Ces jeunes sont inoffensifs mais... d'autres?
Comment écarter la thèse de l'intrus malveillant ???
Source : Le Courrier des Stratèges - par Edouard Husson - Le 07/08/2024
Dans le brouhaha de la préparation des Jeux Olympiques, on n’a pas fait attention à la déconvenue d’Emmanuel Macron, qui a été désavoué, à la mi-juillet, par la Commission Nationale du Patrimoine et de l’Architecture. Un article de Didier Rykner, dans La Tribune de l’Art fait utilement le point :
Le président de la République n’était pas content en apprenant la décision de la CNPA de voter contre le projet de remplacement des vitraux de Viollet-le-Duc par des vitraux contemporains. En colère et surpris car dans un premier temps il a cru, et le ministère également, que les fonctionnaires qui représentent ce dernier dans la commission avaient voté contre, le procès-verbal parlant d’un vote à l’unanimité. Or ceux-ci avaient eu l’ordre de voter en faveur du projet présidentiel ce qui, entre parenthèses, pose des questions sur une commission dont l’objectif est de conseiller le ministre de la Culture, alors que le même dit à une partie de ses membres ce qu’ils doivent voter.
Il s’agissait bien d’une unanimité comme nous l’avons écrit, même si le ministère de la Culture prétend aujourd’hui le contraire. Si les abstentions comptent dans les suffrages exprimés, ici il n’y a pas eu d’abstention puisque ces fonctionnaires n’ont pas pris part au vote. Que ceux qui avaient l’ordre de voter pour n’aient pas pris part au scrutin afin de ne pas avoir à voter contre (et en refusant donc même de s’abstenir) dit assez, néanmoins, ce qu’ils en pensent.Des rumeurs courant au sein du ministère sont remontées jusqu’à nous, indiquant qu’Emmanuel Macron aurait souhaité une enquête interne et des sanctions – contre le directeur général des Patrimoines ou contre les membre de la CNPA, les versions divergent – mais notre enquête nous a convaincu que ce n’était pas le cas, même si l’idée l’a peut-être effleuré. Cela, de toute façon, aurait été trop visible. Il n’y aura donc ni enquête, ni sanction. Mais en revanche, le communiqué du ministère indiquant que le concours se poursuivait et que le projet lauréat serait à nouveau soumis à la CNPA en novembre (voir l’article) a été directement dicté par l’Élysée.
Rykner pense que la cause est entendue: il lui paraît désormais impossible que le Président ait gain de cause. Pèche-t-il par optimisme? MacNéron n’aime pas qu’on lui résiste
Depuis le soir de l’incendie, où il s’est rendu deux fois sur l’Ile de la Cité, Emmanuel Macron éprouve une attirance malsaine pour la cathédrale de Paris. N’ayant pu obtenir que l’on changeât la flèche pour une réalisation contemporaine, le Président s’obstine, tel un iconoclaste: il voudrait au moins obtenir des vitraux modernes.
Las, l’archevêque de Paris, Monseigneur Ulrich, est acquis à sa cause. Ce n’est pas de ce côté que l’on peut attendre une résistance.
C’est d’autant plus regrettable que l’archevêque a failli à son devoir après la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques: danses bien peu catholiques devant Notre-Dame; inclusion du chantier dans le show; et tout cela avant la parodie de la Cène. Il y avait de quoi marquer ses distances.
Beaucoup de nos évêques manquent de courage: après la cérémonie d’ouverture, Monseigneur Ulrich devait faire savoir que l’inauguration de la cathédrale rénovée se ferait en son absence et sans cérémonie religieuse. A moins qu’il y ait eu des excuses publiques du Président envers les chrétiens de France et du monde….
Ne rêvons pas. Contentons-nous d’être satisfaits que les fonctionnaires du Ministère de la Culture, à la CNPA, se soient abstenus de soutenir le programme de vitraux modernes, contre les instructions du cabinet de Madame Dati.
Source : Bd. Voltaire - Le 05/08/2024
Ce lundi matin, Rachida Dati, ministre démissionnaire de la Culture, était l’invitée de la Grande Interview Europe 1-CNews. Il aura fallu attendre la dernière minute pour qu’un autre sujet que les JO soit abordé, un vrai sujet culturel et patrimonial, celui-là : la volonté réaffirmée du chef de l’État d’installer des vitraux modernes dans les chapelles restaurées de Notre-Dame.
Pourtant, comme nous l’évoquions ici, la Commission nationale de l’architecture et du patrimoine (CNAP) rendait, le 11 juillet dernier, à l’unanimité, un avis négatif sur le sujet. En accord avec les rapports de l’Inspection générale des monuments historiques et de l'historien de l'art Alexandre Gady, ils fondaient leur décision sur la Charte de Venise, laquelle prohibe le remplacement d’éléments anciens bien conservés par des éléments modernes. Or, les vitraux de la cathédrale de Paris n’ont pas souffert de l‘incendie et viennent d’être restaurés grâce à la générosité des donateurs.
Enfin, questionnée à ce propos, Rachida Dati nie « la décision à l’unanimité ». Curieusement, elle n’a pas connaissance, non plus, du « malaise » de certains artistes retenus – ils sont cinq, dont les noms n’ont pas été officiellement communiqués. Pourtant, l’un d’eux s’exprime ouvertement dans les colonnes du Monde. C’est Pascal Convert, un plasticien, écrivain et réalisateur de films documentaires. Ancien pensionnaire de la Villa Médicis, à Rome, il est connu pour avoir réalisé il y a vingt ans, le Monument à la mémoire des otages fusillés au mont Valérien entre 1941 et 1944.
Comme un « malaise »
Conjointement avec Olivier Juteau (maître verrier) et la Maison Lorin (spécialiste des vitraux d’art) qui devaient donner corps à son projet, Pascal Convert a décidé de se retirer du concours le 12 juillet, au lendemain du vote de la CNAP. « J’ai décidé de retirer ma candidature par respect de l’avis de la commission. Je ne peux pas m’associer à une manœuvre qui, une nouvelle fois, disqualifie les corps intermédiaires. Bernard Blistène, que j’ai appelé pour lui annoncer mon retrait, m’a dit que mon dossier avait été sélectionné à l’unanimité et qu’il regrettait mon choix. Mais ma décision est irrévocable », dit-il au Monde. Et d’insister : « Les artistes sont là pour porter l’enthousiasme de la résurrection de Notre-Dame et non pour supporter des querelles politiques qui résultent de décisions unilatérales du président de la République ! » Une analyse partagée par son maître verrier, qui demande : « Pourquoi la CNPA n’a-t-elle pas été consultée en amont, avant de lancer le concours ? La précipitation avec laquelle tout cela est organisé montre qu’il y a quelque chose de pas clair. »
Mgr Ulrich, un prélat bien utile
Rachida Dati trouve, au contraire, tout cela fort limpide. « Il faut aussi rétablir la vérité », dit-elle au micro d’Europe 1, affirmant qu’il s’agit là de « la volonté de Mgr Ulrich et de l’Église. Ce sont eux qui l’ont demandé [l‘installation de vitraux modernes] au Président. » Une vérité alternative, si l’on peut dire, car « beaucoup estiment qu’Emmanuel Macron a cherché à "s’appuyer" sur l’archevêque de Paris, Laurent Ulrich, pour imposer ses vues », écrit, de son côté, Le Monde. C’est ainsi que, lors de sa visite à la cathédrale le 8 décembre dernier, soit un an jour pour jour avant sa réouverture au public, le Président a déclaré qu’il « donnait une suite favorable à la demande de Mgr Laurent Ulrich ». Lequel Mgr Ulrich a pourtant battu en retraite devant l‘avis de la CNAP en juillet dernier…
Qu’importe, le roi dit : « Nous voulons ! » Et le cabinet de Rachida Dati s’est fendu, le 12 juillet, d’un communiqué pour annoncer la poursuite de la procédure et indique que « la CNPA sera à nouveau consultée en fin d’année 2024 afin d’examiner le projet lauréat ».
Rachida Dati ne sera sans doute plus rue de Valois à l’automne, mais Macron sans doute encore à l‘Élysée, se lissant les plumes comme un canard après la pluie. Les élections européennes, les législatives, la dissolution, les avis de la Commission du patrimoine, ceux des Français… tout cela glisse sur lui. Il veut laisser sa trace sur Notre-Dame, celle d’un incommensurable orgueil.
DORMIR SUR NOTRE DAME DE PARIS
Reste donc à trouver les criminels. Et à ne pas se tromper comme on l’a déjà fait dans le passé, et continue à le faire pour une grande majorité de personnes, sur des événements encore plus médiatisés.
On ne le dira jamais assez : La chimie, la physique et la géométrie ne servent pas qu’à passer des examens et des concours. Un peuple ignorant est un peuple docile car crédule.
Source : Strategika
- Avec AFP
Les 50 enquêteurs mobilisés ne peuvent pas pénétrer dans la cathédrale calcinée, pour des raisons de sécurité. Ils concentrent pour l'heure leurs efforts sur les auditions des ouvriers qui travaillaient sur le chantier.
Après le choc provoqué par l'incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame, la question de savoir ce qui est à l'origine du sinistre demeure. C'est à l'enquête ouverte pour «destruction involontaire par incendie» de le déterminer.
Si tous les scénarios restent envisageables à ce stade, le procureur de la République de Paris Rémy Heitz a tenu à faire savoir, dès le 16 avril, que la piste accidentelle était «privilégiée», assurant que «rien [n'allait] dans le sens d'un acte volontaire».
Pourtant, l'enquête avance doucement. Et pour cause, aucune constatation sur place n'a pu avoir lieu en raison des restrictions d'accès à la cathédrale décidées pour des raisons de sécurité, selon des sources proches du dossier citées par l'AFP.
Selon l'une de ces sources, une première alerte informatique a surgi vers 18h20 grâce à un détecteur de fumée. Ce qui a entraîné l'évacuation de l'édifice où quelques fidèles assistaient à la messe tandis que les derniers visiteurs arpentaient la cathédrale. Une personne de la sécurité s'est alors rendue dans les combles, mais n'a rien constaté à l'endroit indiqué par son collègue chargé du contrôle. Environ un quart d'heure plus tard, l'employé a finalement découvert les flammes après s'être rendu à un autre endroit.
Saisie par le parquet de Paris, la Direction de la police judiciaire de Paris (DCPJ) a mobilisé cinquante enquêteurs et confié à la brigade criminelle le soin de mener de délicates investigations. Pour l'heure, cette dernière a entendu une trentaine de personnes. Il s'agit notamment des ouvriers des quatre entreprises impliquées dans la restauration de l'édifice, et présents sur le chantier le 15 avril avant que l'incendie ne démarre en début de soirée. La police a aussi entendu le personnel de sécurité de Notre-Dame intervenus ce soir-là.
«Pas de point chaud sur l’échafaudage» et «aucun travail de soudure»
L'une d'elle, l'entreprise Le Bras Frères, qui montait l'échafaudage autour de la flèche de la cathédrale, a «exclu de fait toute responsabilité», assurant avoir respecté les procédures, selon un porte-parole de l'entreprise cité par l'AFP le 17 avril.
Selon lui, les douze salariés présents sur le site le 15 avril, jour de l'incendie, ont été entendus par la police judiciaire à Paris et «collaborent parfaitement» avec les enquêteurs. «Ils ont confirmé qu’il n’y avait pas de point chaud sur l’échafaudage» et qu'ils n'avaient effectué «aucun travail de soudure».
«Quand on quitte un chantier on doit couper toute l’électricité, le disjoncteur du chantier, fermer la porte à clef et remettre les clefs à la sacristie de la cathédrale, ce qui a été fait et dûment noté dans les cahiers», a encore assuré ce porte-parole.
«Le dernier a quitté les lieux à 17h50 [soit une heure avant le déclenchement de l'incendie] et le premier à 17H20», descendant «par les deux ascenseurs qui desservaient l’échafaudage», a-t-il détaillé. L'échafaudage, a-t-il précisé, était en cours de construction, devant être livré «à la mi-juillet», et aucun travail sur la charpente n’avait encore commencé.
Source : https://francais.rt.com/france/61136-incendie-dame-enquete-annonce-complexe
Je remercie mon camarade Maurice B. pour avoir enrichi cet article de commentaires et de questions pertinentes.
JMR
Bonjour,
On ne peut que saluer le professionnalisme des sapeurs-pompiers de la BSPP dont la préparation physique, mentale et technique est, à juste titre, soulignée dans l'article du 23 avril du quotidien Les Échos, intitulé "Comment les pompiers ont gagné la guerre du feu" et que j'ai déjà commenté, à chaud.
Toutefois, la relecture attentive de cet article, suscite toujours de nombreuses interrogations, non imputables à un quelconque complotisme comme certains l'insinuent pourtant, autour du déclenchement fortuit (voire spontané ?...) et du développement fulgurant de cet incendie, aussi gigantesque qu'imprévisible.
Quelques-unes de ces questions persistantes sont insérées en rouge dans le texte-même de l'article, reproduit en pièce jointe.
À mon sens une fois encore, il ne faut pas confondre défaire, neutraliser, vaincre, détruire un ennemi avec contenir, limiter, réduire, faire cesser et réparer les dégâts, les offenses, les atteintes aux personnes et aux biens, les crimes commis par lui lors de ses actes hostiles. Ne pas inverser les causes et les conséquences !
À travers cet article comme bien d'autres, par delà le "secret" de la «victoire», et faute de réponses solidement argumentées, les lecteurs par trop crédules (sans être, d'ailleurs, nécessairement croyants) sont conduits à croire en l'existence d'un nouveau "mystère" qui entourerait Notre-Dame, dicté par le pouvoir en place et relayé par les médias dominants pour que les sujets s'accommodent d'une agression perçue comme une fatalité...
Dans ces conditions, si "Les voies du Seigneur sont impénétrables", elles le seraient davantage encore depuis le 15 avril 2019, date de l'embrasement, au sens propre, de la cathédrale de Paris !!!
Cordialement.
MB
Notre-Dame : le secret de la victoire des pompiers contre le feu
Pour venir à bout de l'incendie de Notre-Dame de Paris, dans la nuit du 15 avril 2019, il a fallu bien
plus que le courage et la ténacité des pompiers. Leur victoire contre le feu qui menaçait de détruire la cathédrale est le fruit d'une organisation millimétrée, d'une formation d'élite et d'une chaîne de commandement où la responsabilité et la confiance sont des maîtres mots.
Credit : Thierry MALLET/SIPA/1904161901 MALLET THIERRY/SIPA
Par Elsa Freyssenet
Publié le 23/04 à 17h35 Mis à jour le 23/04 à 22h34
« Qui est cet homme ? » La question a trituré les méninges des complotistes sur les réseaux sociaux.
Cet homme était une silhouette sombre vêtue, pensaient-ils, d'une chasuble claire et filmée sur une coursive de Notre-Dame, la nuit de l'incendie . Un djihadiste ? Un « gilet jaune » ? La rumeur
courait et les pompiers de Paris ont dû lui faire un sort : cet homme était l'un des leurs. Et pas
n'importe lequel : il s'agissait du général Jean-Marie Gontier, qui commandait les opérations de
secours.
Le deuxième plus haut gradé présent sur site cette nuit-là effectuait alors son « tour du feu ». C'est-à-dire qu'il allait, à proximité des flammes, vérifier l'état de l'incendie, l'efficacité de ses décisions et le risque pris par ses hommes. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître - il y a bien des professions où les grands chefs ne vont pas sur le terrain - ce « tour du feu » est une routine. Une règle à laquelle s'astreint, à chaque incendie, la personne qui commande les opérations de secours. « C'est dans notre culture, il faut se rendre compte par soi-même et c'est important pour les hommes de voir le chef », explique Gabriel Plus, le porte-parole de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). Le général Gontier est monté au front « au moins cinq ou six fois dans la soirée ». Une semaine après l'incendie géant à Notre-Dame , il y a encore des choses à apprendre et à comprendre de la bataille victorieuse menée par les soldats du feu dans la nuit du 15 au 16 avril.
Ne faites pas de nous des héros.
Le pays entier les a acclamés, tout ce que la France compte d'autorités leur a rendu hommage et
même leurs homologues de New York ont salué leur « bravoure ». Ils le méritent. La clairvoyance
des gradés et la ténacité de leurs troupes, le miracle de la volonté... Tout cela est vrai mais ne suffit pas à leur rendre justice. Les pompiers eux-mêmes se méfient du « sentiment de toute-puissance » qui peut altérer leur jugement. « Ne faites pas de nous des héros », a-t-on entendu au cours de cette enquête.
Pour venir à bout de l'incendie de Notre-Dame, il a fallu d'abord une organisation millimétrée, des
gestes si souvent répétés qu'ils sont devenus des réflexes, une capacité à anticiper, une chaîne de
commandement fluide et la confiance absolue des pompiers en leurs chefs qui les fait accepter de mettre leur vie en danger. Tout cela se prépare et s'entretient. La victoire de Notre-Dame n'est pas seulement le fruit d'un combat hors norme, c'est un aboutissement. Celui d'une formation et d'une expérience, un métier dans ce qu'il a de plus noble.
Dix minutes de sidération
Un métier où même les « dix minutes de sidération » qui frappent les premiers pompiers arrivés sur les lieux (À quelle heure ?...) ont été anticipées et théorisées. « Au départ (Combien de temps après le déclenchement du feu proprement dit, survenu à quelle heure ?...), on est (À juste titre) un peu incrédules car on ne peut pas imaginer que la cathédrale puisse brûler, a raconté, lors d'une
conférence de presse, l'adjudant-chef Jérôme Demay, patron de la caserne la plus proche (à quelle distance ?...) de la cathédrale. Et après on revient dans un système professionnel (= Mise en œuvre de moyens humains et techniques, auxquels la BSPP doit être rompue). » Il s'assure alors que le bâtiment a été évacué, il positionne les premières lances à incendie et envoie des troupes - hommes et femmes - en haut des tours pour arroser la toiture en feu, puis il demande des renforts.
« La phase de sidération sert à constater que la situation est anormale (Cette anormalité mériterait d’être explicitée ... C’est bien là, le questionnement resté mystérieusement sans réponse !), qu'il faut mobiliser toute la cavalerie et que cela va durer longtemps (Forcément, après le constat tardif d’un brasier gigantesque.). C'est aussi la phase des actes réflexes », explique Gabriel Plus. Le porte-parole de la BSPP va nous aider à décrypter les décisions prises, les choix techniques et humains faits cette nuit-là.
La machine est lancée autour de 19 heures, lorsque la demande de renforts (De quels primo-
intervenants, intervenus à quelle heure ?...) arrive au QG des sapeurs-pompiers de Paris, porte de
Champerret. L'heure est grave car la charpente de la cathédrale, en flammes (Depuis combien de
temps et sous quel effet ?), est vieille de huit cents ans et construite d'un seul tenant, sans séparation coupe-feu pour contenir la propagation. Et la fin du message laisse augurer du pire : « Poursuivons reconnaissance. » C'est un code pour dire que la situation est (déjà !!!) à ce moment-là hors de contrôle.
REUTERS/Gonzalo Fuentes - RC1F535EA560 REUTERS
Comme les bouches à incendie ne sont pas si nombreuses sur l'île de la Cité, décision est prise au QG de faire venir deux bateaux-pompes qui puiseront l'eau de la Seine. Les rues sont étroites autour de Notre-Dame et seuls 18 bras élévateurs pourront être positionnés : ils viennent des casernes parisiennes mais aussi de la grande couronne (dont une vingtaine de pompiers se joindront aux forces de la BSPP). La jonction est faite avec la police pour acheminer le matériel au plus vite, puis organiser un périmètre de sécurité autour de l'église. Les employés du gaz et de l'électricité sont mobilisés (pour veiller à la résistance des réseaux).
Plan d'évacuation de l'Hôtel-Dieu
Une formidable opération multidimensionnelle, à laquelle se joignent la Croix-Rouge et la
protection civile. Cela n'a pas été dit jusqu'à présent mais la BSPP avait préparé, s'il y avait eu
propagation du sinistre aux bâtiments alentour, un plan d'évacuation partielle de l'Hôtel-Dieu
concernant les 50 lits situés dans l'aile la plus exposée. « La première demi-heure (Entre quels
moments ?...) est cruciale car il faut demander tout de suite tout ce dont on peut avoir besoin »,
souligne Gabriel Plus.
Les sapeurs-pompiers de Paris ne sont pas des militaires pour rien. La première brigade a été créée par Napoléon en 1811 à partir d'une troupe de fantassins. Depuis, ils envisagent un incendie comme un champ de bataille où il faut anticiper les mouvements de l'ennemi, le feu, (Feu qui n’est que l’effet produit par un ennemi incendiaire – acteurs et éventuels commanditaires-, à ce jour toujours inconnus) dont ils parlent comme d'un corps vivant.
Tradition militaire
A Notre-Dame, le poste de commandement est d'apparence sommaire : une tente adossée à un
camion équipé de liaisons radio. Mais il est organisé comme un état-major de campagne : on y voit un plan de Notre-Dame divisé en quatre secteurs, des colonels expérimentés sont en lien avec chaque responsable de secteur et notent l'évolution de la situation et des besoins en temps réel, un capitaine synthétise les informations et les communique au commandant des opérations de secours.
S'y ajoutent un expert du bâtiment, le lieutenant-colonel José Vaz de Matos (pompier détaché au
ministère de la Culture), un « dessinateur opérationnel » (un pompier qui parcourt le site et ramène des croquis des points névralgiques) et le porte-parole, Gabriel Plus. Tous doivent aider le
commandant des opérations à visualiser au mieux le champ de bataille (Un champ bataille dont le fauteur de guerre, non identifié, s’est mystérieusement fondu dans la nature !...), à enrichir (voire à les suppléer, en cas de panne) les images fournies par le drone de la police qui survole la cathédrale.
Notre Dame de Paris, CSTC POIS
B. Moser/BSPP
Tandem de commandement
Cette douzaine de personnes est placée, cette nuit-là, sous la direction d'un tandem : le général Jean-Claude Gallet, commandant de la BSPP, et son adjoint, le général Jean-Marie Gontier. Compte tenu de l'enjeu, les deux hommes se sont partagé le travail : Jean-Marie Gontier dirige les opérations, indique les endroits à attaquer en priorité et analyse les mouvements du feu. Il établit un plan pour les contrer qu'il propose à Jean-Claude Gallet, seul responsable et décisionnaire en dernier ressort. Ce dernier fait aussi le lien avec les autorités, préfet de police, maire de Paris, Premier ministre et président de la République.
Les deux hommes se connaissent depuis longtemps. Ils se disent les choses clairement et se
comprennent d'une phrase, ils sont en confiance. Mais durant la première heure (de leur intervention proprement dite, bien tardive. Combien d’heures après l’embrasement de la voûte de Notre-Dame ?... Il s’agit d’une intervention effectuée alors que les dégâts, causés par l’insaisissable ennemi incendiaire, sont déjà considérables et menacent gravement le sauvetage de la cathédrale),ils sont en proie au doute, graves et économes de leurs mots, les traits marqués par l'amertume : les lances crachent de l'eau à plein régime mais le feu ne cesse de s'intensifier, poussé vers les tours par un fort vent d'est. « Il faut sauver Notre-Dame », (Il ne s’agit, à ce stade, plus que de limiter physiquement la propagation du feu aux matériaux combustibles et les effets de la chaleur, notamment sur les parties métalliques [fusion du plomb, dilatation de l’acier et autres métaux] au reste de l’édifice pour en préserver au maximum la structure.) répète Jean-Marie Gontier, comme pour se convaincre que c'est possible.
Les attentats du 13 novembre en mémoire
Le moment est suffisamment traumatisant pour que plusieurs gradés fassent la comparaison avec les attentats du 13 novembre 2015 (même s'il n'y a finalement pas eu de victimes à Notre-Dame). Les pompiers en première ligne ne cessent de reculer. Ils sont environ 150 à attaquer les flammes à l'intérieur de la nef et depuis les tours.
« On a entendu un gros bruit, on ne voyait pas ce qui se passait à l'extérieur et apparemment c'était la flèche qui était tombée », a raconté à Brut la caporale-chef Myriam Chudzinski, présente dans les tours à ce moment-là (Quelle heure était-il, alors). La flèche, haute de 93 mètres, constituée de 500 tonnes de bois et 250 tonnes de plomb, vient effectivement de s'abattre, perçant la toiture dans sa chute. Tous ceux qui combattent le feu à l'intérieur de l'édifice ont ordre de sortir et tous le font, sauf les dix pompiers partis en éclaireurs à la recherche des reliques. Ils sont dans la salle du trésor.
Le temps se suspend quelques minutes... jusqu'à ce qu'ils réapparaissent, sains et saufs.
En tombant, la flèche a déplacé le feu de la toiture à l'intérieur de la nef. Du métal en fusion tombe
du toit. Le robot Colossus prend le relais pour asperger l'intérieur de la cathédrale, tandis qu'une
centaine d'hommes vont chercher les œuvres d'art.
Deux exercices à Notre-Dame en 2018
Beaucoup a été écrit sur ce sauvetage. Et l'histoire est belle de ces pompiers qui extraient la
couronne d'épines du coffre et récupèrent la tunique de Saint-Louis, de cette incroyable chaîne
humaine composée de soldats du feu, de religieux, de fonctionnaires de la Ville de Paris et du
ministère de la Culture qui, toute la nuit, transportent les trésors vers une salle de l'Hôtel de Ville,
de l'aumônier catholique des pompiers enfin qui tient à emmener les hosties hors du brasier. Et
pourtant, là n'est pas l'action la plus mise en valeur par les pompiers eux-mêmes : il y avait du
danger, certes, mais les pompiers des casernes alentour avaient exécuté deux exercices dans la
cathédrale en 2018, ils connaissaient les passages.
La décision la plus grave a consisté à tout faire pour arrêter l'incendie au niveau des tours. A ce
moment-là (Quelle heure était-il, alors ?), le feu se propage dans tous les sens, nourri par les
courants d'air, les gaz chauds et les fumées inflammables. Quand la charpente du beffroi nord
commence à être touchée, vers 21 heures, la voix de José Vaz de Matos résonne sous la tente de
l'état-major : « Si les 8 cloches tombent, elles emporteront toute la voûte et la cathédrale
s'effondrera comme un château de cartes ! » Jean-Claude Gallet et Jean-Marie Gontier pensent à la même chose : il faut renoncer à sauver la toiture pour positionner un maximum d'engins au niveau des tours et tenter de les sauver. Il s'agit de « faire la part du feu ». Gontier : « Le risque, c'est que le feu gagne en intensité, il faut l'arrêter rapidement. » Gallet : « Oui, on l'arrête au niveau des tours et on engage des gens. »
Peu de possibilités de repli
Sur le papier, c'est logique ; dans la vraie vie, cela suppose de mettre des hommes en danger. Car
les bras élévateurs situés à l'extérieur de la cathédrale ne suffiront pas à créer un rideau d'eau
suffisamment important. Il faut envoyer à nouveau des pompiers en haut des tours, pour renforcer le rideau d'eau et pour éteindre le feu dans le beffroi nord. Un « commando de choc » d'une vingtaine de personnes devra gravir en courant, sur 60 mètres de hauteur, des escaliers en colimaçon larges d'à peine 60 centimètres avec plus de 20 kilos d'équipement sur le dos. Et ce, sans possibilité de repli facile.
J'ai déjà perdu deux hommes sur opération au début de l'année et notre devise c'est « Sauver ou
périr ».
La brigade parisienne a déjà perdu deux des siens, en janvier dernier, dans l'explosion de gaz de la
rue de Trévise. Vers 21 h 30, Jean-Claude Gallet présente ainsi sa décision à Emmanuel Macron
qu'il a rejoint dans les bureaux de la préfecture de police, toute proche : « J'ai déjà perdu deux
hommes sur opération au début de l'année, et notre devise c'est 'Sauver ou périr'. Je vais en
réengager à l'intérieur, cela présente un risque pour eux mais il faut que je le fasse. » Selon un
témoin de la scène, quelques questions sont posées - « Le risque est-il mesuré ? » - puis le président de la République acquiesce (Il eut été difficile de ne pas acquiescer, à moins de s’avouer vaincu par l’auteur de la mise à feu et de renoncer, à ce moment-là, à sauver ce qui pouvait encore l’être, au risque de voir Notre-Dame de Paris s’effondrer totalement comme les tours jumelles du WTC le 11 septembre 2001). D'autant que Jean-Claude Gallet a précisé : « Cela se joue dans la demi-heure. »
Son adjoint, Jean-Marie Gontier, a déjà réuni les chefs de secteur. Il leur a fait mesurer l'enjeu -
sauver la cathédrale - et le risque : ceux qui iront dans la tour nord marcheront sur un plancher
instable posé sur une charpente en flammes et ils n'auront pas le temps de s'amarrer pour amortir une chute éventuelle. Puis il a demandé : « On y va ou pas ? » Question purement rhétorique ? Oui et non. « Je n'ai jamais vu un pompier dire non mais il est important que les chefs de secteur adhèrent à la décision du commandant », explique Gabriel Plus. Afin qu'eux-mêmes évaluent sans cesse le risque pris par leurs subordonnés.
Et puis, « si le risque n'est pas consenti, il y a perte de confiance dans la hiérarchie, la peur
s'installe et fait faire des erreurs techniques graves », poursuit Gabriel Plus. A Notre-Dame, le
consentement est facilité par le parcours du tandem décisionnaire : « Le risque que le général
demande, il l'a pris quand c'était son tour de le prendre, donc il sait de quoi il parle. » Le mérite de
la promotion par le rang.
Au-delà de l'excellente condition physique des soldats du feu, les entraînements quotidiens dans les casernes servent à créer des réflexes de travail en commun, des gestes partagés qui accélèrent l'attaque. « Comme pour une équipe de foot », note un gradé. Tous les pompiers fonctionnent en binôme : le plus jeune, qui dirige la lance au plus près du feu et peut être aveuglé par la fumée, est guidé par un aîné qui règle le débit de la pompe. Et ce dernier reçoit les consignes de son chef de secteur qui a une vue d'ensemble. Une organisation certes pyramidale, mais où chaque niveau hiérarchique est juge de la meilleure manière d'accomplir sa mission.
Le commando rendu en haut des tours, tout s'enchaîne très vite. Au bout d'un quart d'heure, les
flammes faiblissent. Jean-Marie Gontier repart faire son « tour du feu » et revient à 22 heures : « Elle est sauvée. » Elle, c'est Notre-Dame.
La relève toutes les quarante minutes
Le travail n'est pas terminé pour autant : il faut éteindre le feu de la toiture. De l'extérieur, des
pompiers perchés sur des nacelles arrosent le toit. Ils sont à un mètre des murs, exposés à une
chaleur de « 100 à 200 degrés ». Il faut les relever toutes les quarante minutes, le temps de vie de
leur bouteille d'air (ce qui explique la mobilisation de 600 pompiers cette nuit-là).
L'usage de la lance est très technique. Un jet à haut débit a un effet mécanique d'écrasement du feu mais peut faire des dommages. Ordre est donc donné de passer au-dessus des rosaces pour les préserver. Ceux qui sont postés plus loin du centre du brasier utilisent, eux, un jet diffus destiné à inonder les parties de l'édifice encore intactes afin qu'elles résistent au feu. Mais là encore, l'eau peut faire des dégâts. Alors, une fois l'incendie circonscrit, l'arrosage est modéré afin de protéger les tableaux pas encore décrochés.
Notre Dame de Paris, CSTC POIS B. Moser/BSPP
Technique de précision et facteur chance
Technique de précision, maîtrise d'un savoir-faire... Au milieu de tout cela, il a fallu aussi compter
sur le facteur chance : l'échafaudage qui entourait la flèche et les deux ogives croisées qui tenaient la voûte entre la flèche et les tours ont résisté. S'ils avaient flanché, tout s'écroulait.
Alors que le feu est maîtrisé mais pas éteint, les officiels, dont Emmanuel Macron, demandent à
entrer dans la cathédrale. Tous se tournent vers l'expert du ministère de la Culture, José Vaz de
Matos, qui ne s'y oppose pas : il n'y a plus de risque d'effondrement.
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a loué « l'intelligence des situations et le courage »
du général Jean-Claude Gallet. Sait-il que pour acquérir cette « intelligence des situations »,
l'équipe de commandement de la BSPP s'entraîne chaque samedi matin à la prise de décision au
cours d'un jeu de rôle sur un scénario de risque majeur ? Le samedi 20 avril, la simulation a
exceptionnellement été annulée.
Elsa Freyssenet
L’incendie de la toiture de Notre-Dame survient fort à propos.
Tiens, tiens !
Et si le gigantesque brasier cachait un énorme scandale d’Etat ?
L’incendie de la toiture de la cathédrale Notre Dame, le 15 avril 2019, a surpris et choqué le monde entier par sa brutalité, son ampleur et, surtout, par la rapidité de sa propagation au sein d’un ensemble de poutres dures comme de la pierre. Dès le lendemain, dans un premier billet, j’émettais des doutes sur le caractère « accidentel » immédiatement asséné par le pouvoir et relayé servilement par des médias complaisants.
J’envisageais alors, soit un acte anti-chrétien survenant après l’incendie volontaire de l’église Saint-Sulpice dans le VIème arrondissement le 17 mars, donc un mois avant (notons que 10 églises ou cathédrales ont brûlé en France (1) depuis juin 2018 et qu’il y a eu 878 profanations en 2017 puis 1063 en 2018, environ 3 par jour), soit un acte terroriste d’un groupe, affilié à Daesch ou Al-Qaïda par exemple, voulant venger la perte de leur territoire en Syrie et Irak.
Puis, à la lecture de l’abondante « littérature » sur l’évènement, une troisième cause, donc un nouveau responsable, me semble émerger derrière l’écran de fumée « officielle » de l’accident et de la responsabilité, vite trouvée, de la société de montage Le Bras. Cette nouvelle cause, si elle vraie, mettra en lumière un immense scandale d’Etat.
Je m’explique :
L’insistance des autorités, leur précipitation même, à ne retenir que l’unique piste « privilégiée », celle de « l’accident », le fut avant même que les flammes gigantesques ne soient éteintes et avant même que de quelconques experts puissent s’engouffrer dans la cathédrale, dans les pas des pompiers encore à l’œuvre. Curieux, cette précipitation à étouffer d’autres causes potentielles ! Suspect même. Comme il est curieux d’ailleurs que la Police scientifique ne commence son travail que 10 jours après l’incendie (2).
Aussitôt, sans réelle possibilité d’investigation ni discernement aucun, la servilité des MSM (médias main stream) se range docilement derrière la voix officielle. Regardez avec quelle virulence et agressivité, Jean-Marc Morandini affronte un élu de Neuilly qui a osé dire (3) que
« nous n’en savons rien si c’est accidentel ».
Le feu est parti d’un lieu distant des échafaudages, donc loin du lieu des travaux incriminés. Lesquels « travaux » n’avaient pas encore commencé car on en était seulement à la phase montage de l’échafaudage métallique (qui ne nécessite aucun chalumeau). Pourtant, toute l’imagination journalistique s’est concentrée, non pas sur la possibilité d’un acte volontaire, mais sur une faute des ouvriers ou de l’entreprise, comme si la cause était entendue (mégots, feu qui couve sournoisement et depuis longtemps, fils électriques dénudés, courts circuits, ouvriers soudeurs négligents, ascenseur en activité créant un arc électrique, alarmes incendie défectueuses, etc4 ...). Je tiens le pari que l’entreprise de montage et de réparation sera rendue seule responsable et paiera. Point barre.
Pourtant, l’échafaudage autour de la flèche de Violet le Duc a résisté au brasier, lui, preuve qu’il était bien monté.
Les poutres de « la forêt » de ND, vieilles de plus de 800 ans, ne peuvent pas brûler aussi facilement.
Voyez cette vidéo (5) à titre de démonstration. Des experts des monuments historiques et des architectes (notamment l’architecte en chef des monuments historiques –ACMH- le disent et ne comprennent pas cet embrasement soudain et monstrueux. Voir cet extrait ici (6).
Les pompiers eux-mêmes ont expliqué qu’en arrivant sur place, ils étaient dans une phase de
sidération tant cet incendie s’est développé étrangement vite. Ensuite, ils ne comprennent pas
pourquoi l’eau qu’ils déversaient augmentait au contraire l’embrasement du foyer.
Les poutres ne peuvent pas brûler aussi facilement sans un additif ou accélérateur pyrotechnique.
L’étrange fumée jaune dégagée par le sinistre est le signe incontestable de la présence d’un oxyde
métallique que les pompiers appellent « accélérateur d’incendie ».
On peut donc penser que les poutres étaient enduites d’un produit de type « thermite 7 » qui est un composé d’oxyde de fer et d’oxyde d’aluminium (utilisé pour souder les rails de chemins de fer, par exemple), ce qui provoque, en brûlant, la couleur jaune orangée (que montrent toutes les vidéos) des énormes volutes de fumée, sans doute entretenue par le plomb fondu (8).
D’où venait ce produit ?
En Février dernier, la charpente aurait été traitée (voir le reportage sur A2) contre les insectes avec un gel. Elle ne l’avait jamais été depuis plus de 800 ans. L’entreprise qui a « désinsectisé » a dû faire preuve de talent car pulvériser du gel à 15 m de haut n’est pas à la portée de tout le monde. Suite à ce traitement, le bois change de couleur et devient un peu couleur acajou. Le 15 avril la charpente prend feu et, assez significativement, le feu augmente au moment où les pompiers interviennent comme si l’eau activait les flammes. La charpente est en chêne, or le chêne sec ne fait pas de flamme, il rougeoie.
L’entreprise, qui a désinsectisé aurait été bernée en répandant non pas un produit désinsectiseur mais un produit pyrotechnique qu’on lui a obligatoirement fourni car elle n’est pas en mesure de le produire sur le plan chimique.
Le produit de type « thermite », composé d’oxyde de fer et d’oxyde d’aluminium, donne cette couleur acajou obtenue après la pulvérisation et donne cette couleur jaune-orangée des flammes de l’incendie.
Depuis Février, le produit sans doute associé à une colle a séché et s’est solidifié sur les poutres comme une pâte devenue très fine, une sorte de vernis....
Le 15 avril (on pourrait aussi discuter le « choix » de la date), il ne suffisait plus que de mettre à feu un vrai « pot thermique » (au magnésium par exemple), générant une chaleur intense de 2200 degrés pour allumer ainsi toute la charpente pré-imbibée (et non pas désinsectisée).
Qui aurait allumé ce brasier ? Des vidéos ont montré une personne sur le toit, une heure et demie
avant le drame, activant un dispositif provoquant des éclairs ou des flammes orangées-jaunes.
Étrange également que l’on ait restreint l’accès aux tours, ce soir-là, une heure plus tôt que d’habitude (18 h 30) et fait sortir tout le monde de la cathédrale sans bousculade, juste à temps (9). C’est par les tours que l’on accède à la charpente.
C’est là qu’il faut évoquer le grand projet de rénovation de toute l’île de la Cité que les élites
parisiennes poussent depuis le début des années 2000. Car Notre Dame serait incluse dans un grand plan (10) de réaménagement des bâtiments majeurs de cet îlot central, au cœur de Paris (Palais de justice, Préfecture de Paris, Hôtel-Dieu) gérés par l’Etat, ça tombe bien. François Hollande lance une mission d’étude sur le sujet en décembre 2015 (11)
.
On pourrait envisager, par exemple, une grande plateforme de déambulation, en lieu et place de la
toiture de la cathédrale, sorte de parterre planté d’arbres et transparent pour visualiser la nef d’en
haut. Tous les bâtiments de l’île seraient reliés par des passerelles en verre et métal pour maintenir les millions de visiteurs sur un ensemble architectural jusqu’alors méconnu car enclavé.
Écoutons Philippe Bélaval, Président du Centre des Monuments nationaux et Dominique Perrault,
architecte et membre de l’Institut qui ont remis un rapport en ... décembre 2016 ... à François
Hollande, intitulé « Mission île de la Cité. Le cœur du cœur » :
« L’occasion s’offre aujourd’hui d’ouvrir une nouvelle époque dans l’histoire de l’île de la Cité. Alors
que les grandes administrations de l’île préparent leur avenir, que le centre de Paris connait une
série d’évolutions majeures, depuis la Samaritaine jusqu’à la conquête des berges de Seine et que la perspective de la tenue des Jeux Olympiques de 2024 et de l’Exposition universelle de
2025 invite le monde à redécouvrir la ville des Lumières, l’île de la Cité apparaît comme le territoire le plus propice au déploiement d’une grande ambition urbaine, culturelle, architecturale et économique qui contribue au rayonnement de la France.»
Malheureusement pour les partisans de cette rénovation, la machinerie administrative et les
autorisations de lancement traînent et l’échéance de 2024 risque, si on ne la brusque pas, d’être
dépassée !
Pour être bien sûr de respecter son échéance de 5 ans et donc livrer une cathédrale attractive
touristiquement pour les Jeux Olympiques de 2024, le président Macron va mettre en œuvre une
procédure qui fait fi des contraintes habituelles obligatoires en pareil cas de rénovation :
La volonté présidentielle est de s’affranchir des règles existantes (et suffisantes) en faisant voter en urgence, avec cynisme, une loi d’exception afin d’accélérer les travaux et éviter d’être soumis aux exigences des Monuments Historiques. Une loi d’exception autorise le gouvernement à déroger aux règles d’urbanisme, de protection de l’environnement, de commande publique ou de préservation du patrimoine. Une loi d’exception permet d’éliminer les architectes et artisans spécialisés dans la reproduction des œuvres anciennes à l’identique, trop lents, trop méticuleux, trop consciencieux, en leur imposant des délais qu’ils ne pourront pas tenir.
Place aux modernes : béton, acier, verre, plastique, titane !
De plus, il faut « un geste architectural contemporain » a demandé le président, avouant ainsi son
intention de ne pas retenir l’option « à l’identique ». Il faut dès lors s’attendre à des horreurs (12) :
On pense à la pyramide du Louvre, à la grande Bibliothèque, aux colonnes de Buren dans la cour du Palais royal, à l’arche de la Défense avec son hamac de bédouin, à la verrue qu’est la tour
Montparnasse au milieu d’une architecture harmonieuse, à l’opéra Bastille.
On sursaute aussi en pensant aux œuvres « contemporaines » d’Anish Kapoor, comme le très beau « vagin de la Reine » devant le château de Versailles, ou le « plug anal vert » de Paul McCarthy sur la place Vendôme.
Que c’est beau l’art contemporain ! et si, en plus, cela peut aider les amis en mal de commandes ...
Conclusion :
Autant de précipitation (le feu n’est pas encore éteint) pour affirmer que la cause ne peut être
qu’accidentelle. Autant d’empressement pour annoncer, sans l’avis et surtout contre l’avis des experts architectes que la reconstruction se fera en 5 ans. Autant de certitude pour clamer qu’on la reconstruira plus belle qu’avant '13) (Ah bon, elle n’était pas belle ?). Ce qui, par parenthèse, prouve qu’on sait déjà qu’on ne la reconstruira pas à l’identique, comme le dit aussi le Premier ministre « doter ND de Paris d’une nouvelle flèche adaptée aux techniques et aux enjeux de notre époque (14) ».
Autant de vélocité pour écrire une Loi d’exception qui permettra de s’affranchir des règles d’urbanisme légales jusqu’alors. Autant de retard pour commencer les investigations et l’enquête de police dans les lieux. Autant de zèle pour mettre en avant les prétendues erreurs des techniciens de l’entreprise de montage. Aussi peu de médias qui font leur métier d’investigation mais qui prennent pour argent comptant une version officielle sans preuve.
Autant de coïncidences avec des projets de rénovation de l’île de la Cité qui n’auraient pas été prêts pour 2024 (dans 5 ans justement).
Comment voulez-vous qu’on ne trouve pas cette affaire suspecte ?
Comment voulez-vous qu’on ne se pose pas de questions ?
Qu’on ne VOUS pose pas de questions ?
Bien sûr, vous n’avez pas attendu d’en être à ce point de la lecture pour me traiter d’immonde
complotiste. Comment peut-on imaginer que des politiques français aient pu commanditer un
incendie d’un monument historique pour promouvoir un projet immobilier et touristique, c’est
complètement fou et irresponsable !
C’est comme si on disait que des services américains avaient commandité les attentats du 11 septembre 2001 pour retourner l’opinion concernant la guerre en Irak.
Quoique, justement sur ce point, des questions se posent aussi. Par exemple, comment se fait-il que deux avions aient pu faire s’écrouler trois tours dans le même quartier ? Impossible(15), sauf si les destructions avaient été préparées à l’avance, puis déclenchées de manière pyrotechnique à l’arrivée des avions (le troisième qui devait frapper le Capitole ou la tour n° 7 écroulée, s’étant crashé en Pennsylvanie).
L’incendie de ND vient donc très opportunément à point pour faire aboutir, à l’arrache et dans les
temps pour la grand-messe des Jeux Olympiques, un dossier de rénovation architecturale, type Disney Land, qui traînait dans les cartons parisiens (16).
Des zones boisées « inconstructibles » sur le littoral français le deviennent pas miracle après un
incendie. Des immeubles vétustes peuvent être reconstruits, avec l’aide des assurances, après un
malheureux incendie.
Je n’accuse personne mais quand un président de la République (FH) explique froidement à des
journalistes qu’il a donné l’ordre à nos services secrets « d’éliminer des cibles » à l’étranger (17), on peut s’attendre à tout, surtout à l’improbable !
Yves Logette
Mai 2019
1) Notre Dame de Grâce d'Eyguières le 21 avril 2019
Notre Dame de Paris le 15 avril 2019
Saint Sulpice à Paris le 17 mars 2019
Cathédrale Saint Alain de Lavaur en février 2019
Saint Jacques à Grenoble en janvier 2019
Eglise du Sacré Coeur à Angoulême en Janvier 2019
Saint Jean du Bruel en octobre 2018
Eglise de Villeneuve d'Amont en août 2018
Sainte Thérèse à Rennes en juillet 2018
Notre Dame de Grace à Revel en juin 2018
2 La police scientifique ne commence ses investigations que 10 jours après l’incendie :
https://www.ndf.fr/nos-breves/02-05-2019/notre-dame-le-temps-de-laisser-les-preuves-disparaitre-la-police-
scientifique-vient-seulement-de-sy-mettre/,
3 Morandini apostrophe un élu qui doute de l’accident :
https://www.youtube.com/watch?v=,
4 Une défaillance électrique ? :
https://www.lci.fr/police/incendie-de-notre-dame-l-hypothese-d-un-acte-volontaire-serait-ecartee-2119027.html
5 Expérience tentant de brûler une vieille poutre de chêne :
https://www.youtube.com/watch?v=Fb9vp3qa1pg&feature=youtu.be,
6 L’architecte en chef, expert de la cathédrale, ne comprend pas :
https://www.ndf.fr/histoire-de-comprendre/18-04-2019/nore-dame-ce-qui-est-arrive-etait-impossible-et-
pourtant-cest-arrive-lincomprehension-dun-expert-sur-le-plateau-de-lci-video/,
7 La thermite fait même fondre l’acier :
https://profidecatholica.com/2019/04/18/quest-ce-que-la-thermite/
8 Voyez la vidéo du brasier :
https://www.youtube.com/watch?v=De3diDVonzo
(9) L’accès aux tours de ND interdit une heure plus tôt que d’habitude pour une pseudo réunion :
https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062/1277377879069572/?type=1&theater
10 Le projet de rénovation de toute l’île de la Cité :
http://www.missioniledelacite.paris/
11 Repenser l’île de la Cité dans son ensemble :
https://www.lepoint.fr/societe/notre-dame-de-paris-dominique-perrault-il-faut-repenser-la-cathedrale-avec-
son-ile-23-04-2019-2308973_23.php?M_BT=29124066793#xtor=EPR-6-[Newsletter-Mi-journee]-20190423
12 Les 10 projets fous de reconstruction :
https://www.youtube.com/watch?v=A7doMraDq4I
13 Voyez la conférence de Macron :
https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/incendie-de-notre-dame-de-paris/video-nous-rebatirons-la-
cathedrale-plus-belle-encore-declare-emmanuel-macron_3401417.html
14 Reconstruire en matériaux modernes :
https://www.bfmtv.com/societe/notre-dame-a-quoi-ressemblera-la-cathedrale-apres-sa-reconstruction-
1674990.html
15 La théorie du complot sur le 9/11 :
http://www.lefigaro.fr/international/2016/09/11/01003-20160911ARTFIG00123-les-theories-du-complot-les-
plus-celebres-sur-le-11-septembre-2001.php
16 Le projet dans les cartons :
https://reseauinternational.net/lenjeu-cache-de-la-restauration-de-notre-dame/
17 Hollande a décidé l’élimination de 40 cibles à l’étranger :
https://www.lejdd.fr/Politique/dans-son-livre-hollande-revient-encore-sur-la-pratique-par-la-france-des-assassinats-cibles-3624902
Télécharger l'original :
Jean-Philippe Hubsch, grand maître du Grand Orient de France (GODF) a présenté récemment le bilan de « l’année maçonnique ». Les francs-maçons ne cachent pas leur satisfaction après la décision du président Macron de renoncer à modifier la loi de 1905.
« On a été entendu par le président de la République et je m’en réjouis ».« Nous avons été très actifs, comme lorsqu’on touche aux fondamentaux ». « Toutes les obédiences et la famille laïque se sont rejointes ».
Si le Grand Orient se réjouit de constater qu’il n’y aura « pas de modification substantielle de loi de 1905 », « cela ne nous satisfait pas pleinement. Le combat n’est pas terminé ». Il porte sur deux mesures :
Mythomanes se revendiquant « des bâtisseurs de cathédrales », les francs-maçons déclarent à propos de l’incendie de Notre-Dame, en prenant leurs rêves pour des réalités :
« Ce monument historique national est un lieu de culture. Nous n’y voyons pas un lieu de culte ».
C’est à eux que Mgr Aupetit répondait :
La cathédrale est née de la foi de nos aïeux. […] Cette cathédrale est née de l’espérance chrétienne qui perçoit bien au-delà d’une petite vie personnelle centrée sur soi pour entrer dans un projet magnifique au service de tous, en se projetant bien au-delà d’une seule génération. […] Oui, cette cathédrale est un lieu de culte, c’est sa finalité propre et unique.
La France : Un pays où l'on décapite les maréchaux et où on brûle les églises...
Après la suppression de la bataille de Verdun des programmes de l'Histoire de France, à quand l'incendie de la prochaine cathédrale ?
Prière (sic) de croire, chaque fois, la version officielle: ACCIDENT et RIEN D'AUTRE !!!
En 10 mois, ce sont 11 édifices chrétiens qui ont brûlé en France:
Notre Dame de Grâce d'Eyguières le 21 avril 2019
> Notre Dame de Paris le 15 avril 2019
> Saint Sulpice à Paris en mars 2019
> Cathédrale Saint Alain de Lavaur en février 2019
> Saint Jacques à Grenoble en janvier 2019
> Eglise du Sacré Coeur à Angoulême en Janvier 2019
> Saint Jean du Bruel en octobre 2018
> Eglise de Villeneuve d'Amont en août 2018
> Sainte Thérèse à Rennes en juillet 2018
> Eglise Saint Paul du Bas Caraquet en juin 2018
> Notre Dame de Grace à Revel en juin 2018
Actes commis en France contre des églises, des lieux de culte, de dévotion, de mémoire, des personnes, des écoles, des locaux chrétiens du 1er au 31 mars 2019
✔ Vendredi 1er mars – Landes. Sainte-Eulalie-en-Born. Vandalisme et vol dans l’église
Sainte-Eulalie.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/vandalisme-et-vol-dans-une-autre-eglise-des-landes
✔ Vendredi 1er mars – Vienne. Saint-Julien-l’Ars. Profanation et vol dans l’église Saint-
Julien.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/profanation-et-vol-dans-une-quatrieme-eglise-de-la-vienne
✔ Samedi 2-dimanche 3 mars – Seine-Saint-Denis. Saint-Denis. Actes de vandalisme dans Saint-Denis.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/orgue-vandalise-vitraux-brises-en-la-basilique-de-saint-denis
✔ Vendredi 3-mercredi 13 mars (entre ces dates) – Vienne. L’Isle-Jourdain. Profanation et vol dans l’église Saint-Gervais-et-Saint-Protais.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/profanation-et-vol-dans-une-eglise-de-lisle-jourdain-vienne
✔ Mardi 5 mars (date du signalement) – Maine-et-Loire. L’Hôtellerie-de-Flée (ancienne commune rattachée à la nouvelle commune de Segré-en-Anjou-Bleu). Statue de la Vierge décapitée dans une réplique de la Grotte de Lourdes.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/une-statue-de-la-vierge-decapitee-en-maine-et-loire
✔ Mardi 5-mercredi 6 mars (nuit du) – Bas-Rhin. Reichstett. Vandalisme et tags sur l’église Saint-Michel.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/tags-et-vandalisme-sur-une-eglise-du-bas-rhin
✔ Mercredi 6 mars (date du signalement) – Ille-et-Vilaine. Corps-Nuds. Croix arrachée et renversée au lieudit « La Croix au chêne ».
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/croix-arrachee-et-renversee-en-ille-et-vilaine
✔ Mardi 6 mars – Gers. Auch. Tombes chrétiennes vandalisées dans le cimetière municipal.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/tombes-vandalisees-a-auch-dans-le-gers
✔ Jeudi 7 mars – Indre-et-Loire. Sorigny. Profanation et vol dans l’église Saint-Pierre-ès-Liens.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/profanation-et-vol-dans-leglise-de-sorigny-en-indre-et-loire
✔ Vendredi 8 mars – Charente. Confolens. Profanation et vol dans l’église Saint-Barthélémy.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/profanation-et-vol-dans-leglise-de-confolens-dans-la-vienne
✔ Vendredi 8-samedi 9 mars (nuit du) – Charente. Angoulême. Vandalisme et vol dans l’église protestante Espoir & Vie (Assemblées de Dieu).
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/eglise-evangelique-vandalisee-a-angouleme-en-charente-video
✔ Samedi 9 mars (date du signalement) – Hérault. Sète. Environ 90 tombes vandalisées dans
le cimetière Marin et le cimetière du Py.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/deux-cimetieres-profanes-a-sete-en-herault
✔ Samedi 9 mars – Vienne. Charroux. Vols dans l’église Saint-Sulpice.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/vol-dans-une-eglise-de-charroux-dans-la-vienne
✔ Samedi 9 mars (date du constat) – Charente. Confolens. Profanation et vol dans l’église Saint-Maxime.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/une-deuxieme-eglise-profanee-et-volee-a-confolens-en-charente
✔ Dimanche 10 mars (date du signalement) – Aude. Narbonne. Tombe vandalisée dans le cimetière de Bourg.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/tombe-familiale-vandalisee-dans-un-cimetiere-de-narbonne-
dans-laude
✔ Lundi 11 mars – Bas-Rhin. Strasbourg. Profanation et vandalisme dans l’église Saint-
Louis-de-la-Robertsau.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/eglise-profanee-et-vandalisee-a-strasbourg-dans-le-bas-rhin
✔ Lundi 11 mars – Vosges. Vittel. Remise en place d’une effigie en métal du Christ sur une
croix de chemin, préalablement vandalisée.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/une-croix-de-chemin-vandalisee-a-vittel-dans-les-vosges
✔ Mardi 12 mars – Bouches-du-Rhône. Marseille. Un prêtre dominicain agressé à cause de son habit religieux.
Sourde : https://www.christianophobie.fr/carte/un-dominicain-agresse-a-marseille
✔ Mardi 12 mars (date du signalement) – Calvados. Caen. La presse régionale signale l’arrestation d’un pilleur de troncs qui écumait des églises du département depuis 2017.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/calvados-un-pilleur-de-troncs-deglises-arrete
✔ Mardi 12 mars (date du signalement) – Haute-Corse. Bastia. Vandalisme dans un local de l’église Notre-Dame-de-Lourdes.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/vandalisme-a-la-paroisse-notre-dame-de-lourdes-de-bastia-
haute-corse
✔ Samedi 16 mars – Charente-Maritime. Saintes. Vol et profanation dans la basilique Saint-Eutrope.
Sources : https://www.christianophobie.fr/carte/profanation-dans-la-basilique-saint-eutrope-a-saintes-en-
charente-maritime et https://www.christianophobie.fr/carte/saintes-precisions-sur-la-profanation-de-la-
basilique-saint-eutrope
✔ Samedi 16-dimanche 31 mars (entre ces deux dates) – Haute-Savoie. Annecy. Profanation dans la chapelle du Centre Hospitalier Annecy Genevois
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/profanation-dans-la-chapelle-de-lhopital-dannecy-en-haute-
savoie
✔ Dimanche 17 mars – Paris. Incendie criminel dans l’église Saint-Sulpice (VIe arrondissement).
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/incendie-dans-leglise-saint-sulpice-a-paris
✔ Lundi 18 mars – Loire. Saint-Chamond. Vol dans l’église Saint-Pierre.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/un-pilleur-deglises-interpelle-a-saint-chamond-dans-la-loire
✔ Lundi 18-mardi 19 mars (entre ces dates) – Moselle. Berig-Vintrage. Profanation d’un ossuaire sous l’église Saint-Hippolyte.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/troublant-pillage-de-lossuaire-dune-eglise-en-moselle
✔ Mardi 19 mars – Seine-Maritime. Le Tréport. Vol dans l’église Saint-Jacques.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/vol-dans-une-eglise-du-treport-en-seine-maritime
✔ Mardi 19-mercredi 20 mars (entre ces deux dates) – Vosges. Vittel. Une croix de chemin vandalisée pour la deuxième fois.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/une-croix-de-chemin-vandalisee-a-vittel-dans-les-vosges
✔ Mercredi 20 mars (date du signalement) – Vosges. Vittel. Effigie du Christ de nouveau vandalisée sur une croix de chemin.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/une-croix-de-chemin-vandalisee-a-vittel-dans-les-vosges
✔ Jeudi 21 mars (date du signalement) – Var. Cuers. Tags sur la chapelle Notre-Dame-de-Santé.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/une-chapelle-taguee-a-cuers-dans-le-var
✔ Jeudi 21-vendredi 22 mars (nuit du) – Pyrénées-Orientales. Vernet-les-Bains. Tags sur l’église anglicane St George.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/une-eglise-taguee-a-vernet-les-bains-dans-les-pyrenees-
orientales
✔ Vendredi 22 mars (date du signalement) – Ardèche. Villeneuve-de-Berg. Vandalismes et
profanation dans l’église Saint-Louis.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/profanation-de-lautel-et-benitier-souille-dans-leglise-de-
villeneuve-de-berg-en-ardeche
✔ Samedi 23 mars (date du signalement) – Averyon. Veyreau. Vandalisme au prieuré Saint-Jean-des-Balmes.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/le-prieure-de-saint-jean-des-balmes-vandalise-en-aveyron
✔ Samedi 23-vendredi 29 mars (entre ces deux dates) – Haute-Vienne. Limoges. Vols dans la chapelle Saint-Aurélien.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/vols-dans-une-chapelle-de-limoges-en-haute-vienne
✔ Dimanche 24 mars (date du signalement) – Vosges. Betrimoutier. Tombes vandalisées dans le cimetières municipal.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/cimetieres-vandalises-dans-les-vosges
✔ Dimanche 24 mars (date du signalement) – Vosges. Provenchères. Tombes vandalisées dans le cimetières municipal.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/cimetieres-vandalises-dans-les-vosges
✔ Dimanche 24 mars (date du signalement) – Vosges. Colroy. Tombes vandalisées dans le cimetière municipal.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/cimetieres-vandalises-dans-les-vosges
✔ Dimanche 24–dimanche 31 mars (entre ces deux dates) – Deux-Sèvres. Parthenay. Vols dans le cimetière municipal.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/vols-a-repetition-dans-le-cimetiere-de-parthenay-dans-les-deux-sevres
✔ Mardi 26 mars (date du signalement) – Somme. Péronne. Vols à répétition dans l’église Saint-Jean-Baptiste.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/vols-a-repetition-dans-une-eglise-de-peronne-dans-la-somme
✔ Samedi 30 mars – Haut-Rhin. Uffholtz. Crucifix vandalisé.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/crucifix-abattu-a-uffholtz-dans-le-bas-rhin
✔ Dimanche 31 mars – Pyrénées-Atlantiques. Hendaye. École catholique vandalisée.
Source : https://www.christianophobie.fr/carte/une-ecole-catholique-vandalisee-a-hendaye-dans-les-pyrenees-atlantiques
Synthèse pour le mois de mars 2019
51 actes ont été signalés et documentés sur l’Observatoire de la Christianophobie en mars
2019.
Synthèse typologique
- Églises, chapelles et lieux de culte vandalisés (intérieur ou extérieur) : 11
- Eglises, chapelles et lieux de culte profanés : 9
- Vols dans des églises chapelles et lieux de culte : 14
- Incendies criminels d’églises, de chapelles et de lieux de culte : 1
- Agressions physiques ou verbales contre des prêtres, des religieux ou des fidèles : 1
- Lieux de dévotion et symboles chrétiens vandalisés (hors lieux de culte) : 6
- Ecoles chrétiennes vandalisées ; 1
- Cimetières vandalisés : 8.
Synthèse géographique (actes différents par département)
Haute-Corse (2B) : 1 ; Ardèche (07) : 1 ; Aude (11) : 1 ; Bouches-du-Rhône (13) : 1 ; Calvados (14) : 1 ; Charente (16) : 3 ; Charente-Maritime (17) : 1 ; Gers (32) : 1 ; Hérault (34) 2 ; Ille-et-Vilaine (35) : 1 ; Indre-et-Loire (37) : 1 ; Landes (40) : 1 ; Loire (42) : 1 ; Maine-et-Loire (49) : 1 ; Moselle (57) : 1 ; Pyrénées-Atlantiques (64) : 1 ; Pyrénées-Orientales (66) : 1 ; Bas-Rhin (67) : 2 ; Haut-Rhin (68) : 1 ; Haute-Savoie (74) : 1 ; Paris (75) : 1 ; Seine-Maritime (76) 1 ; Deux-Sèvres (79 ) : 1 ; Somme (80) : 1 ; Var (83) : 1 ; Vienne (86) : 3 ; Haute-Vienne (87) : 1 ;
Vosges (88) : 6 ; Seine-Saint-Denis (93) : 1.
29 départements différents ont été touchés par des actes de christianophobie en mars 2019.
Synthèse typologique cumulée de janvier à mars 2019
Églises, chapelles et lieux de culte vandalisés (intérieur ou extérieur) : 33 ; églises, chapelles et lieux de culte profanés : 20 ; vols dans des églises chapelles et lieux de culte : 36 ; incendies criminels d’églises, de chapelles et de lieux de culte : 4 ; lieux de dévotion et symboles chrétiens vandalisés (hors lieux de culte) : 10 ; agressions physiques ou verbales contre des prêtres, des religieux ou des fidèles : 1 ; écoles chrétiennes vandalisées ; 2 ; attaques ou vols de locaux chrétiens (hors lieux de culte) : 2 ; cimetières vandalisés : 11.
118 actes ont été signalés et documentés sur L’Observatoire de la Christianophobie de janvier à mars 2019.
Synthèse géographique cumulée de janvier à février 2019
Haute-Corse (2B) : 1 ; Alpes-Maritimes (06) : 1 ; Ardèche (07) : 2 ; Ariège (09) : 1 ; Aude (11) : 1 ; Bouches-du-Rhône (13) : 2 ; Calvados (14) : 1 ; Charente (16) : 3 ; Charente-Maritime (17) : 2 ; Côte-d’Or (21) : 2 ; Côtes-d’Armor (22) : 5 ; Doubs (25) : 1 ; Eure (27) : 1 ; Finistère (29) : 4 ; Gard (30) : 1 ; Gers (32) : 1 ; Hérault (34) : 3 ; Ille-et-Vilaine (35) : 1 ; Indre-et-Loire (37) 1 ; Isère (38) : 4 ; Landes (40) : 2 ; Loire (42) : 1 ; Lot-et-Garonne (47) : 1 ; Maine-et-Loire (49) : 2 ; Manche (50) : 1 ; Marne (51) : 1 ; Moselle (57) : 1 ; Pyrénées-Atlantiques (64) : 1 ; Hautes-Pyrénées (65) : 1 ; Pyrénées-Orientales (66) : 2 ; Bas-Rhin (67) : 4 ; Haut-Rhin (68) : 1 ; Rhône (69) : 1 ; Haute-Savoie (74) : 1 ; Paris (75) : 1 ; Seine-Maritime (76) : 1 ; Yvelines (78) : 4 ; Deux-Sèvres (79) : 1 ; Somme (80) : 1 ; Tarn (81) : 1 ; Var (83) : 1 ; Vendée (85) : 5 ; Vienne (86) : 9 ; Haute-Vienne (87) : 1 ; Vosges (88) : 6 ; Yonne (89) : 1 ; Seine-Saint-Denis (93) : 1.
47 départements différents ont été touchés par des actes de christianophobie de janvier à mars 2019.
Comparaison 1er trimestre 2018/1er trimestre 2019
1er trimestre 2018 : 77 actes. 1er trimestre 2019 : 118 actes (+ 41 soit + 53,2 %).
Synthèse réalisée le 13 avril 2019.
Lisez chaque jour nos articles sur www.christianophobie.fr
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encouragée...) avec mention de la source.
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...certaines personnes rigolent :
Source : https://fr.sputniknews.com/france/201904191040809188-notre-dame-photo-virale-sputnik/
Image de Macron et Philippe amusés aux abords de Notre Dame : les explications surréalistes des médias
...des gauchistes qui jubilent :
Il n’est pas question de mettre sur le même plan le martyre de ces milliers de personnes victimes de la violence islamiste et le désastre de Notre-Dame de Paris. Quel que soit notre attachement pour ces pierres, ce qui meurtrit la chair des victimes du terrorisme, toutes revendications et toutes confessions confondues, c’est bien plus grave. Le sujet Notre-Dame de Paris est-il pour autant un sujet anodin ? Non, l’émotion est comme l’attachement : légitime.
Le « charlisme » qui est tombé sur le pays, en 2015, avait bien des aspects odieux. Il captait au seul profit d’une prétendue liberté de la presse l’émotion, l’indignation et la tristesse d’une nation, et les « collatéraux » de la police et de l’Hyper Cacher étaient réduits à la portion congrue. L’exclusion a priori d’un parti politique lors d’une manifestation censée refonder l’unité de la nation était du dernier sectaire. Permettre de défiler au pseudo-calife ottoman ou à l’émir d’une pétromonarchie, alliés objectifs de Daech, choque encore tous ceux qui ont une once de bon sens. Enfin, le refus de nommer l’adversaire évoque l’autruche qui enfonce sa tête dans le sable plutôt que de faire face à une menace. Mais la liberté de caricaturer était sauve, Alléluia !
Bien sûr, chez les prétendus humoristes de France Inter, pas question d’aller titiller l’islam. C’est trop risqué, il vaut mieux se moquer des chrétiens, pas de risques de représailles : ils tendent l’autre joue. Par exemple en se riant des flammes qui ont embrasé Notre-Dame et en y appelant ouvertement à « la fin des curés », en réduisant les catholiques à des pédophiles qui spolieraient les pauvres. Frédéric Fromet est l’auteur de cette chanson « Elle a cramé la cathédrale », diffusée le vendredi 19 avril (Vendredi saint).
Il n’est pas question, ici, de demander un retour à l’ordre moral ou à la censure, mais si, comme moi, vous pensez que la clique de l’audiovisuel public va trop loin, que son manque de pluralisme l’entraîne à des dérives regrettables, si vous n’avez guère d’appétence pour vous faire insulter par des quasi-fonctionnaires payés par vos impôts, vous pouvez faire part de votre opinion au CSA. Et si, d’aventure, journalistes et médias se plaignent auprès de vous de ne pas être aimés, suggérez-leur d’être honnêtes, courageux et aimables.
Source : https://www.bvoltaire.fr/rire-des-flammes-de-notre-dame-france-inter-la-fait/
Il paraît que France Inter est une radio de “service public”. À certains égards, elle l’est puisque c’est une radio d’État financée avec nos impôts. Elle l’est aussi puisqu’elle applique avec diligence et méthode cette “exception française” qu’on appelle officiellement “laïcité” mais qui est, en vérité, un laïcisme militant à front bas. Comme vous n’êtes pas obligés de me croire sur parole, en voici un nouvel et tout récent exemple que m’a signalé une lectrice (merci C. R.). Voyez et écoutez cette séquence diffusée sur France Inter le 19 avril dernier, quelques jours après le tragique incendie de la cathédrale Notre-Dame…
Le pire peut être évité...
Pourvu que... Pourvu que... tout le reste tienne, et fasse témoignage vibrant du savoir-faire des compagnons d'il y a 800 ans.
Source : https://pgibertie.com/2019/04/16/le-pire-peut-etre-evite/
Le gigantesque et subit incendie de la partie supérieure de la cathédrale Notre-Dame à Paris, ce lundi 15 avril 2019, est un drame national de grande ampleur qui affecte toute la nation, la communauté chrétienne bien sûr mais bien au-delà. La preuve en est le véritable consensus pour déplorer cet évènement de la part de tous les politiques, les responsables religieux, les médias, les historiens et intellectuels.
Le président Macron a bien trouvé les mots pour décrire notre désarroi mais aussi notre volonté de reconstruire ce symbole fort de notre patrimoine et de notre histoire.
Tout porte à croire que les travaux de rénovation engagés sur la superstructure, avec ces gigantesques échafaudages, seraient à l’origine du drame : une erreur humaine d’une équipe de techniciens, comme un jet de chalumeau mal dirigé, serait à l’origine de l’incendie qui a peut-être couvé à l’abri de la perception des ouvriers.
C’est, en tout cas, la version officielle de l’accident qui nous est répétée à l’envi, en nuançant quelque peu par le terme de « piste privilégiée » comme si on voulait que tout le monde sache que l’on allait, bien sûr, étudier toutes les autres versions possibles (criminelle ou terroriste).
Et si, justement, l’origine de ce gigantesque incendie n’était pas accidentel mais volontaire, c'est-à-dire prémédité ?
Plusieurs interrogations ou coïncidences ne doivent pas être balayées d’un revers de main, me semble-t-il :
- Le déclenchement du feu se produit au moment même où le président doit s’adresser aux Français pour leur dire comment il interprète la crise des Gilets Jaunes.
- Cela se passe « après » le départ des ouvriers sur le chantier.
- Le lieu même des travaux est interdit à tout public.
- Les pompiers ne peuvent pas accéder aux flammes avec leurs moyens ordinaires.
- Le feu est intense dès le début et se propage très rapidement.
Comment se fait-il qu’une équipe d’ouvriers spécialisés et au fait de la fragilité des matériaux manipulés ne se rende pas compte qu’un élément à base de bois est en train de se consumer et comment se fait-il que tout le monde quitte les lieux, le soir, sans une inspection approfondie ?
S’agit-il d’entreprises sous-traitantes ayant employé des personnes non qualifiées ?
Un brasier de fortune ayant servi à réchauffer le repas des employés a-t-il été maintenu insuffisamment refroidi ?
J’ai franchement du mal à accepter la thèse, commode pour l’esprit, d’un accident involontaire.
Alors, il faut bien envisager la piste d’un acte de malveillance volontaire :
- Le fait que la date coïncide avec la fin de la crise des Gilets Jaunes (GJ) pourrait laisser penser que c’est l’un d’entre eux qui aurait eu cette idée funeste de faire un coup d’éclat. Bien qu’il soit prouvé qu’il y ait des fanatiques jusqu’auboutistes parmi eux, je n’imagine pas qu’un GJ soit allé à cette extrémité.
Encore que nous savons, depuis le 9 septembre 2001, que tout est possible, surtout l’improbable.
- Une tête brûlée, fascinée par le saccage de l’Arc de Triomphe, pourrait avoir eu l’idée de faire mieux sur un autre monument emblématique. La Tour Eiffel, essentiellement métallique, ne s’y prêtant pas bien.
Je penche plutôt pour une attaque anti-chrétienne comme nous en vivons, bien qu’elles soient
largement tues par les médias, depuis plusieurs semaines sur notre territoire comme au Moyen-Orient.
Sait-on que des messages circulent, de la part de Musulmans blessés par les remarques irresponsables d’un certain Hugo qui a « tweeté » cette phrase imbécile mais qui fait des ravages : « PTDR (pété de rire dans le langage des jeunes), y a du monde InZeBoite » en appui d’une photo montrant la foule autour de la Kaaba à La Mecque. Le jeune Hugo n’avait pas compris que tweeter n’est pas jouer. Sa blague n’est pas bien méchante mais, relayée sur le net, elle devient virale.
Ces messages de sympathisants musulmans, en gros, se réjouissent de l’incendie à Paris sur le mode « Bien fait pour vous, vous n’aviez pas à injurier l’Islam. Allah s’est vengé ».
Une autre piste, à ne pas négliger non plus, est celle d’un acte terroriste et, pourquoi pas, d’un baroud d’honneur des combattants de Daesch qui se vengeraient de l’implication de la France dans leur défaite militaire en Irak et Syrie.
Rien de plus simple pour un de ces fanatiques de se faire embaucher, il y a plusieurs semaines voire plusieurs mois, par une société partie prenante à la restauration de l’édifice. Une fois intégré dans une équipe de ravalement, il lui suffirait d’observer les lieux et les habitudes, de préparer la partie technique de « l’attentat », puis d’attendre le moment propice pour que son action soit relayée au maximum sur les chaines de télévision. Le discours du président Macron fournissant une occasion rêvée de passage à l’acte. Un ouvrier quittant les lieux le dernier peut effectivement allumer une mèche sans que ses collègues, déjà partis, ne s’en rendent compte. La rapidité de l’embrasement prêche pour cette version.
A l’heure où j’écris, soit le lendemain du sinistre, l’enquête commence seulement pour établir les
causes de l’incendie. Je parie qu’on s’en tiendra, même avec des preuves inverses que l’on cachera, à la version accidentelle. Il ne faut pas affoler inutilement une population déjà bien traumatisée.
Je termine en saluant, bien évidemment, le travail extraordinaire des pompiers qui ont lutté toute la nuit pour sauver, au péril de leur vie, l’essentiel de cette cathédrale qui va rester, hélas, plusieurs
années fermée au public mais qui reste dressée, quoique blessée, au cœur de notre capitale et de notre beau pays.
Réel coup de chance de vidéaste ou "montage intentionnel"...?
Troublant, mais il reste à prouver l’authenticité de cette vidéo.
En revanche, la vidéo ci-dessous n'est pas un montage...et prouve que le site était accessible à n'importe qui quelque peu agile et déterminé !
Une vidéo montre que deux jeunes ont pu grimper sur les toits de Notre Dame pour y dormir Il y a quelques mois le site n’était donc pas sécurisé !
par pgibertie
https://gloria.tv/video/8d3fhWR94BHaCbW6cYF2ikZb3
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Ces jeunes sont inoffensifs mais... d'autres?
Comment écarter la thèse de l'intrus malveillant ???
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Les voies du Seigneur sont impénétrables.
Je sais ce que va me dire ma tendre épouse… « ha non, pas tes symboles !!! ». Pourtant l’histoire, pardon, l’Histoire, c’est une fiction imaginaire. Une histoire, ou les petites histoires font les grandes et où les grands hommes (et les petits aussi) manipulent les symboles pour construire leurs épopées, leurs histoires.
L’économie n’est rien dans l’Histoire. Elle n’est que de l’intendance et du « matériel ».
L’Histoire, elle, est transcendante et les symboles, transportent, mobilisent, ou divisent et parfois tuent.
Saviez-vous qu’il existait à l’emplacement de Notre-Dame un temple païen gallo-romain dédié à Jupiter (comme en atteste la découverte du pilier des Nautes, découvert en 1711), ensuite remplacé par une grande basilique paléochrétienne similaire aux basiliques civiles antiques ?
Notre-Drame de Paris, comme a titré hier le journal Libération, nous renvoie évidemment à tout ce que nous avons raté collectivement.
Les générations actuelles qui peuplent notre pays, en dehors de nos enfants encore bien innocents, portent une bien lourde responsabilité sur l’état de ruine fumante dans lequel se trouve notre nation toute entière.
Notre orgueil.
Notre arrogance.
Notre « science ».
Notre « modernisme ».
Sans même parler de tous ces « progressismes » nous ont mené là où nous sommes aujourd’hui.
Un pays dont il ne reste plus que les murs porteurs mais qui est tout en ruine, tout fumant.
Un pays détruit et ravagé de l’intérieur.
Cette cathédrale vieille de plusieurs siècles a pu survivre à des guerres, des épidémies, des famines, des grandes inondations, et même aux nazis !!
Cette génération de nihilistes, d’individualistes, de consommateurs, de « technophiles».
Pas un i-pad, un i-phone ou une console de jeux pour sauver la cathédrale, mais des millions pour immortaliser impuissants le moment.
Nous avons toutes les technologies, nous n’en avons jamais eu autant, mais nous sommes, au mieux, infichu de ne pas mettre le feu à nos bâtiments quand on y fait des travaux.
A tous les niveaux, parce que tout se vaut, qu’il ne faut plus ni punir, ni noter, parce qu’il faut être égalitariste en tout et pour chacun, il n’y a plus d’exigence, de recherche d’ambition et d’excellence.
Les pertes de savoir-faire sont multiples et généralisées. Nous ne savons plus construire de centrales nucléaires. Nous saurons encore moins les
démanteler.
Vous découvrirez effaré, que nous n’avons évidemment presque plus de tailleurs de pierres.
Vous découvrirez effaré, que nous n’avons plus assez de chênes pour refaire une seule grande charpente, ce qui est logique, vu
que c’est les Chinois qui achètent tous nos chênes (comme nos terres agricoles). Il faut dire que nous sommes gouvernés par des glands.
Nous sommes en réalité incapables de faire aujourd’hui ce qu’ont fait ceux qui construisaient les cathédrales il y a plus de 850 ans…
Nous sommes incapables de prendre soin de ce que nous avons reçu en héritage.
Nous détruisons tout.
De l’environnement à notre patrimoine, de notre culture à notre langue, de nos institutions à nos écoles, tout.
Nous détruisons consciencieusement tout ce qui architecturait notre pays et le faisait tenir debout.
Nous pillons tout et laissons tout le monde piller.
C’est un grand saccage.
Ceux qui ont sauvé Notre-Dame sont 400 gueux appelés sapeur-pompier et gagnants moins de 2000 euros par mois et qui subissent les restrictions budgétaires parce que nous avons « trop » de fonctionnaires, et que partout en France les pompiers coûtent trop chers.
Les nations sont vendues par les riches, et sauvées par les gueux.
Comme toute œuvre d’ampleur, une telle reconstruction ne peut être que collective.
Comme toute œuvre collective elle n’a comme objectif que le bien commun.
L’incendie de Notre-Dame, est un symbole. Une allégorie, presque un message.
Réparons notre pays tant que nous le pouvons encore.
Après il sera trop tard.
Pourquoi ?
Parce que pour réparer, pour construire, il faut des savoir-faire, des connaissances, des compétences. En dessous d’une certaine perte de savoir, il est trop tard. La perte est irrémédiable et il est impossible de pouvoir former en nombre suffisant faute de professeurs, d’enseignants, de maîtres.
C’est à nous de savoir quel chemin nous prenons.
Celui de l’ambition collective, du travail, et de la reconstruction de la nation, ou alors celui de la déliquescence totale pour être fusionner dans ce grand ensemble européen et mondialiste sans aucun sens où l’on ne veut pas de gens brillants mais des crétins décérébrés pour en faire des consommateurs sans cervelle.
Dieu ne nous demande pas tant de construire de somptueux édifices que de bâtir notre temple intérieur.
Tout le reste n’est que vanité, et la vanité termine toujours en drames et en cendres.
Puisse la reconstruction de notre cathédrale servir de symbole pour une reconstruction bien plus importante qui est celle de notre nation.
Il est venu le temps des cathédrales.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
«
Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
Pour m’écrire charles@insolentiae.com
Pour écrire à ma femme helene@insolentiae.com
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Ils ne savent rien. Ils ne comprennent rien. Ils n’ont plus aucune culture. Tout ce qui est éminemment français leur échappe, ne les intéresse pas. Alors pensez, une cathédrale qui brûle, et qui n’a même pas la politesse de s’écrouler pour faire de l’audience…
La prime revient à Bénédicte Le Chatelier, une présentatrice de LCI (ici en illustration), qui a enchaîné les perles. Juste après minuit et demi, pour lancer l’historien Franck Ferrand au téléphone, elle expliquait doctement que “Notre Dame n’est pas un lieu religieux, mais [que] les catholiques continuent de se l’approprier” ! Salauds de Cathos ! S’approprier une cathédrale, c’est-y-pas honteux ?
Ensuite, durant la nuit, la même journaliste est allée de surprise en surprise. Ah bon, il y a cinq messes par jour ? Ah bon, on y fait des ordinations ? Ah bon, il y a des baptêmes ????? Que d’étonnement ! C’était une instant avant qu’elle ne rebaptise Mgr Aupetit “Mgr Auprêtre” et s’interroge à haute voix “mais le bourdon, en fait, il est accroché à une poutre en bois ?” Non, il lévite, c’est magique.
Mais la pauvrette n’est pas la seule. Tous les invités, tous les journalistes, un par un, y sont allés de leur boulette, de leur bourde, de leur approximation.
Ça pourrait être drôle, amusant même, si ce n’était le révélateur de l’incroyable déracinement de ces générations d’incultes.
En novembre dernier, une horde jaune de fous furieux voulait s’emparer du palais de l’Élysée, siège du pouvoir. En décembre, les mêmes inscrivaient en lettres de haine sur l’Arc de Triomphe, siège de notre Gloire passée et de l’Honneur de la Patrie, leur envie de mettre à bas ce pouvoir détesté chargé de tous les maux du monde, pendant que d’autres saccageaient,
mutilaient, cassaient dans les entrailles de ce monument ce que la sagesse d’un peuple perclus de drames et de douleurs y avait entreposé pour perpétuer la mémoire de notre grandeur. Ils ont révisé sur les Champs Élysées le manuel de l’incendiaire impuni. Maintenant, Notre Dame,
cathédrale multi séculaire dédiée à la vierge Marie, a brûlé. Elle avait survécu aux guerres, révoltes, révolutions, manifestations, qui ont jalonné notre grande Histoire. L’occupant nazi n’avait pas osé la toucher. Les révolutionnaires, après avoir lorgné sur ce tas de pierres, s’en étaient accommodés. Les guerres de religion ont eu cours à ses pieds sans lui porter atteinte. Elle a consacré roi et empereur, on y a célébré les Te Deum de nos victoires. Son glas a accompagné nos plus illustres présidents. Son bourdon fait frémir.
Un accident ? J’ai des doutes….
Notre Dame, c’est la France en résumé, c’est la substance de nos idéaux, c’est l’image de notre identité. L’incendier, c’est nous tuer.
Trois lieux, trois symboles, qui, aujourd'hui, sont victimes de nos erreurs, de nos errements, de nos faiblesses. Bien sûr, Notre Dame n’est pas une petite église de village. Le désastre qui
l’accable aujourd'hui retentit dans le monde entier. Ici, on prie, là on s’agenouille, là bas on glose, ailleurs on maudit, plus loin on se lamente.
Les « Grands » font leur marché publicitaire et se précipitent au chevet de cette immense Dame que les flammes torturent. Les déclarations vont bon train. « on va la reconstruire », « on va ouvrir une souscription », « je suis triste », « c’est la France qui est meurtrie...»
Mais qu’ont dit les mêmes quand chaque jour une église de la France lointaine et solitaire est pillée, souillée, vandalisée, les sacrements jetés parterre, les hosties répandues, les autels brisés ? Rien. Mais Notre Dame, ce n'est pas pareil, s’empressent-ils de nous seriner.
Si, c’est pareil !
C’est même pire, puisque loin des yeux de l’inquisition médiatique racoleuse, il n’est point de salut pour les plus petits d’entre nous. Quand ces prélats de la laïcité se lamentent sur Notre Dame, ils pensent au monument, au patrimoine et à ses richesses. Tout cela existe, il faut le protéger. Ils ne pensent pas à la maison de Dieu. Les flammes qui ont écroulé la flèche pointée vers le ciel comme pour diriger nos regards, demander pitié ou implorer pardon sont celles du bûcher de
Jeanne, enivrées par le festin que leur offrait l'inestimable charpente vestige du Moyen Âge. Ce sont celles qui refusent l’ardeur de la foi, travestissent en sorcellerie et frappent d’idolâtrie le dialogue avec la transcendance divine. Elles nous disent que notre monde de commerce et
de chiffres, de désirs impérieux et d'immédiateté n’a rien compris à ce qui se joue dans les tréfonds des âmes inquiètent et tourmentées des peuples européens victimes d’une déchristianisation à marche forcée. Soudain pétrifiés par l’échoeurant rougeoiement du crépuscule d’un Dieu, les tartufes dé-constructeurs reprennent du service pour ne pas manquer
l’acte de contrition collectif qu’on s’apprête à célébrer partout.
Ce n’est pas maintenant qu’il faut plaindre une cathédrale incendiée, et invoquer ce drame pour pacifier une nation en miettes. Les larmes factices de ces convertis de la dernière heure à la tristesse des grands moments ne parviendront pas à éteindre le feu de Notre Dame.
- Il fallait bien plus tôt affirmer la haute et impérieuse symbolique de nos églises et de nos cathédrales face à ceux qui ne veulent pas entendre que c’est de leurs seins que nous sommes issus.
- Il fallait promettre le pire à ceux qui oseraient toucher les lieux sacrés de notre Histoire et de nos institutions.
- Il fallait assumer notre ascendance, avant que d’autres se chargent de la dénaturer en vue de la détruire. Il fallait dire qui nous sommes, d’où nous venons, et vers quoi nous allons.
- Il fallait dire que la France est née là où, dans un paradoxe effrayant, on a voulu l’éteindre en la livrant aux flammes.
Il n’y a pas que Notre Dame qu’il faudra reconstruire. Pour elle, avec beaucoup d’argent et de patience, ce sera fait dans les prochaines années.
L’Église catholique, en proie au doute et à la désagrégation devra aussi trouver de bons maçons, qui croient en elle et en elle seule.
Mais nous ?
Que faudra-t-il, en plus de ce désastre sans nom, pour que nous décidions de nous reconstruire ? Les attentats, les manifestations, les déprédations, les incendies, les profanations, les violations de tous ordres n’ont pas secoué la veulerie de la pensée dominante qui ne croit en rien for elle-
même.
Renaîtrons-nous des cendres de Notre Dame ?
L’incendie de Notre Dame de Paris nous est présenté comme un drame national et peut-être un signe pour ceux qui pensent que rien n’arrive jamais par hasard. Les flammes ravagent le plus bel édifice du patrimoine parisien. Paris brûle-t-il? Notre Dame assurément! Une église et quelle église!, le lundi de la semaine sainte, qui nous annonce Pâques, part en flammes. Et la civilisation des cathédrales avec…
La société et les médias veulent croire aux causes accidentelles, à la faute à pas de chance. Mais souhaiteraient, submergé par l’émotion, que reviennent le temps de la concorde nationale et républicaine.
Toutes autres causes qui ne seraient pas accidentelles feraient basculer le pays dans la tragédie, peut-être dans le pire. Nous avons eu les signes avant-coureurs du départ de feu à Saint Sulpice, qui n’est toujours pas élucidé, mais dont les causes avérées sont criminelles.
C’est le cœur battant de la France qui brûle maintenant au moment où ces lignes sont écrites. C’est notre cœur brûlant qui pleure Notre Dame de Paris et sa flèche surmontée du coq contenant des reliques de la Sainte couronne d’épines, de Sainte Geneviève et de Saint Denis.
Notre patrie, fille aînée de l’église, fut de tout temps promise à la forge, c’est à dire aux tragédies les plus funestes et se relevant, aux succès les plus retentissants. Notre Dame, aujourd’hui, mère aimante, nous précède dans le brasier. Elle nous montre la voie de l’héroïsme et de la renaissance. Que brûle aujourd’hui nos vanités et nos illusions et se forge dès à présent l’épée de la reconquête spirituelle et de la victoire nationale.
Source : https://volontaires-france.fr/notre-dame-communique-des-vpf/
Ce drame rappelle la fragilité du sacré, de l’Etat mais aussi de la France. Un beau triptyque à reconstruire.
Source : http://galacteros.over-blog.com/2019/04/le-calvaire-de-notre-dame-le-deuil-et-l-espoir-francais.html
L’incendie dévastateur de la cathédrale Notre-Dame de Paris a suscité une émotion légitime chez beaucoup de Français. Marc Bloch, dans « L’Etrange défaite, écrivait : » il y a deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims, et ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. » Or c’est l’histoire, et la conscience qu’en elle s’inscrit le destin de nos vies, qui font de nous des Français plus qu’une carte d’identité parmi deux ou trois autres au besoin. Etre français, c’est s’approprier l’histoire de France, la ressentir comme le fleuve qui nous porte depuis sa source, même lorsque l’on est issu d’un affluent récent. On pourrait donc ajouter, depuis hier, une troisième catégorie à celles que citait Marc Bloch, celle des Français qui, en voyant brûler Notre-Dame ont ressenti une déchirure, comme si ce désastre les touchait personnellement, les privait d’une partie d’eux-mêmes, d’un bien familial inestimable auquel ils s’identifiaient. La persistance de l’image, sa valeur symbolique incomparable lui font figurer la capitale du pays, rappeler les heures les plus glorieuses de notre histoire, et éveiller les émotions collectives les plus profondes du pays. Elles lui confèrent le rôle de trésor national. Sa situation sur l’île de la Cité, au coeur du royaume, son équilibre et sa beauté, posés entre les deux bras de la Seine, là où se marient la ville et la nature, dans un mélange harmonieux de sérénité et de puissance, attirent vers Notre-Dame l’affection que l’on voue à une personne.
Une des personnes interrogées par une chaîne d’information disait son émotion, invoquait le patrimoine ainsi menacé de manière peut-être irréparable, mais elle croyait bon d’ajouter qu' »elle se foutait de son caractère religieux ». Des journalistes citaient la communauté catholique, comme une communauté parmi d’autres de notre pays. Or, ce superbe édifice, connu du monde entier, n’a de sens que parce qu’il est un lieu de culte chrétien, couvert de signes qui ne peuvent être compris que grâce à une connaissance de la culture et de la religion chrétiennes. Sa présence au coeur de la capitale royale en fait le foyer d’une longue histoire, celle de dynasties catholiques qui ont rassemblé et agrandi le pays jusqu’à ce qu’il se proclame une nation, déjà réelle depuis Bouvines. Le message de Vladimir Poutine souligne le caractère de sanctuaire chrétien de Notre-Dame, au-delà de son appartenance au patrimoine culturel mondial. Il ne faudrait pas en effet qu’il y ait entre la cathédrale de Paris et les Français, le même rapport qu’entre les Egyptiens et leurs pyramides, celui d’une carte postale qui identifie un pays dont l’âme a changé, et qui n’en attend plus qu’un afflux de touristes.
Le sentiment puissant qui doit animer les Français à l’égard de Notre-Dame de Paris est celui d’une fierté identitaire, celle d’un peuple fier d’avoir construit, embelli et préservé une pareille merveille architecturale. Le fait qu’elle ait été ravagée par un incendie est un terrible avertissement : les Français méritent-ils leur héritage ? Certains s’interrogent sur les causes du sinistre dont on a dit bien rapidement qu’il était d’origine accidentelle. Aucune soudure n’avait été effectuée, la surveillance des échafaudages, une fois les ouvriers partis, était bien légère, or un incendie a été provoqué récemment à Saint-Sulpice, des déprédations ont été commises à la basilique de Saint-Denis, de nombreux monuments chrétiens sont profanés. De plus, hier, débutait la Semaine Sainte, la plus importante du calendrier catholique. L’hypothèse d’un acte délibéré doit-elle être exclue ?
Qu’il s’agisse d’un accident ou d’un attentat, la catastrophe qui a ruiné Notre-Dame de Paris est un appel au sursaut pour les Français en face du monde entier. Si c’est un accident, la désinvolture, le laisser-aller, l’amateurisme dans le travail et la sécurité autour d’un joyau du patrimoine national sont un bien mauvais signal, celui d’un pays qui a, petit à petit, abandonné sa réputation de rigueur et de technicité dans un domaine où il paraissait exceller. Si l’on a cherché à cacher une action hostile à la France et à son identité, c’est évidemment beaucoup plus grave : ce serait l’aveu d’un pays qui n’ose plus désigner ses ennemis et les affronter. Dans les deux cas, Notre-Dame en flammes appelle à la résistance, contre nous-mêmes ou contre nos ennemis, pour mettre un terme à cette longue décadence, dont les images d’hier offraient la version métaphorique, et à laquelle la France ne doit pas, ne peut pas se résoudre. En luttant avec courage contre le feu qui courait dans la « forêt » des charpentes, les 400 pompiers offrent un exemple à tous les Français.
Source : http://www.christianvanneste.fr/2019/04/16/notre-dame-en-flammes-un-appel-au-sursaut-national/
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Parfois, la vie est bien faite et les heureux hasards s’enchaînent de manière à rendre possible ce qui était difficile…
Tenez, prenez au hasard, cette histoire d’étincelle qui a mis le feu aux poutres de Notre-Dame.
Saviez-vous quel beau projet nous attend ?
Saviez-vous quelles belles œuvres immobilières sont dans les cartons ?
Non…
Allez, voilà de quoi rassasier votre curiosité… Nous avons là tous les ingrédients pour créer l’un des plus gros scandales économiques et politiques de notre histoire récente
Par exemple sur l’île de la Cité vous trouvez l’ancien Palais de Justice, classé évidemment aux monuments historiques, et… qui ne sert plus à grand-chose depuis l’entrée en service du nouveau Palais de Justice dans le nord de Paris…
Je me demande ce que l’on va bien pouvoir faire de cet immense et superbe bâtiment…
Par exemple sur l’île de la Cité il y a le célèbre 36 quai des orfèvres… mais vous savez qu’il est presque vide lui aussi ? Ainsi, « en septembre 2017 — après le départ, en juin, de la Brigade criminelle et de la Brigade des stupéfiants (BS) —, les derniers services de la police judiciaire ont déménagé au Bastion dans la cité judiciaire de Paris près du nouveau tribunal de Paris, porte de Clichy. Seule la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), nommée aussi l’« antigang », reste dans les locaux pour « intervenir plus vite en cas d’attaque terroriste ». Mais la BRI ne sera pas un problème, et nous lui trouverons bien une petite place aux Invalides par exemple, ou ce n’est pas les m² qui manquent !!
Je me demande ce que l’on va bien pouvoir faire de cet immense et superbe bâtiment…
Par exemple, l’Etat est propriétaire de la Conciergerie… vous savez l’ancienne prison où Louis XVI fut retenu avant de se faire raccourcir la tête. C’est beau la conciergerie et c’est grand.
Je me demande ce que l’on va bien pouvoir faire de cet immense et superbe bâtiment…
Encore un autre exemple, il y a un immense hôpital sur l’île de la Cité… c’est l’Hôtel Dieu… et cela coûte tellement cher la médecine et les hôpitaux, et puis il y a le fameux trou de la sécu… Et puis, une telle surface mes amis, en plein cœur du cœur de la capitale… plus de 20000m²…. à 20 000 euros le m²… miam…
Je me demande ce que l’on va bien pouvoir faire de cet immense et superbe bâtiment…
Comme je ne suis pas avare, il y a encore un autre exemple et comme dans la pub « c’est pas fini », il y a aussi le Marché aux fleurs et le Marché aux oiseaux … Ils sont grands, très grands ces deux marchés…
Je me demande ce que l’on va bien pouvoir faire de ces immenses et superbes espaces…
Mais je vous avais dit que ce n’était pas fini ! Il y a aussi l’imposant Tribunal de Commerce… qui occupe une grande partie de l’île. De sublimes mètres carrés que l’on pourrait également sans doute occuper à des choses tellement plus rentables qu’à rendre des jugements ou des arbitrages sur des affaires commerciales triviales… Cela peut se faire de manière identique dans bien d’autres endroits moins luxueux. Franchement moi j’y ferais bien un grand palace à 5 000 euros la nuit la suite!
Enfin et pour terminer cette liste non exhaustive… Notre-Dame, appartient… à l’Etat et pas à l’église catholique…
Non exhaustive car il y a aussi le bureau des naturalisations de la préfecture de Paris, ou la compagnie motocycliste sans oublier une partie de l’école nationale de la magistrature… qui occupent quelques surfaces également… J’ai donc pris le plan de l’île et je vous ai mis en rouge toutes les zones appartenant à l’Etat ou au « para-public »… 90% de l’île de la Cité appartient à l’Etat, un Etat qui a besoin d’argent, de beaucoup d’argent et qui a là une occasion en « or » de transformer discrètement ses propriétés en poules aux œufs d’or…
Et bien si moi je me demande avec cette immense naïveté qui est la mienne ce que l’on pourrait bien faire de tous ces beaux bâtiments vidés progressivement de leur substance depuis 10 ans, les mamamouchis, eux, savent évidemment déjà ce qu’ils veulent en faire…
Oui parce qu’en réalité, la bataille autour d’une des plus grandes promotions immobilières de notre pays a déjà commencé et cela fait d’ailleurs quelques années.
Ainsi, la réhabilitation du parvis de l’hôpital Hôtel Dieu doit être confiée fin mai à un opérateur privé en vue de développer des activités commerciales… Et la Mairie de Paris « chercherait à pousser la candidature du groupe Quartus auprès de l’AP-HP, un choix qui ne fait pas l’unanimité ». Source ici
Au même moment, comme le rapporte cet article du Figaro, Martin Hirsch actuel Directeur Général de l’AP-HP «a proposé qu’une partie de l’Hôtel Dieu puisse être mobilisée pour permettre, le plus rapidement possible, le rayonnement du site», indique l’AP-HP dans un communiqué.
L’idée est de «pouvoir accueillir tout ce qui est muséal» afin que chacun puisse «accéder aux œuvres de Notre-Dame», a expliqué la direction à l’AFP. Cette offre de service pourrait «éventuellement» s’étendre aux besoins du futur chantier de rénovation du monument historique et des nombreux «compagnons qui devront venir y travailler». Source ici
On passe de l’hôpital au « muséal »… c’est joliment dit!
Quant au futur de l’île de la Cité, vous l’avez en image ici et sur le site Missioniledelacité.paris ici
Ce futur architectural et fondamentalement très commercial a déjà été pensé et imaginé. Tous les détails sont connus et les choses progressivement se mettent en place pour permettre la réalisation de la plus colossale opération immobilière au centre de Paris, dans « le cœur du cœur », un endroit où le prix du mètre carré peut se négocier 20 000 euros au moment où vous lisez ces lignes, mais quel sera le prix futur de ces m2 là où les 14 millions de touristes qui passent chaque année, sont une ressource extraordinaire de profits potentiels? Ce mètre carré se négociera peut-être 40, 50 ou même 60 000 euros…
Imaginez 14 millions de touristes délestés légalement par le commerce d’une centaine d’euro par tête de pipe !! Cela commence à faire une sacrée rente annuelle.
Pour s’assurer que les sous rentrent bien, on a même prévu le renforcement du trafic fluvial et un débarcadère à K€ sur pattes, pardon à touristes.
Alors, cette histoire d’étincelle qui a mis le feu aux poutres arrive donc à point nommé pour accélérer la mutation de l’île de la Cité, le cœur du cœur de Paris.
Non pas que cet incendie soit volontaire, l’enquête le dira ou pas. Disons, plus prosaïquement que c’est comme les incendies de forêts dans le sud-est… il faut toujours savoir faire contre mauvaise fortune bon cœur, et bonnes affaires. Quand la forêt brûle, les immeubles poussent sur les ruines fumantes.
L’île de la Cité est un immense défi et enjeu, également pour les grandes entreprises du BTP et autres groupes immobiliers, des contrats aussi mirobolants permettent également de se rémunérer confortablement entre amis. Enfin, les JO de 2024 sont pour bientôt, et cela serait bien que tout soit prêt ou presque pour cette date là car si en plus Notre-Dame réouvre à l’occasion des JO ce sera l’occasion rêvée de faire la promotion mondiale de cette promotion immobilière où l’on vendra à 40 000 euros le m² faisant de l’île de la Cité l’un des endroit les plus chers de la planète.
La question qui se pose, au-delà des aspects religieux consistant à savoir si des messes continueront ou pas à être célébrées à Notre-Dame, c’est bien le sujet des sous. Des très gros sous!
Parce qu’en filigrane, ce que j’évoque ici, c’est une possibilité de « privatiser » ce patrimoine et de dépecer des propriétés d’Etat de très grandes valeurs. Comme la Grèce a vendu ses îles, nous pourrions assister prochainement à une forme de mise en vente de l’île de la Cité.
Si le projet peut évidemment se discuter, et je n’y suis pas en soi opposé, au contraire, exploiter la mâne touristique est une bonne idée, j’aimerais savoir où vont aller les sous… Parce que rien n’empêche l’Etat, propriétaire, de réaliser les travaux nécessaires et de louer à des exploitants privés en restant propriétaire et en percevant des loyers plantureux qui alimenteraient les caisses de l’Etat et profiteraient ainsi à tous.
J’ai comme dans l’idée que l’on va plutôt vendre à vil prix, et c’est là qu’il va falloir regarder attentivement ce qu’il se passera… mais pas que!!
Comme nos mamamouchis sont assez prévisibles, il était assez évident qu’ils allaient essayer de tripatouiller un tantinet, mais comme les mamamouchis des générations précédentes s’étaient fait prendre tous les doigts dans le pot de confiture nous avions passé des lois et nous avons désormais tout un code et des règlements pour passer les marchés publics.
C’est très pénible la loi.
Pas pour nous les gueux, surtout le gueux en gilet jaune, ou le pauvre bougre qui roule à 53 au lieu de 50. Là la loi est dure et intraitable.
Pour ceux d’en haut, impossible de tripatouiller en toute sérénité juridique.
Du coup, vous savez quoi?
On va tout simplement légiférer par ordonnance (sans vote des députés) pour pouvoir se passer des règles des marchés publics. On est donc en train de nous préparer une impunité juridique pour masquer des fraudes potentiellement monstrueuses.
Voici ce que dit cet article de France Info « Ce projet de loi, qui vise à reconstruire la cathédrale en cinq ans, devrait permettre au gouvernement de passer outre des obligations en matière de marchés publics et de lois de protection du patrimoine ». Source ici
Peut-être que Macron est très pressé, les groupe du BTP aussi, et les copains des grosses entreprises qui auront les concessions également, mais moi, je vois une cathédrale de 850 ans… et je ne suis pas du tout pressé de la reconstruire et je ne vois pas pourquoi cela devrait forcément être fait en 5 ans…
Ha, si je vois, comme il faut reconstruire en 5 ans, et que l’on est pressé il faut se donner les moyens de le faire et donc retirer tous les gardes fou qui permettent globalement d’éviter que les abus ne soient vraiment trop importants.
Je suis évidemment ahuri par ce que je vois et par ce qui se dessine. Il n’y a qu’en faisant circuler cette information et ce type d’analyse que l’on peut forcer le gouvernement à reculer. Il faut dire « nous vous voyons ». « Nous comprenons ». Et je compte sur chacun de vous pour informer le plus grand nombre.
La seule manière pour que le poison du soupçon (ou du complotisme) ne s’insinue pas est de faire en sorte qu’il ne puisse pas y avoir de soupçon, par une véritable transparence, par une séparation des pouvoirs et par des systèmes de contrôles. Mais là ce n’est visiblement pas le cas!
Ce n’est plus une république, sinon bananière.
La république n’est plus, mais Vive la France.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
«
Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
Pour m’écrire charles@insolentiae.com
Pour écrire à ma femme helene@insolentiae.com
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
"En feu, la cathédrale Notre-Dame de Paris. Détruite, comme jamais au cours de ses huit siècles d’histoire. Guerres, occupation, rien n’est venu à bout de ce symbole national rayonnant dans le monde entier. Même les bombardements sur Paris, même les forces d’occupation allemandes ont épargné ce joyau. Notre misère politique aura fait le reste : négligence patrimoniale, restriction budgétaire sous pressions de Bruxelles, abandon intellectuel de ce qui a fait la France…L’incendie de NOTRE-DAME de PARIS est un symbole : celui de notre faillite, politique et spirituelle. Qui dira l’essentiel ? Dans le tumulte politique actuel, où la France a perdu définitivement la tête comme la raison, la voilà qui maintenant perd son âme comme son cœur devant le monde entier sidéré. Toutes les déclarations éplorées de notre classe politique indigente n’effaceront pas notre triste réalité. Nous n’avons – Français – aucune excuse. A l’incompétence de nos dirigeants, répond le renoncement personnel, individuel de chacun. Nous ne sommes plus à la hauteur de la France. Fasses que cet effondrement sonne l’heure de notre réveil collectif et ravive le sentiment de l’amour de la France, le désir comme la nécessité d’en préserver l’esprit." Communiqué National de Penser la France, 16 avril 2019. (1)
Notre-Dame : Machiavélisme... et "Disneyland" ?
par chantal dupille dite eva R-sistons
Première partie du dossier :
– éléments de doute sur la version officielle
– diversion politique et unité nationale
– quelques parallèles historiques avec la situation actuelle
« En politique, rien n’arrive par hasard. Chaque fois qu’un événement survient, on peut être certain qu’il avait été prévu pour se dérouler ainsi. »
Franklin Delano Roosevelt (1882-1945), 32e président des Etats-Unis
Depuis l’incendie tragique de la Cathédrale de Notre-Dame au début de la semaine sainte, de nombreux doutes ont émergé quant à la version officielle d’un départ de feu accidentel. Comme toujours en la matière, douter c’est déjà blasphémer pour la médiacratie et ses laquais et on a ainsi pu voir les candidats aux élections européennes Jordan Bardella du RN ou Nicolas Dupont-Aignan de Debout la France être suspectés de « complotisme » pour avoir seulement demandé d’attendre la fin de l’enquête avant de conclure hâtivement à un simple accident. Mais selon la doxa orwellienne habituelle et désormais quotidienne, réfléchir en la matière est déjà suspect ; réfléchir c’est déjà comploter contre le politiquement correct en quelque sorte … Il est pourtant des pays comme la Russie où le doute sur la version officielle a été rapidement l’objet de nombreux sujets télévisés et débats comme celui-ci auquel participait Xavier Moreau. Chez nous il n’a pas fallu 24 heures au procureur de la République, Rémy Heitz (qui a été nominé à la suite de l’intervention du président Emmanuel Macron[1]), pour affirmer que l’incendie qui a ravagé Notre-Dame était un accident.
« Rien ne va dans le sens d’un acte volontaire … Une enquête a été ouverte pour destruction involontaire par incendie. La thèse accidentelle est privilégiée. »[2]
Incohérences techniques et projet de remodelage de l’île de la Cité
Pourtant douter semble légitime au regard des interrogations d’ordre technique qui existent quant à la version qui nous est présentée dès le départ. Par exemple l’intervention de Benjamin Mouton, ancien architecte en chef des Monuments historiques en charge de Notre-Dame jusqu’en 2013, qui a ainsi expliqué :
« La protection incendie mise en place dans la cathédrale était à son plus haut niveau (…) En 40 ans d’expérience, je n’ai jamais connu un incendie de la sorte. (…) Lorsque je me suis occupé de la détection incendie, qui a été un dispositif très onéreux, il fallait très peu de minutes pour qu’un agent aille faire la levée de doute, nous avons fait remplacer de nombreuses portes en bois par des portes coupe-feu, nous avons limité tous les appareils électriques, qui étaient interdits dans les combles. (…) L’incendie n’a pas pu partir d’un court-circuit, d’un simple incident ponctuel. Il faut une vraie charge calorifique au départ pour lancer un tel sinistre. Le chêne est un bois particulièrement résistant. (…) En 2010, on a remis à plat toutes les installations électriques de Notre-Dame, donc il n’y a pas de possibilité de court-circuit. On a remis à plat, et aux normes contemporaines, même en allant très loin, toute la détection et protection incendie de la cathédrale : avec des éléments de témoins de mesure, d’aspiration etc etc, qui permettaient de détecter un départ de feu. Et en bas de la cathédrale, il y a deux hommes en permanence, qui sont là jour et nuit pour aller voir dès qu’il y a une alerte et appeler les pompiers (…) Dans ce genre de chantier, et en particulier à Notre-Dame, il y a un encadrement technique, normatif, de contrôle etc etc, qui est considérable, qu’on ne voit nulle part ailleurs. Donc là, je dois dire que je suis assez stupéfait.»[3]
D’aucuns diront qu’en tant qu’ancien responsable il cherche à se couvrir, toujours est-il que son expertise qualifiée ne peut pas être mise de côté par les autorités dans leur enquête si elle se veut honnête. Suite à ces remarques, le journal Marianne interrogera à son tour un autre ingénieur, le professeur d’ingénierie mécanique à l’université de Versailles Paolo Vannucci, auteur d’un rapport classé « confidentiel défense » : « qui a effectué une recherche sur les risques d’attentat et la sécurité de la cathédrale Notre-Dame de Paris dans laquelle il évoquait aussi les risques d’incendie en raison du manque de dispositifs de sécurité. ». Le Professeur Vannucci avance au contraire l’idée que le système anti-incendie aurait été quasiment absent de la toiture de Notre-Dame : « En vérité, il n’y avait pratiquement aucun système anti-incendie, notamment dans les combles où il n’y avait aucun système électrique pour éviter les risques de court-circuit et d’étincelle. J’imagine qu’on avait installé quelque chose de provisoire dans le cadre des travaux de réfection, mais je n’en suis pas sûr. Au niveau de la charpente, lorsque nous avons fait notre recherche, il n’y avait aucune protection. »
Un débat technique qu’il conviendrait de trancher avec le droit d’évoquer toutes les possibilités. Ce qui est désormais systématiquement évacué du débat public.
On notera aussi l’étrange première alerte incendie de 18h20 qui n’a pas été prise en compte avant celle de 18h43 qui signalera réellement l’incendie. Entre les deux alertes, 23 précieuses minutes s’écouleront.
Mais surtout ce sont les vastes projets de restructuration de l’île de la Cité et des alentours de Notre-Dame années qui sont de nature à semer le doute dans les esprits. Parmi ceux-ci un projet foncier de plusieurs milliards entoure Notre-Dame de Paris et l’île de la cité depuis 2016. Un dossier récent publié sur le site Katehon[4] résume les grandes lignes de ce projet :
« L’incendie de Notre-Dame est une véritable aubaine pour ses partisans (…) Avez-vous entendu parler du rapport PERRAULT et Bélaval ? Ce rapport a été commandé par François Hollande et Anne Hidalgo en décembre 2015.
En Décembre 2016, un projet de refonte globale de l’ile de la Cité a été présenté au président François Hollande. Ce rapport prévoit :
Comme le souligne le rapport dont vous allez lire quelques extraits, un tel projet « n’a aucune chance de voir le jour »…
Cependant, depuis le drame du 15 avril au soir, où le monde entier a vu en quelques heures des poutres de 800 ans brûler comme de la paille, nous assistons à un véritable bal de coïncidences. »
On découvre ainsi les projets grandioses prévus depuis plusieurs années par l’architecte Dominique Perrault qui proposait dès 2016 une refonte complète de l’île de la Cité d’ici à 2040. Citons ici la vision du bâtisseur-démolisseur que résumait le Journal du Dimanche en 2016 puis en 2017 :
« Le parvis de Notre-Dame recouvert d’une immense dalle de verre au-dessus de la crypte archéologique ; aux pieds de la cathédrale, un débarcadère et des plates-formes flottantes accueillant piscine, cafés, restaurants, salles de concert ; le long de la Seine, une longue promenade végétalisée, débarrassée des voitures, reliant les pointes aval et amont de l’île ; deux nouvelles passerelles qui franchissent le fleuve ; un peu partout, des verrières, des passages couverts, des galeries souterraines, des atriums en sous-sols … Voilà quelques-unes des 35 propositions – spectaculaires – contenues dans le rapport remis vendredi soir au président de la République et à la maire de Paris dans les salons de l’Élysée. (…) Ce document de 56 pages a été rédigé par l’architecte Dominique Perrault (le concepteur de la BNF, à Paris) et le président du Centre des monuments nationaux, Philippe Bélaval. »[5]
Et la vision d’avenir de se préciser :
« Après plus d’un millénaire de présence humaine, le centre névralgique de la capitale se trouve face à une « opportunité unique » d’écrire une nouvelle page de son histoire. Le Palais de justice déménagera en 2018 aux Batignolles (17e) – sauf la cour d’appel et la Cour de cassation ; de même, la PJ quittera le 36 quai des Orfèvres en 2017 ; les prérogatives de la préfecture de police doivent changer avec la réforme du statut de Paris ; et l’Hôtel-Dieu est en pleine restructuration. La piétonnisation des berges rive droite aura un « impact considérable » sur l' »île monument » en vis-à-vis. Sans oublier la possible organisation des JO en 2024 et de l’Exposition universelle en 2025. »[6]
Un rapport qui rappelle que « la dernière intervention d’ensemble des pouvoirs publics sur l’île est celle du baron Haussmann ». Rappelons ici que pour certains auteurs – souvent marxistes – l’haussmannisation de Paris de par sa « destruction créatrice » architecturale accélérée modernisera un Paris souvent insalubre mais génèrera aussi une forme de « ségrégation spatiale » des classes pauvres qui préparera le terrain pour le déclenchement de la Commune de Paris en 1871. Une situation qui évoque la situation insurrectionnelle actuelle des Gilets Jaunes face à la relégation en périphérie des classes populaires contemporaines. En restructuration permanente, déjà lourdement abimée par les manies égyptiennes archéo-futuristes de l’époque Mitterrand, Paris doit muter sans cesse et devenir aujourd’hui le « Grand Paris » avec ses projets démesurés tels la tour Triangle soutenue par l’association « Vision Grand Paris », une tour qui projettera son ombre glacée sur l’avenir de notre capitale à nouveau mutilée.
Un autre article du JDD du 10 janvier 2016 commençait d’habituer l’opinion publique à ces changements architecturaux. L’article au titre évocateur « L’île de la Cité va-t-elle se réveiller ? » (enfin !) expliquait ainsi :
« Une mission d’étude et d’orientation sur l’avenir de cette « île-monument » vient d’être commandée par François Hollande, à l’architecte Dominique Perrault et au président du Centre des monuments nationaux, Philippe Bélaval. Le duo qu’il a missionné doit « penser l’île dans sa globalité, comme un quartier vivant et ouvert (…). L’objectif : « transformer » ce site d’ici à 2040 « en un réel lieu de vie, plus intégré encore au reste de la capitale » [7]
Et le JDD d’expliquer :
« L’île est en effet en train de se figer en un joli décor de vieilles pierres quadrillé par les touristes : plus de 14 millions de visiteurs par an pour la cathédrale et ses gargouilles – ce qui en fait le premier monument français en termes de fréquentation – et plus d’un million pour les merveilleux vitraux de la Sainte-Chapelle. Sans parler de la Conciergerie et son demi-million de visiteurs annuels, des tours de Notre-Dame (600.000) ou de la crypte archéologique (170.000)…Bref, un flot de touristes sur un confetti de dix sept hectares, par ailleurs très peu habité. En 2007, l’Insee y recensait encore mille habitants. Selon une étude de l’Association pour un hébergement et un tourisme professionnel (AhTop), rendue publique en décembre, seuls 650 des 1.800 logements de l’île sont occupés par leurs propriétaires. Et au moins 300 biens (17 % des appartements) ont été repérés par cette association de professionnels du tourisme comme mis en location temporaire, sur des sites comme Airbnb.». [8]
Il faut donc ouvrir l’île de la Cité encore trop inadaptée à la manne du tourisme universel ; il faut briser son architecture classique et la reconfigurer aux normes et aux flux de la globalisation. Le changement c’est maintenant, le changement c’est tout le temps, société ouverte oblige !
Cet article de 2016 expliquait aussi que c’est tout un ensemble touristique qui est ainsi prévu dans cette restructuration : « Pour réfléchir à l’avenir de ce site en mutation, le Centre des monuments nationaux est sans doute le mieux placé : l’institution est en effet chargée, sur l’île de la Cité, des tours de Notre-Dame, de la Conciergerie et de la Sainte-Chapelle. Ces deux monuments royaux sont séparés justement par… le palais de Justice et pourraient gagner en cohérence en récupérant peut-être un passage direct (via la cité judiciaire). » [9]
L’enquête publiée sur le site Katehon résume ce plan d’ensemble :
« Le rapport est remis en décembre 2016 et fait les constats suivants :
Comprenez, ce flot humain échappe complètement à toute logique marchande… C’est moche !
Aussi, les deux architectes proposent de « créer environ 100.000 m² nouveaux ayant une valeur foncière dépassant le milliard d’euros, sans transformation radicale ». Comment ? En construisant une dizaine de couvertures de verre et d’acier au-dessus des nombreuses cours intérieures.
Parmi les 35 propositions du rapport, ils avancent notamment un projet révolutionnaire. Une gigantesque dalle transparente à la place du parvis de Notre-Dame ! » »
Mais de l’aveu même des auteurs du rapport, sans un coup de pouce du destin, ce projet mirobolant aurait peu de chance d’aboutir. Un coup de pouce du destin qui prendra rapidement la forme d’une loi d’exception :
« (…) Seulement voilà, l’Île de la Cité renferme une trentaine de biens protégés au titre des monuments historiques. De plus, ce site de 22 ha est classé au patrimoine mondial de l’Unesco…
(…) Par conséquent, il faudrait vraiment un événement impromptu et très « volontariste » ou « inattendu et improbable »[10]pour que des travaux d’une telle ampleur puissent être autorisés dans un des sites architecturaux les plus protégés de France …
Mais le hasard fait parfois bien les choses ! Depuis le drame du 15 avril, le gouvernement a préparé une loi d’exception pour accélérer la reconstruction de Notre-Dame. Le texte permettrait notamment de déroger au code du patrimoine[11]. En effet, le texte, rédigé en quelques heures, proposerait de s’affranchir des procédures en vigueur en matière de monuments historiques sur un site qui n’en compte pas moins de 35 … Plus inquiétant, ce projet de loi autoriserait à déroger à un certain nombre de règles, comme le Code des marchés publics. »[12]
Tout suit donc son cours, ainsi après l’évacuation des institutions judiciaires dans de nouveaux locaux hors-sol à l’architecture très « Meilleur des mondes », c’est maintenant le cœur sacré de Paris et donc de la France qui doit être repensé suite à l’incendie de Notre-Dame. A l’image de ces ignobles églises en béton armé que l’on a vu fleurir à partir des années soixante et qui vieillissent très mal, on peut penser que ces restructurations post-modernes de l’architecture classique de l’île de la Cité vont être rapidement désuètes et démodées. L’architecture contemporaine ne tolère que l’instant présent et le « bougisme » permanent là où l’architecture traditionnelle vise quant à elle à refléter et à incarner sur terre les vérités et les idées intangibles qui sont aux cieux. Selon les principes immémoriaux des véritables bâtisseurs et de l’architecture sacrée comme l’évoque magnifiquement le documentaire de Paul Barba-Negra « Paris, arche du temps ». Un film dans lequel l’île de la Cité y est justement présentée comme l’omphalos sacré de Paris, un centre spirituel consacré à la protectrice de la France, Notre-Dame, la vierge Marie, Mère de Dieu. Le genre de reportage difficile à revoir de nos jours sans avoir la gorge nouée quand on y entend la beauté de la langue française classique et que l’on songe à la vitesse et à l’étendue de la chute de notre pays et de notre civilisation en quelques décennies. L’animalisation c’est maintenant ! Vous avez aimé la Canopée des halles et autres « plug-in » géants ? Et bien ça n’est pas fini, ça ne fait que commencer même …
On comprend mieux dès lors les projets fous de doter Notre-Dame d’une flèche en carbone et autres délires post-modernes que l’on voit poindre depuis le drame, ainsi l’architecte Jean-Michel Wilmotte qui explique : « Elle peut être reconstruite avec des matériaux actuels (…) J’aime l’idée de stratification dans les bâtiments du patrimoine, les époques qui se superposent. Il serait intéressant que cette flèche ait une nouvelle histoire ; pourquoi ne pas la construire en carbone ? Cela serait un très beau signal. »[13]
Ce qui est sûr, c’est que l’incendie de Notre-Dame tombe à point nommé pour faire passer en force un projet dont les Français et les Parisiens n’ont pas vraiment idée quant à l’avenir de ce qui constitue le cœur de leur patrimoine et de leur identité. Macron rime déjà un peu avec Néron …
Une diversion politique en pleine révolte populaire ?
La précipitation avec laquelle les grandes fortunes oligarchiques vont se ruer sur l’événement et le concert des médias à vouloir faire de Macron le sauveteur de Notre-Dame qui peut reconstruire la Cathédrale en cinq ans sont aussi des éléments de nature à susciter le doute. Pour beaucoup de Français, l’impression d’assister à une opération de diversion et d’unité nationale de type Charlie se fait de plus en plus grande. La cathédrale a commencé de brûler juste avant l’allocution d’Emmanuel Macron, une intervention qui devait clore le débat national et apporter une réponse à la crise des Gilets jaunes. Une allocution annulée à la dernière minute par Macron. Le samedi 20 avril s’annonçait aussi depuis plusieurs semaines comme un acte important des Gilets jaunes. Eric Drouet et les autres porte-voix du mouvement appelaient à une action massive sur Paris suite à la fumisterie prévisible de l’issue du grand débat. Avant et après l’allocution annulée d’Emmanuel Macron, un certain nombre de journalistes ont eu accès au contenu du discours. L’Elysée affirme que la fuite provient de « sources audiovisuelles », car l’allocution a été filmée par TF1 et envoyée à France Télévisions, de même que le texte du discours de Macron a été envoyé aux principales rédactions du pays.
L’Elysée avait appelé les deux chaînes pour les prévenir de l’annulation du discours, et aussi leur a rappelé que le contenu de cette allocution était sous embargo « jusqu’à nouvel ordre »[14]. Mais cela n’a pas suffi à empêcher les fuites. L’Elysée a ainsi peut-être volontairement fait fuiter le discours de Macron pour sonder la population sur les réformes à venir du président et qui seront annoncées prochainement.
Quoi qu’il en soit, les principales mesures qui figuraient dans le projet d’allocution sont les suivantes : plan fiscal avec une baisse d’impôts en faveur des classes moyenne et suppression de certaines niches fiscale, mais en demandant aux Français de travailler davantage, sans préciser de quelle manière (moins de jours fériés ? revenir sur la durée de travail hebdomadaire ? retarder l’âge de départ à la retraite ?) ; la réindexation des retraites de moins de 2 000 euros sur l’inflation ; suspension de toutes les fermetures d’écoles et d’hôpitaux jusqu’à la fin du quinquennat ; instauration partielle du Référendum d’initiative citoyenne (qui concernera uniquement les sujets locaux) ; et la suppression de l’école de la haute administration (ENA)[15].
Ces réformes seront-elles retenues dans les propositions officielles d’Emmanuel Macron ?
Quoi qu’il en soit le pouvoir a par la suite opportunément interdit aux Gilets jaunes de manifester le samedi 20 avril autour de Notre-Dame (ce qui peut se comprendre), mais également sur les Champs-Élysées et aux abords du palais de l’Elysée comme chaque samedi depuis plusieurs semaines[16]. Profitant de l’incendie pour tenter de faire baisser la température de l’insurrection qui dure depuis novembre dernier, une crise politique inédite dans l’Histoire de France contemporaine.
Quelques parallèles historiques
Les attaques contre des édifices religieux, des bâtiments officiels et les attentats, pendant les périodes de crise politique sont courants et leur utilité bien identifiée.
En Iran par exemple, la Révolution (qui débute le 7 janvier 1978 et se termine le 11 février 1979) démarre dans un contexte qui a quelques similitudes avec celui de la France contemporaine. Dans l’Iran des années 1970, le mécontentement et la révolte partent, comme dans la France actuelle, de l’Iran « périphérique », c’est-à-dire de la population défavorisée, majoritairement rurale et qui habite dans les quartiers pauvres des grandes villes.
Une population qui a très mal réagi à une série de réformes (appelée « la Révolution blanche ») lancée par le Shah à partir de 1963. Cette réforme qui comportait un volet agraire à laquelle étaient hostiles le clergé chiite – qui voyait mis en cause ses biens fonciers (ce qui rappelle la loi de 1905 en France) – et les grands propriétaires.
En juin 1963 des émeutes sont déclenchées par le clergé à Qom – où l’agitation a débuté au mois de mars. Parmi les meneurs se trouve l’Ayatollah Khomeini, qui est arrêté le 3 juin sur ordre du Premier ministre Assadollah Alam. En 1964, l’Ayatollah Khomeini est expulsé vers la Turquie (ensuite Nadjaf, en Irak) après avoir pris la tête de la contestation d’une loi qui, voté par le Majlis (parlement iranien), met les soldats américains séjournant en Iran à l’abri de toute poursuite devant la justice locale.
Trois ans avant le début de la Révolution islamique, le 2 mai 1975, le Shah instaure un parti unique (le Rastâkhiz ou Parti de la Rénovation).
En 1976-1977, les réformes continuent et produisent leurs effets catastrophiques : l’inflation augmente et l’exode rural entraîne la formation de nombreux bidonvilles à la périphérie de grands centres urbains, ce qui engendre une situation sociale tendue dans un pays en pleine explosion démographique, alors que l’autoritarisme du régime est dénoncé par les intellectuels, les étudiants et des leaders religieux comme l’ayatollah Taleghani. Sans parler de la corruption répandue dans les cercles du pouvoir contre laquelle la population est critique.
Corruption, rigidification du pouvoir et appauvrissement de la population, sont trois des principales causes du déclenchement de la révolution iranienne, comme de la révolte des Gilets jaunes (dans le cas de la France, la rigidification du pouvoir[17] n’était pas perçue avant la répression violente contre les manifestants).
En novembre 1977, des manifestations hostiles au Shah éclatent lors de son voyage officiel à Washington.
En janvier 1978, des manifestations éclatent à Qom en faveur de l’Ayatollah Khomeini qui a été attaqué par la presse gouvernementale. Et dans les semaines qui suivent, des émeutes éclatent (à Tabriz et Yazd, puis de nouveau à Qom). La répression fait, à chaque fois, des dizaines de tués.
En juillet 1978, des affrontements font deux cent tués à Meched. Le Shah annonce alors, le 5 août, son intention d’organiser des élections générales ouvertes à plusieurs partis. Le 11 août, la loi martiale est décrétée à Ispahan.
Et le 19 août 1978, le cinéma d’Abadan est incendié et fait 377 morts. Le régime du Shah accuse alors les militants religieux d’avoir commis cet acte, alors que l’on soupçonne fortement la SAVAK, police politique du Shah créée en 1957 sous les auspices du Mossad[18]. Sous le Shah, l’Iran, à l’instar de la France contemporaine, entretenait de bonnes relations avec Israël depuis les années 1950 – Tel-Aviv et Téhéran, opposés au nationalisme arabe (tout particulièrement à l’Irak et à l’Égypte), avait un pacte stratégique qui se transforma en coopération militaire – le Shâh avait envoyé ses généraux en Israël pour s’inspirer de leurs méthodes d’instruction et discuter des modalités d’un soutien militaire israélien à l’Iran[19].
On peut faire le parallèle entre l’incendie du cinéma d’Abadan, qui a eu lieu en pleine période révolutionnaire, et celui de Notre-Dame, sans oublier l’attentat de Strasbourg, qui a eu lieu le 11 décembre 2018, trois semaines après le début du mouvement Gilets jaunes …
On peut aussi faire le parallèle entre la Macronie et le régime du Shah qui avait atteint un niveau d’impopularité record mais qui s’acharnait sur la voie de réformes improductives et impopulaires soutenues par l’étranger comme aujourd’hui Macron par l’U-E. Des régimes et des dirigeants aveuglés par leur péché d’hubris qui tenteront chacun à leur manière de faire passer en force un projet rejeté par la population, là où la logique politique la plus élémentaire conseillerait plus de souplesse et de tactique. Deux régimes et deux types de dirigeants que distinguent aussi un grand narcissisme et une volonté d’étaler aux yeux de tous leur projet de refonte de la société sans se soucier du scandale public et de ses conséquences sur l’opinion de la population. Là où le Shah Mohammed Reza Pahlavi se faisait appeler « Roi des Rois » ou encore « Lumière des Aryens », Macron se veut quant à lui « jupiterien » …
Là où le Shah organisait la célébration du 2 500e anniversaire de la fondation de l’empire perse dans un faste et une pompe obscène eu égard à la grande pauvreté d’une partie importante de sa population, Macron scandalisera quant à lui la décence commune française avec son quatorze juillet qui portera le festivisme homosexualiste métissophile en plein cœur de l’Elysée, souillant ainsi publiquement et aux yeux du monde ce qui reste symboliquement la fête de la nation pour nos contemporains.
(fin de la première partie)
[1] https://francais.rt.com/france/54274-macron-accuse-dintervenir-dans-choix-futur-procureur-paris-opposition-insurge
[2] https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/incendie-de-notre-dame-la-piste-accidentelle-est-privilegiee_2073282.html
[3]http://www.comite-valmy.org/spip.php?breve1704
https://www.batiactu.com/edito/notre-dame-apres-incendie-rien-n-est-fini-selon-ex-56147.php
[4] http://katehon.com/fr/article/un-projet-foncier-de-plusieurs-milliards-entoure-notre-dame-de-paris-depuis-2016
[5] https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/A-Paris-un-projet-spectaculaire-pour-l-ile-de-la-Cite-833143?fbclid=IwAR3yX1ZUjTrg8o4wfzFvLbObzVNrDFvQDIcxrHIzLxJev0fUkjPlEyKUvpI
[6] https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/A-Paris-un-projet-spectaculaire-pour-l-ile-de-la-Cite-833143?fbclid=IwAR3yX1ZUjTrg8o4wfzFvLbObzVNrDFvQDIcxrHIzLxJev0fUkjPlEyKUvpI
[7] https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/L-ile-de-la-Cite-va-t-elle-se-reveiller-767799
[8] https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/L-ile-de-la-Cite-va-t-elle-se-reveiller-767799
[9] https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/L-ile-de-la-Cite-va-t-elle-se-reveiller-767799
[10] https://www.vanityfair.fr/culture/voir-lire/story/un-miroir-de-verre-pour-reflechir-notre-dame/5552#1
[11] http://premium.lefigaro.fr/vox/societe/alexandre-gady-reconstruire-notre-dame-un-projet-de-loi-express-qui-pose-de-tres-graves-questions-20190422
[12] http://katehon.com/fr/article/un-projet-foncier-de-plusieurs-milliards-entoure-notre-dame-de-paris-depuis-2016#_ftn6
[13] https://www.batiactu.com/edito/notre-dame-architectes-prennent-position-fleche-et-56176.php
[14] https://www.liberation.fr/checknews/2019/04/17/comment-le-contenu-de-l-allocution-annulee-d-emmanuel-macron-s-est-il-retrouve-dans-les-medias_1721718
[15] https://www.rtl.fr/actu/politique/allocution-d-emmanuel-macron-ce-qu-aurait-du-annoncer-le-president-7797440820
[16] https://www.bfmtv.com/police-justice/gilets-jaunes-les-manifestations-interdites-sur-les-champs-elysees-et-autour-de-notre-dame-samedi-1676061.html?fbclid=IwAR1mRHwJ4jM0gYVTprB8T2D0bMKKCjg8urtqa4XAn3BWOMKiwLmBRULQAfU
[17] Une rigidification au pouvoir annoncée dès décembre 2015 par Youssef Hindi. Voir : Du Brexit aux Gilets jaunes, février 2019, Sigest.
[18] Télégramme diplomatique (290/291) du 23 juillet 1960, de Henri Roux, ambassadeur de France en Iran. Cf. Eurorient, L’Iran paradoxal, 2008, L’Harmattan, p. 26.
[19] Eurorient, L’Iran paradoxal, p. 25.
Seconde partie de notre dossier sur l’incendie de Notre-Dame et la crise de la République :
« Celui qui est un scandale, une occasion de chuter, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer » (Mc 9,42).
« Plus nous fusillerons de clercs, mieux ce sera » Lettre du 19 mars 1922 de Lénine (Vladimir Ilitch Oulianov) à Trotski (Lev Davidovitch Bronstein)
Persécution de la religion et manipulation du sacré : l’exemple soviétique
Dans la première partie de notre étude nous avons exposé les raisons objectives de douter de la version officielle de l’incendie de Notre-Dame. L’idée d’un incendie volontaire de Notre-Dame peut apparaître comme sidérante à première vue mais on verra ici que les persécutions religieuses et les manipulations autour de la perception du sacré sont choses courantes lorsqu’un pouvoir politique se sait menacé par sa propre population.
La période de l’histoire contemporaine où l’élément religieux fût persécuté et manipulé avec le plus de cynisme par un pouvoir politique, fût peut-être l’époque de la répression religieuse en Union Soviétique. Comme nous allons le voir, le parti communiste soviétique a tenté non seulement d’extirper la religion du peuple mais aussi de la reconfigurer d’une manière conforme à l’idéologie et au projet de société communiste. Élaborant ainsi une paradoxale « religiosité de l’athéisme ».
De 1917 à 1939 le pouvoir soviétique mènera une implacable politique de répression contre l’Église russe, percussion qui fera d’après certaines estimations entre cinq cent mille et un millions de morts chez les seuls orthodoxes[1]. Cette époque fût marquée par une intense politique de répression de l’État contre le christianisme orthodoxe mais aussi contre le catholicisme, l’islam et les religions animistes des peuples sibériens. Une politique qui visait à extirper la religion de la vie sociale et à la remplacer par un rationalisme et un athéisme d’État :
« Les structures ecclésiastiques furent presque totalement anéanties, les séminaires, les écoles théologiques et les monastères, liquidés. Dans l’ensemble de l’Union soviétique, il ne restait en 1939 qu’à peine mille églises consacrées : 97,6 % de celles actives en 1916 avaient été fermées. L’ensemble du corps de l’Église patriarcale ne comptait plus que quatre évêques libres d’exercer leur ministère. (…) Le projet bolchevik de liquidation totale des institutions ecclésiastiques, mais aussi de la dimension religieuse comme composante fondamentale de la société et de la personne, demeurait, même après 1939, l’objectif ultime auquel continuait de tendre le pouvoir soviétique en matière religieuse.» [2]
Comme régulièrement dans l’Histoire, lors des périodes de changements idéologique violents, cette persécution prit aussi la forme d’un iconoclasme d’État contre l’Église. On profana ainsi des reliques de saints pour les autopsier au nom de la science, on vendit les objets de cultes dérobés dans les églises et surtout, on détruisit purement et simplement les temples de Dieu :
« Les persécutions sanglantes, la liquidation systématique des règles qui avaient régi la vie de la société russe depuis des siècles, la destruction massive d’édifices et d’objets du culte, un discours public monopolisé par la propagande, le plus souvent agressive, de l’athéisme étaient autant de faits qui avaient bouleversé la vie religieuse des citoyens soviétiques. » [3]
Une campagne de destruction des édifices religieux qui culmina avec la destruction le 5 décembre 1931, de l’église du Christ Sauveur, construite entre 1837 et 1883 avec l’argent du peuple russe en souvenir de la victoire de 1812 contre Napoléon :
« À sa place on planifia de construire le palais des Soviets, mais les fondations ne cessaient de s’effondrer (alors que l’Eglise du Christ Sauveur n’avait pas eu ce problème). On décida d’y aménager une piscine, dans laquelle se noyèrent beaucoup de nageurs. » [4]
On assista aussi durant cette période à des tentatives de transfert du sacré et de la piété populaire vers certains aspects du communisme élevé au rang de culte. Ainsi le culte de la personnalité de Lénine puis de Staline prit souvent des aspects parareligieux alors même que la propagande athéiste faisait rage. L’exemple le plus connu de ce culte en était le fameux mausolée de Lénine qui attend toujours de nos jours la résurrection et l’immortalité par la science que promettait le cosmisme[5] soviétique comme aujourd’hui le transhumanisme[6]. Comme le peuple russe était encore tout imprégné de religiosité et de sens du sacré, le pouvoir devait réorienter cette dévotion vers des objets compatibles avec la foi nouvelle du communisme. Un processus dans lequel l’ancien séminariste Staline jouera un rôle essentiel comme le rappelle son biographe Robert C. Tucker :
« Il faudrait alors voir dans le culte de Lénine, ses symboles religieux et son cérémonial élaboré, le reflet de la tradition byzantine et orthodoxe grecque, et en Staline marxiste oriental et produit du séminaire théologique de Tiflis le principal agent de ce processus d’assimilation. » [7]
Staline jouera aussi un rôle décisif dans la décision d’embaumer Lénine et de préserver son corps des ravages inexorables du temps afin de créer une ambiance et une aura religieuse autour de la personne de Lénine[8].
Durant la période de la seconde guerre mondiale, menacée directement sur son propre territoire par son concurrent idéologique national-socialiste, l’URSS va officiellement mettre un terme à la politique de répression de l’Église orthodoxe. Une décision dictée par le réalisme politique et l’urgence de la situation car les nationaux-socialistes étaient de leur côté en train de favoriser la reprise du culte religieux sur les territoires qu’ils occupaient :
« En 1939, tous les monastères avaient été fermés (en 1917 ils étaient plus de mille) ainsi que plus de 60 000 églises. L’office n’était célébré que dans une centaine d’églises. En 1939-1940, la Baltique fut annexée à l’URSS, ainsi que les régions de l’ouest de l’Ukraine et de la Biélorussie, le nord de la Bukhovine et de la Bessarabie. L’URSS compta de nouveau une grande quantité d’églises et de monastères orthodoxes. Le 22 juin 1941, l’Allemagne déclara la guerre à l’URSS. Pourtant, ni le début de la guerre, ni la défaite des premiers mois, ni la perte de grands territoires au profit de l’ennemi ne changèrent l’attitude hostile du gouvernement envers l’Église Orthodoxe Russe et ne conduisirent les autorités à faire cesser les persécutions. Les autorités ne modifièrent leur position que lorsqu’elles apprirent que les Allemands avaient permis la réouverture de 3732 églises sur les territoires occupés, c’est-à-dire plus que dans toute l’URSS. » [9]
Face à l’urgence de la situation, le 4 septembre 1943, Staline rencontra les plus hautes autorités orthodoxes encore existantes après deux décennies de persécution :
« Dans la nuit du 4 au 5 septembre 1943, se tint au Kremlin une rencontre singulière et paradoxale entre les autorités suprêmes de l’État et les autorités de l’Église orthodoxe russe. Staline reçut dans son bureau le métropolite de Moscou et de Kolomna, Sergij (Stragorodskij), locum tenens du trône patriarcal, le métropolite de Leningrad et de Novgorod, Aleksij (Simanskij), et le métropolite de Kiev (…) en présence de Molotov, du chef du NKGB, Vsevolod N. Merkulov, et du colonel Georgij G. Karpov, responsable du cinquième département de la deuxième section du NKGB, chargé, entre autres missions, du contrôle et de la répression des organisations religieuses. C’est une entrevue cordiale, presque surréaliste, qui se déroule entre celui qui avait violemment poursuivi l’anéantissement total de l’Église et celui qui en avait subi les persécutions et avait vu mourir des centaines de milliers de fidèles sur ordre du premier. » [10]
Staline savait bien que les Russes ne combattraient pas avec la même résistance sans le recours à la religion, au patriotisme et à l’idée de Russie éternelle. La Russie se remettait difficilement des trois décennies les plus violentes de son histoire et le pouvoir soviétique reposait sur des bases fragiles, il ne fallait surtout pas que le peuple commence à percevoir l’envahisseur comme un libérateur religieux. L’idée d’utiliser la charge sacrée dont dispose le christianisme après l’avoir persécuté est une constante dans l’histoire des régimes révolutionnaires. L’URSS s’était construit contre la religion mais la foi athée du socialisme scientifique devenait insuffisante face à l’épreuve historique qui s’annonçait. Menacé par une invasion sans précédent mais surtout par un concurrent idéologique sur son propre territoire, le pouvoir soviétique risquait de perdre le soutien d’une partie importante de sa population persécutée. En réprimant la religion nationale qui fondait l’ancien régime tsariste, le pouvoir soviétique avait créé un vide qui menaçait maintenant d’emporter le régime avec l’ancienne religion. Ainsi Staline choisit de réintroduire juste assez de religion pour galvaniser la Russie dans son combat et sauver le régime communiste mais il ne renonçait pas pour autant aux persécutions et à l’idée d’éradiquer à terme le christianisme[11] de la vie nationale soviétique.
Une situation qui peut être rapprochée de celle de la République française : en détruisant le catholicisme, la République détruit les assises sur laquelle repose la société française pour les croyants comme pour les athées. La République et son projet cosmopolite universaliste radical n’existe qu’en négatif par rapport au catholicisme comme hier l’URSS face à l’orthodoxie. Pour se maintenir il lui faut donc réintroduire du sacré dans la société comme le fit Staline face à la menace d’une victoire mortelle de l’Allemagne national-socialiste. Persécuter l’Eglise pour ensuite manipuler sa charge sacrée et revêtir sa puissance symbolique face à un danger mortel nous semble être la méthodologie qui est employé aussi contre l’Église catholique. Même déchristianisée la société française repose encore sur l’ancienne morale chrétienne. Ainsi l’idée de régénérer la République par une sorte d’holocauste public (terme qui désigne un sacrifice à Dieu par le feu) en détruisant puis en reconstruisant le symbole le plus important du catholicisme en France nous apparait fidèle au rapport qu’entretient la République avec le christianisme depuis ses origines.
La destruction du catholicisme et des églises : une tradition républicaine
La guerre contre l’Église et le catholicisme est une tradition républicaine, démarrée par la Révolution française, notamment, avec le vote par l’Assemblée constituante le 12 juillet 1790 de la Constitution civile du clergé à laquelle les curés et les évêques étaient contraints de prêter serment[12].
Une guerre continue, ponctuée de moments clés, dont la loi de 1905 qui finit de mettre à genoux l’Église en France. Cette loi, qui a fait suite à l’action de Jules Ferry consistant à chasser l’Église de l’école, est une réaction à la consolidation du catholicisme tout au long du XIXe siècle dans certaines régions de France[13]. Sa puissance retrouvée a fait peur aux républicains qui ont décidé de réaliser, en 1905, la séparation des Églises et de l’État.
Cette loi avait pour objectif de réduire à néant l’influence de l’Église en France, par des mesures d’ordre financier (article 2) et particulièrement par la confiscation de ses biens.
Cet affaiblissement du catholicisme fut achevé par le concile Vatican II (1962-1965), qui a conduit à la crise terminale, au déclin du catholicisme en Occident. Le concile Vatican II aura été la soumission finale de l’Église à la Révolution, comme l’a été l’acceptation, par une partie des prélats de France, de la Constitution civile du clergé, mais cette fois à l’échelle internationale. Dans l’esprit mondialiste l’Eglise doit ainsi devenir un simple organe d’accompagnement spiritualiste de l’émergence d’une gouvernance global et à terme d’un État mondial.
Après la soumission de l’Église à la modernité et aux valeurs de la Révolution de 1789, l’étape suivante semble être aujourd’hui la destruction pure et simple de ses édifices ou bien leur transformation et leur intégration aux projets architecturaux délirants du festivisme athée, ce « totalitarisme du bien-être » comme le définissait le philosophe chrétien Augusto Del Noce. La sécularisation totale de la religion et sa dilution définitive dans le social devenu le lieu d’un sacré immanent et non plus transcendant constitue la fin d’un long processus historique entamé en Occident à la Renaissance et qui se radicalise d’âge en âge jusqu’à nos jours. Un processus qui a vu se succéder différentes phases de la subversion de l’ordre théopolitique classique de la Chrétienté : Réforme, lumières, socialisme utopique, marxisme théorique, communisme réel, marxisme culturel et freudo-marxisme après 1945, et enfin de nos jours libéralisme-libertaire et société ouverte intégrale. En attendant la révolution transhumaniste qui constituera la forme finale de cette rébellion pluriséculaire contre la loi et l’ordre naturels. Chaque étape de cette chute historique vertigineuse du corps social vers un matérialisme toujours plus radical est jalonnée par des persécutions anti-chrétiennes : Chouans français, Cristeros mexicains, paysans chrétiens de Russie et d’Ukraine, chrétiens japonais d’Hiroshima et de Nagasaki etc etc. Face à la montée de l’athéisme sous ses différentes formes dans l’Histoire, la liste du martyrologue chrétien s’égrène sans discontinuer.
De nos jours, dans une France que nos gouvernants veulent post-chrétienne, c’est sur les vestiges et la mémoire de ce qui fût que s’acharne encore la frénésie des déconstructeurs. Ainsi, depuis l’année 2000, une quarantaine d’églises ont été détruites par les pouvoirs publics, par le régime républicain[14]. Entre 2016 et 2019, quinze églises ont été réduites en poussière à coup de bulldozer.
À cela s’ajoutent les églises régulièrement vandalisées. Pour le seul mois de février, et en une semaine, quatre églises ont été profanées en France[15].
En mars dernier, un mois avant l’incendie de Notre-Dame, un feu a été allumé dans l’église Saint-Sulpice à Paris. Une enquête a été ouverte, et une source proche du dossier a indiqué que « l’origine accidentelle d’une défaillance électrique ou technique ou d’une négligence est écartée. Il s’agit maintenant de savoir si l’auteur de cet incident est ou non une personne qui a toute sa tête ou s’il s’agit d’un déséquilibré. ». Selon un témoignage, un événement du même ordre était survenu quelques jours avant l’incendie à Saint-Sulpice, rapporte la même source : « Il nous a été rapporté qu’un chiffon avec du produit inflammable qui avait été mis à feu avait été jeté contre un des murs de l’église, là encore rue Palatine. Le feu avait été facilement éteint. Il pourrait s’agir du même individu. » [16]
Mais toutes ces destructions d’églises ont produit peu d’émoi dans la population et dans la classe politique. Cette absence de réaction n’a au fond rien d’étonnant, la société française étant très largement déchristianisée.
Par conséquent, la vive émotion, à l’échelle nationale, qu’a entrainé l’incendie de Notre-Dame n’est pas à rechercher dans un attachement au christianisme et au sacré, mais s’explique plutôt par un mécanisme psychosociologique expliqué et théorisé par Gustave Le Bon (1841-1931) en 1895 :
« Tout ce qui frappe l’imagination des foules se présente sous forme d’une image saisissante et nette, dégagée d’interprétation accessoire, ou n’ayant d’autre accompagnement que quelques faits merveilleux : une grande victoire, un grand miracle, un grand crime un grand espoir. Il importe de présenter les choses en bloc, et sans jamais en indiquer la genèse. Cent petits crimes ou cent petits accidents ne frapperont aucunement l’imagination des foules ; tandis qu’un seul crime considérable, une seule catastrophe, les frapperont profondément, même avec des résultats infiniment moins meurtriers que les cent petits réunis. La grande épidémie d’influenza qui fit périr, à Paris, cinq mille personnes en quelques semaines, frappa peu l’imagination populaire. Cette véritable hécatombe ne se traduisait pas, en effet, par quelque image visible, mais uniquement par les indications hebdomadaires de la statistique. Un accident qui, au lieu de ces cinq mille personnes, en eût seulement fait périr cinq cents, le même jour, sur une place publique, par un événement bien visible, la chute de la tour Eiffel, par exemple, aurait produit sur l’imagination une impression immense. La perte probable d’un transatlantique qu’on supposait, faute de nouvelles, coulé en pleine mer, frappa profondément pendant huit jours l’imagination des foules. Or les statistiques officielles montrent que dans la même année un millier de grands bâtiments se sont perdus. Mais, de ces pertes successives, bien autrement importantes comme la destruction de vies et de marchandises qu’eût pu l’être celle du transatlantique en question, les foules ne se sont pas préoccupées un seul instant.
Ce ne sont donc pas les faits eux-mêmes qui frappent l’imagination populaire, mais bien la façon dont ils sont répartis et présentés. Il faut que par leur condensation, si je puis m’exprimer ainsi, ils produisent une image saisissante qui remplisse et obsède les esprits.
Connaître l’art d’impressionner l’imagination des foules c’est connaître l’art de les gouverner. » [17]
Le parallèle avec la destruction continue des églises dans l’indifférence générale et l’incendie de Notre-Dame qui est immédiatement devenu un drame national – du fait de l’image saisissante et impressionnante véhiculée – et les exemples donnés par Gustave Le Bon est frappant.
Au-delà des aspects immobilier et financier que nous avons déjà évoqués, l’influence symbolique et psychologique de cet incendie sur les foules est tout aussi importante. Nous allons voir dans quel contexte politique la mise en scène d’un tel « spectacle » peut s’avérer utile afin d’orienter la population et de générer une catharsis sociale à même d’exorciser la crise politique que traverse la République.
Subvertir l’Eglise pour mieux la faire haïr
Comme nous l’avons déjà évoqué, l’incendie de Notre-Dame a été précédé d’une vague de vandalismes contre les églises ainsi que d’une destruction de nombreux édifices religieux dont l’État à la charge (conséquence des persécutions de 1905 justement !). Mais surtout, l’Église est l’objet d’une persécution publique constante au travers des accusations de pédophilie de certains de ses clercs. Pédophilie dont on découvre peu à peu qu’elle est un fléau qui touche une grande partie du monde politico-médiatique et de la culture mais qu’une propagande constante ne cesse d’attribuer à la seule Église catholique. Cela au travers de tous les vecteurs médiatiques et culturels possibles et sans discontinuer.
Par une inversion de sens typique, on inocule dans l’esprit public l’idée que la pédophile serait naturellement présente dans l’Église et qu’elle serait dû au fait que l’Église commande à l’homme de maîtriser ses pulsions et de soumettre le plaisir sexuel à la nécessité de la reproduction. Selon le raisonnement freudo-marxiste habituel, on accuse l’Église de réprimer l’eros et de favoriser ainsi des comportements sexuels déviants dissimulés. Dans la réalité c’est tout l’inverse, c’est justement la révolution freudo-marxiste dans l’Eglise à partir des années soixante, et même avant, qui a pourri de l’intérieur la formation d’un certain nombre de séminaires. Surtout, face à la chute des vocations consécutives à l’abandon du catholicisme traditionnel pour une forme moderniste édulcorée et hypocrite de religiosité, les séminaires se montrent toujours moins regardant dans la sélection des aspirants prêtres et ne leur délivrent plus la formation classique toute emprunte de stoïcisme qui était celle de l’Eglise traditionnelle. Il arrive alors ce qui arrive dans toute structure humaine, la brebis galleuse amène d’autres brebis malades et finit par contaminer une partie importante du troupeau. Au final, la responsabilité des dérives sexuelles de certains clercs est plus à chercher dans son aile moderniste que dans son aile traditionnelle. Une situation qu’a exposée récemment le Pape émérite Benoît XVI dans une étude sur les origines des abus sexuels dans l’Église. Il explique dans ce texte de quelle manière la révolution freudo-marxiste des années 60 a subverti les conceptions classiques de la morale chrétienne dans certains séminaires et chez certains théologiens modernistes et l’impact dévastateur de ces conceptions sur la vie de l’Église moderne :
« Comme j’ai essayé de le montrer, le processus de dissolution de la conception chrétienne de la morale, préparé depuis longtemps et en cours de réalisation, a connu une radicalité sans précédent dans les années 1960. Cette dissolution de l’autorité de l’Église en matière de morale devait nécessairement avoir des conséquences sur les différents domaines de l’Église. (…) Dans divers séminaires, des clubs homosexuels ont été mis en place, qui ont agi plus ou moins ouvertement et qui ont considérablement modifié le climat dans les séminaires. Dans un séminaire situé dans le sud de l’Allemagne, des candidats au sacerdoce et à la présidence du ministère laïc vivaient ensemble. Les séminaristes partageaient les repas communs avec des partenaires pastoraux mariés, eux-mêmes parfois accompagnés de leurs épouses et de leurs enfants, et dans certains cas, de leurs petites amies. Le climat dans le séminaire n’aidait pas à préparer les vocations sacerdotales. (…) Des évêques — et pas seulement aux États-Unis — ont rejeté la tradition catholique dans son ensemble et ont cherché à instaurer une sorte de nouvelle « catholicité » moderne dans leurs diocèses. Il convient peut-être de mentionner que, dans de nombreux séminaires, les étudiants surpris en train de lire mes livres étaient considérés comme inaptes au sacerdoce. Mes livres étaient cachés, comme de la mauvaise littérature, et on ne les lisait que sous la table. » [18]
Une position qui prend le contre-pied du Pape François en la matière et qui a bien-sûr été attaqué par l’aile la plus moderniste de l’Église et par ses relais médiatiques comme La Croix. Rappelons qu’avec le départ de Benoît XVI, l’Église a connu un pape qui a renoncé à sa charge pour la première fois de son histoire. Un départ que Mgr Luigi Negri expliquait par des pressions internes et externes au Vatican afin de faire renoncer Benoît XVI[19]. La révolution-conservatrice que le Pape Benoît XVI avait commencé de mener à l’intérieur de l’Église et ses positions marquées par une volonté de réorienter progressivement l’Église à la dérive vers des principes plus réellement catholiques ont été combattu avec acharnement par l’aile la plus moderniste de l’Église.
On comprend dès lors que l’Église a subi en interne la même révolution freudo-marxiste que la société civile depuis les années soixante. L’Église a connu en son sein des brebis galeuses qui ont joué un rôle trouble similaire à celui des Cohn-Bendit et autres soixante huitards marxistes-culturels. De nos jours le mal est fait et une grande partie de la population déchristianisée associe désormais l’Église catholique aux abus sexuels et à la pédophilie. Les chrétiens sont ainsi livrés quotidiennement en pâture à des campagnes médiatiques de haine organisée et autorisée. Une situation délétère qui ne fait qu’accélérer la déchristianisation de la société et éloigne la population d’une Église dont l’image est volontairement souillée. L’Église catholique est attaquée car elle est l’un des derniers remparts face à la culture de mort contemporaine (avortement, euthanasie, dictature écologique, new-âge para-religieux etc).
À terme, la convergence de la subversion interne de l’Église avec les accusations médiatiques finiront peut-être par faire plus de ravages que les persécutions directes de type staliniennes qui, d’une certaine manière, renforcent la foi des vrais croyants selon le mot bien connu de Tertulien : « Le sang des martyrs est la semence du christianisme ».
Le sacrifice propitiatoire de Notre-Dame pour régénérer la République
Comme durant la période soviétique mais de manière infiniment plus subtile, l’Église est présentée à la population comme un repère de pédophiles et de dépravés qui sont tels car ils refouleraient leurs pulsions sexuelles. C’est par exemple la thèse centrale du livre à charge récemment paru contre l’Eglise : « Sodoma »[20]. Une fois l’Église et les chrétiens ainsi présentés à la population, le christianisme devient de fait un bouc émissaire contemporain idéal. Un bouc émissaire que notre société à la dérive peut dès lors charger de toutes ses fautes avant que de le sacrifier pour purifier et régénérer le corps social républicain menacé d’éclatement. La crise des gilets jaunes, telle une jaunisse sociale, ne constitue que le symptôme le plus extérieur de la crise ontologique de la République française athée. La République pour se sauver de la conflictualité qui la mine de l’intérieur, pour se sauver des inimités internes et de l’archipellisation du corps social qu’elle a elle-même contribué à créer, se doit de trouver une victime expiatoire à livrer en holocauste pour conjurer forces de la stasis[21] et de la guerre civile qui la minent.
La logique du bouc émissaire tire sa nécessité des tréfonds de l’âme humaine. Toutes les sociétés humaines, tous les groupes humains, toutes les collectivités, lorsqu’elles rencontrent une crise majeure dans leur existence peuvent avoir recours au sacrifice d’un bouc émissaire.
Ici, un détour par la pensée de René Girard éclairera plus à fond notre propos. René Girard est le célèbre anthropologue, théoricien du « désir mimétique » et de la violence sacrificielle dans les sociétés humaines. La thèse de René Girard sur la violence sacrificielle peut être résumée très succinctement ainsi :
« Quand une société ne va pas, elle cherche un responsable, une victime, un bouc émissaire. Lorsqu’elle l’a trouvé, elle focalise l’attention du peuple sur ce bouc émissaire. Il est coupable, il doit être sacrifié. On sacrifie la victime. Sans même se demander si la culpabilité est là. (…) Cette violence a pour fonction de contenir la violence. Le christianisme vient mettre un terme à ce jeu. Il plaide pour le droit de parole. La victime peut et doit se défendre. La victime a des droits. Elle peut crier son innocence. » [22]
Après deux cent ans de déchristianisation ininterrompue, la logique du bouc émissaire que le sacrifice perpétuel du Christ avait en partie écarté de la vie sociale occidentale revient au-devant de la scène de l’Histoire comme une implacable nécessité. Enlevez le Christ et vous aurez le retour du sacrifice païen. Ecoutons ici ce que nous dit René Girard :
« Lorsque la crise paraît menacer de nouveau, on recourt aux grands moyens et on imite ce que la victime a fait, semble-t-il, pour sauver la communauté. Elle a accepté de se faire tuer. On va donc choisir une victime qui lui sera substituée et qui mourra à sa place, une victime sacrificielle : c’est l’invention du rite. Enfin, on va se souvenir de cette visitation sacrée : cela s’appelle le mythe. (…) Les ethnologues n’ont jamais compris pourquoi tant de communautés dans leurs rites déclenchent volontairement le type de crise qu’elles redoutent le plus. C’est pour arriver plus vite à l’immolation de la victime dont on pense qu’elle va ramener une fois de plus l’ordre et la paix. (…) Si cette réconciliation est assez forte, si le malheur qui a précédé, si la souffrance était assez grand, le saisissement doit être tel que la communauté va s’interroger sur sa bonne fortune. (…) L’expérience lui a montré qu’elle est incapable de surmonter ses divisions par ses propres moyens, incapable de rafistoler toute seule son contrat social si vous voulez. Elle va donc se tourner à nouveau vers un bouc émissaire. Elle va le rendre lui-même responsable de son efficacité en tant que bouc émissaire. À l’idée qu’il peut détruire la communauté s’ajoute désormais celle qu’il peut la reconstruire. C’est l’invention du sacré dont la vieille ethnologie avait compris qu’il existe dans toutes les cultures.
La sacralisation fait de la victime le modèle d’une imitation est une contre-imitation proprement religieuse. On demande à la victime d’aider la communauté à protéger sa réconciliation, à ne pas retomber dans la crise des rivalités. »[23]
Le concept même de bouc-émissaire trouve son origine dans la Torah : « …le bouc que le sort aura désigné pour Azazel devra être placé, vivant, devant Yahvé, pour servir à la propitiation, pour être envoyé à Azazel dans le désert. » (Lévitique 16, 5-10). Le bouc, alors chargé des péchés des fils d’Israël, est envoyé à Azazel, démon auquel a été imputé tout le péché[24].
Appliquée à la séquence historique en cours, la victime expiatoire c’est la chrétienté elle-même et son symbole le plus éclatant, Notre-Dame de Paris. Ainsi, après avoir chargé l’Eglise de tous les maux, de tous les vices et surtout après lui avoir fait porter la responsabilité collective de la pédophilie (le pire des crimes), la chrétienté devient alors la victime toute désignée pour épouser le rôle du bouc émissaire propitiatoire apte à apaiser les mânes de la République.
La République s’est construite contre la religion nationale de la France. Sous sa forme actuelle elle ne propose pas de contenu positif sauf une autonomie radicale de l’individu, qui, portée à ses conséquences les plus ultimes, contribue à accélérer le délitement de la société. La République est en guerre permanente contre la religion mais en détruisant son ennemi elle perd aussi ce contre quoi elle était arc-boutée et dont elle tirait sa légitimité en le combattant. Surtout en évacuant complètement le sacré de la société elle crée un vide spirituel et moral qui génère à terme de graves conséquences politiques et sociales car aucune société humaine ne peut durer dans le temps sans principe religieux qui la fonde, la soutient et la justifie. Il lui faut donc, comme l’avait fait Staline à l’heure fatidique, réintroduire assez de sacré pour mobiliser l’esprit public mais dans des proportions qui lui permettent de ne pas être débordé par un excès de catholicisme qui risquerait de mettre un terme au projet para-religieux qui sous-tend la République et dont nous reparlerons plus loin.
Des déclarations de personnalités politiques et médiatiques connues pour l’anticléricalisme semblent aller dans ce sens. Elles sont nombreuses à voir dans l’incendie l’occasion de relancer la République qui, tel le phénix, doit renaitre des cendres de Notre-Dame afin de clore l’insurrection des gilets jaunes et d’ouvrir peut-être la page d’une sixième République.
Destruction de la cathédrale et construction d’un temple maçonnique
Par exemple Jean-Luc Mélenchon, franc-maçon notoire (membre du Grand Orient[25]) et anticlérical virulent, a bizarrement été très « ému » par l’incendie à Notre-Dame. Il s’est fendu d’un tweet le 15 avril :
« Je suis comme, sans doute, la totalité de tous ceux qui vivent dans ce pays et dans le monde qui voient ce spectacle sidérant, abominable.
Tout va au grand corps qui est là et qui brûle sous nos yeux. #NotreDame »
Sans entrer ici dans des détails ésotériques, le grand corps auquel Mélenchon fait allusion trouve sa source dans une croyance gnostique (le gnosticisme a très largement irrigué les loges maçonniques) selon laquelle Dieu aurait créé l’Univers par des émanations, faisant de son « corps » le corps du Cosmos. Les gnostiques (notamment le gnostique helléniste Marc, au IIe siècle) parlaient de « corps de vérité » [26].
Sur son site internet, Jean-Luc Mélenchon a publié un texte qu’il a écrit et titré « Notre cathédrale commune », qui commence par cette phrase « Athées ou croyants, Notre-Dame est notre cathédrale commune » et se termine par celle-ci « Je me dis qu’elle ne brûlera jamais tout à fait. Il en restera toujours un morceau qu’un être humain voudra continuer vers le ciel. »
Deux jours plus tard, le représentant d’une autre loge maçonnique a déclaré qu’il voyait dans cet incendie une opportunité. Il s’agit de Jean Luc Tinland, Grand-Maître de la Grande Loge Européenne de la Fraternité Universelle, qui a tweeté le 17 avril 2019 :
« Pour nous, francs-maçons, comme tout humain mais aussi par notre lien avec les bâtisseurs européens de cathédrales, nous étions dans cette sidération de voir ainsi cette œuvre en proie aux flammes.
La franc-maçonnerie c’est aussi ce mythe fondateur de la construction, destruction, reconstruction, ‘‘du temple’’. Quel que soit notre tristesse de ce soir, voyons-y une opportunité de nous galvaniser dans cette fraternité qui symboliquement et pratiquement a fait construire ces cathédrales dans l’ensemble de l’Europe et les reconstruire malgré les assauts divers.
C’est ainsi que j’invite chaque loge à procéder à une cagnotte exceptionnelle pour participer à la reconstruction du Temple. » [27]
La « reconstruction du Temple » renvoie à la tradition juive qui a également été intégré à ces mythes fondateurs de la Franc-maçonnerie, mais nous y reviendrons plus bas.
Cet enthousiasme des francs-maçons qui veulent, non pas restaurer, mais reconstruire Notre-Dame, rebaptisée là « le Temple », doit être mis en relation avec les projets architecturaux pour Notre-Dame et l’île de la Cité que nous avons déjà évoqués ; projets remis au précédent Président de la République, François Hollande, en 2016[28].
Ce projet de transformation des églises et des cathédrales en temples maçonniques est aussi ancien que la République française. En effet, les Révolutionnaires français – qui étaient pour bon nombre d’entre eux francs-maçons [29] – ont transformés, durant l’automne 1793-printemps 1794, nombre d’églises et de cathédrales en temples de la Raison (conformément aux maçonneries athéistes), puis, au printemps 1794 – été 1794, en temples de l’Être suprême (conformément aux maçonneries déistes).
Parmi les nombreuses églises transformées en temples maçonniques, on peut compter l’église Saint-Sulpice qui a été récemment incendiée (en mars 2019) et la cathédrale Notre-Dame qui est devenu un temple de la Raison par décret le 10 novembre 1793[30].
Cela s’explique par le double projet révolutionnaire, à savoir la destruction du catholicisme et sa substitution par une religion de la République qui a été forgée dès la Révolution de 1789 (cf. Y. Hindi, La Mystique de la Laïcité : Généalogie de la religion républicaine, 2017).
Un des derniers artisans de la religion républicaine, Ferdinand Buisson (1841-1932) – qui fut, entre autres, président de la Ligue de l’Enseignement (1902-1906), directeur de l’Enseignement primaire (1879-1896) sous la présidence de Jules Ferry, et en 1905, président de la commission parlementaire chargée de la séparation des Églises et de l’État – avait confié à Victor Hugo dans une lettre du 10 juillet 1869 qu’il voulait :
« Créer une vaste franc-maçonnerie au grand jour »[31]
Pour comprendre ce que cache cette formule énigmatique, il faut revenir aux débuts de la Révolution, après l’arrestation du Rois Louis XVI. L’Abbé Barruel (1741-1820), témoin oculaire, raconte :
« Aussitôt le séjour du Roi au Temple (il s’agit de la Tour du Temple, une forteresse construite par les Templiers au XIIIesiècle et qui a servi de geôle à Louis XVI) décidé, un grand nombre de francs-maçons se répandent dans Paris, et crient partout, à la stupeur générale, en se livrant à des transports de joie : ‘‘Le Roi est arrêté, tous les hommes sont maintenant égaux et libres ! Nous n’avons plus de secret ! Nos mystères sont accomplis ! La France entière n’est plus qu’une grande Loge ! Les Français sont tous francs-maçons, et l’univers entier le sera bientôt ! »[32]
Le projet de Ferdinand Buisson est donc l’établissement d’un régime politique qui serait l’extension de la Franc-Maçonnerie. Et sur le chemin menant à cette accomplissement politico-religieux et messianique, Ferdinand Buisson avait fondé une Église ouverte à tous (croyants, athées, rationalistes, protestants…). Et il fut soutenu par Jules Michelet, Edgar Quinet (son maître) et Victor Hugo[33].
L’objectif des républicains, depuis la Révolution, est certes de détruire le catholicisme, mais également de combler le vide religieux provoqué par cette destruction, lui trouver une religion de substitution. C’est le fond de l’histoire de l’Humanité, et parce qu’il n’y a pas d’exception, c’est également le fond de l’histoire de la République française : tout l’enjeu historique et politique est en réalité religieux, c’est une guerre religieuse permanente qui a débuté en 1789. Et cette guerre n’est pas terminée. Raison pour laquelle les héritiers de Ferdinand Buisson, à commencer par Vincent Peillon, militent depuis bien des années pour une VIe République. Arnaud Montebourg, soutenu par Vincent Peillon, avait créé en 2001 La convention pour la VIe République. Cette idée de rénovation de la République a été reprise par le franc-maçon Jean-Luc Mélenchon[34].
Vincent Peillon, véritable continuateur de l’œuvre de Ferdinand Buisson – auteur des ouvrages « Une religion pour la République » et « La Révolution française n’est pas terminée » – ne s’en cache pas :
« Face à du positif, il faut du positif. La laïcité est du positif, pas du neutre ! La République laïque n’est pas neutre. Elle est offensive, conquérante. Elle l’est d’autant plus qu’elle se situe dans un champ historique et politique où elle sait qu’elle a des ennemis, qu’elle est contestée et fragile, que les retours en arrière sont toujours possibles, que la neutralité n’existe pas et est donc impossible. »[35]
Quant à la nature de la Révolution de 1789 et de la religion républicaine, Peillon affirme :
« Avec la Révolution, la Providence a fait sa part de l’œuvre, et c’est du côté humain qu’elle n’est pas encore accomplie. Ce thème du concours de l’homme à la création de Dieu fait jonction entre la Kabbale juive, l’illuminisme et les philosophies de l’histoire républicaine qui vont conduire à la laïcisation de l’histoire. »[36]
L’incendie de Notre-Dame serait-il l’occasion pour ces fanatiques maçons et kabbalistes juifs de parachever leur multiséculaire projet politico-religieux et messianique ?
De la destruction de Notre-Dame à la reconstruction du Temple de Jérusalem
Plusieurs rabbins, notamment israéliens, ont vu dans cet incendie une punition infligée à la France et au Catholicisme … À l’instar du Rav Ilaï, rabbin du groupe Yavneh, responsable du collège religieux Rach Hasadeh, enseignant au cours préparatoire Tzahali et au Matan, qui a déclaré :
« Ce n’est pas le premier incendie au sein de la Cathédrale Notre Dame de Paris. En effet, il y a 777 ans, dans la cour de ce magnifique bâtiment, les chefs de l’Eglise catholique ont rassemblé environ 1 200 manuscrits du Talmud et les ont brûlés, ce qui est considéré comme l’un des événements antisémites les plus célèbres de l’histoire.
Au même moment, les Juifs de Paris ont été obligés de porter un écusson spécial sur leurs vêtements (si cela peut vous rappeler l’étoile jaune). Quelques années plus tard, inspirés par l’événement, les Juifs de Paris ont été expulsés de chez eux.
L’incendie d’aujourd’hui est un événement bouleversant, les images sont regrettables et l’incendie criminel est une véritable horreur. Et en plus de tout cela, cela me fait peur d’entendre les Juifs se plaindre de la perte d’un lieu qui était un repère de l’antisémitisme, pour la haine des Juifs et pour les blesser… »[37]
Le rabbin israélien d’origine française Shlomo Aviner a affirmé qu’il est possible de dire que l’incendie à Notre-Dame est un châtiment divin sanctionnant « Le premier important autodafé de textes du Talmud qui s’est déroulé à Paris, sur la place de la cathédrale Notre-Dame » en 1242 à la suite de ce que les historiens ont appelé le « Procès du Talmud ». Et d’ajouter :
« Ils doivent être punis. Le christianisme est notre ennemi numéro un à travers l’histoire. On a tenté de nous convertir, que ce soit par la parole ou par la force, nous avons été les victimes de l’Inquisition menée contre nous, on a brûlé des Talmud, il y a eu des expulsions, des pogroms. L’antisémitisme occidental est né de la haine des ‘assassins de Dieu’. Tout cela a aussi eu un rôle dans la Shoah. Les Français ont remis les Juifs aux camps d’extermination… »[38]
D’ailleurs, on peut remarquer que « le hasard » a fait que le Mémorial des Martyrs de la Déportation[39], construit en 1962, se trouve sur l’île de la Cité, à quelques mètres de Notre-Dame. Mémorial construit à l’initiative du Réseau du Souvenir, qui a été fondé, entre autres, par Paul ARRIGHI, Annette Christian-LAZARD, Germaine AYLÉ, Gilbert DREYFUS, Maurice AZOULAY[40].
Interrogé sur l’attitude à adopter face à l’incendie qui a touché la cathédrale, le rabbin Shlomo Aviner a répondu :
« Ce n’est pas notre travail pour le moment. Il n’y a pas de mitzvah (commandement) de se réjouir des incendies des églises chrétiennes à l’étranger. Dans notre terre sainte, le sujet est plus compliqué. En effet, le Satmar Rebbe a écrit une de ses raisons pour ne pas immigrer en Israël, car ici c’est une mitzvah (commandement) de brûler des églises, et comme ils ne le font pas, ils violent également l’interdiction. »[41]
Effectivement, les destructions d’églises sont monnaies courantes en Palestine occupée : une église a été incendiée le 18 juin 2015 ; une maison du patriarcat a été délibérément détruite en novembre 2013 à Jérusalem[42] ; le 20 septembre 2017, l’église Saint-Étienne de Bet Gemal, à 30 kilomètres de Jérusalem, a été saccagée. La volonté israélienne étant d’affaiblir, voire de faire disparaître la présence chrétienne en Palestine occupée[43].
C’est d’ailleurs une ancienne tradition juive que de brûler et détruire les églises chaque fois que l’occasion se présente. Sous l’empereur romain Julien l’apostat (330-363), des juifs ont incendiés des basiliques chrétiennes en Égypte et en Asie. Et sous l’empereur byzantin Héraclius (610-641), durant la confrontation qui l’opposait aux Perses, les guerriers juifs de Galilée rejoignirent ces derniers, sous le commandement de Benjamin de Tibériade. Les juifs voulaient à cette occasion chasser les chrétiens et reconquérir la Palestine : ils brûlèrent alors les églises, saccagèrent Jérusalem et détruisirent les couvents[44].
Il y a également dans la tradition eschatologique juive – comme dans la tradition républicaine française – le projet de destruction du christianisme, mais également de l’islam. La destruction de ces deux religions étant un préalable à l’avènement des temps messianiques[45].
Et le judaïsme talmudique, propose aux non-juifs, dont les religions doivent être détruites, une religion de substitution, le noachisme[46], un judaïsme pour les goyim (les non-juifs) soumis à la prêtrise juive.
De ce point de vue-là, le républicanisme est le pendant « laïque » du judaïsme, car il a le même projet : destruction des religions orthodoxes, et substitution de celles-ci par une religion œcuménique.
Un œcuménisme que l’on a vu s’exprimer tout près de Notre-Dame, alors qu’elle était encore en flamme.
Le site d’information Le monde juif.info a rapporté :
« Des dizaines de chrétiens sionistes, rivés en face de la cathédrale Notre-Dame en feu, ont entonné une prière dont la mélodie est celle de Hativka, l’hymne israélien.
‘‘Oh ! prends mon âme, aussi intitulé Ô prends mon âme’’, est un cantique du milieu du XXe siècle, aux paroles écrites par le compositeur protestant évangélique français Hector Arnera (1890-1972), sur l’air de Hatikvah, hymne sioniste composé par Samuel Cohen, devenu par la suite hymne national israélien. »[47]
Au même moment où brûlait Notre-Dame, un feu s’est déclenché dans la Mosquée d’Al-Aqsa, à Jérusalem[48].
Le feu a endommagé une loge de garde au-dessus d’une salle de prière, selon le Waqf, la fondation islamique sous contrôle jordanien qui gère le site. Il a été rapidement éteint. D’après cette organisation, l’incendie aurait été provoqué par des enfants en train de jouer, sans plus de précision[49].
La Mosquée d’Al-Aqsa se trouve précisément à l’endroit où les Israéliens veulent « reconstruire » le Temple. Et ils ne cachent pas leur volonté de détruire la Mosquée[50]. L’Institut du Temple[51] a été créé en 1987 par le rabbin Yisrael Ariel, en vue de ce projet de construction du Troisième Temple.
Tous les objets liturgiques du futur temple sont prêts[52]. En novembre 2016, le rabbin Hillel Weiss, porte-parole du Sanhédrin, interpelant Vladimir Poutine et Donald Trump, déclarait :
« Nous sommes prêts à reconstruire le Temple. Les conditions politiques actuelles, dans lesquelles les deux dirigeants nationaux les plus importants dans le monde soutiennent le droit juif à Jérusalem comme leur héritage spirituel, sont historiquement sans précédent. »[53]
Reste aux israéliens de détruire la Mosquée d’Al-Aqsa, reconstruire le temple, et réaliser la « prophétie » biblique que juifs et francs-maçons attendent et appellent de leurs vœux :
« De nombreux peuples et de puissantes nations viendront rechercher Yahvé à Jérusalem et rendre hommage à Yahvé. » Ainsi parle Yahvé : » En ces jours-là, dix hommes de toute langue, de toute nation, saisiront le pan de l’habit d’un seul individu yehoudi (Juif) en disant : Nous voulons aller avec vous, car nous avons entendu dire que Dieu est avec vous ! ’’ » (Zacharie 8, 22-23)
Parallèlement, l’entrisme pour pousser l’Église catholique à modifier son enseignement et ses dogmes bat son plein. Ainsi un congrès sur le thème Jésus et les pharisiens, une révision interdisciplinaire est organisé ce 9 mai à Rome, à l’Université pontificale Grégorienne, par l’Institut Biblique pontifical avec l’appui de Conférence Épiscopale Italienne et de l’American Jewish Committee, le célèbre organe de pression communautaire américain qui avait aidé l’École de Francfort à s’installer aux Etats-Unis dans les années trente.
Comme le précise les sites Vatican Insider et medias-presse.info : « Le dernier jour du colloque, les participants catholiques, protestants et juifs, seront reçus par le pape François en audience privée. Parmi eux, des figures importantes du monde juif actuel, les rabbins David Rosen, Riccardo Di Segni et Abrhama Skorka, ce dernier ami de longue date du pape argentin. » [54]
Une révision du rôle des pharisiens dans la crucifixion du Christ qui s’insère dans la tentative générale d’acculturation du christianisme au judaïsme que mènent actuellement les autorités catholiques afin de préparer les chrétiens à accepter une future reconstruction du Temple de Jérusalem et à la reprise des sacrifices sanglants en son sein. Sacrifices que l’Eucharistie chrétienne remplace selon la théologie chrétienne. Quand les sacrifices sanglants offerts à Yahvé reprendront dans la ville sainte de Jérusalem, que feront alors les autorités catholiques ? Diront-elles aux chrétiens de tolérer ce que Saint Irénée, Évêque de Lyon et Martyr (120-202), condamnait par avance comme d’essence diabolique dans son « Contre les hérésies » (livre 5, troisième partie) :
« C’est précisément dans ce Temple (de Jérusalem) que siégera l’Adversaire, lorsqu’il tentera de se faire passer pour le Christ, selon ce que dit aussi le Seigneur : « Quand vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, dressée dans le lieu saint — que celui qui lit comprenne ! » [55]
Et Saint Irénée d’expliciter plus encore :
« C’est ce que fera l’Antéchrist au temps de son règne : il transportera sa royauté dans Jérusalem et siégera dans le Temple de Dieu, persuadant insidieusement ses adorateurs qu’il est le Christ. (…) C’est cela même que dit l’Apôtre [Saint Paul vers 51, dans l’épître aux Thessaloniciens] : « Quand ils diront : Paix et sécurité, c’est alors qu’une ruine soudaine fondra sur eux. » (1 Th 5,3) » [56]
Ces temps de ruines semblent venir à grand pas, l’incendie de Notre-Dame en est un prélude.
Pierre-Antoine Plaquevent et Youssef Hindi – mai 2019
[1] Adriano Roccucci, Le tournant de la politique religieuse de Staline. Pouvoir soviétique et Église orthodoxe de 1943 à 1945. https://journals.openedition.org/monderusse/9913#bodyftn5
[2] Adriano Roccucci, Le tournant de la politique religieuse de Staline. Pouvoir soviétique et Église orthodoxe de 1943 à 1945. https://journals.openedition.org/monderusse/9913#bodyftn5
[3] Adriano Roccucci, Le tournant de la politique religieuse de Staline. Pouvoir soviétique et Église orthodoxe de 1943 à 1945. https://journals.openedition.org/monderusse/9913#bodyftn5
[4] Jivko Panev, Les persécutions contre l’Eglise orthodoxe en URSS
https://orthodoxie.com/persecutions-contre-leglise-orthodoxe-en-urss/
http://www.orthomonde.fr/index.php/journal/item/49-persecution-contre-l-eglise-orthodoxe-dans-l-union-sovietique
[5] Juliette Faure, Le cosmisme, une vieille idée russe pour le XXIe siècle,
https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/FAURE/59320
[6] Francesco Dimitri – Comunismo magico. Leggende, miti e visioni ultraterrene del socialismo reale – 2004
[7] Robert C. Tucker, Staline révolutionnaire 1879-1929 – Paris Fayard 1975.
[8] Robin Régine. Le culte de Lénine. Réinvention d’un rituel. In: Annales. Economies, sociétés, civilisations. 40ᵉ année, N. 4, 1985. pp. 805-809.
[9] Jivko Panev, Les persécutions contre l’Eglise orthodoxe en URSS
https://orthodoxie.com/persecutions-contre-leglise-orthodoxe-en-urss/
http://www.orthomonde.fr/index.php/journal/item/49-persecution-contre-l-eglise-orthodoxe-dans-l-union-sovietique
[10] Adriano Roccucci, Le tournant de la politique religieuse de Staline. Pouvoir soviétique et Église orthodoxe de 1943 à 1945. https://journals.openedition.org/monderusse/9913#bodyftn5
[11] Jivko Panev, Les persécutions contre l’Eglise orthodoxe en URSS
https://orthodoxie.com/persecutions-contre-leglise-orthodoxe-en-urss/
http://www.orthomonde.fr/index.php/journal/item/49-persecution-contre-l-eglise-orthodoxe-dans-l-union-sovietique
[12] Cf. Timothy Tackett, La Révolution, l’Église, la France, Éditions du Cerf, 1986, p. 70.
[13] Emmanuel Todd, Après la démocratie, Gallimard, 2008, p. 23.
[14] https://reinformation.tv/destruction-eglises-france/
[15] https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/France/En-France-quatre-eglises-vandalisees-semaine-2019-02-10-1201001519
[16] https://www.lci.fr/police/video-incendie-eglise-saint-sulpice-est-un-acte-delibere-la-these-de-l-accident-exclue-2115777.html
[17] Gustave Le Bon, La psychologie des foules, 1895, PUF, 2013, p. 37.
[18] https://fr.aleteia.org/2019/04/12/document-lintegralite-du-texte-du-pape-emerite-benoit-xvi-sur-les-abus-sexuels/
[19] https://www.riposte-catholique.fr/archives/137426
[20] https://www.hommenouveau.fr/2776/religion/sodoma–de-frederic-martel—un-livre-de-combat-contre-la-tradition-de-l-eglise-bret-ses-defenseurs-comme-le-cardinal-burke.htm
[21] https://fr.wikipedia.org/wiki/Stasis
[22] https://www.erudit.org/fr/revues/hphi/1996-v6-n2-hphi3183/801020ar/
[23] René Girard, Quand ces choses commenceront, 1994, Paris, Arléa.
[24] Sur l’origine d’Azazel et l’arrière-fond de cette pratique chez les Hébreux, voir : Youssef Hindi, Occident & Islam – Tome II : Le paradoxe théologique du judaïsme. Comment Yahvé usurpa la place de Dieu, Sigest, 2018, pp. 111-112.
[25] http://www.francesoir.fr/politique-france/les-francs-macons-ont-finalement-pas-exclu-melenchon-du-grand-orient-de-france
[26] Voir : Gnose et manichéisme, conférence de Jean-Daniel Du- bois, École Pratique des Hautes Études, 2008, pp. 209-215 : http://asr.revues.org/234.
[27] https://www.medias-presse.info/pourquoi-ils-parlent-de-reconstruction-de-notre-dame-de-paris-le-plan-maconnique/107500/
[28] https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/A-Paris-un-projet-spectaculaire-pour-l-ile-de-la-Cite-833143?fbclid=IwAR3yX1ZUjTrg8o4wfzFvLbObzVNrDFvQDIcxrHIzLxJev0fUkjPlEyKUvpI
[29] Voir : Maurice Talmeyr, La Franc-Maçonnerie et la Révolution française, 1904, Kontre Kulture, 2012.
[30] Décret du 20 brumaire an II (10 novembre 1793) portant que l’église métropolitaine de Paris est maintenant le temple de la Raison, dans Jean-Baptiste Duvergier, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du Conseil d’État, t. VI, Paris, A. Guyot et Scribe, 1825 [1re éd.], p. 281.
[31] Youssef Hindi, La Mystique de la Laïcité : Généalogie de la religion républicaine, 2017, Sigest, p. 103.
[32] Barruel, Mémoires pour servir à l’histoire du jacobinisme. Cité par Maurice Talmeyr, La Franc-Maçonnerie et la Révolution française, p. 38.
[33] Y. Hindi, op. cit. p. 103.
[34] Y. Hindi, op. cit. p. 22.
[35] Vincent Peillon, Une religion pour la République, Le Seuil, 2010, p. 194.
[36] Vincent Peillon, op. cit. pp. 63-64.
[37] https://infos-israel.news/il-y-a-777-ans-dans-la-cour-de-la-cathedrale-notre-dame-12-000-manuscrits-du-talmud-ont-ete-brules/
[38] http://fr.timesofisrael.com/le-feu-a-notre-dame-un-chatiment-de-lautodafe-des-talmud-au-13e-siecle-rabbin/
[39] http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/memorial-des-martyrs-de-la-deportation
[40] https://francearchives.fr/fr/facomponent/0ddaa4dc25a807b7fcbe59784a0d79069a93c3ef
[41] https://infos-israel.news/leglise-catholique-est-en-feu-est-ce-triste-ou-joyeux-reponses-du-rav-shlomo-aviner/
[42] https://www.medias-presse.info/israel-detruit-une-propriete-du-patriarcat-latin-avec-laide-de-larmee/3469/
[43] https://www.medias-presse.info/recrudescence-antichretienne-en-israel-des-juifs-extremistes-attaquent-une-eglise-catholique/80656/
[44] Youssef Hindi, Occident & Islam – Tome II : Le paradoxe théologique du judaïsme, p. 208.
[45] Voir : Y. Hindi, Occident & Islam – Tome I : Sources et genèse messianiques du sionisme, Sigest, 2015.
[46] Talmud – Mas Sanhedrin 59a.
[47] https://www.lemondejuif.info/2019/04/video-incroyable-des-chretiens-prient-devant-notre-dame-avec-la-melodie-de-lhymne-israelien-chant-despoir/
[48] https://www.newsweek.com/notre-dame-fire-aqsa-mosque-1397259
[49] https://francais.rt.com/international/61088-esplanade-mosquees-jerusalem-victime-d-incendie
[50] http://www.alterinfo.net/L-institution-d-Al-Aqsa-les-israeliens-se-preparent-pour-demolir-la-mosquee-d-Al-Aqsa_a7995.html
[51] http://www.templeinstitute.org/
[52] https://www.youtube.com/watch?v=F6prYdPPPaQ
[53] https://www.breakingisraelnews.com/78372/bin-exclusive-sanhedrin-asks-putin-trump-build-third-temple-jerusalem/#3vwbci6oekLjVXjL.97
[54] https://www.medias-presse.info/negationnisme-conciliaire-rehabilitation-des-pharisiens-au-vatican/107117/
[55] http://christroi.over-blog.com/2018/12/la-reconstruction-du-troisieme-temple-de-jerusalem-a-debute.htmlhttps://catholicapedia.net/Documents/saint_irenee-de-lyon/St.Irenee-de-Lyon_Traite-Contre-les-Heresies_Livre-5.pdf
[56]http://christroi.over-blog.com/2018/12/la-reconstruction-du-troisieme-temple-de-jerusalem-a-debute.htmlhttps://catholicapedia.net/Documents/saint_irenee-de-lyon/St.Irenee-de-Lyon_Traite-Contre-les-Heresies_Livre-5.pdfhttp://thomiste12.over-blog.com/article-s-irenee-la-fin-des-temps-et-l-antechris-99407388.html
Lundi saint, en quelques heures, Notre-Dame de Paris est partie en fumée, alors qu’il a fallu près de 107 ans pour l’édifier.
À la lueur vorace des flammes, s’éclaire une longue histoire, celle de la Cité et de la France.
Le plan de cette cathédrale (122 m de long, 35 m de haut) a été conçu par un architecte anonyme en 1160. Les chroniques du temps évoquent un « Richard le maçon », mais on ne sait rien de plus.
Par contre, l’évêque qui lança le projet nous est connu, Maurice de Sully (fils d’un paysan). L’évêque et le roi Philippe Auguste, de concert, œuvrent à renforcer le lustre de la capitale. La première pierre est posée par la pape Alexandre III en avril 1163, le chœur est achevé en 1177, le maître autel est consacré le 19 mai 1182 par le légat.
Le gros œuvre est achevé en 1245 sous le règne de saint Louis (qui y a accueilli la sainte Couronne). Dès lors, le vaisseau de pierre fait l’admiration de l’Europe. Ce chef d’œuvre gothique est parachevé par l’architecte Pierre de Montreuil (rosaces et statues).
Notre-Dame est la paroisse royale où se déroulent les grandes célébrations (même si Saint-Denis est la nécropole et Reims le lieu du sacre), le centre de la Cité, le symbole de l’unité nationale après la guerre de Cent ans (en 1449, les victoires de Jehanne y sont célébrées). En 1572, Henri de Navarre y épousa la sœur du roi, Marguerite de Valois.
Lors de la Révolution, la cathédrale subira sacrilèges et vandalisme… Certains veulent en faire une carrière de pierres ! Robespierre s’y oppose… elle est rebaptisée « Notre-Dame de la raison ».
Puis, Napoléon s’y fait sacrer empereur le 2 décembre 1804, Hugo la fait entrer dans la légende.
Viollet-le-Duc lui rend tout son éclat entre 1845 et 1864, c’est là que le général de Gaulle entonnera le « Magnificat » à la Libération, le 26 août 1944.
Notre-Dame en ruine ! En ce premier jour de la Semaine sainte !
L’émotion provoquée par la brutalité de l’incendie et le caractère apocalyptique de ces flammes qui ont réduit en cendres la charpente – la forêt, détruit la flèche, symbole de la transcendance ! Quel symbole aussi : l’autel moderne enseveli par les gravats alors que le maître autel ancien a été épargné !
En contemplant cette carcasse fumante, que de réflexions ! En ce 21ème siècle, où l’homme est si fier de la technique, qu’est-il, en réalité, face aux éléments déchaînés ? Bien peu de chose…
Combat terrible entre les quatre éléments cosmiques : le feu attisé par le vent, opposé à la pierre des voûtes et à l’eau que l’homme puisait dans le fleuve.
Devant un tel spectacle, les Anciens y auraient vu la colère des Dieux…
Quel contraste entre Notre-Dame en flammes et le calme de la ville !
D’épaisses volutes de fumées s’élevant du cœur rougeoyant de la Cité, alors que descendait doucement sur la ville l’astre du jour. La ville était comme indifférente alors que son cœur spirituel agonisait !
Ce drame met en lumière la réalité spirituelle de notre société qui se veut adulte, autonome… une société pleine d’attraits alors que son âme l’a peu à peu désertée.
La vie s’est peu à peu, lentement, retirée des édifices religieux et ce, depuis au moins cinquante ans.
Nos églises ne sont plus, bien souvent, que des témoins d’une civilisation à moitié disparue.
La vie a quitté ces lieux sacrés dont on ne sait plus quoi faire : salles de concert, de spectacle…
Périodiquement, les médias se déchaînent contre cette agonisante qui n’en finit pas de mourir et qui par sa seule présence gène les tenants de la postmodernité.
Et voilà que Notre-Dame, la plus emblématique des églises de France et d’Europe partait en fumée… et ce fut une émotion générale à travers le monde.
Comment ne pas penser à la sidération de nos anciens lors du sac de Rome par les barbares ou de la prise de la deuxième Rome par les Turcs !
Émotions venant des milieux les plus divers, même éloignés de l’Église… pourquoi cette sidération dans notre pays où ne reste qu’un dixième de catholiques pratiquants ? Pourquoi cet attachement à des églises que l’on ne fréquente plus sinon pour des visites touristiques ou des concerts ?
L’émotion de l’homme de la rue et peut-être même celle de ceux qui se prétendent l’élite montre que l’Église ne saurait être confinée dans la sphère privée, mais qu’elle a toute sa place dans la vie publique, au cœur de la Cité (sentiment enraciné dans notre histoire, indissociable du christianisme), on ne peut pas faire table rase du passé.
Une émotion unanime, une mystérieuse communion paraissait unir ce peuple de France, si divisé, une unité que le message du premier magistrat prévu le jour même, n’aurait sans doute pas réussi à renouer. Notre-Dame l’accomplissait !
Ce drame en ce premier jour de la Semaine sainte est un signe de la Providence. Elle nous invite, malgré la tristesse à l’espérance théologale. La veille de cet incendie, l’Église célébrait l’entrée triomphale du Christ dans sa ville, avant de connaître la mort, de ressusciter et d’entrer dans la gloire pour nous introduire dans la Jérusalem céleste, dont nos églises sont la figure.
Notre-Dame ravagée par les flammes mais pas détruite renaîtra comme le phénix.
Oui, Notre-Dame renaîtra, reprendra sa garde aux bords de la Seine. Mais cette espérance implique que c’est tout un peuple qui doit en faire sa demeure et non plus vivre indifférent à l’ombre tutélaire de ses tours.
Si depuis 50 ans nos églises sont vides, c’est aussi et d’abord la faute des pasteurs (un clergé saint fait des gens honnêtes, un clergé honnête fait des gens médiocres, un clergé médiocre fait des païens).
Comment ne pas penser à ces paroles du Christ en St Luc19/40 : « je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront » ?
Les pierres de nos églises crient, elles nous appellent à la conversion : nous savons que nos contemporains leur sont attachés. A nous de leur en révéler le sens profond.
Que la terrible vision de la cathédrale ravagée attire aussi notre regard sur l’état non moins terrible de la France. La Providence a sans doute permis cette tragédie comme un ultime avertissement.
Frère THIERRY
Volontaire d’honneur
Source : https://volontaires-france.fr/notre-dame-la-reaction-de-frere-thierry-vpf-dhonneur/
Notre-Dame de Paris, c’est Notre-Dame de France. Elle est le reflet de l’histoire du peuple français. Le miroir de son identité, de son âme. Elle est l’œuvre de bâtisseurs de génie. Architectes, maçons, menuisiers, verriers, sculpteurs, peintres, décorateurs ainsi qu’une multitude d’hommes et de femmes bénévoles ont uni leurs forces et leurs talents pour réussir la prouesse de dresser vers le ciel une œuvre sublime qui a forcé le respect et l’admiration à travers les siècles. Derrière la grandeur, tout un peuple.
Dès l’origine, l’évêque Maurice de Sully l’a voulue digne de la première ville de France. Elle est un symbole dont la force s’est transmise jusqu’à nous par les pages de l’histoire de France qui s’y sont inscrites : royauté, Empire, République. Notre-Dame, c’est l’incarnation vivante de la continuité historique de la France. C’est pourquoi le drame qui la frappe, nous frappe directement au cœur. Le raz-de-marée émotionnel est justifié. Les siècles défilent sous nos yeux et c’est, ayons le courage de le dire, à la nation France, à son destin, que nous pensons en regardant, pétrifiés, les flammes qui dévorent la toiture puis abattent la fière flèche. Chacun voudrait agir. Mais comment ? Nous nous sentons impuissants.
Le drame de Notre-Dame, c’est le drame de la France. Fragilisée, nul ne comprend qu’elle n’ait été secourue à temps en dépit de nombreux signaux d’alerte. Notre communion dans la souffrance traduit de façon éclatante la persistance d’un inconscient collectif qu’exprime aussi l’attachement viscéral des Français à leur patrimoine culturel et religieux. Le patrimoine, c’est eux. En dépit du lavage de cerveau subi depuis des décennies, la mémoire identitaire est en grande partie intacte. Les Français forment les parties d'un tout. Ils appartiennent au même corps. Ils sont le produit d’une même histoire politique et culturelle. Le fil de l’histoire ne peut être rompu.
Manifestement, le Président Macron a compris ce qui se joue au travers de ce drame épouvantable. Il a su trouver les mots justes et surtout, par sa promesse solennelle de rebâtir très vite notre cathédrale, il insuffle de l’espoir. Nous devons retrouver l’énergie de repousser les limites, puiser en nous la force de renouer avec le génie français.
Notre époque saura-t-elle se hisser à la hauteur de la France, en être digne ? Il n’y a à mes yeux qu’une voie possible. Témoigner de notre amour de la France en nous engageant à perpétuer l’héritage français, reçu pour les uns, choisi pour les autres. Tisser de nouvelles solidarités à travers tout le pays. Unir nos forces, contre vents et marées, pour assurer la continuité historique de la France au travers du respect de l’identité française par delà les origines ethno-raciales. Œuvrer à rendre la France plus forte en sachant inscrire l’évolution de notre société dans le respect de ce qui nous a précédés, à un moment où la cohésion nationale se dérobe sous nos pieds. C’est notre obligation morale envers les générations futures.
Cet article a été publié dans l'édition du Figaro du 18/04/2019, et sur FigaroVox.
Source : http://www.malikasorel.fr/
Le Sénat a adopté dans mardi 28 mai 2019 un texte sur le projet de loi Notre-Dame remanié.
Les critiques ont été nombreuses de la part des Sénateurs. Le sénat joue un rôle constructif par rapport aux députés godillots en Marche à l'Assemblée nationale.
«L’État ne peut pas se permettre de s’affranchir des règles en vigueur sans prendre le risque de les remettre en cause» précise Alain Schmitz, rapporteur du projet de loi et sénateur LR des Yvelines.
Un tiers de l'hôpital Hôtel-Dieu va être cédé pour 80 ans au promoteur immobilier Novaxia, qui va notamment y installer un incubateur pour les entreprises de la biotech, des logements "solidaires" ainsi que des commerces. La partie récupérée par Novaxia est celle qui donne sur le parvis de Notre-Dame de Paris. Cela commence à faire beaucoup de coincidences immobilières...
L’Architecte en Chef 2000 -2013 de Notre Dame donne un avis mitigé sur la thèse d’un incendie accidentel. — Version complète — sur LCI.
On y apprend qu’il n’y a presque pas d’incendies dans les monuments historiques français, que l’alarme d’incendie était au top du top et venait d’être refaite entièrement quand il a quitté ce poste, qu’il n’y a eu qu’un départ d’incendie à un endroit où il n’y avait pas de travaux, que du vieux chêne ne prend pas feu aussi rapidement, qu’il faut beaucoup de petit bois, que ce chêne là avait 800 ans, donc était encore plus vieux que vieux, et que l’ancien architecte en Chef de Notre-Dame ne comprend pas comment un feu considéré comme accidentel a pu se propager aussi rapidement, il en est sidéré.
Des artisans qui avaient travaillé au sommet de Notre-Dame de Paris en 2013 ont affirmé avoir du mal à comprendre l’origine de l’incendie hors norme qui l’a ravagée. Ces spécialistes avaient œuvré sur la cathédrale pendant trois mois et connaissaient ses faiblesses. Ils ont fait part de leurs sentiments au Parisien.
Spécialisés dans l'installation de protections contre la foudre sur le toit des bâtiments historiques, Didier et Anthony Dupuy, père et fils, ont fixé un paratonnerre au sommet de Notre-Dame de Paris en 2013. Et ont été les premiers à alerter les autorités sur les faiblesses du toit qu'il fallait réparer au plus vite. À présent chagrinés, ils avouent leur incompréhension face à cet incendie, dans un entretien avec Le Parisien.
Six ans ont passé entre leur signalement et le début des travaux, «ce qui finalement n'est pas très long dans ce genre de chantier», a indiqué Didier.
Il se dit surpris par la puissance de l'incendie car «les sections de chêne sont énormes et il faut vraiment une source d'énergie hors norme pour les embraser».
«Le bois des charpentes était dur comme de la pierre, vieux de plusieurs siècles. […] je n'arrive pas à m'expliquer comment des morceaux de 60 centimètres de large ont brûlé aussi vite», ajoute Didier.
Parlant de son expérience de travail intense sur la fameuse cathédrale en plein hiver, Anthony Dupuy avoue que c'était «un émerveillement sans cesse renouvelé». «Être au sommet de Notre-Dame, c'est une sensation unique, même dans la pluie et le froid», concède Didier.
Dans le cours sur l’énergie que j’ai donné depuis de nombreuses années à l’université (que les curieux et les studieux pourront télécharger ici), j’insiste lourdement (p. 39 à 43) pour que mes étudiants comprennent une caractéristique importante de nos sociétés dites « évoluées » : elles ne sont pas seulement dépendantes à l’énergie mais aussi dépendantes à la puissance, ce qui, en physique, désigne l’énergie consommée par unité de temps. Autrement dit, non seulement nous avons besoin de beaucoup d’énergie pour le transport, le chauffage, la production industrielle…, mais nombre de ces usages requièrent l’utilisation de beaucoup d’énergie en peu de teDmps, ce que nous mesurons en watts (1 watt = 1 joule par seconde) ou ses multiples (kilowatts, mégawatts…).
Exemple : lorsque nous prenons l’avion, la consommation d’énergie par passager n’est pas, en soi, astronomique (elle correspond, pour de gros avions long-courrier bien remplis, à 3 ou 4 litres de kérosène aux 100 km) mais les moteurs de l’avion doivent être extrêmement puissants afin de lui permettre de voler vite et d’accélérer fort lors du décollage. Dans un des exercices que je donne à mes étudiants, on estime par exemple que, sur la totalité d’un vol à très longue distance, la puissance moyenne [1] requise par passager est comprise entre 350 et 400 kW, alors qu’une automobile moyenne roulant à 130 km/h sur autoroute horizontale demande moins de 100 kW, et un cycliste roulant tranquille à 20 km/h sur le plat, de l’ordre de quelques centaines de watts [2] seulement.
Cette simple considération permet de comprendre l’avantage stratégique de certaines énergies par rapport à d’autres, et notamment le pétrole. En effet, la plupart de l’énergie consommée dans le monde (environ 4/5) provient du charbon, du pétrole et du gaz, c’est-à-dire de matière qui brûle (le bois, bien sûr, est un autre exemple). Or la vitesse de libération d’énergie (c’est-à-dire la puissance) par cette matière en
combustion dépend de plusieurs facteurs : la concentration en dioxygène dans l’air (à peu près constante à l’air libre, mais qui peut baisser rapidement dans les endroits confinés, “asphyxiant” le feu) ;
la nature chimique de cette matière (mais c’est un effet assez faible, toutes les réactions chimiques libérant des énergies du même ordre de grandeur) ; et surtout, le caractère plus ou moins divisé de cette matière, qui conditionne son rapport surface/volume : il s’agit d’un effet purement géométrique.
Chacun sait que pour allumer un feu de bois, on ne se contente pas de jeter une allumette sur une grosse bûche : cela ne fonctionne pas. Il faut d’abord utiliser du “petit bois” – voire du papier – qui, en se consumant rapidement (en dégageant localement une grande puissance thermique) permet d’élever suffisamment la
température d’une zone de la bûche pour qu’elle daigne prendre feu.
La concentration en dioxygène dans l’air libre étant quasi constante, et les combustibles se valant à peu près en quantité d’énergie par unité de masse ou de volume [3], c’est la facilité pour un combustible à présenter un rapport surface/volume important qui va conditionner son aptitude à dégager une grande puissance
thermique en produisant une combustion rapide. C’est bien évidemment à l’état gazeux que le combustible est le plus finement divisé : chaque molécule de combustible peut alors instantanément se combiner avec une molécule de dioxygène et dégager de l’énergie très rapidement. D’où les dangers des fuites de gaz, surtout en présence d’allumettes ou d’étincelles qui créent localement la température très élevée nécessaire pour amorcer la réaction… Inversement, dans un bloc solide massif, seule la surface du combustible est en contact avec le dioxygène de l’air, tout ce qui se trouve à l’intérieur attendant sagement que le front de
combustion progresse pour se retrouver à son tour à l’air libre. D’où une puissance beaucoup plus faible, celle d’un feu de cheminée où se consument lentement de grosses bûches, par exemple. Dit en termes géométriques : la surface d’un solide varie comme le carré de sa dimension, son volume varie comme le cube, donc le rapport surface/volume est inversement proportionnel à la dimension (pour une forme donnée) : plus c’est petit, plus le rapport surface/volume est grand et plus la réaction de combustion est rapide, donc la puissance thermique dégagée grande.
L’état liquide est, pour cette raison, la forme idéale du combustible dans beaucoup de domaines consommant de l’énergie, et en particulier le transport : facile à transporter et à stocker (contrairement au gaz), avec à peu près le même contenu en énergie par unité de masse ou de volume que le solide, il est contrairement à lui très facile à diviser finement au moyen d’injecteurs à haute pression qui en font de microscopiques gouttelettes, dans les moteurs d’avion ou ceux de nos voitures. De là vient l’intérêt stratégique pour le pétrole… et toutes les guerres qui vont avec.
Pourtant, le charbon continue d’être une des principales énergies utilisées dans le monde – juste derrière le pétrole – et en particulier pour la production d’électricité, où il constitue de loin la ressource principale, voire quasi-exclusive dans certains pays.
Ainsi en Chine c’est 70% de l’électricité qui provient du charbon et en Pologne 80%.
Comment est-ce donc possible, sachant que les centrales électriques produisent des puissances qui se chiffrent en centaines de mégawatts voire gigawatts (milliards de watts) ? Là encore, pas de miracle : pour obtenir une puissance thermique importante avec du charbon, on le réduit en poussière, et le brûle avec la technique dite du lit fluidisé.
Bref, à moins de croire aux miracles, il est totalement déraisonnable de penser que de grosses poutres en chêne puissent s’enflammer accidentellement à cause d’un mégot ou d’une étincelle électrique, et se consumer à grande vitesse. Autrement dit, l’incendie de Notre-Dame ne peut pas avoir été accidentel, malgré les premières affirmations des autorités, qui sont au choix totalement incompétentes ou… pire .
D’ailleurs, avec une forme de prudence qui s’apparente à de la politesse, l’ancien architecte en chef des monuments historiques Benjamin Mouton, en charge de la cathédrale jusqu’en 2013, s’est dit « stupéfait » de cet incendie, en ajoutant qu’ “il faut une vraie charge calorifique au départ pour lancer un tel sinistre. Le chêne est un bois particulièrement résistant.“
Reste donc à trouver les criminels. Et à ne pas se tromper comme on l’a déjà fait dans le passé, et continue à le faire pour une grande majorité de personnes, sur des événements encore plus médiatisés.
On ne le dira jamais assez : la chimie, la physique et la géométrie ne servent pas qu’à passer des examens et des concours. Un peuple ignorant est un peuple docile car crédule.
Publié le 22 avril 2019
D'un internaute ayant passés dix ans le nez dans ses bouquins de physique et de chimie...
Réaction de la Thermite
La thermite est un mélange d’aluminium métallique et d’oxyde de fer. Sa réaction est dite « aluminothermique » ; cette oxydoréduction ou réaction redox est une réaction chimique au cours de laquelle se produit un transfert d’électrons, dans lequel l’aluminium est oxydé et l’oxyde métallique réduit. Elle a été découverte par Hans Goldschmidt en 1893 et brevetée deux ans plus tard.
Cette réaction chimique génère une chaleur intense permettant d’atteindre une température de 2.204,4 °C en quelques seconde. La thermite est utilisée le plus souvent pour souder ou faire fondre de l’acier.
Elle est extrêmement inflammable, la température atteinte lors de cette réaction est exceptionnellement haute (2.200 degrés environ), permettant de brûler n’importe quel matériau, et sa combustion produit une fumée jaune caractéristique.
Elle est très facile à produire : il suffit de mélanger 50% de poudre d’aluminium et 50% d’oxyde de fer. Ensuite, pour amorcer la réaction, il faut utiliser une mèche en magnésium.
Tous les ingrédients sont en vente sur Internet.
Source : https://blog.catholicapedia.net/tag/fumee-jaune-caracteristique/
L’émotion suscitée par l’incendie de Notre-Dame retombée, de nombreux commentaires contradictoires ont circulé à propos de la charpente disparue, des bois qu’il fallait sécher plusieurs années pour être utilisés et des forêts entières qu’il fallait raser pour la construire ou la reconstruire. Il est donc utile de faire un état des connaissances sur la charpente et les bois utilisés à Notre-Dame au XIIIe siècle ainsi que sur les possibilités de reconstruire une charpente en bois selon les techniques en vigueur au Moyen Âge.
Fort heureusement, des relevés architecturaux précis des structures médiévales avaient été réalisés en 2015 par les architectes Rémi Fromont et Cédric Trentesaux, dont une courte synthèse
a été publiée en 2016 dans la revue Monumental1, en complément de ceux faits en 1915 par l'architecte Henri Deneux et d’un mémoire de DEA réalisé en 1995 par V. Chevrier 2 portant sur la dendrochronologie. De plus, un scanner de la charpente a été
effectué en 2014 par l’entreprise Art Graphique et Patrimoine (150 scans).
La charpente de la nef de Notre-Dame, plus perfectionnée que celle du chœur, a disparu lors de l’incendie du 15 avril.
EPAUD
Le relevé complet et précis de la charpente a donc bien été réalisé. La disparition de cette charpente représente néanmoins une immense perte scientifique pour la connaissance des constructions en bois du XIIIe siècle car son analyse archéologique, tracéologique et dendrologique restait à faire. De nombreuses études complémentaires auraient mérité d’être réalisées pour comprendre le fonctionnement des structures, les procédés de mise en œuvre et de levage, les types d’assemblage, les phases de construction et de reprises, l’organisation du chantier et sa progression.
Les datations dendrochronologiques effectuées en 1995 restent imprécises et devaient être affinées pour dater à l’année près les différentes campagnes du chantier et les restaurations. L’étude dendrologique méritait aussi d’être réalisée pour connaître la provenance des bois, le profil des chênes abattus (morphologie, âge, croissance…) et par là même l’état des forêts exploitées au XIIIesiècle.
Cette étude reste donc à faire à partir des documents existants et des restes calcinés. Cette perte est d’autant plus grande que ce n’est pas une charpente gothique qui a disparu, mais trois : celle construite sur le chœur vers 1220, celle qui appartenait à la première charpente des années 1160-1170 dont les bois furent réemployés, et celle de la nef (1230-1240 ?) qui était bien plus perfectionnée que celle du chœur.
Celles des deux bras du transept, de la flèche et les travées du vaisseau central limitrophes à la flèche dataient des travaux de Lassus et Viollet-le-Duc au milieu du XIXe siècle.
Les documents à notre disposition et les études des autres grandes charpentes du XIIIe siècle permettent de répondre à certaines questions. Les bois utilisés dans les charpentes médiévales ne furent jamais séchés pendant des années avant d’être utilisés, mais taillés verts et mis en place peu après leur abattage. Il s’agissait de chênes provenant des forêts les plus proches appartenant vraisemblablement à l’évêché. Chaque poutre est un chêne équarri (tronc taillé en section rectangulaire) à la hache en conservant le cœur du bois au centre de la pièce. La scie n’était pas utilisée au XIIIe siècle pour la taille des poutres. Les chênes abattus correspondaient précisément aux sections recherchées par les charpentiers et leur équarrissage se faisait a minima au plus près de la surface du tronc avec peu de perte de bois. Les bois ainsi taillés étaient indéformables, contrairement aux bois sciés. Les courbures naturelles du tronc étaient donc conservées à la taille ce qui n’était en rien un handicap pour les charpentiers du XIIIe siècle.
On estime que la construction de la charpente gothique de la nef, du chœur et du transept de Notre-Dame a consommé autour de 1 000 chênes. Environ 97 % d’entre eux étaient taillés dans des fûts d’arbres de 25-30 centimètres de diamètre et de 12 mètres de long maximum. Le reste, soit 3 % seulement, correspondait à des fûts de 50 centimètres de diamètre et de 15 mètres maximum pour les pièces maîtresses (entraits). Ces proportions sont similaires à celles mesurées dans les charpentes du XIIIe siècle des cathédrales de Lisieux, Rouen, Bourges, Bayeux. Outre leur faible diamètre, la majorité de ces chênes étaient jeunes, âgés en moyenne de 60 ans avec des croissances rapides d’après les études dendrochronologiques menées sur la plupart des charpentes du XIIIe siècle du Bassin parisien. On est donc bien loin de l’image d’Épinal des énormes chênes au tronc épais et vieux de plusieurs siècles.
Ces arbres jeunes, fins et élancés provenaient de hautes futaies où la densité du peuplement était maximale et où la forte concurrence entre les chênes les a contraints à pousser très rapidement vers la lumière en hauteur, non en épaisseur. Ces futaies médiévales, gérées selon une sylviculture spécifique qui reposait sur une régénération par coupe à blanc et recépage, et sur l’absence d’éclaircie pour conserver l’hyperdensité du peuplement, produisaient massivement et rapidement des chênes parfaitement adaptés à la construction en bois et aux techniques de taille à la hache.
Pour ces raisons, les surfaces forestières sollicitées par ces grands chantiers ne représentaient que quelques hectares : à peine 3 hectares pour les 1200 chênes de la charpente de la cathédrale de Bourges3. On est donc là encore bien loin des légendaires défrichements de forêts entières pour la construction des cathédrales gothiques…
Au début du XIIIe siècle, les maîtres charpentiers étaient confrontés à des difficultés inédites, liées au gigantisme des cathédrales gothiques et surtout aux difficultés d’adapter la charpente à des murs minces percés de grandes verrières et à la forte poussée des vents sur des toitures de plus en plus hautes et pentues. Ce défi était d’autant plus ardu que les charpentes dites à « chevrons-formant-fermes » de l’époque généraient d’importantes poussées latérales sur les murs et que les bois utilisés étaient fins, donc flexibles.
Schéma montrant la structure de la nef de cathédrale Notre-Dame : le maître charpentier a utilisé toutes les techniques connues à l’époque pour rendre
la structure indéformable et répartir de façon homogène les charges sur les murs.
EPAUD/C.R.M.H.
1982
Le maître charpentier de Notre-Dame a su relever ce défi avec brio en concevant une structure complexe mais équilibrée, stable pour elle-même et pour les murs, avec de nombreux dispositifs de raidissement au sein des fermes, des renforcements des entraits, un doublement de la triangulation, des systèmes de moises pour soulager les bois lourds, des travées courtes pour limiter les poussées latérales des fermes, des reports de charges des fermes secondaires sur les principales par des liernes latérales et axiales, une pente forte et d’autres techniques pour rendre la structure indéformable et répartir de façon homogène les charges sur les murs. Il n’a pas hésité à charger la structure de tous les dispositifs nécessaires avec des centaines de pièces secondaires, la rendant bien plus dense que la plupart des charpentes de son temps ce qui lui a donné sur surnom de « forêt ».
Le maître d’œuvre a su faire une parfaite synthèse de toutes les expérimentations réalisées sur les grands chantiers en cours de son époque. Il fut certainement l’un des plus grands et des plus audacieux maîtres charpentiers de son temps. La charpente du XIIIe siècle de Notre-Dame figurait parmi les plus grands chefs-d’œuvre de la charpenterie gothique française par sa complexité technique et son exceptionnel état de conservation.
Le temps nécessaire à la réalisation d’une charpente à chevrons-formant-fermes est connu et n’est pas si important que l’on imaginerait. La construction de la charpente du XIIIe siècle de la cathédrale de Bourges aurait réclamé seulement dix-neuf mois de travail pour une équipe de 15-20 charpentiers, de l’équarrissage des 925 chênes au levage des fermes.
À l’heure actuelle, un collectif de chercheurs regroupant spécialistes des charpentes, anthracologues, dendrologues, écologues, climatologues, biogéochimistes s’est attelé à la mise en place d’un projet de recherche destiné à collecter et à étudier les restes calcinés de la charpente, le jour où ceux-ci seront accessibles. Il est d’ores et déjà dans l’esprit de tous, services patrimoniaux, architectes, élus et chercheurs que les vestiges de la charpente seront préservés après étude à des fins conservatoires.
Concernant le bois d’œuvre nécessaire. Comme dit plus haut, les bois utilisés au XIIIe siècle à Notre-Dame sont pour 97 % de faible diamètre (25-30 cm) et de 12 mètres de long maximum ce qui correspond à de « petits » chênes, facile à trouver. L’abattage de 1 000 chênes ne représente pas un inconvénient, puisque le pays dispose de la (3e Note ASAF) plus grande forêt d’Europe avec 17 millions d’hectares (ha) de forêts dont 6 millions en chênaies, en constante augmentation depuis des années. Le prélèvement ne se ferait pas par coupe rase comme on l’a souvent répété puisque les futaies actuelles sont différentes de celles du XIIIe siècle et que ces « petits » chênes sont dispersés dans les peuplements actuels. Leur prélèvement se ferait donc par des coupes individuelles ciblées au sein des futaies (furetages), limitant ainsi l’impact écologique sur les écosystèmes forestiers. Il s’agirait essentiellement d’arbres déclassés, sans valeur pour les forestiers car trop petits pour des futaies gérées aujourd’hui pour la production de gros bois. Rappelons que la fabrication du bateau L’Hermione a prélevé de cette façon 2 000 chênes, soit le double que pour Notre-Dame, sans que cela n’ait causé le moindre souci environnemental.
La reconstruction d’une charpente en chêne permettrait de valoriser la filière forestière française qui connaît aujourd’hui des difficultés en raison de la sous-exploitation des futaies et de l’exportation massive du bois brut notamment vers la Chine. Aujourd’hui, l’emploi d’un matériau biosourcé, travaillé selon des techniques traditionnelles, serait un signe fort de notre époque dans le choix d’une gestion raisonnée et écologique de nos ressources naturelles et d’une économie verte tournée vers le savoir-faire artisanal.
Par le passé, la reconstruction des charpentes incendiées sur les cathédrales a souvent reproduit à l’identique l’originale du XIIIe siècle par respect du monument comme sur les cathédrales de Meaux en 1498, de Rouen en 1529 puis en 1683, de Lisieux en 1559 ou au XIXe siècle sur de nombreux édifices protégés. Certes, il existe tout autant des charpentes refaites à neuf sans tenir compte de l’originale, avec des structures simples, pragmatiques et plus économiques.
Les charpentes en béton de la cathédrale de Reims faite en 1919 ou en métal à Chartres, en 1836, furent réalisées selon ce principe par manque de bois d’œuvre de qualité, faute de futaies à proximité, et non par volonté manifeste d’innover technologiquement. Les dons exceptionnels récoltés pour Notre-Dame et le potentiel forestier actuel ne devraient plus contraindre les décideurs à de tels choix économiques. De plus, l’emploi de matériaux contemporains ne garantit ni la pérennité des structures sur le très long terme, comme a su le prouver le chêne sur huit siècles, ni la transmission des savoir-faire traditionnels des « bâtisseurs » des cathédrales.
Par ailleurs, le fait d’innover et d’apposer l’empreinte de notre temps à Notre-Dame n’est plus aussi légitime que par le passé en raison du classement de l’édifice qui soumet toute restitution à la Charte de Venise. Son article 9 stipule qu’une partie détruite doit être restituée fidèlement sur le respect de la substance ancienne tant que celle-ci est documentée par des relevés précis. Or, le relevé complet de la charpente existe, même s’il reste encore à définir les rajouts ultérieurs pour restituer son aspect originel. La structure de la flèche est également connue grâce à une maquette des compagnons charpentiers. La restitution de la « forêt » gothique est donc possible mais surtout imposée par la réglementation des Monuments historiques.
Outre le matériau et la forme, le débat doit surtout prendre en compte les techniques à utiliser.
Si les formes des charpentes ont sans cesse évolué de siècle en siècle, les techniques de taille manuelle à la hache, dites « traditionnelles », sont restées quant à elles identiques du Moyen Âge jusqu’au début du XXe siècle. Contrairement à une idée largement répandue, ces techniques ne sont quasiment plus utilisées aujourd’hui dans les grandes entreprises de charpenterie du fait de leur modernisation nécessaire et de l’amélioration des outils d’usinage numériques et des machines-outils électriques. Les entreprises des Monuments historiques ni même les compagnons charpentiers n’équarrissent plus les bois à la hache et s’approvisionnent directement en scierie. La question de la survie de ce savoir-faire est donc posée puisqu’il disparaît pareillement dans tous les pays européens. Seules quelques rares entreprises artisanales pratiquent encore la taille à la doloire, cherchant à maintenir la transmission d’un savoir-faire pluriséculaire et l’essence même de leur métier par la maîtrise de toute la chaîne opératoire : de la sélection de l’arbre en forêt, sa taille manuelle, à sa pose. Ces techniques traditionnelles sont pourtant économiquement viables et rentables pour ces petites entreprises.
La différence entre un ouvrage fait selon la tradition et les techniques industrielles est pourtant sans équivoque puisque les bois équarris à la hache sont plus solides et de meilleure tenue que ceux sciés, ils ne se déforment pas au séchage, les bois courbes peuvent être employés, le bois d’œuvre est moins couteux puisqu’adapté à la section, , les pertes sont minimes, l’ouvrage est plus beau en respectant les formes naturelles du tronc et, surtout, les charpentiers y retrouvent l’amour de leur métier. Cela explique le succès des chantiers traditionnels comme Guédelon ou ceux des « charpentiers sans frontières » qui réunissent jusqu’à 60 charpentiers professionnels venus du monde entier pour restaurer un ouvrage. Depuis peu, des conservateurs des Monuments historiques et des architectes réclament que les bois soient travaillés selon les techniques traditionnelles à la doloire pour la restauration de charpentes anciennes comme pour l’Aître Saint-Maclou à Rouen, mais peu d’entreprises peuvent encore y répondre. Elles ont besoin de formation pour réapprendre ces savoir-faire, ce qui est justement proposé par le projet de loi du gouvernement pour la restauration de Notre-Dame.
Chantier traditionnel mis en œuvre par « Charpentiers sans frontières », à Aclou, dans l'Eure, en 2016. On peut voir la taille à la hache réalisée par
les charpentiers professionnels.
EPAUD
Un chantier-école de ce type sur le parvis de Notre-Dame, avec des dizaines de charpentiers équarrissant à la hache des grumes et taillant les bois manuellement selon les règles ancestrales du métier, permettrait aux entreprises de renouer le lien avec ce savoir-faire pluriséculaire, dans l’esprit et la continuité des chantiers des cathédrales. Un tel chantier serait sans nul doute spectaculaire et très émouvant auprès du grand public, car il témoignerait du respect de notre époque pour un patrimoine gestuel et technique qui se doit d’être préservé en France comme élément de notre identité culturelle et encore plus sur l’un des monuments les plus chers à la nation.
Le véritable défi technologique que représente la reconstruction de la charpente de Notre-Dame n’est pas de faire une structure high-tech en matériau contemporain, ce que nous savons très bien faire sur des gares ou des aéroports, mais bien de pouvoir encore aujourd’hui réaliser une charpente en chêne dans le respect des savoir-faire traditionnels.
Ce choix serait d’une étonnante modernité, car il permettrait à un corps de métier de se réapproprier des techniques respectueuses du monument, des hommes et du bois, par l’emploi d’un matériau biosourcé prélevé en valorisant nos ressources forestières selon une éthique écologique, et travaillé manuellement avec une empreinte carbone quasi nulle, selon des préoccupations somme toute très ancrées dans le XXIe siècle. ♦
Frédéric ÉPAUD
Chercheur CNRS
Frédéric Épaud travaille au sein du laboratoire
Cités, territoires, environnement et sociétés (Citeres)
Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr
Les points de vue, les opinions et les analyses publiés dans cette rubrique n’engagent que leur auteur. Ils ne sauraient constituer une
quelconque position du CNRS.
___________
Sur notre site :
Notre-Dame : la recherche s'organise
Pour en savoir plus :
« Les forêts et le bois d’œuvre au Moyen Âge dans le Bassin parisien », F. Épaud, in La Forêt au Moyen Âge, Les Belles Lettres, à paraître.
De la charpente romane à la charpente gothique en Normandie, F. Épaud, Publications du
Centre de recherches archéologiques et historiques médiévales, 2007.
Notes
Source : https://www.asafrance.fr/item/charpente-de-notre-dame-stop-aux-idees-recues.html
Un projet de Anne Hidalgo de créer un grand jardin en terrasse autour d’une flèche en verre.
Le Président de la République a exprimé son souhait « qu’un geste architectural contemporain puisse être envisagé » à l’endroit de la flèche...
Pourquoi pas quelque chose ressemblant à ça :
Emmanuel Macron veut que Notre-Dame, ravagée par l'incendie, soit reconstruite en cinq ans. Depuis cette annonce, les experts se succèdent pour juger cette promesse irréalisable, en l'attente de diagnostics et de décisions sur les options à prendre.
Mais combien de temps dureront les travaux d'ampleur et de complexité immense de la cathédrale Notre-Dame de Paris dévastée par les flammes ? Face à l'émotion des Français, Emmanuel Macron a fixé le calendrier de la reconstruction à cinq ans. Mais les experts interrogés par RT France en doutent.
Dans son adresse à la nation le soir du 16 avril, le président s'est voulu catégorique : «Alors oui, nous rebâtirons notre cathédrale, plus belle encore, et je veux que ce soit achevé d'ici cinq années.», a-t-il déclaré depuis son bureau de l'Elysée.
Cette annonce a été confirmée par Edouard Philippe lors du compte rendu du Conseil des ministres le 17 avril : «Le président de la République a exprimé une ambition. Celle de reconstruire Notre-Dame de Paris en 5 ans. C’est évidemment un défi immense.», a-t-il estimé.
Ce défi est effectivement si immense qu'il risque fort de ne rester qu'une utopie, en escamotant des éléments de contexte. Des choix technologiques radicaux permettront-ils de réduire les délais ? André Finot, le porte-parole de Notre-Dame de Paris, interrogé par RT France, veut y croire.
J'espère vraiment que cela marchera et je suis positif
«Pour la réfection de 1845, on a mis 20 ans. Avec les moyens techniques de notre temps, peut-on aller plus vite ? J'espère vraiment que cela marchera et je suis positif», a-t-il confié.
L'architecte de renom Jean-Michel Wilmotte, interviewé sur France inter le 16 avril, estime lui aussi que les délais seraient tenables, mais uniquement avec des méthodes de construction modernes, citant la rapidité des chantiers de... stades. L'édification d'une charpente métallique et non plus en bois, rendrait possible cette constriction du temps.
«Cinq ans, c'est tout à fait tenable, dans la mesure où l'on fait le bon choix technologique», a-t-il expliqué. «Si l'on veut reconstruire Notre-Dame avec les systèmes traditionnels, avec des forêts entières, je pense que ce sera beaucoup plus de cinq ans», car il faut faire sécher le bois, a-t-il détaillé, et y ajouter la durée de la mise en œuvre d'une charpente complexe.
Reste que le déroulement de la reconstruction impose des délais qui deviennent élastiques au moindre débat ou au moindre imprévu.
«C’est très prématuré de se prononcer», estime Enrico d'Agostino, architecte du patrimoine interrogé par RT France. «Les complications typiques d’un chantier tel que celui-ci vont se superposer. Sur les chantiers, les aléas font déborder très facilement. Il faut rester prudent sur les délais annoncés, et ne pas aller trop vite», explique-t-il.
C’est très prématuré de se prononcer
«Un chantier de ce genre-là comporte d’abord une phase de consolidation et protection des ouvrages», détaille Enrico d'Agostino, qui inclura la dépose d'un immense échafaudage. «Ensuite il y a la phase d’études. Il y a des voûtes percées à étayer, cette phase peut durer un an. Pendant la phase d’études, il va falloir prendre les décisions clés avec la doctrine à adopter. Par exemple, reconstruit-on la flèche à l’identique comme l’avait conçue Viollet-le-Duc ?», analyse l'architecte du patrimoine. Le Premier ministre Edouard Philippe a d'ailleurs annoncé le concours pour recréer cet élément emblématique de la cathédrale.
Quand on veut aller vite, on est sûr qu'on fera une erreur
«Ce qui m'embête dans ce que vient de dire le chef de l'Etat, c'est que le patrimoine a une temporalité qui n'est pas celle des hommes politiques. Quand on veut aller vite, on est sûr qu'on fera une erreur», a affirmé l'historien Alexandre Gady dans l'émission Quotidien, en insistant sur la nécessité d'une longue phase de réflexion.
«Une fois que ces questions auront été tranchées, la phase de conception peut prendre encore deux ans, et ensuite il ne resterait que moins de trois ans pour le chantier de reconstruction de la charpente et la couverture. Pour un chantier de restauration, ce sont des délais serrés», évalue Enrico d'Agostino.
Mais ce déroulement se produirait si le chantier se préparait sous de bons auspices. Or, il est pour le moment impossible de connaître l'état structurel de l'édifice, endommagé aussi bien par l'incendie que par l'aspersion massive d'eau durant les opérations de secours des pompiers.
Si la structure est endommagée, les travaux peuvent devenir bien plus importants
«Le problème majeur concerne les possibles dégâts occasionnés par l’eau qui peuvent avoir fragilisé la structure, voire la compromettre en partie. Si elle est endommagée, les travaux peuvent devenir bien plus importants», précise l'architecte du patrimoine.
Il convient aussi d'évaluer la durée de chantiers similaires, bien que de taille moindre. Le château de Windsor en Grande-Bretagne a bien été reconstruit en cinq ans après l'incendie dévastateur de 1992. Mais les caractéristiques géographiques et architecturales de l'édifice sont bien différentes. Le chantier de reconstruction de l'opéra de Venise, le bien nommé La Fenice (Le Phénix), dévasté par un incendie criminel en 1996, a duré sept ans. L'établissement a adressé un message de soutien à la cathédrale : «Nous avons brûlé par deux fois, et sommes renés de nos cendres, encore plus forts. Nous sommes à vos côtés, n'ayez crainte !»
We burnt twice but twice we have risen from our ashes stronger. We are at your side, friends, so fear not! #NotreDame
Quant à la réfection du Parlement de Bretagne à Rennes, ravagé par un incendie en 1994, elle a nécessité dix ans de travaux pour retrouver son état d'origine.
Source : https://francais.rt.com/france/61133-cinq-ans-pour-rebatir-cathedrale-notre-dame-est-ce-credible
... il savait par expérience que, quand on échoue, on devient une menace pour les autres »
« Le monde était si grand qu'il était assis. En lui, il y avait le vide plein d'échos d'une cathédrale »
Clarice Lispector, Le bâtisseur de ruines, Canto, Violante do (trad.). Paris : Gallimard, "Du Monde entier", 1970.
Mardi dernier, devant Notre-Dame dévastée, M. Macron a appelé à rebâtir ensemble.
J'ai alors repensé au titre de cet étrange et superbe roman de Clarice Lispector, femme de lettres brésilienne, intitulé "le bâtisseur de ruines", cité en exergue de ce billet.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit : d'un bâtisseur de ruines.
Une citation en rappelant une autre, qu'il me soit permis d'inviter aussi les lecteurs à lire, si ce n'est déjà fait, ce très bon texte d'Amaury Grandgil récemment publié sur Agoravox, intitulé "Un homme nommé Macron". :https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/un-homme-nomme-macron-214404#forum5473556
Puisqu'il s'agit d'un projet de spectacle dans la veine de ceux de Robert Hossein, il faudra permettre aux spectateurs de voter.
Ce vote est très important. Imaginez un peu !
M. Macron nous propose, entre autres choses, une restauration architecturale interactive de Notre-Dame de France.
Un concours international est en passe de s'ouvrir et tous les coups seront probablement permis pour restaurer-restituer-repenser la Flèche de Viollet-le-Duc.
Peut-être aurons-nous un jour un chevet en plexiglas, une charpente en duralumin ou en lamellé-collé (comme dans les gymnases), ou en fibres de carbone, un roof-top, un toit végétalisé, un phare, un belvédère, un minaret, qui sait ?
Comme l'écrit l'universitaire Claude-Rochet dans un autre billet, Notre-Dame n'est pas un terrain de jeu pour l'art contemporain.
https://www.causeur.fr/notre-dame-reconstruction-pinault-fleche-160784
Sujet complexe mais surtout sujet pointu, s'il en est.
Mais il n’est pas sûr, loin s'en faut, que la création d’une nouvelle flèche, malgré le concours lancé auprès des architectes, s’impose in fine. Comme le dit aussi Mme Maryvonne de Saint-Pulgent, conseiller d'Etat et dont le parcours tant professionnel qu'artistique lui a donné une connaissance approfondie de ces questions, il est fort possible que la reconstruction à l’identique l’emporte, non par conservatisme, mais pour de simples raisons de budget, de délai et de commodité technique.
Est-il surtout besoin de rappeler que la France a par ailleurs signé la Charte de Venise qui protège les bâtiments historiques et va dans le sens de la restauration pure et simple ?Quid de la Charte de Cracovie qui, après les chartes d'Athènes et de Venise, préconise une prudence raisonnée dans les restaurations architecturales ?
Est-il besoin de rappeler encore - manifestement tel semble être le cas, ce que je fais ici -, que nous disposons en France d'un trésor de savoir-faire millénaire précisément hérité des...Compagnons du Tour de France dont le talent en matière de métiers et d'arts nés des...Cathédrales, n'est plus à démontrer ?
http://compagnonsdutourdefrance.org/
Malheureusement la pauvre mise en scène qui nous est servie, sans doute un peu laborieuse, se précise malgré tout.
L'Annonce faite au Parvis parle déjà.
Elle ne représente rien, sinon un intermède dans un processus d'obsolescence politique programmée.
Car voyez-vous, l'important, l'urgence est qu'il ne faut surtout pas perdre le rythme, veiller à ne rien laisser passer, sauter sur toutes les occasions. le "Grand débat" post-Gilets Jaunes et l'allocution destinée à diffuser le programme n'ont pu avoir lieu ? Qu'à cela ne tienne ! L'incendie de la Cathédrale est une aubaine de première grandeur. Le genre d'événement "total" qui ne se produit qu'une fois dans une vie ! L'effet "band wagon" a joué à plein avec cette équipe politique qui aura sauté dans le premier wagon du train pour capter, prendre tout l'éclat des lueurs de l'incendie et jouer sa propre partition en une salade de projets qu'il convenait d'annoncer pour les accaparer, mêlant la fête olympique à la restauration de la cathédrale ravagée, livrant ainsi au public, hors toute pudeur et en complète obscénité, une nouvelle confusion des genres et des sentiments parée de fausse dignité.
Il n'est qu'à regarder cette étonnante photographie figée dans une pseudo officialité, avec le prédicateur en chef, son coadjuteur et ses zélateurs de circonstance, pour voir ce qu'il en est.Si nous n'étions pas en mesure d'identifier quelques visages, nous nous demanderions avec justesse : "Mais qui sont ces gens ?"
Cinéma, spectacle, roman national, retour de la Culture refoulée, ("Il n'y a pas de culture française !", avait-on pourtant cru entendre à Lyon le 4 février 2017. http://www.contre-info.com ).
Théâtre politique absolu, jusqu'à la nomination, mercredi, comme « représentant spécial » d’Emmanuel Macron pour la reconstruction de Notre-Dame, d'un ancien chef d'Etat-Major pour piloter la reconstruction de la cathédrale. On sent effectivement planer l'ombre de Robert Hossein, le talent en moins.
Comme l'expose le très intéressant article du metteur en scène Laurent Bazin intitulé : « Robert Hossein : un théâtre œcuménique ? » ci-après sourcé, "Hossein veut faire des spectacles qui parlent à l’âme du peuple. La pratique de bas tarifs, l’exhibition de chefs-d’œuvre ne suffisent pas. Hossein se met au diapason de la sensibilité populaire : il partage les goûts de son public, celui qui rentre fatigué du travail avec l’urgence de ne pas s’ennuyer et s’extasie devant Charlton Heston. À l’heure où le brechtisme triomphe, où la distanciation fascine les metteurs en scène français, Hossein se fait un partisan convaincu de l’émotion. En ce sens, s’il est en décalage avec l’histoire du théâtre, s’il s’appuie sur des postulats qui n’ont plus cours pour les grandes figures de la mise en scène de l’époque, il est tout à fait en phase avec son public, ce grand public qui n’a pas intériorisé les méfiances des détracteurs de la manipulation de masse. Hossein postule que l’émotion est le prélude de la réflexion et non l’inverse. Si l’on passionne le public par de grandes œuvres, on le conduira à réfléchir sur son existence."
Macron-Quasimodo-Frollo, quel cocktail ! Le temps des Bâtisseurs est revenu, mais pas exactement celui des Cathédrales, toutefois.
C’est en ce sens que l’on peut comprendre ce slogan qui me vient à l'esprit en pensant à l'entrée par effraction du chef de l'Etat dans l'actualité : « Du théâtre et du cinéma comme vous n’en verrez qu’en politique ! ».
Car pour en revenir à l'analyse du théâtre d'Hossein (" Du théâtre comme vous n’en verrez qu’au cinéma"), comme l'écrit Laurent Bazin, "Cette formule en effet ne désigne pas toutes les productions cinématographiques, mais bien les productions hollywoodiennes, leur faste, leur rythme et leurs émotions fortes : Ben-Hur (Ben-Hur, William Wyler, 1959), Cecil B. DeMille, Humphrey Bogart sont des figures qui ont ému Hossein, représentant autant d’émotions qu’il cherchera inlassablement à transposer au théâtre. « On aura compris le genre de ciné que j’aime… moi au cinoche j’y vais pour monter en croupe derrière le héros, ou dans la nacelle du ballon de ce vieux Jules Verne ».
On aura compris le genre de politique-spectacle que j'aime, croit-on entendre en écoutant s'exprimer le président de manière subliminale...moi, au pouvoir, j'y vais pour reconstruire une cathédrale !
"En matière de communication, continue Laurent Bazin à propos de R. Hossein, les moyens mis en œuvre sont extrêmement puissants, rarement mobilisés au théâtre. Réutilisant l’inspiration graphique des affiches de cinéma, (R. Hossein) impose partout dans Paris les affiches de ses spectacles et travaille même sur un affichage à énigme et en plusieurs temps. Qu’on songe par exemple aux mystérieuses affiches blanches sur lesquelles on pouvait lire, il y a quelques mois : « N’ayez pas peur », prélude énigmatique à la promotion du spectacle sur Jean-Paul II. Pour cela, Robert Hossein bénéficie de la complicité de plusieurs grands hommes d’affaires (Jean-Luc Lagardère, François Pinault) et surtout de celle de médias de masse (RTL, Europe 1, TF1).
Comme quoi...
Il y a eu Notre-Dame de Paris, d’après le roman de Victor Hugo, avec mise en scène de Robert Hossein, Palais des Sports, Paris, 1977-1978.
Il y a eu "Jésus était son nom", adaptation historique d’Alain Decaux, avec mise en scène de Robert Hossein, Palais des Sports, Paris, 1991-1992.
Les prochaines affiches sont déjà annoncées :
"Macron, celui qui a osé reconstruire Notre-Dame de Paris".
"Emmanuel était son nom".
Et depuis mercredi, sur vos écrans et sous chapiteau géant : "Faites-moi confiance..."
Prenez vos billets.
Mais gardons à l'esprit la conclusion formulée par Mme Dominique Alba, directrice générale de l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur), et architecte, déclarant que : "La basilique de St Denis et Notre-Dame sont des sœurs et au moment de réflexion sur le Grand Paris, (il) est intéressant qu’elles aient toutes les deux des problèmes de flèches. Peut-être la tragédie de Notre-Dame va-t-elle remettre les cathédrales au premier plan ; c’est peut-être un cadeau que Notre-Dame va offrir au début du 21ème siècle."
Sur la reconstruction :
L’heure n’est désormais plus à la restauration mais à la reconstruction
Or, rappelons-le encore une fois, la charte de Venise, qui définit les principes de la restauration et que la France a ratifiée (ce qui l’engage), impose certaines contraintes. D’abord, « les apports valables de toutes les époques à l’édification d’un monument doivent être respectés, l’unité de style n’étant pas un but à atteindre au cours d’une restauration ». Viollet-le-Duc constitue, ô combien, un apport valable à Notre-Dame-de-Paris, et ses adjonctions sont d’ailleurs classées au même titre que le reste du monument. On peut aussi y lire que la restauration « a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse » Et, pour la flèche de Viollet-le-Duc, élément constitutif de la cathédrale depuis plus d’un siècle, les documents authentiques sont légion (on conserve tous les plans de l’architecte), tandis que sa structure et sa forme sont parfaitement connues grâce aux photographies et aux relevés modernes. Il n’y a donc aucune hypothèse à ce sujet. Puisqu’il ne s’agit pas d’une « reconstitution conjecturale » (terme employé dans la charte), il n’y a aucune raison d’envisager pour elle qu’elle « porte la marque de notre temps » (ce qu’impose la charte dans ce cas), et encore moins, comme le veut Emmanuel Macron, qu’il s’agisse d’« un geste architectural contemporain ».
Sources :
Bazin Laurent, « Robert Hossein : un théâtre œcuménique ? », Études théâtrales, 2007/3 (N° 40), p. 112-121. DOI : 10.3917/etth.040.0112. URL : https://www.cairn.info/revue-etudes-theatrales-2007-3-page-112.htm
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/01/2018 https://doi.org/10.3917/etth.040.0112
Amaury Grandgil : https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/un-homme-nomme-macron-214404#forum5473556
Extrait du discours d'Emmanuel Macron à Lyon le 4 février 2017. http://www.contre-info.com
Claude Rochet, article publié dans Causeur, 19 avril 2019 : https://www.causeur.fr/notre-dame-reconstruction-pinault-fleche-160784
Clarice Lispector, A maçã no escuro (1961). (La pomme dans le noir). Le bâtisseur de ruines,CANTO, Violante do (trad.). Paris : Gallimard, 1970.
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/il-est-venu-le-temps-des-batisseurs
https://www.tourisme93.com/des-chartes-pour-encadrer-la-restauration-des-monuments-historiques.html
Ainsi, avec la catastrophe inouïe (mais prévisible, comme le souligne Didier Rykner dans le Figaro) de Notre-Dame, l’intervention d’Emmanuel Macron qui devait créer un effet de surprise (Le Monde) et mettre un terme au grand débat et à la crise des gilets jaunes a-t-elle été transformée en allocution « sirupeuse », « lénifiante », « creuse » (parmi les quelques adjectifs piochés sur Twitter) sur l’unité de la nation et la France des « bâtisseurs ».
Avec, en point d’orgue, cette phrase : « Nous la rebâtirons plus belle encore d’ici cinq ans. »
Lucien Paillet a noté l’empressement politico-médiatique à lancer et relayer cette souscription nationale aux allures de Téléthon et ce « Nous la rebâtirons », et à entonner les grands cantiques de l’unité nationale alors que le chœur – le cœur – de Notre-Dame brûlait encore. Comme pour éviter les questions qui fâchent, les responsabilités de ce même État, de ces mêmes hommes politiques.
Boulevard Voltaire avait, il y a deux ans, tiré la sonnette d’alarme, dans un édito de Marie Delarue qui visait juste, comme toujours : « La France, candidate à tout, n’a pas cent millions pour sauver Notre-Dame ». Et elle terminait en disant sa honte. Une honte prémonitoire.
Qu’elle est indécente, cette unité nationale, quand elle sert à cela, quand elle sent la récupération à plein nez à tous les niveaux, pour que les irresponsables échappent et à leurs responsabilités du passé (et Emmanuel Macron peut, effectivement, défiler avec ses prédécesseurs pour les assumer) et – coup double – à celle du moment, celle de la crise des gilets jaunes qui n’en finit pas.
Et, donc, nous n’y croyons pas, à cette unité nationale factice et bourrée d’arrière-pensées, à cette façon de positiver platement dans le désastre, à ce jeu de la cagnotte et du « Notre-Damethon », à cette triste mentalité que révèle la phrase présidentielle.
Ah, le record, les cinq ans, pour les Jeux olympiques de 2024, c’est cela ? “Plus loin, plus haut, plus fort”. Esprit de Pierre de Coubertin, es-tu là ? Cinq ans, une olympiade, un quinquennat ? Les prochaines élections ? On ne sait plus. Décidément, Notre-Dame et notre Président ne parlent pas le même langage, la même durée, ne courent pas la même course et il ne parvient pas à s’y adapter. Ou à se taire. Surtout dans cette Semaine sainte. Les cathédrales, Notre-Dame, ce ne sont pas seulement, ce ne sont pas d’abord des records, des hauteurs, des millions de pierre, des millions d’euros. Avec sa mentalité de recordman pressé, notre Président méconnaît profondément cela, lui qui, pourtant, fut baptisé. Devant ce drame de Notre-Dame, en pleine semaine sainte, il aurait pu se souvenir que le message chrétien – et qui ne vaut pas que pour eux – c’est, aussi, surtout en ces jours le silence, l’examen de conscience -osons les gros mots- et une certaine humilité. Le Président aurait dû réviser son catéchisme pour être un peu plus accordé à l’événement et mieux assumer ses responsabilités.
Peut-être même exprimer, esquisser – c’est aussi de circonstance – un mea culpa ? Un “Nous avons failli” aurait eu une portée bien plus profonde. Car, depuis quarante ans, par négligence et idéologie, lui et ses prédéceseurs ont été incapables de respecter et de sauver mille ans de notre passé. Et le « plus belle encore » vient, s’il en était besoin, souligner l’inanité des mots, la vacuité de la pensée… Quelle prétention stupide ! « Plus belle encore », alors que lui, eux, n’ont pas été fichus de sauver ce joyau qui avait traversé 1.000 ans, les guerres de religion, le Révolution, la Commune de Paris, deux guerres mondiales, ce Paris et cette cathédrale que même Hitler n’a pu détruire. Et avec les moyens techniques et financiers inouïs du XXIe siècle…
Elle est belle, leur start-up nation… Mais qu’elle arrête de nous vendre son « plus belle encore ». Nous ne sommes pas dans Plus belle la vie. Ni aux Jeux Olympiques.
Un peu d’humilité, Monsieur le Président.
L’historien américain Victor Davis Hanson, un conservateur activiste et “musclé” (il fut un temps proche des neocons, lors des premières aventures de l’Irak et de l’Afghanistan), donne quelques appréciations sur l’incendie de Notre-Dame et surtout sur les perspectives de reconstruction. Hanson est un spécialiste de l’histoire militaire et culturelle, avec un grand intérêt pour l’Antiquité et les périodes marquées par une forte affirmation de la tradition (notamment le Moyen-Âge, et par conséquent “le Temps des Cathédrales”). Ce sont quelques mots mais ils ont le tranchant et le vif des pensées les plus audacieuses et les plus vraies par conséquent, – puisque, dans notre temps d’extraordinaire conformisme à la bienpensance (“conformisme du conformisme” si l’on veut), “la sagesse, c’est l’audace de la pensée”, – puisque l’audace revient essentiellement sinon exclusivement à rompre avec ce “conformisme au carré”.
L. Brent Bozel III, qui n’est pas un commentateur habituel du site Strategic-Culture.org, présente et commente le 21 avril 2019 sur ce site la question soulevée par la citation de Hanson. Le titre est crépusculaire, mais ô combien justifié : « La fin de la culture des cathédrales », comme si l’incendie de Notre-Dame sonnait la seconde mort du “Temps des Cathédrales” : la mort de la représentation que nous nous en faisons dans le cadre de certaines illusions que nous continuons à entretenir sur notre perception du monde et sur notre culture civilisationnelle, après sa mort historique à la fin du XIIIème siècle.
« Peu de temps après la vision tragique de la cathédrale Notre-Dame qui s'enflammait à Paris, alors que les foules regardaient et chantaient l’Ave Maria,
l’historien Victor Davis Hanson mettait notre époque moderne en perspective. Il déclarait à Laura Ingraham, de Fox News : “Il sera très difficile dans notre société de reconstruire une
cathédrale, et encore moins de la réparer, parce que nous ne croyons plus en ce qu’elle représente. Et c'est ironique, parce que nous n'aimons pas le passé. Nous sommes en guerre contre le passé.
Nous démolissons des monuments. Nous ne construisons pas de cathédrales. On efface les noms...”
» Laura Ingraham de Fox a souligné ce point avec une citation déprimante de l’hebdomadaire Rolling Stone : “Toute reconstruction ne doit pas être le
reflet d'une vieille France, ou d'une France qui n'a jamais été, – une France européenne blanche et non laïque, – mais le reflet de la France d'aujourd'hui, une France qui est en train de se
construire”... »
… Ces quelques mots suffisent : Hanson pose implicitement une question d’un très grand intérêt, qui dépasse bien entendu la tragédie de Notre-Dame comme nous l’avons perçue, qui la hausse, pour l’installer dans une perspective bien plus large et puissanteque la seule polémique disons “entre Anciens et Modernes”, entre ceux qui veulent une reconstitution dite “à l’identique”, telle qu’était cette véritable transcendance architecturale, et ceux qui veulent y mettre de notre époque...
(Et l’on sait quelle est notre position dans cette polémique de très-basses eaux, inévitable avec le simulacre-Système, où se répand l’incroyable fatuité postmoderniste dans la prétention à “faire mieux” que n’était Notre-Dame : « plus belle encore », dit l’autre /notre clown-président).
La question est donc : “Saurons-nous”, ou plutôt “Saurions-nous reconstruire une cathédrale aujourd’hui alors que nous ne croyons plus en ce que symbolisent et ce que dispensent ces cathédrales ?” Poser cette question c’est bien entendu y répondre avec emphase et quasiment de l’enthousiasme, et cette réponse qui met implicitement en évidence :
d’une part qu’il y avait un lien sacré entre les cathédrales d’un côté, les bâtisseurs de cathédrales (du concepteur général à l’artisan le plus humble) et le peuple d’un autre côté, et que ce lien permettait aux êtres humains de ressentir la Gloire et la Beauté des cathédrales ;
et d’autre part et surtout, qu'il y avait le génie intuitif de donner à ces cathédrales la capacité de disposer du Temps et de le vaincre, pour prolonger leur force de suggestion et d’attraction à la fois, force venue de leur dimension spirituelle s’exprimant autant, grâce à son architecture transcendante, dans sa Gloire que dans sa Beauté.
… La suite du propos de Hanson montre effectivement, – what else ? – l’extrême pessimisme qui caractérise son jugement car, bien entendu, nous n’avons plus ces divers caractères et la foi qui les conditionne cela va de soi. Par conséquent, nous ne saurons pas, nous ne pouvons pas rebâtir la cathédrale Notre-Dame de Paris, par manque de caractère, psychologie défaillante, etc. Nous avons suffisamment régressé pour cela,– mission accomplie, si vous voulez. De ce point de vue, les vautours de l’AC (Art Contemporain), et de l’art moderne en vérité, ces artistes en général devenus fonctionnaires et valets artistiques de certains États et des grosses fortunes, ont toutes les chances de trouver un accueil bienveillant lorsqu’il s’agira de décider de quelle remise en l’état Notre-Dame doit souffrir, et dans un délai de 5 ans selon l’esprit ultra-rapide du temps, un peu comme Hollywood vous boucle un blockbuster en quelques mois.
Le sens de l’opération est particulièrement évident, selon cette plume extrêmement instruite de Rolling Stone : la France est en train de naître, de se construire, il n’y avait rien avant en fait de France que la terre rasée par les “blancs”, et donc une terre toute-blanche et complètement vide de la diversité, du multiculturalisme et toutes ces sortes de chose. Dans cette situation, il est évident que Notre-Dame n’avait qu’une chose à faire, – cramer, le plus vite possible, et l’on eût aimé que, comme à Hiroshima, cela soit jusqu’au millimètre-zéro. Si l’on suit PhG, – plaisantait-il véritablement, comme il avait semblé à certains qu’il faisait ? –la seule attitude acceptable en l’état serait justement de laisser Notre-Dame en l’état :
« ...“[S]i j’étais président” donc, moi et pas Zombie-Apathie renvoyé à la niche, j’ordonnerais que l’on consolidât Notre-Dame dans son état actuel de dévastation avec l’aspect des restes d’elle que les flammes voulurent bien nous laisser, pour rappeler solennellement le symbole qu’elle fut et par conséquent ce que nous avons perdu. Chacun pourrait ainsi continuer à s’instruire de ce que fut l’objet de cette catastrophe, et mesurer l’effet de cette catastrophe qui est le produit indiscutable de ce que cette époque est capable de nous offrir ; c’est-à-dire un symbole absolument écrasant de notre époque, figurant, d’une façon générale avec le destin catastrophique comme l’est un attentat surtout-pas-islamiste du symbole venu du Temps des Cathédrales, ceci exactement : la néantisation du passé et l’entropisation du présent en un futur diabolique figé dans la catastrophe. Je ferais donc ce qu’ont fait les Japonais, d’ailleurs dans un autre esprit peu glorieux mais c’est l’acte qui importe ici, en gardant un vestige des effets de la Bombe : “En guise de témoignage, les ruines du dôme de Genbaku, l'un des seuls bâtiments à ne pas avoir été entièrement détruits par l'explosion, furent conservées.” »
Tout cela se passe dans un contexte qu’on qualifiera d’“urbain”, pour être dans l’air du temps. On terminera donc ce court bilan par une réflexion d’un “spécialiste de la ville”, l’urbaniste Claude Rochet, présenté de la sorte dans Le Causeur et l’on comprend déjà la ligne directrice de son propos qui rejoint évidemment toutes les réflexions présentées ici sur la reconstruction de Notre-Dame : « Claude Rochet appartient à cette race d’énarques pour laquelle le service public a encore un sens. Spécialiste de la ville de demain qu’il pense dans sa globalité, il nous fait explorer ‘Les villes intelligentes’ à hauteur d’homme, loin des chimères néo-progressistes. »
D’une façon plus générale, avec son appréciation critique de la ville moderne et son appréciation admirative de la “ville médiévale”, Rochet nous donne une des clefs implicites et fondamentales de notre impuissance probable à reconstruire Notre-Dame dans la dimension inspiratrice et spirituelle qu’elle avait préservée et conduite jusqu’à nous. Ainsi, à la la question “Tout bien pesé, pourquoi jugez-vous la ville médiévale plus riche d’enseignements que les utopies urbaines constructivistes ?”, la réponse va de soi, naturellement, s’articulant autour de l’argument esthétique du Beau (dans ce contexte où rôde le postmodernisme, ce genre de chose se précise) qui répond à “l’idéal chrétien” du “Bien commun” :
« La ville médiévale a été l’objet des analyses des plus grands historiens du développement urbain comme Lewis Mumford, analyses reprises par les théoriciens contemporains de la systémique comme Chris Alexander. Le principe fondamental de la ville médiévale était la croissance organique, soit le développement comme un organisme vivant. Pour Mumford, “la croissance organique ne part pas d’un but préconçu. Il évolue de besoins en besoins, d’opportunités en opportunités dans des séries d’adaptations qui elles-mêmes deviennent de plus en plus cohérentes et finalisées, de sorte qu’elles génèrent à la fin un design complexe à peine moins unifié qui motif géométrique prédéfini”. C’étaient des villes sans architectes ni urbanistes, il n’y avait pas de permis de construire mais il ne serait venu à personne de construire une horreur disgracieuse comme se le permet l’architecture contemporaine. La ville était animée par un corpus de valeurs communes issues de l’idéal chrétien du Bien commun et chacun devait contribuer au Beau collectif parce qu’il était la condition du Beau individuel. Cet idéal était également politique comme l’illustrent les fresques d’Ambroggio Lorenzetti sur le Bon gouvernement, qui décorent l’Hôtel de ville de Sienne. Cet idéal politique reposait sur la participation active des citoyens à la vie politique et des mécanismes de démocratie directe – comme la rotation annuelle des postes de magistrat représentée dans les fresque sur “les effets du bon gouvernement” – que l’on retrouve également dans les villes médiévales russes de Pskov et Veliki Novgorod. La tradition de la ville médiévale a connu sa fin à l’époque baroque où l’architecture de la ville devait exprimer le pouvoir absolu du Prince. »
Mis en ligne le 23 avril 2019 à 08H19
Source : http://www.dedefensa.org/article/ladieu-aux-cathedrales
Voilà maintenant une semaine, un terrible accident ravageait Notre-Dame, brûlant les toitures de la cathédrale et sa charpente du XIIIe siècle ainsi que la flèche de Viollet-le-Duc, effondrant également plusieurs voûtes du chœur et du transept et une travée de la nef. Un drame national qui a bouleversé un très grand nombre de Français, mais aussi d’étrangers pour qui Notre-Dame est l’image de notre pays, de son histoire, de son art, de sa spiritualité, de son identité. Notre-Dame, pour tous ceux-là, est la France comme Paris en est la capitale. Et ce qui vient l’ébranler nous ébranle.
Un élan et une ferveur inattendus se sont exprimés soudain, mêlant croyants et incroyants, tous attachés à ce symbole, car cette nef unique au monde et aux proportions si parfaites, parle à chacun de son histoire et des valeurs que, consciemment ou inconsciemment, il nourrit. Et voilà que cette France que l’on disait déchristianisée, indifférente à son passé, à ses racines, retrouve tout à coup ses valeurs, son épaisseur vivante qui n’avaient donc pas disparu, ce dont témoignaient déjà les Gilets jaunes. Dans ce joyau architectural où des milliers d’artisans, de tailleurs de pierre, de sculpteurs, de compagnons, de charpentiers, d’artistes, de peintres, ont œuvré pour affirmer leur foi en dressant vers le ciel leur témoignage, ces hommes et ces femmes venus du passé, anonymes, nous transmettent leur message, leur travail, leur témoignage, leur espérance. Qui étaient-ils, eux sur les traces desquels nous marchons ? Nous connaissons seulement les grands de ce monde qui, tout au long de l’histoire et des grands événements, sont passés ici, de Saint-Louis à Philippe-le-Bel, d’Henri IV à Louis XIV, de Napoléon à de Gaulle… Mais les acteurs et les foules anonymes sont là, leur visage est inscrit dans la pierre, leurs voix s’élèvent avec la musique des grandes orgues, leur regard habite la lumière des rosaces et, dans leurs prières, nous retrouvons nos interrogations.
Il est aujourd’hui de bon ton de dénigrer ces valeurs, de ridiculiser le passé, de déconstruire la nation, de rejeter ceux dont nous sommes les héritiers ; de remettre en cause nos origines, nos spécificités taxées de ringardes, au nom d’un présent sans fin et illusoire, d’une liberté sans contraintes, d’un individualisme forcené s’incarnant dans le consumérisme, le paraître, le pouvoir et l’argent, de nier ce qui fonde l’homme. Mondialistes inconditionnels, profiteurs toujours plus avides, jouisseurs sans entraves, comment pourraient-ils un seul instant partager la désolation de cette France profonde que l’on a marginalisée, défigurée, spoliée, et qui voit s’évanouir un des plus beaux fleurons de son patrimoine et de sa mémoire ?
Certes, le président, flanqué de Brigitte et d’Anne Hidalgo, affichait la gravité et l’émotion que les Français attendaient. Et, de proclamer un peu plus tard, sur un ton prophétique : « Oui, nous rebâtirons la cathédrale Notre-Dame plus belle encore. » Qu’il se contente seulement de la restituer dans sa perfection originelle sans rajouter des fioritures. Le Premier ministre renchérissait en évoquant, de son côté, un concours d’architectes pour reconstruire la flèche soit « à l’identique » soit de la remplacer « par une nouvelle flèche adaptée aux techniques et aux enjeux de notre époque ». Peu importe que les Français, dans un récent sondage, refusent à 73 % la reconstruction de la flèche dans un style contemporain, la caste au pouvoir se soucie de l’opinion publique comme d’une guigne : prévalent à leurs yeux « les enjeux de notre époque » alors qu’un monument aussi emblématique doit être respecté dans sa richesse et sa complexité.
Notre-Dame n’est pas là pour servir d’utilité à des politiques en mal de notoriété, prêts à promouvoir les projets les plus déjantés, acclamés par les modernes et les bien-pensants. Pourquoi pas une flèche en forme de minaret, œcuménisme oblige, ou un index à la Jeff Koons, ou encore au « Plug anal » à l’image de celui que la mairie de Paris inflige à la place Vendôme ? Sinon, carrément, une fusée spatiale… On pourrait aussi demander à Christo d’emballer Notre-Dame comme il le fait pour l’Arc-de-Triomphe. Ce serait d’un avant-gardisme décoiffant. La dictature de l’événement, de l’insolite à n’importe quel prix l’emporte sur l’amour du patrimoine. Le temps long fait place à l’événementiel, l’esprit des lieux à la dictature de la mode et au formatage des mentalités.
Il y a tellement de pistes déshonorantes mais branchées que l’on peut craindre le pire pour Notre-Dame, à voir comme on enlaidit la capitale chaque jour un peu plus sous prétexte de la rendre plus attractive, plus conforme aux goûts de notre époque, aux prétendues attentes d’un public de consommateurs et de touristes, en lieu et place d’un peuple amoureux de son patrimoine.
De son côté, le président met la pression et s’engage à reconstruire la cathédrale « d’ici cinq années ». Reconstruire est inadéquat car la structure de pierre est intacte. Grâce aux pompiers, les tours, les rosaces, les arcs-boutants, les façades ont été préservés et ne demandent qu’à être restaurés, la seule reconstruction étant celle de la toiture et de la flèche. Mais pourquoi cinq années ? Pourquoi tant de hâte alors que les spécialistes chevronnés parlent de délais plus importants si l’on veut préserver l’esprit des lieux et réaliser une restauration harmonieuse et durable ? Tout simplement parce que 2019 + 5 = 2024, année des Jeux Olympiques. Pour ces nouveaux marchands du temple, inaugurer une Notre-Dame new-look pour l’ouverture des Jeux serait un must : l’inscription de l’éphémère et du frelaté dans le temps immémorial, le triomphe du Veau d’or, l’asservissement de l’esprit.
Les dons qui ont afflué couvrent largement la restauration de Notre-Dame et le surplus pourrait aider à la préservation du patrimoine national laissé à l’abandon, 5000 églises dont plusieurs romanes étant en péril. Mais le président veut mettre le paquet et faire de Notre-Dame sa grande cause nationale. En jeune-vieux routier, il a d’ailleurs pris soin de verrouiller les travaux à venir en proposant une loi rédigée à la sauvette, transmise au Conseil d’État dans la foulée pour examen sur les chapeaux de roue. En fait, cette loi permettrait de s’affranchir des procédures en vigueur en matière de monuments historiques et de déroger à un certain nombre de règles comme le Code des marchés publics, ce qui, par exemple, permettrait des adjudications préférentielles.
Passons sous silence la non-responsabilité des services chargés de la conservation du patrimoine comme de ceux du ministère de la Culture qui n’ont aucunement été mis en cause alors qu’un joyau de l’art occidental s’embrasait. Très vite, la thèse de l’accident fut retenue, avant même que l’enquête soit lancée. Bizarre tout de même que Notre-Dame qui, dans sa longue histoire, a connu nombre de travaux d’entretien et de rénovation n’ait jamais subi pareille catastrophe. Bizarre aussi que cet incendie survienne en début de semaine pascale et qu’il fasse suite à la tentative d’incendie de l’église Saint-Sulpice et de la basilique Saint-Denis… Autant d’actes qui s’inscrivent dans la longue série d’incendies, de vandalisations, de dégradations qu’ont subis en 2018 plus de 850 églises de France. Pourquoi avoir écarté d’entrée de jeu la thèse de l’attentat alors que les attaques d’églises et de chrétiens par des fanatiques islamistes s’intensifient chaque jour et causent de plus en plus de victimes ? On vient de le voir au Sri-Lanka où près de 400 catholiques ont été tués durant la messe de Pâques.
En même temps que le pays, face à cette douloureuse épreuve, retrouvait sa fierté et son unité, un petit groupe de gauchistes tendance crétins, arborait son mépris pour l’histoire de France et ses « petits Blancs », dénonçait « l’identité française » et ironisait « sur des petits bouts de bois partis en fumée ». Telle est l’idéologie marécageuse de ces lointains héritiers de la « gauche morale » des années 1970 à laquelle ils ont ajouté toutes les frénésies postmodernes : haine du pays et de la civilisation judéo-chrétienne, multiculturalisme effréné, ce dont se gausse Régis Debray : « À force de vouloir accueillir toutes les identités, l’Europe n’a plus d’identité. » Ces contestataires en chambre ont des phobies : haine de l’hétérosexuel blanc et glorification des minorités LGTB ; ostracisation de l’histoire nationale au profit d’autres histoires, condamnation à peine déguisée des juifs et des chrétiens et exaltation de la cause musulmane soi-disant révolutionnaire. Adeptes du racialisme décolonial, ces militants, vent debout contre tout ce qui incarne la citoyenneté, la communauté, l’identité, appartiennent à l’Unef dont ils représentent une fraction non négligeable. Ces nouveaux inquisiteurs, ces puritains prêts à s’allier avec le diable dans leur haine suicidaire de civilisation occidentale, ne constitueraient-ils pas une sorte de cinquième colonne se drapant dans les plis d’une vérité qu’on ne saurait remettre en cause ?
Ne comptons pas sur le président pour dissiper le doute. Mardi 13 avril, il a remercié pêle-mêle « pompiers, policiers, soignants, Parisiens, Français, étrangers, journalistes, écrivains, photographes » car, précisait-il, « chacun a donné ce qu’il a pu, chacun à sa place, chacun dans son rôle ». Un inventaire à la Prévert dont on peine à comprendre le sens, qui mélange l’essentiel et l’anecdotique, et qui oublie seulement de parler des catholiques, les premiers meurtris par le drame. Comme l’a fait remarquer l’archevêque de Paris, Mgr Aupetit : « Pas un mot de compassion pour la communauté catholique. Pourtant, le mot catholique n’est pas un gros mot ! Ça vient du grec universel. » Nul doute que si une mosquée avait flambé, le président aurait assuré les musulmans de sa compassion la plus profonde.
Max Chaleil
Source : https://ripostelaique.com/notre-dame-macron-son-indecente-recuperation-ses-inquietants-projets.html
....par Thierry Meyssan - le 27/04/2019
Consultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage en français : Sous nos yeux - Du 11-Septembre à Donald Trump(2017).
L’Élysée a utilisé l’incendie de Notre-Dame de Paris pour mener à bien un projet qui dormait dans les cartons. Il a fixé des règles inédites, hors des procédures d’appel d’offres et de respect du patrimoine non pas pour restaurer la cathédrale, mais pour transformer l’île de la Cité en premier lieu touristique d’Europe à la veille des Jeux olympiques de 2024. Pour éviter les contraintes judiciaires, il a arbitrairement imposé l’hypothèse d’un sinistre de chantier.
Lorsque l’incendie de Notre-Dame a débuté, le 15 avril 2019 au soir, tous les médias français et beaucoup d’étrangers, se sont tournés vers la cathédrale en feu. De nombreuses télévisions étrangères ont débuté leur journal par cette nouvelle, mais pas France2.
La chaîne publique avait prévu de le consacrer au discours annoncé du président Macron concluant le « Grand débat national ». La rédaction, complètement sonnée par l’émoi provoqué par ce drame imprévu, y consacra son journal, non sans avoir au préalable regretté que le président reporte son discours sine die ; un discours à ses yeux beaucoup plus important.
La froideur de la plupart des journalistes et la stupidité des commentaires à chaud des politiques ont soudainement montré le gouffre béant qui sépare leur univers mental de celui des Français. Pour la classe dirigeante, la beauté de Notre-Dame ne saurait faire oublier que c’est un monument de la superstition chrétienne. Au contraire, pour le public, c’est le lieu où les Français se réunissent en tant que peuple pour se recueillir ou rendre grâce à Dieu.
En termes de communication, il y aura probablement un avant et un après cet incendie : une majorité de Français a été sidérée par ce sinistre, et révoltée par l’indifférence arrogante de sa classe dirigeante.
Immédiatement, le président de la République, Emmanuel Macron décidait non pas de reconstruire Notre-Dame, mais de réaliser un projet difficile qui attendait dans des tiroirs depuis deux ans et demi.
En décembre 2015, une mission avait été commanditée par le président de la République de l’époque, François Hollande, et la maire de Paris, Anne Hidalgo. Elle dura une année entière alors qu’Emmanuel Macron était ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique.
De nombreuses personnalités y ont participé, dont Audrey Azoulay, alors ministre de la Culture et aujourd’hui directrice de l’Unesco [1], ou le préfet Patrick Strzoda, alors directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur et aujourd’hui d’Emmanuel Macron.
Elle était dirigée par le président du Centre des monuments nationaux, Philippe Bélaval, et l’architecte Dominique Perrault.
Constatant que l’île de la Cité est, depuis son remodelage par le Baron Haussmann au XIXème siècle, un complexe administratif fermé au public, hébergeant la Sainte-Chapelle et la cathédrale Notre-Dame de Paris, la mission proposa de la transformer en une « île-monument ». L’opportunité en est fournie par le déménagement du Palais de Justice, la réorganisation de la Préfecture de Police et de l’hôpital de l’Hôtel Dieu. Il sera en effet possible de tout réorganiser.
La mission a ainsi listé 35 chantiers coordonnés, dont la création de voies de circulation souterraines et la mise sous verrière de nombreuses cours intérieures, pour faire de l’île la promenade obligée de 14 millions de touristes annuels et, éventuellement, des Français.
Le rapport de la mission [2] évoque l’incroyable valeur commerciale de ce projet, mais ne dit pas un mot de la valeur patrimoniale, particulièrement spirituelle, de la Sainte-Chapelle et de Notre-Dame qu’elle aborde exclusivement comme des sites touristiques, sources potentielles de revenus.
Malheureusement cet ambitieux projet ne pouvait, selon ses auteurs, être réalisé rapidement non pas tant du fait de l’absence de financement que des lourdes habitudes administratives et des énormes contraintes juridiques. Bien qu’il n’y ait que peu d’habitants sur l’île, la moindre expropriation peut durer des décennies. Plus étonnant, le directeur du Centre des monuments nationaux semblait regretter l’interdiction de détruire une partie du patrimoine pour mettre en valeur une autre partie. Etc.
Dans les heures qui suivirent, il fut évident que des fonds très importants seraient offerts par des donateurs allant du simple citoyen à de grandes fortunes. L’objectif de l’Élysée fut donc de mettre en place une autorité capable de mener à fois la reconstruction de Notre-Dame et la transformation de l’île de la Cité.
Le lendemain, 16 avril, au cours d’une intervention télévisée, le président Macron déclarait : « Alors oui, nous rebâtirons la cathédrale Notre-Dame plus belle encore, et je veux que cela soit achevé d’ici 5 années » [3]. Oublions le « je veux » caractéristique non d’un élu républicain, mais d’un chef d’entreprise. 5 ans, c’est extrêmement court, surtout au regard du siècle et demi de la construction de la cathédrale. Cependant c’est le temps nécessaire pour que les travaux soient terminés à temps pour les touristes des Jeux olympiques de 2024 et de l’Exposition universelle qui était planifiée pour 2025. C’était la date prévue par la mission Bélaval-Perrault.
Le surlendemain, 17 avril, le Conseil des ministres fut entièrement consacré aux conséquences de l’incendie. Trois décisions importantes furent
actées :
Nommer l’ancien chef d’état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin,
pour conduire depuis l’Élysée une mission de représentation spéciale « afin de veiller à l’avancement des procédures et des travaux qui seront engagés » ;
Faire adopter par le parlement un projet de loi [4] régissant la collecte de fonds, régularisant la nomination du général Georgelin qui a atteint la limite
d’âge et surtout exemptant sa mission de toutes les procédures d’appel d’offres, des lois de protection du patrimoine, et de toutes les contraintes qui pourraient
survenir ;
Lancer un concours international d’architecture pour reconstruire
Notre-Dame.
Une autre décision était prise : étouffer tout débat sur les causes de l’incendie afin d’éviter qu’une enquête judiciaire ne vienne perturber ce bel agencement.
Immédiatement, le nouveau procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, nommé sur intervention personnelle d’Emmanuel Macron, assure que la piste criminelle n’est pas privilégiée et que l’incendie est lié à un accident de chantier.
Cette assurance provoque une levée de bouclier chez les experts du site, pompiers, artisans et architectes, pour qui aucun élément de chantier n’était capable de provoquer un tel incendie, à cet endroit et à cette vitesse.
L’insistance du Procureur et celle du préfet de Police, Didier Lallement, à prendre position à un moment où aucun enquêteur n’avait été en mesure de se rendre sur le lieu de l’incendie atteste de l’élaboration d’une version officielle qui ne contraigne pas à de longues investigations bloquant le site. Elle alimente aussi les interrogations sur la piste arbitrairement écartée, celle d’un acte anti-chrétien ou anti-religieux, notamment dans le contexte du vandalisme contre les églises (878 profanations en 2017), de l’incendie volontaire de l’église Saint-Sulpice le 17 mars, voire de l’incendie de la mosquée Al-Marwani sur l’esplanade d’Al-Aqsa à Jérusalem.
En outre, sachant que la majorité des grands incendies intervient dans le cadre de projets immobiliers, l’hypothèse d’un acte volontaire pour permettre la transformation de l’île de la Cité doit être examinée.
Ces questions sont toutes légitimes, mais en absence d’enquête aucune réponse définitive ne l’est.
Certes, l’objectif du président Macron est louable, mais sa méthode est bien étrange. Certes, il n’est pas possible de lancer un tel chantier sans changer les règles de droit, mais si la nomination d’un officier général de premier plan est une garantie d’efficacité, ce n’en est pas une de respect du droit.
[1] Audrey Azoulay a été élue grâce au lobbying de la France, alors que la tradition veut qu’un pays ne soit pas à la fois l’hôte d’une institution internationale et son président, et que ce poste avait été promis à une personnalité arabe. C’est au titre de directrice qu’elle publiera un communiqué portant acte de candidature de l’Unesco : « Communiqué de l’Unesco sur l’incendie de Notre-Dame de Paris », Réseau Voltaire, 16 avril 2019.
[2] Mission île de la Cité. Le cœur du cœur, Philippe Bélaval et Dominique Perrault, La Documentation française, 2016.
[3] « Discours d’Emmanuel Macron sur la reconstruction de Notre-Dame de Paris », par Emmanuel Macron, Réseau Voltaire, 16 avril 2019.
[4] « Projet de loi pour la restauration et la conservation de la cathédrale Notre-Dame de Paris et instituant une souscription nationale à cet effet », Assemblée nationale, N° 1881, enregistré le 24 avril 2019.
Nous avons tous suivi en direct, avec stupéfaction mêlée d’horreur, l’incendie destructeur qui ravagea Notre-Dame de Paris, dans la soirée du 15 avril dernier. La dévastation de ce patrimoine historique et cultuel inestimable fait mal : aux Chrétiens, aux Parisiens, aux Français, et à tous les amoureux des veilles pierres au rang desquels je me compte. Presque immédiatement, un certain nombre de points et de déclarations, parfois contradictoires, m’ont intrigué. J’ai alors pris ma pelle, et j’ai creusé un peu. Et ce que j’ai découvert au fil de mes investigations ne m’a nullement rassuré. Aussi je me propose de mettre le célèbre Lieutenant Columbo sur le coup : qui mieux que lui pourrait démêler cet écheveau, confondre les vilains conspirationnistes ou envoyer le coupable au trou en 50 minutes chrono ?
Après, est-il nécessaire de préciser que ce texte est une fiction ? Comment tout ceci pourrait-il contenir la moindre parcelle de vérité ? Chacun sait bien que Columbo est un personnage imaginaire…
La porte s’entrouvrît avec une lenteur désespérante, pour laisser la place à une tête hirsute, laquelle se trouvait surmonter un individu plutôt trapu à l’apparence débraillée qui entra, imperméable sur le bras, avec l’air penaud du cancre qui serait convoqué chez le proviseur, manifestement impressionné par le décor fastueux des ors de la République.
— Je dérange pas, j’espère ?
— Euh, bonjour Lieutenant Colombey, entrez, je vous en prie, annonça le ministre d’une voix cordiale que démentait catégoriquement son regard marmoréen : l’homme, grand et élancé faisait immanquablement penser à un héron toisant le restant de l’humanité comme s’il s’agissait d’un poisson crevé sur la berge, se demandant si, par hasard, il ne serait pas encore comestible. Homme pressé s’il en fût jamais : par ses maîtres, par le temps, aussi, mais fort peu par sa conscience, qu’on se rassure. Nul n’arrive à ce genre de charge en ayant des pudeurs de donzelle ou des états d’âme, et il y avait fort longtemps que l’ambition avait écrasé dans son coeur les derniers vestiges d’humanité. Tant qu’à avoir des valeurs, autant qu’elles rapportent le tant pour cent, n’est-ce pas ? Et tout le reste n’est que littérature à l’usage des naïfs.
— Co-lum-bo, M’sieur, avec « bo » comme dans « bobine ». C’est un nom d’origine italienne, vous savez; je ne suis pas Français. En fait je suis en vacances à Paris, M’sieur, avec Madame Columbo et puis… Lechien, bien sûr. Mais Lechien, il est resté dans l’auto, et à ce sujet, M’sieur, je voulais vous demander…
— Ah pardon, dit l’échassier en franchissant en trois pas l’imposante distance séparant son bureau de l’endroit où se tenait l’infortuné Columbo qui, devant pareille charge, sembla un instant sur le point de refluer vers la porte pour s’enfuir, avant de se reprendre et d’accepter mollement la poignée de main qu’on lui offrait.
— Columbo, oui. Suis-je bête, je ne sais pourquoi j’avais « Colombey » en tête. Et inspecteur, dites-vous ? Ah non… Lieutenant, c’est ça ! Tout en continuant de parler, l’interminable ministre continuait d’enserrer la main du policier dans une poigne de fer, histoire de lui faire comprendre d’emblée qui était le maître en ces lieux.
— Oui M’sieur, c’est ça, lieutenant Columbo, de la Police criminelle, j’ai ma carte, dans mon portefeuille M’sieur, si vous voulez, je peux vous la montrer, mais faudra d’abord me rendre ma main, ajouta-t-il avec un sourire un peu niais.
Surpris, le ministre lâcha prise, tout en continuant à le fixer de son regard de braise noire, cherchant à le jauger.
— Ben voilà, M’sieur, c’est rapport au capitaine : ce matin, il m’a téléphoné et m’a dit, comme ça « Lieutenant, puisque vous êtes sur place, je voudrais que vous donniez un coup de main à nos amis Français pour résoudre cette affaire ». J’étais pas très, comment dire, enthousiaste, mais vous savez comment ça va, les ordres sont les ordres et puis le capitaine…
— Venons-en au fait, lieutenant, je suis un homme fort occupé !
— Oh mais je comprends M’sieur, j’ai seulement quelques petites questions, juste une formalité, ce ne sera pas bien long…
— Je vous écoute, lieutenant.
— Eh bien voilà, lorsque l’incendie s’est déclaré, comme tout le monde, j’ai suivi les événements en direct à la télé, et j’ai été, comment dire, un peu surpris !
— Surpris ?
— Oui, alors que le bâtiment n’avait même pas fini de brûler, les médias affirmaient déjà que le feu était d’origine accidentelle, et si je ne me trompe pas, vous l’avez également affirmé, ainsi que le Procureur de Paris… Chez nous, quand un incendie détruit un édifice de cette importance, on commence par faire une enquête poussée, en recherchant la présence d’accélérants, de dispositifs de mise à feu, bref, toutes ces choses qu’on pourrait retrouver si l’incendie n’était pas d’origine accidentelle…
— Mais c’était un accident ! Vous n’allez pas donner quelque crédit que ce soit aux détraqués qui voient des complots partout, quand même ?
— Oh non, M’sieur, je vous comprends parfaitement, mais c’est juste qu’annoncer le résultat de l’enquête avant qu’elle ait débuté me semble un procédé… cavalier, c’est comme ça qu’on dit, hein ? Comme si l’hypothèse d’une malveillance ou d’un attentat était exclue a priori !
— C’est clair, pourtant, il y avait une rénovation en cours, les consignes de sécurité n’auront pas été respectées et un ouvrier aura foutu le feu, fin de l’histoire !
— Foutu le feu en dehors du chantier, M’sieur ?
— Comment ça en dehors du chantier, c’est bien la charpente de Notre-Dame qui a brûlé, de la nef au transept, pas le Capitole ?
— C’est bien vrai, M’sieur (rires), mais le départ de feu a été localisé dans une zone où il n’y avait pas de chantier en cours : c’est l’ancien architecte en chef de Notre-Dame, Benjamin Mouton qui l’a révélé, sur LCI. Et il a ajouté que des poutres d’une telle section et âgées de huit cents ans en chêne flotté, ça ne prend pas exactement comme des allumettes, et qu’il avait probablement fallu pas mal de petit bois…. Il n’a pas l’air trop convaincu par la thèse d’un accident, cet homme-là.
— De toute évidence, il ne devait pas être dans son état normal, ou alors il n’y connaît décidément rien : on a bien vu la toiture brûler comme un vulgaire fagot, pourtant !
— C’est vrai M’sieur, j’y ai pensé aussi, alors j’ai un peu creusé de ce côté. Bien sûr, je suppose que les enquêteurs de la police scientifique essayeront de reproduire les conditions du départ de feu à l’aide d’une poutre de chêne ancien… En attendant, d’autres se sont livrés à l’expérience, et les résultats semblent corroborer ce que disait l’architecte Mouton : c’est très dur à enflammer, ces trucs-là. Tout a été essayé : étincelle sur de la paille, sur un chiffon imbibé de méthanol, petit bois, et jusqu’à une bouteille complète de gel allume-barbecue répandue sur la poutre… Rien n’y a fait, pourtant il s’agissait d’une poutre de section plus faible de bois nettement plus jeune. Je suis perplexe.
— C’est tout à votre honneur lieutenant, toutes les hypothèses doivent être examinées et elles le seront, soyez-en sûr : mais attention à ne pas tomber à votre tour dans le piège des spéculations oiseuses : personne n’avait intérêt à la destruction de Notre-Dame !
À ces mots, Columbo sembla se figer, comme perdu dans ses pensées, se grattant le dessus du crâne, puis reprit, presque timidement :
— Eh bien puisqu’on parle, M’sieur, Notre-Dame n’est pas qu’un monument historique, c’est avant tout un lieu de culte, dans un pays où l’on compte presque 3 églises profanées chaque jour : après Saint-Sulpice et Saint-Denis voici Notre-Dame, et pour cette dernière, à une date qui n’a rien d’anodin dans le calendrier chrétien. Vous croyez aux coïncidences, Monsieur le ministre ?
— Vous insinuez que des islamistes auraient pu faire le coup, lieutenant ? Sans l’ombre d’une preuve, sans même un indice ?
— Oh non, M’sieur, je pensais juste tout haut. Envisager toutes les hypothèses fait partie du métier de policier, c’est une sorte de déformation professionnelle, si vous voulez.
— Eh bien sachez, Lieutenant, que dans un climat de tension communautaire larvé, le simple fait d’évoquer pareille hypothèse pourrait allumer un autre incendie, bien plus difficile à éteindre encore !
— Ah, j’y suis, à présent : c’est pour cela que les médias avaient exclu d’évoquer une piste criminelle, n’est-ce pas ?
— Exactement, lieutenant : mais tous les devoirs d’enquête seront effectués en vue d’identifier les causes du sinistre.
— Eh bien voilà qui me rassure pleinement M’sieur, répondit Columbo avec un grand sourire. Je ne vais donc pas abuser de votre temps plus longtemps. De plus, j’ai rendez-vous avec l’ingénieur Mouton, à 14h.
Columbo salua son hôte, puis se retourna pour se diriger nonchalamment vers la porte. Après quelque pas, il leva la main au ciel et se retourna :
— Oh, j’allais oublier, M’sieur…
— Quoi encore lieutenant ?
— Eh bien, lors de l’incendie, je veux dire, la retransmission à la télé : j’ai regardé sur plusieurs chaînes, vous savez, je suis comme ça, moi, je passe de l’une à l’autre, je zappe, d’ailleurs, Madame Columbo n’aime pas beaucoup ça et elle me disait pas plus ta…
— Au fait, lieutenant, au fait !
— Eh bien voilà, sur toutes les chaînes, les commentateurs, avec un air grave, évoquaient la possibilité d’une « trêve », et je dois dire que je n’ai pas trop compris sur le moment à quoi ils faisaient référence ?
— Au mouvement des gilets jaunes, je pense !
— Oui M’sieur, c’est ce que j’ai cru comprendre aussi, mais sachant qu’il n’y a pas de rapport entre l’incendie de Notre-Dame et les manifestations des gilets jaunes, semaine après semaine, comment se fait-il qu’une telle « trêve » ait été évoquée sur tous les plateaux, presque au mêmemoment ?
— Eh bien peut-être que les journalistes, à l’instar d’une grande majorité de Français, commencent à en avoir assez des casseurs, des déprédations, et qu’ils craignaient de voir des débordements autour d’un édifice déjà passablement fragilisé !
— D’ordinaire, les manifestations sont organisées autour de Notre-Dame ?
— Euh, non : en tout cas pas jusqu’à présent, mais ils auraient pu en profiter !
Columbo hocha lentement la tête, puis regarda fixement le ministre, les yeux perdus dans le vague.
— Autre chose, lieutenant ?
Brusquement ramené à la réalité, Columbo bredouilla un mot d’excuse, puis se retournant, marcha vers la porte. Cette fois il ne se retourna pas.
La porte se ferma sans un bruit et le bureau retrouva cette ambiance feutrée si particulière qui plaisait tant à son locataire. Pensif, l’échassier continua à fixer la porte pendant de longues minutes avant de reprendre ses activités.
Le premier ministre commençait à s’impatienter :
— Dites-donc, Nuñez, vous êtes bien sûr qu’il avait dit huit heures, sur le parvis ? On se les gèle, ici.
L’intéressé sembla encore se racrapoter un peu plus dans son pardessus. Plus habitué au travail de bureaucrate qu’à accompagner le premier ministre en déplacement, il maudissait son patron de l’avoir envoyé à sa place pour répondre aux questions du flic américain, ce lieutenant Columbo. Dur avec ses subalternes et plus onctueux qu’une chantilly avec ses supérieurs, il n’avait rien d’un technicien, et tout du fonctionnaire. Il chercha désespérément aussi loin que son regard myope pouvait porter, sans pouvoir identifier qui que ce soit : le parvis était encore désert à cette heure, à l’exception de quelques riverains pressés, les uns accompagnant leur progéniture à l’école, d’autres promenant le chien, mais rien qui ressemblât à un flic dans un rayon de cent mètres.
— Ohéééé ! Je suis là. Par ici !
— Stupéfait, Nuñez leva les yeux pour découvrir un étrange spectacle : une sorte de petit diable vêtu d’un imperméable se promenait de long en large sur la grande galerie de la cathédrale Notre-Dame en faisant de grands signes avec les bras.
— Monsieur, je pense que j’ai trouvé notre zèbre, il joue les Quasimodo là-haut. Joignant le geste à la parole, il indiquait un point situé plus ou moins à mi-hauteur, surplombant la rose.
— Je croyais que vous aviez fait interdire l’accès au site, Nuñez ?
— C’est le cas, Monsieur le Ministre, d’ailleurs la préfecture y maintient une surveillance constante…
— Moi je dirais éthérée, Nuñez. Un peu trop perméable pour mon goût, en fait. Grimpez jusque-là et ramenez-moi ce zigoto, on ne va pas y passer la journée.
Nuñez partît au petit trot en direction de la cathédrale, et n’en revint qu’après une douzaine de minutes, essoufflé comme veau-marin qui aurait escaladé une banquise trop haute pour lui. Il était suivi à une douzaine de pas par l’ineffable lieutenant Columbo qui lui, était visiblement frais comme un gardon et enjoué comme à son ordinaire.
— C’est ma faute, M’sieur, j’espère que vous n’en voudrez pas à Pichon… C’est le nom du planton préposé à la surveillance, M’sieur. Je lui avais demandé si par hasard, je ne pourrais pas aller jeter un oeil là-haut, et puis aussi dans la nef, bien sûr. C’est une vraie scène de guerre, là-dedans, sauf votre respect !
Le premier ministre nota mentalement le nom de Pichon, dont il se jura qu’il serait sous peu affecté à la circulation sur une île venteuse, au milieu de nulle part. Il se força ensuite à prendre une attitude cordiale, ou ce qui chez lui y ressemblait le plus, soit un sourire carnassier surmonté par deux billes d’acier poli. Juste poli.
— Vous avez vu M’sieur ? Les échafaudages… Ils ne sont pas tombés : ça a brûlé durant des heures, une véritable fournaise, et ils sont restés debout. Ils n’ont même pas fondu, M’sieur. Tout est resté exactement en place : pourtant ce ne sont que des structures tubulaires en acier galvanisé de piètre qualité… Quand on voit les dégâts qu’un feu nettement moins développé avait fait aux tours du World Trade Center, on se dit que vous avez eu une sacrée chance, hein ?
— Si l’on veut, lieutenant. Où en êtes-vous de votre enquête ? Avez-vous pu parler avec l’architecte Mouton ?
— Si fait, M’sieur. C’est un homme rudement cultivé, ce Benjamin Mouton. Faut l’entendre parler de sa cathédrale ! C’est comme s’il avait perdu sa fille unique dans ce tragique incendie.
— Nous sommes tous sous le choc, lieutenant : avez-vous appris quelque chose ?
— Eh bien oui, M’sieur, sur un point qui me taraude depuis le début, la pièce manquante !
— De quoi parlez-vous lieutenant ?
— Du mobile, M’sieur. Columbo fixait maintenant ostensiblement le ministre, en penchant légèrement la tête.
— Encore faudrait-il qu’il soit établi que c’était autre chose qu’un accident, lieutenant !
— Oui M’sieur, vous avez raison : d’ailleurs, à cet égard, j’ai demandé à ce que les décombres, principalement les restes de charpente calcinés soient dûment répertoriés, étiquettés et stockés dans un entrepôt fermé, à toutes fins utiles : on ne voudrait pas que des preuves disparaissent dans la précipitation… Ça c’est déjà vu, vous savez.
— C’est tout ?
— Non M’sieur, j’ai demandé aux services de la préfecture de réquisitionner toutes les images des caméras de surveillance, privées et publiques, autour du site de la cathédrale, y compris les ponts et la station de métro Cité. Si l’incendie a été allumé volontairement, les coupables ne sont pas arrivés ou repartis en hélicoptère.
C’en était trop pour Nuñez, excédé de voir son rôle réduit à celui d’une Esméralda de pacotille quand ce ne serait pas une potiche. C’était bien de ses prérogatives qu’on parlait ? Est-ce que ce flic pouilleux n’était pas en train de lui écraser les arpiots ?
— Si ce n’est pas trop demander, je pourrais savoir à qui vous vous êtes adressé à la préfecture, lieutenant ?
— Eh bien en fait, M’sieur, ça ne s’est pas passé exactement comme ça. Disons que j’ai eu un coup de fil, hier soir, de notre Ambassadrice, Madame McCourt… Une personne charmante ! Elle voulait savoir si tout allait bien et si elle pouvait faire quelque chose pour moi. J’ai alors fait un certain nombre de suggestions et elle m’a assuré qu’elle ferait en sorte de les transmettre., heu, de les transmettre à qui-de-droit, voilà.
— Vous avez bon espoir, lieutenant ? Il commençait déjà à faire sombre lorsque l’incendie s’est déclaré, Je crains qu’on ne voie pas grand-chose sur les images des caméras de vidéosurveillance !
— Sans doute, M’sieur, mais il n’y a pas que ce qu’on voit : ainsi, ce serait bien de réquisitionner également les données de connexion de tous les téléphones cellulaires ayant « borné » sur l’Île de la Cité, cet après-midi-là.
— Mais ça représente des centaines de milliers de téléphones, lieutenant, vous êtes spécialiste des épingles dans les meules de foin ?
— Ce ne sont pas tant les données brutes qui sont importantes, M’sieur, mais la façon dont elles pourraient être corrélées à d’autres données brutes. Parce que si je ne me trompe pas, nous avons dans cet intervalle l’identifiant du téléphone de l’incendiaire, qui avant, ou après, aura borné au même moment, au même endroit que celui de son commanditaire, non ?
— C’est de la science-fiction, lieutenant…
— En êtes-vous bien sûr, Monsieur Nuñez ? C’est pourtant comme ça que les enquêteurs avaient pu établir que l’ancien président, Nicolas Sarkozy, se sachant sur écoute, avait fait acheter, par les soins de son avocat, un téléphone au nom de Paul Bismuth…
Edouard Philippe commençait doucement à s’impatienter, mais ne pût réprimer la question qui lui brûlait les lèvres :
— Vous parliez du mobile, lieutenant ? Qu’est-ce qui pourrait pousser quelqu’un à incendier cette pièce maîtresse de notre patrimoine commun ?
— Eh bien je crois, M’sieur, que Notre-Dame n’est qu’un trompe-l’oeil qu’on agite devant nos yeux pour que nous ne puissions voir le tableau dans son ensemble. Est-il exact qu’un projet de loi dite de reconstruction, prévoit que pour respecter le timing voulu par le président Macron, le chantier pourrait bénéficier de dérogations en termes d’urbanisme, du monopole des architectes en chef des Monuments Historiques, et plus important, de la loi régissant les marchés publics ?
— Comme vous l’avez noté vous-même, lieutenant, il s’agit tout d’abord de respecter le timing voulu par le président…
— Je vous suis, M’sieur, mais est-ce le timing qui justifie les dérogations, ou au contraire, les dérogations qui seraient la conséquence d’un planning délibérément étriqué ? Et ceci amène une autre question, M’sieur : est-ce que ces dérogations ne concerneront que la réfection de la toiture ou engloberaient-elles des développements à d’autres lieux et monuments situés sur l’Île de la Cité ?
— Eh bien, je n’en sais trop rien, lieutenant ! Il y a bien eu des projets de rénovation de l’ensemble qui avaient été déposés, voici quelques années, et qui concernaient plusieurs monuments historiques, dont le parvis, mais pour cela, voyez avec le ministre de la culture, plus au fait du dossier que moi. Et puis, lieutenant, où cela nous mène-t-il ? N’évoquiez-vous pas la possibilité que ce soient des islamistes qui auraient fait le coup ?
L’air badin qu’aimait à afficher Columbo fît bientôt place à un regard dur, que son interlocuteur ne lui connaissait pas.
— Oh non, M’sieur, j’évoquais juste le contexte : quand on y songe, il est bien pratique, n’est-ce pas ? Et si l’on devait retrouver le lampiste qui a fait ça, quelles sont les chances qu’il soit basané et qu’il porte un nom à consonnance arabe ? Et puis on dira qu’il était islamiste, M’sieur, on dira même peut-être qu’il s’était auto-radicalisé à grande vitesse étant donné des antécédents bien peu compatibles avec la vie d’un musulman pratiquant. Elle est bien commode, M’sieur, la théorie du complot, n’est-ce pas ? On écarte ostensiblement — et apparemment en dépit du bon sens — la thèse d’un attentat pour sous-entendre que, forcément, si cela devait tout de même être un attentat, ce serait le fait des islamistes. Forcément, M’sieur… Je n’aime pas beaucoup ce mot parce que je n’aime pas qu’on me force à croire quoi que ce soit.
— Pour vous, ce ne serait donc pas un attentat à caractère religieux ?
— Non, M’sieur, pas au sens où vous l’entendez, du moins. Le mobile qui saute aux yeux est l’appât du gain, l’argent de la corruption, la privatisation des biens publics au seul profit d’une petite clique qui saura ristourner à ses bienfaiteurs une partie des bénéfices… À moins, bien sûr, qu’ils n’aient été payés d’avance, si vous voyez ce que je veux dire ? Ensuite, M’sieur, ce n’est pas tant une attaque contre une religion, mais contre tous les systèmes de croyance qui défendent des principes moraux, tels l’honnêteté ou la solidarité, face à un capitalisme prédateur en bout de course qui ne peut plus s’accomoder de la moindre opposition. Et comme il est facile récolter le foin lorsqu’il est coupé de ses racines, il est facile d’imposer à une population un gouvernement inique lorsqu’elle est coupée de ses valeurs.
Jamie McCourt n’avait rien d’une mondaine. Femme de tête et femme d’affaires avant d’être politique, elle privilégiait l’approche directe aux ronds-de-jambe du politiquement correct. Ce dossier, elle le sentait confusément, était bien plus qu’un fait-divers. Était-ce que les autorités et les médias avaient décidément montré un peu trop de hâte à conclure à la cause accidentelle ? En tout cas, c’était à sa demande que le lieutenant Columbo avait accepté de mener sa petite enquête…
— Une simple affaire de corruption, dites-vous ?
— Oui, Madame, c’est du moins ce que je crois. Le motif religieux ne me semble être posé là opportunément que pour imputer la responsabilité à des lampistes, si la thèse de l’accident devait faire long feu. Des lampistes morts, de préférence, ils sont bien moins bavards.
— Quelles sont les raisons qui vous font penser à une opération de corruption ?
— Eh bien c’est simple : si vous faites abstraction de l’incendie proprement dit, que reste-t-il ? Une Île de la Cité qui est à 90% propriété de l’État ou de la Ville de Paris. Des monuments comme l’hôtel-Dieu, la Conciergerie, le Marché aux oiseaux, le Parvis, le Tribunal de Commerce, etc. Cela représente une montagne d’or pour les promoteurs à l’approche des Jeux Olympiques de 2024, à condition de pouvoir contourner la loi sur l’attribution des marchés publics et le monopole des architectes en chef des Monuments Historiques. Or que voit-on ? Une telle loi est en préparation et sera probablement soumise prochainement au parlement.
— Vous semblez catégorique, lieutenant…
— Eh bien l’avenir nous dira qui avait raison, Madame, parce que si, dans les faits, cette loi est utilisée pour permettre des projets immobiliers sur d’autres sites historiques que la Cathédrale, au seul profit de quelques entrepreneurs qui se trouvent être des amis de l’actuel président, nous aurons à la fois le nom du commanditaire et la preuve. Dès lors que le pouvoir choisit de s’affranchir des lois qui l’empêchent de tomber sous le règne de la corruption, il ne peut être que complice.
— Nous attendrons donc de voir la suite avant de tirer les conclusions qui s’imposent, même si je ne me fais guère d’illusions : ce pays dévale la pente qui mène de la civilisation au chaos à une vitesse proprement sidérante ! Vous resterez bien pour manger un morceau, lieutenant, je vous ferai la cuisine…
— Ce serait avec grand plaisir, M’dame, mais Madame Columbo m’attend à l’hôtel, et j’avais promis de l’emmener manger à Montmartre, en amoureux.
Philippe Huysmans
Webmaster du Vilain Petit Canard, citoyen de nationalité belge, né à Schaerbeek le 16.10.1966. Marié et père de deux enfants. Je vis en Belgique et j’exerce la profession d’Informaticien à Bruxelles.
Source : https://www.levilainpetitcanard.be/columbo-a-notre-dame/
D'abord une précision, pour moi le patrimoine, c'est un tout : culturel, architectural, urbanistique, paysager, environnemental ... c'est l'héritage multiséculaire qui fait notre civilisation française exceptionnelle, un héritage de 15 siècles, un héritage d'Athènes, Rome et Jérusalem .
Les "hussards noirs de la République" transmettait cet héritage . C'est pour cette raison que notre Armée française (pas seule, évidemment) a gagné la 1ère guerre mondiale et a pris une part magnifique dans la victoire de 1945 .
Aujourd'hui, on ne parle plus de France, mais de république .
Voir en p.j., la lettre de Jean Raspail .
On parle de valeurs de la République : discrimination, stigmatisation, repentance, théorie du genre, "des familles"("mariage" homo, PMA, GPA ... au lieu de La Famille ... on escamote l'histoire de France à l'Education nationale ...
"Les racines françaises sont autant musulmanes que chrétiennes" (Chirac)
Les migrants "sont chez eux chez nous" (Mitterand) .
Pouquoi ce préambule ?
Car il faut reconnaître que nos gouvernants nous balancent des carabistouilles .
Des mégots auraient provoqué l'incendie de ND de Paris !
Mon épouse me demande toujours d'allumer le feu de notre cheminée . Si un mégot suffisait pour mettre le feu à des bûches inflammables (ou même une allumette), elle ne me demanderait pas ce service, car elle sait très bien allumer sa cuisinière à gaz .
De plus, quand du bois brûle, il ne dégage pas de fumées jaunes ...
Pourquoi alors ce préambule ?
Car Macron est dans une politique d'effacement de la civilisation française (voir l'article en p.j.). Stéphane Bern et son loto constituent un leurre pour masquer cette politique d'effacement de la France, mais pas de la république .
On peut islamiser la république, mais pas la France .
Une autre preuve de carabistouille : le choix des mots . Les éoliennes sont une énergie intermittente (d'ailleurs, trop coûteuse pour le portefeuille des Français en impôts et factures ), mais pas vraiment "renouvelable" : 4 jours / 5 il faut des centrales thermiques émettrices de CO2 pour prendre le relais énergétique . En ce moment, les gens qui reviennent des USA dénoncent la pollution des squelettes d'éoliennes mortes après 15-20 ans de fonctionnement .
Pardon d'avoir été si long . Pourtant, j'ai essayé d'être bref, quitte à être réducteur .
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Interrompus depuis le 25 juillet en raison des risques de contamination au plomb, les travaux de consolidation de Notre-Dame ont repris lundi 19 août 2019. L’inspection du travail a donné son feu vert à la reprise du chantier, après s’être assurée que des dispositifs drastiques (pédiluves, douches, tenues jetables, stricts protocoles d’entrée et de sortie du site avec des badges...) ont été mis en place afin de protéger le personnel et de limiter la dispersion des poussières de plomb.
Cette première et longue étape est celle de la consolidation.
« Les travaux sont destinés à placer des cintres sous les arcs-boutants, installer des plafonds provisoires au-dessous et au-dessus de la voûte (pour pouvoir la contrôler et en dégager les gravats), démonter l’échafaudage, édifié autour de la flèche, qui a été soudé par le feu. Tout cela en évitant toute chute de pierres ou tout déséquilibre qui abîmerait la structure gothique.. »
La seconde étape sera celle de la restauration et ne devrait pas commencer avant le courant de l’année 2020. Il reste beaucoup de choses à définir comme le choix des matériaux, la reconstruction ou non de la flèche, le cas du concours d’architectures.
Il reste à définir la nature des travaux de restauration, les matériaux, les sociétés retenues, la reconstruction ou non de la flèche à l’identique et le concours d’architectes qui doit le déterminer, la construction d’une cathédrale éphémère sur le parvis pour les fidèles et les touristes, etc.
Une bonne nouvelle selon un magazine anglo-saxon.
Selon the Art of Newspapers, la loi approuvée par le Parlement préservera l’architecture et l’histoire du monument et que donc la cathédrale sera reconstruite à l’identique. L’auteur, un architecte de renom, s’appuie notamment sur le fait que la France est signataire de la convention pour le patrimoine mondial; et que Notre-Dame est une partie de cet héritage mondiale. Le tout est régi par la fameuse charte de Venise de 1964 qui impose la reconstruction à l’identique.
En tant que architecte et ancien haut fonctionnaire de l’UNESCO, directeur du Centre du patrimoine mondial (2000-2010) et sous-directeur général pour la culture (2010-2018), Francesco Bandarin (auteur de l’article sur the Art of Newspapers) s’y connait bien mieux que moi, que nous, sur l’architecture et l’urbanisme. Mais, je ne souhaite pas m'enthousiasmer pour autant . Le Président aura toujours le dernier mot, même s’il est tenu par cette charte internationale.
L'enquête piétine
Concernant l’enquête, c’est toujours un grand mystère. Je vous joins des extraits d'un excellent dossier de Valeurs actuelles.
Il est précisément 20 h 05, ce lundi 15 avril, lorsqu’Emmanuel Macron se saisit de son clavier pour exprimer sur Twitter l’« émotion de toute une nation ». Derrière l’émoi national, la justice passe à l’action. Le soir même, le parquet de Paris lance une enquête préliminaire pour « destruction involontaire par incendie », délaissant ainsi la piste de l’attentat pour privilégier celle d’un accident survenu sur le chantier de rénovation en cours sur le toit. Dans le plus grand secret, alors que les pompiers luttent encore contre les flammes et que le monde entier retient son souffle, les ouvriers sont entendus par les enquêteurs dans la nuit du lundi au mardi.
Quatre mois plus tard, Nicolas Dupont-Aignan (député de l’Essonne) continue à croire que toutes les pistes sont encore envisageables, notamment celle de l’attentat. « Je me suis renseigné sur l’affaire, j’ai discuté avec des connaisseurs de Notre-Dame : il faudrait un concours de circonstances exceptionnel pour enflammer une telle charpente. Je ne dis pas que l’accident est impossible, mais je revendique le droit de s’interroger. »
Mais les pompiers sont unanimes : le feu détruit tout, y compris les traces de sa genèse. Les 33 mètres de hauteur de l’édifice sur lesquels les prélèvements doivent être faits n’arrangent rien. Les résultats de l’enquête préliminaire, publiés le 26 juin, le confirment. Malgré les 1 125 feuillets de procédures, les 96 scellés et les nombreuses auditions, le procureur de la République, Rémy Heitz, déclare que « les investigations réalisées ne permettent […] pas, à ce jour, de déterminer les causes de l’incendie », tout en réaffirmant qu’« aucun élément ne permet d’accréditer l’hypothèse d’une origine criminelle ». Du fait de l’absence totale de trace d’accélérateur de combustion. L’accident est à nouveau privilégié.
C’est encore vers les ouvriers que les enquêteurs se tournent pour approfondir une autre piste : celle de la cigarette mal éteinte. Fin avril, le Canard enchaîné a révélé que les salariés de France Échafaudage fumaient sur le chantier en dépit des règles de sécurité. Une hypothèse confortée par les fouilles, qui dévoilent la présence de neuf mégots sur place, dont cinq contenant l’ADN d’ouvriers. Mais à qui donc appartiennent les quatre autres ? Étonnamment, la piste du visiteur imprudent est écartée. Monter sur le toit de Notre-Dame, en toute illégalité, était pourtant l’un des jeux favoris de jeunes explorateurs en quête d’adrénaline.
Peu après l’incendie, le Canard enchaîné — encore lui — révélera que le ministère de la Culture, qui a la charge du gardiennage, avait en réalité réduit la présence du personnel, une première fois en retirant les gardes de nuit, une seconde fois en réduisant de moitié le nombre d’agents présents simultanément sur place. D’où le manque de réactivité du personnel lorsque l’alarme incendie se déclenche, à 17 h 40, soit près d’une heure et demie avant l’arrivée des premiers pompiers.
Contactés par Valeurs actuelles, le parquet de Paris et la préfecture de police refusent à ce jour de donner davantage d’éléments sur le travail en cours. Il faudra se contenter de cette simple réponse par SMS : « À ce stade, nous n’avons pas d’éléments complémentaires à communiquer. »
Derrière les palissades, l’enquête se poursuit donc, mais le mystère demeure, enfoui quelque part dans les décombres.
Toujours pas d’informations sérieuses concernant l’incendie de notre belle cathédrale… La piste criminelle a été écartée, sans qu’il n’y ait de pistes sérieuses pour défendre la piste accidentelle. Nous dira-t-on un jour la vérité?
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2 pièces jointes
Une semaine après l’incendie de Notre-Dame, le malaise monte. Malaise devant la séquence politico-médiatique qui a embrayé au moment même du drame. Émotion, émotion, émotion. Union nationale. Millions, millions, millions. Du public et du privé. Milliard. Et déjà des concours d’architectes, un général nommé pour piloter le projet, des idées de partout, souvent foireuses. Grandes rétrospectives. Numéros spéciaux à la tonne. Emphase des propos officiels – de Castaner à Macron – confinant parfois à la bêtise. Comme pour être en phase avec une opinion sincèrement bouleversée ? Récupération. Et dans le JDD, le député LR Éric Ciotti met les pieds dans le plat et parle d’une « récupération politique indécente » » de la part du Président, en décernant une mention particulière à Brigitte Macron. Mais, au fait, pourquoi « indécente » ?
Com’, com’, com’… Comme pour étouffer une petite lueur, une lueur d’intelligence, de raison, qui aimerait savoir, comprendre des choses toutes simples ? Comme pour se défausser de ses responsabilités ?
Qui est le propriétaire de Notre-Dame, ce monument constitutif de notre identité, comme s’en rendent soudainement compte nos dirigeants et nos médias depuis une semaine ? Qui était chargé de son entretien, de sa restauration, de sa sécurité, de trouver les financements idoines ?
J’ai, enfin, lu ce matin l’édito que j’attendais en vain depuis une semaine, sous la plume de Guillaume Perrault, dans Le Figaro : « Catastrophe de Notre-Dame : l’irresponsabilité française. »
« Le Président et le gouvernement se conduisent comme s’ils n’étaient en rien comptables de la catastrophe qui a meurtri Notre-Dame. Pourtant, un chantier délicat dans un monument historique exposé, fragile et précieux n’a-t-il pas été laissé sans surveillance spécifique ? N’est-ce pas là une négligence aux conséquences dramatiques? Et puisque la préservation de ce joyau du patrimoine national incombe à l’État, n’a-t-il pas commis une faute très grave ?
Aucun parti ne réclame la démission du ministre de la Culture. Nul doute pourtant que si, en Grande-Bretagne, l’abbaye de Westminster était ravagée par les flammes, son homologue responsable de l’intégrité du monument quitterait aussitôt ses fonctions. De surcroît, ni l’Assemblée ni le Sénat n’ont constitué de commission d’enquête parlementaire sur l’affaiblissement du ministère de la Culture et ses manquements […] alors que ces carences étaient connues de longue date. »
Il fallait le dire. Et il serait bon que nos parlementaires réagissent et sortent d’une union nationale qui ne fera qu’accroître la suspicion qui se répand déjà. Et si la droite est si consensuelle, ne serait-ce pas parce qu’elle aussi, quand elle était aux affaires, n’a pas fait ce qu’elle aurait dû faire pour Notre-Dame ?
Mais Guillaume Perrault rappelle aussi la longue tradition française d’irresponsabilité de nos dirigeants. Il cite, à juste titre, Marc Bloch et L’Étrange défaite. Lucien Paillet, sur Boulevard Voltaire, avait, lui, fait un rapprochement encore plus pertinent car plus récent et impliquant le même personnel politique et les mêmes techniques de communication : la com’ « Je suis Charlie » lancée pour faire oublier les responsabilités de nos dirigeants qui ont laissé prospérer l’islamisme en France.
Emmanuel Macron vient d’écrire une nouvelle page de cette tradition de l’irresponsabilité française. Et nous n’en sommes pas fiers.
L’émotion, c’est normal, les hommages, c’est inévitable (en France), mais où sont les responsabilités ? Alors que l’on n’a encore aucune certitude sur les causes de l’incendie, le président Macron a déjà décrété que dans cinq ans (pas quatre, ni dix), la cathédrale sera reconstruite tout en lançant, de concert avec son Premier ministre, la polémique sur la façon dont elle sera refaite : à l’identique ? Plus « moderne » ? Plus « adaptée » à notre époque ? Ce qui peut faire craindre le pire car la France excelle dans le domaine de la « modernisation » du passé.
Or, au-delà de ces discussions, personne ou presque ne fait allusion aux responsabilités dans ce drame (le journaliste Guillaume Perrault mentionne très bien les responsabilités politiques dans sa dernière analyse publiée dans Le Figaro du 20 avril). Rappelons-le : la cathédrale appartient, comme 87 autres cathédrales, à l’Etat français. Ce dernier est donc responsable de sa protection. En attendant les résultats de l’enquête, il n’est pas encore coupable mais la question de la responsabilité aurait dû être immédiatement évoquée. Imaginons que la cathédrale ait appartenu à une société privée ! Il y a fort à parier que très vite auraient surgi des polémiques sur l’ « ultralibéralisme » de notre époque, l’appât du gain dans le privé, les patrons qui ne cherchent que le profit, etc…
Et dans le cas de l’Etat ? Comment un incendie de cette ampleur peut-il se déclencher dans la cathédrale Notre-Dame et risquer de totalement la détruire ? Est-il vraisemblable qu’un Etat obèse comme le nôtre, qui dispose de beaucoup d’argent et d’agents publics, n’ait pas pu, sinon poster un fonctionnaire derrière chaque pilier de l’édifice, du moins mieux assurer sa sécurité ? L’Etat a failli à sa mission de protection. Il faut le dire. En France, la tradition est à l’irresponsabilité. Les vrais responsables et coupables sont très rarement montrés du doigt même dans les cas les plus dramatiques. Souvenons-nous de la gravissime affaire du sang contaminé : deux relaxes et une non-condamnation ; des 15 000 morts pendant la canicule de 2003 : aucun responsable non plus malgré des défaillances évidentes dans les décisions de l’administration et les réactions des hôpitaux. Souvenons-nous aussi de l’attentat de Nice : malgré des rapports accablants, combien de responsables ont été désignés ? Plus récemment, Mme Agnès Saal, haut fonctionnaire, pourtant condamnée plusieurs fois (par le tribunal de Créteil et celui de Paris) pour détournement d’argent public, a été nommée haut commissaire à l’Egalité, la diversité et la prévention des discriminations auprès du secrétaire général du ministère de la Culture. Le préfet Michel Delpuech, écarté après les violences et les dégradations commises par les gilets jaunes, vient d’être nommé au Conseil d’Etat. Peu importe la compétence, pourvu qu’on ait le statut !
Les exemples sont légion, de l’immunité dont bénéficient l’Etat français et ses représentants. Les responsables sont toujours les autres : l’ultralibéralisme, les riches, l’Europe, l’Amérique, la mondialisation, etc…