En restant fermement ancrée dans le cadre de l’état de droit et en refusant de faire céder la justice nationale face à la politique internationale dans
l’affaire Navalny, la Russie a mis l’UE et les Etats-Unis dans une situation particulièrement délicate, voire dangereuse pour eux : un pouvoir
n’existe, que tant qu’il est obéi. En niant la légitimité de ces pôles à décider de questions relevant de la souveraineté nationale, c’est la légitimité du monde global qui a été
mis en cause, par la remise en cause de son pouvoir. Car à la différence du Roi de la planète du Petit Prince, ce monarque global, faute de ne pouvoir être universel, n’a pas su se
contenter de donner des ordres raisonnables : « Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner, reprit le roi. L’autorité repose d’abord
sur la raison. Si tu ordonnes à ton peuple d’aller se jeter à la mer, il fera la révolution. J’ai le droit d’exiger l’obéissance parce que mes ordres sont raisonnables.« . Il
a demandé à la Russie de se noyer, elle lui propose de sauter à l’eau le premier.
Les Etats-Unis et l’UE se sont mis eux-mêmes dans une impasse avec l’affaire Navalny. Toutes les formes de pression ont été mises en oeuvre, des menaces
de sanctions à la visite désastreuse d’un représentant de l’UE totalement désarmé face à un pays assumant sa souveraineté (voir
notre texte ici). Même la CEDH a exigé la libération immédiate de Navalny, c’est-à-dire que contre les principes universels de la séparation des pouvoirs et de la souveraineté
nationale, elle a imposé soit au pouvoir exécutif russe d’aller à l’encontre de la loi nationale et de faire pression sur le judiciaire, soit au judiciaire de ne pas suivre la
législation nationale et de se plier aux demandes globalistes afin de libérer Navalny, ce que la Russie a jugé impossible (voir
notre texte ici).
Il faut donc réagir, car cette indépendance de la Russie est non seulement inacceptable, mais elle remet en cause l’existence même de leur pouvoir.
Ainsi, les Etats-Unis et l’UE vont se réunir pour envisager … de nouvelles sanctions. Rien de nouveau, c’est l’impasse, ils ne peuvent décemment pas faire la guerre, surtout
officiellement au nom de Navalny, donc reste les sanctions. Seule la formulation utilisée dans la presse main stream, doit faire comprendre au bon peuple soumis à l’atlantisme, que
toute désobéissance sera punie. Imaginez que cela donne des idées …
Ainsi, ce magnifique article publié dans Le
Figaro, d’un journal tristement transformé en voix de son maître, avec l’AFP, explique parfaitement la situation. L’on dirait deux petites terreurs vexées, qui vont tenter de se
venger comme ils peuvent, sinon leur pouvoir sur la cour de l’école pourrait être remise en cause. L’article commence ainsi :
« Européens et Américains vont se concerter lundi à Bruxelles sur la stratégie face à la Russie et l’UE va pour la première fois actionner
son régime mondial de sanctions en matière de droits de l’homme contre le Kremlin, selon plusieurs États
membres. »
Actionner le « régime mondial ». Il faut entendre que tout le « monde libre » est face à la Russie, isolée, seule, presque apeurée
devant une telle force. Bientôt à genoux, elle doit demander pardon. Car elle a osé ridiculisé tous ces gens tellement importants, tous ces gens tellement fiers de leur importance,
tellement attaché à l’image de leur importance. Donc, l’UE a besoin de se réunir avec les Américains pour prendre la décision d’adoption de
sanctions, qui porteront encore atteinte aux intérêts des pays européens. Suite de l’article :
« Les ministres des Affaires étrangères européens vont riposter à la fin de non-recevoir opposée par Moscou à leurs demandes de libérer
l’opposant Alexeï Navalny et l’affront infligé à leur émissaire Josep Borrell lors de sa visite à Moscou début février. »
Mis face à leur inconsistance, en effet, quel affront. Impardonnable. Surtout qu’allant plus loin, la Russie risque de faire voler en éclats cette unité
faussement européenne, cet abandon des intérêts européens au profit des intérêts globalistes atlantistes. En cela, elle développe des rapports bilatéraux avec les différents pays
européens, qui restent eux intéressés par des contacts avec la Russie. Et ce crime est aussi grave que le premier concernant Navalny. L’UE a besoin de remettre ses moutons (les pays
membres) sur la bonne route. Je cite la suite :
« La difficile relation avec Vladimir Poutine sera au cœur des débats entre les 27 et avec Anthony Blinken. «Moscou ne
veut pas dialoguer avec l’UE, mais seulement avec certains de ses États membres. Nous devons contrecarrer cette stratégie et rester
unis», a confié un diplomate européen. »
Les pays européens, membres de l’UE, restent formellement des Etats, donc formellement souverains, donc parfaitement en droit de développer des
relations bilatérales. Mais ils n’ont pas le droit de recourir aux instruments de leur souveraineté. C’est sur cette illusion que fonctionne l’Union européenne. Ce format classique de
relations internationales, inacceptable pour l’UE et les Etats-Unis, remet fondamentalement en cause tous les efforts déployés pour contenir justement les relations internationales
dans des formats contrôlés par des plateformes atlantistes. Cette stratégie russe de revenir aux intérêts propres des pays remet en cause le magma globaliste. L’on voit par exemple
la Grande-Bretagne s’adresser
à l’ONU pour condamner la violation des droits de l’homme, notamment en Russie, sur le modèle du « tous » contre « un ».
Mais avec l’affaire Navalny, ces forces globalistes sont
allées trop loin. Elles pensaient, il est vrai, que la situation était mûre : les pays, affaiblis sous la gouvernance globalisée du Covid, sont de moins en moins
capables et de penser à autre chose (puisque l’agenda politique prioritaire leur est imposé par les structure globale, autant que la marche à suivre), et de recourir aux instruments
étatiques nationaux pour gouverner. Dans cette déshérence de l’Etat, Navalny devait être le grain de sable, qui pouvait
faire chuter la machine. Mais l’instinct de survie de la Russie s’est réveillé, la gestion Covid lui a coûté trop cher et étant souveraine, elle ne peut se permettre de
gouverner ouvertement contre son peuple, ce que l’on voit dans de nombreux pays européens.
Cette situation devait être mûre également parce que la mise en place d’une fausse opposition, tenue par les services spéciaux étrangers travaillaient
le pays en profondeur : des députés à
Saint-Pétersbourg photographiés lors de réunions secrètes avec des diplomates finlandais, sans même parler des liens de l’équipe de Navalny avec des services spéciaux étrangers, qui
ont été confirmés par le Service russe du Renseignement extérieur (SVR).
Et comme l’a très justement déclaré Narychkine, son directeur :
« ceux qui sont prêts à des marchés criminels avec les services
spéciaux des pays, qui mènent une politique agressive à l’égard de la Russie, ne s’appellent pas des opposants. Il existe un autre terme pour cela.«
Le monde globaliste se trouve finalement désarmé face à la résistance d’un Etat souverain. Tout
ce qu’il peut faire, c’est le punir de ne pas se soumettre, le punir de remettre en cause son pouvoir. Car dans le monde global, chaque pays est un sujet de cet unique
centre atlantiste de pouvoir. Comme l’écrivait magnifiquement Saint-Exupéry dans le Petit Prince, à ceux qui pourraient un instant se laisser émerveiller par la pourpre et l’hermine :
« La première était habitée par un roi. Le roi siégeait, habillé de pourpre et d’hermine, sur un trône très simple et cependant majestueux.
– Ah! Voilà un sujet, s’écria le roi quand il aperçut le petit prince.
Et le petit prince se demanda:
– Comment peut-il me reconnaître puisqu’il ne m’a encore jamais vu !
Il ne savait pas que, pour les rois, le monde est très simplifié. Tous les hommes sont des sujets.«
La « figure de l’opposition russe » Alexei Navalny a été arrêté à son retour d’Allemagne en Russie pour de bonnes raisons juridiques. Il avait tourné en dérision les termes de sa
libération conditionnelle.
Navalny est un criminel condamné, reconnu coupable de fraude et de détournement de fonds par un tribunal russe en 2014. Mais sa peine de prison avait été suspendue à la condition qu’il se
présente régulièrement aux autorités pénitentiaires russes. Une condition tout à fait normale.
Pendant près de cinq mois, cependant, il a séjourné hors du pays en tant qu’invité de facto des autorités allemandes. C’est une violation flagrante de ses conditions de libération conditionnelle. Et le service pénitentiaire russe a eu raison de
lui adresser un avertissement à la fin du mois dernier selon lequel la violation de sa peine de prison avec sursis risquait de transformer celle-ci en détention effective derrière les
barreaux.
C’est donc une simple application souveraine des lois russes qui explique qu’à son retour en Russie ce week-end, Navalny a été arrêté et est maintenant en détention dans l’attente d’une
procédure judiciaire dans les semaines à venir. Celle-ci déterminera si sa peine de prison avec sursis doit être transformée en peine de prison ferme.
Les cris d’orfraie des politiciens occidentaux et des groupes de défense des droits de l’homme à propos de son arrestation dimanche à l’aéroport Sheremetyevo de Moscou étaient
prévisibles.
Des hauts fonctionnaires des États-Unis, de Grande-Bretagne, d’Allemagne et de France, entre autres, ont tous fait des déclarations stridentes demandant la libération de Navalny.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a qualifié l’arrestation du dissident de « consternante ».
Il n’y a que deux mots à répondre à tous ces pseudo-défenseurs des droits de l’homme prétendument inquiets : Julian Assange.
Assange croupit dans une geôle de torture britannique, persécuté par les gouvernements américain et britannique pour le « crime » d’avoir révélé au monde la vérité sur les guerres illégales et les crimes de guerre
commis par les États-Unis et la Grande-Bretagne.
Au cours de toutes les années de détention barbare d’Assange, il n’y a jamais eu une fraction du tollé public officiel occidental qui a été exprimé pour Navalny.
C’est parce que Navalny, contrairement à Assange, est un atout politique dans l’agenda occidental visant à saper la Russie.
Il y a de bonnes raisons de croire que le blogueur-activiste médiatique russe est financé et dirigé par les services de renseignement occidentaux. Tout dans sa campagne de casse-pied sent
l’orchestration en tant qu’agent provocateur.
La façon dont Navalny s’est coordonné étroitement avec les médias occidentaux porte-voix des services de renseignement comme Bellingcat pour
colporter l’histoire selon laquelle il aurait été empoisonné avec l’agent neurotoxique soviétique Novichok est une preuve solide de sa fonction de provocateur. Et la façon dont les médias
occidentaux « rapportent » régulièrement l’empoisonnement présumé comme s’il s’agissait d’un fait avéré démontre à quel point ces médias sont totalement dominés par l’impératif de se mettre au service de la propagande géopolitique à l’ordre du jour.
Lorsque Navalny a été soigné dans un hôpital russe après être apparemment tombé soudainement malade le 20 août à bord d’un vol à destination de Moscou depuis la Sibérie, les médecins
n’ont détecté aucune trace de poison dans son système. Ils ont déclaré que la maladie apparente était due à un choc métabolique résultant d’une éventuelle mauvaise utilisation de ses
propres médicaments contre le diabète, de la dépression et peut-être d’un excès d’alcool.
Remarquablement, quelques jours plus tard, après qu’il a été transporté par avion pour un traitement hospitalier à Berlin, les autorités allemandes ont annoncé avoir détecté
un empoisonnement avec un agent neurotoxique.
Aucune preuve n’a jamais été présentée par les autorités allemandes ou par d’autres laboratoires de l’OTAN d’une manière qui puisse être vérifiée de manière indépendante.
La Russie s’est vu refuser l’accès à ces données présumées afin de vérifier ces allégations, mais Moscou est tout de même condamné pour ne pas avoir mené d’enquête pénale sur
l’intoxication présumée.
Non seulement cela, mais alors que Navalny était censé récupérer en Allemagne d’une toxine extrêmement mortelle, il a d’une manière ou d’une autre rassemblé l’énergie et les ressources
médiatiques requises pour organiser de faux appels longs et intenses visant à duper un membre des services secrets russes pour qu’il avoue un complot d’assassinat [il faut croire qu’il
aurait tout avoué à un inconnu et sur une ligne non sécurisée], un complot qui, selon le militant aux mille ruses, était ordonné par les plus hautes autorités du Kremlin [ce qui, si
c’était vrai, ferait de son retour en Russie l’acte d’un aspirant au suicide]. La Russie a qualifié ce coup médiatique de faux manifeste.
Et pendant tout ce temps, ce personnage douteux, Navalny, se moque des termes de sa libération conditionnelle pour une peine de prison avec sursis. Il y a une arrogance manifestement
suprême de sa part et de ses alliés étrangers, qui semblent considérer que les lois souveraines russes peuvent être ridiculisées en toute impunité.
La réaction excessive de l’Occident à son arrestation légitime à son retour en Russie après cinq mois d’orchestration d’une campagne médiatique étrangère hostile est la preuve de leur
arrogance.
Hier soir, Alexeï Navalny a atterri à Moscou et, comme annoncé par le Service fédéral russe d’Exécution des Peines, a été interpellé à l’aéroport pour
violations multiples des conditions de son sursis. Immédiatement, les États-Unis et plusieurs de leurs États satellites, dont la France, exigent la libération du « prisonnier politique »
– condamné pour escroquerie et détournement de fonds. N’étant plus utile en Allemagne, il a été retourné en Russie, où désormais le seul intérêt qu’il présente pour ses sponsors, vu son
incapacité à organiser des mouvements de masse, c’est en qualité de victime. Mort ou vif. En a-t-il seulement conscience ?
Alors que Navalny finit, de mauvaise grâce, par annoncer son retour en Russie (voir
notre article ici), l’Allemagne a envoyé son dossier judiciaire à la Russie. En revanche, notre héros « victime d’un empoisonnement par Poutine » n’a pas voulu que son dossier médical
soit transmis. Surprenant, il pourrait ainsi sans problème prouver qu’il a été soigné pour empoisonnement au novitvchok. Ou pas … Ensuite, hier après-midi, à Berlin, des policiers ont
enregistré Navalny et sa femme pour leur vol en direction de Moscou. Certes, on peut y voir un souci de sécurité … ou la volonté d’être certain du départ. D’autant plus que l’Allemagne
déclare en même temps estimer que la Russie fera le nécessaire pour faire le jour sur ce qui s’est passé et que, de toute manière, c’est à la Russie de mener l’enquête.
Rappelons quand même que Navalny n’a pas été condamné pour ses nombreuses activités politiques, mais pour escroquerie et détournement de fonds. Pas très
joli pour un « combattant de la liberté » ou le fameux « Premier opposant à Poutine » à 2%.
Les membres et collaborateurs des différents fonds de Navalny se sont dirigés vers l’aéroport de Vnukovo, autant que les forces de l’ordre. S’il y avait du
monde, quelques centaines de personnes et beaucoup de passagers, on ne peut pas dire que le retour du grand combattant a déplacé les foules populaires, qui ont d’autres priorités. Pour
éviter les dérapages, dans l’après-midi, l’accès à l’aéroport a été limité aux personnes munies d’un billet et plusieurs meneurs ont été interpellés.
Finalement, l’avion de Navalny a été dérouté vers un autre aéroport moscovite, comme d’autres avions, officiellement en raison de problèmes techniques à
Vnukovo. Navalny a
immédiatement été interpellé dès son approche du contrôle des passeports, après avoir eu le temps de donner une interview sur le mode « trémolo-patriotique ».
Maintenant, nous assistons au cirque habituel du « Libérez le pôv dissident ! », même si parallèlement, le sort disons, au hasard, de Assange, ne dérange
absolument pas ces bonnes consciences mondiales. Le Département d’État a publié un communiqué officiel
donnant le ton :
« Les États-Unis condamnent fermement la décision de la Russie d’arrêter Alexeï Navalny. Nous notons avec une vive inquiétude que sa détention est la
dernière d’une série de tentatives visant à faire taire Navalny et d’autres personnalités de l’opposition et voix indépendantes qui critiquent les autorités russes ».
La suite, sans surprise, il est innocent de tout et doit être libéré, et la démocratie, et les droits de l’homme, etc. C’est quand même dommage d’avoir
réussi à discréditer des idées, qui étaient si belles au départ …
L’union faisant la force, autant que la continuité, côté Biden, son conseiller en sécurité se fend d’un tweet, qui semble lui aussi oublier que le système
judiciaire existe en Russie et qu’il est souhaitable de remplir ses obligations envers lui. En tout cas, on comprend, au cas où un doute aurait pu encore subsister, que les relations
américano-russes ne vont certainement pas s’améliorer.
Les pays européens, parfaitement dociles, ne restent pas en dehors de la danse, comment le pourraient-ils de toute manière ? Les républiques baltes, à la
pointe de la russophobie au sein de l’UE, font une déclaration conjointe, par laquelle non seulement elles condamnent l’interpellation de Navalny, mais trouvent que c’est une excellente
occasion pour prendre quelques sanctions de plus contre la Russie.
L’UE, par la voix du Parlement européen reprend la litanie et semble émettre un nouveau principe juridique, celui de l’immunité judiciaire des personnes
sortant de l’hôpital, pendant que la France se sent très concernée, préoccupée, vigilante. Quelle chance de voir ce que devient le pays des droits de l’homme, enfin de certains.
Suite à ces réactions, qui s’enchaînent comme une machine bien huilée, la porte-parole du
Ministère des Affaires étrangères a invité ces pays à respecter le droit international, à ne pas porter atteinte à la législation nationale des pays souverains et à s’occuper … de leurs
affaires.
En Allemagne, Navalny a rempli sa fonction : il a permis de lancer une nouvelle vague d’accusations contre la Russie, de tenter de la présenter comme un
pays terroriste utilisant des armes chimiques contre les particuliers. Le rôle du dissident expatrié luttant contre le « régime » est certes beaucoup plus confortable, mais déjà pris par
Khodorkovsky. Navalny, s’il ne peut organiser des soulèvements de masse (ce qui est le cas), ne présente plus pour ses sponsors qu’un intérêt en Russie et en victime « du régime », en
prison.
Affaire Navalny : En Russie aussi, les globalistes attaquent !
...par Boris Karpov - Le 18/01/2021.
Pourquoi cet article, que beaucoup de lecteurs de RL trouveront “inutile” sur ce site?
Il me semble que ce dossier Russe est en phase avec la situation globale où l’on voit tous les “non soumis au Nouvel Ordre Mondial” être les cibles de tirs groupés
de l’ensemble des globalistes. Voyez aux Etats-Unis où une véritable “chasse aux Trumpistes” est déclenchée (des universités demandent même l’annulation des diplômes délivrés aux supporters de
Trump!). Voyez en France où même un chef de clinique mondialement réputé se fait traîner dans la boue – et en justice – pour simplement s’être opposé au “système”. C’est la même chose en Russie,
à la différence près que, chez moi, ce sont les pays étrangers qui tentent de s’immiscer dans nos affaires internes. Ceci montre une chose : Les globalistes ont déclenché une offensive mondiale,
et il convient de les combattre sur tous les fronts qu’ils ouvrent.
Comme prévu, l’agent de la 5e colonne financée par les occidentaux, Alexey Navalny, a été arrêté dès son retour à Moscou.
D’abord un petit rappel : Pourquoi a-t-il été arrêté ? Navalny était en “liberté conditionnelle” avec obligation de se présenter au poste de police deux fois par
mois. Or, à six reprises dont 4 AVANT son prétendu empoisonnement, il ne s’y est pas rendu. En France, comme en Russie, ce genre de manquement à cette obligation peut faire “révoquer” le régime
de “liberté conditionnelle” et l’envoi en prison. Mais en Russie, contrairement à la France, la Loi est appliquée et donc Navalny a été arrêté et a été présenté à un magistrat aujourd’hui.
De quoi est accusé Navalny ? En plus du non-respect de sa “liberté conditionnelle”, il est sous le coup d’une enquête pour, en gros, “abus de confiance” et
“détournement de fonds”. Il faut savoir que Navalny animait le FBK (Fonds anti-corruption) et avait accès à de très importantes sommes d’argent versées, non seulement par des citoyens et
entreprises russes, mais aussi et surtout par des associations étrangères où l’on retrouve – une fois encore – Soros, entre autres.
Navalny est accusé d’avoir utilisé ces fonds pour ses activités personnelles, essentiellement ses vacances aux Etats-Unis et en Europe, où il possède d’ailleurs une
résidence en France au bord du Lac Leman. Payées comment ? Ceci reste opaque, mais Navalny n’a jamais travaillé ailleurs qu’au FBK, et sa rémunération officielle ne permet en aucun cas ce train
de vie. Il est donc probable qu’il sera prochainement inculpé pour cette affaire.
On notera d’ailleurs que, face à cette situation judiciaire disons “difficile”, Navalny a il y a quelques mois dissous le FBK. Comme tout bon voyou déclare sa
société en faillite lorsqu’elle sous le coup d’une enquête… Pour en recréer une autre. Ceci ne marche pas toujours en Russie, et Navalny vient d’être d’ailleurs condamné à des dommages et
intérêts de 29 millions de roubles (environ 350.000 euros) pour diffamation envers un groupe industriel. A l’origine, la plainte était contre le FBK mais les juges ont finalement condamné son
responsable, puisque le FBK a été dissous. L’affaire est en cassation.
Hier soir donc, dès l’arrestation de Navalny, la voyoucratie occidentale a commencé à faire son boulot : hurler pour soutenir un criminel se déclarant “contre
Poutine”. Macron, entre autres, en bon défenseur de la “racaille”, a quasiment ordonné à la Russie de libérer Navalny. On imagine sans peine l’influence qu’il peut avoir sur les autorités
judiciaires russes… Même chose de la part des autorités européennes. Aux Etats-Unis, Pompeo s’est fendu d’un communiqué “exigeant” la libération de Navalny. Celui-ci ferait peut-être mieux de
s’inquiéter de l’arnaque ayant mené un pédophile sénile à la Maison Blanche… Et même le secrétaire général de l’OTAN a appelé à la libération de Navalny. Ou bien il envoie ses chars se faire
démolir ? :)
Il ne fait aucun doute que ledit pédophile sénile profitera de l’aubaine pour infliger de nouvelles “sanctions” à la Russie. Et qu’il sera suivi par le troupeau de
petits roquets européens. Sanctionner sur quoi, on se pose ici la question puisque “tout” a déjà fait l’objet de sanctions. Ils pourront “bloquer les avoirs” à l’étranger des magistrats russes,
mais vu qu’ils n’en ont pas…
Ces jappements n’ont, bien entendu, aucun effet sur la politique intérieure russe, et d’ailleurs… Navalny non plus, puisqu’il est crédité de 3 a 4% de votes à une
élection présidentielle. En fait, certains peuvent penser que son arrestation est contre-productive puisqu’elle contribuera à en faire une victime. Ceux-ci ne comprennent pas que son arrestation
n’a pas été motivée par des motifs politiques, mais est tout simplement l’application de la Loi.
Verdict : le procureur a demandé un emprisonnement “temporaire” de 30 jours, durant lesquels un tribunal devra statuer sur le fond pour la violation des conditions
de “liberté conditionnelle”. Navalny est condamné à 30 jours.
On remarquera l’ambiance bon enfant, où l’accusé peut faire des déclarations filmées à l’attention du public des chaines Telegram. Il a d’ailleurs, depuis la salle
d’audience, insulté le Président Poutine et appelé à des manifestations dans tout le pays le 23 janvier. Et la vidéo de son appel est en ligne. Je ne suis pas certain que ceci soit possible en
France, pays des droits de l’homme…
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Boris Karpov
Affaire Navalny – La Russie annonce des sanctions contre les dirigeants des organes d’État en France et en Allemagne
La position agressive de la France et de l’Allemagne dans le show international Navalny conduit la Russie à réagir. Comme le ministre russe des Affaires
étrangères Sergueï Lavrov l’a déclaré, si Navalny a été empoisonné, ce ne peut être que dans l’avion l’emportant vers l’Allemagne ou en Allemagne. Quant aux sanctions adoptées contre la
Russie, concernant notamment le directeur du FSB et le vice-président de l’Administration présidentielle, elles appellent une réponse équivalente contre les dirigeants des organes d’État en
France et en Allemagne et celles-ci déjà adoptées seront bientôt communiquées. Maintenant une question à nos dirigeants européens : ce jeu anti-russe autour de la résurrection de Navalny
entre dans les intérêts des pays européens ? Ou bien, l’Europe est-elle officiellement utilisée pour défendre d’autres intérêts, contradictoires avec ceux des pays européens, pour lesquels la
consolidation des relations interétatiques sur l’ensemble du continent européen, comprenant donc la Russie, est stratégique ?
Nous avions déjà écrit sur les déclarations de la France et de l’Allemagne, accusant ouvertement la Russie en substance de mener une guerre chimique sur le
continent européen (voir
notre texte ici). Suite à quoi, des sanctions, sans grande originalité, ont été adoptées contre la Russie et des officiels russes, notamment le directeur du FSB Alexandre Bortnikov et le
vice-président de l’Administration présidentielle Sergueï Kirienko – ce qui est un pas significatif dans l’escalade du conflit diplomatique.
Rappelons aussi que Navalny est parti en Allemagne sans encombre, sans victimes collatérale sur le territoire russe suit à son soi-disant empoisonnement au
novitchok, sans que du poison n’ait été trouvé dans son organisme en Russie, que les médecins l’ont embarqué sans mesure de protection particulière n’ont pas été touchés, qu’il a été débarqué
en scaphandre, etc. Donc, comme le déclare très justement Lavrov,
Navalny a pu être empoisonné, si réellement empoisonnement il y a eut, soit lors de son transport, soit en Allemagne. Cette version semble parfaitement rationnelle, correspond à l’absence de
victimes collatérales, autant qu’aux intérêts russophobes, qui se développent au sein des instances européennes, prises en main par les globalistes américains.
Donc, la Russie avait deux raisons, et même deux obligations, pour réagir : certes contre les sanctions adoptées, mais également (dans la logique occidentale
actuelle) en « punition » de l’atteinte portée à un citoyen russe. Lors de sa conférence de presse du 12 novembre, Sergueï Lavrov a
donc annoncé que la Russie a déjà adopté des sanctions en réaction à celles adoptées le 15 octobre au niveau européen :
« Puisque les sanctions de l’Union européenne liées à Navalny touchent directement des membres dirigeants de l’Administration présidentielle de la
Fédération de Russie, nos sanctions seront une réponse équivalente. Elles sont déjà adoptées et bientôt nous les communiquerons à nos collègues Allemands et Français. »
Les sanctions russes
vont concerner les dirigeants des organes d’État de la France et de l’Allemagne, au même titre que la Russie a été touchée.
La dégradation des relations entre les pays de l’Union européenne et la Russie, qui est aussi culturellement européenne, n’entre pas dans les intérêts de ces
pays. En revanche, cela fait parfaitement le jeu des forces globalistes américaines, et leur intérêt va bien au-delà du gaz et du pétrole, c’est une vision stratégique de consolidation de la
globalisation. Il est regrettable de ne pas voir de forces politiques gouvernantes, ni en France, ni en Allemagne, qui soient capables finalement de défendre les intérêts de nos pays.
La France et l’Allemagne prennent la direction d’une ligue régionale contre la Russie. Et le cirque autour de cet étrange empoisonnement de Navalny prend tout
son sens : l’important est d’avoir un prétexte, pour ensuite pouvoir l’exploiter. Ce qui est plus inquiétant, est que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) ait
« trouvé » du Novitchok dans les échantillons de Navalny. Les médecins russes étant clairs sur le sujet, soit une infime dose a été injectée à Navalny déjà en Allemagne et en milieu
clos (puisqu’il n’y a aucune victime collatérale), soit l’OIAC falsifie ses résultats. Pendant ce temps, Paris et Berlin accusent et menacent Moscou, avec la hargne du fanatisme. C’est-à-dire
en criant d’autant plus fort que l’on ne veut pas avoir à répondre à des questions dérangeantes. De son côté, la Russie siffle la fin du jeu : non, il n’est plus possible de faire comme si de
rien n’était.
Nous avons déjà souligné à plusieurs reprises l’étrangeté de l’affaire Navalny, soi-disant empoisonné avec une arme chimique, dont il ressort vivant et qui,
bien que volatile, ne touche que lui dans un avion ou un aéroport (voir
notre texte ici). L’absurdité de la situation est telle que, logiquement, la Russie voit en cela une opération menée par des services étrangers (voir
notre texte ici).
Or, l’OIAC a
déclaré avoir trouvé des traces de novichok:
L’OIAC a confirmé que les échantillons de sang et d’urine de Alexeï Navalny contenaient un «inhibiteur de la
cholinestérase», similaire à deux substances chimiques de type Novitchok interdites par l’organisation en 2019.
Il y a donc trois
possibilités :
soit la Russie est
assez stupidepour
empoisonner un opposant à 2% de cote de popularité et ensuite aider à son
départ du pays, alors que les frontières sont fermées et qu’il est sous le coup d’une enquête pénale (ne devant donc pas, formellement, lui permettre de quitter le
territoire);
soit Navalny a été
empoisonné après – donc en Allemagne et en milieu stérile, puisqu’il n’y a aucune victime collatérale, ni dans l’aéroport, ni dans l’avion, ni dans l’hôpital
russe;
soit
l’OIAC joue le jeu globaliste et falsifie les
résultats.
Lorsque l’on voit les proportions que prend cette affaire, la Russie n’y a aucun intérêt. En revanche, la machine s’est parfaitement mise en route, soutenant
localement l’action globale. Les dernières déclarations des
ministres des Affaires étrangères français et allemand démontrent cette ligne :
« La France et l’Allemagne réitèrent leur ferme condamnation de l’empoisonnement de M. Alexeï Navalny intervenu sur le territoire russe, au moyen d’un
agent neurotoxique militaire appartenant à la famille des « Novitchok » développé par la Russie. Hier, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a confirmé les
résultats des analyses effectuées par nos deux pays.
Comme nous avons eu l’occasion de le souligner dans un communiqué conjoint du 4 septembre, cette terrible tentative d’assassinat constitue une atteinte aux
principes élémentaires de démocratie et de pluralisme politique. C’est aussi un nouvel emploi choquant d’une arme chimique, deux ans après l’utilisation par la Russie d’une telle arme sur le
territoire britannique à Salisbury, le 4 mars 2018.
Une tentative d’assassinat est intervenue sur le territoire russe, contre une figure de l’opposition russe, au moyen d’un agent neurotoxique militaire développé
par la Russie.
Dans ces circonstances, la France et l’Allemagne ont demandé à plusieurs reprises à la Russie de faire toute la lumière sur les circonstances de ce crime et sur
ceux qui l’ont perpétré. Aucune explication crédible n’a pour le moment été apportée par la Russie. Nous considérons dans
ce contexte qu’il n’existe pas d’autre explication plausible à l’empoisonnement de M. Navalny qu’une responsabilité et une implication russes.«
Il en suit, évidemment, des menaces de sanctions. C’est l’impasse du clan globaliste : il n’a aucune intention de mener un véritable conflit à son terme logique
– le conflit armé direct, qui par ailleurs épurerait la situation. Les sanctions sont censées faire plier les gouvernements, sans faire les frais d’une guerre militaire. Mais ces sanctions
ont une limite d’efficacité et il semblerait qu’elles l’aient atteinte. Sans compter l’effet positif d’un tel comportement ouvertement anti-russe : l’affaiblissement intérieur du clan
globaliste russe, discrédité, car l’ampleur des concessions faites au globalisme n’entraîne qu’une concentration des attaques contre la Russie, en vue d’une « victoire
finale ».
Le ministère russe
des Affaires étrangères a d’ailleurs répondu : aucune réaction n’a suivi
aux demandes d’informations récurrentes de la Russie concernant les analyses faites sur Navalny, à la place de quoi la France et l’Allemagne se lancent dans une coalition antirusse, alors
qu’il y a peu ces pays parlaient encore de coopération.
« Dans ce cas, nous
allons en tirer les conclusions qui s’imposent. Faire du business l’air de rien avec Paris et Berlin nous semble désormais impossible dans ces conditions. »
Comme l’avait, il y a quelques jours, rappelé Vladimir Poutine lors
de sa rencontre avec les chefs de partis politiques, la Russie ne peut
exister que souveraine et indépendante des injonctions des organismes internationaux. Encore un pas et l’on pourra se souvenir de cette déclaration attribuée à l’Empereur russe
Alexandre III, au 19e siècle, affirmant que la Russie n’a que deux
alliés, son armée et sa flotte. Le temps est venu de réellement en tirer les conséquences, puisque certaines constantes ne changent pas à travers les siècles. Ce qui,
d’ailleurs, en fait des constantes.
Lavrov donne à Merkel le choix entre la Russie et Navalny
...par Rostislav Ishchenko - Le 30/09/2020.
La déclaration faite il y a quelques jours, dans laquelle la Russie blâme l’Allemagne pour la détérioration imminente des relations entre les pays en raison de
la situation avec Navalny, avait le statut d’une déclaration du Ministère des Affaires Étrangères.
Mais puisque le département diplomatique ne publie pas de déclarations qui n’auraient pas été approuvées par son chef, nous pouvons légitimement considérer
Sergueï Lavrov comme son co-auteur.
De plus, je suis absolument sûr que si Vladimir Poutine n’a pas édité cette déclaration, au moins il en connaissait le contenu. Elle a donc également reçu
l’approbation du Président. C’est trop pointu.
D’une part, il est possible, en se rappelant les déclarations du Ministère des Affaires Étrangères sur l’affaire Skripal, d’y trouver des passages similaires.
Mais le fait est que dans l’affaire Skripal, la Russie avait affaire au Royaume-Uni. Ce pays a toujours adopté une position hostile à l’égard de la Russie. Les liens économiques entre Moscou
et Londres n’ont jamais été stratégiques. La Grande-Bretagne a toujours été un allié loyal des États-Unis. Par conséquent, il était possible d’avertir la Grande-Bretagne de la détérioration
des relations en toute liberté – les Britanniques ont évidemment cherché à les détériorer, et même si nous supposons que l’opération avec les Skripal a échoué, ils auraient trouvé autre
chose.
L’Allemagne, c’est une autre affaire. Moscou a fait de nombreux sacrifices, en établissant scrupuleusement et soigneusement des relations stratégiques à long
terme avec Berlin. La coopération dans le secteur de l’énergie s’est longtemps développée en une coopération économique générale, et cette dernière a commencé à se transformer en un
rapprochement politique, avec une tendance à établir des relations d’alliance à long terme.
La position ferme du gouvernement berlinois sur le projet Nord Stream 2, qui a conduit l’Allemagne à une confrontation avec les États-Unis, la déclaration des
dirigeants allemands sur l’incapacité des États-Unis à assurer la sécurité de l’Europe et sa transition de l’état de partenaire économique à celui de concurrent – tout cela et bien d’autres
choses encore (notamment les problèmes communs russo-allemands avec la Pologne) ont témoigné du grand potentiel de développement des relations russo-allemandes. Et voilà que soudain, Moscou,
toujours extrêmement prudente, met en jeu le fruit de nombreuses années de travail, ne présentant à Berlin qu’un ultimatum : soit des preuves dans l’affaire Navalny, soit un conflit
diplomatique aux conséquences graves pour le partenariat économique et politique.
Pourquoi ?
Pour commencer, permettez-moi de vous rappeler que ceux qui pensaient que Moscou serait toujours prudente et céderait ont eu plusieurs occasions de constater le
caractère erroné de cette opinion. Le Kremlin sait choisir le moment d’un coup dur et inattendu, comme, par exemple, en août 2008 sur Saakachvili (lorsque l’armée géorgienne a été défaite, et
que l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie a été reconnue) ou en mars 2014, lorsque la Crimée a été rendue à la Russie.
C’est juste que la Russie n’adopte une position dure que lorsqu’elle est absolument sûre de la victoire, et pas comme Trump, qui a effrayé Kim Jong-un avec des
porte-avions, et qui a donc été obligé de négocier aux conditions nord-coréennes.
L’Allemagne a été sévèrement, je dirais même presque impoliment, intimé de réfléchir à un avenir déplaisant si elle n’arrêtait pas les bacchanales avec Navalny.
La Russie a exigé le transfert des matériaux témoignant de l’empoisonnement de Navalny. C’est une demande normale, car s’il y a une allégation d’empoisonnement délibéré, il est nécessaire de
mener une enquête, et il existe des accords correspondants sur l’assistance juridique entre Moscou et Berlin.
L’Allemagne peut fournir des tests, des échantillons de tissus, et tout ce que la Russie exige. Mais je crains que dans ce cas, le mensonge sur l’empoisonnement
de Navalny avec un poison militaire ne soit rapidement dévoilé. L’Allemagne peut refuser de transférer ces matériaux, mais elle violera alors les accords existants, et la Russie, comme l’a
déclaré le Ministère des Affaires Étrangères, percevra les actions de Berlin comme une provocation délibérée et prendra des mesures de rétorsion.
Cependant, le Ministère des Affaires Étrangères russe a laissé une petite marge de manœuvre à Berlin – ne plus en parler, ne pas rester dans la lumière, et
renvoyer l’opposant récupéré dans sa patrie dès que possible. Il est peu probable que l’Allemagne puisse profiter de cette marge, on a déjà trop parlé de Navalny, l’affaire a déjà été portée
au niveau de l’Union Européenne, Berlin ne peut tout simplement pas la porter seule. Mais il est important que l’Allemagne ait eu le choix entre plusieurs options et qu’elle puisse maintenant
entamer des négociations avec Moscou sur une solution de sortie de crise mutuellement acceptable.
Qu’est-ce qui a donné à la Russie une telle confiance ? Après tout, Moscou compte clairement sur le fait que, sous la menace d’une confrontation, Berlin
modérera ses ardeurs et tentera de clore rapidement le sujet Navalny.
Comme nous l’avons déjà mentionné, ces dernières années, l’Allemagne s’est fortement écartée des États-Unis pour des raisons objectives. En outre, ce conflit
est de nature fondamentale et est insoluble dans le cadre des relations existantes. Il faut garder à l’esprit que les États-Unis ont une influence importante sur certains pays de l’Union
Européenne (en particulier sur les pays d’Europe de l’Est), qui tentent de s’opposer à la domination allemande dans l’Union Européenne. La Pologne se distingue particulièrement à cet égard,
qui, tout comme dans les années 1920 et 1930, tente d’évincer l’Allemagne de la position de leader régional de l’Europe Centrale et Orientale, en la remplaçant par elle-même.
L’alliance polono-américaine est assez dangereuse pour Berlin. L’Allemagne seule ne peut pas lui résister, et la France, qui est le partenaire de Berlin en ce
qui concerne la nécessité de réformer l’UE, est en même temps un concurrent de l’Allemagne. De plus, Macron est en concurrence avec Merkel pour le statut personnel de leader de l’UE.
L’alliance avec la France n’est pas fiable, et le soutien français n’est pas garanti. Le seul allié fiable est la Russie (ne serait-ce que parce qu’elle est elle-même la cible d’attaques,
tant par les États-Unis que par la Pologne). Ce n’est qu’en s’appuyant sur la coopération avec Moscou que Berlin peut prétendre à une position de leader dans l’UE.
En promouvant le thème de « l’empoisonnement de Navalny », Berlin a clairement essayé de négocier avec la Russie certaines concessions géopolitiques
(peu importe où : en Ukraine, dans les Balkans, on ne sait jamais où ailleurs). Cependant, les opposants politiques internes à la politique de rapprochement de Merkel avec la Russie ont saisi
l’occasion et ont lancé une campagne contre le projet Nord Stream 2.
Merkel est très mal exposée ici. Depuis des années, les médias occidentaux disent au public local que Navalny est le principal concurrent de Poutine en Russie.
Par conséquent, la nouvelle de son empoisonnement, qui a provoqué un éclat de rire chez les Russes et des questions « qui se soucie de lui ? », a plongé une partie importante de la
société occidentale dans l’horreur – une fois de plus à Moscou, des concurrents politiques sont tués.
Dans ce contexte, la campagne des forces pro-américaines en Allemagne pour l’abandon de Nord Stream 2 a reçu un soutien public suffisant pour que Merkel ne
puisse pas l’ignorer. Au début, la Chancelière a déclaré que Navalny n’avait rien à voir avec le gazoduc, mais deux jours plus tard, elle a rectifié sa position et n’a pas exclu que
l’Allemagne se retire du projet.
En même temps, Merkel était bien consciente que la fermeture du projet Nord Stream 2 était une nuisance pour la Russie et un désastre pour l’Allemagne. Pas
seulement parce que son économie va perdre un sérieux avantage concurrentiel par rapport à l’économie américaine. Il existe d’autres moyens de livrer le gaz russe à l’Allemagne. Tout d’abord,
ce serait un désastre politique. Devant le monde entier, Berlin perdrait la bataille pour le gazoduc non seulement pour Washington, mais aussi pour Varsovie.
La Pologne humilierait l’Allemagne en remportant une bataille géopolitique fondamentale avec elle, priverait Berlin de la perspective d’une alliance avec la
Russie, et peut-être même arriverait-elle à ce que la plupart des membres d’Europe de l’Est de l’UE soient réorientés de Berlin vers Varsovie. Compte tenu de l’histoire des relations
germano-polonaises, ce serait non seulement une défaite politique, mais aussi une défaite historique et, à cet égard, civilisationnelle.
Tentant d’éviter le pire, Merkel a déclaré que le sort des sanctions anti-russes dues à l’affaire Navalny (concernant Nord Stream 2) sera décidé non pas par
l’Allemagne, mais par l’UE. Considérant que plusieurs des plus grandes entreprises énergétiques des principaux pays de l’UE sont impliquées dans le projet Nord Stream 2, l’Allemagne pourrait
compter sur le fait que les sanctions seraient soit bloquées par plusieurs membres de l’UE, soit n’affecteraient pas Nord Stream 2.
Mais, premièrement, tous les membres de l’UE sont très sensibles à la pression américaine. Deuxièmement, pourquoi devraient-ils mourir sur le champ de bataille
pour Nord Stream 2, qui intéresse surtout l’Allemagne, si celle-ci s’en lave les mains ? Troisièmement, tous les Européens aiment négocier – ils disent « Nous n’imposerons pas de
sanctions trop sévères, mais vous nous donnez quelque chose en échange ».
En même temps, le Kremlin sait très bien que les entreprises allemandes ne pardonneront ni à Merkel ni à son parti si le projet Nord Stream 2 échoue. Ce n’est
pas pour rien que les dirigeants de la CSU (un allié de la CDU de Merkel) ont déjà déclaré qu’il ne peut être question de sanctions contre Nord Stream 2. Rien ne s’est encore produit et la
coalition au pouvoir de Merkel a déjà craqué. C’est alors que Moscou a lancé son ultimatum : soit l’Allemagne cesse de faire l’imbécile, soit la Russie elle-même réduira fortement le niveau
de coopération.
Moscou exige que Berlin décide si les deux pays sont des alliés ou non. S’ils le sont, alors la politique orientale de l’Allemagne doit subir une révision
radicale. S’il est si simple que les intérêts coïncident temporairement, alors la Russie n’a aucun intérêt à ce qu’un tel État renforce sa position en Europe. Qu’ils découvrent avec les
Polonais qui a le plus de valeur pour l’histoire mère. Et Moscou a déjà diversifié ses risques dans le secteur de l’énergie. En temps de crise, lorsque la concurrence s’intensifie, il y a
toujours des acheteurs pour les sources d’énergie russes moins chères, car cela réduit le coût des produits et augmente leur compétitivité.
En fin de compte, même les Américains ont déjà compris qu’ils ne peuvent pas apporter leur coûteux gaz liquéfié aux Européens, mais acheter du gaz russe bon
marché et le revendre aux Allemands.
L’Allemagne se voit proposer un choix très difficile, mais au final, personne ne l’a forcée à parrainer le Maidan ukrainien en 2014, et à se précipite
maintenant pour traiter Navalny, qui a été facilement soigné par les médecins d’Omsk. Et personne ne l’a forcée à organiser des provocations. Il est grand temps pour elle de savoir où est sa
place et de ne pas se précipiter inutilement.
Il se trouve qu’hier, je rentrais chez moi en taxi. Le chauffeur de taxi, qui ressemblait à Bill
Murray, s’est révélé très bavard. Pendant le trajet, comme cela arrive souvent, nous avons abordé tous les sujets, du temps qu’il fait aux blondes au volant.
À un moment donné, en guise de bruit de fond, la radio diffusait les nouvelles. Après le reportage sur l’empoisonnement d’Alexei Navalny, le NordStream 2 et les
éventuelles sanctions de l’UE, le chauffeur de taxi a secoué la tête et a fait une déclaration réfléchie : « Ce coup-ci, maman est coincée… »
« Quelle maman ? » Me suis-je renseigné.
« Quelle maman ? » a demandé le chauffeur de taxi. « Toujours la même, Angela Merkel. Vous savez pourquoi Navalny a été livré à
l’Allemagne ? Laissez-moi vous expliquer. » Et puis, pendant un quart d’heure, le chauffeur de taxi a présenté une théorie cohérente de ce qui s’est passé, digne d’être étudiée au
ministère des Affaires étrangères, qui répondait à toutes les questions qui me préoccupaient.
Voici l’histoire.
Au début du mois d’août, tout le monde se préparait aux élections en Biélorussie, dans le pays lui-même, ainsi qu’en Russie et dans les pays de l’UE. C’était un
jeu passionnant dans lequel chacun pariait sur son propre candidat. Mais je dois immédiatement vous avertir que ce que nous observions n’était que la partie visible de l’iceberg, alors que
les courants sous-marins n’étaient connus que de quelques-uns.
Moscou et Minsk étaient en train de casser la vaisselle de manière démonstrative, en se criant dessus et en se tirant par les cheveux, créant l’illusion d’une
rupture totale des relations. C’était l’intention !
L’Europe, contente et détendue, se frottait les mains et voyait déjà comment elle allait très bientôt chasser « le dernier dictateur d’Europe » et
installer un clone Biélorusse de Juan
Guaidó à Minsk, s’emparant de cette délicieuse pièce de l’échiquier.
Les élections ont eu lieu. Tout le monde s’est figé. Sans se soucier d’attendre les résultats des élections, sur ordre du média provocateur polonais Nexta,
l’opposition biélorusse blanc-rouge-blanc [le drapeau de l’occupant nazi] s’est mise en ordre de bataille.
Au début, tout se passait comme prévu. Des foules de blanc-rouge-blanc excités inondèrent les rues et commencèrent à menacer la police, les fonctionnaires et
les journalistes, déclenchant des escarmouches et des grèves. Les ambassadeurs slovaques et espagnols en Biélorussie se sont prononcés en faveur des manifestants et « se sont rangés du
côté du peuple ». Cela se passait également comme prévu. Il semblait que [le dernier dictateur d’Europe] Loukachenko était à deux doigts de tomber.
Mais ensuite, Moscou est entré dans le jeu. Elle a reconnu le résultat des élections [que Loukachenko a gagnées] et a commencé à le soutenir sur le plan
organisationnel, informationnel et financier. L’Europe devait augmenter la pression. Mais comment ?
Nexta faisait des pieds et des mains et exhortait les militants blanc-rouge-blanc à être plus actifs, mais ils n’arrivaient pas à prendre le dessus dans leurs
tentatives de prise de pouvoir. Ils se sont révélés trop faibles, en comparaison avec leur propre peuple. Et puis, heureusement, Navalny a été empoisonné. En tout cas, c’est ce que certains
ont imaginé.
Des agents du ministère allemand des Affaires internationales, qui ont sympathisé avec le SPD de Schröder, ont pris contact avec Yulia Navalny (sa femme) et lui
ont proposé de l’hospitaliser dans une clinique en Allemagne. Yulia a accepté et a fait appel à Poutine.
Puis le ministre allemand des affaires étrangères est entré dans le bureau de la Chancelière allemande et a posé son joker sur la table : « Nous pouvons
aller chercher Navalny pour le faire soigner. Si Moscou tente d’empêcher cela, nous provoquerons un scandale retentissant. Nous aurons son corps et nous déciderons ensuite de la manière de
jouer ». Merkel a trouvé cette proposition séduisante et, n’y réfléchissant pas trop longtemps, a accepté. Moscou ne s’est pas opposé au transfert de Navalny.
Après que Navalny a été amené en Allemagne et déposé à la clinique de la Charité dans un cortège composé de 12 voitures, maman Angela a appelé Moscou et a exigé
: la Russie doit cesser de soutenir Loukachenko, sinon nous annoncerons que Navalny a été empoisonné avec du « Novichok ». Moscou a refusé et a augmenté son soutien à Loukachenko,
déclarant qu’elle avait organisé une réserve de forces spéciales prête à être envoyée en Biélorussie pour en prendre le contrôle – juste au cas où quelqu’un ferait un geste soudain.
Le lendemain, Berlin a annoncé que les résultats d’analyses montraient un empoisonnement avec un inhibiteur de la cholinestérase. C’était son dernier coup de
semonce. Puis il y a eu un autre appel téléphonique, pour prévenir que la prochaine fois du « Novichok » sera trouvé. Moscou a refusé, et a promis à Minsk un milliard de dollars le
jour même.
À ce moment-là, la patience de Berlin s’est épuisée. Navalny fut immédiatement transféré dans un hôpital militaire, où l’on « découvrit » sans délai
qu’il avait été empoisonné avec du « Novichok ». Il n’a pas été possible de trouver le « Novichok » pendant qu’il était à la Charité, car les journalistes et les
fonctionnaires pouvaient exiger de voir les résultats des tests, alors que dans un hôpital militaire, de telles demandes seraient refusées : l’information est secrète. Mais même le
« Novichok » n’a pas pu forcer Moscou à cesser de soutenir Minsk. Le premier ministre russe Mikhaïl Michoustine a été dépêché à Minsk avec une mallette remplie de papiers à
signer.
Il s’ensuivit une tentative de Fritz Merz, l’adjoint d’Angela Merkel à la CDU, de faire pression sur Merkel pour fermer NordStream 2, mais il se fit rapidement
tirer les oreilles par le lobby des entreprises allemandes qui avaient investi dans ce pipeline et, en gémissant et en pleurnichant, il replongea dans son trou.
Puis Loukachenko, étant un dur à cuire, a présenté une interception, avec un profil amateur intentionnel, de communications diplomatiques secrètes entre la
Pologne et l’Allemagne dans laquelle ils discutaient de leurs plans d’empoisonnement de Navalny. Aujourd’hui, ils sont assis à Varsovie et à Berlin et ne savent pas comment réagir à ce film,
nier ou prétendre ne rien avoir remarqué. Quel dilemme !
Le résultat intermédiaire est donc le suivant : Navalny est bien vivant, tranquillement installé dans un hôpital militaire allemand et se demandant
périodiquement quand il sera autorisé à rentrer chez lui. Mais il ne sera pas autorisé à rentrer chez lui de sitôt.
Maintenant, à l’approche des élections, alors que la campagne électorale parlementaire commence en Allemagne, la coalition CDU/CSU de Merkel n’a pas beaucoup de
soutien populaire. Certaines personnes sont même prêtes à prendre le Reichstag à mains nues et à y apposer leur propre drapeau. Et puis nous avons cette histoire toxique avec le
« Novichok » !
Si Merkel annonce que c’est le crime du siècle où une grande figure de l’opposition russe a été diaboliquement empoisonnée avec du « Novichok », alors
elle sera obligée de rompre toute relation avec le régime sanguinaire et de présenter des preuves. Mais il n’y aura aucune preuve à présenter. Et personne ne lui permettra de geler
l’achèvement du gazoduc. Sinon, les entreprises allemandes, qui ont investi dans NordStream 2, prendront d’assaut le Reichstag avant même les citoyens allemands furieux. Dans les deux cas, la
coalition CDU/CSU sera confrontée à une défaite.
Mais si elle fait marche arrière, présente des excuses et renvoie Navalny en Russie, en prétendant que ce qui s’est passé était une malheureuse série d’erreurs,
et punit tous ceux qui l’ont mise dans cette situation dans toute la mesure du droit allemand, cela ne sauvera pas la situation non plus. Les électeurs allemands ne pardonneront pas à Merkel
la perte de l’autorité internationale de l’Allemagne, la perte d’influence en Europe et l’incompétence totale dans la gestion des affaires étrangères, et la puniront quand même dans les
urnes.
Par conséquent, son seul choix est d’attendre son heure, assise avec une fesse sur chacune des deux chaises – blâmant la Russie pour le déploiement du
« Novichok » et soutenant simultanément l’achèvement de NordStream 2. Mais nous sommes sur le point de voir un flot de rapports de témoins oculaires, de photographies et de
documents provenant des différents hôpitaux où le patient VIP a été traité, envoyant bouler une des deux chaises. Il ne faut donc pas écarter la possibilité du retrait de Mme Merkel avant la
fin de son mandat. Dans ce cas, elle ne battra pas le record de Helmut Kohl, 16 ans comme Chancelier.
Mais qu’en est-il de l’ami de la Russie, Gerhard
Schröder ? En tant que président du conseil d’administration de la société NordStream 2 et chef du SPD [ancien chef, NdT], il envisage l’avenir avec confiance et optimisme. Dans tous
les cas, la coalition CDU/CSU sera dégonflée et le SPD renforcera sa position au Bundestag et, soit indépendamment, soit en coalition avec d’autres partis, installera son propre leader en
tant que Chancelier. Le NordStream 2, qui a été dans les limbes politiques pendant quelques années, sera achevé et entrera en service à pleine capacité très rapidement.
Quand nous sommes arrivés chez moi, le chauffeur de taxi a demandé : « Jouez-vous aux échecs ? »
« Parfois », répondis-je avec un signe de tête.
Aux échecs, il existe une tactique appelée « pion empoisonné ». Votre adversaire, cherchant à obtenir un avantage matériel, prend ce pion, se retrouve
piégé et perd inévitablement.
En sortant du taxi, quelque peu perplexe, j’ai demandé au chauffeur de taxi d’où il tenait toutes ces informations. Il m’a répondu avec un triste sourire à la
Bill Murray : « De mon frère. Il vit en Allemagne et travaille également comme chauffeur de taxi ». C’est à ce moment que j’ai réalisé que les chauffeurs de taxi savent tout.
Le novichok est décidément un produit miraculeux : Navalny, rajeuni et avec un capital politique tout neuf de martyre, s’est découvert « une mission »,
rien de moins. Ça y est, il a été touché par la grâce et va revenir en Russie porter la bonne parole. Il est vrai que La Charité, où il a été hospitalisé, s’y prête : ce fut le passage chanceux
de la Révolution orange ukrainienne de 2004 et manifestement le scénario tente d’être répété.
Le New
York Times l’annonce, et nous n’avons aucune raison de douter du New York Times, qui a été par trois fois récompensé par le Prix Pulitzer en 2020, notamment pour une série d’articles
russophobes sur Poutine, ce qui prouve bien son objectivité : Navalny va rentrer en Russie
porter la bonne parole, telle est sa mission ! Amen
Le procureur allemand l’a déclaré : « He’s not planning to go into exile in Germany », the official said. « He wants to go home to Russia and he
wants to continue his mission« .
Autrement dit, le capital politique de Navalny, au plus bas ces derniers temps, a été regonflé avec un petit coup de novichok périmé (car, pour une arme chimique,
ça n’est vraiment pas efficace). Comme Yulia Skripal, il s’est fait une cure de rajeunissement, ce qui fut confirmé par la France et la Suède, où des échantillons du sang de Navalny, qui sont
manifestement envoyés partout sauf en Russie, ont été « analysés » et, Ô surprise, tout concorde. Je ne sais pas pour vous,
mais moi, vraiment, je ne m’y attendais pas …
Le schéma est un peu réchauffé, mais puisque ça marche, pourquoi faire des efforts. Rappelez-vous l’Ukraine en 2004.
Yushchenko, le candidat « d’opposition » choisi par l’Occident, n’arrivait pas à augmenter son capital politique et gardait son image d’ancien Premier ministre. Au bon moment, il a été
« empoisonné », sans aucun risque pour sa santé, mais avec des effets dévastateurs sur le visage. L’image a été changée, dans tous les sens du terme. Soigné à … la Charité en Allemagne,
comme notre ami Navalny, l’empoisonnement a été « prouvé » et il est revenu en Ukraine pour les élections en « victime », lui aussi porter sa mission. Même avec ça, il a fallu
l’intervention de l’OSCE pour organiser un troisième tour, car il n’arrivait pas à gagner contre Yanukovitch, qui a d’ailleurs ensuite remporté les élections suivantes, ce qui a conduit au Maïdan
de 2014 : quand tu ne peux pas gagner
par les urnes, tu manipules les gens, les pousses dans la rue et tu prends le pouvoir par le soutien de la communauté internationale.
Donc, ici,
nous avons un Navalny, habillé des oripeaux de l’opposant martyr, renvoyé en Russie sous peu (il faut bien rentabiliser un tel investissement), afin de « continuer sa mission ».
Autrement dit, de porter la bonne parole pour les siècles des siècles élections à venir et, d’ici-là, déstabiliser la situation. Au fait, la population en Russie n’est pas encore
« fatiguée » ? Ne vous inquiétez pas, ça va venir …
Vous avez peut-être déjà entendu l’histoire ; sinon, voici le synopsis
Le
dictateur russe Vladimir Poutine a fait empoisonner le principal candidat de l’opposition russe, Alexei Navalny, la némésis de Poutine, avec du Novichok, une arme chimique de qualité militaire, interdite
au niveau international. Navalny est tombé dans le coma et a été transporté par avion militaire allemand au centre médical de la Charité en Allemagne, où les experts médicaux militaires allemands
ont trouvé des traces de Novichok sur son corps. Pour cet acte odieux, l’Occident, dans son ensemble, se regroupe et se prépare à imposer de nouvelles sanctions à la Russie, l’empêchant peut-être
d’achever le gazoduc NordStream 2 sous la Baltique, ce qui rendrait l’Europe encore plus dépendante du gaz naturel de cette dernière au lieu d’acheter du gaz naturel liquéfié bon marché et
abondant aux États-Unis.
Si la lecture de ce qui précède n’a pas insulté votre intelligence, alors, avant de vous sentir vraiment insulté, il y a une courbe d’apprentissage assez raide à
gravir, mais je ferai de mon mieux pour vous aider à la surmonter. Et si vous vous sentez insulté, la question est de savoir à quel point vous êtes insulté. Parce que le dédain, la
condescendance, l’arrogance, l’indifférence et le mépris pur et simple que vous manifestent ceux qui poussent ce faux récit est si extrême qu’il n’y a qu’une seule réponse psychologiquement saine
possible, qui est de rire, d’abord de l’ensemble du récit, puis de chacun de ses éléments, qui sont tous drôles en soi, comme un parangon de stupidité illusoire et malavisée.
Le « dictateur russe
Vladimir Poutine » a remporté les élections présidentielles de 2018 avec 76,69 % des voix. Selon un rapport publié le 3 septembre par le Centre Levada (un agent étranger opérant en
Russie), si une élection avait lieu aujourd’hui, 77% des électeurs décidés voteraient pour Poutine et 10 fois moins pour le nationaliste Vladimir Jirinovsky. En attendant, un référendum a eu lieu
cet été, où 77,92 % des votants (avec un taux de participation de 67,97 %) ont approuvé une série de changements constitutionnels, dont l’un permettra à Poutine de se présenter pour deux autres
mandats présidentiels. Il en ressort clairement que la plupart des électeurs russes aiment Poutine, et que les rares qui ne l’aiment pas préféreraient quelqu’un de plus nationaliste.
Quant au « principal candidat de
l’opposition et ennemi juré de Poutine, Alexeï Navalny », il se maintient à seulement 2 % des voix. Il ne semble pas y avoir beaucoup de place pour une opposition dans un environnement
politique où le leadership national est si largement populaire, et on vous pardonnerait de penser que la fonction de Navalny est d’éponger le vote de la folie – les mécontents permanents, les
partisans des reptiloïdes de la planète Nibiru et
divers autres vomis et débris politiques – afin de maintenir une illusion de pluralisme politique dans ce qui est une politique plutôt monolithique.
Mais Navalny remplit deux fonctions supplémentaires. Premièrement, il est un pipeauteur professionnel formé à Yale (dans le cadre du Maurice R. Greenberg World
Fellows Program) pour attirer les jeunes et les idiots (mais je me répète). Il les incite à faire des démonstrations de force, sans se soucier d’obtenir une autorisation. En conséquence, ils sont
arrêtés et sont ensuite remis à la garde de leurs parents. La demande pour ses services est constante : chaque génération produit une nouvelle réserve de jeunes idiots qui veulent se
rebeller, être gentiment réprimandés, se repentir, repartir en mode patriote et aller travailler pour un conglomérat d’État. Le service de Navalny est considéré comme précieux, surtout si l’on
considère qu’il est gratuit car son financement provient de sources étrangères, occidentales.
La deuxième fonction de Navalny est d’aider la Russie à développer et à maintenir des technologies politiques pour combattre les révolutions de couleur. Il s’agit
d’un savoir-faire important, qui est en train de devenir un produit d’exportation précieux. Lorsqu’une révolution colorée a été récemment tentée au Belarus, le président Alexandre Loukachenko a
appelé Poutine et lui a demandé de l’aide (conformément aux termes du traité sur la création d’un État de l’Union de la Russie et du Belarus du 8 décembre 1999). En réponse, Poutine a dépêché
plusieurs avions de spécialistes en révolution de couleur armés d’ordinateurs portables et de smartphones chargés de logiciels spécialisés. Navalny est utile à ce titre car il est à la fois très
entraîné à suivre les méthodologies de la révolution de couleur et presque totalement inintelligent et peu créatif dans ce domaine, ce qui fait de lui un précieux spécimen de laboratoire pour les
spécialistes du gouvernement qui peuvent l’étudier et l’expérimenter.
En reconnaissance de ces précieux services que Navalny rend à l’État russe, il serait approprié de l’appeler « la némésis de
Poutine » uniquement si « némésis » est
un nouvel euphémisme étrange pour « animal de
compagnie ». En effet, il semble mener une existence charmante. Il est un peu criminel (détournement de fonds, fraude), mais il n’obtient que des peines avec sursis. Il a violé les
termes de sa peine avec sursis en se faisant arrêter lors d’une manifestation organisée sans autorisation, mais il a été libéré. Et plus récemment, après que sa vie ait été héroïquement sauvée
par les médecins à Omsk, où le vol pour Moscou à bord duquel il est tombé malade a fait un atterrissage d’urgence, il a été autorisé à se rendre à l’étranger en violation des restrictions de
voyage ordonnées par le tribunal en attendant un procès – ce qui n’a pu être possible que si les autorités fédérales l’ont expressément autorisé.
Ce dernier incident est clairement révélateur du traitement de VIP dont il a fait l’objet de la part des autorités russes. Le Kremlin semble être satisfait de lui,
mais est-il satisfait de lui-même ? Le mur impénétrable de l’indifférence électorale russe envers quelqu’un qui semble être rien de moins qu’un patriote russe à part entière, la déception à peine
cachée de ses maîtres à penser occidentaux, le traitement condescendant et indulgent des tribunaux russes, le traitement doux et courtois de ses jeunes disciples un peu idiots par la police
anti-émeute, l’incongruité tout à fait ridicule de son traitement flatteur dans les médias occidentaux et, peut-être pire encore, la reconnaissance éventuelle que c’est son propre travail qui a
contribué à mettre un terme à la révolution colorée en permettant à l’État russe de mettre au point toute une série de contre-mesures efficaces contre celle-ci, suscitant une gratitude tacite
mais palpable de son supposé ennemi juré au Kremlin – tout cela semble avoir fait des ravages, rendant Alexei déprimé et l’obligeant à prendre des antidépresseurs.
D’autres problèmes de santé ont également été mis en évidence. Navalny n’est pas vraiment un politicien, mais plutôt un blogueur. Étant donné le contenu entièrement
spécieux et souvent faux de son blog, c’est un blogueur qui tente de séduire les jeunes, les personnes à la mode et presque entièrement non intellectuelles – c’est-à-dire qu’il est, plus
précisément, un blogueur pute-à-clics qui
diffuse de fausses nouvelles en utilisant la force de son beau froncement de sourcils, franc et déterminé. Et là, il a un problème en ce sens qu’il n’est plus particulièrement beau à voir. Il est
plutôt rondouillard – rien qui mérite d’être mentionné selon les normes américaines d’obésité morbide, mais plutôt remarqué par les jeunes idiots à la mode qu’il essaie de mener au combat – ce
qui lui vaut le surnom d’Ovalny. Sa propre femme s’est un jour plainte, en privé sur Internet (c’est-à-dire publiquement), que ses seins étaient plus gros que les siens. Ses seins sont en effet
assez gros, comme l’atteste une photo qui a également été diffusée sur Internet.
Une autre de ses photos, dans laquelle il engloutit un bol de nouilles instantanées, a été transformée en mème.
Plutôt farfelu, Ovalny s’est mis à améliorer son image corporelle en suivant des régimes exotiques et en prenant des pilules amaigrissantes dangereuses.
Les deux derniers incidents désastreux, l’un à Khabarovsk, l’autre à Minsk, l’ont peut-être poussé à bout. À Khabarovsk, il a tenté d’inciter à une importante
protestation publique concernant le licenciement, l’arrestation et le procès du gouverneur régional quelque peu populaire Sergei Furgal. Il a été accusé d’avoir passé des contrats pour faire tuer
ses concurrents commerciaux alors qu’il était un mafieux essayant de reprendre le commerce régional de la ferraille dans les années 1990, qui ont été marquées par la criminalité. À Minsk, son
objectif était de fomenter une rébellion menant au renversement du président biélorusse Alexandre Loukachenko. Ces deux manifestations n’ont abouti à rien. Celle de Khabarovsk s’est atrophiée
lorsqu’il a été contraint de se concentrer sur Minsk, tandis que celle de Minsk s’est transformée en une fête de l’amour harmonieuse et pacifique à la suite de l’arrivée de plusieurs avions
d’experts moscovites en révolutions colorées.
Mis à part les fausses allégations concernant son empoisonnement au Novichok (nous y reviendrons plus tard), Navalny semble avoir été victime de sa propre vanité et
de son orgueil. Il s’est effondré dans l’avion alors qu’il rentrait à Moscou après un voyage à Novossibirsk et Tomsk (à ne pas confondre avec Omsk où l’avion dans lequel il se trouvait a fait un
atterrissage d’urgence). Les détails sont incertains, mais il semble que pendant ce voyage, il ait tenté de noyer son chagrin en buvant une grande quantité d’alcool de contrebande. Les effets de
l’alcool, combinés aux antidépresseurs, au régime radical et aux pilules amaigrissantes, en plus du diabète dont il souffrait, ont provoqué l’effondrement de son métabolisme. L’équipe médicale
d’urgence d’Omsk, aidée par une équipe spéciale venue de Moscou, a travaillé dur pour le stabiliser. Il a subi des tests approfondis pour détecter la présence de tout poison, et aucun n’a été
trouvé au-delà de traces d’alcool. Il est resté comateux, mais a finalement été déclaré suffisamment stable pour voyager et 10 heures plus tard (après que les pilotes de la Bundeswehr[armée
allemande, NdT] aient récupéré leur belle endormie) il a été transporté par avion en Allemagne, invité spécial de la Bundeskanzlerin Merkel.
C’est à ce moment que l’histoire du malheureux blogueur Ovalny prend une tournure vraiment sinistre, car il semble que ses mentors occidentaux déçus aient décidé
qu’il doit être utilisé comme un agneau sacrificiel dans le but d’empoisonner les relations de l’Allemagne et de l’UE avec la Russie, avec Merkel, le chef de l’OTAN et divers autres responsables
occidentaux qui commencent à pousser l’histoire selon laquelle Navalny a été empoisonné au Novichok, un agent neurotoxique mortel de qualité militaire. Des théoriciens du complot de tous bords
ont immédiatement surgi du bois et ont commencé à s’interroger sur les différentes raisons de cette déclaration vraiment bizarre : s’agissait-il de bloquer l’achèvement de NordStream 2 ?
S’agissait-il de punir la Russie pour avoir contrecarré la révolution de couleur en Biélorussie ? Je traiterai de ces réflexions aléatoires plus tard, mais laissez-moi d’abord vous dire quelques
mots sur le Novichok.
Le Novichok, en tant qu’agent physique, n’existe pas vraiment – du moins pas en tant qu’arme chimique. Eh bien, il peut exister sous forme d’échantillon dans un
conteneur scellé dans des laboratoires secrets aux États-Unis, au Royaume-Uni (à Porton Down) et, curieusement en République tchèque (de l’aveu même des Tchèques), mais aucune personne saine
d’esprit et non suicidaire ne l’utiliserait jamais en dehors d’un laboratoire sécurisé. L’Union soviétique a développé des agents organophosphorés binaires pour attaquer les nerfs comme armes
chimiques de champ de bataille dans un laboratoire d’Asie centrale. Ils sont binaires parce que la substance devient mortelle lorsque deux parties non mortelles sont combinées, et c’est une arme
de champ de bataille parce qu’elle est assez puissante pour anéantir des armées entières. Il est ridicule de penser que la technologie a été développée pour la délivrer en doses homéopathiques,
permettant à la victime de survivre. Si Navalny avait été empoisonné avec un agent neurotoxique organophosphoré avant ou pendant un vol vers Moscou, l’ensemble des passagers de l’avion aurait été
tué, et pourtant tout le monde, y compris Navalny lui-même, a survécu. En fait, toutes les victimes supposées du Novichok, sauf une, ont survécu jusqu’à présent, et c’est tellement peu probable
que je me sens assez confiant pour déclarer que le Novichok est un poison mental répandu par les médias occidentaux.
Jusqu’à présent, les principales victimes de ce poison mental semblent être les dames qui sont les figures de proue non élues des gouvernements occidentaux. Le mandat de Theresa May en tant
que Premier ministre britannique s’est terminé dans la honte, ce qui a contribué à son utilisation pionnière du terme « hautement
probable » en ce qui concerne l’utilisation du Novichok par la Russie dans l’empoisonnement totalement sans motif de l’espion échangé Sergei Skripal et de sa fille (qui ont tous
deux survécu mais qui sont enfermés quelque part depuis). C’était la première fois que la théorie informelle des probabilités était appliquée à une enquête criminelle internationale, ce qui
démontre amplement l’idiotie totale de Theresa May.
Et maintenant, Mme Merkel semble déterminée à suivre les traces de Theresa May. Vraiment, Angela ? Bien sûr, Theresa est une idiote, mais qu’est-ce qui a mal tourné
dans votre vieux cerveau fracturé pour vous faire croire un instant que c’était une bonne idée ? Espérons que des cerveaux plus calmes seront là quelque part en Occident, et qu’ils décideront que
cette farce avec le Novichok est allée trop loin et doit cesser.
En ce qui concerne les cerveaux surmenés des théoriciens du complot, l’Allemagne a bien plus besoin du NordStream 2 que la Russie. L’Allemagne a fermé ses
installations de production d’électricité au charbon et au nucléaire au profit de l’éolien et du solaire, intermittents et peu fiables, ce qui a fait grimper ses tarifs d’électricité à six fois
ceux de la Russie, rendant l’Allemagne totalement dépendante de la production d’électricité à base de gaz naturel russe pour stabiliser son réseau électrique. En attendant, la
Russie n’a pas besoin du nouveau gazoduc ; elle peut désormais livrer du gaz naturel sous forme liquéfiée depuis la ville arctique de Sabetta sur la péninsule de Yamal via ses nouveaux méthaniers
brise-glace et les terminaux de regazéification européens construits sur l’insistance des Américains.
Le GNL américain provient de la fracturation hydraulique, où la production de gaz naturel est concomitante à celle de pétrole, les puits fracturés plus récemment
devenant plus gazeux et moins huileux. Mais la fracturation pour le GNL est une proposition perdante alors que l’industrie américaine de la fracturation est maintenant aussi comateuse que le
pauvre Navalny et qu’il est peu probable qu’elle puisse fournir les volumes de gaz dont l’Allemagne aura besoin. Enfin, si les sanctions occidentales élargies empêchent la Russie d’exporter
davantage de gaz naturel, elle construira d’autres usines géantes et utilisera ce gaz pour fabriquer des matériaux synthétiques qui remplaceront les importations. Comme les Russes aiment à dire
: « Augmentez les
sanctions, s’il vous plaît ! »
La seule conclusion générale que je puisse en tirer est que les services de renseignement et de sécurité d’État occidentaux sont pourris de fond en comble
et que le Novichok est comme les champignons qui poussent au sommet d’une souche d’arbre, ce qui montre qu’elle est pourrie jusqu’aux racines et qu’il est dangereux de s’y asseoir car elle peut
s’effondrer dans un vilain trou dans le sol à tout moment. Quant à Alexei, j’espère qu’il se remettra et qu’il réussira à s’échapper et à rentrer chez lui, où une foule de jeunes idiots aux yeux
brillants et tout frétillants l’accueillera à son arrivée.
Une information aussi surprenante que significative vient d’être dévoilée par le chef de file de la délégation russe à l’Assemblée parlementaire du Conseil de
l’Europe : dès le mois d’août, avant que l’on ne sache ce qui se passe avec Navalny, l’ordre du jour des séances prévoyait à la rentrée une discussion … sur Navalny. Si le politiquement
correct nous oblige à écarter la voie de la mise en scène concertée de l’exfiltration du blogueur-opposant et de la relance de l’attaque de la Russie, il ne reste qu’une seule explication
possible : le Conseil de l’Europe a recours à des voyants … C’est tout aussi plausible que le novichok.
Pietr Tolstoï, à la tête de la délégation russe à l’APCE vient de faire une déclaration qui,
à n’en pas douter, passera inaperçue dans les médias occidentaux. Et pour cause.
« Pour moi, ça a été
particulièrement surprenant de voir, encore en août, à l’ordre du jour des séances de la commission des questions juridiques et des droits de l’homme un point prévoyant la discussion sur ce
sujet (Navalny). Alors qu’à ce moment, il n’y avait absolument aucune information sur l’état de santé de Navalny et ni sur son diagnostic. (…) Il a été demandé aux collègues européens une
aide concertée dans l’enquête sur l’incident avec le blogueur Navalny, pour que par la suite, il soit possible de discuter de la confirmation des faits et non pas des
rumeurs« .
Donc, avant que l’on ne sache rien sur Navalny, il était déjà prévu de le mettre à l’ordre du jour à la rentrée et les « collègues européens » ont été
priés de trouver des faits. Le hasard des calendriers est incroyable …
Il faut dire que les choses ne cessent de s’enchaîner. Navalny s’est réveillé, frais comme un gardon. Prêt à parler, ayant toute sa mémoire. Décidément, le
novichok est de plus en plus mauvaise qualité … D’autant plus qu’aucune des personnes l’accompagnant pendant ce voyage n’a été contaminée … Soit. Il y en a même une, Maria Pevtchykh,
grande patriote de l’opposition russe vivant de manière permanente à Londres, qui vient de s’enfuir … en Allemagne, dès que le Comité d’enquête l’a convoqué comme témoin. A moins que sur le
modèle de l’opposition biélorusse, l’on n’affirme qu’elle aussi soit partie à l’insu de son plein gré sous la contrainte. À ce rythme-là, l’Allemagne va dépasser l’Angleterre comme
Eldorado des « opposants » russes …
Nous
vivons vraiment une époque merveilleuse, passablement primaire, mais merveilleuse !
Au regard de la poussée d'hystérie en Occident autour de l'affaire Navalny, des déclarations agressives du G7 envers la Russie et de l'implication de l'OIAC, la
Russie a décidé de réagir fermement. Le ministère des affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur allemand pour lui remettre une note de protestation. Puisqu'à ce jour aucune analyse n'a été
transmise aux autorités russes, Navalny est quand même citoyen russe, si les autorités russes ne reçoivent pas les documents demandés, elles considéreront cela comme une provocation hostile, avec
toutes les conséquences qui, logiquement, en découlent, faisant reposer la responsabilité de cette crise internationale, non seulement sur l'Allemagne, mais aussi sur l'OTAN et l'UE. A
suivre.
Quand Navalny a été exfiltré vers l'Allemagne, les médecins russes ont également donné les résultats d'analyses réalisées, afin que leurs collègues allemands
puissent continuer le traitement immédiatement mis en place, qui a permis à l'opposant chéri des globalistes de rester en vie. Après quelques déclarations des responsables allemands invoquant
l'empoisonnement, le laboratoire militaire a "trouvé" du Novichok chez le patient, qui pourtant n'en est pas mort et qui en plus a été le seul contaminé, dans un espace clos comme un avion. Ni à
l'aéroport de départ, ni à l'hôpital non plus, personne n'a été touché. Pour une arme chimique militaire, sous forme de gaz particulièrement volatile, cela soulève de très nombreuses questions.
(Voir notre texte ici).
Malgré les demandes répétées de la Russie d'avoir accès aux analyses de Navalny effectuées en Allemagne, rien n'a été transmis. Dans le même temps, la pression
politique internationale monte. Les ministres des affaires étrangères du G7 déclarent unanimement la Russie coupable:
G7 : l’attaque sur Navalny est une nouvelle atteinte à la démocratie en Russie
Et évidemment, la Russie est appelée à "faire toute la lumière" sur cette affaire. Le fait que les médecins russes n'aient pas trouvé de trace de novichok,
que le Comité d'enquête des transports en Sibérie n'ait lui non plus trouvé aucune trace de cette arme chimique ne change rien :
Nous, ministres des affaires étrangères du G7, appelons la Russie à
faire toute la lumière, sans délai et en toute transparence, sur l’identité des auteurs de cet empoisonnement odieux
Et toujours du côté du bien, c'est-à-dire du sien, d'assumer l'ingérence au nom "de la démocratie" :
Nous demeurons fermement déterminés à soutenir la
démocratie, l’État de droit et les droits de l’Homme en Russie et à renforcer notre appui à la société civile russe./.
Qui pourrait être contre la démocratie ? Certainement pas les Irakiens, les Libyens ou les Ukrainiens - après avoir été "démocratisés".
Et ne s'arrêtant pas en si bon chemin, le communiqué conjoint des ministres allemand et français des affaires étrangères d'aller encore plus loin dans la
condamnation :
Ils partagent une profonde consternation sur cette attaque conduite
contre M. Navalny, qui constitue une atteinte très grave aux principes élémentaires de démocratie et de pluralisme politique. Ils constatent que cette atteinte à l’intégrité physique d’une
personnalité de l’opposition russe n’est malheureusement pas un acte isolé. Ils expriment dans ce contexte leur attente que les autorités russes puissent garantir les conditions d’expression des
droits civils et politiques fondamentaux de la population russe.
Et comme cela est qualifié d'attaque chimique, évidemment l'OIAC doit s'en occuper. Ces déclarations datent du 9 septembre. Ca tombe bien, car il y a une semaine, le 3 septembre,
cette Organisation internationale contre les armes chimiques se déclarait déjà prête à entrer dans la danse.
La situation devient quand même cocasse. Non seulement, la Russie n'a politiquement aucun intérêt à créer une victime sacrificielle qui permettrait à la
communauté internationale de relancer la vague de russophobie, mais en plus Navalny n'ayant strictement aucun capital politique à l'intérieur du pays, il fait moins de bruit vivant que malade ou
mort. Donc, si les médecins russes et le Comité d'enquête n'ont trouvé aucune trace de novichok, que personne d'autre n'a été touché, il y a de fortes chances pour que, effectivement, en
Russie, Navalny n'ait pas été contaminé au novichok.
De deux choses l'une : soit, et aujourd'hui, Navalny n'a aucune contamination au novichok et l'Allemagne bluffe d'où l'hésitation à envoyer des analyses à la
Russie, soit aujourd'hui il est contaminé au novichok ... mais alors cela a été fait après son départ de Russie, dans l'avion spécial qui l'exfiltrait, dans les véhicules sanitaires militaires
qui l'on récupéré en scaphandre à la sortie de l'avion ou à la Charité.
N'ayant aucune réponse à ses demandes officielles d'informations, la Russie a hier fortement réagi. Tout d'abord, un communiqué officiel a été publié hier, soulignant que les autorités russes n'ont pas reçu les informations nécessaires de la part des
autorités allemandes, ce qui l'empêche de pouvoir mener à bien toutes les mesures d'enquête qui sont en cours et que, par ailleurs, les médecins russes ont déjà proposé à leurs collègues
allemands une étroite collaboration, mais sans réponse. Ce qui soulève des questions ... politiques :
"Parallèlement, sur fond d'une démarche aussi peu constructive des autorités allemandes, des attaques infondées contre la Russie continuent. L'ampleur de la
campagne de désinformation massive démontre que ses auteurs n'ont pas pour but la santé de A. Navalny et la découverte des véritables raisons de son hospitalisation, mais la mobilisation
d'une volonté de sanction."
En toute logique, mais largement passé sous silence médiatique, ce même 9 septembre, l'ambassadeur allemand a
été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour recevoir une note de protestation en raison des accusations verbales et des ultimatum adressés à la Russie, autant qu'en raison de
l'instrumentalisation par l'Allemagne de l'hospitalisation d'un citoyen russe, Navanly, pour discréditer la Russie sur la scène internationale. Une demande officielle a été à cette occasion à
nouveau formulée de transmettre à la Russie toutes les informations concernant l'état de santé de Navalny. Sinon :
"Il a été indiqué à l'ambassadeur que l'absence des documents indiqués ci-dessus sera considérée comme un refus de la République fédérale d'Allemagne
d'établir la vérité dans le cadre d'une enquête objective et ses actions antérieures et futures liées à A. Navalny comme une provocation hostile flagrante contre la Russie, qui aura des
conséquences sur les relations russo-germaniques autant que de sérieuses complications sur la scène internationale. Toute la responsabilité concernant les conséquences de cette politique
repose sur la République fédérale d'Allemagne et ses alliés de l'OTAN et de l'Union européenne."
Cela fait longtemps que l'on n'a pas vu une réaction aussi forte de la Russie, c'est un excellent signe, car le combat qui s'annonce, sur fond de tentative
d'ensevelissement de la Biélorussie dans le monde global et de soumission des Etats par l'intermédiaire du Covid, va être rude.
L’Allemagne réagit aux accusations russes d’inaction concernant Alexeï Navalny
Le ministère allemand des Affaires étrangères a expliqué pourquoi l’Allemagne tardait à fournir les données requises par la Russie sur l’affaire du blogueur
Alexeï Navalny. Cette lenteur lui a déjà valu des accusations de «double jeu» de la part de Moscou.
L’Allemagne peut fournir les informations conformément à la demande d’assistance juridique russe dans l’affaire sur l’hospitalisation du blogueur Alexeï Navalny
mais cette procédure prendra du temps, a déclaré ce dimanche 6 septembre le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.
«Le ministère des Affaires étrangères a approuvé l’envoi des informations. Mais ce processus [est long, ndlr] puisque nous recevons toujours de
nouvelles données. Le traitement de M.Navalny continue, on est en train d’évaluer la quantité de toxines restant dans son corps», a expliqué le ministre dans une interview accordée à
la chaîne de télévision ARD.
M.Maas a précisé que la requête d’assistance juridique russe devait être approuvée par d’autres organisations dont l’hôpital de la Charité de Berlin qui
étudie les échantillons.
«Les résultats des analyses constituent des données personnelles, l’autorisation [de transfert des données, ndlr] doit être donnée par celui à qui elles
appartiennent», a-t-il ajouté sans préciser qui est actuellement habilité à donner cette autorisation.
En général, lorsqu’il s’agit de soins médicaux, on parle de «types spéciaux de données personnalisées» qui sont protégés par la loi contre la transmission à
des tiers. Toutefois, la police et le parquet peuvent exiger de telles informations dans certains cas.M.Maas a également noté que l’affaire Navalny avait attiré l’attention du monde
entier, de sorte que les autorités allemandes cherchaient à prendre des mesures de sécurité très strictes.
«Double jeu» de Berlin?
Le parquet russe a envoyé le 27 août une demande d’informations sur l’état de santé de M.Navalny, transféré de Russie en Allemagne à Berlin le 22 août. Les
autorités allemandes n’ont
toujours pas fourni ces informations.
Selon elle, tout en exhortant Moscou à prendre d’urgence des mesures pour enquêter sur la situation relative à M.Navalny, Berlin retarde délibérément ce
processus en ne fournissant pas d’informations concernant son état de santé.
Malaise de Navalny: empoisonnement ou hypoglycémie?
Le blogueur et opposant russe Alexeï Navalny a fait le 20 août un malaise à bord d’un avion qui se dirigeait de Tomsk à Moscou. Après un atterrissage
d’urgence, il a été hospitalisé à Omsk, en Sibérie, où il a été placé en soins intensifs et dans le coma artificiel.
Les médecins d’Omsk, qui n’ont pas trouvé de traces de poison dans son sang et son urine, ont supposé qu’il souffrait de troubles métaboliques ayant causé
une forte hypoglycémie.
À la demande de sa famille, M.Navalny a été transféré par avion médicalisé à l’hôpital de la Charité en Allemagne le 22 août. Le 2 septembre, Berlin a
annoncé, en se référant à des médecins militaires, qu’il aurait été empoisonné par une
substance du groupe des agents toxiques Novitchok.
Une fois que Navalny se trouvait à Berlin, ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne soit déclaré empoisonné au Novitchok. Les russophobes sont ravis.
Cela doit bien sûr éliminer tous les vestiges de doute sur ce qui est arrivé aux Skripal, et prouver la nécessité de tout un chapelet de choses, à savoir :
– la Russie doit être isolée et sanctionnée à mort ;
– nous devons dépenser des milliards incalculables en armes et en services de sécurité ;
– nous devons également accroître la surveillance intérieure, et réprimer les opinions dissidentes sur Internet ;
– Donald Trump est une marionnette russe ;
– le Brexit est un complot russe.
Je vais prouver au-delà de tout doute possible que je suis un troll russe en posant la question Cui bono (A qui profite le crime ?), brillamment identifiée par
Ben Nimmo de l’Initiative pour l’intégrité comme un signe certain d’influence russe.
Je dois dire que je n’ai aucune difficulté à accepter l’idée qu’un oligarque puissant ou qu’un organe de l’État russe ait pu tenter d’assassiner Navalny. C’est
un casse-pied mineur, plus connu en Occident qu’en Russie, mais ne pas être une menace majeure [malgré les billevesées
de Mediapart qui en fait « un danger majeur pour le Kremlin »] ne vous protège pas contre les assassinats politiques.
Ce qui me pose problème, c’est l’idée que si Poutine, ou d’autres acteurs russes très puissants, voulaient la mort de Navalny et l’avaient attaqué alors qu’il
se trouvait en Sibérie, il puisse se retrouver aujourd’hui en Allemagne, bien vivant. Il est évident que si Poutine avait souhaité et ordonné sa mort, il serait mort.
Prenons d’abord l’arme d’attaque. Une chose « sûre »que nous savons maintenant à propos de l’agent « Novitchok », c’est qu’il ne semble pas être très efficace
pour les assassinats. La pauvre Dawn Sturgess est la seule personne à avoir été prétendument tuée des suites du poison « Novitchok », accidentellement selon le récit officiel. Le « Novitchok
» n’a pas tué les Skripal, la véritable cible. Si Poutine voulait la mort de Navalny, il essaierait quelque chose qui fonctionne. Comme une balle dans la tête ou un véritable poison
mortel.
Le « Novitchok » n’est pas un produit chimique spécifique. C’est une classe d’armes chimiques conçues pour être improvisées sur le terrain à partir
d’ingrédients à usage domestique ou industriel courants. Il est logique de l’utiliser sur un sol étranger car vous ne transportez pas l’agent neurotoxique réel et vous pourrez peut-être
acheter les ingrédients localement. Mais cela n’a aucun sens dans votre propre pays, où le FSB ou le GRU peuvent se déplacer avec n’importe quelle arme mortelle, sans raison de fabriquer des
agents neurotoxiques artisanaux dans l’évier. Pourquoi feraient-ils ça ?
De plus, on s’attend à ce que nous pensions que l’État russe, après avoir empoisonné Navalny, a ensuite autorisé l’avion dans lequel il voyageait, sur un vol
intérieur, à se dérouter vers un autre aéroport et à effectuer un atterrissage d’urgence, afin qu’il puisse être transporté d’urgence vers un hôpital. Si les services secrets russes avaient
empoisonné Navalny à l’aéroport avant le décollage, comme on le prétend, pourquoi n’insisteraient-ils pas pour que l’avion respecte son plan de vol d’origine afin qu’il meure dans l’avion ?
Car ils auraient assurément prévu ce qui allait se passer dans l’avion.
Ensuite, nous sommes censés croire que l’Etat russe, après avoir empoisonné Navalny, n’a pas pu organiser sa mort dans l’unité de soins intensifs d’un hôpital
d’Etat russe. Nous sommes censés croire que l’État russe malfaisant a pu falsifier tous ses tests de toxicologie et empêcher les médecins de dire la vérité sur son empoisonnement, mais que
l’État russe malfaisant n’avait pas le pouvoir de débrancher le respirateur de Navalny pendant quelques minutes ou de glisser quelque chose dans sa perfusion. Dans un hôpital public
russe.
Ensuite, nous sommes censés croire que Poutine, après avoir empoisonné Navalny avec du Novitchok, lui a permis d’être transporté par avion en Allemagne pour
être sauvé, ce qui garantissait que le Novitchok serait découvert. Et que Poutine a fait cela parce qu’il craignait que Merkel soit en colère, ne réalisant pas qu’elle serait encore plus en
colère quand elle découvrirait que Poutine l’avait empoisonné au Novitchok
Il y a là tout un flot de points absolument incroyables, auxquels il faut adhérer sans exception pour croire au récit occidental. Personnellement, je n’en crois
pas un seul, mais il est vrai que je suis un traître russophile notoire.
Les États-Unis tiennent en effet à empêcher l’Allemagne d’achever le gazoduc Nord Stream 2, qui fournira massivement du gaz russe à l’Allemagne, en quantité
suffisante pour assurer environ 40% de sa production d’électricité. Personnellement, je suis moi-même opposé à Nord Stream 2, tant pour des raisons environnementales que stratégiques. Je
préférerais de loin que l’Allemagne mette sa formidable puissance industrielle dans les énergies renouvelables et l’autosuffisance. Mais mes raisons sont très différentes de celles des
États-Unis, qui s’inquiètent du marché du gaz liquéfié vers l’Europe pour les produits américains et pour les alliés des États-Unis dans le Golfe. Les décisions clés concernant l’achèvement
de Nord Stream 2 sont maintenant en cours en Allemagne.
Les États-Unis et l’Arabie Saoudite ont toutes les raisons de provoquer une scission entre l’Allemagne et la Russie en ce moment. Navalny est certainement
victime de la politique internationale. Mais j’ai tendance à douter qu’il soit victime de Poutine.
Ils sont même prêts à
sacrifier quelqu’un afin d’en accuser le gouvernement. Je connais ces méthodes et tactiques, cela fait dix ans qu’ils essaient de les utiliser. Cette méthode est surtout utilisée par ceux
qui travaillent depuis l’étranger. Je vous l’affirme car je le sais de manière factuelle. Ils recherchent même quelqu’un pour le transformer en martyr. Une quelconque personnalité
connue. Ils vont le buter eux-mêmes, excusez-moi la vulgarité, puis en accuser le gouvernement. Il y a des gens qui en sont capables, je n’exagère pas du tout.
Nemtsov était une vendetta occidentale dans l’affaire ukrainienne, Navalny est-il un coup de semonce au sujet de la Biélorussie ? Quoi qu’il en soit, de telles
méthodes sont aussi viles qu’inefficaces.
..."Berlin menace Moscou"....qui a
la main sur le robinet du gaz et qui peut priver l'Allemagne et l'Europe entière de cette précieuse manne en un instant...!
Mais il faut "plaire" à Uncle SAM, n'est pas, et les "médias main stream" sont à la
manœuvre ?!
Doit-on en rire ?
JMR
Affaire Navalny : vérité
ou mensonge ?
...par le Gal. Dominique Delawarde - Le 04/09/2020 - 08 h 00
Le 18 mars 2018, j'écrivais un article sur l'affaire Skripal repris par plusieurs dizaines de sites internet de réinformation. Cet article avait eu, à l'époque, un
certain succès d'audience, cumulant beaucoup plus de
100 000 lecteurs sur la totalité des sites de publication, et il avait été plébiscité par une immense majorité des commentateurs. Le lecteur pourra en prendre
connaissance sur le lien suivant :
Aujourd'hui, je tiens à partager avec ceux qui s'intéressent à mes analyses une réponse faite à l'un de mes correspondants, spécialiste de la Russie, qui
m'interrogeait sur l'affaire Navalny et qui me disait ne pas savoir quoi en penser.
Le 3 Septembre 2020
Mon cher François,
Comme vous le pressentez, je ne pense pas une seule seconde que Poutine puisse être impliqué dans ce genre d'affaire qui, comme
vous le soulignez, n'est pas la première du genre. Et si c'était le cas, on l'imagine mal autoriser le transfert de la victime en Allemagne, toute trace de Novitchok dehors, et d'offrir ainsi la
possibilité aux occidentaux de l'accuser, une fois de plus, d'empoisonner ses opposants.
Les médias mainstream occidentaux et la gouvernance allemande prennent Poutine pour un imbécile, ce qu'il n'est pas, et surtout
nous prennent tous pour des «demeurés», incapables de réfléchir. Cette farce ne tient évidemment pas la route et la gouvernance allemande ne se grandit pas à imiter le comportement des
britanniques lors de l'affaire Skripal et à tenter de faire croire une telle énormité.
Il est vrai que les Allemands n'en sont pas à leur coup d'essai.
Dans un article d’avril 2019, Serge Halimi, directeur du journal «Le Monde Diplomatique» et Pierre Rimbert, rédacteur en chef
adjoint de ce même journal co-signent un excellent article sous le titre: le plus gros bobard du XXème siècle :
Ils commentent ainsi les déclarations délirante du ministre de la défense allemand, le social-démocrate Rudolf Scharping, faites
en avril 1999:
"Les Serbes commettent un «génocide», «jouent au football avec des têtes coupées, dépècent des cadavres, arrachent les fœtus des
femmes enceintes tuées et les font griller»,… Ces propos furent repris en coeur, dans une orchestration remarquable par les médias mainstream occidentaux; ils ont tué « de 100 000 à 500 000
personnes» (TF1, 20 avril 1999), incinéré leurs victimes dans des « fourneaux, du genre de ceux utilisés à Auschwitz » (The Daily Mirror, 7 juillet).
Une à une, ces fausses informations seront taillées en pièces — mais après la fin du conflit —, notamment par l’enquête du
journaliste américain Daniel Pearl (The Wall Street Journal, 31 décembre 1999). Tout comme se dégonflera l’une des plus retentissantes manipulations de la fin du XXe siècle: le plan Potkova («fer
à cheval»), un document censé prouver que les Serbes avaient programmé l’«épuration ethnique» du Kosovo. Sa diffusion par l’Allemagne, en avril 1999, servit de prétexte à l’intensification des
bombardements.
Loin d’être des internautes paranoïaques, les principaux désinformateurs furent les gouvernements occidentaux, l’OTAN, ainsi que
les organes de presse les plus respectés.»
L'affaire Navalny est donc, pour moi, une affaire visant à noircir, une fois de plus, l'image de Poutine et de la Russie, à le
présenter comme un dictateur sanguinaire, et à l'embarrasser, au moins temporairement. Comme d'habitude, les gouvernances et les grands médias occidentaux agissent en meute et sans grande
finesse: «plus c'est gros, plus ça passe». Un mensonge répété jour après jour et du matin au soir devient vérité dans l'esprit des gens. C'est ce que l'on appelle la propagande.
Goebbels n'aurait pas fait mieux lors de la 2ème guerre mondiale.
L'analyse détaillée des cas similaires précédents (meurtre de Nemtsov le 27 février 2015, tentative d'empoisonnement de Skripal en
mars 2018) montrent que ces événements se situaient toujours à des moments qui correspondaient parfaitement au calendrier électoral Russe et/ou à des affaires internationales dans lesquelles il
convenait de mettre la Russie, et surtout Poutine, dans l'embarras.
La Question est donc aujourd'hui : Pourquoi ça et pourquoi maintenant ? Comment expliquer simplement cette
affaire ?
Beaucoup l'ignore en occident, mais des élections nationales auront lieu en Russie le 13 Septembre prochain.
Une affaire Navalny intervenant à quelques jours de cette échéance électorale est de nature à renforcer les résultats de
l'opposition à Poutine, donc à profiter à cette opposition. Rappelons que l'affaire Skripal était intervenue elle aussi par une étrange coïncidence quelques jours avant l'élection présidentielle
russe de mars 2018...
Par ailleurs au moins six affaires jugées importantes par la coalition occidentale, et impliquant la Russie, suivent leurs cours
et pourraient justifier une opération visant à embarrasser Poutine.
* Il y a l'affaire syrienne dans laquelle la Russie s'est engagée avec prudence et succès dès Septembre 2015 et qu'elle aimerait
bien conclure rapidement. La Russie y est en opposition frontale à la coalition israélo-occidentale qui aimerait voir durer le conflit syrien pour créer des faits accomplis.
* Il y a l'affaire du North Stream II qui suit son cours et que les USA cherchent encore et toujours à faire capoter, au
détriment, d'ailleurs, de leurs alliés européens.
* Il y a le succès commercial du vaccin Russe (2 milliards de doses déjà commandées par plus de 20 pays), succès que les lobbies
occidentaux aimeraient bien transformer en échec pour promouvoir les leurs lorsqu'ils existeront.
* Il y a la réactualisation en cours du concept stratégique de l'OTAN 2021, dans laquelle les USA cherchent déjà à présenter à
leurs partenaires européens la Russie de Poutine comme l'une des deux menaces majeures pour l'OTAN. Il faut donc couper court à tout effort de l'UE de se rapprocher des russes
…..
* Il y a encore l'affaire de la guerre des prix sur les marchés gazier et pétrolier sur lequel la gestion avisée de Poutine a déjà
acculé à la faillite nombre d'exploitants de gaz de schiste US.
* Il y a enfin la tentative en cours de révolutions colorées en Biélorussie et celle qui n'est pas toujours pas abandonnée au
Vénézuela, révolutions dans lesquelles les occidentaux redoutent, à tort ou à raison, les réactions russes de soutien aux pouvoirs en place.
Mettre le Président russe dans l'embarras, c'est détourner son attention et son énergie des sujets brûlants qu'il gère plutôt
bien. Salir son image et celle de la Russie met Poutine sur la défensive et dans l'obligation d'être prudent, donc plus modéré, dans son action sur les six dossiers évoqués ci
dessus.
Quant aux commanditaires de cette action visant à discréditer Poutine, il faut les chercher, comme dans l'affaire Skripal, dans
les grands services spéciaux occidentaux et plus particulièrement parmi les trois plus efficaces dans ce genre d'opération: CIA, Mossad, MI5, en liaison, bien sûr, avec le BND
allemand.
Voilà mon analyse à chaud.
Il n'est d'ailleurs pas certain que les élections du 13 septembre ne soient pas, in fine, un grand succès pour le parti de
Poutine. Plus l'occident critique la Russie et paraît s'ingérer dans ses affaires, plus l'électorat russe a tendance à se regrouper autour de son Président. L'affaire Skripal et son exploitation
maladroite par les occidentaux avait fait gagner 13 points en quelques jours au candidat Poutine, élu dès le premier tour. Relire à cet égard la lettre de Vladimir à Theresa du 20 mars 2018
:
On n’en finit plus d’aller de surprise en surprise dans cette bien étrange affaire Navalny. J’en résume ici les grands traits (et je renvoie à ma vidéo du 26 août –
mise en ligne le 28 – où j’expliquais déjà à quel point la version officielle me paraissait invraisemblable :
Pour résumer la situation, je récapitule ci-après : 1) la version occidentale des événements – le “narratif” comme on dit maintenant – 2) les points d’invraisemblance de ce narratif, 3) le président biélorusse assure avoir la preuve enregistrée du mensonge d’Angela Merkel. Bluffe-t-il ?
1°) VERSION OCCIDENTALE OFFICIELLE
a)- Navalny est “le principal opposant” à Vladimir Poutine. C’est un héros de la démocratie, victime de la persécution incessante des autorités russes.
b)- Vladimir Poutine est un dictateur sanguinaire qui ne supporte pas que quiconque lui résiste.
c)- Vladimir Poutine a décidé de faire assassiner Navalny en le faisant empoisonner par ses services secrets. (Ce n’est pas affirmé explicitement mais toutes les
déclarations officielles vont implicitement dans ce sens).
d)- cela n’a rien d’étonnant car les dirigeants russes ont une tradition très ancienne, remontant au Moyen-Âge, qui consiste à empoisonner les opposants au tsar.
Vladimir Poutine a déjà tenté de faire assassiner l’agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia à Salisbury (Angleterre) en mars 2018.
e)- les services secrets russes ont donc, sur ordre du Kremlin, versé le 20 août 2020 du poison dans une tasse de thé que Navalny prenait dans la cafétéria de
l’aéroport de Tomsk (Sibérie), dans l’attente de l’avion qui devait le ramener à Moscou.
f)- le poison a conduit Navalny à pousser des cris de douleur pendant le vol, au point que le pilote a décidé de faire une escale impromptue à l’aéroport d’Omsk
pour y déposer le passager malade, afin que celui-ci soit soigné à l’hôpital d’Omsk.
g)- très rapidement, une ONG (Cinema for peace, dont le siège est à Berlin) a affrété un jet médicalisé privé pour aller chercher Navalny à l’hôpital d’Omsk, à la
demande de sa femme et de ses proches qui dénonçaient déjà un empoisonnement.
h)- les médecins russes de l’hôpital d’Omsk ont mené des investigations sur le malade et ont annoncé qu’ils n’avaient trouvé aucune trace de poison.
i)- Ils ont traîné les pieds pour remettre aux médecins allemands le ressortissant russe Navalny, qu’ils avaient plongé entretemps dans un coma artificiel dans le
but cynique de laisser le poison disparaître sans laisser de traces….
Mais – sans que l’on nous explique pourquoi – les Russes ont fini par remettre, le 23 août, le citoyen russe malade aux Allemands venus avec l’avion affrété par
Cinema for peace.
l)- le 24 août après-midi, les médecins allemands de Navalny ont annoncé à la presse qu’il présentait « des traces d’empoisonnement », diagnostic qui contredisait
donc celui des médecins russes de l’hôpital d’Omsk.
m)- le 2 septembre 2020, le gouvernement allemand déclare que Navalny a été empoisonné par “un agent toxique de type Novitchok”.
Angela Merkel déclare : « Navalny a été victime d’une attaque menée par le biais d’une substance chimique […] de type Novitchok. Ce poison a été découvert dans les
analyses. Ainsi il a été prouvé que Navalny a été victime d’un crime. Il devait se taire. Je condamne cela de la manière la plus ferme au nom du gouvernement allemand»
Le Novitchok est le même poison que celui qui avait été invoqué lors de l’affaire Skripal.
n)- aussitôt, les États occidentaux habituels emboîtent le pas de la Chancelière d’Allemagne et réclament en chœur des explications au Kremlin.
Le ministre français des affaires étrangères (Jean-Yves Le Drian) déclare : « Je veux condamner dans les termes les plus forts l’utilisation choquante et irresponsable d’un tel agent. Il y a des interrogations fortes et il est de la
responsabilité des autorités russes d’y répondre ».
Le ministre britannique des affaires étrangères (Dominic Raab) déclare : « Il est évident que le gouvernement russe doit réagir à la situation. Il doit dire la vérité au sujet de ce qui s’est passé avec Monsieur Navalny ». John Ullyot, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, déclare : « Les États-Unis sont profondément préoccupés par les résultats publiés aujourd’hui. L’empoisonnement d’Alexeï Navalny est hautement répréhensible. La Russie a déjà
utilisé le Novitchok, un agent neurotoxique chimique [renvoi à l’affaire Skripal, à propos de laquelle la Russie rejette toutes les accusations portées contre elle]. Nous travaillerons avec les
alliés et la communauté internationale afin que ces personnes en Russie en répondent».
Ursula Von der Leyen, la Présidente de la Commission européenne réagit sur Twitter en évoquant un acte «lâche» et «ignoble».
2°) LES INVRAISEMBLANCES DU NARRATIF OCCIDENTAL
a)- contrairement à ce qu’affirment les médias occidentaux, Alexeï Navalny n’est pas du tout le “principal opposant” de Vladimir Poutine. Dans la perspective de l’élection présidentielle de 2018, les sondages lui octroyaient entre 2 et 3% des suffrages alors qu’ils en octroyaient entre 5 et 7% à
Vladimir Jirinovski et au représentant du Parti communiste. Il y a des grands partis d’opposition en Russie (dont l’un compte plus de 2 millions de membres) mais celui de Navalny n’en fait pas partie (https://meteopolitique.com/Fiches/guerre/Russie/Alexei-Navalny/Un-militant-de-la-destabilisation-fabrique-aux-Etats-Unis-oeuvrant-en-Russie.htm#05 )
Du reste, lors de l’élection présidentielle de 2018 en Russie, Vladimir Poutine l’a emporté avec 76,69% des suffrages contre Pavel Groudinine (Parti communiste) qui
a obtenu 11,77% des suffrages, Vladimir Jirinovski (5,65%) et 7 autres candidats.
b)- contrairement à ce qu’affirment les médias occidentaux, Alexeï Navalny n’est pas un démocrate scrupuleux ni un chantre de la non-violence. Il a au contraire pris des positions d’extrême-droite à de nombreuses reprises (proposant de régler le problème des Tchétchènes à coup de pistolet, etc.), ce qui
lui a valu d’être exclu du parti d’opposition Iabloko en 2007. (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexe%C3%AF_Navalny )
d)- si le régime de Vladimir Poutine est sanguinaire parce qu’on le soupçonne d’avoir commandité quelques empoisonnements (d’ailleurs ratés), que dire alors du
régime de Washington qui a fait assassiner froidement, par drones et selon des “procédures extra-légales, quelque 4700 personnes au début des années 2010 ?
(https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/02/20/97001-20130220FILWWW00763-les-drones-us-ont-tue-4700-personnes.php ). Pourquoi n’y a-t-il jamais d’indignation des dirigeants français, allemands, européens devant ces assassinats de masse décidés par les maîtres de la Maison Blanche
?!?
Et cela sans parler des centaines de milliers de morts civils provoqués par les conflits armés provoqués par les États-Unis en Afghanistan ou en Irak ?
e)- pourquoi Vladimir Poutine – qui est au sommet de sa popularité et de sa gloire – aurait-il voulu faire assassiner Navalny qui est un opposant marginal et qui ne
représente aucune menace électorale ?
Pourquoi Poutine, qui doit songer à la place qu’il va laisser dans les livres d’histoire, accepterait-il de ternir son image par un assassinat gratuit ?
f)- à supposer même que Vladmir Poutine ait voulu faire assassiner Navalny, pourquoi le faire maintenant ? La période serait spécialement mal choisie, alors que la Russie va connaître des élections régionales dans 10 jours, le 13 septembre 2020, donc au risque de créer
une polémique nuisant aux résultats électoraux des candidats qui soutiennent son parti Russie Unie.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_infranationales_russes_de_2020 )
Notons d’ailleurs que l’empoisonnement allégué des Skripal était survenu quelques jours avant l’élection présidentielle de 2018 et ne pouvait que ternir son image
de façon très inopportune alors que sa réélection haut-la-main était acquise.
g)- à supposer même que Vladmir Poutine ait voulu faire assassiner Navalny, pourquoi avoir choisi la méthode la plus visible et la plus facile à relayer sur les
médias et les réseaux sociaux du monde entier (empoisonnement filmé en direct dans une cafétéria, puis dans l’avion) ?
Alors qu’il aurait été si facile d’organiser un faux accident par exemple, ou bien un empoisonnement ou un suicide maquillé en prison, comme de nombreux
observateurs soupçonnent que cela a été le cas du suicide de Jeffrey Epstein en prison aux États-Unis ?
h)- si ce sont les autorités russes qui ont décidé d’empoisonner Navalny, pourquoi avoir choisi le Novitchok, qui avait déjà été prétendument utilisé contre les
Skripal ?
Non seulement les Skripal ne sont pas morts – ce qui prouve que le “poison Novitchok” ne serait pas efficace – mais il est en quelque sorte devenu le synonyme du
“poison utilisé par Poutine” dans l’opinion publique occidentale. On ne pouvait pas imaginer une procédure plus spontanément accusatrice contre Poutine !
i)- c’est d’ailleurs bien à tort que l’on fait croire que le Novitchok serait une exclusivité russe.
j)- Leonid Rink, docteur ès sciences chimiques et l’un des créateurs du Novitchok, est une source russe, donc sujette à caution. Mais son autorité scientifique vaut
quand même qu’on écoute ce qu’il dit.
Il a expliqué sur la chaîne YouTube Soloviev Live qu’il était impossible que Navalny ait été empoisonné par cet agent toxique car le Novitchok est un «cocktail»
composé d’une multitude de composants qui n’était pas prêt à être utilisé avant qu’il n’explose.
Selon lui, la thèse selon laquelle il est possible d’utiliser le Novitchok pour tuer une personne prise à part est ridicule, car c’est un système ultra-puissant
capable d’éliminer toute une unité militaire.
k) si ce sont les autorités russes qui ont commandité et organisé l’empoisonnement de Navalny, pourquoi ont-elles donné des visas aux médecins allemands et accordé
un plan de vol à l’avion de l’ONG Cinema for peace pour qu’ils viennent chercher le malade et qu’ils le transfèrent en Allemagne ?
Et cela au risque de voir l’Allemagne affirmer que Navalny avait été empoisonné, ce qui vient exactement de se passer. C’est l’une des plus grandes invraisemblances de toute cette histoire : si Vladimir Poutine avait décidé d’empoisonner Navalny, jamais, au grand jamais, il n’aurait
autorisé le transfert du malade en Occident, au risque de se faire démasquer !
l) le gouvernement russe a relevé que personne, jusqu’à présent, ne lui a fourni la moindre preuve de l’empoisonnement de Navalny.
Pourtant, le ministère allemand de la Justice a confirmé qu’une demande d’assistance juridique dans l’affaire Navalny avait été reçue de la part de la Russie jeudi
27 août, selon le journal Welt am Sonntag.
m) rappelons enfin que Sergueï Skripal et sa fille Ioulia, qui auraient été empoisonnés avec du Novitchok en Angleterre en mars 2018, sont sortis sains et saufs de
leur hôpital britannique en avril 2018, mais que nul n’en a plus jamais entendu parler depuis.
Leur témoignage pourrait pourtant être très opportun pour confirmer les accusations formulées par les dirigeants occidentaux contre Vladimir Poutine, accusations
qui occasionnèrent la plus grave crise diplomatique entre la Russie et les pays de l’Otan depuis la fin de la Guerre froide. On est également sidéré qu’aucun journaliste d’investigation n’ait tenté de les joindre pour les interroger. C’eût été un scoop mondial. La disparition totale des Skripal – qui vivaient au Royaume-Uni – reste à ce jour un mystère.
CONCLUSION : LOUKACHENKO BLUFFE-T-IL ?
On a appris, ce jeudi 3 septembre 2020 dans l’après-midi, que le Président biélorusse Loukachenko a affirmé que l’annonce de l’empoisonnement de Navalny faite par
Angela Merkel hier était falsifiée.
Le président de Biélorussie s’est référé à une conversation que ses services de renseignements aurait interceptée et enregistrée entre Varsovie et Berlin.
Il a promis d’en fournir un enregistrement à la Russie et l’a expliqué dans ces termes : « Nous avons intercepté une conversation intéressante. Je vous la donnerai à lire. Nous allons la préparer et la transmettre au FSB, [Service fédéral de sécurité de
la fédération de Russie, ancien KGB]. Il s’agit clairement d’une falsification ».
« Hier ou avant-hier, avant le discours de Merkel, elle a déclaré que quelqu’un voulait faire taire Navalny. Nous avons intercepté la conversation. Nous avons
réalisé que Varsovie échangeait avec Berlin. Il y avait deux interlocuteurs en ligne. C’est notre service de renseignements militaire radioélectronique qui l’a interceptée ». Affaire à suivre….
Nous ne savons pas encore ce qui est arrivé à Alexei Navalny ; il est toujours dans un coma provoqué médicalement dans un hôpital allemand. S’il s’agit d’un
empoisonnement, (et c’est loin d’être certain) on ne sait pas encore quel poison et dans quelles circonstances il a pu l’ingérer. Ce qui ne nous empêche pas de spéculer sur ce qui est
« hautement probable », comme Mme Theresa May, l’ancien Premier ministre britannique pendant l’affaire Skripal.
Nous sommes tenus de pointer les suspects habituels (et politiquement bien commodes). Vous connaissez la routine. Un bébé chrétien a disparu – il est « hautement probable » qu’un
juif l’ait enlevé pour ses rituels infâmes. Le lait d’une mère qui allaite se tarit – il est « très probable » qu’une sorcière soit en cause. Un ennemi des autorités russes est
tombé malade – il est « très probable » que Poutine l’ait empoisonné.
Pourquoi attendre les rapports médicaux alors que l’histoire est déjà écrite ? Le complot à base de poison, c’est une routine bien établie. Un renégat du
KGB, Litvinenko, a été empoisonné par du Polonium-210 et il est mort douloureusement à Londres. À qui faut-il faire porter le chapeau? À Poutine, évidemment. (Yasser Arafat, le leader
palestinien, avait été empoisonné par la même matière radioactive au même moment, et il a été fortement suggéré que les Israéliens soient derrière tout cela, mais … de tels détails ne
feraient qu’embrouiller le lecteur). Un espion à la retraite, M. Skripal (qui aurait rédigé le dossier Steele avec
ses histoires de prostituées pisseuses qui ont failli faire capoter la présidence de Trump) aurait été empoisonné par un poison neurotoxique de niveau militaire, le Novichok. Cela s’est
produit à proximité de Porton Down, le centre de guerre chimique britannique, mais ne vous y trompez pas: c’était encore Poutine. Skripal s’en était vite remis, mais ce n’est qu’une preuve
supplémentaire (comme si nous en avions besoin !) du fait que Poutine et sa communauté de renseignement aiment l’empoisonnement non mortel par un poison complexe.
Le Washington
Post a récemment sorti une litanie des cas d’empoisonnement : Piotr Verzilov (le chef des Pussy
Riots ), Vladimir Kara-Murza (un dissident) et d’autres, qui auraient été empoisonnés, mais qui ont survécu. Ce sont des personnes si négligeables qu’il faut être aux abois
pour attribuer leurs problèmes d’estomac à Poutine. Pourtant, cela sert à démontrer le génie maléfique de Poutine plutôt que son incompétence. Le Washington
Post affirme que l’efficacité a fait place à la théâtralité, et que désormais les empoisonnements dramatiques et non mortels avec des poisons exotiques sont la preuve (comme si nous
en avions besoin !) que Poutine était derrière tout cela.
Les accusations d’empoisonnement, c’est un schéma récurrent de récit médiatique. Viktor Pelevin, l’écrivain russe moderne à gros succès, a inclus dans
son thriller de
2019 un général du KGB en fuite qui avait été « empoisonné avec un composé chimique rare, qui est assez facile à tracer car à la fin du siècle dernier, son lot avait été fabriqué par le
laboratoire secret de la société Krasnoyarsk-PromChimstroy Co » , et il tombe dans le coma. Après lui, un traître potentiel du KGB a été « empoisonné par un poison unique – une
telle composition n’avait été fabriquée qu’à l’usine chimique Yenisei vers 2010 » et il est également tombé dans le coma. ” Bon; ce livre a été publié un an avant que Navalny ne tombe
malade.
Cette nature baroque complexe de l’empoisonnement « à la russe » vise à souligner la différence entre un régime byzantin arriéré (ils ne peuvent même
pas empoisonner correctement, malgré tous leurs efforts) et, disons, la « Compagnie » américaine efficace, la CIA, qui maîtrise parfaitement la capacité d’infecter ses ennemis avec
un cancer mortel, comme l’a démontré le défunt président du Venezuela Hugo Chavez. En 2011, les présidents latino-américains ont été frappés parune épidémie de cancer. Les ex-présidents du
Brésil, Luis Ignacio Lula de Silva et Dilma Rousseff, ont été diagnostiqués avec un cancer. La même année, la présidente de l’Argentine, Cristina Kirchner, a été diagnostiquée avec un cancer
de la thyroïde. Le mari de Mme Kirchner, qui a également été président de l’Argentine et qui était un ami d’Hugo Chavez, était mort d’un cancer l’année précédente. Le premier président indien
de Bolivie, Evo Morales, a souffert d’un cancer. Hugo Chavez était mort d’un cancer, et il était certain que c’était la CIA. Bien longtemps avant Chavez, Jack Ruby, qui avait tué Harvey Lee
Oswald, l’assassin présumé du président Kennedy, était mort d’un cancer. Mais avant sa mort, Ruby a raconté en détail comment on lui avait implanté une tumeur maligne à l’hôpital de la
prison.
La CIA
est célèbre pour savoir comment provoquer silencieusement une crise cardiaque mortelle. Cet art a récemment été utilisé contre le vigoureux ambassadeur chinois à Tel-Aviv en parfaite
santé. Il est mort subitement d’une crise cardiaque et aucune question embarrassante n’a été soulevée. Aucun suivi n’a été nécessaire. Aucune escroquerie n’a même été mentionnée. C’est ainsi
que fonctionnent les professionnels, contrairement à … (voir ci-dessus).
Cependant, dans le cas de Skripal et de Litvinenko, la méthode hautement fantaisiste a été appliquée à des agents de renseignement qui étaient devenus des
escrocs. Un ancien espion et auteur prolifique de thrillers d’espionnage, John le Carré, avait fait remarquer que l’empoisonnement des traîtres était une stratégie favorite des Russes (et des
Britanniques !). Or Alexey Navalny était/est un éminent dissident, pourquoi l’empoisonner ? En général, on leur tire dessus, à ce genre de personnages, ce qui est arrivé à M.
Boris Nemtsov.
Alexei Navalny pourrait-il être un employé d’un des services spéciaux russes ? Il est, étonnamment, difficile de l’exclure.
Le rôle du principal dissident n’est généralement pas attribué à un type quelconque, mais à un agent fiable. Cela expliquerait la facilité avec laquelle Alexei
Navalny s’est sorti de situations difficiles. Il est peut-être le seul homme dans l’histoire de la justice russe à avoir été arrêté, parce qu’il violait les termes d’une libération
conditionnelle, et à s’en être sorti. « Une libération conditionnelle est une ordonnance rendue par un tribunal pénal selon laquelle un délinquant ne sera pas condamné pour une
infraction à moins qu’une nouvelle infraction ne soit commise dans un délai déterminé ». En général, une deuxième violation active la peine conditionnelle précédente, et le coupable va
en prison. Ce n’a pas été le cas pour M. Navalny. Bien qu’il enfreigne régulièrement les lois russes, il s’en est toujours tiré à bon compte, n’étant détenu que le temps nécessaire aux
formalités pour sa libération.
Plus suggestif encore est le fait, jusqu’alors inconnu, que la femme de M. Navalny est la fille d’un puissant opérateur de l’ex-KGB et banquier chargé des
avoirs russes à Londres, M. Boris Abrosimov. M. Abrosimov est un collègue de l’ex-colonel du KGB et oligarque russe Alexandre Lebedev, propriétaire et patron de quelques journaux
britanniques, et son fils est récemment devenu pair du Royaume Uni. Mme Navalny (née Abrosimov) a beau avoir vu son passé effacé de l’internet, l’histoire de son puissant père a été divulguée
par une mondaine russe, la filleule de Poutine, Mme Ksenia Sobchak.
Tout cela confirme que Navalny est profondément lié aux sombres recoins où les services de renseignements russes et occidentaux et leurs banquiers forgent leurs
liens secrets et mènent leurs batailles secrètes.
Il s’agit-là d’une théorie conspiratoire plus ou moins solide, mais sur laquelle une personne soupçonneuse pourrait se rabattre si elle n’était pas satisfaite
de la version traditionnelle de « Poutine le tueur de dissidents ». Mais laissons tomber tout cela pour l’instant et explorons une raison moins évidente mais beaucoup plus
sensée.
Puisque l’histoire du poison russe a été si bien établie et scientifiquement élaborée dans les moindres détails, il serait insensé de ne pas en faire usage. Et
en effet, dans le cas d’Alexei Navalny, les Américains en ont pleinement profité – pour bloquer la progression du vaccin russe Spoutnik V. Ce vaccin est appelé Spoutnik pour une bonne raison.
Comme le légendaire satellite de 1957, le vaccin russe menace de faire tomber l’image du monde entier, si soigneusement construite par les artisans occidentaux. En 1957, comme en 2020, le
Spoutnik a détruit le mythe du Russe attardé. Sous le choc, les élites occidentales ont à nouveau découvert que les Russes sont toujours capables de faire des choses grandes et
inattendues.
Spoutnik V menace d’annuler les bénéfices en espèces de Bill Gates, le sacerdoce de l’OMS et de Big Pharma, qui s’en léchaient les babines, en prévision des
montagnes d’argent qu’ils récolteraient au dernier coup de cloche de l’hystérie COVID. Nous parlons de centaines de milliards de dollars, d’un « certificat de vaccination » mondial
(comportant le système d’identification ID-2020, dit « camp de concentration numérique »), d’un éternel état d’urgence sanitaire pour des milliards d’habitants de la planète, de la
« nouvelle normalité », nécessitant absolument des mises à jour annuelles, du même genre que celles qui ont rendu Microsoft si détesté et Bill Gates si riche. Et tout cela va à
vau-l’eau, parce que ces p… de Russes ont déployé leur astucieux vaccin.
L’avion transportant Alexei Navalny n’avait pas encore atteint Berlin, que les États-Unis avaient déjà imposé une interdiction à l’institut produisant le
vaccin, et une interdiction secondaire pour le vaccin lui-même, et une interdiction tertiaire à tous ceux qui vendraient, ou achèteraient ou s’administreraient ce vaccin: autant de sanctions
sous la menace de se voir interdire l’utilisation du dollar américain, de se voir déconnecté de SWIFT et de Twitter, bref banni de tout le monde dirigé par les Américains. Il s’agit d’une
menace dont il ne faut pas se moquer : lorsque les États-Unis ont interdit le Nord Stream-II, toutes les entreprises européennes ont lâché l’affaire comme une patate chaude, malgré les
lourdes sanctions [russes] qu’elles allaient certainement subir pour avoir rompu leurs contrats avec les Russes. Elles ont également peur de toucher au pétrole iranien ou à l’argent
vénézuélien, puisque les États-Unis l’ont interdit.
S’il fallait choisir entre la pandémie et l’inimitié des États-Unis, la plupart des pays et des entreprises oublieraient rapidement les platitudes sur les
personnes âgées qui souffrent et l’égoïsme cruel des sceptiques sans masque dont ils nous ont abreuvés ces six derniers mois, pour passer à autre chose. Laissez crever les personnes âgées ;
laissez les enfants transpirer sous les masques pour toujours, mais que Dieu nous préserve de la fureur américaine.
Ce plan pourrait bien se retourner contre ses auteurs. Le peuple américain est bon et il a peur du COVID. Les Américains ne s’opposent pas à ce que le salut
vienne de Russie, car les astronautes américains se sont précipités dans le compartiment
russe de la station spatiale Soyouz lorsque le leur a présenté une fuite
en 2015. La pression des électeurs américains, l’indignation des personnes qui étouffent et qui en ont assez des muselières et de la distanciation sociale, et la crainte d’une mort
mondiale imminente attendue depuis trop longtemps, touot cela pourrait l’emporter sur l’interdiction américaine. Les nations d’Europe et du monde entier en ont assez de ces sanctions
américaines et des coûts qu’elles entraînent. Les sanctions imposées à la Syrie, à l’Iran, à la Chine et à la Russie ont été mises en œuvre aux dépens de l’Europe. La lutte contre le vaccin
russe pourrait être la paille de trop sur le dos du chameau.
Dans cette lutte titanesque pour le sort du monde, pour la vie et la santé, pour des milliards de personnes et de dollars, le sort d’Alexei Navalny ne joue
qu’un très petit rôle. C’est en désespoir de cause que les auteurs de cette guerre mondiale ont été contraints d’utiliser Alexey comme levier pour repousser le vaccin russe. Son travail
est maintenant terminé. Les choses sérieuses commencent. Une fois l’interdiction américaine en place, Navalny peut se rétablir et s’envoler pour la Nouvelle-Zélande, pour s’installer à côté
de chez Skripal, par exemple, ou même retourner en Russie. Nous ne pourrons jamais vraiment savoir ce qui lui est arrivé, mais cela n’a plus d’importance. Ce qui est important, c’est le
vaccin.
P.S. Personnellement, je ne pense pas que le Coronavirus vaille les efforts déployés pour le contenir, et je ne pense pas non plus qu’un vaccin soit nécessaire.
Mais des milliards de personnes ont été traumatisées jusqu’à l’hystérie, et il est peu probable que celle-ci disparaisse sans vaccin, qu’il s’agisse d’un placebo ou non. Je suis convaincu que
le vaccin russe, créé par les meilleurs experts ex-soviétiques, qui avaient débarrassé l’ex-URSS et l’Europe de l’Est de nombreuses maladies, est au minimum plus sûr que tout ce que les
grandes sociétés pharmaceutiques et Fauci (connues pour leur AZT) vont produire, et qu’il ne servirait pas à nous pucer ni n’exigerait des mises à jour comme le font les Windows de Bill
Gates.