Le monde médiatique vient de se trouver une nouvelle cible.
Il s’appelle Jair Bolsonaro. Il a été élu dimanche soir par les Brésiliens avec 55,1 % des suffrages,
contre 44,9 % à son concurrent, Fernando Haddad. Xénophobe, homophobe, misogyne, apprenti-dictateur sont quelques-uns des qualificatifs que lui réserve
l’universelle pensée progressiste, qui transforme les salles de rédaction en un même écho indigné. La France ne fait pas exception à cet unanimisme : il était impossible, ce lundi matin à
l’écoute des médias audiovisuels, d’échapper aux semblables clichés sur le fascisme en ordre de marche. Mais où sont les démocrates chez ceux qui contestent une élection démocratique ? Plutôt que
d’ouvrir dès à présent le procès de Bolsonaro, les commentateurs feraient mieux de comprendre les ressorts de sa victoire. Bolsonaro, qu’il faudra juger aux actes, est d’abord le produit de l’échec d’une gauche brésilienne
corrompue, laxiste, incompétente. C’est ce progressisme en faillite, symbolisé par Lula da Silva désormais en prison, qui a été rejeté au Brésil comme il l’avait été préalablement aux Etats-Unis
avec l’élection de Donald Trump à la succession de Barack Obama. La même exaspération des électeurs se retrouve en Europe, à travers la vague populiste qui ne cesse de prendre de l’ampleur, et
qui a incité ce lundi Angela Merkel à ne plus briguer un autre mandat à la tête de la CDU. Un phénomène que la plupart des médias trouve plus simple, là encore, de caricaturer que d’analyser. Il
est vrai qu’ils auraient alors à s’interroger sur leurs connivences avec les "élites" à la ramasse. Ce qui se passe au Brésil et dans les démocraties fatiguées n’est autre que la révolte des peuples trahis.
Ces insurrections sont de saines réactions. Elles cherchent à mettre à bas des systèmes politiques à bout de souffle, qui ne produisent plus que des désastres. L’insécurité au Brésil a atteint
des seuils inacceptables. Ceux qui dénoncent les "discours de haine" que tiendraient Bolsonaro ou Trump ne s’entendent pas éructer : ils sont les premiers à désigner comme ennemis ceux qui ne
veulent plus les suivre, ou qui ne sont plus intimidés par leurs leçons de morale. C’est ainsi que le président des Etats-Unis, qui ne cache pas sa bienveillance pour Israël et dont trois de ses
petits-enfants sont juifs, est désigné par la gauche comme responsable indirect de l’attentat antisémite commis samedi par un extrémiste de droite contre une synagogue de Pittsburg (11 morts).
Vendredi, c’est Emmanuel Macron, présumé président de tous les Français, qui a tweeté : "Qui a gagné les élections européennes en France ? Le Front national. Qui était au second tour de
l’élection présidentielle ? Le Front national. Ils sont là, les nationalistes. Il faut aller les combattre sur le terrain". Qui sème la haine sinon ceux, à commencer par Macron, qui appellent à
combattre les peuples en rupture avec le système oligarchique ? Qui méprise la démocratie sinon ceux qui ne supportent pas qu’elle s’exprime librement ? Pour l’instant, ce n’est pas Bolsonaro qui
inquiète, mais ceux qui n’acceptent pas les raisons de sa victoire.
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J’assiste un peu incrédule au formidable sursaut des larges masses antifascistes qui se dressent contre la bête immonde après l’accession de Bobollino à la
présidence du Brésil à la suite d’une élection régulière. Je dis « larges masses » en rigolant pour parler comme Georges Marchais, mais c’est pour faire joli. En fait, cela ne concerne que le
mainstream, les médias de l’oligarchie, les petits-bourgeois de la gauche bidon, les imposteurs du groupuscule qui se prétend PCF, les socialistes évidemment, les habituels antifascistes de
pacotille et Aude Lancelin la chasseuse de fascistes chez ses camarades. Cela ne fait pas un monde fou, mais mon dieu quel boucan !
Alors, Borsalino a vraiment l’air d’être un sale con et on peut avoir quelques appréhensions même si on ferait bien de s’interroger sur les causes de la terrible
défaite des réformistes corrompus du PT.
Non, c’est que tout ça me rappelle des souvenirs.
Quand les USA s’appuyant sur des bourgeoisies compradores et des armées dévoyées avaient, à l’aide de coups d’État militaires sanglants, installé dans quasiment
tous les pays d’Amérique latine d’abominables dictatures à leur solde. Dirigées par des tueurs qu’ils qualifiaient eux-mêmes de « fils de putes » mais comme étant « LEURS fils de putes ». Pendant
30 ans ce furent de terribles années de plomb marquées par des massacres, des disparitions, l’instauration généralisée de la torture, des escadrons de la mort organisés et entraînés par des
conseillers américains quand ce n’était pas par d’anciens nazis. Les militaires français dévoyés de la guerre d’Algérie, y poursuivaient par leurs conseils les exactions qu’ils avaient commises
en Algérie. Les victimes se compteront en centaines de milliers.
Le vrai fascisme meurtrier, il était bien là appuyé par les États-Unis.
En ces temps-là, j’ai présidé aux destinées d’une O.N.G. « France Amérique-latine » qui essayait d’organiser la solidarité et tentait de sauver des vies. Des gens
formidables, dévoués et courageux, mais souvent démunis. Raymond Aron approuvait le coup d’État de Pinochet et l’assassinat de Allende, que les socialistes avaient très vite enterré. La presse
était muette et ne s’intéressait à l’Argentine que pour la coupe du monde de football. Quant au Brésil État véritablement fasciste jusqu’en 1985, tout ceux qui glapissent aujourd’hui savaient à
peine où il se trouvait. Ne parlons pas du Nicaragua de Somoza, du Salvador, du Guatemala, de l’Uruguay de Bordaberry, du Paraguay de Stroessner, la liste parsemée de milliers de cadavres serait
trop longue.
Je garde de cette époque le souvenir de ce sentiment d’étonnement devant cette terrible brutalité, le pire étant ce qui se passait en Argentine. Où on torturait les
enfants devant leurs parents pour les faire parler et on volait les petits de ceux qu’on allait ensuite jeter du haut d’hélicoptères.
L’autre souvenir que je partage avec mes camarades de l’époque, est celui de ce sentiment de solitude et d’impuissance qui nous a habité tant de fois. La tragédie
de l’Amérique latine n’intéressait pas grand monde.
Alors, comment ne pas trouver dérisoire, cet emballement cacophonique, et ces rodomontades de la part de ces ouvriers de la 11e heure. Et ridicule cet antifascisme
de carton à géométrie variable, parce que l’on sait qu’il ne s’agit que de prendre la pose.
C’est bien tout ce qu’ils savent faire.
Photo: Manifestation des grands-mères plaza
de Mayo.
Conséquences pour l’économie et la diplomatie françaises
...par Stratpol - le 30/10/2018
Les Brésiliens, dans toute leur complexité raciale, sociale et religieuse, ont fait un choix souverain en toute connaissance de cause, autant par rejet d’un système politique dont ils sont dégoûtés que par adhésion aux quelques idées fortes défendues par Bolsonaro.
La première cause de son élection est bien entendu sécuritaire. Le pays du Samba a cédé la place à un enfer sur terre, que les Brésiliens, surtout les plus
modestes, subissent au quotidien. Les statistiques de sûreté publique sont largement truquées par la Police elle-même pour des raisons politiques. Seuls les chiffres des homicides ne peuvent être
truqués, et ils sont terribles : presque
62.500 morts en 2017, soit environ 171 morts par jour ! Si je les rapportais à la population française, il y aurait plus de 20.000 homicides par an en France, soit environ 25 fois
plus qu’actuellement (825 meurtres en 2017). Chaque jour, ce sont les classes moyennes et pauvres qui subissent vols et violences de toutes sortes. A force de bienveillance, de politiquement
correct et de mesures éducatives inefficaces, le Parti des Travailleurs (PT) a permis l’explosion de la violence et, ce qui est aussi grave sinon plus, l’expansion incontrôlée des gangs créés
dans les prisons. Les deux grands gangs du pays (Comando
Vermelho et Primeiro Comando da Capital) se livrent du reste aujourd’hui une guerre totale pour le contrôle du trafic de drogue, et ils sont en passe de devenir plus puissants
encore que les cartels mexicains. Ils ont infiltré jusqu’à l’appareil d’état et les institutions politiques dans certaines régions. Ce sont, fort heureusement, les grands perdants de cette
élection. La population attend des mesures drastiques en matière de sûreté publique et de défense de la propriété privée, promises par Bolsonaro, dont on peut dire qu’il est pour le moins
crédible sur ce sujet.
La seconde cause est la corruption généralisée. Durant plus de 10 années, le Parti des Travailleurs (PT) de Lula et tous ses alliés, allant de l’extrême gauche à la
droite conservatrice, ont annuellement détourné l’équivalent de 50
milliards d’euros de sociétés d’état, notamment la Petrobras, souvent avec l’aide plus ou moins volontaire de grandes sociétés privées. Cela relativise forcément la vitrine de progrès
social du PT, qui s’est plus qu’enrichi et a franchi toutes les limites de l’affairisme sur le dos des finances publiques et, indirectement, des petites gens. Les partis traditionnels ne sont
donc plus audibles sur le sujet de la corruption, et le fait est que nous avons assisté, au-delà de l’élection de Bolsonaro, à un certain renouvellement de la classe politique brésilienne. Nombre
de députés fédéraux, dont les deux emblématiques amis du nouveau président, le noir Hélio Barbosa, et la lesbienne Karol Eller, et plusieurs gouverneurs d’états, dont celui de Rio, sont ainsi
vierges en politique. Les anciens partis sont toujours là, mais leur influence va être de plus en plus limitée. Les Brésiliens attendent des mesures fortes et des sanctions réelles à l’encontre
des corrompus. Bolsonaro est élu depuis 1991 et n’a jamais été poursuivi ou condamné pour corruption ; c’est assez unique au Brésil, et cela le rend très crédible.
La troisième cause est l’inefficacité économique. Le PT a encore ajouté en complexité et en bureaucratie à la Constitution de 1988, qui est déjà un chef d’œuvre en
la matière puisqu’elle régule jusqu’au horaires des employés de maison. Les Brésiliens souhaitent beaucoup plus d’agilité et de dynamisme dans l’économie du quotidien, et Jair Bolsonaro leur a
promis vouloir « libérer » plutôt que simplement « libéraliser » l’économie en général.
Finalement, la dernière et la plus subtile des raisons de sa victoire tient à mon avis à la fierté nationale des Brésiliens. Cela va en surprendre beaucoup, mais le
Brésil n’est pas un énième pays arc-en-ciel dont les habitants, déracinés, se sentiraient Citoyens du Monde. Ils sont bien au contraire, toutes races et classes sociales confondues,
particulièrement patriotes et fiers de leurs institutions. Ils vivent très mal l’idée d’appartenir à la huitième puissance économique mondiale et de pourtant, à de nombreux égards, vivre dans un
pays du Tiers-Monde. La crise économique, qui est la conséquence d’une crise politique et institutionnelle, est avant tout imputable au PT et à ses alliés. Elle n’a pas arrangé l’état des
inégalités sociales, puisqu’elle a de nouveau entraîné une partie de la population vers le chômage, ni celui de l’éducation, de la santé ou des infrastructures publiques. Là encore, Bolsonaro
envisage la modernisation du pays, et il dispose d’une équipe économique crédible à cet effet.
Pour conclure, la rupture est totalement consommée entre le peuple Brésilien et le Brésil d’hier. En dehors des zones géographiques dont on peut considérer qu’elles
sont encore récemment contrôlées physiquement par la gauche (surtout l’intérieur du Nordeste), il existe au sein de la population un très fort espoir de changer les choses et d’enfin donner au
Brésil une place de puissance globale.
L’état des relations franco-brésiliennes va beaucoup dépendre de l’attitude du gouvernement français. On voit mal Bolsonaro, et encore moins son probable futur
Ministre des Finances Paul Guedes, cracher dans la soupe et rejeter d’emblée l’investissement des entreprises européennes. Il est même possible voire probable que des entreprises françaises
vont se positionner sur le rachat de certains actifs brésiliens, qui devraient être privatisés.
Ce qui va néanmoins changer, c’est la mise en place de critères de défense et de primauté de l’intérêt national, qui prévaudront désormais et surpasseront les
intérêts privés ou étrangers. Il est notamment à peu près certain que les industries jugées les plus stratégiques ne seront en aucun cas privatisées. Le cercle restreint autour de Bolsonaro
compte plusieurs militaires de haut rang, il est lui-même Capitaine de Réserve, et il y a tout lieu de croire que c’est la doctrine militaire brésilienne qui va prévaloir en la matière.
N’en déplaise à certains universitaires, le régime militaire a très largement développé le pays et ses industries d’armement, d’aéronautique, de conquête spatiale,
de télécommunications et même d’énergie. Les industriels et les entreprises français vont donc être contraints d’en tenir compte, et probablement devoir approcher leurs vis-à-vis brésiliens dans
une optique de coopération et de transferts de technologies – ce qui va ajouter en complexité.
Diplomatiquement, il est à déconseiller pour les représentants français de vouloir donner la moindre leçon au nouveau gouvernement brésilien ; les
affaires en pâtiraient probablement très rapidement, au profit de plusieurs de nos partenaires européens mieux placés et plus courtois.
Comme tous les sondages l'annonçaient, Bolsonaro a donc été élu confortablement à la Présidence du Brésil. Plus de
58 millions (oui, oui, 58 millions !) de Brésiliens ont voté pour celui que nos médias occidentaux ont présenté comme un personnage raciste, xénophobe, homophobe, fasciste, nazi, etc... 58
millions de racistes, de xénophobes, d'homophobes et de fascistes au Brésil ? Faut voir... Remarquez, nous avons bien en France 10 638 475 racistes, xénophobes, homophobes, nazis ou fascistes qui
ont voté pour Marine Le Pen (dont votre serviteur)... Donc 58 millions au Brésil, hein, ça le fait, non ?
Bolsonaro élu avec 55, 13% des suffrages - Fernando Haddad 44,87%, y a pas photo !
Sauf que comme d'habitude nos médias, bien ancrés à gauche ou En Marche, se sont bien gardés de tout nous dire sur le
personnage, voire de prendre quelques arrangements avec la vérité (sa page wikipedia est un modèle du genre...). Pensez-vous, un candidat libéral et conservateur à la fois, ancien militaire et qui de surcroît n'a pas honte de proclamer sa foi en
Jésus-Christ, forcément, voilà qui dérange nos "progressistes", suffisamment pour que Libération titre: Brésil, Apocalypse now ! Tenez, pas plus tard qu'hier, sur BFM, un "expert" disait que Bolsonaro était un politicien de second
ordre sans aucune expérience. C'était oublier - sauf à imaginer que cet expert ne soit pas plus expert que je le suis en matière de nanotechnologies - de dire que le gars est député depuis 1990
et qu'il fut sans cesse réélu. Alors la politique et ses rouages, le fonctionnement de l'appareil d'Etat et toussa, il connaît. Nos médias, toujours, nous disent que
ce "Trump tropical" aurait été élu grâce aux riches, aux blancs et aux classes favorisées... My ass ! , relativisons:
On nous dit que son compétiteur, Fernando Haddad, a conservé le soutien massif des pauvres, relativisons là aussi. Ainsi dans le
nordeste, la région la plus pauvre du Brésil, il n'obtiendra que 42% des suffrages. De la même façon, à Brasilia Teimosa, au sud de Recife, région très défavorisée et fief historique du Parti des
Travailleurs, Bolsonaro arrive largement en tête dès le premier tour !
Relativisons donc encore un peu et prenez 10 minutes pour visionner cette vidéo, un autre regard sur
Bolsonaro...
Alors Bolsonaro, fasciste, raciste, homophobe, populiste, démago, une menace pour la démocratie, faut voir, nous verrons. Une chose est sûre: il a été élu à la
régulière et démocratiquement et à ce jour, absolument personne n'a réussi à lui coller de casseroles aux fesses... tandis que la Dilma, le Lula et le Parti des Travailleurs, la gauche quoi,
hein, question probité, on repassera.
Libération nous prédit qu'avec Bolsonaro, ce sera le chaos... ils prévoyaient exactement la même chose avec Trump...
Avec Bolsonaro, le « populisme » a encore frappé ! Tant mieux !
...par Christian Vanneste - le 29/10/2018.
Le Brésil a voté. Ce pays de 209 Millions d’habitants a voté démocratiquement avec un score « normal » qui désigne le Président par 55% des voix.
L’élection de Jaïr Bolsonaro est un tremblement de terre politique parfaitement prévisible en raison de la situation catastrophique du Brésil où l’ont conduit la démagogie et la corruption de la
gauche au pouvoir. Avant de voir ce que le Président élu sera capable de faire à partir de Janvier, lorsqu’il entrera en fonction, il faut d’abord souligner la vague qui, en réaction, a déferlé
sur nos rivages médiatiques. C’est elle qui est inquiétante, car elle donne la mesure de l’effondrement dans notre pays du pluralisme de l’information et de la pensée, sans lequel, on le sait
depuis Raymond Aron, il n’y a pas de véritable démocratie. La pensée unique, le politiquement correct, l’orientation quasi totalitaire des « journalistes » ou des présentateurs se sont
déchaînés sans réserve. Le sommet a sans doute été atteint par Euronews, la chaîne officielle de l’oligarchie bruxelloise. Dans un reportage, elle a osé justifier la tentative d’assassinat du
candidat brésilien, par l’indignation qu’il suscitait et par la division du pays qu’il aurait entraînée, dont cet acte serait la marque. Autrement dit, dans ce cas, et puisqu’elle est dans le
mauvais camp, la victime est coupable de ce qu’elle a subi. Les autres médias n’ont pas été en reste. On parle d’une élection « inquiétante ». On juge « étonnante » la liesse
de la foule brésilienne à l’annonce des résultats. On sous-titre le nom du nouveau Président avec les mentions » raciste, homophobe, anti-avortement ». On insiste lourdement sur son
lointain passé de capitaine, qui le rendrait nostalgique de la dictature militaire, en passant sous silence qu’il est député, constamment réélu depuis 1988, sans casier judiciaire, ce qui semble
rare dans ce pays. Enfin, on fait tourner en boucle une scène ancienne, où l’on voit une parlementaire de gauche le provoquer en s’approchant de lui pour créer un incident. Jaïr Bolsonaro y
apparaît comme un homme au verbe fort et qui ne cède pas à la pression.
Le nouveau Président de ce grand pays est un latin au sang chaud. L’énergie qui se dégage de lui est sans doute l’un des motifs de son succès auprès d’un peuple
écoeuré par l’échec économique et par la corruption du Parti des Travailleurs, après les illusions de l’époque « Lula ». L’effondrement économique et la montée de la violence expliquent
largement la victoire de celui qui veut relancer l’économie par une politique libérale, telle que celle qui a réussi de façon durable au Chili et en Colombie, et rétablir l’ordre et la sécurité
en permettant aux victimes de se défendre, et aux policiers d’abattre les criminels. Les classes moyennes fragilisées par la crise, les déçus du PT forment un peuple qui retrouve un élan
patriotique et conservateur. Il est frappant que nos « communicants » dévoilent à cette occasion leur idéologie : une fois encore, ils opposent au « populisme » les minorités
que le nouvel élu menacerait : les noirs, les femmes « féministes », les homosexuels. Une chaîne avait même interrogé pour tout reportage, un seul opposant, par mesure d’économie, sans
doute : noir et homosexuel ! Quand vont-ils comprendre qu’un peuple n’est pas une addition de « communautés », mais une nation qui veut vivre, et vivre mieux, si possible. Bolsonaro est
marié et a cinq enfants. Les foules qui le soutiennent comprennent énormément de femmes. Elles ne pensent pas sans doute que l’avortement soit le sommet de leurs droits et de leur liberté.
Ce qui doit le plus nous interroger sur la dérive de nos démocraties est l’inégalité de traitement que font subir à l’information les gauchistes formés dans nos
écoles de journalisme et qui ont envahi la plupart de nos médias. On parle du « capitaine » Bolsonaro et du retour des militaires, ce qui est faux, mais on oublie que dans le riche
Vénézuela voisin, c’est bien un militaire, Chavez, qui a instauré le régime socialiste actuel. Certes, il a été élu, mais après avoir tenté auparavant un coup d’Etat. Son héritier, Maduro, a fait
d’un pays de cocagne, d’un Eldorado en raison de ses réserves pétrolières, un enfer que fuient ses habitants, une honte pour toute l’Amérique latine, un repoussoir de gauche, une dictature
meurtrière et implacable. On ne peut que constater la clémence de nos « journalistes » envers ce régime, cousin de ceux de Cuba ou du Nicaragua, dont ils ont durant des années célébré
les prétendus héros, en fait gestionnaires calamiteux du Bien commun, et autocrates impitoyables dont ils sont objectivement les complices.