A mon humble avis…Les américains ont perdu le monopole de la puissance militaire…ou, au minimum, présentent d'énorme lacunes dans
des domaines de pointe.
Je m’appuierai sur quelques points techniques caractéristiques de ces derniers mois qui semblent démontrer cette idée. Ils n’ont
bien sur pas été révélés ou mis en perspective par les médias, français en particulier
.
A ma connaissance, le premier « incident » significatif remonte à 2014 !
Le 12 avril 2014, en mer Noire, le HMS Donald Cook est survolé par des SU 24 Russes sans que l’équipage ait pu
détecter...et prévenir cette attaque « simulée ». Il faut rappeler que ce bâtiment est porteur de missiles à capacité nucléaire et qu’il embarque le nec plus ultra de la technologie US
en matière de détection et de contre-mesures…
Malgré toute sa puissance théorique, il n’échappe pas à la surveillance russe et a été virtuellement envoyé par le fond à
deux reprises… !
En mars 2015, au cours d'un exercice, un sous-marin nucléaire français réussi à se mettre en position
de tir et "virtuellement" couler le porte-avions USS Théodore Roosevelt...Belle performance de nos sous-mariniers, mais bel accroc à la suprématie de la marine US !
Le 03/09/2015, suite au soi-disant franchissement de la « fameuse ligne rouge » par le gouvernement Syrien (emploi de
l’arme chimique ) le gouvernement US décide de frapper…et les deux premiers missiles Tomahawk tombent à la mer…. !
Marche arrière toute des USA.... et du coup, la France se retrouve complètement isolée…
En revanche, en octobre suivant, lorsque la Russie décide de frapper l’EI, elle le fait à partir de petites unités de la flottille
de la Caspienne, mer fermée, soit dit en passant.
Sur environ une centaine de missiles de croisière tirés à plus de 1000 km de distance, seuls deux ou trois n’atteindront pas leurs
objectifs.
Autre point « technique » qui mérite attention…Courant 2015, les marins américains n’ont plus confiance en leur système
GPS…si bien qu’ils ré-instituent la navigation astronomique et ré-apprennent à utiliser leurs sextants…
Ils ne font surement pas cela pour le plaisir, mais certainement confrontés à l’expérience de la neutralisation temporaire du
système GPS de leurs unités.
La puissance des moyens de brouillage russes pourrait aussi expliquer la discrétion de la mise en place des moyens militaires
d’aide au pouvoir syrien…Car à bien y regarder, il n’y a que lorsque tout a été en place et diffusé par les médias russes que l’occident a pu évaluer les forces en présence.
Il en est de même pour certains armements nouveaux développés dans la « discrétion » la plus totale en particulier le SU
34…..
L’ensemble de ces éléments m’amène à penser que le gouvernement américain n’a plus la main sur le plan militaire et par conséquent
diplomatique au Moyen-Orient et en Syrie.
Ajoutons à cela, la performance des services de renseignement russes qui ont rendu public quelques rapports de renseignement
accablant la Turquie :
....et permis de « prévenir » Erdogan de l’imminence d’un coup d’état…organisé par la
CIA...!
Plus que jamais, il faudra retenir qu’à « Défense forte, Diplomatie forte » ce qui signifie
:
- Que V. Poutine se sent suffisamment fort pour ne pas tomber dans le piège des provocations américaines (Cf : le SU24 abattu par l’aviation turque le 24/11/2015), les
manœuvres de l’OTAN dans les pays Baltes…ou l’interdiction de participation aux JO de Rio….etc !)
- Qu'Erdogan a senti le vent tourner et se range du coté du plus fort...
JMR
Les forces américaines ont du mal à se remettre des coupes budgétaires de ces dernières années
En 2011, afin de réduire le déficit fédéral des États-Unis, le Congrès adopta le Budget Contral Act (BCA) qui prévoyait un mécanisme de coupes budgétaires automatiques
dans les dépenses dites « discrétionnaires », dont celles du Pentagone.
À ce « séquestre budgétaire » s’est ajouté, en 2013, le « shutdown », c’est à dire la paralysie des administrations fédérales faute d’accord sur le
budget et le plafond de la dette entre les élus démocrates et républicains.
Et, évidemment, cela n’a pas été sans conséquences sur les crédits alloués aux forces américaines qui, contraintes de jongler avec les gels et les annulations de
crédits, ont dû revoir leurs priorités tout en ayant à financer des programmes d’équipements coûteux et à maintenir leurs engagements opérationnels. En outre, leurs marges de manoeuvres ont été
parfois rognées par les élus eux-mêmes, soucieux d’éviter des dissolutions d’unités dans leurs États d’origine.
Aussi, le tableau qu’ont dressé les principaux responsables militaires américains, lors d’auditions devant le comité des Forces armées de la Chambre des représentants,
n’est pas très brillant. Et le sentiment que l’on en retire est que l’armée américaine est une sorte de colosse aux pieds d’argile…
Ainsi, le général Stephen Wilson a décrit l’US Air Force, dont il est numéro deux, comme étant « la plus petite, la plus ancienne et la moins opérationnelle de
notre histoire », en citant le volume des effectifs (311.000 militaires), l’âge moyen des équipements (le dernier appareil entré en service opérationnnel étant le F-22 Raptor, en 2005), le
nombre d’appareils en ligne (5.500 contre 8.600 en 1991) et le taux de disponibilité des avions.
En outre, il a souligné le manque d’entraînement des pilotes de combat, qui « font en moyenne 10 sorties et 14 heures de vol par mois ». Or, « c’est trop
peu », a-t-il dit. Aussi, « moins de 50% des escadrons de chasse de l’US Air Force sont sufffisamment prêts pour aller au combat, ce qui crée un risque inacceptable pour nos aviateurs, nos
partenaires et notre nation », a ajouté le général Wilson.
L’aviation du Corps des Marines fait face au même problème. « Nous ne disposons tout simplement pas assez d’appareils disponibles pour répondre aux exigences de
nos escadrons. Cela signifie que les moyennes d’heures de vol mensuelles par équipage sont en dessous des normes minimales requises pour atteinte et maintenir les niveaux de formation et de
préparation », a déploré le général Gleen Walters, le commandant en second de l’USMC.
Le problème de l’aptitude au combat a été souligné par les homologues de ce dernier. Numéro deux de l’US Army, le général Daniel Allyn, a indiqué que seulement un tiers
des brigades de combat et 25% des brigades d’aviation (hélicoptères) étaient considérées prêtes à « à combattre ce soir ».
L’US Navy est aussi confrontée à d’importants problèmes, liés à la maintenance (et donc à la disponibilité) de ses navires et de ses avions, ce qui joue sur sa
préparation opérationnelle, la formation de ses équipages et sa capacité à répondre aux demandes adressées par les commandements régionaux.
Par exemple, son numéro deux, l’amiral Bill Moran a indiqué que le potentiel des avions de combat F-18 Hornet va être largement dépassé. Alors qu’ils devaient 6.000
heures, « nous sommes en train de les pousser vers les 8-9.000 heures » de vol, a-t-il dit. « Dans une journée typique de la marine, autour de 25 à 30% de nos avions sont en révision
ou en maintenance », a-t-il ajouté. Et ce n’est là qu’une moyenne. Récemment, Defense News a révélé que 53% des appareils de la marine américaine (chasseurs, avions de patrouille et
hélicoptères) n’étaient pas en mesure de voler.
Autre point sensible : celui de l’état des bases. « Nous avons un retard de plus de 9 milliards de dollars de dépense d’entretien de nos infrastructures », a
en effet regretté le général Walters.
Bien sûr, ces responsables américains ne sont pas contre une hausse de leurs ressources financières, comme l’a promis le président Trump, qui parle d’une « grande reconstruction des forces armées des Etats-Unis. Mais ils voudraient aussi que les élus ne viennent pas leur compliquer la tâche quand il est
question de réaliser des économies. « Nous pensons que nous avons 25% de capacités excédentaires dans nos bases », a ainsi avancé le général Wilson. Or, pour les fermer, encore faut-il
que les sénateurs ou les représentants ne s’y opposent pas…
L’empire qui veut mener une nouvelle guerre globale contre de solides adversaires est en déclin militaire…
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Le déclin et l’effondrement de l’empire Romain d’Occident fut un processus assez lent, systématique mais imperceptible à la plupart des contemporains de cette
époque lointaine. Puis vint le moment où les légionnaires Romains se révoltèrent pour qu’ils se débarrassent de leurs encombrantes armures individuelles. Puis ils jetèrent leur scutum (bouclier),
qu’ils trouvèrent trop lourd à porter, avant de suspendre leur gladius (épée courte portée sur la droite) à des branches d’arbres et exploiter le moindre moment pour fuir le service militaire. Le
déclin militaire fut tel que Rome fit de plus en plus appel à des troupes auxiliaires recrutées parmi les autres nations jusqu’à sa disparition sous les coups d’un général barbare.
A un peu plus de 16 siècles de distance, le même déclin frappe la première puissance militaire du monde. En dépit d’un budget astronomique frôlant le trillion de
dollars US, le Pentagone se trouve forcé d’adopter une nouvelle politique dénommée « Deploy or Get Out!« , visant à mettre dehors les militaires qui ne sont pas aptes au déploiement.
Grosse surprise: jusqu’ici plus de 21 000 militaires (en quatre divisions) ont été remerciés depuis l’été 2018, soit quatre fois plus que prévu, et il est à craindre que les effectifs des troupes
« non déployables » dépassent ceux d’un corps d’Armée d’ici au mois de juillet 2019.
Pire, une étude officielle du Département US de la Défense a estimé le nombre de militaires non aptes au déploiement à près de 235 000 dont plus de 126 000 peinent
ou échouent à satisfaire aux standards sportifs militaires de base. Le reste est constitué de personnels approchant la retraite ou des femmes enceinte (un pourcentage étrangement élevé cachant
mal la fonction et la couverture sociales des forces armées pour certaines catégories de la population).
Du coup, le Pentagone donne un délai de douze mois aux militaires non aptes pour satisfaire aux standards de déploiement ou d’être « foutus dehors à grands
coups de pieds au C… ».
A court terme, plus de 310 000 militaires US risquent de se retrouver hors-circuit si cette nouvelle politique est menée à terme.
Washington se prépare donc sérieusement à une guerre globale, non pas contre une menace fictive comme cela fut le cas depuis 2001 (avec le marketing de la guerre
sans fin contre le terrorisme) mais avec deux grandes puissances redoutables: la Chine et la Russie.
Mais Washington a t-il encore les moyens d’entretenir de telles ambitions démesurées ?
Il y a quelques jours, des unités combinées de l’Armée syrienne ont effectué des exercices près du périmètre de sécurité de la base US d’Al-Tanf dans l’extrême
Sud-Est de la Syrie, soit à un peu plus 55 kilomètres des Marines US retranchées derrière leurs parapets. Et pourtant, aucun avion de combat de la coalition n’a osé survoler les troupes syriennes
qui manœuvraient en plein désert pour la simple raison que les T-55 et T-62 syriens bénéficiaient d’une couverture aérienne et d’un système de défense aérienne mobile. En clair, des Mig-29 SMT
survolaient la zone en permanence et des systèmes de missiles SAM mobiles (des Buks) accompagnaient les unités blinées syriennes à quelques dizaines de kilomètres de la base d’Al-Tanf en
territoire syrien et des camps de la coalition en Irak voisin.
Soldats syriens près du camp US d’Al-Tanf
Soit à portée de certaines batteries d’artillerie de l’OTAN déployées à la frontière irako-syrienne…
Unités de Marines US dans la base militaire illégale d’Al-Tanf, dans le désert de l’extrême Sud-Est de la Syrie.
Une situation burlesque: stationner des forces militaires sur le territoire d’un pays souverain sans y être nullement invité, et supporter de se faire encercler de
toutes parts par l’armée régulière de ce pays, laquelle en profite jusqu’à y mener des manœuvres militaires cycliques…Ce n’est pas un gag ou une caricature, c’est une réalité. Et on peut imaginer
sans peine l’état d’esprit des militaires de la coalition retranchées avec pour premier niveau défensif de la chair à canon locale fournie par les forces démocratiques syriennes et surtout les
satellites-espion en orbite couplés aux chasseurs-bombardiers et autres drones stationnées en Irak.
Vous imaginez les forces US ou d’un quelconque pays de l’OTAN réduite à cette situation lors de l’invasion de l’Irak en mars-avril 2003? Jamais. Le déclin est
toujours imperceptible. Jusqu’au coup final. Si Washington avait les moyens de sa politique, il n’aurait jamais accepté de se faire humilier de cette façon et aurait agi très énergiquement. Les
Iraniens ne sont pas dupes. Ils observent la scène. Ils viennent de mobiliser l’ensemble de leurs forces pour « infliger une leçon cinglante à leurs ennemis dans la région ».
Photographie rare du Mollah Omar, Chef suprême des Talibans d’Afghanistan, ayant combattu avec succès contre l’ensemble des forces militaires de l’OTAN et du monde Occidental. Mort
invictus en 2013.
Cette situation rappelle maintenant celle, désastreuse, de la guerre en Afghanistan. Durant des années, le Mollah Omar, chef suprême des Talibans d’Afghanistan de
2001 jusqu’à son décès en 2013, vivait et évoluait en toute quiétude, souvent à moins de dix, voire cinq kilomètres, des plus grandes bases militaires US d’où partaient des cohortes d’avions de
combat, d’hélicoptères d’attaque et de blindés à la recherche d’un contact avec les Talibans.
En deux occasions, le Mollah Omar avait poussé l’audace jusqu’à camper avec armes et bagages à l’ombre des épaisses murailles en béton armé d’un complexe militaire
US hyper-fortifié…
La Russie et la Chine écrasent les États-Unis dans une simulation de combat.
...par David AXE - le 11/03/2019.
L’armée américaine continue de se faire botter les fesses pendant les simulations de guerre, a déclaré un analyste au journaliste de Breaking
Defense, Sydney Freedberg Jr. Il en coûterait 24 milliards de dollars par an pour régler les problèmes les plus importants, selon le même analyste.
« Dans nos simulations, lorsque nous combattons la Russie et la Chine, les États-Unis se font botter le cul », déclare David Ochmanek, analyste
du groupe de réflexion californien la RAND Corporation, dans le cadre d’une table ronde tenue le 7 mars 2019 au Center for a New American Security, à Washington, DC.
« Il s’avère que les super-armes américaines ont un peu trop d’Achille dans leurs talons », se moque Freedberg.
Selon Ochmanek, les bases américaines sont vulnérables aux attaques de missiles longue portée. Il en va de même pour les grands navires de guerre naviguant en haute
mer. « Les choses qui dépendent d’une infrastructure de base sophistiquée comme les pistes d’atterrissage et les réservoirs de carburant sont particulièrement
vulnérables », a déclaré M. Ochmanek. « Les choses qui naviguent à la surface de la mer elles aussi. »
La dépendance excessive des forces américaines à l’égard de grandes installations vulnérables et de grands navires rendent discutables les qualités de haute
technologie des avions furtifs qui survolent ces bases et ces navires, a déclaré Robert Work, un ancien secrétaire adjoint à la défense qui a également siégé au comité du CNAS.
« Dans tous les cas que je connais, le F-35 domine le ciel quand il est dans le ciel, mais au sol ils seront décimés en grand nombre », déclare
Freedberg.
La vulnérabilité croissante des forces américaines aux frappes de missiles explique en partie pourquoi la marine américaine a proposé de déclasser un porte-avions
des décennies plus tôt qu’elle ne l’avait prévu, nous explique Freedberg.
Bien sûr, il est possible que la proposition de la Marine de mettre l’USS Harry S. Truman en réserve soit aussi un stratagème pour obtenir des fonds supplémentaires du Congrès.
Pourtant, les planificateurs militaires n’ont pas tort de reconsidérer les méthodes américaines traditionnelles de projection de puissance. Ochmanek estime qu’il en
coûterait 24 milliards de dollars par an pendant cinq ans pour préparer l’armée américaine à une guerre de haute technologie avec la Russie et la Chine.
« Alors qu’achèterons-nous avec ces 24 milliards de dollars ? » se demande Freedberg.
Tout d'abord, des missiles. Beaucoup, beaucoup de missiles. Les États-Unis et leurs alliés continuent notoirement de sous-estimer le nombre d'armes
intelligentes dont ils auront besoin pour une guerre balistique, puisqu’ils ont commencé à sécher contre des ennemis aussi faibles que les Serbes ou les Libyens. Contre la Russie ou la Chine, qui
peuvent égaler non seulement notre technologie mais notre masse, nous manquerons rapidement de munitions.
Plus précisément, il faudra beaucoup de missiles offensifs à longue portée. Ochmanek a mentionné les brigades d'artillerie de l'armée de terre, qui utilisent
des lanceurs de missiles MLRS, et la bombe intelligente JAGM-ER de l'armée de l'air, tandis que Work a vanté le tueur de navires LRASM de la marine.
Il faudra aussi beaucoup de missiles défensifs pour abattre les missiles offensifs, les avions et les drones de l'ennemi. Les nouvelles batteries de défense
aérienne à courte portée de l'armée de terre, les missiles Stinger montés sur des véhicules blindés Stryker huit par huit, constituent une solution à court terme.
À plus long terme, les lasers, les canons sur rail et les micro-ondes de grande puissance pourraient abattre les missiles entrants à un coût beaucoup moins
élevé.
L’armée devrait également renforcer ses réseaux de commandement et de contrôle. « Cela comprend tout, des liaisons de données à l’épreuve des
brouillages aux équipements de guerre électronique sur les avions de combat et les navires de guerre », explique Freedberg.
« Les services aiment bien rogner sur l’électronique pour avoir autant d’avions et de bateaux que possible », raconte
Ochmanek, « mais un navire de plusieurs milliards de dollars qui coule faute d’une protection électronique d’une valeur de un million de dollars est un mauvais retour sur
investissement. »
Selon Work, le Pentagone pourrait libérer de l’argent pour ces réformes en démantelant les forces vulnérables car trop grandes. Désaffecter le USS Truman, par
exemple, « me semble une bonne idée », dit-il. Il affirme également que l’armée américaine dispose de plus de brigades d’infanterie et de chars que ses forces de défense
antimissile ne peuvent en protéger. Si le ministère de la Défense pouvait libérer 24 milliards de dollars, il faudrait les affecter à la branche militaire qui a les meilleures propositions pour
atteindre certains résultats en temps de guerre, rajoute-t-il.
« Couler 350 navires de la marine et des garde-côtes chinois au cours des 72 premières heures d’une guerre, ou détruire 2 400 véhicules blindés russes
», sont deux objectifs possibles selon Freedberg.
Le drone américain abattu par l’Iran, jeudi, appartient à la famille des Global Hawk, qui sont les drones de reconnaissance historiques américains. Des engins capables d’espionner les
communications au sol depuis une altitude de près de 20 km.
Le RQ-4A Global Hawk, qui survolait les eaux internationales selon Washington, a une envergure similaire à celle d’un Boeing 737. Il est bien plus imposant et lent que les très redoutés
drones Predator ou Reaper, utilisés par l’armée américaine pour les missions d’assassinats ciblées.
Surveiller 103 600 km² depuis le ciel
“Ces drones volent lentement à dessein car leur objectif est de collecter autant d’informations que possible”, explique au magazine Time Dan Gettinger, co-directeur au Centre
d’études des drones au Bard College de New York. Le RQ-4A Global Hawk est, en effet, un avion espion. Il sert exclusivement à des missions de reconnaissance et, à cette fin, est équipé en
radars, capteurs et caméras en tout genre qui en font un véritable bijou technologique volant.
Un matériel qui lui permet de faire des relevés géographiques ou photographiques très précis et même d’intercepter des communications téléphoniques ou radio au sol depuis des hautes
altitudes. Il peut, en effet, continuer à espionner depuis une altitude de 19,8 km, soit environ deux fois plus haut qu’un avion traditionnel. Il peut ainsi “fournir des renseignements en
temps réel sur une superficie de 103 600 km², soit un peu moins que la taille d’un État américain comme l’Illinois”, assure le constructeur de ce drone, Northrop Grumman, sur son
site.
Une capacité à voler haut tout en restant opérationnel qui est, d’ailleurs, “l’un des principaux arguments de vente des Global Hawk car ils sont ainsi, en théorie, plus difficiles à abattre
depuis le sol”, explique au site Wired, Ulrike Franke, spécialiste des
drones au Centre européen des relations internationales.
Le fait que l’Iran y soit parvenu “démontre que le pays est technologiquement plus avancé que ce qu’on aurait pu croire. En un sens, c’est un message envoyé aux États-Unis pour les prévenir
de ne pas sous-estimer leur capacité militaire”, estime Amy Zegart, co-directrice du Centre pour la sécurité internationale et la coopération de l’université de Stanford (Californie),
interrogé par Time.
Après les attentats du 11 septembre 2001
Au-delà de la démonstration de force technologique iranienne, c’est aussi un coup dur financier pour les États-Unis, car les Global Hawk sont parmi les drones les plus chers de l’armée
américaine. Chacun d’entre eux coûtait plus de 176 millions dollars en 2011, et, même si son prix a baissé depuis, il se vend toujours à plus de 100 millions dollars, soit 10 fois plus qu’un
Predator, d’après CNN.
Le RQ-4A est le premier modèle de la famille des drones Global Hawk, et a fait ses débuts peu après les attentats du 11 septembre 2001. Son utilisation avait paru tellement stratégique à
l’administration américaine pour lutter contre le terrorisme que des versions encore non-définitives de ce drone de reconnaissance avaient été déployées dès novembre 2001 en Afghanistan. Il a
ensuite été utilisé en Irak, aux abords de la Corée du Nord et, même, lors de la catastrophe de Fukushima au Japon en 2011, pour aider
les secours. Mais en 2013, Northrop Gumman a cessé sa production pour vendre son successeur, le Global Hawk-RQ-4B, qui peut transporter plus de matériel de surveillance.
Il semblerait que le modèle qui a été abattu par l'Iran fasse partie d’un lot de quatre drones achetés par la marine américaine en 2004 à l’US Air Force, rapporte l’agence Reuters. Northrop
Gumman indique, sur son site, que 37 Global Hawk-RQ-4A sont en service et ont été utilisés, entre autre, pour surveiller les mouvements des combattants du groupe terroriste État islamiste
(EI) en Syrie, pour faire de la reconnaissance en mer baltique après l'annexion de l'Ukraine par la Russie ou encore pour participer aux recherches des lycéennes kidnappées
en 2014 par Boko Haram au Nigeria.
Le drone abattu par l’Iran est un monstre de surveillance à un quart de milliard de dollars
Le drone américain que
l’Iran a abattu au-dessus du détroit d’Hormuz la semaine dernière est un RQ-4A Global Hawk, un
monstre de surveillance aérienne à 220 millions de dollars la pièce, explique Wired.
Selon les Iraniens, un Global
Hawk construit par Northrop Grumman, partie d’un programme de plusieurs milliards de dollars qui date de 2011, est entré dans leur espace aérien et s’est écrasé dans les eaux
iraniennes. De leur côté les États-Unis insistent sur le fait que le drone volait dans l’espace aérien international.
L’incident survient après que les États-Unis ont accusé l’Iran d’avoir attaqué deux pétroliers dans le golfe d’Oman. Les États-Unis affirment également que les
Iraniens ont tenté de détruire un autre drone, un MQ-9 Reaper, et qu’ils ont échoué. Enfin, les
États-Unis ont également lié l’Iran à une attaque qui avait abattu un Reaper au Yémen il y a deux
semaines.
Cependant, l’attaque de la semaine dernière a été lancée sur un drone beaucoup plus cher et technologiquement avancé, ce qui indique une intention d’« escalade plus explicite »,
selon l’article.
Thomas Karako, Directeur du projet de défense antimissile au Center
for Strategic and International Studies, a déclaré : « Il se passe beaucoup de choses là-bas, et nous
n’en voyons probablement qu’une partie. Il s’agit d’un aéronef de surveillance et de recueil d’informations à longue portée, plus puissant, plus coûteux, opérant à plus haute altitude. Si [les
Iraniens] abattent des appareils dans l’espace aérien international au-dessus des eaux internationales, c’est sans doute pour provoquer des représailles mesurées. »
Selon M. Karako, les détails concernant les franchissements d’espace aérien ne seront pas dévoilés avant que les États-Unis en disent davantage sur la trajectoire du drone : « S’ils veulent le publier, ce sera
davantage une décision d’ordre politique. Mais jusqu’à présent le CentCom affirme que l’incident a eu lieu dans l’espace aérien international. »
Il poursuit : « Une partie de l’argumentaire technique du
Global Hawk est qu’il vole si haut qu’en principe, il devrait être à l’abri de la défense anti-aérienne. Il n’est pas extrêmement difficile d’abattre un appareil de ce genre, mais c’est
relativement difficile, ça montre de la détermination sur le plan politique. »
Les drones comme celui qui a été abattu jeudi sont décrits comme des « plateformes de surveillance
massive » et sont en service depuis 2001. Ils ont une envergure de plus de 40 mètres et un poids au décollage de plus de 16 tonnes. Son rayon d’action est de plus de 22 000
kilomètres, ils peuvent voler jusqu’à 20 000 mètres d’altitude et pendant 34 heures d’affilée. Ils n’ont aucune capacité offensive et peuvent coûter jusqu’à 220 millions de dollars chacun.
Pour leur capacité de surveillance, ils incluent « l’imagerie infrarouge et thermique, le
radar et l’imagerie électro-optique dans leur arsenal de capteurs ». Ils utilisent également des téléobjectifs à longue focale pour obtenir des vues détaillées des cibles.
« Il se pourrait qu’il y ait à bord des
technologies d’espionnage ultra secrètes que nous ne connaissons pas », explique Ulrike Franke, membre du Conseil
européen des relations étrangères et chercheuse sur les drones.
Ulrike Franke dit qu’il est probable que ce drone, cependant, ait été un « cheval de bataille de
surveillance typique » abattu pour des raisons
géopolitiques plutôt que pour des raisons d’espionnage technologique. En effet, l’année dernière, Israël a dit avoir abattu un drone iranien qui était la « copie » d’un drone
américain Sentinel. L’Iran
l’avait capturé en 2011 et avait déclaré l’avoir ensuite soumis au reverse-engineering.
Iran : Les F-35 d’Israël paralysés par la Russie ?
Le 24/07/2019.
Le journal américain National Interest a publié le lundi 22 juillet un article signé David Axe, auteur et journaliste spécialiste des questions militaires,
lequel prétend que la Russie perturbe les systèmes de navigation aérienne des avions de chasse F-22 et F-35 américains survolant des zones près de
l’espace aérien de l’Iran.
Fin juin 2019, la Fédération internationale des associations de pilotes de ligne et les autorités aéroportuaires israéliennes ont annoncé que de nombreux
vols avaient perdu les signaux satellites du système de positionnement global (GPS) alors qu’ils entraient dans l’aéroport international Ben Gourion ou lorsqu’ils en sortaient.
« Les forces russes bloquent les systèmes GPS au Moyen-Orient. Cette campagne de guerre électronique pourrait affecter les collectes de renseignements des forces américaines
dans la région avant toute éventuelle attaque contre l’Iran. »
« Depuis le printemps dernier, des pilotes survolant le Moyen-Orient, en particulier autour de la Syrie, ont constaté que leurs systèmes GPS
affichaient un mauvais emplacement ou cessaient complètement de fonctionner », a rapporté le journal Times of
Israel à la fin du mois de juin 2019.
Les données recueillies par un centre de recherches basé aux États-Unis laissent conclure que le signal ayant perturbé les systèmes satellitaires de
navigation aérienne des avions survolant Israël au cours des dernières semaines provient d’une base aérienne russe à l’intérieur de la Syrie, ajoute National Interest.
Se référant au site d’information spécialisé dans le renseignement Breaking Defense, le journal National Interest écrit que les sources israéliennes sont de
plus en plus convaincues que les trois semaines de perturbations du GPS qu’ont connues les vols civils sont un contrecoup des mesures russes visant à brouiller les systèmes de navigation
aérienne en Syrie. « Moscou tente d’interférer avec les avions occidentaux — y compris les avions furtifs de pointe F-22 et F-35 », ajoute la
source.
National Interest rappelle que depuis avril 2019, l’armée de l’air américaine a déployé des chasseurs furtifs F-22 et F-35, respectivement au Qatar et aux
Émirats arabes unis, dans le cadre des renforts militaires prévus pour affronter éventuellement l’Iran.
La source prétend également que la Russie aurait aussi perturbé les systèmes GPS en Europe.
«Des signaux GPS brouillés ont été décelés pour la première fois lors des exercices à grande échelle de l’OTAN Trident Juncture en Norvège fin octobre
[2018] », écrit le site web du journal Defense News auquel se réfère le journal américain.
L’Armée américaine envisage de tester des systèmes GPS résistants aux embouteillages en Europe, ce qui marquera un premier pas dans la lutte contre la
guerre électronique russe. D’après l’éditorialiste de National Interest, David Axe, le 2e régiment de cavalerie de l’armée allemande devrait recevoir un nouveau système GPS résistant aux
embouteillages d’ici à fin 2019.
L’avion de combat F-15 présenterait d’importantes vulnérabilités informatiques
...par LaurentLagneau - le 18/08/2019
« C’est un avion basé sur un logiciel, et toute plate-forme basée sur un logiciel sera susceptible d’être piratée », avait confié le général Stephen Jost,
un responsable de l’US Air Force au sujet de l’avion de combat de 5e génération F-35, dans les colonnes de Defense News, en novembre 2018.
Effectivement, plus un avion militaire [mais cela est valable pour un ordinateur, une voiture, etc] est connecté à des réseaux, plus il est susceptible de présenter
des vulnérabilités susceptibles d’être exploitées par un adversaire.
Tel est donc le cas du F-35, sorte de « logiciel volant » dont le fonctionnement repose sur un système d’information logistique autonome [ALIS, Autonomic
Logistics Information System] ainsi que sur le JRE [Joint Reprogramming Enterprise], qui est une base de données partagée sur les systèmes d’armes d’adversaires potentiels accessible à tous les
appareils de ce type en service dans le monde.
Aussi, ces systèmes, bien que faisant l’objet de toutes les attentions en matière de cybersécurité, sont toujours susceptibles de présenter des failles constituant
autant de cibles potentielles pour les pirates informatiques. L’expérience que vient de faire l’US Air Force avec le F-15, un avion dit de « 4e génération », le démontre.
Ainsi, à l’occasion de la conférence Def Con, dédiée à la cybersécurité, une équipe de 7 « hackers » de la société de sécurité informatique Synack a été
conviée à Las Vegas par l’US Air Force et le Defense Digital Service [DDS] afin de trouver de potentielles failles pouvant affecter le système TADS [Technical Assistance Database System] du
F-15.
« Le TADS recueille des images et d’autres informations à partir des capteurs de l’avion », a expliqué le Dr Will Roper, secrétaire adjoint à l’Air Force
pour les acquisitions, la technologie et la logistique. « L’objectif était de trouver les faiblesses informatiques du système », a-t-il résumé.
Pour cette expérience, les hackers ont pu avoir un accès physique au système TADS. Une première. Et, selon le Washington Post, il a fallu 48 heures de travail
pour mettre au jour un « gisement de vulnérabilités » critiques pour le bon fonctionnement du F-15.
Cela étant, on ignore si le TADS pourrait être piraté en vol. Reste que pour Will Roper, le risque est réel. « Il y a des millions de lignes de code dans tous
nos appareils et si l’une d’entre-elles est défectueuse, alors un pays qui ne peut construire un avion de chasse pourrait nous en abattre un avec un clavier », a-t-il résumé.
Le F-15EX [ou « Advanced »], c’est à dire la dernière version de cette appareil développée par Boeing, disposera d’un ordinateur de mission de combat
pouvant traiter 87 milliards d’instructions par seconde.
Quant aux vulnérabilités découvertes par l’équipe de Synack, le Dr Roper a estimé qu’elles sont la conséquence d’années de « négligences » en matière de
cybersécurité. Et cela, essentiellement pour des questions de coûts.
Quoi qu’il en soit, le Pentagone avait jusqu’à présent lancé des initiatives de type « Bug Bounty » en faisant appel à des hackers pour trouver des
failles dans ses applications et systèmes informatiques. Aussi, le fait de s’en inspirer pour des systèmes d’armes est inédit. Car il est question désormais de faire appel à des hackers triés sur
le volet pour trouver les failles éventuelles pouvant affecter les drones, voire les satellites.
« Je souhaite également ouvrir le système de contrôle au sol d’un satellite militaire opérationnel à des pirates informatiques à des fins d’essais », a en
effet affirmé le Dr Roper au Washington Post. « Nous voulons amener cette communauté à s’appuyer sur de véritables systèmes d’armes et de vrais avions » car « s’ils ont des
vulnérabilités, il serait préférable de les trouver avant que nous entrions en conflit », a-t-il ajouté.
19 septembre 2019 – Après un temps assez long d’attente, l’escorte du porte-avions USS Henry S. Truman, formant
avec ce navire un Groupe de porte-avions d’attaque (Carrier Strike Group), a finalement appareillé de Norfolk le 12 septembre sans son porte-avions, et
rebaptisé pour l’occasion Groupe de surface d’attaque (Surface Strike Group). Le porte-avions, revenu à la grande base navale US sur l’Atlantique de
Norfolk le 5 août pour préparer cette nouvelle mission, a rencontré des problèmes sérieux dans son circuit électrique, qui fait qu’il n’est pas opérationnel comme il aurait dû l’être dans ces
circonstances tout à fait exceptionnelles de capacités d’emploi puisqu’il s'agit de son troisième déploiement opérationnel en quatre ans.
L’US Navy annonçait fièrement la chose il y a deux mois, selon les termes rapportés par Military.com le 4 juillet 2019, jour de la fête nationale :
« L'exercice en cours permettra de s'assurer que ces navires, – les destroyers USS Ramage et USS Lassen, – sont
certifiés pour être déployés avec le Truman et prêts pour les missions que la Navy a prévues pour eux. » “Cet exercice mettra à l'épreuve notre force intégrée en tant que force multimissions”, a déclaré le contre-amiral Andrew
J. Loiselle, commandant du Truman Strike Group. “Les manœuvres complexes de la période d’entraînement sont l’occasion de travailler en équipe, à la fois dans notre capacité à supporter des
périodes prolongées en mer et à trouver des domaines où nous pouvons nous améliorer. » La Navy n’a pas dit publiquement quand le Truman sera déployé, où il ira et combien de temps durera son
déploiement. »
... La dernière phrase qui laissait entendre à quelque exaltante expérience l’on allait assister, rend désormais un son malheureux quand l’on apprend que les
USS Ramage et USS Lassen, ainsi que deux autres navires de surface de renfort, sont partis sans l’essentiel, c’est-à-dire le USS Harry S. Truman. Ils étaient lassés d’attendre que le circuit
électrique du grand porte-avions d’attaque soit effectivement réparé, s’il l’est finalement à temps...Cela est résumé par le site TheDrive.com le 13 septembre 2019, à la suite d’une nouvelle de l’immobilisation du Truman publiée par le site USNI News le 12 septembre.
« Un croiseur de classe Ticonderoga et trois destroyers de classe Arleigh Burke affectés au Truman Carrier Strike
Group ont quitté les ports de la côte Est des États-Unis pour un déploiement prévu, mais sans deux éléments clés, le porte-avions de classe Nimitz USS Harry S. Truman et sa force aérienne
embarquée. » Le porte-avions a été mis sur la touche depuis qu'il a subi un dysfonctionnement électrique le mois dernier et l'U.S.
Navy ne sait pas encore, ni quand ni s’il pourra rejoindre son escorte. Cette situation a également ajouté à la pénurie actuelle de
porte-avions déployables sur la côte Est, ce qui pourrait limiter la capacité du service à réagir en cas de crise. »
L’escorte du porte-avions sans porte-avions
Cette triste aventure du USS Harry S. Truman est rapidement présenté par Spoutnik-français du 18 septembre, autour d’une idée-centrale : c’est la première fois qu’un tel incident arrive pour un grand porte-avions d’attaque de l’U.S.
Navy. Alors que, depuis le début août, le Truman attendait impatiemment son “‘escorte” de frégates et de croiseurs pour constituer son Groupe
d’Attaque, voilà que l’“escorte” du grand porte-avions part sans lui et qu’on ignore s’il sera réparé suffisamment à temps pour “rejoindre son
escorte”, celle qui est censée le protéger ! La situation est présentée sur un ton flegmatique, ce qui colore d’un certain ridicule d’un poids de 90 000 tonnes (celui
du Truman) cette étrange “première” : “le fait qu’un groupe de porte d’avions d’attaque soit déployé opérationnellement sans porte-avions” est
une véritable “première”, un simulacre naval sans précédent, – d’autant que la Navy, habile, a permis en rebaptisant le groupe
“Surface Strike Group” d’entretenir le doute : après tout, le Truman, qui est également un bâtiment “de
surface”, s’y trouverait peut-être, devenu stealthy et donc bien caché et diablement bien protégé par son “escorte”.
« ...“La réparation du porte-avions est en cours, tout est mis en œuvre pour le renvoyer en service”, a déclaré le
commandement de l'US Navy. » Comme l’ont indiqué à USNI News d’anciens militaires de l’US Navy, le fait qu’un Groupe de porte-avions d’attaque soit
déployé opérationnellement sans porte-avions est sans précédent. »
Une faiblesse peut en cacher une autre
Nous en sommes là de cette odyssée étrange du Harry S. Truman alors qu’il faut savoir, pour bien en embrasser
tout le charme, que lorsque son déploiement (le troisième de cette envergue en quatre ans) fut annoncé, nombre de commentaires soupçonneux sinon purement et simplement amers furent publiés. Il y
a celui-ci, de Chris “Ox” Harmer, de War Zone, le 18 juillet 2019, qui soupçonnait que cette décision servait essentiellement à dissimuler
une faiblesse de l’US Navy, celle du USS Dwight D. Eisenhower, ce qui a eu pour conséquence d’en mettre
à jour une autre, celle du Truman... Ainsi parlait l’amer Harmer :
« “Une armée marche avec son estomac”. Ce truisme de la mobilité militaire de l’époque préindustrielle a été attribué à
Napoléon Buonaparte et à Frédéric le Grand. Personne n'est sûr si l'un ou l'autre l'a vraiment dit, mais tous deux ont certainement expérimenté la réalité de la maxime. En leur temps, non
seulement les vastes armées de l'époque se déplaçaient à pied sur le champ de bataille, mais elles se déplaçaient à pied sur le champ de bataille. Il n'était pas rare que les fantassins
marchassent des centaines de kilomètres entre les grandes batailles, et toute cette marche signifiait que les soldats devaient être bien nourris. S'ils ne l'étaient pas, ils mouraient de faim, de
maladie ou étaient trop faibles pour combattre efficacement et étaient massacrés, ce qui arriva exactement à la Grande Armée de Napoléon à la suite de son invasion de la Russie avec des
ressources insuffisantes. » J'ai lu récemment que le porte-avions USS Harry S. Truman (CVN-75) de la marine américaine allait partir pour son
troisième déploiement en seulement quatre ans, ce qui m'a rappelé ce dicton lapidaire. Bien que la Navy insiste sur le fait que le déploiement avait été planifié à l'avance, le fait qu'il ait été
annoncé peu après que l'USS Dwight D. Eisenhower (CVN-69) eut terminé une période de maintenance de 18 mois qui devait initialement durer six mois a suscité des spéculations selon lesquelles la
Navy avait déployé le Truman pour dissimuler le fait que l’Eisenhower ne pouvait simplement pas effectuer ce déploiement. »
Pourquoi liquider le USS Harry S. Truman ?
... Mais nous n’en avons pas fini avec le USS Harry S. Truman, tant s’en faut, et tant cette formidable unité semble
résumer à elle seule tous les problèmes de l’US Navy en, train de couler très rapidement, et même, disent certains, pas loin d’être menacée de perdre
un jour dans années 2020 sa position de “Première Dame des Mers du Monde”. Il faut savoir qu’en février 2019, l’US Navy annonçait par le biais du détail de son budget pour l’année
fiscale 2020 (FY2020) que le Truman prendrait sa retraite en 2024, soit près de dix ans avant la date qui achève le demi-siècle de carrière de
ce type d’unités ; et cela, alors que l’US Navy est de plus en plus serrée du point de vue de ses super-porte-avions ; et cela, alors que le Gerald R. Ford qui doit inaugurer la super-classe succédant à la classe USS Nimitz à laquelle appartient
le Truman, connaît d’innombrables problèmes techniques comme nul ne peut en
ignorer.
La décision de démobilisation du Truman fit tant de bruit, tant au Pentagone qu’au Congrès où personne n’arrive
(toujours pas maintenant) à comprendre les raisons qui y ont poussée, que la grogne atteignit l’Olympe de Jupiter lui-même. Le président Trump entra dans l’arène à la fin avril pour proclamer
qu’il fallait abandonner cette absurde décision (de démobiliser le Truman) que lui-même avait approuvée
sans ciller en signant la proposition budgétaire du Pentagone.
Commentaire de The War Zone du 1ermai 2019 : « Le président Donald
Trump a annoncé qu’il avait annulé l’“ordre” de retirer du service le porte-avions USS Harry S. Truman de la classe Nimitz
avant la date prévue, un jour après que le vice-président Mike Pence eut révélé pour la première fois que l'administration prenait ses distances de ce plan pendant une visite du navire. Le plan
suscite une opposition croissante, en particulier parmi les membres du Congrès, depuis qu’il a été annoncé en février 2019. À l'époque, The War Zone a exposé en détails les raisons pour lesquelles il était peu probable que la
proposition soit réalisée, et combien cette décision particulièrement rapide de l’abandonner effectivement ne fait que s’interroger plus encore à propos des raisons qui ont poussé
l’administration Trump, le Pentagone et l’US Navy à la présenter à l’origine. »
Embouteillage entre 90 0000 et 100 000 tonnes
Nous en sommes donc dans une grande zone navale d’incertitude, et pas encore à la mer pour l’épisode présent, pour ce qui concerne le sort du USS Harry S.Truman. Certes, il y a l’ordre de Trump d’abandonner la décision de démobilisation du porte-avions, mais l’on sait
que les “ordres” de Trump sont souvent aussi incertains qu’ils sont proclamés avec la plus grande emphase que permet le tweet. Quoi qu’il en soit, l’opposition contre la décision de la Navy reste
extrême, alors que l’incident du Truman en panne vient un peu plus encore brouiller la perspective. La chose ne va-t-elle pas regonfler le camp
des partisans de la démobilisation ? Dans tous les cas, elle ne simplifie certainement pas le cas du Truman, et surtout de l’énorme problème qui se pose à l’US Navy lorsque tout son contexte est considéré. C’est ce qui est fait dans un long article de Forbes.com de Craig Hooper, certes du 26 mars 2019 mais qui garde toute sa pertinence et même sa complète
actualité.
Hooper détaille l’extrême imbroglio, à la fois kafkaïen et ubuesque où se trouve aujourd’hui l’US Navy. Comme on l’a déjà ressenti à l’une ou l’autre allusion,
nul ne sait précisément pourquoi la Navy veut retirer le Truman à peu près une décennie avant sa fin de vie opérationnelle normale. Certains ont
laissé entendre que ce pourrait être le signe que la Navy a compris que l’ère des grands porte-avions étaient terminée, avec la perspective de les voir se faire tailler d’horribles croupières du
fait des missiles antinavires hypersoniques où Chinois et Russes sont passés maîtres. L’argument peut s’entendre, d’autant que trois autres porte-avions de la classe Nimitz arrivent en fin de vie opérationnelle normale en 2025-2032, le Nimitz lui-même, le Eisenhoweret le Stennis.Mais c’est sans doute mal connaître la Navy,
sa bureaucratie, sa certitude de soi, sa programmation et l’hybris qui l’enivre du simple fait de
contempler ces mastodontes de 90 000/100 000 tonnes.
100 000 tonnes en effet, c’est le tonnage de la nouvelle classe des “super-super”, la classe Gerald S. Ford, avec
dans la foulée deux autres unités dont la construction est déjà lancée après le premier de la classe, le USS John F. Kennedy et le
USS Enterprise, pour 2024 et 2028 respectivement, – en principe et en théorie, ajouterons-nous fort prudemment. Dans ce cas, on voit mal comment on
peut continuer à accepter l’argument que la Navy abandonne les grands porte-avions... Mais nous sommes d’ores et déjà emportés sur un autre champ de la polémique en cours, car
l’arrivée possible/probable de ces nouvelles unités implique à la fois un grand embouteillage et un grand remue-ménage, avec des carambolages
divers, et surtout le tout rythmé par les extraordinaires difficultés de mise au point que rencontre le Ford, comme on l’a vu à plusieurs
reprises, avec le retard que cela implique et qui se répercutera sur les suivants.
Que reste-t-il de l’US Navy ?
Hooper nous explique donc plusieurs choses :
• Pour ces mastodontes qui demandent des périodes importantes et parfois très longues d’entretien opérationnel et de mise à niveau, il faut des chantiers navals
avec leurs cales sèches, et les USA en manquent cruellement. De là la très grande difficulté de programmer la vie courante de tous ces porte-avions, la classe Nimitz en fin de vie et la classe Ford qui arriverait bientôt,
à son heure (mais quand ?), à maturité, – si elle y arrive, certes...
• Au reste, les différences technologiques essentielles entre les deux classes, avec le Ford qui est
présenté comme une super-merveille complètement nouvelle par rapport à la classe Nimitz, implique que
les chantiers navals doivent être eux-mêmes modifiés pour traiter toutes ces choses nouvelles. Cela ajoute diablement à l’embarras, d’autant qu’il n’est pas assuré que ces installations
ainsi modifiées soient encore adéquates pour traiter les classe Nimitz encore en service (d’où l’une des hypothèses pour répondre à la
question : “pourquoi se débarrasser du Truman ?”).
• Mais comme l’on sait, il y a bien pire : il y a les formidables difficultés du premier de la nouvelle
super-classe (voir plus haut : “d’innombrables problèmes techniques comme nul ne peut en
ignorer”). Cela signifie 1) que le Ford a déjà pris du retard et qu’il passe énormément de temps dans les chantiers navals ; 2) que
toutes les modifications qu’il reçoit, et dont on ne voit pas la fin, vont se répercuter sur les deux suivants qui, non contents (!) de dépasser leur date de mise en service opérationnel, vont à
leur tour mobiliser les chantiers navals plus longtemps que prévu pour ces divers travaux...
Hooper : « Il pourrait être embarrassant pour la Marine ou le ministère de la Défense de l'admettre, mais la décision
de retirer le Truman pourrait se résumer à une simple question de non-capacité de cale sèche “à l'ancienne”. En sacrifiant les carénage d’entretien de l’USS Harry S. Truman de 2024 à 2028, le
Pentagone libérerait suffisamment de disponibilité de cale sèche pour accueillir, au besoin, des travaux de radoub ou de maintenance non planifiés mais importants sur le USS Gerald R. Ford et le
USS John F. Kennedy. »
• ... Pendant ce temps, dans cet invraisemblable embouteillage de porte-avions immobilisés pour des travaux et des entretiens prévus et imprévus, sans compter
les “imprévus imprévus” (les “unknown-unknowns” du philosophe Donald Rumsfeld) qui ne manqueront pas de survenir,
que restera-t-il et combien restera-t-il de coques de l’US Navy encore à la mer ? Que restera-t-il de la maîtrise des mers du globe grâce aux
“super” et aux “super-super” grands porte-avions d’attaque de la Navy ?
• “Les Chinois”, suggère Hooper...
Les Chinois rois des mers ?
En effet, Hooper termine son article sur les perspectives de la marine chinoise par rapport à l’US Navy, tournant autour de l’arrivée de porte-avions chinois, de
leurs technologies, et notamment celle des catapultes et des systèmes électromagnétiques de lancement et de récupération des avions, qui paraît l’un des nœuds fondamentaux du formidable bond
technologique en avant des nouveaux “super-super” type-Ford. (Hooper précise ainsi que les “experts” supputent et prévoient de quatre à six porte-avions chinois de technologies très avancées déployés dans les années 2020. Importante
nouvelle pour notre compte.)
« Le Congrès a besoin de la vérité, aujourd'hui, pour prendre les bonnes décisions. Avec un préavis suffisant, il est
possible de modifier les cales sèches ou d'en construire de nouvelles. Un plus grand nombre de travailleurs des chantiers navals peuvent être embauchés et formés. Les calendriers de livraison des
porte-avions peuvent être modifiés selon une chronologie nouvelle. Les enjeux sont tout simplement trop élevés pour continuer à se perdre dans d’autres dissimulations [dont la Navy a le
secret]. » Dans quelques années, le Pentagone saura avec certitude si le Ford est un fer à repasser sans fiabilité, exigeant un
entretien considérable, ou s’il tient ses promesses. Mais le Congrès ne peut pas attendre. Le temps presse. Au plus tard, les systèmes électromagnétiques de lancement et de récupération de l'USS
Gerald R. Ford doivent être à la fois opérationnels et fiables avant l’entrée en service des porte-avions chinois de Type-002 en
2023. » Plus tard, l'Amérique aura de vrais problèmes. » Le monopole américain sur les super-porte-avions est en train de s'effondrer et, considérant que la transition vers le
super-porte-avions de classe Ford commencerait réellement au milieu des années 2020, la marine chinoise deviendrait une force de très-grande importante dans ce domaine des super-porte-avions,
déployant de quatre à six porte-avions. » Si le plan actuel de construction navale de 30 ans est maintenu, les États-Unis n'auront que neuf grands porte-avions
d’attaque en 2027, et plusieurs d'entre eux ne seront tout simplement pas prêts pour des opérations de guerre. Avec la diminution de la force de porte-avions des États-Unis, la Chine pourrait
bien être tentée de rechercher la parité relative des porte-avions avec les États-Unis. » Et, en dehors de la course stratégique évidente à la parité du nombre de super-porte-avions, les stratèges économiques de
la Chine ont également conçu ce développement quantitatif de porte-avions comme un défi direct lancé à la position de l'Amérique en tant que leader mondial de la technologie et de l'ingénierie.
De nombreux observateurs chinois pensent que les porte-avions de Type-002, les premiers grands super-porte-avions chinois de construction “maison”, n’utiliseront pas l'ancienne technologie de la
catapulte à vapeur utilisée à bord des vieux porte-avions américains au profit des mêmes systèmes de lancement et de récupération électromagnétiques high-tech utilisés sur le
Ford. » Si les observateurs ont raison et que le nouveau porte-avions de Type-002 devient opérationnel à la mer avec des systèmes
de lancement et de récupération électromagnétiques, la course à la parité électromagnétique sera lancée. Et, dans ce genre de concours, la tolérance de la Chine au risque dans les tests de
développement, jumelée à la poursuite ciblée d'une seule technologie de pointe, donne à la Chine un avantage distinct. Les États-Unis, par contre, seront peut-être encore aux prises avec une
tâche beaucoup plus ardue, celle d'intégrer systématiquement plusieurs technologies de pointe dans une coque unique mais beaucoup plus formidable. » Il y a beaucoup de choses en jeu. Tandis que le prestige de l’US Navy diminue aux yeux du public en même temps que ses
manifestations publiques, les dirigeants chinois comprennent le pouvoir inhérent aux simple affichage public de leur puissance. Même si le Ford est pleinement opérationnel d'ici 2024, les
États-Unis pourraient rater une occasion de montrer en public l’incroyable nouvelle puissance technologique qu’apporte cette classe. D'autre part, les progrès en technologie électromagnétique de
la Chine, – s'ils sont atteints, – peuvent recevoir une grande publicité dans quelques vidéos triomphantes d’exercice d’opérations aéronavales de grande envergure. Si la Chine gagne la
course aux systèmes électromagnétiques fiables, le coup symbolique porté à la Navy sera diablement douloureux. » Mais ce sera encore bien plus douloureux si la classe Ford ne parvient pas à résoudre toutes ses technologies et se
cantonne au rôle de fers à repasser... »
Bon signe : nous n’y comprenons pas grand’chose
Reste à voir si tout cela se fera, et si “tout cela” ne sera pas pire encore... En effet, “tout cela” semble
d’abord identifier une énorme crise ontologique de l’US Navy elle-même face à l’US Navy, entre sa puissance en train de s’effilocher, avec
ses nouveaux mastodontes de 100 000 tonnes entre promesse du renouveau et très-possible “JSFisation” de la toute-puissante classe Gerald S.
Ford, et ses interrogations au milieu du labyrinthe d’installations navales dépassées ou en nombre insuffisants, avec une classe Nimitz qu’on hésite à liquider ou à prolonger c’est selon... Le sort étrange et incertain du USS Harry S. Truman résume et symbolise bien cette formidable crise de l’US Navy, qui fut l’orgueil et le
socle même de l’immense puissance militaire américaniste.
Pendant ce temps, plane la menace de la perception de la réduction à néant de la puissance des porte-avions du fait des armes hypersoniques. Les Chinois sont, avec
les Russes, les maîtres de cette nouvelle arme ; mais en même temps, les experts projettent la possibilité d’une puissante flotte de porte-avions chinois qui pourrait supplanter au long des
années 2020 la flotte US enfoncée dans ce désarroi labyrinthique qu’on a décrit. Les Chinois développeraient-ils un type de navires d’une puissance si considérable, dont ils savent très bien
eux-mêmes l’extrême vulnérabilité face aux armes hypersoniques ? Dans tous cas prendre en compte cette perspective hypothétiique, c’est ajouter
encore au désarroi de l’US Navy.
Hooper termine son article par une conclusion plaintive et si incertaine jusqu’au pathétique :
« C’est pourquoi l'Amérique mérite des informations valides et véridiques pour gérer activement la transition de la classe de Nimitz en fin de carrière.
Le Congrès a besoin de savoir maintenant si la retraite anticipée de l’USS Truman fait partie d'un grand plan stratégique ou s'il s'agit simplement d'un moyen de s'assurer que suffisamment
d’espace est disponible dans les chantiers navals pour réparer les porte-avions défectueux de la classe Ford. »
Cette incertitude pathétique vaut certainement pour l’US Navy, pour la puissance navale en général, pour la puissance militaire conventionnelle confrontée aux
inconnues et aux surprises de plus en plus catastrophique du technologisme en pleine crise, bref pour tout ce qui constitue le concept de puissance
dans une époque si complètement hors du contrôle humain. Le destin du porte-avions et le destin de l’US Navy sont une illustration symbolique d’une très grande force de la Grande Crise
d’Effondrement du Système. On comprend que le Congrès soit inquiet et n’y comprenne pas grand’chose. Nous non plus, nous n’y comprenons pas
grand’chose, mais sans aucune inquiétude pour autant, – au contraire : c’est bien là le signe de cette Grande Crise.
Ce qu’il y a véritablement derrière les zones d’interdiction aérienne A2/AD de la Russie
...par Valentin Vasilescu - Le 08/03/2020.
Une invasion terrestre surprise des forces de l’OTAN n’effraie pas la Russie. Elle a assez de moyens de combat pour la contrer dès le départ. Sa seule vulnérabilité
se situe au niveau de ses bastions avancés de la mer Noire et de la mer Baltique : la Crimée et Kaliningrad.
La Russie a créé autour de la Crimée et de l’enclave de Kaliningrad des zones d’interdiction aérienne, « une bulle » A2/AD, qui empêchent l’OTAN d’entrer
dans son espace aérien. Jusqu’à présent, empêcher un avion (avion ou missile de croisière) de toucher une cible au sol se faisait en le détectant et en le détruisant. Des avions d’interception,
des missiles et de l’artillerie AA sont utilisés à cet effet. Les experts de l’OTAN ont noté la complexité du dispositif de défense AA de l’A2 / AD, qui est stratifié, avec une forte densité de
moyens, tous intégrés dans des systèmes de gestion automatisés de type Polyana D4M1.
Mais cela n’est que la partie visible de l’iceberg. Dans l’arsenal de ses zones d’interdiction aérienne A2 / AD, la Russie a également introduit plusieurs nouvelles
catégories de systèmes, avec une efficacité maximale (dans le combat et la sécurisation pendant le combat) que l’OTAN ne peut pas contrer. La catégorie concernant la sécurisation des combats
comprend les équipements russes de brouillage 1RL257 Krasukha-4 et R-330ZH Zhitel qui créent un « bouclier d’invisibilité » des éléments de défense les plus importants. Ces systèmes n’agissent
que contre les systèmes de détection et de guidage des tirs à partir de moyens aériens. Ils annihilent les systèmes de guidage des missiles de croisière ennemis, des avions d’attaque et des
munitions intelligentes lancés par l’ennemi. Par exemple, le brouillage touche les éléments comme :
1 – les radars à bord des avions d’attaque et des missiles.
2 – les lignes de transmission de données à partir d’avions et de missiles de croisière.
3 – les récepteurs de positionnement GPS sur les avions, les missiles de croisière et les bombes lancées par les avions.
4 – les capteurs infrarouges et fréquences de guidage laser de missiles et de bombes lancées par les avions.
Si l’armée américaine, à la base aérienne irakienne d’Ain al-Assad, avait des systèmes de brouillage similaires à ceux de la Russie, aucun des missiles balistiques
iraniens n’aurait touché sa cible.
Cependant, ce « bouclier d’invisibilité » ne peut empêcher une opération de débarquement maritime mené par la flotte navale américaine, la plus puissante du monde.
Pour éliminer cette vulnérabilité, le deuxième nouveau type de système, sur lequel sont basées les zones russes d’interdiction aérienne A2/AD, dispose de missiles hypersoniques. Seule la
Russie dispose de tels moyens qui ne peuvent être interceptés par un bouclier antibalistique ou un système antiaérien américains. Par conséquent, l’A2/AD russe ne se limite pas seulement à
défendre la zone de vulnérabilité, mais élargit considérablement le champ de bataille contre l’invasion par voie maritime, portant les combats là où la marine américaine ne pourra ni se défendre,
ni riposter.
La Russie possède deux types de missiles hypersoniques. Le Kh-47M2 Kinzhal, déjà opérationnel, a une portée de 2000-3000 km (contre 1300-1700
km, le rayon d’action du missile de croisière BGM-109 Tomahawk, ou 900 km, rayon d’action de l’avion embarqué F / A-18). Kinzhal a une vitesse de Mach 10 (14700 km/h), vole
à une altitude de 19 km, et est lancé à partir des avions MiG-31 et Tu-22M.
Le 3M22 Zirkon, qui est en phase avancée de test, a une portée de 1000 km, vole à une altitude de croisière de 40 km, à une vitesse de Mach 8-9
(9800-11000 km/h) et a la capacité d’effectuer des manœuvres latérales et en altitude (horizontales et verticales). Il est prioritairement destiné à équiper les petits navires de surface (navires
de patrouille, corvettes, frégates) de la flotte de la Baltique et de la mer Noire. La portée des missiles hypersoniques russes est supérieure à celle des avions embarqués sur les
porte-avions et des missiles de croisière américains.
Leur équipement embarqué doit leur permettre de se guider à la fin de leur trajectoire pour un impact précis sur les navires de surface en mouvement. La
probabilité de percer la défense AA est absolue (100%). C’est pourquoi la mission du missile hypersonique est de couler en 5 à 10 minutes un groupe naval américain d’invasion, composé de
50 à 70 unités de combat, avant de pouvoir lancer ses avions et ses missiles de croisière.
Du point de vue chronologique, pour la Russie, la nécessité de créer des zones d’interdiction aérienne et navale est apparue avec l’Euromaidan de Kiev, l’un des
objectifs poursuivis par les États-Unis, étant de remplacer les navires de la flotte russe de la mer Noire par ceux de la 6e flotte des États-Unis dans les bases navales de Crimée. On peut dire
que la décision de Washington d’accroître la pression sur la Russie a été une très mauvaise décision, avec un effet opposé à celui attendu. Parce que les États-Unis ont forcé la Russie à changer
radicalement les principes d’engagement dans le combat, en créant de nouveaux systèmes pour lesquels les États-Unis n’ont aucun antidote. Les États-Unis n’avaient pas prévu que la Russie puisse
monter le missile hypersonique Zirkon dans un conteneur de lancement sur un navire commercial en Méditerranée ou en mer du Nord. Ce qui permettrait de couler les porte-avions américains avant
leur entrée dans la mer Noire ou dans la mer Baltique.
NB : On ne sera pas surpris que nos frégates n'aient pas pu lancer leurs missiles lors de la tentative de frappe contre
la Syrie le 14 avril 2018. (Voir l'analyse du Gal. Delawarde ici)
...Si la discussion est réelle c’est le comble du comique !...mais il y a du soucis à se
faire quant aux capacités opérationnelles RÉELLES de l'US Navy...!
Autre source : https://youtu.be/cXGLdcD1b6M .....du 05/08/2012
En
pleine tension sino-américaine sur les eaux de la mer de Chine méridionale, le porte-avions le plus cher de la l’US Navy, l’USS Gerald R. Ford, fait face à des failles techniques qui
ne datent pas d’aujourd’hui et qui sont là, depuis sa mise en service en 2017.
Le navire de 13,2 milliards de dollars a des problèmes avec les systèmes d’atterrissage et de décollage des chasseurs sur son pont, a
indiqué Bloomberg le
9 janvier.
Selon de nouvelles estimations du Pentagone, les systèmes de vol coûteux, y compris le système de lancement électromagnétique de 3,5 milliards de
dollars, ont affecté les capacités des chasseurs à décoller depuis le pont du navire, indique Bloomberg.
Selon un article publié par Geopolitics,
à la fin de 2020, les États-Unis ont publié deux documents importants sur la stratégie navale américaine : le premier est intitulé « Advantage at Sea » (Avantages en
mer) et le deuxième est un rapport du Congressional Research Service sur la modernisation navale chinoise.
La stratégie navale 2020 définit la Chine et la Russie comme rivales et même adversaires. Elle place la Chine dans une position
exceptionnelle, compte tenu de sa capacité économique et militaire, avant de mettre directement en garde contre le fait que la Chine est la menace stratégique la plus importante
et à long terme pour l’accès sans entraves des États-Unis aux océans du monde.
« Nous accordons la priorité à la concurrence avec la Chine en raison de sa force économique et militaire croissante, de son intention
manifeste de dominer ses eaux régionales et de refaire l’ordre international en sa faveur », indique la stratégie navale américaine 2020 qui prévient clairement que les
États-Unis ont besoin de porte-avions pour combattre efficacement la Chine en mer. En tant que porte-avions le plus cher de la Marine, l’USS Gerald R. Ford doit voir ses problèmes
résolus dès que possible et être opérationnel à pleine capacité.
À noter que l’armée chinoise a récemment tiré avec succès deux missiles DongFeng 26 et DongFeng 21 depuis les îles Paracel dans la mer de Chine
méridionale vers des cibles prédéterminées à plusieurs milliers de kilomètres.
À en juger par le flux
de nouvelles concernant le dernier lancement par le navire Amiral Gorshkov du 3M22 Zircon, les tests sont très réussis et, selon les rapports de l’agence TASS (en russe), trois autres lancements depuis le Gorshkov sont prévus d’ici la fin de l’année. Cela inclut l’attaque d’une
cible imitant un porte-avions. Ceci est tout à fait naturel et facile à prévoir.
Quelque part dans ces lancements, est censé se trouver un lancement depuis un sous-marin, un des SSGN de la classe Yasen (projet 885), la dernière fois c’était le Severodvinsk, je crois, qui était prévu pour servir de plate-forme pour ce lancement. Comme on s’y attendait, et les gars des forums de
discussion l’ont déjà fait remarquer, les médias occidentaux font beaucoup de bruit autour de ce lancement. Mais encore une fois, rappelez-vous une réaction initiale puis une transition tortueuse
(pour l’Occident) par le modèle de deuil Kubler-Ross. Cela a bien sûr conduit les États-Unis à exiger l’inclusion de ces armes inexistantes dans le traité START. Je me demande pourquoi je n’entends pas encore parler de
notre grand « stratège », pronostiqueur de
pronostics, esprit militaire exemplaire, David Axe, mais je suis sûr qu’il va nous faire profiter de son expertise dans les programmes d’armement soviétiques/russes d’une minute à l’autre.
J’ai toujours affirmé que le passage au paradigme hypersonique EST une véritable révolution, qui ne peut être plus réelle que cela. C’est une révolution parce
qu’elle change la nature de la guerre. Poutine, lorsqu’il a parlé à Valery Gerasimov du lancement de Zircon, était explicite : c’est un événement de grande envergure pour la Russie. Eh bien, pour
le monde aussi. Un autre « expert », Kyle Mizokami, qui
écrit sur le Zircon, a tout faux.
Le Zircon est conçu pour utiliser la vitesse de tir fulgurante pour atteindre des cibles avant qu’elles ne puissent monter une défense efficace. Si un navire de
défense a son radar de recherche monté à 100 pieds du sol et que le Zircon vole à une altitude de 1 000 pieds (le chiffre réel pourrait être bien inférieur), le radar devrait détecter le
missile à environ 50 miles. À une vitesse de 1,7 miles par seconde, le Zircon comblera l’écart en seulement 29 secondes, ce qui signifie que le navire de défense devra détecter, suivre,
identifier, lancer des missiles défensifs et les intercepter en moins d’une demi-minute.
Comme tout missile russe de lutte contre les navires (ou d’attaque terrestre), le Zircon a des trajectoires de vol très variées et peut s’approcher de la cible sur
différentes trajectoires, notamment en « plongeant » dans le cône
d’aveuglement radar, en attaquant presque verticalement, comme le X-32. Mais cela va au-delà de la question, toute interception d’un missile de manœuvre M=8+ n’est pas l’affaire
de « 29 » secondes
(à condition qu’il soit détecté – et il y a des raisons de penser que même la détection de ce type de missile est extrêmement difficile), il est physiquement impossible de faire quoi que ce soit,
même dans les meilleures circonstances. Dans le cas d’une salve de 4 ou 6 Zircons, les systèmes anti-aériens et antimissiles les plus avancés ne sont même pas capables de réagir et le resteront
pendant une longue période.
Il n’existe actuellement aucune solution technologique pour arrêter ce type d’armes aux États-Unis. Les conséquences sont colossales : en général, il s’agira d’un
lent et pénible remodelage des flottes de surface vers des plates-formes de frappe plus petites (de la taille d’une frégate). Pour la marine russe, le Zircon libère les mains en termes de
contrôle de la mer non seulement dans les zones littorales et les eaux vertes mais, en cas de nécessité, dans la zone éloignée ou océanique, ce qui permet de protéger les groupes de frappe de surface contre toute tentative de la marine
américaine de mettre à profit la puissance de feu de ses groupes aéronavals. Ainsi, les porte-avions sont finalement déplacés vers le créneau où ils se trouvent – principalement un outil de projection de puissance contre des entités
instables. Il est évident que les dépenses gigantesques consacrées à la construction et à l’entretien de tout porte-avion de la marine américaine soulèvent une question sérieuse quant à la
validité de l’approche consistant à disposer d’un matériel d’une valeur d’environ 20 milliards de dollars (porte-avion + navires d’escorte + escadre aérienne) correspondant à des tâches plutôt
limitées que cette force incroyablement coûteuse peut accomplir dans les conditions actuelles. Il est trop coûteux de bombarder un pays de merde quelque part, alors attaquer la Russie ? Quelle
merveilleuse collection de cibles coûteuses et prestigieuses.
La Russie ayant officiellement annoncé que 7 sous-marins et 5 frégates étaient déjà prévus pour être armés du Zircon, et ayant potentiellement 6 autres Udaloys
modernisés (projet 1155M) armés d’une version complète (portée de plus de 1000 km), sans parler d’une flotte massive de petits navires lance-missiles russes (pr. 21631 et 22800) qui sont prêts à
recevoir la version Zircon Light (portée de plus de 500 km), on est obligé de se poser une question : et maintenant ? Maintenant, le maréchal Billingslea va essayer, une fois de plus, de
prétendre que la Russie va négocier son tout nouvel arsenal et il va « presser » les Russes qui,
probablement, vont rire en privé d’être « pressés », dans une sorte de
respect de… quel que soit le parfum du mois à D.C. Bien sûr, la perspective la plus terrifiante pour les Etats-Unis est l’apparition d’une sorte d’arme similaire dans les mains de la Chine. Non
pas que cela se produira nécessairement, mais qui sait – la Russie ne permettra pas à la Chine de tomber militairement si la merde frappe le ventilateur (Dieu l’interdit) et certains fous (et il
y en a beaucoup) à D.C. décideront finalement de diriger l’implosion de l’Amérique à l’extérieur en commençant une guerre « un peu victorieuse ». Même le
vieux fou Kissinger l’a remarqué :
« Les Etats-Unis doivent repenser leur
hégémonie et parler à la Chine de l’imposition de limites à leur concurrence, car l’alternative est la création de conditions similaires à celles qui ont précédé la première guerre
mondiale », a averti Henry Kissinger. « Nos dirigeants et leurs chefs doivent discuter
des limites au-delà desquelles ils ne pousseront pas les menaces, et de la manière de définir cela », a déclaré Kissinger, un diplomate de haut niveau sous l’administration Nixon, qui
est crédité d’avoir orchestré le rapprochement des Etats-Unis avec la Chine. « Vous pouvez dire que c’est totalement
impossible, mais si c’est le cas, nous glisserons dans une situation similaire à celle de la première guerre mondiale », a-t-il averti.
Les États-Unis n’ont tout simplement pas de bonnes options actuellement. Aucune. La moins mauvaise option, cependant, est de parler aux Russes et non en termes de
bras de fer géopolitique et de rêves humides que les États-Unis, d’une manière ou d’une autre, peuvent convaincre la Russie « d’abandonner » la Chine –
les États-Unis n’ont rien, zéro, à offrir à la Russie pour le faire. Mais au moins, les Russes et les Américains peuvent enfin régler pacifiquement cette bagarre « hégémonique » entre eux et
ensuite convaincre la Chine de s’asseoir enfin comme le « club des 3 grands » à la
table des négociations et de décider comment diriger le monde. C’est la seule chance pour les États-Unis de rester pertinents dans le nouveau monde. Soit les États-Unis négocient et acceptent les
limites de leur influence, soit ils disparaissent d’une manière ou d’une autre. Quoi qu’il en soit, il y a beaucoup à réfléchir sur cette question, car le monde change à une vitesse folle.
On entend dire partout en Occident, que l’armée américaine est la plus puissante du monde. Cela a longtemps été vrai. Ça l’est toujours si on choisit bien
les critères de comparaison. L’armée américaine est sans discussion celle qui dépense le plus d’argent, plus que les neuf armées suivantes réunies, dans la liste des dépenses militaires
par pays.
C’est aussi celle qui occupe le plus de terrain : plus de 700 bases dans le monde.
C’est celle qui a la plus importante « triade » nucléaire, suivie de près par la Russie, quoique, de l’avis des dirigeants américains eux-mêmes, elle ait
besoin d’une sérieuse modernisation. C’est celle qui a le plus de porte-avions, et de loin, mais là, déjà, il y a matière à discussion. Les porte-avions ont beaucoup perdu de leur
invulnérabilité avec l’arrivée de nouvelles armes, les armes hypersoniques, par exemple.
Mais les États-Unis ont perdu leur suprématie, dans le domaine des armements. Je ne parle pas des missiles hypersoniques ou des torpilles à propulsion
nucléaire, des armes que les armées US sont encore en train d’essayer de mettre au point. Dans le domaine de l’armement conventionnel, la Russie a pris la tête à quasiment tous les
niveaux, du fusil d’assaut au chasseur en passant par le char d’assaut.
Le
fusil d’assaut
Le fusil d’assaut M-16 est, de l’avis des spécialistes, le plus sophistiqué des fusils d’assaut du monde. Bien plus que le célèbre Kalashnikov, que
certains disent être fabriqué comme un « ouvre-boite ». Le problème c’est que la merveille technologique ne supporte pas le moindre grain de sable. Selon des témoignages de soldats
américains, si du sable, même en très petite quantité entre dans le fusil, il se mélange avec l’huile de lubrification et garantit l’enrayage, une fois sur deux. De son côté, «
l’ouvre-boite » peut passer quelques jours dans un marais et recommencer à tirer immédiatement (ou presque) quand on l’en sort. En résumé, le M-16 est si sophistiqué qu’il ne
fonctionne de manière optimale qu’au stand de tir. Certains utilisateurs mettent également en cause la puissance d’arrêt de sa cartouche de 5.56, à plus de cent mètres.
Le
char de combat
Le char américain Abrams a été conçu pour combattre en Allemagne où il y a très peu de sable. Seulement voilà, il s’est agi ensuite d’aller « porter la
démocratie » au Moyen Orient et là… que de sable ! Cet engin est propulsé par une turbine à gaz, et en Irak, le sable a détruit les pales des turbines, entre autres pièces, et plus
d’un millier d’Abrams (des engins à plusieurs millions de dollar pièce) ont dû être renvoyés très loin du théâtre des combats, pour des réparations lourdes. Je vous laisse imaginer le
budget et la logistique de ce genre d’opérations.
L’avion
F-35
Le nouveau JSF (« Joint Strike Fighter»), chasseur multi emploi de l’armée américaine est le projet le plus cher et le plus raté de l’histoire
militaire. Il a déjà englouti mille cinq cent milliards de dollars et l’armée de l’air est déjà en train de réclamer un nouvel avion plus fiable et… moins cher. La Turquie doit se
féliciter d’avoir acheté des S-400 russes, ce qui lui a valu d’être « éjectée » du projet F-35.
L’hélicoptère
« Commanche »
Le « Commanche » était supposé remplacer « l’Apache ». De 1983 à 2004, près de sept milliards de dollars de l’époque ont été dépensés, soit environ 10
milliards de dollars d’aujourd’hui, avant que l’on abandonne le projet. Dix milliards sans qu’un seul appareil de série ne soit livré à l’armée ! Vous imaginez ce que la Chine ou la
Russie pourraient faire avec dix milliards de dollars ?
*
S’il fallait résumer le problème des fabricants d’armes américains, on pourrait dire : complexité et prix. Les ingénieurs se font plaisir en misant
sur l’originalité et la complexité, au lieu de la souplesse et de la simplicité d’emploi, et sans considération pour les coûts. Il faut dire que quand on est le pays qui imprime la
monnaie de réserve…
À cela vient s’ajouter une sorte de sentiment de culpabilité. L’armée américaine est composée de professionnels et les combats se passent très loin du
pays. Beaucoup considèrent donc que donner à l’armée le plus gros budget possible est une façon de rendre hommage à ceux qui se battent au loin.
Mais surtout, le complexe militaro-industriel a mis sur pied un système de corruption sophistiqué qui assure sa rentabilité. Les prix des matériels
comportent des marges exorbitantes, dont une partie (des centaines de millions par an) est reversée aux fonds de campagne électorale de ces élus qui ensuite voteront les budgets du
Pentagone. Sans parler des dépenses de lobbying.
Comme le disait, il y a quelques années déjà, un analyste militaire de mes amis : « les Russes font des armes pour gagner des guerres et les Américains
font des armes pour gagner… de l’argent ».
Un drone iranien armé de missiles de croisière tactiques a survolé et filmé un porte-avions américain.
Après que le commandement de l’US Navy ait déclaré la domination complète de sa flotte au Moyen-Orient, on sait maintenant que lors de la
dernière visite du porte-avions américain USS Dwight D. Eisenhower dans le golfe Persique, un drone d’attaque stratégique iranien armé de missiles de croisière a survolé le
porte-avions de manière démonstrative, montrant ainsi que la flotte américaine est non seulement incapable de détecter les drones iraniens, mais constitue également une
excellente cible pour les missiles iraniens.
Dans les images vidéo présentées, vous pouvez voir comment le drone iranien Shahed-191 examine avec succès le pont d’un porte-avions américain depuis les airs, tout
en restant inaperçu par l’armée américaine. La démonstration de ces images vidéo a frappé assez durement la réputation de l’armée américaine, puisque, si nécessaire, Téhéran pourrait facilement
éliminer le porte-avions avec plusieurs frappes aériennes.
Pour le moment, il n’y a pas de détails à ce sujet, cependant, c’est loin d’être la première fois que l’armée iranienne montre sa capacité à attaquer avec succès
les forces américaines dans un contexte d’escalade des relations entre les deux pays.
En mars dernier a eu lieu un événement incongru qui témoigne de l’état de délitement de la direction militaire américaine. Carlson Tucker, un commentateur
de la chaine conservatrice Fox News, a
relevé que la Chine avançait à grands pas vers la construction d’une marine de classe mondiale pendant que l’administration militaire américaine se concentrait sur la production
de combinaison de vol
pour femmes enceintes et sur de nouvelles exigences en matière de coiffure et de
vernis à ongles pour les troupes US.
À la surprise
générale, le Département de la Défense (DoD) a réagi furieusement en accusant Tucker d’être anti-femme et de « rabaisser l’ensemble de l’armée américaine ». Au lieu
de répondre sur le fond aux critiques de Tucker, il a produit une réponse outragée dans la droite ligne de la doxa progressiste :
« Les femmes dirigent nos unités les plus meurtrières avec caractère. Elles domineront N’IMPORTE QUEL futur champ de bataille sur lequel nous serons
appelés à nous battre ». (SMA Michael Grinston (@16thSMA)).
Le DoD a également produit un
article sur son site officiel defense.gov avec un titre sidérant d’amateurisme : « Le porte-parole de la défense châtie l’animateur de Fox qui a
critiqué la diversité dans l’armée américaine ».
La
« wokenisation » en cours de l’armée US
Cette réaction ridiculement disproportionnée et politisée du DoD témoigne d’une évolution profonde de l’armée américaine qui, sous la pression du nouveau
gouvernement Biden, se « wokenise »
rapidement et fait désormais la chasse aux « suprémacistes blancs » qui peupleraient ses rangs.
L’une des premières mesures prises par le secrétaire à la Défense Lloyd Austin a été de demander un examen à la loupe de tous les tatouages et symboles
d’unité susceptibles d’avoir des « significations cachées ».
Un vaste programme de formation a également été engagé afin de «sensibiliser »
le corps militaire US à l’existence de terroristes intérieurs caractérisé par un extrémisme « anti-gouvernemental », « anti-autorité »,
« anti-avortement » et diverses idées « suprémacistes ». Les diapositives de
cette formation incitent clairement
à la délationde tous ceux qui
seraient soupçonnés de soutenir cette « idéologie extrémiste ». La menace est claire : « le service est un privilège » et il serait dommage de perdre ce
privilège en ne faisant pas votre part pour éradiquer les « extrémistes ». La « cancel culture » progressiste a revêtu son nouvel habit kaki.
C’est dans ce contexte délétère qu’une simulation récente de l’armée de l’air américaine (USAF) a conclu
à une
défaite rapide de l’armée américaine face à la Chine en cas d’invasion de Taïwan. Bien que ne pouvant encore se comparer à la puissance militaire
américaine, la Chine a
entrepris un énorme effort de modernisation de ses forces qui suscite désormais l’inquiétude
au sein de l’hégémon américain. Un article
de CNN relevait
ainsi que « La Chine a construit plus de navires en un an de paix (2019) que les États-Unis en quatre ans de guerre (1941-1945) ».
Billions
de dollars et guerres perdues
Il faut dire que pendant ces vingt dernières années, l’armée américaine s’est
progressivement usée dans des guerres ruineuses qu’elle n’a jamais réussi à gagner et qui n’ont apporté aucun bénéfice stratégique majeur.
La guerre d’Irak a couté 3
000 milliards de dollars aux États-Unis et, pour ce prix modique, elle n’a réussi qu’à renforcer la position de l’Iran et de la communauté chiite au moyen-orient. La
guerre en Afghanistan a couté 450
Md$ ce qui aurait d’ailleurs fait dire à Ben Laden qu’il avait réussi à ruiner les États-Unis avec un attentat à moins d’un million de dollars. Pas faux.
La stratégie américaine en Syrie est devenue un jeu illisible dans lequel des proxys islamisés sont soutenus
un jour pour être bombardés le lendemain. Au Yémen, le soutien actif de l’armée américaine en matériel, en renseignement et en actions clandestines n’a
pas permis à l’Arabie Saoudite de vaincre les rebelles houtis soutenus par l’Iran après 6 ans d’une guerre calamiteuse sur le plan humanitaire, et ce en dépit de la disproportion
des moyens engagés.
Après l’intervention occidentale de 2011 à l’initiative du président Sarkozy, la Libye est devenue un cloaque ingouvernable en proie à la guerre civile et
est aujourd’hui une des principales
portes d’entrée de l’immigration clandestine africaine, menaçant de déstabiliser l’Europe.
En résumé, à part semer le chaos un peu partout au Moyen-Orient et en Asie mineure pour un résultat stratégique clairement négatif, personne ne
comprend trop à quoi ont servi les billions de dollars dépensés par les États-Unis dans son appareil militaire depuis 20 ans, si ce n’est pour gaver un appareil militaro-industriel
devenu obèse.
La
surprise russe de 2018
À ces multiples déconvenues de l’Hégémon américain s’est ajoutée la rupture
technologique majeure de la propulsion
hypersonique, dévoilée en 2018 par le président Poutine qui est devenue le cauchemar des états-majors occidentaux.
Les nouveaux
systèmes d’armes russes hypersoniques tels que l’Avangard remettent non seulement en cause la capacité des systèmes antimissiles américains de prévenir une première frappe russe
sur le sol américain ; mais ils sont également une menace majeure
pour les flottes US qui deviennent de facto d’énormes cibles à plusieurs dizaines de milliards de dollars au milieu de l’océan. Grâce à ces nouveaux systèmes
d’armes, la mer Noire et la
mer de Chine peuvent être désormais transformées en zone d’exclusion rendant très dangereuse toute incursion pour la Marine américaine.
En matière de puissance militaire, le meilleur classement est sans doute établi par
le site atlasocio.com. Son « Power Index » prend en compte plus de 50 indicateurs relatifs à la défense nationale. Plus il se rapproche de 0, plus le niveau est
élevé.
Pour l’année 2020, le classement place logiquement en tête les États-Unis avec
un score de 0,0606 suivi de la Russie avec 0,0681 et la Chine avec 0,0691. La France est classée 7ème avec un score de 0,1702. Malgré le
poids énorme de budget de la défense américain (650 Md$ à comparer à 250 Md$ pour la Chine et 60 Md$ pour la Russie), on constate que les États-Unis sont
désormaissérieusement
contestés en tant que superpuissance militaire ce qui explique l’hystérisation croissante de leurs relations avec la Russie et la Chine.
Le
désastre industriel du JSF
Toujours dans le domaine technologique, un autre dossier donne également des sueurs froides à l’état-major américain : celui du JSF F35
surnommé la « dinde volante ». Cet énorme programme militaire à plus de 1 000 milliards de dollars vise à remplacer l’ensemble de la flotte des avions de chasse
américains par un seul avion multirôles.
Hors de prix, bourré
de défauts, incapable de dépasser durablement le mur du son sans se désagréger, ce programme va de Charybde en Scylla et est en passe de
devenir le plus gros désastre industriel de tous les temps. Le dernier secrétaire à la défense de Donald Trump avait
qualifié le F35 de « paquet de merde » et de « monstre » juste avant son départ et il est de plus en plus probable que le
programme soit discrètement tué par l’USAF et remplacé par un programme moins ambitieux.
Mais rien n’est certain : le Pentagone est
hors contrôle depuis le début des années 2000, engloutissant des sommes folles que le GAO (la Cour des comptes américaine) a renoncé depuis longtemps à auditer sérieusement, et
n’hésitant plus à désobéir aux ordres reçus de l’exécutif.
Dans un entretien exclusif avec The Grayzone, le
colonel Douglas Macgregor, ancien conseiller principal du secrétaire à la Défense, a ainsi révélé que le
Pentagone avait
continument et sciemment saboté tous les efforts du président D. Trump pour obtenir un retrait des troupes américaines d’Afghanistan au cours de son mandat.
Dans un discours d’adieu inquiétant prononcé en 1961, le président
Eisenhower mettait déjà en garde contre le danger d’un complexe militaro-industriel en roue libre :
« Dans les assemblées du gouvernement, nous devons donc nous garder de toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par
le complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d’une désastreuse ascension d’un pouvoir illégitime existe et persistera ».
Il semble que ce risque soit désormais avéré et que les forces armées
américaines soient entrées dans une phase de déstructuration qui laisse en lointain souvenir des grands noms tels que Lee, Jackson, Grant, Sherman, MacArthur, Patton, Nimitz
et tant d’autres généraux hauts en couleur qui ont fait la gloire de l’armée américaine, à l’époque où elle savait encore gagner des guerres.
Une
guerre mondiale aujourd’hui plus probable que jamais ?
Le dernier sommet sino-américain en Alaska des 18-19/03 témoigne de l’agacement
grandissant de l’alliance sino-russe vis–à-vis d’interlocuteurs occidentaux qui ne sont plus considérés comme fiables et rationnels.
Des reproches maladroits du représentant américain Anthony Blinken sur la situation des droits de l’homme en Chine ont déclenché en retour une
réaction aussi furieuse que rarissime du représentant chinois qui a agoni un Anthony Blinken livide pendant 15 minutes sur la situation intérieure des États-Unis où
« de nombreux américains n’ont eux-mêmes pas confiance dans la démocratie aux États-Unis ».
Comme l’a relevé un commentateur perspicace :
« S’il devait y avoir une date pour que les historiens marquent l’humiliation télévisée et la fin officielle de l’hégémonie américaine, ce serait la
gifle publique du secrétaire d’État Antony Blinken et du NSA Jake Sullivan par l’ambassadeur chinois sur le sol américain » ~ Mollie (@MZHemingway) March 22, 2021.
Malheureusement, il faut aussi
craindreune réaction
désespérée de l’hégémon américain désormais dirigé par une élite déconnectée qui ne vit plus que dans un monde de communication et d’affect outragé. C’est bien ce que
craignent aujourd’hui les dirigeants chinois et russes : Plus qu’une défaite militaire, une fuite en avant de l’occident vers une guerre mondiale.
Cette hypothèse catastrophique est aujourd’hui
plus vraisemblable qu’elle ne l’était au temps de la guerre froide, à une époque où l’élite militaire et politique occidentale – qui connaissait encore le prix atroce de la guerre
– était encore rationnelle et compétente et où aucun président américain ne se serait abaissé à attaquer
ad hominem son interlocuteur russe en le traitant de « tueur ».
Le Wall Street
Journal s’inquiète. À tel point qu’il a ressenti le besoin d’écrire sur le « Checkmate » russe (actuellement également connu sous le nom de SU-75) et de citer le grand
patron de Rostec, Sergey Chemezov.
« Lors de la principale
exposition d’avions militaires en Russie, en juillet, le président russe Vladimir Poutine a inspecté un prototype d’avion à réaction conçu pour affronter plus que des chasseurs ennemis.
Le LTS Checkmate serait le deuxième avion de combat monomoteur au monde à intégrer les systèmes de commande et d’évasion radar les plus sophistiqués. Le seul autre avion de cette
catégorie, le F-35, fabriqué par Lockheed Martin Corp. est l’avion le plus avancé de l’arsenal américain ».
Chemezov nie catégoriquement tout aspect géopolitique du Checkmate, mais il est juste poli – bien sûr qu’il y en a un. Alors que le Wall Street
Journal tente de donner une tournure positive au F-35 en faisant des déclarations risibles comme celle-ci :
« Le F-35 fait l’objet
d’une demande internationale, offrant à Washington une exportation de défense viable qui contribue également à faire progresser la sécurité et les objectifs diplomatiques des États-Unis.
Israël et le Japon font partie des 15 pays qui ont reçu le F-35 ou qui ont conclu des accords pour l’acheter ».
Le gorille de 800 livres dans la pièce ne peut être ignoré : Le F-35, qui est un échec au combat à 100 millions de dollars par jour, est totalement perdant
sur trois points (parmi de très nombreux autres) :
1. Il ne peut pas voler correctement, sans parler du vol supersonique, alors que vous pouvez parier vos fesses sur les avions de combat de fabrication
russe, quelle que soit leur génération, qui sont capables de voler, surtout avec le moteur Izd. 30 avec vectorisation de poussée. Avons-nous besoin de discuter de la manière dont les
avions russes volent ?
2. La question du prix. La comparaison n’est même pas valable.
3. Laissons tomber cette absurdité de « furtivité ». Une observabilité faible ou très faible ne vous place pas dans une bulle
« d’invisibilité », en particulier face à une suite de capteurs fusionnés modernes sur tout avion de combat moderne, sans parler des systèmes de défense antimissile modernes.
Les Turcs peuvent en témoigner.
Donc, oui, ce Checkmate est conçu pour gagner le marché tout en offrant de bien meilleures performances de combat pour une fraction du prix du F-35. Il
s’agit d’un acte géopolitique par défaut, car il incite la clientèle américaine à réfléchir à deux fois à ce qu’elle achète aux États-Unis pour ses besoins de défense. Demandez aux
Allemands, ils ont agi de manière géopolitique :
« L’Allemagne ne veut
pas du chasseur furtif F-35. L’annonce faite par le Bundestag la semaine dernière est une bonne nouvelle pour la multinationale européenne Airbus, qui avait été touchée par le
coronavirus ».
Les Allemands souhaitaient que la fabrication reste sur le continent. De plus, les Allemands ont clairement fait savoir en 2019 que les rumeurs de
« furtivité » des F-35 étaient largement exagérées.
« Ils ne sont plus
furtifs ? Un fournisseur allemand de radars affirme avoir suivi le jet F-35 en 2018 – depuis une ferme de poneys. Dans l’illustre histoire de l’avion de combat F-35, ajoutez une ferme de
poneys à l’extérieur de Berlin comme l’endroit où une entreprise prétend que la couverture furtive de l’avion a été soufflée, écrit Sebastian Sprenger pour C4ISR.com ».
Si d’énormes questions se posent quant à la capacité de l’Europe à rivaliser avec les États-Unis, nominalement, sur l’ensemble des besoins de la guerre
moderne, on ne peut nier le fait que les problèmes de l’Europe se situent en dehors de la guerre classique entre États-nations (ou blocs militaro-politiques) et qu’ils sont de nature
systémique.
La Russie ne va pas faire exploser l’Europe où elle vend ses hydrocarbures et même sans cela – quelle est la valeur de l’Europe pour la Russie ? Les Russes
ont leurs propres problèmes de migration, même s’ils ne sont pas aussi aigus que ceux de l’Europe, donc, pour l’instant du moins, l’Europe restera sur ses positions, pour ainsi dire, et
poursuivra son propre programme Typhoon. Ceux qui ne le feront pas, comme les Pays-Bas ou l’Italie, se feront tordre le bras pour acheter des F-35.
Mais en fin de compte, le F-35 est en soi un pur outil géopolitique, et il l’a toujours été, si l’on considère les « antécédents » des États-Unis
en matière de concurrence sur les marchés d’armement internationaux.
Le précédent de la Turquie avec l’achat de S-400 a porté un coup massif à la confiance américaine et maintenant l’Inde subit une pression imparable des
États-Unis pour revenir sur sa décision et, accessoirement, sur un contrat de 5 milliards de dollars avec la Russie pour des S-400.
D’une manière générale, le S-400, de même que toute mise à jour de la série S-300 et d’autres systèmes de défense aérienne russes, et le F-35 ne sont pas
« compatibles » parce qu’ils exposent le F-35 pour ce qu’il est, un échec, et cela est verboten dans le « livre » américain.
C’est là que tout se croise dans la pure géopolitique et l’argent, beaucoup d’argent. Il n’est pas rare que les États-Unis « conditionnent »
l’utilisation de leurs propres armes. Laissez-moi vous rappeler :
Tout ça, c’est au grand jour. Cela a toujours été le cas. Maintenant, lorsque d’anciens sous-mariniers soviétiques et russes commencent également à parler,
les choses se compliquent vraiment avec la réputation des systèmes d’armes et des facilitateurs de l’Amérique.
S’il y a un domaine dans lequel les États-Unis ont vraiment laissé tomber la balle, c’est bien celui de l’aviation de combat. Le F-35 en est la preuve
vivante et même la « technologie » de gestion de la perception et de la communication massive de l’Amérique ne peut cacher le fait que les États-Unis ont perdu une compétition
où ils ont toujours revendiqué le leadership.
Dans ce cas, l’apparition d’un chasseur qui fonctionne simplement pour une fraction du prix du F-35, sans parler du fait qu’il s’agit d’un très bon avion de
combat, ce qui, connaissant la propension de la Russie à produire régulièrement de bons avions, est hautement probable, devient une préoccupation géopolitique majeure pour les États-Unis,
parce qu’une sacrée quantité d’argent et de prestige est en jeu ici.
Et les États-Unis, certainement, ne savent pas comment perdre avec élégance. Pouvez-vous imaginer le cirque médiatique lorsque le SU-75 sera proposé à
l’exportation, et il le sera.
P.S. Pour le Waal Street
Journal – apprenez la signification du mot « avancé » lorsqu’il est appliqué à la guerre. La sur-ingénierie et les caractéristiques inutiles ne font pas partie de ce
qui rend les choses avancées. L’efficacité au combat oui.
Les armées européennes ne cessent d’approfondir le fossé technologique qui les sépare des trois premiers mondiaux – la Russie, la Chine et les États-Unis –
ce qui menace à terme le Vieux Continent de perdre ses compétences en matière de conception et de savoir-faire industriel.
Frank Haun a fait cette déclaration lors d’une interview avec Les Echos. Il
dirige le groupe de défense KNDS, qui réunit certains fabricants d’armes allemands et français :
« Le rythme de
développement des produits européens ne correspond pas aux besoins prospectifs des armées, ni au rythme industriel et technologique mondial, qui a récemment été fortement perturbé par la
Russie et la Chine ».
Selon lui, les progrès actuels supposent que le nouveau système européen de combat terrestre MGCS et le chasseur de nouvelle génération SCAF n’apparaîtront
pas avant 2040 – 2045. Cela dit, Moscou dispose déjà de plates-formes prêtes à l’emploi, à savoir le chasseur Su-57, le drone d’attaque lourd Su-70, une nouvelle génération de véhicules
blindés lourds de la famille Armata, le véhicule blindé de classe moyenne Kurganets (à chenilles) et le Boomerang (à roues) – « tous conçus pour
entrer en service dans les prochaines années », précise M. Haun. La situation semble similaire en Chine, qui a développé le chasseur de nouvelle génération J-35, de nouveaux
véhicules blindés tels que le Type-99A ou le Type-15.
Selon le responsable, tous les produits susmentionnés remplaceront les générations précédentes de véhicules en
Russie et en Chine d’ici 2040. Dans ce contexte, l’Europe mise sur la modernisation de plates-formes plus anciennes comme les chasseurs Rafale et Typhoon ou les chars lourds Leclerc et Léopard 2,
qui « n’ont
pas d’avantage technologique sur les Su-57, J-35 et autres Armatas ».
« Cela rendrait, de manière
tout à fait prévisible, les armées européennes inférieures sur le plan opérationnel », selon M. Haun.
En outre, le fossé technologique ne fera que se creuser, car tandis que l’Europe crée enfin des produits de nouvelle génération, la Fédération de Russie, la Chine
et les États-Unis auront déjà mis au point de nouvelles itérations de systèmes précédemment développés.
« Les pays européens
s’accrochent désespérément à des conceptions vieilles de 30 ans, fondant leur vision sur le remplacement des équipements plutôt que sur l’évolution de la technologie et des doctrines
militaires ». Le chef du groupe est perplexe face à la situation actuelle.
M. Haun invite à prêter attention aux derniers développements de l’industrie européenne de la défense. Par exemple, le système de camouflage SALAMANDER dans le
spectre optique et infrarouge de Nexter, qui, dit-il, « est capable d’effacer les
véhicules blindés des champs visuels et électro-optiques ». Ou pour le canon ASCALON de 140 mm. Ou encore le programme SHARK de protection active des véhicules blindés.
« La réalisation des programmes
de défense devrait aujourd’hui se fonder sur le rythme technologique des trois superpuissances mondiales, par rapport auquel les Européens sont de plus en plus distancés », conclut
Haun.
Les systèmes de Guerre électronique russe ont lancé une attaque massive contre les satellites militaires américains
Les
États-Unis ont enregistré une attaque sur leurs satellites militaires spatiaux.
Le commandement militaire américain a déclaré que l’armée russe avait mené une attaque sans précédent contre des engins spatiaux militaires américains. Les
attaques ont été menées à l’aide de systèmes de guerre électronique de type non spécifié, et ce depuis très longtemps. Ces attaques affectent sérieusement le fonctionnement des engins
spatiaux américains.
Cette information intervient après que des commandants militaires américains ont annoncé que la Russie et la Chine avaient même utilisé des armes laser
contre des satellites.
« Lorsque la Russie
fait exploser un satellite dans l’espace avec un missile, comme elle l’a fait ce mois-ci, la course aux armements en cours dans l’espace devient une nouvelle importante, bien que les
États-Unis et leurs adversaires se battent dans l’espace tous les jours. En effet, les menaces grandissent et s’étendent chaque jour. Et il s’agit bien d’une évolution d’une activité qui
dure depuis longtemps », m’a expliqué le général David Thompson, premier chef adjoint des opérations spatiales de la Force spatiale. « À l’heure actuelle, l’US Space Force enquête
sur ce que Thompson appelle des « attaques réversibles » contre des satellites du gouvernement américain (c’est-à-dire des attaques qui n’endommagent pas de façon permanente les
satellites) « chaque jour ». Selon lui, la Russie attaque régulièrement les satellites américains avec des moyens non cinétiques, dont la guerre électronique », rapporte
le Washington
Post.
À ce jour, la Russie dispose de plusieurs capacités de guerre électronique qui lui permettent d’attaquer les satellites spatiaux américains. De plus, selon
toute vraisemblance, les attaques contre les engins spatiaux militaires américains n’en sont pas – la Russie ne fait que les perturber lorsqu’ils passent au-dessus de ses cibles
stratégiques et militaires, en essayant d’empêcher la fuite d’informations importantes, bien que si nécessaire, les satellites puissent être complètement désactivés par les mêmes
complexes de guerre électronique.
Même la marine américaine reconnaît la supériorité des armes russes
...par Moon of Alabama - Le 23/12/2021.
Il y a un signe que les
États-Unis reconnaissent enfin la supériorité écrasante des nouvelles armes russes comme les missiles hypersoniques Tsirkon (Zircon). Voyons cela.
La Russie possède
plusieurs navires de guerre de la taille d’une corvette ou d’une frégate de classe Amiral Gorshov, d’environ 5 000 tonnes. Ils sont désignés sous le nom de projet 22350. D’autres sont en commande. Ils coûtent environ 120,150, $500 1 millions de dollars chacun.
Outre d’excellentes défenses antiaériennes et antimissiles et des capacités de guerre électronique, chacun de ces navires dispose de 16 à 32 cellules de système de
lancement vertical (VLS) à partir desquelles ils peuvent tirer des missiles hypersoniques antinavires et/ou d’attaque terrestre.
Les navires standard de la marine américaine sont les destroyers de classe Arleigh Burke, d’environ 9 000 tonnes. Il y en a actuellement 69 en service, chacun coûtant environ 1,8 milliard de dollars.
Les Burke possèdent chacun 96 cellules VLS à partir desquelles ils peuvent tirer des missiles de croisière Tomahawk contre des cibles terrestres ou maritimes. Les
États-Unis ne disposent pas de missiles hypersoniques. (Les missiles balistiques sont supersoniques mais ne sont généralement pas utilisés à cette fin.) Les Tomahawk volent à une vitesse
subsonique et sont dépassés. Lorsque les États-Unis ont attaqué la Syrie, en 2018, en lançant 103 missiles de croisière contre 8 cibles, 71 de ces missiles ont été abattus par les défenses aériennes et antimissiles ou détournés par des moyens
électroniques. Seuls 32 missiles, soit moins d’un tiers, ont atteint leurs cibles.
Les missiles hypersoniques permettent à l’attaquant de surmonter les défenses antimissiles protégeant toute cible. Cela conduit, comme l’enseigne Andrei Martyanov
dans ses livres, à une supériorité balistique écrasante pour le camp qui dispose de l’hypersonique :
Le
résultat de tels calculs est bien exprimé dans une citation de l’amiral Turner que Martyanov cite : « Ce n’est pas la taille des navires qui comptent. C’est la capacité à
faire ce qui pourrait être décisif dans une situation particulière. »
Enfin, des diplômés de l’école militaire de l’U.S. Navy, à Monterey, ont également fait les calculs appropriés. Voici leurs résultats (p. 57) :
La section d’analyse documentaire décrit la manière dont les missiles de croisière [Tomahawk Land Attack Missile (TLAM)] doivent être lancés en salves de 16
missiles pour vaincre une cible dotée d’une défense active. En raison de sa vitesse exceptionnelle, de sa manœuvrabilité et de
sa trajectoire de vol basse, un seul missile hypersonique à corps glissant est susceptible de venir à bout d’un système de défense active et pourrait vaincre même une salve de
TLAM.
Un destroyer de la classe Arleigh Burke est équipé de 96 TLAM, soit six salves de 16 missiles chacune. Cela signifie qu’un navire équipé de 12 missiles hypersoniques
peut attaquer autant de cibles activement défendues que deux destroyers de classe Arleigh Burke tirant des salves de 16 missiles. 12 [All-Up-Rounds (AURs)] a été choisi comme la note
la plus élevée pour cet attribut car il
représente l’équivalent offensif de deux navires entiers dans le scénario où une cible activement défendue est attaquée.
Une corvette russe de classe Amiral Gorshov d’environ 5 000 tonnes, équipée de 16 missiles hypersoniques et coûtant entre 150 et 500 millions de dollars, possède
une puissance de feu SUPÉRIEURE à celle de deux destroyers américains de classe Arleigh Burke de 9 000 tonnes chacun, équipés de 192 missiles et coûtant au total quelque 3,2 milliards de
dollars.
Ce n’est pas qu’Andrei Martyanov, des diplomates russes ou moi-même qui affirmons cela, mais des universitaires payés par la marine américaine.
Les résultats des missiles hypersoniques contre des ennemis ne disposant pas de capacités hypersoniques sont vraiment impressionnants. Ce fait évident vient
seulement d’être compris par les experts américains :
Une étude fascinante. Un planificateur de flotte de la Navy montre comment 1 navire équipé de 12 missiles hypersoniques CPS pourrait avoir la même puissance de
frappe que 2 destroyers Arleigh Burke équipés de 192 Tomahawks.
Patrick Armstrong, un ancien analyste militaire en service dans le corps diplomatique canadien, a récemment énuméré un certain nombre de mesures que la Russie
pourrait prendre pour faire pression sur les États-Unis afin qu’ils signent les projets de traités« mais-pas-ultimatum »[de Poutine, NdT]. Je voudrais attirer votre attention sur
celle-ci :
Je
crois (soupçonne ou devine) que les forces armées russes ont la capacité d’aveugler les navires équipés d’Aegis. Moscou pourrait le faire en public d’une manière qui ne pourrait être niée.
Sans Aegis, la marine de surface américaine n’est plus qu’une cible. Objection : « il s’agit d’un secret de guerre qui ne doit pas être utilisé à la légère ». À moins, bien sûr, que les forces armées
russes n’aient quelque chose d’encore plus efficace.
Les destroyers de classe Burke sont équipés du système d’armes navales intégré Aegis. Si la Russie peut le mettre hors d’état de nuire en aveuglant ses capteurs, ce que j’ai également des raisons de croire
possible, la Russie n’a même pas besoin de l’hypersonique pour couler ces navires. Dans un conflit avec la Russie ou ses alliés, les principaux navires de la marine américaine ne seront plus que
des coques métalliques inutiles destinées à couler au fond de l’océan sur lequel ils flottent.
Au fait, la Russie ne dépend pas seulement d’une poignée de corvettes de classe Gorshov. Ses sous-marins de classe Yasen peuvent également tirer des Tsirkons. Elle dispose également de missiles antinavires supersoniques Onyx qui peuvent être tirés depuis différentes classes de navires de surface, de sous-marins ou de lanceurs terrestres, ainsi que de missiles antinavires hypersoniques
Kh-47M2 Kinzhal qui peuvent être lancés depuis des avions de chasse ou des bombardiers.
Lorsque les États-Unis ou la Grande-Bretagne envoient des navires dans la Baltique ou la mer Noire, c’est uniquement à des fins de propagande. Si un véritable
conflit avec la Russie éclataient, ils seraient coulés en quelques minutes.
Et ce n’est pas seulement la marine américaine qui ne peut pas avoir le dessus sur la Russie. Scott Ritter est un ancien officier de renseignement des Marines et
inspecteur de l’ONU :
Un défi ouvert à l’armée américaine : sur un préavis de quelques instants (pas de votre choix), déployez deux brigades lourdes au NTC en une semaine, prêtes à l’arrivée pour mener des exercices intenses d’armes combinées pendant un mois. Cela n’arrivera pas. Qu’est-ce qui fait croire que nous
sommes importants en Europe ?
Ce que je veux dire, c’est que les États-Unis ne sont que l’ombre de leur ancienne force lorsqu’il s’agit de projeter une puissance de combat terrestre en
Europe. La seule Brigade de Combat Blindée que nous avons en rotation n’est pas suffisante. Pas plus que la deuxième BCB pour laquelle nous avons prépositionné des équipements en Pologne.
L’envoi d’une poignée de bombardiers américains en Roumanie relève également de la propagande destinée au public « occidental » et ne constitue pas un véritable
défi pour les défenses aériennes de la Russie. Dans un véritable conflit, ils auraient à peine le temps de décoller avant d’être touchés.
La Russie a acquis la suprématie militaire sur les forces des États-Unis et de l’OTAN, et pas seulement en Europe. C’est pourquoi elle peut formuler des exigences
et s’attendre à ce qu’elles soient satisfaites. Le « sinon… » derrière ces « demandes qui ne sont pas un ultimatum » est trop évident
pour ceux qui sont suivent l’histoire.
Il est temps que les experts, et leur public, le reconnaissent.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Les 150 millions de dollars étaient mon erreur. C’était pour un autre navire. 500 millions de dollars (Rs 4 000 crore) était le prix de vente mentionné dans un certain journal indien concernant l’achat éventuel d’une frégate de classe Amiral Gorshov. La Russie paiera
probablement beaucoup moins que cela.
Qu’y a t-il derrière le durcissement de ton de la Russie vis-à-vis des États-Unis ?
À mon avis, nous assistons aujourd’hui à la deuxième étape de la tentative de la Russie de forcer Washington à s’asseoir à la table des négociations en vue d’un
nouveau partage des sphères d’influence mondiales, en profitant pleinement de la faiblesse, de l’indécision et de l’échec des dirigeants de la Maison Blanche en Afghanistan. L’objectif est
d’éloigner la menace de l’OTAN des frontières de la Russie et de favoriser le développement économique de la Russie. Le rassemblement de troupes russes aux frontières de l’Ukraine n’est donc rien
d’autre qu’un écran de fumée créé par le président Vladimir Poutine pour dissimuler cette intention et donner des atouts à la présidence américaine aux yeux du public américain si Washington
décide de négocier sur le fond.
La première tentative de
Poutine
Le discours annuel de Vladimir Poutine sur l’état de la nation devant le Parlement, qui a habituellement lieu en décembre, a été reporté au 1er mars 2018. Ce
discours a été consacré à la présentation des nouvelles armes « invincibles » de la Russie, auxquelles les États-Unis ne pourront pas faire face. En fait, la Russie a envoyé un
avertissement aux États-Unis : « À partir de maintenant, vous
allez nous écouter », a déclaré le président Poutine. Vladimir Poutine pensait que le simple fait de les répertorier, plutôt que de les déployer dans les points chauds des États-Unis,
suffirait à amener Washington à la table des négociations sur le nouveau partage des sphères d’influence. Poutine avait tort, Trump n’était pas prêt à négocier, il a même retiré unilatéralement
les États-Unis du traité INF signé avec la Russie.
Quelles sont ces nouvelles armes
?
1) Le planeur spatial Avangard avec une tête nucléaire de 2 MT. L’Avangard traverse l’atmosphère à Mach 20 (24 500 km/h), contrairement à tous les
missiles balistiques, et est capable de modifier sa trajectoire, d’effectuer des sauts d’altitude et des changements de direction. Ces caractéristiques rendent le système Avangard incapable
d’être intercepté par un quelconque bouclier antimissile balistique. Il est entré en service auprès de l’armée russe en décembre 2019. L’Avangard a au moins une décennie d’avance sur les types
d’armes occidentales.
2) Le missile SarmatICBM (RS-28), équipé de 10 à 15 têtes nucléaires individuelles, est capable d’utiliser le
procédé du Système de Bombardement Orbital fractionné (FOBS en anglais), qui consiste à placer un missile balistique intercontinental en orbite terrestre basse, d’où, sur commande, après quelques
rotations ou quelques années, il rentre dans l’atmosphère terrestre et frappe une cible ennemie. Pour le Sarmat, il n’y a pas de limites à sa portée et la prédiction de la cible est impossible
jusqu’au début de la rentrée dans l’atmosphère. Le Sarmat peut être lancé vers le pôle Nord et s’approcher du territoire américain du sud au nord pour rentrer dans l’atmosphère en contournant les
boucliers de missiles balistiques américains. Il est doté d’un équipement de leurre Mozyr, qui, lors de la rentrée, crée des centaines de cibles factices, masquant parmi elles la véritable ogive.
Le missile est toujours en cours de test.
3) Missile hypersonique Kinjal d’une portée de 2000 km et d’une vitesse de 12 500 km/h. Il est entré dans
l’armée de l’air en 2020, armant les avions MiG-31K.
4) le missile antinavire hypersonique Zircon, dont la vitesse maximale est de Mach 9 (11 025 km/h) et la
portée maximale de 1000 km. Il entrera en production en série en 2022 et équipera des navires de surface et des sous-marins d’attaque.
5) Missile de croisière à propulsion nucléaire Burevestnik avec tête nucléaire. Il peut voler pendant des heures, des jours ou des années à une vitesse subsonique
sans atterrir grâce à son réacteur nucléaire. À mon avis, c’est un fantasme qui ne peut pas devenir une arme de sitôt.
6) Drone sous-marin à propulsion nucléaire avec ogive nucléaire. Il peut naviguer sous l’eau partout et
atteindre n’importe quel point du globe. Comme Burevestnik, il a été mis sur la liste de Poutine, bien qu’il semble encore un fantasme, difficilement réalisable.
7) Système de défense aérienne S-500 (55R6M) d’une portée maximale de 500-600 km. Il intercepte également les
missiles balistiques de portée intermédiaire (3000-5500 km), jusqu’à une altitude de 200 km, avec une vitesse pouvant atteindre 5 km/s (18 000 km/h). En termes de missions, il ressemble au
système américain THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), mais ses performances sont supérieures. Il devait rejoindre l’armée russe en 2021. En juin 2021, le S-500 aurait également été testé
sur la base aérienne de Khmeimim en Syrie, parvenant à détecter l’empreinte radar d’un avion américain F-35.
Après une analyse objective, le Pentagone a conclu que les nouvelles armes de Poutine en 2018 ne peuvent que réduire l’écart technologique entre les armées russe et
américaine. Le territoire américain n’est pas encore exposé aux frappes massives de la Russie, et il est beaucoup moins vulnérable que le territoire occidental et méridional de la Russie aux
armes américaines.
La deuxième étape de Poutine
En avril 2021, 20 à 30 unités, du niveau d’un bataillon ou d’une brigade, ont été déployées dans des zones situées sur le territoire russe, à 80-250 km de la
frontière ukrainienne, pour y effectuer des exercices. Les opérations ont pris fin et les unités russes sont restées sur place ou sont parties et revenues. Une raison suffisante pour que les
médias et les gouvernements occidentaux entrent dans une spirale de spéculation.
Dans ce contexte déjà enflammé, à la mi-décembre 2021, la Russie a précisé ses conditions pour un nouvel accord de sécurité avec les États-Unis. Il s’agit notamment
de garanties écrites que l’OTAN ne s’étendra plus jusqu’aux frontières de la Russie et du retrait de l’infrastructure militaire installée par l’OTAN en Europe orientale après 1997. Il s’agit
notamment de l’installation de missiles antibalistiques Deveselu (qui serait capable de lancer des missiles de croisière Tomahawk à tête nucléaire) et de la base militaire américaine de Mihail
Kogalniceanu. Il est intéressant de noter que la Russie a insisté pour que les discussions aient lieu uniquement avec son partenaire américain, le reste de l’OTAN n’étant pas pris en compte. La
Russie a fait de même avec l’UE, qui est considérée comme un sbire des États-Unis, alors que pas un mot n’a été prononcé à propos de l’Ukraine, qui n’est qu’un sous-fifre des États-Unis.
Il y a donc deux scénarios parallèles. Le premier, extrêmement bruyant, porté par les médias, est dicté par l’intérêt de l’Ukraine à récupérer la Crimée et le
Donbas. Seulement, les Ukrainiens ne veulent pas combattre l’armée russe eux-mêmes, ils veulent que ce soit l’OTAN qui le fasse. Le président Joe Biden a exclu cette possibilité dès le départ. Le
second scénario, dont nous n’avons pas de détails, est celui de la Russie, qui consiste à imposer des discussions à huis clos avec les États-Unis sur le partage des sphères d’influence. Ce n’est
un secret pour personne que le nouveau partage des sphères d’influence profite à l’économie russe en lui ouvrant de nouveaux marchés.
Qu’est-ce qui a pris à Poutine ? Est-ce que quelque chose a changé depuis l’évaluation du Pentagone de 2018 pour justifier qu’il force la main de Washington ? La
Russie dispose-t-elle d’une nouvelle arme, plus létale que celles présentées par Poutine en 2018, à déployer dans des zones où elle peut atteindre le territoire américain ? La réponse semble être
oui.
Les États-Unis ont commis une énorme erreur en
2019 en se retirant unilatéralement du traité INF sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (signé en décembre 1987) sans avoir conçu ou avoir en cours de développement des
missiles à moyenne ou de portée intermédiaire. En revanche, la Russie a procédé à des essais approfondis et est passée à la production en série du missile Zirkon. Le complexe anti-navire volant
Zirkon (missile 3M22) a une longueur de 12 m, une masse de 3 000 kg, une vitesse maximale de Mach 9 (11 025 km/h ou 3 km/s), une portée maximale de 1000 km et une altitude de croisière de 28 000
m. D’après le lancement d’essai du 10 juin 2020, le temps de vol jusqu’à la cible est de 270 secondes, ce qui fait que le temps dont disposent les défenses AA pour le neutraliser est bien trop
court pour réagir.
En raison de sa manœuvrabilité (changement répété de direction) à des vitesses hypersoniques, le Zirkon rend impossible le calcul préalable des paramètres de la
trajectoire vers la cible.
Jusqu’à présent, rien de nouveau : un missile antinavire de la marine russe doté de la plus longue portée et de la plus grande vitesse de vol, mais pas assez pour
menacer le territoire américain. La mission la plus appropriée semble être de le lancer depuis la terre sur des cibles fixes d’importance stratégique. Toutefois, la Russie n’a pas l’intention
d’adapter le Zirkon pour cette mission et a également changé d’avis quant à son utilisation sur des bombardiers à longue portée.
Parce qu’elle est simple et fiable, la conception du Zirkon présente l’énorme potentiel de modernisation et d’adaptation que le Pentagone redoute le plus. On sait
déjà que la raison pour laquelle le Zirkon est limité à un usage naval est que la Russie a conçu et développe un autre missile hypersonique d’une plus grande portée que le Zirkon. Des sources
russes affirment que le moteur superstatoréacteur GLL-8 a été testé au banc d’essai statique des fusées de Serghiev Posad à la fin de 2021. Il mesure 8 m de long et pèse 2200 kg. Il est très
probable qu’il s’agisse du moteur superstatoréacteur du nouveau missile hypersonique russe. À titre de comparaison, le moteur statoréacteur GLL-AP-2 dont est issue le missile Zircon (3M22) avait
une masse de 600 kg et mesurait 3 m de long. En utilisant le GLL-8 comme moteur de propulsion, le missile Zirkon 2 atteindrait une vitesse maximale de Mach 15, une altitude de 70 km et une portée
maximale correspondant à celle des missiles balistiques à portée intermédiaire (3000-5500 km), comme le RSD-10 Pioneer. Le missile soviétique à ogives multiples qui a contraint les Américains, en
1987, à signer le traité FNI et à retirer d’Europe leurs missiles nucléaires Pershing 2 et Tomakawk basés au sol. On dirait que l’histoire pourrait se répéter, n’est-ce pas ?
Au milieu des discussions russo-américaines,
des choses bizarres se produisent
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Ryabkov, a averti les États-Unis de répondre par écrit et dans les meilleurs délais aux conditions proposées
par la Russie. Il n’a pas non plus exclu d’envoyer des troupes russes à Cuba et au Venezuela. Cette déclaration indique que la Russie est passée à un niveau supérieur, en montrant non seulement
la capacité de ses nouvelles armes, mais aussi sa volonté de les déployer dans les zones de conflit américaines. Sur la carte, la distance entre Cuba et Washington est de 1800 km et celle entre
le Venezuela et Washington est de 3000 km. Comme les États-Unis ne se sont jamais attendus à une attaque en provenance d’Amérique centrale et du Sud, ils ne disposent d’aucun bouclier antimissile
balistique dans cette direction.
Alaska Public Media a diffusé un reportage sur un événement survenu le 4 janvier au complexe de lancement de missiles balistiques de Fort Greely. Tout le personnel
du 49e bataillon exploitant l’installation a reçu l’ordre de se mettre à l’abri dans les bunkers de missiles antibalistiques pendant 15 minutes. Comme il ne s’agissait pas d’un exercice de
vérification planifié à l’avance, on a supposé qu’il s’agissait d’un lancement nord-coréen ou de quelque chose lié au champ de tir russe de Kura au Kamchatka, séparé de l’Alaska par le détroit de
Béring. Il y a 1200 km entre la région de Chekotka (l’Extrême-Orient russe) et Fort Greely. Dans les silos de Fort Greely, il y a environ 30 missiles antibalistiques GMD capables d’intercepter
les missiles balistiques intercontinentaux russes qui survolent le pôle Nord. Sans les missiles de Fort Greely, la partie du territoire américain où sont déployées les trois unités de
missiles balistiques intercontinentaux armées de têtes nucléaires est à la merci des ICBM russes. Cela signifie les silos de lancement dans les États du Montana, du Dakota du Nord et du Wyoming,
à la frontière avec le Canada. Trente-quatre autres missiles antibalistiques de ce type sont en service de combat sur la base aérienne de Vandenberg, en Californie.
L’une d’entre elles est, bien sûr, comme dans cette vieille anecdote sur Chief The Sharp Eye qui, après un mois d’emprisonnement, a remarqué que
la prison n’avait que trois murs, le quatrième ayant disparu et menant à la liberté, le Washington Post a maintenant « remarqué » :
« De plus en plus, les Ukrainiens sont confrontés à une vérité inconfortable : l’impulsion compréhensible de l’armée à se défendre contre les attaques
russes pourrait mettre les civils dans la ligne de mire. Pratiquement tous les quartiers de la plupart des villes ont été militarisés, certains plus que d’autres, ce qui en fait des
cibles potentielles pour les forces russes qui tentent de mettre à mal les défenses ukrainiennes. »
Non, abruti, quel que soit ton nom, Sudarsan
Raghavan, ce n’est pas « pratiquement tous les quartiers… ont été militarisés », cela s’appelle utiliser les civils et les infrastructures civiles comme bouclier humain,
parce que les gens ne sont pas autorisés à partir. Une langue de bois classique et un double sens de la part d’un tapis contrôlé par la CIA, qui a également du mal à
« remarquer » le fait que les Ukrainiens bombardent sans cesse des quartiers civils dans toute l’Ukraine et le Donbass, avant, bien sûr, d’en rejeter la responsabilité sur les
Russes.
Mais derrière cette découverte soudaine des crapules du Washington Post se cache une autre vérité importante, purement militaire, dont l’aveu par toutes
sortes d’anciens hauts gradés crachant des conneries dans les médias grand public sur l’Ukraine reviendrait à commettre un seppuku, et ces princesses parfumées n’aiment pas la douleur.
Évidemment, personne n’aime ça, mais quand la vérité fait mal, cela vous dit quelque chose sur le caractère des gens. Et la voici, tiré du blog
du Saker :
« Il est maintenant clair que les dirigeants du Pentagone ont vu les performances tout à fait lamentables du Javelin et veulent maintenant le retirer
progressivement des forces américaines. Rappelez-vous, sur des milliers de Javelins fournis, des milliers de vidéos publiées par l’Ukraine, pas une seule utilisation réussie du système
n’a jamais été enregistrée. En fait, la grande majorité des attaques ukrainiennes réussies contre les blindés russes sont le fait d’anciens systèmes soviétiques/russes, principalement de
l’artillerie. Les forces russes continuent de trouver des unités Javelin complètement inutilisées parce que les troupes ukrainiennes les ont trouvées peu maniables et peu pratiques au
combat – trop longues à mettre en œuvre et à utiliser, trop lourdes à transporter, et peu efficaces même lorsqu’elles sont utilisées. »
Je suis surpris, NON. N’ai-je pas mis en garde contre toutes ces wunderwaffe fournies aux 404 par les États-Unis et l’OTAN ? Ils sont principalement
destinés à la vente, pas à combattre dans une VRAIE guerre. L’accent est mis sur « vraie ». L’auteur de l’article (Nightvision) continue :
« Dans un autre rapport soudain et inattendu, le Pentagone veut maintenant mettre au rebut des dizaines de F-22. Ils ont soudainement décidé qu’ils
voulaient « détourner le financement » vers la plate-forme de prochaine génération. Il y a manifestement un lien avec ce que le Pentagone a vu en Ukraine et qui l’a poussé à repenser son
approche de la guerre moderne. Vous voyez, toutes les guerres par procuration sont des laboratoires permettant aux grandes puissances de tester et d’évaluer leurs équipements. Le F-22
était le fleuron de l’armée de l’air américaine, le SEUL avion que le Congrès interdit de vendre à un allié, même en “version export” ».
Je ne trouve rien d’inattendu dans cette annulation. Beaucoup de gens doivent faire le rapprochement entre ces deux événements : Décembre 2005,
l’acceptation officielle du F-22 en service et cette date – avril 2007, le déploiement de combat du système de défense aérienne S-400. Pour ceux qui ont la mémoire courte, je vous
rappellerai que tout au long des années 2000, les Russes ont affirmé que le F-22 était déjà obsolète au moment où il sortait des ateliers de Lockheed et que le concept de
« furtivité » tel qu’envisagé aux États-Unis était un gadget marketing grossièrement surestimé. Depuis lors, le S-400 a non seulement acquis mais mérité la réputation de
meilleur système de défense antiaérienne au monde et, lorsque la guerre aérienne est envisagée dans le cadre des capacités de défense antiaérienne de la Russie, et non de l’Irak ou de
l’Afghanistan, qui sont mises en réseau de manière redondante, soutenues par des capacités de détection précoce, de guerre électronique et de satellite, et sont très profondément
intégrées de haut en bas, tout le concept de la guerre aérienne américaine et du F-22 commence soudain à perdre de son glamour et de son aspect hi-tech.
En d’autres termes, l’AD russe, comme je le signale sans cesse, ne se contente pas de voir toute cible « furtive », mais la suit et développe et,
si nécessaire, distribue le ciblage. Il s’agit d’un environnement complètement différent et, comme l’ont montré les événements du dernier mois dans ce pays 404, une force aérienne
relativement moderne et nombreuse, telle que celle du pays 404, cesse très rapidement d’exister en tant que force et est réduite, à la fois par des frappes sur les aérodromes et par des
opérations anti-aériennes, à une collection de « survivants » aléatoires dont le taux de sortie diminue précipitamment et dont les chances d’accomplir quoi que ce soit et de
revenir à la base sont proches de zéro. Et tout cela, dans le contexte de ce que je décris depuis des années comme la meilleure
défense aérienne de troupes (Voyskovaya) au monde.
Une brigade de fusiliers russes « moyenne », sans parler d’une division, peut se targuer d’avoir une capacité de défense aérienne organique qui
n’est tout simplement pas égalée par l’Occident, sans parler, bien sûr, des formations de défense aérienne de troupes séparées qui sont déjà capables aujourd’hui d’effectuer de sérieuses
actions antibalistiques et hypersoniques de « transporteurs lourds », ce qui a été pleinement démontré en Ukraine, si quelqu’un avait des doutes à cause de la capacité
délibérément limitée démontrée en Syrie. Les capacités de quelque chose comme le S-300V4 donnent
l’eau à la bouche, et il ne s’agit pas d’un gadget marketing ou d’un argument de vente. Donc, de manière générale, le problème pour l’OTAN (et les États-Unis, bien sûr) est que son
principe fondamental de « taux de réussite élevé – pertes faibles » se renverse et devient « pertes élevées – taux de réussite faible ». Ce n’est pas un paradigme que
l’OTAN est capable de gérer et cela fait voler en éclats tout le concept des opérations SEAD américaines,
car il s’effondre complètement.
Les bonnes vieilles idées consistant à lancer des centaines de TLAM du
milieu ou de la fin des années 2000 contre des défenses aériennes des années 1960, puis à « polir » ce qui reste avec des HARM et
des munitions à guidage laser, sont révolues depuis longtemps. Pour commencer, toute salve sera accueillie par une réponse beaucoup plus dévastatrice. Et si théoriquement
les E-3
Sentry (ceux qui seront autorisés à voler) peuvent détecter, suivre et développer le « vecteur » contre les 3M14 et X-101 lents, contre les Iskanders, les P-800 Onyx
sans parler des Kinzhals, cela n’aurait aucune importance. J’omets ici le 3M22 Zircon, qui est une toute autre histoire. À quoi sert l’alerte précoce quand vous n’avez rien pour les
arrêter. Soudain, elle ne fonctionne que pour un seul objectif : courir pour sauver sa vie. Le problème de l’OTAN est donc entièrement vertical, il est tactique, opérationnel, stratégique
et technologique. Vous ne pouvez pas vous battre avec des F-22 contre la défense aérienne moderne (disons-le, de pointe) d’un « opposant » tel que la Russie. Il est difficile de
lutter contre la technologie du XXIe siècle et le concept de gestion de l’espace de bataille avec des reliques de la guerre froide des années 1980 comme le F-22 ou, d’ailleurs, avec un
système d’armes douteux et tout aussi coûteux que le F-35.
C’est ce que les Russes ont dit pendant près de deux décennies, mais les États-Unis ont rejeté cette idée en la qualifiant d’« intox » russe et de
raisins aigres. Et cela nous amène au point le plus important : Les Russes, à tort, jusqu’à très récemment – 5 ans plus ou moins – pensaient que l’adversaire doté d’une pensée rationnelle
et d’une bonne conscience comprendrait ce qu’on lui dit et ce qu’on lui montre. Une grande partie était basée sur l’hypothèse (erronée) que les États-Unis comprennent les implications
militaires et les ramifications de ce que j’ai appelé la véritable révolution dans les affaires militaires. Non, pas la « révolution » annoncée prématurément à la suite d’une
défaite facile et unilatérale de l’armée de Saddam Hussein, totalement incompétente, surpassée en armes et en tactiques, en 1991, mais une révolution qui s’écarte radicalement des anciens
concepts de la guerre moderne et qui se manifeste non pas par l’autosatisfaction nauséabonde d’une brute de 20 ans qui vient de réduire en bouillie un enfant de 5 ans dans un bac à sable,
mais par la corrélation de la force contre un adversaire égal, voire supérieur.
C’est pourquoi, dès la cinquième semaine de l’opération russe en Ukraine, nous pouvons voir les formes de la guerre à venir en termes d’avance technologique
et c’est la raison pour laquelle l’utilisation au combat du Kinzhal a provoqué un véritable choc à l’OTAN, sans parler du fait que nous ne disposons pas encore de toutes les données sur
les opérations de défense antiaérienne de la Russie en 404 et que, croyez-moi, elles seront impressionnantes. Dans des nouvelles connexes et réjouissantes, Vladimir Poutine a signé hier
un document
extrêmement important :
L’ordre retire du Conseil scientifique du Conseil de sécurité de la Russie certains véritables uber-Atlantistes tels que Sergei Rogov, Alexander Panov, le
petit-fils d’Andrei Gromyko et d’autres pacifistes qui n’ont pas apprécié que la Russie décide d’en finir avec l’ukraine-404 et qui ont écrit une lettre pour une résolution pacifique. Eh
bien, l’un de ces signataires est M.
Kortunov qui est une coqueluche de RT. Le fil conducteur ici est que ces personnes sont toutes directement liées au MGIMO et
que, malgré leurs impressionnantes références en sciences humaines, elles sont totalement ignorantes des réalités militaro-politiques du moment et, comme c’est le cas pour la majorité des
« scientifiques » politiques, elles ne parviennent pas à se faire une idée de la dimension militaire de ce dont elles aiment parler – la sécurité nationale. Voici la
« lettre » que j’ai mentionnée ci-dessus (ha, ça vient du site Yabloko –surprise,
surprise). Comme on peut s’y attendre, elle est pour tout ce qui est bon, contre tout ce qui est mauvais.
« Déclaration commune du Dialogue d’experts sur la réduction des risques de confrontation militaire entre la Russie et l’OTAN en Europe. »
Dans cette lettre creuse, c’est la liste des signataires qui est très remarquable. J’ai eu beaucoup de plaisir à la lire, elle explique également l’ampleur
des « purges » (qui n’ont rien à voir avec celles de Staline) de toutes sortes de têtes parlantes discréditées, dont je n’autoriserais pas la plupart à tondre ma pelouse en
raison de leur incompétence, mais là encore, la plupart de ces « experts » étaient en passe d’être écartés des véritables leviers du pouvoir depuis un certain temps déjà, il est
bon qu’ils soient maintenant, eux et leur « expertise », écartés de l’environnement intellectuel entourant les centres de décision russes. C’est une nouvelle aussi importante
que la performance des armes russes et le manque de performance des armes américaines.
Selon un récent rapport du Congrès américain cité par Fox News, Washington est incapable de parer les possibles attaques des armes hypersoniques russes et
chinoises. En se référant à un rapport soumis par le congrès américain, celui-ci souligne que « La Russie et la Chine mettent au point une arme hypersonique dont la vitesse,
l’altitude et la manœuvrabilité permettent de contourner la majorité des systèmes de défense antimissile, cette arme peut être utilisée pour accroître la possibilité de porter des frappes
à grande distance recourant aux armes tant conventionnelles que nucléaires. Les mesures permettant de parer ces menaces n’existent pas pour le moment », indique le rapport cité par
la chaîne télévisée Fox News.
Le ministre américain de la Défense James Mattis avait déclaré que la mise au point d’une arme hypersonique et de moyens de défense contre cette dernière
était devenue la priorité numéro un pour lui et les Forces armées américaines actuellement.
En novembre dernier le vice-ministre américain de la Défense Michael Griffin, avait indiqué au Centre de recherches stratégiques et internationales à
Washington l’absence aux États-Unis de moyens de défense contre les armes hypersoniques que de tels systèmes propres analogues déployés et opérationnels.
Dans ce chapitre il faut citer que le 1er mars 2018, le président Poutine avait annoncé que la Russie était en train de mettre au point de nouvelles armes,
capables, entre autre, de surmonter la défense antimissile des États-Unis en citant le système Avangard. Le système de missile hypersonique Avangard autrement appelé : RS-26, Roubej est
capable de porter des charges conventionnelles ou nucléaires. Selon M. Poutine, l’ogive de ce système progresse vers sa cible « comme une boule de feu » dont la température à la surface
atteint 1600 à 2000°C.
D’après des experts, pour détruire l’ogive Avangard, il est nécessaire de lancer au moins 50 antimissiles américains SM-3 ce qui rend le système antimissile
américain inutile. Avangard est capable d’effectuer des vols intercontinentaux dans les couches denses de l’atmosphère à une vitesse 20 fois supérieure à celle du son, ainsi que le
système de missiles Sarmat, des drones sous-marins ultra-rapides, le système de missile Kinjal, et des armes à laser.
Le 26 décembre, il a été annoncé que le missile Avangard, surnommé « le cadeau du Nouvel An à la nation » par le président russe
Vladimir Poutine, avait été mis à l’essai à partir d’une base située dans le sud de l’Oural région d’Orenbourg à 1200 km au sud-est de Moscou et avait réussi à frapper une
cible d’entraînement au Kamchatka dans l’extrême orient russe à 6000 kilomètres (3700 milles). Il change de cap et zigzague vers sa cible, précise-t-on.
FILE – In this file photo released Friday, Jan. 15, 2021, by Imamedia, a triangle-shaped suicide drone approaches the target during a drill in Iran. Ukraine’s military claimed Tuesday for the
first time that it encountered a similar Iranian-supplied suicide drone used by Russia on the battlefield, showing the deepening ties between Moscow and Tehran as the Islamic Republic’s tattered
nuclear deal with world powers hangs in the balance. (Imamedia via AP, File)
Alexandre N. poursuit ici sa réflexion sur la bataille en cours. Il revient sur le paradoxe de l'utilisation des drones "volant en essaim" par l'armée russe. Ce
qui caractérise la bataille d'Ukraine, ce n'est donc pas une "rupture technologique" mais l'utilisation intelligente d'une arme simple par l'une des deux armées.
Nous attendions une panique occidentale du fait des armes hypersoniques mais elle finalement produite par des armes bien moins sophistiquées. Alexandre N. fait
même de l'anticipation: il imagine un Dien Bien Phu naval américain au cas où les Etats-Unis s'obstineraient à vouloir provoquer les Chinois sur la question de
Taïwan. Pourquoi, en effet, les Chinois n'adapteraient-ils pas les drones iraniens à leurs besoin, comme les Russes ont su le faire?
Guerre conventionnelle – guerre asymétrique
Un peu de théorie d’abord, pour ceux qui s’imaginent qu’ils « connaissent » … Il n’y a en première approche que deux formes de
guerre. Celle dite conventionnelle – ce qui déjà veut tout dire – parce qu’issue de la longue pratique qu’il est trop dur de faire évoluer. Conceptuellement,
elle n’est en fait que symétrique au sens où les forces s’affrontent avec des armements semblables, les mêmes règles implicites et surtout des chefs qui
pensent exactement la même chose. Elle n’a alors d’issue stratégique que la supériorité des moyens, autrement dit la « dissymétrie », en rejetant
l’intelligence éventuelle au rang des réalités éphémères.
La guerre de 14-18 en est la quintessence, la pire, la plus inutilement sanglante et aussi la plus caricaturale en même temps
dans la mesure où des chefs symétriquement bornés de part et d’autre n’ont su qu’empiler l’acier, la poudre et la chair humaine sur une même ligne de
front de quelques milliers de kilomètres, avec pour seul effet de l’immobiliser pendant quatre ans au prix de pertes démentielles, jusqu’à ce que arrivent
enfin les Américains à l’Ouest, dont la seule présence assura alors cette dissymétrie tant recherchée, et ce qui a alors suffi à faire comprendre – même aux
stratocrates les plus bornés – que c’était « foutu » pour l’Allemagne.
Mais en fait, plus ancienne et rémanente est cette autre forme de guerre dite alors asymétrique où le différentiel ne s’opère
plus finalement sur les moyens – n’étant plus qu’une question contingente – mais sur les cerveaux des chefs.
La paresse intellectuelle et le conformisme social tendent à la guerre conventionnelle….
Succédant au crétinisme d’Azincourt et de Crécy, mais cette fois avec les moyens de la banque, l’Occident a depuis cinq siècles
idéalisé subconsciemment l’empilement des armements comme mode de guerre nominal, jusqu’à l’absurde: comme disent les Américains: « full spectrum
dominance ». La contre-partie cognitive en est, depuis lors, le conformisme inquiétant de chefs militaires réduit à un carriérisme si obtus qu’il leur
fait ignorer, oublier ou mépriser cette forme de guerre si particulière du faible au fort, qui pourtant les a toujours vaincus. Et c’est ainsi que même le plus
brillant d’entre eux – Bonaparte – est militairement mort en Espagne, la suite n’étant plus qu’agonie inutile et finalement lâchage par ses banquiers
lassés.
User le cerveau de l’autre: la guerre asymétrique
En guerre asymétrique, c’est le cerveau de l’autre qu’on use et pas son matériel, idiots (dumb) par nature. Ce sont ses règles
qu’on ne suit pas et ses faiblesses rédhibitoires qu’on exploite. Ainsi l’armée française qui ne le sait toujours pas a perdu l’Indochine à cause de ses
congaï, ses fumeries, de la soupe de bambou et de la piastre, mais surtout – surtout – des communistes en métropole. Dien Bien Phu n’en fut que l’apothéose.
Ceci dit, les Américains n’ont pas fait mieux !
Si vous ne comprenez pas le sens de « guerre asymétrique », alors révisez utilement celles du Vietnam, d’Algérie aussi, avec ses
blessures toujours pas résorbées, et celle trop récente d’Afghanistan si cuisante qu’on s’est dépêché de l’oublier, à tort.
Quand on ne comprend pas quelque chose, la tendance est alors de lui coller un mot comme font les cuistres. Ainsi est apparu le
terme de guerre « hybride » pour croire surmonter celui d’asymétrique. Foutaise, celle-ci ne désigne que le délire américain d’étendre sa guerre déjà
éternelle à tous les domaines de lutte. Ils appellent ça « weaponisation » et les néo-conservateurs en ont fait leur dogme. Mais ceci ne fait que
rendre compte que la guerre n’est plus que le dernier secteur économique marchand qui fonctionne encore aux États Unis.
Pourquoi l’Occident aurait bien besoin de savoir conduire “une guerre asymétrique”
Il ne faudrait cependant pas déduire de ce qui précède que la guerre asymétrique ne serait que la seule dont seraient capables
les populations « moins évoluées » comme le sous-tend manifestement ce racisme systémique occidental* , enfoui sous son écœurante glose humanitaire.
La guerre asymétrique est d’abord celle de la nécessité objective et l’Occident en compte autant de praticiens qu’ailleurs. Sauf que l’ambiance qui y prédomine
fait que le conformisme se doit de les étouffer, de les trouver en cas de besoin et de les oublier à la distribution des prix de fin d’année.
Il faut commencer par rappeler que tout ce que font les Américains dans ce conflit, directement ou via leurs proxys otaniens et
ukrainien, n’était que totalement prévisible. Mais tout aussi prévisible était aussi le fait que la stratégie russe s’articulerait d’abord sur la
déstabilisation progressive des certitudes occidentales, si stupidement relayées par une propagande qui ne comprend même pas qu’elle est contre productive en
s’aliénant totalement le reste du monde ( ou « RoW » selon les Américains, *expression hautement révélatrice pour désigner sans le dire « les
Indiens », soit tout ce qui n’est pas eux ).
Et c’est ainsi qu’est apparu subrepticement et en plein tintamarre médiatique de défaite russe un début de panique du coté
occidental qui depuis se confirme. Mais de quoi s’agit-il ?
Début de panique occidentale
Cette panique a débuté quand les forces russes commencèrent à employer un drone jugé ridicule car il ne répondait pas aux
sacro-saints critères occidentaux en la matière : ce n’était pas un F-35 sans pilote ! Vu des médias non-occidentaux, il en ressort que :
« Au bout de huit semaines de combats aériens à coup de drones et alors même que les pays de l’OTAN même à l’aide de
leur DCA multicouche, dit Patchwork de radars n’ont pu contrer l’assaut asymétrique russe ». Oups !
C’est en effet après un temps de latence typiquement russe – six mois tout de même – que ceux-ci entament enfin la destruction
lente, patiente mais systématique et apparemment irréversible, de tout le « barnum » guerrier pentagono-otano-ukrainien, une vraie torture
chinoise …
Un drone iranien banal utilisé en essaims
Mais la nouveauté réside en fait dans le moyen employé à cet effet, à savoir un drone iranien banal, principalement utilisé en
mode destruction ( dit stupidement « kamikaze » ), mais surtout en essaim, mais surtout face auquel aucun des super-systèmes occidentaux de DCA n’a
trouvé la parade.
Mine de rien, il s’agit là d’une véritable percée du projectile contre le boulier, et en l’occurrence technologique.
C’est tout le concept américain de défense aérienne qui ainsi se retrouve mis en cause.
C’est d’autant plus énorme que cette surprise -et il s’agit bien de cela au sens stratégique – n’a strictement rien de nouveau,
ni en terme de moyen ni en terme d’idée.
Un drone de conception ancienne et rustique
Le drone dont il s’agit ici est de conception ancienne et rustique, il vole bas et lentement mais longtemps, et avec un bruit
d’enfer, toutes choses qui amènent à croire qu’une simple kalach’ suffirait à l’abattre. Mais que nenni : la surprise est donc dans le cas présent du pur style
« asymétrique » en ce qu’elle prend à contre-pied toutes les certitudes de l’Occident dans sa technologie miraculeuse, celle là même qui rend l’homme obsolète
dans la guerre. Un a un, tous les systèmes – dit stupidement anti-missiles – ont échoué à le contrer, y compris le dernier arrivé allemand – l’Iris-T – ainsi
que le très surfait « Dôme de Fer » (israélien) qui n’ose même pas s’y frotter.
Variante russe d’un drone iranien
Le Goran 2 ( variante russe du drone iranien Shahed 136 ) non seulement détruit entre autre les radars en utilisant leurs lobes
verticaux en phase terminale, mais également aussi leurs véhicules lanceurs associés (TEL ) par simple identification IR/visible en phase terminale toujours.
Manifestement, ce drone est difficilement repérable, ce qui est dû à un profil de vol et des matériaux qu’aucun industriel occidental n’aurait accepté de
développer. Plus subtile encore mais pas nouveau est l’attaque en essaim – sorte de remake aérien de l’attaque de cavaliers mongols – qui en fait garantit la
saturation de la défense adverse tout en déboussolant les système C3ISR (Commandement, Contrôle, Communications, Intelligence, Surveillance, Reconnaissance)
.
Pour une poignée de dollars
Le gain militaire d’un tel engin est immense. Outre la destruction tactique comme effet immédiat recherché, il se crée une
désorganisation stratégique avec son pendant, la panique psychologique dans la recherche éperdue d’une parade. Mais c’est surtout d’un désastre financier qu’
il s’agit quant un engin de quelques 20 000 $ en détruit sans barguigner d’autres coûtants plusieurs dizaines, voire centaines de millions de $. Voilà qui
n’est pas sans poser un grave problème à l’arrogant complexe militaro-industriel occidental qui ne peut plus exporter … sa camelote sophistiquée !
Incidents à la parade
Le fait même de tirer sur ce drone pose problème. Un chasseur qui s’y est essayé a explosé en vol, un missile qui le poursuivait
l’a raté pour aller s’écraser sur des troupes amies, et les armes d’infanterie – conformément à ce que disent les statistiques -n’ont fait que tirer dans le
vide. Le goran 2 agit comme un maraudeur qui repère ses cibles sur une grande zone avant de foncer dessus sous la couverture radar, tout en faisant un bruit
caractéristique de « mobylette » qui, en terme d’effet psy, l’assimile cependant plus à un Stuka qu’à cet engin à deux roues.
Ce drone n’a cependant rien de nouveau. À la base c’est un drone iranien déjà ancien et donc issu des capacités d’une nation
sous embargo total. Il a de plus déjà fait ses preuves au Yémen face aux forces saoudo-américaines, ainsi que du côté d’Israël notamment à Karish où le
Hezbollah l’a mis en œuvre. Malgré l’excellence de sa réputation en la matière, Israël n’a cependant toujours pas trouvé la parade. ,
Mais avant même les Iraniens, l’expérimentation d’un tel système a été conduite aussi dans les Balkans au cours des années 1990.
Bien qu’au tout début des drones de guerre, les mêmes conclusions terrain qu’on constate aujourd’hui en avait été tirées, y compris l’attaque en essaim.
Toutefois, cela n’a pas eu l’heur de plaire aux petits marquis poudrés d’état-major qui malheureusement avaient à en décider. La défaite est d’abord inscrite
dans le cerveau des futurs chefs.
Le bilan, c’est le général britannique Martin, une éminence otanienne, qui le tire dans The Telegraph : « Nous ne pouvons plus prétendre que nous contrôlons l’espace aérien. Nous ne
pouvons plus estimer que nous jouissons encore de la supériorité aérienne ou du contrôle aérien au Moyen-Orient comme c’était le cas auparavant ».
Si le drone m’était conté
Au stade actuel, même s’il convient de rester prudent, il n’en est pas moins vrai que les quelques 8000 sorties de Goran ont
créé une véritable percée du projectile contre la cuirasse, et dans le cas présent la défense ( anti- ) aérienne occidentale et plus précisément où elle se
croyait supérieure : la technologie. La vue infra en montre le résultat mais plus encore la crise d’hystérie déclenchée en Occident qui va jusqu’à accuser
l’Iran de participer à la guerre, comme si lui-même n’y participait pas directement. Délirant et pitoyable!
Bien sûr les Américains réagiront à cela, et de la pire manière qui soit, comme l’intensification du terrorisme. Mais sur le
sujet lui-même, force est de constater qu’ils sont « secs » et que même s’ils trouvaient une quelconque parade – et à court terme il n’y a que la guerre
électronique – , le mécanisme asymétrique des mesures / contre-mesures n’en est pas moins enclenché. Plus intéressant encore sera le temps nécessaire aux «
crânes d’oeufs » pentagonaux pour évaluer l’étendue d’un phénomène qui remet – tout simplement – en cause tout leur dispositif militaire, et partant leur
supposée supériorité éponyme : le drone est devenu un élément essentiel de la guerre. Les Anglais ont semble-t-il commencé à l’intuiter, en suggérant au
passage une refonte complète du dispositif sol-air. L’enjeu est donc de taille et on n’a pas fini d’en rire, la pire erreur étant par exemple d’en
confier la résolution aux armées de l’air qui ne sont plus que des syndicats de pilotes maintenant qu’il a été démontré que le F-35 est très momentanément
amphibie.
Et la drôlerie ne manquera pas de toucher aussi les « crânes d’oeuf » de BigTech, ces gens qui ne croient plus qu’en l’IA et le
transhumanisme.
N’oublions pas en effet cette formidable réflexion d’un stagiaire de l’École de guerre d’avant 14 qui ne prévoyait aucun avenir
militaire à l’aéroplane, ou celle de ce général qui, en 1938, ne voyait aucun avenir non plus au porte-avion. Il faut prendre conscience que le problème ici
posé est moins d’ordre technologique ou conceptuel que d’abord culturel avec une telle concentration de conformistes dans les institutions pseudo-guerrières
des puissances occidentales aujourd’hui dépassées.
Applications au cas de Taïwan : Vers un Dien Bien Phu américain?
Ce pourquoi, et sans beaucoup se tromper, on peut largement anticiper un Dien Bien Phu de la flotte US du Pacifique face à
Taïwan. Explications.
On sait les Américains sinophobes au dernier degré depuis toujours. Ce sont eux en particulier qui ont inventé le
« mal jaune » il y a plus d’un siècle, la russophobie n’étant pour eux qu’un virus tardif venu d’Europe de l’Est. Or il s’avère que les néo-cons US
viennent de subir une très lourde défaite au dernier congrès du PC chinois qui a vu l’élimination – manu militari – de la 5° colonne occidentaliste.
La guerre de Taïwan est donc virtuellement déclarée et il est important pour les US de la déclencher avant que la Chine – selon
eux – n’y soit prête. Rassurons d’emblée le lecteur covidiste et ukrainophile, deux guerres – l’une contre la Russie, l’autre contre la Chine – ne sauraient
effrayer le gâteux de la Maison Blanche, bien au contraire. Il y aura donc très rapidement du coté US provocation ( Blinken a commencé ), puis rapidement une
montée aux extrêmes dans les aiguës médiatiques, puis menace de déploiement de la flotte du Pacifique, puis déploiement d’icelle, puis ….
Et c’est précisément à ce moment là que la Chine, faisant alors preuve d’une grave faiblesse apparente, pourrait par exemple
déclencher opportunément la sortie de – rêvons un peu – quelques 10 000 drones pas chers puisqu’il s’agira alors de shahed 136 sinisés. Contre 200 barcasses
quasi immobiles au milieu de l’océan, et bardés – on le sait désormais – d’une technologie inutile, le Dien Bien Phu naval américain est dans ces
conditions quasi assuré. Statistiquement, un tiers au moins sera coulé et prioritairement les porte-avions. On sait en effet depuis longtemps qu’aucun de ces
monstres ne peut résister à une attaque combinée de drones en essaims. Mais l’arrogance US étant ce qu’elle est, seule la sanction la plus durement ressentie –
c’est à dire médiatiquement – pourrai préparer les esprits à l’idée même – horresco referens – de la défaite
probable.
On sent frétiller d’ici les mânes du Grand et du Petit Timoniers.
La supériorité des missiles russes et chinois trouble le Pentagone
Le département américain de la Défense s’intéresse davantage à la surpuissance des missiles nucléaires russes et chinois dépassant toutes les capacités des
armes nucléaires américaines, il a publié plus de détails sur les capacités d’une arme hypersonique à portée intercontinentale chinoise qui a été testée pour la première fois en juillet
2021 et qui a été un réel choc pour le Pentagone, révèlent certaines sources d’armements américaines.
L’armée américaine et ses alliés ne disposent pas de telles armes actuellement, le missile chinois ayant parcouru 40 000 kilomètres pendant plus de 100
minutes plusieurs fois la distance entre la Chine et les États-Unis lui permettant de faire facilement des frappes nucléaires sur le continent américain avec très peu d’avertissement. Le
vice-président des chefs d’état-major interarmées américains, le général John Hyten, a averti en novembre 2021 que non seulement il était très précis lors des tests, mais aussi qu’il
pourrait fournir à la Chine une capacité sans précédent de lancer des attaques nucléaires surprises. Son avertissement est intervenu deux mois après que le secrétaire de l’Air Force,
Frank Kendall, a souligné que la Chine développait la capacité de mener des frappes mondiales depuis l’espace.
Au sujet de la capacité du missile à descendre de l’espace sous des angles et des directions inattendus, et comment cela pourrait sérieusement compliquer
les choses pour les défenses aériennes ennemies, il a ajouté que « si vous utilisez ce
type d’approche, vous n’avez pas à utiliser une trajectoire ICBM traditionnelle, c’est un moyen d’éviter les défenses et les systèmes d’alerte anti-missiles ».
L’évaluation la plus récente du nouveau missile hypersonique chinois provient du rapport annuel du ministère de la Défense sur les développements militaires
et de sécurité impliquant la République populaire de Chine. Il a estimé que les investissements chinois dans les capacités de livraison nucléaire étaient alimentés par des inquiétudes à
long terme concernant les capacités de défense antimissile des États-Unis, la capacité du véhicule planant à atteindre des cibles très éloignées de sa trajectoire de vol orbitale,
laissant les défenses aériennes largement redondantes. Alors que la capacité des défenses américaines à intercepter même des attaques relativement basiques de missiles balistiques
intercontinentaux nord-coréens reste très limitée.
L’armée américaine entre-temps a eu du mal à financer le rajeunissement de sa force ICBM qui vieille d’un demi siècle. Tandis que son nouveau système
anti-ICBM basé au sol, l’intercepteur de nouvelle génération, ne devrait voir que 21 missiles financés ce qui signifie une capacité probablement beaucoup trop limitée à intercepter même
une petite frappe nord-coréenne. De ce fait il faut avouer que Le développement de missiles hypersoniques et d’une nouvelle génération de bombardiers aux États-Unis a également rencontré
des obstacles et des retards importants permettant à la Chine de revendiquer une avance. En effet Les véhicules à glissement hypersonique pourraient éventuellement être intégrés à des
missiles balistiques lancés par des sous-marins, car la nouvelle génération de sous-marins nucléaires stratégiques de la Chine devrait potentiellement dépasser les capacités occidentales.
Le troisième bras de la triade nucléaire du pays, la flotte de bombardiers devrait être révolutionnée par l’induction du nouveau bombardier furtif H-20 vers 2025, ses bombardiers H-6
existants sont déjà capables de déployer des missiles hypersoniques et de servir de transporteurs pour des drones.
Les véhicules à glissement hypersonique dotés de capacités de bombardement orbital fractionné restent l’un des moyens de livraison nucléaire stratégiques
les plus préoccupants pour les adversaires occidentaux de la Chine, le pays semble de mieux en mieux placé pour déployer la dissuasion nucléaire stratégique la plus moderne et la plus
performante au monde d’ici 2030. Les rapports de 2021 prévoyaient que la Chine aurait 700 ogives livrables d’ici 2027 et 1000 d’ici 2030. Les États-Unis cherchent à agrandir le sien afin
de conserver leur avantage. Les États-Unis sont particulièrement préoccupés par le développement de véhicules de glisse hypersoniques à portée intercontinentale, un domaine où la Chine
est très confortablement en avance sur le monde occidental, avec un test majeur en juillet 2021 voyant le missile voler sur 40 000 kilomètres pendant plus de 100 minutes plusieurs fois la
distance entre la Chine et les États-Unis.
C’était suffisant pour faciliter les frappes sur le continent américain à n’importe quel point. Le chef du commandement stratégique américain, l’amiral
Charles Richard, le décrivant comme la plus grande distance et la plus longue durée de vol de tous les systèmes d’armes d’attaque terrestre de toutes les nations à ce jour. S’exprimant en
avril 2022, Richard a souligné que le test annonçait une avancée majeure dans l’avancement des capacités nucléaires chinoises.
L’investissement dans les capacités nucléaires intervient alors que la Chine est de plus en plus considérée comme la cible principale de l’armée américaine,
qui a commencé au début des années 2010 en raison de l’initiative Pivot to Asia de l’administration Barak Obama et s’est accélérée vers la fin de la décennie sous l’administration Trump.
La Chine maintient une politique de non-utilisation en premier de son arsenal nucléaire aux côtés de l’Inde, ce qui signifie qu’elle n’utilisera pas d’armes nucléaires à moins qu’elle ne
soit d’abord ciblée par le propre arsenal nucléaire d’un adversaire, annonce-t-on.
Après avoir brandi le premier la menace nucléaire en février 2022 (J.-Y. Le Drian, le sinistre français des Affaires étrangères et chef de la
« diplomatie » de la junte atlantiste-compradore macroniste, avait par exemple signifié à la Russie que l’OTAN était « une
alliance nucléaire »), le lobby politico-médiatique atlantiste reconnaît aujourd’hui que les seules armes de dissuasion nucléaire ultimes sont détenues par la Russie, qu’il
s’agisse de missiles hypersoniques imparables RS-28 (Sarmat)
/ Avangard ou
du cauchemardesque sous-marin
nucléaire K-329 Belgorod, doté de la capacité de tirer des torpilles Poséidon, uniques au monde. Ces torpilles incarnant le courroux du Dieu de la mer ne sont rien de moins que des
torpilles à propulsion nucléaire dotées d’une ogive nucléaire de très grande puissance (potentiellement jusqu’à 100 Mt). Le K-329 peut être armé de six de ces torpilles XXL capables de
naviguer furtivement à grande profondeur avant d’atteindre les côtes ennemies et d’y déclencher un tsunami radioactif…
En ce 17 janvier 2023, Yahoo
France a placé en une de sa page d’accueil un article du torchon-tabloïd ultra-atlantiste Korri-Slate.fr intitulé
« La
Russie prépare Poséidon, son infernale torpille à tsunamis et propulsion nucléaire ». Un article bien moins triomphaliste qu’à l’habitude : les
actuels revers subis par les bandéristes ukrainiens seraient-ils à l’origine de la nécessité de commencer à préparer l’opinion occidentale à accepter leur
future inéluctable défaite?…
Quoiqu’il en soit, la veille, Reuters avait
relayé une dépêche de l’agence TASS qui
venait d’annoncer que le premier lot de drones-torpilles Poséidon avait été fabriqué et serait bientôt livré au Belgorod :
« « Les premières
torpilles Poséidon ont été fabriquées, et le sous-marin Belgorod les recevra dans un avenir proche », a rapporté TASS citant la source. Dans un discours de 2018, le président russe
Vladimir Poutine décrivait les torpilles Poséidon comme étant un nouveau type d’arme nucléaire stratégique, à portée illimitée et pouvant fonctionner à des profondeurs extrêmes et à une
vitesse bien supérieure à celle des sous-marins ou autres torpilles existantes. « Elles sont très peu bruyantes, ont une grande maniabilité et sont pratiquement indestructibles pour
l’ennemi. Aucune arme ne peut les contrer dans le monde actuel », disait Vladimir Poutine ».
Une séquence
vidéo diffusée sur la TV russe et relayée sur les canaux Telegram simule les conséquences de l’explosion d’une de ces torpilles au large du Royaume-Uni :
Mieux vaut donc pour l’OTAN éviter un conflit nucléaire avec la Russie, quand bien même sa guerre par procuration contre la Russie au Bandéristan se
solderait par une lourde défaite… Perdre la face est une chose, perdre la vie en est une autre. Or si la ploutocratie atlantiste n’a jamais rechigné par le passé à se livrer aux pires
crimes de masse (y compris nucléaires) et à sacrifier impunément la vie de millions de « gens de peu » qu’elle considère comme ses esclaves, elle préfère cependant envoyer les
autres à la boucherie et rester elle-même bien à l’abri, loin des horreurs de la guerre ! Obsédée par son désir d’accéder à la vie éternelle pour prolonger sa misérable existence de
parasite (car craignant de rôtir en enfer ?), elle est bien trop couarde et trop effrayée par le spectre de sa propre mort pour se risquer à en hâter le terme ! C’est
certainement pour les peuples du Monde la meilleure assurance que l’on évitera l’apocalypse nucléaire, en dépit de toutes les vociférations contemporaines des hyènes atlantistes…
L’Abrams est une formidable machine de combat, avec un blindage lourd, un canon performant, une vitesse de déplacement élevée, une électronique de pointe.
Le moteur Honeywell AGT1500 du char Abrams est également utilisé sur les hélicoptères Bell AH-1W SuperCobra, Boeing AH-64 Apache, Sikorsky UH-60 Black Hawk, AgustaWestland EH101/AW101. Ce
char présente cependant quelques problèmes, dus à la solution adoptée pour la propulsion, à savoir le turboréacteur.
Ce type de moteur ne démarre pas avec un démarreur comme n’importe quel moteur diesel, mais avec un petit moteur à réaction (APU). Ce n’est qu’une fois que
l’APU a atteint le régime de ralenti que l’air qu’il comprime commence à faire tourner le compresseur du moteur du char pour le faire démarrer. Par conséquent, si pour une raison
quelconque l’ennemi le surprend avec le moteur du char arrêté, il faut au moins 5 minutes pour le redémarrer, pendant lesquelles le char reste immobile.
Le turboréacteur comporte 2 arbres axiaux correspondant à la turbine basse pression d’une part, et à la turbine haute pression d’autre part. Pour
fonctionner à la vitesse maximale, la vitesse des 2 arbres doit être portée à 15 000-20 000 tr/min. Pour équilibrer la vitesse des 2 arbres et éviter l’apparition du phénomène de pompage
dans le moteur, un régulateur électronique est installé. Ce régulateur est également conçu pour protéger la transmission du char des chocs de pression dans le turboréacteur. En bref, le
char de 65 tonnes ne démarre et n’accélère pas comme une voiture de course, car le temps de ralenti du moteur est de 7 secondes maximum.
Lors d’une réunion en janvier, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgu, a annoncé la nécessité d’une analyse constante de l’expérience de l’armée
russe en Syrie et en Ukraine, afin de pouvoir calculer les fournitures d’équipements militaires en conséquence.
En 2023, l’armée russe recevra des porte-missiles stratégiques ultramodernes, des lanceurs de missiles balistiques intercontinentaux et de nouvelles armes
légères.
Bombardiers stratégiques
Tu-160M
En 2023, l’aviation à long rayon d’action des forces aérospatiales russes recevra trois bombardiers Tu-160M. Le premier porte-missiles stratégique Tu-160M,
qui a été entièrement assemblé en Russie, a décollé pour son vol inaugural en janvier de l’année dernière. Un autre bombardier White Swan a décollé après avoir été modernisé le même
mois.
Les avions modernisés ont été équipés d’une nouvelle avionique, ainsi que de moteurs NK-32-02. La version de base de l’avion, dotée de quatre moteurs et
d’une aile à flèche variable, peut transporter jusqu’à 45 tonnes de charge utile, notamment des missiles Kh-101 et Kh-555. Le Tupolev Tu-160 développe une vitesse maximale pouvant
atteindre 2 230 kilomètres par heure.
Sous-marin nucléaire Empereur
Alexandre III
Fin décembre 2022, la Russie a lancé le croiseur sous-marin nucléaire Empereur Alexandre III du projet 955A Borei-A. L’amiral Nikolai Evmenov, commandant en
chef de la marine russe, a déclaré que la marine recevrait le sous-marin nucléaire Empereur Alexandre III en 2023.
L’Empereur Alexandre III peut transporter 16 missiles balistiques à propergol solide Bulava. Ces missiles balistiques intercontinentaux peuvent manœuvrer
dans la phase supérieure de leur vol, ce qui réduit la probabilité qu’ils soient interceptés par les systèmes de défense antimissile. Le sous-marin nucléaire est également équipé de six
tubes lance-torpilles de 533 mm.
Yars, Sarmat, Avangard
En 2023, les forces russes de missiles stratégiques recevront 22 lanceurs équipés de missiles balistiques intercontinentaux, dont des missiles Yars. En
décembre, le commandant des forces de missiles stratégiques, le colonel-général Sergei Karakaev, a déclaré que le rééquipement des systèmes de missiles terrestres mobiles Yars serait
achevé en 2023.
Le système de missiles stratégiques RS-24 Yars avec un ICBM à propergol solide est une modification du complexe Topol-M. Ce missile, dont la portée peut
atteindre 12 000 kilomètres, est doté d’une nouvelle technologie permettant de surmonter la défense antimissile. Sa version mobile peut frapper de n’importe où le long de l’itinéraire de
patrouille.
En 2023, la Russie recevra également des lanceurs de missiles balistiques intercontinentaux du complexe Avangard équipés d’ogives hypersoniques. Ces
systèmes ultramodernes peuvent manœuvrer tout en se déplaçant à grande vitesse pour surmonter les défenses antimissiles.
La vitesse du système Avangard en vol plané atteint environ 7,5 kilomètres par seconde. Cela le rend presque invulnérable aux systèmes de défense
antimissile. Le deuxième régiment Avangard a pris ses fonctions de combat dans la division des missiles d’Orenbourg des forces de missiles stratégiques en décembre.
En 2023, les forces russes de missiles stratégiques recevront également des lanceurs équipés de missiles balistiques intercontinentaux RS-28 Sarmat. La
Russie a déjà commencé à déployer des missiles Sarmat.
Le complexe RS-28 Sarmat remplace le complexe soviétique R-36M2 Voevoda. Le nouveau missile a une trajectoire raccourcie en phase de propulsion. Le missile
Sarmat peut frapper des cibles presque partout sur Terre. Il peut également transporter des planeurs hypersoniques.
Les hélicoptères de reconnaissance et
d’attaque Ka-52M
Début janvier, une source de l’agence TASS a
déclaré que l’armée russe avait reçu les hélicoptères de reconnaissance et d’attaque Ka-52M modernisés. Plus tard, on a appris que les forces aérospatiales russes ont utilisé des
hélicoptères Ka-52M dans le cadre de l’opération spéciale en Ukraine. Les hélicoptères sont équipés de missiles de haute précision Product 305.
La version améliorée du Ka-52 a reçu un système de surveillance de l’état de la structure et un nouveau système de visée, qui permet au pilote d’augmenter
la portée de détection et de reconnaissance des cibles de nuit. Le Ka-52M a été équipé de pales de rotor chauffées en composite et d’un système de défense aéroporté amélioré qui protège
le véhicule contre les systèmes portatifs de défense aérienne (MANPADS).
Pistolets Udav
En 2023, l’usine mécanique d’Izhevsk commencera la production en série de pistolets Udav 6P72. Les livraisons de pistolets Udav dans une nouvelle
configuration avec un silencieux commenceront également cette année aux forces armées russes.
Un pistolet à chargement automatique chambré pour des cartouches de 9 par 21 mm a été mis au point par des spécialistes de l’Institut central de recherche
sur la mécanique de précision. L’Udav est doté d’un chargeur de conception nouvelle d’une capacité de 18 cartouches, qui permet de déterminer visuellement ou tactilement combien de
cartouches il reste à l’intérieur. L’Udav peut utiliser des cartouches avec une balle à pénétration renforcée qui pénètre les gilets pare-balles de la deuxième classe de
protection.
AK-12 amélioré
Au cours de l’été 2022, il a été rapporté que le fusil d’assaut AK-12 a été amélioré sur la base de l’expérience acquise au cours de l’opération spéciale.
Alan Lushnikov, président du groupe de sociétés Kalashnikov, a déclaré que la production du fusil d’assaut amélioré devait commencer en 2023.
Dans mon dernier article, j’ai exploré pourquoi les États-Unis ne peuvent espérer gagner une guerre contre la Russie ou la Chine.
Je me suis surtout concentré sur la Chine. Mais
une grande partie de ce que j’ai écrit s’applique également à la Russie—en particulier un style de pensée “existentiel”, axé sur les réalités pratiques, par opposition à la bulle de réalité
virtuelle dans laquelle vivent les Américains.
La Russie qui nous a donné Dostoïevski et l’Homme clandestin; l’Amérique nous donne Disney Channel et Desperate Housewives.
Les Russes ont récemment abattu un drone Reaper au large de la Crimée. Cet oiseau électronique très médiatisé est l’un de ces exemples de redondance technologique
surévalués que les États-Unis considèrent comme un symbole de supériorité militaire—le genre de wunderwaffen qui fait beaucoup de bruit pour rien et qui met en faillite l’économie
américaine.
Lorsqu’il est tombé, le drone se trouvait dans une zone réglementée à seulement 60 kilomètres de la Crimée avec son transpondeur éteint. Un transpondeur permet aux
radars au sol d’identifier les intrus comme amis ou ennemis et, compte tenu des règles d’engagement et de leur déclaration selon laquelle cette zone était interdite, les Russes auraient été
fondés à abattre le drone.
Les États-Unis ont abattu des avions civils tels que le vol Iranien 655 avec beaucoup moins d’excuses.
Cependant, au lieu de cela, les Russes ont envoyé deux Su27 pour l’identifier d’abord.
Le drone est tombé mais n’a pas été abattu.
Naturellement, la foule médiatique occidentale s’est précipitée pour lyncher les Russkies.
CNBC: Un avion russe entre en collision avec un drone américain au-dessus de la mer NoireREPORT THIS ADCONFIDENTIALITÉ
Un avion de chasse russe force un drone américain au-dessus de la mer Noire
Un Avion Russe Décharge Du Carburant Sur Un Drone Américain, Puis Entre En Collision Avec Celui-Ci Au-Dessus De La Mer Noire
Le Su-27 a percuté le drone américain MQ-9
Comment exactement les Russes ont-ils abattu le drone?
Alors que les Américains ont très probablement une vidéo de tout l’incident, ils n’ont pas publié d’images complètes, juste quelques secondes de l’un des Su27
s’approchant dans une montée par derrière et semblant larguer du carburant inutile – -ce qui est une pratique militaire standard pour alléger un avion avant l’engagement.
Cette vidéo est un segment et un teaser-répété ostensiblement encore et encore, apparemment pour exciter la foule et hurler de sang.
Éperonnage?
Les médias aiment vraiment l’image de Russes désespérés enfonçant leur Yak dans un Heinkel.
Bien que les Russes aient effectué des éperonnages air-air pendant la Seconde Guerre mondiale, comme l’ont fait les Japonais, ainsi que les Britanniques et même les
Américains, cette tactique a souvent entraîné la perte d’aéronefs et d’équipages.
Il est peu probable qu’un Su27 tente de “clipper” le rotor de queue du drone car pour ce faire, il devrait utiliser son nez, rempli d’électronique délicate ou
d’ailes contenant du carburant. L’une ou l’autre manœuvre pourrait entraîner la perte d’un avion très coûteux et de son pilote encore plus coûteux.
Vous pouvez exclure l’éperonnage.
Le Su27 n’est pas non plus entré accidentellement en collision avec le drone.
Le Su27 a été conçu pour la super manœuvrabilité.
Déverser du carburant?
Les médias ont un faible pour les douches dorées, comme nous l’avons vu avec le dossier Steele sur Trump. Et le Pentagone
Déverser du carburant sur un adversaire aérien serait l’équivalent militaire — une sorte de plaisir de l’aviation pervers—rarement dangereux.
Il n’est pas utilisé dans les combats de combattant à combattant comme tactique. Comme je l’ai dit, les Su27 semblent larguer du carburant en approche, pas pour
endommager le drone d’une manière ou d’une autre. Dans tous les cas, la décharge était bien derrière le drone et se dissipe rapidement— comme vous pouvez le voir clairement sur la vidéo, Son but
serait d’améliorer leur maniabilité dans le cas d’une cible à faible vitesse et de permettre une interception en toute sécurité.
Bien que ce drone puisse transporter des missiles et des bombes pour des opérations de combat, son rôle principal est l’ISR(Intelligence, Surveillance et
Reconnaissance). Il est donc conçu pour l’endurance, et la flânerie à longue distance. De toute évidence, il y a des compromis pour ce profil de performance — vitesse lente, ailes longues comme
un planeur, beaucoup de stockage de carburant. Le Reaper n’est pas exactement un avion de combat aérien — et n’est pas conçu pour les manœuvres hi-G.
Si le Reaper transportait des armes à bord, les Su27 auraient eu raison de l’abattre. Mais ce n’était pas le cas— et ils ne l’ont pas fait.
S’il s’était agi d’un drone russe avec son transpondeur éteint faisant de l’ISR dans une zone que les Américains avaient désignée comme zone de combat interdite au
trafic aérien régulier, et à proximité d’une importante base militaire, l’USAF l’aurait détruit sans presque votre permission.
Dans ce cas, la première priorité des Su27 était de chasser le drone. s’ils pouvaient s’en débarrasser en le forçant à des manœuvres pour lesquelles il n’était pas
construit, tant mieux.
Ils ont donc probablement engagé l’avion— se mettant en position de tir derrière ou s’approchant de front-et l’opérateur du drone a tenté d’éviter et de
s’échapper.
Ce n’est pas quelque chose que les opérateurs de drones pratiquent. Ce ne sont pas des pilotes entraînés au combat air-air; ce sont des joueurs vidéo.
Les fêtes de mariage en Afghanistan ne ripostent pas.
Les Russes disent que le drone a tenté une manœuvre brusque et est tombé du ciel, ce qui signifie qu’il a calé et a tourné.
Étant donné qu’ils savent maintenant que les Américains ont sans aucun doute beaucoup plus de vidéos que les quelques secondes montrées, il n’y a aucune incitation
pour les Russes à mentir. En fait, les Américains qui ne publient pas la vidéo complète soutiennent non seulement la véracité russe, mais aussi la thèse selon laquelle le Pentagone incite la
foule médiatique à passer en mode Alex Jones.
Les pilotes russes sont formés à un niveau très élevé pour exploiter toutes les capacités de leurs avions. Et pourrait facilement amener un opérateur de drone
inexpérimenté à sur-réagir. Je pense que les Russes savaient ce qu’ils faisaient.
À tout le moins, c’était un “accident” très, très heureux—pour les Russes.
Les États – Unis ne peuvent plus dicter les règles. C’est aussi— ipso facto-un avertissement aux Américains.
En tant qu’expert en Judo et en Sambo de combat, Poutine comprend très bien l’effet de levier stratégique.
Dans de tels arts martiaux, l’avantage vient de l’utilisation du poids et de l’élan de votre adversaire contre lui. En d’autres termes, avec un peu d’aide de votre
adversaire, vous le rendez impuissant.
Avec la destruction lente du régime Zelensky, l’échec des sanctions occidentales, un avantage militaire progressif en matière d’armement, un soutien public engagé à
l’intérieur intensifié par des attaques sur le territoire russe utilisant les ressources américaines et des échecs économiques américains, la Russie a maintenant le dessus: C’est dire:
« Attention: cet ours peut mordre.”
Trop cher à utiliser, trop cher à perdre
Dans mon dernier article, j’ai souligné que les États-Unis produisent des armes qui sont littéralement trop chères à perdre.
C’est un bon exemple. Vous verrez divers coûts pour le drone Reaper
Le chiffre généralement indiqué de 32 millions de dollars est considéré par beaucoup comme trop élevé car il est au moins deux fois plus cher qu’un F16.
En avril 2021, le département américain de la Défense a cité au gouvernement australien un chiffre estimé à 1,651 milliard de dollars, lorsqu’il s’est enquis de
l’achat de 12 MQ-9, ainsi que de l’équipement et des fournitures pertinents.
Aïe ! 1,651 milliard de dollars !
Trop cher à perdre en effet.
Ce que les Russes ont démontré, c’est que les véhicules ISR comme le Reaper ne sont utiles que contre des ennemis sans ressources. Oui, ils peuvent flâner pendant
de longues heures à des altitudes assez élevées, mais ils sont lents et facilement détectables par radar. Oui, ils peuvent faire exploser des enfants — mais un adversaire de niveau pair peut les
abattre à tout moment.
La guerre pour les États-Unis est un jeu. Mais un jeu déshumanisant. Quand la réalité virtuelle devient réelle, c’est un choc. Pour les Russes et les Chinois,
c’est réel dès le départ, c’est pourquoi ils font tout ce qu’ils peuvent pour l’éviter.
Plongée dans la mer Noire
Comme je l’ai dit, le drone Reaper est un kit très coûteux avec tous les derniers modules complémentaires.
Donc, si les Russes peuvent récupérer le drone, c’est un cadeau de plusieurs millions de dollars de l’Oncle Sam pour récupérer le drone. Bien sûr, c’est au fond de
la mer Noire. Cela va nécessiter une plongée plus profonde que de faire exploser Nordstream.
Oui, c’est un peu comme la plongée dans les bennes à ordures pour les pièces d’ordinateur que les gens jettent. Les bonnes choses sont toujours au fond couvertes de
têtes de poisson. Mais si vous avez des incitations, vous pouvez obtenir des cadeaux. Comment pensez-vous que j’ai construit cet ordinateur?
Le général Mark Milley, chef d’État-major interarmées, a officiellement douté que les Russes puissent récupérer quoi que ce soit. Il est à 5000 pieds plus bas, dit
Milley, qui était responsable de la débâcle du retrait afghan des États-Unis et n’est pas l’ampoule la plus brillante de la collection d’ampoules tamisées qui composent les chefs d’État-major.
Trump est allé jusqu’à le traiter d’idiot. Il en faut un pour en connaître un.
Selon des sources russes qui peuvent ou non être correctes— les Russes ont déjà détecté le drone en deux morceaux à une profondeur de 850 à 900 mètres avec un
robosub.
Pour les Russes — c’est la section du nez
qui compte. Il s’agit d’une unité monobloc séparée abritant ces composants électroniques super avancés-normalement bien scellés et isolés pour résister aux intempéries, au stress, aux
changements de pression atmosphérique et aux oiseaux, aux requins et bien sûr aux douches dorées.
Comment le récupérer réellement en eau profonde? Il y a des moyens….
Il convient de noter que le submersible ARS-600 est conçu pour rechercher, examiner et soulever divers objets sous-marins du fond marin, soutenir l’activité vitale
des équipages dans des sous-marins en détresse, ainsi que pour amarrer d’autres installations de sauvetage avec des sous-marins en détresse. Le submersible ARS-600 a une conception à double coque
et peut être contrôlé à partir de n’importe laquelle des coques. Les systèmes sonar sont utilisés pour la navigation et la communication.
Même si les Russes n’obtiennent pas ce qu’ils veulent de la mer Noire, ils sont toujours en avance — tout comme ils le sont en Ukraine et dans la guerre plus large
contre les États-Unis et l’OTAN.
• Quelques précisions importantes de plus sur les engins hypersoniques
russes, particulièrement à la lumière de leur emploi opérationnel en Ukraine. • Elles sont données par un expert très apprécié même si peu connu, l’amiral croate à la retraite
Davorin Domazet. • Chaque nouvelle approche du phénomène confirme sa fantastique importance du point de
vue stratégique au plus haut niveau, et le retard dramatique des occidentaux, USA en tête. • Pour Domazet, la dernière frappe en Ukraine dit : « Nous pouvons
couler TOUS vos
porte-avions d’un coup ».
Attardons-nous à un texte de Alex Crainer, du site TrendCompass,
ce texte repris pour l’occasion par ZeroHedge.com. Nous ne connaissons pas particulièrement Crainer, mais il intervient pour nous rapporter des propos d’un spécialiste (peu connu du monde médiatique
occidental, et c’est bon signe), l’amiral croate à la retraite Davorin Domazet. Crainer nous confie qu’il tient Domazet pour un des meilleurs spécialistes des matières techniques de
l’armement et du technologisme, et il le compare au Russe Andrei Martianov. Comme lui, dit Crainer, il présente une grande connaissance des mathématiques avancés et de la science des
probabilités.
« Comme
Martyanov, il insiste sur
le fait qu’il est impossible de s’imposer dans la guerre moderne sans une connaissance approfondie des mathématiques avancées et des probabilités. Plus important encore, il a peut-être la
compréhension la plus claire du contexte historique général de l’affrontement actuel entre la Russie et les puissances occidentales. »
Manifestement, Crainer est impressionné par le contexte historique, symbolique voire ésotérique dans lequel il importe, selon Domazet, de placer l’actuel
conflit que nous classons sous le nom d’« Ukrisis ».
Les précisions que donne Crainer, d’après une interview de Domazet, sont particulièrement, – à la fois originales, exotiques et finalement, dans le contexte extraordinaire où nous
évoluons, bien aussi crédibles que les simulacres dont nous abreuve la presseSystème.
Voici les précisions, que vous n’avez aucune chance d’entendre citées dans « les entretiens de LCI » ou
dans « les colonnes du Monde » ;
vous devrez reconnaître qu’elles sont exaltantes, – nous voulons dire excitantes pour l’imagination hypothétique, – par rapport à l’intensité et l’appel à la subjectivité
extrahumaine que nous suggèrent les événements en-cours :
« Domazet est le seul
analyste militaire que je connaisse qui tienne compte de l’histoire de l’oligarchie financière occidentale, de ses racines vénitiennes, de sa migration à Amsterdam où elle a formé
l’Empire hollandais, et de son déménagement ultérieur à Londres qui, à ce jour, reste le siège idéologique et spirituel de l’Empire britannique zombifié.
Il a correctement
qualifié l’ennemi de l’humanité d’« oligarchie
occulte occidentale » et
a même qualifié la guerre en Ukraine d’affrontement entre le Christ et l’Antéchrist, soulignant que l’Antéchrist se trouve à l’Ouest. La Croatie est un État membre de l’OTAN et est, comme
la Pologne, une nation slave catholique, partageant même une partie de sa russophobie culturelle (bien qu’elle ne soit pas aussi enragée en Croatie qu’elle ne l’est en
Pologne). »
Mais ce qui nous intéresse essentiellement, c’est l’un des sujets militaires et techniques abordés par l’amiral et repris par Crainer. Il s’agit du domaine
des armes hypersoniques, dont l’amiral Domazet estime qu’elles constituent une formidable révolution stratégique et que la Russie y occupe une place d’incontestable numéro un qui lui
donne une position stratégique à mesure dans l’équation de l’équilibre des forces. (Les observations de l’amiral Domazet que rapporte Crainer viennent d’une interview en serbo-croate du
17 mars sur la chaîne Project
Velebit.)
Puissance de l’hypersonique
Nous avons largement rapporté les événements, – actes, faits & circonstances, – qui ont accompagné la révélation par Poutine de l’avancement de la
Russie dans ce nouveau domaine de l’armement. Cela nous ramène à mars 2018, – cinq ans déjà, pendant lesquels les puissances de l’« Occident-collectif » ne se sont pas trop défoncées
sur le sujet, se contentant surtout de décortiquer les doutes innombrables qu’elles dressent autour des déclarations russes, voire des actes eux-mêmes.
On retrouve sur plusieurs textes de la période les premières données de cet événement, par exemple le 8 mars 2018, le 11
mars 2018, le 22
mars 2018, le 7
mai 2018, le 25
mai 2018, etc., – tous ces textes du début de cette affaire marqués par ces interrogations à propos de l’esprit d’adaptabilité et de novations des occidentaux-collectifs, dont on
connaît évidemment, – aujourd’hui plus que jamais, – les réponses :
• Mais comment se sont-ils fait distancer de la sorte ?
• Mais comment n’ont-ils rien vu venir ?
• Mais comment entendent-ils réagir à part répéter « C’est encore une blague du ‘Russiagate’ » ?
« Le
terme « hypersonique » fait
référence aux missiles qui volent à une vitesse de 5 mach et plus. À l’époque, de nombreux Occidentaux ont rejeté les affirmations de Poutine et ont pensé qu’il s’agissait d’un bluff.
Nous savons aujourd’hui qu’il ne bluffait pas. La Russie est le seul pays au monde à posséder des missiles hypersoniques d’ores et déjà déployés et opérationnels, – pas un mais trois
types : le « Zircon »,
le « Kinzhal » et
l’« Avantgard ». »
La conception de Domazet, c’est que les chars ont été la technologie qui a fait basculer décisivement la Première Guerre mondiale, la force aérienne tenant
ce rôle pour la Seconde Guerre mondiale. Notamment, les groupes de porte-avions d’attaque, portant une flotte aérienne d’attaque sur les mers, ont constitué un système offensif
irrésistible, qui a régné depuis… Aujourd’hui, estime-t-il, grand changement : c’est l’hypersonique qui fait basculer l’équation de la stratégie et de l’équilibre des forces, – qui
rend toutes ces armes dépassées et inutiles, – et bien entendu, et justement, et comment ! – les porte-avions d’attaque…
La conception actuelle de Domazet est qu’on identifie deux fronts principaux dans le face-à-face stratégique entre la Russie et les USA. Domazet ne prend en
acompte que l’aspect défensif parce que la problématique qu’il aborde est celle de la « défense » (impossible contre les hypersoniques). Il ne précise pas, par exemple, que les
batteries ABM de l’OTAN/USA, sur la frontière russe, ont la capacité de tirer également des missiles terre-terre offensif, ce qui est un motif d’inquiétude extrême des Russes et fait de
ces batteries des cibles privilégiés pour les hypersoniques russes.
En attendant, voici les deux axes défensifs identifiés par Domazet. Mais ces axes ne jouent aucun rôle dans la « défense » contre les
hypersoniques en raison des incapacités (surtout du côté US, les travaux de défense anti-hypersonique étant déjà en cours du côté russe), 1) d’identifier et de cibler les hypersoniques qui évoluent en mode de manœuvres d’évitement maximal ; 2) surtout, de faire quoi que ce soit devant des vitesses hypersoniques rendant impossible l’interception.
Cette classification de Domazet reste très sommaire, – mais peu importe pour notre propos qui ne concerne que l’hypersonique.
« Selon l’amiral
Domazet, le principal front militaire dans le conflit mondial actuel est constitué par les batteries antibalistiques (ABM) que les États-Unis ont installées sur l’axe Pologne-Roumanie et
les Russes sur l’axe Pôle Nord-Kaliningrad-Crimée-Syrie. Il s’agit de systèmes défensifs, conçus pour intercepter les missiles nucléaires en approche. Cependant, les systèmes ABM actuels
ne sont efficaces que contre les missiles volant à des vitesses allant jusqu’à mach 3,5 (3,5 fois la vitesse du son). »
Le « Kinzhal »
en Ukraine
Les précisions de Domazet sur l’emploi opérationnel effectif de l’hypersonique sont connues par de nombreuses autres sources (y compris officielles), mais
pas dans leurs détails. Le missiles « Kinzhal », tiré
en général de MiG-31, est l’arme utilisée en Ukraine, au moins à trois reprises. Sa capacité de vitesse maximale de vol en hypersonique se situe entre Mach 12 et Mach 15
(approximativement, entre 16 000 et 20 000 km/h). On comprend qu’aucune défense n’est actuellement concevable et par conséquent l’impunité du « Kinzhal »
est totale. L’intérêt
des déclarations de Domazet est qu’il apporte des précisions sur deux des trois (au moins) interventions de ces missiles en Ukraine
• Sur la première frappe
Il avait déjà été largement signalé qu’un missile hypersonique « Kinzhal »
avait été utilisé au début de la guerre. Il s’agissait véritablement d’une démonstration opérationnelle de l’engin et des capacités de l’hypersonique, faite presqu’un
mois jour pour jour après le début de l’attaque russe. Les précisions données par l’amiral sont impressionnantes et confirment les formidables capacités de frappe de l’engin
en pleine vitesse au moment de l’impact.
« Trois fois plus lourd
et presque douze fois plus rapide que le [missile de croisière US standard] Tomahawk, le
Kinzhal possède plus de 3×122 = 432 fois l’énergie cinétique en croisière d’un missile Tomahawk (~17,3 gigajoules, soit l’équivalent de 4100 kg d’énergie explosive
TNT). »
Les circonstances décrites par l’amiral Domazet sont notablement différentes de celles que l’on décrivit lorsque l’attaque eut lieu.
« La première frappe du
Kinzhal, effectuée un mois après le début des hostilités en Ukraine, a sans doute été la plus importante : Les forces russes ont pris pour cible un important dépôt d’armes en Ukraine,
construit pour résister à une frappe nucléaire. Il était enfoui à 170 mètres sous terre et protégé par plusieurs couches de béton armé.
« Le Kinzhal vole à une
altitude comprise entre 20 et 40 km, avec une portée maximale de 2000 km. Une fois au-dessus de la cible, il plonge perpendiculairement et accélère à 15 mach, accumulant ainsi une énorme
énergie cinétique en plus de sa charge explosive. Cette première frappe avec un seul missile Kinzhal a détruit le dépôt d’armes souterrain à l’épreuve des armes nucléaires de l’Ukraine.
C’était un message pour l’Occident. »
• Couler TOUS les porte-avions US
Domazet rappelle que le « Kinzhal » a
été développé notamment dans le but exprès de détruire les groupes d’attaque des porte-avions. De même qu’il est capable de détruire un entrepôt de stockage blindé souterrain conçu pour
résister à une frappe nucléaire, il peut transpercer un porte-avions, selon l’image de Domazet, « comme un couteau
chaud dans du beurre ». La puissance de la frappe peut briser un porte-avions de 90 000 tonnes en deux, entre avant et arrière, et donc l’anéantir totalement.
Domazet s’attarde beaucoup plus sur la troisième frappe (une autre frappe précédente concernait un seul « Kinzhal »),
qui impliquait, il y a deux semaines, le tir de six « Kinzhal »
dans une seule offensive de frappe de 70-80 missiles.
« Selon l’amiral
Domazet, ni les puissances occidentales ni la Chine ne sont pas près de disposer d’armes de ce type. Il a expliqué que le problème critique des armes hypersoniques réside dans les
températures extrêmes atteintes à la surface des missiles pendant les vols hypersoniques, ce qui peut entraîner la rupture des missiles en plein vol. La Russie est la seule nation à avoir
développé des matériaux spéciaux qui permettent aux missiles de résister à ce stress, de sorte que leur vol peut être contrôlé tout au long de leur trajectoire et délivré avec une grande
précision.
« Les services de
renseignement occidentaux estiment que la Russie disposait d’une cinquantaine de « Kinzhal » au
début de la guerre en Ukraine et qu’elle n’en a utilisé que neuf jusqu’à présent. La semaine dernière, elle a tiré six « Kinzhal » en
une seule salve. Il s’agissait là aussi d’un message. Voici comment Domazet l’explique : Les États-Unis disposent de 11 groupes d’attaque de porte-avions. Moins de la moitié d’entre
eux sont actifs à un moment donné (tandis que d’autres sont à quai pour entretien ou en préparation). Tirer six « Kinzhal » d’un
coup, c’est dire, en langage militaire, que nous avons la capacité de couler TOUS vos porte-avions d’un seul coup.
• Sombre avenir
Les dernières précisions que donne l’amiral Domazet porte sur les capacités russes et sur l’avenir, avec un « Ouest-solidaire » complètement
distancé et qui semble incapable de répondre sérieusement à l’avance russe. Cela peut d’ailleurs se concevoir et s’expliquer lorsqu’on est assez occupé à s’effondrer. Dans tous les cas,
la description qu’en fait Domazet confirme bien qu’on dispose avec l’hypersonique d’un
nouvel échelon dans l’escalade, sans nécessité de passer immédiatement au nucléaire.
La Russie a la
capacité d’en construire environ 200 par an et dispose désormais de moyens de les livrer n’importe où, à partir d’avions, de navires et de sous-marins. Outre la destruction des
porte-avions, elles peuvent également détruire les sites de missiles ABM de l’OTAN. En résumé, la Russie a – pour l’instant – gagné la course aux armements.
Les puissances
occidentales pourraient mettre dix ans ou plus à la rattraper et, d’ici là, le seul moyen d’éviter de perdre la guerre est soit de concéder la défaite et d’accepter les exigences de la
Russie en matière de sécurité, soit d’escalader le conflit jusqu’à l’échange nucléaire.
L’analyste militaire – il en existe très peu, bien que les médias soient encombrés d’experts autoproclamés – Andreï Martyanov explique magistralement la réflexion
stratégique de la Chine, qui rend son alliance avec la Russie absolument vitale.
Posons d’abord le problème :
- On sait que ça grattouille l’Amérique d’attaquer la Chine.
- On sait aussi qu’elle utilisera alors des proxy comme les Taïwanais, d’ores et déjà sacrifiés car bloqués dans leur île, tout comme
elle ne désespère pas de jeter dans la fournaise la Corée du Sud et le Japon, cette association historique de la carpe tortionnaire et du lapin torturé.
- On sait enfin que si elle ne le fait pas, elle sera tout simplement vaincue rédibitoirement par un élan économique qui
l’écrase.
Le plan de bataille américain en cas de guerre sur Taïwan
En conséquence, et à la différence de l’Ukraine, les Américains devront bien s’y engager directement. Mais
comme on les connaît, ils ne le feront que du plus loin possible, donc à partir du Pacifique et en combinant les distances de sécurité ( stand-off) liées aux facteurs navals, aériens et
missiles. Martyanov établit alors que la seule option
jouable pour les Américains est de neutraliser, au mieux détruire stratégiquement, la marine chinoise entre ses ports – c’est à dire la côte centrée sur Shanghaï – et ses zones
de déploiement.
Cette option quasi unique indique alors, après inventaire, que les seuls moyens américains disponibles se résument à une combinaison de portes-avions
prépositionnés – au maximum 6, les autres étant en reconditionnement – d’où pourront décoller les aéronefs idoines – en l’occurrence des F18
super-hornet embarqués –, eux-mêmes emportant les missiles encore capables, – à savoir des AGM-158 JASSM.
Faire le calcul de ce potentiel instantané n’est ici qu’indicatif : Au mieux 144 F-18 équipés chacun de 3 missiles, soit 432
pour une première salve. Bien sûr, tout ce beau monde ayant une carrière, des maîtresses et des prébendes à défendre, il ne la jouera pas à la Midway où les pilotes « en avaient
… » encore. Auquel cas, ils se positionneront à la portée max allant de 1650 et 2600 kilomètres pour les portes-avions, en fonction des variantes aéronefs-missiles. Et ceci
pose alors un dilemme aux Chinois pour autant qu’on le sache, et dans la mesure où leurs missiles anti-navire chinois DF-21 n’ont qu’une portée de 1500
km. Ils ont un « trou » de 1000 km !
Bien sûr, si Gamelin ou Dourakovlev étaient à la manœuvre, ils attendraient benoîtement que les missiles américains soient tirés avant de réagir avec leurs …
Patriot. La bonne tactique suppose donc de couler les portes-avions avant qu’ils ne soient en place ou juste après leur positionnement : 6 grosses
cibles quasi-immobiles sont plus faciles à arrêter que 400 autres qui vont très vite. Sauf évidemment si vous demandez à un polytechnicien.
Comment les missiles hypersoniques russes peuvent changer la donne pour la Chine
Et c’est bien là que la camarade Poutine peut aider. Son Kinzhal par exemple a une portée 2000 km. Prépositionné à son tour sur la ligne
de défense avancée de la marine chinoise, cela lui confère alors une portée de 1000 + 2000 = 3000 km !Tout d’un coup, c’est la
marine US qui se retrouve piégée. Plus grave encore, un seul Kinzhal par porte-avion suffit car il arrive à mach 12 , avec
pour effet de découper littéralement en deux la barcasse en question, sans parler de son système AA Aegis qui ne verra évidemment rien venir. Autre joyeuseté, un porte-avions US embarque
anecdotiquement à peu près 6000 marins – un seul Kinzhal cela représenterait « deux 11 septembre ». Imaginons alors les gros titres de la presse américaine si même un
seul porte-avions....
La guerre électronique (GE) est l’un des aspects les plus importants des capacités militaires modernes et constitue souvent le test décisif du degré
d’avancement d’un État et de ses forces armées. Elle fait partie des combats « invisibles » et pourtant extrêmement intenses que nous ne pouvons généralement pas voir directement.
Cependant, son impact est tout à fait indéniable. La Russie fait partie des leaders mondiaux en matière de guerre électronique et ses capacités de combat dans ce domaine sont une source
de fierté pour le géant eurasien, mais aussi de crainte pour ses adversaires. La domination russe en matière de guerre électronique sur les lignes de front en Ukraine est si complète et
massive qu’elle est l’une des rares choses que la machine de propagande grand public n’a jamais osé remettre en question ou ridiculiser. Même les capacités thermonucléaires stratégiques
de la Russie ont parfois fait l’objet d’attaques de la part de la propagande, mais ses capacités en matière de guerre électronique n’ont jamais été remises en question. Et pour
cause.
Pourtant, comme pour tout ce qui concerne la machine de propagande traditionnelle, nous devons agir avec prudence. C’est particulièrement vrai lorsqu’il
s’agit des médias qui citent les « fuites » du Pentagone comme leur principale source d’information. Il va sans dire que pour qu’il y ait fuite, il faudrait que des informations
classifiées soient divulguées par inadvertance, et la plupart des experts du renseignement s’accordent à dire qu’il est extrêmement improbable qu’il y ait eu une quelconque inadvertance.
Toutefois, cela ne signifie pas que toutes les informations liées à la « fuite » sont fausses. Au contraire, sa nature relativement élaborée implique qu’une grande partie est
effectivement vraie, mais il peut être difficile de discerner ce qu’elle contient exactement. L’un des rares faits « divulgués » que nous pouvons certainement croire concerne précisément
les capacités russes en matière de guerre électronique. Toutefois, la question se pose de savoir pourquoi.
Pour y répondre, il convient d’abord de disséquer et de préciser les affirmations de la machine de propagande dominante. Les « fuites » contiennent une
grande quantité d’informations, notamment l’affirmation selon laquelle les bombes JDAM (Joint Direct Attack
Munition) fabriquées aux États-Unis échouent en Ukraine en raison de la réussite des mesures russes en matière de guerre électronique. Les documents de la « fuite » ne se contentent
pas d’examiner l’utilisation des contre-mesures russes pour rendre les JDAM inefficaces, mais indiquent également que, dans certains cas, ces contre-mesures entraînent même l’échec de la
détonation. Il semble que cela concerne également les bombes JDAM-ER (Extended Range) que l’administration Biden, en proie à des difficultés, a envoyées au régime de Kiev afin d’offrir à
ses forces certains avantages sur le champ de bataille. Un effort futile, semble-t-il aujourd’hui, bien que les documents suggèrent qu’au moins un millier de kits JDAM ont été envoyés
jusqu’à présent.
Politico affirme que « la Russie utilise le
brouillage GPS pour interférer avec le processus de ciblage des armes, selon la diapositive et une autre personne familière avec la question qui ne fait pas partie du gouvernement
américain ». Le rapport indique également que « les responsables
américains pensent que le brouillage russe fait que les JDAM, et parfois d’autres armes américaines telles que les roquettes guidées, manquent leur cible ».
Mick Mulroy, ancien fonctionnaire du Pentagone et officier de la CIA à la retraite, affirme : « Je pense que l’on
peut craindre que les Russes brouillent le signal utilisé pour diriger les JDAM, ce qui expliquerait pourquoi ces munitions ne donnent pas les résultats escomptés et comment elles se
comportent dans d’autres zones de guerre ».
Il s’agit d’une surprise assez désagréable pour le régime de Kiev, qui s’attendait à ce que les JDAM changent la donne et offrent des avantages tactiques
clés que la Russie ne pouvait prétendument pas égaler. Cependant, ce n’est pas seulement ce faux sentiment de sécurité qui s’est effondré, mais il s’avère que les performances d’autres
armes de l’OTAN tant vantées ne sont rien d’autre que de l’optique de relations publiques. La « fuite » suggère que même les roquettes M270 et HIMARS sont contrées avec succès par les
tactiques russes de brouillage du GPS. De nombreux documents montrent constamment que les forces du régime de Kiev sont généralement en proie à des pénuries chroniques de munitions et
d’armes de pointe, et le fait que les capacités russes de guerre électronique empêchent le ciblage de précision exacerbe cette situation de manière exponentielle, malgré les innombrables
milliards d’euros d’armes fournis par l’Occident politique.
C’est là que nous en arrivons à la « solution » que le complexe militaro-industriel (CMI) américain pourrait proposer. Alors, comment le plus grand cartel
de producteurs d’armes du monde résout-il les problèmes de précision de ses armes ? Eh bien, plus d’armes ! Avec l’acquisition potentielle par le régime de Kiev de milliers de JDAM
supplémentaires, évidemment en utilisant des fonds fournis par l’Occident politique, puisque la junte néonazie elle-même est « financièrement
morte », comme l’a évalué avec précision le président hongrois Viktor Orban, les entrepreneurs du CMI américain obtiennent encore plus de milliards de dollars des contribuables
américains. Le contrat de modification et/ou de mise à niveau de milliers de JDAM et d’autres munitions offrirait des contrats à long terme à des entreprises telles que Boeing, Lockheed
Martin, Raytheon, BAE Systems, etc. Cela pourrait être l’une des rares réponses logiques à la question de savoir pourquoi la machine de propagande grand public a soudainement ressenti le
besoin de dire la vérité pour une fois.
Cependant, il ne faut pas tomber dans le piège de penser que cela a quelque chose à voir avec des motifs altruistes ou même le désir de faire du régime de
Kiev une force de combat plus efficace. L’objectif principal consiste avant tout à causer le plus de morts et de destructions possible, en particulier dans les infrastructures civiles du
Donbass et d’autres régions de l’ancienne Ukraine. Cela présente un double avantage pour les États-Unis. D’une part, la Russie se retrouve avec des bâtiments et des infrastructures
détruits qui doivent être rénovés et, d’autre part, la machine de propagande grand public peut présenter les destructions comme étant le fait de la Russie. Cela explique également
pourquoi la junte néo-nazie continue d’utiliser des armes occidentales qui ne cessent de manquer et de frapper des zones civiles. Le seul aspect positif dans tout cela est peut-être que
l’ampleur même de la corruption et du copinage tant dans l’Occident politique qu’à Kiev pourrait bien accélérer la victoire russe.
Jean-Pierre Petit et les nouvelles armes russes : Vers un monde multipolaire ?
Source : Stratpol - par Jacques Vergne - Le 18/03/2023
Certaines armes russes actuelles ont plusieurs décennies d’avance sur le reste du monde, et c’est en grande partie grâce aux recherches du chercheur français
Jean-Pierre Petit1.
Dès 1975, Jean-Pierre
Petit a émis l’idée que pour atteindre des vitesses hypersoniques dans l’air (soit supérieures à mach 3,6), il fallait supprimer l’onde de choc. Pour cette idée trop originale, il a été
qualifié de malade mental par le CNRS et le monde de la recherche de l’OTAN, et mis au ban de la recherche officielle.
Il a effectivement trouvé comment supprimer l’onde de choc : c’est ce qu’il a appelé la
magnéto-hydro-dynamique (MHD). La MHD permet d’agir sur un fluide (air ou eau) au moyen de forces électromagnétiques, pour diriger son écoulement, par exemple autour de la pointe d’un avion,
d’un missile, ou d’un drone sous-marin.
Dès le départ, les Russes se sont dit “pourquoi pas”, ils ont suivi de près ses publications, et ont fait leurs propres recherches, puis les ont mises en
application. Il a fallu 40 ans aux Russes pour passer des publications de Jean-Pierre Petit à des armes déployées. À ma connaissance, il n’a pas travaillé avec les Russes, qui ont simplement
suivi ses publications.
Le 1er mars 2018, il y a environ 5 ans, Vladimir Poutine prononce un discours à l’Assemblée Fédérale de Russie, et à la fin de ce discours, il présente les
nouvelles armes russes.
Le 13 avril 2018, Jean-Pierre Petit revient sur ce discours dans une vidéo :
Dans sa vidéo, Jean-Pierre Petit (JPP) choisit des extraits de ce discours, en fait l’analyse minutieuse, et nous explique comment fonctionnent ces armes, avec ses
qualités de chercheur et de pédagogue.
Cette vidéo essentielle permet à elle seule de comprendrel’enjeu
stratégique et politique mondial de ces nouvelles armes. En voici quelques morceaux choisis:
— Vladimir Poutine (VP) : le nouveau missile balistique2 Sarmat
est capable d’atteindre n’importe quelle cible sans limite de portée en survolant un des deux pôles.
— JPP : le système antimissile US a prévu seulement le pôle nord, mais pas le pôle sud. Le Sarmat rend donc caduc le système antimissile US. Seule l’énergie
nucléaire permet une portée infinie.
— VP : j’annonce un nouveau missile de
croisière3 donc à trajectoire imprévisible. Un bouclier antimissile ne peut pas intercepter ce missile, car le principe d’un tel bouclier est qu’une trajectoire balistique
est prévisible. La portée est illimitée.
— JPP : comment peut fonctionner un missile non balistique de portée illimitée ? Il fonctionne avec un petit réacteur nucléaire embarqué, sans blindage car il n’y
pas d’humain à bord. Le premier lancement a eu lieu en 2017. Le réacteur est amorcé seulement après le lancement, pour ne pas émettre de rayonnements avant le lancement, et il fonctionne pendant
une très courte durée, son temps de trajet du lancement à la cible.
* Le réacteur nucléaire a deux fonctions : il sert à la propulsion, et aussi à produire l’électricité qui rend la MHD possible, ce qui permet de
supprimer l’onde de choc, et rend le missile hypersonique (voir
ci-dessous).
* On
peut transposer la MHD dans l’eau. Les Russes ont conçu et déployé un missile de croisière (ou drone) sous-marin, qui peut se déplacer à de très grandes profondeurs, et est ainsi
inaccessible à l’interception. Il est capable de frapper partout. Comme le missile non balistique, il embarque un petit réacteur nucléaire, ce qui permet d’utiliser la MHD pour la propulsion
(silencieuse, car sans hélice et sans turbulence) et pour supprimer les ondes de choc.
* Il n’a pas de blindage, car il n’y a pas d’humain à bord, et sa vitesse est très élevée.
* C’est une arme de dissuasion, car elle est capable de destructions énormes en créant un tsunami près d’une côte. L’arme embarquée est conventionnelle
ou nucléaire. Le 1er essai a eu lieu en 2017.
— VP présente le Kinzhal,
missile aéroporté très manœuvrable, se déplaçant à mach 10, de portée d’environ 2000 km, qui peut donc atteindre sa cible en quelques minutes, et qui peut emporter une charge classique ou
nucléaire4.
— JPP : ce missile utilise forcément la MHD. Il n’est pas possible de l’intercepter, car sa trajectoire est imprévisible, et il est indétectable par les moyens
actuels, à cause de sa vitesse de mach 10.
* Le domaine supersonique s’étend
de mach 1 à mach 3,6 (cas du BlackBird US, l’avion piloté le plus rapide); à mach 3,6 l’échauffement dû à la compression de l’air est le maximum possible avec les matériaux existants.
* Le domaine hypersonique se
situe au-dessus de mach 3,6 : la MHD est indispensable pour réduire l’échauffement et éviter les ondes de choc.
* Pour que la MHD soit possible, il faut disposer d’une forte puissance électrique embarquée, pour produire des forces électromagnétiques qui
contraignent le fluide à se configurer de manière à pouvoir s’écouler, ce qui empêche les ondes de choc de se former.
— VP déclare : “notre système est unique au monde”.
— JPP fait le point sur les armes développées et déployées :
* des missiles de portée
infinie, grâce à l’énergie nucléaire, balistiques ou non balistiques, impossibles à intercepter, soit parce qu’ils passent par le pôle sud, soit parce qu’ils ont une trajectoire
imprévisible
* des drones sous-marins à énergie nucléaire et MHD, de portée
infinie
* des missiles de portée
moyenne de 2000 km, hypersonique à mach 10, aussi à énergie nucléaire et MHD (le Kinzhal).
— VP présente un
planeur hypersonique, opérationnel, arme stratégique de grande maniabilité, capable de frapper partout, se déplaçant par gravité à mach 20, invulnérable, fait de matériau composite,
pouvant monter à 2000°C, le nez est entouré de plasma, donc protégé des tirs laser.
— JPP : le planeur hypersonique est placé en orbite par une fusée classique, le vol plané est mu par la gravité, sans propulsion, sans réacteur nucléaire, il
utilise la MHD, l’électricité venant de l’énergie cinétique. Le planeur surfe sur son onde de choc, ce qui lui assure une très grande finesse, et une très grande portée.
Voici les conclusions de Jean-Pierre Petit (en
avril 2018) :
Les Russes n’ont jamais menti sur leur capacité militaire. Il n’y a pas besoin de milliers de missiles, il suffit d’avoir un petit nombre d’armes impossibles à
intercepter, ce qui permet une dissuasion
efficace.
Avec ces nouvelles armes, le monde devient bipolaire,
avec une évolution possible vers
un monde multipolaire, et c’est une garantie de paix, contrairement à un monde unipolaire5.
Le lecteur aura remarqué l’exergue choisi par JPP au début de sa vidéo : “Logique
de paix ou logique de guerre ?“, et aura fait le lien avec ses conclusions. Ceci me permet de faire une synthèse de la vidéo de JPP en une seule phrase :
Les nouvelles armes russes, basées en partie sur une idée de JPP, permettent une dissuasion efficace et une évolution vers un
monde multipolaire, ce qui est une
garantie de paix.
2) Le terme balistique signifie
: non propulsé sur une grande partie de son vol, de manière analogue à un lancer de boulet par un canon. Cela permet une économie d’énergie de propulsion. Mais la trajectoire est entièrement
prévisible.
3) Un missile de
croisière est non balistique, donc propulsé sur son vol entier. L’énergie nucléaire permet des vols propulsés de portée infinie, et de trajectoire non prévisible.
4) Le Kinzhal est actuellement utilisé sur le terrain en Ukraine :
5) Dans un monde unipolaire,
une puissance unique revendique le monopole du pouvoir sur la planète entière et cherche à le perpétuer, au prix d’un niveau de conflit élevé.
Un monde unipolaire devient bipolaire quand
la puissance qui revendiquait le monopole du pouvoir sur la planète entière s’est assez affaiblie pour perdre ce monopole, et qu’une deuxième puissance est devenue capable de rompre ce monopole
et de construire sa propre zone d’influence. Cette bipolarité peut être accompagnée d’un niveau de conflit assez élevé.
Dans un monde multipolaire,
il y plusieurs zones d’influence d’importances comparables, qui cohabitent à bas niveau de conflit, et même qui collaborent dans la complémentarité.
Suite à l’information de la destruction d’un bunker ennemi (de l’OTAN) enfoui à 200-300 mètres dans les environs de Lvov par une frappe de missile Kinzhal,
certains ont prétendu que le Kinzhal n’a pas cette possibilité. J’ai donc contacté un de nos lecteurs français, éminent mathématicien :
« En tant que
scientifique de haut niveau, pourriez-vous expliquer, concrètement, les conséquences de l’arrivée d’un missile hypersonique « Kinzhal » sur une cible, s’il ne contient aucun
explosif.
Energie cinétique, et
puissance de destruction. La question principale étant « Peut-il détruire un bunker en béton situé à XXX mètres sous terre », en faisant varier XXX et la nature de la « terre » : Basalte,
béton etc.
Ceci parce que suite
à des informations que nous (entre autres) avons diffusé sur un tir de Kinzhal ayant pulvérisé un bunker souterrain et liquidant quelques centaines d’officiers OTAN, certains prétendent
que c’est impossible. Je suis bien placé pour savoir que l’info est exacte mais une démonstration mathématique/physique serait idéale ! »
Voici la réponse de Jean-Marie
ARNAUDIES
Note: Le signe ^
signifie “puissance”. 10^5 = 10 puissance 5 = 100000 (Le chiffre 1 suivi de 5 zéros)
Voici une toute première approche en comparant à la bombe atomique d’Hiroshima
L’énergie E_H déployée par la bombe atomique d’Hiroshima est estimée à 50 térajoules (en abrégé : TJ). Donc E_H=50 x 10^12 Joules= 5 x 10^(13) Joules
Calculons l’énergie cinétique du Kinzhal. Ce missile pèse 4000 kg. Sa vitesse de croisière peut être estimée à un peu plus de Mach10 (estimatioin basse
d’après moi). Mais comptons Mach 10 pour nous faire l’avocat du diable, c’est-à-dire pour aboutir à une minoration des énergies en jeu.
On aboutit immédiatement à l’énergie cinétique suivante, en Joules : la formule abstraite est (1/2) M x V^2, où M désigne la masse et V la vitesse. La masse
sera estimée en kg et la vitesse en m/s (= mètre à la seconde). On trouve ainsi que l’énergie cinétque E_K du Kinzhal à sa pleine vitesse est donnée, en Joules, par
E_K = 1/2 x 4000 x (10 x 344)^2 Joules = 2,36672 x 10^(10) Joules.
Maintenant il faut estimer les pressions par mètre carré, dans le cas du Kinzhal et dans le cas de la bombe d’Hiroshima. L’énergie déployée sur son impact par le Kinzhal est aisée à estimer: toute la force du missile se concentre sur au plus un mètre carré. En effet, la
surface d’une section du Kinzhal perpendiculaire à son axe est significativement inférieure à 1 mètre carré.
Donc on arrive à une énergie appliquée par le Kinzhal sur un seul mètre carré à son impact avec le sol égale ou supérieure à 2,36672 x 10^(10)
Joules.
Mais l’énergie de la bombe A d’Hiroshima s’est exercée sur bien plus d’un mètre carré. Cette énergie a tout carbonisé sur une surface correspondant à un
disque de 600 m de rayon. La bombe n’a pas creusé un grand trou, car l’explosion initiale a été essentiellement aérienne, même si c’était près du sol. 600 m de rayon, cela fait 1130976
mètres carrés. Pour satisfaire le diable, ne comptons que 10^6 mètres carrés. Au centre supposé de ‘l’explosion, la température a été de l’ordre de 6000 degrés Celsius et à 600 mètres,
elle a encore été de l’ordre de 1300 degrés Celsius. Si on réduit la zone à 400 m de distance du centre, on voit que la température à 400 m du centre a été supérieure à1600 degrés Celsius
sur une superficie de plus de 500 000 mèters carrés.
Admettons que toute l’énergie de la bombe d’Hiroshima se soit exercée sur ces 500 000 mètres carrés. A l’intérieur de ce périmètre, très peu de métaux ont
pu résister à une fusion complète ( température de fusion du fer =1528 degrés Celsius). On peut estimer que la pression s’est exercée en moyenne sur ce périmètre, ce qui va donner une
minoration extrêmement pessimiste.
Donc chaque mètre carré de cette zone de 0 à 400 mètres du « centre » de l’explosion aura enduré au pire une énergie de la bombe A d’Hiroshima supérieure ou
égale à (5 x 10^(13)) Joules divisé par 500 000, soit 10^8 Joules, ce qui nous donne l’énergie suivante, notée P_H :
P_H= 10^8 Joules.
Il en résulte que l’énergie E_K subie par l’impact du Kinzhal à son contact avec le sol est
2,366672 x 10^(10) Joules
sur un mètre carré, donc E_K est plus de DEUX CENT FOIS SUPERIEURE à l’énergie par mètre carré du centre principal de l’explosion
d’Hiroshima.
Il y a en plus une grande différence entre la bombe A d’Hiroshima et le Kinzhal : La dévastation d’Hisroshima a été essentiellement superficielle, car la
bombe n’a pas explosé suite à un impact avec le sol, tandis que le Kinzhal avec son nez pointu a exercé toute son énergie cinétique dans une seule direction, pour se creuser un chemin
depuis la surface jusqu’à ses profondeurs. Donc la dévastation subie par l’effet du Kinzhal a été plusieurs centaines de fois plus forte sur le mètre carré de son point d’impact que la
dévastation sur chaque mètre carré de l’hypercentre des effets de la bombe A d’Hiroshima.
Cela signifie que la force du Kinzhal à son contact avec le sol a été DINGUE, sans aucune mesure avec celle produite par la bombe A d’Hiroshime sur chaque
mètre carré de son hypercentre. Sur deux ou trois cent mètres de profondeur, la croûte terrestre est archimolle face à des énergies par mètre carré de cette envergure. Cette force du
Kinzhal à son contact avec le sol dépasse l’entendement !
On vérifie cette appréciation en comparant avec les carottages du sol effectués dans les recherches pétrolières. On creuse des trous atteignant 3000 m de
profondeur sans pour autant avoir besoin d’un Kinzhal ! Donc que ce soit du granit ou de la marne dense et mollassonne, pour un Kinzhal, creuser un trou de 200 ou 300 m de
profondeur est une amusette !
Dans cette étude dont vous voudrez bien excuser la brièveté, je n‘ai tenu aucun compte d’une éventuelle charge (nucléaire ou non) portée par le Kinzhal. Si
une telle charge lui est ajoutée, lors de l’impact avec le sol, cette charge va DIMINUER la profondeur maximum du boyau créé par le Kinzhal, car cette charge exercera ses effets dans
toutes les directions, donc agrandira considérablement l’ouverture initiale du trou creusé par le missile, ce qui diminuera la force de l’impact par mètre carré.
La marge semble tellement énorme que cette remarque doit permettre aux militaires d’affiner l’effet du Kinzhal : Si on recherche une cible profonde, disons
supérieure à 300 mètres de profondeur, il faut régler la charge explosive portée par le Kinzhall de façon qu’elle n’explose que lorsque le Kinzhall aura atteint la profondeur voulue. Pour
une cible très profonde, même pas besoin de charge ! En revanche pour une cible peu profonde, disons moins de 100 m de profondeur, on peut régler la charge explosive du Kinzhal pour
qu’elle explose quelques centièmes de seconde après le contact du missile avec le sol.
Cette très brève et très approximative étude me convainct que tant que les russes auront de l’avance sur les USA en matière de missiles à très
grande vitesse, les Kinzhal avec ou sans charges nucléaires et leurs descendants feront échec à tous les armements US imaginables, atomiques, voire thermonucléaires ou
non.
Si j’avais du pouvoir, je demanderais à mes savants de faire le maximum pour augmenter ette énorme vitesse. Par exemple, si on passe à 20 Mach au lieu de 10
Mach, l’énergie au contact du sol sera multipliée par 4 et si on arrive à Mach 30, alors l’énergie au contact du sol sera presque 10 fois supérieure, ce qui montre qu’alors aucun abri
souterrain ne sera plus possible pour l’ennemi (l’avantage du Kinzhal sera alors de l’ordre de milliers de fois plus de force au contact du sol que par un armement nucléaire ou
thermonucléaire). Il me semble donc vital pour la Russie qu’elle appronfondisse et augmente cette avance au maximum et surtout, qu’elle fasse tout ce qu’il faut pour éviter que la
trahison aide les USA à fabriquer eux aussi des missiles du type Kinzhal.
Jean-Marie ARNAUDIES
Je pense que ceci
clot définitivement la discussion sur « l’impossibilité » du Kinzhal de détruire un bunker enterré à 200-300 mètres
Des jours sombres se profilent à
l’horizon pour Raytheon.
Le bulletin du Mindef Russe du 16 mai 2023 (traitant des événements de la veille et de la nuit) déclarait qu’un système de missile antiaérien Patriot
de fabrication américaine avait été touché par une frappe de haute précision avec le système de missile hypersonique Kinzhal dans la ville de Kiev.
Par la suite, les Russes indiquaient que la batterie avait perdu son radar, cinq rampes de lancement et qu’avant d’être touchée, elle avait frénétiquement
tiré 32 missiles pour tenter en vain d’abattre le Kinjal qui fondait sur lui à une vitesse de 15 000 km/h.
Seules deux batteries Patriot ont été transférées à l’Ukraine, l’une en provenance d’Europe et l’autre en provenance des États-Unis, on comprend facilement
pourquoi l’arrivage de ce genre d’équipement se fait au compte-gouttes : Chaque batterie vaut environ un milliard de dollars, chaque missile vaut environ 3 millions de
dollars, on en déduit que rien que la salve de 32 missiles tirée valait environ 96 millions de dollars, même les USA et leur planche à dollars ne pourront pas
continuer la guerre longtemps à ce rythme-là.
Mais le plus grave pour eux, c’est l’impact publicitaire extrêmement négatif au niveau mondial sur la réputation d’invulnérabilité de leur
système. On savait déjà que le Patriot était d’une efficacité plus que douteuse, en Arabie saoudite, il n’avait pas pu empêcher les modestes drones Houthis de fabrication iranienne de
venir mettre hors d’état les installations pétrolières.
On « découvre » aujourd’hui que ces systèmes ne sont même pas capables de se défendre. En plus de leur coût énorme et de leur inefficacité, on connaît les
autres défauts du système : très peu mobile, il lui faut ½ heure pour être déployé contre 5 mn pour le russe S350, il est donc impossible de l’avancer en première ligne, le Patriot ne
couvre que 120°, ne serait-ce que parce que ses missiles ne partent pas à la verticale, pour les systèmes russes, les missiles partent tous à la verticale pour résister à leur énorme
accélération, c’est une fois en l’air qu’ils prennent leur direction, le système américain a en outre une énorme signature radar qui le rend très facilement
détectable.
En réalité, on se rend compte que si ces systèmes sont à la rigueur crédibles contre les roquettes des Palestiniens de la bande de Gaza, ils sont totalement
impuissants devant les missiles hypersoniques russes, le coup est très dur, pas seulement pour Raytheon, le fabriquant du Patriot, mais pour tout le complexe militaro-industriel
américain, les Lockheed Martin, Northrop Grumman, General Dynamics, Boeing, et même, à la limite, pour tout le complexe de l’OTAN, il faudra suivre le cours de bourse de toutes ces
sociétés ainsi que celle de BAE et de Thales car les ASM PT franco-italiens, les Nasam norvégiens ou les Iris T allemands ne feront pas mieux, il faut le savoir, seule la Russie
dispose déjà de l’antidote aux missiles hypersoniques avec ses S500 en cours de déploiement.
En attendant, on comprend pourquoi les Américains et les Européens de l’Ouest n’étaient pas pressés d’envoyer en Ukraine leurs derniers équipements,
préférant envoyer des vagues d’Ukrainiens au casse-pipe, le réveil risque d’être brutal, même leur Storm Shadow, par exemple, n’a jusqu’ici été efficace que contre des cibles
civiles non défendues :
Le bulletin du Mindef Russe du 16 mai (concernant le 15) dit :
au cours de la journée, les systèmes de défense aérienne ont intercepté sept missiles de croisière à longue portée Storm Shadow, trois missiles
anti-radar Harm.
Le communiqué du 15 mai (concernant le 14) dit :
les systèmes de défense aérienne ont intercepté sept missiles anti-radar HARM, un missile de croisière à longue portée Storm Shadow.
De plus, la DCA russe est une défense « en couche » avec le Pantsir qui est un système de DCA à courte portée et qui sert aussi à défendre les systèmes de
DCA à longue portée, donc il ne suffit pas de lancer un HARM pour ouvrir la défense aérienne russe.
Au total depuis qu’ils ont commencé à être utilisés, en août 2022, 165 HARM ont été intercepté.
Si tout est à l’avenant, on se dit que nos pilotes de F16 ou de Rafal ne doivent pas être très friands de tâter du SU-35, SU-57 ou MIG-31.
En tout cas, plus personne ne semble croire à la propagande de Zelenski affirmant que la DCA ukrainienne avait abattu des Kinjal : Si vraiment les Patriot
avaient réussi cet exploit, le cours de Raytheon serait en train de s’envoler, ce qu’il ne fait pas, au contraire, il hésite à plonger franchement, même si ses produits ne valent plus
rien, on sait qu’en période de guerre et de crise internationale, les contrats de défense vont tomber. À suivre.
Une chose est acquise, c’est aujourd’hui le Kinjal qui est au sommet de la chaîne alimentaire, pas le Patriot.
Les F-16 ne pourront pas rivaliser avec les chasseurs russes
Les États-Unis ont, enfin, expliqué la
raison pour laquelle ils refusent de voir leurs F-16 se battre en Ukraine contre la Russie. Les chasseurs F-16 perdront dans les combats aériens contre les avions russes Su-35, MiG-31 et
Su-57 car ils n’ont pas de technologie furtive à leur bord.
L’aviation russe est plus forte, plus efficace. Les États-Unis ne veulent pas fournir à l’Ukraine des F-16 malgré la pression massive européenne. La
raison est
révélée par Military Watch
Magazine : « les pertes au combat
pourraient détruire la réputation des chasseurs ». « La capacité de survie
des chasseurs F-16 dans les duels avec des avions russes sera faible en raison du manque de technologies furtives », rapporte le site anglophone, qui a, également, ajouté
que les chasseurs russes Su-35, MiG-31 et Su-57 seront les favoris dans les combats aériens avec les F-16. Des victoires sur les F-16 augmenteront considérablement le prestige de
l’industrie militaire russe. En outre, un grand nombre de chasseurs F-16 pourraient subir directement sur l’aérodrome des frappes de l’armée russe, a conclu le média spécialisé dans le
domaine militaire.
Military Watch
Magazine rappelle que « la Russie a très
récemment bénéficié de la destruction du système de défense aérienne à longue portée de l’OTAN, le Patriot, le 16 mai dernier ». Observateur
Continental titrait : « Le jour où la défense
aérienne américaine a perdu le duel contre le Kinjal russe à Kiev. »
« Les avions de chasse
F-16 peuvent commencer à patrouiller dans le ciel ukrainien cet automne », a
annoncé le ministère ukrainien de la Défense le 20 mai, selon Radio
Liberty.
France
Inforappelle que
« l’Ukraine réclame 200
F-16. »
Military Watch
Magazine précise que « les F-16 plus
anciens, dépendants de radars à balayage mécanique obsolètes et n’ayant pas accès aux nouvelles générations de missiles comme l’AIM-120D, s’en tireraient probablement mal s’ils étaient
déployés en Ukraine, même s’ils pouvaient engager des avions russes 1:1 et ne souffraient pas d’inconvénients numériques majeurs ». La menace des systèmes russes de missiles
sol-air à longue portée, qui même depuis des bases en Biélorussie ont démontré leur capacité à abattre des chasseurs de quatrième génération au-dessus de la capitale Kiev elle-même,
limiterait davantage la capacité de fonctionnement des F-16 en raison de leur manque de furtivité. « De ce fait, les
États-Unis ont beaucoup à perdre à voir leurs F-16 être transférés en Ukraine, alors que les futures commandes de cet appareil sont déjà remises en question et que la réputation de
leur puissance aérienne est critique notamment sur des théâtres comme en Asies », souligne Military Watch
Magazine.
Le F-16 est un chasseur monomoteur léger qui a été conçu dans les années 1970 comme un homologue plus léger et moins cher du F-15, un poids lourd qui
formait l’élite de l’US Air Force. Military Watch
Magazine informe que l’Ukraine veut des F-16 alors que la Norvège, les Pays-Bas et d’autres opérateurs européens sont sur le point de le mettre totalement au rebut pour les
remplacer par des F-35. Les F-16 sont de vieux coucous qui ne pourront pas faire face à l’aviation moderne russe.
L’arme la plus chère du monde a
«perdu» un million de pièces. Plus d’un million de pièces de chasseurs F-35 de cinquième génération d’une valeur d’au moins 85 millions de dollars ont disparu sans laisser de trace au
cours des cinq dernières années au moins, selon un nouveau rapport du bureau de la responsabilité du gouvernement des États-Unis (GAO), rapporte Defense News.
Plus d’un million de pièces détachées de F-35 perdues par le département de la Défense des États-Unis et Lockheed. Comme rapporté par Defense
News, les auditeurs américains ont souligné que, comme le gouvernement ne dispose pas de son propre système de suivi des pièces, les responsables peuvent ne pas savoir combien
de pièces de rechange manquent réellement et à quel point la pénurie est estimée. En conséquence, «la quantité totale et
le coût de ces pièces de rechange (perdues) pourraient être nettement plus élevés» que le chiffre d’un million donné par le maître d’œuvre Lockheed Martin, indique le
document fourni par Defense
News.
Celui-ci montre, également, que les désaccords entre les bureaux du département américain de la Défense et le fabricant de chasseurs-bombardiers F-35 sur la
façon de classer les composants manquants et les pièces de rechange «retiennent les
efforts du gouvernement pour créer son propre système fiable de suivi des pièces».
En d’autres termes, dans le cadre du coûteux programme F-35, le gouvernement US n’a aucun moyen de savoir si les sous-traitants gèrent correctement les
pièces de rechange, selon les auditeurs du GAO qui ont suivi les «pertes de
production» depuis 2018.
Dans une clarification à destination de Defense News,
Lockheed Martin a déclaré que le nombre de pièces de rechange répertoriées comme perdues dans le rapport couvre les deux dernières décennies du programme.
Le programme international F-35, qui comprend les États-Unis et d’autres pays comme le Royaume-Uni, la Norvège, l’Italie, le Canada, Israël, le Japon et la
Corée du Sud, dispose de ce que le GAO a appelé un système unique de gestion des pièces de rechange. Tous les participants au programme du monde entier ont accès à un pool mondial de
pièces de rechange – des moteurs, pneus, châssis et équipements auxiliaires aux boulons et vis – qui appartiennent au département américain de la Défense jusqu’à ce que la pièce soit
installée sur un avion de chasse.
Plus tôt, des problèmes rencontrés par l’avion de chasse multirôle le plus avancé à ce jour ont été signalés plus d’une fois et ils sont, principalement, de
nature technique. Ainsi, Observateur
Continental a appris que
la société de fabrication Lockheed Martin pourrait demander au gouvernement américain 38 milliards de dollars au cours des prochaines décennies pour répondre aux demandes croissantes de
refroidissement du radar et d’autres composants de l’avion de chasse.
Ces avions de combat sont considérés comme les armes les plus chères au monde. Le coût d’un F-35 est estimé entre 100 et 125 millions de dollars, selon la
modification.
Le chroniqueur de 19FortyFive Chris
Osborne a qualifié le Su-25 russe de char d’assaut volant. Il note que l’avion est un cheval de bataille éprouvé.
L’avion Su-25 peut être décrit comme le «char d’assaut
volant» de l’armée russe, comparable à l’avion d’attaque américain A-10, a écrit l’éditorialiste Chris Osborne dans un article pour 19FortyFive.
«Le Su-25 est une bête
de somme qui a fait ses preuves et qui soutient depuis longtemps les troupes au sol dans les conflits militaires», peut-on lire dans l’article.
L’article note que le Su-25, monoplace et bimoteur, qui a décollé pour la première fois en 1975, est conçu pour fournir un soutien aérien à l’infanterie et
a été utilisé dans des conflits en Afghanistan, en Tchétchénie et en Ukraine.
Malgré sa taille inférieure à celle de l’A-10, le Su-25 russe, que les soldats américains ont surnommé «le char d’assaut
volant», présente des caractéristiques similaires à celles de son homologue américain, puisqu’ils ont pratiquement le même rayon d’action et qu’ils sont bien armés.
L’armée de l’air russe possède environ 250 Su-25, et l’avion est actuellement utilisé dans le cadre d’opérations spéciales en Ukraine.
Élaborée par Kalachnikov russe, cette
cape de camouflage Nakidka assure une protection antiradar à trois niveaux pour les chars, les véhicules blindés et les fortifications. Les armements deviennent indétectables, car ce
système brouille les émissions électromagnétiques, thermiques et infrarouges. Les livraisons ont déjà commencé.
Le géant russe Kalachnikov a annoncé la livraison d’un système de camouflage antiradar pour nombre d’armements dont des chars et des véhicules
blindés.
«Plusieurs sociétés
d’ingénierie nationales ont déjà reçu les premiers échantillons de «Nakidka» [cape ou manteau, en russe, ndlr] de l’Institut scientifique de recherche sur l’acier pour en équiper les
chars», indique un communiqué de cette entreprise polyvalente.
Outre les chars et les véhicules blindés, ce système de camouflage absorbant à trois niveaux assure aussi la protection contre l’ennemi des fortifications
et de diverses structures d’armes de précision.
Qu’est-ce qui a stimulé la création de matériaux absorbant les radars ?
La reconnaissance de la nécessité d’un camouflage à base de matériaux absorbant les radars est apparue pour la première fois après la Seconde Guerre
mondiale, suite à la création et à la prolifération des systèmes de missiles guidés.
Entre les années 1970 et 1980, les ingénieurs ont mené des expériences sur une nouvelle génération de matériaux d’absorption radar grâce aux avancées en
chimie, tels que des revêtements de carbonyle ferrique et de ferrite, des tampons de mousse ou des nanotubes de carbone.
Les matériaux absorbants radar n’étaient pas utilisés pour les avions, mais pour les véhicules terrestres.
Les choses ont commencé à changer dans les années 2000. Des chercheurs russes, américains et venant d’autres grandes puissances se sont penchées sur le
développement des couvertures d’absorption radar bon marché qui pourraient couvrir des véhicules, des drones, des avions et même des navires de guerre ou des bâtiments.
Les particularités de la «cape d’invisibilité» russe
Nakidka est un système de protection passive à base de ferrite lancé pour la première fois au milieu des années 2000. Il est conçu pour protéger des
émissions électromagnétiques dans une fourchette de 0,5-50 GHz et pour réduire les émissions de champs électromagnétiques de 10 à 30 dB (pour celles qui se reflètent sur le tissu) et
jusqu’à 100 dB (pour celles qui le traversent).
«En d’autres termes,
Nakidka empêche la chaleur générée pendant le fonctionnement d’un véhicule d’apparaître sur le radar, l’extérieur du véhicule conservant une température ambiante. Pendant ce temps, la
couche d’absorption radar du manteau réduit les signaux envoyés par les intrus ennemis afin qu’ils ne soient pas repérés».
Le système de protection passive, qui dissimule efficacement les signatures thermiques, infrarouges et radar du char, est facile à déployer et à utiliser.
Des kits personnalisés sont disponibles en 10 éléments distincts pour la tourelle, le compartiment moteur, les blindages avant et latéraux, etc.
Le dispositif protège l’équipement contre la détection par divers systèmes ennemis, notamment les radars satellitaires et les systèmes d’imagerie thermique
embarqués, les radars aéroportés ou terrestres, les systèmes de guidage optique et les systèmes de recherche radar des missiles antichars, etc. En outre, le tout est conçu pour offrir une
meilleure protection contre le camouflage traditionnel à l’aide d’émaux spéciaux.
Nakidka est léger, avec une épaisseur d’environ 8 à 10 mm, et pèse environ 2 kg par mètre carré. Il résiste au feu et aux petits incendies.
Expériences sur le champ de bataille
Des rapports sur son utilisation sur le front ukrainien ont commencé à émerger au printemps 2022. Des sources ouvertes de renseignement ont communiqué avoir
trouvé ces camouflages sur des chars russes T-90M Proryv.
Une source a confirmé aux médias russes en avril 2022 que les tankistes russes utilisaient des couvertures de camouflage pour réduire la signature du
rayonnement thermique de leurs véhicules, bien que l’armée russe n’ait jamais officiellement confirmé cette information à l’époque.
Le sommet de Vilnius marque le début de la fin pour l’OTAN et le début d’une nouvelle époque. Pourtant, la conférence se contente d’acter les inflexions. Il
est donc temps d’analyser et dans cet article je souhaiterais me concentrer sur l’un des facteurs matériels à l’origine de ce nouveau monde.
«Je suis Juif, sinon
par la religion, que je ne pratique point, non plus que nulle autre, du moins par la naissance. Je n’en tire ni orgueil ni honte». (Marc Bloch, «L’étrange défaite
1940»)
Permettez-moi de commencer par les mêmes mots et de paraphraser un homme dont le courage égala les talents d’analyste. Loin de moi, l’idée de hisser à une
telle hauteur, mais les temps historiques permettent de faire illusion grâce à la richesse de la matière offerte. Donc acte :
Je suis occidental, je n’en tire ni orgueil ni honte. Simplement descendant de la civilisation dont les réalisations firent entrer l’humanité dans la
modernité. Cette période nouvelle de l’histoire du monde après la préhistoire et l’époque agraire, voit l’humanité grâce au machinisme et plus récemment l’informatique accéder à une
abondance matérielle inconnue des temps anciens. Inconscient du nouveau monde ouvert devant nous, nous sommes entrés dans cette carrière avec les plis intellectuels de l’époque passée. La
colonisation, l’esclavage, les bombes atomiques, tous les éléments imputés au passif occidental peuvent être lus comme des erreurs de jeunesse.
L’occident a obtenu une baguette magique, il démultipliait ses capacités après des millénaires de lente progression incrémentale. Les rapports de force, les
équilibres tout était modifié, faut-il dès lors s’étonner que toutes les décisions n’aient pas été optimales ? Notre civilisation s’est, avec de nouveaux moyens, découverte de
nouvelles responsabilités. La conférence de Valadolid en est un exemple, où pour protéger les populations indiennes d’un esclavage dont nous venions de mesurer les effets dévastateurs,
l’église accepta l’institutionnalisation de l’esclavage africain. Double erreur ou tentative d’évoluer dans la direction d’une abrogation de l’esclavage que l’occident accordera au XIXe
siècle, mais menée sans véritable plan ni idée des conséquences ? Nous découvririons et tâtonnions.
Et il s’agit là d’un bon exemple, qui à la lumière du passé aurait pu envisager que des millions de personnes seraient transportées (Déportées si vous
voulez) à travers des océans entiers ? Il a fallu les formidables progrès de la navigation pour rendre cela possible.
Alors, il s’agit d’apprendre de ses erreurs, savoir ne pas réitérer, mais sans jamais battre notre coulpe. Les Mongols, les Daymo japonais, les Zoulous ou
les peuples de Polynésie auraient-ils agit différemment si de tels moyens leur étaient tombés entre les mains ? Autorisez-moi à en douter, la domination et l’exploitation sont des
instincts profondément ancrés en l’homme.
Il ne s’agit ici, ni d’exaltation ni de blanc seing, mais d’un simple constat : la modernité n’a pas créé un être parfait, elle a seulement étendu le champ
des possibles à un univers dont nous devions évaluer les conséquences et nous avons été surpris. Ce possible s’est matérialisé avec une canonnière le long des côtes de Chine pour mettre
en place ce que l’on a appelé la diplomatie de la canonnière. Oui, soyons honnête, l’occident a eu la force et comme tout le monde, il a cédé à la séduction de cette toute puissance.
Aujourd’hui certains chez nous en battent leur coulpe.
Encore une fois, pas moi : tout le monde aurait cédé à la tentation et si nous sommes d’accord pour aujourd’hui condamner la colonisation, l’essentiel
est désormais d’éviter de la réitérer. Force est de constater que les dirigeants occidentaux sont sur ce plan schizophrènes. D’un côté ils se repentent, mais d’un autre côté la canonnière
fut remplacée par le porte avion et considèrent nombre de pays comme leur chasse gardée. Notre président, l’inénarrable Monsieur Macron passe son temps à se repentir, mais lorsque
le Mali nous prie de faire nos valises pour confier sa sécurité au groupe Wagner (Perçu à tort ou à raison comme plus efficace), le monsieur se répand en invectives. Mais
laissons, la logique et la cohérence sont en opposition directe avec le «en même temps» macronnien et revenons à nos porte-avions et à la diplomatie du même nom. Certes ce navire est plus
cher qu’une canonnière, mais capable de ravager tout un pays en raison de la portée de son groupe aérien.
Le porte-avions a eu ses grandes heures et il faut se souvenir des interventions de l’aéronavale au-dessus de l’Afghanistan pour comprendre l’extraordinaire
avantage représenté par cette arme flexible et puissante. Aucun lieu sur terre n’était à l’abri d’une force puissante capable de frapper depuis au-delà des mers. Alors, nos dirigeants, si
nobles, si moraux, si soucieux de repentances ont bien sûr fait amende honorable. Je plaisante, ils ont continué à céder à la tentation, toutefois ils ont adapté les formes. Au lieu de
milliers de tuniques rouges pour occuper un pays, on nomme un Karzai ou tout autre forme de valet bien en cours sur les rives du Potomac. Cela se nomme propager la paix et la démocratie.
Il faudrait un article entier pour traiter de l’humour de la proposition des néoconservateurs et nous le réserverons pour un autre jour.
Mais, il y a un hic. Autrefois, seules des forteresses côtières, coûteuses pouvaient arrêter une flotte d’invasion. La supériorité maritime se traduisait
donc en rapport de force déséquilibré. Mais la technique a évolué, avions et missiles se sont perfectionnés et avec l’allongement de leur portées leur poids stratégique a changé.
L’aviation basée à terre reprend ses lettres de noblesse.
Durant les années 1980 les avions contre les tasks forces américaines impliquaient des raids massifs pour lancer suffisamment d’armes pour toucher. J’invite
les nostalgiques à lire ou relire «tempête
rouge», état de l’art des estimations de ce temps. Des dizaines de bombardiers lourds étaient nécessaires pour à peine égratigner quelques convois au milieu de l’Atlantique. La menace
d’une force aéronavale restait donc crédible, mais la guerre en Ukraine a apporté un nouvel acteur : Le missile supersonique.
Évidement les familiers de la pièce savent l’arme en préparation depuis au moins une décennie et les Chinois avec leurs missiles pouvaient revendiquer la
primeur. Mais, cela restait théorique, une menace potentielle loin d’avoir fait ses preuves, désormais la grande première a sonné et l’impétrant semble crédible dans son rôle. Certes, nos
amis ukrainiens nous assurent avoir détruit six Kinjal et pouvons-nous douter de la parole du camp du bien ? (Qui ne l’est peut-être pas tant que cela.)
Bien sûr que non, jamais nous n’oserons par peur d’une damnation médiatique éternelle, mais, minuscule détail, le Patriot, l’arme censée avoir détruit les
missiles hypersoniques s’est faite ratiboisée par ce qui semble être un seul missile malgré une contre salve gigantesque.
Dès lors, voilà la parole kiévienne décrédibilisée et personne de sain d’esprit ne semble désirer défier le nouvel entrant en exposant un groupe aéronaval
complet. Quel manque d’esprit sportif n’est-ce pas ?
Alors, on peut douter, refuser de croire, mais comparons le passé avec le présent. En 1996 la Chine avait énervé les USA, le président Clinton avait alors
envoyé deux porte-avions US devant les côtes chinoises. L’an dernier la Chine a organisé des exercices autour de Taiwan, avez-vous vu un porte avions ? La Russie énerve les USA, si l’on
peut le dire ainsi. Avez-vous des portes avions devant la péninsule de Kola, ou devant Vladivostok ? (Pourtant, il est certain que la nécessité de ramener des centaines d’avions russes
sur ces zones aurait affaibli leurs opérations en Ukraine.) Bien sûr que non. Donc, les missiles hypersoniques semblent réussir leur rôle de dissuasion conventionnelle.
Dès lors, sans entrer dans la technique pour laquelle les compétences me manquent (Je suis désolé pour ma carrière d’expert de plateau, dommage, moi qui
voulais passer la soirée avec de jolies ukrainiennes manucurées pour parler de guerre et d’armement) force est de constater l’existence à compter d’aujourd’hui d’un obstacle politique.
Une force d’un escadron d’avions armés d’une douzaine de missiles de ce type, peut donc arrêter un groupe de PA. Alors, bien évidemment, tout n’est pas si simple, un tir nécessite une
chaîne de ciblage, mais parions sur la capacité des Russes à en inventer une, fut elle imparfaite. Dès lors pour un coût abordable, nombre de pays pourront disposer des capacités
nécessaires pour se mettre à l’abri des menaces militaires occidentales.
La guerre en Ukraine marque donc un tournant historique, non pas grâce aux opérations, finalement sans intérêt réel, car les Russes assurés de leur victoire
prennent le temps de passer au concasseur l’armée ukrainienne. Mais pendant ce temps, ils détruisent les armes occidentales : la supériorité morale autoproclamée de l’occident. Car
détruire des pays est certes acceptable d’un point de vue raciste tant que ceux-ci sont situés au-delà des mers. Mais cette fois-ci, la victime est l’Ukraine, en pleine Europe, sacrifiée
aux intérêts US et le facteur d’identification va jouer. Plus de racisme plus de barbares à éduquer et dont le sort est sans importance. Cette fois ci, les lumières s’éteignent en Europe
et bientôt la responsabilité occidentale sera indéniable. Que ferons-nous lorsque les Russes avec des experts du monde entier ouvriront les archives de Khiev et feront comparaitre les
responsables ukrainiens ? Rien, il sera difficile, de nier. Nous pourrons faire la sourde oreille, éviter d’en parler aux peuples occidentaux comme de toutes les vérités qui dérangent,
mais notre prestige auprès du reste du monde sera détruit.
De même, ils détruisent la menace militaire occidentale. Ces dernières décennies, faute d’accord gagnant-gagnant à proposer nous avons résisté en menaçant
les pays rebelles d’anéantissement. Serbie, Irak, Libye, Syrie, les exemples abondent. Mais le conflit en Ukraine lamine les stocks, il montre l’incapacité occidentale à le remplir de
nouveau. Dès lors, il deviendra difficile de refaire une affaire de type syrien. Ajoutez-y la capacité russe à détruire la plupart de nos armes de frappe en profondeur et maintenant les
armes hypersoniques. Il leur suffira de les multiplier pour créer des zones de dénis d’accès aux forces occidentales. Dès lors, la fenêtre de la colonisation sera terminée au moment où
nos dirigeants ont le plus besoin de pillage.
Cette fois-ci, plus de trémolos de discours moral sur telle ou telle dictature devenue soudain bien pire que celle de Pinochet (Bien sûr), mais le fait
brutal de l’incapacité à menacer. Tout est-il terminé ? Non bien sûr, les armes hypersoniques sont tout au plus, une évolution technologique, et comme tout modification technologique elle
est par nature transitoire.
Le narratif ukrainien sur la destruction de six Kinjal était pour cela bien choisi. On pouvait croire que la technologie avait rattrapé la menace. Hélas,
les pauvres ukrainiens ont négligé un détail : ils sont en guerre et les Russes n’ont, j’ignore pourquoi, aucun intérêt à soutenir leur propagande. Détail, certes, mais les Russes ont
infligé un camouflet à l’histoire médiatique. La destruction de la batterie de Patriot avec un Kinjal a donc montré que la nouvelle arme conservait sa capacité de dissuasion.
Alors que va-t-il se passer ? Les Russes doivent développer une chaîne de ciblage à la portée des puissances moyennes, c’est l’évidence, on n’improvise
pas un tir à des centaines de kilomètres de distance. Ensuite, les contrats seront négociés et il est probable que nombre de pays se doteront d’un arsenal complet. Nous verrons alors un
nouvel équilibre des forces s’instaurer.
Alors, attention, cela ne signifie pas la fin de tout colonialisme, l’occident a des plans dans les cartons, des îles flottantes (300 000 tonnes en béton)
des frappeurs (une barge remplie de missiles). Et, nous ne parlons là que de solutions déjà envisagées. Des ingénieurs talentueux sauront sans doute proposer mieux, mais là est le second
volet : l’effondrement occidental. Industrie, recherche, éducation, santé, armement dans tous les domaines l’occident marque le pas. Pas sous les coups de barbares occupés à briser les
portes de la cité, mais sous les nôtres, dans une sorte de suicide lent et inexplicable.
Alors, pourquoi une civilisation qui fut brillante, puisque capable de créer la modernité et de la répandre à travers le monde (On me pardonnera de trouver
positif d’arracher de large partie de l’humanité à la misère) se suicide-t-elle ? Au-delà des causes superficielles dont sont emplis les débats médiatiques, je vais tenter deux approches
liées à la psychologie des élites et qui ne sont pas mutuellement exclusives.
Première, ils sont pour la plupart nés dans les années soixante soixante-dix, au summum de la puissance occidentale. Ils ont donc perdu la notion de
mortalité. Là où leurs prédécesseurs savaient le reste du monde capable de se rebiffer, eux vivent la supériorité occidentale comme un droit divin. Nos dirigeants sourds à toute menace
extérieure négligent donc leurs peuples dont ils pensent ne pas avoir besoin et bien évidement les autres. Plus rien n’existe à leurs yeux que leurs propres histoires et affrontements
entre eux. Les romains semblent avoir connu ce sentiment de racisme durant leur décadence et nous en connaissons les résultats : Les barbares (peut-être pas tant que cela) ont pillé
Rome.
Seconde cause, dans une classe sociale supérieure le commandement non écrit est de transmettre plus que ce que l’on a reçu. Or, la génération de leurs
grands-parents avait des domestiques, luxe accessible et finalement assez commun. Les trente glorieuses ont abouti à la quasi-disparition de ces petits personnels. Pour construire les
usines, combattre la propagande communiste et d’autres raisons, il a fallu accorder un enrichissement considérable aux populations, la fameuse classe moyenne. Dès lors, la volonté de se
laisser exploiter dans des conditions brutales a disparu et nos «Élites» le vivent mal. Ils ont pris la mauvaise rue alors ils reculent pour en prendre une autre comme un automobiliste
égaré prêt à risquer l’accident pour gagner la «bonne» route.
Le phénomène est d’autant plus dangereux qu’il repose sur une frustration inavouable en public. La régression sociale doit alors être considérée comme un
objectif prioritaire auquel tous les autres sont subordonnés : mais bien évidement notre extraordinaire défaite militaire en Ukraine sera seulement due à de l’incompétence. La destruction
de l’industrie facteur de classe ouvrière en position de réclamer un partage de la valeur ajoutée est une «Erreur», l’éducation devenue une fabrique à crétins pour qui ne peut pas placer
ses enfants à l’école alsacienne, tout juste une mauvaise application des textes. Le désarmement des peuples au profit d’armée professionnelle conçue pour la projection et non la défense
des frontières du pays, une nécessité.
Vous constaterez d’ailleurs que pour la première fois dans l’histoire prétendre que le gouvernement pourrait ne pas rechercher le bien commun est
«Complotiste». Soit, j’assume, envoyez moi ma médaille ! En attendant, nos armes reculent et notre structure rend improbable le développement de nouvelles. Nos dirigeants ont encore un
pot de confiture en moins et les peuples occidentaux vont se retrouver pressurés pour compenser.
Le nouveau drone Lancet devrait pouvoir éliminer des colonnes de chars. Les sources occidentales ignorent largement le drone «Product 53». Cela peut changer
la donne.
Des vidéos de ce qui est probablement le drone russe le plus performant, le Zala Lancet, sont diffusées chaque jour sur d’innombrables chaînes
Telegram.
Il combat les obusiers, les lance-roquettes multiples et les chars – même les chars de fabrication occidentale, y compris le «Leopard» allemand.
Aujourd’hui, une chaîne Telegram rapporte le 400ème abattage confirmé visuellement d’équipements militaires ukrainiens par le super drone
russe.
Cela ne peut être confirmé de manière indépendante, mais les observateurs occidentaux et les médias ont souligné à plusieurs reprises l’efficacité de ce
système d’armes. Les sources occidentales souvent citées, comme l’US Institute for the Study of War (ISW), n’ont pratiquement jamais mentionné ce système d’arme spécifique, alors qu’il
est actuellement l’un des facteurs décisifs de la guerre.
Alors qu’il semblait initialement que l’Ukraine pouvait gagner la guerre des drones, la Russie a maintenant pris le dessus dans de nombreux domaines.
Apparemment, au début de la guerre, l’armée russe a d’abord dépassé les développements techniques dans le domaine des drones.
Entre-temps, cependant, il a non seulement rattrapé techniquement et dépassé la technologie occidentale, mais a également
réussi à éliminer en
grande partie les drones occidentaux et les munitions d’artillerie de précision.
Le programme «Vesti Nedeli»
de Rossiya 1 a
donné au public un premier aperçu du drone Product 53, qui serait une version améliorée du drone
Lancet de nouvelle génération. Mais dans les reportages allemands sur les drones russes, la famille de drones iraniens Shahed – souvent appelés «drones bon marché» – est au premier
plan, tandis que le succès du Lancet est à peine signalé.
On peut affirmer objectivement que le drone Lancet est déjà un grand succès militaire. Il s’agit d’un drone kamikaze qui est lancé par l’utilisateur sans
viser une cible spécifique et qui peut rester pendant de nombreux kilomètres au-dessus du territoire ennemi jusqu’à ce qu’il soit finalement piloté par un opérateur de drone dans un objet
militaire ennemi.
La conception du Lancet est basée sur un fuselage cylindrique avec deux paires d’ailes en forme de X fixées à l’avant et à l’arrière du fuselage. Les
hélices de poussée sont orientées vers l’arrière, contrairement aux hélices de traction traditionnelles, qui sont orientées vers l’avant. Il existe actuellement trois versions :
Le Lancet-1 est capable d’atteindre des cibles dans un rayon de 40 km. La masse maximale au décollage
du drone est de cinq kilogrammes avec une charge utile d’un kilogramme, le temps de vol peut aller jusqu’à 30 minutes et la vitesse est de 80 à 110 kilomètres par heure.
La deuxième version, le Lancet-3, a déjà une masse au décollage de douze kilogrammes. Il peut transporter une charge utile de trois kilogrammes. La vitesse
maximale du Lancet-3 est de 110 kilomètres par heure en vol en palier et de 300 kilomètres par heure lors de l’attaque d’une cible. La portée est jusqu’à 50 kilomètres. L’avion peut
rester en l’air pendant environ une heure.
Une troisième version, le Lancet-5, a une portée encore accrue et une ogive pesant plus de cinq kilogrammes. Le fabricant Zala appartient au groupe
Kalachnikov.
Facteur de la défaite imminente de l’offensive ukrainienne
Le drone Lancet est responsable de l’échec continu de l’offensive de printemps de l’Ukraine, entre autres facteurs. Le drone est désormais crédité de plus
de 400 kills, selon la chaîne Telegram Military
Summary.
La dernière version, désormais présentée sous forme de concept, a un design radicalement différent : elle n’a plus le profil d’aile cruciforme, mais un
profil circulaire avec une inclinaison de 45 degrés avec des ailes repliables.
Le nouveau modèle, appelé «Produit 53», fonctionne en essaim : une fois qu’un drone a identifié une cible, il la communique au reste de l’essaim, permettant
une attaque coordonnée. Si plusieurs cibles sont identifiées, toutes les cibles marquées seront attaquées, détruisant potentiellement tout un convoi de véhicules.
L’opérateur de drone ne précise que le quadrant cible et les types de véhicules à combattre. Le combat se déroule alors de manière autonome et entièrement
automatique, les drones se coordonnant les uns avec les autres. Le système d’arme doit être suffisamment intelligent pour reconnaître que, par exemple, les systèmes anti-aériens et radar
ont une priorité plus élevée que, par exemple, les véhicules blindés de transport de troupes.
Lorsqu’un drone détecte une cible, tous les drones le savent, explique Alexander Sakharov, concepteur en chef chez Zala Aero Group, dans cette vidéo
de Rossiya 1.
Sakharov poursuit en expliquant que le nouveau Lancet devrait être compatible avec le concept de guerre réseau-centrée, où un réseau combine un essaim de drones kamikazes en une seule
entité.
Contrairement aux Lancets de la version actuelle, le Produkt 53 n’est plus lancé avec une catapulte, mais à partir d’un petit conteneur de lancement qui
peut lancer jusqu’à quatre drones Kamikaze simultanément. Le conteneur sert également de conteneur de transport.
Les drones russes opèrent déjà en essaims. Il y a des vidéos de deux
Lancets combattant ensemble un obusier Cesar. Jusqu’à présent, un essaim de plusieurs drones était principalement connu à partir de petits drones kamikazes, appelés drones FPV
(First Person View), qui sont souvent contrôlés
par des opérateurs utilisant des lunettes VR et combattent également des colonnes entières de véhicules – mais pas de manière autonome et en réseau, mais manuellement.
Ce qui est remarquable dans la vidéo Product Launch 53, c’est qu’elle montre
la production des drones Lancet dans un ancien centre commercial. La nouvelle usine de production a été mise en place en seulement huit semaines.
La vidéo de la télévision publique montre des centaines de drones à différents stades de production. Vous pouvez voir des salles blanches étincelantes avec
des machines CNC, des tours et des robots de soudage à la pointe de la technologie. Selon le fabricant, un drone Lancet coûte actuellement environ 35 000 dollars.
Si la Russie parvient effectivement à organiser une production significative de ces nouveaux drones en réseau et autonomes «Produit 53», cela pourrait
représenter un véritable changeur de jeu au cours de la guerre.
Les pertes de l’Ukraine des versions précédentes du Lancet s’élèvent déjà à peu près aux stocks d’artillerie et de véhicules blindés d’une ou deux brigades
de combat – une énorme effusion de sang pour les forces armées ukrainiennes.
Les armes laser à haute énergie
peuvent désormais fonctionner «à l’infini», grâce à un nouveau système de refroidissement qui élimine complètement l’accumulation de chaleur résiduelle.
La technologie pourrait changer
considérablement le visage de la bataille en prolongeant les temps d’engagement et en augmentant la portée et les dégâts, selon les chercheurs.
Les scientifiques militaires chinois ont annoncé une percée majeure dans la
technologie des armes laser, affirmant qu’ils ont développé un nouveau système de refroidissement qui permet aux lasers à haute énergie de fonctionner «infiniment» sans aucune
accumulation de chaleur perdue.
Selon des scientifiques de l’Université nationale de technologie de la défense, à Changsha, dans la province du Hunan, le nouveau système de refroidissement
élimine complètement la chaleur nocive générée lors du fonctionnement des lasers à haute énergie. La question a été un défi technique majeur pour le développement d’armes laser.
Grâce à la nouvelle technologie, les armes peuvent désormais générer des faisceaux laser aussi longtemps qu’elles le souhaitent, sans interruption
ni dégradation des performances.
*
Les scientifiques militaires chinois ont réalisé une percée significative dans le développement des armes laser. Ils ont découvert une nouvelle
méthode de refroidissement de ces armes, permettant un tir continu de faisceaux laser sans interruption. Cette avancée rend les armes laser beaucoup plus viables pour une
utilisation dans des scénarios de combat réels.
La République populaire de Chine fait activement progresser l’armement laser dans le but de neutraliser les missiles, les drones et les avions de combat,
remplaçant potentiellement les systèmes de défense aérienne existants. Les États-Unis ont également des programmes en cours dédiés au développement de lasers de
combat. Cependant, de nombreuses initiatives ont été interrompues en raison de défis liés aux mécanismes de refroidissement, aux contraintes de taille et au poids des lasers.
Néanmoins, les innovations chinoises récentes semblent relever certains de ces défis. La Chine a déjà dévoilé un prototype de porte-avions de
nouvelle génération, doté d’armes électromagnétiques et d’installations laser. Ce «super-navire»
prometteur a théoriquement le potentiel de remplacer toute une flotte de navires conventionnels. La Chine a déjà dépassé les États-Unis en termes de quantités de navires de
guerre. De plus, la Chine a récemment mené avec succès
une simulation d’attaque hypersonique contre des porte-avions américains.
Les progrès technologiques de la Chine suscitent de vives inquiétudes à Washington. La Maison-Blanche a déclaré l’état «d’urgence» en raison des progrès
militaires et du renseignement de plus en plus importants de la Chine. Le président Biden a adopté des mesures interdisant à Wall Street d’investir dans des entreprises chinoises
impliquées dans la microélectronique, l’intelligence artificielle et l’informatique quantique.
La Maison-Blanche tente activement de ralentir le développement de la Chine pour maintenir une avance technologique de 1 à 2
générations. Cependant, la République
populaire de Chine est déjà en tête dans 37 des 44 secteurs technologiques critiques, possède deux fois plus de brevets déposés que les États-Unis et, pour la première fois,
a dépassé l’Amérique en termes de publications scientifiques les plus citées. Les progrès militaires en cours, en particulier dans la technologie hypersonique et les lasers,
indiquent que les États-Unis ont de plus en plus de mal à suivre le rythme de la Chine dans la course aux armements en cours.
La qualité des troupes américaines est
en baisse : Les personnes saines et intelligentes ne veulent pas servir l’État.
La sécurité nationale des États-Unis est en péril : bientôt, il n’y aura plus personne pour gérer les équipements militaires ultramodernes. L’armée
traverse une grave crise de
main-d’œuvre.
80% des jeunes hommes âgés de 18 à 24 ans sont jugés inaptes au service. Quatre recrues sur cinq échouent en
raison de leurs mauvaises performances physiques et psycho-intellectuelles – ils sont obèses, touchés par les conséquences de la consommation d’alcool et de drogues, instables et mal
éduquées.
Non seulement ils seront inutiles dans les combats corps à corps, mais ils ne seront même pas capables d’utiliser la tactique suprême de l’OTAN, à savoir le
pilonnage aérien des personnes désarmées. En effet, ils ne peuvent tout simplement pas manipuler les véhicules. Sans parler des tâches complexes liées au renseignement et à la
cybersécurité.
Et les «soldats idéaux»
potentiels choisissent tout autre chose qu’une carrière militaire – bureaux, activisme, art et autres domaines où ils peuvent s’épanouir sans la pression de supérieurs en uniforme.
Les jeunes hommes forts, dotés de bonnes références professionnelles, s’apprécient trop pour donner leur temps ou leur vie à une structure douteuse. Selon
une étude de l’Institut national de sécurité Reagan, 62% des Américains considèrent que le
commandement militaire est devenu trop politisé, ce qui réduit leur confiance dans les forces armées.
Difficile de les contredire : Joe Biden et ses subordonnés du Pentagone se soucient davantage de «l’inclusivité» des troupes que de leur efficacité au
combat. Les autorités recherchent une tolérance totale dans les rangs des soldats, mais elles le font de manière assez étrange.
Au lieu d’essayer de réconcilier les blancs et les hommes de couleur et d’instaurer la discipline, elles imposent aux militaires des collègues qui n’ont pas décidé de leur propre genre.
Par la suite, l’armée ressemble plus à un «cirque de bêtes
curieuses» qu’à une institution sociale prestigieuse. Le personnel de qualité la contourne.
Les propagandistes pensent que les citoyens doivent être convaincus que leurs libertés, qu’ils considèrent comme acquises, peuvent être facilement
supprimées. C’est pourquoi la Maison Blanche a inventé le danger en la personne d’Arabes, d’Européens de l’Est ou d’Asiatiques. Biden a détruit tous les progrès de la politique étrangère
de Trump en matière de normalisation des relations avec la RPDC et a commencé une guerre par procuration avec la Russie – les ennemis ne sont jamais en trop. Mais, de toute évidence, les
Américains ne l’ont pas cru, c’est pourquoi il n’y a toujours pas de file d’attente devant les bureaux de recrutement.
Ce n’est pas que les militaires soient sous-payés ou que les jeunes d’aujourd’hui aient de mauvaises valeurs. Ils se rendent compte que la
menace réelle pour
leur bien-être ne vient pas de l’Est, mais de Washington.
Alors que le gouvernement
américain continue d’investir des dizaines de milliards de dollars en Ukraine, les concurrents de Washington accroissent leur supériorité dans le domaine des technologies
hypersoniques. Pour le moment, les États-Unis n’en sont qu’au premier niveau de maîtrise des technologies hypersoniques, tandis que la Russie et la Chine ont franchi une nouvelle
étape dans ce domaine de l’armement. De plus, les armes hypersoniques ne sont pas seulement en service dans l’armée russe, mais sont également activement utilisées lors des opérations
de combat. Dans le même temps, les États-Unis tentent simplement de créer leur propre analogue du missile hypersonique russe Kinjal. De plus, alors que les États-Unis cherchent à
créer leur première arme hypersonique, la Russie élargit la nomenclature de son arsenal déjà impressionnant de missiles hypersoniques.
Récemment, l’armée américaine a été sérieusement effrayée par une autre mauvaise nouvelle en provenance de Russie. On a appris un autre dernier
développement russe dans le domaine des technologies hypersoniques. Nous parlons du dernier missile hypersonique russe «ZMEYEVIK». Bien que les principales caractéristiques de ce
missile hypersonique soient secrètes, le Pentagone l’a déjà qualifié de tueur des groupes de combat des porte-avions. Les experts chinois, étudiant les informations disponibles sur le
dernier missile hypersonique russe «ZMEYEVIK», ont déclaré qu’il dépassait de loin les caractéristiques des missiles hypersoniques chinois à longue portée «Dong Feng 21D» et «Dong
Feng 26». Selon les données disponibles, la portée du dernier missile hypersonique «ZMEYEVIK» est de 5000 km, tandis que la vitesse de déplacement de la fusée atteint 7000 km par
heure. On sait que le dernier missile hypersonique sera utilisé comme système de missile côtier.
Les experts chinois ont également noté la taille du dernier missile. Il est beaucoup plus petit et compact que ses homologues chinois, ce qui lui permet
d’être utilisé sur de nombreux autres transporteurs. Si toutes ces caractéristiques du dernier missile hypersonique se confirment, cela signifiera que la Russie aura enfin réduit à
zéro toute la puissance des groupes de combat des porte-avions de l’US Navy.
Aujourd’hui, la Russie possède non seulement des missiles hypersoniques «Zircon», capables de détruire n’importe quel grand objet de surface de la
marine américaine, mais également un missile hypersonique «ZMEYEVIK», capable de réduire en miettes les groupes de combat de porte-avions américains. De plus, le missile hypersonique
«ZMEYEVIK» rend inutile l’utilisation d’avions de chasse à bord de porte-avions. Le fait est que le rayon de destruction du dernier missile hypersonique peut atteindre 5000 km, et de
ce fait, les groupes de combat des porte-avions seront obligés de rester à une distance de 6 à 7000 km de la côte, ce qui ne permettent pas aux Américains d’utiliser l’aviation de
combat.
Cependant, la taille compacte du missile «ZMEYEVIK» lui permet d’être utilisé sur des navires et même des sous-marins. Si les Russes parviennent
finalement à déployer ces missiles sur d’autres porte-avions, cela signifiera l’impuissance totale de la marine américaine, dont les porte-avions ne pourront plus quitter leur port
d’attache.
Pendant ce temps, sur les forums militaires américains, de nombreux experts ne cachent pas leur mécontentement. Selon eux, alors que le Pentagone publie
des vidéos avec des éléments individuels du futur missile hypersonique américain, les Russes utilisent activement le missile hypersonique Kinjal lors des opérations de combat, tout en
développant le dernier missile ZMEYEVIK, capable de prendre sous contrôle de tir non seulement l’Alaska et Hawaï, mais aussi tous les ports côtiers des États-Unis.
The
Drive rapportait en juillet 2022 que la Russie développait un nouveau missile balistique à portée intermédiaire (IRBM), le Zmeyevik, qui aura une portée d’environ 4000 km et sera équipé
d’un HGV (Un véhicule à glissement hypersonique (HGV) est un type d’ogive pour missiles balistiques qui peut manœuvrer et planer à une vitesse hypersonique. Il est utilisé conjointement avec des
missiles balistiques pour modifier considérablement leurs trajectoires après le lancement)… Le Zmeyevik est destiné à fournir à la Russie une capacité de missile balistique antinavire similaire
aux DF-21D et DF-26 chinois.
Une nouvelle variante du MiG-31 a été présentée lors du forum militaro-technique Armée-2022 qui s’est tenu en août 2022 au parc des expositions Patriot Park, au
polygone d’entraînement d’Alabino et à la base aérienne de Kubinka.
Le MiG-31 dispose d’une nouvelle suite avionique qui «permettra le lancement
orbital de petits satellites et d’armes antisatellites ainsi que l’utilisation du missile Kinjal» et «devrait intégrer et non
remplacer» l’actuel porte-avions Kinjal, le MiG-31K, selon un rapport mensuel de l’Air Forces.
Outre l’ALBM Kinjal, la Russie utilise le missile air-air hypersonique à longue portée, le R-37M, dans ses opérations au-dessus de l’Ukraine. Le R-37M, ou AA-13
Axehead, aurait une vitesse maximale de Mach 6, une portée d’environ 300 km, et est transporté par le MiG-31BM et le Sukhoi Su-35, a déclaré le Janes Defence Weekly en novembre 2022.
La Russie serait également sur le point de développer un nouveau missile à grande vitesse, le Kh-MT (cibles multiples), qui sera probablement désigné Kh-41 et
fournira un «missile air-sol tactique et
de niveau théâtre… compatible» avec n’importe quelle plateforme russe.
«La Russie prévoit de
l’utiliser sur des chasseurs multirôles, des bombardiers, des navires de surface, des sous-marins et des lanceurs côtiers… [et] est destiné à combattre les navires de surface et certaines cibles
terrestres et aériennes, telles que les avions d’alerte précoce», indique un rapport d’Aviation
Week.
La vitesse du Kh-MT n’a pas été divulguée, mais il serait propulsé par un scramjet et «est très probablement»
hypersonique, selon le rapport d’Aviation Week. Il a
indiqué qu’un autre missile hypersonique à lancement aérien, «Ostrota», serait en cours de développement ; il est propulsé par un scramjet et dimensionné pour s’adapter à la baie interne du
Sukhoi Su-57.
Alors que les États-Unis ont noté en mars 2022 que le Tsirkon/Zircon avait été déployé opérationnellement et que le président russe Vladimir Poutine a déclaré lors
du principal défilé naval en juillet 2022 que les livraisons du missile commenceraient en août 2022, la marine russe a déclaré en décembre 2022 que le la frégate Admiral Gorshkov avait été
équipée du missile avant son déploiement en janvier 2023.
Il est probable que le Tsirkon avait déjà été déployé opérationnellement, très probablement à bord du sous-marin de classe Yasen, Severodvinsk, qui avait été
utilisé pour les essais du Tsirkon (tout comme l’amiral Gorshkov), selon Naval News, qui a
également rapporté en novembre 2022 qu’un un contrat pour des missiles Tsirkon supplémentaires, qui devrait être achevé d’ici fin 2023, a été conclu et concerne «plusieurs dizaines» de
missiles.
La demande et la chaîne d’approvisionnement
entravent les programmes hypersoniques américains
Le département américain de la Défense (DoD) a demandé 11 milliards de dollars sur le budget 2024 pour ses programmes de missiles hypersoniques et subsoniques à
longue portée. En janvier 2023, l’unité d’innovation de défense, élargissant ses travaux sur les technologies hypersoniques, a lancé une ouverture de solutions commerciales pour l’initiative de
capacités de test aéroportées hypersoniques et à haute cadence (HyCAT II), qui se concentrera sur quatre domaines : la fabrication et les matériaux ; systèmes et composants de
communication ; propulsion ; et des systèmes de navigation et de contrôle alternatifs. L’Hypersonix DART AE contribuera au programme HyCAT II.
«Cependant, une combinaison de
problèmes de chaîne d’approvisionnement et d’une demande incohérente a contribué à un retard important dans le développement et le déploiement d’armes hypersoniques aux États-Unis», selon un
rapport de mai de l’Emerging Technologies Institute (ETI). «Le DoD a souvent hésité
à mettre en œuvre des systèmes hypersoniques à grande échelle. Certaines années, cela a été une priorité claire, tandis que d’autres fois, l’engagement a été ambigu», indique le rapport
d’ETI.
Un rapport publié en mai par Aviation
Week indiquait que la flambée des coûts de production avait porté le coût unitaire estimé de l’arme
hypersonique à longue portée (LRHW) de l’armée américaine et du missile Conventional Prompt Strike (CPS) de l’US Navy à «près de 60 millions de dollars d’ici
l’exercice 2028». Les échecs des tests ont mis dans les limbes la production de l’AGM-183A précédemment prévue par l’USAF, avec pour résultat que la production d’armes hypersoniques pour
l’USAF pourrait ne pas commencer avant l’exercice 2027.
De plus, les chaînes d’approvisionnement actuelles, y compris la base de fabrication, la fourniture de matériaux critiques, l’infrastructure de test et la
main-d’œuvre, ne peuvent pas soutenir les plans ambitieux du DoD.
En outre, le DoD n’a pas encore «établi de programmes
officiels pour les armes hypersoniques, ce qui suggère qu’il n’a peut-être approuvé ni les exigences de mission pour les systèmes ni les plans de financement à long terme», a déclaré en
février un rapport du Congressional Research Service sur les armes hypersoniques.
«Un seul Sarmat est
potentiellement capable de dévaster une zone plus grande que la taille de la France ou du Texas», fait savoir le magazine Military
Watch,
précisant : «Les forces armées russes ont placé le nouveau système de missile balistique intercontinental RS-28 Sarmat en état d’alerte au combat».
«Le Sarmat a été
testé pour la première fois en avril 2022 et est destiné à remplacer le missile Voevoda (R-36, code Otan: SS-18 Satan), devenu opérationnel en 1988», continue le
magazine militaire anglophone.
«Le président
Poutine a précédemment déclaré que le missile est capable de vaincre tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et il ne le sera pas avant
longtemps, le qualifiant d’arme vraiment unique ce qui renforcera le potentiel de combat de nos forces armées», rappelleMilitary
Watch.
«Le nouveau
missile est le plus lourd au monde avec plus de 208 tonnes et est déployé à partir de silos fortifiés plutôt que de lanceurs mobiles, contrairement aux missiles
balistiques Yars complémentaires mais beaucoup plus légers qui peuvent être déployés à partir des deux car ils mesurent environ un quart de leur taille».
Military
Watch martèle : «L’activation de
l’unité Sarmat a encore creusé l’écart entre la Russie et les États-Unis en ce qui concerne les capacités de leurs forces de missiles stratégiques basées au sol, l’arsenal ICBM
américain étant de loin le plus ancien et le moins sophistiqué au monde, composé de missiles Minuteman III de les années 1970, qui ont vu relativement peu de mises à jour de leurs
capacités».
«L’activation de
l’unité Sarmat s’est produite alors que des avertissements croissants émanaient du monde occidental selon lesquels l’escalade des tensions entre l’OTAN et la Russie pourrait aboutir à
un conflit plus ouvert, alors que l’alliance occidentale a continué d’accroître son implication militaire dans la guerre russo-ukrainienne», avertit le magazine militaire, évoquant:
«le déploiement d’unités de combat actives sur les lignes de front jusqu’à la fourniture d’un accès à son vaste réseau satellitaire».
«Le Sarmat, qui a
une autonomie de 18 000 km, est le plus lourd au monde avec plus de 208 tonnes, transporte jusqu’à 15 véhicules de rentrée multiples indépendants, comparé au système Yars qui ne
transporte que 4 à 6 ogives», conclut Military
Watch.
Andrei Martyanov, un expert des questions militaires et navales russes, a déclaré à Mike Adams lors d’un récent épisode du «Health Ranger Report» que la
Russie et l’Iran disposent de meilleurs systèmes d’armes militaires qu’Israël et les États-Unis.
Martyanov, qui a servi comme officier sur les navires dans un poste d’état-major des garde-côtes soviétiques jusqu’en 1990, a souligné à quel point
l’Occident avait grossièrement mal calculé sa force militaire en Ukraine par rapport aux capacités techniques de l’armée russe. Il était d’accord avec Adams sur le fait que l’Occident
est en train de commettre la même erreur dans sa guerre par procuration menée par les États-Unis à Gaza. «Ils ont mal
calculé l’efficacité de leurs frappes de missiles ou de roquettes contre le Hamas, si vous préférez. Ils ont surestimé leurs capacités», a déclaré l’auteur né à Bakou.
Adams a déclaré que, sur la
base de ses entretiens avec d’anciens agents militaires de haut niveau, des contacts de la Defense Intelligence Agency, des militaires et des forces spéciales américaines, Washington
tente maintenant désespérément de créer une situation dans laquelle il peut justifier le bombardement de l’Iran et tente de piéger la Russie dans une guerre sur deux fronts. le même
temps, ce qui hilarant parce que l’Amérique ne peut pas se permettre une guerre sur deux fronts.
Par ailleurs, Martyanov a déclaré que lorsque l’on parle de guerre à la plupart des professionnels militaires américains, leur imagination et leurs
expériences ne s’étendent pas au-delà de deux choses. «Il s’agit soit
d’une action policière de haute intensité, en bombardant quelque chose avec des armes à distance, soit en utilisant l’US Air Force», a-t-il déclaré.
Pour lui, les États-Unis ne peuvent pas combattre l’Iran sur le terrain. De plus, l’Iran dispose d’un nombre étonnant de missiles balistiques
performants et très avancés, avec une portée allant jusqu’à 2500 kilomètres. Aucun système américain ne peut intercepter des missiles modernes comme ceux de l’Iran, a fait remarquer
Martyanov.
Le Health
Ranger est d’accord, citant le déploiement actuel par les États-Unis du système de défense terminale à haute altitude (THAAD). Ce système américain de défense antimissile
balistique est conçu pour abattre des missiles balistiques à courte, moyenne et moyenne portée dans leur phase terminale (descente ou rentrée) en les interceptant selon une approche
hit-to-kill.
«Je n’ai pas de
taux de réussite technique précis à ce sujet, mais étant donné toute la propagande entourant le système de batterie de missiles Patriot qui a pour la plupart échoué, j’ai tendance à
penser que les systèmes THAAD vont également échouer pour la plupart», a déclaré Adams. «Je pense aussi
que beaucoup de ces systèmes sont conçus par des Américains qui ne savent pas faire les mathématiques. Je suis désolé de le dire, mais notre culture est devenue si paresseuse et
apathique dans le monde universitaire qu’ils ne peuvent tout simplement pas faire de mathématiques. Mais ce n’est que mon opinion en tant qu’Américain».
Le Hezbollah est le plus redoutable des alliés de l’Iran au sein de son «Axe de la Résistance». Depuis début octobre, il s’est engagé dans des échanges
de tirs transfrontaliers de plus en plus intenses avec Israël. Le groupe compte 100 000 combattants et sa force militaire s’appuie sur un vaste arsenal de roquettes – plus de 100 000
selon le dernier décompte – suffisant pour frapper toutes les régions d’Israël. La plupart des roquettes ne sont pas guidées mais sont équipées de missiles antichar, antiaériens et
antinavires de précision. [Voir ci-dessous]
En outre, les drones du Hezbollah sont principalement utilisés pour la reconnaissance, bien qu’ils puissent transporter une petite charge utile de
munitions. Ces drones, qui peuvent être produits à moindre coût et en grande quantité, pourraient épuiser le système de défense aérienne israélien Iron Dome.
Le F-35 américain n’est pas à la
hauteur du R-37 russe
Un missile russe
R-37
Ailleurs dans l’émission, Adams a évoqué le Vympel R-37, un missile air-air hypersonique russe à très longue portée. Selon Adams, plusieurs chasseurs et
hélicoptères ukrainiens seraient actuellement abattus par ce missile. Selon certaines informations, les Russes ont abattu 12 avions à voilure fixe et plusieurs hélicoptères en une
semaine.
L’animateur a également mentionné le F-35 Lightning II de Lockheed Martin, conçu dès le départ pour donner la priorité à une faible observabilité et qui
est considéré comme le chasseur le plus furtif en opération aujourd’hui. Mais la Russie y est prête.
«La Russie est
connue pour être très puissante en matière de guerre électronique, susceptible d’interférer avec les F-35. Et avec ces R-37, cette capacité air-air à longue portée, cela remet en
question la capacité des États-Unis à établir une domination aérienne sur n’importe quel théâtre de guerre dans lequel la Russie opère», a déclaré Adams.
Martyanov ne le pense pas, citant le soutien massif de l’Iran au Hamas. «L’Iran est l’une
des cinq seules entités au monde à produire des complexes de défense aérienne entièrement naturels à longue portée. Ils sont au-dessus de notre complexe de défense aérienne. Ils
disposent d’un système de défense aérienne extrêmement sophistiqué», a déclaré Martianov.
Adams a également évoqué le Lancet-3, une arme polyvalente intelligente qui peut être utilisée pour des missions de reconnaissance, de surveillance et
de frappe. Cette arme produite par la société russe Zala Aero Group change la donne sur le théâtre de la guerre, a-t-il souligné. «Le drone Lancet-3
a détruit quelques chars Leopard-2, mais même s’il ne le fait pas, il élimine des canons, des unités d’artillerie, etc. L’armée américaine semble être à la traîne en termes de
technologie de développement de drones. En tant que contribuable américain, je me demande si nous finançons notre armée avec près de mille milliards de dollars par an. Et nos armes
sont toujours bloquées à l’époque datant de 1995».
On commencera, le cas échéant, par lire
cet article. Il fait état des avancées russes en la matière et évoque les potentielles inquiétudes du monde occidental quant à sa capacité à les suivre, États-Unis en tête. Nous
nous posons ici la question non pas d’un retard qui serait dû à un développement plus tardif, mais ce qui nous semble être une réelle difficulté conceptuelle à faire marcher de tels
engins.
Puisque nous sommes à l’Ouest, rappelons-nous ces paroles de Richard Feynman, prix Nobel de physique : «le but du
physicien est de faire parler les équations».
Remarquons alors qu’au sortir de la guerre froide, nous nous trouvons dans une situation assez étrange au premier abord. L’Occident a poussé
l’électronique et l’informatique bien davantage que l’Union soviétique. Il n’effleura l’idée de personne que cette dernière avait tenu tête sans cela et l’on se contenta de penser,
ici, que ses équipements étaient désuets et inefficaces. Le conflit ukrainien a démontré le contraire !
Or, ceux qui ont travaillé sur du matériel adverse à l’effondrement du mur de Berlin savent très bien que «l’ennemi» d’alors avait mis en oeuvre des
trésors de réflexion pour justement faire parler les équations et comprendre ce qui était vraiment en jeu sans avoir à passer par des calculs sur ordinateur. Ainsi en était-il, par
exemple, des moteurs de propulsion spatiale dits «ioniques».
Pendant ce temps, chez nous, on se reposa de plus en plus sur les logiciels. Ils constituaient une boîte noire dont on ne maîtrisait rien et on «gobait»
les résultats, quels qu’ils soient, comme si c’était la vérité toute nue sortie du puits.
Un exemple vaut souvent mieux qu’un long discours. En 2013, j’ai fait tester en soufflerie numérique un engin de ma conception. Contrat fut passé avec
l’école des mines qui mit un de ses meilleurs élèves venant du Polytechnico Milan. Le but de l’étude était de déterminer les coefficients de traînée et de portance de mon appareil.
J’avais effectué une estimation à la main qui m’avait pris 10 minutes. Après 6 mois d’efforts, le super calculateur sortit un coefficient de traînée qui était égal au mien à 10% près.
Si on arrête l’histoire ici, on pourrait penser que je m’étais trompé de 10%. Que nenni ! En effet, par essence, mon concept devait avoir un coefficient de portance non nulle. Or
celui qui émergea du programme «infernal» fut zéro. C’était donc une erreur manifeste qui montrait que l’on ne pouvait avoir aucune confiance dans le résultat concernant la traînée.
Je vous passe sur l’analyse qui s’en est suivie ainsi que ses conclusions.
Aujourd’hui, les écoles d’ingénieurs, en accord total avec les entreprises, veulent des gens performants en manipulation de divers outils informatiques
: Catia, etc. Si en effet ces derniers, au temps où ils furent conçus, amenèrent un grand progrès pour ceux qui avaient l’habitude de réfléchir, ils ne firent que «tayloriser» le vrai
métier en le dégradant énormément, conduisant à l’amélioration incrémentale qui demain sera l’apanage de l’intelligence artificielle. En revanche, de mon point de vue, remplacer les
physiciens et ingénieurs soviétiques de l’époque par de l’IA ne serait absolument pas possible.
Voilà donc où nous en sommes et tant que nos scientifiques ne seront pas capables d’inciter les équations à parler, il semble fort peu probable que
l’Occident arrive à faire des missiles hypersoniques dignes de ce nom. Qu’entends-je par-là ? Non pas des roquettes qui vont à Mach 5 qui est la limite entre supersonique et
hypersonique, mais des qui atteignent des Mach de 9 à l’instar du Zircon au niveau de la mer ou 27 comme l’Avangard à haute altitude tout en restant manœuvrables.
Pour toucher un tel niveau, il faut impérativement renouer avec les études se focalisant sur le papier et le crayon. Écrire les équations, essayer de
les résoudre à la main et comprendre, quand on fait des approximations, à quoi elles correspondent physiquement et si elles sont légitimes.
Prenons encore un exemple. Il existe ce que l’on appelle des boucles fluides à changement de phase pour refroidir des parties, par exemple, de
satellites. Si l’on ne fait pas, avec des approximations ad hoc, un développement limité à l’ordre 4 du système de Navier-Stokes, on ne peut pas concevoir de telles boucles. Jamais un
ordinateur ne pourra amener à cela alors que d’excellents ingénieurs, par le passé, ont su le faire.
Quand on voit le faible niveau en mathématiques et en physique aujourd’hui dans toute la structure scolaire occidentale, on se dit que la lumière
viendra d’ailleurs. Et c’est ce que l’on est en train de constater.
Un chasseur doté des capacités d’un bombardier stratégique – seule la Russie en possède un.
De temps en temps, des informations circulent dans nos médias et dans les médias occidentaux sur la participation de l’avion russe Su-57 aux hostilités
en Ukraine, bien qu’il n’y ait pas beaucoup de preuves de l’activité du Su-57. Mais si l’avion a été utilisé au combat, il l’a été avec beaucoup de prudence, et il y a plusieurs
explications possibles à cela.
Le ministère britannique de la Défense a déclaré dans son rapport de renseignement que la Russie accorderait probablement la priorité à la prévention
des dommages à sa réputation et des qualités technologiques qui pourraient résulter de toute «perte» du Su-57 au-dessus de l’Ukraine.
«Cela est
symptomatique de l’approche peu risquée de la Russie quant à l’utilisation de ses forces aériennes dans les conflits», écrit Insider.
Mais ici, il convient de noter qu’une approche équilibrée et prudente de l’utilisation de l’aviation en Ukraine est caractéristique des deux parties.
Le lien est déjà
fort
L’été dernier, des
informations sont apparues dans les médias sur l’utilisation en Ukraine d’un vol de quatre Su-57 opérant dans un réseau d’information unique. Les avions ont été intégrés
grâce à des systèmes de communication automatique, de transfert de données, de navigation et d’identification en temps réel. Selon la source, grâce à cela, il a été possible de
confirmer la faible signature radar sur les radars ennemis. L’opération a été menée dans le but de détecter et de détruire les systèmes de défense aérienne ukrainiens. Les résultats
de l’opération n’ont pas été communiqués.
Si les premiers rapports sur l’utilisation au combat du Su-57 indiquaient son action contre des cibles au sol, principalement contre les systèmes de
défense aérienne, des rapports ont maintenant commencé à apparaître sur d’autres tâches que l’avion accomplit dans la zone de défense nord-ouest. Selon le ministère britannique de la
Défense, en janvier 2023, des Su-57 et des MiG-31 ont abattu des avions ukrainiens à plus de 200 kilomètres de l’espace aérien russe. Ils ont conclu que les chasseurs russes
utilisaient le missile air-air hypersonique à longue portée R-37 (portée maxi 300 km).
Ce n’est pas encore l’heure d’un
dépotoir pour chiens
En mars, des informations ont été publiées selon lesquelles un avion russe à portée extrême avait abattu un chasseur Su-27 et un bombardier Su-24 de
l’armée de l’air ukrainienne alors qu’ils tentaient d’attaquer un objet dans la région russe de Belgorod.
Le magazine militaire américain Military Watch
Magazine (MWM) écrit qu’en
octobre, il y a eu une augmentation significative de l’intensité des combats aériens au-dessus de l’Ukraine, ce qui constitue un événement sans précédent depuis les premières semaines
d’hostilités russo-ukrainiennes à grande échelle depuis février 2022.
Du 13 au 23 octobre, les forces russes ont abattu 17 chasseurs MiG-29. Les MiG-29 ukrainiens affrontèrent l’élite de l’armée de l’air russe, à savoir
les intercepteurs MiG-31BM/BSM, les chasseurs de supériorité aérienne Su-35 ou encore les Su-57.
«Va donc Jouer au tennis,
Jack»
Le message de MWM est
une bonne réponse à la question du chroniqueur d’Insider Jack Epstein, qui, dans son
article du 21 octobre, demandait : où se trouve le Su-57 russe, largement médiatisé ? «Le Su-57, connu
par l’OTAN sous le nom de «Criminal» (code OTAN Felon), a été largement porté disparu, à l’exception d’un éventuel lancement de missile depuis la Russie l’année dernière», écrit
l’auteur de l’article.
Il s’attendait probablement à des batailles aériennes spectaculaires dans le ciel ukrainien. Mais, premièrement, la composition de l’armée de l’air
ukrainienne ne lui permet pas de sacrifier aussi facilement ses chasseurs de fabrication soviétique, même modernisés. Et deuxièmement, pourquoi nos chasseurs devraient-ils s’engager
dans des combats aériens rapprochés alors que l’issue de la bataille peut être décidée sans même entrer dans la portée des radars et des systèmes de défense aérienne ennemis ? Alors
vas jouer au tennis, Jack.
Des «experts» contre le
Su-57
Malgré le petit nombre de Su-57, ils apportent déjà une contribution significative aux opérations de combat. En fait, il s’agit du «furtif» russe, le
premier avion au monde de cinquième génération, impliqué dans un conflit de haute intensité contre une grande armée.
Par exemple, en 18 ans d’exploitation, le F-22 n’a jamais participé à une bataille aérienne à part entière (le ballon chinois abattu ne compte pas). Et
le F-35, malgré ses bonnes caractéristiques, est encore loin d’être pleinement utilisé au combat. Le Su-57, contrairement à ses «collègues», possède déjà une expérience de combat
significative, à commencer par la Syrie.
Et dans cette optique, les déclarations de certains experts occidentaux semblent plutôt étranges. Par exemple, Mak Dam,
ancien officier du renseignement de la marine américaine et chercheur au Mitchell Institute
for Aerospace Studies, a déclaré dans une interview que «les Russes n’ont
pas réussi à produire cet avion. Il y en a très peu et ils travaillent toujours sur les bugs. L’avion subit d’importantes modifications. Et la Russie est encore à la traîne dans le
développement de technologies furtives qui lui garantiraient un haut degré de secret».
Il est inattendu d’entendre cela de la part d’un ancien officier du renseignement et chercheur dans un institut réputé. Mais peut-être ne connaît-il pas
la technologie de production des complexes aéronautiques modernes. Ou bien dispose-t-il de données classifiées sur l’utilisation au combat du F-35, coûteux en espace et très médiatisé
?
Un autre expert de l’aviation et de la technologie, Justin Bronk, membre du
groupe de réflexion britannique RUSI (Royal United Services Institute), affirme que le Su-57 est confronté à des problèmes techniques, notamment l’apparente incapacité de la Russie à
assembler suffisamment les panneaux de «peau du chasseur» pour réduire signature radar. De plus, l’avion ne dispose pas de moteurs furtifs. Bronk estime également que l’utilisation au
combat du Su-57 est limitée par les missiles air-air R-77 qu’il utilise, qui sont placés sur des pylônes externes.
Douche froide pour
l’OTAN
Le message selon lequel le Su-57 avait reçu dans son arsenal un missile aux caractéristiques similaires au missile Kh-101 a alarmé tous les médias occidentaux.
Surtout le commandement américain, car il n’a rien pour y répondre. Le missile peut être placé dans les compartiments internes du Su-57 sans compromettre la furtivité radar du
chasseur. Un missile d’une portée d’au moins 3500 km (selon certaines sources, la portée maximale est de 5500 km) permet à notre chasseur d’attaquer sereinement les bases militaires
américaines dans la région du Pacifique, et depuis l’Extrême-Orient, avec ravitaillement, d’atteindre l’Amérique continentale, y compris des installations industrielles en
Californie.
Jusqu’à présent, il n’y a pas d’informations détaillées sur le nouveau missile du Su-57, et la plupart des médias, y compris nationaux, se réfèrent à
l’article de MWM. Nous sommes également allés à la source. Le 4 novembre, Military Watch
Magazine a publié l’article «Un nouveau
missile fait du Su-57 russe le premier chasseur à attaquer des bases à Guam et à Hawaï».
Le fantôme de Pearl
Harbor
Voici ce que dit MWM. Étant donné que la première unité de combat Su-57 sera basée sur la côte Pacifique, les installations militaires américaines sur
les îles de Guam et d’Hawaï constituent des cibles potentielles. Des bases situées dans l’Extrême-Orient russe permettront au Su-57 d’être placé à portée de frappe de Guam sans
ravitaillement. Et sur les aérodromes situés plus près du cap Dejnev, des avions peuvent être stationnés, dont la zone de couverture comprend également les îles hawaïennes.
Mais pourquoi Guam et Hawaï ? Pourquoi les Américains sont-ils si inquiets ? C’est simple : la base de l’US Air Force est située sur l’île de Guam, où
est basée la 36th Airlift Wing. Elle comprend le 13e Escadron de bombardiers (bombardiers B-2) et le 393e Escadron (B-52). Depuis mars 2009, quatre B-52H sont en service de combat
constant, transportant des missiles et des bombes à tête nucléaire. Il y a une base navale rattachée à la base aérienne. Hawaï abrite depuis longtemps des navires de la marine
américaine.
«Stratège» d’un
combattant
Les missiles d’une telle portée ne sont généralement transportés que par des bombardiers stratégiques. Dans les forces aérospatiales russes, les
transporteurs du Kh-101 sont les «stratègiques» Tu-160 et Tu-95MS. Selon toute vraisemblance, les concepteurs russes du Centre scientifique et de production de Raduga ont réussi à
modifier radicalement les dimensions et le poids de la nouvelle fusée, tout en maintenant un approvisionnement suffisant en carburant. Le missile aux ailes repliables et au nouveau
moteur de dérivation de petite taille lui permet d’être placé dans les compartiments internes du Su-57.
L’intégration du nouveau missile de croisière dans le chasseur augmente la portée d’engagement air-sol de plus de dix fois par rapport au Kh-59MK2 que
le chasseur a utilisé lors d’engagements précédents.
Ainsi, le nouveau missile offre au Su-57 la plus longue portée d’engagement de tous les avions de combat tactiques au monde. Ce chasseur pourra
remplacer certains bombardiers stratégiques russes, ce qui aura également de graves conséquences.
Perspectives
Il est prévu, écrit MWM, que bientôt plus de 250 Su-57
entreront en service dans les forces aérospatiales russes. En 2023, la production dépassera 12 avions, et d’ici 2027 elle devrait dépasser 20 avions par an. Étant donné
que ces machines constitueront la base de la flotte de chasseurs, les unités d’aviation tactique russes pourront être facilement converties pour mener des frappes stratégiques à
courte portée intercontinentale.
Il existe également de nombreux avantages à monter un missile stratégique sur un chasseur. Un chasseur est bien moins cher et
plus simple qu’un bombardier. Ses aérodromes sont plus simples et moins chers, nécessitant moins de personnel navigant et technique. Cela signifie que des centaines
d’avions de ce type peuvent être déployés dans des zones stratégiques importantes en peu de temps. C’est ce que craignent les stratèges de l’OTAN. Un chasseur furtif est
moins vulnérable et moins visible pour les défenses aériennes ennemies, d’autant plus qu’il a la capacité d’opérer sur de longues distances hors de portée des radars.
Double gamme
Le magazine MWM se
méfie à juste titre des capacités considérablement accrues du Su-57. Le 31 octobre, le magazine écrit :
«Non
seulement les capacités furtives du Su-57 le rendent bien adapté au transport d’un missile de croisière stratégique à très longue portée, mais la portée propre du chasseur est
également très longue». C’est plus du double de celui du F-35. Seuls le Su-34 et le J-20 chinois peuvent rivaliser avec une telle portée. Le Su-57 sera capable de lancer des
frappes de missiles au-delà des frontières russes, bien au-dessus de l’Arctique ou au plus profond de l’océan Pacifique, augmentant ainsi la portée de ses propres munitions.
Récemment, dans le cadre des forces de défense stratégique, des unités des forces armées russes ont effectué des tests intéressants en conditions de
combat. Elles ont utilisé leurs SAM à longue portée S-400 sur le théâtre ukrainien, en combinant le tir des SAM à guidage actif avec le fonctionnement du système de «radar volant»
aéroporté A-50. C’est ce qu’a rapporté Military
Watch, décrivant comment les Russes ont transformé leur bon système de défense aérienne en une arme encore plus redoutable.
La publication note que la description du missile utilisé par les Russes correspond exactement aux capacités du 40N6, une classe unique de munitions
dont la portée peut atteindre 400 kilomètres. Le missile possède des capacités sans précédent grâce à sa trajectoire de vol particulière. Il monte à des altitudes extrêmes dans
l’espace proche avant de descendre vers une cible volant à 5 mètres du sol.
«Cela permet aux
unités S-400 de frapper des avions à basse altitude et des missiles de croisière à longue distance, ce qu’aucun système de défense aérienne étranger ne peut faire en raison des
limites de la courbure de la Terre pour de telles munitions suivant des trajectoires normales».
Sur la section finale de la trajectoire de vol d’une paire de missiles 40N6, les Russes ont réalisé un jumelage entre la munition et la détection et le
contrôle radar à longue portée de l’aéronef, réussissant à frapper l’un des panneaux ukrainiens. En outre, les SAM dotés de «nouvelles têtes» ont été tirés à des distances maximales
et ont touché des cibles à une altitude d’environ 1000 mètres. Les Russes possèdent relativement peu d’A-50 et ne les utilisent pas souvent. Mais les chasseurs russes sont équipés de
radars presque deux fois plus puissants que leurs homologues occidentaux, ce qui compense en partie le manque d’utilisation des VLAD. Par exemple, le MiG-31 est équipé d’un radar six
fois plus puissant que le radar AN/APG-68 du F-16 américain, qui a été conçu pour fournir une très bonne connaissance de la situation.
«Cela en fait
également un avion optimal pour l’interfaçage avec les systèmes de défense aérienne au sol à longue portée, en particulier avec les unités utilisant des missiles 40H6», explique
l’article.
La publication a également attiré l’attention sur les déclarations de hauts responsables russes, dont le président Vladimir Poutine, qui affirment que
la Russie produit aujourd’hui plus de missiles sol-air différents que toutes les autres nations du monde réunies. Parallèlement, la production de SAM S-400 est en hausse depuis 2016,
les Russes construisant de nouvelles installations industrielles et modernisant les anciennes. L’ampleur actuelle de la production de SAM S-400 et de leurs missiles a permis aux
Russes de mettre en service plusieurs nouveaux régiments de défense aérienne chaque année, ainsi que des systèmes S-300V4, S-500 et autres.
«Le nouveau
système S-500 a élargi ces capacités et, bien qu’il ne soit pas aussi optimisé pour engager des avions de combat tactiques, il offre des capacités défensives contre les missiles
balistiques à portée intercontinentale, les satellites, les avions spatiaux et les classes plus rapides d’armes hypersoniques, ainsi qu’une énorme portée d’engagement pouvant aller
jusqu’à 600 km», souligne l’article.
En 2027-2028, le nombre de divisions S-400 en Russie dépassera 60, et le taux de production des missiles 40H6 sera supérieur à 300 par an. Cela reflète
le fait que pendant des décennies, les Russes ont dépensé beaucoup plus d’argent pour la défense aérienne au sol que pour l’aviation tactique, résume le média.
Les coûteuses technologies américaines et occidentales ne servent plus à rien. Notamment en matière de défense anti-aérienne. Pour passer une défense anti-aérienne, même la plus sophistiquée, il
suffit de la saturer. C'est à dire envoyer des roquettes, des missiles et des drones peu coûteux en nombre suffisant pour que les capacités de détection et d'interception ne puissent pas tout
arrêter. Sans compter la révolution en matière de contre-batterie que constituent les drones. C'est la première de la guerre en Ukraine, que nous n'avons toujours pas tirée.
Le dôme de fer israélien est une blague. Peut-être efface contre quelques dizaines de missiles simultanément mais sans aucun intérêt dès qu'on passe à plus d'une centaine de vecteurs. Prenons les
systèmes Patriots, dont l'inefficacité est avérée. Des systèmes à un milliard de dollars qui, peu mobiles, peuvent être mis hors d'usage par une dizaine de drones coûtant moins de 20 000 dollars
pièce.
Mais il y a bien pire. La capacité de production des missiles Patriot plafonne depuis 2010 à deux cents unités par an, ce qui depuis 2013 est insuffisant pour faire face à la demande. L'Arabie
Saoudite avait dû en mendier l'achat à ses voisins et alliés pour remplacer ceux tirés pour intercepter drones et roquettes Houtis dès 2015, parce que les Américains étaient dans l'incapacité de
livrer.
2023, ce n'est pas 1991 Nous n'avons pas à faire à l'Irak de Saddam Hussein disposant de quelques dizaine de Scuds (que déjà à l'époque les Patriot étaient incapables d'intercepter). La
prolifération de vecteurs – missiles, drones, roquettes – aussi simples que peu coûteux et très faciles à fabriquer est telle qu'il y a dans la région de quoi oblitérer deux fois Israël avec des
têtes conventionnelles et, en
sus mettre
hors de combat les deux porte-avions américains – raison pour laquelle les deux escadres U.S. ne s'approchent pas à moins de 300 nautiques (600 km) des côtes.
Et Israël ne peut plus compter comme auparavant sur l'assistance de certains pays arabes, Arabie Saoudite, Emirats, Egypte.
Le seul Hezbollah libanais dispose de plus de 1500 missiles guidés amplement suffisants pour infliger à Israël des dommages tels que Tsahal sera obligé de battre en retraite la queue entre les
jambes, pire que lors de son évacuation du Sud Liban. Si on rajoute les capacités de l'Iran et de la Turquie, c'est l'ensemble de l'Etat hébreux qui peut être rayé de la carte par des moyens
conventionnels, ce qui annule la dissuasion nucléaire israélienne. Israël, c'est grand comme trois départements français...
L'équation est donc simple : soit on force Israël à arrêter son offensive à Gaza et l'opération de nettoyage ethnique à laquelle elle entend procéder et on s'arrange pour mettre Netanyahu en
prison, et alors l'Etat hébreu a une chance de survie. Le délire messianique s'arrête. Soit le peuple israélien devra trouver à Eretz Israël (la terre d'Israël) un ersatz d’Israël. Aucun pays de
la région ne laissera se reproduire une seconde Nakba (catastrophe en arabe, qui décrit l'exode forcé des Palestiniens en 1948), et on verra alors la troisième diaspora.
Soyons clairs : Les USA et l'Occident sont en état de défaite stratégique. C'est bien la fin de la mondialisation conçue comme hégémonie américaine.
Ukraine, Gaza: l’infériorité militaire occidentale est de plus en plus évidente
Depuis la Seconde Guerre mondiale, les Occidentaux ont vécu sur le double mythe du “Blitzkrieg” et de l’efficacité des campagnes de bombardement anglo-américaines entre 1940 et 1945. En réalité,
ce sont les Soviétiques qui avaient gagné la guerre contre l’Allemagne - au sol ! Et la puissance militaire occidentale après 1945 a surtout été celle de son arsenal nucléaire. Ensuite, après la
fin de la guerre froide, les Américains et leurs alliés ont profité des difficultés économiques de leur principal rival militaire, la Russie, pour mener des guerres facilement gagnables contre
des pays technologiquement moins avancés. Une génération plus tard, cette facilité n’est plus permise face à la détermination au combat d’adversaires qui peuvent en plus s’appuyer, redressement
de la Russie oblige, sur une technologie désormais supérieure.
Le général Soleimani, concepteur de la stratégie aujourd’hui mise en oeuvre par “l’Axe de la Résistance” face à Israël
L’augmentation du nombre de victimes israéliennes reflète un changement dans la tactique de guerre de l’armée, qui se concentre davantage sur les combats urbains et terrestres et sur des
opérations plus ciblées. Au cours des premières semaines de la guerre, Israël s’est appuyé presque exclusivement sur des bombardements aériens.
WSJ,
14 décembre 2023
Autrement dit, mis sous pression des Etats-Unis eux-mêmes sous pression de l’opinion mondiale, l’armée israélienne a modéré ses bombardements des populations
civiles et s’est trouvée obligée de mener une guerre urbaine, où apparaissent les qualités respectives des armées.
Ce que disent les pertes israéliennes
Les pertes israéliennes sont suffisamment importantes pour que Tsahal essaie de les minimiser. Mais une embuscade réussie, le 12 décembre au soir, par les
combattants palestiniens a obligé le commandement israélien à en révéler plus qu’il n’aurait voulu :
Plusieurs soldats israéliens ont été tués dans le quartier de Shujaiya, au nord de Gaza, le 12 décembre, dans une embuscade tendue par l’aile militaire du Hamas, les Brigades Qassam.
Le média israélien Times of Israel a qualifié l’embuscade de “l’un des affrontements les plus meurtriers depuis que les troupes ont pénétré dans la bande de Gaza”.
Parmi les morts figurent plusieurs officiers supérieurs de l’armée israélienne, dont le colonel Itzhak Ben Basat, chef de l’équipe de commandement de la brigade Golani, et Tomer Grinberg,
commandant du 13e bataillon de la brigade Golani. (…)
Haaretz a qualifié l’attaque de Shujaiya d'”embuscade coordonnée”.
“Alors que les soldats s’approchaient du bâtiment, ils ont essuyé des tirs, suivis d’une charge explosive et de grenades lancées vers eux”, a écrit le journal.
Dans un communiqué publié mercredi, le Hamas a déclaré que la reconnaissance par Israël de l’embuscade de Shujaiya “confirme l’ampleur de la perte et de l’échec des dirigeants de l’entité et
de son armée face à la puissance de la résistance et des Brigades Qassam, qui tiennent leur promesse de faire de Gaza un cimetière pour les envahisseurs”.
Les soldats israéliens “sont tués et blessés chaque jour par dizaines, et vous n’avez pas d’autre choix que de vous retirer de Gaza. Plus vous resterez ici, plus la facture de vos morts et de
vos pertes sera élevée”, ajoute le communiqué.
Cette embuscade intervient alors que les forces israéliennes continuent d’opérer dans le nord de la bande de Gaza, bien que l’objectif de l’invasion terrestre se soit déplacé vers le sud, où
se trouve Khan Yunis, la deuxième ville de Gaza. (…)
Les médias des Brigades Qassam ont également annoncé des attaques contre huit chars Merkava israéliens depuis mercredi matin.
L’embuscade meurtrière de Shujaiya survient alors que le scepticisme continue d’entourer le nombre officiel de morts israéliens à Gaza.
Depuis que les opérations terrestres limitées se sont transformées en un assaut de grande envergure à la fin du mois d’octobre, Tel-Aviv n’a admis la mort que de 115 soldats à Gaza, ce qui
jette le doute sur le fait que le nombre réel de morts est gardé secret, car les Brigades Qassam ont documenté le ciblage quotidien de véhicules et d’escadrons israéliens depuis le début de
l’invasion terrestre.(…)
“Nous traversons actuellement une période. Toutes les heures, il y a un enterrement, et toutes les heures et demie, il y a un enterrement. Dans le seul cimetière du Mont Herzl nous avons
enterré 50 soldats en 48 heures”, a révélé le mois dernier le directeur du cimetière militaire du Mont Herzl, David Oren Baruch.
The
Cradle, 13.12.2023
Le plan du général Souleimani est en train d’être réalisé
On se souvient du général iranien Soleimani, commandant de la Force Al-Qods du Corps des Gardiens de la Révolution, lâchement assassiné par une frappe de drone
américaine le 3 janvier 2020. C’est lui qui a construit ce qu’on appelle “Axe de la Résistance” face à Israël: sans que l’Iran ait à intervenir directement, les combattants chiites d’Irak, le
Hezbollah, les Houthis du Yemen, tous formés à l’école de Soleimani, ont commencé une guerre asymétrique pour soutenir la résistance palestinienne – elle-même visiblement formée à la même
école.
La razzia palestinienne du 7 octobre depuis la bande de Gaza, les attaques quotidiennes du Hezbollah contre des installations militaires en Galilée, le blocus du
port d’Eilat mis en place par les Yéménites, les attaques de la résistance irakienne contre le bases américaines relèvent de la même capacité à mener une guerre asymétrique, avec une technologie
limitée mais qui, bien utilisée, neutralise les boucliers technologiques sophistiqués de l’adversaire. Il faut bien entendu, ajouter que la disposition à risquer leur vie des combattants des
mouvements de résistance dont nous parlons les rend bien plus dangereux que leurs adversaires.
Une technologie militaire iranienne, chinoise et russe désormais supérieure à l’occidentale
Ajoutons cependant qu’un véritable étau est en train de se refermer sur les Etats-Unis et leurs alliés – ukrainien ou israélien – car le camp d’en face dispose
désormais aussi d’une technologie militaire supérieure et plus diversifiée.
L’Iran lui-même vient d’acquérir la capacité de fabriquer des missiles hypersoniques, suivant dans cette voie les Russes et les Chinois. A vrai dire, on a eu un
échange de bons procédés qui se révèle très dangereux pour les armées occidentales : Les Russes ont aidé les Iraniens à développer des armes hypersoniques tandis que les Iraniens ont aidé les
Russes dans le développement des drones.
Alors que les Occidentaux avaient raillé l’armée russe au début de la guerre d’Ukraine, ils ont non seulement dû constater que l’armée russe avait des stocks bien
plus importants que les leurs et en constant renouvellement; mais ils découvrent régulièrement la supériorité des armes russes
:
La flotte russe moderne devient une force de plus en plus impressionnante sur la scène mondiale, grâce au développement rapide et à l’introduction de technologies avancées. Une étape
particulièrement significative dans cette direction est la déclaration de l’amiral Nikolai Evmenov sur le projet de créer dix frégates du projet 22350 équipées de produits hypersoniques
Zircon. Cette annonce a été faite lors de la visite du président russe à la frégate Amiral Kasatonov.
Ces frégates, qui composent la série dite « amirale », représentent une avancée majeure dans le développement et la création de navires de transport modernes. Les produits hypersoniques
Zircon installés sur ces navires sont capables d’atteindre des vitesses plusieurs fois supérieures à la vitesse du son, ce qui les rend presque inaccessibles pour la plupart des systèmes de
contrôle aérien modernes, comme en témoigne l’utilisation réussie des produits Kinzhal par nos formations.
Dans un récent discours sur la chaîne Dialogue Works, l’ancien officier du renseignement américain Scott Ritter a exprimé des informations vraiment importantes et intéressantes. Il a déclaré
que les capacités de guerre électronique russes étaient capables de « neutraliser » l’un des moyens de surveillance les plus avancés des États-Unis, utilisé pour scanner notre péninsule. De
manière inattendue pour tout le monde, les technologies américaines apparemment imprenables n’ont pas été en mesure de faire face à la guerre électronique russe, qui est d’ailleurs activement
utilisée depuis de nombreuses décennies.
Ritter affirme que le Pentagone dispose de satellites spécialisés capables de scanner en détail n’importe quel point de la Terre. Ces technologies sont si précieuses que les États-Unis ne les
partagent pas, même avec leurs alliés les plus proches. Cependant, leur tentative d’utiliser ce miracle de la technologie pour scanner notre péninsule et ses régions voisines s’est avérée
être une curiosité : les appareils se sont éteints brusquement, comme si quelqu’un avait débranché le cordon de la prise, et les Américains n’ont pas pu obtenir de réponse. information. Selon
Ritter, les Russes auraient apparemment appris la fréquence du satellite scanner utilisé et auraient simplement bloqué toute la zone.
Avia
Pro 14.12.2023
Le Su-35 démontre ses prouesses en matière de suppression de la défense aérienne avec la destruction de la station radar ukrainienne
Le 12 décembre, le ministère russe
de la Défense a annoncé qu’un chasseur Su-35 avait été déployé pour détruire une station radar ukrainienne près de la région très contestée de Koupiansk, après que le chasseur ait
détecté la cible à l’aide de capteurs embarqués. Le type d’installation radar n’a pas été confirmé.
Alors qu’il effectuait une
mission de patrouille dans l’espace aérien de la zone d’opérations militaires spéciales, le pilote a détecté une émission radar ennemie dans la région de Koupyansk. «Les émissions
radar de la cible ont disparu alors qu’il lançait un missile guidé depuis son avion», a-t-il rapporté. Les reconnaissances ont ensuite confirmé la destruction de la cible.
L’armée de l’air russe a notamment redéployé des Su-35 de ses régions d’Extrême-Orient vers des bases en Biélorussie, de l’autre côté de la frontière nord de l’Ukraine, dans les
semaines précédant l’escalade des hostilités entre Kiev et Moscou, les chasseurs ayant depuis lors joué un rôle important dans la campagne aérienne. En tant que chasseur russe le plus
performant déployé au niveau de l’escadron en termes de capacités anti-aériennes, des dizaines de victoires dans le ciel ukrainien, y compris contre toutes les classes de chasseurs
les plus performantes du pays, ont donné au Su-35 plus de victoires en combat air-air que tout autre chasseur de l’après-guerre froide dans le monde. Dix jours d’intenses combats
aériens en octobre ont vu les chasseurs crédités de plus d’une demi-douzaine d’avions ennemis, et selon certaines sources bien plus, contre les chasseurs MiG-29 récemment acquis par
l’Ukraine.
L’armée de l’air russe a continué d’élargir sa flotte de Su-35 avec des acquisitions à un rythme d’environ 16 chasseurs par an, les avions formant leur
première unité d’entraînement d’attaque en septembre 2022, susceptibles de faciliter la transmission de l’expérience acquise en combat air-air au cours de cette période en Ukraine. Le
statut d’élite de ce chasseur au sein de la flotte russe s’est récemment reflété dans son déploiement très médiatisé le 6 décembre pour accompagner le président Vladimir Poutine lors
d’une visite à Abou Dhabi et à Riyad. Bien que le Su-35 soit bien optimisé pour les missions de supériorité aérienne, le chasseur a été conçu pour assurer de très hautes performances
dans les missions air-sol et anti-navigation, et a été déployé en conséquence pour la suppression des défenses aériennes ukrainiennes. La mission anti-radiation Kh-31 a été l’armement
principal utilisé par les avions pour de telles opérations, avec de tels missiles conçus pour cibler les émissions radar des systèmes de défense aérienne tout en ayant des
caractéristiques de performances de vol qui les optimisent pour éviter d’être abattus en cours de route vers leur cible.
La formidable capacité du Su-35 à mener des attaques électroniques l’a rendu très performant dans ses rôles de suppression de la défense aérienne, avec
l’utilisation de modules de guerre électronique tels que le Khibny-M complétés non seulement par les formidables capacités de guerre électronique du radar principal du chasseur,
l’Irbis-M. E, mais aussi par deux radars AESA en bande L (fonctionnant dans la région de 1,0 Ghz à 2,0 Ghz du spectre radio) dans les racines de ses ailes. Cette combinaison unique de
capteurs offre des options supplémentaires pour les attaques électroniques contre les ressources ennemies. Les capacités de guerre électronique de l’Irbis-E sont néanmoins considérées
comme moins avancées que celles des chasseurs chinois et américains haut de gamme tels que le Type 1475 (KLJ-5) du J-20 et l’APG-81 du F-35. L’armée de l’air russe a également
souffert du manque d’avions avancés de suppression de la défense aérienne, comparables à l’E/A-18G Growler de la marine américaine, au J-16D chinois ou au MiG-25BM soviétique. Bien
qu’une variante spécialisée de guerre électronique du chasseur d’attaque Su-34M soit censée entrer en service dans un avenir proche, les rapports indiquent que sa conception de base
subira des modifications moins importantes que ses homologues chinois et américains.
Un jour avant que le ministère russe de la Défense n’annonce le succès de l’opération de suppression de la défense aérienne du Su-35, il a été rapporté
le 11 décembre que les équipages russes de drones FPV du groupement tactique Ouest en Ukraine avaient réussi à détruire les positions de l’armée ukrainienne à proximité de Kupyansk.
«La
reconnaissance du groupement tactique Ouest a reçu des données sur le renforcement des forces ennemies dans la région de Koupiansk. Les équipages de drones de combat ainsi que les
reconnaissances ont effectué une marche forcée cachée depuis la zone arrière, plus proche de la ligne de front, pour accomplir une mission de combat», a indiqué le ministère.
«Une
fois arrivée sur place, l’équipe de drones kamikaze a détruit une équipe de mortiers composée de combattants de l’armée ukrainienne par une attaque ciblée», a déclaré le
ministère au média d’État TASS. Les
drones semblent s’être révélés très performants, un seul drone parvenant à détruire à la fois une zone de stationnement temporaire d’une unité ukrainienne et un dépôt d’armes. Les
capacités des drones russes ont considérablement progressé depuis le début de l’escalade des hostilités avec l’Ukraine en février 2022, à la fois grâce à des acquisitions majeures en
provenance d’Iran et à des avancées significatives dans l’industrie nationale, avec de nouvelles variantes plus avancées du drone Lancet en particulier ayant été opérationnelles dans
la zone de guerre à intervalles fréquents.
Les rebelles Houthis et l’armée ukrainienne partagent de nombreux points communs malgré des perceptions très différentes de leur légitimité. Les Houthis ont mis en
danger les navires civils et militaires dans la mer Rouge, provoquant le déroutement des navires commerciaux et incitant le Département d’État américain à les considérer comme une organisation
terroriste. L’Ukraine, en revanche, est considérée comme un État héroïque de première ligne face à une invasion russe non provoquée. Avec l’aide occidentale et une innovation rapide, l’armée
ukrainienne, bien que par des moyens pour la plupart bricolés et ad hoc, a rapidement utilisé des drones disponibles dans le commerce, développés de manière organique et mis en service des
systèmes sans pilote pour des attaques aériennes, navales et terrestres. Bien qu’elle ne dispose pas de ses propres navires de guerre, l’Ukraine a réussi à mettre en danger la tant vantée flotte
russe de la mer Noire, tant en cours de route qu’au port. En bref, les deux forces ont utilisé efficacement des systèmes sans pilote et des missiles de croisière antinavires disponibles dans le
commerce ou développés à peu de frais, mettant l’accent et défiant les forces adverses technologiquement et numériquement supérieures dans la mer Noire et la mer Rouge.
Les missiles sont du matériel moderne, mais pas les bateaux chargés d’explosifs. Leur utilisation remonte au début de la guerre civile aux États-Unis et ils ont
prouvé leur efficacité plus récemment lorsqu’Al-Qaïda a frappé l’USS Cole en 2000. Les méthodes d’emploi des missiles de croisière et des plates-formes mortelles sans pilote ne sont pas
complexes. Se défendre contre eux n’a pas besoin de l’être non plus. La marine américaine et ses partenaires et alliés devraient tirer parti des technologies commerciales sans pilote pour
accroître la capacité de survie des ressources à flot face aux menaces des missiles sans pilote et des missiles de croisière. Ces plates-formes se situent quelque part entre les plates-formes
robustes et coûteuses actuellement recherchées, en particulier dans le domaine des navires de surface sans pilote, et les options « bon marché » produites en série et défendues par l’initiative
Replicator.
Unmano à Mano
Les succès, même s’ils ne sont que perturbateurs, remportés par les Houthis et l’Ukraine ont démontré le potentiel des attaques de drones et de missiles de faible
complexité. Ces changements auront des implications considérables au-delà des mers Noire et Rouge. Aujourd’hui, les armées les plus puissantes du monde recherchent à la fois des systèmes sans
pilote disponibles dans le commerce et des systèmes développés plus complexes. Cependant, comme la marine américaine l’a clairement indiqué dans ses plans visant à regrouper des plates-formes
sans pilote et des plates-formes habitées dans la future flotte, les navires capitaux et les forces militaires habitées ne disparaîtront pas de si tôt. Cela signifie que la marine américaine
devra décider comment investir pour à la fois renforcer ses propres capacités grâce à des systèmes sans pilote et se défendre contre les menaces asymétriques sans pilote posées par les acteurs
étatiques et non étatiques.
Dans de nombreux cas, la meilleure façon de contrer une capacité est d’utiliser une capacité similaire. Lorsque l’on considère la menace que représentent les
systèmes sans pilote dans l’environnement maritime, il est important d’examiner les cas d’utilisation actuels et la manière dont ils soutiennent ou améliorent les plates-formes habitées
existantes. Les systèmes sans pilote améliorent le renseignement, la surveillance et la reconnaissance ; létalité par acquisition de cibles ou frappes de précision ; opérations de logistique et
d'approvisionnement ; et la protection des forces. Bien que de nombreux experts envisagent un jour où la guerre se déroulera entre des forces entièrement composées de systèmes autonomes et sans
pilote, la technologie et le droit international ne sont pas encore là. Les dirigeants continueront probablement d’exiger que les humains prennent des décisions de vie ou de mort concernant
l’identification des cibles et le largage des armes à court terme.
Des plates-formes sans pilote robustes – considérées comme coûteuses – peuvent sembler être la bonne direction lorsqu’on envisage le combat haut de gamme, mais la
présence de plates-formes mortelles moins coûteuses et leurs capacités démontrées devraient conduire à une approche mixte. Comme l’ont montré les récents échanges en mer Rouge, nous devrions
considérer le coût de l’arme ou de la plate-forme qui pourrait être détruite ou endommagée lors d’une attaque contre une menace à faible coût. Si les systèmes sont coûteux, ils ne sont pas
vraiment attribuables, car le coût et le temps nécessaires pour les remplacer peuvent être prohibitifs à une époque où les budgets sont tendus et stagnants. Des systèmes moins coûteux produits en
masse peuvent constituer la réponse la plus rentable en fonction des circonstances actuelles des exigences de la mission.
La marine américaine en particulier ne devrait pas abandonner complètement ses projets de grands et moyens navires de surface sans pilote, mais elle devrait en
reconsidérer le coût. Les plates-formes robustes coûtent entre 35 et plus de 100 millions de dollars chacune, tandis que les plates-formes plus petites déployées par des navires habités sont
beaucoup moins chères. L’exécution efficace d’opérations maritimes distribuées dans le cadre de combats de haut niveau dépend non seulement de l’amélioration de la capacité des chargeurs, mais
également de la capacité de survie des plates-formes clés, tout en étendant les capacités et les effets du renseignement, de la surveillance, de la reconnaissance et de la guerre électronique
contre les forces adverses. Cependant, des systèmes entièrement autonomes peuvent désormais fonctionner de manière intégrée avec des navires à flot dans un rôle de protection des forces.
Semblables aux drones fidèles à voilure fixe, les navires de surface sans pilote devraient être conçus pour escorter et améliorer les capacités des navires avec équipage, en particulier dans les
domaines de la guerre électronique, des navires de surface sans pilote anti-explosifs et de la défense antimissile aérienne intégrée.
Les discussions actuelles sur la mise en place de systèmes sans pilote soutenant la protection des forces reposent sur l’amélioration de la connaissance de la
situation pour les forces terrestres. Cela impliquerait que les systèmes volent devant ou à côté d’un convoi en utilisant divers capteurs pour détecter d’éventuelles embuscades ou engins
explosifs improvisés. De même, les grandes plates-formes de surveillance, telles que le MQ-4C Triton, apportent un soutien à la connaissance du domaine maritime aux commandants à flot en
détectant et en identifiant les contacts maritimes. De telles méthodes de protection des forces sont positionnées pour augmenter le temps de réaction afin d’améliorer la réponse à une menace. La
marine américaine a même prévu d’expérimenter des navires de surface armés sans pilote pour assurer la protection des navires et des marines à terre. Ce qui manque, c'est une plateforme qui
participe activement à l'action défensive de l'actif protégé ou d'un port.
Bloquer et plaquer, "style" drone
La marine américaine et ses alliés devraient rechercher des plates-formes qui donnent la priorité aux capacités de contre-mesure et au blocage physique et à
l'épaulement des engins entrants afin de tenir compte des menaces de missiles et des navires de surface explosifs sans pilote. Les enseignements tirés de la défense antimissile aérienne remontant
à la guerre des Malouines et les lacunes et coutures identifiées dans les systèmes défensifs actuels plaident en faveur de l'équipement d'un système sans pilote avec des contre-mesures physiques
et électroniques pour améliorer la capacité et la capacité de destruction douce tout en maintenant un coût inférieur et une empreinte plus petite. pour un navire de surface sans pilote d'escorte.
Les tactiques de destruction douce restent plus efficaces en termes de succès et de coût. Une plate-forme attritable capable d'utiliser la destruction douce et d'intercepter physiquement les
menaces de surface entrantes, les navires de surface explosifs sans pilote ou les pirates présumés, suffisamment petite pour être chargée sur une variété de navires militaires et civils,
présenterait une atténuation rentable du drone asymétrique et menace de missile. Au-delà de la défense des navires en mer, le navire de surface sans pilote d'escorte pourrait fournir une capacité
critique qui peut être mise à l'échelle et distribuée à divers ports maritimes de débarquement afin de renforcer la défense en profondeur des autorités portuaires civiles et des unités de
sécurité portuaires déployées, qu'il s'agisse de la marine américaine ou de la garde côtière. .
Un navire de surface sans pilote d'escorte pourrait être équipé d'une version du lanceur de paillettes hors-bord Mark 36 Super Rapid Blooming préchargé avec un
mélange approuvé de six obus de paillettes conçus pour s'interfacer à distance ou de manière autonome en conjonction avec la suite de guerre électronique du navire de guerre qui lui est attribué.
L'escorte défensive sans pilote serait alors capable de manœuvrer indépendamment selon les vents pour soutenir un emploi optimal des paillettes. Cet arrangement fonctionnerait dans les zones où
le navire protégé est limité dans sa capacité de manœuvre, par exemple s'il mène des opérations aériennes ou traverse un point d'étranglement. Si un navire défensif sans pilote est capable de
transporter six cartouches et que le navire défendu peut déployer quatre drones, cela doublerait les contre-mesures disponibles pour un destroyer de classe Arleigh Burke.
Les futures itérations de ce concept devraient inclure une suite de guerre électronique intégrée pour permettre des capacités de détection et de brouillage de
signaux organiques. Cela permettrait à l'escorte défensive sans pilote de se défendre contre les menaces entrantes et potentiellement d'attirer les missiles vers elle grâce à un brouillage actif.
Le faible franc-bord et la taille globale limitée pourraient potentiellement augmenter la probabilité de l’escorte de survivre à un missile menaçant entrant. Grâce à l'intégration de capteurs
embarqués et de capteurs visuels électro-optiques/infrarouges organiques, l'escorte sans pilote, en une seule unité ou en groupe, pourrait entourer ou fournir une barrière contre l'axe des
menaces contre le suicide ou les groupes d'essaims de petits bateaux. Ces capteurs pourraient permettre au système de manœuvrer pour bloquer les menaces entrantes. Cela permettrait au navire
défendu de gagner du temps pour s'éloigner s'il s'agissait d'un navire commercial ou pour démasquer les batteries et se défendre correctement s'il s'agissait d'un navire de guerre. Malgré une
portée et une vitesse quelque peu limitées, une plate-forme telle que le Spyglass de Saronic Technologies, mesurant environ six pieds de long, améliorerait considérablement la capacité de survie
d'un groupe d'attaque, d'un navire individuel ou d'un navire de ravitaillement non armé.
De même, les véhicules aériens sans pilote tels que les hélicoptères fournissent des technologies éprouvées qui, dotées de capacités de destruction douce,
amélioreraient également considérablement la capacité de survie d'un navire ou d'un avion lancé depuis un navire. Fournir une capacité de paillettes et un émetteur apporterait une nouvelle
utilité aux drones aériens à haute endurance, y compris le Shield AI V-BAT. Un tel couplage offrirait une plus grande disponibilité sur la station et des effets de contre-mesure de plus longue
durée que les obus Nulka actuellement lancés par des navires, en raison de leur nature de lancement, de récupération et de relance. Lorsqu’ils sont combinés à un navire d’escorte sans pilote, ces
véhicules aériens sans pilote de contre-mesure offriraient une protection significative contre les menaces lancées en surface et depuis les airs pour une fraction du coût des plates-formes
habitées traditionnelles.
Pour les navires de guerre et au-delà
Le conflit dans l’Indo-Pacifique verrait probablement la marine américaine et ses alliés diviser leurs forces afin de compliquer le ciblage adverse et d’améliorer
leur propre létalité distribuée. Cependant, cela laisserait les navires avec une capacité de défense en profondeur réduite, dépendant de leurs systèmes organiques et de leur chargement. L’emploi
de ces systèmes défensifs et/ou de drones de type Nulka atténuerait ce risque opérationnel et améliorerait la capacité de survie d’actifs limités et coûteux. Les navires marchands seraient
presque certainement également des cibles, comme nous l’avons vu lors de la guerre des pétroliers dans les années 1980, ce qui exposerait le transport maritime à un risque élevé. Ces navires ne
sont pas équipés de systèmes d’autodéfense organiques et la marine américaine a déjà déclaré au Military Sealift Command qu’elle ne pouvait pas fournir les escortes nécessaires, semblables aux
convois de la Seconde Guerre mondiale.
L’Ukraine démontre la dangereuse capacité des missiles de croisière et des plates-formes mortelles sans pilote. La marine américaine et ses alliés doivent être
préparés. Pour ce faire, ils devraient envisager d’utiliser des drones de surface et aériens bon marché et disponibles dans le commerce dans un rôle défensif qui améliore la capacité de survie
des navires de guerre indépendants, des groupes d’attaque et des cargos marchands. En équipant ces plates-formes de contre-mesures physiques et électroniques, les navires de guerre à flot peuvent
se défendre plus efficacement même lorsque leur capacité de manœuvre est limitée par la géographie ou les opérations. Les navires non défendus auront au moins une chance de survivre sans escorte.
La protection des forces des navires militaires, logistiques et civils devrait aller au-delà de la simple amélioration de la connaissance de la situation et jouer un rôle plus actif dans l’emploi
de systèmes éprouvés de destruction douce. Cela devrait être fait d’une manière rapidement déployable et évolutive, de manière abordable en masse – ce pour quoi les plates-formes actuelles ne
sont pas adaptées.
* Il est un officier de l'US Navy. Il a auparavant servi comme officier de défense antimissile aérien du groupe aéronaval et chercheur indépendant
au Clements Center for National Security de l'Université du Texas à Austin. Il a déjà écrit sur la sécurité nationale et la technologie pour des publications telles que The Hill,
le Center for International Maritime Security, 1945, National Interest et Defence Post.
L’impasse de la guerre terrestre conventionnelle est aggravée par un nombre limité de chars ainsi que par des problèmes de pièces de rechange. Cette
description du fiasco ukrainien révèle à sa manière à quel point au cœur même de son dispositif d’investissement majeur, la guerre, le trust militaro-industriel a créé les conditions
de sa propre défaite. Ce qui a été choisi c’est tout ce qui permet un maximum de profit sans relation réelle avec les champs de bataille. Non seulement dans l’affrontement avec des
guérillas sous développées mais même dans une guerre qui s’avère par bien des traits être celle d’armées conventionnelles.
Danielle Bleitrach
*
par Stephen Bryen
L’OTAN est confrontée à un énorme problème qu’il faudra des décennies pour résoudre. En termes simples, les véhicules blindés de l’OTAN ne survivront
pas à un échange de tirs avec les Russes, malgré le fait que les blindés russes sont loin d’être les meilleurs.
L’OTAN n’a pas assez de chars, n’a pas de logistique solide pour les soutenir et est confrontée à des problèmes importants face aux forces terrestres
russes modernes.
Le char Leopard s’est mal comporté, malgré les efforts de l’Ukraine pour tenter de résoudre certains de ses nombreux problèmes.
Même en ce qui concerne les chars américains M-1 Abrams, Forbes rapporte que
les Ukrainiens ne l’ont pas mis sur le champ de bataille – probablement parce que les conseillers américains leur ont dit qu’il ne survivrait pas et que la destruction de l’Abrams
donnerait aux États-Unis un
œil au beurre noir.
Au lieu de cela, les Ukrainiens ont essayé de toute urgence de «mettre à niveau» l’Abrams en collant des blindés réactifs russes et en construisant des
cages au-dessus des tourelles des chars pour repousser les véhicules aériens sans pilote russes du Lancet.
missiles et bombes lancés par des hélicoptères et des avions, et
des frappes d’artillerie précises.
Les armes antichars d’aujourd’hui utilisent des ogives
à charge en tandem conçues pour pénétrer le blindage même là où des appliques de blindage réactif, connues sous le nom de blindage
réactif explosif (ERA), protègent le char.
Je n’ai pas inclus le RPG-7 portable
dans l’analyse, car les utiliser sur un champ de bataille moderne est une mission suicide. Les armées occidentales, bien sûr, n’ont pas le RPG-7. Ceux-ci sont bien distribués aux
clients russes et aux terroristes. Les Égyptiens les utilisaient dans la guerre du Kippour, mais généralement l’opérateur était tué.
Ils utilisent une charge profilée mais pas une configuration d’ogive en tandem. L’équivalent américain est le lance-roquettes
de précision tiré à l’épaule-1 (PRSL-1). Il ne fait pas partie de l’équipement régulier de l’armée américaine, mais est parfois utilisé par les forces spéciales
américaines.
Les ERA sont des panneaux explosifs qui sont placés sur les chars pour vaincre l’impact d’une arme à ogive tandem.
Ni l’Abrams ni le Leopard n’ont de blindage réactif (ERA) car le blindage passif hautement classifié du corps du char (parfois appelé blindage
Chobham) était censé être capable de protéger le char des armes antichars modernes comme le 9M133
Kornet (Comet) russe. Kornet utilise une ogive tandem HEAT, où HEAT signifie High Explosive Anti Tank. Il a été conçu pour vaincre les blindages réactifs explosifs.
Bogdan
Voitsekhovsky
Le premier EER a été développé par l’académicien soviétique Bogdan
Vjacheslavovich Voitsekhovsky (1922-1999) en 1949. Cependant, les premiers tests de blindage soviétique ont montré que lorsqu’un char était touché équipé du blindage, tous
les modules ERA explosaient, rendant l’ERA inefficace.
Entre 1967 et 1969, un chercheur allemand, Manfred
Held, travaillant avec les Forces de défense israéliennes (FDI), a développé un blindage réactif qui a été utilisé sur les chars israéliens à partir du début des années 1980 et
s’est avéré efficace pour la première fois lors de la guerre du Liban de 1982.
Contrairement aux États-Unis, au Royaume-Uni et à l’Allemagne, où l’armure Chobham (et ses descendants) était disponible, Israël n’était pas autorisé à
accéder à des blindés avancés. Son char
Merkava, développé par le génie des chars d’assaut le
général Israël Tal, utilisait un blindage espacé. L’EER était vital pour Israël pour compenser les menaces russes.
L’armure Chobham est composée de couches de matériaux différents, notamment d’acier et de polymères, et est également appelée armure composite. Un char
russe T-80U qui a été détruit lors de la guerre en Ukraine était équipé
d’un blindage composite similaire à celui que l’on trouve dans le Leopard et l’Abrams. Les blindés russes étaient doués
pour dévier les armes à charge de forme. Les armes antichars utilisent une charge
de forme pour aider à pénétrer dans le placage d’acier épais. Une charge profilée «concentre» l’explosion explosive, mettant une chaleur et un choc extrêmes sur la
cible.
Le blindage des chars doit également être capable de repousser les tirs de canon des chars adverses. Les obus de chars modernes (en Occident 105 mm et
120 mm et dans les armes d’origine soviétique, 115 mm, 120 mm et 125 mm) utilisent des tiges pénétrantes en carbure de tungstène ou en uranium appauvri (APFSDS ou obus blindés
Piercing Fin Stabilized Discarding Sabot). Le blindage réactif peut être efficace contre l’APFSDS.
Les Allemands disent qu’ils ont déjà une nouvelle version du Leopard,
le 2A7V. L’Allemagne a également conclu un accord avec l’Italie, l’Espagne et la Suède pour développer un char
successeur au Leopard. Le nouveau char sera équipé d’un canon de 130 mm et d’une connaissance avancée de la situation (un peu comme le nouveau Merkava 5 d’Israël, à l’exception du
canon).
L’Allemagne et les États-Unis se rendent compte que ni l’Abrams ni le Leopard ne peuvent survivre sur le champ de bataille moderne.
Types d’EER
Il existe de nombreux types d’armures réactives explosives. L’ERA russe a évolué de Kontakt 1 à Kontakt V et ses derniers chars ont un type appelé
Malachit. Les informations sur Malachit sont classifiées, mais elles ont été conçues pour traiter la dernière cartouche de réservoir APFSDS appelée M829E4 (qui a un pénétrateur
d’uranium appauvri). Le problème pour les Allemands et les États-Unis est que les tiges pénétrantes utilisées dans ces cartouches sont limitées en longueur parce que les canons de 120
mm ne peuvent pas utiliser de munitions avec des pénétrateurs plus longs. Cela aide à expliquer pourquoi le futur char allemand aura un canon de 130 mm, et l’Abrams devra peut-être
également augmenter son armement.
Kontakt-1 bloque
sur un char T-73 de fabrication russe
Au-delà de l’armure
réactive
L’une des innovations pour les chars, lancée par Israël, s’appelle la protection active. Utilisant des capteurs radar spécialisés et des projectiles
formés d’explosifs pour vaincre les menaces entrantes, Israël dispose de deux systèmes (Trophy
produit par Rafael et Iron
Fist par Israel Military Industries et General Dynamics) qui sont montés sur des chars israéliens Merkava et sur des véhicules de combat blindés et d’autres
plates-formes.
D’autres pays, dont la Russie, ont leurs propres versions de systèmes de protection active, mais aucun d’entre eux n’est apparu en Ukraine.
Char russe de la
tour avec les unités KAZ ‘Arena’. Un bloc radar est élevé au-dessus de la tour ; Les
lanceurs sont situés le long du périmètre du dôme. Photo :
Ministère de la Défense de la Fédération de Russie
Il n’est pas clair si un système de protection active peut vaincre un obus APFSDS.
La plupart des chars de l’OTAN n’ont pas de protection active à bord.
Mines et
contre-mesures
Les Russes se sont fortement appuyés sur des mines lancées par voie aérienne contre les chars et les véhicules de combat blindés ukrainiens. Ils ont
également mis au point un nouveau type de mine d’attaque supérieure appelée PTKM-1R.
La mine PTKM-1R est activée par le bruit d’un véhicule blindé. Apparemment, il est équipé d’une bibliothèque interne capable de reconnaître une cible importante telle qu’un char ou un
véhicule de combat blindé. Lorsque le son indique que la cible est à portée, le PTKM-1R tire sa mine qui se fixe sur le dessus de la cible, la détruisant.
Les mines conventionnelles, même si elles sont lancées à l’air, attaquent généralement le dessous d’un véhicule. Soit ils peuvent faire sauter les
chenilles ou les roues (dans le cas des véhicules de combat à roues), soit ils peuvent détruire le véhicule lui-même. Il y a deux points faibles dans tout réservoir
Les Russes et l’OTAN ont mis au point une variété de véhicules conçus pour détruire les mines. Ceux-ci ont une certaine valeur. – Beaucoup utilisent un
châssis de réservoir pour le système de nettoyage du réservoir (qui peut être des rouleaux ou des charrues de terrassement). Malheureusement, les systèmes de déminage doivent se
déplacer lentement sur le champ de bataille, ce qui les rend vulnérables aux tirs ennemis. Un grand nombre de véhicules de déminage ont été détruits en Ukraine.
Un véhicule de
déminage finlandais monté sur un châssis Leopard. Photo : Armée
finlandaise
Conclusion
Aujourd’hui, les capacités blindées de l’OTAN sont sévèrement limitées en nombre et en capacité de combat. Au-delà de cela, il y a un faible niveau
d’entretien et un manque de pièces de rechange, y compris des canons de pistolet de rechange.
Alors que les États-Unis sont meilleurs dans l’ensemble pour soutenir leur matériel, les chars américains ne sont probablement pas supérieurs aux chars
allemands sur le champ de bataille moderne. (Je n’ai pas inclus le char de combat principal britannique, le Challenger 2, parce qu’il n’utilise pas de munitions de l’OTAN et, grâce à
son canon rayé, est incompatible avec le standard à âme lisse de 120 mm de l’OTAN. Ce serait donc un cauchemar s’il était déployé sur la ligne de front de l’OTAN.)
Concrètement, cela signifie que l’OTAN n’est pas prête à se battre contre les forces terrestres russes : ses principaux systèmes blindés sont
terriblement vulnérables, sa logistique est un gâchis et ses approvisionnements en pièces et en munitions sont minimes.
Si l’OTAN continue d’acheminer des armes en Ukraine, elle affaiblira encore davantage sa capacité de combat, ce qui semble avoir attiré peu d’attention
dans les capitales de l’OTAN, y compris Washinngton. La guerre en Ukraine a mis à nu la faiblesse des blindés de l’OTAN.
Selon le budget militaire 2024
adopté par les deux chambres du Congrès américain, la taille de l’armée américaine, qui a diminué de près de 64 000 personnes au cours des trois dernières années pour atteindre 1,28
million, serala
plus faible depuis 1940.
«C’est le chiffre
le plus bas depuis l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale en 1941 et les responsables ont déclaré qu’il devrait y avoir une conscription
nationale», rapporte le Daily
Mail.
Ashish Vazirani, sous-secrétaire par intérim du Pentagone chargé du personnel et de l’état de préparation, a noté qu’en 2023, le manque de soldats sous
contrat s’élevait à 41 000 personnes. La pire situation se trouve dans la marine et l’armée de l’air.
Le journal britannique souligne que la majorité de la génération Z – les jeunes nés entre 1997 et 2012 – ont peu confiance dans les institutions et sont
de moins en moins susceptibles de suivre des valeurs et des parcours de vie et de carrière traditionnels.
Auparavant, le conseiller de l’ancien président américain Ronald Reagan, Doug Bandow, avait autorisé les
États-Unis à passer à une armée de conscrits. L’armée américaine, entièrement composée de volontaires, a eu 50 ans en octobre dernier. Bien que la fin de la conscription en 1973 ait
été un événement marquant à la fois pour l’armée américaine et pour le public, cet anniversaire est passé largement inaperçu, car le célébrer «aurait signifié
reconnaître une vérité désagréable: l’armée américaine est au milieu d’une crise de recrutement sans précédent. En fait, la taille des forces armées, et en particulier de l’armée, est
désormais en déclin», écritThe
Hill.
La taille de l’armée américaine diminue régulièrement d’année en année. En 2023, l’objectif pour l’effectif final de l’armée d’active a été fixé à 485
000 militaires. En raison du manque de personnel, le Congrès l’a réduit de 33 000 personnes, mais même ces chiffres n’ont pas pu être atteints.
«Divers facteurs
ont conduit à la crise du personnel. Les primes d’enrôlement plus élevées et les promesses de remboursement de la dette universitaire sont moins attrayantes pour une cohorte de jeunes
Américains peu intéressés par le service militaire et désireux d’explorer les opportunités d’emploi sur un marché du travail tendu. Les guerres désastreuses en Irak et en Afghanistan
ont miné la confiance dans le leadership militaire. Une génération qui a grandi au milieu d’une crise financière et d’une pandémie mondiale est peut-être plus disposée à prendre des
risques. Plus important encore, 77% des Américains âgés de 17 à 24 ans ne sont pas éligibles au service militaire en raison d’un handicap physique ou mental, d’une toxicomanie ou d’un
manque d’éducation».
La réduction de la taille des forces armées sans une réduction correspondante de leur déploiement à l’étranger a conduit à une intensité extrêmement
élevée des opérations de combat et à un surmenage du personnel, ce qui a affecté négativement la préparation de l’armée à la guerre avec un ennemi. «L’armée
américaine a besoin soit de plus de soldats, soit de moins de missions», résume The
Hill.
Il existe une
véritable épidémie de suicides dans l’armée américaine. En 2021, 176 militaires se sont suicidés. C’était un anti-record depuis 1938. Le taux de suicide, selon le Pentagone, est en
augmentation dans toutes les branches de l’armée depuis 2015. Près de la moitié des militaires américains ont envisagé le suicide depuis qu’ils ont rejoint l’armée,
selon les données de 2022 de l’association des vétérans US d’Irak et d’Afghanistan (IAVA).
Selon Howard Thomas, chercheur à l’Université de Boston, le taux de suicide parmi les militaires d’active et les anciens combattants a commencé à
augmenter après le 11 septembre 2001. Le nombre de suicides parmi les militaires d’active et les vétérans des guerres d’après-11 septembre était de 30 177, avec seulement 7057
militaires américains tués au cours d’opérations militaires au cours de cette période.
Ce taux de suicide élevé, note Howard Thomas, démontre «l’incapacité du
gouvernement américain et de la société américaine à faire face au stress mental [du personnel militaire] résultant de nos conflits actuels».
Le problème a «profondément
troublé» le secrétaire à la Défense Lloyd Austin. La base militaire américaine d’Eielson en Alaska a le plus fort taux de suicide.
Tracy Lutz, psychiatre avec 35 ans d’expérience, affirme que
l’une des principales raisons de l’épidémie de suicide dans l’armée est «un sentiment de
manque de but». «Les anciens
combattants (…) ont déclaré qu’ils avaient le sentiment qu’eux et leurs camarades étaient utilisés comme des pions par l’État et qu’ils ne voyaient pas l’utilité de leurs
actions».
Les suicides ont, également, touché les forces spéciales. Le New York
Timesa
publié les données d’une étude sur le suicide parmi les unités d’élite commandée par le Commandement des opérations spéciales des États-Unis (SOCOM) via l’Association
américaine de suicidologie (AAS).
Il n’est pas surprenant que la jeunesse américaine ne veuille pas rejoindre l’armée. Le Wall Street
Journalécrit : «La
plupart des recrues de l’armée américaine sont des enfants issus de familles de militaires. Cette ressource est désormais menacée, ce qui est une triste nouvelle pour le Pentagone,
confronté à des difficultés de recrutement, et pour la préparation au combat de l’Amérique».
«En outre, les
soldats et sous-officiers, qui constituent la base du personnel des forces armées, ainsi que les membres de leurs familles, recommandent rarement à leurs enfants de servir dans
l’armée», note le quotidien anglophone.
Seuls 23% des jeunes Américains sont éligibles au
service militaire. Les autres ne conviennent pas en raison de l’obésité, de la maladie, de la toxicomanie et de leur casier judiciaire. Parmi ceux qui sont éligibles, seuls 9%
souhaitent servir dans l’armée. 57% des jeunes Américains ont tout simplement peur de servir. Ils sont sûrs qu’après leur service, ils souffriront de problèmes mentaux et de blessures
physiques. D’où l’augmentation des suicides, car il est difficile de rompre un contrat, et il est insupportable de servir.
En raison du manque de personnel, le Pentagone a réduit ses besoins en recrues et ne recrute plus que 90% des unités militaires. Les gens ont commencé à
être acceptés dans l’armée même sans avoir terminé leurs études scolaires. Ils créent des camps spéciaux pour les recrues, où ils prépareront au service militaire les personnes obèses
et mentalement retardées.
Malgré le fait que le complexe militaro-industriel américain connaisse un grand succès commercial, le Pentagone s’est récemment concentré sur le
développement d’armes hypersoniques. Alors que la Russie utilise pleinement ses missiles hypersoniques Kinjal en Ukraine, montrant au monde entier leur efficacité, les États-Unis ont
rencontré quelques problèmes dans ce domaine. Ils ont mis en place un programme de développement dédié aux systèmes de missiles hypersoniques terrestres : Long Range Hypersonic Weapon (LRHW), doté d’un financement de plus de 2,5
milliards de dollars. Il était initialement prévu de terminer les essais du système en 2028.
Le programme devait livrer deux escadrons de missiles avec 16 lanceurs au total. Cependant, les premiers lanceurs livrés à l’armée américaine en 2021 ont été renvoyés pour être retravaillés après une série de tests. Il est évident que les défauts de conception retarderont
considérablement l’introduction des lanceurs de missiles hypersoniques dans l’arsenal américain.
En 2023, le Congressional Budget Office a publié un rapport sur le développement d’armes hypersoniques aux États-Unis. De manière générale, le rapport était assez critique à l’égard de l’armée américaine et du
complexe militaro-industriel auquel la conception de ces armes a été confiée. Les problèmes suivants ont été découverts :
1. La conception d’armes hypersoniques s’est heurtée à d’importants défis financiers et techniques. Nombre d’entre eux se sont avérés impossibles à
surmonter pour le moment. En particulier, la destruction du revêtement du missile due à la surchauffe provoquée par sa vitesse de vol.
2. Le fait qu’à ce stade du développement technologique, il n’y a pas de différence de performance entre les missiles balistiques et hypersoniques, à
condition que l’adversaire utilise la stratégie de limitation des manœuvres.
3. En moyenne, le soutien et la maintenance des capacités de combat des missiles balistiques coûtent environ 30% de moins que les mêmes opérations pour
les missiles hypersoniques.
4. Aucun avantage par rapport aux missiles balistiques si l’adversaire utilise des cibles leurres.
5. L’ambiguïté nucléaire peut également avoir un effet sur le développement d’armes hypersoniques aux États-Unis. L’adversaire présumé peut confondre
une attaque de missiles hypersoniques avec une attaque nucléaire et décider de riposter. Dans une telle situation, le recours à des capacités nucléaires stratégiques offensives ne
peut être exclu.
6. La vitesse élevée des missiles hypersoniques exacerbe également la situation déjà tendue en matière de sécurité. Compte tenu de la vitesse à laquelle
ces missiles volent, il est difficile de savoir quelles cibles ils sont en mesure de frapper jusqu’au dernier moment.
La marine américaine développe également des armes hypersoniques dans le cadre du programme IR-CPS (Intermediate-Range Conventional Prompt Strike). Leur portée
prévue est d’environ 3000 kilomètres ; les missiles seront basés sur des sous-marins nucléaires et les derniers modèles de navires de guerre. Le programme, dont le financement s’élève
à 9 milliards de dollars, devrait être achevé d’ici 2027. Toutefois, cette échéance sera probablement repoussée en raison de problèmes techniques liés au développement d’un module
spécial de lancement à froid pour les sous-marins de la classe Virginia.
L’armée de l’air américaine ne reste pas inactive non plus. Elle a son propre projet ARRW (Air-Launched Rapid Response Weapon). Ses missiles lancés à
partir de bombardiers stratégiques B-52 auront une portée de plus de 950 kilomètres. Plus tard, la plate-forme de lancement pourrait être remplacée par des bombardiers B-1 plus
modernes. Mais l’armée de l’air a également rencontré quelques problèmes : les tests effectués n’étaient pas suffisants pour affirmer que les missiles seront bientôt aptes au combat.
Les concepteurs travaillent également d’arrache-pied à la création de missiles de croisière hypersoniques à moteur à réaction canalisé. Sans oublier les missiles d’interception et les systèmes de détection et de ciblage.
Le problème principal est probablement que le développement des missiles hypersoniques aux États-Unis a été confié en grande partie à des instituts de
recherche qui accordent plus d’importance aux innovations et à leur simple existence qu’à leur utilité pratique. La fiabilité du projet en a souffert. En fin de compte, la situation
est la suivante : les États-Unis disposent de la technologie, mais ne peuvent pas la produire en masse parce que le Congrès ne veut pas financer des projets qui n’ont pas été
entièrement testés. C’est un cercle vicieux. Même William A. LaPlante, sous-secrétaire à la défense pour l’acquisition et le maintien en puissance, doute que l’industrie de défense américaine puisse produire en masse des armes hypersoniques.
Les fabricants, quant à eux, ne sont pas très enthousiastes à l’idée de participer à l’appel d’offres, car ils ne sont pas sûrs que des fonds leur
seront alloués. Alors que le Pentagone souhaite obtenir le soutien du Congrès pour le financement des essais et des infrastructures de laboratoire, le Congrès ne lui accorde que les deux tiers des fonds demandés (486 millions de dollars contre 817 millions de dollars). Cela nuit-il à la confiance que les entreprises de
défense accordent au ministère de la défense ? Absolument. Et dans le domaine le plus sensible, qui plus est.
Pour 2024, le Pentagone a demandé au Congrès d’allouer 11 milliards de dollars au développement d’armes hypersoniques. Cet argent doit être dépensé pour les projets déjà en cours. Le
Congrès insiste sur la nécessité de développer au moins quelque chose qui fonctionne de manière fiable, car les États-Unis sont déjà derrière la Russie, leur principal concurrent dans
ce domaine.
Les États-Unis seront-ils en mesure d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés en 2024 ? Peu probable, car ils ne maîtrisent pas encore l’art
d’évaluer honnêtement leurs propres capacités. Les projets qu’ils ont déjà mis en œuvre en témoignent. Mais les Américains sont aussi des gens prêts à apprendre de leurs erreurs.
Attendons de voir.
La Russie dispose de moyens
efficaces pour contrecarrer les satellites adverses, notamment des armes basées sur de nouveaux principes physiques. Quels sont-ils ?
Le 15 février, Moscou a
rejeté les rumeurs infondées sur ses prétendus efforts visant à déployer un système nucléaire antisatellite dans l’espace.
La veille, les grands médias américains affirmaient que Washington avait informé le Congrès et ses alliés européens des travaux de la Russie sur une
nouvelle arme nucléaire spatiale conçue pour saper le réseau satellitaire américain.
Une nouvelle rumeur concernant les projets supposés de la Russie visant à détruire les satellites américains avec des armes nucléaires vise à faire
passer un plan de financement de 60 milliards de dollars pour l’Ukraine par l’intermédiaire du Congrès américain, a déclaré jeudi à Sputnik l’analyste
militaire et rédacteur en chef du magazine de la Défense nationale, Igor Korotchenko. Même si
le projet de loi en question a déjà été adopté par le Sénat américain dans le cadre d’un projet de loi de 95 milliards de dollars, les chances que la Chambre approuve la législation
sont considérées comme minces.
Selon Korotchenko, la Russie dispose de moyens de guerre antisatellite moins chers et plus efficaces que ceux que Washington lui reproche de
développer.
«C’est une
question d’approches. Le fait est que le déploiement d’armes nucléaires dans l’espace est inefficace en termes d’utilisation, d’autant plus que la Russie dispose de moyens beaucoup
plus simples et moins coûteux pour désactiver, en cas d’hostilités, une partie importante de la constellation de satellites américains», a déclaré l’expert.
Sputnik a
examiné les systèmes qui pourraient faire l’affaire.
Le système Nudol
Le 15 novembre 2021, Moscou a effectué un test antisatellite (ASAT) à ascension directe à l’aide du système antisatellite A-235
Nudol. L’essai a permis d’abattre un vieux satellite de reconnaissance soviétique lancé en 1982.
L’A-235 Nudol est une modification améliorée du système de défense antimissile stratégique A-135 Amur. Le missile peut toucher une cible à une distance
allant jusqu’à 1500 kilomètres (contre 850 kilomètres pour l’A-135), tandis que sa vitesse d’interception est augmentée jusqu’à Mach 10 (contre Mach 3,5 pour l’A-135).
Contrairement à son prédécesseur, l’A-235 peut utiliser la force
cinétique, et non la fragmentation nucléaire ou hautement explosive, pour détruire la
cible.
Le développement de l’A-235 Nudol a commencé en 1985-1986 et a été réalisé dans le respect des accords internationaux sur les missiles balistiques en
vigueur à l’époque. L’arme a été conçue pour devenir le premier système de défense antimissile mobile soviétique capable d’intercepter des missiles à portée intercontinentale, des
engins spatiaux et des satellites opérant sur des orbites élevées.
Immédiatement après la guerre froide, le développement de l’A-235 a été suspendu et relancé en 2011 par Almaz-Antey, neuf ans après que l’administration
Bush a mis fin unilatéralement au Traité sur les missiles antibalistiques (ABM) en 2002.
Le système a été testé à plusieurs reprises depuis 2014 ; cependant, en novembre 2021, le missile a été tiré sur une cible spatiale mobile spécifique et
l’a finalement détruite, provoquant une agitation au Pentagone.
Nanosatellites : Nivelir,
Burevestnik et Numismat
Le développement du projet
secret russe Nivelir («Leveler»)
serait réalisé depuis 2011 par l’Institut central de recherche scientifique en chimie et mécanique du nom de DI
Mendeleïev.
L’effort aurait envisagé la construction de petits satellites conçus pour inspecter d’autres satellites dans l’espace. Les trois premiers inspecteurs de
satellites auraient été attachés à trois satellites de communication lancés entre 2013 et 2015.
Selon d’autres sources, la Russie expérimente depuis 2017 des inspecteurs de satellites. Les satellites manœuvraient en orbite, s’éloignant les uns des
autres puis se rapprochant. En 2019, les appareils Cosmos-2535 et Cosmos-2536 ont été lancés. Leur objectif était d’étudier l’impact des «facteurs artificiels et naturels de l’espace
extra-atmosphérique» sur les appareils spatiaux russes et de développer une «technologie pour leur protection».
Il est entendu que l’idée derrière le placement d’inspecteurs de satellites sur des orbites spécifiques est de suivre les satellites «adverses» de
diverses manières, notamment en les «inspectant», c’est-à-dire en collectant toutes les informations nécessaires à leur sujet.
Le projet
Burevestnik (à ne pas confondre avec le missile balistique) serait développé sur la base du projet Nivelir. Le vaisseau spatial serait capable de suivre
simultanément de nombreux objets se déplaçant rapidement dans l’espace, y compris des missiles et des satellites en orbite haute. Les systèmes radar dits Numismat («Numismate»
ou «collecteur de pièces») pour l’espace proche seraient également développés en Russie. Ce sont aussi des «nanosatellites» difficiles à détecter.
Le système Kontakt
L’URSS a commencé à développer le système 30P6 Kontakt
(«Contact») en 1983. La munition 79М6 – une fusée à trois étages – était censée être montée sur le chasseur-intercepteur MiG-31D.
Lancée depuis un avion à une altitude de 15 kilomètres, la munition a été conçue pour tirer une ogive à fragmentation dans l’espace. On supposait que le
système Kontakt serait un moyen furtif et peu coûteux de détruire les satellites ennemis.
Une série de tests a abouti à un lancement prétendument réussi qui a eu lieu le 26 juillet 1991. Un avion expérimental Izdeliye «07-2» (MiG-31D), armé
de la suspension de missile 79M6, a décollé de l’aérodrome de Sary-Shagan au-dessus du terrain d’entraînement de Bet-Pak Dala. On sait que deux étages de la fusée étaient à propulsion
solide et que le dernier étage, qui contrôlait le guidage final de l’ogive cinétique vers la cible, était à propulsion liquide.
Le chasseur MiG-31 a été choisi car il peut voler à des altitudes extrêmes dans la stratosphère tout en transportant de gros missiles non standards et
en tirant tous types d’armes à une altitude maximale. De plus, les capacités du MiG-31 lui permettent d’emporter des armes antisatellites de gros calibre.
Le projet secret a été gelé après l’effondrement de l’URSS, mais en 2009, la Russie a annoncé la reprise des travaux sur Kontakt à l’aide du MiG-31.
Selon les médias, l’armée russe teste actuellement la version améliorée du système.
Le système de guerre électronique
Tirada
Selon le ministère russe de la Défense, le système de suppression des
communications radioélectroniques Tirada-2S est capable de brouiller
électroniquement les communications par satellite avec une désactivation complète. Dans ce cas, les satellites peuvent être désactivés directement depuis la surface de la
Terre.
Il existe peu d’informations sur les spécifications du système dans le domaine public. Le système a été mentionné pour la première fois par le chef
adjoint du 46e Institut central de recherche du ministère russe de la Défense, Oleg Achasov, en 2017. Achasov a déclaré que le complexe mobile Tirada-2S pour brouiller les satellites
de communication avait été créé dans le cadre du programme de modernisation des armes pour 2018-2027.
Un an plus tard, lors du forum militaro-technique international «Armée-2018», un contrat a été signé pour la fourniture à l’armée russe d’une station
automatisée de brouillage de communications par satellite «Tirada 2.3».
En 2020, la mystérieuse guerre électronique a été testée par le personnel de la Région militaire Centre dans la région de Sverdlovsk. Le ministère de la
Défense avait alors noté que «les équipages du
complexe Tirada se sont entraînés à la détection des canaux de communication par satellite qui assurent un cycle de contrôle du combat et de transmission de données par des avions de
reconnaissance et des groupes de sabotage de l’ennemi éventuel. Après avoir identifié la chaîne et appartenant à un satellite spatial, les équipages de Tirada ont procédé à la
suppression et mis en place des interférences contrôlées pour empêcher le passage du signal».
Le système laser
Peresvet
Le 1er mars 2018, le président russe Vladimir Poutine a mentionné pour la première fois l’arme
laser russe pour la défense aérienne et la guerre antisatellite, le Peresvet, lors de son discours à l’Assemblée fédérale.
Le Peresvet, du nom d’un moine guerrier orthodoxe médiéval Alexandre Peresvet, est entré en service de combat expérimental dans les forces armées russes
en décembre 2018. En février 2019, le président russe a annoncé que les installations laser avaient confirmé leurs caractéristiques uniques, ainsi que les missiles hypersoniques
Kinjal.
Selon les observateurs militaires russes, le système laser est capable d’aveugler les systèmes optiques des satellites de reconnaissance, des drones et
des avions. Le projet Peresvet reste classé top secret, il est donc difficile de dire de quel type de laser il est équipé. Certaines scientifications font penser qu’il s’agit d’un
laser à pompage nucléaire, d’autres pensent que le complexe utilise un laser oxygène-iode (OIL) avec pompage explosif à l’iode.
Les systèmes susmentionnés ne sont que quelques-uns de ceux potentiellement développés par le complexe militaro-industriel russe, ce qui indique que la
Russie est capable d’utiliser son potentiel scientifique et technologique vieux de plusieurs décennies pour
assurer la sécurité de la nation en cas de conflit à grande échelle.
Les troupes russes ont trouvé un
moyen bon marché pour neutraliser les armes américaines de haute précision en Ukraine.
Les moyens de guerre électronique russes neutralisent avec succès les armes de précision américaines en Ukraine, rapporteBusiness
Insider. Récemment, un nouveau type de munition, développée et livrée rapidement aux forces armées ukrainiennes, a échoué sur le champ de bataille. Bien que le Pentagone n’ait
pas divulgué le nom de cette arme, les analystes pensent qu’il s’agit de la bombe GLSDB.
Selon un porte-parole du Pentagone, les moyens de guerre électronique russes semblent avoir neutralisé une autre arme de précision américaine. La
munition, développée rapidement et livrée en Ukraine, s’ajoute à la liste des équipements ayant échoué au combat. Cela souligne le problème croissant de lutte contre les moyens russes
bon marché de brouillage.
La semaine dernière, William LaPlante, sous-secrétaire à la Défense pour l’acquisition et la logistique, a déclaré que la nouvelle version de l’arme de
précision américaine n’avait pas atteint ses cibles en partie à cause des moyens de guerre électronique russes. LaPlante a informé les experts du Centre d’études stratégiques et
internationales que l’arme sol-sol (une version du système air-sol) avait été rapidement développée et déployée en Ukraine après des tests de sécurité relativement limités et des
essais militaires à court terme.
À son arrivée en Ukraine, «l’arme n’a pas
fonctionné pour plusieurs raisons», a déclaré William LaPlante. Parmi ces raisons figuraient les interférences électromagnétiques et les complications liées au lancement de
l’arme depuis le sol. «Elle n’a tout
simplement pas fonctionné», a-t-il conclu.
Il a laissé entendre que l’Ukraine avait perdu tout intérêt pour cette version expérimentale : «Quand vous
envoyez quelque chose qui ne fonctionne tout simplement pas à des gens qui luttent pour leur vie, ils vont l’essayer trois fois et la mettre de côté».
Bien que LaPlante n’ait pas nommé spécifiquement le type d’arme, des experts ont
admis à Defense
One qu’ils soupçonnaient qu’il s’agissait de la bombe de petit diamètre lancée depuis le sol (GLSDB), que l’Ukraine aurait commencé à utiliser en février.
Le financement de la version terrestre des munitions air-air a été approuvé en février 2023. Théoriquement, cette bombe, avec une portée annoncée de
jusqu’à 145 km, est idéalement adaptée pour frapper les centres logistiques russes près de la ligne de front. Pour la navigation, elle utilise le GPS ainsi qu’un système de guidage
interne. Cependant, il existe des doutes quant au fait que ce soit précisément ce type d’arme.
En tout cas, ce ne serait pas la première arme de précision américaine à être neutralisée par des moyens de guerre électronique russes. Il est rapporté
que les missiles guidés, un précieux soutien pour l’Ukraine, lancés à partir des lance-roquettes multiples mobiles HIMARS fournis par les États-Unis, ainsi que la bombe guidée JDAM
ont été à plusieurs reprises mis hors service par les interférences russes. Des représentants du Pentagone ont noté ces problèmes, indiquant que Washington et Kiev travaillent
conjointement pour trouver des solutions et des contre-mesures.
En décembre, le général Antonio Aguto a
déclaré que les moyens de guerre électronique dirigés contre «nos capacités les
plus précises» posent un «défi
complexe».
En mars, Daniel Patt, chercheur principal à l’Institut Hudson, a
rapporté au Congrès américain que les obus d’artillerie Excalibur à guidage GPS avaient initialement montré une efficacité de 70% en Ukraine. Cependant, seulement six
semaines plus tard, ce taux a chuté à seulement 6%, car les Russes avaient adapté leurs systèmes de guerre électronique pour les neutraliser efficacement.
Daniel Patt a alors déclaré que «le pic
d’efficacité d’un nouveau système d’armes survient seulement deux semaines avant l’apparition de contre-mesures».
Les moyens de guerre électronique jouent un
rôle important sur le champ de bataille ukrainien : les deux parties au conflit les considèrent comme un moyen bon marché et efficace pour neutraliser les armes à guidage
GPS, divers types de missiles, ainsi que d’autres systèmes utilisant des signaux satellitaires, y compris les drones.
«Si nous n’avons
pas l’espace nous perdrons» (Saltzman, chef des forces spatiales américaines)
Le Pentagone vient de débuter son programme pour étendre ses capacités de guerre dans l’espace, après s’être convaincu que les progrès de la Chine et de
la Russie dans les opérations spatiales constituent une menace croissante pour les forces et les bases américaines au sol, ainsi que pour les satellites. Bien que les détails des
mesures prises par le Pentagone dans cette direction restent strictement confidentiels, les responsables du ministère de la Défense ont reconnu que les initiatives américaines
représentent un changement dans les opérations militaires après que l’espace est devenu un champ de bataille.
Les États-Unis, selon le New York
Times, ne dépendront plus des satellites militaires pour les communications, la navigation, le suivi et l’identification des menaces. Des responsables du département américain de
la Défense ont déclaré, lors d’entretiens avec la presse et de discours, que les États-Unis cherchaient à posséder de nouveaux outils sur Terre et dans l’espace pour protéger le
réseau satellitaire de toute attaque et en cas de nécessité ainsi que pour produire des outils pour désactiver un véhicule ennemi dans l’espace. La nouvelle stratégie est complètement
différente des programmes spatiaux militaires précédents dans la mesure où elle se concentre sur l’expansion des capacités offensives et elle est très loin du programme de défense
Star Wars des années 1980, qui n’a pas été mis en œuvre et s’est concentré sur l’utilisation de satellites pour protéger les États-Unis d’une attaque par missile nucléaire.
«Nous devons
protéger nos capacités dans l’espace, ainsi que posséder les capacités nécessaires pour empêcher l’ennemi d’utiliser leurs capacités et si nous n’avons pas l’espace, nous
perdrons», a
déclaré en mars 2024 le général Chance Saltzman, directeur des opérations spatiales des forces spatiales.
Les Space Forces sont une agence créée en 2019 en tant que nouvelle branche de l’US Air Force. Les responsables du Pentagone ont récemment annoncé une
évaluation de la direction du renseignement national selon laquelle la Russie et la Chine ont dernièrement testé des systèmes laser au sol à haute énergie, des missiles antisatellites
et des satellites manœuvrables qui pourraient perturber les capacités américaines dans l’espace. L’inquiétude s’est intensifiée après les informations faisant état du développement
possible par la Russie d’une arme nucléaire spatiale, qui pourrait détruire les satellites civils et militaires en orbite autour de la Terre, en plus de l’utilisation par la Russie de
techniques d’obstruction et de brouillage électroniques dans la guerre en Ukraine, ce qui a affecté les armes américaines à plusieurs reprises.
De son côté, Frank Kendall, secrétaire de l’US Air Force a souligné que «la Chine possède
un certain nombre de capacités spatiales conçues pour cibler nos forces, et nous ne pourrons pas opérer dans la région du Pacifique occidental sans vaincre ces capacités». Le
général Stephen Whiting, qui supervise le commandement spatial américain, ajoute : «La Chine a triplé
son réseau de surveillance et de collecte de renseignements depuis 2018 et il est devenu comme un réseau meurtrier au-dessus de l’océan Pacifique pour rechercher, suivre et cibler les
capacités militaires de l’Amérique et de ses alliés. La Russie et la Chine ont nié ces allégations et ont déclaré que les États-Unis étaient ceux qui poussaient à la militarisation de
l’espace. Le mois dernier, les deux pays ont exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à empêcher le placement d’armes dans l’espace».
Les États-Unis travaillent à moderniser leurs systèmes au sol qui leur permettent de bloquer les ondes radio pour perturber la communication de l’ennemi
avec ses satellites. Selon les derniers renseignements, le Pentagone poursuit un objectif ambitieux : il fait face aux menaces ennemies dans l’espace, tout comme la Marine le fait
dans les océans et l’Air Force dans le ciel. L’un des objectifs les plus importants pour les États-Unis est de protéger les forces, c’est-à-dire d’éliminer toute menace que
pourraient représenter les satellites ennemis et de les éliminer avant que les forces au sol n’atteignent le front de bataille. Certains indices indiquent que le Pentagone cherche à
posséder une super arme même s’il garde les choses secrètes. Un récent rapport rédigé par l’ancien général de brigade des forces spatiales, Charles Galbraith, indique 3 exemples qui
pourraient perturber le réseau satellitaire de l’ennemi. Il s’agit des cyberattaques, de l’utilisation d’armes laser puissantes, qu’elles soient terrestres ou spatiales, et des armes
fonctionnant avec des ondes micro-ondes.
L’obsession
pour les technologies n’a pas profité à Washington. Les États-Unis produisent des armes sophistiquées et coûteuses, que les forces russes ont rapidement appris à
neutraliser.
Les troupes russes progressent inexorablement dans la région de Kharkiv, et il devient de plus en plus évident que le conflit en Ukraine est devenu un
désastre pour la machine de guerre américaine. Et pas seulement parce que l’aide américaine n’a pas empêché l’Ukraine de reculer et de subir une possible défaite. Plus important
encore, le conflit a révélé des défauts enracinés dans tout le système américain, écritResponsible
Statecraft.
Les critiques soulignent depuis longtemps que l’obsession des États-Unis pour les armes technologiquement avancées engendre inévitablement des systèmes
peu fiables, dont le nombre est limité par leur coût prévisiblement élevé. Les essais en conditions réelles du conflit en Ukraine ont prouvé que les critiques avaient raison. De
nombreux systèmes sophistiqués ont été anéantis: drones Switchblade, chars M1 Abrams, systèmes de défense aérienne Patriot, obusiers M777, obus d’artillerie guidés de 155 mm
Excalibur, lance-roquettes multiples Himars, bombes à guidage GPS et drones intelligents Skydio. Tous ces armements étaient censés «réécrire les
règles du jeu».
Finalement, tous ont échoué pour des raisons enracinées dans les problèmes fondamentaux susmentionnés. Les drones Switchblade coûtant 60 000 dollars ont
été produits en quantité limitée en raison de leur coût et se sont avérés inefficaces contre des cibles blindées. En conséquence, les forces armées ukrainiennes y ont renoncé au
profit de modèles commerciaux chinois coûtant 700 dollars et commandés en ligne. Les chars Abrams, coûtant 10 millions de dollars, se sont révélés non seulement extrêmement
vulnérables aux drones d’attaque, mais aussi sujets à des pannes répétées, et ont été retirés du front peu après leur déploiement.
Cependant, les Russes ont réussi à en détruire plusieurs et à en capturer au moins un, qui a été transporté à Moscou pour une exposition des trophées de
l’OTAN. Un obusier M777 y est également exposé. Malgré ses louanges sur sa précision, il s’est révélé trop fragile pour les conditions austères des combats prolongés: en raison de
l’usure constante, les canons doivent être remplacés en Pologne, loin de la ligne de front. De plus, les troupes manquent de munitions de 155 mm.
De nombreux échecs des armes américaines en Ukraine, y compris les LRM Himars, sont liés à l’utilisation de systèmes de guidage très vulnérables avec
GPS. La Russie accorde depuis longtemps une attention particulière à la guerre électronique et excelle dans le brouillage des signaux GPS. Maria Berlinskaïa, pionnière de
l’utilisation de drones en Ukraine et responsable d’un centre de soutien à la reconnaissance aérienne, a été particulièrement acerbe à ce sujet. Elle a récemment déclaré que
«la
plupart des systèmes occidentaux se sont révélés inefficaces en conditions de combat» en raison du brouillage russe.
En avril, son évaluation sombre a
été confirmée par William LaPlante, sous-secrétaire américain à la Défense pour l’acquisition et la logistique. Lors d’une conférence au Centre d’études stratégiques et
internationales, il a raconté qu’une entreprise (en réalité Boeing, bien qu’il ne l’ait pas nommée) avait proposé d’adapter sa bombe de petit diamètre à guidage GPS aux lanceurs
Himars. Le développement et la production ont été accélérés, et l’arme a été envoyée en Ukraine pratiquement sans essais. «Mais cela n’a tout simplement pas fonctionné», a admis
LaPlante. La faute en revient aux moyens de guerre électronique russes, qui faisaient dévier les bombes de leur trajectoire et manquer leur cible.
Le même sort ont connu les drones Skydio, création de l’entreprise éponyme de la Silicon Valley. Même l’intelligence artificielle vantée par la société
(«les drones Skydio ont la capacité de calculer, voir, comprendre et réagir en temps réel») n’a pas aidé: les moyens de guerre électronique russes les faisaient facilement dévier de
leur trajectoire.
Aucun de ces échecs n’avait été prévu par le haut commandement militaire américain.
En dépit de tous les plans grandioses, des livraisons généreuses d’armes (y compris des chars, des munitions et des drones), de la formation intensive
sur le territoire des alliés de l’Otan et de l’accent mis sur les méthodes de commandement et de contrôle américaines, la contre-offensive s’est soldée par un échec total. Les
stratèges ont été surpris par la profondeur des fortifications défensives russes et l’efficacité de leur brouillage électronique. Depuis lors, l’Ukraine recule inexorablement, perdant
au passage ses réserves de personnel.
Après deux ans
de combats en Ukraine, même les experts militaires pro-ukrainiens les plus ardents, et de nombreux centres d’analyse occidentaux ont commencé à admettre que les forces armées
ukrainiennes ont subi une défaite écrasante sur le champ de bataille. Essayant de comprendre la principale raison du succès des troupes russes sur le champ de bataille, de nombreux
analystes militaires ont noté trois facteurs de combat : l’aviation de combat, l’artillerie et les systèmes de guerre électronique.
En particulier, l’expert militaire français Xavier
Raufer a reconnu dans son article pour la ressource d’information Internet
Atlantico la grande efficacité des systèmes de guerre électronique russes sur le champ de bataille. Ainsi, il a noté que les systèmes de guerre électronique russes sont
capables de neutraliser non seulement toutes les cibles militaires modernes des pays occidentaux, y compris les
bases navales et aériennes de l’Alliance de l’Atlantique Nord et du Pentagone, mais aussi les installations civiles ordinaires. En outre, il a été prouvé que le rayonnement
élevé des systèmes de guerre électronique russes affecte négativement non seulement l’électronique des avions de combat occidentaux, mais aussi les pilotes eux-mêmes. Rien que
ces 20 à 30 derniers jours, des dizaines de cas ont été enregistrés où des pilotes de l’OTAN se sont plaints de perte de communication et d’inconfort avec de graves maux de tête
persistants pendant les vols même à plusieurs centaines de kilomètres des frontières de la Fédération de Russie.
Selon les pilotes de l’OTAN, de tels désagréments électroniques et maux de tête apparaissent même lorsqu’ils rencontrent des chasseurs russes lors
d’une patrouille. Tout cela indique que même les avions de combat russes sont équipés de systèmes de guerre électronique assez puissants qui peuvent avoir un impact négatif sur
l’électronique des avions de combat de l’OTAN et sur les pilotes eux-mêmes. Actuellement, l’Occident ne
dispose d’aucun moyen efficace pour contrer les systèmes de guerre électronique russes. Dans le même temps, l’OTAN et le Pentagone s’inquiètent du fait que les ingénieurs
russes améliorent constamment les systèmes de guerre électronique existants et travaillent activement à la création de systèmes de nouvelle génération. Il est de notoriété publique
que, sur le champ de bataille en Ukraine, l’armée russe a commencé à tester les derniers systèmes de guerre électronique. Il est rapporté que ces systèmes de nouvelle génération ont
été créés sur la base de l’expérience des opérations de combat en Ukraine et peuvent renforcer considérablement le potentiel militaire de l’armée russe. Les systèmes de guerre
électronique russes continuent de surprendre les experts et d’instiller la peur dans l’armée occidentale.
Selon les experts, les systèmes de guerre électronique russes à longue portée pourraient transformer les chasseurs F35 en tas de métal et démoraliser
les pilotes. Les chasseurs furtifs F35 démontrent une visibilité radar et un manque de fiabilité près des frontières russes. Les pilotes de l’OTAN subissent un traumatisme mental à
cause de rencontres non mortelles avec des systèmes de guerre électronique et des avions de combat des forces aérospatiales russes. Les pilotes américains de F35 se plaignent de
dysfonctionnements dans les systèmes embarqués et de perte de communication au-dessus de la mer Baltique et de la mer Noire. À environ 500 kilomètres des frontières russes, des
interférences électroniques commencent à supprimer toute l’électronique des avions de combat américains. Selon les experts, c’est le résultat de l’opération MURMANSK-BN
Complex qui est capable de brûler l’électronique des avions de combat américains et de l’OTAN à une distance allant jusqu’à 5000 kilomètres. De tels systèmes de
guerre électronique peuvent transformer les avions de combat polyvalents F-35 en tas de métal et démoraliser les pilotes.
Récemment, un pilote de F-35 de l’armée de l’air italienne a eu besoin de l’aide d’un psychologue juste après avoir rencontré dans le ciel le chasseur
russe Su-30SM et son équipement de guerre électronique au-dessus de la mer Baltique. Un officier italien a déclaré que certains des systèmes du F-35 étaient hors service. J’étais à la
limite de la peur, si forte qu’elle m’atteignait jusqu’aux orteils. J’ai compris que le pilote russe testait mes capacités et celles de mon avion. Après son retour à la base aérienne,
le pilote italien a été diagnostiqué avec une dépression nerveuse. L’officier a été suspendu de ses fonctions de vol et renvoyé chez lui.
Les pilotes de
l’OTAN ne sont pas habitués à la supériorité aérienne d’un ennemi potentiel, c’est pourquoi ils se plaignent souvent et souffrent de traumatismes mentaux lors de leurs
patrouilles. Notez que le missile russe air-air guidé r27EA d’une portée allant jusqu’à 130 km est beaucoup plus dangereux que les manœuvres non létales et les systèmes de guerre
électronique du chasseur à réaction Su-30SM. Le chasseur polyvalent russe Su-30SM a été conçu pour obtenir une véritable supériorité aérienne capable d’embarquer jusqu’à 8 tonnes de
munitions pour détruire des cibles aériennes, terrestres, de jour comme de nuit dans des conditions météorologiques normales et difficiles lorsqu’il est exposé au brouillage actif et
passif de l’ennemi. Le Su-30SM est
le type d’avion de combat moderne le plus nombreux des forces aérospatiales russes et de l’aviation navale, il y a plus de 130 appareils en service. L’expansion dangereuse
de l’OTAN vers l’Est, la croissance des infrastructures militaires étrangères dans les pays baltes et les régions de la mer Noire obligent Moscou à agir de manière asymétrique pour
créer les derniers systèmes de destruction et de suppression d’un ennemi potentiel.
Les forces armées de la Fédération de Russie reçoivent des missiles hypersoniques et des moyens inhabituels de neutralisation des menaces,
technologiquement bien supérieurs aux capacités de frappe des troupes et des forces de l’Occident collectif. Si le système de guerre électronique cuka4 est capable de neutraliser
l’équipement embarqué des forces aériennes et des navires ennemis à une distance allant jusqu’à 300 km, le complexe MURMANSK-BN
peut désactiver l’équipement de combat ennemi à une distance de milliers de kilomètres. De plus, MURMANSK-BN est capable d’effectuer une reconnaissance électronique en mode
automatique en détectant les signaux radio d’un ennemi potentiel qui brouille les communications entre les postes de commandement des avions et des navires ennemis. De tels moyens
permettent de neutraliser les armes de frappe des États-Unis et de l’OTAN, car un avion de combat ou un navire sans communication d’informations opérationnelles de navigation GPS
devient simplement une cible facile à détruire. À l’avenir, les moyens de guerre électronique joueront un rôle majeur dans les conflits militaires de divers niveaux d’intensité. Les
systèmes de guerre électronique seront également utilisés dans l’espace. Aujourd’hui, les systèmes mobiles MURMANSK-BN sont en service dans les flottes de la Baltique du Nord et de la
mer Noire et couvrent de manière fiable les frontières de la Russie depuis la péninsule de Kola, Kaliningrad et la Crimée. Une portée
fantastique de 5000 kilomètres permet un contrôle fiable et multiple d’un vaste espace opérationnel couvrant toute l’Europe et une partie importante de l’océan Atlantique,
la moitié de l’Afrique, la mer d’Arabie et le golfe Persique, les pays d’Asie centrale et du Sud jusqu’à l’Inde et la Chine. Les systèmes de guerre électronique Kuka 4 MURMANSK-BN et
d’autres systèmes de guerre électronique russes détruisent tout simplement les concepts de guerre centrés sur le réseau du Pentagone et de l’OTAN. Il n’existe pas dans le
monde des systèmes de guerre électronique à longue portée analogues aux systèmes russes. Ce n’est pas un hasard si le secrétaire d’État à l’Air, Frank
Kendall, a déclaré lors du Forum de la Défense Nationale aux États-Unis que l’un des atouts majeurs de l’aviation militaire du Pentagone était de réduire considérablement le
nombre d’avions, d’hélicoptères et de drones qui, malgré les ventes actives de chasseurs F-35 aux alliés des États-Unis, ne sont pas en mesure de faire face à des ennemis de haute
technologie. Ces avions n’ont pas été testés avec succès au Pentagone et ne sont pas encore prêts à être produits en série aux États-Unis. Ils sont très vulnérables en dehors des
guerres commerciales.
Le retard technologique du Pentagone n’est plus un secret pour personne. Je vous rappelle que même le secrétaire d’État à la Défense Lloyd
Austin est paradoxalement enclin à résoudre les problèmes militaro-politiques exclusivement
par des moyens diplomatiques, même dans des points chauds comme l’Ukraine et Taiwan. Il est évident que Washington craint sérieusement l’issue des guerres de haute technologie
qui pourraient se révéler dramatiques pour les États-Unis. L’inquiétude du Pentagone s’est également accrue en raison des informations selon lesquelles les Russes ont également
commencé à développer un tout nouveau système de guerre électronique à longue portée qui dépassera considérablement les performances et les capacités du MURMANSK-BN. Or, à en juger
par ces informations, il devient clair que l’armée russe a l’intention de continuer à maintenir le statut de l’armée russe en tant que propriétaire des systèmes de guerre électronique
les plus puissants du monde.
Alors que l’ensemble de l’Occident politique dirigé par les États-Unis continue d’être à la traîne de plusieurs décennies par rapport à la Russie en matière
d’armes hypersoniques, il continue d’utiliser divers mécanismes d’adaptation pour «expliquer» cet écart. Cela va des affirmations plutôt pathétiques selon lesquelles Moscou «a volé les
technologies hypersoniques américaines» (elles devaient être stockées sur un seul disque dur qui a été subtilisé par le SVR il y a plus de 40 ans et les États-Unis ne s’en sont jamais
remis depuis) au ridicule «besoin de
perfectionnisme dans l’esprit des ingénieurs américains». Et tandis que Washington DC «perfectionne» des technologies qu’il n’a pas (rappelez-vous, parce que les méchants Russes les
ont volées), le Kremlin fait bon usage de ses armes hypersoniques bien réelles. Après des mois de tueries sans précédent grâce à ses systèmes de frappe à longue portée, la Russie vient
d’anéantir des centaines de membres du personnel de l’OTAN en Ukraine, forçant le cartel de racket le plus vil du monde à envoyer en Pologne et en Roumanie des dizaines d’avions.
Ces avions sont utilisés pour récupérer les victimes (morts et blessés) et les renvoyer dans leurs pays d’origine. De nombreux rapports indiquent qu’il y a
des centaines de morts et de blessés. Le personnel de l’OTAN était stationné à Poltava et Lvov. La junte néonazie a essayé de cacher et de minimiser ces pertes, insistant sur le fait que
«54 personnes ont été tuées» et qu’un «hôpital voisin a également été touché». Citant des sources locales, le New York
Times a rapporté que les «missiles ont frappé
avec une rapidité impitoyable : le ministère ukrainien de la Défense a signalé que l’intervalle entre le déclenchement des sirènes d’alerte et la frappe était si court que de nombreuses
personnes ont été tuées alors qu’elles couraient pour se mettre à l’abri». Il est intéressant de noter que l’étiquette «personnes» est souvent utilisée pour dissimuler le fait qu’il
s’agissait de membres du personnel de l’OTAN. On ne sait pas non plus où se trouvaient les défenses aériennes du régime de Kiev, réputées (comme celles de leurs homologues israéliens)
pour leur «taux d’interception de 50.000%» des missiles, drones et autres armes de frappe de précision à longue portée russes (ou iraniens).
Cependant, même la machine de propagande dominante a dû admettre que le Kremlin visait des équipements militaires. Cependant, elle a quand même essayé de
cacher le fait qu’il s’agissait de personnel de l’OTAN, les qualifiant de «cadets de l’Institut
de communications militaires de Poltava, ce qui constitue une première en termes de ciblage d’un si grand rassemblement de futurs officiers». La junte néonazie continue de faire
passer une histoire larmoyante sur «des enseignements en
cours à l’académie militaire» lorsque deux missiles hypersoniques 9M723 utilisés par les «Iskander-M» ont frappé. Le député ukrainien Oleksiy Goncharenko a déploré que «les cadets»
n’aient eu que deux minutes pour quitter le bâtiment, affirmant qu’il était impossible de s’échapper du «sixième étage d’un
immeuble et qu’il fallait descendre en courant». J’ai déjà évoqué le peu de temps dont dispose un groupe de soldats pour quitter un bâtiment après le tir d’une arme hypersonique
comme le 3M22 «Zircon».
Certaines sources affirment que l’attaque au missile a tué au moins 700
soldats, dont la quasi-totalité étaient des spécialistes de l’ISR (renseignement, surveillance, reconnaissance) et de la guerre électronique (EW). Des rapports indiquent que
de nombreux membres du personnel de l’OTAN neutralisés étaient des Suédois,
envoyés pour former le personnel ukrainien à l’utilisation des avions Saab 340 AEW&C (Airborne Early Warning & Control), dont deux avaient été promis par Stockholm et sont censés
être livrés dans un avenir proche.
Il est intéressant de noter que le ministre suédois
des Affaires étrangères, Tobias Billström, a démissionné immédiatement après l’attaque et a annoncé qu’il se retirait de la vie politique. Les deux événements ne sont pas
nécessairement liés, mais le timing est assez particulier. Mais les ennuis de l’OTAN en Ukraine ne se sont pas arrêtés là, car les armes
hypersoniques russes ont continué de pleuvoir sur d’autres cibles militaires du pays, en particulier celles qui comptent une forte concentration de troupes étrangères.
Une autre frappe de précision russe à longue portée a notamment visé Lvov, dans l’ouest de l’Ukraine. La ville est la capitale de l’oblast (région) du même
nom. De nombreuses installations militaires critiques sont situées dans la région, notamment le tristement célèbre camp d’entraînement de Yavoriv, connu pour abriter diverses unités
néonazies et des mercenaires étrangers, ainsi que du personnel de l’OTAN.
L’armée russe a signalé que les systèmes de missiles 9-A-7660 «Kinjal» armés de missiles hypersoniques à lanceur aérien 9-S-7760 ont été utilisés lors de la
frappe. La Pologne a déclaré avoir envoyé des avions de chasse en mission parce que la zone est assez proche de sa frontière. Selon Reuters, «les avions polonais
et alliés ont décollé pour la troisième fois en huit jours pour surveiller de près les projectiles en approche et étaient prêts à les intercepter au cas où les missiles s’approcheraient
de l’espace aérien polonais». Cependant, ils ne
peuvent rien faire contre les missiles hypersoniques.
En mai dernier, Moscou a également utilisé ses armes hypersoniques pour éliminer le personnel de l’OTAN à Yavoriv, à moins de 15 km de la frontière
polonaise. Cette frappe est survenue juste après des spéculations selon lesquelles la soi-disant «zone d’exclusion aérienne» (NFZ) pourrait être établie au-dessus de l’Ukraine
occidentale. Depuis quelque temps, Varsovie exige que l’OTAN commence à abattre les missiles russes. Cependant, de telles propositions ont été rejetées à plusieurs reprises, car le cartel
de racket le plus vil du monde n’a pas le courage de combattre directement Moscou et ne le fait que par l’intermédiaire de mandataires, qu’il s’agisse de terroristes et d’extrémistes (y
compris les nazi-sionistes et les islamistes sunnites) ou d’entités telles que la junte néo-nazie. Malgré des tentatives désespérées de présenter les choses autrement, l’OTAN n’a tout
simplement pas les moyens d’intercepter les armes hypersoniques russes. En attendant, Moscou continue de détruire les systèmes occidentaux surfaits dans toute l’Ukraine occupée par
l’OTAN.
Cela comprend la chasse désormais régulière aux plateformes telles que le HIMARS et le M270/MARS, ainsi que des dizaines de frappes à longue portée sur
toutes sortes de cibles hautement prioritaires. Depuis fin juillet, lorsque j’ai dressé une liste des derniers rapports de frappes (à l’époque), de nombreuses autres attaques ont eu lieu,
détruisant des centaines de biens provenant de l’OTAN.
Cela inclut les frappes rapportées par le Daily Journal et le Military Watch Magazine (MWM), tous deux du 26 juillet. Le MWM en a couvert une autre le 28
juillet, ainsi que plusieurs autres en août , tandis que le SouthFront a été le plus diligent à rendre compte de cela au cours du dernier mois, fournissant des preuves vidéo pour
une douzaine de frappes (ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et ici),
De nombreuses autres sources ont également fait état de frappes similaires (ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et ici)
ce qui inclut presque exclusivement celles avec des preuves vidéo.
Pourquoi
l’OTAN et la junte néo-nazie ont-elles peur du missile hypersonique russe «Zircon» ?
Les capacités de frappe à longue portée de l’armée russe faisaient frémir les agresseurs de l’OTAN et leurs marionnettes de la junte néo-nazie. Des armes
telles que le 3M22 «Zircon», un missile de croisière hypersonique propulsé par statoréacteur, ont été mises en service ces dernières années et sont désormais également transférées vers
des plateformes terrestres, en particulier le système de défense côtière K300P «Bastion-P». Avec une portée de 1.500 km (peut-être même plus) et une vitesse de Mach 9, le «Zircon» est
plus de 3 fois plus rapide et sa portée est au moins le double de celle des missiles supersoniques P-800 «Oniks» utilisés à l’origine par la plateforme susmentionnée, ce qui renforce
encore les capacités de frappe à longue portée déjà sans précédent de la Russie (au grand désespoir de la junte néo-nazie et de l’OTAN, comme mentionné précédemment).
Cela est devenu encore plus évident après l’attaque terroriste de l’hôtel de ville de Crocus, car l’armée russe traque désormais les organisateurs, à la
fois les services de renseignement du régime de Kiev et leurs suzerains de l’OTAN. Avec une telle portée (au moins 1.500 km ou peut-être même plus de 2 000 km), l’utilisation du «Zircon»
permet à Moscou de cibler n’importe quel endroit du territoire ukrainien. Cependant, il convient de noter que le géant eurasien a toujours eu cette capacité. La différence est qu’il peut
le faire beaucoup plus rapidement et avec un délai d’avertissement bien plus court. L’utilisation de systèmes de missiles hypersoniques lancés depuis l’air ou au sol, tels que le 9-A-7660
«Kinjal» et l’«Iskander-M», est toujours d’actualité, comme en témoigne la dernière élimination d’officiers de haut rang de l’OTAN (bien que leur mort soit sûrement imputée à des
accidents de ski «soudains»).
Cependant, l’«Iskander-M» peut utiliser une charge explosive massive de 700 kg, qui est mieux utilisée contre des cibles de première ligne et des
concentrations de troupes plus élevées à l’arrière. Il en va pratiquement de même pour les missiles «Kinjal», beaucoup plus rapides. De plus, ceux-ci peuvent parfois être détectés par les
moyens ISR (renseignement, surveillance, reconnaissance) de l’OTAN, en particulier aéroportés et spatiaux, ce qui donne aux officiers de la junte néonazie et à leurs «conseillers»
étrangers juste assez de temps pour s’enfuir (bien que peu et certainement pas toujours). Le lancement d’un «Iskander» peut être détecté par des systèmes d’alerte précoce, tandis que les
systèmes ISR peuvent détecter le déploiement du MiG-31K/I. Ces informations peuvent être relayées au régime de Kiev ou à tout personnel de l’OTAN sur le terrain. En revanche, détecter un
«Zircon» propulsé par statoréacteur peut s’avérer beaucoup plus problématique.
Les chiffres suivants entrent alors en jeu : – Kiev : 3 minutes 30 secondes ; – Lviv : 5 minutes 20 secondes ; – Dnepropetrovsk : 2 minutes 30 secondes ; –
Vinnitsa : 3 minutes 40 secondes ; – Kharkov : moins de 4 minutes ; – Odessa : moins d’une minute.
Supposons que vous êtes un officier du SBU, du GUR (les services de renseignements militaires de la junte néo-nazie) ou d’une des forces d’occupation de
l’OTAN. Vous êtes stationné dans un bâtiment, vivant dans l’illusion que vous êtes en sécurité lorsque le SVR ou le GRU russe apprend votre position et transmet cette information aux
unités en Crimée qui tirent alors un «Zircon» sur ce bâtiment. Vous avez ci-dessus le temps dont vous disposez pour vous cacher avant l’impact. C’est le temps dont vous auriez besoin pour
évacuer. Est-il possible de
fuir à temps ? Certainement, mais cela ne veut pas dire que c’est très probable. Au contraire, la panique pure et simple résultant d’un avertissement rendrait sûrement
l’évacuation beaucoup plus difficile. Il en va de même
pour les lancements de missiles «Kinjal» et «Iskander».
Cependant, la principale raison pour laquelle le «Zircon» est beaucoup plus dangereux pour les cibles de grande valeur (HVT) à l’arrière est qu’il a une
charge beaucoup plus petite (environ 300 kg), ce qui signifie que l’armée russe est plus susceptible de l’utiliser dans des frappes à longue portée. Le tir d’un «Iskander» ou d’un
«Kinjal» pourrait causer des dommages inacceptables aux infrastructures purement civiles des zones environnantes, à la fois en raison de leurs charges plus grandes et plus destructrices,
en particulier dans le cas du «Kinjal», la vitesse lui donnant également une énergie cinétique massive. C’est pourquoi ces systèmes de missiles plus destructeurs sont beaucoup plus
susceptibles d’être utilisés contre des cibles purement militaires telles que de grandes concentrations de troupes et d’importants équipements hostiles, en particulier les systèmes SAM
(missiles sol-air) et MLRS (systèmes de lance-roquettes multiples) connus pour utiliser des munitions à guidage de précision, etc.
D’un autre côté, précisément en raison du déploiement à grande échelle des missiles «Zircon», la Russie a plus d’options pour frapper les centres de
décision en Ukraine. Cela explique la panique au sein de l’OTAN et du Pentagone, qui se trouvent maintenant dans un dilemme sur la manière d’assurer la sécurité de leurs forces
d’occupation en Ukraine. Je suggère à chacun de surveiller de près les nouvelles sur les «morts subites» d’officiers de l’OTAN dans divers «accidents bizarres» dans les prochains jours et
semaines. Nous pourrions bientôt apprendre que des commandants, des colonels et même des généraux américains, polonais ou d’autres pays de l’OTAN sont morts «mystérieusement» et
«inexplicablement» en skiant dans les Alpes, en tombant d’hélicoptères, en s’étouffant avec des croissants au petit déjeuner ou en suffoquant lorsque leur gorge gonfle à cause du café
chaud, etc. Pourtant, le régime de Kiev insiste sur le fait qu’il n’y a rien à craindre, car il peut «abattre n’importe quoi».
Bien entendu je ne peux juger de la validité des analyses de ce texte mais je le porte à la connaissance de ceux qui ont
peut être les compétences pour en juger.
Les « patriotes » impuissants à cause de « malformations congénitales » en Ukraine
Via Ossi.
Le rythme de destruction des systèmes de défense aérienne terrestre américains Patriot en Ukraine s’est accéléré ces derniers temps. Rien que la semaine
dernière, au moins deux systèmes de missiles Patriot ont été détruits. L’opération spéciale a révélé les « défauts de conception » de ces systèmes de défense aérienne – et la manière dont les
systèmes d’attaque russes en profitent.
Un communiqué du ministère russe de la Défense du 9 octobre indique :
« L’équipage du système de missiles Iskander-M a attaqué la position d’une division des systèmes de missiles Patriot avec des missiles… et a touché la rampe de
lancement du lanceur de missiles Patriot et le personnel de la division de missiles de défense aérienne ukrainienne. »
Le lendemain, le ministère de la Défense a annoncé que « deux rampes de lancement Patriot ont été touchées ». Deux autres rampes de lancement de ces systèmes de
missiles antiaériens ont été détruites en août. Nous avons donc sous les yeux des exemples de la destruction régulière des systèmes de défense aérienne occidentaux les plus modernes et à longue
portée fournis au régime de Kiev. Les missiles Iskander-M sont généralement utilisés pour cette mission de combat.
En septembre, un document de l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale intitulé « L’état de préparation à la guerre dans les
décennies à venir : L’armement lent de l’Europe et de l’Allemagne par rapport à la Russie » a été diffusé en Allemagne. Il y est notamment indiqué :
« L’efficacité globale de la défense aérienne ukrainienne dans l’interception des missiles est de 30 pour cent, et de 66 pour cent pour les drones. »
En petits caractères, on peut lire des « taux d’interception approximatifs » basés sur des données provenant de « sources ukrainiennes ». On peut y lire, entre
autres, que les systèmes de défense antiaérienne ukrainiens n’interceptent au total que « 4 % des missiles balistiques modernes tels que l’Iskander-M » (ce qui inclut probablement aussi les
missiles Kinzhal et Zircon).
Mais c’est précisément le système MIM-104 Patriot qui est conçu principalement pour combattre les missiles russes Iskander. Et il s’avère maintenant que l’armée
ukrainienne elle-même admet que le système de défense antimissile américain tant vanté est presque totalement inefficace contre eux. Pourquoi l’efficacité de ce système est-elle si faible
?
Le problème est que le modèle Patriot présente un certain nombre de «défauts de naissance ».
Il est, si je puis dire, génétiquement déficient pour ce genre de tâche. Lorsque les Américains ont fourni ce système de missiles sol-air au régime de Kiev, ils
étaient parfaitement conscients des qualités douteuses de ce système d’arme.
Pour pouvoir abattre avec précision des cibles balistiques et hypersoniques, parmi lesquelles figurent les missiles Kinzhal, Zircon et Iskander-M, ce système doit
avant tout recevoir la désignation de cible d’un satellite spécial. Sans ce satellite, il y a peu de chances de détecter et d’atteindre de telles cibles.
Cependant, ces satellites sont sur une orbite basse et ne peuvent pas planer en permanence au-dessus du point souhaité. Le programme de survol de ces satellites
au-dessus de la zone d’opérations spéciales est connu des services de renseignement russes avec une grande précision.
Ministère de la Défense : La Russie détruit trois systèmes de défense aérienne ukrainiens Patriot
Attaquer avec des missiles Iskander au moment de l’intervalle entre les survols ne pose aucun problème – privant ainsi immédiatement le système Patriot d’une grande
partie de ses capacités.
Il convient également de noter les particularités du système radar Patriot. Selon la modification, la batterie Patriot peut être équipée du radar AN/MPQ-53 ou du
radar plus moderne AN/MPQ-65. Le premier a un angle de vision maximal de 1 à 73 degrés, le second de 1 à 83 degrés. Dans les deux cas, un « cône mort » se forme au-dessus du complexe, qui n’est
pas visible par le radar. Une zone inaccessible pour la désignation de la cible.
En outre, il existe une autre zone similaire, qui est due aux capacités dynamiques du missile antiaérien. Lorsqu’il tire sur des cibles aérodynamiques, ce système a
une portée de tir efficace à courte portée de trois kilomètres. Si la vitesse de la cible augmente, elle s’éloignera davantage. Le missile ne dispose pas de réserves suffisantes de surcharge,
qu’il doit développer pour s’adapter à la trajectoire de la cible.
Tous les missiles balistiques et aérobalistiques russes se dirigent vers la cible sous un grand angle pouvant atteindre 90 degrés dans la section terminale.
Autrement dit, ils sont assurés de traverser le cône mort. Les systèmes Patriot n’ont aucune chance de les atteindre.
Le lanceur de missiles Patriot n’est donc pas en mesure de se défendre lui-même, ce qui signifie qu’il doit être couvert par un autre système de défense aérienne,
par exemple un autre système Patriot. Il doit y avoir une « couverture mutuelle ». Dans les conditions de pénurie totale de matériel de défense aérienne en
Ukraine, cela ne peut pas être assuré.
Wall Street Journal : Le crash du F-16 suscite des inquiétudes en Occident concernant la formation accélérée des pilotes
Le radar Patriot a une autre faiblesse, c’est lorsqu’il tire sur des cibles aérodynamiques à des altitudes extrêmement basses – drones Geran et missiles de
croisière (Kalibr, X-101, etc.). Le radar AN/MPQ-65 ne peut pas, comme on dit dans la défense aérienne, « diriger le faisceau vers l’horizon ». En d’autres termes, il ne peut pas
détecter les cibles volant à basse altitude qui se confondent presque avec l’horizon.
L’angle d’élévation minimum du faisceau au-dessus de l’horizon pour ce radar est d’un degré. S’il est inférieur, l’interférence des objets locaux est trop
importante et le récepteur est surchargé, c’est-à-dire que le radar ne peut pas détecter la cible. Cela signifie qu’à une distance d’environ 30 kilomètres de la position du complexe, les cibles
sont visibles à une altitude d’au moins 500 mètres et à 10 kilomètres – au moins 175 mètres. Cependant, nos missiles de croisière et nos drones Geran volent à des altitudes de 100 mètres et
moins, ce qui signifie qu’ils seront détectés à une distance de 5,7 kilomètres au plus tôt. En conséquence, la portée de tir de ce miracle de l’ingénierie américaine à des altitudes extrêmement
basses est la même que celle d’un simple système de défense aérienne portable.
D’ailleurs, les Patriots sont étonnamment particulièrement démunis face aux drones Geran et aux missiles Kalibr. En effet, trois types de missiles ont été livrés à
l’Ukraine : PAC-2 GEM/T (également connu sous le nom de MIM-104D), PAC-2 GEM+ (également connu sous le nom de MIM-104E) et PAC-3 MSE (également connu sous le nom de MIM-104F). Les trois types de
missiles sont optimisés pour combattre des cibles balistiques, ils disposent d’ogives appropriées et le PAC-3 MSE dispose même d’un intercepteur cinétique spécial. Cela réduit considérablement la
probabilité de toucher des cibles aérodynamiques – missiles de croisière et drones.
Patriot : Le Japon montre pourquoi le système deviendra bientôt inutile
La lutte contre les cibles balistiques est toutefois rendue plus difficile par un autre problème de conception du système Patriot : le lancement en angle des
missiles antiaériens guidés. Le missile ne peut toucher qu’une cible qui se trouve dans la direction de l’angle d’inclinaison de la rampe de lancement. Oui, si le lanceur est placé d’une certaine
manière, le système Patriot peut tirer tout autour. Mais au final, chaque rampe de lancement ne peut tirer que dans une seule direction – et les autres ne peuvent pas le supporter.
Il convient de rappeler que dans les lanceurs de missiles antiaériens russes S-300/400, les missiles sont lancés verticalement puis inclinés vers la cible. Cela
permet d’utiliser pleinement toutes les munitions, quel que soit le côté d’où les cibles attaquent.
La destruction complète des systèmes MIM-104 Patriot fournis à l’Ukraine est donc inévitable. En raison de leurs caractéristiques de conception, les systèmes
Patriot ne peuvent pas lutter efficacement contre les missiles balistiques et de croisière russes, ainsi que contre les drones.
Les Américains en sont d’ailleurs parfaitement conscients. C’est pourquoi ils développent depuis de nombreuses années, en collaboration avec l’Allemagne et
l’Italie, un nouveau système de missiles sol-air MEADS (Medium Extended Air Defense System) pour remplacer les Patriots. Mais même dans ce système, le missile principal est censé être un MIM-104F
modernisé (PAC3 MSE), et il existe un missile supplémentaire pour les cibles volant à basse altitude IRIS-T SLM avec un moteur de démarrage renforcé.
Cela signifie que tous les principaux problèmes du système Patriot persisteront à l’avenir.
Le
journaliste indépendant Drago Bosnic nous met au courant des dernières péripéties de la prodigieuse impuissance US à fabriquer des engins hypersoniques alors que la Russie (et
d’autres, dont l’Iran) utilise de telles machines en combat.
• Depuis
l’alerte de mars 2018 (l’annonce de Poutine de la possession d’armes hypersoniques par la Russie), le Pentagone galère en vain, en rechignant et sans succès.
• Les
USAsont-ils devenus
impuissantsdans cette matière
du technologisme ?
• Préfèrent-ils
les «blockbusters» de
Hollywood ?
*
Le texte ci-dessous ne nous apprend rien de nouveau mais il nous fournit des précisions fort utiles sur le développement d’une situation de complet blocage.
Cela fait plusieurs années que nous en parlons, d’ailleurs depuis l’annonce par Poutine de l’existence des programmes russes de missiles hypersoniques. Nous en parlions encore
récemment dans le sens de l’amplitude et de la gravité de la catastrophe pour les USA, en
mars 2023 et en janvier
2024.
Dans son texte ci-dessous, le journaliste indépendant Drago Bosnic, critique politique antiSystème et aussi expert militaire qui aborde parfois des sujets
plus techniques dans des domaines où il est très compétent, met en évidence la catastrophe qui frappe le Pentagone avec ce blocage sur l’hypersonique. On ne parle plus seulement de retard
sur les Russes mais quasiment de blocage.
Dans le texte de mars 2023, nous commentions le dernier échec et l’abandon du programme AGW-183A (le projet de missile hypersonique le plus avancé),
également connu sous l’acronyme ARRW que les habitués surnomment évidemment «Arrow» (flèche).
C’est ce même programme déjà deux fois abandonné, dont Bosnic annonce la relance simplement parce qu’il n’y a rien d’autre à se mettre sois la dent.
Nous commencions notre texte par ce paragraphe que nous jugions sans doute moqueur ; tentative, dans tous les cas, d’un exercice d’un peu d’ironie
entre Hollywood et le Pentagone (sur fond de liquidation des «Native
Américains») :
«L’USAF a annoncé
qu’elle abandonnait l’un des deux programmes (connus) de missiles hypersoniques US, le AGM-183A, connu aussi sous sa désignation de «Air-launched Rapid Response
Weapon»(ARRW).
L’acronyme étant fort proche de «Arrow» (flèche) comme on le prononce, on en arrive au stade du film fameux «La
flèche brisée» (1950), qui contait l’histoire malheureuse du fameux chef indien Cochise. Aux USA, on est donc toujours proche de l’hollywoodisme, mais cette fois tout le contraire de
l’allure triomphante, – et le destin de l’ARRW étant peut-être une sorte de revanche posthume de Cochise. L’abandon du programme marque en effet un très sérieux revers dans le
développement des armes hypersoniques aux USA, ceux-là qui accusent déjà un terrible retard sur la Russie et la Chine».
La relance de l’ARRW après ses ignominieux échecs et ses abandons catégoriques constituent un cas extrêmement rare, rarissime pour la bureaucratie du
Pentagone, en même temps qu’une timidité prononcés des géants de l’armement pour se lancer dans de nouveaux programmes hypersoniques (le ARRW est fabriqué par Lockheed Martin).
Un peu plus loin, alors que nous nous interrogions sur le sort du technologisme, surtout aux USA où il constitue une force considérable dans la pensée et le
développement de cette puissance, surtout dans les forces armées toujours en pointe dans ce domaine et désormais confrontées à des problèmes qui s’avèrent quasiment insurmontables. Ainsi
remarquions-nous à propos du technologisme, du Pentagone, et subrepticement de Hollywood :
«Le problème est qu’il
faut en effet situer cet échec [du technologisme de l’hypersonique] dans une continuité
où l’on trouve l’aventure catastrophique du JSF, celle dela
frégate démente DDG-1000 classe «Admiral Zumwalt», de la nouvelle classe des super-porte-avions («George Bush», «Gerald
Ford», «George Washington», etc.) affectés d’ennuis de très-haute technologie divers et variés, etc. Le problème est donc de savoir si la superpuissance US a encore la capacité de
développer des systèmes de haute technologie compatibles avec la réalité d’une vérité-de-situation de guerre, ou si l’on en reste au stade du triomphe de la communication, pour
directement passer à la suite».
La question que nous nous posons à partir de ces remarques où il est fait allusion à Hollywood et à l’hollywoodisme, c’est-à-dire à tout ce qui développe la
communication la plus envahissante et la plus spectaculaire dans la transmission au public des «merveilles» nés du technologisme, si cet appel à la communication n’a pas envahi les
esprits et les conceptions des gens du Pentagone et aussi des autres secteurs de la sécurité nationale (le complexe de l’armement, les agences de renseignement). Cela reviendrait à
concevoir les technologies, non plus comme un moyen direct de fabriquer des armements, mais comme un moyen de mettre le technologisme au service de la communication, notamment
hollywoodienne. Par exemple, on sait que le F-35 (JSF) a déjà été largement utilisé dans des «blockbusters»
d’Hollywood, notamment sur les «super-héros»,
qui fournissent aujourd’hui l’essentiel de la production hollywoodienne ; cela suffit au Pentagone pour la promotion de l’avion, bien plus qu’une aventure israélienne en Iran, où
Israël pourrait perdre quelques F-35 (c’est une des craintes secrètes du Pentagone et de l’USAF).
Mais le cas de l’hypersonique est complètement différent parce que les Russes ont 15 à 20 ans d’avance, des missiles de deux générations d’hypersoniques
déjà en service, qu’on a vus être utilisés en combat en Ukraine, et peut-être même de la part des Iraniens. Pour ce cas, le Pentagone n’évolue plus dans le seul cadre d’Hollywood où les
scénaristes assurent au technologisme bien entendu américaniste une part glorieuse d’efficacité et de succès. C’est ce que nous voulions suggérer avec ce membre de phrase :
«… Savoir si la
superpuissance US a encore la capacité de développer des systèmes de haute technologie compatibles avec la réalité d’unevérité-de-situation de
guerre».
Il semble bien qu’avec l’Ukraine, et la façon dont on a présenté et «suivi» (!) cette guerre, le Pentagone et ses divers complices comme par exemples les
industries de l’armement bien-heureuses de produire toujours la même chose pour la satisfaction de Zelensky et la stabilité de leurs bénéfices, ont montré combien la réalité –
c’est-à-dire la vérité-de-situation -, ne les intéressait plus. L’hypersonique est donc pour eux tous un affreux problème, un calvaire qu’il faut tout de même tenter de porter
puisque les Russes l’ont et que pourtant les USA ne peuvent être que les plus forts et rien d’autre…
Ce genre de dilemme d’une hyper-puissance transformée en surpuissance-Fantasy, est un
signe incontestable de l’accélération formidable de la décadence, d’effondrement en effondrement, avec au terme l’attrait irrésistible du plus grand de tous les «blockbusters» :
son autodestruction. Rien ni personne ne parviendra à les en relever.
Dedefensa
*
Hypersonique : On
recycle les ratages
par Drago
Bosnic
Il y a un peu plus de dix ans, la plupart des experts militaires étaient convaincus que les États-Unis étaient le meilleur acteur dans le domaine des armes
hypersoniques. Le complexe militaro-industriel américain (MIC) sous-estimait obstinément les avancées russes, en particulier en ce qui concerne le système «Iskander», dont les missiles
9M723 ont été les premières armes hypersoniques basées au sol, mais étaient encore généralement répertoriés comme des missiles quasi-balistiques.
Le conflit ukrainien orchestré par l’OTAN a démontré la grande manœuvrabilité et la vitesse des armes utilisées par le système de missiles «Iskander-M»,
prouvant sans l’ombre d’un doute que Moscou a environ 15 à 20 ans d’avance dans le développement et le déploiement des hypersoniques. En revanche, les tentatives de Washington de
ridiculiser les avancées russes semblent avoir eu un effet «karmique» sur ses propres performances, car le Pentagone a connu un échec embarrassant après l’autre au cours de la dernière
décennie.
Cependant, essayer de dénigrer votre adversaire par le biais de la machine de propagande traditionnelle ne ralentira pas ses avancées
technologiques dans le monde réel. Cela pourrait certainement les faire passer pour des méchants (même si ce n’est pas au-delà de l’Occident politique), mais rien de plus. Pourtant, les
États-Unis ont continué à le faire. Les affirmations plutôt pathétiques de la machine de propagande dominante selon lesquelles la Russie aurait «volé» des technologies hypersoniques
américaines inexistantes sont devenues d’autant plus ridicules que les échecs du Pentagone à développer une seule arme fonctionnelle ont commencé à s’accumuler. Malgré une douzaine de
programmes d’armes hypersoniques, les États-Unis n’ont rien à montrer de leurs efforts. En mars de l’année dernière, les choses ont pris une tournure pire après l’annulation du programme
AGM-183A, un missile lancé par avion transportant un véhicule de glissement hypersonique (HGV). Surnommé ARRW (Air-Launched Rapid Response Weapon), le missile était censé être le point
d’entrée des États-Unis dans le très exclusif «club hypersonique».
Les échecs du MIC américain ne se sont cependant pas arrêtés là. Son incapacité à fabriquer des armes même relativement basiques (par rapport à
son statut de superpuissance) est devenue évidente, ce qui a donné lieu à des épisodes encore plus embarrassants, comme les retards constants et les problèmes technologiques dans le
développement des ICBM (missiles balistiques intercontinentaux).
Et pourtant, étant donné le prestige géopolitique de la mise en place d’armes hypersoniques, il était important pour Washington DC de commencer à
dissimuler les informations sur les échecs de ses programmes, c’est pourquoi nous n’avons toujours pas de confirmation officielle des résultats du dernier test. J’ai déjà avancé
qu’il était très probable qu’il ait échoué, et bien que les preuves définitives ne soient toujours pas là, les événements ultérieurs ont renforcé cette idée. En fait, les dernières
révélations sur les intentions des États-Unis concernant la relance de programmes écartés en sont un exemple. Ainsi, le programme avorté AGM-183A avec une ogive HGV pourrait en fait être
relancé.
Surnommé le «Super-Duper» par l’ancien président et actuel candidat Donald Trump, l’ARRW (habituellement lu comme «arrow»
[«flèche»]) aurait été le plus loin dans le développement et les tests, du moins selon War
Zone. Cependant, l’arme
était tout simplement insuffisante pour égaler les conceptions nord-coréennes et iraniennes, sans parler des avancées chinoises (et, bien entendu, ; sans parler surtout des avancées
russes, qui sont dans une ligue à part). Des sources militaires rapportent que l’incertitude entourant l’avenir de l’AGM-183A s’est considérablement exacerbée fin septembre,
lorsque l’US Air Force a accordé à Lockheed Martin 13,4 millions de dollars de fonds supplémentaires pour les travaux de R&D sur le programme officiellement annulé. En effet, outre
l’abandon susmentionné en mars 2023 (officiellement en raison de «problèmes techniques non spécifiés»), il y a eu une brève période de relance (bien que non officielle), principalement en
raison des échecs répétés d’autres programmes. Cependant, le financement de l’AGM-183A a été réduit en mars 2024.
Il s’agit de la
deuxième annulation du projet, l’armée américaine promettant qu’elle se tournerait vers d’autres programmes. Le missile a quand même été présenté en Asie-Pacifique dans une
«démonstration de force» face à la Corée du Nord et à la Chine, mais cela n’a pratiquement servi à rien, car les véritables résultats d’un lancement d’essai n’ont
jamais été publiés (ce qui suggère un nouvel échec), alors que la Corée du Nord et l’Iran ont démontré qu’ils pouvaient construire et déployer ces missiles (avec des
rapports solides selon lesquels l’Iran a effectivement utilisé les siens au combat).
Et bien qu’il s’agisse certainement d’une arme efficace sur le papier, le programme AGM-183A est soit très mal exécuté (au mieux), soit les États-Unis n’ont
tout simplement pas la technologie nécessaire pour déployer de telles armes. L’arme est équipée d’une ogive HGV, ce qui signifie que le propulseur devrait être le moindre des problèmes du
Pentagone, mais il semble que même cette technologie relativement simple constitue un obstacle insurmontable, entraînant des échecs répétés et des dépassements de coûts perpétuels.
Le HGV lui-même
constitue le défi technologique le plus complexe, car il nécessite des connaissances de classe mondiale en matière de fusées et de vol plané hypersonique (vol non
motorisé). Maintenir une vitesse aussi importante dans les circonstances données est un obstacle majeur, d’autant plus que les missiles balistiques traditionnels perdent de
l’élan à mesure qu’ils volent plus loin. Cependant, les HGV sont capables d’utiliser leurs surfaces de portance très avancées pour non seulement maintenir une vitesse hypersonique, mais
aussi pour manœuvrer tout en le faisant.
La Russie
a maîtrisé
cette technologie avec son programme «Avangard» (anciennement
également connu sous le nom de Yu-71 et Yu-74), atteignant des vitesses maximales stupéfiantes allant jusqu’à Mach
28 (près de 10 km/s ou plus de 33 000
km/h), ainsi qu’une portée intercontinentale (de 6000 à 18 000 km), ce qui en fait la seule arme
hypersonique stratégique au monde. D’un autre côté, l’ARRW, qui a échoué, est censé être un équivalent opérationnel des systèmes 9-A-7660 «Kinzhal» armés
de missiles hypersoniques 9-S-7760 lancés par avion.
Le Pentagone a présenté l’AGM-183A comme une arme soi-disant «plus avancée» que le «Kinjal». Ce
dernier n’est pas seulement une arme existante, il a également prouvé ses capacités au combat, ce que le missile de fabrication américaine ne peut même pas égaler dans des environnements
de test hautement contrôlés. Ce qui devait «changer la donne» était censé donner à l’armée américaine «des options de frappe sans précédent» et devait être transporté à la fois par des
avions stratégiques tels que les bombardiers B-52, ainsi que par des jets tactiques tels que le F-15. Cependant, les échecs répétés du Pentagone ont entraîné une baisse de financement
toujours plus importante. Longtemps attendue comme la première arme hypersonique de tout arsenal occidental, son bilan de tests «problématique» a forcé l’USAF à chercher des alternatives.
Il y a même des spéculations selon lesquelles ce programme en difficulté se transformera en un autre appelé Tactical Boost Glide (TBG), ce qui indique que l’arme aura très probablement
une portée beaucoup plus courte que celle prévue pour l’AGM-183A.
Ce dernier était censé être transporté par des bombardiers B-52, tandis que l’intégration était également prévue pour les nouveaux avions de chasse F-15EX,
le seul avion tactique occidental capable de déployer des missiles de cette taille. Cependant, si le TBG finit par avoir des caractéristiques plus modestes (ce que le nom lui-même suggère
certainement), ce missile pourrait également être transporté par d’autres avions tactiques, à condition qu’il soit un jour déployé.
Cependant, le fait
même que les États-Unis envisagent sérieusement de
recycler le programme ARRW qui a déjà été annulé deux fois en raison de coûts excessifs, de manque de fiabilité, d’échecs répétés aux tests, de l’absence de progrès dans
l’amélioration de la conception, etc., tout cela est très révélateur. Comme tous les autres programmes ont échoué, les États-Unis sont désormais désespérés d’au moins égaler les
puissances régionales précédemment mentionnées comme la Corée du Nord et l’Iran. De plus, ce dernier
a très probablement également donné ses missiles hypersoniques à des
alliés au Moyen-Orient (plus précisément au Yémen), rendant l’embarras de l’Amérique encore plus grand.
Alors que plusieurs pays occidentaux continuent d’infliger de lourdes sanctions à la Russie, l’ancien conseiller du président Barack Obama et économiste à
Harvard Jason Furman estime que l’économie russe est «incroyablement
insignifiante dans l’économie mondiale», à l’exception de ses ressources en pétrole et en gaz. «C’est essentiellement
une grande station-service», a-t-il poursuivi.
La militarisation occidentale de la
mer Rouge et les frappes aériennes brutales au Yémen n’ont pas dissuadé Ansarullah de poursuivre sa campagne navale.
Le navire de guerre USS Nicholson a été repositionné loin du Yémen après avoir subi une récente attaque du mouvement Ansarullah, a rapporté le journal Al-Akhbar le
15 novembre, un jour après que le chef de la résistance yéménite Abdul-Malik al-Houthi a confirmé que le porte-avions USS Abraham Lincoln avait été contraint de prendre cette
décision.
«Le [navire] Nicholson
a été remorqué vers l’océan Pacifique après avoir été attaqué… Son repositionnement ne l’empêchera pas d’être pris pour cible [à nouveau] s’il est utilisé pour mener des actes hostiles
contre le Yémen», a déclaré Al-Akhbar, citant
des sources militaires informées à Sanaa.
Dans son discours de jeudi soir, le commandant Houthi a déclaré qu’après
avoir «battu en retraite sur
des centaines de kilomètres», le porte-avions USS Abraham Lincoln «se déplaçait soit du
golfe vers le golfe d’Oman, soit aux abords de l’océan Indien, soit dans la mer d’Arabie, prudemment et sous couverture». Il a affirmé que «dans certains cas, le
porte-avions américain croisait près de certaines côtes africaines par crainte d’être pris pour cible».
Le chef de la Résistance a confirmé la déclaration publiée
par les forces armées du gouvernement de Sanaa au Yémen le 12 novembre en déclarant que
«en plus du
ciblage du porte-avions en mer d’Arabie, deux navires de guerre américains ont été touchés en mer Rouge».
Le Commandement central des États-Unis (CENTCOM) a déclaré qu’il n’y avait pas eu de blessés et qu’aucun navire de guerre n’a été endommagé, ajoutant qu’il
aurait intercepté huit drones d’attaque, cinq missiles balistiques anti-navires et quatre missiles de croisière anti-navires.
Depuis que Sanaa a lancé ses opérations navales contre les navires associés à Israël et commencé à prendre pour cible les navires de guerre américains après
le début de la violente campagne militaire de Washington contre le Yémen, le monde occidental – et principalement les armées occidentales – a été stupéfait et pris au dépourvu par les
capacités des forces yéménites.
Les missiles d’Ansarullah et de l’armée yéménite «sont en capacité de
réaliser des opérations tout simplement incroyables», a déclaré le Secrétaire à la Défense américain pour l’acquisition et le soutien, Bill
LaPlante, lors d’un événement mercredi, exprimant que les opérations du Yémen «sont de plus en plus
inquiétantes».
«Je suis ingénieur et
physicien, et j’ai été confronté toute ma carrière à la question des missiles. Mais ce que j’ai vu des opérations menées par les Houthis au cours des six derniers mois est quelque chose
de vraiment stupéfiant», a ajouté
LaPlante.
Un rapport publié le 15 novembre par The
National Interest souligne que la récente attaque yéménite contre des navires de guerre américains «met en évidence les
vulnérabilités» de la flotte américaine.
L’USS Abraham Lincoln n’est pas le premier porte-avions à être pris pour cible par le Yémen, qui a frappé l’USS Eisenhower deux fois en 24 heures au cours
de l’été.
Un écrivain américain spécialisé dans les questions de défense et de sécurité nationale a déclaré à The National
Interest que l’Eisenhower a eu une «sérieuse
frayeur» lors de leur affrontement contre Ansarullah en début d’année.
Selon le commandant de l’USS Carney et d’autres membres de l’équipage du navire de guerre, l’armée yéménite représente une menace sans précédent pour
la marine
américaine depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les initiatives européennes visant
à dissuader Sanaa ont également échoué. Le commandant de la mission militaire de l’UE en mer Rouge a déclaré en mai qu’il ne dispose pas de suffisamment de navires pour faire face aux
opérations maritimes des forces armées yéménites.
Les États-Unis ont perdu la capacité de produire les outils de guerre nécessaires pour gagner en Ukraine, et ils manquent de ce dont ils ont besoin pour
défendre le territoire national. En même temps, leur armée manque de recrues et la corruption au sein du complexe militaro-industriel est si importante que même avec le plus grand budget
militaire de l’histoire, le pays peut à peine maintenir sa présence mondiale. Que s’est-il passé ? Eh bien, des décennies de mauvaise gestion et d’excès prennent enfin un tribut que même
une superpuissance ne peut ignorer.
Aujourd’hui, je parle avec le Dr Karen Katauski, une critique féroce des États-Unis concernant la surenchère militaire de son pays. Son opposition ferme aux
guerres étrangères est particulièrement cinglante pour le complexe militaro-industriel, car elle a été pendant 20 ans membre des forces armées américaines. Elle est devenue une figure
populaire lorsqu’elle a d’abord dénoncé les mensonges du Pentagone concernant la deuxième invasion de l’Irak.
Le Dr Katauski est un lieutenant-colonel à la retraite avec un doctorat en politique mondiale de l’Université catholique d’Amérique et une maîtrise en
gouvernement de Harvard.
«Je ne cesse de
m’étonner de la croyance omniprésente selon laquelle l’armée américaine est supérieure à toutes les autres sur la planète. Sur quoi repose cette croyance ? Les États-Unis ne se sont pas
engagés dans une véritable guerre depuis la Corée. Aucun membre de l’armée américaine n’a la moindre expérience des conflits de haute intensité». ~ Will
Schryver, analyste militaire
«Si les États-Unis
lancent une frappe nucléaire de «décapitation» sur la Russie qui tue le président Poutine et ses généraux, la Russie a mis en place un système de secours qui ripostera automatiquement. Le
système «Main
morte» est conçu pour collecter les données des capteurs disséminés dans toute la Russie sur les radiations, la chaleur et l’activité sismique confirmant une frappe
nucléaire. Si le
système ne reçoit pas d’instructions du centre de commandement de Moscou dans un délai donné, il lancera de manière autonome 4000 missiles balistiques intercontinentaux tactiques et
stratégiques sur les États-Unis, assurant ainsi la destruction complète du pays et l’incinération de centaines de millions d’Américains. Le message de Moscou est simple
: Même si une
attaque préventive élimine nos dirigeants, notre «main morte» vous tuera tous». ~ Dead
Hand,Planet
Report
La plupart des Américains continuent de croire que les États-Unis l’emporteront dans une guerre conventionnelle avec la Russie. Mais ce n’est tout
simplement pas le cas. Pour commencer, la technologie de pointe de la Russie en matière de missiles et ses systèmes de défense antimissile sont largement supérieurs à ceux produits par
les fabricants d’armes occidentaux. Deuxièmement, la Russie peut aligner une armée de plus d’un million de soldats aguerris qui ont fait l’expérience de la guerre de haute intensité et
sont prêts à affronter n’importe quel ennemi à l’avenir. Troisièmement, les États-Unis n’ont plus la capacité industrielle d’égaler l’impressionnante production russe d’armes meurtrières,
d’obus d’artillerie, de munitions et de missiles balistiques de pointe. En bref, la capacité militaire russe dépasse de
loin celle des États-Unis dans les domaines qui comptent vraiment :l’armement de haute technologie, la
capacité militaro-industrielle et la main-d’œuvre expérimentée. Afin d’insister sur ce point, j’ai pris des extraits des travaux de trois analystes militaires qui expliquent
ces questions plus en détail, soulignant les lacunes dramatiques de l’armée américaine moderne et les problèmes qu’elle est susceptible de rencontrer face à un adversaire plus avancé
technologiquement et plus redoutable. Le premier extrait est tiré d’un article d’Alex Vershinin intitulé «Le retour de la
guerre industrielle» :
La guerre en Ukraine a prouvé que
l’ère de la guerre industrielle est toujours là. La consommation massive d’équipements, de véhicules et de munitions nécessite une base industrielle à grande échelle
pour le réapprovisionnement – la quantité a toujours une qualité propre…. Le taux de consommation de
munitions et d’équipements en Ukraine ne peut être soutenu que par une base industrielle à grande échelle.
Cette réalité devrait constituer
un avertissement concret pour les pays occidentaux, qui ont réduit leur capacité industrielle militaire et sacrifié l’échelle et l’efficacité à l’efficience. Cette stratégie
repose sur des hypothèses erronées concernant l’avenir de la guerre et a été influencée à la fois par la culture bureaucratique des gouvernements occidentaux et par l’héritage des
conflits de faible intensité. À l’heure actuelle, l’Occident n’a peut-être pas la capacité industrielle de mener une guerre à grande échelle. (…)
La capacité de la base
industrielle de l’Occident
Le vainqueur d’une guerre
prolongée entre deux puissances voisines dépend toujours de la partie qui dispose de la base industrielle la plus solide. Un pays doit soit avoir la capacité de fabriquer des
quantités massives de munitions, soit disposer d’autres industries manufacturières pouvant être rapidement converties à la production de munitions. Malheureusement, l’Occident ne
semble plus disposer de l’une ou l’autre de ces capacités. (…) Lors d’un récent jeu de guerre
impliquant les forces américaines, britanniques et françaises, les forces britanniques ont épuisé les stocks nationaux de munitions critiques au bout de huit jours.
(…)
Des hypothèses
erronées
La première hypothèse clé concernant l’avenir des combats est que les armes guidées avec précision réduiront la consommation globale de munitions en ne
nécessitant qu’une seule cartouche pour détruire la cible. La guerre en Ukraine remet en cause cette hypothèse. (…) La deuxième hypothèse cruciale est
que l’industrie peut être activée et désactivée à volonté. (…) Malheureusement, cela ne
fonctionne pas pour les achats militaires.Aux États-Unis, il n’y a qu’un
seul client pour les obus d’artillerie : l’armée.Lorsque les commandes diminuent,
le fabricant doit fermer des lignes de production pour réduire les coûts et rester en activité.Les petites entreprises risquent
de fermer complètement.Il est très difficile de créer de
nouvelles capacités, d’autant plus qu’il reste très peu de capacités de production pour attirer les travailleurs qualifiés sur le site. (…) Les questions relatives à la
chaîne d’approvisionnement sont également problématiques, car les sous-composants peuvent être produits par un sous-traitant qui fait faillite, ce qui entraîne une perte de commandes
ou un réoutillage pour d’autres clients, ou qui dépend de pièces provenant de l’étranger, éventuellement d’un pays hostile. (…)
Conclusion
La guerre en Ukraine démontre
qu’une guerre entre adversaires pairs ou quasi pairs exige l’existence d’une capacité de production techniquement avancée, à grande échelle et à l’ère industrielle. (…) Pour
que les États-Unis puissent jouer le rôle d’arsenal de la démocratie dans la défense de l’Ukraine, il faut revoir en profondeur la manière et l’échelle à laquelle les États-Unis
organisent leur base industrielle. (…) Si la compétition entre autocraties et démocraties est réellement entrée dans une phase militaire, alors l’arsenal de la démocratie doit
d’abord améliorer radicalement son approche de la production de matériel en temps de guerre.1
En bref : Les États-Unis ne disposent plus de la
base industrielle ni des stocks nécessaires pour s’imposerdans une guerre prolongée entre deux
puissances quasi rivales.En d’autres termes, les États-Unis ne
gagneront pas une guerre conventionnelle prolongée contre la Russie.
Voici comment l’analyste Lee Slusher résume la situation dans un récent message sur Twitter :
«Les États-Unis
avaient effectivement le monopole de nombreuses capacités décisives, comme les munitions guidées avec précision, la vision nocturne, la frappe globale, etc. Je pense que
l’absence de conflit de haute intensité entre les États-Unis et d’autres pays avait beaucoup à voir avec ces asymétries. Les États-Unis n’avaient pas besoin de recourir à la force lorsque
leurs capacités avancées – ou même leur simple menace – suffisaient à atteindre des objectifs politiques. (…) La liste des pays dotés de capacités
avancées ne cesse de s’allonger.Dans le même temps, les armées
occidentales et les bases industrielles de défense continuent de s’éroder.L’Occident a troqué ses grandes armées
permanentes contre une dépendance à l’égard des capacités américaines de boutique, autrefois décisives mais aujourd’hui de plus en plus banalisées.L’Occident a ainsi perdu son avance
technologique et sa masse militaire d’antan. Ceux qui croient encore à la
suprématie militaire des États-Unis ne se rendent pas compte de ces changements. Pire encore, la plupart d’entre eux entretiennent des idées caricaturales sur les capacités
militaires russes. Ils ne se rendent pas compte que la Russie possède à la fois une avance technologique et une masse militaire. La réputation dont jouissait l’armée américaine était
méritée pendant un certain temps, mais tout change». ~ Lee Slusher @LeeBTConsulting
Conclusion : Les adversaires des États-Unis – la Russie, la Chine et l’Iran – ont rattrapé ou dépassé les États-Unis en matière de technologie des missiles,
de drones, de guerre électronique, de systèmes de défense antimissile de pointe, etc., ce qui accroît progressivement la parité entre les États tout en mettant fin à la période de
suprématie militaire des États-Unis. Le siècle américain touche rapidement à sa fin.
Passons maintenant à l’analyste militaire numéro 2, Will Schyver, qui tire des conclusions similaires à celles de Vershinin, mais sous un angle légèrement
différent. Jetez-y un coup d’œil :
Je suis plus que jamais convaincu que les États-Unis ne peuvent PAS
établir une supériorité aérienne contre la Russie – ni en une semaine, ni en un an.Jamais.C’est
tout simplement impossible. Il s’agirait d’un défi logistique de projection de puissance dépassant largement les capacités actuelles de l’armée américaine.
La puissance aérienne américaine s’avérerait nettement inférieure aux défenses aériennes extrêmement puissantes et abondamment approvisionnées des
Russes.
Tout comme la majorité des roquettes GMLRS lancées par HIMARS, des missiles HARMS, des missiles ATACMS et des missiles britanniques Storm Shadow sont
actuellement abattus en Ukraine, la grande majorité des missiles américains à longue portée et à guidage de précision seraient abattus, et les États-Unis épuiseraient très
rapidement leur stock limité de ces munitions dans une tentative vaine de submerger la capacité russe à continuer à riposter.
La suppression par les Américains
des défenses aériennes ennemies s’avérerait inadéquate pour vaincre des radars et des missiles de défense aérienne extrêmement sophistiqués, profondément stratifiés et très
mobiles. (…)
La guerre en Ukraine a clairement
montré que tous les systèmes de défense aérienne occidentaux sont inférieurs aux systèmes soviétiques S-300 et Buk, vieux de plusieurs décennies, que l’Ukraine avait déployés à
l’origine. Et même si les systèmes occidentaux étaient redoutables, ils n’existent tout simplement pas en nombre suffisant pour assurer une défense crédible en étendue et en
profondeur.
Pour compliquer encore les choses, l’insuffisance des stocks de
munitions américains et les limitations insurmontables de la production ne permettraient aux États-Unis de mener une guerre aérienne contre la Russie ou la Chine que pendant quelques
semaines tout au plus.
En outre, dans un scénario de
combat de haute intensité en Europe de l’Est, dans les mers de Chine ou dans le golfe Persique, les besoins en maintenance des avions américains dépasseraient leur capacité
d’approvisionnement. Les taux d’aptitude à la mission tomberaient encore plus bas que les normes notoirement abyssales du temps de paix.
Au bout de quelques jours seulement, les États-Unis enregistreraient des taux d’aptitude à la mission inférieurs à 10% pour les F-22 et les F-35, et
inférieurs à 25% pour la quasi-totalité des autres plates-formes de l’inventaire. Ce serait un énorme embarras pour le Pentagone… mais pas une énorme surprise. (…)
En d’autres termes, la puissance
aérienne américaine, en tant qu’entreprise à l’échelle d’un théâtre, ne pourrait pas être maintenue dans le contexte d’un champ de bataille régional et mondial non permissif, face à
un ou plusieurs adversaires de taille équivalente.
En Europe de l’Est, la Russie s’en prendrait aux bases et aux voies d’approvisionnement de l’OTAN. Les mers Baltique et Noire deviendraient
effectivement des lacs russes où les navires de l’OTAN ne pourraient pas s’aventurer. (…)
Nombreux sont ceux qui sont convaincus qu’il s’agit là d’affirmations hystériques sans fondement. À mon avis, les simples réalités militaires,
mathématiques et géographiques de la situation imposent ces conclusions, et ceux qui s’y opposent sont
généralement aveuglés par le mythe de l’exceptionnalisme américain et les maux qui l’accompagnent à un point tel qu’ils sont incapables de discerner les choses telles qu’elles sont
réellement. (…)
Je suis de plus en plus persuadé
que si les États-Unis choisissent de faire la guerre directement à la Russie, à la Chine ou à l’Iran, il en résultera une guerre contre les trois simultanément.
Et cela, étonnamment, n’est qu’une des multiples vérités que la secte #EmpireAtAllCosts, et ceux qui acquiescent à ses desseins délirants, devraient
considérer plus sérieusement alors qu’ils continuent à tituber vers l’abîme d’une guerre qu’ils ne pourront jamais gagner.2
Il y a beaucoup de choses à méditer ici mais, en substance, Schryver met en balance l’impressionnante capacité de défense aérienne de la
Russie avec les
«maigres stocks de munitions et les limites de production insurmontables» des États-Unis, la combinaison de ces éléments suggérant qu’une offensive militaire américaine
s’essoufflerait probablement avant d’infliger de sérieux dommages à l’ennemi. Une fois de plus, notre analyste militaire en déduit que les États-Unis ne sortiront pas vainqueurs d’une
confrontation directe avec la Russie.
Enfin, nous avons extrait un texte plus long de Kit Klarenberg, qui est davantage un journaliste d’investigation qu’un analyste militaire. Dans un article
intitulé «L’effondrement de
l’empire : la Chine et la Russie mettent en échec l’armée américaine», Klarenberg détaille ce qu’il appelle «l’analyse sombre et
implacable de chaque aspect de la machine de guerre mondiale de l’Empire, gonflée et en décomposition».
Si ne serait-ce que la moitié de ce que dit l’auteur est vrai, alors nous pouvons être raisonnablement certains que l’escalade des États-Unis avec la Russie
est la voie rapide vers une catastrophe militaire comme le monde n’en a jamais vu depuis la chute de Berlin en mai 1945. Voyez ce qu’il en est :
Le 29 juillet, (…) La RAND Corporation a publié une évaluation historique de l’état de la stratégie de défense nationale 2022 du Pentagone (NDS) et de
l’état de préparation militaire actuel des États-Unis… Ses conclusions sont brutales, une
analyse implacablement sombre de tous les aspects de la machine de guerre mondiale gonflée et en décomposition de l’Empire.En bref, les États-Unis ne sont
«pas préparés» de manière significative à une «compétition» sérieuse avec leurs principaux adversaires – et vulnérables ou même largement dépassés dans tous les domaines de la
guerre. (…) la domination mondiale de
l’Empire, sont jugés au mieux terriblement inadéquats, au pire carrément délirants.
Extrait du rapport Rand
:
«Nous pensons que
l’ampleur des menaces auxquelles les États-Unis sont confrontés est sous-estimée et bien pire. (…) À bien des égards, la Chine
dépasse les États-Unis… en matière de production de défense et de croissance de la taille des forces et, de plus en plus, de leur capacité, et il est presque certain qu’elle
continuera à le faire. (…) [Pékin] a largement annulé l’avantage militaire des États-Unis dans le Pacifique occidental grâce à deux décennies d’investissements militaires
ciblés. Sans changement significatif de la part des États-Unis, l’équilibre des forces continuera à se déplacer en faveur de la Chine».
«Au
minimum, les
États-Unis devraient partir du principe que s’ils entrent dans un conflit direct impliquant la Russie, la Chine, l’Iran ou la RPDC, ce pays bénéficiera de l’aide économique et
militaire des autres. (…) Ce nouvel alignement de pays opposés aux intérêts américains crée un risque réel, voire une probabilité, qu’un conflit, où qu’il soit, devienne une
guerre multithématique ou mondiale. (…) Comme les adversaires des États-Unis coopèrent plus étroitement qu’auparavant, les États-Unis et leurs alliés doivent être prêts à faire face à
un axe d’adversaires multiples».3
Comme l’explique le rapport de la
Commission avec force détails, Washington serait presque complètement sans défense dans un tel scénario, et probablement vaincu presque instantanément. (…) Ce n’est pas
seulement parce qu’elle est trop dispersée sur le grand échiquier que l’armée de l’Empire «manque à
la fois de capacités et de moyens pour être sûre de pouvoir dissuader et vaincre au combat» . (…)
La Commission RAND a constaté que la «base industrielle
de défense» de Washington est totalement «incapable de
répondre aux besoins en équipements, en technologies et en munitions» des États-Unis, sans parler de ses alliés. Un conflit prolongé, en particulier sur plusieurs théâtres,
nécessiterait une capacité de production, d’entretien et de réapprovisionnement en armes et en munitions beaucoup plus importante que celle actuellement en place. (…)
Pendant des décennies, l’armée américaine «a utilisé une
technologie de pointe pour obtenir un avantage décisif». Cette «supériorité
technologique incontestée» de la part de l’Empire signifiait que Washington avait «le luxe de
construire des capacités exquises, avec de longs cycles d’acquisition et une faible tolérance à l’échec ou au risque». Cette époque est toutefois révolue
depuis longtemps, la Chine et la Russie «incorporant la
technologie à une vitesse accélérée»… … La «base industrielle
de défense» des États-Unis est aujourd’hui en train de s’effondrer, criblée d’une myriade de problèmes délétères. (…)
Pour résoudre ces problèmes, la Commission appelle à réindustrialiser les États-Unis après des années d’externalisation, de délocalisation et de
négligence. Aucun délai n’est indiqué, mais il faudrait probablement des décennies. (…)
Nous sommes entrés dans une étrange ère de l’Empire, comparable à la Glasnost de l’Union soviétique, dans laquelle des éléments du braintrust impérial
américain peuvent voir avec une clarté aveuglante que l’ensemble du projet mondial hégémonique de Washington est en train de trébucher rapidement et irréversiblement vers
l’extinction…4
Une fois de plus, les mêmes critiques sont réitérées : capacité industrielle insuffisante,
diminution des stocks, «limites de production
insurmontables» et baisse de la supériorité technologique. Si l’on ajoute à cela les innombrables problèmes logistiques liés à la conduite d’une guerre en Europe de
l’Est avec une armée ad hoc composée de volontaires inexpérimentés qui n’ont jamais combattu, on ne peut que conclure que les États-Unis ne peuvent pas et ne
veulent pas l’emporterdans un conflit prolongé avec la
Russie. Malgré cela, Washington continue de tirer des missiles ATACMS sur la Russie (13 autres ont été lancés au cours des deux derniers jours), croyant apparemment qu’il
n’y aura pas de réponse à cette provocation. Malgré cela, le commandement de l’OTAN continue
d’entretenir des illusions de victoire en faisant pression pour des «frappes de précision» préventives sur le territoire russe, se réjouissant de la perspective d’une
conflagration directe entre l’OTAN et la Russie. Et même si la France et le Royaume-Uni menacent de déployer des troupes de combat en Ukraine en pensant que la trajectoire inexorable de
la guerre peut être inversée d’une manière ou d’une autre. C’est de la folie.
Cinq siècles de primauté ont produit un cadre d’élites occidentales si imbues d’orgueil qu’elles sont incapables de voir ce qui est douloureusement évident
pour tout le monde, à savoir que le modèle impérial de l’exploitation occidentale (l’«ordre fondé sur des règles») s’effondre et que de nouveaux centres de pouvoir sont en train d’émerger
rapidement. Il apparaît maintenant que ces mêmes élites sont prêtes à entraîner le monde dans une Troisième Guerre mondiale catastrophique pour préserver leur emprise sur le pouvoir et
empêcher d’autres pays d’accéder à l’indépendance et à la prospérité qu’ils ont méritées. Heureusement, Washington échouera dans cet effort comme il a échoué dans toutes ses autres
interventions depuis 1945. En effet, les États-Unis ne disposent plus de la technologie, de la main-d’œuvre ou de la capacité industrielle nécessaires pour gagner une guerre contre la
Russie.
En ce qui concerne la pseudo puissance américaine, depuis le Vietnam elle n'a jamais affrontée une armée en face, comme l'armée romaine elle utilise des pays contre d'autres pays, l'exemple dernier
est l'Ukraine et la Russie, elle utilise des méthodes qui ne correspondent pas à une grande nation sûre d'elle-même, mais avec des méthodes méprisables comme les laboratoires secrets pour empoisonner
le monde en se cachant, le mensonge est son atout, c'est le pays du poker, des coups bas, il n'y a aucune noblesse, aucune conscience et pourtant tous les pays se prosternent devant-elle, et les
nations adorèrent la Bête, en disant: Qui est semblable à elle, et qui peut combattre contre elle? En réalité tout n'est qu'illusion, celui qui osera, fera tomber ce monstre aux pieds d'argile.
#2
patrick tiso(vendredi, 28 avril 2023 19:44)
Nous avions parlé du 13 octobre 2023, Michel contre le dragon, représente en fait st Georges contre le dragon, c'est-à-dire la Russie, mercure représente la Cité de Londres, le dragon, les financiers
, les voleurs, le nouvel ordre mondial, mars la guerre.
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patrick tiso (dimanche, 19 mars 2023 19:43)
En ce qui concerne la pseudo puissance américaine, depuis le Vietnam elle n'a jamais affrontée une armée en face, comme l'armée romaine elle utilise des pays contre d'autres pays, l'exemple dernier est l'Ukraine et la Russie, elle utilise des méthodes qui ne correspondent pas à une grande nation sûre d'elle-même, mais avec des méthodes méprisables comme les laboratoires secrets pour empoisonner le monde en se cachant, le mensonge est son atout, c'est le pays du poker, des coups bas, il n'y a aucune noblesse, aucune conscience et pourtant tous les pays se prosternent devant-elle, et les nations adorèrent la Bête, en disant: Qui est semblable à elle, et qui peut combattre contre elle? En réalité tout n'est qu'illusion, celui qui osera, fera tomber ce monstre aux pieds d'argile.
patrick tiso (vendredi, 28 avril 2023 19:44)
Nous avions parlé du 13 octobre 2023, Michel contre le dragon, représente en fait st Georges contre le dragon, c'est-à-dire la Russie, mercure représente la Cité de Londres, le dragon, les financiers , les voleurs, le nouvel ordre mondial, mars la guerre.