La hausse des coûts du gaz en Europe provient avant tout de la spéculation dans un
contexte d’incertitude, imputable aux efforts géopolitiques des États-Unis contre le gaz russe. Non seulement, les prix pourraient revenir à ce qu’ils étaient il y a deux ans si Bruxelles signait
un accord à long terme avec Moscou, mais ils devraient baisser.
L'explosion des prix du gaz frappe l’Europe au
moment critique de la reprise économique, après les désastreux effets des confinements de 2020. L’explication selon quoi cela est dû à la croissance de la demande et à la chute de l’offre cache
un cadre bien plus complexe, dans lequel des facteurs financiers, politiques et stratégiques jouent un rôle primaire.
Les
États-Unis accusent la Russie d’utiliser le gaz comme arme géopolitique, en réduisant les fournitures pour contraindre les gouvernements européens à passer des contrats à long terme avec Gazprom,
comme a fait l’Allemagne avec le gazoduc North
Stream. Washington fait pression sur
l’Union européenne pour qu’elle se détache de la « dépendance énergétique » de la Russie, qui la rend « otage » de Moscou.
Fondamentalement par effet de cette pression, les
contrats à long terme avec Gazprom pour l’importation du gaz russe ont chuté dans l’UE, tandis que les achats sur les marchés spot (ou cash),
où on achète des parts de gaz qui sont payées comptant dans la journée, ont augmenté. La différence est substantielle : alors qu’avec le contrat à long terme on achète du gaz à un prix bas,
qui est gardé constant au cours des années, dans les marchés spot on
achète du gaz à des prix volatiles, généralement beaucoup plus hauts, déterminés par des spéculations financières dans les Bourses de marché. D’énormes quantités de matières premières minérales
et agricoles sont achetées avec des contrats futures,
qui prévoient leur livraison à une date établie et au prix convenu au moment de la signature. La stratégie des puissants groupes financiers qui spéculent sur ces contrats est de faire gonfler les
prix des matières premières (eau comprise) pour revendre les futures à
un prix plus haut. Pour avoir une idée du volume des transactions spéculatives des Bourses de marchés, il suffit de penser qu’à elle seule l’états-unienne Chicago Mercantile Exchange, dont les
sièges sont à Chicago et New York, effectue 3 milliards de contrats par an pour un montant d’un million de milliards de dollars (plus de dix fois la valeur du PIB mondial, c’est-à-dire de la
valeur réelle produite en une année dans le monde). En 2020, alors que l’économie mondiale était en grande partie paralysée, le nombre de futures et
de contrats analogues a atteint le niveau record de 46 milliards, 35 % de plus par rapport à 2019, provoquant une hausse des prix des matières premières.
En même
temps, les USA font pression sur l’UE pour qu’elle remplace le gaz russe par l’états-unien. En 2018, avec la déclaration conjointe entre le président Donald Trump et le président de la Commission
européenne Jean-Claude Juncker, l’Union européenne s’est engagée à « importer plus de gaz naturel liquéfié (Lng) des États-Unis afin de diversifier son approvisionnement énergétique ».
Le gaz qui arrive dans l’UE est extrait aux USA de schistes bitumineux par une technique de fracturation hydraulique qui provoque des dégâts environnementaux très graves ; on va le liquéfier
en le refroidissant à -161°C puis le transporter avec des navires gaziers à environ 30 terminaux en Europe, où il est alors re-gazéifié. Le gaz états-unien, bien que bénéficiant d’aides
publiques, reste beaucoup plus cher que le russe et, pour entrer sur le marché, a besoin que le prix général du gaz demeure à des niveaux élevés.
S’ajoute à tout cela la « guerre des gazoducs », celle que l’Italie a payée très cher quand en 2014 l’Administration Obama, de concert avec la Commission
Européenne, a bloqué le South Stream, le gazoduc en phase de réalisation avancée qui, sur la base de l’accord entre Eni (Société Nationale des
Hydrocarbures italienne) et Gazprom, aurait apporté directement en Italie, à travers la mer Noire, du gaz russe à bas prix. La Russie a contourné l’obstacle avec le TurkStream qui, par la mer Noire, amène le gaz russe dans le lambeau européen de la Turquie, en continuant dans les Balkans pour approvisionner la Serbie et
la Croatie. Le 29 septembre à Budapest, Gazprom et la compagnie Mvm Energy ont signé deux contrats à long terme pour la fourniture à la Hongrie de gaz russe à bas prix pendant 15 ans. Une
défaite pour Washington, alourdie par le fait que la Hongrie et la Croatie font partie de l’Otan. Washington répondra certainement non seulement sur le plan économique, mais aussi politique et
stratégique.
La note c’est nous qui la payons, avec l’augmentation des factures du gaz et du coût de la vie en général.
Manlio Dinucci
ZOOM - Nord Stream 2, la réponse à la crise gazière
« Ils vont se geler les
c…, mais on ne va pas pleurer » a déclaré hors micro un (très) haut fonctionnaire russe en parlant de la « crise du
gaz » en Europe. Et les responsables de ces engelures qui arrivent ce sont bien entendu, comme d’habitude… les Russes, selon les Européens ! Ceci alors que les livraisons de gaz
russe à l’Europe de janvier à septembre ont augmenté de 15% ! Mais ça n’empêche, selon plusieurs politiciens européens, les Russes « utilisent le gaz
comme une arme ».
Tout est bon pour ne pas désigner les vrais responsables, qui sont… les politiciens européens eux-mêmes ! D’une part, et comme l’a rappelé Vladimir Poutine
aujourd’hui, le système énergétique européen ne connaissait pas de difficultés lorsqu’il était basé sur le nucléaire et le gaz. Eh oui, mais le nucléaire, dans l’Europe des écolos-dingos,
c’est Le Mal absolu. Et donc on diminue les capacités du nucléaire, en montant… des éoliennes par exemple ! Un excellent sujet de rigolade, ces éoliennes
!
Par ailleurs, les sirènes américaines qui promettaient de remplacer le gaz russe par leur GNL qu’ils allaient c’est promis livrer massivement en Europe ont
créé les oppositions des européens au pipeline gazier Nord Stream 2, ce qui bien entendu ne permet pas d’augmenter massivement les livraisons de gaz russe. Les Américains plafonnent et ne
peuvent fournir qu’environ 12% des besoins européens. Gazprom, le producteur russe, est par ailleurs quasiment au maximum de sa production en produisant 1,4 milliard de mètres cubes par
jour mais comme le déclare aimablement le Ministère de l’Énergie russe, la Russie remplit en premier lieu ses réserves nationales avant de servir les clients étrangers ! Ça s’appelle la «
préférence nationale », une des bases de notre système économique !
Si on ajoute la gabegie des dirigeants qui, comme par exemple en Angleterre, ont drastiquement réduit leurs réserves (au cours de la dernière décennie, les
réserves de gaz au Royaume-Uni ont diminué des deux tiers et ne suffisent désormais que pour quatre à cinq jours de demande hivernale de pointe), on comprend que si les Européens qui
dépendent à 41% des importations de gaz russe veulent se chauffer, il vont devoir le payer au prix fort, selon la règle que ce qui est rare, est cher ! À supposer donc qu’il y en ait de
disponible.
Cette situation est excellente pour la Russie puisque Gazprom a la certitude que toute sa production partira au prix fort, et les recettes fiscales seront
donc en conséquence. Et sous cape, une réelle jubilation de voir les Européens payer, une fois de plus, leur opposition à la Russie en cirant les
bottes américaines.
On peut tout de même espérer un sursaut des ministres européens pour prendre des mesures radicales pour permettre à leurs citoyens de se chauffer à bas
prix, comme par exemple le développement en urgence d’éoliennes jusque dans les villes. Les écologistes, qui font d’excellents scores aux élections, seront heureux !
Le prix de l’énergie, toutes sources confondues, explose à l’échelle mondiale. Loin d’être accidentel, il s’agit d’un plan bien orchestré visant à faire
s’effondrer l’économie mondiale industrielle qui a déjà été affaiblie de façon spectaculaire par près de deux ans de quarantaine ridicule due au Covid et les mesures connexes. Ce à quoi
nous assistons, c’est à une explosion des prix des principales énergies que sont le pétrole, le charbon et maintenant surtout le gaz naturel.
Ce qui différencie cette situation des chocs énergétiques des années 1970, c’est que cette fois-ci, elle se développe alors que le monde de l’investissement
des entreprises, utilisant le modèle frauduleux d’investissement vert ESG, désinvestit dans le pétrole, le gaz et le charbon du futur, tandis que les gouvernements de l’OCDE adoptent des
énergies solaire et éolienne horriblement inefficaces et peu fiables qui assureront l’effondrement de la société industrielle peut-être dès les prochains mois. À moins d’une remise en
question spectaculaire, l’UE et les autres économies industrielles sont en train de se suicider économiquement de manière délibérée.
Ce qui, il y a quelques années seulement, était considéré comme évident, c’est que la garantie d’une énergie abondante, fiable, efficace et abordable
définit l’économie. Sans une énergie efficace, nous ne pouvons pas fabriquer de l’acier, du béton, extraire des matières premières ou tout autre produit qui soutient nos économies
modernes. Au cours des derniers mois, le prix mondial du charbon destiné à la production d’électricité a doublé. Le prix du gaz naturel a augmenté de près de 500%. Le pétrole se dirige
vers les 90 dollars le baril, son prix le plus élevé depuis sept ans. Il s’agit là d’une conséquence prévue de ce que l’on appelle parfois la Grande Réinitialisation de Davos ou la folie
du programme vert zéro carbone.
Il y a une vingtaine d’années, l’Europe a entamé une transition majeure vers les mal nommées énergies renouvelables ou énergies vertes, principalement le
solaire et l’éolien. L’Allemagne, le cœur de l’industrie européenne, a mené la transformation avec l’Energiewende mal conçue de l’ancienne chancelière Merkel, où les dernières centrales
nucléaires allemandes fermeront en 2022 et où les centrales au charbon sont rapidement éliminées. Tout cela s’est maintenant heurté à la réalité : l’énergie verte n’est pas du tout en
mesure de faire face à d’importantes pénuries d’approvisionnement. La crise était entièrement prévisible.
Les
poules vertes rentrent au bercail
Avec le verrouillage généralisé de l’industrie et des déplacements en 2020, la consommation de gaz naturel de l’UE a chuté de façon spectaculaire. Le
principal fournisseur de gaz de l’UE, le russe Gazprom, dans l’intérêt d’un marché ordonné à long terme, a dûment réduit ses livraisons sur le marché de l’UE, même à perte. Un hiver
2019-2020 exceptionnellement doux a permis au stockage de gaz de l’UE d’atteindre son maximum. Un hiver long et rigoureux a pratiquement effacé ce maximum en 2021.
Contrairement à ce que prétendent les politiciens de l’UE, Gazprom n’a pas fait de la politique avec l’UE pour forcer l’approbation de son nouveau gazoduc
Nord Stream 2 vers l’Allemagne. Lorsque la demande de l’UE a repris au cours des six premiers mois de 2021, Gazprom s’est empressé d’y répondre et même de dépasser les niveaux records de
2019, et ce même au détriment de la reconstitution des stocks
de gaz russe pour l’hiver à venir.
Alors que l’UE est désormais fermement engagée dans un programme d’énergie verte, Fit for 55, et qu’elle rejette explicitement le gaz naturel comme une
option à long terme, tout en tuant le charbon et le nucléaire, l’incompétence des modèles climatiques des groupes de réflexion qui justifiaient une société électrique 100% sans CO2 d’ici
2050 s’est imposée.
Parce que les investisseurs financiers de Wall Street et de Londres ont vu l’avantage des énormes profits de l’agenda de l’énergie verte, en travaillant
avec le Forum économique mondial de Davos pour promouvoir le modèle d’investissement ESG risible, les compagnies pétrolières, gazières et charbonnières conventionnelles n’investissent pas
les profits dans l’expansion de la production. En 2020, les dépenses mondiales pour le pétrole, le gaz et le charbon ont chuté d’environ 1000 milliards de dollars. Ces dépenses ne
reviendront pas.
Alors que BlackRock et d’autres investisseurs boycottent ExxonMobil et d’autres sociétés énergétiques en faveur de l’énergie « durable », un hiver
exceptionnellement froid et long en Europe et un manque record de vent dans le nord de l’Allemagne ont déclenché un achat panique de gaz sur les marchés mondiaux du GNL début
septembre.
Le problème, c’est que le réapprovisionnement est arrivé trop tard, car la plupart du GNL normalement disponible en provenance des États-Unis, du Qatar et
d’autres sources avait déjà été vendu à la Chine, où une politique énergétique tout aussi confuse, notamment une interdiction politique du charbon australien, a entraîné des fermetures
d’usines et un ordre récent du gouvernement de se procurer du gaz et du charbon « à tout prix ». Le Qatar, les exportateurs de GNL américains et d’autres ont afflué vers l’Asie,
laissant l’UE dans le froid, littéralement.
La
déréglementation de l’énergie
Ce que peu de gens comprennent, c’est comment les marchés de l’énergie verte d’aujourd’hui sont truqués pour profiter aux spéculateurs comme les fonds
spéculatifs ou les investisseurs comme BlackRock ou Deutsche Bank et pénaliser les consommateurs d’énergie. Le prix phare du gaz naturel négocié en Europe, le contrat à terme TTF
néerlandais, est vendu par l’ICE Exchange basé à Londres. Il spécule sur ce que seront les futurs prix de gros du gaz naturel dans l’UE dans un, deux ou trois mois. L’ICE est soutenu par
Goldman Sachs, Morgan Stanley, la Deutsche Bank et la Société Générale, entre autres. Le marché est constitué de ce que l’on appelle des contrats à terme ou des produits dérivés sur le
gaz.
Les banques ou d’autres acteurs peuvent spéculer pour quelques centimes par dollar, et lorsque l’on a appris que les réserves de gaz de l’UE pour l’hiver à
venir étaient faibles, les requins de la finance ont commencé à se nourrir. Au début du mois d’octobre, les prix à terme du gaz néerlandais TTF avaient explosé de 300% en quelques jours
seulement. Depuis février, la situation est bien pire, puisqu’une cargaison standard de GNL de 3,4 trillions de BTU (British Thermal Units) coûte désormais 100 à 120 millions de dollars,
alors qu’à la fin du mois de février, son coût était inférieur à 20 millions de dollars. Cela représente une augmentation de 500 à 600% en sept mois.
Le problème sous-jacent est que, contrairement à ce qui s’est passé pendant la majeure partie de l’après-guerre, depuis la promotion politique des
« énergies renouvelables » solaires et éoliennes, peu fiables et coûteuses, dans l’UE et ailleurs (par exemple au Texas, en février 2021), les marchés des services publics
d’électricité et leurs prix ont été délibérément déréglementés afin de promouvoir les alternatives vertes et d’évincer le gaz et le charbon sous l’argument douteux que leurs émissions de
CO2 mettent en danger l’avenir de l’humanité si elles ne sont pas réduites à zéro d’ici 2050.
Les prix supportés par le consommateur final sont fixés par les fournisseurs d’énergie qui intègrent les différents coûts dans des conditions de
concurrence. La façon diabolique dont les coûts de l’électricité dans l’UE sont calculés, prétendument pour encourager les énergies solaire et éolienne inefficaces et décourager les
sources conventionnelles, est que, comme le dit l’analyste français de l’énergie Antonio Haya, « la centrale la plus
chère parmi celles qui sont nécessaires pour couvrir la demande (centrale marginale) fixe le prix de chaque heure de production pour l’ensemble
de la production mise aux enchères ». Ainsi, le prix du gaz naturel d’aujourd’hui fixe le prix de l’électricité hydroélectrique à coût essentiellement nul. Compte tenu
de la flambée du prix du gaz naturel, cela définit les coûts de l’électricité dans l’UE. Il s’agit d’une architecture de prix diabolique qui profite aux spéculateurs et détruit les
consommateurs, notamment les ménages et l’industrie.
Une cause aggravante fondamentale des récentes pénuries de charbon, de gaz et de pétrole en abondance est la décision de BlackRock et d’autres trusts
financiers mondiaux de forcer l’investissement loin du pétrole, du gaz ou du charbon – toutes des sources d’énergie parfaitement sûres et nécessaires – pour accumuler des énergies solaire
ou éolienne grossièrement inefficaces et peu fiables. Ils appellent cela l’investissement ESG. C’est la dernière lubie de Wall Street et des autres marchés financiers mondiaux depuis que
le PDG de BlackRock, Larry Fink, a rejoint le conseil d’administration du Forum économique mondial Klaus Schwab en 2019. Ils ont mis en place des sociétés de certification ESG de façade
qui attribuent des notes ESG « politiquement correctes » aux sociétés boursières, et sanctionnent celles qui ne s’y conforment pas. La ruée vers les investissements ESG a
rapporté des milliards à Wall Street et à ses amis. Elle a également freiné l’exploitation future du pétrole, du charbon ou du gaz naturel dans la majeure partie du monde.
La
« maladie allemande »
Aujourd’hui, après 20 ans d’investissements insensés dans l’énergie solaire et éolienne, l’Allemagne, autrefois fleuron de l’industrie européenne, est
victime de ce que l’on peut appeler la « maladie allemande ». Comme le syndrome hollandais, l’investissement forcé dans l’énergie verte a entraîné un manque d’énergie fiable et
abordable. Tout cela pour un réchauffement de 1,5°C (non prouvé par le GIEC) qui est censé mettre fin à notre civilisation d’ici 2050 si nous ne parvenons pas à atteindre le zéro
carbone.
Pour faire avancer l’agenda de l’UE sur l’énergie verte, les pays, à quelques exceptions près, ont commencé à démanteler le pétrole, le gaz, le charbon et
même le nucléaire. Les dernières centrales nucléaires allemandes fermeront définitivement l’année prochaine. Les nouvelles centrales au charbon, équipées des derniers épurateurs de
pointe, sont mises au rebut avant même d’avoir été lancées.
Le cas de l’Allemagne est encore plus absurde.
En 2011, le gouvernement Merkel a repris un modèle énergétique élaboré par Martin Faulstich et le Conseil consultatif de l’Environnement (SRU), qui
affirmait que l’Allemagne pourrait atteindre une production d’électricité 100% renouvelable d’ici 2050. Selon eux, le recours au nucléaire ne serait plus nécessaire, pas plus que la
construction de centrales au charbon avec captage et stockage du carbone (CSC). C’est ainsi qu’est née la catastrophique Energiewende de Merkel. Selon l’étude, elle fonctionnerait parce
que l’Allemagne pourrait acheter
par contrat de l’énergie hydroélectrique excédentaire, sans CO2, à la Norvège et à la Suède.
Or, avec la sécheresse extrême et l’été chaud, les réserves hydroélectriques de la Suède et de la Norvège sont dangereusement basses à l’approche de
l’hiver, avec seulement 52% de leur capacité. Cela signifie que les câbles électriques vers le Danemark, l’Allemagne et maintenant le Royaume-Uni sont en danger. Et pour aggraver la
situation, la Suède est divisée sur la fermeture de ses propres centrales nucléaires qui lui fournissent
40% de son électricité. Et la France envisage de réduire d’un tiers le nombre de ses centrales nucléaires, ce qui signifie que la source d’approvisionnement de l’Allemagne sera
également incertaine.
Le 1er janvier 2021 déjà, en raison d’une élimination progressive du charbon imposée par le gouvernement allemand, 11 centrales électriques au charbon d’une
capacité totale de 4,7 GW ont été fermées. Cela n’a duré que 8 jours, lorsque plusieurs de ces centrales ont dû être reconnectées au réseau en raison d’une période prolongée de vents
faibles. En 2022, la dernière centrale nucléaire allemande fermera et d’autres centrales au charbon fermeront définitivement, tout cela pour le nirvana
vert. En 2002, l’énergie nucléaire allemande était à l’origine de 31% de l’énergie électrique sans carbone.
Quant à l’énergie éolienne qui comble le déficit en Allemagne, en 2022, quelque 6000 éoliennes d’une capacité installée de 16 GW seront démantelées en
raison de l’expiration des subventions de rachat des anciennes turbines. Le rythme d’approbation des nouveaux parcs éoliens est bloqué par la rébellion croissante des citoyens et par des
contestations juridiques concernant la pollution sonore et d’autres facteurs. Une catastrophe évitable est en train de se produire.
La réponse de la Commission européenne à Bruxelles, plutôt que d’admettre les failles flagrantes de son programme d’énergie verte, a été de redoubler
d’efforts comme si le problème était le gaz naturel et le charbon. Le tsar du climat de l’UE, Frans Timmermans, a déclaré de manière absurde : « Si nous avions eu
l’accord vert cinq ans plus tôt, nous ne serions pas dans cette situation, car nous serions alors moins dépendants des combustibles fossiles et du gaz naturel ».
Si l’UE poursuit cet agenda suicidaire, elle se retrouvera dans un terrain vague désindustrialisé dans quelques années. Le problème n’est pas le gaz, le
charbon ou le nucléaire. C’est l’énergie verte inefficace issue de l’énergie solaire et éolienne qui ne sera jamais en mesure d’offrir une énergie stable et fiable.
L’agenda pour l’énergie verte de l’UE, des États-Unis et d’autres gouvernements, ainsi que l’investissement ESG promu par Davos, ne feront que garantir qu’à
l’avenir, il y aura encore moins de gaz, de charbon ou de nucléaire sur lesquels se rabattre lorsque le vent s’arrêtera, qu’il y aura une sécheresse dans les barrages hydroélectriques ou
un manque d’ensoleillement. Il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste des fusées pour comprendre que c’est une voie vers la destruction économique. Mais c’est en fait le but de
l’énergie « durable » de l’ONU 2030 ou de la Grande Réinitialisation de Davos : la réduction de la population à grande échelle. Nous, les humains, sommes les grenouilles que
l’on fait lentement bouillir. Et maintenant, les puissances en place font vraiment monter la température.
Vladimir Poutine a été explicite il y a quelques jours, on ne peut pas faire plus clair que ça :
« Je le répète : la
hausse du prix du gaz en Europe est le résultat d’une pénurie d’électricité, et non l’inverse. Et il n’est pas nécessaire d’inverser les choses, comme certains de nos partenaires essaient
de le faire. Parfois, vous écoutez ce qui se dit à ce sujet, et vous êtes surpris, c’est tout simplement incroyable, comme s’ils ne voyaient pas les chiffres – je vais en dire plus à ce
sujet – ils ne voient pas la réalité, ils ne font que dissimuler leurs propres erreurs.
Au cours de la
dernière décennie, étape par étape, des failles systémiques ont été établies dans l’énergie européenne. Ce sont elles qui ont conduit à une crise du marché à grande échelle en Europe.
Permettez-moi de vous rappeler que tant que les positions dominantes étaient l’atome et la production de gaz, il n’y avait pas de telles crises, elles ne pouvaient venir de nulle
part.
J’ajouterai
qu’aujourd’hui, Dieu merci, de tels problèmes en Russie sont inimaginables. Une approche à long terme du développement du complexe énergétique et des combustibles nous permet d’offrir à
la population et aux entreprises des prix de l’électricité au niveau le plus bas d’Europe. À titre de comparaison : le prix moyen de l’électricité en Russie est d’environ 20 euros par
mégawattheure, en Lituanie – 256, en Allemagne et en France – 300, au Royaume-Uni – 320 ».
Pourtant, comme le rapporte Reuters il
y a deux jours :
« La crise énergétique
de la Chine s’est aggravée vendredi alors que le froid s’est abattu sur une grande partie du pays et que les centrales électriques se sont empressées de faire des réserves de charbon,
faisant grimper les prix du combustible à des niveaux record. La demande d’électricité pour chauffer les maisons et les bureaux devrait monter en flèche cette semaine, alors que de forts
vents froids descendent du nord de la Chine. Selon les prévisionnistes, les températures moyennes dans certaines régions du centre et de l’est pourraient chuter de 16 degrés Celsius au
cours des deux ou trois prochains jours.
Les pénuries de
charbon, les prix élevés des carburants et l’explosion de la demande industrielle post-pandémie ont provoqué des pénuries d’électricité généralisées dans la deuxième plus grande économie
du monde. Le rationnement a déjà été mis en place dans au moins 17 des plus de 30 régions de la Chine continentale depuis septembre, obligeant certaines usines à suspendre leur production
et perturbant les chaînes d’approvisionnement ».
L’auteur de l’article, malgré son origine indienne (Shivani Singh) et, de toute évidence, son expérience des reportages sur Hollywood, ne peut toujours pas
se faire à l’idée que l’économie chinoise éclipse celle des États-Unis, sans parler des autres, et qu’elle est de loin la plus grande économie du monde. Mais nous allons pardonner son
ignorance et nous concentrer sur l’essentiel, et c’est ici que les disproportions économiques de la Chine commencent à se manifester. Oui, l’économie de la Chine est monstrueuse, mais
c’est là que le bât blesse : elle a grandi trop vite, trop fort, entraînant avec elle tous les maux d’un développement explosif, notamment l’incapacité à résoudre ses besoins énergétiques
de manière appropriée. Voici la carte de Reuters des
graves pannes d’électricité en Chine pour la fin de ce mois de septembre.
Comme si cela ne suffisait pas, les Chinois ont fait cette déclaration :
« La Chine s’efforcera
d’atteindre le pic carbone d’ici 2030, a déclaré le vice-premier ministre Han Zheng dans un message vidéo au Forum international de la Semaine russe de l’Énergie, selon l’agence de presse
étatique Xinhua jeudi en fin de journée. Il a également déclaré que la Chine et la Russie sont des forces importantes qui mènent la transition énergétique et qu’elles devraient coopérer
et assurer le bon déroulement des grands projets d’oléoducs, de gazoducs et d’énergie nucléaire ».
Il en va de même pour la Russie, qui développe son infrastructure de pompage et de traitement du gaz naturel, déjà immense, et qui devient une
superpuissance de la construction navale. Non seulement la Russie construit ces énormes méthaniers, mais vous avez vu ce qu’elle construit actuellement dans l’Arctique ? Il s’agit d’un
chantier naval monstrueux à Belokamenka qui construira des usines flottantes en béton pour le traitement du GNL et du pétrole. Le monde en parle à peine, mais l’échelle de la chose est
gigantesque :
« Une variété de
bâtiments, d’installations et de quais composent une nouvelle ligne d’horizon comme le nord de la Russie n’en a jamais vu. Autrefois un village endormi, le Belokamenka (la « pierre
blanche » en russe) est aujourd’hui le site de construction industrielle le plus actif du nord circumpolaire. Plus de 100 entreprises participent à la création de ce qui sera le
centre de construction de GNL, exploité par le producteur privé russe de gaz naturel Novatek. Peu d’ouvriers sont originaires de Mourmansk. Certains viennent de Chine, beaucoup des
anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale et d’autres du sud de la Russie.
Bien qu’ils soient
loin d’être terminés, les travaux de fabrication de la structure gravitaire de l’installation de liquéfaction du terminal 1 dans le cadre du projet Arctic LNG 2 ont déjà commencé dans le
dock principal. Lorsqu’elles seront prêtes, les structures modulaires géantes dotées d’usines de haute technologie seront remorquées depuis Belokamenka à travers les mers de Barents et de
Kara jusqu’à la côte de la péninsule de Gydan, dans la baie d’Ob, en Sibérie. La production de gaz naturel liquéfié (GNL) y débutera en 2023. Un an plus tard, en 2024, le terminal 2
commencera à produire, tandis que le dernier terminal 3 devrait entrer en service en 2026. Chacun des trois terminaux aura une capacité de production de 6,6 millions de tonnes par an.
L’approvisionnement en gaz des usines provient des champs Geofizicheskoye et Salmanovskoye de Novatek ».
Vous voyez ?
Donc, oui, la Russie prépare une transition énergétique, d’accord, mais pas celle que le culte totalitaire des « Verts » a en tête. Vous savez
pourquoi ? Voici les contrats à terme sur le charbon chinois :
Presque un triplement de la valeur depuis février de l’année dernière. Je suis sûr que les « investisseurs » sont heureux. Il me faut du pop-corn
à ce stade. C’est la raison pour laquelle je parle toujours avec prudence de la superpuissance chinoise – il faut trouver un équilibre entre ce qui est nécessaire et ce qui est possible.
Mais là encore, permettez-moi de rappeler l’autre tableau que j’ai compilé récemment. Vous vous souvenez ?
Répétez après moi : l’économie moderne, c’est-à-dire les industries productives, c’est l’énergie, l’économie est l’énergie…
L’énergie solaire et l’énergie éolienne sont bonnes pour les rêves humides des politiciens de l’UE et des États-Unis, mais le monde réel ne veut pas voir
ses habitants souffrir de la faim, du froid (ou de la chaleur), de l’absence d’installations sanitaires adéquates, de l’absence de transports adéquats, de documentation, d’amalgame, de
taxation, de sédation, de station de jeu, de poste de travail, de citation, de représentation… bon, je me suis un peu emporté ici, mais vous comprenez mon idée – tout cela nécessite une
énorme quantité d’énergie. Parce que la civilisation humaine et l’énergie sont une seule et même chose. Vous vous souvenez de Kardashev et de sa célèbre échelle ?
C’est quoi le problème avec ces Russes, ils aiment leur énergie. Mais alors, qui est Kardashev avec son illustre carrière en astrophysique et en astronomie.
Que sait-il vraiment ? Demandez à Greta Thunberg, elle vous le dira, avec l’aide d’Al Gore, un escroc politique diplômé en… journalisme. Même Wiki note :
« Gore était un lecteur
avide qui est tombé amoureux des théories scientifiques et mathématiques, mais il ne réussissait pas bien dans les cours de sciences et évitait de prendre les maths. Pendant ses deux
premières années, ses notes le plaçaient dans le cinquième inférieur de sa classe. Pendant sa deuxième année, il aurait passé la plupart de son temps à regarder la télévision, à jouer au
billard et à fumer occasionnellement de la marijuana.
En première et en
terminale, il a commencé à s’impliquer davantage dans ses études, obtenant des A et des B. En terminale, il a suivi un programme d’apprentissage de l’anglais. En dernière année, il suit
un cours avec l’océanographe et théoricien du réchauffement climatique Roger Revelle, qui suscite l’intérêt de Gore pour le réchauffement climatique et d’autres questions
environnementales. Gore obtient un A pour sa thèse, intitulée « L’impact de la télévision sur la conduite de la présidence, 1947-1969 », et obtient un A.B. cum laude en juin
1969 ».
Une combinaison parfaite de pseudo-science « solide » et de cascades publicitaires. De toute évidence, les Chinois ont suivi ce chemin de croix.
Ils paient maintenant et il n’y a rien de drôle à cela. Mais c’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles l’AUKUS a été conçu et pourquoi les États-Unis sont si intéressés par
l’interdiction des SLOC de l’océan Indien qui fournissent d’énormes quantités d’énergie à la Chine. Une telle interdiction garantira l’effondrement de l’économie chinoise. Eh bien, la
Russie, comme un bon voisin, est toujours là (désolé State Farm Insurance d’avoir utilisé votre slogan).
Le jeu est énorme, il ne s’agit pas seulement de gérer le départ du monde occidental et, espérons-le, son atterrissage en douceur. Il ne s’agit même pas de
la multipolarité, qui est un fait accompli depuis des années maintenant. Non, il s’agit de l’avenir de la civilisation humaine et d’une véritable transition vers un monde plus juste, plus
libre et plus prometteur. En tant qu’humanité, nous devons encore nous étendre dans l’espace de manière permanente et commencer à exploiter ses richesses. Rappelez-vous cet autre Russe
qui a dit ceci :
« La Terre est le
berceau de l’humanité, mais l’humanité ne peut pas rester dans ce berceau pour toujours ».
Mais c’est exactement ce que les « élites » occidentales veulent que nous fassions – empêcher un réel développement. Mais encore une fois,
intellectuellement, ce sont des pygmées (suis-je non-politiquement-correct envers les pygmées ?), donc ils n’en savent pas plus.
« La première mission
du module de transport et d’énergie à propulsion nucléaire russe, Zeus, durera 50 mois, a déclaré samedi aux journalistes le directeur exécutif de Roscosmos pour les programmes à long
terme et la science, Alexander Bloshenko. « La durée combinée de la mission est de 50 mois », a-t-il déclaré lors du forum « Nouvelle Connaissance ». Il a ensuite
précisé que le premier vol a été programmé pour 2030. « En collaboration avec l’Académie des Sciences russe, nous effectuons actuellement des calculs sur la balistique et la charge
utile de ce vol », a-t-il ajouté. Selon M. Bloshenko, le remorqueur spatial s’approchera d’abord de la Lune, où un vaisseau spatial s’en séparera. Ensuite, il se dirigera vers Vénus
pour effectuer une manœuvre d’assistance gravitationnelle et livrer un autre vaisseau spatial. Puis, il partira vers Jupiter et l’un de ses satellites ».
Je me demande si l’on peut construire des générateurs de vent sur Vénus – j’ai entendu dire qu’il y soufflait beaucoup. Mais je suis sûr que Greta, Al Gore
et le New York
Times auront des objections à cela, après tout – ces pauvres Vénusiens.
Loin
de faire usage de l’énergie comme une arme en laissant l’Europe geler par méchanceté, la Russie a exploité ses exportations énergétiques durant cette période de crise comme moyen
d’apaiser les relations bilatérales et d’améliorer la perception que les populations de ses partenaires ont de son image.
Le récit erroné, propagé par les États-Unis, et relavant de la guerre de l’information, selon lequel la Russie ferait usage de ses exportations énergétiques
à destination de l’Europe comme d’une arme a été enrayé maintenant que la Grande Puissance Eurasiatique a promis de voler au secours de ses voisins pour les aider à survivre à la crise
énergétique en cours. De fait, malgré les rumeurs effrayantes sur le gazoduc Nord Stream 2, qui a fini par être achevé, les États-Unis eux-mêmes importaient davantage de pétrole auprès de
la Russie que jamais, au point que Bloomberg (que
l’on ne saurait considérer comme un média pro-russe, et encore moins un média propice à répandre de la « propagande
pro-russe ») a été contraint de rapporter au mois d’août que « la
Russie prend la seconde place du classement des fournisseurs de pétrole étrangers des États-Unis ». Ce fait surprenant est confirmé par les propres statistiques de
l’administration aux informations sur l’énergie des États-Unis, disponibles sur
son propre site web.
Angela Merkel, la chancelière allemande sur le départ, qui est considérée comme la force la plus puissante et la plus influente de l’UE, a
affirmé que la Russie remplit tous ses contrats et ne mérite aucun reproche sur le sujet de la crise énergétique traversée par le bloc. Poutine, le président russe, avait
au préalable attribué la forte hausse des prix de l’énergie à l’hystérie et au désordre provoqués sur le marché par des spéculations inappropriées et par la mauvaise gestion
pratiquée par de nombreux pays de leur transition depuis le carbone. Il a également affirmé que la Commission européenne avait
commis une erreur en abandonnant les contrats de gaz à long terme pour se mettre à acheter du gaz au prix « spot »
du marché. Le dirigeant russe a
alors réaffirmé que Gazprom n’avait jamais refusé d’augmenter les livraisons de gaz lorsque des demandes avaient été formulées, et a
donné pour instruction à son ministre de l’Énergie de s’assurer que le transit via l’Ukraine est maintenu. Tous ces développements démontrent que la Russie est le partenaire
énergétique le plus fiable de l’UE.
Le gazoduc Nord Stream 2, récemment achevé, ainsi que le gazoduc turc déjà existant, vont fortement contribuer à la sécurité énergétique du bloc, surtout
pour ce qui concerne sa survie face à la crise en cours. L’opposition étasunienne aux deux projets étaient auto-intéressée, et visait à maintenir des pressions sur les partenaires des
États-Unis pour les contraindre à rester dépendants de ses exportations de gaz naturel liquéfié (GNL), bien plus chère et nettement moins fiables. Le monde entier voit désormais à quel
point il aurait été contre-productif de la part de l’UE de se soumettre totalement aux États-Unis comme ceux-ci le voulaient. Heureusement, il reste quelques alliés des États-Unis à qui
il reste un semblant de souveraineté stratégique, et qui ont compris la sagesse d’étendre leurs liens énergétiques avec la Russie, malgré la pression étasunienne pour les faire
disparaître.
Tout ceci démontre plusieurs points importants. Tout d’abord, ce sont les États-Unis qui constituent un partenaire non-fiable
pour l’Europe à tous égards, et non la Russie. La Grande Puissance Eurasiatique vole au secours de ses voisins, chose qui n’aurait pas été possible si ses partenaires s’étaient
soumis à la pression étasunienne visant à leur faire diminuer, puis couper, leurs liens énergétiques avec Moscou. De là découle le second pont, qui est que les États-Unis sont l’acteur qui a essayé de transformer en arme les exportations énergétiques, en usant de prétextes politiques russophobes pour rendre l’UE
dépendante de leurs exportations de GNL, plus chères et moins fiables. Le troisième point est que les États-Unis ont fait usage de récits infondés relevant
de la guerre de l’information pour poursuivre cet objectif désormais échoué.
Avec le recul, la crédibilité des États-Unis devrait en prendre un coup dans l’opinion publique européenne.
Pour aller de l’avant, cette même opinion publique européenne devrait en arriver à comprendre que les croyances politiquement russophobes malheureusement
adoptées par certains pays d’Europe résultent d’une campagne de guerre de l’information menée contre eux par les États-Unis. Loin d’user comme d’une arme de ses exportations énergétiques
et de laisser geler l’Europe selon une méchanceté géopolitique supposée, la Russie a utilisé ses exportations énergétiques durant cette période de crise comme d’un outil visant à réparer
les relations bilatérales, et à améliorer la manière dont l’opinion publique des pays partenaires la perçoit. Les approches étasunienne et russe de ladite « diplomatie
énergétique » ne pourraient par conséquent être davantage opposées l’une à l’autre, le premier pays considérant ce vecteur comme une arme afin de dominer ses « partenaires »,
alors que le second pays le voit comme une opportunité d’améliorer les relations, les perceptions et les niveaux de vie.