienne, accusées très fréquemment d'antisémitisme.
In this
Thursday, Jan. 3, 2019 photo, then Rep.-elect Rashida Tlaib of Michigan, is shown on the house floor before being sworn into the 116th Congress at the U.S. Capitol in
Washington. AP Photo/Carolyn Kaster
"Ma soeur Rashida et moi luttons contre l'antisémitisme, tout effort pour contredire cela revient à de la diffamation", a tweeté mardi Ilhan Omar.
Des dirigeants démocrates alliés de longue date d'Israël, comme le chef de la majorité à la Chambre Steny Hoyer, défendent les deux élues face aux accusations d'antisémitisme, mais
soutiennent l'idée de lutter contre le boycott anti-Israël, signe d'une possible brèche au sein des rangs démocrates entre anciennes et nouvelles générations.
Deux avocats de la puissante organisation américaine de défense des droits civiques ACLU avaient critiqué ce texte fin janvier.
"L'ACLU ne prend pas position sur les boycotts contre Israël ou tout autre pays étranger, mais nous défendons depuis longtemps le droit au boycott", ont souligné Brian Hauss et Kate Ruane
dans un article. Or, ce texte "encouragerait les Etats (américains) à mettre en oeuvre des lois qui violent ce droit fondamental".