L'hypocrisie atlantiste...

...et la Russie encore une fois accusée ... de lutter contre le terrorisme

...par Karine Bechet-Golovko - Le 04/03/2020.

 

La position des pays de la coalition américaine en Syrie a été toujours plus qu'ambigüe : d'une part, le spectacle de la lutte contre le terrorisme est parfaitement réglé par les médias et les déclarations politiques, d'autre part jusqu'à l'intervention de la Russie à la demande d'Assad, les groupes terroristes se sont continuellement développés. Maintenant, c'est la Turquie, autre pays de l'OTAN, qui tente de défendre les intérêts de ces groupes terroristes dans la région d'Idlib, dernière place forte des groupes islamistes. Et étrangement, c'est la Russie et Assad qui sont accusés de provoquer une catastrophe humanitaire en luttant contre eux, alors que la Turquie menace l'Europe de cette arme ... Ne faut-il donc pas lutter contre le terrorisme ? Puisqu'il s'agit quand même de cela ... Dans ce cas, nous sommes en droit de nous demander quelle est la mission réelle de ces groupes dans la région, pour bénéficier d'un tel soutien.

 

Malgré un accord tendu entre la Turquie et les Kurdes obtenu par la Russie à Sotchi en octobre 2019 (voir notre texte ici), qui devait repousser les groupes terroristes dans la zone d'Idlib, la situation se détériore à vue d’œil ces derniers jours. Et sans aucune surprise, le doigt est pointé sur la Russie, qui a la mauvaise idée de lutter contre les terroristes, et contre Assad, qui défend l'intégrité territoriale de son pays. 

 

Un rapport de l'ONU tombe à pic pour pleurnicher sur la catastrophe humanitaire en Syrie, sans même soulever la question du massacre de Raqqa par la coalition américaine, oubliant que des corridors humanitaires ont été ouverts à Alep et que la ville n'a pas été abandonnée, à la différence de Raqqa, après avoir été libérée. Par ailleurs, le risque de vague de réfugiés suite, rappelons-le, à l'opération militaire menée par la Turquie (qui provoque aussi un départ massif des Kurdes), selon le centre russe de réconciliation, concerne une population de 35 000 personnes de cette région, qui depuis le début de la crise sont réfugiées en Turquie et en grande partie sont les familles de terroristes. La zone qui fut le théatre de l'opération militaire turque comporte en gros 150 000 personnes. Ce qui est un chiffre important, mais ce risque justement aurait dû être limité par la zone de désescalade. Ce qui montre encore une fois qu'un conflit ne trouve une solution politique qu'à partir du moment où il est militairement épuisé.

 

Il semblerait en général que tout le monde en Occident veule oublier qu'en Syrie, la guerre est menée contre des groupes terroristes islamistes. Des groupes, dont l'on voit les tentacules en Europe, où ils commettent des attentats. Ce qui permet de répéter la valse à trois temps des larmes - bougies - "je suis". Et ensuite d'accuser avec le choeur médiatique les salauds de Russes et de Syriens, qui osent lutter contre l'opposition démocrate islamiste extrémiste en Syrie. Logique.

 

Magnifique article en ce sens sur le site de France Info, qui réussit le miracle de parler d'Idlib et de la guerre en Syrie sans parler une seule fois de terroristes islamistes. En revanche, est mis au pilori de la bonne conscience médiatique "le régime d'Assad", qui n'a pas encore réussi à reprendre Idlib.  

 

Dans le même style, nous avons eu droit aux élucubrations de François Hollande, qui a bien du mal à exister politiquement (il a déjà rempli son contrat), s'excitant contre la Russie, manifestement responsable pour lui de la crise humanitaire en Syrie. Pourtant, l'on se demande pourquoi l'aide humanitaire occidentale est principalement orientée vers les zones tenues par les terroristes (voir notre texte ici) ... Il est également étonnant que la presse oublie si vite toutes ces armes de production des pays de l'OTAN que l'on retrouve après la fuite des terroristes (voir notre texte ici). Étrange aussi ces hôpitaux pour les terroristes islamistes (les civils n'étaient pas soignés), bien équipés et approvisionnés par différents pays Occidentaux, dont la France (voir notre texte ici)... Étrange ...

 

Et avec tout cela, comme le rappelle le ministère russe de la Défense, l'Occident ne veut pas voir l'augmentation de l'activité militaire de la Turquie, qui au lieu de gérer la zone de désescalade, envenime le conflit et renforce les groupes islamistes dans la région d'Idlib, notamment en fusionnant les postes militaires et ceux des terroristes, qui attaquent ensuite les zones civiles et la base russe. Le tout en faisant un chantage aux réfugiés à l'Europe, qui s'écrase à nouveau et ... soutient la Turquie. 

 

Cette guerre en Syrie atteint vraiment le summum de l'hypocrisie occidentale. Mais pourquoi s'en inquiéter, après tout nous avons heureusement notre coronavirus, qui permet de ne plus réfléchir. Par exemple de se demander quel rôle finalement jouent réellement les groupes terroristes islamistes en Syrie, pour bénéficier d'une telle protection du clan atlantiste ... Comme ce fut le cas à Alep, à La Ghouta, à Deir-ez-Zor ... L'histoire se répète à chaque fois de la même manière. Étrange.

 

Source : http://russiepolitics.blogspot.com/2020/03/syrie-lhypocrisie-atlantiste-et-la.html

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