« La crainte d’une justice aux ordres paraît devenir réalité »
.... Par Jean-Philippe Derosier - le 21/07/2019.
Tribune.
Par une lettre du 27 juin adressée à Gérard Larcher, président du Sénat, et un communiqué de presse du même jour, le procureur de la République de Paris, Rémy
Heitz, a informé de sa décision de classer sans suite les procédures engagées contre trois collaborateurs du président de la République. Il s’agissait de Patrick Strzoda (directeur de cabinet),
d’Alexis Kohler (secrétaire général) et de Lionel Lavergne (chef du groupe de sécurité). Une enquête préliminaire avait été engagée du chef de « faux témoignage », après que le président du Sénat
lui avait signalé, par une lettre du 27 mars, de telles suspicions lors d’auditions devant la commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla.
Rappelons, d’une part, que les témoignages devant une commission d’enquête se font sous serment, en application de l’article 6 de l’ordonnance du 17 novembre 1958,
qui détermine le fonctionnement des commissions d’enquête. Un mensonge, fût-il par omission, est alors passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende, en vertu de l’article
434-13 du code pénal, auquel renvoie ce même article 6. C’est ainsi que, le 9 novembre 2018, la cour d’appel de Paris a condamné, pour la première fois, le pneumologue Michel Aubier à 20 000
euros d’amende, pour ne pas avoir fait part de ses liens d’intérêts avec le groupe Total.
Précisons, d’autre part, que les poursuites et les éventuelles condamnations auxquelles peut donner lieu un faux témoignage ne sont pas diligentées par les
parlementaires, dont ce ne serait nullement la mission, mais bien par l’autorité judiciaire et, plus précisément, par le parquet de Paris. Lorsqu’ils constatent ou soupçonnent une infraction (tel
un faux témoignage), les parlementaires doivent alerter le parquet. Ce dernier peut alors diligenter une enquête et décider de l’opportunité des poursuites.
« Description incomplète »
Ainsi, le président Larcher a fait part de ses soupçons au procureur de la République, comme il en avait le devoir, et ce dernier a décidé d’ouvrir une enquête
préliminaire, puis, à son terme, de classer la procédure sans suite, comme il en avait le pouvoir. Jusqu’ici, rien d’anormal.
Sauf que le contenu même de la lettre et du communiqué de presse interpelle. Le procureur relève que « M. Patrick Strzoda a pu faire une description incomplète
des attributions d’Alexandre Benalla lors de son audition du 25 juillet 2018 ».
En effet, M. Strzoda a indiqué que M. Benalla « participait, sous l’autorité du chef de cabinet, à la préparation et l’organisation des déplacements publics du
chef de l’Etat ; il organisait les déplacements privés ; il gérait le programme d’accueil des invités du président de la République pour le défilé du 14-Juillet ». Avant d’ajouter : « Je le
répète, Alexandre Benalla n’assurait pas la protection rapprochée du chef de l’Etat. »
Ces propos ont été expressément confirmés et complétés par Alexis Kohler, le 26 juillet, et par Lionel Lavergne, le 30. Le premier soutenait que « M. Alexandre
Benalla n’exerçait pas une mission de sécurité mais une mission de coordination et d’organisation des déplacements du président de la République ». Le second précisait que « les missions de
M. Benalla étaient triples. La plus importante était de participer, sous l’autorité du chef de cabinet, à l’organisation des déplacements officiels du président de la République (…). Le
deuxième volet (…) était l’organisation des déplacements non officiels du président de la République. Le troisième volet n’était pas en lien direct avec les missions du
GSPR (groupe de sécurité de la présidence de la République). (…) Il s’agissait de gérer les invitations pour le 14-Juillet. »
Or il ressort expressément de la fiche de poste d’Alexandre Benalla, publiée dans le rapport de la commission d’enquête, que ses missions étaient au nombre de cinq
et que la première d’entre elles était la « coordination des services en charge de la sécurité du président de la République ».
« Théorie des apparences »
La contradiction entre cette fiche de poste et les propos tenus sous serment devant la commission d’enquête par ces trois collaborateurs est flagrante. D’ailleurs,
Rémy Heitz la reconnaît. Pourtant, il décide de classer la procédure sans suite, car, dit-il, M. Strozda s’est référé à plusieurs reprises à la fiche de poste, au cours de son audition. Pour
échapper aux poursuites pour faux témoignage, il suffirait donc de mentir, tout en renvoyant à un document où il y a la vérité. C’est une étrange interprétation des termes « témoignage mensonger
» inscrits dans le code pénal.
N’oublions pas que, en vertu de la « théorie des apparences », intégrée depuis 1993 au droit français, « la justice ne doit pas seulement être rendue, elle doit
aussi donner le sentiment d’avoir bien été rendue ». Or, dans cette affaire, tout donne le sentiment du contraire.
D’abord, cette fiche de poste n’a pas été facilement communiquée à la commission d’enquête : son président et les deux corapporteurs ont dû batailler de longs mois
pour l’obtenir, comme si elle pouvait contenir des informations gênantes. Ensuite, on ne peut omettre les circonstances dans lesquelles Rémy Heitz a été nommé procureur de la République de Paris,
en octobre dernier. Au-delà de son profil politique, il a surtout été choisi au terme d’un second appel à candidatures, alors que trois candidats retenus par la garde des sceaux avaient été
écartés par le président de la République lui-même. On craignait alors que ce dernier n’ait pour dessein de contrôler le plus important parquet de France.
Avec la décision du même Rémy Heitz concernant les trois collaborateurs du chef de l’Etat, cette crainte paraît devenir réalité : La justice est aux
ordres.
Ce n’est pas seulement troublant, c’est alarmant pour notre démocratie.
Jean-Philippe Derosier est constitutionnaliste, professeur agrégé de
droit public à l’université de Lille. Il est par ailleurs directeur scientifique du ForInCIP et auteur du blog La Constitution décodée
Ce qui était largement prévisible vient de se passer devant nos yeux éblouis par tant de courage du procureur de Paris, un choix heureux d’Emmanuel Macron.
Par une lettre du 27 juin 2019 adressée à Gérard Larcher, président du Sénat, et un communiqué du procureur de la République de Paris, Rémy Heitz8, a informé de sa décision de classer sans suite, les procédures engagées contre trois collaborateurs du président de la
République. Il s’agissait de Patrick Strzoda (directeur de cabinet), d’Alexis Kohler (secrétaire général) et de Lionel Lavergne (chef du groupe de sécurité). Une enquête
préliminaire avait été engagée du chef de « faux témoignage », après que le président du Sénat lui avait signalé, par une lettre du 27 mars, de telles suspicions lors d’auditions devant
la commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla.
S’il était dans le pouvoir du procureur de la République de classer sans suite la procédure, le contenu de sa lettre laisse rêveur. Pour faire court, on découvre
l’existence des plusieurs contradictions flagrantes entre le contenu de la fiche de poste d’Alexandre Benalla et les propos tenus sous serment par ces trois hauts
fonctionnaires. Comme le souligne, le constitutionnaliste, professeur agrégé de droit public, Jean-Philippe Derosier : « pour échapper aux poursuites pour faux témoignages, il
suffirait donc de mentir, tout en renvoyant à un document où il y a la vérité. C’est une étrange interprétation des termes ‘témoignage mensonger’ inscrits dans le code pénal. N’oublions pas que,
en vertu de la ‘théorie des apparences’, intégrée au droit français en 1993, ‘la justice ne pas seulement être rendue, elle doit aussi donner le sentiment d’avoir
été bien rendue’. Or dans cette affaire, tout donne l’impression du contraire » … Et de conclure ainsi : « Avec cette décision du même Rémy Heitz concernant les trois
collaborateurs du chef de l’État, cette crainte parait devenir réalité : la justice est aux ordres. Ce n’est pas seulement troublant,
c’est alarmant pour notre démocratie »9.
Et, la France ose prétendre qu’elle est un état de droit. Mais, cette décision ne constituait qu’un avant-goût de ce que nous allions apprendre quelques jours plus
tard à la stupéfaction générale. Les miracles n’existent pas qu’à Lourdes mais aussi dans les nouveaux locaux du Palais de Justice de Paris 10. Justice et politique ne font jamais bon ménage, y compris dans la patrie des droits de l’homme 11.
BENALLA ET RÔLE DU SÉNAT : QUI SONT LES FACTIEUX ?
...par Régis de Castelnau - le 22/03/2019.
C’est une banalité que de constater l’impéritie et l’amateurisme qui caractérisent le gouvernement d’Édouard Philippe et l’entourage d’Emmanuel Macron. On y
rencontre des personnages accablants chez lesquels se mélangent médiocrité, inculture, cupidité, et absence du sens du ridicule.
Mais finalement, le pire est atteint lorsque l’Élysée sollicite les parlementaires, leur fournissant un kit d’éléments de langage absurdes et antirépublicains. La
principale qualité exigée par LREM pour ses candidats devait être le psittacisme. Spectacle inquiétant que celui de ces petits télégraphistes mandatés pour aller faire le tour des plateaux
multipliant les énormités. C’est ce qui vient de se produire avec le nouvel épisode sénatorial du feuilleton Benalla.
Benjamin Griveaux devrait lire la Constitution
On rappelle brièvement qu’utilisant ses prérogatives prévues par la Constitution, la commission des lois de la Haute assemblée s’est constituée en commission
d’enquête. Elle a réalisé son travail notamment par de nombreuses auditions, rédigé et publié son rapport, avant de respecter ses obligations et de saisir le parquet du tribunal de Paris pour des
faits susceptibles de recevoir des qualifications pénales, dont elle avait eu connaissance. Respecter la Constitution et la loi française, manifestement dès qu’il s’agit d’Alexandre Benalla, à
l’Élysée on n’aime pas. Donc pendant les travaux multiplication des obstructions, des rodomontades et déploiement d’une propagande passablement scandaleuse.
On ne reviendra pas sur tous les épisodes, simplement rappeler l’offensive élyséenne relayée par les perroquets habituels au moment de la publication du rapport.
Avec sortant du bec, la dénonciation du crime abject soi-disant commis par le Sénat : « l’atteinte à la séparation des pouvoirs ». Avec Benjamin Griveaux, porte-parole du
gouvernement, on possède un exemplaire de ce que le macronisme peut produire de pire. On prendra donc ses propos comme emblème de l’inanité des arguments invoqués pour tenter de désamorcer le
caractère accablant du rapport sénatorial. Que nous dit l’homme qui
coche toutes les cases : « L’Elysée aura l’occasion d’apporter des réponses factuelles sur manifestement beaucoup de contre-vérités qui se trouvent présentes dans le
rapport ». Première observation, force est de constater qu’un mois plus tard, l’Élysée n’a apporté absolument aucune réponse factuelle malgré cette promesse… Pardi !
Notre virtuose du droit constitutionnel poursuit : « Nous sommes très attachés à la séparation stricte des pouvoirs dans notre pays (…) Mais je trouve
curieux que les assemblées aient à se prononcer sur l’organisation du pouvoir exécutif. Si le pouvoir exécutif se prononçait sur l’organisation du travail des assemblées, on crierait à la fin de
la séparation des pouvoirs ». On se pince pour être sûr que l’on n’est pas dans un cauchemar, celui qui nous fait constater que le porte-parole du gouvernement de la république
française se permet de proférer de pareilles énormités. La séparation des pouvoirs a bon dos, quand il s’agit de dire absolument n’importe quoi comme on va le voir. Il serait
donc curieux que les assemblées aient à se prononcer sur l’organisation du pouvoir exécutif. C’est pourtant ce que dit explicitement la Constitution dans son article
24 : « Le Parlement vote la loi. Il CONTRÔLE l’action du Gouvernement. Il ÉVALUE les politiques publiques. » L’article 51–2
indique explicitement que pour exercer ses missions les assemblées peuvent constituent en leur sein des commissions d’enquête. Qui dit mieux Monsieur Griveaux ? Mais comme pour vous la
vérité ne semble pas être quelque chose d’important, vous ne vous arrêtez pas en si bon chemin et enfilez une deuxième perle avec cette sidérante affirmation qu’on va répéter pour être bien sûr
: « Si le pouvoir exécutif se prononçait sur l’organisation du travail des assemblées, on crierait à la fin de la séparation des pouvoirs » HeuhMonsieur le porte-parole c’est
exactement ce que prévoit la Constitution également. Jusqu’à la réforme de 2008, dans le parlementarisme « rationalisé » initialement instauré en 1958, c’était le gouvernement qui fixait par
priorité l’ordre du jour des assemblées. La réforme de juillet 2008 en a fait une compétence partagée, et la simple lecture de
l’article 48 démontre bien que l’exécutif dispose encore et toujours de prérogatives très fortes et essentielles concernant « l’organisation du travail des
assemblées ». Alors Monsieur Griveaux, soit vous vous moquez du monde, ce qui compte tenu de votre arrogance habituelle et l’hypothèse la plus probable, soit vous devez lire la
constitution. En tout cas ce que tout cela démontre c’est que vous n’avez pas grand-chose à faire à la place que vous a offerte Emmanuel Macron.
Quand le Sénat fait son devoir
Dernier épisode en date du feuilleton Benalla, la transmission au parquet par le bureau du Sénat d’un « signalement » au parquet de Paris. Immédiate levée de
boucliers au sein de la Macronie en panique, on ne touche pas à Alexandre Benalla ! Face à l’abominable affront, le Premier ministre Édouard Philippe, entre deux déplacements au Havre
pour faire démissionner son
successeur à la mairie, a trouvé intelligent d’insulter le Sénat en refusant de s’y présenter pour la séance des questions au gouvernement. Richard Ferrand des mutuelles de Bretagne, a quant
à lui refusé d’apparaître sur une tribune aux côtés du président du Sénat. Bravades ridicules et déshonorantes, qui font peu de cas du fonctionnement de la république et du cadre juridique dans
lequel tout ceci se déroule.
Une fois de plus, il faut revenir aux règles qui s’appliquent et dont l’examen démontre l’absence totale de culture républicaine des deux hauts personnages de
l’État qui se livrent à ses pantalonnades.
Le bureau du Sénat n’a fait que son devoir. On rappellera que les auditions devant les commissions d’enquête sont organisées par la loi et en application
de l’article 6 de l’ordonnance du
17 novembre 1958, tout mensonge y est considéré comme un faux témoignage lourdement sanctionné par l’article 434–13 du Code
pénal. Par conséquent, si la commission d’enquête a relevé des faits susceptibles de recevoir les qualifications prévues par le code pénal, elle devait en informer le parquet, en application
du texte de l’ordonnance qui stipule : « Les poursuites prévues au présent article sont exercées à la requête du président de la commission ou, lorsque le rapport de la commission a été
publié, à la requête du bureau de l’assemblée intéressée. » Dès lors que les faits étaient apparus suffisamment caractérisés, le bureau de la haute assemblée avait compétence liée et
était tenu d’en saisir le parquet. Comment peut-on affirmer, comme le font premier ministre et autres chevau-légers de la macronie que l’application et le respect de la Constitution et de la loi
puisse constituer des « opérations politiciennes» et des « atteintes à la séparation des pouvoirs ». Cette obligation de signalement pèse sur tous les agents
publics et on a appris plus récemment sans prescription possible, sur les cardinaux de l’église
catholique, et les sénateurs en seraient dispensés ? C’est d’autant plus inadmissible que c’est l’autorité de poursuite, c’est-à-dire le parquet soumis au pouvoir exécutif qui pourra ou pas
donner suite à ce signalement. Et de ce point de vue, compte tenu de l’attitude du parquet de Paris, depuis l’arrivée de son nouveau patron, l’entourage d’Emmanuel Macron n’a pas grand-chose à
craindre.
Les petits soldats factieux de la macronie
Dûment chapitrés des petits soldats LREM sont montés au front. Munis de leurs éléments de langage concoctés en haut lieu et proférant force contrevérités, ils
sont venus se déshonorer à leur tour. Une prime pour Florian Bachelier, avocat de son état et donc juriste qui n’a pas hésité à
twitter : « la justice est un sujet suffisamment complexe et sensible pour ne la laisser qu’à des professionnels dont c’est le métier et la formation. Je pense que les
parlementaires ne savent pas rendre justice ». Culot d’acier que de prétendre que les sénateurs ont rendu justice ou voulu le faire alors qu’ils n’ont que saisi l’autorité de la
république compétente pour le faire. Monsieur Bachelier n’a même pas l’excuse de l’ignorance. Les réseaux sont pleins de ces agressions politiques et mensongères contre le Sénat proférées par des
députés qui ne voient aucun inconvénient à affaiblir les institutions républicaines. La palme cependant à un récidiviste, Sacha Houlié avocat
également, issus du MJS que Mitterrand qualifiait d’école du crime, qui ajoute la menace au mensonge. : « Coup de force du Sénat qui s’érige accusateur public. La confusion des
genres est totale. Sa méprise sur son rôle est une forme de déconnexion. Celle-ci devra être traitée ». Traitée comment Monsieur Houlié ? En supprimant le
Sénat ? Ou mieux en provoquant sa dissolution avec vos petits bras musclés ?
Décidément, qui sont ces gens, qui sont ces ministres, ces présidents d’Assemblée, ces parlementaires, ces collaborateurs, ces hauts fonctionnaires qui passent leur
temps à brutaliser les institutions et à applaudir les violations de la loi ? Qui se précipitent pour défendre bec et ongles des dévoyés qui ont entouré et probablement entourent encore le
président de la république.
La réponse est simple : ce sont des factieux. Dont il est urgent que la république se débarrasse.
Gérard Larcher est le président du Sénat (photo d'illustration).
L'association Anticor annonce avoir «dénombré plusieurs témoignages susceptibles d’être qualifiés de mensongers, dont ceux de Alexis Kohler et de Patrick Strzoda»,
lors de leurs auditions. Elle appelle le président du Sénat à saisir le parquet.
Le 7 mars, Anticor, association luttant contre la corruption et pour l'éthique en politique, a écrit au
président Les Républicains (LR) du Sénat, Gérard Larcher, pour «que le parquet soit saisi des témoignages mensongers entendus» lors des auditions parlementaires concernant l'affaire
Benalla. Anticor précise avoir avoir «dénombré plusieurs témoignages susceptibles d’être qualifiés de mensongers, dont ceux de Alexis Kohler [secrétaire général de l'Elysée] et Patrick
Strzoda [directeur de cabinet du président Emmanuel Macron].»
Anticor affirme d'ailleurs avoir écrit, le 24 octobre 2018, aux présidents des commissions d’enquête pour leur demander de saisir le parquet de ces faits.
Après avoir essuyé un refus de la présidente de la commission des lois de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (La République en marche), le président de la commission des lois du
Sénat, Phillippe Bas (LR) a, quant à lui, sans avoir répondu favorablement à Anticor, demandé au Bureau du Sénat de saisir le parquet des déclarations d'Alexis Kohler, de Patrick Strzoda
et du général Lionel Lavergne (chef du Groupe de sécurité de la présidence de la République, le GSPR).
«Dans ce cadre, Anticor a écrit, le 6 mars 2019, à Gérard Larcher pour appuyer cette demande, notamment au regard de la récente condamnation de Michel Aubier pour les mêmes faits», ajoute
l'association. En novembre 2018, la cour d'appel de Paris a effectivement reconnu ce médecin coupable d'avoir menti sous serment en 2015 à une commission sénatoriale.
Dans son argumentation finale adressée à Gérard Larcher, Anticor développe que «l’intérêt des commissions d’enquête est justement que les personnes auditionnées soient obligées de dire la
vérité».
La disparition d’un coffre-fort du domicile d’Alexandre Benalla, miraculeusement juste avant une perquisition en juillet 2018, restait un mystère. D’après Libération, Chokri Wakrim aurait effectué l’opération.
Le compagnon de l’ex-responsable du groupe de sécurité du Premier ministre, Marie-Elodie Poitout, serait impliqué dans la disparition d’un coffre-fort du domicile d’Alexandre
Benalla en juillet 2018. D’après le quotidien Libération, c’est Chokri Wakrim qui aurait sorti le coffre-fort de l’appartement de
l’ex-conseiller de l’Elysée situé à Issy-les-Moulineaux, en proche banlieue parisienne.
Le 20 juillet, alors que Benalla est placé en garde à vue après les révélations du Monde, les enquêteurs tentent, sans succès, de
procéder à une perquisition à son domicile. Le lendemain, la police constate la disparition de l’armoire forte qui aurait notamment renfermé les armes de l’ancien chargé de mission
pour Emmanuel Macron, ainsi que, potentiellement, des éléments pouvant intéresser les enquêteurs.
N'ayons pas peur de nous répéter :
Pour Benalla il fallait les clés mais manque de pot, elles étaient perdues.
Pour le GJ de Bar-le-Duc, à six heures du matin on a défoncé sa porte d'entrée.
On peut se poser des questions, non ?
L’affaire Benalla a explosé une seconde fois à la fin décembre 2018 sur une histoire de passeports diplomatiques complètement surréaliste. Alexandre
Benalla (cette fois-ci sans barbe) a été alors auditionné, ce lundi 21 janvier 2019 à 14 heures, une seconde fois par la commission d’enquête du Sénat présidée par le perspicace
sénateur Philippe Bas, ancien Secrétaire Général de l’Élysée, haut fonctionnaire fin connaisseur du droit administratif et ancien ministre de Jacques Chirac. Cette
audition (dont on peut écouter la vidéo
ici) a eu lieu à quelques jours de la fin de la période de la mission. En effet, elle ne peut excéder six mois (elle a été créée le 23 juillet 2018), et ensuite, vient le temps du
rapport.
Comme lors de sa première audition du 19
septembre 2018, Alexandre Benalla a une manière de parler et une intelligence telle qu’il donne du crédit à ses affirmations. Pourtant, la sauce semble moins séduire les sénateurs à la
seconde audition.
Sa manière de parler est très posée, très réfléchie, ses connaissances du droit indiscutables, mais il y a un petit côté endimanché, de faire comme si, comme
s’il avait occupé un poste très important dans la République. Il s’y croit. Il a même affirmé à un détour de phrase : « Quand j’étais à la
Présidence de la République… ». Il a même montré de la condescendance envers les sénateurs même s’il est resté dans un cadre très strict de la politesse.
Ainsi, il essaie de parler comme un responsable politique important, mais sans jamais l’avoir été. Il était néanmoins « coriace » dans le sens qu’il
n’a pas voulu répondre aux deux questions essentielles de la commission d’enquête. En ce sens, cette audition n’a servi à rien pour éclaircir les interrogations de la commission
sénatoriale.
Tant son président Philippe Bas que les deux corapporteurs Jean-Pierre Sueur et Muriel Journa ont cherché à expliquer très courtoisement à Alexandre Benalla les
frontières de l’instruction judiciaire qui le concerne et de cette commission d’enquête, chacune ayant des objectifs très différents. L’instruction judiciaire cherche à savoir si Alexandre
Benalla a fait quelque chose de fautif par rapport à la loi ou pas. La commission d’enquête ne cherche pas à savoir ce qu’a fait de fautif Alexandre Benalla, mais à comprendre les éventuels
dysfonctionnements au plus haut niveau de l’État, à l’Élysée, sur les questions de sécurité, et à formuler éventuellement des recommandations pour améliorer le fonctionnement de
l’État.
Or, probablement mal conseillé par son avocate, Alexandre Benalla a obstinément refusé de répondre précisément aux deux questions essentielles de la commission
d’enquête (« obstiné » fut l’adjectif employé par Philippe Bas).
Quelles sont-elles ? D’abord, les conditions dans lesquelles ont pu lui être délivrés ses deux passeports diplomatiques. Ensuite, la nature des activités
qu’il a exercées après son licenciement de l’Élysée.
La première question cherche à comprendre comment Alexandre Benalla a pu effectuer vingt-trois voyages internationaux avec un passeport diplomatique, rencontrer
des chefs d’État, sans que ni l’Élysée, ni le Quai d’Orsay ni le
Ministère de l’Intérieur ne fussent avisés.
La seconde question n’est pas moins importante puisque lorsqu’une personne a travaillé dans une haute sphère du pouvoir, elle doit, lorsqu’elle poursuit sa
carrière professionnelle par une activité dans le privé, se soumettre à la commission de déontologie (c’était même indiqué sur son contrat de travail) afin d’être sûr que la personne
n’utilise pas des informations confidentielles pour son activité ultérieure. On imagine l’importance des informations sensibles qui pourraient être révélées par exemple à un État
étranger.
À ces deux questions, Alexandre Benalla s’est réfugié dans le silence en raison de la procédure judiciaire en cours (il a été mis en examen le 18 janvier 2019)
pour ne pas répondre. En ce sens, il a imité l’ancien Ministre du Budget Jérôme
Cahuzac lorsqu’il fut interrogé par la commission d’enquête présidée par Charles de
Courson.
En effet, dans son audition du 26 juin 2013 (dont on peut relire le compte rendu
ici), Jérôme Cahuzac n’a cessé de répondre qu’il ne pouvait pas répondre avec un aplomb incroyable. Voici ses premières réponses de la sorte : « Votre question se situe en effet aux frontières de la procédure judiciaire et des travaux de votre commission. », « Quant à la question que vous me posez, je suis au regret de vous dire qu’elle me semble empiéter sur l’information judiciaire en cours. Je ne peux donc pas
vous répondre. », « Je comprends votre raisonnement, monsieur le président, mais j’espère qu’à votre tour, vous comprendrez que je ne
peux pas répondre à cette question. », « Je suis contraint de vous faire la même réponse, monsieur le
président. », « Je le souhaiterais [« Pourriez-vous nous indiquer etc. »], mais je ne le peux pas, monsieur le président,
pour les mêmes raisons que précédemment. », « Je vais tenter de vous répondre en veillant à ne pas empiéter sur l’information
judiciaire en cours. Je comprends que vous ayez moins le souci que moi du respect de cette information judiciaire, mais j’espère que, réciproquement, vous comprendrez que j’y sois
particulièrement attentif. », etc.
Alexandre Benalla a ainsi repris la même ligne de défense que Jérôme Cahuzac, le silence, pour ne pas répondre clairement et précisément à ces deux questions.
Il a repoussé ces questions au moins six ou sept fois. Pourtant, le président Philippe Bas a fait preuve d’une extrême courtoisie, ténacité et pédagogie pour lui expliquer, d’une part, que
s’il ne répondait pas aux questions de la commission, il encourait deux ans de prison et 7 500 euros d’amende, d’autre part, que seule la commission est compétente pour fixer ses limites
d’investigation et que ce n’est pas à Alexandre Benalla d’imposer son interprétation des textes constitutionnels à la commission.
D’ailleurs, c’est un étrange raisonnement d’invoquer la procédure judiciaire seulement quand cela l’arrange, alors que dans ses propos liminaires, répondant à
des questions qui n’ont pas été posées par les sénateurs qui ne voulaient justement pas les poser car ce n’était pas dans le cadre de cette commission d’enquête, Alexandre Benalla a parlé des
faits qui font justement l’objet d’une instruction judiciaire, à savoir ses actes du 1er mai 2018 qui ont été à l’origine de « l’affaire ».
Malgré un grand nombre d’arguments, dont son intérêt propre pour couper court à toutes sortes de rumeurs (comme être un agent parallèle de la Françafrique),
Alexandre Benalla a seulement précisé que la délivrance des passeports diplomatiques s’est faite « normalement » et qu’il n’était pas (encore) passé devant la commission de
déontologie de l’Élysée alors que cela fait plus de cinq mois qu’il a une activité (mystérieuse donc) dans le privé. Or, c’est obligatoire, selon la loi.
Pour s’en défendre, tout en reconnaissant honnêtement cette erreur, Alexandre Benalla a eu le toupet de demander combien de personnes ayant travaillé à l’Élysée
et partant dans le privé avaient saisi la commission de déontologie. Question stupide et gratuite, car il suffit justement de lire le journal de bord (« La politique est un sport de
combat », éd. Fayard) de Gaspard Gantzer, ancien conseiller en communication de François Hollande, qui savait depuis le 1er décembre 2016 qu’il ne travaillerait plus à l’Élysée après mai 2017, pour
savoir que la commission de déontologie est régulièrement saisie dans ces cas-là.
En refusant de dire quelle est la nature de son nouveau travail et de dire pour qui il travaille maintenant, Alexandre Benalla est loin d’avoir convaincu les
sénateurs que rien de troublant n’a été accompli au second semestre 2018. La prestance très habile de l’ancien chargé de mission de l’Élysée n’a pas fait illusion, contrairement à sa première
audition.
Il faut dire aussi qu’entre ces deux auditions, il y a une différence de taille : alors qu’en septembre 2018 encore, Alexandre Benalla bénéficiait de la
protection (surréaliste) au plus haut niveau de l’État (on se souvient quelqu’un dire « Qu’ils viennent me chercher ! »), depuis décembre 2018, c’est la guerre larvée entre
l’Élysée et Alexandre Benalla, au point que la nouvelle audition du directeur de cabinet de l’Élysée, Patrick Strzoda (son
ancien patron), le 16 janvier 2019, fut un lâchage en règle de cet … »individu ». Alexandre Benalla n’a pas hésité à lui répondre coup pour coup.
Alexandre Benalla restera donc un personnage mystérieux associé à
un mandat présidentiel dans l’histoire des Présidents de la République, comme Jérôme Cahuzac sous François Hollande, et comme …Daniel Wilson, gendre du Président Jules Grévy, qui faisait du
trafic de décorations et dont l’éclatement du scandale a conduit à la démission du Président de la République qui était pourtant hors de cause…
À l’issue de cette audition, c’est clairement le Sénat qui a marqué un point : il montre, audition après audition, que la chambre haute est capable de
mener son enquête de contrôle de l’État en toute indépendance, et avec grande compétence. C’est utile de le rappeler au moment où le Président Emmanuel Macron évoque dans sa lettre aux
Français la possibilité de la suppression du
Sénat.
Depuis qu’il a quitté l’Elysée – mais l’a-t-il vraiment quitté ? – Alexandre Benalla est marqué à la culotte par le Mossad. Pourquoi diable ? Tous
les services secrets du monde, mais en particulier celui d’Israël, rêvent d’avoir sous la main un homme qui a partagé l’intimité des puissants. C’est le cas de Benalla qui, pendant plus de
dix-huit mois a vécu dans l’ombre du couple Macron et, à la fois, au cœur d’une machine pas banale, la Présidence de la République Française, cinquième puissance mondiale et membre du Conseil de
Sécurité de l’ONU.
Quand Mitterrand est arrivé au pouvoir en 1981, même si Tonton et ses amis, depuis longtemps, avaient épuré toutes les archives concernant leur maître, le Mossad
avait, lui, récupéré des kilos de papiers. Pas tous valorisants pour l’histoire secrète de celui qui arrivait au pouvoir. Vichy, bien sûr. Mais pas seulement. Et ce n’est pas pour le seul amour
de la carpe farcie que Mitterrand a réservé sa première visite d’Etat à Israël. Ce Benalla, et ses secrets même petits, n’a donc pas de prix. Et le Mossad, prêt à guider le demandeur d’emploi,
est informé de tout ce qui tourne autour de cet Alexandre.
Et c’est un agent israélien, travaillant sous couverture dans un aéroport parisien, qui a été le premier informé d’un transfert de 294 000 euros touchant le
gendarme Vincent Crase, ami et complice de Benalla, un argent issue des comptes d’oligarques caucasiens. Mieux, le même observateur croit savoir aujourd’hui qu’une autre somme, cette fois de
600 000 euros, venue de la même source, est arrivée sur des comptes au Maroc. Rien ne dit que cet somme soit destinée, de près ou de loin, au chômeur de l’Elysée. Mais autour du malheureux
Benalla, l’argent circule.
Enfin, les israéliens ont fait « tamponner » Benalla par un de leurs amis, agents, correspondants, l’incroyable Philippe Habadou Solomon. Le genre d’homme
que le Mossad adore. Il suffit de le sonner, il est prêt à donner la main même si la prison est au bout. Cette fois Solomon, lui aussi doté d’un passeport diplomatique, a accepté, pour le compte
du Mossad, de jouer les parrains de Benalla. L’Afrique étant un vieux terrain de jeu des ambitions d’Israël, hors même le commerce du diamant, la carrière de la jeune recrue devait commencer par
la tournée des petits ducs. Ces corrompus et potentats qui étranglent les peuples de tout un continent. L’autre cour de récréation, bien plus petite où il doit être amené à jouer, c’est l’émirat
totalitaire et esclavagiste du Qatar. Allez savoir comment, la diplomatie israélienne laisse, à Doha, ce Solomon jouer un rôle d’ambassadeur occulte… Benalla pourra toujours s’y occuper des
footballeurs du Mondial de la honte, en 2022. Une chose acquise, le tricotage de certains journalistes « investigateurs » parisiens qui entendaient désigner Alexandre Djouhri comme
nouveau coach ou apporteur d’affaires de Benalla sont allés dans le mur. En réalité, pour révéler un secret d’état, les deux Alexandre se sont croisés au « Zuma », un restaurant
japonais de Londres, la cantine d’un Djouhri gravement cardiaque et condamné aux sushis. Sachant que l’ami de Dominique de Villepin déjeune ici chaque jour, Benalla (qui vit à Londres) a un jour
réservé une table au « Zuma » pour, enfin, rencontrer l’homme dont la presse affirme « qu’ils se connaissent ». C’est en allant se laver les mains que Djouhri est tombé sur le
chômeur de l’Elysée…
Puisque nous sommes en période de fête, et que les soirées peuvent être longues -et parfois tristes-, nous vous soumettons, comme un bonus, un résumé de la carrière
du nouveau « papa » de Benallla. Rassurons-nous, le disciple est à bonne école. Etonnant que, pris d’une crise de pudeur subite, « Le Monde » se soit limité à présenter le
gourou de l’ex « épaule gauche » de Macron comme rien de plus « qu’un ancien conseiller de l’ancien président d’Afrique du Sud »… Il est pourtant plus et pire que cela.
En 1990 Philippe Habadou Solomon, quarantaine bien mise, tient commerce de joaillerie place Vendôme à Paris. Mais tout le monde n’est pas Van Cleef et la boutique
fait pschitt. Peu soucieux d’assurer le service après faillite, Solomon part aux Etats Unis alors que la France va le condamner pour la légèreté de sa gestion bijoutière. Il a confiance en son
avocat, Thierry Herzog, le conseiller de Sarkozy. « Attention, je ne connais pas Sarkozy, on a juste passé des vacances avec lui et Herzog en 2001 », précise Solomon aux journalistes
qui le questionnent alors.
Aux Etats-Unis, Solomon se recycle dans la gestion financière. Bavure, il abonde largement la campagne électorale de Robert Toricelli, un sénateur proche de
Clinton. Plus tard le néo homme d’affaires va le reconnaitre : « cette mise de fonds politique était illégale ». Il est arrêté alors qu’il joue au casino « Taj
Mahal » d’Atlantic City. C’est la prison.
Quand il la quitte, il s’installe en Israël, Tel Aviv devient sa résidence officielle.
Au passage il se lance dans une opération de sauvetage de Bernard Tapie « un mec bien ». Mais voilà que Brice Hortefeux, grand expert dans la
définition des hommes que l’on peut fréquenter, ou pas, conseille à « Nanard » de « s’éloigner de Philippe ». Ah bon !
Pourquoi ?
Heureusement il y a « Popaul ». L’insubmersible Barril qui, lui aussi expert en honnêtes
gens, « tamponne » Solomon pour « l’aider sur la sécurité en Centrafrique alors que je n’y connais rien ! ». L’excellent Philippe débarque à Bangui en
compagnie de deux hommes vertueux, Lotfi Belhadj et Christophe Giovanetti. Franco-tunisien, Belhadj a de l’entregent puisqu’il est à la fois entrepreneur et diplômé de l’Institut d’Etudes
Islamiques de Paris (aujourd’hui il est l’organisateur de la défense de Tariq Ramadan). Giovanetti n’est pas un inconnu puisqu’il a, sous Chirac, organisé un arbre de Noël à l’Elysée et réalisé
le logo de l’opération « Pièces jaunes » de Bernadette. L’affaire de sécurité ne se fait pas, mais Barril le branche sur le rachat de la compagnie aérienne Aerolyon.
En France, en 2002, il reprend donc cette société de transport aérien. Neuf mois plus tard les ailes déposent le bilan et Solomon est mis en examen
pour « faux, usages de faux et escroquerie ». Un peu tard la justice découvre que pour acquérir la société, « le Roi Solomon » a produit de fausses
attestations. Deux documents attestant du dépôt de 8,2 millions d’euros en garantie, des papiers bidons produits devant le Tribunal de commerce. D’un tribunal l’autre Solomon passe du commerce au
correctionnel. En 2004 le TGI de Lyon condamne Philippe Hababou, alias Philippe Solomon, à trois ans de prison ferme. Le bienheureux sort en 2005, laissant 254 salariés au tapis.
Bijoutier, homme de sécurité, aviateur… Rien ne marche trop bien. Alors pourquoi pas le foot, un monde bienveillant avec les porteurs de casiers. Immanquable,
Solomon devient l’ami d’Arcadi Gaydamak, un oligarque russo-israélien intime de la bande à Pasqua, héros de « l’Angolagate », qui va, comme c’est étrange, passer un peu plus tard une longue
année à Fleury-Mérogis. Pour l’instant Aracadi et Philippe décident d’installer le footballeur Luis Fernandez comme entraineur à la tête du club israélien Bétar. Solomon a joué les agents
recruteurs : « Je connaissais l’agent Jean-Luc Baresi, grâce à Bernard (Tapie) ». Baresi ? «Un mec bien, ferait pas de mal à une mouche ». C’est vrai
que lorsqu’on a deux frères fichés au grand banditisme et que, soi-même, on a été incarcéré pour « tentative de racket et menace de mort », on est forcément un type au
poil.
Finalement, le foot, ce n’est pas ça non plus. Pourquoi ne pas essayer le pétrole ?
Ca tombe à pic puisque Solomon tombe sur l’admirable docteur Huu un vietnamien qui, depuis sa terre natale, tente de mettre son nez dans différents marchés de ce
brut qui sent mauvais. Mais, pour vendre « l’oil » providentielle, Huu n’est installé que sur son marché national. C’est peu. Pourquoi ne pas faire mieux et, aussi, vendre du pétrole en
Afrique ? Philippe Habadou Solomon est bien d’accord : « Il n’était présent qu’au Vietnam, je me suis dit qu’il fallait développer tout ça ». C’est vrai que
le « tout ça » est une spécialité de notre héros. Sort favorable puisque « Nanard », présente à son pote de prison, un spécialiste, « Loïk », Le Floch-Prigent,
l’ancien PDG d’ELF. Avec sa belle équipe, Le Floch, Giovanetti et Belhadj, Solomon s’occupe donc du développement d’ATI, la boîte du docteur Huu. Avec Huu ça avance vite, les bonnes nouvelles
s’accumulent.
Les contrats tombent. En Tunisie, au Niger, au Congo, en Centrafrique, (Solomon se présente maintenant comme le consul de Bangui en Israël) les signatures
s’accumulent au bas des promesses d’achat. Et voilà, comme le barde dans Astérix, qu’apparait Balkany dans l’histoire. C’est dire si tout cela est du solide. Eh non. Il parait qu’en montant leurs
trustes et holdings, Solomon et sa bande ne se sont livrés qu’à une pratique dite de la « bouilloire ». On doit même à cette « dream team » le plus beau coup
réalisé en la matière. En juillet 2007 alors que les indices boursiers sont dans les chaussettes, une société américaine inconnue, ATI Petroleum, écoule 83000 titres au prix de 18
centimes. C’est la très bonne affaire du moment. Vous n’êtes pas au courant ? Le spécialiste de l’exploration du pétrole au Vietnam devient un dragon et s’apprête à faire exploser le
marché du pétrole. Le temps d’un aller et retour Deauville, la durée d’un week-end, et voilà que l’action a bondi et frôle les 4 euros. « Deux sites de gaz acquis en Tunisie » et
hop, le cours grimpe de 1 700 %. Si ça ce n’est pas du génie, Solomon est honnête homme !
Bien sûr les vétilleux, il y en a toujours, font observer qu’au pays de Bourguiba il n’y a ni gaz ni pétrole au moindre étage. Pas grave. L’important se joue en
bourse. Lieu étrange où des gens fortunés, souvent instruits et méfiants sont prêts à jeter leur argent à la mer dans l’espoir d’un peu plus. Ou beaucoup.
Et paf ! Comme souvent avec Solomon, malchanceux au Monopoly, le passage par la case prison est un impératif. L’équipe est arrêtée à Grasse au cours d’un repas
de loups. Grillé, le franco-israélo- Centrafricain-Tunisien est à nouveau comme une balle de golf : au trou.
Conter les aventures de Solomon, dit « Le Roi » occuperait les pages d’un annuaire parisien, on y trouve des carambouilles sur le carbone, d’autres sur la
téléphonie. Chez lui m’imagination est au pouvoir. Nous allons donc sauter quelques étapes pour plonger sur l’un de ses coups les plus dingues : le piratage d’un pétrolier de 234 534
barils depuis le terminal de Cyrénaïque en Libye, en pleine guerre bien sûr. Philippe, qui n’est pas sectaire avec les opinions ou les religions, se découvre un lien d’amitié avec Ibrahim
el-Jadhran qui fait métier de djihadiste privé en Libye. Ce joli barbu contrôle, plus ou moins, un terminal pétrolier de Cyrénaïque. Solomon entreprend de présenter ce révolutionnaire à son ami
Jacob Zuma, président extrêmement corrompu d’Afrique du Sud. Puisque, la roue de la malchance étant tournante, Solomon n’est plus seulement « consul de Centrafrique en Israël, mais surtout
« conseiller » de Zuma. Un chef d’état-bis.
La petite bande trouve plaisant que le barbu de Cyrénaïque puisse, à ce qu’il affirme, jouir du pétrole local. Ainsi, accroché au pipe d’un terminal de Libye, se
trouve le « Morning Glory », plein de ses 250 000 barils de « sweet crude », le caviar en matière de pétrole. Pas de problème, les djihadistes vont mettre en marche ce
bateau et la bande à Solomon récupérer le trésor pour le livrer à Haïfa. Quitte à reverser une obole au « pouvoir » Libyen et autres corrompus… Le pétrolier fantôme prend donc le large
pour se dirige vers Chypre. Venus de Tel Aviv en jet privé, Solomon et ses boys se posent à Larnaka.
Puis, en compagnie de deux membres du Mossad, il embarque sur un navire. Ce dernier doit les conduire à la rencontre du « Morning Glory ». Mauvaise
rencontre ? Le bateau du « Roi Solomon » doit faire demi-tour. A Larnaka les policiers chypriotes se montrent soudain curieux, fortement aidés dans leur investigation par des
agents de la CIA et des Forces Spéciales. Etrangement chanceux, pour Solomon et son équipage, la sanction judiciaire s’arrête ici. Prudent comme des Benalla tous les trois sont sagement dotés de
passeports diplomatiques. Relâchés, les israéliens peuvent regagner leur jet et Tel Aviv, alors qu’en pleine mer les soldats américains lancent l’assaut contre le « Morning Glory ». Le
hold-up du siècle a échoué.
Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il rencontré Nicolas Sarkozy a plusieurs reprises ces dernières semaines, l’ancien président sait tout le mal que le sulfureux Djouri peut
faire, il se trouve qu’Emmanuel Macron a beaucoup de soucis avec Benalla qui ne cesse de voir et de revoir Alexandre Djouri… Le barbouze de Manu va et vient en Afrique ,
et ,il menace de parler… Il n’est pas question de Kadafi dans cette histoire mais d’un autre dictateur , celui du Tchad…
coincidences…
Depuis qu’il a été limogé avec perte et fracas de l’Elysée, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron s’est reconverti dans les affaires et s’illustre par sa proximité avec le milieu des marchands
d’armes.
Au mois d’octobre, Alexandre Benalla a été aperçu au déjeuner du Chinese Business Club, un évènement très chic qui met en relations entreprises françaises et investisseurs chinois. C’est
Pierre-Henri de Menthon, le directeur délégué du magazine Challenges, qui l’a reconnu et qui l’a photographié, avant de publier le cliché sur Twitter.
« Il était là à mon invitation », avait à l’époque expliqué à franceinfo Harold Parisot, créateur du Chinese Business Club, qui parle de l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron comme
d’un « ami ». A l’instar des autres invités, Alexandre Benalla serait venu à ce rendez-vous pour « faire du business et réseauter ». « Il n’a pas besoin de moi pour faire
du business, précisait Harold Parisot. Il a un très bon carnet d’adresses. »
Alexandre Djouhri et Alexandre Benalla n’ont pas qu’un prénom en commun : les deux hommes ont évolué avec discrétion dans les cercles politiques et sont désormais dans le viseur de la justice.
Benalla a déclaré dans Le Monde, qu’il avait rencontré trois fois ce sulfureux homme d’affaires français.
En octobre, Libération révélait qu’Alexandre Benalla avait rencontré Alexandre Djouhri, Alexandre Djouhri est un homme d’affaires français, ayant flirté avec le banditisme dans sa jeunesse,. Il
est recherché par la justice française qui le soupçonne d’être impliqué dans un possible financement libyen de la campagne présidentielle en 2007. C’est à ce titre qu’il a été interpellé en
janvier dernier à l’aéroport londonien d’Heathrow. L’individu de 59 ans est toujours sur le sol britannique, mais placé sous contrôle judiciaire en attente de son extradition vers la France.
Alexandre Benalla, vit à présent à Londres avec sa femme et son bébé. Alexandre Benalla a reconnu avoir vu Alexandre Djouhri à trois reprises. L’une de ces entrevues s’est tenue dans un
restaurant japonais huppé de Londres, appelé le Zuma. « J’ai voulu le voir. Me faire mon avis. Je connais la loi. A ma connaissance son casier est vierge. Sulfureux pas sulfureux, je connais
pas. Ce que je connais, c’est la loi », a argué Alexandre Benalla auprès du Monde.
Selon lui, ils se sont même découverts des points communs: « Il y a un certain racisme dans notre pays. Que ce soit lui ou moi, on est renvoyé à nos origines, une manière de dire que l’on
n’est pas à notre place. » Il a poursuivi en assurant qu’il « continuerait » ce qu’il faisait, s’en prenant à l’entourage d’Emmanuel Macron, « archétypes des technos qui ne
supportent pas quelqu’un qui n’est pas issu de leur milieu ». Cette relation nouée avec Alexandre Djouhri « agace beaucoup l’Elysée », a même badiné Alexandre Benalla.
Il est également familier, dorénavant, avec Germain Djouhri, fils d’Alexandre Djouhri, avec qui il évoque le mondes des affaires, et notamment la Russie.
Mediapart affirme également que les deux Alexandre – qui avaient auparavant nié s’être rencontrés le 5 septembre à Londres – «se sont vus à plusieurs reprises ces dernières semaines». Ce site
d’actualité s’appuie d’ailleurs sur une confirmation faite par Alexandre Benalla lui-même et souligne que ces rencontres ont coïncidé avec le rapprochement entre le Président de la République et
Nicolas Sarkozy. Ce dernier a même représenté la France lors de l’investiture de la nouvelle Présidente géorgienne très récemment.
Benalla dispose d’un passeport diplomatique fourni par l’Elysée ,
Et il s’est rendu au Tchad juste avant Macron. «Je suis allé au Tchad, accompagnant une délégation économique étrangère dans le cadre d’investissements qu’ils vont effectuer sur place,
l’ensemble des frais concernant ce voyage a été pris en charge par le chef de cette délégation», a-t-il précisé.
Le Monde a révélé lundi qu’Alexandre Benalla avait, au cours de son séjour, rencontré le frère du président tchadien, Oumar Déby, en charge de la direction générale de la réserve stratégique
(DGRS) de son pays. La proximité des deux voyages d’Emmanuel Macron et d’Alexandre Benalla n’est toutefois qu’“un concours de circonstances”, selon l’expression employée par ce dernier auprès de
BFMTV.
Vincent Hervouët :
Les tribulations d’un tchatcheur au Tchad ! Son prénom lui va bien, Alexandre Benalla comme
Alexandre le bienheureux, Alexandre Dumas le romancier ou Alexandre Djouri si romanesque. Quand on connaît un peu les palais africains, on n’est pas surpris d’y retrouver un Blanc qui présente
bien, qui n’a pas froid aux yeux, digne d’éloges, ancien du service d’ordre du parti au pouvoir bombardé grand spécialiste de la sécurité. En Afrique de l’Ouest, on respecte ce qu’on appelle
« les corps habillés ». Il n’y a pas que Tintin dans l’Oreille cassée, qui devient colonel avec un bel uniforme bleu layette. En Afrique aussi, de simples gendarmes brigadiers ont pu se
hisser d’un coup d’Etat, d’un seul, au grade de lieutenant-colonel.
Il y a deux grandes différences entre les barbouzes d’hier et les réseaux affairistes
actuels. L’argent évidemment. Jacques Foccart voulait préserver l’influence française, pas se remplir les poches. Secondo, les Africains tiennent désormais le manche. Le SDECE et la DGSE ont
amené Hissene Habré et Idriss Deby au pouvoir. Paris jouait avec les Tchadiens comme on joue avec les cubes. Maintenant, c’est plutôt l’inverse. C’est d’ailleurs à N’Djamena qu’on fournit les
détails sur ce voyage d’Alexandre Benalla qui embarrasse l’Elysée.
Le général Deby est notre meilleur allié au Sahel. Emmanuel Macron ferme les yeux sur
les crimes qu’on lui prête, la guerre a sa morale. Les affairistes n’en ont aucune. Il faut être sans foi, ni loi pour tenter de se placer auprès d’un fauve couvert de sang comme Idriss Deby. Il
règne sur un peuple misérable dans un pays qui devrait être un émirat pétrolier.
L’opposition tchadienne qui s’est tenue informée de la visite d’Emmanuel Macron est vent debout contre la France et se pose des questions.
« Elle n’honore ni la France ni ses principes qui ont fait d’elle un «soldat de
l’idéal», à mille lieues de toute realpolitik. Il est de notre devoir de s’interroger sur des éléments pour le moins troublants qui entourent ce déplacement présidentiel. Tout d’abord, le séjour
à N’Djamena début décembre d’Alexandre Benalla, qui a rencontré le frère d’Idriss Déby, Oumar Déby, directeur de la Direction générale de la réserve stratégique, chargée des achats d’armes.
Ensuite, un prêt de 40 millions d’euros et un don de 10 millions ont été consentis par l’Elysée au Tchad il y a quelques jours, afin que le régime puisse payer le salaire des fonctionnaires pour
le mois de décembre.
Quand on sait le degré de corruption qui règne au sommet de l’Etat, il n’est pas dit
que cet argent public bénéfice directement aux populations. Enfin, la Centrafrique, plongée au cœur des ténèbres depuis 2012, sera au menu des discussions entre Macron et Déby. Or, le Tchad a
joué un rôle plus que néfaste dans la crise centrafricaine, armant et soutenant ouvertement la Seleka, une horde de mercenaires qui a semé et sème encore le chaos, alimentant les tensions
interconfessionnelles tout en pillant les richesses du sous-sol. »
Le Monde, a révèlé que Benalla lorsqu’il s’est rendu au
Tchad,était accompagné de Philippe Hababou Solomon, un homme d’affaires franco-israélien connu pour ses activités en Afrique pour le compte de gouvernements. Philippe Hababou
Solomon, franco-israélien de 63 ans “spécialiste de la diplomatie privée en Afrique pour le compte de gouvernements ». Il loue aujourd’hui ses services au ministère des Affaires étrangères
et à celui de la Défense du Qatar pour leur stratégie africaine, selon Le Monde.
Selon l’Obs, « ce « vieux routier » se serait pris d’amitié pour le jeune Alexandre Benalla
: « Une connaissance commune m’a contacté après le scandale. Je ne l’ai rencontré qu’en novembre. Je cherche à préparer une coopération privée franco-turque en Afrique. Je l’ai pris en
apprentissage non pas parce que c’est Benalla, mais parce qu’il est brillant », explique Philippe Hababou Solomon. « Il peut m’être d’une grande aide car il connaît les rouages
d’un Etat. »
Venant de Yaoundé, la capitale du Cameroun, par avion privé, Benalla est ensuite
retourné à Istanbul, en Turquie. Les nuits au Hilton, elles ont été réglées par un homme d’affaires discret, franco-israélien, spécialiste de la diplomatie privée en Afrique au nom des
gouvernements : Philippe Hababou Solomon« . Il est l’ancien conseiller spécial de l’ex-président sud-africain Jacob Zuma.
Selon L’Obs : « Philippe Hababou Solomon et Alexandre Benalla s’étaient auparavant rendus au Congo-Brazzaville, en
octobre, où ils auraient rencontré l’autocrate Denis Sassou-Nguesso, qui cumule plus de trente années à la tête de ce pays pétrolier d’Afrique centrale. Une rencontre que l’ancien chef de cabinet
adjoint refuse de confirmer au « Monde ». Leur jet se serait posé directement à Oyo, « le fief du clan présidentiel congolais ». Les deux hommes auraient logé à la
résidence présidentielle réservée aux hôtes de marque et dîné avec le chef d’Etat congolais. Denis Sassou-Nguesso aurait été ravi de recevoir un « frère », franc-maçon comme lui,
en qui il aurait aussi vu un possible moyen de faire passer des messages à Emmanuel Macron, même si l’Elysée assure avoir absolument coupé les ponts. Le directeur du cabinet du président de la
République a même pris la plume pour écrire à Alexandre Benalla, selon nos confrères du « Monde », afin de lui « interdi[re] de se prévaloir d’une quelconque recommandation ou
appui tacite de la présidence ».
Selon le journal Le Monde, Benalla se serait également rendu chez l’autocrate françafricain,
Paul Biya, au pouvoir depuis trente-six ans au Cameroun, où s’est également rendu le duo. A Yaoundé, Benalla aurait rencontré le chef d’état-major et le directeur de cabinet de Paul Biya. Au
Cameroun comme au Tchad, la délégation aurait tenté d’écouler des uniformes pour l’armée selon le Nouvel Obs.
Une campagne présidentielle, Alexandre Djouri, un dictateur africain, un porteur
de valise, ça vous rappelle rien ?
Alexandre Benalla devant le Sénat : l’audition du gendre idéal
...par le Col. Georges Michel - le 19/09/2018.
Le grand public qui attendait du sang sur les murs du Sénat a de quoi être déçu car la mise à la question extraordinaire d’Alexandre Benalla a bien failli se
terminer en anesthésie générale. Après les propos fracassants, la semaine dernière, de l’ancien conseiller du Président et les déclarations énervées des Castaner et Belloubet au sujet de la
légitimité de cette commission d’enquête sénatoriale, on attendait du grand, du beau spectacle. Eh puis, non. Remboursez, s’écrit le badaud !
Par exemple, on aurait eu un Benalla qui serait resté muet comme une carpe, cela aurait eu de la gueule. D’autant qu’il avait fixé lui-même les limites de
l’exercice : il ne répondrait pas aux questions relevant de l’enquête judiciaire en cours, du secret professionnel et du secret de la Défense nationale. En gros, au mieux, il nous donnerait
l’adresse de son tailleur, et encore !
En fait, il a été bavard comme une pie sur son rôle de coordonnateur et de « facilitateur » dans les déplacements du Président. Bavard, courtois, souriant, gentil
comme tout, s’excusant, dans son propos liminaire, d’avoir traité Philippe Bas de « petit marquis » et les sénateurs de « petites personnes » et confessant un « profond respect pour le Sénat ». Tu seras bien poli avec ces messieurs-dames, hein,
Alexandre ! Un zeste de larmes aurait été bien vu.
Bavard comme une pie mais rien qui casse trois pattes à un canard. Finalement, la seule révélation de cette audition devant la commission de la chambre haute aura
été Alexandre Benalla lui-même. Car, il faut bien le reconnaître, le bel Alexandre, du haut de ses 27 ans, a tenu deux heures et demie, face à une cinquantaine de sénateurs faisant deux fois son
âge, sans se laisser démonter, retourner ou désarçonner. Le coaching, décidément, fait des miracles. Il faut dire, aussi, que cela ne ressemblait pas à un interrogatoire dans les sous-sols de la
rue Lauriston et que l’on a vu de grands oraux autrement plus sportifs.
Que retenir, alors, de cette audition ? En creux, d’abord, que Christophe Castaner peut incontestablement postuler pour la charge de premier bouffon de La
République en marche et, tant qu’à faire, de la République tout court. En effet, la semaine dernière, le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement pointait du doigt, à travers la mise en
œuvre de cette commission, ceux qui voulaient destituer le chef de l’État. Carrément. Au rythme sénatorial de ce qu’on a vu ce mercredi, Emmanuel Macron est tranquille !
Ensuite, que le Sénat a quand même donné une bonne leçon de respect des institutions. Il n’avait pas besoin des leçons pontifiantes de Mme Belloubet sur la
séparation des pouvoirs exécutif, législatif et de l’autorité judiciaire. Ne serait-ce qu’à travers le périmètre de cette commission qui excluait l’affaire de la Contrescarpe, à la grande
différence de la « jus-de-boudinée » commission d’enquête de l’Assemblée nationale présidée par une députée macroniste. C’est probablement parce qu’ils ont voulu rester dans les clous
que les sénateurs ont évité le bain de sang espéré.
Maintenant, sur le fond, qu’a-t-on appris ? Pas grand-chose. Si, tout de même, sur la place d’Alexandre Benalla dans le dispositif macrono-élyséen. Une place
conquise en montant « un étage avec l’ascenseur social ». Pour un jeune
sportif comme lui, il aurait pu prendre l’escalier ! On sait, désormais, qu’il n’a jamais été le garde du corps d’Emmanuel Macron. Son port d’armes ? C’était pour sa sécurité personnelle car il
se sentait exposé. Cette affirmation mériterait d’être creusée. Comme Michel Charasse, le conseiller jadis de Mitterrand, nous dit-il. Benalla sait trouver les bonnes comparaisons qui lui
permettent de se donner une certaine importance. Et si les attendus de l’arrêté de la préfecture de police qui lui a octroyé cette autorisation de port d’armes évoquent ses fonctions de sécurité
à l’Élysée, ce n’est pas de sa faute, Monsieur.
S’il s’agissait de démontrer qu’Emmanuel Macron n’avait pas admis dans son premier cercle une petite frappe, l’exercice est réussi. Le gendre idéal, cet Alexandre
Benalla ! Un grand merci au coach.
Benalla peut-il être une véritable bombe ambulante pour Emmanuel Macron ?
...par J.-P. Fabre Bernadac - le 17/09/2018.
Ancien officier de Gendarmerie
Diplômé de criminologie et de criminalistique
Certains ministres montent au créneau à l’approche de l’audition de l’ex-collaborateur du Président Macron, poursuivi pour violences.
Le ministre de la Justice Nicole Belloubet a ainsi mis en garde, une nouvelle fois, la commission d’enquête sénatoriale contre le risque
d’un « empiètement sur le domaine judiciaire » au cours de ses travaux sur l’affaire Alexandre Benalla. Allant plus loin, elle a laissé entendre
que « tout ce qui touche à la fonction présidentielle ne saurait faire l’objet d’une commission d’enquête […] Cela reviendrait dans les faits à rendre le chef de l’État (…)
responsable devant le Parlement. La Constitution l’interdit formellement. »
Comme si ces phrases ne suffisaient pas pour dissuader les parlementaires du palais du Luxembourg, Christophe Castaner, secrétaire d’État aux Relations avec le
Parlement, a souligné lors d’une conférence de presse : « Certains pensent qu’ils peuvent s’arroger un pouvoir de destitution du président de la République, ils sont eux-mêmes des
menaces pour la République. »
On le voit, les pontes ministériels de La République en marche font feu de tout bois contre les sénateurs, allant même jusqu’à les menacer. Mais, au fait, pourquoi de telles intimidations ? Ne seraient-elles pas le signe d’un affolement du pouvoir ?
Si Belloubet met en avant le chef de l’État pour hurler « pas touche », ce ne peut être que pour une seule raison : parce qu’elle sait que les liens entre le « catcheur élyséen » et Jupiter sont tels que le babillage du premier seraient un danger pour le
second. Imaginez qu’à la faveur d’un questionnement habile, il craque. Jusqu’où iraient ces révélations ?
Castaner, lui, va plus loin en parlant d’une opération de « destitution du Président ». Là aussi, pourquoi de tels mots ?
Ceci préfigure-t-il l’angoisse d’une audition aboutissant à des divulgations pouvant induire l’article 68 de la Constitution ? Article qui stipule
que « le président de la République ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Benalla
pourrait-il être le dénonciateur d’un comportement personnel du « Big Chef » incompatible avec la dignité de sa fonction présidentielle (crime, propos publics inacceptables, etc.)
?
Comme l’a déclaré Jean-Luc Mélenchon : « Ils ont peur de quelque chose, mais quoi ? Qu’est-ce qu’ils craignent
? »
Benalla connaît intimement Jupiter depuis deux ans. Or, il va témoigner sous serment et la sanction pour parjure peut aller jusqu’à cinq ans de prison et 75.000
euros d’amende. Imaginez que l’homme de la Contrescarpe prenne peur et décide de s’épancher. Certaines scènes, certaines paroles ne pourraient-elles pas, alors, aboutir à des rebondissements ?
L’audition du Franco-Marocain ne se transformerait-elle pas en cataclysme pour la présidence actuelle ?
Allons plus loin. RTL a annoncé que l’ex-chargé de mission envisage, après avoir noué des contacts, de s’installer au Maroc pour monter sa propre société
de sécurité. Il faudrait être stupide pour ne pas croire qu’un tel homme ne soit pas courtisé, pour ses actions passées, par les services marocains :Que pourrait-il leur confesser ?
Aujourd’hui, Benalla, pour l’Élysée, n’est-il pas une véritable bombe ambulante ?
L'affaire Benalla semble loin d'être finie Mediapart révèle coup sur coup plusieurs nouvelles informations sur l'affaire de l'été. Le parquet de Paris se refuserait à élargir l'enquête
sur les dissimulations de preuves, pourtant admises par Alexandre Benalla en personne.
Le 30 août, Mediapart a fait
plusieurs révélations sur l'affaire Benalla. On savait déjà que le parquet de Paris avait décidé de ne pas étendre les investigations des juges d'instruction aux étranges dissimulations
d'éléments pourtant cruciaux pour l'enquête. Le journal révèle que non seulement des éléments concrets démontrent qu'Alexandre Benalla a intentionnellement organisé ces dissimulations,
mais qu'il les assume.
Au cœur de l'affaire: le vidage du coffre d'armes de son domicile avant sa perquisition, une dissimulation de ses données personnelles sur son téléphone et le refus de dévoiler
le numéro de téléphone de sa compagne. Trois actes dont Alexandre Benalla a reconnu être l'auteur durant son audition. Malgré cela, et face à ce refus de coopérer avec la justice,
celle-ci aurait décidé de ne pas aller plus loin dans l'enquête.
Mediapart rappelle pourtant que «l'effacement des traces ou indices » ou «le déplacement ou la suppression d'objets quelconques» afin de «modifier l'état des lieux d'un crime ou d'un
délit» sont des délits passibles de cinq ans de prison (article 434-4 du code pénal).
Dernièrement, Le Parisien avait d'ailleurs révélé qu'Alexandre Benalla avait également menti aux policiers en prétextant que sa femme se trouvait à l'étranger et qu'elle
ne pourrait pas leur répondre. Or, les autorités ont mis la main sur son numéro et réussi à géolocaliser la compagne d'Alexandre Benalla... en France, dans le XVIe arrondissement de
Paris.
Ismaël Emelien dans le collimateur de la justice ?
Le 29 août, Mediapart révélait une
autre information : un syndicat de policiers, VIGI-Mi, a demandé l'audition d'un proche collaborateur d'Emmanuel Macron, Ismaël Emelien. Celui-ci est accusé d’avoir récupéré les
images volées de la vidéosurveillance des violences du 1er mai. Des soutiens anonymes du président Emmanuel Macron avaient par la suite utilisé ces clichés, normalement détenues exclusivement par les autorités, et les avaient
diffusés sur les réseaux sociaux. Les juges ont considéré qu'il s'agissait-là d'un «recel de détournement d’images issues d’un système de vidéo-protection».
Ce syndicat, partie civile dans l'affaire des faux policiers (Alexandre Benalla et Vincent Crase) a confirmé l'information du quotidien en ligne sur Twitter.
Mediapart rappelle qu'Alexandre Benalla avait eu possession de documents sortis illégalement de la préfecture. Devant les policiers, le conseiller d'Emmanuel Macron a avoué que Laurent
Simonin, chef d’état-major adjoint à la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), et Jean-Yves Hunault, officier de liaison de la préfecture à l’Élysée, lui avaient demandé
de rapporter le CD-Rom comprenant les images : «Ils m’ont dit qu’ils me l’avaient donnée mais qu’en fait, c’était une preuve dans le cadre de l’enquête, et que c’est la police judiciaire
qui devait en être le destinataire. J’ai demandé d’où sortait cette vidéo, je n’ai pas eu de réponse», a déclaré Alexandre Benalla devant les policiers lors de son audition.
Que contient donc de si important le coffre-fort que cache Benalla ?
...par Alain Marsauguy - le 27/08/2018.
Ancien journaliste. Fondateur et animateur du site france-patriote.fr
Ainsi Benalla disposait-il d’un appartement ultra-sécurisé à Issy-les-Moulineaux, à l’intérieur duquel se trouvait un coffre-fort. Coffre-fort qui a mystérieusement
disparu lorsque les enquêteurs sont venus procéder à une perquisition.
Quand les policiers se sont rendus dans la soirée du 20 juillet au domicile de l’ancien garde du corps de Macron, ils ont trouvé porte close. Benalla, qui les
accompagnait, n’avait, paraît-il, pas les clefs sur lui. Il expliqua que c’était sa compagne Myriam qui les détenait. Tout en refusant de dire où la jeune femme, qu’il devait épouser le
lendemain, se trouvait et de donner ses coordonnées à la police. « Elle est certainement partie à l’étranger se reposer et fuir les journalistes avec notre bébé », leur déclara-t-il en
guise d’explication. Les enquêteurs n’en furent pas surpris. Depuis le début de son audition, ils avaient constaté le « manque de coopération » de l’homme qu’ils avaient placé en garde
à vue. Il n’y avait donc pas d’autre solution que de forcer la serrure. En vain ! La porte, dotée d’un système de sécurité sophistiqué, résista à tous les assauts. Après avoir apposé les scellés sur la porte du logement, les policiers décidèrent de revenir le lendemain dès 6 heures du matin, accompagnés d’un serrurier et du
matériel adéquat pour effectuer leur perquisition. À leur grand étonnement, le coffre-fort s’était bizarrement volatilisé durant la nuit. Sans se démonter, Benalla expliqua : « Le 19
juillet, ma femme m’a appelé pour me dire qu’il y avait plein de journalistes devant la maison et dans le couloir. J’ai demandé à un ami d’aller chercher ma femme et de récupérer tout ce qui
pouvait être volé, des objets de valeur et notamment des armes ».
Un témoin capital
Décidément, cette femme de 32 ans devenait un témoin capital dans cette mystérieuse affaire. Pour la retrouver, les enquêteurs de la Brigade de répression de la
délinquance à la personne (BRDP) décident d’employer les grands moyens. Comme pour les affaires criminelles, ils vont consulter tous les fichiers de police, effectuer des réquisitions bancaires,
tenter d’identifier son véhicule, rechercher d’éventuels PV pour excès de vitesse, vérifier tous les vols au départ des aéroports parisiens. Finalement, ils finissent par retrouver sa trace grâce
à la géolocalisation dans le 16e arrondissement de Paris.
La jeune femme a beaucoup utilisé son téléphone portable, sans doute pour faire annuler les formalités de son mariage, mais pas seulement. Les enquêteurs ont donc
la confirmation qu’elle n’a pas quitté la France. Mais où se trouve-t-elle ? Par le biais de son adresse mail, obtenue grâce à la mairie d’Issy-les-Moulineaux, ils tentent de la contacter.
En vain ! Benalla s’inquiète. Lors de son audition, il dénonce ce qu’il considère comme un acharnement de la police : « Je m’interroge sur l’opportunité de faire des recherches sur
une femme qui n’a rien à voir dans toute cette histoire. Elle est déjà assez chamboulée ! » dit-il. La faute à qui ? Volontairement ou pas, Myriam est devenue la complice de
Benalla. Elle est en fuite, recherchée comme une criminelle. Toutes les polices sont à ses trousses. Mais elle reste, pour l’heure, introuvable ! Curieusement, les armes – trois pistolets automatiques et un revolver Remington – qui étaient enfermées dans le fameux coffre-fort vont réapparaitre. Benalla, qui
les détenait légalement, dit-on, les remettra lui-même aux enquêteurs. Ce n’est pourtant pas vraiment ce qui les intéressait le plus à l’intérieur de cette armoire blindée. Ils s’attendaient à
trouver des documents plus ou moins confidentiels. Et, pourquoi pas, un plan de réorganisation de la sécurité présidentielle. Voire l’organigramme d’un cabinet noir qui aurait été dirigé par un
certain « lieutenant-colonel » Benalla.
Veto du parquet de Paris
Complotisme ? Qu’on nous explique alors pourquoi le parquet de Paris a opposé une fin de non-recevoir à un syndicat de police qui s’était porté partie civile
et qui avait demandé, le 30 juillet, un réquisitoire supplétif aux juges d’instruction pour étendre l’enquête à la disparition du coffre-fort. Le veto du parquet est significatif. Le pouvoir ne
veut pas savoir. Ou, plus exactement, il ne veut pas que les Français sachent ce qui se tramait dans les recoins secrets de Élysée. L’avocat du syndicat de police, cité par le Parisien, n’est pas
dupe : « Le parquet fait preuve d’une naïveté inhabituelle. Sa position abonde en tout cas la thèse d’un Benalla protégé par le pouvoir ». Ce dont personne ne doute aujourd’hui. Et
l’on voudrait nous faire croire qu’il ne s’agit pas d’une affaire d’État !
Comme on est loin du fait divers initial où un conseiller du président au sang un peu chaud s’était mêlé au service d’ordre pour jouer les gros bras lors de la
manifestation parisienne du 1er mai. Car c’est aujourd’hui le pouvoir Macronien qui est mis en cause. En quelques semaines, l’affaire Benalla est devenue l’affaire Macron. « Il n’y a qu’un
seul responsable, c’est moi ! » avait-il crânement lancé devant l’auditoire de ses partisans. Eh bien, s’il prend la responsabilité de tout ce qui s’est passé, il faut qu’il aille
jusqu’au bout et dise la vérité, toute la vérité aux Français qui le regardent aujourd’hui d’un œil différent, comme le montre le sondage publié le 26 août par le JDD où sa popularité a chuté de
5 points à 39 % de bonnes opinions. Son score le plus bas depuis le début de son quinquennat.
Fini le temps où il était le chouchou des médias et faisait la couverture des magazines. Il n’est pas inintéressant, d’ailleurs, de noter que c’est le Monde qui a
sorti l’affaire Benalla, pas le Canard enchaîné ou Médiapart. Est-ce le signe que Macron est lâché par l’oligarchie, comme certains le croient ? L’avenir nous le dira !
Quoi qu’il en soit, l’affaire n’est pas terminée. Elle suit son cours sur le plan judiciaire, en dépit de la mauvaise volonté évidente de la Chancellerie. La
commission d’enquête parlementaire du Sénat va reprendre prochainement ses travaux. Elle devrait auditionner Alexandre Benalla qui s’est déclaré prêt à être entendu. Réservera-t-il aux sénateurs
des révélations ? Il n’est pas interdit de le penser depuis que l’ancien « homme de l’ombre » prend visiblement du plaisir à se retrouver en pleine lumière.
La Ve République et ses séides, barbouzes et autres nettoyeurs
...par Alice Braitberg - le 10/08/2018.
Le comportement du marocain Alexandre Benalla ou Lahcène Benahlia (selon un journal algérien) est fidèle à celui des barbouzes, séides , nettoyeurs et
autres hommes de main dont les hommes de pouvoir s’entourent immanquablement.
L’affaire du SAC en 1980 a généralement mis en lumière la persistance de diverses organisations paramilitaires extrémistes et la négligence bienveillante de l’appareil d’État à leur
égard pendant deux décennies (. Source
Wikipedia)
Le scandale d’Etat Macron/Benalla/Collomb a l’avantage de porter à la connaissance du public tout ce que le fonctionnement de l’Élysée et de nos institutions
républicaines recèle d’actions louches, illégales, antidémocratiques et forcément obscures au profit non pas du Bien commun France mais d’intérêts personnels qui relèvent de la vie privée du
président ou de ses ambitions politiques y compris de son cercle d’intérêts.
Ce système voyou n’est pas propre à Macron, tous les présidents de la République en ont usé et il semble qu’on ne puisse pas gouverner un pays sans le soutien
mafieux d’hommes de l’ombre. Il est tout de même contrariant d’observer que ce qui nous a été vendu comme politique nouvelle ne soit à la nouveauté que ce que le Canada Dry est à l’alcool.
Finalement, la question est de savoir s’il est possible de diriger une Nation sans intrigues, manipulations, sans magouilles, sans tricherie en toute honnêteté et
transparence. Il semblerait que non. La révision de la Constitution qui vient d’être suspendue à cause du scandale Benalla aurait pu reprendre en incluant la question des cabinets noirs et des
séïdes ? Ne rêvons pas.
Quatre faits majeurs ressortent pour l’instant de cette affaire « nauséabonde »: la présence en nombre et fonction de musulmans d’origine
marocaine au plus proche du président Macron, l’existence d’un cabinet noir dont Gérard Collomb serait le parapluie de son plein gré, l’activité illégale du séïde Alexandre Benalla au service de
Jupiter et toute une kyrielle de mensonges depuis le président jusqu’au préfet et leurs nettoyeurs.
Cabinets noirs de la Ve république
Le corollaire du cabinet noir c’est l’homme de main ou barbouze, séide, nettoyeur, sbire, ami voyou délinquant ou criminel selon ses missions.
Au prétexte de la raison d’État, les présidents se sont souvent entourés d’un « cabinet noir » effectif ou virtuel chargé d’organiser les missions de
leurs séïdes (« séide » personnage de Voltaire dans Le Fanatisme, ou Mahomet le prophète, est une transcription de « Saïd » fils adoptif de Mahomet !) aussi bien pour des affaires privées que des affaires politiques. Le
premier cabinet noir de la Vème république remonterait à 1960 sous la présidence de de Gaulle et aurait été animé par Jacques Foccart qui pilotait le Service d’Action Civique, le SAC. Tous les
présidents de la Vème république, de De Gaulle à Hollande, ont eu des cabinets noirs dont les têtes étaient souvent connues mais dont les actions et les agents restaient dans l’ombre. Dans
l’affaire Benalla, il serait vraisemblable que la tête du cabinet noir de Macron soit Gérard Collomb. Ce n’est qu’une hypothèse, ce vieux routard du PS qui a bouffé à tous les râteliers du parti
et qui, récemment interrogé par la commission d’enquête (bidon) de l’Assemblée nationale, prétendait ne rien savoir. Gros mensonge dans l’intérêt de la nation ou de l’intérêt très personnel du
président et de ses hommes ?
La Vème république a ainsi connu de grands scandales dont le président de la République était le commanditaire se faisant servir par des individus peu
recommandables mais entièrement dévoués à leur mission. On connait la collusion du général de Gaulle avec le SAC pour lutter contre l’OAS qui refusait de quitter l’Algérie.
La présidence de Valéry Giscard d’Estaing a connu les affaires Boulin et Bokassa (diamants) dans lesquelles on retrouve Jacques Foccart, le SAC et Charles
Pasqua.
Avec François Mitterrand les affaires pleuvent : écoutes téléphoniques abusives, deuxième famille, Françafrique, attentat de la rue des Rosiers Irlandais de
Vincennes, Rainbow Warrior, etc. François Mitterrand ordonne la création d’une cellule antiterroriste à l’Élysée, dirigée par le
gendarme Christian Prouteau et qui n’obéit à aucun contrôle autre que celui du président. Très vite, il s’en sert pour son intérêt
personnel et étouffer de gênantes affaires.
Avec Jacques Chirac on apprend que la France a vendu des armes à l’Angola (Angola gate) malgré l’embargo décrété par l’ONU. Les intermédiaires sont Charles Pasqua,
l’ex préfet Mariani .
Avec Nicolas Sarkozy on déplore l’assassinat de onze ressortissants français à Karachi pour une sombre histoire de rétrocommissions, les intermédiaires étant
Alexandre Djouhri, né Ahmed, Robert Bourgi ben Mahmoud, , Ziad Takieddine et Abdul Rahman El-Assir . Ils sont tous originaires du
Liban, vraisemblablement musulmans et spécialisés dans la vente d’armes.
Alexandre Ben Allah, un séïde ordinaire
Un haut fonctionnaire, a fortiori un président, exige d’être servi selon son bon vouloir et peu lui importent les moyens utilisés par ses hommes de main pour le
satisfaire. Le patron exige , le serviteur obéit.
Par exemple, dans les affaires de financement des campagnes électorales, le candidat ne ment pas forcément lorsqu’il affirme ne pas être au courant de la manière
dont les fonds ont été rassemblés. Il a ordonné et ne s’est pas mêlé des détails. D’ailleurs, une fois élu, comme par exemple Nicolas Sarkozy, seuls les exécutants sont sanctionnés.
Ce que nous savons de Ben Allah le dessine comme un homme dévoué au président au point de s’arroger les fonctions de la police et de la gendarmerie sans en avoir la
légitimité.
Officiellement garde du corps du président et de son épouse il semble avoir été choisi , au nom de la protection de ses maîtres, de sa fidélité au PS depuis 2011 ,
son expérience de garde du corps auprès d’Aubry et Hollande et son absence de scrupules.
D’après l’avocate Caroline Mecary, Ben Allah aurait collecté l’ADN d’opposants à Macron (gobelets, mégots, déchets divers) afin de les identifier et de les
surveiller illégalement. La fin justifie les moyens.
Les besoins du patron qui doivent être impérieusement satisfaits ne peuvent s’accommoder des principes et des serments des gardes républicains, des gendarmes et des
policiers qui sont officiellement destinés à assurer sa sécurité. Ces hommes constitués en GSPR sont entraînés car ils viennent tous du GIGN. Mais s’ils sont compétents en matière de sécurité,
ils ne sont pas fiables pour mener des actions secrètes plus personnelles et illégales sauf à imiter Vincent Crase, chef d’escadron de la réserve opérationnelle de la gendarmerie, acolyte de Ben
Allah dans l’affaire du 1er mai.
Bien que Macron ait fréquenté depuis des décades les sphères du pouvoir et bien qu’il se soit entouré de coquins rusés et expérimentés, il semblerait que ses
prétentions l’aient rendu imprudent et qu’il ait peut-être été conseillé par des gens qui voulaient sa chute. Étant donné ce que nous savons de son narcissisme et de son cynisme, il est
probable qu’il ait perdu tout sens de la mesure affecté par le vertige des hauteurs, ce qui n’est pas surprenant quand on sait qu’il fut élu puis conditionné par sa grand-mère et Brigitte sa prof
de théâtre comme l’enfant le plus exceptionnel de la terre naturellement destiné à un avenir glorieux.
Le fait que Macron se soit entouré de musulmans pour le conseiller et le protéger est cohérent avec sa politique immigrationniste islamisatrice. Comme nombre de ses
prédécesseurs et de l’élite politico financière du pays il éprouve un penchant marqué pour le Maghreb, en particulier pour le Maroc et l’Algérie qu’il a honorés de sa présence tout fraîchement
élu. Ne s’est-il pas entouré de musulmans pour donner des gages à ses amis ? Imprudent Manu. Le séïde aurait fréquenté l’ex avocat Karim Achaoui radié pour fréquentation du grand banditisme,
fondateur de la ligue de défense judiciaire des musulmans. Outre un engagement musulman, c’est une connexion utile pour recruter des hommes de main, constituer un réseau clandestin et se procurer
tout ce que les marchés parallèles peuvent offrir en armes, drogues et matériel volé comme des uniformes et équipements de police ou de gendarmerie.
Jupiter aurait-il oublié que bien des monarques ont été assassinés par des proches comme Indira Gandhi le fut en 1984 par deux sikh de sa garde rapprochée ?
Connaissant la stratégie des islamistes -écrite en clair par l’état islamique- qui consiste à infiltrer pour détruire de l’intérieur et puisqu’on prête à Ben Allah
une appartenance aux frères musulmans et au roi du Maroc, la débandade à laquelle nous assistons n’est-elle pas préméditée ? J’avais déjà écrit sur l’omniprésence du Maroc dans notre gouvernement
et chez les terroristes. On apprend que ce serait Najat Belkacem qui aurait introduit Ben Allah au PS. Quand on sait que Najat a eu Gérard Collomb comme mentor et que ce dernier a couvert Ben
Allah, on a de quoi s’interroger sur ce qui ressemble à une filière intemporelle.
Je le redemande, peut-on gouverner la France proprement ? L’honnêteté et le souci du Bien commun France sont-ils incompatibles avec la direction du pays ? Le fait
d’avoir humilié l’armée et manipulé la police par l’intermédiaire de SON préfet est un signe de l’intérêt de Jupiter pour les gredins au détriment des institutions républicaines.
Alice Braitberg
Pour en savoir plus et sources
Selon un certain Karim B. qui a constitué un dossier sur l’affaire, l’homme se dénommerait en
réalité LAHCENE BENAHLIA et serait membre des services secrets marocains. L’info aurait été donnée par un journal algérien.
Présidence de De Gaulle : Le SAC, utilisé par le président pendant la guerre d’Algérie contre l’OAS puis
pendant les évènements de 1968.
e service d’action civique (SAC) a été, de 1960 à 1981, une association au service du général de Gaulle puis de ses successeurs gaullistes, mais souvent
qualifiée de police
parallèle, créée à l’origine pour constituer une « garde de fidèles » dévouée au service inconditionnel du général après son retour aux affaires en 1958. ..Par le déchaînement de violence et par les implications politiques de ces assassinats, l’affaire a eu un grand retentissement dans la presse française au début des
années 1980. Elle a généralement mis en lumière la persistance de diverses organisations paramilitaires
extrémistes et la négligence bienveillante de l’appareil d’État à leur égard pendant deux décennies Source
Présidence de Valéry Giscard d’Estaing : affaire Boulin, diamants de Bokassa
Boulin menaçait de révéler des secrets sur des affaires encore
inconnues sur son parti. Son emploi du temps et ses relations convergent tous vers le RPR et le Service d’action civique, bras armé de de Gaulle, dirigé par Charles Pasqua, ennemi politique de Boulin, et Jacques Foccart, l’homme secret de la République, qui
semble se placer au nœud de l’affaire.
Les diamants de Bokassa : VGE avait reçu pour environ 1 million de francs de diamants qu’il n’avait pas déclarés. En 1979, à la chute de Bokassa , les soldats
français détruisent les archives. Qui étaient ces « soldats français » et qui les dirigeait ? On peut penser que des hommes de l’ombre étaient derrière la destruction de ces archives
compromettantes pour le président.
Présidence de François Mitterrand : écoutes téléphoniques, deuxième famille, Françafrique, Irlandais de
Vincennes, etc.
Suite à l’attentat de la rue des Rosiers, en 1982, François Mitterrand ordonne la création d’une cellule
antiterroriste à l’Élysée, dirigée par le gendarme Christian Prouteau et qui n’obéit à aucun contrôle autre que celui du président. Très
vite, il s’en sert pour son intérêt personnel et étouffer de gênantes affaires. Entre 1983 et 1986, François Mitterrand ordonne la mise sur écoute de 150 personnalités d’horizon différent, hors
de tout circuit légal.
Présidence de Jacques Chirac : vente d’armes à l’Angola
en pleine guerre civile dans une Angola sous embargo de l’ONU, deux marchands d’armes, le Français Pierre Falcone et le Russo-Israélien Arcadi Gaydamak, fournissent entre 1993 et 1998 pour 790 millions de dollars de
chars, navires et munitions soviétiques aux forces loyalistes du président, qui s’était vu refuser l’aide officielle de la France. Mais, en sous-main, l’Hexagone et son ministre de l’intérieur de
l’époque Charles Pasqua (l’incarnation même des
réseaux en Afrique) facilitent les connexions. Sans accord officiel, ces ventes d’armes sont rendus possibles par des pots-de-vin qui achètent le silence de nombreux politique et facilitent les
rencontres entre hommes d’affaires, élus, conseillers et écrivains : on y retrouve Jean-Christophe
Mitterrand, qui bénéficie des réseaux de papa, l’ex-préfet Jean-Charles Marchiani, l’homme à tout faire Jacques Attali et même l’auteur Paul-Loup Sulitzer.
...par l'Amiral François Jourdier - le 26/07/2018.
Faire de l’affaire Benalla une affaire d’Etat me paraît quand même quelque peu excessif. Evidemment
Jupiter a eu tord de s’enticher d’un nervi d’origine douteuse qui assurait sa sécurité pendant sa campagne électorale, mais des gars (et des garces) qui bénéficient de prébendes totalement
injustifiées, il y en a plein les rues, songeons aux joyeux membres du Conseil Economique, Social et Environnemental, aux anciens présidents, aux fonctionnaires des assemblées, au coiffeur de
Hollande et même à l’ambassadrice aux pôles nord et sud, Ségolène Royal.
C’est la curée, alors, que les opposants à Macron cherchent à le déstabiliser cela ne me choque pas
beaucoup quoique je ne sois pas sûr que ce soit une bonne idée, mais que l’ensemble de la presse alimente le scandale avec une belle unanimité m’étonne, car les grands médias sont tous aux ordres
et représentent des intérêts politiques et économiques.
Qui est derrière tout ce ramdam ? Macron aurait il cessé de plaire et travaille-t-on à son
remplacement ? Ce me semble quand même un pari stupide et pour mettre qui à sa place ?
D’autant que les manifestants que Benalla a corrigés ne me paraissent pas blanc-bleu et qu’on mette sur la
gueule de fouteurs de merde, me réjouit personnellement. On ne va pas tarder de dire que c’est la faute à Trump ou à Poutine.
Du renvoi du général de Villiers à la sanction contre Benalla
...par François Berte le 25/07/2018.
"[...] J’ai fait un parallèle très direct avec l’affaire de Villiers, qui a eu lieu il y a juste un an, et l’affaire Benalla. Un bon chef est obsédé
par la mission. Il choisit donc des gens capables de le confronter, car son obsession est d’avoir un maximum d’éléments lui permettant de garantir la réussite de la mission.
Nous avons l’exact opposé de quelqu’un qui choisit des gens à sa dévotion, des disciples et des gens qui l’adulent. Mais c’est amusant de se
rendre compte que ce sont ceux-là mêmes qui vont le perdre. Voir comment il a maltraité un grand serviteur de l’État qui a eu le malheur de lui rappeler son devoir, et voir comment il couvre
quelqu’un qui a comme seul mérite d’être à sa dévotion, cela dit beaucoup de la personnalité d’un chef.
Privilégie-t-on la cour des admirateurs au détriment des capacités ?
Exactement. Il est très intéressant de voir le choix tel qu’il est fait, avec un rapport à la mission très problématique. Il y a également une absence totale de
discernement dans la gestion de l’événement et de capacité à voir les enjeux.
Les différentes façons d’aborder les deux affaires à un an d’intervalle sont
frappantes. La première avec une violence totale et la deuxième avec un silence absolu. Emmanuel Macron ne se positionne pas pour construire une équipe opérationnelle pour servir la
France, mais positionne un système à sa dévotion. C’est un peu un voleur de gloire. Nous l’avons vu avec Johnny, Beltrame et les Bleus. Il s’agglutine à tous les endroits
qui vont lui permettre de réfléchir sa superbe. En revanche, il est absolument absent du cloître du discernement qui lui permettrait de choisir une vision. Nous ne voyons pas où il en est dans sa
vision.
On ne veut pas des transes, on veut du sens. Et le sens, c’est l’action de bon sens et en silence.
Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron a pourtant vanté les capacités et les qualités d’Alexandre Benalla. Il est, selon lui, un spécialiste en matière
d’organisation. La pression peut-elle expliquer que cet homme, qui a peut-être beaucoup de qualités, a tout simplement pété les plombs ?
La plupart des gens sont remplaçables. La seule chose qui ne l’est pas, c’est la capacité, étape après étape, à voir les enjeux et à les conduire. C’est là-dessus
que l’on attend un chef. Les gens sont remplaçables. Même les héros sont remplaçables, et les héros tout seuls ne servent à rien. En l’occurrence, là, nous n’avons pas du tout un héros.
Cette personne a certainement des qualités, mais je pense que je peux vous présenter trois mille légionnaires capables de faire l’affaire, et avec beaucoup
plus de retenue dans la violence. Ces liens plus que particuliers avec Emmanuel Macron sont, eux, en revanche, très troublants et inquiétants.
Le fait que son maintien enclenche un tel danger d’image et de fonctionnement au niveau de l’État montre la légèreté de notre conception de l’action
politique."
Nous y voilà, l’affaire Benalla n’est pas une affaire politique mais une simple affaire administrative. La République de Macron n’est pas celle des fusibles, comme
le Président l’affirmait avant-hier devant son clan ; c’est celle des lampistes. Certes, on ne coupera pas de têtes – ça ne coûte rien de le dire – mais l’on est prié d’aller chercher les
responsabilités, les « dysfonctionnements » du côté de la préfecture de Police de Paris. Pas le préfet, bien sûr, non un peu en dessous, et si possible bien en dessous, à l’échelon où naissent
les « copinages malsains ». C’est en gros ce que l’on aura compris des auditions
de la Commission parlementaire de l’Assemblée nationale, jeudi après-midi.
Certes, la nouvelle audition du contrôleur général Gibelin était nécessaire pour clarifier ses propos de lundi soir. Il a reconnu avec, semble-t-il, beaucoup de
sincérité et même d’émotion, qu’il s’était trompé lorsque Marine Le Pen lui demanda si Benalla avait participé à des réunions à la préfecture de police entre le 2 mai et le 18 mai, c’est-à-dire
durant sa mise à pied, ou plutôt, au vert. Non, a dit M. Gibelin. Dont acte. En revanche, oui, entre le 18 mai et le 18 juillet et ce, en contradiction avec la déclaration solennelle de Bruno
Roger-Petit, le porte-parole de l’Élysée, la semaine dernière, comme l’a souligné le député LR Larrivé.
Mais la seconde audition du préfet de police, Michel Delpuech, était tout à fait superfétatoire, pour ne pas dire surréaliste. Une véritable machine à fabriquer du
temps perdu. Le député Guillaume Larrivé, ainsi que d’autres députés LR, n’ont pas manqué de souligner le fait que cette audition était inutile. Et les questions des petits godillots à haut talon
de La République en Marche n’ont fait que confirmer cette impression. Coralie Dubost, député de l’Hérault, avait vraisemblablement reçu pour mission d’occuper le temps de parole pour poser des
questions secondaires, subalternes pour ne pas dire ancillaires, sur le fonctionnement général de la préfecture de police. On s’éloignait du Palais. C’était le but de la manœuvre. Cette juriste
spécialisée dans les « modes alternatifs de règlement de conflits », comme le précise sa biographie, était donc tout à son affaire ! Dans l’ancien monde, on appelait ça noyer le poisson. Sous le
regard de la garde-chiourme de service, la présidente de la Commission, Yaël Braun-Pivet, qui regardait l’horloge tourner très vite avec satisfaction. Son maître, le fameux « maître des
horloges », remonté comme une pendule dans les Pyrénées, pouvait être content. On pensera à Yaël pour le prochain remaniement…
Mais alors qu’on amuse la galerie et fait perdre un temps précieux à un préfet sur des questions de notes de service et de couleur du brassard (j’exagère à peine
!), les auditions plus politiques de Christophe Castaner, patron de LaRem, de Bruno Roger-Petit, d’Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, sont jugées inutiles par Mme Braun-Pivet, au
motif que la Commission doit se concentrer que sur les seuls faits du 1er mai. La manœuvre de diversion marche comme à la parade. Et les députés de la majorité, gonflés à la moraline, d’en
rajouter sur le registre « Ils [les oppositions] font rien qu’à nous embêter », ils ne veulent pas travailler » et ça, c’est pas pro. Parce qu’à La République en marche, on ne fait pas de
politique comme avant, on travaille (pour la France, bien sûr). Et si on pouvait supprimer la politique, ce serait encore mieux. C’est pour cela, du reste, que cette affaire n’est pas une affaire
politique mais qu’une simple affaire administrative.
On comprend alors que la France Insoumise ait claqué la porte, ainsi que le député LR Guillaume Larrivé, co-rapporteur de la Commission d’enquête. Ce dernier, qui
n’a pas l’air d’un comique troupier, refuse désormais de participer à la farce.
Depuis la publication par le journal Le Monde d'un article révélant les agissements scandaleux commis le 1er mai dernier par un très proche conseiller du président
de la République, chaque jour qui passe apporte son lot de révélations toutes aussi extravagantes et incroyables les unes que les autres. Et d'une affaire qui aurait dû rester cantonnée dans son
traitement au niveau individuel portant sur cet individu au comportement qu'on peut qualifier de voyou, voire de barbouze, cette affaire dite « affaire Benalla » est en train de virer au
cauchemar pour la présidence de la République car l'état de droit est mis à mal et c'est un véritable scandale d'Etat qui est découvert et qui atteint directement le président de la République
lui-même. Pourquoi ?
En premier lieu, le cas Alexandre Benalla, désormais poursuivi pour "violences en réunion n'ayant pas entraîné d'Incapacité", "immixtion dans
l'exercice d'une fonction publique", "port public et sans droit d'insignes réglementés", "recel de détournement d'images issues de la vidéo protection" et "recel de violation du secret
professionnel" doit interpeller les représentants de la nation et les citoyens français à deux titres.
Tout d'abord, présenté aujourd'hui comme un simple chargé de mission ou conseiller, il bénéficiait en réalité d'un statut particulier du fait de sa
proximité avec le président ce qui lui donnait accès, à 26 ans, à certains privilèges et passe-droits exorbitants (logement de fonction dans une dépendance de l'Elysée, salaire insensé, véhicule
haut de gamme de type berline avec chauffeur, port d'arme, badge de type H permettant l'accès dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, titre de lieutenant-colonel dans la réserve citoyenne,
promesse d'appui pour une candidature au poste de sous-préfet (nomination au tour extérieur) cette candidature ayant été retirée, habilité secret défense...) qu'il considérait de nature à lui
permettre de s'arroger des pouvoirs excessifs que personne n'osait ou ne pouvait contester puisque protégé par le président. C'est ainsi d'ailleurs qu'il a pu obtenir des bandes de
vidéo-surveillance communiquées par trois fonctionnaires de police de haut rang. C'est dire le pouvoir de ce voyou et sa certitude d'impunité jusque là.
Par ailleurs, cette affaire est révélatrice d'une dérive de cette République exemplaire prônée par le président de la République. On peut même
avancer qu'elle est le symptôme d'un dérèglement du pouvoir personnel et que le président démontre par ailleurs sa méconnaissance de la menace qui pèse aujourd'hui sur le pays. Sélective dans les
sanctions qu'elle peut être amenée à prendre, cette République favorise curieusement l'infiltration ou le noyautage de nos institutions et des cercles dirigeants de notre pays par le recrutement
ou l'entretien de relations obscures, malsaines et inquiétantes avec des personnages dont la loyauté à l'égard de l'Etat français et de de la nation peut être mise en doute. Alexandre Benalla,
d'origine marocaine, dont on peut penser qu'il possède une capacité certaine d'influence sur le président, est notamment très sensible à la cause musulmane et à la « Ligue de défense judiciaire
des musulmans » créée par l'avocat Karim Hachoui, avocat des voyous, radié du barreau de Paris pour manquements déontologiques et inscrit aujourd'hui au barreau d'Alger et avec lequel il
entretient ou a entretenu des relations suivies. D'autres relations avec des personnes non moins embarrassantes ne peuvent pas être ignorées : Makao, ex-garde du corps du président reçu récemment
à l'Elysée, s'affiche sans complexe avec Jawad Bendaoud, logeur des assassins du Bataclan ; n'oublions pas l'hésitation du président, en avril 2017, pour prendre ses distances avec Mohamed Saou,
référent d'En Marche pour le Val d'Oise, qui pourtant ne cachait pas ses accointances avec « l'islam politique » ; que dire de « l'humoriste » Yassine Belattar pour qui le problème c'est l'homme
blanc de plus de 60 ans et qui conseille, voire guide le président à qui le couplet sur « les deux mâles blancs » a probablement été suggéré ; sans oublier Hakim El Karoui conseiller chargé de
l'islam qui préconise la création d'une taxe halal pour financer ce que le président croit être une religion. Rappelons que Alexandre Benalla a été introduit dans les rouages du parti socialiste
par Najat Valaud Belkacem qui, avec d'autres, n'a fait qu'appliquer dans son action politique la stratégie culturelle islamique à l'extérieur du monde islamique élaborée par l'OCI. Enfin, dans
l'optique de la création évoquée par certains d'une police parallèle au sein de l'Elysée, avec des individus comme Alexandre Benalla on ne peut pas exclure, sous couvert de la
sécurité du chef de l'Etat, la mise sur pied d'une officine clandestine dérivant vers un système d'écoutes téléphoniques et le montage de coups tordus visant, entre autres, des organisations
patriotiques qui dénoncent le danger islamique. La clairvoyance ne paraît pas animer nos responsables politiques et le président semble témoigner une certaine complaisance à l'égard des adeptes
du système islamique.
En second lieu, il est évident que sans la révélation de cette affaire accablante par le journal Le Monde personne n'aurait rien su. Elle a donc
été soigneusement cachée par nos dirigeants politiques qui à présent se félicitent, toute honte bue, que la justice soit saisie. Il semble cependant que le président de la République n'a pas pris
la mesure de la gravité de la situation lorsqu'il a été informé au moment des faits. Mais il ne prend pas conscience non plus de la crise politique qui est en train de se développer depuis cette
révélation, jetant le trouble dans les esprits, provoquant l'ébranlement de nos institutions et alimentant la tension chez nos concitoyens persuadés de l'impunité liée au pouvoir de cette «
république des copains et des coquins ». Alors, seulement deux questions se posent.
La première porte sur la nature de la relation entre Alexandre Benalla et le président de la République. Pour quelle raison le premier
bénéficiait-il de tels privilèges et passe-droits qui le conduisaient à profiter de sa position pour s'arroger en toute impunité des pouvoirs extravagants ? Et pourquoi était-il protégé par le
président ? Car, si cette affaire a été soigneusement cachée, et si, de surcroît, la sanction arrêtée était totalement inadaptée – il semble cependant qu'elle n'ait pas été appliquée – c'est bien
qu'il était protégé. D'ailleurs, compte tenu de la gravité des faits, le président avait la possibilité, à son retour d'Australie, de demander sa révocation. Il ne l'a pas fait alors que son
exercice du pouvoir nous a habitués à des réactions immédiates et brutales lorsqu'il est contrarié. Personne ne peut oublier qu'il y a tout juste un an il poussait le général Pierre de Villiers,
chef d'état-major des armées, à démissionner pour avoir fait son devoir et rappelait aux militaires que le chef, c'est lui ! Plus récemment, personne n'oublie le limogeage de Eric Fournier,
ambassadeur de France en Hongrie, pour avoir dénoncé dans une note interne la «magyarophobie» des médias français et anglo-saxons. Par ailleurs, personne n'oubliera qu'en 2016, alors qu'il avait
été relaxé par le tribunal, le général Christian Piquemal avait été radié des cadres des officiers généraux par M. Hollande pour avoir dénoncé le non-respect de la Constitution et la
non-application des lois de la République par l'Etat à Calais. Personne n'a pu oublier, en 2013, l'éviction du général Bertrand Soubelet qui n'a dit que la vérité aux parlementaires qui
l'auditionnaient. Est-ce cela la République exemplaire ?
La seconde porte sur l'article 40 du code de procédure pénale et sur l'obligation faite aux différentes instances ou personnes ayant eu
connaissance des actes de violence commis par Alexandre Benalla d'en informer le parquet. On imagine aisément que compte tenu de la personne concernée (très proche conseiller du président, ce
dernier ayant en outre une conception très verticale du pouvoir), et alors que cette question n'a pas pu ne pas être évoquée dès le 2 mai, quel responsable (ministre de l'Intérieur, préfet de
police, cabinet du ministre de l'Intérieur, directeur de cabinet de l'Elysée, secrétaire général de l'Elysée) aurait pris l'initiative de saisir le parquet avec le risque de mettre le président
en porte-à-faux ? Cela dit, personne n'ayant pris cette initiative, il revenait logiquement au président lui-même de le faire ou de donner aux services de l'Elysée l'ordre de le faire. Encore une
fois, pourquoi le président ne l'a-t-il pas fait ? Et cette seconde question nous ramène à la première car elle sont liées. Tout converge donc vers le président.
Dans cette affaire grave qui tourne au scandale d'Etat, même si des têtes vont tomber, il n'y a pas de réel fusible et le président, qui le sait, est en première
ligne et sortira très affaibli de cette débâcle politique. Car finalement, le plus important dans le dénouement de ce scandale ne réside pas dans l'incident du 1er mai mais dans la personnalité
d'Alexandre Benalla associée aux dérives qui seront dévoilées par l'enquête. Les réponses attendues à ces deux questions légitimes détermineront si le président a manqué à ses devoirs dans
l'exercice de son mandat. Auquel cas, il pourrait tomber sous le coup d'une procédure de destitution prévue par l'article 68 de notre Constitution. Si la République peut être inaltérable, elle
est au service de la France et ceux qui la dirigent ne sont pas au-dessus des lois.
Antoine MARTINEZ
Coprésident des Volontaires Pour la France
« La promotion de Benalla au grade de lieutenant-colonel est une imposture qui a choqué profondément le monde militaire. »
Une semaine qu’Emmanuel Macron était retranché, assiégé au Château. De gauche comme de droite, tous y allaient de leurs pilonnages, de leurs assauts, de leurs
mines. Le prince qui, habituellement, faisait le beau du haut de son donjon ou dans la basse-cour semblait se terrer dans la salle d’armes. Depuis que son héraut, le triste sire Bruno
Roger-Petit, avait pompeusement claironné que Benalla avait été sévèrement puni – on lui avait, cependant, épargné le pilori -, les sorties de la garde palatine et de ses spadassins en tout genre
s’étaient toutes conclues par des échecs cuisants et humiliants : l’Histoire retiendra le très comique troupier Castaner faisant de Benalla un bagagiste. On imagine la colère froide du prince :
si j’ai besoin d’un bouffon à grelots, la prochaine fois, je penserai à toi.
Une semaine, donc, qu’Emmanuel Macron était muré. Les auditions en commission semblaient se resserrer sur sa personne. La tour tenue par Gérard Collomb vacillait
lamentablement mais les brèches avaient pu être colmatées, vaille que vaille. On avait frôlé la catastrophe avec l’audition du contrôleur général Gibelin mais, mardi, tout était revenu dans
l’ordre lorsque ce dernier avait retrouvé, comme par miracle, la mémoire. La preuve qu’à la guerre, il faut aussi avoir un peu de chance… Très difficiles furent les attaques contre l’un des
principaux officiers du donjon, Patrick Strzozda, directeur de son cabinet. Un combat rude s’engagea mais, au final, les assaillants ne purent enfoncer la porte cloutée.
Mais l’état de siège ne peut pas se prolonger durablement. Pour Emmanuel Macron, qui a tout construit sur le mouvement, il fallait tenter une sortie. Ce qu’il fit,
mardi soir. Il est gonflé, s’est-on dit. Il contre-attaque au moment où on ne s’y attendait pas. On confine au génie militaire ! L’espoir allait-il changer de camp ? À croire que oui, si l’on
écoutait la délicieuse Aurore Bergé sur BFM TV. Les gentes dames de la Macronie
semblaient reprendre des couleurs. L’émotion était presque palpable sous le bustier de Marlène Schiappa. Cependant, ce ne fut pas Arcole – certes pas Waterloo, pour paraphraser Jacques Brel –,
mais la sortie ne restera pas dans les annales des grandes batailles politiques.
De quoi s’est-il agi ? D’une sortie de faible envergure d’Emmanuel Macron pour aller se réfugier dans le camp de La République en marche, sa horde d’or, son
caravansérail de campagne, à la Maison de l’Amérique latine où étaient rassemblés les députés de la majorité pour un pot de fin d’année parlementaire. Emmanuel Macron était au milieu des siens.
Il n’était pas le président de la République française mais celui de La République en marche. Il n’était pas le chef de tous les Français mais celui d’un clan. Au fond, ce qu’il a toujours été.
Et, au milieu de sa meute qui n’en pouvait plus d’émoi, il a fait le matamore : « Le
seul responsable, c’est moi, qu’ils viennent me chercher », sachant très bien que, par construction, il est irresponsable. En cela, du reste, ceux qui demandent son audition par la
commission parlementaire devraient relire la Constitution.
Et puis, il a pris la posture noble du prince trahi par celui en qui il avait mis toute sa confiance. À ce moment-là, non pas une messe, mais une larme est permise.
On remarquera, cependant, la grande mansuétude du prince pour son nervi : découvrant la trahison le 2 ou 3 mai, il garde cependant le favori au Château et ne le chasse définitivement que le 18
juillet. On avait connu un Emmanuel Macron plus fulgurant. Au milieu de son bivouac, Emmanuel Macron s’est même pris à « blagouner », comme François Hollande en son temps : Benalla n’avait pas
les codes nucléaires, Benalla n’était pas mon amant… L’on était prié, chez les députés LREM, de sourire, d’applaudir. Une coupe de champagne et retour au Château. Le siège tient encore.
Tout est normal, il ne se passe réellement rien. (1)
...par Roland Pietrini - Le 25 juillet 2018.
Tout est normal, il ne se passe réellement rien. (1)
Quand Alexandre Benalla posait pour "l'Obs" avec une arme (3)
Mon premier billet «Les barbouzes d’un Président exemplaire » (2) en date du 21 juillet concernant l’affaire dite à tort Benalla, se concluait par cette simple phrase : « Nous en
sommes qu’au début, la suite risque d’être savoureuse ». Je dois dire que nous avons été plus que comblés dans le mauvais sens du terme. Je crains aussi d’être d’une totale banalité en
rabâchant ce que tout le monde peut lire et constater.
Monsieur Benalla possédait un Glock, dont le numéro est parfaitement connu, la mention de sa fonction sur son accréditation de port d’armes est claire. Monsieur Benalla était, je
cite : « chargé de mission auprès du chef de cabinet du président de la république en charge de la coordination de la sécurité du président de la république avec
les forces militaires et le GSPR » et contrairement aux dires du préfet de police, qui a accordé cette autorisation, alors qu’elle avait été refusée à trois reprises
auparavant, elle n’indique aucune restriction.
Monsieur Benalla avait donc parfaitement le droit....
À ce train-là, dans deux ans, Benalla était général !
...parJ.-P. Fabre Bernadac - le 24/07/2018.
Ancien officier de Gendarmerie
Diplômé de criminologie et de criminalistique
Depuis ces deux derniers jours, nous sommes au temps des « patates chaudes ». Le ministre de l’Intérieur, le directeur de cabinet et le préfet de police
jouent à « Ce n’est pas moi, c’est lui … Moi, mais j’ai rien fait, monsieur, je savais rien juré, craché ! » Subitement, ces autorités miment les singes de la sagesse, ceux qui ne
voient rien et n’entendent rien.
Aujourd’hui, les fumigènes balancés le 1er mai place de la Contrescarpe produisent de l’enfumage jusqu’à l’Élysée. Un seul but, dans ce capharnaüm présidentiel :
sauver le soldat Macron. Car derrière les indignations dénonçant le comportement du « bodyguard », que trouvons-nous d’autre, sinon la responsabilité pleine et entière de l’hôte du
Palais ? Oui, comment ne serait-il pas le seul, contre vents et marées, à avoir imposé ce simple garde du corps ? Comment ne pas en conclure que c’est le Président qui a mis en avant son
« puncheur » ? Pour le directeur de cabinet, le secrétaire général de l’Élysée et le commandant du GSPR, l’homme ne présentait aucune importance. Ils ne lui en ont accordé que
lorsque Macron les y a obligés.
Dans un précédent article, j’avais indiqué que Benalla n’était que brigadier de réserve. Mais en 2017, changement de décor, Jupiter est sacré sur les fonds électoraux. Notre
Dieu élyséen veut sans doute dur comme fer l’élévation en grade de son garde du corps. C’est, en tout cas, ce que tend à démontrer la suite. Il fallait donc le faire passer de brigadier à
lieutenant-colonel, un peu comme si vous demandiez, dans une entreprise, que le responsable de la maintenance devienne, du jour au lendemain, sous-directeur.
Cet homme, simple gendarme adjoint de réserve, ayant suivi deux semaines de formation en Normandie lors d’une préparation militaire et ayant effectué quelques rares
missions avec, comme chef de peloton, Sébastien Lecornu, nommé, depuis, secrétaire d’État à la Transition écologique, devait passer officier supérieur. La direction se devait de s’incliner. Donc
le directeur, tout en précisant le statut de « réserviste » du garçon, plia un genou mais, à la manière « gendarmique », tout en finesse et en note interne, comme le
raconte Le Parisien.
Alexandre Benalla, engagé auprès de la réserve opérationnelle, en avait été radié à sa demande en 2017. Pourtant, grâce à un tour de passe-passe, il n’en a pas pour
autant quitté la gendarmerie. Figurez-vous que, depuis cette date, il est devenu « expert » au sein d’un groupe de 74 personnes auxquelles fait appel la direction nationale quand elle
ne dispose pas de « ressources en interne ». Ainsi serait-il intervenu pour une mission de travail lors des incendies et agressions de casernes de gendarmerie fin 2017. Une compétence
qui lui confère, par l’opération du Saint-Esprit, un grade « temporaire » : celui de « lieutenant-colonel ». C’était tellement ridicule que la direction des réserves a émis un
avis défavorable, mais s’oppose-t-on à la volonté du prince ?
Je vous laisse imaginer la fureur des « pandores », officiers et gradés réunis, devant un tel avancement.
Macron est l’instigateur du « Benallagate ».
Dommage que le bagagiste des « Bleus » (dixit Castaner) soit en mauvaise posture : avec un tel protecteur, dans deux ans, il était
général !
La presse nous rapporte ce qu’aurait déclaré, en garde à vue, celui que beaucoup appellent
désormais « le gorille à Manu ». La première chose qui frappe, c’est l’étonnant culot dont il fait preuve. La seconde, c’est qu’il est clair qu’il a été dûment chapitré et que la stratégie de la
Macronie sera de semer la confusion en espérant continuer à profiter de la complaisance dont elle a bénéficié d’une partie du haut appareil judiciaire. C’est la raison pour laquelle il est utile
sinon indispensable de revenir sur un certain nombre d’aspects essentiels de la partie qui se joue aujourd’hui. D’autant plus essentiels qu’ils constitueront les enjeux du débat judiciaire. Or,
avec un exécutif aujourd’hui plaqué au sol et un législatif transformé en cirque, la justice est le seul des trois pouvoirs dont on puisse espérer qu’il sera capable de rester à peu près
debout.
Gare au « gorille »
Le jour du déclenchement du scandale, après avoir vu la vidéo des faits, nous avions établi la nature
des infractions qui devaient être reprochées à Alexandre Benalla et le caractère inadmissible de la protection dont il avait bénéficié après ses exactions. Le feuilleton qui se
déroule désormais nous apporte une révélation toutes les heures sur le statut et les avantages délirants, et manifestement indus, dont bénéficiait le « gorille ». Chacun de ces faits
doit faire l’objet d’une analyse juridique qui permette d’en caractériser l’aspect pénalement répréhensible, et d’en identifier les auteurs.
Dans la mesure où les événements que nous allons étudier ont fait l’objet de décisions prises par des fonctionnaires dans le cadre de structures hiérarchiques,
rappelons les principes de responsabilité qui gouvernent cette matière.
Tout d’abord, en application de l’article 28 de la loi sur le statut de la fonction
publique, le fonctionnaire est tenu à un devoir d’obéissance. Assorti d’un devoir de désobéissance si l’ordre qui lui est donné est manifestement illégal. L’article 122–4 du Code pénal exonère le fonctionnaire auteur d’une infraction accomplie sur
ordre à la condition qu’il n’en ait pas connu le caractère illégal. Apparemment accordés à la demande d’Emmanuel Macron, les avantages dont a bénéficié Monsieur Benalla ont fait l’objet pour
chacun de décisions administratives. Tous les fonctionnaires impliqués sont donc responsables et il est indispensable qu’ils en répondent.
Viens chez moi, j’habite chez un copain
Premier exemple, la rémunération exorbitante (environ 10 000 euros par mois) perçue par l’homme de main, selon Le Parisien. S’agissant de fonds publics, il est clair qu’il ne peut y avoir
d’arbitraire dans la fixation de la rémunération des collaborateurs de l’Élysée. De ce que l’on comprend aujourd’hui, le montant était directement lié, non pas à l’utilité de la mission, mais à
la faveur du prince. Celle-ci ne saurait servir de support à une décision régulière. Les chiffres qui circulent dans la presse sont effectivement complètement excessifs, et peuvent encourir les
foudres de l’application de l’article 432–15 Code pénal relatif au détournement de fonds publics. Le président de la
République et ses collaborateurs, et notamment son chef de cabinet, sont responsables du maniement des fonds publics dont ils sont dépositaires. Les engagements de dépenses doivent être conformes
à l’intérêt public et non pas le fruit de faveurs voulues et dispensées par le chef de l’État. Emmanuel Macron sera protégé par son immunité présidentielle. Ce n’est pas le cas de son directeur
de cabinet qui a dû signer le « contrat de travail » et saisir le comptable public de l’engagement des dépenses correspondant à la rémunération. Il est indispensable qu’il en réponde dans le
cadre d’une procédure judiciaire. Ceci n’a rien de fantaisiste, on apprend par un télescopage du calendrier, que Maryse Joyssains, maire d’Aix-en-Provence, vient d’être condamnée pour avoir promu indûment son chauffeur et fourni à ses proches
des emplois de complaisance !
Deuxième exemple, le logement de fonction. Accordé, rappelons le, le 8 juillet dernier, alors même que les communicants de l’Élysée, empêtrés dans leurs mensonges,
nous affirment que le « gorille à Manu » était puni. Dans la fonction publique, concernant les logements de fonction, en application du décret du 9 mai 2012, il existe deux régimes de « concession de logement ».
D’une part, celle par « nécessité absolue de service » qui impose au fonctionnaire une disponibilité totale, et ne donne pas lieu à perception d’une contrepartie, c’est-à-dire
d’un loyer. D’autre part, une concession avec paiement d’un loyer, pour les fonctionnaires qui sans être assujettis à la nécessité absolue sont tenus d’accomplir un service d’astreinte. Il est
clair que Monsieur Benalla, au statut complètement flou, ne rentre dans aucune des catégories. Et que l’on ne nous parle pas de sécurité, celle-ci est assurée dans le cadre de la loi républicaine
par le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), composé de fonctionnaires formés.
Qui a pris la décision d’attribuer ce logement ? Quelle modalité a été choisie ? Quelle est la justification de cet avantage en nature ? Monsieur Benalla est-il assujetti au versement d’un loyer
en application des stipulations du décret du 9 mai 2012 ? Si cette attribution, ce qui est fort probable, est contraire à la réglementation, l’article 432–15 du Code pénal trouvera encore à
s’appliquer. Même motif, même punition pour celui qui a signé sur ordre le contrat de bail.
Aux armes, etcaetera
Parlons maintenant de la pseudo-sanction infligée au faux policier après ses exploits place de la Contrescarpe. Il apparaît d’ores et déjà que les soi-disant mise à
pied et rétrogradation sans salaire n’ont jamais été appliquées. Qu’en est-il de la rémunération? Le bruit court qu’elle aurait quand même été versée, contrairement à ce qui a été dit. Et
pourquoi donc ? À la demande de qui ? Encore le 432–15 ? Cela devient une habitude. Il serait bien de s’en expliquer devant un juge d’instruction.
Il y a également l’attribution au « gorille » d’un permis de port d’armes. Autorisation invraisemblable, mais manifestement sur ordre du château après un
premier refus circonstancié de la préfecture de police. Tout simplement parce que les conditions juridiques n’étaient probablement pas réunies. Qu’à cela ne tienne, le prince cède à son homme qui
rêve depuis longtemps d’être « enfouraillé ». Comme le démontre la lecture des «Macronleaks », il en avait formé la demande pendant la campagne présidentielle. La valeur juridique de cette
nouvelle autorisation mériterait d’être regardée de près. Son grand ami Vincent Crase, le salarié du parti LREM, s’est quant à lui passé de l’autorisation légale puisqu’il parade, place de la
Contrescarpe, avec un flingue bien visible sur les photos et les vidéos. Sous les yeux des policiers vrais et faux mélangés que ça n’a pas l’air de gêner. Port d’arme prohibé, et de première
catégorie, excusez du peu. Là aussi, il serait intéressant de savoir pourquoi et comment des civils aussi douteux que nos duettistes peuvent se promener ainsi armés jusqu’aux dents. Cela relève
des investigations d’un juge d’instruction.
Et ça continue encore et encore…
Nous avons ensuite l’hérésie d’attribuer un pass d’entrée donnant accès à tous les locaux de l’Assemblée nationale et
notamment à l’hémicycle (!) à notre homme de main qui ne pouvait bien sûr y avoir droit… Il serait intéressant que François de Rugy, le président de l’Assemblée nationale, vienne s’expliquer sur
ce manquement gravissime, qui serait de nature à éclairer sur le dispositif qu’Emmanuel Macron commençait à mettre en place pour privatiser à son profit les services de sécurité de
l’Élysée.
On parlera aussi de la fulgurante montée en grade d’Alexandre Benalla (il était
réserviste) dans la gendarmerie. Plusieurs fonctionnaires de police ont déjà été mis en garde à vue et mis en examen. Trois d’entre eux, aux grades conséquents, ont trouvé tout à fait
normal de trahir leur secret professionnel et de mettre à la disposition d’une personne visée
par la justice des éléments strictement confidentiels. Encore bravo !
La liste devrait normalement s’allonger. Alors à ce stade, à tous ceux qui, par cupidité, arrivisme ou lâcheté, ont prêté la main aux dérives voulues par le chef de
l’État, on rappellera l’existence d’un autre article du Code qui les concerne tous. L’article 433-1 du Code pénal, celui qui réprime tous ceux qui ont pris des
mesures pour faire échec à l’exécution de la loi. Tous les faits, toutes les manœuvres, tous les ordres qui viennent d’être décrits ci-dessus en relèvent.
Mais que fait la justice ?
Depuis déjà un moment, la justice s’est laissée déshonorer par les agissements de la juridiction d’exception du Pôle financier flanquée du Parquet national
financier (PNF). Outil politique acharné à fausser l’élection présidentielle, d’abord contre Nicolas Sarkozy puis contre François Fillon. Outil dirigé plus récemment contre le Rassemblement national. Il semble symétriquement avoir servi d’étouffoir dès lors que des choses très gênantes pouvaient être reprochées aux amis du Parti socialiste ou
à la Macronie. Que sont devenus Kader Arif, Bruno Leroux, Faouzi Lamdaoui ? Où en sont les affaires Ferrand, Collomb, Las Vegas, les irrégularités financières grossières de la campagne électorale du candidat Macron ?
En allant au fond des choses, le parquet de Paris et les juges d’instruction du même tribunal ont l’occasion de commencer à reconstruire une crédibilité et une
légitimité lourdement entamées auprès de l’opinion. Il serait vraiment opportun de la saisir. Pas sûr que l’histoire repasse les plats.
Quant au président de la République, il pourrait apparaître comme l’auteur initial, et par conséquent le responsable, de tout ce que le scandale vient de mettre au
jour. Sachant que ce n’est probablement pas fini. À l’abri de son immunité, il va peut-être enfin faire un peu l’expérience du fait que la politique est d’abord et avant tout un rapport de
force.
Son inconséquence l’a singulièrement isolé et il pourrait faire l’expérience de l’ingratitude des hommes, et de leur capacité à rapidement chercher des passerelles
pour quitter le navire.
Deux personnels, par
ailleurs réservistes de la gendarmerie nationale, sont mis en cause dans une affaire de violences en service de maintien de l’ordre à Paris. Ils n’étaient pas employés en mission par la
gendarmerie nationale lors des faits reprochés commis le 1er mai dernier.
Il paraît important de vous donner quelques informations sur la situation.
L’un d’entre eux (Alexandre B.) est engagé dans la réserve
opérationnelle depuis 2009. Il n’a pas été employé depuis 2015. En 2017, il a été radié à sa demande de la réserve opérationnelle, et a été intégré comme spécialiste expert pour apporter un
éclairage sur la fonction protection. Ce vivier peu connu est constitué de 74 personnes recrutées pour leurs compétences particulières (informaticiens, linguistes, communicants, juristes,
spécialistes ressources humaines, cadre de sécurité etc...). Ce statut ne permet pas d’être employé en dehors de son domaine de compétence, et exclut toute mission opérationnelle. Le grade
d’Alexandre B. (lieutenant-colonel) lui a été conféré au titre de son niveau d’expertise et pour le seul exercice de sa mission. Il n’a jamais
été employé par la gendarmerie nationale dans ce cadre.
Le second (Vincent C.), chef d’escadron de la réserve opérationnelle, a
quant à lui intégré cette dernière en 1996. Il a effectué régulièrement des missions de formation et d’encadrement.
Les faits reprochés à ces deux personnes, commis en dehors de tout lien avec le service de la gendarmerie,
auront pour autant des conséquences disciplinaires et statutaires sur leur qualité de réserviste.
La mission d’Alexandre Benalla - le 22/07/2018
Un des collaborateurs du président Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, avait pour mission de créer un équivalent français à l’US Secret Service.
Cette agence, rattachée au département de Sécurité de la patrie (Homeland Security), est chargée de la protection du président des États-Unis et de hautes
personnalités. Elle joue également un rôle pivot dans l’anti-terrorisme (et la lutte contre la fausse monnaie).
Le président Macron avait déjà institué à l’Élysée une « Task Force » (sic) de lutte contre le terrorisme dirigée par le préfet Pierre Bousquet de
Florian.
Malgré son jeune âge, Monsieur Benalla, que la presse algérienne présente comme lié aux services secrets marocains (DGED), était pressenti pour diriger le
futur Secret Service de l’Élysée.
Et si on arrêtait d’appeler l’affaire qui secoue la France depuis trois jours l’« affaire Benalla » ? Benalla qui, au moment où ces lignes sont écrites, doit être présenté à un juge avec son
petit camarade Vincent Crase, salarié de La République en marche, et trois policiers. En effet, comme l’a suggéré Marine Le Pen, cette affaire ne prend-elle pas un tour qui nous permet désormais
de la qualifier d’« affaire Macron » ou, tout du moins, d’« affaire Benalla-Macron » ou d’« affaire Macron-Benalla » ?
On connaît le vieil adage : « La femme de César ne doit pas être
soupçonnée. » Quel rapport, me direz-vous, avec l’affaire en cours ? Alexandre Benalla n’est pas la femme d’Emmanuel Macron, que l’on sache ! Plutarque prête ces mots à César,
alors souverain pontife de Rome, lorsqu’il répudia sa deuxième épouse Pompeia Sulla, soupçonnée de l’avoir trompé avec Clodius Pulcher. Proche du pouvoir, Pompeia ne pouvait être suspectée.
Aussi, César s’en sépara sans délai. Plus largement, l’entourage du pouvoir doit être irréprochable : c’est le sens qu’a pris avec le temps cette maxime héritée de la République romaine qui
n’était pas « inaltérable » mais avait ses principes. Certes, César avait peut-être une autre idée en tête, mais ça, c’est une autre histoire… On pourrait, bien sûr, faire une lecture
cynique de l’adage : les personnalités qui gravitent autour du pouvoir sont intouchables par construction car, suspectées de turpitude, c’est le pouvoir lui-même qui risquerait d’être éclaboussé.
Mais peut-on imaginer, dans la « République irréprochable », que l’Élysée ait voulu cacher cette affaire qui remonte tout de même à bientôt trois mois maintenant ?
Évidemment, Alexandre Benalla n’est pas la femme d’Emmanuel Macron, disions-nous, mais l’on est tout de même un peu consterné qu’un gaillard de ce tonneau, jugé pour violences sur une femme en
2015, ait pu devenir un proche de celui qui a fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une grande cause de son quinquennat. Objection : Benalla a été relaxé en 2016 et, d’ailleurs,
qui nous dit que, les yeux dans les yeux, selon la formule consacrée depuis l’affaire
Cahuzac, dans le secret du bureau présidentiel, l’intéressé n’a pas juré à son chef qu’il était blanc comme neige dans cette affaire… Mais « la femme de César ne doit pas être soupçonnée », principe de précaution en politique qui
semble avoir été négligé. L’on apprend aussi qu’Emmanuel Macron avait confié à ce jeune homme le dossier de la réorganisation de la sécurité du Président. Un dossier d’une telle sensibilité ne
peut, à l’évidence, être donné qu’à une personne d’un très haut niveau de compétence et par ailleurs investie de la plus grande confiance de la part du Président. En cela, Emmanuel Macron a
failli. Et cela remet sérieusement en cause l’image de professionnalisme qui était, soit-disant, la marque de fabrique du macronisme.
Aussi, contrairement à ce que déclarait ce dimanche Richard Ferrand, l’inénarrable patron des godillots LREM à l’Assemblée, dépité que l’opposition ait obtenu une suspension des débats sur la
réforme constitutionnelle, cette affaire est certes une affaire judiciaire, mais elle est aussi et peut-être surtout une affaire éminemment politique. En cela, c’est « l’affaire
Macron ».
...par J.-P. Fabre Bernadac - Ancien officier de Gendarmerie - Diplômé de criminologie et de criminalistique - le 21/07/2018.
Si tous les médias expliquent, avec l’affaire Benalla, que le pouvoir a choisi de protéger un individu en raison de son appartenance au premier cercle de la
Macronie, aucun ne donne une raison et ne se pose la question : pourquoi ? Aussi, essayons d’en savoir plus sur lui et ses liens avec le Président.
Sur sa famille et son enfance, nous ne savons pratiquement rien. Des bruits circulent établissant une origine marocaine, une adolescence à Évreux et sa
fréquentation de la salle de boxe du champion Jean-Marc Mormeck.
En revanche, nous connaissons son goût pour la police, au sens général du terme. Il est admis dans l’Eure en 2010 comme simple gendarme de réserve. Il sera,
notamment, sous l’autorité de Sébastien Lecornu, son chef de peloton lui aussi réserviste et futur secrétaire d’État de l’actuel gouvernement. Une précision : un réserviste opérationnel n’est
militaire que lorsqu’il est officiellement convoqué. Il a, alors, les mêmes obligations et les mêmes droits qu’un militaire d’active. Mais la gendarmerie nationale a précisé que, le 1er mai, il
n’était pas « activé », ce qui fait du mis en cause un civil. Or, ce civil, brigadier de réserve, alors que notre secrétaire d’État est encore aujourd’hui lieutenant de réserve, s’est
vu, lui, bombardé lieutenant-colonel. Pourquoi ? La réponse du « château » est la suivante : travaillant à l’Élysée avec des officiers de police, des commissaires, et des officiers de
l’armée, ce chef de cabinet adjoint pouvait difficilement rester brigadier de réserve. Mettons.
Cela pose néanmoins d’autres questions.
Pourquoi Macron a gardé près de lui ce simple garde du corps qui l’avait rejoint pour la campagne moins de deux ans auparavant alors qu’il a droit aux 77 gendarmes
et policiers du GSPR (groupe de sécurité de la présidence de la République) qui, eux, sont autrement qualifiés ? Avouez qu’il faut des liens profonds pour en arriver à une telle proximité. Des
liens d’autant plus forts que même en le sachant coupable de violences en réunion, usurpation de fonction et port illégal d’insignes, l’Élysée tait l’infraction jusqu’à ce que les vidéos
paraissent.
Pourquoi non seulement la Justice n’est pas informée mais, malgré la soi-disant mise à pied de quinze jours, Benalla n’en continue pas moins à assurer la protection
du couple présidentiel ? Pourquoi, au moment où le gouvernement rogne sur le budget de la police, cet individu bénéficie-t-il d’une voiture de fonction avec chauffeur et appareillages
lumineux réservés à la police ? Pourquoi habite-t-il un appartement quai Branly sous les lambris de la République depuis le 9 juillet, soit plus de deux mois après les événements du 1er mai
?
Et pourquoi ce « chargé de sécurité » particulier émargeait-il à 10.000 euros par mois, un salaire princier, plus en tout cas qu’un secrétaire d’État, comme
Sébastien Lecornu, par exemple ?
Trois réponses possibles apparaissent avec ce que nous pouvons connaître, nous pauvres mortels, de Jupiter.
Une peur maladive d’être trahi, d’où le besoin de se constituer un clan acquis à sa personne. Après tout, il a vu de près les trahisons subies par ce pauvre M.
Hollande…
La constitution d’une police parallèle à sa dévotion dont Benalla et Vincent Crase seraient les éléments moteurs.
Et pourquoi pas la connaissance, par le garde du corps, de secrets concernant Jupiter, obligeant ce dernier à favoriser son affidé pour le rendre muet. L’Histoire
fourmille d’exemples.
Espérons que la suite de cette enquête passionnante ne s’enlisera pas et nous permettra d’en savoir plus sur ce mystère.
La République inénarrable d’Emmanuel Macron et Alexandre Benalla
...par le Col. Georges Michel - le 21/07/2018
L’on a du mal, désormais, à suivre l’avalanche d’informations concernant l’affaire Benalla. Des révélations par la presse «mainstream» dont le dixième aurait fait
sauter plusieurs ministres dans n’importe quelle démocratie – et pas forcément une république ! – qui ne se pousse pas du col pour donner des leçons à l’univers tout entier, comme savent si bien
le faire nos donneurs de leçons professionnels.
En fait de « République inaltérable », pour reprendre l’expression d’Emmanuel Macron, nous donnons au monde l’image d’une République inénarrable !
Cette affaire, à bien y regarder, n’est pas une péripétie de la saga macronienne. Elle est, au contraire, révélatrice de ce qu’est la quintessence du macronisme.
Souvenons-nous de ce que disait Emmanuel Macron à la jeunesse indienne en mars dernier : “You see? One last advice: never respect the
rules.” (« Vous voyez ? Un dernier conseil : ne
respectez jamais les règles. ») Certes, on peut faire dire n’importe quoi à un propos enlevé de son contexte, mais tout de même. Ne jamais respecter les règles : on va en
parler à Édouard Philippe avec son 80 km/h !
Avec Emmanuel Macron, nous sommes donc servis plus qu’à notre tour pour ce qui est de ne pas respecter les règles.
Les règles ? Il y a les règles non écrites, celles que l’on pourrait appeler les convenances – et tant pis si ça fait bourgeois ! En clair, et pour
faire court, Emmanuel Macron s’en moque.
On ne réprimande pas un haut responsable devant ses subordonnés et, accessoirement, devant les caméras et des délégations étrangères. Emmanuel Macron s’en fout et
traite le général de Villiers comme on sait.
On n’humilie pas un ancien ministre, quoi que l’on pense de l’efficacité de sa politique, en lui commandant un rapport, puis en le lui jetant à la figure en disant,
en gros, que son truc, c’était de la daube. Emmanuel Macron s’en fout et renvoie Jean-Louis Borloo comme un domestique.
On ne transforme pas la cour du palais de l’Élysée en boîte de nuit. Emmanuel Macron s’en fout. Il est chez lui.
On ne ridiculise pas la France, toujours devant les caméras – cette fois-ci, celles du monde entier –, en s’excitant comme un simple supporter dans la tribune
officielle. Emmanuel Macron s’en fout, il se fait plaiz. La France perdait, qu’aurait-il fait : il arrachait sa chemise, se griffait le visage, cassait à coups de batte de baseball la limousine
de Poutine ?
Il n’y a pas de règles pour Emmanuel Macron. On fabrique un lieutenant-colonel de 26 ans qui n’avait pas dépassé le grade de brigadier. Un lieutenant-colonel qui
n’est même pas d’opérette : l’opérette, au moins, c’est sympathique ! Je pense à tous ces officiers qui ont blanchi sous le harnois après avoir franchi un à un les grades, comme l’avait voulu
Bonaparte.
On ne fabrique pas un sous-préfet de 26 ans dont on serait très curieux de connaître les diplômes et les connaissances en administration publique ; car tel était,
nous dit-on, le projet envisagé à l’auberge du bon plaisir, sise rue du Faubourg-Saint-Honoré. Qui sait, on a peut-être échappé à la Légion d’honneur. Le ruban rouge au feu… de l’action.
Il n’y a pas de règles pour Emmanuel Macron. La République prévoit des agents de l’État, gendarmes et policiers, pour assurer la sécurité, la garde du corps du
Président. Mais on fait appel à un agent privé. La fonction publique, ça aussi, c’est un truc dépassé, des règles, des freins, de la rigidité. Les fonctionnaires ont du souci à se faire… On ira
au mieux-offrant, au moins-disant, comme on dit dans les affaires. Tiens, d’ailleurs, Benalla, pour l’instant, il est plutôt non-disant…
Les règles, c’est des limites, des bornes, des frontières. Pas de ça, dans la République inénarrable. Il n’y a pas de frontières, dans le monde d’Emmanuel
Macron.
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Pc Mcbride (mercredi, 31 octobre 2018 21:52)
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